Inspiration No 01 - 2024
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<strong>No</strong><strong>01</strong> | <strong>2024</strong><br />
Le magazine des sports de montagne<br />
<strong>Inspiration</strong><br />
Bon plan Expert Rencontre au sommet<br />
Sustenpass : au cœur de<br />
la « Suisse Bächli »<br />
Monter sans efforts ?<br />
Les limites de la légèreté<br />
Luke Smithwick : découvrir<br />
l’Himalaya à ski<br />
<strong>No</strong>tre revue de produits<br />
«Sélection» est en<br />
ligne dès maintenant.<br />
DE PU<br />
I S 197 4
Accès<br />
La montagne dans la peau<br />
Lorsque j'ai vu Felix Bächli pour la première fois, il portait une chemise blanche et une<br />
mallette. J'avais 17 ans et, en tant que cheffe scout, je m'enthousiasmais pour les activités<br />
dans la nature. J'ai donc supposé que ce jeune homme qui entrait dans notre salle<br />
de classe devait être un nouvel enseignant. L'apparence de Monsieur Bächli, qui s'est<br />
rapidement révélé être notre camarade de classe Felix, évitait toute référence au fait<br />
qu'il était issu d'une famille d'alpinistes. Il en va de même pour ses loisirs : on voyait Felix<br />
(je gardais un œil sur lui) à la salle de fitness et en discothèque. J'ai été d'autant plus<br />
surprise lorsqu'un peu plus d'un an plus tard, à l'occasion d’un camp de l’école, il portait<br />
des chaussures de montagne et des pantalons Mammut multicolores. Peut-être, me<br />
suis-je dit, y a-t-il quand même quelque chose à entreprendre avec cet homme ? Et c'est<br />
ce qui s'est passé : après ce camp, il m'a attirée pour la première fois en randonnée, et<br />
nous avons bientôt passé chaque minute de libre ensemble et en montagne.<br />
« Peut-être y a-t-il quand même quelque chose<br />
à entreprendre avec cet homme ? »<br />
THE ORANGE LEGEND.<br />
MAESTRALE, la légendaire chaussure de ski de randonnée, désormais plus légère<br />
et plus performante grâce à la technologie innovante Carbon Core, change une fois<br />
de plus les règles du jeu. L’utilisation de Pebax Rnew®, un matériau issu de sources<br />
renouvelables, confirme la vocation de SCARPA pour la durabilité.<br />
Felix m'a convaincue une deuxième fois. Au lieu de me lancer dans le métier d’enseignante,<br />
j'ai commencé à travailler chez Bächli Sports de Montagne en 1996. Aujourd'hui,<br />
je me réjouis de l'évolution de l'entreprise et je suis fière de participer à<br />
l'histoire d'une PME familiale suisse qui fête un demi-siècle d’existence en <strong>2024</strong>.<br />
Pour faire revivre cette histoire, nous avons rencontré, l'été dernier, d'anciens collaborateurs<br />
et collaboratrices et avons échangé des souvenirs. Vous pouvez lire<br />
quelques anecdotes dans la rubrique « Contrôle du partenaire » à partir de la page<br />
60. L’article dépeint les 25 premières années de Bächli Sports de Montagne. Et encore<br />
un petit coup d'œil vers l'avenir : dans chacune des quatre « éditions du jubilé »<br />
de <strong>2024</strong>, des collaboratrices et collaborateurs partiront en reportage, d'où ils raconteront<br />
– à ski, sur le rocher ou au sein d'une cordée – leur amour de la montagne. Je<br />
vous souhaite beaucoup de plaisir et d'inspiration à la lecture.<br />
Cordialement,<br />
Susanna Bächli<br />
Vice-présidente du CA de Bächli Sports de Montagne SA<br />
newrocksport.ch<br />
2<br />
1
<strong>No</strong><strong>01</strong> | <strong>2024</strong><br />
Bon plan Expert Rencontre au sommet<br />
Sustenpass : au cœur de<br />
la « Suisse Bächli »<br />
Le magazine des sports de montagne<br />
Monter sans efforts ?<br />
Les limites de la légèreté<br />
Luke Smithwick : découvrir<br />
l’Himalaya à ski<br />
DE PU<br />
I S 197 4<br />
Contenu<br />
Bon plan<br />
DESIGNED<br />
FOR THE DEEP<br />
N o <strong>01</strong><br />
<strong>2024</strong><br />
Point de vue<br />
Les plus belles facettes de la montagne ........................... 4<br />
3 x 3<br />
<strong>No</strong>uveaux produits et news des sports de montagne .... 10<br />
Bon plan<br />
Rando du jubilé au Sustenpass ........................................ 14<br />
Poudreuse, rando et bains à Loèche-les-Bains ...................... 24<br />
Randos à l'écart de Davos Klosters et Prättigau ........... 36<br />
Relais<br />
Sports de montagne et voyages lointains : compatible ? ............ 22<br />
36<br />
Symphonie en blanc<br />
au Prättigau<br />
Un rêve poudreux en plusieurs phases : de douces<br />
pentes et des descentes rapides assurent un<br />
plaisir certain aux randonneurs qui découvrent la<br />
région autour de Monstein, des Fideriser Heuberge<br />
et du Glattwang – bien à l’écart de l’agitation<br />
des stations de Davos et de Klosters.<br />
Expert<br />
Casques et masques de ski ............................................... 30<br />
La limite des constructions légères ............................... 44<br />
56<br />
1 x 1<br />
Rencontre au sommet<br />
Alpiniste à ski Luke Smithwick ....................................... 50<br />
1 x 1<br />
Maniement des peaux : astuces pour dépeauter ........... 56<br />
Contrôle du partenaire<br />
Bächli Sports de Montagne: l’époque des pionniers ...... 60<br />
HELIO CARBON<br />
Tobin Seagel, British Columbia<br />
Reuben Krabbe<br />
Final<br />
Formation chez Bächli Sports de Montagne .................. 64<br />
For dawn-to-dusk backcountry missions where<br />
slashing powder stashes is the name of the game.<br />
<strong>Inspiration</strong><br />
En route vers les deux Fiescherhörner,<br />
peu avant le dépôt des<br />
skis au Fieschersattel. Le ciel<br />
est coloré de jaune par le sable<br />
du Sahara.<br />
Photo Urs Nett<br />
Savoir-faire :<br />
dépeautage facile<br />
Lorsque les peaux des skis de randonnée flottent sauvagement<br />
dans le vent ou qu’elles se collent ensemble,<br />
le dépeautage peut ressembler à une bataille. Dans notre<br />
rubrique 1x1 sur le maniement des peaux nous livrons des<br />
astuces pour enlever facilement les peaux peu importe<br />
le type de peaux et les conditions météo. Les idées pour<br />
leur entretien et stockage complètent cet article.<br />
2<br />
3
Point de vue<br />
À la limite de<br />
la logique<br />
Quelqu’un se rappelle-t-il « Vertical Limit<br />
» ? Le film sur le K2 sorti en 2000, qui<br />
a coûté 75 millions de dollars, a certes<br />
rapporté beaucoup d'argent, mais il était<br />
tellement absurde du point de vue des<br />
techniques d’assurage qu’en comparaison<br />
« Free solo » d'Alex Honnold pourrait<br />
être projeté comme film d’instruction<br />
dans les salles d'escalade. Le summum<br />
a été atteint avec le pendule à un bras<br />
(par deux personnes !) par-dessus une<br />
corniche, la fusée de détresse fabriquée<br />
avec des poches de sang et des pétards<br />
chinois, et bien sûr la scène principale<br />
du film : un sauvetage en crevasse avec<br />
de la nitroglycérine. Le très fiable « Dictionnaire<br />
de la montagne au cinéma » cite<br />
Ed Viesturs et Barry Blanchard comme<br />
conseillers en matière de sports de montagne<br />
pour « Vertical Limit ». On peut<br />
néanmoins se demander si ces deux alpinistes<br />
hors pairs n’ont pas accompagné<br />
le tournage ligotés dans le coffre d’une<br />
voiture, bâillonnés et sous anesthésie générale.<br />
La deuxième question qui se pose<br />
est, comment, après ce film, le réalisateur<br />
Martin Campbell a-t-il reçu le mandat de<br />
diriger « James Bond : Casino Royale ». Si<br />
nous n’étions pas mieux renseignés, cette<br />
image pourrait être tirée de « Vertical Limit<br />
». La logique est limpide : tu es tombé<br />
dans une crevasse ? Ben, grimpe donc<br />
pour en sortir ! L'habileté avec laquelle<br />
le photographe David Herzig fait ici disparaître<br />
la corde de l'image le prédestine<br />
à un poste de caméraman sur « Vertical<br />
Limit 2 ». Divertissement garanti !<br />
Island<br />
David Herzig<br />
davidherzig.com<br />
4<br />
5
Point de vue<br />
Aussicht<br />
Trop<br />
réducteur<br />
« La paroi est presque lisse : tremblotant je<br />
me penche et je m’étire au maximum pour<br />
saisir une petite fissure avec l’extrémité<br />
d’un doigt. Je tiens bon, je rétablis mon<br />
équilibre puis je me faufile dans le dièdre.<br />
Puisant dans mes dernières réserves, je<br />
me jette sur une grande fissure. J’ai réussi<br />
! Quel soulagement ! » On pourrait croire<br />
que le récit d’Alistair McDowell provient<br />
d’un exploit réalisé dans une salle de bloc.<br />
Qui irait imaginer que la scène se déroule<br />
en fait au Cobra Pillar sur le Mount Barrill,<br />
situé en Alaka à proximité du Denali et bordant<br />
l’imposant Ruth Glacier. McDowell est<br />
Néozélandais. Accompagné de deux autres<br />
alpinistes du New Zealand Alpine Team et<br />
du photographe John Price, il s’est rendu<br />
d’un bout du monde à l’autre afin d’y trouver<br />
un granite vierge. Une fois le rocher tant<br />
convoité identifié, tout tourne visiblement<br />
à nouveau autour du prochain mouvement<br />
et du prochain mètre de rocher devant<br />
son nez. Mais que d’efforts pour y arriver :<br />
des vols annulés et un danger d'avalanche<br />
croissant obligent l'équipe à modifier ses<br />
plans à plusieurs reprises. Des sacs de<br />
hissage de 80 kg et des journées estivales<br />
interminables, malgré le cercle polaire<br />
tout proche, les épuisent. Un peu plus tard,<br />
une avalanche de neige mouillée géante<br />
manque de peu d’éjecter McDowell et Price<br />
de la paroi. Un membre de l’équipe doit<br />
être évacué, et pour couronner le tout, des<br />
corbeaux s’attaquent aux réserves de nourriture.<br />
Bref, ce projet mérite bien le terme<br />
« d’expédition » – et vouloir le réduire uniquement<br />
à quelques mémorables mouvements<br />
d’escalade serait décidemment trop<br />
réducteur.<br />
Cobra Pillar, Mount Barrill<br />
Alaska<br />
John Price<br />
johnpricephotography.ca<br />
6<br />
7
Point de vue<br />
Dernière<br />
descente<br />
Avec le Ränfenhorn (3255 m), ces trois<br />
randonneurs ont atteint le dernier<br />
sommet de la Haute Route bernoise.<br />
Jungfraujoch, Konkordiaplatz, Finsteraarhornhütte,<br />
Oberaarjoch, Scheuchzerhorn,<br />
Lauteraarhütte, Hubelhorn, Gaulihütte<br />
– ce voyage de plusieurs jours fait<br />
désormais partie du passé. Leur itinéraire<br />
passait également par la Grünhornlücke,<br />
qui, comme l'a très justement<br />
fait remarquer le lecteur Reinhard Jost à<br />
propos d'une photo similaire parue dans<br />
le numéro précédent, se trouve certes<br />
dans les Alpes bernoises, mais pas dans<br />
l'Oberland bernois (mais en Valais).<br />
<strong>No</strong>s trois compères sont donc<br />
presque arrivés. Il ne reste plus que la<br />
descente vers Rosenlaui. C'est encore<br />
l'aventure, mais déjà la joie et la nostalgie<br />
se mêlent en une inexplicable euphorie.<br />
Laisser le regard vagabonder une<br />
dernière fois : d’abord sur la première<br />
crête du Schlaflägersteck et du Ritzlihorn,<br />
puis sur la deuxième, où la pointe<br />
noire du Chilchlistock se dresse entre<br />
le Steinhüshorn et le Diechterhorn – et<br />
enfin jusqu'à l'horizon. Là, entre le Dammastock<br />
tout à droite et le Sustenhorn<br />
tout à gauche, le prochain voyage nous<br />
appelle déjà : la Haute Route uranaise.<br />
Ränfenhorn, 3255 m<br />
Haute route bernoise<br />
Dan Patitucci<br />
patitucciphoto.com<br />
8<br />
9
3 x 3<br />
D’attaque<br />
Des nouvelles de<br />
la montagne<br />
Produits actuellement dans notre assortiment, grands évènements<br />
et dernières nouvelles de la branche.<br />
Le Hummingbird est l'un des piolets les plus légers<br />
et les plus solides de sa catégorie. Homologué<br />
pour les courses de ski alpinisme, ce piolet<br />
est certifié conforme à la norme B. Cette dernière<br />
permet de l’utiliser comme piolet d'appui ou pour<br />
construire un ancrage type « boîte aux lettres »,<br />
mais pas pour grimper en glace raide (norme<br />
T) – pour cela, ce poids plume manque un peu<br />
d’inertie. En effet, l'objectif du Hummingbird est<br />
avant tout de vous accompagner lors de vos randonnées<br />
à ski (en haute montagne), où son poids<br />
est à peine perceptible grâce à une panne et une<br />
lame en titane. Le manche en aluminium est légèrement<br />
courbé et sa partie inférieure rugueuse<br />
assure une bonne prise en main. Une protection<br />
en plastique est fournie pour la lame et la panne,<br />
un ergo est disponible en option.<br />
Erratum édition 2023-04:<br />
La première femme<br />
Dans <strong>Inspiration</strong> 4/2023 (page 5) nous avons<br />
désigné à tort Mélissa Le Nevé comme étant<br />
la première femme à avoir escaladé des<br />
voies en 8c et 9a. La vérité : elle a bel et bien<br />
été la première femme à venir à bout des<br />
voies mythique « Wallstreet » (8c) et « Action<br />
directe » (9a). Par contre, c’est l’espagnole<br />
Josune Bereziartu qui a été la première<br />
femme à maîtriser un 8c (« Honky Tonky »<br />
1998) et un 9a (« Bain de Sang », 2002.)<br />
Atelier « skitourenguru » :<br />
meilleure planification<br />
Vous cherchez une randonnée à ski adaptée aux conditions<br />
avalancheuses et vous avez besoin d’aide à la<br />
planification ? Le site « skitourenguru » est à vos côtés<br />
et évalue chaque jour le risque d’avalanche pour 2600<br />
randonnées à ski dans toute la Suisse. Günter Schmudlach,<br />
randonneur passionné, développeur et exploitant<br />
de « skitourenguru » vous explique comment utiliser<br />
cette plateforme pour votre prochaine sortie. En janvier<br />
il répondra à toutes vos questions pendant 90 minutes<br />
dans six de nos magasins : St-Gall, Volketswil, Zürich-Oerlikon,<br />
Thoune, Berne et Pfäffikon. Ces ateliers<br />
sont gratuits. Retrouvez les dates et les inscriptions ici :<br />
baechli-bergsport.ch/fr/actualite/evenements/<br />
skitourenguru<br />
Le meilleur de nos<br />
marques dans<br />
« Sélection 1/<strong>2024</strong> » : en<br />
ligne dès maintenant<br />
La sélection d’articles phares pour chaque<br />
saison, qui paraissait quatre fois par année<br />
sous forme de revue imprimée, sortira dès<br />
lors en alternance sous forme imprimée et<br />
en ligne. Lors des « grands » changements<br />
de saison c’est-à-dire en avril pour le passage<br />
vers l’été et en octobre pour préparer<br />
l’hiver ce sera la version imprimée de<br />
« Sélection » qui vous informera sur les<br />
nouveautés. Les éditions de janvier et de juin ront dorénavant en ligne. Ceci est non seulement<br />
paraîtplus<br />
éco-responsable, mais aussi plus actuel<br />
puisque la disponibilité des produits présentés<br />
peut être continuellement actualisée.<br />
Retrouvez dès maintenant le meilleur de<br />
nos marques pour les randonnées à ski,<br />
les randos en haute montagne, la cascade<br />
de glace et les randonnées en raquettes dans<br />
Sélection 1/<strong>2024</strong> disponible sur notre site<br />
baechli-sportsdemontagne.ch<br />
HUMMINGBIRD<br />
BLUE ICE<br />
Poids : 200 g (45 cm)<br />
CHF 229.–<br />
Garder la ligne<br />
Le Pierra Ment EVO 20 a été conçu (et certifié)<br />
en premier lieu pour les courses de ski alpinisme,<br />
mais il devrait également plaire à de<br />
nombreux randonneurs à vocation sportive. Le<br />
concept d'utilisation prévoit un accès au plus<br />
grand nombre possible d’accessoires sans avoir<br />
à enlever le sac à dos. Il s'agit notamment du<br />
porte-bouteille sur la bretelle et de la fixation<br />
en diagonale pour les skis, munie de crochets<br />
de serrage. Le compartiment à crampons semi-rigide<br />
situé dans la partie inférieure du sac à<br />
dos est particulièrement novateur : il est équipé<br />
d'une fermeture magnétique et peut être retiré<br />
lorsqu'il n'est pas utilisé. Ce sac à dos est fabriqué<br />
en Dyneema et en nylon afin de le rendre<br />
particulièrement léger et robuste. L'intérieur<br />
dispose d'emplacements pour la sonde et la<br />
pelle. Un porte-piolet vient compléter l'équipement.<br />
Volume : 20 litres.<br />
PIERRA MENT EVO 20<br />
MILLET<br />
Poids : 550 g<br />
CHF 259.–<br />
10<br />
Bien au chaud<br />
Le Soloist Glove est un gant chaudement<br />
rembourré pour les randonnées à ski en<br />
moyenne ou haute montagne ou la cascade<br />
de glace. Un gant intérieur amovible avec<br />
un garnissage en fibres synthétiques (Primaloft<br />
Gold) assure une isolation performante.<br />
L'extérieur du gant (qui peut aussi<br />
être utilisé seul les jours plus chauds) résiste<br />
à l’humidité grâce à un insert imperméable<br />
BD.dry et à une imprégnation GTT<br />
Empel fortement déperlante. L’intérieur est<br />
doublé de cuir de chèvre souple et résistant<br />
à l'abrasion. Les manchettes extra-longues<br />
avec cordon de serrage empêchent la<br />
neige de s'infiltrer, même lorsque les bras<br />
sont plus hauts que la tête. Les petits détails<br />
comme la boucle sur le majeur pour<br />
retirer le gant, la garniture douce sur le<br />
pouce pour s'essuyer le nez ou le clip pour<br />
attacher les deux gants ensemble s’avèrent<br />
très utiles dans la pratique.<br />
SOLOIST GLOVE<br />
BLACK DIAMOND<br />
Poids : 261 g/paire<br />
CHF 135.–<br />
FIXATIONS PARAGLIDE <br />
Disponibles sur toutes les raquettes MSR de la série Trail<br />
CONFORTABLES.<br />
FACILES À MANIPULER.<br />
FAITES POUR TON PIED.<br />
Les fixations de raquettes que<br />
tu vas vraiment aimer porter.<br />
11<br />
PLUS D’INFORMAT ION SUR MSRGEAR. COM
3 x 3<br />
Advertorial<br />
Propre en ordre<br />
Le nouveau laminé ePE de Gore-Tex est<br />
déjà présent dans la collection hardshell<br />
de Patagonia. Les pionniers en matière<br />
de textiles fonctionnels ont réussi à fabriquer<br />
leurs membranes imperméables et<br />
coupe-vent en polyéthylène sans PFC. Le<br />
tissu extérieur en nylon recyclé est également<br />
équipé d’une imprégnation sans<br />
PFC et l'ensemble de la veste est certifié<br />
bluesign. Les accessoires ne laissent rien<br />
à désirer non plus : capuche compatible<br />
avec le casque avec rembourrage synthétique<br />
et insert Storm Seal, aérations sous<br />
les bras avec zip bidirectionnel, cordons<br />
de serrage Cohaesive à la taille et à la<br />
capuche pouvant être manipulés d'une<br />
seule main, deux poches extérieures<br />
accessibles même avec un baudrier et<br />
plusieurs poches.<br />
SUPER FREE ALPINE JKT W<br />
PATAGONIA<br />
Poids : 380 g<br />
CHF 539.–<br />
Légère et mordante<br />
La pelle est l'un des trois éléments obligatoires<br />
de l'équipement de sécurité et il<br />
faut toujours pouvoir compter sur elle. Si<br />
une pelle légère avec une lame en plastique<br />
peut encore faire l’affaire dans le<br />
jardin familial, c'est au plus tard dans<br />
la neige compactée par l'avalanche qu’il<br />
faut envisager un autre outil. Pour cette<br />
raison, la pelle Alugator est équipée d’une<br />
lame robuste (24 x 22 cm) en aluminium<br />
7075 soudé, trempé et anodisé et qu’elle<br />
est de plus pourvue de nervures de stabilisation.<br />
Malgré cela, le poids reste dans<br />
une zone acceptable. Le manche télescopique<br />
résistant à la torsion, avec sa section<br />
en double T, supporte sans broncher<br />
des contraintes élevées. Pour que tout se<br />
passe bien dans le stress que représente<br />
une situation d’urgence, il se bloque automatiquement.<br />
Le manche se rallonge de<br />
39 à 75 cm. La pelle est certifiée selon la<br />
norme UIAA 156.<br />
Le rando à ski dans les Grisons<br />
« juste<br />
patgific! »<br />
Vive la glace !<br />
Les 26 et 27 janvier <strong>2024</strong> approchent ! La<br />
24 e édition des championnats du monde<br />
d’escalade sur glace se déroulera à Saas-<br />
Fee. Plus de 100 athlètes de haut niveau<br />
se disputeront les titres dans le « Ice-<br />
Dome », une paroi de glace artificielle<br />
haute de 32 mètres. Ils seront encouragés<br />
par au moins 2500 spectateurs qui transformeront<br />
le parking en arène de compétition<br />
(vêtements chauds recommandés).<br />
En plus des compétitions, il y aura<br />
à nouveau une multitude d’événements<br />
annexes : des ateliers de cascade glace<br />
aux spécialités culinaires servies dans<br />
la tente de restauration chauffée avec<br />
LiveView, en passant par les légendaires<br />
after-show-party où l'on peut côtoyer les<br />
athlètes de près. En tant que sponsor,<br />
Bächli se réjouit particulièrement d'être<br />
à nouveau présent à ces championnats du<br />
monde en Valais !<br />
iceandsound.com<br />
ALUGATOR ULTRA<br />
MAMMUT<br />
Poids : 395 g<br />
CHF 125.–<br />
Analyse 3D de Sidas :<br />
pour trouver<br />
chaussure à son pied<br />
Dès maintenant tous les magasins Bächli<br />
Sports de Montagne sont équipés d’un<br />
scanner à pieds de chez Sidas. Ce scanner<br />
3D permet de mesurer facilement et<br />
précisément votre pointure, la hauteur du<br />
coup de pied, les points d’appui, la position<br />
des orteils, la largeur maximale du pied et<br />
d’autres données utiles. Ceci permet ensuite<br />
de sélectionner les chaussures de<br />
ski ou de marche qui vous conviendront le<br />
mieux. Ce service est gratuit.<br />
Photos : Nico Schärer, Oliver Kubitz, Adobe Stock<br />
Les randos dans les Grisons – juste « patgific » (signifiant « tranquille,<br />
décontracté » en romanche). Les régions de Davos Klosters,<br />
Prättigau et Disentis Sedrun offrent bien plus que des sommets.<br />
Celles et ceux qui choisissent d’y passer du temps, trouveront non<br />
seulement une poudreuse magnifique, mais aussi de nombreuses<br />
propositions de bien-être pour le corps et l’âme, des surprises<br />
culinaires et des instants inoubliables en montagne.<br />
Le canton des Grisons est une plaque<br />
tournante du randonnée à ski. Les régions<br />
de Davos Klosters, Prättigau et Disentis<br />
Sedrun vous attendent avec leurs sommets<br />
parfaitement adaptés à la randonnée<br />
à ski, des vues spectaculaires, des pentes<br />
de poudreuse vierges et des paysages hivernaux<br />
envoûtants. Et le meilleur dans<br />
tout ça : grâce aux possibilités quasiment<br />
infinies, les novices y trouvent autant leur<br />
compte que les plus expérimentés.<br />
Le risque de confusion est faible<br />
– alors que la station mondaine de St.<br />
Anton am Arlberg offre du champagne<br />
et beaucoup de blingbling, deux chaînes<br />
de montagnes plus au sud-ouest<br />
St. Antönien est surtout connu pour son<br />
enneigement abondant et la garantie de<br />
ralentir drastiquement. Le village le plus<br />
élevé du Prättigau (1459 m) est officiellement<br />
le premier village d’alpinistes de<br />
Suisse. Entouré d'une nature intacte, cet<br />
L'aspect inoubliable d'une randonnée à ski<br />
est rarement de nature sportive. Ce sont les<br />
rencontres avec les habitants, l'expérience authentique<br />
de la nature, l'arrêt dans une auberge<br />
de montagne, les découvertes culinaires des<br />
Grisons et toutes les autres choses qui complètent<br />
parfaitement chaque course. Ce<br />
n'est que lorsque tout ces ingrédients<br />
sont réunis que la rando est<br />
« juste patgific » !<br />
authentique habitat dispersé des Walser<br />
est parfait comme camp de base pour<br />
les randonnées à ski. Parmi les sommets<br />
aux multiples variantes, la Sulzfluh<br />
(2817 m) est le plus connu et le plus élevé.<br />
D’autres possibilités sont par exemple<br />
le Jägglisch Horn (2290 m) ou l'Eggberg<br />
(2202 m) que l’on gravit en environ deux<br />
heures et demie de montée et qui promettent<br />
tous deux une descente savoureuse.<br />
Le Chörbsch Horn (2651 m) est une autre<br />
« montagne magique » pour les randonneurs<br />
à ski. Il se trouve à un jet de boule<br />
de neige de la Schatzalp à Davos, qui est<br />
devenue mondialement célèbre grâce au<br />
roman de Thomas Mann « La montagne<br />
magique ». Le sommet peut être atteint<br />
en deux heures environ par le Strelapass.<br />
Des crêtes spectaculaires à perte de vue<br />
et des descentes peu fréquentées rendent<br />
cette randonnée particulièrement attrayante.<br />
Le Chrüzlistock (2709 m) près de Sedrun<br />
est un sommet majestueux. Il est assis<br />
sur la frontière entre le canton d’Uri et<br />
celui des Grisons et constitue un véritable<br />
« piège à neige ». Une montée raide et un<br />
passage exposé sur une arête en font un<br />
objectif qui vaut le détour, surtout pour les<br />
randonneurs expérimentés. Du sommet,<br />
le regard se porte sur les pics rocheux<br />
saupoudrés de neige délimitant le domaine<br />
skiable de Disentis. Les freeriders ont<br />
tracé leurs lignes comme des coups de<br />
pinceau sur leurs faces. Sur le Chrüzlistock,<br />
en revanche, le calme règne avant<br />
de s'adonner à l'ivresse de la descente.<br />
Voir les propositions de<br />
randonnées dans les Grisons :<br />
graubuenden.ch/ski-randonnee<br />
12<br />
13
Bon plan Sustenpass<br />
Wendesattel, ou :<br />
voyage au cœur<br />
de la<br />
« Suisse Bächli »<br />
Comment les collaboratrices et collaborateurs de Bächli<br />
Sports de Montagne fêtent-ils les 50 ans de leur employeur<br />
? En montagne, bien sûr ! Pour le début d’une<br />
série de quatre courses autour du jubilé, ils se rendent à<br />
ski au centre géographie de la « Suisse Bächli ».<br />
Texte & Photos Bernard van Dierendonck<br />
Ce n’est pas un sommet<br />
officiel, mais elle est tout de<br />
même bien proéminente : la<br />
tour rocheuse du Wendesattel<br />
marque l’objectif de notre<br />
randonnée à ski réalisée à<br />
l’occasion du jubilé de Bächli.
Bon plan Sustenpass<br />
Arbeitseinsatz Interferrera Wegweiser<br />
Au croisement : Jonas Fischle<br />
(magasin de Pfäffikon), Sonja<br />
Züger (magasin de Volketswil)<br />
et Ralph Strahberger (magasin<br />
de Kriens) profitent pleinement<br />
de la course du jubilé<br />
Bächli. L’objectif était une<br />
course de ski de randonnée<br />
à proximité de l’intersection<br />
des lignes reliant le magasin<br />
Bächli le plus au nord à celui<br />
le plus au sud, et le plus à<br />
l’ouest à celui le plus à l’est.<br />
withTommy<br />
Caldwell<br />
Ralph Strahberger<br />
52 ans, responsable du magasin Bächli<br />
Sports de Montagne à Kriens depuis 10 ans<br />
Pour la première des quatre courses du jubilé Bächli, le département<br />
marketing a imaginé quelque chose de particulier :<br />
relier le magasin le plus au nord de la Suisse, à Bâle, et celui<br />
le plus au sud, à Contone, ainsi que celui le plus à l’est, à Coire,<br />
avec celui le plus à l’ouest, à Lausanne. C’est à l’intersection<br />
de ces deux lignes, c’est-à-dire au centre géographique de la<br />
« Suisse Bächli », que cette série du jubilé doit commencer. En<br />
outre, cette petite expédition ne sera pas menée par n’importe<br />
qui : Sonja Züger, cheffe du rayon textile à Volketswil, Jonas<br />
Fischle, responsable du magasin de Pfäffikon et Ralph Strahberger,<br />
responsable du magasin de Kriens seront de la partie.<br />
Un bon choix, pourrait-on penser, car les tous les trois sont<br />
des passionnés de ski de randonnée. Pourtant, la course vers<br />
le « cœur de Bächli » a failli échouer à cause de la disponibilité<br />
des membres de l’équipe.<br />
Le passage clé se trouve dans l’agenda<br />
Les lignes reliant les magasins se croisent à un endroit parfait,<br />
à proximité du Sustenpass. Cette région de haute montagne<br />
est un eldorado pour le ski de randonnée. Au printemps,<br />
les sommets sauvages de la région sont très appréciés : Fünffingerstock,<br />
Giglistock, Gwächtenhorn ou encore le Sustenhorn,<br />
point culminant du massif. C’est ce dernier que visait la<br />
première course du jubilé. Lors de la planification, il devient<br />
vite évident que cette randonnée très prisée est devenue beaucoup<br />
plus sérieuse ces dernières années. En raison du recul<br />
effrayant du glacier, des séracs instables menacent la partie<br />
inférieure de la voie normale, d’autres passages deviennent<br />
de plus en plus raides et les crevasses du plateau glaciaire<br />
toujours plus béantes. Mais à peine le plan B est-il établi –<br />
une ascension moins connue et moins fréquentée par la Voralphütte<br />
et la Chelenalplücke – que nous sommes confrontés<br />
à un problème totalement inhabituel pour l’hiver 22/23 dans<br />
l’ensemble pauvre en neige. Les fronts froids se succèdent<br />
et un mètre et demi de neige fraîche tombe en haute montagne.<br />
Le danger d’avalanche est défavorable et il faut trouver<br />
un nouveau créneau. Trouver une période favorable devient le<br />
passage clé de la course, car lorsqu’on dirige des rayons ou<br />
même des magasins, on a naturellement un emploi du temps<br />
chargé, qui ne coïncide que très rarement avec les conditions<br />
en montagne. Plan C : la course de deux jours devient une<br />
randonnée d’un jour et le rayon d’action autour du « cœur de<br />
Bächli » est légèrement étendu vers le nord. De plus, Remo<br />
Balterima, guide de montagne de Bergpunkt, complète<br />
l’équipe. Cet habitant d’Engelberg nous fait part de conditions<br />
d’enneigement étonnamment bonnes au Titlis étant donné un<br />
hiver si pauvre en neige. De plus, ce sommet est à peine plus<br />
Carte : Swisstopo<br />
• Ce que je préfère c’est conseiller<br />
les clientes et clients en matière de<br />
hardware – tout l’équipement nécessaire<br />
à la progression en rocher ou<br />
en glace.<br />
• Une cordelette de huit mètres de long<br />
et un mousqueton à vis sont toujours<br />
dans mon sac à dos. Cet équipement<br />
minimaliste m'a déjà aidé dans de<br />
nombreuses situations délicates.<br />
• Ma discipline de prédilection est les<br />
randonnées à ski.<br />
• À intervalles réguliers je pars seul<br />
dans le <strong>No</strong>rd et je marche avec ma<br />
tente dans les contrées sauvage de<br />
Scandinavie.<br />
Rocher<br />
Single trail<br />
Bloc<br />
Compétition de<br />
ski alpinisme<br />
Fixation à<br />
inserts<br />
Freeride<br />
Skis larges<br />
Mérinos<br />
Pantalon<br />
hardshell<br />
Casque<br />
Porte bonheur<br />
Duvet<br />
Bivouac<br />
Saucisse sèche<br />
Barre<br />
énergétique<br />
Ceci ou cela ?<br />
Poudreuse<br />
Chemin de<br />
randonnée<br />
Alpinisme<br />
Semaine de ski<br />
de rando<br />
Fixation à cadre<br />
Randonnée à ski<br />
Skis légers<br />
Synthétique<br />
Pantalon<br />
softshell<br />
Bonnet en laine<br />
Appareil photo<br />
Fibres<br />
synthétiques<br />
Cabane<br />
Houmous<br />
Sandwich<br />
*(fait maison avec de la mayonnaise, de<br />
la viande séchée et des cornichons)<br />
*<br />
Le choix de Tommy pour<br />
l‘escalade sur glace :<br />
EDELRID RAGE<br />
Tommy Caldwell est passionné par l‘escalade de voies exigeantes,<br />
y compris l‘escalade sur glace et en mixte. Après avoir<br />
testé notre nouveau RAGE, il a été ravi de voir à quel point les<br />
prises tiennent bien dans sa main et offrent une prise exceptionnelle.<br />
Les pointes en acier du RAGE sont remarquablement<br />
robustes et peuvent supporter de charges lourdes (8 kN).<br />
Grimpez comme Tommy et préparez-vous à la prochaine<br />
saison d‘escalade sur glace !<br />
16<br />
www.edelrid.com<br />
17
Bon plan Sustenpass<br />
éloigné du Sustenpass que le Sustenhorn initialement visé. Il<br />
respecte donc totalement le concept initial.<br />
Titlis, que je t’applaudisse<br />
Sonja Züger<br />
Vendeuse spécialisée dans les articles<br />
de sports de montagne et chez<br />
Bächli Sports de Montagne depuis<br />
quatre ans. Cheffe du rayon textile au<br />
magasin de Volketswil.<br />
• Je suis particulièrement passionnée<br />
par conseiller nos clients en matière<br />
d’équipement de ski de randonnée et<br />
d’habits.<br />
• Mon sac est toujours minimaliste – mais<br />
comporte toujours une veste chaude.<br />
• Ma discipline préférée est la randonnée<br />
à ski. J'ai redécouvert ce sport depuis<br />
que je travaille chez Bächli.<br />
• J'adore être en montagne, peu importe<br />
que ce soit à ski ou à pied. Je suis souvent<br />
dans la région de la Surselva.<br />
Ce sera donc le Titlis. Depuis des décennies, ce sommet parsemé<br />
de glace et de roches fait partie des spots de freeride les<br />
plus connus au monde. Les freeriders ont les yeux qui brillent<br />
lorsqu’ils parlent du Galtiberg, du Laub, du Sulz, de Steintäli et<br />
de Steinberg – les « Big Five » du Titlis, cinq descentes de 2000<br />
mètres de dénivelé absolument incontournables dans la région.<br />
Par un samedi ensoleillé et exceptionnellement chaud pour une<br />
fin avril, nous nous préparons à descendre de la station supérieure<br />
du Titlis. Dans le ciel, de fins cirrus annoncent déjà la prochaine<br />
perturbation. Aujourd’hui, même le contrôle du DVA est<br />
positif : l’un d’entre nous avait apparemment déjà tiré un trait sur<br />
la saison et retiré les piles de son appareil pour la pause estivale.<br />
Heureusement, le guide de montagne prévoyant avait des piles<br />
de rechange avec lui.<br />
Les premiers mètres de la descente sur le glacier du Titlis<br />
ne sont pas aisés. Bien que la dernière neige fraîche ne remonte<br />
qu’à un jour, le manteau neigeux est déjà entièrement labouré et<br />
nous oblige à adopter un style de descente rock’n’roll. Au bout de<br />
deux cents mètres de dénivelé nous traversons vers des pentes<br />
plus isolées. La neige n’y est certes pas aussi meuble qu’en plein<br />
hiver, mais grâce à nos larges skis, nos virages sont rythmés et<br />
le plaisir nous gagne. Après sept cents mètres de dénivelé, nous<br />
freinons pour mettre un terme à cette première descente. Au<br />
‹1›<br />
‹1 › Never Sun fait partie<br />
du passé : après 700<br />
mètres de dénivelé, il faut<br />
remettre les peaux.<br />
‹2 › « La trace était-elle<br />
judicieuse ? », nous demandons-nous<br />
après coup.<br />
‹2 ›<br />
Ceci ou cela ?<br />
Rocher<br />
Single trail<br />
Poudreuse<br />
Chemin de<br />
randonnée<br />
Bloc<br />
Course de ski<br />
alpinisme<br />
Alpinisme<br />
Semaine de<br />
rando à ski<br />
Freeride<br />
Randonnée à ski<br />
Skis larges<br />
Skis légers<br />
Mérinos<br />
Pantalon<br />
hardshell<br />
Casque<br />
Synthétique<br />
Pantalon<br />
softshell<br />
Bonnet en laine<br />
COULOIR 30 | 40<br />
18<br />
Porte-bonheur<br />
Duvet<br />
Saucisse sèche<br />
Thé<br />
Appareil photo<br />
Fibres<br />
synthétiques<br />
Houmous<br />
Boissons<br />
isotonique<br />
« Aujourd’hui, même le contrôle<br />
DVA fut positif : l’un d’entre<br />
nous avait déjà retiré les batteries<br />
pour la pause estivale. »<br />
exped.com<br />
SAC À DOS DE RANDONNÉE HIVERNALE<br />
AVEC ACCÈS PAR L’ARRIÈRE<br />
Parfaitement équipé pour les randonnées<br />
hivernales! Chaque détail est optimisé pour<br />
une utilisation dans la neige.<br />
Pour que le système de portage du sac à<br />
dos reste sec lorsqu’on pose celui-ci dans<br />
la neige, l’accès se fait par l’arrière via la<br />
fermeture éclair à 270° de la partie dorsale<br />
ou par une ouverture à chargement par le<br />
haut raffinée située du côté du système de<br />
portage. On peut facilement y attacher des<br />
skis, un snowboard ou des raquettes à neige.<br />
Les deux volumes sont également disponibles<br />
en version «Wmns».<br />
Durable: tissus recyclés, certifiés bluesign et<br />
exempts de PAFS.<br />
19
Bon plan Sustenpass<br />
54 e-mails, 18 téléphones,<br />
8 options de sommets,<br />
6 dates de report,<br />
5 agendas pleins à craquer<br />
et un bulletin d’avalanche qui saute<br />
d’un extrême à l’autre au rythme<br />
de la journée – voici les ingrédients<br />
de cette rando du jubilé.<br />
‹2›<br />
‹1› Au Jochstock. Conversion<br />
après conversion,<br />
sans difficultés notables.<br />
‹2› Jonas Fischle s’élance<br />
dans la poudreuse du<br />
Jochgletscher.<br />
‹3›Le guide de montagne<br />
Remo a su trouver la ligne<br />
parfaite.<br />
‹1›<br />
pied du Reissend <strong>No</strong>llen, nous collons les peaux pour entamer la<br />
deuxième partie de notre course : la montée au Wendesattel qui<br />
culmine à 2777 mètres d’altitude.<br />
Pendant la saison, lorsque le télésiège du Jochstock fonctionne,<br />
cet itinéraire est très fréquenté. Ce n’est pas étonnant,<br />
car dans ce terrain exposé nord-ouest, les conditions sont souvent<br />
très bonnes et accessibles en une petite heure de montée<br />
depuis l’arrivée du télésiège. Il ne faut néanmoins pas sous-estimer<br />
cette petite rando. Comme l’itinéraire passe par un terrain<br />
escarpé et accidenté jusqu’à 35°, il est qualifié d’« assez difficile »<br />
(AD) sur le portail des courses du CAS.<br />
Fin avril, les remontées mécaniques ne fonctionnent plus<br />
et pour nous le dénivelé sera plus conséquent. <strong>No</strong>us suivons la<br />
trace en direction du Wendesattel dans une pente immaculée.<br />
Remo, le guide de montagne, raconte : « Juste au-dessus de<br />
l’arrivée du télésiège du Jochstock, il y a un passage que nous<br />
appelons ‘Hillary-Step’. » La plupart du temps, un ressaut rocheux<br />
entrave la progression et nécessite de le franchir à pied,<br />
comme le passage clé à l’Everest. Cela promet des positions<br />
photogéniques, mais il n’en est rien : l’abondante neige fraîche<br />
a complétement recouvert le passage clé et nous franchissons<br />
le « Hillary-Step » sans difficulté notable, les skis aux pieds. Plus<br />
rien ne s’oppose à la poursuite de l’ascension de notre « Everest »<br />
du jour. L’objectif n’est certes pas un sommet, mais un col d’environ<br />
300 mètres de large. La tour rocheuse marquante qui sert de<br />
point culminant n’en est ma foi que plus impressionnante. À l’est<br />
et à l’ouest, le Wendesattel est délimité par les imposants sommets<br />
du Reissend <strong>No</strong>llen et du Chly-Wendestock. Vers le sud, on<br />
jouit d’une vue plongeante sur Gadmen et sur le véritable « cœur<br />
de Bächli », l’univers dentelé des sommets et des glaciers entourant<br />
le Sustenpass.<br />
On se dit brièvement que, pour une course de jubilé, cette<br />
randonnée est un peu modeste par rapport au plan initial, l’ascension<br />
du Sustenhorn. Mais notre plan C est parfaitement adapté<br />
à la formule 3x3, c’est-à-dire « les conditions, le terrain et le<br />
facteur humain » et nous en tirons le meilleur parti possible en<br />
cet hiver difficile.<br />
Jonas Fischle<br />
34 ans, chez Bächli Sports de Montagne<br />
depuis plus de dix ans, actuellement<br />
chef de rayon au magasin de<br />
Pfäffikon SZ<br />
• Ce que je préfère c’est conseiller les<br />
clientes et clients en matière d’équipement<br />
de camping.<br />
• J’aime beaucoup être seul en montagne<br />
ou alors avec l’équipe Bächli de ski alpinisme.<br />
• Mes régions préférées : Engelberg et la<br />
région du Gothard.<br />
• L’appareil photo est toujours dans mon<br />
sac à dos.<br />
Rocher<br />
Single trail<br />
Bloc<br />
Course de ski<br />
alpinisme<br />
Fixation à inserts<br />
Freeride<br />
Skis larges<br />
Ceci ou cela ?<br />
Poudreuse<br />
Chemin de<br />
randonnée<br />
Alpinisme<br />
Semaine de ski<br />
de rando<br />
Fixation à cadre<br />
Randonnée à ski<br />
Skis légers<br />
large et léger bien sûr<br />
La descente gagnante<br />
Mérinos<br />
Synthétique<br />
« <strong>No</strong>us franchissons le<br />
‹Hillary Step› à pied. Plus<br />
aucun obstacle ne<br />
nous empêche d’atteindre<br />
l’‹Everest› du jour. »<br />
‹3›<br />
Après le pique-nique – Jonas préfère les gels énergétiques et<br />
Ralph ne sort jamais sans un sandwich avec de la mayonnaise<br />
et de la viande séchée – nous dépeautons les skis et calculons à<br />
nouveau les données de cette course. Il en résulte un excellent<br />
rapport descente/montée de presque 3:1. Les mètres de descente<br />
dépassent même ceux du Sustenhorn !<br />
Plus tard, alors que nous examinons, les cuisses brûlantes,<br />
nos belles traces de descente dans la partie parsemée<br />
de rochers, je dis à Remo : « C’est une trace intelligente ! » « Tu<br />
es sûr ? » grommelle le montagnard d’Engelberg dans sa barbe,<br />
« reste à discuter à quel point cette descente était intelligente par<br />
ces températures exceptionnellement chaudes ».<br />
quand il sʻagit dʻune<br />
sortie tranquille<br />
Pantalon<br />
hardshell<br />
Casque<br />
Porte-bonheur<br />
Duvet<br />
Bivouac<br />
quand cʻest la performance<br />
qui compte<br />
Pantalon<br />
softshell<br />
Bonnet en laine<br />
Appareil photo<br />
Fibres<br />
synthétiques<br />
Cabane<br />
20<br />
21
Voyages lointains et sports de montagne Relais<br />
Très haut – très loin<br />
Les sports de montagne et les voyages lointains sont-ils encore<br />
compatibles ? Pour cette rubrique, nous avons sollicité la contribution<br />
d’une guide de montagne et d’un grimpeur professionnel.<br />
Photo : Adobe Stock<br />
« En vacances, je reste les<br />
deux pieds sur terre »<br />
Sascha Lehmann<br />
Professionnel de l'escalade<br />
« En tant qu’athlète professionnel en coupe du monde,<br />
je voyage beaucoup et tout autour de la planète. Les<br />
voyages en avions sont inévitables si je veux pratiquer<br />
l’escalade à ce niveau. Je suis totalement conscient de<br />
l’impact sur l’environnement qui en résulte et la durabilité<br />
reste malgré tout un enjeu majeur pour moi.<br />
Pour les compétitions hors Europe je n’ai pas d’alternative<br />
à l’avion, les voyages dureraient simplement<br />
trop longtemps. Afin d’apaiser ma conscience je paie<br />
les compensations de CO 2<br />
, ce qui n’est évidemment<br />
pas une véritable solution au problème. Seul renoncer<br />
serait vraiment durable. Malgré mes voyages lointains<br />
je ne vois malheureusement que peu de choses des<br />
pays que je visite. L’attention est focalisée sur la compétition.<br />
Il m’arrive parfois de rester quelques jours –<br />
comme l’année passé à la coupe du monde de Jakarta<br />
où je suis resté deux jours de plus pour voir certains<br />
quartiers de la ville et de faire une sortie en bateau sur<br />
de magnifiques îles. La plupart du temps, le planning<br />
des compétitions et des entraînements ne permet pas<br />
de séjours prolongés. Pour les évènements en Europe<br />
j’essaie d’éviter les vols et de m’y rendre en train ou en<br />
voiture, à condition que mon calendrier des entraînements<br />
me le permette – c’est ainsi qu’en 2023 j’ai pris<br />
le train pour me rendre aux compétitions de Koper et<br />
Laval. Il est évident que la performance est toujours au<br />
premier plan et le choix du moyen de transport ne doit<br />
pas influencer mon aptitude à la compétition. Comme<br />
j’emprunte déjà passablement l’avion pour exercer mon<br />
sport, j’ai décidé de garder les pieds sur terre pendant<br />
mes vacances. L’année passée je suis par exemple parti<br />
surfer dans l’Algarve au Portugal en train et bus. Oui,<br />
les trajets au sol sont plus longs et plus onéreux – ce qui<br />
est un problème de notre système – mais ils sont aussi<br />
source de grandes aventures, ce qui est également<br />
précieux. Mais si l'on veut que nos habitudes de voyage<br />
soient vraiment respectueuses de l'environnement, le<br />
changement doit passer par la politique. Les voyages<br />
en train doivent être facilités et les passagers aériens<br />
devraient payer pour leur impact environnemental. »<br />
La guide de montagne Ariane Stäubli utilise, tant que<br />
possible, les transports publics. En plus de son métier de<br />
guide, elle s’intéresse à la question de l’ambivalence du<br />
comportement humain. Avec une histoire « fictive, mais qui<br />
pourrait être réelle », elle souhaite amorcer un changement<br />
de perspectives.<br />
À l’occasion d’un doux après-midi d’hiver, deux amies<br />
se retrouvent pour un café. L’une est guide de montagne,<br />
l’autre une conseillère d’entreprise à succès. Tandis que les<br />
deux attendent leur café, elles parlent de leurs vacances.<br />
La conseillère d’entreprise s’enthousiasme pour un trekking<br />
au Pérou : randonner sur les traces des Incas jusqu’au<br />
Machu Picchu. « En plus de ça, je reviens de quelques jours<br />
aux Lofoten pour des randonnées à skis magiques avec les<br />
aurores boréales. Curieusement, notre plan de vol a survolé<br />
la zone de stockage du CO 2<br />
‹<strong>No</strong>rthern Lignts›. Bientôt,<br />
le CO 2<br />
que nous émettons sera capturé et stocké au fond<br />
de la mer, près de la côte ouest de la <strong>No</strong>rvège. En mars, je<br />
m’envole dix jours au Canada pour faire de l'héliski exclusif<br />
dans de la poudreuse digne d’un champagne. » La guide<br />
de montagne fait le récit de ses vacances d’automne aux<br />
Balkans. « Le train et le ferry nous ont permis de rejoindre<br />
Durres. Pendant cinq semaines nous avons marché dans<br />
les montagnes albanaises, kosovares et monténégrines.<br />
Parfois, la description de l’itinéraire très vague nous amenait<br />
dans une autre vallée que prévu, parfois le sentier se<br />
perdait dans un paysage karstique chaotique. Parfois nous<br />
n’atteignions pas l’objectif de notre étape parce que nous<br />
avions oublié le temps en ramassant des myrtilles. Une<br />
fois nous avions pu nous réchauffer et nous sécher au coin<br />
du feu dans une cabane de berger. Afin de pouvoir communiquer<br />
avec les bergers nous avons dessiné des images<br />
dans le sable. » « Ouf, cela ressemble à beaucoup d'attente<br />
et à une progression inefficace », remarque la conseillère<br />
d’entreprise. « Je n’ai que quatre semaines de vacances<br />
par année. Mon salaire est bon et mon luxe est de vivre un<br />
maximum de choses pendant mes vacances, tu sais 'been<br />
there, done that'. » La guide de montagne touille son café<br />
et cligne des yeux au soleil. « Je crois que mon luxe, c’est<br />
d’avoir du temps.<br />
« Est-ce que plus est mieux ? »<br />
Ariane Stäubli<br />
Guide de haute montagne<br />
22<br />
23
Bon plan Loèche-les-Bains<br />
Toucher le ciel<br />
Un décor rocheux semblable aux Dolomites, des sommets<br />
de 3000 mètres offrant une vue imprenable et des sources<br />
chaudes : Loèche-les-Bains, en Valais, marque des points<br />
avec des randonnées à ski qui valent le détour et un aprèsski<br />
décontracté. Un week-end à renouveler.<br />
Texte & Photos Franz Thomas Balmer<br />
Dans la montée : situé<br />
sur la frontière du Valais<br />
et de l’Oberland bernois,<br />
le Wildstrubel (3244 m)<br />
fait partie des objectifs<br />
classiques.
Bon plan Loèche-les-Bains<br />
Ça sent le printemps lorsque nous mettons nos skis sur<br />
l'épaule et traversons Loèche-les-Bains. Je ne me lasse pas<br />
d'admirer l'imposante paroi de la Gemmi qui se dresse devant<br />
nous, derrière les maisons. Dès le début du Moyen-Âge, le col<br />
de la Gemmi constituait une liaison importante entre l'Oberland<br />
bernois et le Valais. Toutefois, la paroi rocheuse au-dessus<br />
de Loèche-les-Bains a longtemps été considérée comme<br />
infranchissable. Rien d'étonnant à cela : elle tombe presque à<br />
la verticale dans la vallée. Et ce sur plus de 600 mètres. Elle a<br />
déjà inspiré Goethe et le début de l'histoire de Sherlock Holmes<br />
« The Final Problem » d'Arthur Conan Doyle. Quel spectacle ! Un<br />
soupçon des Dolomites. <strong>No</strong>us continuons à flâner en passant<br />
devant le Geisstrog (un abreuvoir pour chèvres) – un sujet de<br />
photo très apprécié dans le vieux quartier de Loèche-les-Bains.<br />
La fontaine en bronze rappelle la vie simple d'autrefois. Jusque<br />
dans les années 50, un jeune berger gardait une centaine de<br />
chèvres. Il est peu avant neuf heures. <strong>No</strong>us sommes devant le<br />
téléphérique de la Gemmi et prenons la première benne de la<br />
journée. Depuis 1957, ce téléphérique mène directement au<br />
sommet du col ; il a été rénové en 2<strong>01</strong>2. La petite cabine nous<br />
catapulte du printemps à l'hiver à 2268 mètres d'altitude.<br />
Sur les traces de Thomas Hinchcliff<br />
Le col de la Gemmi est encore recouvert de brouillard. <strong>No</strong>tre<br />
aventure à ski commence. <strong>No</strong>us allumons nos DVA et chaussons<br />
nos skis pour une première petite descente jusqu'au Jägerboden.<br />
<strong>No</strong>us nous jetons à l'eau. De la neige fraîche est<br />
tombée pendant la nuit. Certes, seulement quelques centimètres,<br />
mais suffisamment pour que tout soit fraîchement<br />
saupoudré. Le soleil se fraie un chemin à travers la brume<br />
– et semble devenir de plus en plus fort. Il est déjà clair que ce<br />
sera une journée limpide. Heureusement que nous avons mis<br />
beaucoup de crème solaire. À un rythme tranquille nous traversons<br />
le Lämmerenboden vers l'ouest. <strong>No</strong>us arrivons bientôt<br />
à un premier petit passage clé : un ressaut raide où une<br />
bonne technique pour les conversions est importante. <strong>No</strong>tre<br />
itinéraire nous amène plus au fond de la vallée en direction du<br />
sommet central du Wildstrubel, l’objectif du jour. La première<br />
ascension de ce sommet a d'ailleurs été réalisée en 1857 par<br />
les Anglais Thomas W. Hinchcliff et Bradshaw Smith avec leur<br />
guide chamoniard Zacharie Cachat.<br />
‹1› Joie du sommet : « Seigneur,<br />
offre à chacun un peu de ciel sur<br />
la terre », peut-on lire sur la croix<br />
sommitale du sommet central du<br />
Wildstrubel.<br />
‹2› La randonnée à ski débute<br />
avec une première petite descente<br />
dans la poudreuse depuis l’arrivée<br />
de la télécabine de la Gemmi.<br />
Vue panoramique jusqu’au Mont Blanc<br />
Le premier tronçon jusqu'au Wildstrubelgletscher est plutôt<br />
plat, voire en légère montée. Loin derrière nous se trouve toujours<br />
le mur de brouillard. Je fredonne la mélodie du groupe<br />
suisse Taxi de 1977 parlant de Campari avec vue sur la mer<br />
de brouillard. Pas à pas, nous prenons de l'altitude. La civilisation<br />
semble très loin. Seul le clic-clac méditatif des fixations<br />
résonne à chaque pas. Le soleil printanier brûle sans pitié, la<br />
sueur coule à flots. À environ 2700 mètres d'altitude, nous foulons<br />
le glacier du Wildstrubel tout en longeant des crevasses<br />
aux reflets bleus. Les plus grandes crevasses sont bien visibles,<br />
les plus petites sont enneigées, c'est pourquoi nous renonçons<br />
à nous encorder. Il y a déjà une bonne trace faite par d'autres<br />
randonneurs. Plus nous montons, plus le paysage devient alpin.<br />
Sur les derniers mètres qui nous séparent du sommet un<br />
vent frais siffle à nos oreilles. L'air se raréfie, mais la vue est<br />
d'autant plus belle : un panorama à couper le souffle nous attend<br />
à la croix du sommet central du Wildstrubel. Même le Mont<br />
Blanc, avec ses 4808 mètres d'altitude, se montre à l’horizon.<br />
Respirer, reprendre son souffle, car le meilleur reste à venir.<br />
Le Wildstrubel tombe à pic sur deux côtés ; sur son versant<br />
sud-est s’écoule le Wildstrubelgletscher et sur son flanc sud le<br />
glacier de la Plaine Morte. <strong>No</strong>us enlevons les peaux remplaçons<br />
les lunettes de soleil par les masques de ski. Il est temps de passer<br />
à l'action ! Un véritable rêve récompensant tous les efforts de<br />
la montée s’offre à nous : les pentes soutenues en dessous de la<br />
rupture du glacier à environ 2850 mètres sont recouvertes d’une<br />
poudreuse incroyable. Quelle descente ! <strong>No</strong>us sommes bien dans<br />
‹1›<br />
« Le sommet central<br />
du Wildstrubel est<br />
un objectif plaisant à<br />
ski de randonnée.<br />
L’itinéraire évolue sur<br />
des glaciers sauvages,<br />
sans être pressé<br />
par le temps et baigné<br />
dans un paysage de<br />
haute montagne. »<br />
‹2›<br />
‹3›<br />
3<br />
sommets font partie du massif du<br />
Wildstrubel. De l’ouest à l’est : le Wildstrubel<br />
à proprement parler (3233 m),<br />
aussi appelé « Lenkerstrubel », le sommet<br />
central culminant à 3243.5 m ainsi<br />
que le Grossstrubel (3243 m).<br />
35+1<br />
personnes peuvent être transportées<br />
dans la cabine panoramique de<br />
la Gemmi. La télécabine les dépose<br />
directement au sommet du col et franchit<br />
900 mètres de dénivelé.<br />
65<br />
sources thermales avec de l’eau<br />
à 51 degrés Celsius jaillissent<br />
ici quotidiennement. Loèche-les-Bains<br />
est ainsi la plus grande station<br />
thermale et wellness de Suisse.<br />
‹3› Le vieux village de Loècheles-Bains<br />
avec sa fontaine<br />
en bronze est un sujet de photo<br />
très apprécié.<br />
26<br />
27
Bon plan Loèche-les-Bains<br />
KM<br />
A B C D E F<br />
‹1› Ivresse de la poudreuse<br />
combinée à un panorama de rêve :<br />
pas étonnant que la région de<br />
la Gemmi soit convoitée par les<br />
randonneurs à ski.<br />
28<br />
30<br />
TOURING<br />
BERNINA<br />
SWITZERLAND<br />
EUROPE<br />
<strong>01</strong> 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12<br />
‹2› En hiver 1990 la Lämmerenhütte<br />
bien appréciée fut détruite par une<br />
avalanche. Peu après, la nouvelle<br />
cabane fut construite à côté avec un<br />
mur massif en forme de coin pour<br />
se protéger des avalanches.<br />
‹3› Du temps pour se détendre : les<br />
thermes se trouvent à proximité de<br />
la place du village historique.<br />
‹3›<br />
24<br />
26<br />
• VALLEY<br />
• STARTING<br />
• POINT<br />
• PIZ PALÜ<br />
EAST SUMMIT<br />
Pontresina, 1805 meters<br />
Diavolezza cable car mountain<br />
station, 2973 meters<br />
3882 meters<br />
Whether only to the east summit or via the complete<br />
traverse, Piz Palü is a must for every passionate<br />
ski tourer. The almost four-thousand-meter peak<br />
delights with spectacular descents amidst a spectacular<br />
glacier backdrop.<br />
GUIDE LITE<br />
ONE CARBON<br />
les temps et faisons un détour par la Lämmerenhütte SAC. Elle<br />
trône sur un balcon naturel au-dessus de la région de la Gemmi.<br />
Les gardiens de la cabane, Barbara et Christian Wäfler,<br />
ouvrent la Lämmerenhütte au moins six mois par an. Côté gastronomie,<br />
ils misent sur les produits régionaux. Il est temps de<br />
déguster une tarte aux abricots du valais et un verre de Rivella.<br />
<strong>No</strong>tre regard se perd parmi les montagnes. Le temps semble<br />
s'être arrêté – c’est exactement cela qu’on vient chercher en<br />
montagne. Depuis la cabane, nous apercevons une destination<br />
envisageable pour le lendemain : le Daubenhorn. La large pente<br />
du sommet offre environ 600 mètres de descente, mais semble<br />
malheureusement déjà bien tracée. Soudain, un fracas. Un peu<br />
plus loin de la cabane, une petite avalanche gronde sur une paroi<br />
rocheuse. Heureusement, personne ne se trouve dans les<br />
environs. Il est un peu plus de 15 heures. <strong>No</strong>us reprenons le<br />
chemin du Gemmipass. L'origine du nom Gemmi est d'ailleurs<br />
controversée. Selon une interprétation, le nom dériverait probablement<br />
du latin gemini, en français jumeau, en raison de<br />
l'apparence similaire du Rinderhorn et du Altels. Quoi qu'il en<br />
soit, après une courte descente, rejoignons le plateau duquel<br />
nous avons commencé la course. <strong>No</strong>us nous mettons à faire du<br />
« Une descente de rêve avec<br />
un ressaut plus raide<br />
récompense tous les efforts<br />
de la montée. »<br />
skating comme à ski de fond pour nous approcher de la télécabine.<br />
Ouf ! Cela demande vraiment un gros effort.<br />
Mais soudain, tout se passe différemment. Là où il y avait<br />
encore du soleil, des nuages épais apparaissent et se rapprochent<br />
dangereusement. La rapidité avec laquelle le temps<br />
peut changer en montagne est toujours fascinante – et souvent<br />
sous-estimée. Pour la dernière montée vers la télécabine<br />
de la Gemmi, nous devons à nouveau mettre les peaux. Il ne<br />
faut surtout pas perdre de temps, car une tempête se prépare.<br />
Maintenant, tout va très vite. Le vent nous fouette le visage sans<br />
pitié. Je passe ma capuche sur la tête, la visibilité se réduit<br />
de minute en minute. J'ai un peu l'impression de patauger à<br />
l'aveugle dans l'Antarctique. Les 50 derniers mètres de dénivelé<br />
deviennent un véritable calvaire. Le vent est de plus en plus<br />
fort. Dans mes gants fins, qui étaient presque trop chauds toute<br />
la journée par ce temps de rêve, mes doigts sont de plus en<br />
‹2›<br />
‹1›<br />
Propositions de courses<br />
et accès :<br />
baechli-bergsport.ch/fr/<br />
leukerbad<br />
plus froids. Je pense à mes moufles au fond du sac à<br />
dos. Mais je ne veux pas m'arrêter maintenant pour les<br />
sortir. Au contraire. Cela me motive à monter encore<br />
plus vite. Chaque pas en avant nous fait prendre de l'altitude<br />
– et l'objectif se rapproche, même si nous ne le<br />
voyons pas encore. Enfin ! Les contours de l’installation<br />
de la Gemmi se dessinent comme un tableau flou. <strong>No</strong>us<br />
y sommes presque ! À l'abri dans la télécabine, nous<br />
enlevons nos capuches – et le sourire revient. Le téléphérique<br />
nous transfère en toute sécurité de la tempête<br />
hivernale à la vallée, où la partie conviviale nous attend.<br />
Le côté savoureux de Loèche-les-Bains<br />
Pas de karaoké, pas de tumulte : l'après-ski à Loècheles-Bains<br />
est discret et soigné. <strong>No</strong>us nous installons<br />
confortablement sur un canapé en cuir. Devant nous, sur<br />
la table, un plat valaisan avec de la viande séchée et du<br />
fromage. C'est le prélude au côté culinaire de Loècheles-Bains.<br />
Même plus tard dans la soirée, au souper, nous<br />
restons fidèles à la viande. Il ne faut pas toujours se limiter<br />
à une fondue et au fendant en Valais. Pour l'accompagner,<br />
nous choisissons un vin rouge de la célèbre cave<br />
Adrian et Diego Mathier – l'un des meilleurs grands crus<br />
du Valais. Pas étonnant : bonne acidité, peu de tanins. Par<br />
contre, fruité avec une belle note de vanille. La vie peut<br />
être si belle. Un vent froid balaie le village lorsque nous<br />
ouvrons la fenêtre de la chambre le lendemain matin. La<br />
tempête persiste. Ce n’est définitivement pas un temps à<br />
sortir en montagne. Le Daubenhorn devra attendre. Ce<br />
n'est pas grave. Avec les bains thermaux alpins du Valais,<br />
nous avons une alternative au mauvais temps sous la<br />
main. Il faut d'ailleurs 40 ans pour que l'eau de montagne<br />
infiltrée s'enrichisse en minéraux dans les profondeurs<br />
et jaillisse à nouveau sous forme d'eau thermale à 51<br />
degrés Celsius. <strong>No</strong>s muscles se détendent, nos pensées<br />
vagabondent. Ce qui reste, ce sont les impressions d'une<br />
savoureuse randonnée à ski sur des glaciers sauvages<br />
dans un décor alpin de haute montagne, sans stress<br />
ni précipitation. Et bien sûr, la sensation agréable des<br />
sources chaudes ainsi que le goût vanillé persistant du<br />
grand cru valaisan. Un week-end pour tous les sens.<br />
2<br />
4<br />
6<br />
8<br />
10<br />
12<br />
14<br />
16<br />
18<br />
20<br />
22<br />
PIZ<br />
BERNINA<br />
MORTERATSCH<br />
GLACIER<br />
BELLAVISTA<br />
PERS<br />
GLACIER<br />
PIZ PALÜ<br />
0<br />
28<br />
LEKI LENHART GMBH<br />
73230 KIRCHHEIM UNTER TECK<br />
LEKI.CH<br />
29<br />
48° 38‘ 11.274“ N 9° 28‘ 34.23“ E
Expert Casques et masques de ski<br />
Expert<br />
Protection<br />
totale<br />
Strap<br />
Le strap du masque est fabriqué<br />
avec un matériau élastique et<br />
peut être adapté à la circonférence<br />
de la tête ou du casque.<br />
Des points de fixation à l’arrière<br />
du casque évitent que le strap<br />
ne glisse.<br />
Casque<br />
En plus de l’aération et<br />
du confort, la forme du<br />
casque est décisive. Pour<br />
savoir si le casque est<br />
adapté à sa tête, le mieux<br />
est de l'essayer sur<br />
place, dans un magasin.<br />
Sur les pistes de ski, le casque s’est largement imposé. On le voit<br />
aussi de plus en plus souvent sur la tête des randonneurs à ski, et bien<br />
sûr aussi en combinaison avec des masques. Quelles sont les<br />
dernières nouveautés et à quoi faut-il faire attention lors de l'achat ?<br />
Texte Hanna Bär<br />
Quel changement ! Il y a encore 20 ans, seuls<br />
20 pour cent des skieurs et snowboardeurs<br />
portaient un casque sur les pistes de ski<br />
suisses. Aujourd'hui, selon le bureau de<br />
prévention des accidents, ce taux est supérieur<br />
à 90 pour cent. Il n'existe certes pas<br />
de chiffres comparables pour le ski de randonnée,<br />
mais le port du casque a certainement<br />
sensiblement augmenté ces dernières<br />
années. D'emblée, il faut savoir qu'il<br />
n'existe pas de casque idéal pour les deux<br />
disciplines. « Les casques de ski alpin sont,<br />
dans une certaine mesure, utilisables en<br />
randonnée. Il existe cependant de grandes<br />
différences en termes de poids, d'aération,<br />
de certification et d'encombrement », explique<br />
Päivi Litmanen, cheffe de produits<br />
et experte chez Bächli. Car contrairement<br />
au ski alpin, le casque de rando doit aussi<br />
être transporté à la force des mollets à la<br />
montée – d’où l’importance de son poids.<br />
Dans l'assortiment Bächli, on trouve donc<br />
des casques dans une fourchette de poids<br />
assez large, allant du casque de ski de<br />
randonnée DNA de Dynafit, qui pèse 300<br />
grammes, au casque de ski « classique »<br />
Igniteur 2VI MIPS de Sweet Protection, qui<br />
pèse 620 grammes.<br />
Conception : une protection efficace<br />
Les casques actuels sont conçus<br />
soit avec une coque rigide, soit selon la<br />
technologie « In-Mold ». Les premiers<br />
possèdent une coque extérieure rigide en<br />
plastique, souvent en ABS ou en polycarbonate,<br />
tandis qu'une couche intérieure<br />
séparée de la première assure l'absorption<br />
de l'énergie de choc. Dans le cas des<br />
casques In-Mold, la couche extérieure<br />
est généralement un peu plus fine et directement<br />
liée à une coque intérieure<br />
en mousse dure (polystyrène expansé ou<br />
EPS). À l'impact, la coque intérieure se<br />
déforme et absorbe les forces générées.<br />
Les casques dits hybrides constituent une<br />
troisième catégorie. Ils combinent les<br />
deux types de construction, bénéficiant<br />
à la fois de la solidité et des possibilités<br />
d'aération d’une coque rigide et du faible<br />
poids d’une construction In-Mold. « Souvent,<br />
la partie supérieure des casques<br />
hybrides est constituée d'une coque rigide<br />
tandis que les côtés s’inspirent des<br />
constructions In-Mold », explique Litmanen.<br />
Quelle que soit la manière dont ils<br />
sont conçus, tous les casques doivent<br />
répondre à la norme de sécurité EN 1077.<br />
L'une des nouveautés de ces dernières<br />
années dans le domaine des casques est<br />
ce que l'on appelle le MIPS – signifiant<br />
Multi-Directional Impact Protection System.<br />
En cas de chute, les forces de choc et<br />
d’impact exercées sur la tête ne sont pas<br />
uniquement linéaires mais aussi rotatives.<br />
Afin de contrer ces forces rotatives,<br />
une couche intermédiaire est intégrée<br />
dans les casques MIPS. Elle fonctionne<br />
comme un palier lisse et permet à la<br />
coque du casque de glisser de 10 à 15 millimètres<br />
dans toutes les directions, même<br />
sous charge maximale. « Cela permet de<br />
réduire les forces qui font pivoter la tête »,<br />
explique Litmanen. La technologie MIPS<br />
ne pèse que 25 à 45 grammes.<br />
Un casque bien adapté<br />
La taille d’un casque est déterminée à<br />
partir du tour de tête en centimètres. On<br />
peut facilement le déterminer soi-même<br />
à l'aide d'un mètre-ruban et d'un miroir –<br />
la mesure se fait environ 2,5 centimètres<br />
au-dessus des sourcils. La grande majorité<br />
des modèles sont disponibles en<br />
plusieurs tailles. C'est une bonne chose,<br />
car l'ajustement d'un casque est presque<br />
Illustration : Saija Sollberger<br />
Doublures des oreilles<br />
Elles protègent les<br />
oreilles en cas de chute<br />
et les tiennent au chaud<br />
par temps froid. Si les<br />
doublures sont amovibles,<br />
le casque s’adapte<br />
facilement aux températures<br />
printanières.<br />
Masque<br />
Il protège les yeux du<br />
soleil, de la neige et du<br />
vent. Pour garantir une<br />
vision optimale, il faut<br />
choisir le bon verre. Si le<br />
masque est porté avec un<br />
casque, il faut s’assurer<br />
de leur compatibilité.<br />
30<br />
31
Expert Casques et masques de ski<br />
POUR CELLES ET CEUX QUI CHOISISSENT<br />
32<br />
Lorsque le casque est porté<br />
sur la tête aussi à la montée,<br />
il faudrait que son aération<br />
soit suffisante.<br />
Hybride modulable<br />
Un bon choix pour les randonnées à<br />
ski, pour le freeride et la piste : le Tenet<br />
MIPS de Giro. Ce casque combine<br />
une coque dure sur le dessus avec<br />
une construction In-Mold légère sur<br />
les côtés et en bas. La technologie<br />
MIPS assure une protection supplémentaire<br />
en cas de chute. Peu importe<br />
que ce soit avec une cagoule<br />
ou avec un bandeau, la tenue du<br />
casque est réglée par le système In<br />
Form 2 Fit. Ce système est composé<br />
d’une molette à l’arrière de la tête,<br />
dont la position peut varier dans la<br />
hauteur grâce à un mécanisme de<br />
coulissement. L’aération est régulée<br />
au moyen d’ouvertures réglables. La<br />
doublure en polaire Ionic+ assure une<br />
belle réserve de chaleur. Si l’on devait<br />
quand même une fois transpirer, les<br />
ions d’argent évitent les odeurs désagréables.<br />
Disponibles dans les tailles<br />
S (52-55,5 cm), M (55,5-59 cm) et L<br />
(59-62,5 cm).<br />
TENET MIPS<br />
GIRO<br />
Poids : 494 g<br />
CHF 219.–<br />
aussi individuel que celui d'une chaussure<br />
de randonnée. « Le casque doit être<br />
suffisamment serré pour ne pas bouger<br />
– mais il ne doit faire mal nulle part »,<br />
explique Litmanen. Certains fabricants<br />
incluent dans leurs casques des tampons<br />
et des coussinets adhésifs pour améliorer<br />
le confort et l’assise du casque. Pour le<br />
réglage fin et la stabilisation du casque, la<br />
molette à l'arrière de la tête s'est imposée<br />
chez presque tous les fabricants. Malgré<br />
tout, le choix du bon modèle est décisif.<br />
« Tous les casques ne conviennent pas à<br />
toutes les têtes », constate Litmanen. Elle<br />
recommande donc de les essayer dans<br />
l’un des magasins Bächli.<br />
Il existe également des différences<br />
au niveau de l'équipement : des rembourrages<br />
amovibles sont pratiques pour pouvoir<br />
les laver ou les retirer lorsqu'il fait<br />
chaud. Pour qui porte son casque aussi à<br />
la montée – ce qui peut s'avérer tout à fait<br />
judicieux notamment sur des itinéraires<br />
exposés aux chutes de pierres ou de glace<br />
– une bonne aération est bien agréable.<br />
Sur certains modèles, les fentes d'aération<br />
peuvent être fermées au moyen de curseurs,<br />
ce qui améliore l’isolation par temps<br />
froid. Une fermeture magnétique de la jugulaire<br />
peut également éviter quelques<br />
jurons : « par rapport à une boucle standard,<br />
une fermeture magnétique présente<br />
l'avantage de se fermer plus facilement,<br />
ce qui est bienvenu lorsqu’on porte de gros<br />
gants », conclut Litmanen. Les personnes<br />
qui apprécient les fonctionnalités spéciales<br />
trouvent aujourd'hui leur bonheur :<br />
des supports pour caméra, des coussinets<br />
aux formes spéciales pour les oreilles<br />
permettant l'utilisation d’écouteurs sans<br />
fil ou même des systèmes de communication<br />
entièrement intégrés avec écouteurs,<br />
micro et couplage au smartphone<br />
ne sont plus de la musique d'avenir.<br />
Certification multiple pour la haute<br />
montagne<br />
« En randonnée à ski la totalité de l’équipement<br />
doit être transporté à la force des<br />
mollets. Le poids du casque joue donc un<br />
rôle important », constate Litmanen. Sa<br />
compacité sera aussi un avantage lorsqu’il<br />
faut le ranger dans le sac à dos. Les<br />
filets pour casque permettent de fixer la<br />
protection crânienne à l’extérieur du sac à<br />
dos et ont fait leurs preuves. Pour des rai-<br />
sons d’économie de poids, les casques de<br />
ski de rando spécifiques ne sont souvent<br />
pas dotés d’un rembourrage très épais.<br />
On choisira donc sa forme plutôt de sorte<br />
qu’il soit possible de le porter par-dessus<br />
un bandeau ou un bonnet fin. Tandis que<br />
les casques de ski alpin sont trop lourds<br />
pour la plupart des adeptes des sports de<br />
montagne, l’utilisation d’un casque spécifique<br />
pour la rando fait déjà plus sens. Si<br />
l’on souhaite utiliser le casque également<br />
pour l’alpinisme, il est judicieux d’acheter<br />
un casque binormé. Ce dernier satisfait la<br />
norme de sécurité pour les casques de ski<br />
alpin, mais aussi la norme EN 12492 pour<br />
l’alpinisme. « Ceux qui démarrent la course<br />
à l’aurore, avant le lever du soleil, sont tributaires<br />
d’une lampe frontale », explique<br />
Litmanen. Cette éventualité doit être prise<br />
en compte. Les casques multinormes, tels<br />
que par exemple le modèle Couloir Mountain<br />
de Scott ou le 3Tech Alpi Honeycomb de<br />
Movement, sont normalement équipés de<br />
fixations spéciales afin que la lampe frontale<br />
ne glisse pas sur le casque. Certains<br />
casques ont même encore la certification<br />
EN 1078 en tant que casque de vélo et disposent<br />
d’une visière bien utile en VTT (p. ex.<br />
« TLT » de Dynafit). Tous les vœux sont donc<br />
comblés par exemple au printemps à l’occasion<br />
d’une rando avec approche à vélo.<br />
Une vision juste<br />
Si l’on porte un casque de ski, on porte<br />
en général aussi un masque – car sans<br />
protéger les yeux, les descentes sont un<br />
Photo : Daniel Breuer<br />
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SUBIR À NOS MATIÈRES JUSQU’À<br />
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Expert Casques et masques de ski<br />
La tendance actuelle pour<br />
les masques se dirige vers<br />
cadres fins ou des verres sans<br />
cadres. En plus de leur design<br />
épuré, ces modèles offrent<br />
souvent un champ de vision<br />
plus large.<br />
calvaire même à faible vitesse. À cause<br />
de la multitude des modèles de casques<br />
et de masques, tous les produits ne sont<br />
pas compatibles entre eux. C’est même<br />
parfois le cas alors qu’ils proviennent du<br />
même fabricant. « Le masque ne doit être<br />
ni trop large, ni trop haut pour le casque.<br />
Ce dernier ne doit pas écraser le masque<br />
sur le nez ou, vice-versa, le masque ne<br />
doit pas faire glisser le casque vers la<br />
nuque », révèle Päivi Litmanen. Dans le<br />
cas idéal, il faudrait emporter son propre<br />
casque ou son propre masque au magasin<br />
lorsqu’on souhaite acheter un nouvel<br />
équipement. De plus, le masque doit bien<br />
sûr être adapté au visage – des tailles<br />
enfants aux variantes particulièrement<br />
« Ceux qui démarrent<br />
leur sortie avant le<br />
lever du soleil sont<br />
tributaires d’une<br />
lampe frontale. Cette<br />
éventualité doit être<br />
prise en compte à<br />
l’achat d’un casque. »<br />
Päivi Litmanen<br />
Gestionnaire de produits<br />
étroites ou larges, le choix est vaste. Pour<br />
les porteurs de lunettes il existe des modèles<br />
OTG (over the glasses) spéciaux qui<br />
ont un plus grand écart avec l’écran et<br />
peuvent ainsi être portés par-dessus des<br />
lunettes de vue. Un modèle bien adapté<br />
couvre entièrement les yeux et ne presse<br />
nulle part, même pas sur le nez. Contre la<br />
formation de buée et le « vol à l'aveugle »,<br />
autrefois si redouté, les fabricants ont développé<br />
des innovations telles que des revêtements<br />
antibuée ou des rembourrages<br />
en mousse particulièrement perméables<br />
à l'air. La courbure du verre joue aussi<br />
un rôle dans la formation de buée : les<br />
verres sphériques, c’est-à-dire convexes<br />
dans l’axe horizontal et vertical, offrent un<br />
plus grand espace intérieur, ce qui permet<br />
une meilleure circulation de l’air. Une<br />
meilleure vue panoramique est un autre<br />
avantage de ces verres. Les verres cylindriques,<br />
qui ne sont courbés que dans le<br />
sens horizontal, sont en revanche souvent<br />
moins onéreux.<br />
La perméabilité à la lumière est<br />
un critère important pour l’achat d’un<br />
masque de ski. Le degré de transmission<br />
lumineuse, ou valeur VLT, indique combien<br />
de lumière un verre laisse passer.<br />
Tout comme pour les lunettes de soleil,<br />
les masque de ski n’indiquent pas la valeur<br />
précise, mais une gradation en cinq<br />
catégories de 0 à 4. Dans la catégorie 0<br />
on trouve des lunettes/masques avec un<br />
verre transparent, par exemple pour les<br />
randos nocturnes. Les verres des catégories<br />
1 et 2 sont recommandées pour une<br />
météo mauvaise à changeante, la catégorie<br />
3 est adaptée à un ciel ensoleillé. Les<br />
verres de la catégorie 4, sont utilisés pour<br />
les conditions très lumineuses comme<br />
sur un glacier. Deux options s'offrent<br />
maintenant à celui qui veut couvrir différentes<br />
conditions lumineuses avec un<br />
seul masque : soit on choisit un modèle<br />
avec des verres interchangeables, soit<br />
on opte pour un verre photochromique.<br />
Ces derniers comprennent des molécules<br />
sensibles à la lumière et réagissent ainsi<br />
à différentes conditions lumineuses.<br />
En cas de temps ensoleillé, ces verres<br />
s’assombrissent et deviennent plus opaques.<br />
Lorsque la luminosité est faible, ils<br />
deviennent plus transparents. Les verres<br />
les plus courants couvrent les catégories<br />
1 à 3 ou 2 à 4.<br />
La couleur du verre n’a d’ailleurs<br />
rien à voir avec la perméabilité à la lumière.<br />
« Certaines teintes peuvent par<br />
exemple améliorer les contrastes en cas<br />
de mauvaise visibilité. Cela n’a cependant<br />
rien à voir avec l’aspect extérieur<br />
du verre », souligne Litmanen. Les verres<br />
polarisants réduisent les réflexions et reflets<br />
gênants, comme sur la glace ou sur<br />
l’eau. Ils accentuent aussi quelque peu le<br />
contraste, permettant ainsi une meilleure<br />
lecture du terrain. Tous les masques vendus<br />
chez Bächli protègent bien sûr contre<br />
le rayonnement UV.<br />
Tout comme le casque, le masque<br />
n’est pas porté du début à la fin d’une randonnée<br />
à ski. Lorsque les conditions ne<br />
sont pas exécrables, les lunettes de soleil<br />
sont un meilleur choix pour la montée.<br />
« En transportant le masque, il faudrait<br />
toujours protéger le verre, par exemple<br />
avec une housse en microfibre », conseille<br />
Litmanen. Pour nettoyer le masque, le<br />
mieux est d’utiliser un tissu en microfibre<br />
avec de l’eau ou une lingette humide spécifique.<br />
Si le verre est déjà fortement rayé<br />
ou si le revêtement antibuée a perdu de<br />
son efficacité, il convient de réfléchir à<br />
un nouvel achat. Les fabricants recommandent<br />
d'ailleurs une durée d'utilisation<br />
maximale d'environ cinq ans pour les<br />
casques – mais après une chute, ils devraient<br />
être remplacés sans attendre.<br />
TRAILBREAKING<br />
AVALANCHE SAFETY<br />
E L E C T R I F I E D<br />
PROTECTION<br />
Depuis 1980, notre objectif est de fournir aux passionnés de montagne la meilleure protection possible.<br />
Avec notre système d‘airbag électronique, nous posons un nouveau jalon en matière de sécurité avalanches.<br />
LÉGER | ÉLECTRONIQUE | POLYVALENT<br />
34<br />
35
Bon plan Randos plaisir à Davos et dans le Prättigau<br />
Symphonie<br />
en blanc<br />
Des arêtes sauvages et des bosses blanches et douces.<br />
Des montées épiques et des descentes fulgurantes dans la<br />
poudreuse. Davos Klosters et le Prättigau sont mondialement<br />
connus pour leurs domaines skiables. Mais ils offrent<br />
encore un potentiel incroyable à qui chaussera ses ski<br />
de randonnée.<br />
Texte & Photos Christian Penning<br />
Rêves de poudreuse<br />
ininterrompus : la longue<br />
descente du sommet<br />
de Glattwang dans les<br />
Fideriser Heuberge jusqu'à<br />
Fideris offre un joli de panorama<br />
et du plaisir à son<br />
état le plus pur.
Bon plan Randos plaisir à Davos et dans le Prättigau<br />
Thema Rubrik<br />
‹1› Le rêve des randonneurs<br />
: le village walser<br />
Monstein est un camp<br />
de base idéal, bien à<br />
l’écart de l’agitation de<br />
la station de Davos.<br />
‹2› Idyllique : les alpages<br />
authentiques ne<br />
manquent pas dans les<br />
Fideriser Heuberge.<br />
‹1›<br />
Une symphonie – des images devenues sonores, plusieurs<br />
mouvements, des scènes touchantes, des émotions qui jouent<br />
les montagnes russes. Comme ce week-end prolongé de randonnée<br />
dans les Grisons. Une symphonie en blanc. L'arrivée se<br />
fait par Davos, la ville la plus haute d'Europe – une station de ski<br />
animée, entourée de montagnes, de téléphériques et de gros<br />
spots de freeride. Monstein n'est qu'à un saut de puce. Juste<br />
après le hameau davosien de Glaris et le domaine skiable du<br />
Rinerhorn, une petite route de montagne serpente à travers la<br />
forêt jusqu'au village historique des Walser. Des maisons rustiques<br />
en bois, tannées par le soleil, une petite église trapue à<br />
l'orée de la forêt. Le temps semble s'être arrêté.<br />
Au bout de la rue du village, Anna et Jürg collent les peaux,<br />
chaussent leurs skis. La première montée commence par un andante<br />
modéré, ponctué d'un « Ccchhhrr, ccchhhhrr ! » éraillé. Le<br />
frottement des peaux sur le sol dur et gelé donne le rythme. Ce<br />
matin-là, il fait encore froid et on progresse à l’ombre. De petits<br />
nuages de vapeur s'échappent des poumons. Après trois cents<br />
mètres de dénivelé à peine, on atteint Oberalp – un ensemble de<br />
chalets d'alpage rustiques. En hiver, ils sont déserts. Les bonnets<br />
de neige sur leurs toits ressemblent à des couvertures sous<br />
lesquelles ils se sont mis à l'aise. Continuons ! Au-delà des 2000<br />
mètres, Jürg et Anna laissent les derniers mélèzes derrière eux.<br />
Un vaste haut vallon s'ouvre comme une salle de concert alpine.<br />
Journée de rêve et surprise désagréable<br />
Où que l’on regarde, on ne voit que des sommets. À droite,<br />
à gauche, tout droit. Le soleil brille. « Wow », s'enthousiasme<br />
Anna, « qui n'a pas le cœur à l'ouvrage en voyant ça ... ? »<br />
‹2›<br />
« Au cœur des Fideriser<br />
Heuberge, la<br />
symphonie en blanc résonne<br />
en douceur. »<br />
De la laine.<br />
Ou rien.<br />
Née dans la nature.<br />
Perfectionnée grâce à l’innovation.<br />
38<br />
39
Bon plan Randos plaisir à Davos et dans le Prättigau<br />
Thema Rubrik<br />
Depuis longtemps, elle a trouvé son rythme et savoure la montée.<br />
« Aller à son propre rythme est la clé pour des randonnées<br />
à ski agréables », sait-elle en tant que randonneuse expérimentée.<br />
« Ne te laisse pas presser, tu profiteras mieux de la<br />
course ». Jürg aussi avance à un rythme détendu. Pour économiser<br />
ses forces, il a opté pour des skis de randonnée légers.<br />
Près de l'Alp Fanezmeder, de douces bosses s'élancent<br />
comme des vagues sous les falaises du Chrachenhorn (2891 m).<br />
« De la poudreuse de meilleure qualité ... », sourit Jürg en balançant<br />
vivement son bâton de ski dans la neige, faisant virevolter<br />
Le monde en blanc :<br />
outre un terrain doux,<br />
les Fideriser Heuberge<br />
offrent quelques courts<br />
passages escarpés.<br />
0<br />
téléski dans le village de<br />
montagne Monstein à Davos<br />
270<br />
jours avec de la neige en<br />
moyenne par année au Weissfluhjoch<br />
(2693 m) situé entre<br />
Davos et le Prättigau<br />
1932<br />
construction de la première<br />
cabane de montagne<br />
« Berghaus Heuberge » et début<br />
du ski de randonnée<br />
comme activité touristique<br />
aux Fideriser Heuberge<br />
CONTRE<br />
TOUS<br />
VENTS<br />
LE SKI EST UNE PURE<br />
PASSION.<br />
Avec cette combinaison,<br />
tu es par tous les temps<br />
parfaitement équipé.<br />
1 |<br />
*Je suis sortie.<br />
*<br />
dans l'air un panache de cristaux scintillants. « ... Trop bonne pour<br />
manquer l'occasion ». Spontanément, Jürg et Anna décrivent une<br />
boucle pour gravir une bosse à côté de l'itinéraire de montée.<br />
Dépeauter, et c'est parti ! La neige se soulève et forme de<br />
gros nuages. Difficile d’imaginer des meilleures conditions. Jürg<br />
entame son dernier virage avant de retrouver l'itinéraire de montée.<br />
Bamm ! D'un seul coup, il disparaît dans un nuage de poussière.<br />
« Qu'est-ce que c'était ? » s'étonne-t-il en tentant de se relever<br />
de la neige. L'un de ses skis s'est subitement enfoncé dans<br />
un trou derrière un rocher à peine recouvert de neige. Ce n'est<br />
que maintenant que Jürg réalise la mauvaise surprise. Lorsqu'il<br />
parvient à extraire le ski de la neige, la moitié du ski pendouille,<br />
comme un drapeau. Rupture du ski ! Alors que Jürg s’élance dans<br />
la vallée sur un seul ski pour aller chercher une paire de skis de<br />
rechange dans la voiture, Anna et moi continuons la montée par<br />
le Bärentälli, côté sud. Ici, la neige s'est bien tassée et le danger<br />
d'avalanche est faible. <strong>No</strong>us avons l’intention de retrouver Jürg<br />
plus tard, en dessous du sommet de l'Älplihorn.<br />
Des sommets et de la poudreuse à perte de vue<br />
Presque aucun souffle n’est perceptible ce jour-là. Idéal pour<br />
savourer pleinement, deux heures plus tard, la pause au sommet<br />
avec vue sur une infinité de sommets autour de l'Albula,<br />
de Bergün et de la Silvretta. « La face ouest, plus raide, a de la<br />
bonne poudreuse", nous informe Jürg un peu plus tard. Pendant<br />
la montée, il a inspecté l'itinéraire de descente avec ses jumelles.<br />
Un peu en dessous du sommet, nous retrouvons Jürg. Il<br />
n'a pas besoin de convaincre Anna longuement de son plan. Le<br />
bulletin d’avalanche donne également le feu vert : degré deux.<br />
40<br />
Néanmoins, Jürg et Anna vérifient encore une fois la qualité de<br />
la neige à l'entrée de la première pente. C'est bon ! À la dernière<br />
chute de neige, il n'y avait pratiquement pas de vent. Le<br />
danger d’avalanche de plaque de neige est faible. Et c'est ainsi<br />
qu'avec un choix de ligne réfléchi, les virages deviennent un<br />
allegro enivrant dans une poudreuse tourbillonnante.<br />
Quelques virages en neige de printemps près du fond de<br />
vallée mettent fin à cette descente incroyable. Des raccards<br />
traditionnels bordent le village de Monstein. Comme dans les<br />
vallées de Saas Fee ou de Zermatt, ils reposent sur des piles<br />
surmontées d'imposantes pierres rondes en granit servant à<br />
protéger des rongeurs. Les premiers colons de Monstein étaient<br />
valaisans et ont apporté avec eux leurs astuces de construction<br />
alpine. Mais l'époque où l'économie alpestre et la mine du Silberberg<br />
assuraient la subsistance des habitants de Monstein est<br />
révolue depuis longtemps. Aujourd'hui, Monstein est un camp de<br />
base idyllique pour les adeptes de randonnées hivernales et randonnées<br />
à skis – sans remontées mécaniques. Et avec un type<br />
d'après-ski très particulier. La brasserie Biervision Monstein AG<br />
est installée dans l'ancienne fromagerie. Lors de son lancement<br />
en 20<strong>01</strong>, elle était considérée comme la brasserie la plus haute<br />
de Suisse, à 1620 mètres. À l'ère des micro-brasseries ce superlatif<br />
est certes vacillant, mais la brasserie du village vaut tout de<br />
même le détour. Avec leurs fines créations le maître brasseur Sebastian<br />
Degen et le brasseur Marcel Schneider s’opposent, tels<br />
deux irréductibles Gaulois, aux puissantes multinationales de<br />
la bière : la blonde « Huusbier », la blanche « Mungga », la brune<br />
« Gemsli » ou encore celle au blé « Schneehas ». Une conclusion<br />
en apothéose du premier mouvement de notre symphonie.<br />
3 |<br />
2 |<br />
1 | 3L Jacket Pizac<br />
2 | Down Jacket<br />
Silvretta<br />
3 | 3L Pants Pizac<br />
Fanny Smith, ambassadrice Schöffel<br />
championne du monde skicross,<br />
médaillée olympique 2<strong>01</strong>8 et 2022,<br />
3x gagnante du classement général de la coupe du monde<br />
41
Bon plan Randos plaisir à Davos et dans le Prättigau<br />
Par de bonnes conditions,<br />
les variantes de descente<br />
de l’Älplihorn à Monstein,<br />
sont un régal pour les<br />
adeptes de poudreuse.<br />
Des articles pour adoucir les<br />
plaisirs hivernaux<br />
Décrire de beaux virages dans la neige vierge procure un profond sentiment<br />
de bonheur. Un équipement adapté facilite l’accès au bonheur.<br />
Lattes larges<br />
Le juste milieu<br />
Propositions de courses et accès :<br />
baechli-bergsport.ch/<br />
praettigau<br />
Fideriser Heuberge – petit, mais exquis<br />
Deuxième jour, deuxième mouvement. La symphonie de la<br />
randonnée résonne aujourd'hui dans des tons doux. Les montagnes<br />
sont un peu moins hautes, les sommets moins abrupts.<br />
Une navette vrombit de Fideris, dans le Prättigau, vers les Fideriser<br />
Heuberge. Le chauffeur du bus s'arrête régulièrement en<br />
cours de route. Car la route d'accès est aussi la plus longue piste<br />
de luge de Suisse – douze kilomètres sur 1100 mètres de dénivelé.<br />
Le petit domaine skiable familial des Fideriser Heuberge se<br />
situe dans une vallée à l'enneigement sûr puisque le départ des<br />
installations est à presque 2000 mètres d'altitude. Un point de<br />
départ idéal pour des randonnées à ski plaisir. Dans le concert<br />
des innombrables raccards se trouvent ici trois auberges de<br />
montagne. Les adeptes des sports de neige ont le choix entre<br />
chalets et chambres à deux ou quatre lits. Une bonne chose si<br />
l'on n'a pas envie de partager les nuits avec des ronfleurs dans le<br />
dortoir d'une cabane.<br />
Mais le soleil est encore haut dans le ciel. Une arbalète réduit<br />
le temps de montée au Chistenstein (2474 m) à environ une<br />
heure. Avant le sommet, la charmante symphonie hivernale offre<br />
un bref intermède plus dramatique. Anna et Jürg accrochent les<br />
skis à leurs sacs à dos. « C'est plus facile comme ça », dit Jürg.<br />
Les derniers mètres de l'arête sommitale raide sont parcourus<br />
à pied, les skis sur le dos. C'est le moment de faire un interlude<br />
allegro : de vastes pentes de poudreuse, des couloirs pentus – la<br />
descente se transforme en un appassionato passionné. Le soir,<br />
autour d'un verre de Merlot, Anna et Jürg en parlent encore avec<br />
enthousiasme, tout comme de la descente poudreuse du versant<br />
nord de l'Arflinafurgga.<br />
Petite montée, et final en grande pompe<br />
Troisième mouvement – toutes les bonnes choses vont par<br />
trois ! Pour finir en beauté, Jürg a concocté une surprise particulière<br />
pour le dernier jour. Une descente accessible avec un<br />
minimum de montée pour un maximum de plaisir. Il n'y a que<br />
400 mètres de dénivelé entre l’auberge Arflina et le sommet<br />
du Glattwang. Bientôt, la vue sur les bâtiments du domaine<br />
skiable ressemble à celle d'un paysage de train miniature.<br />
D'une certaine manière, cette vision correspond assez à cette<br />
mini-station de ski de longue tradition. Le Berghaus Heuberge<br />
et le Skihaus Arflina ont vu le jour au début des années 1930.<br />
Les premières remontées mécaniques ne tardèrent pas à arriver.<br />
Pourtant, l’agitation n’a jamais envahi ce fond de vallée.<br />
Les Heuberge comptent parmi les derniers spécimens<br />
de téléskis à arbalètes, menacés d'extinction. Mais contrairement<br />
à l’apparence de la station actuelle, les responsables<br />
ne manquent pas d'idées visionnaires. D'ici 2030, ils veulent<br />
transformer le domaine en une éco-station (de ski). Une première<br />
étape : le sauna à énergie solaire qui a été mis en service<br />
en 2020.<br />
Du sommet du Glattwang (2376 m), le regard porte sur le<br />
versant nord de la vallée du Prättigau. L'eldorado des randonnées<br />
à ski de St. Antönien se trouve au pied de la Sulzfluh. Un<br />
peu plus à l'ouest, près de Fanas, un téléphérique raccourcit<br />
la montée vers les pentes sud dépourvues d'arbres du Sassauna<br />
(2307 m). Un rêve avec de la neige de printemps. Mais<br />
encore mieux, c’est de la poudreuse qui attend Jürg et Anna<br />
aujourd’hui. Un final magistral : 1600 mètres d'un seul coup.<br />
Seuls. Aucune autre personne en vue. Une ode à la joie. « C'est<br />
l'heure d’une bière panache ! » s'exclame Anna en mettant<br />
ses skis sur l'épaule une fois arrivée à Fideris. Anna et Jürg<br />
posent leurs sacs à dos sur la terrasse ensoleillée de l'auberge.<br />
« Santé, à trois jours de plaisir ! » rit Jürg. Une fois de plus, les<br />
regards se tournent vers les sommets. Quel accord final pour<br />
cette symphonie de randonnées !<br />
Pour un maximum de plaisir en descente,<br />
rien ne vaut un ski large. Avec une largeur<br />
de 106 mm au patin, le ski Agent 3X de Faction<br />
offre une bonne portance, tout en restant<br />
malgré tout assez léger pour pratiquer<br />
le freerando sans s’épuiser. L'Agent 3X est<br />
construit en sandwich : un noyau en bois de<br />
Karuba est associé à des carres en acier<br />
et à des chants droits. Les zones de compression<br />
et de traction sont renforcées par<br />
des inserts en fibre de verre et en carbone.<br />
Dans la zone de la fixation, une plaque en<br />
Titanal garantit une liaison solide entre la<br />
fixation et le ski. À haute vitesse et dans la<br />
neige profonde traffolée, l'Agent 3X est aussi<br />
performant qu'un modèle freeride. Dans<br />
les terrains techniques, ce ski séduit par un<br />
maniement précis grâce à sa ligne de cotes<br />
polyvalente avec géométrie rocker. Cotes<br />
134-106-124, longueurs : 164, 172, 178.<br />
1 AGENT 3X<br />
FACTION<br />
Poids : 3160 g/paire (172 cm), CHF 688.–<br />
Garnissage fin<br />
L'isolation est l'art d'emprisonner le plus<br />
d'air possible dans le plus petit espace<br />
possible. Dans le cas d’un garnissage en<br />
duvet, c'est le pouvoir gonflant, mesuré en<br />
cuin, qui en est responsable. Avec ses 150<br />
grammes de duvet finement sélectionné<br />
au pouvoir gonflant de 1000 cuin, la veste<br />
Supercouloir 1000 Down Jacket se situe à<br />
l'extrémité supérieure de ce qui est réalisable.<br />
Le duvet certifié RDS est enveloppé<br />
dans un tissu Pertex Quantum déperlant<br />
et coupe-vent, qui possède également des<br />
propriétés élastiques. Avec sa capuche<br />
compatible avec un casque, ses deux<br />
poches extérieures zippées et sa poche intérieure,<br />
c'est la veste idéale pour rester<br />
au chaud en cascade de glace ou pour l’alpinisme<br />
hivernal.<br />
2 SUPERCOULOIR 1000 DOWN JACKET<br />
LA SPORTIVA<br />
Poids : 440 g<br />
CHF 499.–<br />
1<br />
2<br />
3<br />
La chaussure Maestrale est un succès durable<br />
dans l’assortiment de Scarpa et occupe,<br />
dans la collection de ski de randonnée<br />
des Italiens, la place entre la F1, destinéea<br />
à la montée, et le modèle freeride Quattro.<br />
Cette chaussure à trois boucles polyvalente<br />
marque des points à la fois en termes de<br />
flexibilité et de stabilité : en montée, l'angle<br />
de rotation de 61 degrés offre une liberté<br />
de mouvement suffisante, tandis qu'en descente,<br />
le câble Wave-Closure ingénieusement<br />
guidé à l'avant du pied et le Powerstrap<br />
au niveau du tibia assurent une transmission<br />
directe des forces. La nouvelle Maestrale est<br />
fabriquée en grande partie en Pebax Rnew,<br />
qui est à base de matériaux renouvelables.<br />
L'angle d’inclinaison avant de 16 degrés peut<br />
être ajusté et un réflecteur Recco est intégré.<br />
La semelle Vibram Cayman LT est équipée<br />
de crampons Traction Lug afin d’offrir une<br />
excellente adhérence dans les passages de<br />
marche. Afin de s’adapter parfaitement au<br />
pied, le chausson est thermoformable.<br />
3 MAESTRALE<br />
SCARPA<br />
Poids : 2769 g/paire<br />
(pointure 27)<br />
CHF 699.–<br />
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vente Bächli<br />
Vous souhaitez augmenter le plaisir<br />
de la descente lors de vos randonnées<br />
à ski et souhaitez obtenir des conseils<br />
personnalisés ? <strong>No</strong>us effectuons une<br />
présélection qui vous fait gagner du<br />
temps et vous conseillons dans une<br />
atmosphère détendue, sans aucune<br />
obligation d'achat.<br />
baechli-bergsport.ch/<br />
conseiller-personnel<br />
42<br />
43
Expert La limite de la légèreté<br />
Expert<br />
La limite de la<br />
légèreté<br />
L’équipement de sport de montagne actuel doit non seulement être<br />
léger, mais également respecter des exigences de sécurité et de<br />
solidité élevées. <strong>No</strong>us avons demandé à nos sélectionneurs de produits<br />
si le résultat est à la hauteur des promesses et quels sont les<br />
compromis que les clientes et clients sont prêts à accepter.<br />
Le bon vieux temps ?<br />
En matière d'équipement pour les sports de montagne,<br />
tout n'était certainement pas mieux avant. Il y a encore<br />
quelques décennies, un seul produit était proposé pour<br />
la plupart des équipements de montagne. Ce produit<br />
devait convenir au plus grand nombre d’alpinistes possible.<br />
Ce n'est qu'avec l’arrivée du façonnage moderne et<br />
des matières synthétiques que des produits aussi utiles<br />
que des cordes avec gaine et âme résistants à la déchirure,<br />
des vestes triple couches résistantes à l’eau et<br />
au vent ou encore des rembourrages en duvet hydrophobe<br />
ont pu voir le jour. Ces innovations nous<br />
facilitent grandement la vie en montagne.<br />
Texte Thomas Ebert<br />
Le salon international des articles de<br />
sport ne s’est pas encore complètement<br />
remis des conséquences du Corona, mais<br />
il continue à juste titre d’être considéré<br />
comme le « salon phare » dans les<br />
domaines de l’outdoor et des sports de<br />
montagne. Ceux qui n’étaient pas présents<br />
à Munich fin novembre – et c’était<br />
le cas de nombreux fabricants de renom –<br />
peuvent tout de même se rendre compte<br />
des innovations qui arrivent sur le marché<br />
grâce aux récompenses remises, les fameuses<br />
ISPO Awards. La presse « Outdoor<br />
& Hiking » en témoigne bien. On y<br />
lit par exemple à propos d’un sac de couchage<br />
qu’il serait « ultraléger et particulièrement<br />
robuste », à propos d’une veste<br />
qu’elle « se distingue des autres par son<br />
poids particulièrement bas et à son niveau<br />
de fonctionnalité très élevé », à propos<br />
d’une couche de base qu’elle « procure<br />
un maximum de chaleur pour un poids<br />
minimal tout en étant particulièrement<br />
agréable au toucher ». Faisant l’éloge d’un<br />
énième sac de couchage, le jury confirme<br />
l’impression déjà bien établie du lecteur<br />
que « des innovations extraordinaires<br />
sont nécessaire pour voir débarquer des<br />
nouveaux produits vraiment intéressants<br />
dans la catégorie lightweight ».<br />
À celles et ceux qui, un peu dubitatifs,<br />
pensent que les seuls progrès encore<br />
possibles sont des mousquetons gonflés à<br />
l’hélium, nous devons admettre que dans<br />
le domaine des sports de montagne, les<br />
publicités réunissant en un seul produit<br />
des caractéristiques à priori contradictoires<br />
sont une longue tradition. En 1930<br />
déjà, un magasin de sport de Dresde vantait<br />
un piolet tout ce qu’il y a de plus classique<br />
de « racé – léger – puissant ». Mais<br />
quiconque a déjà planté une pointe de métal<br />
dans la glace aura pu se faire sa propre<br />
opinion à propos de la compatibilité entre<br />
« léger » et « puissant ». Revenons un peu<br />
à Salon des articles de sport l’ISPO. Bien<br />
plus révélatrice que des promesses plus<br />
ou moins identiques renouvelées année<br />
après année, voici l’appréciation d’une<br />
autre veste primée : « cette veste vise les<br />
alpinistes modernes, qui souhaitent économiser<br />
quelques grammes sur leur équipement<br />
tout en se sentant bien protégés<br />
des éléments naturels. »<br />
Économiser avec une protection<br />
totale, ou : monter sans efforts, profiter<br />
sans regrets, gagner sans renoncer –<br />
telle est visiblement la ligne de conduite<br />
actuelle pour les constructions légères<br />
dans les sports de montagne. Mais le résultat<br />
est-il à la hauteur ? Quels sont les<br />
incidences positives et négatives engendrées<br />
par la tendance omniprésente du<br />
« lightweight » depuis des années, voir<br />
des décennies ? Profitant de 50 années<br />
d’expérience accumulées au sein de<br />
Bächli Sports de Montagne, nous avons<br />
interrogé à ce sujet deux de nos sélectionneurs<br />
de produits.<br />
Illustration : Saija Sollberger<br />
Plus léger = mieux ?<br />
La bonne nouvelle pour les adeptes des sports de<br />
montagne : grâce au kevlar, à l’aramide, au carbone, au<br />
Grilamid, au Dyneema & Cie les chaussures, les baudriers,<br />
les sacs à dos et plein d’autres pièces d’équipement<br />
perdent chaque année du poids. Mais : parfois, la robustesse<br />
et la polyvalence tendent à disparaître en même temps<br />
que les kilos. Le domaine d’utilisation des produits ultralégers<br />
devient de plus en plus spécifique et leur durée de vie<br />
de plus en plus courte. La course à la légèreté auraitelle<br />
atteint son apogée ?<br />
44<br />
45
Expert La limite de la légèreté<br />
« Le meilleur équipement<br />
de montagne pour une<br />
personne en particulier ne<br />
sera pas nécessairement<br />
le plus léger. »<br />
46<br />
Matthias Schmid<br />
Gestionnaire de produits<br />
Entre exagération et révolution<br />
Matthias Schmid sélectionne les produits<br />
du domaine hardware. Il confirme<br />
l’impression que, ces dernières années,<br />
les clients ont effectivement très bien<br />
intégré le principe que chaque gramme<br />
compte – peut-être même plus que tout.<br />
« Mais tout le monde a aussi déjà fait de<br />
mauvaises expériences à ce sujet », pense<br />
Schmid à propos d’attentes parfois surdimensionnées.<br />
« Un sac à dos qui n’est pas<br />
confortable n’est pas une bonne affaire,<br />
même s’il est léger. » Il en va de même<br />
dans le secteur des skis : « un ski ultraléger<br />
conçu pour la montée sera effectivement<br />
exceptionnellement agréable à la<br />
montée » continue Schmid, « mais pourra-t-il<br />
vraiment se montrer convainquant<br />
à la descente dans une mauvaise neige et<br />
avec un sac à dos lourd ? » Lors de l’entretien<br />
de vente, notre rôle est de raisonner<br />
quelque peu les attentes trop élevées et<br />
de trouver pour chaque client le produit<br />
qui finalement lui conviendra le mieux.<br />
Markus Liss, qui s’occupe quant à lui de<br />
l’achat des textiles, mais qui a également<br />
travaillé à la vente de plusieurs catégories<br />
de produits, est également d’avis que la<br />
course à la légèreté a été un élément moteur<br />
de l’innovation ces dernières années.<br />
Mais il souligne les exigences élevées<br />
en matière de sécurité, surtout pour les<br />
sports de montagne pratiqués à haute altitude<br />
: « <strong>No</strong>s clients attendent beaucoup<br />
de leur équipement et n'aiment pas faire<br />
trop de concessions sur la durabilité juste<br />
pour économiser quelques grammes. »<br />
Sur le fond, Schmid et Liss s'accordent<br />
à dire que d'immenses progrès<br />
ont été réalisés en matière de poids au<br />
cours des dernières décennies. « Une<br />
évolution impressionnante », dit Schmid,<br />
« concerne le développement des mousquetons.<br />
Ceux-ci sont toujours aussi<br />
fiables, mais nécessitent nettement<br />
moins de métal qu’autrefois ». Selon Schmid,<br />
le passage des cordes en chanvres<br />
aux cordes modernes constituées d’une<br />
gaine et d’une âme peu après la seconde<br />
guerre mondiale a profondément contribué<br />
à la démocratisation de l’escalade.<br />
Cette évolution fondamentale a été possible<br />
grâce aux matières synthétiques<br />
qui ont rendu le produit non seulement<br />
beaucoup plus sûr, mais aussi incroyablement<br />
plus léger. Quelques années<br />
plus tard, une autre révolution a eu<br />
lieu dans le domaine textile, lorsqu’on<br />
est passé du coton au polyester, puis<br />
aux membranes fonctionnelles. « Cela<br />
a constitué la naissance de l’industrie<br />
outdoor actuelle, qui coïncide presque<br />
parfaitement avec le cinquantième anniversaire<br />
de notre entreprise », fait remarquer<br />
Liss.<br />
Schmid souligne quant à lui<br />
l’énorme bond qui a été accompli dans le<br />
domaine du ski de randonnée. Les chaussures<br />
de ski de randonnée actuelles n’ont<br />
pratiquement plus rien à voir avec leurs<br />
ancêtres. Depuis une quinzaine d’années,<br />
des matériaux comme le grilamid ou le<br />
recours au carbone ont permis le développement<br />
d’un nouveau segment, celui<br />
des chaussures de ski de randonnée<br />
« orientées vers la montée ». Si l’on considère<br />
les fixations, c’est la même chose :<br />
il y a moins de dix ans que les ventes des<br />
fixations à inserts ont dépassé celles<br />
des fixations à cadre. Et aujourd’hui, on<br />
ne pourrait plus imaginer s’en passer ».<br />
Schmid souligne encore qu’au début, les<br />
fixations à inserts étaient exclusivement<br />
dédiées à la compétition et à quelques fanatiques<br />
de légèreté.<br />
Déjà au sommet ou encore en<br />
pleine ascension ?<br />
Dans le domaine du ski en particulier,<br />
certaines innovations comportent également<br />
des aspects moins reluisants, estime<br />
Marcus Liss, qui a lui-même travaillé<br />
dans la vente de skis. Il voit la chasse aux<br />
grammes à tout prix avec un peu de scepticisme<br />
: « les carres de plus en plus fines<br />
et les semelles de plus en plus minces<br />
font augmenter le nombre de réparations,<br />
c'est indéniable ! » constate Liss. « Certains<br />
fabricants flirtent plus avec la limite<br />
que d’autres. Mais au final, notre rôle<br />
consiste précisément à ce que le client<br />
opte pour un produit qui fonctionnera<br />
bien pour lui. ». D'autre part, il évoque la<br />
comptabilité des skis, des fixations et des<br />
chaussures. Selon lui, les commandes en<br />
ligne permettent des combinaisons qui<br />
peuvent de prime abord sembler attractives<br />
: un ski très large, une fixation de<br />
course hyper minimaliste et une chaussure<br />
de ski de randonnée légère. « C'est<br />
même une tendance assez claire de ces<br />
dernières années », estime Liss, « Mais le<br />
NO.<br />
NON.<br />
<strong>No</strong> to harmful chemicals<br />
The Fjällräven Chemical Guidelines help us navigate the complicated<br />
Aiko Bode et l’équipe CSR<br />
<strong>No</strong>us disons souvent non.<br />
world of hazardous and banned chemicals, which we are constantly<br />
updating and revising based on new information. One group of<br />
harmful <strong>No</strong>n aux chemicals produits that is chimiques getting a lot nocifs, of attention à la maltraitance<br />
are PFCs (perand<br />
polyfluorinated chemicals, also called PFAS).<br />
Legislation will begin banning them from the EU and US starting<br />
in 2025, but we started banning them in 2009. Read about how far<br />
we’ve come at fjallraven.com<br />
animale, aux matériaux gourmands en ressources et aux<br />
tendances à court terme. En savoir plus sur fjallraven.com<br />
47
Expert La limite de la légèreté<br />
résultat final en termes de skiabilité n'est<br />
souvent pas si extraordinaire que ça ! »<br />
Liss prédit pour ce domaine l’apparition<br />
de systèmes, c'est-à-dire des fixations,<br />
des chaussures et des skis conçus pour<br />
fonctionner parfaitement ensemble. Pour<br />
l'instant, chaque fabricant développe son<br />
propre univers au sein de sa marque « ce<br />
qui rend la combinaison de certains produits<br />
parfois laborieuse ».<br />
Schmid, Liss et leurs collègues du<br />
département des achats de Bächli Sports<br />
de Montagne effectuent une sélection en<br />
amont pour éliminer les moutons noirs,<br />
qui existent dans tous les segments de<br />
produits. « Il est plutôt rare de rencontrer<br />
des produits si légers que la sécurité s’en<br />
retrouve compromise » explique Schmid.<br />
« Mais nous fixerions ici une limite claire<br />
et ne proposerions un tel produit dans<br />
notre assortiment que sous certaines<br />
conditions ». Dans le domaine textile,<br />
Liss évoque la tendance de ces dernières<br />
années à renoncer aux laminés triple<br />
couches traditionnellement utilisés pour<br />
les vestes fonctionnelles. « <strong>No</strong>us avons<br />
même vu des laminés 1,5 couches avec<br />
une membrane directement apposée<br />
sur un textile porteur. Mais en raison de<br />
leur fragilité, ces produits ont plus ou<br />
moins disparu du marché », admet Liss.<br />
Son collègue Matthias Schmid prédit une<br />
évolution similaire dans le domaine des<br />
cordes : « pour les cordes d’alpinisme, la<br />
tendance est en train de s’inverser et les<br />
cordes plus épaisses de 9 ou 9,5 mm de<br />
diamètre regagnent du terrain en haute<br />
montagne. Les cordes ultra fines présentaient<br />
une usure trop élevée et une<br />
réserve de sécurité un peu trop limitée. »<br />
Les experts Liss et Schmid pensent tous<br />
deux que les limites de la construction<br />
légère sont doucement atteintes : dans<br />
le domaine de l’escalade il y a peu de<br />
chances qu’on puisse un jour planter un<br />
piton avec un marteau de 25 grammes.<br />
Il en va de même avec le duvet naturel :<br />
« avec les techniques d’imprégnation et la<br />
sélection de duvet ultrafin de 1000 cuin, le<br />
maximum est atteint », estime Liss, « et<br />
parallèlement, les duvets synthétiques<br />
s’en approchent de plus en plus ».<br />
Comment se poursuivra donc le<br />
voyage de la construction légère ? Le spécialiste<br />
des textiles Liss estime que la<br />
course à la légèreté va ralentir, également<br />
pour des raisons de durabilité. « Personne<br />
n’accepte d’avoir des trous dans sa veste<br />
après trois ou quatre jours d’utilisation<br />
en montagne juste parce qu’elle est 200<br />
grammes plus légère » continue Liss. Les<br />
alpinistes surveillent certes le poids de<br />
leur équipement, « mais les vestes triple<br />
couches traditionnelles représentent<br />
toujours nos meilleures ventes », décrit<br />
Liss, esquissant un portrait un peu plus<br />
contrasté et également plus rassurant de<br />
« l’alpiniste moderne » qui ne jurerait que<br />
par les grammes. Pour le spécialiste du<br />
matériel technique Schmid, le voyage n’est<br />
pas encore arrivé à son terme : « les sports<br />
de montagne ont toujours été en évolution.<br />
De nouveaux matériaux ou de nouvelles<br />
constructions peuvent offrir de nouvelles<br />
perspectives. » Mais lui aussi conseille une<br />
certaine retenue lorsqu’un produit particulièrement<br />
léger est censé exceller dans<br />
tous les domaines. « Le meilleur équipement<br />
pour une personne en particulier<br />
ne sera pas forcément le plus léger. » En<br />
définitive, c’est précisément ce qui constitue<br />
la limite la plus importante pour l’équipement<br />
de montagne ultra léger : ce que<br />
l’être humain est prêt à accepter.<br />
#ShowYourSkins<br />
FONDÉE EN 1933, POMOCA EST LE LEADER<br />
MONDIAL DE LA PEAU DE PHOQUE.<br />
La Scarpa Denali XT (à gauche) était une chaussure très appréciée au tournant du millénaire, en<br />
particulier par les adeptes du freerando appréciant particulièrement les descentes (on ne les<br />
aurait pas encore appelés ainsi à l'époque). Selon la pointure, la paire pesait entre trois kilos et<br />
demi et quatre kilos. Les inserts n'existaient pas. Deux générations plus tard, le 4-Quattro SL de<br />
Scarpa, pèse nettement moins de trois kilos en 2023 et devrait dépasser de loin le Denali en termes<br />
de rigidité et de plaisir à la descente.<br />
SCARPA DENALI XT<br />
20<strong>01</strong><br />
SCARPA 4-QUATTRO SL<br />
2023<br />
« Personne n’accepte<br />
d’avoir des trous dans sa<br />
veste après trois ou<br />
quatre jours d’utilisation<br />
en montagne juste<br />
parcequ’elle est 200<br />
grammes plus légère. »<br />
Marcus Liss<br />
Gestionnaire<br />
de produits<br />
48<br />
#AlwaysForward 49
Rencontre au sommet Luke Smithwick<br />
Thema Rubrik<br />
« Les zones blanches<br />
de la mappemonde<br />
du ski m’inspirent. »<br />
L’américain Luke Smithwick souhaite réaliser 500 descentes<br />
à ski dans l’Himalaya. Il en a déjà réussi plus de la moitié. Que<br />
peut bien pousser cet homme à entreprendre chaque année<br />
huit à neuf expéditions à des altitudes glaciales ?<br />
Interview Christian Penning<br />
Mr. Himalaya : le skieur,<br />
alpiniste et guide de montagne<br />
américain Luke Smithwich<br />
fêtera tout bientôt sa 100 e<br />
expédition en Himalaya.<br />
Été 2023, chaîne Teton, état du Wyoming.<br />
Luke Smithwick (43) prépare<br />
ses affaires pour sa prochaine expédition<br />
en Himalaya. Son objectif : le<br />
Manaslu (8163 m). Mais il n’est pas<br />
seulement intéressé par les 8000.<br />
Ces 13 dernières années, ce guide<br />
de montagne, alpiniste et fanatique<br />
de ski a entrepris presque 100 expéditions.<br />
Parmi elles, d’innombrables<br />
six mille et une descente à ski du<br />
Shishapangma (8027 m). Il est étonnant<br />
de constater que, lors de ses<br />
entreprises dans cette chaîne de<br />
montagnes regorgeant de records,<br />
il passe généralement sous le radar<br />
de la scène alpine mondiale.<br />
Luke n’a simplement pas le temps<br />
pour de grandes apparitions médiatiques.<br />
Pourtant, son projet Himalaya<br />
500 serait absolument digne de<br />
faire la une au moins au sein de la<br />
communauté du ski.<br />
Himalaya 500 – semble être un projet<br />
monstrueux. 500 descentes à ski dans<br />
l’Himalaya – quelle est l’idée se cachant<br />
derrière ce projet ?<br />
Au fond, ce n’est qu’un chiffre aléatoire.<br />
L’Himalaya est connu pour l’alpinisme à très<br />
haute altitude ainsi que pour les trekkings.<br />
Je veux montrer que le potentiel pour les<br />
skieurs est tout aussi gigantesque que pour<br />
les alpinistes. Du Pakistan à la frontière<br />
entre l’Inde et la Chine, l’Himalaya fait 2500<br />
kilomètres. Tant de kilomètres de formations<br />
géologiques diversifiées et fascinantes – il<br />
faut quand même quelques descentes pour<br />
rendre honneur à cette vaste chaîne de montagne.<br />
Skier en Himalaya n’est pas une invention.<br />
Il existe des documents qui attestent<br />
que déjà au 19 e siècle des skieurs s’attaquaient<br />
à ces sommets. Mais l’Himalaya n’est<br />
pas encore une destination de ski comme les<br />
Andes, les Rocheuses ou les Alpes.<br />
Qu’est-ce qui t’attire encore et toujours<br />
là-bas ?<br />
Ce qui m’inspire, ce sont les taches<br />
blanches sur la mappemonde du ski.<br />
Photo : màd<br />
50<br />
51
Rencontre au sommet Luke Smithwick<br />
« Une seule phrase dans un<br />
récit de voyage peut<br />
me donner envie d'explorer<br />
une région. »<br />
‹1›<br />
vallées que quiconque. Lorsque je parle<br />
de l’Himalaya en Europe ou en Amérique,<br />
beaucoup disent : « J’aimerais bien aller<br />
au Népal » ou « J’aimerais bien voir l’Everest<br />
». Mais la région du Khumbu (où se<br />
trouver l’Everest) n’est qu’une minuscule<br />
vallée de cet immense massif. Je voudrais<br />
en voir et en montrer plus.<br />
‹2›<br />
‹1› Infos de première main :<br />
discussion à propos de l’accès<br />
à une vallée isolée avec les<br />
indigènes à Agsho, région<br />
du Zanskar. Smithwick est<br />
aidé par ses connaissances<br />
linguistiques en ladakhi.<br />
‹ 2 › Toujours à la recherche<br />
de la neige : Smithwick dans<br />
les forêts de Baba Rishi,<br />
Cachemire.<br />
‹ 3 › Où trouver encore des<br />
zones blanches ? Course de<br />
reconnaissance dans la région<br />
de Hunza, Pakistan.<br />
La phase de planification, où j’explore<br />
une nouvelle région pour y faire du ski,<br />
est la plus intéressante. Je suis des petits<br />
indices qui, je pense, pourraient me<br />
faire avancer dans ma quête aventureuse<br />
de nouvelles montagnes à skier.<br />
Par exemple, lorsque j'entends parler de<br />
tempêtes de neige régulières dans une<br />
région. Quand je vois des arbres abattus<br />
par des avalanches lorsque je grimpe en<br />
été. Ou lorsque j'entends parler d'un accès<br />
par une gorge à des sommets blanc<br />
immaculé. Une seule phrase dans un récit<br />
de voyage peut me donner envie d'explorer<br />
une région.<br />
Une sacrée différence par rapport aux<br />
Alpes où il existe presque pour chaque<br />
vallée un topoguide de randonnées à ski.<br />
Il n’y a pratiquement pas d’experts en<br />
matière de ski dans l’Himalaya. Je tente<br />
alors d’engager la conversation avec les<br />
bergers, car ils connaissent mieux leurs<br />
Quel était l’élément déclencheur pour ta<br />
passion personnelle pour l’Himalaya ?<br />
Je m’y suis rendu pour la première fois<br />
en 20<strong>01</strong>. J’ai tout de suite été emballé. À<br />
cause des indigènes. Mais aussi à cause<br />
de la topographie, des immenses dénivelés.<br />
J’y suis resté six mois. Lorsque je<br />
suis rentré, j’ai déménagé en Alaska et j’y<br />
ai vécu dix ans. L’Alaska était exceptionnel,<br />
tout comme les Alpes. Mais j’ai toujours<br />
gardé à l’esprit que ce n’était pas<br />
l’Himalaya. Je devais y retourner. Depuis<br />
2<strong>01</strong>0 j’entreprends huit à neuf expéditions<br />
par année. J’ai un petit appartement<br />
à proximité du monastère de Kopan<br />
dans la banlieue de Katmandu, et aussi<br />
un logement au Ladakh, dans le nord de<br />
l’Inde, à Leh. C’est là que je stocke mon<br />
matériel et, selon la saison, je me rends<br />
dans différentes régions.<br />
Pour les alpinistes les huit mille de<br />
l’Himalaya sont en tête de classement.<br />
Quel rôle jouent-ils dans ton projet<br />
Himalaya 500 ?<br />
Pour l’instant j’ai skié un huit mille pour<br />
ce projet et j’en prévois d’autres dans<br />
le futur. Mais il y a tellement plus à explorer<br />
dans l'Himalaya entre 4000 et<br />
8000 mètres. Ce qui m'intéresse dans<br />
le fond, c'est de skier dans des régions<br />
inconnues. C’est là l’essence pour moi<br />
Photos : màd<br />
en tant que skieur big-mountain. Certaines<br />
de ces régions sont très sauvages.<br />
Comme avant l’ère de l’alpinisme commercial.<br />
Sans infrastructure touristique.<br />
Dans d’autres régions il y a des cabanes,<br />
comme à Hunza au nord du Pakistan.<br />
Pour de nombreux randonneurs à ski et<br />
freeriders, la poudreuse reste la cerise<br />
sur le gâteau. Quelles sont les chances<br />
d’avoir de la poudreuse en Himalaya ?<br />
Dans la vallée de Hunza et au Karakorum<br />
on a de bonnes chances d’avoir de<br />
la poudreuse. Et bien sûr aussi au Kashmir.<br />
Au Népal, Humla au nord, l'ouest et<br />
la région des Annapurnas comptent parmi<br />
mes préférés. En hiver, ce n'est pas<br />
si différent que dans les Alpes ou les Rocheuses.<br />
Il est possible de skier sur 3500<br />
mètres de dénivelé. Tu ne dois pas viser<br />
les six ou sept mille. La meilleure saison<br />
pour les pentes raides est le mois de mai.<br />
Là-bas il n’y a pas de bulletin d’avalanche.<br />
Comment t’y prends-tu en matière<br />
de sécurité ?<br />
Je procède de manière très conservatrice<br />
et défensive – avec la même mentalité<br />
qu’en Alaska. Tu n’as personne<br />
qui vient te sauver. Quand tu es blessé<br />
tu n’as que l’équipe avec laquelle tu es<br />
en route. Ma devise : ne jamais prendre<br />
de risque maximal. Je garde toujours à<br />
l'esprit la chance que j'ai de pouvoir vivre<br />
cette nature sauvage : les gens, la faune<br />
unique. C'est ce qui caractérise une expédition<br />
à ski.<br />
Combien de temps te faudra-t-il pour<br />
skier les 500 lignes ?<br />
J’en ai déjà fait plus de la moitié. J’aimerais<br />
bien terminer le projet en 2025.<br />
Et qu’est-ce qui vient après ?<br />
Je ne pense pas que j’arrêterai un jour de<br />
faire des expéditions à ski en Himalaya.<br />
Lorsque je n’y suis pas, j’ai l’impression<br />
de rater quelque chose.<br />
Avec ton agence d’expédition tu participes<br />
toi-même au développement touristique<br />
de l’Himalaya. Comment est-ce<br />
compatible avec ton affinité pour des régions<br />
sauvages, peu desservies ?<br />
Je vois régulièrement dans l'Himalaya à<br />
quel point la nature est fragile. Je veux<br />
donc faire de mon mieux pour la préserver.<br />
Ma philosophie est qu’en petits<br />
‹3›<br />
Afin de pouvoir vivre son rêve, Luke<br />
Smithwick a fondé une agence d’expédition.<br />
L’offre d’Himalaya Alpine<br />
Guides couvre un large de spectre<br />
entre des trekkings et des expéditions<br />
vers des 8000. Les projets à<br />
ski y figurent naturellement aussi<br />
– allant de l’héliski dans la région<br />
de l’Annapurna jusqu’aux aventures<br />
lointaines en compagnie de chevaux.<br />
Parallèlement, Luke travaille dans<br />
l'équipe de test et de développement<br />
pour la marque de ski américaine<br />
Moment Ski et pour d'autres fournisseurs<br />
d'équipements de ski et<br />
d’équipement outdoor.<br />
52<br />
53
Rencontre au sommet Luke Smithwick<br />
« Depuis 2<strong>01</strong>0 j’entreprends<br />
huit à neuf expéditions par<br />
année en Himalaya. Je ne pense<br />
pas que j’arrêterai un jour. »<br />
‹1› D’abord l’entraînement,<br />
après le plaisir : avec des<br />
entraînements de 15 à 20h de<br />
montée, Smithwick prépare<br />
ses expéditions dans la chaîne<br />
Teton (Wyoming, USA) …<br />
‹1›<br />
groupes et dans les régions sans infrastructure<br />
touristique l’approche de la<br />
montagne se fait à pied.<br />
Existe-t-il une sorte de tourisme de ski<br />
de rando en Himalaya ?<br />
Ce sont les prémisses. Des investisseurs<br />
singapouriens se montrent intéressés.<br />
Ils souhaitent devenir actifs au Pakistan,<br />
au Népal et en Inde. Traditionnellement,<br />
le tourisme dans l'Himalaya est dominé<br />
par les alpinistes d'Europe et du continent<br />
américain. Mais aujourd'hui, ce<br />
sont les couches sociales aisées d'Asie<br />
qui découvrent ces disciplines. On assiste<br />
à un véritable boom des voyages<br />
et du fitness. La pandémie de Covid en<br />
a été le catalyseur. Au cours des vingt<br />
derniers mois, quatre nouvelles compagnies<br />
aériennes ont été lancées en Inde.<br />
Les stations de ski pourraient donc bien<br />
fonctionner. Je pense que ce serait acceptable<br />
tant que les régions sauvages<br />
sont protégées efficacement contre les<br />
développements touristiques excessifs.<br />
Luke Smithwick<br />
Âge : 43 ans<br />
Formation : Bachelor of Arts anthropologie<br />
culturelle, Bachelor of Science<br />
biologie environnementale, guide de<br />
montagne de l’American Mountain<br />
Guides Association<br />
Sommets et expéditions :<br />
64 six mille sans nom, Mount Everest<br />
<strong>No</strong>rth Ridge (8848 m), Dhaulagiri <strong>No</strong>rtheast<br />
Ridge (8167 m), Gasherbrum II<br />
Southwest Ridge (8035 m), Shishapangma<br />
(8<strong>01</strong>3 m) expédition à ski ; plusieurs<br />
premières descentes de six mille<br />
Site : lukesmithwick.com<br />
himalaya-alpine.com<br />
Instagram : luke_smithwick<br />
Quels sont les véritables intentions<br />
de Luke Smithwick avec ses innombrables<br />
expéditions en Himalaya ?<br />
Dans l'interview en ligne, il n'a pas l'air<br />
de chercher à s'immortaliser dans le<br />
livre des records avec le plus grand<br />
nombre d'entrées possible. En plus<br />
de son brevet de guide de montagne,<br />
il a deux licences universitaires – une<br />
en anthropologie culturelle et l’autre<br />
en biologie environnementale. Parallèlement<br />
il parle six langues, parmi<br />
celles-ci l’Hindi, le Népali, le Tibétain<br />
et le Kashmiri. Il en revient toujours à<br />
son intérêt pour les habitants des villages<br />
himalayens et pour la faune.<br />
Tu passes énormément de temps en<br />
Himalaya. Pour la plupart des alpinistes,<br />
le contact avec les autochtones n’est<br />
qu’un épisode de la voie vers le sommet.<br />
Comment cela se passe-t-il pour toi ?<br />
C'est dans les cafés d'arrière-cour de<br />
Katmandou ou dans les échoppes de<br />
soupe aux nouilles de la vieille ville de Leh<br />
que j'ai les meilleures conversations. Je<br />
pense qu'en tant que skieur, nous cherchons<br />
généralement à entrer en contact<br />
avec d'autres skieurs pour obtenir des<br />
informations. Mais je ne passe pas mes<br />
journées à parler avec les autres du ski<br />
Photos : Leki, màd<br />
ou de la lame d’un piolet. Bien que le ski<br />
et l’escalade soient mes activités de prédilection,<br />
je préfère parler d’où et quand<br />
le léopard des neiges rôdait dans la vallée.<br />
Pourquoi le vent dans une vallée vient<br />
toujours du sud le soir et pourquoi plus<br />
d'une lampe à beurre est allumée à la<br />
tombée de la nuit le soir de pleine lune.<br />
Tu plonges donc véritablement dans la<br />
culture locale.<br />
Oui, le soir je vais souvent à la rencontre<br />
des bergers et je leur parle. Je<br />
veux apprendre où ils récoltent quelles<br />
plantes sauvages et pourquoi. Il y a tant<br />
à apprendre dans ces vallées. C’est tellement<br />
plus enrichissant que de regarder<br />
sa montre pour vérifier les battements<br />
cardiaques ou le chronomètre.<br />
Les locaux m’ont beaucoup appris sur<br />
l’acclimatation. En tant qu’anthropologue,<br />
les hommes m’intéressent autant<br />
que les montagnes.<br />
Luke organise également des projets<br />
d'aide humanitaire à petite<br />
échelle, dans la mesure de ses possibilités.<br />
Il s'occupe de l'aide médicale,<br />
mais aussi de l'amélioration<br />
des infrastructures dans certains<br />
villages. Luke semble en effet être<br />
arrivé en Himalaya. Pas dans le sens<br />
d'un touriste, mais d'un homme<br />
qui veut rendre quelque chose à la<br />
communauté qui lui donne tant.<br />
Comment se présentent concrètement<br />
tes projets d'aide humanitaire ?<br />
Je le fais volontairement à petite échelle.<br />
Parce que j'ai vu que les processus internes<br />
des grandes organisations humanitaires<br />
engloutissent beaucoup d'argent.<br />
Je préfère travailler directement, de personne<br />
à personne. Lorsque nous sommes<br />
en route et que nous rencontrons un enfant<br />
qui a besoin d'une opération, nous pouvons<br />
collecter des fonds pour l'emmener à l'hôpital<br />
de Katmandou. En d'autres termes,<br />
une aide de famille à famille. Ou lorsque<br />
nous sommes dans un village reculé de<br />
Hunza, que nous laissons les locaux essayer<br />
nos skis et que je vois qu'ils sont enthousiastes<br />
: nous leur procurons alors 20<br />
paires de skis, les montons et essayons de<br />
lancer des programmes soutenus par le<br />
gouvernement. Dans l'Himalaya, je pense<br />
que chaque projet doit être soutenu par le<br />
gouvernement. Ainsi, il sera préservé et<br />
ne sera pas noyé dans des intérêts privés.<br />
Et c'est ainsi que l’opération se développe.<br />
<strong>No</strong>us en avons fait une petite institution.<br />
"Himalaya Outreach", c'est son nom, une<br />
organisation à but non lucratif qui permet<br />
à des jeunes de l'Himalaya de suivre une<br />
formation approfondie aux sports de montagne<br />
et leur fournit l'équipement adéquat.<br />
‹2›<br />
‹ 2 › ... ce qui s’avère bien<br />
utile pour accéder à la pente<br />
convoitée à 6100 mètres<br />
d’altitude à Tingri, Tibet.<br />
Y a-t-il d’autres domaines dans lesquels<br />
tu t’engages ?<br />
J'ai fondé la Kashmir Avalanche Association<br />
dans l'Himalaya occidental. L’objectif<br />
du programme est de sensibiliser les<br />
communautés rurales à la sécurité dans<br />
la neige. Ces contrées sont balayées par<br />
de grosses tempêtes. <strong>No</strong>us enseignons<br />
comment éviter les avalanches et protéger<br />
les communautés rurales. Dans le<br />
cadre d'un autre projet, j'ai parlé à des<br />
classes de l'importance de l'eau potable<br />
et distribué des filtres à eau. Mon dernier<br />
projet : la collaboration avec l’organisation<br />
Leave <strong>No</strong> Trace. Ce faisant, je fais prendre<br />
conscience aux habitants de certaines<br />
communes de l'importance de garder la<br />
nature propre – pas seulement pour le<br />
tourisme, mais aussi pour eux-mêmes.<br />
En parlant de nature et d'environnement,<br />
vois-tu des effets concrets du changement<br />
climatique dans l'Himalaya ?<br />
Certaines régions deviennent une diaspora<br />
à cause des changements environnementaux.<br />
Les gens partent parce<br />
qu'il pleut trop ou pas assez. Le changement<br />
de climat engendre une multitude<br />
de bouleversements. L'Himalaya est<br />
l'une des régions les plus touchées par<br />
le changement climatique, tout simplement<br />
parce qu'elle abrite les plus hautes<br />
montagnes du monde. Un énorme défi<br />
pour l'avenir. Afin de pouvoir l’affronter,<br />
il faut des données. Pour cela, je contribue<br />
notamment à une base de données<br />
globale pour l'Himalaya.<br />
Cela ressemble à de grandes tâches<br />
pour lesquelles une vie ne suffit pas.<br />
Probablement, mais j'aimerais laisser<br />
mon travail comme une sorte d'héritage,<br />
comme quelque chose d'open source. Je<br />
ne me lasse pas de ce que je fais. Ce que<br />
je fais, n’a financièrement aucun sens.<br />
Mais je m’y attelle parce que j’en ai rêvé<br />
toute ma jeunesse. C'est maintenant le<br />
moment de le réaliser.<br />
54<br />
55
Enlever les peaux 1 x 1<br />
Enlever les peaux :<br />
facile !<br />
Des peaux qui flottent dans le vent ou des peaux inséparables, comme<br />
soudées entre elles : c’est lors du dépeautage que le véritable pro<br />
de la rando se révèle. Dans cet article, nous expliquons le maniement à<br />
adopter en fonction du type de peaux et des conditions de vent – et<br />
prodiguons des conseils pour leur entretien et leur stockage.<br />
Texte Rabea Zühlke Photos Urs Nett<br />
Dépeauter sans vent<br />
Sans vent, le dépeautage n’est pas sorcier. Poser<br />
les skis dans la neige, les peaux vers le ciel, ou<br />
tenir le ski depuis sa partie supérieure (photo de<br />
gauche). Ensuite, desserrer le tendeur au talon<br />
et retirer complètement la peau. Les peaux utilisées<br />
en compétition ont souvent un tendeur à la<br />
spatule et sont donc retirées vers l’arrière ; les<br />
coureurs ne doivent alors même pas déchausser<br />
les skis. Ceux qui ont plus de temps peuvent<br />
tout simplement retourner le ski. Poser le filet<br />
de protection jusqu’au milieu de la peau, puis<br />
rabattre simplement l’autre moitié de la peau<br />
dessus. Avant de dépeauter, il faut immédiatement<br />
activer les stoppeurs du ski.<br />
«Un filet de protection<br />
protège le revêtement<br />
des peaux en<br />
résine thermofusible<br />
et évite de devoir<br />
se mettre à deux<br />
pour les séparer.»<br />
‹2›<br />
Dépeauter et mettre le filet de protection<br />
Il est un peu plus rapide et efficace de poser le filet de<br />
protection directement au dépeautage. Pour ce faire,<br />
enfoncer la spatule du ski légèrement en biais dans la<br />
neige et coincer le bout du ski avec la hanche. Cette<br />
technique est également recommandée en cas de<br />
vent léger. La peau est ensuite retirée jusqu’au milieu<br />
et le filet est appliqué (1). Ensuite, placer le ski à la<br />
verticale, retirer complètement la peau jusqu’à la spatule<br />
et la retourner une fois pour que le côté adhésif<br />
se retrouve tourné vers l’avant. Rabattre maintenant<br />
la moitié déjà pourvue du filet vers le haut et plier la<br />
peau en deux pour la ranger (2).<br />
‹1›<br />
57
1x1 Enlever les peaux<br />
Sécher la semelle <br />
Après le dépeautage, c’est avant le peautage : pour que la<br />
peau adhère correctement, la semelle du ski doit être aussi<br />
propre et sèche que possible. Cela vaut aussi bien pour les<br />
peaux avec colle classique que pour les peaux adhésives et<br />
hybrides. La plupart des sacs à peaux ont une doublure en<br />
polaire. Elle sert à essuyer le ski. Les peaux elles-mêmes<br />
doivent être maintenues aussi sèches que possible, sinon<br />
elles risquent de former des sabots.<br />
‹1›<br />
‹2›<br />
Dépeauter avec beaucoup de vent<br />
En cas de vent fort et de températures négatives, le dépeautage peut être très désagréable.<br />
Une technique propre et bien maîtrisée est alors nécessaire. Appuyer les skis dans la neige<br />
avec la fixation en bas et la semelle vers le ciel. Retirer la peau jusqu’à la moitié (photo (1).<br />
Replier cette moitié par-dessus la main qui tient le ski au milieu et appliquer le filet (photo<br />
(2). Détacher la peau jusqu’à la spatule, mais ne pas encore la retirer complètement. Fixer<br />
le ski avec le genou. Rabattre maintenant la moitié de la peau déjà recouverte du filet sur le<br />
reste de la surface adhésive, et seulement maintenant détacher complètement la peau du<br />
ski (3). La peau flotte ainsi moins dans le vent et la manipulation est facilitée.<br />
Tous les détails aussi en vidéo :<br />
baechli-bergsport.ch/<br />
enlver-les-peaux<br />
‹3›<br />
‹1›<br />
«La plupart des vestes<br />
de ski de randonnée<br />
sont équipées de très<br />
grandes poches de<br />
poitrine pour les peaux.<br />
Les peaux sèchent<br />
plus rapidement sur le<br />
corps que dans le<br />
sac à dos.»<br />
Éviter les sabots<br />
Pour que les peaux glissent en souplesse<br />
et absorbent le moins d’humidité possible,<br />
le côté poil devrait être régulièrement traité<br />
avec un produit d’imprégnation. Un fart au<br />
format de poche est pratique pour une utilisation<br />
en randonnée. Colltex propose un<br />
fart universel en paraffine purement naturel<br />
et entièrement dégradable pour les peaux et<br />
les skis. Il est important d’appliquer le fart<br />
uniquement dans le sens de la marche, et<br />
pas dans le sens inverse du poil.<br />
Petites aides, grands effets<br />
Si, malgré des précautions minutieuses,<br />
les peaux n’adhèrent plus correctement<br />
au moment d’attaquer la montée, il est<br />
possible de s’en sortir grâce à des patch<br />
adhésifs spéciaux. Les Quicktex-Pads<br />
de l’entreprise suisse Colltex constituent<br />
par exemple une aide immédiate<br />
pratique : ces petits patchs légers<br />
conviennent aux peaux de toutes les<br />
marques, se glissent dans n’importe<br />
quelle trousse de premiers secours et<br />
adhèrent même par grand froid. Après la<br />
randonnée, les patchs adhésifs peuvent<br />
être retirés sans laisser de traces.<br />
Vous trouverez plus<br />
d’informations sur les peaux<br />
de rando dans <strong>Inspiration</strong><br />
4/2022<br />
Dépeauter sans filet de protection<br />
Les peaux adhésives ou hybrides, qui adhèrent<br />
au ski même sans que leur surface ne soit<br />
collante au toucher, n’ont pas besoin de filet<br />
de protection lors du dépeautage. Pour ces<br />
peaux, il est recommandé d’utiliser une méthode<br />
particulièrement élégante : détacher la<br />
peau au talon du ski et la décoller légèrement.<br />
Enfoncer ensuite le ski en biais dans la neige<br />
et le maintenir avec les hanches. Retirer la<br />
peau jusqu’à la moitié. Changer les mains de<br />
position et retirer la peau depuis le milieu de<br />
sorte que le milieu de la peau se trouve maintenant<br />
tout en haut. Le reste se fait presque<br />
tout seul : les deux quarts de la surface adhésive<br />
sont déjà l’un sur l’autre, les deux<br />
autres quarts s’assemblent automatiquement<br />
lorsque l’on retire le dernier quartier de peau<br />
du ski. Cela vous semble compliqué ? <strong>No</strong>tre vidéo<br />
en dit plus que mille mots.<br />
‹2›<br />
Stockage<br />
Une longue pause sous le soleil printanier<br />
– les randonneurs s’en réjouissent,<br />
mais pas forcément les<br />
peaux (et les skis). Les peaux ne<br />
doivent pas être exposées en plein soleil,<br />
par exemple contre le mur d’un<br />
refuge, car la couche de colle pourrait<br />
se décoller. Il vaut mieux suspendre les<br />
peaux dans un endroit aéré ou dans le<br />
local de séchage du refuge. La même<br />
règle s’applique à la maison : ne jamais<br />
faire sécher les peaux au-dessus du<br />
chauffage, mais les suspendre à température<br />
ambiante et remettre ensuite<br />
le filet de protection. Pendant la pause<br />
estivale, l’idéal est de stocker les peaux<br />
non pas pliées, mais étalées (p. ex. sur<br />
l’armoire ou sous le lit) afin d’éviter<br />
qu’elles aient des plis.<br />
58<br />
59
Bächli Sports de Montagne Contrôle du partenaire<br />
50 ans de Bächli<br />
Sports de montagne<br />
l’époque des pionniers<br />
Afin de préparer l'anniversaire de l’entreprise, des collaboratrices et<br />
collaborateurs de longue date se sont rencontrés au siège de Bächli<br />
à Nänikon afin d’échanger des anecdotes à propos de l'histoire de<br />
l'entreprise. Partie 1 : l’époque des pionniers<br />
Texte Thomas Ebert<br />
Photos : Archive Bächli<br />
Walter Locher se souvient encore très bien de l'ancienne caisse<br />
NCR. « Elle ne pouvait additionner que des montants à deux<br />
chiffres » se remémore le retraité aujourd'hui âgé de 76 ans. En<br />
1983, il a été un des premiers collaborateurs de Bächli Sports de<br />
Montagne. « À cause de cette caisse, Heinz Bächli comptait les<br />
billets de cent francs directement dans un porte-documents en<br />
cuir qu’il conservait dans le coffre-fort derrière l'établi. « <strong>No</strong>tre<br />
salaire provenait lui-aussi directement de ce classeur » se souvient<br />
Locher, qui a depuis travaillé dans presque tous les services<br />
de Bächli et qui a pris sa retraite il y a onze ans.<br />
Des anecdotes comme celle-ci suscitent naturellement<br />
l’amusement dans la salle de conférence de Nänikon. Aujourd'hui,<br />
le secteur des sports de montagne est mondialement interconnecté,<br />
les processus sont automatisés et hautement spécialisés de<br />
sorte qu’imaginer le salaire versé en mains propres par le directeur<br />
semble aussi dépassé qu'une corde de chanvre dans la face<br />
nord de l'Eiger. Une première belle étape a été de s’installer dans<br />
un local dédié avec ses propres collaborateurs. Quand au siège de<br />
l’entreprise Bächli Sports de Montagne il se cantonnait au salon<br />
d’un modeste appartement de 90 m 2 et dans lequel deux enfants<br />
se disputaient âprement l’espace avec des montagnes de matériel<br />
technique. « À part dans nos lits, il n’y avait de place nulle part » se<br />
rappelle Margit Bärchli. Elle et Heinz avaient fondé l'entreprise en<br />
1974 – sans aucun capital – mais avec la ferme intention de proposer<br />
aux alpinistes un meilleur équipement que celui du magasin<br />
Eiselin Sport, qui détenait alors le monopole. A l'époque, il était<br />
un peu hasardeux de penser que le marché suisse serait assez<br />
grand pour deux commerçants de sports de montagne. Ceci ne les<br />
a pas empêchés d'abandonner le métier d'enseignant, y compris<br />
les 13 semaines de vacances, et de piller leur caisse de pension<br />
pour acheter du matériel.<br />
La magie qui accompagne toute aventure naissante est<br />
palpable par cette après-midi à Nänikon. Aux débuts de Bächli<br />
Sports de Montagne, rien était écrit, rien n’était déterminé<br />
à l’avance et le « business plan » que chaque start-up doit aujourd’hui<br />
présenter pour obtenir le moindre micro-crédit, se<br />
résumait à une profonde passion et à la volonté de sortir des<br />
sentiers battus. À l’époque, la communauté des alpinistes constituait<br />
une petite troupe soudée. Chacun pratiquait toutes les « disciplines<br />
», un terme qu’on utilisait encore fort peu. Il a fallu attendre<br />
le milieu des années 1980 pour qu’une spécialisation voie<br />
le jour et que certains alpinistes se dévouent spécifiquement à la<br />
cascade de glace ou au bloc. Il s’est passé la même chose au sein<br />
du personnel de Bächli : « au début chacun faisait tout et s’adaptait<br />
en fonction des besoins du moment » se rappelle Christine<br />
Joss, laquelle fête cette année ses 40 ans chez Bächli et qui travaille<br />
encore une fois par semaine au département de logistique.<br />
Qu’il s’agisse de servir les clients dans le magasin, d'emballer<br />
les commandes issues de son propre catalogue ou de coller des<br />
étiquettes de prix orange sur les articles, aucune journée de travail<br />
ne ressemblait à l’autre.<br />
Import, export, sport de montagne<br />
En 1983, les premières « PA » débarquent à la Schwamendingerstrasse<br />
41 à Zürich-Oerlikon. Initialement imaginés par Pierre<br />
Allain, puis améliorés et commercialisés par Edmond Bourdon-<br />
61
Contrôle du partenaire Bächli Sports de Montagne<br />
neau sous la marque EB, ces premiers chaussons d’escalade sans<br />
profil connaissent un succès fulgurant sur le granite vertical de Yosemite<br />
et débarquent en Europe. Heinz Bächli décide alors de les<br />
importer lui-même de France vers la Suisse où, grâce au bouche à<br />
oreilles, ils se vendent comme des petits pains. Un autre produit a<br />
suivi le chemin inverse : à l'époque, Bächli Sports de Montagne ne<br />
faisait pas que vendre de l'équipement, mais en produisait aussi.<br />
Par exemple, la fonderie glaronnaise Schraner Oberurnen produisait<br />
des pitons Bächli et un descendeur Bächli selon les indications<br />
de Heinz Bächli. Plus tard, alors que son jeune fils Felix était occupé<br />
à essuyer le film d’huile des descendeurs fraîchement livrés, ce<br />
n’est ni plus ni moins Yvon Chouinard, le fondateur de Patagonia,<br />
qui décida d’importer aux USA un lot de 200 descendeurs Bächli.<br />
« <strong>No</strong>us n’étions pas le premier client de Patagonia, mais Patagonia<br />
a été notre premier client », se rappelle Walter Locher. Les bijoux<br />
en acier ont alors été expédiés dans des bidons en plastique.<br />
Celui qui est habitué à l’offre et à la qualité des vestes de<br />
protection multicouches actuelles ne croirait certainement pas<br />
ses yeux en découvrant ce qui était le dernier cri il y a un demi-siècle.<br />
Dans les années 1980, Margrit et Heinz Bächli faisaient<br />
fabriquer à Trun dans les Grisons des pantalons de montagne<br />
réalisés en « drap des Grisons », un tissu mixte constitué de coton,<br />
de polyester et de Lycra qui de nos jours coûterait une petite<br />
fortune. Quant à la coupe, c’est le chef lui-même qui s’en occupait<br />
: les poches latérales du pantalon devaient alors aussi bien<br />
accueillir les paluches de Heinz que la carte nationale. Ce n’est<br />
qu’en 1983 que la veste « Lightning » de marque Berghaus fut la<br />
première veste triple couche équipée d’une membrane Gore-Tex<br />
à débarquer dans les rayons du magasin.<br />
L’époque des fondateurs, où la tâche la plus difficile était<br />
celle de dégotter les produits et où la vente se faisait pratique-<br />
ment toute seule par manque d’alternatives arriva à son terme.<br />
Il a ensuite fallu sélectionner les meilleurs parmi une multitude<br />
de bons produits, reconnaître le plus tôt possible les nouvelles<br />
tendances, puis se montrer convainquant auprès des clientes et<br />
des clients du magasin. Bächli a su se montrer habile à ce jeu et a<br />
même été parfois en avance sur son temps : pendant longtemps,<br />
Bächli a été le seul à proposer des t-shirts en mérinos, à reconnaître<br />
l’excellente coupe des vêtements de la marque Arc’teryx<br />
ou à entrevoir le côté extrêmement pratique des fixations à cadre<br />
de Fritschi. Les bonnes relations développées au fil des ans avec<br />
les fournisseurs ont également été décisives.<br />
Période d’apprentissage et du « Bächli bon marché »<br />
Onze ans après la fondation de l’entreprise, le marché suisse démontre<br />
qu’il y a de la place non seulement pour l’ex numéro un<br />
Eiselin Sport, mais aussi pour une expansion de Bächli avec l’ouverture<br />
de nouveaux magasins. C’est ainsi que le premier outlet<br />
Bächli ouvre à Zurich Schwamendingen en 1985. La séparation du<br />
magasin principal et de l’outlet, dans lequel on ne vendait que des<br />
fins de série et des articles à prix réduit et qui a été affectueusement<br />
surnommé par les clients comme le « Bächli bon marché »,<br />
a fait sensation. C’est par ailleurs dans cet outlet que la carrière<br />
de Felix Bächli a commencé en 1989 en tant que vendeur à temps<br />
partiel. Il se rappelle encore le cliquetis de l’imprimante à aiguilles<br />
qui « mettait 20 secondes pour imprimer une seule facture ». Cinq<br />
ans plus tard, il changeait de poste pour un temps plein à Oerlikon :<br />
sa première journée de travail « entière » a consisté à se rendre<br />
à IKEA acheter de quoi rendre son poste de travail opérationnel.<br />
Dans les années qui ont suivi, il a développé une grande partie des<br />
processus de l’entreprise, tout en discutant pendant des heures<br />
avec son père Heinz Bächli pour parfaire leur stratégie.<br />
‹1›<br />
‹1› Le cours des choses :<br />
l’aspect du catalogue Bächli a<br />
bien évolué avec les années.<br />
Toujours avec l’idée de présenter<br />
les meilleurs produits<br />
pour les sports de montagne.<br />
‹2› Battre son propre fer :<br />
dans ses années pionnières,<br />
Bächli n’a pas seulement<br />
commercialisé des articles,<br />
mais en a aussi fait produire :<br />
comme par exemple les<br />
pitons Bächli ou le descendeur<br />
qu’Yvon Chouinard<br />
(Patagonia) a immédiatement<br />
importé aux USA.<br />
Photos : Archive Bächli<br />
Dans les années 1990 et 2000, toute la branche des sports de<br />
montagne et de l’outdoor s’est énormément professionnalisée.<br />
Chez Bächli Sports de Montagne de nouveaux processus se sont<br />
établis et ont été organisés en différents départements : la logistique,<br />
les achats et la vente. Au début le département marketing<br />
n’existait pas, ce qui n’empêchait pas d’envoyer aux clients un<br />
catalogue deux fois par année, se rappelle encore Lukas Imhof.<br />
Son premier job chez Bächli a été la digitalisation de toutes les<br />
adresses des clients. Presque tous les articles de montagne du<br />
moment étaient décrits et imprimés dans le catalogue. Chaque<br />
année, le catalogue devenait plus épais, signe indéniable de la<br />
croissance de l’entreprise. Le stock principal d’Oerlikon est rapidement<br />
devenu trop exigu et il a déménagé à Schwerzenbach<br />
avec l’administration. Dans le monte-charge, il y avait bien de<br />
la place pour deux palettes, se souvient Bruno Schuhmacher,<br />
le responsable actuel de la logistique, mais comme les articles<br />
étaient répartis sur quatre étages, la manutention pour l’expédition<br />
des marchandises aux clients et aux différents magasins<br />
représentait un travail titanesque.<br />
Suite à un poste qui s’est libéré de manière inattendue au<br />
changement de millénaire, Susanna Bächli a repris en urgence<br />
la fonction exigeante de responsable du service client, renforçant<br />
encore l’esprit familial de l’entreprise. Avec son fils de deux ans<br />
sur les genoux, l’actuelle vice-présidente du conseil d’administration<br />
n’a toutefois pas eu le temps d'intégrer les processus<br />
complexes dans un contexte d'informatisation en forte<br />
croissance. Bruno Hayoz a ensuite repris cette fonction,<br />
l'a développée par un travail exigeant et fastidieux,<br />
puis l'a finalement transmise plus loin afin de se<br />
consacrer à l’approvisionnement en chaussures au<br />
sein du nouveau département des achats.<br />
Les 25 années suivantes ont conduit à l’ouverture<br />
de 13 magasins répartis dans toute la<br />
Suisse. Ce deuxième volet de l’histoire de l’entreprise<br />
sera présenté dans la troisième édition<br />
<strong>2024</strong> d’<strong>Inspiration</strong>.<br />
‹2›<br />
« Autrefois, Bächli<br />
Sports de Montagne ne<br />
faisait pas que vendre<br />
de l’équipement, mais en<br />
produisait également.<br />
Les pitons et le descendeur<br />
Bächli en faisaient<br />
partie. »<br />
62<br />
63
Final<br />
Formation professionnelle chez<br />
Bächli Sports de Montagne SA<br />
Lorsqu’on demande aux jeunes apprenties et apprentis<br />
de nos 13 magasins comment ils se sentent dans les<br />
premières semaines de leur apprentissage, on obtient<br />
toujours la même réponse : « Je vais bien. L'équipe me<br />
soutient, mon nouveau travail est passionnant. Mais je<br />
dois encore m'habituer à rester debout et à bouger beaucoup.<br />
» Un apprentissage chez Bächli Sports de Montagne<br />
est sportif, à bien des égards.<br />
En tant qu'entreprise formatrice reconnue, nous essayons<br />
d'enthousiasmer les jeunes pour leur futur métier,<br />
pour l'univers de la montagne et pour les sports de montagne.<br />
Depuis une vingtaine d'années, nous formons des<br />
apprentis dans les domaines du commerce de détail, de la<br />
logistique et d’employé de commerce. Aujourd'hui, l'évolution<br />
démographique et le besoin élevé d'apprentis rend la tâche de pourvoir les places<br />
d'apprentissage compliquée. C'est pourquoi nous misons sur une formation<br />
professionnelle de grande qualité. De plus, nos formateurs prennent leur tâche<br />
très au sérieux. Le côté familial, notre culture du tutoiement, l'esprit d'équipe et<br />
les rencontres d'égal à égal à tous les niveaux constituent le cœur de notre culture<br />
d'entreprise. <strong>No</strong>us accompagnons les jeunes dans la phase délicate qu’est<br />
l'adolescence, accordons de l'importance à une excellente formation spécialisée<br />
et assumons une importante mission sociale. Les futurs spécialistes apprennent<br />
non seulement à conseiller les clients, mais aussi à utiliser correctement nos<br />
produits en montagne. Dans le cadre de notre formation alpine, des guides de<br />
montagne expérimentés aident les apprentis à évoluer sur le rocher et la glace.<br />
L’évènement phare est l'ascension de leur premier 4000 : ce rêve se réalise<br />
avant même la fin de l'apprentissage. Mais la diversité et surtout la compétence<br />
font aussi partie du travail quotidien et sont source de plaisir : rien d'étonnant à<br />
cela, puisque notre clientèle a souvent déjà le cœur à la prochaine aventure en<br />
montagne. Le sentiment d'avoir trouvé l’équipement qui correspond vraiment à la<br />
personne peut être aussi agréable que la joie d'atteindre un sommet.<br />
Comme en montagne, la formation comprend également quelques défis :<br />
par exemple, de longues heures de travail ou des entretiens de vente exigeants.<br />
Il faut alors faire preuve d'endurance. Ce qui nous aide, c'est la proximité avec les<br />
sports de montagne. <strong>No</strong>us recherchons de manière ciblée de jeunes adultes qui<br />
cultivent un lien avec les sports de montagne. Souvent, l'apprentissage renforce<br />
encore l'intérêt initial. La passion commune pour l'univers de la montagne crée<br />
des liens – et lie également à long terme les jeunes qui entrent dans la vie professionnelle<br />
à notre entreprise.<br />
Uta Jelitto, responsable de la formation professionnelle<br />
POSTULE<br />
MAINTENANT<br />
« J'ai été agréablement surpris<br />
par l'atmosphère conviviale<br />
et familiale qu'on retrouve<br />
habituellement plutôt dans les<br />
petites entreprises. »<br />
Tristan, apprenti à Lausanne<br />
Impressum<br />
« <strong>Inspiration</strong> », la revue des clients de Bächli Sports de<br />
Montagne SA paraît 4 x par an et est disponible gratuitement<br />
dans tous nos magasins. Tirage : 90 000 exemplaires.<br />
Éditeur<br />
Bächli Sports de Montagne SA<br />
Gewerbestrasse 12, 8606 Nänikon<br />
Tél : 044 826 76 76<br />
E-mail : info@baechli-bergsport.ch<br />
Abonnements et informations<br />
E-mail : info@baechli-bergsport.ch<br />
Rédaction, layout et concept<br />
Outdoor Publishing GmbH<br />
Kesselbachstrasse 4, 9450 Altstätten<br />
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Copyright<br />
Toutes les contributions sont protégées par le droit<br />
d’auteur. Toute utilisation sans le consentement<br />
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ou diffusion au moyen de systèmes électroniques<br />
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