Histoire de lAlgérie à la période coloniale, 1830-1962

1908), l’instauration du tartîb (un impôt sur les
jusqu’en
appliqué à tous sans exemption, provoque une
récoltes),
de tous les privilégiés en 1902. Dorénavant, le pays
fronde
à l’état d’apesanteur fiscale. Les réformes restent
passe
pour le peuple. Les gens de peu aspirent à la
illisibles
par le prince du adl (justice-équité) et non pas à
promotion
des conditions civiles inspirée par la manière
l’égalisation
de concevoir la réforme.
française
Tunisie, l’obtention d’une Constitution (dustûr) par
En
du pouvoir en 1861 crée une référence aux
l’élite
ultérieurs (qui fonderont le parti du Destour
nationalistes
1919). Mais, à cette époque, elle n’a aucun écho dans les
en
de la société. Et au Maroc, en 1908, la même
profondeurs
de rédaction d’un projet de Constitution restera
tentative
initiative sans lendemain, inspirée par un cercle étroit
une
Syro-libanais sans attaches avec le pays. De plus, les
de
sont irrecevables pour les oulémas, qui y
réformes
la main de l’étranger, c’est-à-dire du chrétien.
dénoncent
la flambée de révoltes qui interdit leur application. En
D’où
c’est l’énorme jacquerie contre la majba, un nouveau
1864,
de taxation des fellahs, qui soulève tout le Sahel
mode
et paralyse la régence de Tunis. En 1902-1903, c’est
oléicole
grève du tartîb, qui défiscalise durablement le Maroc
la
terre forte du Makhzen contre la montagne
atlantique,
à l’état de sîba (insoumission au pouvoir central). Et
berbère
ce sont aussi les émotions urbaines contre toute
puis
telle la double révolte des tanneurs à Fès en
innovation,
lorsque Moulay Hassan rétablit les droits d’octroi
1873-1874,
(mukûs).