31.01.2022 Views

CP_GAZETTE_VIGNE_DOMAINE_ CLUZEAUD

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Des nouvelles de votre vigne<br />

04<br />

DOSSIER<br />

«Chaque année<br />

on doit adapter<br />

nos méthodes<br />

de vinification<br />

à la typicité<br />

du millésime,<br />

rien n’est jamais<br />

écrit à l’avance !»<br />

Le remontage : à l’aide d’une pompe on extrait le jus et on le remonte au-dessus de la cuve<br />

Jean-Baptiste, vigneron<br />

du Domaine Cluzeaud<br />

matières solides du moût que sont la peau, la pulpe<br />

et la rafle. Au même moment a lieu l’étape cruciale<br />

qui transforme le jus de raisin en nectar des dieux : la<br />

fermentation alcoolique. Grâce à l’action des microorganismes<br />

appelés levures, le sucre se transforme en<br />

alcool. Certaines levures sont naturellement présentes<br />

dans le moût mais peuvent être ajoutées par le vigneron<br />

au début de la macération. La fermentation est très facile<br />

à observer, puisqu’on voit et entend le bouillonnement<br />

de la cuve dû au gaz carbonique qui se dégage du moût.<br />

Lorsqu’elle ralentit, Jean-Baptiste analyse la teneur en<br />

sucre et détermine la densité du moût, une mesure qui<br />

lui permet d’estimer le degré alcoolique. Si la densité<br />

est inférieure à 1000, cela signifie que la fermentation<br />

alcoolique est presque terminée.<br />

Étape numéro 4 : La macération et ses méthodes<br />

d’extraction<br />

Dès que la cuve est pleine, un amas de matières solides,<br />

appelé marc, remonte peu à peu en haut de la cuve<br />

et forme alors un chapeau en surface. Pour aider la<br />

macération, différentes techniques sont utilisées : le<br />

pigeage et le remontage.<br />

Le pigeage consiste à mettre en contact le marc et le<br />

jus, pour cela Jean-Baptiste grimpe en haut de la cuve<br />

et utilise un pigeou, un bâton muni d’une coupole à<br />

l’extrémité et enfonce manuellement le chapeau de<br />

marc. On répète l’opération durant les trois premiers<br />

jours de macération. «Il faut faire très attention, car au<br />

moment du pigeage, le moût est en pleine fermentation<br />

et dégage beaucoup de gaz carbonique, on risque de<br />

s’intoxiquer et de tomber !», alerte Jean-Baptiste. Après<br />

le pigeage, place au remontage. À l’aide d’une pompe,<br />

on extrait le jus par le bas de la cuve et on le remonte<br />

au-dessus, jusqu’à l’ouverture supérieure, pour arroser<br />

le marc. L’intérêt est d’asperger le chapeau de marc de<br />

façon à en extraire la couleur, les tanins et les arômes.<br />

Au domaine Cluzeaud, le remontage se fait en moyenne<br />

une fois par jour jusqu’à la fin de la fermentation<br />

alcoolique, mais selon les cuvées, Jean-Baptiste adapte<br />

la quantité de remontages. «Tous les ans, c’est une<br />

nouvelle création, on s’adapte au millésime, à la cuvée et<br />

à chaque parcelle, c’est du travail d’orfèvre !», se félicite<br />

t-il.<br />

À chaque étape, il goûte le vin afin de se faire une idée<br />

de la qualité du millésime ! «Pendant la dégustation on<br />

recherche la typicité de l’appellation, sur les Volnay par<br />

exemple, on doit avoir un côté fruit rouge, fruit frais, une<br />

belle élégance et de la longueur en bouche, on peut<br />

également estimer le potentiel de garde du millésime,<br />

on apprend beaucoup de choses !», s’enthousiasme<br />

Jean-Baptiste.<br />

Étape numéro 5 : le soutirage<br />

Le soutirage s’effectue en deux temps, d’abord on<br />

extrait le jus de goutte, c’est-à-dire le vin qui s’écoule<br />

par le robinet en bas de la cuve, puis le jus de presse.<br />

Pour cela, Jean-Baptiste entre dans la cuve et à l’aide<br />

d’une fourche, y retire tout le marc pour le déposer dans<br />

le pressoir afin d’en extraire le jus présent et obtenir le<br />

vin de presse. Contrairement au vin de goutte, le vin de<br />

presse est épais, c’est un jus très concentré en arômes<br />

et tanins. Cette année, Jean-Baptiste Cluzeaud peut se<br />

féliciter d’avoir un excellent état sanitaire des raisins : il<br />

n’a pas eu de pourriture, ce qui lui permet d’assembler<br />

directement 70% de vin de goutte et 30% de vin de<br />

presse. Une fois que les deux sont réunis, on les laisse<br />

reposer pendant une semaine durant laquelle les résidus<br />

de levures mortes, appelées les lies, tombent au fond de<br />

la cuve. Jean-Baptiste procède à un dernier soutirage<br />

pour enlever ces dernières lies grossières avant de passer<br />

à l’étape d’élevage de ses vins en tonneau ou en cuve.<br />

L’heure du bilan<br />

Tous les amateurs de vin l’attendent avec impatience,<br />

le fameux bilan des vendanges peut enfin être dévoilé<br />

au grand jour ! Malgré une année assez fraîche, Jean-<br />

Baptiste Cluzeaud est très satisfait du résultat. La<br />

quantité de raisins sur les rouges est bonne ainsi que<br />

la maturité. 2021 sera un millésime à la robe rouge rubis<br />

porté sur des arômes de fruits frais, à la différence de<br />

2020 qui révélait plutôt des arômes de fruits confiturés.<br />

«Ce millésime sera très représentatif de la typicité de<br />

l’appellation avec des vins bien équilibrés entre le sucre<br />

et l’acidité.» Ce sera un millésime à apprécier durant sa<br />

jeunesse !<br />

À ce stade, les vins ont terminé toutes les grandes étapes<br />

de transformation. En hiver, Jean-Baptiste continuera de<br />

les sublimer grâce à un élevage minutieux et retrouvera<br />

également le chemin des vignes pour la taille : vous<br />

retrouverez cela dans votre prochaine rétrospective !

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!