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J’AIME LA BELGIQUE<br />
« COMME LES SOIGNANTS,<br />
LES PROFS SONT L’UN DES<br />
SOCLES DE LA SOCIÉTÉ »<br />
VINCENT LACOSTE<br />
Par Christian Marchand<br />
<strong>Paris</strong> <strong>Match</strong>. En incarnant un jeune professeur remplaçant dans<br />
« Un métier sérieux », le film de la rentrée, vous vouliez remettre les<br />
pen<strong>du</strong>les à l’heure concernant le métier d’enseignant ?<br />
Vincent Lacoste. De nombreux films sur l’école ont été tournés,<br />
mais pas tellement sur les enseignants et leurs soucis. Un professeur<br />
doit bien connaître sa matière et être totalement engagé.<br />
Il lui faut aussi être riche humainement et ne pas avoir de jugement.<br />
Il doit pouvoir communiquer avec ses élèves. En réalité,<br />
LA SEMAINE DE<br />
« Un métier sérieux » permet de passer de l’autre côté <strong>du</strong> miroir,<br />
de mieux comprendre ces êtres passionnés et dévoués qui ne sont<br />
pas juste des figures d’autorité.<br />
Pourquoi alors ne bénéficient-ils pas davantage de considération<br />
et de respect ?<br />
Mystère. C’est un métier sérieux, très peu valorisé alors que la<br />
profession est fondamentale. Les enseignants constituent l’un des<br />
socles de la société, au même titre que les soignants. Les professeurs<br />
sont là pour é<strong>du</strong>quer les a<strong>du</strong>ltes de demain. De nos jours,<br />
beaucoup de clichés circulent sur eux, alors qu’ils pratiquent un<br />
métier épuisant qui demande un engagement total. On dit même<br />
d’eux qu’ils sont toujours en vacances ! C’est mal connaître la réalité.<br />
Ils en prennent plein la gueule alors qu’ils doivent gérer des<br />
classes surpeuplées. Pour le film, nous avons laissé beaucoup de<br />
place à l’improvisation et j’ai été confronté à tous ces problèmes.<br />
Je me suis retrouvé, face à quarante adolescents, à donner un cours<br />
sur les sphères. C’était épuisant et cela demande des ressources.<br />
C’est un métier très solitaire et à la fois collectif.<br />
Vous auriez aimé l’exercer ? Voir vos élèves évoluer et grandir ?<br />
Je ne pense pas que j’aurais été bon pour bien expliquer la<br />
matière. C’est tout à fait différent de comprendre quelque chose<br />
et de le faire comprendre à quelqu’un. Il faut à la fois être ludique,<br />
avoir de la pédagogie, être un peu fantaisiste. Ce n’est pas évident<br />
de faire en sorte que des jeunes s’intéressent au théorème de<br />
Pythagore ! Pour y arriver, il faut la vocation.<br />
Vous avez réussi ou raté vos études ?<br />
Ni réussies, ni ratées. J’ai très tôt été happé par le cinéma. J’ai<br />
commencé à tourner à l’âge de 14 ans. Mais je n’ai pas quitté<br />
l’école. Tout s’est bien passé au collège jusqu’au bac. Je l’ai eu<br />
de justesse (sourire) ! Personnellement, j’aimais bien les arts plastiques.<br />
Par contre, les cours de physique et de chimie me pesaient.<br />
Dans le film, on voit les enseignants demander quel est le jour des<br />
frites. Impossible de ne pas penser à la Belgique…<br />
Oui, c’est vrai (rires) ! J’ai tourné pas mal chez vous, dont le long<br />
métrage « Le Parfum vert » en 2022. J’aime beaucoup Bruxelles. Je<br />
suis aussi allé à Namur pour le festival <strong>du</strong> film. C’était ma première<br />
visite en Belgique. C’était très agréable et ça n’a pas changé. On y<br />
trouve beaucoup de gentillesse et beaucoup d’humour. Les Belges<br />
sont extrêmement accueillants. J’ai aussi découvert Mons pour son<br />
festival. Et la bière Vedett, qui est devenue mon péché mignon !<br />
Si vous deviez être en haut de l’affiche en <strong>du</strong>o avec un artiste belge ?<br />
J’ai déjà tourné avec Virginie Efira, Benoît Poelvoorde et Bouli<br />
Lanners. De belles rencontres et de belles expériences. Mais pour<br />
répondre à votre question, je choisirais François Damiens. Ou<br />
Van Damme dans un film de baston (rires) !<br />
DÉJÀ CÉSARISÉ<br />
C’est la rentrée. Une nouvelle année scolaire au collège qui voit se retrouver Pierre, Meriem, Fouad,<br />
Sophie, Sandrine, Alix et Sofiane, un groupe d’enseignants engagés et soudés. Ils sont rejoints par Benjamin,<br />
jeune professeur remplaçant sans expérience et rapidement confronté aux affres <strong>du</strong> métier. À leur contact,<br />
il va découvrir combien la passion de l’enseignement demeure vivante au sein d’une institution pourtant<br />
SON ACTU<br />
fragilisée… Révélé à l’âge de 15 ans dans « Les Beaux Gosses », nommé à cinq reprises aux<br />
César (il fut sacré meilleur acteur dans un second rôle pour « Illusions per<strong>du</strong>es »), Vincent<br />
Lacoste enchaîne depuis les tournages et est considéré comme l’une des plus belles promesses de la<br />
nouvelle génération. « Aujourd’hui, ma plus grande angoisse est de ne pas <strong>du</strong>rer, mais c’est une inquiétude<br />
qu’on retrouve chez tous les artistes », explique-t-il. « Sincèrement, depuis mes débuts, j’ai eu beaucoup<br />
de chance et de bonheurs. Je n’ai aucun regret. »<br />
PARIS MATCH DU <strong>21</strong> AU 27 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
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