Dossier - Maroc Export

s marocains à l’assaut du marché sénégalais
Les axes de la coopération maroco-sénégalaise
• L’aéronautique
Suite à la disparition de la compagnie Air Afrique et à la faillite de
la petite compagnie Air Sénégal, le Maroc et le Sénégal ont créé en
2001, Air Sénégal international (Asi). Detenue à 51% par la compagnie
aérienne marocaine Royal Air Maroc (Ram), et à 49% par
l’Etat sénégalais et des privés, Asi est gérée de main de maître par sa
marraine la Ram. Dès ses débuts, cette joint-venture s’est révélé être
un « success story ». Elle a raflé deux années de suite le titre de meilleure
compagnie aérienne d’Afrique, une distinction de l’AFRAA,
l’Association qui regroupe les grandes compagnies du continent.
Avec ses 4 Boeing 737 et ses deux Fokker, ce joyau de la coopération
maroco-sénégalaise a également inspiré d’autres pays africains : ceux
de l’Afrique Centrale…
• La banque
At t i j a riwafa Bank, la pre m i è re banque du Maro c , qui est également
le premier établissement financier du Maghre b, est install é e
au Sé n é g a l .
Le démarra ge des activités s’est fait à tra vers l’o u ve rt u re de trois age nces
à Dakar, pour un investissement de 2,1 mill i a rds de Francs CFA .
Cette entrée en matière pré fi g u rait les ambitions des diri geants de la
banque : une vo l onté d’ a ller vite en s’ac ca p a rant de parts de march é.
Une ambition rapidement satisfaite puisqu’en l’e s p ace d’un temps
re c o rd , la banque a réussi une Opa sur la Banque sénégalo-tunisienne
( B S T) dont elle a acquis plus de 66% du capital et son réseau con s t itué
de 12 agences ré p a rties à tra vers tout le terri t o i re sénégalais.
L’ambition d’Attijariwafa Bank est d’utiliser le Sénégal comme
tremplin pour conquérir le reste de l’Afrique, en commençant par
les pays de l’Uemoa.
Avant Attijariwafa Bank, le Maroc bancaire était déjà présent au
Sé n é g a l . Une filiale de la Banque Maro caine du Com m e rc e
Extérieur (BMCE BANK), la BMCE Capital l’avait en effet déjà
précédée. De sources bien informées, cette institution est très sollicitée
pour ses conseils dans les grands projets d’infrastructures
conduits par l’Etat sénégalais.
• Le pétrole
Oui le pétrole, le Sénégal a sollicité l’appui du Maroc dans ce
domaine ! En effet, pour sortir de sa crise de manque de carburant
source de délestages répétitifs rudement vécus par les populations,
c’est au Maroc que la SENELEC s’est adressé, plus précisément à la
Samir pour solutionner son problème dû à une lourde facture
contractée auprès de la Société Africaine de Raffinage (SAR) et de
compagnies pétrolières.
C onduite par l’ A gence Na t i onale de l’ Or g a n i s a t i on de la
Conférence Islamique (ANOCI), la partie sénégalaise s’était alors
engagée dans une opération de courtage de pétrole avec des entreprises
marocaines pour la livraison d’un bateau de combustible pour
la SENELEC, d’une valeur de 8 milliards de francs CFA.
La Samir trouvait là une belle opportunité d’exportation et d’ouverture
sur l’Afrique Subsaharienne. En effet, c’est un contrat pour la
livraison de 300 mille tonnes de combustible (gasoil et fioul) à la
Senelec, pour une durée d’au moins une année qui a été signé. En
somme le plus important contrat jamais conclu par la Samir avec un
pays étranger.
• Le BTP
A côté des Fra n çais et des Chinois, les Maro cains sont également
présents dans les grands chantiers d’i n f ra s t ru c t u re ro u t i è re
au Sé n é g a l . En effe t , la ré a l i s a t i on de la route devant re l i e r
Matam à Linguère, sur une distance de 226 km, a été con fiée à
une filiale de la CCGT (Houar Si n t ra Cgt), une entre p rise de
BTP dont le président est Youssef Ta z i , C on s e i ller à la deuxième
C h a m b re du Pa rl e m e n t .
Ce marché a été attribué pour un montant de 45,7 milliards de
francs CFA.
Les travaux ont déjà débuté sur la première tranche qui s’étend sur
120 km. Suivant le planning, ils devront être achevés dans 12 mois.
A signaler que le coût de cette première tranche est estimé à 23,4
milliards de francs CFA, pris en charge par la Banque Arabe pour le
Développement de l’Afrique (Badea) et les Fonds de l’Organisation
des pays producteurs exportateurs de pétrole (Opep).
• Le transport maritime
Dans sa coopération multiforme avec le Sénégal, le Maroc est également
présent dans le transport maritime. En effet, suite au naufrage
du bateau le Joola, la Comanav a investi le créneau. Elle a
notamment créé la Somat, une filiale à 100% qui exploite le bateau
Le Willis, qui relie désormais Dakar à Ziguinchor.
Si les tarifs sont jugés relativement plus chers que ceux précédemment
appliqués par le défunt Joola, les usagers locaux et les promoteurs
marocains se disent satisfaits.
Les dirigeants de la Comanav étudieraient même actuellement la
possibilité d’acheminer un autre navire pour s’occuper du fret entre
le Sénégal, la Gambie et le Cap Vert.
• La santé
Profitant de l’Accord sur les ADPIC et de la relative consistance de
son tissu de labopratoires pharmaceutiques, parmi lesquels plusieurs
multinationales, le Maroc exporte des médicaments vers le Sénégal.
Les exportations de ces produits, majoritairement composés de
génériques, se sont chiffrées à 31 millions de DH.
Suite aux nouveautés introduites en matière d’ADPIC et santé
publique, le marché de l’Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA) est devenu tellement porteur que Sothema a
p ré fé ré con s t ru i re un com p l e xe ph a rm aceutique au Sé n é g a l .
Dénommée West Africa Pharma, l’unité industrielle, qui sera spécialisée
dans la fabrication de médicaments génériques, entrera en
service au premier trimestre 2007.
• L’ éducation
Les relations de coopération entre le Maroc et le Sénégal touchent
à un domaine insoupçonné de l’é d u ca t i on . En effe t , c’est un
Marocain qui a montré le créneau très rentable de l’enseignement
supérieur privé. C’est M. Ghissassi ! Il avait un rêve fou : o u vrir des
filiales de son établissement d’enseignement supérieur pri vé, HE C I
dans des pays afri ca i n s . En 2001, le président du Groupe HECI faisait
partie de la délégation maro caine conduite par M. A b d e r ra h m a n e
Yo u s s o u fi , le Premier ministre de l’é p o q u e, dans cinq pays africains.
Ce qui lui a permis d’avoir des contacts de haut niveau et de concrétiser
son rêve moins d’une année plus tard, au Sénégal, en Côte
d’Ivoire et au Gabon.
D e p u i s , les projets de filiales de HECI Maroc et de l’ U QA M
( U n i versité du Québec à Mon t réal) ont tellement bien march é
que certains enseignants/unive r s i t a i res locaux ont à leur tour
tenté l’ a ve n t u re.
• La pêche
La coopération maroco-sénégalaise couvre également le domaine de
la pêche. Longtemps dominées par les relations entre l’ODEP et sa
filiale DRAPOR et le Port Autonome de Dakar (gestion des infrastructures
portuaires), ces relations vont bientôt s’étendre à la pêche
industrielle. En effet, l’industriel marocain, Hassan Sentissi s’est
lancé dans la construction d’une unité industrielle spécialisée dans la
fabrication de farine de poisson. Les travaux seraient bien avancés et
l’usine sera inaugurée très prochainement.
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