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DH/Les Sports+ - ExtraSpoort - Ed. 12 août 2023

Numéro spécial Premier League 2023-24

Numéro spécial Premier League 2023-24

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N° 37<br />

magazine gratuit<br />

Août <strong>2023</strong><br />

Premier League 23/24<br />

Qui peut Détrôner<br />

Man City ?


le retour des héros<br />

OFFERT<br />

dans les plus beaux packs<br />

<strong>Les</strong> héros sont de retour sur VOOSPORT WORLD.<br />

Profitez en exclusivité de la Premier League mais aussi<br />

de la Ligue 1, Bundesliga, Liga et Serie A. La compétition<br />

s’annonce enflammée aux sommets du football européen !<br />

VOOSPORT WORLD est un service complémentaire qui doit être combiné avec la télévision<br />

numérique interactive (VOOCORDER ou box évasion) de VOO.


À la recherche<br />

du temps perdu<br />

Édito<br />

Par Laurent Denuit<br />

La Premier League, c’est reparti. Et c’est promis, cette saison, vous en aurez encore plus pour votre<br />

argent. Avec un peu de rab. Car les arbitres anglais ont reçu la consigne d’exécuter un décompte<br />

plus strict des interruptions de jeu, pour ajouter le temps perdu à l’additionnel, façon Coupe du<br />

monde 2022 au Qatar.<br />

Une étude réalisée par la société de stats Opta a montré que, la saison passée, le ballon roulait en<br />

moyenne moins de 55 minutes par match de Premier League. <strong>Les</strong> rencontres de Newcastle, quatrième,<br />

affichaient même un temps de jeu effectif de 51 minutes 15 secondes. Un peu plus qu’une<br />

grosse mi-temps…<br />

Allonger le temps de jeu, prolongera (ou pas…) le plaisir des spectateurs et des téléspectateurs.<br />

<strong>Les</strong> diffuseurs en auront donc plus pour leur argent, même s’il leur faudra tactiquement s’adapter :<br />

avec l’enchaînement des matchs sur le petit écran, les transitions plus courtes ou pires inexistantes<br />

(un match qui se termine après le début du suivant), seront parfois “rock and roll”, surtout quand<br />

il faut en plus caser les “réclames”. Mais là n’est pas l’effet recherché par cette “recommandation”…<br />

L’un des bienfaits de l’introduction de l’assistance vidéo (oui, la VAR n’a pas que des défauts…)<br />

est la diminution des grotesques simulations, pour obtenir un penalty ou une exclusion. Une<br />

meilleure gestion du temps de jeu vise aussi à traquer les fraudes de jeu en diminuant le temps<br />

perdu par filouterie. Dans un football anglais ancré, plus qu’un autre, dans ses traditions, où la<br />

tricherie est, plus qu’ailleurs, considérée comme péché véniel.<br />

Le problème est que la Premier League, comme la Liga ou la Serie A, invite toujours vingt clubs à<br />

la table de ses hostilités, malgré les recommandations, notamment de la Fifa, qui préconisent une<br />

jauge de dix-huit au maximum (la Ligue 1 française vient, elle, de réduire sa voilure). Et que les<br />

cadences infernales obligent déjà les footballeurs d’outre-Manche à se les retrousser, pour trimer.<br />

<strong>Les</strong> principaux acteurs ont donc accueilli cette “réforme temporelle” avec le rictus d’une caissière<br />

d’Harrods qui voit un client entrer, en se faufilant entre les portes qui se ferment définitivement,<br />

un soir de Boxing Day. D’autant qu’en fin de saison se profile pour certains un Euro 2024, voire des<br />

JO (les coachs de PL remercient Olympe de ne pas convier l’Angleterre, pourtant championne<br />

d’Europe U21, à son tournoi de foot parisien, puisque pour prendre l’Eurostar, les sportifs de Sa<br />

Majesté doivent porter le survêtement de la Grande-Bretagne, désunie en football).<br />

La saison dernière, Manchester City, pour réaliser son triplé (C1, PL et Cup), a dû se farcir 61<br />

rencontres officielles (38 de PL, 1 Community Shield, 13 de C1, 6 de FA Cup, 3 d’EFL Cup), entrecoupées,<br />

pour certains, d’un<br />

Mondial au Qatar. Certes, les clubs<br />

anglais, généreusement arrosés par<br />

des droits télés démesurés, ont la<br />

capacité de s’offrir des noyaux<br />

fournis, en quantité et en qualité,<br />

pour appréhender leurs travaux<br />

herculéens. Mais la cadence est<br />

déjà trop soutenue.<br />

Si l’ajustement du temps additionnel<br />

allonge le temps de jeu effectif<br />

de six minutes en moyenne à<br />

chaque match (disons trois minutes<br />

à chaque mi-temps ?), City, s’il<br />

réédite son parcours 2022-<strong>2023</strong>,<br />

jouera virtuellement quatre matchs<br />

de plus (366 minutes) sur sa<br />

saison. Alors que Guardiola et ses<br />

forçats devront se farcir une Supercoupe<br />

d’Europe (mercredi à Athènes<br />

contre Séville) et un Mondial<br />

des clubs (fin décembre en Arabie<br />

saoudite, “of course”) en plus…<br />

Travailler plus pour gagner<br />

moins… de trophées ?<br />

Le temps additionnel devrait exploser cette saison en Premier League. Shutterstock Un risque. Calculé ?<br />

Arsenal a laissé filer le titre <strong>2023</strong> en fin de saison.<br />

<strong>Les</strong> Gunners sont-ils armés pour faire mieux en 2024 ? AP<br />

PREMIER LEAGUE <strong>2023</strong>-2024<br />

4 Coup d’envoi<br />

<strong>Les</strong> enjeux et la carte de Premier League.<br />

6 Médias Serge Radermacher (VOO)<br />

préface la nouvelle saison.<br />

8 Managers Gros plans sur les vingt entraîneurs<br />

de la Premier League <strong>2023</strong>-2024.<br />

10 Burnley – Man City (Ve.) Pep Guardiola,<br />

l’insatiable chasseur de records.<br />

<strong>12</strong> Brentford – Tottenham (Di. 15 h) Un Ange<br />

au chevet des Spurs. Son nom ? Postecoglou.<br />

14 Arsenal – Nottingham Forest (Sa. 13 h 30)<br />

<strong>Les</strong> Gunners ont laissé échapper le titre en fin<br />

de saison dernière. Ils ont appris de leur erreur.<br />

16 Chelsea – Liverpool (Di. 17 h 30) Portrait<br />

de Dominik Szoboszlai, le nouveau n°8 des Reds.<br />

18 Man Utd – Wolverhampton (Lu. 21 h)<br />

André Onana, un Lion indomptable dans<br />

la cage de Manchester United. Une première !<br />

20 Newcastle – Aston Villa (Sa. 18 h 30)<br />

La nouvelle vie anglaise de Youri Tielemans,<br />

le Villan petit Diable.<br />

22 Brighton – Luton (Sa. 16 h)<br />

Visite de Luton Town<br />

avec un ancien des Hatters, Cédric Berthelin.<br />

• Arsenal – Nottingham Forest,<br />

samedi 13 h 30, direct VOOsport World 1<br />

• Goals of the Day, samedi 16 h, avec Bournemouth –<br />

West Ham, Brighton – Luton, Everton – Fulham,<br />

Sheffield Utd – Crystal Palace, direct VOOsport World 1<br />

• Newcastle – Aston Villa,<br />

samedi 18 h 30, direct VOOsport World 1<br />

• Brentford – Tottenham,<br />

dimanche 15 h, direct VOOsport World 1<br />

• Chelsea – Liverpool,<br />

dimanche 17 h 30, direct VOOsport World 1<br />

• Man Utd – Wolverhampton,<br />

lundi 21 h, direct VOOsport World 1<br />

02/744.44.55<br />

Vice-Président du conseil d’administration Patrice le Hodey Administrateur délégué et éditeur responsable François le Hodey Rédacteur en chef Jean-Marc Ghéraille<br />

Rédacteur en chef des sports Jonathan Lange Responsable du magazine Laurent Denuit Impression IPM Press Print – boulevard Industriel, 18 – 1070 Bruxelles. +32/476.49.49.59 Direction, administration,<br />

rédaction rue des Francs, 79 – 1040 Bruxelles Fax (02) 211.28.70 E-Mail dh.sport@dh.be Publicité IPM Advertising (02) 211.29.59 Crédits Une Montage Belga, Photo News, Cruise/Wagner Productions<br />

Août <strong>2023</strong> La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports ; 3


Ils veulent tous<br />

crever l’écran<br />

À Burnley, City a donné ce vendredi les trois coups<br />

de la Premier League, épisode <strong>2023</strong>-2024.<br />

Qui sera tout en haut de l’affiche le 19 mai 2024 ?<br />

8Par Sam Casey7<br />

La Premier League est de retour pour une<br />

nouvelle saison, la <strong>12</strong>5 e édition du vénérable<br />

championnat d’Angleterre, la 32 e sous<br />

l’appellation contrôlée “PL”. Alors que les<br />

organismes digèrent encore les vacances<br />

puis la reprise des entraînements, que le<br />

mercato pollue l’esprit de certains, que<br />

certaines recrues balbutient encore leur<br />

football, les trois coups <strong>2023</strong>/2024 ont<br />

été donnés hier soir au Turf Moor, qui,<br />

pour saluer le retour de Burnley parmi<br />

l’élite, accueillait en grande pompe le Roi<br />

d’Angleterre.<br />

Le boulimique de trophées Manchester<br />

City entend bien encore se goinfrer cette<br />

Premier League<br />

saison, pour réaliser un “quatre à la suite”<br />

qui serait historique. Le “Treble” (triplé)<br />

doré réalisé en Premier League, FA Cup et<br />

Ligue des champions la saison dernière<br />

confère une assurance accrue à l’armada<br />

de Guardiola. Mais il faudra aussi apprendre<br />

à vivre sans l’attaquant algérien Riyad<br />

Mahrez, parti en Arabie Saoudite, et sans<br />

le milieu à tout faire Ilkay Gündogan,<br />

ex-capitaine emblématique parti libre au<br />

Barça. Et le Community Shield du weekend<br />

dernier, parti garnir l’armoire à trophées<br />

d’Arsenal, rival aux recrues de taille<br />

(plus de 230 millions d’euros dépensés<br />

pour l’attaquant allemand de Chelsea Kai<br />

Havertz, le très convoité milieu anglais<br />

Declan Rice de West Ham, et le défenseur<br />

néerlandais de l’Ajax Jurrien Timber) a<br />

sonné comme un avertissement.<br />

Le roi de la Premier League 2022-<strong>2023</strong> et<br />

son dauphin déçu sont appelés de nouveau<br />

à jouer les premiers rôles dans la très<br />

concurrentielle et relevée Premier League,<br />

épisode <strong>2023</strong>-2024. Durant lequel Manchester<br />

United est bien décidé à aussi<br />

partager le haut de l’affiche ; Liverpool,<br />

Chelsea et Tottenham ne veulent plus<br />

jouer les figurants ; l’ambitieux Newcastle<br />

a promis d’être un acteur de plus en plus<br />

en vue ; et les Brighton, Villa et consorts<br />

veulent crever l’écran. Silence, ça<br />

tourne…;<br />

City et Arsenal sont prêts pour en découdre.<br />

La Premier League <strong>2023</strong>-2024 promet<br />

du grand spectacle. IMAGO/Belga<br />

4 ; La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports Août <strong>2023</strong>


Août <strong>2023</strong> La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports ; 5


Arsenal et Man City vont certainement s’écharper… PHOTO NEWS<br />

À VOO<br />

les p’tits Anglais<br />

Comme chaque saison,<br />

la Premier League se dégustera<br />

sur les antennes de VOOsport World.<br />

8INTERVIEW Laurent Denuit7<br />

Comme chaque saison, en Belgique francophone, la<br />

Premier League se dégustera sur les antennes de<br />

VOOsport World. Avec toujours la première affiche du<br />

week-end disponible gratuitement sur la chaîne<br />

Divertissez-VOO, comme les grands débuts de Vincent<br />

Kompany sur un banc de Premier League, hier soir,<br />

contre Manchester City. Échauffement avec Serge<br />

Radermacher, qui préfacera chaque journée, tous les<br />

jeudis soir, dans “PL Club”…<br />

Serge, qui peut détrôner Manchester City ?<br />

“La Premier League est un championnat qui se joue à<br />

vingt équipes et, à la fin, c’est City qui gagne. Cette<br />

saison, ce sera sans doute encore tout le monde<br />

derrière les hommes de Guardiola, d’autant qu’ils<br />

peuvent entrer dans l’histoire en alignant un 4 e titre.<br />

Mais attention, quand on a décroché toutes les étoiles,<br />

il est parfois compliqué de garder la motivation. En<br />

plus, City a perdu deux joueurs importants, avec<br />

Mahrez et Gündogan. Mais Guardiola a encore renforcé<br />

sa défense, avec Gvardiol. C’est fou comme le Catalan<br />

est amoureux des défenseurs : il en a acheté pour<br />

400 millions depuis qu’il est à City…”<br />

Il y a bien un club qui va “chatouiller”<br />

les Citizens…<br />

“Est-ce qu’Arsenal va cette fois tenir jusqu’au bout,<br />

sans craquer ? <strong>Les</strong> Gunners se sont bien renforcés. La<br />

déception et l’expérience du titre perdu en <strong>2023</strong> vont<br />

les aider. Et ils ont montré lors du Community Shield<br />

que ça pouvait être très équilibré avec City…”<br />

Parti pour un duel, donc ?<br />

”Moi, j’espère une lutte à quatre. Car Manchester<br />

United va entamer sa deuxième saison avec ten Haag<br />

et devrait donc être encore meilleur. Le club a en plus<br />

bien transféré, avec Mount notamment… Et parce que<br />

Liverpool va vouloir gommer sa décevante 5 e place de<br />

<strong>2023</strong>. <strong>Les</strong> Reds doivent retrouver le top 4 et la Ligue<br />

des champions. Klopp peut reprendre son rythme : son<br />

équipe a bien terminé la saison, et a réalisé des<br />

transferts intéressants. Pour le coach allemand, sa<br />

neuvième saison à Anfield sera celle de la vérité.”<br />

Vous n’avez pas cité Chelsea ou Tottenham…<br />

”Car je n’y crois pas trop. Chelsea, ça reste une gare de<br />

triage au niveau des transferts. Pochettino peut<br />

apporter un plus, mais il n’a pas le droit à l’erreur car il<br />

est attendu au tournant par les supporters à cause de<br />

son étiquette ‘Tottenham’. <strong>Les</strong> Blues ont perdu 16 fois<br />

en Premier League la saison dernière, c’était catastrophique<br />

! Je ne suis pas super optimiste, d’autant qu’ils<br />

ont perdu quelques cadres, même<br />

s’ils étaient obligés de vendre<br />

après avoir acheté à tort et à<br />

travers. Un mystère, pour moi,<br />

leur politique sportive. Pour<br />

Tottenham, il faudra voir quelle<br />

Serge Radermacher :<br />

“Chelsea, ça reste une<br />

gare de triage au niveau<br />

des transferts.”<br />

impulsion va pouvoir donner le<br />

nouvel entraîneur. Ce sera peutêtre<br />

compliqué pour lui au début,<br />

d’autant que le cas Kane va<br />

polluer ses premiers pas…”<br />

Des surprises en vue ?<br />

”Je suis surtout impatient de voir comment celles de la<br />

saison dernière vont se comporter. Newcastle, 4 e , est-il<br />

capable de maintenir ce rythme-là ? Brighton et Villa<br />

vont-ils confirmer ? Youri Tielemans a fait un bon<br />

choix. La fin de son contrat à Leicester fut compliquée,<br />

difficile à vivre. Il n’était pas encore prêt pour le top,<br />

la preuve : s’il a choisi Aston Villa, c’est qu’il n’avait<br />

pas meilleure proposition. Mais le Diable peut encore<br />

progresser, avec un des meilleurs coachs de Premier<br />

League (Unai Emery). Et les Villans seront en plus,<br />

pour moi, l’un des favoris de la Conference League…”<br />

VOO mettra les Belges de Premier League en<br />

exergue…<br />

”Évidemment. Et la bonne nouvelle, c’est le retour de<br />

Vincent Kompany. Ce que le Bruxellois a réalisé avec<br />

Burnley en Championship, c’est fantastique : 3 défaites<br />

en 46 matchs dans un championnat tellement compliqué,<br />

c’est fort. En changeant l’ADN de l’équipe, en<br />

plus, fini le kick and rush… Avoir pour la première fois<br />

un coach belge en Premier League, d’autant que le<br />

gars a marqué l’histoire de ce championnat, c’est<br />

excitant…”<br />

”VOO” êtes donc prêt ?<br />

”Comme City, on repart en misant sur nos forces : un<br />

max de matchs en direct, la première affiche de chaque<br />

journée disponible gratuitement pour tous les<br />

abonnés VOO sur notre chaîne<br />

Divertissez-VOO, notre émission<br />

‘Goals of the day’ avec tous les<br />

buts des matchs qui se jouent en<br />

même temps le samedi aprèsmidi,<br />

le ‘PL Club’ chaque jeudi<br />

soir pour décrypter les enjeux des<br />

matchs du week-end avec notre<br />

partenaire statistiques ‘Vision du<br />

jeu’, et un gros chapitre Premier<br />

League dans 'L’Europe des 11'<br />

chaque lundi en début de soirée.”<br />

Cette saison, la Premier League a promis de mieux<br />

comptabiliser les arrêts de jeu, et d’augmenter le<br />

temps additionnel en conséquence. Vous aurez<br />

donc plus de temps de jeu effectif à commenter.<br />

Vous avez pensé à demander une augmentation ?<br />

(sourire) “Non, mais c’est une bonne idée… Sérieusement,<br />

si ça peut empêcher les simulations et les pertes<br />

de temps intempestives, je suis pour. On verra à<br />

l’usage…”<br />

Quel club êtes-vous impatient de commenter ?<br />

”Luton Town ! Cette équipe que tout le monde désigne<br />

comme descendant certain, ce stade d’un autre temps,<br />

cette ambiance qui nous replonge dans le foot anglais<br />

des années 70-80… J’A-DO-RE !”;<br />

6 ; La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports Août <strong>2023</strong>


VOO GÂTE SES CLIENTS ! CHAQUE MOIS,<br />

SUIVEZ DES MATCHES DE PREMIER LEAGUE,<br />

C’EST CADEAU !<br />

<strong>Les</strong> rencontres à venir :<br />

Nottingham - Sheffield United<br />

le 18/08 à 20:45 (Canal 30)<br />

Chelsea - Luton Town<br />

le 25/08 à 21:00 (Canal 30)<br />

Luton Town - West Ham<br />

le 01/09 à 21:00 (Canal 30)<br />

Wolves - Liverpool<br />

le 16/09 à 13:30 (Canal 30)<br />

Août <strong>2023</strong> La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports ; 7


Du Belge,<br />

De l’Australien,<br />

4 néophytes<br />

dont un miraculé,<br />

et un papy<br />

Vingt entraîneurs sur la ligne de départ<br />

de cette Premier League <strong>2023</strong>-2024.<br />

Avec de nombreuses attractions…<br />

Le plus vieux coach de la Premier League <strong>2023</strong>-<br />

2024 est Roy Hodgson, qui vient de fêter ses 76<br />

ans, soit plus du double que le plus jeune,<br />

Vincent Kompany (36). Belga<br />

8Par Laurent Denuit7<br />

La Premier League reste le championnat le plus<br />

attractif du monde. Et le plus exigeant. Ancrée dans<br />

ses traditions, la D1 anglaise affiche toujours vingt<br />

clubs dans sa vitrine, comme la Liga et la Serie A,<br />

alors que la Ligue 1 française a réduit sa voilure cette<br />

saison. En Angleterre, le passage de vingt-deux à<br />

vingt date de 1995, et aucune nouvelle cure d’amaigrissement<br />

n’est programmée, malgré un calendrier<br />

surchargé, les désirs inavoués des plus grosses cylindrées,<br />

qui doivent aussi carburer hors du Royaume-<br />

Uni, ou les recommandations de la Fifa, qui plaide<br />

pour des compétitions à dix-huit au maximum. <strong>Les</strong><br />

juteux contrats de diffusion télé (plus de <strong>12</strong> milliards<br />

d’euros sur trois ans pour les droits “domestiques” et<br />

les “internationaux”), qui expirent en 2025, empêchent<br />

pour l’instant de faire bouger les lignes. Mais le<br />

prochain appel d’offres aura lieu d’ici à la fin de<br />

l’année…<br />

En attendant, vingt clubs sont en lice pour la couronne<br />

2024. À leur tête, vingt managers qui espèrent<br />

tous atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés, et être<br />

toujours en poste le 19 mai prochain. Avec, comme<br />

chaque saison, des nouveaux visages, des changements<br />

et des valeurs sûres…<br />

Pochettino est de retour en Premier League, mais à Chelsea. BELGA<br />

Quatre changements de T1 : Chelsea,<br />

Tottenham, Bournemouth, Wolves<br />

Quatre clubs entament la saison avec un coach<br />

différent de celui qui a bouclé 2022-<strong>2023</strong>. À Chelsea,<br />

Mauricio Pochettino, 256 matchs de Premier League<br />

sur son CV (202 avec Tottenham, 54 avec Southampton),<br />

revient en Angleterre après son expérience<br />

parisienne mitigée, et une nouvelle période de déconnexion.<br />

L’entraîneur argentin, qui avait déjà<br />

éprouvé le besoin de souffler après son limogeage<br />

des Spurs, a pris une saison sabbatique après la fin<br />

de son aventure au PSG. Une pause bienvenue pour<br />

entamer le difficile chantier de reconstruction des<br />

Blues. “Chelsea, c’est l’un des plus grands clubs du<br />

monde, a confié Pochettino lors de la reprise des<br />

entraînements. Et nous voulons redonner du bonheur<br />

à ce monument du football. Tous les clubs connaissent<br />

des hauts, et des bas. Mais l’histoire des Blues, c’est de<br />

gagner, et d’être au sommet.” Donc gagner des titres.<br />

Et le nouveau manager des Londoniens en a enfin<br />

conquis à Paris (une Ligue 1, une Coupe de France et<br />

un Trophée des champions), après sa vierge période<br />

anglaise, malgré des succès d’estime à Tottenham…<br />

L’Australie et la… Belgique,<br />

deux nouvelles nationalités<br />

Des Spurs qui, depuis le départ de Pochettino, cherchent<br />

une stabilité managériale. Pour tenter d’y<br />

parvenir, ils ont donné les clés à un néophyte, Ange<br />

Postecoglou, un Australien né en Grèce qui a brillé<br />

avec le Celtic Glasgow. Ce dimanche à Brentford,<br />

l’ancien sélectionneur des Socceroos, deviendra le<br />

premier Aussie à coacher en Premier League. Une 27 e<br />

nationalité différente dans la liste des entraîneurs de<br />

PL. Que la Belgique a intégré aussi depuis ce vendredi.<br />

Grâce à Vincent Kompany, premier T1 noir-jaune-rouge<br />

du championnat anglais, entré dans l’histoire<br />

avec Burnley.<br />

<strong>Les</strong> Espagnols chatouillent<br />

les Britanniques<br />

Wolverhampton a viré Julen Lopetegui cette semaine.<br />

Gary O’Neil le remplace, et reste en Premier<br />

League après avoir sauvé Bournemouth d’où il avait<br />

été démis. Pour espérer que la sauce “cherries”<br />

prenne mieux que la saison dernière, le 15 e de 2002-<br />

<strong>2023</strong> avait en effet misé sur un produit à la mode,<br />

qui fait recette en Angleterre : un entraîneur espagnol.<br />

Ce samedi contre West Ham, Andoni Iraola sera<br />

le 15 e technicien venu du pays de Cervantes à s’asseoir<br />

sur un banc de Premier League. L’Espagne fait<br />

désormais mieux que l’Italie (14), et mène seule le<br />

peloton des “étrangers”, devancée seulement par<br />

l’Angleterre (130) et l’Écosse (36).<br />

Longtemps cité à Marseille, Andoni Iraola était tenté<br />

par l’exil. Le Basque de 41 ans, ancien défenseur de<br />

l’Athletic Bilbao, a brillé aux commandes du Rayo<br />

Vallecano, qu’il a fait revenir en Liga, en 2021, avant<br />

de permettre aux “Franjirrojos” de vivre deux saisons,<br />

tranquilles (<strong>12</strong> e puis 11 e ). Vivre une campagne sans<br />

devoir lutter pour sa survie, tel est le désir des dirigeants<br />

de Bournemouth, qui ont proposé un contrat<br />

de deux ans à ce disciple de Marcelo Bielsa, qui, à<br />

Bilbao, a joué sous les ordres de l’Argentin pendant<br />

deux ans. “Une chance, sourit Iraola. Il a une autre<br />

vision du foot. J’utilise beaucoup d’exercices que j’ai<br />

appris de lui, et je me suis imprégné de sa philosophie<br />

de jeu, notamment au niveau du ‘désordre offensif’…”<br />

Le 4 e néophyte est un miraculé<br />

Iraola, Postecoglou et Kompany ne sont pas les seuls<br />

nouveaux coachs à faire leur entrée en Premier<br />

League. Le Gallois Rob <strong>Ed</strong>wards va, à 40 ans, décou-<br />

Andoni Iraola, nouveau manager de Bournemouth. PA<br />

8 ; La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports Août <strong>2023</strong>


vrir l’élite, à la tête de l’attraction du championnat : Luton<br />

Town. Promu après une finale des playoffs de Championship<br />

épique contre Coventry, le petit club du Bedfordshire<br />

va découvrir pour la première fois de son histoire<br />

la crème anglaise. Un conte de fées aussi pour le coach,<br />

viré puis promu : entraîneur de Watford en début de saison<br />

dernière, Rob <strong>Ed</strong>wards avait été licencié fin septembre<br />

2022 après un piètre 5 points sur 18. Il avait retrouvé<br />

un job à Luton en novembre, quand le club remercia<br />

Nathan Jones, et a mené les Hatters en Premier League !<br />

<strong>Ed</strong>wards aux mains d’argent, un miraculé…<br />

Du plus jeune au plus vieux,<br />

le Roy a plus du double du Prince<br />

Ces nouveaux venus vont apporter un vent de fraîcheur sur<br />

la Premier League, même si la bataille d’Angleterre sera<br />

sans doute menée par les managers établis. Comme Pep<br />

Guardiola, qui a entamé sa 8 e saison à City, ou Jürgen<br />

Klopp, qui est arrivé quelques mois auparavant à Liverpool<br />

(octobre 2015). L’Allemand des Reds est le manager qui<br />

est en poste depuis le plus longtemps, en Premier League.<br />

Mais pas le plus vieux, malgré ses 56 ans. David Moyes<br />

(West Ham), 60 ans depuis avril, est lui aussi battu. Et de<br />

loin. Le patriarche se nomme Hodgson, 76 ans depuis<br />

mercredi. Le Roy a plus du double du Prince Kompany<br />

(37), le plus jeune T1 ! Après sa mission sauvetage réussie<br />

à Crystal Palace, l’ancien sélectionneur de l’Angleterre a<br />

accepté de rempiler à la tête des Eagles. “Je sais quel<br />

effectif fantastique nous avons ici. Un excellent mélange de<br />

jeunesse et de potentiel, aux côtés de joueurs expérimentés.<br />

J’avais très envie de continuer avec eux”, a confié Roy<br />

Hodgson, l’homme aux 392 matchs coachés en Premier<br />

League.<br />

Come-back and stay<br />

Mention enfin à Paul Heckingbottom, qui était un coach<br />

intérimaire en Premier League à la tête de Sheffield<br />

United en fin de saison 2020-2021, lors de 10 derniers<br />

matchs compliqués (sept défaites et trois succès) qui<br />

avaient scellé la relégation des Blades. Mais qui a malgré<br />

tout été rappelé à la tête de l’équipe en Championship<br />

quelques mois plus tard, quand Slavisa Jokanovic fit long<br />

feu, et qui a réussi son opération ascenseur, pour s’offrir<br />

une deuxième chance en Premier League.;<br />

Août <strong>2023</strong> La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports ; 9


Pep, le collectionneur<br />

Guardiola a entamé sa huitième saison<br />

sur le banc de City. Toujours guidé<br />

par son insatiable envie de gagner…<br />

2<br />

Sept ans après ses débuts<br />

contre le Sunderland de David<br />

Moyes (un succès 2-1 le<br />

13 <strong>août</strong> 2016, avec une<br />

possession de 77 %),<br />

Guardiola a entamé sa 8 e<br />

saison en Premier League.<br />

Deux joueurs actuels étaient<br />

déjà dans le noyau A<br />

lors de la saison 2016-2017 :<br />

John Stones, arrivé cet été-là<br />

d’Everton, et Kevin De Bruyne,<br />

débarqué un an plus tôt,<br />

en 2015, de Wolfsbourg.<br />

10 ; La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports Août <strong>2023</strong>


Pep Guardiola entame sa huitième<br />

saison sur le banc (ou la glacière…)<br />

de Manchester City. AP<br />

8Par Laurent Denuit7<br />

Pep Guardiola a entamé ce vendredi soir à Burnley sa huitième<br />

saison sur le banc de Manchester City. Son 415 e match dans la<br />

peau de manager des Skyblues avec qui le Catalan a presque<br />

tout gagné, empochant déjà quatorze trophées, soit autant<br />

que durant son fructueux règne de T1 barcelonais, nettement<br />

plus court puisque riche de quatre saisons seulement : il a<br />

offert à MC une Ligue des champions (<strong>2023</strong>), cinq Premier<br />

Leagues (2018, 2019, 2021, 2022, <strong>2023</strong>), deux Cups (2019,<br />

<strong>2023</strong>), quatre League Cups (2018, 2019, 2020, 2021) et deux<br />

Community Shields (2018, 2019). Il ne manque à son palmarès<br />

citizen qu’un Mondial des clubs, que Guardiola espère<br />

conquérir en décembre en Arabie saoudite (du 11 au 22 décembre),<br />

et une Supercoupe d’Europe, qui s’offrira à City ce<br />

mercredi 16 <strong>août</strong>, au Stade Karaïskakis d’Athènes, si KDB et les<br />

siens mangent le FC Séville, vainqueur de l’Europa League<br />

<strong>2023</strong>. Au Barça, dont il fut le coach de 2008 à 20<strong>12</strong>, Pep avait<br />

déjà réussi à remporter tous les trophées possibles (six,<br />

puisqu’il n’y a pas de Coupe de la Ligue en Espagne)…<br />

Le plus grand entraîneur de Premier League<br />

de tous les temps ?<br />

Avec cinq titres remportés lors des six dernières saisons,<br />

Guardiola est désormais confortablement installé sur la<br />

deuxième marche du podium des managers les plus titrés<br />

depuis la création de la Premier League (1992). Le Catalan a<br />

gagné deux PL de plus que José Mourinho et Arsène Wenger<br />

(3). Mais il est encore loin du record, peut-être inaccessible,<br />

de Sir Alex Ferguson, treize fois sacrés avec Manchester United,<br />

qu’il a coaché de novembre 1986 à juin 2013.<br />

Et dans la longue histoire du championnat d’Angleterre<br />

(première édition en 1888), Guardiola est aussi devancé par<br />

l’Écossais George Ramsay et l’Anglais Bob Paisley, six fois<br />

sacrés.<br />

<strong>Les</strong> entraîneurs les plus titrés de Premier League<br />

(depuis sa création, en 1992)<br />

• 1. Alex Ferguson (Éco) > 13<br />

(Manchester United 1993, 94, 96, 97, 99,<br />

2000, 01, 03, 07, 08, 09, 11, 13)<br />

• 2. Pep Guardiola (Esp) > 5<br />

(Manchester City 2018, 19, 21, 22, 23)<br />

• 3. Arsène Wenger (Fra) > 3<br />

(Arsenal 1998, 2002, 04)<br />

• . José Mourinho (Por) > 3<br />

(Chelsea 2005, 06, 15)<br />

<strong>Les</strong> entraîneurs les plus titrés du championnat<br />

d’Angleterre (depuis 1888)<br />

• 1. Alex Ferguson (Éco) > 13<br />

(Manchester United 1993, 94, 96, 97, 99,<br />

2000, 01, 03, 07, 08, 09, 11, 13)<br />

• 2. George Ramsay (Éco) > 6<br />

(Aston Villa 1894, 96, 97, 99, 1900, 1910)<br />

• . Bob Paisley (Ang) > 6<br />

(Liverpool 1976, 77, 79, 80, 82, 83)<br />

• 4. Pep Guardiola (Esp) > 5<br />

(Manchester City 2018, 19, 21, 22, 23)<br />

• . Tom Watson (Ang) > 5<br />

(Sunderland 1892, 93 + Liverpool 1895, 1901, 06)<br />

• . Matt Busby (Éco) > 5<br />

(Manchester United 1952, 56, 57, 65, 67)<br />

Objectif “quatre à la suite”<br />

Depuis mai dernier, Guardiola a pourtant déjà égalé un record<br />

de Ferguson, qui était le seul entraîneur de l’histoire à avoir<br />

remporté trois titres d’affilée. Le manager écossais a réalisé<br />

un “double triple” avec Manchester United, une première fois<br />

de 1999 à 2001 et une seconde de 2007 à 2009. Arsène Wenger,<br />

avec Arsenal en 2002, et Carlo Ancelotti, avec Chelsea en<br />

2010, avaient empêché Sir Alex de réaliser le quadruplé. City<br />

ambitionne un “quatre à la suite” historique cette saison, que<br />

Guardiola a connu avec le Barça, comme joueur (de 1991 à<br />

1994) mais pas comme entraîneur : champion en 2009, 2010<br />

et 2011, il s’était fait chiper la Liga par le Real de… Mourinho<br />

en 20<strong>12</strong>, malgré un Messi stratosphérique (50 buts marqués).<br />

L’avenir, ici ou ailleurs<br />

À 52 ans, Guardiola a encore le temps de rattraper Ferguson,<br />

qui avait 71 ans quand il prit sa retraite, après 26 ans à la tête<br />

des Red Devils. Le contrat du Catalan à l’Etihad Stadium court<br />

jusqu’en juin 2025. Mais après la conquête du Graal européen<br />

en fin de saison dernière, certains médias britanniques ont<br />

confié que le manager de City envisageait désormais de quitter<br />

l’Angleterre au terme de son bail. Non plus pour coacher en<br />

Italie, et assouvir son ambition de gagner les quatre grands<br />

championnats européens, mais plutôt pour s’asseoir sur le<br />

banc d’une équipe nationale…<br />

”Je me sens bien ici. J’ai tout ce dont j’ai besoin pour faire mon<br />

travail du mieux possible. Dès le premier jour, j’ai ressenti<br />

quelque chose de spécial en étant ici. Je ne pourrais pas être<br />

dans un meilleur endroit”, avait confié Guardiola lors de sa<br />

prolongation, en novembre dernier. Mais malgré un salaire<br />

royal (24,5 millions d’euros par saison), il a aussi évoqué la<br />

possibilité d’un jour s’envoler vers d’autres cieux : “Je ne<br />

resterai pas aussi longtemps que Ferguson (à ManU) ou Wenger<br />

(à Arsenal). Un contrat, ce n’est qu’un morceau de papier. Dès<br />

que je sentirai que quelque chose ne va pas, qu’on est fatigué<br />

l’un de l’autre, je partirai. Au final, seuls les résultats comptent…”<br />

En 2021, dans un entretien à ESPN Brésil, Pep avait déjà<br />

annoncé que : “Si une équipe nationale sera ma prochaine<br />

étape ? Oui.” Mais dans la même interview, il avait émis l’hypothèse<br />

de quitter City dès… <strong>2023</strong>,“après sept ans à Manchester<br />

City” car il pensait “faire une pause, m’arrêter un moment,<br />

voir ce que nous avons fait. J’aimerais entraîner une équipe<br />

nationale…”<br />

Guardiola est pourtant toujours bien là, et a entamé ce vendredi<br />

soir à Burnley sa huitième saison sur le banc de Manchester<br />

City. Son 415 e match dans la peau de manager des<br />

Skyblues. Pour continuer sa moisson de trophées…;<br />

<strong>Les</strong> records<br />

de Guardiola avec City<br />

en Premier League<br />

• Le plus grand nombre de points gagnés en une saison ><br />

100 en 2017/18.<br />

• Le plus grand nombre de buts marqués en une saison (38 matchs) ><br />

106 en 2017/18.<br />

• La meilleure différence de buts en une saison de 38 matchs ><br />

+79 en 2017/18.<br />

• Le plus grand écart avec le 2 e > 19 points en 2027/18.<br />

• Le plus grand nombre de victoires en une saison ><br />

32 en 2017/18 et en 2018/19 (record partagé).<br />

• Le plus grand nombre de victoires sur une année civile ><br />

36 en 2021.<br />

• Le plus grand nombre de victoires consécutives ><br />

18 en 2017/18 (record partagé).<br />

• Le plus grand nombre de victoires à domicile en une saison ><br />

18 en 2018/19 (record partagé).<br />

• Le plus grand nombre de victoires à l’extérieur en une saison ><br />

16 en 2017/18.<br />

• Le plus grand nombre de victoires à l’extérieur consécutives ><br />

<strong>12</strong> en 2020/21.<br />

• L’Espagnol fut également le manager le plus rapide à remporter<br />

100 victoires en Premier League et à atteindre 500 points.;<br />

Août <strong>2023</strong> La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports ; 11


un Ange envoyé<br />

pour sauver<br />

les Spurs<br />

Habitué aux coachs de renom,<br />

Tottenham a surpris avec son casting.<br />

Mais Ange Postecoglou, entraîneur<br />

australien d’origine grecque,<br />

a gagné des trophées presque partout<br />

où il est passé. Comme au Celtic…<br />

Ange Postecoglou, le nouveau manager de Tottenham qui doit<br />

redonner de l’éclat à un club à la recherche de son glorieux passé. AFP<br />

<strong>12</strong> ; La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports Août <strong>2023</strong>


La Premier League c’est une<br />

EXCLUSIVITÉ<br />

brentford - tottenham<br />

Dimanche 13/08 à 15:00<br />

8Par Laurent Denuit7<br />

Un Ange pour faire fuir les démons du passé ?<br />

Depuis le limogeage de Mauricio Pochettino en<br />

novembre 2019, Tottenham s’est souvent planté<br />

dans le casting de ses nouveaux coachs, erreurs qui<br />

ont lourdement pesé (et pèsent toujours) sur le<br />

budget du club londonien. Ces trois dernières<br />

saisons, José Mourinho, Nuno Espírito Santo ou<br />

Antonio Conte n’ont pas permis aux Spurs de tutoyer<br />

les sommets, comme lors du règne du manager<br />

argentin (une finale de Ligue des champions en<br />

2019 et trois podiums en Premier League dont un<br />

titre de vice-champion en 2017).<br />

Si l’armoire à trophées de Tottenham Hotspur est<br />

garnie de deux championnats, huit Coupes d’Angleterre,<br />

quatre Coupes de la Ligue, sept Community<br />

Shield, deux Coupes de l’UEFA et une Coupe des<br />

Coupes, depuis 2008, ses portes ne s’ouvrent que<br />

pour dépoussiérer ces souvenirs d’un passé glorieux.<br />

Quinze ans. Depuis ce succès 2-1 contre<br />

Chelsea (buts de Berbatov et Woodgate) en…<br />

Carling Cup, sous le règne d’Harry Redknapp.<br />

Le dernier des deux sacres d’Angleterre remonte,<br />

lui, à une époque où les Rolling Stones n’existaient<br />

pas encore : 1961. I can’t get no satisfaction…<br />

Ange who ?<br />

Cette fois, fini les noms ronflants (et les grosses<br />

indemnités lors des ruptures de contrat ?) : Tottenham<br />

a surpris en misant sur un quasi-inconnu.<br />

Ange who ? Ange Postecoglou.<br />

Un Australien de 57 ans, né à Athènes. Qui a gagné<br />

des titres, et a fait ses armes d’entraîneur chez les<br />

jeunes à la fédération australienne. Quatre A-League<br />

avec South Melbourne (1998, 1999) et Brisbane<br />

Roar (2011, 20<strong>12</strong>), la Coupe d’Asie 2015 avec<br />

l’Australie, le championnat japonais 2019 avec les<br />

Yokohama F. Marinos et cinq trophées (sur six) en<br />

deux saisons au Celtic Glasgow qu’il a quitté sur un<br />

triplé en juin !<br />

“Ange comprend parfaitement le football, de haut en<br />

bas, a rassuré James Johnson, le président de la<br />

fédération australienne, dans une interview à beIN<br />

SPORTS. Il a travaillé à tous les niveaux, notamment<br />

dans la formation des jeunes ; il va, donc, j’en suis<br />

certain, permettre à des talents de l’académie des<br />

Spurs d’éclore. Il a remporté des titres nationaux, a<br />

participé à des compétitions européennes, il saura<br />

jongler avec les différents objectifs du club londonien.<br />

C’est un entraîneur complet. Tottenham a fait<br />

le bon choix !”<br />

Ange Postecoglou va devenir ce dimanche contre<br />

Brendfort le premier Australien à entraîner en<br />

Premier League. ”C’est pourquoi, j’ai l’obligation de<br />

réussir, ici, à Tottenham, a-t-il confié à la télévision<br />

de son pays. En tant qu’Australien, j’ai une grande<br />

responsabilité car je représente beaucoup de gens<br />

qui aiment le foot dans mon pays. Et qui doivent<br />

pouvoir se dire qu’ils peuvent réussir. Je vis un rêve,<br />

c’est vrai. Car rien ne prédestinait l’enfant que<br />

j’étais, qui a grandi en Australie, à être ici,<br />

aujourd’hui. Mais je suis exactement là où je voulais<br />

être. Parce que j’ai aimé chaque minute de mon<br />

travail, celui qui m’a mené jusqu’à Tottenham.”<br />

Le foot comme ascenseur social<br />

Être l’entraîneur “porte-drapeau” du “Down Under”<br />

au pays de Sa Majesté Charles III, une légitime<br />

fierté pour ce citoyen du Commonwealth aux racines<br />

helléniques. Car son intégration en Australie,<br />

après que ses parents ont fui la Grèce et la dictature<br />

des colonels en 1970, ne fut pas simple.<br />

”Mes parents n’avaient ni famille, ni argent et ne<br />

parlaient pas la langue, a confié Ange Postecoglou<br />

à L’Équipe. Ils travaillaient jour et nuit pour que ma<br />

sœur et moi ne manquions de rien…” Son papa<br />

Dimitris lui a transmis le virus du “soccer” même<br />

s’il a aussi tâté du spectaculaire football australien.<br />

Le ballon rond joue un rôle d’ascenseur social pour<br />

de nombreux immigrés en Australie. Ange s’affilie<br />

logiquement au South Melbourne Hellas, club de la<br />

colonie grecque de la ville. Il y devient professionnel,<br />

y effectuera toute sa carrière de joueur et en<br />

sera le fier capitaine. Solide défenseur, quatre fois<br />

international, il remporte avec le club deux titres<br />

de champion d’Australie, en 1984 et en 1991.<br />

C’est logiquement avec South Melbourne qu’il<br />

embrasse la carrière d’entraîneur et connaît très<br />

vite le succès : deux titres, en 1998 et 1999, et<br />

même le Ligue des champions d’Océanie 1999 qui<br />

lui ouvre les portes du Mondial des clubs 2000.<br />

À la surprise générale, Ange Postecoglou décide<br />

alors de s’engager avec la fédération australienne,<br />

au service des jeunes, en charge des U17 et des<br />

U20, avec qui il collectionne les titres de champion<br />

d’Océanie et participe aux Coupes du monde de ces<br />

catégories.<br />

Empereur du Japon<br />

Après un court séjour peu glorieux<br />

sur les terres de ses parents<br />

(il reste quelques mois, en<br />

2008, au Panachaïkí, à Patras),<br />

il revient en A-League, à Brisbane<br />

Roar (deux titres) puis à<br />

Melbourne Victory qu’il quitte pour devenir sélectionneur<br />

national en 2013. Après un Mondial 2014<br />

mitigé (trois défaites au 1 er tour contre le Chili, les<br />

Pays-Bas et l’Espagne), il permet aux Soccerros de<br />

triompher lors de la Coupe d’Asie 2015 organisée en<br />

Australie. L’histoire d’amour se finit pourtant mal,<br />

en 2017, malgré une qualification pour la Coupe du<br />

monde 2018 après un succès face au Honduras lors<br />

du barrage intercontinental. “J’avais un problème<br />

avec le fait que le reste du pays n’était pas autant<br />

passionné que moi par le football”, commenta Ange<br />

Postecoglou, qui choisit l’exil. Et traverse l’océan<br />

Pacifique.<br />

Le Yokohama F. Marinos n’a plus été l’empereur du<br />

Japon depuis quinze ans. Le coach australien prend<br />

ses marques lors de la première saison, avec une<br />

modeste douzième place mais une finale prometteuse<br />

en Coupe de la Ligue. La conquête de la J1<br />

League est actée en 2019.<br />

Pas le premier choix du Celtic<br />

mais cinq trophées sur six<br />

Quand le Celtic contacte Ange Postecoglou, au<br />

printemps 2021, Yokohama F. Marinos, vice-champion<br />

2020, est à la poursuite du leader Kawasaki<br />

Frontale, à mi-championnat. L’Australien n’est pas<br />

le premier choix du club de Glasgow. Xabi Alonso<br />

(alors coach de l’équipe B de la Real Sociedad),<br />

Julian Nagelsmann (qui allait quitter le RB Leipzig)<br />

et Arne Slot (libre après son limogeage de l’AZ)<br />

avaient été sondés. Mais c’est finalement Postecoglou<br />

qui signe. “J’étais peut-être le cinquième choix<br />

mais ce qui est important, c’est que j’aie eu cette<br />

opportunité”, confie-t-il en toute humilité.<br />

Le Celtic vient de terminer à vingt points des<br />

Rangers, qui ont mis fin à neuf titres d’affilée de<br />

leur rival, et Neil Lennon a pris la porte (John<br />

Kennedy avait terminé la saison). La fin d’un cycle.<br />

Le premier été d’Ange en Écosse est compliqué :<br />

élimination en qualifications de la Ligue des champions<br />

(contre le FC Midtjylland), défaite en ouverture<br />

de la Scottish Premiership (1-0 à Heart of<br />

Midlothian), revers lors du Old Firm face aux Rangers<br />

(1-0)! Mais le mercato bouclé permet au<br />

tacticien australien de mettre ses pions en place,<br />

pour ensuite tenir tous ses rivaux en échec. Un<br />

doublé championnat – Coupe de la Ligue en 2022,<br />

et un triplé avec la Coupe d’Écosse en plus la saison<br />

passée en guise d’adieu : Ange Postecoglou a quitté<br />

le Celtic en héros. Pour réaliser son rêve : entraîner<br />

en Premier League.<br />

”Ange apporte une mentalité positive, un style de<br />

jeu rapide et offensif. Et il comprend l’importance du<br />

lien avec notre académie…” se réjouit Daniel Levy,<br />

le président de Tottenham, certain d’avoir fait le<br />

bon choix puisqu’il n’a pas hésité à lui proposer un<br />

contrat de quatre ans.<br />

<strong>Les</strong> Spurs restent sur une décevante huitième place<br />

en Premier League qui les prive de Coupe d’Europe<br />

cette saison. Postecoglou connaît l’ampleur de la<br />

tâche et sait qu’il devra convaincre les sceptiques<br />

qui doutent de sa capacité à<br />

“Rien ne prédestinait<br />

l’enfant que j’étais,<br />

qui a grandi en Australie,<br />

à être ici, aujourd’hui.”<br />

redresser ce monument en<br />

péril…<br />

”<strong>Les</strong> gens m’ont sous-estimé<br />

durant toute ma carrière et je<br />

ne veux pas changer cela, c’est<br />

bien pour moi. Cela me motive”,<br />

a-t-il confié au Evening Standard.<br />

Philosophie de jeu et de travail<br />

Comme lors de son arrivée au Celtic, Ange veut<br />

faire taire les incrédules, et, surtout, montrer un<br />

nouveau chemin de jeu, pour imprimer son empreinte<br />

sur Tottenham, étape tant attendue dans sa<br />

carrière.<br />

”Je vis mon rêve mais suis exactement là où je<br />

voulais être aujourd’hui, répète le coach australien.<br />

J’entraîne des footballeurs fantastiques mais je vais<br />

sans doute leur demander de faire des choses qu’ils<br />

n’ont jamais faites auparavant. Il faudra donc<br />

accepter qu’ils commettent des erreurs. J’en assumerai<br />

la responsabilité. Je veux dominer l’adversaire,<br />

jouer dans sa partie de terrain, créer des occasions,<br />

emballer les matchs… Il y aura inévitablement des<br />

obstacles sur notre route et notre philosophie de jeu<br />

sera mise à l’épreuve. Mais j’aime aussi ces moments<br />

de doutes…”<br />

Car comme son célèbre ancêtre Socrate, le Gréco-<br />

Australien “sait qu’il ne sait rien”. Et se remet donc<br />

perpétuellement en question.<br />

”Ange est obsédé par le jeu. C’est sa vie, conclut<br />

l’ancien attaquant du FC Liégeois et de Charleroi,<br />

Graham Arnold, sélectionneur des Socceroos. J’ai<br />

toujours su qu’il avait la mentalité pour aller où il<br />

voulait, c’est-à-dire : tout en haut.”<br />

Comme un Ange, envoyé pour sauver les Spurs, et<br />

les guider…;<br />

Août <strong>2023</strong> La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports ; 13


“Nous avons levé un<br />

bouclier mental face<br />

à Manchester City”<br />

Le titre sinon rien pour Arsenal !<br />

<strong>Les</strong> Gunners, vainqueurs du premier<br />

trophée de la saison face au champion,<br />

ne pensent plus qu’à une chose :<br />

redevenir le plus grand club d’Angleterre.<br />

Arsenal a gagné le premier trophée anglais de la saison en battant Manchester City lors du Community Shield. AP<br />

Arsenal est entré dans un autre monde. Outsider magnifique<br />

l’an dernier, les Gunners ont titillé l’ogre<br />

citizen un an plus tôt que prévu dans leur processus.<br />

Grâce à leur deuxième place en Premier League, les<br />

Londoniens retrouveront une Ligue des champions<br />

qu’ils n’ont plus disputée depuis… 2017. Une éternité.<br />

Après ce demi-échec, les dirigeants ont mis le paquet<br />

cet été. Club le plus dépensier au monde devant<br />

Al-Hilal et le PSG, Arsenal ne se cache plus : il veut<br />

redevenir le plus grand club d’Angleterre. Et ses<br />

propriétaires font tout pour y parvenir avec Declan<br />

Rice, Kai Havertz et Jurrien Timber. Voilà les trois<br />

noms qui ont déjà renforcé les Gunners cet été. Des<br />

joueurs ciblés à des postes clés qui ont notamment<br />

permis de remporter le premier trophée de la saison,<br />

contre City. Tout un symbole.<br />

Declan Rice. AFP<br />

8Par Gilles Joinau7;<br />

Declan Rice doit amener<br />

du leadership<br />

Acheté pour 116 millions d’euros à West Ham,<br />

Declan Rice est l’achat le plus onéreux de Premier<br />

League. Le milieu de terrain aura un rôle crucial<br />

pour Mikel Arteta. Déjà, il doit compenser les<br />

blessures répétées de l’indispensable Thomas Partey.<br />

Lorsqu’il est à 100 %, le Ghanéen est un indéboulonnable<br />

d’Arteta. Mais il est souvent sur le<br />

flanc. L’Anglais est tout le contraire de l’ex-bulldog<br />

de l’Atletico Madrid.<br />

En cinq saisons, il n’a manqué que dix rencontres<br />

de Premier League dont uniquement six sur blessures.<br />

L’international, qui a aussi évolué pour l’Irlande<br />

avec les espoirs, est un roc. Mais c’est surtout<br />

un leader. Avec le départ de Xhaka pour Leverkusen,<br />

il aura pour mission de guider ce jeune<br />

groupe londonien vers un titre qui leur échappe<br />

depuis vingt ans. Des responsabilités importantes<br />

qui ne devraient pas lui poser trop de problèmes.<br />

Surtout lorsque l’on sait qu’il a déjà porté 89 fois le<br />

brassard de capitaine pour West Ham. “Declan<br />

apporte une qualité incontestable au club, a commencé<br />

Mikel Arteta en conférence de presse. Il a<br />

une grande expérience en Premier League à seulement<br />

24 ans. Il a été capitaine d’une très bonne<br />

équipe de West Ham et, comme nous l’avons tous vu,<br />

il a récemment remporté un trophée européen. La<br />

responsabilité et le rôle qu’il a assumés ont été très<br />

impressionnants et nous sommes vraiment ravis qu’il<br />

se joigne à nous.”<br />

Havertz pour revenir aux bases<br />

Kai Havertz est peut-être le joueur recruté dont<br />

avait le moins besoin Mikel Arteta. Pourtant, l’Allemand<br />

est une demande de l’ex-disciple de Guardiola.<br />

C’est d’ailleurs l’Espagnol qui a remué ciel et terre<br />

pour le convaincre de ne pas opter pour le Bayern<br />

Munich. Comment ? S’il est parvenu à ses fins, c’est<br />

surtout à propos de la future utilisation du numéro 7<br />

de la Mannschaft.<br />

Depuis son transfert à Chelsea en septembre <strong>2023</strong>,<br />

l’ex-pépite de Leverkusen a beaucoup évolué. Dans<br />

son pays natal, il avait explosé aux yeux du monde<br />

dans un rôle de numéro dix. Chez les Blues, il a glissé<br />

vers un rôle hybride de faux numéro neuf. Unique<br />

buteur en finale de Ligue des champions, il s’y est<br />

imposé sans broncher. Notamment grâce à un talent<br />

et une facilité technique bien au-delà de la moyenne.<br />

Kai Havertz (Arsenal). AP<br />

14 ; La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports Août <strong>2023</strong>


La Premier League c’est une<br />

EXCLUSIVITÉ<br />

arsenal - nottingham<br />

Samedi <strong>12</strong>/08 à 13:30<br />

”Certes, sa polyvalence est l’une de ses principales<br />

qualités, a expliqué Mikel Arteta après un doublé en<br />

préparation. Grâce à sa qualité et à sa taille, il nous<br />

apporte quelque chose de vraiment différent. Il va<br />

être très utile pour contrer un pressing grâce à sa<br />

technique. Pour le moment, il évolue au poste de<br />

milieu offensif et cela lui convient très bien. En<br />

fonction des matchs, nous pourrons l’utiliser autre<br />

part en cas de besoin.”<br />

Quelle place pour Trossard ?<br />

Initialement, on pourrait penser que l’arrivée de<br />

Havertz ne ferait pas les affaires de Leandro Trossard.<br />

Offensivement, les places sont très chères à<br />

Arsenal où il doit batailler avec le prodige Gabriel<br />

Martinelli. Depuis son arrivée, le joueur formé à<br />

Genk a oscillé entre le banc de touche et une place<br />

de titulaire. L’ex-joueur de Chelsea, le Brésilien et le<br />

Diable rouge partagent une même compétence : la<br />

polyvalence. Tantôt à gauche, tantôt à droite,<br />

tantôt dans l’axe, Trossardinho sait tout faire ou<br />

presque.<br />

En vingt rencontres, il a connu autant de titularisations<br />

que d’entrées en jeu depuis son arrivée en<br />

janvier dernier. Il a surtout affolé les compteurs<br />

avec dix passes décisives en 930 minutes de jeu.<br />

Lors de la préparation, beaucoup d’observateurs se<br />

demandaient quelle place Arteta allait lui octroyer.<br />

Heureusement, Trossard est un homme de rendezvous.<br />

Et il l’a encore prouvé contre le grand FC<br />

Barcelone avec un doublé dont il a le secret et le<br />

titre de MVP de la tournée américaine. “Il est arrivé<br />

dans une très bonne forme pour la présaison et c’est<br />

un joueur qui nous donne quelque chose de très<br />

différent des ailiers que nous avons, a expliqué Mikel<br />

Arteta. Il a une polyvalence et une capacité incroyable<br />

à jouer dans les positions. C’est super et ça sera<br />

bon pour sa confiance, c’est certain.”<br />

L’Espagnol n’est pas le seul à être tombé sous le<br />

charme du Louvaniste. Lorsqu’on demande à Declan<br />

Rice quel est le joueur avec lequel il se sent le mieux<br />

sur le terrain, sa réponse fuse. “Vous savez quoi ?<br />

Depuis le premier jour où je suis arrivé, c’est Leandro<br />

Trossard. Je me suis directement bien entendu avec<br />

lui. J’ai joué contre lui par le passé et il est tellement<br />

pénible à défendre. C’est un excellent joueur et je suis<br />

très content de l’avoir à mes côtés maintenant.”<br />

Pour vaincre Manchester City en championnat, Mikel<br />

Ben White (Arsenal). AFP<br />

Arteta aura besoin de tout le monde. D’autant plus<br />

que les Londoniens seront ambitieux pour leur grand<br />

retour en Ligue des champions. Leandro Trossard<br />

peut donc se rassurer : il aura du temps de jeu. Mais<br />

il devra prouver sur le terrain qu’il vaut mieux que la<br />

concurrence. Exactement comme il l’a fait contre les<br />

Citizens pour le premier gros rendez-vous où il est<br />

sorti du banc. Monté à la 75 e minute, le Louvaniste a<br />

dynamité la défense adverse d’un but chanceux mais<br />

qui démontre toute l’opiniâtreté de l’attaquant.<br />

Surtout, il s’est montré décisif dans une rencontre<br />

qui compte. Ce qui prouve une chose : Arteta ne<br />

pourra pas se passer de l’ancien offensif de Brighton.<br />

Ben White en concurrence<br />

Pour compléter son équipe, l’entraîneur espagnol<br />

avait absolument besoin d’un arrière droit. Formé<br />

comme défenseur central, Ben White, transféré de<br />

Brighton pour près de 60 millions d’euros, a beaucoup<br />

occupé le flanc la saison dernière. Avec beaucoup<br />

de réussite même s’il n’est pas un spécialiste<br />

du poste. Derrière lui, Tomiyasu devait prendre le<br />

relais. Problème : l’ancien Trudonnaire n’est pas non<br />

plus formé à cette position.<br />

Comme expliqué plus haut, Arteta aime la polyvalence.<br />

Une nouvelle fois, il a misé sur un joueur qui<br />

n’a pas été formé comme piston droit : Jurrien<br />

Timber. Face à City, il a occupé… le flanc gauche de<br />

la défense.<br />

“Il vous donne la capacité d’inverser, d’occuper<br />

différents espaces. Il est tellement à l’aise avec le<br />

ballon dans cette phase et il a aussi cette agressivité<br />

dans les duels et ce dynamisme que j’aime beaucoup<br />

chez lui”, a notamment expliqué Mikel Arteta pendant<br />

la présaison.<br />

Arteta a la pression<br />

Une chose est certaine désormais : Mikel Arteta à la<br />

pression. Depuis son arrivée en décembre 2019,<br />

Arsenal est le club qui a le plus dépensé avec plus de<br />

838 millions d’euros. Sans la fièvre acheteuse de<br />

l’Américain Todd Boehly à Chelsea, le club serait<br />

même en tête. Si on compare les dépenses et les<br />

revenus sur les transferts, Arsenal est le club avec la<br />

plus mauvaise balance (- 690 millions) devant<br />

Manchester United (- 652) ou Tottenham (- 508).<br />

<strong>Les</strong> investissements ont donc été très conséquents<br />

pour revenir sur le devant de la scène.<br />

Après la victoire lors du premier trophée de la saison,<br />

Aaron Ramsdale s’est montré très ambitieux.<br />

“Je pense que nous avons levé un blocage mental lors<br />

de cette rencontre. C’est un marqueur important de<br />

pouvoir battre City dans un grand match qui compte.<br />

Nous sommes prêts à relever le défi et nous battre<br />

pour toute la saison.”<br />

Même son de cloche de la part de l’entraîneur.<br />

“Si Aaron ressent cela, c’est une bonne chose. <strong>Les</strong><br />

joueurs, comme moi, on doit être convaincu que nous<br />

pouvons battre n’importe quelle équipe. Le défi est<br />

connu, City est une machine qui dispute chaque<br />

match comme une finale. Mais, cette fois-ci, nous<br />

avons fait preuve d’une réelle résilience et d’une<br />

détermination sans faille. Nous avons remporté un<br />

premier trophée, et c’est pour cela que nous sommes<br />

ici.”<br />

Reste à voir si les Gunners peuvent exercer cette<br />

même pression durant l’ensemble de la saison.;<br />

Août <strong>2023</strong> La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports ; 15


<strong>Les</strong> balles de golf<br />

pour devenir un peu<br />

comme De Bruyne<br />

Le style de KDB et le numéro de Steven<br />

Gerrard : Dominik Szoboszlai incarne<br />

le renouveau du milieu des Reds.<br />

“Hongrois” beaucoup en Dominik Szoboszlai à Liverpool. Photo News<br />

8Par Louis Janssen7<br />

Il était l’heure. Jordan Henderson n’avait plus les<br />

mêmes jambes. Et, comme son ancien capitaine à<br />

Anfield, Fabinho s’est laissé tenter par une aventure<br />

en Arabie saoudite. James Milner, toujours au top<br />

physiquement malgré ses 37 printemps, a pris la<br />

direction de Brighton. Quant à Alex Oxlade-Chamberlain,<br />

Naby Keita et Arthur Melo, souvent trahis<br />

pour les blessures, ils ont pu faire leurs valises<br />

aussi, ne parvenant jamais à exprimer leur talent au<br />

bord de la Mersey. Autant dire que l’entrejeu de<br />

Liverpool a été déserté.<br />

Au vu de la saison décevante, Jürgen Klopp se<br />

devait forcément de rafraîchir ses rangs dans le<br />

milieu. Mais, au lieu d’un changement progressif,<br />

l’Allemand a carrément eu droit à une révolution. Il<br />

faut dire qu’il ne tenait pas compte des départs<br />

surprenants d’Henderson et de Fabinho. Avec Milner,<br />

les deux hommes constituaient des pions essentiels<br />

lors des dernières belles épopées de Reds. Ensemble,<br />

ils comptaient 1 063 apparitions sous les ordres de<br />

Klopp.<br />

Le renouveau, il passera probablement par les<br />

jeunes comme Curtis Jones, Harvey Elliott et Stefan<br />

Bajcetic. Mais aussi, et surtout, par les nouvelles<br />

têtes attirées à Liverpool. Le prix de Jude Bellingham<br />

ayant refroidi les ardeurs, Alexis Mac Allister a<br />

été le premier à renforcer le groupe. Le frère de<br />

Kevin, défenseur de l’Union SG, a effectué le trajet<br />

inverse à Milner. Le champion du monde a tapé dans<br />

l’œil de la cellule de recrutement du club lors du<br />

Mondial, mais aussi quand il a guidé Brighton vers<br />

une séduisante sixième place la saison dernière.<br />

Quand les Scousers ont dépensé 42 millions d’euros<br />

pour l’Argentin, Dominik Szoboszlai en a coûté 28<br />

de plus (70, soit le montant de sa clause libératoire<br />

au RB Leipzig). À 22 ans, le Hongrois aura de grandes<br />

responsabilités à assumer. Et un immense vide à<br />

combler. À en croire son parcours (linéaire) au sein<br />

de la galaxie Red Bull et ses dernières performances<br />

en Bundesliga, il possède tout le potentiel requis.<br />

“Je suis un joueur qui aime prendre des risques parce<br />

que tu montres que tu n’as peur de rien, a-t-il un<br />

jour lancé à France Football. Je n’ai peur de personne<br />

ou de quoi que ce soit.”<br />

Ni même de prendre l’iconique numéro 8 de Steven<br />

Gerrard. Et justement, Szoboszlai s’est même inspiré<br />

d’une déclaration du capitaine emblématique des<br />

Reds pour son premier tatouage : “Le talent est une<br />

bénédiction de Dieu mais sans volonté et humilité, il<br />

est sans valeur”, peut-on lire sur son bras.<br />

“Potentiellement, il est peut-être déjà un des<br />

meilleurs milieux de Premier League, a osé Dietmar<br />

16 ; La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports Août <strong>2023</strong>


La Premier League c’est une<br />

EXCLUSIVITÉ<br />

chelsea - liverpool<br />

Dimanche 13/08 à 17:30<br />

8<br />

Steven Gerrard a porté le célèbre<br />

n°8 des Reds pendant onze saisons,<br />

de 2004/05 à 2014/15. Naby Keïta,<br />

arrivé du… RB Leipzig en 2018,<br />

avait osé accepter la lourde<br />

succession numérologique.<br />

Le milieu de terrain guinéen a<br />

soufflé le chaud et le froid à<br />

Liverpool. Non prolongé en raison<br />

de ses nombreux pépins physiques,<br />

il est parti libre, cet été,<br />

au Werder Brême.<br />

Laissant le n°8 vacant, une aubaine<br />

pour Dominik Szoboszlai, heureux<br />

de relever le défi et de succéder<br />

à Gerrard, “l’un des plus grands<br />

quand j’étais enfant.”<br />

Hamman, ancien de Liverpool et désormais consultant<br />

en Allemagne. Il pourrait atteindre le niveau de<br />

Kevin De Bruyne.”<br />

L’académie du père et pas de Légo<br />

Pour Dominik Szoboszlai, tout a commencé grâce à<br />

papa, Zsolt, ancien professionnel lui aussi. “Je n’ai<br />

jamais eu de Légo ou des jeux pour enfants de ce<br />

genre ; il n’y avait que le football, a confié le jeunot<br />

de 22 ans.<br />

Son père, qui a toujours eu l’ambition de se reconvertir<br />

comme coach après sa carrière pro en Hongrie,<br />

a pris son fils sous son aile. Il a même mis sur pied<br />

une académie pour superviser la formation de Dominik<br />

: l’académie Fönix Golf FC. “Excepté lors d’une<br />

saison (NdlR : celle qu’il a passée dans le centre de<br />

formation de MTK), il a toujours été mon entraîneur<br />

jusqu’à ce que je rejoigne l’académie Red Bull. Mon<br />

père était mon idole.”<br />

Durant son apprentissage, l’accent a toujours été<br />

mis sur la technique et les passes courtes. Avec<br />

parfois des méthodes particulières, comme l’obligation<br />

de s’entraîner avec des balles… de golf dans<br />

chaque main. L’idée était de tendre vers une technique<br />

parfaite, en contrôlant le ballon dans des conditions<br />

loin d’être idéales. Vu que les mains des<br />

joueurs étaient prises, ils ne pouvaient pas s’agripper<br />

ou pousser l’opposant. Sous la direction de<br />

Zsolt, l’objectif était toujours de trouver la “solution<br />

technique parfaite”, a expliqué le principal intéressé.<br />

­Red Bull avec Tedesco<br />

et l’ami Haaland<br />

Son talent a rapidement attiré l’attention de Red<br />

Bull. Szoboszlai a quitté l’académie de son père à<br />

seize ans pour rejoindre Salzbourg. Qui, dans la<br />

foulée, l’a prêté à sa fameuse<br />

filiale, Liefering. Après 42<br />

matchs en D2 autrichienne, où<br />

il a empilé les actions décisives<br />

(seize buts et onze assists)<br />

le milieu était fin prêt à<br />

faire de même au sein de<br />

l’élite.<br />

De retour à Salzbourg, il a même trouvé le “partner<br />

in crime” idéal en la personne d’Erling Haaland. <strong>Les</strong><br />

deux hommes se sont profondément liés d’amitié, en<br />

l’espace de douze mois à peine. “Erling me disait<br />

souvent ce que je devais et comment je pouvais<br />

progresser, tel un leader, a détaillé Szoboszlai il y a<br />

deux ans, dans Kicker. Quand j’ai le temps, je lui<br />

rends visite et vice-versa.”<br />

Un peu plus de trois ans plus tard, le contact reste<br />

intact. Encore aujourd’hui, au moment où le Hongrois<br />

a rejoint son copain en Premier League. “Nous<br />

avons beaucoup parlé, a avoué Szoboszlai. Il me<br />

conseille dans ma quête pour acheter une maison et<br />

nous pourrions même devenir voisins. J’ai entendu<br />

que beaucoup de joueurs vivent entre Liverpool et<br />

Manchester où leur vie privée est préservée. Évidemment<br />

que notre amitié sera mise de côté quand nous<br />

nous affronterons (rires).”<br />

Vu l’immensité du talent et la relative faiblesse de<br />

championnat autrichien, le tour a vite été fait à<br />

Salzbourg, où il a remporté quatre titres consécutifs<br />

et trois coupes. Un transfert, qui figurerait forcément<br />

dans le manuel ‘La Galaxie Red Bull pour les<br />

nuls’, vers Leipzig a suivi. Sans pour autant qu’il soit<br />

déstabilisé ou moins productif en zone de vérité,<br />

malgré une vilaine blessure aux adducteurs. En<br />

Bundesliga, ses premiers matchs, il les dispute sous<br />

la houlette de Jesse Marsch. Vient ensuite Domenico<br />

Tedesco pour qui il est décisif toutes les 114 minutes<br />

jusqu’à ce que l’actuel sélectionneur des Diables<br />

ne prenne la porte.<br />

Comparé à Puskas<br />

et sélectionné par Leekens<br />

Tout le monde a déjà entendu parler des “Magyars<br />

magiques”, la génération dorée de l’équipe nationale<br />

hongroise. Guidée par les stars, Nandor Hidegkuti,<br />

Sandor Kocsis et, évidemment, Ferenc Puskas,<br />

la sélection a aligné 31 matchs sans défaites entre<br />

1950 et 1954, s’emparant même de l’or olympique<br />

en 1952.<br />

“Si je parvenais à accomplir<br />

autant que Puskas,<br />

je serais très fier et je<br />

vivrais une vie heureuse.”<br />

Depuis, la Hongrie a connu une longue traversée du<br />

désert. Et si elle s’est qualifiée pour l’Euro 2020, son<br />

deuxième tournoi majeur en 48 ans (après l’Euro<br />

2016, quand <strong>Ed</strong>en Hazard a brisé son cœur), c’est<br />

surtout grâce à Szoboszlai. En barrages, sa frappe<br />

enroulée a qualifié son pays aux dépens des Islandais,<br />

durant le temps additionnel. Seulement, le<br />

héros lui-même n’a pas pu participer au tournoi en<br />

raison d’une blessure.<br />

Le pays entier n’en demeure pas moins zinzin de son<br />

nouveau prodige, carrément comparé au légendaire<br />

Puska par l’ancien Ballon d’or, Lothar Matthaus.<br />

“C’est un sujet très sensible, a commenté Szoboszlai.<br />

C’est le meilleur joueur hongrois de tous les temps et<br />

je ne fais que commencer. C’est insensé de faire ce<br />

genre de comparaison. C’est un véritable héros et les<br />

enfants le prennent pour exemple. Je pense qu’il est<br />

tant admiré parce qu’il est parvenu a relancé sa<br />

carrière à un moment difficile. Il est devenu le<br />

meilleur joueur du monde au<br />

Real Madrid (qu’il a rejoint à<br />

31 ans). Si je parvenais à<br />

accomplir autant que lui, je<br />

serais très fier et je vivrais une<br />

vie heureuse.”<br />

Il faut dire que la “Szobomania”<br />

s’est vite emparée de la<br />

Hongrie. Le médian a été appelé en équipe nationale<br />

pour la première fois dès ses seize ans. Le<br />

sélectionneur de l’époque ? Un certain Bernd Storck,<br />

passé par Mouscron, Eupen, le Cercle Bruges ou<br />

encore Courtrai récemment. Mais l’Allemand, tout<br />

comme Georges Leekens (brièvement sélectionneur<br />

de la Hongrie), ne lui a jamais accordé du temps de<br />

jeu. Uniquement quelques places sur le banc ou la<br />

feuille de match. Histoire de le préparer pour ses<br />

véritables débuts sous Marco Rossi en mars 2019.<br />

Depuis, Szoboszlai est devenu le chouchou et même<br />

le capitaine des Magyars. La prochaine étape sera<br />

de disputer un grand tournoi, et de conquérir<br />

Anfield.;<br />

“Peut-être déjà un<br />

des meilleurs milieux<br />

de Premier League.<br />

Il pourrait atteindre<br />

le niveau de Kevin<br />

De Bruyne.””<br />

Dietmar Hamman<br />

Ancien joueur de Liverpool<br />

et désormais consultant en Allemagne.<br />

D. R.<br />

Août <strong>2023</strong> La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports ; 17


La Premier League c’est une<br />

EXCLUSIVITÉ<br />

man. united - wolves<br />

Lundi 14/08 à 21:00<br />

Onana<br />

au plus haut<br />

des cieux<br />

Un Lion indomptable dans<br />

la cage de Manchester United !<br />

En quelques mois, André Onana<br />

est passé de l’enfer au paradis.<br />

Grâce à l’Inter. Voici son histoire…<br />

Andre Onana, un Lion indomptable qui va rugir dans les cages de Manchester United. AFP<br />

8Par Laurent Denuit7<br />

Le Cameroun a toujours enfanté de brillants gardiens<br />

de but. Dans une cage, le Lion indomptable est roi.<br />

André Onana est le digne héritier d’une riche lignée,<br />

des Thomas N’Kono, Joseph-Antoine Bell, Jacques<br />

Song’o, etc. Mais aucun des illustres compatriotes du<br />

nouveau n°1 de Manchester United n’a défendu les<br />

filets d’un club de Premier League. L’ancien portier de<br />

l’Ajax et de l’Inter sera le premier. Une performance<br />

improbable il y a quelques mois encore, quand il<br />

purgeait une sévère suspension…<br />

Du Cameroun au Barça,<br />

poussé par Samuel Eto’o<br />

Onana a été formé à la Fundesport (Fundacion Eto’o<br />

Sport) de Yaoundé, une fondation créée en 2005 par<br />

Samuel Eto’o, alors star du Barça, afin de permettre à<br />

de jeunes talents camerounais issus de quartiers<br />

défavorisés d’avoir accès à une formation footballistique,<br />

et, pourquoi pas, à une carrière pro. <strong>Les</strong> plus<br />

doués participaient à des tournois en Espagne, pour<br />

espérer rejoindre Barcelone, partenaire privilégié de<br />

l’académie. À quatorze ans, lors d’un tournoi aux îles<br />

Canaries, André Onana tape dans l’œil du club catalan<br />

et fait partie du contingent 2010 de la Fundesport<br />

qui rejoint La Masia en 2010.<br />

Mais son rêve de commencer sa carrière professionnelle<br />

à Barcelone s’évanouit en 2014 alors qu’il vient de<br />

remporter la Youth League avec le club catalan : les<br />

Blaugranas sont sanctionnés par une enquête de la Fifa<br />

qui révèle que le club a enfreint la réglementation<br />

internationale relative aux transferts des joueurs<br />

mineurs, dont bon nombre de Camerounais arrivés<br />

d’une Fundesport grassement rétribuée pour ses services<br />

via des transferts de fonds pas toujours très nets.<br />

André Onana fait partie du lot ; il doit s’exiler. Direction<br />

Amsterdam.En janvier 2015, le gardien camerounais de<br />

dix-huit ans intègre le noyau A de Frank de Boer tout<br />

en révisant ses gammes avec les Jong Ajax.<br />

Il brille à l’Ajax<br />

Et c’est grâce au Barça que Onana va recevoir sa<br />

chance entre les perches de l’Ajax. Lors de la fin du<br />

mercato d’été en 2016, le club catalan est à la recherche<br />

d’un gardien. Claudio Bravo est parti à<br />

Manchester City et Marc-André ter Stegen a besoin<br />

d’une doublure qui sera Jasper Cillessen, acheté pour<br />

treize millions à… l’Ajax. La chance d’Onana qui<br />

débute sa carrière en Eredivisie le 20 <strong>août</strong> 2016<br />

contre Willem II, dans la peau du n°1 de Peter Bosz.<br />

Une défaite (1-2), puis tout s’enchaîne : une belle<br />

série de matchs sans revers (<strong>12</strong>) ; un premier match<br />

dans les buts du Cameroun (6 septembre 2016 contre<br />

le Gabon) ; un titre de vice-champion 2017, un point<br />

derrière Feyenoord ; et un brillant parcours en Europa<br />

League, qui passa notamment par Sclessin, et qui<br />

s’arrêta à Solna, en Suède, en finale face au… Manchester<br />

United de Marouane Fellaini et de José<br />

Mourinho. La saison suivante, Bosz est parti remplacer<br />

Thomas Tuchel au Borussia Dortmund. Marcel<br />

18 ; La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports Août <strong>2023</strong>


Keizer entame la saison sur le banc mais est remercié<br />

en décembre, au lendemain d’une élimination aux<br />

tirs au but par Twente, en huitième de finale de la<br />

Coupe des Pays-Bas. L’Ajax débauche alors le jeune<br />

coach d’Utrecht, Erik ten Hag. Choix gagnant : dixhuit<br />

mois plus tard, Ajax retrouve la couronne des<br />

Pays-Bas (2019), cinq ans après son dernier titre.<br />

Onana et les Amstellodamois réalisent le doublé en<br />

battant Willem II en finale de la Coupe. Et brillent<br />

aussi en Ligue des champions, battus seulement par<br />

Tottenham dans le temps additionnel de la deuxième<br />

demi-finale (sur un but de Lucas Moura à la 95 e<br />

minute…), après avoir éliminé la Juventus et le<br />

Real ! L’Europe est sous le charme, et s’arrache les<br />

Ajacides. Matthijs de Ligt file à la Juve, Frenkie de<br />

Jong à Barcelone mais Onana, courtisé par le PSG et<br />

le Barça, reste à Amsterdam.<br />

“Le Barça, c’est ma maison. Mais cet été ce n’était<br />

peut-être pas le bon moment de rentrer. Peut-être que<br />

je ne rentrerai jamais !” confie alors le Camerounais…<br />

Suspendu après un contrôle<br />

antidopage positif<br />

Après une saison 2019-2020 amputée à cause du<br />

coronavirus, au cours de laquelle l’Ajax termine 1 er<br />

mais pas champion grâce à sa meilleure différence de<br />

buts sur l’AZ après 25 journées, Onana semble cette<br />

fois décidé à écouter les sirènes étrangères.<br />

“J’ai vécu cinq belles années ici. L’heure est sans<br />

doute venue de faire un pas en avant…”, glisse le<br />

gardien à AD Sportwereld.<br />

L’Ajax a fixé un prix : 35 millions d’euros pour un<br />

joueur lié jusqu’en 2022. Ce qui refroidit quelques<br />

acquéreurs potentiels. Comme Chelsea, qui lui préfère<br />

le Sénégalais de Rennes Édouard Mendy, moins<br />

onéreux (24 millions).<br />

Onana reste donc à Amsterdam mais sa belle étoile<br />

semble l’avoir abandonné. Son monde s’écroule le<br />

30 octobre 2020. Le Camerounais est positif après un<br />

contrôle antidopage. On décèle dans ses urines du<br />

Furosemide, un produit masquant. Le joueur clame sa<br />

bonne foi : il voulait prendre un cachet pour soulager<br />

une douleur mais a pris par inadvertance un médicament<br />

de sa femme. L’UEFA reconnaît que le joueur<br />

n’avait pas eu l’intention de se doper mais décide de<br />

le sanctionner en vertu des règlements antidopage :<br />

en février 2021, il est suspendu un an ! Le tribunal<br />

arbitral du sport réduit ensuite sa punition à neuf<br />

mois. Il revient sur le banc de l’Ajax en novembre,<br />

Remko Pasveer, acheté à Vitesse, est devenu n°1. Et<br />

rejoue quelques matchs avant la fin de son contrat…<br />

Arrivé libre à l’Inter, vendu<br />

plus de 50 millions un an plus tard<br />

Onana est désormais libre. Mais les grands clubs<br />

européens, sans doute échaudés par sa suspension<br />

et deux saisons tronquées, ne se bousculent plus<br />

au portillon. Sauf l’Inter qui flaire le bon coup. Le<br />

club milanais cherche un concurrent pour Samir<br />

Handanovic. À 38 ans, le Slovène est une institution<br />

chez les Nezzaruzzi où il joue depuis dix ans<br />

et dont il est le capitaine depuis trois ans. Mais il<br />

est en fin de parcours et il faut le ménager tout en<br />

préparant sa succession. Onana signe un contrat de<br />

cinq ans à l’Inter : le Camerounais jouera la C1 et<br />

“capitaine Handa” la Serie A.<br />

Sauf qu’André brille en Ligue des champions et que<br />

le Slovène balbutie son début de championnat<br />

comme l’Inter (quatre défaites après huit journées).<br />

Simone Inzaghi décide alors de briser la<br />

tournante et, le 8 octobre 2022, à Sassuolo, Onana<br />

est intronisé en Serie A. Le n°24 devient n°1. Et<br />

réalise une saison exceptionnelle (entachée par<br />

son exclusion du Mondial 2022 après s’être brouillé<br />

avec le sélectionneur camerounais Rigobert Song),<br />

jusqu’à cette finale de Ligue des champions, perdue<br />

contre le City de Guardiola, sous le charme du<br />

Camerounais, “un gardien qui joue comme un<br />

joueur de champ”.<br />

Car, outre ses qualités de gardien pur, fort sur sa<br />

ligne, excellent en “un contre un”, Onana possède un<br />

jeu de pieds exceptionnel, atout indéniable dans le<br />

football moderne qui rend difficile la mise en place<br />

d’un pressing haut, ciblé sur le gardien, de l’équipe<br />

adverse. Il peut distribuer sans problème depuis son<br />

rectangle, alternant jeux courts et longs. Toujours<br />

avec précision. Et, surtout, en restant très calme. En<br />

gardant le ballon le plus longtemps possible, avec<br />

sang-froid, même en situation de “press”, afin<br />

d’ouvrir les espaces, en “aspirant” les attaquants<br />

adverses.<br />

Et puisque Erik ten Hag cherchait un nouveau<br />

gardien à Manchester United, après le départ de De<br />

Gea, il a logiquement convaincu son ancien portier<br />

à l’Ajax de le rejoindre à Old Trafford. Pour que<br />

Onana devienne la pièce fondatrice d’une nouvelle<br />

construction de jeu mancunienne, avec davantage<br />

de possessions.<br />

“Avec lui, quelque chose va changer dans notre<br />

jeu,” a promis le manager mancunien.<br />

”C’est fantastique, a confié le Camerounais à<br />

MUFC.com. C’est un honneur de faire partie de ce club.<br />

Un grand club avec de grands joueurs. Je suis heureux<br />

de représenter le peuple camerounais ici. <strong>Les</strong> attentes<br />

sont élevées et on fera tout pour réaliser une grande<br />

saison. Nous sommes le plus grand club d’Angleterre.<br />

Nous sommes l’un des plus grands clubs du monde,<br />

donc tout tourne autour de la victoire ici. Nous devons<br />

recommencer à gagner des trophées et, donc, nous<br />

devons être très exigeants envers nous-même.”<br />

Voilà comment André Onana, 27 ans, est passé de<br />

l’enfer au plus haut des cieux en quelques mois,<br />

devenant le quatrième gardien le plus cher de l’histoire,<br />

les Red Devils déboursant quelque 55 millions<br />

d’euros pour l’attirer.<br />

Une belle plus-value pour l’Inter, qui n’a pas regretté<br />

de l’avoir enrôlé gratuitement…;<br />

Août <strong>2023</strong> La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports ; 19


la raison<br />

plus forte<br />

que les rêves<br />

Cité partout, Youri Tielemans<br />

a finalement rebondi<br />

du côté d’Aston Villa où il va<br />

connaître sa deuxième vie<br />

anglaise. Un choix finalement<br />

assez logique.<br />

Youri Tielemans a signé jusqu’en 2027<br />

avec Aston Villa. Photo News/AFP<br />

20 ; La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports Août <strong>2023</strong>


La Premier League c’est une<br />

EXCLUSIVITÉ<br />

newcastle - ASTON villa<br />

Samedi <strong>12</strong>/08 à 18:30<br />

8Par RapHaël Deby7<br />

Jeune espoir, futur crac et déceptions. Youri Tielemans<br />

est passé par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel<br />

du côté de la Premier League. Après avoir marqué les<br />

esprits à Leicester, le voilà désormais à moins de 70<br />

kilomètres de là, du côté de Villa Park.<br />

S’il a d’abord espéré viser plus haut, rejoindre les<br />

septièmes du dernier championnat fait totalement<br />

sens.<br />

Un départ en fanfare<br />

Arrivé en Angleterre sur la pointe des pieds en janvier<br />

2019 après une saison et demie difficile du côté<br />

de Monaco, l’ancien capitaine d’Anderlecht a directement<br />

imprimé sa patte. À tel point que la direction de<br />

Leicester n’a pas hésité longtemps avant de délier les<br />

cordons de la bourse en déboursant 45M €, ce qui<br />

constitue toujours son record.<br />

La suite semblait se passer comme dans un rêve.<br />

Tielemans est même devenu, lors de la saison 2020-<br />

2021, le joueur avec le temps de jeu le plus élevé de<br />

toute l’équipe, devançant même Kasper Schmeichel. En<br />

chemin, il s’est également distingué grâce à son<br />

superbe but victorieux en finale de la FA Cup qui offrait<br />

la première Coupe d’Angleterre de l’histoire du club.<br />

Désigné joueur de la saison à Leicester, il voyait ses<br />

performances attirer l’œil de nombreux grands clubs<br />

qui percevaient en lui un jeune joueur à haut potentiel<br />

mais avec déjà tellement d’expérience et une<br />

intelligence de jeu rare. Sa cote grimpait en flèche,<br />

sa valeur jusque 55M € selon Transfermarkt.<br />

Conscient qu’un palier pouvait être franchi,<br />

le médian a alors refusé une prolongation<br />

de contrat proposée par la direction avec<br />

une ambition à la clef : jouer dans un club<br />

aux ambitions encore plus grandes.<br />

Une fin décevante<br />

Malheureusement, le transfert n’a pas pu se<br />

faire il y a deux ans et ses prestations se sont<br />

mises à stagner. Lentement, mais sûrement,<br />

sa productivité sur le terrain et ses<br />

statistiques se sont mises à<br />

baisser. L’été 2022 ressemblait<br />

donc à l’été de la<br />

dernière chance pour un<br />

joueur à un an de la fin<br />

de son contrat. Arsenal<br />

semblait en pole position,<br />

à tel point que ses<br />

supporters avaient<br />

chanté en son honneur,<br />

lui entonnant qu’ils se<br />

verraient “la semaine prochaine”<br />

lors d’une rencontre<br />

entre les Gunners et les<br />

Foxes. Alors que le joueur<br />

était enclin à rejoindre l’Emirates<br />

Stadium, l’offre tant<br />

attendue n’est jamais arrivée.<br />

En janvier dernier, alors qu’il<br />

s’agissait de la dernière occasion<br />

de récupérer de l’argent,<br />

Leicester a fermé la porte à<br />

un départ, préférant garder<br />

toutes ses forces vives dans<br />

la lutte pour le maintien.<br />

Même sans la bascule de Leicester en Championship,<br />

il était évident que Tielemans n’allait pas rester au<br />

King Power Stadium. Le scénario de fin de saison n’a<br />

fait qu’effacer les derniers légers doutes. Avec un tel<br />

CV et sans frais de transfert à payer, le médian pouvait<br />

légitimement espérer de grandes choses pour sa<br />

future aventure. Finalement, c’est Aston Villa qui a<br />

décroché son arrivée.<br />

Convaincu par Emery et le projet<br />

“Pour être honnête, lorsque j’ai eu quelques discussions<br />

avec le manager, son ambition, sa passion et la<br />

façon dont il dirigeait l’équipe m’ont impressionné et<br />

m’ont décidé à venir à Aston Villa. C’est un grand club.<br />

Je suis très enthousiaste.” Ces<br />

“Jouer en Europe<br />

est toujours un grand<br />

aboutissement.”<br />

mots de Youri Tielemans résument<br />

très bien les raisons de son<br />

arrivée à Villa Park. Dans ce club<br />

historique, le Diable rouge va<br />

trouver un appui indéniable avec<br />

une équipe plus que compétitive et un entraîneur, si<br />

souvent moqué, mais tellement sous-estimé qui s’est<br />

montré très heureux de ce transfert. “C’est un joueur<br />

avec de l’expérience. Je le connais et c’est un très bon<br />

joueur.”<br />

”Jouer en Europe est toujours un grand aboutissement<br />

et la façon dont le manager a ramené l’équipe en<br />

Europe est une réussite incroyable”, a aussi expliqué<br />

Tielemans qui pourra disputer la Conference League<br />

grâce à la septième place des Villans la saison dernière.<br />

Si un tel classement ne relève pas spécialement<br />

du miracle, c’est surtout la remontée<br />

réalisée par l’entraîneur espagnol qui est<br />

remarquable.<br />

Quand Unaï Emery a pris la place de<br />

Steven Gerrard, Villa n’était que treizième,<br />

avec quatre points d’avance sur<br />

la zone de relégation et sept de retard<br />

sur les places européennes. Quelques<br />

mois plus tard, les Villans ont terminé la<br />

saison à la septième place. Sous Emery,<br />

Villa était la cinquième meilleure formation<br />

anglaise avec 49 points en 25<br />

matches, surpassant largement<br />

des équipes comme Chelsea<br />

(23 points) ou Tottenham<br />

(34) que Villa a su coiffer<br />

sur le gong pour chiper<br />

le dernier ticket européen.<br />

Depuis plusieurs saisons,<br />

le projet de Villa gagne<br />

en ampleur, la venue<br />

d’Emery n’a fait que le<br />

confirmer, tout comme<br />

le mercato estival. En<br />

plus de Tielemans,<br />

le club de Birminghan<br />

a fait signer<br />

Pau Torres et de<br />

Youri Tielemans avec<br />

Aston Villa durant la<br />

Premier League Summer<br />

Series. AFP<br />

Moussa Diaby, venus ajouter de la qualité importante<br />

à un noyau déjà très intéressant. Placé en neuvième<br />

position par les bookmakers, Villa rassemble tous les<br />

ingrédients nécessaires pour être la bonne surprise<br />

de la saison. L’intelligence tactique et la cohérence<br />

de son projet laissent bien penser qu’il faudrait<br />

surveiller cette équipe de très près.<br />

Une préparation en demi-teinte<br />

Si les matches amicaux de présaison ne donnent pas<br />

forcément de grandes indications sur la saison à<br />

venir, ils ne sont pas dénués d’enseignements.<br />

D’abord sur le devant de la scène pour sa demi-heure<br />

face à Newcastle avec une caméra intégrée sur lui,<br />

Tielemans a ensuite été<br />

l’homme du match contre<br />

Fulham dans sa seule rencontre<br />

complète de la présaison. Après<br />

une autre demi-heure contre<br />

Brentford, le Diable rouge a<br />

prouvé qu’il n’avait rien perdu de ses capacités. D’une<br />

superbe passe en profondeur qui a transpercé la<br />

moitié du terrain et toute l’équipe de la Lazio, le<br />

médian a trouvé Ollie Watfkins pour s’offrir son<br />

premier assist sous ses nouvelles couleurs.<br />

Avec les 27 minutes jouées ensuite face à Valence,<br />

Tielemans comptabilise 246 minutes de jeu sur les<br />

cinq derniers amicaux, ce qui le place globalement<br />

dans la même gamme que ses concurrents Boubacar<br />

Kamara (274), John McGinn (257) et Emiliano Buendía<br />

(245). Ces quatre hommes se tiennent dans un<br />

mouchoir et se battront pour accompagner Douglas<br />

Luiz (339) sur le terrain.;<br />

Tielemans à Villa : une<br />

déception plutôt qu’un échec<br />

Pas le transfert attendu ? Après des<br />

prestations remarquées avec les Diables et à ses débuts à<br />

Leicester, presque tous les grands d’Europe lui faisaient<br />

les yeux doux. En ne faisant pas le grand saut il y a deux<br />

ans, lorsque sa cote était au plus haut, Tielemans a peutêtre<br />

raté la chance de sa vie. Car, à 26 ans, il faut bien<br />

reconnaître que les chances de le voir partir dans un très<br />

grand club s’amenuisent, surtout que la puissance<br />

financière des clubs anglais leur permet de refuser de<br />

gros chèques. Son statut de joueur gratuit n’a<br />

malheureusement pas suffi à faire bouger les<br />

mastodontes du continent, bien conscient que les<br />

performances du médian depuis plusieurs mois sont de<br />

moins en moins impressionnantes. Tielemans va donc se<br />

retrouver dans un club d’un standing globalement<br />

similaire à celui dans lequel il était à son arrivée en<br />

Angleterre. Pour celui qui était présenté comme le futur<br />

patron des Diables, c’est plutôt une déception alors que<br />

d’autres plus jeunes Belges pourraient franchir un tel pas<br />

à l’image de Roméo Lavia proche de Liverpool ou<br />

d’Amadou Onana dont le futur s’écrira sans doute dans un<br />

grand club après avoir déjà dépassé Tielemans dans la<br />

hiérarchie des Diables. Malgré cela, ce dernier aura au<br />

moins le mérite de jouer la première moitié de tableau<br />

avec un entraîneur qui pourrait bien le remettre en selle.<br />

Revoir Tielemans à son meilleur niveau serait déjà une<br />

très grande réussite alors qu’il semble courir après ses<br />

meilleures sensations depuis un bon moment.;<br />

Août <strong>2023</strong> La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports ; 21


Luton, le promu le plus<br />

atypique du monde<br />

31 ans après, Luton retrouve<br />

l’élite du foot anglais et le club<br />

du Bedfordshire n’a rien perdu<br />

de ses atouts. Visite guidée…<br />

La Premier League découvrira l’atypique Kenilworth Road cette année. AFP<br />

8Par Julien Parcinski7;<br />

C’est le charme qui caractérise le football anglais. Si<br />

vous êtes un passionné de football, Londres constitue<br />

le pèlerinage idoine tant les stades, restés dans<br />

leur jus du siècle dernier, fourmillent dans la capitale<br />

anglaise. Il vous suffira de rouler une heure<br />

depuis la “Old Smoke” pour rallier La Mecque des<br />

arènes authentiques : Kenilworth Road.<br />

Brighton devra patienter avant de découvrir l’attraction<br />

de l’année en Premier League mais les joueurs de<br />

West Ham habitués à leur luxueux et moderne Stade<br />

olympique risquent de faire une drôle de tête lorsqu’ils<br />

seront les premiers à étrenner les vestiaires<br />

poussiéreux et archaïques de la petite enceinte de<br />

10 000 personnes où évolue Luton Town depuis 1905.<br />

”Déjà il y a vingt ans, ça paraissait dépassé, se marre<br />

Cédric Berthelin, ancien portier de Luton Town entre<br />

septembre et janvier 2002. <strong>Les</strong> vestiaires sont tout<br />

petits à l’image du stade mais tout le monde chante<br />

là-bas. Pourtant, le confort est minimal. Je me<br />

souviens qu’avant de signer, j’avais assisté à un<br />

match. J’avais les genoux dans les oreilles. <strong>Les</strong> tribunes<br />

sont très basses ; ce sont des strapontins en bois.<br />

Tu es serré et tu n’as pas de place.”<br />

Un stade collé aux maisons<br />

Dans un monde du football superficiel, le charme de<br />

Kenilworth Road apportera du romantisme au championnat<br />

le plus riche du monde. <strong>Les</strong> images ont déjà<br />

fait le tour du monde. Celle de l’entrée de la tribune<br />

d’Oak Road qui se situe entre deux habitations. Des<br />

supporters qui doivent passer par le jardin des<br />

voisins pour accéder aux gradins. Un surréalisme<br />

incroyable qui ravit la flamme du foot à papa. “Il y a<br />

des maisons collées au stade. L’entrée est atypique<br />

mais je n’ai jamais pu passer par là car nous avions<br />

une autre entrée réservée pour les joueurs”, se souvient<br />

l’actuel entraîneur des gardiens de Charleroi.<br />

Que les superstars de la Premier League se rassurent:<br />

ils ne devraient pas utiliser<br />

cette voie pour gagner leurs<br />

vestiaires. “Haaland ne passera<br />

pas par cette entrée, s’est amusé<br />

Gary Sweet, le directeur général<br />

du club. Il passera par l’autre<br />

entrée de merde que nous avons.<br />

Il n’y a pas de grande entrée ici.<br />

Il faut l’accepter. Et nous le<br />

ferons. <strong>Les</strong> gens peuvent se moquer de nous, mais<br />

cela ne nous dérange pas. Nous avons la peau dure<br />

et, en fait, cela montre un peu de peur de la part des<br />

gens qui critiquent.”<br />

De cette différence, le promu en a fait son atout<br />

surfant sur le buzz qui a accompagné leur montée<br />

sportive en juin dernier. “C’est la vraie vie, le vrai<br />

football. C’est l’histoire et la tradition qui se déroulent<br />

ici. Ce n’est pas un stade stérile. C’est vivant,<br />

c’est émouvant, c’est la joie et les larmes. Si vous ne<br />

pouvez pas l’accepter, c’est que vous n’aimez pas le<br />

football.”<br />

Deux faillites en vingt ans<br />

Difficile de lui donner tort. D’autant plus que les<br />

supporters ont dû entretenir cet amour du ballon<br />

rond au gré des péripéties qui ont traversé l’histoire<br />

du club. Luton, un club pas comme les autres<br />

comme a pu le constater Berthelin il y a deux décennies.<br />

“J’étais en fin de contrat à Lens. Je n’avais<br />

aucune opportunité et j’étais au chômage. Mon<br />

copain Franck Queudrue évoluait en Angleterre et son<br />

agent m’a proposé de venir faire un essai là-bas.<br />

Gary Sweet, directeur<br />

général de Luton Town :<br />

“Haaland passera<br />

par l’autre entrée de<br />

merde que nous avons.”<br />

Quand je suis arrivé, on était six gardiens à passer le<br />

test alors que l’effectif comportait déjà trois derniers<br />

remparts.”<br />

Une sorte de Koh Lanta s’offre alors à l’ancien portier<br />

français qui finira par<br />

décrocher un contrat de…<br />

deux mois après trois semaines<br />

d’essais. Une gestion sportive<br />

hasardeuse de la part des<br />

dirigeants qui se paient cash<br />

dans les bureaux. “L’équipe<br />

était antépénultième en troisième<br />

division. On était au fond<br />

du trou. J’entre dans l’équipe et on enchaîne une<br />

série de six victoires et de deux nuls en dix matchs.<br />

Mon bail de deux mois expire et Joe Kinnear, le<br />

manager de l’époque, me propose un bon contrat de<br />

trois ans avec un excellent salaire. Je devais signer le<br />

samedi matin puis monter dans le bus pour aller jouer<br />

l’aprèm. La journée s’annonçait mémorable. Elle a<br />

tourné au cauchemar. Quand je suis arrivé, Joe m’a<br />

dit qu’on ne pouvait plus signer car la ligue leur avait<br />

interdit de recruter. Il m’a confié que le club aurait du<br />

mal à finir la saison. Juste après, mon épouse m’appelle<br />

et me demande si ça a été. Je lui ai dit que je<br />

prenais le TGV pour la rejoindre car je devais quitter<br />

l’hôtel directement et faire mes valises.”<br />

Une autre faillite touche les “Hatters” en 2008. Tel<br />

un phénix, Luton plie souvent mais ne rompt jamais<br />

totalement. “C’est un club qui a des hauts et des bas<br />

avec des banqueroutes multiples. C’est un sacré<br />

parcours”, poursuit Berthelin.<br />

Un itinéraire tortueux qui a mis les nerfs des fans à<br />

rude épreuve. En 2008, la fédération leur inflige une<br />

pénalité de trente points pour des manquements aux<br />

règles financières. Cette sanction les plonge en D5.<br />

22 ; La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports Août <strong>2023</strong>


La Premier League c’est une<br />

EXCLUSIVITÉ<br />

brighton - luton TOWN<br />

Samedi <strong>12</strong>/08 à 16:00<br />

<strong>Les</strong> péripéties ne laissent jamais tranquille cette<br />

bourgade ouvrière de 180 000 habitants qui a réussi<br />

la prouesse d’envoyer un quart de la ville à Wembley<br />

en 2009 pour la finale de la EFL Trophy, une compétition<br />

qui réunit les équipes de troisième et quatrième<br />

divisions.<br />

C’est que le club avait failli disparaître définitivement<br />

il y a quinze ans. Quand l’on est passé si<br />

proche du précipice, l’important est que le cœur<br />

continue de fonctionner. Et tant pis si votre place se<br />

situe au cinquième échelon. C’était encore le cas en<br />

2014. La Premier League incarnait une utopie.<br />

Kailesh Karavadra a tout changé. Le “propriétaire” a<br />

su travailler intelligemment en tenant compte des<br />

erreurs du passé. Propriétaire entre guillemets car<br />

Luton présente la particularité d’appartenir à ses<br />

fans qui détiennent la moitié du capital à travers<br />

Luton Town Supporters Group.<br />

Dans une Championship où les formations ont des<br />

budgets stratosphériques qui dépassent les 200 millions<br />

d’euros annuels, Luton détonne avec ses<br />

31 millions de livres. Et dire que la promotion en<br />

Premier League rapporte à elle seule 195 millions.<br />

Des chiffres qui ne feront toutefois pas tourner la<br />

tête au nouveau venu qui n’a plus goûté aux joies de<br />

la première division depuis 31 ans.<br />

Un mercato à la belge<br />

Sous les ordres de Rob <strong>Ed</strong>wards, un jeune entraîneur<br />

de 40 ans broyé dans la lessiveuse irrespirable de<br />

Watford avant son expérience formidable à Luton, le<br />

club a gagné le droit de s’inviter dans la cour des<br />

grands avec un effectif où même le plus féru de<br />

football éprouverait des difficultés à citer cinq<br />

noms.<br />

Malgré la manne d’argent qui va tomber sur ses<br />

comptes, l’équipe de la ville du Bedfordshire réalise<br />

un mercato sans folie où le fan de Pro League reconnaîtra<br />

d’anciens noms du championnat belge. <strong>Les</strong><br />

ex-Brugeois Tahith Chong et Marvelous Nakamba<br />

sont venus renforcer le noyau au même titre que<br />

l’ancien Malinois Issa Kaboré. La semaine dernière,<br />

c’est Thomas Kaminski, le Diable rouge, qui a débarqué<br />

tout droit de Blackburn. “C’est mon ancien<br />

gardien. Je l’avais ramené à Courtrai, s’amuse Berthelin<br />

de ce joli clin d’œil du destin. Il ne m’a pas<br />

demandé conseil avant de signer à Luton mais je l’ai<br />

appelé et je l’ai félicité. Il va se régaler.”<br />

Ces nouveaux transfuges ont déjà savouré leur<br />

présentation au Nick Owen Lounge, un bar de supporters<br />

où se déroulent les conférences de presse.<br />

Un folklore local auquel il faudra profiter. Comme<br />

tous les jolis conte de fées, les belles histoires ont<br />

une fin. L’accession à la Premier League risque de<br />

professionnaliser le club et de gommer ces sympathiques<br />

particularités.<br />

Un nouveau stade s’érige d’ailleurs déjà à quelques<br />

kilomètres de l’actuel. Et pour ceux qui aimeraient<br />

profiter de Kenilworth Road, le temps est compté<br />

tout comme les billets. <strong>Les</strong> 10 000 places affichent<br />

quasiment complets. “J’aimerais bien aller voir<br />

Thomas. Ce serait sympa”, conclut Berthelin.<br />

Que le Nordiste profite : il risque bien d’être l’un des<br />

seuls chanceux avec les différents joueurs de Premier<br />

League à (re)découvrir ce stade. Avant qu’une<br />

nouvelle page se tourne mais, en attendant, il suffit<br />

juste de profiter d’un club pas (encore) comme les<br />

autres.;<br />

L’une des improbables entrées du Kenilworth Road… Photo News<br />

“Déjà il y a vingt ans, ça paraissait<br />

dépassé. Je me souviens<br />

qu’avant de signer à Luton,<br />

j’avais assisté à un match. J’avais<br />

les genoux dans les oreilles…”<br />

Cédric Berthelin<br />

L’entraîneur des gardiens de Charleroi a joué à Luton Town,<br />

alors en D3, durant quelques mois, fin 2002.<br />

Le vestiaire de Luton Town, prêt pour vibrer en Premier League. Belga<br />

Belga<br />

Août <strong>2023</strong> La Dernière Heure-<strong>Les</strong> Sports ; 23


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