Presse Bd. 6 / 2021
Inhalt / Contenu: - OSWALD Charles-Eric «La Nouvelle assurance de Charles-Eric Oswald» (Journal du Jura, 25.03.2021)
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- OSWALD Charles-Eric «La Nouvelle assurance de Charles-Eric Oswald» (Journal du Jura, 25.03.2021)
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178.192.122.149 - Florian Charlet - 07.05.<strong>2021</strong> 12:13 - Mozilla/5.0 (Windows NT 10.0; Win64; x64) AppleWebKit/537.36 (KHTML, like Gecko) Chrome/90.0.4430.93 Safari/537.36<br />
07/05/21<br />
ARCINFO<br />
www.arcinfo.ch<br />
SPORTS<br />
LE GRAND<br />
PORTRAIT<br />
Vanie<br />
Gogniat<br />
La pointe<br />
de l’épée<br />
en pleine dyslexie<br />
La Neuchâteloise a commencé l’escrime pour faire face à sa dyslexie. Aujourd’hui, elle brille dans sa discipline.<br />
TEXTE FLORIAN.CHARLET@ARCINFO.CH / PHOTO LUCAS.VUITEL@ARCINFO.CH<br />
De nature timide, Vanie Gogniat<br />
s’exprime incontestablement<br />
mieux sur les pistes<br />
d’escrime. Habile, rapide et<br />
précise, la fine lame neuchâteloise de<br />
15 ans est l’une des espoirs helvétiques<br />
les plus prometteuses.<br />
Epéiste suisse la mieux classée de sa<br />
catégorie d’âge, l’athlète de Vilars<br />
pourrait décrocher sa première breloque<br />
nationale à l’occasion des<br />
championnats de Suisse juniors, ce<br />
week-end, à Zurich. La pensionnaire<br />
du Cercle d’escrime de Bienne sera<br />
attendue au tournant chez les moins<br />
de 17 ans.<br />
SA MINI-BIO<br />
V 29 juin 2005 Naissance.<br />
V 2011 Apprend qu’elle est atteinte<br />
de dyslexie et de dysorthographie.<br />
V 2012 Commence le maniement<br />
des armes au sein de la Société<br />
d’escrime de Neuchâtel.<br />
V Février 2020 Dispute les<br />
championnats d’Europe chez<br />
les moins de 17 ans à Porec.<br />
V Avril <strong>2021</strong> Se rend au Caire<br />
pour prendre part à ses premiers<br />
championnats du monde juniors.<br />
Elle termine 41e chez les moins<br />
de 17 ans.<br />
Le sport m’a démontré que je<br />
pouvais très bien m’en sortir<br />
malgré ma dyslexie.”<br />
che en enseignement pour Vanie Gogniat.<br />
La Neuchâteloise sait qu’elle<br />
doit encore apprendre à maîtriser ses<br />
nerfs lors des grands rendez-vous.<br />
Considérée aujourd’hui comme une<br />
valeur sûre de sa discipline en Suisse,<br />
Vanie Gogniat ne l’a pas toujours été.<br />
Dyslexique et dysorthographique, la<br />
Neuchâteloise était parfois la cible<br />
de moqueries de ses camarades. Courageuse,<br />
elle ne s’est jamais laissée<br />
abattre.<br />
Pas toujours facile<br />
«Je rencontre des problèmes visuo-spatiaux.<br />
Je ne me visualise pas bien dans<br />
l’espace», éclaire-t-elle. «Le sport et l’escrime<br />
m’ont démontré que je pouvais<br />
très bien m’en sortir dans la vie malgré<br />
ma dyslexie toujours présente.»<br />
Son trouble de lecture ne lui a pas facilité<br />
la vie, surtout d’un point de vue<br />
scolaire. «La rédaction de texte représentait<br />
une vraie galère à l’école. En<br />
plus, les autres élèves ne comprenaient<br />
pas pourquoi je possédais une<br />
tablette tactile. Ils me traitaient parfois<br />
de tricheuse», détaille-t-elle. «Des<br />
professeurs pénalisaient mon orthographe<br />
en science ou en histoire.<br />
C’était frustrant. J’avais l’impression<br />
de n’y être pour rien et mon raisonnement<br />
était souvent le bon.»<br />
Sur les traces de Zorro<br />
Le véritable déclic s’effectue à l’âge de<br />
sept ans. Dans l’optique de trouver<br />
une alternative à sa dyslexie et ses<br />
problèmes scolaires, Vanie Gogniat<br />
s’inscrit à la Société d’escrime de Neuchâtel.<br />
«Je regardais ‘Zorro’ chez mes<br />
grands-parents quand j’étais petite.<br />
Lorsque j’ai commencé, les entraînements<br />
m’ont directement plu», relève-t-elle.<br />
A force de s’imprégner des<br />
aventures du célèbre justicier masqué,<br />
La Neuchâteloise se met vite à rêver<br />
de manier aussi bien l’épée.<br />
Talentueuse, la Vaudruzienne fait rapidement<br />
ses preuves et prend goût à<br />
la compétition. «A 9 ans, j’ai participé<br />
à un tournoi interne de mon club. Je<br />
l’ai remporté et j’ai tout de suite eu<br />
Un lien particulier unit Vanie Gogniat et Zorro, le héros masqué.<br />
envie de recommencer», se remémore-t-elle<br />
avec nostalgie.<br />
Comme un poisson dans l’eau, Vanie<br />
Gogniat s’est très vite sentie à l’aise<br />
dans le monde de l’escrime. Un milieu<br />
dans lequel elle a pu faire abstraction<br />
de ses soucis. «Mes parents<br />
demandaient aux maîtres d’armes<br />
de m’expliquer les choses plus<br />
simplement, vu mes difficultés de<br />
compréhension. Mes entraîneurs<br />
ont toujours été bienveillants», apprécie-t-elle.<br />
«Nous devions passer<br />
un test écrit pour obtenir un blason<br />
au club de Neuchâtel. Ils m’ont à<br />
chaque fois aidé.»<br />
Son combat et sa réussite inspirent aujourd’hui<br />
même les plus jeunes de son<br />
club. «A Bienne, il y a un petit qui,<br />
comme moi, est gaucher et souffre de<br />
dyslexie. Nous sommes dans le même<br />
panier. Je suis contente de lui montrer<br />
qu’il est possible de réussir, que nous<br />
pouvons passer outre ce fardeau»,<br />
lance-t-elle. «Notre dyslexie ne nous<br />
empêche pas de réaliser nos rêves.»<br />
Avec près de quinze heures d’entraînements<br />
hebdomadaires, dont environ<br />
neuf entièrement dédiés à la pratique<br />
de l’escrime, Vanie Gogniat se<br />
donne tous les moyens de réussir au<br />
plus haut niveau. Elle peut également<br />
compter sur le soutien de ses parents.<br />
Ceux-ci ne rechignent pas à effectuer<br />
les déplacements pour ses entraînements<br />
avec les cadres nationaux à Bienne<br />
ou à Lausanne.<br />
41e aux Mondiaux juniors<br />
Cette abnégation pour sa discipline a<br />
porté ses fruits. La jeune Vaudruzienne<br />
participe désormais aux plus<br />
grandes compétitions internationales.<br />
En 2020, la fine lame s’est rendue du<br />
côté de Porec, en Croatie, pour y disputer<br />
les championnats d’Europe des<br />
moins de 17 ans. Pas la meilleure des<br />
compétitions, mais une expérience ri-<br />
Notre dyslexie<br />
ne nous empêche pas<br />
de réaliser nos rêves...”<br />
Cette année, du côté du Caire, elle a pu<br />
démontrer ses progrès en terminant<br />
41e des championnats du monde chez<br />
les moins de 17 ans. «Tout le monde<br />
me félicite pour ce ‘résultat génial’. De<br />
mon côté, je ne suis pas forcément satisfaite.<br />
Je ne me focalise pas sur le<br />
classement. J’aurais mieux tiré en<br />
étant davantage relâchée», reconnaîtelle.<br />
«Mon match éliminatoire me<br />
reste en travers de la gorge. Même si<br />
j’ai bien combattu, je menais au score.<br />
Je me suis fait rattraper sur la fin.»<br />
Objectif podium<br />
Ce week-end, Vanie Gogniat abordera<br />
un autre moment fort de la saison<br />
avec les championnats de Suisse juniors.<br />
«Je vise un podium chez les<br />
moins de 17 ans. Avec mes adversaires,<br />
nous nous connaissons par cœur<br />
et nous possédons toutes le même niveau.<br />
La différence se créera probablement<br />
sur la forme du jour. Tout peut se<br />
passer», assure modestement la fine<br />
lame, et ceci malgré son statut de favorite.<br />
«Je dispute également la compétition<br />
dans la catégorie supérieure,<br />
avec les moins de 20 ans. J’espère pouvoir<br />
atteindre le tableau de 8.»<br />
Aujourd’hui au lycée, Vanie Gogniat<br />
ne sait pas de quoi son avenir sera<br />
fait. Si, comme beaucoup d’athlètes<br />
de son âge, elle rêve de devenir sportive<br />
professionnelle et de participer<br />
aux Jeux olympiques, elle sait qu’aucun<br />
combat n’est perdu d’avance.<br />
«L’escrime m’aide à vaincre mes<br />
peurs et passer au-delà de mes problèmes»,<br />
glisse la gauchère. La Vaudruzienne<br />
a certainement gagné le plus<br />
important des combats: celui de l’acceptation<br />
de soi.
30<br />
Kontext<br />
Samstag, 03.04.<strong>2021</strong> | Bieler Tagblatt<br />
Rückblicke<br />
Bild der Woche<br />
Biel, 30. März, 18.37 Uhr, Fechtzentrum: Die Bieler Fechter wärmen sich vor dem grossen Sprung zu den Weltmeisterschaften in Kairo auf. YANN STAFFELBACH<br />
In Zahlen<br />
Wochenquiz<br />
Gesagt<br />
374<br />
Stimmen haben den Unterschied<br />
gemacht: Eine Mehrheit von 54,9 Prozent<br />
der Einwohnerinnen und Einwohner von<br />
Moutier haben für den Wechsel in den<br />
Kanton Jura gestimmt. 2017 hatten die<br />
Separatisten einen knapperen Vorsprung<br />
von 137 Stimmen. Tausende Projurassier<br />
feierten das Ergebnis ausgelassen. Die<br />
Menschen lagen sich in den Armen,<br />
Knallpetarden wurden gezündet.<br />
BT vom 29. März<br />
«Es wird keine<br />
weitere Abstimmung<br />
mehr geben. »<br />
Und nochmals Moutier: Der Berner<br />
Regierungsrat Pierre Alain Schnegg bekräftigte<br />
noch am Abend des Abstimmungssonntags,<br />
dass die Jurafrage nun<br />
definitiv geklärt sei und es zu keiner<br />
weiteren Abstimmung kommen werde.<br />
Diese klare Entscheidung erlaube es<br />
nun allen Parteien, «nach vorne zu<br />
schauen und neue Möglichkeiten zu<br />
nutzen».<br />
BT vom 29. März<br />
7,5 Mio.<br />
Franken: Mit diesem Fehlbetrag rechnet<br />
EHCB-Geschäftsführer Daniel Villard für<br />
die Corona-Saison und ihre Geisterspiele.<br />
2,5 Millionen davon würden durch<br />
À-fonds-perdu-Beiträge des Bundes<br />
gedeckt. Fehlen noch fünf Millionen Franken.<br />
Der EHC Biel hat deshalb eine gross<br />
angelegte Inseratenkampagne lanciert, in<br />
der er Saisonkarten-Besitzerinnen, Sponsoren<br />
und Donatoren um Hilfe bittet.<br />
BT vom 30. März<br />
«Es gibt auch<br />
Gegenstudien, die<br />
sagen, dass sehr wohl<br />
auch Autofahrer und<br />
-fahrerinnen auf das<br />
E-Trotti wechseln.»<br />
Anbieter Sascha Aplas glaubt, dass die<br />
neuen E-Trottis in Biel Autofahrende<br />
zum Umsteigen bewegen. Die Grünen<br />
aber sagen, dass diese höchstens Fussgänger<br />
vom Gehen abhalten würden.<br />
BT vom 30. März<br />
5<br />
Wochen mit vollem Curling-Programm<br />
warten auf die Bielerin Melanie Barbezat in<br />
Kanada. Läuft alles wie geplant, absolviert<br />
sie zwei Grand-Slam-Turniere und die<br />
Weltmeisterschaft. Seit zwei Wochen<br />
schon pflegt sie ausserhalb des Teams<br />
und den eigenen vier Wänden keine<br />
sozialen Kontakte mehr. In Kanada dann<br />
muss sie die ersten drei Tage alleine im<br />
Hotelzimmer verbringen.<br />
BT vom 1. April<br />
«Die Tests sollen dafür<br />
sorgen, dass die<br />
Schule bei einem<br />
Coronaausbruch so<br />
lange wie möglich am<br />
Präsenzunterricht<br />
festhalten kann.»<br />
Stefan Wyss, Schulleiter der Primarschule<br />
Leubringen, erklärt, wieso seine<br />
Schule als erste im Kanton Bern flächendeckende<br />
Coronatests durchführt.<br />
BT vom 31. März<br />
Der Faktencheck für<br />
die BT-Leserschaft<br />
1.Wiesohat sichBT-ChefredaktorBernhard<br />
Rentsch schon öfters in der Mittagspause<br />
ein neues Hemd gekauft?<br />
a) Weil er kaufsüchtig ist.<br />
b) Weil er die Hemden nicht mochte, die ihm<br />
seine Frau am Morgen parat gelegt hatte.<br />
c) Weil er nicht der begabteste Spaghetti-<br />
Esser ist.<br />
2.Dass Moutierzum Kanton Jura welchseln<br />
wird, sollte eigentlich bekannt sein.<br />
Doch auf wann soll der Wechsel vollzogen<br />
werden?<br />
a) Das wird nach dem verlängerten Osterwochenende<br />
passieren.<br />
b) Man ist noch auf der Suche nach genügend<br />
Farbe, um die Kantonsgrenze neu zu<br />
ziehen.<br />
c) Der Kanton Jura glaubt, dass es 2026 soweit<br />
sein wird.<br />
3. Wie schützt der Seeländer Biowinzer<br />
Bruno Martin seine Reben vor Pilzbefall?<br />
a) Er setzt auf Traubensorten, die gegen Pilze<br />
resistent sind.<br />
b) Mit Bio-Pestiziden.<br />
c) Seine Reben haben einen Anti-Pilzbefall-<br />
Selbstverteidigungskurs besucht.<br />
4. Warum war der Suezkanal diese Woche<br />
blockiert?<br />
a) Der archäologische Dienst des Kantons<br />
Bern hat dort eine Pfahlbauersiedlung entdeckt,<br />
die er unbedingt schützen will.<br />
b) Wegen einem Containerschiff.<br />
c) Das ist unklar – fest steht einzig, dass es<br />
sich um eine riesige Verschwörung handelt.<br />
5. Welches SchweizerUnternehmenvermeldete<br />
diese Woche für das Coronajahr<br />
2020 den höchsten Gewinn in der<br />
Firmengeschichte?<br />
a) Das dürfte ein Event-Organisator sein.<br />
b) Ich weiss den Namen nicht mehr, aber das<br />
Firmenlogo ist orange.<br />
c) Da war doch was beim EHC Biel.<br />
6. Wie viele Frauen sitzen aktuell im<br />
15-köpfigen Grenchner Gemeinderat?<br />
a) Das wird nicht erhoben, in Grenchen ist alles<br />
genderneutral.<br />
b) Jedenfalls sind sie in der Mehrheit.<br />
c) Man kann sie an einer Hand abzählen.<br />
7. Um welches Thema drehte sich der<br />
1.-April-Scherz des BT?<br />
a) Das BT macht keine Scherze.<br />
b) Die Campus-Baugrube.<br />
c) Es gibt doch nichts ausser Corona.<br />
8. Über was schrieb die BT-Gastroexpertin<br />
Margrit Mast diese Woche?<br />
a) Über ihr Gala-Kleid.<br />
b) Über das Gala-Käsli.<br />
c) Über eine Spenden-Gala.<br />
Info: Gewinnen Sie einen Einkaufsgutschein<br />
für das Centre Bahnhof Biel im Wert von 20<br />
Franken. Senden Sie dazu Ihre Lösungen<br />
mit dem Stichwort «Leser-Wettbewerb» und<br />
der Angabe Ihrer Adresse an: verlosungen@bielertagblatt.ch.<br />
Einsendeschluss:<br />
Montag, 5. April, um 12 Uhr. Der Gewinner<br />
wird am Montagnachmittag benachrichtigt.<br />
Über den Wettbewerb wird keine Korrespondenz<br />
geführt. Die Auflösung erscheint<br />
im BT vom Dienstag auf der Seite Forum.
03/04/21<br />
LE JOURNAL DU JURA<br />
www.journaldujura.ch<br />
SPORTS<br />
17<br />
Une étoile montante<br />
en approche du Caire<br />
ESCRIME Membre du Cercle d’escrime de Bienne, Vanie Gogniat dispute la semaine prochaine les Mondiaux<br />
juniors en Egypte, dans la catégorie M17. La Neuchâteloise de 15 ans est l’un des plus grands espoirs suisses.<br />
Avant même d’avoir fait son<br />
entrée sur la scène mondiale,<br />
Vanie Gogniat a déjà<br />
écrit une page de l’histoire<br />
de l’escrime biennoise. La jeune tireuse<br />
est en effet la première femme<br />
membre du Cercle d’escrime de Bienne<br />
(CEB) à être sélectionnée pour des<br />
Mondiaux juniors depuis plus de<br />
15 ans! La dernière à avoir réussi à se<br />
hisser à ce niveau était Fabiola Cruz,<br />
en 2005, avec sa qualification pour les<br />
championnats du monde M17. Soit la<br />
même catégorie d’âge dans laquelle la<br />
Neuchâteloise de 15 ans – elle fêtera<br />
son 16e anniversaire le 29 juin – bataillera<br />
dans la capitale égyptienne,<br />
dès jeudi prochain.<br />
“C’est très agréable de travailler<br />
avec Vanie. Elle est toujours<br />
à l’écoute, elle apprend très vite.”<br />
RÉMY GROSJEAN<br />
MAÎTRE D’ARMES<br />
DU CERCLE D’ESCRIME DE BIENNE<br />
Cette sélection est tout sauf une surprise,<br />
puisque Vanie Gogniat figure<br />
dans le top 3 des filles de son âge au<br />
niveau suisse. Sa première apparition<br />
au niveau mondial, elle aurait<br />
déjà dû la vivre l’année dernière, aux<br />
Etats-Unis, mais les Mondiaux juniors<br />
avaient alors été annulés en<br />
raison de la pandémie. «Avec l’absence<br />
quasi totale de compétition,<br />
2020 n’a pas été facile à vivre», concède-t-elle.<br />
«Mais j’en ai profité pour<br />
travailler mon jeu de jambes, qui est<br />
l’un des domaines où je dois encore<br />
beaucoup progresser.»<br />
A Bienne comme à la maison<br />
Du travail sérieux, dans les règles.<br />
Pour atteindre ses objectifs, la tireuse<br />
originaire du Val-de-Ruz ne laisse rien<br />
au hasard. Elle consacre une quinzaine<br />
d’heures par semaine à la pratique<br />
de son art, avec une dose hebdomadaire<br />
de quatre entraînements à<br />
Bienne et un à Lausanne, avec le cadre<br />
national. «Pour pouvoir aménager au<br />
mieux mon programme, j’effectue<br />
mon lycée (réd: l’équivalent du gymnase<br />
dans le canton de Neuchâtel) par<br />
Internet», dévoile-t-elle. C’est que les<br />
déplacements dans le cadre sportif<br />
sont déjà assez nombreux et difficiles<br />
à organiser comme ça.<br />
Mais pourquoi, au fait, avoir opté<br />
pour le Cercle d’escrime de Bienne et<br />
pas Neuchâtel ou La Chaux-de-Fonds,<br />
deux endroits où elle a jadis transité et<br />
qui sont situés plus proches de chez<br />
elle? «A la base, nous étions censés déménager<br />
dans la région biennoise,<br />
c’est pour cela que j’avais rejoint ce<br />
club, il y a trois ans», explique-t-elle.<br />
«Finalement, nous sommes restés habiter<br />
dans le Val-de-Ruz, mais j’ai<br />
quand même décidé de demeurer à<br />
Bienne. Je me plais beaucoup dans ce<br />
PAR CHRISTIAN KOBI<br />
Depuis hier et jusqu’à mercredi, Vanie Gogniat vit dans une «bulle» à Macolin avant de s’envoler pour l’Egypte. YANN STAFFELBACH<br />
club, l’ambiance y est sympa et l’encadrement<br />
très professionnel.»<br />
A l’arsenal, Vanie Gogniat a notamment<br />
retrouvé Rémy Grosjean, le maître<br />
d’armes du CEB, qu’elle connaissait<br />
déjà pour avoir effectué quelques<br />
stages d’été sous sa houlette, en<br />
France. Entre le coach et son élève, le<br />
courant passe à merveille. «C’est très<br />
agréable de travailler avec Vanie. Elle<br />
est toujours à l’écoute, elle apprend<br />
très vite», apprécie l’entraîneur français,<br />
qui la voit grandir au fil des années.<br />
«Elle commence à mieux communiquer,<br />
à mieux comprendre ses<br />
Une déception à digérer pour le Biennois Jordi Soutullo<br />
Il s’en est fallu de peu pour que,<br />
en plus de Vanie Gogniat, un<br />
deuxième membre du Cercle<br />
d’escrime de Bienne participe aux<br />
Mondiaux juniors la semaine prochaine,<br />
au Caire. De très peu,<br />
même. Jusqu’au tournoi de qualification,<br />
à Lausanne, début mars, où<br />
il a dû se contenter du 9e rang chez<br />
les M20, Jordi Soutullo (archives<br />
Swiss Fencing) avait de bonnes<br />
cartes en mains. Sa mésaventure<br />
lémanique lui a coûté sa sélection,<br />
lui qui doit finalement se contenter<br />
d’une place de réserviste. «Bien sûr<br />
que c’est décevant de ne pas participer<br />
à une telle compétition»,<br />
avoue le Biennois de 19 ans, vicechampion<br />
de Suisse M17 il y a deux<br />
ans. «Mais tous ceux qui sont<br />
devant moi et qui iront en Egypte<br />
l’ont mérité, je n’ai aucun mauvais<br />
sentiment envers qui que ce soit.»<br />
Un mois de «pause»<br />
Pour digérer sa déception, Jordi<br />
Soutullo se projette vers l’avenir.<br />
«Il me reste une année en juniors<br />
et je compte bien participer aux<br />
Mondiaux M20, en 2022», lance-til.<br />
Dans l’immédiat, c’est toutefois<br />
une pause sportive d’un mois qui<br />
l’attend, lui qui passe des examens<br />
dans le cadre de son apprentissage.<br />
«Je vais ensuite reprendre<br />
l’entraînement avec l’idée d’aller<br />
de l’avant», lance-t-il. Avec le Cercle<br />
d’escrime de Bienne, il a<br />
notamment une place de vicechampion<br />
de Suisse par équipes à<br />
défendre, acquise en 2019, à Zoug.<br />
Si elles peuvent avoir lieu, ces joutes<br />
nationales sont programmées<br />
pour le week-end des 5 et 6 juin, à<br />
Bienne. Un bel objectif en vue pour<br />
tenter de tourner la page. CK<br />
Quand la dyslexie<br />
mène à l’escrime<br />
Le choix d’un sport, pour un<br />
enfant comme pour ses parents,<br />
peut parfois virer à la loterie. Ce<br />
n’est pas le cas en ce qui concerne<br />
Vanie Gogniat. «Comme je<br />
suis dyslexique, ma maman a<br />
cherché une activité qui pouvait<br />
m’aider et est tombée sur<br />
l’escrime. Je me souviens que je<br />
regardais Zorro à la télé avec mes<br />
grands-parents quand j’étais<br />
petite, du coup cela m’a tout de<br />
suite parlé», explique l’habitante<br />
de Vilars, dans la commune de<br />
Val-de-Ruz. A l’âge de 7 ans, elle<br />
empoigne pour la première fois<br />
une épée et participe assez vite à<br />
sa première compétition. «Je l’ai<br />
gagnée, cela m’a donné envie de<br />
continuer.»<br />
Après quelques années du côté<br />
de Neuchâtel, elle rejoint le club<br />
d’escrime de La Chaux-de-Fonds<br />
puis celui de Bienne, il y a trois<br />
ans. «Si j’apprécie autant ce<br />
sport, c’est parce qu’il est très<br />
diversifié. Les adversaires sont à<br />
chaque fois différents, il faut<br />
s’adapter à leur style, aucun<br />
combat ne ressemble à un autre.<br />
Pour moi, l’escrime est comme<br />
un chemin. J’ai déjà appris beaucoup<br />
de choses sur moi-même<br />
en la pratiquant, comme la gestion<br />
du stress et des émotions,<br />
et j’en apprendrai sûrement<br />
encore beaucoup à l’avenir.»<br />
Visiblement, maman a visé<br />
juste. Un fort joli coup! CK<br />
émotions aussi. Ce sont des aspects<br />
primordiaux pour réussir dans ce<br />
sport», est-il convaincu.<br />
Un stress trop envahissant<br />
La gestion des émotions, justement,<br />
sera la clef de la réussite des Mondiaux<br />
à venir pour Vanie Gogniat. Il y<br />
a un peu plus d’une année, en février<br />
2020, elle s’était «perdue» lors de<br />
son premier grand rendez-vous international,<br />
les Européens M17, en Croatie.<br />
«Je suis quelqu’un d’assez stressée<br />
de nature et, là, je m’étais complètement<br />
laissée déborder par ce stress»,<br />
se souvient-elle. Sa 92e place d’alors<br />
ne reflète assurément pas son potentiel.<br />
Au Caire, même si elle s’espère<br />
secrètement intégrer le top 16, elle<br />
assure qu’une place dans le tableau<br />
de 32 ou de 64 serait une victoire, à<br />
ses yeux. «Je vais déjà essayer de passer<br />
les poules», tâtonne-t-elle.<br />
Avant de s’envoler pour l’Egypte,<br />
mercredi matin, la Neuchâteloise a<br />
pris place depuis hier dans la «bulle»<br />
de Macolin en compagnie des autres<br />
membres de l’équipe de Suisse. Pendant<br />
10 jours, c’est une vie loin de ce<br />
cadre familial qu’elle apprécie tant<br />
qui l’attend. Un passage obligé pour<br />
quiconque aspire à mener une carrière<br />
au plus haut niveau. C’est évidemment<br />
le cas de Vanie Gogniat.
Tramelan Premier coup de pelle<br />
d’un chantier colossal page 6<br />
Tramelan Adèle, une force de la nature<br />
bientôt centenaire page 10<br />
Jeudi 25 mars <strong>2021</strong><br />
www.journaldujura.ch<br />
No 70 CHF 3.80<br />
J.A. - CH-2501 Bienne 1<br />
Retrouvez<br />
le Journal du Jura sur<br />
L’édito<br />
Pierre-Alain Brenzikofer<br />
pabrenzikofer@journaldujura.ch<br />
Un avenir en forme<br />
de quitte ou double<br />
Depuis que ces damnés Français ont chassé les<br />
prémontrés de l’abbaye de Bellelay – et la flamboyance<br />
qui allait avec – en 1797, le site est un<br />
peu tombé de Charybde en Scylla. Tour à tour<br />
brasserie, verrerie, fabrique de montres et friche<br />
non industrielle, la fière abbaye a finalement<br />
été transformée en clinique psychiatrique par le<br />
canton. Médecine douce ou exorcisme? On laissera<br />
aux praticiens successifs ou aux fantômes<br />
des abbés le soin d’y répondre.<br />
Ah! la psychiatrie. Celle de Bellelay n’a pas forcément<br />
sevré Diego Maradona. Elle n’en a pas<br />
moins suscité de nombreux projets d’évasion.<br />
Tavannes et Corgémont, notamment, ont un<br />
temps été pointés du doigt pour remplacer<br />
l’antique clinique, paraît-il trop éloignée de la<br />
(vraie) vie. De quoi, déjà, susciter les projets les<br />
plus ambitieux pour le site. Comme le fameux<br />
Impulsorium, censé loger dans ces vieux murs<br />
un centre de réflexion européen. Plus tard, mais<br />
néanmoins avant les autres, Bernard Heiniger<br />
avait posé la question qui tue: «Et après la psychiatrie,<br />
on fait quoi?» Père des orgues, héraut<br />
de ces prémontrés dont il avait orchestré le<br />
retour passager, il en aurait bien sédentarisé<br />
quelques-uns. Quitte à rouvrir, en prime, le collège<br />
prestigieux à vocation internationale géré<br />
par ces sacrés moines. Eh! oui. Telle est un peu<br />
l’histoire de cette région, perpétuellement<br />
tiraillée entre quelques utopistes et de trop<br />
nombreux serre-freins. Passons!<br />
Aujourd’hui, c’est dans un contexte difficile que<br />
l’association Jura bernois.Bienne a choisi de<br />
relever un sacré défi. Donc de proposer, après<br />
avoir consulté tous les citoyens qui le veulent,<br />
un projet à la fois pluridisciplinaire et rassembleur,<br />
à la durabilité éprouvée, mais surtout de<br />
nature à ne pas pousser le canton à une vente<br />
pure et simple. En pleine crise de Covid, à l’heure<br />
où les protestants ont jeté l’éponge pour leur<br />
Centre de Sornetan, où l’ancien Foyer d’éducation<br />
de Prêles sonne toujours le creux, la région<br />
a choisi d’empoigner le taureau par les cornes.<br />
Ne surfe-t-elle pas sur une vague positive? Les<br />
projets des corps constitués d’ici autour d’une<br />
«maison de pays» et d’une porte d’entrée à Sonceboz<br />
(notre édition d’hier) le prouvent: fini le<br />
temps des jérémiades. Pour en revenir à Bellelay,<br />
force est d’admettre que l’importance du<br />
site a toujours été sous-estimée jusqu’à maintenant.<br />
Privés de l’excuse liée à la présence des<br />
malades, les gens du Jura bernois ont désormais<br />
tous les outils en main pour montrer à Berne<br />
que l’esprit créatif des moines n’est pas mort.<br />
Même en pays protestant!<br />
Sans psychiatrie, une<br />
opération survie pour Bellelay<br />
Renaissance obligée A la fin juin 2022,<br />
la psychiatrie quittera Bellelay pour<br />
Moutier. Propriétaire de l’abbatiale,<br />
le canton est maître des lieux. Il a<br />
toutefois accepté que l’association<br />
Jura bernois.Bienne se charge de<br />
Les occupants ont pleinement investi<br />
les nouveaux locaux du X-Project<br />
Bienne Le Centre culturel pour la jeunesse s’est installé, à l’automne dernier, dans son<br />
nouveau bâtiment du chemin de la Course. Les divers projets artistiques et musicaux<br />
ont repris vie dans une ambiance identique, mais dans un décor plus moderne. page 4<br />
dénicher de futurs utilisateurs de ce<br />
site de huit hectares. L’intéressée a<br />
défini sa stratégie hier. page 3<br />
Peter Samuel Jaggi<br />
Formation<br />
Apprentis en<br />
quête de stage<br />
Déjà privés de Salon de la<br />
formation, les jeunes peinent<br />
en plus à trouver des<br />
places de stage en entreprise.<br />
Nos conseils. page 7<br />
ldd<br />
La Neuveville<br />
Et la lumière fut<br />
Plusieurs demandes de crédits<br />
concernant l’éclairage<br />
public et l’approvisionnement<br />
en électricité alimenteront<br />
les discussions des<br />
élus lors de la prochaine<br />
séance du Conseil général,<br />
mercredi prochain. page 5<br />
Pâques à Corgémont<br />
Entre rallye<br />
et nettoyages<br />
Les quatre Eglises du village<br />
proposent un Service<br />
Pâques, qui combinera,<br />
samedi 3 avril, des actions<br />
citoyennes plurielles et un<br />
jeu rassembleur. page 8<br />
Keystone<br />
Football<br />
Les Suisses sûrs<br />
de leur coup<br />
Les joueurs et le coach de<br />
l’équipe de Suisse se montrent<br />
confiants à l’heure d’affronter la<br />
Bulgarie, ce soir. page 15<br />
Bienne<br />
Le CHB et les ambulances<br />
labellisés bilingues<br />
Un deuxième Label du bilinguisme a été<br />
remis hier au Centre hospitalier de<br />
Bienne. Les ambulances de la région ont<br />
également été récompensées. page 4<br />
Ldd<br />
Escrime<br />
Oswald débarrassé<br />
de ses a priori<br />
Charles-Eric Oswald, un Neuchâtelois<br />
du Cercle de Bienne, s’est<br />
invité sur le devant de la scène<br />
mondiale à Kazan. page 13<br />
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25/03/21<br />
LE JOURNAL DU JURA<br />
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SPORTS<br />
La nouvelle assurance<br />
de Charles-Eric Oswald<br />
ESCRIME Le tireur neuchâtelois du Cercle d’escrime de Bienne s’est qualifié pour la première<br />
fois dans le tableau final des 64 en Coupe du monde chez les grands, ce week-end à Kazan.<br />
PAR SÉLIM BIEDERMANN<br />
Endrit Morina<br />
avec les M21<br />
du Kosovo<br />
FOOTBALL<br />
Le jeune Jurassien<br />
bernois de Xamax<br />
s’apprête à disputer<br />
ces jours deux<br />
matches amicaux<br />
au Qatar.<br />
Alors que le championnat de<br />
Challenge League fait également<br />
relâche pendant cette<br />
période d’une semaine consacrée<br />
aux équipes nationales,<br />
le jeune Xamaxien Endrit<br />
Morina change provisoirement<br />
d’horizon. Il a été<br />
sélectionné pour représenter<br />
la sélection M21 de son pays<br />
d’origine, le Kosovo.<br />
«C’est une excellente façon<br />
de se comparer aux jeunes<br />
d’autres pays et d’engranger<br />
un peu d’expérience supplémentaire.<br />
Mon objectif prioritaire<br />
est de continuer à être<br />
performant avec Neuchâtel<br />
pour pouvoir m’installer en<br />
sélection nationale», commente<br />
le citoyen de Malleray<br />
depuis Doha. au Qatar. où<br />
son équipe se trouve en stage<br />
durant neuf jours.<br />
A l’occasion de ce périple qatari,<br />
le milieu de terrain âgé<br />
de 19 ans et ses camarades<br />
disputeront demain et lundi<br />
deux parties amicales face à<br />
la sélection locale. LPE<br />
Après avoir franchi les quatre tours qualificatifs en Russie, Charles-Eric Oswald (à gauche) s’est logiquement incliné devant le numéro 1 mondial hongrois Gergely Siklosi. LDD<br />
de l’affronter,<br />
je me suis<br />
dit ‹pourquoi<br />
«Avant<br />
pas?›, en vrai.<br />
On ne sait jamais, j’aurais peutêtre<br />
pu le battre. J’étais en<br />
forme. Et avec le coronavirus,<br />
on ne sait pas bien si nos adversaires<br />
ont pu s’entraîner<br />
comme il faut.» Charles-Eric<br />
Oswald parle ici du champion<br />
du monde en titre et actuel numéro<br />
1 mondial, le Hongrois<br />
Gergely Siklosi. Un redoutable<br />
opposant que le tireur du Cercle<br />
d’escrime de Bienne a eu l’honneur<br />
de défier en entrée du tableau<br />
final des 64 – il y avait<br />
228 participants –, ce week-end<br />
du côté de Kazan, à l’occasion<br />
de la première manche de<br />
Coupe du monde à avoir lieu depuis<br />
environ une année.<br />
“Je suis un peu plus considéré<br />
par mes coéquipiers du cadre<br />
national depuis ce week-end.<br />
Mais je reste le petit jeune!”<br />
CHARLES-ERIC OSWALD<br />
MEMBRE DU CERCLE D’ESCRIME DE BIENNE<br />
C’était la première fois que le<br />
Neuchâtelois de 24 ans atteignait<br />
ce stade de la compétition<br />
hors catégorie M23. Soit<br />
des 32es de finale au terme desquels<br />
il a logiquement dû<br />
s’avouer vaincu face à plus fort<br />
que lui. Un duel qui est d’abord<br />
cependant resté serré, jusqu’à<br />
6-6, contre un épéiste qui<br />
aura terminé sur la deuxième<br />
marche du podium – derrière<br />
l’Ukrainien Igor Reislin. Mais<br />
de cela, Charles-Eric Oswald<br />
s’en fiche pas mal. Ce qu’il veut<br />
retenir, lui, c’est le pas en avant<br />
qu’il vient d’effectuer en Russie,<br />
avec quatre tours de qualifications<br />
passés. En témoigne<br />
l’ambition qu’il affichait, ou<br />
tout du moins à laquelle il s’accrochait<br />
avant de rencontrer<br />
Gergely Siklosi. Qui dit beaucoup<br />
de l’assurance qu’il a<br />
prise lors de ces quelques derniers<br />
jours – la délégation<br />
suisse ne rentre qu’aujourd’hui<br />
même de ses retrouvailles avec<br />
la scène mondiale.<br />
Libéré d’un poids<br />
«C’est encourageant, ça me<br />
donne encore un peu plus de<br />
motivation», glisse-t-il au téléphone.<br />
«Surtout que je suis arrivé<br />
à cette compétition avec des<br />
a priori, après ma défaite au<br />
premier tour voici un peu plus<br />
d’un an à Budapest, également<br />
en Coupe du monde. Je m’étais<br />
du coup fixé des objectifs pas<br />
trop élevés...» Au sortir de son<br />
premier duel remporté en qualifications,<br />
Charles-Eric Oswald<br />
s’est alors totalement libéré de<br />
ce poids qu’il traînait. Et ce relâchement<br />
bienvenu l’a conduit à<br />
vaincre notamment Jacob<br />
Hoyle (52e mondial) et Lukas<br />
Bellman (108e), respectivement<br />
les numéros 3 américain et allemand.<br />
«C’est la première fois<br />
que je parviens à battre des adversaires<br />
de ce niveau-là», se réjouit<br />
le tireur biennois, classé<br />
pour sa part au 275e rang de la<br />
hiérarchie. «C’était de belles<br />
performances.»<br />
Aucun emballement exacerbé<br />
chez lui toutefois. Plutôt de la<br />
modestie, indispensable à conserver<br />
selon lui. «Il faut toujours<br />
rester humble. On ne sait<br />
pas ce qui peut arriver au prochain<br />
tournoi. En escrime, les<br />
performances varient beaucoup,<br />
elles dépendent vraiment<br />
de la forme du moment.»<br />
Ce n’est pas le leader helvétique<br />
Max Heinzer qui contredira<br />
son cadet, ayant échoué à<br />
une très terne 120e place en<br />
Russie. Bien loin de Charles-<br />
Eric Oswald, 64e et troisième<br />
meilleur suisse, après Lucas<br />
Malcotti (48e) et Benjamin<br />
Steffen (56e). «Je suis un peu<br />
plus considéré par mes coéquipiers<br />
du cadre national depuis<br />
ce week-end», sourit celui qui<br />
n’avait auparavant pas obtenu<br />
de résultats probants en Coupe<br />
du monde. «Mais je reste le petit<br />
jeune!», ajoute-t-il aussitôt,<br />
«derrière les grands ténors.<br />
Avec qui j’ai par ailleurs pas<br />
mal d’affinités, ce qui me permet<br />
de mieux progresser personnellement.<br />
Je me sens bien,<br />
nous sommes un bon groupe.»<br />
Rêve olympique<br />
Une équipe qu’il côtoie très régulièrement<br />
aux entraînements<br />
menés à Lausanne et<br />
Berne, en dehors d’une seule<br />
pratique hebdomadaire au Cercle<br />
d’escrime de Bienne avec<br />
son coach Rémy Grosjean. Et<br />
qui, espère évidemment l’étudiant<br />
de l’Université de Lausanne<br />
– il vise un Master en<br />
sciences de l’environnement –,<br />
devrait contribuer à sa propre<br />
«J’ai d’abord hésité entre l’escrime et le karaté»<br />
Charles-Eric Oswald est neuchâtelois, de Cortaillod,<br />
une commune où il vit encore. Pourtant,<br />
c’est au Cercle d’escrime de Bienne qu’il<br />
progresse depuis longtemps. «J’ai pu évoluer<br />
au sein d’un bon groupe de trois ou quatre<br />
athlètes. Cela nous a tous permis d’élever<br />
notre niveau», souligne-t-il. «Je m’entraîne<br />
depuis une dizaine d’années notamment avec<br />
Alexandre Pittet, qui est toutefois en pause<br />
actuellement.»<br />
Le tireur carcoie s’est assez rapidement dirigé<br />
vers Bienne après avoir débuté dans le club de<br />
Neuchâtel, pour diverses raisons. Entre autres<br />
la réputation que possède l’organisation<br />
seelandaise: «Il y a eu des champions comme<br />
Marcel Fischer et Basil Hoffmann», admire cet<br />
athlète qui s’est tourné vers le monde des<br />
épées à l’âge de 6 ans déjà, plutôt que de se<br />
ascension internationale. Outre<br />
l’Universiade de Shengdu, lors<br />
de l’été à venir en Chine, Charles-Eric<br />
Oswald s’imagine volontiers<br />
prendre part à des Européens<br />
et des Mondiaux dans<br />
un plus ou moins proche avenir.<br />
«C’est un but que je peux atteindre»,<br />
se persuade-t-il. «Si tel<br />
n’est pas le cas, ce sera dû à un<br />
manque d’entraînement. Je<br />
dois ainsi donner encore davantage<br />
pour y parvenir. L’escrime<br />
demande du talent mais surtout<br />
beaucoup de travail.»<br />
Et le prometteur escrimeur<br />
seelandais de rêver aussi et encore<br />
plus fort de Jeux olympiques.<br />
Ceux de Paris 2024 ou de<br />
Los Angeles 2028 apparaissent<br />
comme son grand objectif.<br />
Dans une carrière qui a pris un<br />
enthousiasmant ascenseur à<br />
Kazan.<br />
lancer dans celui des arts martiaux... «J’ai<br />
d’abord hésité entre l’escrime et le karaté.»<br />
Mais pour pratiquer cette dernière discipline, il<br />
fallait attendre d’avoir 8 ans: la messe était<br />
dite.<br />
Et le voilà désormais sur le devant de la scène<br />
mondiale chez les grands. Et ce après quelques<br />
hauts faits signés ces dernières années. Soit<br />
une victoire par équipes en Coupe du monde en<br />
cadets, une médaille d’argent aux championnats<br />
de Suisse juniors et quelques podiums<br />
nationaux. Avant, en M23, d’atteindre deux fois<br />
les quarts de finale en Coupe d’Europe ainsi que<br />
la 5e place par équipes aux championnats continentaux.<br />
Charles-Eric Oswald faisait aussi<br />
partie de la formation biennoise vice-championne<br />
de Suisse en 2019 du côté des élites. De<br />
quoi croire fermement en ses capacités. SBI<br />
Bienne bientôt<br />
de retour<br />
aux affaires<br />
HANDBALL<br />
LNB: la relégation<br />
a été supprimée.<br />
C’est désormais une certitude:<br />
le HS Bienne évoluera<br />
toujours en LNB la saison<br />
prochaine. Et il le fera avec<br />
un effectif à peu près inchangé.<br />
La plupart de ses joueurs,<br />
y compris l’attaquant polonais<br />
Tymoteusz Piatek, ont<br />
promis de lui rester fidèles.<br />
Explication: compte tenu des<br />
circonstances, Swiss Handball<br />
a en effet décidé de supprimer<br />
la relégation à la fin<br />
de la présente saison.<br />
Après une très longue interruption<br />
due à la pandémie,<br />
le championnat devrait reprendre<br />
ses droits tout prochainement.<br />
Pour les Biennois,<br />
le retour aux affaires<br />
est fixé au samedi 10 avril à<br />
domicile face à Kreuzlingen.<br />
La formule de la compétition<br />
a été revue et raccourcie. Il<br />
n’y aura ainsi qu’un seul tour<br />
au lieu de deux, à l’issue duquel<br />
les six premiers classés<br />
prendront part à une poule<br />
de promotion, tandis que les<br />
huit derniers seront engagés<br />
dans un tour «pour beurre»<br />
dit de relégation. Actuellement<br />
huitième avec sept<br />
points au compteur après<br />
huit matches, le HS Bienne<br />
espère profiter de ses cinq<br />
derniers rendez-vous de la<br />
saison régulière pour se hisser<br />
dans le top 6. FRI-ECH