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Paris Match 1151 du 21/09/2023

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Il va créer l’événement sur LN24<br />

PASCAL VREBOS<br />

“JE DOIS TOUT<br />

À L’AMOUR<br />

”<br />

Il présente les deux<br />

femmes de sa vie<br />

B E L G I Q U E PMB<strong>1151</strong> BEL 3,70 € - LUX 3,70 € / DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> / PHOTO RONALD DERSIN / SOMMAIRE P. 3 / HEBDOMADAIRE DÉPÔT BRUXELLES X<br />

LES ENFANTS<br />

DE DAECH<br />

Notre grand<br />

reportage<br />

CATHERINE<br />

DENEUVE<br />

Interview de la<br />

Première Dame<br />

W W W . P A R I S M A T C H . B E<br />

(!4BD64F-daaagd!:N;s<br />

LES PRÉTENDANTES DU PRINCE GABRIEL


“Suivre<br />

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<strong>1151</strong><br />

<strong>du</strong> <strong>21</strong> au 27 septembre <strong>2023</strong><br />

ENTREZ DANS<br />

CE QUI COMPTE,<br />

C’EST D’ÊTRE OUVERT<br />

Découvrez l’actualité de la semaine, les documents, le glamour…<br />

L’INTERVIEW ET LA MÉTAMORPHOSE<br />

Céline Dion, l’autisme,<br />

le défi de sa vie :<br />

Hellmut Lotti dit tout<br />

RETOUR<br />

Kylie Minogue dans toute<br />

sa splendeur<br />

ENTRETIEN RARE<br />

Catherine Deneuve à cœur ouvert<br />

GRAND REPORTAGE<br />

DISPARITION<br />

Sa compagne crie<br />

tout son amour<br />

à Lou Deprijck<br />

TRANSFORMATION<br />

Les enfants de Daech<br />

RENCONTRE CHARME<br />

Le poids des mots, le choc des photos<br />

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tous les jours de 8 h à 17 h et le samedi de 8 h à 13 h. Tél : 02 744 44 66<br />

Camilla au sommet de la mode<br />

L’irrésistible Yasmina Reza<br />

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LA 1 re CHAÎNE D’INFO<br />

EN BELGIQUE<br />

LE PETIT THÉÂTRE<br />

DE VREBOS<br />

L’INFO QUI DÉRANGE<br />

Pascal Vrebos est de retour ! Avec une liberté<br />

de ton retrouvée, le plus célèbre intervieweur<br />

<strong>du</strong> pays racontera l’actualité des Belges<br />

comme une pièce de théâtre. Avec sérieux,<br />

humour et franc-parler, le journaliste fera<br />

débattre invités, experts et polémistes sur<br />

la scène de son Petit Théâtre. Retrouvez<br />

Pascal Vrebos <strong>du</strong> lundi au vendredi à 20 h sur<br />

LN24 et en replay sur ln24.be<br />

LE JOHN LATE SHOW<br />

GEORGES-LOUIS<br />

BOUCHEZ<br />

SUR LE GRILL<br />

Après Paul Belmondo et Helmut Lotti, une<br />

troisième personnalité de gros calibre<br />

confirme la rentrée événementielle <strong>du</strong> « John<br />

Late Show » : le président <strong>du</strong> MR répondra aux<br />

questions intimes de John-Alexander<br />

Bogaerts. Avec la séquence « I Like Belgium »<br />

de <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong> pour lui donner encore<br />

davantage de punch.<br />

DOC PRIME<br />

NÉ PAR DON DE<br />

SPERME : LA FIN<br />

D’UN LOURD<br />

SECRET<br />

Quand on apprend, souvent à l’âge<br />

a<strong>du</strong>lte, qu’on est né par don de sperme<br />

en procréation médicalement assistée,<br />

la nouvelle tombe comme une<br />

météorite. Des milliers de gens<br />

apprennent ainsi que leur géniteur n’est<br />

pas celui qu’ils pensaient. Commence<br />

alors pour eux une longue quête<br />

d’identité. Mais comment reconstruire<br />

son histoire quand volent en éclats les<br />

secrets de famille parfois les mieux<br />

gardés ? Comment gérer le fait, comme<br />

Nathalie, d’avoir, <strong>du</strong> jour au lendemain,<br />

douze demi-frères et sœurs ? « Doc<br />

Prime », c’est ce mardi à 20 h 10 sur ln24<br />

et en replay sur ln24.be<br />

DOC PRIME<br />

À LA CONQUÊTE<br />

DES MONDES :<br />

LES MAÎTRES DE<br />

L’EAU<br />

Dompter l’eau, une ambition que les<br />

hommes ont réalisée en édifiant des<br />

ouvrages exceptionnels : barrages,<br />

canaux ou encore polders pour gagner<br />

d’immenses territoires sur la mer.<br />

Frédéric Restagno, physicien, spécialiste<br />

de la mécanique des fluides et<br />

chercheur au CNRS, part sur les traces<br />

d’ingénieurs dont les travaux ont<br />

marqué l’histoire. Des visionnaires<br />

capables de mettre en œuvre des<br />

chantiers considérables pour se<br />

protéger de l’eau, si souvent<br />

dévastatrice, mais aussi utiliser sa<br />

formidable puissance. « Doc Prime »,<br />

c’est ce mercredi à 20 h 10 sur ln24 et<br />

en replay sur ln24.be<br />

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web myFreeStyle.be pour plus d'informations sur la compatibilité des appareils avant d'utiliser l'application. L'utilisation de FreeStyle LibreLink<br />

nécessite une inscription à LibreView. 2. Période de préchauffage de 60 minutes requise lors de l’application <strong>du</strong> capteur. 3. Le capteur est<br />

résistant à l’eau dans jusqu’à 1 mètre d’eau. Ne pas immerger plus de 30 minutes. 4. Des piqûres au doigt sont nécessaires si les lectures de<br />

glucose et les alarmes ne correspondent pas aux symptômes ou aux attentes. 5. Eeg-Olofsson K et al. ADA 2020, 74-OR LB.<br />

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LE SITE DE NEWS MAGAZINE<br />

PEOPLE ET ROYAUTÉ<br />

KATE MIDDLETON : LA VIDÉO<br />

VIRALE DE SA VENUE EN FRANCE<br />

Par R.P.<br />

Sa popularité dépasse les frontières. La<br />

coupe <strong>du</strong> monde de rugby bat son plein<br />

en France depuis le 8 septembre et la<br />

ferveur est encore montée d’un cran dès<br />

le lendemain dans les travées <strong>du</strong> stade<br />

Vélodrome de Marseille.<br />

ARTICLES LES PLUS LUS<br />

1Meghan et Harry<br />

viennent de mettre la<br />

famille royale dans<br />

l’embarras : “Mesquin<br />

et petit”<br />

2La compagne de Kanye<br />

West choque encore en<br />

cachant sa poitrine avec<br />

un coussin dans les rues<br />

de Florence<br />

3Ce parfum très<br />

bon marché vient<br />

de recevoir un prix<br />

prestigieux<br />

VIDÉO DE LA SEMAINE<br />

ACTUALITÉS<br />

Pourquoi les couples qui se sont<br />

rencontrés en ligne ont plus de<br />

probabilité de divorcer ?<br />

Par La Rédaction <strong>Paris</strong><strong>Match</strong>.be<br />

The Independent rapporte qu’une nouvelle<br />

étude suggère que les couples qui se<br />

sont rencontrés en ligne sont six fois plus<br />

susceptibles de divorcer dans les trois<br />

premières années de mariage.<br />

PEOPLE ET ROYAUTÉ<br />

Guillaume Canet, sa réponse cash<br />

face aux rumeurs de séparation avec<br />

Marion Cotillard : “Des moments<br />

difficiles à traverser”<br />

Par La Rédaction <strong>Paris</strong><strong>Match</strong>.be<br />

Lors d’une rencontre avec des lecteurs <strong>du</strong><br />

«<strong>Paris</strong>ien», la star a assuré que son couple<br />

tenait bon malgré les tempêtes.<br />

On vous propose cinq<br />

activités extrascolaires pour la<br />

rentrée !<br />

Par Marie Demaret et<br />

Maxime Daix<br />

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UNE SOUDAINE ENVIE<br />

DE FRUITS ROUGES ?<br />

L’envie que vous ressentez soudainement est le fruit de ce que nous appelons le<br />

pouvoir des images et <strong>du</strong> papier.<br />

Mais, les magazines sont bien plus que de jolies images. Parce qu’ils vous en<br />

apprennent plus et vous permettent de goûter à de nombreux sujets. De la cuisine à la<br />

<strong>du</strong>rabilité, par exemple.<br />

Lisez un magazine et nourrissez votre esprit.


PAROLES D’EXPERT<br />

Un entretien avec Michel Bouffioux<br />

<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Pendant la campagne électorale, on débattra de<br />

beaucoup d’enjeux belgo-belges. Sans doute sont-ils très importants,<br />

mais alors que le dérèglement climatique est de plus en plus<br />

palpable, qu’un État disposant de l’arme nucléaire est en guerre,<br />

que la biodiversité est en péril, qu’on s’interroge sur l’avenir même<br />

de cette planète, ce dont discuteront nos candidats ne sera-t-il pas<br />

fort distancié des questions cruciales de notre temps ?<br />

Vincent de Coorebyter. Cela dépendra des candidats et des partis<br />

mais, effectivement, une bonne part de la campagne portera<br />

sur des sujets qu’on peut juger bien plus immédiats : le pouvoir<br />

d’achat, l’approvisionnement en énergie, la sécurité, le système<br />

institutionnel… C’est précisément la logique de la démocratie que<br />

de permettre à tous les types de priorités de se faire entendre lors<br />

des élections, a priori sans hiérarchie. On peut le regretter, mais<br />

pour certains partis et certaines fractions de la société, il y a des<br />

préoccupations plus concrètes ou plus impérieuses que les grands<br />

défis que vous évoquez.<br />

Aux enjeux que vous citez, on peut ajouter la crise <strong>du</strong> logement,<br />

surtout à Bruxelles, l’augmentation de la pauvreté qui se tra<strong>du</strong>it<br />

notamment par une fréquentation accrue des banques alimentaires,<br />

le chômage de longue <strong>du</strong>rée, les difficultés des familles monoparentales,<br />

le déficit de valorisation <strong>du</strong> non-marchand… Vu que les questions<br />

sociales non résolues sont de la dynamite pour les démocraties,<br />

ne devraient-elles pas être au centre de la campagne électorale ?<br />

Effectivement. Je pensais d’ailleurs à ce type d’enjeux quand,<br />

à l’instant, je vous parlais de préoccupations concrètes ou impérieuses.<br />

À des degrés très variables selon les partis, les difficultés<br />

sociales sont évoquées dans les campagnes électorales. Toutefois,<br />

elles ne le sont jamais avec l’intensité et<br />

la profondeur qu’elles exigent. Bien sûr, les<br />

élus savent qu’une partie de la population a<br />

décroché mais, dans le même temps, la lutte<br />

contre la précarité apparaît facilement comme<br />

un combat sectoriel et une source de nouvelles<br />

dépenses. Or, parler de nouveaux impôts pendant<br />

une campagne n’est sans doute pas porteur.<br />

Sans compter les idées reçues, avec tous<br />

ceux qui, au parlement comme dans la population,<br />

jugent que les précaires sont responsables<br />

de leur situation.<br />

Les générations les plus jeunes, surtout mais<br />

pas seulement, sont préoccupées par un possible<br />

« effondrement ». Mais Bart De Wever rêve<br />

de l’indépendance de la Flandre. « Don’t Look<br />

Up », version noir-jaune-rouge ?<br />

VOUS EN DIT PLUS<br />

« UNE DÉMOCRATIE SANS UTOPIE<br />

SE MEURT »<br />

Fédérales, régionales et européennes : le 9 juin 2024, les citoyens belges voteront trois<br />

fois. Éclairages sur quelques enjeux de cette date importante de notre vie démocratique.<br />

NOTRE GRAND TÉMOIN<br />

Professeur à l’ULB en philosophie sociale<br />

et politique contemporaine, Vincent<br />

de Coorebyter est aussi président <strong>du</strong><br />

Crisp (Centre de recherche et d’information<br />

socio-politiques).<br />

Version noir et jaune, dirais-je plutôt, s’agissant <strong>du</strong> nationalisme<br />

flamand. Même si elle détient le portefeuille de l’Environnement<br />

dans le gouvernement flamand, la N-VA place d’évidence l’indépendance<br />

et les intérêts économiques de la Flandre avant le souci de<br />

la planète. Tandis que l’autre parti nationaliste, le Vlaams Belang,<br />

qui est premier dans les sondages au nord <strong>du</strong> pays, est tout à fait<br />

indifférent à ce même enjeu. Je reviens donc à ma remarque liminaire<br />

sur la démocratie : en soi, toute priorité doit pouvoir être<br />

défen<strong>du</strong>e. Mais j’ajoute ceci : les électeurs ont la charge et l’opportunité<br />

de faire un tri.<br />

Mais enfin, les débats communautaires ne sont-ils pas des querelles<br />

de clocher qui détournent nos regards de l’essentiel ?<br />

À titre personnel, j’aurais tendance à dire que oui. Même si une<br />

bonne organisation des institutions peut être un gage d’efficacité,<br />

la recherche d’autonomie pour l’autonomie n’est pas toujours<br />

bonne conseillère.<br />

La transition écologique implique de lourds investissements, des<br />

modifications de comportements, de nouvelles taxes. On voit poindre<br />

des questions sociales, les moins fortunés pouvant vivre ce changement<br />

en cours avec le sentiment d’être laissés pour compte. Exemple<br />

caractéristique : la personne à revenus modestes qui doit vendre sa<br />

vieille voiture thermique qui ne peut plus rouler dans sa ville mais n’a<br />

pas les moyens d’en acheter une nouvelle, encore moins une électrique.<br />

N’est-il pas crucial que cette évolution de notre société vers<br />

un monde plus <strong>du</strong>rable apparaisse juste et équitable pour l’ensemble<br />

de la population, afin ne pas creuser les inégalités mais aussi pour<br />

créer un sentiment d’approbation, voire pour préserver la confiance<br />

dans la démocratie ?<br />

La transition écologique est en effet un sérieux défi pour la<br />

démocratie. On le constate d’ailleurs dans<br />

tous les pays. Premier problème : cette évolution<br />

radicale implique de faire primer les<br />

enjeux de moyen et de long terme sur le court<br />

terme, or la vie démocratique est rythmée par<br />

le temps court des législatures et des élections.<br />

Secundo, en Belgique plus encore qu’ailleurs,<br />

la nécessité de réformer nos modes de pro<strong>du</strong>ction<br />

et de répartition en privilégiant l’intérêt<br />

général ou l’intérêt des plus faibles se heurte à<br />

des intérêts catégoriels puissants et bien organisés,<br />

relayés par certains partis. On l’a vu en<br />

Flandre avec la réaction très vive <strong>du</strong> monde<br />

agricole, soutenu par le CD&V, contre le projet<br />

de décret sur l’azote, une source de pollution<br />

majeure de la part des exploitations porcines.<br />

J’y vois une explication de la timidité de cette<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

8


emise en cause dans le champ politique belge. Tertio, cette transition<br />

doit devenir un projet collectif bien compris et, comme vous<br />

le dites, elle doit être perçue par les citoyens comme équitable.<br />

Pour l’exprimer autrement : nous avons besoin de la participation<br />

de tous pour réussir. Personne n’a intérêt à ce que,<br />

faute de moyens financiers ou de solutions convenant<br />

à leur mode de vie, des citoyens partent en<br />

guerre contre l’écologie et la ressentent comme une<br />

punition, à l’image <strong>du</strong> plan Good Move à Bruxelles.<br />

On voit bien comment les idées de décroissance et<br />

de transition se heurtent à un sentiment d’injustice :<br />

que les riches et les élus commencent par montrer l’exemple, et<br />

nous donnent les moyens de moins polluer ! Vous avez raison de<br />

le souligner, tout le monde ne peut pas se payer une voiture électrique<br />

ou isoler son logement, et les primes, bien réelles, peuvent<br />

paraître insuffisantes ou incompréhensibles.<br />

La difficulté des membres de la coalition Vivaldi à accorder leurs<br />

violons a souvent été remarquable. On le voit encore dans le dossier<br />

de la réforme fiscale. N’y a-t-il pas là un contexte délétère pour un<br />

L’une des manifestations contre le décret « azote ».<br />

« Dans le monde<br />

politique belge, le sens<br />

<strong>du</strong> compromis est en<br />

déclin depuis au moins<br />

quinze ans »<br />

système belge dont la spécificité, pour ne pas dire l’atout majeur, est<br />

normalement le sens <strong>du</strong> compromis ?<br />

On constate effectivement que, dans le monde politique belge, le<br />

sens <strong>du</strong> compromis est en déclin, avec des périodes de sursaut, depuis<br />

au moins quinze ans. Ce déclin concerne surtout le<br />

niveau fédéral, et prend des formes diverses sous l’actuelle<br />

coalition. D’abord, l’obtention des compromis<br />

demande souvent de nombreux mois, voire plus, avec<br />

des cascades de crispations et de reports, de sorte<br />

que les citoyens s’y perdent et perdent confiance.<br />

Ensuite, les compromis n’adviennent qu’au prix de<br />

renoncements, parfois majeurs. Des demandes de changement<br />

sont bloquées par une partie de la coalition, de sorte que le résultat<br />

final est loin de répondre aux attentes : par le jeu des vetos en sens<br />

divers, on en arrive à jouer petits bras, voire, dans des domaines<br />

sensibles comme la réforme fiscale, à renoncer à décider parce que<br />

le compromis s’avère impossible. On constate enfin qu’une partie<br />

<strong>du</strong> gouvernement impose sa politique à l’autre sans que cette dernière<br />

parvienne à l’équilibrer, comme c’est le cas en matière d’accueil<br />

et de logement des demandeurs d’asile.<br />

Jusqu’où doit aller le sens <strong>du</strong> compromis ? Et, plus particulièrement,<br />

au moment des négociations qui suivent les élections ? Certains<br />

voudraient par exemple que la N-VA et le PS passent un accord.<br />

Mais mélanger le sucre et le sel, n’est-ce pas rendre la démocratie<br />

indigeste ?<br />

Effectivement, certains mélanges peuvent choquer, apparaître<br />

comme une trahison ou un jeu de <strong>du</strong>pes. Surtout si on a annoncé,<br />

avant le scrutin, qu’on ne gouvernera jamais avec tel ou tel parti<br />

auquel, finalement, on accepte de s’associer. La crédibilité des<br />

élus est en jeu, mais aussi celle de la démocratie, si elle semble<br />

dominée par le cynisme. Donc l’alliance des opposés est néfaste,<br />

a priori. Mais pour éviter ce scénario, il faut écarter les partis les<br />

plus radicaux et coaliser les autres, au risque d’une sorte de centrisme<br />

permanent qui ne permet pas d’alternative franche, de<br />

respiration démocratique. Après le 9 juin 2024, on pourrait être<br />

amené à recon<strong>du</strong>ire la Vivaldi pour les raisons que nous venons<br />

d’évoquer. Mais, dans ce cas, à quoi sert-il encore de voter ? La<br />

politique belge est éminemment cornélienne.<br />

Vincent de<br />

Coorebyter : « La N-VA<br />

(de Bart De Wever)<br />

place d’évidence<br />

l’indépendance et les<br />

intérêts économiques<br />

de la Flandre avant le<br />

souci de la planète. »<br />

[SUITE PAGE 10]<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

9


Des mandataires politiques comme Catherine Fonck<br />

s’inquiètent de la concentration <strong>du</strong> pouvoir décisionnel<br />

en Belgique.<br />

LA SEMAINE DE<br />

Ne faut-il pas questionner la particratie à<br />

la belge, comme le font ouvertement d’ailleurs<br />

certains mandataires politiques ?<br />

La future ex-députée Catherine Fonck<br />

disait récemment : « Ceux qui décident<br />

dans ce pays aujourd’hui, ce ne sont pas<br />

les 150 députés, mais quinze personnes.<br />

À savoir le Premier ministre, les vices-Premiers<br />

et les présidents des partis qui sont<br />

dans la majorité fédérale. Il y a une espèce<br />

de concentration <strong>du</strong> pouvoir décisionnel. »<br />

Même s’il convient de souligner que<br />

les partis sont des organisations complexes<br />

dans lesquelles des demandes et<br />

des protestations remontent vers leurs<br />

dirigeants, voire vers les ministres, le<br />

constat posé par cette députée est globalement exact. Il vaut aussi<br />

pour les Régions et les Communautés. Cela crée de grandes frustrations<br />

parmi les parlementaires, qui sont soumis à une stricte<br />

discipline de parti dans la plupart des dossiers, et<br />

les électeurs, qui ont fait confiance à un candidat<br />

spécifique et constatent que sa liberté d’agir est en<br />

réalité très ré<strong>du</strong>ite. Incontestablement, les présidents<br />

de parti disposent d’un pouvoir considérable en Belgique,<br />

sans que les électeurs aient personnellement voté pour eux.<br />

On assiste à une certaine peopolisation de la vie politique. Surtout<br />

en Flandre, mais très récemment, un président de parti francophone<br />

s’est aussi illustré en la matière. Cette évolution n’est-elle pas de<br />

nature à influer sur la qualité <strong>du</strong> débat démocratique ?<br />

Heureusement, il me semble que la peopolisation se développe<br />

surtout pendant les périodes non électorales, et que les campagnes,<br />

elles, se déroulent de manière plus classique, en donnant<br />

plus de place aux questions de fond. Mais l’image des politiques<br />

s’est effectivement transformée, avec la complicité de la partie de<br />

l’opinion publique qui s’intéresse aux émissions et aux formes de<br />

buzz que vous évoquez. L’idéal serait sans doute que toute cette<br />

écume n’intéresse personne. Que Sammy Mahdi, par exemple, ne<br />

tire aucun bénéfice de sa victoire à un concours de drag queens<br />

organisé par la télévision flamande.<br />

Il fut un temps où l’on s’inquiétait parce que les gens lisaient moins<br />

les journaux et qu’ils s’informaient surtout via la télévision, qu’on<br />

qualifiait volontiers d’opium <strong>du</strong> peuple. Aujourd’hui, une partie considérable<br />

de la population ne regarde même plus la télé et s’informe<br />

presque exclusivement via les réseaux sociaux. En conséquence, la<br />

communication politique s’adapte aux médias dominants. N’est-il<br />

pas fondé de craindre un appauvrissement de la qualité <strong>du</strong> discours<br />

politique ?<br />

Malheureusement, il ne s’agit plus de craindre cet appauvrissement,<br />

mais de le constater ! Les réseaux sociaux y sont pour<br />

« Normalement, ce sont les<br />

francophones qui devraient<br />

demander la fin de la Belgique »<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

10<br />

« C’est un recul majeur<br />

d’avoir fusionné tous les<br />

scrutins »<br />

beaucoup, avec le règne des courtes déclarations censées trancher<br />

toute une problématique, avec de la violence et des mises en cause<br />

personnelles qui s’insèrent dans les débats. Les chaînes de télévision<br />

participent au même mouvement quand elles demandent,<br />

en interview, des réponses aussi simples que brèves, ou quand<br />

elles organisent des débats pendant lesquels chacun est invité à<br />

intervenir en une minute maximum et à ne surtout pas donner<br />

de chiffres ou d’explications qui pourraient lasser le public. Dans<br />

un nombre croissant de médias, la course à l’audience incite à<br />

un nivellement par le bas qu’on prétend compenser en demandant<br />

à l’école de former des citoyens avisés, alors que ce n’est<br />

pas forcément son rôle.<br />

Le 9 juin 2024, les Belges seront appelés aux urnes pour les élections<br />

fédérales, régionales et européennes. On comprend que cette<br />

concomitance facilitera l’organisation des scrutins par le SPF Intérieur.<br />

Toutefois, il y a des enjeux spécifiques à chaque niveau de pouvoir.<br />

Cette abondance de scrutins ne va-t-elle pas être source de<br />

confusion et perturber le débat démocratique ?<br />

Oui, c’est un recul majeur que d’avoir fusionné tous les scrutins.<br />

La plupart des électeurs voteront à trois niveaux de<br />

pouvoir et quelques-uns même à quatre niveaux<br />

(les germanophones et une partie des Bruxellois).<br />

Mais la campagne sera sans doute dominée par les<br />

thèmes fédéraux, et les citoyens auront de la peine<br />

à s’informer de manière à émettre le vote le plus éclairé à chaque<br />

niveau. Les questions européennes, en particulier, pourraient<br />

être relativement sacrifiées par les médias, qui craignent la complexité<br />

des institutions de l’UE. À moins que le regain de vigueur<br />

de l’Europe change la donne et que ce soient, <strong>du</strong> côté francophone,<br />

les enjeux de politique régionale ou communautaire qui<br />

restent plus discrets ? En tout cas, le citoyen-électeur risque une<br />

overdose de politique.<br />

Les exigences d’une nouvelle réforme de l’État formulées par les<br />

nationalistes flamands seront-elles des éléments de débat évitables ?<br />

A priori, non, ni avant ni après le scrutin. Rappelons qu’après<br />

la sixième réforme de l’État, qui a été négociée en 2011, tous les<br />

partis ont accepté une période de latence. Toutefois, une dizaine<br />

d’années plus tard, l’axe nationaliste flamand – qui englobe aussi,<br />

à certains égards, le CD&V – n’est pas prêt à attendre davantage.<br />

Et il table sur le fait que les entités fédérées francophones ont<br />

besoin d’argent : le pari est d’obtenir de nouvelles compétences<br />

« L’idéal serait sans doute que toute cette écume n’intéresse personne. Que<br />

Sammy Mahdi, par exemple, ne tire aucun bénéfice de sa victoire à un concours<br />

de drag queens organisé par la télévision flamande. »


Le score de l’extrême droite flamande<br />

sera l’un des éléments clés des<br />

prochaines élections.<br />

en échange d’un ballon d’oxygène financier, s’il<br />

faut en passer par là.<br />

En d’autres termes, les nationalistes flamands pronostiquent<br />

que les francophones seront prêts à vendre<br />

les meubles de la maison Belgique parce qu’ils ne<br />

savent plus payer leur part de loyer ?<br />

On pourrait dire cela comme ça, oui. Normalement,<br />

ce sont les francophones qui devraient demander la<br />

fin de la Belgique, car ils y sont moins puissants que<br />

les Flamands, qui imposent plus fréquemment leurs<br />

vues. Mais les francophones savent qu’une scission<br />

les priverait de moyens budgétaires indispensables<br />

pour maintenir leur niveau de protection sociale.<br />

À votre sens, Bart De Wever se paye-t-il de mots lorsqu’il<br />

déclare : « Le dénouement de l’histoire de la N-VA est à portée<br />

de main. Au niveau fédéral, rien ne va plus. La Belgique se précipite,<br />

sans gouvernail, vers le gouffre financier. (…) Nous allons vers un<br />

changement institutionnel et rien d’autre » ?<br />

Bart De Wever pratique la méthode Coué, et ce n’est pas la première<br />

fois. Mais tout dépendra <strong>du</strong> rapport de force au lendemain<br />

des élections. Si l’axe N-VA/VB obtient la majorité des sièges en<br />

Flandre, la pression en faveur <strong>du</strong> confédéralisme sera énorme.<br />

Se dirige-t-on vers une nouvelle crise de 500 jours, comme en<br />

2010-2011 ?<br />

Je reste interloqué par le fait qu’on a presque<br />

atteint les 500 jours après les élections de 2019, alors<br />

qu’en 2019-2020, on n’a pas négocié de réforme de<br />

l’État comme c’était le cas en 2010-2011. Donc oui,<br />

le risque est grand que la formation <strong>du</strong> futur gouvernement<br />

fédéral prenne un temps considérable,<br />

s’il faut intégrer une nouvelle réforme institutionnelle<br />

dans les négociations. Et ce, alors que la crise<br />

climatique et les difficultés sociales imposeraient<br />

« Si l’axe N-VA/VB<br />

obtient la majorité des<br />

sièges en Flandre, la<br />

pression en faveur <strong>du</strong><br />

confédéralisme sera<br />

énorme »<br />

l’urgence. Ce sera donc un moment de vérité pour la Belgique.<br />

Dans le débat politique d’aujourd’hui, y a-t-il encore assez d’utopie<br />

? La rigueur est une valeur incontournable pour un gestionnaire.<br />

Mais le candidat politique qui aspire à représenter et à décider ne<br />

doit-il pas aussi être capable d’enchanter, de donner de l’espoir dans<br />

un monde meilleur ? Que sont devenues les grandes revendications<br />

comme celles qui enthousiasmèrent nos aïeux ? On pense à ces travailleurs<br />

des années 1930 qui obtinrent les congés payés…<br />

Une démocratie sans utopie se meurt, et pourrait être remplacée<br />

par un gouvernement de techniciens, voire par une intelligence<br />

artificielle. Mais les candidats aux élections n’ont pas à inventer<br />

des utopies dans leur coin, car elles risqueraient d’être coupées<br />

des réalités et de n’être soutenues par personne. Les grandes<br />

revendications collectives naissent dans la société, et je ne pense<br />

pas seulement aux intellectuels et aux artistes. Aujourd’hui, celles<br />

qui concernent le travail et la répartition des richesses peinent à<br />

fédérer parce que cela fait des décennies que notre système économique,<br />

mondialisé et financiarisé, bloque les réformes les plus<br />

audacieuses et concentre les richesses au profit d’un petit nombre,<br />

avec l’aide au moins passive de la plupart des États. Mais il y a<br />

encore de l’espoir. D’autres utopies ont fait une percée spectaculaire<br />

ces derniers temps, autour de l’égalité entre les sexes ou <strong>du</strong><br />

sauvetage de la planète, par exemple.<br />

Vous observez le monde politique belge depuis si longtemps : est-ce<br />

qu’on gouvernait mieux ce pays autrefois ?<br />

« Que la République était belle sous l’Empire ! » disait l’historien<br />

Alphonse Aulard à la fin <strong>du</strong> XIX e siècle… Méfions-nous de<br />

la nostalgie : autrefois, comme vous dites, nos dirigeants ont<br />

creusé une dette publique gigantesque, lancé des dizaines de<br />

grands travaux inutiles, financé les partis politiques de manière<br />

très discutable, gouverné entre hommes et seulement entre<br />

hommes… Mais ils avaient trois atouts qui ont pratiquement<br />

disparu, ce qui explique en partie le désenchantement actuel.<br />

Les élus flamands et francophones se connaissaient et se comprenaient<br />

encore assez bien, et étaient donc mieux armés pour<br />

négocier entre eux, malgré des intérêts divergents.<br />

Ensuite, l’idée de servir la Belgique faisait encore<br />

sens, ou en tout cas ne paraissait pas ringarde, ce<br />

qui aidait à élever le niveau d’ambition commune.<br />

Aujourd’hui, même si les journalistes politiques<br />

restent focalisés sur le gouvernement fédéral, les<br />

élus raisonnent d’abord en fonction de leur région<br />

ou de leur communauté. Enfin, et surtout, les<br />

résultats électoraux n’avaient pas le caractère erratique<br />

qu’on leur connaît depuis plus de vingt ans. Autrement<br />

dit, les grands partis traditionnels pouvaient prendre des risques<br />

sans craindre d’être relégués en deuxième division. Aujourd’hui,<br />

on entend encore dire que le PS et la N-VA sont les deux grands<br />

partis <strong>du</strong> pays, mais en 2019, ils ont obtenu environ 26 % des<br />

voix dans leurs régions de meilleure implantation, la Wallonie<br />

ou la Flandre. Ils sont talonnés par des challengers, le PTB et<br />

le VB, et doivent préserver leur position de leader au prochain<br />

scrutin, ce qui n’incite pas à l’audace.<br />

Qu’est-ce qui pourrait donner un coup de boost à notre démocratie ?<br />

On pourrait jouer la carte de la participation des citoyens<br />

aux processus de décision, en leur donnant une vraie capacité<br />

à trancher eux-mêmes certaines questions. J’ajouterais<br />

cette évidence : il faut moins de calculs d’intérêt personnel et<br />

à court terme, plus de vision globale et de long terme… et ceci<br />

de la part des électeurs autant que des élus ! Tout en sachant<br />

que pour une partie des électeurs, je le répète, il ne va pas de<br />

soi de se montrer désintéressé alors qu’on se débat avec des<br />

difficultés très concrètes. De nombreuses victimes des dérèglements<br />

climatiques sont conscientes <strong>du</strong> problème mais ne<br />

voient pas comment réformer leur mode de vie, ni pourquoi<br />

les plus gros pollueurs ne devraient pas faire le plus d’efforts.<br />

Ce n’est donc pas une question psychologique ou morale : il<br />

faut donner aux gens les moyens de contribuer aux changements<br />

qu’on attend d’eux. Michel Bouffioux<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

11


LA VIE BELGE<br />

MÉRITES<br />

WALLONS<br />

LA VIVE ÉMOTION<br />

D’OLIVIER<br />

VANDECASTEELE<br />

Avec l’astronaute Raphaël Liégeois,<br />

le comédien Bouli Lanners ou encore<br />

le chanteur Pierre de Maere, l’otage belge<br />

sauvé des griffes de l’Iran a été une figure<br />

majeure de la remise des Mérites<br />

d’honneur de la Wallonie. Une cérémonie<br />

qui a montré combien le retour à<br />

la vie est long et douloureux malgré la<br />

joie d’être libre.<br />

Par Christian Marchand / Photos Arnaud Brian<br />

Dans le cadre des Fêtes de Wallonie, le gouvernement wallon<br />

a tenu à Namur sa traditionnelle cérémonie de remise des Mérites.<br />

Ces récompenses officielles et très prisées ont été créées en 2011<br />

afin mettre en avant les Wallons et Wallonnes dont le talent ou<br />

le mérite fait honneur à la Région et contribue de façon significative<br />

à son rayonnement. Depuis 2011, 312 personnes ont reçu<br />

cette distinction. Parmi les lauréats des années précédentes : le<br />

chanteur Salvatore Adamo, l’acteur Benoît Poelvoorde, la chanteuse<br />

Alice on the Roof, la tenniswoman Justine Henin, le footballeur<br />

Eden Hazard, l’actrice Cécile<br />

« Durant quinze mois, vous avez<br />

subi la barbarie dans votre chair. Au<br />

fond des cachots iraniens, vous<br />

étiez au désespoir. Ici à Namur, libre<br />

et debout, vous symbolisez le<br />

combat universel en faveur de la<br />

démocratie et des droits humains »<br />

de France ou l’athlète Nafissatou<br />

Thiam. C’est dire si le palmarès<br />

est beau et illustratif de certaines<br />

performances. En intro<strong>du</strong>ction de<br />

la cérémonie, Elio Di Rupo a souligné<br />

tout le potentiel et l’importance<br />

d’une telle manifestation :<br />

« La Wallonie regorge de talents<br />

L’ex-otage belge<br />

en Iran à la<br />

tribune de la<br />

remise des<br />

Mérites wallons,<br />

bouleversé par sa<br />

mise à l’honneur<br />

et, surtout,<br />

encore<br />

terriblement<br />

marqué par<br />

l’épreuve qu’il a<br />

subie.<br />

Elio Di Rupo remet<br />

à Olivier<br />

Vandecasteele<br />

le titre d’officier<br />

de l’Ordre <strong>du</strong> Mérite<br />

wallon.<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

12


LA SEMAINE DE<br />

Le gouvernement wallon écoutant le discours de l’humanitaire. De gauche<br />

à droite : Elio Di Rupo, Willy Borsus, Philippe Henry, Christie Morreale,<br />

Valérie De Bue, Christophe Collignon, Adrien Dolimont et Céline Tellier.<br />

À gauche, Sara De Pa<strong>du</strong>wa, l’animatrice de la RTBF, maîtresse de<br />

cérémonie.<br />

dont nous devons être fiers. Toutes ces personnalités symbolisent<br />

la formidable richesse humaine que recèle notre région. Ils représentent<br />

ce qu’il y a de meilleur en Wallonie, par leur détermination,<br />

leurs engagements et leur travail. Tous ces parcours sont des<br />

parcours qui nous inspirent, nous montrent la voie et sont des<br />

exemples à suivre pour tous. »<br />

Beaucoup de carrières méritent des bravos. Mais lorsque la vie<br />

s’en mêle avec ses turpitudes, ses coups de Jarnac et ses mauvaises<br />

surprises, la réussite prend une autre dimension. Et la récompense<br />

n’en est que plus belle, plus touchante, plus émouvante.<br />

À ce titre, l’un des moments marquants de la cérémonie fut la<br />

remise <strong>du</strong> Mérite d’honneur à Olivier Vandecasteele. « Durant<br />

quinze mois, vous avez subi la barbarie dans votre chair. Au<br />

fond des cachots iraniens, vous étiez au désespoir. Ici à Namur,<br />

libre et debout, vous symbolisez le combat universel en faveur<br />

de la démocratie et des droits humains », a expliqué Elio Di Rupo.<br />

Et le ministre-président de rappeler le combat d’un homme qui<br />

n’a jamais été abandonné par les Belges, d’un Tournaisien sans<br />

cesse soutenu, à distance, dans la noirceur de l’angoisse, par les<br />

Wallons. « Arrêté le 24 février 2022 à Téhéran,<br />

vous êtes emprisonné arbitrairement et retenu<br />

comme otage <strong>du</strong>rant 455 jours. Sans avoir commis<br />

aucun crime ni délit, vous êtes condamné<br />

par le régime à 40 ans de prison et à 74 coups<br />

de fouet. Un grand mouvement de soutien se fait<br />

jour en Belgique. Votre famille, vos amis et un<br />

nombre incalculable de bénévoles se mobilisent.<br />

Des bâches de soutien sont déployées dans tout<br />

le pays, notamment ici, sur la façade de l’Élysette.<br />

Les intenses efforts diplomatiques fournis<br />

par la Belgique permettent finalement votre libération le 26 mai<br />

dernier. À travers vous », poursuit Elio di Rupo devant une assemblée<br />

réunie dans un silence impressionant, « le gouvernement de<br />

Wallonie met à l’honneur toutes les personnes qui, chez nous et<br />

dans le monde, combattent les dictatures et l’arbitraire. Votre parcours<br />

est un parcours tout entier au service des autres, des plus<br />

vulnérables en particulier. En vous distinguant, le gouvernement<br />

« J’espère que vous<br />

m’autorisez à dédier cette<br />

récompense à ce peuple<br />

résistant, à cette jeunesse qui<br />

se forge face aux risques,<br />

dans l’épreuve, envers et<br />

contre la répression. Elle est<br />

et restera l’avenir <strong>du</strong> pays »<br />

Olivier Vandecasteel réconfortée par l’une de ses<br />

amies, Mouna Ferdi.<br />

entend honorer non seulement votre personne, mais toutes celles et<br />

ceux qui s’engagent sur le terrain humanitaire avec une générosité<br />

magnifique. Nous souhaitons aussi encourager les résistants aux<br />

tyrannies, où qu’ils se trouvent et se mobilisent. Olivier Vandecasteele,<br />

nous vous faisons officier de l’Ordre <strong>du</strong> Mérite wallon. »<br />

L’humanitaire a ensuite pris la parole pour un moment empreint<br />

d’émotion. « J’accepte cette distinction avec gratitude<br />

mais aussi avec un certain inconfort, car<br />

nombreux sont celles et ceux que j’ai côtoyés en<br />

détention et qui y sont encore. Celles et ceux qui<br />

se battent en Iran depuis un an pour réclamer un<br />

peu plus de liberté sont aussi victimes de l’arbitraire.<br />

Alors, j’espère que vous m’autorisez à<br />

dédier cette récompense à ce peuple résistant, à<br />

cette jeunesse qui se forge face aux risques, dans<br />

l’épreuve, envers et contre la répression. Elle est<br />

et restera l’avenir <strong>du</strong> pays. Il n’y a rien de mal à<br />

vouloir la liberté, il n’y a aucun crime à demander justice. Je vous<br />

demande donc de continuer à les soutenir », a conclu l’ex-otage,<br />

visiblement toujours marqué par l’épreuve de plus d’une année<br />

de réclusion, de torture mentale et d’épreuves physique. Profondément<br />

ému, Olivier Vandecasteele a également expliqué que sa<br />

famille et ses proches méritaient tout autant que lui la distinction<br />

remise par le gouvernement wallon.<br />

[SUITE PAGE 14]<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

13


C’est à <strong>Paris</strong>, là où la carrière de<br />

« l’ange » s’envole littéralement,<br />

que Pierre de Maere a reçu<br />

sa distinction<br />

Partagée entre le bonheur d’un été indien et les effluves enfiévrés<br />

des victoires <strong>du</strong> XV de France à la Coupe <strong>du</strong> monde de rugby, la<br />

Ville Lumière s’est parée de ses plus beaux atours pour recevoir la<br />

délégation belge qui s’est déplacée à <strong>Paris</strong> pour remettre le Mérite<br />

wallon à Pierre de Maere. Un voyage exceptionnel pour un artiste<br />

exceptionnel. Sa chanson « Un jour, je marierai un ange » a révélé<br />

son talent fou ; son album « Regarde-moi » l’a confirmé : à 22 ans,<br />

il est bien la grande révélation de la scène musicale francophone.<br />

Dans le décor prestigieux de la délégation générale Wallonie-<br />

Bruxelles, boulevard Saint-Germain dans le VII e arrondissement,<br />

Elio Di Rupo, accompagné de la ministre Valérie De Bue, n’a pas<br />

manqué de poésie pour décrire sa carrière en s’adressant à lui :<br />

« Vous êtes flamboyant et vous l’assumez. Inspiré, créateur, surprenant,<br />

vous êtes né pour créer l’enchantement. Comme l’ange<br />

de votre plus célèbre chanson, vous passez dans le ciel et vous<br />

nous faites lever des yeux pleins d’admiration. » Pour conclure<br />

son intervention, le ministre-président lui a ren<strong>du</strong> hommage en<br />

lisant un extrait <strong>du</strong> poème de Charles Baudelaire intitulé « Réversibilité<br />

». Sincèrement heureux, Pierre de Maere, grandes lunettes<br />

sur les yeux, a répliqué : « Je suis très attaché à mon village de<br />

Walhain et c’est un bonheur d’entendre son nom. Cela représente<br />

beaucoup pour moi. Depuis toujours, j’ai envie de représenter la<br />

Belgique, les Wallons, cette façon que nous avons d’être décomplexés,<br />

simples, d’avoir <strong>du</strong> cœur, de ne pas nous poser<br />

« Je suis très attaché<br />

à mon village de<br />

Walhain et c’est un<br />

bonheur d’entendre<br />

son nom. Cela<br />

représente beaucoup<br />

pour moi »<br />

de questions. On n’a pas le poids de l’héritage culturel<br />

des Français, on fait ce qu’on veut ! »<br />

C’était la belle conclusion d’un week-end festif,<br />

entamé samedi à Namur par la remise de nombreuses<br />

récompenses à d’importantes et attachantes personnalités.<br />

Parmi celles-ci : Raphaël Liégeois, premier<br />

astronaute wallon qui fera briller sa région parmi les<br />

astres. Aérostier et pilote de planeur, le Namurois a<br />

franchi toutes les rudes épreuves de l’ESA (l’Agence<br />

spatiale européenne) et a été sélectionné comme astronaute en<br />

novembre 2022. Le gouvernement wallon l’a élevé au grade d’officier<br />

<strong>du</strong> Mérite wallon, entendant mettre à l’honneur son parcours<br />

scientifique et académique. « C’est pour la Wallonie une fierté et<br />

une reconnaissance exceptionnelle », a déclaré Elio Di Rupo.<br />

D’autres lauréats ont suivi, comme Jeanne Vercheval. Née à<br />

Charleroi peu avant la guerre, cette fille d’un mineur de fond<br />

et d’une ouvrière en chaudronnerie a joué un rôle majeur dans<br />

l’émancipation des femmes. Dans les années 1970, elle crée « Les<br />

Marie Mineur », un mouvement féministe en milieu ouvrier qui<br />

revendique la dépénalisation de l’avortement et l’égalité salariale.<br />

Également très active sur le plan culturel, elle fonde en 1983 les<br />

Archives de Wallonie et est l’une des chevilles ouvrières <strong>du</strong> Musée<br />

de la photographie de Charleroi. En 2006, elle est désignée Wallonne<br />

de l’année. En 2011, elle figure parmi les 100 femmes exceptionnelles<br />

honorées par le Sénat belge. Elle a posé les bases d’une<br />

véritable révolution : si les femmes aujourd’hui vivent mieux, plus<br />

libres, plus autonomes, plus sûres d’elles-mêmes et de leur valeur,<br />

elles le lui doivent, comme à d’autres également.<br />

Vint la « success story » de Françoise Jolly. Originaire de Wanze,<br />

historienne de l’art, cette femme d’action, après avoir repris avec<br />

son mari la ferme <strong>du</strong> Val et l’avoir fait passer à l’agriculture bio,<br />

nourrit dès 2005 l’idée de construire, dans des granges désaffectées<br />

<strong>du</strong> domaine, un complexe hôtelier et un golf dans le respect de la<br />

faune et de la flore locales. Après de lourds travaux, le complexe<br />

<strong>du</strong> château-ferme de Naxhelet ouvre ses portes en 2014. Françoise<br />

Jolly est aujourd’hui la patronne de ce lieu magique qui surplombe<br />

la Meuse et la Mehaigne. En l’élevant au grade d’officier <strong>du</strong> Mérite<br />

wallon, le gouvernement désirait « mettre à l’honneur une entrepreneuse<br />

dans l’âme qui, par la concrétisation d’un projet ambitieux<br />

tra<strong>du</strong>isant la fusion harmonieuse de l’homme<br />

et de la nature, a réussi à donner corps à ses rêves ».<br />

Harry Fayt, lui, vient de Charleroi et est liégeois<br />

d’adoption. Diplômé en photographie publicitaire en<br />

1998, cet artiste, récompensé lui aussi, brille dans la<br />

photographie subaquatique. Il crée des mises en scène<br />

audacieuses mais simples, où la main de l’homme<br />

reste centrale. Un défi pour lui et ses pairs à l’heure<br />

de l’intelligence artificielle.<br />

On retiendra le sourire de la Waterlootoise Stéphanie<br />

Angelroth, directrice de la Fondation Folon depuis de nombreuses<br />

années. Collaboratrice de Jean-Michel Folon jusqu’à son<br />

décès en 2005, elle a été fêtée pour le travail de mémoire qu’elle<br />

anime par des expositions thématiques et des publications, dans<br />

l’ancienne ferme <strong>du</strong> domaine Solvay à La Hulpe.<br />

C’est un combat altruiste et humaniste en faveur de la réé<strong>du</strong>cation<br />

des personnes porteuses de handicap qui a ensuite été célébré<br />

à travers Lara Marquet, David Servais et Alice De Magnée. Cette<br />

kinésithérapeute et ingénieure biomédicale, cet é<strong>du</strong>cateur spécialisé<br />

et cette ergothérapeute sont membres de l’équipe KapLab, un<br />

laboratoire d’innovation <strong>du</strong> CHU de Liège spécialisé dans la revalidation.<br />

KapLab met à disposition son expertise médicale ainsi que<br />

des outils innovants pour créer des solutions sur mesure, notamment<br />

grâce à l’impression 3D.<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

14


LA SEMAINE DE<br />

Pierre de Maere couronné à <strong>Paris</strong> par<br />

Elio Di Rupo et Valérie De Bue.<br />

1. Jeanne Vercheval. 2. Harry Fayt.<br />

3. Raphaël Liégeois.<br />

4. Sybille Mertens de Wilmart.<br />

5. José Chapellier. 6. Françoise Jolly.<br />

7. L’ensemble des lauréats avec les membres<br />

<strong>du</strong> gouvernement wallon.<br />

7<br />

1<br />

4<br />

2<br />

5<br />

Autre lauréate, Amélie Matton est ingénieure de gestion. Elle est<br />

devenue la CEO d’Ecosteryl (Mons), une entreprise spécialisée<br />

dans le traitement des déchets hospitaliers, après y avoir fait ses<br />

débuts comme stagiaire. Elle entend inciter les jeunes filles à se<br />

diriger vers des secteurs où elles sont encore trop rares : le monde<br />

in<strong>du</strong>striel, l’export ou les postes de direction. Sybille Mertens de<br />

Wilmars est docteure en sciences économiques et directrice <strong>du</strong><br />

Centre d’économie sociale de l’ULiège. Titulaire de la chaire Cera<br />

en social entrepreneurship, elle enseigne l’économie, le financement<br />

de la <strong>du</strong>rabilité et la gestion des projets d’innovation sociale à<br />

HEC-ULiège. Elle est aussi détentrice <strong>du</strong> prix Arco pour la recherche<br />

scientifique en matière d’économie sociale et non marchande.<br />

On s’en voudrait d’oublier José Chapellier, dont les travaux ont été<br />

mis en valeur dans <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Ce sculpteur et peintre d’origine<br />

liégeoise installé dans le Hainaut a mené une carrière internationale<br />

de plusieurs décennies après avoir été décorateur, peintre en<br />

bâtiment et manœuvre en usine. José Chapellier a inventé un langage<br />

personnel proposant une autre lecture de l’art, en phase avec<br />

le mouvement <strong>du</strong> temps. Aimant jeter des pavés dans le business<br />

3<br />

6<br />

de l’art, il est l’un des rares à réaliser des églomisés, une technique<br />

qui consiste à peindre à l’envers sur <strong>du</strong> verre. Ses œuvres<br />

ont intégré de prestigieuses collections ainsi que des musées dans<br />

le monde entier.<br />

Ont été aussi récompensés Laura Latour, directrice <strong>du</strong> KIKK Festival,<br />

un événement international des cultures numériques et créatives<br />

qui explore les croisements de l’art, de la science et de la<br />

technologie ; l’informaticien Dominique Pellegrino, qui a créé<br />

Vertuoza, un logiciel destiné au départ à améliorer la vie de son<br />

entreprise de construction en formalisant, digitalisant et numérisant<br />

toutes les bonnes habitudes ; l’athlète Camille Laus, qui accumule<br />

les performances sportives ; Virginie Dufrasne, une personnalité<br />

<strong>du</strong> monde des affaires, devenue à 26 ans administratrice générale<br />

de Lixon, une entreprise de travaux publics et privés basée<br />

à Marchienne-au-Pont ; Jean-Pierre Verheggen, un monument de<br />

la littérature wallonne.<br />

Absents à Namur, Bouli Lanners et Adrien Joveneau n’ont pu<br />

participer à la fête malgré leur récompense. On ne présente plus le<br />

premier, César <strong>du</strong> meilleur acteur dans un second rôle et Magritte<br />

<strong>du</strong> meilleur acteur pour son interprétation dans « La Nuit <strong>du</strong> 12 ».<br />

« M. Bouli » est viscéralement attaché à la Wallonie, un coup de<br />

cœur éternel illustré par sa tirade lors des Césars : « Putain, je<br />

viens de Liège, quand même ! » Une personnalité entière et multiple,<br />

qui réalise un parcours artistique exemplaire. Adrien Joveneau,<br />

lui, est animateur et pro<strong>du</strong>cteur à la RTBF. Il anticipe, dès<br />

1988, le « village mondial » en créant le concept de communication<br />

à distance avec les « Belges <strong>du</strong> bout <strong>du</strong> monde ». En 1990, il<br />

invite les auditeurs à participer à l’émission « Les Rayons de l’été »,<br />

qui s’appuiera sur le réseau RAVel créé par la Région wallonne.<br />

En 2000, la première saison <strong>du</strong> « Beau vélo de RAVel » fait découvrir<br />

la Wallonie. Cet homme de radio et de télévision a contribué<br />

à la promotion <strong>du</strong> terroir wallon en participant à la démocratisation<br />

de la pratique <strong>du</strong> vélo, dans le respect de l’environnement.<br />

Christian Marchand<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

15


La plus incroyable<br />

transformation<br />

artistique de ces<br />

dernières années :<br />

Helmut Lotti, le<br />

chanteur de<br />

classiques à la voix<br />

de ténor, devient une<br />

star <strong>du</strong> metal !<br />

HELLMUT LOTTI<br />

« ÇA M’ATTRISTE D’AVOIR<br />

APPRIS QUE CÉLINE DION<br />

POURRAIT NE PLUS<br />

CHANTER »<br />

Le chanteur à la voix d’or réussit une bluffante<br />

transformation en star <strong>du</strong> metal, au point d’ajouter un « l »<br />

à son prénom. Mais il n’oublie pas ses racines. Et cette<br />

Belgique qu’il unit par ses succès. Il était l’invité <strong>du</strong> « John<br />

Late Show » dimanche dernier sur LN24.<br />

Par Christian Marchand<br />

<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Votre métamorphose est incroyable : vous, le<br />

chanteur à la voix de ténor, vous voilà star de la musique chère à Iron<br />

Maiden. Vous avez même ajouté un « l » à votre prénom pour faire plus<br />

metal encore ! Qu’est-ce qui a provoqué cette mutation ?<br />

Hellmut Lotti. J’ai toujours aimé le metal, je m’éclate, j’y trouve<br />

une nouvelle jeunesse. Dernièrement, j’ai été invité par Willy<br />

Radio (une station très écoutée en Flandre) à chanter pour leur<br />

top 1000. J’avais envie de m’y faire remarquer, j’ai donc demandé<br />

s’ils pouvaient me mettre dans un décor metal. Ce<br />

qu’ils ont fait en choisissant celui d’Iron Maiden et<br />

en écrivant mon nom dans la typo <strong>du</strong> groupe. J’ai<br />

commencé à chanter avec mon nœud papillon et<br />

mon smoking. À la fin de la chanson, j’étais transformé<br />

en chanteur de metal avec pantalon en cuir et<br />

t-shirt ! Grâce à cette transformation, tout le monde<br />

a vu ma prestation. Nous avons fait 650 000 vues<br />

en une semaine sur les réseaux sociaux. La vidéo<br />

a même été partagée sur des sites spécialisés en<br />

Allemagne, au Danemark, au Canada. Porté par ces<br />

émotions positives, nous avons monté un groupe :<br />

Rock Ban. J’ai cherché un répertoire pour faire des<br />

petits concerts dans des endroits intimistes. Juste<br />

pour les fans.<br />

« À cause de mon<br />

autisme, toute ma<br />

vie j’ai été comme<br />

un cerf effrayé<br />

dans une forêt »<br />

Mais le déclic pour la naissance de votre<br />

nouvel album « Hellmut Lotti Goes Metal »<br />

s’est fait après le Graspop Metal Meeting,<br />

l’un des rendez-vous les plus importants<br />

de l’été.<br />

Exact. Nous avons reçu une demande pour<br />

cet événement qui réunit tous les fans de<br />

musique metal et de hard rock en Belgique. Mon manager, qui<br />

avait écouté quelques morceaux, voulait que j’enregistre ces chansons.<br />

Mon envie n’était pas de faire un album studio avec des<br />

reprises. Auparavant, j’avais un grand orchestre pour donner une<br />

autre dimension à mon récital… Finalement, nous avons enregistré<br />

en live. Le résultat a dépassé nos espérances.<br />

Avez-vous envie de devenir un chanteur metal dans le futur ?<br />

Non, pas <strong>du</strong> tout. Mais un chanteur rock, oui. Je veux un répertoire<br />

avec un mélange de styles, entre Elvis, Johnny Hallyday,<br />

Iggy Pop, Iron Maiden, Queen, Meat Loaf… Quelque chose qui<br />

appartienne à ce monde musical. Dans la vie comme dans une<br />

carrière, il faut toujours aller de l’avant, toujours avoir des ambitions,<br />

ne jamais cesser de rêver.<br />

À vos yeux, quels sont les grands symboles belges ? Brel ? Arno ?<br />

Van Damme ? Eddy Merckx ? Jacky Ickx ?<br />

Tous, sans oublier Jean-Marie Pfaff. Lorsque j’étais au Mexique,<br />

je me suis ren<strong>du</strong> compte que tout le monde connaissait encore<br />

les Diables rouges parce qu’ils y ont construit des maisons « Casa<br />

Hogar » pour les orphelins. Les Mexicains ne l’ont jamais oublié.<br />

Vous avez plus de 50 ans. Le secret de votre punch, c’est d’allier<br />

le sport intense et l’en<strong>du</strong>rance comme le vélo (NDLR : Hellmut Lotti<br />

est un excellent cycliste) et la scène musicale ?<br />

À chaque fois que je quitte la scène, je suis plein d’adrénaline,<br />

au point d’avoir <strong>du</strong> mal à dormir. Le vélo est une belle alternative<br />

pour le physique, le mental et la récupération.<br />

La nouvelle réalité de l’artiste : « J’ai vu des gens se laisser<br />

porter à bout de bras par les autres en signe d’amour. C’est<br />

une manière pour eux de montrer qu’ils aiment votre travail.<br />

Le plus bel hommage dont je puisse rêver. »


LA SEMAINE DE<br />

Le 24 juillet dernier à Westende, Hellmut Lotti entre<br />

Georges-Louis Bouchez (président <strong>du</strong> MR) et l’extrémiste<br />

flamand Jean-Marie Dedecker.<br />

Hellmut Lotti<br />

entouré par des<br />

fans de metal.<br />

Le chanteur est<br />

un cycliste<br />

chevronné.<br />

« J’adore le moral<br />

gagnant de<br />

Remco<br />

Evenepoel ! »<br />

Que pensez-vous de notre champion Remco Evenepoel ?<br />

Il est extraordinaire. J’aime aussi sa façon d’être et sa personnalité.<br />

Certaines personnes ont un problème avec ça mais moi, je<br />

trouve génial de ne l’entendre penser qu’à la victoire. C’est justement<br />

grâce à ce tempérament de gagnant qu’il est là où il est. Il<br />

est jeune et il a <strong>du</strong> caractère. J’aime les champions !<br />

Vous triomphez partout. De quoi pourriez-vous être nostalgique ?<br />

Peut-être de mon premier concert à New York. J’avais mon<br />

propre orchestre avec moi. J’étais sur la scène à Broadway. C’était<br />

complet. Magnifique ! J’ai reçu une incroyable standing<br />

ovation. C’était comme une grande vague qui<br />

m’emportait. J’y ai pensé en voyant la folie qui s’emparait<br />

de moi lors <strong>du</strong> Graspop Metal Meeting. Être sur<br />

scène et voir tous ces gens devant moi qui n’avaient<br />

jamais assisté à un de mes concerts était irréel. J’en<br />

ai vu se laisser porter à bout de bras par les autres en<br />

signe d’amour. C’est une manière pour eux de montrer<br />

qu’ils aiment votre travail et veulent être proches<br />

de vous. Le plus bel hommage dont je puisse rêver.<br />

Tout ce qui s’est passé là-bas était tellement surréaliste.<br />

J’avais l’impression de me trouver dans un univers<br />

parallèle, le mélange idéal entre l’enfer et le paradis (rires).<br />

Dans le « John Late Show », vous n’avez pas hésité à évoquer votre<br />

autisme.<br />

J’ai été diagnostiqué autiste en raison de mon comportement<br />

dans certaines situations. Je suis toujours dans l’alerte. Quand<br />

j’entre dans un restaurant, je scrute immédiatement l’endroit,<br />

à la recherche de la chaise stratégiquement placée pour que je<br />

puisse sortir immédiatement. Qu’importe la situation, je dois toujours<br />

avoir une vue totale sur tout l’espace où j’avance. Personne<br />

ne peut marcher derrière moi, mon autisme ne l’accepte pas. En<br />

réalité, toute ma vie, j’ai été comme un cerf dans la forêt, effrayé<br />

au moindre bruit. J’absorbe tous les stimuli. Selon des tests que<br />

j’ai effectués, à peine 2 % des personnes étudiées réagissent plus<br />

rapidement que moi aux stimuli auditifs et visuels !<br />

À ce jour, quelle a été votre plus belle rencontre artistique ?<br />

Céline Dion. J’ai travaillé avec beaucoup d’artistes hyper doués<br />

comme Andrea Bocelli, Placido Domingo, Sarah Brightman ou Sir<br />

Cliff Richard. J’ai même été invité par ce dernier. Cliff était très<br />

sympa. Mais je n’ai jamais oublié ma rencontre avec<br />

Céline Dion. Juste après ma prestation sur la scène des<br />

World Music Awards à Monaco, elle est venue vers moi<br />

et m’a pris le bras en me disant : « Bonjour, je ne sais<br />

pas qui tu es, mon fils, mais tu es magnifique. Prends<br />

soin de toi. » Je ne pourrai jamais effacer ses mots<br />

de ma mémoire. Ça m’attriste très fort d’avoir appris<br />

qu’elle pourrait ne plus chanter.<br />

« Céline Dion est<br />

ma plus belle<br />

rencontre<br />

artistique. “Prends<br />

soin de toi”,<br />

m’avait-elle dit. Je<br />

ne pourrai jamais<br />

effacer ses mots<br />

de ma mémoire »<br />

UNIR LA BELGIQUE ET NON LA DIVISER<br />

En 20<strong>21</strong>, suite aux tragiques inondations qui avaient<br />

endeuillé la Belgique (habitant près de Durbuy, mais<br />

heureusement sur un plateau de 313 m, il n’avait pas<br />

été sinistré), nous avions rencontré Helmut Lotti. Si<br />

le chanteur a changé, le citoyen belge a toujours le<br />

même discours sur son pays malmené.<br />

Vous êtes Flamand, mais vous ne cessez de défendre l’unité<br />

de la Belgique.<br />

Oui. Il est capital de défendre cette image de solidarité. J’essaie<br />

toujours d’unir et non de diviser. Il est essentiel d’écouter<br />

les gens, leur cœur, leurs envies, leur volonté. C’est le système<br />

qui fonctionne mal, pas les citoyens. Il faut être plus clair avec<br />

eux. On ne peut pas prendre de bonnes décisions avec cinq gouvernements<br />

différents ! Le seul qui montre la marche à suivre,<br />

c’est le Roi. Lui, il a vraiment conscience <strong>du</strong> pays. Il fait son<br />

métier extrêmement bien. J’ai beaucoup de respect pour Philippe.<br />

J’ai eu l’honneur de le rencontrer plusieurs fois. C’est<br />

un homme très é<strong>du</strong>qué, responsable, raisonnable et chaleureux.<br />

En Flandre, il y a vingt ans, on a essayé de le ridiculiser,<br />

mais ça n’a pas marché. Pourquoi ? Parce qu’il est le seul à se<br />

montrer à la hauteur de ses responsabilités.<br />

Vous appréciez la monarchie ?<br />

J’ai eu l’honneur d’être accueilli par le couple royal avec beaucoup<br />

de gentillesse. J’aime énormément notre Reine. Elle prend<br />

soin <strong>du</strong> Roi et est ouverte sur le monde. Sa culture est énorme,<br />

elle lit des écrivains flamands. J’ai aussi beaucoup apprécié de<br />

voir comment on entoure la princesse Élisabeth. Celle-ci est<br />

vraiment adorable. L’organisation de ses 18 ans était magnifique.<br />

Élisabeth est une jeune femme très responsable pour<br />

son âge. Le jour de ses 18 ans, elle m’a fortement ému. Je suis<br />

très touché par les messages que la famille royale nous adresse<br />

pour le pays. Ce sont des gens comme vous et moi, mais placés<br />

dans une situation complètement différente. Malgré leurs<br />

responsabilités, ils n’ont pas un cœur différent <strong>du</strong> nôtre.<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

17


J’AIME LA BELGIQUE<br />

« COMME LES SOIGNANTS,<br />

LES PROFS SONT L’UN DES<br />

SOCLES DE LA SOCIÉTÉ »<br />

VINCENT LACOSTE<br />

Par Christian Marchand<br />

<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. En incarnant un jeune professeur remplaçant dans<br />

« Un métier sérieux », le film de la rentrée, vous vouliez remettre les<br />

pen<strong>du</strong>les à l’heure concernant le métier d’enseignant ?<br />

Vincent Lacoste. De nombreux films sur l’école ont été tournés,<br />

mais pas tellement sur les enseignants et leurs soucis. Un professeur<br />

doit bien connaître sa matière et être totalement engagé.<br />

Il lui faut aussi être riche humainement et ne pas avoir de jugement.<br />

Il doit pouvoir communiquer avec ses élèves. En réalité,<br />

LA SEMAINE DE<br />

« Un métier sérieux » permet de passer de l’autre côté <strong>du</strong> miroir,<br />

de mieux comprendre ces êtres passionnés et dévoués qui ne sont<br />

pas juste des figures d’autorité.<br />

Pourquoi alors ne bénéficient-ils pas davantage de considération<br />

et de respect ?<br />

Mystère. C’est un métier sérieux, très peu valorisé alors que la<br />

profession est fondamentale. Les enseignants constituent l’un des<br />

socles de la société, au même titre que les soignants. Les professeurs<br />

sont là pour é<strong>du</strong>quer les a<strong>du</strong>ltes de demain. De nos jours,<br />

beaucoup de clichés circulent sur eux, alors qu’ils pratiquent un<br />

métier épuisant qui demande un engagement total. On dit même<br />

d’eux qu’ils sont toujours en vacances ! C’est mal connaître la réalité.<br />

Ils en prennent plein la gueule alors qu’ils doivent gérer des<br />

classes surpeuplées. Pour le film, nous avons laissé beaucoup de<br />

place à l’improvisation et j’ai été confronté à tous ces problèmes.<br />

Je me suis retrouvé, face à quarante adolescents, à donner un cours<br />

sur les sphères. C’était épuisant et cela demande des ressources.<br />

C’est un métier très solitaire et à la fois collectif.<br />

Vous auriez aimé l’exercer ? Voir vos élèves évoluer et grandir ?<br />

Je ne pense pas que j’aurais été bon pour bien expliquer la<br />

matière. C’est tout à fait différent de comprendre quelque chose<br />

et de le faire comprendre à quelqu’un. Il faut à la fois être ludique,<br />

avoir de la pédagogie, être un peu fantaisiste. Ce n’est pas évident<br />

de faire en sorte que des jeunes s’intéressent au théorème de<br />

Pythagore ! Pour y arriver, il faut la vocation.<br />

Vous avez réussi ou raté vos études ?<br />

Ni réussies, ni ratées. J’ai très tôt été happé par le cinéma. J’ai<br />

commencé à tourner à l’âge de 14 ans. Mais je n’ai pas quitté<br />

l’école. Tout s’est bien passé au collège jusqu’au bac. Je l’ai eu<br />

de justesse (sourire) ! Personnellement, j’aimais bien les arts plastiques.<br />

Par contre, les cours de physique et de chimie me pesaient.<br />

Dans le film, on voit les enseignants demander quel est le jour des<br />

frites. Impossible de ne pas penser à la Belgique…<br />

Oui, c’est vrai (rires) ! J’ai tourné pas mal chez vous, dont le long<br />

métrage « Le Parfum vert » en 2022. J’aime beaucoup Bruxelles. Je<br />

suis aussi allé à Namur pour le festival <strong>du</strong> film. C’était ma première<br />

visite en Belgique. C’était très agréable et ça n’a pas changé. On y<br />

trouve beaucoup de gentillesse et beaucoup d’humour. Les Belges<br />

sont extrêmement accueillants. J’ai aussi découvert Mons pour son<br />

festival. Et la bière Vedett, qui est devenue mon péché mignon !<br />

Si vous deviez être en haut de l’affiche en <strong>du</strong>o avec un artiste belge ?<br />

J’ai déjà tourné avec Virginie Efira, Benoît Poelvoorde et Bouli<br />

Lanners. De belles rencontres et de belles expériences. Mais pour<br />

répondre à votre question, je choisirais François Damiens. Ou<br />

Van Damme dans un film de baston (rires) !<br />

DÉJÀ CÉSARISÉ<br />

C’est la rentrée. Une nouvelle année scolaire au collège qui voit se retrouver Pierre, Meriem, Fouad,<br />

Sophie, Sandrine, Alix et Sofiane, un groupe d’enseignants engagés et soudés. Ils sont rejoints par Benjamin,<br />

jeune professeur remplaçant sans expérience et rapidement confronté aux affres <strong>du</strong> métier. À leur contact,<br />

il va découvrir combien la passion de l’enseignement demeure vivante au sein d’une institution pourtant<br />

SON ACTU<br />

fragilisée… Révélé à l’âge de 15 ans dans « Les Beaux Gosses », nommé à cinq reprises aux<br />

César (il fut sacré meilleur acteur dans un second rôle pour « Illusions per<strong>du</strong>es »), Vincent<br />

Lacoste enchaîne depuis les tournages et est considéré comme l’une des plus belles promesses de la<br />

nouvelle génération. « Aujourd’hui, ma plus grande angoisse est de ne pas <strong>du</strong>rer, mais c’est une inquiétude<br />

qu’on retrouve chez tous les artistes », explique-t-il. « Sincèrement, depuis mes débuts, j’ai eu beaucoup<br />

de chance et de bonheurs. Je n’ai aucun regret. »<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

18


LA SEMAINE DE<br />

L’ENTRETIEN<br />

20 Yasmina Reza<br />

La comédie <strong>du</strong> genre<br />

CULTURE<br />

24 Enchères. Des manuscrits<br />

originaux de Paul Éluard<br />

26 Livres. La critique<br />

de Marie-Laure Delorme<br />

28 Jerry Stahl dopé à l’humour<br />

29 Cinéma. Cédric Kahn<br />

Anatomie d’une lutte<br />

30 Musique. Graham Nash<br />

Une classe folk<br />

KYLIE MINOGUE<br />

ATTIRE LA TENSION<br />

L’Australienne revient avec un<br />

seizième album plein de tubes pop pour<br />

faire danser les foules. Et s’offre même<br />

un succès mondial grâce à TikTok.<br />

Rencontre. (Pages 32 et 33)<br />

Crédits photo : P. 3 : DR. P. 4 : LN24/DR. P. 8 à 11 : Photo News, DR. P. 12 à 15 : A. Brian. P.<br />

16 et 17 : Photo News. P. 18 : DR. P. 19 : DR. P. 20 à 23 : P. Victor/Artcomart via Opale. P. 24 :<br />

BNF-DR, D. Manin / Sortilèges Pro<strong>du</strong>ctions/Canal+, S. Marty/Hans Lucas via AFP. P. 26 :<br />

P. Matsas/Leextra via Opale. P. 28 : D. Prost. P. 29 : E. Garault. P. 30 : H. Herd/Redferns,<br />

M. Ochs Archives/Getty Images. P. 32 et 33 : E. Melvin. P. 34 : Instagram. P. 36 : DR. P. 38 et<br />

39 : Photo News, Belga image, Instagram. P. 40 : Instagram. P. 42 : DR.<br />

32 Kylie Minogue attire la tension<br />

PERSONNALITÉS<br />

34 L’adieu à Lou Deprijck<br />

36 ROYAL<br />

SOCIÉTÉ BELGE<br />

38 François Gemenne<br />

« Nos modes de vie vont<br />

radicalement changer »<br />

40 Ludivine Dedonder intime<br />

« Quand vous êtes blonde<br />

et socialiste… »<br />

EXCELLENCE BELGE<br />

42 Jeff, jeu de mailles<br />

O’BROTHER PRESENTS AN ALTITUDE100 PRODUCTION<br />

VICKY KRIEPS<br />

WRITTEN AND DIRECTED BY<br />

PHILIPPE VAN LEEUW<br />

27/<strong>09</strong><br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

19


L’ENTRETIEN


YASMINA REZA<br />

​LA COMÉDIE DU GENRE<br />

La dramaturge revient avec<br />

« James Brown mettait des bigoudis », une pièce<br />

où un garçon se prend pour Céline Dion.​<br />

PROFIL​<br />

1959<br />

Naissance à <strong>Paris</strong>.<br />

1994<br />

Triomphe d’« Art » dans<br />

le monde entier.<br />

1998<br />

« Hammerklavier », prix<br />

de la nouvelle de<br />

l’Académie française.<br />

2007<br />

« L’aube le soir ou la<br />

nuit », sur la campagne<br />

électorale de 2007 de<br />

Nicolas Sarkozy.​<br />

2016<br />

« Babylone », prix<br />

Interview Marie-Laure Delorme / Photos Pascal Victor<br />

Sa voix mo<strong>du</strong>lée, aux inflexions diverses, est reconnaissable<br />

entre toutes. Yasmina Reza rechigne toujours à s’exprimer sur son<br />

œuvre. Elle jure qu’elle n’a pratiquement rien à dire sur son travail. ​<br />

Un entretien avec elle ressemble à une partie de ping-pong, avec<br />

changements de balles incessants. Dans « James Brown mettait<br />

des bigoudis », un couple de parents se retrouve confronté à leur<br />

fils, Jacob, qui se prend pour Céline Dion. Dans une maison de<br />

repos, Jacob se lie d’amitié avec Philippe, un Blanc qui se veut<br />

noir. Qu’est-ce qui nous lie quand tout se délite ? Dans un style<br />

acéré et coupant, Yasmina Reza parle de ce qui nous sépare au<br />

lieu de nous rassembler : la solitude.​<br />

<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Pascaline et Lionel Hutner, avec leur fils Jacob se<br />

transformant en Céline Dion, étaient déjà présents dans “Heureux<br />

les heureux”. Pourquoi leur redonner vie ?<br />

Yasmina Reza. Ils étaient les héros d’un chapitre. Je les aimais<br />

particulièrement. J’ai toujours eu envie de leur redonner vie. Mais<br />

plus que le sujet, il faut que la forme s’impose. Je travaille dans<br />

cet esprit, la forme est le moteur qui enclenche le mécanisme. Les<br />

questions de l’identité et de la définition de soi sont devenues prégnantes.<br />

On est obligatoirement perméable aux mouvements de<br />

la société. Peut-être que ça a joué. Je suis revenue à cette histoire.<br />

Et la forme d’un texte théâtral est devenue évidente.​<br />

Comment trouvez-vous vos titres ?​<br />

Certains sont bien, d’autres moins. J’apprécie particulièrement<br />

“Heureux les heureux”. C’est la fin d’un<br />

évangile apocryphe écrit par Borgès, qui est un de mes<br />

écrivains chéris. J’aime son rythme, sa signification,<br />

et il colle admirablement au texte.​<br />

On ne vous imagine pas écoutant des chansons de<br />

Céline Dion. Pourquoi l’avoir choisie, elle, précisément,<br />

comme star a<strong>du</strong>lée par Jacob ?​<br />

Parce que nous avions à la maison un enfant qui, dès<br />

l’âge de 4 ans, était fan de Céline et chantait comme<br />

elle (à tue-tête). Nous avons, comme les Hutner, vécu<br />

avec Céline Dion.​<br />

Jacob est fan de Céline Dion. Qui admiriez-vous à l’adolescence<br />

?​<br />

En musique ? Plein de gens divers. Jim Morrison, Janis<br />

Renaudot. Joplin, Bernard Lavilliers (et certainement [SUITE PAGE 22]<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

<strong>21</strong>


« Rire, mélancolie,<br />

catastrophe, tout ça<br />

mêlé, c’est ma façon<br />

de voir la vie »<br />

des moins avouables)… Je ne m’en souviens pas avec netteté.<br />

Je me rappelle surtout de mes lectures. Je n’ai jamais eu l’âme<br />

d’une fan.​<br />

Du genre au wokisme, peut-on avoir une lecture politique de “James<br />

Brown mettait des bigoudis” ?<br />

Honnêtement, je suis la plus mal placée pour répondre à cette<br />

question. J’ai envie de vous dire oui, dans le sens où il est toujours<br />

préférable pour une œuvre d’offrir la plus large gamme de<br />

lecture. Cela dit, je pense que ce serait une entrée très restrictive,<br />

voire à côté de la plaque. Je cherche à faire vivre des instances<br />

plurielles animées par des émotions communes. Ma démarche est<br />

beaucoup plus ontologique que sociétale.<br />

Vous avez l’image de quelqu’un de conservateur sur les sujets<br />

sociétaux. Jugez-vous vos personnages ?​<br />

Ah oui ?… Ha ! ha ! ha ! Bon, je ne vais pas m’abaisser à<br />

commenter une image. Pour ce qui est <strong>du</strong> jugement, absolument<br />

pas. Je ne saurais écrire sur des gens que je juge. Permettez-moi<br />

de dire que le personnage de fiction, et en particulier théâtral, est<br />

un personnage en perpétuel devenir. Au théâtre, il contient à lui<br />

seul toute une série d’existences puisqu’il sera interprété et réinterprété.<br />

Juger un personnage serait absurde et contraire à tout<br />

ce que j’essaie de faire.<br />

Le sycorus à fruits n’est-il pas un personnage à part entière de<br />

votre pièce ?​<br />

Un personnage, non. Un personnage est en mouvement et finit<br />

par avoir une autonomie. Le sycorus à fruits est considéré comme<br />

un élément affectif par Philippe. C’est une plante qui joue un rôle<br />

important dans la vie d’un des personnages. Son statut est central,<br />

mais je ne saurais le définir.<br />

Philippe veut retourner son arbuste car il ne fait des branches que<br />

d’un côté. Jacob n’est pas d’accord : “Pourquoi veux-tu le retourner ?<br />

C’est sa vie, il est comme ça.” Comprenez-vous que l’on soit ému à<br />

la lecture de ce dialogue ?​<br />

En tout cas, si cela advient, j’en suis heureuse.<br />

Vous mettez en scène “James Brown mettait des bigoudis” au<br />

théâtre de La Colline. Avez-vous pensé jouer vous-même un des<br />

rôles ?​<br />

Non, pas <strong>du</strong> tout. Je n’ai jamais écrit pour jouer dans mes propres<br />

pièces. Quand je l’ai fait, c’était parce qu’une actrice de “Trois<br />

versions de la vie” avait finalement renoncé à jouer le rôle et qu’il<br />

fallait vite la remplacer. “Dans la luge d’Arthur Schopenhauer​”<br />

n’était pas écrit pour le théâtre. C’est Frédéric Bélier Garcia qui a<br />

eu l’idée d’en faire un spectacle et qui m’a proposé de jouer un<br />

des personnages.​<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

22


LA SEMAINE DE<br />

Quel plaisir vous procure la mise en scène ?​<br />

Un plaisir très grand. Surtout quand je suis entourée, comme<br />

c’est le cas ici, d’acteurs que j’aime et admire et d’une équipe<br />

très créative. Ma formation me con<strong>du</strong>it à ce travail. J’ai été élève<br />

de Jacques Lecoq comme d’Ariane Mnouchkine, de Luc Bondy,<br />

de Simon MCBurney, de Lilo Baur… L’école formait aussi bien<br />

des acteurs que des metteurs en scène. La supériorité de la mise<br />

en scène sur l’écriture en tant que plaisir tient au mouvement, à<br />

l’usage <strong>du</strong> corps, aux arts mêlés comme la musique, les images,<br />

l’art de la lumière… C’est une joie plus concrète et plus partagée.<br />

Le père de Jacob, Lionel, affirme ne pas avoir besoin de savoir qui<br />

il est. Savez-vous qui vous êtes ?​<br />

Très vaste question. On connaît certaines choses de soi, oui,<br />

avec le temps… Il y a des traits fixes qui se précisent. Mais il<br />

se pourrait que la majeure partie <strong>du</strong> potentiel soit ignorée. Le<br />

“qui” est introuvable dans sa globalité. Par ailleurs, on peut aussi<br />

entendre la phrase de Lionel comme le fait de ne<br />

pas avoir besoin de se définir. Ce qui est une chose<br />

assez différente.<br />

“James Brown mettait des bigoudis” ne pose-t-il pas<br />

un paradoxe : on se préoccupe de plus en plus des apparences<br />

alors que tout est fait pour ne pas être pris pour<br />

son apparence ?​<br />

Vous croyez ? Est-ce qu’on se préoccupe de plus en<br />

plus des apparences ? Franchement, je n’en sais rien.<br />

C’est quand même un éternel sujet, il me semble.<br />

“L’aube le soir ou la nuit”, où vous suiviez la campagne électorale<br />

de Nicolas Sarkozy, se fond de plus en plus dans votre œuvre avec le<br />

temps. Vous y attendiez-vous ?​<br />

Non seulement je m’y attendais, mais je n’ai jamais pensé autrement,<br />

ni que c’était un livre “à part”. Depuis “Hammerklavier”,<br />

j’ai écrit des récits qui, en quelque sorte, photographiaient ma<br />

perception de la réalité. “L’aube…” est dans cette veine. Ce n’est<br />

pas <strong>du</strong> tout un récit politique, c’est l’observation d’une course et<br />

d’un choix d’existence. D’ailleurs, le Sarkozy de 2007 s’est avéré<br />

« J’écris avec<br />

des ciseaux.<br />

Je n’ai aucune<br />

tendance à<br />

l’étalement »<br />

vraiment un de mes personnages, je l’ai même écrit dans le texte.<br />

Ça a été une très heureuse coïncidence.<br />

Qu’est-ce qu’être “dans l’air <strong>du</strong> temps” pour un écrivain ?​<br />

En général, quand on dit cette phrase, ce n’est pas un compliment !<br />

Vos textes sont assez courts. Avez-vous l’impression de trop en dire ?​<br />

Dans mes textes, non, puisque, comme vous le remarquez, ils<br />

sont en général courts. J’écris avec des ciseaux. Je n’ai aucune<br />

tendance à l’étalement. En revanche, dans les entretiens, dans<br />

tout ce qu’on appelle la promotion, oui, j’ai constamment l’impression<br />

non seulement d’en dire trop, mais que ma parole est<br />

inutile. C’est un peu une torture de devoir m’exprimer en dehors<br />

de mon travail habituel et choisi. Je sais qu’il faut le faire, mais<br />

je ne suis pas très heureuse dans ce protocole.<br />

Pourquoi les enfants sont-ils souvent source de discordes dans<br />

vos écrits ?​<br />

Je ne m’en étais pas ren<strong>du</strong> compte, et puis, un jour, une journaliste<br />

italienne me l’a fait remarquer. C’est vrai. Encore<br />

que dans “James Brown mettait des bigoudis”, il ne<br />

s’agit pas de discorde mais de soucis. Oui, l’enfant<br />

intervient en perturbateur. Pourquoi ? Allons vite<br />

demander à un psy !<br />

Dans votre texte, il y a justement un personnage de<br />

psychanalyste. Quel usage faites-vous de la psychanalyse<br />

en tant qu’écrivain ?​<br />

Aucun.​<br />

Dans “James Brown mettait des bigoudis”, ne<br />

trouvez-vous pas que les rires ressemblent à des larmes ?​<br />

Si. J’aime que vous le voyiez comme ça. Mais vous le trouvez<br />

particulièrement dans ce texte ? Il me semble que j’ai souvent écrit<br />

comme ça. Rire, mélancolie, catastrophe, tout ça mêlé. C’est aussi<br />

ma façon de voir la vie.​<br />

Au cœur <strong>du</strong> texte, il y a l’amitié entre Philippe, qui se prend pour un<br />

Noir, et Jacob, qui se prend pour Céline Dion. Cette amitié n’est-elle<br />

pas la part lumineuse <strong>du</strong> livre ?​<br />

Ah oui ! bien sûr. Si grand thème que l’amitié. C’est une relation<br />

émancipée des contrats et qui peut prendre toutes les formes. Il n’y a<br />

pas de format de l’amitié. La pièce a été créée en Allemagne, l’hiver<br />

dernier. Les deux acteurs développaient une relation tactile et tendre<br />

qui marchait très bien. Dans notre spectacle, Philippe et Jacob sont<br />

sur un registre de chamaillerie plus ludique, mais l’affection est tout<br />

aussi palpable. J’ai souvent, je crois, traité l’amitié de façon positive,<br />

même dans “Art”, si on regarde la pièce de près.<br />

Notre époque vous amuse-t-elle ?​<br />

Est-ce qu’“amuser” est le bon mot ? Non.<br />

Interview Marie-Laure Delorme<br />

« James Brown<br />

mettait des bigoudis », de<br />

Yasmina Reza, éd. Flammarion,<br />

112 pages, 14 euros.<br />

Au Théâtre de La Colline<br />

(<strong>Paris</strong> XX e ), jusqu’au 15 octobre.<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

23


CULTURE<br />

Jusqu’au 24 septembre,<br />

Grand Palais éphémère,<br />

<strong>Paris</strong> VII e .<br />

COUPABLE DE VÉRACITÉ<br />

C’était elle la plume derrière « Engrenages ». Anne Landois<br />

revient en force avec « 66-5 » (disponible sur Canal+), chronique<br />

judiciaire à la vision acérée où Roxane (Alice Isaaz), jeune avocate<br />

carriériste, se voit contrainte de s’arracher à un <strong>Paris</strong> bourgeois<br />

pour retourner dans la cité où elle est née. La série doit autant à<br />

SÉRIE<br />

l’écriture viscérale de sa scénariste qu’à son remarquable<br />

travail d’investigation, Landois s’étant à la fois inspirée<br />

des récits de la « lionne <strong>du</strong> barreau », Clarisse Serre (avocate<br />

pénaliste et conseillère technique de la série), et des figures<br />

<strong>du</strong> banditisme qu’elle a côtoyées longuement. En résulte le<br />

portrait d’une femme, d’une institution et d’une société en<br />

ébullition. Un show à classer parmi les meilleurs de l’année.<br />

662<br />

UN<br />

CHIFFRE<br />

ET DES<br />

LETTRES<br />

LA SEMAINE DE<br />

DES MANUSCRITS<br />

ORIGINAUX DE PAUL ÉLUARD<br />

Le Salon international <strong>du</strong> livre rare & des arts graphiques<br />

propose la première version de « Liberté ». Explications.<br />

C’est un joli coup proposé par la librairie Walden. Cette semaine, au Salon international<br />

<strong>du</strong> livre rare & des arts graphiques, elle propose deux trésors pour les spécialistes de Paul<br />

Éluard : la première version <strong>du</strong> poème « Liberté » publié à Alger en 1942 par Max-Pol Fouchet<br />

sous le titre « Une seule pensée ». Ainsi que sa version plus tardive, le manuscrit Corti, édité en<br />

Suisse quelques mois plus tard. « Jusqu’alors, explique Hervé Valentin, directeur de la librairie<br />

Walden, on ne connaissait pas la chronologie de ce poème, devenu après sa publication un<br />

hymne pour la Résistance et pour la France libre. Ces découvertes nous ont permis de retracer<br />

le cheminement d’Éluard. » Acquis l’an passé en salle des ventes, les manuscrits révèlent<br />

qu’Éluard avait d’abord composé un poème de vingt strophes à l’été 1941 pour son épouse,<br />

Nusch, et qu’il l’avait intitulé « Une seule pensée ». Début 1942, il s’attelle à une seconde version,<br />

ajoute une <strong>21</strong> e strophe et conclut son texte sur l’iconique « Et par le pouvoir<br />

d’un mot / Je recommence ma vie / Je suis né pour te connaître / Pour te nommer<br />

/ Liberté ». Il biffe le titre initial pour « Liberté » et confiera son document en mai 1942 à<br />

Max-Pol Fouchet. Celui-ci le fait publier à Alger. La censure rôdait, Fouchet eut donc l’idée de<br />

se jouer de l’occupant en présentant le poème sous son titre originel. « Éluard n’a pas<br />

tout de suite su que son texte était paru et qu’il avait rencontré un écho à<br />

Londres, poursuit Hervé Valentin. Il a réussi à le publier lui-même clandestinement<br />

à <strong>Paris</strong>, avant d’entrer en contact avec l’éditeur suisse José<br />

Corti, qui le fera paraître également de son côté. » Les Allemands virent<br />

d’un mauvais œil le poète parisien qui fut obligé de se cacher dès octobre<br />

chez son ami Lucien Scheler, rue de Tournon. « C’est un tournant pour<br />

lui cette année-là, note Hervé Valentin, il ira ensuite se réfugier en zone<br />

libre et entrera en résistance. » Le libraire propose le manuscrit Fouchet à<br />

110 000 euros, la version Corti à 80000. Avis aux amateurs.<br />

ENCHÈRES<br />

000<br />

L’exposition « Basquiat x Warhol, à quatre mains »<br />

de la Fondation Louis Vuitton a réuni 662 000 visiteurs. En 2018 déjà,<br />

la fondation présentait l’œuvre de Jean-Michel Basquiat<br />

en parallèle de celle d’Egon Schiele, et attirait plus de 676 000 curieux.<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

24<br />

Coordination Clémence Duranton


STÉPHANE<br />

DE GROODT<br />

SOPHIE<br />

FRISON<br />

(UNE PARENTHÈSE)<br />

écrit et réalisé par<br />

MANU COEMAN<br />

VOIR LA BANDE ANNONCE<br />

PRODUCTION JOHN JOHN GOOSSENS<br />

PRODUCTION<br />

MANAGER<br />

SOPHIE GUNSBOURG<br />

ASSISTANT<br />

PRODUCER<br />

CAMILLE GILBERT<br />

MUSIC<br />

BY<br />

NICOLAS VANDOOREN<br />

EDITED<br />

BY<br />

BENOIT BAUDSON<br />

DIRECTOR OF<br />

PHOTOGRAPHY<br />

SANDER VANDENBROUCKE


De Marie-Laure Delorme<br />

LA CRITI UE<br />

Dans une écriture enchanteresse,<br />

le monde se nimbe de mystère.<br />

« Les heures heureuses » sont faites<br />

de lectures, d’associations libres,<br />

de musique, d’amour et d’amitié,<br />

de marches infinies. Le temps n’est<br />

pas linéaire. Les noms et les dates<br />

sont des conventions balayées par la<br />

sauvagerie de notre intériorité. Ils ne<br />

signifient rien. D’emblée, les lieux :<br />

la plage d’Ischia en Italie, la maison<br />

au bord de l’Yonne à Sens, la baie<br />

de Saint-Florent en Corse, L’Île-aux-<br />

Moines en Bretagne. L’espace-temps<br />

est fragmenté. Chaque chapitre se<br />

différencie <strong>du</strong> précédent. Le cycle<br />

« Dernier royaume » évoque, dans<br />

tout son déploiement, la liberté et le temps. La liberté<br />

est source d’intensité dans le bonheur comme dans le<br />

malheur. Pascal Quignard se montre ici plus équanime.<br />

Le bonheur revient sans cesse. Il décrit : « J’adore cette<br />

sensation de bandeau qu’on dénoue, d’écharpe qu’on<br />

retire, de liberté et de lumière. »<br />

Parmi les fragments, on croise notamment Emily<br />

Dickinson, Chopin, Sandor Ferenczi. L’auteur des<br />

« Ombres errantes » (éd. Grasset, prix Goncourt 2002)<br />

parle de la dépression <strong>du</strong> mois de novembre, <strong>du</strong> <strong>du</strong>c de<br />

La Rochefoucauld et de Mme de Sablé, de Port-Royal, <strong>du</strong><br />

roulement des saisons. Les années s’écoulent et, avec<br />

l’âge, les nuances s’aiguisent. « Les heures heureuses »<br />

offre un regard de biais sur l’Univers. « La nature est la<br />

merveille de ce monde. » Il faut vivre plusieurs automnes<br />

pour savoir que chacun d’entre eux possède sa singulière<br />

beauté. Fidèle à un trait autistique de son enfance, Pascal<br />

Quignard avoue se dissoudre parfois dans la nature. Il<br />

marche comme un somnambule, étranger aux différents<br />

dangers. L’a<strong>du</strong>lte et l’enfant se retrouvent alors<br />

dans cette présence-absence comme manière de se mouvoir<br />

parmi les autres. L’écrivain de « Tous les matins <strong>du</strong><br />

monde » (éd. Gallimard, 1991) redit<br />

son amour de la source, de l’origine.<br />

« Dans la vie, dans la mort, il n’y a<br />

que <strong>du</strong> départ. »​<br />

Pascal Quignard restitue sa longue<br />

amitié avec Emmanuèle Bernheim.<br />

LA SEMAINE DE<br />

L’auteure de « Tout s’est bien passé » (éd. Gallimard, 2013)<br />

est morte en 2017, des suites d’un cancer <strong>du</strong> poumon.<br />

Qu’est-ce qu’aimer quelqu’un, si ce n’est voir ce que les<br />

autres ne voient pas ? Portrait d’une petite fille massacrée,<br />

d’une boxeuse éper<strong>du</strong>e, d’une femme océanique.<br />

Emmanuèle Bernheim se regardait dix fois par jour dans<br />

un petit miroir rond pour tenter de réparer son visage<br />

endolori par l’enfance. Emmanuèle Bernheim et Pascal<br />

Quignard ne parlaient ni de littérature ni de politique<br />

ensemble. Les deux anciens enfants meurtris marchaient<br />

<strong>du</strong>rant des heures sans un mot. Alors que tous ont préten<strong>du</strong><br />

la connaître à sa mort, l’ami de toujours avoue ne<br />

pas l’avoir connue. Dans cette bouleversante méconnaissance,<br />

il y avait un lien fait d’une connivence absolue.<br />

Emmanuèle Bernheim était violente, désespérée, virulente.<br />

Elle était elle. Ils se sont tellement tus ensemble.<br />

L’amitié est le contraire de la confidence : un respectueux<br />

silence.​<br />

Dans les « Pensées », Blaise Pascal écrit : « Peu de chose<br />

nous console parce que peu de chose nous afflige. »<br />

L’œuvre de Pascal Quignard est consolation et affliction.<br />

La force <strong>du</strong> malheur éprouvé (l’enfance mutique,<br />

la dépression, la mort d’une amie) entre en résonance<br />

avec la force <strong>du</strong> bonheur retrouvé. Dans la brûlure de<br />

la vie, on apprend à observer autrement l’oiseau, les<br />

saisons, les chats, l’aube. Le corps prend le pas sur<br />

la tête. L’art de l’intensité fait que chaque heure est<br />

susceptible d’entraîner sa propre joie. Rien n’est fini,<br />

tout se revit. Le bonheur est ce que l’on reconnaît. Chez<br />

Pascal Quignard, la consolation est là : il y a plus ancien<br />

donc plus grand que soi.<br />

PASCAL QUIGNARD<br />

TROUVER LE BONHEUR<br />

« Les heures heureuses »,<br />

tome 12 <strong>du</strong> cycle « Dernier royaume »,<br />

est un éloge de l’intensité.<br />

« Les heures heureuses »,<br />

de Pascal Quignard, éd. Albin Michel,<br />

230 pages, 19,90 euros.<br />

PARIS MATCH DU 00 <strong>21</strong> AU MOIS 27 SEPTEMBRE 2022<br />

<strong>2023</strong><br />

26


Étude <strong>du</strong> notaire Julien Franeau<br />

Vente publique volontaire<br />

MANOIR « TER NOOD »<br />

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LE NUMÉRO 2<br />

LE LIVRE 2 + L’ENCEINTE<br />

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DE MOWGLI ET DE BALOO<br />

Copyright © <strong>2023</strong> Disney Enterprises, Inc. All rights reserved.<br />

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Sans titre-2 1 28-08-23 11:02:24


« Permanent Midnight »,<br />

de Jerry Stahl, éd. Rivages poche,<br />

512 pages, 11 euros.<br />

LA SEMAINE DE<br />

Par François Lestavel / Photo Dorian Prost<br />

C’est indéniable, Jerry Stahl fait de<br />

la bonne came. La preuve, à celui qui voulait<br />

découvrir ses « Mémoires des ténèbres »,<br />

parus en 2010 aux éditions 13 e Note, il fallait<br />

débourser hier encore jusqu’à 130 euros<br />

pour obtenir un exemplaire de ce livre<br />

épuisé… Par chance, Rivages soulage tous<br />

les accros <strong>du</strong> trublion de Pittsburgh en le<br />

republiant sous son titre original et à un prix<br />

très raisonnable. « À l’origine, le bouquin<br />

était bien plus gros, confie Jerry, 69 ans. Il<br />

traitait de délinquance, <strong>du</strong> fait de ne pas<br />

savoir où l’on va dormir le soir… Mais<br />

l’éditeur voulait que mon livre parle uniquement<br />

de Hollywood, alors même que<br />

la télévision ne représentait qu’une toute<br />

petite partie de ma vie. Je n’ai écrit qu’une<br />

poignée d’épisodes pour quelques séries,<br />

mais les gens ont été persuadés que je les<br />

avais créées ! »<br />

Il faut dire qu’entre deux shoots Jerry<br />

avait souvent les meilleures idées, que ce<br />

CRITIQUE<br />

LIVRES<br />

JERRY STAHL<br />

DOPÉ À L’HUMOUR<br />

Dans « Permanent Midnight », l’auteur avait raconté<br />

sa vie de junkie à Hollywood. Alors que ressort son livre culte, nous avons<br />

rencontré la plume la plus acide des Lettres.<br />

soit pour épicer les aventures <strong>du</strong> gentil<br />

Martien de la série « Alf » ou pour rendre<br />

« Les experts » moins propres sur eux en<br />

créant le personnage de Lady Heather,<br />

alias Dominatrix. « Après ça, sourit-il, les<br />

téléspectateurs de CBS en colère voulaient<br />

ma peau ! » Pour de meilleures raisons,<br />

Ben Stiller l’a voulue aussi, après s’être<br />

piqué de jouer son rôle dans l’adaptation<br />

– pas terrible – de « Permanent Midnight »,<br />

en 1998. « Je pense que mon pote Ben a<br />

fait <strong>du</strong> bon boulot, mais je ne suis pas sûr<br />

que son public a apprécié de le voir manier<br />

la seringue, s’amuse Stahl. Heureusement<br />

qu’il a gagné de l’argent cette année-là avec<br />

“Mary à tout prix”. »<br />

On retrouve dans son livre<br />

de souvenirs hallucinés tout<br />

l’humour ravageur dont<br />

le romancier a fait preuve<br />

plus tard, que ce soit dans<br />

« Anesthésie générale » – un<br />

thriller où le nazi Mengele coule des jours<br />

heureux dans une prison californienne – ou<br />

dans « Thérapie de choc pour bébé mutant »,<br />

soit les délires d’une militante écolo qui<br />

s’asperge de Round-up pour accoucher, en<br />

direct, d’une petite Difformita. Un comportement<br />

déviant à l’aune de celui de Jerry, qui<br />

arriva complètement stone à la maternité<br />

où sa femme accouchait. Et de se décrire<br />

FABRICE CARO : SCRIPT ET CHÂTIMENT<br />

Quand il n’œuvre pas pour la BD, l’auteur de « Zaï zaï zaï zaï » dispense aussi<br />

son humour en romans où souffle le même esprit caustique. La preuve avec Boris,<br />

qui s’épanche sur ses déboires de scénariste. Lui qui a cru que « Les servitudes<br />

silencieuses », « film de lutte contre tout ce qui s’installe et se sédimente », avaient<br />

trouvé preneur a dû se plier à la logique des pro<strong>du</strong>cteurs, qui ont sapé peu à peu son<br />

projet : finie la love story dont il rêvait entre Louis Garrel et Mélanie Thierry. Et si Boris<br />

engageait plutôt Kad Merad ? Mieux, il serait bon de lui adjoindre Christian Clavier,<br />

pour un beau film sur l’amitié… Boris avale couleuvre sur couleuvre et finit par avoir<br />

la gueule de boa. Naturel pour un roman aussi délicieusement persifleur ! F.L .<br />

« Journal d’un scénario », de Fabrice Caro, éd. Gallimard, 208 pages, 19,50 euros.<br />

« Quand j’écris, c’est<br />

toujours moi le connard<br />

de l’histoire. Donc je<br />

peux dire ce que je veux<br />

sur les autres »<br />

sans fard en père pathétique, tellement<br />

hors des clous qu’il emmenait sa fille dans<br />

les endroits les plus sordides pour obtenir<br />

ses doses d’héro… Pourtant, pendant longtemps,<br />

sa compagne n’y a vu que <strong>du</strong> feu,<br />

de même que les studios pour lesquels il<br />

travaillait. « Scénariste, c’était le job idéal.<br />

Quel autre domaine d’activité peut tolérer<br />

quelqu’un qui se lève nu, seul et défoncé<br />

chaque matin ? » s’interroge malicieusement<br />

Jerry.<br />

À sa décharge, l’homme a eu une<br />

enfance déglinguée. Sa mère, dérangée <strong>du</strong><br />

ciboulot, l’a élevé avec sa sœur sous un<br />

torrent de sarcasmes, entre deux séances<br />

d’électro chocs. Quant à son<br />

père, petit juif lituanien ayant<br />

fui le nazisme, il a beau avoir<br />

réussi à se hisser jusqu’au<br />

poste de juge fédéral, il a mis<br />

brutalement fin à ses jours<br />

alors que Jerry n’avait que<br />

16 ans. « Je pourrais prétendre que sa mort<br />

est à l’origine de tous mes excès, commente<br />

Stahl. Elle a été un choc, bien sûr, mais<br />

aussi un cadeau qu’il me faisait. Car, alors,<br />

je n’avais plus à expliquer les raisons pour<br />

lesquelles j’étais en permanence déprimé.<br />

Je pouvais me justifier : “C’est parce que je<br />

suis le fils <strong>du</strong> suicidé” ! »​<br />

Cette lucidité, terrible et affreusement drôle,<br />

inscrit Stahl, aux côtés de Shalom Auslander,<br />

comme l’un des écrivains les plus mordants<br />

de sa génération. Qui d’autre que lui pourrait<br />

vous faire vous esclaffer avec une virée dans<br />

les camps d’extermination, une « Shoah en<br />

autocar » où les touristes sont affligeants de<br />

bêtise ? C’est pourtant le défi qu’il a relevé<br />

dans son récent « Nein ! Nein ! Nein ! ». Sans<br />

doute parce que Stahl ne s’est fixé qu’une<br />

seule règle : « Quand j’écris, c’est toujours<br />

moi le plus grand connard de l’histoire. En<br />

me tenant à cette ligne de con<strong>du</strong>ite, je peux<br />

me permettre de dire tout ce que je veux sur<br />

les autres. » Un shoot de dérision férocement<br />

salutaire !<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

28


Par Fabrice Leclerc / Photo Éric Garault<br />

« Saint Omer » primé à Venise,<br />

« Anatomie d’une chute » consacré à Cannes<br />

tout comme « Le procès Goldman »… En ce<br />

moment, le cinéma français prend des faux<br />

airs de « Faites entrer l’accusé ». Mais réinvente<br />

le genre avec force. « Chaque film a<br />

son propos, son ambition. La mienne était<br />

d’explorer l’art de la dialectique et<br />

celui de rendre la justice », précise<br />

Cédric Kahn. Le cinéaste a toujours<br />

eu un goût pour les faits divers<br />

(« Roberto Succo », « Vie sauvage »).<br />

« Et les personnages sur la brèche,<br />

renchérit-il. La norme ne m’intéresse pas. »<br />

On comprend mieux qu’il ait voulu raconter<br />

le procès emblématique de Pierre Goldman,<br />

CINÉMA<br />

militant juif d’extrême gauche<br />

ayant viré dans le banditisme et<br />

accusé <strong>du</strong> meurtre de deux pharmaciennes<br />

boulevard Richard-Lenoir à <strong>Paris</strong>, en 1969.​<br />

Un procès symbole d’une France d’après<br />

1968, presque bipolaire politiquement,<br />

socialement et idéologiquement. Violences<br />

policières, racisme, conservatisme, utopie,<br />

Kahn passe à la moulinette les travers d’une<br />

époque. Mais pas que. « Pierre Goldman est<br />

un héros de roman, clame le réalisateur. Il<br />

est sincère, manipulateur, électrique, sur la<br />

brèche mentale, c’est un punk avant l’heure.<br />

Fils d’une mère absente et d’un héros de la<br />

Résistance. Un homme à ce point incandescent<br />

est forcément cinématographique. » La<br />

phrase emblématique de Goldman, « Je suis<br />

innocent parce que je suis innocent », était<br />

le premier titre <strong>du</strong> film. Kahn se délecte de<br />

la dialectique de son accusé. « Il a tout manipulé,<br />

même l’antisémitisme. Il travaillait les<br />

Un brûlot<br />

judiciaire qui<br />

se reflète<br />

dans le présent<br />

CÉDRIC<br />

KAHN<br />

ANATOMIE<br />

D’UNE<br />

LUTTE<br />

Entre activisme<br />

politique et fait divers,<br />

le cinéaste passe au crible<br />

le procès Goldman,<br />

emblématique de la France<br />

clivée des années 1970.<br />

Un grand film à fleur de peau.<br />

mots d’une manière presque artistique. » Le<br />

cinéaste ne nie évidemment pas la portée<br />

politique de son brûlot judiciaire passionnant<br />

qui se reflète tellement dans le présent. « Le<br />

clivage gauche-droite n’a jamais été aussi<br />

présent, l’antisémitisme, la convergence<br />

des luttes entre Noirs et Juifs sont autant<br />

de sujets actuels. Ça n’a pas bougé et ça<br />

ne bougera jamais. La France issue<br />

de la Seconde Guerre mondiale est<br />

éternelle. Toujours secouée par des<br />

lames de fond », analyse Kahn, qui<br />

se revendique de gauche tout en<br />

s’en disant orphelin : « On peut se<br />

contenter de l’incantation mais où sont les<br />

idées, les projets ? »​<br />

Film coup de poing, fait dans l’urgence<br />

en trois semaines, « Le procès Goldman »<br />

est un huis clos foisonnant. « J’ai voulu<br />

tourner avec un principe de captation, à<br />

quatre caméras. La salle <strong>du</strong> tribunal était<br />

constamment remplie. Je voulais cet effet<br />

« Le procès Goldman »,<br />

en salle le 27 septembre.<br />

Cocotte-Minute, créer l’urgence.<br />

Les figurants ne<br />

connaissaient pas le scénario,<br />

pour les faire réagir en<br />

direct. Pour les acteurs en revanche, il fallait<br />

respecter le script au cordeau, pour les<br />

pousser à se défendre. » Lui qui n’a jamais<br />

voulu choisir entre les métiers de réalisateur<br />

et d’acteur (« Novembre », « L’économie <strong>du</strong><br />

couple ») a fait jouer plusieurs metteurs en<br />

scène dont Laetitia Masson, François Favrat<br />

ou encore Arthur Harari (« Onoda », coscénariste<br />

d’« Anatomie d’une chute ») qui<br />

incarne un troublant Georges Kiejman, avocat<br />

de Pierre Goldman. « Certains y verront<br />

de la camaraderie facile. Je ne fais qu’aller<br />

chercher des gens dans la vraie vie, et<br />

dans ma vraie vie, beaucoup de mes amis<br />

sont des cinéastes. »<br />

Ce quinqua assagi a d’abord été un enfant<br />

de Pialat (il était stagiaire monteur sur « Sous<br />

le soleil de Satan ») avant de se lancer avec<br />

« Bar des rails » ou « L’ennui ». Il revendique<br />

son statut de touche-à-tout, <strong>du</strong> moment<br />

qu’un défi de cinéma le motive ; a redécouvert<br />

récemment la force tranquille des films<br />

de Sautet. Et vit une année incroyable entre<br />

le Festival de Cannes, avec « Goldman », et<br />

la Mostra de Venise, où il était en compétition<br />

avec son autre film, « Making of »,<br />

satire drôle <strong>du</strong> petit microcosme <strong>du</strong> cinéma<br />

quand un tournage part en sucette. Un grand<br />

écart symbolique d’un parcours qu’il a <strong>du</strong><br />

mal à lui-même cerner. « Il va falloir que<br />

j’y réfléchisse sérieusement, sourit-il. J’ai<br />

une rétrospective de mes films bientôt à la<br />

Cinémathèque… »<br />

CRITIQUE ACIDE<br />

de Just Philippot<br />

Avec Guillaume Canet, Laetitia Dosch…<br />

Largement remarqué avec son premier long-métrage, « La nuée »,<br />

en 20<strong>21</strong>, Just Philippot poursuit son exploration <strong>du</strong> questionnement social<br />

via le cinéma de genre. Après les dangereuses attaques de sauterelles et la<br />

précarité de l’agriculture hexagonale, voilà les violences <strong>du</strong> monde <strong>du</strong> travail<br />

et les pluies acides qui plongent la France dans une presque apocalypse.<br />

Thriller fantastique impeccablement réalisé, aidé par le toujours solide<br />

Guillaume Canet, le film rate cette fois son mélange des genres, lesté par un scénario inabouti<br />

et des personnages en manque de nuances et de propos. Jusqu’à l’hommage surligné à « La<br />

guerre des mondes » de Spielberg. Un film au pH malheureusement neutre… Fa.L.<br />

En salle actuellement.<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

29


LA SEMAINE DE<br />

David Crosby, Stephen Stills<br />

et Graham Nash en 1970.<br />

« Now » (BMG),<br />

le 26 septembre au<br />

Casino de <strong>Paris</strong>.<br />

MUSIQUE<br />

GRAHAM NASH<br />

UNE CLASSE FOLK<br />

À 81 ans, le musicien anglais vient de publier un<br />

excellent disque et défend soixante années de chansons<br />

sur les routes. Rencontre avant son concert parisien.<br />

Par Benjamin Locoge<br />

Grand, svelte, élégant, Graham Nash a l’air d’un fringant<br />

sexagénaire. « J’ai pourtant 81 ans, sourit le fondateur des Hollies, et<br />

je n’ai plus grand-chose à prouver. J’essaie modestement de continuer<br />

à porter des messages dans mes chansons pour alerter les<br />

prochaines générations. » À la fin des années 1960, Nash l’Anglais<br />

quitte les Hollies, frustré par leur orientation musicale. Direction les<br />

États-Unis où il rencontre une jeune chanteuse d’origine canadienne,<br />

Joni Mitchell. Coup de foudre instantané. Nash s’installe<br />

à Laurel Canyon et croise la route de deux autres jeunes<br />

loups, Stephen Stills, échappé de Buffalo Springfield, et<br />

David Crosby, en rupture des Byrds. « Dès que nous avons<br />

chanté ensemble, j’ai compris qu’il y avait quelque chose<br />

de différent », a coutume de dire Nash pour raconter la<br />

magie qui opère immédiatement entre eux trois. « Jusqu’à sa mort<br />

en début d’année, David est resté l’un de mes meilleurs amis. Je<br />

parle avec Stephen au moins une fois par semaine et j’échange<br />

régulièrement avec Neil (Young qui transforme le trio en quatuor<br />

en les rejoignant en 1970). Mais je ne sais pas si nous referons de<br />

la musique ensemble… »​<br />

Crosby, Stills, Nash & Young ont conquis l’Amérique en quelques<br />

années grâce à des protest songs poétiques, des mélodies mélancoliques<br />

et de somptueuses ballades. Nash est un acharné de la<br />

Il déroule<br />

une histoire de<br />

la musique<br />

contemporaine<br />

composition, il sort un premier album solo en 1971, puis travaille<br />

en <strong>du</strong>o avec Crosby, avant de retrouver son super groupe. Parolier<br />

engagé, il est le soutien de toutes les causes nobles <strong>du</strong> rock : contre<br />

la guerre au Vietnam, contre les gouvernements qui s’en prennent<br />

aux libertés indivi<strong>du</strong>elles, dénonce dès 1979 le contrôle exercé par<br />

les satellites espions sur les populations. « Je sais qu’une chanson<br />

ne change pas le monde, sourit Nash. Mais il m’a toujours semblé<br />

important de dire haut et fort ce que je ressentais. »​<br />

En mai dernier, Graham a publié « Now », composé à moitié de<br />

ballades pour sa femme Amy et de six titres plus engagés comme<br />

« Stars & Stripes », contre les dictatures, ou « A Better Life », message<br />

d’espoir pour les générations à venir. « Rien de pire que le désastre<br />

écologique qui nous attend. Mais j’ai l’impression que nos enfants<br />

et nos petits-enfants ont bien plus conscience <strong>du</strong> problème que les<br />

gens de ma génération. Nous ne pouvons pas effacer les erreurs <strong>du</strong><br />

passé, mais nous pouvons espérer construire un monde meilleur. »<br />

Ces mots, il les interprète actuellement sur les routes, entouré de<br />

deux musiciens, un guitariste et un organiste. Nash n’a rien per<strong>du</strong><br />

de sa voix cristalline. Sans forcer (son concert est composé de deux<br />

sets de cinquante minutes), il déroule une histoire de la musique<br />

contemporaine, reprenant ses tubes mais aussi ceux de ses anciens<br />

complices, « Love the One You’re With » de Stephen Stills, « Only<br />

Love Can Break Your Heart » de Neil Young, titre que le Canadien<br />

a écrit à son intention au moment de sa rupture avec Joni<br />

Mitchell. Nash rend un subtil hommage à son pote Crosby<br />

en reprenant « To the Last Whale : Critical Mass / Wind on<br />

the Water », première chanson écolo écrite en <strong>du</strong>o en 1975,<br />

d’une beauté infinie. On se prend à rêver d’un ultime tour<br />

de piste avec ses camarades encore vivants. « S’ils m’appellent,<br />

je serai le premier à repartir. Je gère les archives musicales<br />

de CSN et de CSNY depuis toujours, car je sais combien nos compositions<br />

ont été importantes dans notre époque. Je tiens à ce que<br />

notre héritage soit compris, enten<strong>du</strong>, écouté », conclut un Nash<br />

soudainement sérieux. Lui, le photographe amateur, devenu professionnel<br />

au fil des décennies, sait l’importance de l’art dans la<br />

vie. « C’est un état d’esprit, une manière de capturer le monde dans<br />

lequel on vit. Notre petit témoignage, aussi futile soit-il, mais qui<br />

peut aider les autres à mieux vivre. » On ne saurait mieux dire.​<br />

COMMENT ALAIN EST DEVENU BASHUNG<br />

Pour le grand public, il est apparu au début des années 1980 avec « Gaby Oh ! Gaby ». Mais avant d’être Bashung,<br />

Alain avait pas mal galéré. Il avait sorti un EP (45 tours de 4 titres) en 1966 sous son vrai nom, Alain Baschung (avec un<br />

« c » donc), « Pourquoi rêvez-vous des États-Unis ? ». Si le titre n’est pas un tube, il pose les bases d’une carrière qui <strong>du</strong>rera<br />

quatre décennies. Universal a regroupé les travaux préparatoires de ce chanteur qui se cherchait encore, sortant<br />

des disques au compte-gouttes, sans réel succès. L’artiste ira jusqu’en Italie tenter sa chance, le temps d’un<br />

unique 45 tours devenu la perle des collectionneurs. La compilation reprend toutes ces tentatives, heureuses ou pas,<br />

enregistrées entre 1966 et 1977, et permet de comprendre combien le futur Bashung a toujours été un défricheur.<br />

« De Baschung à Bashung » (Universal).<br />

DANS LES BACS<br />

B.L.<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

30


Interview Benjamin Locoge<br />

<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Quel est le point de départ de<br />

ce “Tension” ?<br />

Kylie Minogue. J’y suis allée doucement,<br />

sans pression, sans vraiment avoir décidé<br />

d’enregistrer un nouvel album. Mais avec<br />

Biff Stannard, mon partenaire d’écriture,<br />

nous avons traîné en studio. Et des choses<br />

ont commencé à apparaître, sans décider<br />

d’une direction, contrairement à mes deux<br />

précédents disques qui avaient chacun une<br />

couleur bien précise.<br />

Votre maison de disques vous aurait<br />

demandé un album aux sonorités eighties…<br />

Oui, Jamie Nelson, mon directeur artistique,<br />

a proposé qu’on aille vers ces sons-là.<br />

Nous avons essayé, mais ça ne marchait pas.<br />

Jamie nous a dit : “Alors amusez-vous ! La<br />

seule chose qui compte, c’est de ne pas faire<br />

un disque ennuyeux.” Ce fut un conseil<br />

déroutant. Mais utile.<br />

Finalement, “Tension” est un disque de pop<br />

flamboyante. Vous en convenez ?<br />

Chaque chanson existe de manière autonome,<br />

mais elles s’enchaînent toutes de<br />

manière harmonieuse. Comme l’harmonie<br />

que l’on recherche dans la vie.<br />

Donc oui, le terme flamboyant me convient<br />

MUSIQUE<br />

tout à fait, merci. Mais il y a aussi des ballades,<br />

comme “Hold on to Now”.<br />

“Padam Padam” est devenu un énorme tube<br />

grâce à TikTok... ​<br />

Le métier a changé, c’est sûr. Les hit-parades,<br />

les ventes ne sont plus les mêmes.<br />

Mais la manière dont on fait une chanson<br />

ne changera jamais. Et c’est le plus important.<br />

La promotion, elle, a énormément évolué.<br />

Par exemple, je suis une artiste qui vend<br />

beaucoup de vinyles. Vu les délais actuels de<br />

fabrication, j’ai dû livrer mon album il<br />

y a plus de six mois, ce qui me semble<br />

une éternité… Le succès de “Padam Padam”<br />

KYLIE MINOGUE<br />

ATTIRE LA TENSION<br />

L’Australienne revient avec un seizième album<br />

plein de tubes pop pour faire danser les foules. Et s’offre<br />

même un succès mondial grâce à TikTok. Rencontre.<br />

« Tension » (BMG),<br />

sortie le 22 septembre.<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

32


LA SEMAINE DE<br />

sur TikTok, je ne l’avais pas vu venir. Je ne<br />

pensais pas, à mon âge, à ce stade de ma<br />

carrière, pouvoir toucher un nouveau public.<br />

Comment le mesurez-vous ?<br />

Par les réactions sur les réseaux sociaux,<br />

par le fait que, grâce à cette chanson, ce<br />

nouveau public va chercher sur les sites de<br />

streaming ce que j’ai pu faire par le passé. Et<br />

ça, dans une carrière, c’est la meilleure chose<br />

qui puisse vous arriver : parvenir à renouveler<br />

son public tout en continuant<br />

à exister. C’est comme<br />

mettre un moteur neuf dans<br />

une ancienne voiture. Un<br />

rêve qui devient réalité.​<br />

Un rêve, vraiment ?<br />

Oui, parce qu’ils prennent<br />

le meilleur de mon passé. Ils n’ont pas<br />

vu les hauts et les bas et ils vont tomber<br />

directement sur “Can’t Get You Out of My<br />

Head”, “Love at First Sight” ou même “The<br />

Locomotion”, et découvrir ces chansons de<br />

manière nostalgique.<br />

Quels sont les bas de votre carrière, selon<br />

vous ?<br />

Oh, des chansons qui n’ont pas marché<br />

mais qui ont compté pour moi. Je pense<br />

notamment à un titre que Pharrell Williams<br />

avait écrit et pro<strong>du</strong>it. J’y croyais beaucoup. Il<br />

est passé inaperçu. Mais quand vous avez un<br />

immense succès radio, un immense succès<br />

commercial, vous comprenez vite que cela<br />

ne peut que retomber ensuite. Il y a tellement<br />

d’éléments différents à prendre en compte<br />

dans la fabrique d’un tube…<br />

Pourtant, vous avez toujours joué le jeu : vous<br />

assurez la promotion de tous vos disques, vous<br />

partez en tournée, vous vous êtes donné les<br />

moyens de rester dans la compétition…<br />

Oui, j’aime le lien affectif qui se crée entre<br />

le public et une chanson. J’ai l’impression<br />

d’agir à ma manière sur la vie des gens,<br />

de rendre leurs journées ou leurs nuits plus<br />

passionnantes. Et je suis quelqu’un qui ne<br />

laisse rien tomber.<br />

Est-ce que votre métier a pu prendre trop de<br />

place dans votre vie privée ?<br />

Je ne crois pas. J’ai démarré très jeune et<br />

j’ai rapidement été la cible des tabloïds, qui<br />

écrivaient n’importe quoi sur moi. Donc,<br />

très vite, j’ai compris comment me protéger,<br />

comment naviguer au milieu de ces fausses<br />

informations. Ça n’a pas toujours été très<br />

agréable, disons… Maintenant, les réseaux<br />

sociaux ont pris une telle ampleur que je<br />

vois certains artistes renoncer à leur carrière<br />

parce qu’ils sont dépassés par la pression<br />

permanente que ces réseaux leur imposent.<br />

« Si, à mes débuts,<br />

j’avais été confrontée à la<br />

pression des réseaux<br />

sociaux, j’aurais peut-être<br />

renoncé à la musique »<br />

On commence à parler de la santé mentale,<br />

<strong>du</strong> fait d’être bienveillant, mais pas assez…<br />

Si, moi, j’avais été confrontée à tout cela<br />

à mes débuts, j’aurais peut-être renoncé à<br />

la musique.<br />

Vous vous êtes réinstallée en Australie en<br />

20<strong>21</strong>. Pourquoi ?​<br />

Principalement à cause <strong>du</strong> Covid. Je suis<br />

restée confinée à Londres et j’ai vite ressenti<br />

le besoin d’être proche de ma famille. Je<br />

me suis même demandé, à<br />

un moment, si je pourrais un<br />

jour retourner “chez moi”. Je<br />

mène une existence très normale<br />

en Australie, presque à<br />

l’opposé de mon quotidien<br />

de chanteuse. Et c’est ce qui<br />

me permet aujourd’hui d’être bien dans ma<br />

vie. Ça a été un déménagement très utile…​<br />

Quand vous voyez le succès de Katy Perry,<br />

Lady Gaga ou Lana Del Rey, vous arrive-t-il de<br />

penser “sans moi, elles ne seraient pas là” ?<br />

Non, je ne pense pas ainsi, car je sais que<br />

nous avons tous et toutes été inspirés par<br />

des artistes avant nous. Je vous laisse dire<br />

qu’elles sont mes héritières ! [Elle rit.] Dans<br />

les années 1990, j’ai été l’une des premières<br />

à mélanger la pop aux sonorités électro,<br />

au moment où émergeaient les Chemical<br />

Brothers en Angleterre, Air et Daft Punk en<br />

France. J’avais été très marquée par les sons<br />

<strong>du</strong> trip-hop, de la drum’n’bass. Alors j’ai<br />

voulu me confronter à ces genres musicaux<br />

assez tôt, c’est vrai… Au fond, c’est une<br />

grande satisfaction que de se dire “peutêtre<br />

que j’ai apporté ma pierre à l’édifice”.<br />

Vous n’êtes pas partie en tournée depuis<br />

2019. À cause de la crise sanitaire ?<br />

Oui, pour les artistes internationaux, c’est<br />

de plus en plus compliqué. La tournée imaginée<br />

pour “Disco”, mon album précédent,<br />

a été annulée car les salles n’étaient plus<br />

disponibles. Et je ne sais pas encore si l’on<br />

va arriver à monter un spectacle autour de<br />

« Tension ».​<br />

Pour patienter, il faudra aller vous voir à<br />

Las Vegas, où les billets de votre spectacle<br />

sont hors de prix…<br />

Certes, mais c’est l’in<strong>du</strong>strie de Vegas<br />

qui est ainsi. Vous avez un concert, mais<br />

aussi un dîner, des boissons… Et c’est une<br />

salle de 1 000 places, donc un contexte<br />

très intimiste, avec un spectacle que je<br />

ne présenterai nulle part ailleurs. Mais ne<br />

vous inquiétez pas : pour les chansons de<br />

“Tension”, je vois déjà les tableaux qui les<br />

accompagneront. Il faut juste patienter un<br />

peu encore…<br />

Cyril<br />

Jacquot<br />

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PERSONNALITÉS<br />

La triste nouvelle tombe au moment<br />

d’imprimer ce <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Et une foule de<br />

tubes rappellent déjà qu’un artiste, grâce<br />

à ses chansons, ne s’en va jamais pour<br />

toujours. « Kingston Kingston », « Charlie<br />

Brown », « So Fla Fla » et tant d’autres :<br />

Lou Deprijck est là, dansant sous nos<br />

yeux, nous emmenant par le bras pour<br />

une folle farandole. Sa vie l’était aussi :<br />

il travaillait à la RTT (l’emblématique<br />

Régie des télégraphes et des<br />

téléphones) quand il décida<br />

de prendre une année sabbatique pour<br />

sa passion : la chanson. Il se lance entre<br />

autres avec Two Man Sound et fait le bonheur<br />

des Hollywood Bananas. En 1977<br />

vient « Ça plane pour moi », tube mondial<br />

qui l’opposera juridiquement à Plastic<br />

Bertrand. Il n’est jamais retourné à la<br />

RTT. Ami de nombreux artistes belges, il<br />

a déjà retrouvé son copain le Grand Jojo<br />

dans le ciel étoilé des faiseurs de bonheur.<br />

Sa compagne Vanessa Vanderkimpen,<br />

superbe sosie féminin de Michael<br />

Jackson sous le nom de Leonor Jackson,<br />

a ces mots poignants : « Mon soleil… mon<br />

chéri… mon homme, mon tout… Je t’ai<br />

accompagné jusqu’à ton dernier souffle<br />

comme tu le voulais…. Tu seras mon seul<br />

et dernier amour…. JE T’AIME ! » Sur ses<br />

réseaux sociaux, elle rend hommage à ce<br />

joyeux luron, cet amoureux merveilleux<br />

qui a fait battre son cœur comme jamais.<br />

Comme celui des Belges.<br />

DISPARITION<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

34<br />

Salvatore Adamo la félicitant pour son travail<br />

artistique.<br />

À Lessines, invités en VIP pour le Grand Prix<br />

Criquielion.<br />

Vanessa et Lou,<br />

un couple magique.<br />

LA SEMAINE DE<br />

ADIEU LOU DEPRIJCK<br />

LE POIGNANT<br />

MESSAGE DE<br />

VANESSA<br />

Ça ne plane plus chez les Belges.<br />

Lou Deprijck, l’amuseur public, le<br />

chanteur de tant de tubes, s’en est<br />

allé à 77 ans et, avec lui, c’est une<br />

partie <strong>du</strong> soleil musical qui s’éteint.<br />

Vanessa, sa compagne de 26 ans,<br />

lui rend hommage.<br />

À la comédie musicale « Phantom of the Opera ».<br />

Sous le nom de Leonor Jackson, Vanessa<br />

Vanderkimpen est l’incroyable sosie féminin<br />

de Michael Jackson.


UNE CUISINE POUR LES AMOUREUX DE LA VIE<br />

Passion des beaux pro<strong>du</strong>its, plats mijotés, ambiance chaleureuse et sans chichis. Le Tournant,<br />

c’est un peu tout cela, sur fond de cuisine franco-belge parfaitement maîtrisée avec des pro<strong>du</strong>its<br />

de saison, majoritairement locaux et issus de petits pro<strong>du</strong>cteurs.<br />

Le Tournant a commencé par une belle histoire. « C’était en 2000, se<br />

souvient Denis Delcampe, le chef. Je travaillais alors dans le cinéma et je<br />

suis tombé sous le charme de ma compagne. Elle m’a emmené un soir<br />

au restaurant Le Tournant et depuis, je ne les ai plus quittés, ni l’un, ni<br />

l’autre ! » D’abord comme client et habitué puis, en 2012, en en reprenant<br />

les rênes après une formation de cuisinier.<br />

En 2019, l’implication et les investissements de ce passionné sont récompensés par<br />

le prix Plaisir <strong>du</strong> Gault&Millau, suivi <strong>du</strong> Bib Gourmand en 20<strong>21</strong>, qui distingue les<br />

établissements qui ont un excellent rapport qualité/prix/plaisir. En <strong>2023</strong>, Le Tournant<br />

décroche en outre le label « Table de Terroir ».<br />

FRAIS, LOCAL ET DE SAISON<br />

« Si je ne devais retenir qu’un concept, ce serait le fait-maison : en effet, tout est fait<br />

sur place sauf le beurre, le pain et le fromage. Nos pro<strong>du</strong>its sont de saison et locaux.<br />

Nous travaillons ainsi avec de nombreux pro<strong>du</strong>cteurs de la région. Par exemple,<br />

la ferme Cuvry pour le porc, la ferme de la Sauvenière pour le canard, Antoine<br />

Mabille pour l’agneau, Fine Bakery pour le pain, Graines de curieux pour les graines,<br />

Monde des mille couleurs pour les légumes, Nuu Miso pour le miso (aux abattoirs<br />

d’Anderlecht), Bigh pour les légumes et les truites – ce dernier récupère l’énergie<br />

des abattoirs d’Anderlecht pour faire fonctionner les bacs où les truites sont élevées<br />

en aquaponie – le poulet de Gibecq, Renard Bakery pour le pain, Samuel Fouillard<br />

pour le bœuf angus, la siroperie Thomsin pour le sirop de poire sans additifs ni<br />

sucres, les Sœurs Fromagerie pour les fromages, Supersec pour les pro<strong>du</strong>its secs… »<br />

MIJOTÉE, GOÛTEUSE ET GÉNÉREUSE<br />

Particularité <strong>du</strong> restaurant Le Tournant : sa cuisine mijotée qui laisse le temps d’exalter<br />

ses saveurs et de surprendre les papilles. « Nous proposons une cuisine d’antan aux<br />

gens qui n’ont plus le temps de la préparer eux-mêmes. Nos plats sont généreux,<br />

classiques mais revisités avec toujours cette envie d’innover, de découvrir de<br />

nouveaux pro<strong>du</strong>its et saveurs. »<br />

VIRGINIE STASSEN<br />

Infos :<br />

www.tabledeterroir.be<br />

www.apaqw.be/fr/node/11312<br />

DES VINS NATURELS EN VEUX-TU EN VOILÀ<br />

La cave <strong>du</strong> restaurant contient plus de 150 références, quasiment<br />

toutes naturelles (avec un taux de sulfites très limité), pour combler<br />

la soif et la curiosité de chacun. Blanc, rouge, rosé, avec ou sans<br />

bulles, le bien boire est ici aussi important que le bien manger.<br />

PLAT SIGNATURE<br />

« LE TARTARE DE BŒUF AUX<br />

TROMPETTES DE LA MORT EST<br />

NOTRE SPÉCIALITÉ, NOTE DENIS<br />

DELCAMPE. IL S’AGIT D’UNE<br />

BAVETTE COUPÉE AU COUTEAU.<br />

OÙ L’ON Y VERSE UN BOUILLON<br />

CHAUD DE VOLAILLE DANS<br />

LEQUEL ON A RÉGÉNÉRÉ LES<br />

TROMPETTES DE LA MORT, DES<br />

CHAMPIGNONS SECS. NOUS<br />

VERSONS LE MÉLANGE SUR<br />

LE TARTARE, CE QUI DONNE<br />

UNE IMPRESSION CHAUD/<br />

FROID PARTICULIÈREMENT<br />

RECHERCHÉE. »<br />

QUEL EST L’INTÉRÊT DE FRÉQUENTER UN RESTAURANT LABELLISÉ « TABLE DE TERROIR » ?<br />

• CONSOMMER LOCAL ET DE SAISON • RÉDUIRE L'EMPREINTE CARBONE DE LA CHAÎNE D'APPROVISIONNEMENT ALIMENTAIRE<br />

• FAVORISER UNE APPROCHE DURABLE DU SECTEUR HORECA • FAVORISER LA DIVERSITÉ GASTRONOMIQUE ET RÉGIONALE<br />

• STIMULER L'ÉCONOMIE LOCALE ET RENFORCER LES COMMUNAUTÉS • DÉCOUVRIR DES PRODUITS DE SON TERROIR, SOUVENT PRODUITS DE MANIÈRE<br />

ÉCO-RESPONSABLE, FRAIS ET DE QUALITÉ, BONS POUR LA SANTÉ ET L’ENVIRONNEMENT • CONTRIBUER À DES PROJETS AYANT DES OBJECTIFS SOCIÉTAUX


LA SEMAINE DE<br />

SUÈDE<br />

CARL XVI Gustaf,<br />

une popularité intacte<br />

Rejoignant le club très fermé des souverains<br />

ayant régné un demi-siècle, le roi Carl XVI Gustaf<br />

de Suède a pu mesurer sa popularité lors des<br />

festivités organisées à Stockholm pour son jubilé<br />

d’or ce 15 septembre. Le souverain a commencé<br />

cette journée anniversaire par un service d’actions<br />

de grâce à Slottkyrkan (l’église <strong>du</strong> palais royal),<br />

ROYAL<br />

pour se souvenir de ce 15 septembre 1973 où, à<br />

l’âge de 27 ans, il a succédé à son grand-père le<br />

roi Gustaf VI Adolf, mort à 90 ans. Toute la famille<br />

royale assistait à l’événement autour <strong>du</strong> roi et de la reine, Silvia,<br />

à commencer par leurs trois enfants, la princesse héritière Victoria<br />

et le prince Daniel avec leurs deux enfants, Estelle et Oscar, le<br />

prince Carl Philip et son épouse, Sofia, la princesse Madeleine et<br />

son mari, Christopher O’Neill, mais également les illustres invités<br />

à ce week-end festif : la reine Margrethe II de Danemark avec sa<br />

sœur la reine Anne-Marie de Grèce et les princes héritiers danois<br />

Frederik et Mary, le roi Harald V et la reine Sonja de Norvège<br />

avec le prince héritier Haakon (son épouse, Mette-Marit était<br />

souffrante). Au programme, une prise d’armes et une relève de<br />

la garde, une apparition au balcon saluée par l’enthousiasme<br />

populaire, une traversée de Stockholm en calèche et sur la barge<br />

royale « Vasaorden », un concert public, sans compter un<br />

somptueux dîner de gala dans la Riksal (la salle des Chevaliers)<br />

<strong>du</strong> palais royal. Les cinq chefs d’État scandinaves étaient même<br />

réunis autour <strong>du</strong> roi de Suède : la reine de Danemark, le roi et la<br />

reine de Norvège, le président finlandais Sauli Niinisto accompagné<br />

de son épouse, Jenni Haukio, et le président islandais Gudni<br />

Thorlacius Johannesson avec la première dame, Eliza Reid. « Il y<br />

a cinquante ans, je me tenais ici pour la première fois, en tant<br />

que roi de Suède. Mes émotions sont les mêmes aujourd’hui qu’à<br />

l’époque : fierté, reconnaissance et humilité. » Le souverain a<br />

achevé son toast en remerciant les Suédois pour leur confiance<br />

et leur soutien. Et chacun sait à Stockholm qu’il n’est pas près<br />

de prendre sa retraite, à 77 ans.<br />

Par Stéphane Bern<br />

Le roi Carl XVI Gustaf de Suède en compagnie<br />

de la reine Silvia, lors de son jubilé d’or.<br />

BELGIQUE<br />

Audience papale<br />

pour Philippe et<br />

Mathilde<br />

Le roi et la reine des Belges<br />

ont été reçus la semaine dernière en<br />

audience privée au Vatican par le pape François. Outre un tour d’horizon de<br />

la situation internationale, les souverains Philippe et Mathilde ont remis au<br />

Souverain Pontife une invitation officielle à se rendre en Belgique pour le 600 e<br />

anniversaire de l’Université catholique de Louvain pendant l’année académique<br />

2024-2025. Pour cette visite au Vatican, la reine Mathilde a usé <strong>du</strong><br />

« privilège <strong>du</strong> blanc » réservé aux seules souveraines catholiques, car toutes<br />

INVITATION<br />

Coordination Tania Lucio<br />

les autres femmes sont vêtues de noir pour les audiences<br />

pontificales.<br />

HOMMAGE<br />

ITALIE<br />

Un timbre à l’effigie de<br />

la reine Elizabeth II<br />

L’intention était des plus louables. À l’exception de papes,<br />

jamais une reine n’avait eu l’honneur de voir son effigie sur un<br />

timbre italien. Pour le premier anniversaire de la mort d’Elizabeth II,<br />

la poste italienne a émis un timbre commémoratif qui représente<br />

cinq profils de la reine au cours des différentes phases de son<br />

long règne. Dévoilé en présence <strong>du</strong> ministre<br />

de l’Entreprise, Adolfo Urso, ce timbre est,<br />

selon l’ambassadeur britannique à Rome,<br />

lord Ed Llewellyn, « un geste très touchant<br />

de la part de l’Italie ». Est-ce dû à l’engouement<br />

<strong>du</strong> public ? À peine émis, le timbre était<br />

déjà épuisé sur le site filatelia.poste.it !


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SOCIÉTÉ BELGE<br />

« NOS MODES DE VIE<br />

VONT RADICALEMENT CHANGER »<br />

Spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement et des migrations, François Gemenne tire<br />

la sonnette d’alarme suite aux derniers événements qui secouent nos vies… même en Belgique.<br />

Par Maxime Binet<br />

Mercredi dernier, Ursula von der Leyen, la présidente de la<br />

Commission européenne, a prononcé son dernier et très atten<strong>du</strong><br />

« State of the Union » avant les élections européennes de juin 2024.<br />

Elle est en poste depuis 2019 et, au contraire de 2022 où l’Ukraine<br />

avait été le thème prioritaire de son discours, elle a dressé un bilan<br />

général de la situation européenne face aux grands enjeux et défis<br />

de cette législature… et des prochaines. Le monde ne va pas bien<br />

mais, selon elle, l’Union européenne a marqué des points en mettant<br />

en œuvre un Pacte vert (ou Green Deal) « d’une ambition sans<br />

pareille » pour lutter contre le changement climatique et préserver<br />

la nature, en traçant la voie de la transition numérique ; l’UE a<br />

RENCONTRE<br />

aussi créé un plan de relance post-pandémie de 800 milliards<br />

d’euros, jeté les bases de l’Europe de la santé et<br />

entrepris de ré<strong>du</strong>ire ses dépendances à des secteurs critiques, dont<br />

les hydrocarbures russes. « Elle a présenté un tableau très positif,<br />

mais si des citoyens ordinaires ont écouté ce discours, ils se<br />

seront demandé si c’est bien l’Union européenne dans laquelle<br />

ils vivent », a fait remarquer Janis Emmanouilidis, directeur des<br />

études de l’European Policy Centre, à Olivier le Bussy de La Libre.<br />

François Gemenne, cash : « J’en ai marre<br />

des gens qui passent leur vie à sonner<br />

l’alerte face au changement climatique sans<br />

jamais donner la moindre piste de solution. »<br />

« Il aurait peut-être été opportun d’avoir une analyse un peu plus<br />

sobre de la situation dans laquelle nous nous trouvons. »<br />

François Gemenne est spécialiste des questions de géopolitique<br />

de l’environnement et des migrations. Il enseigne notamment à<br />

Sciences Po <strong>Paris</strong> et à l’ULB. Il est également chercheur qualifié<br />

FNRS à l’ULiège, où il dirige l’Observatoire Hugo. Ce n’est pas<br />

n’importe qui. Avant même d’entendre le discours de la présidente<br />

de la Commission européenne, et donc sans être influencé<br />

par celui-ci ou chercher à y donner des réponses, il a dressé un<br />

tout autre bilan des soi-disant avancées de l’Europe. « Ce bilan<br />

est notamment très maigre sur l’asile et la migration », estime-t-il.<br />

« Aucune leçon n’a été tirée de la crise des réfugiés syriens. Bien<br />

enten<strong>du</strong>, il y a toujours ce nouveau pacte sur l’asile et la migration<br />

sur lequel on a trouvé un compromis. Mais dans les faits, les<br />

naufrages continuent à un rythme insoutenable. »<br />

Quant au « Green Deal », François Gemenne s’interroge. « C’est<br />

une pièce de législation majeure pour le climat dans l’Union européenne<br />

», se réjouit-il. « Mais, premier problème, il n’est pas encore<br />

passé au Parlement. Il va encore falloir ferrailler contre les conservateurs<br />

pour qu’il soit accepté. Second souci : son principal archi-<br />

PARIS MATCH DU 31 AOÛT AU 6 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

38


LA SEMAINE DE<br />

François Gemenne : « Je trouve tellement laids<br />

les gens qui semblent se complaire dans l’idée<br />

de l’effondrement des civilisations. »<br />

tecte, Frans Timmermans, numéro 2 de la Commission, vient de<br />

partir pour faire campagne aux Pays-Bas. Quand une personne préfère<br />

quitter le poste clé à la Commission sur l’enjeu <strong>du</strong> siècle pour<br />

aller ferrailler sur des élections nationales, cela en dit beaucoup.<br />

Le signal donné est assez calamiteux. » Et le spécialiste d’enchaîner<br />

: « Malheureusement, le Pacte vert risque d’être encore raboté.<br />

C’est toute l’histoire de la construction européenne. On a veillé à<br />

un savant équilibre des pouvoirs entre la Commission, le Conseil<br />

et le Parlement, mais le résultat, c’est que les décisions de la Commission<br />

sont systématiquement retoquées par les deux autres. »<br />

Le fait est là et il faut oser le dire : les objectifs des Accords de<br />

<strong>Paris</strong> ne seront probablement pas respectés. Or, il y a urgence. La<br />

succession de phénomènes climatiques dramatiques que nous<br />

venons de vivre, rien qu’en <strong>2023</strong>, confirme les dangers. Et nous<br />

ne sommes pas dans les temps pour éviter deux degrés supplémentaires<br />

d’ici 80 ans. « Chaque année per<strong>du</strong>e rend l’objectif plus<br />

difficile à atteindre », martèle François Gemenne. « D’ici trente à<br />

quarante ans, la Belgique de nos enfants sera celle d’un pays subissant<br />

un climat beaucoup plus instable, avec une multiplication<br />

des phénomènes extrêmes. Comme les inondations, comme les<br />

vagues de chaleur, comme les feux de forêt, par exemple dans les<br />

Ardennes. On est en train de quitter une période de stabilité climatique<br />

pour une autre de plus en plus instable. Il ne faut pas se<br />

dire que ça va devenir complètement invivable, mais nos modes<br />

de vie vont radicalement changer. »<br />

François Gemenne a bouclé notre rencontre par un cri <strong>du</strong> cœur<br />

qui en dit long et concerne tous les décideurs : « J’en ai marre des<br />

gens qui passent leur vie à sonner l’alerte face au changement climatique<br />

sans jamais donner la moindre piste de solution. Marre<br />

des influenceurs d’internet qui agitent les peurs des gens dans le<br />

seul but d’accroître leur audience. »<br />

« AU RISQUE DE PASSER POUR UN VIEUX CON »<br />

Invité <strong>du</strong> « Café sans filtre » de Maxime Binet, François<br />

Gemenne répond aux questions « fort de café » de <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>.<br />

13 septembre <strong>2023</strong>. Ursula von<br />

der Leyen, présidente de la<br />

Commission européenne, dresse<br />

le bilan de l’Union. Est-ce bien<br />

celle dans laquelle nous vivons ?<br />

CAFÉ FRAPPÉ<br />

QUI AVEZ-VOUS ENVIE DE COGNER ET<br />

POURQUOI ?<br />

J’ai parfois envie de cogner ces politiques<br />

qui ont abandonné tout sens de l’intérêt général,<br />

qui cherchent uniquement à flatter leur électorat.<br />

Et qui cherchent donc à maximiser les clivages,<br />

à créer des divisions dans la société, plutôt qu’à<br />

rassembler les gens autour d’un projet. Mais je ne<br />

suis pas quelqu’un de violent, donc je me retiens.<br />

CAFÉ GLACÉ<br />

QUI VOUS REFROIDIT ET POURQUOI ?<br />

Les juristes. Je ne compte pas le nombre<br />

de projets que j’ai envisagés, et pour lesquels un<br />

ou une juriste m’a refroidi. Quoi qu’on fasse, il y<br />

a toujours des risques juridiques, des complications<br />

légales… Parfois, ça me décourage. Alors que<br />

ces juristes sont sûrement des gens très sympathiques,<br />

qui font juste leur boulot. Mais souvent,<br />

ils me donnent envie de ne rien faire.<br />

CAFÉ AU LAIT<br />

QUE TROUVEZ-VOUS LAID<br />

ACTUELLEMENT ?<br />

Les gens qui semblent se complaire<br />

dans l’idée de l’effondrement des civilisations.<br />

Le fatalisme avec lequel nous regardons désormais<br />

les tragédies de l’immigration. Et les youtubeurs<br />

et influenceurs : vraiment, je ne parviens<br />

pas à comprendre comment on peut être attiré<br />

par ce que font ces gens, leur style de vie, le<br />

monde qu’ils donnent à voir. Je ne comprends<br />

pas comment il est possible que des activités<br />

aussi futiles génèrent autant d’argent. Je ne<br />

parviens pas à comprendre comment ces jeunes<br />

et leur modèle de surconsommation sont aussi<br />

suivis sur les réseaux sociaux. C’est quelque<br />

chose qui me dépasse complètement et que je<br />

trouve profondément laid. Au risque de passer<br />

pour un vieux con.<br />

DU 31 AOÛT AU 6 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

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39


LA SEMAINE DE<br />

LUDIVINE<br />

DEDONDER INTIME<br />

« QUAND VOUS<br />

ÊTES BLONDE ET<br />

SOCIALISTE… »<br />

La ministre de la Défense s’est livrée à <strong>Paris</strong><br />

<strong>Match</strong> le temps d’un « Café sans filtre ».<br />

La guerre en Ukraine<br />

« Clairement, cette guerre menée par la Russie en<br />

Ukraine me choque. Il y a une volonté de déstabiliser<br />

nos sociétés démocratiques. C’est, entre autres,<br />

pour cela que nous soutenons l’Ukraine. Nous ne pourrons<br />

jamais accepter un État qui attaque son voisin de<br />

manière unilatérale, qui détruit les infrastructures, qui<br />

force un peuple à se soumettre, qui tue des civils, y<br />

compris des enfants, et des militaires. Aujourd’hui, la<br />

géopolitique me refroidit tant à l’Est et qu’en Afrique<br />

subsaharienne. »<br />

Les populistes<br />

« J’en ai assez de ces discours populistes qui opposent<br />

des catégories de citoyens à d’autres. Un exemple marquant<br />

: dire à une personne que sa vie pourrait s’améliorer<br />

en supprimant les allocations de chômage. Le<br />

problème est évidemment plus nuancé. C’est un argument<br />

qui revient régulièrement dans les discours populistes<br />

et extrémistes. Cela m’inquiète beaucoup. »<br />

CONFIDENCES<br />

Le racisme, l’extrémisme, les violences<br />

« Je me bats contre ces poisons depuis bien avant mon<br />

engagement en politique, y compris aujourd’hui au sein<br />

de mon propre département. Quelques mois après ma<br />

prise de fonction, nous avons identifié des personnes<br />

qui avaient ce profil au sein de la défense comme ailleurs.<br />

Nous avons dit : “Tolérance zéro à l’extrémisme,<br />

au racisme, au sexisme.” C’est un<br />

combat. Durant ma jeunesse, j’ai moi-même été confrontée<br />

à la violence. Et, dès le premier jour de mon entrée<br />

en service en tant que ministre, j’ai eu droit à une série<br />

de critiques sexistes <strong>du</strong> style : “Une femme à la tête de<br />

la Défense ? Qui est-elle ? Elle n’a pas fait son service<br />

militaire…” Alors que mes prédécesseurs n’avaient pas<br />

non plus fait leur service ! Ma réponse a été de me juger<br />

sur mes actes. Au bout de trois ans, nous avons rempli<br />

nos objectifs. En tant que femme, il faut toujours en<br />

faire plus, alors quand vous êtes blonde et socialiste à<br />

la Défense, imaginez (rires) ! »<br />

COUPS DE CŒUR<br />

« J’ai eu la chance de pouvoir aller encourager nos athlètes belges aux<br />

Invictus Games, lors d’une épreuve de rameurs en équipe. Ils incarnent avec<br />

fierté des valeurs fondamentales telles que le courage, la persévérance, la<br />

résilience, l’esprit sportif. Ils nous rappellent que même face à des défis<br />

personnels, il est possible de se surpasser grâce à la détermination et à l’entraînement.<br />

Leur parcours est une source d’inspiration, montrant comment<br />

le sport peut être un puissant outil de réhabilitation et de reconstruction.<br />

Je crois fermement que la Défense doit refléter la diversité et la force de<br />

notre société. L’engagement aux Invictus Games incarne cette vision. La<br />

Défense est non seulement une institution de protection, mais également<br />

une force de réhabilitation, d’inspiration et de solidarité. »<br />

« Avec Paul Magnette,<br />

je suis allée rencontrer<br />

l’ASBL Vit’ALE afin de<br />

mieux appréhender sa<br />

réalité et les enjeux auxquels<br />

elle est confrontée.<br />

Mais une agence<br />

locale pour l’emploi<br />

(ALE), qu’est-ce que<br />

c’est ? Son but est de<br />

chercher les chômeurs<br />

de longue <strong>du</strong>rée et de les accompagner socialement. Elle rend également de<br />

nombreux services à la population au travers de garderies et de transports<br />

scolaires, de petits travaux de jardinage chez les particuliers, de l’accompagnement<br />

des personnes malades ou encore pour aider les agriculteurs<br />

et les maraîchers. »<br />

« Week-end aussi festif que folklorique<br />

à Tournai avec ses quatre<br />

cortèges. Un incontournable pour<br />

la Tournaisienne que je suis. Félicitations<br />

aux organisateurs et à<br />

tous les bénévoles de nous procurer<br />

autant de joie. Merci à chacun<br />

d’entre vous pour vos petits<br />

mots d’encouragement ou vos<br />

sourires, tout simplement. »<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

40


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Le pari de l’investigation<br />

En <strong>2023</strong>, le journalisme est-il encore le moyen le plus fiable de<br />

rapporter l’information ? Nombre de citoyens sont convaincus<br />

que ce n’est plus le cas ou, à tout le moins, en doutent<br />

sérieusement. Pire, ils perçoivent les médias d’information et les<br />

journalistes comme, au choix, partisans, élitistes, conformistes,<br />

déconnectés <strong>du</strong> réel.<br />

Cette défiance envers la presse n’est pas singulière, toutes les<br />

institutions sont aujourd’hui concernées. Il reste que le procès<br />

récurrent fait à notre profession vise son manque d’indépendance<br />

supposé par rapport aux puissances d’argent, aux pouvoirs établis<br />

et aux agents d’influence de toutes sortes. En clair, nous autres,<br />

journalistes, sommes accusés de ne plus exercer suffisamment<br />

notre vocation première de contre-pouvoir.<br />

Conscient de cette grave crise de confiance, les médias <strong>du</strong><br />

groupe IPM (La Libre, La DH, L’Avenir, <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>, Moustique,<br />

LN24) entendent réaffirmer leur attachement à un journalisme<br />

farouchement indépendant et pugnace, un journalisme qui soit<br />

un service de phares et balises. Par conséquent, au travers de<br />

la création d’un pôle d’enquêtes réunissant des journalistes de<br />

chacun de nos titres, nous souhaitons faire le pari de l’investigation,<br />

c’est-à-dire le pari de l’exigence, de la curiosité et de l’exactitude.<br />

L’ambition de ce « Pôle Investigation », grâce à la réalisation<br />

d’enquêtes exclusives, c’est d’assumer pleinement notre<br />

rôle de « chien de garde » d’une démocratie piratée par la<br />

désinformation, mais également celui de « chien guide » au service<br />

de l’intérêt général.<br />

Se montrer incisif, pratiquer l’indiscrétion, aller là où d’autres<br />

ne vont pas, refuser le prêt-à-penser, faire bouger les lignes,<br />

bousculer l’infosphère. Voilà ce qui s’affiche au fronton <strong>du</strong><br />

« Pôle Investigation », inspiré par la devise <strong>du</strong> Washington Post :<br />

« La démocratie meurt dans les ténèbres ».<br />

La publication <strong>du</strong> dossier sur les « contrats secrets <strong>du</strong><br />

Big Pharma » dans Moustique constitue le point de départ d’un<br />

grand rendez-vous d’information auquel vous serez désormais<br />

conviés régulièrement.<br />

Vous pouvez également contribuer à cet effort investigatif<br />

en contactant le Pôle de manière confidentielle et sécurisée<br />

via cette adresse : investigation@ipmgroup.be<br />

Frédéric Loore, responsable <strong>du</strong> Pôle Investigation


JEFF<br />

JEUX DE MAILLES<br />

Avec ses pulls fantaisie joliment chamarrés<br />

dont certains modèles arborent pas<br />

moins de dix-huit couleurs, cette marque<br />

bruxelloise familiale aime la vie et le<br />

fait savoir à travers ses collections de prêtà-porter<br />

féminin.<br />

EXCELLENCE BELGE<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

42<br />

Par Philippe Fiévet<br />

Si Victoria Eaton, aujourd’hui âgée<br />

de 33 ans, semble née avec un pull sur le<br />

dos, il ne s’agit pas de n’importe lequel !<br />

Ses parents, Alain et Caroline, ont longtemps<br />

représenté une marque allemande<br />

avant de lancer leur propre griffe de vêtements.<br />

« Dès le départ, ils ont pu mettre à<br />

profit leur réseau d’habituées et de clientes<br />

fidèles à travers toute la Belgique. La première<br />

boutique de Jeff a vu le jour en 2008,<br />

à Uccle, avant de déménager en 2019 au<br />

Sablon pour se rapprocher de la clientèle<br />

internationale. »<br />

L’espace de 90 m² est évidemment entièrement<br />

dévolu à la marque maison, mais<br />

Jeff est également présent dans 130 magasins<br />

multimarques en<br />

Belgique et environ 200<br />

en Europe et à travers le monde, France<br />

et Angleterre en tête. Là où le vent souffle<br />

plus que partout ailleurs ? Apparemment<br />

non, puisque Jeff s’est frayé un chemin<br />

jusqu’à Dubaï et au pays <strong>du</strong> Soleil Levant.<br />

Et, depuis 2018, la marque bénéficie des<br />

facilités d’un shop en ligne, relayé par un<br />

site internet où la gamme de pulls est abondamment<br />

illustrée et constitue, à elle seule,<br />

une fête pour les yeux.<br />

Coup de cœur pour la rentrée ?<br />

Un petit pull avec un cœur brodé<br />

dessus.<br />

Si la marque bruxelloise s’est spécialisée<br />

dans les pulls et les mailles fantaisie,<br />

en faisant attention au choix des matières,<br />

ses collections déclinent aussi<br />

des blouses en viscose satiné<br />

ou quantité de pantalons en<br />

velours et velours côtelé dans<br />

une large palette de couleurs.<br />

« Nous utilisons essentiellement<br />

de la laine, <strong>du</strong> lin et <strong>du</strong> coton,<br />

mais aussi de plus en plus de fils<br />

recyclés et de matières écoresponsables<br />

», explique Victoria<br />

Eaton, « en nous efforçant<br />

d’utiliser tant que possible des matériaux<br />

labélisés GOTS, BCI et Oeko-Tex. Chaque<br />

nouvelle collection compte un peu plus de<br />

matières écologiques. Nous souhaitons que<br />

d’ici 2030, ce soit à 100 % le cas ». Les<br />

pulls n’en ont pas moins la cote, « basiques<br />

et intemporels, avec de jolies formes et de<br />

belles couleurs », précise-t-elle, en insistant<br />

sur la qualité des matières, destinées à ce<br />

que le vêtement <strong>du</strong>re le plus longtemps<br />

Jeff est présent<br />

dans 130 magasins<br />

multimarques en<br />

Belgique et environ<br />

200 à travers<br />

le monde, France<br />

et Angleterre<br />

en tête<br />

LA SEMAINE DE<br />

Victoria Eaton entourée de ses<br />

parents, Alain et Caroline : « Ils ont<br />

plus de vingt-cinq ans d’expérience<br />

dans le métier. »<br />

possible. « Je rencontre parfois<br />

des clientes qui me disent porter<br />

leur pull depuis quinze ans<br />

et qu’il n’a pas bougé. » Ajoutez<br />

à cela un véritable feu d’artifice<br />

de couleurs – certains<br />

modèles de pulls en comptent<br />

une douzaine à eux seuls – et<br />

vous aurez un aperçu de cette<br />

gamme qui se réinvente à<br />

chaque saison. Et pour la collection<br />

automne-hiver ? « Nous proposons<br />

des coloris plus sages,<br />

doux et intemporels, avec une<br />

présence appuyée de fuchsias,<br />

de rouges et d’orangés, mais on retrouve<br />

aussi de l’écru, <strong>du</strong> beige, de la cannelle et<br />

des coloris d’épices. » Coup de cœur pour<br />

la rentrée ? Un petit pull avec un<br />

cœur brodé assorti à une cape en<br />

fausse fourrure, ample, moelleuse<br />

et douce au toucher.<br />

Aujourd’hui, la marque bruxelloise,<br />

fière de son ancrage familial<br />

puisque les parents de<br />

Victoria œuvrent toujours à ses<br />

côtés, emploie une dizaine de<br />

personnes. Travailler avec ses<br />

parents, après avoir fait pourtant<br />

des études de journalisme, n’est-ce pas difficile<br />

pour une jeune femme de 33 ans ?<br />

« C’est un atout, selon moi. Surtout au<br />

niveau de la création des collections. On<br />

est très complémentaires : j’apporte ma<br />

touche jeune et féminine, je pousse mes<br />

parents à aller dans des directions qu’ils<br />

n’auraient peut-être pas prises sans moi.<br />

Eux ont plus de vingt-cinq ans d’expérience<br />

dans le métier, ils réajustent mes idées parfois<br />

un peu trop farfelues. Mais nous partageons<br />

le même point de vue sur le fait que<br />

Jeff a sa propre identité, dans laquelle les<br />

émotions jouent un grand rôle. »<br />

À l’avenir, le trio entend bien « continuer<br />

à évoluer gentiment », comme le dit la fille<br />

de la maison, en misant notamment sur une<br />

reprise des exportations, mises à mal par<br />

l’épidémie de Covid. Côté fabrication, les<br />

vêtements de la marque sont pro<strong>du</strong>its en<br />

Italie, au Portugal et, pour 50 % d’entre eux,<br />

en Chine. Mais Victoria entend bien renforcer<br />

cette présence européenne et, pourquoi<br />

pas, rapatrier en Belgique une partie de la<br />

fabrication.<br />

« Jeff a sa propre identité,<br />

dans laquelle les émotions jouent<br />

un grand rôle. »


ACTUALITÉ<br />

CATHERINE DENEUVE<br />

BLUFFANTE EN HÉROÏQUE ÉPOUSE<br />

DE JACQUES CHIRAC<br />

Droite, toujours, même si elle en a vu de toutes les<br />

couleurs. Pour incarner Bernadette Chirac, 90 ans,<br />

et un destin sans pareil, il fallait l’habileté et l’audace<br />

de la plus grande comédienne française. Treize ans<br />

après « Potiche », Catherine Deneuve endosse<br />

à nouveau le rôle d’une femme sous-estimée dont le<br />

talent va éclater au grand jour. (Pages 54 à 63)<br />

Crédits photo : P. 44 à 53 : L. Geai. P. 54 et 55 : L. Champoussin, D. Hudson. P. 56 et 57 : J. C. Deutsch, L. Champoussin,<br />

J. Langevin / Sygma / Corbis via Getty Images, DR, B. Gysembergh, H. Fanthomme. P. 58 à 61 : L. Champoussin. P. 62 et 63 :<br />

D. Hudson, DR. P. 64 à 67 : DR. P. 68 et 69 : F. Kan / Wireimage. P. 70 et 71 : DR, R. Jeanelle, J. C. Deutsch. P. 72 à 81 : R. Dersin,<br />

Photo News. P. 82 à 89 : Photo News, B. Rubsamen/Royal Portrait Europe/Bestimage, Sipa, Zuma/Starface, Bestimage, L.<br />

Brostrom/Cour Royale de Suède, Monarch Press/Sipa, Dana Press/Bestimage, Getty Image via AFP, Zuma Press/Bestimage,<br />

Instagram/DR. P. 90 : DR.<br />

44 SYRIE<br />

LA POUPONNIÈRE<br />

DE L’ÉTAT ISLAMIQUE<br />

Par Manon Quérouil-Bruneel<br />

54 CATHERINE DENEUVE<br />

TRÈS CHOUETTE<br />

EN BERNADETTE<br />

Par Marie-Laure Delorme<br />

et Catherine Nay<br />

64 UNIVERSITÉ<br />

PARIS-DESCARTES<br />

LA MORT PROFANÉE<br />

Par Caroline Mangez<br />

68 QUEEN CAMILLA<br />

L’EMBELLIE<br />

Par Pierrick Geais<br />

72 PASCAL VREBOS<br />

LES SECRETS DE<br />

L’ÉTERNELLE JEUNESSE<br />

Récit et interviews Nadia Salmi<br />

82 À QUAND UNE ANNONCE<br />

ROMANTIQUE AU PALAIS ?<br />

Par Julien Jardin et<br />

Pierrick Geais<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

43


Chapo 1<br />

Dans le camp d’Al-Hol,<br />

à la frontière irako-syrienne, le 4 septembre.<br />

SYRIE<br />

LA POUPONNI<br />

Légende 1<br />

RE DE<br />

L’ TAT ISLAMI UE


À l’abri des barbelés, la loi religieuse la plus extrême règne dans les camps<br />

où sont retenues des familles de djihadistes originaires de nombreux pays, y<br />

compris le nôtre. Condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme<br />

pour le non-rapatriement de ses ressortissants, la France maintient sa politique<br />

de cas par cas. Alors que les regards occidentaux se détournent, la<br />

menace n’a pas disparu. Au contraire, elle s’aggrave, met en garde le ministre<br />

de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Pour certains fanatiques, ces enfants<br />

victimes sont le précieux ferment d’une nouvelle génération de terroristes.<br />

PHOTOS LAURENCE GEAI / REPORTAGE MANON QUÉROUIL-BRUNEEL<br />

Ils ont grandi dans des camps, certains ont<br />

per<strong>du</strong> leurs parents. Les uns rêvent de France, les autres<br />

d’un renouveau <strong>du</strong> califat. Nous les avons rencontrés


Index pointé vers le ciel,<br />

signe de ralliement à Daech,<br />

ce gamin de l’annexe<br />

<strong>du</strong> camp d’Al-Hol défie<br />

notre photographe.


Ils n’ont connu que la poussière et la misère, la haine et le ressentiment.<br />

Surtout à l’encontre des pays qui leur ont pris leur père. Les enfants<br />

de l’annexe <strong>du</strong> camp d’Al-Hol nourrissent un désir de revanche. Plus<br />

de 7 000 femmes radicalisées y vivent en vase clos. Débordées, les<br />

Forces démocratiques syriennes sont impuissantes à neutraliser cette<br />

bombe à retardement. À l’adolescence, certains de ces « enfants de<br />

Daech » quittent l’enfer d’Al-Hol pour rejoindre des centres de déradicalisation.<br />

Certains demandent le rapatriement. Le dilemme est de taille :<br />

faut-il faire confiance à ceux qui ont été dressés à haïr et à combattre ?<br />

Endoctrinés, traumatisés, entourés<br />

de femmes en burqa, ils baignent dans<br />

un vivier de futurs djihadistes


Gardiens <strong>du</strong> camp d’Al-Hol.<br />

Les forces de sécurité kurdes ne quittent<br />

pas leur véhicule blindé. Derrière les<br />

barbelés, quelque 40 000 prisonniers.<br />

Lancer de pierres sur<br />

des journalistes. L’annexe <strong>du</strong> camp<br />

de Roj est considérée comme<br />

un réservoir de futurs djihadistes.


« Nous enfermer toutes ensemble<br />

a été la pire erreur de l’Occident », explique<br />

la veuve d’un émir de Daech<br />

En signe de privilège, un appareil à air conditionné. Magali<br />

vit avec ses cinq filles. Elle refuse le rapatriement.<br />

Toutes les femmes<br />

portent le niqab, choisi ou<br />

imposé. Ici, au marché<br />

où elles récupèrent des vivres,<br />

à l’entrée de l’annexe.


DEUX ENFANTS FRANÇAIS DU DJIHAD<br />

Adem Clain (à g.), <strong>21</strong> ans, estropié, et Hamza,<br />

20 ans, au centre de déradicalisation pour jeunes étrangers<br />

de Qamishli (Syrie), le 5 septembre.


ACTUALITÉ<br />

Soudain, dans un centre de déradicalisation,<br />

apparaît face à nous le fils de Fabien Clain, ce djihadiste<br />

qui a revendiqué les attentats parisiens <strong>du</strong> 13 novembre<br />

De notre envoyée spéciale en Syrie<br />

Manon Quérouil-Bruneel<br />

Il arrive en claudiquant, le teint blême.<br />

Adem, <strong>21</strong> ans, est l’un des 111 enfants<br />

de djihadistes étrangers retenus dans un<br />

centre de déradicalisation, sous bonne<br />

garde, près de la ville de Qamishli, dans<br />

le nord-est de la Syrie. Il est surtout le<br />

fils de Fabien Clain, le terroriste qui a<br />

revendiqué au nom de l’État islamique<br />

« l’attaque bénie » <strong>du</strong> 13 novembre 2015<br />

au Bataclan et dans les rues des X e et XI e<br />

arrondissements de <strong>Paris</strong> qui fit 130 morts et<br />

490 blessés. Après neuf années d’errance qui<br />

l’ont mené d’une cité toulousaine aux geôles<br />

syriennes, Adem se dit « fatigué ». « Je veux<br />

rentrer en France », supplie-t-il. La France,<br />

il y est né et l’a quittée à l’âge de 12 ans,<br />

endoctriné dès le plus jeune âge par sa mère,<br />

Mylène, une Normande convertie qui porte<br />

la burqa, et son père fiché S dont le djihad<br />

a longtemps consisté à en envoyer d’autres<br />

mourir à sa place. En 20<strong>09</strong>, ce dernier fut<br />

condamné à cinq ans de prison pour avoir<br />

organisé l’acheminement vers l’Irak de plusieurs<br />

jeunes Toulousains. Il est abattu dix<br />

ans plus tard par une frappe ciblée dans la<br />

ville syrienne de Baghouz.<br />

N’ayant connu qu’un huis clos radicalisé,<br />

son fils évoque une « famille normale ». Dès<br />

son plus jeune âge, il ânonnait les « anasheed<br />

» (chants religieux) composés par<br />

son mélomane de père, comme d’autres<br />

des comptines. À Toulouse, il fréquente l’établissement<br />

musulman hors contrat Avicenne<br />

Al-Badr. À la veille de son entrée au collège,<br />

un mois après les attaques de « Charlie<br />

Hebdo », ses parents lui annoncent qu’ils<br />

partent tous pour « de longues vacances en<br />

Italie ». En réalité, direction Raqqa. « J’étais un<br />

gamin, je ne pensais qu’à jouer », souffle-t-il.<br />

La suite, l’adolescence sous le califat entre<br />

bombardements, entraînement militaire et<br />

exécutions publiques, est une zone d’ombre<br />

sur laquelle il ne s’étend pas.<br />

Il désigne sa jambe gauche qu’il traîne<br />

comme un poids mort. Blessé par un tir<br />

de mortier à Baghouz, où sa famille s’était<br />

retranchée avec les derniers irré<strong>du</strong>ctibles de<br />

l’État islamique (EI), un nerf a été sectionné.<br />

Pour espérer remarcher normalement, il a<br />

besoin d’une opération impraticable en Syrie.<br />

« Plus j’attends, plus mon corps me lâche.<br />

J’ai l’impression que la France m’a laissé<br />

dans un carton fermé… » La voix nouée,<br />

il interroge : « On me fait payer ce qu’a fait<br />

mon père, mais quelle est ma faute à moi ? »<br />

C’est là toute la question. Selon les confessions<br />

d’un djihadiste repenti, Fabien Clain<br />

et son frère, Jean-Michel, auraient cherché<br />

à mettre en place un réseau d’enfants<br />

kamikazes formés en Syrie pour<br />

perpétrer des attaques sur le sol<br />

européen. Adem Clain a-t-il été<br />

dressé pour tuer ?<br />

Désormais majeur, il sait<br />

qu’en cas de retour il lui faudra<br />

répondre des dérives de tout<br />

un clan – jusqu’à sa grand-mère,<br />

Marie- Rosanne, décédée quelques mois après<br />

avoir rallié la Syrie. « J’espère que je n’irai pas<br />

en prison, murmure-t-il. Je veux bien aller<br />

dans un centre, mais un vrai. Ici, dit-il en<br />

désignant <strong>du</strong> menton le surveillant qui assiste<br />

à l’entretien, c’est trop <strong>du</strong>r. » Au moment de<br />

se quitter, il force un sourire en évoquant sa<br />

mère qu’il n’a pas vue depuis trois ans. Si<br />

vous la voyez, dites-lui que je vais bien. Je<br />

ne veux pas lui casser le moral. »<br />

La jambe gauche<br />

d’Adem Clain, blessé par<br />

un tir de mortier à<br />

Baghouz.<br />

Avant son entrée au<br />

collège, ses parents<br />

lui annoncent<br />

qu’ils partent tous<br />

« pour de longues<br />

vacances en Italie »<br />

Nous avons retrouvé Mylène Clain, alias<br />

Fatima, à une centaine de kilomètres de<br />

là dans le camp de détention de Roj, où<br />

vivent la cinquantaine de familles de djihadistes<br />

français qui refusent obstinément<br />

d’être rapatriées. Yeux bleus qui percent<br />

sous son niqab taché, la mère d’Adem<br />

décline l’accès à sa tente sous prétexte<br />

<strong>du</strong> « bazar » qui y règne, mais accepte<br />

d’échanger quelques mots. « On<br />

ne manque de rien ici, lâche-t-<br />

elle. On a les chaînes françaises,<br />

des tickets pour acheter des<br />

légumes, une certaine normalité<br />

s’est installée au fil des ans. En<br />

pinaillant, il manque une salle<br />

de sport pour se détendre… »<br />

La mère de famille considère<br />

que, pour elle et ses deux filles<br />

majeures, l’idéal serait de pouvoir rester en<br />

Syrie mais de l’autre côté de ces barbelés qui<br />

les tiennent enfermées depuis quatre ans,<br />

dans un pays où elles seraient libres de vivre<br />

« en accord avec la charia ». « Et puis, ajoutet-elle<br />

avant de mettre fin à la conversation,<br />

je ne vais pas vous mentir : je sais que si je<br />

rentre en France, je passerai des années en<br />

prison. Je ne veux pas être séparée de mes<br />

enfants. » Quelques mètres plus [SUITE PAGE 52]


ACTUALITÉ<br />

TURQUIE<br />

Qamishli<br />

LIBAN<br />

Damas<br />

JORDANIE<br />

Raqqa<br />

SYRIE<br />

Al-Hol<br />

IRAQ<br />

100 km<br />

loin, une Française nous lance : « On nous dit :<br />

“Pensez à vos enfants, à leur santé.” Mais<br />

il n’y a pas plus de maladies ici que dans<br />

une crèche en France ! Je préfère rester que<br />

prendre le risque de ne pas les voir grandir. »<br />

Les enfants : c’est au nom de leur « bienêtre<br />

» que ces épouses de djihadistes refusent<br />

de rentrer en France et d’affronter la justice.<br />

Comme cette convertie originaire de<br />

Bordeaux, diplômée d’une école de mode,<br />

que l’on appellera Magali. Elle nous accueille<br />

en débardeur dans sa tente climatisée décorée<br />

d’une guirlande lumineuse. Son chat,<br />

Milka, passe une tête. Depuis six ans qu’elle<br />

vit ici, la quadragénaire a pris soin d’adoucir<br />

le quotidien de ses cinq filles âgées de 7 à<br />

20 ans, grâce aux mandats qu’envoie chaque<br />

mois sa belle-famille. Membre de la brigade<br />

Tariq ibn Ziyad, une unité de l’EI menée par<br />

un ancien légionnaire français, son mari a été<br />

jugé et condamné à mort en Irak. « On avait<br />

décidé depuis longtemps de quitter “Dawla”<br />

– l’État islamique, comme le nomment ses<br />

partisans –, assure-t-elle. On n’était plus<br />

d’accord avec leurs agissements. Mais c’est<br />

plus facile de le rejoindre que de le quitter… »<br />

La famille a été arrêtée en 2017 alors qu’elle<br />

tentait de passer la frontière turque.<br />

Sa petite dernière, qui ne sait ni lire ni écrire,<br />

n’a jamais connu d’autre horizon que ces<br />

quelques mètres carrés où elle passe des<br />

heures à s’abrutir devant des dessins animés.<br />

« Elle a <strong>du</strong> mal à comprendre que le reste <strong>du</strong><br />

monde ne vit pas enfermé. Les autres ont peu<br />

de vocabulaire en français, mais elles parlent<br />

arabe, anglais, un peu de turc. C’est l’école<br />

internationale ici », plaisante leur mère. Avant<br />

de reconnaître : « Mes filles ont soif de liberté.<br />

Ne croyez pas que c’est facile pour moi de<br />

les priver d’une vie normale. » Rongée par la<br />

culpabilité, Magali avait accepté d’être rapatriée<br />

il y a quelques mois, avant de changer<br />

IRAQ<br />

d’avis et de se cacher le jour <strong>du</strong> départ. Elle<br />

évoque le « traumatisme » que représenterait<br />

pour ses enfants une séparation en cas de<br />

retour en France, où elle redoute la prison, la<br />

rupture de ce lien fusionnel forgé dans l’isolement<br />

et l’adversité. Revenue d’un cours de<br />

lecture <strong>du</strong> Coran prodigué par une « sœur »,<br />

son aînée Nadjaf confie timidement vouloir rentrer<br />

: « J’aimerais faire des études, il n’y a<br />

pas d’avenir pour nous ici. » On évoque le<br />

débat sur l’abaya qui enflamme la rentrée<br />

en France. Voilée des pieds à la tête, la jeune<br />

fille se dit prête à « s’adapter ».<br />

Six ans après la chute <strong>du</strong> califat, rares sont<br />

ses anciennes adeptes à avoir abandonné<br />

ce vêtement de rigueur dans l’enceinte <strong>du</strong><br />

camp. Son dédale poussiéreux est peuplé de<br />

silhouettes au look Daech 3.0 : gants, chaussettes<br />

et lunettes noires, baskets, masque<br />

anti-Covid, en remplacement <strong>du</strong> niqab interdit<br />

hors des tentes. Des gamines<br />

affublées de mini-burqas sortent<br />

de l’école, cartables roses sur le<br />

dos. Une mère sans visage sermonne<br />

sa fille dans un anglais<br />

d’Oxford. Une Australienne<br />

joviale s’excuse de ne pas parler<br />

aux journalistes : « Rien de personnel, guys ! »<br />

Dans cette tour de Babel <strong>du</strong> djihad, terre promise<br />

de l’égalité, toutes ne sont pourtant pas<br />

logées à la même enseigne : Somaliennes et<br />

Indonésiennes cuisent sous des tentes sommaires<br />

pendant que les Européennes disposent<br />

de la climatisation et des chaînes<br />

satellites. « Pourtant, ce sont elles les pires,<br />

s’indigne une Égyptienne à l’abri des<br />

regards. Elles menacent de mort celles qui<br />

veulent quitter le voile, décident de ce qui<br />

est “haram” [péché] ou non. Leurs enfants<br />

jettent des pierres sur nos tentes quand on<br />

écoute de la musique. Chaque jour qui passe<br />

les radicalise davantage. »<br />

« Nous enfermer toutes ensemble a été la<br />

pire erreur de l’Occident et notre meilleure<br />

chance d’un nouveau califat », apprécie en<br />

connaisseuse Oum Wissam, veuve syrienne<br />

d’un émir saoudien qui exerçait les fonctions<br />

de responsable de la police religieuse dans le<br />

désert de Badia. Nous la rencontrons à Raqqa,<br />

C’est au nom <strong>du</strong><br />

« bien-être » de leurs<br />

enfants qu’elles<br />

refusent de rentrer<br />

en France<br />

où elle s’est installée l’an dernier après avoir<br />

été libérée dans le cadre d’un programme de<br />

réhabilitation d’anciennes familles de l’EI. La<br />

mère et ses deux enfants habitent un appartement<br />

étonnement neuf et spacieux, probablement<br />

financé par sa belle-famille. La<br />

plus grande partie de la population vit, elle,<br />

sous les décombres après que la ville a été<br />

rasée à 80 % par les bombardements de la<br />

coalition. On y manque d’eau, d’électricité<br />

et de nourriture. « Sous l’émirat, il n’y avait<br />

ni mendiants ni voleurs. C’était la vie rêvée »,<br />

soupire la veuve nostalgique. La question des<br />

droits des femmes au sein de ce paradis per<strong>du</strong><br />

la fait sourire : « Demandez donc à vos compatriotes<br />

qui sont venues chez nous si elles<br />

étaient malheureuses. Si l’occasion se présente,<br />

elles reviendront toutes en courant ! »<br />

Affaibli, Daech ne cherche pas – pour<br />

l’instant – à recruter à l’étranger ou à<br />

contrôler un territoire. Mais ses anciens<br />

soutiens préparent méthodiquement l’avenir.<br />

Dans le camp d’Al-Hol, où s’entassent<br />

près de 50 000 personnes, dont<br />

30 000 enfants, la relève semble<br />

assurée. Dans cette immensité<br />

miséreuse, seule la haine<br />

prospère. La section appelée<br />

l’« annexe », où sont parquées<br />

plus de 7 000 étrangères parmi<br />

les plus radicalisées, est un enfer dans l’enfer.<br />

La plupart sont originaires de Russie<br />

– Moscou ne rapatrie que les enfants, soucieux<br />

de repeupler la nation en temps de<br />

guerre – et des anciennes républiques soviétiques.<br />

Toutes appellent de leurs vœux le<br />

retour <strong>du</strong> califat. On croise une Afghane,<br />

dépitée : « Maintenant que l’émirat a été restauré<br />

chez moi, je veux rentrer. Pourquoi les<br />

talibans ne viennent-ils pas nous chercher ? »<br />

Reléguées au rang de geôliers de ces milliers<br />

d’indésirables, les Forces démocratiques<br />

syriennes (FDS), dominées par les Kurdes,<br />

ne s’aventurent qu’en véhicules blindés dans<br />

ce dédale de tentes devenu une gigantesque<br />

Cocotte-Minute se rapprochant chaque jour<br />

davantage de son point d’explosion. L’an dernier,<br />

deux adolescentes ont été retrouvées<br />

égorgées après avoir été « déshonorées » par<br />

un viol. Des vidéos d’adolescents s’entraînant<br />

<strong>du</strong>r dans des camps de fortune ont été<br />

découvertes sur un téléphone portable. Au<br />

Au camp de Roj, les Européennes<br />

sont beaucoup mieux traitées que les autres. « Pourtant<br />

ce sont elles les pires », estime une Égyptienne


souk, où les détenues viennent s’approvisionner<br />

en pro<strong>du</strong>its frais, ne subsiste qu’une<br />

poignée d’échoppes. Les autres ont été brûlées,<br />

leurs propriétaires caillassés. Un commerçant<br />

a fini à l’hôpital. « Le vrai problème,<br />

ce sont les gosses, confie un autre. Dès l’âge<br />

de 5 ans, ils deviennent totalement hors de<br />

contrôle. » Impossible de s’éloigner à plus de<br />

quelques mètres, des pierres grosses comme<br />

le poing s’abattent sur nous. « Je vais vous<br />

exploser la tête », hurle un garçon d’une<br />

dizaine d’années en nous mitraillant avec<br />

une précision redoutable. Un autre mime le<br />

geste de nous égorger. « Vous, les Européens,<br />

vous ne voyez le danger que lorsqu’il est<br />

à vos frontières, soupire Farhad Shami, le<br />

porte-parole des FDS. Mais je vous le dis en<br />

tant que peuple ami : ce n’est qu’une question<br />

de temps avant que cette génération,<br />

dressée pour venger la précédente, n’attaque<br />

chez vous. »<br />

Hamza B. appartient à la trentaine<br />

d’enfants français soupçonnés d’avoir pris<br />

part aux activités militaires de l’EI. L’un de<br />

ces fameux « lionceaux <strong>du</strong> califat » aperçu sur<br />

une vidéo de propagande tournée à Raqqa<br />

en 2014. Visage juvénile et fusil-mitrailleur à<br />

la main, il s’y présentait comme le représentant<br />

de Mohamed Merah, originaire comme<br />

lui <strong>du</strong> quartier de la Reynerie, à Toulouse.<br />

Déclaré mort au combat à l’âge de 13 ans,<br />

nous l’avons retrouvé. Vivant mais très mal<br />

en point. Sur la chaise où l’a précédé Adem<br />

Clain, dans le centre où deux autres ressortissants<br />

français sont également retenus, le<br />

jeune homme de 20 ans tremble comme une<br />

feuille. « Je te mens pas, j’étais pas obligé de<br />

la faire, cette vidéo. Mais j’avais 12 ans, je<br />

voulais être une star sur le Net, confesse-t-il<br />

avec, dans la voix, un fond d’accent chantant,<br />

lui qui a pourtant quitté la région toulousaine<br />

à l’âge de 3 ans. Aujourd’hui, je<br />

suis moins à fond dans la religion. Je fume<br />

et je ne jeûne plus », précise-t-il, soucieux de<br />

convaincre qu’il a bel et bien tourné le dos<br />

à l’islam radical.<br />

Abandonné à la naissance par son père,<br />

Hamza raconte avoir été élevé par son beaupère,<br />

un Algérien radicalisé qui, dès 2005,<br />

pousse la famille recomposée à faire sa<br />

« hijra » (l’émigration des musulmans) en<br />

Syrie. « C’est lui qui nous a entraînés là-dedans,<br />

insiste-t-il. Je ne suis pas venu ici par<br />

plaisir. » Rescapée des bombardements sur<br />

Baghouz, sa mère est morte quelques mois<br />

plus tard d’une occlusion intestinale dans<br />

le camp d’Al-Hol. Son frère, lui, a péri dans<br />

la bataille de Kobané. Sa sœur, selon les<br />

informations qu’il a pu glaner, serait emprisonnée<br />

quelque part après s’être ren<strong>du</strong>e à<br />

l’ambassade de France en Turquie. « Je n’ai<br />

plus personne », souffle-t-il.<br />

Lui se présente comme un miraculé, jeté<br />

sur un champ de bataille dès son treizième<br />

anniversaire après un passage éclair dans un<br />

camp d’entraînement pour adolescents. « Au<br />

début, j’étais mort de peur. Mais au bout d’un<br />

an, je me suis habitué. On s’habitue à tout,<br />

même au pire. » Comme Adem, Hamza fait<br />

des ellipses dans son récit. Il ne dit rien des<br />

horreurs qu’on l’a forcé à commettre au sein<br />

d’une faction opérant dans la région d’As-<br />

Suwayda, au sud de la Syrie où l’EI a exécuté<br />

des dizaines de Druzes. Il fait un bond<br />

dans le temps jusqu’au jour où une balle<br />

a traversé son épaule, le laissant paralysé<br />

<strong>du</strong>rant neuf mois. Rétabli, il décide de fuir<br />

le califat au cours de l’été 2018 après une<br />

énième dispute avec sa mère : « On est partis<br />

en taxi avec un copain marocain. » Les deux<br />

Raqqa,<br />

le 1 er septembre.<br />

Les Forces<br />

démocratiques<br />

syriennes patrouillent<br />

quotidiennement<br />

à la recherche de<br />

membres de Daech.<br />

Le cheikh Huwaidi<br />

Shalash, chef de la<br />

tribu Al-Afalda,<br />

réintègre des familles<br />

<strong>du</strong> camp d’Al-Hol<br />

dans leurs villages<br />

d’origine ou à Raqqa,<br />

et peut s’en porter<br />

garant. Il ne cache pas<br />

son soutien à Daech.<br />

Près de la place<br />

Al-Naïm de Raqqa, ils<br />

apprennent à jouer.<br />

Sous l’État islamique,<br />

ces divertissements<br />

étaient interdits.<br />

Le 1 er septembre.<br />

garçons passent miraculeusement entre les<br />

mailles des check points de l’EI, mais leur<br />

véhicule saute sur une mine près de la frontière<br />

turque. Hamza montre le trou laissé par<br />

un éclat dans son crâne. « Depuis, je n’arrête<br />

pas de m’évanouir. »<br />

Également touché à l’œil gauche, sa vision<br />

s’est dramatiquement dégradée au cours des<br />

derniers mois. « Les médecins m’ont dit que<br />

j’allais devenir aveugle si je ne me faisais<br />

pas rapidement opérer en France. » Soupir<br />

: « Je sais que là-bas, les gens ont peur<br />

de nous. Mais je veux leur dire qu’on n’est<br />

pas responsables de nos parents. Ton père<br />

te dit “marche devant moi”, tu marches. »<br />

Aujourd’hui, Hamza espère encore un billet<br />

retour : « Je ne dis pas que ce sera facile de<br />

me réadapter, mais j’ai survécu à pire. »<br />

En juillet dernier, <strong>Paris</strong> a clos le débat : ces<br />

« revenants » de l’État islamique ne seront<br />

plus rapatriés. Manon Quérouil-Bruneel.<br />

Enquête Khabat Abba


À droite, celle que son mari, Jacques<br />

Chirac, surnommait « la tortue », en 2015 à l’Élysée,<br />

et interprétée par Catherine Deneuve<br />

dans « Bernadette », en salle le 4 octobre.<br />

CATHERINE<br />

DENEUVE<br />

TR S CHOUETTE<br />

EN BERNADETTE


Dans le film de Léa Domenach,<br />

la première dame <strong>du</strong> cinéma français<br />

est bluffante en héroïque<br />

épouse de Jacques Chirac<br />

Droite, toujours, même si elle en a vu de toutes<br />

les couleurs. Pour incarner Bernadette Chirac,<br />

90 ans, et un destin sans pareil, il fallait<br />

l’habileté et l’audace de la plus grande comédienne<br />

française. Treize ans après « Potiche »,<br />

Catherine Deneuve endosse à nouveau le rôle<br />

d’une femme sous-estimée dont le talent va<br />

éclater au grand jour. Une histoire de revanche<br />

traitée façon comédie. Pour <strong>Match</strong>, la star se<br />

confie sur le féminisme d’aujourd’hui, sur sa<br />

vie d’actrice, la célébrité et ce qui va avec.<br />

INTERVIEW MARIE-LAURE DELORME<br />

ET RÉCIT CATHERINE NAY


La scène <strong>du</strong> balcon. Après la réélection <strong>du</strong> président, le 5 mai 2002. Jacques Chirac est interprété par Michel Vuillermoz.<br />

Même allure, mêmes coups<br />

de griffe chics… Deneuve s’inspire<br />

de Bernadette mais<br />

récuse le terme de biopic<br />

Dans le bureau de la première dame.<br />

En 2000, elle parle, il écoute, cette fois.<br />

Pour le film, l’ours de Pompon<br />

a remplacé, sur la table, la tortue noire.


Dresseuse d’ours. Le surnom que lui vaudra cette scène véridique.<br />

Aussi différents et indissociables que le jour et la nuit. Longtemps,<br />

Bernadette a vécu dans l’ombre de Jacques, ce géant<br />

impatient épousé à 23 ans. Tout change avec l’arrivée <strong>du</strong><br />

couple à l’Élysée. Ces années seront, pour la première dame,<br />

celles de l’émancipation. C’est ce passage à la lumière que<br />

relate « Bernadette », premier long-métrage de Léa Domenach<br />

au casting cinq étoiles, avec Denis Podalydès, Michel<br />

Vuillermoz ou Sara Giraudeau. Une équipe de campagne…<br />

Deneuve se souvient : « C’était extrêmement drôle à tourner. » Après la garden-party de juillet 2005.<br />

Dans le jardin de leur amie Line Renaud, en 2011.<br />

Scène de tournage. Jusqu’au bout, Bernadette restera le pilier de son mari.


« La vie de Bernadette Chirac<br />

ressemble à celle de beaucoup de femmes,<br />

qui sont tout aussi é<strong>du</strong>quées que<br />

leurs maris et qui finissent par se mettre en<br />

retrait pour leur laisser la place », explique<br />

la réalisatrice, Léa Domenach.


ACTUALITÉ<br />

Catherine Deneuve « J’ai sans doute eu un certain<br />

pouvoir en tant qu’actrice, mais il n’a rien à voir avec celui des<br />

hommes politiques qui espèrent changer le cours <strong>du</strong> monde »<br />

Interview Marie-Laure Delorme<br />

Dire que Catherine Deneuve<br />

est la plus grande star française<br />

relève de l’évidence.<br />

Son jeu intemporel, ses<br />

choix de rôles, son magnétisme<br />

physique. L’actrice<br />

<strong>du</strong> « Dernier métro », de<br />

François Truffaut, fêtera ses<br />

80 ans le 22 octobre et elle<br />

nous assure que cela n’intéresse personne.<br />

D’une certaine manière, c’est vrai, tant elle<br />

est toujours au centre <strong>du</strong> cinéma français.<br />

Avec son audace habituelle, Catherine<br />

Deneuve est Bernadette Chirac dans le<br />

premier film de Léa Domenach. Une réussite.<br />

« Bernadette » est une comédie politique<br />

drôle et intelligente, où la comédienne<br />

emporte tout sur son passage avec beaucoup<br />

d’abattage. On la rencontre dans un<br />

hôtel parisien, en plein milieu de l’aprèsmidi.<br />

Elle commande un chocolat chaud.<br />

<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Le biopic, c’est-à-dire le film<br />

biographique, est-il un genre que vous aimez ?<br />

Catherine Deneuve. Je n’aurais pas accepté<br />

le rôle de Bernadette, s’il s’était agi d’un<br />

biopic. Avant même la lecture <strong>du</strong> scénario<br />

de Léa Domenach et de Clémence Dargent,<br />

on m’avait prévenue qu’il s’agissait d’une<br />

comédie. Le rôle ne consistait pas à ressembler<br />

à Bernadette Chirac, mais à restituer sa<br />

manière d’être, son esprit. Léa Domenach<br />

nous a offert à tous beaucoup de liberté.<br />

Aucun des acteurs n’avait à jouer à l’identique<br />

un personnage réel. Il fallait plutôt<br />

être dans le sillage <strong>du</strong> personnage. En tant<br />

que spectatrice, le biopic est d’ailleurs un<br />

genre qui ne m’intéresse pas particulièrement.<br />

Je ne suis pas attirée par les films<br />

inspirés de personnages célèbres, dont on<br />

espère connaître les secrets.<br />

Quelle image aviez-vous de Bernadette<br />

Chirac avant d’interpréter un rôle à partir de<br />

sa vie ?<br />

La force de l’actrice :<br />

arriver à incarner Bernadette<br />

Chirac sans lui ressembler.<br />

Avec Denis Podalydès<br />

qui interprète son conseiller,<br />

Bernard Niquet.<br />

Je la connaissais de manière indirecte. Je<br />

l’ai croisée, mais je ne l’ai jamais rencontrée.<br />

Elle s’appelait Bernadette Chodron<br />

de Courcel avant de se marier, jeune, avec<br />

Jacques Chirac. Elle est le fruit d’une é<strong>du</strong>cation<br />

et d’une famille classiques. J’avais d’elle<br />

l’image d’une femme très réservée, avec la<br />

réputation d’être <strong>du</strong>re. Mais je sais bien<br />

qu’une image se construit à toute vitesse et<br />

correspond rarement à la réalité. Il faudrait<br />

s’abstenir de parler des gens que l’on ne<br />

connaît pas personnellement.<br />

Aviez-vous envie de la défendre ?<br />

Absolument pas. Je n’ai pas ce rapport-là<br />

avec mes personnages. Si je jouais une<br />

tueuse, je n’aurais pas forcément envie de la<br />

défendre. “Bernadette” est une pure comédie,<br />

conçue avec énormément de sérieux. Le film<br />

est éloigné de la réalité mais les faits sont<br />

exacts. Tout ce qui touche notamment au<br />

domaine de la politique est documenté.<br />

On me dit que je rends Bernadette sympathique,<br />

mais on a choisi un angle particulier<br />

: la revanche d’une femme maltraitée<br />

par un mari qui l’adore. Bernadette Chirac<br />

était une femme blessée d’être maintenue<br />

dans l’ombre, car elle est intelligente. Elle a<br />

été en politique en exerçant un mandat en<br />

Corrèze. Jacques Chirac fait partie de ces<br />

hommes importants qui disent [SUITE PAGE 60]<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

59


ACTUALITÉ<br />

des femmes : “Ni avec elles ni sans elles.”<br />

Il ne pouvait pas se passer de son épouse,<br />

dont le franc-parler était parfois embarrassant<br />

pour lui. Il l’appelait sans arrêt, pour<br />

un oui ou pour un non.<br />

On rit beaucoup <strong>du</strong>rant “Bernadette”. Vousmême,<br />

avez-vous ri en l’interprétant ?<br />

Le projet était ambitieux et Léa Domenach<br />

a tenu le tournage d’une main ferme. Elle<br />

n’a pas été impressionnée, notamment par<br />

la grandeur des décors. Nous n’avons pas ri<br />

<strong>du</strong>rant les scènes, mais nous nous sommes<br />

beaucoup amusés <strong>du</strong>rant le tournage.<br />

Les rires sont plutôt là avant ou après les<br />

scènes, notamment pendant les répétitions.<br />

B ernadette avait elle-même de l’humour, un<br />

humour froid, ce qui permet toujours d’amortir<br />

les coups <strong>du</strong>rs.<br />

Est-ce qu’on intellectualise trop en disant<br />

que le film est aussi une manière de parler <strong>du</strong><br />

féminisme ?<br />

Non, Léa Domenach voulait<br />

effectivement aborder ce thème,<br />

à travers une femme qui prend<br />

sa revanche. Je suis aussi une<br />

féministe, mais je ne me sens pas<br />

en accord pour autant avec tous les excès <strong>du</strong><br />

féminisme d’aujourd’hui. Je fais attention à<br />

contrôler ce que je dis, car la moindre parole<br />

prononcée peut être déformée pour alimenter<br />

les réseaux sociaux dans la seconde même.<br />

L’anonymat permet de dire les choses les<br />

plus monstrueuses sur les réseaux sociaux.<br />

Un monde effarant, dont je me tiens éloignée.<br />

Dans le film, Bernadette n’a pas d’amis. La<br />

célébrité, par peur de la trahison, aurait-elle<br />

pu vous empêcher d’avoir des amis ?<br />

Le couple Chirac était notamment ami avec<br />

les Pinault et les Hariri. L’amitié est importante<br />

pour moi. J’ai des amis depuis très<br />

longtemps. Mes amitiés les plus récentes<br />

doivent dater d’il y a vingt ans. Elles sont<br />

à l’abri de la trahison.<br />

Une scène montre Bernadette affectée par<br />

les propos que l’on tient sur elle à la télévision.<br />

On ne se blinde donc jamais ?<br />

Bernadette Chirac se montre affectée<br />

de voir l’ancien chauffeur de son mari se<br />

« Bernadette<br />

ne cherche pas<br />

un pouvoir,<br />

mais sa place »<br />

répandre contre elle dans les médias. Il ne<br />

l’aime pas ; elle ne l’aime pas. Je pense que<br />

l’on n’arrive jamais à se blinder totalement<br />

par rapport à ce que l’on dit de vous dans<br />

les médias. Le problème n’est pas tant que<br />

ce que l’on dit sur vous soit négatif, mais<br />

que cela soit mensonger. Le plus <strong>du</strong>r est là.<br />

La comédie n’est-elle pas sur le fil en évoquant<br />

Laurence Chirac, la fille aînée <strong>du</strong><br />

couple, qui souffrait d’anorexie mentale ?<br />

C’est le choix <strong>du</strong> scénario. Il était important<br />

pour Léa Domenach de faire revivre la<br />

relation de Bernadette avec sa fille aînée.<br />

Les scènes sont peu nombreuses et importantes.<br />

Elles soulignent aussi un aspect<br />

essentiel de l’histoire : Bernadette Chirac<br />

ne peut pas tout contrôler. Au début, elle<br />

choisit de ne pas parler <strong>du</strong> tout de la maladie<br />

de sa fille. Mais les circonstances vont<br />

l’obliger à céder et elle en est d’ailleurs<br />

meurtrie. Il fallait montrer combien<br />

la vie publique oblige parfois<br />

à avaler des couleuvres.<br />

Incarner un personnage à partir<br />

d’une personne réelle change-t-il<br />

la manière de jouer ?<br />

Je l’avais déjà fait en interprétant Marie<br />

Bonaparte dans le film de Benoît Jacquot,<br />

mais elle n’était montrée que dans sa relation<br />

à Freud. Je n’analyse pas toujours les<br />

personnages que j’interprète. “Bernadette”<br />

est l’histoire d’une femme blessée, qui ne<br />

veut plus rester dans l’ombre de son mari.<br />

Elle veut être écoutée, enten<strong>du</strong>e. Elle ne<br />

cherche pas un pouvoir, mais sa place.<br />

Il est de notoriété publique que Jacques<br />

Chirac trompait son épouse. Le film racontet-il<br />

aussi une histoire d’amour ?<br />

Probablement Jacques Chirac trompait son<br />

épouse, mais comme beaucoup d’hommes<br />

et pas seulement des hommes politiques.<br />

Bernadette Chirac s’en doutait. La scène<br />

<strong>du</strong> film où l’on cherche son mari en pleine<br />

nuit, lors de l’accident de lady Di sous le<br />

pont de l’Alma, alors qu’il est chez sa maîtresse,<br />

montre combien la situation est douloureuse<br />

pour Bernadette. Elle s’est alors<br />

sentie humiliée.<br />

Dans un dialogue avec Bernadette, Claude<br />

Chirac, incarnée par Sara Giraudeau, fait part<br />

de son sentiment d’avoir été délaissée par sa<br />

mère, trop accaparée par la maladie de sa fille<br />

aînée, Laurence. Vous venez d’une famille de<br />

quatre filles, vous êtes mère de deux enfants.<br />

La préférence au sein des fratries n’est-elle<br />

pas un éternel sujet ?<br />

Dans une fratrie, le sentiment de se sentir<br />

préféré ou pas par ses parents reste toujours<br />

à la base de l’histoire familiale, de<br />

son secret. Même si l’on n’en parle pas<br />

<strong>du</strong>rant l’enfance et l’adolescence, pour<br />

tenter de passer outre, on l’a su et on le<br />

sait, et généralement il y a toujours des<br />

occasions où la blessure resurgit. Quand<br />

on a un enfant malade, comme ce fut le<br />

cas pour Bernadette Chirac, on y consacre<br />

plus de temps. La différence n’est pas dans<br />

l’affection mais dans le temps passé.<br />

Vous avez incarné des femmes de pouvoir.<br />

En êtes-vous une ?<br />

J’ai sans doute eu un certain pouvoir en<br />

tant qu’actrice, qui m’a permis d’obtenir<br />

des choses dans le cadre <strong>du</strong> cinéma, mais il<br />

n’a rien à voir avec le pouvoir des hommes<br />

politiques qui espèrent changer le cours <strong>du</strong><br />

monde. On voit d’ailleurs combien le pouvoir<br />

dépasse souvent les politiques.<br />

Le film ne montre-t-il pas une époque où il<br />

y avait une différence nette entre la droite et<br />

l’extrême droite ?<br />

L’élection présidentielle de 2002, plaçant<br />

au premier tour Jacques Chirac et Jean-<br />

Marie Le Pen, a été un choc. Je me souviens<br />

avoir été sidérée de Lionel Jospin se retirant<br />

de la vie politique. La séparation entre la<br />

droite et l’extrême droite était sans doute<br />

plus nette, moins brouillée à l’époque, mais<br />

elle existe encore aujourd’hui.<br />

Dans “Bernadette”, la conquête de l’opinion<br />

passe par les médias. Vous semblez avoir une<br />

piètre estime des journalistes…<br />

Votre remarque est juste. J’ai été confrontée<br />

jeune à la presse, à sa violence parfois,<br />

et j’ai appris tôt à m’en protéger. J’essaie<br />

depuis toujours de me défendre face à l’injustice,<br />

l’exagération, les mensonges des<br />

« Je n’envisage pas un seul instant d’écrire<br />

un livre sur ma vie. La vérité de mon histoire, à part quelques<br />

intimes, personne ne peut l’imaginer »<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

60


médias. Il y a des journalistes que j’admire,<br />

mais je note que, même dans certains journaux<br />

que j’aime, il y a une tendance à aller<br />

vers la facilité qui est une faiblesse.<br />

Pourquoi avez-vous été mécontente de la<br />

série parue dans “Le Monde” à l’été 2020,<br />

qui vous était consacrée ?<br />

J’ai été pire que mécontente, j’ai été choquée<br />

plus qu’en colère les choses fausses et<br />

malveillantes. Je n’ai pas réagi assez rapidement<br />

pour un droit de réponse. Si j’avais<br />

croisé la journaliste, je lui aurais balancé<br />

un verre d’eau à la figure.<br />

Pensez-vous écrire vos Mémoires, ne<br />

serait-ce que pour rétablir vos vérités ?<br />

Non. Il s’agirait de corriger des mensonges<br />

pour tenter d’établir des vérités, mais une<br />

fois que le mensonge a été écrit, il restera<br />

toujours un doute, quoi que l’on fasse. Je<br />

n’envisage pas un seul instant d’écrire un<br />

livre sur ma vie. La vérité de mon histoire,<br />

à part quelques intimes, personne ne la<br />

connaît et personne ne peut même l’imaginer.<br />

Ma vie personnelle n’est pas publique.<br />

Vous pourriez vous dire que quelqu’un, un<br />

jour, écrira votre biographie, si vous ne le<br />

faites pas vous-même ?<br />

Oui, malheureusement.<br />

La dernière fois que je vous ai rencontrée,<br />

c’était pour évoquer votre amitié<br />

avec Patrick Modiano. Un homme vous a<br />

demandé s’il pouvait vous photographier<br />

avec son téléphone portable. Vous avez<br />

refusé. Est-ce <strong>du</strong>r de dire “non” à des gens<br />

bien intentionnés ?<br />

Je refuse systématiquement, sauf parfois<br />

pour des enfants. Aujourd’hui et à mon<br />

âge, est-ce <strong>du</strong>r de refuser une photo ? Non.<br />

Mais vous savez, même jeune, il y avait<br />

déjà beaucoup de choses que je refusais.<br />

En partant, l’homme a dit : “Personne ne va<br />

croire que j’ai vu Catherine Deneuve.”<br />

Vous voyez bien combien c’est absurde :<br />

quel est l’intérêt ? La plupart des gens font<br />

des photos sans aucune raison. Ils photographient<br />

tout et tout le temps.<br />

Vous avez un point commun avec Bernadette<br />

Chirac : l’amour des fleurs. Qu’est-ce que<br />

vous aimez dans le jardinage ?<br />

J’aime les arbres plus que les fleurs. Je<br />

suis très attachée à la nature. Pour moi,<br />

c’est une liberté. La nature est pour moi<br />

d’un immense réconfort.<br />

“La danseuse”, de Patrick Modiano, sort en<br />

librairie en même temps que “Bernadette”.<br />

Patrick Modiano y retrace la vie d’une jeune<br />

femme sauvée par la discipline, l’ascèse, le<br />

travail, représentés par la danse. Elle va ainsi<br />

Une des sources de sa popularité : l’opération Pièces jaunes, lancée par la Fondation<br />

des hôpitaux, dont Bernadettte Chirac fut la présidente de 1994 à 2019.<br />

guérir de blessures passées. Le cinéma a-t-il<br />

pu représenter cela pour vous ?<br />

Non le cinéma n’est pas aussi difficile et<br />

contraignant que la danse. Par moments,<br />

le cinéma a pu jouer ce rôle dans ma vie.<br />

Le travail crée des obligations qui, dans<br />

des moments difficiles, peuvent être salutaires.<br />

Mais je me tourne plus facilement<br />

vers la nature.<br />

Comment allez-vous fêter votre anniversaire<br />

le 22 octobre ?<br />

Ça ne m’intéresse pas.<br />

Aimez-vous la vie ?<br />

Oui. J’aime le rire. Le rire et la gaieté sont<br />

deux choses différentes. Savoir rire, c’est<br />

avant tout savoir saisir un moment, comme<br />

une phrase, une scène. Je suis plutôt de<br />

tempérament mélancolique,<br />

mais je saisis toutes les occasions<br />

de rire.<br />

Interview Marie-Laure Delorme<br />

​<br />

« Bernadette », de Léa Domenach, avec<br />

Catherine Deneuve, Denis Podalydès,<br />

Michel Vuillermoz, Sara Giraudeau,<br />

Laurent Stocker. En salle le 4 octobre.<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

61


Témoin privilégié de la vie politique française, la journaliste<br />

ne pouvait qu’être sensible à cette nouvelle version de la comédie <strong>du</strong> pouvoir<br />

Chaque matin, Chirac disait à Bernadette :<br />

« Vous avez de la chance de m’avoir épousé. »<br />

Lassée <strong>du</strong> refrain, elle lui réplique un jour :<br />

« Mais Jacques, c’est moi qui vous ai fait ! »<br />

Par Catherine Nay<br />

En avril 2002, à l’Élysée, un mois avant la réélection<br />

de Jacques Chirac. Bernadette a été la seule à lui prédire<br />

un face-à-face avec Jean-Marie Le Pen au second tour.<br />

Excellente dans le rôle de Bernadette, Catherine Deneuve<br />

avertit : « Ce n’est pas un biopic. » C’est en effet une<br />

comédie inspirée <strong>du</strong> modèle, ré<strong>du</strong>ctrice forcément<br />

comme peut l’être une bande dessinée. On rit souvent.<br />

La vraie Bernadette mériterait d’être la vedette d’une<br />

série pour Netflix. On n’imagine pas Jacques Chirac<br />

sans elle. C’est à Sciences po qu’ils se sont connus.<br />

Jacques Chirac y est déjà une célébrité. Les filles badent<br />

devant ce grand garçon sé<strong>du</strong>isant qui ressemble à un<br />

acteur américain. Il s’agite beaucoup. On l’appelle « l’hélicoptère ».<br />

Mlle Chodron de Courcel est une fille rangée, au grand front et à<br />

l’air sévère. Elle doit vaincre une timidité maladive. Lors de la première<br />

conférence, le maître propose deux exposés pour la semaine<br />

suivante. « Qui veut le faire ?» Elle lève le doigt. Jacques Chirac l’a<br />

remarquée. Un jour qu’elle travaille à la bibliothèque, il l’interpelle.<br />

Voudrait-elle participer à son groupe de travail chez lui ? « Nous serons<br />

quatre », lui indique-t-il. Il lui annonce déjà la couleur : elle fera des<br />

fiches de lecture (avec lesquelles et ça, il ne lui dit pas, il pourra<br />

briller devant le maître comme s’il avait lu les ouvrages). D’emblée,<br />

elle est sa collaboratrice. Il la vouvoiera toujours. Jacques Chirac a<br />

toujours vouvoyé ses collaborateurs. Lui fait-il sa cour ? En tout cas,<br />

il la poursuit au téléphone. Cela peut <strong>du</strong>rer des heures. Ses parents<br />

fulminent contre ce garçon sans gêne qui accapare leur ligne.<br />

Été 1953. Le mythe de l’American way of life se porte bien en France.<br />

Jacques Chirac s’inscrit à la Harvard Summer School avec deux amis.<br />

Ils ont obtenu une bourse. Les cours ont lieu de 8 heures à 16 heures.<br />

Pour améliorer l’ordinaire, le soir, il est plongeur dans un restaurant.<br />

Sur le campus, il a rencontré une jeune étudiante venue de Caroline<br />

<strong>du</strong> Sud. Ils tombent amoureux, parlent même mariage. Il l’écrit à ses<br />

parents. Son père le somme de rentrer. Sa mère, angoissée à l’idée<br />

de perdre son fils adoré, appelle Bernadette. « Mademoiselle, aidezmoi,<br />

je ne veux pas d’une belle-fille américaine qui roule en décapotable<br />

!» Deux mois plus tard, en octobre, Jacques et Bernadette<br />

se fiancent. Ils n’ont pas <strong>21</strong> ans. Elle est très amoureuse. Et lui ? Il<br />

ne sera jamais un homme que l’on enferme. Le voilà néanmoins<br />

engagé. Diplômé de Sciences po, il réussit le concours de l’Ena <strong>du</strong><br />

premier coup. Mais avant d’entrer à l’école, il doit faire son service<br />

militaire. Sorti major de Saumur, le sous-lieutenant Chirac refuse<br />

une planque, il veut rejoindre, et vite, l’Algérie avec son escadron.<br />

Juste le temps d’épouser Bernadette. Mariage rapide. Pas de voyage<br />

de noces. Il embarque pour Alger, « l’expérience la plus exaltante de<br />

[sa] vie ». Pendant un an, Bernadette l’attend. Apprend à taper à la<br />

machine. Ce qui rendra bien service à son mari lorsqu’il intégrera<br />

l’Ena. Elle est bien sa collaboratrice.<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

62


ACTUALITÉ<br />

Balade à<br />

Saint-Germain-des-Prés<br />

avec sa fille Claude Chirac<br />

(à dr.), le 5 septembre.<br />

« Mon fils aurait pu faire n’importe quel mariage », Mme Chodron<br />

de Courcel n’a jamais oublié cette pique de Mme Chirac. Toute leur<br />

vie ou presque, chaque matin, Jacques Chirac dira à Bernadette<br />

dans la salle de bains : « Vous avez de la chance de m’avoir épousé. »<br />

Lassée <strong>du</strong> refrain, un jour, devant des proches, elle réplique : « Mais<br />

Jacques, c’est moi qui vous ai fait. »<br />

De la chance ? Elle en a sûrement eu, Bernadette. Il est rare de<br />

mener une vie si longtemps préservée de l’ennui. Jacques Chirac<br />

a connu une carrière politique époustouflante. Ponctuée d’échecs<br />

mémorables, deux fois la présidentielle. Mais de succès grandioses,<br />

comme le grand chelem dans la capitale. Il a été maire de <strong>Paris</strong> pendant<br />

dix-huit ans. Avant d’être élu et réélu président. Et Bernadette<br />

a adoré être la première dame de France. Il fallait avoir des nerfs et<br />

de la santé pour vivre à ses côtés et soutenir son rythme d’enfer.<br />

« Pourquoi avez-vous appelé votre femme “la tortue” ? » Réponse :<br />

« Nous n’avons pas, mon épouse et moi-même, le même rapport au<br />

temps nécessaire. » Qu’ont-ils en commun, ces deux-là ? « Je suis<br />

lente, très lente. J’ai toujours tendance à être en retard alors que lui<br />

est toujours pile à l’heure, reconnaît Bernadette. Mon mari n’aime<br />

pas sortir le soir, se couche tôt et dort bien. Il se réveille à 6 heures,<br />

toujours de bonne humeur. Moi j’aime sortir, veiller car je ne dors<br />

pas beaucoup et, le matin, j’essaie de lui parler. Il m’envoie balader :<br />

“Bernadette, vous êtes la mouche <strong>du</strong> coche.” » Mais voilà, les Chirac<br />

sont un couple indissociable pour la conquête <strong>du</strong> pouvoir. Elle est<br />

pour lui une compagne d’armes comme on dit un frère d’armes,<br />

une guerrière. Elle se compare même à une femelle de<br />

crocodile qui monte la garde pendant que le mâle reste<br />

disponible pour passer à l’attaque. « J’ai consacré ma vie<br />

à aider mon mari », déclare-t-elle. Las, Chirac plaît tellement<br />

aux femmes. « Jaaaacques me trompe » deviendra<br />

son antienne. Parfois elle peut en rire : « Je les connais<br />

toutes et j’en veux à trois particulièrement. Et vous savez<br />

ce qui me fait plaisir, elles sont aujourd’hui aussi laides que moi. »<br />

L’humour d’une épouse humiliée. Jacques Chirac sera un mari courant<br />

d’air. « Je file. » Et un père trop souvent absent. La maladie de<br />

leur fille Laurence sera leur autre combat commun, celui qui les a<br />

sans doute le plus rapprochés.<br />

Personne n’a jamais plaint Bernadette. Elle est si lunatique. Un jour<br />

elle peut se montrer aimable, presque chaleureuse, pleine d’humour<br />

(toujours vache). Le lendemain, on la voit fermée comme une huître,<br />

ne répondant pas, l’air revêche et suspicieux comme si on lui avait volé<br />

quelque chose. Elle s’est ainsi fait beaucoup d’ennemis et y a per<strong>du</strong><br />

des amis. « Mon mari aurait aimé que je sois plus cool », reconnaît-elle.<br />

Son grand regret est qu’il ne lui a jamais fait de compliment. « Mon<br />

« Mon mari<br />

n’est pas un<br />

spécialiste<br />

de la félicitation<br />

conjugale »<br />

mari n’est pas un spécialiste de la félicitation conjugale »,<br />

m’avait-elle confié, contente de sa formule. Au fond, le<br />

seul cadeau de Jacques Chirac est de lui avoir permis de<br />

conquérir un siège de conseiller général en Corrèze. Elle<br />

va y acquérir une légitimité politique, le droit de se sentir<br />

libre d’agir et de parler à sa guise. Et aussi, une autre<br />

raison d’être. Elle sera toujours réélue jusqu’à ce que<br />

François Hollande supprime son canton.<br />

Le film traite d’un moment particulier, entre 1995<br />

et 2005. L’époque où elle est au sommet de son art. Et<br />

pourtant, comme le rapporte « Bernadette », elle a cette<br />

désagréable surprise d’être écartée par sa fille, Claude,<br />

qui juge que sa mère a forci et qu’elle est ringarde.<br />

Qu’elle s’occupe des jardins et des cuisines !<br />

Son couvert est retiré quand son mari reçoit des<br />

jeunes pour une réception <strong>du</strong> 14 juillet, « cela<br />

ferait trop papa et maman reçoivent les petitsenfants<br />

». Tout est vrai. Mais elle ne craint pas<br />

d’afficher ses préférences pour ceux que son<br />

mari tient en disgrâce. Elle déteste « le meilleur<br />

d’entre nous », Alain Juppé, « un fruit sec », dit-elle,<br />

et encore plus Dominique de Villepin, secrétaire général<br />

de l’Élysée qui aura l’idée folle de la dissolution. Elle<br />

ne l’appelle plus que « Néron » ou « le grand stratège ».<br />

Lionel Jospin s’installe à Matignon en 1997. Bernadette<br />

n’a plus qu’une idée : conspirer à la réélection de son<br />

mari en 2002. Il y a les pièces jaunes, son franc-parler.<br />

Elle devient la femme politique la plus populaire. Les<br />

maires RPR sollicitent son soutien pour les municipales.<br />

Autant de scènes <strong>du</strong> film qui ne sont pas <strong>du</strong> cinéma.<br />

Son livre, « Conversation », sort en octobre 2001. C’est un<br />

best-seller. Jacques Chirac est réélu. La tortue a gagné.<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE DU 00 MOIS <strong>2023</strong> 2022 PARIS MATCH<br />

63


Edmée et Jacques Jourda avaient donné leur corps<br />

à la science. Mais ce temple parisien de l’anatomie était devenu une<br />

boucherie indigne. La journaliste Anne Jouan<br />

raconte ce scandale dans « Le charnier de la République »<br />

Les Jourda, amoureux depuis quarante ans, en voyage à Venise, dans les années 1980.<br />

En 2011, Jacques, 98 ans, ne survivra pas plus de quinze jours à Edmée, 95 ans.


UNIVERSIT<br />

PARIS-DESCARTES<br />

LA MORT<br />

PROFAN E<br />

Pour souvenir, ni urne ni tombe, seulement des photos.<br />

Jacques et Edmée Jourda, qui avaient foi en<br />

l’homme, ont voulu que leur fin serve à faire progresser<br />

la médecine. Mais l’humanité qui avait guidé la<br />

vie de ces anciens résistants leur a été refusée après<br />

leur mort. À l’intérieur de la faculté de médecine de<br />

<strong>Paris</strong>- Descartes, leurs corps ont été soumis à des<br />

traitements dégradants, comme beaucoup d’autres<br />

parmi les 60 000 confiés au plus grand centre d’anatomie<br />

d’Europe. Un livre fait la lumière sur ce scandale<br />

qui a abouti à la fermeture <strong>du</strong> centre de don<br />

des corps et aux plaintes de quelque 200 familles.<br />

Attention, les images qui suivent peuvent choquer.<br />

RÉCIT CAROLINE MANGEZ


Par Caroline Mangez<br />

Buchenwald, son cauchemar,<br />

Jacques Jourda, alias « Jacquemin<br />

», commandant des Forces<br />

françaises de l’intérieur, préférait,<br />

sauf de rares confidences<br />

à son petit-fils Maxime, ne pas<br />

en parler. Juif mais athée,<br />

socialiste convaincu, républicain<br />

et patriote forcené,<br />

c’est à ces convictions qu’il devait d’avoir<br />

su s’évader <strong>du</strong> stalag 5A, puis des camps<br />

de concentration, et d’avoir su aussi se taire<br />

quand les nervis de la Gestapo de la rue de<br />

la Pompe lui ont infligé le supplice de la baignoire,<br />

en 1944. Jamais ces collabos, aux<br />

procès desquels il irait plus tard témoigner,<br />

n’ont su qu’il avait dirigé le bureau de liaison<br />

des Mouvements unis de Résistance.<br />

Encore moins qu’il avait épousé, en 1939,<br />

Edmée Kahn, alias « Hélène » dans la clandestinité.<br />

Après la guerre, leur vie a repris<br />

son cours. Entre deux séjours de vacances à<br />

Porquerolles, Jacques Jourda est retourné à<br />

ses fonctions de directeur commercial dans<br />

une entreprise de peinture, et à distribuer<br />

des tracts pour le Parti socialiste à ses heures<br />

per<strong>du</strong>es, tandis qu’Edmée tra<strong>du</strong>isait en français<br />

des romans anglais. Joueurs de bridge<br />

invétérés, l’âge avançant, les époux inséparables<br />

consacraient leurs soirées au jeu,<br />

capables encore, à 90 ans passés, de remporter<br />

des tournois. Jacques<br />

et Edmée Jourda avaient sacrifié<br />

leur jeunesse à la France,<br />

faire don de leurs corps à la<br />

science participait de la même<br />

démarche. Servir la recherche,<br />

le pays, la vie, une dernière<br />

fois. Jacques et Edmée<br />

l’avaient décidé ensemble en<br />

1974, s’inscrivant au centre<br />

de don des corps de Descartes<br />

(CDC), le saint des saints de<br />

l’anatomie, où on leur remit<br />

des cartes de donneurs portant<br />

les numéros 8 et 9.<br />

Sachant Jacques condamné<br />

par un cancer en phase terminale,<br />

Edmée s’éteint la première,<br />

le 15 décembre 2011, à<br />

95 ans. Lui meurt à 98 ans, le 31 décembre<br />

suivant. Leurs corps sont donc arrivés à deux<br />

semaines d’intervalle au quai de livraison<br />

<strong>du</strong> centre, 47, rue des Saints-Pères, parcourant<br />

le même chemin que le matériel et les<br />

fournitures destinés à l’université. Une fois<br />

ces portes franchies, comme tous les donneurs,<br />

ils ont per<strong>du</strong> leur identité pour devenir<br />

des « sujets », avec un matricule reporté<br />

au feutre sur leur front et sur chacun de<br />

leurs membres, désormais appelés « pièces ».<br />

Jacques et Edmée Jourda ignoraient le<br />

contraste flagrant entre la générosité de leur<br />

geste et l’indigence crasse de l’établissement<br />

qui venait de recueillir<br />

leurs dépouilles mortelles.<br />

Le 23 janvier dernier, dans le<br />

VII e arrondissement de <strong>Paris</strong>, où ils<br />

ont vécu, leur fille, Catherine, assiste<br />

à l’audition <strong>du</strong> P r Guy Vallancien,<br />

mis en cause pour « manquement<br />

flagrant aux règles déontologiques<br />

» par le conseil départemental<br />

de l’ordre des médecins. Devant<br />

166 familles d’hommes et de<br />

femmes ayant légué leur corps à<br />

la science regroupées au sein de<br />

l’association Charnier <strong>Paris</strong>-Descartes,<br />

justice et dignité pour les<br />

donneurs, l’ex-directeur <strong>du</strong> CDC<br />

entre 2004 et 2014 explique abruptement<br />

: « Pourquoi avions-nous cette<br />

spécificité de corps gardés à 4 °C ?<br />

Parce que la dissection est bien meilleure.<br />

» Catherine Jourda n’avait nullement<br />

l’intention de s’exprimer ce<br />

jour-là. Mais heurtée par ces mots<br />

et mue par la colère, elle se lèvera<br />

pour prendre la parole : « Je suis la<br />

Catherine Jourda<br />

s’exclame : « Mon père<br />

a échappé au charnier<br />

de Dachau,<br />

vous l’avez jeté dans<br />

celui de Descartes.<br />

Mais qu’est-ce que vous<br />

leur avez fait ? »<br />

fille de deux morceaux de viande maintenus<br />

à 4 °C. Qu’est-ce qu’on a fait à nos morts ?<br />

Mes parents étaient des héros de la Résistance.<br />

Mon père était commandeur de la<br />

Légion d’honneur, ma mère était chevalier.<br />

Mon père a été déporté à Buchenwald. Il<br />

est passé par ces charniers. Il a échappé à la<br />

Shoah. Il a échappé au charnier de Dachau et<br />

vous l’avez jeté dans le charnier de Descartes.<br />

Mais qu’est-ce que vous leur avez fait ? »<br />

La réponse, comme ses propos, se trouve<br />

dans « Le charnier de la République », un livre<br />

pour clore définitivement ce scandale cosigné<br />

par ceux qui, sans relâche depuis des années,<br />

ont contribué à le dévoiler : Richard Douard,<br />

professeur des universités, dirigeant bénévole<br />

<strong>du</strong> CDC de mars 2014 jusqu’à sa démission,<br />

à l’automne 2017, Dominique Hordé, secrétaire<br />

générale chargée de gérer le quotidien<br />

<strong>du</strong> centre de mars 2016 à juin 2018, et la journaliste<br />

Anne Jouan, collaboratrice régulière<br />

de <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Au lendemain de la parution,<br />

dans « L’Express », <strong>du</strong> premier volet de son<br />

enquête, le 26 novembre 2019, la fermeture<br />

administrative de l’établissement est annoncée.<br />

Dans la foulée, le parquet de <strong>Paris</strong> ouvre<br />

une information judiciaire pour « atteinte à<br />

l’intégrité d’un cadavre » qui débouchera sur<br />

la mise en examen de deux préparateurs en<br />

anatomie et de Frédéric Dardel, l’ancien président<br />

de l’université <strong>Paris</strong>-Descartes, qui n’a<br />

pas répon<strong>du</strong> à nos sollicitations. Car, en vertu<br />

de l’article 16-1-1 <strong>du</strong> Code civil : « Le respect<br />

dû au corps humain ne cesse pas avec la<br />

mort. Les restes des personnes décédées, y<br />

compris les cendres de celles dont le corps a<br />

donné lieu à une crémation, doivent être traités<br />

avec respect, dignité et décence. » Lorsque<br />

le P r Richard Douard et Dominique Hordé<br />

Décomposition à l’air libre sur les étagères <strong>du</strong> centre de<br />

<strong>Paris</strong>-Descartes, en 2011. Ces deux photos sont extraites <strong>du</strong> livre.


Par ce laissez-passer <strong>du</strong> 16 avril 1945, un maire<br />

atteste que le prisonnier politique Jacques Jourda, évadé,<br />

a laissé ses papiers dans le camp de Buchenwald.<br />

Carte de résistant de Jacques Jourda,<br />

chef <strong>du</strong> bureau de liaison <strong>du</strong> Mouvement<br />

uni de résistance. Il est<br />

commandeur de la Légion d’honneur.<br />

La photo des mariés, le 27 avril 1939, elle<br />

a 23 ans, lui, 26. La mère de la mariée reçoit<br />

dans son appartement proche de l’Étoile.<br />

pénètrent ce temple réputé de l’anatomie<br />

accueillant en moyenne 660 corps à l’année,<br />

contre 70 dans d’autres centres, ils<br />

s’aperçoivent que « tout est pourri, moisi ».<br />

Per<strong>du</strong> au milieu d’un site universitaire de<br />

72 000 mètres carrés, la dizaine de salariés<br />

<strong>du</strong> centre et leurs morts occupe deux demiétages.<br />

L’accueil partage le palier <strong>du</strong> 5 e étage<br />

avec la faculté de maths et d’informatique.<br />

Derrière des portes non sécurisées ouvertes<br />

à tous les vents, règnent « dénuement, saleté,<br />

maltraitance des morts comme des vivants ».<br />

Sur de vieux chariots en fer entreposés en<br />

enfilade, des corps entièrement<br />

nus s’empilent par dizaines, les<br />

uns sur les autres, dans une<br />

chambre froide de 263 mètres<br />

carrés dont les moteurs tombent<br />

régulièrement en panne. Certains<br />

gisent au milieu des poubelles et<br />

des cartons. Les salles de dissection ne sont<br />

pas climatisées et l’eau chaude manque aux<br />

robinets. Dans les salles d’archives, situées<br />

dans un ancien abri antiatomique <strong>du</strong> bâtiment<br />

des Saints-Pères, Dominique Hordé, qui<br />

n’avait jamais vu un mort avant de décrocher<br />

ce poste, découvre des boîtes d’ossements<br />

et des squelettes stockés dans des sacs-poubelle.<br />

Dans un congélateur de 9 mètres carrés,<br />

elle trouve aussi des centaines de pièces<br />

anatomiques amoncelées. Il faut monter dessus<br />

pour atteindre la plus haute. Jusqu’à ce<br />

qu’elle gagne finalement la bataille contre<br />

les rongeurs, fin 2017, des souris grignotent<br />

allègrement les cadavres. Malgré ses e-mails<br />

d’alerte désespérés et détaillés sur la situation,<br />

sa hiérarchie, à l’exception notable <strong>du</strong><br />

P r Douard, reste de marbre, multipliant des<br />

promesses de travaux jamais exécutés. Des<br />

Les cadavres<br />

gisaient les uns sur<br />

les autres sans<br />

réfrigération, rongés<br />

par les souris<br />

photos figurant dans leur livre, certaines<br />

remontant à 1988, sont à l’époque envoyées<br />

aux dirigeants pour preuve. Nul ne bouge.<br />

Interdite aux administratifs, la chambre<br />

froide est le royaume des préparateurs, leur<br />

chasse gardée. « Leurs fonctions principales<br />

consistent à accueillir les corps – si besoin,<br />

à les déshabiller – et à réaliser les sérologies<br />

assurant qu’ils ne sont pas porteurs d’une<br />

maladie contagieuse. Ils écrivent au feutre,<br />

sur la peau des membres et sur le front, le<br />

numéro d’identification communiqué par<br />

le service administratif, puis les préparent,<br />

les découpent en fonction <strong>du</strong> thème des formations,<br />

mettent en place les sujets entiers<br />

ou les pièces dans les espaces de cours,<br />

puis, après ceux-ci, les rapportent dans les<br />

chambres froides », décrit Dominique Hordé.<br />

N’ayant pas d’espace, ceux-là piétinent les<br />

corps pour atteindre le fond des<br />

frigos où ils travaillent la plupart<br />

<strong>du</strong> temps. Les têtes sont réservées<br />

au chef d’équipe. Personne<br />

sauf lui ne peut y toucher. Pendant<br />

trente-six ans, de son arrivée,<br />

en 1975, à son départ à la<br />

retraite, en 2011, Momo occupe cette fonction.<br />

Anne Jouan raconte les enveloppes de<br />

cash, le cerveau entier conservé dans de la<br />

résine, mais aussi les gourmettes, bagues, des<br />

dents et des appareils dentaires appartenant<br />

à des donneurs saisis lors d’une perquisition<br />

à son domicile. Aux policiers puis au juge<br />

d’instruction qui l’entend dans le cadre de<br />

l’enquête, Momo avoue avoir cédé des ossements<br />

humains à des boutiques spécialisées<br />

en vente de squelettes, et aussi ses extras <strong>du</strong><br />

samedi avec des entreprises privées allant<br />

<strong>du</strong> monde de la recherche jusqu’au secteur<br />

automobile pour des crash-tests. Ces sociétés<br />

le rémunéraient entre 300 et 600 euros.<br />

Un système qui, leur aurait-il expliqué, « était<br />

connu et toléré par la direction ». Au fil des<br />

auditions judiciaires, les autres préparateurs<br />

corroboreront ce témoignage, révélant un<br />

véritable trafic mercantile. Car si les anatomistes<br />

dissèquent gratuitement, les autres<br />

utilisateurs paient. Ainsi, le P r Vallancien<br />

est à l’époque à la fois directeur <strong>du</strong> centre<br />

et patron d’une société privée, l’École européenne<br />

de chirurgie. Hébergée au sein de<br />

l’université <strong>Paris</strong>-Descartes, à laquelle elle<br />

loue des locaux, elle met à disposition des<br />

« sujets » obtenus à des tarifs préférentiels.<br />

Le P r Douard et Dominique Hordé croiseront<br />

aussi, au détour des couloirs, ce vieux maître<br />

d’anatomie qui, bien que retraité, jusqu’à<br />

sa mort venait régulièrement au CDC disséquer<br />

des corps décomposés dans une salle<br />

<strong>du</strong> 6 e étage qui lui était réservée. Ou ce professeur<br />

d’anesthésie venu réclamer, sans la<br />

moindre requête officielle, que l’on mette un<br />

corps à sa disposition pour faire une démonstration<br />

devant ses enfants, dont un mineur.<br />

Depuis la fermeture définitive <strong>du</strong> centre, fin<br />

2019, tout cela n’a évidemment plus cours.<br />

Les chambres froides sont désormais vides.<br />

Athée comme ses parents, Catherine Jourda<br />

dit ne s’être jamais demandé à quoi leurs<br />

dépouilles avaient servi, ni si elles ont été<br />

incinérées « complètes ». Une fois seulement,<br />

elle est allée se recueillir dans la division <strong>du</strong><br />

cimetière de Thiais où les cendres<br />

des donneurs <strong>du</strong> CDC venaient<br />

rejoindre, après un passage par<br />

l’incinérateur <strong>du</strong> Père-Lachaise,<br />

celles des morts de la rue, personnes<br />

non identifiées ou sans<br />

ressources. « Certains membres<br />

de l’association éprouvent de la<br />

peine et de la haine, pas moi,<br />

parce que mes parents étaient<br />

morts et que je continue de<br />

penser que ce qu’ils ont fait<br />

était utile… » Catherine Jourda<br />

a choisi, comme eux, de faire don<br />

de son corps à la science : « Descartes<br />

étant fermé à présent, il<br />

ira à l’école de chirurgie <strong>du</strong> Fer à<br />

Moulin quand je disparaîtrai. »<br />

« Le charnier de la<br />

République », d’Anne<br />

Jouan, <strong>du</strong> P r Richard<br />

Douard et de Dominique<br />

Hordé, éd. Robert<br />

Laffont, 380 pages,<br />

<strong>21</strong>,50 euros.<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

67


Chapeau, tailleur et collier de perles aux<br />

courses équestres d’Ascot, avec leur patron, sir Frances<br />

Brooke (à dr.), en octobre 2022.<br />

Bon chic bon genre. Difficile de se souvenir qu’au pays <strong>du</strong><br />

sang-froid, les fans de Diana se sont longtemps répan<strong>du</strong>s<br />

en propos incendiaires sur le grand amour de l’héritier<br />

<strong>du</strong> trône : « briseuse de conte de fées », « sorcière »…<br />

sans oublier de la traiter de laideron. Coiffée comme l’as<br />

de pique, Camilla se drapait de gros pulls et d’impers<br />

élimés. Plutôt Barbour que glamour, un style typique<br />

de la gentry rurale. Pas celui de Buckingham. Alors<br />

son prince a dénoué les cordons de sa bourse pour une<br />

métamorphose digne de Cendrillon. Seul hic : Camilla perd<br />

régulièrement ses faux ongles en faisant <strong>du</strong> jardinage.<br />

PHOTO MAX MUMBY / RÉCIT PIERRICK GEAIS


Silhouette, garde-robe, maquillage... L’épouse de Charles<br />

a travaillé pour adoucir son image. À 76 ans, elle est devenue<br />

un modèle pour les Anglaises qui préfèrent le classicisme<br />

UEEN CAMILLA<br />

L’EMBELLIE


Autrefois, sa meilleure arme de sé<strong>du</strong>ction était son humour.<br />

Par Pierrick Geais<br />

Elle s’en serait arraché les cheveux. La<br />

première fois qu’elle a vu la tignasse de<br />

Camilla, il y a de cela trente-cinq ans, Jo<br />

Hansford – élue « meilleure coloriste au<br />

monde » par le magazine « Vogue » – a su<br />

qu’elle allait avoir bien <strong>du</strong> travail. Pointes<br />

sèches, châtain délavé et Brushing négligé…<br />

Celle qui n’était encore que Mme Parker<br />

Bowles n’en avait que faire des considérations<br />

capillaires. « Elle avait une frange hirsute. Mais<br />

j’ai tout de suite remarqué ses yeux bleu vif<br />

et su qu’elle devait être plus blonde », s’est<br />

récemment souvenue, dans les colonnes <strong>du</strong><br />

« Telegraph », cette coiffeuse dont le salon londonien<br />

a vu passer Angelina Jolie, Richard<br />

Burton ou encore Gwyneth Paltrow. Sous les<br />

doigts de fée de Jo Hansford, le carré de Camilla s’est<br />

transformé. Plus court, plus moderne, plus travaillé au<br />

fil des années. « J’ai donné à la couleur un aspect plus<br />

chaud et plus miellé par rapport au blond blanc qu’elle<br />

arborait auparavant. » La formule magique : un « blond<br />

beurré » qui fait ressortir sa carnation et que les quinquagénaires<br />

de la bonne société veulent désormais copier.<br />

Camilla, influenceuse beauté ? Qui aurait pu le croire.<br />

Elle suit des<br />

« cures de<br />

rajeunissement »<br />

en Inde<br />

Souvent éclipsée par la jeune génération – de Kate Middleton à<br />

Meghan Markle en passant par Zara Phillips –, Camilla a elle aussi<br />

<strong>du</strong> style. Du moins le sien. Pour cette femme de la campagne – qui<br />

n’aime rien tant que cultiver son jardin –, la mode est pourtant loin<br />

d’être une seconde nature. É<strong>du</strong>quée dans des pensionnats bourgeois<br />

– en Angleterre et en Suisse –, Camilla Shand a d’abord eu<br />

à porter l’uniforme des petites filles modèles. Jupe plissée et chemisier<br />

immaculé. Mais dès que l’école était terminée, elle enfilait<br />

sa tenue préférée : veste Barbour et bottes pour patauger dans la<br />

boue. Au Bal des débutantes, elle fait son entrée dans le monde en<br />

robe longue et parure étincelante ; mais à l’époque, elle ne brille pas<br />

par son allure, plutôt par son sens de l’humour. Sa meilleure<br />

arme de sé<strong>du</strong>ction encore aujourd’hui. Au début<br />

des années 1970, Charles – prince de Galles qui jouissait<br />

alors d’une réputation de Casanova – tombe sous le<br />

charme de cet esprit piquant.<br />

Camilla a quatorze ans de plus que Diana mais, mises<br />

côte à côte, la première paraît être la grand-mère de l’autre. Quand<br />

la jeune oie blanche sculpte ses formes d’adolescente à coups de<br />

séances d’aérobic et devient une icône de la mode, la « mal fagotée<br />

<strong>du</strong> Wiltshire » – ainsi est-elle parfois étiquetée – continue de<br />

se mémériser. Ainsi, en 1995, Camilla, boudinée dans une petite<br />

robe noire, essaie de rivaliser avec la très sexy « revenge dress » de<br />

lady Di, mais le résultat est raté et moqué dans la presse. Jamais la<br />

« vilaine sorcière » ne sera à la hauteur de la « princesse des cœurs ».<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

70


ACTUALITÉ<br />

Aujourd’hui, c’est aussi son « blond beurré » et ses couleurs pastel<br />

Diana disparue, Charles engage un « spin doctor », Mark Bolland,<br />

pour redorer la réputation de Camilla. Parmi les grands chantiers :<br />

rajeunir son image. Une mission – pas des plus aisées –, en partie<br />

confiée au couturier Antony Price, qui a collaboré avec David<br />

Bowie et Diana Ross. Celui-ci ne voudra pas faire de Camilla une<br />

rock star, mais plutôt une référence pour l’Anglaise moyenne :<br />

simple, élégante et délicieusement british. Si elle ne se départit<br />

pas de son triple rang de perles et de ses vestes en velours, elle<br />

choisit des couleurs pastel qui adoucissent ses traits. Parfois, elle<br />

ose même une touche glamour, comme lors de galas où elle porte<br />

des fourreaux à sequins.<br />

En 2006 – un an après son mariage avec Charles –, elle est classée<br />

au dixième rang des femmes les plus élégantes <strong>du</strong> monde par<br />

le très chic magazine « Tatler », la bible <strong>du</strong> gotha. Une victoire,<br />

même si les tabloïds révèlent que les coquetteries de la nouvelle<br />

<strong>du</strong>chesse de Cornouailles coûteraient très cher aux contribuables.<br />

Le bureau de Charles, à Clarence House, doit alors préciser que le<br />

prince de Galles paie la quasi-totalité de ces frais.<br />

Si elle ne se maquillait jamais auparavant, Camilla dépense désormais<br />

sans compter pour des cosmétiques. Grâce à l’esthéticienne<br />

Deborah Mitchell, le teint de la <strong>du</strong>chesse de Cornouailles, terni<br />

par une consommation excessive de cigarettes, devient joliment<br />

hâlé, toute l’année, même sous le crachin anglais. Au début des<br />

années 2010, Camilla perd plusieurs kilos, grâce à une pratique<br />

régulière <strong>du</strong> yoga et à un régime équilibré, 100 % bio. À plusieurs<br />

reprises – et encore récemment en octobre 2022 –, elle<br />

s’envole pour l’Inde où, dans un centre holistique tenu<br />

par le réputé D r Mathai, elle suit des « cures de rajeunissement<br />

». Au programme : massages, soins <strong>du</strong> visage,<br />

méditation et naturopathie.<br />

Pour parfaire son allure, Camilla a su s’entourer des<br />

meilleurs. À l’instar de Jacqui Meakin, l’ancienne habilleuse<br />

de Queen Mum, la mère d’Elizabeth II, chargée<br />

de sa garde-robe officielle. Mais aussi de Bruce<br />

Oldfield, qui fut le styliste favori et l’ami de lady Di<br />

<strong>du</strong>rant dix ans. Un choix qui peut paraître étonnant.<br />

« J’ai donné son glamour à Diana et sa confiance en<br />

elle à Camilla », s’est ainsi justifié le couturier dans<br />

une interview accordée au « Daily Mail » en 2014, refusant<br />

de choisir son camp. Honneur suprême : il a eu à<br />

réaliser la robe de couronnement de la reine consort,<br />

en mai dernier. Une pièce d’un rare raffinement, couleur<br />

ivoire, avec des broderies d’or et d’argent représentant<br />

des fleurs sauvages britanniques.<br />

Aujourd’hui, Camilla se fond dans tous les décors avec<br />

des looks subtils, jamais trop voyants – comme pouvaient<br />

l’être les tailleurs d’Elizabeth II –, mais pas transparents<br />

pour autant. Sa signature mode : des escarpins beiges de<br />

la marque Sole Bliss, discrets, confortables et élégants.<br />

De quoi éviter le moindre faux pas… stylistique.<br />

Sa palette :<br />

<strong>du</strong> vert amande en<br />

Écosse au rose<br />

layette en Égypte<br />

en passant par<br />

le bleu roi à Windsor.<br />

So British.<br />

Suivez en direct<br />

la visite de Charles III sur<br />

parismatch.com


Il va créer l’événement avec<br />

« Le Petit Théâtre de Vrebos » sur LN24<br />

PASCAL VREBOS<br />

LES SECRETS<br />

DE L’ÉTERNELLE<br />

JEUNESSE<br />

Il a à peine fait ses adieux à RTL TVI qu’il s’apprête déjà à<br />

faire sensation sur LN24. Changement de chaîne, nouveau<br />

défi : Pascal Vrebos se lance dans une nouvelle et<br />

palpitante aventure télé avec « Le Petit Théâtre de Vrebos<br />

», un concept alléchant basé sur l’info qui dérange.<br />

Avec son légendaire franc-parler, ça va matcher ! Il a l’enthousiasme<br />

d’un débutant alors qu’il a 71 ans. Il aurait pu<br />

raccrocher après vingt ans de « Controverse » et vingtdeux<br />

de « L’Invité ». Mais non, il est là. Et il va faire parler<br />

de lui. Pascal Vrebos est un homme résolument étonnant.<br />

PHOTOS RONALD DERSIN<br />

RÉCIT ET INTERVIEWS NADIA SALMI<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

72


En 20<strong>09</strong>, Pascal Vrebos avait ouvert son jardin secret pour<br />

<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>, révélant combien sa fille Alycia était<br />

essentielle dans sa vie. Quatorze ans après, ils se<br />

retrouvent pour notre photographe avant<br />

« Le Petit Théâtre de Vrebos », le rendez-vous<br />

<strong>du</strong> franc-parler sur LN24.<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

73


PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

74


Une relation très forte<br />

À le voir, jadis, s’inviter tous les dimanches dans nos foyers,<br />

on en avait presque oublié qu’il a une famille à lui. Pascal Vrebos<br />

est le mari de Djin et le papa d’Alycia, les deux femmes<br />

de sa vie. « J’entretiens une relation très forte avec lui »,<br />

explique Alycia. « On rigole beaucoup ensemble, on a le même<br />

humour, qui est différent des autres. » Un exemple ? Pascal<br />

a une tradition familiale qu’il a transmise à sa fille : ils se<br />

jettent des fruits qu’ils doivent rattraper. Des pommes, des<br />

oranges… Et ils sont les seuls à y jouer, car ça ne plaît pas <strong>du</strong><br />

tout à Djin. Pour autant, la mère est également proche de sa<br />

fille. Car les Vrebos, c’est un trio qui a plaisir à partager des<br />

moments de vie. « Je me suis toujours très bien enten<strong>du</strong>e<br />

avec mes parents, qui ont eu une carrière extraordinaire. Ce<br />

sont de bonnes oreilles, toujours d’excellent conseil. » On<br />

sent les mots sincères. Alycia n’est pas <strong>du</strong> genre à flatter inutilement<br />

son père. Elle peut se plaindre de sa mauvaise foi et,<br />

la seconde d’après, s’extasier sur sa capacité à rebondir. « Il<br />

travaillera jusqu’à la fin. Mais il est plus cool qu’avant, plus<br />

disponible… Avoir des parents bosseurs et passionnés est<br />

inspirant. Et cela m’aide dans mon travail. Je suis heureuse<br />

de mes deux métiers, même si le mélange est improbable ! »<br />

Une profonde<br />

complicité unit Pascal<br />

Vrebos à sa fille.<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

75


Dans l’ombre,<br />

une grande femme<br />

ACTUALITÉ<br />

Quand Alycia ne s’occupe<br />

pas de gérer son restaurant,<br />

elle travaille comme<br />

logopède dans un pensionnat<br />

à Watermael-Boitsfort.<br />

Un travail délicat, puisqu’il<br />

l’amène à rencontrer des<br />

enfants placés par le juge<br />

de la jeunesse et souvent<br />

confrontés à des parents<br />

défaillants. « Le fait d’avoir<br />

étudié aussi la psychologie à<br />

l’ULB m’aide à être empathique avec les enfants<br />

et à les écouter quand ils en ont besoin. C’est<br />

souvent dramatique et poignant, car certains<br />

attendent des parents qui ne viennent jamais.<br />

Ce n’est pas toujours facile à gérer au quotidien.<br />

Mais ils me donnent tellement d’amour et d’énergie<br />

que je suis heureuse d’être là pour eux. »<br />

En l’entendant parler ainsi, le père d’Alycia ne<br />

peut cacher sa fierté. Pascal Vrebos vante sa fille<br />

pour ses qualités humaines. « Elle a un contact<br />

magnifique avec les gens et les clients. » Mais<br />

ce qui le touche le plus, c’est que son diplôme<br />

de psy ne soit pas gratifié. « Rien n’est fait dans<br />

la nomenclature pour travailler comme psychologue<br />

et logopède », déplore l’homme médiatique.<br />

« Or, quand elle aide les gens en logopédie, elle<br />

est parfois confrontée à des problèmes psychologiques<br />

graves. Sa spécialité mériterait d’être<br />

prise en compte. »<br />

Et quid de la maman ? On aimerait lui demander<br />

quel regard elle porte sur son mari, mais elle n’est<br />

pas là. « Didier Reynders a fait une sortie comique<br />

à ce sujet », explique Pascal. « Il m’a un jour lancé<br />

la phrase suivante : “Ta femme, on dirait celle de<br />

Colombo. Tu en parles beaucoup alors qu’on ne<br />

la voit jamais.” » Derrière l’humour, on sent une<br />

pointe de malaise. Et, très vite, on en comprend la<br />

raison quand on écoute Alycia. « On parle rarement<br />

de ma mère parce qu’elle est discrète mais je sais,<br />

même si elle ne m’en parle pas, qu’elle peut parfois<br />

être touchée, comme moi, par un manque de<br />

reconnaissance. Il arrive que, dans certains événements,<br />

les gens n’aient d’yeux que pour mon père.<br />

Et dans ces moments-là, ma mère et moi avons<br />

l’impression d’être comme des plantes vertes. On<br />

ne nous dit pas bonjour. On ne nous prend pas en<br />

considération. Ça peut être difficile à vivre. Il est<br />

dommage que le public ne s’arrête qu’à l’homme<br />

connu et n’essaie pas de rencontrer ma mère, car<br />

elle est aussi extraordinaire. » Djin est le garde-fou<br />

de Pascal, son meilleur critique, son trésor. Elle<br />

dit ce qu’elle pense, elle pousse à réfléchir. Une<br />

grande femme de l’ombre.<br />

[SUITE PAGE 78]<br />

Alycia a hérité de la force de travail<br />

de son père : elle tient un restaurant<br />

à Etterbeek et est logopède dans un<br />

pensionnat à Watermael-Boitsfort.<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

76


En exclusivité pour <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>, Pascal<br />

Vrebos nous présente Djin, son épouse,<br />

« son garde-fou, son meilleur critique, son<br />

trésor ». On les voit ici lors de la remise <strong>du</strong><br />

diplôme d’Alycia, en voyage et dans le<br />

désert d’Arabie.<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

77


ACTUALITÉ<br />

« L’amour occupe une place<br />

capitale dans ma vie »<br />

Un entretien avec Nadia Salmi<br />

<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. À l’âge où la plupart des gens sont à<br />

la retraite, vous fourmillez encore de nouveaux projets.<br />

D’où vous vient cet appétit de vivre ?<br />

Pascal Vrebos. De mon enfance dans un milieu<br />

modeste. Je suis enfant unique et j’ai eu la chance<br />

d’avoir des parents extraordinaires. Ma mère était secrétaire<br />

au Palais des Beaux-Arts, ce qui m’a donné l’occasion<br />

d’assister gratuitement à quantité de spectacles.<br />

Mon père, lui, était un petit employé aux fourneaux,<br />

toujours enclin aussi à satisfaire ma curiosité. J’ai vraiment<br />

été encouragé, que ce soit en cinquième primaire<br />

quand j’ai voulu sauter une classe, ou à 15 ans quand<br />

je rêvais d’avoir une mobylette et qu’il me fallait pour<br />

cela étudier davantage.<br />

Vous n’avez pas souffert de solitude ?<br />

Ah non, j’ai adoré être fils unique. J’avais des tas<br />

de copains et de copines dans la rue. Déjà à 5-6 ans,<br />

j’écrivais des petits scénarios de marionnettes qu’on<br />

allait jouer chez les voisins et on se faisait payer avec<br />

des pièces de 25 centimes trouées pour acheter des<br />

cuberdons au bowling.<br />

Avoir un seul enfant était donc une évidence ?<br />

En fait, je ne voulais pas d’enfant <strong>du</strong> tout quand<br />

j’étais jeune. Je suis devenu père sur le tard, dans la<br />

quarantaine, comme mes parents. Et c’est tant mieux<br />

car, avant ça, j’aurais été mauvais dans ce rôle. J’étais<br />

dans la création. Je ne supportais pas les cris de bébés.<br />

Et puis est venue ma femme. Aujourd’hui, je me dis<br />

que si je n’avais pas eu d’enfant, je serais passé à côté<br />

de beaucoup de choses. C’est merveilleux de suivre<br />

toutes leurs étapes : la marche, l’apprentissage <strong>du</strong> langage…<br />

La vie est un miracle dont on minimise souvent<br />

l’importance. Et je dis ça sans porter de jugement<br />

sur les gens qui ne sont pas parents. Chacun est libre<br />

de ses choix.<br />

Qu’est-ce que la paternité vous a apporté ?<br />

Encore plus de sensibilité. Il est des moments impossibles<br />

à effacer. Je pense notamment à ma mère, qui<br />

a vécu jusqu’à 94 ans et qui a donc eu le privilège<br />

de me voir langer ma fille sur la table de la cuisine.<br />

Jamais elle n’aurait imaginé connaître ça. Elle était très<br />

proche d’Alycia, surtout après sa chute, qui l’a obligée<br />

à faire de la réé<strong>du</strong>cation. Ma fille avait 10 ans à ce<br />

moment-là et, malgré son jeune âge, elle s’est occupée<br />

de sa grand-mère. C’était très beau et très émouvant<br />

à voir… C’est dommage que mon père n’était plus là.<br />

Il aurait sûrement aussi été un peu dingo de sa petitefille.<br />

Et puis, il aurait découvert une autre facette de<br />

ma personnalité.<br />

C’est un regret ?<br />

On fait avec ce qui est. Il se trouve que j’ai connu une seule<br />

grand-mère quand j’étais petit. Mais ça ne m’a pas dérangé. J’étais<br />

le dernier de la lignée, celui qu’on n’attendait pas. Mes cousins<br />

étaient plus vieux, alors mes tantes s’occupaient beaucoup de<br />

moi. J’ai vraiment été choyé, principalement par des femmes qui<br />

faisaient tout pour mon bien-être.<br />

Cela n’amène pas un petit côté diva ?<br />

Non. Mais c’est vrai que je ne repassais pas mes chemises. Ça<br />

s’est amélioré depuis. Je fais la vaisselle, je participe aux tâches<br />

ménagères sans être toutefois un spécialiste <strong>du</strong> nettoyage. Je suis<br />

un inadapté <strong>du</strong> quotidien.<br />

Quel regard portez-vous sur votre parcours à RTL TVI ?<br />

Ce sont trente et une années de bonheur, de non-censure et de<br />

collaboration avec des personnages forts comme De Wilde, De<br />

Keyser, Rosenblatt, Delusinne ou Haulotte. J’ai eu d’excellents<br />

rapports avec eux. Mais ils sont tous partis au fur et à mesure des<br />

changements de direction et d’actionnaires. J’étais donc un peu<br />

le dernier des Mohicans quand la chaîne a décidé d’arrêter mon<br />

contrat. Et comme je le renouvelais annuellement, ça nous laissait<br />

la liberté de choisir de continuer ou pas. On a continué pendant<br />

trois décennies… Et en juin, on m’a dit que c’était fini. Je<br />

m’y attendais et je l’ai accepté sans souci, car la période était plus<br />

difficile avec les nouveaux dirigeants. Ce n’est pas un reproche.<br />

Je suis heureux de ma longévité sur cette chaîne.<br />

Il n’y a aucune nostalgie ?<br />

C’est sûr que j’aime bien me rappeler les bons souvenirs, notamment<br />

à BEL RTL avec Jean-Jacques Deleeuw et la regrettée Barbara<br />

Mertens. On a fait des émissions à Las Vegas, on a été à<br />

Pékin, à Kinshasa… C’était un rêve éveillé. Mais je ne veux pas<br />

verser dans la nostalgie. Le monde change. On ne revient jamais<br />

sur ce qu’on a fait.<br />

Vous semblez vous entendre avec tout le monde. Y a-t-il des gens<br />

que vous n’aimez pas ?<br />

Oui, je fuis ceux qui sont négatifs, prétentieux ou cherchent la<br />

bagarre ! Pour moi, dans le travail, la notion de plaisir est importante.<br />

Alors, j’essaie de bien m’entourer. Ça n’empêche pas le fait<br />

que certains ne m’aiment pas. Et heureusement ! Après, je suis<br />

plutôt content de ne jamais avoir eu de procès ou été condamné.<br />

J’ai eu une ou deux plaintes, certes. J’ai fait de petites erreurs,<br />

et je n’ai pas de problème à le reconnaître. C’est important. J’en<br />

parle d’ailleurs chaque année à mes élèves à l’ULB. Je leur dis<br />

que ça peut arriver à tout le monde, même à leur professeur. Moi,<br />

un jour, j’ai en effet relayé une fausse information qui était tombée<br />

trois minutes avant l’antenne. Je ne l’ai pas vérifiée et j’ai dû<br />

m’en excuser. J’étais mortifié.<br />

Vous enseignez, mais apprenez-vous aussi de vos élèves ?<br />

Oh oui ! Les générations changent tellement que cela m’amène<br />

à modifier la façon de donner cours. Je ne suis pas le même professeur<br />

aujourd’hui qu’il y a vingt ans. Là, on va lancer un certificat<br />

européen d’é<strong>du</strong>cation aux médias et de sécurité numérique à<br />

l’ULB. Ça commence en octobre et c’est hyper stimulant. Donner<br />

cours permet de rester dans le cœur mouvant de la société. Cela<br />

évite de devenir ankylosé et de rester sur ses acquis.<br />

Peut-on dire que vous êtes résolument tourné vers l’avenir ?<br />

Je le trouve périlleux à tous niveaux. Où que l’on regarde, il y<br />

a des dangers : financiers, sociaux, philosophiques, politiques,<br />

religieux… On égorge et on excise des femmes. On est dans une<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

78


violence innommable. Et au lieu de la combattre fermement,<br />

on parle de l’écriture inclusive… C’est fou.<br />

Le monde d’aujourd’hui est vraiment en crise et, pour<br />

ma fille, il sera moins prometteur que celui laissé par<br />

mes parents. Je parle ici de la manière dont on s’épanouit<br />

dans son travail, dont on se construit, même s’il<br />

est vrai que l’être humain s’adapte.<br />

Penser que c’était mieux avant n’est-il pas le signe<br />

d’une certaine amnésie ? Il y a un siècle, on vivait l’entredeux-guerres<br />

et la montée des nationalismes. Et puis, il<br />

y a eu l’Holocauste et la bombe atomique.<br />

Oui, mais on n’était pas dans la mondialisation.<br />

Aujourd’hui, la Terre est un village semi-mondial.<br />

On est dans un basculement anthropologique à tous<br />

niveaux. Cela dit, l’intelligence artificielle me fait beaucoup<br />

moins peur que la non-préservation <strong>du</strong> vivant.<br />

La question <strong>du</strong> climat et de la biodiversité n’existait<br />

pas avant. Il faut s’en préoccuper. Et trouver des solutions<br />

qui puissent être suivies par les citoyens. C’est<br />

ridicule de leur lancer qu’on ne pourra plus voyager<br />

par avion que quatre fois dans une vie. Il faut fédérer,<br />

pas faire fuir.<br />

Quelle est votre philosophie de vie ? Votre credo ?<br />

Il faut être le moins possible dans la servitude et aider<br />

les autres tant qu’on peut. La fraternité est importante.<br />

J’ai des amis d’une grande fidélité et si l’un d’eux a<br />

des ennuis, je suis là pour lui. Je ne vais pas prêter de l’argent,<br />

par exemple : je vais donner et tant pis s’il ne peut pas rembourser.<br />

Ce qui compte, c’est d’être solidaire.<br />

Ça rend les coups <strong>du</strong>rs moins pénibles à vivre…<br />

J’ai connu beaucoup d’échecs. Souvent, les gens ne retiennent<br />

que ce qui a réussi. Moi pas. J’ai eu plusieurs projets qui se sont<br />

effondrés, comme par exemple des pièces qui devaient se jouer à<br />

<strong>Paris</strong> et qui ont fini dans le grenier.<br />

Vous remettez-vous facilement dans ces cas-là ?<br />

Ça dépend. Je n’ai jamais digéré d’avoir raté l’interview<br />

de Saddam Hussein juste avant la guerre. J’avais<br />

pourtant été loin dans le processus. Un an de négociations<br />

au Métropole avec des agents secrets irakiens.<br />

On aurait dit une série policière Netflix. Saddam Hussein<br />

devait nous dire en direct qu’il n’avait absolument<br />

aucune arme nucléaire. J’avais prévenu Louis Michel<br />

qui devait réagir. Les Américains l’ont eu avant moi. Échec total.<br />

Je ne m’en suis jamais remis. Et comme on est tous un peu mégalos,<br />

je me dis que j’aurais pu empêcher la guerre (rires) !<br />

Dans un autre genre, vous avez aussi vécu un moment gênant avec<br />

votre pièce « Lady Camilla ». Vous n’imaginiez pas un happy end<br />

avec Charles…<br />

Exact. J’avais écrit une fiction assez ironique sur ces deux-là<br />

et mon côté intuitif d’auteur dramatique en a pris un coup. Qui<br />

aurait pu penser que Camilla deviendrait reine ? J’avoue que ça<br />

m’a chiffonné de m’être trompé. Camilla s’est révélée au fil <strong>du</strong><br />

temps. Et elle a fait beaucoup de bien à Charles, ce que la reine<br />

Elizabeth II a remarqué et su apprécier. Mais trop tard. Dommage<br />

qu’il n’ait pas pu épouser la femme de sa vie quand il était jeune.<br />

Puisque vous n’avez pas de soucis à vous montrer sous un jour moins<br />

favorable, pourriez-vous nous dire quelle est votre plus grande honte ?<br />

Le débat avec Daniel Féret et Gérard Deprez à « Controverse »<br />

« J’étais dans la<br />

création. Je ne<br />

supportais pas les<br />

cris de bébés. Et<br />

puis est venue ma<br />

femme… »<br />

parce que là, j’ai clairement pris parti. Avec la direction,<br />

on voulait inviter l’extrême droite et, si c’était<br />

une bonne idée, je dois avouer que je n’étais pas prêt.<br />

J’étais aux aguets et ça, ça ne va pas, même si Deprez<br />

n’a fait qu’une bouchée de Féret.<br />

Le cordon sanitaire belge est donc nécessaire, selon<br />

vous ?<br />

Disons que c’est signifier l’échec de ceux<br />

qui font les débats. On doit pouvoir être<br />

capable de contrer la droite extrême, même<br />

si certains personnages comme Jean-Marie<br />

Le Pen sont redoutables d’intelligence<br />

et de rhétorique. Mais on est en Belgique,<br />

la règle est ainsi faite et je m’y soumets. Je<br />

peux même la comprendre quand on voit le<br />

résultat <strong>du</strong> premier tour en France en 2002.<br />

Chirac contre Le Pen, c’est un échec de la démocratie.<br />

Quel rapport entretenez-vous avec le temps maintenant<br />

que vous avez passé 70 ans ?<br />

Je me dis que la vie se rétrécit et qu’il faut se maintenir<br />

en forme malgré tout. Il y a trois ans, j’étais trop<br />

gros, alors j’ai per<strong>du</strong> <strong>du</strong> poids, et je l’ai fait naturellement.<br />

Je me sens mieux comme ça. Je nage, je bouge…<br />

Après, je ne dis pas que c’est facile de vieillir.<br />

Car c’est aussi voir son corps diminuer et changer d’aspect.<br />

Est-ce une chose que vous avez <strong>du</strong> mal à accepter ?<br />

Je ne me plains pas. Je me sens bien.<br />

Et pourtant, vous faites preuve de coquetterie capillaire.<br />

C’est vrai. Mais pourquoi ? Ça, c’est un mystère. Je ne<br />

crois pas que ce soit lié à une peur de vieillir. C’est peutêtre<br />

parce que je suis frileux… Je ne sais pas. Je n’ai<br />

pas fait de psychanalyse. Sûrement parce [SUITE PAGE 80]<br />

Pascal Vrebos sur<br />

l’île grecque de<br />

Patmos, où il passe<br />

tout l’été.<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

79


« Les gens pensent que je suis un homme de médias<br />

alors que mon identité première, c’est l’écriture.<br />

Mais je me garde de me prendre au sérieux. Je suis<br />

toujours ironique par rapport à moi-même. »<br />

« L’Univers est une énigme.<br />

Et dans cet infiniment grand<br />

et petit, il est difficile de croire<br />

qu’il n’y a rien de supérieur<br />

à nous »<br />

que ça ne m’intéresse pas de trouver la raison. J’aime<br />

l’idée de l’énigme. Ne pas savoir, c’est bien. Pourquoi<br />

je suis là ? Qu’y a-t-il après ? Je suis très socratique.<br />

Socrate, c’est « Connais-toi toi-même »…<br />

Et ça veut dire que c’est impossible. C’est une grande<br />

illusion de penser que l’on se connaît bien. C’est<br />

plus facile de se faire une idée de l’autre. Donc je<br />

resterai avec cette question : « Pourquoi fais-je ça ? »<br />

Aucune idée !<br />

Êtes-vous croyant ?<br />

Je suis agnostique, à tendance mystique. Ça veut dire<br />

que je ne sais pas. L’Univers est une énigme. Et dans cet<br />

infiniment grand et petit, il est difficile de croire qu’il<br />

n’y a rien de supérieur à nous. Je suis émerveillé par<br />

la beauté esthétique des choses. Quand j’écris sous la<br />

voûte étoilée, je ressens la joie. Je peux aussi m’arrêter<br />

en voiture pour parler aux vaches ou aux chevaux.<br />

En voilà une information cocasse ! Y a-t-il d’autres<br />

choses qu’on ne sait pas forcément de vous et que vous<br />

aimeriez partager ?<br />

Oui, les gens pensent que je suis un homme de<br />

médias alors que mon identité première, c’est l’écriture.<br />

Au début, ça pouvait m’ennuyer d’être résumé<br />

au petit écran ou à la radio mais, avec le temps, j’ai<br />

fini par l’accepter. C’est comme ça. Je ne vais pas<br />

me plaindre. Mais c’est vrai que je me sens auteur<br />

avant tout. J’écris depuis toujours et je me garde de<br />

me prendre au sérieux. Je suis toujours ironique par<br />

rapport à moi-même.<br />

Ce qu’on laisse de soi est-il important, pour vous ?<br />

Oui, mais il faut se dire qu’on a fait ce qu’on a pu.<br />

Moi, ces dernières années, j’ai vu partir cinq proches,<br />

souvent plus jeunes que moi. Et je vis très mal l’absence<br />

et le silence qui s’ensuivent, aussi parce que cela<br />

oblige à prendre un peu plus conscience de la mort.<br />

Ceci me fait penser à l’écriteau qui se trouvait devant<br />

la maison de l’écrivain Henry Miller, que vous avez rencontré<br />

quand vous aviez 30 ans. Il disait : « Quand un<br />

homme est âgé et qu’il a accompli sa mission sur terre,<br />

il a le droit de se préparer à la mort dans la paix… Inutile<br />

d’aller le voir, de l’importuner avec des bavardages et des<br />

banalités. On doit passer devant chez lui comme si personne<br />

ne vivait là. » Et vous, vous y êtes entré et vous avez rapporté<br />

un livre de vos conversations ensemble.<br />

C’est vrai. Bon, il était beaucoup plus âgé que moi aujourd’hui.<br />

Il avait 87 ans et encore l’énergie de me parler de ses orgasmes<br />

avec Brenda Venus. C’était une rencontre incroyable, ô combien<br />

fondamentale dans ma vie. J’étais très fan de lui et de ses bouquins,<br />

alors je lui ai écrit une petite lettre à laquelle il a répon<strong>du</strong> et<br />

on a commencé ainsi une correspondance avant de se rencontrer.<br />

Le souci, c’était qu’il me fallait de l’argent pour aller aux États-<br />

Unis. J’ai donc joué en bourse et le banquier qui me prenait pour<br />

un fou m’a regardé autrement quand j’ai gagné 160 000 francs<br />

belges. Avec cette somme, j’ai pu vivre une expérience unique.<br />

Miller avait une vie dingue, une écriture très libre, très éclatée.<br />

C’était une personnalité hors norme. Je me souviens encore <strong>du</strong><br />

jour où il m’a invité à nager dans sa piscine. Je ne voulais pas<br />

et comme il insistait, j’ai cédé et il a pris des photos à travers la<br />

vitre. Il était vraiment unique !<br />

Pour finir, quelle place l’amour occupe-t-il dans votre vie ?<br />

Capitale ! Je suis peut-être dans les livres mais je suis aussi dans<br />

la vie. Je suis un vrai millerien ! Nadia Salmi<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

80


ACTUALITÉ<br />

« LE PETIT THÉÂTRE DE VREBOS » : À NE PAS<br />

MANQUER À PARTIR DU 25 SEPTEMBRE<br />

C’est la nouveauté choc de la rentrée télé : Pascal Vrebos débarque<br />

sur LN24. Et cette fois, ce ne sera pas pour un rendez-vous<br />

dominical. On change les habitudes et on repart à zéro. Une heure<br />

tous les soirs de la semaine (<strong>du</strong> lundi au jeudi), de 20 h à <strong>21</strong> h. Un<br />

créneau riche pour un homme qui aime les défis.<br />

« C’est vrai que j’ai été emballé par la proposition <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur<br />

Gilles Dej. Il a l’âge de ma fille, il est jeune et il sait ce<br />

qu’il veut. Il m’avait déjà contacté il y a deux ans pour me dire<br />

son envie de travailler avec moi et puis, quand le vent a tourné<br />

à RTL TVI, LN24 et lui m’ont proposé ce concept clé sur porte,<br />

hyper intéressant. On a besoin de débat sans langue de bois, sans<br />

préjugés, sans bien- ou mal-pensance. L’important est d’informer<br />

et d’éclairer avec humour et légèreté. »<br />

Et de fait : l’émission aura des codes empruntés au monde théâtral.<br />

Chacun aura sa place. Car Pascal Vrebos ne sera pas seul en<br />

scène. Il aura à ses côtés des personnalités en fonction de l’actualité,<br />

mais aussi les journalistes Saskia Violette et Jody Bau et<br />

puis, en alternance, des polémistes : Opaline Meunier,<br />

Alain Raviart, Marie Thibaut de Maisières et Aymeric<br />

de Lamotte. « La promesse, c’est Shakespeare. Je vais<br />

d’ailleurs le citer lors de la première car il disait très<br />

justement que “le monde entier est un théâtre. Et tous,<br />

hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre<br />

vie <strong>du</strong>rant nous jouons plusieurs rôles.” L’idée est là. Je suis sûr<br />

qu’on fera aussi beaucoup d’improvisation. »<br />

Précision un brin inutile quand on sait combien Pascal Vrebos<br />

est fanatique de la liberté d’expression. Pour lui, on peut tout dire<br />

pour autant qu’on respecte la loi. « Mais attention : le propos doit<br />

être contredit par un autre ou relancé par une question. Sinon,<br />

on n’est plus dans un débat. Il faut que tous les points de vue<br />

s’expriment. Et si ce sont des conneries, on peut aussi en sortir. »<br />

L’homme ne veut rien se refuser dans sa nouvelle émission. Il<br />

a à cœur de traiter tous les sujets qui font l’actualité, même le<br />

récent « pipigate ». Un sujet né sur les réseaux sociaux, puisqu’on<br />

y voit Theo Francken uriner dans une rue bruxelloise. « Il faut<br />

bien avouer que cela amène plusieurs interrogations. Un homme<br />

politique peut-il faire ça ? Perd-on son temps à en parler ? Ou alors<br />

est-ce pertinent, puisque ce type qui dit partout que Bruxelles n’est<br />

pas propre se retrouve pris en mauvaise posture ? » À noter ici que<br />

Pour lui, on peut<br />

tout dire pour<br />

autant qu’on<br />

respecte la loi<br />

Les journalistes de l’émission : Saskia Violette et Jody Bau.<br />

les répliques l’intéressent, car elles permettent de donner un avis.<br />

Mais il aime aussi les questions insolubles, celles qu’on pose tout<br />

en sachant qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse.<br />

Le plaisir de la joute avant tout. C’est ça, l’objectif. En tout cas,<br />

on le devine quand il se met à parler de la nouvelle équipe qui va<br />

l’entourer. Beaucoup de femmes. Pour lui, c’est un plus. Il précise<br />

en effet combien ces collaborations l’enrichissent. « J’ai toujours<br />

eu de bons contacts avec mes collègues féminines et je suis ravi<br />

de travailler avec des jeunes. C’est très motivant. En plus, je ne<br />

serai pas seul. Et ça, c’est génial. Je sens que je vais pouvoir me<br />

lâcher davantage que dans “L’Invité”, où le timing était corseté.<br />

J’aimerais retourner à une forme de sérieuse légèreté que j’avais<br />

au début des années 2000. J’ai hâte de construire cette<br />

émission dans le quotidien. »<br />

« Le Petit Théâtre de Vrebos » sera un mélange d’informations<br />

légères et de sujets graves. Selon l’animateur,<br />

l’époque impose une telle émission dans ce créneau<br />

horaire. « La crise est partout aujourd’hui, au niveau <strong>du</strong><br />

terroir ou planétaire. Il y a des inégalités en tout genre, la menace<br />

nucléaire, beaucoup de radicalité. Les citoyens sont emmaillotés par<br />

la toile et les algorithmes numériques, ce qui les plonge dans une<br />

servitude volontaire. Ils acceptent d’être manipulés et qu’on pense<br />

pour eux. C’est terrible. Je crois vraiment que ce qu’on va leur proposer<br />

peut faire <strong>du</strong> bien. » Ambition avouée ici : faire réfléchir sans<br />

endoctriner, démêler le vrai <strong>du</strong> faux, clarifier le propos et montrer<br />

que le dialogue est possible.<br />

On sent qu’il a envie de s’amuser. Pascal Vrebos a encore soif de<br />

découvertes et de rencontres. Celles qu’il a faites au cours de sa<br />

carrière ne lui suffisent pas, même si certaines restent dans son<br />

cœur, comme sœur Emmanuelle, impressionnante par son ouverture<br />

d’esprit, ou Michel Daerden, comique inégalé. « Je me réjouis<br />

de ce qui m’attend sur LN24. Jamais je n’aurais imaginé travailler<br />

là quand la chaîne a été lancée. Je ne fais jamais de plan de<br />

carrière. C’est bien, ça permet d’être agréablement surpris. »<br />

Les polémistes : Marie Thibaut de Maisières, Alain Raviart, Opaline Meunier et Aymeric de Lamotte.<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

81


La vie sentimentale de la princesse<br />

Élisabeth et celle de son frère Gabriel<br />

restent secrètes. Pour le prince, deuxième<br />

dans l’ordre de succession, les candidates<br />

se bousculent dans l’ombre <strong>du</strong> Gotha<br />

À QUAND<br />

UNE ANNONCE<br />

ROMANTIQUE<br />

AU PALAIS ?<br />

C’est la question sur les lèvres de tous les échotiers<br />

princiers. Si la future reine Élisabeth de Belgique<br />

semble particulièrement bien protégée, son frère<br />

a déjà fait connaissance avec certaines réalités :<br />

voilà deux ans, il a été lié par la presse internationale<br />

à la princesse héritière néerlandaise Catharina-Amalia.<br />

La rumeur ne s’est jamais vérifiée.<br />

Aujourd’hui, alors qu’il poursuit son apprentissage à<br />

l’École militaire, ce jeune homme réservé est devenu<br />

l’un des princes les plus « courtisés » <strong>du</strong> Gotha.


Les vies sentimentales<br />

de la princesse Élisabeth<br />

et <strong>du</strong> prince Gabriel<br />

sont bien protégées.<br />

Jusqu’à quand ?


Gabriel a tout <strong>du</strong> gendre idéal<br />

Le fils aîné de Philippe et Mathilde a fait sensation le <strong>21</strong> juillet dernier<br />

en défilant aux côtés de ses camarades de l’École royale militaire,<br />

il a fêté ses 20 ans le 20 août, et il poursuit sa formation à l’ERM. Plusieurs<br />

reportages ont montré combien il s’investissait dans celle-ci.<br />

Son baccalauréat en poche, il avait d’abord suivi une année préparatoire<br />

au National Mathematics and Science College, une école huppée<br />

de Coventry. Aujourd’hui, il poursuit une deuxième année à l’École militaire,<br />

en sciences sociales et militaires. Ce qui lui permet de conserver<br />

un certain anonymat. Car le prince Gabriel doit faire face à une nouvelle<br />

composante dans sa vie : il ne passe plus inaperçu. Ado, son look faisait<br />

déjà fureur et on le disait plutôt casse-cou (il avait notamment connu plusieurs<br />

blessures au hockey). Élégant, toujours disponible pour les siens<br />

(on l’a vu récemment aider son grand-père Albert II à se déplacer), riche<br />

d’un caractère ouvert, il apparaît pour beaucoup comme le gendre idéal.<br />

Une sé<strong>du</strong>ction<br />

naturelle qui ne laisse<br />

pas indifférent.<br />

1<br />

2<br />

Très à l’aise aux côtés de sa sœur<br />

cadette Éléonore et de son père,<br />

lors de la soirée <strong>du</strong> <strong>21</strong> juillet.


3 4<br />

1. Son fameux défilé avec l’ERM sur la place<br />

des Palais. 2. C’est lui qui aidé le roi Albert II à<br />

se déplacer lors de la Fête nationale. 3. Le roi<br />

Philippe, son père, lui voue une attention<br />

toute particulière. La fierté n’est pas absente.<br />

4. Adolescent, un sacré tempérament.<br />

5. Beaucoup aimeraient être à la place de la<br />

princesse Élisabeth. 6. Son traditionnel camp<br />

d’été à l’armée : il a le look !<br />

5 6


Le temps n’est plus aux mariages arrangés entre<br />

grandes familles royales, mais les futures reines ciblées<br />

ne manquent pas<br />

À Kourou avec son<br />

père pour le<br />

lancement de la<br />

fusée Ariane.<br />

Gabriel est de plus<br />

en plus placé dans<br />

la lumière.<br />

Toujours avec son<br />

père, le week-end<br />

dernier, à Anvers,<br />

pour la Journée<br />

sans voiture.<br />

La photo officielle<br />

de ses 20 ans.<br />

LPar Julien Jardin et Pierrick Geais<br />

e prince Gabriel ne peut plus se cacher. Il est<br />

de plus en plus mis en valeur par le Palais (il a<br />

notamment participé, avec son père et sa sœur, à<br />

une séance de photos officielles le <strong>21</strong> juillet dernier).<br />

Voilà donc qui justifie sans nul doute le vent<br />

favorable qui l’entoure et, par ricochet, l’importance<br />

qu’il prend aux yeux des cours étrangères.<br />

Deux jeunes femmes sont aujourd’hui<br />

citées par les échotiers princiers comme<br />

étant à l’aube de destins radieux : la princesse Ingrid<br />

Alexandra de Norvège et la princesse Leonor d’Espagne.<br />

Si l’on se souvient <strong>du</strong> règne de la reine Fabiola,<br />

la cour ibérique est très proche de la Belgique. Mais,<br />

concernant Gabriel, tout n’est que supputations. D’autant<br />

qu’on ne peut perdre de vue cette<br />

autre réalité : si Élisabeth, pour une raison<br />

ou une autre, ne devenait pas reine ou<br />

devait abdiquer, c’est Gabriel qui deviendrait<br />

roi. Et son épouse serait donc souveraine.<br />

Mais de quel pays ? On imagine<br />

l’imbroglio.<br />

En attendant, voici les deux jeunes princesses<br />

qui ont actuellement la cote dans le<br />

Gotha européen.<br />

Dans le royaume de Norvège, la princesse<br />

Ingrid Alexandra est, elle aussi, à<br />

deux marches <strong>du</strong> trône. Elle régnera après<br />

son grand-père Harald V, en fonction depuis 1991, et<br />

son père Haakon, mais elle a déjà son propre bureau<br />

au palais royal d’Oslo. Le <strong>21</strong> janvier 2022, à l’occasion<br />

de ses 18 ans, elle y recevait les caméras de la NRK,<br />

la chaîne télévisée nationale, pour une grande interview.<br />

Sa première. Jeune fille de son temps qui aime<br />

le rap et les séries américaines, championne de surf et<br />

Deux jeunes<br />

femmes ont la<br />

cote dans le<br />

Gotha : Ingrid<br />

Alexandra de<br />

Norvège et Leonor<br />

d’Espagne. Celleci<br />

pourrait<br />

rappeler une<br />

certaine Fabiola<br />

skieuse hors pair, elle est consciente <strong>du</strong> destin qui l’attend : « On<br />

peut, bien sûr, rêver et se demander à quoi aurait ressemblé une<br />

existence complètement différente, mais ma vie est ainsi faite », y<br />

expliquait-elle avec une incroyable maturité. Après de brillantes<br />

études secondaires au lycée Elvebakken d’Oslo, elle travaillera<br />

cet automne en tant qu’assistante dans un établissement scolaire<br />

puis intégrera l’armée pour douze mois de service militaire,<br />

marchant ainsi dans les pas de ses prédécesseurs. Très impliquée<br />

dans les questions environnementales, elle avait même donné à<br />

son discours d’anniversaire des accents politiques : « Nous avons<br />

la chance de vivre dans un pays en constante évolution. Où nous<br />

avons confiance les uns dans les autres et dans nos autorités.<br />

En Norvège, nous nous engageons à lutter contre le changement<br />

climatique. Nous sommes attachés à la diversité. Nous sommes<br />

attachés à la liberté d’expression. »<br />

Pour marquer son passage à l’âge a<strong>du</strong>lte, Ingrid<br />

Alexandra avait réuni au palais d’Oslo le nec plus<br />

ultra <strong>du</strong> Gotha, dont celles qui seront ses homologues<br />

dans cette Europe de demain : Élisabeth de Belgique,<br />

Catharina-Amalia des Pays-Bas et Estelle de Suède.<br />

Un grand raout princier avec banquet, diadèmes et un<br />

tralala qui peut paraître bien désuet aux yeux d’une<br />

adolescente. Noyé dans cet aréopage de prestigieux<br />

invités, un jeune homme passait presque inaperçu.<br />

Mais une semaine plus tard, son visage aux boucles<br />

chérubines faisait la une <strong>du</strong> magazine Se og Hør : il<br />

s’appelle Magnus Heien Haugstad et est le petit ami<br />

d’Ingrid Alexandra. S’il vit actuellement en Angleterre,<br />

où il étudie l’économie à l’université de Lancaster, ce fils d’avocat<br />

rentre dès qu’il le peut à Oslo. Sa rencontre avec Haakon et<br />

Mette-Marit, les parents de celle qu’il aime, a fait s’enthousiasmer<br />

la presse norvégienne : « Leur relation n’apparaît plus comme un<br />

flirt innocent de jeunesse. » La prochaine étape pour celle qui sera<br />

un jour la première femme à régner sur la Norvège ? Un mariage<br />

de conte de fées, évidemment. Avec lui ou un autre.<br />

[SUITE PAGE 88]<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

86


ACTUALITÉ<br />

Pour les 18 ans d’Ingrid Alexandra de Norvège,<br />

le <strong>21</strong> janvier 2022, à la cour royale d’Oslo.<br />

Avec sa mère,<br />

la princesse<br />

Mette-Marit.<br />

Celle-ci connaît,<br />

depuis plusieurs<br />

années, de gros<br />

problèmes de<br />

santé. Elle souffre<br />

d’une fibrose<br />

pulmonaire.<br />

Mette-Marit (à g.)<br />

et Haakon de Norvège<br />

(en gris) avec<br />

leurs enfants Ingrid<br />

Alexandra et<br />

Sverre Magnus<br />

lors de la fête<br />

nationale suédoise,<br />

le 17 mai 2022.<br />

En majesté, entre<br />

son père, Haakon,<br />

et son grand-père<br />

le roi Harald V<br />

de Norvège,<br />

au palais d’Oslo,<br />

en janvier 2022.<br />

À 19 ans, Ingrid Alexandra de Norvège veille à remplir<br />

ses obligations princières… et citoyennes. Comme<br />

tous les Norvégiens de son âge, elle fera bientôt son<br />

service militaire. Douze mois au bataillon <strong>du</strong> génie<br />

de la brigade Nord. Un point commun avec le prince<br />

Gabriel. Seul hic : la jolie princesse a déjà un prétendant.<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

87


Leonor a étudié le chinois, le français,<br />

l’anglais et l’arabe, en plus des langues régionales<br />

qu’elle maîtrise parfaitement<br />

Par Flore Olive<br />

Je « suis impatiente de poursuivre mon<br />

apprentissage, de faire de mon mieux pour<br />

renforcer les valeurs avec lesquelles j’ai<br />

grandi […] : le respect des autres, l’effort,<br />

l’excellence, la quête <strong>du</strong> savoir, la tempérance,<br />

la discipline et la persévérance. »<br />

Voici les mots, très personnels, choisis<br />

par Leonor, future reine d’Espagne, lors<br />

<strong>du</strong> discours prononcé le 5 juillet pour la<br />

cérémonie de remise des prix de la Fondation Princesse de<br />

Gérone, qui célèbre les jeunes talents espagnols. La princesse<br />

de 17 ans, qui officiait sous le regard de ses parents,<br />

le roi Felipe VI et la reine Letizia, et de sa petite sœur,<br />

Sofia, sait qu’elle est à un moment charnière de sa vie.<br />

Tout juste titulaire d’un baccalauréat international,<br />

Leonor ne reprendra ses études qu’en 2026, après avoir<br />

accompli une formation militaire de trois ans. Pour préparer<br />

son examen, la princesse de Gérone et des Asturies<br />

a passé deux ans à United World College, au château<br />

médiéval de Saint-Donat près de Cardiff, au pays de<br />

Galles. Surnommé « l’école des rois », cet établissement<br />

L’heure des adieux à Leonor, qui s’envole pour le pays de Galles<br />

et une nouvelle vie à l’United World College, le 30 août 20<strong>21</strong>.<br />

ACTUALITÉ<br />

à 76 000 euros l’année a accueilli parmi ses pensionnaires, originaires<br />

de 150 pays, le roi Willem-Alexander et la princesse des Pays-Bas, qui<br />

se trouvait dans la même promotion que Leonor, la princesse Raiyah<br />

de Jordanie, celle de Belgique… « Il semble que ça lui ait fait <strong>du</strong> bien<br />

de partir deux ans là-bas », témoigne un spécialiste de la monarchie.<br />

« Ne plus être sous le contrôle permanent de sa mère, avoir une vie<br />

étudiante à l’abri des médias. » Une liberté encadrée, en rupture avec<br />

l’existence corsetée qui était la sienne. À Madrid, Leonor était une<br />

brillante élève <strong>du</strong> collège Santa Maria de los Rosales, un établissement<br />

privé fréquenté par son père, où elle a étudié, entre autres, le chinois,<br />

le français, l’anglais et l’arabe, en plus des langues régionales qu’elle<br />

maîtrise parfaitement. Ses parents l’y déposaient chaque matin. À côté<br />

de ses cours de violoncelle et de volley-ball, elle consacre le peu de<br />

temps libre qui lui reste à accompagner sa mère à des expositions ou<br />

des spectacles de danse. Un emploi <strong>du</strong> temps au cordeau, tellement<br />

serré que les commentateurs espagnols se sont demandé si elle avait<br />

« le temps d’avoir une vie d’enfant ». À Cardiff, loin <strong>du</strong> cocon, Leonor<br />

a découvert la vie en communauté et gagné en autonomie. Elle a partagé<br />

sa chambre avec trois camarades, a fait la fête, <strong>du</strong> camping, des<br />

randonnées, appris à cuisiner ou à allumer un feu. Elle a également<br />

participé aux nombreuses activités sociales développées par l’école.<br />

Comme tous les parents, Felipe et Letizia recevaient, tous les trois<br />

mois, un compte ren<strong>du</strong> détaillé des faits et gestes de leur fille.<br />

Au fil de ses retours en Espagne, la presse a souligné son changement<br />

de style, moins classique, « plus de son âge ». Le port d’un<br />

pendentif sur lequel on peut lire « amour » écrit en arabe a déchaîné<br />

les commentaires. Lui a-t-il été offert par un amoureux ou par son<br />

grand-père, le roi Juan Carlos, qui vit aux Émirats arabes unis ? « Si ça<br />

avait été le cas, Letizia ne l’aurait pas autorisée à le porter », affirme<br />

un journaliste spécialisé. Car, sur ce point, la reine d’Espagne ne fait<br />

aucune concession : hors de question que Leonor soit éclaboussée<br />

par les scandales qui ont ébranlé la monarchie, à commencer par les<br />

frasques de Juan Carlos, accusé, entre autres, de corruption et exilé<br />

à Abu Dhabi depuis 2020. Même traitement en ce qui concerne les<br />

sœurs aînées <strong>du</strong> roi, Elena et surtout Cristina, dont l’ex-mari Iñaki<br />

Urdangarin a été condamné en 2018 pour détournement de fonds.<br />

La pérennité de la Couronne, estiment Felipe et Letizia, est à ce prix.<br />

Durant les vacances estivales, le couple royal se rend dans la résidence<br />

d’été de Marivent, à Palma de Majorque, avant ou après le passage<br />

des autres membres de la famille. Alors que la voile est une passion<br />

de leur père et bien que leurs cousins passent leurs journées au club<br />

nautique, Leonor et Sofia en sont tenues strictement éloignées.<br />

Enfin, rien n’illustre mieux cette séparation entre les deux clans<br />

que le parallèle entre les remises de diplôme de Leonor et d’Irene, la<br />

fille de Cristina et Iñaki Urdangarin. D’un côté, la princesse à Saint-<br />

Donat avec pour seul public ses parents et sa sœur. De l’autre, sa<br />

cousine germaine, dont elle était si proche dans leur enfance, diplômée<br />

de l’École internationale de Genève, entourée de sa mère, sa<br />

tante Cristina, ses frères et cousins, ainsi que ses grands-parents, le<br />

roi et la reine émérites, Juan Carlos et Sofia. C’est avec cette dernière<br />

que les tensions se sont exprimées le plus vivement lors de la<br />

messe de Pâques, en avril 2018. Ce jour-là, devant la cathédrale de<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

88<br />

Sitôt arrivée dans sa pension galloise,<br />

« Poudlard » de la royauté, elle troque son look<br />

de princesse pour une veste kaki.


Leonor (au centre) au côté de Felipe,<br />

de sa mère, Letizia, et de sa sœur, Sofia,<br />

lors d’une visite en famille <strong>du</strong> monastère<br />

de Valldemossa, à Palma de Majorque,<br />

le 1 er août 2022.<br />

Palma de Majorque, alors que Sofia souhaite faire une<br />

photo avec ses petites-filles, Letizia s’interpose pour l’en<br />

empêcher. Un peu plus tard, elle essuie le front de Leonor,<br />

comme pour le nettoyer <strong>du</strong> baiser déposé par sa grandmère.<br />

Ce comportement a choqué les Espagnols, pour<br />

lesquels Sofia reste la figure la plus appréciée de la famille<br />

royale. Depuis, Letizia, qui tente de recoller les morceaux,<br />

ne manque pas une occasion de saisir amicalement le<br />

bras de sa belle-mère. Des gestes d’affection qui, en privé,<br />

ne se pro<strong>du</strong>isent jamais. Paloma Rocasolano, la grand-mère maternelle,<br />

est la seule à pouvoir approcher ses petites-filles. Sofia, dont<br />

les conseils pour régner seraient pourtant précieux pour Leonor, n’a<br />

pas ce privilège. En signe d’apaisement, la reine émérite a émis le<br />

souhait de passer quelques jours, début août, avec ses trois enfants<br />

et ses huit petits-enfants à Majorque. Une invitation qui, si l’on en<br />

croit l’agenda royal, pourrait être honorée. Ce qui représenterait une<br />

grande première depuis l’anniversaire des 80 ans de Sofia, en 2018.<br />

Le contraste entre la princesse et ses cousines germaines, Irene<br />

Urdangarin et Victoria de Marichalar, la fille d’Elena et Jaime<br />

de Marichalar, âgée de 22 ans, est saisissant. Deux jeunes femmes<br />

très populaires, aux antipodes de la petite fille modèle très BCBG<br />

qu’incarne Leonor. Irene Urdangarin est appréciée pour son naturel,<br />

sa spontanéité et sa gaieté, tandis que Victoria est une influenceuse<br />

réputée que les marques s’arrachent. Si ses professeurs au pays de<br />

Galles ont souligné l’appétence de Leonor pour les « conversations<br />

profondes », autant que son « humour », les Espagnols, eux, ont <strong>du</strong> mal<br />

à cerner sa personnalité. La faute, selon les observateurs, à la surprotection<br />

de sa mère. Leonor, qui avait 8 ans en 2014 lorsque son père est<br />

devenu roi, n’a longtemps fait que deux apparitions officielles<br />

dans l’année, à Noël et à la fin de l’été à Palma. Le 30 janvier<br />

2018, elle a reçu des mains de Felipe la Toison d’or, la<br />

plus haute distinction espagnole. « Tu serviras l’Espagne avec<br />

humilité et tu feras tiennes toutes les préoccupations et les<br />

joies des Espagnols », lui a-t-il rappelé. Élevée avec un sens <strong>du</strong> devoir<br />

à toute épreuve, elle a prononcé son premier discours officiel à 13 ans,<br />

lors <strong>du</strong> prix des Asturies en octobre 2019. Pour le même événement<br />

en 2022, et malgré une gastro-entérite carabinée, elle a tenu son rang<br />

<strong>du</strong>rant une bonne partie de la visite officielle, avant d’être remplacée<br />

au pied levé par sa mère. Letizia connaissait le discours que devait<br />

prononcer sa fille pour l’avoir répété avec elle. Attentive au moindre<br />

détail, la reine n’hésite pas lors des cérémonies à remettre en place<br />

les mèches de cheveux ou les pans de jupe de ses filles. Sans oublier<br />

les tenues de Leonor, souvent semblables à celles de sa mère, allant<br />

parfois jusqu’à porter le même modèle de sac ou de chaussures dans<br />

des coloris différents. Letizia, que l’on avait préten<strong>du</strong>e anorexique au<br />

début de son mariage avec Felipe, serait une obsessionnelle <strong>du</strong> contrôle.<br />

Son corps, sec et musclé à outrance, alimente évidemment ces bruits<br />

de couloir. La reine, qui aurait depuis longtemps banni le sucre de la<br />

Zarzuela, ferait jusqu’à quatre heures de sport par jour. Personne n’a<br />

oublié ce déjeuner dominical, dont les photos ont été diffusées pour le<br />

cinquantième anniversaire de Felipe, et qui consistait en un bouillon de<br />

légumes et une salade de tomates-mozzarella. Une rigueur excessive,<br />

Sa petite sœur<br />

Sofia est son<br />

principal soutien<br />

qui renvoie une image à la fois lisse, ennuyeuse, dénuée<br />

de chaleur et sans surprise.<br />

Difficile pour Leonor de s’affranchir de cette pression<br />

permanente. Dans ce monde de contraintes, sa petite<br />

sœur, plus jeune de dix-huit mois, semble être son principal<br />

soutien. Très complices, elles se tiennent souvent<br />

par la main lors de leurs apparitions publiques. Sofia<br />

pleurait à chaudes larmes lorsque Leonor est partie pour<br />

le pays de Galles où elle doit, elle aussi, faire sa rentrée<br />

en février 2024. On leur connaît peu d’amis, leurs fêtes<br />

d’anniversaire se déroulant toujours à huis clos. Elles<br />

semblent, l’une comme l’autre, très isolées. Admirative<br />

de la footballeuse Alexia Putellas, qui joue à Barcelone,<br />

Sofia aurait exprimé le désir de suivre son parcours,<br />

ce qui ne serait pas <strong>du</strong> goût de sa mère. Leonor, elle,<br />

s’apprête à affronter cette année des échéances décisives.<br />

Contrairement à d’autres héritiers, comme le prince<br />

Hashem, 18 ans, venu en visite officielle à Madrid en juin<br />

avec ses parents, Rania et Abdallah de Jordanie, Leonor<br />

n’a encore jamais été mise en avant sur la scène<br />

internationale. Cela pourrait changer rapidement.<br />

Le 17 août, elle débutera sa formation<br />

militaire, qui aura lieu successivement dans<br />

les armées de terre, de l’air et dans la marine.<br />

Ses parents la considèrent comme obligatoire pour une<br />

future cheffe des armées. Elle en sortira lieutenante. Cette<br />

rentrée précède de deux mois l’anniversaire de ses 18 ans,<br />

le 31 octobre <strong>2023</strong>. Ensuite, comme l’ont fait Isabelle II,<br />

Alphonse XIII et son père avant elle, Leonor prêtera<br />

serment de fidélité à la Constitution et au roi devant<br />

le Congrès des députés. Constitution dont la version<br />

actuelle fut adoptée sous Juan Carlos, symbole à la fois<br />

<strong>du</strong> retour de la monarchie et de la transition démocratique<br />

en Espagne. Aujourd’hui indésirable, le vieux roi<br />

ne sera pas de cette cérémonie très solennelle qui devrait<br />

se dérouler dans un climat politique instable. « Leonor<br />

est-elle vraiment l’avenir de la Couronne espagnole ?<br />

se demande un spécialiste aguerri de la monarchie.<br />

Les sentiments négatifs que provoquent Letizia, nous<br />

confie-t-il, déteignent sur elle. Maintenant, il faut qu’elle<br />

prenne son indépendance vis-à-vis de sa mère, pour que<br />

le peuple espagnol, qui n’a rien contre elle mais ne la<br />

connaît pas, finisse par l’aimer. »<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

89


AVENIR<br />

MACH 1,4<br />

VITESSE PRÉVUE<br />

SOIT ENVIRON 1 700 KM/H<br />

16 000 MÈTRES<br />

ALTITUDE MAXIMALE DE VOL<br />

12 MÈTRES<br />

LONGUEUR DU NEZ EFFILÉ<br />

L’AVION SUPERSONIQUE X-59<br />

PRÊT AU DÉCOLLAGE<br />

Son objectif à terme : relier New York à <strong>Paris</strong> en 90 minutes. Conçu par Lockheed Martin pour la Nasa, cet appareil<br />

expérimental permettrait le retour des vols commerciaux de ce type d’aéronefs aux États-Unis.<br />

L’assemblage <strong>du</strong> X-59 dans le hangar<br />

de Lockheed Martin, à Palmdale, en Californie.<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

90<br />

75 DÉCIBELS<br />

NIVEAU SONORE VISÉ<br />

POUR LE BANG SUPERSONIQUE<br />

(le claquement d’une portière de voiture)<br />

<strong>2023</strong><br />

PREMIER VOL PRÉVU<br />

Par Romain Clergeat<br />

« Bang ! » C’est ce bruit pénible qui avait « tué » la réussite<br />

commerciale <strong>du</strong> Concorde sur le sol américain quand les autorités<br />

avaient décidé d’en interdire le survol. Mais grâce à sa forme effilée, le<br />

X-59 promet d’émettre un bang supersonique beaucoup plus silencieux<br />

que son prédécesseur. C’est même la clé <strong>du</strong> projet.<br />

Le pilote n’aura pas de vision extérieure à travers un hublot : il devra<br />

utiliser un système de caméras haute résolution orientées vers l’avant<br />

pour bénéficier d’une vision frontale en haute définition. Le profil en<br />

aiguille et le nez de 12 mètres de l’appareil permettront de ré<strong>du</strong>ire les<br />

ondes de choc pro<strong>du</strong>ites lors <strong>du</strong> franchissement <strong>du</strong> mur <strong>du</strong> son. Selon<br />

la Nasa, l’objectif est de contenir ce bang à un niveau sonore équivalent<br />

à celui d’une portière de voiture qui claque. Ouvrant ainsi la voie à un<br />

retour des vols supersoniques sur le territoire américain. Et ailleurs.<br />

Le X-59 a terminé une série de tests au sol et se prépare pour son<br />

premier vol. La Nasa prévoit des essais d’abord dans le désert, puis<br />

au-dessus de villes américaines où des micros au sol mesureront<br />

la signature acoustique de l’appareil. Des enquêtes collecteront les<br />

réactions des populations. Ces données seront ensuite transmises aux<br />

autorités afin d’assouplir la réglementation en vigueur.<br />

Si les résultats sont concluants, le X-59 ouvrirait la voie au<br />

développement d’une nouvelle génération d’avions de ligne extrêmement<br />

rapides et silencieux. Vingt ans après l’arrêt des vols supersoniques<br />

commerciaux, ceux-ci trouvent un regain d’intérêt dans d’autres pays<br />

également. Une start-up suisse, Destinus, travaille sur un avion capable<br />

3 ANS<br />

DURÉE DES<br />

VOLS D’ESSAI<br />

AU-DESSUS DE<br />

VILLES<br />

AMÉRICAINES<br />

de relier <strong>Paris</strong> à Sydney en quatre heures (contre<br />

vingt-deux actuellement) à Mach 6 (6 000 km/h).<br />

Personne en revanche n’a encore évoqué le prix <strong>du</strong><br />

billet, qui risque d’être « supersonique »…


VIVRE<br />

AVENIR<br />

90 L’avion supersonique X-59<br />

prêt au décollage<br />

LIFESTYLE<br />

92 Des sièges pétillants<br />

MONTRES<br />

93 IWC facilite le redémarrage<br />

GOLF<br />

94 Solheim Cup, jeu de dames<br />

à Finca Cortesin<br />

AUTO<br />

95 Renault fait volts face<br />

TRÉSORS WALLONS<br />

96 Escapade ardennaise<br />

à Houffalize<br />

NOTRE JARDIN<br />

98 Cache-cache<br />

SANTÉ<br />

100 Rhinoplastie ultrasonique<br />

La révolution douce<br />

JEUX<br />

110 Mots croisés et Sudoku<br />

111 Superfléché<br />

C’EST LA VIE<br />

114 Porno-invasion<br />

RENAULT FAIT VOLTS FACE<br />

Avec le Scenic E-Tech 100 % électrique,<br />

le constructeur français annonce<br />

la couleur : sa gamme va verdir rapidement.<br />

(Page 95)<br />

Crédits photo : P. 92 : DR. P. 93 : DR. P. 94 : DR. P. 95 : DR, Renault. P. 96 et 97 : V. Rocher © SPW-<br />

AWaP. P. 98 : Pascal Coupé. P. 100 : DR, Getty Images. P. 101 : Photo News. P. 102 : © Marie-Hélène<br />

Vanderborght, DR. P. 103 à 1<strong>09</strong> : DR. P. 113 : R. Dersin. P. 114 : DR.<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

91


LIFESTYLE<br />

Classique revisité<br />

Cette pièce en rotin est une<br />

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Solaire<br />

Le jaune illumine toujours une<br />

pièce avec brio. (La Chaise<br />

Française, « CL10B », 199 euros.<br />

Infos : lachaisefrancaise.fr)<br />

Tonifiant<br />

Une touche de vert offre une note<br />

rafraîchissante à la maison, comme<br />

en témoigne cette chauffeuse en<br />

noyer. (Maison Sarah Lavoine,<br />

« Nico », 5 530 euros. Infos :<br />

www.maisonsarahlavoine.com)<br />

DES SIÈGES<br />

PÉTILLANTS<br />

Envie de couleur en ce mois de rentrée ?<br />

Les sièges font les yeux doux aux<br />

amateurs, tous tempéraments confon<strong>du</strong>s.<br />

Par Marie-France d’Ambreville<br />

Rouge-orange<br />

Parfaite pour les réunions<br />

professionnelles<br />

importantes, cette robe<br />

mise sur l’élégance.<br />

(Due Amanti, prix non<br />

communiqué. Infos :<br />

www.<strong>du</strong>eamanti.be)<br />

Rocking-chair<br />

Pour ceux qui préfèrent simplement être bercés.<br />

(Menu, « The Penguin », 950 euros. Infos :<br />

www.madeindesign.com)<br />

Ligné<br />

Ce fauteuil hypnotise tous<br />

ceux qui s’y lovent. (The<br />

Socialite Family, « Rotondo »,<br />

1 650 euros. Infos :<br />

www.thesocialitefamily.com)<br />

Orange<br />

Dynamisant mais à associer à<br />

d’autres teintes, comme le gris. (Ego<br />

<strong>Paris</strong>, « Sutra », à partir de 730 euros.<br />

Infos : www.egoparis.com)<br />

Bleue<br />

Cette combinaison<br />

permet une<br />

transition en douceur<br />

vers l’automne, avec<br />

une touche de<br />

modernité<br />

bienvenue. (Nous<br />

Antwerp, prix non<br />

communiqué. Infos :<br />

nous-antwerp.com)<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

92


Au volant <strong>du</strong> luxe tout-terrain<br />

Depuis presque vingt ans, IWC et Mercedes-Benz poursuivent un partenariat qui tient la route.<br />

Le 14 septembre, l’horloger suisse et le constructeur automobile allemand ont dévoilé leur héritage<br />

commun de robustesse et de performances maximales dans deux éditions spéciales de la Grande Montre<br />

d’Aviateur (46,2 mm, étanchéité 10 bars) inspirées de la Classe G.<br />

MONTRES<br />

IWC FACILITE<br />

LE REDÉMARRAGE<br />

Au dernier tour de cadran de l’été,<br />

l’horloger suisse de luxe trace la route<br />

avec Mercedes-Benz.<br />

Par Catherine Malaise<br />

Septembre est la saison des vendanges<br />

et des nouveaux lancements horlogers.<br />

Certains d’entre eux donnent vraiment<br />

envie d’aller de l’avant : IWC vient, en effet,<br />

de dévoiler les deux éditions spéciales de<br />

sa Grande Montre d’Aviateur inspirées<br />

de la Classe G de Mercedes-Benz. Partenaire<br />

<strong>du</strong> constructeur automobile allemand<br />

depuis près de vingt ans, la manufacture<br />

de Schaffhausen rend au fameux véhicule<br />

tout- terrain un hommage bien aiguillé. Et<br />

surtout amplement justifié, puisque ce dernier<br />

et le légendaire garde-temps partagent<br />

une histoire similaire.<br />

À l’origine, tous deux ont été développés<br />

pour répondre à des critères purement<br />

fonctionnels : la Grande Montre d’Aviateur<br />

se devait d’être parfaitement lisible et<br />

très robuste, la Classe G fut conçue pour<br />

garantir <strong>du</strong> confort et des capacités sans<br />

compromis sur tous les terrains. Au fil des<br />

ans, l’une et l’autre ont su garder leurs origines<br />

pratiques tout en acquérant le statut<br />

d’icônes <strong>du</strong> design moderne. Le pari d’IWC<br />

consiste à mêler, de façon dynamique et<br />

élégante, leurs codes stylistiques respectifs.<br />

Les deux montres revisitent ainsi des<br />

éléments caractéristiques de la plus aventurière<br />

des Mercedes-Benz, comme ses phares<br />

avant, réincarnés dans les guichets cerclés<br />

de blanc <strong>du</strong> compteur de petite seconde et<br />

de l’affichage de la généreuse réserve de<br />

marche de sept jours. L’impression de relief<br />

Raffinée<br />

La Grande Montre d’Aviateur, carrossée d’un boîtier et d’une couronne en Armor Gold 750/1000. Son code<br />

couleur noir et or s’inspire de la peinture extérieure et des finitions intérieures de la récente Mercedes-<br />

AMG G 63 Grand Edition. Au verso, le fond en verre saphir expose les mouvements <strong>du</strong> rotor ou masse<br />

oscillante. L’étoile Mercedes-Benz y rappelle le cache de la roue de secours, à l’arrière de la voiture.<br />

des cadrans noirs minutieusement structurés<br />

s’inspire des admissions d’air froid d’un<br />

moteur Mercedes-AMG haute performance.<br />

Pour la mise en route, IWC offre le choix<br />

entre le raffinement d’un boîtier en Armor<br />

Gold (alliage spécial nettement plus <strong>du</strong>r<br />

et plus résistant que l’or rouge) et la sportivité<br />

d’un boîtier en CMC (composite à<br />

matrice céramique). Conçu en étroite collaboration<br />

avec le Centre allemand pour<br />

l’aéronautique et l’astronautique, ce matériau<br />

inédit intègre des fibres de carbone<br />

dans une matrice en céramique plutôt qu’en<br />

polymère. Par conséquent, il se révèle parfaitement<br />

résistant aux dommages et insensible<br />

aux chocs thermiques.<br />

Si le CMC fait son entrée chez IWC, sa<br />

Radicale<br />

La Grande Montre d’Aviateur AMG 63 est la première<br />

montre IWC à exploiter les solides avantages et la<br />

légèreté <strong>du</strong> composite à matrice céramique (CMC).<br />

À l’instar de la version en Armor Gold 750/1000,<br />

elle abrite un moteur d’exception : le calibre de<br />

manufacture IWC 52010, avec système de remontage<br />

automatique Pellaton et sept jours<br />

de réserve de marche.<br />

légèreté et sa solidité en font également un<br />

matériau de choix pour l’aérospatiale et les<br />

disques de frein des bolides de luxe. Son<br />

processus de fabrication thermique ultracomplexe<br />

<strong>du</strong>re plusieurs jours et aboutit à<br />

une texture aléatoirement déterminée par<br />

les fibres. Chaque pièce réalisée en CMC est<br />

donc unique ! Les deux éditions spéciales de<br />

la Grande Montre d’Aviateur AMG 63 sont<br />

motorisées par un mouvement de manufacture<br />

haut de gamme : le calibre automatique<br />

52010, extrêmement robuste et précis.<br />

Développé dans les années 1940 par Albert<br />

Pellaton, ancien directeur technique d’IWC,<br />

son système de remontage automatique utilise<br />

les plus petits mouvements de la masse<br />

oscillante pour emmagasiner une réserve de<br />

marche de sept jours dans deux barillets.<br />

Aujourd’hui, les composants les plus sollicités<br />

de cet ingénieux dispositif de remontage<br />

sont en céramique d’oxyde de zirconium,<br />

quasiment inusable.<br />

Les Grandes Montres d’Aviateur AMG 63<br />

en Armor Gold 750/1000 et en CMC sont<br />

disponibles dans les boutiques IWC ou dans<br />

l’e-boutique de la marque. Bon à savoir :<br />

les deux garde-temps bénéficient <strong>du</strong> pro-<br />

gramme « My IWC », qui permet de les<br />

enregistrer afin d’étendre de six années<br />

supplémentaires la garantie internationale<br />

standard de deux ans.<br />

INFOS<br />

www.iwc.com<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

93


GOLF<br />

Par Miguel Tasso<br />

La Solheim Cup est l’équivalent<br />

féminin de la Ryder Cup. Elle oppose donc<br />

tous les deux ans les douze meilleures<br />

joueuses américaines à leurs homologues<br />

européennes. Au menu : seize doubles et<br />

douze simples en formule « match-play ».<br />

Et que les meilleures gagnent !<br />

Depuis la création de cette compétition en<br />

1990, les championnes US ont soulevé le trophée<br />

à dix reprises, contre sept pour leurs<br />

rivales. Mais, longtemps dominées, les Européennes<br />

équilibrent clairement les débats<br />

depuis quelques années. Elles ont d’ailleurs<br />

remporté les deux dernières compétitions,<br />

disputées à Gleneagles et Inverness.<br />

Qu’en sera-t-il ce week-end à l’occasion<br />

de la dix-huitième édition, qui se déroule<br />

sur le majestueux parcours de Finca Cortesin,<br />

en Andalousie ? Sur le papier, la formation<br />

étatsunienne part logiquement favorite.<br />

Mais on sait que dans cette épreuve si particulière,<br />

où la gestion des émotions joue un<br />

rôle décisif, tout est évidemment possible.<br />

Le parcours de Finca Cortesin, niché dans<br />

un luxueux resort entre Marbella et Sotogrande,<br />

est taillé sur mesure pour le format<br />

match-play. Très spectaculaire, plein de<br />

pièges, il propose un défi à la fois technique<br />

et tactique : fairways souvent étroits, vastes<br />

bunkers de sable blanc, greens rapides et<br />

on<strong>du</strong>lés, il n’y manque rien. À l’arrivée, les<br />

coups audacieux sont souvent récompensés,<br />

mais la moindre erreur se paie cash.<br />

Ce « championship course », dessiné en<br />

2006 par l’architecte Cabell B. Robinson, a<br />

déjà accueilli de nombreux grands événements.<br />

Il a notamment été le théâtre d’un<br />

des grands moments de l’histoire <strong>du</strong> golf<br />

belge, lorsque Nicolas Colsaerts y remporta,<br />

en 2012, le Volvo World <strong>Match</strong>-Play.<br />

La Solheim Cup n’attise évidemment pas<br />

les mêmes passions que la Ryder Cup. Elle<br />

n’a ni les mêmes traditions, ni la même<br />

médiatisation. Elle ne réunit pas, il est<br />

vrai, la majorité des meilleures joueuses<br />

<strong>du</strong> monde : au classement mondial, les<br />

championnes asiatiques, notamment<br />

SOLHEIM CUP<br />

JEU DE DAMES À FINCA CORTESIN<br />

Les meilleures joueuses européennes et américaines s’affrontent ce week-end sur<br />

le parcours andalou de Finca Cortesin. Du grand spectacle en vue dans un sport qui<br />

se conjugue de plus en plus au féminin.<br />

VIVRE<br />

sud-coréennes, occupent souvent les premiers<br />

postes. Il n’empêche que le <strong>du</strong>el suscite<br />

un intérêt grandissant au fil des ans, à<br />

l’image d’ailleurs <strong>du</strong> golf féminin, qui ne<br />

cesse de gagner des parts de marché à tous<br />

les niveaux. On évalue à plus de 20 millions<br />

le nombre de pratiquantes dans le<br />

monde, soit près d’un tiers des licenciés.<br />

Et les chiffres sont à la hausse !<br />

La Française Céline Boutier, récente lauréate<br />

de l’Évian Championship et actuelle<br />

top 3 mondiale, sera l’un des atouts <strong>du</strong><br />

team européen. En grande forme ces dernières<br />

semaines, la <strong>Paris</strong>ienne d’origine<br />

thaïlandaise espère poursuivre sur sa folle<br />

lancée. La Norvégienne Suzann Pettersen,<br />

élevée au rang de capitaine, compte aussi,<br />

parallèlement, sur la traditionnelle armada<br />

scandinave. Parmi les douze élues, on<br />

recense ainsi cinq Suédoises et une Norvégienne.<br />

Pas étonnant quand on sait combien<br />

le swing est une danse à la mode sur<br />

les greens nordiques.<br />

Stacy Lewis, la capitaine américaine,<br />

présente aussi une formation de très<br />

haut niveau, avec notamment Lilia Vu et<br />

Nelly Korda, respectivement numéro un<br />

et numéro trois au ranking mondial. Rose<br />

Zhang, jeune prodige de 20 ans passée pro<br />

cette année, a également été sélectionnée.<br />

Une joueuse belge a déjà participé à la Solheim<br />

Cup : il s’agit de Florence Descampe,<br />

qui faisait partie de l’équipe européenne<br />

lors de la deuxième édition en 1992. Cette<br />

fois, aucune représentante <strong>du</strong> Plat Pays ne<br />

sera de la fête. L’Anversoise Manon De Roey<br />

n’a pas signé la saison espérée pour prétendre<br />

à une telle promotion. Quant à la<br />

jeune Savannah De Bock, 17 ans et toujours<br />

amateure, elle n’est évidemment pas<br />

encore en mesure de briguer une sélection.<br />

Mais la joueuse <strong>du</strong> Royal Waterloo vient de<br />

participer, en revanche, à la Solheim Cup<br />

junior. De quoi nourrir davantage encore<br />

ses rêves.<br />

La Suédoise Anna Nordqvist, l’un des piliers de la sélection européenne.<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

94


RENAULT FAIT VOLTS FACE<br />

Avec le Scenic E-Tech 100 % électrique, le constructeur français<br />

annonce la couleur : sa gamme va verdir rapidement.<br />

Par Rémy Dessarts<br />

Munich, lundi 4 septembre. Plusieurs<br />

dirigeants de Renault sont réunis<br />

autour de Luca de Meo, le directeur général<br />

de l’entreprise, dans le cadre <strong>du</strong> salon<br />

IAA Mobility. Cet événement consacré aux<br />

nouvelles formes de mobilité accorde une<br />

très large place aux voitures électriques. Les<br />

grands acteurs <strong>du</strong> marché sont présents avec<br />

leurs nouveautés. Problème : pour la première<br />

fois, ce sont les constructeurs chinois, nombreux,<br />

proposant des voitures aux prix ultracompétitifs,<br />

qui accaparent l’attention.<br />

D’où l’importance de la présentation qui<br />

commence. Renault a choisi ce<br />

rendez-vous pour révéler, en<br />

première mondiale, son nouveau<br />

Scenic E-Tech 100 % électrique.<br />

La tension est palpable. Ce<br />

lancement est un marqueur dans<br />

la stratégie de redéploiement <strong>du</strong><br />

groupe vers les énergies décarbonées.<br />

Arrivé aux commandes<br />

trois ans plus tôt, Luca de Meo a décidé<br />

de séparer les activités qui relèvent des<br />

énergies thermiques de celles de l’électrique,<br />

regroupées dans une structure, appelée<br />

« Ampere », qui entrera bientôt en Bourse.<br />

Il faut maintenant apporter la preuve que<br />

les pro<strong>du</strong>its seront bien au rendez-vous. Le<br />

nouveau Scenic est l’un d’eux. « L’offensive<br />

pro<strong>du</strong>its Renault continue, elle accélère,<br />

même », assure un porte-parole en<br />

préambule. Un nuage de fumée<br />

se forme, une musique électronique<br />

retentit : deux modèles<br />

apparaissent de chaque côté de<br />

la scène. Leur design s’inspire<br />

fortement <strong>du</strong> concept car Scenic Vision. La<br />

voiture est présentée comme écologique,<br />

connectée, agréable à vivre et amusante à<br />

con<strong>du</strong>ire. Son autonomie devrait dépasser<br />

les 600 kilomètres. Elle est riche en détails<br />

innovants. Ainsi, le compositeur Jean- Michel<br />

Jarre, présent à Munich, a créé une signature<br />

sonore qui, à la façon d’un ordinateur, se<br />

déclenche quand on entre<br />

Ce lancement est un<br />

marqueur dans la<br />

stratégie de<br />

redéploiement <strong>du</strong><br />

groupe vers les<br />

énergies décarbonées<br />

dans le véhicule ainsi qu’un<br />

avertisseur extérieur permettant<br />

aux piétons de l’entendre<br />

à basse vitesse. Quant au toit<br />

en verre composé de cristaux<br />

liquides, il peut s’opacifier ou<br />

devenir transparent. À quel<br />

prix sera-t-elle ven<strong>du</strong>e ? Luca<br />

de Meo a évoqué le chiffre de 40 000 euros,<br />

mais le tarif définitif ne sera ren<strong>du</strong> public<br />

qu’à la fin de l’année. Et il faudra attendre<br />

la fin <strong>du</strong> premier trimestre 2024 pour voir les<br />

premiers exemplaires dans les concessions.<br />

Au même moment, l’offensive électrique<br />

de Renault franchira un nouveau cap avec<br />

le come-back annoncé de deux icônes :<br />

au printemps, la R5, dont la première vie<br />

À droite <strong>du</strong> Scenic<br />

E-Tech, le compositeur<br />

Jean-Michel Jarre,<br />

Luca de Meo, directeur<br />

général <strong>du</strong> groupe<br />

Renault, et Anne-Chloé<br />

Kort, chef de projet,<br />

lors de la présentation<br />

<strong>du</strong> nouveau modèle<br />

le 4 septembre<br />

à Munich. Ci-dessous,<br />

deux icônes reviendront<br />

en 2024 en version<br />

électrique : la R5<br />

et la R4, plus connue<br />

sous le nom de 4L.<br />

s’est achevée en 1985, reviendra avec une<br />

version compacte de moins de 4 mètres<br />

que les consommateurs pourront acheter à<br />

la fin de 2024. En septembre de la même<br />

année, ce sera au tour de la R4, également<br />

appelée 4L, de refaire surface. Elle sera plus<br />

longue (4,15 mètres) mais fera appel à la<br />

même plateforme spécialement conçue pour<br />

accueillir une batterie. La R5 sera assemblée<br />

à Douai et la R4 à Maubeuge. Du made in<br />

France pur jus.<br />

La R5 sera assemblée à Douai.


TRÉSORS WALLONS<br />

VIVRE<br />

1<br />

ESCAPADE<br />

ARDENNAISE À<br />

HOUFFALIZE<br />

Au cœur de l’Ardenne, cette commune<br />

luxembourgeoise fait la part belle à la nature<br />

et offre une foule d’idées de balades.<br />

Par Frédéric Marchesani / Photos Vincent Rochez<br />

Implantée de part et d’autre des<br />

méandres de l’Ourthe orientale, Houffalize<br />

est située entre Bastogne, La Roche-en-<br />

Ardenne, Vielsalm et Gouvy, et une partie<br />

de son territoire se trouve à la frontière<br />

avec le Grand-Duché de Luxembourg. Elle<br />

compte sept sections : Houffalize, Mont,<br />

Tailles, Wibrin, Mabompré, Nadrin et Tavigny,<br />

auxquelles il faut ajouter vingt-deux<br />

hameaux. Côté patrimoine, la commune<br />

n’est pas en reste, car elle compte vingt<br />

monuments et sites classés tandis que<br />

288 biens sont inscrits à l’inventaire <strong>du</strong><br />

patrimoine immobilier culturel, un nombre<br />

considérable pour une commune rurale !<br />

Partons à la découverte de quelques morceaux<br />

choisis, tous classés.<br />

L’église Sainte-Catherine et l’ancien cimetière<br />

de Houffalize. Remarquable encore au<br />

début <strong>du</strong> XX e siècle, la localité d’origine<br />

féodale de Houffalize fut véritablement<br />

ré<strong>du</strong>ite en cendres pendant la terrible<br />

bataille des Ardennes, en décembre 1944.<br />

L’église Sainte-Catherine est un des rares<br />

témoins subsistants de ce passé martyrisé.<br />

En 1243, les chanoines augustins <strong>du</strong> prieuré<br />

<strong>du</strong> Val des Écoliers de Liège s’établissent<br />

dans un méandre de l’Ourthe. Aux XIII e et<br />

XIV e siècles, ils érigent en style gothique<br />

primaire une église d’une nef, en moellons<br />

de grès sous une toiture d’ardoises.<br />

L’ancien cimetière, à son pied, présente un<br />

charme indéniable. On y admire une série<br />

impressionnante de dalles de schiste d’une<br />

grande qualité, commémorant des notables<br />

de la ville.<br />

L’église Saint-Blaise de Vellereux (Mabompré).<br />

Au centre <strong>du</strong> hameau, elle a vraisemblablement<br />

été construite autour de 1700<br />

en moellons schisteux. Faisant la part belle<br />

à l’architecture traditionnelle ardennaise,<br />

elle s’intègre dans son environnement : les<br />

murs ont été bâtis sur un appareil simple,<br />

sans chaîne d’angle ni encadrement de baie<br />

particulier. À l’ouest, on trouve une tour<br />

à peine engagée dans la maçonnerie <strong>du</strong><br />

vaisseau. Au nord de celle-ci se place une<br />

entrée cintrée dont la porte est ornée d’un<br />

panneau à motif d’étoile. La tour est percée<br />

de rares petites ouvertures sur ses faces<br />

nord et sud. Ensuite, on trouve une nef de<br />

trois travées éclairée par des fenêtres cintrées<br />

surbaissées.<br />

La tour de l’ancienne église Saint-Urbain<br />

de Dinez (Mont). L’ancienne église, sise<br />

au cœur d’un cimetière emmuraillé, a<br />

aujourd’hui presque entièrement disparu.<br />

Seule en subsiste la tour, construite en 1755<br />

et aujourd’hui isolée au milieu <strong>du</strong> champ<br />

2<br />

des morts. À son pied, d’anciennes croix<br />

funéraires ont été regroupées. L’ensemble<br />

de ces monuments est de bonne facture et<br />

témoigne de la qualité <strong>du</strong> travail des ateliers<br />

d’Ottré, dont les familles Piette, Servais et<br />

Georis sont les artisans les plus connus. Présents<br />

de père en fils tout au long des XVIII e<br />

et XIX e siècles, ils ont travaillé le schiste de<br />

génération en génération.<br />

La chapelle Notre-Dame de Forêt. Cette<br />

exceptionnelle chapelle champêtre, édifice<br />

de plan central érigé en 1755, cumule<br />

le style baroque pour l’extérieur et rococo<br />

pour l’intérieur. On accède à l’ensemble<br />

par un porche ajouté en 1759. Ouvert et<br />

de plan carré, il est cantonné de colonnes<br />

toscanes surmontées d’une coupole d’ardoises<br />

de section octogonale, d’un lanterneau<br />

aveugle et d’une coiffe à bulbes<br />

sous une aigrette de fer forgé au monogramme<br />

de la Vierge. Vient ensuite la chapelle<br />

elle-même, protégée par une haute<br />

et élégante coiffe d’ardoises hexagonale<br />

à l’impériale, décorée par découpe d’ardoises,<br />

dont une bonne part datent <strong>du</strong><br />

XVIII e siècle. Le riche décor intérieur, de<br />

style rococo-Louis XV, force l’admiration<br />

et l’étonnement. Avec ses rocailles animant<br />

les lambris et ses boiseries raffinées,<br />

la décoration, œuvre de Nicolas Mathieu<br />

de Salm et de son fils Guillaume, menuisiers<br />

et sculpteurs, y est traitée avec un<br />

réel souci de virtuosité.<br />

La chapelle Saint-Jacques de Fontenaille<br />

(Mont). Le site de cette minuscule bourgade<br />

est de toute beauté. Lieu de culte déjà<br />

mentionné au XII e siècle, la chapelle Saint-


5 6<br />

7<br />

3<br />

8<br />

9<br />

Jacques, située au milieu d’un cimetière<br />

emmuraillé, a été reconstruite en 1700. Il<br />

s’agit d’un édifice mononef en moellons<br />

schisteux en<strong>du</strong>its et blanchis. À l’ouest, on<br />

trouve une tour de deux niveaux placée sous<br />

une courte flèche d’ardoises. Vient ensuite<br />

le vaisseau de trois travées, éclairé par des<br />

fenêtres au cintre surbaissé. Le sanctuaire<br />

est clos par un chevet semi-circulaire et protégé<br />

par une couverture d’ardoises. Entouré<br />

de son cimetière, il donne une touche de<br />

charme incontestable au paysage.<br />

Le site d’Ollomont (Nadrin). Établie sur<br />

un affleurement rocheux en un point haut<br />

<strong>du</strong> village et occupant l’axe d’un remarquable<br />

cimetière elliptique emmuraillé de<br />

schiste, Sainte-Marguerite est un vestige<br />

de l’église paroissiale bâtie au XII e siècle.<br />

Depuis 19<strong>09</strong> et la destruction de la quasi-totalité<br />

de l’édifice, elle est redevenue une<br />

simple chapelle <strong>du</strong> cimetière. Subsistent<br />

le chœur voûté d’arêtes et ses annexes. La<br />

tour de chœur, de plan carré, moins haute<br />

sans doute qu’à l’origine, surmonte la travée<br />

droite. Sa silhouette caractéristique en<br />

fait l’unique exemplaire <strong>du</strong> genre conservé<br />

en province <strong>du</strong> Luxembourg. Outre la chapelle,<br />

le site abrite un des cimetières les plus<br />

touchants et les plus ravissants de la région.<br />

Dans cet enclos est en effet conservé un<br />

ensemble funéraire très homogène. Le fait<br />

que le champ des morts ait été désaffecté<br />

a permis au site de conserver une aura de<br />

sérénité et de simplicité rare.<br />

En contrebas, on découvre l’ancien presbytère.<br />

Situé en retrait de la voirie, derrière<br />

un jardin clôturé de murets, il s’agit<br />

4<br />

1. La tour de l’ancienne église Sainte-Marguerite d’Ollomont est située au cœur de l’ancien cimetière. 2. Seule la<br />

tour de l’église Saint-Urbain de Dinez a été conservée. 3. La chapelle Notre-Dame de Forêt est presque<br />

entièrement couverte d’ardoises. 4. La ferme Jacqmin à Filly. 5. L’église Sainte-Catherine. 6. Notre-Dame de Forêt<br />

abrite de superbes boiseries rococo. 7. La chapelle Saint-Jacques à Fontenaille. 8. L’église Saint-Blaise de<br />

Vellereux. 9. Le château et la ferme <strong>du</strong> château de Tavigny sont, avec l’église, les trois édifices classés <strong>du</strong> village.<br />

d’un très bel édifice en moellons protégé<br />

par une bâtière d’ardoises artificielles.<br />

Au pied de la butte de l’église, à côté de<br />

l’ancien presbytère, la maison Wilkin est<br />

la troisième pépite classée <strong>du</strong> hameau.<br />

Adossé à la muraille de schiste de l’ancien<br />

cimetière, cet ancien bâtiment de ferme a<br />

été érigé en moellons de grès et de schiste.<br />

Il est protégé par une bâtière de cherbins,<br />

de grandes ardoises aux contours<br />

partiellement arrondis, matériau typique<br />

de la région.<br />

La ferme Jacqmin à Filly (Nadrin). Comme<br />

traditionnellement en Ardenne centrale,<br />

cette ferme est un monovolume bas et<br />

large divisé en cellules remplissant les<br />

fonctions de logis au pignon, puis d’étable<br />

et de grange. L’implantation de la ferme<br />

semble dater <strong>du</strong> milieu <strong>du</strong> XVIII e siècle<br />

et son appartenance à la famille Jacqmin<br />

remonte à 1838. La construction en schiste<br />

est entièrement chaulée en blanc et se complète<br />

de deux petites annexes en fond de<br />

cour, également chaulées, qui abritent un<br />

fournil et une bergerie. Un jardin en pente<br />

borde le bâti principal vers l’est. Les baies<br />

<strong>du</strong> pignon sud se distribuent en quatre travées<br />

de fenêtres sur deux niveaux. La toiture<br />

traditionnelle qui couvre la ferme est<br />

ici aussi en cherbins.<br />

Tavigny et ses trésors. Le centre <strong>du</strong> village<br />

abrite trois monuments classés : le<br />

château, sa ferme et son édifice religieux,<br />

dédié à saint Remy. Il s’agit d’une vieille<br />

église typiquement ardennaise, située<br />

en haut d’une pente gazonnée. La tour<br />

porte le millésime de 1736 et l’on peut<br />

supposer que la totalité <strong>du</strong> sanctuaire<br />

a été érigé au même moment. Presque<br />

aveugle, elle est surmontée d’une flèche<br />

octogonale d’ardoises et percée, sur sa<br />

face nord, d’un portail cintré en schiste<br />

ardoisier. Celui-ci mène vers le vaisseau<br />

mononef de trois travées, éclairé par de<br />

hautes baies cintrées. L’ensemble castral,<br />

érigé en moellons schisteux sous toitures<br />

d’ardoises, s’est développé progressivement<br />

jusqu’au XVIII e siècle. Le dispositif<br />

général compte trois parties principales :<br />

un donjon <strong>du</strong> XIII e siècle, une ceinture<br />

de bâtiments cantonnée de tours cylindriques<br />

et le logis de ferme avec dépendances<br />

reconstruit contre le flanc ouest<br />

au XVIII e siècle. L’imposante ferme est,<br />

quant à elle, constituée d’un massif corps<br />

de logis de plan presque carré, datant des<br />

XVII e et XVIII e siècles.<br />

DÉCOUVREZ LA RÉGION<br />

Le syndicat d’initiative vous accueille tous les jours afin de vous<br />

faire découvrir la riche offre touristique de la région. À noter :<br />

l’organisation d’une promenade mensuelle à la découverte <strong>du</strong><br />

patrimoine rural. La prochaine aura lieu le 15 octobre à Engreux.<br />

INFOS<br />

Place de Janvier 45/2 à 6660 Houffalize<br />

+32 (0)61 28 81 16<br />

info@houffalize-tourisme.be<br />

www.houffalize-tourisme.be<br />

EN COLLABORATION AVEC L’AWaP


ENVIRONNEMENT<br />

Chaque semaine, lecteurs de <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong><br />

et téléspectateurs <strong>du</strong> « Jardin extraordinaire »<br />

illustrent avec brio leur amour de la nature.<br />

Vous aussi, partagez vos photos sur le groupe<br />

Facebook Notre Jardin Extraordinaire – RTBF.<br />

CACHE-CACHE<br />

Par Antoine Massart / Photo Pascal Coupé<br />

Pour faire une bonne photo animalière, il faut avoir l’œil. Commence alors une<br />

partie de cache-cache, ou <strong>du</strong> chat et de la souris. Ce jour-là, Pascal, notre photographe de<br />

la semaine, aiguise tous ses sens quand, soudain, il aperçoit deux oreilles dépasser dans<br />

un champ non loin de lui. Il saisit alors son appareil photo, vérifie que la scène n’est pas<br />

trop illuminée… et voilà ! Coup de chance pour notre photographe, qui ne pensait même<br />

pas sortir ce jour-là : « Je ne comptais pas faire de balade car le temps n’était pas au rendez-vous.<br />

Mais après être revenu avec cette série de clichés, cela en valait clairement la<br />

peine. » Lorsque vous vous dissimulez dans un champ, pensez à cacher vos oreilles !<br />

Pour suivre Pascal sur Facebook : Coupé Pascal Photo Nature<br />

Sur Flickr : Pascal Coupe<br />

VIVRE<br />

PARIS MATCH DU 8 AU 14 JUIN <strong>2023</strong><br />

98<br />

EN COLLABORATION AVEC<br />

DIFFUSÉ LE DIMANCHE SUR


VOTRE CADEAU<br />

DE BIENVENUE<br />

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Aspire l’eau et la poussière /<br />

Équipé d’une fonction soufflerie<br />

pratique / Facile à ranger.<br />

COMMENT EN PROFITER ?<br />

*prix de vente au numéro<br />

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Intégral (381€ pour 1 an au lieu de 715€ 2 )<br />

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Digital+ (<strong>21</strong>6€ pour 2 ans)<br />

Je choisis mon édition :<br />

Namur<br />

Basse-Sambre<br />

Entre-Sambre-et-Meuse<br />

Le Courrier de l’Escaut<br />

Huy-Waremme<br />

Le Jour Verviers<br />

Luxembourg<br />

Brabant wallon<br />

Je choisis mon cadeau 4 :<br />

Un aspirateur Kärcher WD3<br />

Un chèque Carrefour de 50€<br />

Une machine à café L’Or Barista<br />

Je renvoie ce coupon par courrier, sans frais.<br />

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et valables jusqu’au 22/10/<strong>2023</strong>.En cas de domiciliation, votre cadeau vous sera envoyé<br />

après le 5 ème paiement.<br />

(1) Prix promo valable 12 mois au lieu <strong>du</strong> tarif en vigueur. (2) Sur base <strong>du</strong> prix de vente au numéro.<br />

(3) En cas de rupture de stock, un autre cadeau vous sera proposé. (4) Infos disponibles sur lavenir.<br />

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sont traitées par les Editions de L’Avenir<br />

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<strong>du</strong> contrat d’abonnement. En vertu<br />

<strong>du</strong> Règlement UE 2016/679 (Règlement<br />

Général de Protection des Données), vous<br />

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et d’effacement des données qui<br />

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le formulaire disponible dans nos conditions<br />

générales de vente : www.lavenir.<br />

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Ed. resp.: T. Leseur,<br />

Route de Hannut 38, 5004 Bouge<br />

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Service clientèle<br />

081/24.88.01<br />

abonnes@lavenir.net


SANTÉ<br />

VIVRE<br />

RHINOPLASTIE<br />

ULTRASONIQUE<br />

LA RÉVOLUTION<br />

DOUCE<br />

Cette technique esthétique<br />

française très innovante et peu invasive<br />

permet de sculpter les nez<br />

avec une grande précision.<br />

Par le docteur Philippe Gorny<br />

<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Les opérations esthétiques<br />

<strong>du</strong> nez sont-elles fréquentes ?<br />

D r Olivier Gerbault. Plus de 15 000 par an !<br />

C’est peu au regard <strong>du</strong> nombre élevé de personnes<br />

qui disent ne pas aimer leur nez…<br />

En cause : la rhinoplastie traditionnelle qui<br />

est traumatisante. En effet, les os <strong>du</strong> nez<br />

sont cassés à l’aveugle avec un marteau et<br />

un burin avec, par la suite, des coquarts,<br />

des gonflements importants et un arrêt de<br />

travail prolongé. Les complications restent<br />

assez fréquentes : bosse rési<strong>du</strong>elle, asymétries,<br />

nez trop creusé. Or aujourd’hui, les<br />

patients sont à la recherche d’un nez naturel<br />

avec un retour rapide au travail et à une<br />

vie normale, sans trace d’une opération sur<br />

leur visage. C’est ce que permet justement<br />

la rhinoplastie ultrasonique.<br />

Comment fonctionne cette nouvelle<br />

technique ?<br />

Les ultrasons sont pro<strong>du</strong>its par des instruments<br />

piézo-électriques semblables à ceux<br />

qu’utilisent les dentistes pour détartrer les<br />

« SES AVANTAGES : UN NEZ NATUREL SANS<br />

TRACE D’OPÉRATION SUR LE VISAGE ET UN<br />

RETOUR À LA VIE NORMALE BIEN PLUS RAPIDE »<br />

D R OLIVIER GERBAULT, chirurgien spécialisé en chirurgie plastique,<br />

esthétique et reconstructrice, Policlinique esthétique Marigny Vincennes<br />

dents. Les vibrations extrêmement rapides<br />

qu’ils pro<strong>du</strong>isent permettent de remodeler<br />

les os <strong>du</strong> nez de façon très douce et précise,<br />

sans abîmer les tissus alentour. Les<br />

instruments miniaturisés, que j’ai mis au<br />

point en dix années de collaboration avec<br />

le laboratoire français Acteon, rendent possible<br />

le changement de la forme et de la<br />

position des os <strong>du</strong> nez de façon très contrôlée.<br />

On peut ainsi les sculpter, les polir, les<br />

inciser pour une correction millimétrique<br />

et les suturer au besoin. Mais pour le faire,<br />

il faut les voir !<br />

Comment s’y prendre ?<br />

J’ai brisé un tabou en rhinoplastie : ne<br />

pas soulever la peau qui, sur les côtés <strong>du</strong><br />

nez, recouvre les os. C’est faisable par<br />

de petites incisions invisibles en postopératoire,<br />

réalisées soit dans le nez,<br />

soit sur la peau située entre les narines.<br />

Toute la structure osseuse <strong>du</strong> nez devient<br />

alors visible et peut être “travaillée” en<br />

douceur.​​<br />

À qui s’adresse la rhinoplastie ultrasonique<br />

?<br />

Elle s’applique à tous<br />

les problèmes esthétiques<br />

et fonctionnels<br />

<strong>du</strong> nez, dès lors que des<br />

os sont concernés : nez<br />

larges, asymétriques,<br />

bossus, tor<strong>du</strong>s, trop proéminents,<br />

trop longs,<br />

trop courts, rhinoplasties dites “ethniques”,<br />

rhino plasties secondaires (nez déjà opérés)<br />

ou réalisées après l’âge de 40-45 ans quand<br />

les os de la pyramide nasale sont plus fragiles<br />

et cassants. Elle peut également se pratiquer<br />

pour des formes complexes <strong>du</strong>es à un<br />

traumatisme.<br />

Comment se déroule l’intervention ?​<br />

Elle <strong>du</strong>re en moyenne deux heures, sous<br />

anesthésie générale. La sortie se fait le plus<br />

souvent le jour même. Les suites sont<br />

simples : il n’y a presque aucune marque<br />

ou bleu après l’intervention et quasiment<br />

pas de douleurs. Il est inutile au décours<br />

de celle-ci de poser un gros plâtre ou de<br />

mécher. La personne peut immédiatement<br />

remettre des lunettes, se moucher, faire <strong>du</strong><br />

sport… car les os <strong>du</strong> nez n’ont pas été fragilisés.<br />

Les complications sont exceptionnelles<br />

en des mains entraînées mais, pour<br />

cela, l’apprentissage de la technique est<br />

incontournable. À cet égard, il est essentiel<br />

de s’assurer de l’expérience et de la<br />

compétence de l’opérateur.<br />

Cette technique est-elle très employée ?<br />

Elle s’est rapidement développée dans<br />

le monde entier, très vite au Moyen-<br />

Orient, notamment en Turquie dès 2014,<br />

dans plusieurs pays d’Europe ensuite et,<br />

depuis 2018, aux États-Unis où elle a été<br />

approuvée par les autorités américaines.<br />

De nombreux chirurgiens français l’utilisent<br />

désormais.<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

100


TÉLÉ<br />

8 PAGES DE GRILLES TV<br />

Programmes <strong>du</strong> vendredi 22 au jeudi 28 septembre<br />

Wout van Aert tout en charme au<br />

récent Tour de Grande-Bretagne.<br />

La preuve d’une confiance retrouvée ?<br />

LEADER DES<br />

BELGES<br />

En l’absence de Remco Evenepoel,<br />

Wout van Aert est le grand favori des<br />

championnats d’Europe de cyclisme.<br />

À moins que le jeune et surpuissant<br />

Arnaud De Lie crée la sensation ? À voir<br />

ce dimanche 24 septembre sur Tipik.<br />

ENCORE + DE<br />

CHAÎNES SUR<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

101


VENDREDI 22 SEPTEMBRE<br />

13.00 JT 13h<br />

13.35 Affaire conclue<br />

15.10 OPJ, Pacifique Sud<br />

Série policière.<br />

17.20 Ici tout commence<br />

17.50 Demain<br />

nous appartient Série.<br />

18.30 On n’est pas<br />

des pigeons Magazine.<br />

19.30 JT 19h30<br />

20.15 C’est <strong>du</strong> belge f<br />

20.45 Crime dans le Larzac<br />

Téléfilm (2020). Avec<br />

Florence Pernel, Guillaume<br />

Cramoisan, Lola Dewaere.<br />

Un éleveur important de<br />

Saint-Affrique est assassiné.<br />

22.35 La guerre des trônes,<br />

la véritable histoire de l’Europe<br />

Louis XVI et l’indépendance<br />

américaine (1775-1781).<br />

23.35 Opinions, Les Engagés<br />

23.50 On n’est pas<br />

des pigeons Magazine.<br />

0.50 JT 19h30<br />

f Oo1<br />

12.30 Ici tout commence<br />

13.00 Plus belle la vie<br />

14.00 Petits meurtres sur<br />

le campus : les fantômes<br />

<strong>du</strong> passé Série policière.<br />

15.30 Ça commence<br />

aujourd’hui Magazine.<br />

16.30 All Rise Série judiciaire.<br />

17.20 Matière grise express<br />

Échantillons d’astéroïde.<br />

17.30 N’oubliez pas<br />

les paroles Jeu.<br />

18.30 Un si grand soleil<br />

19.00 Friends Série.<br />

20.25 Football : Ligue<br />

des nations féminine f Oo1<br />

Belgique – Pays-Bas.<br />

1 re journée. Groupe 1 :<br />

Belgique – Pays-Bas. En direct.<br />

Les Red Flames débutent la<br />

compétition, à Louvain, face<br />

aux Néerlandaises, septièmes<br />

au classement FIFA.<br />

22.40 Harry Potter et<br />

la chambre des secrets f<br />

Film fantastique (2002).<br />

12.20 Idéfix et les<br />

Irré<strong>du</strong>ctibles - Les<br />

Schtroumpfs - Mush-Mush<br />

& les Champotes - Super<br />

Wings - Rocky & Lily -<br />

Trolls - L’agence galactique<br />

18.30 Une saison au zoo<br />

20.00 JT trad. gestuelle<br />

20.30 Et v’lan, passe-moi<br />

Fernand ! f Oo1Documentaire.<br />

Comment un petit provincial<br />

est-il parvenu à faire rire la<br />

France entière pendant quinze<br />

ans ? Fernand Raynaud va être<br />

le témoin <strong>du</strong> bouleversement<br />

de la société française dont il<br />

tirera matière à faire rire.<br />

<strong>21</strong>.25 Claudia Cardinale,<br />

la créature <strong>du</strong> secret f<br />

22.20 Plan Cult Magazine.<br />

22.45 Le doc<br />

<strong>du</strong> Bourlingueur f Voyage<br />

au cœur de la Sicile secrète.<br />

23.40 Jim Carrey :<br />

l’Amérique démasquée f<br />

0.30 JT trad. gestuelle<br />

13.00 RTL info 13 heures<br />

13.40 Histoires de familles<br />

L’histoire de Mohamed.<br />

14.15 L’amour selon Emilia<br />

Bloom Téléfilm romanesque.<br />

16.15 Incroyables transformations<br />

Divertissement.<br />

17.20 Un dîner<br />

presque parfait Jeu.<br />

18.25 Septante et un Jeu.<br />

19.00 RTL info 19 heures<br />

19.50 Reporters Magazine<br />

présenté par Michaël<br />

Miraglia. Les jeux de hasard.<br />

20.30 Chicago Med Oo1<br />

Série hospitalière avec Oliver<br />

Platt, S. Epatha Merkerson.<br />

Marcel et Charles prennent<br />

en charge le partenaire de<br />

gym de Lieu, tandis que<br />

Maggie et Halstead aident un<br />

homme suspecté de vol.<br />

22.15 Grey’s Anatomy :<br />

Station 19 Série d’action<br />

avec Jaina Lee Ortiz.<br />

0.05 RTL info 19 heures<br />

15.00 Les experts :<br />

Manhattan Série policière.<br />

15.50 Les experts Série.<br />

16.40 Les experts :<br />

Miami Série policière.<br />

17.30 Les experts :<br />

Manhattan Série policière<br />

avec Gary Sinise.<br />

18.25 Alerte à Malibu Série.<br />

20.05 Peur sur la ville Oo1<br />

Film policier d’Henri Verneuil<br />

(1975). Avec Jean-Paul<br />

Belmondo, Charles Denner.<br />

Un commissaire poursuit un<br />

malade mental, qui prétend<br />

mettre un terme à la dépravation<br />

de la gent féminine. Une<br />

enquête sur un meurtre le<br />

détourne de sa tâche.<br />

22.05 Le professionnel<br />

Film policier de Georges<br />

Lautner (1981). Avec Jean-<br />

Paul Belmondo, Jean Desailly.<br />

Un agent secret français<br />

condamné aux travaux forcés,<br />

revient, décidé à se venger.<br />

0.20 Télé-achat<br />

13.35 Lisa Série.<br />

14.00 Time to love : la roue<br />

de l’amour Téléréalité.<br />

14.55 Castle Série policière.<br />

15.45 Oublier et pardonner<br />

Téléfilm de suspense (2014).<br />

17.20 Les cinquante Jeu.<br />

19.00 Les reines<br />

<strong>du</strong> shopping Jeu.<br />

20.00 L’île de Nim Oo1<br />

Film d’aventures de Jennifer<br />

Flackett, Mark Levin (2008).<br />

Avec Jodie Foster, Gerard<br />

Butler, Abigail Breslin.<br />

Une petite fille, qui a grandi<br />

avec son père biologiste<br />

sur une île déserte, se<br />

retrouve brutalement seule :<br />

désespérée, elle fait appel<br />

à son héros préféré.<br />

<strong>21</strong>.55 Gad Elmaleh :<br />

La vie normale Spectacle,<br />

Théâtre Déjazet, 2000.<br />

23.50 Les cinquante Jeu.<br />

0.30 Time to love : la roue<br />

de l’amour Téléréalité.<br />

Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />

REGARDEZ « C’EST DU BELGE » À LA RTBF<br />

CE VENDREDI 22 SEPTEMBRE VERS 20 H 15 SUR LA UNE<br />

POÉSIE ET ÉVASION<br />

Ce soir, c’est dans les coulisses <strong>du</strong> Cirque <strong>du</strong> Soleil que Gerald Watelet nous<br />

fait découvrir leur nouveau spectacle « Kurios », un véritable cabinet de curiosités.<br />

Sur scène et dans les airs, cinquante artistes de dix-sept nationalités différentes<br />

dont un Belge, Thomas Thys, gymnaste devenu acrobate.<br />

Ensuite, de la musique au programme avec une figure incontournable de la<br />

chanson française, Calogero, qui revient avec un nouvel album intitulé « Amour ».<br />

Nous l’avons suivi lors d’une vraie journée marathon à Bruxelles. Interview, séance<br />

de dédicaces, et surtout des rencontres inoubliables avec ses fans.<br />

Nous irons ensuite en Écosse, où il n’y a pas que des moutons… ou des Écossais.<br />

Il y a aussi des chèvres angora élevées par une Belge, Laury-Anne Boschman, et<br />

son époux. La passion qui les anime, alliée aux qualités d’une laine exceptionnelle,<br />

fait exploser la demande de leur mohair. Une belle histoire de savoir-faire.<br />

Enfin, Marie-Hélène Vanderborght nous emmène à <strong>Paris</strong>, dans les coulisses<br />

<strong>du</strong> défilé Natan. Pour ses 40 ans à la tête de la maison, Édouard Vermeulen a<br />

souhaité participer à la Fashion Week. Et c’est Loïc Nottet qui assurait la bande<br />

son de ce rendez-vous.<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

102<br />

PARIS MATCH DU 22 AU 28 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

© Marie-Hélène Vanderborght<br />

Gerald Watelet sur le site de Brussels Expo, au Heysel,<br />

où le Cirque <strong>du</strong> Soleil a planté son chapiteau pour son nouveau<br />

spectacle, « Kurios ».


VOTRE WEEK-END DU 22 AU 24 SEPTEMBRE<br />

12.15 Petits secrets<br />

entre voisins Série réaliste.<br />

13.55 Dr House Série<br />

hospitalière. Trois épisodes.<br />

16.15 Urgences Série<br />

hospitalière. Trois épisodes.<br />

18.40 On a échangé<br />

nos mamans<br />

Jean-Michel vs Anthony.<br />

20.15 Le jour d’après Oo1<br />

Film catastrophe de Roland<br />

Emmerich (2004).<br />

Avec Dennis Quaid, Jake<br />

Gyllenhaal, Sela Ward.<br />

Un climatologue voit ses prévisions<br />

se vérifier quand une<br />

catastrophe météorologique<br />

survient. Alors que les éléments<br />

se déchaînent, il doit<br />

sauver son fils.<br />

22.15 Phénomènes<br />

Film fantastique de M. Night<br />

Shyamalan (2008). Avec Mark<br />

Wahlberg, Zooey Deschanel,<br />

John Leguizamo.<br />

23.45 New York, unité<br />

spéciale Série policière.<br />

13.00 Journal<br />

14.00 Institutrice<br />

& sé<strong>du</strong>ctrice Téléfilm (20<strong>21</strong>)<br />

15.40 Mon beau-père<br />

diabolique Téléfilm<br />

de suspense (2019).<br />

17.30 Familles nombreuses<br />

: la vie en XXL<br />

18.30 Ici tout commence<br />

19.10 Demain<br />

nous appartient Série.<br />

20.00 Journal<br />

20.45 My Million<br />

<strong>21</strong>.10 Le grand concours<br />

Oo1<br />

Jeu présenté par Arthur.<br />

Le grand concours<br />

de la rentrée.<br />

Arthur prend les commandes<br />

<strong>du</strong> «Grand Concours» pour<br />

une émission spéciale<br />

rentrée. Il doit faire preuve<br />

d’assez d’autorité face à des<br />

célébrités capables de tout<br />

pour remporter la victoire.<br />

23.40 Le grand concours<br />

Le grand concours de l’été.<br />

13.00 Journal 13h00<br />

13.55 Ça commence<br />

aujourd’hui Magazine.<br />

16.15 Affaire conclue,<br />

tout le monde a quelque<br />

chose à vendre Magazine.<br />

18.00 Tout le monde<br />

a son mot à dire Jeu.<br />

18.35 N’oubliez pas<br />

les paroles Jeu.<br />

20.00 Journal 20h00<br />

20.50 Un si grand soleil<br />

<strong>21</strong>.10 Simon Coleman f Oo1<br />

(2/3). Série policière<br />

avec Jean-Michel Tinivelli,<br />

Flavie Péan, Lilie Sussfeld.<br />

Des policiers mènent l’enquête<br />

sur le décès suspect<br />

d’une professeure de danse.<br />

22.50 Gims : Concert<br />

hommage à Basquiat f<br />

Concert. Fondation Louis<br />

Vuitton, <strong>Paris</strong>, <strong>2023</strong>.<br />

0.10 Gims hommage<br />

à Basquiat : Banlieues’art<br />

Documentaire.<br />

12.25 ICI 12/13<br />

12.55 Météo à la carte<br />

14.40 Crimes parfaits<br />

Série policière.<br />

16.45 Duels en familles<br />

17.25 Slam Jeu.<br />

18.10 Questions<br />

pour un champion Jeu.<br />

19.15 ICI 19/20<br />

20.00 Tout le sport<br />

20.30 Aux Jeux, citoyens !<br />

<strong>21</strong>.00 Football : Ligue<br />

des nations féminine Oo1<br />

1 re journée. Groupe 2 :<br />

France – Portugal. En direct.<br />

Six semaines après leur<br />

défaite en quarts de finale<br />

de la Coupe <strong>du</strong> monde face à<br />

l’Australie, les Bleues sont de<br />

retour sur le terrain.<br />

23.10 Archives secrètes f<br />

Les copains d’abord.<br />

(Georges Brassens...)<br />

1.20 Orage f Film de Marc<br />

Allégret (1938). Avec Michèle<br />

Morgan, Charles Boyer.<br />

13.30 Le bagarreur<br />

<strong>du</strong> Kentucky Western (1949).<br />

15.05 Les superpouvoirs<br />

des animaux Documentaire.<br />

15.40 Vivre avec les volcans<br />

16.35 Merveilles<br />

de la nature Documentaire.<br />

17.20 Invitation au voyage<br />

18.55 Nurseries<br />

à poissons : repeupler<br />

la Méditerranée<br />

19.45 Arte journal<br />

20.05 28 minutes<br />

20.55 Meurtres à<br />

Sandhamn : Enquête 17 f Oo1<br />

Série policière avec Alexandra<br />

Rapaport, Nicolai Cleve Broch.<br />

Nora trouve une femme<br />

inconsciente sur la plage lors<br />

de son jogging matinal.<br />

22.25 Simon & Garfunkel :<br />

L’autre rêve américain f<br />

Documentaire.<br />

23.25 George Michael :<br />

Live at Earl’s Court f<br />

Concert. Londres, 2008.<br />

13.00 Le point sur l’info<br />

13.10 Doc Prime<br />

14.00 Le point sur l’info<br />

14.10 Doc Prime<br />

15.00 Le point sur l’info<br />

15.10 Doc Prime<br />

16.00 Le point sur l’info<br />

16.10 Doc Prime<br />

17.00 Le point sur l’info<br />

17.00 Il faut qu’on parle<br />

Magazine de Julien Bal.<br />

18.00 Premiers sur l’info<br />

Magazine de Nicolas Pipyn.<br />

20.00 Le journal de 20h<br />

20.10 Doc Prime f Oo1<br />

À la recherche des pierres<br />

précieuses. Trois gemmologues<br />

se rendent aux quatre<br />

coins de la planète et<br />

dévoilent les coulisses<br />

d’un marché impitoyable.<br />

<strong>21</strong>.00 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />

Magazine d’actualité.<br />

22.00 LN Soir Magazine.<br />

22.10 Doc Prime<br />

VENDREDI 22 SEPTEMBRE<br />

Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />

<br />

<br />

Offre rentrée<br />

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1 an<br />

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*prix de vente au numéro<br />

JDERENTRÉE23/PM<br />

f COUP DE CŒUR PARIS MATCH


SAMEDI 23 SEPTEMBRE<br />

13.00 JT 13h<br />

13.40 Les Ambassadeurs<br />

Mouscron.<br />

14.15 C’est <strong>du</strong> belge<br />

14.40 Crime dans le Larzac<br />

Téléfilm (2020). Avec Florence<br />

Pernel, Guillaume Cramoisan.<br />

16.20 Grandeur Nature<br />

Vallée de la Semois.<br />

17.05 Munch Série judiciaire.<br />

18.05 Animaux à adopter<br />

19.30 JT 19h30<br />

20.20 Une brique<br />

dans le ventre Magazine.<br />

20.50 Alexandra Ehle f Oo1 .<br />

Série policière avec Julie<br />

Depardieu, Bernard Yerlès.<br />

Sur un chantier, une violoniste<br />

est retrouvée, écrasée par<br />

une dalle de béton.<br />

22.30 Tirage Lotto et Joker<br />

23.00 Studio Foot En direct.<br />

23.40 Matière grise f La bière<br />

est-elle bonne pour la santé ?<br />

0.20 JT 19h30<br />

13.30 Cyclisme :<br />

Championnats d’Europe sur<br />

route f Elite dames. En direct.<br />

17.00 N’oubliez pas<br />

les paroles Jeu.<br />

18.00 Ici tout commence<br />

19.05 Jardins XXL<br />

20.05 Baraki. Série humoristique<br />

avec Jules Barbason.<br />

20.35 Good Doctor f Oo1<br />

Cœur de pierre. Série hospitalière<br />

avec Freddie<br />

Highmore, Fiona Gubelmann,.<br />

Un enfant est transporté aux<br />

urgences, les médecins comprennent<br />

qu’il est en train de<br />

faire une crise cardiaque.<br />

<strong>21</strong>.25 Good Doctor f<br />

Des amis de longues date -<br />

Sur le banc des accusés.<br />

Série hospitalière.<br />

23.00 Culture Club<br />

23.30 Sports extrêmes :<br />

Breakdance<br />

1.10 Formule 1 : Grand Prix<br />

<strong>du</strong> Japon Essais qualificatifs.<br />

12.00 Teen Titans GO! -<br />

Viens, je t’explique -<br />

Ninjago - Marblegen -<br />

Droners - Miraculous -<br />

Danse tes rêves<br />

17.00 Peter Pan<br />

Film fantastique de P.J. Hogan<br />

(2003). Avec Jeremy Sumpter.<br />

18.45 Une saison au zoo<br />

20.00 JT trad. gestuelle<br />

20.30 Le baron<br />

et l’empereur – Japon,<br />

la voie de la guerre f Oo1<br />

Doc. L’histoire <strong>du</strong> Japon à<br />

travers le parcours <strong>du</strong> Baron<br />

Makino, homme politique<br />

opposé à l’entrée en guerre<br />

<strong>du</strong> pays dans les années 30.<br />

<strong>21</strong>.50 Les coulisses<br />

de l’histoire f Hiroshima,<br />

la défaite de Staline.<br />

22.45 Vacancy Doc.<br />

L’Amérique des motels.<br />

0.00 JT trad. gestuelle<br />

0.40 Dites-moi Magazine de<br />

Michèle Cédric. Juliette Gréco.<br />

13.00 RTL info 13 heures<br />

13.35 Waldorado Magazine.<br />

14.40 Castle Série policière.<br />

17.10 La grande balade<br />

Wallonie sous la pluie -<br />

Ostbelgien.<br />

17.40 La grande balade<br />

au soleil Le Verdon (1).<br />

17.55 Une famille en or<br />

19.00 RTL info 19 heures<br />

19.50 I comme Magazine.<br />

20.30 RTT Oo1Comédie de<br />

Frédéric Berthe (20<strong>09</strong>). Avec<br />

Kad Merad, Mélanie Doutey,<br />

Manu Payet. En route pour<br />

Miami, où il veut empêcher le<br />

mariage de celle qu’il aime,<br />

un homme est embarqué<br />

dans une folle cavale.<br />

22.15 OSS 117 : Rio<br />

ne répond plus Comédie<br />

de Michel Hazanavicius<br />

(20<strong>09</strong>). Avec Jean Dujardin,<br />

Louise Monot, Alex Lutz.<br />

0.10 Waldorado<br />

0.40 RTL info 19 heures<br />

11.05 Les experts<br />

Série policière. Neuf épisodes.<br />

18.05 Docs de choc<br />

Hors de contrôle : l’inondation<br />

qui a frappé la Belgique -<br />

Mayday : American Airlines<br />

Flight 1572.<br />

20.05 S.W.A.T. Oo1<br />

Série policière avec Shemar<br />

Moore, Alex Russell, Kenny<br />

Johnson, David Lim, Patrick<br />

St. Esprit.<br />

L’équipe patrouille à l’occasion<br />

d’un jour de fête, mais les<br />

nouvelles équipes et les uniformes<br />

bleus ne sont pas les<br />

seuls à leur causer des ennuis.<br />

<strong>21</strong>.50 NCIS : Los Angeles<br />

Série policière avec Chris<br />

O’Donnell, Daniela Ruah,<br />

Eric Christian Olsen.<br />

L’équipe <strong>du</strong> NCIS est amenée<br />

à collaborer avec le département<br />

de la justice sur une<br />

enquête. Un incendiaire a visé<br />

le domicile d’un agent <strong>du</strong> FBI.<br />

0.15 Télé-achat<br />

12.05 Un été au camping<br />

13.30 Dating with Dogs :<br />

l’amour, mon chien et moi<br />

Vaiana & Henri-Claude.<br />

15.15 Un dîner<br />

presque parfait Jeu.<br />

20.15 Tous les chemins<br />

mènent à Rome Oo1Comédie<br />

d’Ella Lemhagen (2015).<br />

Avec Sarah Jessica Parker,<br />

Raoul Bova, Claudia Cardinale.<br />

Une New-yorkaise et sa fille<br />

se rendent en Italie. Là, l’adolescente<br />

fugue et tente de<br />

rejoindre Rome, poursuivie par<br />

sa mère et un ami de celle-ci.<br />

22.05 Top chef Jeu présenté<br />

par Stéphane Rotenberg.<br />

Episode 17 : Demi-finale.<br />

Invité: Olivier Nasti. Chaque<br />

candidat imagine sa propre<br />

épreuve, tentant d’entraîner<br />

les autres dans un terrain où<br />

ils seront moins à l’aise.<br />

0.15 Top Chef : les coulisses<br />

inédites <strong>du</strong> concours<br />

1.25 Télé-achat<br />

DIMANCHE 24 SEPTEMBRE<br />

13.00 JT 13h<br />

13.40 Grandeur Nature<br />

Entre-Sambre-et-Meuse.<br />

14.10 Règne animal,<br />

les jeux de l’amour<br />

Une affaire de tempo.<br />

15.10 Joséphine,<br />

ange gardien Série.<br />

16.45 Animaux à adopter<br />

17.25 Hudson & Rex Série.<br />

18.30 Un gars, un chef !<br />

Magazine culinaire.<br />

19.30 JT 19h30<br />

20.15 Le jardin extraordinaire<br />

f Planète volcans.<br />

20.50 Meurtres aux îles<br />

de Lérins f Oo2 Téléfilm<br />

policier (<strong>2023</strong>). Avec Ophélia<br />

Kolb, Pauline Bression.<br />

Un pro<strong>du</strong>cteur de cinéma, est<br />

retrouvé mort sur un tournage.<br />

22.35 Studio Foot En direct.<br />

23.20 #Investigation f<br />

Le sucre : une drogue <strong>du</strong><br />

quotidien / Obésité des ados.<br />

La quête de l’équilibre.<br />

Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />

6.30 Formule 1 : Grand Prix<br />

<strong>du</strong> Japon f En direct.<br />

9.00 Moto : Grand Prix<br />

d’Inde En direct <strong>du</strong> circuit<br />

international Buddh. (Moto 2<br />

à 10h15 - Moto GP à 11h40)<br />

13.05 Cyclisme :<br />

Championnats d’Europe<br />

sur route f Elite messieurs.<br />

En direct.<br />

17.10 Top Gear France<br />

L’armée.<br />

18.30 100% Sport – Le Mag<br />

19.15 Sports extrêmes :<br />

Breakdance<br />

20.25 Esprits rebelles f Oo2<br />

Film de John N. Smith (1995).<br />

Avec Michelle Pfeiffer, George<br />

Dzundza, Courtney B. Vance.<br />

Après avoir longtemps servi<br />

dans les marines, une jeune<br />

femme musclée et énergique<br />

devient professeur d’anglais.<br />

22.05 Friends Série.<br />

0.10 Le Parrain 2 Film de<br />

Francis Ford Coppola (1974).<br />

12.00 3Hz - Une saison au<br />

zoo - Anatole Latuile -<br />

Lassie - Tib et Tatoum - Les<br />

Croods - Tom et Jerry Show<br />

17.00 Bob l’éponge, le film<br />

Film d’animation (2004)<br />

18.25 Une saison au zoo<br />

20.00 JT trad. gestuelle<br />

20.40 Robert De Niro,<br />

l’arme <strong>du</strong> silence f Oo2<br />

Documentaire.<br />

Robert De Niro est célèbre<br />

pour ses interprétations<br />

primées de gangsters,<br />

de criminels et d’hommes<br />

perturbés et vulnérables.<br />

<strong>21</strong>.30 Au bout c’est la mer<br />

f Saint-Laurent.<br />

22.25 Hep taxi ! Magazine<br />

présenté par Jérôme Colin.<br />

New York by night.<br />

22.55 Sous couverture<br />

Magazine. Antoine Wauters.<br />

23.30 Wagner, enquête sur<br />

les tueurs de Poutine Doc.<br />

0.30 JT trad. gestuelle<br />

13.00 RTL info 13 heures<br />

13.30 Face à Buxant<br />

14.00 L’île de Nim<br />

Film d’aventures (2008)<br />

15.45 La grande balade<br />

Wallonie sous la pluie...<br />

16.10 La grande balade<br />

au soleil Le Verdon (1).<br />

16.25 Castle Série policière.<br />

18.20 Dr Cath : Mission<br />

adoption Magazine animalier.<br />

19.00 RTL info 19 heures<br />

19.50 En route avec<br />

la police fédérale Magazine.<br />

20.45 Pirette : Mad in<br />

Belgium Oo2Divertissement.<br />

François Pirette propose un<br />

«Mad in Belgium» spécial<br />

rentrée en trois parties.<br />

22.10 Exclusif Voitures d’occasion<br />

: gare aux arnaques !<br />

23.15 C’est pas tous les<br />

jours dimanche Magazine.<br />

0.45 Face à Buxant<br />

1.10 RTL info 19 heures<br />

12.35 Alerte à Malibu<br />

Série d’action. 8 épisodes.<br />

19.15 Esprits criminels<br />

Série policière avec Joe<br />

Mantegna, Shemar Moore.<br />

20.05 Survivre : la vengeance<br />

ne dort jamais Oo2<br />

Téléfilm d’action de Matt<br />

Eskandari (2020). Avec Bruce<br />

Willis, Chad Michael Murray,<br />

Shea Buckner.<br />

Deux cambrioleurs en fuite,<br />

qui ont commis un vol à main<br />

armée, forcent un médecin à<br />

opérer l’un d’entre eux,<br />

blessé, tout en prenant sa<br />

famille en otage.<br />

22.05 Safe Film d’action<br />

de Boaz Yakin (2012). Avec<br />

Jason Statham, Catherine<br />

Chan, Robert John Burke.<br />

Un ancien policier au moral<br />

brisé se porte au secours<br />

d’une petite Chinoise, poursuivie<br />

par les triades, la mafia<br />

russe et des policiers véreux.<br />

23.55 Télé-achat<br />

12.30 Jackpot Comédie<br />

de Tom Vaughan (2008).<br />

14.15 Une famille en or<br />

15.10 Incroyables<br />

transformations<br />

Divertissement.<br />

20.15 Scream 2 Oo2<br />

Film d’horreur de Wes Craven<br />

(1997). Avec David Arquette,<br />

Neve Campbell, Courteney Cox.<br />

Un tueur en série masqué<br />

sème à nouveau la terreur<br />

autour <strong>du</strong> Windsor College,<br />

multipliant les victimes grâce<br />

à ses mises en scène inventives<br />

et macabres.<br />

22.20 5 Seconds of<br />

Summer : How Did We End<br />

Up Here ? Live at Wembley<br />

Documentaire.<br />

Les débuts <strong>du</strong> groupe australien<br />

«5 Seconds of Summer».<br />

L’occasion de réécouter leurs<br />

premiers succès.<br />

23.25 Niall Horan – Concert<br />

Dublin, 2018. «Flicker».<br />

0.20 Empire Série.<br />

PARIS MATCH DU 22 AU 28 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2


VOTRE WEEK-END DU 22 AU 24 SEPTEMBRE<br />

11.45 Avant toi Film de Thea<br />

Sharrock (2016). Avec Emilia<br />

Clarke, Sam Claflin.<br />

13.30 Dr House<br />

Série hospitalière. 9 épisodes.<br />

20.15 Le septième fils Oo1<br />

Film fantastique de Sergei<br />

Bodrov (2014). Avec Ben<br />

Barnes, Alicia Vikander.<br />

Un apprenti chevalier dispose<br />

d’un mois pour acquérir le<br />

bagage initiatique nécessaire<br />

afin d’empêcher une sorcière<br />

d’anéantir l’humanité.<br />

<strong>21</strong>.55 Voyage au centre de<br />

la terre 2 : l’île mystérieuse<br />

Film d’aventures de Brad<br />

Peyton (2012). Avec Dwayne<br />

Johnson, Michael Caine.<br />

Un adolescent et son beaupère<br />

partent à la découverte<br />

d’une île où les attendent<br />

l’aventure, l’amour et un grandpère<br />

depuis longtemps per<strong>du</strong>.<br />

23.25 New York, unité<br />

spéciale Série policière.<br />

Cinq épisodes.<br />

12.40 Cleaners les experts<br />

<strong>du</strong> ménage Téléréalité.<br />

20.30 Appels d’urgence Oo2<br />

Magazine présenté par<br />

Hélène Mannarino. Côte<br />

d’Azur : un été hors normes<br />

pour le SAMU de Fréjus.<br />

<strong>21</strong>.35 Appels d’urgence<br />

Immeubles en feu, interventions<br />

vitales : urgences capitales<br />

pour les pompiers de <strong>Paris</strong>.<br />

22.35 90’ Enquêtes<br />

Accidents, alcool, interpellations<br />

musclées : le quotidien<br />

explosif des gendarmes des<br />

Ardennes.<br />

23.50 Appels d’urgence<br />

Stationnement et accidents,<br />

les polices municipales<br />

contre-attaquent.<br />

0.45 Appels d’urgence<br />

Trafics à la frontière, violences<br />

entre voisins : les gendarmes<br />

de l’Est contre-attaquent.<br />

1.45 Appels d’urgence<br />

Motards de la loi : le cauchemar<br />

des chauffards.<br />

13.00 Journal<br />

13.40 Reportages<br />

découverte f Danger :<br />

les arnaques au bout <strong>du</strong> fil.<br />

15.00 Edition spéciale :<br />

le Pape à Marseille<br />

En direct. Arrivée et messe<br />

célébrée par le souverain<br />

pontife au Stade Vélodrome.<br />

17.50 50mn Inside f<br />

20.00 Journal<br />

20.55 Rugby : Coupe<br />

<strong>du</strong> monde Oo1Poule B :<br />

Afrique <strong>du</strong> Sud – Irlande.<br />

En direct. Le Stade de France<br />

va assurément s’enflammer<br />

pour cette rencontre entre<br />

l’Afrique <strong>du</strong> Sud et l’Irlande,<br />

assurément le gros choc de la<br />

poule B, les deux équipes<br />

faisant partie des favoris de la<br />

Coupe <strong>du</strong> monde.<br />

22.55 Le mag de la Coupe<br />

<strong>du</strong> monde de rugby<br />

23.40 30 ans d’émissions<br />

cultes f Les plus grands<br />

imprévus de la télévision.<br />

13.00 Journal<br />

13.40 Grands reportages f<br />

Odyssée en Méditerranée<br />

(1 et 2).<br />

16.10 Les Docs<br />

<strong>du</strong> week-end f Magazine.<br />

Les gendarmes de Bretagne<br />

au cœur de l’enquête.<br />

17.20 Sept à huit Life f<br />

18.20 Sept à huit f<br />

20.00 Journal<br />

20.50 Rugby :<br />

Coupe <strong>du</strong> monde Oo2<br />

Poule C :<br />

Pays de Galles – Australie.<br />

En direct. Doubles champions<br />

<strong>du</strong> monde (1991 et 1999),<br />

les Australiens se verraient<br />

bien décrocher un troisième<br />

titre, mais le Pays de Galles a<br />

des arguments à faire valoir.<br />

22.55 Le mag<br />

de la Coupe <strong>du</strong> monde<br />

de rugby En direct.<br />

23.40 Esprits criminels<br />

Série policière.<br />

13.00 Journal 13h00<br />

13.20 13h15, le samedi... f<br />

14.00 Au bout de l’enquête,<br />

la fin <strong>du</strong> crime parfait ?<br />

L’affaire Jamila Belkacem.<br />

15.05 Edition spéciale :<br />

le Pape François à Marseille<br />

Messe au stade Vélodrome.<br />

En direct<br />

18.00 Tout le monde<br />

a son mot à dire Jeu.<br />

18.40 N’oubliez pas<br />

les paroles Jeu.<br />

20.00 Journal 20h00<br />

20.30 20h30, le samedi<br />

<strong>21</strong>.10 Prodiges Pop f Oo1<br />

La grande finale. Entourés de<br />

Faustine Bollaert et <strong>du</strong> jury,<br />

composé de la chorégraphe<br />

Blanca Li, <strong>du</strong> trompettiste<br />

Ibrahim Maalouf et de la<br />

chanteuse Chimène Badi, les<br />

neuf finalistes visent le trophée<br />

de la première saison.<br />

23.25 Quelle époque ! f<br />

Talk-show de Léa Salamé.<br />

13.00 Journal 13h00<br />

13.20 13h15, le dimanche f<br />

15.05 Affaires sensibles<br />

Les mystères de Chevaline.<br />

16.00 Affaire conclue...<br />

17.00 XV/15 Magazine<br />

17.30 Rugby :<br />

Coupe <strong>du</strong> monde<br />

Poule B : Écosse – Tonga.<br />

En direct.<br />

20.00 Journal 20h00<br />

20.30 20h30 le dimanche<br />

<strong>21</strong>.10 L’hermine f Oo2<br />

Film de Christian Vincent<br />

(2015). Avec Fabrice Luchini,<br />

Sidse Babett Knudsen.<br />

Un président de cour d’assises,<br />

aigri et amer, découvre, lors de<br />

l’un de ses procès, la présence<br />

parmi les jurés d’une femme<br />

qu’il a follement aimée.<br />

22.45 Beau geste f Magazine<br />

<strong>du</strong> cinéma de Pierre Lescure.<br />

23.55 Histoires courtes<br />

Festival courtmetrange :<br />

créatures en eaux troubles.<br />

12.25 ICI 12/13<br />

12.55 Les nouveaux<br />

nomades Magazine régional.<br />

13.35 Samedi d’en rire<br />

15.35 Les potagers de Julie<br />

Le potager santé ardéchois.<br />

16.40 Des chiffres<br />

et des lettres Jeu.<br />

17.25 Le jeu des 1000 euros<br />

17.55 Questions pour<br />

un super champion Jeu.<br />

19.15 ICI 19/20<br />

20.00 Tout le sport<br />

20.40 Cuisine ouverte<br />

<strong>21</strong>.10 Meurtres à... f Oo1 .<br />

Meurtres à Font-Romeu.<br />

Série policière avec Stéphane<br />

Henon, Béatrice de La<br />

Boulaye. Le curé de Font-<br />

Romeu est retrouvé mort.<br />

22.40 Meurtres à... f<br />

Meurtres à Carcassonne.<br />

Série policière avec Rebecca<br />

Hampton, Bruno Wolkowitch.<br />

0.20 Robot ! Ballet, 2013.<br />

12.30 ICI 12/13<br />

12.55 Les nouveaux<br />

nomades Magazine.<br />

13.30 Vivement dimanche<br />

15.15 Cuisine ouverte<br />

17.10 Des chiffres<br />

et des lettres Jeu.<br />

17.55 Le Grand Slam Jeu.<br />

18.55 Zap actu Magazine.<br />

19.15 ICI 19/20<br />

20.10 Stade 2<br />

<strong>21</strong>.10 Les carnets<br />

de Max Liebermann f Oo2<br />

La mort est la bienvenue, à<br />

présent. Série policière avec<br />

Matthew Beard, Juergen<br />

Maurer. Une star de cinéma<br />

meurt lors d’une première.<br />

22.40 Elections sénatoriales<br />

Émission politique.<br />

0.15 Les carnets de Max<br />

Liebermann f Les pièges<br />

<strong>du</strong> crépuscule. Série policière.<br />

1.45 Bäckström<br />

Série suédoise (3 et 4/6).<br />

13.00 Vivre avec<br />

les volcans Doc. (1 et 2/4).<br />

14.45 L’archipel d’Hawaï<br />

16.35 Invitation au voyage<br />

17.15 La Cappadoce :<br />

Vivre au cœur des roches<br />

18.00 Cordoue et ses patios<br />

fleuris Documentaire.<br />

18.35 Arte reportage<br />

19.30 Le dessous des<br />

cartes La désinformation.<br />

19.45 Arte journal<br />

20.05 28 minutes samedi<br />

20.50 Les secrets des<br />

momies égyptiennes f Oo1<br />

Documentaire (1 à 3/6).<br />

Depuis sa mise au jour en<br />

1881, la momie <strong>du</strong> roi<br />

Séqénenré Taa, qui régna il y<br />

a quelque trois mille cinq<br />

cents ans, n’a cessé d’intriguer<br />

les archéologues.<br />

23.30 La dyslexie, un<br />

trouble mal compris Doc.<br />

0.30 Court-circuit<br />

Mon corps, mon moi.<br />

13.30 Les cavaliers Western<br />

de John Ford (1959). Avec<br />

John Wayne, William Holden.<br />

15.30 Les grands mythes<br />

16.00 L’archipel d’Hawaï<br />

16.55 Les châteaux<br />

<strong>du</strong> Moyen Age<br />

18.40 Maria João Pires<br />

interprète Mozart : Concerto<br />

pour piano n° 9 Concert.<br />

19.30 Karambolage<br />

Barbapapa / Le zeppelin.<br />

19.45 Arte journal<br />

20.05 Nicolas de Staël,<br />

la peinture à vif<br />

<strong>21</strong>.00 Le masque de Zorro<br />

12.00 Le point sur l’info<br />

12.10 Doc Prime<br />

13.00 Le point sur l’info<br />

13.10 Doc Prime<br />

16.00 Le point sur l’info<br />

16.10 Doc Prime<br />

17.00 Le point sur l’info<br />

17.10 Doc Prime<br />

18.00 Le point sur l’info<br />

18.10 Doc Prime<br />

20.00 Le point sur l’info<br />

Magazine d’information.<br />

20.10 Doc Prime f Oo1<br />

Le meilleur poulet <strong>du</strong> monde.<br />

Il est considéré comme étant<br />

le meilleur poulet <strong>du</strong> monde,<br />

le nec plus ultra : le Poulet de<br />

Bresse. Cette volaille est<br />

élevée à des années lumières<br />

des batteries in<strong>du</strong>strielles.<br />

<strong>21</strong>.10 Doc Prime<br />

22.00 Doc Prime<br />

23.00 Doc Prime<br />

0.00 Boucle de la nuit<br />

Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />

Film d’aventures de<br />

Martin Campbell (1998).<br />

Avec Antonio Banderas.<br />

Après une longue carrière de<br />

justicier, Zorro trouve son successeur<br />

en la personne d’un<br />

bandit de grand chemin.<br />

23.10 Antonio Banderas et<br />

Pedro Almodóvar : <strong>du</strong> désir<br />

au double f Documentaire.<br />

f Oo2<br />

12.00 Le point sur l’info<br />

12.10 Doc Prime<br />

13.00 Le point sur l’info<br />

13.10 Doc Prime<br />

14.10 Doc Prime<br />

15.10 Doc Prime<br />

16.10 Doc Prime<br />

17.00 Le point sur l’info<br />

17.10 Doc Prime<br />

18.00 Le point sur l’info<br />

18.10 Doc Prime<br />

20.00 Le point sur l’info<br />

Magazine d’information.<br />

20.10 Doc Prime f Oo2<br />

Affaire Dolby : gentleman<br />

pervers. 2005 à Monaco, une<br />

femme de 29 ans alerte la<br />

police. Son colocataire âgé<br />

vient de tenter de l’étrangler<br />

et de la violer. Il s’appelle<br />

Robert Dolby.<br />

<strong>21</strong>.10 Doc Prime<br />

22.00 John Late Show f<br />

Magazine d’actualité.<br />

23.00 Doc Prime<br />

SAMEDI 23 SEPTEMBRE DIMANCHE 24 SEPTEMBRE<br />

Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2<br />

f COUP DE CŒUR PARIS MATCH


LUNDI 25 SEPTEMBRE<br />

13.00 JT 13h<br />

13.40 Affaire conclue<br />

15.10 OPJ, Pacifique Sud<br />

17.15 Ici tout commence<br />

17.50 Demain<br />

nous appartient Série.<br />

18.30 On n’est pas<br />

des pigeons Magazine.<br />

19.30 JT 19h30<br />

20.00 QR l’actu Magazine.<br />

20.30 Lui f Oo1Drame de et<br />

avec Guillaume Canet (20<strong>21</strong>).<br />

Avec Virginie Efira, Mathieu<br />

Kassovitz, Laetitia Casta.<br />

Epuisé, un compositeur quadragénaire<br />

décide de partir se<br />

ressourcer loin de sa femme<br />

et de ses enfants sur une île<br />

bretonne reculée.<br />

22.00 L’origine <strong>du</strong> monde f<br />

Comédie de Laurent Lafitte<br />

(2020). Avec Laurent Lafitte,<br />

Karin Viard, Vincent Macaigne.<br />

23.40 On n’est pas<br />

des pigeons Magazine.<br />

0.40 JT 19h30<br />

13.00 Plus belle la vie<br />

Feuilleton réaliste.<br />

14.00 Divorce<br />

sous surveillance Téléfilm.<br />

15.30 Ça commence<br />

aujourd’hui Magazine.<br />

16.30 All Rise Série<br />

17.30 N’oubliez pas<br />

les paroles Jeu.<br />

18.30 Un si grand soleil<br />

Feuilleton policier.<br />

19.05 Friends Série humoristique.<br />

Deux épisodes.<br />

19.50 Culture Club Mag.<br />

20.30 La Tribune Oo1<br />

Magazine sportif présenté<br />

par Benjamin Deceuninck,<br />

Frank Peterkenne, Manuel<br />

Jous et Vincent Langendries.<br />

Retour sur l’actualité footballistique<br />

de ce week-end.<br />

22.30 Top Gear France<br />

L’apocalypse. Invités:<br />

Luc Alphand et Philippe Bas.<br />

23.30 Formule 1 : Grand<br />

Prix <strong>du</strong> Japon Le résumé.<br />

12.20 Idéfix et les Irré<strong>du</strong>ctibles<br />

- Les Schtroumpfs -<br />

Mush-Mush - Danse tes<br />

rêves - Super Wings -<br />

Rocky & Lily - Trolls -<br />

L’agence galactique<br />

18.30 Une saison au zoo<br />

20.00 JT trad. gestuelle<br />

20.30 Les guérisseurs face<br />

à la science Oo1Doc.<br />

Les coutumes ancestrales de<br />

guérison résistent à tous les<br />

progrès de la science et les<br />

guérisseurs croulent sous les<br />

sollicitations. En nous aidant<br />

à mobiliser nos ressources<br />

d’auto-guérison, les guérisseurs<br />

semblent parfois faire<br />

des miracles.<br />

<strong>21</strong>.30 Regard sur... Débat.<br />

22.10 Déclic Magazine<br />

22.55 Matière grise f La bière<br />

est-elle bonne pour la santé ?<br />

23.30 Les tribunaux d’Hitler<br />

Documentaire.<br />

1.45 JT trad. gestuelle<br />

13.00 RTL info 13 heures<br />

13.40 Histoires de familles<br />

Equipée barbare à<br />

Valenciennes.<br />

14.15 Un automne à<br />

Mountain View Téléfilm.<br />

16.15 Incroyables transformations<br />

Divertissement.<br />

17.20 Un dîner presque<br />

parfait Jeu.<br />

18.25 Septante et un Jeu.<br />

19.00 RTL info 19 heures<br />

19.50 Images à l’appui<br />

20.25 Le meilleur pâtissier<br />

Oo1<br />

Jeu présenté par Marie<br />

Portolano. Animaux à croquer.<br />

Mis au défi par Cyril Lignac,<br />

les candidats doivent revisiter<br />

un incontournable de la pâtisserie<br />

française : des macarons<br />

en forme d’animaux.<br />

22.30 Le meilleur pâtissier :<br />

la cuisine secrète de<br />

Mercotte Jeu. Émission 2.<br />

23.45 RTL info 19 heures<br />

0.30 Moments d’évasion Jeu.<br />

15.00 Les experts :<br />

Manhattan Série policière.<br />

15.50 Les experts<br />

Série policière.<br />

16.40 Les experts : Miami<br />

Série policière.<br />

17.30 Les experts :<br />

Manhattan Série policière.<br />

18.25 Alerte à Malibu<br />

Série d’action.<br />

20.10 L’immortel Oo1<br />

Film policier de Richard Berry<br />

(2010). Avec Jean Reno, Kad<br />

Merad, Jean-Pierre<br />

Darroussin, Marina Foïs.<br />

À Marseille, un parrain de la<br />

pègre retraité est victime d’un<br />

guet-apens qui le laisse pour<br />

mort. Il survit néanmoins et<br />

décide de se venger.<br />

22.10 Horse Soldiers Film<br />

de guerre de Nicolai Fuglsig<br />

(2018). Avec Chris<br />

Hemsworth, Michael<br />

Shannon, Michael Peña.<br />

23.55 Télé-achat .<br />

13.35 Lisa Série humoristique.<br />

14.00 Time to love : la roue<br />

de l’amour Téléréalité.<br />

14.55 Castle Série policière.<br />

15.45 Secret Housewives<br />

Téléfilm dramatique (2017).<br />

17.20 Les cinquante Jeu.<br />

19.00 Les reines <strong>du</strong> shopping<br />

Jeu présenté par<br />

Cristina Cor<strong>du</strong>la. Spéciale<br />

frère et sœur : sé<strong>du</strong>isante<br />

pour une photo de profil sur<br />

un site de rencontres.<br />

20.00 Florence Foresti<br />

& Friends Oo1Spectacle.<br />

Avec Florence Foresti, Franck<br />

Dubosc, Stéphane Rousseau,<br />

Arthur, Manu Payet, Michaël<br />

Youn, François-Xavier<br />

Demaison et Elisabeth Buffet.<br />

Ce spectacle était imaginé<br />

pour l’édition 2008 <strong>du</strong> festival<br />

«Juste pour rire» de Nantes.<br />

22.15 Kaamelott<br />

Série humoristique.<br />

0.15 Les cinquante Jeu.<br />

MARDI 26 SEPTEMBRE<br />

13.00 JT 13h<br />

13.35 Affaire conclue<br />

15.10 OPJ, Pacifique Sud<br />

17.10 Ici tout commence<br />

17.50 Demain<br />

nous appartient Série.<br />

18.30 On n’est pas<br />

des pigeons Magazine.<br />

19.30 JT 19h30<br />

20.00 QR l’actu Magazine.<br />

20.25 The Voice Kids f Oo2<br />

Présenté par Maureen Louys.<br />

Blind auditions 2. Invités:<br />

Matthew Irons, Alice Dutoit,<br />

Black M et Typh Barrow. Les<br />

quatre coachs écoutent les<br />

candidats, dos à la scène.<br />

22.20 La loi de Marion f.<br />

Téléfilm policier (2018)<br />

avec Sandrine Bonnaire.<br />

0.00 En quête de sens :<br />

Libres, ensemble Magazine.<br />

0.15 On n’est pas<br />

des pigeons Magazine.<br />

1.15 JT 19h30<br />

Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />

13.05 Plus belle la vie<br />

14.00 Terrifiée par mon<br />

mari Téléfilm de suspense.<br />

15.30 Ça commence<br />

aujourd’hui Magazine.<br />

16.30 New Amsterdam<br />

Série hospitalière.<br />

17.30 N’oubliez pas<br />

les paroles Jeu.<br />

18.30 Un si grand soleil<br />

19.00 Friends<br />

Série humoristique.<br />

20.05 Football : Ligue<br />

des nations féminine f Oo2<br />

Groupe 1 : Écosse – Belgique.<br />

En direct.<br />

Les Red Flames se déplacent<br />

en Écosse, à Glasgow, pour y<br />

affronter l’Ecosse, l’équipe la<br />

plus faible de Ligue A.<br />

22.10 NTM : l’histoire<br />

suprême f Documentaire.<br />

23.50 Lui f Drame de et avec<br />

Guillaume Canet (20<strong>21</strong>). Avec<br />

Virginie Efira, Nathalie Baye.<br />

12.00 Arthur et les<br />

Minimoys - Idéfix et les<br />

Irré<strong>du</strong>ctibles - Les<br />

Schtroumpfs - Mush-Mush<br />

& les Champotes - Danse<br />

tes rêves - Super Wings -<br />

Rocky & Lily : C’est dans la<br />

boîte ! - Trolls - L’agence<br />

galactique<br />

18.35 Une saison au zoo<br />

20.00 JT trad. gestuelle<br />

20.30 La Reine Margot f<br />

Oo2<br />

Film de Patrice Chéreau<br />

(1994). Avec Isabelle Adjani,<br />

Daniel Auteuil, Jean-Hugues<br />

Anglade, Vincent Perez.<br />

Entre la Saint-Barthélemy et<br />

la mort de Charles IX, deux<br />

ans de la vie de Marguerite<br />

de Valois, fille de Catherine de<br />

Médicis et épouse d’Henri IV.<br />

23.05 Déclic Magazine<br />

d’actualité avec Julie Morelle.<br />

23.45 Hep taxi ! Magazine<br />

présenté par Jérôme Colin.<br />

New York by night.<br />

0.50 JT trad. gestuelle<br />

13.00 RTL info 13 heures<br />

13.20 RTL info avec vous<br />

13.40 Histoires de familles<br />

La disparue d’Oléron.<br />

14.15 L’amour en instantané<br />

Téléfilm romanesque.<br />

16.15 Incroyables transformations<br />

Divertissement.<br />

17.20 Un dîner presque<br />

parfait Jeu.<br />

18.25 Septante et un Jeu.<br />

19.00 RTL info 19 heures<br />

19.50 Enquêtes Magazine.<br />

20.25 Exclusif Oo2<br />

Disparus sans laisser<br />

d’adresse. En Belgique,<br />

la cellule des personnes<br />

disparues de la police fédérale<br />

gère en moyenne entre<br />

1 200 et 1 300 disparitions<br />

inquiétantes par an.<br />

<strong>21</strong>.30 Jack Reacher : Never<br />

Go Back Thriller d’Edward<br />

Zwick (2016). Avec Tom<br />

Cruise, Cobie Smulders.<br />

23.40 RTL info 19 heures<br />

15.00 Les experts :<br />

Manhattan Série policière.<br />

15.50 Les experts<br />

Série policière.<br />

16.40 Les experts : Miami<br />

Série policière.<br />

17.30 Les experts :<br />

Manhattan Série policière.<br />

18.25 Alerte à Malibu<br />

Série d’action.<br />

20.00 Docs de sports<br />

Michael Schumacher.<br />

20.55 Football : Coupe<br />

de la Ligue anglaise Oo2<br />

3 e tour : Manchester United<br />

– Crystal Palace.<br />

Ce 3 e tour (ou 16 e de finale)<br />

de la Coupe de la Ligue<br />

anglaise met aux prises le<br />

tenant <strong>du</strong> titre, Manchester<br />

United et Crystal Palace.<br />

22.55 Twist Film d’action<br />

de et avec Martin Owen<br />

(20<strong>21</strong>). Avec Rafferty Law,<br />

Michael Caine, Rita Ora.<br />

0.40 Télé-achat<br />

13.35 Lisa Série.<br />

14.00 Time to love : la roue<br />

de l’amour Téléréalité.<br />

14.55 Castle Série policière<br />

avec Nathan Fillion.<br />

15.45 Un amour qui a <strong>du</strong><br />

chien Téléfilm sentimental.<br />

17.20 Les cinquante Jeu.<br />

19.00 Les reines<br />

<strong>du</strong> shopping Jeu<br />

20.00 Cauchemar en<br />

cuisine Oo2 Téléréalité présenté<br />

par Philippe Etchebest.<br />

Plouzévédé. À Plouzévédé,<br />

un petit village <strong>du</strong> Finistère.<br />

Philippe Etchebest y rencontre<br />

Marie-Laure, qui a<br />

repris le restaurant de sa<br />

maman qui a été une institution<br />

pendant près de 40 ans.<br />

<strong>21</strong>.50 In the Dark<br />

Série américaine.<br />

22.40 Les cinquante Jeu.<br />

23.20 Time to love : la roue<br />

de l’amour Téléréalité.<br />

0.10 Un, dos, tres Série.<br />

PARIS MATCH DU 22 AU 28 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2


LUNDI 25 ET MARDI 26 SEPTEMBRE<br />

12.20 Petits secrets entre<br />

voisins Série réaliste.<br />

13.15 Dr House Série<br />

15.35 Urgences Série<br />

17.55 On a échangé nos<br />

maisons Téléréalité.<br />

20.15 Enquête chrono Oo1<br />

Affaire Yoni Palmier : la traque<br />

<strong>du</strong> tueur de l’Essonne.<br />

<strong>21</strong>.05 Dossiers criminels<br />

L’affaire Laura Fay : vacances<br />

fatales.<br />

22.10 Dossiers criminels<br />

Affaire Liliane Kieffer : les<br />

lourds secrets <strong>du</strong> fils adopté.<br />

23.05 Enquête chrono<br />

Affaire Muriel Reigada : sans<br />

mobile apparent.- Affaire les<br />

époux Saint-Aubert : les<br />

maçons de l’horreur.<br />

0.50 Dossiers criminels<br />

Affaire Barreyre / Laplace :<br />

double vengeance mortelle.<br />

1.45 Enquête chrono<br />

Affaire Marie Varnerot : assassinée<br />

la veille de ses 18 ans.<br />

12.20 Petits secrets entre<br />

voisins Série réaliste.<br />

13.15 Dr House Série hospitalière.<br />

Trois épisodes.<br />

15.35 Urgences Série hospitalière.<br />

Trois épisodes.<br />

17.55 On a échangé<br />

nos maisons Documentaire.<br />

20.15 L’arme fatale 2 Oo2<br />

Film policier de Richard<br />

Donner (1989). Avec Mel<br />

Gibson, Danny Glover, Joe<br />

Pesci. Deux flics, l’un cassecou,<br />

l’autre plus calme,<br />

affrontent des trafiquants de<br />

drogue : leur chef profite de<br />

son immunité diplomatique<br />

pour son commerce illégal.<br />

22.10 L’arme fatale Film<br />

policier de Richard Donner<br />

(1987). Avec Mel Gibson,<br />

Danny Glover, Gary Busey.<br />

0.00 La ligne verte Film fantastique<br />

de Frank Darabont<br />

(1999). Avec Tom Hanks,<br />

Michael Clarke Duncan, David<br />

Morse, Bonnie Hunt.<br />

13.00 Journal<br />

14.00 Meurtre au manoir<br />

Téléfilm (<strong>2023</strong>).<br />

15.40 Diamants, orgueil et<br />

trahison Téléfilm (20<strong>21</strong>).<br />

17.30 Familles nombreuses<br />

: la vie en XXL<br />

Téléréalité. Episode 67.<br />

18.30 Ici tout commence<br />

Série dramatique.<br />

19.10 Demain<br />

nous appartient Série.<br />

20.00 Journal<br />

20.45 Tirage <strong>du</strong> Loto Loterie<br />

<strong>21</strong>.00 C’est Canteloup<br />

<strong>21</strong>.10 Les bracelets rouges<br />

f Oo1(5 et 6/6). Série française<br />

avec Léo Lorléac’h, Noé<br />

Wodecki, Kali Boisson, Esther<br />

Blanc, Lionel Abelanski.<br />

Zoé est prise à Oxford, mais<br />

l’évolution de son cancer<br />

pourrait tout compromettre.<br />

23.10 New York Unité<br />

Spéciale Série policière<br />

avec Mariska Hargitay.<br />

13.00 Journal 13h00<br />

13.55 Ça commence<br />

aujourd’hui Magazine.<br />

16.15 Affaire conclue,<br />

tout le monde...<br />

18.00 Tout le monde a son<br />

mot à dire Jeu.<br />

18.35 N’oubliez pas les<br />

paroles Jeu.<br />

20.00 Journal 20h00<br />

20.50 Un si grand soleil<br />

<strong>21</strong>.10 Infiltré(e) f Oo1<br />

(1 et 2/6). Série policière<br />

avec Audrey Fleurot, Thierry<br />

Neuvic, Sumaï Cardenas.<br />

Pour enquêter sur une nouvelle<br />

drogue qui fait des<br />

ravages, un commissaire<br />

demande à une chimiste de<br />

la police d’infiltrer le réseau<br />

de trafiquants.<br />

23.00 Unité 42 f Blogomum<br />

(1 et 2/2). Série policière.<br />

0.40 Dix pour cent f<br />

Fabrice Luchini et Christophe<br />

Lambert. Série française.<br />

12.20 ICI 12/13<br />

12.55 Météo à la carte<br />

14.40 Tandem<br />

Série policière.<br />

16.45 Duels en familles<br />

17.25 Slam Jeu.<br />

18.10 Questions<br />

pour un champion Jeu.<br />

19.15 ICI 19/20<br />

20.00 Tout le sport<br />

20.40 Aux Jeux, citoyens !<br />

<strong>21</strong>.10 The Revenant f Oo1<br />

Film d’aventures d’Alejandro<br />

González Iñárritu (2015).<br />

Avec Leonardo DiCaprio,<br />

Tom Hardy, Domhnall<br />

Gleeson. Au début <strong>du</strong> XIX e<br />

siècle, un trappeur, attaqué<br />

par un ours et affaibli par<br />

ses blessures, parcourt<br />

300 kilomètres pour retrouver<br />

l’assassin de son fils.<br />

23.50 Outre-mer :<br />

la cuisine des étoiles Doc.<br />

0.40 Archives secrètes<br />

Les maîtres <strong>du</strong> rire.<br />

13.35 Les amours d’Anaïs<br />

Comédie romantique (20<strong>21</strong>).<br />

Avec Anaïs Demoustier.<br />

15.10 Les grands mythes<br />

Antigone, celle qui a dit non.<br />

15.40 Slovénie : L’éclat<br />

de la nature Documentaire.<br />

16.30 Les parcs nationaux<br />

des pays baltes Soomaa.<br />

17.20 Invitation au voyage<br />

18.55 Espagne : qui pour<br />

soigner les soignants ? Doc.<br />

19.45 Arte journal<br />

20.05 28 minutes<br />

20.50 La dernière marche<br />

Film de Tim Robbins<br />

(1995). Avec Susan Sarandon,<br />

Sean Penn. Une nonne, qui<br />

accompagne un condamné à<br />

mort, sympathise à la fois<br />

avec celui-ci et avec les<br />

familles de ses deux victimes.<br />

22.50 Ex Machina Film de<br />

science-fiction d’Alex Garland<br />

(2014). Avec Alicia Vikander.<br />

0.30 Variétés Film (1925).<br />

f Oo1<br />

13.00 Le point sur l’info<br />

13.00 Doc Prime<br />

14.00 Le point sur l’info<br />

14.10 Doc Prime<br />

15.00 Le point sur l’info<br />

15.10 Doc Prime<br />

16.00 Le point sur l’info<br />

16.10 Doc Prime<br />

17.00 Le point sur l’info<br />

17.10 Il faut qu’on parle<br />

Magazine.<br />

18.00 Premiers sur l’info<br />

20.00 Le journal de 20h<br />

20.10 Le petit théâtre<br />

de Vrebos f Oo1 Avec une<br />

liberté de ton retrouvée, le<br />

célèbre intervieweur raconte<br />

l’actualité des Belges comme<br />

une pièce de théâtre.<br />

<strong>21</strong>.00 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />

Magazine d’actualité.<br />

22.00 LN Soir Magazine.<br />

22.10 Doc Prime<br />

23.10 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />

Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />

13.00 Journal<br />

14.00 Le terrible secret de<br />

ma mère Téléfilm (2022).<br />

15.40 Secrets mortels entre<br />

mère et fille Téléfilm (2022).<br />

17.30 Familles nombreuses:<br />

la vie en XXL Téléréalité.<br />

18.30 Ici tout commence<br />

Série dramatique.<br />

19.10 Demain<br />

nous appartient Série.<br />

20.00 Journal<br />

<strong>21</strong>.10 S.W.A.T. f Oo2<br />

Pour une poignée de diamants.<br />

Série policière avec<br />

Shemar Moore, Alex Russell,<br />

Kenny Johnson.<br />

Un tueur qui purge sa peine<br />

parvient à s’échapper.<br />

L’équipe met tout en œuvre<br />

pour protéger les personnes<br />

dont les noms figurent sur sa<br />

liste de victimes.<br />

22.05 S.W.A.T. f Série policière<br />

avec Shemar Moore.<br />

2.20 Programmes de la nuit<br />

13.00 Journal 13h00<br />

13.55 Ça commence<br />

aujourd’hui Magazine.<br />

16.15 Affaire conclue,<br />

tout le monde...<br />

18.05 Tout le monde a son<br />

mot à dire Jeu.<br />

18.40 N’oubliez pas les<br />

paroles Jeu.<br />

20.00 Journal 20h00<br />

20.50 Un si grand soleil<br />

<strong>21</strong>.10 Sœurs d’armes f Oo2<br />

Film de guerre de Caroline<br />

Fourest (2019). Avec Dilan<br />

Gwyn, Camélia Jordana.<br />

Afin de combattre l’État<br />

islamique, une Yézidie<br />

endeuillée rejoint une brigade<br />

internationale féminine.<br />

23.05 Syrie – des femmes<br />

dans la guerre Mars 2011,<br />

un vent de révolte en Syrie<br />

porte l’espoir d’une nouvelle<br />

ère et la fin <strong>du</strong> régime Assad.<br />

0.20 Del otro lado Film<br />

documentaire (20<strong>21</strong>).<br />

12.20 ICI 12/13<br />

12.55 Météo à la carte<br />

14.40 Tandem Série policière.<br />

16.45 Duels en familles Jeu<br />

17.25 Slam Jeu.<br />

18.10 Questions<br />

pour un champion Jeu.<br />

19.15 ICI 19/20<br />

20.00 Tout le sport<br />

20.40 Aux Jeux, citoyens !<br />

<strong>21</strong>.10 La stagiaire f Oo2<br />

Passionnément. Série policière<br />

avec Michèle Bernier, .<br />

Qu’est-il arrivé à Ariane, une<br />

trentenaire dont on découvre<br />

le corps dans un étang ?<br />

22.00 La stagiaire f<br />

Isolés Série policière.<br />

22.50 La stagiaire f<br />

Aménagement de peine.<br />

23.40 La stagiaire f<br />

Self défense. Série policière.<br />

0.30 Votre télé et vous<br />

1.30 Libre court Courtsmétrages<br />

d’Amérique latine.<br />

13.35 Ridicule Film de<br />

Patrice Leconte (1996). Avec<br />

Charles Berling.<br />

15.40 Iran, le vieil homme<br />

des rizières Documentaire.<br />

16.35 Les parcs nationaux<br />

des pays baltes Doc.<br />

17.20 Invitation au voyage<br />

18.55 Microfermes, des<br />

exploitations très rentables<br />

19.30 Le dessous<br />

des images Filtre Tik Tok.<br />

19.45 Arte journal<br />

20.05 28 minutes<br />

20.55 Tant qu’ils ne<br />

retrouvent pas le corps f<br />

Oo2Doc. (1 à 3/3). Agnès ne<br />

répond plus. Père et fils. La<br />

déposition. Nourri d’archives<br />

inédites transmises par les<br />

familles, un récit documentaire<br />

fluide et captivant.<br />

23.40 Russie : le prix<br />

de la vérité Documentaire.<br />

1.10 Les avocats russes<br />

dans le viseur de Moscou<br />

13.00 Le point sur l’info<br />

13.10 Doc Prime<br />

14.00 Le point sur l’info<br />

14.10 Doc Prime<br />

15.00 Le point sur l’info<br />

15.10 Success stories<br />

16.00 Le point sur l’info<br />

16.10 Doc Prime<br />

17.00 Le point sur l’info<br />

17.10 Il faut qu’on parle<br />

18.00 Premiers sur l’info<br />

20.00 Le journal de 20h<br />

20.10 Le petit théâtre de<br />

Vrebos f Oo2Divertissement.<br />

Pascal Vrebos est de retour !<br />

C’est avec serieux, humour et<br />

franc-parler que le journaliste<br />

fera débattre invités, experts<br />

et polémistes sur sa scène.<br />

<strong>21</strong>.00 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />

Magazine d’actualité.<br />

22.00 LN Soir Magazine.<br />

22.10 Doc Prime<br />

23.10 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />

LUNDI 25 SEPTEMBRE MARDI 26 SEPTEMBRE<br />

Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2<br />

f COUP DE CŒUR PARIS MATCH


MERCREDI 27 SEPTEMBRE<br />

13.00 JT 13h<br />

13.40 Affaire conclue<br />

15.10 OPJ, Pacifique Sud<br />

Jeux d’enfants. Série policière.<br />

17.00 Signé Taloche<br />

Express Divertissement.<br />

17.15 Ici tout commence<br />

17.50 Demain<br />

nous appartient Série.<br />

18.30 On n’est pas<br />

des pigeons Magazine.<br />

19.30 JT 19h30<br />

20.20 #Investigation f Oo1<br />

Magazine d’investigation présenté<br />

par Justine Katz. Une<br />

cellule journalistique mène<br />

des enquêtes indépendantes.<br />

<strong>21</strong>.50 QR le débat Talk-show.<br />

23.00 Dans la bulle de...<br />

Sandra Kim.<br />

23.30 Matière grise f<br />

Comment apprenons-nous ?<br />

0.00 Studio Foot En direct.<br />

0.15 On n’est pas<br />

des pigeons Magazine.<br />

13.00 Plus belle la vie<br />

14.10 Sous l’emprise de<br />

ma meilleure amie Téléfilm.<br />

15.40 Ça commence<br />

aujourd’hui Magazine.<br />

16.40 New Amsterdam Série.<br />

17.30 Matière grise express<br />

Quand le tremblement est<br />

essentiel.<br />

17.40 N’oubliez pas<br />

les paroles Jeu.<br />

18.40 Un si grand soleil<br />

19.10 Friends Série.<br />

20.05 Harry Potter et le<br />

prisonnier d’Azkaban f Oo1<br />

Film d’Alfonso Cuarón (2004).<br />

Avec Daniel Radcliffe, Rupert<br />

Grint, Emma Watson.<br />

Un criminel s’échappe de la<br />

prison d’Azkaban pour retrouver<br />

et tuer Harry Potter.<br />

22.30 Countdown Film<br />

d’horreur de Justin Dec<br />

(2019). Avec Elizabeth Lail.<br />

0.10 Culture Club Amélie<br />

Nothomb – Manon Lepomme.<br />

12.35 Les Croods -<br />

Madagascar<br />

14.05 Gang de requins<br />

Film d’animation (2004).<br />

15.30 Jamie a des tentacules<br />

- Les Schtroumpfs -<br />

Rocky & Lily : C’est dans la<br />

boîte ! - Trolls : en avant la<br />

musique ! - L’agence galactique<br />

- Miraculous, les<br />

aventures de Ladybug et<br />

Chat Noir - Mush-Mush &<br />

les Champotes - Les Niouzz<br />

18.30 Une saison au zoo<br />

20.00 JT trad. gestuelle<br />

20.35 Le parrain 3 f Oo1<br />

Film de Francis Ford Coppola<br />

(1990). Avec Al Pacino, Andy<br />

Garcia, Diane Keaton, Joe<br />

Mantegna, Talia Shire.<br />

Dans les années 70, les<br />

tentatives d’une famille de<br />

mafieux voulant se racheter<br />

une con<strong>du</strong>ite se soldent par<br />

une série d’échecs.<br />

23.20 Déclic Magazine.<br />

0.30 JT trad. gestuelle<br />

13.00 RTL info 13 heures<br />

13.40 Histoires de familles<br />

14.15 La nouvelle nounou<br />

Téléfilm sentimental (2015).<br />

16.15 Incroyables transformations<br />

Divertissement.<br />

17.20 Un dîner<br />

presque parfait Jeu.<br />

18.25 Septante et un Jeu.<br />

19.00 RTL info 19 heures<br />

19.50 Coûte que coûte, c’est<br />

notre argent Tous chanteurs ?<br />

Le business des cours<br />

de chants en plein boom.<br />

20.30 Podium Oo1Comédie<br />

d’Yann Moix (2004). Avec<br />

Benoît Poelvoorde, Jean-Paul<br />

Rouve, Julie Depardieu.<br />

Un homme, sosie de Claude<br />

François, décide de participer<br />

à un concours télévisé.<br />

22.25 Le vélo de Ghislain<br />

Lambert Comédie de Philippe<br />

Harel (2001). Avec Benoît<br />

Poelvoorde, José Garcia.<br />

0.35 RTL info 19 heures<br />

15.00 Les experts :<br />

Manhattan Série policière.<br />

15.50 Les experts<br />

Série policière.<br />

16.40 Les experts : Miami<br />

Série policière.<br />

17.30 Les experts :<br />

Manhattan Série policière.<br />

18.25 Alerte à Malibu<br />

Série d’action.<br />

20.10 Descente au poste<br />

Oo1<br />

Film d’action de Joe<br />

Carnahan (20<strong>21</strong>).<br />

Avec Gerard Butler,<br />

Frank Grillo, Alexis Louder.<br />

Le commissariat de police<br />

d’un petit village est au<br />

centre d’une lutte sanglante<br />

entre un tueur à gages<br />

professionnel, une ambitieuse<br />

et un escroc.<br />

22.10 Enragé Thriller<br />

de Derrick Borte (2020).<br />

Avec Russell Crowe, Caren<br />

Pistorius, Gabriel Bateman.<br />

23.55 Télé-achat<br />

13.35 Lisa<br />

14.00 Time to love : la roue<br />

de l’amour Téléréalité.<br />

14.55 Castle Série policière.<br />

15.45 La nuit où ma fille a<br />

disparu... Téléfilm (2019).<br />

17.20 Les cinquante Jeu.<br />

19.00 Les reines<br />

<strong>du</strong> shopping Jeu.<br />

20.00 La Tanière,<br />

le zoo-refuge de l’espoir<br />

Documentaire. Épisode 2.<br />

<strong>21</strong>.00 Discover Oo1<br />

Documentaire. Le salon <strong>du</strong><br />

tatouage : un demi-million de<br />

Belges se font tatouer chaque<br />

année. Le tatouage est<br />

devenu un véritable phénomène<br />

de société. - Tenter sa<br />

chance à Ibiza.<br />

22.25 Les cinquante Jeu.<br />

23.05 Time to love : la roue<br />

de l’amour Téléréalité.<br />

23.55 Un, dos, tres<br />

Série musicale.<br />

1.05 Télé-achat<br />

JEUDI 28 SEPTEMBRE<br />

13.00 JT 13h<br />

13.40 Affaire conclue<br />

15.10 OPJ, Pacifique Sud<br />

Série policière.<br />

17.20 Ici tout commence<br />

17.50 Demain<br />

nous appartient Série.<br />

18.30 On n’est pas<br />

des pigeons Magazine.<br />

19.30 JT 19h30<br />

20.00 Jeudi en prime<br />

20.30 Le voyageur f Oo2 .<br />

Téléfilm policier avec Bruno<br />

Debrandt, Bruno Solo.<br />

Une lettre écrite par un enfant<br />

de 10 ans, supplie la police<br />

d’arrêter un monstre...<br />

22.15 Doc Shot f<br />

Migrants, les failles<br />

de l’Europe forteresse.<br />

23.10 Nomade Magazine.<br />

23.55 Studio Foot En direct.<br />

0.10 On n’est pas<br />

des pigeons Magazine.<br />

1.10 JT 19h30<br />

Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />

13.00 Plus belle la vie<br />

14.00 New Amsterdam<br />

Série hospitalière.<br />

15.00 Matière grise express<br />

AVC: des pistes sérieuses.<br />

15.15 Cyclisme : Circuit<br />

franco-belge 190,6 km.<br />

Entre Tournai et Mont-del’Enclus.<br />

En direct.<br />

17.40 N’oubliez pas<br />

les paroles Jeu.<br />

18.50 Un si grand soleil<br />

19.20 Friends<br />

Série humoristique.<br />

20.35 Le Grand Cactus f<br />

Oo2Divertissement présenté<br />

par Adrien Devyver et Jérôme<br />

de Warzée. Toute la joyeuse<br />

bande décortique l’actualité<br />

sous le prisme de l’humour.<br />

22.20 L’Internet Show<br />

23.10 Harry Potter et le<br />

prisonnier d’Azkaban f Film<br />

fantastique d’Alfonso Cuarón<br />

(2004). Avec Daniel Radcliffe.<br />

1.30 Le Grand Cactus<br />

12.15 Idéfix et les<br />

Irré<strong>du</strong>ctibles - Les<br />

Schtroumpfs - Mush-Mush<br />

& les Champotes - Danse<br />

tes rêves - Super Wings -<br />

Rocky & Lily - Trolls : en<br />

avant la musique ! -<br />

L’agence galactique<br />

18.30 Une saison au zoo<br />

20.00 JT trad. gestuelle<br />

20.30 Les infidèles f Oo2<br />

Film à sketches de Jean<br />

Dujardin, Gilles Lellouche,<br />

Fred Cavayé, Michel<br />

Hazanavicius, Eric Lartigau,<br />

Emmanuelle Bercot,<br />

Alexandre Courtès, Jan<br />

Kounen (2012). Avec Jean<br />

Dujardin, Gilles Lellouche.<br />

Six sketches sur les turpitudes<br />

de la libido masculine.<br />

22.10 Déclic Magazine.<br />

22.50 Un fils f Drame<br />

de Mehdi Barsaoui (2019).<br />

Avec Sami Bouajila, Najla Ben<br />

Abdallah, Youssef Khemiri.<br />

0.50 JT trad. gestuelle<br />

13.00 RTL info 13 heures<br />

13.40 Histoires de familles<br />

14.15 Coup de foudre au<br />

festival d’automne Téléfilm.<br />

16.15 Incroyables transformations<br />

Divertissement.<br />

17.20 Un dîner<br />

presque parfait Jeu.<br />

18.25 Septante et un Jeu.<br />

19.00 RTL info 19 heures<br />

19.50 Flagrants délits<br />

Protection de l’environnement.<br />

20.30 Le secret de la cité<br />

per<strong>du</strong>e Oo2 Film d’Adam et<br />

Aaron Nee (2022). Avec Sandra<br />

Bullock, Channing Tatum, Brad<br />

Pitt, Daniel Radcliffe.<br />

Un homme est convaincu de<br />

l’existence d’un trésor évoqué<br />

dans un roman.<br />

22.35 OSS 117 : alerte<br />

rouge en Afrique noire<br />

Comédie de Nicolas Bedos<br />

(20<strong>21</strong>). Avec Jean Dujardin,<br />

Pierre Niney, Fatou N’Diaye.<br />

0.45 RTL info 19 heures<br />

15.00 Les experts :<br />

Manhattan Série policière.<br />

15.50 Les experts<br />

Série policière.<br />

16.40 Les experts : Miami<br />

Série policière.<br />

17.30 Les experts :<br />

Manhattan Série policière.<br />

18.25 Alerte à Malibu<br />

Série d’action.<br />

20.05 Le CerveauOo2<br />

Comédie policière de Gérard<br />

Oury (1969). Avec David<br />

Niven, Jean-Paul Belmondo,<br />

Bourvil, Eli Wallach.<br />

Après avoir réussi le fameux<br />

hold-up <strong>du</strong> train postal<br />

Glasgow-Londres, le Cerveau<br />

vise cette fois un train de<br />

l’OTAN ; un petit malfrat ingénieux<br />

prépare le même coup.<br />

22.05 9-1-1 : Lone Star<br />

Série américaine.<br />

23.45 Waldorado Magazine.<br />

0.20 FBI Série policière.<br />

1.10 Télé-achat<br />

13.35 Lisa Série humoristique.<br />

14.00 Time to love : la roue<br />

de l’amour Téléréalité.<br />

14.55 Castle Série policière.<br />

15.45 L’amour selon Emilia<br />

Bloom Téléfilm romanesque.<br />

17.20 Les cinquante Jeu.<br />

19.00 Les reines<br />

<strong>du</strong> shopping Jeu.<br />

20.00 Ados et criminels<br />

L’affaire Christopher.<br />

<strong>21</strong>.30 Cauchemar<br />

en cuisine Oo2 Téléréalité<br />

présenté par Philippe<br />

Etchebest. Plouzévédé.<br />

Philippe Etchebest se rend à<br />

Plouzévédé, un petit village<br />

<strong>du</strong> Finistère. Il y rencontre<br />

Marie-Laure, qui a repris le<br />

restaurant de sa maman.<br />

23.15 Les cinquante Jeu.<br />

23.55 Time to love : la roue<br />

de l’amour Téléréalité.<br />

0.45 Un, dos, tres<br />

Série musicale.<br />

1.55 Télé-achat<br />

PARIS MATCH DU 22 AU 28 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2


MERCREDI 27 ET JEUDI 28 SEPTEMBRE<br />

12.20 Petits secrets entre<br />

voisins Série réaliste.<br />

13.15 Dr House Série hospitalière.<br />

Trois épisodes.<br />

15.35 Urgences Série hospitalière.<br />

Trois épisodes.<br />

17.55 On a échangé nos<br />

maisons Documentaire.<br />

20.15 Une journée en enfer<br />

Oo1<br />

Film d’action de John<br />

McTiernan (1995). Avec<br />

Bruce Willis, Jeremy Irons,<br />

Samuel L. Jackson.<br />

Un policier alcoolique et un<br />

commerçant noir s’associent<br />

pour arrêter un terroriste, qui<br />

projette de faire sauter des<br />

bombes à New York.<br />

22.20 Evasion Film d’action<br />

de Mikael Håfström (2013).<br />

Avec Sylvester Stallone,<br />

Arnold Schwarzenegger,<br />

Jim Caviezel, 50 Cent.<br />

0.10 Pacific Rim : Uprising<br />

Film de science-fiction de<br />

Steven S. DeKnight (2018).<br />

Avec John Boyega.<br />

12.20 Petits secrets entre<br />

voisins Série réaliste.<br />

13.15 Dr House<br />

Série hospitalière.<br />

15.35 Urgences<br />

Série hospitalière.<br />

17.55 On a échangé nos<br />

maisons Documentaire.<br />

20.15 Cleaners<br />

les experts <strong>du</strong> ménage Oo2<br />

Téléréalité. Laetitia /<br />

Thomas et Les colocs.<br />

Laetitia et Thomas, frères et<br />

sœurs, habitent non loin de<br />

Bruxelles. Il y a 7 mois, ils ont<br />

per<strong>du</strong> leur mère. Avant qu’elle<br />

ne parte, ils lui ont promis de<br />

rendre à la maison familiale<br />

ses lettres de noblesse.<br />

<strong>21</strong>.55 Detox ta maison,<br />

7 jours pour tout changer<br />

Téléréalité. Samantha,<br />

Dan, Joshua, Ron & Elon.<br />

23.20 Détox ta maison,<br />

7 jours pour tout ranger UK<br />

Téléréalité (20<strong>21</strong>).<br />

2.05 Hélène et les garçons<br />

13.00 Journal<br />

14.00 Un automne à deux<br />

Téléfilm sentimental (2022).<br />

15.40 Coup de foudre<br />

au festival d’automne<br />

Téléfilm sentimental (2019).<br />

17.30 Familles nombreuses:<br />

la vie en XXL Téléréalité.<br />

18.30 Ici tout commence<br />

Série dramatique.<br />

19.10 Demain<br />

nous appartient Série.<br />

20.00 Journal<br />

<strong>21</strong>.10 Good Doctor f Oo1<br />

Série hospitalière avec Freddie<br />

Highmore, Fiona Gubelmann,<br />

Will Yun Lee, Christina Chang.<br />

Un enfant de 3 ans est transporté<br />

aux urgences. Les médecins<br />

comprennent aussitôt que<br />

le petit garçon est en train de<br />

faire une crise cardiaque.<br />

23.50 Chicago Med f<br />

Série hospitalière<br />

avec Oliver Platt, S. Epatha<br />

Merkerson, Nick Gehlfuss.<br />

13.00 Journal 13h00<br />

13.55 Ça commence<br />

aujourd’hui Magazine.<br />

16.15 Affaire conclue...<br />

18.00 Tout le monde<br />

a son mot à dire Jeu.<br />

18.35 N’oubliez pas<br />

les paroles Jeu.<br />

20.00 Journal 20h00<br />

20.50 Un si grand soleil<br />

<strong>21</strong>.10 À fleur de peau f Oo1<br />

Téléfilm policier de Christian<br />

Bonnet (<strong>2023</strong>). Avec Flore<br />

Bonaventura, Raphaël<br />

Lenglet, Elodie Varlet.<br />

Une jeune policière disparaît<br />

le jour de son mariage. Ses<br />

collègues et sa fiancée réalisent<br />

que la disparue n’est<br />

peut-être pas celle qu’elle<br />

prétendait être.<br />

22.45 Justice en France<br />

Documentaire. 2 volets.<br />

0.30 Affaires sensibles<br />

Magazine présenté par<br />

Fabrice Drouelle. Bac Nord.<br />

12.20 ICI 12/13<br />

12.55 Météo à la carte<br />

14.40 Tandem Série policière.<br />

16.45 Duels en familles Jeu.<br />

17.25 Slam Jeu.<br />

18.10 Questions<br />

pour un champion Jeu.<br />

19.15 ICI 19/20<br />

20.00 Tout le sport<br />

20.40 Aux Jeux, citoyens !<br />

Oo1<br />

<strong>21</strong>.10 Secrets d’histoire f<br />

Jean-Paul II, l’athlète de<br />

Dieu. Stéphane Bern se rend<br />

en Pologne, dans la vieille<br />

ville de Cracovie, pour explorer<br />

le parcours intime et personnel<br />

de celui qui va devenir,<br />

à la stupéfaction générale,<br />

le premier pape non italien<br />

depuis 450 ans.<br />

23.05 Enquêtes de région<br />

Magazine régional.<br />

23.50 La France en vrai Doc.<br />

0.50 Rudy Ricciotti,<br />

un architecte de combat Doc.<br />

13.35 Le bagarreur <strong>du</strong><br />

Kentucky Western de George<br />

Waggner (1949).<br />

15.10 À la rencontre<br />

de l’âme roumaine Doc.<br />

16.00 Les superpouvoirs des<br />

animaux Oiseaux de proie.<br />

16.35 Mystérieuse planète<br />

Indonésie.<br />

17.20 Invitation au voyage<br />

18.55 Mode et handicap :<br />

Design made in Bakou Doc.<br />

19.45 Arte journal<br />

20.05 28 minutes<br />

20.55 Nathalie... f Oo1<br />

Film d’Anne Fontaine (2003).<br />

Avec Fanny Ardant, Emmanuelle<br />

Béart, Gérard Depardieu.<br />

Une bourgeoise demande à<br />

une entraîneuse dans un bar,<br />

de sé<strong>du</strong>ire son mari volage.<br />

22.35 Fanny Ardant :<br />

Naissance d’une passion f<br />

Documentaire.<br />

23.30 Trans : Vivre comme<br />

je suis Documentaire.<br />

13.00 Le point sur l’info<br />

13.10 Doc Prime<br />

14.00 Le point sur l’info<br />

14.10 Doc Prime<br />

15.00 Le point sur l’info<br />

15.10 Doc Prime<br />

16.00 Le point sur l’info<br />

16.10 Doc Prime<br />

17.00 Le point sur l’info<br />

17.00 Il faut qu’on parle<br />

Magazine de Julien Bal.<br />

18.00 Premiers sur l’info<br />

20.00 Le journal de 20h<br />

20.10 Le petit théâtre<br />

de Vrebos f Oo1<br />

Divertissement. Pascal Vrebos<br />

est de retour avec invités,<br />

experts et polémistes sur la<br />

scène de son (petit) théâtre.<br />

<strong>21</strong>.00 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />

Magazine d’actualité.<br />

22.00 LN Soir Magazine.<br />

22.10 Doc Prime<br />

23.10 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />

Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />

13.00 Journal<br />

14.00 Gourou minceur : le<br />

scandale Gwen Shamblin<br />

Téléfilm canadien (<strong>2023</strong>).<br />

15.40 La folie d’une mère :<br />

l’histoire vraie de Debora<br />

Green Téléfilm (20<strong>21</strong>).<br />

17.30 Familles nombreuses:<br />

la vie en XXL Téléréalité.<br />

18.30 Ici tout commence<br />

19.10 Demain<br />

nous appartient Série.<br />

20.00 Journal<br />

<strong>21</strong>.10 Le nouveau stagiaire<br />

f Oo2Comédie de Nancy<br />

Meyers (2015). Avec Robert<br />

De Niro, Anne Hathaway,<br />

Rene Russo, Anders Holm.<br />

Un homme de 70 ans,<br />

stagiaire au sein d’un site<br />

Internet de mode, se rend<br />

vite indispensable.<br />

23.25 Le diable s’habille<br />

en Prada f Comédie de<br />

David Frankel (2006). Avec<br />

Meryl Streep, Anne Hathaway.<br />

13.00 Journal 13h00<br />

13.55 Ça commence<br />

aujourd’hui Magazine.<br />

16.15 Affaire conclue,<br />

tout le monde a quelque<br />

chose à vendre Magazine.<br />

18.00 Tout le monde<br />

a son mot à dire Jeu.<br />

18.35 N’oubliez pas<br />

les paroles Jeu.<br />

20.00 Journal 20h00<br />

20.50 Un si grand soleil<br />

<strong>21</strong>.10 Cash investigation f<br />

Oo2Magazine présenté<br />

par Élise Lucet. Porno,<br />

un business impitoyable.<br />

Le constat est inquiétant.<br />

Plus de la moitié des garçons<br />

de 12-13 ans et un tiers<br />

des filles de la même tranche<br />

d’âge vont chaque mois<br />

sur des sites porno.<br />

23.45 Votre télé et vous<br />

Magazine d’information.<br />

0.25 13h15, le dimanche<br />

Landru (1 à 4).<br />

12.20 ICI 12/13<br />

12.55 Météo à la carte<br />

14.40 Tandem Série policière.<br />

16.45 Duels en familles Jeu.<br />

17.25 Slam Jeu.<br />

18.10 Questions<br />

pour un champion Jeu.<br />

19.15 ICI 19/20<br />

20.00 Tout le sport<br />

20.40 Aux Jeux, citoyens !<br />

<strong>21</strong>.10 Sophie Cross f Oo2<br />

(1/3). Série policière<br />

avec Alexia Barlier, Thomas<br />

Jouannet, Cyril Lecomte,<br />

Oussama Kheddam.<br />

Une ancienne avocate,<br />

devenue officier de police,<br />

enquête avec son mari et<br />

collègue, sur le meurtre<br />

d’un chirurgien. L’affaire<br />

se complique rapidement.<br />

22.55 La France en vrai<br />

Documentaire régional.<br />

0.45 Archives secrètes<br />

Documentaire. Les copains<br />

d’abord. (Georges Brassens).<br />

13.30 Meurtres à<br />

Sandhamn : Enquête 16<br />

15.00 Les nouveaux sanctuaires<br />

de la nature Doc.<br />

15.45 Merveilles de la<br />

nature Les chutes d’Iguaçu.<br />

16.30 Mystérieuse planète<br />

Les Andes, de feu et de glace.<br />

17.20 Invitation au voyage<br />

18.55 Enfants d’Ukraine :<br />

Déportés par les Russes<br />

19.45 Arte journal<br />

20.05 28 minutes<br />

20.55 Kidnapping f Oo2<br />

(4 à 6/6). Série danoise<br />

avec Anders W. Berthelsen.<br />

Face à l’avancée de l’enquête,<br />

des hommes de main<br />

tentent d’intimider Rolf en<br />

faisant irruption chez Maria.<br />

23.10 American Beauty f<br />

Comédie dramatique de Sam<br />

Mendes (1999). Avec Kevin<br />

Spacey, Annette Bening.<br />

1.05 Madagascar :<br />

les gangs de lémuriens Doc.<br />

13.00 Doc Prime<br />

14.00 Le point sur l’info<br />

14.10 L’actu en continu<br />

14.30 Les couloirs de la<br />

chambre (parlement fédéral).<br />

15.00 Le point sur l’info<br />

15.10 Les couloirs de la<br />

chambre Magazine.<br />

16.00 Le point sur l’info<br />

16.10 Doc Prime<br />

17.00 Il faut qu’on parle<br />

Magazine de Julien Bal.<br />

18.00 Premiers sur l’info<br />

Magazine de Nicolas Pipyn.<br />

20.00 Le journal de 20h<br />

20.10 Le petit théâtre de<br />

Vrebos f Oo2Divertissement.<br />

Avec sa liberté de ton, le plus<br />

célèbre intervieweur <strong>du</strong> pays<br />

raconte l’actualité des Belges.<br />

<strong>21</strong>.00 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />

Magazine d’actualité.<br />

22.00 LN Soir Magazine.<br />

22.10 Doc Prime<br />

23.10 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />

MERCREDI 27 SEPTEMBRE JEUDI 28 SEPTEMBRE<br />

Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2<br />

f COUP DE CŒUR PARIS MATCH


JEUX<br />

MOTS CROISÉS<br />

PROBLÈME N° 3881<br />

I<br />

II<br />

III<br />

IV<br />

V<br />

VI<br />

VII<br />

VIII<br />

IX<br />

Par David Magnani<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13<br />

HORIZONTALEMENT<br />

I. Une bonne ambiance assurée. II. Rigole en face. Sans aucune<br />

défense dans la nature. III. On ne s’en paye pas une bonne tranche.<br />

A connu un certain rayonnement. IV. Pour le césium. Regardés<br />

d’un sale œil. Extraits de haricots. V. À moitié préfixe. Il a l’œil en<br />

matière plastique. VI. Danger dans l’ombre. Tristement sans<br />

connaissances. VII. Préparée à la coque. Moteur de recherche.<br />

VIII. Ici à Rome et il y a longtemps. Fit porter les cornes à Zeus.<br />

Exclusion de la distribution officielle. IX. A donné des signes de<br />

fatigue. Se sert en desservant.<br />

VERTICALEMENT<br />

1. Fait partie des grandes figures cubaines en même temps que<br />

le Che. 2. Une mesure qu’a dû prendre Mao. Collection de poupées.<br />

3. Ses contours sont vagues. Cinq lettres pour être poli. 4. Mal<br />

en pis. 5. Plus agréable au féminin qu’au masculin. Fut mis au pas<br />

par un cheval de manège. 6. Point de retraite pour Achille. Entre<br />

dans la propriété. 7. Arriver à la conclusion. 8. Somme qui vient<br />

après l’addition. 11 en 13. 9. Ne s’encombre pas de bagage. Entre<br />

dans la composition <strong>du</strong> gratin. 10. Joue un rôle sur les planches.<br />

Fen<strong>du</strong>es ou fon<strong>du</strong>es. 11. Faire passer au rouge. 12. Réunions de<br />

cocos. 13. Sont souvent aux commandes en Chine. La vie dans<br />

les bois.<br />

SOLUTION DU PROBLÈME N° 3879<br />

HORIZONTALEMENT<br />

I. Boulevardière. II. Abrité. Esprit. III. Isolant. Ale. IV. Do. Écolo. Cils. V. Anar. Séville.<br />

VI. Quiet. Récolte. VII. Néant. Aneto. VIII. ILS. Piètre. El. IX. Nuitée. Céruse.<br />

VERTICALEMENT<br />

1. Baldaquin. 2. Ob. Onu. Lu. 3. Uri. Ainsi. 4. Liserée. 5. Étoc. Tape. 6. Vélos. Nie. 7. Alerté.<br />

8. Rénové. Tc. 9. DST. Icare. 10. Ip. Cloner. 11. Éraillé. 12. Rillettes. 13. Étés. Éole.<br />

Solution dans notre prochain numéro impair.<br />

SUDOKU<br />

NIVEAU : DIFFICILE<br />

Complétez la grille avec les chiffres de 1 à 9 de façon à ce<br />

qu’ils n’apparaissent qu’une seule fois dans chaque rangée, chaque colonne<br />

et chaque carré de neuf cases.<br />

COUP DE POUCE<br />

On saisit notre chance en<br />

commançant avec les 1 et 8 qui<br />

se libèrent. Les 3 nous sourient,<br />

on les inscrit. On se charge de<br />

la répartition des 9. Les 2 sont<br />

à dispatcher dans la grille.<br />

Les 4 n’offrent pas une grande<br />

résistance, on s’en occupe.<br />

Les 7 sont accessibles en partie,<br />

on les distribue partout. Enfin<br />

les 5 et les 6 trouvent leur place,<br />

mais non sans quelques difficultés.<br />

Solution de cette grille<br />

sous notre prochain sudoku<br />

9<br />

8<br />

SOLUTION<br />

DU SUDOKU PRÉCÉDENT<br />

SOLUTION DES ANACROISÉS N° 1113<br />

2 1<br />

4<br />

7 6 3<br />

8 6 2<br />

8 4<br />

6 2 7 4<br />

1 6<br />

3<br />

9<br />

2<br />

8<br />

3 2 1 6 4 9 8<br />

4 9 8 3 5 7 2<br />

5 6 7 2 1 8 4<br />

2 5 3 1 6 4 7<br />

1 8 4 7 9 3 6<br />

9 7 6 8 2 5 1<br />

6 3 5 4 8 2 9<br />

8 1 9 5 7 6 3<br />

7 4 2 9 3 1 5<br />

1<br />

3<br />

7<br />

1<br />

5 7<br />

1 6<br />

9 3<br />

8 9<br />

2 5<br />

3 4<br />

7 1<br />

4 2<br />

6 8<br />

HORIZONTALEMENT : 1. Combatif 2. Acropole 3. Parechoc 4. Parapha 5. Récidive<br />

6. Aurore (rouera) 7. Nouaison 8. Ténicide 9. Stades 10. Naviguons (sauvignon)<br />

11. Caouane 12. Pavanait 13. Céistes 14. Connota (cotonna) 15. Userions<br />

(suerions) 16. Xalams 17. Nanisme 18. Eschâtes (séchâtes) 19. Tipaient<br />

(piétinât) 20. Bridées (derbies) <strong>21</strong>. Carafage 22. Enormité (émieront)<br />

23. Popeline 24. Blagua 25. Sulfura 26. Scanda 27. Lessiva (salives, slavisé,<br />

valises) 28. Averses (rêvasse, vessera) 29. Cérumen 30. Snobée 31. Innovons<br />

32. Obusite 33. Billion 34. Réalisée 35. Shisha 36. Affiche (échiffa)<br />

37. Animelle (manillée) 38. Goménols (mongoles) 39. Assènent 40. Incolore<br />

41. Spécifié 42. Groupées 43. Usances (canuses) 44. Ombreux 45. Halbrené<br />

46. Frérots 47. Emargez 48. Epierrée 49. Ombragée 50. Aconage 51. Punaise<br />

52. Tapuscrit 53. Inéten<strong>du</strong> 54. Sittelle (stellite) 55. Alarmée 56. Ionisée<br />

57. Yeusaie 58. Enfilât (enflait, filante) 59. Etatisa (saietta) 60. Binons<br />

61. Kitesurf 62. Boursier.<br />

VERTICALEMENT : 63. Canopée 64. Sambuca 65. Cheminée 66. Odorats<br />

67. Uvéites 68. Rapinons 69. Vocable 70. Spilite 71. Apache 72. Frelatée<br />

73. Beatnik 74. Arbustif 75. Nourrie 76. Auteure 77. Offenser 78. Ironiser<br />

79. Asinien (anisien) 80. Anecdote 81. Fanâtes 82. Cutanée 83. Comanche<br />

84. Apivore (ovipare) 85. Emousser 86. Releva (larvée, lèvera, relavé, révéla,<br />

vêlera) 87. Insomnie 88. Quintal 89. Cocagne 90. Abatée 91. Ossifié<br />

92. Eskimos 93. Faseyai 94. Sexages 95. Orgelets (grelotes) 96. Renommée<br />

97. Bachelor 98. Bretesse 99. Cantine 100. Allégro 101. Vicomte 102. Drôles<br />

(solder) 103. Retapai (rapiate, taperai) 104. Pécans 105. Eb a ubi<br />

106. Bousculé 107. Musicaux 108. Réalésera 1<strong>09</strong>. Encrier 110. Ingéniée<br />

111. Marmots 112. Nandous 113. Pélagien 114. Aérasses 115. Désarêté<br />

(dératées) 116. Cramoisi 117. Vomirai 118. Rejeton 119. Abessif 120. Azulejo<br />

1<strong>21</strong>. Retombée 122. Echeriez 123. Gîtant 124. Désâmée 125. Pesasse<br />

(passées) 126. Jetasse.<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

110


Problème N° 3881 <br />

Par Michel Duguet<br />

SUPERFLÉCHÉ<br />

MONTER<br />

À CHEVAL<br />

OU À MOTO<br />

POUR VOIR<br />

SANS ÊTRE VU<br />

LES BALEINES<br />

EN FONT PARTIE<br />

ORDRE DE TIR<br />

ELLE TOMBE DRU<br />

MATIÈRE GRISE<br />

DU FRUIT<br />

OU DU CAFÉ<br />

QUI VOLE HAUT<br />

SALLE DE SPORT<br />

RESPECTÉ<br />

DES INCON-<br />

DITIONNELS<br />

EN REDEMANDE<br />

BUTTES<br />

EN ADMIRATION<br />

DONT ON NE TIENT<br />

PAS COMPTE<br />

ÉQUIVAUT À<br />

UNE MOITIÉ<br />

DE DAMAS<br />

TOUT À FAIT<br />

POSSIBLE<br />

BARRE DE PORTE<br />

POUR ROULER<br />

EN BANDE<br />

DONNE<br />

DE L’ÉCLAT<br />

IL A DE BONS<br />

TUYAUX<br />

ATTEINTE<br />

AU CERVEAU<br />

FAIT TRAVAILLER<br />

LES MUSCLES<br />

ARMÉE FÉODALE<br />

DE LA FRITURE<br />

SUR LA LIGNE<br />

GAGNER<br />

DU TERRAIN<br />

PROPRIÉTÉ<br />

EN RUSSIE<br />

RAJOUTER SON<br />

GRAIN DE SEL<br />

FOURNIT DES<br />

EXPLICATIONS<br />

ILS HABITENT<br />

LEUR ANAGRAMME<br />

ONT INSPIRÉ<br />

VAN GOGH<br />

SON MAÎTRE<br />

LE RASSURE<br />

FONCTIONNE<br />

NICOLAS OU<br />

ALEXANDRE<br />

TOUTE<br />

HABILLÉE<br />

FAISAIT LE TOUR<br />

DU CHÂTEAU<br />

PRÉPOSITION<br />

IL A UNE<br />

GRANDE GUEULE<br />

EN RADE PRÈS<br />

DE LA RADE<br />

OISEAU HAUT<br />

EN COULEURS<br />

BRILLE MAIS<br />

N’EST PAS D’OR<br />

MIS EN<br />

BALANCE<br />

BIEN DANS<br />

LEURS BASKETS<br />

COMME<br />

UN PINSON<br />

FRAISÉES<br />

SPÉCIALITÉS<br />

ESPAGNOLES<br />

TENIR DE<br />

SES PARENTS<br />

SUPPOSÉES<br />

PASSAGE<br />

DÉTREMPÉ<br />

SE FAIRE VIEUX<br />

HORS DE PRIX<br />

DES GARS<br />

PARTI<br />

RISQUE<br />

D’INCIDENTS<br />

IL MARCHE AVEC<br />

DES MULES<br />

JEU DE CARTES<br />

MAUVAIS<br />

COUP<br />

COURROUX<br />

MAC OU PC<br />

A BIEN CONNU<br />

ZIDANE MAIS PAS<br />

ENCORE MBAPPÉ<br />

DANS LE DOUTE<br />

CONVENANCE<br />

RETOUR DU SON<br />

AUX MAINS<br />

DU PELOTARI<br />

FATIGUÉ<br />

HYMNE<br />

JOYEUX<br />

RÉCIPIENT<br />

DE LABO<br />

LIGNES<br />

DE FRONT<br />

CUIVRE ET ZINC<br />

BEAU JEU<br />

GROSSE<br />

MÉMOIRE<br />

TENDANCE<br />

DU MOMENT<br />

RAILLERIE<br />

JEUNES FILLES<br />

EN FLEURS<br />

HORIZONTALEMENT<br />

1. Infarctus. Greffières. 2. Rouleau. Aarau. Ondine. 3. Rut. Vineuse. Ronce. Oc. 4. Événements.<br />

Éluda. Pur. 5. Me. IRA. Sioux. Ka. Nuée. 6. Para. Ni. Lusitanien. 7. Lue. Assolant. STO. Ara. 8. Anses.<br />

Émane. Lesta. Aï. 9. Ceinturon. Épis. Amour. 10. Darne. Testé. Once. 11. Blé. Et. Mes. Tussor.<br />

12. La. Édesse. Suivante. 13. Équilles. Ange. Talées. 14. Urne. Cupide. RTL. 15. Eau. Moëres. Nua.<br />

Édam. 16. Sisymbres. Fa. Nô. Étau. 17. P.S. Sien. Oie. Églefins. 18. Genres. Dram. Avivai. 19. Courge.<br />

Oléacées. Lent. 20. Ers. Sertisseur. Reste.<br />

SOLUTION DU N° 3880 PAR NICOLAS MARCEAU<br />

VERTICALEMENT<br />

A. Irremplaçable. Espace. B. Nouveau-né. Laquais. Or. C. Futé. Réside. Urus. Gus. D. Al. Nia. ENA.<br />

Lin. Yser. E. Rêver. Astre. Lemmings. F. Caïmans. Untel. Obérée. G. Tune. Isère. Décerne. H. ENS.<br />

Omo. Mesure. Sot. I. Sautillantes. Peso. Li. J. Assouan. Essais. Ides. K. Gré. Usnées. End. Féras.<br />

L. Râ. Exit. PTT. Gêna. Ace. M. EURL. Lieuse. Émeu. N. Oukases. Su. Rang. Er. O. Fondants. Psitt.<br />

Olas. P. Inca. Iota. Ovale. EV. Q. Ede. Ne. Amoral. Défilé. R. Ri. Puna ; On. Négatives. S. Énoué.<br />

Raucité. Manant. T. Secrétaire. Est. Usité.<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

111


PRÉSIDENT D’HONNEUR<br />

Daniel Filipacchi.<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA RÉDACTION<br />

Jérôme Béglé.<br />

DIRECTRICE DE LA RÉDACTION<br />

Caroline Mangez.<br />

DIRECTEUR DÉLÉGUÉ DE LA RÉDACTION<br />

Stéphane Albouy.<br />

DIRECTEUR ARTISTIQUE<br />

Thierry Carpentier.<br />

RÉDACTEURS EN CHEF<br />

Élise Colette (numérique),<br />

Laurence Ferrari (politique),<br />

Romain Lacroix-Nahmias (photo),<br />

Benjamin Locoge (culture - Semaine de <strong>Match</strong>),<br />

Élodie Rouge (Vivre <strong>Match</strong>),<br />

Catherine Schwaab (chroniqueuse).<br />

ÉDITORIALISTE ASSOCIÉ<br />

Stéphane Bern.<br />

SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE LA RÉDACTION<br />

Laurence Cabaut.<br />

SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE LA RÉDACTION<br />

ADJOINTE<br />

Vanina Daniel.<br />

COORDINATRICE DE LA RÉDACTION<br />

Anabel Echevarria.<br />

RÉDACTEURS EN CHEF ADJOINTS<br />

Anne-Cécile Beaudoin (Vivre <strong>Match</strong>),<br />

Romain Clergeat (<strong>Match</strong> Avenir),<br />

Marie-Laure Delorme (livres),<br />

Tania Gaster (technique),<br />

Danièle Georget (rewriting),<br />

Loïc Grasset (économie, actualités),<br />

Jérôme Huffer (photo),<br />

Yannick Vely (numérique).<br />

PLUS D’ARTICLES SUR<br />

PARISMATCH.BE<br />

CHEFS DES SERVICES<br />

Photo : Matthias Petit.<br />

Archives : Flore Olive.<br />

Investigation : Nicolas-Charles Torrent.<br />

CHEFS DES SERVICES ADJOINTS<br />

Actu : Gaëlle Legenne.<br />

Culture : François Lestavel.<br />

Photo : Tania Lucio,<br />

Corinne Thorillon (Culture et Vivre <strong>Match</strong>).<br />

GRANDS REPORTERS<br />

Arnaud Bizot, Christophe Carrière,<br />

Nicolas Delesalle, Mariana Grépinet,<br />

François de Labarre,<br />

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CORRESPONDANT À NEW YORK<br />

Olivier O’Mahony.<br />

REPORTERS<br />

Florent Buisson, Lou Fritel,<br />

Pierrick Geais, Anne-Laure Le Gall,<br />

Sophie Noachovitch, Florence Saugues.<br />

SERVICE PHOTO<br />

Philippe Petit (photographe),<br />

Corinne Papin-Meriaux (rédactrice iconographe).<br />

SECRÉTARIAT DE RÉDACTION<br />

Samia Adouane (1 re secrétaire de rédaction),<br />

Agnès Clair, Séverine Fédélich, Sophie Ionesco.<br />

Révision : Anne Baron, Monique Guijarro,<br />

Alexandra Peretz.<br />

COORDINATION TEXTES<br />

Guylaine Schramm.<br />

MAQUETTE<br />

Chef de studio : Flora Mairiaux.<br />

Ludovic Bourgeois, Anne Fèvre (1 ers maquettistes),<br />

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NUMÉRIQUE<br />

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(chefs d’édition), Marine Corviole (chef de<br />

PRÉSIDENTE : Constance Benqué. DIRECTRICE DE LA PUBLICATION : Constance Benqué<br />

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IMPRIMÉ CHEZ REMY-ROTO, RUE DE ROCHEFORT <strong>21</strong>1, 5570 BEAURAING<br />

service people), Julien Jouanneau (responsable<br />

social media et vidéo),<br />

Léa Bitton, Vanessa Boy-Landry, Émilie Cabot,<br />

Camille Hazard, Clément Mathieu (rédacteurs),<br />

William Smith (vidéo).<br />

DESSINATEUR<br />

Joann Sfar.<br />

SECRÉTARIAT<br />

Lydie Aoustin.<br />

DOCUMENTATION TEXTE<br />

Françoise Perrin-Houdon.<br />

ARCHIVES PHOTO<br />

Pascal Beno.<br />

REVENTE PHOTOS SCOOP<br />

Tél. : 01 87 15 59 46 (Nelly Dhoutaut).<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL DIGITAL ET PRESSE<br />

Pierre-Emmanuel Ferrand.<br />

DIRECTRICE DÉLÉGUÉE PRESSE<br />

Justine Bachette-Peyrade.<br />

DÉVELOPPEMENT<br />

Gwenaëlle de Kerros.<br />

DIRECTEUR DES OPÉRATIONS<br />

Christophe Choux.<br />

VENTES - DIFFUSION<br />

Laura Félix-Faure, Sandrine Pangrazzi<br />

(5678), Sylvie Santoro (5679).<br />

FABRICATION<br />

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Catherine Doyen.<br />

MARKETING DIRECT<br />

Sandrine Mascle-Dufin.<br />

DIVERSIFICATION ÉDITORIALE<br />

Philippe Legrand.<br />

JURIDIQUE PRESSE<br />

François-Xavier Farasse.<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA RÉDACTION : Patrick Mahé.<br />

RÉDACTEUR EN CHEF DE PARIS MATCH BELGIQUE<br />

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BELGIQUE : Marc Deriez<br />

PHOTO REPORTER : Ronald Dersin<br />

G.E.I.E. LA LIBRE MATCH<br />

PARIS MATCH BELGIQUE EST UN MAGAZINE<br />

ÉDITÉ PAR LE G.E.I.E. LA LIBRE MATCH<br />

Rue des Francs,79 – 1040 Bruxelles<br />

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IPM GROUP représenté par François le Hodey<br />

GÉRANT ET ÉDITEUR RESPONSABLE : François le Hodey<br />

PARIS MATCH BELGIQUE EST UNE ASSOCIATION ENTRE LES ÉDITEURS DE PARIS MATCH ET DE SA IPM<br />

IPM GROUP<br />

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D’ADMINISTRATION<br />

Patrice le Hodey<br />

ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ<br />

ET ÉDITEUR RESPONSABLE François le Hodey<br />

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« L’Entretien – Une date, une histoire »<br />

de Philippe Legrand<br />

Avec<br />

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Aucun article ou partie d’article et aucune photo ou<br />

infographie ne peut être repro<strong>du</strong>ite sous quelque<br />

forme que ce soit sans une autorisation de <strong>Paris</strong><br />

<strong>Match</strong> Belgique. Les documents reçus ne sont pas<br />

ren<strong>du</strong>s et leur envoi implique l’accord de l’auteur pour<br />

leur publication. Les indications de marques et les<br />

adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles<br />

de ce numéro sont données à titre d’information, sans<br />

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JOURNALISTES : michel.bouffioux@parismatch.be,<br />

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SERVICE ARTISTIQUE :<br />

Partenariat avec Michel De Backer (AD), Quentin Van Gijsel,<br />

Aurélie Commerce, Philippe Dieu.<br />

PRÉ-PRESSE : Partenariat avec Yves Yernaux (Sprite sprl).<br />

match@qi-prepress.be (tél 0475 55 03 03).<br />

RÉDACTION : Tél 02 <strong>21</strong>1 29 40, fax 02 <strong>21</strong>1 29 60<br />

e-mail : marc.deriez@parismatch.be<br />

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1040 Bruxelles. Tél 02 <strong>21</strong>1 29 29, fax 02 <strong>21</strong>1 29 14<br />

Jean-Pierre Tordeurs (tél 02 <strong>21</strong>1 29 11)<br />

DIRECTION LOGISTIQUE : Joël Brouwers (tél 02 744 44 66)<br />

VENTES LIBRAIRIES : Tél 02 744 44 77<br />

ABONNEMENTS : Tél 02 744 44 66 – Fax 02 744 45 55<br />

e-mail : abonnements@saipm.com<br />

LA PHOTO<br />

MATCH<br />

SUR EUROPE 1<br />

Découvrez dans<br />

« Europe Matin<br />

Week-end »<br />

la photo d’actualité<br />

<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>, tous<br />

les samedis à 7 h 54.<br />

« EUROPE MATIN WEEK-END » 6 H-9 H<br />

PRÉSENTÉ PAR LÉNAÏG MONIER<br />

Photo Capa Pictures/Europe 1<br />

PIERRE RICHARD “ACTEUR ET VIGNERON » PRÉSENTE<br />

SES VINS DU CHÂTEAU BEL ÉVÊQUE<br />

LE CHÂTEAU BEL EVÊQUE<br />

ROUGE, CUVÉE FÛT DE<br />

CHÊNE à 17,70 € ttc<br />

@Danny Gys-Reporters<br />

« Ma passion pour le vin a commencé par un paysage : Terre aride,<br />

caillouteuse, encastrée entre deux étangs surchauffés. Le nez plongé<br />

dans cette terre odoriférante, Le nez aux quatre vents tous remplis<br />

d’odeurs légères, Le nez dans les grappes gorgées de soleil, Le nez<br />

dans les barriques aux parfums boisés, Et, enfin récompensé,<br />

Le nez dans un verre rempli d’un vin qui a tout capté : La terre,<br />

le vent, le soleil. Quel beau métier : vigneron ! » (Pierre Richard)<br />

Cépages : Syrah,<br />

Grenache, Mourvèdre et<br />

Carignan<br />

Robe grenat éclatante,<br />

de belle intensité. Nez<br />

de fruits noirs confiturés,<br />

myrtille sur des touches<br />

de vanille et d’épices de<br />

garrigue. Bouche riche<br />

très parfumée aux tannins<br />

soyeux, belle souplesse<br />

et rondeur. Malgré une<br />

typicité prononcée, on<br />

reste sur la finesse. Peutêtre<br />

oublier dans la cave<br />

entre 8 et 10 ans.<br />

Niché dans un écrin de garrigue entre<br />

les étangs de l’Ayrolle, de Bages et<br />

de Sigean, tout près des Salins de<br />

Saint Martin, sur +- 20 hectares de<br />

vignes plantées dans un domaine de<br />

50 hectares, le Château BEL EVÊQUE<br />

à Gruissan offre une gamme de vins<br />

authentiques en AOC Corbières. A<br />

l’image de leur jeune propriétaire<br />

Pierre RICHARD (89 ans depuis<br />

le 16 Août <strong>2023</strong>), tous les vins <strong>du</strong><br />

Château Bel Evêque offrent générosité,<br />

personnalité, talent et un grand<br />

potentiel de garde. Les 20 hectares de<br />

vignoble sont complantés en carignan,<br />

mourvèdre, cinsault, grenache, syrah<br />

et bourboulenc. Depuis l’acquisition<br />

<strong>du</strong> domaine en 1986, 70 % des vignes<br />

ont été replantées en syrah, mourvèdre<br />

et carignan, cépages dit améliorateurs<br />

et qui permettent au Domaine de<br />

conserver l’AOC Corbières.<br />

Les diverses parcelles sont plantées<br />

sur des terrains argilo-calcaires où les<br />

remontées salines sont parfois très<br />

importantes ; de même le problème <strong>du</strong><br />

sel se retrouve dans les sols calcaires où<br />

la roche est très <strong>du</strong>re. Seul le fond <strong>du</strong><br />

vallon près des étangs possède un sol<br />

plus épais et plus riche par les alluvions.<br />

Le rendement moyen est de 30 Hl/Ha.<br />

Les vendanges sont exclusivement<br />

manuelles, et certaines années des<br />

vendanges en vert sont nécessaires.<br />

L’entretien des vignes se fait selon les<br />

principes de l’agriculture raisonnée.<br />

Selon le souhait de Pierre Richard,<br />

toutes les vinifications sont effectuées<br />

en macération carbonique, ceci afin<br />

de conserver au vin les arômes et les<br />

couleurs et ainsi respecter la typicité <strong>du</strong><br />

terroir. Le Château Bel Evêque propose<br />

à la vente environ 80 000 bouteilles<br />

pour sa gamme complète.<br />

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« Notre savoir-faire se déguste avec sagesse »<br />

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Olivier Marchal,<br />

une forte personnalité<br />

<strong>du</strong> cinéma français,<br />

pour cette onzième<br />

édition des Belgian<br />

Golden Gloves.<br />

L’ICÔNE DU<br />

POLAR OLIVIER<br />

MARCHAL AUX<br />

GANTS D’OR<br />

Dans le cadre magnifique de l’hôtel Thon Bristol<br />

Stéphanie à Bruxelles et en collaboration avec « I Like<br />

Belgium », l’opération de <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong> qui met en<br />

exergue les valeurs belges et honore les success stories,<br />

la onzième édition des Gants d’or a vibré comme<br />

en ses plus beaux jours. Cette cérémonie<br />

de remise de prix est reconnue<br />

et soutenue par la Royale Fédération<br />

belge de boxe, la Ville de Bruxelles et<br />

la commune d’Ixelles. Philippe Close,<br />

le bourgmestre de Bruxelles, et Messaoudi<br />

Nabil, échevin à Ixelles, étaient<br />

d’ailleurs présents. Mais aussi une<br />

forte personnalité <strong>du</strong> cinéma français :<br />

après Jean-Claude Van Damme, Patrick<br />

VIPS<br />

Bruel, José Garcia, Michel Drucker,<br />

Salvatore Adamo, Julien Doré, Jean-<br />

Paul Belmondo, Gérard Lanvin et Claude Lelouch, la<br />

cérémonie a eu l’immense honneur d’avoir comme<br />

parrain d’honneur l’acteur, réalisateur et pro<strong>du</strong>cteur<br />

Olivier Marchal. Une icône <strong>du</strong> cinéma français qui a<br />

réalisé, entre autres, le polar « 36 quai des Orfèvres »<br />

ou le percutant « Les Lyonnais », et qui a créé les séries<br />

télévisées « Flics » et « Braquo ». Des projections vidéo<br />

des nominés et des gagnants ont été présentées sur<br />

cinq écrans géants, et le vote des journalistes sportifs<br />

professionnels a entraîné de nombreux applaudissements<br />

pour les vainqueurs. À noter qu’un court<br />

métrage a salué l’exceptionnelle carrière de la légende<br />

Mike Tyson, déjà félicité le <strong>21</strong> juin dernier à La Louvière<br />

par ces désormais très estimés Belgian Golden<br />

Gloves.<br />

Ermano Fegatelli (ex-champion<br />

d’Europe des plumes), le<br />

bourgmestre Philippe Close, l’acteur<br />

et réalisateur Olivier Marchal et<br />

Albert Syben, qui a croisé les gants<br />

avec Muhammad Ali en 1979.<br />

1<br />

1. Le boxeur pro Steve Eloundou<br />

et la meilleur boxeuse <strong>du</strong> pays,<br />

Oshin Derieuw.<br />

2. Le boxeur pro Victor<br />

Schelstraete, Sugar Jackson<br />

(Gant d’honneur) et l’échevin<br />

d’Ixelles Messaoudi Nabil.<br />

3. Le boxeur pro poids lourds<br />

Michael Essomba et le meilleur<br />

boxeur amateur, Vasile Usturoi.<br />

4. Femke Hermans (Gant d’or<br />

féminin), Olivier Marchal et<br />

Francesco Patera (Gant d’or<br />

masculin).<br />

2 3 4<br />

DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />

113


Il a 16 ans et il est amoureux. Sa copine<br />

en a 15 mais elle en fait quasiment dix de plus.<br />

Imposante, voluptueuse, très maquillée et…<br />

dégourdie. Beaucoup plus que son « fiancé »,<br />

qui la regarde comme une déesse. Il a raison :<br />

la jeune fille lui a tout simplement fait découvrir<br />

un autre monde. L’univers de la sensualité.<br />

Enfin, <strong>du</strong> sexe cru plutôt, qui ne s’embarrasse<br />

pas de romantisme. Oui, c’est ce qui sidère la<br />

mère <strong>du</strong> jeune homme. Ce qui l’affole, devrais-je<br />

dire. Pas de dialogue amoureux tel que l’a<strong>du</strong>lte<br />

se le figure, avec des surnoms mignons et des<br />

déclarations lyriques. Non, des apostrophes<br />

or<strong>du</strong>rières, des « insultes » censées fonctionner<br />

comme des mots doux, des propos salaces sur<br />

les positions sexuelles… À 15 ans !<br />

On se doutait bien que la carte <strong>du</strong> Tendre, chère<br />

à Stendhal, était derrière nous. Mais c’est bien<br />

C’EST LA VIE<br />

d’esprit sentimental dont il est question quand<br />

on est amoureux ou je me trompe ? Aujourd’hui,<br />

il n’est pas rare d’entendre de très jeunes couples<br />

se traiter « gentiment » de « pute », de « chienne »<br />

ou de « salope ». Oui, ils qualifient plus nettement<br />

les filles que les garçons. Quoique « chien »<br />

ou « cafard » ne soient pas rares. Je passe sur le langage obscène<br />

qui semble quotidien et banalisé dans leur vie sociale. « Va te<br />

faire enculer » est balancé comme ça, de façon irréfléchie. À son<br />

meilleur pote comme à sa petite copine, son petit copain. Mieux :<br />

« Tu me casses les couilles » dans la bouche d’une adolescente ne<br />

PORNO-<br />

INVASION<br />

Par Catherine Schwaab<br />

surprend plus personne. Est-ce une façon, mode <strong>2023</strong>, de hisser<br />

la femme à égalité avec le pouvoir phallocratique ? Ce langage<br />

virilement sexuel serait-il une riposte à l’image humiliante des<br />

femmes dans le porno ? Je fais un raccourci. Mais nos deux tourtereaux,<br />

gros clients de Pornhub (le plus grand site américain au<br />

monde avec Jacquie et Michel), ont été abreuvés de ces images<br />

– et de leurs dialogues – dès l’enfance. Comme la plupart de leurs<br />

copains. Par mimétisme, pour jouer les affranchis, ils blaguent,<br />

fanfaronnent. Alors qu’ils ne maîtrisent rien <strong>du</strong> tout ; ils font<br />

leurs débuts dans la vie sexuelle, découvrent leurs pulsions,<br />

apprivoisent leurs désirs… Bref, ils doivent gérer leur Cocotte-<br />

Minute hormonale.<br />

On le sait maintenant, l’é<strong>du</strong>cation sexuelle des très<br />

jeunes se fait majoritairement par la pornographie, c’est<br />

un fait. Selon de récentes études internationales, dès<br />

l’âge de 9 ans (9 ans !) beaucoup de gamins ont un premier<br />

contact avec les films pornos. On parle de « 40 % à<br />

70 % » ! La moitié, peut-être les trois quarts des enfants !<br />

Alors que faire ? Tenter de comprendre. Et éviter de culpabiliser<br />

ces pauvres petits qui, sous leurs airs bravaches, gardent<br />

leur pudeur. Se masturber devant <strong>du</strong> porno passe encore, mais<br />

apprendre à faire l’amour par ces films cochons, non ! Leur<br />

en interdire l’accès ? On entre dans ces sites comme dans un<br />

moulin. Tu cliques sur « Oui j’ai plus de 18 ans » et en avant !<br />

Les séquences sont crues, choquantes, avec tout ce qu’il faut<br />

de vulgarité pour déclencher la libido, et la représentation des<br />

femmes ne change jamais : obsédée, nympho, maso, esclave et<br />

j’en passe… De la science-fiction version cul. Dont les images<br />

s’impriment dans le cerveau, et pour longtemps. Pour toujours ?<br />

Maria Hernandez-Mora, psychologue clinicienne, spécialiste des<br />

addictions sexuelles et cyber-sexuelles (fondatrice de l’association<br />

Déclic. Sortir de la pornosphère), explique que tous ses patients<br />

se souviennent de leurs premières images. Des flashs appelés<br />

à conditionner leur vie sexuelle et leur rapport à l’amour. « J’ai<br />

un stock d’images sales qui me polluent la tête », se plaint par<br />

exemple l’un d’eux. En clair, il n’arrive pas à jouir sans se projeter<br />

des scénarios pornos.<br />

En attendant de pouvoir imposer aux sites pornos de VRAIMENT<br />

vérifier l’âge de leurs visiteurs, il reste à espérer que nos jeunes<br />

arriveront à balayer leurs traumas avec l’âge. Et à inventer des<br />

filtres quand ils auront des mômes. Sinon, la vraie vie amoureuse<br />

commencera pour eux à l’âge de la retraite !<br />

PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />

114


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MATCH<br />

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