rouille de l'arachide - IRD
rouille de l'arachide - IRD
rouille de l'arachide - IRD
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
APPROCHES DE LA PATHOLOGIE<br />
DES CULTURES TROPICALES
Couverture : une culture d’arachi<strong>de</strong> typique du pays sénoufo, dans<br />
le nord <strong>de</strong> la Côte-d’Ivoire. Dans cette région, les cultures d’arachi<strong>de</strong><br />
représentent jusqu’à 40 Yo <strong>de</strong> la surface agricole utile. Photo S. Savary.<br />
O ORSTOM et éditions KARTHALA, 1991<br />
ISBN : 2-86537-332-0
Serge Savary<br />
(sous la direction <strong>de</strong>)<br />
Approches<br />
<strong>de</strong> la pathologie<br />
<strong>de</strong>s cultures tropicales<br />
_-<br />
Exemple <strong>de</strong> l’arachi<strong>de</strong> en<br />
-1- ~<br />
_ _<br />
Afrique <strong>de</strong> l’Ouest<br />
Éditions <strong>de</strong> ORSTO TOM Éditions KARTHALA<br />
213, rue La Fayette<br />
75480 Paris Ce<strong>de</strong>x 10<br />
22-24, bd Arago<br />
75013 Paris
P.D. <strong>de</strong> Jong<br />
C. Lannou<br />
R. Rabbinge<br />
S. Savary<br />
E. Servat<br />
LES AUTEURS<br />
U ni ver si té Agronomique <strong>de</strong> Wag en ing en,<br />
Département d' Ecologie Théorique <strong>de</strong> la Produc-<br />
tion, P.O.B. 430, 6700 AK Wageningen, Pays-Bas.<br />
INRA, Laboratoire <strong>de</strong> Pathologie Végétale, 78850,<br />
Thiverval-Grignon, France.<br />
Université Agronomique <strong>de</strong> Wageningen,<br />
Département d' Ecologie Théorique <strong>de</strong> la Produc-<br />
tion, P.O.B. 430, 6700 AK Wageningen, Pays-Bas.<br />
Antenne ORSTOM auprès <strong>de</strong> I'IRRI, P.O.<br />
Box 933, Manila, Philippines.<br />
Antenne Hydrologique ORSTOM 06 B.P. 1203<br />
CIDEX 1 Abidjan 06, Côte d'Ivoire.<br />
G. van Santen British Society for Horticultural Research, East<br />
Malling, West Malling, Kent ME19 6BJ,<br />
Royaume-Uni.<br />
J.C. Zadoks Université Agronomique <strong>de</strong> Wageningen,<br />
Département <strong>de</strong> Phytopathologie, P.O.B. 8025,<br />
6700EE Wageningen, Pays-Bas.
Avant-Propos<br />
Thème <strong>de</strong> I'4tu<strong>de</strong>.<br />
L'objectif initial <strong>de</strong> ce document est <strong>de</strong> sensibiliser le lecteur au<br />
problème que constitue les pertes <strong>de</strong> récolte occasionnées aux cultures<br />
tropicales traditionnelles par un ensemble <strong>de</strong> contraintes phytosani-<br />
taires (maladies et ravageurs, en particulier). 11 s'agit d'un problème à<br />
caractère très général, dont l'importance est largement reconnue, mais<br />
qui n'a, jusqu'à présent, suscité que peu <strong>de</strong> publications en français. La<br />
raison principale en est simple : il s'agit d'un thème d'une extrême<br />
complexité. La réalisation d'un programme <strong>de</strong> recherche a fourni<br />
l'occasion <strong>de</strong> l'abor<strong>de</strong>r dans un cas particulier, celui <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, en<br />
Côte d'Ivoire, confrontée à <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> maladies. Par la suite,<br />
l'analyse <strong>de</strong> l'information recueillie a permis d'élaborer, ou d'adapter,<br />
une démarche qui présente une valeur générale, et peut s'adapter à<br />
d'autres exemples. D'où une réflexion à caractère méthodologique, et<br />
ce document.<br />
Conditions <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>. Coopérations.<br />
Ce document résulte d'un programme conjoint entre I'ORSTOM,<br />
l'université Agronomique <strong>de</strong> Wageningen, les Institutions Nationales<br />
<strong>de</strong> Recherche Agronomique <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire, et I'IRHO. I1 est<br />
constitué <strong>de</strong> résultats obtenus en Côte d'Ivoire, essentiellement au<br />
Centre ORSTOM d'Adiopodoumé, puis à l'Institut International <strong>de</strong> Re-<br />
cherche Scientifique d' Adiopodoumé (IIRSDA). L'essentiel <strong>de</strong>s moyens<br />
<strong>de</strong> recherche ont été fournis par I'ORSTOM, complémentés par une<br />
délégation du projet C.C.E. No TS2 O1 02-M-CD: "Maladies Fongiques<br />
<strong>de</strong> l'Arachi<strong>de</strong> en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest'', ainsi qu'un fellowship accordé<br />
par le Centre International d'Agriculture (Wageningen).<br />
Suggestions <strong>de</strong> lecture.<br />
Les differents chapitres sont présentés sous la forme d'articles rédigés<br />
par différents acteurs <strong>de</strong> ce programme. En effet, c'est sous cette<br />
forme que l'information scientifique est diffusée ; et il nous a paru plus
8 AVANT-PROPOS<br />
réaliste et plus honnête <strong>de</strong> la présenter ici sous cette forme. Le lecteur<br />
pourra, ainsi, être témoin <strong>de</strong>s difficultés rencontrées à chaque étape<br />
d'une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce type, évaluer les solutions qui ont été choisies, et<br />
suivre la progression <strong>de</strong>s trávaux.<br />
Les différents chapitres diffèrent beaucoup dans leurs styles;<br />
certains sont d'un abord relativement aisé, d'autres beaucoup plus<br />
difficiles pour un non-spécialiste - mais il y a plusieurs façons <strong>de</strong> lire<br />
ce document. Après un chapitre d'introduction, les chapitres 2 à 4 sont<br />
centrés sur l'aspect spatial <strong>de</strong> l'épidémiologie <strong>de</strong> maladies <strong>de</strong>s plantes.<br />
Les chapitres 5 et 6 représentent une synthèse <strong>de</strong>s informations<br />
concernant les cinétiques <strong>de</strong> ces épidémies. Le chapitre 7 constitue une<br />
transition entre <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dynamique <strong>de</strong>s populations et d'analyse<br />
<strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte, qui sont abordées plus en profon<strong>de</strong>ur dans les<br />
chapitres 8 et 9. Le chapitre 10 est une synthèse sur les démarches<br />
envisageables pour étudier <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte causées par un ensem-<br />
ble <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires; l'accent est spécialement mis sur les<br />
cultures tropicales traditionnelles. L'application <strong>de</strong> ces démarches à<br />
I'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas qui constitue le support <strong>de</strong> ce document, les maladies<br />
foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, y est évaluée.<br />
Chaque chapitre peut être lu séparément, et est précédé d'un<br />
résumé. Leur lecture permet d'obtenir une vue générale <strong>de</strong> chaque<br />
section et <strong>de</strong>s suggestions méthodologiques qui y sont formulées. Le<br />
chapitre 1, heureusement court, introduit <strong>de</strong>s concepts et <strong>de</strong>s termes<br />
utilisés tout au long <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>; nous suggérons au lecteur, même s'il est<br />
pressé, <strong>de</strong> le parcourir et en particulier, d'examiner la figure 1-1.<br />
Le chapitre 10, enfin, comporte une réflexion, non seulement sur<br />
les résultats obtenus au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas, mais également sur<br />
les perspectives qui s'offrent pour la gestion <strong>de</strong>s contraintes phytosa-<br />
nitaires multiples qui affectent les cultures tropicales traditionnelles.<br />
En particulier, les Cléments nécessaires pour une évaluation du risque<br />
associé aux situations <strong>de</strong> production <strong>de</strong> ces cultures sont évoqués, tout<br />
particulièrement dans le contexte d'un processus d'intensification<br />
agricole. C'est spécialement dans ce chapitre que le lectèur - que nous<br />
ne supposons pas nécessairement intéressé ni par l'arachi<strong>de</strong>, ni par ses<br />
maladies - pourra trouver éventuellement le support d'une réflexion<br />
critique.<br />
Remerciements.<br />
Tous les acteurs <strong>de</strong> ce programme ne figurent pas parmi les auteurs <strong>de</strong>s<br />
différents chapitres ; nous souhaitons remercier tous ceux qui ont
AVANT-PROPOS 9<br />
contribué à sa réalisation, et en particulier MM. P. Blizoua-Bi<br />
(IIRSDA, Côte d'Ivoire), M. Noirot (ORSTOM, Centre <strong>de</strong> Montpel-<br />
lier), A. Dezetter (ORSTOM , Côte d'Ivoire), A. Amalaman (IDESSA,<br />
Côte d'Ivoire), M. Van Wijk (Université <strong>de</strong> Wageningen). Nous<br />
souhaitons également remercier l'ensemble du personnel du Centre<br />
ORSTOM &Adiopodoumé, puis <strong>de</strong> I'IIRSDA, pour son appui continu<br />
durant les travaux.<br />
Nous adressons également nos très vifs remerciements à M. B.<br />
Boccas, Directeur Général <strong>de</strong> I'IIRSDA, pour son intérêt marqué et<br />
son soutien durant la fin <strong>de</strong>s expérimentations <strong>de</strong> ce programme <strong>de</strong><br />
recherche, ainsi qu'à M. le Ministre <strong>de</strong> l'Enseignement et <strong>de</strong> la Recher-<br />
che <strong>de</strong> Côte d'Ivoire, et au Directeur Général <strong>de</strong> l'Institut <strong>de</strong>s Savanes<br />
(IDESS A).<br />
Ce programme a été réalisé grâce à l'appui continu du<br />
Département "Milieux et Activités Agricole" <strong>de</strong> I'ORSTOM , complé-<br />
menté par <strong>de</strong>s mesures incitatives pour la réalisation <strong>de</strong>s travaux, puis<br />
leur publication.<br />
A titre personnel, S. Savary désire adresser ses remerciements<br />
pour l'accueil et les conditions exceptionnelles <strong>de</strong> travail qui lui ont été<br />
réservés par le Département <strong>de</strong> Phytopathologie <strong>de</strong> l'université<br />
Agronomique <strong>de</strong> Wageningen durant la phase finale <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong><br />
ce document.<br />
Enfin, <strong>de</strong>s remerciements tout particuliers sont adressés à M. A.<br />
Ravise, Vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Commission Scientifique "Sciences du<br />
Mon<strong>de</strong> Végétal'' <strong>de</strong> 1'ORSTOM pour son soutien constant, son conseil<br />
disponible en permanence, et son assistance pour la réalisation <strong>de</strong> cette<br />
publication.
Chapitre 1. Introduction - La culture<br />
et ses contraintes phytosanitaires<br />
en tant que système<br />
S. Savary & J.C. Zadoks<br />
Résumé<br />
L'analyse d'un ensemble <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires est un thème <strong>de</strong><br />
recherche majeur pour la protection <strong>de</strong>s cultures tropicales tradition-<br />
nelles. Ce thème complexe peut être abordé en considérant la culture,<br />
ses situations <strong>de</strong> production, et ses contraintes, notamment phytosani-<br />
taires, comme un système. Cette approche peut être suivie pour<br />
examiner les relations entre situations <strong>de</strong> production et pertes <strong>de</strong><br />
récolte; ces relations déterminent les stratégies optimales qui pourront,<br />
dans chaque situation <strong>de</strong> production, être adoptées pour gérer les<br />
contraintes <strong>de</strong> la culture. Une terminologie adaptée à I'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pertes<br />
<strong>de</strong> récolte est proposée: dégâts, dommage, et perte. De par la diversité<br />
<strong>de</strong> ses situations <strong>de</strong> production, et du fait <strong>de</strong> la multiplicité <strong>de</strong> ses<br />
contraintes phytosanitaires, en particulier fongiques, la culture <strong>de</strong><br />
l'arachi<strong>de</strong> en Côte d'Ivoire constitue un bon support pour une étu<strong>de</strong> à<br />
caractère méthodologique.<br />
Mots clés<br />
situation <strong>de</strong> production, dégâts, dommage, perte, fonction <strong>de</strong><br />
dommage, fonction <strong>de</strong> perte.<br />
1 - Elaboration du ren<strong>de</strong>ment, dynamique <strong>de</strong>s contraintes<br />
phytosanitaires, et pertes <strong>de</strong> récoltes<br />
L'élaboration du ren<strong>de</strong>ment d'une culture fait intervenir <strong>de</strong>s<br />
mécanismes complexes, intervenant à <strong>de</strong>s niveaux d'intégration et avec<br />
<strong>de</strong>s caractéristiques temporelles différentes (De Wit 8z Goudriaan,
12 ' PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
1978; Penning <strong>de</strong> Vries & van Laar, 1982; Gardner et'al., 1985;<br />
Charles-Edwards, 1986). Il en est <strong>de</strong> même en ce qui concerne la<br />
dynamique d'une contrainte phytosanitaire, par exemple d'une maladie;<br />
l'établissement <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> l'épidémiologie quantitative (Van <strong>de</strong>r<br />
Plank, 1963; 1965) ont permis <strong>de</strong> développer une approche<br />
progressivement plus sophistiquée, dans laquelle les caract6ristiques<br />
temporelles (Zadoks, 1971; Kranz, 1974; Zadoks & Schein, 1979;<br />
Kranz & Hau, 1980; Campbell & Mad<strong>de</strong>n, 1990) et spatiales<br />
(Kampmeijer & Zadoks, 1977; Zadoks & Schein, 1979; Jeger, 1983;<br />
Van <strong>de</strong>n Bosch et al., 1988a; 1988b; 1988c; Campbell & Mad<strong>de</strong>n,<br />
1990) ont pu prendre place.<br />
'-<br />
Le résultat est une interaction dynamique continue entre, d'une<br />
part, les processus <strong>de</strong> la production végétale, et d'autre part, les<br />
processus qui régissent la cinétique <strong>de</strong> la contrainte phytosanitaire.<br />
Cette interaction se traduit par un ren<strong>de</strong>ment, et par une perte <strong>de</strong><br />
récolte.<br />
La complexité <strong>de</strong> ce phénomène, le nombre - en réalité inconnu,<br />
nécessairement différent d'un couple culturekontrainte à un autre - <strong>de</strong><br />
facteurs qui influent sur son comportement, justifient <strong>de</strong> l'abor<strong>de</strong>r<br />
selon une .démarche qu'il est convenu d'appeler "analyse <strong>de</strong>s systèmes".<br />
Un système est une'abstraction, constituée par une fraction délimitée <strong>de</strong><br />
la réalité, où interagissent un certain nombre d'Cléments. Un modèle<br />
est une représentation, souvent sous forme mathématique, d'un<br />
système, et qui incorpore les éléments et les relations entre ces<br />
Cléments qui sont considérés avoir une importance majeure sur le<br />
comportement du système (Forrester, 1961; Zadoks, 1971; De Wit &<br />
Goudriaan, 1978; Rabbinge et al., 1989).<br />
Dès l'abord, on sait qu'il faudra, pour pouvoir réaliser <strong>de</strong>s<br />
expérimentations, réduire le système complexe eñ un système plus<br />
simple, dont les limites sont connues, et dont le comportement sera,<br />
éventuellement, interprétable; Le système, décomposé en sous-unités,<br />
étudiées séparément (analyse), il faudra tenter <strong>de</strong> le reconstruire sous<br />
la forme d'un modèle (synthèse). Ces <strong>de</strong>ux étapes sont à.la base <strong>de</strong>s<br />
méthodologies utilisées pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s contraintes<br />
phytosanitaires, et en particulier, en épidimiologie (Zadoks, 1972). Il<br />
faudra ensuite essayer <strong>de</strong> vérifier si, véritablement, les informations<br />
recueillies et rassemblées dans un modèle sont représentatives du<br />
comportement général du système. Cette étape (validation), maIgré<br />
toute son importance, n'a sans doute pas reçu encore toute l'attention<br />
qu'elle mérite. Le terme ''validation" lui-même est déroutant;<br />
simplification <strong>de</strong> la réalité, un modèle ne peut prétendre à la<br />
représenter entière; souvent, le terme plus pru<strong>de</strong>nt d'évaluation lui est<br />
préféré. Teng (1981) a donné une revue <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>ments philosophiques<br />
et <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> modèles.
CULTURE ET CONTRAINTES EN TANT QUE, SYSTÈME 13<br />
2 - Terminologie<br />
Les débats terminologiques sont ennuyeux, mondains parfois,<br />
éprouvants le plus souvent; ceux qui les tiennent paraissent souvent<br />
pédants (Butt & Royle, 1980). Il est pourtant nécessaire <strong>de</strong> les abor<strong>de</strong>r<br />
maintenant. Des concepts précis, dont les limites sont, autant que<br />
possible, i<strong>de</strong>ntifiées, sont nécessaires pour établir <strong>de</strong>s définitions<br />
opérationnelles, réaliser <strong>de</strong>s expériences, effectuer <strong>de</strong>s mesures; et,<br />
enfin, tirer <strong>de</strong>s conclusions. I1 est hors <strong>de</strong> question ici <strong>de</strong> vouloir<br />
imposer un seul terme - une terminologie, comme les concepts qui lui<br />
sont associés, doit évoluer - mais seulement d'essayer <strong>de</strong> se faire mieux<br />
comprendre.<br />
Le tableau 1-1 ,donne une liste <strong>de</strong> quelques termes particu-<br />
lièrement importants dans les domaines <strong>de</strong> l'épidémiologie, <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> la production végétale, et <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récoltes. Ces<br />
termes sont termes sont classés en fonction <strong>de</strong> leur niveau d'abstraction<br />
(Butt & Royle, 1980). Dans la classe A figurent <strong>de</strong>s termes concrets,<br />
qui représentent, ou pour lesquels il existe une définition<br />
opérationnelle (Zadoks & Schein, 1979) communément admise. Dans la<br />
classe B figurent <strong>de</strong>s termes plus généraux, qui représentent <strong>de</strong>s<br />
concepts qu'il est, en principe, possible <strong>de</strong> mettre en oeuvre grâce à<br />
une définition opérationnelle adaptée au cas particulier auquel on<br />
s'adresse. La classe C est représentée par <strong>de</strong>s termes présentant un fort<br />
<strong>de</strong>gré d'abstraction; ces termes, bien souvent, ne sont ,pas aimés <strong>de</strong>s<br />
chercheurs dans le domaine agronomique, en particulier dans le<br />
domaine <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong>s cultures, parce qu'il est très difficile,<br />
voire impossible, <strong>de</strong> leur donner une définition opérationnelle. Des<br />
définitions opérationnelles seront proposées au cours <strong>de</strong>s chapitres <strong>de</strong><br />
cette étu<strong>de</strong>; ils font l'objet d'une évaluation critique dans le chapitre 10.<br />
Les termes sont également répartis en groupes. Les, <strong>de</strong>ux<br />
premiers sont épidémiologiques, rassemblant <strong>de</strong>s caractéristiques<br />
spatiales (1) et temporelles (2) <strong>de</strong>s épidémies. Ces termes seront<br />
définis et utilisés dans les chapitres 2 à 6. Le troisième groupe consti-<br />
tue, en réalité, notre pricipal centre d'intérêt ici; il rassemble <strong>de</strong>s<br />
termes que nous avons adoptés pour décrire et analyser <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong><br />
récoltes (Zadoks, 1985). Ils seront particulièrement utilisés dans les<br />
chapitres 7 à 10; Le quatrième groupe est constitué par une<br />
classification <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment, dérivée <strong>de</strong> celle proposée par Zadoks &<br />
Schein (1979). Le cinquième groupe ne comporte qu'un unique terme,<br />
le concept <strong>de</strong> situation <strong>de</strong> production, qui joue un rôle central dans<br />
cette étu<strong>de</strong>.<br />
L'apparition, puis le développement d'une contrainte phytosani-<br />
taire dans une culture est à l'origine <strong>de</strong> dégâts; ces dégâts, effets<br />
visibles, mesurables, <strong>de</strong> la contrainte. peuvent &re, sous certaines<br />
conditions, responsables d'un dommage (Fig. 1-1): le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la
14 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Tableau 1-1. Quelques concepts pour I'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong><br />
récoltes provoquées par un ensemble <strong>de</strong> contraintes (pathologi-<br />
ques).<br />
A B C<br />
1 Epidémiologie gradient<br />
(caracté- ' source d'inoculum<br />
ristiques dissémination<br />
spat i a I es) dispersion<br />
exodémie<br />
ésodémie<br />
2 Epidtimiologie intensite <strong>de</strong> maladie<br />
(caracté sévérité<br />
ristiques inci<strong>de</strong>nce<br />
tem por el les) taux d'accroissement<br />
aire sous la courbe<br />
3 Pertes dégâts<br />
<strong>de</strong> récolte dommage<br />
4 Ren<strong>de</strong>ments ren<strong>de</strong>ment réel<br />
ren<strong>de</strong>ment accessible<br />
perte '<br />
ren<strong>de</strong>ment théorique<br />
5 Agro-écosyst&me situation <strong>de</strong> production<br />
La signification <strong>de</strong>s colonnes est expliquée dans <strong>de</strong> texte.<br />
Sources: Robinson, 1976<br />
Zadoks & Schein, 1979<br />
Butt & Royle, 1980
CULTURE ET CONTRAINTES EN TANT QUE SYSTÈME 15’<br />
Figure 1-1. Diagramme relationnel entre les concepts:<br />
dégâts, dommage, et perte<br />
contra in te<br />
ph yt osan itaire<br />
élaboration<br />
du ren<strong>de</strong>ment<br />
socio-économiques<br />
Figure 1-1<br />
fonction <strong>de</strong> dommage<br />
Ø<br />
fonction <strong>de</strong> perte
16 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
culture est réduit. Ce dommage, sous certaines conditions encore<br />
(économiques, notamment), peut être responsable d'úne perte: le<br />
revenu, ou l'avantage matériel (ou social), tiré <strong>de</strong> la culture est<br />
diminué. La fonction qui lie les variations du dommage à celles <strong>de</strong>s<br />
dégâts est la fonction <strong>de</strong> dommage; <strong>de</strong> même, la fonction qui lie les<br />
variations <strong>de</strong> la perte à celles du dommage est la fonction <strong>de</strong> perte;<br />
Trois catégories <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments sont distinguées dans le tableau<br />
1- 1. Le ren<strong>de</strong>ment réel (Y) est celui d'une culture dans <strong>de</strong>s conditions<br />
courantes <strong>de</strong> gestion, y compris au plan phytosanitaire; sa production<br />
est réduite par les dégâts occasionnés par (au moins) une contrainte<br />
phytosanitaire. Le ren<strong>de</strong>ment accessible (Ya) est considéré, ici (voir<br />
Zadoks & Schein, 1979; Zadoks, 1981), comme le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> cette<br />
culture débarrassée <strong>de</strong> cette contrainte; l'écart (Ya - Y) entre les <strong>de</strong>ux<br />
ren<strong>de</strong>ments est donc le dommage (O). Le ren<strong>de</strong>ment théorique est celui<br />
d'une culture placée dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> développement en tous<br />
points optimales, comprenant une protection complète contre toute<br />
contrainte phytosanitaire.<br />
Le <strong>de</strong>rnier concept du tableau est celui <strong>de</strong> situation <strong>de</strong> production<br />
(De Wit & Penning <strong>de</strong> Vries, 1982). Une situation <strong>de</strong> production<br />
représente l'ensemble <strong>de</strong>s facteurs d'environnement (a) physique<br />
(climat, caractéristiques édaphiques), (b) biologique (ravageurs,<br />
parasites, mauvaises herbes, symbiotes, etc...), (c) humain (savoir-faire<br />
<strong>de</strong> l'agriculteur, contraintes sociales, etc...), (d) technique (pratiques<br />
culturales, niveau d'intensification, système <strong>de</strong> production), et (e)<br />
économique (coûts <strong>de</strong> production, évolution <strong>de</strong>s marchés, valeur<br />
intrinsèque <strong>de</strong> la culture). I1 s'agit, sans doute, du terme présentant le<br />
plus fort <strong>de</strong>gré d'abstraction <strong>de</strong> ce tableau. L'un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> cette<br />
étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> le rendre, progressivement, appliquable, au travers<br />
d'expérimentations d'abord simples, puis plus complexes, c'est-à-dire,<br />
en réduisant le système à un ensemble très restreint d'Cléments et<br />
d'interactions, puis en lui ajoutant <strong>de</strong>s Cléments complémentaires. Une<br />
définition opérationnelle, appliquée à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages<br />
occasionnés par un ensemble <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires à une<br />
culture tropicale tra'ditionnelle est enfin proposée dans le chapitre 10.<br />
3 - Objectifs <strong>de</strong> I'étu<strong>de</strong><br />
De fait, la diversité <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s cultures<br />
traditionnelles peut être considérée comme une caractéristique générale<br />
<strong>de</strong>s agro-écosystèmes tropicaux (Janzen, 1973; Zadoks & Schein,<br />
1979). 'La productivité <strong>de</strong> ces cultures est réduite par un ensemble<br />
extrêmement divers <strong>de</strong> facteurs; en particulier, elles ne sont pas, le plus<br />
souvent, exposées à une contrainte phytosanitaire, mais plusieurs. Les<br />
exemples <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires multiples, pathologiques
CULTURE ET CONTRAINTES EN TANT QUE SYSTÈME 17<br />
(Roger, 1953; Thurston, 1984), ou mixtes (ravageurs et parasites; De<br />
Datta et al., 1978, par exemple), sont nombreux. I1 est révélateur que<br />
l'une <strong>de</strong>s premières tentatives d'estimation <strong>de</strong>s dommages causés par un<br />
ensemble <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires ait été effectuée à propos <strong>de</strong><br />
cultures tropicales (Padwick, 1956). Néanmoins, l'un <strong>de</strong>s exemples les<br />
plus connus <strong>de</strong> recherches effectuées sur un ensemble <strong>de</strong> contraintes<br />
phytosanitaires concerne la pomme <strong>de</strong> terre dans 1'Etat du Minnesota:<br />
un némato<strong>de</strong> (Pratylenclzus penetram), un insecte (Empoasca fabae), et<br />
<strong>de</strong>ux parasites fongiques (Alternaria solani et Verticillium dahliae),<br />
ont fait l'objet d'étu<strong>de</strong>s approfondies sur les dynamiques <strong>de</strong>s<br />
populations, les dégâts, les dommages qui sont occasionnés, et leurs<br />
composantes. Des avancées considérables ont été réalisées dans le<br />
domaine <strong>de</strong> l'expérimentation (Johnson, 1986; Johnson et al., 1986a;<br />
Johnson et al., 1987a), du traitement <strong>de</strong>s données (Franc1 et al., 1987),<br />
et <strong>de</strong> la modélisation du ren<strong>de</strong>ment (Johnson et al., 1986b) et <strong>de</strong>s<br />
dommages (Johnson et al., 1987b; Johnson & Teng, 1990).-<br />
- ,<br />
Dans les agro-écosystèmes tropicaux, ces <strong>de</strong>ux diversités: situ-<br />
ations <strong>de</strong> production, d'une part, contraintes phytosanitaires et autres,<br />
d'autre part, ren<strong>de</strong>nt extrêmement difficile 'le choix <strong>de</strong> priorités <strong>de</strong><br />
recherche, et la gestion du' système dans son ensemble: Il est, en<br />
particulier, très difficile d'i<strong>de</strong>ntifier, parmi les contraintes qui sont<br />
reconnues les plus fréquentes, et susceptibles <strong>de</strong> provoquer <strong>de</strong>s dom-<br />
mages importants, la part respective <strong>de</strong> chacune au dommage global<br />
occasionné par l'ensemble <strong>de</strong> contraintes. I1 est logique <strong>de</strong> penser que<br />
cette contribution varie en fonction <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production. Une<br />
intensification <strong>de</strong>s cultures est toujours envisageable, sinon souhaitable.<br />
Si cette option est retenue, il est nécessaire <strong>de</strong> connaître, en termes <strong>de</strong><br />
dommages, quel est le comportement prévisible <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong><br />
contraintes, afin <strong>de</strong> pouvoir mettre en place <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> gestion<br />
qui soient adaptées à la nouvelle situation. I1 peut être également utile<br />
d'i<strong>de</strong>ntifier, parmi les éléments <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> contraintes, ceux qui<br />
sont susceptibles <strong>de</strong> contribuer d'une façon prédominante au dommage<br />
global. Il est enfin indispensable <strong>de</strong> pouvoir formuler une estimation,<br />
même approximative, <strong>de</strong> l'aléas que constitue l'évolution possible <strong>de</strong><br />
cet ensemble <strong>de</strong> contraintes vis-&vis du processus d'intensification<br />
lui-même: le bénéfice espéré peut-il, éventuellement, être annulé, et,<br />
dans ce cas, à partir <strong>de</strong> quel <strong>de</strong>gré d'intensification?<br />
L'arachi<strong>de</strong>, en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, constitue un bon support pour<br />
une réflexion sur les métho<strong>de</strong>s disponibles pour abor<strong>de</strong>r ce thème.<br />
Cette culture y est exposée à un ensemble très divers <strong>de</strong> contraintes,<br />
principalement fongiques (Savary, 1987; Savary et al., 1988), virales<br />
(Fauquet & Thouvenel, 1980), et nématologiques (Germany & Dhery,<br />
1973; Minton & Beaujard, 1990) dans une gamme extrêmement<br />
étendue <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production (Gillier & Silvestre, 1969). Parmi<br />
ces contraintes, <strong>de</strong>s maladies fongiques foliaires sont généralement
18 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
considérées comme <strong>de</strong>s contraintes-clé dans les zones humi<strong>de</strong>s et<br />
sub-humi<strong>de</strong>s (Subrahmanyam et al., 1985; Savary et al., 1988): les<br />
cercosporioses, précoce (Cercospora arachidicola Hori), et tardive<br />
(Cercosporidiurn personatum (Berk. & Curt.) Deighton =<br />
Phaeoisariopsis personata (Berk. & Curt.) von Arx), et la <strong>rouille</strong><br />
(Puccinia arachidis Speg.). Cette <strong>de</strong>rnière est un exemple récent d'une<br />
pandémie (Gaeumann, 1946; Heesterbeck & Zadoks, 1987) qui a<br />
affecté l'ensemble du mon<strong>de</strong> tropical, l'Asie et l'Australasie, d'une<br />
part, l'Afrique, d'autre part, à pasir <strong>de</strong>s années 1970 (Savary et al.,<br />
1988).<br />
La plante hôte, l'un <strong>de</strong> ses parasites, et leurs interactions<br />
constituent un pathosystème (Robinson, 1976); cette étu<strong>de</strong> porte<br />
particulièrement sur le pathosystème multiple: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> -<br />
cercosporiose tardive. Les conditions <strong>de</strong> culture, leur diversité et les<br />
objectifs <strong>de</strong> la production d'arachi<strong>de</strong>, sont évoqués dans le chapitre 10.<br />
I1 convient <strong>de</strong> souligner que, parallèlement à son rôle majeur dans<br />
certaines économies africaines du fait <strong>de</strong>s exportations dont elle est à<br />
l'origine (Gillier et Silvestre, 1969), l'arachi<strong>de</strong> est, partout dans cette<br />
région, également une culture vivrière. Les conditions <strong>de</strong> culture<br />
varient <strong>de</strong> relativement intensive, sur <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s parcelles, dans <strong>de</strong>s<br />
régions le plus souvent <strong>de</strong> savane, à extensive dans beaucoup <strong>de</strong> zones<br />
<strong>de</strong> forêt. Des cultures intensives, assimilables à <strong>de</strong>s cultures<br />
maraîchères, peuvent Qtre trouvées partout dans <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> bas-fond.<br />
Par ailleurs, l'arachi<strong>de</strong> figure parmi les composants importants <strong>de</strong><br />
beaucoup <strong>de</strong> jardins tropicaux (Niñez, 1987); elle y joue, 9 ce titre, un<br />
rôle important dans l'approvisionnement alimentaire <strong>de</strong>s familles<br />
rurales.<br />
Les objectifs <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> sont les suivants:<br />
1 - effectuer une revue <strong>de</strong> quelques caractéristiques épidémiologiques<br />
<strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong>s cercosporioses <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>;<br />
2- les rassembler, sous forme <strong>de</strong> modèles, et examiner le comporte-<br />
ment <strong>de</strong> ces modèles;<br />
3-établir une base <strong>de</strong> données sur les dommages en fonction <strong>de</strong>s<br />
situations. <strong>de</strong> production et <strong>de</strong>s dégâts occasionnés; décrire les<br />
réponses en termes <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments et <strong>de</strong> dommages; formuler <strong>de</strong>s<br />
hypothèses sur ces réponses;<br />
4- tester ces hypothèses par <strong>de</strong>s expérimentations appropriées;<br />
5- produire une synthèse <strong>de</strong>s informations disponibles, permettant <strong>de</strong><br />
tracer une perspective sur l'évolution <strong>de</strong>s dommages en fonction <strong>de</strong>s<br />
situations <strong>de</strong> production et <strong>de</strong>s dégâts occasionnés par les<br />
contraintes.<br />
8<br />
Beaucoup <strong>de</strong> spécialistes <strong>de</strong>s disciplines relevant <strong>de</strong> la protection<br />
<strong>de</strong>s cultures considèrent qu'une information sur les dommages n'a <strong>de</strong>
CULTURE ET CONTRAINTES EN TANT' QUE SYSTGME<br />
valeur que préliminaire, permettant d'initier <strong>de</strong>s travaux sur une<br />
contrainte particulière - et, souvent, d'en obtenir le financement. Cette<br />
démarche est superficielle. Le dommage constitue un <strong>de</strong>scripteur som-<br />
maire, mais objectif, <strong>de</strong> l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s interactions hôte - contrainte(s)<br />
qui se sont dbveloppées au cours d'un cycle cultural. Décrire ses<br />
variations, analyser ses déterminismes est source d'informations<br />
extrêmement riche, permettant <strong>de</strong> rassembler <strong>de</strong>s niveaux d'intégration<br />
différents, d'unifier <strong>de</strong>s démarches caractéristiques <strong>de</strong> disciplines<br />
diverses, et, surtout, <strong>de</strong> fournir le support <strong>de</strong> décisions rationnelles.<br />
L'objectif principal <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> le démontrer sur un cas<br />
particulier.<br />
Références<br />
Butt, D.J. & Royle, D.J., 1980. The importance of terms and <strong>de</strong>finitions for a<br />
conceptually unified epi<strong>de</strong>miology. In: Comparative Epi<strong>de</strong>miology. A Tool .for<br />
Better Disease Management. Palti, J. & Kranz, J. (as.). Pudoc, Wageningen. pp<br />
29-45.<br />
Campbell, C.L. &Mad<strong>de</strong>n, L.V., 1990. Introduction to Plant Disease Epi<strong>de</strong>miology.<br />
John Wiley & Sons. New York. 532 p.<br />
Charles-Edwards, D., Doley, D. & Rimmington, G.M., 1986. Mo<strong>de</strong>lling Plant<br />
Growth und Development. Aca<strong>de</strong>mic Press (Australia), North Ry<strong>de</strong>. 23.5~.<br />
De Datta, S.K., Gomez, K.A., Herdt, R.W. & Barker, R.W:, 1978. A Handbook on<br />
Methodology for and Integrated Experiment-Survey on Rice Yield Constraints.<br />
The International Rice Research Institute, Los Banos, 59pp.<br />
De Wit , C.T. & Goudriaan, J.G., 1978. Simulation of Ecological Processes. Pudoc,<br />
Wageningen. 175p.<br />
De Wit, C.T. & Penning <strong>de</strong> Vries,. 1982. L'anal se <strong>de</strong>s syst&mes <strong>de</strong> production<br />
primaire. In: La productivité <strong>de</strong>s pdturages sah<strong>de</strong>ns. (Penning <strong>de</strong> Vries F.W.T. &<br />
Djiteye, M.A., eds). Agr. Res. Rep. 918, Pudoc, Wageningen. pp. 275-283.<br />
Forrester, J.W., 1961. Zndustrial Dynamics. M.1.T.-Press, Cambridge,<br />
Massachusetts. 464p.<br />
Fauquet , C. & Thouvenel, J.C., 1987. Maladies Virales <strong>de</strong>s Plantes en Cdte<br />
d'Ivoire. Editions <strong>de</strong> l'ORSTOM, Paris. 243p.<br />
Franc], L.J., Mad<strong>de</strong>n, L.V., Rowe, R.C. & Rie<strong>de</strong>l, R.M., 1987. Potato yield loss<br />
prediction and discrimination using preplant population <strong>de</strong>nsities of Verticillium<br />
dahliae and Prarylenchus penetrans. Phytopathology 77: 579-584.<br />
Gaeumann, E., 1946. PfIanzische Infektionslehre. Birkhaeuser, Bâle. 681p.<br />
Gardner, F.P., Pearce, R.B. & Mitchell, R.L., 1985. Physiology of Crop Plants.<br />
Iowa University Press, Ames, 327p.<br />
Germani, G. & Dhery, M., 1973. Observations et expérimentations concernant le rôle<br />
<strong>de</strong>s némato<strong>de</strong>s dans <strong>de</strong>ux affections <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Haute-Volta: la "chlorose" et<br />
le "clump". Olhgineux 28: 235-242.<br />
Gillier, P. & Silvestre, P., 1969. L'Arachi<strong>de</strong>. Maisoneuve & Larose, Paris. 292 p.<br />
Heesterbeek, J.A.P. & Zadoks, J.C., 1987. Mo<strong>de</strong>lling pan<strong>de</strong>mics of quarantine pests<br />
and diseases: problems and perspectives. Crop Protection 6 21 1-221.<br />
Janzen, D.H., 1973. Tropical agroecosystems. These habitats are misun<strong>de</strong>rstood gy<br />
the temperate zones, mismanaged by the tropics. Science 182: 1212-1219.<br />
Jeger, M.J., 1983. Analysing epi<strong>de</strong>mics in time and space. Plant Pathology 32: 5-1 1.<br />
Johnson, K.B., 1986. Systems analysis and mo<strong>de</strong>lling of yield loss in potato caused<br />
by interacting populations of early blight, verticillium wilt, and the potato<br />
leafhopper. Ph. D. Thesis Dissertation. Univ. of Minnesota. 201p.<br />
19
20 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Johnson, K.B., Radcliffe, E.B. & Teng, P.S., 1986a. Effects of interacting<br />
populations of Alternaria solani, Verticillium dahliae and the potato leafhopper<br />
(Empoasca fabae) on potato yield. Phytopathology 76: 1046-1052.<br />
Johnson, K.B., Johnson, S.B. & Teng, P.S., 1986b. Development of a simple<br />
potato growth mo<strong>de</strong>l for use in crop-pest management. Agricultural Systems 19:<br />
189-209.<br />
Johnson, K.B., Teng, P.S. & Radcliffe, ElB., 1987a. Analysis of potato foliage<br />
.losses by interacting infestations of early blight, verticillium wilt, and the potato<br />
leafhopper; and the relationship to yield. Zeitschrift für Pflanzenkrankheiten und<br />
Pflanzenschutz 94: 22-23.<br />
Johnson, K.B., Teng, P.S. & Radcliffe, E.B., 1987b. Coupling feeding effects of<br />
potato leafhopper, Empoasca fàbae (Homoptera: Cica<strong>de</strong>llidue), nymphs to a mo<strong>de</strong>l<br />
of potato growth. Environmental Entomology 16 250-258.<br />
Johnson, K.B. & Teng, P.S., 1990. Coupling a disease progress mo<strong>de</strong>l for early<br />
blight to a mo<strong>de</strong>l of potato growth. Phytopathology 80: 41 6-425.<br />
Kranz, J. (Ed.), 1974. Epi<strong>de</strong>mics of Plant Diseases. Mathematical Analysis and<br />
Mo<strong>de</strong>ling. Springer Verlag, Berlin, Hei<strong>de</strong>lberg, New York. 17Op.<br />
Kranz, J. & Hau, B., 1980. Systems analysis in epi<strong>de</strong>miology. Annu. Rev.<br />
Phytopathol. 18:67-83.<br />
Kampmeijer, P. & Zadoks, J.C., 1977. EPIMUL, a Simulator of Foci and Epi<strong>de</strong>mics<br />
in Mixtures, Multilines, and Mosaics of Resistant and Susceptible Plants.<br />
Simulation Monographs. Pudoc, Wageningen 5Op.<br />
Minton, N.A. & Beaujard, P., 1990. Nemato<strong>de</strong>s parasites of peanut. In: Plant<br />
Parasitic Nemato<strong>de</strong>s in Sub-Tropical and Tropical Agriculture. Luc, M., Sikora,<br />
R.A. & Bridge, J. (Eds.). C.A.B. International, Farnham Royal. pp 285-320.<br />
Niñez, V., 1987. Household gar<strong>de</strong>ns: theoretical and policy consi<strong>de</strong>rations.<br />
Agricultural Systems 23: 167-186.<br />
Padwick, G.W., 1956. Losses Caused by Plant Diseases in the Colonies.<br />
Phytopathol. Pap. Commonw. Mycol. Inst. Nol. Commonw. Mycol. Inst., Kew,<br />
Surrey. 60 p.<br />
Penning <strong>de</strong> Vries, F.W.T. & van Laar, H.H. (Eds), 1982. Simulation ofplant<br />
Growth and Crop Production. Pudoc, Wageningen. 308p.<br />
Rabbinge, R., Ward, S.A. & van Laar, H.H. (Eds.), 1990. Simulation and Systems<br />
Management in Crop Protection. Pudoc, Wageningen. 42Op.<br />
Robinson, R.A., 1976. Plant Pathosystems. Springer Verlag, Berlin, Hei<strong>de</strong>lberg,<br />
New York. 184p.<br />
Roger, L., 1953. Phytopathologie <strong>de</strong>s Pays Chauds. Editions P.Lechevalier, Paris (3<br />
vol.). 3154 p.<br />
Savary, S., 1987. Enquête sur les maladies foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Arachis hypogaea)<br />
en Côte d'Ivoire. I. Métho<strong>de</strong>s d'enquête et étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>scriptive <strong>de</strong>s conditions<br />
culturales. Les principales maladies. Neth. J. P1. Pathol. 93: 167-188.<br />
Savary, S., BOSC, J.P., Noirot, M. & Zadoks, J.C., 1988. Peanut rust in West<br />
Africa: a new component in a multiple pathosystem. Pant Disease 72: 1001-1009.<br />
Subrahmanyam, P., Reddy, L.J., Gibbons, R.W. & McDonald, D., 1985. Peanut<br />
rust: a major threat to peanut production in the Semi-Arid Tropics. Plant Disease<br />
69: 813-819.<br />
Teng, P.S., 1981. Validation of computer mo<strong>de</strong>ls of plant disease epi<strong>de</strong>mics: a review<br />
of philosophy and methodology. Zeitschrift für Pflanzenkrankheiten und<br />
Pflantzenschutz 88:49-63.<br />
Thurston, H.D., 1984. Tropical Plant Diseases. A.P.S. Press. St Paul. 208p.<br />
Van <strong>de</strong>n Bosch, F., Zadoks, J.C. & Metz, J.A.J., 1988a. Focus expansion in plant<br />
disease. I. The constant rate of focus expansion. Phytopathology 78: 54-58.<br />
Van <strong>de</strong>n Bosch, F., Zadoks, J.C. & Metz, J.A.J., 1988b. Focus expansion in plant<br />
disease. II. Realistic parameter-sparse mo<strong>de</strong>ls. Phytopathology 78: 59-64.<br />
Van <strong>de</strong>n Bosch, F., Frinking, H.J., Metz, J.A.J. & Zadoks, J.C., 1988c. Focus<br />
expansion in plant disease. III. Two experimental examples. Phytopathology 78:
CULTURE ET CONTRAINTES EN TANT QUE SYSTÈME<br />
919-925.<br />
Van <strong>de</strong>r Plank, J.E., 1963. Plant Diseuses - Epi<strong>de</strong>mics and Control. Aca<strong>de</strong>mic Press.<br />
New York<br />
Van <strong>de</strong>r Plank, J.E., 1965. Dynamics of epi<strong>de</strong>mics of plant diseases. Science 147:<br />
120-124.<br />
Zadoks, J.C., 1971. Systems analysis and the dynamics of epi<strong>de</strong>mics.<br />
Phytopathology 61: 600-610.<br />
Zadoks, J.C., 1972. Methodology of epi<strong>de</strong>miological research. Annu. Rev.<br />
Phytopathol. 10: 253-276. '<br />
Zadoks, J.C.& Schein, R.D., 1979. Epi<strong>de</strong>miology and Plant Disease Management.<br />
Oxford University Press, New York. 427p.<br />
Zadoks, J.C., 1981. Crop loss today, profit tomorrow: an approach to quantifying<br />
production constraints and to measuring. progress. In: Crop Loss Assessment<br />
' Methods - Supplement 3. (Chiarappa L., Ed.) C.A.B. - F.A.O. Farnham pp.<br />
5-11.<br />
Zadoks, J:C., 1985. On the conceptual basis of crop loss assessment: the threshold<br />
theory. Annu. Rev. Phytopathol, 23: 455-473.<br />
, .<br />
. . ,.<br />
, .<br />
., ,<br />
21
Chapitre 2. Structure spatiale <strong>de</strong> plusieurs<br />
épidémies spontanées:<br />
une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas<br />
dans une parcelle d'arachi<strong>de</strong><br />
C. Lannou & S. Savary<br />
Résumé<br />
Des épidémies spontanées <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, <strong>de</strong> cercosporiose hâtive, <strong>de</strong><br />
cercosporiose tardive, et <strong>de</strong> flétrissement B Rhizoctonia se développent<br />
dans une parcelle d'arachi<strong>de</strong> et font l'objet d'une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas. Des<br />
techniques géostatistiques sont utilisées pour décrire et comparer les<br />
structures spatiales <strong>de</strong>s épidémies. L'épidémie <strong>de</strong> flétrissement à<br />
Rhizoctonia présente une structure fortement aggrégative, par<br />
comparaison aux épidémies <strong>de</strong> cercosporioses et <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Cette<br />
<strong>de</strong>rnière présente un caractère d'épidémie générale, en combinaison<br />
avec une intensification locale. Une interaction négative forte entre la<br />
<strong>rouille</strong> et la cercosporiose hâtive, ainsi qu'une association étroite entre<br />
l'intensification <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> et l'apparition du flétrissement à<br />
Rhizoctonia sont mises en évi<strong>de</strong>nce. Cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas <strong>de</strong>scriptive<br />
suggère que, à l'échelle <strong>de</strong> la parcelle considérée, les quatre épidémies<br />
présentent <strong>de</strong>s différences dans leur établissement, puis dans leur<br />
évolution spatiale ultérieure. Ces différences peuvent Qtre attribuées à<br />
<strong>de</strong>s différences entre les sources d'inoculum, entre les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
dispersion, ainsi qu'à <strong>de</strong>s interactions entre les maladies.<br />
Mots clés<br />
relations inci<strong>de</strong>nce-sévérité, intensification <strong>de</strong> maladie, extensification<br />
<strong>de</strong> maladie, Cercosporidium personamm (Phœoisariopsis personata),<br />
Cercospora arachidicola, Puccinia arachidis, Rhizoctonia solani.
24 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
1 - Introduction<br />
L'analyse <strong>de</strong>s caractéristiques spatiales d'une épidémie peut s'effectuer<br />
selon plusieurs approches, parmi lesquelles l'analyse <strong>de</strong>s doublets (Van<br />
<strong>de</strong>r Plank, 1946), l'analyse <strong>de</strong>s séquences (analysis of runs; Mad<strong>de</strong>n et<br />
al., 1982), l'analyse <strong>de</strong>s distributions <strong>de</strong> fréquences (Nicot et al., 1984),<br />
et l'analyse <strong>de</strong> quadrats (Shew et al., 1984; Schuh et al., 1986). Ces<br />
techniques ont fait l'objet <strong>de</strong> revues bibliographiques et <strong>de</strong><br />
comparaisons (Nicot et al., 1984; Campbell and Noe, 1985).<br />
Ce chapitre constitue une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas portant sur une unique<br />
parcelle d'arachi<strong>de</strong> dans laquelle quatre épidémies différentes se sont<br />
développées. Son propos est <strong>de</strong> fournir une <strong>de</strong>scription illustrée <strong>de</strong>s<br />
structures spatiales <strong>de</strong> ces épidémies, et <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s hypothèses sur<br />
leurs interactions éventuelles. Des <strong>de</strong>mi-variogrammes et <strong>de</strong>s<br />
cartographies automatiques (Lecoustre & <strong>de</strong> Reffye, 1985; Chellemi et<br />
al., 1988) ont été utilisées pour visualiser et comparer les progressions<br />
<strong>de</strong>s épidémies dans l'espace.<br />
2 - Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />
a- La parcelle<br />
La parcelle étudiée est une pacelle carrée <strong>de</strong> 12 m <strong>de</strong> côté, semée avec<br />
un cultivar d'arachi<strong>de</strong> érigé <strong>de</strong> cycle court, et établie dans le périmètre<br />
expérimental du Centre ORSTOM d'Adiopodoumé, dans le Sud <strong>de</strong> la<br />
Côte d'Ivoire. Le semis (3 mai 1988; t = O) et les remplacements (peu<br />
après émergence) sont effectués <strong>de</strong> manière à obtenir une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />
6.25 plantes/m2, avec un écartement égal entre les lignes et les plantes<br />
d'une ligne (0.4 m). En raison <strong>de</strong> la date <strong>de</strong> semis, <strong>de</strong>s irrigations par<br />
aspersion sont effectuées à partir du semis jusqu'à 40 jours après semis.<br />
Comme dans les parcelles paysannales <strong>de</strong> Côte d'Ivoire, un <strong>de</strong>sherbage<br />
manuel est effectué régulièremement. Aucun pestici<strong>de</strong> n'est utilisé sur<br />
la parcelle, qui est ainsi exposée au développement spontané <strong>de</strong><br />
maladies.<br />
b- Métho<strong>de</strong>s d'kchantillonnage<br />
Trois maladies fongiques se développent dans la parcelle: la <strong>rouille</strong><br />
(Puccinia arachidis Speg.), et les cercosporioses précoce (Cercospora<br />
arachidicola Hori) et tardive (Cercosporidium personatum (Berk. &<br />
Curt.) Deighton), dont les intensités sont régulièrement estimées. Le<br />
développement <strong>de</strong> la cercosporiose précoce, habituellement d'impor-<br />
tance mineure dans cette région (Savary 1987a) doit &re attribué à la
ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES 25<br />
pério<strong>de</strong> choisie pour mettre en place la parcelle, et à <strong>de</strong>s conditions<br />
d'environnement favorables. Une quatrième maladie, le flétrissement à<br />
Rhizoctonia (Rhizoctonia solani Kühn) se développe à la fin du cycle<br />
cultural, et son intensité est également estimée.<br />
Les estimations <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong>s maladies foliaires sont effec-<br />
tuées sur une plante sur <strong>de</strong>ux, les positions <strong>de</strong>s plantes échantillonnées<br />
étant intercalées d'un rang le long <strong>de</strong> chaque ligne, soit sur un total <strong>de</strong><br />
481 plantes. Ces estimations sont effectuées tous les 15 jours, à partir<br />
<strong>de</strong> 30 jours après semis (c'est-à-dire à t = 30, 45, 60, 75, et 90). Les<br />
sévérités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporioses (précoce et tardive) sont<br />
estimées sur la cinquième feuille (à partir <strong>de</strong> l'extrémité <strong>de</strong>s tiges) <strong>de</strong><br />
chaque tige principale, en utilisant <strong>de</strong>s échelles schématiques.- L'échelle<br />
pour la <strong>rouille</strong> comporte 7 classes (avec, comme valeurs centrales <strong>de</strong>s<br />
classes: O, 1.2, 5.1, 13.7, 29.3, 58.6, et 79.3 %; Savary, 1987a), et<br />
l'échelle pour les cercosporioses comporte 6 classes (avec, comme<br />
valeurs centrales <strong>de</strong>s classes: O, 1, 5, 20, 50, and 84 %; Blizoua-Bi,<br />
Lannou & Savary, non publié). Les cercosporioses précoce et tardive<br />
ne sont distinguées que lors du <strong>de</strong>rnier relevé (t = 90).<br />
L'inci<strong>de</strong>nce du flétrissement à Rhizoctonia est estimée à <strong>de</strong>ux<br />
reprises, à t = 80 et t = 90. Au cours <strong>de</strong> ces observations, chacune <strong>de</strong>s<br />
plantes <strong>de</strong> la parcelle est examinée individuellement, et notée saine<br />
(rb0) ou mala<strong>de</strong> (rbl ). Ces observations individuelles sont ensuite<br />
regroupées en 225 quadrats adjacents <strong>de</strong> 4 plantes, chaque quadrat étant<br />
représenté par la fréquence (O à 4) <strong>de</strong> plantes mala<strong>de</strong>s. Les intensités<br />
<strong>de</strong>s quatre maladies (les sévérités par plante pour la <strong>rouille</strong> et les<br />
cercosporioses et les inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> flétrissement à Rhizoctonia par<br />
quadrat) sont ensuite transcrites sur <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong> la parcelle.<br />
c- Analyse <strong>de</strong>s données<br />
Deux approches sont suivies pour décrire l'information recueillie: <strong>de</strong>s<br />
métho<strong>de</strong>s géostatistiques, et l'analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances.<br />
cl - Métho<strong>de</strong>s géostatistiques<br />
Chacune <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong>s quatre maladies à un instant donné peut être<br />
considérée comme une variable régionalisée, F(xi) dont la valeur est<br />
supposée dépendre <strong>de</strong> la position x du point d'échantillonnage i<br />
(Matheron, 1963). Considérant que les variations <strong>de</strong> F dépen<strong>de</strong>nt<br />
seulement <strong>de</strong> la distance h entre <strong>de</strong>ux points, la <strong>de</strong>mi-variance G(h) est<br />
une mesure <strong>de</strong> la variablité spatiale (Lecoustre & <strong>de</strong> Reffye, 1986;,<br />
Chellemi et al., 1988; Lecoustre et al., 1989), et peut être calculée pour<br />
une distance donnée selon:<br />
GW = [1/(2 Nh 1 I * { (xi +h,J -F (xi ,J 1 2}
26 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
où Nh est le nombre <strong>de</strong> couples <strong>de</strong> points. Les variations <strong>de</strong> G(h), ou<br />
(<strong>de</strong>mi) équart quadratique moyen, peuvent être représentées graphiquement<br />
en fonction <strong>de</strong> h. Le <strong>de</strong>mi-variogramme résultant peut<br />
présenter une gamme <strong>de</strong> formes différentes (Lecoustre & <strong>de</strong> Reffye,<br />
1986; Gascuel-Odoux, 1987; Chellemi et al., 1988), parmi lesquelles<br />
une ligne horizontale, qui indique une distribution totalement aléatoire<br />
(effet <strong>de</strong> 'pépite' pur), ou un accroissement régulier <strong>de</strong> G(h) suivi par<br />
un plateau lorsque h augmente, qui indique la présence d'une distance<br />
maximale (portée; Chellemi et al., 1988) au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> laquelle il n'y a<br />
plus <strong>de</strong> corrélation significative entre les valeurs prises par F.<br />
Le kriegeage (Matheron, 1963; Krige, 1966; Lecoustre & <strong>de</strong><br />
Reffye, 1986) permet <strong>de</strong> calculer une estimation sans biais <strong>de</strong> F pour<br />
toute position xe sur la base <strong>de</strong> la fonction G(h). Cette estimation est<br />
donnée par:<br />
Ffx& = XLj Ffxj,<br />
oh Li est le coefficient pondéré correspondant aux points d'éChantillon-<br />
nage xJ Le nombre j d'échantillons requis, et la valeur Lj <strong>de</strong>s coeffi-<br />
cients correspondants sont calculés à partir <strong>de</strong> la forme du <strong>de</strong>mi-<br />
variogramme <strong>de</strong> telle manière que la variance <strong>de</strong> F(x& soit nulle, et<br />
que la somme <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> pondération soit égale à 1 (ELj = 1).<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas, l'attention est centrée sur<br />
l'allure <strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-variogrammes, et sur les comparaisons entre<br />
<strong>de</strong>mi-variogrammes représentant les différentes date d'observation, et<br />
les différentes maladies. Le kriegeage est utilisé ici comme une<br />
technique '<strong>de</strong> cartographie automatique, plutôt que comme ' une<br />
technique d'estimation.<br />
c2- Analyses factorielles <strong>de</strong>s correspondiznces<br />
L'analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances (Benzécri, 1 973) est utilisée<br />
pour décrire les relations entre les maladies foliaires. Les variables<br />
prises en considération sont les sévérités <strong>de</strong> chaque maladie<br />
représentées par les classes observées sur chaque plante échantillonnée<br />
lors du <strong>de</strong>rnier relevé (t = go), avec 7 classes pour la <strong>rouille</strong> (r0 à r6),<br />
et 6 classes pour les cercosporioses précoce (a0 à a5) et tardive @O à<br />
p5). Le cas échéant (une classe <strong>de</strong> sévérité représentée par moins <strong>de</strong> 10<br />
individus), les individus représentant <strong>de</strong>ux classes successives sont<br />
regroupés avant la construction <strong>de</strong> tableaux <strong>de</strong> contingence: [r*a],<br />
[r*p], et [a*p]. Des analyses factorielles <strong>de</strong>s correspondances sont<br />
effectuées à partir <strong>de</strong> ces tableaux, afin <strong>de</strong> décrire les relations entre,<br />
respectivement, la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose précoce, la <strong>rouille</strong> et la<br />
cercosporiose tardive, et la cercosporiose précoce et la cercosporiose<br />
tardive.<br />
Les axes issus <strong>de</strong>s analyses factorielles <strong>de</strong>s correspondances
ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES 27<br />
peuvent être interprétés en termes <strong>de</strong> contributions <strong>de</strong> chaque variable<br />
aux inerties représentées par les axes. Puisque nous nous adressons à<br />
<strong>de</strong>s variables codées décrivant une progression naturelle (c'est-à-dire,<br />
l'apparition <strong>de</strong> maladies et leurs accroissements ultérieurs), les<br />
graphiques peuvent être interprétés également à partir <strong>de</strong>s aspects <strong>de</strong>s<br />
itinéraires représentant Evolution <strong>de</strong>s maladies, et <strong>de</strong> leurs éventuelles<br />
correspondances (Lebart & Fénelon, 1976; <strong>de</strong> Lagar<strong>de</strong>, 1983; Savary,<br />
1987a; 1987b).<br />
Comme le flétrissement à Rhizoctonia n'est représenté que par<br />
<strong>de</strong>ux classes possibles, cette maladie n'est pas incorporée dans les<br />
analyses factorielles <strong>de</strong> correspondances. Des tests <strong>de</strong> Chi-<strong>de</strong>ux sont<br />
effectués pour tester l'indépendance entre la distribution <strong>de</strong> fréquences<br />
pour cette maladie et les distributions<br />
1 , <strong>de</strong> fréquences pour la <strong>rouille</strong> et<br />
les cercosporioses.<br />
3 - Résultats<br />
a- Intensités initiales <strong>de</strong>s maladies<br />
Lors du premier relevé (t = 30), la parcelle porte le nombre attendu <strong>de</strong><br />
plantes (961), avec un couvert uniforme. Des 481 plantes observées, 8<br />
(1.7 %) présentent <strong>de</strong>s pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, et 57 (11.9 %) présentent<br />
<strong>de</strong>s lésions <strong>de</strong> cercosporioses. Les distributions <strong>de</strong> ces premières lésions<br />
spontanées sont indiquées dans la figure 2-1 (Fig. 2-1 A, R30 et Fig.<br />
2-1 By S30). Les cartes, <strong>de</strong> même que les <strong>de</strong>mi-variogrammes<br />
correspondants (Fig. 2-2 A, R30 ef Fig. 2-2 B,'S30), qui sont plats<br />
avec <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> G(h) élevées pour <strong>de</strong>s valeurs basses <strong>de</strong> h (effet <strong>de</strong><br />
'pépite' pur), indiquent <strong>de</strong>s distributions aléatoires dans la parcelle.<br />
b- Développement <strong>de</strong> 1'épidéwt.ie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
Le développement spatial <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> peut être suivi sur<br />
les cartes <strong>de</strong> la figure 2-1 A (R30 à R90). La cartographie automatique<br />
produit une représentation fiable <strong>de</strong>s observations, comme le montre la<br />
comparaison <strong>de</strong>s cartes R90 et RgO-obs, cette <strong>de</strong>rnière indiquant<br />
l'aspect <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s sévérités observées.<br />
La figure 2-1 A suggère l'apparition <strong>de</strong> foyers à't = 60, qui<br />
s'intensifient puis ,fusionnent ultérieurement (t = 75), tandis que<br />
l'inci<strong>de</strong>nce et la sévérité <strong>de</strong> la maladie augmentent (Fig. 2-3 A et 2-3<br />
B). A t = 90 (Fig. 2-1 A, R90), une forte structure aggrégative est<br />
indiquée, avec un accroissement <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> vers l'Est <strong>de</strong><br />
la parcelle. Cette <strong>de</strong>scription est cohérente avec l'examen <strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-<br />
variogrammes, où un léger accroissement <strong>de</strong> l'écart quadratique moyen
28 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Figure 2-1. Cartes <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, .<strong>de</strong><br />
cercosporiose précoce, <strong>de</strong> cercosporiose tardive et <strong>de</strong><br />
flétrissement a Rhizoctonia dans une parcelle d'arachi<strong>de</strong>.<br />
2-1 A:<br />
2-1 B:<br />
2-1 c:<br />
Sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Les cartes proviennent <strong>de</strong> l'observation <strong>de</strong><br />
'481 plantes. Les co<strong>de</strong>s (R30, R45, R60, R75, R90) indiquent la<br />
date d'observation, en jours aprbs le semis. La direction Nord<br />
correspond au bord supérieur <strong>de</strong>s cartes. Les courbes<br />
d'iso-sévérité, et 'les zones qu'elles délimitent (I à 8) sont<br />
indiquées:<br />
1 : 0-0.5%; 2 : O.5-2.5%; 3 2.5-7940; 4 7-20%; 5 20~45%;<br />
6 : 45-6OY0; 7 : 60-90%; 8 :90-100%.<br />
Deux cartes sont données pour t = 90, l'une provenant d'une<br />
cartographie automatique (R90) et l'autre <strong>de</strong>s observations<br />
réelles (R90 obs, à droite). Pour R90 obs, les classes <strong>de</strong> sévérité<br />
(O à 6, voir texte) sont indiquées par <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> taille<br />
croissante.<br />
'Sévérités <strong>de</strong>s cercosporioses. Les cartes proviennent <strong>de</strong><br />
l'observation <strong>de</strong> 481 plantes. Les sévérités cumulées <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
maladies sont indiquées du 30e (S30) au 75e (S75) jour après<br />
semis. Les sévérités <strong>de</strong> cercosporiose précoce (A90) et <strong>de</strong><br />
cercosporiose tardive (P90) sont cartographiées pour le <strong>de</strong>rnier<br />
relevé. (t = 90). Les courbes d'iso-sévérité et les sévérités entre<br />
ces courbes sont indiquées:<br />
1 O-O.4%; 2: 0.4-2.OOh; 3: 2.0-6.09'0; 4: 6.0-1 5%; 5: 15-1 00%.<br />
Intensité <strong>de</strong> flétrissement à Rhizoctonia. Les cartes proviennent<br />
d'une cartographie automatique à partir <strong>de</strong> 225 quadrats <strong>de</strong> 4<br />
plantes à t = 80 (Rb80) et t = 90 (Rb90) jours aprbs semis.<br />
L'intensité est- exprimée en fréquence <strong>de</strong> plantes infectées par<br />
quadrat. Les courbes d'iso-intensité, et les intensités entre ces<br />
courbes sont indiquées:<br />
1 : pas <strong>de</strong> plante infectée; 2 : une; 3 : <strong>de</strong>ux; 4 : trois;<br />
5 : quatre plantes infectées par quadrat.
A o<br />
O0<br />
o<br />
R30<br />
ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES<br />
O<br />
o<br />
O<br />
Fig. 2-1 A<br />
- 0<br />
o<br />
R45 O 0<br />
9. o Q I<br />
R90 obs<br />
: ; : : x t 9<br />
29
30<br />
B<br />
PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
0 1 n2 0 3 4 $85 b 4 ,<br />
Fig. 2-1 B
ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES 31<br />
Fig. 2-1 C
Figure 2-2. Demi-variogrammes pour les intensités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, <strong>de</strong><br />
cercosporiose précoce, <strong>de</strong> cercosporiose tardive et <strong>de</strong><br />
flétrissement à Rhizoctonia dans une parcelle d'arachi<strong>de</strong>.<br />
Abscisses : distance (h) en m entre <strong>de</strong>ux plantes échantillonnées.<br />
Ordonnées : (<strong>de</strong>mi) écart quadratique moyen (G(h), voir texte).<br />
2-2 A :<br />
2-2 B :<br />
2-2 c :<br />
Demi-variogrammes pour la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. La variance <strong>de</strong><br />
I'échantillon (481 plantes) est indiquée en tirets. Les co<strong>de</strong>s (R30,<br />
R45, R60, R75, R90) indiquent les dates d'observation, en jours<br />
après semis.<br />
Demi-variogrammes pour les sévérités <strong>de</strong>s cercosporioses. La<br />
variance <strong>de</strong> I'échantillon est indiquée en tirets. Les co<strong>de</strong>s<br />
indiquent les dates d'observation. Les données utilisées sont les<br />
sévérités cumulées <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies du 30e (S30) au 7Cie<br />
(S75) jour après semis. Pour le 90e jour, les sévérités <strong>de</strong>s<br />
cercosporioses précoce (A90) et tardive (P90) sont analysées<br />
séparément.<br />
Demi-variogrammes pour l'intensité <strong>de</strong> flétrissement a<br />
Rhizoctonia. Les <strong>de</strong>mi-variogrammes proviennent d'un<br />
échantillon <strong>de</strong> 225 quadrats <strong>de</strong> 4 plantes individuelles aux 80e<br />
(Rb80)et 90e (Rb90) jours après semis. La variance <strong>de</strong><br />
I'échantillon est indiquée en tirets.
A<br />
ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES<br />
O 0.4 3.6 6.8<br />
O J . . . . . I<br />
--<br />
o<br />
R90<br />
' . '<br />
0.4 3.6 6.8<br />
h<br />
0.4<br />
Fig. 2-2 A<br />
R75<br />
3.6 6.1<br />
h<br />
33
34<br />
8-<br />
--<br />
O.<br />
e<br />
PATHOLOGIE DES CULTURES. TROPICALES<br />
I<br />
0.4 3.6 6.8<br />
S60<br />
o , , , , , .<br />
0.4 3.6 6.8<br />
. .-----<br />
e<br />
. e<br />
-- e . .<br />
A90<br />
OJ , , , , * , , * I<br />
0.4 3.6 6.8<br />
h<br />
3<br />
Fig. 2-2 B<br />
P- 3-T- 8- -0- x- 5 -.-o- -0-<br />
-<br />
o-. . , . . .<br />
s75<br />
0.4 3.6 6.8<br />
o . , , .<br />
P90<br />
0.4 3.6<br />
h<br />
6.8
ÉPIDÉMIES : ,STRUCTURES SPATIALES 35<br />
I<br />
0.4 3.6 6.8<br />
h<br />
' 0.4 I<br />
Fig. 2-2 C<br />
3.6<br />
6.8<br />
h
36 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPI~ALGS<br />
est suggéré à t = 75 (Fig. 2-2'A, R75), qui s'amplifie ul&ieuement<br />
rs <strong>de</strong>mi-vario- grammes indiquent<br />
S les premi2res valeûrk' <strong>de</strong> h. Cet effet<br />
ons <strong>de</strong> 1'6cart qüadratique moyen<br />
é inhérente i+' uneséchelle inférieure<br />
. J -'' . i<br />
c- Développement <strong>de</strong>s kp - *<br />
i . 1 * I<br />
Ee.'développem <strong>de</strong> cercosporioses'd<br />
plûs lent que celui .d <strong>de</strong> róuille (Fig. -2-3<br />
cartes rep$sentant les sévehtés i cumulées <strong>de</strong> cercosporid<strong>de</strong>s précoce ei<br />
tardive- à# t = 30 et '45 (Fig: '2-1 , S30 et S45), <strong>de</strong> même que les<br />
diquent une distribbtion. spatiale<br />
t;=' 73, 1,es 'carles suggèrent<br />
eijavec <strong>de</strong>s' foyers répartis dans<br />
la'parcelle (Fig. 2-1 B, ,960 et S75). Cette structure, cependant, n'est<br />
'<br />
pas konfirmée par-l'examen <strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-variogrammes (Fig. -2-2 B):<br />
s <strong>de</strong>ux maladies sont' considérées séparément (t ='90,<br />
e structure spatiale claire apparaît: les<br />
sévérités Elev6es <strong>de</strong> cercosporiose précoce sont p'dnbïpsilement cóncentrées<br />
dans le secteur Ouest '<strong>de</strong>' la parcelle, tanais que.la cercosporiose<br />
tardive est 'rép'artid plus unifoidément, avec: év<br />
petits 'foyers. Le <strong>de</strong>mi-variogràmme pour la'ce<br />
en' accord avec cette <strong>de</strong>scription, indiquant un accroissement régulier<br />
<strong>de</strong>'l'écart quadratique moyen QoÚf<strong>de</strong>s distances inférieures $4 m (Fig.<br />
2-2 B, ASO); un léger accroissement aux 'valeurs 'faibles <strong>de</strong> h est<br />
sugg6rE däns le cas <strong>de</strong>lla cercosporiose tardive (Fig: 2-2 Bi P90). Dans<br />
les <strong>de</strong>ux .casiles <strong>de</strong>mi ' . fórtes discontinu<br />
i<br />
initiales. I<br />
d- Structure <strong>de</strong> 1 'épidémie <strong>de</strong> flétrissement à Rhizoctonia<br />
i .<br />
L'épidémie <strong>de</strong> flétrissement à Rhizoctonia se développe . en I fin <strong>de</strong> cycle<br />
cultural, avec '<strong>de</strong>s ences <strong>de</strong>, 10:2 et' 17 t = 80 et t =.90,'<br />
re'spec tiv ement (Fi A). Les cartes (Fig:2;1 C, Rb80 etRb9'0)<br />
indiqùént ime stru grégaiive, avec <strong>de</strong>s foyers clairiment délimités<br />
dans le-secteur Nord-Est <strong>de</strong> la parcelle à t = 80, qui s'éten<strong>de</strong>nt<br />
rapi<strong>de</strong>ment, et fusionnent (t = 90). Les <strong>de</strong>mi-variogramaes (Fig. 2-2<br />
C; 'Rb80.et Rb90);' paralEIement, montrent mÎ accroissement régulier<br />
<strong>de</strong> l'écart quatlrati<br />
> .-
ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES 37<br />
el Comparaison <strong>de</strong>s structures spatiales <strong>de</strong>s bpidkmies<br />
La'comparaison <strong>de</strong>s cartes pour la <strong>rouille</strong> (Fig. 2-1 A, R30'à'R90)' et<br />
pour les cercosporioses (Fig. 2-1 B, S30 à S75) indique que les mo<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> dispersion diffèrent selon, les, maladies. Au début <strong>de</strong> - son<br />
développement, le domaine couvert 'par l'épidémie ,<strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est<br />
restreint à quelques points, correspondant à un nombre réduit<br />
d'infections primaires. Ce domaine s'étend ensuite rapi<strong>de</strong>ment à<br />
l'ensemble <strong>de</strong> la parcelle, tandis que les sévérités atteignent <strong>de</strong>s valeurs<br />
élevées dans certains secteurs, Au contraire, le développement <strong>de</strong>s<br />
épidémies <strong>de</strong> cercosporioses, qui est initie par un grand nombre<br />
d'infections primaires, et r.eprésentent un domaine initial relativement<br />
important; est plus lent, gvec une intensifiqation locale <strong>de</strong>s maladies<br />
relativement limitée. Cette comparaison entre cartes est en accord-avec<br />
celle <strong>de</strong>s courbes d'inci<strong>de</strong>nce et <strong>de</strong> sévérité (Fig. 2-3 A et 2-3 B<br />
expansion rapi<strong>de</strong>, et une intensification locale ,forte peuyent,.<br />
respectivement, être considérées comme .liés ... à <strong>de</strong>s ,accroissements<br />
rapi<strong>de</strong>s- d'inci<strong>de</strong>nce et <strong>de</strong> sévérité. ,' I '<br />
La comparaison<strong>de</strong>s cartes à t = 90 suggère que les maladies ne<br />
sont pas indépendamment distribuées dans la parcelle. 'Clairement; le<br />
domaine où la <strong>rouille</strong> atteint son niveau <strong>de</strong>, sévérité maximal diffère <strong>de</strong><br />
celui oÙ <strong>de</strong>s niveaux notables <strong>de</strong> cercosporiose précoce sont observés;<br />
plantes obse&ées à cette ,7.7 %seulement ont<br />
,notations <strong>de</strong>, sévérité égal supérieures à 2 pour<br />
la cercosporiose précoce et 4 pour la <strong>rouille</strong>. ,L'essentiel du domaine oÙ<br />
la cercosporiose tardive atteint son niveau <strong>de</strong> sévérité maximal, se<br />
sueerpose à celui correspondant à <strong>de</strong>s sévérités <strong>de</strong> roÜille élqvées. Leflétrissement<br />
à Rhizoc[onia ,se, développe exclusivement dans la<br />
la <strong>rouille</strong> atteint <strong>de</strong>s sévkrités maximales. Un test <strong>de</strong> Chi-<strong>de</strong>ux sur les<br />
fréquences <strong>de</strong> distdbution <strong>de</strong>s sévérités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> basse (1943) ou<br />
élevée {r4-r6), et sur Ilabsence (rb0) ou 'la présence, fbl) <strong>de</strong><br />
flétrissement à Rhizoctonia indique leur non-indépendance (x = 17,6,<br />
P
Figure 2-3. Evolutions <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces et <strong>de</strong>s sévérités <strong>de</strong> quatre<br />
maladies au cours du temps dans une parcelle d'arachi<strong>de</strong>.<br />
Le temps (t, abscisses) est exprimé en jours écoulés <strong>de</strong>puis le semis.<br />
2-3 A : évolution <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong>s maladies (%).<br />
2-3 B : évolution <strong>de</strong>s sévérités <strong>de</strong>s maladies (Yo).<br />
Chaque point représente la moyenne d'observations effectuées sur 481<br />
plantes (<strong>rouille</strong> et cercosporioses), ou sur 961 plantes (flétrissement à<br />
Rhizoctonia).<br />
o : <strong>rouille</strong><br />
A : cercosporioses (inci<strong>de</strong>nceS.et sévérités cumulées)<br />
: cercosporiose précoce<br />
0. : cercosporiose tardive<br />
9 : flétrissement à Rhizoctonia
ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES<br />
O O i0 45 60 75 90<br />
t<br />
t<br />
Fig. 2-3<br />
39
. I<br />
Figure 2-4. Analyses factorielles <strong>de</strong>s correspondances entre les<br />
sévérités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, <strong>de</strong> cercosporiose précoce et <strong>de</strong><br />
cercosporiose tardive dans une parcelle d'arachi<strong>de</strong>, 90 jours<br />
après le semis.<br />
Les classes <strong>de</strong> sévérité pour chaque maladie sont indiquées par <strong>de</strong>s<br />
points et représentent les centres <strong>de</strong> classes (voir texte) <strong>de</strong>s échelles<br />
I<br />
schématiques utilisées: . .- -<br />
-> - - .- . - ,_. - - .<br />
<strong>rouille</strong> : rO B r6 ;<br />
cercosporiose précoce : a0.A a3 ;<br />
cercosporiose tardive : PO A p6 .<br />
La taille <strong>de</strong>s points est proportionnelle A la fréquence <strong>de</strong> chaque classe.<br />
Les classes d'effectifs inférieurs à 10 ont été regroupees avant les<br />
analyses (par exemple: r0-1). Les itinéraires représentant les<br />
accroissement en sévérité ont été tracés, et les proportions d'inertie<br />
représentées par chaque axe sont indiquées.
A<br />
B<br />
ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES 41<br />
2<br />
0.18<br />
t a2<br />
a P3
42 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
<strong>de</strong> cette opposition, <strong>de</strong> même que celle entre les sévérités moyennes<br />
(1-3, pl) et extrêmes (faibles ou fortes) <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies (r0-1 et PO,<br />
d'une part, p3 et 1-5, d'autre part). Les figures 2-4 B et 2-4 C ([r*a] et<br />
[a*p], respectivement, presque 100 % <strong>de</strong> l'inertie totale représentée par<br />
les axes 1 et 2 dans les <strong>de</strong>ux cas) indiquent que <strong>de</strong>s sévérités élevées <strong>de</strong><br />
Gercosporiose précoce sont opposées aux sévérités élevées <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
(Fig. 2-4.B) et <strong>de</strong> cercosporiose tardive (Fig. 2-4 C). La figure 2-4 B<br />
suggère que l'accroissement initial en sévérité <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> est<br />
relativement indépendant <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> cercosporiose<br />
précoce.<br />
4 - Discussion<br />
" I<br />
Cette 6tu<strong>de</strong> a pour objet d'illustrer qualitativement ui cas particulier.<br />
Les observations proviennent d'une unique parcelle d'arachi<strong>de</strong>, <strong>de</strong><br />
dimension mo<strong>de</strong>ste, dans laquelle quatre épidémies différentes se sont<br />
développées simultanément. Les progrès réalisés dans l'utilisation <strong>de</strong><br />
techniques géostatistiques en épidémiologie végétale se focalisent<br />
principalement sur les maladies d'origine tellurique (Chellemi et al.,<br />
1988), ou sur les maladies systémiques transmises par <strong>de</strong>s vecteurs<br />
(Lecoustre & <strong>de</strong> Reffye, 1986, Lecoustre et al., 1989). Un autre<br />
objectif <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> tenter d'appliquer ces techniques à <strong>de</strong>s<br />
maladies foliaires polycycliques.<br />
L'effet <strong>de</strong> 'pépite', représenté par une dicontinuité initiale dans<br />
un <strong>de</strong>mi-variogramme, peut être attribué à <strong>de</strong>ux causes: (a) le pas<br />
minimum d'analyse (h) ne permet pas d'appréhen<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s processus qui<br />
se développent à une échelle plus réduite; (b) les observations<br />
comportent <strong>de</strong>s erreurs' (Matheron, 1963; Lecoustre & <strong>de</strong> Reffye,<br />
1-986; Gascuel-Odoux, 1987). Ces <strong>de</strong>ux causes ne peuvent- pas être<br />
distinguées (Delhomme,) 1978). Les processus épidémiologiques qui se<br />
développent à une micro-échelle - et qui sont représentés en partie par<br />
cette discontinuit6 initiale - se réfèrent à l'intensité (Zadoks & Schein,<br />
1979) du caractère <strong>de</strong> la population considéré. La comparaison <strong>de</strong>s<br />
discontinuités initiales, plus fortes dans le cas <strong>de</strong>s cercosporioses (Fig.<br />
2-2 B P90 et A90) que dans celui <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> (R90) pourrait suggérer<br />
que l'intensification <strong>de</strong> maladie (Zadoks & Kampmeijer, 1977;<br />
Zawolek: 1989) est plus forte chez les cercosporioses. C'est ce<br />
qu'indique les relations entre inci<strong>de</strong>nce et sévérité (Seem, 1984) au<br />
cours du développement <strong>de</strong>s épidémies (Fig. 2-3 A et 3B): dans le cas<br />
<strong>de</strong> la <strong>rouille</strong>, entre t = 30 et t = 60, l'inci<strong>de</strong>nce augmente beaucoup plus<br />
rapi<strong>de</strong>ment que .la sévérité; dans le cas <strong>de</strong>s cercosporioses, cette<br />
différence <strong>de</strong> vitesses entre inci<strong>de</strong>nce et sévérité est moindre. La<br />
comparaison <strong>de</strong>s- courbes d'inci<strong>de</strong>nce et <strong>de</strong> sévérité indique une plus<br />
gran<strong>de</strong> contribution <strong>de</strong> l'allo-infection par rapport à l'auto-infection
ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES 43<br />
(Robinson, 1976) dans la dynamique <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> que dans<br />
celles <strong>de</strong>s cercosporioses. Les <strong>de</strong>mi-variogrammes pour le flétrisse-<br />
ment à Rhizoctonia proviennent d'inci<strong>de</strong>nces rassemblées par quadrats.<br />
Leur forme indique une forte discontinuité initiale qui rend compte en<br />
partie d'une intensification <strong>de</strong> maladie à l'échelle du quadrat et <strong>de</strong> la<br />
plante. De fait, <strong>de</strong>s cordons mycéliens, progressant <strong>de</strong> feuille en feuille,<br />
à l'intérieur et entre les glantes, pouvaient être observés en fin <strong>de</strong><br />
cycle, dans la zone infectée <strong>de</strong> la parcelle.,<br />
L'examen <strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-variogrammes pour <strong>de</strong>s distances plus<br />
gran<strong>de</strong>s permet d'abor<strong>de</strong>r la progression <strong>de</strong>s maladies à une<br />
méso-échelle (Zadoks & Schein, 1979), l'échelle <strong>de</strong> la parcelle, c'est à<br />
dire d'envisager l'extensification <strong>de</strong>s maladies (Zadoks & Kampmeijer,<br />
1977; Zawolek, 1989). Dans le cas <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong>s cercosporioses,<br />
la forme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-variogrammes indique une évolution progressive<br />
<strong>de</strong>puis une distribution aléatoire vers une distribution plus (<strong>rouille</strong>) ou<br />
moins (cercosporiose précoce) aggrégative. Dans ,une limite <strong>de</strong> 6 m,<br />
l'aspect du <strong>de</strong>mi-variogramme pour la <strong>rouille</strong> indique une dérive<br />
régulière <strong>de</strong> l'écart quadratique moyen (Fig. 2:2 A, R90), qui peut être<br />
attribuée à l'accroissement général <strong>de</strong> sévérité d'Ouest en Est. Les<br />
<strong>de</strong>mi-variogrammes pour le flétrissement à Rhizoctonia (Fig. 2-2 C,<br />
Rb80 et Rb90) sont représentatifs d'une structure aggrégative. En<br />
<strong>de</strong>meurant dans cette limite <strong>de</strong> 6 m, ces <strong>de</strong>mi-variogrammes sont<br />
caractéristiques <strong>de</strong> foyers (voir, par exemple, Lecoustre & <strong>de</strong> Reffye,<br />
1986), avec un écart quadratique moyen- se .rapprochant d'une valeur<br />
maximale (portée; Chellemi et al., 1988) pour <strong>de</strong>s distances <strong>de</strong> 2 à 4 m.<br />
La portée d'un <strong>de</strong>mi-variogramme est parfois associée à la taille réelle<br />
<strong>de</strong>s foyers. Les observations effectuées, et les cartes (Fig. 2-1 C, RbSO<br />
et Rb90), indique qu'elle .correspond, effectivement, à la taille<br />
approximative <strong>de</strong>s foyers <strong>de</strong> flétrissement à Rhizoctonia. /.<br />
I<br />
Les observations portant sur les maladies foliaires sont effectuées<br />
tous les 15 jours sur une feuille prédéterminée <strong>de</strong> chaque-plante<br />
échantillonnée.., Du fait <strong>de</strong> la croissance du couvert, <strong>de</strong>' nouvelles<br />
feuilles appartenant aux mêmes plantes sont donc inspectées lors <strong>de</strong><br />
chaque relevé. Pourtant, les observations, puis leur analyse, permettent<br />
d'i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s structures (<strong>de</strong>s secteurs .<strong>de</strong> la parcelle qui présentent <strong>de</strong>s<br />
intensités <strong>de</strong> maladies plus élevées ou plus faibles) qui évoluent au<br />
cours du temps. Du fait <strong>de</strong> leur simplicité, les erreurs d'observation<br />
peuvent être considérées comme relativement faibles, et les cartes<br />
obtenues, raisonnablement représentatives du statut <strong>de</strong> la culture. Les<br />
comparaisons entre les cartes (Fig. 2-1) représentant les relevés<br />
successifs sont en bon accord avec les hypothèse issues <strong>de</strong> l'examen <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>mi-variogrammes (Fig. 2-2). A la fin <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> culturale, les<br />
cartes indiquent que les domaines où les maladies se sont établies ne<br />
sont pas indépendants. Elles suggèrent que la <strong>rouille</strong> s'est développée<br />
dans <strong>de</strong>s zones où la sévérité <strong>de</strong> cercosporiose précoce était faible, et
'44 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
que l'essentiel <strong>de</strong>s domaines où prévalent <strong>de</strong>s sévérités élevées <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose tardive se superposent. Ces interprétations<br />
sont confortées par les analyses factorielles <strong>de</strong>s correspondances. Une<br />
correspondance globale entre les accroissements en sévérité <strong>de</strong> la<br />
<strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> la cercosporiose tardive, et une opposition entre' les<br />
accroissements ën sévérité <strong>de</strong> la rduille et <strong>de</strong> la cercosporiose précoce<br />
est une <strong>de</strong>s conclusions tirées d'une enquête <strong>de</strong> trbis années portant sur<br />
plus he 300 parcelles paysaniies en Côte d'Ivoire (Savary, 1987E). La<br />
superposition' <strong>de</strong>s secteurs où, d'he part, le flétrissement à Rhizoctonia<br />
se développe, et où, d'autre part,, la <strong>rouille</strong> atteint son niveau maximal<br />
, <strong>de</strong> sévérité, suggère fortement qu'une sévérité élevée <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
constitue un facteur prédisposant au développement <strong>de</strong> R. solani. Cette<br />
"hypothèse est confortée par un test <strong>de</strong> chi-<strong>de</strong>ux.<br />
Las sòurces d'inoculum et les mécanismes <strong>de</strong> dissémination<br />
impliqués dans la progression spatiale <strong>de</strong>s quatre é@démies ont été<br />
décrits, et parfois quantifiés: une dissémination par rejaillissement <strong>de</strong>s<br />
sclérotes du sol: suivie' paa une" progression grâce à <strong>de</strong>s cordons<br />
, "mydéliens chez R. solani (Porter et al., 1984, -Savary et al.; 1988); une<br />
dissémination à sec '<strong>de</strong>s spores par le vent, ou par l'impact <strong>de</strong> gouttes <strong>de</strong><br />
pluie, à partir <strong>de</strong> sources proches'ou éloignées chez P. arachidis<br />
(Mallaiah & Rao, 1982; Subrahmanyam & McDonald, 1983; Savary &<br />
Janeau, 1986; Savary, 1987a; Savary et al., 1988); une dissémination<br />
<strong>de</strong>s conidies par rejaillissement, par le vent, ou par les insectes chez C.<br />
arachidicola et C. personatum à partir <strong>de</strong> résidus infectés du sol, ou <strong>de</strong><br />
sources d'inoculum proches (Hemingway, 1954; Shanta, 1960; Porter<br />
et al., 1984). La structure <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> flétrissement $Rhizoctonia<br />
suggère que-<strong>de</strong>ux facteurs ont contribué à son façonnement: une<br />
distribution irrégulière 'd'inoculum primaire dans la. parcelle, en<br />
combinaison avec le développement <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Les<br />
infections primaires <strong>de</strong>s cercosporioses peuvent être attribuées à une<br />
distribution irrégulière d'inoculum dans la parcelle, et/ou à la présence<br />
<strong>de</strong> cultures d'arachi<strong>de</strong> infectees à proximité <strong>de</strong> lá parcelle. Le<br />
développement ultérie,ur <strong>de</strong>s épidémiks <strong>de</strong> cercosporioses semble<br />
principalement associé à <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> dissémination à faible<br />
distance. Parcontre, l'initiation <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> ne peut 8tre<br />
attribuée qu'à <strong>de</strong>s sources d'inoculum externes à la parcelle, ce. que<br />
reflète la distribution initialement aléatoire <strong>de</strong>s infeçtions primaires.<br />
Son développement ultérieur associe une épidémie générale (Zadoks,<br />
1961), au cours <strong>de</strong> laquelle l'ensemble du domaine disponible est<br />
colonisé, ayec une intensification locale conduisant à 1:apparition d'un<br />
gradient spontané au travers <strong>de</strong> la parcelle.<br />
.Les résultats obtenus indiquent un' accord général entre les<br />
infohations produites à paitir <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong>scriptifs que constituent les<br />
métho<strong>de</strong>s géostatistiques (les <strong>de</strong>mi-variogrammes; Matheron, 1963),<br />
adaptées à l'épidémiologie' végétale (Lecoustre & <strong>de</strong> Ref@ë, 1986), et
la théorie épidémiologiq<br />
Seem, 1984). Cette 6tu<strong>de</strong><br />
maladies dont les<br />
~PIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES-, 45<br />
Lecoustre, R., <strong>de</strong> Reffye, P., 1986. ,La théorie <strong>de</strong>s variables aégionalisées,L ses<br />
applilcations. possibles. dan? -1 aine épidémiologique aux recherçhes<br />
agronomiques 'en particulier sur ier i3 huile et lb, côcotier. 016agineux: 4 1<br />
541-548.<br />
- Lecoustre, R, Fargette,'D., Bauquet, C. & <strong>de</strong> Reffye, P., 1989. Analysis and<br />
mapping of the spatial spread of &i- cassava mosaic yirus using gemtatistics<br />
- and the laiging technique. Phytopathology 79: 913-920.+ I<br />
$ad<strong>de</strong>n, L.V.,-LQuie, R;, Abt, J.J. & Knoke, J.K., 198<br />
+íation if te& for<br />
,. if 2<br />
. $ 3' I
46 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
randomness of infected plants. Phytopathology 72:195-198.<br />
Mallaiah, K.V. Rao, AS., 1982. Aerial dissemination of urediniospores of<br />
groundnut rust. Trans. Brit. Mycol. Soc. 78: 21-28.<br />
Matheron, G., 1963. Principles of geostatistics. Economic geology, 58: 1246-1266.<br />
Nicot, P.C., Rouse, D.I., Yan<strong>de</strong>ll B.S., 1984. Comparison of statistical methods for<br />
studying spatial patterns of soilborne Plant Pathogens in the Field. Phytopathology<br />
74: 1399-1402.<br />
Porter, P.C., Smith, D.M. & Rodriguez-Kabana, R., 1984. Compendium of Peanut<br />
Diseases. A.P.S., St Paul, 73p.<br />
Robinson, R. A., 1976. Plant Pathosystems. Springer verlag, Berlin, Hei<strong>de</strong>lberg,<br />
New York 184 p.<br />
Savary, S., 1987a. Enquêtes sur les maladies fongiques <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Arachis<br />
hypogaea L.) en Côte d'Ivoire. I. Mktho<strong>de</strong>s d'enquête et étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>scriptive: les<br />
conditions culturales et les principales maladies. Neth. J. Plant Pathol. 93:<br />
167-1 88.<br />
Savary, S., 1987b. Enquêtes sur les maladies fongiques <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Arachis<br />
hypogaea L.) en Côte d'Ivoire. II. Epidémiologie <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
(Puccinia arachidis Speg.). Neth. J. Plant Pathol. 93: 215-231.<br />
Savary, S. & Janeau, J.L., 1986. Rain-induced dispersal of Pucciniß, arachidis<br />
studied by means of a rainfall simulator. Neth. J. Plant Pathol. 92: 163-174.<br />
Savary, S., BOSC, J.P., Noirot, M. & Zadoks, J.C., 1988. Peanut rust in West<br />
Africa: a new component in a multiple pathosystem. Plant Disease 72 1001-1009.<br />
Schuh, W., Fre<strong>de</strong>riksen, R.A. & Jeger, M.J., 1986. Analysis of spatial patterns in<br />
Sorghum Downy Mil<strong>de</strong>w with Morisita's in<strong>de</strong>x of dispersion. Phytopathology 76<br />
449-450.<br />
Seem, R.C:, 1984. Disease inci<strong>de</strong>nce rand severity relationships. Ann. Rev.<br />
Phytopathol. 22: 132-150.<br />
Shanta, P., 1960. Studies on Cercospora leafspots of groundnÚt (Arachis hypogaea).<br />
J. Madras Univ. 30, 167-177.<br />
Shew, B.B, Beute, M.K. Campbell, C.L., 1984. Spatial pattern of southern stem rot<br />
caused by Sclerotium roljiii in six North Carolina Peanut Fields. Phytopathology<br />
74: 730-735.<br />
Subrahmanyam, P., Mc Donald, D., 1982. Groundnut Rust. Its survival and<br />
carry-over in India. Proc. Indian Acad. Sci. (Plant Sci.): 91: 93-100.<br />
Van <strong>de</strong>r Plank, J.E., 1946. A method of estimating random groups of adjacent plants<br />
in a homogeneous field. Trans. R. Soc. S. Africa 31: 269-278.<br />
Zadoks, J. C., 1961. Yellow rust on wheat. Studies in epi<strong>de</strong>miology and physiologic<br />
specialization. Neth..J. Plant Pathol. 6759-256.<br />
Zadoks, J.C. & Kampmeijer, 1977. The role of crop population and their<br />
<strong>de</strong>ployment, illustrated by means of a simulator, EPIMUL76. Annals of the N.Y.<br />
Aca<strong>de</strong>my of Sciences 287: 164-190.<br />
Zadoks, J. C. & Schein, R. D., 1979. Epi<strong>de</strong>miology and plantdisease management.<br />
Oxford University Press, New York. 242p.<br />
Zawolek, M., 1989. A physical theory of focus <strong>de</strong>velopment in plant disease.<br />
Doctoral thesis. Wageningen Agricultural University. 229p.
Chapitre 3. . Effet <strong>de</strong> I'âge <strong>de</strong> la culture<br />
sur les gradients primaires <strong>de</strong><br />
I <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
1<br />
S. Savary<br />
Résumé<br />
, a .<br />
Des (sources d'inoculum sont établies par infection artificielle au centre<br />
<strong>de</strong> trois ,parcelles d'arachi<strong>de</strong> d'âge différent, et le développement <strong>de</strong>s<br />
gradients primaires <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> autour <strong>de</strong> ces sources est étudi6. Au<br />
cours <strong>de</strong> l'expérience, <strong>de</strong>s infections spontanées se produisent dans les<br />
parcelles, leur fréquence augmentant avec leur âge. Les observations,<br />
après correction pour ce biuit <strong>de</strong> fond, indiquent
48 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
1 - Introduction I<br />
I .<br />
Relativement peu d'informations-sont disponibles sur la dispersion <strong>de</strong><br />
la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Puccinia arachidis Speg.), que ce soit sur <strong>de</strong><br />
gran<strong>de</strong>s (Zambettakis, 1980) ou <strong>de</strong> faibles distances. La dispersion à<br />
une méso-échelle, c'est-à-dire dans les limites d'une parcelle, peut &re<br />
étudiée grâce à l'établissement <strong>de</strong> sources d'inoculum artificielles, et à<br />
l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> maladie générés par ces sourlces (Gregory,<br />
1968). I .<br />
Ce chapitre décrit la structure <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> maladie dans un<br />
plan horizontal, ainsi que sa distribution verticale autour <strong>de</strong> sources<br />
artificielles <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, et leurs différences en réponse aux variations <strong>de</strong><br />
l'âge et <strong>de</strong> la structure du couvert d'arachi<strong>de</strong>.<br />
2 - Matériel et métho<strong>de</strong>s i<br />
a- Parcelles expérimentales<br />
*<br />
Un cultivar local, <strong>de</strong> cycle court et à port érigé, et sensible à la <strong>rouille</strong><br />
est semé Sur trois parcelles dans le périmètre exparimental du Centre<br />
ORSTOM d'Adiopodoumé en Côte d'Ivoire. Les parcelles sont carrées,<br />
<strong>de</strong> 10 m <strong>de</strong> côté, et présentent <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> couvert différentes en<br />
raison d'un semis dacalé: parcelle A: 2 juillet; parcelle B; 17 juillet;<br />
parcelle C: ler août 1984. Le semis est effectué 4e manière à obtenir<br />
une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 16.7 plantes / m2. Les échantillonnages sont effectués<br />
selon la procédure décrite par Berger & Luke (1979): <strong>de</strong>s marques<br />
sont disposées dans chaque parcelle dans huit directions autow du<br />
centre <strong>de</strong>s-parcelles (N, NE, E, SE, S, SO, O, et NO), afin d'i<strong>de</strong>ntifier<br />
les plantes <strong>de</strong>vant faire l'objet d'observations. Ces plantes sont à ,O$, ,<br />
1.6, 2.4, 3.2, et 4.0 m du centre, le long <strong>de</strong> chaque transect; chaque<br />
parcelle comporte donc 40 plantes m-arquées., , b<br />
b- Infections artijkielles au champ<br />
1<br />
-<br />
Des infections artificielles sont réalisées le soir du 5 septembre 1984,<br />
alors que les parcelles ont atteint, respectivement, les 'sta<strong>de</strong>s:<br />
remplissage <strong>de</strong>s gousses (parcelle A), début gousse (parcelle B) et<br />
début gynophore (parcelle C), selon l'échelle <strong>de</strong> sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
développement élaborée par Boote (1 982). Les contaminations sont<br />
effectuées en pulvérisant à sec <strong>de</strong>s spores en mélange avec du kaolin,<br />
selon une technique décrite précé<strong>de</strong>mment (Savary, 1985a). L'objectif<br />
&ant d'obtenir <strong>de</strong>s sources constituées par <strong>de</strong>s plantes infectées !portant<br />
un, nombre équivalent <strong>de</strong> feuilles infectées à <strong>de</strong>s niveaux comparables
GRADIENTS DE ROUILLE 49<br />
dans chaque parcelle, les doses d'inoculum sont ajustées au format <strong>de</strong>s.<br />
plantes. Ainsi, 260, 200 et 180 mg d'un mélange contenant<br />
approximativement 500 sporesmg-' sont pulvérisés sur 7 (parcelle A),<br />
9 (parcelle B) et 10 plantes (parcelle C). Le nombre <strong>de</strong> spores<br />
apportées dans chaque parcelle est donc d'environ 9 lo5: Les groupes<br />
<strong>de</strong> plantes contaminées sont ensuite recouverts <strong>de</strong> bâches <strong>de</strong> plastique<br />
transparent (1.0 x 1.0 x 0.3 m), qui sont'retirées le len<strong>de</strong>main matin,<br />
après 12-heures d'incubation. Au cours <strong>de</strong> l'expérience, le temps (i) est<br />
mesuré en jours après la contamination <strong>de</strong>s sources.<br />
1-<br />
. c- Piégeages <strong>de</strong> spores - L<br />
- I<br />
Des piégeages <strong>de</strong> spores sont effectués à la hauteur du sommet du<br />
couvert au centre <strong>de</strong> chaque parcelle à l'ai<strong>de</strong> d'échantillonneurs rotatifs<br />
(Rotoroda). Les piégeages sont effectués <strong>de</strong> 10.00 heures Q 10.30<br />
heures, à différentes dates après contamination <strong>de</strong>s sources. Les<br />
résultats sont exprimés en <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> spores (spores*m3), selon les<br />
instructions du constructeur.<br />
I /<br />
' -<br />
d- Estimaiion <strong>de</strong> la sévirit& <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
. L<br />
. I<br />
I -<br />
Pour chacune <strong>de</strong>s plantes échantillonnées; l'intensité ae <strong>rouille</strong> est<br />
évaluée en combinant les estimations <strong>de</strong> sévéiité effectuées sur les<br />
troisième (S3), cinquième (S5) et <strong>de</strong>rhière (SL) feuilles <strong>de</strong> la tige<br />
principale, décomptées à partir du sômmet <strong>de</strong> la tige. La moyenne <strong>de</strong><br />
ces trois observations, corrigée par la proportion (I fl)' <strong>de</strong>' feuilles<br />
infectées sur la tigé principale, reprksente la sévérité estimée par<br />
r f L<br />
plante, R: ~<br />
R=(Zfl)s* (S3+S5+SL)/ 3,' - '<br />
oÙ I ([Nfeuill&) est le nombre <strong>de</strong> feuilles infectées par la <strong>rouille</strong> sur la<br />
tige principale, T ([Nfeui1,J), est le nombre total <strong>de</strong> feuilles présentes<br />
sur cette tige, et où S3, SS, et SL ([%I) représentent les sévérités.<br />
estimées pour chaque rang foliaire. Cette estimation est équivalente à<br />
celle utilisée par -Emge & Schrum (1976) dans !leurs étu<strong>de</strong>s sur.<br />
Puccìnìa strìijormis sur-le blé. - I<br />
$ 4<br />
f i<br />
[%I (1)<br />
I . ,-<br />
Une caractérisation quantitative <strong>de</strong> la distr on verticale <strong>de</strong> maladie<br />
dans le couvert <strong>de</strong>s parcelles a été recherchée. Considérant la tige<br />
principale comme représentative <strong>de</strong> _la distribution <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> sur la<br />
plante entière, la hauteur relative d'infection sur cette tige (H) peut Qtre<br />
. *
50 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
calculée pour chaque plante:<br />
imax imax<br />
H= (x i *Si) /(imax * Si) [Il (2)<br />
i I '<br />
oh i est le numéro <strong>de</strong> chaque rang foliaire, avec i = 1 pour la première<br />
feuille émise encore présente sur la tige, i = imax pour la <strong>de</strong>rnière<br />
feuille émise, et où Si est la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> par rang foliaire. Dans<br />
cette expérience, seuls trois rangs foliaires sont considérés; le calcul <strong>de</strong><br />
H s'effectue selon:<br />
H = [(imax -d +l)*SL +- (imax -4)*S5 + (imax -2)*S3 I<br />
/ [imax *(SL +S5 +S3) 1, .. E11 (3)<br />
oh d est le nombre <strong>de</strong> feuilles mortes. Dans les <strong>de</strong>ux cas (formules 2 et<br />
3), H est une proportion comprise entre O et 1.<br />
f- Corrections pour le bruit <strong>de</strong> fond<br />
Au cours <strong>de</strong> l'expérience, d'inévitables infections spontanées se sont<br />
produites. La dispersion <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> à partir <strong>de</strong>s sources, et la sévérité<br />
qui en résulte (sévérité corrigée, Rc), est considérée comme un signal<br />
qui peut être estimé à partir <strong>de</strong> la sévérité observée (R) en retranchant<br />
l'effet <strong>de</strong>s infections spontanées, qui correspon<strong>de</strong>nt à un bruit <strong>de</strong> fond<br />
(Rb):<br />
Rc= R-Rb [%I (4)<br />
Rb est estimé à partir <strong>de</strong> l'échantillon <strong>de</strong> plantes grâce la <strong>de</strong>rnière<br />
estimation <strong>de</strong> sévérité effectuée avant que l'effet <strong>de</strong>s sources<br />
artificielles d'inoculum ne puisse être - perçu dans les parcelles,<br />
c'est-à-dire avant t = 2 p, où p est la durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence<br />
estimée sur les groupes <strong>de</strong> plantes inoculées au centre <strong>de</strong>s parcelles. En<br />
effectuant ce calcul, on suppose donc que l'accroissement en<br />
importance <strong>de</strong>s infections spontanées entre les <strong>de</strong>ux dates d'observation<br />
est négligeable.<br />
Afin <strong>de</strong> corriger la hauteur relative d'infection, H, du bruit <strong>de</strong><br />
fond, la formule suivante est utilisée:<br />
HC = (R "H - Rb *Hb) / (R - Rb),<br />
E1 (5)<br />
dans laquelle Hb est la hauteur relative d'infection estimée avant que<br />
l'effet <strong>de</strong>s sources 'artificielles d'inoculum ne puisse être perçu, et<br />
correspond à la hauteur relative associée au bruit <strong>de</strong> fond, et oh Hc<br />
représente la .hauteur relative d'infection corrigée pour les infections<br />
spontanées.<br />
g- Analyse <strong>de</strong>s résultats<br />
Les variations <strong>de</strong> sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> dans les trois parcelles en fonction
GRADIENTS DE ROUILLE 51<br />
<strong>de</strong>s directions (transects) d'échantillonnage et <strong>de</strong>s distances aux sources<br />
artificielles &inoculum sont analysées selon un dispositif en split-plot<br />
dans lequel chacun <strong>de</strong>s huit transects est considéré comme une unité, et<br />
les cinq distances comme <strong>de</strong>s sous-unités (Cochran & Cox, 1957).<br />
L'analyse <strong>de</strong> variance est effectuée sur les données correspondant à t =<br />
22 jours après semis. Cette date correspond approximativement au<br />
début <strong>de</strong> la troisième pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence @) écoulée <strong>de</strong>puis la<br />
contamination <strong>de</strong>s sources, une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>-latence étant requise pour y<br />
établir <strong>de</strong>s infections, et une secon<strong>de</strong> pour que la première génération<br />
<strong>de</strong> lésions issue <strong>de</strong>s sources puisse être observée dans les parcelles, y<br />
établissant les gradients primaires (Gregory, 1 968).<br />
3 - Résultats<br />
a- Description <strong>de</strong>s sources , .<br />
Au jour <strong>de</strong> la contamination <strong>de</strong>s sources (t = O), les âges <strong>de</strong>s parcelles<br />
étaient différents (Tab. 3-1), ainsi que les structures <strong>de</strong> leurs couverts,<br />
représentées pal: les nombres <strong>de</strong> rangs foliaires. Comme les parcelles<br />
plus âgées avaient été exposées plus longtemps aux infections<br />
spontanées, les sévérités observées à cette date sont également<br />
différentes, comme l'illustrent la figure 3-1 (en particulier la Fig. 311<br />
A), ainsi que les quantités <strong>de</strong> spores piégées à t = 2 jours (Fig. 3-2).<br />
Une fraction <strong>de</strong>s infections spontanées .qui se sont développées<br />
dans les parcelles est attribuable à une allo-infection (Robinson, 1976)<br />
en provenance <strong>de</strong> cultures d'arachi<strong>de</strong> infectées environnantes.<br />
Cependant, et particulièrement pour la parcelle A, les délais dans<br />
l'établissement <strong>de</strong> l'expérience ont certainement permis, à partir <strong>de</strong> ces<br />
premières lésions exogènes, une éso-infection à l'intérieur <strong>de</strong>s.<br />
parcelles, qui s'est traduite par une amplification du bruit <strong>de</strong> fond. Un<br />
effet significatif <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles sur la hauteur relative,<br />
d'infection, H, est mis en évi<strong>de</strong>nce à.t = 17 (Tab. 3-1). Etant donné<br />
qu'il n'y a pas <strong>de</strong> différence significative entre les vitesses d'émission<br />
foliaire entre les parcelles (Tab. 3-1), les différences <strong>de</strong> hauteur<br />
relative d'infection dans les sources semblent attribuables aux<br />
variations <strong>de</strong>s contributions respectives <strong>de</strong> l'allo-infection et <strong>de</strong><br />
i'éso-infection en fonction <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles. La faible valeur <strong>de</strong> H<br />
dans la parcelle C à t = 17 est, par ailleurs, surprenante, compte tenu<br />
du soin apporté au cours <strong>de</strong> la contamination <strong>de</strong>s sources afin d'obtenir<br />
un dépôt régulier <strong>de</strong> l'inoculum sur les différentes strates foliaires <strong>de</strong>s<br />
plantes.<br />
Après correction pour le bruit <strong>de</strong> fond (Tab. 3-l), les hauteurs<br />
relatives d'infection (Hc) ne diffèrent plus significativement (P > 0.99)<br />
entre les sources, ce qui indique qu'une répartition homogène <strong>de</strong>
, , . * - . ,<br />
I .<br />
Figure 3-1 Variations <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dans<br />
le temps et l'espace dans trois parcelles d'arachi<strong>de</strong> d'âge<br />
différent; oÙ <strong>de</strong>s sources artificielles d'inoculum sont établies.<br />
La contamination <strong>de</strong>s plantes-sources est effectuée le même jour dans les<br />
trois parcelles. Les gradients primaires, -~<br />
B t = 22 jours apres contamination<br />
<strong>de</strong>s plantes-sources, sont grises. .- - - - - I<br />
R : sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (YO, axe vertical)<br />
d : distance au centre <strong>de</strong>s sources; en-m - -<br />
t : temps, en jours écoulé aprbs la contamination <strong>de</strong>s plantes sources<br />
A : semis $i t = -64 jours<br />
B : semis B t = -49 jours<br />
C : semis B t = -35 jours<br />
" , - -
GRADIENTS DE ROUILLE 53<br />
Fig. 3-1 " I .
Tableau 3-1. Caractéristiques <strong>de</strong>s sources d'inoculum <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> établies dans<br />
trois parcelles d'âge différent.<br />
Nombre <strong>de</strong> Vitesse Sévérité<br />
strates foliai- d'émission <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>4 Hauteur relative d'infection5<br />
Age <strong>de</strong> la<br />
parcelle<br />
Parcelle n 1 res à t =O foliaire3<br />
f=8 t= 17<br />
~<br />
t= 17<br />
àt=o<br />
--<br />
H H Hc -<br />
A -_7 12.411.0 0.3110.18 26.227.7 0.4310.08 0.50+0.06 0.4610.14 64<br />
B 9 8.710.8 0.2210.09 8.512.1 0.4310.15 0.4870.06 0.4610.08, 49<br />
c 10 6.710.4 0.2310.12 10.512.2 0.19IO.09 0.3910.04 0.4310.06 35<br />
F 6 ' - 71 ** . 0.78 28** 4.0* 3.8* 0.08 -<br />
1 Nombre <strong>de</strong> plantes dans la source.<br />
. 2 Par tige principale, moyenne sur n plantes. -<br />
3 En feuilles par jour et par tige, moyenne sur n plantes entre t = O et t = 17.<br />
4 en pourcentage, a t = 17.<br />
. 5 Moyenne sur n plantes aux dates indiquées.<br />
6 , Rapport <strong>de</strong> Fisher après une analyse <strong>de</strong> variance à une dimension;<br />
_ - _- *, et-**: significatif à P < 0.05, et P 2 0.01.<br />
37 Chaque valeur est suivie par son intervalle <strong>de</strong> confiance à P < 0.05.<br />
-,<br />
- ,<br />
rn<br />
P<br />
m<br />
CA
GRADIENTS DE ROUILLE 55<br />
l'inoculum dans les sources avait effectivement bien été obtenue. Les<br />
différences observées pour la hauteur non corrigée, H, à t = 17 sont<br />
attribuables aux variations <strong>de</strong> l'allo-infection et <strong>de</strong> l'éso-infection<br />
spontanées en fonction <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles.<br />
b- Densités <strong>de</strong> spores libérées au-<strong>de</strong>ssus du couvert végétal<br />
De fortes différences sont observées concernant la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> spores<br />
piégées au sommet du couvert en fonction <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles durant<br />
l'essentiel <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> l'expérience (Fig. 3-2). . Une différence<br />
significative (P < 0.05) est mise en évi<strong>de</strong>nce entre les <strong>de</strong>nsités<br />
moyennes <strong>de</strong> spores pour la pério<strong>de</strong> comprise entre t = 12 et t = 18,<br />
qui représente la premi&e vague <strong>de</strong> spores émises par les sources<br />
(Tab. 3-2). C'est cette première vague <strong>de</strong> spores libérées qui est<br />
responsable, après une nouvelle pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence, <strong>de</strong> l'apparition <strong>de</strong>s<br />
gradients primaires. ,<br />
e- Développement <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> dans les parcelles<br />
Le bruit <strong>de</strong> fond est le plus fort dans la parcelle A, oh la différence <strong>de</strong><br />
sévérité entre les plantes contaminées du centre <strong>de</strong> Ia parcelle et les<br />
plantes environnantes ne <strong>de</strong>meure perceptible que quelques jours<br />
seulement. Dans les parcelles plus jeunes (B et C), les sources<br />
artificielles se distinguent beaucoup plus clairement du couvert<br />
environnant. Dans la parcelle C, la diminution <strong>de</strong> sévérité avec la<br />
distance au centre <strong>de</strong>' la 'parcelle pouvait encore être distinguée lors <strong>de</strong><br />
la récolte, la source ainsi que les plantes environnantes présentant <strong>de</strong>s<br />
sévérités élevées, avec une proportion notable <strong>de</strong> leurs feuilles les plus<br />
basses désséchées et attachées aux tiges.<br />
- -<br />
d- Variations <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> en fonction <strong>de</strong> la distance aux<br />
sources<br />
Les variatio.ns.<strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (R, axe vertical), en fonction <strong>de</strong><br />
la distance au centre <strong>de</strong>s parcelles (d) et du temps (t, axes horizdntaux)<br />
sont illustrées dans la figure 3-1. Des analyses <strong>de</strong> variance, selon un<br />
dispositif en split-plot, ont été effectuées pour t = 17 et t = 22. Des<br />
effets significatifs (P < 0.01) <strong>de</strong> 1Uge <strong>de</strong>s parcelles sur les variations <strong>de</strong><br />
R sont mis en évi<strong>de</strong>nce à t = 17 et t = 22. L'effet <strong>de</strong>s directions<br />
(transects) le long <strong>de</strong>squels les observations sont effectuées n'est pas<br />
significatif (P > O.l), tant pour les sévérités observées (R), que<br />
corrigées (Rc). En d'autres termes, les foyers sont isodiamétriques,<br />
1
56 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
mais diffèrent en sévérit6 moyenne. Cette- différence.. <strong>de</strong> sêvéritk<br />
moyenne correspond aux différences d'âge entre les' pafcelles au<br />
moment <strong>de</strong> la contamination <strong>de</strong>s sources (t = O).<br />
L'effet <strong>de</strong> la distance à la source (ci) sur R à t = 17 n'est pas<br />
significatif (P > O.l), mais le <strong>de</strong>vient à t = 22, tant pour R que pour Rc<br />
(P 0.001). Il n'y a pas d'interaction significative entre les directions<br />
d'échantillonnage et la distance à la source. En d'autres termes, les<br />
gradients primaires étaient bien établis à t = 22, probablement dans la<br />
parcelle A, et certainement dans les parcelles B et C. Des gradients sont<br />
encore perceptibles à t = 27, à l'exception <strong>de</strong> la parcelle A (Fig. 3-1).<br />
La correction du gradient primaire <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (R<br />
pour t = 22) pour le bruit <strong>de</strong> fond (Rb, représenté par R pour t = 17)<br />
se traduit par une réduction <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles. Cet effet<br />
<strong>de</strong>meure cependant significatif: à t = 22, le rapport <strong>de</strong> variance<br />
correspondant est <strong>de</strong> 422 pour R, et est ramené à 33 pour Rc. Comme<br />
les données non corrigées, les sévérités corrigées indiquent donc<br />
également un effet significatif <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles sur les sévérités<br />
moyennes. Cette correction <strong>de</strong>s données a en outre pour conséquence<br />
un accroissement dü rapport <strong>de</strong> variance représentant l'effet <strong>de</strong> la<br />
distance à la source d'inoculum; ce rapport passe <strong>de</strong> 5.8 à 8.2 après<br />
correction. La figure 3-1 suggère que les gradients primaires ont une<br />
pente plus forte dans la parcelle la plus âgée, mais, en l'absence d'une<br />
interaction significative entre l'âge <strong>de</strong>s parcelles. et la distance à la<br />
source, cette différence ne peut pas être statistiquement confirmée.<br />
- - -<br />
e- Distribution verticale <strong>de</strong> maladie dans le couvert<br />
L'analyse, selon le même dispositif statistique, <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> la<br />
hauteur relative d'infection, H, indique un effet significatif <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s<br />
parcelles (P 0.01) à t = 17 et t = 22. Lorsque la hauteur relative<br />
d'infection est corrigée pour le bruit <strong>de</strong> fond (Hc), cet effet n'est<br />
apparent qu'à t = 22. Ni l'effet <strong>de</strong> la direction d'échantillonnage, ni<br />
celui <strong>de</strong> la distance à la source, ni leur interaction ne sont significatifs<br />
(P > 0.1).<br />
L'effet <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles sur N semble augmenter entre t = 17<br />
et t = 22 (le rapport <strong>de</strong> variance passe <strong>de</strong> 8.5 à 28.0), c'est-à-dire après<br />
l'émission <strong>de</strong> la première vague <strong>de</strong> spores émises par les sources. Ceci<br />
est confirmé par l'effet significatif (P 0.001) <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles<br />
sur Hc, c'est-à-dire après correction <strong>de</strong> la variable pour le bruit <strong>de</strong><br />
. fond. En d'autres termes, la hauteur relative <strong>de</strong>s infections provoquées<br />
par les spores émises par les sources est plus élevée dans les parcelles<br />
plus âgées.<br />
".
'. ".GRADIENTS DE .ROUILLE . . ' 57<br />
Tableau 3-2. Densités <strong>de</strong> spores<strong>de</strong> <strong>rouille</strong> au niveau-du sommet<br />
du couvert, dans trois parcelles d'arachi<strong>de</strong>.<br />
',<br />
,.<br />
~ *I<br />
Parcel le t Densité moyenne'<strong>de</strong> spores<br />
.- ' 1<br />
. . - , A , , 203 f 179<br />
- c + B : 44.7 f 31 .O<br />
L<br />
?<br />
i<br />
* c 9.24 6.6 ' -'<br />
F2 . 5.8 *<br />
Les c'apteurs <strong>de</strong> spores sont placés au centre <strong>de</strong>s Sources. La perio<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
pibgeage' correspond à la première vague <strong>de</strong> sporulation après la<br />
contamination <strong>de</strong>s plañtes-sources.<br />
Les valeurs représentent les moyennes <strong>de</strong> 7 jours <strong>de</strong> piégeage ( t 12 ~ à<br />
I 18 jours après contamination); elles sont suivies <strong>de</strong> leurs intervalles <strong>de</strong><br />
confiance à P 0.05. I 1<br />
* Rapport <strong>de</strong> Fisher après une analyse <strong>de</strong> variance à une dimension:<br />
F(2,18) = 3.6 (P 0.05); F(2,18) = 6.0 (P 0.01).<br />
I<br />
l<br />
L .
Figure 3-2. Variations <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> spores à la hauteur du<br />
couvert dans trois parcelles d'arachi<strong>de</strong> d'âge différent.<br />
Les capteurs <strong>de</strong> spores sont placés au milieu <strong>de</strong>s sources d'inoculum,<br />
établies au centre <strong>de</strong>s parcelles. Les données pour t = 2 représentent les<br />
<strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> spores liées aux infections spontanées.<br />
A : parcelle A<br />
o : parcelle B<br />
o : parcelle C<br />
Abscisses: temps t en jour après la contamination <strong>de</strong>s plantes- sources.<br />
Ordonnées : S: <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> spores (sporesm-3).
O<br />
,.,<br />
i:<br />
4 0.<br />
4<br />
4<br />
4<br />
O 0.<br />
4 0 o<br />
O o<br />
4 0 O<br />
4 0<br />
o .<br />
4 0<br />
40<br />
4 0<br />
40<br />
4<br />
O<br />
O o<br />
4 0 0 .<br />
O<br />
O<br />
O<br />
4 0 O<br />
4 0 O<br />
9 O<br />
o4 0<br />
O<br />
m<br />
04<br />
o .<br />
O<br />
O<br />
o .<br />
GRADIENTS DE ROUILLE<br />
59
60 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
4 - Discussion<br />
a- Equations <strong>de</strong> régression décrivant les gradients primaires<br />
Le gradient primaire d'un foyer est représenté par la diminution <strong>de</strong><br />
sévérité qui est observée lorsque la distance à la source augmente. Dans<br />
le cas <strong>de</strong> cette expérience, les gradients primaires <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> peuvent<br />
&re mesurés en progressant le long <strong>de</strong> transects à pahir du centre <strong>de</strong>s<br />
parcelles où <strong>de</strong>s plantes sont artificiellement contaminées vers la<br />
périphérie <strong>de</strong>s parcelles. Un gradient' primaire est généré par la<br />
première vague <strong>de</strong> sppres libérée par laa source.- En conséquence, le<br />
gradient primaire ne peut- être mesuré et 'étudié que lorsque trois<br />
pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> latence (pl se sont écoulées <strong>de</strong>puis la contamination <strong>de</strong>s<br />
sources. Le 22e jour (t = 22), qui correspond au début <strong>de</strong> la troisième<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence (Savary, 1985b) est considéré comme représentatif<br />
pour une analyse transversale (Zadoks, 1972). A t = 27, -1'ésodémie<br />
dans l'expérience (en particulier dans la parcelle A) <strong>de</strong>vient si forte<br />
qu'elle empêche toute analyse longitudinale.<br />
Une double transformation logarithmique a été utilisée par<br />
Gregory (1 968) pour étudier les régressions décrivant <strong>de</strong>s gradients.<br />
Dans cette étu<strong>de</strong>, une simple transformation logarithmique a été<br />
utilisée. Les équations <strong>de</strong> régression obtenues sont indiquées dans la<br />
première colonne du tableau 3-3; elles sont <strong>de</strong> la forme:<br />
y=a+blogd, - (6)<br />
où y est la variable à expliquer (la sévérité <strong>de</strong>-<strong>rouille</strong>, corrigée ou<br />
non), et logd, le logarithme décimal <strong>de</strong> la-distance-à la sÖurce exprimée<br />
en m. Les équätions sont fondées Sur n = 5 distances, avec <strong>de</strong>s<br />
coefficients <strong>de</strong> corrélation significatifs. Elles ren<strong>de</strong>nt compte d'au<br />
moins 81 % (R2) <strong>de</strong> la váriation obsenke;<br />
Concemant les sévérités non corrigées (I?), les différences entre<br />
ordonnées à l'origine (a) sont significatives en raison <strong>de</strong>s différences<br />
d'intensité <strong>de</strong>s .infections spontanées liées à l'âge <strong>de</strong>s parcelles. Les<br />
différences significatives qui sont observées entre les pentes (b), les<br />
parcelles plus âgées prFsentant <strong>de</strong>s pentes plus foites, sont attribuables<br />
à la même cause, et/ou à-<strong>de</strong>s différences entre les structures <strong>de</strong>s<br />
couverts. .<br />
b- Equations <strong>de</strong> rkgression <strong>de</strong>s gradients primaires- corrigés -<br />
La forme <strong>de</strong> l'équation développée par Gregory (1968):<br />
logy = a + b log d<br />
(7)<br />
implique une valeur non nulle <strong>de</strong> y (sévérité); y tend seulement vers O<br />
lorsque d (distance à la source) tend vers l'infini. La distance maximale<br />
jusqu'à laquelle une source d'inoculum peut avoir un effet perceptible a
_ .<br />
Parcelle Equations pour la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
A<br />
,B<br />
R = 5.9 (k1.6 i.- 5.9'(+3.9') x rog d<br />
- -<br />
RC ='9.7 (k0.9 ) 40.0 (k2.2 ) x log d<br />
R 2=0.81 Wb = 1.0 ~<br />
C<br />
%.<br />
l . '<br />
R = 2.4 (f0.6 ) -2.8 (k1.4 ) X log-d -*<br />
- I<br />
Ri = 1.8(k0.5 ) -2.4 (k1.2 ) x log d , -<br />
*R R = 0.89 -alb 0.9 ~<br />
I L<br />
J La forme <strong>de</strong>s Bquations pour les gradients primaires est:<br />
y = a + b*logd (voïr texte). -<br />
a et b sont suivis par 1eurs.intervalles <strong>de</strong> confiance à'P,<br />
2 Les logarithmes sont décimaux.<br />
= 0.84. d b = 0.8 . -<br />
I - - ' *<br />
*.<br />
j 1 ,'
.62 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
été'envisagée par Van <strong>de</strong>r Plank (1960), en la désignant comme un<br />
'horizon' d'infection'. I1 s'agit d'un concept théorique, qui doit être<br />
interprété comme une métaphore par l'observateur <strong>de</strong> terrain (Zadoks<br />
& Schein, 1979).<br />
Lorsqu'aucun bruit <strong>de</strong> fond n'est susceptible <strong>de</strong> perturber le<br />
signal émis par une source d'inoculum, l'équation (6) implique qu'il<br />
existe une distance à laquelle la droite <strong>de</strong> régression croise l'axe <strong>de</strong>s<br />
abscisses, c'est-à-dire, oil il n'y a plus <strong>de</strong> maladie. Cette distance est:<br />
drnåx. = 10 -alb (8)<br />
Lorsqu'il se produit <strong>de</strong>s infections spontanées, l'extrémité du gradient<br />
est masquée. De ce fait, le bruit <strong>de</strong> fond provoqué par ces infections<br />
spontanées, outre un accroissement <strong>de</strong> la pente (b) du gradient, doit<br />
conduire également à un accroissement <strong>de</strong> dmax et du rapport -ah.<br />
Ainsi, sur la base <strong>de</strong> l'équation (6), une correction <strong>de</strong>s sévérités pour le<br />
bruit <strong>de</strong> fond doit conduire à: (1) une augmentation en valeur absolue<br />
<strong>de</strong>s pentes (b) <strong>de</strong>s gradients, (2) une diminution du rapport -ah, et (3)<br />
<strong>de</strong>s estimations plus précises <strong>de</strong>s paramètres a et b accompagnées d'un<br />
accroissement <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> détermination (R 1 ).<br />
Les équations <strong>de</strong> régression pour les gradients primaires corrigés<br />
pour le bruit <strong>de</strong> fond (Rc) sont données dans la <strong>de</strong>uxième colonne du<br />
tableau 3-3. Outre les effets attendus <strong>de</strong> cette correction, les différences<br />
entre pentes sont accrues, la pente du gradient étant la plus élevée dans<br />
la parcelle la plus âgée (A).<br />
c- Comparaisons <strong>de</strong>s épidémies<br />
Le développement <strong>de</strong>s épidémies, après correction <strong>de</strong>s sévérités pour le<br />
bruit <strong>de</strong> 'fond, diffère entre les parcelles à plusieurs égards. Les<br />
sévérités moyennes <strong>de</strong>s gradients primaires et leurs pentes augmentent<br />
avec l'âge <strong>de</strong>s parcelles. Ce résultat indique que la dispersion <strong>de</strong><br />
maladie à partir <strong>de</strong>s sources est plus importante dans les parcelles plus<br />
âgées. Comme Hc, la hauteur relative d'infection corrigée, est analogue<br />
dans les trois sources, ceci peut être associé à une meilleure<br />
accessibilité (Zadoks & Schein, 1979) du couvert plus <strong>de</strong>nse <strong>de</strong>s<br />
parcelles plus âgées aux spores émises, au cours d'un transport à faible<br />
distance <strong>de</strong>s sources. Comme les sources <strong>de</strong>s parcelles âgées présentent<br />
un plus grand nombre <strong>de</strong> strates foliaires infectées, tout en ayant une<br />
distribution verticale <strong>de</strong> lésions analogue à celle <strong>de</strong> la parcelle la plus<br />
jeune, il est possible que la dispersibilité <strong>de</strong> l'inoculum y ait été<br />
meilleure également. Ces différences <strong>de</strong> dispersibilité et d'accessibilité,<br />
liées à l'évolution <strong>de</strong> la structure du couvert végétal avec l'âge <strong>de</strong>s<br />
parcelles, peuvent ensemble expliquer les différences observées dans<br />
les caractéristiques <strong>de</strong> dispersion.<br />
L'analyse <strong>de</strong> variance effectuée sur la hauteur relative d'infection
I GRADIENTS<br />
DE ROUILLE 63<br />
indique une amplification <strong>de</strong>s différences entre parcelles due à<br />
l'apparition <strong>de</strong>s lesions issues <strong>de</strong>s sources (t = 22). Les écarts,<br />
antérieurs à l'apparition du gradient primaire (t = 17), sont cependant<br />
significatifs. A cette date, la hauteur relative d'infection était plus<br />
faible dans les parcelles les plus jeunes, exposées à une éso-infection<br />
moindre. L'hypothèse peut être avancée que, dans le cas <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong><br />
<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, l'ésodémie tend à augmenter la hauteur relative<br />
d'infection, H. L'effet <strong>de</strong> l'exodémie, qui est représentée dans cette<br />
expérience par les gradients primaires, dépend <strong>de</strong> la structure du<br />
couvert végétal.<br />
d- Les e'pidémies spontanées <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
Les gradients primaires observés au cours <strong>de</strong> cette expérience<br />
présentent <strong>de</strong>s pentes relativement mo<strong>de</strong>stes par rapport à celles<br />
généralement mesurées au cours <strong>de</strong> ce type d'étu<strong>de</strong>. En appliquant aux<br />
données la double transformation logarithmique proposée par Gregory<br />
(1968), <strong>de</strong>s pentes variant <strong>de</strong> 10.6 à -0.8 sont obtenues; ces valeurs sont<br />
proches (légèrement plus faibles en valeur absolue) <strong>de</strong> la gamme la<br />
plus fréquemment observée (<strong>de</strong> -1 à -3; Zadoks & Schein, 1979).<br />
La différence entre épidémies <strong>de</strong> type fosal ou <strong>de</strong> type général<br />
(Zadoks, 1961; Zadoks & Schein, 1979) peut être associée à la quantité<br />
d'inoculum primaire dont elles sont issues. Dans les cultures d'arachi<strong>de</strong><br />
paysannes <strong>de</strong> Côte d'Ivoire, la structure <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est<br />
rarement <strong>de</strong> type focal, et, si tel est le cas, seulement pour <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s<br />
fugitives. Cela peut être dû à une dispersion puissante et rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
maladie à partir <strong>de</strong> ses premières sources~d'inoculum dans le couvert<br />
<strong>de</strong> la culture, et/ou à <strong>de</strong>s contaminations uniformes à partir <strong>de</strong> sources<br />
soit puissantes mais éloignées, ,soit nombreuses et proches. Les pentes<br />
relativement faibles <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> observés au cours <strong>de</strong> cette<br />
expérience plai<strong>de</strong>nt en faveur <strong>de</strong> la première <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux hypothèses.<br />
R bfér ences<br />
Berger, R.D. & Luke, H.H., 1979. Spatial and temporal spread of oat crown rust.<br />
' Phytopathology 69 : 1199-1201.<br />
Boote, K.J., 1982. Growth stages of peanut (Arachis hypoguea L.) Peanut Science:<br />
9: 35-40.<br />
Cochran, W.G. & Cox, G.M., 1957. Experimental Designs. 2nd Ed. J. Wiley &<br />
Sons, New-York, 611 p.<br />
Emge, R.G. & Shrum, R.D., 1976. Epiphytology of Pucciniu striifomis at five<br />
locations in Oregon during 1968 and 1969. Phytopathology 66 : 1406-1412.<br />
Gregory, P.H., 1968. Interpreting plant disease gradients. Annu. Rev. Phytopathol:<br />
6: 189-212.<br />
Robinson, R.A., 1976. Plant Pathosystenzs. Springer Verlag, Berlin Hei<strong>de</strong>lberg,
64 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
New York, 184p.<br />
Savary, S., 1985a. Comparaison <strong>de</strong> différentes techniques d'infections <strong>de</strong> folioles<br />
d'arachi<strong>de</strong> par Puccinia arachidis Speg. Agronomie 5 : 325-329.<br />
Savary, S., 198513. Effets du niveau <strong>de</strong> contamination et <strong>de</strong> la température sur<br />
quelques étapes du cycle <strong>de</strong> Puccinia arachidis Speg. Agronomie 5 : 479-485.<br />
Van <strong>de</strong>r Plank, J.E., 1960. Analysis of epi<strong>de</strong>mics. In: Plant Parhology, t. ZZZ (J.G.<br />
Horsfall & A.E. Dimond, as.). Aca<strong>de</strong>mic Press, New York. pp. 229-289.<br />
Zadoks, J.C., 1961. Yellow rust on wheat. Studies in epi<strong>de</strong>miology and physiologic<br />
specialization. T. PlZiekten 67 : 69-256.<br />
Zadoks, J.C., 1972. Methodology of epi<strong>de</strong>miological research. Annu. Rev.<br />
Phytopathol. 10 : 253-276.<br />
Zadoks, J.C. & Schein, R.D., 1979. Epi<strong>de</strong>miology and Plant Diseuse Management.<br />
Oxford University Press, New York. 427p.<br />
Zambettakis, C., 1980. Rapport sur les problhmes posés par la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>.<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Cryptogamie du Muséum National d'Histoire Naturelle. Paris. 29p.
Chapitre 4. Effet <strong>de</strong> I'âge <strong>de</strong> la culture sur les<br />
gradients primaires <strong>de</strong><br />
cercosporiose tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
S. Savary & G. Van Santen<br />
Résumé<br />
Des sources d'inoculum sont établies en infectant artificiellement une<br />
plante au centre <strong>de</strong> parcelles d'arachi<strong>de</strong> d'âge différent, afin <strong>de</strong><br />
comparer la première vague <strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong> spores et les gradients<br />
primaires <strong>de</strong> la cercosporiose tardive. Les gradients sont corrigés en<br />
fonction <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong>s sources, <strong>de</strong>s infections spontanées (gradient<br />
<strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> maladie), et <strong>de</strong>s interférences entre parcelles (gradient<br />
<strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong> spores). Pour chacun <strong>de</strong>s âges <strong>de</strong> culture<br />
considérés, l'allure du gradient <strong>de</strong> dissémination correspond à celui du<br />
gradient <strong>de</strong> dispersion, mais la forme <strong>de</strong>s gradients est modifiée selon<br />
l'âge <strong>de</strong>s parcelles. La pente <strong>de</strong>s gradients est plus forte dans les<br />
parcelles plus âgées, et un effet significatif <strong>de</strong> l'âge, représenté par un<br />
accroissement <strong>de</strong> l'ordonnée à l'origine <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong>s gradients avec<br />
l'âge <strong>de</strong> la culture, est mis en évi<strong>de</strong>nce. La dissémination <strong>de</strong> spores à<br />
partir <strong>de</strong>s sources, et les gradients primaires qui en sont issus, ne sont<br />
pas isodiamétriques, mais au contraire orientés selon une direction<br />
N-NO. Les résultats suggèrent que la puissance <strong>de</strong>s sources est réduite<br />
par une défoliation plus intense dans les cultures jeunes, tandis que<br />
l'accessibilité du couvert aux spores disséminées est restreinte par la<br />
<strong>de</strong>nsité du couvert dans les parcelles plus âgées.<br />
Mots clés<br />
dissémination <strong>de</strong> spores, dispersion <strong>de</strong> maladie, source d'inoculum,<br />
défoliation, Arachis Iiypogaea, Puccinia arachidis.
66 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
1 - Introduction<br />
La cercosporiose tardive, causée par Cercosporidium personatum<br />
(Berk. & Curt.) Deighton (Phaeoisariopsis personata (Berk. & Curt.)<br />
von Arx) est une maladie importante <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Arachis hypogaea<br />
L.), qui est distribuée sur l'ensemble <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> culture dans le<br />
mon<strong>de</strong> (Porter et al., 1984). En Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, oÙ elle est particu-<br />
lièrement importante dans les régions humi<strong>de</strong>s et sub-humi<strong>de</strong>s, elle est<br />
à l'origine <strong>de</strong> dommages importants (jusqu'à 40-70 %), en association<br />
avec d'autres maladies foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Savary et al., 1988).<br />
II y a peu, les informations sur les caractéristiques spatiales <strong>de</strong>s<br />
épidémies <strong>de</strong> cercosporiose tardive étaient encore fragmentaires. Dans<br />
une étu<strong>de</strong> récente sur le développement <strong>de</strong> foyers, Al<strong>de</strong>rman et al.<br />
(1989) ont fourni <strong>de</strong>s éléments méthodologiques pour l'étu<strong>de</strong> du<br />
développement <strong>de</strong> la cercosporiose tardive dans les trois dimensions <strong>de</strong><br />
l'espace que représente une culture d'arachi<strong>de</strong>, en termes <strong>de</strong> sévérité et<br />
d'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la maladie, en combinaison avec la défoliation dont elle<br />
est responsable. Une <strong>de</strong>scription quantitative <strong>de</strong> la dispersion primaire<br />
et secondaire <strong>de</strong> la maladie a ainsi été produite, <strong>de</strong> même que <strong>de</strong>s<br />
estimations <strong>de</strong> sa vitesse <strong>de</strong> progression dans le couvert.<br />
Les objectifs <strong>de</strong> ce chapitre sont: (a) <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s informations<br />
sur les effets <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> la source d'inoculum et <strong>de</strong> la structure<br />
du couvert végétal sur la dispersion <strong>de</strong> la maladie, (b) <strong>de</strong> comparer les<br />
caractéristiques <strong>de</strong> la dissémination initiale <strong>de</strong> spores avec le gradient<br />
primaire <strong>de</strong> maladie, (c) <strong>de</strong> tester l'existence d'éventuels effets<br />
directionnels sur ces processus, et (d) d'apporter <strong>de</strong>s compléments<br />
méthodologiques permettant d'abor<strong>de</strong>r l'analyse <strong>de</strong> gradients primaires<br />
dans <strong>de</strong>s conditions où <strong>de</strong>s infections spontanées sont probables, du fait<br />
<strong>de</strong> l'endémicité <strong>de</strong> la maladie, et d'interférences entre les parcelles<br />
expérimentales.<br />
2 - Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />
a- Parcelles expérimentales<br />
Trois traitements, représentés par l'âge <strong>de</strong>s parcelles au moment <strong>de</strong> la<br />
contamination <strong>de</strong>s plantes-sources, sont considbrés: trois semaines (âge<br />
3), cinq semaines (âge 5) et sept semaines (âge 7). Ces traitements sont<br />
assignés au hasard à <strong>de</strong>s parcelles élémentaires dans trois répétitions<br />
séparées par une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> terrain non mise en culture <strong>de</strong> 4 m <strong>de</strong> large.<br />
Les parcelles (6.8 x 14.6 m) sont séparées par un passage <strong>de</strong> 1 m <strong>de</strong><br />
large, et sont divisées chacune en <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>mi-parcelles <strong>de</strong> 6.8 m <strong>de</strong> côté,<br />
comportant 18 lignes écartées <strong>de</strong> 0.4 m, avec un écartement entre<br />
plantes sur la ligne <strong>de</strong> 0.4 m. L'une <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>mi-parcelles est <strong>de</strong>stinée à
GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 67<br />
l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s gradients primaires et au piégeage <strong>de</strong> spores, et l'autre, à la<br />
mesure <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>s interférences entre parcelles et <strong>de</strong>s infections<br />
spontanées sur la dissémination <strong>de</strong> spores. Le cultivar d'arachi<strong>de</strong> utilisé<br />
est un cultivar local, <strong>de</strong> cycle court, à port érigé, très sensible à la<br />
cercosporiose tardive. Les parcelles sont semées les 4 mars, 18 mars, et<br />
le I er avril 1988, respectivement pour les traitement âge 7, âge 5 et âge<br />
3, sur les périmètres expérimentaux <strong>de</strong> I'IIRSDA, à Adiopodoumé, en<br />
Côte d'Ivoire. Les manques à la levée sont rapi<strong>de</strong>ment remplacés dès<br />
l'émergence, afin d'obtenir la <strong>de</strong>nsité désirée <strong>de</strong> 6.25 plantes.m3.<br />
Durant les quatre années précédant l'expérimentation, la rotation<br />
effectuée sur le terrain <strong>de</strong> l'essai avait été la suivante: maïs / arachi<strong>de</strong> /<br />
manioc.<br />
b- Etablissenient <strong>de</strong>s sources d'inoculuin<br />
Les soirs <strong>de</strong>s 21, 22 et 23 avril, la plante située au centre <strong>de</strong> chacune<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-parcelles <strong>de</strong>stinées à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s gradients primaires est<br />
pulvérisée avec une suspension <strong>de</strong> spores contenant 30 spores par 1-11<br />
d'une solution aqueuse à 0.0001 % (v/v) <strong>de</strong> Triton X-100. L'inoculum<br />
provient d'un isolat local <strong>de</strong> C. personatum. Les plantes contaminées<br />
sont recouvertes d'un sac <strong>de</strong> plastique transparent afin d'assurer une<br />
humidité relative élevée durant les trois nuits suivant les pulvérisations.<br />
Ces plantes sont considérées comme <strong>de</strong>s sources ponctuelles. Le temps<br />
(t) écoulé est mesuré à partir du milieu <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> contamination<br />
(22 avril).<br />
c- Estimation <strong>de</strong>s intensitks <strong>de</strong> maladie<br />
cl- Sources. Sur <strong>de</strong>s feuilles détachées du cultivar sensible TMV2, et<br />
dans <strong>de</strong>s conditions d'environnement contrôlées, la durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> latence pour la cercosporiose tardive varie <strong>de</strong> 11.7 à 16.4 jours<br />
(Nevill, 1981). Pour le cultivar Florunner, Al<strong>de</strong>rman et al. (1989) ont<br />
estimé cette pério<strong>de</strong> à 2-3 semaines. Dans la présente expérience, la<br />
durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence est estimée à approximativement 14<br />
jours.<br />
Des estimations d'intensité <strong>de</strong> maladie sont effectuées sur les<br />
plantes infectées artificiellement à t = 14, t = 21 et t = 34, c'est-à-dire<br />
au moment <strong>de</strong> I'établissement <strong>de</strong> sources fonctionnelles, puis après 0.5<br />
et 1.5 pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> latence supplémentaires. La sévérité <strong>de</strong> maladie sur<br />
ces plantes-sources (8) est déterminée à partir <strong>de</strong>s sévérités observées<br />
sur trois rangs foliaires choisis le long <strong>de</strong> la tige principale, pondérées<br />
par l'inci<strong>de</strong>nce (I / L) <strong>de</strong> maladie sur cette tige. La sévkrité par rang<br />
foliaire est estimée sur la 5e (S5), 7e (S7) et sur la <strong>de</strong>rnière feuille<br />
.
68 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
vivante (Sl), décomptées à partir du sommet <strong>de</strong> chaque tige, en utilisant<br />
une échelle schématique <strong>de</strong> 6 classes (Blizoua-Bi, Savary et Lannou,<br />
données non publiées), avec pour centres les sévérités suivantes: O, 1,<br />
5, 20,50, et 84 %. L'estimation est donc effectuée à partir <strong>de</strong>:<br />
S=(I/L)*(S5+S7+Sl)f3 (1)<br />
A chaque date d'estimation, un décompte <strong>de</strong>s feuilles attachées et<br />
détachées <strong>de</strong>s tiges est effectué. La proportion <strong>de</strong> feuilles détachées est<br />
déterminée, et <strong>de</strong>s mesures non-<strong>de</strong>structives (longueur et largeur) sur<br />
les folioles permettent d'estimer la surface foliaire moyenne émise, et<br />
les surfaces foliaires attachées (LLPs) et détachée (DLPs) par plante.<br />
c2- Parcelles élémentaires. La sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est estimée autour <strong>de</strong>s<br />
sources <strong>de</strong> la même façon, sur chacune <strong>de</strong>s plantes marquées situées à 4<br />
distances différentes <strong>de</strong> la source (0.4, 0.8, 1.6 et 2.4 m) le long <strong>de</strong> 4<br />
transects (Est, Sud, Ouest et Nord), c'est-à-dire sur 16 plantes par<br />
<strong>de</strong>mi-parcelle (Berger & Luke, 1979, Savary, 1987, ,Al<strong>de</strong>rman et al.,<br />
1989, Campbell & Mad<strong>de</strong>n, 1990). Ces estimations sont effectuées à t =<br />
21 et t = 34, c'est-à-dire 1.5 et 2.5 pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> latence après la<br />
contamination <strong>de</strong>s plante-sources. Les observations effectuées à t = 34<br />
représentent les gradients primaires <strong>de</strong> maladie, puisqu'il faut une<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence après contamination (génération O) pour que les<br />
sources <strong>de</strong>viennent opérationnelles (génération l), et une secon<strong>de</strong><br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence (génération 2) pour que les lésions générées par les<br />
sources <strong>de</strong>viennent visibles dans le couvert.<br />
A chaque date d'observation, <strong>de</strong>s décomptes <strong>de</strong> feuilles vivantes et<br />
mortes (tombées au sol), sont effectués, et permettent, grâce aux<br />
estimations <strong>de</strong> surface foliaire effectuées sur les plantes-sources,<br />
d'estimer les surfaces foliaires moyennes vivante (UP) et détachée par<br />
plante, et l'indice foliaire (LAI) par parcelle.<br />
c3- Piégeage <strong>de</strong> spores d l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> plantes-pièges. Pour étudier<br />
l'évolution <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> spores libérées par les sources, les<br />
échantillonnages sont effectués à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> plantes en pots, âgées <strong>de</strong> 14<br />
jours (sta<strong>de</strong> 3 feuilles), du même cultivar que celui mis en culture. Ces<br />
plantes sont cultivées en serre sur un sol <strong>de</strong> forêt stérilisé jusqu'à leur<br />
exposition au champ. Une série <strong>de</strong> plantes-pièges est exposée pendant 5<br />
jours consécutifs, <strong>de</strong> t = 26, 12.00h, à t = 31, 09.00h, c'est-à-dire, à la<br />
fin <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence après la contamination,<strong>de</strong>s sources.<br />
Les plantes-pièges sont disposées dans chacune <strong>de</strong>s parcelles oh une<br />
source d'inoculum a été établie, le long <strong>de</strong> 4 transects (Nord-Est,<br />
Sud-Est, Sud-Ouest et Nord-Ouest), à 3 distances <strong>de</strong>s sources (0.2, 0.8<br />
et 3.2 m), C'est-à-dire, à raison <strong>de</strong> 12 plantes-pièges par <strong>de</strong>mi-parcelle.<br />
Par ailleurs, une plante-piège supplémentaire est placée au centre <strong>de</strong><br />
chaque <strong>de</strong>mi-parcelle adjacente afin d'estimer l'effet <strong>de</strong>s interférences<br />
entre parcelles et <strong>de</strong>s infections spontanées à l'intérieur <strong>de</strong>s parcelles.
GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 69<br />
Après exposition au champ, la <strong>de</strong>rnière feuille émise par plante<br />
est marquée, la .surface <strong>de</strong>s feuilles émises (s) est estimée, et les<br />
plantes-pièges sont installées dans une chambre climatique avec une<br />
température <strong>de</strong> 27 f 1°C un éclairement <strong>de</strong> 400 W.m-2, et une<br />
photopério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 12 h.joufi. Six jours plus tard (c'est-à-dire 11 jours<br />
après 1e.début <strong>de</strong> l'exposition au champ), les lésions présentes sont<br />
décomptées (n), et une <strong>de</strong>nsité moyenne <strong>de</strong> lésion (D = n /s) est estimée<br />
pour chaque plante piège. Chaque lésion individuelle est considérée<br />
comme un point d'infection unique (Butt & Royle, 1980).<br />
c4- Correction <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> sévérité. L'objectif <strong>de</strong> l'expérience est<br />
<strong>de</strong> comparer les gradients primaires en réponse aux variations <strong>de</strong> 1Uge<br />
<strong>de</strong>s parcelles et <strong>de</strong> la croissance du couvert. La variable utilisée - la<br />
sévérité <strong>de</strong> maladie - est une variable relative, qui représente la<br />
quantité <strong>de</strong> maladie par unité tissus <strong>de</strong> l'hôte. Cette variable ne rend<br />
donc pas compte <strong>de</strong> la dimension <strong>de</strong>s plantes <strong>de</strong> la parcelle, que l'on<br />
peut considérer comme les cibles <strong>de</strong> la dissémination du parasite à<br />
partir <strong>de</strong> sa source; elle doit donc être convertie en une variable<br />
absolue, par exemple la surface foliaire infectée. Par ailleurs, les<br />
différences éventuelles <strong>de</strong> surfaces infectées présentes sur les<br />
plantes-sources peuvent entraîner <strong>de</strong> considérables écarts dans la<br />
puissance <strong>de</strong> ces sources, et les données doivent être corrigées pour ce<br />
biais. Enfin, l'endémicité <strong>de</strong> la cercosporiose tardive sur le site oh<br />
l'expérimentation est réalisée ren<strong>de</strong>nt inévitables <strong>de</strong>s infections<br />
spontanées; une correction <strong>de</strong> cet effet indésirable a été recherchée.<br />
Les variations <strong>de</strong> dimension <strong>de</strong>s plantes dans la parcelle sont<br />
représentées par LLP, la surface moyenne par plante dans la parcelle<br />
(avec pour dimension: [Lcible2]). Les variations <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong>s<br />
sources sont représentées par P, la surface foliaire infectée sur les<br />
plantes-sources (avec pour dimension: [Lmda~e/source2]). Les infections<br />
spontanées sont représentées par la première estimation <strong>de</strong> sévérité<br />
(SZI, avec pour dimension: [Lmdadie/cible2.Lcible'2]), effectuée avant<br />
l'apparition <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong>s sources dans les parcelles à t = 34. La<br />
correction effectuée est <strong>de</strong> la forme:<br />
so = [(S34 - S21) IP)] * UP, (2)<br />
où SO représente la surface foliaire infectée (corrigée pour les<br />
infections spontanées) par unité <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong>s sources, exprimée par<br />
la surface foliaire infectée sur ces plantes-source, avec pour dimension:<br />
[Lmaladi~cible2.Lmd~di~~o~rce-2].<br />
c5- Correction <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> piégeage. Cette correction est fondée sur<br />
le principe <strong>de</strong> correspondance <strong>de</strong>,chacune <strong>de</strong>s lésions observées sur les<br />
plantes-pièges à une spore déposée et viable (Zadoks & Schein, 1979).
70 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
L'efficacité <strong>de</strong> piégeage (Gregory, 1971), c'est-à-dire la relation entre<br />
le flux <strong>de</strong> spores émis par la source et la <strong>de</strong>nsité surfacique <strong>de</strong>s lésions<br />
observées n'a pas été mesurée. Elle est supposée ne pas varier en<br />
fonction <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles.<br />
La <strong>de</strong>nsité surfacique <strong>de</strong> lésions, mesurée comme la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />
lésions par plante-piège (D), est considérée comme une mesure relative<br />
<strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité surfacique <strong>de</strong> spores (avec pour dimension: [Nspore<br />
pi6g6e.Lpièg;2]). D doit être corrigée pour les infections spontanées et<br />
les interférences entre parcelles, représentées par Ob, la <strong>de</strong>nsité<br />
surfacique <strong>de</strong> spores piégées dans la <strong>de</strong>mi-parcelle adjacente (avec la<br />
même dimension), et pour la puissance <strong>de</strong> la source, représentée par<br />
Ns, le nombre <strong>de</strong> spores émises par la source. La variable corrigée est<br />
donc:<br />
(D - Ob) / Ns,<br />
avec pour dimension: INspore piégée.Nspore émis;1 .Lpiègg2]. En pratique,<br />
Ns est inconnu, et supposé proportionnel à P, la surface foliaire<br />
infectée <strong>de</strong> la plante-source. La transformation utilisée est <strong>de</strong> la forme:<br />
DO= (D - Ob) / P, (3)<br />
oh DO représente la <strong>de</strong>nsité surfacique <strong>de</strong> spores piégées par unité <strong>de</strong><br />
puissance <strong>de</strong> la source, exprimée par la surface foliaire infectée sur la<br />
plante-source, et corrigée pour les infections spontanées et les<br />
interférences entre parcelles.<br />
d- Analyse <strong>de</strong>s résultats<br />
dl- Analyses <strong>de</strong> variance. S et SO, qui représentent la dispersion <strong>de</strong><br />
maladie, et D et DO, qui représentent la dissémination <strong>de</strong> spores, sont<br />
analysées selon un dispositif en split-plot, où les âges <strong>de</strong>s parcelles<br />
(traitements) sont considérés comme les unités principales, et les<br />
distances aux sources, ou les directions (transects), comme <strong>de</strong>s<br />
sous-unités (Gomez & Gomez, 1984).<br />
d2- Equations <strong>de</strong>s gradients primaires. Deux modèles empiriques<br />
simples (Fitt et al,, 1987, Minogue, 1986, Campbell & Mad<strong>de</strong>n, 1990)<br />
sont simultanément utilisés pour analyser l'effet <strong>de</strong> l'âge sur les<br />
gradients, le modèle puissance (Gregory, 1968), et le modèle exponen-<br />
tiel (Kiyosawa & Shiyomi, 1972). Pour comparer les gradients, les<br />
formes linéarisées <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux modèles sont employées, c'est-à-dire:<br />
In@) = a - b.ln(x), et<br />
ln@) = a - b.x<br />
(4)<br />
(5)<br />
oh y est la variable représentant la maladie (sévérité ou <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />
spores) et x est la distance à la source, en m.<br />
Le modèle exponentiel (équation 5) comporte l'hypothèse impli-
GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 71<br />
cite que la variable représentant la maladie est réduite <strong>de</strong> moitié<br />
lorsque la distance à la source est incrémentée par une constante. Cette<br />
<strong>de</strong>mi-distance M , dont la valeur est: 0: = ln(2)/b, est utilisée pour<br />
comparer les résultats obtenus entre les différents âges considérés, et<br />
ceux <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> avec la littérature (Fitt & al., 1987).<br />
3 - Résultats<br />
a- Croissance du cowert et structure <strong>de</strong>s sources d'inoculum.<br />
Lors <strong>de</strong> l'apparition <strong>de</strong> lésions infectieuses sur les plantes contaminées,<br />
c'est-à-dire au moment <strong>de</strong> l'établissement <strong>de</strong>s sources (t = 14), <strong>de</strong><br />
fortes différences entre les structures <strong>de</strong>s couverts étaient apparentes,<br />
comme le montrent les variations <strong>de</strong> l'indice foliaire total moyen: âge<br />
3: 0.66; âge 5: 1.38; âge 7: 2.64 m2.m-2 (F = 260; toutes les<br />
différences sont significatives à P 0.01). Le passage du traitement4ge<br />
3 au traitement âge 5 correspond à la fermeture du couvert. A cette<br />
date, l'indice foliaire mort (tombé au sol) est faible: 0.03, 0.03, 0.10<br />
m2.m-2, avec une augmentation significative dans les parcelles plus<br />
âgées (F = 69.3, P 0.01). Les sévérités <strong>de</strong> cercosporiose tardive, bien<br />
que légèrement plus élevées en valeur dans les parcelles les plus âgées<br />
(age 3: 0.19; age 5: 0.10; age 7: 0.32 %), ne sont pas significativement<br />
différentes (F = 0.58). Les différences d'intensité <strong>de</strong> défoliation à cette<br />
date peuvent donc principalement Qtre attribuées aux différences d'âge<br />
physiologique entre les parcelles.<br />
A t = 14, aucune différence significative n'est détectée concernant<br />
la surface foliaire infectée sur les plantes-sources (âge 3: 0.017; âge 5:<br />
0.013; age 7: 0.028 m2.plante-', F = 0.93). Les observations ulté-<br />
rieures indiquent un déclin rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sévérité chez les plantes jeunes,<br />
et une différence significative (F = 10.1 , P 0.05) <strong>de</strong> la proportion <strong>de</strong><br />
tissus infectés, puis défoliés entre les plantes jeunes (âge 3: 0.90) et les<br />
plantes plus âgées (âge 5: 0.47; âge 7: 0.54). De toute évi<strong>de</strong>nce, à t =<br />
21 , l'essentiel <strong>de</strong> la surface foliaire infectée <strong>de</strong>s plantes-sources jeunes<br />
(âge 3) est déjà tombée au sol, tandis que chez les plantes plus âgées, les<br />
tissus infectés sont encore également distribués sur <strong>de</strong>s feuilles en place<br />
ou tombées au sol (âge 5 et âge 7, Fig. 4-1).<br />
b- Dissémination <strong>de</strong> spores<br />
La dissémination <strong>de</strong>s spores à partir <strong>de</strong>s sources d'inoculum peut être<br />
étudiée au travers <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> D (qui reprksente la <strong>de</strong>nsité surfa-<br />
cique <strong>de</strong>s spores piégées) et <strong>de</strong> DO (qui représente cette <strong>de</strong>nsité,<br />
corrigée pour les infections spontanées, les interférences entre parcel-
Figure 4-1. Evolution <strong>de</strong> la surface foliaire dans <strong>de</strong>s sources<br />
d'inoculum établies artificiellement par contamination avec C.<br />
personatum dans <strong>de</strong>s parcelles d'âge différent.<br />
Abscisses: temps en jours apr& contamination <strong>de</strong>s plantes-so-urces.<br />
Ordonnées: surface foliaire, en m2 par plante-source.<br />
LLPs : surface foliaire vivante (attachée).<br />
DLPs : surface foliaire morte (détachée).<br />
L'aire sous la courbe d'accroissement <strong>de</strong> la surface foliaire infectée ,<br />
(attachée ou détachée) est ombrée. Les co<strong>de</strong>s (caracteres gras) indiquent<br />
I'âge <strong>de</strong>s plantes au moment <strong>de</strong> leur contamination. La puissance <strong>de</strong>s<br />
sources (voir texte) est indiquée (f). Chaque diagramme représente la<br />
moyenne <strong>de</strong> trois répétitions.
. Fig. 4-1<br />
21 34 14 21 34<br />
t t<br />
O I I I<br />
14 21 34 14<br />
t<br />
3 5<br />
GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE<br />
73
74 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
les, et la puissance <strong>de</strong>s sources). La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s points d'infection sur<br />
les plantes-pièges est habituellement faible (la valeur moyenne <strong>de</strong> D est<br />
<strong>de</strong> 1.53, avec pour bornes extrêmes 0.03-6.43 Iésions.cm-2), et ces<br />
points d'infections sont répartis à la surface <strong>de</strong>s feuilles d'une manière<br />
homogène. En raison <strong>de</strong> la longue pério<strong>de</strong> d'exposition <strong>de</strong>s plantes-<br />
pièges, le diamètre <strong>de</strong>s lésions est variable (environ 1 à 5 mm), mais ne<br />
gêne pas un décompte <strong>de</strong> points d'infection parfois très proches. La<br />
transformation pour <strong>de</strong>s infections multiples (Gregory, 1948) n'a donc<br />
pas été appliquée à ces données.<br />
bl- Analyse <strong>de</strong> variance. La correction <strong>de</strong> D pour le bruit <strong>de</strong> fond et la<br />
puissance <strong>de</strong>s sources (DO) se traduit par une réduction du rapport <strong>de</strong><br />
variance représentant l'effet <strong>de</strong> I'âge <strong>de</strong>s parcelles (unités principales),<br />
ainsi qu'un accroissement <strong>de</strong>s rapports représentant l'effet <strong>de</strong> la<br />
distance et <strong>de</strong> l'interaction âge*distance.<br />
Un effet significatif (F = 11.0, P<br />
0.05, Tab. 4-1) <strong>de</strong>meure<br />
cependant présent dans les variations <strong>de</strong> DO, qui correspond à un<br />
accroissement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions moyenne corrigée lorsque I'âge<br />
<strong>de</strong>s parcelles augmente: DO = 6.5 lou4, 26.3 et 54.7 (lésions<br />
par m2 <strong>de</strong> surface foliaire <strong>de</strong> plante piège, par m2 <strong>de</strong> surface foliaire<br />
infectée dans la source), respectivement pour les âges 3, 5, et 7.<br />
L'effet significatif <strong>de</strong> la distance (F = 34.2, P 0.01) correspond<br />
à la diminution générale <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité corrigée <strong>de</strong> lésions à mesure que<br />
l'on s'éloigne <strong>de</strong> la source (DO = 80.2 33.8 et 2.8<br />
respectivement pour x = 0.2, 0.8, et 2.8 m). L'interaction âge*distance<br />
(F = 7.45, P 0.01) indique une différence dans la forme <strong>de</strong> cette<br />
diminution selon l'âge <strong>de</strong>s parcelles, c'est-à-dire <strong>de</strong>s différences dans<br />
les gradients <strong>de</strong> dissémination.<br />
Un effet directionnel est également mis en évi<strong>de</strong>nce (F = 2.91, P<br />
O.OS), qui correspond à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités corri ées <strong>de</strong> lésions plus fortes<br />
dans la direction Nord-Ouest (DO = 54.2 10- f ) que dans les autres (30.0<br />
34.2 et 37.2 respectivement pour les directions<br />
Nord-Est, Sud-Est, et Sud-Ouest).<br />
b2- Equations <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> dissémination. Les équations ajustées<br />
aux données <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions corrigées sont significatives à P<br />
0.05 (Tab. 4-2). Les coefficients <strong>de</strong> détermination sont équivalents<br />
pour le modèle exponentiel (R2 = 0.63, 0.76, 0.74, respectivement<br />
pour les âges 3, 5, et 7) et pour le modèle puissance (R2 = 0.78, 0.86,<br />
0.61). Les <strong>de</strong>ux modèles indiquent <strong>de</strong>s gradients plus faibles dans les<br />
parcelles plus jeunes. En conséquence, la <strong>de</strong>mi-distance (u) calculée à<br />
partir du modèle exponentiel est plus faible pour les parcelles d'âge 7<br />
et 5 (0.45 et 0.60 m) que pour les parcelles d'âge 3 (1.22).<br />
Les <strong>de</strong>ux jeux d'équations pour DO indiquent une augmentation<br />
<strong>de</strong>s ordonnées à l'origine (une diminution en valeur absolue) lorsque
GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 75<br />
Tableau 4-1. Analyses <strong>de</strong> variance <strong>de</strong>s gradients primaires <strong>de</strong><br />
dissémination (Do )et <strong>de</strong> dispersion (So ) <strong>de</strong> la cercosporiose<br />
tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dans <strong>de</strong>s parcelles d'âge différent.<br />
Variable : D, (1) Variable : So (1)<br />
Sources ddl C.M. F(2) Sources ddl C.M. F<br />
<strong>de</strong> variation <strong>de</strong> variation<br />
---<br />
RBpétition 2 1245 1.45 Répétition 2 105 0.58<br />
Age 2 9400 11.0 ** Age 2 1051 5.78 *<br />
erreur (a) 4 856 erreur (a) 4 182<br />
Sous-unités : distances<br />
Distance 2 13641 34.2 *** Distance 3 862 35.5 ***<br />
Distancexage 4 2967 7.45*** Distancexage 6 137 5.65 **<br />
erreur (b) 12 398 erreur (b) 18 24<br />
total 26 total 35<br />
Sous-unités : directions<br />
Sous-unités : distances<br />
Sous-unités : directions<br />
Direction 3 1014 2.91 *** Direction 3 155 6.37 ***<br />
Directionxage 6 374 1.08 Direction xage 6 64 2.64 *<br />
erreur (b) 18 348 erreur (b) 18 24 ,<br />
total 35 total 35<br />
(1) Do : <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions sur les plantes-pièges, corrigée pour les<br />
infections spontanées, les interférences entre parcelles, et la<br />
puissance <strong>de</strong>s sources (voir texte).<br />
So : sévérité <strong>de</strong> maladie corrigée pour les infections spontanées, la<br />
puissance <strong>de</strong>s sources, et la taille <strong>de</strong>s plantes-cibles du<br />
couvert (voir texte).<br />
(2) Les rapports <strong>de</strong> variance suivis par : *, **, et *** sont significatifs à<br />
P < 0.10, 0.05, et 0.01, respectivement.
Figure 4-2. Cercosporiose tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>. Gradients <strong>de</strong><br />
dissémination <strong>de</strong> spores.<br />
Abscisses: distance à la source d'inoculum, en m (x).<br />
Ordonnées: <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lesions, D, sur les plantes-pièges par unité <strong>de</strong><br />
surface foliaire infectée corrigée pour les infections pontanées et les<br />
interférences entre parcelles (Nlesion.m-*. m-2).<br />
Les co<strong>de</strong>s (caractères gras) donnent les âges <strong>de</strong>s parcelles au moment <strong>de</strong><br />
la contamination <strong>de</strong>s plantes-sources, en semaines. Chaque point<br />
represente la moyenne <strong>de</strong> 12 valeurs <strong>de</strong> Do selon 4 directions dans trois<br />
répétitions.
.010-<br />
.O05<br />
GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE<br />
t<br />
\<br />
i<br />
\<br />
+'\r \<br />
-<br />
0.2 0:8<br />
*\. 7<br />
\ \<br />
\ L.<br />
\<br />
\5<br />
\<br />
\.<br />
Fig. 4-2<br />
\. \.<br />
3:2 x<br />
77
Figure 4-3. Gradients primaires <strong>de</strong> cercosporiose tardive <strong>de</strong><br />
l'arachi<strong>de</strong>.<br />
Abscisses: distance à la source d'inoculum, en m (x).<br />
Ordonnées: surface foliaire infectée, So, par unité <strong>de</strong> surface foliaire<br />
infectee dans la source, corrigée pour les infections spontanées (m2.<br />
m-2).<br />
Les co<strong>de</strong>s (caractkres gras) donnent les âges <strong>de</strong>s parcelles au moment <strong>de</strong><br />
la contamination <strong>de</strong>s plantes-sources, en semaines. Chaque point<br />
représente la moyenne <strong>de</strong> 12 valeurs <strong>de</strong> Do selon 4 directions dans trois<br />
répétitions.
so<br />
40-<br />
30-<br />
. 20-<br />
10-<br />
GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE<br />
I<br />
0.4 0.8 1.6 2.4 X<br />
Fig. 4-3<br />
79
80 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
l'âge <strong>de</strong>s parcelles croît (Tab. 4-2 et Fig. 4-2); cet accroissement<br />
correspond au résultat <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> variance.<br />
c- Dispersion <strong>de</strong> maladie<br />
La dispersion <strong>de</strong> la maladie à partir <strong>de</strong>s sources d'inoculum peut Ctre<br />
analysée grâce aux variations <strong>de</strong> S (sévérité moyenne par plante<br />
individuelle) et <strong>de</strong> SO (surface foliaire infectée corrigée par plante et<br />
par unité <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong> la source).<br />
CI- Analyses <strong>de</strong> variance. La correction <strong>de</strong> S pour les infections<br />
spontanées, la puissance <strong>de</strong> la source, et la surface foliaire <strong>de</strong>s plantes<br />
présentes dans le couvert (SO) se traduit par une réduction du rapport<br />
<strong>de</strong> variance représentant l'effet <strong>de</strong> I'âge (unité principale) <strong>de</strong>s parcelles,<br />
et par l'accroissement <strong>de</strong> ces rapports pour l'effet <strong>de</strong> la distance à la<br />
source, et les interactions âge*distance et âge*direction. Les valeurs<br />
moyennes <strong>de</strong> SO présentent cependant <strong>de</strong>s écarts importants (SO = 21.5,<br />
17.8, 3.8 m2.m-2, respectivement pour âge 7, 5, et 3) qui se traduisent<br />
par un rapport <strong>de</strong> variance indicatif (Tab. 4-1; F = 5.78, P < 0.1).<br />
L'analyse <strong>de</strong> variance sur SO indique un effet significatif <strong>de</strong> la<br />
distance à la source (F = 35.5, P < 0.01), avec une décroissance rapi<strong>de</strong><br />
avec la distance à la source (SO = 28.2, 13.7, 9.6, et 5.9 m2.m-2,<br />
respectivement pour x = 0.4, 0.8, 1.6, et 2.4 m).<br />
L'interaction âge*distance significative (F = 5.65, P<br />
0.01) qui<br />
est mise en évi<strong>de</strong>nce sur les variations <strong>de</strong> SO implique <strong>de</strong>s différences<br />
entre les formes <strong>de</strong>s gradients selon l'âge <strong>de</strong>s parcelles.<br />
Un effet directionnel est mis en évi<strong>de</strong>nce (F = 6.37, P < 0.01). De<br />
fait, les valeurs moyennes <strong>de</strong> SO sont plus fortes selon les directions<br />
Nord (1 9.2) et Ouest (16.4) que selon les directions Sud (1 1.5) et Est<br />
(10.4), selon la P.P.D.S. à P 0.05. En outre, une interaction<br />
âge*direction est suggérée (F = 2.64, P < 0.1).<br />
c2- Equations <strong>de</strong>s gradients primaires <strong>de</strong> maladie. Les équations<br />
ajustées à partir <strong>de</strong>s données corrigées pour les gradients primaires<br />
sont toutes significatives à P < 0.01 (Tab. 4-2). Les coefficients <strong>de</strong><br />
détermination sont légèrement plus faibles avec le modèle exponentiel<br />
(R2 = 0.59, 0.52, 0.55, pour âge 3, 5 et 7) qu'avec le modèle puissance<br />
(R2 = 0.64, 0.59, 0.56). Les <strong>de</strong>ux modèles indiquent <strong>de</strong>s valeurs abso-<br />
lues plus petites <strong>de</strong>s pentes pour les parcelles d'âge 3, c'est-à-dire <strong>de</strong>s<br />
gradients plus faibles (Fig. 4-3) que pour les parcelles d'âge 5 et 7, qui<br />
ne diffèrent pas significativement. En conséquence, les <strong>de</strong>mi-distances<br />
calculées grâce au modèle exponentiel sont plus faibles pour les<br />
parcelles d'âge 7 et 5 que pour les parcelles d'âge 3 (respectivement: 01<br />
= 0.84,0.84, et 1.28 m). Dans les <strong>de</strong>ux jeux d'équations, les ordonnées
GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 81<br />
Tableau 4-2. Equations <strong>de</strong> régression pour les gradients <strong>de</strong><br />
dissémination <strong>de</strong> spores (Do) et pour les gradients primaires (So)<br />
<strong>de</strong> cercosporiose tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dans <strong>de</strong>s parcelles d'âge<br />
différent.<br />
Variable<br />
Age<br />
Forme <strong>de</strong> I'équation<br />
In (y) =a- b x (1) In (y) = a - b In(x)<br />
Equation R2 P (3) Equation R2 P<br />
-- --<br />
DO<br />
3 InDO =-6.65 - 0.57~ 0.63
82 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
à l'origine augmentent avec l'âge <strong>de</strong>s parcelles (Tab. 4-2, Fig. 4-3).<br />
d- Comparaison <strong>de</strong>s rksultats concernant la disshination <strong>de</strong> spores<br />
(SO) et la dispersion <strong>de</strong> maladie (DO).<br />
dl - Gradients primaires. Les formes <strong>de</strong>s gradients primaires <strong>de</strong><br />
dispersion <strong>de</strong> maladie représentés par les variations <strong>de</strong> SO avec la dis-<br />
tance à la source (Fig. 4-3), et <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong> spores<br />
représentés par celles <strong>de</strong> DO (Fig, 4-2) sont similaires. La comparaison<br />
<strong>de</strong>s équations (Tab. 4-2), pour chaque classe d'âge, indique que les<br />
pentes obtenues pour SO et pour DO ne diffèrent pas significativement.<br />
Dans les parcelles d'âge 3, les gradients sont faibles, tandis qu'ils<br />
sont forts dans les parcelles d'âge 5 et 7. Ce résultat est indiqué par<br />
l'interaction âge*distance mise en évi<strong>de</strong>nce dans les analyses <strong>de</strong> varian-<br />
ce. La forme <strong>de</strong>s gradients pour les parcelles d'âge 7 diffère légère-<br />
ment <strong>de</strong> celle obtenue dans les parcelles d'âge 5. Les figures 4-2 et 4-3<br />
suggèrent que la diminution <strong>de</strong> SO ou DO dans les parcelles d'âge 7 n'est<br />
pas aussi accusée à mi-distance <strong>de</strong> la source (SO: 0.4-0.8 m; DO: 0.2-0.8<br />
m) qu'elle ne l'est dans les parcelles d'âge 5.<br />
Les différences entre les valeurs <strong>de</strong> SO et DO à proximité <strong>de</strong>s<br />
sources en fonction <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles (respectivement 0.4 et 0.2 m)<br />
contribuent en gran<strong>de</strong> partie à l'effet <strong>de</strong> I'âge mis en évi<strong>de</strong>nce dans les<br />
analyses <strong>de</strong> variance - à plus gran<strong>de</strong> distance, les différences entre âge<br />
<strong>de</strong>s parcelles sont sensiblement moindres. Ces écarts à proximité <strong>de</strong>s<br />
sources sont en gran<strong>de</strong> partie responsables également <strong>de</strong>s différences<br />
entre ordonnées à l'origine dans les équations <strong>de</strong> gradients.<br />
d2- Eflets directionnels. Des effets directionnels significatifs sont<br />
i<strong>de</strong>ntifiés pour SO et DO (Tab. 4-1). Une interaction age*direction est<br />
également suggérée (P < 0.1) pour la sévérité corrigée, mais non pour<br />
la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions corrigée.<br />
La figure 4-4 montre que la dispersion, représentée par SO, est<br />
plus forte sur les directions Nord et Ouest pour les parcelles d'âge 7,<br />
tandis que seule la direction Nord prédomine pour les parcelles d'âge 3<br />
et 5, ce qui correspond à l'interaction âge*direction suggérée par l'ana-<br />
lyse <strong>de</strong> variance. En ce qui concerne la dissémination <strong>de</strong> spores (DO), la<br />
direction prédominante est Nord-Ouest pour toutes les parcelles. La<br />
figure 4-4 indique une correspondance générale <strong>de</strong>s directions <strong>de</strong> dissé-<br />
mination et <strong>de</strong> disp.ersion; ainsi les valeurs élevées <strong>de</strong> SO obtenues sur<br />
les directions Nord et Ouest pour les parcelles d'âge 7 correspon<strong>de</strong>nt<br />
aux valeurs élevées <strong>de</strong> DO sur la direction Nord-Ouest. Lorsque l'on<br />
effectue une interpolation <strong>de</strong>s valeurs moyennes (sur 3 distances) <strong>de</strong> DO<br />
sur les directions Nord-Est, Sud-Est, Sud-Ouest et Nord-Ouest pour<br />
chaque répétition et dans les trois âges considérés, une corrélation
GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 83<br />
significative entre ces valeurs interpolées et les valeurs moyennes (sur<br />
4 distances) <strong>de</strong> SO est obtenue (r = 0.71, 34 d.d.l., P 0.01).<br />
4 - Discussion<br />
a- Résultats <strong>de</strong> la correction <strong>de</strong>s données concernant la sévéritk et la<br />
<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions sur les plantes-pièges.<br />
En conséquence <strong>de</strong>s corrections appliquées à la sévérité <strong>de</strong> cercos-<br />
poriose tardive (S) et à la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions observées sur les plantes-<br />
pièges (D), une réduction <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> variance est obtenue, en<br />
particulier pour l'effet <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles, dans la première partie<br />
<strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> variance, qui concerne les unités principales (Gomez &<br />
Gomez, 1984). Dans la secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> variance, c'est un<br />
accroissement <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> variance (en particulier pour l'effet <strong>de</strong> la<br />
distance à la source) qui est obtenu. Les corrections effectuées aboutis-<br />
sent donc au résultat recherché, c'est-à-dire une réduction <strong>de</strong>s varia-<br />
tions attribuables aux infections spontanées et aux interférences entre<br />
parcelles ('bruit <strong>de</strong> fond', voir le chapitre 3), ainsi qu'aux différences<br />
<strong>de</strong> puissance <strong>de</strong>s sources, représentée dans cette étu<strong>de</strong> par la surface<br />
infectée (attachée ou tombée au sol) affectant les plantes-sources.<br />
Des écarts importants liés à l'âge <strong>de</strong>s parcelles (Tab. 4-1 ; DO : P<br />
0.05; SO : P < 0.1) <strong>de</strong>meurent cependant apparents après ces<br />
corrections, avec diverses interprétations possibles:<br />
- les corrections effectuées ne ren<strong>de</strong>nt pas suffisamment compte <strong>de</strong>s<br />
différences entre âges <strong>de</strong>s parcelles, en termes <strong>de</strong> bruit <strong>de</strong> fond;<br />
- elles ne ren<strong>de</strong>nt pas suffisamment compte <strong>de</strong>s différences entre âges<br />
<strong>de</strong>s parcelles, en termes <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong>s sources;<br />
- elles n'incorporent pas <strong>de</strong>s différences liées aux variations <strong>de</strong> struc-<br />
ture du couvert végétal, qui affectent la dissémination <strong>de</strong> spores et la<br />
dispersion <strong>de</strong> la maladie.<br />
6- Comparaison <strong>de</strong>s gradients primaires <strong>de</strong> maladie et <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong><br />
dispersion <strong>de</strong> spores.<br />
La correspondance entre les formes <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong><br />
spores (<strong>de</strong>nsités corrigées <strong>de</strong> lésions sur les plantes-pièges, Fig. 4-2) et<br />
celles <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> maladie (sévéritks corrigées, Fig. 4-3), <strong>de</strong> même<br />
que la correspondance entre les directions sur lesquelles la maladie<br />
s'est propagée d'une façon prédominante (Fig. 4-4) indiquent que les<br />
informations obtenues au cours <strong>de</strong> cette expérimentation sont cohéren-<br />
tes. La direction prkdominante <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> la maladie corres-<br />
pond à la direction dominante du vent au cours <strong>de</strong> l'expérience. Une
Figure 4-4. Effet <strong>de</strong>s directions sur les gradients primaires <strong>de</strong><br />
dispersion et sur les gradients <strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong> cercosporiose<br />
tardive <strong>de</strong> l’arachi<strong>de</strong>.<br />
Les co<strong>de</strong>s (caractères gras) donnent les âges <strong>de</strong>s parcelles au mo.ment <strong>de</strong><br />
la contamination <strong>de</strong>s plantes-sources, en semaines.<br />
So : surface foliaire infectée par unité <strong>de</strong> surface infectée dans la source,<br />
corrigée pour les infections spontanées (m2. m-2).<br />
Do: <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions sur les plantes-pièges par unité <strong>de</strong> surface<br />
infectée dans la source, corrigée pour les infections Spontanées et<br />
les interférences entre parcelles (N,esion.m-2. m-2).<br />
La longueur <strong>de</strong> chaque vecteur représente la moyenne <strong>de</strong> 12 (Sa) ou<br />
9 (Da) valeurs, pour 3 répétitions et 4 (Sa) ou 3 (Da) distances à la<br />
source. Les indices foliaires (LAI, moyenne <strong>de</strong> 3 répétitions) sont<br />
indiqués.
7<br />
3<br />
5<br />
Ë<br />
Fig. 4-4<br />
- 10
86 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
interaction âge*direction est i<strong>de</strong>ntifiée (Tab. 4-1, DO), qui représente<br />
une rotation dans la direction prédominante <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> maladie<br />
(Fig. 4-4, âge 7). Cette rotation, au <strong>de</strong>meurant mo<strong>de</strong>ste en amplitu<strong>de</strong>,<br />
peut être attribuée à une modification <strong>de</strong> l'allure <strong>de</strong>s turbulences au-<br />
<strong>de</strong>ssus et dans le couvert végétal lorsque l'indice foliaire atteint <strong>de</strong>s<br />
valeurs élevées. Cette interaction n'est pas mise en évi<strong>de</strong>nce à partir <strong>de</strong>s<br />
données provenant <strong>de</strong>s piégeages <strong>de</strong> spores; il convient cependant <strong>de</strong><br />
noter que la pério<strong>de</strong> durant laquelle les piégeages ont été effectués ne<br />
couvre pas complètement celle où les gradients primaires se sont établis<br />
dans les parcelles.<br />
c- Comparaison <strong>de</strong>s gradients.<br />
La forme <strong>de</strong>s gradients (Fig. 4-2 et 4-3) et leurs équations (Tab. 4-2)<br />
indiquent que les gradients sont plus forts (Gregory, 1968; Minogue,<br />
1986; Campbell & Mad<strong>de</strong>n, 1990) dans les parcelles âgées que dans les<br />
parcelles jeunes. En conséquence, les valeurs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-distances aug-<br />
mentent avec I'âge <strong>de</strong>s parcelles. Ces différences sont attribuables à une<br />
réduction <strong>de</strong> l'accessibilité du feuillage (Zadoks & Schein, 1979) aux<br />
spores disséminées, tandis que le couvert se ferme, et que son indice<br />
foliaire s'accroît.<br />
Des équations <strong>de</strong> régressions présentant <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> corré-<br />
lation significatifs sont obtenues avec les <strong>de</strong>ux modèles testés. L'adé-<br />
quation <strong>de</strong>s données aux <strong>de</strong>ux modèles est équivalente, un résultat<br />
fréquent avec ces <strong>de</strong>ux équations Pitt et al., 1987). Les coefficients <strong>de</strong><br />
détermination sont relativement bas (R2 = 0.52 - 0.86) lorsqu'on les<br />
compare à <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gradients (R2 = 0.85 - 0.95, Fitt et<br />
al., 1987), mais du même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que ceux obtenus par<br />
Al<strong>de</strong>rman et aL(l989, R2 = 0.58-0.98). La gamme <strong>de</strong> valeurs obtenues<br />
avec le modèle exponentiel pour l'estimation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>mi-distance (a =<br />
0.84 - 1.28 m, a = 0.45 - 1.22 m, respectivement pour la dispersion <strong>de</strong><br />
maladie et la dissémination <strong>de</strong> spores) correspond à la gamme <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>mi-distances calculées pour <strong>de</strong>s champignons phytopathogènes à<br />
dissémination aérienne (Fitt et al., 1987).<br />
Les différences d'ordonnées à l'origine <strong>de</strong>s droites <strong>de</strong> régres-<br />
sion correspon<strong>de</strong>nt à l'effet <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles observées dans les<br />
analyses <strong>de</strong> variances sur les variables corrigées.<br />
d- Interprétations <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> variance représentant l'âge <strong>de</strong>s<br />
parcelles et <strong>de</strong>s diflérences d'ordonnées à l'origine.<br />
La correction effectuée sur la sévérité (5') ne prend pas en compte un<br />
accroissement différentiel <strong>de</strong> maladie en fonction <strong>de</strong> I'âge <strong>de</strong>s parcelles
GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 87<br />
avant l'établissement <strong>de</strong> sources d'inoculum fonctionnelles. Le fait que<br />
les sévérités estimées avant l'apparition du gradient primaire ne<br />
présentent pas <strong>de</strong> différences significatives en fonction <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s<br />
parcelles suggère que la correction relativement simple qui a été<br />
appliquée aux données est suffisante pour représenter les infections<br />
spontanées. Cette correction, cependant, ne prend pas en compte les<br />
interférences entre parcelle se produisant après l'établissement <strong>de</strong>s<br />
sources.<br />
La correction appliquée à la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions sur les<br />
plantes-pièges (0) est fondée sur les infections se produisant sur les<br />
<strong>de</strong>mi-parcelles <strong>de</strong> référence, dans lesquelles n'étaient pas établies <strong>de</strong><br />
sources. Des plantes-pièges y sont disposées alors que le piégeage<br />
autour <strong>de</strong>s sources est en cours. De ce fait, la correction effectuée sur<br />
D prend simultanément en compte les interférences entre parcelles, et<br />
les infections spontanées. Le fait que les <strong>de</strong>ux corrections, l'une sur S,<br />
qui n'incorpore pas les interférences entre parcelles, l'autre sur 0, qui<br />
les prend en compte, aboutissent <strong>de</strong> la même manière à un<br />
accroissement <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong> la distance aux sources, suggère que toutes<br />
<strong>de</strong>ux sont appropriées pour réduire les conséquences <strong>de</strong>s in€ections<br />
spontanées, et que les interférences entre parcelles au cours <strong>de</strong> cette<br />
expérience étaient relativement faibles.<br />
A t = O, <strong>de</strong>s plantes d'âge différent sont contaminées avec la<br />
même quantité d'inoculum. Le résultat <strong>de</strong> l'infection artificielle,<br />
exprimé en termes <strong>de</strong> surface foliaire infectée à t = 14, n'indique pas<br />
<strong>de</strong> différence entre âges <strong>de</strong>s plantes. Les observations ultérieures<br />
montrent que le développement <strong>de</strong> la maladie dans les sources aboutit à<br />
une défoliation beaucoup plus intense <strong>de</strong>s tissus infectés chez les plantes<br />
jeunes. Les plantes-sources diffèrent donc à plusieurs égards: (1) les<br />
plantes jeunes sont plus petites, entourées <strong>de</strong> zones dépourvues <strong>de</strong><br />
couvert, (2) les plantes âgées présentent une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions plus<br />
faible, éventuellement associée à une intensité <strong>de</strong> sporulation plus forte<br />
(Nevill, 1981), sur un plus grand nombre <strong>de</strong> strates foliaires, et (3) les<br />
plantes jeunes présentent, peu <strong>de</strong> temps après l'établissement <strong>de</strong>s<br />
sources (t = 21), une plus gran<strong>de</strong> proportion <strong>de</strong> lésions sur <strong>de</strong>s feuilles<br />
tombées au sol. II est certain que ces différences ont pu affecter la<br />
puissance <strong>de</strong>s sources, mais elles n'ont pas été incorporées dans les<br />
corrections <strong>de</strong> S et D.<br />
La chute d'une gran<strong>de</strong> proportion <strong>de</strong> lésions présentes dans les<br />
sources a dû avoir un effet important suc la dispersion <strong>de</strong> maladie dans<br />
les parcelles jeunes. Si les estimations <strong>de</strong>s surfaces foliaires infectées<br />
attachées (ZLAa) et tombées au sol (ZLAd) sont utilisées comme<br />
variables explicatives complémentaires <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> SO,<br />
les équations <strong>de</strong> régression suivantes sont obtenues:<br />
In SO) = 3.22 + 116 ZLAa - 75 lLAd - 0.74 x<br />
(R<br />
(6)<br />
!2 d.70, 32 d.d.l., P
88 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
et:<br />
In SO) = 2.31+ I1 6 ZLAa - 75 ZLAd - 0.86 ln(x) (7 1<br />
(R (2 =0.73, 32 d.d.l., P
GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 89<br />
Supposant une production <strong>de</strong> spores i<strong>de</strong>ntique sur les feuilles jeunes ou<br />
âgées, en place dans le couvert ou tombées au sol, les résultats<br />
suggèrent que la dispersibilité <strong>de</strong> l'inoculum est réduite par la<br />
défoliation <strong>de</strong>s tissus infectés dans les sources <strong>de</strong>s parcelles les plus<br />
jeunes, ainsi que l'indiquent les ordonnées à l'origine plus faibles <strong>de</strong>s<br />
droites <strong>de</strong> régression, et l'effet significatif <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles.<br />
D'autre part, l'accessibilité du feuillage aux spores libérées par les<br />
sources est réduite par la <strong>de</strong>nsité du couvert dans les parcelles plus<br />
âgées, comme l'indique les pentes plus fortes <strong>de</strong>s gradients.<br />
Les modèles empiriques <strong>de</strong> gradients <strong>de</strong> maladie sont <strong>de</strong>s<br />
instruments <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription, non d'interprétation (Gregory, 1968, Fitt et<br />
al., 1987). Les résultats <strong>de</strong> cette expérience indiquent que la forme <strong>de</strong>s<br />
gradients primaires <strong>de</strong> cercosporiose tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> sont<br />
modifiés par la structure du couvert végétal. L'examen <strong>de</strong>s ordonnées à<br />
l'origine et la comparaison <strong>de</strong>s sources d'inoculum indiquent que la<br />
structure <strong>de</strong> la source influe fortement sur sa puissance; ces<br />
informations, cependant, n'éclairent pas les mécanismes en cause.<br />
Les équations (6) et (7) fournissent une <strong>de</strong>scription<br />
complémentaire <strong>de</strong>s données. Elles ne doivent pas être interprétées <strong>de</strong><br />
manière erronée: les feuilles infectées, et tombées au sol, continuent <strong>de</strong><br />
contribuer au développement d'une épidémie <strong>de</strong> cercosporiose tardive.<br />
Ainsi, elles peuvent servir <strong>de</strong> sources d'inoculum pour initier <strong>de</strong>s<br />
épidémies (voir chapitre 7). Ces <strong>de</strong>ux équations indiquent seulement<br />
que, dans cette expérience, la chute <strong>de</strong> tissus infectés est associée à un<br />
affaiblissement relatif <strong>de</strong>s sources. De futurs travaux <strong>de</strong>vraient abor<strong>de</strong>r<br />
quantitativement la contribution <strong>de</strong>s feuilles infectées et tombées au sol<br />
(Thal & Campbell, 1988) au développement <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong><br />
cerco sporioses <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>.<br />
Bien que le vent, les goutelettes <strong>de</strong> rejaillissement <strong>de</strong> pluie et les<br />
insectes sont considérés comme responsables <strong>de</strong> la dissémination <strong>de</strong>s<br />
spores <strong>de</strong> C. personatutn (Porter et al., 1984), le détail et <strong>de</strong>s<br />
mécanismes <strong>de</strong> libération, <strong>de</strong> transport et <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong>s spores sur le<br />
couvert est mal connu, <strong>de</strong> même que leurs contributions respectives au<br />
développement <strong>de</strong>s épidémies. Des informations quantitatives sur ces<br />
mécanismes sont requises pour réellement comprendre les<br />
déterminismes <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> cercosporiose tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>.<br />
Références<br />
Al<strong>de</strong>rman, S.C., Nutter, F.W., Jr. & Labrinos, J.L., 1989. Spatial and temporal<br />
analysis of spread of late leaf spot of peanut. Phytopathology 79: 837-844.<br />
Berger, R.D. & Luke, H.H., 1979. Spatial and temporal spread of oat crown rust.<br />
Phytopathology 69: 1199-1201.<br />
Butt, D.J. & Royle, D.J., 1980. The importance of terms and <strong>de</strong>finitions for a<br />
conceptually unified epi<strong>de</strong>miology. In: Comparative Epi<strong>de</strong>miology - A Tool for
90 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Better Diseuse Munugement. J. Palti & J. Kranz, Eds. Pudoc, Wageningen pp.<br />
29-45.<br />
Campbell, C.L. & Mad<strong>de</strong>n, L.V., 1990. Introduction to Plant Diseuse Epi<strong>de</strong>miology.<br />
John Wiley & Sons, New York. 532 p.<br />
Fitt, B.D.L., Gregory, P.H., Todd, A.D., McCartney, H.A. & MacDonald, O.C.,<br />
1987. Spore dispersal and plant disease gradients; a comparison between two<br />
empirical mo<strong>de</strong>ls. J. Phytopathology 118: 227-242.<br />
Gomez, K.A. & Gomez, A.A., 1984. Statistical Procedures for Agriculturul<br />
Research. Second Edition. John Wiley & Sons, New York. 68Op.<br />
Gregory, P.H., 1948. The multiple-infection transformation. Ann. Appl. Biol. 35:<br />
412-417.<br />
Gregory, P.H., 1968. Interpreting plant disease dispersal gradients. Annu. Rev.<br />
Phytopath. 6: 189-212.<br />
Gregory, P.H., 1971. The leaf as a spore trap. In : EcoZogy ofrhe Leuf Surjace. T.F.<br />
Preece & C.N. Dickinson, Eds. Aca<strong>de</strong>mic Press, London pp. 239-243.<br />
Kiyosawa, S. & Shiyomi M., 1972. A theoretical evaluation of the effect of mixing<br />
resistant varietiey with susceptible variety for controlling plant diseases. Ann.<br />
Phytopath. Soc. Japan 38: 41-51.<br />
Minogue, K.P., 1986. Disease gradients and the spread of disease. In: Plant disease<br />
epi<strong>de</strong>miology. Vol. 1 - Population Dynamics and management. K.J. Leonard &<br />
W. Fry, Eds. Mac Millan Publishing Company New York London pp. 285-310.<br />
Nevill, D.J., 1981. Components of resistance to Cercospora uruchidicola and<br />
Cercosporidium personatum in groundnuts. Ann. appl. Biol. 99: 77-86.<br />
Porter, D.M., Smith, D.H. & Rodriguez-Kabana, R., 1984. Compendium of peanut<br />
diseases. A.P.S. Press, St Paul, 73p.<br />
Savary, S., BOSC, J.P., Noirot, M. & Zadoks, J.C., 1988. Peanut rust in West<br />
Africa: a new component in a multiple pathosystem. Plant Disease 72 1001-1009.<br />
Thal, W. M. & Campbell, C.L., 1988. Analysis of progress of alfalfa leaf spot<br />
epi<strong>de</strong>mics. Phytopathology 78: 389-395.<br />
Zadoks, J.C. & Schein, R.D., 1979. Epi<strong>de</strong>miology and Plant Disease Management.<br />
Oxford University Press, New York. 427p.
Chapitre 5. Simulation dynamique<br />
<strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>:<br />
un modèle préliminaire<br />
S. Savary, P.D. De Jong , R. Rabbinge & J.C. Zadoks<br />
La construction d'un modèle <strong>de</strong> simulation dynamique déterministe<br />
constitue une approche unique pour faire le point <strong>de</strong>s acquis dans le<br />
domaine épidémiologique, en termes <strong>de</strong> relations hôte-parasite à<br />
I'échelle <strong>de</strong>s populations. Parce qu'elle implique d'envisager différents<br />
niveaux d'intégration, cette démarche permet, également, une réflexion<br />
sur les interactions hôte-parasite à différentes échelles prises en compte<br />
par la phytopathologie. Ce chapitre rapporte une première tentative <strong>de</strong><br />
construction d'lin modèle <strong>de</strong> simulation dynamique <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>. Le modèle incorpore <strong>de</strong>ux unités: la croissance et<br />
le développement <strong>de</strong> la culture, et l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> qui s'y<br />
développe. La structure du modèle est décrite, et ses performances sont<br />
présentées. Les effets <strong>de</strong>s cercosporioses sont introduits dans le modèle,<br />
sous la forme d'une fonction directrice. Des fonctions représentant les<br />
composantes <strong>de</strong> dommage propres à chacune <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies sont<br />
également incorporés. Les simulations sont en bon accord avec les<br />
données <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong> sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> observées iì<br />
Adiopodoumé, dans le Sud <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire. Les performances du<br />
modèle se conforment aux exigences requises pour un modèle<br />
préliminaire <strong>de</strong> simulation. Des orientations pour <strong>de</strong> futures<br />
améliorations <strong>de</strong> ce modèle sont discutées.<br />
Mots cles<br />
modèle <strong>de</strong> simulation dynamique, interactions hôte-parasite, composantes<br />
<strong>de</strong> résistance, composantes <strong>de</strong> dommage, couplage, vérification,<br />
analyse <strong>de</strong> sensibilité, évaluation d'un modèle, Pucciïzia arachidis,<br />
cercosporiose,Cercospora arachidicola, Cercosporidium personatuni<br />
(PZ;ceoisariopsis personata).
Figure 5-1. Structure d'un modèle préliminaire <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s<br />
épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>.<br />
A : Sous-modèle <strong>de</strong> croissance et <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la culture.<br />
B : Unité <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>.<br />
C : Unité <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong> multiplication <strong>de</strong>s pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>.<br />
D : Sous-modèle <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong> I'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
A, B, et C utilisent, comme variables d'état, <strong>de</strong>s poids secs d'organes, <strong>de</strong>s<br />
sites du couvert végétal, et <strong>de</strong>s spores <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, respectivement. Le sens<br />
<strong>de</strong>s acronymes est indiqué dans le tableau 5-1 et dans le texte.<br />
Les rectangles représentent <strong>de</strong>s variables d'état, les flèches continues, <strong>de</strong>s<br />
flux (<strong>de</strong> biomasse: A, <strong>de</strong> sites: B ou <strong>de</strong> spores: C), les flèches discontinues,<br />
<strong>de</strong>s flux d'information, les cercles, <strong>de</strong>s coefficients, et les barres<br />
horizontales marquées d'un point, <strong>de</strong>s fonctions directrices.
I i J<br />
B C<br />
A D
94 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
1 - Introduction<br />
La <strong>rouille</strong> (Puccinia arachidis Speg.), la cercosporiose précoce (Cer-<br />
cosporn nrachidicoin Hori), et la cercosporiose tardive (Cercospo-<br />
ridizrm personatunz (Berk. & Curt.) Deighton) constituent <strong>de</strong>s maladies<br />
importantes <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, et notamment en Côte<br />
d'Ivoire (Savary, 1987a; 1987b).<br />
Ce chapitre rend compte d'une première tentative pour élaborer<br />
un modèle <strong>de</strong> simulation dynamique <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong><br />
l'arachi<strong>de</strong>. Cette maladie, en effet, est d'apparition récente dans la<br />
région (Savary et al., 1990; voir également chap. 1). L'objectif est ici<br />
d'obtenir une meilleure compréhension <strong>de</strong>s déterminismes qui régissent<br />
les épidémies <strong>de</strong> cette maladie au plan quantitatif (Zadoks, 1972a). La<br />
croissance et le développement <strong>de</strong> la culture sont pris en compte par le<br />
modèle (Rabbinge & Rijsdijk, 1981), <strong>de</strong> même que les composantes <strong>de</strong><br />
résistance <strong>de</strong> l'hiite (Zadoks, 1972b) vis-à-vis du parasite. Une attention<br />
particulière est portée aux cercosporioses, qui affectent les épidémies<br />
<strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, <strong>de</strong> même que la croissance <strong>de</strong> la culture.<br />
2 - Structure du modèle<br />
a- Considérations géit6rales<br />
Le système étudié est constitué par un mètre carré d'une culture<br />
d'arachi<strong>de</strong> infectée par la <strong>rouille</strong>. II est entouré par un grand nombre<br />
<strong>de</strong> systèmes i<strong>de</strong>ntiques, avec les mêmes attributs, tels que le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
développement <strong>de</strong> la culture, son indice foliaire, et la sévérité <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong>. Le modèle à été développé à partir d'un modèle générique<br />
établi par Zadoks (1971).<br />
Le modèle comporte <strong>de</strong>ux unités principales, l'une se rapportant<br />
à la croissance et au développement <strong>de</strong> la culture, et l'autre, à<br />
I'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Cette <strong>de</strong>rnière comprend <strong>de</strong>ux sous-unités qui<br />
ren<strong>de</strong>nt compte du développement <strong>de</strong>s lésions <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> leur<br />
multiplication. Trois catégories <strong>de</strong> variables d'état sont donc<br />
considérées, qui se réfèrent à la matière sèche <strong>de</strong>s organes <strong>de</strong>s plantes,<br />
aux lésions <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, et aux spores <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (Fig. 5-1). Les<br />
informations concernant le climat et les cercosporioses sont introduites<br />
comme <strong>de</strong>s fonctions directrices du modèle. Le programme est écnt en<br />
CSMP (IBM, 1975). Le modèle fait intervenir un ensemble <strong>de</strong><br />
variables, <strong>de</strong> taux, <strong>de</strong> coefficients et <strong>de</strong> constantes, dont la liste est<br />
donnée dans le tableau 5-1, et dont les relations sont résumées dans le<br />
diagramme <strong>de</strong> flux <strong>de</strong> la figure 5-1.<br />
Le pas <strong>de</strong> temps utilisé aux cours <strong>de</strong>s intégrations successives doit<br />
être choisi en fonction <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> temps caractéristiques <strong>de</strong>s
SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE 95<br />
Tableau 5-1. Liste <strong>de</strong>s variables utilisées dans le modèle<br />
préliminaire <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l’arachi<strong>de</strong>.<br />
Acronyme Signification Unité<br />
AMAX Taux d’assimitation <strong>de</strong> CO2 en éclairement<br />
Satu rant<br />
[kg Co2.ha-1.h-1]<br />
A M<br />
CY33<br />
Rayonnement réel quotidien (400-700 nm)<br />
Sévérité <strong>de</strong> cercosporiose<br />
CLAI Fraction <strong>de</strong> LAI colonisée par Cercospora sp.<br />
m Facteur <strong>de</strong> correction<br />
CONSPO Coefficient <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> CO2<br />
en spores<br />
cspoc Réserve en spores du couvert<br />
CM Facteur <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> CO2 en<br />
matière sèche<br />
CVFP Efficacité <strong>de</strong> conversion en matière sèche<br />
(gousses)<br />
DEFQX Coefficient <strong>de</strong> ddp6t maximal<br />
DLAl Fraction d’indice foliaire perdu par défoliation<br />
DLDM Matière sèche foliaire perdue par défoliation<br />
DMFR Facteur quotidien <strong>de</strong> multiplication<br />
DRAINC Condition <strong>de</strong> pluviométrie quotidienne<br />
DVS<br />
ER<br />
Sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement<br />
Efficacité d’utilisation <strong>de</strong> la radiation absorbée<br />
pour l’assimilation <strong>de</strong> CO2 aux faibles éclairements<br />
1-1<br />
[kgCo,. J-’.ha-l.h-l<br />
’ GPkDT Taux <strong>de</strong> photosynthèse brute<br />
INEFD Efficacit6 <strong>de</strong>s infections quotidienne : rapport<br />
<strong>de</strong>s spores efficaces aux spores déposées<br />
LA I Indice foliaire<br />
LDM Matière seche <strong>de</strong>s feuilles<br />
LLAl Indice foliaire vivant (non défolid)<br />
LLDM Matière sèche <strong>de</strong>s feuilles vivantes (en place)<br />
LSPOC Contenu en spores d’une lésion<br />
MAINT Taux <strong>de</strong> respiration <strong>de</strong> maintenance<br />
NlPD Durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> infectieuse<br />
[jl<br />
NLPD Durée <strong>de</strong> la péri<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence<br />
[il<br />
PCL Coefficient <strong>de</strong> partition vers les feuilles<br />
(fonction <strong>de</strong> DVS)<br />
[-I<br />
PCP Coefficient <strong>de</strong> partition vers les gousses<br />
(fonction <strong>de</strong> DVS)<br />
FCR Coefficient <strong>de</strong> partition vers les racines<br />
[-I<br />
m<br />
(fonction <strong>de</strong> DVS)<br />
Coefficient <strong>de</strong> partition vers les tiges<br />
(fonction <strong>de</strong> DVS)<br />
1-1<br />
t
96 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Tableau 5-1 (suite)<br />
Acronyme Signification Unité<br />
PDM Poids sec <strong>de</strong>s gousses gMS1<br />
ENET Taux net <strong>de</strong> photosynth&se IgCH20*j-'l<br />
PHOT Pool <strong>de</strong> photosynthétats non fixés<br />
gCH201<br />
PLAl Indice foliaire photosynthétiquement actif<br />
PSIZE Taille (surface) d'une pustule Ii'.m-2.N,ite-1]<br />
M . Taux <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s assimilats en spores gMS*j-'l<br />
RADEP Rapport quotidien <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong>s spores [-I<br />
RAlNF<br />
RALIB<br />
Rapport quotidien d'infections<br />
Rapport quotidien <strong>de</strong> libération <strong>de</strong>s spores<br />
1-1<br />
1-1<br />
RALIBX Rapport quotidien maximal <strong>de</strong> libération<br />
<strong>de</strong>s spores<br />
[-I<br />
RAINDY<br />
Rcx)<br />
Volume <strong>de</strong> pluie quotidien<br />
Taux <strong>de</strong> compensation pour la défoliatioh<br />
I"]<br />
I gMS.J-'l<br />
RDDS Taux <strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong>s spores (libération et<br />
<strong>de</strong>pôt), dans <strong>de</strong>s conditions défavorables<br />
[NSp .jell<br />
à l'infection<br />
RDL Taux d'accroissement <strong>de</strong> la matière sèche défoliée I gMs. j-l]<br />
RDM Taux <strong>de</strong> multiplication quotidien: flux quotidien <strong>de</strong> INsp. j-l]<br />
spores efficaces (conditions favorables)<br />
OU INSite.<br />
REFF Taux cumulé d'infection <strong>de</strong>s spores déposées [N,~. ï'l<br />
(spores efficaces) OU INSite. j-ll<br />
REFL Coefficient <strong>de</strong> réflexion du couvert<br />
RHMAX Humidité relative quotidienne maximale<br />
RHMlN Humidité relative quotidienne minimale<br />
RI N F 1 -3 Taux d'infection (conditions d&favorables,<br />
3 classes <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s spores)<br />
RLAl Fraction <strong>de</strong> la surface foliaire vivante<br />
(LLAI) couverte <strong>de</strong> pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
RLlB Taux <strong>de</strong> libération <strong>de</strong>s spores<br />
RLOS Taux <strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> spores<br />
RMlP Taux relatif <strong>de</strong> mortalité pendant la<br />
pério<strong>de</strong> infectieuse<br />
RMLP Taux relatif <strong>de</strong> mortalité pendant la<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence<br />
Rxc Taux d'occupation <strong>de</strong>s sites<br />
RPL Taux <strong>de</strong> partition vers les feuilles<br />
RPP Taux <strong>de</strong> partition vers les gousses<br />
RPR Taux <strong>de</strong> partition vers les racines<br />
RPS Taux <strong>de</strong> partition vers les tiges<br />
RRCD Taux relatif <strong>de</strong> compensation pour la défoliation<br />
1-1<br />
I Oh 1
Tableau 5-1 (suite)<br />
SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE . 97<br />
Acronyme Signification<br />
RRCER Taux relatif d'accroissement <strong>de</strong> sévérité<br />
<strong>de</strong> cercosporiose<br />
RRDCER Taux relatif <strong>de</strong> défoliation dû 8 la cercosporiose<br />
RRDDS Taux relatif <strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong>s spores<br />
(libération et dépôt, conditions défavorables)<br />
RRDL Taux relatif <strong>de</strong> défoliation<br />
RRDM Taux relatif <strong>de</strong> multiplication<br />
(conditions favorables)<br />
RRDPHY Taux relatif <strong>de</strong> défoliation (sénescence)<br />
RREM Taux d'élimination <strong>de</strong>s lésions du<br />
processus infectieux<br />
RRLOS Taux relatif <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> spores<br />
RRMIVC Taux relatif <strong>de</strong> mortalité pendant la pério<strong>de</strong><br />
infectieuse (coefficient variétal)<br />
RRMLVC Taux relatif <strong>de</strong> mortalité pendant la pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> latence (coefficient variétal)<br />
RSPO Taux <strong>de</strong> sporulation<br />
RSPONI Taux d'infection spontanée par unité <strong>de</strong> LAI<br />
RSPOP Taux <strong>de</strong> production <strong>de</strong> spores<br />
RSTAFT Taux quotidien d'influx d'infections spontanées<br />
RTDM<br />
' Matière sèche <strong>de</strong>s racines<br />
RTR 1-3 Taux <strong>de</strong> transferts <strong>de</strong>s spores en Survie<br />
du ler au 2e,du 2e au 3e, et du 3e sta<strong>de</strong> a<br />
I'élimination<br />
SDM Matière seche <strong>de</strong>s tiges<br />
SITE Nombre <strong>de</strong> sites du système<br />
SlTECO Coefficient <strong>de</strong> sites: nombre <strong>de</strong> sites<br />
par unité <strong>de</strong> LAI<br />
SLA Surface foliaire spécifique<br />
STEMP Température cumulée<br />
TEMPDY Température moyenne quotidienne<br />
TEMPN Température minimale quotidienne<br />
TEMPX Température maximale quotidienne<br />
THLD Seuil <strong>de</strong> proportion <strong>de</strong> défoliation<br />
pour la compensation<br />
VCSPOP Coefficient variétal pour la (O
98 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Tableau 5-1 (suite)<br />
i l , 1 -<br />
.~<br />
1 .<br />
Acronyme Signification ' Unite<br />
VCINF Coefficient variétal pour !a durée <strong>de</strong> la " 1-1 "<br />
WTCOD'<br />
pério<strong>de</strong> infectieuse (OIVCINFSl)<br />
Coefficient d'humectation pour le dépôt 1-1<br />
(fonction <strong>de</strong> DRAINC) '<br />
WTCOIE Coefficient d'humectation pour l'efficacité - . [ -I<br />
<strong>de</strong>s infections (fonction <strong>de</strong> DRAINC er RHMAX) 1 '<br />
XClR Nombre <strong>de</strong> sites éliminés , , " wsitel<br />
XlNF 9 Nombres <strong>de</strong> sites infectieux I<br />
N sit e 1<br />
8<br />
XLAT Nombre <strong>de</strong> sites latents I' [Nsitel<br />
XSV Nombre cumulé <strong>de</strong> sites infectieux et'élimin6s [Nsite]<br />
(nombre <strong>de</strong> sites visiblement infectés)<br />
XTO Nombre total <strong>de</strong> sites occupés [Nsite]! .<br />
XVPC Nombre <strong>de</strong> sites disponibles<br />
[Nsitel<br />
' I 1<br />
1
SIMULATION DYNAS/IIQUE.DE LA ROUILLE 99<br />
processus considérés. Le modèle prend en considération <strong>de</strong> nombreux<br />
processus, dont les constantes <strong>de</strong> temps sont très différentes, et qui font<br />
intervenir <strong>de</strong>s rétro-actions mulliples; le choix du pas <strong>de</strong> temps est<br />
donc nécessairement un compromis entre les délais <strong>de</strong> calcul<br />
nécessaires, les informations disponibles, et le biais <strong>de</strong>s résultats<br />
simulés. Ce modèle préliminaire utilise un pas <strong>de</strong>'temps <strong>de</strong>'un jour. Les<br />
processus dont les constantes <strong>de</strong> temps sont inférieures à un jour sont<br />
incorporés dans <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> calcul simplifiées (Zadoks, $1 971)<br />
grâce auxquelles <strong>de</strong>s processusr complexes sont transformés en<br />
Cvènements quotidiens selon <strong>de</strong>s règles préétablies (Waggoner, 1974;<br />
Rapilly & Jolivet, *1976). Le cours d'une journée simulée par le modèle<br />
débute à 08.00 heures et s'achève à 08.00 heures le len<strong>de</strong>main,<br />
simultanément à l'acquisition <strong>de</strong>s données climatiques.<br />
' L ,'<br />
b- Le mo<strong>de</strong>le <strong>de</strong> 1'116te I b<br />
Le modèle utilisé pour simuler la croissance <strong>de</strong> la culture et son<br />
développement est SUCROS (Van Keulen et al., 1982; Van Keulen &<br />
<strong>de</strong> Milliano, 1984). Quatre catégories d'organes sont considérées: les<br />
racines, les tiges, les feuilles et les gousses, représentées par leur<br />
matières sèches respectives: RTDM, SDM, LDM, et PDM (Tab. 5-1).<br />
La répartition <strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> carbone produits par la photosynthèse<br />
est décrite par <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> partition, respectivement: PCR, PCS,<br />
PCL, et PCP. Ces coefficients <strong>de</strong> partition sont <strong>de</strong>s fonctions du sta<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la culture (DVS). Leurs variations ont été<br />
mesurées dans <strong>de</strong>s parcelles in<strong>de</strong>mnes <strong>de</strong> maladie au cours d'expérimentations<br />
conduite à cette fin sur la Station Expérimentale <strong>de</strong><br />
l'IIRSDA, à AdiopodoumC (Fig. 5-2). Le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la<br />
culture (DVS, selon Boote, 1982a, Tab. 5-2) est une fonction <strong>de</strong> la<br />
température quotidienne cumulée.<br />
La matière sèche <strong>de</strong>s feuilles est convertie en indice foliaire<br />
(LAI) grâce au coefficient <strong>de</strong> surface foliaire spécifique, SLA. La<br />
défoliation peut être d'origine physiologique (liée au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
développement) et/ou pathologique (cercosporioses). Le taux <strong>de</strong><br />
défoliation (RDL) est proportionnel à la matière sèche <strong>de</strong> feuilles<br />
vivantes:<br />
RDL = RRDL * LLDM.<br />
Lorsque seule la défoliation physiologique est en cause, RRDL, qui est<br />
équivalent à un taux relatif <strong>de</strong> mortalité, est une fonction <strong>de</strong> DVS (H.<br />
Voortman & P. Raven, 1984, données non publiées).<br />
Le taux apparent <strong>de</strong> photosynthèse en conditions d'éclairement<br />
saturantes (AMAX) qui est utilisé dans le modèle est celui donné par<br />
Ketring et al. (1982):<br />
AMAX = 38 kgCo2 J-I ha-l h-l.
Figure 5-2. Coefficients <strong>de</strong> partition d'une culture d'arachi<strong>de</strong>.<br />
Les données représentent le développement et la croissance d'une culture<br />
d'arachi<strong>de</strong> protégée par un fongici<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact; les valeurs utilisées sont<br />
les moyennes <strong>de</strong> quatre répétitions pour chacune <strong>de</strong>s trois dates <strong>de</strong> semis.
SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE<br />
feuilles<br />
1 2 3 4 5 6 7 8 9<br />
sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement (STD)<br />
Pig. 5-2<br />
101
1 02 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Les valeurs <strong>de</strong> l'efficacité d'utilisation <strong>de</strong> la radiation visible absorbée<br />
pour l'assimilation <strong>de</strong> CO2 aux niveaux d'éclairement faible fEFF) et le<br />
coefficient <strong>de</strong> réflexion du cbuvert (REFL) sont celle's utilisées dans le<br />
modèle SUCROS (Ketring et al., 1982; H. Van Keulen, comm. pers.): .<br />
EFF = 0.5 kgCo? I J-' ha-' h-' m2 s, et REFL = 0.08.<br />
L'efficacité <strong>de</strong> conversion pour l'accroissement <strong>de</strong> la matière<br />
sèche, C*VF, est calculée suivant la formule <strong>de</strong> Penning <strong>de</strong> Vries & Van<br />
Laar (1982):<br />
CVF = PCL*O.59+ PCS"0.62 + PCR"0.65 + PCP*CVFP.<br />
Le coefficient <strong>de</strong> conversion pour la matière sèche <strong>de</strong>s gousses (CVFP)<br />
est calculé à partir <strong>de</strong> la composition biochimique moyenne <strong>de</strong> ces<br />
organes (Ketring et al., 1982: CVFP = 0.49 kgMs kgCH2ö1).<br />
c- Le modèle <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
~ , Y -<br />
cl- fis étapes <strong>de</strong> calcul<br />
A chaque pas d'intégration (jour), le programme calcule en cinq<br />
étapes: (1) la quantité <strong>de</strong> spores produites pendant la journée<br />
considérée,. (2) la quantité <strong>de</strong> spores- perdues par entraînement au SÖ1<br />
par la pluie, (3) la proportion <strong>de</strong> spores restantes qui sont libérées et<br />
déposées, (4) le nombre d'infections, qui aboutissent' à l'établissement<br />
<strong>de</strong> lésions latentes, et (5) le nombre <strong>de</strong> spores non libérées, qui<br />
s'accumulent dans une réserve d'inoculum I portée par le couvert<br />
(CSPOC).<br />
><br />
c2- Cycle infectieux<br />
Selon le modèle initial <strong>de</strong> Zadoks (1971), quatre catégories <strong>de</strong> sites<br />
(SITE) sont distinguées dans le couvert végétal: <strong>de</strong>s sites disponibles,<br />
latents, infectieux et <strong>de</strong>s lésions éliminées du processus épidémique par<br />
sénescence (XVAC, XLAT, XINF, et XCTR). Le taux d'occupation <strong>de</strong>s<br />
sites disponibles par la <strong>rouille</strong> peut s'écrire:<br />
ROCC = REFF * COFR + RSTART,<br />
où REFF est le taux d'infection <strong>de</strong>s spores déposées, et<br />
COFR = XVAC / SITE,<br />
est le facteur <strong>de</strong> correction. La fonction RSTART initie I'épidémie.<br />
REFF représente la multiplication quotidienne <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> la<br />
population <strong>de</strong> lésions, et est calculée comme la somme <strong>de</strong>s taux<br />
d'efficacité (1) <strong>de</strong>s spores qui sont disséminées dans <strong>de</strong>s conditions<br />
favorables (RDM) et (2) <strong>de</strong>s spores qui ont été disséminées au cours<br />
d'intervalles <strong>de</strong> temps (journées) précé<strong>de</strong>nts dans <strong>de</strong>s conditions<br />
défavorables à l'établissement <strong>de</strong> lésions; ces <strong>de</strong>rnières sont distribuées<br />
en trois classes d'âge (RINFI , RINF2, RINF3):<br />
REFF = RDM + RINFl + RINF2 f RI".
SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE 103<br />
Tableau 5-2. Relations entre la température cumulee'(STEMP) et<br />
les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement (DVS) pour un cultivar d'arachi<strong>de</strong> a<br />
port erige et a cycle court (Adiopodoumé, Côte d'ivoire).<br />
STEMP<br />
Sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement ' DVS2<br />
- - Minimum Maximum<br />
^ ,<br />
-<br />
Apparition <strong>de</strong> la première feuille déployée sur 1 O 279<br />
l'axe principai-<strong>de</strong> la plante , I n<br />
Deuxième à troisième feuille déployée 2 279.1 463<br />
Quatrieme A nième feuille déployée 3 463.1 . 644<br />
Début floraison: une fleur au moins épanouie 4 644.1 823<br />
Début gynophore! ún gynophore apparu ' '5 823.4 ' 1000<br />
I<br />
Début gousse (un gynophore renflé) 9 gousse - 6 1000.1 1177<br />
formée (une gousse <strong>de</strong> dimensions caract6ristiques<br />
du cultivar)<br />
I < -<br />
Début graine:*une gousse'formée contenant un 7 1177.1 1413<br />
primordium <strong>de</strong> graine visible<br />
Graine remplie: un gousse formée dont la cavité<br />
interne est entièrement occupée par les graines<br />
8 1413.1 1725<br />
DBbut maturité: une 'gousse présentant une colora- 9 1725.1 1974<br />
tion du phricarpe ou <strong>de</strong> la pellicule <strong>de</strong>s graines<br />
Maturité complète: 213 9 3/4 <strong>de</strong>s gousses pré- 10 . 1974.1 -<br />
sentant ces colorations internes<br />
,<br />
' ,<br />
1 DaprBs Boote (1982a), legbrement modifie. *<br />
2 Valeur courante (journal¡&@) <strong>de</strong> DVS dans le programme <strong>de</strong> simulation.<br />
3 Somme <strong>de</strong>s temperatures moyennes' quotidiennes <strong>de</strong>puis la 'date <strong>de</strong><br />
semis. Les donnees repr6sentent les moyennes <strong>de</strong> 3 blocs (c'est-&dire<br />
3 dates <strong>de</strong> semis).<br />
. -<br />
. -<br />
1
104 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
DMFR est le facteur quotidien <strong>de</strong> multiplication par lésion individuelle<br />
(Zadoks, 1971):<br />
DMFR = REFF / XINF.<br />
Et la population totale <strong>de</strong> lésions est calculée comme:<br />
XTO = XLAT + XINF + XCTR.<br />
Par ailleurs, dans cette <strong>de</strong>rnière somme, XSEV représente la population<br />
<strong>de</strong> lésions visibles - celles qui sont observées au cours d'une, estimation<br />
<strong>de</strong> sévérité: ,-<br />
XSEV = XINF + XCTR.<br />
- i<br />
,-I c3- Production <strong>de</strong> spore;<br />
.<br />
La réseTe en spores portée par le couvert (CSPOC), c'est-à:dire la<br />
quantité <strong>de</strong> spores qui sont disponibles pour une éventuelle libération<br />
est calculéé par une intégration:<br />
CSPOC-= INTGRL (O., RSPO),<br />
dans laquelle le taux d'accroissement <strong>de</strong> la réserve en spores es - ,<br />
RSPO = RSPOP - RLIB - RLOS.<br />
RSPOP est le taux brut <strong>de</strong> production <strong>de</strong> spores, RLIB est le taux <strong>de</strong><br />
libération <strong>de</strong>s spores, et RLOS est le taux <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> spores dû ;i leur<br />
entraînement par la pluie. Le taux brut <strong>de</strong> production <strong>de</strong> spores est une<br />
fonction <strong>de</strong>s températures quotidiennes maximale (TEMPX), minimale<br />
(TEMPN), et moyenne (TEMPDY; Savary, 198%). Cette fonction est<br />
corrigée 'par un coefficient variétal (VCSPOP), dont la vale'ur par<br />
défaut; pour un cultivar sensible, est 1.<br />
c4- Perte <strong>de</strong> spores due à leur entraînement par la pluie<br />
-<br />
Une averse qui frappe un couvert d'arachi<strong>de</strong> infecté par la <strong>rouille</strong>. génère<br />
un flux <strong>de</strong> spores en suspension dans Veau glissant à la surface <strong>de</strong>s<br />
feuilles, puis ruisselant le long <strong>de</strong>s pétioles et <strong>de</strong>s tiges vers le.,sol. Le<br />
lessivage <strong>de</strong> la réserve en spores du couvert atteint une proportion élevée<br />
pour <strong>de</strong>s volumes <strong>de</strong> pluie (RAINDY) égaux ou supérieurs-à 5 mm<br />
(Savary & 'Janeau, 1986). Trois types <strong>de</strong> ccnditions pluviométriques<br />
quotidiennes (DRAINC) sont considérées: pas <strong>de</strong> pluie, pluviométrie<br />
inférieure B 5 ";ou pluviométrie sup6rieure à 5 mm. Ces trois<br />
catégories coriespon<strong>de</strong>nt, respectivement, à <strong>de</strong>s proportions <strong>de</strong> le<br />
ge égales à: O., 0.25, et 0.5<br />
-<br />
2<br />
L ..<br />
c5- Libération <strong>de</strong>s .spores<br />
Le taux <strong>de</strong> libération <strong>de</strong>s spores est proportionnel à la réserve en<br />
spores du couvert (CSPOC):<br />
RLIB = RALIB * CSPOC<br />
RALIB est une fonction du taux relatif maximal <strong>de</strong> libération <strong>de</strong> spores<br />
en conditions sèches (RALIBX = 0.16; Savary, 1986). Des conditions<br />
sèches sont définies par une humidité relative minimale quotidienne<br />
(RHMIN) inférieure à 70 % (Tab. 5-3; Mallaiah & Rao, 1982; Savary,
~ RAINDY:<br />
.<br />
. ~ tation<br />
Tableau 5-3. Une typo1 ie <strong>de</strong>s conditions climatiques utilisée pour définir<br />
<strong>de</strong>s regles quotidiennes régissant quelques processus épidémiologiques.<br />
I.<br />
- O
106 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
1986). RALIB dépend également <strong>de</strong> la pluviométrie. Des averses<br />
légères (RAINDY 5 mm) favorisent la dispersion <strong>de</strong> spores (RALIB<br />
= 1.1 * RALIBX), tandis que <strong>de</strong> fortes pluies (RAINDY 2 5 mm)<br />
l'empêchent (RALIB ,* = , O; Savary ¿& Janeau, 1986).<br />
c6- Dépôt <strong>de</strong>s spores dans le couvert<br />
Le dépôt <strong>de</strong>s spores est représenté par son taux relatif, RADEP.<br />
RXDEP est proportionnel à la surface foliaire qui porte <strong>de</strong>s sites,, qu'ils<br />
soient occupés ou non, à un coefficient <strong>de</strong>.dépÔt maximal (DEPOX), et<br />
i un coefficient représentant l'humectation du couvert (WTCOD). Le<br />
dépôt <strong>de</strong>s spores est cgnsidéré trois fois plus important sur un couvert<br />
humi<strong>de</strong> que sec (Chamberlain & Chadwick, 1972). DEPOX est tiré <strong>de</strong><br />
I'étu<strong>de</strong> conduite par Hirst & Stedman (1971), qui indique que la réduc-<br />
tion en <strong>de</strong>nsité d'un nuage <strong>de</strong> pollen <strong>de</strong> betterave à-sucre progressant<br />
au-<strong>de</strong>ssus et au travers d'une culture <strong>de</strong> blé est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 1 % par m<br />
<strong>de</strong> transport, et par unité d'indice folaire sec. Ce chiffre correspond à<br />
la moyenne (0.8 - 1.4 %)' <strong>de</strong>s valeurs obtenues pour un nuage <strong>de</strong> spores<br />
<strong>de</strong> Erysiphe granziiiis dans une culture d'orge (Aylor, 1982). Ces va-<br />
leurs représentent le dépôt <strong>de</strong>s spores à une méso-échelle, sur '<strong>de</strong>s dis-<br />
tances variant <strong>de</strong> 1 à 10 m, c'est-à-dire correspondant à une dissémina-<br />
tion entre plantes! à l'intérieur d'une culture. Si l'on envisage la dissé-<br />
mination à une micro-échelle, c'est-à-dire à l'échëlle d'une plante<br />
particulière (Roelfs & Martell, 1984), la proportion <strong>de</strong> spores déposées<br />
prend <strong>de</strong>s valeurs plus élevées. Dans le modèle, une valeur <strong>de</strong> 0.03<br />
pour DEPOX est utilisée.<br />
c7- Iizfection<br />
L'infection est représentée par RAINF, le taux relatif d'infection.<br />
RAINF est proportionnel à l'efficacité quotidienne .<strong>de</strong>s infections<br />
(INEFD), à un coefficient d'humectation (WTCOIE), et à un coefficient<br />
variétal pour l'efficacité <strong>de</strong>s infections (VCIEFF), dont la valeur<br />
est 1. pour un cultivar sensible:<br />
RAINF = VCIEFF * WTCOIE * INEFD.<br />
INEFD est calculé comme la moyenne <strong>de</strong>s efficacités à trois tempéra-<br />
ture <strong>de</strong> la journée considérée: TEMPX, TEMPN et TEMPDY (Savary,<br />
1985b); En conditions, <strong>de</strong> laboratoire, les spores <strong>de</strong> P. arachidis sont<br />
susceptibles '<strong>de</strong> germer et d'établir <strong>de</strong>s infections dès que I'humiditC<br />
relative est <strong>de</strong> 100 %, ou lorsque <strong>de</strong>s gouttelettes d'eau sont visiblement<br />
présentes à la surface <strong>de</strong>s feuilles (Savary, 1985a). Dans les conditions<br />
du champ, une atmosphère saturée d'eau est supposée coinci<strong>de</strong>r avec la<br />
présence d'eau (<strong>de</strong> pluie ou <strong>de</strong> rosée) sur le feuillage (Tab. 5-3). La<br />
rosée est supposée se former dès que l'humidité relative quotidienne<br />
maximale atteint ou dépasse 95%.<br />
-i
SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE 107<br />
I .<br />
c8- Flux <strong>de</strong> spores (conditions favorables)-<br />
Pour simuler la dissémination <strong>de</strong> spores et la dispersion'<strong>de</strong> la <strong>rouille</strong>,<br />
trois phases sont considérées: (1) la libération <strong>de</strong>s spores, (2) le dépôt<br />
<strong>de</strong>s spores, et (3) l'infection <strong>de</strong>s Sites. Chacune <strong>de</strong> ces phases peut être<br />
définie par <strong>de</strong>s variables d'état: <strong>de</strong>s spores libérées, puis déposées, et<br />
<strong>de</strong>s sites latents, reliées entre elles par <strong>de</strong>s flux commandés par leurs<br />
taux respectifs: un taux <strong>de</strong>- lib tion, un taux <strong>de</strong>sdépôt, et un taux d'in;<br />
fection <strong>de</strong>s sites. A leur to ces taux peuvent être exprimés en<br />
fonction <strong>de</strong> taux relatifs (avec pour dimension: n-']: RALIB, RADEP,<br />
et RAINF).<br />
Ces' étapes, cependant, -correspon<strong>de</strong>nt i3 <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> temps<br />
qui sont inférieures au pas <strong>de</strong> temps choisi pour construire'le modèle<br />
(1 jour). Afin <strong>de</strong> pouvoir la simuler dans le cours d'une journée, la<br />
succession <strong>de</strong> ces étapes est résumt5e dans une procédure <strong>de</strong> calcul<br />
simplifiée, dans laquelle les taux relatifs: RALTB, RADEP; et RAINF<br />
sont 'considérés comme <strong>de</strong> simples proportions (sans dimension) à<br />
partir <strong>de</strong>squelles un taux- relatif <strong>de</strong> multiplication quotidien (RRDM,<br />
dimension: [T -I]) est calcúlé. RRDM représente la-fraction quotidienne<br />
<strong>de</strong> spores qui franchissent les étapes <strong>de</strong> dispersion et d'infection:<br />
RRDM = (RALIB * RADEP * RAINF) / DELT,<br />
oÙ DELT est le pas <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> calcul. Les conditions favorables sont<br />
définies par: RAINDY f O ou RHMAX 2 95%. Le taux' <strong>de</strong><br />
multiplication quotidien sous <strong>de</strong>s conditions favorables (RDM) est<br />
proportionnel à RRDM:<br />
-7<br />
RDM = RRDM * CSPOC.<br />
c9- Flux <strong>de</strong> spores (conditions défavorables)<br />
Lorsque les conditions sont défavorables (RAINDY = O et RHMAX<br />
95 %), les spores déposées entrent dans un processus <strong>de</strong> maturation et<br />
<strong>de</strong> survie (Zadoks & Van Hees-Boukema, 1986; Van Hees-Bouke<br />
Zadoks, 1986; P;D. <strong>de</strong> Jong & L. Michaud, résultats non publiés). Le<br />
taux <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong>s spores à sec est calculé comme:<br />
RDDS = RRDDS * CSPOC.<br />
Le taux' relatif <strong>de</strong> ce processus, RRDDS, prend une valeur nulle lorsque<br />
les conditions sont favorables (c'est-à-dire: RRDM > O.), et, dans<br />
l'alternative inverse (RRDM = O.), est calculé à partir <strong>de</strong>s proportions<br />
<strong>de</strong> spores libérées et déposées: -<br />
RRDDS = INSW (-RRDM, O., (RALIB RhDEP) / DELT).<br />
La survie et la maturation sont simulées par un train d'états successifs<br />
(boxcar train) sans dispersion, dans lequel RDDS est utilisé comme<br />
taux d'influx. Ce train comporte trois états successifs, chacun avec trois<br />
efflux: un taux <strong>de</strong> mortalité (qui permet'<strong>de</strong> simuler la survie <strong>de</strong>s spores<br />
restantes), un taux d'infection (qui rend compte <strong>de</strong> la maturation prog-<br />
ressive <strong>de</strong>s spores), et un taux <strong>de</strong> transfert vers l'état suivant. La durée<br />
<strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce dans chaque état du train est <strong>de</strong> 2 jours, et les spores quit-<br />
)
ló8 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
tant le troïsième sont, éliniinées. Lorsque les conditions sont défavorables,<br />
les spores cbrrespondnnt à chacun <strong>de</strong>s états 'successifs sont transférées<br />
vers l'état suivant. Lorsque <strong>de</strong>s conditions favorables surviennent,<br />
chacune <strong>de</strong>s trois variables d'état est anntilée, les quantités <strong>de</strong> spores<br />
corí-espondantes produisant <strong>de</strong>s lésions bans une proportion égale à<br />
RAINF; ou étant éliminées dam la pròportion 1.-RAINF complémentaire.<br />
L'efficacité <strong>de</strong>s infections correspdndant à la troisième Btape<br />
<strong>de</strong> ce train d'états successifs est double <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s autres.<br />
'<br />
- 1<br />
cl 0- Pkrio<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence et pério<strong>de</strong> infectieuse<br />
L'évolution <strong>de</strong>s 1Esions est simulée par un train dyétats successifs selon<br />
le principe décrit par Zadoks (1 971), avec quelques déiails addition1<br />
riels.. Les durées <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce dans les sta<strong>de</strong>s latent'(NLPD) et infect-<br />
ieux (NTPD) sont' fonctions <strong>de</strong> la température (Savary, 19851): Toutes<br />
<strong>de</strong>ux sont issues <strong>de</strong> trois estimations quotidiennes, effectuées à partir <strong>de</strong><br />
TEMPX, TEMPN et TEMPDY; La moyenne <strong>de</strong> ces edtimations est<br />
corrigée par <strong>de</strong>s coefficients (VCLAT et VCINF) représentant la sensi-<br />
bilité du cultivar, (valeur par défaut: 1.). Chaque train d'états succes-<br />
sifs comporte un taux relatif <strong>de</strong> mortalité, qui est une fonction: (1) <strong>de</strong>s<br />
taux <strong>de</strong> mortalité dii à la résistance <strong>de</strong> la variété (RRMLVC et<br />
RRMIVC, valeurs par défaut: O. pour un cultivar sensible), (2) <strong>de</strong>' la<br />
défoliation physiologique (RRDPHY), et (3) <strong>de</strong> la défoliation occasion-<br />
née par -les- cercosporioses (RRDCER). Les sites épuisés 1 (XCTR)<br />
s'accumulent proportionnellement au tahx d'efflux du sta<strong>de</strong> infectieux<br />
(RREM). RREM-est également' corrigé pour la défoliation.<br />
CI I - Infections spontanées<br />
RSTART représente le bkiit <strong>de</strong> fond, c'est-à-dire le taux d'influx <strong>de</strong><br />
spores efficaces provenant <strong>de</strong> sources d'inoculum extérieures à la culture<br />
considérée. Ce taux est considéré proportionnel à la surface <strong>de</strong><br />
piégeage (en termes <strong>de</strong> sites disponibles) du couvert, et est supposé dépendre<br />
<strong>de</strong> la puissance et <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong>s sources - qui se situent au<strong>de</strong>là<br />
<strong>de</strong>s limites du système considéré:<br />
RSTART = RSPONI * (XVAC / STTECO), .<br />
oh RSPONI est le taux d'infection spontanée'par unité <strong>de</strong> surface foliaire<br />
(paramètre estimé empiriquement, invariable pour chaque exécution),<br />
et SITECO, le nombre <strong>de</strong> sites par imité d'indice foliaire.<br />
. .<br />
d- Couplage<br />
r J<br />
dl- Hypothèses sui les ekets <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong>s cercbsporioses sur la<br />
physiologie et la croissance <strong>de</strong>s plantes-hôtes. i<br />
1<br />
< . '.<br />
1) La pustule <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Un. site occupé, infectieux (XINF) est
SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE<br />
. *<br />
représenté par une pustule (<strong>de</strong> 0.75 mm-<strong>de</strong> ,diamètre) entourée par une<br />
zone <strong>de</strong> surface foliaire apparemment non affectée -(2,0 mm <strong>de</strong><br />
diamètre) qui lui fournit l'énergie nécessaire pour la sporulation: une<br />
pustule <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est un puits d'assimilats (Mendgen, 1981). Une<br />
fraction <strong>de</strong> ces assimilats est transformée en spores. Une culture<br />
d'arachi<strong>de</strong> (LAI = 4) infectée par la <strong>rouille</strong> *avec une sévérité <strong>de</strong> 15 %<br />
(approximativement 1.86 lÓ6 lesions.m-2) produit 1 à 3 kg <strong>de</strong> spores<br />
par hectare et par jour, dans <strong>de</strong>s conditions modérément favorables<br />
(200 iì 600 spores.lésion-l.jour-l; Savary, 1986).<br />
Les assimilats nécessaires pour la production <strong>de</strong> spores sqnt<br />
supposés être directement prélevés du taux net <strong>de</strong> photosynthèse<br />
(PGNET = GPHOT - MAINT, oii GPHOT représente le taux <strong>de</strong><br />
photosynthèse brute, ,et MAINT; la, respiration <strong>de</strong> maintenance <strong>de</strong>s<br />
tissus), avant toute partition ultérieure vers les organes en croissance.<br />
Cet effet se superpose à la réduction <strong>de</strong> la surface foliaire<br />
photosynthétiquement active que représente l'accumulation <strong>de</strong>sypustules<br />
à la surface <strong>de</strong>s feuilles., .<br />
_(, . * 1 %<br />
2) La lésion .<strong>de</strong> cey¿ospohose. Deux agents différents sont resp,onsables<br />
<strong>de</strong>s cetcosporioses <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>; leur effets sont considérés ici en<br />
termes génériques. Trois effets <strong>de</strong>s cercosporioses . peuvent Ctre<br />
envisagés: (a) une réduction du taux <strong>de</strong> photosynthèse due 2, une<br />
réduction <strong>de</strong> la, surface foliaire photosynthétisante, (b) une défoliation,<br />
et (c) une compensation <strong>de</strong> cette défoliation. Les lésions <strong>de</strong><br />
cercosporioses provoquent une accélération <strong>de</strong> la sénescence ~ foliaire<br />
(Boote et al., 1983), et une défoliation. La défoliation provoquée par<br />
les lésions <strong>de</strong> cercosporioses est représentée par son. taux relatif,<br />
RRDCER, qui est-ajouté au taux relatif <strong>de</strong> défoliation associé au sta<strong>de</strong><br />
physiologique. (RRDPHY) pour ca1,culer ie taux relatif <strong>de</strong> défoliation<br />
du couyert:><br />
RRDL = RI~DPHY + RRDCER. I<br />
RRDCER est. obtenu comme la diffirence <strong>de</strong>s taux relatifs <strong>de</strong><br />
défoliation dans <strong>de</strong>s parcelles non protégées et infectées et, dans <strong>de</strong>s<br />
parcelles systématiquement traitées avec un fongici<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact (H.<br />
Voortman & P. Raven, 1984, données non publiées). L'équation <strong>de</strong><br />
régression: -_<br />
RRDCER =, -1.72 10-4 + 0.01 log, (CERCO + i),'<br />
qui permet <strong>de</strong> prédire avec une bonne précision RRDCER dans une<br />
secon<strong>de</strong> expérience indépendante (P 0.05; P.D. De Jong, 1986,<br />
données non publiées) est incorporke au modèle.<br />
Trois hypothèses sont introduites pour simuler la compensation,<br />
c'est-à-dire l'émission <strong>de</strong> ~ feuilles additionnelles, du couvert à sa<br />
défoliation: (a) le taux <strong>de</strong> compensation (RCD) est proportionnel à la<br />
quantité <strong>de</strong> défoliation qui s'est produite dans le cours <strong>de</strong>s 7 jours<br />
précé<strong>de</strong>nts (Jones et al., 1982; Wilkerson et al., 1984), (b) son taux<br />
109
. - " ,<br />
E<br />
. .<br />
.,.-,; . ,>.<br />
. . .<br />
".<br />
I<br />
-<br />
-<br />
. ,-<br />
., . .<br />
. II . _.. -<br />
-. I^ .*I .- .<br />
. .<br />
. . " .<br />
, - _ I<br />
' I _<br />
, , ..> .<br />
Figure 5-3. Couplage <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> sites (SITE) et <strong>de</strong>s<br />
variables d'indice foliaire (LAI).<br />
Le couplage est effectué grâce aux coupleurs:<br />
SITECO : (3.1*105 Nsite. m-2. m2) nombre <strong>de</strong> sites par unité d'indice<br />
foliaire<br />
PSIZE : (4.4*10-7 m2. m". Nslte-l) fraction d'indice foliaire occupée<br />
par un site.<br />
Le sens <strong>de</strong>s acronymes est indique dans le tableau 5-i et dans le texte.
_.<br />
m<br />
5:<br />
l-.<br />
c
112 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
relptif (RRCD) est lié au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la culture (STD,<br />
Jones et al., 1982), et (c) 1q compensatiqn n'est initiée que lorsque un<br />
seuil <strong>de</strong> défoliatibn (THLD) est franchi (Smith & Barfield, 1982); ce<br />
seuil dépend également <strong>de</strong> STD. Le modèle associe donc un taux relatif<br />
<strong>de</strong> compensation décroissant avec le déyelappement <strong>de</strong> la culture, avec<br />
un seuil qui est fonction <strong>de</strong> chaque sta<strong>de</strong>.<br />
d2- Indices foliaires<br />
Le couplage entre variables <strong>de</strong> sites (SITE) et variables d'indices<br />
foliaires (LAI, Fig. 5-3), est assuré par <strong>de</strong>s8.coupleurs (Zadoks &<br />
Rabbinge, 1985). Le coupleur dans-le sens LAI-SITE est SITECO, le<br />
nombrq <strong>de</strong> sites par unité d'indice foliaire. La valeur <strong>de</strong> SITECO, 3.1<br />
los NSïte.m2", provient <strong>de</strong> la surface d'un site, estiniée à partir <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions conespondant au centre <strong>de</strong>-la classe <strong>de</strong> sévérité<br />
maximale d'un diagramme élaboré pour l'estimation <strong>de</strong>s sévérités <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> (Savat$, 1987a). Le coupleur dans le sens'SITE-LAI<br />
la fraction d'indice foliaire occupée par une- pustule<br />
m2.nF2.NSitg1). Ce mécanisme <strong>de</strong> couplage permet donc<br />
1 . > b<br />
mer <strong>de</strong>s. sites en wités'd'indice foliaire et vice versa. I '<br />
* L'indice foliaire (LAI, Fig. 5-3,) est répaci en <strong>de</strong>ux ,classes:<br />
principales, &étruite (DLAI) et attachée aux plantes (LLAI). L'indice<br />
foliaire vivant, LLAI, est sqn tour divisé en trois sous-clqsses:<br />
photosynthétique)ment active (PLAI), couverte par les pustules <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> (RLAI), et couverte par les :lésions <strong>de</strong> cercospxiose (CLAI). .<br />
AI/LLAI correspond à la sévéritk <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>.<br />
_ - i I<br />
tk sur' la <strong>rouille</strong> - I .<br />
La croissance .<strong>de</strong> la cÚltÙre *affecte le développement <strong>de</strong>s pustules <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> .et le,ur multiplication dé <strong>de</strong>ux manières: (a) le nombre <strong>de</strong> spores<br />
libérees', capturées et <strong>de</strong>posées s,ur le couveq végétal est proportionnel I<br />
2 sa surface <strong>de</strong> piégeage, et (b) la croissance du couver7 se traduit par<br />
l'apparitiona <strong>de</strong> nouveaux sites diponibles paur <strong>de</strong> @tures infections, Le<br />
premier <strong>de</strong> ces effets est incorporé dans le calcul du tayx relatif <strong>de</strong><br />
dépôt (RADEP), qui est proportionnel à l'indice foliaire portant <strong>de</strong>s<br />
sites, quelque soit leur statut (LLAI - CLAI). Le second est inclus dans<br />
le facteur <strong>de</strong> correction (COFR), qui, peut être considéré comme la<br />
probab'ilité pour qu'une spore infectieuse soit déposée sur un site<br />
disponible. . . -<br />
d4- Interaction entre la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose<br />
L'interaction dirqcte'entre les <strong>de</strong>ux maladies n'est décrite qu'au travers<br />
dbne I seule hypothèse: la multiplication et la croissance radiale <strong>de</strong>s<br />
lésions <strong>de</strong> cercosporiose co{duit à la <strong>de</strong>struction,<strong>de</strong> sites non disponibles<br />
' (lqtents, infectieux, ou éliminésj. Cet effet est représenté, dans
.<br />
SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROÜILLE<br />
chacun <strong>de</strong>s taux relatifs <strong>de</strong> mortalité <strong>de</strong> ces trois catégories <strong>de</strong>'lésions,<br />
par-un terme additionnel, le taux relati€ d'aqcroissement <strong>de</strong> la sévérité<br />
<strong>de</strong> cercosporiose (RRCER). I<br />
3 - Performances du modèle<br />
a- Vérijication et analyse <strong>de</strong> sensibilité<br />
I I<br />
al- Simulation <strong>de</strong>s efsets dQ clitnât sur le còiztenÚ 'en sposes d<br />
d i<br />
IPsion et siir le fncterrr quotidien <strong>de</strong> ~miiltiplication<br />
LCS variatiòns quotidiennes du contenu en spores d'une "lésion (LSPOC:<br />
calculé chmme:' LSPOC '= CSPOC/XINF) et du facteur 'quotidien <strong>de</strong>'<br />
mu!tiplication -(DMFR). ont été étudiées en fonction <strong>de</strong> variations'<br />
arbitraires quotidiennes <strong>de</strong> l'humidité relative (RHMIN etA RHMAS);<br />
<strong>de</strong> la pluiviosité (RAINDY), et du. rayonnement ~ (AVRAD).. Les<br />
ntrent une forte dépendance <strong>de</strong> DMFR vis-à-vis<br />
e et <strong>de</strong> la pluviométrie, en accord,avec les règles<br />
s dans lë modèle (Tab. 5-3). Les variations <strong>de</strong><br />
es relations plus complexes avec les' ,variables<br />
climatiques, en particulier 'AVRAD. De par -sa cdnstructidn, le modèle<br />
prévoit un effet hégatif d'une réduction.du taux <strong>de</strong> photosynthèse s<br />
production <strong>de</strong> spores. I .<br />
Les- résultats obtenus indiquent que <strong>de</strong>s réduct<br />
liées à uh 'rayonnement kéduit (Fig. 5-4, flèches<br />
élevée (3), ou une succession d'averses <strong>de</strong> faible ampleur (4), tandis<br />
que LSPOC. est' accriì par un rayonnement important (2). Des<br />
humidités relatives fortes ou faibles semblent jouer sur les variations<br />
<strong>de</strong> LSPOC un rale seulement secondaire. Ces executions <strong>de</strong> vérification<br />
indiquent, par ailleurs; que"1a variable LSPOC est en- eq<br />
une valeur moyenne <strong>de</strong> 1362 spores.lésion-l.' Ce 'ch'iffre c<br />
l'ordre' <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>u; <strong>de</strong>s contenus minima en spores <strong>de</strong>s<br />
<strong>rouille</strong>, mesurés au champ après IibéI'ation dans .<strong>de</strong>s conditi<br />
(Savary; 1986), ou sous <strong>de</strong>s pluies artificielles contrôlées<br />
Janeau, 1986) I - ce qui correspond, effectivement,'-à la définition"<strong>de</strong><br />
. *<br />
calcul <strong>de</strong> LSPOC.<br />
I 1<br />
I , C I<br />
a2- Une expérience <strong>de</strong> siinulation <strong>de</strong>s efsets du'cliinatsur la cin<br />
-. # .,<br />
<strong>de</strong>s 6pidhies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
Une cxpérience <strong>de</strong> simulation est effectuée pour véri<br />
comportement du .modèle concernant les effets du climat sur les,<br />
épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Les variables d'entrée consistent en trois facteurs,<br />
climatiques, chacun à trois niveaux. La. variable <strong>de</strong> sortie' caractérisant<br />
les épidëmies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est constituCe paf l'aire sous1 la courbe <strong>de</strong><br />
progression d'épidémie (ASCP). Les variables d'entrées sont:. trois '<br />
profils <strong>de</strong> .pluviométrie dans le temps (Fig. 5-5, R1, R2, et R3), trois<br />
I / ,<br />
4 , - 1<br />
113'
Figure 5-4. Expérience <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>s facteurs<br />
climatiques sur le contenu en spores d'une lesion et sur le facteur<br />
quotidien <strong>de</strong> multiplication.<br />
A : Humidités relatives maximales et minimales (variations arbitraires,<br />
RHMAX et RHMIN, [YO]).<br />
8 : Pluviométrie (variations arbitraires, RAINDY, [mm]).<br />
C : Rayonnement (variations arbitraires, AVRAD, [J.m"]).<br />
D : Variations simulées du facteur quotidien <strong>de</strong> multiplication (DMFR,<br />
[iourl]).<br />
E : Variations simulées du contenu en spores d'une lésion (LSPOC,<br />
[N~esion-Nsite-ll).<br />
1
20<br />
600<br />
400.<br />
SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE<br />
. . . .<br />
200. E<br />
. . . . . . . . .<br />
I . , L I 1<br />
Pig. 5-4<br />
E<br />
1 - I<br />
115
Figure 5-5. Types <strong>de</strong> profils <strong>de</strong> pluie utilisés dans une expérience<br />
<strong>de</strong> simulation.<br />
De haut en bas: traitements R1, R2 et R3, representant <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> pluies<br />
arbitraires durant le cycle cultural (et une excicution du modèle).
SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE<br />
601<br />
403 fl<br />
Rl: 312"<br />
O<br />
temps (jours)<br />
Fig. 5-5<br />
117<br />
R2: 453mm<br />
60 80 91<br />
9
118 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALÉS<br />
niveaux <strong>de</strong> RHMIN et RHMAX (Hl: 65-80, H2: 75-90, et' H3: 8i5-98<br />
%): et trois niteailx <strong>de</strong> TEMPN'et TEMPX (TI: 23-27,T2:'21-31, et<br />
T3: 19-35 OC). Les effets <strong>de</strong>s vapables d'entrée peuvent &re meburés<br />
par leurs carrés moyens'(C.M.) respectifs, en termes <strong>de</strong> variations'<strong>de</strong><br />
la variable <strong>de</strong> sortie, ASCP;<br />
I Les résul,tats indiquent 3e très forts' effets <strong>de</strong> la température<br />
(C.M. = 86.2), <strong>de</strong> la pluie (C.M. =-73.6), et à un'<strong>de</strong>gré moindre, <strong>de</strong><br />
l'humidité (CM. = 28.3>.' La réponse du mddèle, mesurée par la<br />
variable ASCP, indique un accroissement <strong>de</strong> l'ampleur <strong>de</strong>s épidémies<br />
avec <strong>de</strong>s températures et <strong>de</strong>s humidités relatives croissantes, tandis que<br />
la réponse au régime <strong>de</strong> pluviométrie suit une relation d'optimum. .<br />
1 ..<br />
a3- Efsets <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> résistance sur les Ppidéhiies simulées <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
Suivant la procédure utilisée par Teng et al. (1977);unë expérience <strong>de</strong><br />
simulation est réalisée en manipulant les niveaux '<strong>de</strong>s coefficients<br />
variétaux pour l'efficacité <strong>de</strong>s infections, la durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
latence, la durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> infectieûse,) et l'intensité <strong>de</strong> sporulation<br />
(VCIEFF, VCLAT, VCINF, et VCSPOP, respectivement) comme <strong>de</strong>s<br />
traitements. Trois niveaux différents <strong>de</strong> VCLAT, et <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong><br />
VCIEFF, VCINF, et VCSPOP sont ainsi permutés. Les niveaux '<strong>de</strong><br />
VCLAT sont choisis afin <strong>de</strong> représenter <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> résistance<br />
relative -1ZadokC -1 972b)'- <strong>de</strong>: O., 0.25,,* et 0.5, respectivement,<br />
c'est-à-dire <strong>de</strong>s-valeurs <strong>de</strong> VCLAT <strong>de</strong>: l., 1.33, et 2. Les niveaux <strong>de</strong><br />
VCIEFF, VCYNF, et VCSPOP sont choisis afin <strong>de</strong>'représenter <strong>de</strong>s<br />
indices <strong>de</strong> résistance relative <strong>de</strong>: O. et 0.25, c'est-à-di valeurs <strong>de</strong><br />
V VCINF, et VCSPOP <strong>de</strong>: 1. et 0.75, respecti<br />
aires' Sous les courbes d'épidémies résultantes (ASCP)<br />
diminuent avec l'accroissement <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> résistance correspondant<br />
à chacune <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> "résistance considérées. ' L'effet <strong>de</strong>s<br />
variations -<strong>de</strong> VCLAT est très'puissant (C.M. = 97.1), tandis que ceux<br />
<strong>de</strong> VCIEFF et VCSPOP sont modérés (C.M. = 6.40 et 6.52,<br />
celui <strong>de</strong>'VCINF est négligeable (C.M. =<br />
* -<br />
1 I I<br />
Afin <strong>de</strong> tester les'esimulati es par le modèle, les variables<br />
LLAI (indice foliaire viv ce dans le couvert) et XSEV<br />
(nombre dé pustules visibles par mètye carré. <strong>de</strong> culture) sont choisies<br />
pour représenter; respectivement, le sous-modèle <strong>de</strong> la culture, et le<br />
sous-modèle d'épidémie. Toutes <strong>de</strong>ux sont .comparées aux données<br />
issues d'observations au champ.
SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE<br />
bl-- Un essai en plein champ<br />
Cette expérience (S. Savary & S. Le<strong>de</strong>rmann, 1986, données non<br />
publiées) consiste en trois blocs semés à trois dates différentes (A: 12<br />
mai; B: 2 juillet; et C: 23 juillet 1986). Chaque bloc comporte quatre<br />
répétitions '<strong>de</strong> couples <strong>de</strong> parcelles (3 x 3 m), chaque couple étant<br />
composé d'une parcelle non protégée, et d'une parcelle traitée chaque<br />
semaine avec du chlorothalonil..Le cúltivar est KH149A, dont le port<br />
est érigé et le cycle court, avec. une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 16.7 p1antes.m-2. La<br />
croissance <strong>de</strong> la culture, et les sév-érités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>,et <strong>de</strong> cercosporiose<br />
sont estimées chaque semaine dans chaque parcelle élémentaire.<br />
b2- Exécukons dÜ programme <strong>de</strong> simulation<br />
Afin <strong>de</strong> simuler le cours <strong>de</strong>s Qidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, les informations<br />
d'entrée sont: (a) les données climatiques (RAINDY, RHMAX,<br />
RHMIN, AVRAD, TEMPX, et TEMPN), (b) <strong>de</strong>s informations<br />
concernant la population initiale <strong>de</strong> plantes et la sévérité initiale <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong>, et (c) les sevérités <strong>de</strong> cercosporiose. La population" initiale .<strong>de</strong><br />
plantes est représentée pas les matières sèches <strong>de</strong> racines, <strong>de</strong> tiges et <strong>de</strong><br />
feuilles. Les données concernant la cercosporiose sont représentées par<br />
CERCO, l'estimation hebdomadaire du pourcentage <strong>de</strong> surface foliaire<br />
couverte par les lésions <strong>de</strong> cercosporiose. Le taux d'influx d'infections<br />
spptanées par Ûnité d'indice foliaire, RSPONI, est estimé à partir <strong>de</strong> la<br />
secon<strong>de</strong>, inspection <strong>de</strong>s parcelles au cours <strong>de</strong> laquelle la sévérité <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> n'est pas nulle. A partir <strong>de</strong> la date estimée <strong>de</strong> première<br />
contaminafion, ce taux est maintenu.constant tout au long <strong>de</strong> la durée<br />
simulée du cycle cultural, I -<br />
Le cultivar d'arachi<strong>de</strong> est très sensible à da <strong>rouille</strong>. ,Les valeurs<br />
<strong>de</strong>s paramètres variétaux sont donc fixées aux. valeurs appropriées,<br />
avec la déclaration: I '<br />
PARAMETER VCIEFF = i., VCLAT = i., VCINF i., ...<br />
VCSPOP = 1 ., RRMLVC = O., RRMIVC = '?,<br />
b3- Comparaison-<strong>de</strong>s valeurs simulées aux valeurs observées<br />
La similarité entre les valeurs observées et les valeurs simulées (Fig.<br />
5-6) - bien qu'imparfaite - est, sans doute, .encourageante. Avec une<br />
exception, les dates d'apparition <strong>de</strong>s pics sont correctes. *Avec une<br />
exception encore, la hauteur <strong>de</strong>s pics, dans une marge <strong>de</strong> 10 %, est<br />
correcte. Le démarrage <strong>de</strong>s épidémies simulées a lieu une semaine plus<br />
tôt dans <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s cas, et une semaine plus tard dans le troisibme, mais<br />
les gentes <strong>de</strong>s courbes d'épidémies sont correctement traduites. Le<br />
déclin final <strong>de</strong>s épidémies n'est pas _- encore rendu ,<strong>de</strong>. manière<br />
complètement satisfaisante.<br />
> -<br />
119
Figure 5-6. Courbes observées et simulées pour la croissance du<br />
couvert (LLAI) et pour la population <strong>de</strong> pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (XSEV).<br />
e------. : LLAl observé m-¤ : XSEV observé<br />
* - - - - - - - : LLAl simulé - - - - - - - - : XSEV simulé<br />
A: Bloc A (semé le 12 mai).<br />
B: Bloc B (semé le 2 juillet).<br />
C : Bloc C (semé le.23 juillet).<br />
Abscisses: temps écoulé <strong>de</strong>puis le semis, en semaines. Ordonnées:<br />
indices foliaires (m2.m-*) et nombre <strong>de</strong> pustules par mètre carre <strong>de</strong> culture<br />
&te. m-2).
A<br />
SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE 121<br />
O 5 10 13 O 5 10 13<br />
temps (semaines)<br />
O 5 10 13
122 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
4 - Discussion , et I conclusion<br />
a- Structure du ntodèle<br />
I .<br />
P .<br />
Au cours <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> ce modèle, l'attention sìest focalisée sur<br />
les processus impliqués dans le système considéré, leur hiérarchie, leur<br />
assemblage avec ?<strong>de</strong>s hypqthèses <strong>de</strong> couplages explicites, ainsi que sur<br />
l'emploi <strong>de</strong> techniques <strong>de</strong> modélisation appropriées pour leur simu;<br />
lation. De très 'nombreux facteurs, évi<strong>de</strong>mment, affectent le déroule;<br />
ment d'une épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>; seuls quelques-uns,<br />
choisis parmi ceux qui semblent, aujourd'hui, jduer un rôle particulièrement<br />
crifique dans le déroulement d'une épidémie ont été sélectionnés<br />
et incorporés dans le modèle. 'Ces fapeurs, néanmoins, lui<br />
apportent une certaine flexibilité; qui -peut etre utilisée pour l'évaluer.<br />
Le modèle, par ailleurs, ne contient aucun Clément stochastique.<br />
La 'plupart <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> simulation, et c'est le cas <strong>de</strong> celui:ci,<br />
dans leur tentative <strong>de</strong> représenter la dispersion dans un espace à <strong>de</strong>ux<br />
dimensions seulement (temps et sévérité), sont confrontés à <strong>de</strong>s difficultés<br />
<strong>de</strong> représentation (Teng, 1985). Par ailleurs, un parasite donné<br />
peut etre sujet à plusieurs mécanismes <strong>de</strong> dissémination; chacun avec<br />
ses propres attributs <strong>de</strong> temps, d'espace, et d'efficacité, qui varient en<br />
fonction <strong>de</strong>s conditions d'environnement (Zadoks & Schein, 1979). Des<br />
données sont disponibles concernant la dissémination <strong>de</strong>s spores <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en conditions sèches (Mallaiah & Rao, 1982;<br />
Savary,' 1986) ou sdus l'actioñ <strong>de</strong> la pluie (Savary" &'Janeau, 1986), et<br />
ces <strong>de</strong>ux aspects sbnt représentés dans le modèle.<br />
'<br />
'La production <strong>de</strong> spores est décrite comme Ûne fonction du<br />
cultivar, <strong>de</strong> I'âge <strong>de</strong> la pustule et <strong>de</strong> la température. Ces facteurs sont<br />
fréquemment incorporés dans ce type <strong>de</strong> modèle (Teng & Bowen,<br />
1985). Des facteurs complémentaires affectent indirectement la<br />
sporulation, parce qu'ils influent sur le taux <strong>de</strong> photosynthèse, et parce<br />
que .c'est du flux d'hydrates <strong>de</strong> carbone fixés par< la culture que la<br />
sporulation provient. 11 est possible <strong>de</strong> considérer la survie <strong>de</strong>s spores A<br />
trois sta<strong>de</strong>s différents: avant la sporulation (dans la pustule), durant<br />
leur transport, et après leur dépôt (Shrum, 1975; Teng & Bowen,<br />
1985). C'est cette <strong>de</strong>rnière étape seulement qui est considérée dans le<br />
modèle à partir <strong>de</strong> données expérimentales, avec <strong>de</strong>ux phases: une<br />
phase <strong>de</strong> maturation et une phase <strong>de</strong> mortalité (P.D. <strong>de</strong> Jong, résultats<br />
non publiés). L'infection est introduite comme une fonction <strong>de</strong><br />
l'humectation <strong>de</strong>s feuilles, qui, à son tour,, dépend <strong>de</strong> la pluviométrie et<br />
<strong>de</strong> l'humidité relative maximale quotidiennes (Tab. 5-3). Ces effets <strong>de</strong><br />
la température, et <strong>de</strong> la 'résistance du cultivar se superposent. Les<br />
pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> latence et infectieuse sont simulées, suivant le schéma établi<br />
par Zadoks (1971), en utilisant la température comme fonction<br />
(
SIMULATION - DYNAMIQUE DE LA ROUILLE 123<br />
directrice. Toutes <strong>de</strong>ux sont affectées par <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong><br />
' .<br />
résistance, exprimées par <strong>de</strong>s coefficients '<strong>de</strong> borrection.<br />
b- Contenu <strong>de</strong>s lksions et facteur <strong>de</strong> multiplication quotidien I<br />
Les résultats (Fig. 5-4) mo<br />
production -<strong>de</strong> spores, d'u , d'autre part,'
124 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
.Teng et al. (1977); La similarité <strong>de</strong>s conclusions, doit d'abord être<br />
attribuée celle <strong>de</strong>s conceptions du système étudié, qui génère la<br />
structure <strong>de</strong>s modèles (Teng et al., 1977; Teng & Bowen, 1985). La<br />
durée I étendue <strong>de</strong>. la pério<strong>de</strong> I infectieuse <strong>de</strong> la .<strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
(jusqu'à 26 jours; Savary, 1985b) contribue probablement à minimiser<br />
les effets, <strong>de</strong> sa réduction. Pour un parasite nécrotrophe (Seproria<br />
nodorum sur blé, Rapilly, 1979), les résultats d'une comparaison <strong>de</strong>s<br />
composantes, <strong>de</strong> résistance ont montré que la durée *<strong>de</strong> la périd<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
latence.ne joue qu'un rele secondaire. 1 I f<br />
' ,<br />
I<br />
I<br />
e- Comparaison <strong>de</strong>s valeurs simulées aux valeurs observées<br />
Les données utilisées pour calculer les coefficients <strong>de</strong> partition du<br />
modèle proviennent <strong>de</strong> parcelles adjacentes aux parcelles non traitées,<br />
oh les épidémies sont mesurées; La procédure d'évaluation du modèle,<br />
<strong>de</strong> ce fait, n'a pas la même valeur pour le sous-modèle.<strong>de</strong> la culture<br />
que pour le sous-modèle d'épidémie. Les coefficients <strong>de</strong> partition sont<br />
<strong>de</strong>s fonctions du sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement et du cultivar (Duncan et-al.,<br />
1 978). Le développement paraît relativement indépendant <strong>de</strong>. la <strong>rouille</strong><br />
et <strong>de</strong>s cercosporioses (Boote et al.,.l983), tout au moins jusqu'au sta<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> déyeloppement 9 (Tab. 5-;2; Bellj.1986).- Les valeurs <strong>de</strong>s coefficients<br />
<strong>de</strong> partition utilisés dans le modèle sont analogues à-ceux rapportés par<br />
Forestier (1969) au Cameroun sur le cultivar Minkong, qui ressemble<br />
à celui utilisé dans ces expériences.<br />
f- Population <strong>de</strong> pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (XSEV)<br />
Une causelpossible <strong>de</strong> l'écart observG enire les valeurs simulées et les<br />
valeurs observées <strong>de</strong> XSEV est liée 3 laidifficulté d'estimer let statut<br />
initial du-,pathosystème, et tout particuligrement, le niveau - initial <strong>de</strong><br />
I'épidémie, provoqué par ,les infections spontanées (Teng, 1985). Les<br />
valeurs simulées, cependant, n'indiquent pas d'erreur majeure dans<br />
l'initialisation du modèle (Fig. 5-6, en particulier B).<br />
Plusieurs causes à la surestimation générale <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> XSEV<br />
par le modèle sont liées à sa structure et à,l'information qu'il contient.<br />
LLAI, également, est surestimé, et cela conduit à une surestimation du<br />
facteur <strong>de</strong> correction,(COFR), et donc, du taux d'occupation <strong>de</strong>s sites<br />
disponibles RO-CC. Le développement <strong>de</strong>s pustules décrit par le modèle<br />
est fondé sur <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s portant sur <strong>de</strong>s feuilles jeunes, en bon état<br />
physiologique, infectées ayec <strong>de</strong>s spores <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>s jeunes, fortement<br />
infectieuses (Savary, 1985a; 1985b). L'utilisation <strong>de</strong> ces données pour<br />
simuler le développement <strong>de</strong> pustules dans les conditions du champ<br />
introduit l'hyp.othèse implicite que les conditions physiologiques <strong>de</strong><br />
!
SIMULATION 'DYNAMIQUE DE LA ROUILLE ,125<br />
l'hôte et 'du parasite sont optimales durant l'ensemble <strong>de</strong> leurs cycles.<br />
Une autre source <strong>de</strong> surestimation éventuellement importante <strong>de</strong> XSEV<br />
est lïée'à la défoliation du couvert du fait <strong>de</strong> sons statut physiologique<br />
oui<strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong> la cercosporiose. En raison du gradient vertical ¿le<br />
distribution <strong>de</strong>s pustules dans le couvert (Savary, 1987b), la défoliation<br />
affecte plus fortement les srratesdu couvert quis portent la plus gran<strong>de</strong><br />
fraction <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> pustules. Cet I effet différentiel <strong>de</strong>' la<br />
défoliation sur la mortalité <strong>de</strong>s lésions <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> n'est pas pris 'en<br />
compte dans ce modèle préliminaire, dans lequel la stratification du<br />
couvert en couches foliaires superposées n'est pas décrite.<br />
g- Evaluation du modèle<br />
t ?' 1, _<br />
_ ~<br />
r<br />
'i 1 il<br />
L * ' i'.<br />
Considérant sa relative simplicité, les performances <strong>de</strong> ce modèle<br />
peuvent êtrel considirkes comme satisfaisant les exigences d'un modèle<br />
<strong>de</strong> simulation préliminaire (Penning <strong>de</strong> Vries, 1982). La forme <strong>de</strong>s<br />
courbes simulées pour 16s variables. XSEV et LLAI ressemblent àA celles<br />
<strong>de</strong>s variables obseh'ées, malgré une tendance à la +surestimation.<br />
L'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s variables simulées ne diffère pas fondamehtalement<br />
<strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s variables-ob'servées; Ce modèle peut êtte considéré<br />
comme permettant <strong>de</strong> simulér <strong>de</strong> façon adéquate &es épidémies <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong>.<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dans <strong>de</strong>s situations'<strong>de</strong> production optimales, dans<br />
les conditions d'environnement du Sud <strong>de</strong> la CÔtedIvoire.<br />
li- Perspectives<br />
i<br />
La nécessité d'un équilibre entre les détails introduits dans les<br />
sons-modèles couplés <strong>de</strong> l'hôte et du parasite a. été discutée par<br />
Rabbinge & Rijsdijk (1981); Zadoks ,& Rabbinke (1985), et Teng<br />
(1985). En- dépit du nombre d'amCliorations possibles pour mieux<br />
simuler le cycle.<strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, leur confribution C la<br />
valeur explicative du mod<strong>de</strong> serait probablement mineure en<br />
comparaison d'un plus grand <strong>de</strong>tail dans laistructure du sous-+modèle <strong>de</strong><br />
I'h6te. Deux catégories d'améliorations peuvent &re considérées.<br />
La première série d'améliorations pourrait porter sur une<br />
meilleure <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la structure du couvert. Distinguer p1usieur"s<br />
strates.fo1iaires dans le couvert <strong>de</strong> la culture. d'arachi<strong>de</strong> permettrait <strong>de</strong><br />
prendre en compte les variation verticales <strong>de</strong>s conditions microclimatiques<br />
(Zadoks et Schein, 1979), les paramètres <strong>de</strong> sensibilité liés à<br />
l'âge <strong>de</strong>s tissus (SavaTy, 1987~)~ la sévérité <strong>de</strong> cercosporiose, et<br />
l'espérance <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s feuilles. La prise en' compte <strong>de</strong> la distribution<br />
verticale <strong>de</strong> maladie constituerait également un avantage considérable<br />
pour la modélisation <strong>de</strong>s dommages dûs aux maladies foliaires <strong>de</strong><br />
I<br />
' 7
,126 PATHOLOGIE DES CPLTURES TROPICALES<br />
l'arachi<strong>de</strong> (Rabbinge & Rijsdijk, 198 I).<br />
sous-modèle <strong>de</strong> la culture simule la croissance du csuve.rt dans<br />
<strong>de</strong>s conditions optimales; les interactions hôte-parasite sont, dans ces<br />
conditions, jugées. réductibles à quelques éléments ' <strong>de</strong> couplage.<br />
Cependant, pour élaborer un modèle épidkmidogique détaillé; c'est à<br />
- I<br />
la fois <strong>de</strong>s effets multiples <strong>de</strong> l'hôte sur le parasite-et du parasite sur<br />
l'hôte qu'il faudrait prendre en compte (Rabbinge & Rijsdijk, 1981;<br />
Zadoks * & Rabbin 5). L'introduction d'éléments additionnels<br />
dans les relations h site <strong>de</strong>mgn<strong>de</strong>i-ait <strong>de</strong>s détails supplémentaires<br />
dans les <strong>de</strong>ux sous-modèles, et particulièremenLdans le sous-modèle <strong>de</strong><br />
l'hôre. .En particulier, l'effet <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> sur 1 I%tablisserqent <strong>de</strong>s<br />
gousses et leur remplissage (Bell, 1986) pourrait Ctre analysé avec un<br />
détail considérablement accrû si le ren<strong>de</strong>ment était décrit 'comme le<br />
résultat du développement <strong>de</strong> cohortes successives <strong>de</strong> gousses (Boote et<br />
al., 1985).<br />
j Les effets <strong>de</strong> i'équilibre hydrique <strong>de</strong> la plante sur le développes<br />
pustules <strong>de</strong>'<strong>rouille</strong> (e versa, ,Zadoks & Scheïn, 19-79;<br />
e &-Rijsdijk, 1981) ne être envisagé que lorsque I'équi-<br />
'libre hydrique <strong>de</strong> la culture (Boote, 1982b) est introduit dans le sous-<br />
modèle'<strong>de</strong> l'hôte. De tels ajouts améliorent le réalisme'<strong>de</strong>s modèles épi-<br />
démiologiques, et PO ient mettre à portée la sirplation du domma-<br />
ge-dans le 'pathosystè ftiple: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporioses.<br />
Références<br />
, _v.<br />
% . I<br />
' 1 d . .<br />
, t ,<br />
Aylor, D.E., 1982. Mo<strong>de</strong>ling spore dispersal in a byley crog, Agric. Meteoro). 26:<br />
2 15-2 19.<br />
Bell, M., 1986. Tl-k effect of foliage pathogens on the growth of peanut (Arachis<br />
hypoguea L.) in tropical Northern Australia. Aust. J. Agric. Res. 31: 31-42.<br />
Boote, K.J., 1982a. Growth stages of peanut. Pmut Scieñce 9:,35-40.<br />
Boote, K.J., 1982b. Peanut. In: Crop Wuter RelurionS. I, Teare & M. keet, Eds.<br />
John Wiley & Sons, New York. pp. 256-286.'.<br />
Boote, K.J., Jones, JIW., Mishsoe, J.W. & Berger, R.D., 1983, Coupling pests to<br />
crop growth simulator to predict yield reductions. 'Phytopathology 73: 158 1- 1587.<br />
Boote, K.J., Jones, J.W., Mishoe, J.W. & Wilkerson, G.G., 1985. Mo<strong>de</strong>ling<br />
growth and yield of groundnut. In: Agronieteorology of Groundnut. Sivakumar, '<br />
M.V.K. & Virmani, S.M. (Eds), Niamey. pp.243-254.<br />
Chamberlain? A.C. & Chadwick, R.C., 1972. Deposition of spdies and other<br />
particles on vegetation and soil. Ann. Appl. Biol. 7: 141-158.<br />
Duncan, W.G., McClqud, D.E., Mc R.L. & Boote, K.J:, 1978. Physiologic&<br />
aspects of peanut yield improvem Science 18: 1015-1020.<br />
Forestier, J., 1969. Développement <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> hâtive en région forestière. Cahiers<br />
'<br />
ORSTOM, sir. Biol. 9: 33-63.<br />
Hirst, J.M. & Stedman, O.J., 1971. Pattems of spore disp 1 in crois: In:, ~coiogy<br />
of the L.eaJSut$uce. T.F. Prece, Ed. Aca<strong>de</strong>mic Press, London. pp. 229-237..<br />
ISM, 1975. Continuous System Mo<strong>de</strong>ling Progrun? III (CSMP III), Progqamme<br />
reference manual. IBM SH19-7001-3. Techn. Publ. -Dept., WhitePPlains, USA,<br />
206p.<br />
Jones, J.W., Barfield, C.S.,, Boote, K.J., Smerage, G.H:' & 'Mangold, J., 1982.<br />
- $ -<br />
' r
SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE 127<br />
Photosynthetic recovery of pputs'to <strong>de</strong>foliation at várious growth stages. Crop<br />
Science 22 : 741-746.-<br />
Ketring, D.L., Brown, R.H., Sullivan, G.A. & Johnson;B.B., 1982. Growth<br />
physiology. In: Peunut Science und Technology. Pattee, H.E. & Young: C.T.,<br />
Eds. Yoakum. pp.411-457.<br />
Mallaiah, K.V. &' Rao. AS., 1982. Aerial 'dissemination of urediniospores of<br />
groundnut rust. Trans. Brit: Mycol. Soc. 78: 2 1-28.'<br />
Mendgen, K., 1981. Nutrient uptake in mst fungi. Phytopathology 71: 983-989.<br />
Penning <strong>de</strong> Vries, F.W.T., 1982. Phases of <strong>de</strong>velopment of mo<strong>de</strong>ls. In: SimuZution<br />
und Crop Production. F.W.T. Penning <strong>de</strong> Vries & H.M. Van<br />
, Wageningen, pp. 20-25.<br />
Penning <strong>de</strong> Vries, F.W.T. & Van Laar,'H.H., 1982. Simúlation'of growth"processes<br />
~ and the mo<strong>de</strong>l BACROS. In:' Sinuduriona of PIunt Growth und Crop Production.<br />
F.W.T. Penning <strong>de</strong> Vries<br />
Laar, Eds. Pudo-c, Wage<br />
pp.114-135.<br />
Rabbinge, R. & Rijsdijk, F.H.',<br />
and crop physiology: a mo<br />
point of view. In: Effects of Diseme on the Physiology'of the Growing'Plant.<br />
Ayres, P.G., Ed. Cambridge University Press, Cambridge. pp. 201-220.<br />
Rapilly, F., 1979. Simulation d'une épidémie <strong>de</strong> Septoriu izodomm .Berk. sur blé,<br />
étü<strong>de</strong> <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> résistance horizontale. EPPO Bull. 9: 243-250.<br />
Rapilly, F. & Jolivet, E., 1976. Constrdction d'un 'modèle (EPISEPT) permettant Ìa<br />
simulation d'une épidémie <strong>de</strong> Septorìu nodorum Berk. sur blé. Revue <strong>de</strong><br />
Statistique-Appliquée, 24: 31-60. , -1<br />
. & Martell, L.B., 1984.,Uredospore<br />
anopy: Phytopathology 74: 1262-1267.<br />
Savary,'S., 1985a. 'Comparaisdn <strong>de</strong> différentes tech<br />
d'arachi<strong>de</strong> par Pucciniu uruchidis Speg. Agronomi<br />
Savary, S., 1985b. Effets du niveau <strong>de</strong> contamination et <strong>de</strong> la température sur<br />
quelques étapes du cycle <strong>de</strong> Pucciniu arachidis Speg. Agronomie 5: 479-485.<br />
Savary, S., 1986. Relative humidity and wind velocity associated with diurnal<br />
rhythmicity of aerial dispersal of Puccinia urachidis urediniospores. Neth. J. P1.<br />
Pathol. 92: 115-125.<br />
Savary, S., 1987a. Enquête sur les maladies fongiques <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dn Côte d'Ivoire.<br />
I. Métho<strong>de</strong> d'enquète e! étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>scriptive: les conditions culturales et les<br />
principales maladies Neth. J. P1. Pathol.93: 167-188:<br />
Savary, IS., 1987b. Enquête sur les m9adies fongiques <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Aruchjs<br />
hypogue.a) en Côte d'Ivoire. Il. Epidkmiologie <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Pucciniu<br />
aruchzdrs). Neth. J. P1. Pathol.93: 215-231.<br />
Savary, S., 1987c. Decrease by plant <strong>de</strong>velopment and leaf age of,sus&ptibility of<br />
Puginia arachidis) in a susceptible cultivar. Neth. J. P1. Pathol.<br />
Savary, S. & Janeau, J.L., 1986. Rain-induced dispersal of Puccinia arachidis<br />
' studied by mas of a rainfall simulator. Neth. J. P1. Pathol. 92: 163-174.<br />
Savary, S., BOSC, J.P., Noirot, M. & Zadoks, J.C.,$ 1988. Peanut rust in West<br />
Africa: a new component of a multiple pathosystem. Plant Disease 78: 1001-1009.<br />
Shrum, R., 1975. Simulation of wheat stripe rust (Puccinia striljroniiis West). using<br />
EPIDEMIC, a flexible plant disease simufator. Pennsylvania State Univ., Coll.<br />
Agric., Agric. Exp. Sh. Prog'. Rep. 347: 414.<br />
Smith, J.W: & Barfield, C.S., 1982. M&nagement of preharvest insects. In: Peunur<br />
Scieyce und Technology. Pattee, M.E. & Young, C.T., Eds. Yoakum. pp.<br />
250-325.<br />
Teng, P.S., 19k5. A comparison of simulation approaches to epi<strong>de</strong>mic mo<strong>de</strong>lling:<br />
Annu. Rev. Phytopathol. 23: 351-379.<br />
Teng, P.S., Blackie, M.J. & Close, R.C., 1977. A simulation analysis of crop yield<br />
loss due to rust disease. Agric. Syst. 2: 189-198.<br />
Teng, P.S. & Bowen, K.L., 1985. Disease mo<strong>de</strong>lling and simulation. In: The Cereal<br />
'
128 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Rusts, Vol. II. A.P. Roelfs & W.R. Bushnell, Eds. Aca<strong>de</strong>mic Press, New York<br />
pp. 435-466.<br />
Van Hees-Boukema, E.M. & Zadoks, J.C., 1986. Postponed germination of Pucciniu<br />
recondita urediospores <strong>de</strong>posited on wheat seedlings. II. Infectivity of<br />
urediospores after postponed germination. Neth. J. P1, Path. 92: 71-80.<br />
Van Keulen, H., Penning <strong>de</strong> Vries, F.W.T. & Drees, E.M., 1982. A summary mo<strong>de</strong>l<br />
for crop growth. In: Simulution of Pkmt Growth und Crop Production. F.W.T.<br />
Penning <strong>de</strong> Vries & H.M. Van Laar, Eds. PUDOC, Wageningen, pp. 87-97.<br />
Van Keulen, H. & De Milliano, W.A.J., 1984. Potential wheat yields in Zambia. A<br />
simulation approach. Agricultural Systems 14: 171-192.<br />
Waggoner, P.E., Horsfall, J.G. & Lukens, R.J., 1972. EPIMAY, a simulator of<br />
southern com leaf blight. Bull. Connecticut Agr. Exp. Sta., New Haven, N"279,<br />
84p.<br />
Waggoner, P.E., 1974. Simulation of epi<strong>de</strong>mics. In: Epi<strong>de</strong>mics of Plunt Diseuses. J.<br />
Kranz, Ed., Springer-Verlag, Berlin, Hei<strong>de</strong>lberg, New York. pp. 137- 160.<br />
Wilkerson, G.G., Jones, J.W. & Poe, S.L., 1984. Effect of <strong>de</strong>foliation on peanut<br />
plant growth. Crop Science 24: 526-531.<br />
Zadoks, J.C., 1971. Systems analysis and the dynamics of epi<strong>de</strong>mics.<br />
Phytopathology 61: 600-610.<br />
Zadoks, J.C., 1972a. Methodology of epi<strong>de</strong>miological research. Ann. Rev.<br />
Phytopathol. 10 253-276.<br />
Zadoks, J.C., 1972b. Mo<strong>de</strong>m concepts in disease resistance in cereals. In: The Wuy<br />
Aheud in Plant Breeding. Eucurpia. Lupton, F.A.G.H., Jenkins, G. & Johnson,<br />
R. (Eds). Cambridge. pp. 89-98.<br />
Zadoks, J.C. & Schein, R.D., 1979. Epi<strong>de</strong>niiology and Plunt Disease Munugenzent.<br />
Oxford University Press. New York, 427p.<br />
Zadoks, J.C. & Rabbinge, R., 1985. Mo<strong>de</strong>lling to a purpose. In: Advunces in Plunt<br />
Pathology. Vol. 3. Muthematicul Mo<strong>de</strong>lling of Crop Diseases. C.A. Gilligan, Ed.<br />
Aca<strong>de</strong>mic Press, London. pp. 231-244.<br />
Zadoks, J.C. & Van Hees-Boukema, E.M., 1986. Postponed germination of Pucciniu<br />
recondita urediospores <strong>de</strong>posited on wheat seedlings. 1. Ripening and longevity of<br />
urediospores with postponed germination. Neth. J. PI. Path. 92: 57-69.
Chapitre 6. Un modèle simplifié <strong>de</strong> simulation<br />
<strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />
cercosporioses <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
S. Savary ¿i E. Sewat<br />
K és umé<br />
Un modèle simplifié, à caractère prospectif, <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s<br />
épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporioses dans un couvert d'arachi<strong>de</strong> en<br />
croissance est élaboré. Le modèle est fondé sur un ensemble<br />
délibérément limité d'hypothèses, et d'équations différentielles. Six<br />
paramètres sont impliqués, qui sont estimés à partir d'un premier jeu<br />
<strong>de</strong> données, puis utilisés pour confronter les performances du modèle<br />
avec un nouveau jeu <strong>de</strong> données. Une analyse <strong>de</strong> sensibilité permet<br />
d'émettre <strong>de</strong> nouvelles hypothèses, notamment siir le rôle crucial que<br />
les processus <strong>de</strong> défoliation pourraient jouer dans le développement <strong>de</strong>s<br />
épidémies, et les conséquences possibles <strong>de</strong> leur non prise en<br />
considération dans un programme <strong>de</strong> sélection variétale vis-à-vis <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> maladies. Les hypothèses qui supportent le modèle sont<br />
critiquées, et quelques suggestions sont formulées pour leur meilleure<br />
adéquation au système analysé. Les procédures <strong>de</strong> calage <strong>de</strong>s<br />
paramètres sont brièvement décrites. Ce type <strong>de</strong> techniques, encore peu<br />
utilisé en protection <strong>de</strong>s cultures, pourrait apporter dans ce domaine<br />
une assistance importante dans le développement <strong>de</strong> modèles<br />
opérationnel s.<br />
Mots clés<br />
modèle logistique, couplage d'équations différentielles, techniques<br />
d'optimisation, analyse <strong>de</strong> sensibilité, Cercosporidium personntrm,<br />
Cescosposa arachidicola, Piícciizia arachidis.
130 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
1 - Introduction<br />
La présence simultanée <strong>de</strong> plusieurs maladies foliaires affectant un<br />
même couvert est une caractéristique marquante <strong>de</strong> la pathologie <strong>de</strong><br />
l'arachi<strong>de</strong> (voir chap. 2). Elle a <strong>de</strong>s conséquences en termes<br />
d'estimation <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong> maladies à un instant donné, <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s<br />
cinétiques épidémiques, et, finalement, d'estimation <strong>de</strong>s dommages<br />
(c'est-à-dire, <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte, Zadoks, 1985; voir également la<br />
figure 1-1) imputables à l'une <strong>de</strong> ces maladies prises isolément, ou à<br />
leur ensemble. Elle a aussi <strong>de</strong>s conséquences en termes <strong>de</strong> sélection.<br />
Une hypothèse Clémentaire est que ces maladies interagissent entre elles<br />
(chap. 1). Cette hypothèse peut être testée au cours d'expérimentations<br />
(voir chapitres 7 et 8) au champ, et correspond aux conclusions d'une<br />
enquête portant sur plus <strong>de</strong> 300 parcelles paysannes visitees au cours <strong>de</strong><br />
3 années successives (Savary, 1987).<br />
Dans le chapitre précé<strong>de</strong>nt, une étu<strong>de</strong> relativement approfondie<br />
sur l'épidémiologie <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> a été présentée, sous la<br />
forme d'un modèle déterministe; cette étu<strong>de</strong>, par nécessité, incorporait<br />
quelques aspects <strong>de</strong>s interactions entre la <strong>rouille</strong> et les cercosporioses,<br />
en relation avec la croissance <strong>de</strong> la culture. Le modèle qui est présenté<br />
ici a <strong>de</strong>s ambitions beaucoup plus mo<strong>de</strong>stes, ayant pour but, sous la<br />
forme <strong>de</strong> quelques équations différentielles couplées les unes aux<br />
autres, <strong>de</strong> résumer quelques hypothèses sur le fonctionnement <strong>de</strong> ce<br />
système. Parce qu'il se limite à un seul niveau d'intégration - celui du<br />
couvert pris dans son ensemble - sa valeur explicative est restreinte.<br />
Son avantage, du fait <strong>de</strong> sa simplicité, est une certaine transparence, et<br />
potentiellement, <strong>de</strong>s perspectives d'applications immédiates au contrôle<br />
<strong>de</strong> ces maladies, en tant qu'outil d'ai<strong>de</strong> à la décision. Par ailleurs, il est<br />
aisé d'appliquer à ce type <strong>de</strong> modèle - qui comporte peu <strong>de</strong> paramètres<br />
- <strong>de</strong>s techniques d'optimisation qui sont encore d'usage peu fréquent en<br />
protection <strong>de</strong>s cultures, mais courantes aujomd'hui dans d'autres<br />
domaines scientifiques, comme l'hydrologie. A cet égard également, du<br />
fait <strong>de</strong>s moyens numériques disponibles pour leur amélioration, <strong>de</strong>s<br />
perspectives peuvent être envisagées pour ce type <strong>de</strong> modèle en tant<br />
qu'outils opérationnels.<br />
2 - Dkveloppement. du mo<strong>de</strong>le<br />
a- 'Modèle'<br />
Le terme 'modèle' est utilisé d'une façon très fréquente, parfois<br />
inappropriée, en Biologie. Dans cette Ctu<strong>de</strong>, il est, en principe,<br />
préférablement utilisé dans un sens assez restrictif, pour désigner un<br />
ensemble d'hypothèses sur le fonctionnement d'un système, formalisé
ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 131<br />
Tableau 6-1. Liste <strong>de</strong>s variables et <strong>de</strong>s paramètres.<br />
Acronymes Définitions<br />
variables d’état<br />
L<br />
surface foliaire saine, en place<br />
Y<br />
surface affectée par la <strong>rouille</strong><br />
Z<br />
surface affectée par la cercosporiose<br />
D tissus sains, défoliés<br />
DY tissus colonisés par la <strong>rouille</strong>, défoliés<br />
DZ tissus colonisés par la cercosporiose, défoliés<br />
tot D surface foliaire totale tombée au sol<br />
taux<br />
RL<br />
RY<br />
Rz<br />
RD<br />
RDY<br />
RDZ<br />
taux d’accroissement <strong>de</strong> la surface foliaire<br />
taux d‘accroissement <strong>de</strong> la surface affectée par<br />
la <strong>rouille</strong><br />
taux d’accroissement <strong>de</strong> la surface affectée par<br />
la cercosporiose<br />
taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus non infectés<br />
taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus affectés par la <strong>rouille</strong><br />
taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus affectés par la<br />
cercosporiose<br />
paramètres initiaux (observations initiales)<br />
coNp/<br />
COM2<br />
/NOW<br />
lNOCZ<br />
date <strong>de</strong> contamination du couvert par la <strong>rouille</strong><br />
date <strong>de</strong> contamination du couvert par la cercosporiose<br />
taux initial <strong>de</strong> contamination par la <strong>rouille</strong><br />
taux initial <strong>de</strong> contamination par la cercosporiose<br />
paramètres optimisés (calages)<br />
RRL<br />
RRY<br />
RRZZ<br />
RRZDZ<br />
Dimensions(’)<br />
taux intrinsèque d‘accroissement <strong>de</strong> la surface folaire [ L2.L-2.T-1 ]<br />
taux intrinsèque d’accroissement <strong>de</strong> la surface affectée [ L2.L-2.T-’]<br />
par la <strong>rouille</strong><br />
taux intrinsèque d’accroissement <strong>de</strong> la surface affectée [ L2.Lm2.T-’ ]<br />
par la cercosporiose (tissus infectés en dans le couvert)<br />
taux intrinsèque d’accroissement <strong>de</strong> la surface coloni- [ L2. LU2.T-‘]<br />
Sée par la cercosporiose (lésions sur les feuilles au sol)<br />
RRDS taux intrinsèque <strong>de</strong> défoliation par sénescence [L2.L-2.T-i]<br />
RRDZ taux intrinsèque <strong>de</strong> défoliation dû B la cercosporiose [ L2.L-2.T-1]<br />
t temps écoulé, en jours [TI<br />
(1) [LI: en m; [TI: en jours écoulés <strong>de</strong>puis le semis. La dimension <strong>de</strong><br />
référence du système, 1 m2, n’a pas été rappelée.
Figure 6-1. Schéma général pour I'élaboration d'un modèle<br />
simplifié <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />
cercosporiose dans un couvert d'arachi<strong>de</strong> en croissance.<br />
Seules les variables d'état et les flux sont indiqués. La signification <strong>de</strong>s<br />
acronymes est donnée dans le tableau 1.
ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 133<br />
Fig. 6-1
134 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
par un ensemble d'équations (Zadoks, 1971; Teng, 1985; Rabbinge &<br />
De Wit, 1990; voir également les chapitres 1 et 5). Dans ce chapitre, il<br />
est simultanément utilisé pour désigner la forme d'une équation, à<br />
laquelle certaines hypothèses sont inhérentes. A ce titre, l'équation<br />
logistique appliquée à la Phytopathologie par J.E. Van <strong>de</strong>r Plank<br />
(1963) est, par exemple, désignée comme un modèle.<br />
b- Le systhe corwidéré - Objectif du mo<strong>de</strong>le<br />
Le système considéré est constitué par 1 m2 du couvert d'une culture<br />
d'arachi<strong>de</strong> affectée par <strong>de</strong>ux maladies. Ce couvert est supposé homogè-<br />
ne, constitué par <strong>de</strong>s plantes d'arachi<strong>de</strong> <strong>de</strong> cycle court (90 jours du<br />
semis à la récolte), sensibles à la fois à la <strong>rouille</strong> (Puccinìn nrachidis<br />
Speg.) et à la cercosporiose. Dans le contexte du développement <strong>de</strong> ce<br />
modèle <strong>de</strong> simulation, la cercosporiose peut être attribuée aussi bien à<br />
Cucospora arachidicola Hori, qu'à Cercosporidium personatum<br />
((Berk. & Curt.) Deighton = Phleoisariopsis personata (Berk. & Curt.)<br />
von Arx). De même, la portée du modèle, en raison <strong>de</strong> sa simplicité,<br />
concerne les <strong>de</strong>ux agents pathogènes. Cependant, son évaluation, du fait<br />
<strong>de</strong>s données numériques utilisées, ne fait intervenir que le second, C.<br />
persotiat um.<br />
Le modèle a un objectif opérationnel: produire une simulation<br />
dynamique simultanée <strong>de</strong> la croissance du couvert <strong>de</strong> la culture, <strong>de</strong> la<br />
<strong>rouille</strong>, et <strong>de</strong> la cercosporiose, en utilisant un nombre aussi restreint<br />
que possible <strong>de</strong> paramètres. Il s'agit d'exploiter les informations qu'un<br />
observateur pourrait recueillir dans le cadre d'une expérimentation sur<br />
les maladies <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dans une réflexion prospective: évaluation<br />
d'une caractéristique <strong>de</strong> résistance variétale, évaluation <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong><br />
traitements pestici<strong>de</strong>s, comparaison <strong>de</strong> variétés présentant <strong>de</strong>s vigueurs<br />
différentes, par exemple. Ces observations sont : les sévérités <strong>de</strong>s<br />
maladies, la proportion <strong>de</strong> défoliation, et une estimation <strong>de</strong> la<br />
croissance du couvert. Un traitement élémentaire <strong>de</strong> ces informations<br />
(voir chapitre 7) peut permettre d'obtenir <strong>de</strong>s estimations <strong>de</strong> l'indice<br />
foliaire (surface foliaire par in2) en place (LI, <strong>de</strong> l'indice foliaire<br />
détruit (totD, Tab. 6-1), et <strong>de</strong>s surfaces foliaires colonisées par la<br />
<strong>rouille</strong> (v) et la cercosporiose (2, Tab. 6-1).<br />
Le pas <strong>de</strong> temps, c'est-à-dire le délai séparant chaque réévaluation<br />
<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s variables d'état, choisi pour I'élaboration <strong>de</strong> ce modèle<br />
simplifié, est <strong>de</strong> 1 jour.<br />
c- Variables d'ktat et.flu.<br />
Outre L, Y et 2, trois variables d'état, qui représentent le statut du
ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODBLE SIMPLIFIÉ 135<br />
couvert à un instant donné, sont considérées : les surfaces foliaires (par<br />
m2), soit in<strong>de</strong>mnes (O), soit affectées par la <strong>rouille</strong> (DY), soit affectées<br />
par la cercoporiose (OZ) qui sont tombées au sol. Le <strong>de</strong>venir possible<br />
d'une unité <strong>de</strong> surface foliaire émise par la culture (L) est donc soit<br />
d'être affectée par la <strong>rouille</strong>, soit d'être affectée par la cercosporiose,<br />
soit <strong>de</strong> tomber au sol du fait <strong>de</strong> sa sénescence (Fig. 6-1). Ces trois<br />
alternatives sont mutuellement exclusives. Les tissus affectés par l'une<br />
ou l'autre <strong>de</strong>s maladies peuvent, à leur tour, tomber au sol. Les tissus<br />
sains défoliés (D), les tissus affectés par la <strong>rouille</strong>, ou par la<br />
cercosporiose, et ultérieurement défoliés (respectivement représentés<br />
par DY et OZ) constituent ensemble la surface totale défoliée (totD):<br />
totD = D + DY + DZ. (1)<br />
Les flux représentant I'évolution <strong>de</strong> la surface foliaire d'un état à un<br />
autre sont représentés dans la figure 6-1, et sont commandés par leurs<br />
taux respectifs: RD (taux <strong>de</strong> défoliation par sénescence), RY (taux<br />
d'accroissement <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>), RZ (taux d'accroissement <strong>de</strong><br />
cercosporiose), RDZ (taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus affectés par la<br />
cercosporiose), et RDY (taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus affectés par la<br />
<strong>rouille</strong>).<br />
d- Equations décrivant la croissance du couvert et l'accroissement <strong>de</strong>s<br />
ninlndiss.<br />
L'une <strong>de</strong>s équations les plus simples permettant <strong>de</strong> décrire la dynamique<br />
d'une population est l'éqiiation logistique <strong>de</strong> Verhulst (1 S3S),<br />
utilisée pour décrire I'évolution <strong>de</strong>s populations humaines:<br />
dX/dt = I' * X * (l-(X/Xmay))<br />
(2 )<br />
où X représente la taille <strong>de</strong> la population considérée, dX / dt, son taux<br />
d'accroissement, Xmnx sa taille maximale, et r, son taux intrinsèque<br />
d'accroissement. Cette. équation a été introduite par Van <strong>de</strong>r Plank<br />
(1963) en épidémiologie végétale. Parmi les hypothèses inhérentes à<br />
cette équation (Van <strong>de</strong>r Plank, 1963), <strong>de</strong>ux sont particulièrement<br />
importantes: (1) le taux intrinsèque d'accroissement est supposé<br />
constant tout au long du processus, et (2) il existe un seuil maximal que<br />
la population ne peut pas dépasser (capacité <strong>de</strong> sripport du milieu;<br />
Pielou, 1969; Van <strong>de</strong>r Plank, 1963; Zadoks & Schein, 1979). Cette<br />
secon<strong>de</strong> hypothèse est représentée par le terme correctif (I-(X /<br />
XNIUx)), qui indique que le taux d'accroissement <strong>de</strong> la population va<br />
progressivement décroissant, à mesure que la population (X) se<br />
rapproche <strong>de</strong> son maximum (X,l,,J. Cette équation peut s'appliquer<br />
pour trois <strong>de</strong>s populations considérées:<br />
dL/dt = RL = RRL * L * (l-(L/L,,7u)), (3)
136 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
pour la surface foliaire émise,<br />
dY/ dt = RY = RRY * Y * (l-(Y/Ynza)),<br />
(4)<br />
pour la surface foliaire colonisée par la <strong>rouille</strong>,<br />
dZ/ dt = RZ = RRZ * Z * (l-(Z/Z,,)),<br />
(5 )<br />
pour la surface foliaire colonisée par la cercosporiose.<br />
En pratique, I'équation (3) n'est pas complète; en effet, il faut<br />
tenir compte <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> la surface foliaire émise (saine ou<br />
infectée, en place ou tombée au sol) dans le terme correctif:<br />
dL/ dt = RL = RRL * L * (1-((L + Y + Z+ tOtD) /LmU)), (6)<br />
Cette équation indique donc que l'ensemble <strong>de</strong>s tissus foliaires émis au<br />
cours d'un cycle cultural ne peut dépasser un seuil Lmax (Lma = 6.5),<br />
et que seul L, la surface foliaire verte, en place dans le couvert, est<br />
responsable <strong>de</strong> cet accroissement.<br />
Une unité <strong>de</strong> surface donnée ne peut pas, simultanément, être<br />
colonisée par les <strong>de</strong>ux parasites; il est donc nécessaire <strong>de</strong> coupler les<br />
équations (4) et (5). Dans le terme correctif (1-(X / X,), X<br />
représente la surface foliaire déjà occupée par l'un ou l'autre <strong>de</strong>s<br />
parasites (X = Y + Z), et Xmax représente la surface foliaire totale en<br />
place, colonisée ou non (Xma = L +Y + 2). Les équations <strong>de</strong>viennent:<br />
dY / dt = RY = RRY * Y * (1 -((Y + 2) / (L +Y + 2))) (7)<br />
dZ/ dt = RZ = RRZ * Z * (l-((Z+ Y) / (L +Y + 2))) (8)<br />
Ces <strong>de</strong>ux équations indiquent que le taux d'accroissement d'une maladie<br />
est proportionnel (1) à un taux intrinsèque constant (RRY ou RRZ), (2)<br />
à la surface foliaire occupée par cette maladie; toute surface foliaire<br />
colonisée - Y ou 2, est donc supposée infectieuse. De plus, ce taux<br />
d'accroissement est limité par un terme correctif qui est fonction <strong>de</strong> la<br />
surface foliaire disponible pour <strong>de</strong> nouvelles infections (Y f 2) et <strong>de</strong> la<br />
surface foliaire totale en place, colonisée ou non (L + Y + 2).<br />
Le modèle logistique a largement été utilisé en épidémiologie<br />
végétale (Zadoks & Schein, 1979; Campbell & Mad<strong>de</strong>n, 1990). Une <strong>de</strong><br />
ses caractéristiques est <strong>de</strong> produire une courbe <strong>de</strong> taux d'accroissement<br />
en fonction du temps dont la forme est symétrique par rapport à un axe<br />
vertical (Mad<strong>de</strong>n, 1980). En d'autre termes: la vitesse <strong>de</strong> l'épidémie est<br />
aussi lente à son début qu'elle l'est à sa fin. Cette caractéristique peut,<br />
ou non, décrire convenablement une épidémie. Dans le cas <strong>de</strong>s maladies<br />
étudiées ici, <strong>de</strong> premiers essais ont indiqué que la vitesse maximale <strong>de</strong>s<br />
épidémies était atteinte plus rapi<strong>de</strong>ment que ne le prédit un modèle<br />
logistique. Un modèle légèrement différent, permettant <strong>de</strong> décrire une<br />
vitesse atteignant rapi<strong>de</strong>ment son maximum, puis diminuant' très<br />
progressivement a été recherché. L'équation qui est utilisée est le<br />
modèle <strong>de</strong> Gompertz, adapté à la représentation d'une cinétique épidémique<br />
(Berger, 1981). Ce modèle a été utilisé avec succès pour décrire
ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 137<br />
<strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> cercosporiose du céleri (Berger, 1981), et <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Wang & Lin, 1986). L'équation différentielle correspondante<br />
est peu différente d'une équation logistique:<br />
dX / dt = r * X * (Log(1) - Log(X /Xmcuc)), soit:<br />
dX/dt=r"X* (-Log(X/X,,)) (9)<br />
Par analogie, on obtient <strong>de</strong>s équations peu différentes <strong>de</strong>s équations<br />
précé<strong>de</strong>ntes (7) et (8), pour les taux d'accroissement <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />
cercosporiose:<br />
dY / dt = RY = RRY * Y * (-Log((Y + 2) / (L +Y + 2))) (10)<br />
U/& = RZ= RRZ * Z * (-LOg((Z + y) /(L +Y + 2))) (11)<br />
Ces <strong>de</strong>ux équations décrivent le développement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
épidémies comme résultant <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> tissus colonisés et infectieux<br />
dans le couvert en place, De par les limites assi nées au système<br />
considéré (le couvert d'une surface cultivée sur 1 m 3 ), l'hypothèse est<br />
donc formulée que le développement <strong>de</strong>s épidémies est indépendant <strong>de</strong><br />
sources extérieures d'inoculum. En réalité, le développement d'une<br />
épidémie <strong>de</strong> cercosporiose fait intervenir <strong>de</strong>ux sources: les tissus<br />
infectés présents dans le couvert, et les feuilles portant <strong>de</strong>s lésions<br />
tombées au sol. L'hypothèse d'une efficacité différente <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />
sources (chapitre 4) est également formulée, en introduisant <strong>de</strong>ux taux<br />
intrinsèques différents pour l'accroissement <strong>de</strong> cercosporiose, l'un<br />
(RRZZ), relevant <strong>de</strong>s tissus infectés présents dans le couvert (Z), et<br />
l'autre (RRZDZ), <strong>de</strong>s surfaces colonisées sur les feuilles tombées au sol<br />
(OZ). L'équation finale décrivant la dynamique <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong><br />
cercosporiose est donc:<br />
dZ/dt = RZ = (RRZZ *Z+ RRZDZ*DZ) *<br />
(-Log(@ + Y) / (L +Y + 2))) (12)<br />
e- Equations décrivant la défoliation<br />
Le processus <strong>de</strong> défoliation est représenté par trois taux différents, qui<br />
se réfèrent à trois sources (Fig. 6-1): les tissus foliaires sains (L), les<br />
tissus affectés par la <strong>rouille</strong> (Y,) et par la cercosporiose (2). La<br />
défoliation, dans le modèle, est attribuée à <strong>de</strong>ux mécanismes distincts,<br />
dont les effets sont supposés additifs: un processus <strong>de</strong> défoliation<br />
associé à la sénescence <strong>de</strong>s feuilles, dont le taux intrinsèque est RRDS,<br />
et un processus <strong>de</strong> défoliation induit par la cercosporiose, représenté<br />
par RRDZ. Sur la base d'essais en plein champ (chapitres 7, 8 et 9>, et<br />
d'expérimentations 'en serre (Savary, Brissot et Blizoua-Bi, données<br />
non publiées), la défoliation induite par la <strong>rouille</strong>, et son interaction<br />
éventuelle avec la cercosporiose sont jugées d'importance négligeables<br />
dans le contexte d'un modèle simplifié.<br />
Le taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus non infectés, IiD, est attribué à
138 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
leur sénescence, d'une part, mais également à un effet à distance <strong>de</strong> la<br />
cercosporiose. En effet, la défoliation n'affecte pas exclusivement les<br />
seuls tissus qui sont visiblement infectés (lésions); en réalité, la<br />
défoliation affecte une surface qui outrepasse largement celle d'une<br />
lésion (une foliole ou une feuille). L'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cet effet n'est pas<br />
connu avec précision (Al<strong>de</strong>rman et al., 1989), et varie avec l'âge <strong>de</strong>s<br />
plantes (chapitre 4); dans le modèle, il est supposé être proportionnel à<br />
la fraction <strong>de</strong> surface foliaire colonisée dans le couvert (2 / (L + Y +<br />
2.):<br />
RD = RRDS "L + RRDZ "(Z / (L + Y + Z)) *L<br />
(1 3)<br />
Le taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus affectés par la cercosporiose est<br />
attribué aux effets cumulés <strong>de</strong> cette maladie et <strong>de</strong> leur senescence:<br />
RDZ = (RRDZ + RRDS) * Z<br />
(14)<br />
Le taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus affectés par la <strong>rouille</strong> est attribué aux<br />
mêmes facteurs:<br />
RDY = (RRDZ + RRDS) * Y<br />
(15)<br />
Bien que le modèle ne considère aucune stratification verticale du<br />
couvert, les <strong>de</strong>ux maladies se caractérisent par <strong>de</strong>s gradients verticaux,<br />
attribuables (en partie) au délai entre l'émission <strong>de</strong>s feuilles et<br />
l'apparition <strong>de</strong>s lésions. Par ailleurs, l'observation courante montre<br />
qu'une même feuille infectée par l'un <strong>de</strong>s agents pathogènes l'est, le<br />
plus souvent, également par l'autre; en d'autres termes, les profils<br />
verticaux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies dans le couvert, même s'ils n'ont pas la<br />
même amplitu<strong>de</strong> et la même forme, se superposent en gran<strong>de</strong> partie.<br />
L'équation (131, d'une part, et les équations (14) et (15), d'autre part,<br />
reviennent donc à représenter le couvert en <strong>de</strong>ux parties: l'une, saine,<br />
soumise essentiellement à une défoliation associée à la sénescence <strong>de</strong>s<br />
feuilles et à un effet à distance <strong>de</strong>s tissus affectés par la cercosporiose,<br />
et l'autre, représentée par <strong>de</strong>s tissus infectés par les <strong>de</strong>ux agents<br />
pathogènes, et soumise aux effets cumulatifs <strong>de</strong> la cercosporiose et <strong>de</strong><br />
la sénescence sur la défoliation.<br />
f Irzitialisation<br />
La croissance du couvert est initiée à partir d'une certaine surface<br />
foliaire, INIT@), émise par la culture peu après l'émergence; cette<br />
date correspond à la première observation au champ, 14 jours après<br />
semis. Les épidémies sont ultérieurement initiées par un influx <strong>de</strong><br />
lésions, issues <strong>de</strong> contaminations par un inoculum primaire. A une date<br />
donnée (CONTY pour la <strong>rouille</strong> et CONZ pour la cercosporiose), les<br />
taux d'accroissement <strong>de</strong>s maladies prennent <strong>de</strong>s valeurs non nulles<br />
(INOCY et INOCZ). Les équations (6), (10) et (12) sont ensuite<br />
utilisées pour calculer, à chaque pas <strong>de</strong> temps, les valeurs <strong>de</strong> RL, RY et<br />
RZ, à partir <strong>de</strong>squelles les valeurs <strong>de</strong>s variables d'état sont calculées.
ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 139<br />
Tableau 6-2. Programme d'un modèle <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s<br />
épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose dans un couvert<br />
d'arachi<strong>de</strong> en croissance.<br />
INIT(L) = 0.51<br />
INIT(D) = O<br />
INIT(Y) = O<br />
INIT(Z) = O<br />
INIT(DY) = O<br />
INIT(DZ) = O<br />
L=<br />
D=<br />
Y =<br />
Z=<br />
L+dt * (RL- RZ- RD- RY)<br />
D+dt*(RD)<br />
Y + dt * ( RY - RDY)<br />
Z + dt * ( RZ - RDZ)<br />
DY = DY + dt * ( ROY )<br />
DZ = DZ + dt * ( RDZ )<br />
totD = D+DY+DZ<br />
CONTY= 13 -<br />
CONTZ= 13<br />
lNOCY= 0.00070<br />
lNOCZ= 0.0124<br />
LMAX= 6.50<br />
RD = R RDS*L+RRDZ*(Z/(L+Y+Z))* L<br />
RDY = (RRDS*Y)+(RRDZ*Y)<br />
RDZ= (RRDZ*Z)+(RRDS*Z)<br />
RL = RRL*L*(l-(L+Y+Z+tOtD)/LMAX)<br />
RY = IF (TIME
140 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Ce modèle a été programmé avec <strong>de</strong>ux langages différents; le<br />
langage intégré STELLATM, afin <strong>de</strong> permettre <strong>de</strong>s sorties graphiques<br />
rapi<strong>de</strong>s, et en TURBO-PASCAL, afin <strong>de</strong> coupler les simulations avec<br />
un algorithme d’estimation <strong>de</strong>s paramètres. Le programme du modèle<br />
est donné dans le Tableau 6-2.<br />
3 - Procédure <strong>de</strong> calage <strong>de</strong>s paramètres<br />
a- Paramètres à caler<br />
Le modèle comporte six paramètres qui doivent être calés (Tab. 6-1):<br />
les taux intrinsèques <strong>de</strong> croissance du couvert (RRL) et <strong>de</strong> défoliation<br />
par sénescence (RRDS), et les taux intrinsèques d’accroissement <strong>de</strong> la<br />
<strong>rouille</strong> (RRY), <strong>de</strong> la cercosporiose (RRZZ et RRZDZ), et <strong>de</strong> défo-<br />
liation induite par la cercosporiose (RRDZ). Ces paramètres, dont les<br />
valeurs doivent être optimisées sur un premier ensemble <strong>de</strong> données<br />
observées, pourront, ensuite, être incorporées dans le modèle afin <strong>de</strong> le<br />
confronter à un jeu <strong>de</strong> données separées, pour évaluer ses performan-<br />
ces.<br />
b- Donnkes disponibles ‘<br />
Le dossier <strong>de</strong> données utilisé est constitué par un essai comportant cinq<br />
traitements représentés par <strong>de</strong>s parcelles où les épidémies sont<br />
manipulées: une parcelle protégée <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies par un fongici<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> contact (T; traitements hebdomadaires au chlorothalonil), une<br />
parcelle contaminée (“inoculée“) avec les <strong>de</strong>ux agents pathogènes<br />
(traitement RS), une parcelle contaminée avec C. pemonatum (traite-<br />
ment rS), une parcelle contaminée avec P. arachidis (traitement Rs), et<br />
une parcelle témoin, exposée aux infections spontanées (traitement rs).<br />
L’essai est mis en place avec trois répétitions, chaque répétition étant<br />
superposée à un niveau <strong>de</strong> fumure minérale différent (les détails <strong>de</strong><br />
mise en place <strong>de</strong> cette expérience sont donnés dans le chapitre 7,<br />
expérience F2). Les données correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s relevés hebdoma-<br />
daires effectués sur 5 plantes dans chacune <strong>de</strong>s parcelles.<br />
Le calage est effectué en <strong>de</strong>ux étapes successives (Fig. 6-2 A): les<br />
paramètres représentatifs <strong>de</strong> la croissance du couvert ( RE et RRDS)<br />
sont d‘abord évalués à partir <strong>de</strong>s données provenant <strong>de</strong>s parcelles<br />
protégées (T); les paramètres représentant les cinétiques épidémiques<br />
sont ensuite évalués à partir <strong>de</strong>s données provenant <strong>de</strong>s parcelles<br />
contaminées avec les <strong>de</strong>ux agents pathogènes (RS). Chaque bloc<br />
(répétition) correspondant à <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> fumure différents, chacun<br />
est considéré séparément, et aboutit à un jeu <strong>de</strong> paramètres différents.
ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 141<br />
c- Procédure <strong>de</strong> calage<br />
La procédure <strong>de</strong> calage consiste en l'enchaînement <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux algorithmes<br />
successifs (Servat & Dezetter, 1988): les procédures <strong>de</strong> Rosenbrock<br />
(1960) et <strong>de</strong> Nel<strong>de</strong>r & Mead (1964). Ces <strong>de</strong>ux procédures sont<br />
appliquées (Fig. 6-2 B) pour l'estimation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux sous-jeux <strong>de</strong><br />
paramètres (RRL et RRDS, sur les données provenant <strong>de</strong>s parcelles T,<br />
puis RRY, RRZZ, RRZDZ et RRDZ, sur les données provenant <strong>de</strong>s<br />
parcelles RS). Un nombre maximal <strong>de</strong> 50 itérations successives est fixé<br />
pour chacune <strong>de</strong>s procédures (Fig. 6-2 B, n et p), Par approximations<br />
successives, on obtient ainsi, pour une parcelle (RS) d'un bloc un jeu <strong>de</strong><br />
6 paramètres, qui peuvent être incorporés au modèle pour le<br />
confronter aux observations effectuées dans les autres parcelles du<br />
même bloc.<br />
Les <strong>de</strong>ux procédures <strong>de</strong> calage sont fondées sur le calcul d'une<br />
'fonction critère' ft qui, au cours d'un processus itératif <strong>de</strong> simulations<br />
successives, doit être minimisée. Cette fonction est une mesure <strong>de</strong><br />
l'adéquation <strong>de</strong>s valeurs calculées aux valeurs observées. De<br />
nombreuses fonctions critère ont été décrites, chacune avec <strong>de</strong>s<br />
caractéristiques et <strong>de</strong>s performances différentes. Dans cette étu<strong>de</strong>, c'est<br />
une variante du critère <strong>de</strong> Nash qui a été utilisée, et qui peut s'écrire:<br />
j=4<br />
f(vjo, yjc) = {[E (vjo - vjc) i 21 / [E (vjo - vjm) i "I><br />
j i 1<br />
, oh vjo et vjc sont respectivement les valeurs observées et calculées<br />
pour chacune <strong>de</strong>s j variables par le modèle à chacune <strong>de</strong>s dates i<br />
d'observation. vjn représente la moyenne <strong>de</strong>s valeurs observées pour<br />
la variable vj. En pratique, j = 4, puisque 4 variables sont considérées<br />
simultanément: L, Y, Zet tofD. L'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> L, Y, Z<br />
et totD peut être différente; le dénominateur <strong>de</strong> la fraction permet <strong>de</strong><br />
normaliser ces amplitu<strong>de</strong>s, et <strong>de</strong> ne donner aucune prééminence à l'une<br />
<strong>de</strong>s quatre variables.<br />
d- Risultats du calage: paramètres estimés<br />
Les résultats du calage <strong>de</strong>s paramètres sont indiqués dans le tableau<br />
6-3. Si certains paramètres varient peu d'un bloc à un autre (le taux<br />
intrinsèque <strong>de</strong> croissance du couvert, RRL, par exemple) , d'autres<br />
présentent <strong>de</strong> très fortes variations (notamment le taux intrinsèque<br />
d'accroissement <strong>de</strong> cercosporiose associé aux tissus infectés dans le<br />
couvert, RRZ). RRDS, le taux intrinsèque <strong>de</strong> défoliation par sénes-
Figure 6-2. Procédure utilisée pour le calage (l'optimisation) <strong>de</strong>s<br />
paramètres du modèle, et pour son évaluation.<br />
A:<br />
B:<br />
procédure générale <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s données. Après calage <strong>de</strong>s<br />
paramètres, le modèle est testé vis-à-vis d'un jeu séparé <strong>de</strong><br />
données. Les résultats <strong>de</strong> la comparaison <strong>de</strong>s données simulées<br />
avec les données observées sont donnés dans le cas <strong>de</strong>s parcelles<br />
témoin non contaminées ("non inoculées"; traitement rs) seulement<br />
(voir Fig. 6-3).<br />
procédure <strong>de</strong> calage. Deux algorithmes successifs (Rosenbrock, puis<br />
Nel<strong>de</strong>r & Mead) sont enchainés, chacun avec un nombre maximal <strong>de</strong><br />
50 itérations (n et p), c'est-à-dire, 50 successions <strong>de</strong> simulations /<br />
évaluations du jeu <strong>de</strong> paramètres.
Calage <strong>de</strong>s paramètres<br />
Jeu <strong>de</strong> paramètres<br />
Parcelle protégée - <strong>de</strong> croissance du couvert + calés<br />
A (sans maladies)<br />
RRL RRDS<br />
B<br />
Calage <strong>de</strong>s paramètres<br />
avec la <strong>rouille</strong> et 6pidémiologiques<br />
RRY RRZZ RRZDZ RRDZ EVALUATION<br />
DU<br />
I<br />
Parcelle : non inoculée<br />
Jeux <strong>de</strong> données<br />
inoculée avec la <strong>rouille</strong> --.) indépendantes<br />
inoculée avec la cercosporiose<br />
MODELE<br />
I Jeu <strong>de</strong> parametres cales<br />
Dar la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rosenbrock<br />
Jeu <strong>de</strong> paramgtres<br />
cal& -<br />
I<br />
Fig. 6-2
Tableau 6-3. Valeurs estimées <strong>de</strong>s paramétres après calage.<br />
Paramètredl ) Nash(2)<br />
RRL RRDS RRY RRZZ RRZDZ RRDZ<br />
Bloc 1 0.0971 0.0006 0.1009 0.0771 0.0168 0.1302 0.87<br />
Bloc 2 0.0749 0.0021 0.1085 0.0616 0.0257 0.1946 1.55<br />
Bloc 3 0.0829 0.0103 0.0759 0.000001 0.0794 0.0749 2.83<br />
(1) Voir la liste <strong>de</strong>s variables et paramètres, tableau 6-1.<br />
(2) Valeur finale <strong>de</strong> la fonction critère f pour les parcelles RS (contaminées avec les<br />
<strong>de</strong>ux parasites).
ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 145<br />
cence, augmente fortement du bloc I au bloc 3; cette augmentation<br />
correspond, effectivement, à une défoliation accrue et plus rapi<strong>de</strong> dans<br />
les parcelles ayant reçu une fumure. Parallèlement à la presque-<br />
annulation <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> RRZZ du bloc 1 au bloc 3, il convient <strong>de</strong><br />
noter l'accroissement progressif <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> RRZDZ (taux<br />
intrinsèque d'accroissement <strong>de</strong> cercosporiose à partir <strong>de</strong>s tissus infectés<br />
au sol); il en resulte que la somme: RRZZ + RRZDZ est approxi-<br />
mativement constante.<br />
La comparaison <strong>de</strong> ces paramètres suggère que l'accroissement <strong>de</strong><br />
la dose <strong>de</strong> fumure s'accompagne d'une augmentation du taux intrin-<br />
sèque <strong>de</strong> défoliation par 'sénescence' (vraisemblablement, ce paramètre<br />
représente d'autres mécanismes), et d'un remplacement, en termes <strong>de</strong><br />
contributions <strong>de</strong>s paramètres, <strong>de</strong>s tissus infectés du couvert par les<br />
tissus colonisés présents sur les feuilles au sol dans la progression <strong>de</strong><br />
l'épidémie <strong>de</strong> cercosporiose. Il, existe, selon toute vraisemblance, <strong>de</strong><br />
fortes interactions entre les six paramètres considérés; ces paramètres<br />
optimisés ne représentent, en effet, que le meilleur ajustement possible<br />
<strong>de</strong>s donnees observées au modèle qui a été élaboré.<br />
4 - Evaluation du modcle<br />
L'évaluation du modèle peut s'effectuer à partir <strong>de</strong> données qui n'ont<br />
pas servi au calage <strong>de</strong>s paramètres. Le traitement témoin (rs), repré-<br />
senté par <strong>de</strong>s parcelles exposées à <strong>de</strong>s infections spontanées, a été choisi<br />
comme référence pour cette évaluation.<br />
La comparaison <strong>de</strong>s valeurs simulées et observées est donnée dans<br />
la figure 6-3. L'évolution observée <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> cercosporiose (C.<br />
persoizatuiiz) s'achève par un accroissement rapi<strong>de</strong>, qui s'accompagne<br />
d'une défoliation intense, et d'un déclin <strong>de</strong> l'intensité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. D'une<br />
manière générale, les ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s épidémies simulées sont<br />
analogues aux épidémies observées. Les simulations ren<strong>de</strong>nt, approxi-<br />
mativement, compte <strong>de</strong>s pentes moyennes <strong>de</strong>s épidémies réelles; elles<br />
ne traduisent pas cependant ces évolutions caractéristiques <strong>de</strong> fin <strong>de</strong><br />
cycle. Des comparaisons effectuées sur la base <strong>de</strong>s traitements Rs et rS<br />
(respectivement "inoculés" avec la <strong>rouille</strong> et avec la cercosporiose,<br />
résultats non mentionnés dans la figure 6-3) indiquent que ces varia-<br />
tions sont néanmoins simulées par le modèle aux fortes intensités <strong>de</strong><br />
maladies. L'évolution <strong>de</strong> la surface défoliée est, en termes d'ordre <strong>de</strong><br />
gran<strong>de</strong>ur et <strong>de</strong> pente générale <strong>de</strong>s courbes, acceptable; comme pour les<br />
intensités <strong>de</strong> maladies, le modèle ne parvient cependant pas à rendre<br />
compte <strong>de</strong>s variations se produisant dans un court laps <strong>de</strong> temps, no-<br />
tamment en fin <strong>de</strong> cycle. Cette absence <strong>de</strong> flexibilité doit, biensûr, être<br />
attribuée en priorité à la nature du modèle utilisé: tous les paramètres<br />
optimisés par calage, qui sont les taux intrinsèques commandant les
Figure 6-3. Evaluation <strong>de</strong>s performances du modèle.<br />
Les valeurs observées (indices o) et calculées (indices c) pour L (surface<br />
foliaire in<strong>de</strong>mne), totD (surface totale défoliée), Z (surface colonisée par la<br />
cercosporiose), et Y (surface colonisée par la <strong>rouille</strong>) sont confrontées<br />
dans trois jeux <strong>de</strong> données représentant trois parcelles témoin (rs): A , B ,<br />
et C.<br />
Abscisses: temps, en jours écoulés <strong>de</strong>puis le semis.<br />
Ordonnées: m2 <strong>de</strong> surface foliaire émise ou défoliée (à gauche)<br />
m2 <strong>de</strong> surface foliaire affectée par les maladies (à droite)
ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ<br />
, Fig. 6-3<br />
147
148 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
équations différentielles, sont supposés invariables au cours <strong>de</strong> toute la<br />
durée du cycle cultural.<br />
Les épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose affectant les parcel-<br />
les rs sont d'amplitu<strong>de</strong> peu différentes d'un bloc à un autre (voir<br />
chapitre 7). I1 est néanmoins possible <strong>de</strong> distinguer quelques caractéris-<br />
tiques propres à chacune d'entre elles. L'épidémie relativement forte<br />
<strong>de</strong> cercosporiose, accompagnée d'une défoliation plus intense, et d'une<br />
épidémie modérée <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> du bloc 2 (Fig. 6-3 B) est effectivement<br />
représentée par le modèle. Les situations intermédiaires, représentées<br />
par les valeurs observées <strong>de</strong>s figures 6-3 A et 6-3 C sont, également,<br />
représentées comme telles par le modèle. La simiilation <strong>de</strong> la surface<br />
foliaire non infectée, enfin, compte tenu <strong>de</strong>s très fortes variations <strong>de</strong>s<br />
valeurs observées, peut également être jugée acceptable dans le contex-<br />
te d'un modèle épidémiologique simplifié. La comparaison <strong>de</strong>s courbes<br />
observées et calculées dans les parcelles Rs ("inoculées" avec la <strong>rouille</strong>)<br />
et rS ("inoculées" avec la cercosporiose, résultats non représentés dans<br />
la Fig. 6-3) indique, par ailleurs, que le modèle a une réponse<br />
globalement cohérente: <strong>de</strong>s épidémies très fortes <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, et<br />
équivalentes en amplitu<strong>de</strong>s sont simulées dans les parcelles Rs; il en est<br />
<strong>de</strong> même pour la cercosporiose dans les parcelles rS.<br />
5 - Analyse <strong>de</strong> sensibilitk<br />
Une analyse <strong>de</strong> sensibilité a pour objet <strong>de</strong> mesurer la réponse d'un<br />
modèle aux variations imposées à certains <strong>de</strong> ses paramètres. Cette<br />
étape a principalement pour but d'i<strong>de</strong>ntifier les paramètres dont les<br />
variations sont déterminantes sur le comportement du modèle, et donc,<br />
vis-à-vis <strong>de</strong>squels une erreur d'estimation implique un biais important<br />
dans la simulation produite (Penning <strong>de</strong> Vries, 1982). Une analyse <strong>de</strong><br />
sensibilité peut, également, permettre <strong>de</strong> mieux caractériser le compor-<br />
tement du modèle, et, compte tenu <strong>de</strong>s hypothèses qii'il incorpore, d'en<br />
formuler <strong>de</strong> nouvelles, qui pourront ultérieurement être testées (Teng,<br />
1985); c'est cette perspective qui a principalement été prise en<br />
considération ici.<br />
La figure 6-4 représente une série d'exécutions réalisées après<br />
avoir introduit diverses modifications <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s paramètres. Le<br />
jeu <strong>de</strong> paramètres <strong>de</strong> départ (Fig. 6-4 A) correspond à une variété<br />
également sensible aux <strong>de</strong>ux maladies (RRY = RRZZ + RRWZ = l.O),<br />
avec <strong>de</strong>s valeurs moyennes <strong>de</strong>s taux intrinsèques <strong>de</strong> croissance foliaire<br />
(RRL = 0.08), <strong>de</strong> défoliation due à la cercosporiose (RRDZ= 0.13, et<br />
<strong>de</strong> défoliation due à la sénescence (RRDS = 0.001). Les paramètres<br />
épidémiologiques du modèle ont été séparément accrus ou diminués <strong>de</strong><br />
10 % (Fig. 6-4, B à G).<br />
Un accroissement <strong>de</strong> RRY (sensibilité accrue à la <strong>rouille</strong>) se
ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 149<br />
traduit, naturellement, par une épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> plus forte, et par<br />
une réduction <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> cercosporiose (Fig. 6-4 B) - on note,<br />
également, que le déclin final <strong>de</strong> I'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est beaucoup<br />
plus marqué. Une diminution <strong>de</strong> RRY (sensibilité moindre à la <strong>rouille</strong>)<br />
s'accompagne, inversement, d'une épidémie <strong>de</strong> cercosporiose beaucoup<br />
plus forte (Fig 6-4 C). Les variations <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> sensibilité<br />
à la cercosporiose (variations <strong>de</strong> RZ et RRZDZ, figure 6-4 D et E),<br />
se traduisent par <strong>de</strong>s effets symétriques. Les figures 6-4 B à 6-4 E<br />
peuvent également être interprétées en termes d'effets <strong>de</strong> fongici<strong>de</strong>s<br />
strictement spécifiques vis-à-vis <strong>de</strong> l'un ou l'autre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux parasites,<br />
avec les mêmes conclusions.<br />
Les figures 6-4 F et 6-4 G représentent, à sensibilité égalc<br />
vis-à-vis <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies, <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> la réponse <strong>de</strong> la culture<br />
en terme <strong>de</strong> défoliation. La figure 6-4 F représente le comportement<br />
d'une variété en tout équivalente à celle correspondant à la' figure 6-4<br />
A, hormis un plys fort taux <strong>de</strong> défoliation induit par la cercosporiose<br />
(RRZDZ). De même, la figure 6-4 G représente une variété analogue,<br />
mais présentant une forte capacité <strong>de</strong> rétention <strong>de</strong> son couvert en<br />
réponse à l'infection par la cercosporiose. Si le comportement <strong>de</strong> ces<br />
<strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> variétés est analogue en ce qui concerne I'épidémie <strong>de</strong><br />
cercosporiose (moyenne dans les <strong>de</strong>ux cas), la réponse concernant la<br />
<strong>rouille</strong> est opposée: la variété F se comporte comme une variété<br />
partiellement résistante, tandis que la variété G se comporte comme<br />
une variété sensible.<br />
Ces quelques essais illustrent l'association <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux épidémies<br />
dans le contexte du modèle envisagé. Cette interdépendance résulte,<br />
bien entendu, du couplage <strong>de</strong>s équations qui en foment la structure, et<br />
<strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> ce couplage. Mais elles reflètent, également, une<br />
réalité <strong>de</strong> terrain couramment observée au cours d'essais en plein<br />
champ, notamment dans dans le cadre d'expérimentation <strong>de</strong> produits<br />
fongici<strong>de</strong>s, et, surtout, d'essais variétaux (Savary & Né<strong>de</strong>lec, résultats<br />
non publié). Ces simulations suggèrent que les processus qui aboutis-<br />
sent à la défoliation pourraient avoir une importance déterminante sur<br />
le déroulement <strong>de</strong>s épidémies; <strong>de</strong>s données précises les décrivant, en<br />
fonction <strong>de</strong> niveaux variables <strong>de</strong> maladies, seraient nécessaires pour<br />
élaborer un modèle plus détaillé.<br />
6 - Les hypothèses du mo<strong>de</strong>le - Perspectives d'amklioration<br />
a- Hypothèses<br />
II est utile, avant d'envisager les possibilités d'amélioration du modèle,<br />
<strong>de</strong> revenir sur les hypothèses qui lui sont inhérentes:
Figure 6-4. Analyse <strong>de</strong> sensibilité du modèle.<br />
Chaque groupe <strong>de</strong> 4 courbes représente un jeu <strong>de</strong> paramètres dont les<br />
valeurs sont indiquées en marge <strong>de</strong> chaque graphique. Les valeurs <strong>de</strong><br />
tous les paramètres sont indiquées dans le graphique <strong>de</strong> référence A. Les<br />
autres graphiques (B à G) représentent <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> f 10 % <strong>de</strong><br />
quelques paramètres sélectionnés. Seules sont mentionnées les nouvelles<br />
valeurs prises par les paramètres modifiés.<br />
Abscisses: temps, en jours après l'initiation <strong>de</strong> I'épidémie.<br />
Ordonnées: surfaces foliaires in<strong>de</strong>mne (L : l), affectée par la <strong>rouille</strong> (Y: 2),<br />
affectée par la cercosporiose (Z : 3) et détruite (fofD : 4). Les unités<br />
utilisées pour L et fofD ne sont pas i<strong>de</strong>ntiques à celles utilisées pour<br />
Y et pour Z. Les unités sont cependant maintenues constantes entre<br />
tous les graphiques, qui peuvent être comparés <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux.
1 RRZZ<br />
1<br />
RRL<br />
RRZZ = 0.077<br />
RRZDZ -0.033<br />
RRL<br />
-<br />
ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 151<br />
1 L 2 Y 32 4 tolD<br />
6.00<br />
1 .o0<br />
6.00<br />
3.25<br />
0500<br />
3.00<br />
1.88<br />
0.250<br />
I50<br />
0.510<br />
0.0<br />
0.0<br />
1 RRZZ - 0.063<br />
RRZDZ =0.027<br />
RHDZ = O. 165 RRDZ - O. I35<br />
Fig. 6-4
152 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
1- les équations décrivant la croissance du couvert (logistique), et le<br />
développement <strong>de</strong>s épidémies (Gompertz) correspon<strong>de</strong>nt à une<br />
logique bien établie, mais sont <strong>de</strong> formes arbitraires;<br />
2- les taux intrinsèques <strong>de</strong> ces équations sont constants au cours <strong>de</strong><br />
l'ensemble du cycle cultural;<br />
3- le modèle n'envisage aucun délai, ni dans le développement et la<br />
multiplication <strong>de</strong>s lésions, ni dans la défoliation;<br />
4- le modèle ne considère, en principe, aucune stratification du cou-<br />
vert;<br />
5- les surfaces foliaires saines (L), infectées par la <strong>rouille</strong> (Y) ou<br />
par la cercosporiose (Z) sont indépendantes et juxtaposées;<br />
6- les épidémies sont supposées initiées par une vague unique, ponc-<br />
tuelle dans le temps, d'inoculum primaire;<br />
7- les surfaces foliaires affectées par la cercosporiose, et tombées au<br />
sol (OZ) continuent <strong>de</strong> participer à l'épidémie, avec un taux in-<br />
trinsèque qui leur est propre. Ce n'est pas le cas <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong>;<br />
8- l'épidémie <strong>de</strong> cercosporiose est associée à un taux intrinsèque <strong>de</strong><br />
défoliation qui se superpose au taux intrinsèque <strong>de</strong> défoliation par<br />
sénescence. Ce n'est pas le cas <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong>;<br />
9- la défoliation induite par la cercosporiose affecte partiellement<br />
les tissus apparemment sains.<br />
b- Amélioratiorzs envisageables<br />
Certaines <strong>de</strong> ces hypothèses (I à 6) sont restrictives. Les hypothèses 2 à<br />
5 sont nécessaires pour la construction d'un modèle simplifié, impli-<br />
quant un nombre aussi restreint que possible <strong>de</strong> paramètres. L'hypo-<br />
thèse 1 peut, sans difficulté particulière, être aménagée; on peut envisa-<br />
ger d'antres formes pour ces équations, dont il existe une gran<strong>de</strong><br />
diversité (Mad<strong>de</strong>n, 1980; Campbell & Mad<strong>de</strong>n, 1990, par exemple). I1<br />
est peu probable, cependant, qu'un changement d'équation modifie<br />
radicalement le comportement du modèle; en tout état <strong>de</strong> cause, il<br />
n'améliorerait en aucun cas sa flexibilité (hypothèse 2). I1 est possible,<br />
parcontre, qu'une. amélioration considérable <strong>de</strong>s performances du<br />
modèle soit associée à l'introduction <strong>de</strong> délais dans les processus<br />
monocycliques (hypothèse 3) - il s'agit là d'une caractéristique essen-<br />
tielle d'un pathosystème (Van <strong>de</strong>r Plank, 1963, Zadoks, 1971). Des<br />
solutions relativement aisées sont envisageables (Berger & Jones, 1985,<br />
par exemple), mais elles introduiraient nécessairement <strong>de</strong> nouveaux<br />
paramètres. Cette amélioration impliquerait donc <strong>de</strong>s hypothèses sup-<br />
plémentaires, qui ne <strong>de</strong>meureraient que <strong>de</strong>s simplifications <strong>de</strong> proces-<br />
sus complexes, incomplètement analysés dans le cas <strong>de</strong>s cercosporioses<br />
(voir chapitre 4). Le résultat serait un mi-chemin entre un modèle<br />
simplifié et un modèle déterministe, ne présentant ni les avantages du
ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : 'UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 153<br />
premier (puissance <strong>de</strong> synthèse, valeur explicative), ni du second type<br />
(simplicité, transparence, relative facilité d'évaluation).<br />
L'hypothèse 6 joue un rôle particulier; en principe, dans le cadre<br />
d'une expérience dans laquelle <strong>de</strong>s interférences entre parcelles sont<br />
inévitables, cette hypothèse <strong>de</strong>vrait être aménagée - remplacée par<br />
exemple par un flux continu d'inoculum pénétrant dans la parcelle<br />
(voir chapitre 5); en pratique, le biais introduit par cette hypothèse par<br />
trop simpliste est corrigé par les alorithmes <strong>de</strong> calage dans l'évaluation<br />
<strong>de</strong>s paramètres 6pidémiologiques. Elle ne <strong>de</strong>vrait donc pas être consi-<br />
dérée comme suffisante, en soi, à invali<strong>de</strong>r l'emploi <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong><br />
modèle dans un contexte <strong>de</strong> prospective.<br />
Les hypothèses 7 à 9 ten<strong>de</strong>nt à amoindrir le caractère restrictif<br />
<strong>de</strong>s premières. Elles contribuent à donner au modèle plus <strong>de</strong> réalisme<br />
épidémiologique (hypothèse 7), et correspon<strong>de</strong>nt la création d'une<br />
'stratification partielle' du couvert. II convient <strong>de</strong> noter que ces hypo-<br />
thèses ne s'accompagnent pas <strong>de</strong> l'introduction <strong>de</strong> nouveaux paramè-<br />
tres, mais seulement par <strong>de</strong> nouvelles combinaisons <strong>de</strong>s variables au<br />
sein d'équations préexistantes. Elles se situent donc, au plan méthodo-<br />
logique, dans la ligne adoptée pour élaborer le modèle. Il est possible<br />
que ces équations puissent, encore, être améliorées, avec un progrès<br />
<strong>de</strong>s performances du modèle, tout en conservant son caractère <strong>de</strong><br />
simplicité en termes <strong>de</strong> paramètres. Cette amélioration ne peut prove-<br />
nir que d'une meilleure connaissance <strong>de</strong>s processus épidémiologiques<br />
en cause. Certainement, l'un <strong>de</strong>s domaines où <strong>de</strong>s informations seraient<br />
nécessaires est le rôle que joue les feuilles infectées, tombées au sol, sur<br />
la dynamique <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong>s cercosporioses. Dans certains patho-<br />
systèmes analogues (Thal & Campbell, 1988), ce rôle est crucial. Deux<br />
taux intrinsèques différents, RRZZ (accroissement à partir <strong>de</strong>s tissus<br />
infectés présents dans le couvert) et RRZDZ (accroissement à partir<br />
<strong>de</strong>s tissus colonisés au sol), ont été introduits pour tenter <strong>de</strong> séparer les<br />
<strong>de</strong>ux processus. Les différences énormes observées entre les valeurs<br />
optimisées <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux paramètres (bien que leur somme <strong>de</strong>meure<br />
approximativement constante) indiquent qu'il existe <strong>de</strong>s interactions<br />
numériques entre eux, et que <strong>de</strong>s améliorations sont encore nécessaires.<br />
c- Conclusion - Vers une varie'té d'arachi<strong>de</strong> présentant <strong>de</strong>s<br />
caractéristiques optimales <strong>de</strong> comportement vis-à-vis <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux fypes <strong>de</strong><br />
maladies<br />
Malgré la rusticité <strong>de</strong> ce modèle, les résultats obtenus par simulation,<br />
sont, d'un point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>scriptif, honorables pour un modèle simplifié<br />
s'adressant à <strong>de</strong>s processus très complexes. Ils permettent <strong>de</strong> supporter<br />
l'interprétation proposée dans l'analyse <strong>de</strong> sensibilité. Cette analyse<br />
suggère, notamment, que la capacité <strong>de</strong> rétention foliaire d'une variété
154 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
donnée face à une épidémie <strong>de</strong> cercosporiose pourrait avoir <strong>de</strong>s effets<br />
très importants sur I'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. En d'autre termes, cette<br />
analyse suggère qu'une appréciation du type <strong>de</strong> réaction d'une variété à<br />
la cercosporiose (Subrahmanyam et al., 1982), et à la <strong>rouille</strong> (Savary et<br />
al., 1989), combinée 011 non avec <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> sévérités (proportion<br />
<strong>de</strong> surface foliaire infectée par les <strong>de</strong>ux parasites) ne suffisent pas pour<br />
prédire le comportement futur <strong>de</strong> cette variété, lorsqu'elle sera<br />
confrontée aux <strong>de</strong>ux maladies. Une variété dont le comportement au<br />
champ serait sub-optimal pourrait présenter les caractères suivants:<br />
- une résistance partielle modérée vis-à-vis <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong>;<br />
- une résistance partielle modérée vis-à-vis <strong>de</strong> la (<strong>de</strong>s) cercosporio-<br />
sew ;<br />
- une capacité <strong>de</strong> rétention du feuillage, après infection par la (les)<br />
cercosporiose(s) faible à très faible.<br />
Références<br />
Al<strong>de</strong>rman, S.C., Nutter, F.W., Jr. & Labrinos J.L., 1989. Spatial and temporal<br />
analysis of spread of late leaf spot of peanut. Phytopathology 79: 837-844.<br />
Berger, R.D., 1981. Comparison of the Gompertz and logistic equations to <strong>de</strong>scribe<br />
plant disease progress. Phytopathology 71: 716-719.<br />
Berger, R.D. & Jones, J.W., 1985. A general mo<strong>de</strong>l for disease progress with<br />
functions for variable latency and lesion expansion on growing host plants.<br />
Phytopathology 75: 792-797.<br />
Campbell, C.L. & Mad<strong>de</strong>n, L.V., 1990. An Introduction to Plunt Diseuse<br />
Epi<strong>de</strong>miology. John Wiley & Sons. New York 532p.<br />
Mad<strong>de</strong>n, L.V., 1980. Quantification of disease progression. Protection Ecology 2:<br />
159-176.<br />
Nel<strong>de</strong>r, J.A. & Mead, K., 1964. A simple method for function minimization.<br />
Computer Journal 7: 308-313.<br />
Penning <strong>de</strong> Vries, F.W.T., 1982. Phases of <strong>de</strong>velopment of mo<strong>de</strong>ls. In: Simulution<br />
of Plunt Growth und Crop Production. F.W.T. Penning <strong>de</strong> Vries & H.H. van<br />
Laar, Eds. Pudoc. Wageningen pp.20-25.<br />
Pielou, E.C., 1969. An Introduction to Muthemuticul Ecology. Wiley Interscience.<br />
New York, London, Sydney, Toronto 286 p.<br />
Rabbinge, R. & De Wit, C.T., 1989. Systems, mo<strong>de</strong>ls, and simulation. In:<br />
Simulution und Systenzs Munugement in Crop Protection. R. Rabbinge, S.A.<br />
Ward & H.H. van Laar, Eds. Pudoc, Wageningen pp. 3-15.<br />
Rosenbrock, H.H., 1960. An automatic method for finding the greatest or the least<br />
value of a function. Computer Journal 3 175.<br />
Savary, S., Subba Rao, P.V. & Zadols, J.C., 1989. A scale of reaction types of<br />
groundnut to Pucciniu uruchidis Speg. Journal of Phytopathology 124: 259-266.<br />
Savary, S., 1987. Enquête sur les maladies fongiques <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Aruchis<br />
hypogueíi L.) en Côte d'Ivoire. II. Epidémiologie <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
(Pucciniu uruchidis Speg.). Netherlands Journal of Phytopathology 93: 2 15-23 1.<br />
Servat, E. & Dezetter, A., 1988. SIMPLE et ROSEN: <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s d'optimisation<br />
non linéaires. Notice OVNIh #1 Laboratoire d'Hydrologie. ORSTOM 36p.<br />
Subrahmanyam, P, McDonald, D. & Gibbons, R.W., 1982. Variation in<br />
Cercosporidiiim personutum symptoms on certain cultivars of Aruchis hypogueu.<br />
Oléagineux 37: 63-68.<br />
Teng, P.S., 1985. A comparison of simulation approaches to epi<strong>de</strong>mic mo<strong>de</strong>lling.
ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 155<br />
Annu. Rev. Phytopathol. 23: 351-379.<br />
Thal, W.M., Campbell, C.L. & Mad<strong>de</strong>n, L.V., 1984. Sensitivity of Weibull mo<strong>de</strong>l<br />
parameter estimates to variation in simulated disease progression data.<br />
Phytopathology 74: 1425-1430.<br />
Van <strong>de</strong>r Plank, J.E., 1963. Plum Diseues: Epi<strong>de</strong>mics und Coiztrol. Aca<strong>de</strong>mic Press.<br />
New York 349p.<br />
Verhulst, P.F., 1838. Notice sur la loi que la population suit dans son accroissement.<br />
Corr. Math. Phys. 10: 113-121.<br />
Wang Z. & Lin K., 1986. Study on disease progress curves of groundnut rust. Acta<br />
Phytopathologica Sinica 16:ll-16.<br />
Zadolcs, J.C., 1971. Systems analysis and the dynamics of epi<strong>de</strong>mics.<br />
Phytopathology 6 I: 600-610.<br />
Zadoks, J.C., 1985. On the conceptual basis of crop loss assessment. The threshold<br />
theory. Annu. Rev. Phytopathol. 23: 455-473.<br />
Zadolcs, J.C. & Schein, R.D., 1979. Epi<strong>de</strong>miology und Plunt Disease Manugemem.<br />
Oxford University Press. New York 427p.
Chapitre 7. Une analyse <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte<br />
dans le pathosystème multiple:<br />
arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive.<br />
I - Six expérimentations élémentaires<br />
S. Savary & J.C. Zadoks<br />
Résumé<br />
Ce chapitre marque une transition. Au cours <strong>de</strong>s chapitres précé<strong>de</strong>nts<br />
(2 à 6), l'attention était centrée sur les caractéristiques épidémio-<br />
logiques <strong>de</strong>s éléments d'un ensemble <strong>de</strong> contraintes phytopathologiques.<br />
Les chapitres qui suivent (7 à 9) s'attachent aux conséquences, quant à<br />
la culture, <strong>de</strong>s épidémies: les dégâts, et le dommage (chapitre 1). Le<br />
système étudié n'a pas changé; ses composants sont les mêmes: une<br />
culture, et quelques contraintes phytopathologiques ; mais <strong>de</strong> nouvelles<br />
relations doivent, maintenant, être prises en considération, qui se<br />
rapportent à l'élaboration du ren<strong>de</strong>ment, et aux dysfonctionnements<br />
causés par les maladies. Quelques-unes <strong>de</strong> ces relations ont été évoquées<br />
au cours <strong>de</strong>s chapitres 5 et 6; pour simuler une épidémie, il est en effet<br />
nécessaire <strong>de</strong> prendre en compte la croissance <strong>de</strong> la culture, et donc les<br />
effets <strong>de</strong>s maladies sur cette croissance. Ces dysfonctionnements, et<br />
leurs conséquences sur le ren<strong>de</strong>ment, occupent maintenant une place<br />
centrale dans l'étu<strong>de</strong> du système. Ce changement <strong>de</strong> point <strong>de</strong> vue<br />
implique une inflexion <strong>de</strong> la démarche expérimentale. Des expéri-<br />
mentations comportant différents niveaux <strong>de</strong>s différentes maladies sont<br />
nécessaires ; <strong>de</strong>s informations ont, notamment, été rassemblées sur la<br />
dispersion <strong>de</strong> ces maladies ; ces informations seront utiles pour<br />
l'établissement <strong>de</strong> ces nouvelles expériences. Des difficultés nouvelles<br />
vont, également, surgir ; <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> les pallier sont décrits ; ils<br />
feront, dans le chapitre 10, l'objet d'une évaluation critique.<br />
Une série <strong>de</strong> six expérimentations est conduite afin d'étudier les<br />
relations entre situations <strong>de</strong> production, dégâts, et dommage, dans le<br />
pathosystème multiple : arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive. Les<br />
situations <strong>de</strong> production, représentées par les variations du ren<strong>de</strong>ment<br />
accessible, sont modifiées en répétant les expériences au cours <strong>de</strong>s<br />
saisons, et en y introduisant plusieurs facteurs d'intensification à
158 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
différents niveaux. Les dégâts causés par les maladies, représentés par<br />
le logarithme <strong>de</strong> l'aire sous les courbes d'épidémies, sont manipulés par<br />
<strong>de</strong>s infections artificielles. Des traitements avec un fongici<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact<br />
permettent, dans chaque expérience, d'obtenir <strong>de</strong>s parcelles présentant<br />
<strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> dégâts négligeables. La base <strong>de</strong> données obtenue permet<br />
d'élaborer <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> dommage, représentées par <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong><br />
réponse du ren<strong>de</strong>ment et du dommage relatif, grâce à <strong>de</strong>s régressions<br />
multiples. Les equations correspondantes indiquent <strong>de</strong>s interactions<br />
significatives entre le ren<strong>de</strong>ment accessible et les dégâts sur le<br />
ren<strong>de</strong>ment réel et le dommage relatif. Un examen plus poussé indique<br />
que les relations dégâts - dommage ne sont pas i<strong>de</strong>ntiques pour la<br />
<strong>rouille</strong> et pour la cercosporiose tardive. Tandis que le dommage causé<br />
par la cercosporiose tardive peut principalement être associé à la<br />
réduction <strong>de</strong> la surface foliaire verte présente dans le couvert et à la<br />
défoliation, le dommage causé par la <strong>rouille</strong> semble attribuable à <strong>de</strong>s<br />
mécanismes différents, parmi lesquels un détournement <strong>de</strong>s<br />
photosynthétats, qui se superpose à une réduction <strong>de</strong> la surface foliaire<br />
verte. L'interaction négative entre les dégâts associés aux <strong>de</strong>ux<br />
maladies peut Ctre attribuée à cette différence.<br />
Mots clés<br />
gestion <strong>de</strong> la culture, intensification <strong>de</strong> la culture, ren<strong>de</strong>ment réel,<br />
ren<strong>de</strong>ment accessible, dégâts, dommage, surface <strong>de</strong> réponse,<br />
Cercosporidiurn personatum, Puccinia arachidis.
1 - Introduction<br />
DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 159<br />
Des étu<strong>de</strong>s détaillées sur les déterminants du ren<strong>de</strong>ment ont été<br />
conduites, principalement <strong>de</strong>stinées à élaborer <strong>de</strong>s modèles prédictifs<br />
(Stynes, 1980; Wiese, 1982). Les régressions multiples obtenues incor-<br />
porent <strong>de</strong>s informations sur le statut <strong>de</strong> la culture, les ravageurs, et les<br />
parasites. Des <strong>de</strong>scripteurs <strong>de</strong>s investissements à la culture et <strong>de</strong>s<br />
techniques culturales ren<strong>de</strong>nt compte du ren<strong>de</strong>ment qui aurait pu être<br />
obtenu si la culture n'avait pas été exposée à <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> réduction,<br />
telles que les contraintes phytosanitaires, c'est-à-dire, du ren<strong>de</strong>ment<br />
accessible (Zadoks & Schein, 1979).<br />
La plupart <strong>de</strong>s cultures traditionnelles, notamment vivrières, sont<br />
confrontées à plusieurs contraintes phytosanitaires (sensu lato), dans<br />
<strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production diverses (Zadoks & Schein, 1979; Moreno,<br />
1985). En général, l'hypothèse <strong>de</strong> non-interaction entre les dégâts<br />
occasionnés par ces contraintes sur le dommage (Zadoks, 1985) peut ne<br />
pas être vali<strong>de</strong> (Teng, 1983). L'existence d'une interaction entre, d'une<br />
part, la situation <strong>de</strong> production (De Wit, 1982a, 1982b; Rabbinge & De<br />
Wit, 1989), représentée par le ren<strong>de</strong>ment accessible <strong>de</strong> la culture, et<br />
d'autre part, le système <strong>de</strong> contraintes, représenté par les dégâts<br />
occasionnés, sur leurs résultantes, la perte et le ren<strong>de</strong>ment réel, doit<br />
être considérée comme un thème <strong>de</strong> réflexion majeur (chap. 1).<br />
Analyser les relations entre le ren<strong>de</strong>ment accessible et le dommage<br />
causé par les divers Cléments d'un ensemble <strong>de</strong> contraintes phyto-<br />
sanitaires est une démarche susceptible d'apporter <strong>de</strong>s Cléments <strong>de</strong><br />
réponse aux questions suivantes:<br />
- étant donnée une situation <strong>de</strong> production, représentée- par son<br />
ren<strong>de</strong>ment accessible, la gestion <strong>de</strong> l'un, ou <strong>de</strong> quelques-uns <strong>de</strong>s<br />
déments <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> contraintes permettra-t-elle d'accroître le<br />
ren<strong>de</strong>ment réel;<br />
- l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment accessible associé à l'intensification<br />
<strong>de</strong>s pratiques agricoles correspond-t-il à un accroissement du<br />
dommage global, et, dans ce cas, quel est l'élénient <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong><br />
contraintes qui y contribue le plus.<br />
Ces questions sont les préliminaires nécessaires à la gestion du système<br />
<strong>de</strong> contraintes, mettant en oeuvre <strong>de</strong>s seuils <strong>de</strong> dégât et d'action<br />
(Zadoks, 1985; 1987).<br />
L'arachi<strong>de</strong>, en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, peut être considérée comme<br />
un exemple approprié <strong>de</strong> culture tropicale présentant une large gamme<br />
<strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production et un grand nombre <strong>de</strong> contraintes<br />
parasitaires (Subrahmanyam et al., 1985; Savary et al., 1988). Les<br />
maladies fongiques foliaires sont particulièrement importantes, et les<br />
relations entre dégât et dommage ont été documentées (Boote et al.,<br />
1980; Subrahmanyam et al., 1984; Bell, 1986; Savary et al., 1990; voir<br />
également le chap. 5), <strong>de</strong> même que quelques-unes <strong>de</strong>s interactions
160 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
entre les parasites eux-mêmes (Cole, 1982; Savary et al., 1988).<br />
L'objectif <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> fournir une <strong>de</strong>scription générale<br />
<strong>de</strong>s relations entre le ren<strong>de</strong>ment accessible, les dégâts, et le dommage,<br />
dans le pathosystème: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive, qui est<br />
d'une importance toute paticulière dans les zones <strong>de</strong> culture<br />
sub-humi<strong>de</strong>s et humi<strong>de</strong>s d'Afrique <strong>de</strong> l'Ouest (Savary et al., 1988).<br />
2 - Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />
a- Traiternerzts <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> maladies<br />
Cinq traitements <strong>de</strong> maladies sont envisagés: faibles niveaux <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et<br />
<strong>de</strong> cercosporiose (rs), niveau élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et niveau faible <strong>de</strong> cerco-<br />
sporiose (Rs), niveau faible <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et niveau élevé <strong>de</strong> cercosporiose<br />
(rS), niveaux élevés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies (RS), et un témoin (C) duquel<br />
les <strong>de</strong>ux maladies sont exclues, à l'ai<strong>de</strong> d'un fongici<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact (chlo-<br />
rothalonil). Il n'y a pas d'effet connu <strong>de</strong> ce fongici<strong>de</strong> sur la croissance,<br />
le développement, et le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>. Chaque expérience con-<br />
siste en 3 blocs, dans lesquels les 5 traitements sont assignés au hasard à<br />
<strong>de</strong>s parcelles carrées <strong>de</strong> 4 m <strong>de</strong> côté. A l'intérieur <strong>de</strong> chaque bloc, les<br />
parcelles sont séparées par une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> sol nu <strong>de</strong> 2 m <strong>de</strong> large.<br />
b- Description <strong>de</strong>s expériences<br />
Six expériences ont été conduites successivement à partir <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong><br />
l'année 1987 au début <strong>de</strong> l'année 1989 (Tab. 7-1) à la station expéri-<br />
mentale <strong>de</strong> I'IIRSDA d'Adiopodoumé; en Côte d'Ivoire. Afin d'ampli-<br />
fier les variations du ren<strong>de</strong>ment, et <strong>de</strong> sa réponse aux maladies, une<br />
série <strong>de</strong> facteurs d'intensification est choisie, chacun <strong>de</strong>s facteurs étant<br />
introduit avec trois niveaux possibles. Un seul facteur <strong>de</strong> la série est<br />
assigné à chaque expérience séparément, et l'un <strong>de</strong> ses trois niveaux est<br />
assigné au hasard à l'un <strong>de</strong>s trois blocs <strong>de</strong> l'expérience. Dans la pre-<br />
mière expérience (W), trois niveaux d'alimentation hydrique sont<br />
introduits, dans la secon<strong>de</strong> (H), trois niveaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbe-<br />
ment, dans les troisième et quatrième (F1 et F2), trois niveaux <strong>de</strong> fu-<br />
mure, dans la cinquième (D), trois niveaux <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> semis, et dans<br />
la sixième (V), trois niveaux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment potentiel associés aux<br />
cultivars utilisés.<br />
c- Matériel végétal<br />
Dans toutes les expériences (Tab. 7-1), à l'exception <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière CV),
DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 161<br />
c'est un cultivar local, à port érigé et à cycle court (env. 90 jours du<br />
semis à la récolte) qui est utilisé. Ce cultivar est sensible aux <strong>de</strong>ux<br />
maladies. Dans la <strong>de</strong>rnière expérience, ce cultivar est représenté dans<br />
un <strong>de</strong>s blocs, tandis que les <strong>de</strong>ux autres sont semés avec TMV2 et<br />
KH149A, <strong>de</strong>s cultivars du même type, mais présentant <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments<br />
potentiels supérieurs. Les trois cultivars sont approximativement <strong>de</strong><br />
sensibilité équivalente à la <strong>rouille</strong> comme à la cercosporiose tardive.<br />
KHl49A présente une réponse plus forte, en termes <strong>de</strong> défoliation, à la<br />
cercosporiose tardive.<br />
Toutes les expériences, sauf la cinquième (D), sont semées à la<br />
même <strong>de</strong>nsité, avec un écartement égal entre les lignes et les plantes sur<br />
la ligne (0.4 x 0.4 m). Dans l'expérience D, les blocs ont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités<br />
différentes: 6.25 (0.4 x 0.4 m), 10.0 (0.4 x 0.25 m), et 16.0 (0.25 x<br />
0.25 m) plantes.m-2. Des remplacements sont effectués dès l'émergence<br />
afin d'obtenir la <strong>de</strong>nsité finale désirée.<br />
d- Epidkmies <strong>de</strong> maladies<br />
La <strong>rouille</strong> et la cercosporiose tardive sont toutes <strong>de</strong>ux endémiques dans<br />
le Sud <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire. La cercosporiose précoce (Cercospora<br />
arachidicola), présente dans certaines expériences, n'a jamais dépassé<br />
une sévérité <strong>de</strong> 0.01 %. Les niveaux <strong>de</strong>s maladies sont manipulés <strong>de</strong><br />
manière à amplifier les épidémies spontanées dans les parcelles oÙ elles<br />
doivent,atteindre <strong>de</strong>s intensités élevées, et à les maintenir à <strong>de</strong>s niveaux<br />
minima dans les parcelles <strong>de</strong> référence (C). Du chlorothalonil (3.8 kg<br />
m.a./ha) est pulvérisé chaque semaine dans ces parcelles pour contrôler<br />
la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose tardive.<br />
Le développement <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> est amplifié dans les traitements<br />
Rs et RS soit en plaçant au centre <strong>de</strong>s parcelles, pendant 3 jours<br />
consécutifs, <strong>de</strong>s plantes en pot artificiellement infectées en serre<br />
(expérience W), soit en pulvérisant chaque plante avec 50 mg d'un<br />
mélange <strong>de</strong> kaolin et <strong>de</strong> spores <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> à la dose <strong>de</strong> 500 sporeS.mg-'<br />
(toutes les autres expériences). Les <strong>de</strong>ux lignes extérieures <strong>de</strong> plantes,<br />
dans toutes les directions, ne sont pas contaminées artificiellement, et<br />
servent <strong>de</strong> bordure. Les contaminations sont effectuées à <strong>de</strong>ux reprises,<br />
au crépuscule, à une semaine d'intervalle, à partir du sta<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
développement V3 (3 feuilles sur la tige principale; minimum) jusqu'au<br />
sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développment R1 (floraison; maximum). L'inoculum<br />
nécessaire pour les contaminations est entretenu en chambre<br />
climatique, sur <strong>de</strong>s feuilles d'arachi<strong>de</strong> détachées, placées dans <strong>de</strong>s boîtes<br />
<strong>de</strong> pétri dont le fond est garni <strong>de</strong> papier filtre humi<strong>de</strong>.<br />
Le développement <strong>de</strong> la cercosporiose tardive est amplifié dans<br />
les traitements rS et RS en épandant sur le sol <strong>de</strong> la parcelle, après le<br />
semis, <strong>de</strong>s feuilles spontanément infectées (expériences W et H; environ
162 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Tableau 7-1. Description <strong>de</strong> 6 expériences sur les pertes <strong>de</strong><br />
récolte dues aux maladies foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (voir également<br />
la Figure 9-1).<br />
Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dates , Traitements superposés'aux blocs<br />
I'expé-<br />
(facteurs d'intensification)<br />
rience semis récolte.<br />
W<br />
H ,<br />
F1<br />
F2<br />
D<br />
V<br />
--<br />
14-1 2-87 14-3-88 3 niveaux d'alimentation hydrique (saison sèche)<br />
- 2 x 14 mm par semaine jusqu'à la récolte<br />
- 2 x 14 mm par semaine jusqu'au jour 67 aprh semis<br />
- 2 x 14 mm par semaine jusqu'au jour 50 aprh semis<br />
25-4-88 25-7-88 3 niveaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> I'epherbement<br />
- <strong>de</strong>sherbage manuel tout au long du cycle<br />
- <strong>de</strong>sherbage sur 1 rang sur 2 après trois semaines ('1<br />
- pas <strong>de</strong> <strong>de</strong>sherbage après trois semaines (1)<br />
13-1 0-88 1 1-1 -89 3 niveaux <strong>de</strong> fumure<br />
- pas d'apport<br />
- dolomie: 600kglha; NPK: 50/90/90 kglha; fumier:15 r/ha<br />
- dolomie: 900kg/ha; NPK: 801144/144 kglha; fumier: 15 t/ha<br />
13-3-89 12-6-89 3 niveaux <strong>de</strong> fumure<br />
- pas d'apport<br />
- NPK: 30154154 kglha<br />
- NPK: 60/108/108 kglha<br />
13-3-89 12-6-89 3 <strong>de</strong>nsites<br />
- 6.25 plantes / m2<br />
- 1 O plantes I m*<br />
- 16 plantes I m2<br />
24-8-89 23-1 1-89 3 cultivars <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment potentiels differents<br />
- cultivar local <strong>de</strong> cycle court (90 jours)<br />
- TMV2<br />
- KH 149A<br />
(1) Un semis <strong>de</strong> Ol<strong>de</strong>nlendia corymbosa est effectué trois semaines après<br />
le semis.<br />
,
Tableau 7-1 (suite)<br />
DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 163<br />
Manipulation <strong>de</strong>s épidémies<br />
Métho<strong>de</strong>s d'infection Fongici<strong>de</strong>s (2)<br />
<strong>rouille</strong> cercosporiose C RS Rs rS rs<br />
plantes en pot feuilles infectées CHL CHL àpartir <strong>de</strong> 57 jours après le<br />
infectées répandues sur le sol Sanis<br />
placées au centre<br />
<strong>de</strong>s parcelles<br />
inoculum pulvé- feuilles infectées CHL CHL àpartir <strong>de</strong> 48 jours après le<br />
risé sur les au sol + suspensions SaTlk<br />
parcelles <strong>de</strong> spores pulvéri- '<br />
sées sur les parcelles<br />
inoculum pulvé- suspensions <strong>de</strong> CHL CHL à partir <strong>de</strong> 53 jours après le<br />
rise sur les spores pulvérisées Semis<br />
parcelles sur les parcelles<br />
inoculum pulvé- suspensions <strong>de</strong> CHL néant néant néant néant ,<br />
risé sur les spores pulvérisées<br />
parcelles sur les parcelles<br />
inoculum pulvé- suspensions <strong>de</strong> CHL néant néant néant néant<br />
risé sur les spores pulvérisées<br />
parcelles sur les parcelles<br />
inoculum pulve- suspensions <strong>de</strong> CHL néant BNL PLX BNL+PLX<br />
risé sur les spores pulvérisées<br />
parcelles sur les parcelles<br />
(*) CHL : chlorothalonil (hebdomadaire) ; BNL : Benlate (3 traitements) ;<br />
PLX : Plantvax (3 traitements).
164 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
5 g <strong>de</strong> feuilles infectées.m-z), ou (expériences H à V, Tab. 7-1) en<br />
pulvérisant les plantes avec une suspension <strong>de</strong> spores contenant 20-60<br />
spores par pl d'une suspension dans une solution <strong>de</strong> Triton X-lOO/eau<br />
(0.0001 %, v/v). Les contaminations sont effectuées à la tombée <strong>de</strong> la<br />
nuit, aux mêmes sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s plantes que pour la<br />
<strong>rouille</strong>.<br />
Dans les expériences -W, H ët F1, <strong>de</strong>s traitements au<br />
chlorothalonil ont été effectués sur l'ensemble <strong>de</strong>s parcelles à partir<br />
d'environ 50 j après semis afin <strong>de</strong> réduire si possible les interférences<br />
entre parcelles pour les <strong>de</strong>ux maladies. Dans l'expérience V une<br />
puissante épidémie spontanée <strong>de</strong> cercosporiose tardive s'est développée<br />
dès le sta<strong>de</strong> V5 sur l'ensemble <strong>de</strong>s parcelles, a l'exception <strong>de</strong>s parcelles<br />
<strong>de</strong> référence. Trois pulvérisations, h. 15 j d'intervalle avec <strong>de</strong>s<br />
fongici<strong>de</strong>s systémiques ont donc été superposés aux inoculations (Tab.<br />
7-l), avec du Plantvax (2.25 1 m.a ha-') dans les traitements rS et rs et<br />
avec du Benlate (0.7 kg m.a..ha- ï ) dans les traitements rs et Rs. Au<br />
cours d'une expérience separée (Brissot & Savary, résultats non<br />
publiés), ces <strong>de</strong>ux fongici<strong>de</strong>s n'ont pas produit d'effets significatifs sur<br />
la croissance du couvert, la vitesse <strong>de</strong> développement, et le ren<strong>de</strong>ment<br />
<strong>de</strong> parcelles où les maladies avaient été éradiquées par une protection<br />
continue assurée par du chlorothalonil.<br />
e- Mesure <strong>de</strong>s inteilsités <strong>de</strong>s maladies<br />
Les sévérités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et' <strong>de</strong> cercosporiose sont estimées chaque<br />
semaine, à l'ai<strong>de</strong> d'échelles schématiques (Savary et al., 1988), sur trois<br />
rangs foliaires <strong>de</strong> 5 plantes tirées au hasard dans chaque parcelle. Les<br />
sévérités estimées <strong>de</strong> roÚille (ri) et <strong>de</strong> cercosporiose (si) à chaque<br />
relevé (i) sont utilisées pour calculer les aires sous les courbes <strong>de</strong><br />
progression <strong>de</strong> maladie R et S (Tab. 7-2) dans chaque parcelle:<br />
h h<br />
R=Z(ti-ti-l)riet S=z(ti-ti-1)~i (1)(2)<br />
i= 1 i= 1<br />
ob ti et t j ml dénotent les dates <strong>de</strong>s ie et i-1 e relevés, et t h (=90 j après<br />
semis) dénote la date <strong>de</strong> récolte.<br />
€- Croissance et développement <strong>de</strong> la culture<br />
Les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement font l'objet d'observations hebdomadai-<br />
res. Des vitesses moyennes <strong>de</strong> développement, représentant la fraction<br />
<strong>de</strong> sta<strong>de</strong> traversée par jour pour atteindre les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement<br />
R1 (floraison) , R4 (gousse formée) et R6 (graine remplie ; Boote,
DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS<br />
Tableau 7-2 . Liste <strong>de</strong>s variables<br />
Acronymes Significations unités<br />
R<br />
S<br />
RI (1)<br />
SI<br />
TLAl<br />
DU/<br />
LLAl<br />
GLAI<br />
GLAlI<br />
TLAla<br />
DLAla<br />
LLAIa<br />
€IF<br />
SWt3<br />
WDM<br />
CD<br />
Ya<br />
Y<br />
RD<br />
- ~<br />
Aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
Aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> cercosporiose<br />
DégAts causés par la <strong>rouille</strong>: RI = In(R +1)<br />
Dégats causes par la cercosporiose : S/ = ln(S +1)<br />
Aire sous la courbe <strong>de</strong> progression d’indice foliaire<br />
(LAI) total<br />
Aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> LAI <strong>de</strong>taché<br />
Aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> LAI attaché<br />
Aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> LAI vert<br />
Transformation logarithmique <strong>de</strong> GLAl :<br />
GLAII = In(GLA1 +1)<br />
LAI accessible: valeur <strong>de</strong> TLAl dans les parcelles<br />
protégées (C) <strong>de</strong> chaque bloc<br />
DLAl accessible<br />
LLAl accessible<br />
Variable explicative représentant les facteurs<br />
d’intensification (confondus avec les blocs)<br />
Bilan hydrique partiel (expérience W)<br />
Matiere seche <strong>de</strong> mauvaises herbes (expérience WC)<br />
Densite <strong>de</strong> la culture (expérience D)<br />
Ren<strong>de</strong>ment accessible : ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la parcelle<br />
protégée (C) dans chaque bloc (toutes les autres<br />
expériences, et ensemble <strong>de</strong>s données)<br />
Ren<strong>de</strong>ment d’une parcelle individuelle<br />
Dommage relatif<br />
~ ~<br />
(1) T0.u~ les logarithmes sont NBperiens.<br />
O/O.jou r<br />
%.jour<br />
~.<br />
m 2 “2. jour,<br />
m2. m-2.jour<br />
m2. m-2. jou r<br />
165
166 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
1982), sont calculées pour chaque parcelle.<br />
Dans toutes les parcelles, les feuilles attachées à la tige et détachées<br />
(cicatrices foliaires) sont dénombrées sur les tiges principales <strong>de</strong>s 5<br />
plantes tirées pour l'estimation <strong>de</strong>s sévérités. Le nombre total <strong>de</strong> feuilles<br />
émises par plante et la surface moyenne d'une feuille (à partir <strong>de</strong> 3<br />
feuilles sur la tige principale) sont estimés chaque semaine sur une plante<br />
choisie dans les parcelles <strong>de</strong> référence (C). Ces données sont rassemblées<br />
pour estimer, dans les parcelles non protégées, le nombre total <strong>de</strong><br />
feuilles émises par plante (at) et la surface moyenne d'une feuille (la) à<br />
partir du nombre total <strong>de</strong> feuilles (mt) émises sur la tige principale:<br />
nt = a * ínt b et la = c i- d In(int),<br />
(3)(4)<br />
où a, b, c et d sont <strong>de</strong>s paramètres, nt et mt sont <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong><br />
feuilles, et la est la surface moyenne d'une feuille. Les équations 3 et 4<br />
sont combinées pour calculer un estimateur <strong>de</strong> l'indice foliaire total<br />
émis (feuilles attachées et détachées) à la date ti:<br />
tlaii = CD* izt * la, (5)<br />
oh CD est la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la culture dans la parcelle. Des estimations <strong>de</strong>s<br />
paramètres a, b, c et d sont effectuées pour le cultivar local à la <strong>de</strong>nsité<br />
habituelle (expériences W H, F1, F2, et D-bloc l), et à forte <strong>de</strong>nsité<br />
(CD = 10 et 16 p1antes.m-', expérience D, blocs 2 et 3).<br />
Les équations (3), (4), et (5) sont utilisées pour estimer les<br />
valeurs <strong>de</strong> tlai dans les parcelles non protégées correspondantes, à<br />
partir <strong>de</strong>s moyennes hebdomadaires du nombre moyen <strong>de</strong> feuilles Ont)<br />
par tige principale. I1 est, par la suite, admis que: (a) la surface<br />
moyenne d'une feuille détachée est égale à la surface moyenne <strong>de</strong><br />
l'ensemble <strong>de</strong>s feuilles émises par les plantes (ultérieurement détachées<br />
ou non), et que (b) la défoliation affectant la tige principale d'une<br />
plante est représentative <strong>de</strong> la défoliation affectant la plante entière. A<br />
partir, <strong>de</strong> la proportion moyenne <strong>de</strong> feuilles détachées par tige<br />
principale, p, <strong>de</strong>s indices foliaires détaché (dlai i) et attaché (Ilai i) par<br />
parcelle sont calculés comme:<br />
dlai i = p *. tlai i , et llai i = (1-p) %ai i<br />
(M7)<br />
Les aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s indices foliaires total<br />
(ZZAZ), détaché (DUI), et attaché (LLAI) sont calculées comme:<br />
h
DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 167<br />
oÙ i et h ont le même sens que précé<strong>de</strong>mment.<br />
L'indice foliaire vert (apparemment non infecté) test calculé<br />
comme:<br />
glaii= [l-(( ri + Si) / lOO)]*ll~ii (1 1)<br />
et l''aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> l'indice foliaire vert'<br />
(GUI, est calculée comme:<br />
h<br />
GLAI =E (t i-t i-1) glai i (10)<br />
i= 1<br />
g- Estimation du ren<strong>de</strong>ment<br />
? L.<br />
Le ren<strong>de</strong>ment en gousse sèches est estimé à partir <strong>de</strong> chaque parcelle, h<br />
l'exclusion <strong>de</strong>s bordures, après séchage (45-65°C pendant 5 jour dans<br />
un séchoir) et nettoyage. En cas <strong>de</strong> nécessité (expériences WD et Fl),<br />
un échantillon <strong>de</strong> gousses saines et non endommagbes est prBlevé pour<br />
estimer le poids sec <strong>de</strong>'gousses en bon dtat, et corriger le ren<strong>de</strong>ment '<br />
pour les d6gâts <strong>de</strong> myriapo<strong>de</strong>s etlou <strong>de</strong> pourriture ii Botryodiplodia.<br />
k- Procédure genbrale d'analyse <strong>de</strong>s donnees<br />
Le concept <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> réponse a initialement Bté introduit pbur<br />
étudier les relations entre dommage, maladie (representée par- ses<br />
diffdrents niveaux au cours du temps) et <strong>de</strong>veloppement <strong>de</strong> la culture<br />
(DVS), et donc, le processus d'klaboration du ren<strong>de</strong>ment au travers <strong>de</strong><br />
ses diverses composantes (Teng & GauntYf 1980; Teng, 1985) :<br />
dommage = F(maladie, DVS). Comme l'objectif est d'analyser la<br />
reponse en ren<strong>de</strong>ment ii la plus large gamme possible <strong>de</strong> variations <strong>de</strong><br />
DVS et <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> maladie, la mdthodologie appropri<strong>de</strong> - l'analyse<br />
d'une surface <strong>de</strong> reponse - met l'accent sur le nombre <strong>de</strong> traitements,<br />
plutôt que sur le nombre <strong>de</strong> repétitions (Teng, 1985, Shane & Teng,<br />
1987). Cette approche contraste, mais ne s'oppose pas, aux recents<br />
progrès effect& dans le domaine <strong>de</strong>s dispositifs factoriels utilisés pour<br />
analyser les effets <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires multiples sur le<br />
dommage (Johnson et al,, 1986; voir également le chap. 8). Cette<br />
secon<strong>de</strong> approche se fon<strong>de</strong> sur l'analyse <strong>de</strong> variance du ren<strong>de</strong>ment<br />
selon <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> contraintes, correspondant à <strong>de</strong>s niveaux<br />
preétablis.<br />
Des analyses <strong>de</strong> variance à <strong>de</strong>ux dimensions sont effectuées, tout<br />
d'abord, sur les jeux <strong>de</strong> données représentant chaque experience<br />
individuelle. Des régressions multiples pas ii pas sont ensuite effectuées
168 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
dans chacun <strong>de</strong> ces jeux <strong>de</strong> données, puis sur l'ensemble <strong>de</strong>s données<br />
disponibles.<br />
'<br />
Le dommage causé par la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose peut être<br />
considé;é comme un processus en <strong>de</strong>ux étapes, conduisant tout d'abord<br />
à une <strong>de</strong>struction du feuillage et/ou à une réduction <strong>de</strong> surface foliaire<br />
photosynthétiquement active, qui résulte, ensuite, en une réduction du<br />
ren<strong>de</strong>ment (Subrahmanyam et al., 1984; Bell, 1986).<br />
Les relations entre traitements (niveaux <strong>de</strong> maladies et niveaux<br />
<strong>de</strong>s facteurs d'intensification)-et ren<strong>de</strong>ment sont d'abord analysées dans<br />
chaque expérience. AÚ cours d'une secon<strong>de</strong> étape, les relations entre les<br />
caractéristiques du couvert végétal et le ren<strong>de</strong>ment sont examinées, et<br />
I'hypothèse ci-<strong>de</strong>ssus concernant les relations dégâtsldommages est<br />
évaluée dans le contexte <strong>de</strong>s maladies fongiques foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>.<br />
Dan's une étape finale, les relations entre traitements et ren<strong>de</strong>ment sont<br />
analysées sur la base <strong>de</strong>s données produites par les six expériences.<br />
i- Régressions<br />
Des analyses par régression multiple pas à pas sont effectuées, mettant<br />
en oeuvre un choix <strong>de</strong> variables à expliquer et différents jeux <strong>de</strong><br />
variables explicatives (Butt & Royle, 1974; Teng & Gaunt, 1980;<br />
Draper & Smith, 1981; Mad<strong>de</strong>n, 1983).<br />
Deux variables sont choisies pour représenter les variations du<br />
ren<strong>de</strong>ment et du dommage: le ren<strong>de</strong>ment en poids sec <strong>de</strong> gousse par<br />
parcelle (Y, Tab. 7-2), et le dommage relatif (RD) affectant le<br />
ren<strong>de</strong>ment accessible (Ya). Ya est donné par le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la<br />
parcelle protégée (C) dans le bloc auquel chaque parcelle appartient.<br />
RD = [(Ya -Y)/Ya ]*lo0 (13)<br />
. Pour analyser les effets <strong>de</strong>s maladies sur les indices foliaires dans<br />
les six expériences, <strong>de</strong>s variables explicatives complémentaires doivent<br />
Ctre introduites pour rendre compte <strong>de</strong>s variations entre blocs d'une<br />
même expérience- (facteurs d'intensification), et entre expériences. Les<br />
variables choisies sont les caractéristiques du feuillage dans les<br />
parcelles protégées (C) dans les différents blocs, c'est-à-dire, les<br />
indices foliaires total, détaché et attaché accessibles (Tula, DLAIa et<br />
LLAZa, respectivement). Les aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> (R) et <strong>de</strong> cercospariose (S) et leur produit (R *S) sont<br />
introduites, également, comme variables explicatives. Les équations <strong>de</strong><br />
régression qui sont testées ont donc la forme générale:<br />
- LAI = f (JAZa, R, S, R *S) .<br />
(15)<br />
oÙ -LAI et -LAZa représentent, respectivement, TLAI et TLAZa,<br />
DLAZ et DLAIa, ou LUZ et LLAIa.<br />
Une transformation logarithmique sur les <strong>de</strong>ux variables R et S<br />
accroît considérablement la proportion <strong>de</strong> variance du dommage relatif
DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 169<br />
(RD) prise en compte par une régression linéaire, par rappor;t.aux<br />
variables non transformées (R2 = 0.57 et 0.35, contre 0.41 et 0.13,<br />
respectivement pour R et S). Les logarithmes <strong>de</strong>s aires sous les coprbes<br />
<strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies ont donc été utilisés comme <strong>de</strong>s<br />
définitions opérationnelles <strong>de</strong>s dégâts, intégrés au long du cycle<br />
cultural. Une transformation logarithmiqùe <strong>de</strong> TLAZ permet,<br />
également, d'accroître significativement la proportion <strong>de</strong> variance du<br />
ren<strong>de</strong>ment prise en compte per une régression linéaire (R2 = 0.50<br />
contre 0.40). Les transformations logarithmiques <strong>de</strong>s aire? sous les<br />
courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s maladies, RI= In (R +l) et S1= In (S +1),<br />
et <strong>de</strong>s indices foliaire, -LAI = ln(J4Z +l), sont, ainsi, utilisées3pour<br />
étudier les variations du ren<strong>de</strong>ment (Y) et du dommage relatif (RD).<br />
Chaque expérience implique un facteur d'intensification à trois<br />
niveaux, établis dans chaque bloc. Une variable explicative <strong>de</strong>s facteùrs<br />
d'intensification (EZF) est choisie pour représenter les variations en<br />
ren<strong>de</strong>ment relevant <strong>de</strong> chaque bloc dans chaque expérience. Les<br />
équations <strong>de</strong> régression qui sont testées sont <strong>de</strong> la forme:<br />
Y = f (EIF, RI, SI, EIF "RI, EZF "SI, RI "SI) Y1 6)<br />
La nature <strong>de</strong> EIF varie selon les expériences:<br />
- pour l'expérience W, un bilan hydrique partiel est calculé dans<br />
chaque bloc comme:<br />
h<br />
, .<br />
SWB = (RF j +Zj)-PE j (1 7)<br />
j=l<br />
où RFj , Zj , et PEj représentent la pluviométrie quotidienne, la hauteur<br />
d'irrigation et l'évapotranspiration potentielle;<br />
- pour l'expérience WD, la matière sèche <strong>de</strong>s mauvaises herbes<br />
(WDM, en g/m2) est déterminée dans chaque parcelle à la récolte:<br />
- pour les expériences F1 et F2, les variations <strong>de</strong> la fertilité du sol<br />
ne peuvent pas être reprksentées par une variable édaphique unique.<br />
L'effet global <strong>de</strong> l'apport <strong>de</strong> fumure est supposé Ctre représenté, sur<br />
l'ensemble du cycle cultural, par les variations du ren<strong>de</strong>ment dans les<br />
parcelles protégées dans chaque bloc, c'est-à-dire par le ren<strong>de</strong>ment<br />
accessible Ya;<br />
- pour l'expérience D, EZ. est représenté par CD, la <strong>de</strong>nsité 'du<br />
couvert,<br />
- pour l'expérience V, les variations <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment potentiel <strong>de</strong>s<br />
cultivars sont supposées représentées par celles du ren<strong>de</strong>ment accessible<br />
(Ya).<br />
Pour effectuer l'analyse <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s données issues <strong>de</strong>s six<br />
expériences, une variable explicative est nécessaire pour rendre compte<br />
<strong>de</strong>s variations du ren<strong>de</strong>ment et du dommage relatif entre les blocs<br />
(facteurs d'intensification) à l'intérieur <strong>de</strong> chaque expérience, et entre<br />
les expériences. La variable choisie est le ren<strong>de</strong>ment accessible Ya
170 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
associé à chaque parcelle individuelle (c'est-à-dire, chaque combinaison<br />
: bloc * expérience). Les équations testées sont <strong>de</strong> la forme:<br />
Y = f (Ya, RI, S1, Ya *Rl, Ya *SI, RI *SI) (18)<br />
RD = f (RI, SI, Ya *RI, Ya *SI, RI *SI)<br />
(19)<br />
Dans la régression décrivant les variations <strong>de</strong> RD, Ya n'est pas<br />
incorporé comme variable explicative, puisqu'elle est déjà impliquée<br />
dans le calcul <strong>de</strong> RD. Les termes Ya*Rl et Ya*Sl sont incorporés afin<br />
<strong>de</strong> tester les interactions entre le ren<strong>de</strong>ment accessible et les dégâts <strong>de</strong><br />
chacune <strong>de</strong>s maladies sur le rèn<strong>de</strong>ment réel et le dommage relatif.<br />
3 - Résultats<br />
a- Estimation <strong>de</strong> l'indice foliaire total<br />
Les équations élaborées pour estimer TLAZ permettent <strong>de</strong> rendre<br />
compte <strong>de</strong> 91, 94 et 86-% (P
DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 171<br />
moyenne), et les autres, d'autre part (rs, RS, rS, Rs; Y = 1642, 1437,<br />
1592, 1403 kg/ha, respectivement). I<br />
c- Effets <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> tnaladies sur les intensith <strong>de</strong> maladies, les<br />
indices foliaires, et le ren<strong>de</strong>ment. 5<br />
cl- Intensités <strong>de</strong> maladies. Une bonne protection générale est obtenue<br />
dans toute les experiences contre les <strong>de</strong>ux maladies (Tab. 7-3,<br />
traitement C), comme l'indique leurs aires sous les courbes <strong>de</strong><br />
progression <strong>de</strong>s maladies (R et S). Ceci aboutit à <strong>de</strong> fortes différences<br />
<strong>de</strong> valeurs <strong>de</strong> R et S entre le traitement C (protCgé) et tous les autres.<br />
Les intensitCS <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> sont plus fortes dans les parcelles oit <strong>de</strong>s<br />
infections artificielles ont été établies (traitements Rs et RS) que dans<br />
les parcelles rS et rs. Cependant, les intensités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> sont plus<br />
fortes lorsque celles <strong>de</strong> cercosporiose sont faibles. De ce fait, quatre<br />
niveaux distincts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> sont obtenus dans les parcelles non<br />
protégées.<br />
Les variations <strong>de</strong> l'intensité <strong>de</strong> cercosporiose présentent une<br />
allure analogue, c'est-à-dire, <strong>de</strong>s intensités plus. fortes là oh <strong>de</strong>s<br />
infections artificielles ont été effectuées (rS et RS), et <strong>de</strong>s intensités<br />
plus faibles là où <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> élevés sont présents. Les<br />
variations <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies indiquent donc <strong>de</strong>s effets, <strong>de</strong><br />
compétition dans leurs dynamiques respectives dans les parcelles non<br />
protégées., . "<br />
c2- Indice foliaire total. L'aire sous la courbe.<strong>de</strong> progression <strong>de</strong><br />
l'indice foliaire total (TLAI) diffère fortement d'une expérience iì<br />
l'autre (Tab. 7-3). Tandis que <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> TLAI peuvent Ctre<br />
associées aux différences <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité du couvert dans l'expérience D, et<br />
aux différences entre cultivars dans l'expérience V, elle peuvent etre<br />
attribuées à <strong>de</strong>s différences dans l'établissement <strong>de</strong> la culture et dans<br />
son environnement dans les quatre premières .expériences. (W, H, F1 et<br />
F2). L'effet <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> maladies n'est pas apparent dans les<br />
moyennes du tableau 7-3, sauf pour la première expérience (W), oh<br />
une réduction <strong>de</strong> la croissance du couvert est indiquée dans les<br />
traitements RS et Rs. Une réduction <strong>de</strong> la croissance du couvert en<br />
présence d'un niveau élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est également suggérée dans les<br />
expériences F2 et D.<br />
c3- btdice foliaire dktaché. Le tableau 7-3 indique que la défoliation;<br />
mesurée par-les variations <strong>de</strong> DUI, est fortement accrue dès qu'un<br />
quelconque niveau <strong>de</strong> maladie est présent. 'Des niveaux élevés <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>foliation sont observés aux niveaux bas <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies (rs), qui,<br />
dans certains cas, ne sont pas significativement différents <strong>de</strong>s niveaux
172 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Tableau 7-3. Effets <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> maladies sur les aires sous<br />
les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies, les indices foliaires, et<br />
le ren<strong>de</strong>ment.<br />
R<br />
S<br />
TL41<br />
DLAl<br />
IlAl<br />
Y<br />
Exprience<br />
Variable<br />
Traitement<br />
W H F1 F2 D V<br />
Is<br />
RS<br />
rs<br />
Fls<br />
C<br />
Is<br />
RS<br />
rs<br />
Fls<br />
C<br />
Is<br />
RS<br />
rs<br />
Fls<br />
C<br />
Is<br />
RS<br />
rs<br />
Fls<br />
C<br />
Is<br />
RS<br />
rs<br />
Fls<br />
C<br />
Is<br />
RS<br />
6<br />
Rs<br />
C<br />
263 c<br />
353 d<br />
ia3 b<br />
455 e<br />
3a<br />
220 c<br />
'270 d<br />
340 e<br />
165 b<br />
14 a<br />
172 a<br />
150 b<br />
167 a<br />
146 b<br />
163 a<br />
33C<br />
35cd<br />
-36 d<br />
29b<br />
6a<br />
140 b<br />
112 c<br />
131 b<br />
116 c<br />
157 a<br />
1156 b<br />
1076 bc<br />
1129 bc<br />
867 c<br />
1782 a<br />
352 c<br />
402 d<br />
286 b<br />
505 e<br />
8a<br />
102 b<br />
234 c<br />
263 c<br />
115 b<br />
4a<br />
152<br />
146<br />
I 5a<br />
164<br />
159<br />
44b<br />
44b<br />
51 b<br />
48b<br />
7a<br />
loa b<br />
102 b<br />
loa b<br />
117 b<br />
152 a<br />
548 b<br />
466 b<br />
445 b<br />
561 b<br />
902 a<br />
85b<br />
171 c<br />
42 b<br />
442 d<br />
Oa<br />
136 c<br />
477 d<br />
459 d<br />
64b<br />
Oa<br />
143<br />
1 37<br />
1 49<br />
143<br />
146<br />
20b<br />
42 c<br />
40C<br />
24 b<br />
2a<br />
123 b<br />
96d<br />
109 c<br />
119 b<br />
145 a<br />
881 c<br />
800 d<br />
968 b<br />
778 d<br />
1102 a<br />
296 c<br />
463 d<br />
207 b<br />
769 e<br />
l a<br />
152 b<br />
519 c<br />
387 c<br />
105 ab<br />
l a<br />
240<br />
231<br />
245<br />
232 ,<br />
254<br />
54b<br />
79 d<br />
65M<br />
61 .bc<br />
21 a<br />
187 b<br />
152 c<br />
ia0 b<br />
171 bc<br />
233 a<br />
386 c<br />
547 d<br />
262 b<br />
a45 e<br />
l a<br />
135 b<br />
p45 c<br />
363 c<br />
75 ab<br />
i a<br />
344<br />
329<br />
332<br />
320<br />
343<br />
58b<br />
loa c<br />
102 c<br />
92 c<br />
13 a<br />
285 b<br />
220 c<br />
230 c<br />
228 c<br />
330 a<br />
2592 b 2737 b<br />
1821 c . 2243 bc<br />
2613 b 2580 bc<br />
2071 c 2181 c<br />
3131 a 3507 a<br />
187 b<br />
389 c<br />
81 ab<br />
633 d<br />
l a<br />
38a<br />
287 b<br />
245 b<br />
15 a<br />
7a<br />
21 2<br />
199<br />
204<br />
198<br />
203<br />
33b<br />
51 C<br />
5OC<br />
37 b<br />
7a<br />
179 ab<br />
147 C<br />
154 C<br />
161 bc<br />
196 a<br />
2756 b<br />
2244 c<br />
2288 c<br />
1809 d<br />
3283 a<br />
Chaque valeur représente la moyenne <strong>de</strong> trois répétitions (blocs). Les<br />
valeurs suivies <strong>de</strong> lettres différentes sont significativement différentes en<br />
fonction <strong>de</strong> leurs plus petites différences significatives (P < 0.05) après une<br />
analyse <strong>de</strong> variance 21 <strong>de</strong>ux dimensions.
DOMMAGE : SIX EXPBRIMENTATIONS 173<br />
maxima <strong>de</strong> défoliation (expériences H et D). La défoliation est<br />
habituellement la plus fofle -aux niveaux élevés <strong>de</strong> cercbsporiose,<br />
quelque soit le niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> préétabli (expériences W, F1, F2, et<br />
V).<br />
c4- Indice foliaire attache'. Combinaison <strong>de</strong>s effets mentionnés<br />
précé<strong>de</strong>mment, l'indice foliaire en place (LUI) est le plus élevé dans<br />
les parcelles protégées (C). LUI est le plus bas lorsque les <strong>de</strong>ux<br />
maladies sont simultanément présentes (RS) dans les six expériences.<br />
c5- Ren<strong>de</strong>rnerits. De fortes différences <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment (Y) entre les<br />
expériences sont apparentes. L'effet <strong>de</strong>s blocs, superposé à celui <strong>de</strong>s<br />
facteurs d'intensification (non indiqué dans ,le Tab. 7-3) varie, en<br />
réalité, très fortement d'une expérience à l'autre. I1 est significatif dans<br />
les expériences W, F2, et V (P 0.05 au moins), et, dans certains cas,<br />
est associé à <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment moyen-par bloc (W:<br />
654 à 1574, F2: 2261 à 2691, et V: 1924 à 3146 kg.ha-'). Les<br />
ren<strong>de</strong>ments les plus élevés sont obtenus dans les parcelles protégées, et<br />
<strong>de</strong> fortes variations du dommage reIatif (RD) sont enregistrées selon<br />
les expériences (W: 35-51 %; H: 37-51 %; F1: 12-29 %; F2: 17-42 %;<br />
D: 22-38 %; V: 16-45 %). Les ren<strong>de</strong>ments les plus faibles sont obtenus<br />
aux niveaux élevés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (Rs), ou aux niveaux simultanément<br />
élevés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose (RS).<br />
c6- Vitesse <strong>de</strong> <strong>de</strong>'veloppemeizt <strong>de</strong> la culture. Alors que <strong>de</strong>s effets<br />
significatifs <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> maladies sont observés sur le<br />
ren<strong>de</strong>ment, aucune différence, dans aucune <strong>de</strong>s expériences, n'est<br />
i<strong>de</strong>ntifiée en ce qui concerne la vitesse <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la culture<br />
en fonction <strong>de</strong>s traitements.<br />
d- Relations entre le ren<strong>de</strong>ment, les traitements associés aux blocs, et<br />
les dkgâts<br />
Dans toutes les expériences, sauf l'expérience V, les corrélations entre<br />
les logarithmes <strong>de</strong>s aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies<br />
<strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (RI) et <strong>de</strong> cercosporiose (Sl) sont significatives (P 0.05 au<br />
moins), positives, et habituellement très 6levées (W: 0.93, WD: 0.93,<br />
F1: 0.79, F2: 0.88, D: 0.88, et V: 0.43). C'est pourquoi, dans les<br />
régressions obtenues (Tab. 7-4), une large proportion <strong>de</strong> la<br />
contribution <strong>de</strong> RI (ou Sl) est associée à celle <strong>de</strong> SI (ou RI). De ce fait,<br />
les <strong>de</strong>ux variables ne peuvent pas être retenues simultanément avec <strong>de</strong>s<br />
contributions significatives. Ces corrélations peuvent également<br />
expliquer l'absence <strong>de</strong> contribution significative du terme d'interaction<br />
RI *SI.
174 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Tableau 7-4. Relations entre les dégâts, les traitements associés<br />
aux blocs, et les ren<strong>de</strong>ment dans chaque expérience.<br />
Paramètres ('1 Régressions<br />
bo bi b2 63 b4 b5 b6 R~ P<br />
_____-____-----<br />
Expérience<br />
EIF (2)<br />
WSWB 2079 6.87 -168 0.83 cO.01<br />
P 0.01 0.01 NS NS NS NS (d.l.=12)<br />
WD VVDM 1217 -2.59 -143 0.54 0.91
DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 175<br />
La première équation (expérience W) indique un accroissement<br />
significatif du ren<strong>de</strong>ment avec une disponibilité croissante en eau<br />
(SWB) et une diminution significative avec les dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (et <strong>de</strong><br />
cercosporiose). La secon<strong>de</strong> équation (expérience H) indique un déclin<br />
du ren<strong>de</strong>ment avec la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> mauvaises herbes (WM) et avec les<br />
déglts <strong>de</strong> cercosporiose (et <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>). Elle indique également une<br />
interaction moins qu'additive entre la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> mauvaises herbes et les<br />
dégâts <strong>de</strong> cercosporiose (<strong>rouille</strong>) sur la réduction du ren<strong>de</strong>ment. Les<br />
troisième et quatrième équations (expériences F1 et F2), en dépit <strong>de</strong>s<br />
gran<strong>de</strong>s différences observées sur les ren<strong>de</strong>ments moyens (Tab. 7-3)<br />
ont la même forme finale. Toutes <strong>de</strong>ux indiquent un déclin du<br />
ren<strong>de</strong>ment lorsque le ren<strong>de</strong>ment accessible et les dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
(cercosporiose) augmentent simultanément (terme Ya *RI). Les<br />
cinquième (D) et sixième (V) expériences indiquent un accroissement<br />
du ren<strong>de</strong>ment avec la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la culture (D) ou avec le ren<strong>de</strong>ment<br />
potentiel <strong>de</strong> la variété (V), et une diminution lorsque le ren<strong>de</strong>ment<br />
accessible et les dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> augmentent simultanément (en<br />
combinaison avec la cercosporiose pour l'expérience D).<br />
e- Analyse <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s six expériences<br />
el - Relations entre les indices foliaires et les intensités <strong>de</strong>s maladies.<br />
L'équation 1 (Tab. 7-5) indique que l'intensité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, exprimée<br />
comme l'aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> l'épidémie (R) réduit<br />
significativement la croissance globale du couvert. D'autre part,<br />
l'équation 2 indique que les sévérités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose<br />
contribuent additivement à la défoliation, puisque le terme<br />
d'interaction (R *S) ne contribue pas significativement à la <strong>de</strong>scription<br />
<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> DUI. Parallèlement, l'équation 3 indique que les<br />
<strong>de</strong>ux maladies contribuent additivement à Ia réduc tion <strong>de</strong> l'indice<br />
foliaire vivant (attaché).<br />
e2- Relations entre le ren<strong>de</strong>ment et le dommage relatifl et les dégâts et<br />
le ren<strong>de</strong>ment accessible. Hormis la présence du terme indiquant une<br />
contribution significative du ren<strong>de</strong>ment accessible Ya dans l'équation 4,<br />
qui peut être considéré comme un terme correctif <strong>de</strong>s variations du<br />
ren<strong>de</strong>ment moyen d'une expérience à l'autre, les équations 4 et 5 (Tab.<br />
7-5) ont la même forme. Toutes <strong>de</strong>ux incorporent trois termes d'inter-<br />
action, qui peuvent être interprétés <strong>de</strong> la même manière. Ces équations<br />
sont établies en intioduisant les logarithmes <strong>de</strong>s aires sous les courbes<br />
<strong>de</strong> progression <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> (RI) et <strong>de</strong> la cercosporiose (Sl). Dans<br />
l'équation 4, les contributions <strong>de</strong> Ya *SI et RI *Sl sont faibles (P = 0.10<br />
et 0.08, respectivement), et doivent être considérées seulement comme<br />
<strong>de</strong>s tendances. Elles ont néanmoins été maintenues dans le tableau pour
Tableau 7-5. Equations <strong>de</strong> régression pour l'ensemble <strong>de</strong>s données <strong>de</strong>s six expériences.<br />
Variables à expliquer<br />
et explicatives Equations R2 d.f. P cd<br />
-- z<br />
1 TLAI=<br />
f (TLAla, R, S, R *S)<br />
2 DUI=<br />
TLAl = 15.6<br />
P<br />
DLAl = 1.54<br />
+ 0.93 TLAla - 0.020 R<br />
< 0.0001 0.005<br />
+ 0.77 DLAla + 0.063 R + 0.086 S<br />
0.96 87
DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 177<br />
<strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> symétrie.<br />
En l'absence <strong>de</strong> contributions significatives <strong>de</strong> RI et SI, les termes<br />
RI *SI peuvent .être considérés comme représentant les effets combinés<br />
<strong>de</strong>s dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose sur la réduction du<br />
ren<strong>de</strong>ment (équation 4) ou sur l'accroissement du dommage relatif<br />
(équation 5). Les termes Yu *RI peuvent être interprétés comme une<br />
réduction du ren<strong>de</strong>ment (équation 4) ou un accroissement du dommage<br />
(équation 5) lorsque les dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et le ren<strong>de</strong>ment<br />
accessible augmentent simultanément, c'est-à-dire, <strong>de</strong>s effets plus que<br />
proportionnels <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> lorsque le ren<strong>de</strong>ment accessible augmente.<br />
Parallèlement, les termes Ya *SI peuvent être interprétés comme un<br />
accroissement du ren<strong>de</strong>ment (équation 4) ou une diminution du<br />
dommage relatif (équation 5) lorsque le dommage causé par la<br />
cercosporiose et le ren<strong>de</strong>ment accessible augmentent simultanément,<br />
c'est-à-dire, <strong>de</strong>s effets moins que proportionnels <strong>de</strong> la cercosporiose<br />
lorsque le ren<strong>de</strong>ment accessible augmente.<br />
Cependant, du fait <strong>de</strong> la forte corrélation entre RI et SE (Tab. 7-6,<br />
r(R1,Sl) = 0.77, P < O.OOOl), ces interprétations doivent être<br />
complétées: Ya *RI incorpore <strong>de</strong> forts effets <strong>de</strong>s dégâts attribuables à la<br />
cercosporiose (r(Yu *RI, SZ) =0.44), <strong>de</strong> même que Yu*SZ incorpore <strong>de</strong><br />
forts effets <strong>de</strong>s dégâts attribuables à la <strong>rouille</strong> (r(Ya *SI, RI) =0.55).<br />
De ce fait, les termes Ya *RI peuvent être considérés comme<br />
représentatifs d'effets plus que proportionnels <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux agents <strong>de</strong><br />
dégâts sur la réduction <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments, et sur l'accroissement du<br />
dommage global. Alternativement, les termes Ya *SI peuvent être<br />
considérés comme <strong>de</strong>s effets moins que proportionnels. A ce sta<strong>de</strong>,<br />
l'hypothèse peut être avancée que ces <strong>de</strong>rniers termes (Ya *SI) sont<br />
associés à l'accroissement <strong>de</strong> défoliation avec les intensités croissantes<br />
<strong>de</strong>s maladies, qui, à son tour, est à l'origine d'une diminution du<br />
dommage occasionné par la <strong>rouille</strong>.<br />
e3- Suggestion pour une relation dégât-dommage simplifiée. Une<br />
corrélation significative (r = -0.51, P < 0.0001) est mise en évi<strong>de</strong>nce<br />
entre les variations du logarithme <strong>de</strong> l'aire sous la courbe <strong>de</strong> croissance<br />
<strong>de</strong> l'indice foliaire vert (GLAII) et le dommage relatif (RD); l'équation<br />
correspondante est:<br />
RD = 201 - 34.5 GLAIl (R2 = 0.26).<br />
GUIZ incorpore la réduction <strong>de</strong> l'indice foliaire vivant par la<br />
défoliation, ainsi que la réduction <strong>de</strong> la surface foliaire photosynthétisante<br />
par la multiplication <strong>de</strong>s pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong>s lésions <strong>de</strong><br />
cercosporiose; en d'autres termes, GLAIZ rend compte d'une hypothèse<br />
mécaniste <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>s maladies sur le feuillage. De manière à tester<br />
l'existence éventuelle d'effets additionnels <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies, les dégâts<br />
<strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (RI) et <strong>de</strong> cercosporiose (SZ) sont incorporés comme variable<br />
explicatives additionnelles. Seule, la contribution <strong>de</strong> RE est retenue, et
178 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Tableau 7-6. Matrice <strong>de</strong> correlations entre le ren<strong>de</strong>ment (Y ), le<br />
dommage relatif (RD ), et les variables explicatives.<br />
Y RI *SI Ya *SI Ya *RI SI RI Ya RD<br />
Ya 0.89 -0.01 0.69 0.69 -0.07 0.04 1<br />
RI -0.30 . 0.91 0.55 0.68 0.77 1 0.75<br />
SI -0.31 0.93 0.60 0.44 1 0.60<br />
Ya *RI 0.36 0.58 0.88 1 0.40<br />
Ya *SI 0.43 0.62 1 0.29<br />
RI *SI -0.31 1 0.72<br />
Y 1 -0.48<br />
r (P < 0.05) = 0.21 ; r (P < 0.01) = 0.27 (d.f. = 89).
DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 179<br />
augmente significativement la proportion <strong>de</strong> variation du dommage<br />
relatif dont rend compte la régression obtenue (Tab. 7-5, equation 6,<br />
R2 = 0.59).<br />
4 - Discussion<br />
a- Les expériences<br />
Ces expériences ont principalement pour objet d'établir une base <strong>de</strong><br />
données sur les relations entre le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> et les dégâts<br />
causés par <strong>de</strong>s maladies foliaires à différents niveaux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />
accessible, plutôt que <strong>de</strong> mesurer les effets d'un maladie particulière<br />
dans un contexte d'environnement <strong>de</strong> la culture donné. De ce fait, une<br />
analyse multivariée <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s données disponibles est suscepti-<br />
ble <strong>de</strong> produire une information plus pertinente qu'une série d'analyses<br />
séparées sur chacune <strong>de</strong>s expériences. Cette analyse est poursuivie, avec<br />
une démarche différente, dans le chapitre 9.<br />
Il est nécessaire d'obtenir une ample gamme <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments<br />
accessibles afin (1) <strong>de</strong> disposer, dans la base <strong>de</strong> données, d'une gamme<br />
<strong>de</strong> statuts différents <strong>de</strong> la culture, qui soit susceptible <strong>de</strong> couvrir une<br />
diversité aussi large que possible (James & Teng, 1979, Wiese, 1982),<br />
et (2) d'abor<strong>de</strong>r la réponse, en termes <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments, <strong>de</strong> la culture aux<br />
contraintes phytopathologiques dans une gamme <strong>de</strong> pratiques culturales<br />
qui puisse être considérée comme représentative d'une gamme <strong>de</strong><br />
situations <strong>de</strong> production (Rabbinge & De Wit, 1989). Ceci a été obtenu<br />
en répétant les expériences sous <strong>de</strong>s conditions climatiques différentes,<br />
et en incorporant <strong>de</strong>s facteurs d'intensification qui sont superposés aux<br />
blocs dans chaque expérience.<br />
Le besoin, également, d'obtenir une représentation <strong>de</strong>s pratiques<br />
culturales en vigueur dans le système <strong>de</strong> culture (Zadoks & Schein,<br />
1979; Teng, 1985) est représenté par la présence, dans chaque<br />
expérience, d'un bloc où les facteurs d'intensification sont fixés à <strong>de</strong>s<br />
niveaux par défaut, autrement dit, représentant les pratiques culturales,<br />
et <strong>de</strong>s moyens techniques, qui sont diponibles à l'échelle <strong>de</strong> la parcelle<br />
paysannale (Busnardo, 1986; Savary et al., 1988). Ces blocs sont<br />
représentés par un cultivar local, un semis à la main, pas <strong>de</strong> fumure, et<br />
un <strong>de</strong>sherbage manuel, notamment. Parallèlement, les facteurs<br />
d'intensification sont choisis parmi un groupe <strong>de</strong> composants d'un<br />
processus d'intensification <strong>de</strong> la culture (Busnardo, 1986), tels qu'un<br />
apport <strong>de</strong> fumure, une <strong>de</strong>nsité accrue, <strong>de</strong>s variétés plus productives, ou<br />
encore, parmi <strong>de</strong>s facteurs qui présentent d'importantes variations dans<br />
les pratiques ou conditions culturales traditionnelles telles qu'elles ont<br />
cours, comme le contrôle <strong>de</strong> l'alimentation hydrique, ou le contrôle <strong>de</strong>s<br />
mauvaises herbes (Marnotte & Busnardo, 1985; Savary et al., 1988).<br />
,
180 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
A bien <strong>de</strong>s égards, les données produites par ces expériences sont<br />
à mi-chemin entre celles qu'auraient produites une enquête sur les<br />
pertes <strong>de</strong> récolte, où un échantillon <strong>de</strong> champs est tiré à partir d'une<br />
série d'exploitations dans <strong>de</strong>s régions diverses (De Datta et al., 1978;<br />
Stynes, 1980; Wiese, 1982), ou celles qui sont habituellement<br />
recueillies pour construire un preliminary portfolio (Large, 1966) sur<br />
les relations dégâts / dommage. La raison <strong>de</strong> ce choix est que,<br />
superposées à une large gamme <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments accessibles, les intensités<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux contraintes-clés <strong>de</strong> la production d'arachi<strong>de</strong> doivent etre<br />
manipulées simultanément.<br />
b- Analyses <strong>de</strong> régression<br />
Une <strong>de</strong>scription générale <strong>de</strong>s données utilisées dans cette étu<strong>de</strong> est<br />
fournie par l'équation <strong>de</strong> régression supplémentaire suivante:<br />
Y= 567 + 0.74Ya - 20.9 RD (R2 = 0.96, d.f. = 87, P 0.0001)<br />
Les variations du ren<strong>de</strong>ment peuvent, essentiellement, être décrites en<br />
termes <strong>de</strong> réponses à l'accroissement (a) du ren<strong>de</strong>ment accessible, et<br />
(b) du dommage relatif occasionné par les maladies. Le tableau 7-6<br />
indique que 23 % <strong>de</strong>s variations du ren<strong>de</strong>ment sont représentés par<br />
ceux du dommage relatif (r(Y, RD) = -0.48), tandis que 79 7% sont<br />
représentés par ceux du ren<strong>de</strong>ment accessible. La poursuite <strong>de</strong> l'analyse<br />
permet d'i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s interactions.<br />
La forte corrélation (r = 0.77, Tab. 7-6) entre <strong>de</strong>s dégâts causés<br />
par la <strong>rouille</strong> (RI) et la cercosporiose (82) doit, principalement, Ctre<br />
associée aux très fortes différences d'intensités <strong>de</strong>s maladies entre,<br />
d'une part, les parcelles protégées (C) et, d'autre part, les autres<br />
parcelles (rs, Rs, rS, et RS; Tab. 7-3). Lorsqu'on les compare aux<br />
niveaux <strong>de</strong> maladies <strong>de</strong>s parcelles protégées, les écarts d'intensité <strong>de</strong><br />
maladie entre les parcelles inoculées ou non inoculées avec la <strong>rouille</strong><br />
(traitements r- contre RJ, ou avec la cercosporiose (traitements -s<br />
contre -S), bien que significatifs (Tab. 7-3), apparaissent relativement<br />
faibles. Cette base <strong>de</strong> données ne comporte pas, en réalité, <strong>de</strong> parcelles<br />
dans lesquelles <strong>de</strong>s niveaux faibles, mais non nuls, <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />
cercosporiose sont établis; <strong>de</strong> même, elle ne comporte pas <strong>de</strong> parcelles<br />
avec <strong>de</strong>s niveaux très forts <strong>de</strong> l'une <strong>de</strong>s maladies, et nuls <strong>de</strong> l'autre (OS<br />
et RO). De tels traitements <strong>de</strong> maladies ne peuvent pas être obtenus avec<br />
le dispositif expérimental utilisé, du fait <strong>de</strong> l'endémicité <strong>de</strong>s maladies et<br />
<strong>de</strong>s interfhrences entre parcelles.<br />
Le ren<strong>de</strong>ment accessible a été choisi pour représenter l'évolution<br />
globale <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production au travers <strong>de</strong>s expériences<br />
successives (établissement <strong>de</strong> la culture et variations climatiques) et<br />
entre les blocs (niveaux <strong>de</strong>s facteurs d'intensification). Les faibles<br />
correlations entre ren<strong>de</strong>ment accessible et dégâts dus soit à la <strong>rouille</strong>
DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 181<br />
(r(Ya,RI) = 0.04), soit à la cercosporiose (r(Ya,SI) = -0.07, Tab. 7-6)<br />
indiquent que les dégâts ne sont pas significativement associés aux<br />
expériences (en d'autre termes: les manipulations auxquelles les<br />
épidémies ont été sujettes ont produit <strong>de</strong>s résultats globalement<br />
homogènes au cours <strong>de</strong>s six expériences), ou aux niveaux <strong>de</strong>s facteurs<br />
d'intensification superposés aux blocs. Les interactions: Ya *RI et Ya<br />
*SI sur le ren<strong>de</strong>ment ou sur le dommage relatif peuvent donc, dans ces<br />
conditions, être interprétées en termes <strong>de</strong> modifications <strong>de</strong>s relations<br />
entre la culture et les dégâts, plutôt que comme <strong>de</strong> simples<br />
conséquences <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> la culture sur les intensités <strong>de</strong>s maladies.<br />
Les équations 5 et 6 (Tab. 7-5) représentent <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> ré-<br />
ponse du ren<strong>de</strong>ment et du dommage relatif aux variations du<br />
ren<strong>de</strong>ment accessible, et <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose. Con-<br />
sidérant les trois termes d'interaction qui sont présents (Ya *RI, Ya "SI<br />
et RI *SI)J ces équations indiquent: (a) une diminution du ren<strong>de</strong>ment<br />
(accroissement du dommage relatif) dû, à l'accroissement <strong>de</strong>s dégâts<br />
causés par les <strong>de</strong>ux maladies (termes RI "SI)J (b) un effet plus que<br />
proportionnel <strong>de</strong>s "dégâts causés par la <strong>rouille</strong> lorsque le ren<strong>de</strong>ment<br />
accessible augmente (termes Ya *RI)J et (c) un effet moins que propor-<br />
tionnel <strong>de</strong>s dégâts occasionnés par la cercosporiose (termes Ya "SI).<br />
La corrélation significative entre RI et SI cependant implique que<br />
l'interaction entre ren<strong>de</strong>ment accessible et dégâts causés par la <strong>rouille</strong><br />
(Ya *RI) incorpore également un effet plus que proportionnel <strong>de</strong>s<br />
dégâts causés par la cercosporiose sur la réduction du ren<strong>de</strong>ment et<br />
l'accroissement du dommage relatif (r(Ya *RI,SI) = 0.44, Tab. 7-6).<br />
Cette interaction peut donc être interprétée comme un accroissement .<br />
global du dommage (diminution du ren<strong>de</strong>ment) lorsque le ren<strong>de</strong>ment<br />
accessible et les dégâts causés par les <strong>de</strong>ux maladies augmentent<br />
simultanément.<br />
Parallèlement, l'interaction entre le ren<strong>de</strong>ment accessible et les<br />
dégâts causés par la cercosporiose (Ya *SIJ Tab. 715, équations 4 et 5)<br />
incorpore également un effet moins que proportionnel <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> sur<br />
le ren<strong>de</strong>ment et le dommage relatif (r(Ya *SI, RI) = 0.55, Tab. 7-6).<br />
Comme le suggère l'équation 6 (Tab. 7-3, les relations dégâts / dom-<br />
mage diffèrent chez la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose. Une fraction impor-<br />
tante <strong>de</strong>s dégâts causés par la <strong>rouille</strong> est attribuable aux pustules<br />
sporulantes, présentes SUT <strong>de</strong>s tissus en bon état physiologique, qui se<br />
superpose à la réduction <strong>de</strong> surface photosynthétisante (chap. 5).<br />
L'interaction Ya *SI peut donc être interprétée en termes <strong>de</strong> relations<br />
moins qu'additives entre les dégâts causés par.les <strong>de</strong>ux maladies, parce<br />
que la défoliation induite par l'accroissement <strong>de</strong> leurs intensités se<br />
traduit vraisemblablement par une réduction <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong><br />
dommage induites par la <strong>rouille</strong>.<br />
L'équation 6 (Tab. 7-5) décrit le dommage relatif comme une<br />
fonction décroissante <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> tissus foliaires verts, apparem-
182 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
ment non affectés par les maladies (GLAZI), avec un terme additionnel<br />
(RI) qui rend compte d'une contribution supplémentaire <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong><br />
au dommage relatif. GLAIZ rend compte <strong>de</strong> la défoliation (Tab. 7-5,<br />
équation 2) et d'une réduction <strong>de</strong> la surface foliaire photosynthétique-<br />
ment active (Teng & Gaunt, 1980; Teng, 1985; Johnson et al., 1987),<br />
du fait du développement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies. Cette variable rend<br />
compte également d'une réduction <strong>de</strong> la croissance du couvert lorsque<br />
l'intensité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est élevée (Tab. 7-5, équation 1). Ce terme rend<br />
donc compte <strong>de</strong> l'hypothèse mécaniste envisagée - le dommage<br />
augmente avec la réduction <strong>de</strong> l'indice foliaire vert (Subrahmanyam et<br />
al., 1984; Bell, 1986). Le terme additionnel, RI, indique que les<br />
relations dégâts I dommage sont plus complexes (Teng & Gaunt, 1980;<br />
Teng, 1985; Johnson et al., 1987), et que cette hypothèse seule ne rend<br />
pas compte <strong>de</strong> composantes <strong>de</strong> dommage propres à la <strong>rouille</strong>. Ces com-<br />
posantes se réfèrent notamment à un détournement <strong>de</strong>s photosynthétats<br />
au profit <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> spores (Savary et al., 1990; chap. 5), et,<br />
éventuellement, un accroissement <strong>de</strong> transpiration, et un accroissement<br />
<strong>de</strong> sensibilité ii la sécheresse lié à une réduction <strong>de</strong> croissance racinaire.<br />
A nouveau, la corrélation entre les variables représentant les dégâts<br />
causés par la <strong>rouille</strong> et ceux causés par la cercosporiose suggère que<br />
<strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> dommage supplémentaires peuvent, également, être<br />
envisagées dans le cas <strong>de</strong> la cercosporiose. I1 peut s'agir, notamment,<br />
d'une réduction <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> la photosynthèse ou d'un effet<br />
d'auto-ombrage <strong>de</strong>s lésions sur le couvert (Boote et al., 1983; voir<br />
également les chapitres 5 et 6).<br />
En dépit <strong>de</strong> la contribution significative <strong>de</strong> l'intensité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
(R) dans l'équation 2 (Tab. 7-5), on doit s'interroger sur la<br />
contribution véritable <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> à la défoliation. Alors qu'il existe<br />
<strong>de</strong> fortes évi<strong>de</strong>nces concernant l'effet puissant <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong> la<br />
cercosporiose tardive (Plaut & Berger, 1980; Boote et al., 1983;<br />
Backmann & Crawford, 1984), et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions <strong>de</strong>s processus<br />
éventuellement impliqués (tout au moins en ce qui concerne la<br />
cercosporiose précoce; Ketring & Melouk, 1982), la défoliation induite<br />
chez l'arachi<strong>de</strong> par la <strong>rouille</strong> n'a pas été documentée quantitativement.<br />
La défoliation apparaît dès <strong>de</strong>s niveaux faibles <strong>de</strong> cercosporiose<br />
(Backmann & Crawford, 1984); la relation statistique entre intensité <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> et défoliation pourrait, <strong>de</strong> ce fait, être seulement le reflet du<br />
contraste entre les parcelles protégées (C), où les intensités <strong>de</strong> cercos-<br />
poriose sont nulles ou très faibles, et les autres traitements <strong>de</strong> maladies,<br />
qui présentent <strong>de</strong>s intensités variables <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies.<br />
S'il en est ainsi, les relations dégâts / dommage impliquées dans<br />
ces expériences peuvent être résumées ainsi: la cercosporiose tardive,<br />
<strong>de</strong> façon prédominante, cause une défoliation, réduit la surface foliaire<br />
photosynthétiquement active, et éventuellement occasionne d'autres<br />
dysfonctionnements aux tissus apparemment sains; la <strong>rouille</strong>, tout en
DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 183<br />
réduisant la surface foliaire photosynthétiquement active, réduit la<br />
croissance du couvert, mais surtout, amoindrit le flux <strong>de</strong> photosynthé-<br />
tats produits par les tissus foliaires apparemment sains.<br />
c- Considérations théoriques sur- la pertinence <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong><br />
variables explicatives<br />
Les avantages et les inconvénients d'une transformation <strong>de</strong>s variables<br />
explicatives dans le cadre d'une régression multiple ont été discutés par<br />
Butt & Royle (1974), Teng & Gaunt (1980), et Choong-Hoe Kim &<br />
MacKenzie (1 987).<br />
Diverses transformations ont été utilisées sur les variables<br />
représentant <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> maladies à un sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> leur dévelop-<br />
pement (modèles ponctuels), avant d'être incorporées dans <strong>de</strong>s modèles<br />
<strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> récolte (Teng & Gaunt, 1980, par exemple). Dans la<br />
plupart <strong>de</strong>s cas, la transformation effectuée est <strong>de</strong>stinée à rendre<br />
compte d'une réponse curvilinéaire, dont la pente, positive, est généra-<br />
lement décroissante. Ce faisant, l'objectif n'est pas restreint à accroître<br />
la proportion <strong>de</strong> 1a.variation du dommage prise en compte par la<br />
régression; plutôt, il s'agit d'obtenir une meilleure représentation <strong>de</strong>s<br />
relations dégâts / dommage.<br />
L'aire sous la courbe <strong>de</strong> progression d'épidémie (ASCP), qui<br />
fournit une mesure <strong>de</strong> la contrainte globale exercée tout au long du<br />
cycle <strong>de</strong> la culture (Van <strong>de</strong>r Plank, 1963), et dont 1a.dimension est:<br />
[(proportion <strong>de</strong> maladie).Temps] n'a que rarement fait l'objet d'une<br />
transformation avant d'être introduite comme variable explicative dans<br />
un modèle <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> récolte. Mad<strong>de</strong>n et al. (1981a), et Mad<strong>de</strong>n et al.<br />
(1981b) ont introduit <strong>de</strong>s ASCP dans un modèle <strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> récolte<br />
non linéaire dérivé <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> Weibull. Ce<br />
modèle, dans le cas particulier <strong>de</strong>s cercosporioses <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
(Mad<strong>de</strong>n et al. 1981a), s'avère produire une bonne <strong>de</strong>scription, avec<br />
une pente positive et décroissante.<br />
L'objectif <strong>de</strong>s transformations appliquées aux variables au cours<br />
<strong>de</strong> cette analyse est d'accroître leur valeur explicative individuelle, et<br />
leur corrélation avec le ren<strong>de</strong>ment et le dommage relatif. Ce faisant, le<br />
risque d'accroître la complexité <strong>de</strong>s régressions, et <strong>de</strong> réduire leur<br />
transparence générale (Neter & Wassermann, 1974) a été accepté.<br />
L'hypothèse implicite d'une transformation <strong>de</strong>s ASCP pour la <strong>rouille</strong> et<br />
la cercosporiose est que chaque unité supplémentaire <strong>de</strong> dégât<br />
occasionné par chaque maladie, au cours du cycle cultural, a un effet<br />
moins qu'additif sur le dommage final. Parallèlement, un accrois-<br />
sement <strong>de</strong> l'indice foliaire cumulé est supposé avoir un effet moins<br />
qu'additif sur l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment. De telles hypothèses n'ont<br />
pas été documentées.
184 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Des effets moins qu'additifs <strong>de</strong>s dégâts à un instant donné du<br />
cycle cultural ont été décrits (Tammes, 1961; Zadoks & Schein, 1979;<br />
Mad<strong>de</strong>n et al., 1981); parallèlement, la relation qui lie l'indice foliaire<br />
et le ren<strong>de</strong>ment est représentée par l'extinction du rayonnement au<br />
travers du couvert végétal, qui se conforme à la loi <strong>de</strong> Beer-Lambert<br />
(Gardner et al. 1985; Waggoner & Berger, 1987). Une alternative à<br />
l'emploi <strong>de</strong> logarithmes <strong>de</strong>s aires sous les courbes <strong>de</strong> progression au<br />
cours du temps est donc d'utiliser <strong>de</strong>s aires sous les courbes <strong>de</strong><br />
progression <strong>de</strong>s logarithmes <strong>de</strong>s variables instantanées. Les régressions<br />
obtenues sont les suivantes:<br />
et:<br />
RD = 5.60 + 0.54.10JZR*Ya - 0.72.10"ZS *Ya + 0.43.10-42R *IS<br />
(R2 d.66, 86 d.d.l., P
DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 185<br />
pour abor<strong>de</strong>r les relations entre: (a) situation <strong>de</strong> production, (b) les<br />
contraintes phytosanitaires, et (c) le dommage. La situation <strong>de</strong> produc-<br />
tion, qui inclut .l'intensité <strong>de</strong> la culture à l'échelle <strong>de</strong> la parcelle, peut<br />
être représentée par son ren<strong>de</strong>ment accessible. Le ren<strong>de</strong>ment accessible<br />
peut être pris en considération, soit comme un facteur d'une expéri-<br />
mentation factorielle (chap. 8), soit comme une variable explicative<br />
définissant une surface <strong>de</strong> réponse, comme dans ce chapitre.<br />
L'objectif principal <strong>de</strong> l'analyse est <strong>de</strong> tester l'existence, et <strong>de</strong><br />
décrire les modalités <strong>de</strong>s relations, entre ren<strong>de</strong>ment accessible, con-<br />
traintes phytosanitaires, et dommage, dans le cas particulier d'un<br />
pathosystème multiple. Chaque parcelle est considérée comme un<br />
représentant unique d'une certaine combinaison <strong>de</strong> ces variables (Teng,<br />
1985; Shane & Teng, 1987), le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la culture, et le dommage<br />
qu'elle subit, étant considérés comme <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> réponse aux<br />
variables explicatives. Le concept <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> réponse, introduit par<br />
Teng & Gaunt (1980), peut être transposé aux relations qui nous<br />
intéressent ici, sous la forme:<br />
dommage relatif = F(Ya, Xl, ..., Xn)<br />
où Xl, ..., Xn sont les différents dégâts. En pratique, nous n'avons<br />
affaire qu'à <strong>de</strong>ux maladies seulement, et les relations, complexes, entre<br />
les variables apparaissent réductibles aux interactions du premier ordre<br />
d'une régression <strong>de</strong>scriptive:<br />
dommage relatif = a + b, Ya "RI + b, Ya "SI + b3 RI "SI (21)<br />
Les expériences successives sont reliées les unes aux autres par le<br />
ren<strong>de</strong>ment accessible (Ya), en tant que variable explicative. Ya rend<br />
compte <strong>de</strong>s différences entre expériences, et entre blocs et niveaux <strong>de</strong>s<br />
facteurs d'intensification à l'intérieur <strong>de</strong>s expériences, c'est-à-dire <strong>de</strong>s<br />
situations <strong>de</strong> production. Les variations <strong>de</strong> Ya sont donc obtenues par<br />
le biais <strong>de</strong> moyens divers, dont les effets et les interactions avec<br />
d'autres variables explicatives ne sont pas spécifiquement envisagés.<br />
Plus d'informations sont nécessaires pour décrire les effets <strong>de</strong>s facteurs<br />
d'environnement et d'intensification propres à chaque expérience. Ces<br />
résultats doivent, pour cette raison, être considérés comme une vue<br />
générale d'une série d'effets, pour la plupart très complexes.<br />
Références<br />
Backman, P.A. & Crawford, M.A., 1984. Relationship between yield loss and<br />
severity of early and late leafspot diseases of peanut. Phytopathology 74:<br />
1101-1 103.<br />
Bell, M., 1986. The effect of foliage pathogens on the growth of peanut in tropical
186 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Northern Australia. Australian Journal of Agricultural Research 37: 31-42.<br />
Boote, K.J., Jones, J.W., Smerage, G.H., Barfield, C.S. & Berger, R.D., 1980.<br />
Photosynthesis of peanut canopies as affected by leafspot and artificial <strong>de</strong>foliation.<br />
Agronomy Journal 72: 247-252.<br />
Boote, K.J., 1982. Growth stages of peanut (Arachis hjyogaea L.) Peanut Science 9:<br />
35-40.<br />
Boote, K.J., Jones, J.W.. Mishoe, J.W. & Berger, R.D., 1983. Coupling pests to<br />
crop growth simulators to predict yield reductions. Phytopathology 73:<br />
1581-1587.<br />
Busnardo, J.P., 1986. Projet <strong>de</strong> Recherches Sur lu Culture <strong>de</strong> l'Arachi<strong>de</strong> en Côte<br />
d'ivoire. Institut <strong>de</strong>s Savanes / IRAT-CIRAD. D.S.P. NO3 Montpellier 83p.<br />
Butt, D.J. & Royle, D.J., 1974. Multiple regression analysis in the epi<strong>de</strong>miology of<br />
plant diseases. In: Epi<strong>de</strong>mics of Plant Diseases, (J. Kranz, Ed.). Springer Verlag,<br />
Berlin, Hei<strong>de</strong>lberg, New York. pp. 78-1 14.<br />
Choong-Hoe Kim & MacKenzie, D.R., 1987. Empirical mo<strong>de</strong>ls for predicting yield<br />
loss caused by a single disease. In: Crop Loss Assessment and Pest Management.<br />
(P.S. Teng, Ed.). American Phytopathological Society, St Paul, MN. pp.<br />
126-1 32.<br />
Cole, D., 1982. Interaction between Cercospora arachidicola and Phoma arachidicola,<br />
and their effects on <strong>de</strong>foliation and kernel yield of groundnut. Plan[ Pathology 31,<br />
355-362.<br />
De Datta, S.K., Gomez, K.A., Herdt, R.W. & Barker, R.W., 1978. A Handhook on<br />
Methodology for und Integruted Experiment-Survey on Rice Yield Constraints.<br />
The International Rice Research Institute, Los Banos, 59pp.<br />
Draper, N. & Smith, H., 1981. Applied Regression Analysis. Second Edition. John<br />
Wiley & Sons, New York, 709pp.<br />
De Wit, C.T., 1982a. La productivité <strong>de</strong>s pAturages sahéliens. In: Lu Productivité<strong>de</strong>s<br />
Pdturuges Sahéliens - Une Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sols, <strong>de</strong>s Végétations et <strong>de</strong> l'Exploitation <strong>de</strong><br />
cette Ressource Nuturelle. (F.W.T. Penning <strong>de</strong> Vries & M.A. Djiteye, Eds.).<br />
Pudoc, Wageningen. pp. 22-35.<br />
De Wit, C.T., 1982b. Simulation of living systems. In: Simulation of Plant Growth<br />
and Crop Production. (F.W.T. Penning <strong>de</strong> Vries & H.H. Van Laar, Eds.). Pudoc,<br />
Wageningen. pp. 1-8.<br />
Gardner, F.P., Pearce, R.B. & Mitchell, R.L., 1985. Physiology of Crop Plants.<br />
Iowa University Press, Ames, 327p.<br />
James, W.C. & Teng, P.S., 1979. The quantification of production constraints<br />
associated with plant diseases. In: Advances in Applied Biology, Vol. 3. (T.H.<br />
Coaker, Ed.) Aca<strong>de</strong>mic Press, London. pp. 201-267.<br />
Johnson, K.B., Radcliffe, E.B. & Teng, P.S., 1986. Effects of interacting<br />
populations of Alternaria solani, Verticillium dahliae and the potato leafhopper<br />
(Empoasca fabae) on potato yield. Phytopathology 76: 1046-1052.<br />
Johnson, K.B., Teng, P.S. & Radcliffe, E.B., 1987. Analysis of potato foliage<br />
losses by interacting infestations of early blight, verticillium wilt. and the potato<br />
leafhopper; and the relationship to yield. Zeitschrift fiir Pflanzenkrankheiten und<br />
Pflanzenschutz 94: 22-23.<br />
Ketring, D.L. & Melouk, H.A., 1982. Ethylene production and leaflet abscission of 3<br />
peanut (Arachis hypogaea) genotypes infected with Cercospora arachidicola. Plant<br />
Physiology 69: 789-792.<br />
Large, E.C., 1966. Measuring plant disease. Annual Review of Phytopathology 11:<br />
47-57.<br />
Mad<strong>de</strong>n, L.V., 1983. Measuring and mo<strong>de</strong>ling crop losses at the field level.<br />
Phytopathology 73: 1591-1596.<br />
Mad<strong>de</strong>n, L.V., Pennypacker, S.P., Antle, C.E. & Kingsolver, C.H., 1981. A loss<br />
mo<strong>de</strong>l for crops. Phytopathology 71: 685-689.<br />
Mad<strong>de</strong>n, L,V., Pennypacker, S.P. & Kingsolver, C.H., 1981. A comparison of crop<br />
loss mo<strong>de</strong>ls. Phytopathologische Zeitschrift 101: 196-201.
DOMMAGE : SIX EXP~RIMENTATIONS 187<br />
Mamotte, P. & Busnardo, J.P., 1985. Enquête en milieu paysan sur l'enherbement<br />
- <strong>de</strong>s cultures d'arachi<strong>de</strong> dans le Nord <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire In: Proceedings of the<br />
Third Biennal Confireilce - West African Weed Science Society/ Société Ouest<br />
Africaine <strong>de</strong> Malherbologie. Ibadan. pp. 101-1 11.<br />
Moreno, R.A.. 1985. Plant pathology in the small farm context. Annual Review of<br />
Phytopathology 23: 491-512.<br />
Neter, J. & Wasserman, W., 1974. Applied Linear Statistical Mo<strong>de</strong>ls. Richard D.<br />
Irwin, Inc. Homewood, Il. 842pp.<br />
Plaut, J.L. & Berger, R.D., 1980. Development of Cercosporidiiim personatum in<br />
three peanut (Arachis hypogaea, cultivar Florunner) canopy layers. Peanut Science<br />
7: 46-49.<br />
Rabbinge, R. & De Wit, C.T., 1989. Systems, mo<strong>de</strong>ls and simulation. In: Simulation<br />
and Systenn Munugement in Crop Protection. (R. Rabbinge, S.A. Ward & H.H.<br />
Van Laar, Eds.) Pudoc, Wageningen. pp. 3-15.<br />
Savary, S., BOSC, J.P., Noirot, M. & Zadoks, J.C., 1988. Peanut rust in West<br />
Africa: a new component in a multiple pathosystem. Pant Disease 72 1001-1009.<br />
Savary, S., De Jong, P.D., Rabbinge, R. & Zadoks, J.C., 1990. Dynamic simulation<br />
of groundnut rust: a preliminary mo<strong>de</strong>l. Agricultural Systems 32: 113-141.<br />
Shane, W.W. & Teng, P.S., 1987. Generating the data base for disease loss<br />
mo<strong>de</strong>ling. In: Crop Loss Assessment and Pest Management. (P.S. Teng, Ed.)<br />
American Phytopathological Society, St Paul, MN. pp. 82-89.<br />
Stynes, B.A., 1980. Synoptic methodologies for crop loss assessment. In:<br />
Assessment of Losses which Constrain Production and Crop Improvement in<br />
Agriculture and Forestry. (P.S. Teng & S.V. Krupa, Eds.) Miscellaneous<br />
Publications University of Minnesota Agricultural Experiment Station 7. pp.<br />
166-175.<br />
Subrahmanyam, P., Reddy, L.J., Gibbons, R.W. & McDonald, D., 1985. Peanut<br />
rust: a major threat to peanut production in the Semi-Arid Tropics. Plant Disease<br />
69: 813-819.<br />
Subrahmanyam, P., Williams, J.H., McDonald, D. & Gibbons, R.W., 1984. The<br />
influence of foliar diseases and their control by selective fungici<strong>de</strong>s on a range of<br />
groundnut (Arachis hypogaea L.) genotypes. Annals of Applied Biology 104:<br />
467-476.<br />
Tammes, P.M.L., 1961. Studies on yield losses. II. Injury as a limiting factor of<br />
yield. Netherlands Journal of Plant Pathology 67: 257-263.<br />
Teng, P.S. & Gaunt, R.E., 1980. Mo<strong>de</strong>lling systems of disease and yield loss in<br />
cereals. Agricultural Systems 6: 131-154.<br />
Teng, P.S., 1983. Estimating and interpreting disease intensity and loss in<br />
commercial fields. Phytopathology 73: 1587-1590.<br />
Teng, P.S., 1985. Construction of predictive mo<strong>de</strong>ls. II. Forecasting crop losses. In:<br />
Mathematical Mo<strong>de</strong>lling of Crop Diseases. (C.A. Gilligan. Ed.) Aca<strong>de</strong>mic Press,<br />
London. pp. 179-206.<br />
Van <strong>de</strong>r Plank, J.E., 1963. Plant Diseases: Epi<strong>de</strong>mics and Control. Aca<strong>de</strong>mic Press.<br />
New York.<br />
Waggoner, P.E. & Berger, R.D., 1987. Defoliation, disease, and growth.<br />
Phytopathology 77: 393-398.<br />
Wiese, M.V., 1982. Crop management by comprehensive appraisal of yield<br />
<strong>de</strong>termining variables. Annual Review of Phytopathology 20: 419-432.<br />
Zadoks, J.C. & Schein, R.D., 1979. Epi<strong>de</strong>miology and Plant Disease Management.<br />
Oxford University Press, New York. 427p.<br />
Zadoks, J.C., 1985. On the conceptual basis of crop loss assessment: the threshold<br />
theory. Annual Review of Phytopathology 23: 455-473.<br />
Zadoks, J.C., 1987. The concept of thresholds: warning, action, and damage<br />
thresholds. In: Crop Loss Assessment and Pest Management. (P.S. Teng, Ed.)<br />
American Phytopathological Society, St Paul, MN. pp. 168-175.
Chapitre 8. Une analyse <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte<br />
dans le pathosystème multiple:<br />
arachi<strong>de</strong>- <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive.<br />
II - Essais factoriels<br />
S. Savary & J.C. Zadoks<br />
Résumé<br />
Deux expérimentations factorielles sont réalisées pour étudier les<br />
relations entre, d'une part, l'intensification culturale et, d'autre part,<br />
les dégâts causés par les maladies foliaires, vis-à-vis du dommage<br />
occasionné à la culture d'arachi<strong>de</strong>. Dans une première expérience, le<br />
dommage global causé par <strong>de</strong>s niveaux spontanés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />
cercosporioses précoce et tardive augmente avec l'intensification <strong>de</strong> la<br />
culture, représentée par quatre niveaux successifs. Dans une secon<strong>de</strong><br />
expérience, les interactions entre <strong>de</strong>ux facteurs d'intensification (le<br />
ren<strong>de</strong>ment potentiel du cultivar, et le contrôle <strong>de</strong> l'enherbement) et <strong>de</strong>s<br />
niveaux manipulés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose tardive sont étudiées<br />
grâce à un dispositif spécialement élaboré à cette fin. Des interactions<br />
significatives sont i<strong>de</strong>ntifiées, qui indiquent <strong>de</strong>s effets moins qu'additifs<br />
<strong>de</strong>s dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose sur le dommage. Un<br />
accroissement du dommage dû à la <strong>rouille</strong> lorsque le ren<strong>de</strong>ment<br />
potentiel du cultivar et le contrôle <strong>de</strong> l'enherbement augmentent est<br />
également i<strong>de</strong>ntifié. Des analyses transversales et longitudinales sont<br />
effectuées pour évaluer les effets <strong>de</strong>s traitements sur la croissance du<br />
couvert, sur la défoliation, et pour contrôler les effets <strong>de</strong>s traitements<br />
<strong>de</strong> maladies sur les épidémies. Les résultats <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> variance<br />
sont également comparés à ceux <strong>de</strong> régressions multiples. Les <strong>de</strong>ux<br />
expériences démontrent que le dommage global, occasionné par <strong>de</strong>s<br />
niveaux différents <strong>de</strong> dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et les cercosporioses,<br />
est lié au niveau d'intensification <strong>de</strong> la culture, c'est-à-dire à sa<br />
situation <strong>de</strong> production.
190 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Mots clés<br />
dispositif factoriel, fonction <strong>de</strong> dommage, Arachis hypogaea,<br />
Cercosporidiuni personatum, Cercospora arnckidicola, Piscciriia<br />
arachidis.
1 - Introduction<br />
DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 191<br />
Le concept <strong>de</strong> situation <strong>de</strong> production se rapporte à la combinaison <strong>de</strong><br />
facteurs agronomiques et d'environnement qui régissent la production<br />
végétale (De Wit, 1982). L'évolution <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> production peut<br />
être abordée <strong>de</strong> plusieurs manières, notamment en répétant <strong>de</strong>s<br />
expérimentations durant plusieurs cycles culturaux et sur plusieurs sites<br />
(James, 1974), ou en prenant en considération l'effet <strong>de</strong> facteurs<br />
d'intensification <strong>de</strong> la culture. C'est cette <strong>de</strong>rnière approche qui est<br />
suivie au cours <strong>de</strong> ce chapitre.<br />
Un dispositif expérimental permettant d'abor<strong>de</strong>r spécifiquement<br />
les effets <strong>de</strong>s interactions entre contraintes phytosanitaires sur le<br />
ren<strong>de</strong>ment a été développé par Johnson et al. (1986). Dans ce chapitre,<br />
ce dispositif est adapté à l'analyse d'interactions entre contraintes<br />
phytosanitaires sur les variations du ren<strong>de</strong>ment d'une culture, mais<br />
également, aux interactions entre contraintes et facteurs d'intensi-<br />
fication. Ainsi, <strong>de</strong>ux maladies <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, la <strong>rouille</strong> et la cercospo-<br />
riose tardive, sont considérées en combinaison avec <strong>de</strong>ux facteurs<br />
choisis parmi les composants potentiels d'un processus d'intensification<br />
<strong>de</strong> la culture (Busnardo, 1986): le ren<strong>de</strong>ment potentiel du cultivar et le<br />
contrôle <strong>de</strong> l'enherbement. En effet, les mauvaises herbes constituent<br />
une contrainte majeure <strong>de</strong> la production d'arachi<strong>de</strong>, tant dans le mon<strong>de</strong><br />
(Buchanan et al., 1982; Ramakrishna & Ong, 1988), qu'en Afrique <strong>de</strong><br />
l'Ouest, et spkcialement en Côte d'Ivoire (Marnotte & Busnardo,<br />
1985).<br />
Les objectifs <strong>de</strong> ce chapitre sont les suivants: (a) dans une<br />
première expérimentation, tester l'existence d'une relation globale<br />
entre le niveau d'intensification <strong>de</strong> la culture et l'ensemble <strong>de</strong><br />
contraintes phytopathologiques en termes <strong>de</strong> dommage, (b) dans une<br />
secon<strong>de</strong> expérience, étudier les interactions entre les <strong>de</strong>ux maladies<br />
ainsi qu'entre maladies et facteurs d'intensification, et (c) abor<strong>de</strong>r à<br />
nouveau <strong>de</strong>s aspects méthodologiques (Johnson et al., 1986) liés A<br />
l'utilisation <strong>de</strong> dispositifs factoriels dans <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur les pertes <strong>de</strong><br />
récolte.<br />
2 - Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />
a- Expérience préliminaire<br />
Une expérience préliminaire est établie à Ferkessédougou, dans la<br />
région <strong>de</strong> savannes du Nord <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire, à la Station<br />
Expérimentale <strong>de</strong> YIDESSA, sur un sol gravillonnaire argilo-<br />
limoneux. Le dispositif expérimental est un split-split-plot (Gomez &<br />
Gomez, 1984) à trois répétitions, avec <strong>de</strong>s cultivars d'arachi<strong>de</strong> comme
192 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
unités principales, <strong>de</strong>s niveaux d'intensification <strong>de</strong> la culture comme<br />
sous-unités, et une protection fongici<strong>de</strong> comme sous-sous-unités. Les<br />
cultivars d'arachi<strong>de</strong> sont KHl49A, 69101, et RMP91, représentant une<br />
gamme <strong>de</strong> longueurs <strong>de</strong> cycle; <strong>de</strong> court (environ 90 jours du semis à la<br />
récolte), moyen (120 jours), à long (145 jours). Les niveaux d'inten-<br />
sification sont représentés par quatre sta<strong>de</strong>s d'un itinéraire qui a été<br />
recommandé pour cette région (Busnardo, 1986):<br />
1- Pas <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s mauvaises herbes, faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> culture<br />
(6.25 plantes/m2 pour KH149A et 4.2 plantes/m2 pour 69101 et<br />
RMP91), et pas d'apport <strong>de</strong> fumure.<br />
2- Desherbage régulier, faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> culture, et pas d'apport <strong>de</strong><br />
fumure.<br />
3- Desherbage régulier, forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> culture (,12.3 plantes/m2<br />
pour KH149A et 8.3 plantes/m2 pour 69101 et RMP91), et pas<br />
d'apport <strong>de</strong> fumure.<br />
4- Desherbage régulier, forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> culture, et apport d'une<br />
fumure avant le semis (NPK: 16-29-29 kg/ha).<br />
Les mauvaises herbes les plus fréquentes dans la zone d'expérimenta-<br />
tion sont les suivantes: Pennisetirrn polystachion, Vernonia galamensis,<br />
Penniseturn sp., Ipomoea involucrata, et Crotalaria sp. Du chlorotha-<br />
lonil (3.8 kg m.a./ha), un fongici<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact sans effet physiologique<br />
reconnu sur l'arachi<strong>de</strong>, est pulvérisé sur la moitié <strong>de</strong>s parcelles élémen-<br />
taires (sous-sous-unités) tous les quinze jours. Ces parcelles élémentai-<br />
res sont carrées, <strong>de</strong> 4.8 m <strong>de</strong> côté, et séparées par une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> terrain<br />
non cultivé <strong>de</strong> 1 m <strong>de</strong> large. L'expérimentation est mise en place envi-<br />
ron trois semaines après l'établissement <strong>de</strong> la saison <strong>de</strong>s pluies, le 26<br />
juin 1989.<br />
Des estimations <strong>de</strong> sévérité <strong>de</strong>s maladies foliaires sont effectuées<br />
tous les mois. Les observations portent sur trois rangs foliaires (3e, 5e<br />
et <strong>de</strong>rnière feuille présente sur la tige principale, décomptées à partir<br />
du sommet <strong>de</strong> la tige) pour la <strong>rouille</strong> et sur <strong>de</strong>ux rangs foliaires (5e et<br />
6e feuilles) pour les cercosporioses précoce et tardive, à l'ai<strong>de</strong><br />
d'éChelles schématiques (Savary et al., 1988; voir également le chap.<br />
7). La sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> moyenne <strong>de</strong>s trois feuilles représentant une<br />
plante est corrigée par la proportion <strong>de</strong> feuilles infectées sur la tige<br />
principale. Les sévérités moyennes <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong>s cercosporioses sont<br />
estimées pour chaque parcelle à partir <strong>de</strong> trois plantes tirées au hasard<br />
au cours <strong>de</strong> chaque session d'observations. Les ren<strong>de</strong>ments (en kg <strong>de</strong><br />
gousses sèches / ha) sont estimés à l'intérieur <strong>de</strong> chaque parcelle, en<br />
considérant les lignes extérieures, et les plantes aux extrémités <strong>de</strong><br />
chaque ligne, comme <strong>de</strong>s bordures.
- Secon<strong>de</strong> expérience<br />
DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 193<br />
bl- Site et dispositif expérimentaux. L'expérience est établie à la<br />
station expérimentale <strong>de</strong> I'IIRSDA, à Adiopodoumé, sur <strong>de</strong>s sols<br />
sablo-limoneux. Le dispositif expérimental est constitué par une<br />
combinaison <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux strip-plots (Johnson et al., 1986), le premier étant<br />
assigné aux facteurs d'intensification, et incorporant le second, assigné<br />
aux traitements <strong>de</strong> maladies (Fig. 8-1). Les <strong>de</strong>ux facteurs<br />
d'intensification sont le ren<strong>de</strong>ment potentiel du cultivar, et le contrôle<br />
<strong>de</strong> l'enherbement, fixés à trois niveaux chacuns: 3 cultivars différents<br />
sont utilisés (Vl, V2 et V3), et trois niveaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong><br />
l'enherbement sont simulés (Wl, W2 et W3). Les <strong>de</strong>ux maladies, la<br />
<strong>rouille</strong> (P. arachidis) et la cercosporiose tardive (C. personaturn), sont<br />
manipulées <strong>de</strong> manière à obtenir <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies (R1<br />
et R2, et S1 et S2, respectivement, Fig. 8-1).<br />
L'expérimentation est conduite avec 4 répétitions, et donc 144<br />
parcelles élémentaires, chacune comportant 5 lignes <strong>de</strong> 20 plantes. La<br />
distance entre les lignes et entre les plantes sur la ligne est <strong>de</strong> 0.4 m.<br />
Les parcelles individuelles sont séparées d'un passage <strong>de</strong> sol nu <strong>de</strong> 1.2<br />
my et les répétitions, d'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> terrain non cultivé <strong>de</strong> 6 m <strong>de</strong><br />
large. La surface totale <strong>de</strong> l'expérience est <strong>de</strong> 4381 mz. Les rangs<br />
extérieurs et les plantes situées aux extrémités <strong>de</strong>s lignes sont<br />
considérées comme <strong>de</strong>s bordures, et les 54 plantes situées à l'intérieur<br />
<strong>de</strong> ces limites sont prises en compte pour l'estimation <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong>s<br />
maladies et <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments par parcelle. Le temps est mesuré (t = O) à<br />
partir <strong>de</strong> la date <strong>de</strong> semis, le 16 mai 1989.<br />
b2- Cultivars. Les trois cultivars d'arachi<strong>de</strong> ont <strong>de</strong>s ports érigés et <strong>de</strong>s<br />
cycles courts (c'est-à-dire 90 jours du semis à la récolte): un cultivar<br />
local (Vl), TMV2 (V2) et KH149A (V3). Ces cultivars représentent<br />
<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments potentiels croissants. Tous les trois présentent un type<br />
<strong>de</strong> réaction très sensible à P. arachidis (Savary et al., 1989) et à C.<br />
personatum (Subrahmanyam et al., 1982).<br />
b3- Manipulation <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> mauvaises herbes. L'objectif <strong>de</strong>s<br />
traitements d'enherbement est d'établir 3 niveaux distincts d'infestation<br />
qui simulent <strong>de</strong>s niveaux observables et les fréquences d'intervention<br />
dans les cultures paysannes (Mamotte & Busnardo, 1986; Savary,<br />
1986). Les espèces les plus fréquemment rencontrées sont: Mollugo<br />
nidicaulis, Ol<strong>de</strong>nlandia corymbosa, Fimbrisqlis sp., Eleusine indica,<br />
Cyperus rotundis, Portula olernceae, Amaranthus sp., Boerhavia<br />
dijûsa, et Digitaria sp.<br />
Dans le premier traitement d'enherbement (W l), aucun contrôle<br />
<strong>de</strong> l'infestation n'est assuré. Un désherbage régulier est effectué<br />
(approximativement tous les 15 jours) dans le troisième traitement
Figure 8-1. Dispositif factoriel <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> expérience.<br />
Ce dispositif est utilisé pour étudier les variations du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />
l'arachi<strong>de</strong> en réponse au ren<strong>de</strong>ment potentiel <strong>de</strong>s cultivars (3 niveaux), au<br />
contrôle <strong>de</strong> I'enherbement (3 niveaux), à la <strong>rouille</strong> (2 niveaux) et à la<br />
cercosporiose tardive (2 niveaux). Le schéma représente la mise en place<br />
<strong>de</strong> la première répétition.
v2<br />
v1<br />
v3<br />
DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS<br />
w3 w2 w1<br />
Fig. 8-1<br />
I .<br />
195
196 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
(W3). Dans le second (W2), un <strong>de</strong>sherbage sélectif est effectué, avec<br />
l'intention <strong>de</strong> limiter la population <strong>de</strong> mauvaises herbes à trois espèces<br />
seulement: Mollugo nidicaulis, Ol<strong>de</strong>iilandia corymbosa, et Fiinbristylis<br />
sp. Ces trois espèces sont choisies pour leur port relativement prostré,<br />
leur croissance foliaire modérée, et leur hauteur réduite par rapport à<br />
un couvert d'arachi<strong>de</strong>. De ce choix résulte, entre les traitements W1 et<br />
W2, <strong>de</strong>s différences non seulement <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité, mais également <strong>de</strong><br />
structure du couvert <strong>de</strong> mauvaises herbes.<br />
b4- Manipulation <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies. L'objectif ;e ces<br />
manipulations est d'obtenir <strong>de</strong>ux niveaux distincts et indépendants <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ux maladies, _. JI i par le biais d'infêctions artificielles et <strong>de</strong> traitements<br />
fongici<strong>de</strong>s. _ _ _ - _- - --<br />
Ence qui conceGe la <strong>rouille</strong>, <strong>de</strong>s contaminations sont effectuées<br />
à <strong>de</strong>ux reprises à t = 21 et 32 à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mélãnges <strong>de</strong> spores <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
et <strong>de</strong> kaolin pulvérisés sur les plantes <strong>de</strong>s trois rangs intérieurs <strong>de</strong><br />
chaque parcelle (R2) comme décrit précé<strong>de</strong>mment (chap. 7). 250 mg<br />
<strong>de</strong> mélange sont pulvérisés par parcelle, avec une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> spores <strong>de</strong><br />
64 sporedmg, lors <strong>de</strong> la première contamination, et une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 160<br />
spores/mg lors <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>, c'est-à-dire approximativement 300 et<br />
740 spores par plante, respectivement.<br />
En ce qui concerne la cercosporiose tardive, <strong>de</strong>ux contaminations<br />
sont effectuées, à t = 20 et 29, en pulvérisant <strong>de</strong>s suspensions <strong>de</strong> spores<br />
(chap. 7) sur les trois rangs intérieurs <strong>de</strong> chaque par~elle~(S2). Lors <strong>de</strong><br />
la première contamination, 50 ml à une concentration <strong>de</strong> 6 spores/pl<br />
(environ 5500 spores/plante) sont 'pulvérisés sur chaque parcelle, et<br />
lors <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>, 40 ml-à une concentration <strong>de</strong> 4 spores/pl (environ<br />
3000 spores/plante).<br />
Des fongici<strong>de</strong>s systémiques sont appliqués à quatre reprises, à<br />
partir <strong>de</strong> t = 31 jours après semis. Le fongici<strong>de</strong> utilisé pour contrôler<br />
la cercosporiose tardive (dans les parcelles S1) est. le benomyl<br />
(Benlate@) à une dqse <strong>de</strong> 0.7 kg m.a./ha, et le fongici<strong>de</strong> utilisé pour<br />
contrôler la <strong>rouille</strong> (dans les parcelles Rl) est l'axycarboxine<br />
(PlantvaxB) à une dose <strong>de</strong> 2.25 1 m.a./ha. Une expérience séparée a été<br />
effectuée pour contrôler que ces fongici<strong>de</strong>s n'ont pas d'effets<br />
secondaires sur le développement, la croissance, et le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />
plantes non infectées, sur la base du même calendrier <strong>de</strong> traitement, et<br />
<strong>de</strong>s mêmes doses (Brissot & Savary, non publié).<br />
En résumé, les traitements <strong>de</strong> maladies correspon<strong>de</strong>nt aux<br />
opérations suivantes:<br />
parcelles R1 S1: traitées au Plantvax et au Benlate;<br />
parcelles RI S2: infectées avec la cercosporiose et traitées au Plantvax;<br />
parcelles R2S 1 : infectées avec la <strong>rouille</strong> et traitées au Benlate;<br />
parcelles R2S2: infectées avec la <strong>rouille</strong> et avec la cercosporiose,<br />
non traitées.
Tableau 8-1. Liste <strong>de</strong>s variables.<br />
. .<br />
DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 197<br />
Acronymes Significations 1-<br />
Unités ~<br />
:-<br />
hii Indice foliaire total m2.m-2<br />
cllai,- Indice foliaire mort (défoliation) m2.m-2<br />
'i<br />
si<br />
wd<br />
tul<br />
dLAl<br />
R ..<br />
S<br />
RI<br />
-SI<br />
Sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> ' Yo<br />
Sévérité <strong>de</strong> cercosporiose YO<br />
Note moyenne d'enherbement<br />
Aire sous la courbe d'indice foliaire total m2.m-z.jour<br />
Aire sous la courbe d'indice foliaire mort m2.m-z.jour<br />
Aire sous la courbe <strong>de</strong> sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> %.jour<br />
Aire sous la courbe <strong>de</strong> sévérité <strong>de</strong> cercosporiose - %.jour<br />
Transformation logarithmique <strong>de</strong> R<br />
Transformation logarithmique <strong>de</strong> S<br />
Y Ren<strong>de</strong>ment d'une parcelle individuelle kg.ha-'<br />
Y' Ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence pour une combinaison kg.ha-'<br />
WV,dans chaque répétition (parcelles-R1 S1)<br />
I
198 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
b5- Observations, estimalions et traitement préliminaire <strong>de</strong>s domzées.<br />
Les observations sont effectuées à intervalles régulier (t = 17, 27, 41,<br />
-51, 63, 76; et 86 après semis) dans chaque parcelle: décompte <strong>de</strong><br />
feuilles attachées et détachées (cicatrices foliaires) <strong>de</strong>s tiges principales<br />
<strong>de</strong> trois plantes tirées au hasard dans les trois rangs centraux,<br />
estimations <strong>de</strong>s sévérités <strong>de</strong>s maladies sur ces plantes; et estimation<br />
globale <strong>de</strong> l'infestation <strong>de</strong>s mauvaises herbes à l'échelle <strong>de</strong> la parcelle.<br />
-<br />
Le nombre total moyen <strong>de</strong> feuilles (attachées ou détachées) émises<br />
sur la tige principale à une date donnée est utilisé pour estimer l'indice<br />
.foliaire total binstantané @laii , Tab. 8-11, à l'ai<strong>de</strong> d'une relation<br />
fonctionnelle établie et validée dans une expérience indépendante, avec<br />
les mêmes cultivars à la même <strong>de</strong>nsité, et au même - endroit (chap. 7).<br />
La formule utilisée est:<br />
1<br />
daii = CD * (a * mtb) * (c + d * In mt),<br />
où mt-est le nombre total <strong>de</strong> feuilles (attachées ou détachées) sur la tige<br />
principale, CD est la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la culture, et a, b, c, et d sont <strong>de</strong>s<br />
paramètres. L'indice foliaire total et la proportion (p) -<strong>de</strong> feuilles<br />
tombées <strong>de</strong> la tige principale (estimé à partir du nombre <strong>de</strong> cicatrices<br />
foliaires) sont ensuite utilisés pour produire une estimation <strong>de</strong>s indices<br />
foliaires détachés (p*tZaii ) et attachés ((l-p)*tlaii ), en admettant la<br />
propbrtion <strong>de</strong> défoliation sur la tige principale représentative <strong>de</strong> celle<br />
<strong>de</strong> la plante entière.<br />
L'infestation par les mauvaises herbes est estimée à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
clé suivante:<br />
O- pas <strong>de</strong> mauvaises herbes;<br />
1- elles couvrent O à 1 % <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la parcelle;<br />
2- elles couvrent 1 à 5 % <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la parcelle;<br />
3- elles couvrent 5 à 10 % <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la parcelle;<br />
4- elles couvrent plus <strong>de</strong> 10 7% <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la parcelle, mais plus<br />
*<strong>de</strong> 80% du couvert d'arachi<strong>de</strong> domine celui <strong>de</strong>s mauvaises herbes;<br />
5- elles couvrent plus <strong>de</strong> 10 .% <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la'parcelle, et plus <strong>de</strong><br />
20% du couvert d'arachi<strong>de</strong> est dominé par celÜi <strong>de</strong>s mauvaises herbes.<br />
Les estimations <strong>de</strong> sévérités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (ri) et <strong>de</strong> cercosporiose<br />
tardive (si) sont effectuées <strong>de</strong> la même manière que dans l'expérience<br />
préliminaire.<br />
Le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> chaque parcelle est estimé à partir <strong>de</strong>s trois<br />
lignes centrales. Les plantes <strong>de</strong> ces lignes sont récoltées, et leurs<br />
gousses sont nettoyées, séchées (40-55°C) pendant 5 jours, et pesées. Le<br />
ren<strong>de</strong>ment par parcelle individuelle (Y) est exprimé en kg <strong>de</strong> gousses<br />
sèches / ha.<br />
66- Analyse <strong>de</strong>s données. Des analyses transversales (Zadoks, 1972) <strong>de</strong><br />
variance sont effectuées sur les valeurs instantanées <strong>de</strong> quatre variables:
DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS . i99<br />
les indices foliaires totå1 (hii) et mort (détaché; dlaii),’ainsi que les<br />
sévérités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (ri) et <strong>de</strong>’cercosporiose (si ). ‘Ces anaiyses sont effectuées<br />
pour tester (a) l’apparition <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong>s traitements, (b) <strong>de</strong>s<br />
interactions entre traitements, et (c) <strong>de</strong>s effets spkcifiques <strong>de</strong>s maladies<br />
sur la croissance et la défoliation du couvert au cours du_ cycle cultural.<br />
Des analyses <strong>de</strong> variance sont, effectuées sur <strong>de</strong>s- variables<br />
représentatives <strong>de</strong> la croissance globale du couvert et <strong>de</strong>s épidémies,<br />
afin d‘étudier.plus avant les effets et les interactions entre traitements<br />
(analyses longitudinales). La croissance du couvert et la défoliation<br />
sont représentées par trois variables, les aires sous les courbes <strong>de</strong><br />
progression d’indice foliaire total émis (TLAI) et détaché (DLAZ), et la<br />
proportion finale (t = 86) <strong>de</strong> feuilles détachées (%<strong>de</strong>f, Tab. 8-1). Les<br />
épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose sont représentées par leurs<br />
aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> maladie respectives (R et S).<br />
L’infestation par les mauvaises herbes est représentée par la moyenne<br />
<strong>de</strong>s notes d‘infestation pour chaque parcelle individuelle; wd. Les aires<br />
sous les courbes <strong>de</strong> progression au cours du temps sont calculées<br />
comme:<br />
’ x= At *xi,<br />
où At représente l’intervalle <strong>de</strong> temps entre‘<strong>de</strong>ux observations (ti -t i-]),<br />
et xi, la valeur <strong>de</strong> la variable appropriée pour la ie observation (Tab.<br />
8-1). Des transformations Arcsin sont effectuées sur %<strong>de</strong>f et wd avant<br />
d’entreprendre les analyses <strong>de</strong> variance.<br />
Les analyses <strong>de</strong> variance sont effectuées en accord avec le dispositif<br />
expérimental (Gomez & Gomez, 1984; Johnson et al., 1986),<br />
c’est-à-dire en admettant l’indépendance <strong>de</strong>s traitements.<br />
Les données sont ensuite étudiées grâce à <strong>de</strong>s régressions linéaires<br />
pas à pas. Dans le chapitre précé<strong>de</strong>nt (chap. 7), les logarithmes <strong>de</strong>s<br />
aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s maladies ont fourni <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>scripteurs appropriés <strong>de</strong>s variations du dommage et du ren<strong>de</strong>ment.<br />
Les aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s sCv,érités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />
cercosporiose sont donc transformées:<br />
RI = ln(R +1) et S I = In (S +l).<br />
Ces <strong>de</strong>ux nouvelles variables sont utilisees pour représenter les dégâts<br />
(Zadoks, 1985; voir également les chap. 1,7 et 10) occasionnés par les<br />
<strong>de</strong>ux maladies.<br />
Comme le ren<strong>de</strong>ment accessible (Zadoks & Schein, 1979; chap.<br />
1 O) associé à chaque combinaison: (cultivar) * (contrôle <strong>de</strong> l’enherbe-<br />
ment) est, en pratique, inconnu, une variable additionnelle est introdui-<br />
te, le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence Yr. Cette variable représente le ren<strong>de</strong>-<br />
ment <strong>de</strong> chaque combinaison possible <strong>de</strong> facteurs d’intensification aux<br />
niveaux bas <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose (RlS1) dans chacune <strong>de</strong>s<br />
quatre répétitions <strong>de</strong> l’expérience. Lorsque les variations <strong>de</strong> Yr sont
-<br />
_.<br />
, .- -- - - -<br />
._<br />
Figure 8-2. Une expérience préliminaire sur les pertes <strong>de</strong> récolte<br />
causées par la cercosporiose précoce, la cercosporiose tardive et<br />
la <strong>rouille</strong> sur 3 cultivars d'arachi<strong>de</strong> à différents niveaux d'intensifi-<br />
cation.<br />
1 , 2 , 3 , 4 : niveaux d'intensification (voir texte).<br />
Barres blaches: parcelles protégées; barres grisées: parcelles non<br />
protégées.<br />
Chaque barre représente la moyenne <strong>de</strong> 3 répétitions.
I<br />
l * *<br />
Y (kglha)<br />
2000<br />
1500<br />
500<br />
O<br />
1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4<br />
KH 1 49A 691 O1 RMP 91<br />
Fig. 8-2<br />
..
202 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
considéréesa à l'intérieur <strong>de</strong> chaque jeu <strong>de</strong> données représentant un<br />
quelconque cultivar aux diverses infestations <strong>de</strong> mauvaises herbes<br />
(VkW-), elles incorporent les effets du contrôle <strong>de</strong> I'enherbement et<br />
<strong>de</strong>s répétitions; lorsque les variations <strong>de</strong> Yr sont considérées dans<br />
chaque jeu représentant un niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement pour<br />
les différents cultivars (V-WI), elles incorporent les effets du contrôle<br />
<strong>de</strong> l'enherbement et <strong>de</strong>s répétitions; et lorsque les variations <strong>de</strong> Yr<br />
sont envisagées sur I'ensemhle <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> l'expérience (V-W->,<br />
elles incorporent les effets <strong>de</strong>s cultivars, du contrôle <strong>de</strong> l'enherbement,<br />
et <strong>de</strong>s répétitions.<br />
i<br />
3 - Résultats<br />
a- Expérience prélimiriaire<br />
Li cultivar à cycie court (KH 149A) est récolté à la date prévue, 90<br />
jÓurs après semis. En raison d'une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> sécheresse intense en fin<br />
<strong>de</strong> cycle, et d'un rique <strong>de</strong> perte en gousses à la récolte lié aux<br />
caractéristiques du sol, les <strong>de</strong>ux autres cultivars (69101 et RMP91) sont<br />
récoltés ensemble, 120 jours après semis.<br />
En raison <strong>de</strong> pluies irrégulières en début <strong>de</strong> cycle, et du<br />
développement initialement médiocre <strong>de</strong> la culture, l'infestation <strong>de</strong><br />
mauvaises herbes est intense dans les parcelles oc elle n'est pas<br />
contrôlée dès le premier mois après semis. Le développement <strong>de</strong>s<br />
maladies fongiques est fortement réduit dans les parcelles protégées<br />
(sou-sous-unités), comme le montrent les réductions <strong>de</strong>s aires sous les<br />
courbes <strong>de</strong>s maladies: cercosporiose précoce: 2 contre 30 %.jours<br />
(F=61.4; 1,24 d.d.1.; P
DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 203<br />
ment du ren<strong>de</strong>ment par l'itinéraire d'intensification est plus faible en<br />
l'absence (les ren<strong>de</strong>ments passent <strong>de</strong> 550 à 1109 kg/ha) qu'en présence<br />
d'une protection fongici<strong>de</strong> (834 contre 1886 kg/ha). Cette différence<br />
est représentée par une interaction significative (F=5.88; 3,24 d.d.1.;<br />
3<br />
PcO.01): (niveau d'intensification) * (protection fongici<strong>de</strong>).<br />
b- Secon<strong>de</strong> expérience<br />
..<br />
i 2 . I<br />
bl- Développernent <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose. Les<br />
épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> sont plus fortes dans le traitement R2 que dans le<br />
traitement R1 pour les tois cultivars (voir, par exemple, V1, Fig.<br />
8-3), <strong>de</strong>s différences signXcatives <strong>de</strong> ri apparaissant à partir <strong>de</strong> 't = 41<br />
(Tab. 8-2), se traduisajit par <strong>de</strong>s différences très fortes entre les<br />
moyennes <strong>de</strong>s aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> (Rl: R = 192 %.jours; R2: R = 808 %.jours, F = 999, P 0.01,<br />
Tab. 8-3). Les épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> sont plus faibles en présence dé<br />
fortes épidémies <strong>de</strong> cercosporiose tardive (Fig. 8-31,. comme le montre<br />
l'effet significatif du traitement S ("cercosporiose") sur la sévérité <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> à partir <strong>de</strong> t = 51 (Tab. 8-2). Il $ensuit une réduction dë la<br />
surface sous la courbe d'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>; les valeurs moyennes <strong>de</strong><br />
R sont plus faibles dans les parcelles S2 (337 %.jours) que dans les<br />
parcelles S1 (663 %.jours, F = 237; P < 0.01, Tab. 8-3). Par ailleurs,<br />
cette réductLon <strong>de</strong> R est plus forte sur <strong>de</strong> fortes épidémies, cé qui est<br />
représenté par l'interaction R * S (P < 0.01, Tab. 8-3). En conséquence,<br />
4 catégories <strong>de</strong> parcelles peuvent être distinguées concernant l'aire sous<br />
la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>: RlS1: R = 278<br />
%.jours; RlS2: 105 %.jours; R2S1: 1048 %.jours; R2S2: 568 %.jours.<br />
Les épidémies <strong>de</strong> cercosporiose sont plus fortes dans les<br />
traitements S2 que dans les traitements S1 (voir, gar exemple, V1, Fig.<br />
8-3). Des différences <strong>de</strong> sévérité <strong>de</strong> cercosporiose apparaissent à t =-41<br />
(Tab. 8-2), et se tiaduisent par <strong>de</strong> fortes différences entre les aires sous<br />
les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies correspondant aux <strong>de</strong>ux<br />
traitements, pour les trois cultivars (Sl: S = 66 %.jours; S2: S = 679<br />
%.jours; F = 3 18, P < 0.01, Tab. 8-3). Lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière observation<br />
(t = 86), la sévérité <strong>de</strong> cercosporiose est inférieure dans le traitement<br />
R1S2 à celle du traitement R2S2, d'oh un effet signific.atif du<br />
traitement R ("<strong>rouille</strong>") sur si à cette date (P < 0.01, Tab. 8-2), et <strong>de</strong>s<br />
effets R et R * S significatifs sur les variations <strong>de</strong>s aires sous les courbes<br />
<strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> cercosporiose (P -< 0.01, Tab. 3-3).<br />
De ce fait, 3 catégories <strong>de</strong> parcelles peuvent être considérées, eu égard<br />
à cette caractéristique, S : RlSl (S = 70 %.jours) et R2S1 (S = 62<br />
%.jours); R1S2 (S = 633 %.j6urs); et R2S2 (S = 725 %.jours).<br />
d /
Figure 8-3. Secon<strong>de</strong> expérience: courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s<br />
épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (ri), <strong>de</strong> cercosporiose tardive (si), et <strong>de</strong>s<br />
indices foliaires total (ta/ii) et détaché (dabi) pour le cultivar local<br />
(VA 1.<br />
Chaque groupe <strong>de</strong> courbes (moyennes <strong>de</strong> 4 répétitions) represente<br />
chaque combinaison <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (R1 ou R2) et <strong>de</strong> cercosporiose<br />
(S1 ou S2).
séverités séverites<br />
N P<br />
O<br />
r).<br />
r).<br />
cn<br />
O<br />
-J<br />
O<br />
(o<br />
O<br />
so W<br />
o O<br />
N P<br />
Y A ;<br />
-2.<br />
O<br />
w<br />
O<br />
I., .<br />
O ,N P 0, -. ,<br />
-<br />
indices foliaires I<br />
.<br />
indices foliaires I
206 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Tableau 8-2. Secon<strong>de</strong> expérience: analyses transversales sur les<br />
courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong>s maladies, <strong>de</strong> la<br />
croissance du couvert <strong>de</strong> et la défoliation.<br />
Variable<br />
Source <strong>de</strong><br />
Valeurs <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> variance à t =<br />
variation d.I.(') 17 (3) 27 - 41 51<br />
~-<br />
fi (4) cultivar (26) 'NS NS NS NS<br />
63<br />
NS<br />
76<br />
NS<br />
86<br />
NS<br />
W(5) (2,6) NS.<br />
<strong>rouille</strong> (1,27) NS<br />
cercosporiose (1,27) NS<br />
NS<br />
NS<br />
NS<br />
NS NS NS 29.7 66.4*'<br />
125** 428** 307* 736** 514*"<br />
NS 53.0** 106** 133** 221**<br />
Si (4) cultivar (26) - (9 NS ' NS 14.4** 15.6** 26.7 422*<br />
W(5) (2,6) - (9 NS NS NS NS NS NS<br />
<strong>rouille</strong> (1,27) - (9 NS . NS NS NS NS 7.85**<br />
cercosporiose (1,27) . - (9 NS 66.7 228** 456** 374** 1240**<br />
frai, cultivar (2,6) NS NS 23.4** 9.64** 36.7** 63.1** 13Y<br />
W(5) (2,6) Ns NS NS Ns Ns 5.29* 7.71*<br />
<strong>rouille</strong> (1,27) NS NS NS Ns NS Ns '5.49*<br />
cercosporiose (1,27)' NS NS NS NS NS NS Ns<br />
dlaii cultivar (2,6) NS NS NS 9.02* 53.7** 18.1** 13.3**<br />
W (5) (2,6) NS NS NS NS NS NS NS<br />
<strong>rouille</strong> (1,27) NS NS NS NS NS 4.59* 16.3:<br />
cercosporiose (1,27) NS . NS 5.23* 80.3** 20Y* 264** 530**<br />
(1) Voir Tableau 8-4.<br />
(2) Les rapports <strong>de</strong> variance sont calculés avec les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté et les<br />
sommes <strong>de</strong> carrés appropriés (voir tableau 8-4).<br />
(3) En jours après semis.<br />
(4) Les données sont transformées en: 2 Arcsin d(x /loo) avant-l'analyse.<br />
(5) W: contrôle <strong>de</strong>s mauvaises herbes.<br />
(6) Pas <strong>de</strong> cercosporiose à cette date.<br />
NS : non significatif ; * : P 0.05 ; ** : P 0.01.
DOMMAGE i ESSAIS FACTORIELS 207<br />
Tableau 8-3. Secon<strong>de</strong> expérience: analyses longitudinales *sur<br />
les variables explicatives du ren<strong>de</strong>ment.<br />
- . . Variables(2).<br />
Sources <strong>de</strong><br />
variations d.1. wd (3)R S ta/ dLAl %<strong>de</strong>f (4)<br />
cultivar o/)<br />
Contrôle <strong>de</strong><br />
I'enherbement (W)<br />
v * w<br />
Rouille (R)<br />
R *V<br />
R *W<br />
R *V *W<br />
Cercosporiose (S)<br />
s *v<br />
s *w<br />
s *v *w<br />
R *S<br />
R *S *V<br />
R *S *W<br />
R *S *V *W<br />
-<br />
NS NS 20.4* 230** 34.8** NS<br />
15V* 13.7** NS 6.05* NS NS<br />
NS NS NS NS NS NS<br />
NS 999** 9.16** NS 9.01** 44.5**<br />
NS 21.0** NS NS NS NS<br />
NS NS NS NS NS NS<br />
NS NS NS NS NS NS<br />
, NS 237** 318** NS 466** 527**<br />
NS 8.34** 21.2** NS 15.5** 3.80'<br />
NS NS NS NS NS NS<br />
NS NS NS NS NS NS<br />
NS 128** 12.5** NS 18.P 24.7'*<br />
NS 4.W NS NS NS .NS<br />
NS NS NS NS NS NS<br />
NS NS NS NS NS NS<br />
(1) Voir tableau 8-4.<br />
(2) Les valeurs sont les rapports <strong>de</strong> variance calculés avec les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong><br />
libertés et les sommes <strong>de</strong> carrés appropriés (voir Tableau 8-4). La<br />
signification <strong>de</strong>s acronymes est donnée dans le tableau 8-1.<br />
(3) Note moyenne d'infestation par les mauvaises herbes. Les données<br />
sont transformées en: 2 Arcsin J(x /5) avant l'analyse.<br />
(4) Pourcentage terminal <strong>de</strong> défoliation (t = 85). Les données sont trans-<br />
formées en: 2 Arcsin J(x /loo) avant l'analyse.<br />
NS : non significatif ; * : P < 0.05 ; ** : P < 0.01 .
208 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
. Un effet significatif <strong>de</strong>s cultivars (Vj sur fa sévérité <strong>de</strong> cercospo-<br />
riose est apparent à partir <strong>de</strong> t = 51 (Tab. 8-2), qui- se traduit par <strong>de</strong>s<br />
différences significatives entre les trois variétés en termes d'aires sous<br />
les courbes d'épidémies (VI: S = 360 %.jours; V2: S = 547 %.jours;<br />
V3: S = 210 %.jours, F = 20.4, P 0.05, Tab. 8-3). Ces différences<br />
n'apparaissent, en réalité, qu'aux sévérités <strong>de</strong> cercosporiose élevées,<br />
d'où l'interaction V * S (Tab. 8-3).<br />
Un effet'pdu contrôle <strong>de</strong> I'enherbement est i<strong>de</strong>ntifié sur les<br />
épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Cet effet apparait à t = 76 (Tab. 8-2) et<br />
correspond à une réduction'<strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> lorsque le contrôle<br />
<strong>de</strong> I'enherbement décroît (c'est-à-dire, aux forts niveaux d'infestation<br />
<strong>de</strong> mauvaises herbes). L'effet global, mesuré sur R, est significatif (F =<br />
13.7, P
DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 209<br />
significatifs (P < 0.01, Tab. 8-3). Une interaction R * S significative sur<br />
dLA1 est i<strong>de</strong>ntifiée (P 0.01, Tab. 8-3), qui correspond à un léger<br />
accroissement <strong>de</strong> défoliation aux niveaux élevés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et bas <strong>de</strong><br />
cercosporiose à la fin du cycle cultural (Fig. 8-3).<br />
Un effet significatif du cultivar sur la défoliation est apparent à<br />
partir <strong>de</strong> t = 51 (P < 0.05, Tab. 8-2). La défoliation globale est<br />
beaucoup plus faible pour V3 (48 jours) que pour V2 (62 jours) et V1<br />
(68 jours, P < 0.01, Tab. 8-3). Comme cette différence incorpore <strong>de</strong>s<br />
différences <strong>de</strong> croissance du couvert, et <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong>s variétés au<br />
traitement "cercosporiose", la défoliation est également envisagée en<br />
termes <strong>de</strong> pourcentage final <strong>de</strong> défoliation, %<strong>de</strong>f. L'analyse <strong>de</strong> %<strong>de</strong>f ne<br />
met pas en évi<strong>de</strong>nce d'effet principal <strong>de</strong>s cultivars. (Tab. 8-3). Une<br />
interaction S * V significative sur %<strong>de</strong>f est, cependant, indiquée (P <<br />
0.05), qui est associée à une proportion <strong>de</strong> défoliation légèrement plus<br />
forte pour V3 (34 %) que pour V1 (30 %) et V2 (29 %) pour un<br />
niveau bas <strong>de</strong> cercosporiose. De ce fait, les différences entre cultivars<br />
concernant dLAZ doivent être essentiellement attribuées à <strong>de</strong>s<br />
différences <strong>de</strong> croissance globale (représentée par JLAZ),<br />
accompagnées <strong>de</strong> proportions équivalentes <strong>de</strong> défoli,ation. En d'autres<br />
termes, les trois cultivars diffèrent, dans cette expérience, dans leur<br />
réponse au traitement "cercosporiose" quant à la sévérité <strong>de</strong><br />
cercosporiose (surtout V3); pourtant la réponse, en termes <strong>de</strong><br />
proportion <strong>de</strong> défoliation, est analogue. Les légères différences <strong>de</strong><br />
valeurs <strong>de</strong> %<strong>de</strong>f entre les cultivars pour un niveau <strong>de</strong> cercosporiose<br />
faible sont peut-être représentatives <strong>de</strong> différences <strong>de</strong> remobilisation en<br />
fin <strong>de</strong> cycle, celle-ci étant plus importante pour V3.<br />
b3- Ren<strong>de</strong>ment. La figure 8-4 montre les différences <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments<br />
moyens en fonction <strong>de</strong>s différents traitements pour les trois cultivars.<br />
Un contrôle réduit .<strong>de</strong> I'enherbement, et <strong>de</strong>s niveaux élevés <strong>de</strong>s<br />
maladies réduisent à Evi<strong>de</strong>nce les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s trois cultivars.<br />
Apparemment, les ren<strong>de</strong>ments maxima (W3RlS1) <strong>de</strong> V1 et V2,ne<br />
diffèrent pas, mais Je déclin du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> V2 est plus marqué que<br />
celui <strong>de</strong> \I 1.<br />
L'effet du cultivar (V) sur les variations du ren<strong>de</strong>ment est<br />
significatif (F = 50.1, P < 0.01, Tab. 8-4), les trois cultivars présentant<br />
<strong>de</strong>s différences dans leurs ren<strong>de</strong>ments moyens: V3: 21793 V1: 1938;<br />
V2: 1487 kg/ha. L'effet du contrôle <strong>de</strong> l'enherbement (W) est signi-<br />
ficatif (F = 46.9, P 0.01). Les ren<strong>de</strong>ments moyens.obtenus pour le<br />
traitement W3 (2039 kg/ha) et W2 (2061kg/ha) étant supérieurs aux<br />
ren<strong>de</strong>ments obtenus en l'absence <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement (W1 :<br />
1503 kg/ha). Ceci suggère que, dans cette expérience, la compétition<br />
entre les mauvaises herbes et l'arachi<strong>de</strong> dépend <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité qlinfes-<br />
tation et <strong>de</strong> la structure du couvert <strong>de</strong> mauvaises herbes. Les <strong>de</strong>ux<br />
traitements <strong>de</strong> maladies ("<strong>rouille</strong>" et ''cercosporiose'') sont associés à
Figure 8-4. Secon<strong>de</strong> expérience: ren<strong>de</strong>ments moyens pour<br />
chaque combinaison :<br />
cultivar - enherbement - <strong>rouille</strong> - cercosporisse (VkWIRmSn).<br />
Chaque barre représente la moyenne <strong>de</strong> 4 répétitions<br />
Les barres noires représentent les plus petites différences significatives<br />
pour les comparaisons (P < 0.05) :<br />
- <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> dans une combinaison VkWlSn donnée (330<br />
kglha);<br />
- <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> cercosporiose dans une combinaison VkWlRm donnée<br />
(377 kglha).
2500<br />
1 O00<br />
500<br />
R2S1<br />
1 P.P.D.S. (VkWISn)<br />
w3 w2 w1 w3 w2 w1<br />
V3 (KH 1 49A) V2 (TMV2)<br />
Fig. 8-4<br />
w3<br />
l n<br />
w2 w1<br />
V1 (cvr local)
212 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
<strong>de</strong>s effets significatifs (F = 116 et 137, respectivement, P < 0.01). La<br />
réduction moyenne <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment due au traitement "<strong>rouille</strong>'! est:<br />
2072 (RI) - 1664 (R2) = 408 kg/ha,<br />
et la réduction moyenne due au traitement "cercosporiose" est:<br />
2121 (Sl) - 1614 (S2) = 507 kg/ha.<br />
_ _<br />
Une interaction V*W significative (F = 3.73, P < 0.05) est<br />
i<strong>de</strong>ntifiée, qui correspond à <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> classement <strong>de</strong>s cultivars<br />
en fonction <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s mauvaises herbes. A un niveau<br />
faible (W1) ou moyen (W2) <strong>de</strong> contrôle, les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> VI et V3<br />
sont supérieurs à ceux <strong>de</strong> V2; à un niveau <strong>de</strong>-contrôle élevé (W3), V3 a<br />
un ren<strong>de</strong>ment significativement supérieur à celui <strong>de</strong> V1. Les différences<br />
moyennes <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment (pour tous les traitements <strong>de</strong> maladies)<br />
liées au contrôle <strong>de</strong> I'enherbement (W3-Wl) en fonction <strong>de</strong>s cultivars<br />
sont: 280, 582, et 745 kgha pour V1, V2, et V3, respectivement. En<br />
d'autre termes, VI semble supporter mieux la compétition <strong>de</strong>s mauvaises<br />
herbes que V2 et V3 (Fig. 8-4).<br />
L'interaction R*S (F = 26.4, P < 0.01) correspond à <strong>de</strong>s effets<br />
moins qu'additifs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux traitements <strong>de</strong> maladies sur la riduction <strong>de</strong>s<br />
ren<strong>de</strong>ments: la réduction due au traitement "<strong>rouille</strong>" seul (pour un<br />
niveau <strong>de</strong> cercosporiose bas et quelque soit le contrôle <strong>de</strong> l'enherbement)<br />
est <strong>de</strong> 576 kg/ha; la réduction due au traitement "cercosporiose"<br />
seul est <strong>de</strong> 705 kg/ha; et la réduction due à <strong>de</strong>s niveaux simultanément<br />
élevés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies est <strong>de</strong> 914 kgha.<br />
Les réductions <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment associées à un niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
élevé augmentent avec le niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> I'enherbement (284,<br />
362, et 576 kgha pour W 1, W2, et W3, respectivement), ce dont rend<br />
compte l'interaction R*W (F = 5.28, P 0.05).<br />
Les réponses <strong>de</strong>s cultivars aux diverses combinaisons <strong>de</strong> traitement<br />
"<strong>rouille</strong>" et <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement varient, comme l'indique<br />
l'interaction R*V*W (F = 2.99, P < 0.05). Pour les trois cultivars,<br />
un accroissement du contrôle <strong>de</strong> I'enherbement à un niveau faible <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> se traduit par un accroissement <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments. Cet accrois:<br />
sement, cependant, est beaucoup plus fort pour V2 et Y3 (Vl: 284<br />
kg/ha; V2: 702 kgha; V3: 1059 kgha). A un niveau élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, la<br />
réponse <strong>de</strong>s cultivars au contrôle <strong>de</strong> I'enherbement est différente: les<br />
ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> V2 (463 kg/ha) et V3 (431 kg/ha) sont modérément<br />
accrus, tandis que celui <strong>de</strong> V1 est accrû (276 kg/ha) d'un niveau<br />
équivalent à-celui obtenu à un niveau faible <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. En d'autres<br />
termes: les cultivars V2 et V3 ont une réponse plus forte au contrôle <strong>de</strong><br />
I'enherbement, mais cette réponse est nettement réduite lorsque le<br />
niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est élevé. Le cultivar VI a une réponse médiocre au<br />
contrôle <strong>de</strong> l'enherbement, quelque soit le niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>.<br />
L'interaction finale, (F = 3.56, P 0.05), se rapporte aux variations<br />
entre les contributions individuelles <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> maladies aux
DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS- ,213<br />
Tableau 8-4. Secon<strong>de</strong> expérience : analyse <strong>de</strong> variance du<br />
ren<strong>de</strong>ment. .'<br />
Source <strong>de</strong> variations d.1. C.M. F P<br />
Ré pétitions 3 , 1378609<br />
v (cultivar) 2 +5930544 50.1 < 0.01<br />
erreur (1) 6. 118407<br />
w (contrôle enherbement) 2 4793660 46.9 < 0.01 .<br />
erreur (2) '6 1021 79<br />
v*w 4 251288 - 3.73 ' < 0.05<br />
erreur (3) 12 67398<br />
R (<strong>rouille</strong>) 1 5982147 116 < 0.01<br />
R*V 2 . 125666 2.43 NS<br />
R*W - 2 237451 5.28- ~ < 0.05<br />
R*V*W 4 -159968 - 2.99 '
214 PATHOLOGlE DES CULTURES TROPICALES<br />
réductions <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment, et à leurs effets additifs, selon la combinaison<br />
cultivar * contriile <strong>de</strong> I'enherbement considérée. Pour V1, les réduc-<br />
tions <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment dues à un niveau élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> seul augmentent<br />
modérément avec le contrôle <strong>de</strong> l'enherbement, tandis que les<br />
réductions <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment dues à un niveau <strong>de</strong> cercosporiose élevé<br />
apparaissent indépendantes du contrôle <strong>de</strong> l'enherbement; pour ce<br />
cultivar, les traitements <strong>de</strong> maladies ont <strong>de</strong>s effets moins qu'additifs sur<br />
la réduction du ren<strong>de</strong>ment. Pour V2, les réductions <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment dues<br />
à un niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> élevé seul augmentent fortement avec un<br />
contrôle <strong>de</strong> l'enherbement accríì, <strong>de</strong> même que celles associées à un<br />
niveau élevé <strong>de</strong> cercosporiose; pour ce cultivar, les effets. <strong>de</strong>s<br />
traitements <strong>de</strong> maladies sont presque additifs à un faible niveau <strong>de</strong><br />
contrôle <strong>de</strong> l'enherbement, mais €ortement moins qu'additifs lorsque le<br />
contrôle <strong>de</strong> l'enherbement est élevé. Pour V3, les réductions <strong>de</strong><br />
ren<strong>de</strong>ment dues à un niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> élevé seul augmentent<br />
modérément avec le contrôle <strong>de</strong> I'enherbement, mais les réductions<br />
associées à un niveau <strong>de</strong> cercosporiose élevé diminuent; pour ce<br />
cultivar, les effets <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> maladies sont moins qu'additifs à<br />
un faible niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement, mais <strong>de</strong>viennent presque<br />
additifs lorsque le contrôle <strong>de</strong> l'enherbement est élevé.<br />
b4- Régressions multiples. Les variations du ren<strong>de</strong>ment sont analysées<br />
en fonction <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> -RI, SI et RE *SI (qui représentent,<br />
respectivement; les dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, <strong>de</strong> cercosporiose, et leur<br />
interaction) pour chaque combinaison <strong>de</strong> cultivar et <strong>de</strong> niveau <strong>de</strong><br />
contrôle <strong>de</strong> I'enherbement, à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> régressions multiples (Tab. 8-5).<br />
Dans 5 cas sur 9, les régressions indiquent <strong>de</strong>s contributions<br />
significatïves <strong>de</strong> l'interaction RI *SI, associées dans l'équation à celles<br />
<strong>de</strong> RI et SI. Dans un cas (V3W3), le terme RI*SI n'est pas retenu dans<br />
l'équation finale, ce qui indique <strong>de</strong>s effets additifs <strong>de</strong>s dégâts sur la<br />
réduction <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments. Dans trois cas (V2W1, V2W2, et V3W1), le<br />
terme RI *SI seulement est retenu, les régressions obtenues décrivant<br />
les ren<strong>de</strong>ments comme <strong>de</strong>s fonctions décroissantes <strong>de</strong>s dégâts<br />
simultanément occasionnés par les <strong>de</strong>ux maladies. La régression<br />
globale (V-W-, n=144 parcelles, d.d.l.=140) rend compte <strong>de</strong> 44 % <strong>de</strong><br />
la variation totale du ren<strong>de</strong>ment, et indique une contribution<br />
significative du terme RI *SI, avec un effet moins qu'additif <strong>de</strong>s dégâts<br />
causés par les <strong>de</strong>ux maladies sur la réduction du ren<strong>de</strong>ment.<br />
Lorsque les variations du ren<strong>de</strong>ment sont analysées pour chaque<br />
cultivar quelque soient les niveaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement et les<br />
traitements <strong>de</strong> maladies (Tab. 8-6, VIW-, V2W-, et V3W-), le<br />
ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence, Yr, peut être interprété comme incorporant<br />
les variations du ren<strong>de</strong>ment attribuables au niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong><br />
l'enherbement et aux répétitions. Pour V1 et V3, les réductions <strong>de</strong><br />
ren<strong>de</strong>ment sont associées à l'accroissement <strong>de</strong>s dégâts causés par la
Tableau 8-5. Equations <strong>de</strong> régression(1) du ren<strong>de</strong>ment (Y) en fonction <strong>de</strong>s<br />
dégâts causés par la <strong>rouille</strong> (RI) et la cercosporiose (S/), et leurs interactions.<br />
Combinaisons: Paramktres <strong>de</strong>s équations<br />
niveau <strong>de</strong> contrôle<br />
<strong>de</strong>s mauvaises herbes<br />
- cultivar (V-W) a<br />
bl<br />
(RI)<br />
b2<br />
(SI')<br />
b3<br />
(RI*SI) R2<br />
v1 w1<br />
v1 w2<br />
V1 W3<br />
v2w1<br />
v2w2<br />
V2W3<br />
V3W1<br />
V3W2<br />
v3w3<br />
v-w-<br />
9009<br />
11404<br />
9584<br />
2351<br />
31 50<br />
15901<br />
2344<br />
10030<br />
5884<br />
8225<br />
-957<br />
-1 240<br />
-1 063<br />
NS<br />
NS<br />
-1 928<br />
NS<br />
-1 O90<br />
-421<br />
-81 2<br />
-1 085<br />
-1381<br />
-1 134<br />
NS<br />
NS<br />
-2116<br />
NS<br />
-1 290<br />
-1 82<br />
-1 003<br />
129 0.89<br />
1 75 0.74<br />
151 0.79<br />
-38 0.53<br />
-48 0.57<br />
279 0.79<br />
-24 0.26<br />
1 75 0.77<br />
NS 0.61<br />
1 20 0.44<br />
P<br />
n(3)<br />
Tableau 8-6.<br />
(Y) à <strong>de</strong>s niveaux variables <strong>de</strong> dégâts causés par la <strong>rouille</strong> (RI) et la cercosporiose (SI)pour<br />
<strong>de</strong>s niveaux variables d'infestation par les mauvaises herbes (W) et <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />
potentiel <strong>de</strong>s cultivars (V); les combinaisons: V-W- sont représentées par le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />
référence ( ~r) (1).<br />
Equations <strong>de</strong> régression décrivant la réponse du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> o\<br />
z<br />
<strong>de</strong>s mauvaises her- bj b2 b3 b4 b5 b6 z<br />
Combinaisons: Paramètres <strong>de</strong>s 6quations (2)<br />
. niveau <strong>de</strong> contrôle<br />
bes et cultivar a (Yr) (RI) (SI) (Yr *RI) (Yr *SI) (RI*SI) R2 o<br />
vi w-<br />
v2w-<br />
v3w-<br />
v-Wl<br />
v-w2<br />
v-w3<br />
v-w-<br />
2040 2.08 NS -780<br />
516 1,64 NS NS<br />
1556 ' 1.68 NS -589<br />
474 1.44 NS NS<br />
2482 1.61 NS -723<br />
2895 2.09 NS -902<br />
1829 1.48 NS -495<br />
- 0.27 NS 89 0.70
DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 217<br />
cercosporiose, et à l'accroissement simultané <strong>de</strong> ceux causés par la<br />
<strong>rouille</strong> avec le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence; dans les <strong>de</strong>ux équations, une<br />
interaction (RI *SI) est présente, indiquant un effet moins qu'additif<br />
<strong>de</strong>s dégâts sur la réduction du ren<strong>de</strong>ment. Pour V2, le ren<strong>de</strong>ment est<br />
décrit comme décroissant lorsque les dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et-la<br />
cercosporiose augmentent, tous <strong>de</strong>ux simultanément avec le ren<strong>de</strong>ment<br />
<strong>de</strong> référence.<br />
Lorsque les variations du ren<strong>de</strong>ment sont analysées pour chaque<br />
niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement, quelque soit le cultivar et les<br />
traitements <strong>de</strong> maladies (Tab. 8-6, V-W1, V-W2, et V-W3), Yrpeut<br />
être considCré comme incorporant les variations du ren<strong>de</strong>ment<br />
attribuables aux différences <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment potentiel <strong>de</strong>s variétés et aux<br />
répétitions. Lorsqu'il n'y a pas <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s mauvaises herbes (Wl)<br />
le ren<strong>de</strong>ment décroît lorsque, simultanément, RI et Yr augmentent,<br />
ainsi que SI et Yr; cette équation indique <strong>de</strong>s effets additifs <strong>de</strong>s dégâts<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies sur la réduction <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments. Aux niveaux <strong>de</strong><br />
contrôle moyen et élevé <strong>de</strong>s mauvaises herbes (W2 et W3)i les<br />
réductions <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment sont associées à un accroissement <strong>de</strong>s dégâts<br />
causés par la cercosporiose, et à un accroissement simultané du<br />
ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> réference et <strong>de</strong>s dégâts causés par la <strong>rouille</strong>.<br />
L'interaction entre les dégâts <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies est significative et<br />
indique un effet moins qu'additif sur la réduction <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments.<br />
Une <strong>de</strong>scription générale <strong>de</strong>s données est fournie par une<br />
équation finale (Tab. 8-6, V-W-), oh Yr incorpore l_es variations du<br />
ren<strong>de</strong>ment associées aux différences <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment potentiel <strong>de</strong>s<br />
variétés, aux niveaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement, et aux répétitions.<br />
Cette régression indique que, globalement, le ren<strong>de</strong>ment décroît avec<br />
<strong>de</strong>s dégâts croissants <strong>de</strong> cercosporiose, représentés par Sl, ainsi qu'avec<br />
l'accroissement simultané du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence et <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> (Yr*RI); ce déclin est compensé par un effet moins qu'additif<br />
<strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose.<br />
4 : Discussion<br />
a- Expérience préliminaire<br />
L'expérience préliminaire dé-montre que les maladies fongiques<br />
foliaires, considérées dans leur ensemble, sont capables <strong>de</strong> causer un<br />
dommage (Zadoks, 1985; chap. 1) important à l'arachi<strong>de</strong> en Côte<br />
d'Ivoire, comme l'indiquent <strong>de</strong>s informations antérieures (Savary,<br />
1986; voir également le chap. 7). Dans cette expérience, trois<br />
composants d'un pathosystème multiple sont présents: les cercospo-<br />
rioses précoce et tardive, et la <strong>rouille</strong>.<br />
Outre un accroissement du ren<strong>de</strong>ment lié à un itinéraire d'intensi-
218 ' PATHOLOGIE DES CULTURES .TROPICALES<br />
fication et une réduction liée aux maladies, cette expérience indique<br />
une interaction significative entre le niveau d'intensification <strong>de</strong> la<br />
culture et une protection fongici<strong>de</strong>. Cette interaction est matérialisée<br />
dans la figure 8-2 par I'écart croissant entre les ren<strong>de</strong>ments moyens <strong>de</strong>s<br />
parcelles protégées et <strong>de</strong>s parcelles non protégées au cours <strong>de</strong><br />
l'itinéraire d'intensification, pour les trois variétés. En d'autres termes,<br />
cette expérience démontre que le dommage causé par le pathosystème<br />
multiple augmente avec l'amélioration <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> production<br />
(De Wit, 1982) obtenue par le biais <strong>de</strong> la superposition <strong>de</strong> facteurs<br />
d'intensification. Le dommage global, au niveau d'intensification le<br />
plus bas, est <strong>de</strong>: 834-550 = 284 kgha, contre 1886-1 109 = 777 kg/ha<br />
au niveau le plus élevé.<br />
La faible différence <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment entre les cultivars <strong>de</strong> cycle plus<br />
ou moins long utilisés dans cette expérience est, en gran<strong>de</strong> partie,<br />
attribuable aux conditions <strong>de</strong> pluviométrie défavorables à la fin <strong>de</strong> la<br />
pério<strong>de</strong>. culturale; ces conditions n'ont sans doute pas permis aux<br />
cultivars <strong>de</strong> cycle moyen ou long d'exprimer leurs performances<br />
potentielles. Une saison <strong>de</strong>s pluies courte et irrégulière, contrainte<br />
majeure pour la production d'arachi<strong>de</strong> (Gibbons, 1980) est un aléas<br />
auquel les agriculteurs <strong>de</strong>s régions <strong>de</strong> savanes sont couramment<br />
confrontés (Monteny & Lhomme, 1980; Savary, 1986).<br />
b- Secon<strong>de</strong> expérience<br />
h1- Esaluation <strong>de</strong>s conclusions tirées <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> variance du<br />
ren<strong>de</strong>ment. L'analyse <strong>de</strong> variance suppose I'indépen<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s<br />
traitements dans leurs diverses combinaisons. Dans cette expérience,<br />
cultivars et niveaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement peuvent Ctre<br />
considérés comme mutuellement indépendants. Bien que les opérations<br />
effectuées pour manipuler les niveaux <strong>de</strong>s maladies puissent l'être<br />
également, leurs conséquences sur les épidémies ne le sont pas, comme<br />
le démontrent les analyses transversales et longitudinales. Le problème<br />
est amplifié par <strong>de</strong>s réponses différentes aux traitements <strong>de</strong> maladies en<br />
fonction <strong>de</strong>s cultivars.<br />
Puisque l'objectif <strong>de</strong> cette expérience est <strong>de</strong> comparer et<br />
d'analyser les effets <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> dégâts sur le ren<strong>de</strong>ment 2<br />
différents niveaux d'intensification, <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong>s<br />
traitements sur les niveaux effectifs <strong>de</strong>s maladies (Johnson et al., 19861,<br />
et la comparaison <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> variance avec ceux tirés<br />
<strong>de</strong> régressions sont nkcessaires.<br />
L'analyse <strong>de</strong> variance du ren<strong>de</strong>ment indiqúe que les dégâts causés<br />
par la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose ont <strong>de</strong>s effets moins qu'additifs sur le<br />
dommage, c'est-à-dire la réduction du ren<strong>de</strong>ment (Tab. 8-4, interaction<br />
R*S). Cependant, l'aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> I'épidémie <strong>de</strong>
' DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 219<br />
<strong>rouille</strong> (R) est reduite lorsque le niveau <strong>de</strong>. cercosporiose est élevé<br />
(effet significatif <strong>de</strong> S sur R, ,Tab. 8-3), et cette réduction est plus forte<br />
lorsque le niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est fo.rt (interaction R%S significative sur<br />
R, Tab. 8:3). Par ailleurs, l'aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong><br />
l'épidémie <strong>de</strong> cercosporiose (S) est significativement modifiée par le<br />
niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, S étant légèrement accrû dans les parcelles R2S2 par<br />
rapport aux parcelles RIS2 (Fig. 8-3). Néanmoins, une interaction<br />
négative <strong>de</strong>s dégâts (RI *SI) sur la réduction <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment est<br />
confirmée dans une régression portant sur l'ensemble <strong>de</strong>s données <strong>de</strong><br />
l'expérience (Tab. 8-5, V-W-).<br />
L'analyse <strong>de</strong> variance indique une interaction entre le niveau <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong>, le cultivar, et le niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> Ilenherbement sur le<br />
ren<strong>de</strong>ment (Tab., 8-4, interaçtion R*V*W). Cette interaction peut être<br />
interprétée comme un accroissement marqué du ren<strong>de</strong>ment avec le<br />
contrôle <strong>de</strong> l'enherbement dans les trois cultivars au niveau faible <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> (cet accroissement nettement étant plus faible pour Vl), par<br />
opposition à un accroissement modéré du ren<strong>de</strong>ment avec le contrôle<br />
<strong>de</strong> l'enherbement pour V2 et V3 au niveau élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, tandis que<br />
l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment dans le cas <strong>de</strong> V1 est analogue pour les<br />
<strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> considérés. Cependant, l'aire sous la courbe <strong>de</strong><br />
progression <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> augmente avec le contrôle <strong>de</strong><br />
l'enherbement (effet significatif <strong>de</strong> W sur R), et V3 présente une<br />
réponse plus forte au traitement "<strong>rouille</strong>" que V1 et V2 (interaction<br />
V*R significative sur R, Tab. 8-3). La régression finale (Tab. 8-6. n =<br />
144) indique néanmoins une contribution R *Yr significative sur les<br />
variations du ren<strong>de</strong>ment, dans laquelle Yr incorpore l'accroissement <strong>de</strong><br />
ren<strong>de</strong>ment associé au contrôle <strong>de</strong> l'enherbement et au ren<strong>de</strong>ment<br />
potentiel <strong>de</strong>s cultivars.<br />
L'interaction du troisième ordre (R*S*V*W) est interprétée en<br />
termes d'interactions différentes entre les dégâts <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies sur<br />
le dommage, en fonction <strong>de</strong>s diverses combinaisons V-W. Cette<br />
interprétation ne correspond pas avec certaines <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong><br />
régression (Tab. 8-5) construites pour chacune <strong>de</strong> ces combinaisons<br />
(voir, par exemple, la combinaison V3W3). 11 <strong>de</strong>meure, cependant, que<br />
les équations du tableau 8-5 indiquent bien que, selon la-combinaison<br />
considérée, les relations entre les dégâtes <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose<br />
varient.<br />
b2- Résulats généram. En pratique, les traitements R1 et R2, d'une<br />
part, S1 et S2, d'autre part, aboutissent, effectivement, à <strong>de</strong>s niveaux<br />
très différents <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies. La régression générale (Tab. 8-6;<br />
V-W-), qui représente le jeu complet <strong>de</strong> données, ne contredit pas les<br />
conclusions principales <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> variance: (a) les dégâts <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose ont <strong>de</strong>s effets moins qu'additifs sur le<br />
dommage global, et (2) le dommage occasionné par la <strong>rouille</strong> augmente
220 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
simultanément avec le contrôle croissant <strong>de</strong> l'enherbement et le ren<strong>de</strong>-<br />
ment potentiel du cultivar.<br />
b3- Origiiie <strong>de</strong>s interactions entre épidémies. Les épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
sont plus faibles dans les parcelles R2S2 (niveaux élevés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
maladies) que dans les parcelles R2S1 (niveaux élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et bas<br />
<strong>de</strong> cercosporiose). Dans les parcelles R2S2, le ralentissement <strong>de</strong><br />
l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est principalement attribuable à, la défoliation<br />
induite par la cercosporiose. Dans les parcelles R2S1, l'épidémie <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> peut, en outre, avoir ét6 favorisée par une suppression d'anta-<br />
gonistes <strong>de</strong> P. arachidis dans la phylloflore, du fait <strong>de</strong>s traitements au<br />
benomyl (Skajennikoff & Rapilly, 1981).<br />
L'atténuation, légère mais significative, <strong>de</strong> ll'épidémie <strong>de</strong><br />
cercnsporiose dans les parcelles R1 S2, en comparaison <strong>de</strong>s parcelles<br />
R2S2 peut être associée à un léger effet <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'oxycarboxine<br />
sur C. personatum, et/ou à un accroissement <strong>de</strong> sensibilité à la<br />
cercosporiose <strong>de</strong> plantes fortement infectées par la <strong>rouille</strong> (R2S2). Un<br />
tel effet n'est pas documenté dans le cas <strong>de</strong>s relations P. arachidis - C.<br />
personatum, mais 1'est.dans d'autres pathosystèmesa similaires, comme<br />
par exemple dans le cas <strong>de</strong>s relations entre la <strong>rouille</strong> brune (Puccinia<br />
recondita) et 1a"septoriose (Septorià izodorunz) du blé (Van <strong>de</strong>r Wal et<br />
al., 1970; Van <strong>de</strong>r Wal & Cowan, 1974).<br />
b4- Relations dégâts - dommage. Dans la secon<strong>de</strong> expérience, une<br />
réduction légère <strong>de</strong> la croissance foliaire globale est associée au niveau<br />
élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Cette réduction n'apparaît qu'à la fin du cycle<br />
cultural. Bien qu'elle ne doive pas &re considérée, en soi, comme une<br />
composante <strong>de</strong> dommage majeure, elle peut refléter une réduction<br />
sensible <strong>de</strong> croissance d'autres organes, et en particulier <strong>de</strong>s racines,<br />
qui pourrait avoir eu <strong>de</strong> fortes conséquences.. Un niveau élevé <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> est également associé en fin <strong>de</strong> cycle à une légère défoliation,<br />
qui n'a pas dû contribuer substanciellement au dommage causé par<br />
cette maladie. Dans cette expérience, le dommage causé par la <strong>rouille</strong><br />
est attribuable sans doute à un détournement d'hydrates <strong>de</strong> carbone<br />
vers la sporulation (Savary et al., 1990), et, éventuellement, à une<br />
perturbation <strong>de</strong> l'équilibre hydrique <strong>de</strong>s plantes infectées, associée à<br />
une croissance racinaire réduite et à une transpiration accrue (Martin<br />
& Hendrix,*1966; Van <strong>de</strong>r Wal & Cowan, 1974; Cowan & Van <strong>de</strong>r<br />
Wal, 1975; voir également le chap. 5).<br />
Un'e forte défoliation est associée à l'apparition <strong>de</strong> différences<br />
significatives <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> cercosporiose entre les <strong>de</strong>ux traitements<br />
<strong>de</strong> cette maladie. La défoliation débute dès les sévérités faibles <strong>de</strong><br />
cercosporiose (Plaut & Berger, 1980; Backmann & Crawford, 1984).<br />
Les cultivars diffèrent dans leur réponse au traitement "cercosporiose"<br />
(interaction S*V sur l'aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> l'épidémie,
. DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 22 1<br />
S, Tab. 8-3), mais cette! interaction n'est pas reflétée par les données <strong>de</strong><br />
ren<strong>de</strong>ment. Il n'y a pas d'effet significatif <strong>de</strong>s cultivars sur la<br />
proportion finale <strong>de</strong> défoliation (%<strong>de</strong>n, ce qui indique <strong>de</strong>s proportions<br />
similaires <strong>de</strong> défoliation au niveau élevé <strong>de</strong> cercosporiose (S2) pour les<br />
trois cultivars. Des sévérités <strong>de</strong> cercosporiose différentes ont donc eu<br />
<strong>de</strong>s effets similaires sur la défoliation, et sur la réduction du ren<strong>de</strong>-<br />
ment; ce qui suggère que, véritablement, la défoliation est une<br />
composante majeure du dommage causé par la cercosporiose. Outre la<br />
réduction <strong>de</strong> surface foliaire photosynthétiquement active due à la<br />
multiplication <strong>de</strong>s lésions, plusieürs autres composantes <strong>de</strong> dommage<br />
ont été décrites dans le cas,<strong>de</strong> la cercosporiose tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>,<br />
notamment une réduction <strong>de</strong> croissance racinaire (Teare et al., 19841,<br />
une diminution <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> photosynth?se, une réduction <strong>de</strong> la<br />
matière sèche accumulée dans les tiges, et <strong>de</strong> sa remobilisation vers les<br />
gousses en croissance (Boote et al., 1980).<br />
b5- Niveaux d'intensijiication .et fonctions, <strong>de</strong> dommage. La secon<strong>de</strong><br />
expérience représente une assez gran<strong>de</strong> surface expérimentale, rendant<br />
inévitables <strong>de</strong>s hétérogéneités <strong>de</strong> sol. De ce fait, d'assez . fortes<br />
différences entre les ren<strong>de</strong>ments moyens par répétition sont observées<br />
(minimum : 1680 - maximum : 2090'kg/ha). Ces différences sont<br />
incorporées dans Yr, et les régressions obtenues peuvent Ctre<br />
considérées comme représentatives <strong>de</strong>s relations entre le ren<strong>de</strong>ment et<br />
les dégâts cLausés par-les <strong>de</strong>ux maladies sur une certaine gamme <strong>de</strong><br />
ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence. -<br />
La régression finale du tableau 8-6 (V-W-, n = 144) fournit un<br />
moyen commo<strong>de</strong> <strong>de</strong> décrire la réponse en ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la culture aux<br />
dégâts <strong>de</strong>s maladies et aux facteurs d'intensification. Dans le chapitre<br />
préCC<strong>de</strong>nt, une équation similaire est élaborée, dans laquelle intervient<br />
le ren<strong>de</strong>ment accessible, Ya, c'est-à-dire, le ren<strong>de</strong>ment d'une culture<br />
in<strong>de</strong>mne <strong>de</strong> maladies. Elle est <strong>de</strong> la forme: .<br />
Y= a + bl Ya + b2 Ya?RL+ b3 Ya*Sl+ b4 Rl*Sl<br />
et indiqué <strong>de</strong>s contributions croissantes <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> la<br />
cercosporiose au dommage, simultanément avec l'accroissement du<br />
ren<strong>de</strong>ment accessible.<br />
L'écab <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment: D.= Yr - X peut être considéré comme<br />
représentatif du dommage causé à la culture par les maladies. Une<br />
analyse <strong>de</strong> régression pas à pas supplémentaire aboutit à la fonction <strong>de</strong><br />
dommage suivante:.<br />
D = -491 O + 709 RI + 848 SI - 138 RI *Sl + 0.01 4 Yr *(RI *SI)<br />
(R2 = 0.58, d.d.1. = 139),
222 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
dans laquelle tous les paramètres sont significatifs à P
DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 223<br />
I Mai 1986 I N"3.83~.<br />
Buchanan, G.A., Murray, D.S. & Hauser, E.W., 1982. Weeds and their control in<br />
peanuts. In : Peanut Science and Technology. (H.E.Pattee & C.T. Young. Eds).<br />
APRES, Yoakum. pp. 206-249.<br />
Cowan, M.C. & Van <strong>de</strong>r Wal, A.F., 1975. A crop physiological approach to crop<br />
losses exemplified by the system wheat, leaf rust, and glume blotch. IV Water<br />
flow and leaf water potential of uninfected wheat plants and plants infected with<br />
Puccinia recondita f. sp. tritìcina. Netherlands Journal of Plant Pathology<br />
8 1 :49-57.<br />
De Wit, C.T., 1982. La productivité <strong>de</strong>s pâturages sahéliens. In: La Producti\lité <strong>de</strong>s<br />
Pdturuges Sahéliens - Urie Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sols, <strong>de</strong>s Végétations et <strong>de</strong> l'Exploitation <strong>de</strong><br />
cette Ressource Naturelle. (F.W.T. Penning <strong>de</strong> Vries & M.A. Djiteye, Eds.).<br />
Pudoc, Wageningen. pp. 22-35.<br />
Francl, L.J., Mad<strong>de</strong>n, L.V., Rowe, R.C., & Rie<strong>de</strong>l, R.M., 1987. Potato yield loss<br />
prediction and discrimination using preplant population <strong>de</strong>nsities of Verticilliunz<br />
dahliae and Rratylenchus penetram. Phytopathology 77: 579-584.<br />
Gibbons, R.W., 1980. Groundnut improvement research technology for the<br />
Semi-Arid Tropics. In: Proceedings of the International Symposium on<br />
Development and Transfer of Techmlpgy for Rainfed Agriculnire and the SAT<br />
Farmers. ICRISAT, Patancheru, India. pp. 27-37.<br />
Gomez, K.A., & Gomez, A.A., 1984. Statisrical Procedures jor Agricultural<br />
Research. Second Edition. John Wiley & Sons, New York 68%.<br />
James, W.C., 1974. Assessment of plant diseases and losses. Annual Review of<br />
Phytopathology 12 27-48.<br />
Johnson, K.B., Radcliffe, E.B. & Teng, P.S., 1986. Effects of interacting<br />
populations of Altemuria soluni, Verticilliuni dahliae and the potato leafhopper<br />
(E?npoascu.fibae) on potato yield. Phytopathology 76: 1046-1052:<br />
Marnotte, P. & Busnardo, J.P., 1985, Enquêtes en milieu paysannal sur<br />
l'enherbement <strong>de</strong>s cultures d'arachi<strong>de</strong> dans le Nord <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire. In:<br />
Proceedings of the Third Biennal Conference. West Afizcuri Weed Science Society<br />
/Société Ouest-Africaine <strong>de</strong> Malherbologie. Ibadan. pp. 1 O 1 - 1 1 1.<br />
Martin, N.E., & Hendrix, J.W., 1966. Influence of stripe rust on root <strong>de</strong>velopment in<br />
wheat. Phytopathology 56: 149 (Abstr.).<br />
Monteny, B. & Lhomme, J.P., 1980. Eléments <strong>de</strong> Bioclimatologie. Document<br />
ORSTOM. 9Op.<br />
Plaut, J.L., & Berger, R.D., 1980. Development of Cercosporidiunz personarum in<br />
three peanut (Arachis hypogaea, cultivar Florunner) canopy layers. Peanut Science<br />
7: 46-49.<br />
Ramakrishna, A. & Ong, C.K., 1988. Weed management in groundnut. International<br />
Arachis Newsletter 4: 15-16. .<br />
Savary, S., 1986. Etu<strong>de</strong>s Epidémiologiques sur la Roicille <strong>de</strong> l'Arachi<strong>de</strong> en Côte<br />
d'Ivoire. Doctoral thesis. Wageningen Agricultural University. 154p.<br />
Savary, S., Bosc, J.P., Noirot. M. & Zadoks, J.C., 1988. Peanut rust in West<br />
Africa: a new component in a multiple pathosystem. Plant Disease 72: 1001-1009.<br />
Savary, S., Subba Rao, P.V., & Zadoks, J.C., 1989. A scale of reaction types of<br />
groundnut to Rxciniu arachìdis Speg. Journal of Phytopathology 12: 259-266.<br />
Savary, S., De Jong, P.D., Rabbinge, R. & Zadolcs, J.C., 1990. Dynamic simulation<br />
of groundnut rust: a preliminary mo<strong>de</strong>l. Agricultural Systems 32: 113-141.<br />
Sltajennikoff, M., & Rapilly, F., 1981. Variations <strong>de</strong> la phylloflore fongique du blé<br />
liée à <strong>de</strong>s traitements fongici<strong>de</strong>s àbase <strong>de</strong> Benomyl. EPPO Bulletin 11: 295-302.<br />
Subrahmanyam, P.V., McDonald D., & Gibbons, R.W., 1982. Variation in<br />
Cercosporidium personamm symptoms on certain cultivar of Arachis hypogaea.<br />
Oléagineux 37: 63-68.<br />
Teare, I.D., Sholces, F.M., Gorbet, D.W., & Littrell, R.H., 1984. Peanut (Arachis<br />
hypogaea) growth response to different levels of leaf spot. Agronomy Journal 76:<br />
103- 106.
224 PATH~LOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Van <strong>de</strong>r Wal, A.F., Shearer, B., & Zadoks, J.C., 1970. Interaction between Prccinia<br />
recondita and Septoria nodorum on wheat, and its effect on yield. Netherlands<br />
Journal of Plant Pathology 76: 261-263.<br />
Van <strong>de</strong>r Wal, A.F., & Cowan, M.C., 1974. A crop physiological approach to crop<br />
losses exemplified by the system wheat, leaf rust, and glume blotch. II<br />
Development, growth, and transpiration of uninfected plants and plants infected<br />
with Puccinia recondita f. sp. triticina andlor Septoria nodorum in a climate<br />
chamber experiment. Netherlands Journal of Plant Pathology 80: 192- 198.<br />
Zadoks, J.C., 1972. Methodology of epi<strong>de</strong>miological research. Annual Review of<br />
Phytopathology 10: 253-276.<br />
Zadoks, J.C., 1981. Crop loss today, profit tomorrow: an approach to quantifying<br />
production constraints and to measuring progress. In: Crop Loss Assessment<br />
Methods. Supplement 3. (L. Chiarappa, Ed.) C.A.B.lF.A.0.. Farnham. pp. 5-11.<br />
Zadoks, J.C., 1987. The concept of thresholds: warning. action, and damage<br />
thresholds. In: Crop Loss Assessnient and Pest Management. (P.S. Teng, Ed.)<br />
A.P.S. Press, St Paul. pp. 168-175.<br />
Zadoks, J.C. & Schein, R.D., 1979. Epi<strong>de</strong>miology and Plarit Disease Manngemmt.<br />
Oxford University Press, New York. 427pp.
Chapitre 9. Une analyse <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte dans<br />
le pathosysteme multiple:<br />
arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive.<br />
111 - Analyses factorielles <strong>de</strong>s<br />
correspondances<br />
S. Savary & J.C. Zadoks<br />
Résumé<br />
Les résultats <strong>de</strong> la série d'expériences élémentaires décrite dans le<br />
chapitre 7 constituent une base <strong>de</strong> données, qui est exploitée à l'ai<strong>de</strong><br />
d'analyses factorielles <strong>de</strong>s correspondances. Une première analyse<br />
démontre l'existence d'un seuil au-<strong>de</strong>là duquel le dommage global<br />
causé par les contraintes phytosanitaires risque d'augmenter avec<br />
l'amélioration <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> production due à <strong>de</strong>s conditions<br />
d'environnement plus favorables et/ou à l'introduction <strong>de</strong> facteurs<br />
d'intensification. Une secon<strong>de</strong> analyse indique <strong>de</strong>s différences dans la<br />
nature <strong>de</strong>s dégâts causés par la cercosporiose tardive et par la <strong>rouille</strong><br />
sur la culture; les dégâts occasionnés par les <strong>de</strong>ux maladies ont <strong>de</strong>s<br />
effets moins qu'additifs sur le dommage global. Les résultats sont en<br />
accord avec <strong>de</strong>s résultats antérieurs, fondés sur la même base <strong>de</strong><br />
donnée (chapitre 7), exploitée à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> régressions multiples, et avec<br />
<strong>de</strong>s expérimentations factorielles indépendantes (chapitre 8). L'analyse<br />
factorielle <strong>de</strong>s correspondances, une technique nouvelle pour I'étu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte, permet d'établir <strong>de</strong>s typologies <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong><br />
ren<strong>de</strong>ment, <strong>de</strong> dommage, et <strong>de</strong> dégâts, et d'établir entre elles <strong>de</strong>s<br />
associations. La pertinence <strong>de</strong> cette approche, au plan méthodologique,<br />
et son potentiel, en ce qui concerne la gestion d'un ensemble <strong>de</strong><br />
contraintes phytosanitaires, sont discutés.
226 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES '<br />
Mots clés<br />
analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances, catégories,. tableaux <strong>de</strong> contin:<br />
gence, dégâts, dommage, situation <strong>de</strong> production, ren<strong>de</strong>ment réel,<br />
ren<strong>de</strong>ment accessible, Arachis hypogaea, Cercosporidiurn personatum,<br />
Puccinia arachidis.
DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 227<br />
1 - Introduction<br />
Diverses approches (Mad<strong>de</strong>n, 1983; Campbell & .Mad<strong>de</strong>n, 1990)<br />
peuvent être envisagées pour abor<strong>de</strong>r les effets d'un pathosystème<br />
multiple (Savary et al., 1988; chap. 1) sur le dommage occasionné à<br />
une culture: l'analyse en composantes principales, l'analyse <strong>de</strong>s<br />
corrélations canoniques, et l'analyse par régression multiple (Stynes,<br />
1980; Wiese, 1980), l'analyse factorielle discriminante (Franc1 et al.,<br />
1987), et l'analyse <strong>de</strong> variance à partir d'expérimentations factorielles<br />
(Johnson et al., 1986).<br />
Dans le cas <strong>de</strong>s maladies foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, les résultats<br />
obtenus (chapitres 7 et 8) indiquent que la cercosporiose tardive et la<br />
<strong>rouille</strong> diffèrent dans leurs effets respectifs sur la culture en<br />
croissance, le pathosystème multiple: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose<br />
tardive fournissant ainsi un bon support pour une étu<strong>de</strong> portant sur les<br />
dégâts occasionnés par un système <strong>de</strong> contraintes phystosanitaires, et<br />
leurs conséquences sur le dommage (Zadoks, 1985) global. Le chapitre<br />
7 fournit une information générale sur les relations entre, d'une part,<br />
les situations <strong>de</strong> production, et les dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et la<br />
cercosporiose tardive, et d'autre part, le ren<strong>de</strong>ment et le dommage<br />
relatif. Cette analyse est fondée sur <strong>de</strong>s régressions multiples, élaborées<br />
à partir d'une série <strong>de</strong> six expériences où les dégâts causés par les <strong>de</strong>ux<br />
maladies sont manipulés, et dans lesquelles plusieurs facteurs<br />
d'intensification sont introduits à différents niveaux. La gamme <strong>de</strong><br />
ren<strong>de</strong>ments accessibles (Zadoks & Schein, 1979; Zadoks, 138 1)<br />
obtenue au cours <strong>de</strong> ces expériences est très large, ce qui peut être<br />
attribué aux variations <strong>de</strong>s conditions d'environnement (notamment<br />
climatiques) entre les expériences, ainsi qu'aux effets <strong>de</strong>s facteurs<br />
d'intensification. L'analyse du chapitre 7 met en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s<br />
interactions entre le ren<strong>de</strong>ment accessible et les niveaux <strong>de</strong>s dégâts<br />
occasionnés par les <strong>de</strong>ux maladies, sur le ren<strong>de</strong>ment et le dommage<br />
relatif; ces interactions suggèrent <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong>s relations<br />
dégâts/dommage lorsque la situation <strong>de</strong> production évolue. Cette<br />
analyse indique, en outre, que les dommages causés par la <strong>rouille</strong> et par<br />
la cercosporiose tardive ont <strong>de</strong>s effets moins qu'additifs sur la<br />
réduction du ren<strong>de</strong>ment; cette hypothèse est confirmée dans la secon<strong>de</strong><br />
expérience décrite dans le chapitre 8.<br />
L'objectif <strong>de</strong> ce chapitre est d'introduire l'analyse factorielle <strong>de</strong>s<br />
correspondances (Benzécri, 1973) comme technique d'analyse <strong>de</strong>s<br />
pertes <strong>de</strong> récolte, appliquée ici au cas particulier <strong>de</strong> ce système <strong>de</strong><br />
contraintes <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, dans une gamme <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production.<br />
Les résultats obtenus sont comparés à ceux du chapitre 7, obtenus à<br />
partir du même jeu <strong>de</strong> donnés. Cette technique est également mise en<br />
oeuvre pour produire une information supplémentaire concernant les<br />
relations entre, d'une part, les situations <strong>de</strong> production <strong>de</strong> la culture
.<br />
.,<br />
Figure 9-1, Une série d'expériences permettant d'établir une base<br />
<strong>de</strong> donnees-sur les effets <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> la cercosporiose<br />
tardive sur le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
(voir également le Tableau 7-1). .,<br />
~ - _<br />
-<br />
Les experiences sont conduites dans une gamme <strong>de</strong> conditions<br />
d'environnement, notamment-climatique (direction horizontale) et<br />
d'intensité <strong>de</strong> culture (direction verticale). Différents niveaux <strong>de</strong><br />
divers facteurs d'jntensification sont superposés aux blocs <strong>de</strong> chaque<br />
expérience. Chaque bloc comporte 4 traitements <strong>de</strong> maladies,<br />
correspondant à <strong>de</strong>s infections artificielles avec les <strong>de</strong>ux parasites<br />
(rs: non inoculé; Rs: inoculé avec P.arachidis; rS: inoculé avec C.<br />
personatum; RS: inoculé avec P.arachidis and C. personatum), et un<br />
témoin protégé (C). Les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence (Yref) sont<br />
mesurés dans les blocs <strong>de</strong> référence (ligne horizontale grisée), dans<br />
lesquels les facteurs d'intensification sont fixés à <strong>de</strong>s niveaux par<br />
défaut i<strong>de</strong>ntiques (voir texte). Le ren<strong>de</strong>ment accessible (Ya) est<br />
mesuré dans les parcelles protégées (C); Yp représente le<br />
ren<strong>de</strong>ment par parcelle individuelle.<br />
_.
'U<br />
n<br />
ENVIRONNEMENT<br />
, Expériences<br />
H FI<br />
F2 D v<br />
, 1<br />
I .<br />
, , ,<br />
, , , , 8 Fortapport Fort apport Forte <strong>de</strong>nsité Fort ren<strong>de</strong>ment<br />
~ <strong>de</strong> fumure I ~ <strong>de</strong> fumure I I <strong>de</strong> ~ culture<br />
,<br />
Apport <strong>de</strong> fumure A~~ort <strong>de</strong> fumure Densité <strong>de</strong> Ren<strong>de</strong>ment<br />
I , p"teglyui"',<br />
..<br />
I I modéré modéré culture moyenne potentiel moyen<br />
.f----7 mmmm<br />
Contrôle <strong>de</strong> l'eau [Contrôle <strong>de</strong> I'enher-1 Pas d'apport Pas d'apport Faible <strong>de</strong>nsité Rdt. potentiel<br />
<strong>de</strong> fumure <strong>de</strong> culture faible (cvr local)<br />
Fig. 9-1<br />
r
230 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
d'arachi<strong>de</strong>, et d'autre part, les dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et la<br />
cercospohriose tardive,<br />
2 - Matériels et métho<strong>de</strong>s<br />
Une série <strong>de</strong> 6 expériences, conduite sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux années, et<br />
représentant une population totale <strong>de</strong> 90 parcelles Clémentaires, .est<br />
utilisée comme base <strong>de</strong> données pour étudier les effets <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> et<br />
<strong>de</strong> la cercosporiose tardive sur le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dans<br />
diverses situations <strong>de</strong> production. Chaque expérience (représentée par<br />
un co<strong>de</strong>) est constituée par 3 blocs distincts, représentant trois niveaux<br />
d'un facteur d'intensification, un niveau étant assigné à un bloc au<br />
hasard. (Fig. 9-1; voir également le tableau 7-1). Les facteurs<br />
d'intensification sont, respectivement, le contrôle <strong>de</strong> l'alimentation en<br />
eau (expérience W), le contrôle <strong>de</strong> l'enherbement (H), l'apport d'un<br />
fumure (expériences F1 et F2), la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> culture (D), et le<br />
ren<strong>de</strong>ment potentiel du cultivar (V). Chaque expérience fait intervenir<br />
quatre traitements <strong>de</strong> maladies dans chaque bloc, qui correspon<strong>de</strong>nt à<br />
<strong>de</strong>s niveaux manipulés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies: faibles niveaux <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et<br />
<strong>de</strong> cercosporiose (rs), niveau élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et bas <strong>de</strong> cercosporiose<br />
(Rs), niveau bas <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et élevé <strong>de</strong> cercosporiose (rS), niveaux<br />
élevés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies (RS). A ces quatre traitements s'ajoute, dans<br />
chaque bloc, un témoin maintenu pratiquement in<strong>de</strong>mne par <strong>de</strong>s<br />
traitements réguliers avec un fongici<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact (C).<br />
Les expériences sont conçues <strong>de</strong> manière à saisir une variation<br />
aussi large que possible <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> culture et d'environnement,<br />
telles qu'on peut les rencontrer en Côte d'Ivoire: les conditions<br />
climatiques varient d'une expérience à l'autre; les niveaux <strong>de</strong>s facteurs<br />
d'intensification varient entre les blocs d'une même expérience; et les<br />
intensités <strong>de</strong>s maladies varient d'une parcelle à l'autre dans un même<br />
bloc. Le détail <strong>de</strong>s opérations nécessaires pour manipuler les niveaux<br />
<strong>de</strong>s facteurs d'intensification et <strong>de</strong>s maladies sont donnés dans le<br />
chapitre 7.<br />
Le dossier <strong>de</strong> données est constitué par <strong>de</strong>s estimations<br />
hebdomadaires <strong>de</strong> la croissance foliaire, <strong>de</strong> la défoliation, <strong>de</strong>s sévérités<br />
<strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose, et par <strong>de</strong>s estimations du ren<strong>de</strong>ment par<br />
parcelle individuelle (Yp). Pour chaque parcelle (indice p),<br />
l'information représentée par <strong>de</strong>s variables liées au temps est résumée<br />
par*le calcul <strong>de</strong>s aires sous leur courbes <strong>de</strong> progression: aires sous la<br />
courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> l'indice foliaire total émis par la culture<br />
(tLAlp), défolié (dLAIp), et en place dans le couvert (ZLAlp); aires<br />
sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (R) et <strong>de</strong><br />
cercosporiose (S). A l'intérieur <strong>de</strong> chaque bloc d'un expérience<br />
donnée, le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la parcelle protégée (C) est considéré comme
DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 23 1<br />
le ren<strong>de</strong>ment accessible (-Ya), c'est-à-dire, le ren<strong>de</strong>ment qui aurait été<br />
obtenu sans la présence <strong>de</strong>s maladies. Chaque expérience, par ailleurs,<br />
comporte un bloc où les facteurs d'intensification sont établis à <strong>de</strong>s<br />
niveaux <strong>de</strong> référence (Fig. 9-1 , ban<strong>de</strong> grisée); ces niveaux <strong>de</strong> référence<br />
sont: un contrôle <strong>de</strong> l'alimentation hydrique sub-optimal (dans<br />
l'expérience W) un contrôle <strong>de</strong> l'enherbement sub-optimal (H), pas<br />
d'apport <strong>de</strong> fumure (F1 et E), une faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> culture @), et un<br />
cultivar local dont le ren<strong>de</strong>ment potentiel est bas (V). Le ren<strong>de</strong>ment<br />
accessible obtenus dans ces blocs est appelé ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence,<br />
Yrej Trois variables <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments sont donc prises en considération<br />
(Fig. 9-1; Tab. 9-1): Yref qui rend compte <strong>de</strong>s variations<br />
d'environnement entre les expérience, Ya qui rend compte <strong>de</strong>s -effets<br />
combinés <strong>de</strong> I'environnemeñt et <strong>de</strong>s facteurs d'intensification, et Yp qui<br />
rend compte <strong>de</strong>s effets combinés <strong>de</strong> l'environnement, <strong>de</strong>s facteurs<br />
d'intensification, et <strong>de</strong>s maladies.<br />
a- Analyse préliminaire<br />
Une analyse préliminaire est effectuée pour étudier les relations entre<br />
Yrej Yp, et la prgsence, ou l'absence, <strong>de</strong> maladies (O, Tab. 9-1). Deux<br />
catégories seulement <strong>de</strong> parcelles sont donc considérées, les parcelles<br />
protégées contre les maladies (DO) ou non (Dl). Dans l'analyse, chaque<br />
expérience est représentée par 6 individus seulement, <strong>de</strong>ux' par bloc<br />
(DO ou Dl), qui sont associés à la même valeur <strong>de</strong> YreJ Les valeurs<br />
<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments dans les parcelles protégées sont les valeurs estimées<br />
(Yp = Ya), et, pour cette analyse préliminaire, un ren<strong>de</strong>ment moyen<br />
pour les parcellesnon protégées est estimé dans chaque bloc:<br />
Yp = [Up (rs) + Yp (Rs) + Yp (rS) + Yp (RS)] / 4).<br />
b- Analyse <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s données<br />
Au cours d'une secon<strong>de</strong> analyse, les relations entre le ren<strong>de</strong>ment, le<br />
ren<strong>de</strong>ment accessible, les niveaux <strong>de</strong>s facteurs d'intensification, les<br />
caractéristiques du couvert végétal (Tab. 9-l), et les dégâts causés par<br />
les maladies, sont envisagées.<br />
De manière à traiter ces données, et en particulier les gran<strong>de</strong>s<br />
variations <strong>de</strong> Yref (2070, 1130, 1080, 3390, 3270, et ,2470 kg<br />
goussedha, respectivement pour les expériences W, H, F1, F2, D, et<br />
V), une procédure <strong>de</strong> normalisation <strong>de</strong> la réponse du ren<strong>de</strong>ment'en<br />
fonction <strong>de</strong>s variations '<strong>de</strong>s facteurs d'intensification et <strong>de</strong>s maladies a<br />
été recherchée. Les transformations suivantes sont effectuées:<br />
Ypr = Yp / Yref ;<br />
Yar = Ya / Yrej
232 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES.<br />
Tableau 9-1. Liste -<strong>de</strong>s variables utilisées pour effectuer <strong>de</strong>s<br />
analyses factoriellës <strong>de</strong>s correspondances.<br />
_ _ ' ' ><br />
- -<br />
Acronyme Significations ' Unités<br />
..<br />
Yp. Ren<strong>de</strong>ment par parcelle kg I ha<br />
Ya Ren<strong>de</strong>ment accessible (parcelles protégées) kg I ha<br />
Yref Ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence (parcelLes protégées correspon- kg / ha<br />
dant à <strong>de</strong>s facteurs d'intensification fixés à leurs niveaux<br />
<strong>de</strong> référence)<br />
Ypr Ren<strong>de</strong>ment relatif par parcelle -<br />
Yar Ren<strong>de</strong>ment accessible relatif -<br />
RD Dommage relatif par parcelle -<br />
D Présence <strong>de</strong>s maladies ' -<br />
R , Dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>.(') I<br />
%.jour<br />
I<br />
S Dégâts <strong>de</strong> cercosporiose ('1 %.jour<br />
TL<br />
DL<br />
Aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s indices foli-<br />
aires total (TL), mort (DL), et en place dans le couvert (LL),<br />
LL relatives aux courbes correspondantes dans les parcelles . -<br />
<strong>de</strong> référence<br />
w Niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'alimentation en eau -<br />
h Niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> I'enherbement -<br />
f Niveau d'apport <strong>de</strong> fumure -<br />
d Niveau <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> culture -<br />
I _<br />
v Niveau <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment potentiel du cultivar -<br />
(1) Aire sous la courbe <strong>de</strong> progression'<strong>de</strong> maladie au cours du cycle cultural.<br />
I<br />
-<br />
-
DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 233<br />
Ypr est le ren<strong>de</strong>ment par parcelle individuelle,-relatif-au rend<br />
. référence <strong>de</strong> chaque expérience; ses variations autour <strong>de</strong> 1 ?<br />
la proportion dont le ren<strong>de</strong>ment est accrû par les facteurs<br />
d'intensification, et dont il est réduit par- les maladies. Yar - est le<br />
ren<strong>de</strong>ment accessible relatif, qui représente le ren<strong>de</strong>ment relatif qui<br />
aurait été atteint en l'absence <strong>de</strong> maladies, à unaniveau donné <strong>de</strong>s<br />
facteurs d'intensification. La proportion <strong>de</strong> rendëmënt accessible relatif<br />
(et <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment accessible) perdu du fait <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s maladies;<br />
le dommage relatif par parcelle, est calculé comme:<br />
' RD = (Yar - Ypr) /Yar = (Ya - Yp) /-Ya.<br />
De la même manière, <strong>de</strong>s rapports représentant les variations <strong>de</strong>s<br />
indices foliaires par rapcort à une valeur <strong>de</strong> référence sont calculés:<br />
TL = tLAIp /tLAIrëf ;<br />
DL = dLAIp /dUIref;<br />
LL = lLAIp /lL,AIref,<br />
oÙ tLAIref; dLAIref; et lLAIref représentent les aires sous les courbes<br />
<strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s indices foliaires (respectivement: total, détaché et en<br />
place dans le couvert) dans les parcelles <strong>de</strong> référence.<br />
-_<br />
- La sévérité d'une maladie, par définition, est une Gariable sans<br />
dimension, c'est-à-dire, normalisée par rapport à la taille <strong>de</strong> l'hôte (son<br />
indice foliaire en place). Les résultats obtenus dans le chapitre 7<br />
indiquent que les aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies ne sont pas significativement corrélées aux<br />
expériences et aux blocs (représentés par le ren<strong>de</strong>ment accessible),<br />
c'est-à-dire, en d'autres termes, que les manipulations <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong>s<br />
maladies aboutissent à dès résultats relativement homogènes en termes<br />
d'intensités <strong>de</strong>s -maladies. Les données concernant les intensités <strong>de</strong>s<br />
maladies n'ont donc pas .été transformées; les aires sous les courbes <strong>de</strong><br />
progression <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (R) et <strong>de</strong> cercosporiose (S) sont<br />
utilisées pour représenter les dégâts occasionnés au cours du cycle<br />
cultural (Van <strong>de</strong>r Plank, 1963).<br />
c- Etablissement <strong>de</strong> classes et codage <strong>de</strong>s variables<br />
Avant d'entreprendre une analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances, les<br />
valeurs prises par chaque variable quantitative doivent être comparées<br />
à une série <strong>de</strong> classes, qui-permet <strong>de</strong> remplacer ces valeurs reelles par<br />
<strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s numériques (<strong>de</strong> Lagar<strong>de</strong>, 1983; Tab. 9-2). Pour chaque<br />
variable à co<strong>de</strong>r, les classes sont définies <strong>de</strong> manière à représenter <strong>de</strong><br />
façon adéquate la distribution <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong> la variable, chaque<br />
classe <strong>de</strong>vant comporter au moins 5 individus (parcelles) par classe<br />
dans l'analyse préliminaire, et 10 dans la secon<strong>de</strong> analyse. Les résultats<br />
d'analyses <strong>de</strong> variance à <strong>de</strong>ux dimensions effectuées pour chaque expé-
234 . PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
rience séparée (chap. 7) peuvent également être utilisés pour définir<br />
ces classes. Par exemple, le choix <strong>de</strong> l'intervalle 1401-2300 kgha<br />
comme classe centrale (Yp3) pour le ren<strong>de</strong>ment (Yp, Tab. 9-2), est<br />
déterminé par: (a) l'absence <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong>s cette classe dans les<br />
expérience où les ren<strong>de</strong>ments sont les plus bas (expériences H et Fl),<br />
(b) leur présence dans l'expéfience où les ren<strong>de</strong>ments sont moyens, et<br />
où ils représentent la gamme supérieure (expérience W), (c) leur<br />
présence dans les expériences où les ren<strong>de</strong>ments sont élévés, et o0 ils<br />
représentent la gamme inférieure (expériences F2, D, et V). Cette<br />
classe centrale, par ailleurs, inclut la moyenne générale <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments<br />
obtenus sur l'ensemble <strong>de</strong>s expériences: 1723 kg/ha. En ce qui<br />
concerne les aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies, une<br />
classification est élaborée, qui tient compte <strong>de</strong>s différences d'intensités<br />
observées selon les traitements <strong>de</strong> maladies. Dans le chapitre 7, le<br />
logarithme <strong>de</strong> l'aire sous la courbe <strong>de</strong> progression d'épidémie est<br />
utilisé comme définition opérationnelle <strong>de</strong>s dégâts; dans cette analyse,<br />
les dégâts causés par une maladie sont définis opérationnellement<br />
comme la classe B laquelle appartient cette aire.<br />
d- Tableaux <strong>de</strong> contingence<br />
Pour effectuer l'analyse préliminaire, <strong>de</strong>ux tableaux <strong>de</strong> contingence<br />
sont construits, à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> trois variables: (Yp *Yrefl et (Yp *D). Les<br />
<strong>de</strong>ux tableaux sont associés ensemble, et la matrice résultante:<br />
[(Yp * Yrefl + (Yp * D)l<br />
est utilisée pour définir les axes, calculer les contributions et calculer<br />
les coordonnées <strong>de</strong>s classes (Benzécri, 1973; Lebart & Fénelon, 1975;<br />
<strong>de</strong> Lagar<strong>de</strong>, 1983).<br />
Pour la secon<strong>de</strong> analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances, <strong>de</strong>ux<br />
séries <strong>de</strong> tableaux <strong>de</strong> contingence sont utilisés: ceux qui sont utilisés<br />
comme canevas <strong>de</strong> l'analyse elle-même, c'est-à-dire, pour définir les<br />
axes, et ceux qui permettent d'introduire dans l'analyse <strong>de</strong>s variables<br />
additionnelles, dont les classes peuvent être projetées sur ce système<br />
d'axes. Trois variables sont choisies pour définir les axes: Ypr<br />
(ren<strong>de</strong>ment relatif par parcelle), R (dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>), et S (dégâts <strong>de</strong><br />
cercosporiose), avec les tableaux <strong>de</strong> contingence: (Ypr *R) et (Ypr *S).<br />
Dix variables sont choisies comme variables complémentaires (les<br />
coordonnées <strong>de</strong> leurs classes respectives sont calculées dans le système<br />
d'axes défini par les classes <strong>de</strong> Ypr, R, et S): RD (dommage relatif),<br />
Yar (ren<strong>de</strong>ment accessible relatif), TL, DL, LL (aires sous les courbes<br />
d'indices foliaires relatives), w, h, d, et v (facteurs d'intensification<br />
introduits dans les expériences successives, chacun avec trois niveaux<br />
possibles, Fig. 9-1).
DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 235<br />
Tableau 9-2. Etablissement <strong>de</strong>s classes et codage <strong>de</strong>s variables<br />
quantitatives.<br />
Variables Classes Limites <strong>de</strong>s classes Variables Classes Limites d& classes<br />
Yp (1) Ypl O - 850 S SI O - 15<br />
YP2 851 - 1400 s2 16 - 100<br />
YP3 1401 - 2300 s3 101 - 230<br />
YP4 2301 - 3000 s4 231 - 380<br />
YP5 3001 - 4500 . s5 381 - 674<br />
Yar .Yarl 0.50 - 0.95 TL TLl O - 0.85<br />
Y& 0.96 - 1.00 TL2 0.86 -- 0.95<br />
Yar3 1.01 - 1.70 TL3 0.96 - 1.05<br />
TL4 1.06 - 1.20<br />
TL5 1.21 - 2.20<br />
Ypr Yprl O - 0.50 DL D L1 O - 1.5<br />
Ypr2 0.51 - 0.67 D L2 1.6 - 5.0<br />
Ypr3 0.68 - 0.78 D L3 5.1 - 10.0<br />
Ypr4 0.79 - 0.95 D L4- 10.1 - 15.0<br />
Ypr5 0.96 - 1.68 DL5 15.1 - 30.0<br />
RD RDl o - 0.01 LL LLl 0.50 - 0.65<br />
RD2 0.02 - 20.0 LL2 0.66 - 0.75<br />
RD3 20.1 - 30.0 ' LL3 0.76 - 0.85<br />
RD4 30.1 - 45.0 LL4 0.86 - 0.95<br />
RD5 45.0 - 69.8 LL5 0.96 - 1.05<br />
R R1 O - 15<br />
R2 16 - 180<br />
R3 181 - 330<br />
R4 331 - 480<br />
R5 481 - 901<br />
(1) Yref est codé avec les mêmes limites <strong>de</strong> classes.<br />
. .<br />
. .<br />
. *<br />
LL6 1.06 7 2.20<br />
, .<br />
....<br />
. .
236 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
e- Interprétation <strong>de</strong>s graphes<br />
Les données originales sont soit cardinales (quantitatives, par exemple,<br />
le ren<strong>de</strong>ment par parcelle), soit ordinales (par exemple le niveau d'un<br />
facteur .d'intensification), soit nominales (par exemple, le co<strong>de</strong> d'un<br />
traitement <strong>de</strong> maladie ou d'une expérience). Ces données sont<br />
transformées en variables ordinales ou nominales (classes) qui sont<br />
quantifiées par <strong>de</strong>s fréquences d'individus (parcelles). L'analyse<br />
factorielle <strong>de</strong>s correspondances permet <strong>de</strong> considérer chaque classe<br />
comme une variable individuelle, ou comme une étape d'un itinéraire<br />
<strong>de</strong> classes successives représentant une variable quantitative initiale.<br />
L'analyse peut être conduite en prenant en considération: (a) la position<br />
<strong>de</strong> chaque classe par rapport aux axes, (b) les itinéraires, qui sont<br />
constitués <strong>de</strong> classes successives représentant <strong>de</strong>s niveaux croissants, et<br />
(c) la position <strong>de</strong> chaque classe etlou itinéraire, par rapport à celles <strong>de</strong>s<br />
autres variables.<br />
L'interprétation <strong>de</strong>s graphes est fondée sur: (a) la proportion<br />
d'inertie totale prise en compte par les axes, (b) la contribution absolue<br />
aux axes <strong>de</strong>s classes choisies pour les définir (Tab. 9-3 et 4), et (c) la<br />
position (et la contribution relative) <strong>de</strong> chaque classe représentant l'une<br />
<strong>de</strong>s variables initiales, c'est-à-dire, les itinéraires <strong>de</strong> classes successives<br />
(<strong>de</strong> Lagar<strong>de</strong>, 1983; Lebart & Fénelon, 1976).<br />
Le résultat <strong>de</strong> l'analyse est ún graphe représentant une série <strong>de</strong><br />
tendances pour chacune <strong>de</strong>s variables initiales, matérialisées par <strong>de</strong>s<br />
itinéraires qui peuvent, ou non, indiquer <strong>de</strong>s correspondances. Ces<br />
correspondances peuvent ultérieurement être testées par <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong><br />
khi-<strong>de</strong>ux. Des tests <strong>de</strong> khi-<strong>de</strong>ux peuvent être effectués pour contrôler la<br />
correspondance entre <strong>de</strong>ux séries (itinéraires) <strong>de</strong> classes représentant<br />
les variations globales <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s variables initiales, ou entre <strong>de</strong>s<br />
fractions d'itinéraires. Dans la plupart <strong>de</strong>s cas, <strong>de</strong>s regroupements <strong>de</strong><br />
classes ont été effectués <strong>de</strong> manière à tester l'hypothèse appropriée,<br />
et/ou obtenir <strong>de</strong>s fréquences attendues supérieures à 3 pour chaque<br />
combinaison <strong>de</strong> classes dans les calculs <strong>de</strong> khi-<strong>de</strong>ux.<br />
3 - Résultats<br />
a- Analyse préliminaire<br />
al- Interprétation <strong>de</strong>s axes. Dans l'analyse préliminaire (Tab. 9-3), les<br />
<strong>de</strong>ux premiers axes ren<strong>de</strong>nt compte <strong>de</strong> 84.4 % <strong>de</strong> l'inertie totale. L'axe<br />
1 rend compte <strong>de</strong> 62.6 % <strong>de</strong> l'inertie totale; il oppose les ren<strong>de</strong>ments<br />
<strong>de</strong> référence faibles (Yref2) aux ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence forts<br />
(YrefS), ainsi que les ren<strong>de</strong>ments par parcelle faibles (Ypl et Yp2) aux<br />
ren<strong>de</strong>ments forts ou très forts (Yp4 et Yp5). Cet axe représente donc
DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 237<br />
I _<br />
Tableau 9-3. Première analyse : masses et contributions absolues<br />
aux axes.<br />
- -<br />
.f\xe 1 Axe 2<br />
. . Í I -<br />
Contributions Contributions<br />
absolues absolues I<br />
Classes Fréquences Masses p?) , Signe , (??O) Signe<br />
Colonnes (1) - Ypt 7 0.1 67 31.3. , - 5.9 . -'<br />
YP2 8 0.250 23.4 0.1 - -<br />
I<br />
' Yp3 7 0.194 2.1 + -- 46.3 +<br />
YP4 7 0.194 16.0 + . 5.3 +<br />
. . YP5 7 0.194 , 27.3 + 42.4 . -<br />
Lignes (1) Yref2 12 0.167 50.8 '. - - 1-1:5<br />
-<br />
I,<br />
- 1<br />
Yref3 6 0.083 1.9 - ' 29.3 ' +<br />
Yref4 6 0.083 15.2 + .O +<br />
Yref5 12 0.167 28.6 . + . 0.3<br />
DO 18. 0.250 -1.7 + 29.4<br />
. D1 -1 8 ' 0.250 1.7 29.4 +<br />
Inertie représentée<br />
par les axes (2). 62.6 Yo . .21.8 Yo "<br />
La matrice utilisée dans l'analyse est: [(Yp *Yref) +(Yi *D) 1.<br />
(2) Les pourcentages d'inertie représentés par les axes 3 et 4<br />
sont respectivement <strong>de</strong> 14.9 et 0.6 Yo.<br />
I<br />
. .<br />
. ..<br />
I . . ~<br />
. . -. . .<br />
.~ .I .<br />
. .<br />
. ..<br />
. ..<br />
. . - :.<br />
. .<br />
- .<br />
,, . - , . - , .<br />
.. .<br />
..<br />
. -. -<br />
1 ..<br />
.._ ._<br />
. ...<br />
. . .<br />
..<br />
.. .<br />
. .<br />
1 r<br />
i .<br />
. .<br />
4 .<br />
.' .. ,<br />
~ ..
. .<br />
Figure 9-2. Première analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances.<br />
a Positions et itinéraires <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> chaque variable.<br />
b<br />
Yp : ren<strong>de</strong>ment par parcelle;<br />
Yref : ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence;<br />
D : présence (DO) / absence (Dl) <strong>de</strong>s maladies.<br />
Première phase <strong>de</strong> l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment.<br />
C Secon<strong>de</strong> phase <strong>de</strong> l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment (voir texte).
Y ref2<br />
-1,5 -0,5<br />
Fig. 9-2<br />
2<br />
El<br />
1
240 ' ' PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
un accroissement global du ren<strong>de</strong>ment par parcelle et du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />
référence. La classe <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence très faibles (Yrefl)<br />
est une classe vi<strong>de</strong>, ces ren<strong>de</strong>ments étant mesurés sur <strong>de</strong>s parcelles<br />
protégées contre les <strong>de</strong>ux maladies.<br />
L'axe 2 rend compte <strong>de</strong> 21.8 5%- <strong>de</strong> l'inertie totale. 11 incorpore la<br />
contribution <strong>de</strong> la variable présencelabsence <strong>de</strong> maladies (Dl et DO), et<br />
oppose les ren<strong>de</strong>ments par parcelle et <strong>de</strong> référence moyens (Yp3 et<br />
Yref3, dans le sens positif) aux ren<strong>de</strong>ments par parcelle très élevés<br />
(Yp5, dans le sens négatif). L'axe 2 représente un accroissement (dans<br />
le sens négatif <strong>de</strong> l'axe) du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence et du ren<strong>de</strong>ment<br />
par parcelle B partir <strong>de</strong> niveaux moyens, en relation avec la présence<br />
ou l'absence <strong>de</strong> maladies.<br />
Deux vecteurs propres supplémentaires, représentant <strong>de</strong>ux axes<br />
(3 et 4), sont i<strong>de</strong>ntifiés. Ces axes ren<strong>de</strong>nt compte <strong>de</strong> 14.9 et 0.6 % <strong>de</strong><br />
l'inertie totale, respectivement. Les faibles contributions relatives <strong>de</strong><br />
ces axes (contributions <strong>de</strong>s axes à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s classes; Benzécri,<br />
1973; Lebart & Fénelon, 1975; non indiquées dans le Tab. 9-3)<br />
indiquent qu'ils apportent peu à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s données, et ne sont<br />
pas pris en considération.<br />
a2- Interprétation <strong>de</strong>s itinéraires, La figure 9-2 indique la position <strong>de</strong>s<br />
classes pour chaque variable en fonction <strong>de</strong> leurs coordonnées selon les<br />
axes 1 et 2. Les itinéraires d'accroissement du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence<br />
et du ren<strong>de</strong>ment par parcelle sont indiqués, ainsi que l'opposition:<br />
présencehbsence <strong>de</strong> maladies. Comme les itinéraires <strong>de</strong>s variables Yp<br />
et Yrefprésentent <strong>de</strong> fortes similarités <strong>de</strong> courbure et <strong>de</strong> direction, la<br />
figure 9-2a indique une forte correspondance globale entre les<br />
évolutions du ren<strong>de</strong>ment par parcelle et du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence.<br />
Deux phases dans l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment par parcelle peuvent<br />
être distinguées: <strong>de</strong> très faible à moyen (Ypl - Yp3, Fig. 9-2,b), puis<br />
<strong>de</strong> moyen à très élevé (Yp3 - Yp5, Fig. 9-2 c). La première phase<br />
d'accroissement <strong>de</strong> Yp correspond étroitement (c'est-à-dire: les <strong>de</strong>ux<br />
itinéraires sont <strong>de</strong> même sens et presque parallèles), à l'accroissement<br />
du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s niveaux faibles jusqu'à moyens<br />
(Yref2 - YreD); cet accroissement <strong>de</strong> -Yp apparaît indépendant (les<br />
<strong>de</strong>ux itinéraires sont pratiquement perpendiculaires) <strong>de</strong> la présence ou<br />
l'absence <strong>de</strong> maladies (O). La secon<strong>de</strong> phase d'accroissement <strong>de</strong> Yp ,<br />
tout en correspondant à l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence<br />
<strong>de</strong>puis tin niveau moyen jusqu'aux niveaux élevé ou très élevé (Yref3 -<br />
YrefS), correspond en outre étroitement à l'itinéraire <strong>de</strong>s maladies,<br />
avec une relation négative: l'absence <strong>de</strong> maladies (DO) correspond- à <strong>de</strong>s<br />
ren<strong>de</strong>ments par parcelle très élevés (Yp5), par opposition la présence<br />
<strong>de</strong> maladie (Dl), qui peut être associée à n'importe quelle classe <strong>de</strong><br />
ren<strong>de</strong>ment, <strong>de</strong> très faible (Ypl) à moyen (Yp3).<br />
Cette analyse préliminaire indique que, dans une première phase,
DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 241<br />
l'effet <strong>de</strong>s I maladies sur l'accroissement <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments par parcelle <strong>de</strong><br />
très faibles à moyens (Ypl-Yp3), pour <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence<br />
faibles à moyens (Yref2-Yref3) est faible; mais que, dans une secon<strong>de</strong><br />
phase, l'accroissement <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments par parcelle <strong>de</strong> moyens àtrès<br />
élevés (Yp3-Yp5), pour <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence variant <strong>de</strong><br />
moyens à très forts (Yref3-YrefS), est, à l'évi<strong>de</strong>nce, dépendant <strong>de</strong> la<br />
présence ou <strong>de</strong> l'absence <strong>de</strong> maladies.<br />
L'association générale; pour les <strong>de</strong>ux phases, <strong>de</strong>s accroissements<br />
<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments par parcelle et <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence peut être<br />
contrôlée (x2=29. 1 , P
242 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Tableau 9-4. Secon<strong>de</strong> analyse: masses et contributions<br />
absolues aux axes.<br />
a -<br />
* _-<br />
Classes Fréquences Masses (%) Signe I<br />
Axe 1 Axe2<br />
Contributions<br />
absolues<br />
COmribUtiOns<br />
absolues<br />
ph) Signe<br />
Colonnes Yprl 15 0.167 19.1 13.5 +<br />
Yp;2 15 0.167 6.3 55.8<br />
Ypr3 26 0.289 4.5 0.5<br />
Ypr4 15 0.167 0.1 + 29.8 +<br />
Ypr5 19 0.21 1 70.0 + 0.5 -<br />
Lignes (1) R1 18 ’ o. 1 O0<br />
inertie représentée<br />
R2 14 0.078<br />
R3 21 0.117<br />
. R4 20 0.1 11<br />
R5 17 0.094<br />
SI ‘19 O. 106<br />
. 52 20 0.111<br />
s3 20 > 0.111<br />
s4 15 . 0.083<br />
s5 16 0.089<br />
35.3 + 0.4<br />
1.5 . + 12.3 +<br />
4.4 10.6 +<br />
8.4 1<br />
-<br />
0.0 . +<br />
. ‘3.1 39.9<br />
34.3 + 0.6 +<br />
. 0:o 27.8<br />
6.0 2.9 +<br />
5.6 4.0 +<br />
1.3 1.4 +<br />
par les axes (2) 62.2 Yo 20.6 Yo<br />
(1) La matrice utilisée pour l’analyse est:<br />
[( Ypr *RI+( Ypr *S)].<br />
(2) Les pourcentages d’inertie représentés par les axes 3 et 4 sont<br />
respectivemenf<strong>de</strong> 13.5 et 3.7 YD.<br />
~ ~~
DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 243<br />
parcelles protégées (C). - *<br />
L'axe 2 rend compte <strong>de</strong> contrastes entre diverses classks <strong>de</strong><br />
ren<strong>de</strong>ment relatif, en association avec divers types <strong>de</strong> dégâts causés par<br />
les <strong>de</strong>ux maladies. Cet axe incorpore, en particulier, une<br />
correspondance entre <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments relatifs faibles (Ypr2) <strong>de</strong>s dégâts<br />
<strong>de</strong> <strong>rouille</strong> très élevés (R5) et <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> cercosporiose faibles (S2),<br />
dans le sens négatif <strong>de</strong> l'axe. Dans le sens positif <strong>de</strong> l'axe, une<br />
correspondance est indiquée entre <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments relatifs élevés<br />
(Ypr4), <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> faibles à modérés (R2-R3), et <strong>de</strong>s dégâts<br />
<strong>de</strong> cercosporiose variables (S3-S4-S5, avec une faible contribution à<br />
l'axe).<br />
b2- Description et comparaison <strong>de</strong>s itinéraires <strong>de</strong>s variables. La figure<br />
9-3 a met en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>ux itinéraires distincts représentant les<br />
accroissements <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (R1 à R5) et <strong>de</strong> cercosporiose (S1<br />
à S5). L'accroissement <strong>de</strong>s dégâts débute dans la même région du<br />
graphique (R1 et Sl), et suit, le long <strong>de</strong> l'axe 1, une progression dans<br />
le sens négatif pour les <strong>de</strong>ux maladies. L'axe 2 oppose, d'une part, <strong>de</strong>s<br />
dégâts très élevés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong>s dégâts faibles <strong>de</strong> cercosporiose (R5<br />
et S2, dans le sens négatif) à <strong>de</strong>s dégâts faibles à modérés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, et<br />
<strong>de</strong>s dégâts modérés à très forts <strong>de</strong> cercosporiose (R2-R3 et S3-S5, dans<br />
le sens positif). En conséquence, tandis que les accroissements <strong>de</strong>s<br />
dégâts <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies sont, initialement, en correspondance,<br />
l'accroissement <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> modérés à très élevés<br />
(transition R3-R5) s'oppose à l'accroissement <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong><br />
cercosporiose <strong>de</strong> faible à très élevé (transition S2-S5).<br />
Tandis que les ren<strong>de</strong>ments relatifs très élevés (Ypr5)<br />
correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s dégâts très faibles (Rl, S l), les ren<strong>de</strong>ments relatifs<br />
très faibles (Yprl) correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s dégâts modérés à élevés <strong>de</strong><br />
<strong>rouille</strong> (R3-R4), associés à <strong>de</strong>s dégâts modérés à élevés <strong>de</strong><br />
cercosporiose (S3-S4, Fig. 9-3 a). Des dégâts très élevés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
(R5) correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments relatifs faibles (Ypr2) - mais non<br />
très faibles - et à <strong>de</strong>s dégâts faibles <strong>de</strong> cercosporiose (S2). D'autre part,<br />
<strong>de</strong>s dégâts très élevés <strong>de</strong> cercosporiose (S5) correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s<br />
ren<strong>de</strong>ments relatifs moyens (Ypr3) - et non très faibles - et à <strong>de</strong>s dégâts<br />
<strong>de</strong> <strong>rouille</strong> modérés à élevés (R3-R4).<br />
Les itinéraires représentant les accroissements du ren<strong>de</strong>ment<br />
relatif (Ypr, Fig. 9-3 a) et du dommage relatif (RD, Fig. 9-3 b) sont en<br />
étroite correspondance, dans <strong>de</strong>s sens, biensûr, opposés. Bien que, le<br />
long <strong>de</strong> l'axe 2, l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'itinéraire représentant le dommage<br />
relatif (RD) soit plus faible que celui du ren<strong>de</strong>ment relatif (Ypr), il<br />
n'en est pas <strong>de</strong> même le long <strong>de</strong> l'axe 1; en réalité, une très forte<br />
proportion <strong>de</strong> la variation <strong>de</strong> RD semble représentée par celle <strong>de</strong> Ypr.<br />
La progression le long <strong>de</strong> l'itinéraire représentant l'accroissement<br />
du ren<strong>de</strong>ment accessible relatif (Yar) est presqu' entièrement prise en
- I<br />
. .. . ...- . . - . . -<br />
. ,<br />
Figure 9-3. Secon<strong>de</strong> analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances.<br />
r -<br />
- - . ._<br />
a Itinéraires d'accroissement du ren<strong>de</strong>ment relatif par parcelle (Ypr),<br />
<strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (R) et <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> cercosporiose (S).<br />
b Itinéraires d'accroissement du dommage relatif par parcelle (RD) et<br />
du ren<strong>de</strong>ment accessible relatif (Var).<br />
C Itinéraires d'accroissement <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong>s facteurs d'intensification:<br />
w : niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'alimentation en eau; h : niveau <strong>de</strong> contrôle<br />
<strong>de</strong> I'enherbement; f : niveau d'apport <strong>de</strong> fumure; d : niveau <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité<br />
<strong>de</strong> la cultÜre; v : niveau <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment potentiel <strong>de</strong>s cultivars. Chaque<br />
,facteur-d'intensification est représenté par trois niveaux-possibles. La<br />
classe fl (pas d'apport <strong>de</strong> fumure) est au centre du graphe.<br />
d Itinéraires d'accroissement <strong>de</strong>s classes dés- indices foliaires: aires<br />
(relatives, voir tab. 9-1) sous les courbes d'indice foliaire total (TL)<br />
mort (DL) et en place dans le couvert (LL).<br />
Les variables <strong>de</strong>s figures 9-3 b, c .et d sont <strong>de</strong>s variables<br />
complémentaires, c'est-à-dire que les coordonnées <strong>de</strong>s classes<br />
correspondantes sont calculées dans le système d'axe défini à partir<br />
<strong>de</strong> la matrice: [(Ypr*R)+(Ypr*S)]. ~<br />
I
TL,4<br />
*'l - El LL5 - r*<br />
LL4 TL3 ,-\ DLl<br />
U<br />
TL5' LL6<br />
b<br />
RD<br />
Yar<br />
d<br />
TL<br />
A DL<br />
I , LL
246 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
compte par l'axe 1 (Fig. 9-3 b). Cet accroissement <strong>de</strong> Ynr correspond à<br />
l'accroissement global du ren<strong>de</strong>ment relatif (Ypr) et à la réduction<br />
globale du dommage relatif (RD) le long <strong>de</strong> l'axe 1. Des écarts<br />
importants, suivant l'axe 2, du ren<strong>de</strong>ment relatif (p. ex. Ypr2 et Ypr4)<br />
par rapport à cette tendance générale Correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s écarts du<br />
dommage relatif (RD), qui reflètent, à leur tour, <strong>de</strong>s combinaisons <strong>de</strong><br />
niveaux <strong>de</strong> dégâts différentes (R et S).<br />
Les distributions.<strong>de</strong> fréquences associées aux facteurs d'intensification<br />
sont fortement déséquilibrées (seulement 5 à 10 parcelles par<br />
niveau <strong>de</strong> facteur se distinguant <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> références, Fig. 9-1).<br />
Les itinéraires obtenus (Fig. 9-3 c) doivent donc être interprétés avec<br />
pJécaution; ils ne peuvent, au mieux, être considérés que comme <strong>de</strong>s<br />
tendances. Les accroissements <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> certains facteurs (IV, h, et<br />
vj correspon<strong>de</strong>nt à un accroissement du ren<strong>de</strong>ment relatif accessible<br />
(Yar), et à un accroissement global, le long <strong>de</strong> l'axe 1, du ren<strong>de</strong>ment<br />
relatif (Ypr)., Mais certains facteurs (f et d). apparaissent indépendants<br />
<strong>de</strong> ces variations. Un contriile réduit <strong>de</strong> l'alimentation hydrique (wl),<br />
c'est-à-dire un stress hydrique élevé, et un contrôle réduit <strong>de</strong> l'enherbement,<br />
(hl et U), c'est-à-dire une compétition accrue avec les mauvaises<br />
herbes, correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ment relatifs très faibles<br />
(Yprl, Fig. 9-3 a) et à <strong>de</strong>s dommages relatifs très forts (RD5, Fig. 9-3<br />
b). Un ren<strong>de</strong>ment potentiel élevé du cultivar (v3) correspond à un<br />
ren<strong>de</strong>ment relatif très élevé (Ypr5) et à un dommage relatif très faible<br />
(RD1).<br />
L'accroissement <strong>de</strong> la surface foliaire en place dans le couvert<br />
(LL1-LLS, Fig. 9-3 d) correspond globalement, selon l'axe 1, à un<br />
accroissement du ren<strong>de</strong>ment relatif (Ypr, Fig. 9-3 a), et à une diminution<br />
du dommage relatif (RD, Fig. 9-3 b). Les très fortes surfaces<br />
foliaires en place (LL6) ne correspon<strong>de</strong>nt cependant pas au ren<strong>de</strong>ment<br />
relatif maximal, et une relation d'optimum (Ypr5-LL5) entre les <strong>de</strong>ux<br />
variables est suggérée. Parallèlement, l'accroissement <strong>de</strong> la défoliation<br />
(DLI-DL4, Fig. 9-3 d) correspond globalement à la réduction du<br />
ren<strong>de</strong>ment relatif (Ypr), et à l'accroissement du dommage relatif (RD).<br />
Les ren<strong>de</strong>ments relatifs très faibles (Yprl) et les dommages relatifs<br />
très forts (RD5) ne correspon<strong>de</strong>nt pas au niveau <strong>de</strong> défoliation<br />
maximal (D'L5), ce qui suggère que la défoliation n'est pas la seule<br />
cause <strong>de</strong> réduction du ren<strong>de</strong>ment. Les variations <strong>de</strong> la surface foliaire<br />
totale émise (TL, Fig. 9-3 d) n'indiquent pas <strong>de</strong> tendances particulières.<br />
L'accroissement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> dégâts (R et S, Fig. 9-3 a)<br />
correspond globalement, selon l'axe 1, à la réduction <strong>de</strong> l'indice<br />
foliaire en place dans le couvert (LL5-LL1, Fig. 9-3 d), et à<br />
l'accroissement <strong>de</strong> la défoliation (DL1 -DU). Le niveau maximal <strong>de</strong><br />
défoliation (DL5) correspond à <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> cercosporiose modérés à<br />
très élevés (S3-S5), mais non pas aux dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> les plus élevés<br />
(R5).
DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 247<br />
b3- Hypothèses et tests. La forte correspondance entre la réduction <strong>de</strong>s<br />
ren<strong>de</strong>ments relatifs (Ypr) et l'accroissement <strong>de</strong>s dommages relatifs<br />
(RD, Fig. 9-3 a et b) est confirmée par l'association <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux variables<br />
(x2(Ypr,RD) =59.1, P
Tableau 9-5. Une série <strong>de</strong> tests d'hypothèses. Plusieurs autres hyp,othèses<br />
sont testées dans le texte.<br />
Hypothèses(H,) . ' Tableaux <strong>de</strong> contingence(') x2 d.1. P<br />
a L'accroissement <strong>de</strong> R <strong>de</strong> modéré àtrès elevé (R3-R4, R5)*(S2, S3-S4-S5)<br />
est indépendant <strong>de</strong> l'accroissement <strong>de</strong> S <strong>de</strong><br />
- faible àtrès élevé.<br />
-__-<br />
b L'accroissement <strong>de</strong> DL d'éleve àtres élevé<br />
est indépendant <strong>de</strong> la décroissance R <strong>de</strong><br />
tres élevé àfaible.<br />
(R2-R3,R4-Rs)*(DL4-DL5) 3.14 1
DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 249<br />
défoliation (x2(Ypr,DL) =18.2, P
250 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
qui indique que <strong>de</strong>s dommages relatifs faibles (RD2) sont plus<br />
fréquents lorsque les ren<strong>de</strong>ments accessibles relatifs sont faibles<br />
(Yarl). Ce test correspond à l'écart <strong>de</strong> RD2 par rapport à l'axe 1 ,. dans<br />
le sens positif <strong>de</strong> l'axe 2. En réduisant, d'autre part, les variations <strong>de</strong><br />
RD aux niveaux modérC à fort (RD3-RD4), une valeur significative est<br />
également obtenue (x2(RD,Yar) =7.29, P
DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 25 1<br />
<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s parcelles non protégées. Comme l'analyse incor-<br />
pore les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> parcelles protégées ou non dans chaque bloc,<br />
c'est-à-dire, dans chaque combinaison <strong>de</strong> facteurs d'intensification, les<br />
variations du ren<strong>de</strong>ment (Yp) analysées incorporent les effets <strong>de</strong><br />
diverses intensités <strong>de</strong>. culture. L'analyse démontre <strong>de</strong> très forts effets<br />
sur le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s conditions d'environnement propres aux différen-<br />
tes expériences, en <strong>de</strong>ux phases. Dans la première phase, l'accrois-<br />
sement du ren<strong>de</strong>ment répond essentiellement au changement (I'amélio-<br />
ration) <strong>de</strong> l'environnement. Âu cours <strong>de</strong> cette phase, la correspondance<br />
étroite entre le ren<strong>de</strong>ment par parcelle (Yp) et le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> réfé-<br />
rence (Yref, Fig. 9-2 b) suggère que les maladies n'ont qu'un effet très<br />
faible sur le ren<strong>de</strong>ment. Le début <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> phase est marqué par la<br />
correspondance entre <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments par parcelle moyens (Yp3) et <strong>de</strong>s<br />
ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence moyens (Yref3). L'accroissement du ren<strong>de</strong>-<br />
ment, qui représente toujours une réponse au changement d'environne-<br />
ment apparaît, aussi, dans cette secon<strong>de</strong> phase, étroitement lié à<br />
l'absence <strong>de</strong> maladies. La proximité sur le graphe (Fig. 9-2 a) <strong>de</strong>s ren-<br />
<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence élevés (Yref4) et très élevés -(YrefS) suggère que<br />
l'amélioration <strong>de</strong>s conditions d'environnement associée à cette transi-<br />
tion a peu d'effet sur l'accroissement <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments. L'accroissement<br />
du ren<strong>de</strong>ment peut donc être, également, attribué à l'accroissement <strong>de</strong><br />
l'intensité <strong>de</strong> la culture, en l'absence <strong>de</strong> maladies. En d'autres termes,<br />
cette secon<strong>de</strong> phase représente <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production où l'ac-<br />
croissement <strong>de</strong> l'intensité <strong>de</strong> la culture et un environnement plus<br />
favorable risquent d'être associés à <strong>de</strong> plus fortes réductions <strong>de</strong><br />
ren<strong>de</strong>ment du fait <strong>de</strong>s maladies. Un seuil <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence est<br />
donc mis en évi<strong>de</strong>nce, qui se situe entre 1400 et 2300 kgha. En <strong>de</strong>çà <strong>de</strong><br />
ce seuil, la protection <strong>de</strong> la culture aurait un effet faible sur le<br />
ren<strong>de</strong>ment, tandis qu'au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce seuil, une protection <strong>de</strong> la culture<br />
aboutirait à <strong>de</strong>s accroissements <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment marqués.<br />
Une relation générale entre situations <strong>de</strong> production, maladies et<br />
ren<strong>de</strong>ment a été mise en évi<strong>de</strong>nce dans le chapitre 7 par l'analyse <strong>de</strong><br />
régressions multiples sur le même ensemble <strong>de</strong> données, ainsi qu'au<br />
cours d'expérimentations indépendantes (chap. 8). Les résultats <strong>de</strong>s<br />
trois analyses sont en accord avec la théorie (De Wit, 1982; Rabbinge<br />
& De Wit, 1989; Zadoks, 1985): en général, il faut considérer le<br />
dommage comme une fonction <strong>de</strong>s dégâts et du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />
référence:<br />
dommage =f(dégâts, ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence, ...).<br />
Dans le contexte <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, le terme <strong>de</strong> dégâts <strong>de</strong> cette fonction se<br />
réfsre aux effets combinés <strong>de</strong>s éléments d'un ensemble <strong>de</strong> contraintes<br />
multiples.<br />
Les relations entre ren<strong>de</strong>ment relatif, intensité <strong>de</strong> cultye (repré-
252 . 8<br />
PATHOLOGIE<br />
DES CULTURES TROPICALES<br />
sentée par Yar), et dégâts sont illustrées dans la secon<strong>de</strong> analyse <strong>de</strong> ce<br />
chapitre. Cette analyse indique que le ren<strong>de</strong>ment relatif augmente<br />
régulièrement avec l'accroissement <strong>de</strong> l'intensité <strong>de</strong> culture. A côté <strong>de</strong><br />
cette tendance générale, qui se matérialise le long du premier axe du<br />
graphe obtenu (Fig. 9-3 a), <strong>de</strong>s &arts selon le second axe sont indiqués,<br />
qui correspon<strong>de</strong>nt à diverses combinaisons <strong>de</strong> dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />
-cercosporiose, et <strong>de</strong> dommage relatif. Deux types <strong>de</strong> combinaisons <strong>de</strong><br />
dégâts, en particulier, sont i<strong>de</strong>ntifiables, qui sónt associées à différentes<br />
catégories <strong>de</strong> dommage. Ces combinaisons peuvent Ctre associées à: (a)<br />
une compétition entre les dégâts causés par les <strong>de</strong>ux maladies, et (b) <strong>de</strong>s<br />
différences dans les relations pathogène/dégâts, 1 .i<br />
La compétition entre dégâts paraît relayée, dans un sens (<strong>de</strong> la<br />
cercosporiose vers la <strong>rouille</strong>), par la défoliation induite par la cercos-<br />
poriose et, éventuellement, en sens inverse, par un taux d'accrois-<br />
sement beaucoup plus fort.<strong>de</strong> la <strong>rouille</strong>. Tandis que la défoliation paraît<br />
constituer une composante majeure du dommage. causé par la cercos-<br />
poriose, il ne semble pas en être ainsi pour la <strong>rouille</strong>. En effet, un<br />
ren<strong>de</strong>ment relatif faible (un dommage relatif élevé), associé à <strong>de</strong>s<br />
dégâts très élevés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et bas <strong>de</strong> cercosporiose, ne correspond pas<br />
à une défoliation élevée; cette combinaison suggère <strong>de</strong> fortes<br />
différences dans les effets <strong>de</strong>s maladies sur la culture. Le résultat<br />
général <strong>de</strong> cette secon<strong>de</strong>- analyse indique que les effets <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
maladies sur le dommage sont moins qu'additifs. La non-additivité <strong>de</strong><br />
ces effets a été démontrée au cours d'une expérience séparée (chap. 8,<br />
secon<strong>de</strong> expérience).<br />
II convient <strong>de</strong> noter la correspondance particulière entre <strong>de</strong>s dé-<br />
gâts très élevés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, <strong>de</strong>s dégâts faibles <strong>de</strong>'cercosporiose, <strong>de</strong>s ren-<br />
<strong>de</strong>ments relatifs *faibles (Fig.9-3), et <strong>de</strong>s dommages relatifs forts (x2).<br />
Cette combinaison est associée à <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments accessibles relatifs<br />
élevés, c'est-à-dire, une intensité <strong>de</strong> culture accrue. Cette association<br />
suggère que, alors 'que l'intensité <strong>de</strong> culture croît au travers <strong>de</strong> l'intro-<br />
duction <strong>de</strong> nouveaux facteurs, la <strong>rouille</strong> plus que la cercosporiose<br />
pourrait contribuer au dommage associé au pathosystème.<br />
Les analyses <strong>de</strong> ce chapitre mettent en oeuvre seulement <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s<br />
multiples combinaisons possibles <strong>de</strong> variables, qui aboutissent à <strong>de</strong>ux<br />
analyses séparées. De l'une à l'autre, l'intérêt se déplace <strong>de</strong>s situations<br />
<strong>de</strong> production et du dommage global associé au pathosystème, vers les<br />
dégâts causés par chaque maladie, à l'intensité <strong>de</strong> la culture, et aux<br />
variations du ren<strong>de</strong>ment relatif. Ces analyses se traduisent par <strong>de</strong>s<br />
typologies correspondantes <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment, <strong>de</strong> dommage<br />
relatif et <strong>de</strong> dégâts. Que ces correspondances représentent, véritable-<br />
ment, <strong>de</strong>s situations observables dans les cultures d'arachi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
agriculteurs- <strong>de</strong>meure à prouver. Les larges variations <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong><br />
production et <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong> maladies représentées dans la base <strong>de</strong><br />
données utilisée garantissent que ces analyses représentent au moins une<br />
I
DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 253<br />
partie <strong>de</strong>s situations réelles <strong>de</strong> l'agriculture ivoirienne.<br />
.<br />
. Un résultat majeur <strong>de</strong> ce compte,rendu est la mise en kvi<strong>de</strong>nce,<br />
dans-la première analyse, d'un seuil <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> reférence au-<strong>de</strong>là<br />
duquel le dommage global causé par les maladies risque d'augmenter<br />
avec l'amélioration <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> production. Une détermination<br />
plus précise <strong>de</strong> ce seuil serait souhaitable; ce problème pourrait être<br />
abordé. grâce à <strong>de</strong>s techniques appropriées, telles que l'analyse discriminante<br />
(Franc1 et al., 1987). La secon<strong>de</strong>-analyse, l'examen <strong>de</strong> tableaux<br />
<strong>de</strong> contingence, et <strong>de</strong>s enquêtes dans <strong>de</strong>s parcelles paysannes (Savary,<br />
1987a; 1987b; Savary et al., 1988) suggèrent -que la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong><br />
l'arachi<strong>de</strong> pourrait être le facteur principal <strong>de</strong> ce processus.<br />
Les résultats décrits dans ce chapitre sont en bon accord avec<br />
ceux du chapitre 7. L'analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances est une<br />
technique souple, robuste, qui permet <strong>de</strong> représenter graphiquement un<br />
ensemble <strong>de</strong> tableaux <strong>de</strong>. contingence (<strong>de</strong> Lagar<strong>de</strong>,t*1983). Jusqu'à<br />
présent, son utilisation en pathologie végétale a été très restreinte,<br />
notamment du fait <strong>de</strong> la relative rareté <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong> référence (Hill,<br />
1974). I1 y a <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>s raisons méthodologiques d'explorer les<br />
possibilités <strong>de</strong> cette technique, dans la perspective <strong>de</strong> gérer <strong>de</strong>s<br />
"contraintes lphytopathologiques. La pratique du suivi <strong>de</strong>s maladies dans<br />
le temps et <strong>de</strong>s enquêtes met classiquement en oeuvre <strong>de</strong>s clés d'observation<br />
(parfois sous forme <strong>de</strong> schémas). Ces clés servent à établir <strong>de</strong>s<br />
catégories <strong>de</strong> variables cardinales (quantitatives) ou ordinales (qualitatives,<br />
<strong>de</strong> rang). La plupart <strong>de</strong>s techniques d'évaluation <strong>de</strong>s données<br />
recueillies au champ retransforment ces données sous forme <strong>de</strong> catégories<br />
en nouvelles* variables,, à nouveau cardinales, afin <strong>de</strong> pouvoir les<br />
traiter.. Au contraire, l'analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances exploite<br />
une information sous forme <strong>de</strong> catégories, et, si nécessaire, transforme<br />
<strong>de</strong>s données cardinales en données codées selon <strong>de</strong>s classes. L'information<br />
est ensuite résumée par le calcul <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> distribution<br />
<strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s eatégories, ou classes, considérées. Puisque les<br />
informations nécessaires à la mise en oeuvre <strong>de</strong> système <strong>de</strong> gestion en<br />
protection <strong>de</strong>s culture sont souvent ,représentées par <strong>de</strong>s catégories, le<br />
traitement et l'évaluation <strong>de</strong>s données pourrait les utiliser directement,<br />
sans transformations. .L'analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances est une<br />
métho<strong>de</strong> pour y parvenir.<br />
BenzCcri, J.P., 1973. L'Analyse <strong>de</strong>s Données. L'Analyse <strong>de</strong>s Correspondances. Vol.<br />
2. Dunod, Paris,-632 pp. .<br />
Busnardo, J.P., 1986. Projet <strong>de</strong> Recherches sur la Culture <strong>de</strong>'l'Arachi<strong>de</strong> en Côte<br />
d'Ivoire. Institut <strong>de</strong>s Savanes / IUT-CIRAD. DSP/mai 86/N03. 83p.<br />
Campbell, C.L. & Mad<strong>de</strong>n, L.V., 1990. Introduction to Plant Disease Epi<strong>de</strong>miology.<br />
John Wiley & Sons. New York. 532p.<br />
1<br />
-
254 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Chiarappa, L., 198 1. Establishing the crop loss profile. In: Crop Lms Assessment<br />
Methods. Supplement 3. (L. Chiarappa, Ed.) C.A.B. 1 F.A.O. Farnham. pp.<br />
21-24.<br />
De Wit, C.T., 1982. La productivité <strong>de</strong>s pâturages sahéliens. In : La Productivité <strong>de</strong>s<br />
Pâturages Sahéliens - Une Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sols, <strong>de</strong>s Végétations et <strong>de</strong> 1'Bploitation-<strong>de</strong><br />
cette Ressource Naturelle. (F.W.T. Penning <strong>de</strong> Vries & M.A. Djiteye, Eds.).<br />
Pudoc, Wageningen. pp. 22-35.<br />
Francl, L.J., Mad<strong>de</strong>n, L.V., Rowe, R.C. '& Rie<strong>de</strong>l, R.M., 1987. Potato yield loss<br />
prediction and discrimination using preplant popu1atio.n <strong>de</strong>nsities of Verticillium<br />
dahliae and Pratylenchus penetrans. Phytopathology 77: 579-584.<br />
Hill, M.O., 1974. Correspon<strong>de</strong>nce analysis: a neglected multivariate method. Applied<br />
Statistics 23: 340-354.<br />
Johnson, LB., Radcliffe, E.B. & Teng, P.S., 1986. Effects of interacting<br />
populations of Alternaria solani, Verticillium dahliae and the potato leathopper<br />
(Empoasca.fàbae) on potato yield. Phytopathology 76: 1046-1052.<br />
<strong>de</strong> Lagar<strong>de</strong>, J., 1983. Initiation à l'Analyse <strong>de</strong>s Données. Bordas, Paris. 157p.<br />
Lebart, L. & Fenelon, J.P., 1975. Statistiques et InJinnatiques Appliquées. Dunod,<br />
Paris, 439 pp.<br />
Mad<strong>de</strong>n, L.V., 1983. Measuring and mo<strong>de</strong>ling crop losses at the field level.<br />
Phytopathology 73: 1591-1596.<br />
Pinstrup-An<strong>de</strong>rsen,P., De Londono, N. & Infante, M., 1976. A suggested procedure<br />
for estimating yield and production losses in crops. PANS 22: 359-365.<br />
Rabbinge, K. &De Wit, C.T., 1989. Systems, mo<strong>de</strong>ls and simulation. In: Simulation<br />
and Systems Management in Crop Protection. (R. Rabbinge, S.A. Ward & H.H.<br />
I ,Van Laar, Eds.). Pudoc, Wageningen. pp. 3-15.<br />
Savary, S., 1987a. Enquête sur les maladies fongiques <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Arachis<br />
hypbgaeal en Côte d'Ivoire. I. Métho<strong>de</strong>s d'enquête et étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>scriptive: les<br />
conditions culturales et les principales maladies. Netherlands Journal of Plant<br />
Pathology 93: 1672188.<br />
Savary, S.. 1987b. Enquête sur les maladies fongiques <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Arachis<br />
hypogea) en Côte d'Ivoire. II. Epidémiologie <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Puccinia<br />
arachidis). Netherlands Joumal of Plant Pathology 93: 215-231.<br />
Savary, S., Bosc, J.P., Noirot, M. & Zadoks, J.C., 1988. Pean-ut rust in West<br />
Africa: a new component in a multiple pathosystem. Plant Disease 72: 1001-1009.<br />
Stynes, B.A., 1980. Synoptic methodologies for crop loss 'assessment. In:<br />
Assessment qf Losses which Constrain Production and Crop Improvevient in<br />
Agriculture and Forestry. (P.S. Teng and S.V. Krupa, Eds.) Miscellaneous<br />
Publications, University of Minnesota Agricultural Experiment Station 7. pp.<br />
166-1 75.<br />
Subrahmanyam, P. Greenberg, D.C., Savary, S. & Bosc, J.P., 1990. Diseases of<br />
groundnut in West Africa and their management: research priorities and strategies.<br />
Tropical Pest Management (sous presse).<br />
Van <strong>de</strong>r Plank, J.E., 1963. Plant Diseases: Epi<strong>de</strong>mics ahd'Contro1. Aca<strong>de</strong>mic Press,<br />
New York 349p.<br />
Wiese, M.V., 1980. Comprehensive and systematic assessment of crop yield<br />
<strong>de</strong>terminants. In: Assessment of Losses which Constrain Production and Crop<br />
Improvement in Agriculure and Forestry. (P.S. Teng & S.V. Krupa, Eds.) Misc.<br />
Publ. 7, Univ. Mim. Agric. Exp. Stn. St Paul. pp. 262-269.<br />
Zadoks, J.C., 1981. Crop loss today, profit tomorrow : an approach to quantifying<br />
production constraints and to measuring progress. In: Crop Loss Assessment<br />
Methods. Supplemenr 3. (L. Chiqappa, Ed.) C.A.B. I F.A.O. Farnham. pp.<br />
5-1 1.<br />
Zadoks. J.C., 1985. On the conceptual basis of crop loss assessment: the threshold<br />
theory. Annual Review of Phytopathology 23: 455-473.<br />
Zadoks, J.C. & Schein, R.D., 1979. Epi<strong>de</strong>miology and Plant Disease Management.<br />
Oxford University Press, New York. 427pp.
Chapitre IO. Métho<strong>de</strong>s pou'r Ilétu<strong>de</strong> du dommage<br />
dû à un ensemble <strong>de</strong><br />
1 contraintes phytosanitaires.<br />
'Le cas <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Côte d'Ivoire<br />
S. Savary & J.C. Zadoks<br />
Résumé<br />
Une revue <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s 8 envisageables pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages.<br />
causés par un ensemble <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires sur une culture<br />
est effectuée. Deux aspects sont particulièrement pris en considération:<br />
(a) les concepts, et leur tra tion sous forme <strong>de</strong> définitions<br />
opérationnelles, et (b) I'acqui :informations quantitatives. Des<br />
définitions opérationnelles sont proposkes pour les dégâts, le dommage<br />
causé par l'une <strong>de</strong>s contraintes et le dommage causé par l'ensemble <strong>de</strong><br />
contraintes phytosanitaires. Les approches envisageables pour<br />
l'acquisition <strong>de</strong>s données, grâce à une série d'observations sur une<br />
population <strong>de</strong> parcelles au cours d'années- ou <strong>de</strong> cycles successifs<br />
(approche diachronique), puis par la formulation d'hypothèses qui<br />
peuvent être testées (approche expérimentale); sont discutées.<br />
Quelques-unes '<strong>de</strong>s difficultés inhérentes à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages sont<br />
évoquées, en particulier celle <strong>de</strong> la représentativité <strong>de</strong> l'information.<br />
Ce-problème est particulièrement aigu dans le cas <strong>de</strong>s cultures<br />
traditionnelles tropicales, en raison <strong>de</strong> la diversité '<strong>de</strong>s situations <strong>de</strong><br />
production. Une définition opérationnelle permettant <strong>de</strong> mettre en<br />
oeuvre le concept <strong>de</strong> situation <strong>de</strong> production est progressivement<br />
Claborée. Par ailleurs, les avantages, dans ce contexte, d'une<br />
catégorisation <strong>de</strong> l'information portant sur les dégâts, les dommages, et<br />
les situations <strong>de</strong> production, sont discutés. Cette approche est<br />
suffisamment souple pour incorporer <strong>de</strong>s caractéristiques<br />
agro-économiques, c'est-à-dire, pour prendre simultanément en compte<br />
<strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> dommage et <strong>de</strong> perte, et donc pour produire un<br />
instrument <strong>de</strong> décision stratégique.<br />
L'information acquise sur les maladies foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> est<br />
suffisante pour envisager la construction <strong>de</strong>. modèles déterministes<br />
d'élaboration du ren<strong>de</strong>ment, couplCs à <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s
256 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporioses. Cette démarche doit<br />
permettre d'i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s priorités <strong>de</strong> recherche, et <strong>de</strong>s applications,<br />
notamment dans le domaine <strong>de</strong> l'amélioration variétale. L'estimation<br />
du risque associé à un processus d'intensification <strong>de</strong> la culture est<br />
abordée. IJne décision minimale, liée au seuil d'apparition <strong>de</strong> ce risque<br />
en fonction <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production est proposée et<br />
discutée.<br />
Mots clés<br />
définition opérationnel le, situation <strong>de</strong> production, dégâts, dommage,<br />
perte, fonction <strong>de</strong> dommage, fonc.tion <strong>de</strong> perte, décision tactique,<br />
décision stratégique.
1 - Introduction<br />
ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 257<br />
Les métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages font l'objet d'une littérature assez<br />
abondante en phytopathologie, et très importante en entomologie agri-<br />
cole. Dans le cadre <strong>de</strong> cette discussion, les contraintes envisagées sont<br />
essentiellement représentées par <strong>de</strong>s maladies fongiques; il convient <strong>de</strong><br />
noter cependant qu'un bon nombre <strong>de</strong> techniques employées en<br />
phytopathologie dérivent <strong>de</strong> l'entomologie agricole. De ce fait, ce qui<br />
suit peut aisément être transposé au cas plus général <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s<br />
contraintes phytosanitaires d'une culture. Ces métho<strong>de</strong>s sont revues<br />
régulièrement (Large, 1966; Chiarappa, 1971; James, 1974; Zadoks &<br />
Schein, 1979; Teng & Krupa, 1980; Zadoks, 1985; Teng, 1987a;<br />
Campbell & Mad<strong>de</strong>n,l990, notamment). L'objectif <strong>de</strong> cette section est<br />
<strong>de</strong> considérer, plus particulièrement, les métho<strong>de</strong>s qui sont applicables<br />
au cas <strong>de</strong> plusieurs contraintes phytosanitaires, et spécialement<br />
phytopathologiques, affectant simultanément une culture annuelle.<br />
L'intérêt, bien entendu, est focalisé sur les cultures traditionnelles<br />
tropicales, dont l'arachi<strong>de</strong> est un exemple.<br />
2 - Méthodologie - Le cas général<br />
Les sciences <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s végétaux n'existent que parce que <strong>de</strong>s<br />
contraintes phytosanitaires provoquent <strong>de</strong>s dommages (James, 1974;<br />
Zadoks.& Schein, 1979; Campbell & Mad<strong>de</strong>n, 1990). En dépit <strong>de</strong> leur<br />
importance cruciale - ces sciences sont, malgré un cheminement sou-<br />
vent complexe, avant tout <strong>de</strong>s sciences utilitaires - il <strong>de</strong>meure étonnant<br />
que si peu <strong>de</strong> consensus soit atteint dès lors qu'il s'agit <strong>de</strong> méthodologie<br />
pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages. Cela tient, naturellement, à la diversité <strong>de</strong>s<br />
spéculations, <strong>de</strong>s contraintes, et <strong>de</strong>s dommages (Chiarappa, 1971 ;<br />
Zadoks & Schein, 1979) qui sont occasionnés. Des concepts généraux<br />
sont communément admis (Chiarappa, 1971) ; encore faut-il les mettre<br />
en oeuvre afin d'effectuer <strong>de</strong>s observations et d'acquérir .<strong>de</strong>s<br />
informations quantitatives ; pour cela, les définitions générales <strong>de</strong> ces<br />
concepts doivent être transposées en définitions opérationnelles<br />
(Zadoks & Schein, 1979). Une série <strong>de</strong> définitions opérationnelles<br />
applicables à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages causés par un ensemble <strong>de</strong><br />
contraintes phytosanitaires est proposée, et sa pertinence dans le cas<br />
particulier qui constitue le support .<strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est évaluée.<br />
a- Concepts el: dé$nitions opérationnelles<br />
Le tableau 10-1 donne une liste <strong>de</strong> concepts nécessaires pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
dommages provoqués par un ensemble <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires,
258 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Tableau 10-1. Concepts et définitions opérationnelles pour<br />
I'étu<strong>de</strong> du dommage occasionné par un ensemble <strong>de</strong> contraintes<br />
phytopathologiques.<br />
Concepts , Définitions- opérationnelles Dimensions Mise en<br />
(1) oeuvre<br />
Situation <strong>de</strong> production<br />
Développement <strong>de</strong><br />
la culture<br />
Croissance <strong>de</strong> la<br />
culture<br />
Compatibilité<br />
hôte-parasite<br />
Distributïon spatiale<br />
d'une maladie<br />
Niveau d'une maladie<br />
Dégâts occasionnés<br />
par une maladie<br />
Ren<strong>de</strong>ment réel<br />
(Y 1<br />
Ren<strong>de</strong>ment accessible<br />
(Ya 1<br />
Ren<strong>de</strong>ment théorique<br />
(Yt 1<br />
Dommage occasionné<br />
par l'une <strong>de</strong>s<br />
contraintes (Di )<br />
Dommage occasionné<br />
dans le<br />
pathosystème (D )<br />
(voir texte)<br />
- Observation successive <strong>de</strong>s sta<strong>de</strong>s<br />
. ~ <strong>de</strong> développement<br />
- Estimations successives <strong>de</strong> sa<br />
biomasse<br />
- Type <strong>de</strong>'réaction<br />
- Forme et pente du gradient<br />
- Demi variogramme<br />
- Rapport variancelmoyenne .<br />
- Estimation <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce<br />
- Estimation <strong>de</strong> la sévérité .<br />
- Inci<strong>de</strong>nce et/ou sévérité à un<br />
sta<strong>de</strong> donné<br />
- Aire sous la courbe d'épidémie<br />
- Ren<strong>de</strong>ment estimé par unité <strong>de</strong><br />
surface <strong>de</strong> la culture<br />
- Ren<strong>de</strong>ment d'une culture<br />
protégée vis-à-vis <strong>de</strong> ses<br />
contraintes<br />
- Ren<strong>de</strong>ment d'une culture placée<br />
dans <strong>de</strong>s conditions optimales<br />
<strong>de</strong> production<br />
- Ecart <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment entre une<br />
culture protégée vis-à-vis<br />
<strong>de</strong> toutes ses contraintes et<br />
celui d'une culture affectée<br />
par l'une d'entre elles<br />
- Ecart entre le ren<strong>de</strong>ment<br />
accessible et le ren<strong>de</strong>-<br />
ment réel: D = Ya - Y<br />
?<br />
+++<br />
+++<br />
+++<br />
++<br />
++<br />
++<br />
+++<br />
+++<br />
+++<br />
(l) [MI: masse; [LI: longueur; [-I: sans dimension (rapport): -: dimension non<br />
définie<br />
(2) Information qualitative<br />
(3) Dépend du mo<strong>de</strong> d'analyse <strong>de</strong> l'information<br />
(4) Information graphique.<br />
+++<br />
+++<br />
++<br />
.<br />
++<br />
++
ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 259<br />
et d'exemples <strong>de</strong> définitions opérationnelles' permettant <strong>de</strong> les appli-<br />
quer. Le tableau comporte <strong>de</strong>ux colonnes supplémentaires, l'une<br />
indiquant les dimensions <strong>de</strong>s mesures associées aux définitions opéra-<br />
tionnelles, et l'autre concernant leur mise en oeuvre. L'appréciation <strong>de</strong><br />
la facilité <strong>de</strong> mise en oeuvre d'une définition opérationnelle dépend,<br />
bien entendu, du support sur lequel Etu<strong>de</strong> est faite; un terme moyen,<br />
quoique délibérément un peu optimiste, a été recherché.<br />
al- Situation <strong>de</strong> production. Le premier <strong>de</strong>s concepts, qui joue un rôle<br />
central dans cet étu<strong>de</strong>, est celui <strong>de</strong> situation <strong>de</strong> production (De Wit,<br />
1982). La situation <strong>de</strong> production d'une culture est représentée par<br />
l'ensemble <strong>de</strong>s facteurs d'environnement - physiques, biologiques,<br />
humains, économiques - dans lequel son ren<strong>de</strong>ment s'élabore (Chap. 1).<br />
I1 s'agit d'un concept très général, considérant l'agroécosystème dans sa<br />
totalité, qui apparaît extrêmement difficile à exprimer en termes<br />
opérationnels. I1 est pourtant à l'origine d'avancées majeures dans le<br />
domaine <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong>s systèmes agricoles, au plan général (Penning<br />
<strong>de</strong> Vries & Van Laar, 1982) comme dans I'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas particuliers<br />
(De Wit, 1982). Le moyen <strong>de</strong> parvenir à mettre en oeuvre ce concept<br />
est <strong>de</strong> réduire le système (chap. 1) considéré à une dimension plus<br />
restreinte, et <strong>de</strong>-tenter, à nouveau, <strong>de</strong> le retranscrire en une définition<br />
opérationnelle adaptée à ce système plus simple. En pratique, on peut<br />
ne s'addresser, d'abord, qu'à un ensemble <strong>de</strong> facteurs biotiques et<br />
abiotiques conditionnant la production; l'exemple <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> est<br />
détaillé dans la section suivante (voir également les chap. 7, 8 et 9).<br />
n2- Dégâts. Parmi les concepts énumérés, celui <strong>de</strong> dégâts (chap..l) joue<br />
un rôle important. Les définitions opérationnelles qui sont proposées<br />
peuvent être utilisées comme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scripteurs <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s<br />
désordres ou dysfonctionnements occasionnés par un agent pathogène<br />
dans le processus d'élaboration du ren<strong>de</strong>ment. I1 est par exemple<br />
possible <strong>de</strong> considérer que l'aire sous la courbe <strong>de</strong> progression d'une<br />
épidémie (ASCP) est représentative <strong>de</strong>s dégâts occasionnés à la culture<br />
(Van <strong>de</strong>r Plank, 1963). Cette définition opérationnelle <strong>de</strong>s dégâts pent<br />
ensuite être reliée aux dommages, afin d'établir une fonction <strong>de</strong><br />
dommage (Zadoks, 1985; chap. 1). Très fréquemment, cette fonction<br />
<strong>de</strong> dommage prend la forme d'une régression, et <strong>de</strong> très nombreuses<br />
relations <strong>de</strong> ce type ont été établies, puis utilisées pour I'estimation <strong>de</strong>s<br />
dommages causés par une maladie (Teng, 1985).<br />
Deux difficultés principales peuvent surgir dans le choix d'une<br />
définition opératiohelle <strong>de</strong>s dégâts: (a) cette définition peut s'avérer<br />
insuffisante pour décrire l'ensemble <strong>de</strong>s épidémies possibles et <strong>de</strong>s<br />
dégâts qui en résultent; il s'agit d'une erreur <strong>de</strong> représentation; (b) elle<br />
peut ne pas' suffisamment rendre compte <strong>de</strong> to-us les dysfonctionne-<br />
ments causés par la maladie; une erreur <strong>de</strong> simplification s'est introdui-
260 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
te. L'utilisation <strong>de</strong> l'aire sous la courbe d'épidémie dans une fonction<br />
<strong>de</strong> dommage se fon<strong>de</strong> sur l'hypothèse implicite d'une certaine<br />
reproductibilité <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s épidémies. Dans le cas d'une<br />
diversité <strong>de</strong> dynamiques épidémiques - en d'autres termes, si la forme<br />
<strong>de</strong>s courbes est variable - ce prédicteur peut s'avérer inapproprié<br />
(mildiou <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre; James, 1974) pour pouvoir être<br />
appliqué avec sécurité dans un certain nombre <strong>de</strong> cas. L'effort <strong>de</strong><br />
compaction <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> généralisation a été trop poussé.<br />
L'autre cas est illustrable par la pyriculariose du riz; <strong>de</strong>s symptômes <strong>de</strong><br />
la même dimension peuvent ne pas avoir les mêmes conséquences sur le<br />
dommage, selon qu'ils affectent une feuille ou le cou d'une panicule<br />
(Zadoks & Schein, 1979). Par ailleurs, la proportion <strong>de</strong> feuilles<br />
infectées à un sta<strong>de</strong> précoce <strong>de</strong> la culture peut n'avoir qu'une relation<br />
faible, si vraiment elle en a, avec la proportion <strong>de</strong> cous infectés (A.<br />
Ghesquières; K. Ishiguro, comm. pers.; Zadoks, 1989a). Dans ce cas,<br />
une définition opérationnelle fondée sur la sévérité <strong>de</strong> pyriculariose à<br />
un sta<strong>de</strong> précoce <strong>de</strong> la culture peut conduire à une fonction <strong>de</strong><br />
dommage sans réel pouvoir, ni explicatif, ni prédictif. I1 existe<br />
cependant <strong>de</strong>s indications (Louvel & Arnaud, 1979) selon lesquelles,<br />
pour certaines variétés <strong>de</strong> riz, une épidémie très précoce entraîne<br />
toujours un dommage important quelque soit l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'épidémie<br />
observée sur le feuillage.<br />
03- Ren<strong>de</strong>ments. Une typologie <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments croissants a été proposée<br />
Zadoks (1981a): (a) le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> base, que l'on peut considérer<br />
comme imcompressible, et qui représente une situation <strong>de</strong> production<br />
initiale; (b) le ren<strong>de</strong>ment réel, 06 une certaine protection contre la<br />
contrainte phytosanitaire ainsi que quelques facteurs d'intensification<br />
sont apportés; (c) le ren<strong>de</strong>ment correspondant à un optimum <strong>de</strong><br />
l'investissement pour cette protection; (d) le ren<strong>de</strong>ment accessible, qui<br />
correspond à un maximum technique <strong>de</strong>s pratiques culturales, incluant<br />
un investissement maximal apporté pour assurer une protection<br />
vis-à-vis <strong>de</strong> la contrainte, mais où <strong>de</strong>meure toujours un dommage qui<br />
ne peut être évité; et (e) le ren<strong>de</strong>ment théorique (Yt, Tab. 10-1),<br />
obtenu dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> croissance à tous égards optimalcs,<br />
incluant une élimination complète <strong>de</strong> toutes les contraintes <strong>de</strong> la<br />
culture, y compris phytosanitaires.<br />
Les cultures traditionnelles d'Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, et spécialement<br />
les cultures vivrières, ne reçoivent que dans une faible proportion <strong>de</strong><br />
cas une quelconque protection phytosanitaire. En pratique, il est donc<br />
souvent possible <strong>de</strong> faire coinci<strong>de</strong>r ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> base et ren<strong>de</strong>ment<br />
réel (Y). Se focalisant sur les contraintes phytosanitaires, il est<br />
également possible <strong>de</strong> transposer le concept <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment accessible à<br />
la situation dans laquelle ces contraintes sont simultanément annulées.<br />
Ne s'adressant pas encore à la variation <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production, le
ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 261<br />
ren<strong>de</strong>ment accessible (Ya) se réfère donc ici à une culture, placée dans<br />
une situation <strong>de</strong> production donnée, qui bénéficie d'une protection<br />
maximale contre les contraintes phytosanitaires. Ces contraintes sont<br />
supposées être annulées; une littérature abondante, en particulier con-<br />
cernant l'efficacité <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s, suggère qu'il existe une proportion<br />
relativement notable <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires qui peuvent être,<br />
effectivement, supprimées. Il est Cgalement possible <strong>de</strong> manipuler les<br />
contraintes par d'autres moyens (Sah & MacKenzie, 1987) - infections<br />
artificielles (avec <strong>de</strong>s doses, <strong>de</strong>s fréquences ou à <strong>de</strong>s dates éven-<br />
tuellement variables), variation du génotype <strong>de</strong> l'hôte (lignées isogé-<br />
niques), utilisation <strong>de</strong> matériel <strong>de</strong> plantation sain ou infect& notam-<br />
ment. Les avantages et les inconvénients (et les moyens d'y remtdier)<br />
<strong>de</strong> ces différentes techniques ont été discutés (Zadoks & Schein, 1979;<br />
Sah & McKenzie, 1987), notamment ceux liés à l'emploi <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s<br />
qui peuvent éventuellement affecter la physiologie <strong>de</strong> la culture<br />
(Johnson et al., 1986; 1987; voir également les chapitres 7 et 8).<br />
a4 Dommage. Deux catégories <strong>de</strong> dommages peuvent être considérées:<br />
celui occasionné par l'ensemble <strong>de</strong>s contraintes phytosanitaires, D, et<br />
ceux attribuables à chacune <strong>de</strong> ces i contraintes, Di. Le premier peut<br />
&tre estimé par une simple soustraction:<br />
D=Yo-Y,<br />
et se fon<strong>de</strong> sur la possibilité d'obtenir une culture in<strong>de</strong>mne <strong>de</strong>s attaques<br />
<strong>de</strong> tous les agents <strong>de</strong> dégâts (Tab. 10-1). Le dommage causé par l'une<br />
<strong>de</strong>s contraintes considérée parmi plusieurs, dont la définition<br />
opérationnelle est pourtant cotée au même niveau <strong>de</strong> mise en oeuvre<br />
dans le tableau 10-1, est sensiblement plus difficile à estimer. II existe<br />
néanmoins un certain nombre <strong>de</strong> cas oti cette estimation a été possible.<br />
L'un <strong>de</strong>s cas les plus documentés est à ce jour celui <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong><br />
terre, dans 1'Etat du Minnesota, confrontée à trois contraintes<br />
phytosanitaires simultanées: la cica<strong>de</strong>lle (Enzpoasca fubae), l'alter-<br />
nariose et la verticilliose (Johnson, 1986; Johnson et al., 1986; 1987;<br />
voir également chap. 1). Les moyens employés sont constitués par une<br />
combinaison d'infestations et d'infections artificielles, complémentées<br />
par <strong>de</strong>s traitements avec <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s. Un autre exemple est celui<br />
utilisé pour cette étu<strong>de</strong>, l'arachi<strong>de</strong> en Côte d'Ivoire, avec <strong>de</strong>ux<br />
contraintes, la cercosporiose tardive et la <strong>rouille</strong>, la cercosporiose<br />
précoce n'étant envisagée que dans une expérience préliminaire (chap.<br />
8). Les moyens mis en oeuvre sont <strong>de</strong>s infections artificielles (chap. 7<br />
et 9), en combinaison avec <strong>de</strong>s fongici<strong>de</strong>s dont l'action peut &re<br />
considérée comme, .primairement au moins, spécifique (chap. 8).<br />
Bien entendu, il existe <strong>de</strong> nombreux cas où l'estimation <strong>de</strong>s<br />
dommages individuels est, sinon impossible, excessivement difficile.<br />
Un exemple est celui <strong>de</strong> l'igname en Côte d'Ivoire, confronté à <strong>de</strong>ux<br />
contraintes phytosanitaires principales: la mosaïque (Fauquet &
262 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Thouyenel, 1987), et 1"anthracnose'. Cette <strong>de</strong>rnière, syndrôme<br />
provoqué par un ensemble <strong>de</strong> champignons, plutôt que maladie<br />
attribuable à un seul agent pathogène (Nandris et al., 1990) est, par<br />
nature, très difficile à manipuler. Dans <strong>de</strong> telles situations, une<br />
approche diachronique, fondée sur l'étu<strong>de</strong> du pathosystème dans son<br />
évolution au cours du temps (Zadoks, 19721, est toujours réalisable, et<br />
peut apporter <strong>de</strong>s arguments circonstanciels utiles.<br />
6- Acquisition d'informations quantitatives<br />
61 - Approche diachronique. Un exemple caractéristique d'étu<strong>de</strong><br />
diachronique en épidémiologie est la comparaison <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong><br />
plusieurs années (ou cycles culturaux), en relation avec les variations<br />
climatiquès (Zadoks, 1972). Un exemple d'étu<strong>de</strong> diachronique du<br />
dommage pourrait être <strong>de</strong> comparer les dommages occasionnés dans un<br />
pathosystème multiple au cours <strong>de</strong> plusieurs cycles culturaux. C'est le<br />
thème du chapitre 7, avec, en outre, la prise en considération <strong>de</strong><br />
différentes situations <strong>de</strong> production.<br />
Ce type d'approche présente, en principe, l'avantage d'une rela-<br />
tive simplicité <strong>de</strong> réalisation matérielle. Elle permet, surtout, d'adapter<br />
au mieux la population <strong>de</strong> référence (c'est-à-dire l'ensemble <strong>de</strong>s par-<br />
celles qui est à l'origine <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données) à la population-cible<br />
(l'ensemble <strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong> I'écosystème considéré; Stucker, 1980).<br />
Elle a l'inconvénient <strong>de</strong> la durée, et celui <strong>de</strong> la charge <strong>de</strong> travail. Mais<br />
elle permet d'effectuer une analyse <strong>de</strong>scriptive, <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s hypo-<br />
thèses (chap. 7), qui peuvent être, ultérieurement, testées dans <strong>de</strong>s<br />
expérimentations dont le protocole est défini spécifiquement à cet effet<br />
(chap. 8). Une approche particulièrement appropriée pour la <strong>de</strong>scrip-<br />
tion d'une telle base <strong>de</strong> données met en oeuvre la méthodologie d'ana-<br />
lyse <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> réponse (Teng, 1985). Cette approche considère le<br />
ren<strong>de</strong>ment réel et le dommage comme <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> réponse aux<br />
diverses contraintes et aux caractéristiques <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production,<br />
et met donc l'accent sur le nombre <strong>de</strong> traitements plutôt que leur répé-<br />
tition (Teng, 1985; Shane & Teng, 1987). En effet: l'objectif n'est pas,<br />
ici, <strong>de</strong> tester si tel niveau <strong>de</strong> dégâts occasionne un dommage signifi-<br />
cativement supérieur à tel autre niveau. En réalité, il s'agit d'explorer<br />
la forme <strong>de</strong> la surface que représente le dommage en fonction <strong>de</strong> la<br />
combinaison la plus diverse possible <strong>de</strong>s facteurs susceptibles <strong>de</strong><br />
l'affecter, afin d'obtenir ilne information représentative d'une large<br />
population-cible.<br />
La réalisation d'enquêtes peut être rattachée à une approche<br />
diachronique. Beaucoup d'enquêtes ont été réalisées pour analyser le<br />
dommage occasionné à une culture par un ensemble <strong>de</strong> contraintes<br />
phytosanitaires, incluant <strong>de</strong>s maladies; assez peu ont fait l'objet <strong>de</strong>
ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 263<br />
publications (James, 1969; King, 1977a; 1977b; Stynes, 1980; Wiese,<br />
1982). Un exemple fameux, sur une culture vivrière tropicale, est<br />
constitué par les enquêtes sur les ravageurs et parasites du riz aux<br />
Philippines (De Datta et al., 1978). Des enquêtes, dont le but était<br />
exclusivement épidémiologique, ont été effectuées sur les maladies <strong>de</strong><br />
l'arachi<strong>de</strong> en Côte d'Ivoire (Savary, 1987a; 1987b).<br />
62- Approche expérimentale. Un exemple d'expérimentation classique<br />
en épidémiologie (Pauvert et al., 1978, par exemple) consiste à tester<br />
l'hypothèse:<br />
"le génotype <strong>de</strong> l'hôte n'affe,cte pas la sévérité terminale <strong>de</strong><br />
maladie".<br />
Un exemple d'expérimentation dans le domaine <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> du dommage<br />
pourrait consister à tester l'hypothèse:<br />
"les situations <strong>de</strong> production n'affectent pas le dommage occasionné<br />
dans un pathosystème multiple, dont les composants sont fixés à un<br />
niveau connu, i<strong>de</strong>ntique dans toutes les situations <strong>de</strong> production"<br />
(chapitre 8, première expérience).<br />
C'est parce qu'elle impose <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s hypothèses qui doivent être<br />
testées par <strong>de</strong>s moyens statistiques appropriés que l'approche expéri-<br />
mentale constitue l'élément <strong>de</strong> structure d'une discipline scientifique<br />
comme l'épidémiologie (Zadoks, 1972). Toutes les hypothèses ne peu-<br />
vent pas être testées, simultanément tout au moins; une expérimentation<br />
implique une simplification du système étudié (Zadoks, 1972; Zadoks<br />
&.Schein, 1979). C'est également vrai dans le domaine <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> du<br />
dommage (Sah & MacKenzie, 1987), où l'une <strong>de</strong>s plus lour<strong>de</strong>s<br />
expériences réalisées (Johnson et al., 1986) comporte 612 parcelles<br />
élémentaires, réparties sur <strong>de</strong>ux années; la secon<strong>de</strong> expérience<br />
factorielle du chapitre 8 n'en comporte que 144 pour un seul cycle.<br />
Outre la limite imposée par le nombre possible <strong>de</strong> facteurs<br />
envisageables, d'autres restrictions doivent être reconnues, les unes<br />
systématiques, inhérentes à l'approche, les autres circonstancielles, liées<br />
au contraintes phytosanitaires considérées et/ou à la culture:<br />
1 - l'approche expérimentale est associée à l'hypothèse implicite ceteris<br />
puribus - les facteurs non pris en compte par le dispositif expé-<br />
rimental doivent être égaux partout, en tout (Zadoks, 1972). I1 est<br />
nécessaire <strong>de</strong> prendre en considération les facteurs qui ont pu, au<br />
cours d'une expérience, parallèlement aux facteurs contrôlés, affec-<br />
ter son déroulement, et éventuellement <strong>de</strong> les quantifier afim <strong>de</strong> les<br />
utiliser comme covariables. En tout état <strong>de</strong> cause, pour <strong>de</strong>s raisons
264 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
<strong>de</strong> communication et <strong>de</strong> transparence <strong>de</strong>s résultats, il est souvent<br />
bien utile <strong>de</strong> d0nne.r <strong>de</strong>s détails sur les conditions dans lesquelles une<br />
expérience s'est déroulée.<br />
2 - les dispositifs expérimentaux font intervenir (parfois avec d'autres<br />
facteurs; chap. 8, secon<strong>de</strong> expérience) <strong>de</strong>s traitements représentks<br />
par les niveaux <strong>de</strong> diverses contraintes phytosanitaires croisés entre<br />
eux. De ce fait, <strong>de</strong>ux difficultés sont susceptibles d'apparaître, liées<br />
à: (a) <strong>de</strong>s interfkrences entre parcelles, et (b) <strong>de</strong>s interactions entre<br />
les niveaux <strong>de</strong>s contraintes phytosanitaires. Le problème <strong>de</strong>s interfé-<br />
rences entre parcelles, positives ou négatives (James et al., 1973), a<br />
fait l'objet d'étu<strong>de</strong>s et d'une réflexion approfondie- (Bainbridge &<br />
Jenkyn, 1976; James et al., 1976) en phytopathologie. Elles contri-<br />
buent à réduire la valeur représentative d'une expérience (Van <strong>de</strong>r<br />
Plank, 1963). Ces interférences sont assimilables au "bruit <strong>de</strong> fond''<br />
d'une mesure électronique (Zadoks & Schein, 1979), et peuvent &re<br />
mesurées (chap. 3 et 4). Des solutions, jamais complètement par-<br />
faites, mais adaptées à une diversité <strong>de</strong> situations, ont été proposées<br />
(Zadoks & Schein, 1979; Jenkyn, 1981). En pratique, il est pru<strong>de</strong>nt<br />
d'envisager une combinaison <strong>de</strong> mesures: <strong>de</strong>s infections artificielles,<br />
<strong>de</strong>s bordures protégeant les parcelles les unes <strong>de</strong>s autres, <strong>de</strong>s distan-<br />
ces raisonnées entre les blocs et/ou les parcelles (chap. 8), éventuel-<br />
lement, le recours à <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s ciblés sur l'une ou l'autre <strong>de</strong>s<br />
contraintes phytosanitaires (Johnson et al., 1986; chap. 7, secon<strong>de</strong><br />
expérience). Le second problème, spécifique à l'établissement <strong>de</strong><br />
différentes contraintes a été décrit en détail par Johnson et al. (1986;<br />
1987). Des traitements sont définis selon un dispositif donné; ils sont<br />
établis grâce à <strong>de</strong>s infectionshfestations artificielles; les résultats<br />
sont traités, d'une manière formelle, par une analyse <strong>de</strong> variance<br />
suivant ce dispositif, et <strong>de</strong>s conclusions peuvent en etre tirées. I1 se<br />
trouve, cependant, qu'au cours <strong>de</strong> leur développement dans le temps,<br />
<strong>de</strong> presqu'inévitables interactions entre les cinétiques <strong>de</strong>s contraintes<br />
risquent d'apparaître. Les niveaux successifs <strong>de</strong>s contraintes au cours<br />
du temps peuvent être considérés comme <strong>de</strong>s variables intermédiai-<br />
res, explicatives <strong>de</strong>s variables terminales que constituent le ren<strong>de</strong>-<br />
ment et le dommage. L'analyse <strong>de</strong> variance, par définition, ne prend<br />
pas en compte les variables intermédiaires, et donc, les délais et les<br />
interactions qui leur sont associés. Une analyse complémentaire, par<br />
régression multiple, liant les variables terminales (ren<strong>de</strong>ment réel,<br />
dommage) aux variables intermédiaires, explicatives, peut permettre<br />
<strong>de</strong> clarifier et d'interpréter mieux les résultats (Johnson et al.,<br />
1987).<br />
Une question essentielle <strong>de</strong>meure, qui concerne la représentativité<br />
<strong>de</strong> l'objet même <strong>de</strong>s mesures et <strong>de</strong>s observations effectuées en regard
ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 265<br />
du phénomène que l'on désire étudier: le dommage occasionné à une<br />
culture (Van <strong>de</strong>r Plank, 1963; Zadoks & Schein, 1979). L'existence<br />
d'interférences entre parcelles n'est qu'un élément <strong>de</strong> ce problème. Un<br />
débat existe sur l'opportunité <strong>de</strong> mettre en oeuvre la technique qui<br />
consiste à considérer chaque plante, avec ses attributs propres (vitesse<br />
<strong>de</strong> développement, caractéristiques <strong>de</strong> croissance, <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong>s rava-<br />
geurs et intensités <strong>de</strong>s maladies, ren<strong>de</strong>ment individuel), au sein d'une<br />
population, comme une répétition <strong>de</strong> ce phénomène (Romig &<br />
Calpouzos, 1970). Ce choix a l'avantage énorme <strong>de</strong> produire, sur une<br />
surface et avec <strong>de</strong>s moyens relativement réduits, une masse considé-<br />
rable d'informations. Cette option a été recommandée dans le contexte<br />
d'un système <strong>de</strong> contraintes multiples (Hau et al., 1980; Jörg, 1987). Il<br />
est pourtant clair que, par exemple, la capacité <strong>de</strong> compensation <strong>de</strong>s<br />
plantes risque <strong>de</strong> différer en fonction <strong>de</strong> leurs voisines qui ne subissent<br />
pas nécessairement les mêmes dégâts <strong>de</strong>s différentes contraintes. Le<br />
problème <strong>de</strong> fond - la réponse, en termes <strong>de</strong> dommage, d'une plante<br />
peut-elle représenter celle d'un système plus complexe, une culture<br />
entière - <strong>de</strong>meure non résolu sur le plan théorique (Teng, 1987b).<br />
Cette conception s'oppose, <strong>de</strong> toute façon, au principe selon lequel un<br />
système est plus que la somme <strong>de</strong> ses parties (De Wit & Coudriaan,<br />
1978). Dans le cadre <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur le dommage occasionné aux<br />
cultures d'arachi<strong>de</strong> par la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose tardive, ce sont<br />
<strong>de</strong>s parcelles - <strong>de</strong> petites dimensions - qui ont été choisies comme unités<br />
<strong>de</strong> référence.<br />
3 - Mét.hodologie - Le cas particulier <strong>de</strong>s maladies -<strong>de</strong><br />
1 'arachi<strong>de</strong><br />
a- Application <strong>de</strong>s définitions opérationnelles<br />
Le tableau 10-2 donne les définitions opérationnelles qui ont été<br />
utilisées au cours <strong>de</strong> I'étu<strong>de</strong> du dommage dans le pathosystème<br />
multiple: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive. Deux types <strong>de</strong> défi-<br />
nitions opérationnelles ont été utilisées; <strong>de</strong>s définitions <strong>de</strong>stinées à une<br />
analyse quantitative (chap. 7 et S), et <strong>de</strong>s définitions utilisées dans une<br />
analyse fondée sur <strong>de</strong>s catégories, par exemple, <strong>de</strong> situations <strong>de</strong><br />
production, <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments, <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> contraintes, et <strong>de</strong> dommages<br />
(chap. 9).<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, il est possible <strong>de</strong> donner une<br />
définition opérationnelle correspondant au concept <strong>de</strong> situation <strong>de</strong><br />
production. Cette définition est fondée sur le ren<strong>de</strong>ment accessible<br />
(Tab. 1 O-2), c'est-à-dire le ren<strong>de</strong>ment obtenu dans <strong>de</strong>s conditions<br />
d'environnement données en l'absence <strong>de</strong> contraintes parasitaires:
266 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Tableau 10-2. Quelques définitions opérationnelles appliquées à<br />
I'étu<strong>de</strong> du dommage causé par les maladies foliaires <strong>de</strong><br />
l'arachi<strong>de</strong>.<br />
Concepts Définitions opérationnelles Dimensions Unités<br />
Analyse quantitative<br />
Situation <strong>de</strong> production Situation dans laquelle un certain<br />
ren<strong>de</strong>ment accessible ('1<br />
est obtenu: Ya<br />
[ M. L-2] kg. ha-'<br />
Dommage Ecart entre le ren<strong>de</strong>ment accessible [ M. Lm2] kg. ha-'<br />
et le ren<strong>de</strong>ment réel: Ya - Y<br />
Dégâts Log (ASCP + 1) (2) [Il -<br />
Analyse fondée sur <strong>de</strong>s catégories<br />
Situation <strong>de</strong> production Situation dans laquelle le ren<strong>de</strong>ment [ - ] -<br />
accessible appartient a<br />
une catégorie donnée<br />
Dommage Dommage appartenant à une 1-1 -<br />
catégorie donnée<br />
Dégâts Epidémie appartenant a une [-I -<br />
catégorie donnée d'aire<br />
sous la courbe (ASCP)<br />
('1 Le ren<strong>de</strong>ment accessible 'est défini comme le ren<strong>de</strong>ment d'une culture<br />
protégée contre ses contraintes parasitaires (voir texte et Tab. 10-1).<br />
(2) ASCP: aire sous la courbe <strong>de</strong> développement dans le temps <strong>de</strong><br />
I'épidémie considérée.
ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 267<br />
"une situation <strong>de</strong> production se réfère à la Combinaison <strong>de</strong> facteurs<br />
d'environnement - y compris les facteurs d'intensification, mais à<br />
l'exclusion <strong>de</strong>s contraintes phytosanitaires -. et au ren<strong>de</strong>ment<br />
accessible Ya qui peut y être obtenu".<br />
De même que les contraintes parasitaires, les situations <strong>de</strong> production<br />
d'une culture d'arachi<strong>de</strong> peuvent être manipulées: les semis peuvent<br />
être effectués à différentes dates correspondant à <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong><br />
climat différentes, sur <strong>de</strong>s emplacements peu éloignés les uns <strong>de</strong>s<br />
autres, mais représentant une certaine diversité <strong>de</strong> sols, et les essais<br />
successifs peuvent faire intervenir une série <strong>de</strong> facteurs d'intensifica-<br />
tion à <strong>de</strong>s niveaux variés (chap. 7). Une définition opérationnelle plus<br />
représentative <strong>de</strong> I'étu<strong>de</strong> pourrait donc être:<br />
"les situations <strong>de</strong> prodùction sont représentées par les ren<strong>de</strong>ments<br />
accessibles obtenus dans les différentes combinaisons : date <strong>de</strong> semis<br />
- site - niveau d'intensification''.<br />
6- Acquisition <strong>de</strong>s données dans le cas <strong>de</strong>s maladies <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
bl- L'approche diachronique est reprksentée par la série d'expériences<br />
décrite dans le chapitre 7, et leur analyse (chap. 7 et 9). Elle aboutit à<br />
l'établissement d'une base <strong>de</strong> données qui permet une <strong>de</strong>scription, la<br />
formulation d'hypothèses, et l'établissement <strong>de</strong> typologies correspon-<br />
dantes <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production, <strong>de</strong> dégâts, <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments réels, et <strong>de</strong><br />
dommages.<br />
Les métho<strong>de</strong>s utilisées pour manipuler les situations <strong>de</strong><br />
production et les contraintes parasitaires ont été décrites dans le<br />
chapitre 7. Ces <strong>de</strong>rnières font l'objet d'un ensemble <strong>de</strong> précautions,<br />
déjà mentionnées dans la section précé<strong>de</strong>nte: bordures entourant chaque<br />
parcelle et limitant les contaminations en provenance <strong>de</strong>s parcelles<br />
voisines, écartement entre les blocs permettant <strong>de</strong> réduire un effet <strong>de</strong><br />
masse, et, surtout, infections artificielles. Les caractéristiques <strong>de</strong><br />
dispersion <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies manipulées, la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose<br />
tardive, sont étudiées dans les chapitres 2 à 4. La <strong>rouille</strong>, en particu-<br />
lier, présente une capacité <strong>de</strong> dispersion considérable. Ces mesures <strong>de</strong><br />
précaution, pourtant, se sont avérées suffisantes pour obtenir le résultat<br />
désiré: une gamme diverse <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose<br />
dans différentes combinaisons. 11 convient <strong>de</strong> souligner ici que même<br />
dans le cas d'une maladie dont I'exodémie (Robinson, 1976) est très<br />
puissante comme la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, il s'agit, toujours, d'une<br />
notion relative. Des mesures détaillées <strong>de</strong>s auto-infections à I'échelle <strong>de</strong><br />
la feuille et <strong>de</strong> la plante, et <strong>de</strong>s infections entre feuilles et entre plantes<br />
d'une même parcelle (Michaud & Savary, résultats non publiés)
268 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
montrent que le rapport exodémieksodémie (allo- contre auto-<br />
infection) est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 1 /loo, que l'échelle choisie soit la feuille,<br />
ou la plante. Ceci explique en partie pourquoi, grâce à <strong>de</strong>s contami-<br />
nations massives en début <strong>de</strong> cycle, il est possible d'obtenir, sur <strong>de</strong>s<br />
parcelles relativement peu Cloignées, mais dans <strong>de</strong>s expérimentations <strong>de</strong><br />
taille restreinte (15 parcelles), <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> maladies trss différents.<br />
Sans doute, l'effet <strong>de</strong> masse, lié à la dimension croissante d'un essai et à<br />
la multiplication <strong>de</strong>s parcelles artificiellement inoculées, est-il sensi-<br />
blement plus important. La secon<strong>de</strong> expérience, avec ses 144 parcelles,<br />
dont 72 inoculées avec l'un ou l'autre <strong>de</strong>s pathogènes, l'illustre: il a<br />
fallu faire appel à <strong>de</strong>s fongici<strong>de</strong>s ciblés sur l'une ou l'autre <strong>de</strong>s<br />
maladies.<br />
b2- L'approche e-vpérimentale. 11 est important <strong>de</strong> souligner à nouveau<br />
que l'étu<strong>de</strong> se focalise sur les conséquences <strong>de</strong>s dégâts sur le dommage,<br />
et non sur les facteurs qui déterminent l'aspect d'une épidémie. Ce<br />
changement par rapport à une étu<strong>de</strong> strictement épidémiologique se<br />
traduit par une modification <strong>de</strong>s dispositifs expérimentaux. Pour<br />
étudicr l'effet <strong>de</strong>s variétés sur les épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>,<br />
<strong>de</strong>s observations sur <strong>de</strong>s microparcelles isolées ont été réalisées (Savary<br />
& Zadoks, 1989). Ce n'est pas ce type <strong>de</strong> dispositif qui a été utilisé<br />
pour cette étu<strong>de</strong> sur les dommages.<br />
L'approche expérimentale est illustrée par les essais du chapitre<br />
8. Ces essais permettent <strong>de</strong> tester <strong>de</strong>s interactions. Sans doute, la plus<br />
lour<strong>de</strong> <strong>de</strong> sens, dans le cadre <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, est l'interaction: (dégâts<br />
causés par les maladies) * (situation <strong>de</strong> production) sur les variations<br />
du ren<strong>de</strong>ment réel et du dommage global (chap. 8, premikre<br />
expérience). D'autres interactions sont également importantes, en<br />
particulier ce1 les entre les dégâts individuels <strong>de</strong> chaque maladie (chap.<br />
8, secon<strong>de</strong> expérience).<br />
La difficulté spécifique associée à l'établissement simultané <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux contraintes phytosanitaires à <strong>de</strong>s niveaux différents (chap. 8,<br />
secon<strong>de</strong> expérience) et aux interactions, au cours du cycle cultural,<br />
entre variables intermédiaires a été abordée en <strong>de</strong>ux étapes: (a) <strong>de</strong>s<br />
analyses transversales (prenant en considération <strong>de</strong>s variables<br />
intermédiaires instantanées; Zadoks, 1 972) sont effectuées afin <strong>de</strong><br />
vérifier si, véritablement, différents niveaux <strong>de</strong>s contraintes ont été<br />
obtenus, puis (b) <strong>de</strong>s analyses longitudinales (prenant en considération<br />
<strong>de</strong>s variables intermédiaires sur l'ensemble du cycle cultural), sous la<br />
forme <strong>de</strong> régression multiples, permettent <strong>de</strong> réévaluer les conclusions<br />
tirées <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> variance initiale.
ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 269<br />
4 - Analyse du dommage causé dans le pathosystème<br />
multiple: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive.<br />
Résultats<br />
Les résultats permettent d'obtenir une vue générale <strong>de</strong>s caractéristiques<br />
spatio-temporelles <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose tardive<br />
<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, et <strong>de</strong> leurs conséquences, en termes <strong>de</strong> dommage, dans<br />
une diversité <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production. La cercosporiose précoce <strong>de</strong><br />
l'arachi<strong>de</strong> n'est Cvoquée qu'à titre illustratif; elle fait l'objet, au même<br />
titre que les autres maladies, d'une étu<strong>de</strong> spatiale <strong>de</strong>scriptive dans le<br />
chapitre 2; elle est - avec précaution - incorporée dans un modèle<br />
simplifié à caractère prospectif dans le chapitre 6; elle se trouve, enfin,<br />
figurer parmi les composants du pathosystème rencontré au cours <strong>de</strong><br />
l'une <strong>de</strong>s expérimentations (chapitre 8, première expérience).<br />
Les caractéristiques spatio-temporelles <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies<br />
diffèrent. Les gradients <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> présentent, le plus souvent, <strong>de</strong>s<br />
pentes plus faibles que celles <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> cercosporiose tardive<br />
(chap. 3 et 4), suggérant <strong>de</strong> plus fortes capacités <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> la<br />
<strong>rouille</strong> à une méso-échelle (c'est-à-dire, celle <strong>de</strong> la parcelle; Zadoks &<br />
Schein, 1979). Des informations circonstancielles (Savary, 1986)<br />
suggèrent que, vraisemblablement, il en est Cgalement ainsi A une<br />
macro-Cchelle. A une méso-échelle, ces caractéristiques se manifestent<br />
par <strong>de</strong>s distributions spatiales différentes (chap. 2). Sans doute, ces<br />
distributions spatiales interagissent entre elles; c'est également la<br />
conclusion d'une enquête effectuée pendant trois années sur les<br />
intensités <strong>de</strong> maladies affectant plus <strong>de</strong> 300 parcelles paysannales <strong>de</strong><br />
Côte d'Ivoire (Savary, 1987b).<br />
Les informations disponibles sur les Caractéristiques mono-<br />
cycliques <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> ont été rassemblées dans un modèle<br />
préliminaire (chap. 5). S'agissant d'un nouveau pathogène en Afrique<br />
<strong>de</strong> l'Ouest (Savary et al., 1988), l'acquisition <strong>de</strong> ces informations<br />
épidémiologiques élémentaires constituait une urgence. La synthèse<br />
quantitative obtenue permet d'i<strong>de</strong>ntifier les manques <strong>de</strong> notre<br />
information; elle permet <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s options, notamment pour la<br />
sélection variétale pour la résistance à la <strong>rouille</strong>. Des modèles, plus<br />
(Bourgeois, 1990; R.D. Berger, comm. pers.) ou moins (Knudsen et<br />
al., 1987) déterministes ont été, par ailleurs, élaborés récemment. Des<br />
modèles déterministes simples (chapitre 5) ou avancés (Boote et al.,<br />
1985) sont disponibles. La possibilité s'offre donc d'envisager, dans<br />
une perspective <strong>de</strong> synthèse quantitative et d'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> priorités<br />
<strong>de</strong> recherche, <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> simulation déterministes<br />
<strong>de</strong>s relations dégâts-dommages dans ce pathosystème multiple, qui<br />
soient adaptés aux conditions <strong>de</strong> production d'Afrique <strong>de</strong> l'Ouest. Ces<br />
modèles pourraient s'avérer <strong>de</strong>s outils incomparables d'intégration et<br />
<strong>de</strong> prospective. Le chapitre 6 représente une tentative préliminaire,
270 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
avec une démarche empirique, <strong>de</strong> montrer quelques-unes <strong>de</strong>s applica-<br />
tions que pourraient avoir <strong>de</strong> tels modgles.<br />
Les chapitres 7, 8 et 9 abor<strong>de</strong>nt l'analyse du dommage occasionné<br />
par la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>. Le système<br />
considéré est une parcelle, dans laquelle se développent <strong>de</strong>s épidémies<br />
avec <strong>de</strong>s intensités variables, dans <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production aussi<br />
diverses que possible. Le chapitre 7 permet une <strong>de</strong>scription quantitative<br />
<strong>de</strong> ce système, sous la forme d'équations <strong>de</strong> régression obtenues à<br />
partir d'une base <strong>de</strong> données. Compte tenu <strong>de</strong> l'ampleur <strong>de</strong>s variations<br />
<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments accessibles, <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong> maladies, et <strong>de</strong>s<br />
ren<strong>de</strong>ments réels, cette base <strong>de</strong> données peut être jugée représentative<br />
d'une large gamme <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production, <strong>de</strong> dégâts, et <strong>de</strong><br />
dommages. Des interactions entre situations <strong>de</strong> production (représen-<br />
tées par le ren<strong>de</strong>ment accessible) et dégâts sur le dommage sont mises<br />
en Cvi<strong>de</strong>nce; par ailleurs les dégâts provoqués par les <strong>de</strong>ux agents<br />
pathogènes ont <strong>de</strong>s effets moins qu'additifs sur le dommage. En outre,<br />
les relations dommage - dégâts, c'est-à-dire, les fonctions <strong>de</strong> dommage<br />
(Zadoks, 1985; chap. l), apparaissent différer entre les <strong>de</strong>ux agents<br />
pathogènes.<br />
Ce résultat est attribuable à la nature très différente <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
agents pathogènes - bien qu'il s'agisse <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux parasites fongiques<br />
foliaires (chap. 5 et 6). L'agent <strong>de</strong> la cercosporiose tardive est un<br />
parasite hémibiotrophe; les principales composantes <strong>de</strong> dommage dont<br />
il est responsable sont les suivantes:<br />
(a) une <strong>de</strong>foliation, qui débute dès l'apparition d'une sévérité<br />
mesurable;<br />
(b) une réduction <strong>de</strong> la surface photosynthétisante qui <strong>de</strong>meure en<br />
place dans le couvert, du fait <strong>de</strong> la multiplication <strong>de</strong>s lésions;<br />
(cj un (probable) effet sur les tissus apparemment non affectés, qui<br />
se traduit par une réduction <strong>de</strong> leur efficacité <strong>de</strong> photosynthèse,<br />
(dj<br />
(e)<br />
du fait <strong>de</strong>s toxines émises;<br />
un effet d'auto-ombrage <strong>de</strong> ces lésions sur les tissus in<strong>de</strong>mnes <strong>de</strong>s<br />
strates foliaires inférieures;<br />
une réduction <strong>de</strong> la croissance racinaire, et <strong>de</strong> l'accumulation <strong>de</strong><br />
photosynthétats dans les tiges, dont une proportion notable<br />
pourrait être remobilisée en fin <strong>de</strong> cycle vers les gousses.<br />
L'agent <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> est un parasite biotrophe, et les composantes <strong>de</strong><br />
dommage qui peuvent lui être attribukes sont les suivantes:<br />
(a> un détournement <strong>de</strong> photosynthétats libres, produits par l'hôte, au<br />
profit <strong>de</strong> sa croissance mycélienne, <strong>de</strong> sa respiration, et <strong>de</strong> sa<br />
sporulation massive;<br />
(b) une réduction <strong>de</strong> la surface photosynthétisante du fait <strong>de</strong> la<br />
multiplication <strong>de</strong>s pustules;<br />
(cj une altération (probable) <strong>de</strong> I'équilibre hydrique <strong>de</strong> la plante;<br />
(d) une réduction <strong>de</strong> la croissance racinaire.
ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 27 1<br />
Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers effets contribuent à amoindrir la résistance <strong>de</strong>s<br />
plantes à la sécheresse, un effet particulièrement visible au cours <strong>de</strong> la<br />
première expérience du chapitre 7 (W). Ces composantes <strong>de</strong> dommage<br />
sont discutées, et, pour certaines d'entre elles, retranscrites dans les<br />
modèles <strong>de</strong>s chapitres 5 et 6.<br />
Quelques-unes <strong>de</strong>s hypothèses formulées à partir <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scription<br />
<strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données (chap. 7) sont testées au cours <strong>de</strong>s expériences<br />
décrites dans le chapitre 8. La première démontre une interaction entre<br />
les dégâts occasionnés par le pathosystème et la situation <strong>de</strong> production:<br />
plus le ren<strong>de</strong>ment accessible croit, et plus le dommage augmente; cet<br />
accroissement du dommage est, globalement, plus que proportionnel à<br />
l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment accessible, Dans la secon<strong>de</strong> expérience,<br />
cette <strong>de</strong>rnière interaction correspond à un .effet qui apparaît essen-<br />
tiellement attribuable à la <strong>rouille</strong>; cette expérience démóntre par<br />
ailleurs que les dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose tardive<br />
ont <strong>de</strong>s effets moins qu'additifs sur le dommage.<br />
Le chapitre 9 met en oeuvre l'analyse factorielle <strong>de</strong>s correspon-<br />
dances, technique classique <strong>de</strong>s sciences du comportement et <strong>de</strong> I'écolo-<br />
gie générale (Benzécri, 1973; Legendre & Legendre, 19841, niais nou-<br />
velle dans l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages, et qui est appliquée à la base <strong>de</strong> don-<br />
nées du chapitre 7. Les résultats mettent en évi<strong>de</strong>nce, sous une forme<br />
différente, les résultats précé<strong>de</strong>mment obtenus. Mais ils permettent, <strong>de</strong><br />
plus (chap. 9, première analyse), d'i<strong>de</strong>ntifier la structure <strong>de</strong> l'interac-<br />
tion : (situation <strong>de</strong> production) * (dégâts causés dans le pathosystème)<br />
sur le dommage. Cette interaction, en réalité, n'apparaît qu'au-<strong>de</strong>là<br />
d'un seuil <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment accessible (Fig. 9-2), qui correspond à une<br />
classe comprise entre 1400 et 2300 kg.ha-l. En <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> ce seuil, l'évo-<br />
lution <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments réels est approximativement parallèle à celle <strong>de</strong>s<br />
ren<strong>de</strong>ments accessibles: dans cette gamme <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production,<br />
le dommage n'entrave pas l'accroissement global <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments réels.<br />
Cet accroissement n'est donc attribuable qu'à l'amélioration <strong>de</strong> la situ-<br />
ation <strong>de</strong> production. AU <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce seuil, l'effet <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> mala-<br />
dies <strong>de</strong>vient puissant: qu'il n'occasionne pas <strong>de</strong> dégât, et les ren<strong>de</strong>ments<br />
réels continuent <strong>de</strong> progresser vers leur classe maximale (3000-4500<br />
kg.ha-l), mais dès que <strong>de</strong>s dégâts apparaissent, les résultats stagnent, en<br />
moyenne générale, à la hauteur du seuil (1400-2300 kg.ha-').<br />
5 - Perspectives .<br />
a- Le besoin <strong>de</strong> méthodologies nouvelles.<br />
"Virtuellement, toutes les métho<strong>de</strong>s relevant du domaine <strong>de</strong> l'analyse<br />
<strong>de</strong>s dommages sont, aujourd'hui, sujette à <strong>de</strong>s critiques. ... (mais) nous<br />
n'avons pas d'autre choix que <strong>de</strong> continuer, et développer <strong>de</strong> meilleures
212 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
métho<strong>de</strong>s" (Sah & MacKenzie, 1987). Cette déclaration pessimiste,<br />
honnête, est largement partagée. De nouvelles métho<strong>de</strong>s néanmoins se<br />
développent, qui rendront l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages plus aisée dans une<br />
plus gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> situations. I1 est probable que la combinaison<br />
(a) d'enquêtes, (b) d'expérimentations sur les contraintes phytosani-<br />
taires, (cl <strong>de</strong> modèles déterministes, d'abord préliminaires, puis<br />
enrichis <strong>de</strong> données nouvelles, enfin résumés à l'essentiel <strong>de</strong><br />
l'information nécessaire pour <strong>de</strong>s performances optimales, et (d) <strong>de</strong><br />
techniques statistiques plus diversifiées, dont l'analyse factorielle <strong>de</strong>s<br />
correspondances n'est qu'un exemple, permettront également d'abor<strong>de</strong>r<br />
le problcme plus complexe, mais souvent plus réel, d'un ensemble <strong>de</strong><br />
contraintes phytosanitaires.<br />
b- Avantages d'une catégorisation <strong>de</strong> l'itlfonnation<br />
De bonnes raisons sous-ten<strong>de</strong>nt le choix qui consiste à: (a) représenter<br />
l'information sous forme <strong>de</strong> catégories, et (b) d'utiliser l'analyse<br />
factorielle <strong>de</strong>s correspondances pour décrire les relations entre<br />
situations <strong>de</strong> production, dégâts, et dommages (chap. 9). Les<br />
observations effectuées pour estimer une intensité <strong>de</strong> maladie se<br />
traduisent, nécessairement, par <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> mesure (Rapilly, 1983)<br />
d'origines diverses, soit (a) individuelles (l'observateur tend à<br />
surestimer I'intensi té d'une maladie sur une plante, en particulier<br />
lorsqu'elle est faible), soit (b) liées au type <strong>de</strong> symptôme et au<br />
protocole d'échantillonnage (Kranz, 1988). Les difficultés sont, bien<br />
entendu, amplifiées lorsqu'il s'agit d'estimer simultanément plusieurs<br />
niveaux <strong>de</strong> contraintes simultanément (Hau et al., 1980). I1 en est <strong>de</strong><br />
même pour les ren<strong>de</strong>ments (Stucker, 1980), en particulier dès lors<br />
qu'il s'agit d'enquêtes (Poate, 1988). II est raisonnable, dans ces<br />
conditions, d'envisager <strong>de</strong> contracter l'information disponible sous<br />
forme <strong>de</strong> catégories. Ces catégories peuvent être définies en fonction<br />
<strong>de</strong> l'erreur moyenne commise à chaque niveau différent <strong>de</strong> la variable<br />
considérée, soit, plus simplement, en fonction <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong><br />
fréquence <strong>de</strong> cette variable: les classes successives sont définies, ainsi,<br />
<strong>de</strong> manière à rendre compte au mieux <strong>de</strong>s distributions <strong>de</strong> fréquences.<br />
La pertinence <strong>de</strong> cette répartition en classes successives <strong>de</strong>s différentes<br />
variables quantitatives peut, ensuite, Qtre évaluée au moyen <strong>de</strong> tests <strong>de</strong><br />
chi-<strong>de</strong>ux (<strong>de</strong> Lagar<strong>de</strong>, 1983). C'est cette <strong>de</strong>rnière approche qui a été<br />
suivie.<br />
Mais il existe tine autre raison, plus importante peut-être, pour<br />
envisager <strong>de</strong> considérer <strong>de</strong>s variables sous forme <strong>de</strong> catégories: le plus<br />
souvent, une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s contraintes phytosanitaires d'une culture, fondée<br />
par exemple sur line enquête, comporte <strong>de</strong>s données dont la nature est<br />
qualitative. C'est tout spécialement le cas <strong>de</strong>s cultures traditionnelles
ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 273<br />
tropicales: la culture est-elle mise en place sur <strong>de</strong>s billons ou à plat?<br />
dans un bas-fond, sur une pente, ou un plateau? est-elle associée avec<br />
<strong>de</strong>s plantes dont le couvert est important (manioc, maïs, sorgho),<br />
moyen (taro, cotonnier), ou réduit (vigna, voandzeia) ? Chacune <strong>de</strong> ces<br />
questions ne peut faire l'objet que d'une réponse qualitative. De telles<br />
variables qualitatives peuvent s'avérer utiles pour la <strong>de</strong>scription d'un<br />
tel dossier (Savary, 1987a; 1987b).<br />
Des variables économétriques, enfin, pourraient également Ctre<br />
incorporées sous forme <strong>de</strong> catégories dans une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce type. En<br />
région tropicale, l'évaluation <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> travail, <strong>de</strong>s investissements à<br />
la culture, <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> la culture, sont extrêmement délicats; <strong>de</strong>s<br />
variables <strong>de</strong> ce type sont rarement incorporées dans une étu<strong>de</strong> détaillée<br />
<strong>de</strong>s dommages (De Datta et al., 1978). Dans le cas <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en<br />
Côte d'Ivoire, l'établissement d'une fonction <strong>de</strong> perte (Zadoks, 1985;<br />
chap. 1) - la courbe reliant les pertes aux dommages - est en pratique,<br />
inenvisageable: dans une large proportion <strong>de</strong> cas, il s'agit d'une culture<br />
vivrière d'autoconsommation, ou sinon, partiellement commercialisée<br />
sur <strong>de</strong>s marchés locaux dont <strong>de</strong>s cours fluctuent en fonction <strong>de</strong>s<br />
régions, <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> culturale, <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> transport et <strong>de</strong><br />
commercialisation, et Certainement aussi, d'importations légales ou<br />
clan<strong>de</strong>stines (Morris, 1990). La représentation <strong>de</strong> quelques variables<br />
économétriques sous forme <strong>de</strong> catégories, présentant entre elles <strong>de</strong>s<br />
associations (correspondances) plus ou moins fortes pourrait s'avérer<br />
une approche extrêmement fructueuse (voir la section finale).<br />
c- Perspectives d'une intensijìcation <strong>de</strong> Ia culture <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en<br />
Afrique <strong>de</strong> l'Ouest - Risque phytosanitaire.<br />
L'utilisation <strong>de</strong>s techniques d'estimation du risque, issue du domaine<br />
industriel (Rowe, 1980) est récente, et vraisemblablement <strong>de</strong>stinée à se<br />
développer en protection <strong>de</strong>s cultures (De Jong et al., 1990). Deux<br />
causes notamment sont à l'origine <strong>de</strong> cette évolution: le développtment<br />
<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 1 utte biologique, parce qu'elles nécessitent I'introdx-<br />
tion d'agents biologiques étrangers à l'écosystème, ou l'amplification<br />
artificielle <strong>de</strong> leurs populations (De Jong et al., 1990), et l'introduction<br />
<strong>de</strong> plantes cultivées dont le génome comporte <strong>de</strong>s Cléments introduits<br />
artificiellement (Schuh, CO". pers.; Evenhuis & Zadoks, 1990).<br />
La détermination du risque comporte <strong>de</strong>ux parties: son i<strong>de</strong>ntifica-<br />
tion, et son estimation (Rowe, 1980). Dans une étu<strong>de</strong> sur la lutte<br />
biologique contre Pruizus serotina aux Pays-Bas grâce au champignon<br />
parasite Chondrostereum purpureum, le risque peut Ctre i<strong>de</strong>ntifié ainsi:<br />
"bien que la lutte biologique contre P. serotina grâce à C.<br />
purpureuin soit efficace en soi, elle peut avoir un effet secondaire
274 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
non désiré: une épidémie sur <strong>de</strong>s cultures fruitières et ornementales"<br />
(De Jong et al., 1990).<br />
Dans le contexte <strong>de</strong> l'intensification <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dans les<br />
régions humi<strong>de</strong>s et subhumi<strong>de</strong>s d'Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, un risque peut<br />
également être défini:<br />
"le bénéfice supplémentaire associé à l'intensification <strong>de</strong> la culture<br />
peut Etre annulé par l'accroissement du dommage causé dans le<br />
pathosystème multiple: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporioses".<br />
Une illustration en est donnée par la première expérience du chapitre<br />
8. L'estimation du risque (R) comporte à son tour <strong>de</strong>ux parties: la<br />
détermination <strong>de</strong> l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cet effet indésirable (M) et celle <strong>de</strong> sa<br />
probabilité (P) :<br />
R=P *A4<br />
Si l'amplitu<strong>de</strong> M ne peut pas aisément être quantifiée- - il n'est, en<br />
principe, pas possible <strong>de</strong> mesurer la perte économique engendrée par<br />
ce changement - cette Ctu<strong>de</strong> fournit cependant <strong>de</strong>s indications sur P:<br />
s'agissant <strong>de</strong> maladies endémiques, ou présentant <strong>de</strong>s Cpidémies relativement<br />
régulières chaque année, la probabilité <strong>de</strong> cet effet apparaît lié<br />
en gran<strong>de</strong> partie au niveau d'intensification auquel on souhaite parvenir.<br />
La figure 9-2 permet d'i<strong>de</strong>ntifier un seuil <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments accessibles<br />
à partir duquel l'effet <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> maladies contrecarre<br />
celui <strong>de</strong> l'amélioration <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> production, c'est-à-dire <strong>de</strong><br />
l'incorporation <strong>de</strong> nouveaux facteurs d'intensification. I1 convient <strong>de</strong><br />
noter que ce seuil correspond à une large gamme <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments<br />
accessibles (1400 à 2300 kg.ha-'). La borne inférieure <strong>de</strong> cette gamme<br />
est, seulement, légèrement supérieure â la moyenne <strong>de</strong>s (bons) ren<strong>de</strong>ments<br />
en arachi<strong>de</strong> en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest (<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 1000 kg.ha-';<br />
Morris, 1990). La décision "minimale", celle qui permet d'esquiver<br />
tout risque, consisterait donc à se fixer un objectif <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />
1400 kg.ha-*. Dans ces conditions, <strong>de</strong>s dommages se produiront, mais<br />
qui sont peu susceptibles <strong>de</strong> remettre en cause le processus d'intensification<br />
(voir également la figure 8-2). Au-<strong>de</strong>là, <strong>de</strong>s dommages<br />
croissants risquent d'apparaître, nécessitant une protection contre les<br />
parasites foliaires. Les variétés cultivées en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest sont<br />
toutes sensibles vis-à-vis <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> parasites; il n'existe pas<br />
encore <strong>de</strong> variétks vulgarisables présentant un niveau <strong>de</strong> résistances<br />
combinées suffisant (Mortreuil, comm. pers.; Subrahmanyam et al.,<br />
1990); seule reste la possibilité d'utiliser <strong>de</strong>s fongici<strong>de</strong>s, qui ne peut<br />
être mise en pratique, les agriculteurs ne disposant pas <strong>de</strong>s moyens, ni<br />
financiers, ni logistiques, pour l'exploiter (Savary et al., 1988).
ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 275<br />
d- Décisions stratégiques et décisions tactiques<br />
La recherche <strong>de</strong> supports <strong>de</strong> décisions est à la racine <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> la<br />
gestion intégrée <strong>de</strong>s contraintes phytosanitaires (integrated pest<br />
marzagenzent; Stem et al., 1957); l'i<strong>de</strong>ntification et la mesure <strong>de</strong> seuils<br />
(Stem, 1973; Zadoks, 1985) représente le type <strong>de</strong> ces supports <strong>de</strong><br />
décisions. Il existe <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> décisions: stratégique, prise avant la<br />
mise en place <strong>de</strong> la culture et une fois par cycle, ou tactiques, prises en<br />
cours <strong>de</strong> cycle et à plusieurs reprises (Conway, 1984; Zadoks, 1985).<br />
Un exemple-type <strong>de</strong> décision tactique est <strong>de</strong> choisir entre: traiter<br />
maintenant avec un pestici<strong>de</strong> / ne pas traitcr / attendre et<br />
éventuellement traiter plus tard. La décision est fondée sur une<br />
observation qui permet une estimation <strong>de</strong>s dégâts. EPIPRE, le système<br />
néerlandais <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s maladies et <strong>de</strong>s ravageurs du blé d'hiver,<br />
prend ces décisions sur la base <strong>de</strong>s informations transmises par les<br />
agriculteurs, qui sont incorporées dans une base <strong>de</strong> données et traitées<br />
en fonction <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> simulation; le produit, une<br />
recommandation, est ensuite transmis à l'agriculeur (Zadoks, 198 1 b;<br />
I989b).<br />
En ce qui concerne les contraintes <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Afrique <strong>de</strong><br />
l'Ouest, il n'y a pas <strong>de</strong> décision tactique possible: toutes les observa-<br />
tions nécessaires ne sont pas envisageables, tout au moins dans la<br />
plupart <strong>de</strong>s cas et dans l'immédiat; surtout, les moyens manquent pour<br />
mettre en oeuvre les recommandations, sauf, éventuellement, pour le<br />
contr6le <strong>de</strong>s mauvaises herbes (Mamotte & Busnardo, 1985). Seules<br />
restent donc les décisions stratégiques. Cette situation prévaut pour<br />
l'essentiel <strong>de</strong>s cultures traditionnelles en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest.<br />
Ces décisions stratégiques sont d'ordre et <strong>de</strong> nature multiple, et<br />
<strong>de</strong> ce fait, permettent une certaine flexibilité: choix du précé<strong>de</strong>nt<br />
cultural, <strong>de</strong> la date <strong>de</strong> semis, du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise en culture (<strong>de</strong>nsité, à<br />
plat ou sur billon, en association - et avec quelle autre.culture - ou<br />
non), <strong>de</strong> la variété, par exemple. I1 est possible, alors, <strong>de</strong> tenter<br />
d'optimiser ces décisions, en tenant compte: (1) <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> la<br />
culture, (2) du dommage occasionné par les contraintes phytosanitaires<br />
en fonction <strong>de</strong>s dégâts et <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production.<br />
Quel est l'objectif d'une culture donnée d'arachi<strong>de</strong> en Afrique <strong>de</strong><br />
l'Ouest? Pour la culture intensive du blé d'hiver aux Pays-Bas, les<br />
agriculteurs parlent plus souvent du ren<strong>de</strong>ment maximal que <strong>de</strong> son<br />
coût; et l'on préfère une culture impeccable à une culture présentant<br />
<strong>de</strong>s symptômes, même s'ils ne se traduisent pas par le moindre<br />
dommage (Zadoks, 1981b). Pour la culture semi-intensive du riz dans<br />
certaines régions d'Asie, les contraintes peuvent être surestimées (les<br />
symptômes sont par trop évi<strong>de</strong>nts, et le risque d'une mauvaise récolte<br />
trop redouté) ou sous-estimés (le risque n'est pas réellement perçu, le<br />
coût d'une mesure <strong>de</strong> contrôle trop élevé, et les moyens financiers ne<br />
.
276 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
sont pas disponibles en permanence) - clairement, la perception qu'a<br />
l'agriculteur <strong>de</strong> sa propre ciilture est encore largement négligée<br />
(Kenmore et al., 1984). Quant à la culture <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Afrique <strong>de</strong><br />
I'Ouest, il est évi<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong> par la diversité <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production et<br />
<strong>de</strong>s niveaux d'intensification à laquelle elle est sujette (Gillier &<br />
Silvestre, 1969; Busnardo, 1986; Savary, 1987a; Savary et al., 1988;<br />
Morris, 1990), que les objectifs, bien qu'excessivement difficiles à<br />
préciser dans chaque cas, varient d'une parcelle à l'autre. I1 est<br />
possible, au <strong>de</strong>meurant, d'établir une hiérarchie. Une culture intensive<br />
<strong>de</strong> bas-fond, <strong>de</strong>stinée à une commercialisation sur un marché voisin,<br />
par exemple, n'a certainement pas le même objectif <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />
qu'un petite parcelle implantée sur un plateau, <strong>de</strong>stinée pour partie à<br />
une autoconsommation, et pour partie à une éventuelle commercia-<br />
lisation. TI y également <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> nature; une culture proche <strong>de</strong><br />
l'habitation familiale, et dont la production est exclusivement <strong>de</strong>stinée à<br />
l'autoconsommation (l'arachi<strong>de</strong> constitue une source majeure <strong>de</strong><br />
protéines dans la ration alimentaire; Niñez, 1987), occupe une position<br />
particulière. Cette diversité d'objectifs ne peut être représentée que par<br />
<strong>de</strong>s catégories, éventuellement reliées entre elles par <strong>de</strong>s caractéris-<br />
tiques communes.<br />
Certainement, un objectif <strong>de</strong> production figé, élevé, établi<br />
arbitrairement, est inopérationnel. Une recommandation, pour pouvoir<br />
éventuellement se traduire par une action, doit tenir compte <strong>de</strong><br />
l'ensemble <strong>de</strong>s diversités qui ont été évoquées. I1 est possible d'analyser<br />
une information dans laquelle <strong>de</strong>s catégories <strong>de</strong> dommages sont associés<br />
à <strong>de</strong>s catégories <strong>de</strong> dégâts. Les correspondances établies représentent<br />
l'équlvalent <strong>de</strong> fonctions <strong>de</strong> dommages. Ces correspondances peuvent<br />
être ensuite reliées à différentes catégories <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production.<br />
Par ailleurs, quelques indicateurs économétriques peuvent être envisa-<br />
gés: <strong>de</strong>s investissements (quelques engrais, ou pestici<strong>de</strong>s, s'il y en a, les<br />
quantités <strong>de</strong> travail, les acteurs <strong>de</strong> ce travail), une valeur (financi&re,<br />
alimentaire, sociale) moyenne <strong>de</strong> la culture , sous forme <strong>de</strong> quelques<br />
classes <strong>de</strong> large amplitu<strong>de</strong>, qui permettraient d'établir <strong>de</strong>s correspon-<br />
dances multiples entre typologies <strong>de</strong> dégâts, <strong>de</strong> dommages, et <strong>de</strong> pertes.<br />
La matrice pluridimentionnelle ainsi obtenue, qui engloberait <strong>de</strong>s<br />
fonctions <strong>de</strong> dommage et <strong>de</strong> perte simpifiées pourrait constituer un<br />
support opérationnel <strong>de</strong> décision.<br />
Ce support pourrait, en tout premier lieu, être utilisé pour<br />
optimiser les efforts <strong>de</strong> recherche: une variété hypothétique présentant<br />
<strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> résistance à un ensemble <strong>de</strong> parasites, et <strong>de</strong> to-<br />
lérance à un ensemble <strong>de</strong> ravageurs n'est pas utile partout. II en est<br />
certainement <strong>de</strong> même pour une couverture chimique multi-usages.<br />
Une sélection <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production (sensu lato) et <strong>de</strong>s contrain-<br />
tes phytosanitaires qui requièrent un effort <strong>de</strong> recherche particulier<br />
pourrait, objectivement, &re effectuée. Ce canevas, progressivement
ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 277<br />
enrichi <strong>de</strong> nouvelles informations sur les contraintes et les situations <strong>de</strong><br />
production pourrait, enfin, seïvir <strong>de</strong> support à l'optimisation <strong>de</strong> la<br />
protection <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest.<br />
Références<br />
Bainbridge, A. & Jenkyn, J.F., 1976. Mil<strong>de</strong>w reinfection in adjacent and separated<br />
plots of sprayed barley. Ann. Appl. Biol. 82: 477-484.<br />
Benzicri, J.P. et collaborateurs, 1973. L'Andyse <strong>de</strong>s Donnkes. Vol II. L'Analyse <strong>de</strong>s<br />
Correspontkmces. Dunod, Pans. 632 p.<br />
Boote, K.J., Jones, J.W., Mishoe, J.W. & Wilkerson, G.G., 1985. Mo<strong>de</strong>ling<br />
growth and yield of groundnut. In: Agrometeorology of Groimlniít. (Sivakumar,<br />
M.V.K. & Virmani, S.M., Eds) ICRISAT, Niamey. pp. 243-254.<br />
Rusnardo, J.P., 1986. Projet <strong>de</strong> Recherches Sur la Culture <strong>de</strong> l'Arachi<strong>de</strong> en Côte<br />
d'Ivoire. Institut <strong>de</strong>s Savanes / IRAT-CIRAD. D.S.P. NO3 Montpellier 83p.<br />
Campbell, C.L. & Mad<strong>de</strong>n, L.V., 1990. Introduction to Plant Diseme Epi<strong>de</strong>miology.<br />
John Wiley & Sons. New York. 532 p.<br />
Choong-Hoe Kim & MacKenzie, D.R., 1987. Empirical mo<strong>de</strong>ls for predicting yield<br />
loss caused by a single disease. In: Crop Loss Asses.wierii nníf Pest Mimugement,<br />
pp. 126-132 (P.S. Teng, Ed.). American Phytopathological Society, St Paul, MN.<br />
Chiarappa, L., 1971 (Ed). Crop Loss Assessment Methods. F.A.O. Manual on the<br />
Prevention of Losses by Pests, Diseases, and Weeds. Commonw. Agric.<br />
Bureaux, Famham, England (fiches).<br />
Conway, G.R. (Ed.), 1984. Pest and Pathogen Control: Strategic, Tactical and Policy<br />
Mo<strong>de</strong>ls. Wiley, Chichester. 504p.<br />
De Datta, S.K., Gomez, K.A., Herdt, R.W. & Barker, R.W., 1978. A Hundbook o17<br />
Methodology for und Integruted Experiment-Survey on Rice Yield Constraints.<br />
The International Rice Research Institute, Los Banos, 59pp.<br />
De Jong, M.D., Scheepens, P.C. & Zadoks, J.C., 1990. Risk analysis for biological<br />
control: a Dutch case-study in biocontrol of Pninus Serotinia by the fungus<br />
Chondrostereiím purpureum. Plant Disease 74: 189-194.<br />
De Wit, C.T. & Goudriaan, J.G., 1978. Simulation of Ecological Processes. Pudoc,<br />
Wageningen. 175p.<br />
De Wit, C.T. & Penning <strong>de</strong> Vries, 1982. L'analyse <strong>de</strong>s systtèmes <strong>de</strong> production<br />
primaire. In: La productivité <strong>de</strong>s P6turuge.s Suhéliens. (Penning <strong>de</strong> Vries F.W.T.<br />
& Djiteye, M.A., eds). Agr. Res. Rep. 91 8, Pudoc, Wageningen. pp. 275-283.<br />
Evenhuis, A. & Zadoks, J.C., 1990. Mogelijke gevaren van transgene planten voor<br />
Wil<strong>de</strong> planten. Een bijdrage tot risico-analyse. Department of Phytopathology,<br />
Wageningen Agricultural University. 64p.<br />
Fauquet , C. & Thouvenel, J.C., 1987. Muladies Virules <strong>de</strong>s Plantes en Côte<br />
d'Ivoire. Editions <strong>de</strong> I'ORSTOM, Paris. 243p.<br />
Hau, B., Kranz, J., Dengel, H.J. & Hamelink, J., 1980. On the <strong>de</strong>velopment of loss<br />
assessment methods in the tropics. In: Assessnient of Loxses which Constrain<br />
Production und Crop Improvement in Agriciilture und ForestIy. (P.S. Teng &<br />
S.V. Krupa, eds) Miscellaneous Publications, [Jniversity of Minnesota<br />
Agricultural Experiment Station 7. pp. 254-26 1.<br />
Gardner, F.P., Pearce, R.B. & Mitchell, R.L., 1985. Physiohgy of Crop Hunts.<br />
Iowa University Press, Ames, 327p.<br />
Gillier, P. & Silvestre, P., 1969. L'Arachi<strong>de</strong>. Maisoneuve & Larose, Paris. 292 p.<br />
James, W.C., 1969. A survey of foliar diseases of spring barley in England and<br />
Wales in 1967. Ann. Appl. Biol. 63: 253-263.<br />
James, W.C., Shih, C.S., Callbeck, L.C. & Hodgson, W.A., 1973. Interplot<br />
interference in field experiments with late blight of potato (P. infestam).<br />
Phytopathology 63: 1269-1275.
278 PATHOLOGIE DES CULTURES .TROPICALES<br />
James, W.C., Shih, C.S., Hodgson, W.A. ¿k Callheck, L.C., 1976.<br />
Representational errors due to interplot interference in field experiments with late<br />
blight of potato. Phytopathology 66: 695-700.<br />
James, W.C.. 1974. Assessment of plant diseases and losses. Annu. Rev.<br />
Phytopathol. 12: 27-48.<br />
Johnson, K.B., 1986. Systems analysis and mo<strong>de</strong>ling of yield loss in potato caused<br />
by interacting populations of early blight, Vertìrilliimi wilt, and the potato<br />
leafhopper. Ph.L). Disertation, Univ. of Minnesota. 201 p.<br />
Johnson, K.B., Radcliffe, E.B. & Teng, P.S., 1986. Effects of interacting<br />
populations of Alternaria solani, Vuticillium dahliae and the potato leafhopper<br />
(Empocisra fabae) on potato yield. Phytopathology 76: 1046-1 052.<br />
Johnson, K.B., Teng, P.S. & Radcliffe, E.B., 1987. Analysis of potato foliage<br />
losses by interacting infestations of early blight, verticillium wilt, and the potato<br />
leafhopper; and the relationship to yield. Zeitschrift fiir Pflanzenkrankheiten und<br />
Pflanzenschutz 94: 22-23.<br />
Jenkyn, J.F., 1981. Experimental <strong>de</strong>sign and interplot interference. In: Crop Loss<br />
Assessment Methods - Supplement 3. Chiarappa, L. (Ed.) Commonw. Agric.<br />
Bureaux, Farnham, pp. 35-4 1.<br />
Jhg, E., 1987. Synökologische Untersuchungen iiber Wechselwirkungen im<br />
Agroökosystem Winterweizen. Doctoral Thesis. Justus-Liebig Universität Gießen.<br />
3 1 5p.<br />
Kenmore, P.E., Heong, K.L. & Putter, C.A.J., 1984. Management programmes. In:<br />
Proceedings ofthe Seminar on Intgrated Pest Managemenz in Malqaiu. MAPPS,<br />
Kuala Lumpur. pp. 47-69.<br />
King, J.E., 1977a. Surveys of foliar diseases of spring barley in England and Wales,<br />
1972- 1975. Plant Pathology 26: 2 1-29.<br />
King, J.E., 1977b. Survey of diseases of winter wheat in England and Wales,<br />
1972- 1975. Plant Pathology 26: 8-20.<br />
Knudsen, G.R., Spurr, H.W. &Johnson, C.S., 1987. A computer simulation mo<strong>de</strong>l<br />
of Cercospora leafspot of peanut. Phytopathology 77: 1 1 18-1 12 I.<br />
Kranz, J., 1988. Measuring plant disease. In: Experimental Techniques in Plant<br />
Disease Epi<strong>de</strong>miology. (Kranz, J. & Rotem, J., Eds). Springer Verlag, Berlin,<br />
Hei<strong>de</strong>lberg, New York. pp 35-50.<br />
<strong>de</strong> Lagar<strong>de</strong>, J., 1983. Initiation Ci I'Annlye <strong>de</strong>s Données. Bordas, Paris. 157 p.<br />
Large, E.C., 1966. Measuring plant disease. Annu. Rev. Phytopathol. 1 1: 47-57.<br />
Legendre, L. & Legendre, P., 1984. Ecologie Niimbrique. Vol II. La Strrture <strong>de</strong>s<br />
Donnbes Ecologiques. Masson - Presses <strong>de</strong> l'Université du Québec. Paris,<br />
Québec. 335p.<br />
Louvel, D. & Arnaud, 1981. Utilisation conjointe <strong>de</strong> l'analyse en composantes<br />
principales et <strong>de</strong>s nuées dynamiques pour Etu<strong>de</strong> du comportement variétal du riz<br />
vis-à-vis <strong>de</strong> la Pyriculariose (Qririrlann oryzcle Cav.) en CÓte d'Ivoire. Ann.<br />
Phytopathol. 11: 157-176.<br />
Mamotte, P. & Busnardo, J.P., 1985. Enquête en milieu paysan sur I'enherbement<br />
<strong>de</strong>s cultures d'arachi<strong>de</strong> dans le Nord <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire. pp. 101-1 I I In:<br />
Proceedings of the Third Biennal Conference - West African Weed Science<br />
Society/Sociétb Oiiest Afficaine <strong>de</strong> Malherbologie. pp. 101- 1 1 1 Ibadan.<br />
Morris, W.H.M., 1990. Peanut production, marketing. and export: Sénégal, Gambia,<br />
Mali, Burkina Paso, and Niger. Peanut CRSP. Griffin, 215p.<br />
Nandris, D., Nicole, M.; Digbeu, S. & Zohouri, P., 1990. Pathologie fongique <strong>de</strong><br />
l'igname en Côte d'Ivoire - Enquête 1989. Document ORSTOM, Montpellier.<br />
109p.<br />
Niñez, V., 1987. Household gar<strong>de</strong>ns: theoretical and policy consi<strong>de</strong>rations.<br />
Agricultural Systems 23: 167-186.<br />
Pauvert, P., Thomas, M. & <strong>de</strong> la Tullaye, B., 1978. Essai d'interprétation<br />
quantitative d'épidémies d'oïdium et <strong>de</strong> rhynchosporiose. Ann. Phytopathol. I O:<br />
405-415.
ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 279<br />
Penning <strong>de</strong> Vries, F.W.T. & van Laar, H.H. (Eds), 1982. Simdation.of Plant<br />
Growth and Crop Prodrrction. Pudoc, Wageningen. 308p.<br />
Poate, D., 1988. A review of methods for measuring.cmp production from<br />
small-hol<strong>de</strong>r producers. Expl. Agric. 24: 1-14.<br />
Kabbinge, R. & De Wit, C.T., 1989. Systems, mo<strong>de</strong>ls and simulation. In: Simulation<br />
and Systems Manngement in Crop Protection. pp. 3-15 (R. Kabbinge, S.A. Ward<br />
& H.H. Van Laar, eds) Pudoc, Wageningen.<br />
Rapilly. F., 1983. Effet <strong>de</strong> quelques facteurs physiques du climat sur diverses<br />
séquences épidémiques. EPPO Bull. 13: 63-68.<br />
Robinson, R.A., 1976. Plant Pathosystems. Springer Verlag, Berlin, Hei<strong>de</strong>lberg,<br />
New York. 184p.<br />
Komig, K.W. & Calpouzos, L., 1970. The relationship between stem rust and loss in<br />
yield of spring wheat. Phytopathology 60: 1801- 1805.<br />
Rowe, W.D., 1980. Risk assessment approaches and methods. In: Society,<br />
Technology, and Risk Assessment (Conran, G., Ed.). Aca<strong>de</strong>mic Press, New<br />
York. pp. 3-29.<br />
Sah, D.N. & MacKenzie, D.R., 1987. Methods of generating different levels of<br />
disease epi<strong>de</strong>mics in loss experiments. In: Crop Loss Assessment and Pest<br />
Management. P.S. Teng (Ed.). A.P.S. Press, St Paul, pp 90-96.<br />
Savary, S., 1986. Etu<strong>de</strong>s épidémiologiques sur la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en CBte<br />
d'Ivoire. Thèse <strong>de</strong> Doctorat en Phytopathologie. Université Agronomique <strong>de</strong><br />
Wageningen. 154 p.<br />
Savary, S., 1987a. Enquête sur les maladies foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Arachis<br />
hypogaea) en Côte d'Ivoire. I. Métho<strong>de</strong>s d'enquête et étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>scriptive <strong>de</strong>s<br />
conditions culturales. Les principales maladies. Neth. J. PI. Pathol. 93: 167-188.<br />
Savary, S., 1987b. Enquête sur les maladies foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Arachis<br />
hyogma) en CBte d'Jvoire. Il. Epidémiologie <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Puccinia<br />
arachidis). IRS principales maladies. Neth. J. P1. Pathol. 93: 2 15-231.<br />
Savary, S., Hosc, J.P., Noirot, M. & Zadoks, J.C., 1988. Peanut rust in West<br />
Africa: a new component in a multiple pathosystem. Plant Disease 72: 100 1- 1009.<br />
Savary, S. & Zadoks, J.C., 1989. Analyse <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> l'interaction<br />
hôte-parasite chez la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>. II. Mesure <strong>de</strong> la résistance intermédiaire<br />
par L m essai en micro-parcelles. Oléagineux 44: 215-224.<br />
Shane, W.W. & Teng, P.S., 1987. Generating the data base for disease loss<br />
mo<strong>de</strong>ling. In: Crop Loss Assessment and Pest Management. (Teng, P.S., Ed.)<br />
A.P.S. Press, St Paul. pp 82-89.<br />
Stucker, RE., 1980. Statistical problems in measurement of yield and loss. In:<br />
Assessment of Losses which Constrain Production and Crop Improvement in<br />
Agricirltirre and Forestry. (P.S. Teng & S.V. Krupa, eds) Miscellaneous<br />
Publications, University of Minnesota Agricultural Experiment Station 7. pp.<br />
23-27.<br />
Stem, V.M., Smith, R.L., Van <strong>de</strong>n Bosch, R. & Hagen, K.S., 1957. The integrated<br />
control concept. Hilgardia 29: 8 1-101.<br />
Stem, V.M., 1973. Economic thresholds. Annu. Rev. Entomol. 18: 259-280.<br />
Stynes. B.A. 1980. Synoptic methodologies for crop loss assessment. In:<br />
Assessment of Losses which Constrain Production and Crop Improvement in<br />
Agricultirre and Forestry. pp. 166-175 (P.S. Teng & S.V. Krupa, eds)<br />
Miscellaneous Publications, University of Minnesota Agricultural Experiment<br />
Station 7.<br />
Subrahmanyam, P., Keddy, L.J., Gibbons, K.W. & McDonald, D., 1985. Peanut<br />
rust: a major threat to peanut production in the Semi-Arid Tropics. Plant Disease<br />
69: 813-819.<br />
Subrahmanyam, P., Greenberg, D.C., Savary, S. & BOSC, 1990. Diseases of<br />
groundnut in West Africa and their management: research priorities and strategies.<br />
Tropical Pest Management. sous presse.<br />
Teng, P.S. & Krupa, S.V.(Eds), 1980. Assessment of Losses which Constrain
280 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Production and Crop Improvement in Agriculture and Forestry. Miscellaneous<br />
Publications, University of Minnesota Agricultural Experiment Station 7.327~.<br />
Teng, P.S., 1985. Construction of predictive mo<strong>de</strong>ls. Il. Forecasting crop losses. In:<br />
Mathematical Mo<strong>de</strong>lling of Crop Diseasm pp. 179-206 (C.A. Gilligan, ed.)<br />
Aca<strong>de</strong>mic Press, London.<br />
Teng, P.S. (Ed.), 1987a. Crop Loss Assessment and Pest Management. A.P.S.<br />
Press, St Paul. 270p.<br />
Teng, P.S., 1987b. Quantifying the relationship between disease intensity and yield<br />
loss. In: Crop Loss Assessment and Pest Management. (Teng. P.S., Ed.) A.P.S.<br />
Press, St Paul. pp 105-1 13.<br />
Van <strong>de</strong>r Plank, J.E., 1963. Plant Diseases - Epi<strong>de</strong>mics and Control. Aca<strong>de</strong>mic Press.<br />
New York.<br />
Wiese, M.V., 1982. C!rop management by comprehensive appraisal of yield<br />
<strong>de</strong>termining variables. Annu. Rev. Phytopathol. 20: 4 19-432.<br />
Zadoks, J.C., 1972. Methodology of epi<strong>de</strong>miological research. Annu. Kev.<br />
Phytopathol. 10: 253-276.<br />
Zadoks, J.C.& Schein, K.D., 1979. Epi<strong>de</strong>niiology and Plnnt Disease Management.<br />
Oxford University Press, New York. 427p.<br />
Zadoks, J.C., 1981a. Crop loss today. profit tomorrow: an approach to quantifying<br />
production constraints and to measuring progress. In: Crop Loss Assessment<br />
Methods - Supplement 3. (Chiarappa L., Ed.) C.A.B. - F.A.O. Farnham pp.<br />
5-1 1.<br />
Zadoks, J.C., 1981b. EPIPRE a disease and pest management system for winter<br />
wheat <strong>de</strong>veloped in the Netherlands. EPPO Bull. 37: 144-150.<br />
Zadoks, J.C., 1985. On the conceptual bais of crop loss assessment: the threshold<br />
theory. Annu. Rev. Phytopathol. 23: 455-473.<br />
Zadoks, J.C., I989a. Does IPM give a<strong>de</strong>quate attention to disease control in particular<br />
at the farmer level? F.A.O. Plant Prot. Bull. 37: 144-150.<br />
Zadoks, J.C., 1989b. EPIPRE, a computer-based <strong>de</strong>cision support system for pest<br />
and disease control in wheat: its <strong>de</strong>velopment and implementation in Europe. Plant<br />
Disease Epi<strong>de</strong>miology 2: 3-29.<br />
!
Chapitre 1.<br />
Résumé<br />
Table <strong>de</strong>s matières<br />
Introduction - La culture et ses contraintes<br />
phytosanitaires en tant que système<br />
Mots clés<br />
11<br />
1 -Elaboration du ren<strong>de</strong>ment, dynamique <strong>de</strong>s<br />
contraintes phytosanitaires,<br />
11<br />
et pertes <strong>de</strong> récolte<br />
2 -Terminologie<br />
3 -Objectifs <strong>de</strong> I'étu<strong>de</strong><br />
Références<br />
13<br />
16<br />
19<br />
Chapitre 2. Structure spatiale <strong>de</strong> plusieurs épidémies<br />
spontanées : une 4tu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas dans<br />
une parcelle d'arachi<strong>de</strong><br />
Résumé<br />
Mots clés<br />
1 -Introduction<br />
2 -Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />
a- La parcelle<br />
b- Métho<strong>de</strong>s d'échuntillonnage<br />
c- Analyse <strong>de</strong>s données<br />
cl: Métho<strong>de</strong>s géostatistiques<br />
c2- Analyses fuctorielles <strong>de</strong>s correspondunces<br />
3 -Résultats<br />
a- Intensités initiales <strong>de</strong>s maladies<br />
b- Développement <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
c- Développement <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> cercosporioses<br />
d- Structure <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> flétrissement à Rhizoctonia<br />
e- Comparaison <strong>de</strong>s structures spatiales <strong>de</strong>s épidémies<br />
f- Analyses factorielles <strong>de</strong>s correspondances<br />
4 -Discussion<br />
Références<br />
11<br />
23<br />
23<br />
24<br />
24<br />
24<br />
24<br />
25<br />
25<br />
26<br />
27<br />
27<br />
27<br />
36<br />
36<br />
37<br />
37<br />
42<br />
45
282 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Chapitre 3. Effet <strong>de</strong> I'âge <strong>de</strong> la culture sur les gradients<br />
primaires <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
Résumé<br />
Mots clés-<br />
1 -Introduction<br />
2 -Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />
a- Parcelles expérimentales<br />
b- Infections arti!cielles au champ<br />
c- Piégeages <strong>de</strong> spores<br />
d- Estimation <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
e- Hauteur d'infection<br />
f- Corrections pour le bruit <strong>de</strong> fond<br />
g- Analyse <strong>de</strong>s résultats<br />
3 -Résultats<br />
a- Description <strong>de</strong>s sources<br />
b- Densités <strong>de</strong> spores libérées au-<strong>de</strong>ssus du couvert végétal<br />
c- Développement <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> dans les parcelles<br />
d- Variations <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> en fonction <strong>de</strong> la<br />
distance aux sources<br />
e- Distribution verticale <strong>de</strong> maladie dans le couvert<br />
4 -Discussion<br />
a- Equations <strong>de</strong> régression décrivant les gradients primaires<br />
b- Equations <strong>de</strong> régression <strong>de</strong>s gradients primaires corrigés<br />
c- Comparaisons <strong>de</strong>s épidémies<br />
d- Les épidémies spontanées <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
Reférences<br />
Chapitre 4. Effet <strong>de</strong> I'âge <strong>de</strong> la culture sur les gradients<br />
primaires <strong>de</strong> cercosporiose tardive<br />
<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
Résumé<br />
Mots clés<br />
1 -Introduction<br />
2 -Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />
a- Parcelles expérimentales<br />
b- Etablissement <strong>de</strong>s sources d'inoculum<br />
c- Estimation <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong> maladie<br />
cl- Sources<br />
c2- Purcelles élhenhres<br />
c3- Piégeage <strong>de</strong> spores à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> plantes-pièges<br />
47<br />
47<br />
48<br />
48<br />
48<br />
48<br />
49<br />
49<br />
49<br />
50<br />
50<br />
51<br />
51<br />
55<br />
55<br />
55<br />
56<br />
60<br />
60<br />
60<br />
62<br />
63<br />
63<br />
65<br />
65<br />
66<br />
66<br />
66<br />
67<br />
67<br />
67<br />
68<br />
68
TABLE DES MATIÈRES 283<br />
c4- Correction <strong>de</strong>s donnkes <strong>de</strong> sévériti<br />
c.5- Correc*tiori <strong>de</strong>s doi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> piégeuge<br />
d- Analyse <strong>de</strong>s résultats<br />
dl- Anulyses dc vuriuncc1<br />
d2- Equations <strong>de</strong>s grudieïirs piiniuires<br />
3 -Résultats<br />
a- Croissance du couvert et structure <strong>de</strong>s sources d'inoculuin<br />
b- Dissémination <strong>de</strong> spores<br />
h I- Analyse ck v(iriuncc<br />
b2- Eqtutions <strong>de</strong>s grudienrs <strong>de</strong> disséminafion<br />
c- Dispersion <strong>de</strong> maladie<br />
cl- Ailulyses <strong>de</strong> vm-iunce<br />
c2- Equations dos grudìents primaires <strong>de</strong> mululie<br />
d- Comparaison <strong>de</strong>s résultats concernant la<br />
disséïnination <strong>de</strong> spores et Ia dispersion <strong>de</strong> maladie<br />
dl - Gradienrs priniuires<br />
(12- Efers directionnels<br />
4 -Discussion<br />
a- Résultats <strong>de</strong> la correction <strong>de</strong>s données concemant la<br />
sévérité et la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions sur les plantes-pièges<br />
b- Coinparaison <strong>de</strong>s gradients primaires <strong>de</strong> innlndie et<br />
<strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> spores<br />
c- Comparaison <strong>de</strong>s gradients<br />
d- Interprétations <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> variailce représentant l'âge<br />
<strong>de</strong>s parcelles et <strong>de</strong>s différences d'ordonnées d l'origine<br />
e- Comparaison <strong>de</strong>s gradients primaires <strong>de</strong> cercosporiose<br />
tardise et <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
f- concIusìon<br />
Références<br />
Chapitre 5. Simulation dynamique <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong><br />
<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> : un modèle préliminaire<br />
Rhumé<br />
hlots clés<br />
1- Introduction<br />
2 -Structure du modèle<br />
a- Considérations générales<br />
b- Le modèle <strong>de</strong> l'hôte<br />
c- Le nzodèle <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
cl- Les étupes <strong>de</strong> culcul<br />
c2- Cycle inffctieux<br />
c3- Production <strong>de</strong> spores<br />
69<br />
69<br />
70<br />
70<br />
70<br />
71<br />
71<br />
71<br />
74<br />
74<br />
80<br />
80<br />
80<br />
82<br />
82<br />
82<br />
83<br />
83<br />
83<br />
86<br />
86<br />
88<br />
88<br />
89<br />
91<br />
91<br />
94<br />
94<br />
94<br />
99<br />
102<br />
1 02<br />
102<br />
104
284 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
c4- Perte <strong>de</strong> spores due ci leur eiitruînement pur lu pluie<br />
c5- Libérution <strong>de</strong>s spores<br />
s6- Dépôt <strong>de</strong>s spores cluns le couvert<br />
c7- Infection<br />
c8- Flux <strong>de</strong> spores (i.oiiditions fuvorubles)<br />
c9- Flux <strong>de</strong> spores (conditions défuvorubles)<br />
CIO- Pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> Iutence et pério<strong>de</strong> infectieuse<br />
cl I- hfections spontanées<br />
d- Couplage<br />
dl- Hypoth&es sur les efets <strong>de</strong> lu <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong>s cersosporioses<br />
sur lu physiologie et lu croissance <strong>de</strong>s pluntes-hâtes<br />
(12- Indicesjdinires<br />
d3- Effet <strong>de</strong> l'hâte sur lu <strong>rouille</strong><br />
d4- Interaction entre lu <strong>rouille</strong> et lu cercosporiose<br />
3 -Performances du mod6le<br />
a- VérGcation et analyse <strong>de</strong> sensibilité<br />
al- Simuluiion <strong>de</strong>s effèts du climat sur le contenu en spores<br />
d'une lésion et sur le facteur quotidien <strong>de</strong> niultiplicution<br />
a2- Une expérience <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s {ffets du chat<br />
sur la cinétique <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
a3- Effets <strong>de</strong>s composuntes <strong>de</strong> résistance sur les<br />
épidémies simulées <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
b- Evaluation du modèle<br />
hl- Un essui en plein chump<br />
h2- Exécutions du progrunime <strong>de</strong> simulution<br />
b3- Compuruisoii <strong>de</strong>s vuleurs simulées uux valeurs observiks<br />
4 -Discussion et conclusion<br />
a- Structure du modèle<br />
b- Contenu <strong>de</strong>s lésions et facteur <strong>de</strong> multiplication quotidien<br />
c- Effets <strong>de</strong>s conditions climatiques sur<br />
les épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />
d- Effets siinulés <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> résistance<br />
e- Coinparaison <strong>de</strong>s valeurs siinulées QUX valeurs observées<br />
f- Population <strong>de</strong> pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (XSEV)<br />
g- Evaluation du modèle<br />
h- Perspectives<br />
Références<br />
Chapitre 6. Un modèle simplifié <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s<br />
épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />
cercosporioses <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
Résumé<br />
hiots clés<br />
1 -Introduction<br />
2 -Développement du niod6le<br />
104<br />
104<br />
106<br />
106<br />
107<br />
107<br />
108<br />
108<br />
108<br />
108<br />
112<br />
112<br />
112<br />
113<br />
113<br />
113<br />
113<br />
118<br />
118<br />
119<br />
119<br />
119<br />
122<br />
122<br />
123<br />
123<br />
123<br />
124<br />
124<br />
125<br />
125<br />
126<br />
129<br />
129<br />
130<br />
130
TABLE DES MATIÈRES 285<br />
a- 'Modèle'<br />
b- Le système considéré - Objectifdu modèle<br />
c- Variables d'état etflux<br />
d- Equations décrivant la croissance du couvert<br />
et l'accroissement <strong>de</strong>s maladies<br />
e- Equations décrivant la défoliation<br />
f- Initialisation<br />
3 -Procédure <strong>de</strong> calage <strong>de</strong>s paramètres<br />
a- Paramètres à caler<br />
b- Données disponibles<br />
c- Procédure <strong>de</strong> calage<br />
d- Résultats du calage: paramètres estimés<br />
4 - Evaluation du modèle<br />
5 -Analyse <strong>de</strong> sensibilité<br />
6 - Les hypothèses du modèle - Perspectives<br />
d'amélioration<br />
a- Hypothèses<br />
b- Améliorations envisageables<br />
c- Conclusion - Vers une variété d'arachi<strong>de</strong><br />
présentant <strong>de</strong>s caractéristiques optimales <strong>de</strong><br />
cotriportentent vis-&vis <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> maladies<br />
Références<br />
Chapitre 7. Une analyse <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte dans le<br />
pathosystème multiple:<br />
arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive.<br />
i - Six expérimentations élémentaires<br />
Résumé<br />
Mots clés<br />
1 -Introduction<br />
2 -Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />
a- Traitements <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> maladies<br />
b- Description <strong>de</strong>s expériences<br />
c- Matériel végétal<br />
d- Epidémies <strong>de</strong> maladies<br />
e- Mesure <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong>s maladies<br />
f- Croissance et développement <strong>de</strong> la culture<br />
g- Estimation du ren<strong>de</strong>ment<br />
11- Procédure générale d'analyse <strong>de</strong>s données<br />
i- Régressions<br />
3 -Résultats<br />
130<br />
134<br />
134<br />
135<br />
137<br />
138<br />
140<br />
140<br />
140<br />
141<br />
141<br />
145<br />
148<br />
149<br />
149<br />
152<br />
153<br />
154<br />
157<br />
158<br />
159<br />
160<br />
160<br />
160<br />
160<br />
161<br />
164<br />
164<br />
167<br />
167<br />
168<br />
170
286 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
a- Estimation <strong>de</strong> l'indice jòliaire total<br />
b- Analyses <strong>de</strong> variance du ren<strong>de</strong>ment entre expériences<br />
c- Effets <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> maladies sur les intensités<br />
<strong>de</strong> maladies, les indices foliaires, et le reri<strong>de</strong>ment<br />
cl- Intensités <strong>de</strong> tnalíuiies<br />
c2- Indice,foliuire total<br />
c3- Indicefiliuire détaché<br />
c4- Indice foliaire attach@<br />
c5- Ren<strong>de</strong>ments<br />
c4- Vitesse <strong>de</strong> diveloppement <strong>de</strong> la culture<br />
d- Relations entre le ren<strong>de</strong>ment, les traitements<br />
associés aux blocs, et les dégâts<br />
e- Analyse <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s six expériences<br />
el- Relations entre les indicesfiliaires et les intensités <strong>de</strong>s niulíulies<br />
e2- Rekitions entre le ren<strong>de</strong>nient et le dommuge<br />
relatiJ et les dégâts et le ren<strong>de</strong>nient accessible<br />
e3- Suggestion pour une relution dégût-k"ge sin~pl@ée<br />
4 -Discussion<br />
a- Les expériences<br />
6- Analyses <strong>de</strong> régression<br />
c- Considératioizs tlzéoriques sur la pertinence<br />
<strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> variables explicatives<br />
d- Conclusion<br />
K6Mrences<br />
Chapitre 8. Une analyse <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte dans le<br />
pathosystème multiple:<br />
arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive.<br />
II - Essais factoriels<br />
170<br />
170<br />
171<br />
171<br />
171<br />
171<br />
173<br />
173<br />
173<br />
173<br />
175<br />
175<br />
175<br />
177<br />
179<br />
179<br />
180<br />
183<br />
184<br />
185<br />
Résumé 189<br />
Mots clés 190<br />
1 -Introduction 191<br />
2 -Matériel et métho<strong>de</strong>s 191<br />
a- Expérience préliminaire 191<br />
b- Secon<strong>de</strong> expérience 193<br />
bl- Site et dispositif expériinentaux<br />
b2- CItltivurs 193<br />
b3- Munipulutioíi <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> niauvuises herbes 193<br />
b4 Munipulutioïi <strong>de</strong>s niveuux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux muludies 196<br />
65- Ohservutions, estimations et traitement préliniinaire <strong>de</strong>s données 198<br />
64- Anulyse <strong>de</strong>s données 198<br />
3 -Résultats 202<br />
a- Expérience préliminaire 202<br />
193
TABLE DES MATIÈRES<br />
6- Secon<strong>de</strong> expérience<br />
hl- Dc'veloppemenf <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose<br />
h2- Croissunce du coimerr et d
288 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />
Chapitre IO. Métho<strong>de</strong>s pour I'étu<strong>de</strong> du dommage<br />
dû à un ensemble <strong>de</strong><br />
contraintes phytosanitaires.<br />
Le cas <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Côte d'Ivoire<br />
Résumé<br />
Mots clés<br />
1 -Introduction<br />
2- Méthodologie - Le cas général<br />
a- Concepts et dé#tiitions opémtionnelles<br />
ul- SituUrion rie producrion<br />
d- D&&S<br />
(13- Ren<strong>de</strong>tnents<br />
u4 Doinmuge<br />
b- Acquisition d'informations quantitatives<br />
h I- Approcho cliriclironiqric~<br />
b2- Approche expérinientale<br />
3 -Méthodologie - Le cas particulier<br />
<strong>de</strong>s maladies <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
a- Application <strong>de</strong>s déjnitions opérationnelles<br />
b- Acquisition <strong>de</strong>s données dans le cas<br />
<strong>de</strong>s maladies <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />
hl- L'upproche diuchroniqur.<br />
h2- L'approche expérimentale<br />
4 -Analyse du dommage causé dans le pathosystème<br />
multiple: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive.<br />
Résultats<br />
5 -Perspectives<br />
a- Le besoin <strong>de</strong> méthodologies nouvelles<br />
b- Avantages d'une catégorisation <strong>de</strong> I'iizformation<br />
c- Perspectives d'une intensijkation <strong>de</strong> la culture<br />
<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Afiique <strong>de</strong> l'Ouest<br />
- Risque phytosanitaire<br />
d- Décisiotzs stratégiques et décisions tacriques<br />
Références<br />
255<br />
256<br />
257<br />
257<br />
257<br />
259<br />
259<br />
260<br />
261<br />
262<br />
262<br />
263<br />
265<br />
265<br />
267<br />
267<br />
267<br />
269<br />
27 1<br />
27 1<br />
272<br />
273<br />
275<br />
277<br />
Note : une version en anglais <strong>de</strong>s informations contenues dans les chapitres 3 et 5<br />
a été publiée dans les revues :<br />
Netherlunds Journul ofplunt Pathology (1987) 93: 15-24, et<br />
Agricultural Systenzs ( 1990) 32: 1 13-14 1, respectivement.<br />
Une version en anglais <strong>de</strong>s informations contenues dans les chapitres 2,1,<br />
7,8 et 9 a été soumise pour publication dans différentes autres revues<br />
scientifiques.<br />
Ache& d'imprimer par Corlet, Imprimeur, S.A., 141 1 O Condé-sur-Noireau (France)<br />
No d'Imprimeur : 2215 - Dépôt légal : septembre 1991 - lmprimé en C.E.E.
Les cultures tropicales traditionnelles, notamment vivrières, sont<br />
exposées dans la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s cas non pas à une mais à plu-<br />
sieurs contraintes phytosanitaires, dont les effets aboutissent à une<br />
perte <strong>de</strong> récolte. Ces cultures s'établissent, par ailleurs, dans une<br />
gamme extrêmement large <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production. L'agricul-<br />
teur, le développeur, l'agronome ont donc ainsi à faire à un système<br />
complexe, composé <strong>de</strong> ces différents éléments - la culture, les pra-<br />
tiques culturales, les contraintes phytosanitaires - et <strong>de</strong> leurs inter-<br />
actions. Tout cela rend difficile la prévision <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récoltes,<br />
l'élaboration <strong>de</strong>s différentes stratégies <strong>de</strong> lutte et l'évaluation <strong>de</strong>s<br />
conséquences d'un processus d'intensification agricole.<br />
A partir du cas <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Côte-d'Ivoire - et, plus large-<br />
ment, en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest - cet ouvrage souligne notamment<br />
combien l'établissement d'une typologie <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte peut<br />
être utile pour l'évaluation <strong>de</strong> stratégies <strong>de</strong> contrôle efficaces. Il<br />
fournit enfin <strong>de</strong>s éléments méthodologiques pour la réalisation d'ex-<br />
périmentations adaptées aux conditions qui prévalent dans les sta-<br />
tions <strong>de</strong> recherche et les services <strong>de</strong> développement en Afrique <strong>de</strong><br />
l'Ouest.<br />
Conçue dans le cadre d'un programme réalisé par 1'ORSTOM en<br />
collaboration avec l'université Agronomique <strong>de</strong> Wageningen, les<br />
institutions <strong>de</strong> recherche nationales <strong>de</strong> Côte-d'Ivoire et I'IRHO,<br />
cette publication se caractérise par une approche neuve, fondée sur<br />
une base <strong>de</strong> données analysées avec <strong>de</strong>s moyens peu usités en pro-<br />
duction <strong>de</strong> cultures. Destiné aux agents impliqués dans la recherche<br />
et le développement, aux étudiants comme aux futurs chercheurs, le<br />
livre s'adresse aussi aux spécialistes <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong> la protection<br />
<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>.<br />
Économie et développement<br />
Collection dirigée par Georges Coura<strong>de</strong><br />
ISBN 2-86537-332-0