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Il va créer l’événement sur LN24<br />
PASCAL VREBOS<br />
“JE DOIS TOUT<br />
À L’AMOUR<br />
”<br />
Il présente les deux<br />
femmes de sa vie<br />
B E L G I Q U E PMB<strong>1151</strong> BEL 3,70 € - LUX 3,70 € / DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> / PHOTO RONALD DERSIN / SOMMAIRE P. 3 / HEBDOMADAIRE DÉPÔT BRUXELLES X<br />
LES ENFANTS<br />
DE DAECH<br />
Notre grand<br />
reportage<br />
CATHERINE<br />
DENEUVE<br />
Interview de la<br />
Première Dame<br />
W W W . P A R I S M A T C H . B E<br />
(!4BD64F-daaagd!:N;s<br />
LES PRÉTENDANTES DU PRINCE GABRIEL
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<strong>1151</strong><br />
<strong>du</strong> <strong>21</strong> au 27 septembre <strong>2023</strong><br />
ENTREZ DANS<br />
CE QUI COMPTE,<br />
C’EST D’ÊTRE OUVERT<br />
Découvrez l’actualité de la semaine, les documents, le glamour…<br />
L’INTERVIEW ET LA MÉTAMORPHOSE<br />
Céline Dion, l’autisme,<br />
le défi de sa vie :<br />
Hellmut Lotti dit tout<br />
RETOUR<br />
Kylie Minogue dans toute<br />
sa splendeur<br />
ENTRETIEN RARE<br />
Catherine Deneuve à cœur ouvert<br />
GRAND REPORTAGE<br />
DISPARITION<br />
Sa compagne crie<br />
tout son amour<br />
à Lou Deprijck<br />
TRANSFORMATION<br />
Les enfants de Daech<br />
RENCONTRE CHARME<br />
Le poids des mots, le choc des photos<br />
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Camilla au sommet de la mode<br />
L’irrésistible Yasmina Reza<br />
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LA 1 re CHAÎNE D’INFO<br />
EN BELGIQUE<br />
LE PETIT THÉÂTRE<br />
DE VREBOS<br />
L’INFO QUI DÉRANGE<br />
Pascal Vrebos est de retour ! Avec une liberté<br />
de ton retrouvée, le plus célèbre intervieweur<br />
<strong>du</strong> pays racontera l’actualité des Belges<br />
comme une pièce de théâtre. Avec sérieux,<br />
humour et franc-parler, le journaliste fera<br />
débattre invités, experts et polémistes sur<br />
la scène de son Petit Théâtre. Retrouvez<br />
Pascal Vrebos <strong>du</strong> lundi au vendredi à 20 h sur<br />
LN24 et en replay sur ln24.be<br />
LE JOHN LATE SHOW<br />
GEORGES-LOUIS<br />
BOUCHEZ<br />
SUR LE GRILL<br />
Après Paul Belmondo et Helmut Lotti, une<br />
troisième personnalité de gros calibre<br />
confirme la rentrée événementielle <strong>du</strong> « John<br />
Late Show » : le président <strong>du</strong> MR répondra aux<br />
questions intimes de John-Alexander<br />
Bogaerts. Avec la séquence « I Like Belgium »<br />
de <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong> pour lui donner encore<br />
davantage de punch.<br />
DOC PRIME<br />
NÉ PAR DON DE<br />
SPERME : LA FIN<br />
D’UN LOURD<br />
SECRET<br />
Quand on apprend, souvent à l’âge<br />
a<strong>du</strong>lte, qu’on est né par don de sperme<br />
en procréation médicalement assistée,<br />
la nouvelle tombe comme une<br />
météorite. Des milliers de gens<br />
apprennent ainsi que leur géniteur n’est<br />
pas celui qu’ils pensaient. Commence<br />
alors pour eux une longue quête<br />
d’identité. Mais comment reconstruire<br />
son histoire quand volent en éclats les<br />
secrets de famille parfois les mieux<br />
gardés ? Comment gérer le fait, comme<br />
Nathalie, d’avoir, <strong>du</strong> jour au lendemain,<br />
douze demi-frères et sœurs ? « Doc<br />
Prime », c’est ce mardi à 20 h 10 sur ln24<br />
et en replay sur ln24.be<br />
DOC PRIME<br />
À LA CONQUÊTE<br />
DES MONDES :<br />
LES MAÎTRES DE<br />
L’EAU<br />
Dompter l’eau, une ambition que les<br />
hommes ont réalisée en édifiant des<br />
ouvrages exceptionnels : barrages,<br />
canaux ou encore polders pour gagner<br />
d’immenses territoires sur la mer.<br />
Frédéric Restagno, physicien, spécialiste<br />
de la mécanique des fluides et<br />
chercheur au CNRS, part sur les traces<br />
d’ingénieurs dont les travaux ont<br />
marqué l’histoire. Des visionnaires<br />
capables de mettre en œuvre des<br />
chantiers considérables pour se<br />
protéger de l’eau, si souvent<br />
dévastatrice, mais aussi utiliser sa<br />
formidable puissance. « Doc Prime »,<br />
c’est ce mercredi à 20 h 10 sur ln24 et<br />
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LE SITE DE NEWS MAGAZINE<br />
PEOPLE ET ROYAUTÉ<br />
KATE MIDDLETON : LA VIDÉO<br />
VIRALE DE SA VENUE EN FRANCE<br />
Par R.P.<br />
Sa popularité dépasse les frontières. La<br />
coupe <strong>du</strong> monde de rugby bat son plein<br />
en France depuis le 8 septembre et la<br />
ferveur est encore montée d’un cran dès<br />
le lendemain dans les travées <strong>du</strong> stade<br />
Vélodrome de Marseille.<br />
ARTICLES LES PLUS LUS<br />
1Meghan et Harry<br />
viennent de mettre la<br />
famille royale dans<br />
l’embarras : “Mesquin<br />
et petit”<br />
2La compagne de Kanye<br />
West choque encore en<br />
cachant sa poitrine avec<br />
un coussin dans les rues<br />
de Florence<br />
3Ce parfum très<br />
bon marché vient<br />
de recevoir un prix<br />
prestigieux<br />
VIDÉO DE LA SEMAINE<br />
ACTUALITÉS<br />
Pourquoi les couples qui se sont<br />
rencontrés en ligne ont plus de<br />
probabilité de divorcer ?<br />
Par La Rédaction <strong>Paris</strong><strong>Match</strong>.be<br />
The Independent rapporte qu’une nouvelle<br />
étude suggère que les couples qui se<br />
sont rencontrés en ligne sont six fois plus<br />
susceptibles de divorcer dans les trois<br />
premières années de mariage.<br />
PEOPLE ET ROYAUTÉ<br />
Guillaume Canet, sa réponse cash<br />
face aux rumeurs de séparation avec<br />
Marion Cotillard : “Des moments<br />
difficiles à traverser”<br />
Par La Rédaction <strong>Paris</strong><strong>Match</strong>.be<br />
Lors d’une rencontre avec des lecteurs <strong>du</strong><br />
«<strong>Paris</strong>ien», la star a assuré que son couple<br />
tenait bon malgré les tempêtes.<br />
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Par Marie Demaret et<br />
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pouvoir des images et <strong>du</strong> papier.<br />
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apprennent plus et vous permettent de goûter à de nombreux sujets. De la cuisine à la<br />
<strong>du</strong>rabilité, par exemple.<br />
Lisez un magazine et nourrissez votre esprit.
PAROLES D’EXPERT<br />
Un entretien avec Michel Bouffioux<br />
<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Pendant la campagne électorale, on débattra de<br />
beaucoup d’enjeux belgo-belges. Sans doute sont-ils très importants,<br />
mais alors que le dérèglement climatique est de plus en plus<br />
palpable, qu’un État disposant de l’arme nucléaire est en guerre,<br />
que la biodiversité est en péril, qu’on s’interroge sur l’avenir même<br />
de cette planète, ce dont discuteront nos candidats ne sera-t-il pas<br />
fort distancié des questions cruciales de notre temps ?<br />
Vincent de Coorebyter. Cela dépendra des candidats et des partis<br />
mais, effectivement, une bonne part de la campagne portera<br />
sur des sujets qu’on peut juger bien plus immédiats : le pouvoir<br />
d’achat, l’approvisionnement en énergie, la sécurité, le système<br />
institutionnel… C’est précisément la logique de la démocratie que<br />
de permettre à tous les types de priorités de se faire entendre lors<br />
des élections, a priori sans hiérarchie. On peut le regretter, mais<br />
pour certains partis et certaines fractions de la société, il y a des<br />
préoccupations plus concrètes ou plus impérieuses que les grands<br />
défis que vous évoquez.<br />
Aux enjeux que vous citez, on peut ajouter la crise <strong>du</strong> logement,<br />
surtout à Bruxelles, l’augmentation de la pauvreté qui se tra<strong>du</strong>it<br />
notamment par une fréquentation accrue des banques alimentaires,<br />
le chômage de longue <strong>du</strong>rée, les difficultés des familles monoparentales,<br />
le déficit de valorisation <strong>du</strong> non-marchand… Vu que les questions<br />
sociales non résolues sont de la dynamite pour les démocraties,<br />
ne devraient-elles pas être au centre de la campagne électorale ?<br />
Effectivement. Je pensais d’ailleurs à ce type d’enjeux quand,<br />
à l’instant, je vous parlais de préoccupations concrètes ou impérieuses.<br />
À des degrés très variables selon les partis, les difficultés<br />
sociales sont évoquées dans les campagnes électorales. Toutefois,<br />
elles ne le sont jamais avec l’intensité et<br />
la profondeur qu’elles exigent. Bien sûr, les<br />
élus savent qu’une partie de la population a<br />
décroché mais, dans le même temps, la lutte<br />
contre la précarité apparaît facilement comme<br />
un combat sectoriel et une source de nouvelles<br />
dépenses. Or, parler de nouveaux impôts pendant<br />
une campagne n’est sans doute pas porteur.<br />
Sans compter les idées reçues, avec tous<br />
ceux qui, au parlement comme dans la population,<br />
jugent que les précaires sont responsables<br />
de leur situation.<br />
Les générations les plus jeunes, surtout mais<br />
pas seulement, sont préoccupées par un possible<br />
« effondrement ». Mais Bart De Wever rêve<br />
de l’indépendance de la Flandre. « Don’t Look<br />
Up », version noir-jaune-rouge ?<br />
VOUS EN DIT PLUS<br />
« UNE DÉMOCRATIE SANS UTOPIE<br />
SE MEURT »<br />
Fédérales, régionales et européennes : le 9 juin 2024, les citoyens belges voteront trois<br />
fois. Éclairages sur quelques enjeux de cette date importante de notre vie démocratique.<br />
NOTRE GRAND TÉMOIN<br />
Professeur à l’ULB en philosophie sociale<br />
et politique contemporaine, Vincent<br />
de Coorebyter est aussi président <strong>du</strong><br />
Crisp (Centre de recherche et d’information<br />
socio-politiques).<br />
Version noir et jaune, dirais-je plutôt, s’agissant <strong>du</strong> nationalisme<br />
flamand. Même si elle détient le portefeuille de l’Environnement<br />
dans le gouvernement flamand, la N-VA place d’évidence l’indépendance<br />
et les intérêts économiques de la Flandre avant le souci de<br />
la planète. Tandis que l’autre parti nationaliste, le Vlaams Belang,<br />
qui est premier dans les sondages au nord <strong>du</strong> pays, est tout à fait<br />
indifférent à ce même enjeu. Je reviens donc à ma remarque liminaire<br />
sur la démocratie : en soi, toute priorité doit pouvoir être<br />
défen<strong>du</strong>e. Mais j’ajoute ceci : les électeurs ont la charge et l’opportunité<br />
de faire un tri.<br />
Mais enfin, les débats communautaires ne sont-ils pas des querelles<br />
de clocher qui détournent nos regards de l’essentiel ?<br />
À titre personnel, j’aurais tendance à dire que oui. Même si une<br />
bonne organisation des institutions peut être un gage d’efficacité,<br />
la recherche d’autonomie pour l’autonomie n’est pas toujours<br />
bonne conseillère.<br />
La transition écologique implique de lourds investissements, des<br />
modifications de comportements, de nouvelles taxes. On voit poindre<br />
des questions sociales, les moins fortunés pouvant vivre ce changement<br />
en cours avec le sentiment d’être laissés pour compte. Exemple<br />
caractéristique : la personne à revenus modestes qui doit vendre sa<br />
vieille voiture thermique qui ne peut plus rouler dans sa ville mais n’a<br />
pas les moyens d’en acheter une nouvelle, encore moins une électrique.<br />
N’est-il pas crucial que cette évolution de notre société vers<br />
un monde plus <strong>du</strong>rable apparaisse juste et équitable pour l’ensemble<br />
de la population, afin ne pas creuser les inégalités mais aussi pour<br />
créer un sentiment d’approbation, voire pour préserver la confiance<br />
dans la démocratie ?<br />
La transition écologique est en effet un sérieux défi pour la<br />
démocratie. On le constate d’ailleurs dans<br />
tous les pays. Premier problème : cette évolution<br />
radicale implique de faire primer les<br />
enjeux de moyen et de long terme sur le court<br />
terme, or la vie démocratique est rythmée par<br />
le temps court des législatures et des élections.<br />
Secundo, en Belgique plus encore qu’ailleurs,<br />
la nécessité de réformer nos modes de pro<strong>du</strong>ction<br />
et de répartition en privilégiant l’intérêt<br />
général ou l’intérêt des plus faibles se heurte à<br />
des intérêts catégoriels puissants et bien organisés,<br />
relayés par certains partis. On l’a vu en<br />
Flandre avec la réaction très vive <strong>du</strong> monde<br />
agricole, soutenu par le CD&V, contre le projet<br />
de décret sur l’azote, une source de pollution<br />
majeure de la part des exploitations porcines.<br />
J’y vois une explication de la timidité de cette<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
8
emise en cause dans le champ politique belge. Tertio, cette transition<br />
doit devenir un projet collectif bien compris et, comme vous<br />
le dites, elle doit être perçue par les citoyens comme équitable.<br />
Pour l’exprimer autrement : nous avons besoin de la participation<br />
de tous pour réussir. Personne n’a intérêt à ce que,<br />
faute de moyens financiers ou de solutions convenant<br />
à leur mode de vie, des citoyens partent en<br />
guerre contre l’écologie et la ressentent comme une<br />
punition, à l’image <strong>du</strong> plan Good Move à Bruxelles.<br />
On voit bien comment les idées de décroissance et<br />
de transition se heurtent à un sentiment d’injustice :<br />
que les riches et les élus commencent par montrer l’exemple, et<br />
nous donnent les moyens de moins polluer ! Vous avez raison de<br />
le souligner, tout le monde ne peut pas se payer une voiture électrique<br />
ou isoler son logement, et les primes, bien réelles, peuvent<br />
paraître insuffisantes ou incompréhensibles.<br />
La difficulté des membres de la coalition Vivaldi à accorder leurs<br />
violons a souvent été remarquable. On le voit encore dans le dossier<br />
de la réforme fiscale. N’y a-t-il pas là un contexte délétère pour un<br />
L’une des manifestations contre le décret « azote ».<br />
« Dans le monde<br />
politique belge, le sens<br />
<strong>du</strong> compromis est en<br />
déclin depuis au moins<br />
quinze ans »<br />
système belge dont la spécificité, pour ne pas dire l’atout majeur, est<br />
normalement le sens <strong>du</strong> compromis ?<br />
On constate effectivement que, dans le monde politique belge, le<br />
sens <strong>du</strong> compromis est en déclin, avec des périodes de sursaut, depuis<br />
au moins quinze ans. Ce déclin concerne surtout le<br />
niveau fédéral, et prend des formes diverses sous l’actuelle<br />
coalition. D’abord, l’obtention des compromis<br />
demande souvent de nombreux mois, voire plus, avec<br />
des cascades de crispations et de reports, de sorte<br />
que les citoyens s’y perdent et perdent confiance.<br />
Ensuite, les compromis n’adviennent qu’au prix de<br />
renoncements, parfois majeurs. Des demandes de changement<br />
sont bloquées par une partie de la coalition, de sorte que le résultat<br />
final est loin de répondre aux attentes : par le jeu des vetos en sens<br />
divers, on en arrive à jouer petits bras, voire, dans des domaines<br />
sensibles comme la réforme fiscale, à renoncer à décider parce que<br />
le compromis s’avère impossible. On constate enfin qu’une partie<br />
<strong>du</strong> gouvernement impose sa politique à l’autre sans que cette dernière<br />
parvienne à l’équilibrer, comme c’est le cas en matière d’accueil<br />
et de logement des demandeurs d’asile.<br />
Jusqu’où doit aller le sens <strong>du</strong> compromis ? Et, plus particulièrement,<br />
au moment des négociations qui suivent les élections ? Certains<br />
voudraient par exemple que la N-VA et le PS passent un accord.<br />
Mais mélanger le sucre et le sel, n’est-ce pas rendre la démocratie<br />
indigeste ?<br />
Effectivement, certains mélanges peuvent choquer, apparaître<br />
comme une trahison ou un jeu de <strong>du</strong>pes. Surtout si on a annoncé,<br />
avant le scrutin, qu’on ne gouvernera jamais avec tel ou tel parti<br />
auquel, finalement, on accepte de s’associer. La crédibilité des<br />
élus est en jeu, mais aussi celle de la démocratie, si elle semble<br />
dominée par le cynisme. Donc l’alliance des opposés est néfaste,<br />
a priori. Mais pour éviter ce scénario, il faut écarter les partis les<br />
plus radicaux et coaliser les autres, au risque d’une sorte de centrisme<br />
permanent qui ne permet pas d’alternative franche, de<br />
respiration démocratique. Après le 9 juin 2024, on pourrait être<br />
amené à recon<strong>du</strong>ire la Vivaldi pour les raisons que nous venons<br />
d’évoquer. Mais, dans ce cas, à quoi sert-il encore de voter ? La<br />
politique belge est éminemment cornélienne.<br />
Vincent de<br />
Coorebyter : « La N-VA<br />
(de Bart De Wever)<br />
place d’évidence<br />
l’indépendance et les<br />
intérêts économiques<br />
de la Flandre avant le<br />
souci de la planète. »<br />
[SUITE PAGE 10]<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
9
Des mandataires politiques comme Catherine Fonck<br />
s’inquiètent de la concentration <strong>du</strong> pouvoir décisionnel<br />
en Belgique.<br />
LA SEMAINE DE<br />
Ne faut-il pas questionner la particratie à<br />
la belge, comme le font ouvertement d’ailleurs<br />
certains mandataires politiques ?<br />
La future ex-députée Catherine Fonck<br />
disait récemment : « Ceux qui décident<br />
dans ce pays aujourd’hui, ce ne sont pas<br />
les 150 députés, mais quinze personnes.<br />
À savoir le Premier ministre, les vices-Premiers<br />
et les présidents des partis qui sont<br />
dans la majorité fédérale. Il y a une espèce<br />
de concentration <strong>du</strong> pouvoir décisionnel. »<br />
Même s’il convient de souligner que<br />
les partis sont des organisations complexes<br />
dans lesquelles des demandes et<br />
des protestations remontent vers leurs<br />
dirigeants, voire vers les ministres, le<br />
constat posé par cette députée est globalement exact. Il vaut aussi<br />
pour les Régions et les Communautés. Cela crée de grandes frustrations<br />
parmi les parlementaires, qui sont soumis à une stricte<br />
discipline de parti dans la plupart des dossiers, et<br />
les électeurs, qui ont fait confiance à un candidat<br />
spécifique et constatent que sa liberté d’agir est en<br />
réalité très ré<strong>du</strong>ite. Incontestablement, les présidents<br />
de parti disposent d’un pouvoir considérable en Belgique,<br />
sans que les électeurs aient personnellement voté pour eux.<br />
On assiste à une certaine peopolisation de la vie politique. Surtout<br />
en Flandre, mais très récemment, un président de parti francophone<br />
s’est aussi illustré en la matière. Cette évolution n’est-elle pas de<br />
nature à influer sur la qualité <strong>du</strong> débat démocratique ?<br />
Heureusement, il me semble que la peopolisation se développe<br />
surtout pendant les périodes non électorales, et que les campagnes,<br />
elles, se déroulent de manière plus classique, en donnant<br />
plus de place aux questions de fond. Mais l’image des politiques<br />
s’est effectivement transformée, avec la complicité de la partie de<br />
l’opinion publique qui s’intéresse aux émissions et aux formes de<br />
buzz que vous évoquez. L’idéal serait sans doute que toute cette<br />
écume n’intéresse personne. Que Sammy Mahdi, par exemple, ne<br />
tire aucun bénéfice de sa victoire à un concours de drag queens<br />
organisé par la télévision flamande.<br />
Il fut un temps où l’on s’inquiétait parce que les gens lisaient moins<br />
les journaux et qu’ils s’informaient surtout via la télévision, qu’on<br />
qualifiait volontiers d’opium <strong>du</strong> peuple. Aujourd’hui, une partie considérable<br />
de la population ne regarde même plus la télé et s’informe<br />
presque exclusivement via les réseaux sociaux. En conséquence, la<br />
communication politique s’adapte aux médias dominants. N’est-il<br />
pas fondé de craindre un appauvrissement de la qualité <strong>du</strong> discours<br />
politique ?<br />
Malheureusement, il ne s’agit plus de craindre cet appauvrissement,<br />
mais de le constater ! Les réseaux sociaux y sont pour<br />
« Normalement, ce sont les<br />
francophones qui devraient<br />
demander la fin de la Belgique »<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
10<br />
« C’est un recul majeur<br />
d’avoir fusionné tous les<br />
scrutins »<br />
beaucoup, avec le règne des courtes déclarations censées trancher<br />
toute une problématique, avec de la violence et des mises en cause<br />
personnelles qui s’insèrent dans les débats. Les chaînes de télévision<br />
participent au même mouvement quand elles demandent,<br />
en interview, des réponses aussi simples que brèves, ou quand<br />
elles organisent des débats pendant lesquels chacun est invité à<br />
intervenir en une minute maximum et à ne surtout pas donner<br />
de chiffres ou d’explications qui pourraient lasser le public. Dans<br />
un nombre croissant de médias, la course à l’audience incite à<br />
un nivellement par le bas qu’on prétend compenser en demandant<br />
à l’école de former des citoyens avisés, alors que ce n’est<br />
pas forcément son rôle.<br />
Le 9 juin 2024, les Belges seront appelés aux urnes pour les élections<br />
fédérales, régionales et européennes. On comprend que cette<br />
concomitance facilitera l’organisation des scrutins par le SPF Intérieur.<br />
Toutefois, il y a des enjeux spécifiques à chaque niveau de pouvoir.<br />
Cette abondance de scrutins ne va-t-elle pas être source de<br />
confusion et perturber le débat démocratique ?<br />
Oui, c’est un recul majeur que d’avoir fusionné tous les scrutins.<br />
La plupart des électeurs voteront à trois niveaux de<br />
pouvoir et quelques-uns même à quatre niveaux<br />
(les germanophones et une partie des Bruxellois).<br />
Mais la campagne sera sans doute dominée par les<br />
thèmes fédéraux, et les citoyens auront de la peine<br />
à s’informer de manière à émettre le vote le plus éclairé à chaque<br />
niveau. Les questions européennes, en particulier, pourraient<br />
être relativement sacrifiées par les médias, qui craignent la complexité<br />
des institutions de l’UE. À moins que le regain de vigueur<br />
de l’Europe change la donne et que ce soient, <strong>du</strong> côté francophone,<br />
les enjeux de politique régionale ou communautaire qui<br />
restent plus discrets ? En tout cas, le citoyen-électeur risque une<br />
overdose de politique.<br />
Les exigences d’une nouvelle réforme de l’État formulées par les<br />
nationalistes flamands seront-elles des éléments de débat évitables ?<br />
A priori, non, ni avant ni après le scrutin. Rappelons qu’après<br />
la sixième réforme de l’État, qui a été négociée en 2011, tous les<br />
partis ont accepté une période de latence. Toutefois, une dizaine<br />
d’années plus tard, l’axe nationaliste flamand – qui englobe aussi,<br />
à certains égards, le CD&V – n’est pas prêt à attendre davantage.<br />
Et il table sur le fait que les entités fédérées francophones ont<br />
besoin d’argent : le pari est d’obtenir de nouvelles compétences<br />
« L’idéal serait sans doute que toute cette écume n’intéresse personne. Que<br />
Sammy Mahdi, par exemple, ne tire aucun bénéfice de sa victoire à un concours<br />
de drag queens organisé par la télévision flamande. »
Le score de l’extrême droite flamande<br />
sera l’un des éléments clés des<br />
prochaines élections.<br />
en échange d’un ballon d’oxygène financier, s’il<br />
faut en passer par là.<br />
En d’autres termes, les nationalistes flamands pronostiquent<br />
que les francophones seront prêts à vendre<br />
les meubles de la maison Belgique parce qu’ils ne<br />
savent plus payer leur part de loyer ?<br />
On pourrait dire cela comme ça, oui. Normalement,<br />
ce sont les francophones qui devraient demander la<br />
fin de la Belgique, car ils y sont moins puissants que<br />
les Flamands, qui imposent plus fréquemment leurs<br />
vues. Mais les francophones savent qu’une scission<br />
les priverait de moyens budgétaires indispensables<br />
pour maintenir leur niveau de protection sociale.<br />
À votre sens, Bart De Wever se paye-t-il de mots lorsqu’il<br />
déclare : « Le dénouement de l’histoire de la N-VA est à portée<br />
de main. Au niveau fédéral, rien ne va plus. La Belgique se précipite,<br />
sans gouvernail, vers le gouffre financier. (…) Nous allons vers un<br />
changement institutionnel et rien d’autre » ?<br />
Bart De Wever pratique la méthode Coué, et ce n’est pas la première<br />
fois. Mais tout dépendra <strong>du</strong> rapport de force au lendemain<br />
des élections. Si l’axe N-VA/VB obtient la majorité des sièges en<br />
Flandre, la pression en faveur <strong>du</strong> confédéralisme sera énorme.<br />
Se dirige-t-on vers une nouvelle crise de 500 jours, comme en<br />
2010-2011 ?<br />
Je reste interloqué par le fait qu’on a presque<br />
atteint les 500 jours après les élections de 2019, alors<br />
qu’en 2019-2020, on n’a pas négocié de réforme de<br />
l’État comme c’était le cas en 2010-2011. Donc oui,<br />
le risque est grand que la formation <strong>du</strong> futur gouvernement<br />
fédéral prenne un temps considérable,<br />
s’il faut intégrer une nouvelle réforme institutionnelle<br />
dans les négociations. Et ce, alors que la crise<br />
climatique et les difficultés sociales imposeraient<br />
« Si l’axe N-VA/VB<br />
obtient la majorité des<br />
sièges en Flandre, la<br />
pression en faveur <strong>du</strong><br />
confédéralisme sera<br />
énorme »<br />
l’urgence. Ce sera donc un moment de vérité pour la Belgique.<br />
Dans le débat politique d’aujourd’hui, y a-t-il encore assez d’utopie<br />
? La rigueur est une valeur incontournable pour un gestionnaire.<br />
Mais le candidat politique qui aspire à représenter et à décider ne<br />
doit-il pas aussi être capable d’enchanter, de donner de l’espoir dans<br />
un monde meilleur ? Que sont devenues les grandes revendications<br />
comme celles qui enthousiasmèrent nos aïeux ? On pense à ces travailleurs<br />
des années 1930 qui obtinrent les congés payés…<br />
Une démocratie sans utopie se meurt, et pourrait être remplacée<br />
par un gouvernement de techniciens, voire par une intelligence<br />
artificielle. Mais les candidats aux élections n’ont pas à inventer<br />
des utopies dans leur coin, car elles risqueraient d’être coupées<br />
des réalités et de n’être soutenues par personne. Les grandes<br />
revendications collectives naissent dans la société, et je ne pense<br />
pas seulement aux intellectuels et aux artistes. Aujourd’hui, celles<br />
qui concernent le travail et la répartition des richesses peinent à<br />
fédérer parce que cela fait des décennies que notre système économique,<br />
mondialisé et financiarisé, bloque les réformes les plus<br />
audacieuses et concentre les richesses au profit d’un petit nombre,<br />
avec l’aide au moins passive de la plupart des États. Mais il y a<br />
encore de l’espoir. D’autres utopies ont fait une percée spectaculaire<br />
ces derniers temps, autour de l’égalité entre les sexes ou <strong>du</strong><br />
sauvetage de la planète, par exemple.<br />
Vous observez le monde politique belge depuis si longtemps : est-ce<br />
qu’on gouvernait mieux ce pays autrefois ?<br />
« Que la République était belle sous l’Empire ! » disait l’historien<br />
Alphonse Aulard à la fin <strong>du</strong> XIX e siècle… Méfions-nous de<br />
la nostalgie : autrefois, comme vous dites, nos dirigeants ont<br />
creusé une dette publique gigantesque, lancé des dizaines de<br />
grands travaux inutiles, financé les partis politiques de manière<br />
très discutable, gouverné entre hommes et seulement entre<br />
hommes… Mais ils avaient trois atouts qui ont pratiquement<br />
disparu, ce qui explique en partie le désenchantement actuel.<br />
Les élus flamands et francophones se connaissaient et se comprenaient<br />
encore assez bien, et étaient donc mieux armés pour<br />
négocier entre eux, malgré des intérêts divergents.<br />
Ensuite, l’idée de servir la Belgique faisait encore<br />
sens, ou en tout cas ne paraissait pas ringarde, ce<br />
qui aidait à élever le niveau d’ambition commune.<br />
Aujourd’hui, même si les journalistes politiques<br />
restent focalisés sur le gouvernement fédéral, les<br />
élus raisonnent d’abord en fonction de leur région<br />
ou de leur communauté. Enfin, et surtout, les<br />
résultats électoraux n’avaient pas le caractère erratique<br />
qu’on leur connaît depuis plus de vingt ans. Autrement<br />
dit, les grands partis traditionnels pouvaient prendre des risques<br />
sans craindre d’être relégués en deuxième division. Aujourd’hui,<br />
on entend encore dire que le PS et la N-VA sont les deux grands<br />
partis <strong>du</strong> pays, mais en 2019, ils ont obtenu environ 26 % des<br />
voix dans leurs régions de meilleure implantation, la Wallonie<br />
ou la Flandre. Ils sont talonnés par des challengers, le PTB et<br />
le VB, et doivent préserver leur position de leader au prochain<br />
scrutin, ce qui n’incite pas à l’audace.<br />
Qu’est-ce qui pourrait donner un coup de boost à notre démocratie ?<br />
On pourrait jouer la carte de la participation des citoyens<br />
aux processus de décision, en leur donnant une vraie capacité<br />
à trancher eux-mêmes certaines questions. J’ajouterais<br />
cette évidence : il faut moins de calculs d’intérêt personnel et<br />
à court terme, plus de vision globale et de long terme… et ceci<br />
de la part des électeurs autant que des élus ! Tout en sachant<br />
que pour une partie des électeurs, je le répète, il ne va pas de<br />
soi de se montrer désintéressé alors qu’on se débat avec des<br />
difficultés très concrètes. De nombreuses victimes des dérèglements<br />
climatiques sont conscientes <strong>du</strong> problème mais ne<br />
voient pas comment réformer leur mode de vie, ni pourquoi<br />
les plus gros pollueurs ne devraient pas faire le plus d’efforts.<br />
Ce n’est donc pas une question psychologique ou morale : il<br />
faut donner aux gens les moyens de contribuer aux changements<br />
qu’on attend d’eux. Michel Bouffioux<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
11
LA VIE BELGE<br />
MÉRITES<br />
WALLONS<br />
LA VIVE ÉMOTION<br />
D’OLIVIER<br />
VANDECASTEELE<br />
Avec l’astronaute Raphaël Liégeois,<br />
le comédien Bouli Lanners ou encore<br />
le chanteur Pierre de Maere, l’otage belge<br />
sauvé des griffes de l’Iran a été une figure<br />
majeure de la remise des Mérites<br />
d’honneur de la Wallonie. Une cérémonie<br />
qui a montré combien le retour à<br />
la vie est long et douloureux malgré la<br />
joie d’être libre.<br />
Par Christian Marchand / Photos Arnaud Brian<br />
Dans le cadre des Fêtes de Wallonie, le gouvernement wallon<br />
a tenu à Namur sa traditionnelle cérémonie de remise des Mérites.<br />
Ces récompenses officielles et très prisées ont été créées en 2011<br />
afin mettre en avant les Wallons et Wallonnes dont le talent ou<br />
le mérite fait honneur à la Région et contribue de façon significative<br />
à son rayonnement. Depuis 2011, 312 personnes ont reçu<br />
cette distinction. Parmi les lauréats des années précédentes : le<br />
chanteur Salvatore Adamo, l’acteur Benoît Poelvoorde, la chanteuse<br />
Alice on the Roof, la tenniswoman Justine Henin, le footballeur<br />
Eden Hazard, l’actrice Cécile<br />
« Durant quinze mois, vous avez<br />
subi la barbarie dans votre chair. Au<br />
fond des cachots iraniens, vous<br />
étiez au désespoir. Ici à Namur, libre<br />
et debout, vous symbolisez le<br />
combat universel en faveur de la<br />
démocratie et des droits humains »<br />
de France ou l’athlète Nafissatou<br />
Thiam. C’est dire si le palmarès<br />
est beau et illustratif de certaines<br />
performances. En intro<strong>du</strong>ction de<br />
la cérémonie, Elio Di Rupo a souligné<br />
tout le potentiel et l’importance<br />
d’une telle manifestation :<br />
« La Wallonie regorge de talents<br />
L’ex-otage belge<br />
en Iran à la<br />
tribune de la<br />
remise des<br />
Mérites wallons,<br />
bouleversé par sa<br />
mise à l’honneur<br />
et, surtout,<br />
encore<br />
terriblement<br />
marqué par<br />
l’épreuve qu’il a<br />
subie.<br />
Elio Di Rupo remet<br />
à Olivier<br />
Vandecasteele<br />
le titre d’officier<br />
de l’Ordre <strong>du</strong> Mérite<br />
wallon.<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
12
LA SEMAINE DE<br />
Le gouvernement wallon écoutant le discours de l’humanitaire. De gauche<br />
à droite : Elio Di Rupo, Willy Borsus, Philippe Henry, Christie Morreale,<br />
Valérie De Bue, Christophe Collignon, Adrien Dolimont et Céline Tellier.<br />
À gauche, Sara De Pa<strong>du</strong>wa, l’animatrice de la RTBF, maîtresse de<br />
cérémonie.<br />
dont nous devons être fiers. Toutes ces personnalités symbolisent<br />
la formidable richesse humaine que recèle notre région. Ils représentent<br />
ce qu’il y a de meilleur en Wallonie, par leur détermination,<br />
leurs engagements et leur travail. Tous ces parcours sont des<br />
parcours qui nous inspirent, nous montrent la voie et sont des<br />
exemples à suivre pour tous. »<br />
Beaucoup de carrières méritent des bravos. Mais lorsque la vie<br />
s’en mêle avec ses turpitudes, ses coups de Jarnac et ses mauvaises<br />
surprises, la réussite prend une autre dimension. Et la récompense<br />
n’en est que plus belle, plus touchante, plus émouvante.<br />
À ce titre, l’un des moments marquants de la cérémonie fut la<br />
remise <strong>du</strong> Mérite d’honneur à Olivier Vandecasteele. « Durant<br />
quinze mois, vous avez subi la barbarie dans votre chair. Au<br />
fond des cachots iraniens, vous étiez au désespoir. Ici à Namur,<br />
libre et debout, vous symbolisez le combat universel en faveur<br />
de la démocratie et des droits humains », a expliqué Elio Di Rupo.<br />
Et le ministre-président de rappeler le combat d’un homme qui<br />
n’a jamais été abandonné par les Belges, d’un Tournaisien sans<br />
cesse soutenu, à distance, dans la noirceur de l’angoisse, par les<br />
Wallons. « Arrêté le 24 février 2022 à Téhéran,<br />
vous êtes emprisonné arbitrairement et retenu<br />
comme otage <strong>du</strong>rant 455 jours. Sans avoir commis<br />
aucun crime ni délit, vous êtes condamné<br />
par le régime à 40 ans de prison et à 74 coups<br />
de fouet. Un grand mouvement de soutien se fait<br />
jour en Belgique. Votre famille, vos amis et un<br />
nombre incalculable de bénévoles se mobilisent.<br />
Des bâches de soutien sont déployées dans tout<br />
le pays, notamment ici, sur la façade de l’Élysette.<br />
Les intenses efforts diplomatiques fournis<br />
par la Belgique permettent finalement votre libération le 26 mai<br />
dernier. À travers vous », poursuit Elio di Rupo devant une assemblée<br />
réunie dans un silence impressionant, « le gouvernement de<br />
Wallonie met à l’honneur toutes les personnes qui, chez nous et<br />
dans le monde, combattent les dictatures et l’arbitraire. Votre parcours<br />
est un parcours tout entier au service des autres, des plus<br />
vulnérables en particulier. En vous distinguant, le gouvernement<br />
« J’espère que vous<br />
m’autorisez à dédier cette<br />
récompense à ce peuple<br />
résistant, à cette jeunesse qui<br />
se forge face aux risques,<br />
dans l’épreuve, envers et<br />
contre la répression. Elle est<br />
et restera l’avenir <strong>du</strong> pays »<br />
Olivier Vandecasteel réconfortée par l’une de ses<br />
amies, Mouna Ferdi.<br />
entend honorer non seulement votre personne, mais toutes celles et<br />
ceux qui s’engagent sur le terrain humanitaire avec une générosité<br />
magnifique. Nous souhaitons aussi encourager les résistants aux<br />
tyrannies, où qu’ils se trouvent et se mobilisent. Olivier Vandecasteele,<br />
nous vous faisons officier de l’Ordre <strong>du</strong> Mérite wallon. »<br />
L’humanitaire a ensuite pris la parole pour un moment empreint<br />
d’émotion. « J’accepte cette distinction avec gratitude<br />
mais aussi avec un certain inconfort, car<br />
nombreux sont celles et ceux que j’ai côtoyés en<br />
détention et qui y sont encore. Celles et ceux qui<br />
se battent en Iran depuis un an pour réclamer un<br />
peu plus de liberté sont aussi victimes de l’arbitraire.<br />
Alors, j’espère que vous m’autorisez à<br />
dédier cette récompense à ce peuple résistant, à<br />
cette jeunesse qui se forge face aux risques, dans<br />
l’épreuve, envers et contre la répression. Elle est<br />
et restera l’avenir <strong>du</strong> pays. Il n’y a rien de mal à<br />
vouloir la liberté, il n’y a aucun crime à demander justice. Je vous<br />
demande donc de continuer à les soutenir », a conclu l’ex-otage,<br />
visiblement toujours marqué par l’épreuve de plus d’une année<br />
de réclusion, de torture mentale et d’épreuves physique. Profondément<br />
ému, Olivier Vandecasteele a également expliqué que sa<br />
famille et ses proches méritaient tout autant que lui la distinction<br />
remise par le gouvernement wallon.<br />
[SUITE PAGE 14]<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
13
C’est à <strong>Paris</strong>, là où la carrière de<br />
« l’ange » s’envole littéralement,<br />
que Pierre de Maere a reçu<br />
sa distinction<br />
Partagée entre le bonheur d’un été indien et les effluves enfiévrés<br />
des victoires <strong>du</strong> XV de France à la Coupe <strong>du</strong> monde de rugby, la<br />
Ville Lumière s’est parée de ses plus beaux atours pour recevoir la<br />
délégation belge qui s’est déplacée à <strong>Paris</strong> pour remettre le Mérite<br />
wallon à Pierre de Maere. Un voyage exceptionnel pour un artiste<br />
exceptionnel. Sa chanson « Un jour, je marierai un ange » a révélé<br />
son talent fou ; son album « Regarde-moi » l’a confirmé : à 22 ans,<br />
il est bien la grande révélation de la scène musicale francophone.<br />
Dans le décor prestigieux de la délégation générale Wallonie-<br />
Bruxelles, boulevard Saint-Germain dans le VII e arrondissement,<br />
Elio Di Rupo, accompagné de la ministre Valérie De Bue, n’a pas<br />
manqué de poésie pour décrire sa carrière en s’adressant à lui :<br />
« Vous êtes flamboyant et vous l’assumez. Inspiré, créateur, surprenant,<br />
vous êtes né pour créer l’enchantement. Comme l’ange<br />
de votre plus célèbre chanson, vous passez dans le ciel et vous<br />
nous faites lever des yeux pleins d’admiration. » Pour conclure<br />
son intervention, le ministre-président lui a ren<strong>du</strong> hommage en<br />
lisant un extrait <strong>du</strong> poème de Charles Baudelaire intitulé « Réversibilité<br />
». Sincèrement heureux, Pierre de Maere, grandes lunettes<br />
sur les yeux, a répliqué : « Je suis très attaché à mon village de<br />
Walhain et c’est un bonheur d’entendre son nom. Cela représente<br />
beaucoup pour moi. Depuis toujours, j’ai envie de représenter la<br />
Belgique, les Wallons, cette façon que nous avons d’être décomplexés,<br />
simples, d’avoir <strong>du</strong> cœur, de ne pas nous poser<br />
« Je suis très attaché<br />
à mon village de<br />
Walhain et c’est un<br />
bonheur d’entendre<br />
son nom. Cela<br />
représente beaucoup<br />
pour moi »<br />
de questions. On n’a pas le poids de l’héritage culturel<br />
des Français, on fait ce qu’on veut ! »<br />
C’était la belle conclusion d’un week-end festif,<br />
entamé samedi à Namur par la remise de nombreuses<br />
récompenses à d’importantes et attachantes personnalités.<br />
Parmi celles-ci : Raphaël Liégeois, premier<br />
astronaute wallon qui fera briller sa région parmi les<br />
astres. Aérostier et pilote de planeur, le Namurois a<br />
franchi toutes les rudes épreuves de l’ESA (l’Agence<br />
spatiale européenne) et a été sélectionné comme astronaute en<br />
novembre 2022. Le gouvernement wallon l’a élevé au grade d’officier<br />
<strong>du</strong> Mérite wallon, entendant mettre à l’honneur son parcours<br />
scientifique et académique. « C’est pour la Wallonie une fierté et<br />
une reconnaissance exceptionnelle », a déclaré Elio Di Rupo.<br />
D’autres lauréats ont suivi, comme Jeanne Vercheval. Née à<br />
Charleroi peu avant la guerre, cette fille d’un mineur de fond<br />
et d’une ouvrière en chaudronnerie a joué un rôle majeur dans<br />
l’émancipation des femmes. Dans les années 1970, elle crée « Les<br />
Marie Mineur », un mouvement féministe en milieu ouvrier qui<br />
revendique la dépénalisation de l’avortement et l’égalité salariale.<br />
Également très active sur le plan culturel, elle fonde en 1983 les<br />
Archives de Wallonie et est l’une des chevilles ouvrières <strong>du</strong> Musée<br />
de la photographie de Charleroi. En 2006, elle est désignée Wallonne<br />
de l’année. En 2011, elle figure parmi les 100 femmes exceptionnelles<br />
honorées par le Sénat belge. Elle a posé les bases d’une<br />
véritable révolution : si les femmes aujourd’hui vivent mieux, plus<br />
libres, plus autonomes, plus sûres d’elles-mêmes et de leur valeur,<br />
elles le lui doivent, comme à d’autres également.<br />
Vint la « success story » de Françoise Jolly. Originaire de Wanze,<br />
historienne de l’art, cette femme d’action, après avoir repris avec<br />
son mari la ferme <strong>du</strong> Val et l’avoir fait passer à l’agriculture bio,<br />
nourrit dès 2005 l’idée de construire, dans des granges désaffectées<br />
<strong>du</strong> domaine, un complexe hôtelier et un golf dans le respect de la<br />
faune et de la flore locales. Après de lourds travaux, le complexe<br />
<strong>du</strong> château-ferme de Naxhelet ouvre ses portes en 2014. Françoise<br />
Jolly est aujourd’hui la patronne de ce lieu magique qui surplombe<br />
la Meuse et la Mehaigne. En l’élevant au grade d’officier <strong>du</strong> Mérite<br />
wallon, le gouvernement désirait « mettre à l’honneur une entrepreneuse<br />
dans l’âme qui, par la concrétisation d’un projet ambitieux<br />
tra<strong>du</strong>isant la fusion harmonieuse de l’homme<br />
et de la nature, a réussi à donner corps à ses rêves ».<br />
Harry Fayt, lui, vient de Charleroi et est liégeois<br />
d’adoption. Diplômé en photographie publicitaire en<br />
1998, cet artiste, récompensé lui aussi, brille dans la<br />
photographie subaquatique. Il crée des mises en scène<br />
audacieuses mais simples, où la main de l’homme<br />
reste centrale. Un défi pour lui et ses pairs à l’heure<br />
de l’intelligence artificielle.<br />
On retiendra le sourire de la Waterlootoise Stéphanie<br />
Angelroth, directrice de la Fondation Folon depuis de nombreuses<br />
années. Collaboratrice de Jean-Michel Folon jusqu’à son<br />
décès en 2005, elle a été fêtée pour le travail de mémoire qu’elle<br />
anime par des expositions thématiques et des publications, dans<br />
l’ancienne ferme <strong>du</strong> domaine Solvay à La Hulpe.<br />
C’est un combat altruiste et humaniste en faveur de la réé<strong>du</strong>cation<br />
des personnes porteuses de handicap qui a ensuite été célébré<br />
à travers Lara Marquet, David Servais et Alice De Magnée. Cette<br />
kinésithérapeute et ingénieure biomédicale, cet é<strong>du</strong>cateur spécialisé<br />
et cette ergothérapeute sont membres de l’équipe KapLab, un<br />
laboratoire d’innovation <strong>du</strong> CHU de Liège spécialisé dans la revalidation.<br />
KapLab met à disposition son expertise médicale ainsi que<br />
des outils innovants pour créer des solutions sur mesure, notamment<br />
grâce à l’impression 3D.<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
14
LA SEMAINE DE<br />
Pierre de Maere couronné à <strong>Paris</strong> par<br />
Elio Di Rupo et Valérie De Bue.<br />
1. Jeanne Vercheval. 2. Harry Fayt.<br />
3. Raphaël Liégeois.<br />
4. Sybille Mertens de Wilmart.<br />
5. José Chapellier. 6. Françoise Jolly.<br />
7. L’ensemble des lauréats avec les membres<br />
<strong>du</strong> gouvernement wallon.<br />
7<br />
1<br />
4<br />
2<br />
5<br />
Autre lauréate, Amélie Matton est ingénieure de gestion. Elle est<br />
devenue la CEO d’Ecosteryl (Mons), une entreprise spécialisée<br />
dans le traitement des déchets hospitaliers, après y avoir fait ses<br />
débuts comme stagiaire. Elle entend inciter les jeunes filles à se<br />
diriger vers des secteurs où elles sont encore trop rares : le monde<br />
in<strong>du</strong>striel, l’export ou les postes de direction. Sybille Mertens de<br />
Wilmars est docteure en sciences économiques et directrice <strong>du</strong><br />
Centre d’économie sociale de l’ULiège. Titulaire de la chaire Cera<br />
en social entrepreneurship, elle enseigne l’économie, le financement<br />
de la <strong>du</strong>rabilité et la gestion des projets d’innovation sociale à<br />
HEC-ULiège. Elle est aussi détentrice <strong>du</strong> prix Arco pour la recherche<br />
scientifique en matière d’économie sociale et non marchande.<br />
On s’en voudrait d’oublier José Chapellier, dont les travaux ont été<br />
mis en valeur dans <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Ce sculpteur et peintre d’origine<br />
liégeoise installé dans le Hainaut a mené une carrière internationale<br />
de plusieurs décennies après avoir été décorateur, peintre en<br />
bâtiment et manœuvre en usine. José Chapellier a inventé un langage<br />
personnel proposant une autre lecture de l’art, en phase avec<br />
le mouvement <strong>du</strong> temps. Aimant jeter des pavés dans le business<br />
3<br />
6<br />
de l’art, il est l’un des rares à réaliser des églomisés, une technique<br />
qui consiste à peindre à l’envers sur <strong>du</strong> verre. Ses œuvres<br />
ont intégré de prestigieuses collections ainsi que des musées dans<br />
le monde entier.<br />
Ont été aussi récompensés Laura Latour, directrice <strong>du</strong> KIKK Festival,<br />
un événement international des cultures numériques et créatives<br />
qui explore les croisements de l’art, de la science et de la<br />
technologie ; l’informaticien Dominique Pellegrino, qui a créé<br />
Vertuoza, un logiciel destiné au départ à améliorer la vie de son<br />
entreprise de construction en formalisant, digitalisant et numérisant<br />
toutes les bonnes habitudes ; l’athlète Camille Laus, qui accumule<br />
les performances sportives ; Virginie Dufrasne, une personnalité<br />
<strong>du</strong> monde des affaires, devenue à 26 ans administratrice générale<br />
de Lixon, une entreprise de travaux publics et privés basée<br />
à Marchienne-au-Pont ; Jean-Pierre Verheggen, un monument de<br />
la littérature wallonne.<br />
Absents à Namur, Bouli Lanners et Adrien Joveneau n’ont pu<br />
participer à la fête malgré leur récompense. On ne présente plus le<br />
premier, César <strong>du</strong> meilleur acteur dans un second rôle et Magritte<br />
<strong>du</strong> meilleur acteur pour son interprétation dans « La Nuit <strong>du</strong> 12 ».<br />
« M. Bouli » est viscéralement attaché à la Wallonie, un coup de<br />
cœur éternel illustré par sa tirade lors des Césars : « Putain, je<br />
viens de Liège, quand même ! » Une personnalité entière et multiple,<br />
qui réalise un parcours artistique exemplaire. Adrien Joveneau,<br />
lui, est animateur et pro<strong>du</strong>cteur à la RTBF. Il anticipe, dès<br />
1988, le « village mondial » en créant le concept de communication<br />
à distance avec les « Belges <strong>du</strong> bout <strong>du</strong> monde ». En 1990, il<br />
invite les auditeurs à participer à l’émission « Les Rayons de l’été »,<br />
qui s’appuiera sur le réseau RAVel créé par la Région wallonne.<br />
En 2000, la première saison <strong>du</strong> « Beau vélo de RAVel » fait découvrir<br />
la Wallonie. Cet homme de radio et de télévision a contribué<br />
à la promotion <strong>du</strong> terroir wallon en participant à la démocratisation<br />
de la pratique <strong>du</strong> vélo, dans le respect de l’environnement.<br />
Christian Marchand<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
15
La plus incroyable<br />
transformation<br />
artistique de ces<br />
dernières années :<br />
Helmut Lotti, le<br />
chanteur de<br />
classiques à la voix<br />
de ténor, devient une<br />
star <strong>du</strong> metal !<br />
HELLMUT LOTTI<br />
« ÇA M’ATTRISTE D’AVOIR<br />
APPRIS QUE CÉLINE DION<br />
POURRAIT NE PLUS<br />
CHANTER »<br />
Le chanteur à la voix d’or réussit une bluffante<br />
transformation en star <strong>du</strong> metal, au point d’ajouter un « l »<br />
à son prénom. Mais il n’oublie pas ses racines. Et cette<br />
Belgique qu’il unit par ses succès. Il était l’invité <strong>du</strong> « John<br />
Late Show » dimanche dernier sur LN24.<br />
Par Christian Marchand<br />
<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Votre métamorphose est incroyable : vous, le<br />
chanteur à la voix de ténor, vous voilà star de la musique chère à Iron<br />
Maiden. Vous avez même ajouté un « l » à votre prénom pour faire plus<br />
metal encore ! Qu’est-ce qui a provoqué cette mutation ?<br />
Hellmut Lotti. J’ai toujours aimé le metal, je m’éclate, j’y trouve<br />
une nouvelle jeunesse. Dernièrement, j’ai été invité par Willy<br />
Radio (une station très écoutée en Flandre) à chanter pour leur<br />
top 1000. J’avais envie de m’y faire remarquer, j’ai donc demandé<br />
s’ils pouvaient me mettre dans un décor metal. Ce<br />
qu’ils ont fait en choisissant celui d’Iron Maiden et<br />
en écrivant mon nom dans la typo <strong>du</strong> groupe. J’ai<br />
commencé à chanter avec mon nœud papillon et<br />
mon smoking. À la fin de la chanson, j’étais transformé<br />
en chanteur de metal avec pantalon en cuir et<br />
t-shirt ! Grâce à cette transformation, tout le monde<br />
a vu ma prestation. Nous avons fait 650 000 vues<br />
en une semaine sur les réseaux sociaux. La vidéo<br />
a même été partagée sur des sites spécialisés en<br />
Allemagne, au Danemark, au Canada. Porté par ces<br />
émotions positives, nous avons monté un groupe :<br />
Rock Ban. J’ai cherché un répertoire pour faire des<br />
petits concerts dans des endroits intimistes. Juste<br />
pour les fans.<br />
« À cause de mon<br />
autisme, toute ma<br />
vie j’ai été comme<br />
un cerf effrayé<br />
dans une forêt »<br />
Mais le déclic pour la naissance de votre<br />
nouvel album « Hellmut Lotti Goes Metal »<br />
s’est fait après le Graspop Metal Meeting,<br />
l’un des rendez-vous les plus importants<br />
de l’été.<br />
Exact. Nous avons reçu une demande pour<br />
cet événement qui réunit tous les fans de<br />
musique metal et de hard rock en Belgique. Mon manager, qui<br />
avait écouté quelques morceaux, voulait que j’enregistre ces chansons.<br />
Mon envie n’était pas de faire un album studio avec des<br />
reprises. Auparavant, j’avais un grand orchestre pour donner une<br />
autre dimension à mon récital… Finalement, nous avons enregistré<br />
en live. Le résultat a dépassé nos espérances.<br />
Avez-vous envie de devenir un chanteur metal dans le futur ?<br />
Non, pas <strong>du</strong> tout. Mais un chanteur rock, oui. Je veux un répertoire<br />
avec un mélange de styles, entre Elvis, Johnny Hallyday,<br />
Iggy Pop, Iron Maiden, Queen, Meat Loaf… Quelque chose qui<br />
appartienne à ce monde musical. Dans la vie comme dans une<br />
carrière, il faut toujours aller de l’avant, toujours avoir des ambitions,<br />
ne jamais cesser de rêver.<br />
À vos yeux, quels sont les grands symboles belges ? Brel ? Arno ?<br />
Van Damme ? Eddy Merckx ? Jacky Ickx ?<br />
Tous, sans oublier Jean-Marie Pfaff. Lorsque j’étais au Mexique,<br />
je me suis ren<strong>du</strong> compte que tout le monde connaissait encore<br />
les Diables rouges parce qu’ils y ont construit des maisons « Casa<br />
Hogar » pour les orphelins. Les Mexicains ne l’ont jamais oublié.<br />
Vous avez plus de 50 ans. Le secret de votre punch, c’est d’allier<br />
le sport intense et l’en<strong>du</strong>rance comme le vélo (NDLR : Hellmut Lotti<br />
est un excellent cycliste) et la scène musicale ?<br />
À chaque fois que je quitte la scène, je suis plein d’adrénaline,<br />
au point d’avoir <strong>du</strong> mal à dormir. Le vélo est une belle alternative<br />
pour le physique, le mental et la récupération.<br />
La nouvelle réalité de l’artiste : « J’ai vu des gens se laisser<br />
porter à bout de bras par les autres en signe d’amour. C’est<br />
une manière pour eux de montrer qu’ils aiment votre travail.<br />
Le plus bel hommage dont je puisse rêver. »
LA SEMAINE DE<br />
Le 24 juillet dernier à Westende, Hellmut Lotti entre<br />
Georges-Louis Bouchez (président <strong>du</strong> MR) et l’extrémiste<br />
flamand Jean-Marie Dedecker.<br />
Hellmut Lotti<br />
entouré par des<br />
fans de metal.<br />
Le chanteur est<br />
un cycliste<br />
chevronné.<br />
« J’adore le moral<br />
gagnant de<br />
Remco<br />
Evenepoel ! »<br />
Que pensez-vous de notre champion Remco Evenepoel ?<br />
Il est extraordinaire. J’aime aussi sa façon d’être et sa personnalité.<br />
Certaines personnes ont un problème avec ça mais moi, je<br />
trouve génial de ne l’entendre penser qu’à la victoire. C’est justement<br />
grâce à ce tempérament de gagnant qu’il est là où il est. Il<br />
est jeune et il a <strong>du</strong> caractère. J’aime les champions !<br />
Vous triomphez partout. De quoi pourriez-vous être nostalgique ?<br />
Peut-être de mon premier concert à New York. J’avais mon<br />
propre orchestre avec moi. J’étais sur la scène à Broadway. C’était<br />
complet. Magnifique ! J’ai reçu une incroyable standing<br />
ovation. C’était comme une grande vague qui<br />
m’emportait. J’y ai pensé en voyant la folie qui s’emparait<br />
de moi lors <strong>du</strong> Graspop Metal Meeting. Être sur<br />
scène et voir tous ces gens devant moi qui n’avaient<br />
jamais assisté à un de mes concerts était irréel. J’en<br />
ai vu se laisser porter à bout de bras par les autres en<br />
signe d’amour. C’est une manière pour eux de montrer<br />
qu’ils aiment votre travail et veulent être proches<br />
de vous. Le plus bel hommage dont je puisse rêver.<br />
Tout ce qui s’est passé là-bas était tellement surréaliste.<br />
J’avais l’impression de me trouver dans un univers<br />
parallèle, le mélange idéal entre l’enfer et le paradis (rires).<br />
Dans le « John Late Show », vous n’avez pas hésité à évoquer votre<br />
autisme.<br />
J’ai été diagnostiqué autiste en raison de mon comportement<br />
dans certaines situations. Je suis toujours dans l’alerte. Quand<br />
j’entre dans un restaurant, je scrute immédiatement l’endroit,<br />
à la recherche de la chaise stratégiquement placée pour que je<br />
puisse sortir immédiatement. Qu’importe la situation, je dois toujours<br />
avoir une vue totale sur tout l’espace où j’avance. Personne<br />
ne peut marcher derrière moi, mon autisme ne l’accepte pas. En<br />
réalité, toute ma vie, j’ai été comme un cerf dans la forêt, effrayé<br />
au moindre bruit. J’absorbe tous les stimuli. Selon des tests que<br />
j’ai effectués, à peine 2 % des personnes étudiées réagissent plus<br />
rapidement que moi aux stimuli auditifs et visuels !<br />
À ce jour, quelle a été votre plus belle rencontre artistique ?<br />
Céline Dion. J’ai travaillé avec beaucoup d’artistes hyper doués<br />
comme Andrea Bocelli, Placido Domingo, Sarah Brightman ou Sir<br />
Cliff Richard. J’ai même été invité par ce dernier. Cliff était très<br />
sympa. Mais je n’ai jamais oublié ma rencontre avec<br />
Céline Dion. Juste après ma prestation sur la scène des<br />
World Music Awards à Monaco, elle est venue vers moi<br />
et m’a pris le bras en me disant : « Bonjour, je ne sais<br />
pas qui tu es, mon fils, mais tu es magnifique. Prends<br />
soin de toi. » Je ne pourrai jamais effacer ses mots<br />
de ma mémoire. Ça m’attriste très fort d’avoir appris<br />
qu’elle pourrait ne plus chanter.<br />
« Céline Dion est<br />
ma plus belle<br />
rencontre<br />
artistique. “Prends<br />
soin de toi”,<br />
m’avait-elle dit. Je<br />
ne pourrai jamais<br />
effacer ses mots<br />
de ma mémoire »<br />
UNIR LA BELGIQUE ET NON LA DIVISER<br />
En 20<strong>21</strong>, suite aux tragiques inondations qui avaient<br />
endeuillé la Belgique (habitant près de Durbuy, mais<br />
heureusement sur un plateau de 313 m, il n’avait pas<br />
été sinistré), nous avions rencontré Helmut Lotti. Si<br />
le chanteur a changé, le citoyen belge a toujours le<br />
même discours sur son pays malmené.<br />
Vous êtes Flamand, mais vous ne cessez de défendre l’unité<br />
de la Belgique.<br />
Oui. Il est capital de défendre cette image de solidarité. J’essaie<br />
toujours d’unir et non de diviser. Il est essentiel d’écouter<br />
les gens, leur cœur, leurs envies, leur volonté. C’est le système<br />
qui fonctionne mal, pas les citoyens. Il faut être plus clair avec<br />
eux. On ne peut pas prendre de bonnes décisions avec cinq gouvernements<br />
différents ! Le seul qui montre la marche à suivre,<br />
c’est le Roi. Lui, il a vraiment conscience <strong>du</strong> pays. Il fait son<br />
métier extrêmement bien. J’ai beaucoup de respect pour Philippe.<br />
J’ai eu l’honneur de le rencontrer plusieurs fois. C’est<br />
un homme très é<strong>du</strong>qué, responsable, raisonnable et chaleureux.<br />
En Flandre, il y a vingt ans, on a essayé de le ridiculiser,<br />
mais ça n’a pas marché. Pourquoi ? Parce qu’il est le seul à se<br />
montrer à la hauteur de ses responsabilités.<br />
Vous appréciez la monarchie ?<br />
J’ai eu l’honneur d’être accueilli par le couple royal avec beaucoup<br />
de gentillesse. J’aime énormément notre Reine. Elle prend<br />
soin <strong>du</strong> Roi et est ouverte sur le monde. Sa culture est énorme,<br />
elle lit des écrivains flamands. J’ai aussi beaucoup apprécié de<br />
voir comment on entoure la princesse Élisabeth. Celle-ci est<br />
vraiment adorable. L’organisation de ses 18 ans était magnifique.<br />
Élisabeth est une jeune femme très responsable pour<br />
son âge. Le jour de ses 18 ans, elle m’a fortement ému. Je suis<br />
très touché par les messages que la famille royale nous adresse<br />
pour le pays. Ce sont des gens comme vous et moi, mais placés<br />
dans une situation complètement différente. Malgré leurs<br />
responsabilités, ils n’ont pas un cœur différent <strong>du</strong> nôtre.<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
17
J’AIME LA BELGIQUE<br />
« COMME LES SOIGNANTS,<br />
LES PROFS SONT L’UN DES<br />
SOCLES DE LA SOCIÉTÉ »<br />
VINCENT LACOSTE<br />
Par Christian Marchand<br />
<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. En incarnant un jeune professeur remplaçant dans<br />
« Un métier sérieux », le film de la rentrée, vous vouliez remettre les<br />
pen<strong>du</strong>les à l’heure concernant le métier d’enseignant ?<br />
Vincent Lacoste. De nombreux films sur l’école ont été tournés,<br />
mais pas tellement sur les enseignants et leurs soucis. Un professeur<br />
doit bien connaître sa matière et être totalement engagé.<br />
Il lui faut aussi être riche humainement et ne pas avoir de jugement.<br />
Il doit pouvoir communiquer avec ses élèves. En réalité,<br />
LA SEMAINE DE<br />
« Un métier sérieux » permet de passer de l’autre côté <strong>du</strong> miroir,<br />
de mieux comprendre ces êtres passionnés et dévoués qui ne sont<br />
pas juste des figures d’autorité.<br />
Pourquoi alors ne bénéficient-ils pas davantage de considération<br />
et de respect ?<br />
Mystère. C’est un métier sérieux, très peu valorisé alors que la<br />
profession est fondamentale. Les enseignants constituent l’un des<br />
socles de la société, au même titre que les soignants. Les professeurs<br />
sont là pour é<strong>du</strong>quer les a<strong>du</strong>ltes de demain. De nos jours,<br />
beaucoup de clichés circulent sur eux, alors qu’ils pratiquent un<br />
métier épuisant qui demande un engagement total. On dit même<br />
d’eux qu’ils sont toujours en vacances ! C’est mal connaître la réalité.<br />
Ils en prennent plein la gueule alors qu’ils doivent gérer des<br />
classes surpeuplées. Pour le film, nous avons laissé beaucoup de<br />
place à l’improvisation et j’ai été confronté à tous ces problèmes.<br />
Je me suis retrouvé, face à quarante adolescents, à donner un cours<br />
sur les sphères. C’était épuisant et cela demande des ressources.<br />
C’est un métier très solitaire et à la fois collectif.<br />
Vous auriez aimé l’exercer ? Voir vos élèves évoluer et grandir ?<br />
Je ne pense pas que j’aurais été bon pour bien expliquer la<br />
matière. C’est tout à fait différent de comprendre quelque chose<br />
et de le faire comprendre à quelqu’un. Il faut à la fois être ludique,<br />
avoir de la pédagogie, être un peu fantaisiste. Ce n’est pas évident<br />
de faire en sorte que des jeunes s’intéressent au théorème de<br />
Pythagore ! Pour y arriver, il faut la vocation.<br />
Vous avez réussi ou raté vos études ?<br />
Ni réussies, ni ratées. J’ai très tôt été happé par le cinéma. J’ai<br />
commencé à tourner à l’âge de 14 ans. Mais je n’ai pas quitté<br />
l’école. Tout s’est bien passé au collège jusqu’au bac. Je l’ai eu<br />
de justesse (sourire) ! Personnellement, j’aimais bien les arts plastiques.<br />
Par contre, les cours de physique et de chimie me pesaient.<br />
Dans le film, on voit les enseignants demander quel est le jour des<br />
frites. Impossible de ne pas penser à la Belgique…<br />
Oui, c’est vrai (rires) ! J’ai tourné pas mal chez vous, dont le long<br />
métrage « Le Parfum vert » en 2022. J’aime beaucoup Bruxelles. Je<br />
suis aussi allé à Namur pour le festival <strong>du</strong> film. C’était ma première<br />
visite en Belgique. C’était très agréable et ça n’a pas changé. On y<br />
trouve beaucoup de gentillesse et beaucoup d’humour. Les Belges<br />
sont extrêmement accueillants. J’ai aussi découvert Mons pour son<br />
festival. Et la bière Vedett, qui est devenue mon péché mignon !<br />
Si vous deviez être en haut de l’affiche en <strong>du</strong>o avec un artiste belge ?<br />
J’ai déjà tourné avec Virginie Efira, Benoît Poelvoorde et Bouli<br />
Lanners. De belles rencontres et de belles expériences. Mais pour<br />
répondre à votre question, je choisirais François Damiens. Ou<br />
Van Damme dans un film de baston (rires) !<br />
DÉJÀ CÉSARISÉ<br />
C’est la rentrée. Une nouvelle année scolaire au collège qui voit se retrouver Pierre, Meriem, Fouad,<br />
Sophie, Sandrine, Alix et Sofiane, un groupe d’enseignants engagés et soudés. Ils sont rejoints par Benjamin,<br />
jeune professeur remplaçant sans expérience et rapidement confronté aux affres <strong>du</strong> métier. À leur contact,<br />
il va découvrir combien la passion de l’enseignement demeure vivante au sein d’une institution pourtant<br />
SON ACTU<br />
fragilisée… Révélé à l’âge de 15 ans dans « Les Beaux Gosses », nommé à cinq reprises aux<br />
César (il fut sacré meilleur acteur dans un second rôle pour « Illusions per<strong>du</strong>es »), Vincent<br />
Lacoste enchaîne depuis les tournages et est considéré comme l’une des plus belles promesses de la<br />
nouvelle génération. « Aujourd’hui, ma plus grande angoisse est de ne pas <strong>du</strong>rer, mais c’est une inquiétude<br />
qu’on retrouve chez tous les artistes », explique-t-il. « Sincèrement, depuis mes débuts, j’ai eu beaucoup<br />
de chance et de bonheurs. Je n’ai aucun regret. »<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
18
LA SEMAINE DE<br />
L’ENTRETIEN<br />
20 Yasmina Reza<br />
La comédie <strong>du</strong> genre<br />
CULTURE<br />
24 Enchères. Des manuscrits<br />
originaux de Paul Éluard<br />
26 Livres. La critique<br />
de Marie-Laure Delorme<br />
28 Jerry Stahl dopé à l’humour<br />
29 Cinéma. Cédric Kahn<br />
Anatomie d’une lutte<br />
30 Musique. Graham Nash<br />
Une classe folk<br />
KYLIE MINOGUE<br />
ATTIRE LA TENSION<br />
L’Australienne revient avec un<br />
seizième album plein de tubes pop pour<br />
faire danser les foules. Et s’offre même<br />
un succès mondial grâce à TikTok.<br />
Rencontre. (Pages 32 et 33)<br />
Crédits photo : P. 3 : DR. P. 4 : LN24/DR. P. 8 à 11 : Photo News, DR. P. 12 à 15 : A. Brian. P.<br />
16 et 17 : Photo News. P. 18 : DR. P. 19 : DR. P. 20 à 23 : P. Victor/Artcomart via Opale. P. 24 :<br />
BNF-DR, D. Manin / Sortilèges Pro<strong>du</strong>ctions/Canal+, S. Marty/Hans Lucas via AFP. P. 26 :<br />
P. Matsas/Leextra via Opale. P. 28 : D. Prost. P. 29 : E. Garault. P. 30 : H. Herd/Redferns,<br />
M. Ochs Archives/Getty Images. P. 32 et 33 : E. Melvin. P. 34 : Instagram. P. 36 : DR. P. 38 et<br />
39 : Photo News, Belga image, Instagram. P. 40 : Instagram. P. 42 : DR.<br />
32 Kylie Minogue attire la tension<br />
PERSONNALITÉS<br />
34 L’adieu à Lou Deprijck<br />
36 ROYAL<br />
SOCIÉTÉ BELGE<br />
38 François Gemenne<br />
« Nos modes de vie vont<br />
radicalement changer »<br />
40 Ludivine Dedonder intime<br />
« Quand vous êtes blonde<br />
et socialiste… »<br />
EXCELLENCE BELGE<br />
42 Jeff, jeu de mailles<br />
O’BROTHER PRESENTS AN ALTITUDE100 PRODUCTION<br />
VICKY KRIEPS<br />
WRITTEN AND DIRECTED BY<br />
PHILIPPE VAN LEEUW<br />
27/<strong>09</strong><br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
19
L’ENTRETIEN
YASMINA REZA<br />
LA COMÉDIE DU GENRE<br />
La dramaturge revient avec<br />
« James Brown mettait des bigoudis », une pièce<br />
où un garçon se prend pour Céline Dion.<br />
PROFIL<br />
1959<br />
Naissance à <strong>Paris</strong>.<br />
1994<br />
Triomphe d’« Art » dans<br />
le monde entier.<br />
1998<br />
« Hammerklavier », prix<br />
de la nouvelle de<br />
l’Académie française.<br />
2007<br />
« L’aube le soir ou la<br />
nuit », sur la campagne<br />
électorale de 2007 de<br />
Nicolas Sarkozy.<br />
2016<br />
« Babylone », prix<br />
Interview Marie-Laure Delorme / Photos Pascal Victor<br />
Sa voix mo<strong>du</strong>lée, aux inflexions diverses, est reconnaissable<br />
entre toutes. Yasmina Reza rechigne toujours à s’exprimer sur son<br />
œuvre. Elle jure qu’elle n’a pratiquement rien à dire sur son travail. <br />
Un entretien avec elle ressemble à une partie de ping-pong, avec<br />
changements de balles incessants. Dans « James Brown mettait<br />
des bigoudis », un couple de parents se retrouve confronté à leur<br />
fils, Jacob, qui se prend pour Céline Dion. Dans une maison de<br />
repos, Jacob se lie d’amitié avec Philippe, un Blanc qui se veut<br />
noir. Qu’est-ce qui nous lie quand tout se délite ? Dans un style<br />
acéré et coupant, Yasmina Reza parle de ce qui nous sépare au<br />
lieu de nous rassembler : la solitude.<br />
<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Pascaline et Lionel Hutner, avec leur fils Jacob se<br />
transformant en Céline Dion, étaient déjà présents dans “Heureux<br />
les heureux”. Pourquoi leur redonner vie ?<br />
Yasmina Reza. Ils étaient les héros d’un chapitre. Je les aimais<br />
particulièrement. J’ai toujours eu envie de leur redonner vie. Mais<br />
plus que le sujet, il faut que la forme s’impose. Je travaille dans<br />
cet esprit, la forme est le moteur qui enclenche le mécanisme. Les<br />
questions de l’identité et de la définition de soi sont devenues prégnantes.<br />
On est obligatoirement perméable aux mouvements de<br />
la société. Peut-être que ça a joué. Je suis revenue à cette histoire.<br />
Et la forme d’un texte théâtral est devenue évidente.<br />
Comment trouvez-vous vos titres ?<br />
Certains sont bien, d’autres moins. J’apprécie particulièrement<br />
“Heureux les heureux”. C’est la fin d’un<br />
évangile apocryphe écrit par Borgès, qui est un de mes<br />
écrivains chéris. J’aime son rythme, sa signification,<br />
et il colle admirablement au texte.<br />
On ne vous imagine pas écoutant des chansons de<br />
Céline Dion. Pourquoi l’avoir choisie, elle, précisément,<br />
comme star a<strong>du</strong>lée par Jacob ?<br />
Parce que nous avions à la maison un enfant qui, dès<br />
l’âge de 4 ans, était fan de Céline et chantait comme<br />
elle (à tue-tête). Nous avons, comme les Hutner, vécu<br />
avec Céline Dion.<br />
Jacob est fan de Céline Dion. Qui admiriez-vous à l’adolescence<br />
?<br />
En musique ? Plein de gens divers. Jim Morrison, Janis<br />
Renaudot. Joplin, Bernard Lavilliers (et certainement [SUITE PAGE 22]<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
<strong>21</strong>
« Rire, mélancolie,<br />
catastrophe, tout ça<br />
mêlé, c’est ma façon<br />
de voir la vie »<br />
des moins avouables)… Je ne m’en souviens pas avec netteté.<br />
Je me rappelle surtout de mes lectures. Je n’ai jamais eu l’âme<br />
d’une fan.<br />
Du genre au wokisme, peut-on avoir une lecture politique de “James<br />
Brown mettait des bigoudis” ?<br />
Honnêtement, je suis la plus mal placée pour répondre à cette<br />
question. J’ai envie de vous dire oui, dans le sens où il est toujours<br />
préférable pour une œuvre d’offrir la plus large gamme de<br />
lecture. Cela dit, je pense que ce serait une entrée très restrictive,<br />
voire à côté de la plaque. Je cherche à faire vivre des instances<br />
plurielles animées par des émotions communes. Ma démarche est<br />
beaucoup plus ontologique que sociétale.<br />
Vous avez l’image de quelqu’un de conservateur sur les sujets<br />
sociétaux. Jugez-vous vos personnages ?<br />
Ah oui ?… Ha ! ha ! ha ! Bon, je ne vais pas m’abaisser à<br />
commenter une image. Pour ce qui est <strong>du</strong> jugement, absolument<br />
pas. Je ne saurais écrire sur des gens que je juge. Permettez-moi<br />
de dire que le personnage de fiction, et en particulier théâtral, est<br />
un personnage en perpétuel devenir. Au théâtre, il contient à lui<br />
seul toute une série d’existences puisqu’il sera interprété et réinterprété.<br />
Juger un personnage serait absurde et contraire à tout<br />
ce que j’essaie de faire.<br />
Le sycorus à fruits n’est-il pas un personnage à part entière de<br />
votre pièce ?<br />
Un personnage, non. Un personnage est en mouvement et finit<br />
par avoir une autonomie. Le sycorus à fruits est considéré comme<br />
un élément affectif par Philippe. C’est une plante qui joue un rôle<br />
important dans la vie d’un des personnages. Son statut est central,<br />
mais je ne saurais le définir.<br />
Philippe veut retourner son arbuste car il ne fait des branches que<br />
d’un côté. Jacob n’est pas d’accord : “Pourquoi veux-tu le retourner ?<br />
C’est sa vie, il est comme ça.” Comprenez-vous que l’on soit ému à<br />
la lecture de ce dialogue ?<br />
En tout cas, si cela advient, j’en suis heureuse.<br />
Vous mettez en scène “James Brown mettait des bigoudis” au<br />
théâtre de La Colline. Avez-vous pensé jouer vous-même un des<br />
rôles ?<br />
Non, pas <strong>du</strong> tout. Je n’ai jamais écrit pour jouer dans mes propres<br />
pièces. Quand je l’ai fait, c’était parce qu’une actrice de “Trois<br />
versions de la vie” avait finalement renoncé à jouer le rôle et qu’il<br />
fallait vite la remplacer. “Dans la luge d’Arthur Schopenhauer”<br />
n’était pas écrit pour le théâtre. C’est Frédéric Bélier Garcia qui a<br />
eu l’idée d’en faire un spectacle et qui m’a proposé de jouer un<br />
des personnages.<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
22
LA SEMAINE DE<br />
Quel plaisir vous procure la mise en scène ?<br />
Un plaisir très grand. Surtout quand je suis entourée, comme<br />
c’est le cas ici, d’acteurs que j’aime et admire et d’une équipe<br />
très créative. Ma formation me con<strong>du</strong>it à ce travail. J’ai été élève<br />
de Jacques Lecoq comme d’Ariane Mnouchkine, de Luc Bondy,<br />
de Simon MCBurney, de Lilo Baur… L’école formait aussi bien<br />
des acteurs que des metteurs en scène. La supériorité de la mise<br />
en scène sur l’écriture en tant que plaisir tient au mouvement, à<br />
l’usage <strong>du</strong> corps, aux arts mêlés comme la musique, les images,<br />
l’art de la lumière… C’est une joie plus concrète et plus partagée.<br />
Le père de Jacob, Lionel, affirme ne pas avoir besoin de savoir qui<br />
il est. Savez-vous qui vous êtes ?<br />
Très vaste question. On connaît certaines choses de soi, oui,<br />
avec le temps… Il y a des traits fixes qui se précisent. Mais il<br />
se pourrait que la majeure partie <strong>du</strong> potentiel soit ignorée. Le<br />
“qui” est introuvable dans sa globalité. Par ailleurs, on peut aussi<br />
entendre la phrase de Lionel comme le fait de ne<br />
pas avoir besoin de se définir. Ce qui est une chose<br />
assez différente.<br />
“James Brown mettait des bigoudis” ne pose-t-il pas<br />
un paradoxe : on se préoccupe de plus en plus des apparences<br />
alors que tout est fait pour ne pas être pris pour<br />
son apparence ?<br />
Vous croyez ? Est-ce qu’on se préoccupe de plus en<br />
plus des apparences ? Franchement, je n’en sais rien.<br />
C’est quand même un éternel sujet, il me semble.<br />
“L’aube le soir ou la nuit”, où vous suiviez la campagne électorale<br />
de Nicolas Sarkozy, se fond de plus en plus dans votre œuvre avec le<br />
temps. Vous y attendiez-vous ?<br />
Non seulement je m’y attendais, mais je n’ai jamais pensé autrement,<br />
ni que c’était un livre “à part”. Depuis “Hammerklavier”,<br />
j’ai écrit des récits qui, en quelque sorte, photographiaient ma<br />
perception de la réalité. “L’aube…” est dans cette veine. Ce n’est<br />
pas <strong>du</strong> tout un récit politique, c’est l’observation d’une course et<br />
d’un choix d’existence. D’ailleurs, le Sarkozy de 2007 s’est avéré<br />
« J’écris avec<br />
des ciseaux.<br />
Je n’ai aucune<br />
tendance à<br />
l’étalement »<br />
vraiment un de mes personnages, je l’ai même écrit dans le texte.<br />
Ça a été une très heureuse coïncidence.<br />
Qu’est-ce qu’être “dans l’air <strong>du</strong> temps” pour un écrivain ?<br />
En général, quand on dit cette phrase, ce n’est pas un compliment !<br />
Vos textes sont assez courts. Avez-vous l’impression de trop en dire ?<br />
Dans mes textes, non, puisque, comme vous le remarquez, ils<br />
sont en général courts. J’écris avec des ciseaux. Je n’ai aucune<br />
tendance à l’étalement. En revanche, dans les entretiens, dans<br />
tout ce qu’on appelle la promotion, oui, j’ai constamment l’impression<br />
non seulement d’en dire trop, mais que ma parole est<br />
inutile. C’est un peu une torture de devoir m’exprimer en dehors<br />
de mon travail habituel et choisi. Je sais qu’il faut le faire, mais<br />
je ne suis pas très heureuse dans ce protocole.<br />
Pourquoi les enfants sont-ils souvent source de discordes dans<br />
vos écrits ?<br />
Je ne m’en étais pas ren<strong>du</strong> compte, et puis, un jour, une journaliste<br />
italienne me l’a fait remarquer. C’est vrai. Encore<br />
que dans “James Brown mettait des bigoudis”, il ne<br />
s’agit pas de discorde mais de soucis. Oui, l’enfant<br />
intervient en perturbateur. Pourquoi ? Allons vite<br />
demander à un psy !<br />
Dans votre texte, il y a justement un personnage de<br />
psychanalyste. Quel usage faites-vous de la psychanalyse<br />
en tant qu’écrivain ?<br />
Aucun.<br />
Dans “James Brown mettait des bigoudis”, ne<br />
trouvez-vous pas que les rires ressemblent à des larmes ?<br />
Si. J’aime que vous le voyiez comme ça. Mais vous le trouvez<br />
particulièrement dans ce texte ? Il me semble que j’ai souvent écrit<br />
comme ça. Rire, mélancolie, catastrophe, tout ça mêlé. C’est aussi<br />
ma façon de voir la vie.<br />
Au cœur <strong>du</strong> texte, il y a l’amitié entre Philippe, qui se prend pour un<br />
Noir, et Jacob, qui se prend pour Céline Dion. Cette amitié n’est-elle<br />
pas la part lumineuse <strong>du</strong> livre ?<br />
Ah oui ! bien sûr. Si grand thème que l’amitié. C’est une relation<br />
émancipée des contrats et qui peut prendre toutes les formes. Il n’y a<br />
pas de format de l’amitié. La pièce a été créée en Allemagne, l’hiver<br />
dernier. Les deux acteurs développaient une relation tactile et tendre<br />
qui marchait très bien. Dans notre spectacle, Philippe et Jacob sont<br />
sur un registre de chamaillerie plus ludique, mais l’affection est tout<br />
aussi palpable. J’ai souvent, je crois, traité l’amitié de façon positive,<br />
même dans “Art”, si on regarde la pièce de près.<br />
Notre époque vous amuse-t-elle ?<br />
Est-ce qu’“amuser” est le bon mot ? Non.<br />
Interview Marie-Laure Delorme<br />
« James Brown<br />
mettait des bigoudis », de<br />
Yasmina Reza, éd. Flammarion,<br />
112 pages, 14 euros.<br />
Au Théâtre de La Colline<br />
(<strong>Paris</strong> XX e ), jusqu’au 15 octobre.<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
23
CULTURE<br />
Jusqu’au 24 septembre,<br />
Grand Palais éphémère,<br />
<strong>Paris</strong> VII e .<br />
COUPABLE DE VÉRACITÉ<br />
C’était elle la plume derrière « Engrenages ». Anne Landois<br />
revient en force avec « 66-5 » (disponible sur Canal+), chronique<br />
judiciaire à la vision acérée où Roxane (Alice Isaaz), jeune avocate<br />
carriériste, se voit contrainte de s’arracher à un <strong>Paris</strong> bourgeois<br />
pour retourner dans la cité où elle est née. La série doit autant à<br />
SÉRIE<br />
l’écriture viscérale de sa scénariste qu’à son remarquable<br />
travail d’investigation, Landois s’étant à la fois inspirée<br />
des récits de la « lionne <strong>du</strong> barreau », Clarisse Serre (avocate<br />
pénaliste et conseillère technique de la série), et des figures<br />
<strong>du</strong> banditisme qu’elle a côtoyées longuement. En résulte le<br />
portrait d’une femme, d’une institution et d’une société en<br />
ébullition. Un show à classer parmi les meilleurs de l’année.<br />
662<br />
UN<br />
CHIFFRE<br />
ET DES<br />
LETTRES<br />
LA SEMAINE DE<br />
DES MANUSCRITS<br />
ORIGINAUX DE PAUL ÉLUARD<br />
Le Salon international <strong>du</strong> livre rare & des arts graphiques<br />
propose la première version de « Liberté ». Explications.<br />
C’est un joli coup proposé par la librairie Walden. Cette semaine, au Salon international<br />
<strong>du</strong> livre rare & des arts graphiques, elle propose deux trésors pour les spécialistes de Paul<br />
Éluard : la première version <strong>du</strong> poème « Liberté » publié à Alger en 1942 par Max-Pol Fouchet<br />
sous le titre « Une seule pensée ». Ainsi que sa version plus tardive, le manuscrit Corti, édité en<br />
Suisse quelques mois plus tard. « Jusqu’alors, explique Hervé Valentin, directeur de la librairie<br />
Walden, on ne connaissait pas la chronologie de ce poème, devenu après sa publication un<br />
hymne pour la Résistance et pour la France libre. Ces découvertes nous ont permis de retracer<br />
le cheminement d’Éluard. » Acquis l’an passé en salle des ventes, les manuscrits révèlent<br />
qu’Éluard avait d’abord composé un poème de vingt strophes à l’été 1941 pour son épouse,<br />
Nusch, et qu’il l’avait intitulé « Une seule pensée ». Début 1942, il s’attelle à une seconde version,<br />
ajoute une <strong>21</strong> e strophe et conclut son texte sur l’iconique « Et par le pouvoir<br />
d’un mot / Je recommence ma vie / Je suis né pour te connaître / Pour te nommer<br />
/ Liberté ». Il biffe le titre initial pour « Liberté » et confiera son document en mai 1942 à<br />
Max-Pol Fouchet. Celui-ci le fait publier à Alger. La censure rôdait, Fouchet eut donc l’idée de<br />
se jouer de l’occupant en présentant le poème sous son titre originel. « Éluard n’a pas<br />
tout de suite su que son texte était paru et qu’il avait rencontré un écho à<br />
Londres, poursuit Hervé Valentin. Il a réussi à le publier lui-même clandestinement<br />
à <strong>Paris</strong>, avant d’entrer en contact avec l’éditeur suisse José<br />
Corti, qui le fera paraître également de son côté. » Les Allemands virent<br />
d’un mauvais œil le poète parisien qui fut obligé de se cacher dès octobre<br />
chez son ami Lucien Scheler, rue de Tournon. « C’est un tournant pour<br />
lui cette année-là, note Hervé Valentin, il ira ensuite se réfugier en zone<br />
libre et entrera en résistance. » Le libraire propose le manuscrit Fouchet à<br />
110 000 euros, la version Corti à 80000. Avis aux amateurs.<br />
ENCHÈRES<br />
000<br />
L’exposition « Basquiat x Warhol, à quatre mains »<br />
de la Fondation Louis Vuitton a réuni 662 000 visiteurs. En 2018 déjà,<br />
la fondation présentait l’œuvre de Jean-Michel Basquiat<br />
en parallèle de celle d’Egon Schiele, et attirait plus de 676 000 curieux.<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
24<br />
Coordination Clémence Duranton
STÉPHANE<br />
DE GROODT<br />
SOPHIE<br />
FRISON<br />
(UNE PARENTHÈSE)<br />
écrit et réalisé par<br />
MANU COEMAN<br />
VOIR LA BANDE ANNONCE<br />
PRODUCTION JOHN JOHN GOOSSENS<br />
PRODUCTION<br />
MANAGER<br />
SOPHIE GUNSBOURG<br />
ASSISTANT<br />
PRODUCER<br />
CAMILLE GILBERT<br />
MUSIC<br />
BY<br />
NICOLAS VANDOOREN<br />
EDITED<br />
BY<br />
BENOIT BAUDSON<br />
DIRECTOR OF<br />
PHOTOGRAPHY<br />
SANDER VANDENBROUCKE
De Marie-Laure Delorme<br />
LA CRITI UE<br />
Dans une écriture enchanteresse,<br />
le monde se nimbe de mystère.<br />
« Les heures heureuses » sont faites<br />
de lectures, d’associations libres,<br />
de musique, d’amour et d’amitié,<br />
de marches infinies. Le temps n’est<br />
pas linéaire. Les noms et les dates<br />
sont des conventions balayées par la<br />
sauvagerie de notre intériorité. Ils ne<br />
signifient rien. D’emblée, les lieux :<br />
la plage d’Ischia en Italie, la maison<br />
au bord de l’Yonne à Sens, la baie<br />
de Saint-Florent en Corse, L’Île-aux-<br />
Moines en Bretagne. L’espace-temps<br />
est fragmenté. Chaque chapitre se<br />
différencie <strong>du</strong> précédent. Le cycle<br />
« Dernier royaume » évoque, dans<br />
tout son déploiement, la liberté et le temps. La liberté<br />
est source d’intensité dans le bonheur comme dans le<br />
malheur. Pascal Quignard se montre ici plus équanime.<br />
Le bonheur revient sans cesse. Il décrit : « J’adore cette<br />
sensation de bandeau qu’on dénoue, d’écharpe qu’on<br />
retire, de liberté et de lumière. »<br />
Parmi les fragments, on croise notamment Emily<br />
Dickinson, Chopin, Sandor Ferenczi. L’auteur des<br />
« Ombres errantes » (éd. Grasset, prix Goncourt 2002)<br />
parle de la dépression <strong>du</strong> mois de novembre, <strong>du</strong> <strong>du</strong>c de<br />
La Rochefoucauld et de Mme de Sablé, de Port-Royal, <strong>du</strong><br />
roulement des saisons. Les années s’écoulent et, avec<br />
l’âge, les nuances s’aiguisent. « Les heures heureuses »<br />
offre un regard de biais sur l’Univers. « La nature est la<br />
merveille de ce monde. » Il faut vivre plusieurs automnes<br />
pour savoir que chacun d’entre eux possède sa singulière<br />
beauté. Fidèle à un trait autistique de son enfance, Pascal<br />
Quignard avoue se dissoudre parfois dans la nature. Il<br />
marche comme un somnambule, étranger aux différents<br />
dangers. L’a<strong>du</strong>lte et l’enfant se retrouvent alors<br />
dans cette présence-absence comme manière de se mouvoir<br />
parmi les autres. L’écrivain de « Tous les matins <strong>du</strong><br />
monde » (éd. Gallimard, 1991) redit<br />
son amour de la source, de l’origine.<br />
« Dans la vie, dans la mort, il n’y a<br />
que <strong>du</strong> départ. »<br />
Pascal Quignard restitue sa longue<br />
amitié avec Emmanuèle Bernheim.<br />
LA SEMAINE DE<br />
L’auteure de « Tout s’est bien passé » (éd. Gallimard, 2013)<br />
est morte en 2017, des suites d’un cancer <strong>du</strong> poumon.<br />
Qu’est-ce qu’aimer quelqu’un, si ce n’est voir ce que les<br />
autres ne voient pas ? Portrait d’une petite fille massacrée,<br />
d’une boxeuse éper<strong>du</strong>e, d’une femme océanique.<br />
Emmanuèle Bernheim se regardait dix fois par jour dans<br />
un petit miroir rond pour tenter de réparer son visage<br />
endolori par l’enfance. Emmanuèle Bernheim et Pascal<br />
Quignard ne parlaient ni de littérature ni de politique<br />
ensemble. Les deux anciens enfants meurtris marchaient<br />
<strong>du</strong>rant des heures sans un mot. Alors que tous ont préten<strong>du</strong><br />
la connaître à sa mort, l’ami de toujours avoue ne<br />
pas l’avoir connue. Dans cette bouleversante méconnaissance,<br />
il y avait un lien fait d’une connivence absolue.<br />
Emmanuèle Bernheim était violente, désespérée, virulente.<br />
Elle était elle. Ils se sont tellement tus ensemble.<br />
L’amitié est le contraire de la confidence : un respectueux<br />
silence.<br />
Dans les « Pensées », Blaise Pascal écrit : « Peu de chose<br />
nous console parce que peu de chose nous afflige. »<br />
L’œuvre de Pascal Quignard est consolation et affliction.<br />
La force <strong>du</strong> malheur éprouvé (l’enfance mutique,<br />
la dépression, la mort d’une amie) entre en résonance<br />
avec la force <strong>du</strong> bonheur retrouvé. Dans la brûlure de<br />
la vie, on apprend à observer autrement l’oiseau, les<br />
saisons, les chats, l’aube. Le corps prend le pas sur<br />
la tête. L’art de l’intensité fait que chaque heure est<br />
susceptible d’entraîner sa propre joie. Rien n’est fini,<br />
tout se revit. Le bonheur est ce que l’on reconnaît. Chez<br />
Pascal Quignard, la consolation est là : il y a plus ancien<br />
donc plus grand que soi.<br />
PASCAL QUIGNARD<br />
TROUVER LE BONHEUR<br />
« Les heures heureuses »,<br />
tome 12 <strong>du</strong> cycle « Dernier royaume »,<br />
est un éloge de l’intensité.<br />
« Les heures heureuses »,<br />
de Pascal Quignard, éd. Albin Michel,<br />
230 pages, 19,90 euros.<br />
PARIS MATCH DU 00 <strong>21</strong> AU MOIS 27 SEPTEMBRE 2022<br />
<strong>2023</strong><br />
26
Étude <strong>du</strong> notaire Julien Franeau<br />
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MANOIR « TER NOOD »<br />
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Sans titre-2 1 28-08-23 11:02:24
« Permanent Midnight »,<br />
de Jerry Stahl, éd. Rivages poche,<br />
512 pages, 11 euros.<br />
LA SEMAINE DE<br />
Par François Lestavel / Photo Dorian Prost<br />
C’est indéniable, Jerry Stahl fait de<br />
la bonne came. La preuve, à celui qui voulait<br />
découvrir ses « Mémoires des ténèbres »,<br />
parus en 2010 aux éditions 13 e Note, il fallait<br />
débourser hier encore jusqu’à 130 euros<br />
pour obtenir un exemplaire de ce livre<br />
épuisé… Par chance, Rivages soulage tous<br />
les accros <strong>du</strong> trublion de Pittsburgh en le<br />
republiant sous son titre original et à un prix<br />
très raisonnable. « À l’origine, le bouquin<br />
était bien plus gros, confie Jerry, 69 ans. Il<br />
traitait de délinquance, <strong>du</strong> fait de ne pas<br />
savoir où l’on va dormir le soir… Mais<br />
l’éditeur voulait que mon livre parle uniquement<br />
de Hollywood, alors même que<br />
la télévision ne représentait qu’une toute<br />
petite partie de ma vie. Je n’ai écrit qu’une<br />
poignée d’épisodes pour quelques séries,<br />
mais les gens ont été persuadés que je les<br />
avais créées ! »<br />
Il faut dire qu’entre deux shoots Jerry<br />
avait souvent les meilleures idées, que ce<br />
CRITIQUE<br />
LIVRES<br />
JERRY STAHL<br />
DOPÉ À L’HUMOUR<br />
Dans « Permanent Midnight », l’auteur avait raconté<br />
sa vie de junkie à Hollywood. Alors que ressort son livre culte, nous avons<br />
rencontré la plume la plus acide des Lettres.<br />
soit pour épicer les aventures <strong>du</strong> gentil<br />
Martien de la série « Alf » ou pour rendre<br />
« Les experts » moins propres sur eux en<br />
créant le personnage de Lady Heather,<br />
alias Dominatrix. « Après ça, sourit-il, les<br />
téléspectateurs de CBS en colère voulaient<br />
ma peau ! » Pour de meilleures raisons,<br />
Ben Stiller l’a voulue aussi, après s’être<br />
piqué de jouer son rôle dans l’adaptation<br />
– pas terrible – de « Permanent Midnight »,<br />
en 1998. « Je pense que mon pote Ben a<br />
fait <strong>du</strong> bon boulot, mais je ne suis pas sûr<br />
que son public a apprécié de le voir manier<br />
la seringue, s’amuse Stahl. Heureusement<br />
qu’il a gagné de l’argent cette année-là avec<br />
“Mary à tout prix”. »<br />
On retrouve dans son livre<br />
de souvenirs hallucinés tout<br />
l’humour ravageur dont<br />
le romancier a fait preuve<br />
plus tard, que ce soit dans<br />
« Anesthésie générale » – un<br />
thriller où le nazi Mengele coule des jours<br />
heureux dans une prison californienne – ou<br />
dans « Thérapie de choc pour bébé mutant »,<br />
soit les délires d’une militante écolo qui<br />
s’asperge de Round-up pour accoucher, en<br />
direct, d’une petite Difformita. Un comportement<br />
déviant à l’aune de celui de Jerry, qui<br />
arriva complètement stone à la maternité<br />
où sa femme accouchait. Et de se décrire<br />
FABRICE CARO : SCRIPT ET CHÂTIMENT<br />
Quand il n’œuvre pas pour la BD, l’auteur de « Zaï zaï zaï zaï » dispense aussi<br />
son humour en romans où souffle le même esprit caustique. La preuve avec Boris,<br />
qui s’épanche sur ses déboires de scénariste. Lui qui a cru que « Les servitudes<br />
silencieuses », « film de lutte contre tout ce qui s’installe et se sédimente », avaient<br />
trouvé preneur a dû se plier à la logique des pro<strong>du</strong>cteurs, qui ont sapé peu à peu son<br />
projet : finie la love story dont il rêvait entre Louis Garrel et Mélanie Thierry. Et si Boris<br />
engageait plutôt Kad Merad ? Mieux, il serait bon de lui adjoindre Christian Clavier,<br />
pour un beau film sur l’amitié… Boris avale couleuvre sur couleuvre et finit par avoir<br />
la gueule de boa. Naturel pour un roman aussi délicieusement persifleur ! F.L .<br />
« Journal d’un scénario », de Fabrice Caro, éd. Gallimard, 208 pages, 19,50 euros.<br />
« Quand j’écris, c’est<br />
toujours moi le connard<br />
de l’histoire. Donc je<br />
peux dire ce que je veux<br />
sur les autres »<br />
sans fard en père pathétique, tellement<br />
hors des clous qu’il emmenait sa fille dans<br />
les endroits les plus sordides pour obtenir<br />
ses doses d’héro… Pourtant, pendant longtemps,<br />
sa compagne n’y a vu que <strong>du</strong> feu,<br />
de même que les studios pour lesquels il<br />
travaillait. « Scénariste, c’était le job idéal.<br />
Quel autre domaine d’activité peut tolérer<br />
quelqu’un qui se lève nu, seul et défoncé<br />
chaque matin ? » s’interroge malicieusement<br />
Jerry.<br />
À sa décharge, l’homme a eu une<br />
enfance déglinguée. Sa mère, dérangée <strong>du</strong><br />
ciboulot, l’a élevé avec sa sœur sous un<br />
torrent de sarcasmes, entre deux séances<br />
d’électro chocs. Quant à son<br />
père, petit juif lituanien ayant<br />
fui le nazisme, il a beau avoir<br />
réussi à se hisser jusqu’au<br />
poste de juge fédéral, il a mis<br />
brutalement fin à ses jours<br />
alors que Jerry n’avait que<br />
16 ans. « Je pourrais prétendre que sa mort<br />
est à l’origine de tous mes excès, commente<br />
Stahl. Elle a été un choc, bien sûr, mais<br />
aussi un cadeau qu’il me faisait. Car, alors,<br />
je n’avais plus à expliquer les raisons pour<br />
lesquelles j’étais en permanence déprimé.<br />
Je pouvais me justifier : “C’est parce que je<br />
suis le fils <strong>du</strong> suicidé” ! »<br />
Cette lucidité, terrible et affreusement drôle,<br />
inscrit Stahl, aux côtés de Shalom Auslander,<br />
comme l’un des écrivains les plus mordants<br />
de sa génération. Qui d’autre que lui pourrait<br />
vous faire vous esclaffer avec une virée dans<br />
les camps d’extermination, une « Shoah en<br />
autocar » où les touristes sont affligeants de<br />
bêtise ? C’est pourtant le défi qu’il a relevé<br />
dans son récent « Nein ! Nein ! Nein ! ». Sans<br />
doute parce que Stahl ne s’est fixé qu’une<br />
seule règle : « Quand j’écris, c’est toujours<br />
moi le plus grand connard de l’histoire. En<br />
me tenant à cette ligne de con<strong>du</strong>ite, je peux<br />
me permettre de dire tout ce que je veux sur<br />
les autres. » Un shoot de dérision férocement<br />
salutaire !<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
28
Par Fabrice Leclerc / Photo Éric Garault<br />
« Saint Omer » primé à Venise,<br />
« Anatomie d’une chute » consacré à Cannes<br />
tout comme « Le procès Goldman »… En ce<br />
moment, le cinéma français prend des faux<br />
airs de « Faites entrer l’accusé ». Mais réinvente<br />
le genre avec force. « Chaque film a<br />
son propos, son ambition. La mienne était<br />
d’explorer l’art de la dialectique et<br />
celui de rendre la justice », précise<br />
Cédric Kahn. Le cinéaste a toujours<br />
eu un goût pour les faits divers<br />
(« Roberto Succo », « Vie sauvage »).<br />
« Et les personnages sur la brèche,<br />
renchérit-il. La norme ne m’intéresse pas. »<br />
On comprend mieux qu’il ait voulu raconter<br />
le procès emblématique de Pierre Goldman,<br />
CINÉMA<br />
militant juif d’extrême gauche<br />
ayant viré dans le banditisme et<br />
accusé <strong>du</strong> meurtre de deux pharmaciennes<br />
boulevard Richard-Lenoir à <strong>Paris</strong>, en 1969.<br />
Un procès symbole d’une France d’après<br />
1968, presque bipolaire politiquement,<br />
socialement et idéologiquement. Violences<br />
policières, racisme, conservatisme, utopie,<br />
Kahn passe à la moulinette les travers d’une<br />
époque. Mais pas que. « Pierre Goldman est<br />
un héros de roman, clame le réalisateur. Il<br />
est sincère, manipulateur, électrique, sur la<br />
brèche mentale, c’est un punk avant l’heure.<br />
Fils d’une mère absente et d’un héros de la<br />
Résistance. Un homme à ce point incandescent<br />
est forcément cinématographique. » La<br />
phrase emblématique de Goldman, « Je suis<br />
innocent parce que je suis innocent », était<br />
le premier titre <strong>du</strong> film. Kahn se délecte de<br />
la dialectique de son accusé. « Il a tout manipulé,<br />
même l’antisémitisme. Il travaillait les<br />
Un brûlot<br />
judiciaire qui<br />
se reflète<br />
dans le présent<br />
CÉDRIC<br />
KAHN<br />
ANATOMIE<br />
D’UNE<br />
LUTTE<br />
Entre activisme<br />
politique et fait divers,<br />
le cinéaste passe au crible<br />
le procès Goldman,<br />
emblématique de la France<br />
clivée des années 1970.<br />
Un grand film à fleur de peau.<br />
mots d’une manière presque artistique. » Le<br />
cinéaste ne nie évidemment pas la portée<br />
politique de son brûlot judiciaire passionnant<br />
qui se reflète tellement dans le présent. « Le<br />
clivage gauche-droite n’a jamais été aussi<br />
présent, l’antisémitisme, la convergence<br />
des luttes entre Noirs et Juifs sont autant<br />
de sujets actuels. Ça n’a pas bougé et ça<br />
ne bougera jamais. La France issue<br />
de la Seconde Guerre mondiale est<br />
éternelle. Toujours secouée par des<br />
lames de fond », analyse Kahn, qui<br />
se revendique de gauche tout en<br />
s’en disant orphelin : « On peut se<br />
contenter de l’incantation mais où sont les<br />
idées, les projets ? »<br />
Film coup de poing, fait dans l’urgence<br />
en trois semaines, « Le procès Goldman »<br />
est un huis clos foisonnant. « J’ai voulu<br />
tourner avec un principe de captation, à<br />
quatre caméras. La salle <strong>du</strong> tribunal était<br />
constamment remplie. Je voulais cet effet<br />
« Le procès Goldman »,<br />
en salle le 27 septembre.<br />
Cocotte-Minute, créer l’urgence.<br />
Les figurants ne<br />
connaissaient pas le scénario,<br />
pour les faire réagir en<br />
direct. Pour les acteurs en revanche, il fallait<br />
respecter le script au cordeau, pour les<br />
pousser à se défendre. » Lui qui n’a jamais<br />
voulu choisir entre les métiers de réalisateur<br />
et d’acteur (« Novembre », « L’économie <strong>du</strong><br />
couple ») a fait jouer plusieurs metteurs en<br />
scène dont Laetitia Masson, François Favrat<br />
ou encore Arthur Harari (« Onoda », coscénariste<br />
d’« Anatomie d’une chute ») qui<br />
incarne un troublant Georges Kiejman, avocat<br />
de Pierre Goldman. « Certains y verront<br />
de la camaraderie facile. Je ne fais qu’aller<br />
chercher des gens dans la vraie vie, et<br />
dans ma vraie vie, beaucoup de mes amis<br />
sont des cinéastes. »<br />
Ce quinqua assagi a d’abord été un enfant<br />
de Pialat (il était stagiaire monteur sur « Sous<br />
le soleil de Satan ») avant de se lancer avec<br />
« Bar des rails » ou « L’ennui ». Il revendique<br />
son statut de touche-à-tout, <strong>du</strong> moment<br />
qu’un défi de cinéma le motive ; a redécouvert<br />
récemment la force tranquille des films<br />
de Sautet. Et vit une année incroyable entre<br />
le Festival de Cannes, avec « Goldman », et<br />
la Mostra de Venise, où il était en compétition<br />
avec son autre film, « Making of »,<br />
satire drôle <strong>du</strong> petit microcosme <strong>du</strong> cinéma<br />
quand un tournage part en sucette. Un grand<br />
écart symbolique d’un parcours qu’il a <strong>du</strong><br />
mal à lui-même cerner. « Il va falloir que<br />
j’y réfléchisse sérieusement, sourit-il. J’ai<br />
une rétrospective de mes films bientôt à la<br />
Cinémathèque… »<br />
CRITIQUE ACIDE<br />
de Just Philippot<br />
Avec Guillaume Canet, Laetitia Dosch…<br />
Largement remarqué avec son premier long-métrage, « La nuée »,<br />
en 20<strong>21</strong>, Just Philippot poursuit son exploration <strong>du</strong> questionnement social<br />
via le cinéma de genre. Après les dangereuses attaques de sauterelles et la<br />
précarité de l’agriculture hexagonale, voilà les violences <strong>du</strong> monde <strong>du</strong> travail<br />
et les pluies acides qui plongent la France dans une presque apocalypse.<br />
Thriller fantastique impeccablement réalisé, aidé par le toujours solide<br />
Guillaume Canet, le film rate cette fois son mélange des genres, lesté par un scénario inabouti<br />
et des personnages en manque de nuances et de propos. Jusqu’à l’hommage surligné à « La<br />
guerre des mondes » de Spielberg. Un film au pH malheureusement neutre… Fa.L.<br />
En salle actuellement.<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
29
LA SEMAINE DE<br />
David Crosby, Stephen Stills<br />
et Graham Nash en 1970.<br />
« Now » (BMG),<br />
le 26 septembre au<br />
Casino de <strong>Paris</strong>.<br />
MUSIQUE<br />
GRAHAM NASH<br />
UNE CLASSE FOLK<br />
À 81 ans, le musicien anglais vient de publier un<br />
excellent disque et défend soixante années de chansons<br />
sur les routes. Rencontre avant son concert parisien.<br />
Par Benjamin Locoge<br />
Grand, svelte, élégant, Graham Nash a l’air d’un fringant<br />
sexagénaire. « J’ai pourtant 81 ans, sourit le fondateur des Hollies, et<br />
je n’ai plus grand-chose à prouver. J’essaie modestement de continuer<br />
à porter des messages dans mes chansons pour alerter les<br />
prochaines générations. » À la fin des années 1960, Nash l’Anglais<br />
quitte les Hollies, frustré par leur orientation musicale. Direction les<br />
États-Unis où il rencontre une jeune chanteuse d’origine canadienne,<br />
Joni Mitchell. Coup de foudre instantané. Nash s’installe<br />
à Laurel Canyon et croise la route de deux autres jeunes<br />
loups, Stephen Stills, échappé de Buffalo Springfield, et<br />
David Crosby, en rupture des Byrds. « Dès que nous avons<br />
chanté ensemble, j’ai compris qu’il y avait quelque chose<br />
de différent », a coutume de dire Nash pour raconter la<br />
magie qui opère immédiatement entre eux trois. « Jusqu’à sa mort<br />
en début d’année, David est resté l’un de mes meilleurs amis. Je<br />
parle avec Stephen au moins une fois par semaine et j’échange<br />
régulièrement avec Neil (Young qui transforme le trio en quatuor<br />
en les rejoignant en 1970). Mais je ne sais pas si nous referons de<br />
la musique ensemble… »<br />
Crosby, Stills, Nash & Young ont conquis l’Amérique en quelques<br />
années grâce à des protest songs poétiques, des mélodies mélancoliques<br />
et de somptueuses ballades. Nash est un acharné de la<br />
Il déroule<br />
une histoire de<br />
la musique<br />
contemporaine<br />
composition, il sort un premier album solo en 1971, puis travaille<br />
en <strong>du</strong>o avec Crosby, avant de retrouver son super groupe. Parolier<br />
engagé, il est le soutien de toutes les causes nobles <strong>du</strong> rock : contre<br />
la guerre au Vietnam, contre les gouvernements qui s’en prennent<br />
aux libertés indivi<strong>du</strong>elles, dénonce dès 1979 le contrôle exercé par<br />
les satellites espions sur les populations. « Je sais qu’une chanson<br />
ne change pas le monde, sourit Nash. Mais il m’a toujours semblé<br />
important de dire haut et fort ce que je ressentais. »<br />
En mai dernier, Graham a publié « Now », composé à moitié de<br />
ballades pour sa femme Amy et de six titres plus engagés comme<br />
« Stars & Stripes », contre les dictatures, ou « A Better Life », message<br />
d’espoir pour les générations à venir. « Rien de pire que le désastre<br />
écologique qui nous attend. Mais j’ai l’impression que nos enfants<br />
et nos petits-enfants ont bien plus conscience <strong>du</strong> problème que les<br />
gens de ma génération. Nous ne pouvons pas effacer les erreurs <strong>du</strong><br />
passé, mais nous pouvons espérer construire un monde meilleur. »<br />
Ces mots, il les interprète actuellement sur les routes, entouré de<br />
deux musiciens, un guitariste et un organiste. Nash n’a rien per<strong>du</strong><br />
de sa voix cristalline. Sans forcer (son concert est composé de deux<br />
sets de cinquante minutes), il déroule une histoire de la musique<br />
contemporaine, reprenant ses tubes mais aussi ceux de ses anciens<br />
complices, « Love the One You’re With » de Stephen Stills, « Only<br />
Love Can Break Your Heart » de Neil Young, titre que le Canadien<br />
a écrit à son intention au moment de sa rupture avec Joni<br />
Mitchell. Nash rend un subtil hommage à son pote Crosby<br />
en reprenant « To the Last Whale : Critical Mass / Wind on<br />
the Water », première chanson écolo écrite en <strong>du</strong>o en 1975,<br />
d’une beauté infinie. On se prend à rêver d’un ultime tour<br />
de piste avec ses camarades encore vivants. « S’ils m’appellent,<br />
je serai le premier à repartir. Je gère les archives musicales<br />
de CSN et de CSNY depuis toujours, car je sais combien nos compositions<br />
ont été importantes dans notre époque. Je tiens à ce que<br />
notre héritage soit compris, enten<strong>du</strong>, écouté », conclut un Nash<br />
soudainement sérieux. Lui, le photographe amateur, devenu professionnel<br />
au fil des décennies, sait l’importance de l’art dans la<br />
vie. « C’est un état d’esprit, une manière de capturer le monde dans<br />
lequel on vit. Notre petit témoignage, aussi futile soit-il, mais qui<br />
peut aider les autres à mieux vivre. » On ne saurait mieux dire.<br />
COMMENT ALAIN EST DEVENU BASHUNG<br />
Pour le grand public, il est apparu au début des années 1980 avec « Gaby Oh ! Gaby ». Mais avant d’être Bashung,<br />
Alain avait pas mal galéré. Il avait sorti un EP (45 tours de 4 titres) en 1966 sous son vrai nom, Alain Baschung (avec un<br />
« c » donc), « Pourquoi rêvez-vous des États-Unis ? ». Si le titre n’est pas un tube, il pose les bases d’une carrière qui <strong>du</strong>rera<br />
quatre décennies. Universal a regroupé les travaux préparatoires de ce chanteur qui se cherchait encore, sortant<br />
des disques au compte-gouttes, sans réel succès. L’artiste ira jusqu’en Italie tenter sa chance, le temps d’un<br />
unique 45 tours devenu la perle des collectionneurs. La compilation reprend toutes ces tentatives, heureuses ou pas,<br />
enregistrées entre 1966 et 1977, et permet de comprendre combien le futur Bashung a toujours été un défricheur.<br />
« De Baschung à Bashung » (Universal).<br />
DANS LES BACS<br />
B.L.<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
30
Interview Benjamin Locoge<br />
<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Quel est le point de départ de<br />
ce “Tension” ?<br />
Kylie Minogue. J’y suis allée doucement,<br />
sans pression, sans vraiment avoir décidé<br />
d’enregistrer un nouvel album. Mais avec<br />
Biff Stannard, mon partenaire d’écriture,<br />
nous avons traîné en studio. Et des choses<br />
ont commencé à apparaître, sans décider<br />
d’une direction, contrairement à mes deux<br />
précédents disques qui avaient chacun une<br />
couleur bien précise.<br />
Votre maison de disques vous aurait<br />
demandé un album aux sonorités eighties…<br />
Oui, Jamie Nelson, mon directeur artistique,<br />
a proposé qu’on aille vers ces sons-là.<br />
Nous avons essayé, mais ça ne marchait pas.<br />
Jamie nous a dit : “Alors amusez-vous ! La<br />
seule chose qui compte, c’est de ne pas faire<br />
un disque ennuyeux.” Ce fut un conseil<br />
déroutant. Mais utile.<br />
Finalement, “Tension” est un disque de pop<br />
flamboyante. Vous en convenez ?<br />
Chaque chanson existe de manière autonome,<br />
mais elles s’enchaînent toutes de<br />
manière harmonieuse. Comme l’harmonie<br />
que l’on recherche dans la vie.<br />
Donc oui, le terme flamboyant me convient<br />
MUSIQUE<br />
tout à fait, merci. Mais il y a aussi des ballades,<br />
comme “Hold on to Now”.<br />
“Padam Padam” est devenu un énorme tube<br />
grâce à TikTok... <br />
Le métier a changé, c’est sûr. Les hit-parades,<br />
les ventes ne sont plus les mêmes.<br />
Mais la manière dont on fait une chanson<br />
ne changera jamais. Et c’est le plus important.<br />
La promotion, elle, a énormément évolué.<br />
Par exemple, je suis une artiste qui vend<br />
beaucoup de vinyles. Vu les délais actuels de<br />
fabrication, j’ai dû livrer mon album il<br />
y a plus de six mois, ce qui me semble<br />
une éternité… Le succès de “Padam Padam”<br />
KYLIE MINOGUE<br />
ATTIRE LA TENSION<br />
L’Australienne revient avec un seizième album<br />
plein de tubes pop pour faire danser les foules. Et s’offre<br />
même un succès mondial grâce à TikTok. Rencontre.<br />
« Tension » (BMG),<br />
sortie le 22 septembre.<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
32
LA SEMAINE DE<br />
sur TikTok, je ne l’avais pas vu venir. Je ne<br />
pensais pas, à mon âge, à ce stade de ma<br />
carrière, pouvoir toucher un nouveau public.<br />
Comment le mesurez-vous ?<br />
Par les réactions sur les réseaux sociaux,<br />
par le fait que, grâce à cette chanson, ce<br />
nouveau public va chercher sur les sites de<br />
streaming ce que j’ai pu faire par le passé. Et<br />
ça, dans une carrière, c’est la meilleure chose<br />
qui puisse vous arriver : parvenir à renouveler<br />
son public tout en continuant<br />
à exister. C’est comme<br />
mettre un moteur neuf dans<br />
une ancienne voiture. Un<br />
rêve qui devient réalité.<br />
Un rêve, vraiment ?<br />
Oui, parce qu’ils prennent<br />
le meilleur de mon passé. Ils n’ont pas<br />
vu les hauts et les bas et ils vont tomber<br />
directement sur “Can’t Get You Out of My<br />
Head”, “Love at First Sight” ou même “The<br />
Locomotion”, et découvrir ces chansons de<br />
manière nostalgique.<br />
Quels sont les bas de votre carrière, selon<br />
vous ?<br />
Oh, des chansons qui n’ont pas marché<br />
mais qui ont compté pour moi. Je pense<br />
notamment à un titre que Pharrell Williams<br />
avait écrit et pro<strong>du</strong>it. J’y croyais beaucoup. Il<br />
est passé inaperçu. Mais quand vous avez un<br />
immense succès radio, un immense succès<br />
commercial, vous comprenez vite que cela<br />
ne peut que retomber ensuite. Il y a tellement<br />
d’éléments différents à prendre en compte<br />
dans la fabrique d’un tube…<br />
Pourtant, vous avez toujours joué le jeu : vous<br />
assurez la promotion de tous vos disques, vous<br />
partez en tournée, vous vous êtes donné les<br />
moyens de rester dans la compétition…<br />
Oui, j’aime le lien affectif qui se crée entre<br />
le public et une chanson. J’ai l’impression<br />
d’agir à ma manière sur la vie des gens,<br />
de rendre leurs journées ou leurs nuits plus<br />
passionnantes. Et je suis quelqu’un qui ne<br />
laisse rien tomber.<br />
Est-ce que votre métier a pu prendre trop de<br />
place dans votre vie privée ?<br />
Je ne crois pas. J’ai démarré très jeune et<br />
j’ai rapidement été la cible des tabloïds, qui<br />
écrivaient n’importe quoi sur moi. Donc,<br />
très vite, j’ai compris comment me protéger,<br />
comment naviguer au milieu de ces fausses<br />
informations. Ça n’a pas toujours été très<br />
agréable, disons… Maintenant, les réseaux<br />
sociaux ont pris une telle ampleur que je<br />
vois certains artistes renoncer à leur carrière<br />
parce qu’ils sont dépassés par la pression<br />
permanente que ces réseaux leur imposent.<br />
« Si, à mes débuts,<br />
j’avais été confrontée à la<br />
pression des réseaux<br />
sociaux, j’aurais peut-être<br />
renoncé à la musique »<br />
On commence à parler de la santé mentale,<br />
<strong>du</strong> fait d’être bienveillant, mais pas assez…<br />
Si, moi, j’avais été confrontée à tout cela<br />
à mes débuts, j’aurais peut-être renoncé à<br />
la musique.<br />
Vous vous êtes réinstallée en Australie en<br />
20<strong>21</strong>. Pourquoi ?<br />
Principalement à cause <strong>du</strong> Covid. Je suis<br />
restée confinée à Londres et j’ai vite ressenti<br />
le besoin d’être proche de ma famille. Je<br />
me suis même demandé, à<br />
un moment, si je pourrais un<br />
jour retourner “chez moi”. Je<br />
mène une existence très normale<br />
en Australie, presque à<br />
l’opposé de mon quotidien<br />
de chanteuse. Et c’est ce qui<br />
me permet aujourd’hui d’être bien dans ma<br />
vie. Ça a été un déménagement très utile…<br />
Quand vous voyez le succès de Katy Perry,<br />
Lady Gaga ou Lana Del Rey, vous arrive-t-il de<br />
penser “sans moi, elles ne seraient pas là” ?<br />
Non, je ne pense pas ainsi, car je sais que<br />
nous avons tous et toutes été inspirés par<br />
des artistes avant nous. Je vous laisse dire<br />
qu’elles sont mes héritières ! [Elle rit.] Dans<br />
les années 1990, j’ai été l’une des premières<br />
à mélanger la pop aux sonorités électro,<br />
au moment où émergeaient les Chemical<br />
Brothers en Angleterre, Air et Daft Punk en<br />
France. J’avais été très marquée par les sons<br />
<strong>du</strong> trip-hop, de la drum’n’bass. Alors j’ai<br />
voulu me confronter à ces genres musicaux<br />
assez tôt, c’est vrai… Au fond, c’est une<br />
grande satisfaction que de se dire “peutêtre<br />
que j’ai apporté ma pierre à l’édifice”.<br />
Vous n’êtes pas partie en tournée depuis<br />
2019. À cause de la crise sanitaire ?<br />
Oui, pour les artistes internationaux, c’est<br />
de plus en plus compliqué. La tournée imaginée<br />
pour “Disco”, mon album précédent,<br />
a été annulée car les salles n’étaient plus<br />
disponibles. Et je ne sais pas encore si l’on<br />
va arriver à monter un spectacle autour de<br />
« Tension ».<br />
Pour patienter, il faudra aller vous voir à<br />
Las Vegas, où les billets de votre spectacle<br />
sont hors de prix…<br />
Certes, mais c’est l’in<strong>du</strong>strie de Vegas<br />
qui est ainsi. Vous avez un concert, mais<br />
aussi un dîner, des boissons… Et c’est une<br />
salle de 1 000 places, donc un contexte<br />
très intimiste, avec un spectacle que je<br />
ne présenterai nulle part ailleurs. Mais ne<br />
vous inquiétez pas : pour les chansons de<br />
“Tension”, je vois déjà les tableaux qui les<br />
accompagneront. Il faut juste patienter un<br />
peu encore…<br />
Cyril<br />
Jacquot<br />
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PERSONNALITÉS<br />
La triste nouvelle tombe au moment<br />
d’imprimer ce <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Et une foule de<br />
tubes rappellent déjà qu’un artiste, grâce<br />
à ses chansons, ne s’en va jamais pour<br />
toujours. « Kingston Kingston », « Charlie<br />
Brown », « So Fla Fla » et tant d’autres :<br />
Lou Deprijck est là, dansant sous nos<br />
yeux, nous emmenant par le bras pour<br />
une folle farandole. Sa vie l’était aussi :<br />
il travaillait à la RTT (l’emblématique<br />
Régie des télégraphes et des<br />
téléphones) quand il décida<br />
de prendre une année sabbatique pour<br />
sa passion : la chanson. Il se lance entre<br />
autres avec Two Man Sound et fait le bonheur<br />
des Hollywood Bananas. En 1977<br />
vient « Ça plane pour moi », tube mondial<br />
qui l’opposera juridiquement à Plastic<br />
Bertrand. Il n’est jamais retourné à la<br />
RTT. Ami de nombreux artistes belges, il<br />
a déjà retrouvé son copain le Grand Jojo<br />
dans le ciel étoilé des faiseurs de bonheur.<br />
Sa compagne Vanessa Vanderkimpen,<br />
superbe sosie féminin de Michael<br />
Jackson sous le nom de Leonor Jackson,<br />
a ces mots poignants : « Mon soleil… mon<br />
chéri… mon homme, mon tout… Je t’ai<br />
accompagné jusqu’à ton dernier souffle<br />
comme tu le voulais…. Tu seras mon seul<br />
et dernier amour…. JE T’AIME ! » Sur ses<br />
réseaux sociaux, elle rend hommage à ce<br />
joyeux luron, cet amoureux merveilleux<br />
qui a fait battre son cœur comme jamais.<br />
Comme celui des Belges.<br />
DISPARITION<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
34<br />
Salvatore Adamo la félicitant pour son travail<br />
artistique.<br />
À Lessines, invités en VIP pour le Grand Prix<br />
Criquielion.<br />
Vanessa et Lou,<br />
un couple magique.<br />
LA SEMAINE DE<br />
ADIEU LOU DEPRIJCK<br />
LE POIGNANT<br />
MESSAGE DE<br />
VANESSA<br />
Ça ne plane plus chez les Belges.<br />
Lou Deprijck, l’amuseur public, le<br />
chanteur de tant de tubes, s’en est<br />
allé à 77 ans et, avec lui, c’est une<br />
partie <strong>du</strong> soleil musical qui s’éteint.<br />
Vanessa, sa compagne de 26 ans,<br />
lui rend hommage.<br />
À la comédie musicale « Phantom of the Opera ».<br />
Sous le nom de Leonor Jackson, Vanessa<br />
Vanderkimpen est l’incroyable sosie féminin<br />
de Michael Jackson.
UNE CUISINE POUR LES AMOUREUX DE LA VIE<br />
Passion des beaux pro<strong>du</strong>its, plats mijotés, ambiance chaleureuse et sans chichis. Le Tournant,<br />
c’est un peu tout cela, sur fond de cuisine franco-belge parfaitement maîtrisée avec des pro<strong>du</strong>its<br />
de saison, majoritairement locaux et issus de petits pro<strong>du</strong>cteurs.<br />
Le Tournant a commencé par une belle histoire. « C’était en 2000, se<br />
souvient Denis Delcampe, le chef. Je travaillais alors dans le cinéma et je<br />
suis tombé sous le charme de ma compagne. Elle m’a emmené un soir<br />
au restaurant Le Tournant et depuis, je ne les ai plus quittés, ni l’un, ni<br />
l’autre ! » D’abord comme client et habitué puis, en 2012, en en reprenant<br />
les rênes après une formation de cuisinier.<br />
En 2019, l’implication et les investissements de ce passionné sont récompensés par<br />
le prix Plaisir <strong>du</strong> Gault&Millau, suivi <strong>du</strong> Bib Gourmand en 20<strong>21</strong>, qui distingue les<br />
établissements qui ont un excellent rapport qualité/prix/plaisir. En <strong>2023</strong>, Le Tournant<br />
décroche en outre le label « Table de Terroir ».<br />
FRAIS, LOCAL ET DE SAISON<br />
« Si je ne devais retenir qu’un concept, ce serait le fait-maison : en effet, tout est fait<br />
sur place sauf le beurre, le pain et le fromage. Nos pro<strong>du</strong>its sont de saison et locaux.<br />
Nous travaillons ainsi avec de nombreux pro<strong>du</strong>cteurs de la région. Par exemple,<br />
la ferme Cuvry pour le porc, la ferme de la Sauvenière pour le canard, Antoine<br />
Mabille pour l’agneau, Fine Bakery pour le pain, Graines de curieux pour les graines,<br />
Monde des mille couleurs pour les légumes, Nuu Miso pour le miso (aux abattoirs<br />
d’Anderlecht), Bigh pour les légumes et les truites – ce dernier récupère l’énergie<br />
des abattoirs d’Anderlecht pour faire fonctionner les bacs où les truites sont élevées<br />
en aquaponie – le poulet de Gibecq, Renard Bakery pour le pain, Samuel Fouillard<br />
pour le bœuf angus, la siroperie Thomsin pour le sirop de poire sans additifs ni<br />
sucres, les Sœurs Fromagerie pour les fromages, Supersec pour les pro<strong>du</strong>its secs… »<br />
MIJOTÉE, GOÛTEUSE ET GÉNÉREUSE<br />
Particularité <strong>du</strong> restaurant Le Tournant : sa cuisine mijotée qui laisse le temps d’exalter<br />
ses saveurs et de surprendre les papilles. « Nous proposons une cuisine d’antan aux<br />
gens qui n’ont plus le temps de la préparer eux-mêmes. Nos plats sont généreux,<br />
classiques mais revisités avec toujours cette envie d’innover, de découvrir de<br />
nouveaux pro<strong>du</strong>its et saveurs. »<br />
VIRGINIE STASSEN<br />
Infos :<br />
www.tabledeterroir.be<br />
www.apaqw.be/fr/node/11312<br />
DES VINS NATURELS EN VEUX-TU EN VOILÀ<br />
La cave <strong>du</strong> restaurant contient plus de 150 références, quasiment<br />
toutes naturelles (avec un taux de sulfites très limité), pour combler<br />
la soif et la curiosité de chacun. Blanc, rouge, rosé, avec ou sans<br />
bulles, le bien boire est ici aussi important que le bien manger.<br />
PLAT SIGNATURE<br />
« LE TARTARE DE BŒUF AUX<br />
TROMPETTES DE LA MORT EST<br />
NOTRE SPÉCIALITÉ, NOTE DENIS<br />
DELCAMPE. IL S’AGIT D’UNE<br />
BAVETTE COUPÉE AU COUTEAU.<br />
OÙ L’ON Y VERSE UN BOUILLON<br />
CHAUD DE VOLAILLE DANS<br />
LEQUEL ON A RÉGÉNÉRÉ LES<br />
TROMPETTES DE LA MORT, DES<br />
CHAMPIGNONS SECS. NOUS<br />
VERSONS LE MÉLANGE SUR<br />
LE TARTARE, CE QUI DONNE<br />
UNE IMPRESSION CHAUD/<br />
FROID PARTICULIÈREMENT<br />
RECHERCHÉE. »<br />
QUEL EST L’INTÉRÊT DE FRÉQUENTER UN RESTAURANT LABELLISÉ « TABLE DE TERROIR » ?<br />
• CONSOMMER LOCAL ET DE SAISON • RÉDUIRE L'EMPREINTE CARBONE DE LA CHAÎNE D'APPROVISIONNEMENT ALIMENTAIRE<br />
• FAVORISER UNE APPROCHE DURABLE DU SECTEUR HORECA • FAVORISER LA DIVERSITÉ GASTRONOMIQUE ET RÉGIONALE<br />
• STIMULER L'ÉCONOMIE LOCALE ET RENFORCER LES COMMUNAUTÉS • DÉCOUVRIR DES PRODUITS DE SON TERROIR, SOUVENT PRODUITS DE MANIÈRE<br />
ÉCO-RESPONSABLE, FRAIS ET DE QUALITÉ, BONS POUR LA SANTÉ ET L’ENVIRONNEMENT • CONTRIBUER À DES PROJETS AYANT DES OBJECTIFS SOCIÉTAUX
LA SEMAINE DE<br />
SUÈDE<br />
CARL XVI Gustaf,<br />
une popularité intacte<br />
Rejoignant le club très fermé des souverains<br />
ayant régné un demi-siècle, le roi Carl XVI Gustaf<br />
de Suède a pu mesurer sa popularité lors des<br />
festivités organisées à Stockholm pour son jubilé<br />
d’or ce 15 septembre. Le souverain a commencé<br />
cette journée anniversaire par un service d’actions<br />
de grâce à Slottkyrkan (l’église <strong>du</strong> palais royal),<br />
ROYAL<br />
pour se souvenir de ce 15 septembre 1973 où, à<br />
l’âge de 27 ans, il a succédé à son grand-père le<br />
roi Gustaf VI Adolf, mort à 90 ans. Toute la famille<br />
royale assistait à l’événement autour <strong>du</strong> roi et de la reine, Silvia,<br />
à commencer par leurs trois enfants, la princesse héritière Victoria<br />
et le prince Daniel avec leurs deux enfants, Estelle et Oscar, le<br />
prince Carl Philip et son épouse, Sofia, la princesse Madeleine et<br />
son mari, Christopher O’Neill, mais également les illustres invités<br />
à ce week-end festif : la reine Margrethe II de Danemark avec sa<br />
sœur la reine Anne-Marie de Grèce et les princes héritiers danois<br />
Frederik et Mary, le roi Harald V et la reine Sonja de Norvège<br />
avec le prince héritier Haakon (son épouse, Mette-Marit était<br />
souffrante). Au programme, une prise d’armes et une relève de<br />
la garde, une apparition au balcon saluée par l’enthousiasme<br />
populaire, une traversée de Stockholm en calèche et sur la barge<br />
royale « Vasaorden », un concert public, sans compter un<br />
somptueux dîner de gala dans la Riksal (la salle des Chevaliers)<br />
<strong>du</strong> palais royal. Les cinq chefs d’État scandinaves étaient même<br />
réunis autour <strong>du</strong> roi de Suède : la reine de Danemark, le roi et la<br />
reine de Norvège, le président finlandais Sauli Niinisto accompagné<br />
de son épouse, Jenni Haukio, et le président islandais Gudni<br />
Thorlacius Johannesson avec la première dame, Eliza Reid. « Il y<br />
a cinquante ans, je me tenais ici pour la première fois, en tant<br />
que roi de Suède. Mes émotions sont les mêmes aujourd’hui qu’à<br />
l’époque : fierté, reconnaissance et humilité. » Le souverain a<br />
achevé son toast en remerciant les Suédois pour leur confiance<br />
et leur soutien. Et chacun sait à Stockholm qu’il n’est pas près<br />
de prendre sa retraite, à 77 ans.<br />
Par Stéphane Bern<br />
Le roi Carl XVI Gustaf de Suède en compagnie<br />
de la reine Silvia, lors de son jubilé d’or.<br />
BELGIQUE<br />
Audience papale<br />
pour Philippe et<br />
Mathilde<br />
Le roi et la reine des Belges<br />
ont été reçus la semaine dernière en<br />
audience privée au Vatican par le pape François. Outre un tour d’horizon de<br />
la situation internationale, les souverains Philippe et Mathilde ont remis au<br />
Souverain Pontife une invitation officielle à se rendre en Belgique pour le 600 e<br />
anniversaire de l’Université catholique de Louvain pendant l’année académique<br />
2024-2025. Pour cette visite au Vatican, la reine Mathilde a usé <strong>du</strong><br />
« privilège <strong>du</strong> blanc » réservé aux seules souveraines catholiques, car toutes<br />
INVITATION<br />
Coordination Tania Lucio<br />
les autres femmes sont vêtues de noir pour les audiences<br />
pontificales.<br />
HOMMAGE<br />
ITALIE<br />
Un timbre à l’effigie de<br />
la reine Elizabeth II<br />
L’intention était des plus louables. À l’exception de papes,<br />
jamais une reine n’avait eu l’honneur de voir son effigie sur un<br />
timbre italien. Pour le premier anniversaire de la mort d’Elizabeth II,<br />
la poste italienne a émis un timbre commémoratif qui représente<br />
cinq profils de la reine au cours des différentes phases de son<br />
long règne. Dévoilé en présence <strong>du</strong> ministre<br />
de l’Entreprise, Adolfo Urso, ce timbre est,<br />
selon l’ambassadeur britannique à Rome,<br />
lord Ed Llewellyn, « un geste très touchant<br />
de la part de l’Italie ». Est-ce dû à l’engouement<br />
<strong>du</strong> public ? À peine émis, le timbre était<br />
déjà épuisé sur le site filatelia.poste.it !
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SOCIÉTÉ BELGE<br />
« NOS MODES DE VIE<br />
VONT RADICALEMENT CHANGER »<br />
Spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement et des migrations, François Gemenne tire<br />
la sonnette d’alarme suite aux derniers événements qui secouent nos vies… même en Belgique.<br />
Par Maxime Binet<br />
Mercredi dernier, Ursula von der Leyen, la présidente de la<br />
Commission européenne, a prononcé son dernier et très atten<strong>du</strong><br />
« State of the Union » avant les élections européennes de juin 2024.<br />
Elle est en poste depuis 2019 et, au contraire de 2022 où l’Ukraine<br />
avait été le thème prioritaire de son discours, elle a dressé un bilan<br />
général de la situation européenne face aux grands enjeux et défis<br />
de cette législature… et des prochaines. Le monde ne va pas bien<br />
mais, selon elle, l’Union européenne a marqué des points en mettant<br />
en œuvre un Pacte vert (ou Green Deal) « d’une ambition sans<br />
pareille » pour lutter contre le changement climatique et préserver<br />
la nature, en traçant la voie de la transition numérique ; l’UE a<br />
RENCONTRE<br />
aussi créé un plan de relance post-pandémie de 800 milliards<br />
d’euros, jeté les bases de l’Europe de la santé et<br />
entrepris de ré<strong>du</strong>ire ses dépendances à des secteurs critiques, dont<br />
les hydrocarbures russes. « Elle a présenté un tableau très positif,<br />
mais si des citoyens ordinaires ont écouté ce discours, ils se<br />
seront demandé si c’est bien l’Union européenne dans laquelle<br />
ils vivent », a fait remarquer Janis Emmanouilidis, directeur des<br />
études de l’European Policy Centre, à Olivier le Bussy de La Libre.<br />
François Gemenne, cash : « J’en ai marre<br />
des gens qui passent leur vie à sonner<br />
l’alerte face au changement climatique sans<br />
jamais donner la moindre piste de solution. »<br />
« Il aurait peut-être été opportun d’avoir une analyse un peu plus<br />
sobre de la situation dans laquelle nous nous trouvons. »<br />
François Gemenne est spécialiste des questions de géopolitique<br />
de l’environnement et des migrations. Il enseigne notamment à<br />
Sciences Po <strong>Paris</strong> et à l’ULB. Il est également chercheur qualifié<br />
FNRS à l’ULiège, où il dirige l’Observatoire Hugo. Ce n’est pas<br />
n’importe qui. Avant même d’entendre le discours de la présidente<br />
de la Commission européenne, et donc sans être influencé<br />
par celui-ci ou chercher à y donner des réponses, il a dressé un<br />
tout autre bilan des soi-disant avancées de l’Europe. « Ce bilan<br />
est notamment très maigre sur l’asile et la migration », estime-t-il.<br />
« Aucune leçon n’a été tirée de la crise des réfugiés syriens. Bien<br />
enten<strong>du</strong>, il y a toujours ce nouveau pacte sur l’asile et la migration<br />
sur lequel on a trouvé un compromis. Mais dans les faits, les<br />
naufrages continuent à un rythme insoutenable. »<br />
Quant au « Green Deal », François Gemenne s’interroge. « C’est<br />
une pièce de législation majeure pour le climat dans l’Union européenne<br />
», se réjouit-il. « Mais, premier problème, il n’est pas encore<br />
passé au Parlement. Il va encore falloir ferrailler contre les conservateurs<br />
pour qu’il soit accepté. Second souci : son principal archi-<br />
PARIS MATCH DU 31 AOÛT AU 6 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
38
LA SEMAINE DE<br />
François Gemenne : « Je trouve tellement laids<br />
les gens qui semblent se complaire dans l’idée<br />
de l’effondrement des civilisations. »<br />
tecte, Frans Timmermans, numéro 2 de la Commission, vient de<br />
partir pour faire campagne aux Pays-Bas. Quand une personne préfère<br />
quitter le poste clé à la Commission sur l’enjeu <strong>du</strong> siècle pour<br />
aller ferrailler sur des élections nationales, cela en dit beaucoup.<br />
Le signal donné est assez calamiteux. » Et le spécialiste d’enchaîner<br />
: « Malheureusement, le Pacte vert risque d’être encore raboté.<br />
C’est toute l’histoire de la construction européenne. On a veillé à<br />
un savant équilibre des pouvoirs entre la Commission, le Conseil<br />
et le Parlement, mais le résultat, c’est que les décisions de la Commission<br />
sont systématiquement retoquées par les deux autres. »<br />
Le fait est là et il faut oser le dire : les objectifs des Accords de<br />
<strong>Paris</strong> ne seront probablement pas respectés. Or, il y a urgence. La<br />
succession de phénomènes climatiques dramatiques que nous<br />
venons de vivre, rien qu’en <strong>2023</strong>, confirme les dangers. Et nous<br />
ne sommes pas dans les temps pour éviter deux degrés supplémentaires<br />
d’ici 80 ans. « Chaque année per<strong>du</strong>e rend l’objectif plus<br />
difficile à atteindre », martèle François Gemenne. « D’ici trente à<br />
quarante ans, la Belgique de nos enfants sera celle d’un pays subissant<br />
un climat beaucoup plus instable, avec une multiplication<br />
des phénomènes extrêmes. Comme les inondations, comme les<br />
vagues de chaleur, comme les feux de forêt, par exemple dans les<br />
Ardennes. On est en train de quitter une période de stabilité climatique<br />
pour une autre de plus en plus instable. Il ne faut pas se<br />
dire que ça va devenir complètement invivable, mais nos modes<br />
de vie vont radicalement changer. »<br />
François Gemenne a bouclé notre rencontre par un cri <strong>du</strong> cœur<br />
qui en dit long et concerne tous les décideurs : « J’en ai marre des<br />
gens qui passent leur vie à sonner l’alerte face au changement climatique<br />
sans jamais donner la moindre piste de solution. Marre<br />
des influenceurs d’internet qui agitent les peurs des gens dans le<br />
seul but d’accroître leur audience. »<br />
« AU RISQUE DE PASSER POUR UN VIEUX CON »<br />
Invité <strong>du</strong> « Café sans filtre » de Maxime Binet, François<br />
Gemenne répond aux questions « fort de café » de <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>.<br />
13 septembre <strong>2023</strong>. Ursula von<br />
der Leyen, présidente de la<br />
Commission européenne, dresse<br />
le bilan de l’Union. Est-ce bien<br />
celle dans laquelle nous vivons ?<br />
CAFÉ FRAPPÉ<br />
QUI AVEZ-VOUS ENVIE DE COGNER ET<br />
POURQUOI ?<br />
J’ai parfois envie de cogner ces politiques<br />
qui ont abandonné tout sens de l’intérêt général,<br />
qui cherchent uniquement à flatter leur électorat.<br />
Et qui cherchent donc à maximiser les clivages,<br />
à créer des divisions dans la société, plutôt qu’à<br />
rassembler les gens autour d’un projet. Mais je ne<br />
suis pas quelqu’un de violent, donc je me retiens.<br />
CAFÉ GLACÉ<br />
QUI VOUS REFROIDIT ET POURQUOI ?<br />
Les juristes. Je ne compte pas le nombre<br />
de projets que j’ai envisagés, et pour lesquels un<br />
ou une juriste m’a refroidi. Quoi qu’on fasse, il y<br />
a toujours des risques juridiques, des complications<br />
légales… Parfois, ça me décourage. Alors que<br />
ces juristes sont sûrement des gens très sympathiques,<br />
qui font juste leur boulot. Mais souvent,<br />
ils me donnent envie de ne rien faire.<br />
CAFÉ AU LAIT<br />
QUE TROUVEZ-VOUS LAID<br />
ACTUELLEMENT ?<br />
Les gens qui semblent se complaire<br />
dans l’idée de l’effondrement des civilisations.<br />
Le fatalisme avec lequel nous regardons désormais<br />
les tragédies de l’immigration. Et les youtubeurs<br />
et influenceurs : vraiment, je ne parviens<br />
pas à comprendre comment on peut être attiré<br />
par ce que font ces gens, leur style de vie, le<br />
monde qu’ils donnent à voir. Je ne comprends<br />
pas comment il est possible que des activités<br />
aussi futiles génèrent autant d’argent. Je ne<br />
parviens pas à comprendre comment ces jeunes<br />
et leur modèle de surconsommation sont aussi<br />
suivis sur les réseaux sociaux. C’est quelque<br />
chose qui me dépasse complètement et que je<br />
trouve profondément laid. Au risque de passer<br />
pour un vieux con.<br />
DU 31 AOÛT AU 6 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
RETROUVEZ MAXIME BINET ET SON « CAFÉ SANS FILTRE » TOUS LES MATINS À 7 H 15 SUR<br />
39
LA SEMAINE DE<br />
LUDIVINE<br />
DEDONDER INTIME<br />
« QUAND VOUS<br />
ÊTES BLONDE ET<br />
SOCIALISTE… »<br />
La ministre de la Défense s’est livrée à <strong>Paris</strong><br />
<strong>Match</strong> le temps d’un « Café sans filtre ».<br />
La guerre en Ukraine<br />
« Clairement, cette guerre menée par la Russie en<br />
Ukraine me choque. Il y a une volonté de déstabiliser<br />
nos sociétés démocratiques. C’est, entre autres,<br />
pour cela que nous soutenons l’Ukraine. Nous ne pourrons<br />
jamais accepter un État qui attaque son voisin de<br />
manière unilatérale, qui détruit les infrastructures, qui<br />
force un peuple à se soumettre, qui tue des civils, y<br />
compris des enfants, et des militaires. Aujourd’hui, la<br />
géopolitique me refroidit tant à l’Est et qu’en Afrique<br />
subsaharienne. »<br />
Les populistes<br />
« J’en ai assez de ces discours populistes qui opposent<br />
des catégories de citoyens à d’autres. Un exemple marquant<br />
: dire à une personne que sa vie pourrait s’améliorer<br />
en supprimant les allocations de chômage. Le<br />
problème est évidemment plus nuancé. C’est un argument<br />
qui revient régulièrement dans les discours populistes<br />
et extrémistes. Cela m’inquiète beaucoup. »<br />
CONFIDENCES<br />
Le racisme, l’extrémisme, les violences<br />
« Je me bats contre ces poisons depuis bien avant mon<br />
engagement en politique, y compris aujourd’hui au sein<br />
de mon propre département. Quelques mois après ma<br />
prise de fonction, nous avons identifié des personnes<br />
qui avaient ce profil au sein de la défense comme ailleurs.<br />
Nous avons dit : “Tolérance zéro à l’extrémisme,<br />
au racisme, au sexisme.” C’est un<br />
combat. Durant ma jeunesse, j’ai moi-même été confrontée<br />
à la violence. Et, dès le premier jour de mon entrée<br />
en service en tant que ministre, j’ai eu droit à une série<br />
de critiques sexistes <strong>du</strong> style : “Une femme à la tête de<br />
la Défense ? Qui est-elle ? Elle n’a pas fait son service<br />
militaire…” Alors que mes prédécesseurs n’avaient pas<br />
non plus fait leur service ! Ma réponse a été de me juger<br />
sur mes actes. Au bout de trois ans, nous avons rempli<br />
nos objectifs. En tant que femme, il faut toujours en<br />
faire plus, alors quand vous êtes blonde et socialiste à<br />
la Défense, imaginez (rires) ! »<br />
COUPS DE CŒUR<br />
« J’ai eu la chance de pouvoir aller encourager nos athlètes belges aux<br />
Invictus Games, lors d’une épreuve de rameurs en équipe. Ils incarnent avec<br />
fierté des valeurs fondamentales telles que le courage, la persévérance, la<br />
résilience, l’esprit sportif. Ils nous rappellent que même face à des défis<br />
personnels, il est possible de se surpasser grâce à la détermination et à l’entraînement.<br />
Leur parcours est une source d’inspiration, montrant comment<br />
le sport peut être un puissant outil de réhabilitation et de reconstruction.<br />
Je crois fermement que la Défense doit refléter la diversité et la force de<br />
notre société. L’engagement aux Invictus Games incarne cette vision. La<br />
Défense est non seulement une institution de protection, mais également<br />
une force de réhabilitation, d’inspiration et de solidarité. »<br />
« Avec Paul Magnette,<br />
je suis allée rencontrer<br />
l’ASBL Vit’ALE afin de<br />
mieux appréhender sa<br />
réalité et les enjeux auxquels<br />
elle est confrontée.<br />
Mais une agence<br />
locale pour l’emploi<br />
(ALE), qu’est-ce que<br />
c’est ? Son but est de<br />
chercher les chômeurs<br />
de longue <strong>du</strong>rée et de les accompagner socialement. Elle rend également de<br />
nombreux services à la population au travers de garderies et de transports<br />
scolaires, de petits travaux de jardinage chez les particuliers, de l’accompagnement<br />
des personnes malades ou encore pour aider les agriculteurs<br />
et les maraîchers. »<br />
« Week-end aussi festif que folklorique<br />
à Tournai avec ses quatre<br />
cortèges. Un incontournable pour<br />
la Tournaisienne que je suis. Félicitations<br />
aux organisateurs et à<br />
tous les bénévoles de nous procurer<br />
autant de joie. Merci à chacun<br />
d’entre vous pour vos petits<br />
mots d’encouragement ou vos<br />
sourires, tout simplement. »<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
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Le pari de l’investigation<br />
En <strong>2023</strong>, le journalisme est-il encore le moyen le plus fiable de<br />
rapporter l’information ? Nombre de citoyens sont convaincus<br />
que ce n’est plus le cas ou, à tout le moins, en doutent<br />
sérieusement. Pire, ils perçoivent les médias d’information et les<br />
journalistes comme, au choix, partisans, élitistes, conformistes,<br />
déconnectés <strong>du</strong> réel.<br />
Cette défiance envers la presse n’est pas singulière, toutes les<br />
institutions sont aujourd’hui concernées. Il reste que le procès<br />
récurrent fait à notre profession vise son manque d’indépendance<br />
supposé par rapport aux puissances d’argent, aux pouvoirs établis<br />
et aux agents d’influence de toutes sortes. En clair, nous autres,<br />
journalistes, sommes accusés de ne plus exercer suffisamment<br />
notre vocation première de contre-pouvoir.<br />
Conscient de cette grave crise de confiance, les médias <strong>du</strong><br />
groupe IPM (La Libre, La DH, L’Avenir, <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>, Moustique,<br />
LN24) entendent réaffirmer leur attachement à un journalisme<br />
farouchement indépendant et pugnace, un journalisme qui soit<br />
un service de phares et balises. Par conséquent, au travers de<br />
la création d’un pôle d’enquêtes réunissant des journalistes de<br />
chacun de nos titres, nous souhaitons faire le pari de l’investigation,<br />
c’est-à-dire le pari de l’exigence, de la curiosité et de l’exactitude.<br />
L’ambition de ce « Pôle Investigation », grâce à la réalisation<br />
d’enquêtes exclusives, c’est d’assumer pleinement notre<br />
rôle de « chien de garde » d’une démocratie piratée par la<br />
désinformation, mais également celui de « chien guide » au service<br />
de l’intérêt général.<br />
Se montrer incisif, pratiquer l’indiscrétion, aller là où d’autres<br />
ne vont pas, refuser le prêt-à-penser, faire bouger les lignes,<br />
bousculer l’infosphère. Voilà ce qui s’affiche au fronton <strong>du</strong><br />
« Pôle Investigation », inspiré par la devise <strong>du</strong> Washington Post :<br />
« La démocratie meurt dans les ténèbres ».<br />
La publication <strong>du</strong> dossier sur les « contrats secrets <strong>du</strong><br />
Big Pharma » dans Moustique constitue le point de départ d’un<br />
grand rendez-vous d’information auquel vous serez désormais<br />
conviés régulièrement.<br />
Vous pouvez également contribuer à cet effort investigatif<br />
en contactant le Pôle de manière confidentielle et sécurisée<br />
via cette adresse : investigation@ipmgroup.be<br />
Frédéric Loore, responsable <strong>du</strong> Pôle Investigation
JEFF<br />
JEUX DE MAILLES<br />
Avec ses pulls fantaisie joliment chamarrés<br />
dont certains modèles arborent pas<br />
moins de dix-huit couleurs, cette marque<br />
bruxelloise familiale aime la vie et le<br />
fait savoir à travers ses collections de prêtà-porter<br />
féminin.<br />
EXCELLENCE BELGE<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
42<br />
Par Philippe Fiévet<br />
Si Victoria Eaton, aujourd’hui âgée<br />
de 33 ans, semble née avec un pull sur le<br />
dos, il ne s’agit pas de n’importe lequel !<br />
Ses parents, Alain et Caroline, ont longtemps<br />
représenté une marque allemande<br />
avant de lancer leur propre griffe de vêtements.<br />
« Dès le départ, ils ont pu mettre à<br />
profit leur réseau d’habituées et de clientes<br />
fidèles à travers toute la Belgique. La première<br />
boutique de Jeff a vu le jour en 2008,<br />
à Uccle, avant de déménager en 2019 au<br />
Sablon pour se rapprocher de la clientèle<br />
internationale. »<br />
L’espace de 90 m² est évidemment entièrement<br />
dévolu à la marque maison, mais<br />
Jeff est également présent dans 130 magasins<br />
multimarques en<br />
Belgique et environ 200<br />
en Europe et à travers le monde, France<br />
et Angleterre en tête. Là où le vent souffle<br />
plus que partout ailleurs ? Apparemment<br />
non, puisque Jeff s’est frayé un chemin<br />
jusqu’à Dubaï et au pays <strong>du</strong> Soleil Levant.<br />
Et, depuis 2018, la marque bénéficie des<br />
facilités d’un shop en ligne, relayé par un<br />
site internet où la gamme de pulls est abondamment<br />
illustrée et constitue, à elle seule,<br />
une fête pour les yeux.<br />
Coup de cœur pour la rentrée ?<br />
Un petit pull avec un cœur brodé<br />
dessus.<br />
Si la marque bruxelloise s’est spécialisée<br />
dans les pulls et les mailles fantaisie,<br />
en faisant attention au choix des matières,<br />
ses collections déclinent aussi<br />
des blouses en viscose satiné<br />
ou quantité de pantalons en<br />
velours et velours côtelé dans<br />
une large palette de couleurs.<br />
« Nous utilisons essentiellement<br />
de la laine, <strong>du</strong> lin et <strong>du</strong> coton,<br />
mais aussi de plus en plus de fils<br />
recyclés et de matières écoresponsables<br />
», explique Victoria<br />
Eaton, « en nous efforçant<br />
d’utiliser tant que possible des matériaux<br />
labélisés GOTS, BCI et Oeko-Tex. Chaque<br />
nouvelle collection compte un peu plus de<br />
matières écologiques. Nous souhaitons que<br />
d’ici 2030, ce soit à 100 % le cas ». Les<br />
pulls n’en ont pas moins la cote, « basiques<br />
et intemporels, avec de jolies formes et de<br />
belles couleurs », précise-t-elle, en insistant<br />
sur la qualité des matières, destinées à ce<br />
que le vêtement <strong>du</strong>re le plus longtemps<br />
Jeff est présent<br />
dans 130 magasins<br />
multimarques en<br />
Belgique et environ<br />
200 à travers<br />
le monde, France<br />
et Angleterre<br />
en tête<br />
LA SEMAINE DE<br />
Victoria Eaton entourée de ses<br />
parents, Alain et Caroline : « Ils ont<br />
plus de vingt-cinq ans d’expérience<br />
dans le métier. »<br />
possible. « Je rencontre parfois<br />
des clientes qui me disent porter<br />
leur pull depuis quinze ans<br />
et qu’il n’a pas bougé. » Ajoutez<br />
à cela un véritable feu d’artifice<br />
de couleurs – certains<br />
modèles de pulls en comptent<br />
une douzaine à eux seuls – et<br />
vous aurez un aperçu de cette<br />
gamme qui se réinvente à<br />
chaque saison. Et pour la collection<br />
automne-hiver ? « Nous proposons<br />
des coloris plus sages,<br />
doux et intemporels, avec une<br />
présence appuyée de fuchsias,<br />
de rouges et d’orangés, mais on retrouve<br />
aussi de l’écru, <strong>du</strong> beige, de la cannelle et<br />
des coloris d’épices. » Coup de cœur pour<br />
la rentrée ? Un petit pull avec un<br />
cœur brodé assorti à une cape en<br />
fausse fourrure, ample, moelleuse<br />
et douce au toucher.<br />
Aujourd’hui, la marque bruxelloise,<br />
fière de son ancrage familial<br />
puisque les parents de<br />
Victoria œuvrent toujours à ses<br />
côtés, emploie une dizaine de<br />
personnes. Travailler avec ses<br />
parents, après avoir fait pourtant<br />
des études de journalisme, n’est-ce pas difficile<br />
pour une jeune femme de 33 ans ?<br />
« C’est un atout, selon moi. Surtout au<br />
niveau de la création des collections. On<br />
est très complémentaires : j’apporte ma<br />
touche jeune et féminine, je pousse mes<br />
parents à aller dans des directions qu’ils<br />
n’auraient peut-être pas prises sans moi.<br />
Eux ont plus de vingt-cinq ans d’expérience<br />
dans le métier, ils réajustent mes idées parfois<br />
un peu trop farfelues. Mais nous partageons<br />
le même point de vue sur le fait que<br />
Jeff a sa propre identité, dans laquelle les<br />
émotions jouent un grand rôle. »<br />
À l’avenir, le trio entend bien « continuer<br />
à évoluer gentiment », comme le dit la fille<br />
de la maison, en misant notamment sur une<br />
reprise des exportations, mises à mal par<br />
l’épidémie de Covid. Côté fabrication, les<br />
vêtements de la marque sont pro<strong>du</strong>its en<br />
Italie, au Portugal et, pour 50 % d’entre eux,<br />
en Chine. Mais Victoria entend bien renforcer<br />
cette présence européenne et, pourquoi<br />
pas, rapatrier en Belgique une partie de la<br />
fabrication.<br />
« Jeff a sa propre identité,<br />
dans laquelle les émotions jouent<br />
un grand rôle. »
ACTUALITÉ<br />
CATHERINE DENEUVE<br />
BLUFFANTE EN HÉROÏQUE ÉPOUSE<br />
DE JACQUES CHIRAC<br />
Droite, toujours, même si elle en a vu de toutes les<br />
couleurs. Pour incarner Bernadette Chirac, 90 ans,<br />
et un destin sans pareil, il fallait l’habileté et l’audace<br />
de la plus grande comédienne française. Treize ans<br />
après « Potiche », Catherine Deneuve endosse<br />
à nouveau le rôle d’une femme sous-estimée dont le<br />
talent va éclater au grand jour. (Pages 54 à 63)<br />
Crédits photo : P. 44 à 53 : L. Geai. P. 54 et 55 : L. Champoussin, D. Hudson. P. 56 et 57 : J. C. Deutsch, L. Champoussin,<br />
J. Langevin / Sygma / Corbis via Getty Images, DR, B. Gysembergh, H. Fanthomme. P. 58 à 61 : L. Champoussin. P. 62 et 63 :<br />
D. Hudson, DR. P. 64 à 67 : DR. P. 68 et 69 : F. Kan / Wireimage. P. 70 et 71 : DR, R. Jeanelle, J. C. Deutsch. P. 72 à 81 : R. Dersin,<br />
Photo News. P. 82 à 89 : Photo News, B. Rubsamen/Royal Portrait Europe/Bestimage, Sipa, Zuma/Starface, Bestimage, L.<br />
Brostrom/Cour Royale de Suède, Monarch Press/Sipa, Dana Press/Bestimage, Getty Image via AFP, Zuma Press/Bestimage,<br />
Instagram/DR. P. 90 : DR.<br />
44 SYRIE<br />
LA POUPONNIÈRE<br />
DE L’ÉTAT ISLAMIQUE<br />
Par Manon Quérouil-Bruneel<br />
54 CATHERINE DENEUVE<br />
TRÈS CHOUETTE<br />
EN BERNADETTE<br />
Par Marie-Laure Delorme<br />
et Catherine Nay<br />
64 UNIVERSITÉ<br />
PARIS-DESCARTES<br />
LA MORT PROFANÉE<br />
Par Caroline Mangez<br />
68 QUEEN CAMILLA<br />
L’EMBELLIE<br />
Par Pierrick Geais<br />
72 PASCAL VREBOS<br />
LES SECRETS DE<br />
L’ÉTERNELLE JEUNESSE<br />
Récit et interviews Nadia Salmi<br />
82 À QUAND UNE ANNONCE<br />
ROMANTIQUE AU PALAIS ?<br />
Par Julien Jardin et<br />
Pierrick Geais<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
43
Chapo 1<br />
Dans le camp d’Al-Hol,<br />
à la frontière irako-syrienne, le 4 septembre.<br />
SYRIE<br />
LA POUPONNI<br />
Légende 1<br />
RE DE<br />
L’ TAT ISLAMI UE
À l’abri des barbelés, la loi religieuse la plus extrême règne dans les camps<br />
où sont retenues des familles de djihadistes originaires de nombreux pays, y<br />
compris le nôtre. Condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme<br />
pour le non-rapatriement de ses ressortissants, la France maintient sa politique<br />
de cas par cas. Alors que les regards occidentaux se détournent, la<br />
menace n’a pas disparu. Au contraire, elle s’aggrave, met en garde le ministre<br />
de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Pour certains fanatiques, ces enfants<br />
victimes sont le précieux ferment d’une nouvelle génération de terroristes.<br />
PHOTOS LAURENCE GEAI / REPORTAGE MANON QUÉROUIL-BRUNEEL<br />
Ils ont grandi dans des camps, certains ont<br />
per<strong>du</strong> leurs parents. Les uns rêvent de France, les autres<br />
d’un renouveau <strong>du</strong> califat. Nous les avons rencontrés
Index pointé vers le ciel,<br />
signe de ralliement à Daech,<br />
ce gamin de l’annexe<br />
<strong>du</strong> camp d’Al-Hol défie<br />
notre photographe.
Ils n’ont connu que la poussière et la misère, la haine et le ressentiment.<br />
Surtout à l’encontre des pays qui leur ont pris leur père. Les enfants<br />
de l’annexe <strong>du</strong> camp d’Al-Hol nourrissent un désir de revanche. Plus<br />
de 7 000 femmes radicalisées y vivent en vase clos. Débordées, les<br />
Forces démocratiques syriennes sont impuissantes à neutraliser cette<br />
bombe à retardement. À l’adolescence, certains de ces « enfants de<br />
Daech » quittent l’enfer d’Al-Hol pour rejoindre des centres de déradicalisation.<br />
Certains demandent le rapatriement. Le dilemme est de taille :<br />
faut-il faire confiance à ceux qui ont été dressés à haïr et à combattre ?<br />
Endoctrinés, traumatisés, entourés<br />
de femmes en burqa, ils baignent dans<br />
un vivier de futurs djihadistes
Gardiens <strong>du</strong> camp d’Al-Hol.<br />
Les forces de sécurité kurdes ne quittent<br />
pas leur véhicule blindé. Derrière les<br />
barbelés, quelque 40 000 prisonniers.<br />
Lancer de pierres sur<br />
des journalistes. L’annexe <strong>du</strong> camp<br />
de Roj est considérée comme<br />
un réservoir de futurs djihadistes.
« Nous enfermer toutes ensemble<br />
a été la pire erreur de l’Occident », explique<br />
la veuve d’un émir de Daech<br />
En signe de privilège, un appareil à air conditionné. Magali<br />
vit avec ses cinq filles. Elle refuse le rapatriement.<br />
Toutes les femmes<br />
portent le niqab, choisi ou<br />
imposé. Ici, au marché<br />
où elles récupèrent des vivres,<br />
à l’entrée de l’annexe.
DEUX ENFANTS FRANÇAIS DU DJIHAD<br />
Adem Clain (à g.), <strong>21</strong> ans, estropié, et Hamza,<br />
20 ans, au centre de déradicalisation pour jeunes étrangers<br />
de Qamishli (Syrie), le 5 septembre.
ACTUALITÉ<br />
Soudain, dans un centre de déradicalisation,<br />
apparaît face à nous le fils de Fabien Clain, ce djihadiste<br />
qui a revendiqué les attentats parisiens <strong>du</strong> 13 novembre<br />
De notre envoyée spéciale en Syrie<br />
Manon Quérouil-Bruneel<br />
Il arrive en claudiquant, le teint blême.<br />
Adem, <strong>21</strong> ans, est l’un des 111 enfants<br />
de djihadistes étrangers retenus dans un<br />
centre de déradicalisation, sous bonne<br />
garde, près de la ville de Qamishli, dans<br />
le nord-est de la Syrie. Il est surtout le<br />
fils de Fabien Clain, le terroriste qui a<br />
revendiqué au nom de l’État islamique<br />
« l’attaque bénie » <strong>du</strong> 13 novembre 2015<br />
au Bataclan et dans les rues des X e et XI e<br />
arrondissements de <strong>Paris</strong> qui fit 130 morts et<br />
490 blessés. Après neuf années d’errance qui<br />
l’ont mené d’une cité toulousaine aux geôles<br />
syriennes, Adem se dit « fatigué ». « Je veux<br />
rentrer en France », supplie-t-il. La France,<br />
il y est né et l’a quittée à l’âge de 12 ans,<br />
endoctriné dès le plus jeune âge par sa mère,<br />
Mylène, une Normande convertie qui porte<br />
la burqa, et son père fiché S dont le djihad<br />
a longtemps consisté à en envoyer d’autres<br />
mourir à sa place. En 20<strong>09</strong>, ce dernier fut<br />
condamné à cinq ans de prison pour avoir<br />
organisé l’acheminement vers l’Irak de plusieurs<br />
jeunes Toulousains. Il est abattu dix<br />
ans plus tard par une frappe ciblée dans la<br />
ville syrienne de Baghouz.<br />
N’ayant connu qu’un huis clos radicalisé,<br />
son fils évoque une « famille normale ». Dès<br />
son plus jeune âge, il ânonnait les « anasheed<br />
» (chants religieux) composés par<br />
son mélomane de père, comme d’autres<br />
des comptines. À Toulouse, il fréquente l’établissement<br />
musulman hors contrat Avicenne<br />
Al-Badr. À la veille de son entrée au collège,<br />
un mois après les attaques de « Charlie<br />
Hebdo », ses parents lui annoncent qu’ils<br />
partent tous pour « de longues vacances en<br />
Italie ». En réalité, direction Raqqa. « J’étais un<br />
gamin, je ne pensais qu’à jouer », souffle-t-il.<br />
La suite, l’adolescence sous le califat entre<br />
bombardements, entraînement militaire et<br />
exécutions publiques, est une zone d’ombre<br />
sur laquelle il ne s’étend pas.<br />
Il désigne sa jambe gauche qu’il traîne<br />
comme un poids mort. Blessé par un tir<br />
de mortier à Baghouz, où sa famille s’était<br />
retranchée avec les derniers irré<strong>du</strong>ctibles de<br />
l’État islamique (EI), un nerf a été sectionné.<br />
Pour espérer remarcher normalement, il a<br />
besoin d’une opération impraticable en Syrie.<br />
« Plus j’attends, plus mon corps me lâche.<br />
J’ai l’impression que la France m’a laissé<br />
dans un carton fermé… » La voix nouée,<br />
il interroge : « On me fait payer ce qu’a fait<br />
mon père, mais quelle est ma faute à moi ? »<br />
C’est là toute la question. Selon les confessions<br />
d’un djihadiste repenti, Fabien Clain<br />
et son frère, Jean-Michel, auraient cherché<br />
à mettre en place un réseau d’enfants<br />
kamikazes formés en Syrie pour<br />
perpétrer des attaques sur le sol<br />
européen. Adem Clain a-t-il été<br />
dressé pour tuer ?<br />
Désormais majeur, il sait<br />
qu’en cas de retour il lui faudra<br />
répondre des dérives de tout<br />
un clan – jusqu’à sa grand-mère,<br />
Marie- Rosanne, décédée quelques mois après<br />
avoir rallié la Syrie. « J’espère que je n’irai pas<br />
en prison, murmure-t-il. Je veux bien aller<br />
dans un centre, mais un vrai. Ici, dit-il en<br />
désignant <strong>du</strong> menton le surveillant qui assiste<br />
à l’entretien, c’est trop <strong>du</strong>r. » Au moment de<br />
se quitter, il force un sourire en évoquant sa<br />
mère qu’il n’a pas vue depuis trois ans. Si<br />
vous la voyez, dites-lui que je vais bien. Je<br />
ne veux pas lui casser le moral. »<br />
La jambe gauche<br />
d’Adem Clain, blessé par<br />
un tir de mortier à<br />
Baghouz.<br />
Avant son entrée au<br />
collège, ses parents<br />
lui annoncent<br />
qu’ils partent tous<br />
« pour de longues<br />
vacances en Italie »<br />
Nous avons retrouvé Mylène Clain, alias<br />
Fatima, à une centaine de kilomètres de<br />
là dans le camp de détention de Roj, où<br />
vivent la cinquantaine de familles de djihadistes<br />
français qui refusent obstinément<br />
d’être rapatriées. Yeux bleus qui percent<br />
sous son niqab taché, la mère d’Adem<br />
décline l’accès à sa tente sous prétexte<br />
<strong>du</strong> « bazar » qui y règne, mais accepte<br />
d’échanger quelques mots. « On<br />
ne manque de rien ici, lâche-t-<br />
elle. On a les chaînes françaises,<br />
des tickets pour acheter des<br />
légumes, une certaine normalité<br />
s’est installée au fil des ans. En<br />
pinaillant, il manque une salle<br />
de sport pour se détendre… »<br />
La mère de famille considère<br />
que, pour elle et ses deux filles<br />
majeures, l’idéal serait de pouvoir rester en<br />
Syrie mais de l’autre côté de ces barbelés qui<br />
les tiennent enfermées depuis quatre ans,<br />
dans un pays où elles seraient libres de vivre<br />
« en accord avec la charia ». « Et puis, ajoutet-elle<br />
avant de mettre fin à la conversation,<br />
je ne vais pas vous mentir : je sais que si je<br />
rentre en France, je passerai des années en<br />
prison. Je ne veux pas être séparée de mes<br />
enfants. » Quelques mètres plus [SUITE PAGE 52]
ACTUALITÉ<br />
TURQUIE<br />
Qamishli<br />
LIBAN<br />
Damas<br />
JORDANIE<br />
Raqqa<br />
SYRIE<br />
Al-Hol<br />
IRAQ<br />
100 km<br />
loin, une Française nous lance : « On nous dit :<br />
“Pensez à vos enfants, à leur santé.” Mais<br />
il n’y a pas plus de maladies ici que dans<br />
une crèche en France ! Je préfère rester que<br />
prendre le risque de ne pas les voir grandir. »<br />
Les enfants : c’est au nom de leur « bienêtre<br />
» que ces épouses de djihadistes refusent<br />
de rentrer en France et d’affronter la justice.<br />
Comme cette convertie originaire de<br />
Bordeaux, diplômée d’une école de mode,<br />
que l’on appellera Magali. Elle nous accueille<br />
en débardeur dans sa tente climatisée décorée<br />
d’une guirlande lumineuse. Son chat,<br />
Milka, passe une tête. Depuis six ans qu’elle<br />
vit ici, la quadragénaire a pris soin d’adoucir<br />
le quotidien de ses cinq filles âgées de 7 à<br />
20 ans, grâce aux mandats qu’envoie chaque<br />
mois sa belle-famille. Membre de la brigade<br />
Tariq ibn Ziyad, une unité de l’EI menée par<br />
un ancien légionnaire français, son mari a été<br />
jugé et condamné à mort en Irak. « On avait<br />
décidé depuis longtemps de quitter “Dawla”<br />
– l’État islamique, comme le nomment ses<br />
partisans –, assure-t-elle. On n’était plus<br />
d’accord avec leurs agissements. Mais c’est<br />
plus facile de le rejoindre que de le quitter… »<br />
La famille a été arrêtée en 2017 alors qu’elle<br />
tentait de passer la frontière turque.<br />
Sa petite dernière, qui ne sait ni lire ni écrire,<br />
n’a jamais connu d’autre horizon que ces<br />
quelques mètres carrés où elle passe des<br />
heures à s’abrutir devant des dessins animés.<br />
« Elle a <strong>du</strong> mal à comprendre que le reste <strong>du</strong><br />
monde ne vit pas enfermé. Les autres ont peu<br />
de vocabulaire en français, mais elles parlent<br />
arabe, anglais, un peu de turc. C’est l’école<br />
internationale ici », plaisante leur mère. Avant<br />
de reconnaître : « Mes filles ont soif de liberté.<br />
Ne croyez pas que c’est facile pour moi de<br />
les priver d’une vie normale. » Rongée par la<br />
culpabilité, Magali avait accepté d’être rapatriée<br />
il y a quelques mois, avant de changer<br />
IRAQ<br />
d’avis et de se cacher le jour <strong>du</strong> départ. Elle<br />
évoque le « traumatisme » que représenterait<br />
pour ses enfants une séparation en cas de<br />
retour en France, où elle redoute la prison, la<br />
rupture de ce lien fusionnel forgé dans l’isolement<br />
et l’adversité. Revenue d’un cours de<br />
lecture <strong>du</strong> Coran prodigué par une « sœur »,<br />
son aînée Nadjaf confie timidement vouloir rentrer<br />
: « J’aimerais faire des études, il n’y a<br />
pas d’avenir pour nous ici. » On évoque le<br />
débat sur l’abaya qui enflamme la rentrée<br />
en France. Voilée des pieds à la tête, la jeune<br />
fille se dit prête à « s’adapter ».<br />
Six ans après la chute <strong>du</strong> califat, rares sont<br />
ses anciennes adeptes à avoir abandonné<br />
ce vêtement de rigueur dans l’enceinte <strong>du</strong><br />
camp. Son dédale poussiéreux est peuplé de<br />
silhouettes au look Daech 3.0 : gants, chaussettes<br />
et lunettes noires, baskets, masque<br />
anti-Covid, en remplacement <strong>du</strong> niqab interdit<br />
hors des tentes. Des gamines<br />
affublées de mini-burqas sortent<br />
de l’école, cartables roses sur le<br />
dos. Une mère sans visage sermonne<br />
sa fille dans un anglais<br />
d’Oxford. Une Australienne<br />
joviale s’excuse de ne pas parler<br />
aux journalistes : « Rien de personnel, guys ! »<br />
Dans cette tour de Babel <strong>du</strong> djihad, terre promise<br />
de l’égalité, toutes ne sont pourtant pas<br />
logées à la même enseigne : Somaliennes et<br />
Indonésiennes cuisent sous des tentes sommaires<br />
pendant que les Européennes disposent<br />
de la climatisation et des chaînes<br />
satellites. « Pourtant, ce sont elles les pires,<br />
s’indigne une Égyptienne à l’abri des<br />
regards. Elles menacent de mort celles qui<br />
veulent quitter le voile, décident de ce qui<br />
est “haram” [péché] ou non. Leurs enfants<br />
jettent des pierres sur nos tentes quand on<br />
écoute de la musique. Chaque jour qui passe<br />
les radicalise davantage. »<br />
« Nous enfermer toutes ensemble a été la<br />
pire erreur de l’Occident et notre meilleure<br />
chance d’un nouveau califat », apprécie en<br />
connaisseuse Oum Wissam, veuve syrienne<br />
d’un émir saoudien qui exerçait les fonctions<br />
de responsable de la police religieuse dans le<br />
désert de Badia. Nous la rencontrons à Raqqa,<br />
C’est au nom <strong>du</strong><br />
« bien-être » de leurs<br />
enfants qu’elles<br />
refusent de rentrer<br />
en France<br />
où elle s’est installée l’an dernier après avoir<br />
été libérée dans le cadre d’un programme de<br />
réhabilitation d’anciennes familles de l’EI. La<br />
mère et ses deux enfants habitent un appartement<br />
étonnement neuf et spacieux, probablement<br />
financé par sa belle-famille. La<br />
plus grande partie de la population vit, elle,<br />
sous les décombres après que la ville a été<br />
rasée à 80 % par les bombardements de la<br />
coalition. On y manque d’eau, d’électricité<br />
et de nourriture. « Sous l’émirat, il n’y avait<br />
ni mendiants ni voleurs. C’était la vie rêvée »,<br />
soupire la veuve nostalgique. La question des<br />
droits des femmes au sein de ce paradis per<strong>du</strong><br />
la fait sourire : « Demandez donc à vos compatriotes<br />
qui sont venues chez nous si elles<br />
étaient malheureuses. Si l’occasion se présente,<br />
elles reviendront toutes en courant ! »<br />
Affaibli, Daech ne cherche pas – pour<br />
l’instant – à recruter à l’étranger ou à<br />
contrôler un territoire. Mais ses anciens<br />
soutiens préparent méthodiquement l’avenir.<br />
Dans le camp d’Al-Hol, où s’entassent<br />
près de 50 000 personnes, dont<br />
30 000 enfants, la relève semble<br />
assurée. Dans cette immensité<br />
miséreuse, seule la haine<br />
prospère. La section appelée<br />
l’« annexe », où sont parquées<br />
plus de 7 000 étrangères parmi<br />
les plus radicalisées, est un enfer dans l’enfer.<br />
La plupart sont originaires de Russie<br />
– Moscou ne rapatrie que les enfants, soucieux<br />
de repeupler la nation en temps de<br />
guerre – et des anciennes républiques soviétiques.<br />
Toutes appellent de leurs vœux le<br />
retour <strong>du</strong> califat. On croise une Afghane,<br />
dépitée : « Maintenant que l’émirat a été restauré<br />
chez moi, je veux rentrer. Pourquoi les<br />
talibans ne viennent-ils pas nous chercher ? »<br />
Reléguées au rang de geôliers de ces milliers<br />
d’indésirables, les Forces démocratiques<br />
syriennes (FDS), dominées par les Kurdes,<br />
ne s’aventurent qu’en véhicules blindés dans<br />
ce dédale de tentes devenu une gigantesque<br />
Cocotte-Minute se rapprochant chaque jour<br />
davantage de son point d’explosion. L’an dernier,<br />
deux adolescentes ont été retrouvées<br />
égorgées après avoir été « déshonorées » par<br />
un viol. Des vidéos d’adolescents s’entraînant<br />
<strong>du</strong>r dans des camps de fortune ont été<br />
découvertes sur un téléphone portable. Au<br />
Au camp de Roj, les Européennes<br />
sont beaucoup mieux traitées que les autres. « Pourtant<br />
ce sont elles les pires », estime une Égyptienne
souk, où les détenues viennent s’approvisionner<br />
en pro<strong>du</strong>its frais, ne subsiste qu’une<br />
poignée d’échoppes. Les autres ont été brûlées,<br />
leurs propriétaires caillassés. Un commerçant<br />
a fini à l’hôpital. « Le vrai problème,<br />
ce sont les gosses, confie un autre. Dès l’âge<br />
de 5 ans, ils deviennent totalement hors de<br />
contrôle. » Impossible de s’éloigner à plus de<br />
quelques mètres, des pierres grosses comme<br />
le poing s’abattent sur nous. « Je vais vous<br />
exploser la tête », hurle un garçon d’une<br />
dizaine d’années en nous mitraillant avec<br />
une précision redoutable. Un autre mime le<br />
geste de nous égorger. « Vous, les Européens,<br />
vous ne voyez le danger que lorsqu’il est<br />
à vos frontières, soupire Farhad Shami, le<br />
porte-parole des FDS. Mais je vous le dis en<br />
tant que peuple ami : ce n’est qu’une question<br />
de temps avant que cette génération,<br />
dressée pour venger la précédente, n’attaque<br />
chez vous. »<br />
Hamza B. appartient à la trentaine<br />
d’enfants français soupçonnés d’avoir pris<br />
part aux activités militaires de l’EI. L’un de<br />
ces fameux « lionceaux <strong>du</strong> califat » aperçu sur<br />
une vidéo de propagande tournée à Raqqa<br />
en 2014. Visage juvénile et fusil-mitrailleur à<br />
la main, il s’y présentait comme le représentant<br />
de Mohamed Merah, originaire comme<br />
lui <strong>du</strong> quartier de la Reynerie, à Toulouse.<br />
Déclaré mort au combat à l’âge de 13 ans,<br />
nous l’avons retrouvé. Vivant mais très mal<br />
en point. Sur la chaise où l’a précédé Adem<br />
Clain, dans le centre où deux autres ressortissants<br />
français sont également retenus, le<br />
jeune homme de 20 ans tremble comme une<br />
feuille. « Je te mens pas, j’étais pas obligé de<br />
la faire, cette vidéo. Mais j’avais 12 ans, je<br />
voulais être une star sur le Net, confesse-t-il<br />
avec, dans la voix, un fond d’accent chantant,<br />
lui qui a pourtant quitté la région toulousaine<br />
à l’âge de 3 ans. Aujourd’hui, je<br />
suis moins à fond dans la religion. Je fume<br />
et je ne jeûne plus », précise-t-il, soucieux de<br />
convaincre qu’il a bel et bien tourné le dos<br />
à l’islam radical.<br />
Abandonné à la naissance par son père,<br />
Hamza raconte avoir été élevé par son beaupère,<br />
un Algérien radicalisé qui, dès 2005,<br />
pousse la famille recomposée à faire sa<br />
« hijra » (l’émigration des musulmans) en<br />
Syrie. « C’est lui qui nous a entraînés là-dedans,<br />
insiste-t-il. Je ne suis pas venu ici par<br />
plaisir. » Rescapée des bombardements sur<br />
Baghouz, sa mère est morte quelques mois<br />
plus tard d’une occlusion intestinale dans<br />
le camp d’Al-Hol. Son frère, lui, a péri dans<br />
la bataille de Kobané. Sa sœur, selon les<br />
informations qu’il a pu glaner, serait emprisonnée<br />
quelque part après s’être ren<strong>du</strong>e à<br />
l’ambassade de France en Turquie. « Je n’ai<br />
plus personne », souffle-t-il.<br />
Lui se présente comme un miraculé, jeté<br />
sur un champ de bataille dès son treizième<br />
anniversaire après un passage éclair dans un<br />
camp d’entraînement pour adolescents. « Au<br />
début, j’étais mort de peur. Mais au bout d’un<br />
an, je me suis habitué. On s’habitue à tout,<br />
même au pire. » Comme Adem, Hamza fait<br />
des ellipses dans son récit. Il ne dit rien des<br />
horreurs qu’on l’a forcé à commettre au sein<br />
d’une faction opérant dans la région d’As-<br />
Suwayda, au sud de la Syrie où l’EI a exécuté<br />
des dizaines de Druzes. Il fait un bond<br />
dans le temps jusqu’au jour où une balle<br />
a traversé son épaule, le laissant paralysé<br />
<strong>du</strong>rant neuf mois. Rétabli, il décide de fuir<br />
le califat au cours de l’été 2018 après une<br />
énième dispute avec sa mère : « On est partis<br />
en taxi avec un copain marocain. » Les deux<br />
Raqqa,<br />
le 1 er septembre.<br />
Les Forces<br />
démocratiques<br />
syriennes patrouillent<br />
quotidiennement<br />
à la recherche de<br />
membres de Daech.<br />
Le cheikh Huwaidi<br />
Shalash, chef de la<br />
tribu Al-Afalda,<br />
réintègre des familles<br />
<strong>du</strong> camp d’Al-Hol<br />
dans leurs villages<br />
d’origine ou à Raqqa,<br />
et peut s’en porter<br />
garant. Il ne cache pas<br />
son soutien à Daech.<br />
Près de la place<br />
Al-Naïm de Raqqa, ils<br />
apprennent à jouer.<br />
Sous l’État islamique,<br />
ces divertissements<br />
étaient interdits.<br />
Le 1 er septembre.<br />
garçons passent miraculeusement entre les<br />
mailles des check points de l’EI, mais leur<br />
véhicule saute sur une mine près de la frontière<br />
turque. Hamza montre le trou laissé par<br />
un éclat dans son crâne. « Depuis, je n’arrête<br />
pas de m’évanouir. »<br />
Également touché à l’œil gauche, sa vision<br />
s’est dramatiquement dégradée au cours des<br />
derniers mois. « Les médecins m’ont dit que<br />
j’allais devenir aveugle si je ne me faisais<br />
pas rapidement opérer en France. » Soupir<br />
: « Je sais que là-bas, les gens ont peur<br />
de nous. Mais je veux leur dire qu’on n’est<br />
pas responsables de nos parents. Ton père<br />
te dit “marche devant moi”, tu marches. »<br />
Aujourd’hui, Hamza espère encore un billet<br />
retour : « Je ne dis pas que ce sera facile de<br />
me réadapter, mais j’ai survécu à pire. »<br />
En juillet dernier, <strong>Paris</strong> a clos le débat : ces<br />
« revenants » de l’État islamique ne seront<br />
plus rapatriés. Manon Quérouil-Bruneel.<br />
Enquête Khabat Abba
À droite, celle que son mari, Jacques<br />
Chirac, surnommait « la tortue », en 2015 à l’Élysée,<br />
et interprétée par Catherine Deneuve<br />
dans « Bernadette », en salle le 4 octobre.<br />
CATHERINE<br />
DENEUVE<br />
TR S CHOUETTE<br />
EN BERNADETTE
Dans le film de Léa Domenach,<br />
la première dame <strong>du</strong> cinéma français<br />
est bluffante en héroïque<br />
épouse de Jacques Chirac<br />
Droite, toujours, même si elle en a vu de toutes<br />
les couleurs. Pour incarner Bernadette Chirac,<br />
90 ans, et un destin sans pareil, il fallait<br />
l’habileté et l’audace de la plus grande comédienne<br />
française. Treize ans après « Potiche »,<br />
Catherine Deneuve endosse à nouveau le rôle<br />
d’une femme sous-estimée dont le talent va<br />
éclater au grand jour. Une histoire de revanche<br />
traitée façon comédie. Pour <strong>Match</strong>, la star se<br />
confie sur le féminisme d’aujourd’hui, sur sa<br />
vie d’actrice, la célébrité et ce qui va avec.<br />
INTERVIEW MARIE-LAURE DELORME<br />
ET RÉCIT CATHERINE NAY
La scène <strong>du</strong> balcon. Après la réélection <strong>du</strong> président, le 5 mai 2002. Jacques Chirac est interprété par Michel Vuillermoz.<br />
Même allure, mêmes coups<br />
de griffe chics… Deneuve s’inspire<br />
de Bernadette mais<br />
récuse le terme de biopic<br />
Dans le bureau de la première dame.<br />
En 2000, elle parle, il écoute, cette fois.<br />
Pour le film, l’ours de Pompon<br />
a remplacé, sur la table, la tortue noire.
Dresseuse d’ours. Le surnom que lui vaudra cette scène véridique.<br />
Aussi différents et indissociables que le jour et la nuit. Longtemps,<br />
Bernadette a vécu dans l’ombre de Jacques, ce géant<br />
impatient épousé à 23 ans. Tout change avec l’arrivée <strong>du</strong><br />
couple à l’Élysée. Ces années seront, pour la première dame,<br />
celles de l’émancipation. C’est ce passage à la lumière que<br />
relate « Bernadette », premier long-métrage de Léa Domenach<br />
au casting cinq étoiles, avec Denis Podalydès, Michel<br />
Vuillermoz ou Sara Giraudeau. Une équipe de campagne…<br />
Deneuve se souvient : « C’était extrêmement drôle à tourner. » Après la garden-party de juillet 2005.<br />
Dans le jardin de leur amie Line Renaud, en 2011.<br />
Scène de tournage. Jusqu’au bout, Bernadette restera le pilier de son mari.
« La vie de Bernadette Chirac<br />
ressemble à celle de beaucoup de femmes,<br />
qui sont tout aussi é<strong>du</strong>quées que<br />
leurs maris et qui finissent par se mettre en<br />
retrait pour leur laisser la place », explique<br />
la réalisatrice, Léa Domenach.
ACTUALITÉ<br />
Catherine Deneuve « J’ai sans doute eu un certain<br />
pouvoir en tant qu’actrice, mais il n’a rien à voir avec celui des<br />
hommes politiques qui espèrent changer le cours <strong>du</strong> monde »<br />
Interview Marie-Laure Delorme<br />
Dire que Catherine Deneuve<br />
est la plus grande star française<br />
relève de l’évidence.<br />
Son jeu intemporel, ses<br />
choix de rôles, son magnétisme<br />
physique. L’actrice<br />
<strong>du</strong> « Dernier métro », de<br />
François Truffaut, fêtera ses<br />
80 ans le 22 octobre et elle<br />
nous assure que cela n’intéresse personne.<br />
D’une certaine manière, c’est vrai, tant elle<br />
est toujours au centre <strong>du</strong> cinéma français.<br />
Avec son audace habituelle, Catherine<br />
Deneuve est Bernadette Chirac dans le<br />
premier film de Léa Domenach. Une réussite.<br />
« Bernadette » est une comédie politique<br />
drôle et intelligente, où la comédienne<br />
emporte tout sur son passage avec beaucoup<br />
d’abattage. On la rencontre dans un<br />
hôtel parisien, en plein milieu de l’aprèsmidi.<br />
Elle commande un chocolat chaud.<br />
<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Le biopic, c’est-à-dire le film<br />
biographique, est-il un genre que vous aimez ?<br />
Catherine Deneuve. Je n’aurais pas accepté<br />
le rôle de Bernadette, s’il s’était agi d’un<br />
biopic. Avant même la lecture <strong>du</strong> scénario<br />
de Léa Domenach et de Clémence Dargent,<br />
on m’avait prévenue qu’il s’agissait d’une<br />
comédie. Le rôle ne consistait pas à ressembler<br />
à Bernadette Chirac, mais à restituer sa<br />
manière d’être, son esprit. Léa Domenach<br />
nous a offert à tous beaucoup de liberté.<br />
Aucun des acteurs n’avait à jouer à l’identique<br />
un personnage réel. Il fallait plutôt<br />
être dans le sillage <strong>du</strong> personnage. En tant<br />
que spectatrice, le biopic est d’ailleurs un<br />
genre qui ne m’intéresse pas particulièrement.<br />
Je ne suis pas attirée par les films<br />
inspirés de personnages célèbres, dont on<br />
espère connaître les secrets.<br />
Quelle image aviez-vous de Bernadette<br />
Chirac avant d’interpréter un rôle à partir de<br />
sa vie ?<br />
La force de l’actrice :<br />
arriver à incarner Bernadette<br />
Chirac sans lui ressembler.<br />
Avec Denis Podalydès<br />
qui interprète son conseiller,<br />
Bernard Niquet.<br />
Je la connaissais de manière indirecte. Je<br />
l’ai croisée, mais je ne l’ai jamais rencontrée.<br />
Elle s’appelait Bernadette Chodron<br />
de Courcel avant de se marier, jeune, avec<br />
Jacques Chirac. Elle est le fruit d’une é<strong>du</strong>cation<br />
et d’une famille classiques. J’avais d’elle<br />
l’image d’une femme très réservée, avec la<br />
réputation d’être <strong>du</strong>re. Mais je sais bien<br />
qu’une image se construit à toute vitesse et<br />
correspond rarement à la réalité. Il faudrait<br />
s’abstenir de parler des gens que l’on ne<br />
connaît pas personnellement.<br />
Aviez-vous envie de la défendre ?<br />
Absolument pas. Je n’ai pas ce rapport-là<br />
avec mes personnages. Si je jouais une<br />
tueuse, je n’aurais pas forcément envie de la<br />
défendre. “Bernadette” est une pure comédie,<br />
conçue avec énormément de sérieux. Le film<br />
est éloigné de la réalité mais les faits sont<br />
exacts. Tout ce qui touche notamment au<br />
domaine de la politique est documenté.<br />
On me dit que je rends Bernadette sympathique,<br />
mais on a choisi un angle particulier<br />
: la revanche d’une femme maltraitée<br />
par un mari qui l’adore. Bernadette Chirac<br />
était une femme blessée d’être maintenue<br />
dans l’ombre, car elle est intelligente. Elle a<br />
été en politique en exerçant un mandat en<br />
Corrèze. Jacques Chirac fait partie de ces<br />
hommes importants qui disent [SUITE PAGE 60]<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
59
ACTUALITÉ<br />
des femmes : “Ni avec elles ni sans elles.”<br />
Il ne pouvait pas se passer de son épouse,<br />
dont le franc-parler était parfois embarrassant<br />
pour lui. Il l’appelait sans arrêt, pour<br />
un oui ou pour un non.<br />
On rit beaucoup <strong>du</strong>rant “Bernadette”. Vousmême,<br />
avez-vous ri en l’interprétant ?<br />
Le projet était ambitieux et Léa Domenach<br />
a tenu le tournage d’une main ferme. Elle<br />
n’a pas été impressionnée, notamment par<br />
la grandeur des décors. Nous n’avons pas ri<br />
<strong>du</strong>rant les scènes, mais nous nous sommes<br />
beaucoup amusés <strong>du</strong>rant le tournage.<br />
Les rires sont plutôt là avant ou après les<br />
scènes, notamment pendant les répétitions.<br />
B ernadette avait elle-même de l’humour, un<br />
humour froid, ce qui permet toujours d’amortir<br />
les coups <strong>du</strong>rs.<br />
Est-ce qu’on intellectualise trop en disant<br />
que le film est aussi une manière de parler <strong>du</strong><br />
féminisme ?<br />
Non, Léa Domenach voulait<br />
effectivement aborder ce thème,<br />
à travers une femme qui prend<br />
sa revanche. Je suis aussi une<br />
féministe, mais je ne me sens pas<br />
en accord pour autant avec tous les excès <strong>du</strong><br />
féminisme d’aujourd’hui. Je fais attention à<br />
contrôler ce que je dis, car la moindre parole<br />
prononcée peut être déformée pour alimenter<br />
les réseaux sociaux dans la seconde même.<br />
L’anonymat permet de dire les choses les<br />
plus monstrueuses sur les réseaux sociaux.<br />
Un monde effarant, dont je me tiens éloignée.<br />
Dans le film, Bernadette n’a pas d’amis. La<br />
célébrité, par peur de la trahison, aurait-elle<br />
pu vous empêcher d’avoir des amis ?<br />
Le couple Chirac était notamment ami avec<br />
les Pinault et les Hariri. L’amitié est importante<br />
pour moi. J’ai des amis depuis très<br />
longtemps. Mes amitiés les plus récentes<br />
doivent dater d’il y a vingt ans. Elles sont<br />
à l’abri de la trahison.<br />
Une scène montre Bernadette affectée par<br />
les propos que l’on tient sur elle à la télévision.<br />
On ne se blinde donc jamais ?<br />
Bernadette Chirac se montre affectée<br />
de voir l’ancien chauffeur de son mari se<br />
« Bernadette<br />
ne cherche pas<br />
un pouvoir,<br />
mais sa place »<br />
répandre contre elle dans les médias. Il ne<br />
l’aime pas ; elle ne l’aime pas. Je pense que<br />
l’on n’arrive jamais à se blinder totalement<br />
par rapport à ce que l’on dit de vous dans<br />
les médias. Le problème n’est pas tant que<br />
ce que l’on dit sur vous soit négatif, mais<br />
que cela soit mensonger. Le plus <strong>du</strong>r est là.<br />
La comédie n’est-elle pas sur le fil en évoquant<br />
Laurence Chirac, la fille aînée <strong>du</strong><br />
couple, qui souffrait d’anorexie mentale ?<br />
C’est le choix <strong>du</strong> scénario. Il était important<br />
pour Léa Domenach de faire revivre la<br />
relation de Bernadette avec sa fille aînée.<br />
Les scènes sont peu nombreuses et importantes.<br />
Elles soulignent aussi un aspect<br />
essentiel de l’histoire : Bernadette Chirac<br />
ne peut pas tout contrôler. Au début, elle<br />
choisit de ne pas parler <strong>du</strong> tout de la maladie<br />
de sa fille. Mais les circonstances vont<br />
l’obliger à céder et elle en est d’ailleurs<br />
meurtrie. Il fallait montrer combien<br />
la vie publique oblige parfois<br />
à avaler des couleuvres.<br />
Incarner un personnage à partir<br />
d’une personne réelle change-t-il<br />
la manière de jouer ?<br />
Je l’avais déjà fait en interprétant Marie<br />
Bonaparte dans le film de Benoît Jacquot,<br />
mais elle n’était montrée que dans sa relation<br />
à Freud. Je n’analyse pas toujours les<br />
personnages que j’interprète. “Bernadette”<br />
est l’histoire d’une femme blessée, qui ne<br />
veut plus rester dans l’ombre de son mari.<br />
Elle veut être écoutée, enten<strong>du</strong>e. Elle ne<br />
cherche pas un pouvoir, mais sa place.<br />
Il est de notoriété publique que Jacques<br />
Chirac trompait son épouse. Le film racontet-il<br />
aussi une histoire d’amour ?<br />
Probablement Jacques Chirac trompait son<br />
épouse, mais comme beaucoup d’hommes<br />
et pas seulement des hommes politiques.<br />
Bernadette Chirac s’en doutait. La scène<br />
<strong>du</strong> film où l’on cherche son mari en pleine<br />
nuit, lors de l’accident de lady Di sous le<br />
pont de l’Alma, alors qu’il est chez sa maîtresse,<br />
montre combien la situation est douloureuse<br />
pour Bernadette. Elle s’est alors<br />
sentie humiliée.<br />
Dans un dialogue avec Bernadette, Claude<br />
Chirac, incarnée par Sara Giraudeau, fait part<br />
de son sentiment d’avoir été délaissée par sa<br />
mère, trop accaparée par la maladie de sa fille<br />
aînée, Laurence. Vous venez d’une famille de<br />
quatre filles, vous êtes mère de deux enfants.<br />
La préférence au sein des fratries n’est-elle<br />
pas un éternel sujet ?<br />
Dans une fratrie, le sentiment de se sentir<br />
préféré ou pas par ses parents reste toujours<br />
à la base de l’histoire familiale, de<br />
son secret. Même si l’on n’en parle pas<br />
<strong>du</strong>rant l’enfance et l’adolescence, pour<br />
tenter de passer outre, on l’a su et on le<br />
sait, et généralement il y a toujours des<br />
occasions où la blessure resurgit. Quand<br />
on a un enfant malade, comme ce fut le<br />
cas pour Bernadette Chirac, on y consacre<br />
plus de temps. La différence n’est pas dans<br />
l’affection mais dans le temps passé.<br />
Vous avez incarné des femmes de pouvoir.<br />
En êtes-vous une ?<br />
J’ai sans doute eu un certain pouvoir en<br />
tant qu’actrice, qui m’a permis d’obtenir<br />
des choses dans le cadre <strong>du</strong> cinéma, mais il<br />
n’a rien à voir avec le pouvoir des hommes<br />
politiques qui espèrent changer le cours <strong>du</strong><br />
monde. On voit d’ailleurs combien le pouvoir<br />
dépasse souvent les politiques.<br />
Le film ne montre-t-il pas une époque où il<br />
y avait une différence nette entre la droite et<br />
l’extrême droite ?<br />
L’élection présidentielle de 2002, plaçant<br />
au premier tour Jacques Chirac et Jean-<br />
Marie Le Pen, a été un choc. Je me souviens<br />
avoir été sidérée de Lionel Jospin se retirant<br />
de la vie politique. La séparation entre la<br />
droite et l’extrême droite était sans doute<br />
plus nette, moins brouillée à l’époque, mais<br />
elle existe encore aujourd’hui.<br />
Dans “Bernadette”, la conquête de l’opinion<br />
passe par les médias. Vous semblez avoir une<br />
piètre estime des journalistes…<br />
Votre remarque est juste. J’ai été confrontée<br />
jeune à la presse, à sa violence parfois,<br />
et j’ai appris tôt à m’en protéger. J’essaie<br />
depuis toujours de me défendre face à l’injustice,<br />
l’exagération, les mensonges des<br />
« Je n’envisage pas un seul instant d’écrire<br />
un livre sur ma vie. La vérité de mon histoire, à part quelques<br />
intimes, personne ne peut l’imaginer »<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
60
médias. Il y a des journalistes que j’admire,<br />
mais je note que, même dans certains journaux<br />
que j’aime, il y a une tendance à aller<br />
vers la facilité qui est une faiblesse.<br />
Pourquoi avez-vous été mécontente de la<br />
série parue dans “Le Monde” à l’été 2020,<br />
qui vous était consacrée ?<br />
J’ai été pire que mécontente, j’ai été choquée<br />
plus qu’en colère les choses fausses et<br />
malveillantes. Je n’ai pas réagi assez rapidement<br />
pour un droit de réponse. Si j’avais<br />
croisé la journaliste, je lui aurais balancé<br />
un verre d’eau à la figure.<br />
Pensez-vous écrire vos Mémoires, ne<br />
serait-ce que pour rétablir vos vérités ?<br />
Non. Il s’agirait de corriger des mensonges<br />
pour tenter d’établir des vérités, mais une<br />
fois que le mensonge a été écrit, il restera<br />
toujours un doute, quoi que l’on fasse. Je<br />
n’envisage pas un seul instant d’écrire un<br />
livre sur ma vie. La vérité de mon histoire,<br />
à part quelques intimes, personne ne la<br />
connaît et personne ne peut même l’imaginer.<br />
Ma vie personnelle n’est pas publique.<br />
Vous pourriez vous dire que quelqu’un, un<br />
jour, écrira votre biographie, si vous ne le<br />
faites pas vous-même ?<br />
Oui, malheureusement.<br />
La dernière fois que je vous ai rencontrée,<br />
c’était pour évoquer votre amitié<br />
avec Patrick Modiano. Un homme vous a<br />
demandé s’il pouvait vous photographier<br />
avec son téléphone portable. Vous avez<br />
refusé. Est-ce <strong>du</strong>r de dire “non” à des gens<br />
bien intentionnés ?<br />
Je refuse systématiquement, sauf parfois<br />
pour des enfants. Aujourd’hui et à mon<br />
âge, est-ce <strong>du</strong>r de refuser une photo ? Non.<br />
Mais vous savez, même jeune, il y avait<br />
déjà beaucoup de choses que je refusais.<br />
En partant, l’homme a dit : “Personne ne va<br />
croire que j’ai vu Catherine Deneuve.”<br />
Vous voyez bien combien c’est absurde :<br />
quel est l’intérêt ? La plupart des gens font<br />
des photos sans aucune raison. Ils photographient<br />
tout et tout le temps.<br />
Vous avez un point commun avec Bernadette<br />
Chirac : l’amour des fleurs. Qu’est-ce que<br />
vous aimez dans le jardinage ?<br />
J’aime les arbres plus que les fleurs. Je<br />
suis très attachée à la nature. Pour moi,<br />
c’est une liberté. La nature est pour moi<br />
d’un immense réconfort.<br />
“La danseuse”, de Patrick Modiano, sort en<br />
librairie en même temps que “Bernadette”.<br />
Patrick Modiano y retrace la vie d’une jeune<br />
femme sauvée par la discipline, l’ascèse, le<br />
travail, représentés par la danse. Elle va ainsi<br />
Une des sources de sa popularité : l’opération Pièces jaunes, lancée par la Fondation<br />
des hôpitaux, dont Bernadettte Chirac fut la présidente de 1994 à 2019.<br />
guérir de blessures passées. Le cinéma a-t-il<br />
pu représenter cela pour vous ?<br />
Non le cinéma n’est pas aussi difficile et<br />
contraignant que la danse. Par moments,<br />
le cinéma a pu jouer ce rôle dans ma vie.<br />
Le travail crée des obligations qui, dans<br />
des moments difficiles, peuvent être salutaires.<br />
Mais je me tourne plus facilement<br />
vers la nature.<br />
Comment allez-vous fêter votre anniversaire<br />
le 22 octobre ?<br />
Ça ne m’intéresse pas.<br />
Aimez-vous la vie ?<br />
Oui. J’aime le rire. Le rire et la gaieté sont<br />
deux choses différentes. Savoir rire, c’est<br />
avant tout savoir saisir un moment, comme<br />
une phrase, une scène. Je suis plutôt de<br />
tempérament mélancolique,<br />
mais je saisis toutes les occasions<br />
de rire.<br />
Interview Marie-Laure Delorme<br />
<br />
« Bernadette », de Léa Domenach, avec<br />
Catherine Deneuve, Denis Podalydès,<br />
Michel Vuillermoz, Sara Giraudeau,<br />
Laurent Stocker. En salle le 4 octobre.<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
61
Témoin privilégié de la vie politique française, la journaliste<br />
ne pouvait qu’être sensible à cette nouvelle version de la comédie <strong>du</strong> pouvoir<br />
Chaque matin, Chirac disait à Bernadette :<br />
« Vous avez de la chance de m’avoir épousé. »<br />
Lassée <strong>du</strong> refrain, elle lui réplique un jour :<br />
« Mais Jacques, c’est moi qui vous ai fait ! »<br />
Par Catherine Nay<br />
En avril 2002, à l’Élysée, un mois avant la réélection<br />
de Jacques Chirac. Bernadette a été la seule à lui prédire<br />
un face-à-face avec Jean-Marie Le Pen au second tour.<br />
Excellente dans le rôle de Bernadette, Catherine Deneuve<br />
avertit : « Ce n’est pas un biopic. » C’est en effet une<br />
comédie inspirée <strong>du</strong> modèle, ré<strong>du</strong>ctrice forcément<br />
comme peut l’être une bande dessinée. On rit souvent.<br />
La vraie Bernadette mériterait d’être la vedette d’une<br />
série pour Netflix. On n’imagine pas Jacques Chirac<br />
sans elle. C’est à Sciences po qu’ils se sont connus.<br />
Jacques Chirac y est déjà une célébrité. Les filles badent<br />
devant ce grand garçon sé<strong>du</strong>isant qui ressemble à un<br />
acteur américain. Il s’agite beaucoup. On l’appelle « l’hélicoptère ».<br />
Mlle Chodron de Courcel est une fille rangée, au grand front et à<br />
l’air sévère. Elle doit vaincre une timidité maladive. Lors de la première<br />
conférence, le maître propose deux exposés pour la semaine<br />
suivante. « Qui veut le faire ?» Elle lève le doigt. Jacques Chirac l’a<br />
remarquée. Un jour qu’elle travaille à la bibliothèque, il l’interpelle.<br />
Voudrait-elle participer à son groupe de travail chez lui ? « Nous serons<br />
quatre », lui indique-t-il. Il lui annonce déjà la couleur : elle fera des<br />
fiches de lecture (avec lesquelles et ça, il ne lui dit pas, il pourra<br />
briller devant le maître comme s’il avait lu les ouvrages). D’emblée,<br />
elle est sa collaboratrice. Il la vouvoiera toujours. Jacques Chirac a<br />
toujours vouvoyé ses collaborateurs. Lui fait-il sa cour ? En tout cas,<br />
il la poursuit au téléphone. Cela peut <strong>du</strong>rer des heures. Ses parents<br />
fulminent contre ce garçon sans gêne qui accapare leur ligne.<br />
Été 1953. Le mythe de l’American way of life se porte bien en France.<br />
Jacques Chirac s’inscrit à la Harvard Summer School avec deux amis.<br />
Ils ont obtenu une bourse. Les cours ont lieu de 8 heures à 16 heures.<br />
Pour améliorer l’ordinaire, le soir, il est plongeur dans un restaurant.<br />
Sur le campus, il a rencontré une jeune étudiante venue de Caroline<br />
<strong>du</strong> Sud. Ils tombent amoureux, parlent même mariage. Il l’écrit à ses<br />
parents. Son père le somme de rentrer. Sa mère, angoissée à l’idée<br />
de perdre son fils adoré, appelle Bernadette. « Mademoiselle, aidezmoi,<br />
je ne veux pas d’une belle-fille américaine qui roule en décapotable<br />
!» Deux mois plus tard, en octobre, Jacques et Bernadette<br />
se fiancent. Ils n’ont pas <strong>21</strong> ans. Elle est très amoureuse. Et lui ? Il<br />
ne sera jamais un homme que l’on enferme. Le voilà néanmoins<br />
engagé. Diplômé de Sciences po, il réussit le concours de l’Ena <strong>du</strong><br />
premier coup. Mais avant d’entrer à l’école, il doit faire son service<br />
militaire. Sorti major de Saumur, le sous-lieutenant Chirac refuse<br />
une planque, il veut rejoindre, et vite, l’Algérie avec son escadron.<br />
Juste le temps d’épouser Bernadette. Mariage rapide. Pas de voyage<br />
de noces. Il embarque pour Alger, « l’expérience la plus exaltante de<br />
[sa] vie ». Pendant un an, Bernadette l’attend. Apprend à taper à la<br />
machine. Ce qui rendra bien service à son mari lorsqu’il intégrera<br />
l’Ena. Elle est bien sa collaboratrice.<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
62
ACTUALITÉ<br />
Balade à<br />
Saint-Germain-des-Prés<br />
avec sa fille Claude Chirac<br />
(à dr.), le 5 septembre.<br />
« Mon fils aurait pu faire n’importe quel mariage », Mme Chodron<br />
de Courcel n’a jamais oublié cette pique de Mme Chirac. Toute leur<br />
vie ou presque, chaque matin, Jacques Chirac dira à Bernadette<br />
dans la salle de bains : « Vous avez de la chance de m’avoir épousé. »<br />
Lassée <strong>du</strong> refrain, un jour, devant des proches, elle réplique : « Mais<br />
Jacques, c’est moi qui vous ai fait. »<br />
De la chance ? Elle en a sûrement eu, Bernadette. Il est rare de<br />
mener une vie si longtemps préservée de l’ennui. Jacques Chirac<br />
a connu une carrière politique époustouflante. Ponctuée d’échecs<br />
mémorables, deux fois la présidentielle. Mais de succès grandioses,<br />
comme le grand chelem dans la capitale. Il a été maire de <strong>Paris</strong> pendant<br />
dix-huit ans. Avant d’être élu et réélu président. Et Bernadette<br />
a adoré être la première dame de France. Il fallait avoir des nerfs et<br />
de la santé pour vivre à ses côtés et soutenir son rythme d’enfer.<br />
« Pourquoi avez-vous appelé votre femme “la tortue” ? » Réponse :<br />
« Nous n’avons pas, mon épouse et moi-même, le même rapport au<br />
temps nécessaire. » Qu’ont-ils en commun, ces deux-là ? « Je suis<br />
lente, très lente. J’ai toujours tendance à être en retard alors que lui<br />
est toujours pile à l’heure, reconnaît Bernadette. Mon mari n’aime<br />
pas sortir le soir, se couche tôt et dort bien. Il se réveille à 6 heures,<br />
toujours de bonne humeur. Moi j’aime sortir, veiller car je ne dors<br />
pas beaucoup et, le matin, j’essaie de lui parler. Il m’envoie balader :<br />
“Bernadette, vous êtes la mouche <strong>du</strong> coche.” » Mais voilà, les Chirac<br />
sont un couple indissociable pour la conquête <strong>du</strong> pouvoir. Elle est<br />
pour lui une compagne d’armes comme on dit un frère d’armes,<br />
une guerrière. Elle se compare même à une femelle de<br />
crocodile qui monte la garde pendant que le mâle reste<br />
disponible pour passer à l’attaque. « J’ai consacré ma vie<br />
à aider mon mari », déclare-t-elle. Las, Chirac plaît tellement<br />
aux femmes. « Jaaaacques me trompe » deviendra<br />
son antienne. Parfois elle peut en rire : « Je les connais<br />
toutes et j’en veux à trois particulièrement. Et vous savez<br />
ce qui me fait plaisir, elles sont aujourd’hui aussi laides que moi. »<br />
L’humour d’une épouse humiliée. Jacques Chirac sera un mari courant<br />
d’air. « Je file. » Et un père trop souvent absent. La maladie de<br />
leur fille Laurence sera leur autre combat commun, celui qui les a<br />
sans doute le plus rapprochés.<br />
Personne n’a jamais plaint Bernadette. Elle est si lunatique. Un jour<br />
elle peut se montrer aimable, presque chaleureuse, pleine d’humour<br />
(toujours vache). Le lendemain, on la voit fermée comme une huître,<br />
ne répondant pas, l’air revêche et suspicieux comme si on lui avait volé<br />
quelque chose. Elle s’est ainsi fait beaucoup d’ennemis et y a per<strong>du</strong><br />
des amis. « Mon mari aurait aimé que je sois plus cool », reconnaît-elle.<br />
Son grand regret est qu’il ne lui a jamais fait de compliment. « Mon<br />
« Mon mari<br />
n’est pas un<br />
spécialiste<br />
de la félicitation<br />
conjugale »<br />
mari n’est pas un spécialiste de la félicitation conjugale »,<br />
m’avait-elle confié, contente de sa formule. Au fond, le<br />
seul cadeau de Jacques Chirac est de lui avoir permis de<br />
conquérir un siège de conseiller général en Corrèze. Elle<br />
va y acquérir une légitimité politique, le droit de se sentir<br />
libre d’agir et de parler à sa guise. Et aussi, une autre<br />
raison d’être. Elle sera toujours réélue jusqu’à ce que<br />
François Hollande supprime son canton.<br />
Le film traite d’un moment particulier, entre 1995<br />
et 2005. L’époque où elle est au sommet de son art. Et<br />
pourtant, comme le rapporte « Bernadette », elle a cette<br />
désagréable surprise d’être écartée par sa fille, Claude,<br />
qui juge que sa mère a forci et qu’elle est ringarde.<br />
Qu’elle s’occupe des jardins et des cuisines !<br />
Son couvert est retiré quand son mari reçoit des<br />
jeunes pour une réception <strong>du</strong> 14 juillet, « cela<br />
ferait trop papa et maman reçoivent les petitsenfants<br />
». Tout est vrai. Mais elle ne craint pas<br />
d’afficher ses préférences pour ceux que son<br />
mari tient en disgrâce. Elle déteste « le meilleur<br />
d’entre nous », Alain Juppé, « un fruit sec », dit-elle,<br />
et encore plus Dominique de Villepin, secrétaire général<br />
de l’Élysée qui aura l’idée folle de la dissolution. Elle<br />
ne l’appelle plus que « Néron » ou « le grand stratège ».<br />
Lionel Jospin s’installe à Matignon en 1997. Bernadette<br />
n’a plus qu’une idée : conspirer à la réélection de son<br />
mari en 2002. Il y a les pièces jaunes, son franc-parler.<br />
Elle devient la femme politique la plus populaire. Les<br />
maires RPR sollicitent son soutien pour les municipales.<br />
Autant de scènes <strong>du</strong> film qui ne sont pas <strong>du</strong> cinéma.<br />
Son livre, « Conversation », sort en octobre 2001. C’est un<br />
best-seller. Jacques Chirac est réélu. La tortue a gagné.<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE DU 00 MOIS <strong>2023</strong> 2022 PARIS MATCH<br />
63
Edmée et Jacques Jourda avaient donné leur corps<br />
à la science. Mais ce temple parisien de l’anatomie était devenu une<br />
boucherie indigne. La journaliste Anne Jouan<br />
raconte ce scandale dans « Le charnier de la République »<br />
Les Jourda, amoureux depuis quarante ans, en voyage à Venise, dans les années 1980.<br />
En 2011, Jacques, 98 ans, ne survivra pas plus de quinze jours à Edmée, 95 ans.
UNIVERSIT<br />
PARIS-DESCARTES<br />
LA MORT<br />
PROFAN E<br />
Pour souvenir, ni urne ni tombe, seulement des photos.<br />
Jacques et Edmée Jourda, qui avaient foi en<br />
l’homme, ont voulu que leur fin serve à faire progresser<br />
la médecine. Mais l’humanité qui avait guidé la<br />
vie de ces anciens résistants leur a été refusée après<br />
leur mort. À l’intérieur de la faculté de médecine de<br />
<strong>Paris</strong>- Descartes, leurs corps ont été soumis à des<br />
traitements dégradants, comme beaucoup d’autres<br />
parmi les 60 000 confiés au plus grand centre d’anatomie<br />
d’Europe. Un livre fait la lumière sur ce scandale<br />
qui a abouti à la fermeture <strong>du</strong> centre de don<br />
des corps et aux plaintes de quelque 200 familles.<br />
Attention, les images qui suivent peuvent choquer.<br />
RÉCIT CAROLINE MANGEZ
Par Caroline Mangez<br />
Buchenwald, son cauchemar,<br />
Jacques Jourda, alias « Jacquemin<br />
», commandant des Forces<br />
françaises de l’intérieur, préférait,<br />
sauf de rares confidences<br />
à son petit-fils Maxime, ne pas<br />
en parler. Juif mais athée,<br />
socialiste convaincu, républicain<br />
et patriote forcené,<br />
c’est à ces convictions qu’il devait d’avoir<br />
su s’évader <strong>du</strong> stalag 5A, puis des camps<br />
de concentration, et d’avoir su aussi se taire<br />
quand les nervis de la Gestapo de la rue de<br />
la Pompe lui ont infligé le supplice de la baignoire,<br />
en 1944. Jamais ces collabos, aux<br />
procès desquels il irait plus tard témoigner,<br />
n’ont su qu’il avait dirigé le bureau de liaison<br />
des Mouvements unis de Résistance.<br />
Encore moins qu’il avait épousé, en 1939,<br />
Edmée Kahn, alias « Hélène » dans la clandestinité.<br />
Après la guerre, leur vie a repris<br />
son cours. Entre deux séjours de vacances à<br />
Porquerolles, Jacques Jourda est retourné à<br />
ses fonctions de directeur commercial dans<br />
une entreprise de peinture, et à distribuer<br />
des tracts pour le Parti socialiste à ses heures<br />
per<strong>du</strong>es, tandis qu’Edmée tra<strong>du</strong>isait en français<br />
des romans anglais. Joueurs de bridge<br />
invétérés, l’âge avançant, les époux inséparables<br />
consacraient leurs soirées au jeu,<br />
capables encore, à 90 ans passés, de remporter<br />
des tournois. Jacques<br />
et Edmée Jourda avaient sacrifié<br />
leur jeunesse à la France,<br />
faire don de leurs corps à la<br />
science participait de la même<br />
démarche. Servir la recherche,<br />
le pays, la vie, une dernière<br />
fois. Jacques et Edmée<br />
l’avaient décidé ensemble en<br />
1974, s’inscrivant au centre<br />
de don des corps de Descartes<br />
(CDC), le saint des saints de<br />
l’anatomie, où on leur remit<br />
des cartes de donneurs portant<br />
les numéros 8 et 9.<br />
Sachant Jacques condamné<br />
par un cancer en phase terminale,<br />
Edmée s’éteint la première,<br />
le 15 décembre 2011, à<br />
95 ans. Lui meurt à 98 ans, le 31 décembre<br />
suivant. Leurs corps sont donc arrivés à deux<br />
semaines d’intervalle au quai de livraison<br />
<strong>du</strong> centre, 47, rue des Saints-Pères, parcourant<br />
le même chemin que le matériel et les<br />
fournitures destinés à l’université. Une fois<br />
ces portes franchies, comme tous les donneurs,<br />
ils ont per<strong>du</strong> leur identité pour devenir<br />
des « sujets », avec un matricule reporté<br />
au feutre sur leur front et sur chacun de<br />
leurs membres, désormais appelés « pièces ».<br />
Jacques et Edmée Jourda ignoraient le<br />
contraste flagrant entre la générosité de leur<br />
geste et l’indigence crasse de l’établissement<br />
qui venait de recueillir<br />
leurs dépouilles mortelles.<br />
Le 23 janvier dernier, dans le<br />
VII e arrondissement de <strong>Paris</strong>, où ils<br />
ont vécu, leur fille, Catherine, assiste<br />
à l’audition <strong>du</strong> P r Guy Vallancien,<br />
mis en cause pour « manquement<br />
flagrant aux règles déontologiques<br />
» par le conseil départemental<br />
de l’ordre des médecins. Devant<br />
166 familles d’hommes et de<br />
femmes ayant légué leur corps à<br />
la science regroupées au sein de<br />
l’association Charnier <strong>Paris</strong>-Descartes,<br />
justice et dignité pour les<br />
donneurs, l’ex-directeur <strong>du</strong> CDC<br />
entre 2004 et 2014 explique abruptement<br />
: « Pourquoi avions-nous cette<br />
spécificité de corps gardés à 4 °C ?<br />
Parce que la dissection est bien meilleure.<br />
» Catherine Jourda n’avait nullement<br />
l’intention de s’exprimer ce<br />
jour-là. Mais heurtée par ces mots<br />
et mue par la colère, elle se lèvera<br />
pour prendre la parole : « Je suis la<br />
Catherine Jourda<br />
s’exclame : « Mon père<br />
a échappé au charnier<br />
de Dachau,<br />
vous l’avez jeté dans<br />
celui de Descartes.<br />
Mais qu’est-ce que vous<br />
leur avez fait ? »<br />
fille de deux morceaux de viande maintenus<br />
à 4 °C. Qu’est-ce qu’on a fait à nos morts ?<br />
Mes parents étaient des héros de la Résistance.<br />
Mon père était commandeur de la<br />
Légion d’honneur, ma mère était chevalier.<br />
Mon père a été déporté à Buchenwald. Il<br />
est passé par ces charniers. Il a échappé à la<br />
Shoah. Il a échappé au charnier de Dachau et<br />
vous l’avez jeté dans le charnier de Descartes.<br />
Mais qu’est-ce que vous leur avez fait ? »<br />
La réponse, comme ses propos, se trouve<br />
dans « Le charnier de la République », un livre<br />
pour clore définitivement ce scandale cosigné<br />
par ceux qui, sans relâche depuis des années,<br />
ont contribué à le dévoiler : Richard Douard,<br />
professeur des universités, dirigeant bénévole<br />
<strong>du</strong> CDC de mars 2014 jusqu’à sa démission,<br />
à l’automne 2017, Dominique Hordé, secrétaire<br />
générale chargée de gérer le quotidien<br />
<strong>du</strong> centre de mars 2016 à juin 2018, et la journaliste<br />
Anne Jouan, collaboratrice régulière<br />
de <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Au lendemain de la parution,<br />
dans « L’Express », <strong>du</strong> premier volet de son<br />
enquête, le 26 novembre 2019, la fermeture<br />
administrative de l’établissement est annoncée.<br />
Dans la foulée, le parquet de <strong>Paris</strong> ouvre<br />
une information judiciaire pour « atteinte à<br />
l’intégrité d’un cadavre » qui débouchera sur<br />
la mise en examen de deux préparateurs en<br />
anatomie et de Frédéric Dardel, l’ancien président<br />
de l’université <strong>Paris</strong>-Descartes, qui n’a<br />
pas répon<strong>du</strong> à nos sollicitations. Car, en vertu<br />
de l’article 16-1-1 <strong>du</strong> Code civil : « Le respect<br />
dû au corps humain ne cesse pas avec la<br />
mort. Les restes des personnes décédées, y<br />
compris les cendres de celles dont le corps a<br />
donné lieu à une crémation, doivent être traités<br />
avec respect, dignité et décence. » Lorsque<br />
le P r Richard Douard et Dominique Hordé<br />
Décomposition à l’air libre sur les étagères <strong>du</strong> centre de<br />
<strong>Paris</strong>-Descartes, en 2011. Ces deux photos sont extraites <strong>du</strong> livre.
Par ce laissez-passer <strong>du</strong> 16 avril 1945, un maire<br />
atteste que le prisonnier politique Jacques Jourda, évadé,<br />
a laissé ses papiers dans le camp de Buchenwald.<br />
Carte de résistant de Jacques Jourda,<br />
chef <strong>du</strong> bureau de liaison <strong>du</strong> Mouvement<br />
uni de résistance. Il est<br />
commandeur de la Légion d’honneur.<br />
La photo des mariés, le 27 avril 1939, elle<br />
a 23 ans, lui, 26. La mère de la mariée reçoit<br />
dans son appartement proche de l’Étoile.<br />
pénètrent ce temple réputé de l’anatomie<br />
accueillant en moyenne 660 corps à l’année,<br />
contre 70 dans d’autres centres, ils<br />
s’aperçoivent que « tout est pourri, moisi ».<br />
Per<strong>du</strong> au milieu d’un site universitaire de<br />
72 000 mètres carrés, la dizaine de salariés<br />
<strong>du</strong> centre et leurs morts occupe deux demiétages.<br />
L’accueil partage le palier <strong>du</strong> 5 e étage<br />
avec la faculté de maths et d’informatique.<br />
Derrière des portes non sécurisées ouvertes<br />
à tous les vents, règnent « dénuement, saleté,<br />
maltraitance des morts comme des vivants ».<br />
Sur de vieux chariots en fer entreposés en<br />
enfilade, des corps entièrement<br />
nus s’empilent par dizaines, les<br />
uns sur les autres, dans une<br />
chambre froide de 263 mètres<br />
carrés dont les moteurs tombent<br />
régulièrement en panne. Certains<br />
gisent au milieu des poubelles et<br />
des cartons. Les salles de dissection ne sont<br />
pas climatisées et l’eau chaude manque aux<br />
robinets. Dans les salles d’archives, situées<br />
dans un ancien abri antiatomique <strong>du</strong> bâtiment<br />
des Saints-Pères, Dominique Hordé, qui<br />
n’avait jamais vu un mort avant de décrocher<br />
ce poste, découvre des boîtes d’ossements<br />
et des squelettes stockés dans des sacs-poubelle.<br />
Dans un congélateur de 9 mètres carrés,<br />
elle trouve aussi des centaines de pièces<br />
anatomiques amoncelées. Il faut monter dessus<br />
pour atteindre la plus haute. Jusqu’à ce<br />
qu’elle gagne finalement la bataille contre<br />
les rongeurs, fin 2017, des souris grignotent<br />
allègrement les cadavres. Malgré ses e-mails<br />
d’alerte désespérés et détaillés sur la situation,<br />
sa hiérarchie, à l’exception notable <strong>du</strong><br />
P r Douard, reste de marbre, multipliant des<br />
promesses de travaux jamais exécutés. Des<br />
Les cadavres<br />
gisaient les uns sur<br />
les autres sans<br />
réfrigération, rongés<br />
par les souris<br />
photos figurant dans leur livre, certaines<br />
remontant à 1988, sont à l’époque envoyées<br />
aux dirigeants pour preuve. Nul ne bouge.<br />
Interdite aux administratifs, la chambre<br />
froide est le royaume des préparateurs, leur<br />
chasse gardée. « Leurs fonctions principales<br />
consistent à accueillir les corps – si besoin,<br />
à les déshabiller – et à réaliser les sérologies<br />
assurant qu’ils ne sont pas porteurs d’une<br />
maladie contagieuse. Ils écrivent au feutre,<br />
sur la peau des membres et sur le front, le<br />
numéro d’identification communiqué par<br />
le service administratif, puis les préparent,<br />
les découpent en fonction <strong>du</strong> thème des formations,<br />
mettent en place les sujets entiers<br />
ou les pièces dans les espaces de cours,<br />
puis, après ceux-ci, les rapportent dans les<br />
chambres froides », décrit Dominique Hordé.<br />
N’ayant pas d’espace, ceux-là piétinent les<br />
corps pour atteindre le fond des<br />
frigos où ils travaillent la plupart<br />
<strong>du</strong> temps. Les têtes sont réservées<br />
au chef d’équipe. Personne<br />
sauf lui ne peut y toucher. Pendant<br />
trente-six ans, de son arrivée,<br />
en 1975, à son départ à la<br />
retraite, en 2011, Momo occupe cette fonction.<br />
Anne Jouan raconte les enveloppes de<br />
cash, le cerveau entier conservé dans de la<br />
résine, mais aussi les gourmettes, bagues, des<br />
dents et des appareils dentaires appartenant<br />
à des donneurs saisis lors d’une perquisition<br />
à son domicile. Aux policiers puis au juge<br />
d’instruction qui l’entend dans le cadre de<br />
l’enquête, Momo avoue avoir cédé des ossements<br />
humains à des boutiques spécialisées<br />
en vente de squelettes, et aussi ses extras <strong>du</strong><br />
samedi avec des entreprises privées allant<br />
<strong>du</strong> monde de la recherche jusqu’au secteur<br />
automobile pour des crash-tests. Ces sociétés<br />
le rémunéraient entre 300 et 600 euros.<br />
Un système qui, leur aurait-il expliqué, « était<br />
connu et toléré par la direction ». Au fil des<br />
auditions judiciaires, les autres préparateurs<br />
corroboreront ce témoignage, révélant un<br />
véritable trafic mercantile. Car si les anatomistes<br />
dissèquent gratuitement, les autres<br />
utilisateurs paient. Ainsi, le P r Vallancien<br />
est à l’époque à la fois directeur <strong>du</strong> centre<br />
et patron d’une société privée, l’École européenne<br />
de chirurgie. Hébergée au sein de<br />
l’université <strong>Paris</strong>-Descartes, à laquelle elle<br />
loue des locaux, elle met à disposition des<br />
« sujets » obtenus à des tarifs préférentiels.<br />
Le P r Douard et Dominique Hordé croiseront<br />
aussi, au détour des couloirs, ce vieux maître<br />
d’anatomie qui, bien que retraité, jusqu’à<br />
sa mort venait régulièrement au CDC disséquer<br />
des corps décomposés dans une salle<br />
<strong>du</strong> 6 e étage qui lui était réservée. Ou ce professeur<br />
d’anesthésie venu réclamer, sans la<br />
moindre requête officielle, que l’on mette un<br />
corps à sa disposition pour faire une démonstration<br />
devant ses enfants, dont un mineur.<br />
Depuis la fermeture définitive <strong>du</strong> centre, fin<br />
2019, tout cela n’a évidemment plus cours.<br />
Les chambres froides sont désormais vides.<br />
Athée comme ses parents, Catherine Jourda<br />
dit ne s’être jamais demandé à quoi leurs<br />
dépouilles avaient servi, ni si elles ont été<br />
incinérées « complètes ». Une fois seulement,<br />
elle est allée se recueillir dans la division <strong>du</strong><br />
cimetière de Thiais où les cendres<br />
des donneurs <strong>du</strong> CDC venaient<br />
rejoindre, après un passage par<br />
l’incinérateur <strong>du</strong> Père-Lachaise,<br />
celles des morts de la rue, personnes<br />
non identifiées ou sans<br />
ressources. « Certains membres<br />
de l’association éprouvent de la<br />
peine et de la haine, pas moi,<br />
parce que mes parents étaient<br />
morts et que je continue de<br />
penser que ce qu’ils ont fait<br />
était utile… » Catherine Jourda<br />
a choisi, comme eux, de faire don<br />
de son corps à la science : « Descartes<br />
étant fermé à présent, il<br />
ira à l’école de chirurgie <strong>du</strong> Fer à<br />
Moulin quand je disparaîtrai. »<br />
« Le charnier de la<br />
République », d’Anne<br />
Jouan, <strong>du</strong> P r Richard<br />
Douard et de Dominique<br />
Hordé, éd. Robert<br />
Laffont, 380 pages,<br />
<strong>21</strong>,50 euros.<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
67
Chapeau, tailleur et collier de perles aux<br />
courses équestres d’Ascot, avec leur patron, sir Frances<br />
Brooke (à dr.), en octobre 2022.<br />
Bon chic bon genre. Difficile de se souvenir qu’au pays <strong>du</strong><br />
sang-froid, les fans de Diana se sont longtemps répan<strong>du</strong>s<br />
en propos incendiaires sur le grand amour de l’héritier<br />
<strong>du</strong> trône : « briseuse de conte de fées », « sorcière »…<br />
sans oublier de la traiter de laideron. Coiffée comme l’as<br />
de pique, Camilla se drapait de gros pulls et d’impers<br />
élimés. Plutôt Barbour que glamour, un style typique<br />
de la gentry rurale. Pas celui de Buckingham. Alors<br />
son prince a dénoué les cordons de sa bourse pour une<br />
métamorphose digne de Cendrillon. Seul hic : Camilla perd<br />
régulièrement ses faux ongles en faisant <strong>du</strong> jardinage.<br />
PHOTO MAX MUMBY / RÉCIT PIERRICK GEAIS
Silhouette, garde-robe, maquillage... L’épouse de Charles<br />
a travaillé pour adoucir son image. À 76 ans, elle est devenue<br />
un modèle pour les Anglaises qui préfèrent le classicisme<br />
UEEN CAMILLA<br />
L’EMBELLIE
Autrefois, sa meilleure arme de sé<strong>du</strong>ction était son humour.<br />
Par Pierrick Geais<br />
Elle s’en serait arraché les cheveux. La<br />
première fois qu’elle a vu la tignasse de<br />
Camilla, il y a de cela trente-cinq ans, Jo<br />
Hansford – élue « meilleure coloriste au<br />
monde » par le magazine « Vogue » – a su<br />
qu’elle allait avoir bien <strong>du</strong> travail. Pointes<br />
sèches, châtain délavé et Brushing négligé…<br />
Celle qui n’était encore que Mme Parker<br />
Bowles n’en avait que faire des considérations<br />
capillaires. « Elle avait une frange hirsute. Mais<br />
j’ai tout de suite remarqué ses yeux bleu vif<br />
et su qu’elle devait être plus blonde », s’est<br />
récemment souvenue, dans les colonnes <strong>du</strong><br />
« Telegraph », cette coiffeuse dont le salon londonien<br />
a vu passer Angelina Jolie, Richard<br />
Burton ou encore Gwyneth Paltrow. Sous les<br />
doigts de fée de Jo Hansford, le carré de Camilla s’est<br />
transformé. Plus court, plus moderne, plus travaillé au<br />
fil des années. « J’ai donné à la couleur un aspect plus<br />
chaud et plus miellé par rapport au blond blanc qu’elle<br />
arborait auparavant. » La formule magique : un « blond<br />
beurré » qui fait ressortir sa carnation et que les quinquagénaires<br />
de la bonne société veulent désormais copier.<br />
Camilla, influenceuse beauté ? Qui aurait pu le croire.<br />
Elle suit des<br />
« cures de<br />
rajeunissement »<br />
en Inde<br />
Souvent éclipsée par la jeune génération – de Kate Middleton à<br />
Meghan Markle en passant par Zara Phillips –, Camilla a elle aussi<br />
<strong>du</strong> style. Du moins le sien. Pour cette femme de la campagne – qui<br />
n’aime rien tant que cultiver son jardin –, la mode est pourtant loin<br />
d’être une seconde nature. É<strong>du</strong>quée dans des pensionnats bourgeois<br />
– en Angleterre et en Suisse –, Camilla Shand a d’abord eu<br />
à porter l’uniforme des petites filles modèles. Jupe plissée et chemisier<br />
immaculé. Mais dès que l’école était terminée, elle enfilait<br />
sa tenue préférée : veste Barbour et bottes pour patauger dans la<br />
boue. Au Bal des débutantes, elle fait son entrée dans le monde en<br />
robe longue et parure étincelante ; mais à l’époque, elle ne brille pas<br />
par son allure, plutôt par son sens de l’humour. Sa meilleure<br />
arme de sé<strong>du</strong>ction encore aujourd’hui. Au début<br />
des années 1970, Charles – prince de Galles qui jouissait<br />
alors d’une réputation de Casanova – tombe sous le<br />
charme de cet esprit piquant.<br />
Camilla a quatorze ans de plus que Diana mais, mises<br />
côte à côte, la première paraît être la grand-mère de l’autre. Quand<br />
la jeune oie blanche sculpte ses formes d’adolescente à coups de<br />
séances d’aérobic et devient une icône de la mode, la « mal fagotée<br />
<strong>du</strong> Wiltshire » – ainsi est-elle parfois étiquetée – continue de<br />
se mémériser. Ainsi, en 1995, Camilla, boudinée dans une petite<br />
robe noire, essaie de rivaliser avec la très sexy « revenge dress » de<br />
lady Di, mais le résultat est raté et moqué dans la presse. Jamais la<br />
« vilaine sorcière » ne sera à la hauteur de la « princesse des cœurs ».<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
70
ACTUALITÉ<br />
Aujourd’hui, c’est aussi son « blond beurré » et ses couleurs pastel<br />
Diana disparue, Charles engage un « spin doctor », Mark Bolland,<br />
pour redorer la réputation de Camilla. Parmi les grands chantiers :<br />
rajeunir son image. Une mission – pas des plus aisées –, en partie<br />
confiée au couturier Antony Price, qui a collaboré avec David<br />
Bowie et Diana Ross. Celui-ci ne voudra pas faire de Camilla une<br />
rock star, mais plutôt une référence pour l’Anglaise moyenne :<br />
simple, élégante et délicieusement british. Si elle ne se départit<br />
pas de son triple rang de perles et de ses vestes en velours, elle<br />
choisit des couleurs pastel qui adoucissent ses traits. Parfois, elle<br />
ose même une touche glamour, comme lors de galas où elle porte<br />
des fourreaux à sequins.<br />
En 2006 – un an après son mariage avec Charles –, elle est classée<br />
au dixième rang des femmes les plus élégantes <strong>du</strong> monde par<br />
le très chic magazine « Tatler », la bible <strong>du</strong> gotha. Une victoire,<br />
même si les tabloïds révèlent que les coquetteries de la nouvelle<br />
<strong>du</strong>chesse de Cornouailles coûteraient très cher aux contribuables.<br />
Le bureau de Charles, à Clarence House, doit alors préciser que le<br />
prince de Galles paie la quasi-totalité de ces frais.<br />
Si elle ne se maquillait jamais auparavant, Camilla dépense désormais<br />
sans compter pour des cosmétiques. Grâce à l’esthéticienne<br />
Deborah Mitchell, le teint de la <strong>du</strong>chesse de Cornouailles, terni<br />
par une consommation excessive de cigarettes, devient joliment<br />
hâlé, toute l’année, même sous le crachin anglais. Au début des<br />
années 2010, Camilla perd plusieurs kilos, grâce à une pratique<br />
régulière <strong>du</strong> yoga et à un régime équilibré, 100 % bio. À plusieurs<br />
reprises – et encore récemment en octobre 2022 –, elle<br />
s’envole pour l’Inde où, dans un centre holistique tenu<br />
par le réputé D r Mathai, elle suit des « cures de rajeunissement<br />
». Au programme : massages, soins <strong>du</strong> visage,<br />
méditation et naturopathie.<br />
Pour parfaire son allure, Camilla a su s’entourer des<br />
meilleurs. À l’instar de Jacqui Meakin, l’ancienne habilleuse<br />
de Queen Mum, la mère d’Elizabeth II, chargée<br />
de sa garde-robe officielle. Mais aussi de Bruce<br />
Oldfield, qui fut le styliste favori et l’ami de lady Di<br />
<strong>du</strong>rant dix ans. Un choix qui peut paraître étonnant.<br />
« J’ai donné son glamour à Diana et sa confiance en<br />
elle à Camilla », s’est ainsi justifié le couturier dans<br />
une interview accordée au « Daily Mail » en 2014, refusant<br />
de choisir son camp. Honneur suprême : il a eu à<br />
réaliser la robe de couronnement de la reine consort,<br />
en mai dernier. Une pièce d’un rare raffinement, couleur<br />
ivoire, avec des broderies d’or et d’argent représentant<br />
des fleurs sauvages britanniques.<br />
Aujourd’hui, Camilla se fond dans tous les décors avec<br />
des looks subtils, jamais trop voyants – comme pouvaient<br />
l’être les tailleurs d’Elizabeth II –, mais pas transparents<br />
pour autant. Sa signature mode : des escarpins beiges de<br />
la marque Sole Bliss, discrets, confortables et élégants.<br />
De quoi éviter le moindre faux pas… stylistique.<br />
Sa palette :<br />
<strong>du</strong> vert amande en<br />
Écosse au rose<br />
layette en Égypte<br />
en passant par<br />
le bleu roi à Windsor.<br />
So British.<br />
Suivez en direct<br />
la visite de Charles III sur<br />
parismatch.com
Il va créer l’événement avec<br />
« Le Petit Théâtre de Vrebos » sur LN24<br />
PASCAL VREBOS<br />
LES SECRETS<br />
DE L’ÉTERNELLE<br />
JEUNESSE<br />
Il a à peine fait ses adieux à RTL TVI qu’il s’apprête déjà à<br />
faire sensation sur LN24. Changement de chaîne, nouveau<br />
défi : Pascal Vrebos se lance dans une nouvelle et<br />
palpitante aventure télé avec « Le Petit Théâtre de Vrebos<br />
», un concept alléchant basé sur l’info qui dérange.<br />
Avec son légendaire franc-parler, ça va matcher ! Il a l’enthousiasme<br />
d’un débutant alors qu’il a 71 ans. Il aurait pu<br />
raccrocher après vingt ans de « Controverse » et vingtdeux<br />
de « L’Invité ». Mais non, il est là. Et il va faire parler<br />
de lui. Pascal Vrebos est un homme résolument étonnant.<br />
PHOTOS RONALD DERSIN<br />
RÉCIT ET INTERVIEWS NADIA SALMI<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
72
En 20<strong>09</strong>, Pascal Vrebos avait ouvert son jardin secret pour<br />
<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>, révélant combien sa fille Alycia était<br />
essentielle dans sa vie. Quatorze ans après, ils se<br />
retrouvent pour notre photographe avant<br />
« Le Petit Théâtre de Vrebos », le rendez-vous<br />
<strong>du</strong> franc-parler sur LN24.<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
73
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
74
Une relation très forte<br />
À le voir, jadis, s’inviter tous les dimanches dans nos foyers,<br />
on en avait presque oublié qu’il a une famille à lui. Pascal Vrebos<br />
est le mari de Djin et le papa d’Alycia, les deux femmes<br />
de sa vie. « J’entretiens une relation très forte avec lui »,<br />
explique Alycia. « On rigole beaucoup ensemble, on a le même<br />
humour, qui est différent des autres. » Un exemple ? Pascal<br />
a une tradition familiale qu’il a transmise à sa fille : ils se<br />
jettent des fruits qu’ils doivent rattraper. Des pommes, des<br />
oranges… Et ils sont les seuls à y jouer, car ça ne plaît pas <strong>du</strong><br />
tout à Djin. Pour autant, la mère est également proche de sa<br />
fille. Car les Vrebos, c’est un trio qui a plaisir à partager des<br />
moments de vie. « Je me suis toujours très bien enten<strong>du</strong>e<br />
avec mes parents, qui ont eu une carrière extraordinaire. Ce<br />
sont de bonnes oreilles, toujours d’excellent conseil. » On<br />
sent les mots sincères. Alycia n’est pas <strong>du</strong> genre à flatter inutilement<br />
son père. Elle peut se plaindre de sa mauvaise foi et,<br />
la seconde d’après, s’extasier sur sa capacité à rebondir. « Il<br />
travaillera jusqu’à la fin. Mais il est plus cool qu’avant, plus<br />
disponible… Avoir des parents bosseurs et passionnés est<br />
inspirant. Et cela m’aide dans mon travail. Je suis heureuse<br />
de mes deux métiers, même si le mélange est improbable ! »<br />
Une profonde<br />
complicité unit Pascal<br />
Vrebos à sa fille.<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
75
Dans l’ombre,<br />
une grande femme<br />
ACTUALITÉ<br />
Quand Alycia ne s’occupe<br />
pas de gérer son restaurant,<br />
elle travaille comme<br />
logopède dans un pensionnat<br />
à Watermael-Boitsfort.<br />
Un travail délicat, puisqu’il<br />
l’amène à rencontrer des<br />
enfants placés par le juge<br />
de la jeunesse et souvent<br />
confrontés à des parents<br />
défaillants. « Le fait d’avoir<br />
étudié aussi la psychologie à<br />
l’ULB m’aide à être empathique avec les enfants<br />
et à les écouter quand ils en ont besoin. C’est<br />
souvent dramatique et poignant, car certains<br />
attendent des parents qui ne viennent jamais.<br />
Ce n’est pas toujours facile à gérer au quotidien.<br />
Mais ils me donnent tellement d’amour et d’énergie<br />
que je suis heureuse d’être là pour eux. »<br />
En l’entendant parler ainsi, le père d’Alycia ne<br />
peut cacher sa fierté. Pascal Vrebos vante sa fille<br />
pour ses qualités humaines. « Elle a un contact<br />
magnifique avec les gens et les clients. » Mais<br />
ce qui le touche le plus, c’est que son diplôme<br />
de psy ne soit pas gratifié. « Rien n’est fait dans<br />
la nomenclature pour travailler comme psychologue<br />
et logopède », déplore l’homme médiatique.<br />
« Or, quand elle aide les gens en logopédie, elle<br />
est parfois confrontée à des problèmes psychologiques<br />
graves. Sa spécialité mériterait d’être<br />
prise en compte. »<br />
Et quid de la maman ? On aimerait lui demander<br />
quel regard elle porte sur son mari, mais elle n’est<br />
pas là. « Didier Reynders a fait une sortie comique<br />
à ce sujet », explique Pascal. « Il m’a un jour lancé<br />
la phrase suivante : “Ta femme, on dirait celle de<br />
Colombo. Tu en parles beaucoup alors qu’on ne<br />
la voit jamais.” » Derrière l’humour, on sent une<br />
pointe de malaise. Et, très vite, on en comprend la<br />
raison quand on écoute Alycia. « On parle rarement<br />
de ma mère parce qu’elle est discrète mais je sais,<br />
même si elle ne m’en parle pas, qu’elle peut parfois<br />
être touchée, comme moi, par un manque de<br />
reconnaissance. Il arrive que, dans certains événements,<br />
les gens n’aient d’yeux que pour mon père.<br />
Et dans ces moments-là, ma mère et moi avons<br />
l’impression d’être comme des plantes vertes. On<br />
ne nous dit pas bonjour. On ne nous prend pas en<br />
considération. Ça peut être difficile à vivre. Il est<br />
dommage que le public ne s’arrête qu’à l’homme<br />
connu et n’essaie pas de rencontrer ma mère, car<br />
elle est aussi extraordinaire. » Djin est le garde-fou<br />
de Pascal, son meilleur critique, son trésor. Elle<br />
dit ce qu’elle pense, elle pousse à réfléchir. Une<br />
grande femme de l’ombre.<br />
[SUITE PAGE 78]<br />
Alycia a hérité de la force de travail<br />
de son père : elle tient un restaurant<br />
à Etterbeek et est logopède dans un<br />
pensionnat à Watermael-Boitsfort.<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
76
En exclusivité pour <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>, Pascal<br />
Vrebos nous présente Djin, son épouse,<br />
« son garde-fou, son meilleur critique, son<br />
trésor ». On les voit ici lors de la remise <strong>du</strong><br />
diplôme d’Alycia, en voyage et dans le<br />
désert d’Arabie.<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
77
ACTUALITÉ<br />
« L’amour occupe une place<br />
capitale dans ma vie »<br />
Un entretien avec Nadia Salmi<br />
<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. À l’âge où la plupart des gens sont à<br />
la retraite, vous fourmillez encore de nouveaux projets.<br />
D’où vous vient cet appétit de vivre ?<br />
Pascal Vrebos. De mon enfance dans un milieu<br />
modeste. Je suis enfant unique et j’ai eu la chance<br />
d’avoir des parents extraordinaires. Ma mère était secrétaire<br />
au Palais des Beaux-Arts, ce qui m’a donné l’occasion<br />
d’assister gratuitement à quantité de spectacles.<br />
Mon père, lui, était un petit employé aux fourneaux,<br />
toujours enclin aussi à satisfaire ma curiosité. J’ai vraiment<br />
été encouragé, que ce soit en cinquième primaire<br />
quand j’ai voulu sauter une classe, ou à 15 ans quand<br />
je rêvais d’avoir une mobylette et qu’il me fallait pour<br />
cela étudier davantage.<br />
Vous n’avez pas souffert de solitude ?<br />
Ah non, j’ai adoré être fils unique. J’avais des tas<br />
de copains et de copines dans la rue. Déjà à 5-6 ans,<br />
j’écrivais des petits scénarios de marionnettes qu’on<br />
allait jouer chez les voisins et on se faisait payer avec<br />
des pièces de 25 centimes trouées pour acheter des<br />
cuberdons au bowling.<br />
Avoir un seul enfant était donc une évidence ?<br />
En fait, je ne voulais pas d’enfant <strong>du</strong> tout quand<br />
j’étais jeune. Je suis devenu père sur le tard, dans la<br />
quarantaine, comme mes parents. Et c’est tant mieux<br />
car, avant ça, j’aurais été mauvais dans ce rôle. J’étais<br />
dans la création. Je ne supportais pas les cris de bébés.<br />
Et puis est venue ma femme. Aujourd’hui, je me dis<br />
que si je n’avais pas eu d’enfant, je serais passé à côté<br />
de beaucoup de choses. C’est merveilleux de suivre<br />
toutes leurs étapes : la marche, l’apprentissage <strong>du</strong> langage…<br />
La vie est un miracle dont on minimise souvent<br />
l’importance. Et je dis ça sans porter de jugement<br />
sur les gens qui ne sont pas parents. Chacun est libre<br />
de ses choix.<br />
Qu’est-ce que la paternité vous a apporté ?<br />
Encore plus de sensibilité. Il est des moments impossibles<br />
à effacer. Je pense notamment à ma mère, qui<br />
a vécu jusqu’à 94 ans et qui a donc eu le privilège<br />
de me voir langer ma fille sur la table de la cuisine.<br />
Jamais elle n’aurait imaginé connaître ça. Elle était très<br />
proche d’Alycia, surtout après sa chute, qui l’a obligée<br />
à faire de la réé<strong>du</strong>cation. Ma fille avait 10 ans à ce<br />
moment-là et, malgré son jeune âge, elle s’est occupée<br />
de sa grand-mère. C’était très beau et très émouvant<br />
à voir… C’est dommage que mon père n’était plus là.<br />
Il aurait sûrement aussi été un peu dingo de sa petitefille.<br />
Et puis, il aurait découvert une autre facette de<br />
ma personnalité.<br />
C’est un regret ?<br />
On fait avec ce qui est. Il se trouve que j’ai connu une seule<br />
grand-mère quand j’étais petit. Mais ça ne m’a pas dérangé. J’étais<br />
le dernier de la lignée, celui qu’on n’attendait pas. Mes cousins<br />
étaient plus vieux, alors mes tantes s’occupaient beaucoup de<br />
moi. J’ai vraiment été choyé, principalement par des femmes qui<br />
faisaient tout pour mon bien-être.<br />
Cela n’amène pas un petit côté diva ?<br />
Non. Mais c’est vrai que je ne repassais pas mes chemises. Ça<br />
s’est amélioré depuis. Je fais la vaisselle, je participe aux tâches<br />
ménagères sans être toutefois un spécialiste <strong>du</strong> nettoyage. Je suis<br />
un inadapté <strong>du</strong> quotidien.<br />
Quel regard portez-vous sur votre parcours à RTL TVI ?<br />
Ce sont trente et une années de bonheur, de non-censure et de<br />
collaboration avec des personnages forts comme De Wilde, De<br />
Keyser, Rosenblatt, Delusinne ou Haulotte. J’ai eu d’excellents<br />
rapports avec eux. Mais ils sont tous partis au fur et à mesure des<br />
changements de direction et d’actionnaires. J’étais donc un peu<br />
le dernier des Mohicans quand la chaîne a décidé d’arrêter mon<br />
contrat. Et comme je le renouvelais annuellement, ça nous laissait<br />
la liberté de choisir de continuer ou pas. On a continué pendant<br />
trois décennies… Et en juin, on m’a dit que c’était fini. Je<br />
m’y attendais et je l’ai accepté sans souci, car la période était plus<br />
difficile avec les nouveaux dirigeants. Ce n’est pas un reproche.<br />
Je suis heureux de ma longévité sur cette chaîne.<br />
Il n’y a aucune nostalgie ?<br />
C’est sûr que j’aime bien me rappeler les bons souvenirs, notamment<br />
à BEL RTL avec Jean-Jacques Deleeuw et la regrettée Barbara<br />
Mertens. On a fait des émissions à Las Vegas, on a été à<br />
Pékin, à Kinshasa… C’était un rêve éveillé. Mais je ne veux pas<br />
verser dans la nostalgie. Le monde change. On ne revient jamais<br />
sur ce qu’on a fait.<br />
Vous semblez vous entendre avec tout le monde. Y a-t-il des gens<br />
que vous n’aimez pas ?<br />
Oui, je fuis ceux qui sont négatifs, prétentieux ou cherchent la<br />
bagarre ! Pour moi, dans le travail, la notion de plaisir est importante.<br />
Alors, j’essaie de bien m’entourer. Ça n’empêche pas le fait<br />
que certains ne m’aiment pas. Et heureusement ! Après, je suis<br />
plutôt content de ne jamais avoir eu de procès ou été condamné.<br />
J’ai eu une ou deux plaintes, certes. J’ai fait de petites erreurs,<br />
et je n’ai pas de problème à le reconnaître. C’est important. J’en<br />
parle d’ailleurs chaque année à mes élèves à l’ULB. Je leur dis<br />
que ça peut arriver à tout le monde, même à leur professeur. Moi,<br />
un jour, j’ai en effet relayé une fausse information qui était tombée<br />
trois minutes avant l’antenne. Je ne l’ai pas vérifiée et j’ai dû<br />
m’en excuser. J’étais mortifié.<br />
Vous enseignez, mais apprenez-vous aussi de vos élèves ?<br />
Oh oui ! Les générations changent tellement que cela m’amène<br />
à modifier la façon de donner cours. Je ne suis pas le même professeur<br />
aujourd’hui qu’il y a vingt ans. Là, on va lancer un certificat<br />
européen d’é<strong>du</strong>cation aux médias et de sécurité numérique à<br />
l’ULB. Ça commence en octobre et c’est hyper stimulant. Donner<br />
cours permet de rester dans le cœur mouvant de la société. Cela<br />
évite de devenir ankylosé et de rester sur ses acquis.<br />
Peut-on dire que vous êtes résolument tourné vers l’avenir ?<br />
Je le trouve périlleux à tous niveaux. Où que l’on regarde, il y<br />
a des dangers : financiers, sociaux, philosophiques, politiques,<br />
religieux… On égorge et on excise des femmes. On est dans une<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
78
violence innommable. Et au lieu de la combattre fermement,<br />
on parle de l’écriture inclusive… C’est fou.<br />
Le monde d’aujourd’hui est vraiment en crise et, pour<br />
ma fille, il sera moins prometteur que celui laissé par<br />
mes parents. Je parle ici de la manière dont on s’épanouit<br />
dans son travail, dont on se construit, même s’il<br />
est vrai que l’être humain s’adapte.<br />
Penser que c’était mieux avant n’est-il pas le signe<br />
d’une certaine amnésie ? Il y a un siècle, on vivait l’entredeux-guerres<br />
et la montée des nationalismes. Et puis, il<br />
y a eu l’Holocauste et la bombe atomique.<br />
Oui, mais on n’était pas dans la mondialisation.<br />
Aujourd’hui, la Terre est un village semi-mondial.<br />
On est dans un basculement anthropologique à tous<br />
niveaux. Cela dit, l’intelligence artificielle me fait beaucoup<br />
moins peur que la non-préservation <strong>du</strong> vivant.<br />
La question <strong>du</strong> climat et de la biodiversité n’existait<br />
pas avant. Il faut s’en préoccuper. Et trouver des solutions<br />
qui puissent être suivies par les citoyens. C’est<br />
ridicule de leur lancer qu’on ne pourra plus voyager<br />
par avion que quatre fois dans une vie. Il faut fédérer,<br />
pas faire fuir.<br />
Quelle est votre philosophie de vie ? Votre credo ?<br />
Il faut être le moins possible dans la servitude et aider<br />
les autres tant qu’on peut. La fraternité est importante.<br />
J’ai des amis d’une grande fidélité et si l’un d’eux a<br />
des ennuis, je suis là pour lui. Je ne vais pas prêter de l’argent,<br />
par exemple : je vais donner et tant pis s’il ne peut pas rembourser.<br />
Ce qui compte, c’est d’être solidaire.<br />
Ça rend les coups <strong>du</strong>rs moins pénibles à vivre…<br />
J’ai connu beaucoup d’échecs. Souvent, les gens ne retiennent<br />
que ce qui a réussi. Moi pas. J’ai eu plusieurs projets qui se sont<br />
effondrés, comme par exemple des pièces qui devaient se jouer à<br />
<strong>Paris</strong> et qui ont fini dans le grenier.<br />
Vous remettez-vous facilement dans ces cas-là ?<br />
Ça dépend. Je n’ai jamais digéré d’avoir raté l’interview<br />
de Saddam Hussein juste avant la guerre. J’avais<br />
pourtant été loin dans le processus. Un an de négociations<br />
au Métropole avec des agents secrets irakiens.<br />
On aurait dit une série policière Netflix. Saddam Hussein<br />
devait nous dire en direct qu’il n’avait absolument<br />
aucune arme nucléaire. J’avais prévenu Louis Michel<br />
qui devait réagir. Les Américains l’ont eu avant moi. Échec total.<br />
Je ne m’en suis jamais remis. Et comme on est tous un peu mégalos,<br />
je me dis que j’aurais pu empêcher la guerre (rires) !<br />
Dans un autre genre, vous avez aussi vécu un moment gênant avec<br />
votre pièce « Lady Camilla ». Vous n’imaginiez pas un happy end<br />
avec Charles…<br />
Exact. J’avais écrit une fiction assez ironique sur ces deux-là<br />
et mon côté intuitif d’auteur dramatique en a pris un coup. Qui<br />
aurait pu penser que Camilla deviendrait reine ? J’avoue que ça<br />
m’a chiffonné de m’être trompé. Camilla s’est révélée au fil <strong>du</strong><br />
temps. Et elle a fait beaucoup de bien à Charles, ce que la reine<br />
Elizabeth II a remarqué et su apprécier. Mais trop tard. Dommage<br />
qu’il n’ait pas pu épouser la femme de sa vie quand il était jeune.<br />
Puisque vous n’avez pas de soucis à vous montrer sous un jour moins<br />
favorable, pourriez-vous nous dire quelle est votre plus grande honte ?<br />
Le débat avec Daniel Féret et Gérard Deprez à « Controverse »<br />
« J’étais dans la<br />
création. Je ne<br />
supportais pas les<br />
cris de bébés. Et<br />
puis est venue ma<br />
femme… »<br />
parce que là, j’ai clairement pris parti. Avec la direction,<br />
on voulait inviter l’extrême droite et, si c’était<br />
une bonne idée, je dois avouer que je n’étais pas prêt.<br />
J’étais aux aguets et ça, ça ne va pas, même si Deprez<br />
n’a fait qu’une bouchée de Féret.<br />
Le cordon sanitaire belge est donc nécessaire, selon<br />
vous ?<br />
Disons que c’est signifier l’échec de ceux<br />
qui font les débats. On doit pouvoir être<br />
capable de contrer la droite extrême, même<br />
si certains personnages comme Jean-Marie<br />
Le Pen sont redoutables d’intelligence<br />
et de rhétorique. Mais on est en Belgique,<br />
la règle est ainsi faite et je m’y soumets. Je<br />
peux même la comprendre quand on voit le<br />
résultat <strong>du</strong> premier tour en France en 2002.<br />
Chirac contre Le Pen, c’est un échec de la démocratie.<br />
Quel rapport entretenez-vous avec le temps maintenant<br />
que vous avez passé 70 ans ?<br />
Je me dis que la vie se rétrécit et qu’il faut se maintenir<br />
en forme malgré tout. Il y a trois ans, j’étais trop<br />
gros, alors j’ai per<strong>du</strong> <strong>du</strong> poids, et je l’ai fait naturellement.<br />
Je me sens mieux comme ça. Je nage, je bouge…<br />
Après, je ne dis pas que c’est facile de vieillir.<br />
Car c’est aussi voir son corps diminuer et changer d’aspect.<br />
Est-ce une chose que vous avez <strong>du</strong> mal à accepter ?<br />
Je ne me plains pas. Je me sens bien.<br />
Et pourtant, vous faites preuve de coquetterie capillaire.<br />
C’est vrai. Mais pourquoi ? Ça, c’est un mystère. Je ne<br />
crois pas que ce soit lié à une peur de vieillir. C’est peutêtre<br />
parce que je suis frileux… Je ne sais pas. Je n’ai<br />
pas fait de psychanalyse. Sûrement parce [SUITE PAGE 80]<br />
Pascal Vrebos sur<br />
l’île grecque de<br />
Patmos, où il passe<br />
tout l’été.<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
79
« Les gens pensent que je suis un homme de médias<br />
alors que mon identité première, c’est l’écriture.<br />
Mais je me garde de me prendre au sérieux. Je suis<br />
toujours ironique par rapport à moi-même. »<br />
« L’Univers est une énigme.<br />
Et dans cet infiniment grand<br />
et petit, il est difficile de croire<br />
qu’il n’y a rien de supérieur<br />
à nous »<br />
que ça ne m’intéresse pas de trouver la raison. J’aime<br />
l’idée de l’énigme. Ne pas savoir, c’est bien. Pourquoi<br />
je suis là ? Qu’y a-t-il après ? Je suis très socratique.<br />
Socrate, c’est « Connais-toi toi-même »…<br />
Et ça veut dire que c’est impossible. C’est une grande<br />
illusion de penser que l’on se connaît bien. C’est<br />
plus facile de se faire une idée de l’autre. Donc je<br />
resterai avec cette question : « Pourquoi fais-je ça ? »<br />
Aucune idée !<br />
Êtes-vous croyant ?<br />
Je suis agnostique, à tendance mystique. Ça veut dire<br />
que je ne sais pas. L’Univers est une énigme. Et dans cet<br />
infiniment grand et petit, il est difficile de croire qu’il<br />
n’y a rien de supérieur à nous. Je suis émerveillé par<br />
la beauté esthétique des choses. Quand j’écris sous la<br />
voûte étoilée, je ressens la joie. Je peux aussi m’arrêter<br />
en voiture pour parler aux vaches ou aux chevaux.<br />
En voilà une information cocasse ! Y a-t-il d’autres<br />
choses qu’on ne sait pas forcément de vous et que vous<br />
aimeriez partager ?<br />
Oui, les gens pensent que je suis un homme de<br />
médias alors que mon identité première, c’est l’écriture.<br />
Au début, ça pouvait m’ennuyer d’être résumé<br />
au petit écran ou à la radio mais, avec le temps, j’ai<br />
fini par l’accepter. C’est comme ça. Je ne vais pas<br />
me plaindre. Mais c’est vrai que je me sens auteur<br />
avant tout. J’écris depuis toujours et je me garde de<br />
me prendre au sérieux. Je suis toujours ironique par<br />
rapport à moi-même.<br />
Ce qu’on laisse de soi est-il important, pour vous ?<br />
Oui, mais il faut se dire qu’on a fait ce qu’on a pu.<br />
Moi, ces dernières années, j’ai vu partir cinq proches,<br />
souvent plus jeunes que moi. Et je vis très mal l’absence<br />
et le silence qui s’ensuivent, aussi parce que cela<br />
oblige à prendre un peu plus conscience de la mort.<br />
Ceci me fait penser à l’écriteau qui se trouvait devant<br />
la maison de l’écrivain Henry Miller, que vous avez rencontré<br />
quand vous aviez 30 ans. Il disait : « Quand un<br />
homme est âgé et qu’il a accompli sa mission sur terre,<br />
il a le droit de se préparer à la mort dans la paix… Inutile<br />
d’aller le voir, de l’importuner avec des bavardages et des<br />
banalités. On doit passer devant chez lui comme si personne<br />
ne vivait là. » Et vous, vous y êtes entré et vous avez rapporté<br />
un livre de vos conversations ensemble.<br />
C’est vrai. Bon, il était beaucoup plus âgé que moi aujourd’hui.<br />
Il avait 87 ans et encore l’énergie de me parler de ses orgasmes<br />
avec Brenda Venus. C’était une rencontre incroyable, ô combien<br />
fondamentale dans ma vie. J’étais très fan de lui et de ses bouquins,<br />
alors je lui ai écrit une petite lettre à laquelle il a répon<strong>du</strong> et<br />
on a commencé ainsi une correspondance avant de se rencontrer.<br />
Le souci, c’était qu’il me fallait de l’argent pour aller aux États-<br />
Unis. J’ai donc joué en bourse et le banquier qui me prenait pour<br />
un fou m’a regardé autrement quand j’ai gagné 160 000 francs<br />
belges. Avec cette somme, j’ai pu vivre une expérience unique.<br />
Miller avait une vie dingue, une écriture très libre, très éclatée.<br />
C’était une personnalité hors norme. Je me souviens encore <strong>du</strong><br />
jour où il m’a invité à nager dans sa piscine. Je ne voulais pas<br />
et comme il insistait, j’ai cédé et il a pris des photos à travers la<br />
vitre. Il était vraiment unique !<br />
Pour finir, quelle place l’amour occupe-t-il dans votre vie ?<br />
Capitale ! Je suis peut-être dans les livres mais je suis aussi dans<br />
la vie. Je suis un vrai millerien ! Nadia Salmi<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
80
ACTUALITÉ<br />
« LE PETIT THÉÂTRE DE VREBOS » : À NE PAS<br />
MANQUER À PARTIR DU 25 SEPTEMBRE<br />
C’est la nouveauté choc de la rentrée télé : Pascal Vrebos débarque<br />
sur LN24. Et cette fois, ce ne sera pas pour un rendez-vous<br />
dominical. On change les habitudes et on repart à zéro. Une heure<br />
tous les soirs de la semaine (<strong>du</strong> lundi au jeudi), de 20 h à <strong>21</strong> h. Un<br />
créneau riche pour un homme qui aime les défis.<br />
« C’est vrai que j’ai été emballé par la proposition <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur<br />
Gilles Dej. Il a l’âge de ma fille, il est jeune et il sait ce<br />
qu’il veut. Il m’avait déjà contacté il y a deux ans pour me dire<br />
son envie de travailler avec moi et puis, quand le vent a tourné<br />
à RTL TVI, LN24 et lui m’ont proposé ce concept clé sur porte,<br />
hyper intéressant. On a besoin de débat sans langue de bois, sans<br />
préjugés, sans bien- ou mal-pensance. L’important est d’informer<br />
et d’éclairer avec humour et légèreté. »<br />
Et de fait : l’émission aura des codes empruntés au monde théâtral.<br />
Chacun aura sa place. Car Pascal Vrebos ne sera pas seul en<br />
scène. Il aura à ses côtés des personnalités en fonction de l’actualité,<br />
mais aussi les journalistes Saskia Violette et Jody Bau et<br />
puis, en alternance, des polémistes : Opaline Meunier,<br />
Alain Raviart, Marie Thibaut de Maisières et Aymeric<br />
de Lamotte. « La promesse, c’est Shakespeare. Je vais<br />
d’ailleurs le citer lors de la première car il disait très<br />
justement que “le monde entier est un théâtre. Et tous,<br />
hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre<br />
vie <strong>du</strong>rant nous jouons plusieurs rôles.” L’idée est là. Je suis sûr<br />
qu’on fera aussi beaucoup d’improvisation. »<br />
Précision un brin inutile quand on sait combien Pascal Vrebos<br />
est fanatique de la liberté d’expression. Pour lui, on peut tout dire<br />
pour autant qu’on respecte la loi. « Mais attention : le propos doit<br />
être contredit par un autre ou relancé par une question. Sinon,<br />
on n’est plus dans un débat. Il faut que tous les points de vue<br />
s’expriment. Et si ce sont des conneries, on peut aussi en sortir. »<br />
L’homme ne veut rien se refuser dans sa nouvelle émission. Il<br />
a à cœur de traiter tous les sujets qui font l’actualité, même le<br />
récent « pipigate ». Un sujet né sur les réseaux sociaux, puisqu’on<br />
y voit Theo Francken uriner dans une rue bruxelloise. « Il faut<br />
bien avouer que cela amène plusieurs interrogations. Un homme<br />
politique peut-il faire ça ? Perd-on son temps à en parler ? Ou alors<br />
est-ce pertinent, puisque ce type qui dit partout que Bruxelles n’est<br />
pas propre se retrouve pris en mauvaise posture ? » À noter ici que<br />
Pour lui, on peut<br />
tout dire pour<br />
autant qu’on<br />
respecte la loi<br />
Les journalistes de l’émission : Saskia Violette et Jody Bau.<br />
les répliques l’intéressent, car elles permettent de donner un avis.<br />
Mais il aime aussi les questions insolubles, celles qu’on pose tout<br />
en sachant qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse.<br />
Le plaisir de la joute avant tout. C’est ça, l’objectif. En tout cas,<br />
on le devine quand il se met à parler de la nouvelle équipe qui va<br />
l’entourer. Beaucoup de femmes. Pour lui, c’est un plus. Il précise<br />
en effet combien ces collaborations l’enrichissent. « J’ai toujours<br />
eu de bons contacts avec mes collègues féminines et je suis ravi<br />
de travailler avec des jeunes. C’est très motivant. En plus, je ne<br />
serai pas seul. Et ça, c’est génial. Je sens que je vais pouvoir me<br />
lâcher davantage que dans “L’Invité”, où le timing était corseté.<br />
J’aimerais retourner à une forme de sérieuse légèreté que j’avais<br />
au début des années 2000. J’ai hâte de construire cette<br />
émission dans le quotidien. »<br />
« Le Petit Théâtre de Vrebos » sera un mélange d’informations<br />
légères et de sujets graves. Selon l’animateur,<br />
l’époque impose une telle émission dans ce créneau<br />
horaire. « La crise est partout aujourd’hui, au niveau <strong>du</strong><br />
terroir ou planétaire. Il y a des inégalités en tout genre, la menace<br />
nucléaire, beaucoup de radicalité. Les citoyens sont emmaillotés par<br />
la toile et les algorithmes numériques, ce qui les plonge dans une<br />
servitude volontaire. Ils acceptent d’être manipulés et qu’on pense<br />
pour eux. C’est terrible. Je crois vraiment que ce qu’on va leur proposer<br />
peut faire <strong>du</strong> bien. » Ambition avouée ici : faire réfléchir sans<br />
endoctriner, démêler le vrai <strong>du</strong> faux, clarifier le propos et montrer<br />
que le dialogue est possible.<br />
On sent qu’il a envie de s’amuser. Pascal Vrebos a encore soif de<br />
découvertes et de rencontres. Celles qu’il a faites au cours de sa<br />
carrière ne lui suffisent pas, même si certaines restent dans son<br />
cœur, comme sœur Emmanuelle, impressionnante par son ouverture<br />
d’esprit, ou Michel Daerden, comique inégalé. « Je me réjouis<br />
de ce qui m’attend sur LN24. Jamais je n’aurais imaginé travailler<br />
là quand la chaîne a été lancée. Je ne fais jamais de plan de<br />
carrière. C’est bien, ça permet d’être agréablement surpris. »<br />
Les polémistes : Marie Thibaut de Maisières, Alain Raviart, Opaline Meunier et Aymeric de Lamotte.<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
81
La vie sentimentale de la princesse<br />
Élisabeth et celle de son frère Gabriel<br />
restent secrètes. Pour le prince, deuxième<br />
dans l’ordre de succession, les candidates<br />
se bousculent dans l’ombre <strong>du</strong> Gotha<br />
À QUAND<br />
UNE ANNONCE<br />
ROMANTIQUE<br />
AU PALAIS ?<br />
C’est la question sur les lèvres de tous les échotiers<br />
princiers. Si la future reine Élisabeth de Belgique<br />
semble particulièrement bien protégée, son frère<br />
a déjà fait connaissance avec certaines réalités :<br />
voilà deux ans, il a été lié par la presse internationale<br />
à la princesse héritière néerlandaise Catharina-Amalia.<br />
La rumeur ne s’est jamais vérifiée.<br />
Aujourd’hui, alors qu’il poursuit son apprentissage à<br />
l’École militaire, ce jeune homme réservé est devenu<br />
l’un des princes les plus « courtisés » <strong>du</strong> Gotha.
Les vies sentimentales<br />
de la princesse Élisabeth<br />
et <strong>du</strong> prince Gabriel<br />
sont bien protégées.<br />
Jusqu’à quand ?
Gabriel a tout <strong>du</strong> gendre idéal<br />
Le fils aîné de Philippe et Mathilde a fait sensation le <strong>21</strong> juillet dernier<br />
en défilant aux côtés de ses camarades de l’École royale militaire,<br />
il a fêté ses 20 ans le 20 août, et il poursuit sa formation à l’ERM. Plusieurs<br />
reportages ont montré combien il s’investissait dans celle-ci.<br />
Son baccalauréat en poche, il avait d’abord suivi une année préparatoire<br />
au National Mathematics and Science College, une école huppée<br />
de Coventry. Aujourd’hui, il poursuit une deuxième année à l’École militaire,<br />
en sciences sociales et militaires. Ce qui lui permet de conserver<br />
un certain anonymat. Car le prince Gabriel doit faire face à une nouvelle<br />
composante dans sa vie : il ne passe plus inaperçu. Ado, son look faisait<br />
déjà fureur et on le disait plutôt casse-cou (il avait notamment connu plusieurs<br />
blessures au hockey). Élégant, toujours disponible pour les siens<br />
(on l’a vu récemment aider son grand-père Albert II à se déplacer), riche<br />
d’un caractère ouvert, il apparaît pour beaucoup comme le gendre idéal.<br />
Une sé<strong>du</strong>ction<br />
naturelle qui ne laisse<br />
pas indifférent.<br />
1<br />
2<br />
Très à l’aise aux côtés de sa sœur<br />
cadette Éléonore et de son père,<br />
lors de la soirée <strong>du</strong> <strong>21</strong> juillet.
3 4<br />
1. Son fameux défilé avec l’ERM sur la place<br />
des Palais. 2. C’est lui qui aidé le roi Albert II à<br />
se déplacer lors de la Fête nationale. 3. Le roi<br />
Philippe, son père, lui voue une attention<br />
toute particulière. La fierté n’est pas absente.<br />
4. Adolescent, un sacré tempérament.<br />
5. Beaucoup aimeraient être à la place de la<br />
princesse Élisabeth. 6. Son traditionnel camp<br />
d’été à l’armée : il a le look !<br />
5 6
Le temps n’est plus aux mariages arrangés entre<br />
grandes familles royales, mais les futures reines ciblées<br />
ne manquent pas<br />
À Kourou avec son<br />
père pour le<br />
lancement de la<br />
fusée Ariane.<br />
Gabriel est de plus<br />
en plus placé dans<br />
la lumière.<br />
Toujours avec son<br />
père, le week-end<br />
dernier, à Anvers,<br />
pour la Journée<br />
sans voiture.<br />
La photo officielle<br />
de ses 20 ans.<br />
LPar Julien Jardin et Pierrick Geais<br />
e prince Gabriel ne peut plus se cacher. Il est<br />
de plus en plus mis en valeur par le Palais (il a<br />
notamment participé, avec son père et sa sœur, à<br />
une séance de photos officielles le <strong>21</strong> juillet dernier).<br />
Voilà donc qui justifie sans nul doute le vent<br />
favorable qui l’entoure et, par ricochet, l’importance<br />
qu’il prend aux yeux des cours étrangères.<br />
Deux jeunes femmes sont aujourd’hui<br />
citées par les échotiers princiers comme<br />
étant à l’aube de destins radieux : la princesse Ingrid<br />
Alexandra de Norvège et la princesse Leonor d’Espagne.<br />
Si l’on se souvient <strong>du</strong> règne de la reine Fabiola,<br />
la cour ibérique est très proche de la Belgique. Mais,<br />
concernant Gabriel, tout n’est que supputations. D’autant<br />
qu’on ne peut perdre de vue cette<br />
autre réalité : si Élisabeth, pour une raison<br />
ou une autre, ne devenait pas reine ou<br />
devait abdiquer, c’est Gabriel qui deviendrait<br />
roi. Et son épouse serait donc souveraine.<br />
Mais de quel pays ? On imagine<br />
l’imbroglio.<br />
En attendant, voici les deux jeunes princesses<br />
qui ont actuellement la cote dans le<br />
Gotha européen.<br />
Dans le royaume de Norvège, la princesse<br />
Ingrid Alexandra est, elle aussi, à<br />
deux marches <strong>du</strong> trône. Elle régnera après<br />
son grand-père Harald V, en fonction depuis 1991, et<br />
son père Haakon, mais elle a déjà son propre bureau<br />
au palais royal d’Oslo. Le <strong>21</strong> janvier 2022, à l’occasion<br />
de ses 18 ans, elle y recevait les caméras de la NRK,<br />
la chaîne télévisée nationale, pour une grande interview.<br />
Sa première. Jeune fille de son temps qui aime<br />
le rap et les séries américaines, championne de surf et<br />
Deux jeunes<br />
femmes ont la<br />
cote dans le<br />
Gotha : Ingrid<br />
Alexandra de<br />
Norvège et Leonor<br />
d’Espagne. Celleci<br />
pourrait<br />
rappeler une<br />
certaine Fabiola<br />
skieuse hors pair, elle est consciente <strong>du</strong> destin qui l’attend : « On<br />
peut, bien sûr, rêver et se demander à quoi aurait ressemblé une<br />
existence complètement différente, mais ma vie est ainsi faite », y<br />
expliquait-elle avec une incroyable maturité. Après de brillantes<br />
études secondaires au lycée Elvebakken d’Oslo, elle travaillera<br />
cet automne en tant qu’assistante dans un établissement scolaire<br />
puis intégrera l’armée pour douze mois de service militaire,<br />
marchant ainsi dans les pas de ses prédécesseurs. Très impliquée<br />
dans les questions environnementales, elle avait même donné à<br />
son discours d’anniversaire des accents politiques : « Nous avons<br />
la chance de vivre dans un pays en constante évolution. Où nous<br />
avons confiance les uns dans les autres et dans nos autorités.<br />
En Norvège, nous nous engageons à lutter contre le changement<br />
climatique. Nous sommes attachés à la diversité. Nous sommes<br />
attachés à la liberté d’expression. »<br />
Pour marquer son passage à l’âge a<strong>du</strong>lte, Ingrid<br />
Alexandra avait réuni au palais d’Oslo le nec plus<br />
ultra <strong>du</strong> Gotha, dont celles qui seront ses homologues<br />
dans cette Europe de demain : Élisabeth de Belgique,<br />
Catharina-Amalia des Pays-Bas et Estelle de Suède.<br />
Un grand raout princier avec banquet, diadèmes et un<br />
tralala qui peut paraître bien désuet aux yeux d’une<br />
adolescente. Noyé dans cet aréopage de prestigieux<br />
invités, un jeune homme passait presque inaperçu.<br />
Mais une semaine plus tard, son visage aux boucles<br />
chérubines faisait la une <strong>du</strong> magazine Se og Hør : il<br />
s’appelle Magnus Heien Haugstad et est le petit ami<br />
d’Ingrid Alexandra. S’il vit actuellement en Angleterre,<br />
où il étudie l’économie à l’université de Lancaster, ce fils d’avocat<br />
rentre dès qu’il le peut à Oslo. Sa rencontre avec Haakon et<br />
Mette-Marit, les parents de celle qu’il aime, a fait s’enthousiasmer<br />
la presse norvégienne : « Leur relation n’apparaît plus comme un<br />
flirt innocent de jeunesse. » La prochaine étape pour celle qui sera<br />
un jour la première femme à régner sur la Norvège ? Un mariage<br />
de conte de fées, évidemment. Avec lui ou un autre.<br />
[SUITE PAGE 88]<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
86
ACTUALITÉ<br />
Pour les 18 ans d’Ingrid Alexandra de Norvège,<br />
le <strong>21</strong> janvier 2022, à la cour royale d’Oslo.<br />
Avec sa mère,<br />
la princesse<br />
Mette-Marit.<br />
Celle-ci connaît,<br />
depuis plusieurs<br />
années, de gros<br />
problèmes de<br />
santé. Elle souffre<br />
d’une fibrose<br />
pulmonaire.<br />
Mette-Marit (à g.)<br />
et Haakon de Norvège<br />
(en gris) avec<br />
leurs enfants Ingrid<br />
Alexandra et<br />
Sverre Magnus<br />
lors de la fête<br />
nationale suédoise,<br />
le 17 mai 2022.<br />
En majesté, entre<br />
son père, Haakon,<br />
et son grand-père<br />
le roi Harald V<br />
de Norvège,<br />
au palais d’Oslo,<br />
en janvier 2022.<br />
À 19 ans, Ingrid Alexandra de Norvège veille à remplir<br />
ses obligations princières… et citoyennes. Comme<br />
tous les Norvégiens de son âge, elle fera bientôt son<br />
service militaire. Douze mois au bataillon <strong>du</strong> génie<br />
de la brigade Nord. Un point commun avec le prince<br />
Gabriel. Seul hic : la jolie princesse a déjà un prétendant.<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
87
Leonor a étudié le chinois, le français,<br />
l’anglais et l’arabe, en plus des langues régionales<br />
qu’elle maîtrise parfaitement<br />
Par Flore Olive<br />
Je « suis impatiente de poursuivre mon<br />
apprentissage, de faire de mon mieux pour<br />
renforcer les valeurs avec lesquelles j’ai<br />
grandi […] : le respect des autres, l’effort,<br />
l’excellence, la quête <strong>du</strong> savoir, la tempérance,<br />
la discipline et la persévérance. »<br />
Voici les mots, très personnels, choisis<br />
par Leonor, future reine d’Espagne, lors<br />
<strong>du</strong> discours prononcé le 5 juillet pour la<br />
cérémonie de remise des prix de la Fondation Princesse de<br />
Gérone, qui célèbre les jeunes talents espagnols. La princesse<br />
de 17 ans, qui officiait sous le regard de ses parents,<br />
le roi Felipe VI et la reine Letizia, et de sa petite sœur,<br />
Sofia, sait qu’elle est à un moment charnière de sa vie.<br />
Tout juste titulaire d’un baccalauréat international,<br />
Leonor ne reprendra ses études qu’en 2026, après avoir<br />
accompli une formation militaire de trois ans. Pour préparer<br />
son examen, la princesse de Gérone et des Asturies<br />
a passé deux ans à United World College, au château<br />
médiéval de Saint-Donat près de Cardiff, au pays de<br />
Galles. Surnommé « l’école des rois », cet établissement<br />
L’heure des adieux à Leonor, qui s’envole pour le pays de Galles<br />
et une nouvelle vie à l’United World College, le 30 août 20<strong>21</strong>.<br />
ACTUALITÉ<br />
à 76 000 euros l’année a accueilli parmi ses pensionnaires, originaires<br />
de 150 pays, le roi Willem-Alexander et la princesse des Pays-Bas, qui<br />
se trouvait dans la même promotion que Leonor, la princesse Raiyah<br />
de Jordanie, celle de Belgique… « Il semble que ça lui ait fait <strong>du</strong> bien<br />
de partir deux ans là-bas », témoigne un spécialiste de la monarchie.<br />
« Ne plus être sous le contrôle permanent de sa mère, avoir une vie<br />
étudiante à l’abri des médias. » Une liberté encadrée, en rupture avec<br />
l’existence corsetée qui était la sienne. À Madrid, Leonor était une<br />
brillante élève <strong>du</strong> collège Santa Maria de los Rosales, un établissement<br />
privé fréquenté par son père, où elle a étudié, entre autres, le chinois,<br />
le français, l’anglais et l’arabe, en plus des langues régionales qu’elle<br />
maîtrise parfaitement. Ses parents l’y déposaient chaque matin. À côté<br />
de ses cours de violoncelle et de volley-ball, elle consacre le peu de<br />
temps libre qui lui reste à accompagner sa mère à des expositions ou<br />
des spectacles de danse. Un emploi <strong>du</strong> temps au cordeau, tellement<br />
serré que les commentateurs espagnols se sont demandé si elle avait<br />
« le temps d’avoir une vie d’enfant ». À Cardiff, loin <strong>du</strong> cocon, Leonor<br />
a découvert la vie en communauté et gagné en autonomie. Elle a partagé<br />
sa chambre avec trois camarades, a fait la fête, <strong>du</strong> camping, des<br />
randonnées, appris à cuisiner ou à allumer un feu. Elle a également<br />
participé aux nombreuses activités sociales développées par l’école.<br />
Comme tous les parents, Felipe et Letizia recevaient, tous les trois<br />
mois, un compte ren<strong>du</strong> détaillé des faits et gestes de leur fille.<br />
Au fil de ses retours en Espagne, la presse a souligné son changement<br />
de style, moins classique, « plus de son âge ». Le port d’un<br />
pendentif sur lequel on peut lire « amour » écrit en arabe a déchaîné<br />
les commentaires. Lui a-t-il été offert par un amoureux ou par son<br />
grand-père, le roi Juan Carlos, qui vit aux Émirats arabes unis ? « Si ça<br />
avait été le cas, Letizia ne l’aurait pas autorisée à le porter », affirme<br />
un journaliste spécialisé. Car, sur ce point, la reine d’Espagne ne fait<br />
aucune concession : hors de question que Leonor soit éclaboussée<br />
par les scandales qui ont ébranlé la monarchie, à commencer par les<br />
frasques de Juan Carlos, accusé, entre autres, de corruption et exilé<br />
à Abu Dhabi depuis 2020. Même traitement en ce qui concerne les<br />
sœurs aînées <strong>du</strong> roi, Elena et surtout Cristina, dont l’ex-mari Iñaki<br />
Urdangarin a été condamné en 2018 pour détournement de fonds.<br />
La pérennité de la Couronne, estiment Felipe et Letizia, est à ce prix.<br />
Durant les vacances estivales, le couple royal se rend dans la résidence<br />
d’été de Marivent, à Palma de Majorque, avant ou après le passage<br />
des autres membres de la famille. Alors que la voile est une passion<br />
de leur père et bien que leurs cousins passent leurs journées au club<br />
nautique, Leonor et Sofia en sont tenues strictement éloignées.<br />
Enfin, rien n’illustre mieux cette séparation entre les deux clans<br />
que le parallèle entre les remises de diplôme de Leonor et d’Irene, la<br />
fille de Cristina et Iñaki Urdangarin. D’un côté, la princesse à Saint-<br />
Donat avec pour seul public ses parents et sa sœur. De l’autre, sa<br />
cousine germaine, dont elle était si proche dans leur enfance, diplômée<br />
de l’École internationale de Genève, entourée de sa mère, sa<br />
tante Cristina, ses frères et cousins, ainsi que ses grands-parents, le<br />
roi et la reine émérites, Juan Carlos et Sofia. C’est avec cette dernière<br />
que les tensions se sont exprimées le plus vivement lors de la<br />
messe de Pâques, en avril 2018. Ce jour-là, devant la cathédrale de<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
88<br />
Sitôt arrivée dans sa pension galloise,<br />
« Poudlard » de la royauté, elle troque son look<br />
de princesse pour une veste kaki.
Leonor (au centre) au côté de Felipe,<br />
de sa mère, Letizia, et de sa sœur, Sofia,<br />
lors d’une visite en famille <strong>du</strong> monastère<br />
de Valldemossa, à Palma de Majorque,<br />
le 1 er août 2022.<br />
Palma de Majorque, alors que Sofia souhaite faire une<br />
photo avec ses petites-filles, Letizia s’interpose pour l’en<br />
empêcher. Un peu plus tard, elle essuie le front de Leonor,<br />
comme pour le nettoyer <strong>du</strong> baiser déposé par sa grandmère.<br />
Ce comportement a choqué les Espagnols, pour<br />
lesquels Sofia reste la figure la plus appréciée de la famille<br />
royale. Depuis, Letizia, qui tente de recoller les morceaux,<br />
ne manque pas une occasion de saisir amicalement le<br />
bras de sa belle-mère. Des gestes d’affection qui, en privé,<br />
ne se pro<strong>du</strong>isent jamais. Paloma Rocasolano, la grand-mère maternelle,<br />
est la seule à pouvoir approcher ses petites-filles. Sofia, dont<br />
les conseils pour régner seraient pourtant précieux pour Leonor, n’a<br />
pas ce privilège. En signe d’apaisement, la reine émérite a émis le<br />
souhait de passer quelques jours, début août, avec ses trois enfants<br />
et ses huit petits-enfants à Majorque. Une invitation qui, si l’on en<br />
croit l’agenda royal, pourrait être honorée. Ce qui représenterait une<br />
grande première depuis l’anniversaire des 80 ans de Sofia, en 2018.<br />
Le contraste entre la princesse et ses cousines germaines, Irene<br />
Urdangarin et Victoria de Marichalar, la fille d’Elena et Jaime<br />
de Marichalar, âgée de 22 ans, est saisissant. Deux jeunes femmes<br />
très populaires, aux antipodes de la petite fille modèle très BCBG<br />
qu’incarne Leonor. Irene Urdangarin est appréciée pour son naturel,<br />
sa spontanéité et sa gaieté, tandis que Victoria est une influenceuse<br />
réputée que les marques s’arrachent. Si ses professeurs au pays de<br />
Galles ont souligné l’appétence de Leonor pour les « conversations<br />
profondes », autant que son « humour », les Espagnols, eux, ont <strong>du</strong> mal<br />
à cerner sa personnalité. La faute, selon les observateurs, à la surprotection<br />
de sa mère. Leonor, qui avait 8 ans en 2014 lorsque son père est<br />
devenu roi, n’a longtemps fait que deux apparitions officielles<br />
dans l’année, à Noël et à la fin de l’été à Palma. Le 30 janvier<br />
2018, elle a reçu des mains de Felipe la Toison d’or, la<br />
plus haute distinction espagnole. « Tu serviras l’Espagne avec<br />
humilité et tu feras tiennes toutes les préoccupations et les<br />
joies des Espagnols », lui a-t-il rappelé. Élevée avec un sens <strong>du</strong> devoir<br />
à toute épreuve, elle a prononcé son premier discours officiel à 13 ans,<br />
lors <strong>du</strong> prix des Asturies en octobre 2019. Pour le même événement<br />
en 2022, et malgré une gastro-entérite carabinée, elle a tenu son rang<br />
<strong>du</strong>rant une bonne partie de la visite officielle, avant d’être remplacée<br />
au pied levé par sa mère. Letizia connaissait le discours que devait<br />
prononcer sa fille pour l’avoir répété avec elle. Attentive au moindre<br />
détail, la reine n’hésite pas lors des cérémonies à remettre en place<br />
les mèches de cheveux ou les pans de jupe de ses filles. Sans oublier<br />
les tenues de Leonor, souvent semblables à celles de sa mère, allant<br />
parfois jusqu’à porter le même modèle de sac ou de chaussures dans<br />
des coloris différents. Letizia, que l’on avait préten<strong>du</strong>e anorexique au<br />
début de son mariage avec Felipe, serait une obsessionnelle <strong>du</strong> contrôle.<br />
Son corps, sec et musclé à outrance, alimente évidemment ces bruits<br />
de couloir. La reine, qui aurait depuis longtemps banni le sucre de la<br />
Zarzuela, ferait jusqu’à quatre heures de sport par jour. Personne n’a<br />
oublié ce déjeuner dominical, dont les photos ont été diffusées pour le<br />
cinquantième anniversaire de Felipe, et qui consistait en un bouillon de<br />
légumes et une salade de tomates-mozzarella. Une rigueur excessive,<br />
Sa petite sœur<br />
Sofia est son<br />
principal soutien<br />
qui renvoie une image à la fois lisse, ennuyeuse, dénuée<br />
de chaleur et sans surprise.<br />
Difficile pour Leonor de s’affranchir de cette pression<br />
permanente. Dans ce monde de contraintes, sa petite<br />
sœur, plus jeune de dix-huit mois, semble être son principal<br />
soutien. Très complices, elles se tiennent souvent<br />
par la main lors de leurs apparitions publiques. Sofia<br />
pleurait à chaudes larmes lorsque Leonor est partie pour<br />
le pays de Galles où elle doit, elle aussi, faire sa rentrée<br />
en février 2024. On leur connaît peu d’amis, leurs fêtes<br />
d’anniversaire se déroulant toujours à huis clos. Elles<br />
semblent, l’une comme l’autre, très isolées. Admirative<br />
de la footballeuse Alexia Putellas, qui joue à Barcelone,<br />
Sofia aurait exprimé le désir de suivre son parcours,<br />
ce qui ne serait pas <strong>du</strong> goût de sa mère. Leonor, elle,<br />
s’apprête à affronter cette année des échéances décisives.<br />
Contrairement à d’autres héritiers, comme le prince<br />
Hashem, 18 ans, venu en visite officielle à Madrid en juin<br />
avec ses parents, Rania et Abdallah de Jordanie, Leonor<br />
n’a encore jamais été mise en avant sur la scène<br />
internationale. Cela pourrait changer rapidement.<br />
Le 17 août, elle débutera sa formation<br />
militaire, qui aura lieu successivement dans<br />
les armées de terre, de l’air et dans la marine.<br />
Ses parents la considèrent comme obligatoire pour une<br />
future cheffe des armées. Elle en sortira lieutenante. Cette<br />
rentrée précède de deux mois l’anniversaire de ses 18 ans,<br />
le 31 octobre <strong>2023</strong>. Ensuite, comme l’ont fait Isabelle II,<br />
Alphonse XIII et son père avant elle, Leonor prêtera<br />
serment de fidélité à la Constitution et au roi devant<br />
le Congrès des députés. Constitution dont la version<br />
actuelle fut adoptée sous Juan Carlos, symbole à la fois<br />
<strong>du</strong> retour de la monarchie et de la transition démocratique<br />
en Espagne. Aujourd’hui indésirable, le vieux roi<br />
ne sera pas de cette cérémonie très solennelle qui devrait<br />
se dérouler dans un climat politique instable. « Leonor<br />
est-elle vraiment l’avenir de la Couronne espagnole ?<br />
se demande un spécialiste aguerri de la monarchie.<br />
Les sentiments négatifs que provoquent Letizia, nous<br />
confie-t-il, déteignent sur elle. Maintenant, il faut qu’elle<br />
prenne son indépendance vis-à-vis de sa mère, pour que<br />
le peuple espagnol, qui n’a rien contre elle mais ne la<br />
connaît pas, finisse par l’aimer. »<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
89
AVENIR<br />
MACH 1,4<br />
VITESSE PRÉVUE<br />
SOIT ENVIRON 1 700 KM/H<br />
16 000 MÈTRES<br />
ALTITUDE MAXIMALE DE VOL<br />
12 MÈTRES<br />
LONGUEUR DU NEZ EFFILÉ<br />
L’AVION SUPERSONIQUE X-59<br />
PRÊT AU DÉCOLLAGE<br />
Son objectif à terme : relier New York à <strong>Paris</strong> en 90 minutes. Conçu par Lockheed Martin pour la Nasa, cet appareil<br />
expérimental permettrait le retour des vols commerciaux de ce type d’aéronefs aux États-Unis.<br />
L’assemblage <strong>du</strong> X-59 dans le hangar<br />
de Lockheed Martin, à Palmdale, en Californie.<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
90<br />
75 DÉCIBELS<br />
NIVEAU SONORE VISÉ<br />
POUR LE BANG SUPERSONIQUE<br />
(le claquement d’une portière de voiture)<br />
<strong>2023</strong><br />
PREMIER VOL PRÉVU<br />
Par Romain Clergeat<br />
« Bang ! » C’est ce bruit pénible qui avait « tué » la réussite<br />
commerciale <strong>du</strong> Concorde sur le sol américain quand les autorités<br />
avaient décidé d’en interdire le survol. Mais grâce à sa forme effilée, le<br />
X-59 promet d’émettre un bang supersonique beaucoup plus silencieux<br />
que son prédécesseur. C’est même la clé <strong>du</strong> projet.<br />
Le pilote n’aura pas de vision extérieure à travers un hublot : il devra<br />
utiliser un système de caméras haute résolution orientées vers l’avant<br />
pour bénéficier d’une vision frontale en haute définition. Le profil en<br />
aiguille et le nez de 12 mètres de l’appareil permettront de ré<strong>du</strong>ire les<br />
ondes de choc pro<strong>du</strong>ites lors <strong>du</strong> franchissement <strong>du</strong> mur <strong>du</strong> son. Selon<br />
la Nasa, l’objectif est de contenir ce bang à un niveau sonore équivalent<br />
à celui d’une portière de voiture qui claque. Ouvrant ainsi la voie à un<br />
retour des vols supersoniques sur le territoire américain. Et ailleurs.<br />
Le X-59 a terminé une série de tests au sol et se prépare pour son<br />
premier vol. La Nasa prévoit des essais d’abord dans le désert, puis<br />
au-dessus de villes américaines où des micros au sol mesureront<br />
la signature acoustique de l’appareil. Des enquêtes collecteront les<br />
réactions des populations. Ces données seront ensuite transmises aux<br />
autorités afin d’assouplir la réglementation en vigueur.<br />
Si les résultats sont concluants, le X-59 ouvrirait la voie au<br />
développement d’une nouvelle génération d’avions de ligne extrêmement<br />
rapides et silencieux. Vingt ans après l’arrêt des vols supersoniques<br />
commerciaux, ceux-ci trouvent un regain d’intérêt dans d’autres pays<br />
également. Une start-up suisse, Destinus, travaille sur un avion capable<br />
3 ANS<br />
DURÉE DES<br />
VOLS D’ESSAI<br />
AU-DESSUS DE<br />
VILLES<br />
AMÉRICAINES<br />
de relier <strong>Paris</strong> à Sydney en quatre heures (contre<br />
vingt-deux actuellement) à Mach 6 (6 000 km/h).<br />
Personne en revanche n’a encore évoqué le prix <strong>du</strong><br />
billet, qui risque d’être « supersonique »…
VIVRE<br />
AVENIR<br />
90 L’avion supersonique X-59<br />
prêt au décollage<br />
LIFESTYLE<br />
92 Des sièges pétillants<br />
MONTRES<br />
93 IWC facilite le redémarrage<br />
GOLF<br />
94 Solheim Cup, jeu de dames<br />
à Finca Cortesin<br />
AUTO<br />
95 Renault fait volts face<br />
TRÉSORS WALLONS<br />
96 Escapade ardennaise<br />
à Houffalize<br />
NOTRE JARDIN<br />
98 Cache-cache<br />
SANTÉ<br />
100 Rhinoplastie ultrasonique<br />
La révolution douce<br />
JEUX<br />
110 Mots croisés et Sudoku<br />
111 Superfléché<br />
C’EST LA VIE<br />
114 Porno-invasion<br />
RENAULT FAIT VOLTS FACE<br />
Avec le Scenic E-Tech 100 % électrique,<br />
le constructeur français annonce<br />
la couleur : sa gamme va verdir rapidement.<br />
(Page 95)<br />
Crédits photo : P. 92 : DR. P. 93 : DR. P. 94 : DR. P. 95 : DR, Renault. P. 96 et 97 : V. Rocher © SPW-<br />
AWaP. P. 98 : Pascal Coupé. P. 100 : DR, Getty Images. P. 101 : Photo News. P. 102 : © Marie-Hélène<br />
Vanderborght, DR. P. 103 à 1<strong>09</strong> : DR. P. 113 : R. Dersin. P. 114 : DR.<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
91
LIFESTYLE<br />
Classique revisité<br />
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main. Le bleu apporte de la<br />
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DES SIÈGES<br />
PÉTILLANTS<br />
Envie de couleur en ce mois de rentrée ?<br />
Les sièges font les yeux doux aux<br />
amateurs, tous tempéraments confon<strong>du</strong>s.<br />
Par Marie-France d’Ambreville<br />
Rouge-orange<br />
Parfaite pour les réunions<br />
professionnelles<br />
importantes, cette robe<br />
mise sur l’élégance.<br />
(Due Amanti, prix non<br />
communiqué. Infos :<br />
www.<strong>du</strong>eamanti.be)<br />
Rocking-chair<br />
Pour ceux qui préfèrent simplement être bercés.<br />
(Menu, « The Penguin », 950 euros. Infos :<br />
www.madeindesign.com)<br />
Ligné<br />
Ce fauteuil hypnotise tous<br />
ceux qui s’y lovent. (The<br />
Socialite Family, « Rotondo »,<br />
1 650 euros. Infos :<br />
www.thesocialitefamily.com)<br />
Orange<br />
Dynamisant mais à associer à<br />
d’autres teintes, comme le gris. (Ego<br />
<strong>Paris</strong>, « Sutra », à partir de 730 euros.<br />
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Bleue<br />
Cette combinaison<br />
permet une<br />
transition en douceur<br />
vers l’automne, avec<br />
une touche de<br />
modernité<br />
bienvenue. (Nous<br />
Antwerp, prix non<br />
communiqué. Infos :<br />
nous-antwerp.com)<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
92
Au volant <strong>du</strong> luxe tout-terrain<br />
Depuis presque vingt ans, IWC et Mercedes-Benz poursuivent un partenariat qui tient la route.<br />
Le 14 septembre, l’horloger suisse et le constructeur automobile allemand ont dévoilé leur héritage<br />
commun de robustesse et de performances maximales dans deux éditions spéciales de la Grande Montre<br />
d’Aviateur (46,2 mm, étanchéité 10 bars) inspirées de la Classe G.<br />
MONTRES<br />
IWC FACILITE<br />
LE REDÉMARRAGE<br />
Au dernier tour de cadran de l’été,<br />
l’horloger suisse de luxe trace la route<br />
avec Mercedes-Benz.<br />
Par Catherine Malaise<br />
Septembre est la saison des vendanges<br />
et des nouveaux lancements horlogers.<br />
Certains d’entre eux donnent vraiment<br />
envie d’aller de l’avant : IWC vient, en effet,<br />
de dévoiler les deux éditions spéciales de<br />
sa Grande Montre d’Aviateur inspirées<br />
de la Classe G de Mercedes-Benz. Partenaire<br />
<strong>du</strong> constructeur automobile allemand<br />
depuis près de vingt ans, la manufacture<br />
de Schaffhausen rend au fameux véhicule<br />
tout- terrain un hommage bien aiguillé. Et<br />
surtout amplement justifié, puisque ce dernier<br />
et le légendaire garde-temps partagent<br />
une histoire similaire.<br />
À l’origine, tous deux ont été développés<br />
pour répondre à des critères purement<br />
fonctionnels : la Grande Montre d’Aviateur<br />
se devait d’être parfaitement lisible et<br />
très robuste, la Classe G fut conçue pour<br />
garantir <strong>du</strong> confort et des capacités sans<br />
compromis sur tous les terrains. Au fil des<br />
ans, l’une et l’autre ont su garder leurs origines<br />
pratiques tout en acquérant le statut<br />
d’icônes <strong>du</strong> design moderne. Le pari d’IWC<br />
consiste à mêler, de façon dynamique et<br />
élégante, leurs codes stylistiques respectifs.<br />
Les deux montres revisitent ainsi des<br />
éléments caractéristiques de la plus aventurière<br />
des Mercedes-Benz, comme ses phares<br />
avant, réincarnés dans les guichets cerclés<br />
de blanc <strong>du</strong> compteur de petite seconde et<br />
de l’affichage de la généreuse réserve de<br />
marche de sept jours. L’impression de relief<br />
Raffinée<br />
La Grande Montre d’Aviateur, carrossée d’un boîtier et d’une couronne en Armor Gold 750/1000. Son code<br />
couleur noir et or s’inspire de la peinture extérieure et des finitions intérieures de la récente Mercedes-<br />
AMG G 63 Grand Edition. Au verso, le fond en verre saphir expose les mouvements <strong>du</strong> rotor ou masse<br />
oscillante. L’étoile Mercedes-Benz y rappelle le cache de la roue de secours, à l’arrière de la voiture.<br />
des cadrans noirs minutieusement structurés<br />
s’inspire des admissions d’air froid d’un<br />
moteur Mercedes-AMG haute performance.<br />
Pour la mise en route, IWC offre le choix<br />
entre le raffinement d’un boîtier en Armor<br />
Gold (alliage spécial nettement plus <strong>du</strong>r<br />
et plus résistant que l’or rouge) et la sportivité<br />
d’un boîtier en CMC (composite à<br />
matrice céramique). Conçu en étroite collaboration<br />
avec le Centre allemand pour<br />
l’aéronautique et l’astronautique, ce matériau<br />
inédit intègre des fibres de carbone<br />
dans une matrice en céramique plutôt qu’en<br />
polymère. Par conséquent, il se révèle parfaitement<br />
résistant aux dommages et insensible<br />
aux chocs thermiques.<br />
Si le CMC fait son entrée chez IWC, sa<br />
Radicale<br />
La Grande Montre d’Aviateur AMG 63 est la première<br />
montre IWC à exploiter les solides avantages et la<br />
légèreté <strong>du</strong> composite à matrice céramique (CMC).<br />
À l’instar de la version en Armor Gold 750/1000,<br />
elle abrite un moteur d’exception : le calibre de<br />
manufacture IWC 52010, avec système de remontage<br />
automatique Pellaton et sept jours<br />
de réserve de marche.<br />
légèreté et sa solidité en font également un<br />
matériau de choix pour l’aérospatiale et les<br />
disques de frein des bolides de luxe. Son<br />
processus de fabrication thermique ultracomplexe<br />
<strong>du</strong>re plusieurs jours et aboutit à<br />
une texture aléatoirement déterminée par<br />
les fibres. Chaque pièce réalisée en CMC est<br />
donc unique ! Les deux éditions spéciales de<br />
la Grande Montre d’Aviateur AMG 63 sont<br />
motorisées par un mouvement de manufacture<br />
haut de gamme : le calibre automatique<br />
52010, extrêmement robuste et précis.<br />
Développé dans les années 1940 par Albert<br />
Pellaton, ancien directeur technique d’IWC,<br />
son système de remontage automatique utilise<br />
les plus petits mouvements de la masse<br />
oscillante pour emmagasiner une réserve de<br />
marche de sept jours dans deux barillets.<br />
Aujourd’hui, les composants les plus sollicités<br />
de cet ingénieux dispositif de remontage<br />
sont en céramique d’oxyde de zirconium,<br />
quasiment inusable.<br />
Les Grandes Montres d’Aviateur AMG 63<br />
en Armor Gold 750/1000 et en CMC sont<br />
disponibles dans les boutiques IWC ou dans<br />
l’e-boutique de la marque. Bon à savoir :<br />
les deux garde-temps bénéficient <strong>du</strong> pro-<br />
gramme « My IWC », qui permet de les<br />
enregistrer afin d’étendre de six années<br />
supplémentaires la garantie internationale<br />
standard de deux ans.<br />
INFOS<br />
www.iwc.com<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
93
GOLF<br />
Par Miguel Tasso<br />
La Solheim Cup est l’équivalent<br />
féminin de la Ryder Cup. Elle oppose donc<br />
tous les deux ans les douze meilleures<br />
joueuses américaines à leurs homologues<br />
européennes. Au menu : seize doubles et<br />
douze simples en formule « match-play ».<br />
Et que les meilleures gagnent !<br />
Depuis la création de cette compétition en<br />
1990, les championnes US ont soulevé le trophée<br />
à dix reprises, contre sept pour leurs<br />
rivales. Mais, longtemps dominées, les Européennes<br />
équilibrent clairement les débats<br />
depuis quelques années. Elles ont d’ailleurs<br />
remporté les deux dernières compétitions,<br />
disputées à Gleneagles et Inverness.<br />
Qu’en sera-t-il ce week-end à l’occasion<br />
de la dix-huitième édition, qui se déroule<br />
sur le majestueux parcours de Finca Cortesin,<br />
en Andalousie ? Sur le papier, la formation<br />
étatsunienne part logiquement favorite.<br />
Mais on sait que dans cette épreuve si particulière,<br />
où la gestion des émotions joue un<br />
rôle décisif, tout est évidemment possible.<br />
Le parcours de Finca Cortesin, niché dans<br />
un luxueux resort entre Marbella et Sotogrande,<br />
est taillé sur mesure pour le format<br />
match-play. Très spectaculaire, plein de<br />
pièges, il propose un défi à la fois technique<br />
et tactique : fairways souvent étroits, vastes<br />
bunkers de sable blanc, greens rapides et<br />
on<strong>du</strong>lés, il n’y manque rien. À l’arrivée, les<br />
coups audacieux sont souvent récompensés,<br />
mais la moindre erreur se paie cash.<br />
Ce « championship course », dessiné en<br />
2006 par l’architecte Cabell B. Robinson, a<br />
déjà accueilli de nombreux grands événements.<br />
Il a notamment été le théâtre d’un<br />
des grands moments de l’histoire <strong>du</strong> golf<br />
belge, lorsque Nicolas Colsaerts y remporta,<br />
en 2012, le Volvo World <strong>Match</strong>-Play.<br />
La Solheim Cup n’attise évidemment pas<br />
les mêmes passions que la Ryder Cup. Elle<br />
n’a ni les mêmes traditions, ni la même<br />
médiatisation. Elle ne réunit pas, il est<br />
vrai, la majorité des meilleures joueuses<br />
<strong>du</strong> monde : au classement mondial, les<br />
championnes asiatiques, notamment<br />
SOLHEIM CUP<br />
JEU DE DAMES À FINCA CORTESIN<br />
Les meilleures joueuses européennes et américaines s’affrontent ce week-end sur<br />
le parcours andalou de Finca Cortesin. Du grand spectacle en vue dans un sport qui<br />
se conjugue de plus en plus au féminin.<br />
VIVRE<br />
sud-coréennes, occupent souvent les premiers<br />
postes. Il n’empêche que le <strong>du</strong>el suscite<br />
un intérêt grandissant au fil des ans, à<br />
l’image d’ailleurs <strong>du</strong> golf féminin, qui ne<br />
cesse de gagner des parts de marché à tous<br />
les niveaux. On évalue à plus de 20 millions<br />
le nombre de pratiquantes dans le<br />
monde, soit près d’un tiers des licenciés.<br />
Et les chiffres sont à la hausse !<br />
La Française Céline Boutier, récente lauréate<br />
de l’Évian Championship et actuelle<br />
top 3 mondiale, sera l’un des atouts <strong>du</strong><br />
team européen. En grande forme ces dernières<br />
semaines, la <strong>Paris</strong>ienne d’origine<br />
thaïlandaise espère poursuivre sur sa folle<br />
lancée. La Norvégienne Suzann Pettersen,<br />
élevée au rang de capitaine, compte aussi,<br />
parallèlement, sur la traditionnelle armada<br />
scandinave. Parmi les douze élues, on<br />
recense ainsi cinq Suédoises et une Norvégienne.<br />
Pas étonnant quand on sait combien<br />
le swing est une danse à la mode sur<br />
les greens nordiques.<br />
Stacy Lewis, la capitaine américaine,<br />
présente aussi une formation de très<br />
haut niveau, avec notamment Lilia Vu et<br />
Nelly Korda, respectivement numéro un<br />
et numéro trois au ranking mondial. Rose<br />
Zhang, jeune prodige de 20 ans passée pro<br />
cette année, a également été sélectionnée.<br />
Une joueuse belge a déjà participé à la Solheim<br />
Cup : il s’agit de Florence Descampe,<br />
qui faisait partie de l’équipe européenne<br />
lors de la deuxième édition en 1992. Cette<br />
fois, aucune représentante <strong>du</strong> Plat Pays ne<br />
sera de la fête. L’Anversoise Manon De Roey<br />
n’a pas signé la saison espérée pour prétendre<br />
à une telle promotion. Quant à la<br />
jeune Savannah De Bock, 17 ans et toujours<br />
amateure, elle n’est évidemment pas<br />
encore en mesure de briguer une sélection.<br />
Mais la joueuse <strong>du</strong> Royal Waterloo vient de<br />
participer, en revanche, à la Solheim Cup<br />
junior. De quoi nourrir davantage encore<br />
ses rêves.<br />
La Suédoise Anna Nordqvist, l’un des piliers de la sélection européenne.<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
94
RENAULT FAIT VOLTS FACE<br />
Avec le Scenic E-Tech 100 % électrique, le constructeur français<br />
annonce la couleur : sa gamme va verdir rapidement.<br />
Par Rémy Dessarts<br />
Munich, lundi 4 septembre. Plusieurs<br />
dirigeants de Renault sont réunis<br />
autour de Luca de Meo, le directeur général<br />
de l’entreprise, dans le cadre <strong>du</strong> salon<br />
IAA Mobility. Cet événement consacré aux<br />
nouvelles formes de mobilité accorde une<br />
très large place aux voitures électriques. Les<br />
grands acteurs <strong>du</strong> marché sont présents avec<br />
leurs nouveautés. Problème : pour la première<br />
fois, ce sont les constructeurs chinois, nombreux,<br />
proposant des voitures aux prix ultracompétitifs,<br />
qui accaparent l’attention.<br />
D’où l’importance de la présentation qui<br />
commence. Renault a choisi ce<br />
rendez-vous pour révéler, en<br />
première mondiale, son nouveau<br />
Scenic E-Tech 100 % électrique.<br />
La tension est palpable. Ce<br />
lancement est un marqueur dans<br />
la stratégie de redéploiement <strong>du</strong><br />
groupe vers les énergies décarbonées.<br />
Arrivé aux commandes<br />
trois ans plus tôt, Luca de Meo a décidé<br />
de séparer les activités qui relèvent des<br />
énergies thermiques de celles de l’électrique,<br />
regroupées dans une structure, appelée<br />
« Ampere », qui entrera bientôt en Bourse.<br />
Il faut maintenant apporter la preuve que<br />
les pro<strong>du</strong>its seront bien au rendez-vous. Le<br />
nouveau Scenic est l’un d’eux. « L’offensive<br />
pro<strong>du</strong>its Renault continue, elle accélère,<br />
même », assure un porte-parole en<br />
préambule. Un nuage de fumée<br />
se forme, une musique électronique<br />
retentit : deux modèles<br />
apparaissent de chaque côté de<br />
la scène. Leur design s’inspire<br />
fortement <strong>du</strong> concept car Scenic Vision. La<br />
voiture est présentée comme écologique,<br />
connectée, agréable à vivre et amusante à<br />
con<strong>du</strong>ire. Son autonomie devrait dépasser<br />
les 600 kilomètres. Elle est riche en détails<br />
innovants. Ainsi, le compositeur Jean- Michel<br />
Jarre, présent à Munich, a créé une signature<br />
sonore qui, à la façon d’un ordinateur, se<br />
déclenche quand on entre<br />
Ce lancement est un<br />
marqueur dans la<br />
stratégie de<br />
redéploiement <strong>du</strong><br />
groupe vers les<br />
énergies décarbonées<br />
dans le véhicule ainsi qu’un<br />
avertisseur extérieur permettant<br />
aux piétons de l’entendre<br />
à basse vitesse. Quant au toit<br />
en verre composé de cristaux<br />
liquides, il peut s’opacifier ou<br />
devenir transparent. À quel<br />
prix sera-t-elle ven<strong>du</strong>e ? Luca<br />
de Meo a évoqué le chiffre de 40 000 euros,<br />
mais le tarif définitif ne sera ren<strong>du</strong> public<br />
qu’à la fin de l’année. Et il faudra attendre<br />
la fin <strong>du</strong> premier trimestre 2024 pour voir les<br />
premiers exemplaires dans les concessions.<br />
Au même moment, l’offensive électrique<br />
de Renault franchira un nouveau cap avec<br />
le come-back annoncé de deux icônes :<br />
au printemps, la R5, dont la première vie<br />
À droite <strong>du</strong> Scenic<br />
E-Tech, le compositeur<br />
Jean-Michel Jarre,<br />
Luca de Meo, directeur<br />
général <strong>du</strong> groupe<br />
Renault, et Anne-Chloé<br />
Kort, chef de projet,<br />
lors de la présentation<br />
<strong>du</strong> nouveau modèle<br />
le 4 septembre<br />
à Munich. Ci-dessous,<br />
deux icônes reviendront<br />
en 2024 en version<br />
électrique : la R5<br />
et la R4, plus connue<br />
sous le nom de 4L.<br />
s’est achevée en 1985, reviendra avec une<br />
version compacte de moins de 4 mètres<br />
que les consommateurs pourront acheter à<br />
la fin de 2024. En septembre de la même<br />
année, ce sera au tour de la R4, également<br />
appelée 4L, de refaire surface. Elle sera plus<br />
longue (4,15 mètres) mais fera appel à la<br />
même plateforme spécialement conçue pour<br />
accueillir une batterie. La R5 sera assemblée<br />
à Douai et la R4 à Maubeuge. Du made in<br />
France pur jus.<br />
La R5 sera assemblée à Douai.
TRÉSORS WALLONS<br />
VIVRE<br />
1<br />
ESCAPADE<br />
ARDENNAISE À<br />
HOUFFALIZE<br />
Au cœur de l’Ardenne, cette commune<br />
luxembourgeoise fait la part belle à la nature<br />
et offre une foule d’idées de balades.<br />
Par Frédéric Marchesani / Photos Vincent Rochez<br />
Implantée de part et d’autre des<br />
méandres de l’Ourthe orientale, Houffalize<br />
est située entre Bastogne, La Roche-en-<br />
Ardenne, Vielsalm et Gouvy, et une partie<br />
de son territoire se trouve à la frontière<br />
avec le Grand-Duché de Luxembourg. Elle<br />
compte sept sections : Houffalize, Mont,<br />
Tailles, Wibrin, Mabompré, Nadrin et Tavigny,<br />
auxquelles il faut ajouter vingt-deux<br />
hameaux. Côté patrimoine, la commune<br />
n’est pas en reste, car elle compte vingt<br />
monuments et sites classés tandis que<br />
288 biens sont inscrits à l’inventaire <strong>du</strong><br />
patrimoine immobilier culturel, un nombre<br />
considérable pour une commune rurale !<br />
Partons à la découverte de quelques morceaux<br />
choisis, tous classés.<br />
L’église Sainte-Catherine et l’ancien cimetière<br />
de Houffalize. Remarquable encore au<br />
début <strong>du</strong> XX e siècle, la localité d’origine<br />
féodale de Houffalize fut véritablement<br />
ré<strong>du</strong>ite en cendres pendant la terrible<br />
bataille des Ardennes, en décembre 1944.<br />
L’église Sainte-Catherine est un des rares<br />
témoins subsistants de ce passé martyrisé.<br />
En 1243, les chanoines augustins <strong>du</strong> prieuré<br />
<strong>du</strong> Val des Écoliers de Liège s’établissent<br />
dans un méandre de l’Ourthe. Aux XIII e et<br />
XIV e siècles, ils érigent en style gothique<br />
primaire une église d’une nef, en moellons<br />
de grès sous une toiture d’ardoises.<br />
L’ancien cimetière, à son pied, présente un<br />
charme indéniable. On y admire une série<br />
impressionnante de dalles de schiste d’une<br />
grande qualité, commémorant des notables<br />
de la ville.<br />
L’église Saint-Blaise de Vellereux (Mabompré).<br />
Au centre <strong>du</strong> hameau, elle a vraisemblablement<br />
été construite autour de 1700<br />
en moellons schisteux. Faisant la part belle<br />
à l’architecture traditionnelle ardennaise,<br />
elle s’intègre dans son environnement : les<br />
murs ont été bâtis sur un appareil simple,<br />
sans chaîne d’angle ni encadrement de baie<br />
particulier. À l’ouest, on trouve une tour<br />
à peine engagée dans la maçonnerie <strong>du</strong><br />
vaisseau. Au nord de celle-ci se place une<br />
entrée cintrée dont la porte est ornée d’un<br />
panneau à motif d’étoile. La tour est percée<br />
de rares petites ouvertures sur ses faces<br />
nord et sud. Ensuite, on trouve une nef de<br />
trois travées éclairée par des fenêtres cintrées<br />
surbaissées.<br />
La tour de l’ancienne église Saint-Urbain<br />
de Dinez (Mont). L’ancienne église, sise<br />
au cœur d’un cimetière emmuraillé, a<br />
aujourd’hui presque entièrement disparu.<br />
Seule en subsiste la tour, construite en 1755<br />
et aujourd’hui isolée au milieu <strong>du</strong> champ<br />
2<br />
des morts. À son pied, d’anciennes croix<br />
funéraires ont été regroupées. L’ensemble<br />
de ces monuments est de bonne facture et<br />
témoigne de la qualité <strong>du</strong> travail des ateliers<br />
d’Ottré, dont les familles Piette, Servais et<br />
Georis sont les artisans les plus connus. Présents<br />
de père en fils tout au long des XVIII e<br />
et XIX e siècles, ils ont travaillé le schiste de<br />
génération en génération.<br />
La chapelle Notre-Dame de Forêt. Cette<br />
exceptionnelle chapelle champêtre, édifice<br />
de plan central érigé en 1755, cumule<br />
le style baroque pour l’extérieur et rococo<br />
pour l’intérieur. On accède à l’ensemble<br />
par un porche ajouté en 1759. Ouvert et<br />
de plan carré, il est cantonné de colonnes<br />
toscanes surmontées d’une coupole d’ardoises<br />
de section octogonale, d’un lanterneau<br />
aveugle et d’une coiffe à bulbes<br />
sous une aigrette de fer forgé au monogramme<br />
de la Vierge. Vient ensuite la chapelle<br />
elle-même, protégée par une haute<br />
et élégante coiffe d’ardoises hexagonale<br />
à l’impériale, décorée par découpe d’ardoises,<br />
dont une bonne part datent <strong>du</strong><br />
XVIII e siècle. Le riche décor intérieur, de<br />
style rococo-Louis XV, force l’admiration<br />
et l’étonnement. Avec ses rocailles animant<br />
les lambris et ses boiseries raffinées,<br />
la décoration, œuvre de Nicolas Mathieu<br />
de Salm et de son fils Guillaume, menuisiers<br />
et sculpteurs, y est traitée avec un<br />
réel souci de virtuosité.<br />
La chapelle Saint-Jacques de Fontenaille<br />
(Mont). Le site de cette minuscule bourgade<br />
est de toute beauté. Lieu de culte déjà<br />
mentionné au XII e siècle, la chapelle Saint-
5 6<br />
7<br />
3<br />
8<br />
9<br />
Jacques, située au milieu d’un cimetière<br />
emmuraillé, a été reconstruite en 1700. Il<br />
s’agit d’un édifice mononef en moellons<br />
schisteux en<strong>du</strong>its et blanchis. À l’ouest, on<br />
trouve une tour de deux niveaux placée sous<br />
une courte flèche d’ardoises. Vient ensuite<br />
le vaisseau de trois travées, éclairé par des<br />
fenêtres au cintre surbaissé. Le sanctuaire<br />
est clos par un chevet semi-circulaire et protégé<br />
par une couverture d’ardoises. Entouré<br />
de son cimetière, il donne une touche de<br />
charme incontestable au paysage.<br />
Le site d’Ollomont (Nadrin). Établie sur<br />
un affleurement rocheux en un point haut<br />
<strong>du</strong> village et occupant l’axe d’un remarquable<br />
cimetière elliptique emmuraillé de<br />
schiste, Sainte-Marguerite est un vestige<br />
de l’église paroissiale bâtie au XII e siècle.<br />
Depuis 19<strong>09</strong> et la destruction de la quasi-totalité<br />
de l’édifice, elle est redevenue une<br />
simple chapelle <strong>du</strong> cimetière. Subsistent<br />
le chœur voûté d’arêtes et ses annexes. La<br />
tour de chœur, de plan carré, moins haute<br />
sans doute qu’à l’origine, surmonte la travée<br />
droite. Sa silhouette caractéristique en<br />
fait l’unique exemplaire <strong>du</strong> genre conservé<br />
en province <strong>du</strong> Luxembourg. Outre la chapelle,<br />
le site abrite un des cimetières les plus<br />
touchants et les plus ravissants de la région.<br />
Dans cet enclos est en effet conservé un<br />
ensemble funéraire très homogène. Le fait<br />
que le champ des morts ait été désaffecté<br />
a permis au site de conserver une aura de<br />
sérénité et de simplicité rare.<br />
En contrebas, on découvre l’ancien presbytère.<br />
Situé en retrait de la voirie, derrière<br />
un jardin clôturé de murets, il s’agit<br />
4<br />
1. La tour de l’ancienne église Sainte-Marguerite d’Ollomont est située au cœur de l’ancien cimetière. 2. Seule la<br />
tour de l’église Saint-Urbain de Dinez a été conservée. 3. La chapelle Notre-Dame de Forêt est presque<br />
entièrement couverte d’ardoises. 4. La ferme Jacqmin à Filly. 5. L’église Sainte-Catherine. 6. Notre-Dame de Forêt<br />
abrite de superbes boiseries rococo. 7. La chapelle Saint-Jacques à Fontenaille. 8. L’église Saint-Blaise de<br />
Vellereux. 9. Le château et la ferme <strong>du</strong> château de Tavigny sont, avec l’église, les trois édifices classés <strong>du</strong> village.<br />
d’un très bel édifice en moellons protégé<br />
par une bâtière d’ardoises artificielles.<br />
Au pied de la butte de l’église, à côté de<br />
l’ancien presbytère, la maison Wilkin est<br />
la troisième pépite classée <strong>du</strong> hameau.<br />
Adossé à la muraille de schiste de l’ancien<br />
cimetière, cet ancien bâtiment de ferme a<br />
été érigé en moellons de grès et de schiste.<br />
Il est protégé par une bâtière de cherbins,<br />
de grandes ardoises aux contours<br />
partiellement arrondis, matériau typique<br />
de la région.<br />
La ferme Jacqmin à Filly (Nadrin). Comme<br />
traditionnellement en Ardenne centrale,<br />
cette ferme est un monovolume bas et<br />
large divisé en cellules remplissant les<br />
fonctions de logis au pignon, puis d’étable<br />
et de grange. L’implantation de la ferme<br />
semble dater <strong>du</strong> milieu <strong>du</strong> XVIII e siècle<br />
et son appartenance à la famille Jacqmin<br />
remonte à 1838. La construction en schiste<br />
est entièrement chaulée en blanc et se complète<br />
de deux petites annexes en fond de<br />
cour, également chaulées, qui abritent un<br />
fournil et une bergerie. Un jardin en pente<br />
borde le bâti principal vers l’est. Les baies<br />
<strong>du</strong> pignon sud se distribuent en quatre travées<br />
de fenêtres sur deux niveaux. La toiture<br />
traditionnelle qui couvre la ferme est<br />
ici aussi en cherbins.<br />
Tavigny et ses trésors. Le centre <strong>du</strong> village<br />
abrite trois monuments classés : le<br />
château, sa ferme et son édifice religieux,<br />
dédié à saint Remy. Il s’agit d’une vieille<br />
église typiquement ardennaise, située<br />
en haut d’une pente gazonnée. La tour<br />
porte le millésime de 1736 et l’on peut<br />
supposer que la totalité <strong>du</strong> sanctuaire<br />
a été érigé au même moment. Presque<br />
aveugle, elle est surmontée d’une flèche<br />
octogonale d’ardoises et percée, sur sa<br />
face nord, d’un portail cintré en schiste<br />
ardoisier. Celui-ci mène vers le vaisseau<br />
mononef de trois travées, éclairé par de<br />
hautes baies cintrées. L’ensemble castral,<br />
érigé en moellons schisteux sous toitures<br />
d’ardoises, s’est développé progressivement<br />
jusqu’au XVIII e siècle. Le dispositif<br />
général compte trois parties principales :<br />
un donjon <strong>du</strong> XIII e siècle, une ceinture<br />
de bâtiments cantonnée de tours cylindriques<br />
et le logis de ferme avec dépendances<br />
reconstruit contre le flanc ouest<br />
au XVIII e siècle. L’imposante ferme est,<br />
quant à elle, constituée d’un massif corps<br />
de logis de plan presque carré, datant des<br />
XVII e et XVIII e siècles.<br />
DÉCOUVREZ LA RÉGION<br />
Le syndicat d’initiative vous accueille tous les jours afin de vous<br />
faire découvrir la riche offre touristique de la région. À noter :<br />
l’organisation d’une promenade mensuelle à la découverte <strong>du</strong><br />
patrimoine rural. La prochaine aura lieu le 15 octobre à Engreux.<br />
INFOS<br />
Place de Janvier 45/2 à 6660 Houffalize<br />
+32 (0)61 28 81 16<br />
info@houffalize-tourisme.be<br />
www.houffalize-tourisme.be<br />
EN COLLABORATION AVEC L’AWaP
ENVIRONNEMENT<br />
Chaque semaine, lecteurs de <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong><br />
et téléspectateurs <strong>du</strong> « Jardin extraordinaire »<br />
illustrent avec brio leur amour de la nature.<br />
Vous aussi, partagez vos photos sur le groupe<br />
Facebook Notre Jardin Extraordinaire – RTBF.<br />
CACHE-CACHE<br />
Par Antoine Massart / Photo Pascal Coupé<br />
Pour faire une bonne photo animalière, il faut avoir l’œil. Commence alors une<br />
partie de cache-cache, ou <strong>du</strong> chat et de la souris. Ce jour-là, Pascal, notre photographe de<br />
la semaine, aiguise tous ses sens quand, soudain, il aperçoit deux oreilles dépasser dans<br />
un champ non loin de lui. Il saisit alors son appareil photo, vérifie que la scène n’est pas<br />
trop illuminée… et voilà ! Coup de chance pour notre photographe, qui ne pensait même<br />
pas sortir ce jour-là : « Je ne comptais pas faire de balade car le temps n’était pas au rendez-vous.<br />
Mais après être revenu avec cette série de clichés, cela en valait clairement la<br />
peine. » Lorsque vous vous dissimulez dans un champ, pensez à cacher vos oreilles !<br />
Pour suivre Pascal sur Facebook : Coupé Pascal Photo Nature<br />
Sur Flickr : Pascal Coupe<br />
VIVRE<br />
PARIS MATCH DU 8 AU 14 JUIN <strong>2023</strong><br />
98<br />
EN COLLABORATION AVEC<br />
DIFFUSÉ LE DIMANCHE SUR
VOTRE CADEAU<br />
DE BIENVENUE<br />
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Intégral (381€ pour 1 an au lieu de 715€ 2 )<br />
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Je choisis mon édition :<br />
Namur<br />
Basse-Sambre<br />
Entre-Sambre-et-Meuse<br />
Le Courrier de l’Escaut<br />
Huy-Waremme<br />
Le Jour Verviers<br />
Luxembourg<br />
Brabant wallon<br />
Je choisis mon cadeau 4 :<br />
Un aspirateur Kärcher WD3<br />
Un chèque Carrefour de 50€<br />
Une machine à café L’Or Barista<br />
Je renvoie ce coupon par courrier, sans frais.<br />
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et valables jusqu’au 22/10/<strong>2023</strong>.En cas de domiciliation, votre cadeau vous sera envoyé<br />
après le 5 ème paiement.<br />
(1) Prix promo valable 12 mois au lieu <strong>du</strong> tarif en vigueur. (2) Sur base <strong>du</strong> prix de vente au numéro.<br />
(3) En cas de rupture de stock, un autre cadeau vous sera proposé. (4) Infos disponibles sur lavenir.<br />
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sont traitées par les Editions de L’Avenir<br />
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<strong>du</strong> contrat d’abonnement. En vertu<br />
<strong>du</strong> Règlement UE 2016/679 (Règlement<br />
Général de Protection des Données), vous<br />
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pouvez exercer votre droit de rétractation<br />
dans un délai de 14 jours en téléchargeant<br />
le formulaire disponible dans nos conditions<br />
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SANTÉ<br />
VIVRE<br />
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LA RÉVOLUTION<br />
DOUCE<br />
Cette technique esthétique<br />
française très innovante et peu invasive<br />
permet de sculpter les nez<br />
avec une grande précision.<br />
Par le docteur Philippe Gorny<br />
<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. Les opérations esthétiques<br />
<strong>du</strong> nez sont-elles fréquentes ?<br />
D r Olivier Gerbault. Plus de 15 000 par an !<br />
C’est peu au regard <strong>du</strong> nombre élevé de personnes<br />
qui disent ne pas aimer leur nez…<br />
En cause : la rhinoplastie traditionnelle qui<br />
est traumatisante. En effet, les os <strong>du</strong> nez<br />
sont cassés à l’aveugle avec un marteau et<br />
un burin avec, par la suite, des coquarts,<br />
des gonflements importants et un arrêt de<br />
travail prolongé. Les complications restent<br />
assez fréquentes : bosse rési<strong>du</strong>elle, asymétries,<br />
nez trop creusé. Or aujourd’hui, les<br />
patients sont à la recherche d’un nez naturel<br />
avec un retour rapide au travail et à une<br />
vie normale, sans trace d’une opération sur<br />
leur visage. C’est ce que permet justement<br />
la rhinoplastie ultrasonique.<br />
Comment fonctionne cette nouvelle<br />
technique ?<br />
Les ultrasons sont pro<strong>du</strong>its par des instruments<br />
piézo-électriques semblables à ceux<br />
qu’utilisent les dentistes pour détartrer les<br />
« SES AVANTAGES : UN NEZ NATUREL SANS<br />
TRACE D’OPÉRATION SUR LE VISAGE ET UN<br />
RETOUR À LA VIE NORMALE BIEN PLUS RAPIDE »<br />
D R OLIVIER GERBAULT, chirurgien spécialisé en chirurgie plastique,<br />
esthétique et reconstructrice, Policlinique esthétique Marigny Vincennes<br />
dents. Les vibrations extrêmement rapides<br />
qu’ils pro<strong>du</strong>isent permettent de remodeler<br />
les os <strong>du</strong> nez de façon très douce et précise,<br />
sans abîmer les tissus alentour. Les<br />
instruments miniaturisés, que j’ai mis au<br />
point en dix années de collaboration avec<br />
le laboratoire français Acteon, rendent possible<br />
le changement de la forme et de la<br />
position des os <strong>du</strong> nez de façon très contrôlée.<br />
On peut ainsi les sculpter, les polir, les<br />
inciser pour une correction millimétrique<br />
et les suturer au besoin. Mais pour le faire,<br />
il faut les voir !<br />
Comment s’y prendre ?<br />
J’ai brisé un tabou en rhinoplastie : ne<br />
pas soulever la peau qui, sur les côtés <strong>du</strong><br />
nez, recouvre les os. C’est faisable par<br />
de petites incisions invisibles en postopératoire,<br />
réalisées soit dans le nez,<br />
soit sur la peau située entre les narines.<br />
Toute la structure osseuse <strong>du</strong> nez devient<br />
alors visible et peut être “travaillée” en<br />
douceur.<br />
À qui s’adresse la rhinoplastie ultrasonique<br />
?<br />
Elle s’applique à tous<br />
les problèmes esthétiques<br />
et fonctionnels<br />
<strong>du</strong> nez, dès lors que des<br />
os sont concernés : nez<br />
larges, asymétriques,<br />
bossus, tor<strong>du</strong>s, trop proéminents,<br />
trop longs,<br />
trop courts, rhinoplasties dites “ethniques”,<br />
rhino plasties secondaires (nez déjà opérés)<br />
ou réalisées après l’âge de 40-45 ans quand<br />
les os de la pyramide nasale sont plus fragiles<br />
et cassants. Elle peut également se pratiquer<br />
pour des formes complexes <strong>du</strong>es à un<br />
traumatisme.<br />
Comment se déroule l’intervention ?<br />
Elle <strong>du</strong>re en moyenne deux heures, sous<br />
anesthésie générale. La sortie se fait le plus<br />
souvent le jour même. Les suites sont<br />
simples : il n’y a presque aucune marque<br />
ou bleu après l’intervention et quasiment<br />
pas de douleurs. Il est inutile au décours<br />
de celle-ci de poser un gros plâtre ou de<br />
mécher. La personne peut immédiatement<br />
remettre des lunettes, se moucher, faire <strong>du</strong><br />
sport… car les os <strong>du</strong> nez n’ont pas été fragilisés.<br />
Les complications sont exceptionnelles<br />
en des mains entraînées mais, pour<br />
cela, l’apprentissage de la technique est<br />
incontournable. À cet égard, il est essentiel<br />
de s’assurer de l’expérience et de la<br />
compétence de l’opérateur.<br />
Cette technique est-elle très employée ?<br />
Elle s’est rapidement développée dans<br />
le monde entier, très vite au Moyen-<br />
Orient, notamment en Turquie dès 2014,<br />
dans plusieurs pays d’Europe ensuite et,<br />
depuis 2018, aux États-Unis où elle a été<br />
approuvée par les autorités américaines.<br />
De nombreux chirurgiens français l’utilisent<br />
désormais.<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
100
TÉLÉ<br />
8 PAGES DE GRILLES TV<br />
Programmes <strong>du</strong> vendredi 22 au jeudi 28 septembre<br />
Wout van Aert tout en charme au<br />
récent Tour de Grande-Bretagne.<br />
La preuve d’une confiance retrouvée ?<br />
LEADER DES<br />
BELGES<br />
En l’absence de Remco Evenepoel,<br />
Wout van Aert est le grand favori des<br />
championnats d’Europe de cyclisme.<br />
À moins que le jeune et surpuissant<br />
Arnaud De Lie crée la sensation ? À voir<br />
ce dimanche 24 septembre sur Tipik.<br />
ENCORE + DE<br />
CHAÎNES SUR<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
101
VENDREDI 22 SEPTEMBRE<br />
13.00 JT 13h<br />
13.35 Affaire conclue<br />
15.10 OPJ, Pacifique Sud<br />
Série policière.<br />
17.20 Ici tout commence<br />
17.50 Demain<br />
nous appartient Série.<br />
18.30 On n’est pas<br />
des pigeons Magazine.<br />
19.30 JT 19h30<br />
20.15 C’est <strong>du</strong> belge f<br />
20.45 Crime dans le Larzac<br />
Téléfilm (2020). Avec<br />
Florence Pernel, Guillaume<br />
Cramoisan, Lola Dewaere.<br />
Un éleveur important de<br />
Saint-Affrique est assassiné.<br />
22.35 La guerre des trônes,<br />
la véritable histoire de l’Europe<br />
Louis XVI et l’indépendance<br />
américaine (1775-1781).<br />
23.35 Opinions, Les Engagés<br />
23.50 On n’est pas<br />
des pigeons Magazine.<br />
0.50 JT 19h30<br />
f Oo1<br />
12.30 Ici tout commence<br />
13.00 Plus belle la vie<br />
14.00 Petits meurtres sur<br />
le campus : les fantômes<br />
<strong>du</strong> passé Série policière.<br />
15.30 Ça commence<br />
aujourd’hui Magazine.<br />
16.30 All Rise Série judiciaire.<br />
17.20 Matière grise express<br />
Échantillons d’astéroïde.<br />
17.30 N’oubliez pas<br />
les paroles Jeu.<br />
18.30 Un si grand soleil<br />
19.00 Friends Série.<br />
20.25 Football : Ligue<br />
des nations féminine f Oo1<br />
Belgique – Pays-Bas.<br />
1 re journée. Groupe 1 :<br />
Belgique – Pays-Bas. En direct.<br />
Les Red Flames débutent la<br />
compétition, à Louvain, face<br />
aux Néerlandaises, septièmes<br />
au classement FIFA.<br />
22.40 Harry Potter et<br />
la chambre des secrets f<br />
Film fantastique (2002).<br />
12.20 Idéfix et les<br />
Irré<strong>du</strong>ctibles - Les<br />
Schtroumpfs - Mush-Mush<br />
& les Champotes - Super<br />
Wings - Rocky & Lily -<br />
Trolls - L’agence galactique<br />
18.30 Une saison au zoo<br />
20.00 JT trad. gestuelle<br />
20.30 Et v’lan, passe-moi<br />
Fernand ! f Oo1Documentaire.<br />
Comment un petit provincial<br />
est-il parvenu à faire rire la<br />
France entière pendant quinze<br />
ans ? Fernand Raynaud va être<br />
le témoin <strong>du</strong> bouleversement<br />
de la société française dont il<br />
tirera matière à faire rire.<br />
<strong>21</strong>.25 Claudia Cardinale,<br />
la créature <strong>du</strong> secret f<br />
22.20 Plan Cult Magazine.<br />
22.45 Le doc<br />
<strong>du</strong> Bourlingueur f Voyage<br />
au cœur de la Sicile secrète.<br />
23.40 Jim Carrey :<br />
l’Amérique démasquée f<br />
0.30 JT trad. gestuelle<br />
13.00 RTL info 13 heures<br />
13.40 Histoires de familles<br />
L’histoire de Mohamed.<br />
14.15 L’amour selon Emilia<br />
Bloom Téléfilm romanesque.<br />
16.15 Incroyables transformations<br />
Divertissement.<br />
17.20 Un dîner<br />
presque parfait Jeu.<br />
18.25 Septante et un Jeu.<br />
19.00 RTL info 19 heures<br />
19.50 Reporters Magazine<br />
présenté par Michaël<br />
Miraglia. Les jeux de hasard.<br />
20.30 Chicago Med Oo1<br />
Série hospitalière avec Oliver<br />
Platt, S. Epatha Merkerson.<br />
Marcel et Charles prennent<br />
en charge le partenaire de<br />
gym de Lieu, tandis que<br />
Maggie et Halstead aident un<br />
homme suspecté de vol.<br />
22.15 Grey’s Anatomy :<br />
Station 19 Série d’action<br />
avec Jaina Lee Ortiz.<br />
0.05 RTL info 19 heures<br />
15.00 Les experts :<br />
Manhattan Série policière.<br />
15.50 Les experts Série.<br />
16.40 Les experts :<br />
Miami Série policière.<br />
17.30 Les experts :<br />
Manhattan Série policière<br />
avec Gary Sinise.<br />
18.25 Alerte à Malibu Série.<br />
20.05 Peur sur la ville Oo1<br />
Film policier d’Henri Verneuil<br />
(1975). Avec Jean-Paul<br />
Belmondo, Charles Denner.<br />
Un commissaire poursuit un<br />
malade mental, qui prétend<br />
mettre un terme à la dépravation<br />
de la gent féminine. Une<br />
enquête sur un meurtre le<br />
détourne de sa tâche.<br />
22.05 Le professionnel<br />
Film policier de Georges<br />
Lautner (1981). Avec Jean-<br />
Paul Belmondo, Jean Desailly.<br />
Un agent secret français<br />
condamné aux travaux forcés,<br />
revient, décidé à se venger.<br />
0.20 Télé-achat<br />
13.35 Lisa Série.<br />
14.00 Time to love : la roue<br />
de l’amour Téléréalité.<br />
14.55 Castle Série policière.<br />
15.45 Oublier et pardonner<br />
Téléfilm de suspense (2014).<br />
17.20 Les cinquante Jeu.<br />
19.00 Les reines<br />
<strong>du</strong> shopping Jeu.<br />
20.00 L’île de Nim Oo1<br />
Film d’aventures de Jennifer<br />
Flackett, Mark Levin (2008).<br />
Avec Jodie Foster, Gerard<br />
Butler, Abigail Breslin.<br />
Une petite fille, qui a grandi<br />
avec son père biologiste<br />
sur une île déserte, se<br />
retrouve brutalement seule :<br />
désespérée, elle fait appel<br />
à son héros préféré.<br />
<strong>21</strong>.55 Gad Elmaleh :<br />
La vie normale Spectacle,<br />
Théâtre Déjazet, 2000.<br />
23.50 Les cinquante Jeu.<br />
0.30 Time to love : la roue<br />
de l’amour Téléréalité.<br />
Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />
REGARDEZ « C’EST DU BELGE » À LA RTBF<br />
CE VENDREDI 22 SEPTEMBRE VERS 20 H 15 SUR LA UNE<br />
POÉSIE ET ÉVASION<br />
Ce soir, c’est dans les coulisses <strong>du</strong> Cirque <strong>du</strong> Soleil que Gerald Watelet nous<br />
fait découvrir leur nouveau spectacle « Kurios », un véritable cabinet de curiosités.<br />
Sur scène et dans les airs, cinquante artistes de dix-sept nationalités différentes<br />
dont un Belge, Thomas Thys, gymnaste devenu acrobate.<br />
Ensuite, de la musique au programme avec une figure incontournable de la<br />
chanson française, Calogero, qui revient avec un nouvel album intitulé « Amour ».<br />
Nous l’avons suivi lors d’une vraie journée marathon à Bruxelles. Interview, séance<br />
de dédicaces, et surtout des rencontres inoubliables avec ses fans.<br />
Nous irons ensuite en Écosse, où il n’y a pas que des moutons… ou des Écossais.<br />
Il y a aussi des chèvres angora élevées par une Belge, Laury-Anne Boschman, et<br />
son époux. La passion qui les anime, alliée aux qualités d’une laine exceptionnelle,<br />
fait exploser la demande de leur mohair. Une belle histoire de savoir-faire.<br />
Enfin, Marie-Hélène Vanderborght nous emmène à <strong>Paris</strong>, dans les coulisses<br />
<strong>du</strong> défilé Natan. Pour ses 40 ans à la tête de la maison, Édouard Vermeulen a<br />
souhaité participer à la Fashion Week. Et c’est Loïc Nottet qui assurait la bande<br />
son de ce rendez-vous.<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
102<br />
PARIS MATCH DU 22 AU 28 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
© Marie-Hélène Vanderborght<br />
Gerald Watelet sur le site de Brussels Expo, au Heysel,<br />
où le Cirque <strong>du</strong> Soleil a planté son chapiteau pour son nouveau<br />
spectacle, « Kurios ».
VOTRE WEEK-END DU 22 AU 24 SEPTEMBRE<br />
12.15 Petits secrets<br />
entre voisins Série réaliste.<br />
13.55 Dr House Série<br />
hospitalière. Trois épisodes.<br />
16.15 Urgences Série<br />
hospitalière. Trois épisodes.<br />
18.40 On a échangé<br />
nos mamans<br />
Jean-Michel vs Anthony.<br />
20.15 Le jour d’après Oo1<br />
Film catastrophe de Roland<br />
Emmerich (2004).<br />
Avec Dennis Quaid, Jake<br />
Gyllenhaal, Sela Ward.<br />
Un climatologue voit ses prévisions<br />
se vérifier quand une<br />
catastrophe météorologique<br />
survient. Alors que les éléments<br />
se déchaînent, il doit<br />
sauver son fils.<br />
22.15 Phénomènes<br />
Film fantastique de M. Night<br />
Shyamalan (2008). Avec Mark<br />
Wahlberg, Zooey Deschanel,<br />
John Leguizamo.<br />
23.45 New York, unité<br />
spéciale Série policière.<br />
13.00 Journal<br />
14.00 Institutrice<br />
& sé<strong>du</strong>ctrice Téléfilm (20<strong>21</strong>)<br />
15.40 Mon beau-père<br />
diabolique Téléfilm<br />
de suspense (2019).<br />
17.30 Familles nombreuses<br />
: la vie en XXL<br />
18.30 Ici tout commence<br />
19.10 Demain<br />
nous appartient Série.<br />
20.00 Journal<br />
20.45 My Million<br />
<strong>21</strong>.10 Le grand concours<br />
Oo1<br />
Jeu présenté par Arthur.<br />
Le grand concours<br />
de la rentrée.<br />
Arthur prend les commandes<br />
<strong>du</strong> «Grand Concours» pour<br />
une émission spéciale<br />
rentrée. Il doit faire preuve<br />
d’assez d’autorité face à des<br />
célébrités capables de tout<br />
pour remporter la victoire.<br />
23.40 Le grand concours<br />
Le grand concours de l’été.<br />
13.00 Journal 13h00<br />
13.55 Ça commence<br />
aujourd’hui Magazine.<br />
16.15 Affaire conclue,<br />
tout le monde a quelque<br />
chose à vendre Magazine.<br />
18.00 Tout le monde<br />
a son mot à dire Jeu.<br />
18.35 N’oubliez pas<br />
les paroles Jeu.<br />
20.00 Journal 20h00<br />
20.50 Un si grand soleil<br />
<strong>21</strong>.10 Simon Coleman f Oo1<br />
(2/3). Série policière<br />
avec Jean-Michel Tinivelli,<br />
Flavie Péan, Lilie Sussfeld.<br />
Des policiers mènent l’enquête<br />
sur le décès suspect<br />
d’une professeure de danse.<br />
22.50 Gims : Concert<br />
hommage à Basquiat f<br />
Concert. Fondation Louis<br />
Vuitton, <strong>Paris</strong>, <strong>2023</strong>.<br />
0.10 Gims hommage<br />
à Basquiat : Banlieues’art<br />
Documentaire.<br />
12.25 ICI 12/13<br />
12.55 Météo à la carte<br />
14.40 Crimes parfaits<br />
Série policière.<br />
16.45 Duels en familles<br />
17.25 Slam Jeu.<br />
18.10 Questions<br />
pour un champion Jeu.<br />
19.15 ICI 19/20<br />
20.00 Tout le sport<br />
20.30 Aux Jeux, citoyens !<br />
<strong>21</strong>.00 Football : Ligue<br />
des nations féminine Oo1<br />
1 re journée. Groupe 2 :<br />
France – Portugal. En direct.<br />
Six semaines après leur<br />
défaite en quarts de finale<br />
de la Coupe <strong>du</strong> monde face à<br />
l’Australie, les Bleues sont de<br />
retour sur le terrain.<br />
23.10 Archives secrètes f<br />
Les copains d’abord.<br />
(Georges Brassens...)<br />
1.20 Orage f Film de Marc<br />
Allégret (1938). Avec Michèle<br />
Morgan, Charles Boyer.<br />
13.30 Le bagarreur<br />
<strong>du</strong> Kentucky Western (1949).<br />
15.05 Les superpouvoirs<br />
des animaux Documentaire.<br />
15.40 Vivre avec les volcans<br />
16.35 Merveilles<br />
de la nature Documentaire.<br />
17.20 Invitation au voyage<br />
18.55 Nurseries<br />
à poissons : repeupler<br />
la Méditerranée<br />
19.45 Arte journal<br />
20.05 28 minutes<br />
20.55 Meurtres à<br />
Sandhamn : Enquête 17 f Oo1<br />
Série policière avec Alexandra<br />
Rapaport, Nicolai Cleve Broch.<br />
Nora trouve une femme<br />
inconsciente sur la plage lors<br />
de son jogging matinal.<br />
22.25 Simon & Garfunkel :<br />
L’autre rêve américain f<br />
Documentaire.<br />
23.25 George Michael :<br />
Live at Earl’s Court f<br />
Concert. Londres, 2008.<br />
13.00 Le point sur l’info<br />
13.10 Doc Prime<br />
14.00 Le point sur l’info<br />
14.10 Doc Prime<br />
15.00 Le point sur l’info<br />
15.10 Doc Prime<br />
16.00 Le point sur l’info<br />
16.10 Doc Prime<br />
17.00 Le point sur l’info<br />
17.00 Il faut qu’on parle<br />
Magazine de Julien Bal.<br />
18.00 Premiers sur l’info<br />
Magazine de Nicolas Pipyn.<br />
20.00 Le journal de 20h<br />
20.10 Doc Prime f Oo1<br />
À la recherche des pierres<br />
précieuses. Trois gemmologues<br />
se rendent aux quatre<br />
coins de la planète et<br />
dévoilent les coulisses<br />
d’un marché impitoyable.<br />
<strong>21</strong>.00 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />
Magazine d’actualité.<br />
22.00 LN Soir Magazine.<br />
22.10 Doc Prime<br />
VENDREDI 22 SEPTEMBRE<br />
Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />
<br />
<br />
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1 an<br />
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*prix de vente au numéro<br />
JDERENTRÉE23/PM<br />
f COUP DE CŒUR PARIS MATCH
SAMEDI 23 SEPTEMBRE<br />
13.00 JT 13h<br />
13.40 Les Ambassadeurs<br />
Mouscron.<br />
14.15 C’est <strong>du</strong> belge<br />
14.40 Crime dans le Larzac<br />
Téléfilm (2020). Avec Florence<br />
Pernel, Guillaume Cramoisan.<br />
16.20 Grandeur Nature<br />
Vallée de la Semois.<br />
17.05 Munch Série judiciaire.<br />
18.05 Animaux à adopter<br />
19.30 JT 19h30<br />
20.20 Une brique<br />
dans le ventre Magazine.<br />
20.50 Alexandra Ehle f Oo1 .<br />
Série policière avec Julie<br />
Depardieu, Bernard Yerlès.<br />
Sur un chantier, une violoniste<br />
est retrouvée, écrasée par<br />
une dalle de béton.<br />
22.30 Tirage Lotto et Joker<br />
23.00 Studio Foot En direct.<br />
23.40 Matière grise f La bière<br />
est-elle bonne pour la santé ?<br />
0.20 JT 19h30<br />
13.30 Cyclisme :<br />
Championnats d’Europe sur<br />
route f Elite dames. En direct.<br />
17.00 N’oubliez pas<br />
les paroles Jeu.<br />
18.00 Ici tout commence<br />
19.05 Jardins XXL<br />
20.05 Baraki. Série humoristique<br />
avec Jules Barbason.<br />
20.35 Good Doctor f Oo1<br />
Cœur de pierre. Série hospitalière<br />
avec Freddie<br />
Highmore, Fiona Gubelmann,.<br />
Un enfant est transporté aux<br />
urgences, les médecins comprennent<br />
qu’il est en train de<br />
faire une crise cardiaque.<br />
<strong>21</strong>.25 Good Doctor f<br />
Des amis de longues date -<br />
Sur le banc des accusés.<br />
Série hospitalière.<br />
23.00 Culture Club<br />
23.30 Sports extrêmes :<br />
Breakdance<br />
1.10 Formule 1 : Grand Prix<br />
<strong>du</strong> Japon Essais qualificatifs.<br />
12.00 Teen Titans GO! -<br />
Viens, je t’explique -<br />
Ninjago - Marblegen -<br />
Droners - Miraculous -<br />
Danse tes rêves<br />
17.00 Peter Pan<br />
Film fantastique de P.J. Hogan<br />
(2003). Avec Jeremy Sumpter.<br />
18.45 Une saison au zoo<br />
20.00 JT trad. gestuelle<br />
20.30 Le baron<br />
et l’empereur – Japon,<br />
la voie de la guerre f Oo1<br />
Doc. L’histoire <strong>du</strong> Japon à<br />
travers le parcours <strong>du</strong> Baron<br />
Makino, homme politique<br />
opposé à l’entrée en guerre<br />
<strong>du</strong> pays dans les années 30.<br />
<strong>21</strong>.50 Les coulisses<br />
de l’histoire f Hiroshima,<br />
la défaite de Staline.<br />
22.45 Vacancy Doc.<br />
L’Amérique des motels.<br />
0.00 JT trad. gestuelle<br />
0.40 Dites-moi Magazine de<br />
Michèle Cédric. Juliette Gréco.<br />
13.00 RTL info 13 heures<br />
13.35 Waldorado Magazine.<br />
14.40 Castle Série policière.<br />
17.10 La grande balade<br />
Wallonie sous la pluie -<br />
Ostbelgien.<br />
17.40 La grande balade<br />
au soleil Le Verdon (1).<br />
17.55 Une famille en or<br />
19.00 RTL info 19 heures<br />
19.50 I comme Magazine.<br />
20.30 RTT Oo1Comédie de<br />
Frédéric Berthe (20<strong>09</strong>). Avec<br />
Kad Merad, Mélanie Doutey,<br />
Manu Payet. En route pour<br />
Miami, où il veut empêcher le<br />
mariage de celle qu’il aime,<br />
un homme est embarqué<br />
dans une folle cavale.<br />
22.15 OSS 117 : Rio<br />
ne répond plus Comédie<br />
de Michel Hazanavicius<br />
(20<strong>09</strong>). Avec Jean Dujardin,<br />
Louise Monot, Alex Lutz.<br />
0.10 Waldorado<br />
0.40 RTL info 19 heures<br />
11.05 Les experts<br />
Série policière. Neuf épisodes.<br />
18.05 Docs de choc<br />
Hors de contrôle : l’inondation<br />
qui a frappé la Belgique -<br />
Mayday : American Airlines<br />
Flight 1572.<br />
20.05 S.W.A.T. Oo1<br />
Série policière avec Shemar<br />
Moore, Alex Russell, Kenny<br />
Johnson, David Lim, Patrick<br />
St. Esprit.<br />
L’équipe patrouille à l’occasion<br />
d’un jour de fête, mais les<br />
nouvelles équipes et les uniformes<br />
bleus ne sont pas les<br />
seuls à leur causer des ennuis.<br />
<strong>21</strong>.50 NCIS : Los Angeles<br />
Série policière avec Chris<br />
O’Donnell, Daniela Ruah,<br />
Eric Christian Olsen.<br />
L’équipe <strong>du</strong> NCIS est amenée<br />
à collaborer avec le département<br />
de la justice sur une<br />
enquête. Un incendiaire a visé<br />
le domicile d’un agent <strong>du</strong> FBI.<br />
0.15 Télé-achat<br />
12.05 Un été au camping<br />
13.30 Dating with Dogs :<br />
l’amour, mon chien et moi<br />
Vaiana & Henri-Claude.<br />
15.15 Un dîner<br />
presque parfait Jeu.<br />
20.15 Tous les chemins<br />
mènent à Rome Oo1Comédie<br />
d’Ella Lemhagen (2015).<br />
Avec Sarah Jessica Parker,<br />
Raoul Bova, Claudia Cardinale.<br />
Une New-yorkaise et sa fille<br />
se rendent en Italie. Là, l’adolescente<br />
fugue et tente de<br />
rejoindre Rome, poursuivie par<br />
sa mère et un ami de celle-ci.<br />
22.05 Top chef Jeu présenté<br />
par Stéphane Rotenberg.<br />
Episode 17 : Demi-finale.<br />
Invité: Olivier Nasti. Chaque<br />
candidat imagine sa propre<br />
épreuve, tentant d’entraîner<br />
les autres dans un terrain où<br />
ils seront moins à l’aise.<br />
0.15 Top Chef : les coulisses<br />
inédites <strong>du</strong> concours<br />
1.25 Télé-achat<br />
DIMANCHE 24 SEPTEMBRE<br />
13.00 JT 13h<br />
13.40 Grandeur Nature<br />
Entre-Sambre-et-Meuse.<br />
14.10 Règne animal,<br />
les jeux de l’amour<br />
Une affaire de tempo.<br />
15.10 Joséphine,<br />
ange gardien Série.<br />
16.45 Animaux à adopter<br />
17.25 Hudson & Rex Série.<br />
18.30 Un gars, un chef !<br />
Magazine culinaire.<br />
19.30 JT 19h30<br />
20.15 Le jardin extraordinaire<br />
f Planète volcans.<br />
20.50 Meurtres aux îles<br />
de Lérins f Oo2 Téléfilm<br />
policier (<strong>2023</strong>). Avec Ophélia<br />
Kolb, Pauline Bression.<br />
Un pro<strong>du</strong>cteur de cinéma, est<br />
retrouvé mort sur un tournage.<br />
22.35 Studio Foot En direct.<br />
23.20 #Investigation f<br />
Le sucre : une drogue <strong>du</strong><br />
quotidien / Obésité des ados.<br />
La quête de l’équilibre.<br />
Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />
6.30 Formule 1 : Grand Prix<br />
<strong>du</strong> Japon f En direct.<br />
9.00 Moto : Grand Prix<br />
d’Inde En direct <strong>du</strong> circuit<br />
international Buddh. (Moto 2<br />
à 10h15 - Moto GP à 11h40)<br />
13.05 Cyclisme :<br />
Championnats d’Europe<br />
sur route f Elite messieurs.<br />
En direct.<br />
17.10 Top Gear France<br />
L’armée.<br />
18.30 100% Sport – Le Mag<br />
19.15 Sports extrêmes :<br />
Breakdance<br />
20.25 Esprits rebelles f Oo2<br />
Film de John N. Smith (1995).<br />
Avec Michelle Pfeiffer, George<br />
Dzundza, Courtney B. Vance.<br />
Après avoir longtemps servi<br />
dans les marines, une jeune<br />
femme musclée et énergique<br />
devient professeur d’anglais.<br />
22.05 Friends Série.<br />
0.10 Le Parrain 2 Film de<br />
Francis Ford Coppola (1974).<br />
12.00 3Hz - Une saison au<br />
zoo - Anatole Latuile -<br />
Lassie - Tib et Tatoum - Les<br />
Croods - Tom et Jerry Show<br />
17.00 Bob l’éponge, le film<br />
Film d’animation (2004)<br />
18.25 Une saison au zoo<br />
20.00 JT trad. gestuelle<br />
20.40 Robert De Niro,<br />
l’arme <strong>du</strong> silence f Oo2<br />
Documentaire.<br />
Robert De Niro est célèbre<br />
pour ses interprétations<br />
primées de gangsters,<br />
de criminels et d’hommes<br />
perturbés et vulnérables.<br />
<strong>21</strong>.30 Au bout c’est la mer<br />
f Saint-Laurent.<br />
22.25 Hep taxi ! Magazine<br />
présenté par Jérôme Colin.<br />
New York by night.<br />
22.55 Sous couverture<br />
Magazine. Antoine Wauters.<br />
23.30 Wagner, enquête sur<br />
les tueurs de Poutine Doc.<br />
0.30 JT trad. gestuelle<br />
13.00 RTL info 13 heures<br />
13.30 Face à Buxant<br />
14.00 L’île de Nim<br />
Film d’aventures (2008)<br />
15.45 La grande balade<br />
Wallonie sous la pluie...<br />
16.10 La grande balade<br />
au soleil Le Verdon (1).<br />
16.25 Castle Série policière.<br />
18.20 Dr Cath : Mission<br />
adoption Magazine animalier.<br />
19.00 RTL info 19 heures<br />
19.50 En route avec<br />
la police fédérale Magazine.<br />
20.45 Pirette : Mad in<br />
Belgium Oo2Divertissement.<br />
François Pirette propose un<br />
«Mad in Belgium» spécial<br />
rentrée en trois parties.<br />
22.10 Exclusif Voitures d’occasion<br />
: gare aux arnaques !<br />
23.15 C’est pas tous les<br />
jours dimanche Magazine.<br />
0.45 Face à Buxant<br />
1.10 RTL info 19 heures<br />
12.35 Alerte à Malibu<br />
Série d’action. 8 épisodes.<br />
19.15 Esprits criminels<br />
Série policière avec Joe<br />
Mantegna, Shemar Moore.<br />
20.05 Survivre : la vengeance<br />
ne dort jamais Oo2<br />
Téléfilm d’action de Matt<br />
Eskandari (2020). Avec Bruce<br />
Willis, Chad Michael Murray,<br />
Shea Buckner.<br />
Deux cambrioleurs en fuite,<br />
qui ont commis un vol à main<br />
armée, forcent un médecin à<br />
opérer l’un d’entre eux,<br />
blessé, tout en prenant sa<br />
famille en otage.<br />
22.05 Safe Film d’action<br />
de Boaz Yakin (2012). Avec<br />
Jason Statham, Catherine<br />
Chan, Robert John Burke.<br />
Un ancien policier au moral<br />
brisé se porte au secours<br />
d’une petite Chinoise, poursuivie<br />
par les triades, la mafia<br />
russe et des policiers véreux.<br />
23.55 Télé-achat<br />
12.30 Jackpot Comédie<br />
de Tom Vaughan (2008).<br />
14.15 Une famille en or<br />
15.10 Incroyables<br />
transformations<br />
Divertissement.<br />
20.15 Scream 2 Oo2<br />
Film d’horreur de Wes Craven<br />
(1997). Avec David Arquette,<br />
Neve Campbell, Courteney Cox.<br />
Un tueur en série masqué<br />
sème à nouveau la terreur<br />
autour <strong>du</strong> Windsor College,<br />
multipliant les victimes grâce<br />
à ses mises en scène inventives<br />
et macabres.<br />
22.20 5 Seconds of<br />
Summer : How Did We End<br />
Up Here ? Live at Wembley<br />
Documentaire.<br />
Les débuts <strong>du</strong> groupe australien<br />
«5 Seconds of Summer».<br />
L’occasion de réécouter leurs<br />
premiers succès.<br />
23.25 Niall Horan – Concert<br />
Dublin, 2018. «Flicker».<br />
0.20 Empire Série.<br />
PARIS MATCH DU 22 AU 28 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2
VOTRE WEEK-END DU 22 AU 24 SEPTEMBRE<br />
11.45 Avant toi Film de Thea<br />
Sharrock (2016). Avec Emilia<br />
Clarke, Sam Claflin.<br />
13.30 Dr House<br />
Série hospitalière. 9 épisodes.<br />
20.15 Le septième fils Oo1<br />
Film fantastique de Sergei<br />
Bodrov (2014). Avec Ben<br />
Barnes, Alicia Vikander.<br />
Un apprenti chevalier dispose<br />
d’un mois pour acquérir le<br />
bagage initiatique nécessaire<br />
afin d’empêcher une sorcière<br />
d’anéantir l’humanité.<br />
<strong>21</strong>.55 Voyage au centre de<br />
la terre 2 : l’île mystérieuse<br />
Film d’aventures de Brad<br />
Peyton (2012). Avec Dwayne<br />
Johnson, Michael Caine.<br />
Un adolescent et son beaupère<br />
partent à la découverte<br />
d’une île où les attendent<br />
l’aventure, l’amour et un grandpère<br />
depuis longtemps per<strong>du</strong>.<br />
23.25 New York, unité<br />
spéciale Série policière.<br />
Cinq épisodes.<br />
12.40 Cleaners les experts<br />
<strong>du</strong> ménage Téléréalité.<br />
20.30 Appels d’urgence Oo2<br />
Magazine présenté par<br />
Hélène Mannarino. Côte<br />
d’Azur : un été hors normes<br />
pour le SAMU de Fréjus.<br />
<strong>21</strong>.35 Appels d’urgence<br />
Immeubles en feu, interventions<br />
vitales : urgences capitales<br />
pour les pompiers de <strong>Paris</strong>.<br />
22.35 90’ Enquêtes<br />
Accidents, alcool, interpellations<br />
musclées : le quotidien<br />
explosif des gendarmes des<br />
Ardennes.<br />
23.50 Appels d’urgence<br />
Stationnement et accidents,<br />
les polices municipales<br />
contre-attaquent.<br />
0.45 Appels d’urgence<br />
Trafics à la frontière, violences<br />
entre voisins : les gendarmes<br />
de l’Est contre-attaquent.<br />
1.45 Appels d’urgence<br />
Motards de la loi : le cauchemar<br />
des chauffards.<br />
13.00 Journal<br />
13.40 Reportages<br />
découverte f Danger :<br />
les arnaques au bout <strong>du</strong> fil.<br />
15.00 Edition spéciale :<br />
le Pape à Marseille<br />
En direct. Arrivée et messe<br />
célébrée par le souverain<br />
pontife au Stade Vélodrome.<br />
17.50 50mn Inside f<br />
20.00 Journal<br />
20.55 Rugby : Coupe<br />
<strong>du</strong> monde Oo1Poule B :<br />
Afrique <strong>du</strong> Sud – Irlande.<br />
En direct. Le Stade de France<br />
va assurément s’enflammer<br />
pour cette rencontre entre<br />
l’Afrique <strong>du</strong> Sud et l’Irlande,<br />
assurément le gros choc de la<br />
poule B, les deux équipes<br />
faisant partie des favoris de la<br />
Coupe <strong>du</strong> monde.<br />
22.55 Le mag de la Coupe<br />
<strong>du</strong> monde de rugby<br />
23.40 30 ans d’émissions<br />
cultes f Les plus grands<br />
imprévus de la télévision.<br />
13.00 Journal<br />
13.40 Grands reportages f<br />
Odyssée en Méditerranée<br />
(1 et 2).<br />
16.10 Les Docs<br />
<strong>du</strong> week-end f Magazine.<br />
Les gendarmes de Bretagne<br />
au cœur de l’enquête.<br />
17.20 Sept à huit Life f<br />
18.20 Sept à huit f<br />
20.00 Journal<br />
20.50 Rugby :<br />
Coupe <strong>du</strong> monde Oo2<br />
Poule C :<br />
Pays de Galles – Australie.<br />
En direct. Doubles champions<br />
<strong>du</strong> monde (1991 et 1999),<br />
les Australiens se verraient<br />
bien décrocher un troisième<br />
titre, mais le Pays de Galles a<br />
des arguments à faire valoir.<br />
22.55 Le mag<br />
de la Coupe <strong>du</strong> monde<br />
de rugby En direct.<br />
23.40 Esprits criminels<br />
Série policière.<br />
13.00 Journal 13h00<br />
13.20 13h15, le samedi... f<br />
14.00 Au bout de l’enquête,<br />
la fin <strong>du</strong> crime parfait ?<br />
L’affaire Jamila Belkacem.<br />
15.05 Edition spéciale :<br />
le Pape François à Marseille<br />
Messe au stade Vélodrome.<br />
En direct<br />
18.00 Tout le monde<br />
a son mot à dire Jeu.<br />
18.40 N’oubliez pas<br />
les paroles Jeu.<br />
20.00 Journal 20h00<br />
20.30 20h30, le samedi<br />
<strong>21</strong>.10 Prodiges Pop f Oo1<br />
La grande finale. Entourés de<br />
Faustine Bollaert et <strong>du</strong> jury,<br />
composé de la chorégraphe<br />
Blanca Li, <strong>du</strong> trompettiste<br />
Ibrahim Maalouf et de la<br />
chanteuse Chimène Badi, les<br />
neuf finalistes visent le trophée<br />
de la première saison.<br />
23.25 Quelle époque ! f<br />
Talk-show de Léa Salamé.<br />
13.00 Journal 13h00<br />
13.20 13h15, le dimanche f<br />
15.05 Affaires sensibles<br />
Les mystères de Chevaline.<br />
16.00 Affaire conclue...<br />
17.00 XV/15 Magazine<br />
17.30 Rugby :<br />
Coupe <strong>du</strong> monde<br />
Poule B : Écosse – Tonga.<br />
En direct.<br />
20.00 Journal 20h00<br />
20.30 20h30 le dimanche<br />
<strong>21</strong>.10 L’hermine f Oo2<br />
Film de Christian Vincent<br />
(2015). Avec Fabrice Luchini,<br />
Sidse Babett Knudsen.<br />
Un président de cour d’assises,<br />
aigri et amer, découvre, lors de<br />
l’un de ses procès, la présence<br />
parmi les jurés d’une femme<br />
qu’il a follement aimée.<br />
22.45 Beau geste f Magazine<br />
<strong>du</strong> cinéma de Pierre Lescure.<br />
23.55 Histoires courtes<br />
Festival courtmetrange :<br />
créatures en eaux troubles.<br />
12.25 ICI 12/13<br />
12.55 Les nouveaux<br />
nomades Magazine régional.<br />
13.35 Samedi d’en rire<br />
15.35 Les potagers de Julie<br />
Le potager santé ardéchois.<br />
16.40 Des chiffres<br />
et des lettres Jeu.<br />
17.25 Le jeu des 1000 euros<br />
17.55 Questions pour<br />
un super champion Jeu.<br />
19.15 ICI 19/20<br />
20.00 Tout le sport<br />
20.40 Cuisine ouverte<br />
<strong>21</strong>.10 Meurtres à... f Oo1 .<br />
Meurtres à Font-Romeu.<br />
Série policière avec Stéphane<br />
Henon, Béatrice de La<br />
Boulaye. Le curé de Font-<br />
Romeu est retrouvé mort.<br />
22.40 Meurtres à... f<br />
Meurtres à Carcassonne.<br />
Série policière avec Rebecca<br />
Hampton, Bruno Wolkowitch.<br />
0.20 Robot ! Ballet, 2013.<br />
12.30 ICI 12/13<br />
12.55 Les nouveaux<br />
nomades Magazine.<br />
13.30 Vivement dimanche<br />
15.15 Cuisine ouverte<br />
17.10 Des chiffres<br />
et des lettres Jeu.<br />
17.55 Le Grand Slam Jeu.<br />
18.55 Zap actu Magazine.<br />
19.15 ICI 19/20<br />
20.10 Stade 2<br />
<strong>21</strong>.10 Les carnets<br />
de Max Liebermann f Oo2<br />
La mort est la bienvenue, à<br />
présent. Série policière avec<br />
Matthew Beard, Juergen<br />
Maurer. Une star de cinéma<br />
meurt lors d’une première.<br />
22.40 Elections sénatoriales<br />
Émission politique.<br />
0.15 Les carnets de Max<br />
Liebermann f Les pièges<br />
<strong>du</strong> crépuscule. Série policière.<br />
1.45 Bäckström<br />
Série suédoise (3 et 4/6).<br />
13.00 Vivre avec<br />
les volcans Doc. (1 et 2/4).<br />
14.45 L’archipel d’Hawaï<br />
16.35 Invitation au voyage<br />
17.15 La Cappadoce :<br />
Vivre au cœur des roches<br />
18.00 Cordoue et ses patios<br />
fleuris Documentaire.<br />
18.35 Arte reportage<br />
19.30 Le dessous des<br />
cartes La désinformation.<br />
19.45 Arte journal<br />
20.05 28 minutes samedi<br />
20.50 Les secrets des<br />
momies égyptiennes f Oo1<br />
Documentaire (1 à 3/6).<br />
Depuis sa mise au jour en<br />
1881, la momie <strong>du</strong> roi<br />
Séqénenré Taa, qui régna il y<br />
a quelque trois mille cinq<br />
cents ans, n’a cessé d’intriguer<br />
les archéologues.<br />
23.30 La dyslexie, un<br />
trouble mal compris Doc.<br />
0.30 Court-circuit<br />
Mon corps, mon moi.<br />
13.30 Les cavaliers Western<br />
de John Ford (1959). Avec<br />
John Wayne, William Holden.<br />
15.30 Les grands mythes<br />
16.00 L’archipel d’Hawaï<br />
16.55 Les châteaux<br />
<strong>du</strong> Moyen Age<br />
18.40 Maria João Pires<br />
interprète Mozart : Concerto<br />
pour piano n° 9 Concert.<br />
19.30 Karambolage<br />
Barbapapa / Le zeppelin.<br />
19.45 Arte journal<br />
20.05 Nicolas de Staël,<br />
la peinture à vif<br />
<strong>21</strong>.00 Le masque de Zorro<br />
12.00 Le point sur l’info<br />
12.10 Doc Prime<br />
13.00 Le point sur l’info<br />
13.10 Doc Prime<br />
16.00 Le point sur l’info<br />
16.10 Doc Prime<br />
17.00 Le point sur l’info<br />
17.10 Doc Prime<br />
18.00 Le point sur l’info<br />
18.10 Doc Prime<br />
20.00 Le point sur l’info<br />
Magazine d’information.<br />
20.10 Doc Prime f Oo1<br />
Le meilleur poulet <strong>du</strong> monde.<br />
Il est considéré comme étant<br />
le meilleur poulet <strong>du</strong> monde,<br />
le nec plus ultra : le Poulet de<br />
Bresse. Cette volaille est<br />
élevée à des années lumières<br />
des batteries in<strong>du</strong>strielles.<br />
<strong>21</strong>.10 Doc Prime<br />
22.00 Doc Prime<br />
23.00 Doc Prime<br />
0.00 Boucle de la nuit<br />
Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />
Film d’aventures de<br />
Martin Campbell (1998).<br />
Avec Antonio Banderas.<br />
Après une longue carrière de<br />
justicier, Zorro trouve son successeur<br />
en la personne d’un<br />
bandit de grand chemin.<br />
23.10 Antonio Banderas et<br />
Pedro Almodóvar : <strong>du</strong> désir<br />
au double f Documentaire.<br />
f Oo2<br />
12.00 Le point sur l’info<br />
12.10 Doc Prime<br />
13.00 Le point sur l’info<br />
13.10 Doc Prime<br />
14.10 Doc Prime<br />
15.10 Doc Prime<br />
16.10 Doc Prime<br />
17.00 Le point sur l’info<br />
17.10 Doc Prime<br />
18.00 Le point sur l’info<br />
18.10 Doc Prime<br />
20.00 Le point sur l’info<br />
Magazine d’information.<br />
20.10 Doc Prime f Oo2<br />
Affaire Dolby : gentleman<br />
pervers. 2005 à Monaco, une<br />
femme de 29 ans alerte la<br />
police. Son colocataire âgé<br />
vient de tenter de l’étrangler<br />
et de la violer. Il s’appelle<br />
Robert Dolby.<br />
<strong>21</strong>.10 Doc Prime<br />
22.00 John Late Show f<br />
Magazine d’actualité.<br />
23.00 Doc Prime<br />
SAMEDI 23 SEPTEMBRE DIMANCHE 24 SEPTEMBRE<br />
Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2<br />
f COUP DE CŒUR PARIS MATCH
LUNDI 25 SEPTEMBRE<br />
13.00 JT 13h<br />
13.40 Affaire conclue<br />
15.10 OPJ, Pacifique Sud<br />
17.15 Ici tout commence<br />
17.50 Demain<br />
nous appartient Série.<br />
18.30 On n’est pas<br />
des pigeons Magazine.<br />
19.30 JT 19h30<br />
20.00 QR l’actu Magazine.<br />
20.30 Lui f Oo1Drame de et<br />
avec Guillaume Canet (20<strong>21</strong>).<br />
Avec Virginie Efira, Mathieu<br />
Kassovitz, Laetitia Casta.<br />
Epuisé, un compositeur quadragénaire<br />
décide de partir se<br />
ressourcer loin de sa femme<br />
et de ses enfants sur une île<br />
bretonne reculée.<br />
22.00 L’origine <strong>du</strong> monde f<br />
Comédie de Laurent Lafitte<br />
(2020). Avec Laurent Lafitte,<br />
Karin Viard, Vincent Macaigne.<br />
23.40 On n’est pas<br />
des pigeons Magazine.<br />
0.40 JT 19h30<br />
13.00 Plus belle la vie<br />
Feuilleton réaliste.<br />
14.00 Divorce<br />
sous surveillance Téléfilm.<br />
15.30 Ça commence<br />
aujourd’hui Magazine.<br />
16.30 All Rise Série<br />
17.30 N’oubliez pas<br />
les paroles Jeu.<br />
18.30 Un si grand soleil<br />
Feuilleton policier.<br />
19.05 Friends Série humoristique.<br />
Deux épisodes.<br />
19.50 Culture Club Mag.<br />
20.30 La Tribune Oo1<br />
Magazine sportif présenté<br />
par Benjamin Deceuninck,<br />
Frank Peterkenne, Manuel<br />
Jous et Vincent Langendries.<br />
Retour sur l’actualité footballistique<br />
de ce week-end.<br />
22.30 Top Gear France<br />
L’apocalypse. Invités:<br />
Luc Alphand et Philippe Bas.<br />
23.30 Formule 1 : Grand<br />
Prix <strong>du</strong> Japon Le résumé.<br />
12.20 Idéfix et les Irré<strong>du</strong>ctibles<br />
- Les Schtroumpfs -<br />
Mush-Mush - Danse tes<br />
rêves - Super Wings -<br />
Rocky & Lily - Trolls -<br />
L’agence galactique<br />
18.30 Une saison au zoo<br />
20.00 JT trad. gestuelle<br />
20.30 Les guérisseurs face<br />
à la science Oo1Doc.<br />
Les coutumes ancestrales de<br />
guérison résistent à tous les<br />
progrès de la science et les<br />
guérisseurs croulent sous les<br />
sollicitations. En nous aidant<br />
à mobiliser nos ressources<br />
d’auto-guérison, les guérisseurs<br />
semblent parfois faire<br />
des miracles.<br />
<strong>21</strong>.30 Regard sur... Débat.<br />
22.10 Déclic Magazine<br />
22.55 Matière grise f La bière<br />
est-elle bonne pour la santé ?<br />
23.30 Les tribunaux d’Hitler<br />
Documentaire.<br />
1.45 JT trad. gestuelle<br />
13.00 RTL info 13 heures<br />
13.40 Histoires de familles<br />
Equipée barbare à<br />
Valenciennes.<br />
14.15 Un automne à<br />
Mountain View Téléfilm.<br />
16.15 Incroyables transformations<br />
Divertissement.<br />
17.20 Un dîner presque<br />
parfait Jeu.<br />
18.25 Septante et un Jeu.<br />
19.00 RTL info 19 heures<br />
19.50 Images à l’appui<br />
20.25 Le meilleur pâtissier<br />
Oo1<br />
Jeu présenté par Marie<br />
Portolano. Animaux à croquer.<br />
Mis au défi par Cyril Lignac,<br />
les candidats doivent revisiter<br />
un incontournable de la pâtisserie<br />
française : des macarons<br />
en forme d’animaux.<br />
22.30 Le meilleur pâtissier :<br />
la cuisine secrète de<br />
Mercotte Jeu. Émission 2.<br />
23.45 RTL info 19 heures<br />
0.30 Moments d’évasion Jeu.<br />
15.00 Les experts :<br />
Manhattan Série policière.<br />
15.50 Les experts<br />
Série policière.<br />
16.40 Les experts : Miami<br />
Série policière.<br />
17.30 Les experts :<br />
Manhattan Série policière.<br />
18.25 Alerte à Malibu<br />
Série d’action.<br />
20.10 L’immortel Oo1<br />
Film policier de Richard Berry<br />
(2010). Avec Jean Reno, Kad<br />
Merad, Jean-Pierre<br />
Darroussin, Marina Foïs.<br />
À Marseille, un parrain de la<br />
pègre retraité est victime d’un<br />
guet-apens qui le laisse pour<br />
mort. Il survit néanmoins et<br />
décide de se venger.<br />
22.10 Horse Soldiers Film<br />
de guerre de Nicolai Fuglsig<br />
(2018). Avec Chris<br />
Hemsworth, Michael<br />
Shannon, Michael Peña.<br />
23.55 Télé-achat .<br />
13.35 Lisa Série humoristique.<br />
14.00 Time to love : la roue<br />
de l’amour Téléréalité.<br />
14.55 Castle Série policière.<br />
15.45 Secret Housewives<br />
Téléfilm dramatique (2017).<br />
17.20 Les cinquante Jeu.<br />
19.00 Les reines <strong>du</strong> shopping<br />
Jeu présenté par<br />
Cristina Cor<strong>du</strong>la. Spéciale<br />
frère et sœur : sé<strong>du</strong>isante<br />
pour une photo de profil sur<br />
un site de rencontres.<br />
20.00 Florence Foresti<br />
& Friends Oo1Spectacle.<br />
Avec Florence Foresti, Franck<br />
Dubosc, Stéphane Rousseau,<br />
Arthur, Manu Payet, Michaël<br />
Youn, François-Xavier<br />
Demaison et Elisabeth Buffet.<br />
Ce spectacle était imaginé<br />
pour l’édition 2008 <strong>du</strong> festival<br />
«Juste pour rire» de Nantes.<br />
22.15 Kaamelott<br />
Série humoristique.<br />
0.15 Les cinquante Jeu.<br />
MARDI 26 SEPTEMBRE<br />
13.00 JT 13h<br />
13.35 Affaire conclue<br />
15.10 OPJ, Pacifique Sud<br />
17.10 Ici tout commence<br />
17.50 Demain<br />
nous appartient Série.<br />
18.30 On n’est pas<br />
des pigeons Magazine.<br />
19.30 JT 19h30<br />
20.00 QR l’actu Magazine.<br />
20.25 The Voice Kids f Oo2<br />
Présenté par Maureen Louys.<br />
Blind auditions 2. Invités:<br />
Matthew Irons, Alice Dutoit,<br />
Black M et Typh Barrow. Les<br />
quatre coachs écoutent les<br />
candidats, dos à la scène.<br />
22.20 La loi de Marion f.<br />
Téléfilm policier (2018)<br />
avec Sandrine Bonnaire.<br />
0.00 En quête de sens :<br />
Libres, ensemble Magazine.<br />
0.15 On n’est pas<br />
des pigeons Magazine.<br />
1.15 JT 19h30<br />
Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />
13.05 Plus belle la vie<br />
14.00 Terrifiée par mon<br />
mari Téléfilm de suspense.<br />
15.30 Ça commence<br />
aujourd’hui Magazine.<br />
16.30 New Amsterdam<br />
Série hospitalière.<br />
17.30 N’oubliez pas<br />
les paroles Jeu.<br />
18.30 Un si grand soleil<br />
19.00 Friends<br />
Série humoristique.<br />
20.05 Football : Ligue<br />
des nations féminine f Oo2<br />
Groupe 1 : Écosse – Belgique.<br />
En direct.<br />
Les Red Flames se déplacent<br />
en Écosse, à Glasgow, pour y<br />
affronter l’Ecosse, l’équipe la<br />
plus faible de Ligue A.<br />
22.10 NTM : l’histoire<br />
suprême f Documentaire.<br />
23.50 Lui f Drame de et avec<br />
Guillaume Canet (20<strong>21</strong>). Avec<br />
Virginie Efira, Nathalie Baye.<br />
12.00 Arthur et les<br />
Minimoys - Idéfix et les<br />
Irré<strong>du</strong>ctibles - Les<br />
Schtroumpfs - Mush-Mush<br />
& les Champotes - Danse<br />
tes rêves - Super Wings -<br />
Rocky & Lily : C’est dans la<br />
boîte ! - Trolls - L’agence<br />
galactique<br />
18.35 Une saison au zoo<br />
20.00 JT trad. gestuelle<br />
20.30 La Reine Margot f<br />
Oo2<br />
Film de Patrice Chéreau<br />
(1994). Avec Isabelle Adjani,<br />
Daniel Auteuil, Jean-Hugues<br />
Anglade, Vincent Perez.<br />
Entre la Saint-Barthélemy et<br />
la mort de Charles IX, deux<br />
ans de la vie de Marguerite<br />
de Valois, fille de Catherine de<br />
Médicis et épouse d’Henri IV.<br />
23.05 Déclic Magazine<br />
d’actualité avec Julie Morelle.<br />
23.45 Hep taxi ! Magazine<br />
présenté par Jérôme Colin.<br />
New York by night.<br />
0.50 JT trad. gestuelle<br />
13.00 RTL info 13 heures<br />
13.20 RTL info avec vous<br />
13.40 Histoires de familles<br />
La disparue d’Oléron.<br />
14.15 L’amour en instantané<br />
Téléfilm romanesque.<br />
16.15 Incroyables transformations<br />
Divertissement.<br />
17.20 Un dîner presque<br />
parfait Jeu.<br />
18.25 Septante et un Jeu.<br />
19.00 RTL info 19 heures<br />
19.50 Enquêtes Magazine.<br />
20.25 Exclusif Oo2<br />
Disparus sans laisser<br />
d’adresse. En Belgique,<br />
la cellule des personnes<br />
disparues de la police fédérale<br />
gère en moyenne entre<br />
1 200 et 1 300 disparitions<br />
inquiétantes par an.<br />
<strong>21</strong>.30 Jack Reacher : Never<br />
Go Back Thriller d’Edward<br />
Zwick (2016). Avec Tom<br />
Cruise, Cobie Smulders.<br />
23.40 RTL info 19 heures<br />
15.00 Les experts :<br />
Manhattan Série policière.<br />
15.50 Les experts<br />
Série policière.<br />
16.40 Les experts : Miami<br />
Série policière.<br />
17.30 Les experts :<br />
Manhattan Série policière.<br />
18.25 Alerte à Malibu<br />
Série d’action.<br />
20.00 Docs de sports<br />
Michael Schumacher.<br />
20.55 Football : Coupe<br />
de la Ligue anglaise Oo2<br />
3 e tour : Manchester United<br />
– Crystal Palace.<br />
Ce 3 e tour (ou 16 e de finale)<br />
de la Coupe de la Ligue<br />
anglaise met aux prises le<br />
tenant <strong>du</strong> titre, Manchester<br />
United et Crystal Palace.<br />
22.55 Twist Film d’action<br />
de et avec Martin Owen<br />
(20<strong>21</strong>). Avec Rafferty Law,<br />
Michael Caine, Rita Ora.<br />
0.40 Télé-achat<br />
13.35 Lisa Série.<br />
14.00 Time to love : la roue<br />
de l’amour Téléréalité.<br />
14.55 Castle Série policière<br />
avec Nathan Fillion.<br />
15.45 Un amour qui a <strong>du</strong><br />
chien Téléfilm sentimental.<br />
17.20 Les cinquante Jeu.<br />
19.00 Les reines<br />
<strong>du</strong> shopping Jeu<br />
20.00 Cauchemar en<br />
cuisine Oo2 Téléréalité présenté<br />
par Philippe Etchebest.<br />
Plouzévédé. À Plouzévédé,<br />
un petit village <strong>du</strong> Finistère.<br />
Philippe Etchebest y rencontre<br />
Marie-Laure, qui a<br />
repris le restaurant de sa<br />
maman qui a été une institution<br />
pendant près de 40 ans.<br />
<strong>21</strong>.50 In the Dark<br />
Série américaine.<br />
22.40 Les cinquante Jeu.<br />
23.20 Time to love : la roue<br />
de l’amour Téléréalité.<br />
0.10 Un, dos, tres Série.<br />
PARIS MATCH DU 22 AU 28 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2
LUNDI 25 ET MARDI 26 SEPTEMBRE<br />
12.20 Petits secrets entre<br />
voisins Série réaliste.<br />
13.15 Dr House Série<br />
15.35 Urgences Série<br />
17.55 On a échangé nos<br />
maisons Téléréalité.<br />
20.15 Enquête chrono Oo1<br />
Affaire Yoni Palmier : la traque<br />
<strong>du</strong> tueur de l’Essonne.<br />
<strong>21</strong>.05 Dossiers criminels<br />
L’affaire Laura Fay : vacances<br />
fatales.<br />
22.10 Dossiers criminels<br />
Affaire Liliane Kieffer : les<br />
lourds secrets <strong>du</strong> fils adopté.<br />
23.05 Enquête chrono<br />
Affaire Muriel Reigada : sans<br />
mobile apparent.- Affaire les<br />
époux Saint-Aubert : les<br />
maçons de l’horreur.<br />
0.50 Dossiers criminels<br />
Affaire Barreyre / Laplace :<br />
double vengeance mortelle.<br />
1.45 Enquête chrono<br />
Affaire Marie Varnerot : assassinée<br />
la veille de ses 18 ans.<br />
12.20 Petits secrets entre<br />
voisins Série réaliste.<br />
13.15 Dr House Série hospitalière.<br />
Trois épisodes.<br />
15.35 Urgences Série hospitalière.<br />
Trois épisodes.<br />
17.55 On a échangé<br />
nos maisons Documentaire.<br />
20.15 L’arme fatale 2 Oo2<br />
Film policier de Richard<br />
Donner (1989). Avec Mel<br />
Gibson, Danny Glover, Joe<br />
Pesci. Deux flics, l’un cassecou,<br />
l’autre plus calme,<br />
affrontent des trafiquants de<br />
drogue : leur chef profite de<br />
son immunité diplomatique<br />
pour son commerce illégal.<br />
22.10 L’arme fatale Film<br />
policier de Richard Donner<br />
(1987). Avec Mel Gibson,<br />
Danny Glover, Gary Busey.<br />
0.00 La ligne verte Film fantastique<br />
de Frank Darabont<br />
(1999). Avec Tom Hanks,<br />
Michael Clarke Duncan, David<br />
Morse, Bonnie Hunt.<br />
13.00 Journal<br />
14.00 Meurtre au manoir<br />
Téléfilm (<strong>2023</strong>).<br />
15.40 Diamants, orgueil et<br />
trahison Téléfilm (20<strong>21</strong>).<br />
17.30 Familles nombreuses<br />
: la vie en XXL<br />
Téléréalité. Episode 67.<br />
18.30 Ici tout commence<br />
Série dramatique.<br />
19.10 Demain<br />
nous appartient Série.<br />
20.00 Journal<br />
20.45 Tirage <strong>du</strong> Loto Loterie<br />
<strong>21</strong>.00 C’est Canteloup<br />
<strong>21</strong>.10 Les bracelets rouges<br />
f Oo1(5 et 6/6). Série française<br />
avec Léo Lorléac’h, Noé<br />
Wodecki, Kali Boisson, Esther<br />
Blanc, Lionel Abelanski.<br />
Zoé est prise à Oxford, mais<br />
l’évolution de son cancer<br />
pourrait tout compromettre.<br />
23.10 New York Unité<br />
Spéciale Série policière<br />
avec Mariska Hargitay.<br />
13.00 Journal 13h00<br />
13.55 Ça commence<br />
aujourd’hui Magazine.<br />
16.15 Affaire conclue,<br />
tout le monde...<br />
18.00 Tout le monde a son<br />
mot à dire Jeu.<br />
18.35 N’oubliez pas les<br />
paroles Jeu.<br />
20.00 Journal 20h00<br />
20.50 Un si grand soleil<br />
<strong>21</strong>.10 Infiltré(e) f Oo1<br />
(1 et 2/6). Série policière<br />
avec Audrey Fleurot, Thierry<br />
Neuvic, Sumaï Cardenas.<br />
Pour enquêter sur une nouvelle<br />
drogue qui fait des<br />
ravages, un commissaire<br />
demande à une chimiste de<br />
la police d’infiltrer le réseau<br />
de trafiquants.<br />
23.00 Unité 42 f Blogomum<br />
(1 et 2/2). Série policière.<br />
0.40 Dix pour cent f<br />
Fabrice Luchini et Christophe<br />
Lambert. Série française.<br />
12.20 ICI 12/13<br />
12.55 Météo à la carte<br />
14.40 Tandem<br />
Série policière.<br />
16.45 Duels en familles<br />
17.25 Slam Jeu.<br />
18.10 Questions<br />
pour un champion Jeu.<br />
19.15 ICI 19/20<br />
20.00 Tout le sport<br />
20.40 Aux Jeux, citoyens !<br />
<strong>21</strong>.10 The Revenant f Oo1<br />
Film d’aventures d’Alejandro<br />
González Iñárritu (2015).<br />
Avec Leonardo DiCaprio,<br />
Tom Hardy, Domhnall<br />
Gleeson. Au début <strong>du</strong> XIX e<br />
siècle, un trappeur, attaqué<br />
par un ours et affaibli par<br />
ses blessures, parcourt<br />
300 kilomètres pour retrouver<br />
l’assassin de son fils.<br />
23.50 Outre-mer :<br />
la cuisine des étoiles Doc.<br />
0.40 Archives secrètes<br />
Les maîtres <strong>du</strong> rire.<br />
13.35 Les amours d’Anaïs<br />
Comédie romantique (20<strong>21</strong>).<br />
Avec Anaïs Demoustier.<br />
15.10 Les grands mythes<br />
Antigone, celle qui a dit non.<br />
15.40 Slovénie : L’éclat<br />
de la nature Documentaire.<br />
16.30 Les parcs nationaux<br />
des pays baltes Soomaa.<br />
17.20 Invitation au voyage<br />
18.55 Espagne : qui pour<br />
soigner les soignants ? Doc.<br />
19.45 Arte journal<br />
20.05 28 minutes<br />
20.50 La dernière marche<br />
Film de Tim Robbins<br />
(1995). Avec Susan Sarandon,<br />
Sean Penn. Une nonne, qui<br />
accompagne un condamné à<br />
mort, sympathise à la fois<br />
avec celui-ci et avec les<br />
familles de ses deux victimes.<br />
22.50 Ex Machina Film de<br />
science-fiction d’Alex Garland<br />
(2014). Avec Alicia Vikander.<br />
0.30 Variétés Film (1925).<br />
f Oo1<br />
13.00 Le point sur l’info<br />
13.00 Doc Prime<br />
14.00 Le point sur l’info<br />
14.10 Doc Prime<br />
15.00 Le point sur l’info<br />
15.10 Doc Prime<br />
16.00 Le point sur l’info<br />
16.10 Doc Prime<br />
17.00 Le point sur l’info<br />
17.10 Il faut qu’on parle<br />
Magazine.<br />
18.00 Premiers sur l’info<br />
20.00 Le journal de 20h<br />
20.10 Le petit théâtre<br />
de Vrebos f Oo1 Avec une<br />
liberté de ton retrouvée, le<br />
célèbre intervieweur raconte<br />
l’actualité des Belges comme<br />
une pièce de théâtre.<br />
<strong>21</strong>.00 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />
Magazine d’actualité.<br />
22.00 LN Soir Magazine.<br />
22.10 Doc Prime<br />
23.10 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />
Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />
13.00 Journal<br />
14.00 Le terrible secret de<br />
ma mère Téléfilm (2022).<br />
15.40 Secrets mortels entre<br />
mère et fille Téléfilm (2022).<br />
17.30 Familles nombreuses:<br />
la vie en XXL Téléréalité.<br />
18.30 Ici tout commence<br />
Série dramatique.<br />
19.10 Demain<br />
nous appartient Série.<br />
20.00 Journal<br />
<strong>21</strong>.10 S.W.A.T. f Oo2<br />
Pour une poignée de diamants.<br />
Série policière avec<br />
Shemar Moore, Alex Russell,<br />
Kenny Johnson.<br />
Un tueur qui purge sa peine<br />
parvient à s’échapper.<br />
L’équipe met tout en œuvre<br />
pour protéger les personnes<br />
dont les noms figurent sur sa<br />
liste de victimes.<br />
22.05 S.W.A.T. f Série policière<br />
avec Shemar Moore.<br />
2.20 Programmes de la nuit<br />
13.00 Journal 13h00<br />
13.55 Ça commence<br />
aujourd’hui Magazine.<br />
16.15 Affaire conclue,<br />
tout le monde...<br />
18.05 Tout le monde a son<br />
mot à dire Jeu.<br />
18.40 N’oubliez pas les<br />
paroles Jeu.<br />
20.00 Journal 20h00<br />
20.50 Un si grand soleil<br />
<strong>21</strong>.10 Sœurs d’armes f Oo2<br />
Film de guerre de Caroline<br />
Fourest (2019). Avec Dilan<br />
Gwyn, Camélia Jordana.<br />
Afin de combattre l’État<br />
islamique, une Yézidie<br />
endeuillée rejoint une brigade<br />
internationale féminine.<br />
23.05 Syrie – des femmes<br />
dans la guerre Mars 2011,<br />
un vent de révolte en Syrie<br />
porte l’espoir d’une nouvelle<br />
ère et la fin <strong>du</strong> régime Assad.<br />
0.20 Del otro lado Film<br />
documentaire (20<strong>21</strong>).<br />
12.20 ICI 12/13<br />
12.55 Météo à la carte<br />
14.40 Tandem Série policière.<br />
16.45 Duels en familles Jeu<br />
17.25 Slam Jeu.<br />
18.10 Questions<br />
pour un champion Jeu.<br />
19.15 ICI 19/20<br />
20.00 Tout le sport<br />
20.40 Aux Jeux, citoyens !<br />
<strong>21</strong>.10 La stagiaire f Oo2<br />
Passionnément. Série policière<br />
avec Michèle Bernier, .<br />
Qu’est-il arrivé à Ariane, une<br />
trentenaire dont on découvre<br />
le corps dans un étang ?<br />
22.00 La stagiaire f<br />
Isolés Série policière.<br />
22.50 La stagiaire f<br />
Aménagement de peine.<br />
23.40 La stagiaire f<br />
Self défense. Série policière.<br />
0.30 Votre télé et vous<br />
1.30 Libre court Courtsmétrages<br />
d’Amérique latine.<br />
13.35 Ridicule Film de<br />
Patrice Leconte (1996). Avec<br />
Charles Berling.<br />
15.40 Iran, le vieil homme<br />
des rizières Documentaire.<br />
16.35 Les parcs nationaux<br />
des pays baltes Doc.<br />
17.20 Invitation au voyage<br />
18.55 Microfermes, des<br />
exploitations très rentables<br />
19.30 Le dessous<br />
des images Filtre Tik Tok.<br />
19.45 Arte journal<br />
20.05 28 minutes<br />
20.55 Tant qu’ils ne<br />
retrouvent pas le corps f<br />
Oo2Doc. (1 à 3/3). Agnès ne<br />
répond plus. Père et fils. La<br />
déposition. Nourri d’archives<br />
inédites transmises par les<br />
familles, un récit documentaire<br />
fluide et captivant.<br />
23.40 Russie : le prix<br />
de la vérité Documentaire.<br />
1.10 Les avocats russes<br />
dans le viseur de Moscou<br />
13.00 Le point sur l’info<br />
13.10 Doc Prime<br />
14.00 Le point sur l’info<br />
14.10 Doc Prime<br />
15.00 Le point sur l’info<br />
15.10 Success stories<br />
16.00 Le point sur l’info<br />
16.10 Doc Prime<br />
17.00 Le point sur l’info<br />
17.10 Il faut qu’on parle<br />
18.00 Premiers sur l’info<br />
20.00 Le journal de 20h<br />
20.10 Le petit théâtre de<br />
Vrebos f Oo2Divertissement.<br />
Pascal Vrebos est de retour !<br />
C’est avec serieux, humour et<br />
franc-parler que le journaliste<br />
fera débattre invités, experts<br />
et polémistes sur sa scène.<br />
<strong>21</strong>.00 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />
Magazine d’actualité.<br />
22.00 LN Soir Magazine.<br />
22.10 Doc Prime<br />
23.10 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />
LUNDI 25 SEPTEMBRE MARDI 26 SEPTEMBRE<br />
Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2<br />
f COUP DE CŒUR PARIS MATCH
MERCREDI 27 SEPTEMBRE<br />
13.00 JT 13h<br />
13.40 Affaire conclue<br />
15.10 OPJ, Pacifique Sud<br />
Jeux d’enfants. Série policière.<br />
17.00 Signé Taloche<br />
Express Divertissement.<br />
17.15 Ici tout commence<br />
17.50 Demain<br />
nous appartient Série.<br />
18.30 On n’est pas<br />
des pigeons Magazine.<br />
19.30 JT 19h30<br />
20.20 #Investigation f Oo1<br />
Magazine d’investigation présenté<br />
par Justine Katz. Une<br />
cellule journalistique mène<br />
des enquêtes indépendantes.<br />
<strong>21</strong>.50 QR le débat Talk-show.<br />
23.00 Dans la bulle de...<br />
Sandra Kim.<br />
23.30 Matière grise f<br />
Comment apprenons-nous ?<br />
0.00 Studio Foot En direct.<br />
0.15 On n’est pas<br />
des pigeons Magazine.<br />
13.00 Plus belle la vie<br />
14.10 Sous l’emprise de<br />
ma meilleure amie Téléfilm.<br />
15.40 Ça commence<br />
aujourd’hui Magazine.<br />
16.40 New Amsterdam Série.<br />
17.30 Matière grise express<br />
Quand le tremblement est<br />
essentiel.<br />
17.40 N’oubliez pas<br />
les paroles Jeu.<br />
18.40 Un si grand soleil<br />
19.10 Friends Série.<br />
20.05 Harry Potter et le<br />
prisonnier d’Azkaban f Oo1<br />
Film d’Alfonso Cuarón (2004).<br />
Avec Daniel Radcliffe, Rupert<br />
Grint, Emma Watson.<br />
Un criminel s’échappe de la<br />
prison d’Azkaban pour retrouver<br />
et tuer Harry Potter.<br />
22.30 Countdown Film<br />
d’horreur de Justin Dec<br />
(2019). Avec Elizabeth Lail.<br />
0.10 Culture Club Amélie<br />
Nothomb – Manon Lepomme.<br />
12.35 Les Croods -<br />
Madagascar<br />
14.05 Gang de requins<br />
Film d’animation (2004).<br />
15.30 Jamie a des tentacules<br />
- Les Schtroumpfs -<br />
Rocky & Lily : C’est dans la<br />
boîte ! - Trolls : en avant la<br />
musique ! - L’agence galactique<br />
- Miraculous, les<br />
aventures de Ladybug et<br />
Chat Noir - Mush-Mush &<br />
les Champotes - Les Niouzz<br />
18.30 Une saison au zoo<br />
20.00 JT trad. gestuelle<br />
20.35 Le parrain 3 f Oo1<br />
Film de Francis Ford Coppola<br />
(1990). Avec Al Pacino, Andy<br />
Garcia, Diane Keaton, Joe<br />
Mantegna, Talia Shire.<br />
Dans les années 70, les<br />
tentatives d’une famille de<br />
mafieux voulant se racheter<br />
une con<strong>du</strong>ite se soldent par<br />
une série d’échecs.<br />
23.20 Déclic Magazine.<br />
0.30 JT trad. gestuelle<br />
13.00 RTL info 13 heures<br />
13.40 Histoires de familles<br />
14.15 La nouvelle nounou<br />
Téléfilm sentimental (2015).<br />
16.15 Incroyables transformations<br />
Divertissement.<br />
17.20 Un dîner<br />
presque parfait Jeu.<br />
18.25 Septante et un Jeu.<br />
19.00 RTL info 19 heures<br />
19.50 Coûte que coûte, c’est<br />
notre argent Tous chanteurs ?<br />
Le business des cours<br />
de chants en plein boom.<br />
20.30 Podium Oo1Comédie<br />
d’Yann Moix (2004). Avec<br />
Benoît Poelvoorde, Jean-Paul<br />
Rouve, Julie Depardieu.<br />
Un homme, sosie de Claude<br />
François, décide de participer<br />
à un concours télévisé.<br />
22.25 Le vélo de Ghislain<br />
Lambert Comédie de Philippe<br />
Harel (2001). Avec Benoît<br />
Poelvoorde, José Garcia.<br />
0.35 RTL info 19 heures<br />
15.00 Les experts :<br />
Manhattan Série policière.<br />
15.50 Les experts<br />
Série policière.<br />
16.40 Les experts : Miami<br />
Série policière.<br />
17.30 Les experts :<br />
Manhattan Série policière.<br />
18.25 Alerte à Malibu<br />
Série d’action.<br />
20.10 Descente au poste<br />
Oo1<br />
Film d’action de Joe<br />
Carnahan (20<strong>21</strong>).<br />
Avec Gerard Butler,<br />
Frank Grillo, Alexis Louder.<br />
Le commissariat de police<br />
d’un petit village est au<br />
centre d’une lutte sanglante<br />
entre un tueur à gages<br />
professionnel, une ambitieuse<br />
et un escroc.<br />
22.10 Enragé Thriller<br />
de Derrick Borte (2020).<br />
Avec Russell Crowe, Caren<br />
Pistorius, Gabriel Bateman.<br />
23.55 Télé-achat<br />
13.35 Lisa<br />
14.00 Time to love : la roue<br />
de l’amour Téléréalité.<br />
14.55 Castle Série policière.<br />
15.45 La nuit où ma fille a<br />
disparu... Téléfilm (2019).<br />
17.20 Les cinquante Jeu.<br />
19.00 Les reines<br />
<strong>du</strong> shopping Jeu.<br />
20.00 La Tanière,<br />
le zoo-refuge de l’espoir<br />
Documentaire. Épisode 2.<br />
<strong>21</strong>.00 Discover Oo1<br />
Documentaire. Le salon <strong>du</strong><br />
tatouage : un demi-million de<br />
Belges se font tatouer chaque<br />
année. Le tatouage est<br />
devenu un véritable phénomène<br />
de société. - Tenter sa<br />
chance à Ibiza.<br />
22.25 Les cinquante Jeu.<br />
23.05 Time to love : la roue<br />
de l’amour Téléréalité.<br />
23.55 Un, dos, tres<br />
Série musicale.<br />
1.05 Télé-achat<br />
JEUDI 28 SEPTEMBRE<br />
13.00 JT 13h<br />
13.40 Affaire conclue<br />
15.10 OPJ, Pacifique Sud<br />
Série policière.<br />
17.20 Ici tout commence<br />
17.50 Demain<br />
nous appartient Série.<br />
18.30 On n’est pas<br />
des pigeons Magazine.<br />
19.30 JT 19h30<br />
20.00 Jeudi en prime<br />
20.30 Le voyageur f Oo2 .<br />
Téléfilm policier avec Bruno<br />
Debrandt, Bruno Solo.<br />
Une lettre écrite par un enfant<br />
de 10 ans, supplie la police<br />
d’arrêter un monstre...<br />
22.15 Doc Shot f<br />
Migrants, les failles<br />
de l’Europe forteresse.<br />
23.10 Nomade Magazine.<br />
23.55 Studio Foot En direct.<br />
0.10 On n’est pas<br />
des pigeons Magazine.<br />
1.10 JT 19h30<br />
Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />
13.00 Plus belle la vie<br />
14.00 New Amsterdam<br />
Série hospitalière.<br />
15.00 Matière grise express<br />
AVC: des pistes sérieuses.<br />
15.15 Cyclisme : Circuit<br />
franco-belge 190,6 km.<br />
Entre Tournai et Mont-del’Enclus.<br />
En direct.<br />
17.40 N’oubliez pas<br />
les paroles Jeu.<br />
18.50 Un si grand soleil<br />
19.20 Friends<br />
Série humoristique.<br />
20.35 Le Grand Cactus f<br />
Oo2Divertissement présenté<br />
par Adrien Devyver et Jérôme<br />
de Warzée. Toute la joyeuse<br />
bande décortique l’actualité<br />
sous le prisme de l’humour.<br />
22.20 L’Internet Show<br />
23.10 Harry Potter et le<br />
prisonnier d’Azkaban f Film<br />
fantastique d’Alfonso Cuarón<br />
(2004). Avec Daniel Radcliffe.<br />
1.30 Le Grand Cactus<br />
12.15 Idéfix et les<br />
Irré<strong>du</strong>ctibles - Les<br />
Schtroumpfs - Mush-Mush<br />
& les Champotes - Danse<br />
tes rêves - Super Wings -<br />
Rocky & Lily - Trolls : en<br />
avant la musique ! -<br />
L’agence galactique<br />
18.30 Une saison au zoo<br />
20.00 JT trad. gestuelle<br />
20.30 Les infidèles f Oo2<br />
Film à sketches de Jean<br />
Dujardin, Gilles Lellouche,<br />
Fred Cavayé, Michel<br />
Hazanavicius, Eric Lartigau,<br />
Emmanuelle Bercot,<br />
Alexandre Courtès, Jan<br />
Kounen (2012). Avec Jean<br />
Dujardin, Gilles Lellouche.<br />
Six sketches sur les turpitudes<br />
de la libido masculine.<br />
22.10 Déclic Magazine.<br />
22.50 Un fils f Drame<br />
de Mehdi Barsaoui (2019).<br />
Avec Sami Bouajila, Najla Ben<br />
Abdallah, Youssef Khemiri.<br />
0.50 JT trad. gestuelle<br />
13.00 RTL info 13 heures<br />
13.40 Histoires de familles<br />
14.15 Coup de foudre au<br />
festival d’automne Téléfilm.<br />
16.15 Incroyables transformations<br />
Divertissement.<br />
17.20 Un dîner<br />
presque parfait Jeu.<br />
18.25 Septante et un Jeu.<br />
19.00 RTL info 19 heures<br />
19.50 Flagrants délits<br />
Protection de l’environnement.<br />
20.30 Le secret de la cité<br />
per<strong>du</strong>e Oo2 Film d’Adam et<br />
Aaron Nee (2022). Avec Sandra<br />
Bullock, Channing Tatum, Brad<br />
Pitt, Daniel Radcliffe.<br />
Un homme est convaincu de<br />
l’existence d’un trésor évoqué<br />
dans un roman.<br />
22.35 OSS 117 : alerte<br />
rouge en Afrique noire<br />
Comédie de Nicolas Bedos<br />
(20<strong>21</strong>). Avec Jean Dujardin,<br />
Pierre Niney, Fatou N’Diaye.<br />
0.45 RTL info 19 heures<br />
15.00 Les experts :<br />
Manhattan Série policière.<br />
15.50 Les experts<br />
Série policière.<br />
16.40 Les experts : Miami<br />
Série policière.<br />
17.30 Les experts :<br />
Manhattan Série policière.<br />
18.25 Alerte à Malibu<br />
Série d’action.<br />
20.05 Le CerveauOo2<br />
Comédie policière de Gérard<br />
Oury (1969). Avec David<br />
Niven, Jean-Paul Belmondo,<br />
Bourvil, Eli Wallach.<br />
Après avoir réussi le fameux<br />
hold-up <strong>du</strong> train postal<br />
Glasgow-Londres, le Cerveau<br />
vise cette fois un train de<br />
l’OTAN ; un petit malfrat ingénieux<br />
prépare le même coup.<br />
22.05 9-1-1 : Lone Star<br />
Série américaine.<br />
23.45 Waldorado Magazine.<br />
0.20 FBI Série policière.<br />
1.10 Télé-achat<br />
13.35 Lisa Série humoristique.<br />
14.00 Time to love : la roue<br />
de l’amour Téléréalité.<br />
14.55 Castle Série policière.<br />
15.45 L’amour selon Emilia<br />
Bloom Téléfilm romanesque.<br />
17.20 Les cinquante Jeu.<br />
19.00 Les reines<br />
<strong>du</strong> shopping Jeu.<br />
20.00 Ados et criminels<br />
L’affaire Christopher.<br />
<strong>21</strong>.30 Cauchemar<br />
en cuisine Oo2 Téléréalité<br />
présenté par Philippe<br />
Etchebest. Plouzévédé.<br />
Philippe Etchebest se rend à<br />
Plouzévédé, un petit village<br />
<strong>du</strong> Finistère. Il y rencontre<br />
Marie-Laure, qui a repris le<br />
restaurant de sa maman.<br />
23.15 Les cinquante Jeu.<br />
23.55 Time to love : la roue<br />
de l’amour Téléréalité.<br />
0.45 Un, dos, tres<br />
Série musicale.<br />
1.55 Télé-achat<br />
PARIS MATCH DU 22 AU 28 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2
MERCREDI 27 ET JEUDI 28 SEPTEMBRE<br />
12.20 Petits secrets entre<br />
voisins Série réaliste.<br />
13.15 Dr House Série hospitalière.<br />
Trois épisodes.<br />
15.35 Urgences Série hospitalière.<br />
Trois épisodes.<br />
17.55 On a échangé nos<br />
maisons Documentaire.<br />
20.15 Une journée en enfer<br />
Oo1<br />
Film d’action de John<br />
McTiernan (1995). Avec<br />
Bruce Willis, Jeremy Irons,<br />
Samuel L. Jackson.<br />
Un policier alcoolique et un<br />
commerçant noir s’associent<br />
pour arrêter un terroriste, qui<br />
projette de faire sauter des<br />
bombes à New York.<br />
22.20 Evasion Film d’action<br />
de Mikael Håfström (2013).<br />
Avec Sylvester Stallone,<br />
Arnold Schwarzenegger,<br />
Jim Caviezel, 50 Cent.<br />
0.10 Pacific Rim : Uprising<br />
Film de science-fiction de<br />
Steven S. DeKnight (2018).<br />
Avec John Boyega.<br />
12.20 Petits secrets entre<br />
voisins Série réaliste.<br />
13.15 Dr House<br />
Série hospitalière.<br />
15.35 Urgences<br />
Série hospitalière.<br />
17.55 On a échangé nos<br />
maisons Documentaire.<br />
20.15 Cleaners<br />
les experts <strong>du</strong> ménage Oo2<br />
Téléréalité. Laetitia /<br />
Thomas et Les colocs.<br />
Laetitia et Thomas, frères et<br />
sœurs, habitent non loin de<br />
Bruxelles. Il y a 7 mois, ils ont<br />
per<strong>du</strong> leur mère. Avant qu’elle<br />
ne parte, ils lui ont promis de<br />
rendre à la maison familiale<br />
ses lettres de noblesse.<br />
<strong>21</strong>.55 Detox ta maison,<br />
7 jours pour tout changer<br />
Téléréalité. Samantha,<br />
Dan, Joshua, Ron & Elon.<br />
23.20 Détox ta maison,<br />
7 jours pour tout ranger UK<br />
Téléréalité (20<strong>21</strong>).<br />
2.05 Hélène et les garçons<br />
13.00 Journal<br />
14.00 Un automne à deux<br />
Téléfilm sentimental (2022).<br />
15.40 Coup de foudre<br />
au festival d’automne<br />
Téléfilm sentimental (2019).<br />
17.30 Familles nombreuses:<br />
la vie en XXL Téléréalité.<br />
18.30 Ici tout commence<br />
Série dramatique.<br />
19.10 Demain<br />
nous appartient Série.<br />
20.00 Journal<br />
<strong>21</strong>.10 Good Doctor f Oo1<br />
Série hospitalière avec Freddie<br />
Highmore, Fiona Gubelmann,<br />
Will Yun Lee, Christina Chang.<br />
Un enfant de 3 ans est transporté<br />
aux urgences. Les médecins<br />
comprennent aussitôt que<br />
le petit garçon est en train de<br />
faire une crise cardiaque.<br />
23.50 Chicago Med f<br />
Série hospitalière<br />
avec Oliver Platt, S. Epatha<br />
Merkerson, Nick Gehlfuss.<br />
13.00 Journal 13h00<br />
13.55 Ça commence<br />
aujourd’hui Magazine.<br />
16.15 Affaire conclue...<br />
18.00 Tout le monde<br />
a son mot à dire Jeu.<br />
18.35 N’oubliez pas<br />
les paroles Jeu.<br />
20.00 Journal 20h00<br />
20.50 Un si grand soleil<br />
<strong>21</strong>.10 À fleur de peau f Oo1<br />
Téléfilm policier de Christian<br />
Bonnet (<strong>2023</strong>). Avec Flore<br />
Bonaventura, Raphaël<br />
Lenglet, Elodie Varlet.<br />
Une jeune policière disparaît<br />
le jour de son mariage. Ses<br />
collègues et sa fiancée réalisent<br />
que la disparue n’est<br />
peut-être pas celle qu’elle<br />
prétendait être.<br />
22.45 Justice en France<br />
Documentaire. 2 volets.<br />
0.30 Affaires sensibles<br />
Magazine présenté par<br />
Fabrice Drouelle. Bac Nord.<br />
12.20 ICI 12/13<br />
12.55 Météo à la carte<br />
14.40 Tandem Série policière.<br />
16.45 Duels en familles Jeu.<br />
17.25 Slam Jeu.<br />
18.10 Questions<br />
pour un champion Jeu.<br />
19.15 ICI 19/20<br />
20.00 Tout le sport<br />
20.40 Aux Jeux, citoyens !<br />
Oo1<br />
<strong>21</strong>.10 Secrets d’histoire f<br />
Jean-Paul II, l’athlète de<br />
Dieu. Stéphane Bern se rend<br />
en Pologne, dans la vieille<br />
ville de Cracovie, pour explorer<br />
le parcours intime et personnel<br />
de celui qui va devenir,<br />
à la stupéfaction générale,<br />
le premier pape non italien<br />
depuis 450 ans.<br />
23.05 Enquêtes de région<br />
Magazine régional.<br />
23.50 La France en vrai Doc.<br />
0.50 Rudy Ricciotti,<br />
un architecte de combat Doc.<br />
13.35 Le bagarreur <strong>du</strong><br />
Kentucky Western de George<br />
Waggner (1949).<br />
15.10 À la rencontre<br />
de l’âme roumaine Doc.<br />
16.00 Les superpouvoirs des<br />
animaux Oiseaux de proie.<br />
16.35 Mystérieuse planète<br />
Indonésie.<br />
17.20 Invitation au voyage<br />
18.55 Mode et handicap :<br />
Design made in Bakou Doc.<br />
19.45 Arte journal<br />
20.05 28 minutes<br />
20.55 Nathalie... f Oo1<br />
Film d’Anne Fontaine (2003).<br />
Avec Fanny Ardant, Emmanuelle<br />
Béart, Gérard Depardieu.<br />
Une bourgeoise demande à<br />
une entraîneuse dans un bar,<br />
de sé<strong>du</strong>ire son mari volage.<br />
22.35 Fanny Ardant :<br />
Naissance d’une passion f<br />
Documentaire.<br />
23.30 Trans : Vivre comme<br />
je suis Documentaire.<br />
13.00 Le point sur l’info<br />
13.10 Doc Prime<br />
14.00 Le point sur l’info<br />
14.10 Doc Prime<br />
15.00 Le point sur l’info<br />
15.10 Doc Prime<br />
16.00 Le point sur l’info<br />
16.10 Doc Prime<br />
17.00 Le point sur l’info<br />
17.00 Il faut qu’on parle<br />
Magazine de Julien Bal.<br />
18.00 Premiers sur l’info<br />
20.00 Le journal de 20h<br />
20.10 Le petit théâtre<br />
de Vrebos f Oo1<br />
Divertissement. Pascal Vrebos<br />
est de retour avec invités,<br />
experts et polémistes sur la<br />
scène de son (petit) théâtre.<br />
<strong>21</strong>.00 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />
Magazine d’actualité.<br />
22.00 LN Soir Magazine.<br />
22.10 Doc Prime<br />
23.10 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />
Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1 Oo1<br />
13.00 Journal<br />
14.00 Gourou minceur : le<br />
scandale Gwen Shamblin<br />
Téléfilm canadien (<strong>2023</strong>).<br />
15.40 La folie d’une mère :<br />
l’histoire vraie de Debora<br />
Green Téléfilm (20<strong>21</strong>).<br />
17.30 Familles nombreuses:<br />
la vie en XXL Téléréalité.<br />
18.30 Ici tout commence<br />
19.10 Demain<br />
nous appartient Série.<br />
20.00 Journal<br />
<strong>21</strong>.10 Le nouveau stagiaire<br />
f Oo2Comédie de Nancy<br />
Meyers (2015). Avec Robert<br />
De Niro, Anne Hathaway,<br />
Rene Russo, Anders Holm.<br />
Un homme de 70 ans,<br />
stagiaire au sein d’un site<br />
Internet de mode, se rend<br />
vite indispensable.<br />
23.25 Le diable s’habille<br />
en Prada f Comédie de<br />
David Frankel (2006). Avec<br />
Meryl Streep, Anne Hathaway.<br />
13.00 Journal 13h00<br />
13.55 Ça commence<br />
aujourd’hui Magazine.<br />
16.15 Affaire conclue,<br />
tout le monde a quelque<br />
chose à vendre Magazine.<br />
18.00 Tout le monde<br />
a son mot à dire Jeu.<br />
18.35 N’oubliez pas<br />
les paroles Jeu.<br />
20.00 Journal 20h00<br />
20.50 Un si grand soleil<br />
<strong>21</strong>.10 Cash investigation f<br />
Oo2Magazine présenté<br />
par Élise Lucet. Porno,<br />
un business impitoyable.<br />
Le constat est inquiétant.<br />
Plus de la moitié des garçons<br />
de 12-13 ans et un tiers<br />
des filles de la même tranche<br />
d’âge vont chaque mois<br />
sur des sites porno.<br />
23.45 Votre télé et vous<br />
Magazine d’information.<br />
0.25 13h15, le dimanche<br />
Landru (1 à 4).<br />
12.20 ICI 12/13<br />
12.55 Météo à la carte<br />
14.40 Tandem Série policière.<br />
16.45 Duels en familles Jeu.<br />
17.25 Slam Jeu.<br />
18.10 Questions<br />
pour un champion Jeu.<br />
19.15 ICI 19/20<br />
20.00 Tout le sport<br />
20.40 Aux Jeux, citoyens !<br />
<strong>21</strong>.10 Sophie Cross f Oo2<br />
(1/3). Série policière<br />
avec Alexia Barlier, Thomas<br />
Jouannet, Cyril Lecomte,<br />
Oussama Kheddam.<br />
Une ancienne avocate,<br />
devenue officier de police,<br />
enquête avec son mari et<br />
collègue, sur le meurtre<br />
d’un chirurgien. L’affaire<br />
se complique rapidement.<br />
22.55 La France en vrai<br />
Documentaire régional.<br />
0.45 Archives secrètes<br />
Documentaire. Les copains<br />
d’abord. (Georges Brassens).<br />
13.30 Meurtres à<br />
Sandhamn : Enquête 16<br />
15.00 Les nouveaux sanctuaires<br />
de la nature Doc.<br />
15.45 Merveilles de la<br />
nature Les chutes d’Iguaçu.<br />
16.30 Mystérieuse planète<br />
Les Andes, de feu et de glace.<br />
17.20 Invitation au voyage<br />
18.55 Enfants d’Ukraine :<br />
Déportés par les Russes<br />
19.45 Arte journal<br />
20.05 28 minutes<br />
20.55 Kidnapping f Oo2<br />
(4 à 6/6). Série danoise<br />
avec Anders W. Berthelsen.<br />
Face à l’avancée de l’enquête,<br />
des hommes de main<br />
tentent d’intimider Rolf en<br />
faisant irruption chez Maria.<br />
23.10 American Beauty f<br />
Comédie dramatique de Sam<br />
Mendes (1999). Avec Kevin<br />
Spacey, Annette Bening.<br />
1.05 Madagascar :<br />
les gangs de lémuriens Doc.<br />
13.00 Doc Prime<br />
14.00 Le point sur l’info<br />
14.10 L’actu en continu<br />
14.30 Les couloirs de la<br />
chambre (parlement fédéral).<br />
15.00 Le point sur l’info<br />
15.10 Les couloirs de la<br />
chambre Magazine.<br />
16.00 Le point sur l’info<br />
16.10 Doc Prime<br />
17.00 Il faut qu’on parle<br />
Magazine de Julien Bal.<br />
18.00 Premiers sur l’info<br />
Magazine de Nicolas Pipyn.<br />
20.00 Le journal de 20h<br />
20.10 Le petit théâtre de<br />
Vrebos f Oo2Divertissement.<br />
Avec sa liberté de ton, le plus<br />
célèbre intervieweur <strong>du</strong> pays<br />
raconte l’actualité des Belges.<br />
<strong>21</strong>.00 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />
Magazine d’actualité.<br />
22.00 LN Soir Magazine.<br />
22.10 Doc Prime<br />
23.10 Les visiteurs <strong>du</strong> soir<br />
MERCREDI 27 SEPTEMBRE JEUDI 28 SEPTEMBRE<br />
Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2 Oo2<br />
f COUP DE CŒUR PARIS MATCH
JEUX<br />
MOTS CROISÉS<br />
PROBLÈME N° 3881<br />
I<br />
II<br />
III<br />
IV<br />
V<br />
VI<br />
VII<br />
VIII<br />
IX<br />
Par David Magnani<br />
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13<br />
HORIZONTALEMENT<br />
I. Une bonne ambiance assurée. II. Rigole en face. Sans aucune<br />
défense dans la nature. III. On ne s’en paye pas une bonne tranche.<br />
A connu un certain rayonnement. IV. Pour le césium. Regardés<br />
d’un sale œil. Extraits de haricots. V. À moitié préfixe. Il a l’œil en<br />
matière plastique. VI. Danger dans l’ombre. Tristement sans<br />
connaissances. VII. Préparée à la coque. Moteur de recherche.<br />
VIII. Ici à Rome et il y a longtemps. Fit porter les cornes à Zeus.<br />
Exclusion de la distribution officielle. IX. A donné des signes de<br />
fatigue. Se sert en desservant.<br />
VERTICALEMENT<br />
1. Fait partie des grandes figures cubaines en même temps que<br />
le Che. 2. Une mesure qu’a dû prendre Mao. Collection de poupées.<br />
3. Ses contours sont vagues. Cinq lettres pour être poli. 4. Mal<br />
en pis. 5. Plus agréable au féminin qu’au masculin. Fut mis au pas<br />
par un cheval de manège. 6. Point de retraite pour Achille. Entre<br />
dans la propriété. 7. Arriver à la conclusion. 8. Somme qui vient<br />
après l’addition. 11 en 13. 9. Ne s’encombre pas de bagage. Entre<br />
dans la composition <strong>du</strong> gratin. 10. Joue un rôle sur les planches.<br />
Fen<strong>du</strong>es ou fon<strong>du</strong>es. 11. Faire passer au rouge. 12. Réunions de<br />
cocos. 13. Sont souvent aux commandes en Chine. La vie dans<br />
les bois.<br />
SOLUTION DU PROBLÈME N° 3879<br />
HORIZONTALEMENT<br />
I. Boulevardière. II. Abrité. Esprit. III. Isolant. Ale. IV. Do. Écolo. Cils. V. Anar. Séville.<br />
VI. Quiet. Récolte. VII. Néant. Aneto. VIII. ILS. Piètre. El. IX. Nuitée. Céruse.<br />
VERTICALEMENT<br />
1. Baldaquin. 2. Ob. Onu. Lu. 3. Uri. Ainsi. 4. Liserée. 5. Étoc. Tape. 6. Vélos. Nie. 7. Alerté.<br />
8. Rénové. Tc. 9. DST. Icare. 10. Ip. Cloner. 11. Éraillé. 12. Rillettes. 13. Étés. Éole.<br />
Solution dans notre prochain numéro impair.<br />
SUDOKU<br />
NIVEAU : DIFFICILE<br />
Complétez la grille avec les chiffres de 1 à 9 de façon à ce<br />
qu’ils n’apparaissent qu’une seule fois dans chaque rangée, chaque colonne<br />
et chaque carré de neuf cases.<br />
COUP DE POUCE<br />
On saisit notre chance en<br />
commançant avec les 1 et 8 qui<br />
se libèrent. Les 3 nous sourient,<br />
on les inscrit. On se charge de<br />
la répartition des 9. Les 2 sont<br />
à dispatcher dans la grille.<br />
Les 4 n’offrent pas une grande<br />
résistance, on s’en occupe.<br />
Les 7 sont accessibles en partie,<br />
on les distribue partout. Enfin<br />
les 5 et les 6 trouvent leur place,<br />
mais non sans quelques difficultés.<br />
Solution de cette grille<br />
sous notre prochain sudoku<br />
9<br />
8<br />
SOLUTION<br />
DU SUDOKU PRÉCÉDENT<br />
SOLUTION DES ANACROISÉS N° 1113<br />
2 1<br />
4<br />
7 6 3<br />
8 6 2<br />
8 4<br />
6 2 7 4<br />
1 6<br />
3<br />
9<br />
2<br />
8<br />
3 2 1 6 4 9 8<br />
4 9 8 3 5 7 2<br />
5 6 7 2 1 8 4<br />
2 5 3 1 6 4 7<br />
1 8 4 7 9 3 6<br />
9 7 6 8 2 5 1<br />
6 3 5 4 8 2 9<br />
8 1 9 5 7 6 3<br />
7 4 2 9 3 1 5<br />
1<br />
3<br />
7<br />
1<br />
5 7<br />
1 6<br />
9 3<br />
8 9<br />
2 5<br />
3 4<br />
7 1<br />
4 2<br />
6 8<br />
HORIZONTALEMENT : 1. Combatif 2. Acropole 3. Parechoc 4. Parapha 5. Récidive<br />
6. Aurore (rouera) 7. Nouaison 8. Ténicide 9. Stades 10. Naviguons (sauvignon)<br />
11. Caouane 12. Pavanait 13. Céistes 14. Connota (cotonna) 15. Userions<br />
(suerions) 16. Xalams 17. Nanisme 18. Eschâtes (séchâtes) 19. Tipaient<br />
(piétinât) 20. Bridées (derbies) <strong>21</strong>. Carafage 22. Enormité (émieront)<br />
23. Popeline 24. Blagua 25. Sulfura 26. Scanda 27. Lessiva (salives, slavisé,<br />
valises) 28. Averses (rêvasse, vessera) 29. Cérumen 30. Snobée 31. Innovons<br />
32. Obusite 33. Billion 34. Réalisée 35. Shisha 36. Affiche (échiffa)<br />
37. Animelle (manillée) 38. Goménols (mongoles) 39. Assènent 40. Incolore<br />
41. Spécifié 42. Groupées 43. Usances (canuses) 44. Ombreux 45. Halbrené<br />
46. Frérots 47. Emargez 48. Epierrée 49. Ombragée 50. Aconage 51. Punaise<br />
52. Tapuscrit 53. Inéten<strong>du</strong> 54. Sittelle (stellite) 55. Alarmée 56. Ionisée<br />
57. Yeusaie 58. Enfilât (enflait, filante) 59. Etatisa (saietta) 60. Binons<br />
61. Kitesurf 62. Boursier.<br />
VERTICALEMENT : 63. Canopée 64. Sambuca 65. Cheminée 66. Odorats<br />
67. Uvéites 68. Rapinons 69. Vocable 70. Spilite 71. Apache 72. Frelatée<br />
73. Beatnik 74. Arbustif 75. Nourrie 76. Auteure 77. Offenser 78. Ironiser<br />
79. Asinien (anisien) 80. Anecdote 81. Fanâtes 82. Cutanée 83. Comanche<br />
84. Apivore (ovipare) 85. Emousser 86. Releva (larvée, lèvera, relavé, révéla,<br />
vêlera) 87. Insomnie 88. Quintal 89. Cocagne 90. Abatée 91. Ossifié<br />
92. Eskimos 93. Faseyai 94. Sexages 95. Orgelets (grelotes) 96. Renommée<br />
97. Bachelor 98. Bretesse 99. Cantine 100. Allégro 101. Vicomte 102. Drôles<br />
(solder) 103. Retapai (rapiate, taperai) 104. Pécans 105. Eb a ubi<br />
106. Bousculé 107. Musicaux 108. Réalésera 1<strong>09</strong>. Encrier 110. Ingéniée<br />
111. Marmots 112. Nandous 113. Pélagien 114. Aérasses 115. Désarêté<br />
(dératées) 116. Cramoisi 117. Vomirai 118. Rejeton 119. Abessif 120. Azulejo<br />
1<strong>21</strong>. Retombée 122. Echeriez 123. Gîtant 124. Désâmée 125. Pesasse<br />
(passées) 126. Jetasse.<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
110
Problème N° 3881 <br />
Par Michel Duguet<br />
SUPERFLÉCHÉ<br />
MONTER<br />
À CHEVAL<br />
OU À MOTO<br />
POUR VOIR<br />
SANS ÊTRE VU<br />
LES BALEINES<br />
EN FONT PARTIE<br />
ORDRE DE TIR<br />
ELLE TOMBE DRU<br />
MATIÈRE GRISE<br />
DU FRUIT<br />
OU DU CAFÉ<br />
QUI VOLE HAUT<br />
SALLE DE SPORT<br />
RESPECTÉ<br />
DES INCON-<br />
DITIONNELS<br />
EN REDEMANDE<br />
BUTTES<br />
EN ADMIRATION<br />
DONT ON NE TIENT<br />
PAS COMPTE<br />
ÉQUIVAUT À<br />
UNE MOITIÉ<br />
DE DAMAS<br />
TOUT À FAIT<br />
POSSIBLE<br />
BARRE DE PORTE<br />
POUR ROULER<br />
EN BANDE<br />
DONNE<br />
DE L’ÉCLAT<br />
IL A DE BONS<br />
TUYAUX<br />
ATTEINTE<br />
AU CERVEAU<br />
FAIT TRAVAILLER<br />
LES MUSCLES<br />
ARMÉE FÉODALE<br />
DE LA FRITURE<br />
SUR LA LIGNE<br />
GAGNER<br />
DU TERRAIN<br />
PROPRIÉTÉ<br />
EN RUSSIE<br />
RAJOUTER SON<br />
GRAIN DE SEL<br />
FOURNIT DES<br />
EXPLICATIONS<br />
ILS HABITENT<br />
LEUR ANAGRAMME<br />
ONT INSPIRÉ<br />
VAN GOGH<br />
SON MAÎTRE<br />
LE RASSURE<br />
FONCTIONNE<br />
NICOLAS OU<br />
ALEXANDRE<br />
TOUTE<br />
HABILLÉE<br />
FAISAIT LE TOUR<br />
DU CHÂTEAU<br />
PRÉPOSITION<br />
IL A UNE<br />
GRANDE GUEULE<br />
EN RADE PRÈS<br />
DE LA RADE<br />
OISEAU HAUT<br />
EN COULEURS<br />
BRILLE MAIS<br />
N’EST PAS D’OR<br />
MIS EN<br />
BALANCE<br />
BIEN DANS<br />
LEURS BASKETS<br />
COMME<br />
UN PINSON<br />
FRAISÉES<br />
SPÉCIALITÉS<br />
ESPAGNOLES<br />
TENIR DE<br />
SES PARENTS<br />
SUPPOSÉES<br />
PASSAGE<br />
DÉTREMPÉ<br />
SE FAIRE VIEUX<br />
HORS DE PRIX<br />
DES GARS<br />
PARTI<br />
RISQUE<br />
D’INCIDENTS<br />
IL MARCHE AVEC<br />
DES MULES<br />
JEU DE CARTES<br />
MAUVAIS<br />
COUP<br />
COURROUX<br />
MAC OU PC<br />
A BIEN CONNU<br />
ZIDANE MAIS PAS<br />
ENCORE MBAPPÉ<br />
DANS LE DOUTE<br />
CONVENANCE<br />
RETOUR DU SON<br />
AUX MAINS<br />
DU PELOTARI<br />
FATIGUÉ<br />
HYMNE<br />
JOYEUX<br />
RÉCIPIENT<br />
DE LABO<br />
LIGNES<br />
DE FRONT<br />
CUIVRE ET ZINC<br />
BEAU JEU<br />
GROSSE<br />
MÉMOIRE<br />
TENDANCE<br />
DU MOMENT<br />
RAILLERIE<br />
JEUNES FILLES<br />
EN FLEURS<br />
HORIZONTALEMENT<br />
1. Infarctus. Greffières. 2. Rouleau. Aarau. Ondine. 3. Rut. Vineuse. Ronce. Oc. 4. Événements.<br />
Éluda. Pur. 5. Me. IRA. Sioux. Ka. Nuée. 6. Para. Ni. Lusitanien. 7. Lue. Assolant. STO. Ara. 8. Anses.<br />
Émane. Lesta. Aï. 9. Ceinturon. Épis. Amour. 10. Darne. Testé. Once. 11. Blé. Et. Mes. Tussor.<br />
12. La. Édesse. Suivante. 13. Équilles. Ange. Talées. 14. Urne. Cupide. RTL. 15. Eau. Moëres. Nua.<br />
Édam. 16. Sisymbres. Fa. Nô. Étau. 17. P.S. Sien. Oie. Églefins. 18. Genres. Dram. Avivai. 19. Courge.<br />
Oléacées. Lent. 20. Ers. Sertisseur. Reste.<br />
SOLUTION DU N° 3880 PAR NICOLAS MARCEAU<br />
VERTICALEMENT<br />
A. Irremplaçable. Espace. B. Nouveau-né. Laquais. Or. C. Futé. Réside. Urus. Gus. D. Al. Nia. ENA.<br />
Lin. Yser. E. Rêver. Astre. Lemmings. F. Caïmans. Untel. Obérée. G. Tune. Isère. Décerne. H. ENS.<br />
Omo. Mesure. Sot. I. Sautillantes. Peso. Li. J. Assouan. Essais. Ides. K. Gré. Usnées. End. Féras.<br />
L. Râ. Exit. PTT. Gêna. Ace. M. EURL. Lieuse. Émeu. N. Oukases. Su. Rang. Er. O. Fondants. Psitt.<br />
Olas. P. Inca. Iota. Ovale. EV. Q. Ede. Ne. Amoral. Défilé. R. Ri. Puna ; On. Négatives. S. Énoué.<br />
Raucité. Manant. T. Secrétaire. Est. Usité.<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
111
PRÉSIDENT D’HONNEUR<br />
Daniel Filipacchi.<br />
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA RÉDACTION<br />
Jérôme Béglé.<br />
DIRECTRICE DE LA RÉDACTION<br />
Caroline Mangez.<br />
DIRECTEUR DÉLÉGUÉ DE LA RÉDACTION<br />
Stéphane Albouy.<br />
DIRECTEUR ARTISTIQUE<br />
Thierry Carpentier.<br />
RÉDACTEURS EN CHEF<br />
Élise Colette (numérique),<br />
Laurence Ferrari (politique),<br />
Romain Lacroix-Nahmias (photo),<br />
Benjamin Locoge (culture - Semaine de <strong>Match</strong>),<br />
Élodie Rouge (Vivre <strong>Match</strong>),<br />
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ÉDITORIALISTE ASSOCIÉ<br />
Stéphane Bern.<br />
SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE LA RÉDACTION<br />
Laurence Cabaut.<br />
SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE LA RÉDACTION<br />
ADJOINTE<br />
Vanina Daniel.<br />
COORDINATRICE DE LA RÉDACTION<br />
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RÉDACTEURS EN CHEF ADJOINTS<br />
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Romain Clergeat (<strong>Match</strong> Avenir),<br />
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Tania Gaster (technique),<br />
Danièle Georget (rewriting),<br />
Loïc Grasset (économie, actualités),<br />
Jérôme Huffer (photo),<br />
Yannick Vely (numérique).<br />
PLUS D’ARTICLES SUR<br />
PARISMATCH.BE<br />
CHEFS DES SERVICES<br />
Photo : Matthias Petit.<br />
Archives : Flore Olive.<br />
Investigation : Nicolas-Charles Torrent.<br />
CHEFS DES SERVICES ADJOINTS<br />
Actu : Gaëlle Legenne.<br />
Culture : François Lestavel.<br />
Photo : Tania Lucio,<br />
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GRANDS REPORTERS<br />
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Nicolas Delesalle, Mariana Grépinet,<br />
François de Labarre,<br />
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REPORTERS<br />
Florent Buisson, Lou Fritel,<br />
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MAQUETTE<br />
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DOCUMENTATION TEXTE<br />
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MATCH<br />
SUR EUROPE 1<br />
Découvrez dans<br />
« Europe Matin<br />
Week-end »<br />
la photo d’actualité<br />
<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>, tous<br />
les samedis à 7 h 54.<br />
« EUROPE MATIN WEEK-END » 6 H-9 H<br />
PRÉSENTÉ PAR LÉNAÏG MONIER<br />
Photo Capa Pictures/Europe 1<br />
PIERRE RICHARD “ACTEUR ET VIGNERON » PRÉSENTE<br />
SES VINS DU CHÂTEAU BEL ÉVÊQUE<br />
LE CHÂTEAU BEL EVÊQUE<br />
ROUGE, CUVÉE FÛT DE<br />
CHÊNE à 17,70 € ttc<br />
@Danny Gys-Reporters<br />
« Ma passion pour le vin a commencé par un paysage : Terre aride,<br />
caillouteuse, encastrée entre deux étangs surchauffés. Le nez plongé<br />
dans cette terre odoriférante, Le nez aux quatre vents tous remplis<br />
d’odeurs légères, Le nez dans les grappes gorgées de soleil, Le nez<br />
dans les barriques aux parfums boisés, Et, enfin récompensé,<br />
Le nez dans un verre rempli d’un vin qui a tout capté : La terre,<br />
le vent, le soleil. Quel beau métier : vigneron ! » (Pierre Richard)<br />
Cépages : Syrah,<br />
Grenache, Mourvèdre et<br />
Carignan<br />
Robe grenat éclatante,<br />
de belle intensité. Nez<br />
de fruits noirs confiturés,<br />
myrtille sur des touches<br />
de vanille et d’épices de<br />
garrigue. Bouche riche<br />
très parfumée aux tannins<br />
soyeux, belle souplesse<br />
et rondeur. Malgré une<br />
typicité prononcée, on<br />
reste sur la finesse. Peutêtre<br />
oublier dans la cave<br />
entre 8 et 10 ans.<br />
Niché dans un écrin de garrigue entre<br />
les étangs de l’Ayrolle, de Bages et<br />
de Sigean, tout près des Salins de<br />
Saint Martin, sur +- 20 hectares de<br />
vignes plantées dans un domaine de<br />
50 hectares, le Château BEL EVÊQUE<br />
à Gruissan offre une gamme de vins<br />
authentiques en AOC Corbières. A<br />
l’image de leur jeune propriétaire<br />
Pierre RICHARD (89 ans depuis<br />
le 16 Août <strong>2023</strong>), tous les vins <strong>du</strong><br />
Château Bel Evêque offrent générosité,<br />
personnalité, talent et un grand<br />
potentiel de garde. Les 20 hectares de<br />
vignoble sont complantés en carignan,<br />
mourvèdre, cinsault, grenache, syrah<br />
et bourboulenc. Depuis l’acquisition<br />
<strong>du</strong> domaine en 1986, 70 % des vignes<br />
ont été replantées en syrah, mourvèdre<br />
et carignan, cépages dit améliorateurs<br />
et qui permettent au Domaine de<br />
conserver l’AOC Corbières.<br />
Les diverses parcelles sont plantées<br />
sur des terrains argilo-calcaires où les<br />
remontées salines sont parfois très<br />
importantes ; de même le problème <strong>du</strong><br />
sel se retrouve dans les sols calcaires où<br />
la roche est très <strong>du</strong>re. Seul le fond <strong>du</strong><br />
vallon près des étangs possède un sol<br />
plus épais et plus riche par les alluvions.<br />
Le rendement moyen est de 30 Hl/Ha.<br />
Les vendanges sont exclusivement<br />
manuelles, et certaines années des<br />
vendanges en vert sont nécessaires.<br />
L’entretien des vignes se fait selon les<br />
principes de l’agriculture raisonnée.<br />
Selon le souhait de Pierre Richard,<br />
toutes les vinifications sont effectuées<br />
en macération carbonique, ceci afin<br />
de conserver au vin les arômes et les<br />
couleurs et ainsi respecter la typicité <strong>du</strong><br />
terroir. Le Château Bel Evêque propose<br />
à la vente environ 80 000 bouteilles<br />
pour sa gamme complète.<br />
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« Notre savoir-faire se déguste avec sagesse »<br />
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Olivier Marchal,<br />
une forte personnalité<br />
<strong>du</strong> cinéma français,<br />
pour cette onzième<br />
édition des Belgian<br />
Golden Gloves.<br />
L’ICÔNE DU<br />
POLAR OLIVIER<br />
MARCHAL AUX<br />
GANTS D’OR<br />
Dans le cadre magnifique de l’hôtel Thon Bristol<br />
Stéphanie à Bruxelles et en collaboration avec « I Like<br />
Belgium », l’opération de <strong>Paris</strong> <strong>Match</strong> qui met en<br />
exergue les valeurs belges et honore les success stories,<br />
la onzième édition des Gants d’or a vibré comme<br />
en ses plus beaux jours. Cette cérémonie<br />
de remise de prix est reconnue<br />
et soutenue par la Royale Fédération<br />
belge de boxe, la Ville de Bruxelles et<br />
la commune d’Ixelles. Philippe Close,<br />
le bourgmestre de Bruxelles, et Messaoudi<br />
Nabil, échevin à Ixelles, étaient<br />
d’ailleurs présents. Mais aussi une<br />
forte personnalité <strong>du</strong> cinéma français :<br />
après Jean-Claude Van Damme, Patrick<br />
VIPS<br />
Bruel, José Garcia, Michel Drucker,<br />
Salvatore Adamo, Julien Doré, Jean-<br />
Paul Belmondo, Gérard Lanvin et Claude Lelouch, la<br />
cérémonie a eu l’immense honneur d’avoir comme<br />
parrain d’honneur l’acteur, réalisateur et pro<strong>du</strong>cteur<br />
Olivier Marchal. Une icône <strong>du</strong> cinéma français qui a<br />
réalisé, entre autres, le polar « 36 quai des Orfèvres »<br />
ou le percutant « Les Lyonnais », et qui a créé les séries<br />
télévisées « Flics » et « Braquo ». Des projections vidéo<br />
des nominés et des gagnants ont été présentées sur<br />
cinq écrans géants, et le vote des journalistes sportifs<br />
professionnels a entraîné de nombreux applaudissements<br />
pour les vainqueurs. À noter qu’un court<br />
métrage a salué l’exceptionnelle carrière de la légende<br />
Mike Tyson, déjà félicité le <strong>21</strong> juin dernier à La Louvière<br />
par ces désormais très estimés Belgian Golden<br />
Gloves.<br />
Ermano Fegatelli (ex-champion<br />
d’Europe des plumes), le<br />
bourgmestre Philippe Close, l’acteur<br />
et réalisateur Olivier Marchal et<br />
Albert Syben, qui a croisé les gants<br />
avec Muhammad Ali en 1979.<br />
1<br />
1. Le boxeur pro Steve Eloundou<br />
et la meilleur boxeuse <strong>du</strong> pays,<br />
Oshin Derieuw.<br />
2. Le boxeur pro Victor<br />
Schelstraete, Sugar Jackson<br />
(Gant d’honneur) et l’échevin<br />
d’Ixelles Messaoudi Nabil.<br />
3. Le boxeur pro poids lourds<br />
Michael Essomba et le meilleur<br />
boxeur amateur, Vasile Usturoi.<br />
4. Femke Hermans (Gant d’or<br />
féminin), Olivier Marchal et<br />
Francesco Patera (Gant d’or<br />
masculin).<br />
2 3 4<br />
DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong> PARIS MATCH<br />
113
Il a 16 ans et il est amoureux. Sa copine<br />
en a 15 mais elle en fait quasiment dix de plus.<br />
Imposante, voluptueuse, très maquillée et…<br />
dégourdie. Beaucoup plus que son « fiancé »,<br />
qui la regarde comme une déesse. Il a raison :<br />
la jeune fille lui a tout simplement fait découvrir<br />
un autre monde. L’univers de la sensualité.<br />
Enfin, <strong>du</strong> sexe cru plutôt, qui ne s’embarrasse<br />
pas de romantisme. Oui, c’est ce qui sidère la<br />
mère <strong>du</strong> jeune homme. Ce qui l’affole, devrais-je<br />
dire. Pas de dialogue amoureux tel que l’a<strong>du</strong>lte<br />
se le figure, avec des surnoms mignons et des<br />
déclarations lyriques. Non, des apostrophes<br />
or<strong>du</strong>rières, des « insultes » censées fonctionner<br />
comme des mots doux, des propos salaces sur<br />
les positions sexuelles… À 15 ans !<br />
On se doutait bien que la carte <strong>du</strong> Tendre, chère<br />
à Stendhal, était derrière nous. Mais c’est bien<br />
C’EST LA VIE<br />
d’esprit sentimental dont il est question quand<br />
on est amoureux ou je me trompe ? Aujourd’hui,<br />
il n’est pas rare d’entendre de très jeunes couples<br />
se traiter « gentiment » de « pute », de « chienne »<br />
ou de « salope ». Oui, ils qualifient plus nettement<br />
les filles que les garçons. Quoique « chien »<br />
ou « cafard » ne soient pas rares. Je passe sur le langage obscène<br />
qui semble quotidien et banalisé dans leur vie sociale. « Va te<br />
faire enculer » est balancé comme ça, de façon irréfléchie. À son<br />
meilleur pote comme à sa petite copine, son petit copain. Mieux :<br />
« Tu me casses les couilles » dans la bouche d’une adolescente ne<br />
PORNO-<br />
INVASION<br />
Par Catherine Schwaab<br />
surprend plus personne. Est-ce une façon, mode <strong>2023</strong>, de hisser<br />
la femme à égalité avec le pouvoir phallocratique ? Ce langage<br />
virilement sexuel serait-il une riposte à l’image humiliante des<br />
femmes dans le porno ? Je fais un raccourci. Mais nos deux tourtereaux,<br />
gros clients de Pornhub (le plus grand site américain au<br />
monde avec Jacquie et Michel), ont été abreuvés de ces images<br />
– et de leurs dialogues – dès l’enfance. Comme la plupart de leurs<br />
copains. Par mimétisme, pour jouer les affranchis, ils blaguent,<br />
fanfaronnent. Alors qu’ils ne maîtrisent rien <strong>du</strong> tout ; ils font<br />
leurs débuts dans la vie sexuelle, découvrent leurs pulsions,<br />
apprivoisent leurs désirs… Bref, ils doivent gérer leur Cocotte-<br />
Minute hormonale.<br />
On le sait maintenant, l’é<strong>du</strong>cation sexuelle des très<br />
jeunes se fait majoritairement par la pornographie, c’est<br />
un fait. Selon de récentes études internationales, dès<br />
l’âge de 9 ans (9 ans !) beaucoup de gamins ont un premier<br />
contact avec les films pornos. On parle de « 40 % à<br />
70 % » ! La moitié, peut-être les trois quarts des enfants !<br />
Alors que faire ? Tenter de comprendre. Et éviter de culpabiliser<br />
ces pauvres petits qui, sous leurs airs bravaches, gardent<br />
leur pudeur. Se masturber devant <strong>du</strong> porno passe encore, mais<br />
apprendre à faire l’amour par ces films cochons, non ! Leur<br />
en interdire l’accès ? On entre dans ces sites comme dans un<br />
moulin. Tu cliques sur « Oui j’ai plus de 18 ans » et en avant !<br />
Les séquences sont crues, choquantes, avec tout ce qu’il faut<br />
de vulgarité pour déclencher la libido, et la représentation des<br />
femmes ne change jamais : obsédée, nympho, maso, esclave et<br />
j’en passe… De la science-fiction version cul. Dont les images<br />
s’impriment dans le cerveau, et pour longtemps. Pour toujours ?<br />
Maria Hernandez-Mora, psychologue clinicienne, spécialiste des<br />
addictions sexuelles et cyber-sexuelles (fondatrice de l’association<br />
Déclic. Sortir de la pornosphère), explique que tous ses patients<br />
se souviennent de leurs premières images. Des flashs appelés<br />
à conditionner leur vie sexuelle et leur rapport à l’amour. « J’ai<br />
un stock d’images sales qui me polluent la tête », se plaint par<br />
exemple l’un d’eux. En clair, il n’arrive pas à jouir sans se projeter<br />
des scénarios pornos.<br />
En attendant de pouvoir imposer aux sites pornos de VRAIMENT<br />
vérifier l’âge de leurs visiteurs, il reste à espérer que nos jeunes<br />
arriveront à balayer leurs traumas avec l’âge. Et à inventer des<br />
filtres quand ils auront des mômes. Sinon, la vraie vie amoureuse<br />
commencera pour eux à l’âge de la retraite !<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
114
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