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2 GRAND ANGLE Par Alexandre Bardet Le Conseil d’Etat neuchâtelois montre les dents. Il rejette le projet fédéral visant à interdire les pitbulls et les croisements de treize autres races de chiens dits de combat, et à soumettre ces treize variétés à autorisation. Le canton l’a fait savoir hier à Berne, au terme de la procédure de consultation expresse lancée vendredi. Si le Château s’oppose à la création d’un catalogue de races interdites ou soumises à restrictions, c’est que «le potentiel de dangerosité des chiens ne peut pas être défini au moyen d’une liste de races.» Il rappelle que la politique neuchâteloise – menée depuis plusieurs années et reconnue par les experts – combine prévention et répression. Comme la demande pour les chiens de combat augmente, il lui paraîtrait «plus ju- dicieux» d’exiger que les éleveurs annoncent toutes les naissances aux autorités. Celles-ci pourraient alors s’assurer que les responsables ont le temps et les compétences nécessaires à un élevage adéquat, quelle que soit la race. «On pourrait ainsi intervenir dès la source sur les cas problématiques», commente le vétérinaire cantonal Pierre-François Gobat. Moins coûteux et plus sûr Par ailleurs, aux yeux du gouvernement, tous les détenteursdechiensdetoutessortes – sauf éventuellement ceux de petits toutous – devraient être tenusdesuivreuncoursdesocialisation et d’éducation de leur compagnon. Ils recevraient alors une attestation les légitimant à posséder un chien. Selon le Conseil d’Etat, ce type de mesures exigerait moins de ressources humaines et financières de la part des cantons que le projet fédéral d’interdiction, tout en contri- buant «beaucoup plus à accroître la sécurité publique». Comme celle-ci est de la compétence cantonale, il trouve aussi des défauts juridiques aux mesures concoctées par Berne. La crainte des refuges De son côté, la Protection suisse des animaux redoute que de nombreux propriétaires de chiens qui deviendraient interdits ne cherchent à s’en débarrasser en les confiant à ses chenils. «C’est certain que ça arriverait, évalue Chantal Yerly, responsable du refuge SPA de Colombier. Et si on les accepte, on sait qu’on n’arrivera pasàlesreplacer,outrèsdifficilement.» La SPA neuchâteloise a déjà refusé deux amstaffs en apprenant qu’il s’agissait de chiens à problèmes. Et un autre mâle de même race, pourtant socialibilisé et castré, est à Cottendart depuis juillet, sans trouver de nouveau maître. Chienne de vie... /AXB Jeudi 19 janvier 2006 L’Express L’Impartial Prévenir plutôt qu’interdire CHIENS Le Conseil d’Etat neuchâtelois rejette le projet fédéral de prohibition ou de restriction de certaines races de combat. Il préférerait que tous les propriétaires – et pas seulement ceux de pitbulls – doivent suivre des cours Ça grogne dans tous les coins Les associations canines réunies hier à Berne ont dans l’ensemble dénoncé une loi inapplicable et anticonstitutionnelle, a indiqué à l’ATS la vice-présidente de la Protection suisse des animaux. Selon Birgitta Rebsamen, l’interdiction de détenir des pitbulls et de croiser avec eux 13 races de chiens, comme les dobermann ou les rottweiler, a fait l’unanimité contre elle. Certains groupes d’intérêt, comme Citoydog.ch, accusent la Confédération de «racisme canin». Et l’American pitbull terrier club suisse a déjà annoncé qu’il saisirait la justice si les mesures mises en consultation entraient en vigueur. Par ailleurs, si les vétérinaires cantonaux sont partagés, ceux de Suisse romande ont adresséunelettrede«mise en garde» au conseiller fédéral Joseph Deiss, responsable du dossier. Ils craignent qu’une interdiction des pitbulls et l’établissement d’une liste de races soumises à autorisation soient non seulement improductifs, mais qu’ils donnent en plus «une fausse impression de sécurité». La population risquerait, selon eux, d’oublier que d’autres chiens, de toute race, peuvent être dangereux. Feu sacré ravivé jusqu’à fin janvier ÉGLISE RÉFORMÉE La consultation sur internet a rencontré un vif succès. Les responsables du projet ont donc prolongé l’accès au site d’un mois. Résultats attendus pour février Pierre de Salis est satisfait de la masse de réactions engrangées. PHOTO ARCH-MARCHON Porte-parole de l’Office vétérinaire fédéral (OVF), Cathy Maret constate que la contestation se cristallise autour de l’interdiction des pitbulls et autres bâtards. En revanche, un large consensus semble se dégager sur les mesures destinées à accroître la responsabilité du détenteur (voire avec un examen), à axer l’éducation sur la sociabilité des chiens, ou à exiger l’annonce de certaines races. L’OVF va faire la synthèse des réactions. Le Conseil fédéral devrait prendre une décision définitive d’ici fin janvier ou début février. /ats-axb Le feu sacré de l’Eglise réformée neuchâteloise (Eren) brûle encore. Alors qu’elle aurait dû s’éteindre avec la fin de 2005, la flamme sera entretenue jusqu’à la fin du mois de janvier, se félicite le pasteur Pierre de Salis, du centre cantonal Thef (théologie, éducation et formation). Déjà 600 questionnaires Le feu en question est un site internet, accessible via www.feu-sacre.ch. Inauguré à fin septembre, il a été conçu, selon les termes de Pierre de Salis, «pour provoquer et favoriser une réflexion et un débat sur la place et la fonction de l’Eglise dans la société». Débat qui, apparemment, a bien eu lieu. Entre 3000 et 4000 visiteurs ont été accueillis sur le site. Et le questionnaire proposé a été rempli à plus de 600 reprises. «Notre Pour le Conseil d’Etat, le potentiel de dangerosité des chiens – ici un dogue argentin, visé par Berne – ne peut pas être défini au moyen d’une liste de races. PHOTO KEYSTONE but, désormais, c‘est d’arriver à 1000. Nous devrions y arriver, ce d’autant que nous avons reçu, en plus, environ 80 questionnaires sur papier», ajoute le théologien neuchâtelois, comblé par «la masse de réactions engrangées»: «Au moment du lancement, nous tablions sur 200 à 300 réponses». Les personnalités s’expriment Le succès du site tient aussi aux avis exprimés semaine après semaine par des personnalités neuchâteloises, choisies dans un cercle dépassant largement celui de l’Eren. «C’est vrai, nous avons choisi une perspective œcuménique, puisque nous avons recueilli l’avis du vicaire épiscopal, du pope orthodoxe, ou encore de la nouvelle desservante de l’Eglise catholique-chrétienne», note Pierre de Salis. Mais pas seulement: en déroulant les pages, on se nourrit des réflexions du spécialiste de ci- néma Vincent Adatte, du dessinateur Elzingre ou, dernière en date, celle de l’ancienne ministre Monika Dusong. Suivront, pour clore l’expérience, les avis de Robert Bouvier et de Miroslav Blazevic, entraîneur de Neuchâtel Xamax. Mais le processus ne s’arrêtera pas avec la fermeture du site. Pierre de Salis entend consacrer le mois de février à l’analyse des résultats. Ses conclusions seront rendues publiques au moment de la remise de son rapport final aux autorités de l’Eglise protestante cantonale. Très impatientes de savoir quel rapport les Neuchâtelois entretiennent-ils avec le sacré. Et avec l’Eglise elle-même. /SDX Site www.feu-sacre.ch. Questionnaires accessibles jusqu’au 31 janvier. Consultation des avis des personnalités jusqu’au 14 février UNIVERSITÉ La SDN sous un regard neuf Créée en 1919, la Société des nations (SDN) reste généralement dans les esprits comme l’exemple d’une institution internationale incapable d’assurer la paix. La thèse de l’historien biennois Michel Fior surmonte ce débat classique pour l’inscrire dans une autre problématique: la gouvernance globale du capitalisme sur une longue durée. Elle montre ainsi l’importance de la SDN au lendemain de la Première Guerre mondiale, dans la reconstitution d’un ordre international libéral. A l’heure de la globalisation et du rôle croissant joué par les grandes organisations de l’ordre mondial, Michel Fior met en évidence l’intérêtdesoumettrelaSDNàce nouveau regard. Il soutiendra sa thèse vendredi à 13h45, salle RNO2, à la faculté des lettres, à Neuchâtel. /comm-réd
3 GRAND ANGLE Jeudi 19 janvier 2006 L’Impartial Front uni contre deux lois ASILE ET ÉTRANGERS Une bonne trentaine d’associations, syndicats, partis et ONG forment le comité référendaire neuchâtelois, qui a lancé sa campagne de récolte de signatures hier à La Chaux-de-Fonds Par Stéphane Devaux une politique migratoire inhu- «Refusons maine!» Ecrit en noir sur le blanc d’une banderole déployée sur Espacité, à La Chaux-de-Fonds, le message est clair. Il accompagnait hier la constitution du comité référendaire neuchâtelois contre les lois sur l’asile et sur les étrangers. Formé de partis de gauche, de syndicats, d’associations de défense des droits de l’homme, d’ONG ou d’organisations chrétiennes (une bonne trentaine en tout), il entend contribuer activement à la récolte des 50.000 signatures nécessaires au dépôt des deux référendums. Car pour lui, ça ne fait pas un pli: ces deux lois, approuvées par une majorité de droite des Chambres fédérales, «s’inscrivent dans une logique d’exclusion, de discrimination et de répression». Elles doivent donc être combattues par ceux «qui veulent une Suisse ouverte et solidaire». La chasse aux signatures dure jusqu’au 19 mars. Loi sur l’asile: inique et coûteuse Directeur du Centre social protestant, François Dubois estime que la loi, telle qu’elle a été révisée, est «inacceptable sur le plan éthique», mais aussi coûteuse et génératrice d’inégalités de traitement entre cantons. Exclure de la procédure d’asile ceux qui sont privés de papiers d’identité à leur arrivée «frise l’absurde», tempête le pasteur.Etquediredelasuppression de l’aide sociale, sinon qu’elle va pousser toute une population «dans la misère et la clandestinité». «Mais c’est Gisèle Ory a combattu la révision des lois sur l’asile et sur les étrangers au Conseil des Etats. Elle se lance aujourd’hui dans le combat du référendum, refusant une logique d’exclusion et de discrimination. PHOTO LEUENBERGER aussiunexempledeplusdereport de charges vers les cantons», ajoute-t-il. L’aide sociale est en effet affaire fédérale, tandis que l’aide d’urgence, qui doit lui être substituée, est de la responsabilité des cantons. D’où aussi des inégalités de traitement selon le lieu de résidence du requérant. Bref, résume François Dubois, les nouvelles dispositions de la loi «exploitent les peurs» et «favorisent le processus du bouc émissaire». En le criminalisant. Loi sur les étrangers: espoir ténu Le front du refus est aussi net pour la nouvelle loi sur les étrangers. La conseillère aux Etats socialiste Gisèle Ory s’insurge contre son principal défaut: la création de deux catégories d’étrangers. Ceux de l’Union européenne (aux droits fixés par la libre circulation) et les autres. A moins d’être investisseur, homme d’affaires ou... footballeur – en clair indispensable à l’économie suisse –, l’espoir est ténu, pour un ressortissant des pays du Sud (Bosnie et Turquie comprises) d’obtenir un permis de travail. L’obtention du permis C sera subordonné à un examen, le droit au regroupement familial sera restreint. Pire, on regardera d’un œil suspect les couples binationaux. Ce n’est plus une loi sur les étrangers, mais contre eux», s’indigne la sénatrice de La Chaux-de-Fonds, qui estime que la Suisse a besoin d’une vraie loi sur les migrations et l’intégration, apportant une solution au sort des sans-papiers. Ce que n’est pas la nouvelle loi, insiste-t-elle. En s’étonnant du contraste entre la situation actuelle et la Suisse du XIXe. «Christoph Blocher fait toujours référence aux valeurs traditionnelles. Or, cette Suisse-là était une terre d’immigration et d’émigration. Une Suisse ouverte.» /SDX Plus petit mais plus efficace TOURISME Watch Valley dresse son stand d’aujourd’hui à dimanche à la foire des vacances de Berne. Les différents offices et autres prestataires de l’Arc jurassien y collaborent plus étroitement Le stand de promotion de Watch Valley (ici en février dernier à Bâle) s’articule désormais par thèmes et non par plus région touristique de l’Arc jurassien. PHOTO SP Présent dès aujourd’hui à la Ferienmesse de Berne, le stand de promotion de Watch Valley s’articule principalement autour des crêtes jurassiennes, des Trois-Lacs, des villes de charme, des produits du terroir (absinthe, vins, tête-de-moine) et des transports, avec les CJ. Cette présentation par thème plutôt que par régions est nouvelle, explique Gabrielle D’Aloia, responsable marketing à Tourisme neuchâtelois, membre de Watch Valley aux côtés notamment de Jura Tourisme et de Jura bernois Tourisme. Le but est de professionnaliser la collaboration entre les offices du tourisme et prestataires déjà habitués à travailler sur le stand en regroupant dans un même module toute l’offre de l’Arc jurassien, argumente Gabrielle D’Aloia. Ainsi, même s’il demeure «important et très visible», le stand de Watch Valley a vu son volume réduit par rapport à 2005, une formule qui est «également positive d’un point de vue financier». Clientèle suisse surtout Après Berne, ce stand sera dressé à la Fespo de Zurich et dans des salons touristiques de Genève et Bâle. Watch Valley rappelle que la clientèle suisse couvre 80% du marché de l’Arc jurassien. Et «les salons touristiques sont une chance unique de toucher le public de façon immédiate et directe». A l’étranger, l’accent sera mis principalement sur Watch Valley, berceau de l’horlogerie. Les offices du tourisme neuchâtelois, jurassien et bernois francophone iront eux-mêmes aux salons de Berlin, Stuttgart et Fribourg-en-Brisgau. Ils seront représentés, via Suisse Tourisme ou d’autres partenaires, en Belgique, aux Pays-Bas, en Espagne et au Danemark. /AXB Subventions réduites Cinq pour cent. C’est finalement de 5% que le Conseil d’Etat neuchâtelois a décidé de réduire les subventions d’aide matérielle versées aux requérants d’asile et aux personnes admises provisoirement dans le canton. La loi sur la réduction dessubventionsdu14décembre prévoit un taux inférieur à 10% dans certains cas, précise le gouvernement pour justifier sa décision, prise le 13 janvier. Et communiquée hier. Dès le 1er février, les prestations mensuelles dans les centres de premier accueil seront de 285 fr. (300 fr. en 2005) pour une personne majeure ou un mineur non accompagné dès 15 ans. Pour un jeune de 1 à 17 ans, elles seront de 170 fr., pour un bébé de moins d’un an de 190 francs. Pour les personnes vivant dans un appartement (deuxième accueil), les montants iront de 455fr.à210francs.Unménage d’au moins cinq personnes majeures touchera 400 fr. pour chacune d’elle. Soucieux de favoriser l’intégrationdesrequérantsau marché du travail, le Conseil d’Etat n’a pas modifié les normes relatives à l’incitation au travail. Celui qui a un emploi à plein-temps continuera donc de toucher 300 fr., somme réduite de moitié pour un emploi à mitemps ou moins. /sdx EN BREFZ BUGNENETS-SAVAGNIÈRES � Matinées gratuites. Les écoles suisses de ski et de snowboard de Neuchâtel et Saint- Imier, en collaboration avec la Société des téléskis des Bugnenets-Savagnières, offrent deux matinées gratuites, les samedis 21 janvier et 11 mars aux jeunes de la région et d’ailleurs. Pour profiter pleinement de cette aubaine, ceux-ci doivent se présenter à la caisse dès 9h, munis d’une carte d’identité, afin de retirer leur abonnement gratuit. Sur place, des moniteurs les initieront au snowboard, ski, carving ou encore au bigfoot. Renseignements auprès de Daniel Kämpf, tél. 079 250 92 50. /réd PUBLICITÉ Nous imprimons votre quotidien.
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