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rouille de l'arachide - IRD

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APPROCHES DE LA PATHOLOGIE<br />

DES CULTURES TROPICALES


Couverture : une culture d’arachi<strong>de</strong> typique du pays sénoufo, dans<br />

le nord <strong>de</strong> la Côte-d’Ivoire. Dans cette région, les cultures d’arachi<strong>de</strong><br />

représentent jusqu’à 40 Yo <strong>de</strong> la surface agricole utile. Photo S. Savary.<br />

O ORSTOM et éditions KARTHALA, 1991<br />

ISBN : 2-86537-332-0


Serge Savary<br />

(sous la direction <strong>de</strong>)<br />

Approches<br />

<strong>de</strong> la pathologie<br />

<strong>de</strong>s cultures tropicales<br />

_-<br />

Exemple <strong>de</strong> l’arachi<strong>de</strong> en<br />

-1- ~<br />

_ _<br />

Afrique <strong>de</strong> l’Ouest<br />

Éditions <strong>de</strong> ORSTO TOM Éditions KARTHALA<br />

213, rue La Fayette<br />

75480 Paris Ce<strong>de</strong>x 10<br />

22-24, bd Arago<br />

75013 Paris


P.D. <strong>de</strong> Jong<br />

C. Lannou<br />

R. Rabbinge<br />

S. Savary<br />

E. Servat<br />

LES AUTEURS<br />

U ni ver si té Agronomique <strong>de</strong> Wag en ing en,<br />

Département d' Ecologie Théorique <strong>de</strong> la Produc-<br />

tion, P.O.B. 430, 6700 AK Wageningen, Pays-Bas.<br />

INRA, Laboratoire <strong>de</strong> Pathologie Végétale, 78850,<br />

Thiverval-Grignon, France.<br />

Université Agronomique <strong>de</strong> Wageningen,<br />

Département d' Ecologie Théorique <strong>de</strong> la Produc-<br />

tion, P.O.B. 430, 6700 AK Wageningen, Pays-Bas.<br />

Antenne ORSTOM auprès <strong>de</strong> I'IRRI, P.O.<br />

Box 933, Manila, Philippines.<br />

Antenne Hydrologique ORSTOM 06 B.P. 1203<br />

CIDEX 1 Abidjan 06, Côte d'Ivoire.<br />

G. van Santen British Society for Horticultural Research, East<br />

Malling, West Malling, Kent ME19 6BJ,<br />

Royaume-Uni.<br />

J.C. Zadoks Université Agronomique <strong>de</strong> Wageningen,<br />

Département <strong>de</strong> Phytopathologie, P.O.B. 8025,<br />

6700EE Wageningen, Pays-Bas.


Avant-Propos<br />

Thème <strong>de</strong> I'4tu<strong>de</strong>.<br />

L'objectif initial <strong>de</strong> ce document est <strong>de</strong> sensibiliser le lecteur au<br />

problème que constitue les pertes <strong>de</strong> récolte occasionnées aux cultures<br />

tropicales traditionnelles par un ensemble <strong>de</strong> contraintes phytosani-<br />

taires (maladies et ravageurs, en particulier). 11 s'agit d'un problème à<br />

caractère très général, dont l'importance est largement reconnue, mais<br />

qui n'a, jusqu'à présent, suscité que peu <strong>de</strong> publications en français. La<br />

raison principale en est simple : il s'agit d'un thème d'une extrême<br />

complexité. La réalisation d'un programme <strong>de</strong> recherche a fourni<br />

l'occasion <strong>de</strong> l'abor<strong>de</strong>r dans un cas particulier, celui <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, en<br />

Côte d'Ivoire, confrontée à <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> maladies. Par la suite,<br />

l'analyse <strong>de</strong> l'information recueillie a permis d'élaborer, ou d'adapter,<br />

une démarche qui présente une valeur générale, et peut s'adapter à<br />

d'autres exemples. D'où une réflexion à caractère méthodologique, et<br />

ce document.<br />

Conditions <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>. Coopérations.<br />

Ce document résulte d'un programme conjoint entre I'ORSTOM,<br />

l'université Agronomique <strong>de</strong> Wageningen, les Institutions Nationales<br />

<strong>de</strong> Recherche Agronomique <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire, et I'IRHO. I1 est<br />

constitué <strong>de</strong> résultats obtenus en Côte d'Ivoire, essentiellement au<br />

Centre ORSTOM d'Adiopodoumé, puis à l'Institut International <strong>de</strong> Re-<br />

cherche Scientifique d' Adiopodoumé (IIRSDA). L'essentiel <strong>de</strong>s moyens<br />

<strong>de</strong> recherche ont été fournis par I'ORSTOM, complémentés par une<br />

délégation du projet C.C.E. No TS2 O1 02-M-CD: "Maladies Fongiques<br />

<strong>de</strong> l'Arachi<strong>de</strong> en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest'', ainsi qu'un fellowship accordé<br />

par le Centre International d'Agriculture (Wageningen).<br />

Suggestions <strong>de</strong> lecture.<br />

Les differents chapitres sont présentés sous la forme d'articles rédigés<br />

par différents acteurs <strong>de</strong> ce programme. En effet, c'est sous cette<br />

forme que l'information scientifique est diffusée ; et il nous a paru plus


8 AVANT-PROPOS<br />

réaliste et plus honnête <strong>de</strong> la présenter ici sous cette forme. Le lecteur<br />

pourra, ainsi, être témoin <strong>de</strong>s difficultés rencontrées à chaque étape<br />

d'une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce type, évaluer les solutions qui ont été choisies, et<br />

suivre la progression <strong>de</strong>s trávaux.<br />

Les différents chapitres diffèrent beaucoup dans leurs styles;<br />

certains sont d'un abord relativement aisé, d'autres beaucoup plus<br />

difficiles pour un non-spécialiste - mais il y a plusieurs façons <strong>de</strong> lire<br />

ce document. Après un chapitre d'introduction, les chapitres 2 à 4 sont<br />

centrés sur l'aspect spatial <strong>de</strong> l'épidémiologie <strong>de</strong> maladies <strong>de</strong>s plantes.<br />

Les chapitres 5 et 6 représentent une synthèse <strong>de</strong>s informations<br />

concernant les cinétiques <strong>de</strong> ces épidémies. Le chapitre 7 constitue une<br />

transition entre <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dynamique <strong>de</strong>s populations et d'analyse<br />

<strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte, qui sont abordées plus en profon<strong>de</strong>ur dans les<br />

chapitres 8 et 9. Le chapitre 10 est une synthèse sur les démarches<br />

envisageables pour étudier <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte causées par un ensem-<br />

ble <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires; l'accent est spécialement mis sur les<br />

cultures tropicales traditionnelles. L'application <strong>de</strong> ces démarches à<br />

I'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas qui constitue le support <strong>de</strong> ce document, les maladies<br />

foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, y est évaluée.<br />

Chaque chapitre peut être lu séparément, et est précédé d'un<br />

résumé. Leur lecture permet d'obtenir une vue générale <strong>de</strong> chaque<br />

section et <strong>de</strong>s suggestions méthodologiques qui y sont formulées. Le<br />

chapitre 1, heureusement court, introduit <strong>de</strong>s concepts et <strong>de</strong>s termes<br />

utilisés tout au long <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>; nous suggérons au lecteur, même s'il est<br />

pressé, <strong>de</strong> le parcourir et en particulier, d'examiner la figure 1-1.<br />

Le chapitre 10, enfin, comporte une réflexion, non seulement sur<br />

les résultats obtenus au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas, mais également sur<br />

les perspectives qui s'offrent pour la gestion <strong>de</strong>s contraintes phytosa-<br />

nitaires multiples qui affectent les cultures tropicales traditionnelles.<br />

En particulier, les Cléments nécessaires pour une évaluation du risque<br />

associé aux situations <strong>de</strong> production <strong>de</strong> ces cultures sont évoqués, tout<br />

particulièrement dans le contexte d'un processus d'intensification<br />

agricole. C'est spécialement dans ce chapitre que le lectèur - que nous<br />

ne supposons pas nécessairement intéressé ni par l'arachi<strong>de</strong>, ni par ses<br />

maladies - pourra trouver éventuellement le support d'une réflexion<br />

critique.<br />

Remerciements.<br />

Tous les acteurs <strong>de</strong> ce programme ne figurent pas parmi les auteurs <strong>de</strong>s<br />

différents chapitres ; nous souhaitons remercier tous ceux qui ont


AVANT-PROPOS 9<br />

contribué à sa réalisation, et en particulier MM. P. Blizoua-Bi<br />

(IIRSDA, Côte d'Ivoire), M. Noirot (ORSTOM, Centre <strong>de</strong> Montpel-<br />

lier), A. Dezetter (ORSTOM , Côte d'Ivoire), A. Amalaman (IDESSA,<br />

Côte d'Ivoire), M. Van Wijk (Université <strong>de</strong> Wageningen). Nous<br />

souhaitons également remercier l'ensemble du personnel du Centre<br />

ORSTOM &Adiopodoumé, puis <strong>de</strong> I'IIRSDA, pour son appui continu<br />

durant les travaux.<br />

Nous adressons également nos très vifs remerciements à M. B.<br />

Boccas, Directeur Général <strong>de</strong> I'IIRSDA, pour son intérêt marqué et<br />

son soutien durant la fin <strong>de</strong>s expérimentations <strong>de</strong> ce programme <strong>de</strong><br />

recherche, ainsi qu'à M. le Ministre <strong>de</strong> l'Enseignement et <strong>de</strong> la Recher-<br />

che <strong>de</strong> Côte d'Ivoire, et au Directeur Général <strong>de</strong> l'Institut <strong>de</strong>s Savanes<br />

(IDESS A).<br />

Ce programme a été réalisé grâce à l'appui continu du<br />

Département "Milieux et Activités Agricole" <strong>de</strong> I'ORSTOM , complé-<br />

menté par <strong>de</strong>s mesures incitatives pour la réalisation <strong>de</strong>s travaux, puis<br />

leur publication.<br />

A titre personnel, S. Savary désire adresser ses remerciements<br />

pour l'accueil et les conditions exceptionnelles <strong>de</strong> travail qui lui ont été<br />

réservés par le Département <strong>de</strong> Phytopathologie <strong>de</strong> l'université<br />

Agronomique <strong>de</strong> Wageningen durant la phase finale <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong><br />

ce document.<br />

Enfin, <strong>de</strong>s remerciements tout particuliers sont adressés à M. A.<br />

Ravise, Vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Commission Scientifique "Sciences du<br />

Mon<strong>de</strong> Végétal'' <strong>de</strong> 1'ORSTOM pour son soutien constant, son conseil<br />

disponible en permanence, et son assistance pour la réalisation <strong>de</strong> cette<br />

publication.


Chapitre 1. Introduction - La culture<br />

et ses contraintes phytosanitaires<br />

en tant que système<br />

S. Savary & J.C. Zadoks<br />

Résumé<br />

L'analyse d'un ensemble <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires est un thème <strong>de</strong><br />

recherche majeur pour la protection <strong>de</strong>s cultures tropicales tradition-<br />

nelles. Ce thème complexe peut être abordé en considérant la culture,<br />

ses situations <strong>de</strong> production, et ses contraintes, notamment phytosani-<br />

taires, comme un système. Cette approche peut être suivie pour<br />

examiner les relations entre situations <strong>de</strong> production et pertes <strong>de</strong><br />

récolte; ces relations déterminent les stratégies optimales qui pourront,<br />

dans chaque situation <strong>de</strong> production, être adoptées pour gérer les<br />

contraintes <strong>de</strong> la culture. Une terminologie adaptée à I'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pertes<br />

<strong>de</strong> récolte est proposée: dégâts, dommage, et perte. De par la diversité<br />

<strong>de</strong> ses situations <strong>de</strong> production, et du fait <strong>de</strong> la multiplicité <strong>de</strong> ses<br />

contraintes phytosanitaires, en particulier fongiques, la culture <strong>de</strong><br />

l'arachi<strong>de</strong> en Côte d'Ivoire constitue un bon support pour une étu<strong>de</strong> à<br />

caractère méthodologique.<br />

Mots clés<br />

situation <strong>de</strong> production, dégâts, dommage, perte, fonction <strong>de</strong><br />

dommage, fonction <strong>de</strong> perte.<br />

1 - Elaboration du ren<strong>de</strong>ment, dynamique <strong>de</strong>s contraintes<br />

phytosanitaires, et pertes <strong>de</strong> récoltes<br />

L'élaboration du ren<strong>de</strong>ment d'une culture fait intervenir <strong>de</strong>s<br />

mécanismes complexes, intervenant à <strong>de</strong>s niveaux d'intégration et avec<br />

<strong>de</strong>s caractéristiques temporelles différentes (De Wit 8z Goudriaan,


12 ' PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

1978; Penning <strong>de</strong> Vries & van Laar, 1982; Gardner et'al., 1985;<br />

Charles-Edwards, 1986). Il en est <strong>de</strong> même en ce qui concerne la<br />

dynamique d'une contrainte phytosanitaire, par exemple d'une maladie;<br />

l'établissement <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> l'épidémiologie quantitative (Van <strong>de</strong>r<br />

Plank, 1963; 1965) ont permis <strong>de</strong> développer une approche<br />

progressivement plus sophistiquée, dans laquelle les caract6ristiques<br />

temporelles (Zadoks, 1971; Kranz, 1974; Zadoks & Schein, 1979;<br />

Kranz & Hau, 1980; Campbell & Mad<strong>de</strong>n, 1990) et spatiales<br />

(Kampmeijer & Zadoks, 1977; Zadoks & Schein, 1979; Jeger, 1983;<br />

Van <strong>de</strong>n Bosch et al., 1988a; 1988b; 1988c; Campbell & Mad<strong>de</strong>n,<br />

1990) ont pu prendre place.<br />

'-<br />

Le résultat est une interaction dynamique continue entre, d'une<br />

part, les processus <strong>de</strong> la production végétale, et d'autre part, les<br />

processus qui régissent la cinétique <strong>de</strong> la contrainte phytosanitaire.<br />

Cette interaction se traduit par un ren<strong>de</strong>ment, et par une perte <strong>de</strong><br />

récolte.<br />

La complexité <strong>de</strong> ce phénomène, le nombre - en réalité inconnu,<br />

nécessairement différent d'un couple culturekontrainte à un autre - <strong>de</strong><br />

facteurs qui influent sur son comportement, justifient <strong>de</strong> l'abor<strong>de</strong>r<br />

selon une .démarche qu'il est convenu d'appeler "analyse <strong>de</strong>s systèmes".<br />

Un système est une'abstraction, constituée par une fraction délimitée <strong>de</strong><br />

la réalité, où interagissent un certain nombre d'Cléments. Un modèle<br />

est une représentation, souvent sous forme mathématique, d'un<br />

système, et qui incorpore les éléments et les relations entre ces<br />

Cléments qui sont considérés avoir une importance majeure sur le<br />

comportement du système (Forrester, 1961; Zadoks, 1971; De Wit &<br />

Goudriaan, 1978; Rabbinge et al., 1989).<br />

Dès l'abord, on sait qu'il faudra, pour pouvoir réaliser <strong>de</strong>s<br />

expérimentations, réduire le système complexe eñ un système plus<br />

simple, dont les limites sont connues, et dont le comportement sera,<br />

éventuellement, interprétable; Le système, décomposé en sous-unités,<br />

étudiées séparément (analyse), il faudra tenter <strong>de</strong> le reconstruire sous<br />

la forme d'un modèle (synthèse). Ces <strong>de</strong>ux étapes sont à.la base <strong>de</strong>s<br />

méthodologies utilisées pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s contraintes<br />

phytosanitaires, et en particulier, en épidimiologie (Zadoks, 1972). Il<br />

faudra ensuite essayer <strong>de</strong> vérifier si, véritablement, les informations<br />

recueillies et rassemblées dans un modèle sont représentatives du<br />

comportement général du système. Cette étape (validation), maIgré<br />

toute son importance, n'a sans doute pas reçu encore toute l'attention<br />

qu'elle mérite. Le terme ''validation" lui-même est déroutant;<br />

simplification <strong>de</strong> la réalité, un modèle ne peut prétendre à la<br />

représenter entière; souvent, le terme plus pru<strong>de</strong>nt d'évaluation lui est<br />

préféré. Teng (1981) a donné une revue <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>ments philosophiques<br />

et <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> modèles.


CULTURE ET CONTRAINTES EN TANT QUE, SYSTÈME 13<br />

2 - Terminologie<br />

Les débats terminologiques sont ennuyeux, mondains parfois,<br />

éprouvants le plus souvent; ceux qui les tiennent paraissent souvent<br />

pédants (Butt & Royle, 1980). Il est pourtant nécessaire <strong>de</strong> les abor<strong>de</strong>r<br />

maintenant. Des concepts précis, dont les limites sont, autant que<br />

possible, i<strong>de</strong>ntifiées, sont nécessaires pour établir <strong>de</strong>s définitions<br />

opérationnelles, réaliser <strong>de</strong>s expériences, effectuer <strong>de</strong>s mesures; et,<br />

enfin, tirer <strong>de</strong>s conclusions. I1 est hors <strong>de</strong> question ici <strong>de</strong> vouloir<br />

imposer un seul terme - une terminologie, comme les concepts qui lui<br />

sont associés, doit évoluer - mais seulement d'essayer <strong>de</strong> se faire mieux<br />

comprendre.<br />

Le tableau 1-1 ,donne une liste <strong>de</strong> quelques termes particu-<br />

lièrement importants dans les domaines <strong>de</strong> l'épidémiologie, <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la production végétale, et <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récoltes. Ces<br />

termes sont termes sont classés en fonction <strong>de</strong> leur niveau d'abstraction<br />

(Butt & Royle, 1980). Dans la classe A figurent <strong>de</strong>s termes concrets,<br />

qui représentent, ou pour lesquels il existe une définition<br />

opérationnelle (Zadoks & Schein, 1979) communément admise. Dans la<br />

classe B figurent <strong>de</strong>s termes plus généraux, qui représentent <strong>de</strong>s<br />

concepts qu'il est, en principe, possible <strong>de</strong> mettre en oeuvre grâce à<br />

une définition opérationnelle adaptée au cas particulier auquel on<br />

s'adresse. La classe C est représentée par <strong>de</strong>s termes présentant un fort<br />

<strong>de</strong>gré d'abstraction; ces termes, bien souvent, ne sont ,pas aimés <strong>de</strong>s<br />

chercheurs dans le domaine agronomique, en particulier dans le<br />

domaine <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong>s cultures, parce qu'il est très difficile,<br />

voire impossible, <strong>de</strong> leur donner une définition opérationnelle. Des<br />

définitions opérationnelles seront proposées au cours <strong>de</strong>s chapitres <strong>de</strong><br />

cette étu<strong>de</strong>; ils font l'objet d'une évaluation critique dans le chapitre 10.<br />

Les termes sont également répartis en groupes. Les, <strong>de</strong>ux<br />

premiers sont épidémiologiques, rassemblant <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

spatiales (1) et temporelles (2) <strong>de</strong>s épidémies. Ces termes seront<br />

définis et utilisés dans les chapitres 2 à 6. Le troisième groupe consti-<br />

tue, en réalité, notre pricipal centre d'intérêt ici; il rassemble <strong>de</strong>s<br />

termes que nous avons adoptés pour décrire et analyser <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong><br />

récoltes (Zadoks, 1985). Ils seront particulièrement utilisés dans les<br />

chapitres 7 à 10; Le quatrième groupe est constitué par une<br />

classification <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment, dérivée <strong>de</strong> celle proposée par Zadoks &<br />

Schein (1979). Le cinquième groupe ne comporte qu'un unique terme,<br />

le concept <strong>de</strong> situation <strong>de</strong> production, qui joue un rôle central dans<br />

cette étu<strong>de</strong>.<br />

L'apparition, puis le développement d'une contrainte phytosani-<br />

taire dans une culture est à l'origine <strong>de</strong> dégâts; ces dégâts, effets<br />

visibles, mesurables, <strong>de</strong> la contrainte. peuvent &re, sous certaines<br />

conditions, responsables d'un dommage (Fig. 1-1): le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la


14 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Tableau 1-1. Quelques concepts pour I'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong><br />

récoltes provoquées par un ensemble <strong>de</strong> contraintes (pathologi-<br />

ques).<br />

A B C<br />

1 Epidémiologie gradient<br />

(caracté- ' source d'inoculum<br />

ristiques dissémination<br />

spat i a I es) dispersion<br />

exodémie<br />

ésodémie<br />

2 Epidtimiologie intensite <strong>de</strong> maladie<br />

(caracté sévérité<br />

ristiques inci<strong>de</strong>nce<br />

tem por el les) taux d'accroissement<br />

aire sous la courbe<br />

3 Pertes dégâts<br />

<strong>de</strong> récolte dommage<br />

4 Ren<strong>de</strong>ments ren<strong>de</strong>ment réel<br />

ren<strong>de</strong>ment accessible<br />

perte '<br />

ren<strong>de</strong>ment théorique<br />

5 Agro-écosyst&me situation <strong>de</strong> production<br />

La signification <strong>de</strong>s colonnes est expliquée dans <strong>de</strong> texte.<br />

Sources: Robinson, 1976<br />

Zadoks & Schein, 1979<br />

Butt & Royle, 1980


CULTURE ET CONTRAINTES EN TANT QUE SYSTÈME 15’<br />

Figure 1-1. Diagramme relationnel entre les concepts:<br />

dégâts, dommage, et perte<br />

contra in te<br />

ph yt osan itaire<br />

élaboration<br />

du ren<strong>de</strong>ment<br />

socio-économiques<br />

Figure 1-1<br />

fonction <strong>de</strong> dommage<br />

Ø<br />

fonction <strong>de</strong> perte


16 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

culture est réduit. Ce dommage, sous certaines conditions encore<br />

(économiques, notamment), peut être responsable d'úne perte: le<br />

revenu, ou l'avantage matériel (ou social), tiré <strong>de</strong> la culture est<br />

diminué. La fonction qui lie les variations du dommage à celles <strong>de</strong>s<br />

dégâts est la fonction <strong>de</strong> dommage; <strong>de</strong> même, la fonction qui lie les<br />

variations <strong>de</strong> la perte à celles du dommage est la fonction <strong>de</strong> perte;<br />

Trois catégories <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments sont distinguées dans le tableau<br />

1- 1. Le ren<strong>de</strong>ment réel (Y) est celui d'une culture dans <strong>de</strong>s conditions<br />

courantes <strong>de</strong> gestion, y compris au plan phytosanitaire; sa production<br />

est réduite par les dégâts occasionnés par (au moins) une contrainte<br />

phytosanitaire. Le ren<strong>de</strong>ment accessible (Ya) est considéré, ici (voir<br />

Zadoks & Schein, 1979; Zadoks, 1981), comme le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> cette<br />

culture débarrassée <strong>de</strong> cette contrainte; l'écart (Ya - Y) entre les <strong>de</strong>ux<br />

ren<strong>de</strong>ments est donc le dommage (O). Le ren<strong>de</strong>ment théorique est celui<br />

d'une culture placée dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> développement en tous<br />

points optimales, comprenant une protection complète contre toute<br />

contrainte phytosanitaire.<br />

Le <strong>de</strong>rnier concept du tableau est celui <strong>de</strong> situation <strong>de</strong> production<br />

(De Wit & Penning <strong>de</strong> Vries, 1982). Une situation <strong>de</strong> production<br />

représente l'ensemble <strong>de</strong>s facteurs d'environnement (a) physique<br />

(climat, caractéristiques édaphiques), (b) biologique (ravageurs,<br />

parasites, mauvaises herbes, symbiotes, etc...), (c) humain (savoir-faire<br />

<strong>de</strong> l'agriculteur, contraintes sociales, etc...), (d) technique (pratiques<br />

culturales, niveau d'intensification, système <strong>de</strong> production), et (e)<br />

économique (coûts <strong>de</strong> production, évolution <strong>de</strong>s marchés, valeur<br />

intrinsèque <strong>de</strong> la culture). I1 s'agit, sans doute, du terme présentant le<br />

plus fort <strong>de</strong>gré d'abstraction <strong>de</strong> ce tableau. L'un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> cette<br />

étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> le rendre, progressivement, appliquable, au travers<br />

d'expérimentations d'abord simples, puis plus complexes, c'est-à-dire,<br />

en réduisant le système à un ensemble très restreint d'Cléments et<br />

d'interactions, puis en lui ajoutant <strong>de</strong>s Cléments complémentaires. Une<br />

définition opérationnelle, appliquée à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages<br />

occasionnés par un ensemble <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires à une<br />

culture tropicale tra'ditionnelle est enfin proposée dans le chapitre 10.<br />

3 - Objectifs <strong>de</strong> I'étu<strong>de</strong><br />

De fait, la diversité <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s cultures<br />

traditionnelles peut être considérée comme une caractéristique générale<br />

<strong>de</strong>s agro-écosystèmes tropicaux (Janzen, 1973; Zadoks & Schein,<br />

1979). 'La productivité <strong>de</strong> ces cultures est réduite par un ensemble<br />

extrêmement divers <strong>de</strong> facteurs; en particulier, elles ne sont pas, le plus<br />

souvent, exposées à une contrainte phytosanitaire, mais plusieurs. Les<br />

exemples <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires multiples, pathologiques


CULTURE ET CONTRAINTES EN TANT QUE SYSTÈME 17<br />

(Roger, 1953; Thurston, 1984), ou mixtes (ravageurs et parasites; De<br />

Datta et al., 1978, par exemple), sont nombreux. I1 est révélateur que<br />

l'une <strong>de</strong>s premières tentatives d'estimation <strong>de</strong>s dommages causés par un<br />

ensemble <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires ait été effectuée à propos <strong>de</strong><br />

cultures tropicales (Padwick, 1956). Néanmoins, l'un <strong>de</strong>s exemples les<br />

plus connus <strong>de</strong> recherches effectuées sur un ensemble <strong>de</strong> contraintes<br />

phytosanitaires concerne la pomme <strong>de</strong> terre dans 1'Etat du Minnesota:<br />

un némato<strong>de</strong> (Pratylenclzus penetram), un insecte (Empoasca fabae), et<br />

<strong>de</strong>ux parasites fongiques (Alternaria solani et Verticillium dahliae),<br />

ont fait l'objet d'étu<strong>de</strong>s approfondies sur les dynamiques <strong>de</strong>s<br />

populations, les dégâts, les dommages qui sont occasionnés, et leurs<br />

composantes. Des avancées considérables ont été réalisées dans le<br />

domaine <strong>de</strong> l'expérimentation (Johnson, 1986; Johnson et al., 1986a;<br />

Johnson et al., 1987a), du traitement <strong>de</strong>s données (Franc1 et al., 1987),<br />

et <strong>de</strong> la modélisation du ren<strong>de</strong>ment (Johnson et al., 1986b) et <strong>de</strong>s<br />

dommages (Johnson et al., 1987b; Johnson & Teng, 1990).-<br />

- ,<br />

Dans les agro-écosystèmes tropicaux, ces <strong>de</strong>ux diversités: situ-<br />

ations <strong>de</strong> production, d'une part, contraintes phytosanitaires et autres,<br />

d'autre part, ren<strong>de</strong>nt extrêmement difficile 'le choix <strong>de</strong> priorités <strong>de</strong><br />

recherche, et la gestion du' système dans son ensemble: Il est, en<br />

particulier, très difficile d'i<strong>de</strong>ntifier, parmi les contraintes qui sont<br />

reconnues les plus fréquentes, et susceptibles <strong>de</strong> provoquer <strong>de</strong>s dom-<br />

mages importants, la part respective <strong>de</strong> chacune au dommage global<br />

occasionné par l'ensemble <strong>de</strong> contraintes. I1 est logique <strong>de</strong> penser que<br />

cette contribution varie en fonction <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production. Une<br />

intensification <strong>de</strong>s cultures est toujours envisageable, sinon souhaitable.<br />

Si cette option est retenue, il est nécessaire <strong>de</strong> connaître, en termes <strong>de</strong><br />

dommages, quel est le comportement prévisible <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong><br />

contraintes, afin <strong>de</strong> pouvoir mettre en place <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> gestion<br />

qui soient adaptées à la nouvelle situation. I1 peut être également utile<br />

d'i<strong>de</strong>ntifier, parmi les éléments <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> contraintes, ceux qui<br />

sont susceptibles <strong>de</strong> contribuer d'une façon prédominante au dommage<br />

global. Il est enfin indispensable <strong>de</strong> pouvoir formuler une estimation,<br />

même approximative, <strong>de</strong> l'aléas que constitue l'évolution possible <strong>de</strong><br />

cet ensemble <strong>de</strong> contraintes vis-&vis du processus d'intensification<br />

lui-même: le bénéfice espéré peut-il, éventuellement, être annulé, et,<br />

dans ce cas, à partir <strong>de</strong> quel <strong>de</strong>gré d'intensification?<br />

L'arachi<strong>de</strong>, en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, constitue un bon support pour<br />

une réflexion sur les métho<strong>de</strong>s disponibles pour abor<strong>de</strong>r ce thème.<br />

Cette culture y est exposée à un ensemble très divers <strong>de</strong> contraintes,<br />

principalement fongiques (Savary, 1987; Savary et al., 1988), virales<br />

(Fauquet & Thouvenel, 1980), et nématologiques (Germany & Dhery,<br />

1973; Minton & Beaujard, 1990) dans une gamme extrêmement<br />

étendue <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production (Gillier & Silvestre, 1969). Parmi<br />

ces contraintes, <strong>de</strong>s maladies fongiques foliaires sont généralement


18 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

considérées comme <strong>de</strong>s contraintes-clé dans les zones humi<strong>de</strong>s et<br />

sub-humi<strong>de</strong>s (Subrahmanyam et al., 1985; Savary et al., 1988): les<br />

cercosporioses, précoce (Cercospora arachidicola Hori), et tardive<br />

(Cercosporidiurn personatum (Berk. & Curt.) Deighton =<br />

Phaeoisariopsis personata (Berk. & Curt.) von Arx), et la <strong>rouille</strong><br />

(Puccinia arachidis Speg.). Cette <strong>de</strong>rnière est un exemple récent d'une<br />

pandémie (Gaeumann, 1946; Heesterbeck & Zadoks, 1987) qui a<br />

affecté l'ensemble du mon<strong>de</strong> tropical, l'Asie et l'Australasie, d'une<br />

part, l'Afrique, d'autre part, à pasir <strong>de</strong>s années 1970 (Savary et al.,<br />

1988).<br />

La plante hôte, l'un <strong>de</strong> ses parasites, et leurs interactions<br />

constituent un pathosystème (Robinson, 1976); cette étu<strong>de</strong> porte<br />

particulièrement sur le pathosystème multiple: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> -<br />

cercosporiose tardive. Les conditions <strong>de</strong> culture, leur diversité et les<br />

objectifs <strong>de</strong> la production d'arachi<strong>de</strong>, sont évoqués dans le chapitre 10.<br />

I1 convient <strong>de</strong> souligner que, parallèlement à son rôle majeur dans<br />

certaines économies africaines du fait <strong>de</strong>s exportations dont elle est à<br />

l'origine (Gillier et Silvestre, 1969), l'arachi<strong>de</strong> est, partout dans cette<br />

région, également une culture vivrière. Les conditions <strong>de</strong> culture<br />

varient <strong>de</strong> relativement intensive, sur <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s parcelles, dans <strong>de</strong>s<br />

régions le plus souvent <strong>de</strong> savane, à extensive dans beaucoup <strong>de</strong> zones<br />

<strong>de</strong> forêt. Des cultures intensives, assimilables à <strong>de</strong>s cultures<br />

maraîchères, peuvent Qtre trouvées partout dans <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> bas-fond.<br />

Par ailleurs, l'arachi<strong>de</strong> figure parmi les composants importants <strong>de</strong><br />

beaucoup <strong>de</strong> jardins tropicaux (Niñez, 1987); elle y joue, 9 ce titre, un<br />

rôle important dans l'approvisionnement alimentaire <strong>de</strong>s familles<br />

rurales.<br />

Les objectifs <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> sont les suivants:<br />

1 - effectuer une revue <strong>de</strong> quelques caractéristiques épidémiologiques<br />

<strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong>s cercosporioses <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>;<br />

2- les rassembler, sous forme <strong>de</strong> modèles, et examiner le comporte-<br />

ment <strong>de</strong> ces modèles;<br />

3-établir une base <strong>de</strong> données sur les dommages en fonction <strong>de</strong>s<br />

situations. <strong>de</strong> production et <strong>de</strong>s dégâts occasionnés; décrire les<br />

réponses en termes <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments et <strong>de</strong> dommages; formuler <strong>de</strong>s<br />

hypothèses sur ces réponses;<br />

4- tester ces hypothèses par <strong>de</strong>s expérimentations appropriées;<br />

5- produire une synthèse <strong>de</strong>s informations disponibles, permettant <strong>de</strong><br />

tracer une perspective sur l'évolution <strong>de</strong>s dommages en fonction <strong>de</strong>s<br />

situations <strong>de</strong> production et <strong>de</strong>s dégâts occasionnés par les<br />

contraintes.<br />

8<br />

Beaucoup <strong>de</strong> spécialistes <strong>de</strong>s disciplines relevant <strong>de</strong> la protection<br />

<strong>de</strong>s cultures considèrent qu'une information sur les dommages n'a <strong>de</strong>


CULTURE ET CONTRAINTES EN TANT' QUE SYSTGME<br />

valeur que préliminaire, permettant d'initier <strong>de</strong>s travaux sur une<br />

contrainte particulière - et, souvent, d'en obtenir le financement. Cette<br />

démarche est superficielle. Le dommage constitue un <strong>de</strong>scripteur som-<br />

maire, mais objectif, <strong>de</strong> l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s interactions hôte - contrainte(s)<br />

qui se sont dbveloppées au cours d'un cycle cultural. Décrire ses<br />

variations, analyser ses déterminismes est source d'informations<br />

extrêmement riche, permettant <strong>de</strong> rassembler <strong>de</strong>s niveaux d'intégration<br />

différents, d'unifier <strong>de</strong>s démarches caractéristiques <strong>de</strong> disciplines<br />

diverses, et, surtout, <strong>de</strong> fournir le support <strong>de</strong> décisions rationnelles.<br />

L'objectif principal <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> le démontrer sur un cas<br />

particulier.<br />

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20 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

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21


Chapitre 2. Structure spatiale <strong>de</strong> plusieurs<br />

épidémies spontanées:<br />

une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas<br />

dans une parcelle d'arachi<strong>de</strong><br />

C. Lannou & S. Savary<br />

Résumé<br />

Des épidémies spontanées <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, <strong>de</strong> cercosporiose hâtive, <strong>de</strong><br />

cercosporiose tardive, et <strong>de</strong> flétrissement B Rhizoctonia se développent<br />

dans une parcelle d'arachi<strong>de</strong> et font l'objet d'une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas. Des<br />

techniques géostatistiques sont utilisées pour décrire et comparer les<br />

structures spatiales <strong>de</strong>s épidémies. L'épidémie <strong>de</strong> flétrissement à<br />

Rhizoctonia présente une structure fortement aggrégative, par<br />

comparaison aux épidémies <strong>de</strong> cercosporioses et <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Cette<br />

<strong>de</strong>rnière présente un caractère d'épidémie générale, en combinaison<br />

avec une intensification locale. Une interaction négative forte entre la<br />

<strong>rouille</strong> et la cercosporiose hâtive, ainsi qu'une association étroite entre<br />

l'intensification <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> et l'apparition du flétrissement à<br />

Rhizoctonia sont mises en évi<strong>de</strong>nce. Cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas <strong>de</strong>scriptive<br />

suggère que, à l'échelle <strong>de</strong> la parcelle considérée, les quatre épidémies<br />

présentent <strong>de</strong>s différences dans leur établissement, puis dans leur<br />

évolution spatiale ultérieure. Ces différences peuvent Qtre attribuées à<br />

<strong>de</strong>s différences entre les sources d'inoculum, entre les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

dispersion, ainsi qu'à <strong>de</strong>s interactions entre les maladies.<br />

Mots clés<br />

relations inci<strong>de</strong>nce-sévérité, intensification <strong>de</strong> maladie, extensification<br />

<strong>de</strong> maladie, Cercosporidium personamm (Phœoisariopsis personata),<br />

Cercospora arachidicola, Puccinia arachidis, Rhizoctonia solani.


24 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

1 - Introduction<br />

L'analyse <strong>de</strong>s caractéristiques spatiales d'une épidémie peut s'effectuer<br />

selon plusieurs approches, parmi lesquelles l'analyse <strong>de</strong>s doublets (Van<br />

<strong>de</strong>r Plank, 1946), l'analyse <strong>de</strong>s séquences (analysis of runs; Mad<strong>de</strong>n et<br />

al., 1982), l'analyse <strong>de</strong>s distributions <strong>de</strong> fréquences (Nicot et al., 1984),<br />

et l'analyse <strong>de</strong> quadrats (Shew et al., 1984; Schuh et al., 1986). Ces<br />

techniques ont fait l'objet <strong>de</strong> revues bibliographiques et <strong>de</strong><br />

comparaisons (Nicot et al., 1984; Campbell and Noe, 1985).<br />

Ce chapitre constitue une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas portant sur une unique<br />

parcelle d'arachi<strong>de</strong> dans laquelle quatre épidémies différentes se sont<br />

développées. Son propos est <strong>de</strong> fournir une <strong>de</strong>scription illustrée <strong>de</strong>s<br />

structures spatiales <strong>de</strong> ces épidémies, et <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s hypothèses sur<br />

leurs interactions éventuelles. Des <strong>de</strong>mi-variogrammes et <strong>de</strong>s<br />

cartographies automatiques (Lecoustre & <strong>de</strong> Reffye, 1985; Chellemi et<br />

al., 1988) ont été utilisées pour visualiser et comparer les progressions<br />

<strong>de</strong>s épidémies dans l'espace.<br />

2 - Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />

a- La parcelle<br />

La parcelle étudiée est une pacelle carrée <strong>de</strong> 12 m <strong>de</strong> côté, semée avec<br />

un cultivar d'arachi<strong>de</strong> érigé <strong>de</strong> cycle court, et établie dans le périmètre<br />

expérimental du Centre ORSTOM d'Adiopodoumé, dans le Sud <strong>de</strong> la<br />

Côte d'Ivoire. Le semis (3 mai 1988; t = O) et les remplacements (peu<br />

après émergence) sont effectués <strong>de</strong> manière à obtenir une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />

6.25 plantes/m2, avec un écartement égal entre les lignes et les plantes<br />

d'une ligne (0.4 m). En raison <strong>de</strong> la date <strong>de</strong> semis, <strong>de</strong>s irrigations par<br />

aspersion sont effectuées à partir du semis jusqu'à 40 jours après semis.<br />

Comme dans les parcelles paysannales <strong>de</strong> Côte d'Ivoire, un <strong>de</strong>sherbage<br />

manuel est effectué régulièremement. Aucun pestici<strong>de</strong> n'est utilisé sur<br />

la parcelle, qui est ainsi exposée au développement spontané <strong>de</strong><br />

maladies.<br />

b- Métho<strong>de</strong>s d'kchantillonnage<br />

Trois maladies fongiques se développent dans la parcelle: la <strong>rouille</strong><br />

(Puccinia arachidis Speg.), et les cercosporioses précoce (Cercospora<br />

arachidicola Hori) et tardive (Cercosporidium personatum (Berk. &<br />

Curt.) Deighton), dont les intensités sont régulièrement estimées. Le<br />

développement <strong>de</strong> la cercosporiose précoce, habituellement d'impor-<br />

tance mineure dans cette région (Savary 1987a) doit &re attribué à la


ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES 25<br />

pério<strong>de</strong> choisie pour mettre en place la parcelle, et à <strong>de</strong>s conditions<br />

d'environnement favorables. Une quatrième maladie, le flétrissement à<br />

Rhizoctonia (Rhizoctonia solani Kühn) se développe à la fin du cycle<br />

cultural, et son intensité est également estimée.<br />

Les estimations <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong>s maladies foliaires sont effec-<br />

tuées sur une plante sur <strong>de</strong>ux, les positions <strong>de</strong>s plantes échantillonnées<br />

étant intercalées d'un rang le long <strong>de</strong> chaque ligne, soit sur un total <strong>de</strong><br />

481 plantes. Ces estimations sont effectuées tous les 15 jours, à partir<br />

<strong>de</strong> 30 jours après semis (c'est-à-dire à t = 30, 45, 60, 75, et 90). Les<br />

sévérités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporioses (précoce et tardive) sont<br />

estimées sur la cinquième feuille (à partir <strong>de</strong> l'extrémité <strong>de</strong>s tiges) <strong>de</strong><br />

chaque tige principale, en utilisant <strong>de</strong>s échelles schématiques.- L'échelle<br />

pour la <strong>rouille</strong> comporte 7 classes (avec, comme valeurs centrales <strong>de</strong>s<br />

classes: O, 1.2, 5.1, 13.7, 29.3, 58.6, et 79.3 %; Savary, 1987a), et<br />

l'échelle pour les cercosporioses comporte 6 classes (avec, comme<br />

valeurs centrales <strong>de</strong>s classes: O, 1, 5, 20, 50, and 84 %; Blizoua-Bi,<br />

Lannou & Savary, non publié). Les cercosporioses précoce et tardive<br />

ne sont distinguées que lors du <strong>de</strong>rnier relevé (t = 90).<br />

L'inci<strong>de</strong>nce du flétrissement à Rhizoctonia est estimée à <strong>de</strong>ux<br />

reprises, à t = 80 et t = 90. Au cours <strong>de</strong> ces observations, chacune <strong>de</strong>s<br />

plantes <strong>de</strong> la parcelle est examinée individuellement, et notée saine<br />

(rb0) ou mala<strong>de</strong> (rbl ). Ces observations individuelles sont ensuite<br />

regroupées en 225 quadrats adjacents <strong>de</strong> 4 plantes, chaque quadrat étant<br />

représenté par la fréquence (O à 4) <strong>de</strong> plantes mala<strong>de</strong>s. Les intensités<br />

<strong>de</strong>s quatre maladies (les sévérités par plante pour la <strong>rouille</strong> et les<br />

cercosporioses et les inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> flétrissement à Rhizoctonia par<br />

quadrat) sont ensuite transcrites sur <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong> la parcelle.<br />

c- Analyse <strong>de</strong>s données<br />

Deux approches sont suivies pour décrire l'information recueillie: <strong>de</strong>s<br />

métho<strong>de</strong>s géostatistiques, et l'analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances.<br />

cl - Métho<strong>de</strong>s géostatistiques<br />

Chacune <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong>s quatre maladies à un instant donné peut être<br />

considérée comme une variable régionalisée, F(xi) dont la valeur est<br />

supposée dépendre <strong>de</strong> la position x du point d'échantillonnage i<br />

(Matheron, 1963). Considérant que les variations <strong>de</strong> F dépen<strong>de</strong>nt<br />

seulement <strong>de</strong> la distance h entre <strong>de</strong>ux points, la <strong>de</strong>mi-variance G(h) est<br />

une mesure <strong>de</strong> la variablité spatiale (Lecoustre & <strong>de</strong> Reffye, 1986;,<br />

Chellemi et al., 1988; Lecoustre et al., 1989), et peut être calculée pour<br />

une distance donnée selon:<br />

GW = [1/(2 Nh 1 I * { (xi +h,J -F (xi ,J 1 2}


26 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

où Nh est le nombre <strong>de</strong> couples <strong>de</strong> points. Les variations <strong>de</strong> G(h), ou<br />

(<strong>de</strong>mi) équart quadratique moyen, peuvent être représentées graphiquement<br />

en fonction <strong>de</strong> h. Le <strong>de</strong>mi-variogramme résultant peut<br />

présenter une gamme <strong>de</strong> formes différentes (Lecoustre & <strong>de</strong> Reffye,<br />

1986; Gascuel-Odoux, 1987; Chellemi et al., 1988), parmi lesquelles<br />

une ligne horizontale, qui indique une distribution totalement aléatoire<br />

(effet <strong>de</strong> 'pépite' pur), ou un accroissement régulier <strong>de</strong> G(h) suivi par<br />

un plateau lorsque h augmente, qui indique la présence d'une distance<br />

maximale (portée; Chellemi et al., 1988) au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> laquelle il n'y a<br />

plus <strong>de</strong> corrélation significative entre les valeurs prises par F.<br />

Le kriegeage (Matheron, 1963; Krige, 1966; Lecoustre & <strong>de</strong><br />

Reffye, 1986) permet <strong>de</strong> calculer une estimation sans biais <strong>de</strong> F pour<br />

toute position xe sur la base <strong>de</strong> la fonction G(h). Cette estimation est<br />

donnée par:<br />

Ffx& = XLj Ffxj,<br />

oh Li est le coefficient pondéré correspondant aux points d'éChantillon-<br />

nage xJ Le nombre j d'échantillons requis, et la valeur Lj <strong>de</strong>s coeffi-<br />

cients correspondants sont calculés à partir <strong>de</strong> la forme du <strong>de</strong>mi-<br />

variogramme <strong>de</strong> telle manière que la variance <strong>de</strong> F(x& soit nulle, et<br />

que la somme <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> pondération soit égale à 1 (ELj = 1).<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas, l'attention est centrée sur<br />

l'allure <strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-variogrammes, et sur les comparaisons entre<br />

<strong>de</strong>mi-variogrammes représentant les différentes date d'observation, et<br />

les différentes maladies. Le kriegeage est utilisé ici comme une<br />

technique '<strong>de</strong> cartographie automatique, plutôt que comme ' une<br />

technique d'estimation.<br />

c2- Analyses factorielles <strong>de</strong>s correspondiznces<br />

L'analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances (Benzécri, 1 973) est utilisée<br />

pour décrire les relations entre les maladies foliaires. Les variables<br />

prises en considération sont les sévérités <strong>de</strong> chaque maladie<br />

représentées par les classes observées sur chaque plante échantillonnée<br />

lors du <strong>de</strong>rnier relevé (t = go), avec 7 classes pour la <strong>rouille</strong> (r0 à r6),<br />

et 6 classes pour les cercosporioses précoce (a0 à a5) et tardive @O à<br />

p5). Le cas échéant (une classe <strong>de</strong> sévérité représentée par moins <strong>de</strong> 10<br />

individus), les individus représentant <strong>de</strong>ux classes successives sont<br />

regroupés avant la construction <strong>de</strong> tableaux <strong>de</strong> contingence: [r*a],<br />

[r*p], et [a*p]. Des analyses factorielles <strong>de</strong>s correspondances sont<br />

effectuées à partir <strong>de</strong> ces tableaux, afin <strong>de</strong> décrire les relations entre,<br />

respectivement, la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose précoce, la <strong>rouille</strong> et la<br />

cercosporiose tardive, et la cercosporiose précoce et la cercosporiose<br />

tardive.<br />

Les axes issus <strong>de</strong>s analyses factorielles <strong>de</strong>s correspondances


ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES 27<br />

peuvent être interprétés en termes <strong>de</strong> contributions <strong>de</strong> chaque variable<br />

aux inerties représentées par les axes. Puisque nous nous adressons à<br />

<strong>de</strong>s variables codées décrivant une progression naturelle (c'est-à-dire,<br />

l'apparition <strong>de</strong> maladies et leurs accroissements ultérieurs), les<br />

graphiques peuvent être interprétés également à partir <strong>de</strong>s aspects <strong>de</strong>s<br />

itinéraires représentant Evolution <strong>de</strong>s maladies, et <strong>de</strong> leurs éventuelles<br />

correspondances (Lebart & Fénelon, 1976; <strong>de</strong> Lagar<strong>de</strong>, 1983; Savary,<br />

1987a; 1987b).<br />

Comme le flétrissement à Rhizoctonia n'est représenté que par<br />

<strong>de</strong>ux classes possibles, cette maladie n'est pas incorporée dans les<br />

analyses factorielles <strong>de</strong> correspondances. Des tests <strong>de</strong> Chi-<strong>de</strong>ux sont<br />

effectués pour tester l'indépendance entre la distribution <strong>de</strong> fréquences<br />

pour cette maladie et les distributions<br />

1 , <strong>de</strong> fréquences pour la <strong>rouille</strong> et<br />

les cercosporioses.<br />

3 - Résultats<br />

a- Intensités initiales <strong>de</strong>s maladies<br />

Lors du premier relevé (t = 30), la parcelle porte le nombre attendu <strong>de</strong><br />

plantes (961), avec un couvert uniforme. Des 481 plantes observées, 8<br />

(1.7 %) présentent <strong>de</strong>s pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, et 57 (11.9 %) présentent<br />

<strong>de</strong>s lésions <strong>de</strong> cercosporioses. Les distributions <strong>de</strong> ces premières lésions<br />

spontanées sont indiquées dans la figure 2-1 (Fig. 2-1 A, R30 et Fig.<br />

2-1 By S30). Les cartes, <strong>de</strong> même que les <strong>de</strong>mi-variogrammes<br />

correspondants (Fig. 2-2 A, R30 ef Fig. 2-2 B,'S30), qui sont plats<br />

avec <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> G(h) élevées pour <strong>de</strong>s valeurs basses <strong>de</strong> h (effet <strong>de</strong><br />

'pépite' pur), indiquent <strong>de</strong>s distributions aléatoires dans la parcelle.<br />

b- Développement <strong>de</strong> 1'épidéwt.ie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

Le développement spatial <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> peut être suivi sur<br />

les cartes <strong>de</strong> la figure 2-1 A (R30 à R90). La cartographie automatique<br />

produit une représentation fiable <strong>de</strong>s observations, comme le montre la<br />

comparaison <strong>de</strong>s cartes R90 et RgO-obs, cette <strong>de</strong>rnière indiquant<br />

l'aspect <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s sévérités observées.<br />

La figure 2-1 A suggère l'apparition <strong>de</strong> foyers à't = 60, qui<br />

s'intensifient puis ,fusionnent ultérieurement (t = 75), tandis que<br />

l'inci<strong>de</strong>nce et la sévérité <strong>de</strong> la maladie augmentent (Fig. 2-3 A et 2-3<br />

B). A t = 90 (Fig. 2-1 A, R90), une forte structure aggrégative est<br />

indiquée, avec un accroissement <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> vers l'Est <strong>de</strong><br />

la parcelle. Cette <strong>de</strong>scription est cohérente avec l'examen <strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-<br />

variogrammes, où un léger accroissement <strong>de</strong> l'écart quadratique moyen


28 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Figure 2-1. Cartes <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, .<strong>de</strong><br />

cercosporiose précoce, <strong>de</strong> cercosporiose tardive et <strong>de</strong><br />

flétrissement a Rhizoctonia dans une parcelle d'arachi<strong>de</strong>.<br />

2-1 A:<br />

2-1 B:<br />

2-1 c:<br />

Sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Les cartes proviennent <strong>de</strong> l'observation <strong>de</strong><br />

'481 plantes. Les co<strong>de</strong>s (R30, R45, R60, R75, R90) indiquent la<br />

date d'observation, en jours aprbs le semis. La direction Nord<br />

correspond au bord supérieur <strong>de</strong>s cartes. Les courbes<br />

d'iso-sévérité, et 'les zones qu'elles délimitent (I à 8) sont<br />

indiquées:<br />

1 : 0-0.5%; 2 : O.5-2.5%; 3 2.5-7940; 4 7-20%; 5 20~45%;<br />

6 : 45-6OY0; 7 : 60-90%; 8 :90-100%.<br />

Deux cartes sont données pour t = 90, l'une provenant d'une<br />

cartographie automatique (R90) et l'autre <strong>de</strong>s observations<br />

réelles (R90 obs, à droite). Pour R90 obs, les classes <strong>de</strong> sévérité<br />

(O à 6, voir texte) sont indiquées par <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> taille<br />

croissante.<br />

'Sévérités <strong>de</strong>s cercosporioses. Les cartes proviennent <strong>de</strong><br />

l'observation <strong>de</strong> 481 plantes. Les sévérités cumulées <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

maladies sont indiquées du 30e (S30) au 75e (S75) jour après<br />

semis. Les sévérités <strong>de</strong> cercosporiose précoce (A90) et <strong>de</strong><br />

cercosporiose tardive (P90) sont cartographiées pour le <strong>de</strong>rnier<br />

relevé. (t = 90). Les courbes d'iso-sévérité et les sévérités entre<br />

ces courbes sont indiquées:<br />

1 O-O.4%; 2: 0.4-2.OOh; 3: 2.0-6.09'0; 4: 6.0-1 5%; 5: 15-1 00%.<br />

Intensité <strong>de</strong> flétrissement à Rhizoctonia. Les cartes proviennent<br />

d'une cartographie automatique à partir <strong>de</strong> 225 quadrats <strong>de</strong> 4<br />

plantes à t = 80 (Rb80) et t = 90 (Rb90) jours aprbs semis.<br />

L'intensité est- exprimée en fréquence <strong>de</strong> plantes infectées par<br />

quadrat. Les courbes d'iso-intensité, et les intensités entre ces<br />

courbes sont indiquées:<br />

1 : pas <strong>de</strong> plante infectée; 2 : une; 3 : <strong>de</strong>ux; 4 : trois;<br />

5 : quatre plantes infectées par quadrat.


A o<br />

O0<br />

o<br />

R30<br />

ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES<br />

O<br />

o<br />

O<br />

Fig. 2-1 A<br />

- 0<br />

o<br />

R45 O 0<br />

9. o Q I<br />

R90 obs<br />

: ; : : x t 9<br />

29


30<br />

B<br />

PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

0 1 n2 0 3 4 $85 b 4 ,<br />

Fig. 2-1 B


ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES 31<br />

Fig. 2-1 C


Figure 2-2. Demi-variogrammes pour les intensités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, <strong>de</strong><br />

cercosporiose précoce, <strong>de</strong> cercosporiose tardive et <strong>de</strong><br />

flétrissement à Rhizoctonia dans une parcelle d'arachi<strong>de</strong>.<br />

Abscisses : distance (h) en m entre <strong>de</strong>ux plantes échantillonnées.<br />

Ordonnées : (<strong>de</strong>mi) écart quadratique moyen (G(h), voir texte).<br />

2-2 A :<br />

2-2 B :<br />

2-2 c :<br />

Demi-variogrammes pour la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. La variance <strong>de</strong><br />

I'échantillon (481 plantes) est indiquée en tirets. Les co<strong>de</strong>s (R30,<br />

R45, R60, R75, R90) indiquent les dates d'observation, en jours<br />

après semis.<br />

Demi-variogrammes pour les sévérités <strong>de</strong>s cercosporioses. La<br />

variance <strong>de</strong> I'échantillon est indiquée en tirets. Les co<strong>de</strong>s<br />

indiquent les dates d'observation. Les données utilisées sont les<br />

sévérités cumulées <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies du 30e (S30) au 7Cie<br />

(S75) jour après semis. Pour le 90e jour, les sévérités <strong>de</strong>s<br />

cercosporioses précoce (A90) et tardive (P90) sont analysées<br />

séparément.<br />

Demi-variogrammes pour l'intensité <strong>de</strong> flétrissement a<br />

Rhizoctonia. Les <strong>de</strong>mi-variogrammes proviennent d'un<br />

échantillon <strong>de</strong> 225 quadrats <strong>de</strong> 4 plantes individuelles aux 80e<br />

(Rb80)et 90e (Rb90) jours après semis. La variance <strong>de</strong><br />

I'échantillon est indiquée en tirets.


A<br />

ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES<br />

O 0.4 3.6 6.8<br />

O J . . . . . I<br />

--<br />

o<br />

R90<br />

' . '<br />

0.4 3.6 6.8<br />

h<br />

0.4<br />

Fig. 2-2 A<br />

R75<br />

3.6 6.1<br />

h<br />

33


34<br />

8-<br />

--<br />

O.<br />

e<br />

PATHOLOGIE DES CULTURES. TROPICALES<br />

I<br />

0.4 3.6 6.8<br />

S60<br />

o , , , , , .<br />

0.4 3.6 6.8<br />

. .-----<br />

e<br />

. e<br />

-- e . .<br />

A90<br />

OJ , , , , * , , * I<br />

0.4 3.6 6.8<br />

h<br />

3<br />

Fig. 2-2 B<br />

P- 3-T- 8- -0- x- 5 -.-o- -0-<br />

-<br />

o-. . , . . .<br />

s75<br />

0.4 3.6 6.8<br />

o . , , .<br />

P90<br />

0.4 3.6<br />

h<br />

6.8


ÉPIDÉMIES : ,STRUCTURES SPATIALES 35<br />

I<br />

0.4 3.6 6.8<br />

h<br />

' 0.4 I<br />

Fig. 2-2 C<br />

3.6<br />

6.8<br />

h


36 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPI~ALGS<br />

est suggéré à t = 75 (Fig. 2-2'A, R75), qui s'amplifie ul&ieuement<br />

rs <strong>de</strong>mi-vario- grammes indiquent<br />

S les premi2res valeûrk' <strong>de</strong> h. Cet effet<br />

ons <strong>de</strong> 1'6cart qüadratique moyen<br />

é inhérente i+' uneséchelle inférieure<br />

. J -'' . i<br />

c- Développement <strong>de</strong>s kp - *<br />

i . 1 * I<br />

Ee.'développem <strong>de</strong> cercosporioses'd<br />

plûs lent que celui .d <strong>de</strong> róuille (Fig. -2-3<br />

cartes rep$sentant les sévehtés i cumulées <strong>de</strong> cercosporid<strong>de</strong>s précoce ei<br />

tardive- à# t = 30 et '45 (Fig: '2-1 , S30 et S45), <strong>de</strong> même que les<br />

diquent une distribbtion. spatiale<br />

t;=' 73, 1,es 'carles suggèrent<br />

eijavec <strong>de</strong>s' foyers répartis dans<br />

la'parcelle (Fig. 2-1 B, ,960 et S75). Cette structure, cependant, n'est<br />

'<br />

pas konfirmée par-l'examen <strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-variogrammes (Fig. -2-2 B):<br />

s <strong>de</strong>ux maladies sont' considérées séparément (t ='90,<br />

e structure spatiale claire apparaît: les<br />

sévérités Elev6es <strong>de</strong> cercosporiose précoce sont p'dnbïpsilement cóncentrées<br />

dans le secteur Ouest '<strong>de</strong>' la parcelle, tanais que.la cercosporiose<br />

tardive est 'rép'artid plus unifoidément, avec: év<br />

petits 'foyers. Le <strong>de</strong>mi-variogràmme pour la'ce<br />

en' accord avec cette <strong>de</strong>scription, indiquant un accroissement régulier<br />

<strong>de</strong>'l'écart quadratique moyen QoÚf<strong>de</strong>s distances inférieures $4 m (Fig.<br />

2-2 B, ASO); un léger accroissement aux 'valeurs 'faibles <strong>de</strong> h est<br />

sugg6rE däns le cas <strong>de</strong>lla cercosporiose tardive (Fig: 2-2 Bi P90). Dans<br />

les <strong>de</strong>ux .casiles <strong>de</strong>mi ' . fórtes discontinu<br />

i<br />

initiales. I<br />

d- Structure <strong>de</strong> 1 'épidémie <strong>de</strong> flétrissement à Rhizoctonia<br />

i .<br />

L'épidémie <strong>de</strong> flétrissement à Rhizoctonia se développe . en I fin <strong>de</strong> cycle<br />

cultural, avec '<strong>de</strong>s ences <strong>de</strong>, 10:2 et' 17 t = 80 et t =.90,'<br />

re'spec tiv ement (Fi A). Les cartes (Fig:2;1 C, Rb80 etRb9'0)<br />

indiqùént ime stru grégaiive, avec <strong>de</strong>s foyers clairiment délimités<br />

dans le-secteur Nord-Est <strong>de</strong> la parcelle à t = 80, qui s'éten<strong>de</strong>nt<br />

rapi<strong>de</strong>ment, et fusionnent (t = 90). Les <strong>de</strong>mi-variogramaes (Fig. 2-2<br />

C; 'Rb80.et Rb90);' paralEIement, montrent mÎ accroissement régulier<br />

<strong>de</strong> l'écart quatlrati<br />

> .-


ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES 37<br />

el Comparaison <strong>de</strong>s structures spatiales <strong>de</strong>s bpidkmies<br />

La'comparaison <strong>de</strong>s cartes pour la <strong>rouille</strong> (Fig. 2-1 A, R30'à'R90)' et<br />

pour les cercosporioses (Fig. 2-1 B, S30 à S75) indique que les mo<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> dispersion diffèrent selon, les, maladies. Au début <strong>de</strong> - son<br />

développement, le domaine couvert 'par l'épidémie ,<strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est<br />

restreint à quelques points, correspondant à un nombre réduit<br />

d'infections primaires. Ce domaine s'étend ensuite rapi<strong>de</strong>ment à<br />

l'ensemble <strong>de</strong> la parcelle, tandis que les sévérités atteignent <strong>de</strong>s valeurs<br />

élevées dans certains secteurs, Au contraire, le développement <strong>de</strong>s<br />

épidémies <strong>de</strong> cercosporioses, qui est initie par un grand nombre<br />

d'infections primaires, et r.eprésentent un domaine initial relativement<br />

important; est plus lent, gvec une intensifiqation locale <strong>de</strong>s maladies<br />

relativement limitée. Cette comparaison entre cartes est en accord-avec<br />

celle <strong>de</strong>s courbes d'inci<strong>de</strong>nce et <strong>de</strong> sévérité (Fig. 2-3 A et 2-3 B<br />

expansion rapi<strong>de</strong>, et une intensification locale ,forte peuyent,.<br />

respectivement, être considérées comme .liés ... à <strong>de</strong>s ,accroissements<br />

rapi<strong>de</strong>s- d'inci<strong>de</strong>nce et <strong>de</strong> sévérité. ,' I '<br />

La comparaison<strong>de</strong>s cartes à t = 90 suggère que les maladies ne<br />

sont pas indépendamment distribuées dans la parcelle. 'Clairement; le<br />

domaine où la <strong>rouille</strong> atteint son niveau <strong>de</strong>, sévérité maximal diffère <strong>de</strong><br />

celui oÙ <strong>de</strong>s niveaux notables <strong>de</strong> cercosporiose précoce sont observés;<br />

plantes obse&ées à cette ,7.7 %seulement ont<br />

,notations <strong>de</strong>, sévérité égal supérieures à 2 pour<br />

la cercosporiose précoce et 4 pour la <strong>rouille</strong>. ,L'essentiel du domaine oÙ<br />

la cercosporiose tardive atteint son niveau <strong>de</strong> sévérité maximal, se<br />

sueerpose à celui correspondant à <strong>de</strong>s sévérités <strong>de</strong> roÜille élqvées. Leflétrissement<br />

à Rhizoc[onia ,se, développe exclusivement dans la<br />

la <strong>rouille</strong> atteint <strong>de</strong>s sévkrités maximales. Un test <strong>de</strong> Chi-<strong>de</strong>ux sur les<br />

fréquences <strong>de</strong> distdbution <strong>de</strong>s sévérités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> basse (1943) ou<br />

élevée {r4-r6), et sur Ilabsence (rb0) ou 'la présence, fbl) <strong>de</strong><br />

flétrissement à Rhizoctonia indique leur non-indépendance (x = 17,6,<br />

P


Figure 2-3. Evolutions <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces et <strong>de</strong>s sévérités <strong>de</strong> quatre<br />

maladies au cours du temps dans une parcelle d'arachi<strong>de</strong>.<br />

Le temps (t, abscisses) est exprimé en jours écoulés <strong>de</strong>puis le semis.<br />

2-3 A : évolution <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong>s maladies (%).<br />

2-3 B : évolution <strong>de</strong>s sévérités <strong>de</strong>s maladies (Yo).<br />

Chaque point représente la moyenne d'observations effectuées sur 481<br />

plantes (<strong>rouille</strong> et cercosporioses), ou sur 961 plantes (flétrissement à<br />

Rhizoctonia).<br />

o : <strong>rouille</strong><br />

A : cercosporioses (inci<strong>de</strong>nceS.et sévérités cumulées)<br />

: cercosporiose précoce<br />

0. : cercosporiose tardive<br />

9 : flétrissement à Rhizoctonia


ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES<br />

O O i0 45 60 75 90<br />

t<br />

t<br />

Fig. 2-3<br />

39


. I<br />

Figure 2-4. Analyses factorielles <strong>de</strong>s correspondances entre les<br />

sévérités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, <strong>de</strong> cercosporiose précoce et <strong>de</strong><br />

cercosporiose tardive dans une parcelle d'arachi<strong>de</strong>, 90 jours<br />

après le semis.<br />

Les classes <strong>de</strong> sévérité pour chaque maladie sont indiquées par <strong>de</strong>s<br />

points et représentent les centres <strong>de</strong> classes (voir texte) <strong>de</strong>s échelles<br />

I<br />

schématiques utilisées: . .- -<br />

-> - - .- . - ,_. - - .<br />

<strong>rouille</strong> : rO B r6 ;<br />

cercosporiose précoce : a0.A a3 ;<br />

cercosporiose tardive : PO A p6 .<br />

La taille <strong>de</strong>s points est proportionnelle A la fréquence <strong>de</strong> chaque classe.<br />

Les classes d'effectifs inférieurs à 10 ont été regroupees avant les<br />

analyses (par exemple: r0-1). Les itinéraires représentant les<br />

accroissement en sévérité ont été tracés, et les proportions d'inertie<br />

représentées par chaque axe sont indiquées.


A<br />

B<br />

ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES 41<br />

2<br />

0.18<br />

t a2<br />

a P3


42 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

<strong>de</strong> cette opposition, <strong>de</strong> même que celle entre les sévérités moyennes<br />

(1-3, pl) et extrêmes (faibles ou fortes) <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies (r0-1 et PO,<br />

d'une part, p3 et 1-5, d'autre part). Les figures 2-4 B et 2-4 C ([r*a] et<br />

[a*p], respectivement, presque 100 % <strong>de</strong> l'inertie totale représentée par<br />

les axes 1 et 2 dans les <strong>de</strong>ux cas) indiquent que <strong>de</strong>s sévérités élevées <strong>de</strong><br />

Gercosporiose précoce sont opposées aux sévérités élevées <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

(Fig. 2-4.B) et <strong>de</strong> cercosporiose tardive (Fig. 2-4 C). La figure 2-4 B<br />

suggère que l'accroissement initial en sévérité <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> est<br />

relativement indépendant <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> cercosporiose<br />

précoce.<br />

4 - Discussion<br />

" I<br />

Cette 6tu<strong>de</strong> a pour objet d'illustrer qualitativement ui cas particulier.<br />

Les observations proviennent d'une unique parcelle d'arachi<strong>de</strong>, <strong>de</strong><br />

dimension mo<strong>de</strong>ste, dans laquelle quatre épidémies différentes se sont<br />

développées simultanément. Les progrès réalisés dans l'utilisation <strong>de</strong><br />

techniques géostatistiques en épidémiologie végétale se focalisent<br />

principalement sur les maladies d'origine tellurique (Chellemi et al.,<br />

1988), ou sur les maladies systémiques transmises par <strong>de</strong>s vecteurs<br />

(Lecoustre & <strong>de</strong> Reffye, 1986, Lecoustre et al., 1989). Un autre<br />

objectif <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> tenter d'appliquer ces techniques à <strong>de</strong>s<br />

maladies foliaires polycycliques.<br />

L'effet <strong>de</strong> 'pépite', représenté par une dicontinuité initiale dans<br />

un <strong>de</strong>mi-variogramme, peut être attribué à <strong>de</strong>ux causes: (a) le pas<br />

minimum d'analyse (h) ne permet pas d'appréhen<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s processus qui<br />

se développent à une échelle plus réduite; (b) les observations<br />

comportent <strong>de</strong>s erreurs' (Matheron, 1963; Lecoustre & <strong>de</strong> Reffye,<br />

1-986; Gascuel-Odoux, 1987). Ces <strong>de</strong>ux causes ne peuvent- pas être<br />

distinguées (Delhomme,) 1978). Les processus épidémiologiques qui se<br />

développent à une micro-échelle - et qui sont représentés en partie par<br />

cette discontinuit6 initiale - se réfèrent à l'intensité (Zadoks & Schein,<br />

1979) du caractère <strong>de</strong> la population considéré. La comparaison <strong>de</strong>s<br />

discontinuités initiales, plus fortes dans le cas <strong>de</strong>s cercosporioses (Fig.<br />

2-2 B P90 et A90) que dans celui <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> (R90) pourrait suggérer<br />

que l'intensification <strong>de</strong> maladie (Zadoks & Kampmeijer, 1977;<br />

Zawolek: 1989) est plus forte chez les cercosporioses. C'est ce<br />

qu'indique les relations entre inci<strong>de</strong>nce et sévérité (Seem, 1984) au<br />

cours du développement <strong>de</strong>s épidémies (Fig. 2-3 A et 3B): dans le cas<br />

<strong>de</strong> la <strong>rouille</strong>, entre t = 30 et t = 60, l'inci<strong>de</strong>nce augmente beaucoup plus<br />

rapi<strong>de</strong>ment que .la sévérité; dans le cas <strong>de</strong>s cercosporioses, cette<br />

différence <strong>de</strong> vitesses entre inci<strong>de</strong>nce et sévérité est moindre. La<br />

comparaison <strong>de</strong>s- courbes d'inci<strong>de</strong>nce et <strong>de</strong> sévérité indique une plus<br />

gran<strong>de</strong> contribution <strong>de</strong> l'allo-infection par rapport à l'auto-infection


ÉPIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES 43<br />

(Robinson, 1976) dans la dynamique <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> que dans<br />

celles <strong>de</strong>s cercosporioses. Les <strong>de</strong>mi-variogrammes pour le flétrisse-<br />

ment à Rhizoctonia proviennent d'inci<strong>de</strong>nces rassemblées par quadrats.<br />

Leur forme indique une forte discontinuité initiale qui rend compte en<br />

partie d'une intensification <strong>de</strong> maladie à l'échelle du quadrat et <strong>de</strong> la<br />

plante. De fait, <strong>de</strong>s cordons mycéliens, progressant <strong>de</strong> feuille en feuille,<br />

à l'intérieur et entre les glantes, pouvaient être observés en fin <strong>de</strong><br />

cycle, dans la zone infectée <strong>de</strong> la parcelle.,<br />

L'examen <strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-variogrammes pour <strong>de</strong>s distances plus<br />

gran<strong>de</strong>s permet d'abor<strong>de</strong>r la progression <strong>de</strong>s maladies à une<br />

méso-échelle (Zadoks & Schein, 1979), l'échelle <strong>de</strong> la parcelle, c'est à<br />

dire d'envisager l'extensification <strong>de</strong>s maladies (Zadoks & Kampmeijer,<br />

1977; Zawolek, 1989). Dans le cas <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong>s cercosporioses,<br />

la forme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-variogrammes indique une évolution progressive<br />

<strong>de</strong>puis une distribution aléatoire vers une distribution plus (<strong>rouille</strong>) ou<br />

moins (cercosporiose précoce) aggrégative. Dans ,une limite <strong>de</strong> 6 m,<br />

l'aspect du <strong>de</strong>mi-variogramme pour la <strong>rouille</strong> indique une dérive<br />

régulière <strong>de</strong> l'écart quadratique moyen (Fig. 2:2 A, R90), qui peut être<br />

attribuée à l'accroissement général <strong>de</strong> sévérité d'Ouest en Est. Les<br />

<strong>de</strong>mi-variogrammes pour le flétrissement à Rhizoctonia (Fig. 2-2 C,<br />

Rb80 et Rb90) sont représentatifs d'une structure aggrégative. En<br />

<strong>de</strong>meurant dans cette limite <strong>de</strong> 6 m, ces <strong>de</strong>mi-variogrammes sont<br />

caractéristiques <strong>de</strong> foyers (voir, par exemple, Lecoustre & <strong>de</strong> Reffye,<br />

1986), avec un écart quadratique moyen- se .rapprochant d'une valeur<br />

maximale (portée; Chellemi et al., 1988) pour <strong>de</strong>s distances <strong>de</strong> 2 à 4 m.<br />

La portée d'un <strong>de</strong>mi-variogramme est parfois associée à la taille réelle<br />

<strong>de</strong>s foyers. Les observations effectuées, et les cartes (Fig. 2-1 C, RbSO<br />

et Rb90), indique qu'elle .correspond, effectivement, à la taille<br />

approximative <strong>de</strong>s foyers <strong>de</strong> flétrissement à Rhizoctonia. /.<br />

I<br />

Les observations portant sur les maladies foliaires sont effectuées<br />

tous les 15 jours sur une feuille prédéterminée <strong>de</strong> chaque-plante<br />

échantillonnée.., Du fait <strong>de</strong> la croissance du couvert, <strong>de</strong>' nouvelles<br />

feuilles appartenant aux mêmes plantes sont donc inspectées lors <strong>de</strong><br />

chaque relevé. Pourtant, les observations, puis leur analyse, permettent<br />

d'i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s structures (<strong>de</strong>s secteurs .<strong>de</strong> la parcelle qui présentent <strong>de</strong>s<br />

intensités <strong>de</strong> maladies plus élevées ou plus faibles) qui évoluent au<br />

cours du temps. Du fait <strong>de</strong> leur simplicité, les erreurs d'observation<br />

peuvent être considérées comme relativement faibles, et les cartes<br />

obtenues, raisonnablement représentatives du statut <strong>de</strong> la culture. Les<br />

comparaisons entre les cartes (Fig. 2-1) représentant les relevés<br />

successifs sont en bon accord avec les hypothèse issues <strong>de</strong> l'examen <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>mi-variogrammes (Fig. 2-2). A la fin <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> culturale, les<br />

cartes indiquent que les domaines où les maladies se sont établies ne<br />

sont pas indépendants. Elles suggèrent que la <strong>rouille</strong> s'est développée<br />

dans <strong>de</strong>s zones où la sévérité <strong>de</strong> cercosporiose précoce était faible, et


'44 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

que l'essentiel <strong>de</strong>s domaines où prévalent <strong>de</strong>s sévérités élevées <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose tardive se superposent. Ces interprétations<br />

sont confortées par les analyses factorielles <strong>de</strong>s correspondances. Une<br />

correspondance globale entre les accroissements en sévérité <strong>de</strong> la<br />

<strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> la cercosporiose tardive, et une opposition entre' les<br />

accroissements ën sévérité <strong>de</strong> la rduille et <strong>de</strong> la cercosporiose précoce<br />

est une <strong>de</strong>s conclusions tirées d'une enquête <strong>de</strong> trbis années portant sur<br />

plus he 300 parcelles paysaniies en Côte d'Ivoire (Savary, 1987E). La<br />

superposition' <strong>de</strong>s secteurs où, d'he part, le flétrissement à Rhizoctonia<br />

se développe, et où, d'autre part,, la <strong>rouille</strong> atteint son niveau maximal<br />

, <strong>de</strong> sévérité, suggère fortement qu'une sévérité élevée <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

constitue un facteur prédisposant au développement <strong>de</strong> R. solani. Cette<br />

"hypothèse est confortée par un test <strong>de</strong> chi-<strong>de</strong>ux.<br />

Las sòurces d'inoculum et les mécanismes <strong>de</strong> dissémination<br />

impliqués dans la progression spatiale <strong>de</strong>s quatre é@démies ont été<br />

décrits, et parfois quantifiés: une dissémination par rejaillissement <strong>de</strong>s<br />

sclérotes du sol: suivie' paa une" progression grâce à <strong>de</strong>s cordons<br />

, "mydéliens chez R. solani (Porter et al., 1984, -Savary et al.; 1988); une<br />

dissémination à sec '<strong>de</strong>s spores par le vent, ou par l'impact <strong>de</strong> gouttes <strong>de</strong><br />

pluie, à partir <strong>de</strong> sources proches'ou éloignées chez P. arachidis<br />

(Mallaiah & Rao, 1982; Subrahmanyam & McDonald, 1983; Savary &<br />

Janeau, 1986; Savary, 1987a; Savary et al., 1988); une dissémination<br />

<strong>de</strong>s conidies par rejaillissement, par le vent, ou par les insectes chez C.<br />

arachidicola et C. personatum à partir <strong>de</strong> résidus infectés du sol, ou <strong>de</strong><br />

sources d'inoculum proches (Hemingway, 1954; Shanta, 1960; Porter<br />

et al., 1984). La structure <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> flétrissement $Rhizoctonia<br />

suggère que-<strong>de</strong>ux facteurs ont contribué à son façonnement: une<br />

distribution irrégulière 'd'inoculum primaire dans la. parcelle, en<br />

combinaison avec le développement <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Les<br />

infections primaires <strong>de</strong>s cercosporioses peuvent être attribuées à une<br />

distribution irrégulière d'inoculum dans la parcelle, et/ou à la présence<br />

<strong>de</strong> cultures d'arachi<strong>de</strong> infectees à proximité <strong>de</strong> lá parcelle. Le<br />

développement ultérie,ur <strong>de</strong>s épidémiks <strong>de</strong> cercosporioses semble<br />

principalement associé à <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> dissémination à faible<br />

distance. Parcontre, l'initiation <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> ne peut 8tre<br />

attribuée qu'à <strong>de</strong>s sources d'inoculum externes à la parcelle, ce. que<br />

reflète la distribution initialement aléatoire <strong>de</strong>s infeçtions primaires.<br />

Son développement ultérieur associe une épidémie générale (Zadoks,<br />

1961), au cours <strong>de</strong> laquelle l'ensemble du domaine disponible est<br />

colonisé, ayec une intensification locale conduisant à 1:apparition d'un<br />

gradient spontané au travers <strong>de</strong> la parcelle.<br />

.Les résultats obtenus indiquent un' accord général entre les<br />

infohations produites à paitir <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong>scriptifs que constituent les<br />

métho<strong>de</strong>s géostatistiques (les <strong>de</strong>mi-variogrammes; Matheron, 1963),<br />

adaptées à l'épidémiologie' végétale (Lecoustre & <strong>de</strong> Ref@ë, 1986), et


la théorie épidémiologiq<br />

Seem, 1984). Cette 6tu<strong>de</strong><br />

maladies dont les<br />

~PIDÉMIES : STRUCTURES SPATIALES-, 45<br />

Lecoustre, R., <strong>de</strong> Reffye, P., 1986. ,La théorie <strong>de</strong>s variables aégionalisées,L ses<br />

applilcations. possibles. dan? -1 aine épidémiologique aux recherçhes<br />

agronomiques 'en particulier sur ier i3 huile et lb, côcotier. 016agineux: 4 1<br />

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,. if 2<br />

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46 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

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Chapitre 3. . Effet <strong>de</strong> I'âge <strong>de</strong> la culture<br />

sur les gradients primaires <strong>de</strong><br />

I <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

1<br />

S. Savary<br />

Résumé<br />

, a .<br />

Des (sources d'inoculum sont établies par infection artificielle au centre<br />

<strong>de</strong> trois ,parcelles d'arachi<strong>de</strong> d'âge différent, et le développement <strong>de</strong>s<br />

gradients primaires <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> autour <strong>de</strong> ces sources est étudi6. Au<br />

cours <strong>de</strong> l'expérience, <strong>de</strong>s infections spontanées se produisent dans les<br />

parcelles, leur fréquence augmentant avec leur âge. Les observations,<br />

après correction pour ce biuit <strong>de</strong> fond, indiquent


48 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

1 - Introduction I<br />

I .<br />

Relativement peu d'informations-sont disponibles sur la dispersion <strong>de</strong><br />

la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Puccinia arachidis Speg.), que ce soit sur <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>s (Zambettakis, 1980) ou <strong>de</strong> faibles distances. La dispersion à<br />

une méso-échelle, c'est-à-dire dans les limites d'une parcelle, peut &re<br />

étudiée grâce à l'établissement <strong>de</strong> sources d'inoculum artificielles, et à<br />

l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> maladie générés par ces sourlces (Gregory,<br />

1968). I .<br />

Ce chapitre décrit la structure <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> maladie dans un<br />

plan horizontal, ainsi que sa distribution verticale autour <strong>de</strong> sources<br />

artificielles <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, et leurs différences en réponse aux variations <strong>de</strong><br />

l'âge et <strong>de</strong> la structure du couvert d'arachi<strong>de</strong>.<br />

2 - Matériel et métho<strong>de</strong>s i<br />

a- Parcelles expérimentales<br />

*<br />

Un cultivar local, <strong>de</strong> cycle court et à port érigé, et sensible à la <strong>rouille</strong><br />

est semé Sur trois parcelles dans le périmètre exparimental du Centre<br />

ORSTOM d'Adiopodoumé en Côte d'Ivoire. Les parcelles sont carrées,<br />

<strong>de</strong> 10 m <strong>de</strong> côté, et présentent <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> couvert différentes en<br />

raison d'un semis dacalé: parcelle A: 2 juillet; parcelle B; 17 juillet;<br />

parcelle C: ler août 1984. Le semis est effectué 4e manière à obtenir<br />

une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 16.7 plantes / m2. Les échantillonnages sont effectués<br />

selon la procédure décrite par Berger & Luke (1979): <strong>de</strong>s marques<br />

sont disposées dans chaque parcelle dans huit directions autow du<br />

centre <strong>de</strong>s-parcelles (N, NE, E, SE, S, SO, O, et NO), afin d'i<strong>de</strong>ntifier<br />

les plantes <strong>de</strong>vant faire l'objet d'observations. Ces plantes sont à ,O$, ,<br />

1.6, 2.4, 3.2, et 4.0 m du centre, le long <strong>de</strong> chaque transect; chaque<br />

parcelle comporte donc 40 plantes m-arquées., , b<br />

b- Infections artijkielles au champ<br />

1<br />

-<br />

Des infections artificielles sont réalisées le soir du 5 septembre 1984,<br />

alors que les parcelles ont atteint, respectivement, les 'sta<strong>de</strong>s:<br />

remplissage <strong>de</strong>s gousses (parcelle A), début gousse (parcelle B) et<br />

début gynophore (parcelle C), selon l'échelle <strong>de</strong> sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

développement élaborée par Boote (1 982). Les contaminations sont<br />

effectuées en pulvérisant à sec <strong>de</strong>s spores en mélange avec du kaolin,<br />

selon une technique décrite précé<strong>de</strong>mment (Savary, 1985a). L'objectif<br />

&ant d'obtenir <strong>de</strong>s sources constituées par <strong>de</strong>s plantes infectées !portant<br />

un, nombre équivalent <strong>de</strong> feuilles infectées à <strong>de</strong>s niveaux comparables


GRADIENTS DE ROUILLE 49<br />

dans chaque parcelle, les doses d'inoculum sont ajustées au format <strong>de</strong>s.<br />

plantes. Ainsi, 260, 200 et 180 mg d'un mélange contenant<br />

approximativement 500 sporesmg-' sont pulvérisés sur 7 (parcelle A),<br />

9 (parcelle B) et 10 plantes (parcelle C). Le nombre <strong>de</strong> spores<br />

apportées dans chaque parcelle est donc d'environ 9 lo5: Les groupes<br />

<strong>de</strong> plantes contaminées sont ensuite recouverts <strong>de</strong> bâches <strong>de</strong> plastique<br />

transparent (1.0 x 1.0 x 0.3 m), qui sont'retirées le len<strong>de</strong>main matin,<br />

après 12-heures d'incubation. Au cours <strong>de</strong> l'expérience, le temps (i) est<br />

mesuré en jours après la contamination <strong>de</strong>s sources.<br />

1-<br />

. c- Piégeages <strong>de</strong> spores - L<br />

- I<br />

Des piégeages <strong>de</strong> spores sont effectués à la hauteur du sommet du<br />

couvert au centre <strong>de</strong> chaque parcelle à l'ai<strong>de</strong> d'échantillonneurs rotatifs<br />

(Rotoroda). Les piégeages sont effectués <strong>de</strong> 10.00 heures Q 10.30<br />

heures, à différentes dates après contamination <strong>de</strong>s sources. Les<br />

résultats sont exprimés en <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> spores (spores*m3), selon les<br />

instructions du constructeur.<br />

I /<br />

' -<br />

d- Estimaiion <strong>de</strong> la sévirit& <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

. L<br />

. I<br />

I -<br />

Pour chacune <strong>de</strong>s plantes échantillonnées; l'intensité ae <strong>rouille</strong> est<br />

évaluée en combinant les estimations <strong>de</strong> sévéiité effectuées sur les<br />

troisième (S3), cinquième (S5) et <strong>de</strong>rhière (SL) feuilles <strong>de</strong> la tige<br />

principale, décomptées à partir du sômmet <strong>de</strong> la tige. La moyenne <strong>de</strong><br />

ces trois observations, corrigée par la proportion (I fl)' <strong>de</strong>' feuilles<br />

infectées sur la tigé principale, reprksente la sévérité estimée par<br />

r f L<br />

plante, R: ~<br />

R=(Zfl)s* (S3+S5+SL)/ 3,' - '<br />

oÙ I ([Nfeuill&) est le nombre <strong>de</strong> feuilles infectées par la <strong>rouille</strong> sur la<br />

tige principale, T ([Nfeui1,J), est le nombre total <strong>de</strong> feuilles présentes<br />

sur cette tige, et où S3, SS, et SL ([%I) représentent les sévérités.<br />

estimées pour chaque rang foliaire. Cette estimation est équivalente à<br />

celle utilisée par -Emge & Schrum (1976) dans !leurs étu<strong>de</strong>s sur.<br />

Puccìnìa strìijormis sur-le blé. - I<br />

$ 4<br />

f i<br />

[%I (1)<br />

I . ,-<br />

Une caractérisation quantitative <strong>de</strong> la distr on verticale <strong>de</strong> maladie<br />

dans le couvert <strong>de</strong>s parcelles a été recherchée. Considérant la tige<br />

principale comme représentative <strong>de</strong> _la distribution <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> sur la<br />

plante entière, la hauteur relative d'infection sur cette tige (H) peut Qtre<br />

. *


50 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

calculée pour chaque plante:<br />

imax imax<br />

H= (x i *Si) /(imax * Si) [Il (2)<br />

i I '<br />

oh i est le numéro <strong>de</strong> chaque rang foliaire, avec i = 1 pour la première<br />

feuille émise encore présente sur la tige, i = imax pour la <strong>de</strong>rnière<br />

feuille émise, et où Si est la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> par rang foliaire. Dans<br />

cette expérience, seuls trois rangs foliaires sont considérés; le calcul <strong>de</strong><br />

H s'effectue selon:<br />

H = [(imax -d +l)*SL +- (imax -4)*S5 + (imax -2)*S3 I<br />

/ [imax *(SL +S5 +S3) 1, .. E11 (3)<br />

oh d est le nombre <strong>de</strong> feuilles mortes. Dans les <strong>de</strong>ux cas (formules 2 et<br />

3), H est une proportion comprise entre O et 1.<br />

f- Corrections pour le bruit <strong>de</strong> fond<br />

Au cours <strong>de</strong> l'expérience, d'inévitables infections spontanées se sont<br />

produites. La dispersion <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> à partir <strong>de</strong>s sources, et la sévérité<br />

qui en résulte (sévérité corrigée, Rc), est considérée comme un signal<br />

qui peut être estimé à partir <strong>de</strong> la sévérité observée (R) en retranchant<br />

l'effet <strong>de</strong>s infections spontanées, qui correspon<strong>de</strong>nt à un bruit <strong>de</strong> fond<br />

(Rb):<br />

Rc= R-Rb [%I (4)<br />

Rb est estimé à partir <strong>de</strong> l'échantillon <strong>de</strong> plantes grâce la <strong>de</strong>rnière<br />

estimation <strong>de</strong> sévérité effectuée avant que l'effet <strong>de</strong>s sources<br />

artificielles d'inoculum ne puisse être - perçu dans les parcelles,<br />

c'est-à-dire avant t = 2 p, où p est la durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence<br />

estimée sur les groupes <strong>de</strong> plantes inoculées au centre <strong>de</strong>s parcelles. En<br />

effectuant ce calcul, on suppose donc que l'accroissement en<br />

importance <strong>de</strong>s infections spontanées entre les <strong>de</strong>ux dates d'observation<br />

est négligeable.<br />

Afin <strong>de</strong> corriger la hauteur relative d'infection, H, du bruit <strong>de</strong><br />

fond, la formule suivante est utilisée:<br />

HC = (R "H - Rb *Hb) / (R - Rb),<br />

E1 (5)<br />

dans laquelle Hb est la hauteur relative d'infection estimée avant que<br />

l'effet <strong>de</strong>s sources 'artificielles d'inoculum ne puisse être perçu, et<br />

correspond à la hauteur relative associée au bruit <strong>de</strong> fond, et oh Hc<br />

représente la .hauteur relative d'infection corrigée pour les infections<br />

spontanées.<br />

g- Analyse <strong>de</strong>s résultats<br />

Les variations <strong>de</strong> sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> dans les trois parcelles en fonction


GRADIENTS DE ROUILLE 51<br />

<strong>de</strong>s directions (transects) d'échantillonnage et <strong>de</strong>s distances aux sources<br />

artificielles &inoculum sont analysées selon un dispositif en split-plot<br />

dans lequel chacun <strong>de</strong>s huit transects est considéré comme une unité, et<br />

les cinq distances comme <strong>de</strong>s sous-unités (Cochran & Cox, 1957).<br />

L'analyse <strong>de</strong> variance est effectuée sur les données correspondant à t =<br />

22 jours après semis. Cette date correspond approximativement au<br />

début <strong>de</strong> la troisième pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence @) écoulée <strong>de</strong>puis la<br />

contamination <strong>de</strong>s sources, une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>-latence étant requise pour y<br />

établir <strong>de</strong>s infections, et une secon<strong>de</strong> pour que la première génération<br />

<strong>de</strong> lésions issue <strong>de</strong>s sources puisse être observée dans les parcelles, y<br />

établissant les gradients primaires (Gregory, 1 968).<br />

3 - Résultats<br />

a- Description <strong>de</strong>s sources , .<br />

Au jour <strong>de</strong> la contamination <strong>de</strong>s sources (t = O), les âges <strong>de</strong>s parcelles<br />

étaient différents (Tab. 3-1), ainsi que les structures <strong>de</strong> leurs couverts,<br />

représentées pal: les nombres <strong>de</strong> rangs foliaires. Comme les parcelles<br />

plus âgées avaient été exposées plus longtemps aux infections<br />

spontanées, les sévérités observées à cette date sont également<br />

différentes, comme l'illustrent la figure 3-1 (en particulier la Fig. 311<br />

A), ainsi que les quantités <strong>de</strong> spores piégées à t = 2 jours (Fig. 3-2).<br />

Une fraction <strong>de</strong>s infections spontanées .qui se sont développées<br />

dans les parcelles est attribuable à une allo-infection (Robinson, 1976)<br />

en provenance <strong>de</strong> cultures d'arachi<strong>de</strong> infectées environnantes.<br />

Cependant, et particulièrement pour la parcelle A, les délais dans<br />

l'établissement <strong>de</strong> l'expérience ont certainement permis, à partir <strong>de</strong> ces<br />

premières lésions exogènes, une éso-infection à l'intérieur <strong>de</strong>s.<br />

parcelles, qui s'est traduite par une amplification du bruit <strong>de</strong> fond. Un<br />

effet significatif <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles sur la hauteur relative,<br />

d'infection, H, est mis en évi<strong>de</strong>nce à.t = 17 (Tab. 3-1). Etant donné<br />

qu'il n'y a pas <strong>de</strong> différence significative entre les vitesses d'émission<br />

foliaire entre les parcelles (Tab. 3-1), les différences <strong>de</strong> hauteur<br />

relative d'infection dans les sources semblent attribuables aux<br />

variations <strong>de</strong>s contributions respectives <strong>de</strong> l'allo-infection et <strong>de</strong><br />

i'éso-infection en fonction <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles. La faible valeur <strong>de</strong> H<br />

dans la parcelle C à t = 17 est, par ailleurs, surprenante, compte tenu<br />

du soin apporté au cours <strong>de</strong> la contamination <strong>de</strong>s sources afin d'obtenir<br />

un dépôt régulier <strong>de</strong> l'inoculum sur les différentes strates foliaires <strong>de</strong>s<br />

plantes.<br />

Après correction pour le bruit <strong>de</strong> fond (Tab. 3-l), les hauteurs<br />

relatives d'infection (Hc) ne diffèrent plus significativement (P > 0.99)<br />

entre les sources, ce qui indique qu'une répartition homogène <strong>de</strong>


, , . * - . ,<br />

I .<br />

Figure 3-1 Variations <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dans<br />

le temps et l'espace dans trois parcelles d'arachi<strong>de</strong> d'âge<br />

différent; oÙ <strong>de</strong>s sources artificielles d'inoculum sont établies.<br />

La contamination <strong>de</strong>s plantes-sources est effectuée le même jour dans les<br />

trois parcelles. Les gradients primaires, -~<br />

B t = 22 jours apres contamination<br />

<strong>de</strong>s plantes-sources, sont grises. .- - - - - I<br />

R : sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (YO, axe vertical)<br />

d : distance au centre <strong>de</strong>s sources; en-m - -<br />

t : temps, en jours écoulé aprbs la contamination <strong>de</strong>s plantes sources<br />

A : semis $i t = -64 jours<br />

B : semis B t = -49 jours<br />

C : semis B t = -35 jours<br />

" , - -


GRADIENTS DE ROUILLE 53<br />

Fig. 3-1 " I .


Tableau 3-1. Caractéristiques <strong>de</strong>s sources d'inoculum <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> établies dans<br />

trois parcelles d'âge différent.<br />

Nombre <strong>de</strong> Vitesse Sévérité<br />

strates foliai- d'émission <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>4 Hauteur relative d'infection5<br />

Age <strong>de</strong> la<br />

parcelle<br />

Parcelle n 1 res à t =O foliaire3<br />

f=8 t= 17<br />

~<br />

t= 17<br />

àt=o<br />

--<br />

H H Hc -<br />

A -_7 12.411.0 0.3110.18 26.227.7 0.4310.08 0.50+0.06 0.4610.14 64<br />

B 9 8.710.8 0.2210.09 8.512.1 0.4310.15 0.4870.06 0.4610.08, 49<br />

c 10 6.710.4 0.2310.12 10.512.2 0.19IO.09 0.3910.04 0.4310.06 35<br />

F 6 ' - 71 ** . 0.78 28** 4.0* 3.8* 0.08 -<br />

1 Nombre <strong>de</strong> plantes dans la source.<br />

. 2 Par tige principale, moyenne sur n plantes. -<br />

3 En feuilles par jour et par tige, moyenne sur n plantes entre t = O et t = 17.<br />

4 en pourcentage, a t = 17.<br />

. 5 Moyenne sur n plantes aux dates indiquées.<br />

6 , Rapport <strong>de</strong> Fisher après une analyse <strong>de</strong> variance à une dimension;<br />

_ - _- *, et-**: significatif à P < 0.05, et P 2 0.01.<br />

37 Chaque valeur est suivie par son intervalle <strong>de</strong> confiance à P < 0.05.<br />

-,<br />

- ,<br />

rn<br />

P<br />

m<br />

CA


GRADIENTS DE ROUILLE 55<br />

l'inoculum dans les sources avait effectivement bien été obtenue. Les<br />

différences observées pour la hauteur non corrigée, H, à t = 17 sont<br />

attribuables aux variations <strong>de</strong> l'allo-infection et <strong>de</strong> l'éso-infection<br />

spontanées en fonction <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles.<br />

b- Densités <strong>de</strong> spores libérées au-<strong>de</strong>ssus du couvert végétal<br />

De fortes différences sont observées concernant la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> spores<br />

piégées au sommet du couvert en fonction <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles durant<br />

l'essentiel <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> l'expérience (Fig. 3-2). . Une différence<br />

significative (P < 0.05) est mise en évi<strong>de</strong>nce entre les <strong>de</strong>nsités<br />

moyennes <strong>de</strong> spores pour la pério<strong>de</strong> comprise entre t = 12 et t = 18,<br />

qui représente la premi&e vague <strong>de</strong> spores émises par les sources<br />

(Tab. 3-2). C'est cette première vague <strong>de</strong> spores libérées qui est<br />

responsable, après une nouvelle pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence, <strong>de</strong> l'apparition <strong>de</strong>s<br />

gradients primaires. ,<br />

e- Développement <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> dans les parcelles<br />

Le bruit <strong>de</strong> fond est le plus fort dans la parcelle A, oh la différence <strong>de</strong><br />

sévérité entre les plantes contaminées du centre <strong>de</strong> Ia parcelle et les<br />

plantes environnantes ne <strong>de</strong>meure perceptible que quelques jours<br />

seulement. Dans les parcelles plus jeunes (B et C), les sources<br />

artificielles se distinguent beaucoup plus clairement du couvert<br />

environnant. Dans la parcelle C, la diminution <strong>de</strong> sévérité avec la<br />

distance au centre <strong>de</strong>' la 'parcelle pouvait encore être distinguée lors <strong>de</strong><br />

la récolte, la source ainsi que les plantes environnantes présentant <strong>de</strong>s<br />

sévérités élevées, avec une proportion notable <strong>de</strong> leurs feuilles les plus<br />

basses désséchées et attachées aux tiges.<br />

- -<br />

d- Variations <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> en fonction <strong>de</strong> la distance aux<br />

sources<br />

Les variatio.ns.<strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (R, axe vertical), en fonction <strong>de</strong><br />

la distance au centre <strong>de</strong>s parcelles (d) et du temps (t, axes horizdntaux)<br />

sont illustrées dans la figure 3-1. Des analyses <strong>de</strong> variance, selon un<br />

dispositif en split-plot, ont été effectuées pour t = 17 et t = 22. Des<br />

effets significatifs (P < 0.01) <strong>de</strong> 1Uge <strong>de</strong>s parcelles sur les variations <strong>de</strong><br />

R sont mis en évi<strong>de</strong>nce à t = 17 et t = 22. L'effet <strong>de</strong>s directions<br />

(transects) le long <strong>de</strong>squels les observations sont effectuées n'est pas<br />

significatif (P > O.l), tant pour les sévérités observées (R), que<br />

corrigées (Rc). En d'autres termes, les foyers sont isodiamétriques,<br />

1


56 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

mais diffèrent en sévérit6 moyenne. Cette- différence.. <strong>de</strong> sêvéritk<br />

moyenne correspond aux différences d'âge entre les' pafcelles au<br />

moment <strong>de</strong> la contamination <strong>de</strong>s sources (t = O).<br />

L'effet <strong>de</strong> la distance à la source (ci) sur R à t = 17 n'est pas<br />

significatif (P > O.l), mais le <strong>de</strong>vient à t = 22, tant pour R que pour Rc<br />

(P 0.001). Il n'y a pas d'interaction significative entre les directions<br />

d'échantillonnage et la distance à la source. En d'autres termes, les<br />

gradients primaires étaient bien établis à t = 22, probablement dans la<br />

parcelle A, et certainement dans les parcelles B et C. Des gradients sont<br />

encore perceptibles à t = 27, à l'exception <strong>de</strong> la parcelle A (Fig. 3-1).<br />

La correction du gradient primaire <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (R<br />

pour t = 22) pour le bruit <strong>de</strong> fond (Rb, représenté par R pour t = 17)<br />

se traduit par une réduction <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles. Cet effet<br />

<strong>de</strong>meure cependant significatif: à t = 22, le rapport <strong>de</strong> variance<br />

correspondant est <strong>de</strong> 422 pour R, et est ramené à 33 pour Rc. Comme<br />

les données non corrigées, les sévérités corrigées indiquent donc<br />

également un effet significatif <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles sur les sévérités<br />

moyennes. Cette correction <strong>de</strong>s données a en outre pour conséquence<br />

un accroissement dü rapport <strong>de</strong> variance représentant l'effet <strong>de</strong> la<br />

distance à la source d'inoculum; ce rapport passe <strong>de</strong> 5.8 à 8.2 après<br />

correction. La figure 3-1 suggère que les gradients primaires ont une<br />

pente plus forte dans la parcelle la plus âgée, mais, en l'absence d'une<br />

interaction significative entre l'âge <strong>de</strong>s parcelles. et la distance à la<br />

source, cette différence ne peut pas être statistiquement confirmée.<br />

- - -<br />

e- Distribution verticale <strong>de</strong> maladie dans le couvert<br />

L'analyse, selon le même dispositif statistique, <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> la<br />

hauteur relative d'infection, H, indique un effet significatif <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s<br />

parcelles (P 0.01) à t = 17 et t = 22. Lorsque la hauteur relative<br />

d'infection est corrigée pour le bruit <strong>de</strong> fond (Hc), cet effet n'est<br />

apparent qu'à t = 22. Ni l'effet <strong>de</strong> la direction d'échantillonnage, ni<br />

celui <strong>de</strong> la distance à la source, ni leur interaction ne sont significatifs<br />

(P > 0.1).<br />

L'effet <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles sur N semble augmenter entre t = 17<br />

et t = 22 (le rapport <strong>de</strong> variance passe <strong>de</strong> 8.5 à 28.0), c'est-à-dire après<br />

l'émission <strong>de</strong> la première vague <strong>de</strong> spores émises par les sources. Ceci<br />

est confirmé par l'effet significatif (P 0.001) <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles<br />

sur Hc, c'est-à-dire après correction <strong>de</strong> la variable pour le bruit <strong>de</strong><br />

. fond. En d'autres termes, la hauteur relative <strong>de</strong>s infections provoquées<br />

par les spores émises par les sources est plus élevée dans les parcelles<br />

plus âgées.<br />

".


'. ".GRADIENTS DE .ROUILLE . . ' 57<br />

Tableau 3-2. Densités <strong>de</strong> spores<strong>de</strong> <strong>rouille</strong> au niveau-du sommet<br />

du couvert, dans trois parcelles d'arachi<strong>de</strong>.<br />

',<br />

,.<br />

~ *I<br />

Parcel le t Densité moyenne'<strong>de</strong> spores<br />

.- ' 1<br />

. . - , A , , 203 f 179<br />

- c + B : 44.7 f 31 .O<br />

L<br />

?<br />

i<br />

* c 9.24 6.6 ' -'<br />

F2 . 5.8 *<br />

Les c'apteurs <strong>de</strong> spores sont placés au centre <strong>de</strong>s Sources. La perio<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

pibgeage' correspond à la première vague <strong>de</strong> sporulation après la<br />

contamination <strong>de</strong>s plañtes-sources.<br />

Les valeurs représentent les moyennes <strong>de</strong> 7 jours <strong>de</strong> piégeage ( t 12 ~ à<br />

I 18 jours après contamination); elles sont suivies <strong>de</strong> leurs intervalles <strong>de</strong><br />

confiance à P 0.05. I 1<br />

* Rapport <strong>de</strong> Fisher après une analyse <strong>de</strong> variance à une dimension:<br />

F(2,18) = 3.6 (P 0.05); F(2,18) = 6.0 (P 0.01).<br />

I<br />

l<br />

L .


Figure 3-2. Variations <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> spores à la hauteur du<br />

couvert dans trois parcelles d'arachi<strong>de</strong> d'âge différent.<br />

Les capteurs <strong>de</strong> spores sont placés au milieu <strong>de</strong>s sources d'inoculum,<br />

établies au centre <strong>de</strong>s parcelles. Les données pour t = 2 représentent les<br />

<strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> spores liées aux infections spontanées.<br />

A : parcelle A<br />

o : parcelle B<br />

o : parcelle C<br />

Abscisses: temps t en jour après la contamination <strong>de</strong>s plantes- sources.<br />

Ordonnées : S: <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> spores (sporesm-3).


O<br />

,.,<br />

i:<br />

4 0.<br />

4<br />

4<br />

4<br />

O 0.<br />

4 0 o<br />

O o<br />

4 0 O<br />

4 0<br />

o .<br />

4 0<br />

40<br />

4 0<br />

40<br />

4<br />

O<br />

O o<br />

4 0 0 .<br />

O<br />

O<br />

O<br />

4 0 O<br />

4 0 O<br />

9 O<br />

o4 0<br />

O<br />

m<br />

04<br />

o .<br />

O<br />

O<br />

o .<br />

GRADIENTS DE ROUILLE<br />

59


60 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

4 - Discussion<br />

a- Equations <strong>de</strong> régression décrivant les gradients primaires<br />

Le gradient primaire d'un foyer est représenté par la diminution <strong>de</strong><br />

sévérité qui est observée lorsque la distance à la source augmente. Dans<br />

le cas <strong>de</strong> cette expérience, les gradients primaires <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> peuvent<br />

&re mesurés en progressant le long <strong>de</strong> transects à pahir du centre <strong>de</strong>s<br />

parcelles où <strong>de</strong>s plantes sont artificiellement contaminées vers la<br />

périphérie <strong>de</strong>s parcelles. Un gradient' primaire est généré par la<br />

première vague <strong>de</strong> sppres libérée par laa source.- En conséquence, le<br />

gradient primaire ne peut- être mesuré et 'étudié que lorsque trois<br />

pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> latence (pl se sont écoulées <strong>de</strong>puis la contamination <strong>de</strong>s<br />

sources. Le 22e jour (t = 22), qui correspond au début <strong>de</strong> la troisième<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence (Savary, 1985b) est considéré comme représentatif<br />

pour une analyse transversale (Zadoks, 1972). A t = 27, -1'ésodémie<br />

dans l'expérience (en particulier dans la parcelle A) <strong>de</strong>vient si forte<br />

qu'elle empêche toute analyse longitudinale.<br />

Une double transformation logarithmique a été utilisée par<br />

Gregory (1 968) pour étudier les régressions décrivant <strong>de</strong>s gradients.<br />

Dans cette étu<strong>de</strong>, une simple transformation logarithmique a été<br />

utilisée. Les équations <strong>de</strong> régression obtenues sont indiquées dans la<br />

première colonne du tableau 3-3; elles sont <strong>de</strong> la forme:<br />

y=a+blogd, - (6)<br />

où y est la variable à expliquer (la sévérité <strong>de</strong>-<strong>rouille</strong>, corrigée ou<br />

non), et logd, le logarithme décimal <strong>de</strong> la-distance-à la sÖurce exprimée<br />

en m. Les équätions sont fondées Sur n = 5 distances, avec <strong>de</strong>s<br />

coefficients <strong>de</strong> corrélation significatifs. Elles ren<strong>de</strong>nt compte d'au<br />

moins 81 % (R2) <strong>de</strong> la váriation obsenke;<br />

Concemant les sévérités non corrigées (I?), les différences entre<br />

ordonnées à l'origine (a) sont significatives en raison <strong>de</strong>s différences<br />

d'intensité <strong>de</strong>s .infections spontanées liées à l'âge <strong>de</strong>s parcelles. Les<br />

différences significatives qui sont observées entre les pentes (b), les<br />

parcelles plus âgées prFsentant <strong>de</strong>s pentes plus foites, sont attribuables<br />

à la même cause, et/ou à-<strong>de</strong>s différences entre les structures <strong>de</strong>s<br />

couverts. .<br />

b- Equations <strong>de</strong> rkgression <strong>de</strong>s gradients primaires- corrigés -<br />

La forme <strong>de</strong> l'équation développée par Gregory (1968):<br />

logy = a + b log d<br />

(7)<br />

implique une valeur non nulle <strong>de</strong> y (sévérité); y tend seulement vers O<br />

lorsque d (distance à la source) tend vers l'infini. La distance maximale<br />

jusqu'à laquelle une source d'inoculum peut avoir un effet perceptible a


_ .<br />

Parcelle Equations pour la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

A<br />

,B<br />

R = 5.9 (k1.6 i.- 5.9'(+3.9') x rog d<br />

- -<br />

RC ='9.7 (k0.9 ) 40.0 (k2.2 ) x log d<br />

R 2=0.81 Wb = 1.0 ~<br />

C<br />

%.<br />

l . '<br />

R = 2.4 (f0.6 ) -2.8 (k1.4 ) X log-d -*<br />

- I<br />

Ri = 1.8(k0.5 ) -2.4 (k1.2 ) x log d , -<br />

*R R = 0.89 -alb 0.9 ~<br />

I L<br />

J La forme <strong>de</strong>s Bquations pour les gradients primaires est:<br />

y = a + b*logd (voïr texte). -<br />

a et b sont suivis par 1eurs.intervalles <strong>de</strong> confiance à'P,<br />

2 Les logarithmes sont décimaux.<br />

= 0.84. d b = 0.8 . -<br />

I - - ' *<br />

*.<br />

j 1 ,'


.62 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

été'envisagée par Van <strong>de</strong>r Plank (1960), en la désignant comme un<br />

'horizon' d'infection'. I1 s'agit d'un concept théorique, qui doit être<br />

interprété comme une métaphore par l'observateur <strong>de</strong> terrain (Zadoks<br />

& Schein, 1979).<br />

Lorsqu'aucun bruit <strong>de</strong> fond n'est susceptible <strong>de</strong> perturber le<br />

signal émis par une source d'inoculum, l'équation (6) implique qu'il<br />

existe une distance à laquelle la droite <strong>de</strong> régression croise l'axe <strong>de</strong>s<br />

abscisses, c'est-à-dire, oil il n'y a plus <strong>de</strong> maladie. Cette distance est:<br />

drnåx. = 10 -alb (8)<br />

Lorsqu'il se produit <strong>de</strong>s infections spontanées, l'extrémité du gradient<br />

est masquée. De ce fait, le bruit <strong>de</strong> fond provoqué par ces infections<br />

spontanées, outre un accroissement <strong>de</strong> la pente (b) du gradient, doit<br />

conduire également à un accroissement <strong>de</strong> dmax et du rapport -ah.<br />

Ainsi, sur la base <strong>de</strong> l'équation (6), une correction <strong>de</strong>s sévérités pour le<br />

bruit <strong>de</strong> fond doit conduire à: (1) une augmentation en valeur absolue<br />

<strong>de</strong>s pentes (b) <strong>de</strong>s gradients, (2) une diminution du rapport -ah, et (3)<br />

<strong>de</strong>s estimations plus précises <strong>de</strong>s paramètres a et b accompagnées d'un<br />

accroissement <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> détermination (R 1 ).<br />

Les équations <strong>de</strong> régression pour les gradients primaires corrigés<br />

pour le bruit <strong>de</strong> fond (Rc) sont données dans la <strong>de</strong>uxième colonne du<br />

tableau 3-3. Outre les effets attendus <strong>de</strong> cette correction, les différences<br />

entre pentes sont accrues, la pente du gradient étant la plus élevée dans<br />

la parcelle la plus âgée (A).<br />

c- Comparaisons <strong>de</strong>s épidémies<br />

Le développement <strong>de</strong>s épidémies, après correction <strong>de</strong>s sévérités pour le<br />

bruit <strong>de</strong> 'fond, diffère entre les parcelles à plusieurs égards. Les<br />

sévérités moyennes <strong>de</strong>s gradients primaires et leurs pentes augmentent<br />

avec l'âge <strong>de</strong>s parcelles. Ce résultat indique que la dispersion <strong>de</strong><br />

maladie à partir <strong>de</strong>s sources est plus importante dans les parcelles plus<br />

âgées. Comme Hc, la hauteur relative d'infection corrigée, est analogue<br />

dans les trois sources, ceci peut être associé à une meilleure<br />

accessibilité (Zadoks & Schein, 1979) du couvert plus <strong>de</strong>nse <strong>de</strong>s<br />

parcelles plus âgées aux spores émises, au cours d'un transport à faible<br />

distance <strong>de</strong>s sources. Comme les sources <strong>de</strong>s parcelles âgées présentent<br />

un plus grand nombre <strong>de</strong> strates foliaires infectées, tout en ayant une<br />

distribution verticale <strong>de</strong> lésions analogue à celle <strong>de</strong> la parcelle la plus<br />

jeune, il est possible que la dispersibilité <strong>de</strong> l'inoculum y ait été<br />

meilleure également. Ces différences <strong>de</strong> dispersibilité et d'accessibilité,<br />

liées à l'évolution <strong>de</strong> la structure du couvert végétal avec l'âge <strong>de</strong>s<br />

parcelles, peuvent ensemble expliquer les différences observées dans<br />

les caractéristiques <strong>de</strong> dispersion.<br />

L'analyse <strong>de</strong> variance effectuée sur la hauteur relative d'infection


I GRADIENTS<br />

DE ROUILLE 63<br />

indique une amplification <strong>de</strong>s différences entre parcelles due à<br />

l'apparition <strong>de</strong>s lesions issues <strong>de</strong>s sources (t = 22). Les écarts,<br />

antérieurs à l'apparition du gradient primaire (t = 17), sont cependant<br />

significatifs. A cette date, la hauteur relative d'infection était plus<br />

faible dans les parcelles les plus jeunes, exposées à une éso-infection<br />

moindre. L'hypothèse peut être avancée que, dans le cas <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong><br />

<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, l'ésodémie tend à augmenter la hauteur relative<br />

d'infection, H. L'effet <strong>de</strong> l'exodémie, qui est représentée dans cette<br />

expérience par les gradients primaires, dépend <strong>de</strong> la structure du<br />

couvert végétal.<br />

d- Les e'pidémies spontanées <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

Les gradients primaires observés au cours <strong>de</strong> cette expérience<br />

présentent <strong>de</strong>s pentes relativement mo<strong>de</strong>stes par rapport à celles<br />

généralement mesurées au cours <strong>de</strong> ce type d'étu<strong>de</strong>. En appliquant aux<br />

données la double transformation logarithmique proposée par Gregory<br />

(1968), <strong>de</strong>s pentes variant <strong>de</strong> 10.6 à -0.8 sont obtenues; ces valeurs sont<br />

proches (légèrement plus faibles en valeur absolue) <strong>de</strong> la gamme la<br />

plus fréquemment observée (<strong>de</strong> -1 à -3; Zadoks & Schein, 1979).<br />

La différence entre épidémies <strong>de</strong> type fosal ou <strong>de</strong> type général<br />

(Zadoks, 1961; Zadoks & Schein, 1979) peut être associée à la quantité<br />

d'inoculum primaire dont elles sont issues. Dans les cultures d'arachi<strong>de</strong><br />

paysannes <strong>de</strong> Côte d'Ivoire, la structure <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est<br />

rarement <strong>de</strong> type focal, et, si tel est le cas, seulement pour <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s<br />

fugitives. Cela peut être dû à une dispersion puissante et rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

maladie à partir <strong>de</strong> ses premières sources~d'inoculum dans le couvert<br />

<strong>de</strong> la culture, et/ou à <strong>de</strong>s contaminations uniformes à partir <strong>de</strong> sources<br />

soit puissantes mais éloignées, ,soit nombreuses et proches. Les pentes<br />

relativement faibles <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> observés au cours <strong>de</strong> cette<br />

expérience plai<strong>de</strong>nt en faveur <strong>de</strong> la première <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux hypothèses.<br />

R bfér ences<br />

Berger, R.D. & Luke, H.H., 1979. Spatial and temporal spread of oat crown rust.<br />

' Phytopathology 69 : 1199-1201.<br />

Boote, K.J., 1982. Growth stages of peanut (Arachis hypoguea L.) Peanut Science:<br />

9: 35-40.<br />

Cochran, W.G. & Cox, G.M., 1957. Experimental Designs. 2nd Ed. J. Wiley &<br />

Sons, New-York, 611 p.<br />

Emge, R.G. & Shrum, R.D., 1976. Epiphytology of Pucciniu striifomis at five<br />

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Gregory, P.H., 1968. Interpreting plant disease gradients. Annu. Rev. Phytopathol:<br />

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64 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

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specialization. T. PlZiekten 67 : 69-256.<br />

Zadoks, J.C., 1972. Methodology of epi<strong>de</strong>miological research. Annu. Rev.<br />

Phytopathol. 10 : 253-276.<br />

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Laboratoire <strong>de</strong> Cryptogamie du Muséum National d'Histoire Naturelle. Paris. 29p.


Chapitre 4. Effet <strong>de</strong> I'âge <strong>de</strong> la culture sur les<br />

gradients primaires <strong>de</strong><br />

cercosporiose tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

S. Savary & G. Van Santen<br />

Résumé<br />

Des sources d'inoculum sont établies en infectant artificiellement une<br />

plante au centre <strong>de</strong> parcelles d'arachi<strong>de</strong> d'âge différent, afin <strong>de</strong><br />

comparer la première vague <strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong> spores et les gradients<br />

primaires <strong>de</strong> la cercosporiose tardive. Les gradients sont corrigés en<br />

fonction <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong>s sources, <strong>de</strong>s infections spontanées (gradient<br />

<strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> maladie), et <strong>de</strong>s interférences entre parcelles (gradient<br />

<strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong> spores). Pour chacun <strong>de</strong>s âges <strong>de</strong> culture<br />

considérés, l'allure du gradient <strong>de</strong> dissémination correspond à celui du<br />

gradient <strong>de</strong> dispersion, mais la forme <strong>de</strong>s gradients est modifiée selon<br />

l'âge <strong>de</strong>s parcelles. La pente <strong>de</strong>s gradients est plus forte dans les<br />

parcelles plus âgées, et un effet significatif <strong>de</strong> l'âge, représenté par un<br />

accroissement <strong>de</strong> l'ordonnée à l'origine <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong>s gradients avec<br />

l'âge <strong>de</strong> la culture, est mis en évi<strong>de</strong>nce. La dissémination <strong>de</strong> spores à<br />

partir <strong>de</strong>s sources, et les gradients primaires qui en sont issus, ne sont<br />

pas isodiamétriques, mais au contraire orientés selon une direction<br />

N-NO. Les résultats suggèrent que la puissance <strong>de</strong>s sources est réduite<br />

par une défoliation plus intense dans les cultures jeunes, tandis que<br />

l'accessibilité du couvert aux spores disséminées est restreinte par la<br />

<strong>de</strong>nsité du couvert dans les parcelles plus âgées.<br />

Mots clés<br />

dissémination <strong>de</strong> spores, dispersion <strong>de</strong> maladie, source d'inoculum,<br />

défoliation, Arachis Iiypogaea, Puccinia arachidis.


66 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

1 - Introduction<br />

La cercosporiose tardive, causée par Cercosporidium personatum<br />

(Berk. & Curt.) Deighton (Phaeoisariopsis personata (Berk. & Curt.)<br />

von Arx) est une maladie importante <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Arachis hypogaea<br />

L.), qui est distribuée sur l'ensemble <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> culture dans le<br />

mon<strong>de</strong> (Porter et al., 1984). En Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, oÙ elle est particu-<br />

lièrement importante dans les régions humi<strong>de</strong>s et sub-humi<strong>de</strong>s, elle est<br />

à l'origine <strong>de</strong> dommages importants (jusqu'à 40-70 %), en association<br />

avec d'autres maladies foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Savary et al., 1988).<br />

II y a peu, les informations sur les caractéristiques spatiales <strong>de</strong>s<br />

épidémies <strong>de</strong> cercosporiose tardive étaient encore fragmentaires. Dans<br />

une étu<strong>de</strong> récente sur le développement <strong>de</strong> foyers, Al<strong>de</strong>rman et al.<br />

(1989) ont fourni <strong>de</strong>s éléments méthodologiques pour l'étu<strong>de</strong> du<br />

développement <strong>de</strong> la cercosporiose tardive dans les trois dimensions <strong>de</strong><br />

l'espace que représente une culture d'arachi<strong>de</strong>, en termes <strong>de</strong> sévérité et<br />

d'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la maladie, en combinaison avec la défoliation dont elle<br />

est responsable. Une <strong>de</strong>scription quantitative <strong>de</strong> la dispersion primaire<br />

et secondaire <strong>de</strong> la maladie a ainsi été produite, <strong>de</strong> même que <strong>de</strong>s<br />

estimations <strong>de</strong> sa vitesse <strong>de</strong> progression dans le couvert.<br />

Les objectifs <strong>de</strong> ce chapitre sont: (a) <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s informations<br />

sur les effets <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> la source d'inoculum et <strong>de</strong> la structure<br />

du couvert végétal sur la dispersion <strong>de</strong> la maladie, (b) <strong>de</strong> comparer les<br />

caractéristiques <strong>de</strong> la dissémination initiale <strong>de</strong> spores avec le gradient<br />

primaire <strong>de</strong> maladie, (c) <strong>de</strong> tester l'existence d'éventuels effets<br />

directionnels sur ces processus, et (d) d'apporter <strong>de</strong>s compléments<br />

méthodologiques permettant d'abor<strong>de</strong>r l'analyse <strong>de</strong> gradients primaires<br />

dans <strong>de</strong>s conditions où <strong>de</strong>s infections spontanées sont probables, du fait<br />

<strong>de</strong> l'endémicité <strong>de</strong> la maladie, et d'interférences entre les parcelles<br />

expérimentales.<br />

2 - Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />

a- Parcelles expérimentales<br />

Trois traitements, représentés par l'âge <strong>de</strong>s parcelles au moment <strong>de</strong> la<br />

contamination <strong>de</strong>s plantes-sources, sont considbrés: trois semaines (âge<br />

3), cinq semaines (âge 5) et sept semaines (âge 7). Ces traitements sont<br />

assignés au hasard à <strong>de</strong>s parcelles élémentaires dans trois répétitions<br />

séparées par une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> terrain non mise en culture <strong>de</strong> 4 m <strong>de</strong> large.<br />

Les parcelles (6.8 x 14.6 m) sont séparées par un passage <strong>de</strong> 1 m <strong>de</strong><br />

large, et sont divisées chacune en <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>mi-parcelles <strong>de</strong> 6.8 m <strong>de</strong> côté,<br />

comportant 18 lignes écartées <strong>de</strong> 0.4 m, avec un écartement entre<br />

plantes sur la ligne <strong>de</strong> 0.4 m. L'une <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>mi-parcelles est <strong>de</strong>stinée à


GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 67<br />

l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s gradients primaires et au piégeage <strong>de</strong> spores, et l'autre, à la<br />

mesure <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>s interférences entre parcelles et <strong>de</strong>s infections<br />

spontanées sur la dissémination <strong>de</strong> spores. Le cultivar d'arachi<strong>de</strong> utilisé<br />

est un cultivar local, <strong>de</strong> cycle court, à port érigé, très sensible à la<br />

cercosporiose tardive. Les parcelles sont semées les 4 mars, 18 mars, et<br />

le I er avril 1988, respectivement pour les traitement âge 7, âge 5 et âge<br />

3, sur les périmètres expérimentaux <strong>de</strong> I'IIRSDA, à Adiopodoumé, en<br />

Côte d'Ivoire. Les manques à la levée sont rapi<strong>de</strong>ment remplacés dès<br />

l'émergence, afin d'obtenir la <strong>de</strong>nsité désirée <strong>de</strong> 6.25 plantes.m3.<br />

Durant les quatre années précédant l'expérimentation, la rotation<br />

effectuée sur le terrain <strong>de</strong> l'essai avait été la suivante: maïs / arachi<strong>de</strong> /<br />

manioc.<br />

b- Etablissenient <strong>de</strong>s sources d'inoculuin<br />

Les soirs <strong>de</strong>s 21, 22 et 23 avril, la plante située au centre <strong>de</strong> chacune<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-parcelles <strong>de</strong>stinées à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s gradients primaires est<br />

pulvérisée avec une suspension <strong>de</strong> spores contenant 30 spores par 1-11<br />

d'une solution aqueuse à 0.0001 % (v/v) <strong>de</strong> Triton X-100. L'inoculum<br />

provient d'un isolat local <strong>de</strong> C. personatum. Les plantes contaminées<br />

sont recouvertes d'un sac <strong>de</strong> plastique transparent afin d'assurer une<br />

humidité relative élevée durant les trois nuits suivant les pulvérisations.<br />

Ces plantes sont considérées comme <strong>de</strong>s sources ponctuelles. Le temps<br />

(t) écoulé est mesuré à partir du milieu <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> contamination<br />

(22 avril).<br />

c- Estimation <strong>de</strong>s intensitks <strong>de</strong> maladie<br />

cl- Sources. Sur <strong>de</strong>s feuilles détachées du cultivar sensible TMV2, et<br />

dans <strong>de</strong>s conditions d'environnement contrôlées, la durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> latence pour la cercosporiose tardive varie <strong>de</strong> 11.7 à 16.4 jours<br />

(Nevill, 1981). Pour le cultivar Florunner, Al<strong>de</strong>rman et al. (1989) ont<br />

estimé cette pério<strong>de</strong> à 2-3 semaines. Dans la présente expérience, la<br />

durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence est estimée à approximativement 14<br />

jours.<br />

Des estimations d'intensité <strong>de</strong> maladie sont effectuées sur les<br />

plantes infectées artificiellement à t = 14, t = 21 et t = 34, c'est-à-dire<br />

au moment <strong>de</strong> I'établissement <strong>de</strong> sources fonctionnelles, puis après 0.5<br />

et 1.5 pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> latence supplémentaires. La sévérité <strong>de</strong> maladie sur<br />

ces plantes-sources (8) est déterminée à partir <strong>de</strong>s sévérités observées<br />

sur trois rangs foliaires choisis le long <strong>de</strong> la tige principale, pondérées<br />

par l'inci<strong>de</strong>nce (I / L) <strong>de</strong> maladie sur cette tige. La sévkrité par rang<br />

foliaire est estimée sur la 5e (S5), 7e (S7) et sur la <strong>de</strong>rnière feuille<br />

.


68 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

vivante (Sl), décomptées à partir du sommet <strong>de</strong> chaque tige, en utilisant<br />

une échelle schématique <strong>de</strong> 6 classes (Blizoua-Bi, Savary et Lannou,<br />

données non publiées), avec pour centres les sévérités suivantes: O, 1,<br />

5, 20,50, et 84 %. L'estimation est donc effectuée à partir <strong>de</strong>:<br />

S=(I/L)*(S5+S7+Sl)f3 (1)<br />

A chaque date d'estimation, un décompte <strong>de</strong>s feuilles attachées et<br />

détachées <strong>de</strong>s tiges est effectué. La proportion <strong>de</strong> feuilles détachées est<br />

déterminée, et <strong>de</strong>s mesures non-<strong>de</strong>structives (longueur et largeur) sur<br />

les folioles permettent d'estimer la surface foliaire moyenne émise, et<br />

les surfaces foliaires attachées (LLPs) et détachée (DLPs) par plante.<br />

c2- Parcelles élémentaires. La sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est estimée autour <strong>de</strong>s<br />

sources <strong>de</strong> la même façon, sur chacune <strong>de</strong>s plantes marquées situées à 4<br />

distances différentes <strong>de</strong> la source (0.4, 0.8, 1.6 et 2.4 m) le long <strong>de</strong> 4<br />

transects (Est, Sud, Ouest et Nord), c'est-à-dire sur 16 plantes par<br />

<strong>de</strong>mi-parcelle (Berger & Luke, 1979, Savary, 1987, ,Al<strong>de</strong>rman et al.,<br />

1989, Campbell & Mad<strong>de</strong>n, 1990). Ces estimations sont effectuées à t =<br />

21 et t = 34, c'est-à-dire 1.5 et 2.5 pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> latence après la<br />

contamination <strong>de</strong>s plante-sources. Les observations effectuées à t = 34<br />

représentent les gradients primaires <strong>de</strong> maladie, puisqu'il faut une<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence après contamination (génération O) pour que les<br />

sources <strong>de</strong>viennent opérationnelles (génération l), et une secon<strong>de</strong><br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence (génération 2) pour que les lésions générées par les<br />

sources <strong>de</strong>viennent visibles dans le couvert.<br />

A chaque date d'observation, <strong>de</strong>s décomptes <strong>de</strong> feuilles vivantes et<br />

mortes (tombées au sol), sont effectués, et permettent, grâce aux<br />

estimations <strong>de</strong> surface foliaire effectuées sur les plantes-sources,<br />

d'estimer les surfaces foliaires moyennes vivante (UP) et détachée par<br />

plante, et l'indice foliaire (LAI) par parcelle.<br />

c3- Piégeage <strong>de</strong> spores d l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> plantes-pièges. Pour étudier<br />

l'évolution <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> spores libérées par les sources, les<br />

échantillonnages sont effectués à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> plantes en pots, âgées <strong>de</strong> 14<br />

jours (sta<strong>de</strong> 3 feuilles), du même cultivar que celui mis en culture. Ces<br />

plantes sont cultivées en serre sur un sol <strong>de</strong> forêt stérilisé jusqu'à leur<br />

exposition au champ. Une série <strong>de</strong> plantes-pièges est exposée pendant 5<br />

jours consécutifs, <strong>de</strong> t = 26, 12.00h, à t = 31, 09.00h, c'est-à-dire, à la<br />

fin <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence après la contamination,<strong>de</strong>s sources.<br />

Les plantes-pièges sont disposées dans chacune <strong>de</strong>s parcelles oh une<br />

source d'inoculum a été établie, le long <strong>de</strong> 4 transects (Nord-Est,<br />

Sud-Est, Sud-Ouest et Nord-Ouest), à 3 distances <strong>de</strong>s sources (0.2, 0.8<br />

et 3.2 m), C'est-à-dire, à raison <strong>de</strong> 12 plantes-pièges par <strong>de</strong>mi-parcelle.<br />

Par ailleurs, une plante-piège supplémentaire est placée au centre <strong>de</strong><br />

chaque <strong>de</strong>mi-parcelle adjacente afin d'estimer l'effet <strong>de</strong>s interférences<br />

entre parcelles et <strong>de</strong>s infections spontanées à l'intérieur <strong>de</strong>s parcelles.


GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 69<br />

Après exposition au champ, la <strong>de</strong>rnière feuille émise par plante<br />

est marquée, la .surface <strong>de</strong>s feuilles émises (s) est estimée, et les<br />

plantes-pièges sont installées dans une chambre climatique avec une<br />

température <strong>de</strong> 27 f 1°C un éclairement <strong>de</strong> 400 W.m-2, et une<br />

photopério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 12 h.joufi. Six jours plus tard (c'est-à-dire 11 jours<br />

après 1e.début <strong>de</strong> l'exposition au champ), les lésions présentes sont<br />

décomptées (n), et une <strong>de</strong>nsité moyenne <strong>de</strong> lésion (D = n /s) est estimée<br />

pour chaque plante piège. Chaque lésion individuelle est considérée<br />

comme un point d'infection unique (Butt & Royle, 1980).<br />

c4- Correction <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> sévérité. L'objectif <strong>de</strong> l'expérience est<br />

<strong>de</strong> comparer les gradients primaires en réponse aux variations <strong>de</strong> 1Uge<br />

<strong>de</strong>s parcelles et <strong>de</strong> la croissance du couvert. La variable utilisée - la<br />

sévérité <strong>de</strong> maladie - est une variable relative, qui représente la<br />

quantité <strong>de</strong> maladie par unité tissus <strong>de</strong> l'hôte. Cette variable ne rend<br />

donc pas compte <strong>de</strong> la dimension <strong>de</strong>s plantes <strong>de</strong> la parcelle, que l'on<br />

peut considérer comme les cibles <strong>de</strong> la dissémination du parasite à<br />

partir <strong>de</strong> sa source; elle doit donc être convertie en une variable<br />

absolue, par exemple la surface foliaire infectée. Par ailleurs, les<br />

différences éventuelles <strong>de</strong> surfaces infectées présentes sur les<br />

plantes-sources peuvent entraîner <strong>de</strong> considérables écarts dans la<br />

puissance <strong>de</strong> ces sources, et les données doivent être corrigées pour ce<br />

biais. Enfin, l'endémicité <strong>de</strong> la cercosporiose tardive sur le site oh<br />

l'expérimentation est réalisée ren<strong>de</strong>nt inévitables <strong>de</strong>s infections<br />

spontanées; une correction <strong>de</strong> cet effet indésirable a été recherchée.<br />

Les variations <strong>de</strong> dimension <strong>de</strong>s plantes dans la parcelle sont<br />

représentées par LLP, la surface moyenne par plante dans la parcelle<br />

(avec pour dimension: [Lcible2]). Les variations <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong>s<br />

sources sont représentées par P, la surface foliaire infectée sur les<br />

plantes-sources (avec pour dimension: [Lmda~e/source2]). Les infections<br />

spontanées sont représentées par la première estimation <strong>de</strong> sévérité<br />

(SZI, avec pour dimension: [Lmdadie/cible2.Lcible'2]), effectuée avant<br />

l'apparition <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong>s sources dans les parcelles à t = 34. La<br />

correction effectuée est <strong>de</strong> la forme:<br />

so = [(S34 - S21) IP)] * UP, (2)<br />

où SO représente la surface foliaire infectée (corrigée pour les<br />

infections spontanées) par unité <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong>s sources, exprimée par<br />

la surface foliaire infectée sur ces plantes-source, avec pour dimension:<br />

[Lmaladi~cible2.Lmd~di~~o~rce-2].<br />

c5- Correction <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> piégeage. Cette correction est fondée sur<br />

le principe <strong>de</strong> correspondance <strong>de</strong>,chacune <strong>de</strong>s lésions observées sur les<br />

plantes-pièges à une spore déposée et viable (Zadoks & Schein, 1979).


70 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

L'efficacité <strong>de</strong> piégeage (Gregory, 1971), c'est-à-dire la relation entre<br />

le flux <strong>de</strong> spores émis par la source et la <strong>de</strong>nsité surfacique <strong>de</strong>s lésions<br />

observées n'a pas été mesurée. Elle est supposée ne pas varier en<br />

fonction <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles.<br />

La <strong>de</strong>nsité surfacique <strong>de</strong> lésions, mesurée comme la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />

lésions par plante-piège (D), est considérée comme une mesure relative<br />

<strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité surfacique <strong>de</strong> spores (avec pour dimension: [Nspore<br />

pi6g6e.Lpièg;2]). D doit être corrigée pour les infections spontanées et<br />

les interférences entre parcelles, représentées par Ob, la <strong>de</strong>nsité<br />

surfacique <strong>de</strong> spores piégées dans la <strong>de</strong>mi-parcelle adjacente (avec la<br />

même dimension), et pour la puissance <strong>de</strong> la source, représentée par<br />

Ns, le nombre <strong>de</strong> spores émises par la source. La variable corrigée est<br />

donc:<br />

(D - Ob) / Ns,<br />

avec pour dimension: INspore piégée.Nspore émis;1 .Lpiègg2]. En pratique,<br />

Ns est inconnu, et supposé proportionnel à P, la surface foliaire<br />

infectée <strong>de</strong> la plante-source. La transformation utilisée est <strong>de</strong> la forme:<br />

DO= (D - Ob) / P, (3)<br />

oh DO représente la <strong>de</strong>nsité surfacique <strong>de</strong> spores piégées par unité <strong>de</strong><br />

puissance <strong>de</strong> la source, exprimée par la surface foliaire infectée sur la<br />

plante-source, et corrigée pour les infections spontanées et les<br />

interférences entre parcelles.<br />

d- Analyse <strong>de</strong>s résultats<br />

dl- Analyses <strong>de</strong> variance. S et SO, qui représentent la dispersion <strong>de</strong><br />

maladie, et D et DO, qui représentent la dissémination <strong>de</strong> spores, sont<br />

analysées selon un dispositif en split-plot, où les âges <strong>de</strong>s parcelles<br />

(traitements) sont considérés comme les unités principales, et les<br />

distances aux sources, ou les directions (transects), comme <strong>de</strong>s<br />

sous-unités (Gomez & Gomez, 1984).<br />

d2- Equations <strong>de</strong>s gradients primaires. Deux modèles empiriques<br />

simples (Fitt et al,, 1987, Minogue, 1986, Campbell & Mad<strong>de</strong>n, 1990)<br />

sont simultanément utilisés pour analyser l'effet <strong>de</strong> l'âge sur les<br />

gradients, le modèle puissance (Gregory, 1968), et le modèle exponen-<br />

tiel (Kiyosawa & Shiyomi, 1972). Pour comparer les gradients, les<br />

formes linéarisées <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux modèles sont employées, c'est-à-dire:<br />

In@) = a - b.ln(x), et<br />

ln@) = a - b.x<br />

(4)<br />

(5)<br />

oh y est la variable représentant la maladie (sévérité ou <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />

spores) et x est la distance à la source, en m.<br />

Le modèle exponentiel (équation 5) comporte l'hypothèse impli-


GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 71<br />

cite que la variable représentant la maladie est réduite <strong>de</strong> moitié<br />

lorsque la distance à la source est incrémentée par une constante. Cette<br />

<strong>de</strong>mi-distance M , dont la valeur est: 0: = ln(2)/b, est utilisée pour<br />

comparer les résultats obtenus entre les différents âges considérés, et<br />

ceux <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> avec la littérature (Fitt & al., 1987).<br />

3 - Résultats<br />

a- Croissance du cowert et structure <strong>de</strong>s sources d'inoculum.<br />

Lors <strong>de</strong> l'apparition <strong>de</strong> lésions infectieuses sur les plantes contaminées,<br />

c'est-à-dire au moment <strong>de</strong> l'établissement <strong>de</strong>s sources (t = 14), <strong>de</strong><br />

fortes différences entre les structures <strong>de</strong>s couverts étaient apparentes,<br />

comme le montrent les variations <strong>de</strong> l'indice foliaire total moyen: âge<br />

3: 0.66; âge 5: 1.38; âge 7: 2.64 m2.m-2 (F = 260; toutes les<br />

différences sont significatives à P 0.01). Le passage du traitement4ge<br />

3 au traitement âge 5 correspond à la fermeture du couvert. A cette<br />

date, l'indice foliaire mort (tombé au sol) est faible: 0.03, 0.03, 0.10<br />

m2.m-2, avec une augmentation significative dans les parcelles plus<br />

âgées (F = 69.3, P 0.01). Les sévérités <strong>de</strong> cercosporiose tardive, bien<br />

que légèrement plus élevées en valeur dans les parcelles les plus âgées<br />

(age 3: 0.19; age 5: 0.10; age 7: 0.32 %), ne sont pas significativement<br />

différentes (F = 0.58). Les différences d'intensité <strong>de</strong> défoliation à cette<br />

date peuvent donc principalement Qtre attribuées aux différences d'âge<br />

physiologique entre les parcelles.<br />

A t = 14, aucune différence significative n'est détectée concernant<br />

la surface foliaire infectée sur les plantes-sources (âge 3: 0.017; âge 5:<br />

0.013; age 7: 0.028 m2.plante-', F = 0.93). Les observations ulté-<br />

rieures indiquent un déclin rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sévérité chez les plantes jeunes,<br />

et une différence significative (F = 10.1 , P 0.05) <strong>de</strong> la proportion <strong>de</strong><br />

tissus infectés, puis défoliés entre les plantes jeunes (âge 3: 0.90) et les<br />

plantes plus âgées (âge 5: 0.47; âge 7: 0.54). De toute évi<strong>de</strong>nce, à t =<br />

21 , l'essentiel <strong>de</strong> la surface foliaire infectée <strong>de</strong>s plantes-sources jeunes<br />

(âge 3) est déjà tombée au sol, tandis que chez les plantes plus âgées, les<br />

tissus infectés sont encore également distribués sur <strong>de</strong>s feuilles en place<br />

ou tombées au sol (âge 5 et âge 7, Fig. 4-1).<br />

b- Dissémination <strong>de</strong> spores<br />

La dissémination <strong>de</strong>s spores à partir <strong>de</strong>s sources d'inoculum peut être<br />

étudiée au travers <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> D (qui reprksente la <strong>de</strong>nsité surfa-<br />

cique <strong>de</strong>s spores piégées) et <strong>de</strong> DO (qui représente cette <strong>de</strong>nsité,<br />

corrigée pour les infections spontanées, les interférences entre parcel-


Figure 4-1. Evolution <strong>de</strong> la surface foliaire dans <strong>de</strong>s sources<br />

d'inoculum établies artificiellement par contamination avec C.<br />

personatum dans <strong>de</strong>s parcelles d'âge différent.<br />

Abscisses: temps en jours apr& contamination <strong>de</strong>s plantes-so-urces.<br />

Ordonnées: surface foliaire, en m2 par plante-source.<br />

LLPs : surface foliaire vivante (attachée).<br />

DLPs : surface foliaire morte (détachée).<br />

L'aire sous la courbe d'accroissement <strong>de</strong> la surface foliaire infectée ,<br />

(attachée ou détachée) est ombrée. Les co<strong>de</strong>s (caracteres gras) indiquent<br />

I'âge <strong>de</strong>s plantes au moment <strong>de</strong> leur contamination. La puissance <strong>de</strong>s<br />

sources (voir texte) est indiquée (f). Chaque diagramme représente la<br />

moyenne <strong>de</strong> trois répétitions.


. Fig. 4-1<br />

21 34 14 21 34<br />

t t<br />

O I I I<br />

14 21 34 14<br />

t<br />

3 5<br />

GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE<br />

73


74 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

les, et la puissance <strong>de</strong>s sources). La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s points d'infection sur<br />

les plantes-pièges est habituellement faible (la valeur moyenne <strong>de</strong> D est<br />

<strong>de</strong> 1.53, avec pour bornes extrêmes 0.03-6.43 Iésions.cm-2), et ces<br />

points d'infections sont répartis à la surface <strong>de</strong>s feuilles d'une manière<br />

homogène. En raison <strong>de</strong> la longue pério<strong>de</strong> d'exposition <strong>de</strong>s plantes-<br />

pièges, le diamètre <strong>de</strong>s lésions est variable (environ 1 à 5 mm), mais ne<br />

gêne pas un décompte <strong>de</strong> points d'infection parfois très proches. La<br />

transformation pour <strong>de</strong>s infections multiples (Gregory, 1948) n'a donc<br />

pas été appliquée à ces données.<br />

bl- Analyse <strong>de</strong> variance. La correction <strong>de</strong> D pour le bruit <strong>de</strong> fond et la<br />

puissance <strong>de</strong>s sources (DO) se traduit par une réduction du rapport <strong>de</strong><br />

variance représentant l'effet <strong>de</strong> I'âge <strong>de</strong>s parcelles (unités principales),<br />

ainsi qu'un accroissement <strong>de</strong>s rapports représentant l'effet <strong>de</strong> la<br />

distance et <strong>de</strong> l'interaction âge*distance.<br />

Un effet significatif (F = 11.0, P<br />

0.05, Tab. 4-1) <strong>de</strong>meure<br />

cependant présent dans les variations <strong>de</strong> DO, qui correspond à un<br />

accroissement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions moyenne corrigée lorsque I'âge<br />

<strong>de</strong>s parcelles augmente: DO = 6.5 lou4, 26.3 et 54.7 (lésions<br />

par m2 <strong>de</strong> surface foliaire <strong>de</strong> plante piège, par m2 <strong>de</strong> surface foliaire<br />

infectée dans la source), respectivement pour les âges 3, 5, et 7.<br />

L'effet significatif <strong>de</strong> la distance (F = 34.2, P 0.01) correspond<br />

à la diminution générale <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité corrigée <strong>de</strong> lésions à mesure que<br />

l'on s'éloigne <strong>de</strong> la source (DO = 80.2 33.8 et 2.8<br />

respectivement pour x = 0.2, 0.8, et 2.8 m). L'interaction âge*distance<br />

(F = 7.45, P 0.01) indique une différence dans la forme <strong>de</strong> cette<br />

diminution selon l'âge <strong>de</strong>s parcelles, c'est-à-dire <strong>de</strong>s différences dans<br />

les gradients <strong>de</strong> dissémination.<br />

Un effet directionnel est également mis en évi<strong>de</strong>nce (F = 2.91, P<br />

O.OS), qui correspond à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités corri ées <strong>de</strong> lésions plus fortes<br />

dans la direction Nord-Ouest (DO = 54.2 10- f ) que dans les autres (30.0<br />

34.2 et 37.2 respectivement pour les directions<br />

Nord-Est, Sud-Est, et Sud-Ouest).<br />

b2- Equations <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> dissémination. Les équations ajustées<br />

aux données <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions corrigées sont significatives à P<br />

0.05 (Tab. 4-2). Les coefficients <strong>de</strong> détermination sont équivalents<br />

pour le modèle exponentiel (R2 = 0.63, 0.76, 0.74, respectivement<br />

pour les âges 3, 5, et 7) et pour le modèle puissance (R2 = 0.78, 0.86,<br />

0.61). Les <strong>de</strong>ux modèles indiquent <strong>de</strong>s gradients plus faibles dans les<br />

parcelles plus jeunes. En conséquence, la <strong>de</strong>mi-distance (u) calculée à<br />

partir du modèle exponentiel est plus faible pour les parcelles d'âge 7<br />

et 5 (0.45 et 0.60 m) que pour les parcelles d'âge 3 (1.22).<br />

Les <strong>de</strong>ux jeux d'équations pour DO indiquent une augmentation<br />

<strong>de</strong>s ordonnées à l'origine (une diminution en valeur absolue) lorsque


GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 75<br />

Tableau 4-1. Analyses <strong>de</strong> variance <strong>de</strong>s gradients primaires <strong>de</strong><br />

dissémination (Do )et <strong>de</strong> dispersion (So ) <strong>de</strong> la cercosporiose<br />

tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dans <strong>de</strong>s parcelles d'âge différent.<br />

Variable : D, (1) Variable : So (1)<br />

Sources ddl C.M. F(2) Sources ddl C.M. F<br />

<strong>de</strong> variation <strong>de</strong> variation<br />

---<br />

RBpétition 2 1245 1.45 Répétition 2 105 0.58<br />

Age 2 9400 11.0 ** Age 2 1051 5.78 *<br />

erreur (a) 4 856 erreur (a) 4 182<br />

Sous-unités : distances<br />

Distance 2 13641 34.2 *** Distance 3 862 35.5 ***<br />

Distancexage 4 2967 7.45*** Distancexage 6 137 5.65 **<br />

erreur (b) 12 398 erreur (b) 18 24<br />

total 26 total 35<br />

Sous-unités : directions<br />

Sous-unités : distances<br />

Sous-unités : directions<br />

Direction 3 1014 2.91 *** Direction 3 155 6.37 ***<br />

Directionxage 6 374 1.08 Direction xage 6 64 2.64 *<br />

erreur (b) 18 348 erreur (b) 18 24 ,<br />

total 35 total 35<br />

(1) Do : <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions sur les plantes-pièges, corrigée pour les<br />

infections spontanées, les interférences entre parcelles, et la<br />

puissance <strong>de</strong>s sources (voir texte).<br />

So : sévérité <strong>de</strong> maladie corrigée pour les infections spontanées, la<br />

puissance <strong>de</strong>s sources, et la taille <strong>de</strong>s plantes-cibles du<br />

couvert (voir texte).<br />

(2) Les rapports <strong>de</strong> variance suivis par : *, **, et *** sont significatifs à<br />

P < 0.10, 0.05, et 0.01, respectivement.


Figure 4-2. Cercosporiose tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>. Gradients <strong>de</strong><br />

dissémination <strong>de</strong> spores.<br />

Abscisses: distance à la source d'inoculum, en m (x).<br />

Ordonnées: <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lesions, D, sur les plantes-pièges par unité <strong>de</strong><br />

surface foliaire infectée corrigée pour les infections pontanées et les<br />

interférences entre parcelles (Nlesion.m-*. m-2).<br />

Les co<strong>de</strong>s (caractères gras) donnent les âges <strong>de</strong>s parcelles au moment <strong>de</strong><br />

la contamination <strong>de</strong>s plantes-sources, en semaines. Chaque point<br />

represente la moyenne <strong>de</strong> 12 valeurs <strong>de</strong> Do selon 4 directions dans trois<br />

répétitions.


.010-<br />

.O05<br />

GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE<br />

t<br />

\<br />

i<br />

\<br />

+'\r \<br />

-<br />

0.2 0:8<br />

*\. 7<br />

\ \<br />

\ L.<br />

\<br />

\5<br />

\<br />

\.<br />

Fig. 4-2<br />

\. \.<br />

3:2 x<br />

77


Figure 4-3. Gradients primaires <strong>de</strong> cercosporiose tardive <strong>de</strong><br />

l'arachi<strong>de</strong>.<br />

Abscisses: distance à la source d'inoculum, en m (x).<br />

Ordonnées: surface foliaire infectée, So, par unité <strong>de</strong> surface foliaire<br />

infectee dans la source, corrigée pour les infections spontanées (m2.<br />

m-2).<br />

Les co<strong>de</strong>s (caractkres gras) donnent les âges <strong>de</strong>s parcelles au moment <strong>de</strong><br />

la contamination <strong>de</strong>s plantes-sources, en semaines. Chaque point<br />

représente la moyenne <strong>de</strong> 12 valeurs <strong>de</strong> Do selon 4 directions dans trois<br />

répétitions.


so<br />

40-<br />

30-<br />

. 20-<br />

10-<br />

GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE<br />

I<br />

0.4 0.8 1.6 2.4 X<br />

Fig. 4-3<br />

79


80 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

l'âge <strong>de</strong>s parcelles croît (Tab. 4-2 et Fig. 4-2); cet accroissement<br />

correspond au résultat <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> variance.<br />

c- Dispersion <strong>de</strong> maladie<br />

La dispersion <strong>de</strong> la maladie à partir <strong>de</strong>s sources d'inoculum peut Ctre<br />

analysée grâce aux variations <strong>de</strong> S (sévérité moyenne par plante<br />

individuelle) et <strong>de</strong> SO (surface foliaire infectée corrigée par plante et<br />

par unité <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong> la source).<br />

CI- Analyses <strong>de</strong> variance. La correction <strong>de</strong> S pour les infections<br />

spontanées, la puissance <strong>de</strong> la source, et la surface foliaire <strong>de</strong>s plantes<br />

présentes dans le couvert (SO) se traduit par une réduction du rapport<br />

<strong>de</strong> variance représentant l'effet <strong>de</strong> I'âge (unité principale) <strong>de</strong>s parcelles,<br />

et par l'accroissement <strong>de</strong> ces rapports pour l'effet <strong>de</strong> la distance à la<br />

source, et les interactions âge*distance et âge*direction. Les valeurs<br />

moyennes <strong>de</strong> SO présentent cependant <strong>de</strong>s écarts importants (SO = 21.5,<br />

17.8, 3.8 m2.m-2, respectivement pour âge 7, 5, et 3) qui se traduisent<br />

par un rapport <strong>de</strong> variance indicatif (Tab. 4-1; F = 5.78, P < 0.1).<br />

L'analyse <strong>de</strong> variance sur SO indique un effet significatif <strong>de</strong> la<br />

distance à la source (F = 35.5, P < 0.01), avec une décroissance rapi<strong>de</strong><br />

avec la distance à la source (SO = 28.2, 13.7, 9.6, et 5.9 m2.m-2,<br />

respectivement pour x = 0.4, 0.8, 1.6, et 2.4 m).<br />

L'interaction âge*distance significative (F = 5.65, P<br />

0.01) qui<br />

est mise en évi<strong>de</strong>nce sur les variations <strong>de</strong> SO implique <strong>de</strong>s différences<br />

entre les formes <strong>de</strong>s gradients selon l'âge <strong>de</strong>s parcelles.<br />

Un effet directionnel est mis en évi<strong>de</strong>nce (F = 6.37, P < 0.01). De<br />

fait, les valeurs moyennes <strong>de</strong> SO sont plus fortes selon les directions<br />

Nord (1 9.2) et Ouest (16.4) que selon les directions Sud (1 1.5) et Est<br />

(10.4), selon la P.P.D.S. à P 0.05. En outre, une interaction<br />

âge*direction est suggérée (F = 2.64, P < 0.1).<br />

c2- Equations <strong>de</strong>s gradients primaires <strong>de</strong> maladie. Les équations<br />

ajustées à partir <strong>de</strong>s données corrigées pour les gradients primaires<br />

sont toutes significatives à P < 0.01 (Tab. 4-2). Les coefficients <strong>de</strong><br />

détermination sont légèrement plus faibles avec le modèle exponentiel<br />

(R2 = 0.59, 0.52, 0.55, pour âge 3, 5 et 7) qu'avec le modèle puissance<br />

(R2 = 0.64, 0.59, 0.56). Les <strong>de</strong>ux modèles indiquent <strong>de</strong>s valeurs abso-<br />

lues plus petites <strong>de</strong>s pentes pour les parcelles d'âge 3, c'est-à-dire <strong>de</strong>s<br />

gradients plus faibles (Fig. 4-3) que pour les parcelles d'âge 5 et 7, qui<br />

ne diffèrent pas significativement. En conséquence, les <strong>de</strong>mi-distances<br />

calculées grâce au modèle exponentiel sont plus faibles pour les<br />

parcelles d'âge 7 et 5 que pour les parcelles d'âge 3 (respectivement: 01<br />

= 0.84,0.84, et 1.28 m). Dans les <strong>de</strong>ux jeux d'équations, les ordonnées


GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 81<br />

Tableau 4-2. Equations <strong>de</strong> régression pour les gradients <strong>de</strong><br />

dissémination <strong>de</strong> spores (Do) et pour les gradients primaires (So)<br />

<strong>de</strong> cercosporiose tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dans <strong>de</strong>s parcelles d'âge<br />

différent.<br />

Variable<br />

Age<br />

Forme <strong>de</strong> I'équation<br />

In (y) =a- b x (1) In (y) = a - b In(x)<br />

Equation R2 P (3) Equation R2 P<br />

-- --<br />

DO<br />

3 InDO =-6.65 - 0.57~ 0.63


82 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

à l'origine augmentent avec l'âge <strong>de</strong>s parcelles (Tab. 4-2, Fig. 4-3).<br />

d- Comparaison <strong>de</strong>s rksultats concernant la disshination <strong>de</strong> spores<br />

(SO) et la dispersion <strong>de</strong> maladie (DO).<br />

dl - Gradients primaires. Les formes <strong>de</strong>s gradients primaires <strong>de</strong><br />

dispersion <strong>de</strong> maladie représentés par les variations <strong>de</strong> SO avec la dis-<br />

tance à la source (Fig. 4-3), et <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong> spores<br />

représentés par celles <strong>de</strong> DO (Fig, 4-2) sont similaires. La comparaison<br />

<strong>de</strong>s équations (Tab. 4-2), pour chaque classe d'âge, indique que les<br />

pentes obtenues pour SO et pour DO ne diffèrent pas significativement.<br />

Dans les parcelles d'âge 3, les gradients sont faibles, tandis qu'ils<br />

sont forts dans les parcelles d'âge 5 et 7. Ce résultat est indiqué par<br />

l'interaction âge*distance mise en évi<strong>de</strong>nce dans les analyses <strong>de</strong> varian-<br />

ce. La forme <strong>de</strong>s gradients pour les parcelles d'âge 7 diffère légère-<br />

ment <strong>de</strong> celle obtenue dans les parcelles d'âge 5. Les figures 4-2 et 4-3<br />

suggèrent que la diminution <strong>de</strong> SO ou DO dans les parcelles d'âge 7 n'est<br />

pas aussi accusée à mi-distance <strong>de</strong> la source (SO: 0.4-0.8 m; DO: 0.2-0.8<br />

m) qu'elle ne l'est dans les parcelles d'âge 5.<br />

Les différences entre les valeurs <strong>de</strong> SO et DO à proximité <strong>de</strong>s<br />

sources en fonction <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles (respectivement 0.4 et 0.2 m)<br />

contribuent en gran<strong>de</strong> partie à l'effet <strong>de</strong> I'âge mis en évi<strong>de</strong>nce dans les<br />

analyses <strong>de</strong> variance - à plus gran<strong>de</strong> distance, les différences entre âge<br />

<strong>de</strong>s parcelles sont sensiblement moindres. Ces écarts à proximité <strong>de</strong>s<br />

sources sont en gran<strong>de</strong> partie responsables également <strong>de</strong>s différences<br />

entre ordonnées à l'origine dans les équations <strong>de</strong> gradients.<br />

d2- Eflets directionnels. Des effets directionnels significatifs sont<br />

i<strong>de</strong>ntifiés pour SO et DO (Tab. 4-1). Une interaction age*direction est<br />

également suggérée (P < 0.1) pour la sévérité corrigée, mais non pour<br />

la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions corrigée.<br />

La figure 4-4 montre que la dispersion, représentée par SO, est<br />

plus forte sur les directions Nord et Ouest pour les parcelles d'âge 7,<br />

tandis que seule la direction Nord prédomine pour les parcelles d'âge 3<br />

et 5, ce qui correspond à l'interaction âge*direction suggérée par l'ana-<br />

lyse <strong>de</strong> variance. En ce qui concerne la dissémination <strong>de</strong> spores (DO), la<br />

direction prédominante est Nord-Ouest pour toutes les parcelles. La<br />

figure 4-4 indique une correspondance générale <strong>de</strong>s directions <strong>de</strong> dissé-<br />

mination et <strong>de</strong> disp.ersion; ainsi les valeurs élevées <strong>de</strong> SO obtenues sur<br />

les directions Nord et Ouest pour les parcelles d'âge 7 correspon<strong>de</strong>nt<br />

aux valeurs élevées <strong>de</strong> DO sur la direction Nord-Ouest. Lorsque l'on<br />

effectue une interpolation <strong>de</strong>s valeurs moyennes (sur 3 distances) <strong>de</strong> DO<br />

sur les directions Nord-Est, Sud-Est, Sud-Ouest et Nord-Ouest pour<br />

chaque répétition et dans les trois âges considérés, une corrélation


GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 83<br />

significative entre ces valeurs interpolées et les valeurs moyennes (sur<br />

4 distances) <strong>de</strong> SO est obtenue (r = 0.71, 34 d.d.l., P 0.01).<br />

4 - Discussion<br />

a- Résultats <strong>de</strong> la correction <strong>de</strong>s données concernant la sévéritk et la<br />

<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions sur les plantes-pièges.<br />

En conséquence <strong>de</strong>s corrections appliquées à la sévérité <strong>de</strong> cercos-<br />

poriose tardive (S) et à la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions observées sur les plantes-<br />

pièges (D), une réduction <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> variance est obtenue, en<br />

particulier pour l'effet <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles, dans la première partie<br />

<strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> variance, qui concerne les unités principales (Gomez &<br />

Gomez, 1984). Dans la secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> variance, c'est un<br />

accroissement <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> variance (en particulier pour l'effet <strong>de</strong> la<br />

distance à la source) qui est obtenu. Les corrections effectuées aboutis-<br />

sent donc au résultat recherché, c'est-à-dire une réduction <strong>de</strong>s varia-<br />

tions attribuables aux infections spontanées et aux interférences entre<br />

parcelles ('bruit <strong>de</strong> fond', voir le chapitre 3), ainsi qu'aux différences<br />

<strong>de</strong> puissance <strong>de</strong>s sources, représentée dans cette étu<strong>de</strong> par la surface<br />

infectée (attachée ou tombée au sol) affectant les plantes-sources.<br />

Des écarts importants liés à l'âge <strong>de</strong>s parcelles (Tab. 4-1 ; DO : P<br />

0.05; SO : P < 0.1) <strong>de</strong>meurent cependant apparents après ces<br />

corrections, avec diverses interprétations possibles:<br />

- les corrections effectuées ne ren<strong>de</strong>nt pas suffisamment compte <strong>de</strong>s<br />

différences entre âges <strong>de</strong>s parcelles, en termes <strong>de</strong> bruit <strong>de</strong> fond;<br />

- elles ne ren<strong>de</strong>nt pas suffisamment compte <strong>de</strong>s différences entre âges<br />

<strong>de</strong>s parcelles, en termes <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong>s sources;<br />

- elles n'incorporent pas <strong>de</strong>s différences liées aux variations <strong>de</strong> struc-<br />

ture du couvert végétal, qui affectent la dissémination <strong>de</strong> spores et la<br />

dispersion <strong>de</strong> la maladie.<br />

6- Comparaison <strong>de</strong>s gradients primaires <strong>de</strong> maladie et <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong><br />

dispersion <strong>de</strong> spores.<br />

La correspondance entre les formes <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong><br />

spores (<strong>de</strong>nsités corrigées <strong>de</strong> lésions sur les plantes-pièges, Fig. 4-2) et<br />

celles <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> maladie (sévéritks corrigées, Fig. 4-3), <strong>de</strong> même<br />

que la correspondance entre les directions sur lesquelles la maladie<br />

s'est propagée d'une façon prédominante (Fig. 4-4) indiquent que les<br />

informations obtenues au cours <strong>de</strong> cette expérimentation sont cohéren-<br />

tes. La direction prkdominante <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> la maladie corres-<br />

pond à la direction dominante du vent au cours <strong>de</strong> l'expérience. Une


Figure 4-4. Effet <strong>de</strong>s directions sur les gradients primaires <strong>de</strong><br />

dispersion et sur les gradients <strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong> cercosporiose<br />

tardive <strong>de</strong> l’arachi<strong>de</strong>.<br />

Les co<strong>de</strong>s (caractères gras) donnent les âges <strong>de</strong>s parcelles au mo.ment <strong>de</strong><br />

la contamination <strong>de</strong>s plantes-sources, en semaines.<br />

So : surface foliaire infectée par unité <strong>de</strong> surface infectée dans la source,<br />

corrigée pour les infections spontanées (m2. m-2).<br />

Do: <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions sur les plantes-pièges par unité <strong>de</strong> surface<br />

infectée dans la source, corrigée pour les infections Spontanées et<br />

les interférences entre parcelles (N,esion.m-2. m-2).<br />

La longueur <strong>de</strong> chaque vecteur représente la moyenne <strong>de</strong> 12 (Sa) ou<br />

9 (Da) valeurs, pour 3 répétitions et 4 (Sa) ou 3 (Da) distances à la<br />

source. Les indices foliaires (LAI, moyenne <strong>de</strong> 3 répétitions) sont<br />

indiqués.


7<br />

3<br />

5<br />

Ë<br />

Fig. 4-4<br />

- 10


86 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

interaction âge*direction est i<strong>de</strong>ntifiée (Tab. 4-1, DO), qui représente<br />

une rotation dans la direction prédominante <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> maladie<br />

(Fig. 4-4, âge 7). Cette rotation, au <strong>de</strong>meurant mo<strong>de</strong>ste en amplitu<strong>de</strong>,<br />

peut être attribuée à une modification <strong>de</strong> l'allure <strong>de</strong>s turbulences au-<br />

<strong>de</strong>ssus et dans le couvert végétal lorsque l'indice foliaire atteint <strong>de</strong>s<br />

valeurs élevées. Cette interaction n'est pas mise en évi<strong>de</strong>nce à partir <strong>de</strong>s<br />

données provenant <strong>de</strong>s piégeages <strong>de</strong> spores; il convient cependant <strong>de</strong><br />

noter que la pério<strong>de</strong> durant laquelle les piégeages ont été effectués ne<br />

couvre pas complètement celle où les gradients primaires se sont établis<br />

dans les parcelles.<br />

c- Comparaison <strong>de</strong>s gradients.<br />

La forme <strong>de</strong>s gradients (Fig. 4-2 et 4-3) et leurs équations (Tab. 4-2)<br />

indiquent que les gradients sont plus forts (Gregory, 1968; Minogue,<br />

1986; Campbell & Mad<strong>de</strong>n, 1990) dans les parcelles âgées que dans les<br />

parcelles jeunes. En conséquence, les valeurs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-distances aug-<br />

mentent avec I'âge <strong>de</strong>s parcelles. Ces différences sont attribuables à une<br />

réduction <strong>de</strong> l'accessibilité du feuillage (Zadoks & Schein, 1979) aux<br />

spores disséminées, tandis que le couvert se ferme, et que son indice<br />

foliaire s'accroît.<br />

Des équations <strong>de</strong> régressions présentant <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> corré-<br />

lation significatifs sont obtenues avec les <strong>de</strong>ux modèles testés. L'adé-<br />

quation <strong>de</strong>s données aux <strong>de</strong>ux modèles est équivalente, un résultat<br />

fréquent avec ces <strong>de</strong>ux équations Pitt et al., 1987). Les coefficients <strong>de</strong><br />

détermination sont relativement bas (R2 = 0.52 - 0.86) lorsqu'on les<br />

compare à <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gradients (R2 = 0.85 - 0.95, Fitt et<br />

al., 1987), mais du même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que ceux obtenus par<br />

Al<strong>de</strong>rman et aL(l989, R2 = 0.58-0.98). La gamme <strong>de</strong> valeurs obtenues<br />

avec le modèle exponentiel pour l'estimation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>mi-distance (a =<br />

0.84 - 1.28 m, a = 0.45 - 1.22 m, respectivement pour la dispersion <strong>de</strong><br />

maladie et la dissémination <strong>de</strong> spores) correspond à la gamme <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>mi-distances calculées pour <strong>de</strong>s champignons phytopathogènes à<br />

dissémination aérienne (Fitt et al., 1987).<br />

Les différences d'ordonnées à l'origine <strong>de</strong>s droites <strong>de</strong> régres-<br />

sion correspon<strong>de</strong>nt à l'effet <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles observées dans les<br />

analyses <strong>de</strong> variances sur les variables corrigées.<br />

d- Interprétations <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> variance représentant l'âge <strong>de</strong>s<br />

parcelles et <strong>de</strong>s diflérences d'ordonnées à l'origine.<br />

La correction effectuée sur la sévérité (5') ne prend pas en compte un<br />

accroissement différentiel <strong>de</strong> maladie en fonction <strong>de</strong> I'âge <strong>de</strong>s parcelles


GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 87<br />

avant l'établissement <strong>de</strong> sources d'inoculum fonctionnelles. Le fait que<br />

les sévérités estimées avant l'apparition du gradient primaire ne<br />

présentent pas <strong>de</strong> différences significatives en fonction <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s<br />

parcelles suggère que la correction relativement simple qui a été<br />

appliquée aux données est suffisante pour représenter les infections<br />

spontanées. Cette correction, cependant, ne prend pas en compte les<br />

interférences entre parcelle se produisant après l'établissement <strong>de</strong>s<br />

sources.<br />

La correction appliquée à la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions sur les<br />

plantes-pièges (0) est fondée sur les infections se produisant sur les<br />

<strong>de</strong>mi-parcelles <strong>de</strong> référence, dans lesquelles n'étaient pas établies <strong>de</strong><br />

sources. Des plantes-pièges y sont disposées alors que le piégeage<br />

autour <strong>de</strong>s sources est en cours. De ce fait, la correction effectuée sur<br />

D prend simultanément en compte les interférences entre parcelles, et<br />

les infections spontanées. Le fait que les <strong>de</strong>ux corrections, l'une sur S,<br />

qui n'incorpore pas les interférences entre parcelles, l'autre sur 0, qui<br />

les prend en compte, aboutissent <strong>de</strong> la même manière à un<br />

accroissement <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong> la distance aux sources, suggère que toutes<br />

<strong>de</strong>ux sont appropriées pour réduire les conséquences <strong>de</strong>s in€ections<br />

spontanées, et que les interférences entre parcelles au cours <strong>de</strong> cette<br />

expérience étaient relativement faibles.<br />

A t = O, <strong>de</strong>s plantes d'âge différent sont contaminées avec la<br />

même quantité d'inoculum. Le résultat <strong>de</strong> l'infection artificielle,<br />

exprimé en termes <strong>de</strong> surface foliaire infectée à t = 14, n'indique pas<br />

<strong>de</strong> différence entre âges <strong>de</strong>s plantes. Les observations ultérieures<br />

montrent que le développement <strong>de</strong> la maladie dans les sources aboutit à<br />

une défoliation beaucoup plus intense <strong>de</strong>s tissus infectés chez les plantes<br />

jeunes. Les plantes-sources diffèrent donc à plusieurs égards: (1) les<br />

plantes jeunes sont plus petites, entourées <strong>de</strong> zones dépourvues <strong>de</strong><br />

couvert, (2) les plantes âgées présentent une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions plus<br />

faible, éventuellement associée à une intensité <strong>de</strong> sporulation plus forte<br />

(Nevill, 1981), sur un plus grand nombre <strong>de</strong> strates foliaires, et (3) les<br />

plantes jeunes présentent, peu <strong>de</strong> temps après l'établissement <strong>de</strong>s<br />

sources (t = 21), une plus gran<strong>de</strong> proportion <strong>de</strong> lésions sur <strong>de</strong>s feuilles<br />

tombées au sol. II est certain que ces différences ont pu affecter la<br />

puissance <strong>de</strong>s sources, mais elles n'ont pas été incorporées dans les<br />

corrections <strong>de</strong> S et D.<br />

La chute d'une gran<strong>de</strong> proportion <strong>de</strong> lésions présentes dans les<br />

sources a dû avoir un effet important suc la dispersion <strong>de</strong> maladie dans<br />

les parcelles jeunes. Si les estimations <strong>de</strong>s surfaces foliaires infectées<br />

attachées (ZLAa) et tombées au sol (ZLAd) sont utilisées comme<br />

variables explicatives complémentaires <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> SO,<br />

les équations <strong>de</strong> régression suivantes sont obtenues:<br />

In SO) = 3.22 + 116 ZLAa - 75 lLAd - 0.74 x<br />

(R<br />

(6)<br />

!2 d.70, 32 d.d.l., P


88 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

et:<br />

In SO) = 2.31+ I1 6 ZLAa - 75 ZLAd - 0.86 ln(x) (7 1<br />

(R (2 =0.73, 32 d.d.l., P


GRADIENTS DE CERCOSPORIOSE 89<br />

Supposant une production <strong>de</strong> spores i<strong>de</strong>ntique sur les feuilles jeunes ou<br />

âgées, en place dans le couvert ou tombées au sol, les résultats<br />

suggèrent que la dispersibilité <strong>de</strong> l'inoculum est réduite par la<br />

défoliation <strong>de</strong>s tissus infectés dans les sources <strong>de</strong>s parcelles les plus<br />

jeunes, ainsi que l'indiquent les ordonnées à l'origine plus faibles <strong>de</strong>s<br />

droites <strong>de</strong> régression, et l'effet significatif <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s parcelles.<br />

D'autre part, l'accessibilité du feuillage aux spores libérées par les<br />

sources est réduite par la <strong>de</strong>nsité du couvert dans les parcelles plus<br />

âgées, comme l'indique les pentes plus fortes <strong>de</strong>s gradients.<br />

Les modèles empiriques <strong>de</strong> gradients <strong>de</strong> maladie sont <strong>de</strong>s<br />

instruments <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription, non d'interprétation (Gregory, 1968, Fitt et<br />

al., 1987). Les résultats <strong>de</strong> cette expérience indiquent que la forme <strong>de</strong>s<br />

gradients primaires <strong>de</strong> cercosporiose tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> sont<br />

modifiés par la structure du couvert végétal. L'examen <strong>de</strong>s ordonnées à<br />

l'origine et la comparaison <strong>de</strong>s sources d'inoculum indiquent que la<br />

structure <strong>de</strong> la source influe fortement sur sa puissance; ces<br />

informations, cependant, n'éclairent pas les mécanismes en cause.<br />

Les équations (6) et (7) fournissent une <strong>de</strong>scription<br />

complémentaire <strong>de</strong>s données. Elles ne doivent pas être interprétées <strong>de</strong><br />

manière erronée: les feuilles infectées, et tombées au sol, continuent <strong>de</strong><br />

contribuer au développement d'une épidémie <strong>de</strong> cercosporiose tardive.<br />

Ainsi, elles peuvent servir <strong>de</strong> sources d'inoculum pour initier <strong>de</strong>s<br />

épidémies (voir chapitre 7). Ces <strong>de</strong>ux équations indiquent seulement<br />

que, dans cette expérience, la chute <strong>de</strong> tissus infectés est associée à un<br />

affaiblissement relatif <strong>de</strong>s sources. De futurs travaux <strong>de</strong>vraient abor<strong>de</strong>r<br />

quantitativement la contribution <strong>de</strong>s feuilles infectées et tombées au sol<br />

(Thal & Campbell, 1988) au développement <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong><br />

cerco sporioses <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>.<br />

Bien que le vent, les goutelettes <strong>de</strong> rejaillissement <strong>de</strong> pluie et les<br />

insectes sont considérés comme responsables <strong>de</strong> la dissémination <strong>de</strong>s<br />

spores <strong>de</strong> C. personatutn (Porter et al., 1984), le détail et <strong>de</strong>s<br />

mécanismes <strong>de</strong> libération, <strong>de</strong> transport et <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong>s spores sur le<br />

couvert est mal connu, <strong>de</strong> même que leurs contributions respectives au<br />

développement <strong>de</strong>s épidémies. Des informations quantitatives sur ces<br />

mécanismes sont requises pour réellement comprendre les<br />

déterminismes <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> cercosporiose tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>.<br />

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Oxford University Press, New York. 427p.


Chapitre 5. Simulation dynamique<br />

<strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>:<br />

un modèle préliminaire<br />

S. Savary, P.D. De Jong , R. Rabbinge & J.C. Zadoks<br />

La construction d'un modèle <strong>de</strong> simulation dynamique déterministe<br />

constitue une approche unique pour faire le point <strong>de</strong>s acquis dans le<br />

domaine épidémiologique, en termes <strong>de</strong> relations hôte-parasite à<br />

I'échelle <strong>de</strong>s populations. Parce qu'elle implique d'envisager différents<br />

niveaux d'intégration, cette démarche permet, également, une réflexion<br />

sur les interactions hôte-parasite à différentes échelles prises en compte<br />

par la phytopathologie. Ce chapitre rapporte une première tentative <strong>de</strong><br />

construction d'lin modèle <strong>de</strong> simulation dynamique <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>. Le modèle incorpore <strong>de</strong>ux unités: la croissance et<br />

le développement <strong>de</strong> la culture, et l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> qui s'y<br />

développe. La structure du modèle est décrite, et ses performances sont<br />

présentées. Les effets <strong>de</strong>s cercosporioses sont introduits dans le modèle,<br />

sous la forme d'une fonction directrice. Des fonctions représentant les<br />

composantes <strong>de</strong> dommage propres à chacune <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies sont<br />

également incorporés. Les simulations sont en bon accord avec les<br />

données <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong> sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> observées iì<br />

Adiopodoumé, dans le Sud <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire. Les performances du<br />

modèle se conforment aux exigences requises pour un modèle<br />

préliminaire <strong>de</strong> simulation. Des orientations pour <strong>de</strong> futures<br />

améliorations <strong>de</strong> ce modèle sont discutées.<br />

Mots cles<br />

modèle <strong>de</strong> simulation dynamique, interactions hôte-parasite, composantes<br />

<strong>de</strong> résistance, composantes <strong>de</strong> dommage, couplage, vérification,<br />

analyse <strong>de</strong> sensibilité, évaluation d'un modèle, Pucciïzia arachidis,<br />

cercosporiose,Cercospora arachidicola, Cercosporidium personatuni<br />

(PZ;ceoisariopsis personata).


Figure 5-1. Structure d'un modèle préliminaire <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s<br />

épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>.<br />

A : Sous-modèle <strong>de</strong> croissance et <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la culture.<br />

B : Unité <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>.<br />

C : Unité <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong> multiplication <strong>de</strong>s pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>.<br />

D : Sous-modèle <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong> I'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

A, B, et C utilisent, comme variables d'état, <strong>de</strong>s poids secs d'organes, <strong>de</strong>s<br />

sites du couvert végétal, et <strong>de</strong>s spores <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, respectivement. Le sens<br />

<strong>de</strong>s acronymes est indiqué dans le tableau 5-1 et dans le texte.<br />

Les rectangles représentent <strong>de</strong>s variables d'état, les flèches continues, <strong>de</strong>s<br />

flux (<strong>de</strong> biomasse: A, <strong>de</strong> sites: B ou <strong>de</strong> spores: C), les flèches discontinues,<br />

<strong>de</strong>s flux d'information, les cercles, <strong>de</strong>s coefficients, et les barres<br />

horizontales marquées d'un point, <strong>de</strong>s fonctions directrices.


I i J<br />

B C<br />

A D


94 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

1 - Introduction<br />

La <strong>rouille</strong> (Puccinia arachidis Speg.), la cercosporiose précoce (Cer-<br />

cosporn nrachidicoin Hori), et la cercosporiose tardive (Cercospo-<br />

ridizrm personatunz (Berk. & Curt.) Deighton) constituent <strong>de</strong>s maladies<br />

importantes <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, et notamment en Côte<br />

d'Ivoire (Savary, 1987a; 1987b).<br />

Ce chapitre rend compte d'une première tentative pour élaborer<br />

un modèle <strong>de</strong> simulation dynamique <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong><br />

l'arachi<strong>de</strong>. Cette maladie, en effet, est d'apparition récente dans la<br />

région (Savary et al., 1990; voir également chap. 1). L'objectif est ici<br />

d'obtenir une meilleure compréhension <strong>de</strong>s déterminismes qui régissent<br />

les épidémies <strong>de</strong> cette maladie au plan quantitatif (Zadoks, 1972a). La<br />

croissance et le développement <strong>de</strong> la culture sont pris en compte par le<br />

modèle (Rabbinge & Rijsdijk, 1981), <strong>de</strong> même que les composantes <strong>de</strong><br />

résistance <strong>de</strong> l'hiite (Zadoks, 1972b) vis-à-vis du parasite. Une attention<br />

particulière est portée aux cercosporioses, qui affectent les épidémies<br />

<strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, <strong>de</strong> même que la croissance <strong>de</strong> la culture.<br />

2 - Structure du modèle<br />

a- Considérations géit6rales<br />

Le système étudié est constitué par un mètre carré d'une culture<br />

d'arachi<strong>de</strong> infectée par la <strong>rouille</strong>. II est entouré par un grand nombre<br />

<strong>de</strong> systèmes i<strong>de</strong>ntiques, avec les mêmes attributs, tels que le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

développement <strong>de</strong> la culture, son indice foliaire, et la sévérité <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong>. Le modèle à été développé à partir d'un modèle générique<br />

établi par Zadoks (1971).<br />

Le modèle comporte <strong>de</strong>ux unités principales, l'une se rapportant<br />

à la croissance et au développement <strong>de</strong> la culture, et l'autre, à<br />

I'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Cette <strong>de</strong>rnière comprend <strong>de</strong>ux sous-unités qui<br />

ren<strong>de</strong>nt compte du développement <strong>de</strong>s lésions <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> leur<br />

multiplication. Trois catégories <strong>de</strong> variables d'état sont donc<br />

considérées, qui se réfèrent à la matière sèche <strong>de</strong>s organes <strong>de</strong>s plantes,<br />

aux lésions <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, et aux spores <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (Fig. 5-1). Les<br />

informations concernant le climat et les cercosporioses sont introduites<br />

comme <strong>de</strong>s fonctions directrices du modèle. Le programme est écnt en<br />

CSMP (IBM, 1975). Le modèle fait intervenir un ensemble <strong>de</strong><br />

variables, <strong>de</strong> taux, <strong>de</strong> coefficients et <strong>de</strong> constantes, dont la liste est<br />

donnée dans le tableau 5-1, et dont les relations sont résumées dans le<br />

diagramme <strong>de</strong> flux <strong>de</strong> la figure 5-1.<br />

Le pas <strong>de</strong> temps utilisé aux cours <strong>de</strong>s intégrations successives doit<br />

être choisi en fonction <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> temps caractéristiques <strong>de</strong>s


SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE 95<br />

Tableau 5-1. Liste <strong>de</strong>s variables utilisées dans le modèle<br />

préliminaire <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l’arachi<strong>de</strong>.<br />

Acronyme Signification Unité<br />

AMAX Taux d’assimitation <strong>de</strong> CO2 en éclairement<br />

Satu rant<br />

[kg Co2.ha-1.h-1]<br />

A M<br />

CY33<br />

Rayonnement réel quotidien (400-700 nm)<br />

Sévérité <strong>de</strong> cercosporiose<br />

CLAI Fraction <strong>de</strong> LAI colonisée par Cercospora sp.<br />

m Facteur <strong>de</strong> correction<br />

CONSPO Coefficient <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> CO2<br />

en spores<br />

cspoc Réserve en spores du couvert<br />

CM Facteur <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> CO2 en<br />

matière sèche<br />

CVFP Efficacité <strong>de</strong> conversion en matière sèche<br />

(gousses)<br />

DEFQX Coefficient <strong>de</strong> ddp6t maximal<br />

DLAl Fraction d’indice foliaire perdu par défoliation<br />

DLDM Matière sèche foliaire perdue par défoliation<br />

DMFR Facteur quotidien <strong>de</strong> multiplication<br />

DRAINC Condition <strong>de</strong> pluviométrie quotidienne<br />

DVS<br />

ER<br />

Sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement<br />

Efficacité d’utilisation <strong>de</strong> la radiation absorbée<br />

pour l’assimilation <strong>de</strong> CO2 aux faibles éclairements<br />

1-1<br />

[kgCo,. J-’.ha-l.h-l<br />

’ GPkDT Taux <strong>de</strong> photosynthèse brute<br />

INEFD Efficacit6 <strong>de</strong>s infections quotidienne : rapport<br />

<strong>de</strong>s spores efficaces aux spores déposées<br />

LA I Indice foliaire<br />

LDM Matière seche <strong>de</strong>s feuilles<br />

LLAl Indice foliaire vivant (non défolid)<br />

LLDM Matière sèche <strong>de</strong>s feuilles vivantes (en place)<br />

LSPOC Contenu en spores d’une lésion<br />

MAINT Taux <strong>de</strong> respiration <strong>de</strong> maintenance<br />

NlPD Durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> infectieuse<br />

[jl<br />

NLPD Durée <strong>de</strong> la péri<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence<br />

[il<br />

PCL Coefficient <strong>de</strong> partition vers les feuilles<br />

(fonction <strong>de</strong> DVS)<br />

[-I<br />

PCP Coefficient <strong>de</strong> partition vers les gousses<br />

(fonction <strong>de</strong> DVS)<br />

FCR Coefficient <strong>de</strong> partition vers les racines<br />

[-I<br />

m<br />

(fonction <strong>de</strong> DVS)<br />

Coefficient <strong>de</strong> partition vers les tiges<br />

(fonction <strong>de</strong> DVS)<br />

1-1<br />

t


96 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Tableau 5-1 (suite)<br />

Acronyme Signification Unité<br />

PDM Poids sec <strong>de</strong>s gousses gMS1<br />

ENET Taux net <strong>de</strong> photosynth&se IgCH20*j-'l<br />

PHOT Pool <strong>de</strong> photosynthétats non fixés<br />

gCH201<br />

PLAl Indice foliaire photosynthétiquement actif<br />

PSIZE Taille (surface) d'une pustule Ii'.m-2.N,ite-1]<br />

M . Taux <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>s assimilats en spores gMS*j-'l<br />

RADEP Rapport quotidien <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong>s spores [-I<br />

RAlNF<br />

RALIB<br />

Rapport quotidien d'infections<br />

Rapport quotidien <strong>de</strong> libération <strong>de</strong>s spores<br />

1-1<br />

1-1<br />

RALIBX Rapport quotidien maximal <strong>de</strong> libération<br />

<strong>de</strong>s spores<br />

[-I<br />

RAINDY<br />

Rcx)<br />

Volume <strong>de</strong> pluie quotidien<br />

Taux <strong>de</strong> compensation pour la défoliatioh<br />

I"]<br />

I gMS.J-'l<br />

RDDS Taux <strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong>s spores (libération et<br />

<strong>de</strong>pôt), dans <strong>de</strong>s conditions défavorables<br />

[NSp .jell<br />

à l'infection<br />

RDL Taux d'accroissement <strong>de</strong> la matière sèche défoliée I gMs. j-l]<br />

RDM Taux <strong>de</strong> multiplication quotidien: flux quotidien <strong>de</strong> INsp. j-l]<br />

spores efficaces (conditions favorables)<br />

OU INSite.<br />

REFF Taux cumulé d'infection <strong>de</strong>s spores déposées [N,~. ï'l<br />

(spores efficaces) OU INSite. j-ll<br />

REFL Coefficient <strong>de</strong> réflexion du couvert<br />

RHMAX Humidité relative quotidienne maximale<br />

RHMlN Humidité relative quotidienne minimale<br />

RI N F 1 -3 Taux d'infection (conditions d&favorables,<br />

3 classes <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s spores)<br />

RLAl Fraction <strong>de</strong> la surface foliaire vivante<br />

(LLAI) couverte <strong>de</strong> pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

RLlB Taux <strong>de</strong> libération <strong>de</strong>s spores<br />

RLOS Taux <strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> spores<br />

RMlP Taux relatif <strong>de</strong> mortalité pendant la<br />

pério<strong>de</strong> infectieuse<br />

RMLP Taux relatif <strong>de</strong> mortalité pendant la<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence<br />

Rxc Taux d'occupation <strong>de</strong>s sites<br />

RPL Taux <strong>de</strong> partition vers les feuilles<br />

RPP Taux <strong>de</strong> partition vers les gousses<br />

RPR Taux <strong>de</strong> partition vers les racines<br />

RPS Taux <strong>de</strong> partition vers les tiges<br />

RRCD Taux relatif <strong>de</strong> compensation pour la défoliation<br />

1-1<br />

I Oh 1


Tableau 5-1 (suite)<br />

SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE . 97<br />

Acronyme Signification<br />

RRCER Taux relatif d'accroissement <strong>de</strong> sévérité<br />

<strong>de</strong> cercosporiose<br />

RRDCER Taux relatif <strong>de</strong> défoliation dû 8 la cercosporiose<br />

RRDDS Taux relatif <strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong>s spores<br />

(libération et dépôt, conditions défavorables)<br />

RRDL Taux relatif <strong>de</strong> défoliation<br />

RRDM Taux relatif <strong>de</strong> multiplication<br />

(conditions favorables)<br />

RRDPHY Taux relatif <strong>de</strong> défoliation (sénescence)<br />

RREM Taux d'élimination <strong>de</strong>s lésions du<br />

processus infectieux<br />

RRLOS Taux relatif <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> spores<br />

RRMIVC Taux relatif <strong>de</strong> mortalité pendant la pério<strong>de</strong><br />

infectieuse (coefficient variétal)<br />

RRMLVC Taux relatif <strong>de</strong> mortalité pendant la pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> latence (coefficient variétal)<br />

RSPO Taux <strong>de</strong> sporulation<br />

RSPONI Taux d'infection spontanée par unité <strong>de</strong> LAI<br />

RSPOP Taux <strong>de</strong> production <strong>de</strong> spores<br />

RSTAFT Taux quotidien d'influx d'infections spontanées<br />

RTDM<br />

' Matière sèche <strong>de</strong>s racines<br />

RTR 1-3 Taux <strong>de</strong> transferts <strong>de</strong>s spores en Survie<br />

du ler au 2e,du 2e au 3e, et du 3e sta<strong>de</strong> a<br />

I'élimination<br />

SDM Matière seche <strong>de</strong>s tiges<br />

SITE Nombre <strong>de</strong> sites du système<br />

SlTECO Coefficient <strong>de</strong> sites: nombre <strong>de</strong> sites<br />

par unité <strong>de</strong> LAI<br />

SLA Surface foliaire spécifique<br />

STEMP Température cumulée<br />

TEMPDY Température moyenne quotidienne<br />

TEMPN Température minimale quotidienne<br />

TEMPX Température maximale quotidienne<br />

THLD Seuil <strong>de</strong> proportion <strong>de</strong> défoliation<br />

pour la compensation<br />

VCSPOP Coefficient variétal pour la (O


98 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Tableau 5-1 (suite)<br />

i l , 1 -<br />

.~<br />

1 .<br />

Acronyme Signification ' Unite<br />

VCINF Coefficient variétal pour !a durée <strong>de</strong> la " 1-1 "<br />

WTCOD'<br />

pério<strong>de</strong> infectieuse (OIVCINFSl)<br />

Coefficient d'humectation pour le dépôt 1-1<br />

(fonction <strong>de</strong> DRAINC) '<br />

WTCOIE Coefficient d'humectation pour l'efficacité - . [ -I<br />

<strong>de</strong>s infections (fonction <strong>de</strong> DRAINC er RHMAX) 1 '<br />

XClR Nombre <strong>de</strong> sites éliminés , , " wsitel<br />

XlNF 9 Nombres <strong>de</strong> sites infectieux I<br />

N sit e 1<br />

8<br />

XLAT Nombre <strong>de</strong> sites latents I' [Nsitel<br />

XSV Nombre cumulé <strong>de</strong> sites infectieux et'élimin6s [Nsite]<br />

(nombre <strong>de</strong> sites visiblement infectés)<br />

XTO Nombre total <strong>de</strong> sites occupés [Nsite]! .<br />

XVPC Nombre <strong>de</strong> sites disponibles<br />

[Nsitel<br />

' I 1<br />

1


SIMULATION DYNAS/IIQUE.DE LA ROUILLE 99<br />

processus considérés. Le modèle prend en considération <strong>de</strong> nombreux<br />

processus, dont les constantes <strong>de</strong> temps sont très différentes, et qui font<br />

intervenir <strong>de</strong>s rétro-actions mulliples; le choix du pas <strong>de</strong> temps est<br />

donc nécessairement un compromis entre les délais <strong>de</strong> calcul<br />

nécessaires, les informations disponibles, et le biais <strong>de</strong>s résultats<br />

simulés. Ce modèle préliminaire utilise un pas <strong>de</strong>'temps <strong>de</strong>'un jour. Les<br />

processus dont les constantes <strong>de</strong> temps sont inférieures à un jour sont<br />

incorporés dans <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> calcul simplifiées (Zadoks, $1 971)<br />

grâce auxquelles <strong>de</strong>s processusr complexes sont transformés en<br />

Cvènements quotidiens selon <strong>de</strong>s règles préétablies (Waggoner, 1974;<br />

Rapilly & Jolivet, *1976). Le cours d'une journée simulée par le modèle<br />

débute à 08.00 heures et s'achève à 08.00 heures le len<strong>de</strong>main,<br />

simultanément à l'acquisition <strong>de</strong>s données climatiques.<br />

' L ,'<br />

b- Le mo<strong>de</strong>le <strong>de</strong> 1'116te I b<br />

Le modèle utilisé pour simuler la croissance <strong>de</strong> la culture et son<br />

développement est SUCROS (Van Keulen et al., 1982; Van Keulen &<br />

<strong>de</strong> Milliano, 1984). Quatre catégories d'organes sont considérées: les<br />

racines, les tiges, les feuilles et les gousses, représentées par leur<br />

matières sèches respectives: RTDM, SDM, LDM, et PDM (Tab. 5-1).<br />

La répartition <strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> carbone produits par la photosynthèse<br />

est décrite par <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> partition, respectivement: PCR, PCS,<br />

PCL, et PCP. Ces coefficients <strong>de</strong> partition sont <strong>de</strong>s fonctions du sta<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la culture (DVS). Leurs variations ont été<br />

mesurées dans <strong>de</strong>s parcelles in<strong>de</strong>mnes <strong>de</strong> maladie au cours d'expérimentations<br />

conduite à cette fin sur la Station Expérimentale <strong>de</strong><br />

l'IIRSDA, à AdiopodoumC (Fig. 5-2). Le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la<br />

culture (DVS, selon Boote, 1982a, Tab. 5-2) est une fonction <strong>de</strong> la<br />

température quotidienne cumulée.<br />

La matière sèche <strong>de</strong>s feuilles est convertie en indice foliaire<br />

(LAI) grâce au coefficient <strong>de</strong> surface foliaire spécifique, SLA. La<br />

défoliation peut être d'origine physiologique (liée au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

développement) et/ou pathologique (cercosporioses). Le taux <strong>de</strong><br />

défoliation (RDL) est proportionnel à la matière sèche <strong>de</strong> feuilles<br />

vivantes:<br />

RDL = RRDL * LLDM.<br />

Lorsque seule la défoliation physiologique est en cause, RRDL, qui est<br />

équivalent à un taux relatif <strong>de</strong> mortalité, est une fonction <strong>de</strong> DVS (H.<br />

Voortman & P. Raven, 1984, données non publiées).<br />

Le taux apparent <strong>de</strong> photosynthèse en conditions d'éclairement<br />

saturantes (AMAX) qui est utilisé dans le modèle est celui donné par<br />

Ketring et al. (1982):<br />

AMAX = 38 kgCo2 J-I ha-l h-l.


Figure 5-2. Coefficients <strong>de</strong> partition d'une culture d'arachi<strong>de</strong>.<br />

Les données représentent le développement et la croissance d'une culture<br />

d'arachi<strong>de</strong> protégée par un fongici<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact; les valeurs utilisées sont<br />

les moyennes <strong>de</strong> quatre répétitions pour chacune <strong>de</strong>s trois dates <strong>de</strong> semis.


SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE<br />

feuilles<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9<br />

sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement (STD)<br />

Pig. 5-2<br />

101


1 02 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Les valeurs <strong>de</strong> l'efficacité d'utilisation <strong>de</strong> la radiation visible absorbée<br />

pour l'assimilation <strong>de</strong> CO2 aux niveaux d'éclairement faible fEFF) et le<br />

coefficient <strong>de</strong> réflexion du cbuvert (REFL) sont celle's utilisées dans le<br />

modèle SUCROS (Ketring et al., 1982; H. Van Keulen, comm. pers.): .<br />

EFF = 0.5 kgCo? I J-' ha-' h-' m2 s, et REFL = 0.08.<br />

L'efficacité <strong>de</strong> conversion pour l'accroissement <strong>de</strong> la matière<br />

sèche, C*VF, est calculée suivant la formule <strong>de</strong> Penning <strong>de</strong> Vries & Van<br />

Laar (1982):<br />

CVF = PCL*O.59+ PCS"0.62 + PCR"0.65 + PCP*CVFP.<br />

Le coefficient <strong>de</strong> conversion pour la matière sèche <strong>de</strong>s gousses (CVFP)<br />

est calculé à partir <strong>de</strong> la composition biochimique moyenne <strong>de</strong> ces<br />

organes (Ketring et al., 1982: CVFP = 0.49 kgMs kgCH2ö1).<br />

c- Le modèle <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

~ , Y -<br />

cl- fis étapes <strong>de</strong> calcul<br />

A chaque pas d'intégration (jour), le programme calcule en cinq<br />

étapes: (1) la quantité <strong>de</strong> spores produites pendant la journée<br />

considérée,. (2) la quantité <strong>de</strong> spores- perdues par entraînement au SÖ1<br />

par la pluie, (3) la proportion <strong>de</strong> spores restantes qui sont libérées et<br />

déposées, (4) le nombre d'infections, qui aboutissent' à l'établissement<br />

<strong>de</strong> lésions latentes, et (5) le nombre <strong>de</strong> spores non libérées, qui<br />

s'accumulent dans une réserve d'inoculum I portée par le couvert<br />

(CSPOC).<br />

><br />

c2- Cycle infectieux<br />

Selon le modèle initial <strong>de</strong> Zadoks (1971), quatre catégories <strong>de</strong> sites<br />

(SITE) sont distinguées dans le couvert végétal: <strong>de</strong>s sites disponibles,<br />

latents, infectieux et <strong>de</strong>s lésions éliminées du processus épidémique par<br />

sénescence (XVAC, XLAT, XINF, et XCTR). Le taux d'occupation <strong>de</strong>s<br />

sites disponibles par la <strong>rouille</strong> peut s'écrire:<br />

ROCC = REFF * COFR + RSTART,<br />

où REFF est le taux d'infection <strong>de</strong>s spores déposées, et<br />

COFR = XVAC / SITE,<br />

est le facteur <strong>de</strong> correction. La fonction RSTART initie I'épidémie.<br />

REFF représente la multiplication quotidienne <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> la<br />

population <strong>de</strong> lésions, et est calculée comme la somme <strong>de</strong>s taux<br />

d'efficacité (1) <strong>de</strong>s spores qui sont disséminées dans <strong>de</strong>s conditions<br />

favorables (RDM) et (2) <strong>de</strong>s spores qui ont été disséminées au cours<br />

d'intervalles <strong>de</strong> temps (journées) précé<strong>de</strong>nts dans <strong>de</strong>s conditions<br />

défavorables à l'établissement <strong>de</strong> lésions; ces <strong>de</strong>rnières sont distribuées<br />

en trois classes d'âge (RINFI , RINF2, RINF3):<br />

REFF = RDM + RINFl + RINF2 f RI".


SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE 103<br />

Tableau 5-2. Relations entre la température cumulee'(STEMP) et<br />

les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement (DVS) pour un cultivar d'arachi<strong>de</strong> a<br />

port erige et a cycle court (Adiopodoumé, Côte d'ivoire).<br />

STEMP<br />

Sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement ' DVS2<br />

- - Minimum Maximum<br />

^ ,<br />

-<br />

Apparition <strong>de</strong> la première feuille déployée sur 1 O 279<br />

l'axe principai-<strong>de</strong> la plante , I n<br />

Deuxième à troisième feuille déployée 2 279.1 463<br />

Quatrieme A nième feuille déployée 3 463.1 . 644<br />

Début floraison: une fleur au moins épanouie 4 644.1 823<br />

Début gynophore! ún gynophore apparu ' '5 823.4 ' 1000<br />

I<br />

Début gousse (un gynophore renflé) 9 gousse - 6 1000.1 1177<br />

formée (une gousse <strong>de</strong> dimensions caract6ristiques<br />

du cultivar)<br />

I < -<br />

Début graine:*une gousse'formée contenant un 7 1177.1 1413<br />

primordium <strong>de</strong> graine visible<br />

Graine remplie: un gousse formée dont la cavité<br />

interne est entièrement occupée par les graines<br />

8 1413.1 1725<br />

DBbut maturité: une 'gousse présentant une colora- 9 1725.1 1974<br />

tion du phricarpe ou <strong>de</strong> la pellicule <strong>de</strong>s graines<br />

Maturité complète: 213 9 3/4 <strong>de</strong>s gousses pré- 10 . 1974.1 -<br />

sentant ces colorations internes<br />

,<br />

' ,<br />

1 DaprBs Boote (1982a), legbrement modifie. *<br />

2 Valeur courante (journal¡&@) <strong>de</strong> DVS dans le programme <strong>de</strong> simulation.<br />

3 Somme <strong>de</strong>s temperatures moyennes' quotidiennes <strong>de</strong>puis la 'date <strong>de</strong><br />

semis. Les donnees repr6sentent les moyennes <strong>de</strong> 3 blocs (c'est-&dire<br />

3 dates <strong>de</strong> semis).<br />

. -<br />

. -<br />

1


104 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

DMFR est le facteur quotidien <strong>de</strong> multiplication par lésion individuelle<br />

(Zadoks, 1971):<br />

DMFR = REFF / XINF.<br />

Et la population totale <strong>de</strong> lésions est calculée comme:<br />

XTO = XLAT + XINF + XCTR.<br />

Par ailleurs, dans cette <strong>de</strong>rnière somme, XSEV représente la population<br />

<strong>de</strong> lésions visibles - celles qui sont observées au cours d'une, estimation<br />

<strong>de</strong> sévérité: ,-<br />

XSEV = XINF + XCTR.<br />

- i<br />

,-I c3- Production <strong>de</strong> spore;<br />

.<br />

La réseTe en spores portée par le couvert (CSPOC), c'est-à:dire la<br />

quantité <strong>de</strong> spores qui sont disponibles pour une éventuelle libération<br />

est calculéé par une intégration:<br />

CSPOC-= INTGRL (O., RSPO),<br />

dans laquelle le taux d'accroissement <strong>de</strong> la réserve en spores es - ,<br />

RSPO = RSPOP - RLIB - RLOS.<br />

RSPOP est le taux brut <strong>de</strong> production <strong>de</strong> spores, RLIB est le taux <strong>de</strong><br />

libération <strong>de</strong>s spores, et RLOS est le taux <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> spores dû ;i leur<br />

entraînement par la pluie. Le taux brut <strong>de</strong> production <strong>de</strong> spores est une<br />

fonction <strong>de</strong>s températures quotidiennes maximale (TEMPX), minimale<br />

(TEMPN), et moyenne (TEMPDY; Savary, 198%). Cette fonction est<br />

corrigée 'par un coefficient variétal (VCSPOP), dont la vale'ur par<br />

défaut; pour un cultivar sensible, est 1.<br />

c4- Perte <strong>de</strong> spores due à leur entraînement par la pluie<br />

-<br />

Une averse qui frappe un couvert d'arachi<strong>de</strong> infecté par la <strong>rouille</strong>. génère<br />

un flux <strong>de</strong> spores en suspension dans Veau glissant à la surface <strong>de</strong>s<br />

feuilles, puis ruisselant le long <strong>de</strong>s pétioles et <strong>de</strong>s tiges vers le.,sol. Le<br />

lessivage <strong>de</strong> la réserve en spores du couvert atteint une proportion élevée<br />

pour <strong>de</strong>s volumes <strong>de</strong> pluie (RAINDY) égaux ou supérieurs-à 5 mm<br />

(Savary & 'Janeau, 1986). Trois types <strong>de</strong> ccnditions pluviométriques<br />

quotidiennes (DRAINC) sont considérées: pas <strong>de</strong> pluie, pluviométrie<br />

inférieure B 5 ";ou pluviométrie sup6rieure à 5 mm. Ces trois<br />

catégories coriespon<strong>de</strong>nt, respectivement, à <strong>de</strong>s proportions <strong>de</strong> le<br />

ge égales à: O., 0.25, et 0.5<br />

-<br />

2<br />

L ..<br />

c5- Libération <strong>de</strong>s .spores<br />

Le taux <strong>de</strong> libération <strong>de</strong>s spores est proportionnel à la réserve en<br />

spores du couvert (CSPOC):<br />

RLIB = RALIB * CSPOC<br />

RALIB est une fonction du taux relatif maximal <strong>de</strong> libération <strong>de</strong> spores<br />

en conditions sèches (RALIBX = 0.16; Savary, 1986). Des conditions<br />

sèches sont définies par une humidité relative minimale quotidienne<br />

(RHMIN) inférieure à 70 % (Tab. 5-3; Mallaiah & Rao, 1982; Savary,


~ RAINDY:<br />

.<br />

. ~ tation<br />

Tableau 5-3. Une typo1 ie <strong>de</strong>s conditions climatiques utilisée pour définir<br />

<strong>de</strong>s regles quotidiennes régissant quelques processus épidémiologiques.<br />

I.<br />

- O


106 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

1986). RALIB dépend également <strong>de</strong> la pluviométrie. Des averses<br />

légères (RAINDY 5 mm) favorisent la dispersion <strong>de</strong> spores (RALIB<br />

= 1.1 * RALIBX), tandis que <strong>de</strong> fortes pluies (RAINDY 2 5 mm)<br />

l'empêchent (RALIB ,* = , O; Savary ¿& Janeau, 1986).<br />

c6- Dépôt <strong>de</strong>s spores dans le couvert<br />

Le dépôt <strong>de</strong>s spores est représenté par son taux relatif, RADEP.<br />

RXDEP est proportionnel à la surface foliaire qui porte <strong>de</strong>s sites,, qu'ils<br />

soient occupés ou non, à un coefficient <strong>de</strong>.dépÔt maximal (DEPOX), et<br />

i un coefficient représentant l'humectation du couvert (WTCOD). Le<br />

dépôt <strong>de</strong>s spores est cgnsidéré trois fois plus important sur un couvert<br />

humi<strong>de</strong> que sec (Chamberlain & Chadwick, 1972). DEPOX est tiré <strong>de</strong><br />

I'étu<strong>de</strong> conduite par Hirst & Stedman (1971), qui indique que la réduc-<br />

tion en <strong>de</strong>nsité d'un nuage <strong>de</strong> pollen <strong>de</strong> betterave à-sucre progressant<br />

au-<strong>de</strong>ssus et au travers d'une culture <strong>de</strong> blé est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 1 % par m<br />

<strong>de</strong> transport, et par unité d'indice folaire sec. Ce chiffre correspond à<br />

la moyenne (0.8 - 1.4 %)' <strong>de</strong>s valeurs obtenues pour un nuage <strong>de</strong> spores<br />

<strong>de</strong> Erysiphe granziiiis dans une culture d'orge (Aylor, 1982). Ces va-<br />

leurs représentent le dépôt <strong>de</strong>s spores à une méso-échelle, sur '<strong>de</strong>s dis-<br />

tances variant <strong>de</strong> 1 à 10 m, c'est-à-dire correspondant à une dissémina-<br />

tion entre plantes! à l'intérieur d'une culture. Si l'on envisage la dissé-<br />

mination à une micro-échelle, c'est-à-dire à l'échëlle d'une plante<br />

particulière (Roelfs & Martell, 1984), la proportion <strong>de</strong> spores déposées<br />

prend <strong>de</strong>s valeurs plus élevées. Dans le modèle, une valeur <strong>de</strong> 0.03<br />

pour DEPOX est utilisée.<br />

c7- Iizfection<br />

L'infection est représentée par RAINF, le taux relatif d'infection.<br />

RAINF est proportionnel à l'efficacité quotidienne .<strong>de</strong>s infections<br />

(INEFD), à un coefficient d'humectation (WTCOIE), et à un coefficient<br />

variétal pour l'efficacité <strong>de</strong>s infections (VCIEFF), dont la valeur<br />

est 1. pour un cultivar sensible:<br />

RAINF = VCIEFF * WTCOIE * INEFD.<br />

INEFD est calculé comme la moyenne <strong>de</strong>s efficacités à trois tempéra-<br />

ture <strong>de</strong> la journée considérée: TEMPX, TEMPN et TEMPDY (Savary,<br />

1985b); En conditions, <strong>de</strong> laboratoire, les spores <strong>de</strong> P. arachidis sont<br />

susceptibles '<strong>de</strong> germer et d'établir <strong>de</strong>s infections dès que I'humiditC<br />

relative est <strong>de</strong> 100 %, ou lorsque <strong>de</strong>s gouttelettes d'eau sont visiblement<br />

présentes à la surface <strong>de</strong>s feuilles (Savary, 1985a). Dans les conditions<br />

du champ, une atmosphère saturée d'eau est supposée coinci<strong>de</strong>r avec la<br />

présence d'eau (<strong>de</strong> pluie ou <strong>de</strong> rosée) sur le feuillage (Tab. 5-3). La<br />

rosée est supposée se former dès que l'humidité relative quotidienne<br />

maximale atteint ou dépasse 95%.<br />

-i


SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE 107<br />

I .<br />

c8- Flux <strong>de</strong> spores (conditions favorables)-<br />

Pour simuler la dissémination <strong>de</strong> spores et la dispersion'<strong>de</strong> la <strong>rouille</strong>,<br />

trois phases sont considérées: (1) la libération <strong>de</strong>s spores, (2) le dépôt<br />

<strong>de</strong>s spores, et (3) l'infection <strong>de</strong>s Sites. Chacune <strong>de</strong> ces phases peut être<br />

définie par <strong>de</strong>s variables d'état: <strong>de</strong>s spores libérées, puis déposées, et<br />

<strong>de</strong>s sites latents, reliées entre elles par <strong>de</strong>s flux commandés par leurs<br />

taux respectifs: un taux <strong>de</strong>- lib tion, un taux <strong>de</strong>sdépôt, et un taux d'in;<br />

fection <strong>de</strong>s sites. A leur to ces taux peuvent être exprimés en<br />

fonction <strong>de</strong> taux relatifs (avec pour dimension: n-']: RALIB, RADEP,<br />

et RAINF).<br />

Ces' étapes, cependant, -correspon<strong>de</strong>nt i3 <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> temps<br />

qui sont inférieures au pas <strong>de</strong> temps choisi pour construire'le modèle<br />

(1 jour). Afin <strong>de</strong> pouvoir la simuler dans le cours d'une journée, la<br />

succession <strong>de</strong> ces étapes est résumt5e dans une procédure <strong>de</strong> calcul<br />

simplifiée, dans laquelle les taux relatifs: RALTB, RADEP; et RAINF<br />

sont 'considérés comme <strong>de</strong> simples proportions (sans dimension) à<br />

partir <strong>de</strong>squelles un taux- relatif <strong>de</strong> multiplication quotidien (RRDM,<br />

dimension: [T -I]) est calcúlé. RRDM représente la-fraction quotidienne<br />

<strong>de</strong> spores qui franchissent les étapes <strong>de</strong> dispersion et d'infection:<br />

RRDM = (RALIB * RADEP * RAINF) / DELT,<br />

oÙ DELT est le pas <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> calcul. Les conditions favorables sont<br />

définies par: RAINDY f O ou RHMAX 2 95%. Le taux' <strong>de</strong><br />

multiplication quotidien sous <strong>de</strong>s conditions favorables (RDM) est<br />

proportionnel à RRDM:<br />

-7<br />

RDM = RRDM * CSPOC.<br />

c9- Flux <strong>de</strong> spores (conditions défavorables)<br />

Lorsque les conditions sont défavorables (RAINDY = O et RHMAX<br />

95 %), les spores déposées entrent dans un processus <strong>de</strong> maturation et<br />

<strong>de</strong> survie (Zadoks & Van Hees-Boukema, 1986; Van Hees-Bouke<br />

Zadoks, 1986; P;D. <strong>de</strong> Jong & L. Michaud, résultats non publiés). Le<br />

taux <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong>s spores à sec est calculé comme:<br />

RDDS = RRDDS * CSPOC.<br />

Le taux' relatif <strong>de</strong> ce processus, RRDDS, prend une valeur nulle lorsque<br />

les conditions sont favorables (c'est-à-dire: RRDM > O.), et, dans<br />

l'alternative inverse (RRDM = O.), est calculé à partir <strong>de</strong>s proportions<br />

<strong>de</strong> spores libérées et déposées: -<br />

RRDDS = INSW (-RRDM, O., (RALIB RhDEP) / DELT).<br />

La survie et la maturation sont simulées par un train d'états successifs<br />

(boxcar train) sans dispersion, dans lequel RDDS est utilisé comme<br />

taux d'influx. Ce train comporte trois états successifs, chacun avec trois<br />

efflux: un taux <strong>de</strong> mortalité (qui permet'<strong>de</strong> simuler la survie <strong>de</strong>s spores<br />

restantes), un taux d'infection (qui rend compte <strong>de</strong> la maturation prog-<br />

ressive <strong>de</strong>s spores), et un taux <strong>de</strong> transfert vers l'état suivant. La durée<br />

<strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce dans chaque état du train est <strong>de</strong> 2 jours, et les spores quit-<br />

)


ló8 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

tant le troïsième sont, éliniinées. Lorsque les conditions sont défavorables,<br />

les spores cbrrespondnnt à chacun <strong>de</strong>s états 'successifs sont transférées<br />

vers l'état suivant. Lorsque <strong>de</strong>s conditions favorables surviennent,<br />

chacune <strong>de</strong>s trois variables d'état est anntilée, les quantités <strong>de</strong> spores<br />

corí-espondantes produisant <strong>de</strong>s lésions bans une proportion égale à<br />

RAINF; ou étant éliminées dam la pròportion 1.-RAINF complémentaire.<br />

L'efficacité <strong>de</strong>s infections correspdndant à la troisième Btape<br />

<strong>de</strong> ce train d'états successifs est double <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s autres.<br />

'<br />

- 1<br />

cl 0- Pkrio<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence et pério<strong>de</strong> infectieuse<br />

L'évolution <strong>de</strong>s 1Esions est simulée par un train dyétats successifs selon<br />

le principe décrit par Zadoks (1 971), avec quelques déiails addition1<br />

riels.. Les durées <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce dans les sta<strong>de</strong>s latent'(NLPD) et infect-<br />

ieux (NTPD) sont' fonctions <strong>de</strong> la température (Savary, 19851): Toutes<br />

<strong>de</strong>ux sont issues <strong>de</strong> trois estimations quotidiennes, effectuées à partir <strong>de</strong><br />

TEMPX, TEMPN et TEMPDY; La moyenne <strong>de</strong> ces edtimations est<br />

corrigée par <strong>de</strong>s coefficients (VCLAT et VCINF) représentant la sensi-<br />

bilité du cultivar, (valeur par défaut: 1.). Chaque train d'états succes-<br />

sifs comporte un taux relatif <strong>de</strong> mortalité, qui est une fonction: (1) <strong>de</strong>s<br />

taux <strong>de</strong> mortalité dii à la résistance <strong>de</strong> la variété (RRMLVC et<br />

RRMIVC, valeurs par défaut: O. pour un cultivar sensible), (2) <strong>de</strong>' la<br />

défoliation physiologique (RRDPHY), et (3) <strong>de</strong> la défoliation occasion-<br />

née par -les- cercosporioses (RRDCER). Les sites épuisés 1 (XCTR)<br />

s'accumulent proportionnellement au tahx d'efflux du sta<strong>de</strong> infectieux<br />

(RREM). RREM-est également' corrigé pour la défoliation.<br />

CI I - Infections spontanées<br />

RSTART représente le bkiit <strong>de</strong> fond, c'est-à-dire le taux d'influx <strong>de</strong><br />

spores efficaces provenant <strong>de</strong> sources d'inoculum extérieures à la culture<br />

considérée. Ce taux est considéré proportionnel à la surface <strong>de</strong><br />

piégeage (en termes <strong>de</strong> sites disponibles) du couvert, et est supposé dépendre<br />

<strong>de</strong> la puissance et <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong>s sources - qui se situent au<strong>de</strong>là<br />

<strong>de</strong>s limites du système considéré:<br />

RSTART = RSPONI * (XVAC / STTECO), .<br />

oh RSPONI est le taux d'infection spontanée'par unité <strong>de</strong> surface foliaire<br />

(paramètre estimé empiriquement, invariable pour chaque exécution),<br />

et SITECO, le nombre <strong>de</strong> sites par imité d'indice foliaire.<br />

. .<br />

d- Couplage<br />

r J<br />

dl- Hypothèses sui les ekets <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong>s cercbsporioses sur la<br />

physiologie et la croissance <strong>de</strong>s plantes-hôtes. i<br />

1<br />

< . '.<br />

1) La pustule <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Un. site occupé, infectieux (XINF) est


SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE<br />

. *<br />

représenté par une pustule (<strong>de</strong> 0.75 mm-<strong>de</strong> ,diamètre) entourée par une<br />

zone <strong>de</strong> surface foliaire apparemment non affectée -(2,0 mm <strong>de</strong><br />

diamètre) qui lui fournit l'énergie nécessaire pour la sporulation: une<br />

pustule <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est un puits d'assimilats (Mendgen, 1981). Une<br />

fraction <strong>de</strong> ces assimilats est transformée en spores. Une culture<br />

d'arachi<strong>de</strong> (LAI = 4) infectée par la <strong>rouille</strong> *avec une sévérité <strong>de</strong> 15 %<br />

(approximativement 1.86 lÓ6 lesions.m-2) produit 1 à 3 kg <strong>de</strong> spores<br />

par hectare et par jour, dans <strong>de</strong>s conditions modérément favorables<br />

(200 iì 600 spores.lésion-l.jour-l; Savary, 1986).<br />

Les assimilats nécessaires pour la production <strong>de</strong> spores sqnt<br />

supposés être directement prélevés du taux net <strong>de</strong> photosynthèse<br />

(PGNET = GPHOT - MAINT, oii GPHOT représente le taux <strong>de</strong><br />

photosynthèse brute, ,et MAINT; la, respiration <strong>de</strong> maintenance <strong>de</strong>s<br />

tissus), avant toute partition ultérieure vers les organes en croissance.<br />

Cet effet se superpose à la réduction <strong>de</strong> la surface foliaire<br />

photosynthétiquement active que représente l'accumulation <strong>de</strong>sypustules<br />

à la surface <strong>de</strong>s feuilles., .<br />

_(, . * 1 %<br />

2) La lésion .<strong>de</strong> cey¿ospohose. Deux agents différents sont resp,onsables<br />

<strong>de</strong>s cetcosporioses <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>; leur effets sont considérés ici en<br />

termes génériques. Trois effets <strong>de</strong>s cercosporioses . peuvent Ctre<br />

envisagés: (a) une réduction du taux <strong>de</strong> photosynthèse due 2, une<br />

réduction <strong>de</strong> la, surface foliaire photosynthétisante, (b) une défoliation,<br />

et (c) une compensation <strong>de</strong> cette défoliation. Les lésions <strong>de</strong><br />

cercosporioses provoquent une accélération <strong>de</strong> la sénescence ~ foliaire<br />

(Boote et al., 1983), et une défoliation. La défoliation provoquée par<br />

les lésions <strong>de</strong> cercosporioses est représentée par son. taux relatif,<br />

RRDCER, qui est-ajouté au taux relatif <strong>de</strong> défoliation associé au sta<strong>de</strong><br />

physiologique. (RRDPHY) pour ca1,culer ie taux relatif <strong>de</strong> défoliation<br />

du couyert:><br />

RRDL = RI~DPHY + RRDCER. I<br />

RRDCER est. obtenu comme la diffirence <strong>de</strong>s taux relatifs <strong>de</strong><br />

défoliation dans <strong>de</strong>s parcelles non protégées et infectées et, dans <strong>de</strong>s<br />

parcelles systématiquement traitées avec un fongici<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact (H.<br />

Voortman & P. Raven, 1984, données non publiées). L'équation <strong>de</strong><br />

régression: -_<br />

RRDCER =, -1.72 10-4 + 0.01 log, (CERCO + i),'<br />

qui permet <strong>de</strong> prédire avec une bonne précision RRDCER dans une<br />

secon<strong>de</strong> expérience indépendante (P 0.05; P.D. De Jong, 1986,<br />

données non publiées) est incorporke au modèle.<br />

Trois hypothèses sont introduites pour simuler la compensation,<br />

c'est-à-dire l'émission <strong>de</strong> ~ feuilles additionnelles, du couvert à sa<br />

défoliation: (a) le taux <strong>de</strong> compensation (RCD) est proportionnel à la<br />

quantité <strong>de</strong> défoliation qui s'est produite dans le cours <strong>de</strong>s 7 jours<br />

précé<strong>de</strong>nts (Jones et al., 1982; Wilkerson et al., 1984), (b) son taux<br />

109


. - " ,<br />

E<br />

. .<br />

.,.-,; . ,>.<br />

. . .<br />

".<br />

I<br />

-<br />

-<br />

. ,-<br />

., . .<br />

. II . _.. -<br />

-. I^ .*I .- .<br />

. .<br />

. . " .<br />

, - _ I<br />

' I _<br />

, , ..> .<br />

Figure 5-3. Couplage <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> sites (SITE) et <strong>de</strong>s<br />

variables d'indice foliaire (LAI).<br />

Le couplage est effectué grâce aux coupleurs:<br />

SITECO : (3.1*105 Nsite. m-2. m2) nombre <strong>de</strong> sites par unité d'indice<br />

foliaire<br />

PSIZE : (4.4*10-7 m2. m". Nslte-l) fraction d'indice foliaire occupée<br />

par un site.<br />

Le sens <strong>de</strong>s acronymes est indique dans le tableau 5-i et dans le texte.


_.<br />

m<br />

5:<br />

l-.<br />

c


112 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

relptif (RRCD) est lié au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la culture (STD,<br />

Jones et al., 1982), et (c) 1q compensatiqn n'est initiée que lorsque un<br />

seuil <strong>de</strong> défoliatibn (THLD) est franchi (Smith & Barfield, 1982); ce<br />

seuil dépend également <strong>de</strong> STD. Le modèle associe donc un taux relatif<br />

<strong>de</strong> compensation décroissant avec le déyelappement <strong>de</strong> la culture, avec<br />

un seuil qui est fonction <strong>de</strong> chaque sta<strong>de</strong>.<br />

d2- Indices foliaires<br />

Le couplage entre variables <strong>de</strong> sites (SITE) et variables d'indices<br />

foliaires (LAI, Fig. 5-3), est assuré par <strong>de</strong>s8.coupleurs (Zadoks &<br />

Rabbinge, 1985). Le coupleur dans-le sens LAI-SITE est SITECO, le<br />

nombrq <strong>de</strong> sites par unité d'indice foliaire. La valeur <strong>de</strong> SITECO, 3.1<br />

los NSïte.m2", provient <strong>de</strong> la surface d'un site, estiniée à partir <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions conespondant au centre <strong>de</strong>-la classe <strong>de</strong> sévérité<br />

maximale d'un diagramme élaboré pour l'estimation <strong>de</strong>s sévérités <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> (Savat$, 1987a). Le coupleur dans le sens'SITE-LAI<br />

la fraction d'indice foliaire occupée par une- pustule<br />

m2.nF2.NSitg1). Ce mécanisme <strong>de</strong> couplage permet donc<br />

1 . > b<br />

mer <strong>de</strong>s. sites en wités'd'indice foliaire et vice versa. I '<br />

* L'indice foliaire (LAI, Fig. 5-3,) est répaci en <strong>de</strong>ux ,classes:<br />

principales, &étruite (DLAI) et attachée aux plantes (LLAI). L'indice<br />

foliaire vivant, LLAI, est sqn tour divisé en trois sous-clqsses:<br />

photosynthétique)ment active (PLAI), couverte par les pustules <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> (RLAI), et couverte par les :lésions <strong>de</strong> cercospxiose (CLAI). .<br />

AI/LLAI correspond à la sévéritk <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>.<br />

_ - i I<br />

tk sur' la <strong>rouille</strong> - I .<br />

La croissance .<strong>de</strong> la cÚltÙre *affecte le développement <strong>de</strong>s pustules <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> .et le,ur multiplication dé <strong>de</strong>ux manières: (a) le nombre <strong>de</strong> spores<br />

libérees', capturées et <strong>de</strong>posées s,ur le couveq végétal est proportionnel I<br />

2 sa surface <strong>de</strong> piégeage, et (b) la croissance du couver7 se traduit par<br />

l'apparitiona <strong>de</strong> nouveaux sites diponibles paur <strong>de</strong> @tures infections, Le<br />

premier <strong>de</strong> ces effets est incorporé dans le calcul du tayx relatif <strong>de</strong><br />

dépôt (RADEP), qui est proportionnel à l'indice foliaire portant <strong>de</strong>s<br />

sites, quelque soit leur statut (LLAI - CLAI). Le second est inclus dans<br />

le facteur <strong>de</strong> correction (COFR), qui, peut être considéré comme la<br />

probab'ilité pour qu'une spore infectieuse soit déposée sur un site<br />

disponible. . . -<br />

d4- Interaction entre la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose<br />

L'interaction dirqcte'entre les <strong>de</strong>ux maladies n'est décrite qu'au travers<br />

dbne I seule hypothèse: la multiplication et la croissance radiale <strong>de</strong>s<br />

lésions <strong>de</strong> cercosporiose co{duit à la <strong>de</strong>struction,<strong>de</strong> sites non disponibles<br />

' (lqtents, infectieux, ou éliminésj. Cet effet est représenté, dans


.<br />

SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROÜILLE<br />

chacun <strong>de</strong>s taux relatifs <strong>de</strong> mortalité <strong>de</strong> ces trois catégories <strong>de</strong>'lésions,<br />

par-un terme additionnel, le taux relati€ d'aqcroissement <strong>de</strong> la sévérité<br />

<strong>de</strong> cercosporiose (RRCER). I<br />

3 - Performances du modèle<br />

a- Vérijication et analyse <strong>de</strong> sensibilité<br />

I I<br />

al- Simulation <strong>de</strong>s efsets dQ clitnât sur le còiztenÚ 'en sposes d<br />

d i<br />

IPsion et siir le fncterrr quotidien <strong>de</strong> ~miiltiplication<br />

LCS variatiòns quotidiennes du contenu en spores d'une "lésion (LSPOC:<br />

calculé chmme:' LSPOC '= CSPOC/XINF) et du facteur 'quotidien <strong>de</strong>'<br />

mu!tiplication -(DMFR). ont été étudiées en fonction <strong>de</strong> variations'<br />

arbitraires quotidiennes <strong>de</strong> l'humidité relative (RHMIN etA RHMAS);<br />

<strong>de</strong> la pluiviosité (RAINDY), et du. rayonnement ~ (AVRAD).. Les<br />

ntrent une forte dépendance <strong>de</strong> DMFR vis-à-vis<br />

e et <strong>de</strong> la pluviométrie, en accord,avec les règles<br />

s dans lë modèle (Tab. 5-3). Les variations <strong>de</strong><br />

es relations plus complexes avec les' ,variables<br />

climatiques, en particulier 'AVRAD. De par -sa cdnstructidn, le modèle<br />

prévoit un effet hégatif d'une réduction.du taux <strong>de</strong> photosynthèse s<br />

production <strong>de</strong> spores. I .<br />

Les- résultats obtenus indiquent que <strong>de</strong>s réduct<br />

liées à uh 'rayonnement kéduit (Fig. 5-4, flèches<br />

élevée (3), ou une succession d'averses <strong>de</strong> faible ampleur (4), tandis<br />

que LSPOC. est' accriì par un rayonnement important (2). Des<br />

humidités relatives fortes ou faibles semblent jouer sur les variations<br />

<strong>de</strong> LSPOC un rale seulement secondaire. Ces executions <strong>de</strong> vérification<br />

indiquent, par ailleurs; que"1a variable LSPOC est en- eq<br />

une valeur moyenne <strong>de</strong> 1362 spores.lésion-l.' Ce 'ch'iffre c<br />

l'ordre' <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>u; <strong>de</strong>s contenus minima en spores <strong>de</strong>s<br />

<strong>rouille</strong>, mesurés au champ après IibéI'ation dans .<strong>de</strong>s conditi<br />

(Savary; 1986), ou sous <strong>de</strong>s pluies artificielles contrôlées<br />

Janeau, 1986) I - ce qui correspond, effectivement,'-à la définition"<strong>de</strong><br />

. *<br />

calcul <strong>de</strong> LSPOC.<br />

I 1<br />

I , C I<br />

a2- Une expérience <strong>de</strong> siinulation <strong>de</strong>s efsets du'cliinatsur la cin<br />

-. # .,<br />

<strong>de</strong>s 6pidhies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

Une cxpérience <strong>de</strong> simulation est effectuée pour véri<br />

comportement du .modèle concernant les effets du climat sur les,<br />

épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Les variables d'entrée consistent en trois facteurs,<br />

climatiques, chacun à trois niveaux. La. variable <strong>de</strong> sortie' caractérisant<br />

les épidëmies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est constituCe paf l'aire sous1 la courbe <strong>de</strong><br />

progression d'épidémie (ASCP). Les variables d'entrées sont:. trois '<br />

profils <strong>de</strong> .pluviométrie dans le temps (Fig. 5-5, R1, R2, et R3), trois<br />

I / ,<br />

4 , - 1<br />

113'


Figure 5-4. Expérience <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>s facteurs<br />

climatiques sur le contenu en spores d'une lesion et sur le facteur<br />

quotidien <strong>de</strong> multiplication.<br />

A : Humidités relatives maximales et minimales (variations arbitraires,<br />

RHMAX et RHMIN, [YO]).<br />

8 : Pluviométrie (variations arbitraires, RAINDY, [mm]).<br />

C : Rayonnement (variations arbitraires, AVRAD, [J.m"]).<br />

D : Variations simulées du facteur quotidien <strong>de</strong> multiplication (DMFR,<br />

[iourl]).<br />

E : Variations simulées du contenu en spores d'une lésion (LSPOC,<br />

[N~esion-Nsite-ll).<br />

1


20<br />

600<br />

400.<br />

SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE<br />

. . . .<br />

200. E<br />

. . . . . . . . .<br />

I . , L I 1<br />

Pig. 5-4<br />

E<br />

1 - I<br />

115


Figure 5-5. Types <strong>de</strong> profils <strong>de</strong> pluie utilisés dans une expérience<br />

<strong>de</strong> simulation.<br />

De haut en bas: traitements R1, R2 et R3, representant <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> pluies<br />

arbitraires durant le cycle cultural (et une excicution du modèle).


SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE<br />

601<br />

403 fl<br />

Rl: 312"<br />

O<br />

temps (jours)<br />

Fig. 5-5<br />

117<br />

R2: 453mm<br />

60 80 91<br />

9


118 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALÉS<br />

niveaux <strong>de</strong> RHMIN et RHMAX (Hl: 65-80, H2: 75-90, et' H3: 8i5-98<br />

%): et trois niteailx <strong>de</strong> TEMPN'et TEMPX (TI: 23-27,T2:'21-31, et<br />

T3: 19-35 OC). Les effets <strong>de</strong>s vapables d'entrée peuvent &re meburés<br />

par leurs carrés moyens'(C.M.) respectifs, en termes <strong>de</strong> variations'<strong>de</strong><br />

la variable <strong>de</strong> sortie, ASCP;<br />

I Les résul,tats indiquent 3e très forts' effets <strong>de</strong> la température<br />

(C.M. = 86.2), <strong>de</strong> la pluie (C.M. =-73.6), et à un'<strong>de</strong>gré moindre, <strong>de</strong><br />

l'humidité (CM. = 28.3>.' La réponse du mddèle, mesurée par la<br />

variable ASCP, indique un accroissement <strong>de</strong> l'ampleur <strong>de</strong>s épidémies<br />

avec <strong>de</strong>s températures et <strong>de</strong>s humidités relatives croissantes, tandis que<br />

la réponse au régime <strong>de</strong> pluviométrie suit une relation d'optimum. .<br />

1 ..<br />

a3- Efsets <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> résistance sur les Ppidéhiies simulées <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

Suivant la procédure utilisée par Teng et al. (1977);unë expérience <strong>de</strong><br />

simulation est réalisée en manipulant les niveaux '<strong>de</strong>s coefficients<br />

variétaux pour l'efficacité <strong>de</strong>s infections, la durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

latence, la durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> infectieûse,) et l'intensité <strong>de</strong> sporulation<br />

(VCIEFF, VCLAT, VCINF, et VCSPOP, respectivement) comme <strong>de</strong>s<br />

traitements. Trois niveaux différents <strong>de</strong> VCLAT, et <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong><br />

VCIEFF, VCINF, et VCSPOP sont ainsi permutés. Les niveaux '<strong>de</strong><br />

VCLAT sont choisis afin <strong>de</strong> représenter <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> résistance<br />

relative -1ZadokC -1 972b)'- <strong>de</strong>: O., 0.25,,* et 0.5, respectivement,<br />

c'est-à-dire <strong>de</strong>s-valeurs <strong>de</strong> VCLAT <strong>de</strong>: l., 1.33, et 2. Les niveaux <strong>de</strong><br />

VCIEFF, VCYNF, et VCSPOP sont choisis afin <strong>de</strong>'représenter <strong>de</strong>s<br />

indices <strong>de</strong> résistance relative <strong>de</strong>: O. et 0.25, c'est-à-di valeurs <strong>de</strong><br />

V VCINF, et VCSPOP <strong>de</strong>: 1. et 0.75, respecti<br />

aires' Sous les courbes d'épidémies résultantes (ASCP)<br />

diminuent avec l'accroissement <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> résistance correspondant<br />

à chacune <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> "résistance considérées. ' L'effet <strong>de</strong>s<br />

variations -<strong>de</strong> VCLAT est très'puissant (C.M. = 97.1), tandis que ceux<br />

<strong>de</strong> VCIEFF et VCSPOP sont modérés (C.M. = 6.40 et 6.52,<br />

celui <strong>de</strong>'VCINF est négligeable (C.M. =<br />

* -<br />

1 I I<br />

Afin <strong>de</strong> tester les'esimulati es par le modèle, les variables<br />

LLAI (indice foliaire viv ce dans le couvert) et XSEV<br />

(nombre dé pustules visibles par mètye carré. <strong>de</strong> culture) sont choisies<br />

pour représenter; respectivement, le sous-modèle <strong>de</strong> la culture, et le<br />

sous-modèle d'épidémie. Toutes <strong>de</strong>ux sont .comparées aux données<br />

issues d'observations au champ.


SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE<br />

bl-- Un essai en plein champ<br />

Cette expérience (S. Savary & S. Le<strong>de</strong>rmann, 1986, données non<br />

publiées) consiste en trois blocs semés à trois dates différentes (A: 12<br />

mai; B: 2 juillet; et C: 23 juillet 1986). Chaque bloc comporte quatre<br />

répétitions '<strong>de</strong> couples <strong>de</strong> parcelles (3 x 3 m), chaque couple étant<br />

composé d'une parcelle non protégée, et d'une parcelle traitée chaque<br />

semaine avec du chlorothalonil..Le cúltivar est KH149A, dont le port<br />

est érigé et le cycle court, avec. une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 16.7 p1antes.m-2. La<br />

croissance <strong>de</strong> la culture, et les sév-érités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>,et <strong>de</strong> cercosporiose<br />

sont estimées chaque semaine dans chaque parcelle élémentaire.<br />

b2- Exécukons dÜ programme <strong>de</strong> simulation<br />

Afin <strong>de</strong> simuler le cours <strong>de</strong>s Qidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, les informations<br />

d'entrée sont: (a) les données climatiques (RAINDY, RHMAX,<br />

RHMIN, AVRAD, TEMPX, et TEMPN), (b) <strong>de</strong>s informations<br />

concernant la population initiale <strong>de</strong> plantes et la sévérité initiale <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong>, et (c) les sevérités <strong>de</strong> cercosporiose. La population" initiale .<strong>de</strong><br />

plantes est représentée pas les matières sèches <strong>de</strong> racines, <strong>de</strong> tiges et <strong>de</strong><br />

feuilles. Les données concernant la cercosporiose sont représentées par<br />

CERCO, l'estimation hebdomadaire du pourcentage <strong>de</strong> surface foliaire<br />

couverte par les lésions <strong>de</strong> cercosporiose. Le taux d'influx d'infections<br />

spptanées par Ûnité d'indice foliaire, RSPONI, est estimé à partir <strong>de</strong> la<br />

secon<strong>de</strong>, inspection <strong>de</strong>s parcelles au cours <strong>de</strong> laquelle la sévérité <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> n'est pas nulle. A partir <strong>de</strong> la date estimée <strong>de</strong> première<br />

contaminafion, ce taux est maintenu.constant tout au long <strong>de</strong> la durée<br />

simulée du cycle cultural, I -<br />

Le cultivar d'arachi<strong>de</strong> est très sensible à da <strong>rouille</strong>. ,Les valeurs<br />

<strong>de</strong>s paramètres variétaux sont donc fixées aux. valeurs appropriées,<br />

avec la déclaration: I '<br />

PARAMETER VCIEFF = i., VCLAT = i., VCINF i., ...<br />

VCSPOP = 1 ., RRMLVC = O., RRMIVC = '?,<br />

b3- Comparaison-<strong>de</strong>s valeurs simulées aux valeurs observées<br />

La similarité entre les valeurs observées et les valeurs simulées (Fig.<br />

5-6) - bien qu'imparfaite - est, sans doute, .encourageante. Avec une<br />

exception, les dates d'apparition <strong>de</strong>s pics sont correctes. *Avec une<br />

exception encore, la hauteur <strong>de</strong>s pics, dans une marge <strong>de</strong> 10 %, est<br />

correcte. Le démarrage <strong>de</strong>s épidémies simulées a lieu une semaine plus<br />

tôt dans <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s cas, et une semaine plus tard dans le troisibme, mais<br />

les gentes <strong>de</strong>s courbes d'épidémies sont correctement traduites. Le<br />

déclin final <strong>de</strong>s épidémies n'est pas _- encore rendu ,<strong>de</strong>. manière<br />

complètement satisfaisante.<br />

> -<br />

119


Figure 5-6. Courbes observées et simulées pour la croissance du<br />

couvert (LLAI) et pour la population <strong>de</strong> pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (XSEV).<br />

e------. : LLAl observé m-¤ : XSEV observé<br />

* - - - - - - - : LLAl simulé - - - - - - - - : XSEV simulé<br />

A: Bloc A (semé le 12 mai).<br />

B: Bloc B (semé le 2 juillet).<br />

C : Bloc C (semé le.23 juillet).<br />

Abscisses: temps écoulé <strong>de</strong>puis le semis, en semaines. Ordonnées:<br />

indices foliaires (m2.m-*) et nombre <strong>de</strong> pustules par mètre carre <strong>de</strong> culture<br />

&te. m-2).


A<br />

SIMULATION DYNAMIQUE DE LA ROUILLE 121<br />

O 5 10 13 O 5 10 13<br />

temps (semaines)<br />

O 5 10 13


122 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

4 - Discussion , et I conclusion<br />

a- Structure du ntodèle<br />

I .<br />

P .<br />

Au cours <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> ce modèle, l'attention sìest focalisée sur<br />

les processus impliqués dans le système considéré, leur hiérarchie, leur<br />

assemblage avec ?<strong>de</strong>s hypqthèses <strong>de</strong> couplages explicites, ainsi que sur<br />

l'emploi <strong>de</strong> techniques <strong>de</strong> modélisation appropriées pour leur simu;<br />

lation. De très 'nombreux facteurs, évi<strong>de</strong>mment, affectent le déroule;<br />

ment d'une épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>; seuls quelques-uns,<br />

choisis parmi ceux qui semblent, aujourd'hui, jduer un rôle particulièrement<br />

crifique dans le déroulement d'une épidémie ont été sélectionnés<br />

et incorporés dans le modèle. 'Ces fapeurs, néanmoins, lui<br />

apportent une certaine flexibilité; qui -peut etre utilisée pour l'évaluer.<br />

Le modèle, par ailleurs, ne contient aucun Clément stochastique.<br />

La 'plupart <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> simulation, et c'est le cas <strong>de</strong> celui:ci,<br />

dans leur tentative <strong>de</strong> représenter la dispersion dans un espace à <strong>de</strong>ux<br />

dimensions seulement (temps et sévérité), sont confrontés à <strong>de</strong>s difficultés<br />

<strong>de</strong> représentation (Teng, 1985). Par ailleurs, un parasite donné<br />

peut etre sujet à plusieurs mécanismes <strong>de</strong> dissémination; chacun avec<br />

ses propres attributs <strong>de</strong> temps, d'espace, et d'efficacité, qui varient en<br />

fonction <strong>de</strong>s conditions d'environnement (Zadoks & Schein, 1979). Des<br />

données sont disponibles concernant la dissémination <strong>de</strong>s spores <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en conditions sèches (Mallaiah & Rao, 1982;<br />

Savary,' 1986) ou sdus l'actioñ <strong>de</strong> la pluie (Savary" &'Janeau, 1986), et<br />

ces <strong>de</strong>ux aspects sbnt représentés dans le modèle.<br />

'<br />

'La production <strong>de</strong> spores est décrite comme Ûne fonction du<br />

cultivar, <strong>de</strong> I'âge <strong>de</strong> la pustule et <strong>de</strong> la température. Ces facteurs sont<br />

fréquemment incorporés dans ce type <strong>de</strong> modèle (Teng & Bowen,<br />

1985). Des facteurs complémentaires affectent indirectement la<br />

sporulation, parce qu'ils influent sur le taux <strong>de</strong> photosynthèse, et parce<br />

que .c'est du flux d'hydrates <strong>de</strong> carbone fixés par< la culture que la<br />

sporulation provient. 11 est possible <strong>de</strong> considérer la survie <strong>de</strong>s spores A<br />

trois sta<strong>de</strong>s différents: avant la sporulation (dans la pustule), durant<br />

leur transport, et après leur dépôt (Shrum, 1975; Teng & Bowen,<br />

1985). C'est cette <strong>de</strong>rnière étape seulement qui est considérée dans le<br />

modèle à partir <strong>de</strong> données expérimentales, avec <strong>de</strong>ux phases: une<br />

phase <strong>de</strong> maturation et une phase <strong>de</strong> mortalité (P.D. <strong>de</strong> Jong, résultats<br />

non publiés). L'infection est introduite comme une fonction <strong>de</strong><br />

l'humectation <strong>de</strong>s feuilles, qui, à son tour,, dépend <strong>de</strong> la pluviométrie et<br />

<strong>de</strong> l'humidité relative maximale quotidiennes (Tab. 5-3). Ces effets <strong>de</strong><br />

la température, et <strong>de</strong> la 'résistance du cultivar se superposent. Les<br />

pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> latence et infectieuse sont simulées, suivant le schéma établi<br />

par Zadoks (1971), en utilisant la température comme fonction<br />

(


SIMULATION - DYNAMIQUE DE LA ROUILLE 123<br />

directrice. Toutes <strong>de</strong>ux sont affectées par <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong><br />

' .<br />

résistance, exprimées par <strong>de</strong>s coefficients '<strong>de</strong> borrection.<br />

b- Contenu <strong>de</strong>s lksions et facteur <strong>de</strong> multiplication quotidien I<br />

Les résultats (Fig. 5-4) mo<br />

production -<strong>de</strong> spores, d'u , d'autre part,'


124 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

.Teng et al. (1977); La similarité <strong>de</strong>s conclusions, doit d'abord être<br />

attribuée celle <strong>de</strong>s conceptions du système étudié, qui génère la<br />

structure <strong>de</strong>s modèles (Teng et al., 1977; Teng & Bowen, 1985). La<br />

durée I étendue <strong>de</strong>. la pério<strong>de</strong> I infectieuse <strong>de</strong> la .<strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

(jusqu'à 26 jours; Savary, 1985b) contribue probablement à minimiser<br />

les effets, <strong>de</strong> sa réduction. Pour un parasite nécrotrophe (Seproria<br />

nodorum sur blé, Rapilly, 1979), les résultats d'une comparaison <strong>de</strong>s<br />

composantes, <strong>de</strong> résistance ont montré que la durée *<strong>de</strong> la périd<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

latence.ne joue qu'un rele secondaire. 1 I f<br />

' ,<br />

I<br />

I<br />

e- Comparaison <strong>de</strong>s valeurs simulées aux valeurs observées<br />

Les données utilisées pour calculer les coefficients <strong>de</strong> partition du<br />

modèle proviennent <strong>de</strong> parcelles adjacentes aux parcelles non traitées,<br />

oh les épidémies sont mesurées; La procédure d'évaluation du modèle,<br />

<strong>de</strong> ce fait, n'a pas la même valeur pour le sous-modèle.<strong>de</strong> la culture<br />

que pour le sous-modèle d'épidémie. Les coefficients <strong>de</strong> partition sont<br />

<strong>de</strong>s fonctions du sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement et du cultivar (Duncan et-al.,<br />

1 978). Le développement paraît relativement indépendant <strong>de</strong>. la <strong>rouille</strong><br />

et <strong>de</strong>s cercosporioses (Boote et al.,.l983), tout au moins jusqu'au sta<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> déyeloppement 9 (Tab. 5-;2; Bellj.1986).- Les valeurs <strong>de</strong>s coefficients<br />

<strong>de</strong> partition utilisés dans le modèle sont analogues à-ceux rapportés par<br />

Forestier (1969) au Cameroun sur le cultivar Minkong, qui ressemble<br />

à celui utilisé dans ces expériences.<br />

f- Population <strong>de</strong> pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (XSEV)<br />

Une causelpossible <strong>de</strong> l'écart observG enire les valeurs simulées et les<br />

valeurs observées <strong>de</strong> XSEV est liée 3 laidifficulté d'estimer let statut<br />

initial du-,pathosystème, et tout particuligrement, le niveau - initial <strong>de</strong><br />

I'épidémie, provoqué par ,les infections spontanées (Teng, 1985). Les<br />

valeurs simulées, cependant, n'indiquent pas d'erreur majeure dans<br />

l'initialisation du modèle (Fig. 5-6, en particulier B).<br />

Plusieurs causes à la surestimation générale <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> XSEV<br />

par le modèle sont liées à sa structure et à,l'information qu'il contient.<br />

LLAI, également, est surestimé, et cela conduit à une surestimation du<br />

facteur <strong>de</strong> correction,(COFR), et donc, du taux d'occupation <strong>de</strong>s sites<br />

disponibles RO-CC. Le développement <strong>de</strong>s pustules décrit par le modèle<br />

est fondé sur <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s portant sur <strong>de</strong>s feuilles jeunes, en bon état<br />

physiologique, infectées ayec <strong>de</strong>s spores <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>s jeunes, fortement<br />

infectieuses (Savary, 1985a; 1985b). L'utilisation <strong>de</strong> ces données pour<br />

simuler le développement <strong>de</strong> pustules dans les conditions du champ<br />

introduit l'hyp.othèse implicite que les conditions physiologiques <strong>de</strong><br />

!


SIMULATION 'DYNAMIQUE DE LA ROUILLE ,125<br />

l'hôte et 'du parasite sont optimales durant l'ensemble <strong>de</strong> leurs cycles.<br />

Une autre source <strong>de</strong> surestimation éventuellement importante <strong>de</strong> XSEV<br />

est lïée'à la défoliation du couvert du fait <strong>de</strong> sons statut physiologique<br />

oui<strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong> la cercosporiose. En raison du gradient vertical ¿le<br />

distribution <strong>de</strong>s pustules dans le couvert (Savary, 1987b), la défoliation<br />

affecte plus fortement les srratesdu couvert quis portent la plus gran<strong>de</strong><br />

fraction <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> pustules. Cet I effet différentiel <strong>de</strong>' la<br />

défoliation sur la mortalité <strong>de</strong>s lésions <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> n'est pas pris 'en<br />

compte dans ce modèle préliminaire, dans lequel la stratification du<br />

couvert en couches foliaires superposées n'est pas décrite.<br />

g- Evaluation du modèle<br />

t ?' 1, _<br />

_ ~<br />

r<br />

'i 1 il<br />

L * ' i'.<br />

Considérant sa relative simplicité, les performances <strong>de</strong> ce modèle<br />

peuvent êtrel considirkes comme satisfaisant les exigences d'un modèle<br />

<strong>de</strong> simulation préliminaire (Penning <strong>de</strong> Vries, 1982). La forme <strong>de</strong>s<br />

courbes simulées pour 16s variables. XSEV et LLAI ressemblent àA celles<br />

<strong>de</strong>s variables obseh'ées, malgré une tendance à la +surestimation.<br />

L'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s variables simulées ne diffère pas fondamehtalement<br />

<strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s variables-ob'servées; Ce modèle peut êtte considéré<br />

comme permettant <strong>de</strong> simulér <strong>de</strong> façon adéquate &es épidémies <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong>.<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dans <strong>de</strong>s situations'<strong>de</strong> production optimales, dans<br />

les conditions d'environnement du Sud <strong>de</strong> la CÔtedIvoire.<br />

li- Perspectives<br />

i<br />

La nécessité d'un équilibre entre les détails introduits dans les<br />

sons-modèles couplés <strong>de</strong> l'hôte et du parasite a. été discutée par<br />

Rabbinge & Rijsdijk (1981); Zadoks ,& Rabbinke (1985), et Teng<br />

(1985). En- dépit du nombre d'amCliorations possibles pour mieux<br />

simuler le cycle.<strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, leur confribution C la<br />

valeur explicative du mod<strong>de</strong> serait probablement mineure en<br />

comparaison d'un plus grand <strong>de</strong>tail dans laistructure du sous-+modèle <strong>de</strong><br />

I'h6te. Deux catégories d'améliorations peuvent &re considérées.<br />

La première série d'améliorations pourrait porter sur une<br />

meilleure <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la structure du couvert. Distinguer p1usieur"s<br />

strates.fo1iaires dans le couvert <strong>de</strong> la culture. d'arachi<strong>de</strong> permettrait <strong>de</strong><br />

prendre en compte les variation verticales <strong>de</strong>s conditions microclimatiques<br />

(Zadoks et Schein, 1979), les paramètres <strong>de</strong> sensibilité liés à<br />

l'âge <strong>de</strong>s tissus (SavaTy, 1987~)~ la sévérité <strong>de</strong> cercosporiose, et<br />

l'espérance <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s feuilles. La prise en' compte <strong>de</strong> la distribution<br />

verticale <strong>de</strong> maladie constituerait également un avantage considérable<br />

pour la modélisation <strong>de</strong>s dommages dûs aux maladies foliaires <strong>de</strong><br />

I<br />

' 7


,126 PATHOLOGIE DES CPLTURES TROPICALES<br />

l'arachi<strong>de</strong> (Rabbinge & Rijsdijk, 198 I).<br />

sous-modèle <strong>de</strong> la culture simule la croissance du csuve.rt dans<br />

<strong>de</strong>s conditions optimales; les interactions hôte-parasite sont, dans ces<br />

conditions, jugées. réductibles à quelques éléments ' <strong>de</strong> couplage.<br />

Cependant, pour élaborer un modèle épidkmidogique détaillé; c'est à<br />

- I<br />

la fois <strong>de</strong>s effets multiples <strong>de</strong> l'hôte sur le parasite-et du parasite sur<br />

l'hôte qu'il faudrait prendre en compte (Rabbinge & Rijsdijk, 1981;<br />

Zadoks * & Rabbin 5). L'introduction d'éléments additionnels<br />

dans les relations h site <strong>de</strong>mgn<strong>de</strong>i-ait <strong>de</strong>s détails supplémentaires<br />

dans les <strong>de</strong>ux sous-modèles, et particulièremenLdans le sous-modèle <strong>de</strong><br />

l'hôre. .En particulier, l'effet <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> sur 1 I%tablisserqent <strong>de</strong>s<br />

gousses et leur remplissage (Bell, 1986) pourrait Ctre analysé avec un<br />

détail considérablement accrû si le ren<strong>de</strong>ment était décrit 'comme le<br />

résultat du développement <strong>de</strong> cohortes successives <strong>de</strong> gousses (Boote et<br />

al., 1985).<br />

j Les effets <strong>de</strong> i'équilibre hydrique <strong>de</strong> la plante sur le développes<br />

pustules <strong>de</strong>'<strong>rouille</strong> (e versa, ,Zadoks & Scheïn, 19-79;<br />

e &-Rijsdijk, 1981) ne être envisagé que lorsque I'équi-<br />

'libre hydrique <strong>de</strong> la culture (Boote, 1982b) est introduit dans le sous-<br />

modèle'<strong>de</strong> l'hôte. De tels ajouts améliorent le réalisme'<strong>de</strong>s modèles épi-<br />

démiologiques, et PO ient mettre à portée la sirplation du domma-<br />

ge-dans le 'pathosystè ftiple: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporioses.<br />

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Chapitre 6. Un modèle simplifié <strong>de</strong> simulation<br />

<strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />

cercosporioses <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

S. Savary ¿i E. Sewat<br />

K és umé<br />

Un modèle simplifié, à caractère prospectif, <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s<br />

épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporioses dans un couvert d'arachi<strong>de</strong> en<br />

croissance est élaboré. Le modèle est fondé sur un ensemble<br />

délibérément limité d'hypothèses, et d'équations différentielles. Six<br />

paramètres sont impliqués, qui sont estimés à partir d'un premier jeu<br />

<strong>de</strong> données, puis utilisés pour confronter les performances du modèle<br />

avec un nouveau jeu <strong>de</strong> données. Une analyse <strong>de</strong> sensibilité permet<br />

d'émettre <strong>de</strong> nouvelles hypothèses, notamment siir le rôle crucial que<br />

les processus <strong>de</strong> défoliation pourraient jouer dans le développement <strong>de</strong>s<br />

épidémies, et les conséquences possibles <strong>de</strong> leur non prise en<br />

considération dans un programme <strong>de</strong> sélection variétale vis-à-vis <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> maladies. Les hypothèses qui supportent le modèle sont<br />

critiquées, et quelques suggestions sont formulées pour leur meilleure<br />

adéquation au système analysé. Les procédures <strong>de</strong> calage <strong>de</strong>s<br />

paramètres sont brièvement décrites. Ce type <strong>de</strong> techniques, encore peu<br />

utilisé en protection <strong>de</strong>s cultures, pourrait apporter dans ce domaine<br />

une assistance importante dans le développement <strong>de</strong> modèles<br />

opérationnel s.<br />

Mots clés<br />

modèle logistique, couplage d'équations différentielles, techniques<br />

d'optimisation, analyse <strong>de</strong> sensibilité, Cercosporidium personntrm,<br />

Cescosposa arachidicola, Piícciizia arachidis.


130 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

1 - Introduction<br />

La présence simultanée <strong>de</strong> plusieurs maladies foliaires affectant un<br />

même couvert est une caractéristique marquante <strong>de</strong> la pathologie <strong>de</strong><br />

l'arachi<strong>de</strong> (voir chap. 2). Elle a <strong>de</strong>s conséquences en termes<br />

d'estimation <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong> maladies à un instant donné, <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s<br />

cinétiques épidémiques, et, finalement, d'estimation <strong>de</strong>s dommages<br />

(c'est-à-dire, <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte, Zadoks, 1985; voir également la<br />

figure 1-1) imputables à l'une <strong>de</strong> ces maladies prises isolément, ou à<br />

leur ensemble. Elle a aussi <strong>de</strong>s conséquences en termes <strong>de</strong> sélection.<br />

Une hypothèse Clémentaire est que ces maladies interagissent entre elles<br />

(chap. 1). Cette hypothèse peut être testée au cours d'expérimentations<br />

(voir chapitres 7 et 8) au champ, et correspond aux conclusions d'une<br />

enquête portant sur plus <strong>de</strong> 300 parcelles paysannes visitees au cours <strong>de</strong><br />

3 années successives (Savary, 1987).<br />

Dans le chapitre précé<strong>de</strong>nt, une étu<strong>de</strong> relativement approfondie<br />

sur l'épidémiologie <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> a été présentée, sous la<br />

forme d'un modèle déterministe; cette étu<strong>de</strong>, par nécessité, incorporait<br />

quelques aspects <strong>de</strong>s interactions entre la <strong>rouille</strong> et les cercosporioses,<br />

en relation avec la croissance <strong>de</strong> la culture. Le modèle qui est présenté<br />

ici a <strong>de</strong>s ambitions beaucoup plus mo<strong>de</strong>stes, ayant pour but, sous la<br />

forme <strong>de</strong> quelques équations différentielles couplées les unes aux<br />

autres, <strong>de</strong> résumer quelques hypothèses sur le fonctionnement <strong>de</strong> ce<br />

système. Parce qu'il se limite à un seul niveau d'intégration - celui du<br />

couvert pris dans son ensemble - sa valeur explicative est restreinte.<br />

Son avantage, du fait <strong>de</strong> sa simplicité, est une certaine transparence, et<br />

potentiellement, <strong>de</strong>s perspectives d'applications immédiates au contrôle<br />

<strong>de</strong> ces maladies, en tant qu'outil d'ai<strong>de</strong> à la décision. Par ailleurs, il est<br />

aisé d'appliquer à ce type <strong>de</strong> modèle - qui comporte peu <strong>de</strong> paramètres<br />

- <strong>de</strong>s techniques d'optimisation qui sont encore d'usage peu fréquent en<br />

protection <strong>de</strong>s cultures, mais courantes aujomd'hui dans d'autres<br />

domaines scientifiques, comme l'hydrologie. A cet égard également, du<br />

fait <strong>de</strong>s moyens numériques disponibles pour leur amélioration, <strong>de</strong>s<br />

perspectives peuvent être envisagées pour ce type <strong>de</strong> modèle en tant<br />

qu'outils opérationnels.<br />

2 - Dkveloppement. du mo<strong>de</strong>le<br />

a- 'Modèle'<br />

Le terme 'modèle' est utilisé d'une façon très fréquente, parfois<br />

inappropriée, en Biologie. Dans cette Ctu<strong>de</strong>, il est, en principe,<br />

préférablement utilisé dans un sens assez restrictif, pour désigner un<br />

ensemble d'hypothèses sur le fonctionnement d'un système, formalisé


ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 131<br />

Tableau 6-1. Liste <strong>de</strong>s variables et <strong>de</strong>s paramètres.<br />

Acronymes Définitions<br />

variables d’état<br />

L<br />

surface foliaire saine, en place<br />

Y<br />

surface affectée par la <strong>rouille</strong><br />

Z<br />

surface affectée par la cercosporiose<br />

D tissus sains, défoliés<br />

DY tissus colonisés par la <strong>rouille</strong>, défoliés<br />

DZ tissus colonisés par la cercosporiose, défoliés<br />

tot D surface foliaire totale tombée au sol<br />

taux<br />

RL<br />

RY<br />

Rz<br />

RD<br />

RDY<br />

RDZ<br />

taux d’accroissement <strong>de</strong> la surface foliaire<br />

taux d‘accroissement <strong>de</strong> la surface affectée par<br />

la <strong>rouille</strong><br />

taux d’accroissement <strong>de</strong> la surface affectée par<br />

la cercosporiose<br />

taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus non infectés<br />

taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus affectés par la <strong>rouille</strong><br />

taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus affectés par la<br />

cercosporiose<br />

paramètres initiaux (observations initiales)<br />

coNp/<br />

COM2<br />

/NOW<br />

lNOCZ<br />

date <strong>de</strong> contamination du couvert par la <strong>rouille</strong><br />

date <strong>de</strong> contamination du couvert par la cercosporiose<br />

taux initial <strong>de</strong> contamination par la <strong>rouille</strong><br />

taux initial <strong>de</strong> contamination par la cercosporiose<br />

paramètres optimisés (calages)<br />

RRL<br />

RRY<br />

RRZZ<br />

RRZDZ<br />

Dimensions(’)<br />

taux intrinsèque d‘accroissement <strong>de</strong> la surface folaire [ L2.L-2.T-1 ]<br />

taux intrinsèque d’accroissement <strong>de</strong> la surface affectée [ L2.L-2.T-’]<br />

par la <strong>rouille</strong><br />

taux intrinsèque d’accroissement <strong>de</strong> la surface affectée [ L2.Lm2.T-’ ]<br />

par la cercosporiose (tissus infectés en dans le couvert)<br />

taux intrinsèque d’accroissement <strong>de</strong> la surface coloni- [ L2. LU2.T-‘]<br />

Sée par la cercosporiose (lésions sur les feuilles au sol)<br />

RRDS taux intrinsèque <strong>de</strong> défoliation par sénescence [L2.L-2.T-i]<br />

RRDZ taux intrinsèque <strong>de</strong> défoliation dû B la cercosporiose [ L2.L-2.T-1]<br />

t temps écoulé, en jours [TI<br />

(1) [LI: en m; [TI: en jours écoulés <strong>de</strong>puis le semis. La dimension <strong>de</strong><br />

référence du système, 1 m2, n’a pas été rappelée.


Figure 6-1. Schéma général pour I'élaboration d'un modèle<br />

simplifié <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />

cercosporiose dans un couvert d'arachi<strong>de</strong> en croissance.<br />

Seules les variables d'état et les flux sont indiqués. La signification <strong>de</strong>s<br />

acronymes est donnée dans le tableau 1.


ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 133<br />

Fig. 6-1


134 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

par un ensemble d'équations (Zadoks, 1971; Teng, 1985; Rabbinge &<br />

De Wit, 1990; voir également les chapitres 1 et 5). Dans ce chapitre, il<br />

est simultanément utilisé pour désigner la forme d'une équation, à<br />

laquelle certaines hypothèses sont inhérentes. A ce titre, l'équation<br />

logistique appliquée à la Phytopathologie par J.E. Van <strong>de</strong>r Plank<br />

(1963) est, par exemple, désignée comme un modèle.<br />

b- Le systhe corwidéré - Objectif du mo<strong>de</strong>le<br />

Le système considéré est constitué par 1 m2 du couvert d'une culture<br />

d'arachi<strong>de</strong> affectée par <strong>de</strong>ux maladies. Ce couvert est supposé homogè-<br />

ne, constitué par <strong>de</strong>s plantes d'arachi<strong>de</strong> <strong>de</strong> cycle court (90 jours du<br />

semis à la récolte), sensibles à la fois à la <strong>rouille</strong> (Puccinìn nrachidis<br />

Speg.) et à la cercosporiose. Dans le contexte du développement <strong>de</strong> ce<br />

modèle <strong>de</strong> simulation, la cercosporiose peut être attribuée aussi bien à<br />

Cucospora arachidicola Hori, qu'à Cercosporidium personatum<br />

((Berk. & Curt.) Deighton = Phleoisariopsis personata (Berk. & Curt.)<br />

von Arx). De même, la portée du modèle, en raison <strong>de</strong> sa simplicité,<br />

concerne les <strong>de</strong>ux agents pathogènes. Cependant, son évaluation, du fait<br />

<strong>de</strong>s données numériques utilisées, ne fait intervenir que le second, C.<br />

persotiat um.<br />

Le modèle a un objectif opérationnel: produire une simulation<br />

dynamique simultanée <strong>de</strong> la croissance du couvert <strong>de</strong> la culture, <strong>de</strong> la<br />

<strong>rouille</strong>, et <strong>de</strong> la cercosporiose, en utilisant un nombre aussi restreint<br />

que possible <strong>de</strong> paramètres. Il s'agit d'exploiter les informations qu'un<br />

observateur pourrait recueillir dans le cadre d'une expérimentation sur<br />

les maladies <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dans une réflexion prospective: évaluation<br />

d'une caractéristique <strong>de</strong> résistance variétale, évaluation <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong><br />

traitements pestici<strong>de</strong>s, comparaison <strong>de</strong> variétés présentant <strong>de</strong>s vigueurs<br />

différentes, par exemple. Ces observations sont : les sévérités <strong>de</strong>s<br />

maladies, la proportion <strong>de</strong> défoliation, et une estimation <strong>de</strong> la<br />

croissance du couvert. Un traitement élémentaire <strong>de</strong> ces informations<br />

(voir chapitre 7) peut permettre d'obtenir <strong>de</strong>s estimations <strong>de</strong> l'indice<br />

foliaire (surface foliaire par in2) en place (LI, <strong>de</strong> l'indice foliaire<br />

détruit (totD, Tab. 6-1), et <strong>de</strong>s surfaces foliaires colonisées par la<br />

<strong>rouille</strong> (v) et la cercosporiose (2, Tab. 6-1).<br />

Le pas <strong>de</strong> temps, c'est-à-dire le délai séparant chaque réévaluation<br />

<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s variables d'état, choisi pour I'élaboration <strong>de</strong> ce modèle<br />

simplifié, est <strong>de</strong> 1 jour.<br />

c- Variables d'ktat et.flu.<br />

Outre L, Y et 2, trois variables d'état, qui représentent le statut du


ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODBLE SIMPLIFIÉ 135<br />

couvert à un instant donné, sont considérées : les surfaces foliaires (par<br />

m2), soit in<strong>de</strong>mnes (O), soit affectées par la <strong>rouille</strong> (DY), soit affectées<br />

par la cercoporiose (OZ) qui sont tombées au sol. Le <strong>de</strong>venir possible<br />

d'une unité <strong>de</strong> surface foliaire émise par la culture (L) est donc soit<br />

d'être affectée par la <strong>rouille</strong>, soit d'être affectée par la cercosporiose,<br />

soit <strong>de</strong> tomber au sol du fait <strong>de</strong> sa sénescence (Fig. 6-1). Ces trois<br />

alternatives sont mutuellement exclusives. Les tissus affectés par l'une<br />

ou l'autre <strong>de</strong>s maladies peuvent, à leur tour, tomber au sol. Les tissus<br />

sains défoliés (D), les tissus affectés par la <strong>rouille</strong>, ou par la<br />

cercosporiose, et ultérieurement défoliés (respectivement représentés<br />

par DY et OZ) constituent ensemble la surface totale défoliée (totD):<br />

totD = D + DY + DZ. (1)<br />

Les flux représentant I'évolution <strong>de</strong> la surface foliaire d'un état à un<br />

autre sont représentés dans la figure 6-1, et sont commandés par leurs<br />

taux respectifs: RD (taux <strong>de</strong> défoliation par sénescence), RY (taux<br />

d'accroissement <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>), RZ (taux d'accroissement <strong>de</strong><br />

cercosporiose), RDZ (taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus affectés par la<br />

cercosporiose), et RDY (taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus affectés par la<br />

<strong>rouille</strong>).<br />

d- Equations décrivant la croissance du couvert et l'accroissement <strong>de</strong>s<br />

ninlndiss.<br />

L'une <strong>de</strong>s équations les plus simples permettant <strong>de</strong> décrire la dynamique<br />

d'une population est l'éqiiation logistique <strong>de</strong> Verhulst (1 S3S),<br />

utilisée pour décrire I'évolution <strong>de</strong>s populations humaines:<br />

dX/dt = I' * X * (l-(X/Xmay))<br />

(2 )<br />

où X représente la taille <strong>de</strong> la population considérée, dX / dt, son taux<br />

d'accroissement, Xmnx sa taille maximale, et r, son taux intrinsèque<br />

d'accroissement. Cette. équation a été introduite par Van <strong>de</strong>r Plank<br />

(1963) en épidémiologie végétale. Parmi les hypothèses inhérentes à<br />

cette équation (Van <strong>de</strong>r Plank, 1963), <strong>de</strong>ux sont particulièrement<br />

importantes: (1) le taux intrinsèque d'accroissement est supposé<br />

constant tout au long du processus, et (2) il existe un seuil maximal que<br />

la population ne peut pas dépasser (capacité <strong>de</strong> sripport du milieu;<br />

Pielou, 1969; Van <strong>de</strong>r Plank, 1963; Zadoks & Schein, 1979). Cette<br />

secon<strong>de</strong> hypothèse est représentée par le terme correctif (I-(X /<br />

XNIUx)), qui indique que le taux d'accroissement <strong>de</strong> la population va<br />

progressivement décroissant, à mesure que la population (X) se<br />

rapproche <strong>de</strong> son maximum (X,l,,J. Cette équation peut s'appliquer<br />

pour trois <strong>de</strong>s populations considérées:<br />

dL/dt = RL = RRL * L * (l-(L/L,,7u)), (3)


136 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

pour la surface foliaire émise,<br />

dY/ dt = RY = RRY * Y * (l-(Y/Ynza)),<br />

(4)<br />

pour la surface foliaire colonisée par la <strong>rouille</strong>,<br />

dZ/ dt = RZ = RRZ * Z * (l-(Z/Z,,)),<br />

(5 )<br />

pour la surface foliaire colonisée par la cercosporiose.<br />

En pratique, I'équation (3) n'est pas complète; en effet, il faut<br />

tenir compte <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> la surface foliaire émise (saine ou<br />

infectée, en place ou tombée au sol) dans le terme correctif:<br />

dL/ dt = RL = RRL * L * (1-((L + Y + Z+ tOtD) /LmU)), (6)<br />

Cette équation indique donc que l'ensemble <strong>de</strong>s tissus foliaires émis au<br />

cours d'un cycle cultural ne peut dépasser un seuil Lmax (Lma = 6.5),<br />

et que seul L, la surface foliaire verte, en place dans le couvert, est<br />

responsable <strong>de</strong> cet accroissement.<br />

Une unité <strong>de</strong> surface donnée ne peut pas, simultanément, être<br />

colonisée par les <strong>de</strong>ux parasites; il est donc nécessaire <strong>de</strong> coupler les<br />

équations (4) et (5). Dans le terme correctif (1-(X / X,), X<br />

représente la surface foliaire déjà occupée par l'un ou l'autre <strong>de</strong>s<br />

parasites (X = Y + Z), et Xmax représente la surface foliaire totale en<br />

place, colonisée ou non (Xma = L +Y + 2). Les équations <strong>de</strong>viennent:<br />

dY / dt = RY = RRY * Y * (1 -((Y + 2) / (L +Y + 2))) (7)<br />

dZ/ dt = RZ = RRZ * Z * (l-((Z+ Y) / (L +Y + 2))) (8)<br />

Ces <strong>de</strong>ux équations indiquent que le taux d'accroissement d'une maladie<br />

est proportionnel (1) à un taux intrinsèque constant (RRY ou RRZ), (2)<br />

à la surface foliaire occupée par cette maladie; toute surface foliaire<br />

colonisée - Y ou 2, est donc supposée infectieuse. De plus, ce taux<br />

d'accroissement est limité par un terme correctif qui est fonction <strong>de</strong> la<br />

surface foliaire disponible pour <strong>de</strong> nouvelles infections (Y f 2) et <strong>de</strong> la<br />

surface foliaire totale en place, colonisée ou non (L + Y + 2).<br />

Le modèle logistique a largement été utilisé en épidémiologie<br />

végétale (Zadoks & Schein, 1979; Campbell & Mad<strong>de</strong>n, 1990). Une <strong>de</strong><br />

ses caractéristiques est <strong>de</strong> produire une courbe <strong>de</strong> taux d'accroissement<br />

en fonction du temps dont la forme est symétrique par rapport à un axe<br />

vertical (Mad<strong>de</strong>n, 1980). En d'autre termes: la vitesse <strong>de</strong> l'épidémie est<br />

aussi lente à son début qu'elle l'est à sa fin. Cette caractéristique peut,<br />

ou non, décrire convenablement une épidémie. Dans le cas <strong>de</strong>s maladies<br />

étudiées ici, <strong>de</strong> premiers essais ont indiqué que la vitesse maximale <strong>de</strong>s<br />

épidémies était atteinte plus rapi<strong>de</strong>ment que ne le prédit un modèle<br />

logistique. Un modèle légèrement différent, permettant <strong>de</strong> décrire une<br />

vitesse atteignant rapi<strong>de</strong>ment son maximum, puis diminuant' très<br />

progressivement a été recherché. L'équation qui est utilisée est le<br />

modèle <strong>de</strong> Gompertz, adapté à la représentation d'une cinétique épidémique<br />

(Berger, 1981). Ce modèle a été utilisé avec succès pour décrire


ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 137<br />

<strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> cercosporiose du céleri (Berger, 1981), et <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (Wang & Lin, 1986). L'équation différentielle correspondante<br />

est peu différente d'une équation logistique:<br />

dX / dt = r * X * (Log(1) - Log(X /Xmcuc)), soit:<br />

dX/dt=r"X* (-Log(X/X,,)) (9)<br />

Par analogie, on obtient <strong>de</strong>s équations peu différentes <strong>de</strong>s équations<br />

précé<strong>de</strong>ntes (7) et (8), pour les taux d'accroissement <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />

cercosporiose:<br />

dY / dt = RY = RRY * Y * (-Log((Y + 2) / (L +Y + 2))) (10)<br />

U/& = RZ= RRZ * Z * (-LOg((Z + y) /(L +Y + 2))) (11)<br />

Ces <strong>de</strong>ux équations décrivent le développement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

épidémies comme résultant <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> tissus colonisés et infectieux<br />

dans le couvert en place, De par les limites assi nées au système<br />

considéré (le couvert d'une surface cultivée sur 1 m 3 ), l'hypothèse est<br />

donc formulée que le développement <strong>de</strong>s épidémies est indépendant <strong>de</strong><br />

sources extérieures d'inoculum. En réalité, le développement d'une<br />

épidémie <strong>de</strong> cercosporiose fait intervenir <strong>de</strong>ux sources: les tissus<br />

infectés présents dans le couvert, et les feuilles portant <strong>de</strong>s lésions<br />

tombées au sol. L'hypothèse d'une efficacité différente <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />

sources (chapitre 4) est également formulée, en introduisant <strong>de</strong>ux taux<br />

intrinsèques différents pour l'accroissement <strong>de</strong> cercosporiose, l'un<br />

(RRZZ), relevant <strong>de</strong>s tissus infectés présents dans le couvert (Z), et<br />

l'autre (RRZDZ), <strong>de</strong>s surfaces colonisées sur les feuilles tombées au sol<br />

(OZ). L'équation finale décrivant la dynamique <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong><br />

cercosporiose est donc:<br />

dZ/dt = RZ = (RRZZ *Z+ RRZDZ*DZ) *<br />

(-Log(@ + Y) / (L +Y + 2))) (12)<br />

e- Equations décrivant la défoliation<br />

Le processus <strong>de</strong> défoliation est représenté par trois taux différents, qui<br />

se réfèrent à trois sources (Fig. 6-1): les tissus foliaires sains (L), les<br />

tissus affectés par la <strong>rouille</strong> (Y,) et par la cercosporiose (2). La<br />

défoliation, dans le modèle, est attribuée à <strong>de</strong>ux mécanismes distincts,<br />

dont les effets sont supposés additifs: un processus <strong>de</strong> défoliation<br />

associé à la sénescence <strong>de</strong>s feuilles, dont le taux intrinsèque est RRDS,<br />

et un processus <strong>de</strong> défoliation induit par la cercosporiose, représenté<br />

par RRDZ. Sur la base d'essais en plein champ (chapitres 7, 8 et 9>, et<br />

d'expérimentations 'en serre (Savary, Brissot et Blizoua-Bi, données<br />

non publiées), la défoliation induite par la <strong>rouille</strong>, et son interaction<br />

éventuelle avec la cercosporiose sont jugées d'importance négligeables<br />

dans le contexte d'un modèle simplifié.<br />

Le taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus non infectés, IiD, est attribué à


138 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

leur sénescence, d'une part, mais également à un effet à distance <strong>de</strong> la<br />

cercosporiose. En effet, la défoliation n'affecte pas exclusivement les<br />

seuls tissus qui sont visiblement infectés (lésions); en réalité, la<br />

défoliation affecte une surface qui outrepasse largement celle d'une<br />

lésion (une foliole ou une feuille). L'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cet effet n'est pas<br />

connu avec précision (Al<strong>de</strong>rman et al., 1989), et varie avec l'âge <strong>de</strong>s<br />

plantes (chapitre 4); dans le modèle, il est supposé être proportionnel à<br />

la fraction <strong>de</strong> surface foliaire colonisée dans le couvert (2 / (L + Y +<br />

2.):<br />

RD = RRDS "L + RRDZ "(Z / (L + Y + Z)) *L<br />

(1 3)<br />

Le taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus affectés par la cercosporiose est<br />

attribué aux effets cumulés <strong>de</strong> cette maladie et <strong>de</strong> leur senescence:<br />

RDZ = (RRDZ + RRDS) * Z<br />

(14)<br />

Le taux <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong>s tissus affectés par la <strong>rouille</strong> est attribué aux<br />

mêmes facteurs:<br />

RDY = (RRDZ + RRDS) * Y<br />

(15)<br />

Bien que le modèle ne considère aucune stratification verticale du<br />

couvert, les <strong>de</strong>ux maladies se caractérisent par <strong>de</strong>s gradients verticaux,<br />

attribuables (en partie) au délai entre l'émission <strong>de</strong>s feuilles et<br />

l'apparition <strong>de</strong>s lésions. Par ailleurs, l'observation courante montre<br />

qu'une même feuille infectée par l'un <strong>de</strong>s agents pathogènes l'est, le<br />

plus souvent, également par l'autre; en d'autres termes, les profils<br />

verticaux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies dans le couvert, même s'ils n'ont pas la<br />

même amplitu<strong>de</strong> et la même forme, se superposent en gran<strong>de</strong> partie.<br />

L'équation (131, d'une part, et les équations (14) et (15), d'autre part,<br />

reviennent donc à représenter le couvert en <strong>de</strong>ux parties: l'une, saine,<br />

soumise essentiellement à une défoliation associée à la sénescence <strong>de</strong>s<br />

feuilles et à un effet à distance <strong>de</strong>s tissus affectés par la cercosporiose,<br />

et l'autre, représentée par <strong>de</strong>s tissus infectés par les <strong>de</strong>ux agents<br />

pathogènes, et soumise aux effets cumulatifs <strong>de</strong> la cercosporiose et <strong>de</strong><br />

la sénescence sur la défoliation.<br />

f Irzitialisation<br />

La croissance du couvert est initiée à partir d'une certaine surface<br />

foliaire, INIT@), émise par la culture peu après l'émergence; cette<br />

date correspond à la première observation au champ, 14 jours après<br />

semis. Les épidémies sont ultérieurement initiées par un influx <strong>de</strong><br />

lésions, issues <strong>de</strong> contaminations par un inoculum primaire. A une date<br />

donnée (CONTY pour la <strong>rouille</strong> et CONZ pour la cercosporiose), les<br />

taux d'accroissement <strong>de</strong>s maladies prennent <strong>de</strong>s valeurs non nulles<br />

(INOCY et INOCZ). Les équations (6), (10) et (12) sont ensuite<br />

utilisées pour calculer, à chaque pas <strong>de</strong> temps, les valeurs <strong>de</strong> RL, RY et<br />

RZ, à partir <strong>de</strong>squelles les valeurs <strong>de</strong>s variables d'état sont calculées.


ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 139<br />

Tableau 6-2. Programme d'un modèle <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s<br />

épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose dans un couvert<br />

d'arachi<strong>de</strong> en croissance.<br />

INIT(L) = 0.51<br />

INIT(D) = O<br />

INIT(Y) = O<br />

INIT(Z) = O<br />

INIT(DY) = O<br />

INIT(DZ) = O<br />

L=<br />

D=<br />

Y =<br />

Z=<br />

L+dt * (RL- RZ- RD- RY)<br />

D+dt*(RD)<br />

Y + dt * ( RY - RDY)<br />

Z + dt * ( RZ - RDZ)<br />

DY = DY + dt * ( ROY )<br />

DZ = DZ + dt * ( RDZ )<br />

totD = D+DY+DZ<br />

CONTY= 13 -<br />

CONTZ= 13<br />

lNOCY= 0.00070<br />

lNOCZ= 0.0124<br />

LMAX= 6.50<br />

RD = R RDS*L+RRDZ*(Z/(L+Y+Z))* L<br />

RDY = (RRDS*Y)+(RRDZ*Y)<br />

RDZ= (RRDZ*Z)+(RRDS*Z)<br />

RL = RRL*L*(l-(L+Y+Z+tOtD)/LMAX)<br />

RY = IF (TIME


140 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Ce modèle a été programmé avec <strong>de</strong>ux langages différents; le<br />

langage intégré STELLATM, afin <strong>de</strong> permettre <strong>de</strong>s sorties graphiques<br />

rapi<strong>de</strong>s, et en TURBO-PASCAL, afin <strong>de</strong> coupler les simulations avec<br />

un algorithme d’estimation <strong>de</strong>s paramètres. Le programme du modèle<br />

est donné dans le Tableau 6-2.<br />

3 - Procédure <strong>de</strong> calage <strong>de</strong>s paramètres<br />

a- Paramètres à caler<br />

Le modèle comporte six paramètres qui doivent être calés (Tab. 6-1):<br />

les taux intrinsèques <strong>de</strong> croissance du couvert (RRL) et <strong>de</strong> défoliation<br />

par sénescence (RRDS), et les taux intrinsèques d’accroissement <strong>de</strong> la<br />

<strong>rouille</strong> (RRY), <strong>de</strong> la cercosporiose (RRZZ et RRZDZ), et <strong>de</strong> défo-<br />

liation induite par la cercosporiose (RRDZ). Ces paramètres, dont les<br />

valeurs doivent être optimisées sur un premier ensemble <strong>de</strong> données<br />

observées, pourront, ensuite, être incorporées dans le modèle afin <strong>de</strong> le<br />

confronter à un jeu <strong>de</strong> données separées, pour évaluer ses performan-<br />

ces.<br />

b- Donnkes disponibles ‘<br />

Le dossier <strong>de</strong> données utilisé est constitué par un essai comportant cinq<br />

traitements représentés par <strong>de</strong>s parcelles où les épidémies sont<br />

manipulées: une parcelle protégée <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies par un fongici<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> contact (T; traitements hebdomadaires au chlorothalonil), une<br />

parcelle contaminée (“inoculée“) avec les <strong>de</strong>ux agents pathogènes<br />

(traitement RS), une parcelle contaminée avec C. pemonatum (traite-<br />

ment rS), une parcelle contaminée avec P. arachidis (traitement Rs), et<br />

une parcelle témoin, exposée aux infections spontanées (traitement rs).<br />

L’essai est mis en place avec trois répétitions, chaque répétition étant<br />

superposée à un niveau <strong>de</strong> fumure minérale différent (les détails <strong>de</strong><br />

mise en place <strong>de</strong> cette expérience sont donnés dans le chapitre 7,<br />

expérience F2). Les données correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s relevés hebdoma-<br />

daires effectués sur 5 plantes dans chacune <strong>de</strong>s parcelles.<br />

Le calage est effectué en <strong>de</strong>ux étapes successives (Fig. 6-2 A): les<br />

paramètres représentatifs <strong>de</strong> la croissance du couvert ( RE et RRDS)<br />

sont d‘abord évalués à partir <strong>de</strong>s données provenant <strong>de</strong>s parcelles<br />

protégées (T); les paramètres représentant les cinétiques épidémiques<br />

sont ensuite évalués à partir <strong>de</strong>s données provenant <strong>de</strong>s parcelles<br />

contaminées avec les <strong>de</strong>ux agents pathogènes (RS). Chaque bloc<br />

(répétition) correspondant à <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> fumure différents, chacun<br />

est considéré séparément, et aboutit à un jeu <strong>de</strong> paramètres différents.


ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 141<br />

c- Procédure <strong>de</strong> calage<br />

La procédure <strong>de</strong> calage consiste en l'enchaînement <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux algorithmes<br />

successifs (Servat & Dezetter, 1988): les procédures <strong>de</strong> Rosenbrock<br />

(1960) et <strong>de</strong> Nel<strong>de</strong>r & Mead (1964). Ces <strong>de</strong>ux procédures sont<br />

appliquées (Fig. 6-2 B) pour l'estimation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux sous-jeux <strong>de</strong><br />

paramètres (RRL et RRDS, sur les données provenant <strong>de</strong>s parcelles T,<br />

puis RRY, RRZZ, RRZDZ et RRDZ, sur les données provenant <strong>de</strong>s<br />

parcelles RS). Un nombre maximal <strong>de</strong> 50 itérations successives est fixé<br />

pour chacune <strong>de</strong>s procédures (Fig. 6-2 B, n et p), Par approximations<br />

successives, on obtient ainsi, pour une parcelle (RS) d'un bloc un jeu <strong>de</strong><br />

6 paramètres, qui peuvent être incorporés au modèle pour le<br />

confronter aux observations effectuées dans les autres parcelles du<br />

même bloc.<br />

Les <strong>de</strong>ux procédures <strong>de</strong> calage sont fondées sur le calcul d'une<br />

'fonction critère' ft qui, au cours d'un processus itératif <strong>de</strong> simulations<br />

successives, doit être minimisée. Cette fonction est une mesure <strong>de</strong><br />

l'adéquation <strong>de</strong>s valeurs calculées aux valeurs observées. De<br />

nombreuses fonctions critère ont été décrites, chacune avec <strong>de</strong>s<br />

caractéristiques et <strong>de</strong>s performances différentes. Dans cette étu<strong>de</strong>, c'est<br />

une variante du critère <strong>de</strong> Nash qui a été utilisée, et qui peut s'écrire:<br />

j=4<br />

f(vjo, yjc) = {[E (vjo - vjc) i 21 / [E (vjo - vjm) i "I><br />

j i 1<br />

, oh vjo et vjc sont respectivement les valeurs observées et calculées<br />

pour chacune <strong>de</strong>s j variables par le modèle à chacune <strong>de</strong>s dates i<br />

d'observation. vjn représente la moyenne <strong>de</strong>s valeurs observées pour<br />

la variable vj. En pratique, j = 4, puisque 4 variables sont considérées<br />

simultanément: L, Y, Zet tofD. L'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> L, Y, Z<br />

et totD peut être différente; le dénominateur <strong>de</strong> la fraction permet <strong>de</strong><br />

normaliser ces amplitu<strong>de</strong>s, et <strong>de</strong> ne donner aucune prééminence à l'une<br />

<strong>de</strong>s quatre variables.<br />

d- Risultats du calage: paramètres estimés<br />

Les résultats du calage <strong>de</strong>s paramètres sont indiqués dans le tableau<br />

6-3. Si certains paramètres varient peu d'un bloc à un autre (le taux<br />

intrinsèque <strong>de</strong> croissance du couvert, RRL, par exemple) , d'autres<br />

présentent <strong>de</strong> très fortes variations (notamment le taux intrinsèque<br />

d'accroissement <strong>de</strong> cercosporiose associé aux tissus infectés dans le<br />

couvert, RRZ). RRDS, le taux intrinsèque <strong>de</strong> défoliation par sénes-


Figure 6-2. Procédure utilisée pour le calage (l'optimisation) <strong>de</strong>s<br />

paramètres du modèle, et pour son évaluation.<br />

A:<br />

B:<br />

procédure générale <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s données. Après calage <strong>de</strong>s<br />

paramètres, le modèle est testé vis-à-vis d'un jeu séparé <strong>de</strong><br />

données. Les résultats <strong>de</strong> la comparaison <strong>de</strong>s données simulées<br />

avec les données observées sont donnés dans le cas <strong>de</strong>s parcelles<br />

témoin non contaminées ("non inoculées"; traitement rs) seulement<br />

(voir Fig. 6-3).<br />

procédure <strong>de</strong> calage. Deux algorithmes successifs (Rosenbrock, puis<br />

Nel<strong>de</strong>r & Mead) sont enchainés, chacun avec un nombre maximal <strong>de</strong><br />

50 itérations (n et p), c'est-à-dire, 50 successions <strong>de</strong> simulations /<br />

évaluations du jeu <strong>de</strong> paramètres.


Calage <strong>de</strong>s paramètres<br />

Jeu <strong>de</strong> paramètres<br />

Parcelle protégée - <strong>de</strong> croissance du couvert + calés<br />

A (sans maladies)<br />

RRL RRDS<br />

B<br />

Calage <strong>de</strong>s paramètres<br />

avec la <strong>rouille</strong> et 6pidémiologiques<br />

RRY RRZZ RRZDZ RRDZ EVALUATION<br />

DU<br />

I<br />

Parcelle : non inoculée<br />

Jeux <strong>de</strong> données<br />

inoculée avec la <strong>rouille</strong> --.) indépendantes<br />

inoculée avec la cercosporiose<br />

MODELE<br />

I Jeu <strong>de</strong> parametres cales<br />

Dar la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rosenbrock<br />

Jeu <strong>de</strong> paramgtres<br />

cal& -<br />

I<br />

Fig. 6-2


Tableau 6-3. Valeurs estimées <strong>de</strong>s paramétres après calage.<br />

Paramètredl ) Nash(2)<br />

RRL RRDS RRY RRZZ RRZDZ RRDZ<br />

Bloc 1 0.0971 0.0006 0.1009 0.0771 0.0168 0.1302 0.87<br />

Bloc 2 0.0749 0.0021 0.1085 0.0616 0.0257 0.1946 1.55<br />

Bloc 3 0.0829 0.0103 0.0759 0.000001 0.0794 0.0749 2.83<br />

(1) Voir la liste <strong>de</strong>s variables et paramètres, tableau 6-1.<br />

(2) Valeur finale <strong>de</strong> la fonction critère f pour les parcelles RS (contaminées avec les<br />

<strong>de</strong>ux parasites).


ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 145<br />

cence, augmente fortement du bloc I au bloc 3; cette augmentation<br />

correspond, effectivement, à une défoliation accrue et plus rapi<strong>de</strong> dans<br />

les parcelles ayant reçu une fumure. Parallèlement à la presque-<br />

annulation <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> RRZZ du bloc 1 au bloc 3, il convient <strong>de</strong><br />

noter l'accroissement progressif <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> RRZDZ (taux<br />

intrinsèque d'accroissement <strong>de</strong> cercosporiose à partir <strong>de</strong>s tissus infectés<br />

au sol); il en resulte que la somme: RRZZ + RRZDZ est approxi-<br />

mativement constante.<br />

La comparaison <strong>de</strong> ces paramètres suggère que l'accroissement <strong>de</strong><br />

la dose <strong>de</strong> fumure s'accompagne d'une augmentation du taux intrin-<br />

sèque <strong>de</strong> défoliation par 'sénescence' (vraisemblablement, ce paramètre<br />

représente d'autres mécanismes), et d'un remplacement, en termes <strong>de</strong><br />

contributions <strong>de</strong>s paramètres, <strong>de</strong>s tissus infectés du couvert par les<br />

tissus colonisés présents sur les feuilles au sol dans la progression <strong>de</strong><br />

l'épidémie <strong>de</strong> cercosporiose. Il, existe, selon toute vraisemblance, <strong>de</strong><br />

fortes interactions entre les six paramètres considérés; ces paramètres<br />

optimisés ne représentent, en effet, que le meilleur ajustement possible<br />

<strong>de</strong>s donnees observées au modèle qui a été élaboré.<br />

4 - Evaluation du modcle<br />

L'évaluation du modèle peut s'effectuer à partir <strong>de</strong> données qui n'ont<br />

pas servi au calage <strong>de</strong>s paramètres. Le traitement témoin (rs), repré-<br />

senté par <strong>de</strong>s parcelles exposées à <strong>de</strong>s infections spontanées, a été choisi<br />

comme référence pour cette évaluation.<br />

La comparaison <strong>de</strong>s valeurs simulées et observées est donnée dans<br />

la figure 6-3. L'évolution observée <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> cercosporiose (C.<br />

persoizatuiiz) s'achève par un accroissement rapi<strong>de</strong>, qui s'accompagne<br />

d'une défoliation intense, et d'un déclin <strong>de</strong> l'intensité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. D'une<br />

manière générale, les ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s épidémies simulées sont<br />

analogues aux épidémies observées. Les simulations ren<strong>de</strong>nt, approxi-<br />

mativement, compte <strong>de</strong>s pentes moyennes <strong>de</strong>s épidémies réelles; elles<br />

ne traduisent pas cependant ces évolutions caractéristiques <strong>de</strong> fin <strong>de</strong><br />

cycle. Des comparaisons effectuées sur la base <strong>de</strong>s traitements Rs et rS<br />

(respectivement "inoculés" avec la <strong>rouille</strong> et avec la cercosporiose,<br />

résultats non mentionnés dans la figure 6-3) indiquent que ces varia-<br />

tions sont néanmoins simulées par le modèle aux fortes intensités <strong>de</strong><br />

maladies. L'évolution <strong>de</strong> la surface défoliée est, en termes d'ordre <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>ur et <strong>de</strong> pente générale <strong>de</strong>s courbes, acceptable; comme pour les<br />

intensités <strong>de</strong> maladies, le modèle ne parvient cependant pas à rendre<br />

compte <strong>de</strong>s variations se produisant dans un court laps <strong>de</strong> temps, no-<br />

tamment en fin <strong>de</strong> cycle. Cette absence <strong>de</strong> flexibilité doit, biensûr, être<br />

attribuée en priorité à la nature du modèle utilisé: tous les paramètres<br />

optimisés par calage, qui sont les taux intrinsèques commandant les


Figure 6-3. Evaluation <strong>de</strong>s performances du modèle.<br />

Les valeurs observées (indices o) et calculées (indices c) pour L (surface<br />

foliaire in<strong>de</strong>mne), totD (surface totale défoliée), Z (surface colonisée par la<br />

cercosporiose), et Y (surface colonisée par la <strong>rouille</strong>) sont confrontées<br />

dans trois jeux <strong>de</strong> données représentant trois parcelles témoin (rs): A , B ,<br />

et C.<br />

Abscisses: temps, en jours écoulés <strong>de</strong>puis le semis.<br />

Ordonnées: m2 <strong>de</strong> surface foliaire émise ou défoliée (à gauche)<br />

m2 <strong>de</strong> surface foliaire affectée par les maladies (à droite)


ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ<br />

, Fig. 6-3<br />

147


148 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

équations différentielles, sont supposés invariables au cours <strong>de</strong> toute la<br />

durée du cycle cultural.<br />

Les épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose affectant les parcel-<br />

les rs sont d'amplitu<strong>de</strong> peu différentes d'un bloc à un autre (voir<br />

chapitre 7). I1 est néanmoins possible <strong>de</strong> distinguer quelques caractéris-<br />

tiques propres à chacune d'entre elles. L'épidémie relativement forte<br />

<strong>de</strong> cercosporiose, accompagnée d'une défoliation plus intense, et d'une<br />

épidémie modérée <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> du bloc 2 (Fig. 6-3 B) est effectivement<br />

représentée par le modèle. Les situations intermédiaires, représentées<br />

par les valeurs observées <strong>de</strong>s figures 6-3 A et 6-3 C sont, également,<br />

représentées comme telles par le modèle. La simiilation <strong>de</strong> la surface<br />

foliaire non infectée, enfin, compte tenu <strong>de</strong>s très fortes variations <strong>de</strong>s<br />

valeurs observées, peut également être jugée acceptable dans le contex-<br />

te d'un modèle épidémiologique simplifié. La comparaison <strong>de</strong>s courbes<br />

observées et calculées dans les parcelles Rs ("inoculées" avec la <strong>rouille</strong>)<br />

et rS ("inoculées" avec la cercosporiose, résultats non représentés dans<br />

la Fig. 6-3) indique, par ailleurs, que le modèle a une réponse<br />

globalement cohérente: <strong>de</strong>s épidémies très fortes <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, et<br />

équivalentes en amplitu<strong>de</strong>s sont simulées dans les parcelles Rs; il en est<br />

<strong>de</strong> même pour la cercosporiose dans les parcelles rS.<br />

5 - Analyse <strong>de</strong> sensibilitk<br />

Une analyse <strong>de</strong> sensibilité a pour objet <strong>de</strong> mesurer la réponse d'un<br />

modèle aux variations imposées à certains <strong>de</strong> ses paramètres. Cette<br />

étape a principalement pour but d'i<strong>de</strong>ntifier les paramètres dont les<br />

variations sont déterminantes sur le comportement du modèle, et donc,<br />

vis-à-vis <strong>de</strong>squels une erreur d'estimation implique un biais important<br />

dans la simulation produite (Penning <strong>de</strong> Vries, 1982). Une analyse <strong>de</strong><br />

sensibilité peut, également, permettre <strong>de</strong> mieux caractériser le compor-<br />

tement du modèle, et, compte tenu <strong>de</strong>s hypothèses qii'il incorpore, d'en<br />

formuler <strong>de</strong> nouvelles, qui pourront ultérieurement être testées (Teng,<br />

1985); c'est cette perspective qui a principalement été prise en<br />

considération ici.<br />

La figure 6-4 représente une série d'exécutions réalisées après<br />

avoir introduit diverses modifications <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s paramètres. Le<br />

jeu <strong>de</strong> paramètres <strong>de</strong> départ (Fig. 6-4 A) correspond à une variété<br />

également sensible aux <strong>de</strong>ux maladies (RRY = RRZZ + RRWZ = l.O),<br />

avec <strong>de</strong>s valeurs moyennes <strong>de</strong>s taux intrinsèques <strong>de</strong> croissance foliaire<br />

(RRL = 0.08), <strong>de</strong> défoliation due à la cercosporiose (RRDZ= 0.13, et<br />

<strong>de</strong> défoliation due à la sénescence (RRDS = 0.001). Les paramètres<br />

épidémiologiques du modèle ont été séparément accrus ou diminués <strong>de</strong><br />

10 % (Fig. 6-4, B à G).<br />

Un accroissement <strong>de</strong> RRY (sensibilité accrue à la <strong>rouille</strong>) se


ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 149<br />

traduit, naturellement, par une épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> plus forte, et par<br />

une réduction <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> cercosporiose (Fig. 6-4 B) - on note,<br />

également, que le déclin final <strong>de</strong> I'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est beaucoup<br />

plus marqué. Une diminution <strong>de</strong> RRY (sensibilité moindre à la <strong>rouille</strong>)<br />

s'accompagne, inversement, d'une épidémie <strong>de</strong> cercosporiose beaucoup<br />

plus forte (Fig 6-4 C). Les variations <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> sensibilité<br />

à la cercosporiose (variations <strong>de</strong> RZ et RRZDZ, figure 6-4 D et E),<br />

se traduisent par <strong>de</strong>s effets symétriques. Les figures 6-4 B à 6-4 E<br />

peuvent également être interprétées en termes d'effets <strong>de</strong> fongici<strong>de</strong>s<br />

strictement spécifiques vis-à-vis <strong>de</strong> l'un ou l'autre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux parasites,<br />

avec les mêmes conclusions.<br />

Les figures 6-4 F et 6-4 G représentent, à sensibilité égalc<br />

vis-à-vis <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies, <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> la réponse <strong>de</strong> la culture<br />

en terme <strong>de</strong> défoliation. La figure 6-4 F représente le comportement<br />

d'une variété en tout équivalente à celle correspondant à la' figure 6-4<br />

A, hormis un plys fort taux <strong>de</strong> défoliation induit par la cercosporiose<br />

(RRZDZ). De même, la figure 6-4 G représente une variété analogue,<br />

mais présentant une forte capacité <strong>de</strong> rétention <strong>de</strong> son couvert en<br />

réponse à l'infection par la cercosporiose. Si le comportement <strong>de</strong> ces<br />

<strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> variétés est analogue en ce qui concerne I'épidémie <strong>de</strong><br />

cercosporiose (moyenne dans les <strong>de</strong>ux cas), la réponse concernant la<br />

<strong>rouille</strong> est opposée: la variété F se comporte comme une variété<br />

partiellement résistante, tandis que la variété G se comporte comme<br />

une variété sensible.<br />

Ces quelques essais illustrent l'association <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux épidémies<br />

dans le contexte du modèle envisagé. Cette interdépendance résulte,<br />

bien entendu, du couplage <strong>de</strong>s équations qui en foment la structure, et<br />

<strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> ce couplage. Mais elles reflètent, également, une<br />

réalité <strong>de</strong> terrain couramment observée au cours d'essais en plein<br />

champ, notamment dans dans le cadre d'expérimentation <strong>de</strong> produits<br />

fongici<strong>de</strong>s, et, surtout, d'essais variétaux (Savary & Né<strong>de</strong>lec, résultats<br />

non publié). Ces simulations suggèrent que les processus qui aboutis-<br />

sent à la défoliation pourraient avoir une importance déterminante sur<br />

le déroulement <strong>de</strong>s épidémies; <strong>de</strong>s données précises les décrivant, en<br />

fonction <strong>de</strong> niveaux variables <strong>de</strong> maladies, seraient nécessaires pour<br />

élaborer un modèle plus détaillé.<br />

6 - Les hypothèses du mo<strong>de</strong>le - Perspectives d'amklioration<br />

a- Hypothèses<br />

II est utile, avant d'envisager les possibilités d'amélioration du modèle,<br />

<strong>de</strong> revenir sur les hypothèses qui lui sont inhérentes:


Figure 6-4. Analyse <strong>de</strong> sensibilité du modèle.<br />

Chaque groupe <strong>de</strong> 4 courbes représente un jeu <strong>de</strong> paramètres dont les<br />

valeurs sont indiquées en marge <strong>de</strong> chaque graphique. Les valeurs <strong>de</strong><br />

tous les paramètres sont indiquées dans le graphique <strong>de</strong> référence A. Les<br />

autres graphiques (B à G) représentent <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> f 10 % <strong>de</strong><br />

quelques paramètres sélectionnés. Seules sont mentionnées les nouvelles<br />

valeurs prises par les paramètres modifiés.<br />

Abscisses: temps, en jours après l'initiation <strong>de</strong> I'épidémie.<br />

Ordonnées: surfaces foliaires in<strong>de</strong>mne (L : l), affectée par la <strong>rouille</strong> (Y: 2),<br />

affectée par la cercosporiose (Z : 3) et détruite (fofD : 4). Les unités<br />

utilisées pour L et fofD ne sont pas i<strong>de</strong>ntiques à celles utilisées pour<br />

Y et pour Z. Les unités sont cependant maintenues constantes entre<br />

tous les graphiques, qui peuvent être comparés <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux.


1 RRZZ<br />

1<br />

RRL<br />

RRZZ = 0.077<br />

RRZDZ -0.033<br />

RRL<br />

-<br />

ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 151<br />

1 L 2 Y 32 4 tolD<br />

6.00<br />

1 .o0<br />

6.00<br />

3.25<br />

0500<br />

3.00<br />

1.88<br />

0.250<br />

I50<br />

0.510<br />

0.0<br />

0.0<br />

1 RRZZ - 0.063<br />

RRZDZ =0.027<br />

RHDZ = O. 165 RRDZ - O. I35<br />

Fig. 6-4


152 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

1- les équations décrivant la croissance du couvert (logistique), et le<br />

développement <strong>de</strong>s épidémies (Gompertz) correspon<strong>de</strong>nt à une<br />

logique bien établie, mais sont <strong>de</strong> formes arbitraires;<br />

2- les taux intrinsèques <strong>de</strong> ces équations sont constants au cours <strong>de</strong><br />

l'ensemble du cycle cultural;<br />

3- le modèle n'envisage aucun délai, ni dans le développement et la<br />

multiplication <strong>de</strong>s lésions, ni dans la défoliation;<br />

4- le modèle ne considère, en principe, aucune stratification du cou-<br />

vert;<br />

5- les surfaces foliaires saines (L), infectées par la <strong>rouille</strong> (Y) ou<br />

par la cercosporiose (Z) sont indépendantes et juxtaposées;<br />

6- les épidémies sont supposées initiées par une vague unique, ponc-<br />

tuelle dans le temps, d'inoculum primaire;<br />

7- les surfaces foliaires affectées par la cercosporiose, et tombées au<br />

sol (OZ) continuent <strong>de</strong> participer à l'épidémie, avec un taux in-<br />

trinsèque qui leur est propre. Ce n'est pas le cas <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong>;<br />

8- l'épidémie <strong>de</strong> cercosporiose est associée à un taux intrinsèque <strong>de</strong><br />

défoliation qui se superpose au taux intrinsèque <strong>de</strong> défoliation par<br />

sénescence. Ce n'est pas le cas <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong>;<br />

9- la défoliation induite par la cercosporiose affecte partiellement<br />

les tissus apparemment sains.<br />

b- Amélioratiorzs envisageables<br />

Certaines <strong>de</strong> ces hypothèses (I à 6) sont restrictives. Les hypothèses 2 à<br />

5 sont nécessaires pour la construction d'un modèle simplifié, impli-<br />

quant un nombre aussi restreint que possible <strong>de</strong> paramètres. L'hypo-<br />

thèse 1 peut, sans difficulté particulière, être aménagée; on peut envisa-<br />

ger d'antres formes pour ces équations, dont il existe une gran<strong>de</strong><br />

diversité (Mad<strong>de</strong>n, 1980; Campbell & Mad<strong>de</strong>n, 1990, par exemple). I1<br />

est peu probable, cependant, qu'un changement d'équation modifie<br />

radicalement le comportement du modèle; en tout état <strong>de</strong> cause, il<br />

n'améliorerait en aucun cas sa flexibilité (hypothèse 2). I1 est possible,<br />

parcontre, qu'une. amélioration considérable <strong>de</strong>s performances du<br />

modèle soit associée à l'introduction <strong>de</strong> délais dans les processus<br />

monocycliques (hypothèse 3) - il s'agit là d'une caractéristique essen-<br />

tielle d'un pathosystème (Van <strong>de</strong>r Plank, 1963, Zadoks, 1971). Des<br />

solutions relativement aisées sont envisageables (Berger & Jones, 1985,<br />

par exemple), mais elles introduiraient nécessairement <strong>de</strong> nouveaux<br />

paramètres. Cette amélioration impliquerait donc <strong>de</strong>s hypothèses sup-<br />

plémentaires, qui ne <strong>de</strong>meureraient que <strong>de</strong>s simplifications <strong>de</strong> proces-<br />

sus complexes, incomplètement analysés dans le cas <strong>de</strong>s cercosporioses<br />

(voir chapitre 4). Le résultat serait un mi-chemin entre un modèle<br />

simplifié et un modèle déterministe, ne présentant ni les avantages du


ROUILLE ET CERCOSPORIOSE : 'UN MODÈLE SIMPLIFIÉ 153<br />

premier (puissance <strong>de</strong> synthèse, valeur explicative), ni du second type<br />

(simplicité, transparence, relative facilité d'évaluation).<br />

L'hypothèse 6 joue un rôle particulier; en principe, dans le cadre<br />

d'une expérience dans laquelle <strong>de</strong>s interférences entre parcelles sont<br />

inévitables, cette hypothèse <strong>de</strong>vrait être aménagée - remplacée par<br />

exemple par un flux continu d'inoculum pénétrant dans la parcelle<br />

(voir chapitre 5); en pratique, le biais introduit par cette hypothèse par<br />

trop simpliste est corrigé par les alorithmes <strong>de</strong> calage dans l'évaluation<br />

<strong>de</strong>s paramètres 6pidémiologiques. Elle ne <strong>de</strong>vrait donc pas être consi-<br />

dérée comme suffisante, en soi, à invali<strong>de</strong>r l'emploi <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong><br />

modèle dans un contexte <strong>de</strong> prospective.<br />

Les hypothèses 7 à 9 ten<strong>de</strong>nt à amoindrir le caractère restrictif<br />

<strong>de</strong>s premières. Elles contribuent à donner au modèle plus <strong>de</strong> réalisme<br />

épidémiologique (hypothèse 7), et correspon<strong>de</strong>nt la création d'une<br />

'stratification partielle' du couvert. II convient <strong>de</strong> noter que ces hypo-<br />

thèses ne s'accompagnent pas <strong>de</strong> l'introduction <strong>de</strong> nouveaux paramè-<br />

tres, mais seulement par <strong>de</strong> nouvelles combinaisons <strong>de</strong>s variables au<br />

sein d'équations préexistantes. Elles se situent donc, au plan méthodo-<br />

logique, dans la ligne adoptée pour élaborer le modèle. Il est possible<br />

que ces équations puissent, encore, être améliorées, avec un progrès<br />

<strong>de</strong>s performances du modèle, tout en conservant son caractère <strong>de</strong><br />

simplicité en termes <strong>de</strong> paramètres. Cette amélioration ne peut prove-<br />

nir que d'une meilleure connaissance <strong>de</strong>s processus épidémiologiques<br />

en cause. Certainement, l'un <strong>de</strong>s domaines où <strong>de</strong>s informations seraient<br />

nécessaires est le rôle que joue les feuilles infectées, tombées au sol, sur<br />

la dynamique <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong>s cercosporioses. Dans certains patho-<br />

systèmes analogues (Thal & Campbell, 1988), ce rôle est crucial. Deux<br />

taux intrinsèques différents, RRZZ (accroissement à partir <strong>de</strong>s tissus<br />

infectés présents dans le couvert) et RRZDZ (accroissement à partir<br />

<strong>de</strong>s tissus colonisés au sol), ont été introduits pour tenter <strong>de</strong> séparer les<br />

<strong>de</strong>ux processus. Les différences énormes observées entre les valeurs<br />

optimisées <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux paramètres (bien que leur somme <strong>de</strong>meure<br />

approximativement constante) indiquent qu'il existe <strong>de</strong>s interactions<br />

numériques entre eux, et que <strong>de</strong>s améliorations sont encore nécessaires.<br />

c- Conclusion - Vers une varie'té d'arachi<strong>de</strong> présentant <strong>de</strong>s<br />

caractéristiques optimales <strong>de</strong> comportement vis-à-vis <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux fypes <strong>de</strong><br />

maladies<br />

Malgré la rusticité <strong>de</strong> ce modèle, les résultats obtenus par simulation,<br />

sont, d'un point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>scriptif, honorables pour un modèle simplifié<br />

s'adressant à <strong>de</strong>s processus très complexes. Ils permettent <strong>de</strong> supporter<br />

l'interprétation proposée dans l'analyse <strong>de</strong> sensibilité. Cette analyse<br />

suggère, notamment, que la capacité <strong>de</strong> rétention foliaire d'une variété


154 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

donnée face à une épidémie <strong>de</strong> cercosporiose pourrait avoir <strong>de</strong>s effets<br />

très importants sur I'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. En d'autre termes, cette<br />

analyse suggère qu'une appréciation du type <strong>de</strong> réaction d'une variété à<br />

la cercosporiose (Subrahmanyam et al., 1982), et à la <strong>rouille</strong> (Savary et<br />

al., 1989), combinée 011 non avec <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> sévérités (proportion<br />

<strong>de</strong> surface foliaire infectée par les <strong>de</strong>ux parasites) ne suffisent pas pour<br />

prédire le comportement futur <strong>de</strong> cette variété, lorsqu'elle sera<br />

confrontée aux <strong>de</strong>ux maladies. Une variété dont le comportement au<br />

champ serait sub-optimal pourrait présenter les caractères suivants:<br />

- une résistance partielle modérée vis-à-vis <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong>;<br />

- une résistance partielle modérée vis-à-vis <strong>de</strong> la (<strong>de</strong>s) cercosporio-<br />

sew ;<br />

- une capacité <strong>de</strong> rétention du feuillage, après infection par la (les)<br />

cercosporiose(s) faible à très faible.<br />

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Chapitre 7. Une analyse <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte<br />

dans le pathosystème multiple:<br />

arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive.<br />

I - Six expérimentations élémentaires<br />

S. Savary & J.C. Zadoks<br />

Résumé<br />

Ce chapitre marque une transition. Au cours <strong>de</strong>s chapitres précé<strong>de</strong>nts<br />

(2 à 6), l'attention était centrée sur les caractéristiques épidémio-<br />

logiques <strong>de</strong>s éléments d'un ensemble <strong>de</strong> contraintes phytopathologiques.<br />

Les chapitres qui suivent (7 à 9) s'attachent aux conséquences, quant à<br />

la culture, <strong>de</strong>s épidémies: les dégâts, et le dommage (chapitre 1). Le<br />

système étudié n'a pas changé; ses composants sont les mêmes: une<br />

culture, et quelques contraintes phytopathologiques ; mais <strong>de</strong> nouvelles<br />

relations doivent, maintenant, être prises en considération, qui se<br />

rapportent à l'élaboration du ren<strong>de</strong>ment, et aux dysfonctionnements<br />

causés par les maladies. Quelques-unes <strong>de</strong> ces relations ont été évoquées<br />

au cours <strong>de</strong>s chapitres 5 et 6; pour simuler une épidémie, il est en effet<br />

nécessaire <strong>de</strong> prendre en compte la croissance <strong>de</strong> la culture, et donc les<br />

effets <strong>de</strong>s maladies sur cette croissance. Ces dysfonctionnements, et<br />

leurs conséquences sur le ren<strong>de</strong>ment, occupent maintenant une place<br />

centrale dans l'étu<strong>de</strong> du système. Ce changement <strong>de</strong> point <strong>de</strong> vue<br />

implique une inflexion <strong>de</strong> la démarche expérimentale. Des expéri-<br />

mentations comportant différents niveaux <strong>de</strong>s différentes maladies sont<br />

nécessaires ; <strong>de</strong>s informations ont, notamment, été rassemblées sur la<br />

dispersion <strong>de</strong> ces maladies ; ces informations seront utiles pour<br />

l'établissement <strong>de</strong> ces nouvelles expériences. Des difficultés nouvelles<br />

vont, également, surgir ; <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> les pallier sont décrits ; ils<br />

feront, dans le chapitre 10, l'objet d'une évaluation critique.<br />

Une série <strong>de</strong> six expérimentations est conduite afin d'étudier les<br />

relations entre situations <strong>de</strong> production, dégâts, et dommage, dans le<br />

pathosystème multiple : arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive. Les<br />

situations <strong>de</strong> production, représentées par les variations du ren<strong>de</strong>ment<br />

accessible, sont modifiées en répétant les expériences au cours <strong>de</strong>s<br />

saisons, et en y introduisant plusieurs facteurs d'intensification à


158 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

différents niveaux. Les dégâts causés par les maladies, représentés par<br />

le logarithme <strong>de</strong> l'aire sous les courbes d'épidémies, sont manipulés par<br />

<strong>de</strong>s infections artificielles. Des traitements avec un fongici<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact<br />

permettent, dans chaque expérience, d'obtenir <strong>de</strong>s parcelles présentant<br />

<strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> dégâts négligeables. La base <strong>de</strong> données obtenue permet<br />

d'élaborer <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> dommage, représentées par <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong><br />

réponse du ren<strong>de</strong>ment et du dommage relatif, grâce à <strong>de</strong>s régressions<br />

multiples. Les equations correspondantes indiquent <strong>de</strong>s interactions<br />

significatives entre le ren<strong>de</strong>ment accessible et les dégâts sur le<br />

ren<strong>de</strong>ment réel et le dommage relatif. Un examen plus poussé indique<br />

que les relations dégâts - dommage ne sont pas i<strong>de</strong>ntiques pour la<br />

<strong>rouille</strong> et pour la cercosporiose tardive. Tandis que le dommage causé<br />

par la cercosporiose tardive peut principalement être associé à la<br />

réduction <strong>de</strong> la surface foliaire verte présente dans le couvert et à la<br />

défoliation, le dommage causé par la <strong>rouille</strong> semble attribuable à <strong>de</strong>s<br />

mécanismes différents, parmi lesquels un détournement <strong>de</strong>s<br />

photosynthétats, qui se superpose à une réduction <strong>de</strong> la surface foliaire<br />

verte. L'interaction négative entre les dégâts associés aux <strong>de</strong>ux<br />

maladies peut Ctre attribuée à cette différence.<br />

Mots clés<br />

gestion <strong>de</strong> la culture, intensification <strong>de</strong> la culture, ren<strong>de</strong>ment réel,<br />

ren<strong>de</strong>ment accessible, dégâts, dommage, surface <strong>de</strong> réponse,<br />

Cercosporidiurn personatum, Puccinia arachidis.


1 - Introduction<br />

DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 159<br />

Des étu<strong>de</strong>s détaillées sur les déterminants du ren<strong>de</strong>ment ont été<br />

conduites, principalement <strong>de</strong>stinées à élaborer <strong>de</strong>s modèles prédictifs<br />

(Stynes, 1980; Wiese, 1982). Les régressions multiples obtenues incor-<br />

porent <strong>de</strong>s informations sur le statut <strong>de</strong> la culture, les ravageurs, et les<br />

parasites. Des <strong>de</strong>scripteurs <strong>de</strong>s investissements à la culture et <strong>de</strong>s<br />

techniques culturales ren<strong>de</strong>nt compte du ren<strong>de</strong>ment qui aurait pu être<br />

obtenu si la culture n'avait pas été exposée à <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> réduction,<br />

telles que les contraintes phytosanitaires, c'est-à-dire, du ren<strong>de</strong>ment<br />

accessible (Zadoks & Schein, 1979).<br />

La plupart <strong>de</strong>s cultures traditionnelles, notamment vivrières, sont<br />

confrontées à plusieurs contraintes phytosanitaires (sensu lato), dans<br />

<strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production diverses (Zadoks & Schein, 1979; Moreno,<br />

1985). En général, l'hypothèse <strong>de</strong> non-interaction entre les dégâts<br />

occasionnés par ces contraintes sur le dommage (Zadoks, 1985) peut ne<br />

pas être vali<strong>de</strong> (Teng, 1983). L'existence d'une interaction entre, d'une<br />

part, la situation <strong>de</strong> production (De Wit, 1982a, 1982b; Rabbinge & De<br />

Wit, 1989), représentée par le ren<strong>de</strong>ment accessible <strong>de</strong> la culture, et<br />

d'autre part, le système <strong>de</strong> contraintes, représenté par les dégâts<br />

occasionnés, sur leurs résultantes, la perte et le ren<strong>de</strong>ment réel, doit<br />

être considérée comme un thème <strong>de</strong> réflexion majeur (chap. 1).<br />

Analyser les relations entre le ren<strong>de</strong>ment accessible et le dommage<br />

causé par les divers Cléments d'un ensemble <strong>de</strong> contraintes phyto-<br />

sanitaires est une démarche susceptible d'apporter <strong>de</strong>s Cléments <strong>de</strong><br />

réponse aux questions suivantes:<br />

- étant donnée une situation <strong>de</strong> production, représentée- par son<br />

ren<strong>de</strong>ment accessible, la gestion <strong>de</strong> l'un, ou <strong>de</strong> quelques-uns <strong>de</strong>s<br />

déments <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> contraintes permettra-t-elle d'accroître le<br />

ren<strong>de</strong>ment réel;<br />

- l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment accessible associé à l'intensification<br />

<strong>de</strong>s pratiques agricoles correspond-t-il à un accroissement du<br />

dommage global, et, dans ce cas, quel est l'élénient <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong><br />

contraintes qui y contribue le plus.<br />

Ces questions sont les préliminaires nécessaires à la gestion du système<br />

<strong>de</strong> contraintes, mettant en oeuvre <strong>de</strong>s seuils <strong>de</strong> dégât et d'action<br />

(Zadoks, 1985; 1987).<br />

L'arachi<strong>de</strong>, en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, peut être considérée comme<br />

un exemple approprié <strong>de</strong> culture tropicale présentant une large gamme<br />

<strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production et un grand nombre <strong>de</strong> contraintes<br />

parasitaires (Subrahmanyam et al., 1985; Savary et al., 1988). Les<br />

maladies fongiques foliaires sont particulièrement importantes, et les<br />

relations entre dégât et dommage ont été documentées (Boote et al.,<br />

1980; Subrahmanyam et al., 1984; Bell, 1986; Savary et al., 1990; voir<br />

également le chap. 5), <strong>de</strong> même que quelques-unes <strong>de</strong>s interactions


160 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

entre les parasites eux-mêmes (Cole, 1982; Savary et al., 1988).<br />

L'objectif <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> fournir une <strong>de</strong>scription générale<br />

<strong>de</strong>s relations entre le ren<strong>de</strong>ment accessible, les dégâts, et le dommage,<br />

dans le pathosystème: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive, qui est<br />

d'une importance toute paticulière dans les zones <strong>de</strong> culture<br />

sub-humi<strong>de</strong>s et humi<strong>de</strong>s d'Afrique <strong>de</strong> l'Ouest (Savary et al., 1988).<br />

2 - Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />

a- Traiternerzts <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> maladies<br />

Cinq traitements <strong>de</strong> maladies sont envisagés: faibles niveaux <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et<br />

<strong>de</strong> cercosporiose (rs), niveau élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et niveau faible <strong>de</strong> cerco-<br />

sporiose (Rs), niveau faible <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et niveau élevé <strong>de</strong> cercosporiose<br />

(rS), niveaux élevés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies (RS), et un témoin (C) duquel<br />

les <strong>de</strong>ux maladies sont exclues, à l'ai<strong>de</strong> d'un fongici<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact (chlo-<br />

rothalonil). Il n'y a pas d'effet connu <strong>de</strong> ce fongici<strong>de</strong> sur la croissance,<br />

le développement, et le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>. Chaque expérience con-<br />

siste en 3 blocs, dans lesquels les 5 traitements sont assignés au hasard à<br />

<strong>de</strong>s parcelles carrées <strong>de</strong> 4 m <strong>de</strong> côté. A l'intérieur <strong>de</strong> chaque bloc, les<br />

parcelles sont séparées par une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> sol nu <strong>de</strong> 2 m <strong>de</strong> large.<br />

b- Description <strong>de</strong>s expériences<br />

Six expériences ont été conduites successivement à partir <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong><br />

l'année 1987 au début <strong>de</strong> l'année 1989 (Tab. 7-1) à la station expéri-<br />

mentale <strong>de</strong> I'IIRSDA d'Adiopodoumé; en Côte d'Ivoire. Afin d'ampli-<br />

fier les variations du ren<strong>de</strong>ment, et <strong>de</strong> sa réponse aux maladies, une<br />

série <strong>de</strong> facteurs d'intensification est choisie, chacun <strong>de</strong>s facteurs étant<br />

introduit avec trois niveaux possibles. Un seul facteur <strong>de</strong> la série est<br />

assigné à chaque expérience séparément, et l'un <strong>de</strong> ses trois niveaux est<br />

assigné au hasard à l'un <strong>de</strong>s trois blocs <strong>de</strong> l'expérience. Dans la pre-<br />

mière expérience (W), trois niveaux d'alimentation hydrique sont<br />

introduits, dans la secon<strong>de</strong> (H), trois niveaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbe-<br />

ment, dans les troisième et quatrième (F1 et F2), trois niveaux <strong>de</strong> fu-<br />

mure, dans la cinquième (D), trois niveaux <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> semis, et dans<br />

la sixième (V), trois niveaux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment potentiel associés aux<br />

cultivars utilisés.<br />

c- Matériel végétal<br />

Dans toutes les expériences (Tab. 7-1), à l'exception <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière CV),


DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 161<br />

c'est un cultivar local, à port érigé et à cycle court (env. 90 jours du<br />

semis à la récolte) qui est utilisé. Ce cultivar est sensible aux <strong>de</strong>ux<br />

maladies. Dans la <strong>de</strong>rnière expérience, ce cultivar est représenté dans<br />

un <strong>de</strong>s blocs, tandis que les <strong>de</strong>ux autres sont semés avec TMV2 et<br />

KH149A, <strong>de</strong>s cultivars du même type, mais présentant <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments<br />

potentiels supérieurs. Les trois cultivars sont approximativement <strong>de</strong><br />

sensibilité équivalente à la <strong>rouille</strong> comme à la cercosporiose tardive.<br />

KHl49A présente une réponse plus forte, en termes <strong>de</strong> défoliation, à la<br />

cercosporiose tardive.<br />

Toutes les expériences, sauf la cinquième (D), sont semées à la<br />

même <strong>de</strong>nsité, avec un écartement égal entre les lignes et les plantes sur<br />

la ligne (0.4 x 0.4 m). Dans l'expérience D, les blocs ont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités<br />

différentes: 6.25 (0.4 x 0.4 m), 10.0 (0.4 x 0.25 m), et 16.0 (0.25 x<br />

0.25 m) plantes.m-2. Des remplacements sont effectués dès l'émergence<br />

afin d'obtenir la <strong>de</strong>nsité finale désirée.<br />

d- Epidkmies <strong>de</strong> maladies<br />

La <strong>rouille</strong> et la cercosporiose tardive sont toutes <strong>de</strong>ux endémiques dans<br />

le Sud <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire. La cercosporiose précoce (Cercospora<br />

arachidicola), présente dans certaines expériences, n'a jamais dépassé<br />

une sévérité <strong>de</strong> 0.01 %. Les niveaux <strong>de</strong>s maladies sont manipulés <strong>de</strong><br />

manière à amplifier les épidémies spontanées dans les parcelles oÙ elles<br />

doivent,atteindre <strong>de</strong>s intensités élevées, et à les maintenir à <strong>de</strong>s niveaux<br />

minima dans les parcelles <strong>de</strong> référence (C). Du chlorothalonil (3.8 kg<br />

m.a./ha) est pulvérisé chaque semaine dans ces parcelles pour contrôler<br />

la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose tardive.<br />

Le développement <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> est amplifié dans les traitements<br />

Rs et RS soit en plaçant au centre <strong>de</strong>s parcelles, pendant 3 jours<br />

consécutifs, <strong>de</strong>s plantes en pot artificiellement infectées en serre<br />

(expérience W), soit en pulvérisant chaque plante avec 50 mg d'un<br />

mélange <strong>de</strong> kaolin et <strong>de</strong> spores <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> à la dose <strong>de</strong> 500 sporeS.mg-'<br />

(toutes les autres expériences). Les <strong>de</strong>ux lignes extérieures <strong>de</strong> plantes,<br />

dans toutes les directions, ne sont pas contaminées artificiellement, et<br />

servent <strong>de</strong> bordure. Les contaminations sont effectuées à <strong>de</strong>ux reprises,<br />

au crépuscule, à une semaine d'intervalle, à partir du sta<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

développement V3 (3 feuilles sur la tige principale; minimum) jusqu'au<br />

sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développment R1 (floraison; maximum). L'inoculum<br />

nécessaire pour les contaminations est entretenu en chambre<br />

climatique, sur <strong>de</strong>s feuilles d'arachi<strong>de</strong> détachées, placées dans <strong>de</strong>s boîtes<br />

<strong>de</strong> pétri dont le fond est garni <strong>de</strong> papier filtre humi<strong>de</strong>.<br />

Le développement <strong>de</strong> la cercosporiose tardive est amplifié dans<br />

les traitements rS et RS en épandant sur le sol <strong>de</strong> la parcelle, après le<br />

semis, <strong>de</strong>s feuilles spontanément infectées (expériences W et H; environ


162 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Tableau 7-1. Description <strong>de</strong> 6 expériences sur les pertes <strong>de</strong><br />

récolte dues aux maladies foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> (voir également<br />

la Figure 9-1).<br />

Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dates , Traitements superposés'aux blocs<br />

I'expé-<br />

(facteurs d'intensification)<br />

rience semis récolte.<br />

W<br />

H ,<br />

F1<br />

F2<br />

D<br />

V<br />

--<br />

14-1 2-87 14-3-88 3 niveaux d'alimentation hydrique (saison sèche)<br />

- 2 x 14 mm par semaine jusqu'à la récolte<br />

- 2 x 14 mm par semaine jusqu'au jour 67 aprh semis<br />

- 2 x 14 mm par semaine jusqu'au jour 50 aprh semis<br />

25-4-88 25-7-88 3 niveaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> I'epherbement<br />

- <strong>de</strong>sherbage manuel tout au long du cycle<br />

- <strong>de</strong>sherbage sur 1 rang sur 2 après trois semaines ('1<br />

- pas <strong>de</strong> <strong>de</strong>sherbage après trois semaines (1)<br />

13-1 0-88 1 1-1 -89 3 niveaux <strong>de</strong> fumure<br />

- pas d'apport<br />

- dolomie: 600kglha; NPK: 50/90/90 kglha; fumier:15 r/ha<br />

- dolomie: 900kg/ha; NPK: 801144/144 kglha; fumier: 15 t/ha<br />

13-3-89 12-6-89 3 niveaux <strong>de</strong> fumure<br />

- pas d'apport<br />

- NPK: 30154154 kglha<br />

- NPK: 60/108/108 kglha<br />

13-3-89 12-6-89 3 <strong>de</strong>nsites<br />

- 6.25 plantes / m2<br />

- 1 O plantes I m*<br />

- 16 plantes I m2<br />

24-8-89 23-1 1-89 3 cultivars <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment potentiels differents<br />

- cultivar local <strong>de</strong> cycle court (90 jours)<br />

- TMV2<br />

- KH 149A<br />

(1) Un semis <strong>de</strong> Ol<strong>de</strong>nlendia corymbosa est effectué trois semaines après<br />

le semis.<br />

,


Tableau 7-1 (suite)<br />

DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 163<br />

Manipulation <strong>de</strong>s épidémies<br />

Métho<strong>de</strong>s d'infection Fongici<strong>de</strong>s (2)<br />

<strong>rouille</strong> cercosporiose C RS Rs rS rs<br />

plantes en pot feuilles infectées CHL CHL àpartir <strong>de</strong> 57 jours après le<br />

infectées répandues sur le sol Sanis<br />

placées au centre<br />

<strong>de</strong>s parcelles<br />

inoculum pulvé- feuilles infectées CHL CHL àpartir <strong>de</strong> 48 jours après le<br />

risé sur les au sol + suspensions SaTlk<br />

parcelles <strong>de</strong> spores pulvéri- '<br />

sées sur les parcelles<br />

inoculum pulvé- suspensions <strong>de</strong> CHL CHL à partir <strong>de</strong> 53 jours après le<br />

rise sur les spores pulvérisées Semis<br />

parcelles sur les parcelles<br />

inoculum pulvé- suspensions <strong>de</strong> CHL néant néant néant néant ,<br />

risé sur les spores pulvérisées<br />

parcelles sur les parcelles<br />

inoculum pulvé- suspensions <strong>de</strong> CHL néant néant néant néant<br />

risé sur les spores pulvérisées<br />

parcelles sur les parcelles<br />

inoculum pulve- suspensions <strong>de</strong> CHL néant BNL PLX BNL+PLX<br />

risé sur les spores pulvérisées<br />

parcelles sur les parcelles<br />

(*) CHL : chlorothalonil (hebdomadaire) ; BNL : Benlate (3 traitements) ;<br />

PLX : Plantvax (3 traitements).


164 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

5 g <strong>de</strong> feuilles infectées.m-z), ou (expériences H à V, Tab. 7-1) en<br />

pulvérisant les plantes avec une suspension <strong>de</strong> spores contenant 20-60<br />

spores par pl d'une suspension dans une solution <strong>de</strong> Triton X-lOO/eau<br />

(0.0001 %, v/v). Les contaminations sont effectuées à la tombée <strong>de</strong> la<br />

nuit, aux mêmes sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s plantes que pour la<br />

<strong>rouille</strong>.<br />

Dans les expériences -W, H ët F1, <strong>de</strong>s traitements au<br />

chlorothalonil ont été effectués sur l'ensemble <strong>de</strong>s parcelles à partir<br />

d'environ 50 j après semis afin <strong>de</strong> réduire si possible les interférences<br />

entre parcelles pour les <strong>de</strong>ux maladies. Dans l'expérience V une<br />

puissante épidémie spontanée <strong>de</strong> cercosporiose tardive s'est développée<br />

dès le sta<strong>de</strong> V5 sur l'ensemble <strong>de</strong>s parcelles, a l'exception <strong>de</strong>s parcelles<br />

<strong>de</strong> référence. Trois pulvérisations, h. 15 j d'intervalle avec <strong>de</strong>s<br />

fongici<strong>de</strong>s systémiques ont donc été superposés aux inoculations (Tab.<br />

7-l), avec du Plantvax (2.25 1 m.a ha-') dans les traitements rS et rs et<br />

avec du Benlate (0.7 kg m.a..ha- ï ) dans les traitements rs et Rs. Au<br />

cours d'une expérience separée (Brissot & Savary, résultats non<br />

publiés), ces <strong>de</strong>ux fongici<strong>de</strong>s n'ont pas produit d'effets significatifs sur<br />

la croissance du couvert, la vitesse <strong>de</strong> développement, et le ren<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong> parcelles où les maladies avaient été éradiquées par une protection<br />

continue assurée par du chlorothalonil.<br />

e- Mesure <strong>de</strong>s inteilsités <strong>de</strong>s maladies<br />

Les sévérités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et' <strong>de</strong> cercosporiose sont estimées chaque<br />

semaine, à l'ai<strong>de</strong> d'échelles schématiques (Savary et al., 1988), sur trois<br />

rangs foliaires <strong>de</strong> 5 plantes tirées au hasard dans chaque parcelle. Les<br />

sévérités estimées <strong>de</strong> roÚille (ri) et <strong>de</strong> cercosporiose (si) à chaque<br />

relevé (i) sont utilisées pour calculer les aires sous les courbes <strong>de</strong><br />

progression <strong>de</strong> maladie R et S (Tab. 7-2) dans chaque parcelle:<br />

h h<br />

R=Z(ti-ti-l)riet S=z(ti-ti-1)~i (1)(2)<br />

i= 1 i= 1<br />

ob ti et t j ml dénotent les dates <strong>de</strong>s ie et i-1 e relevés, et t h (=90 j après<br />

semis) dénote la date <strong>de</strong> récolte.<br />

€- Croissance et développement <strong>de</strong> la culture<br />

Les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement font l'objet d'observations hebdomadai-<br />

res. Des vitesses moyennes <strong>de</strong> développement, représentant la fraction<br />

<strong>de</strong> sta<strong>de</strong> traversée par jour pour atteindre les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement<br />

R1 (floraison) , R4 (gousse formée) et R6 (graine remplie ; Boote,


DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS<br />

Tableau 7-2 . Liste <strong>de</strong>s variables<br />

Acronymes Significations unités<br />

R<br />

S<br />

RI (1)<br />

SI<br />

TLAl<br />

DU/<br />

LLAl<br />

GLAI<br />

GLAlI<br />

TLAla<br />

DLAla<br />

LLAIa<br />

€IF<br />

SWt3<br />

WDM<br />

CD<br />

Ya<br />

Y<br />

RD<br />

- ~<br />

Aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

Aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> cercosporiose<br />

DégAts causés par la <strong>rouille</strong>: RI = In(R +1)<br />

Dégats causes par la cercosporiose : S/ = ln(S +1)<br />

Aire sous la courbe <strong>de</strong> progression d’indice foliaire<br />

(LAI) total<br />

Aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> LAI <strong>de</strong>taché<br />

Aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> LAI attaché<br />

Aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> LAI vert<br />

Transformation logarithmique <strong>de</strong> GLAl :<br />

GLAII = In(GLA1 +1)<br />

LAI accessible: valeur <strong>de</strong> TLAl dans les parcelles<br />

protégées (C) <strong>de</strong> chaque bloc<br />

DLAl accessible<br />

LLAl accessible<br />

Variable explicative représentant les facteurs<br />

d’intensification (confondus avec les blocs)<br />

Bilan hydrique partiel (expérience W)<br />

Matiere seche <strong>de</strong> mauvaises herbes (expérience WC)<br />

Densite <strong>de</strong> la culture (expérience D)<br />

Ren<strong>de</strong>ment accessible : ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la parcelle<br />

protégée (C) dans chaque bloc (toutes les autres<br />

expériences, et ensemble <strong>de</strong>s données)<br />

Ren<strong>de</strong>ment d’une parcelle individuelle<br />

Dommage relatif<br />

~ ~<br />

(1) T0.u~ les logarithmes sont NBperiens.<br />

O/O.jou r<br />

%.jour<br />

~.<br />

m 2 “2. jour,<br />

m2. m-2.jour<br />

m2. m-2. jou r<br />

165


166 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

1982), sont calculées pour chaque parcelle.<br />

Dans toutes les parcelles, les feuilles attachées à la tige et détachées<br />

(cicatrices foliaires) sont dénombrées sur les tiges principales <strong>de</strong>s 5<br />

plantes tirées pour l'estimation <strong>de</strong>s sévérités. Le nombre total <strong>de</strong> feuilles<br />

émises par plante et la surface moyenne d'une feuille (à partir <strong>de</strong> 3<br />

feuilles sur la tige principale) sont estimés chaque semaine sur une plante<br />

choisie dans les parcelles <strong>de</strong> référence (C). Ces données sont rassemblées<br />

pour estimer, dans les parcelles non protégées, le nombre total <strong>de</strong><br />

feuilles émises par plante (at) et la surface moyenne d'une feuille (la) à<br />

partir du nombre total <strong>de</strong> feuilles (mt) émises sur la tige principale:<br />

nt = a * ínt b et la = c i- d In(int),<br />

(3)(4)<br />

où a, b, c et d sont <strong>de</strong>s paramètres, nt et mt sont <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong><br />

feuilles, et la est la surface moyenne d'une feuille. Les équations 3 et 4<br />

sont combinées pour calculer un estimateur <strong>de</strong> l'indice foliaire total<br />

émis (feuilles attachées et détachées) à la date ti:<br />

tlaii = CD* izt * la, (5)<br />

oh CD est la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la culture dans la parcelle. Des estimations <strong>de</strong>s<br />

paramètres a, b, c et d sont effectuées pour le cultivar local à la <strong>de</strong>nsité<br />

habituelle (expériences W H, F1, F2, et D-bloc l), et à forte <strong>de</strong>nsité<br />

(CD = 10 et 16 p1antes.m-', expérience D, blocs 2 et 3).<br />

Les équations (3), (4), et (5) sont utilisées pour estimer les<br />

valeurs <strong>de</strong> tlai dans les parcelles non protégées correspondantes, à<br />

partir <strong>de</strong>s moyennes hebdomadaires du nombre moyen <strong>de</strong> feuilles Ont)<br />

par tige principale. I1 est, par la suite, admis que: (a) la surface<br />

moyenne d'une feuille détachée est égale à la surface moyenne <strong>de</strong><br />

l'ensemble <strong>de</strong>s feuilles émises par les plantes (ultérieurement détachées<br />

ou non), et que (b) la défoliation affectant la tige principale d'une<br />

plante est représentative <strong>de</strong> la défoliation affectant la plante entière. A<br />

partir, <strong>de</strong> la proportion moyenne <strong>de</strong> feuilles détachées par tige<br />

principale, p, <strong>de</strong>s indices foliaires détaché (dlai i) et attaché (Ilai i) par<br />

parcelle sont calculés comme:<br />

dlai i = p *. tlai i , et llai i = (1-p) %ai i<br />

(M7)<br />

Les aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s indices foliaires total<br />

(ZZAZ), détaché (DUI), et attaché (LLAI) sont calculées comme:<br />

h


DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 167<br />

oÙ i et h ont le même sens que précé<strong>de</strong>mment.<br />

L'indice foliaire vert (apparemment non infecté) test calculé<br />

comme:<br />

glaii= [l-(( ri + Si) / lOO)]*ll~ii (1 1)<br />

et l''aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> l'indice foliaire vert'<br />

(GUI, est calculée comme:<br />

h<br />

GLAI =E (t i-t i-1) glai i (10)<br />

i= 1<br />

g- Estimation du ren<strong>de</strong>ment<br />

? L.<br />

Le ren<strong>de</strong>ment en gousse sèches est estimé à partir <strong>de</strong> chaque parcelle, h<br />

l'exclusion <strong>de</strong>s bordures, après séchage (45-65°C pendant 5 jour dans<br />

un séchoir) et nettoyage. En cas <strong>de</strong> nécessité (expériences WD et Fl),<br />

un échantillon <strong>de</strong> gousses saines et non endommagbes est prBlevé pour<br />

estimer le poids sec <strong>de</strong>'gousses en bon dtat, et corriger le ren<strong>de</strong>ment '<br />

pour les d6gâts <strong>de</strong> myriapo<strong>de</strong>s etlou <strong>de</strong> pourriture ii Botryodiplodia.<br />

k- Procédure genbrale d'analyse <strong>de</strong>s donnees<br />

Le concept <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> réponse a initialement Bté introduit pbur<br />

étudier les relations entre dommage, maladie (representée par- ses<br />

diffdrents niveaux au cours du temps) et <strong>de</strong>veloppement <strong>de</strong> la culture<br />

(DVS), et donc, le processus d'klaboration du ren<strong>de</strong>ment au travers <strong>de</strong><br />

ses diverses composantes (Teng & GauntYf 1980; Teng, 1985) :<br />

dommage = F(maladie, DVS). Comme l'objectif est d'analyser la<br />

reponse en ren<strong>de</strong>ment ii la plus large gamme possible <strong>de</strong> variations <strong>de</strong><br />

DVS et <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> maladie, la mdthodologie appropri<strong>de</strong> - l'analyse<br />

d'une surface <strong>de</strong> reponse - met l'accent sur le nombre <strong>de</strong> traitements,<br />

plutôt que sur le nombre <strong>de</strong> repétitions (Teng, 1985, Shane & Teng,<br />

1987). Cette approche contraste, mais ne s'oppose pas, aux recents<br />

progrès effect& dans le domaine <strong>de</strong>s dispositifs factoriels utilisés pour<br />

analyser les effets <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires multiples sur le<br />

dommage (Johnson et al,, 1986; voir également le chap. 8). Cette<br />

secon<strong>de</strong> approche se fon<strong>de</strong> sur l'analyse <strong>de</strong> variance du ren<strong>de</strong>ment<br />

selon <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> contraintes, correspondant à <strong>de</strong>s niveaux<br />

preétablis.<br />

Des analyses <strong>de</strong> variance à <strong>de</strong>ux dimensions sont effectuées, tout<br />

d'abord, sur les jeux <strong>de</strong> données représentant chaque experience<br />

individuelle. Des régressions multiples pas ii pas sont ensuite effectuées


168 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

dans chacun <strong>de</strong> ces jeux <strong>de</strong> données, puis sur l'ensemble <strong>de</strong>s données<br />

disponibles.<br />

'<br />

Le dommage causé par la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose peut être<br />

considé;é comme un processus en <strong>de</strong>ux étapes, conduisant tout d'abord<br />

à une <strong>de</strong>struction du feuillage et/ou à une réduction <strong>de</strong> surface foliaire<br />

photosynthétiquement active, qui résulte, ensuite, en une réduction du<br />

ren<strong>de</strong>ment (Subrahmanyam et al., 1984; Bell, 1986).<br />

Les relations entre traitements (niveaux <strong>de</strong> maladies et niveaux<br />

<strong>de</strong>s facteurs d'intensification)-et ren<strong>de</strong>ment sont d'abord analysées dans<br />

chaque expérience. AÚ cours d'une secon<strong>de</strong> étape, les relations entre les<br />

caractéristiques du couvert végétal et le ren<strong>de</strong>ment sont examinées, et<br />

I'hypothèse ci-<strong>de</strong>ssus concernant les relations dégâtsldommages est<br />

évaluée dans le contexte <strong>de</strong>s maladies fongiques foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>.<br />

Dan's une étape finale, les relations entre traitements et ren<strong>de</strong>ment sont<br />

analysées sur la base <strong>de</strong>s données produites par les six expériences.<br />

i- Régressions<br />

Des analyses par régression multiple pas à pas sont effectuées, mettant<br />

en oeuvre un choix <strong>de</strong> variables à expliquer et différents jeux <strong>de</strong><br />

variables explicatives (Butt & Royle, 1974; Teng & Gaunt, 1980;<br />

Draper & Smith, 1981; Mad<strong>de</strong>n, 1983).<br />

Deux variables sont choisies pour représenter les variations du<br />

ren<strong>de</strong>ment et du dommage: le ren<strong>de</strong>ment en poids sec <strong>de</strong> gousse par<br />

parcelle (Y, Tab. 7-2), et le dommage relatif (RD) affectant le<br />

ren<strong>de</strong>ment accessible (Ya). Ya est donné par le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la<br />

parcelle protégée (C) dans le bloc auquel chaque parcelle appartient.<br />

RD = [(Ya -Y)/Ya ]*lo0 (13)<br />

. Pour analyser les effets <strong>de</strong>s maladies sur les indices foliaires dans<br />

les six expériences, <strong>de</strong>s variables explicatives complémentaires doivent<br />

Ctre introduites pour rendre compte <strong>de</strong>s variations entre blocs d'une<br />

même expérience- (facteurs d'intensification), et entre expériences. Les<br />

variables choisies sont les caractéristiques du feuillage dans les<br />

parcelles protégées (C) dans les différents blocs, c'est-à-dire, les<br />

indices foliaires total, détaché et attaché accessibles (Tula, DLAIa et<br />

LLAZa, respectivement). Les aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> (R) et <strong>de</strong> cercospariose (S) et leur produit (R *S) sont<br />

introduites, également, comme variables explicatives. Les équations <strong>de</strong><br />

régression qui sont testées ont donc la forme générale:<br />

- LAI = f (JAZa, R, S, R *S) .<br />

(15)<br />

oÙ -LAI et -LAZa représentent, respectivement, TLAI et TLAZa,<br />

DLAZ et DLAIa, ou LUZ et LLAIa.<br />

Une transformation logarithmique sur les <strong>de</strong>ux variables R et S<br />

accroît considérablement la proportion <strong>de</strong> variance du dommage relatif


DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 169<br />

(RD) prise en compte par une régression linéaire, par rappor;t.aux<br />

variables non transformées (R2 = 0.57 et 0.35, contre 0.41 et 0.13,<br />

respectivement pour R et S). Les logarithmes <strong>de</strong>s aires sous les coprbes<br />

<strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies ont donc été utilisés comme <strong>de</strong>s<br />

définitions opérationnelles <strong>de</strong>s dégâts, intégrés au long du cycle<br />

cultural. Une transformation logarithmiqùe <strong>de</strong> TLAZ permet,<br />

également, d'accroître significativement la proportion <strong>de</strong> variance du<br />

ren<strong>de</strong>ment prise en compte per une régression linéaire (R2 = 0.50<br />

contre 0.40). Les transformations logarithmiques <strong>de</strong>s aire? sous les<br />

courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s maladies, RI= In (R +l) et S1= In (S +1),<br />

et <strong>de</strong>s indices foliaire, -LAI = ln(J4Z +l), sont, ainsi, utilisées3pour<br />

étudier les variations du ren<strong>de</strong>ment (Y) et du dommage relatif (RD).<br />

Chaque expérience implique un facteur d'intensification à trois<br />

niveaux, établis dans chaque bloc. Une variable explicative <strong>de</strong>s facteùrs<br />

d'intensification (EZF) est choisie pour représenter les variations en<br />

ren<strong>de</strong>ment relevant <strong>de</strong> chaque bloc dans chaque expérience. Les<br />

équations <strong>de</strong> régression qui sont testées sont <strong>de</strong> la forme:<br />

Y = f (EIF, RI, SI, EIF "RI, EZF "SI, RI "SI) Y1 6)<br />

La nature <strong>de</strong> EIF varie selon les expériences:<br />

- pour l'expérience W, un bilan hydrique partiel est calculé dans<br />

chaque bloc comme:<br />

h<br />

, .<br />

SWB = (RF j +Zj)-PE j (1 7)<br />

j=l<br />

où RFj , Zj , et PEj représentent la pluviométrie quotidienne, la hauteur<br />

d'irrigation et l'évapotranspiration potentielle;<br />

- pour l'expérience WD, la matière sèche <strong>de</strong>s mauvaises herbes<br />

(WDM, en g/m2) est déterminée dans chaque parcelle à la récolte:<br />

- pour les expériences F1 et F2, les variations <strong>de</strong> la fertilité du sol<br />

ne peuvent pas être reprksentées par une variable édaphique unique.<br />

L'effet global <strong>de</strong> l'apport <strong>de</strong> fumure est supposé Ctre représenté, sur<br />

l'ensemble du cycle cultural, par les variations du ren<strong>de</strong>ment dans les<br />

parcelles protégées dans chaque bloc, c'est-à-dire par le ren<strong>de</strong>ment<br />

accessible Ya;<br />

- pour l'expérience D, EZ. est représenté par CD, la <strong>de</strong>nsité 'du<br />

couvert,<br />

- pour l'expérience V, les variations <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment potentiel <strong>de</strong>s<br />

cultivars sont supposées représentées par celles du ren<strong>de</strong>ment accessible<br />

(Ya).<br />

Pour effectuer l'analyse <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s données issues <strong>de</strong>s six<br />

expériences, une variable explicative est nécessaire pour rendre compte<br />

<strong>de</strong>s variations du ren<strong>de</strong>ment et du dommage relatif entre les blocs<br />

(facteurs d'intensification) à l'intérieur <strong>de</strong> chaque expérience, et entre<br />

les expériences. La variable choisie est le ren<strong>de</strong>ment accessible Ya


170 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

associé à chaque parcelle individuelle (c'est-à-dire, chaque combinaison<br />

: bloc * expérience). Les équations testées sont <strong>de</strong> la forme:<br />

Y = f (Ya, RI, S1, Ya *Rl, Ya *SI, RI *SI) (18)<br />

RD = f (RI, SI, Ya *RI, Ya *SI, RI *SI)<br />

(19)<br />

Dans la régression décrivant les variations <strong>de</strong> RD, Ya n'est pas<br />

incorporé comme variable explicative, puisqu'elle est déjà impliquée<br />

dans le calcul <strong>de</strong> RD. Les termes Ya*Rl et Ya*Sl sont incorporés afin<br />

<strong>de</strong> tester les interactions entre le ren<strong>de</strong>ment accessible et les dégâts <strong>de</strong><br />

chacune <strong>de</strong>s maladies sur le rèn<strong>de</strong>ment réel et le dommage relatif.<br />

3 - Résultats<br />

a- Estimation <strong>de</strong> l'indice foliaire total<br />

Les équations élaborées pour estimer TLAZ permettent <strong>de</strong> rendre<br />

compte <strong>de</strong> 91, 94 et 86-% (P


DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 171<br />

moyenne), et les autres, d'autre part (rs, RS, rS, Rs; Y = 1642, 1437,<br />

1592, 1403 kg/ha, respectivement). I<br />

c- Effets <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> tnaladies sur les intensith <strong>de</strong> maladies, les<br />

indices foliaires, et le ren<strong>de</strong>ment. 5<br />

cl- Intensités <strong>de</strong> maladies. Une bonne protection générale est obtenue<br />

dans toute les experiences contre les <strong>de</strong>ux maladies (Tab. 7-3,<br />

traitement C), comme l'indique leurs aires sous les courbes <strong>de</strong><br />

progression <strong>de</strong>s maladies (R et S). Ceci aboutit à <strong>de</strong> fortes différences<br />

<strong>de</strong> valeurs <strong>de</strong> R et S entre le traitement C (protCgé) et tous les autres.<br />

Les intensitCS <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> sont plus fortes dans les parcelles oit <strong>de</strong>s<br />

infections artificielles ont été établies (traitements Rs et RS) que dans<br />

les parcelles rS et rs. Cependant, les intensités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> sont plus<br />

fortes lorsque celles <strong>de</strong> cercosporiose sont faibles. De ce fait, quatre<br />

niveaux distincts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> sont obtenus dans les parcelles non<br />

protégées.<br />

Les variations <strong>de</strong> l'intensité <strong>de</strong> cercosporiose présentent une<br />

allure analogue, c'est-à-dire, <strong>de</strong>s intensités plus. fortes là oh <strong>de</strong>s<br />

infections artificielles ont été effectuées (rS et RS), et <strong>de</strong>s intensités<br />

plus faibles là où <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> élevés sont présents. Les<br />

variations <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies indiquent donc <strong>de</strong>s effets, <strong>de</strong><br />

compétition dans leurs dynamiques respectives dans les parcelles non<br />

protégées., . "<br />

c2- Indice foliaire total. L'aire sous la courbe.<strong>de</strong> progression <strong>de</strong><br />

l'indice foliaire total (TLAI) diffère fortement d'une expérience iì<br />

l'autre (Tab. 7-3). Tandis que <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> TLAI peuvent Ctre<br />

associées aux différences <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité du couvert dans l'expérience D, et<br />

aux différences entre cultivars dans l'expérience V, elle peuvent etre<br />

attribuées à <strong>de</strong>s différences dans l'établissement <strong>de</strong> la culture et dans<br />

son environnement dans les quatre premières .expériences. (W, H, F1 et<br />

F2). L'effet <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> maladies n'est pas apparent dans les<br />

moyennes du tableau 7-3, sauf pour la première expérience (W), oh<br />

une réduction <strong>de</strong> la croissance du couvert est indiquée dans les<br />

traitements RS et Rs. Une réduction <strong>de</strong> la croissance du couvert en<br />

présence d'un niveau élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est également suggérée dans les<br />

expériences F2 et D.<br />

c3- btdice foliaire dktaché. Le tableau 7-3 indique que la défoliation;<br />

mesurée par-les variations <strong>de</strong> DUI, est fortement accrue dès qu'un<br />

quelconque niveau <strong>de</strong> maladie est présent. 'Des niveaux élevés <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>foliation sont observés aux niveaux bas <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies (rs), qui,<br />

dans certains cas, ne sont pas significativement différents <strong>de</strong>s niveaux


172 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Tableau 7-3. Effets <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> maladies sur les aires sous<br />

les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies, les indices foliaires, et<br />

le ren<strong>de</strong>ment.<br />

R<br />

S<br />

TL41<br />

DLAl<br />

IlAl<br />

Y<br />

Exprience<br />

Variable<br />

Traitement<br />

W H F1 F2 D V<br />

Is<br />

RS<br />

rs<br />

Fls<br />

C<br />

Is<br />

RS<br />

rs<br />

Fls<br />

C<br />

Is<br />

RS<br />

rs<br />

Fls<br />

C<br />

Is<br />

RS<br />

rs<br />

Fls<br />

C<br />

Is<br />

RS<br />

rs<br />

Fls<br />

C<br />

Is<br />

RS<br />

6<br />

Rs<br />

C<br />

263 c<br />

353 d<br />

ia3 b<br />

455 e<br />

3a<br />

220 c<br />

'270 d<br />

340 e<br />

165 b<br />

14 a<br />

172 a<br />

150 b<br />

167 a<br />

146 b<br />

163 a<br />

33C<br />

35cd<br />

-36 d<br />

29b<br />

6a<br />

140 b<br />

112 c<br />

131 b<br />

116 c<br />

157 a<br />

1156 b<br />

1076 bc<br />

1129 bc<br />

867 c<br />

1782 a<br />

352 c<br />

402 d<br />

286 b<br />

505 e<br />

8a<br />

102 b<br />

234 c<br />

263 c<br />

115 b<br />

4a<br />

152<br />

146<br />

I 5a<br />

164<br />

159<br />

44b<br />

44b<br />

51 b<br />

48b<br />

7a<br />

loa b<br />

102 b<br />

loa b<br />

117 b<br />

152 a<br />

548 b<br />

466 b<br />

445 b<br />

561 b<br />

902 a<br />

85b<br />

171 c<br />

42 b<br />

442 d<br />

Oa<br />

136 c<br />

477 d<br />

459 d<br />

64b<br />

Oa<br />

143<br />

1 37<br />

1 49<br />

143<br />

146<br />

20b<br />

42 c<br />

40C<br />

24 b<br />

2a<br />

123 b<br />

96d<br />

109 c<br />

119 b<br />

145 a<br />

881 c<br />

800 d<br />

968 b<br />

778 d<br />

1102 a<br />

296 c<br />

463 d<br />

207 b<br />

769 e<br />

l a<br />

152 b<br />

519 c<br />

387 c<br />

105 ab<br />

l a<br />

240<br />

231<br />

245<br />

232 ,<br />

254<br />

54b<br />

79 d<br />

65M<br />

61 .bc<br />

21 a<br />

187 b<br />

152 c<br />

ia0 b<br />

171 bc<br />

233 a<br />

386 c<br />

547 d<br />

262 b<br />

a45 e<br />

l a<br />

135 b<br />

p45 c<br />

363 c<br />

75 ab<br />

i a<br />

344<br />

329<br />

332<br />

320<br />

343<br />

58b<br />

loa c<br />

102 c<br />

92 c<br />

13 a<br />

285 b<br />

220 c<br />

230 c<br />

228 c<br />

330 a<br />

2592 b 2737 b<br />

1821 c . 2243 bc<br />

2613 b 2580 bc<br />

2071 c 2181 c<br />

3131 a 3507 a<br />

187 b<br />

389 c<br />

81 ab<br />

633 d<br />

l a<br />

38a<br />

287 b<br />

245 b<br />

15 a<br />

7a<br />

21 2<br />

199<br />

204<br />

198<br />

203<br />

33b<br />

51 C<br />

5OC<br />

37 b<br />

7a<br />

179 ab<br />

147 C<br />

154 C<br />

161 bc<br />

196 a<br />

2756 b<br />

2244 c<br />

2288 c<br />

1809 d<br />

3283 a<br />

Chaque valeur représente la moyenne <strong>de</strong> trois répétitions (blocs). Les<br />

valeurs suivies <strong>de</strong> lettres différentes sont significativement différentes en<br />

fonction <strong>de</strong> leurs plus petites différences significatives (P < 0.05) après une<br />

analyse <strong>de</strong> variance 21 <strong>de</strong>ux dimensions.


DOMMAGE : SIX EXPBRIMENTATIONS 173<br />

maxima <strong>de</strong> défoliation (expériences H et D). La défoliation est<br />

habituellement la plus fofle -aux niveaux élevés <strong>de</strong> cercbsporiose,<br />

quelque soit le niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> préétabli (expériences W, F1, F2, et<br />

V).<br />

c4- Indice foliaire attache'. Combinaison <strong>de</strong>s effets mentionnés<br />

précé<strong>de</strong>mment, l'indice foliaire en place (LUI) est le plus élevé dans<br />

les parcelles protégées (C). LUI est le plus bas lorsque les <strong>de</strong>ux<br />

maladies sont simultanément présentes (RS) dans les six expériences.<br />

c5- Ren<strong>de</strong>rnerits. De fortes différences <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment (Y) entre les<br />

expériences sont apparentes. L'effet <strong>de</strong>s blocs, superposé à celui <strong>de</strong>s<br />

facteurs d'intensification (non indiqué dans ,le Tab. 7-3) varie, en<br />

réalité, très fortement d'une expérience à l'autre. I1 est significatif dans<br />

les expériences W, F2, et V (P 0.05 au moins), et, dans certains cas,<br />

est associé à <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment moyen-par bloc (W:<br />

654 à 1574, F2: 2261 à 2691, et V: 1924 à 3146 kg.ha-'). Les<br />

ren<strong>de</strong>ments les plus élevés sont obtenus dans les parcelles protégées, et<br />

<strong>de</strong> fortes variations du dommage reIatif (RD) sont enregistrées selon<br />

les expériences (W: 35-51 %; H: 37-51 %; F1: 12-29 %; F2: 17-42 %;<br />

D: 22-38 %; V: 16-45 %). Les ren<strong>de</strong>ments les plus faibles sont obtenus<br />

aux niveaux élevés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (Rs), ou aux niveaux simultanément<br />

élevés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose (RS).<br />

c6- Vitesse <strong>de</strong> <strong>de</strong>'veloppemeizt <strong>de</strong> la culture. Alors que <strong>de</strong>s effets<br />

significatifs <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> maladies sont observés sur le<br />

ren<strong>de</strong>ment, aucune différence, dans aucune <strong>de</strong>s expériences, n'est<br />

i<strong>de</strong>ntifiée en ce qui concerne la vitesse <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la culture<br />

en fonction <strong>de</strong>s traitements.<br />

d- Relations entre le ren<strong>de</strong>ment, les traitements associés aux blocs, et<br />

les dkgâts<br />

Dans toutes les expériences, sauf l'expérience V, les corrélations entre<br />

les logarithmes <strong>de</strong>s aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies<br />

<strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (RI) et <strong>de</strong> cercosporiose (Sl) sont significatives (P 0.05 au<br />

moins), positives, et habituellement très 6levées (W: 0.93, WD: 0.93,<br />

F1: 0.79, F2: 0.88, D: 0.88, et V: 0.43). C'est pourquoi, dans les<br />

régressions obtenues (Tab. 7-4), une large proportion <strong>de</strong> la<br />

contribution <strong>de</strong> RI (ou Sl) est associée à celle <strong>de</strong> SI (ou RI). De ce fait,<br />

les <strong>de</strong>ux variables ne peuvent pas être retenues simultanément avec <strong>de</strong>s<br />

contributions significatives. Ces corrélations peuvent également<br />

expliquer l'absence <strong>de</strong> contribution significative du terme d'interaction<br />

RI *SI.


174 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Tableau 7-4. Relations entre les dégâts, les traitements associés<br />

aux blocs, et les ren<strong>de</strong>ment dans chaque expérience.<br />

Paramètres ('1 Régressions<br />

bo bi b2 63 b4 b5 b6 R~ P<br />

_____-____-----<br />

Expérience<br />

EIF (2)<br />

WSWB 2079 6.87 -168 0.83 cO.01<br />

P 0.01 0.01 NS NS NS NS (d.l.=12)<br />

WD VVDM 1217 -2.59 -143 0.54 0.91


DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 175<br />

La première équation (expérience W) indique un accroissement<br />

significatif du ren<strong>de</strong>ment avec une disponibilité croissante en eau<br />

(SWB) et une diminution significative avec les dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (et <strong>de</strong><br />

cercosporiose). La secon<strong>de</strong> équation (expérience H) indique un déclin<br />

du ren<strong>de</strong>ment avec la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> mauvaises herbes (WM) et avec les<br />

déglts <strong>de</strong> cercosporiose (et <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>). Elle indique également une<br />

interaction moins qu'additive entre la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> mauvaises herbes et les<br />

dégâts <strong>de</strong> cercosporiose (<strong>rouille</strong>) sur la réduction du ren<strong>de</strong>ment. Les<br />

troisième et quatrième équations (expériences F1 et F2), en dépit <strong>de</strong>s<br />

gran<strong>de</strong>s différences observées sur les ren<strong>de</strong>ments moyens (Tab. 7-3)<br />

ont la même forme finale. Toutes <strong>de</strong>ux indiquent un déclin du<br />

ren<strong>de</strong>ment lorsque le ren<strong>de</strong>ment accessible et les dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

(cercosporiose) augmentent simultanément (terme Ya *RI). Les<br />

cinquième (D) et sixième (V) expériences indiquent un accroissement<br />

du ren<strong>de</strong>ment avec la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la culture (D) ou avec le ren<strong>de</strong>ment<br />

potentiel <strong>de</strong> la variété (V), et une diminution lorsque le ren<strong>de</strong>ment<br />

accessible et les dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> augmentent simultanément (en<br />

combinaison avec la cercosporiose pour l'expérience D).<br />

e- Analyse <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s six expériences<br />

el - Relations entre les indices foliaires et les intensités <strong>de</strong>s maladies.<br />

L'équation 1 (Tab. 7-5) indique que l'intensité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, exprimée<br />

comme l'aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> l'épidémie (R) réduit<br />

significativement la croissance globale du couvert. D'autre part,<br />

l'équation 2 indique que les sévérités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose<br />

contribuent additivement à la défoliation, puisque le terme<br />

d'interaction (R *S) ne contribue pas significativement à la <strong>de</strong>scription<br />

<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> DUI. Parallèlement, l'équation 3 indique que les<br />

<strong>de</strong>ux maladies contribuent additivement à Ia réduc tion <strong>de</strong> l'indice<br />

foliaire vivant (attaché).<br />

e2- Relations entre le ren<strong>de</strong>ment et le dommage relatifl et les dégâts et<br />

le ren<strong>de</strong>ment accessible. Hormis la présence du terme indiquant une<br />

contribution significative du ren<strong>de</strong>ment accessible Ya dans l'équation 4,<br />

qui peut être considéré comme un terme correctif <strong>de</strong>s variations du<br />

ren<strong>de</strong>ment moyen d'une expérience à l'autre, les équations 4 et 5 (Tab.<br />

7-5) ont la même forme. Toutes <strong>de</strong>ux incorporent trois termes d'inter-<br />

action, qui peuvent être interprétés <strong>de</strong> la même manière. Ces équations<br />

sont établies en intioduisant les logarithmes <strong>de</strong>s aires sous les courbes<br />

<strong>de</strong> progression <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> (RI) et <strong>de</strong> la cercosporiose (Sl). Dans<br />

l'équation 4, les contributions <strong>de</strong> Ya *SI et RI *Sl sont faibles (P = 0.10<br />

et 0.08, respectivement), et doivent être considérées seulement comme<br />

<strong>de</strong>s tendances. Elles ont néanmoins été maintenues dans le tableau pour


Tableau 7-5. Equations <strong>de</strong> régression pour l'ensemble <strong>de</strong>s données <strong>de</strong>s six expériences.<br />

Variables à expliquer<br />

et explicatives Equations R2 d.f. P cd<br />

-- z<br />

1 TLAI=<br />

f (TLAla, R, S, R *S)<br />

2 DUI=<br />

TLAl = 15.6<br />

P<br />

DLAl = 1.54<br />

+ 0.93 TLAla - 0.020 R<br />

< 0.0001 0.005<br />

+ 0.77 DLAla + 0.063 R + 0.086 S<br />

0.96 87


DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 177<br />

<strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> symétrie.<br />

En l'absence <strong>de</strong> contributions significatives <strong>de</strong> RI et SI, les termes<br />

RI *SI peuvent .être considérés comme représentant les effets combinés<br />

<strong>de</strong>s dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose sur la réduction du<br />

ren<strong>de</strong>ment (équation 4) ou sur l'accroissement du dommage relatif<br />

(équation 5). Les termes Yu *RI peuvent être interprétés comme une<br />

réduction du ren<strong>de</strong>ment (équation 4) ou un accroissement du dommage<br />

(équation 5) lorsque les dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et le ren<strong>de</strong>ment<br />

accessible augmentent simultanément, c'est-à-dire, <strong>de</strong>s effets plus que<br />

proportionnels <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> lorsque le ren<strong>de</strong>ment accessible augmente.<br />

Parallèlement, les termes Ya *SI peuvent être interprétés comme un<br />

accroissement du ren<strong>de</strong>ment (équation 4) ou une diminution du<br />

dommage relatif (équation 5) lorsque le dommage causé par la<br />

cercosporiose et le ren<strong>de</strong>ment accessible augmentent simultanément,<br />

c'est-à-dire, <strong>de</strong>s effets moins que proportionnels <strong>de</strong> la cercosporiose<br />

lorsque le ren<strong>de</strong>ment accessible augmente.<br />

Cependant, du fait <strong>de</strong> la forte corrélation entre RI et SE (Tab. 7-6,<br />

r(R1,Sl) = 0.77, P < O.OOOl), ces interprétations doivent être<br />

complétées: Ya *RI incorpore <strong>de</strong> forts effets <strong>de</strong>s dégâts attribuables à la<br />

cercosporiose (r(Yu *RI, SZ) =0.44), <strong>de</strong> même que Yu*SZ incorpore <strong>de</strong><br />

forts effets <strong>de</strong>s dégâts attribuables à la <strong>rouille</strong> (r(Ya *SI, RI) =0.55).<br />

De ce fait, les termes Ya *RI peuvent être considérés comme<br />

représentatifs d'effets plus que proportionnels <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux agents <strong>de</strong><br />

dégâts sur la réduction <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments, et sur l'accroissement du<br />

dommage global. Alternativement, les termes Ya *SI peuvent être<br />

considérés comme <strong>de</strong>s effets moins que proportionnels. A ce sta<strong>de</strong>,<br />

l'hypothèse peut être avancée que ces <strong>de</strong>rniers termes (Ya *SI) sont<br />

associés à l'accroissement <strong>de</strong> défoliation avec les intensités croissantes<br />

<strong>de</strong>s maladies, qui, à son tour, est à l'origine d'une diminution du<br />

dommage occasionné par la <strong>rouille</strong>.<br />

e3- Suggestion pour une relation dégât-dommage simplifiée. Une<br />

corrélation significative (r = -0.51, P < 0.0001) est mise en évi<strong>de</strong>nce<br />

entre les variations du logarithme <strong>de</strong> l'aire sous la courbe <strong>de</strong> croissance<br />

<strong>de</strong> l'indice foliaire vert (GLAII) et le dommage relatif (RD); l'équation<br />

correspondante est:<br />

RD = 201 - 34.5 GLAIl (R2 = 0.26).<br />

GUIZ incorpore la réduction <strong>de</strong> l'indice foliaire vivant par la<br />

défoliation, ainsi que la réduction <strong>de</strong> la surface foliaire photosynthétisante<br />

par la multiplication <strong>de</strong>s pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong>s lésions <strong>de</strong><br />

cercosporiose; en d'autres termes, GLAIZ rend compte d'une hypothèse<br />

mécaniste <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>s maladies sur le feuillage. De manière à tester<br />

l'existence éventuelle d'effets additionnels <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies, les dégâts<br />

<strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (RI) et <strong>de</strong> cercosporiose (SZ) sont incorporés comme variable<br />

explicatives additionnelles. Seule, la contribution <strong>de</strong> RE est retenue, et


178 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Tableau 7-6. Matrice <strong>de</strong> correlations entre le ren<strong>de</strong>ment (Y ), le<br />

dommage relatif (RD ), et les variables explicatives.<br />

Y RI *SI Ya *SI Ya *RI SI RI Ya RD<br />

Ya 0.89 -0.01 0.69 0.69 -0.07 0.04 1<br />

RI -0.30 . 0.91 0.55 0.68 0.77 1 0.75<br />

SI -0.31 0.93 0.60 0.44 1 0.60<br />

Ya *RI 0.36 0.58 0.88 1 0.40<br />

Ya *SI 0.43 0.62 1 0.29<br />

RI *SI -0.31 1 0.72<br />

Y 1 -0.48<br />

r (P < 0.05) = 0.21 ; r (P < 0.01) = 0.27 (d.f. = 89).


DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 179<br />

augmente significativement la proportion <strong>de</strong> variation du dommage<br />

relatif dont rend compte la régression obtenue (Tab. 7-5, equation 6,<br />

R2 = 0.59).<br />

4 - Discussion<br />

a- Les expériences<br />

Ces expériences ont principalement pour objet d'établir une base <strong>de</strong><br />

données sur les relations entre le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> et les dégâts<br />

causés par <strong>de</strong>s maladies foliaires à différents niveaux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />

accessible, plutôt que <strong>de</strong> mesurer les effets d'un maladie particulière<br />

dans un contexte d'environnement <strong>de</strong> la culture donné. De ce fait, une<br />

analyse multivariée <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s données disponibles est suscepti-<br />

ble <strong>de</strong> produire une information plus pertinente qu'une série d'analyses<br />

séparées sur chacune <strong>de</strong>s expériences. Cette analyse est poursuivie, avec<br />

une démarche différente, dans le chapitre 9.<br />

Il est nécessaire d'obtenir une ample gamme <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments<br />

accessibles afin (1) <strong>de</strong> disposer, dans la base <strong>de</strong> données, d'une gamme<br />

<strong>de</strong> statuts différents <strong>de</strong> la culture, qui soit susceptible <strong>de</strong> couvrir une<br />

diversité aussi large que possible (James & Teng, 1979, Wiese, 1982),<br />

et (2) d'abor<strong>de</strong>r la réponse, en termes <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments, <strong>de</strong> la culture aux<br />

contraintes phytopathologiques dans une gamme <strong>de</strong> pratiques culturales<br />

qui puisse être considérée comme représentative d'une gamme <strong>de</strong><br />

situations <strong>de</strong> production (Rabbinge & De Wit, 1989). Ceci a été obtenu<br />

en répétant les expériences sous <strong>de</strong>s conditions climatiques différentes,<br />

et en incorporant <strong>de</strong>s facteurs d'intensification qui sont superposés aux<br />

blocs dans chaque expérience.<br />

Le besoin, également, d'obtenir une représentation <strong>de</strong>s pratiques<br />

culturales en vigueur dans le système <strong>de</strong> culture (Zadoks & Schein,<br />

1979; Teng, 1985) est représenté par la présence, dans chaque<br />

expérience, d'un bloc où les facteurs d'intensification sont fixés à <strong>de</strong>s<br />

niveaux par défaut, autrement dit, représentant les pratiques culturales,<br />

et <strong>de</strong>s moyens techniques, qui sont diponibles à l'échelle <strong>de</strong> la parcelle<br />

paysannale (Busnardo, 1986; Savary et al., 1988). Ces blocs sont<br />

représentés par un cultivar local, un semis à la main, pas <strong>de</strong> fumure, et<br />

un <strong>de</strong>sherbage manuel, notamment. Parallèlement, les facteurs<br />

d'intensification sont choisis parmi un groupe <strong>de</strong> composants d'un<br />

processus d'intensification <strong>de</strong> la culture (Busnardo, 1986), tels qu'un<br />

apport <strong>de</strong> fumure, une <strong>de</strong>nsité accrue, <strong>de</strong>s variétés plus productives, ou<br />

encore, parmi <strong>de</strong>s facteurs qui présentent d'importantes variations dans<br />

les pratiques ou conditions culturales traditionnelles telles qu'elles ont<br />

cours, comme le contrôle <strong>de</strong> l'alimentation hydrique, ou le contrôle <strong>de</strong>s<br />

mauvaises herbes (Marnotte & Busnardo, 1985; Savary et al., 1988).<br />

,


180 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

A bien <strong>de</strong>s égards, les données produites par ces expériences sont<br />

à mi-chemin entre celles qu'auraient produites une enquête sur les<br />

pertes <strong>de</strong> récolte, où un échantillon <strong>de</strong> champs est tiré à partir d'une<br />

série d'exploitations dans <strong>de</strong>s régions diverses (De Datta et al., 1978;<br />

Stynes, 1980; Wiese, 1982), ou celles qui sont habituellement<br />

recueillies pour construire un preliminary portfolio (Large, 1966) sur<br />

les relations dégâts / dommage. La raison <strong>de</strong> ce choix est que,<br />

superposées à une large gamme <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments accessibles, les intensités<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux contraintes-clés <strong>de</strong> la production d'arachi<strong>de</strong> doivent etre<br />

manipulées simultanément.<br />

b- Analyses <strong>de</strong> régression<br />

Une <strong>de</strong>scription générale <strong>de</strong>s données utilisées dans cette étu<strong>de</strong> est<br />

fournie par l'équation <strong>de</strong> régression supplémentaire suivante:<br />

Y= 567 + 0.74Ya - 20.9 RD (R2 = 0.96, d.f. = 87, P 0.0001)<br />

Les variations du ren<strong>de</strong>ment peuvent, essentiellement, être décrites en<br />

termes <strong>de</strong> réponses à l'accroissement (a) du ren<strong>de</strong>ment accessible, et<br />

(b) du dommage relatif occasionné par les maladies. Le tableau 7-6<br />

indique que 23 % <strong>de</strong>s variations du ren<strong>de</strong>ment sont représentés par<br />

ceux du dommage relatif (r(Y, RD) = -0.48), tandis que 79 7% sont<br />

représentés par ceux du ren<strong>de</strong>ment accessible. La poursuite <strong>de</strong> l'analyse<br />

permet d'i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s interactions.<br />

La forte corrélation (r = 0.77, Tab. 7-6) entre <strong>de</strong>s dégâts causés<br />

par la <strong>rouille</strong> (RI) et la cercosporiose (82) doit, principalement, Ctre<br />

associée aux très fortes différences d'intensités <strong>de</strong>s maladies entre,<br />

d'une part, les parcelles protégées (C) et, d'autre part, les autres<br />

parcelles (rs, Rs, rS, et RS; Tab. 7-3). Lorsqu'on les compare aux<br />

niveaux <strong>de</strong> maladies <strong>de</strong>s parcelles protégées, les écarts d'intensité <strong>de</strong><br />

maladie entre les parcelles inoculées ou non inoculées avec la <strong>rouille</strong><br />

(traitements r- contre RJ, ou avec la cercosporiose (traitements -s<br />

contre -S), bien que significatifs (Tab. 7-3), apparaissent relativement<br />

faibles. Cette base <strong>de</strong> données ne comporte pas, en réalité, <strong>de</strong> parcelles<br />

dans lesquelles <strong>de</strong>s niveaux faibles, mais non nuls, <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />

cercosporiose sont établis; <strong>de</strong> même, elle ne comporte pas <strong>de</strong> parcelles<br />

avec <strong>de</strong>s niveaux très forts <strong>de</strong> l'une <strong>de</strong>s maladies, et nuls <strong>de</strong> l'autre (OS<br />

et RO). De tels traitements <strong>de</strong> maladies ne peuvent pas être obtenus avec<br />

le dispositif expérimental utilisé, du fait <strong>de</strong> l'endémicité <strong>de</strong>s maladies et<br />

<strong>de</strong>s interfhrences entre parcelles.<br />

Le ren<strong>de</strong>ment accessible a été choisi pour représenter l'évolution<br />

globale <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production au travers <strong>de</strong>s expériences<br />

successives (établissement <strong>de</strong> la culture et variations climatiques) et<br />

entre les blocs (niveaux <strong>de</strong>s facteurs d'intensification). Les faibles<br />

correlations entre ren<strong>de</strong>ment accessible et dégâts dus soit à la <strong>rouille</strong>


DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 181<br />

(r(Ya,RI) = 0.04), soit à la cercosporiose (r(Ya,SI) = -0.07, Tab. 7-6)<br />

indiquent que les dégâts ne sont pas significativement associés aux<br />

expériences (en d'autre termes: les manipulations auxquelles les<br />

épidémies ont été sujettes ont produit <strong>de</strong>s résultats globalement<br />

homogènes au cours <strong>de</strong>s six expériences), ou aux niveaux <strong>de</strong>s facteurs<br />

d'intensification superposés aux blocs. Les interactions: Ya *RI et Ya<br />

*SI sur le ren<strong>de</strong>ment ou sur le dommage relatif peuvent donc, dans ces<br />

conditions, être interprétées en termes <strong>de</strong> modifications <strong>de</strong>s relations<br />

entre la culture et les dégâts, plutôt que comme <strong>de</strong> simples<br />

conséquences <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> la culture sur les intensités <strong>de</strong>s maladies.<br />

Les équations 5 et 6 (Tab. 7-5) représentent <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> ré-<br />

ponse du ren<strong>de</strong>ment et du dommage relatif aux variations du<br />

ren<strong>de</strong>ment accessible, et <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose. Con-<br />

sidérant les trois termes d'interaction qui sont présents (Ya *RI, Ya "SI<br />

et RI *SI)J ces équations indiquent: (a) une diminution du ren<strong>de</strong>ment<br />

(accroissement du dommage relatif) dû, à l'accroissement <strong>de</strong>s dégâts<br />

causés par les <strong>de</strong>ux maladies (termes RI "SI)J (b) un effet plus que<br />

proportionnel <strong>de</strong>s "dégâts causés par la <strong>rouille</strong> lorsque le ren<strong>de</strong>ment<br />

accessible augmente (termes Ya *RI)J et (c) un effet moins que propor-<br />

tionnel <strong>de</strong>s dégâts occasionnés par la cercosporiose (termes Ya "SI).<br />

La corrélation significative entre RI et SI cependant implique que<br />

l'interaction entre ren<strong>de</strong>ment accessible et dégâts causés par la <strong>rouille</strong><br />

(Ya *RI) incorpore également un effet plus que proportionnel <strong>de</strong>s<br />

dégâts causés par la cercosporiose sur la réduction du ren<strong>de</strong>ment et<br />

l'accroissement du dommage relatif (r(Ya *RI,SI) = 0.44, Tab. 7-6).<br />

Cette interaction peut donc être interprétée comme un accroissement .<br />

global du dommage (diminution du ren<strong>de</strong>ment) lorsque le ren<strong>de</strong>ment<br />

accessible et les dégâts causés par les <strong>de</strong>ux maladies augmentent<br />

simultanément.<br />

Parallèlement, l'interaction entre le ren<strong>de</strong>ment accessible et les<br />

dégâts causés par la cercosporiose (Ya *SIJ Tab. 715, équations 4 et 5)<br />

incorpore également un effet moins que proportionnel <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> sur<br />

le ren<strong>de</strong>ment et le dommage relatif (r(Ya *SI, RI) = 0.55, Tab. 7-6).<br />

Comme le suggère l'équation 6 (Tab. 7-3, les relations dégâts / dom-<br />

mage diffèrent chez la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose. Une fraction impor-<br />

tante <strong>de</strong>s dégâts causés par la <strong>rouille</strong> est attribuable aux pustules<br />

sporulantes, présentes SUT <strong>de</strong>s tissus en bon état physiologique, qui se<br />

superpose à la réduction <strong>de</strong> surface photosynthétisante (chap. 5).<br />

L'interaction Ya *SI peut donc être interprétée en termes <strong>de</strong> relations<br />

moins qu'additives entre les dégâts causés par.les <strong>de</strong>ux maladies, parce<br />

que la défoliation induite par l'accroissement <strong>de</strong> leurs intensités se<br />

traduit vraisemblablement par une réduction <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong><br />

dommage induites par la <strong>rouille</strong>.<br />

L'équation 6 (Tab. 7-5) décrit le dommage relatif comme une<br />

fonction décroissante <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> tissus foliaires verts, apparem-


182 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

ment non affectés par les maladies (GLAZI), avec un terme additionnel<br />

(RI) qui rend compte d'une contribution supplémentaire <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong><br />

au dommage relatif. GLAIZ rend compte <strong>de</strong> la défoliation (Tab. 7-5,<br />

équation 2) et d'une réduction <strong>de</strong> la surface foliaire photosynthétique-<br />

ment active (Teng & Gaunt, 1980; Teng, 1985; Johnson et al., 1987),<br />

du fait du développement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies. Cette variable rend<br />

compte également d'une réduction <strong>de</strong> la croissance du couvert lorsque<br />

l'intensité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est élevée (Tab. 7-5, équation 1). Ce terme rend<br />

donc compte <strong>de</strong> l'hypothèse mécaniste envisagée - le dommage<br />

augmente avec la réduction <strong>de</strong> l'indice foliaire vert (Subrahmanyam et<br />

al., 1984; Bell, 1986). Le terme additionnel, RI, indique que les<br />

relations dégâts I dommage sont plus complexes (Teng & Gaunt, 1980;<br />

Teng, 1985; Johnson et al., 1987), et que cette hypothèse seule ne rend<br />

pas compte <strong>de</strong> composantes <strong>de</strong> dommage propres à la <strong>rouille</strong>. Ces com-<br />

posantes se réfèrent notamment à un détournement <strong>de</strong>s photosynthétats<br />

au profit <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> spores (Savary et al., 1990; chap. 5), et,<br />

éventuellement, un accroissement <strong>de</strong> transpiration, et un accroissement<br />

<strong>de</strong> sensibilité ii la sécheresse lié à une réduction <strong>de</strong> croissance racinaire.<br />

A nouveau, la corrélation entre les variables représentant les dégâts<br />

causés par la <strong>rouille</strong> et ceux causés par la cercosporiose suggère que<br />

<strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> dommage supplémentaires peuvent, également, être<br />

envisagées dans le cas <strong>de</strong> la cercosporiose. I1 peut s'agir, notamment,<br />

d'une réduction <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> la photosynthèse ou d'un effet<br />

d'auto-ombrage <strong>de</strong>s lésions sur le couvert (Boote et al., 1983; voir<br />

également les chapitres 5 et 6).<br />

En dépit <strong>de</strong> la contribution significative <strong>de</strong> l'intensité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

(R) dans l'équation 2 (Tab. 7-5), on doit s'interroger sur la<br />

contribution véritable <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> à la défoliation. Alors qu'il existe<br />

<strong>de</strong> fortes évi<strong>de</strong>nces concernant l'effet puissant <strong>de</strong> défoliation <strong>de</strong> la<br />

cercosporiose tardive (Plaut & Berger, 1980; Boote et al., 1983;<br />

Backmann & Crawford, 1984), et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions <strong>de</strong>s processus<br />

éventuellement impliqués (tout au moins en ce qui concerne la<br />

cercosporiose précoce; Ketring & Melouk, 1982), la défoliation induite<br />

chez l'arachi<strong>de</strong> par la <strong>rouille</strong> n'a pas été documentée quantitativement.<br />

La défoliation apparaît dès <strong>de</strong>s niveaux faibles <strong>de</strong> cercosporiose<br />

(Backmann & Crawford, 1984); la relation statistique entre intensité <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> et défoliation pourrait, <strong>de</strong> ce fait, être seulement le reflet du<br />

contraste entre les parcelles protégées (C), où les intensités <strong>de</strong> cercos-<br />

poriose sont nulles ou très faibles, et les autres traitements <strong>de</strong> maladies,<br />

qui présentent <strong>de</strong>s intensités variables <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies.<br />

S'il en est ainsi, les relations dégâts / dommage impliquées dans<br />

ces expériences peuvent être résumées ainsi: la cercosporiose tardive,<br />

<strong>de</strong> façon prédominante, cause une défoliation, réduit la surface foliaire<br />

photosynthétiquement active, et éventuellement occasionne d'autres<br />

dysfonctionnements aux tissus apparemment sains; la <strong>rouille</strong>, tout en


DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 183<br />

réduisant la surface foliaire photosynthétiquement active, réduit la<br />

croissance du couvert, mais surtout, amoindrit le flux <strong>de</strong> photosynthé-<br />

tats produits par les tissus foliaires apparemment sains.<br />

c- Considérations théoriques sur- la pertinence <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong><br />

variables explicatives<br />

Les avantages et les inconvénients d'une transformation <strong>de</strong>s variables<br />

explicatives dans le cadre d'une régression multiple ont été discutés par<br />

Butt & Royle (1974), Teng & Gaunt (1980), et Choong-Hoe Kim &<br />

MacKenzie (1 987).<br />

Diverses transformations ont été utilisées sur les variables<br />

représentant <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> maladies à un sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> leur dévelop-<br />

pement (modèles ponctuels), avant d'être incorporées dans <strong>de</strong>s modèles<br />

<strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> récolte (Teng & Gaunt, 1980, par exemple). Dans la<br />

plupart <strong>de</strong>s cas, la transformation effectuée est <strong>de</strong>stinée à rendre<br />

compte d'une réponse curvilinéaire, dont la pente, positive, est généra-<br />

lement décroissante. Ce faisant, l'objectif n'est pas restreint à accroître<br />

la proportion <strong>de</strong> 1a.variation du dommage prise en compte par la<br />

régression; plutôt, il s'agit d'obtenir une meilleure représentation <strong>de</strong>s<br />

relations dégâts / dommage.<br />

L'aire sous la courbe <strong>de</strong> progression d'épidémie (ASCP), qui<br />

fournit une mesure <strong>de</strong> la contrainte globale exercée tout au long du<br />

cycle <strong>de</strong> la culture (Van <strong>de</strong>r Plank, 1963), et dont 1a.dimension est:<br />

[(proportion <strong>de</strong> maladie).Temps] n'a que rarement fait l'objet d'une<br />

transformation avant d'être introduite comme variable explicative dans<br />

un modèle <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> récolte. Mad<strong>de</strong>n et al. (1981a), et Mad<strong>de</strong>n et al.<br />

(1981b) ont introduit <strong>de</strong>s ASCP dans un modèle <strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> récolte<br />

non linéaire dérivé <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> Weibull. Ce<br />

modèle, dans le cas particulier <strong>de</strong>s cercosporioses <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

(Mad<strong>de</strong>n et al. 1981a), s'avère produire une bonne <strong>de</strong>scription, avec<br />

une pente positive et décroissante.<br />

L'objectif <strong>de</strong>s transformations appliquées aux variables au cours<br />

<strong>de</strong> cette analyse est d'accroître leur valeur explicative individuelle, et<br />

leur corrélation avec le ren<strong>de</strong>ment et le dommage relatif. Ce faisant, le<br />

risque d'accroître la complexité <strong>de</strong>s régressions, et <strong>de</strong> réduire leur<br />

transparence générale (Neter & Wassermann, 1974) a été accepté.<br />

L'hypothèse implicite d'une transformation <strong>de</strong>s ASCP pour la <strong>rouille</strong> et<br />

la cercosporiose est que chaque unité supplémentaire <strong>de</strong> dégât<br />

occasionné par chaque maladie, au cours du cycle cultural, a un effet<br />

moins qu'additif sur le dommage final. Parallèlement, un accrois-<br />

sement <strong>de</strong> l'indice foliaire cumulé est supposé avoir un effet moins<br />

qu'additif sur l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment. De telles hypothèses n'ont<br />

pas été documentées.


184 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Des effets moins qu'additifs <strong>de</strong>s dégâts à un instant donné du<br />

cycle cultural ont été décrits (Tammes, 1961; Zadoks & Schein, 1979;<br />

Mad<strong>de</strong>n et al., 1981); parallèlement, la relation qui lie l'indice foliaire<br />

et le ren<strong>de</strong>ment est représentée par l'extinction du rayonnement au<br />

travers du couvert végétal, qui se conforme à la loi <strong>de</strong> Beer-Lambert<br />

(Gardner et al. 1985; Waggoner & Berger, 1987). Une alternative à<br />

l'emploi <strong>de</strong> logarithmes <strong>de</strong>s aires sous les courbes <strong>de</strong> progression au<br />

cours du temps est donc d'utiliser <strong>de</strong>s aires sous les courbes <strong>de</strong><br />

progression <strong>de</strong>s logarithmes <strong>de</strong>s variables instantanées. Les régressions<br />

obtenues sont les suivantes:<br />

et:<br />

RD = 5.60 + 0.54.10JZR*Ya - 0.72.10"ZS *Ya + 0.43.10-42R *IS<br />

(R2 d.66, 86 d.d.l., P


DOMMAGE : SIX EXPÉRIMENTATIONS 185<br />

pour abor<strong>de</strong>r les relations entre: (a) situation <strong>de</strong> production, (b) les<br />

contraintes phytosanitaires, et (c) le dommage. La situation <strong>de</strong> produc-<br />

tion, qui inclut .l'intensité <strong>de</strong> la culture à l'échelle <strong>de</strong> la parcelle, peut<br />

être représentée par son ren<strong>de</strong>ment accessible. Le ren<strong>de</strong>ment accessible<br />

peut être pris en considération, soit comme un facteur d'une expéri-<br />

mentation factorielle (chap. 8), soit comme une variable explicative<br />

définissant une surface <strong>de</strong> réponse, comme dans ce chapitre.<br />

L'objectif principal <strong>de</strong> l'analyse est <strong>de</strong> tester l'existence, et <strong>de</strong><br />

décrire les modalités <strong>de</strong>s relations, entre ren<strong>de</strong>ment accessible, con-<br />

traintes phytosanitaires, et dommage, dans le cas particulier d'un<br />

pathosystème multiple. Chaque parcelle est considérée comme un<br />

représentant unique d'une certaine combinaison <strong>de</strong> ces variables (Teng,<br />

1985; Shane & Teng, 1987), le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la culture, et le dommage<br />

qu'elle subit, étant considérés comme <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> réponse aux<br />

variables explicatives. Le concept <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> réponse, introduit par<br />

Teng & Gaunt (1980), peut être transposé aux relations qui nous<br />

intéressent ici, sous la forme:<br />

dommage relatif = F(Ya, Xl, ..., Xn)<br />

où Xl, ..., Xn sont les différents dégâts. En pratique, nous n'avons<br />

affaire qu'à <strong>de</strong>ux maladies seulement, et les relations, complexes, entre<br />

les variables apparaissent réductibles aux interactions du premier ordre<br />

d'une régression <strong>de</strong>scriptive:<br />

dommage relatif = a + b, Ya "RI + b, Ya "SI + b3 RI "SI (21)<br />

Les expériences successives sont reliées les unes aux autres par le<br />

ren<strong>de</strong>ment accessible (Ya), en tant que variable explicative. Ya rend<br />

compte <strong>de</strong>s différences entre expériences, et entre blocs et niveaux <strong>de</strong>s<br />

facteurs d'intensification à l'intérieur <strong>de</strong>s expériences, c'est-à-dire <strong>de</strong>s<br />

situations <strong>de</strong> production. Les variations <strong>de</strong> Ya sont donc obtenues par<br />

le biais <strong>de</strong> moyens divers, dont les effets et les interactions avec<br />

d'autres variables explicatives ne sont pas spécifiquement envisagés.<br />

Plus d'informations sont nécessaires pour décrire les effets <strong>de</strong>s facteurs<br />

d'environnement et d'intensification propres à chaque expérience. Ces<br />

résultats doivent, pour cette raison, être considérés comme une vue<br />

générale d'une série d'effets, pour la plupart très complexes.<br />

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Chapitre 8. Une analyse <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte<br />

dans le pathosystème multiple:<br />

arachi<strong>de</strong>- <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive.<br />

II - Essais factoriels<br />

S. Savary & J.C. Zadoks<br />

Résumé<br />

Deux expérimentations factorielles sont réalisées pour étudier les<br />

relations entre, d'une part, l'intensification culturale et, d'autre part,<br />

les dégâts causés par les maladies foliaires, vis-à-vis du dommage<br />

occasionné à la culture d'arachi<strong>de</strong>. Dans une première expérience, le<br />

dommage global causé par <strong>de</strong>s niveaux spontanés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />

cercosporioses précoce et tardive augmente avec l'intensification <strong>de</strong> la<br />

culture, représentée par quatre niveaux successifs. Dans une secon<strong>de</strong><br />

expérience, les interactions entre <strong>de</strong>ux facteurs d'intensification (le<br />

ren<strong>de</strong>ment potentiel du cultivar, et le contrôle <strong>de</strong> l'enherbement) et <strong>de</strong>s<br />

niveaux manipulés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose tardive sont étudiées<br />

grâce à un dispositif spécialement élaboré à cette fin. Des interactions<br />

significatives sont i<strong>de</strong>ntifiées, qui indiquent <strong>de</strong>s effets moins qu'additifs<br />

<strong>de</strong>s dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose sur le dommage. Un<br />

accroissement du dommage dû à la <strong>rouille</strong> lorsque le ren<strong>de</strong>ment<br />

potentiel du cultivar et le contrôle <strong>de</strong> l'enherbement augmentent est<br />

également i<strong>de</strong>ntifié. Des analyses transversales et longitudinales sont<br />

effectuées pour évaluer les effets <strong>de</strong>s traitements sur la croissance du<br />

couvert, sur la défoliation, et pour contrôler les effets <strong>de</strong>s traitements<br />

<strong>de</strong> maladies sur les épidémies. Les résultats <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> variance<br />

sont également comparés à ceux <strong>de</strong> régressions multiples. Les <strong>de</strong>ux<br />

expériences démontrent que le dommage global, occasionné par <strong>de</strong>s<br />

niveaux différents <strong>de</strong> dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et les cercosporioses,<br />

est lié au niveau d'intensification <strong>de</strong> la culture, c'est-à-dire à sa<br />

situation <strong>de</strong> production.


190 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Mots clés<br />

dispositif factoriel, fonction <strong>de</strong> dommage, Arachis hypogaea,<br />

Cercosporidiuni personatum, Cercospora arnckidicola, Piscciriia<br />

arachidis.


1 - Introduction<br />

DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 191<br />

Le concept <strong>de</strong> situation <strong>de</strong> production se rapporte à la combinaison <strong>de</strong><br />

facteurs agronomiques et d'environnement qui régissent la production<br />

végétale (De Wit, 1982). L'évolution <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> production peut<br />

être abordée <strong>de</strong> plusieurs manières, notamment en répétant <strong>de</strong>s<br />

expérimentations durant plusieurs cycles culturaux et sur plusieurs sites<br />

(James, 1974), ou en prenant en considération l'effet <strong>de</strong> facteurs<br />

d'intensification <strong>de</strong> la culture. C'est cette <strong>de</strong>rnière approche qui est<br />

suivie au cours <strong>de</strong> ce chapitre.<br />

Un dispositif expérimental permettant d'abor<strong>de</strong>r spécifiquement<br />

les effets <strong>de</strong>s interactions entre contraintes phytosanitaires sur le<br />

ren<strong>de</strong>ment a été développé par Johnson et al. (1986). Dans ce chapitre,<br />

ce dispositif est adapté à l'analyse d'interactions entre contraintes<br />

phytosanitaires sur les variations du ren<strong>de</strong>ment d'une culture, mais<br />

également, aux interactions entre contraintes et facteurs d'intensi-<br />

fication. Ainsi, <strong>de</strong>ux maladies <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, la <strong>rouille</strong> et la cercospo-<br />

riose tardive, sont considérées en combinaison avec <strong>de</strong>ux facteurs<br />

choisis parmi les composants potentiels d'un processus d'intensification<br />

<strong>de</strong> la culture (Busnardo, 1986): le ren<strong>de</strong>ment potentiel du cultivar et le<br />

contrôle <strong>de</strong> l'enherbement. En effet, les mauvaises herbes constituent<br />

une contrainte majeure <strong>de</strong> la production d'arachi<strong>de</strong>, tant dans le mon<strong>de</strong><br />

(Buchanan et al., 1982; Ramakrishna & Ong, 1988), qu'en Afrique <strong>de</strong><br />

l'Ouest, et spkcialement en Côte d'Ivoire (Marnotte & Busnardo,<br />

1985).<br />

Les objectifs <strong>de</strong> ce chapitre sont les suivants: (a) dans une<br />

première expérimentation, tester l'existence d'une relation globale<br />

entre le niveau d'intensification <strong>de</strong> la culture et l'ensemble <strong>de</strong><br />

contraintes phytopathologiques en termes <strong>de</strong> dommage, (b) dans une<br />

secon<strong>de</strong> expérience, étudier les interactions entre les <strong>de</strong>ux maladies<br />

ainsi qu'entre maladies et facteurs d'intensification, et (c) abor<strong>de</strong>r à<br />

nouveau <strong>de</strong>s aspects méthodologiques (Johnson et al., 1986) liés A<br />

l'utilisation <strong>de</strong> dispositifs factoriels dans <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur les pertes <strong>de</strong><br />

récolte.<br />

2 - Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />

a- Expérience préliminaire<br />

Une expérience préliminaire est établie à Ferkessédougou, dans la<br />

région <strong>de</strong> savannes du Nord <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire, à la Station<br />

Expérimentale <strong>de</strong> YIDESSA, sur un sol gravillonnaire argilo-<br />

limoneux. Le dispositif expérimental est un split-split-plot (Gomez &<br />

Gomez, 1984) à trois répétitions, avec <strong>de</strong>s cultivars d'arachi<strong>de</strong> comme


192 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

unités principales, <strong>de</strong>s niveaux d'intensification <strong>de</strong> la culture comme<br />

sous-unités, et une protection fongici<strong>de</strong> comme sous-sous-unités. Les<br />

cultivars d'arachi<strong>de</strong> sont KHl49A, 69101, et RMP91, représentant une<br />

gamme <strong>de</strong> longueurs <strong>de</strong> cycle; <strong>de</strong> court (environ 90 jours du semis à la<br />

récolte), moyen (120 jours), à long (145 jours). Les niveaux d'inten-<br />

sification sont représentés par quatre sta<strong>de</strong>s d'un itinéraire qui a été<br />

recommandé pour cette région (Busnardo, 1986):<br />

1- Pas <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s mauvaises herbes, faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> culture<br />

(6.25 plantes/m2 pour KH149A et 4.2 plantes/m2 pour 69101 et<br />

RMP91), et pas d'apport <strong>de</strong> fumure.<br />

2- Desherbage régulier, faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> culture, et pas d'apport <strong>de</strong><br />

fumure.<br />

3- Desherbage régulier, forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> culture (,12.3 plantes/m2<br />

pour KH149A et 8.3 plantes/m2 pour 69101 et RMP91), et pas<br />

d'apport <strong>de</strong> fumure.<br />

4- Desherbage régulier, forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> culture, et apport d'une<br />

fumure avant le semis (NPK: 16-29-29 kg/ha).<br />

Les mauvaises herbes les plus fréquentes dans la zone d'expérimenta-<br />

tion sont les suivantes: Pennisetirrn polystachion, Vernonia galamensis,<br />

Penniseturn sp., Ipomoea involucrata, et Crotalaria sp. Du chlorotha-<br />

lonil (3.8 kg m.a./ha), un fongici<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact sans effet physiologique<br />

reconnu sur l'arachi<strong>de</strong>, est pulvérisé sur la moitié <strong>de</strong>s parcelles élémen-<br />

taires (sous-sous-unités) tous les quinze jours. Ces parcelles élémentai-<br />

res sont carrées, <strong>de</strong> 4.8 m <strong>de</strong> côté, et séparées par une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> terrain<br />

non cultivé <strong>de</strong> 1 m <strong>de</strong> large. L'expérimentation est mise en place envi-<br />

ron trois semaines après l'établissement <strong>de</strong> la saison <strong>de</strong>s pluies, le 26<br />

juin 1989.<br />

Des estimations <strong>de</strong> sévérité <strong>de</strong>s maladies foliaires sont effectuées<br />

tous les mois. Les observations portent sur trois rangs foliaires (3e, 5e<br />

et <strong>de</strong>rnière feuille présente sur la tige principale, décomptées à partir<br />

du sommet <strong>de</strong> la tige) pour la <strong>rouille</strong> et sur <strong>de</strong>ux rangs foliaires (5e et<br />

6e feuilles) pour les cercosporioses précoce et tardive, à l'ai<strong>de</strong><br />

d'éChelles schématiques (Savary et al., 1988; voir également le chap.<br />

7). La sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> moyenne <strong>de</strong>s trois feuilles représentant une<br />

plante est corrigée par la proportion <strong>de</strong> feuilles infectées sur la tige<br />

principale. Les sévérités moyennes <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong>s cercosporioses sont<br />

estimées pour chaque parcelle à partir <strong>de</strong> trois plantes tirées au hasard<br />

au cours <strong>de</strong> chaque session d'observations. Les ren<strong>de</strong>ments (en kg <strong>de</strong><br />

gousses sèches / ha) sont estimés à l'intérieur <strong>de</strong> chaque parcelle, en<br />

considérant les lignes extérieures, et les plantes aux extrémités <strong>de</strong><br />

chaque ligne, comme <strong>de</strong>s bordures.


- Secon<strong>de</strong> expérience<br />

DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 193<br />

bl- Site et dispositif expérimentaux. L'expérience est établie à la<br />

station expérimentale <strong>de</strong> I'IIRSDA, à Adiopodoumé, sur <strong>de</strong>s sols<br />

sablo-limoneux. Le dispositif expérimental est constitué par une<br />

combinaison <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux strip-plots (Johnson et al., 1986), le premier étant<br />

assigné aux facteurs d'intensification, et incorporant le second, assigné<br />

aux traitements <strong>de</strong> maladies (Fig. 8-1). Les <strong>de</strong>ux facteurs<br />

d'intensification sont le ren<strong>de</strong>ment potentiel du cultivar, et le contrôle<br />

<strong>de</strong> l'enherbement, fixés à trois niveaux chacuns: 3 cultivars différents<br />

sont utilisés (Vl, V2 et V3), et trois niveaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong><br />

l'enherbement sont simulés (Wl, W2 et W3). Les <strong>de</strong>ux maladies, la<br />

<strong>rouille</strong> (P. arachidis) et la cercosporiose tardive (C. personaturn), sont<br />

manipulées <strong>de</strong> manière à obtenir <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies (R1<br />

et R2, et S1 et S2, respectivement, Fig. 8-1).<br />

L'expérimentation est conduite avec 4 répétitions, et donc 144<br />

parcelles élémentaires, chacune comportant 5 lignes <strong>de</strong> 20 plantes. La<br />

distance entre les lignes et entre les plantes sur la ligne est <strong>de</strong> 0.4 m.<br />

Les parcelles individuelles sont séparées d'un passage <strong>de</strong> sol nu <strong>de</strong> 1.2<br />

my et les répétitions, d'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> terrain non cultivé <strong>de</strong> 6 m <strong>de</strong><br />

large. La surface totale <strong>de</strong> l'expérience est <strong>de</strong> 4381 mz. Les rangs<br />

extérieurs et les plantes situées aux extrémités <strong>de</strong>s lignes sont<br />

considérées comme <strong>de</strong>s bordures, et les 54 plantes situées à l'intérieur<br />

<strong>de</strong> ces limites sont prises en compte pour l'estimation <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong>s<br />

maladies et <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments par parcelle. Le temps est mesuré (t = O) à<br />

partir <strong>de</strong> la date <strong>de</strong> semis, le 16 mai 1989.<br />

b2- Cultivars. Les trois cultivars d'arachi<strong>de</strong> ont <strong>de</strong>s ports érigés et <strong>de</strong>s<br />

cycles courts (c'est-à-dire 90 jours du semis à la récolte): un cultivar<br />

local (Vl), TMV2 (V2) et KH149A (V3). Ces cultivars représentent<br />

<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments potentiels croissants. Tous les trois présentent un type<br />

<strong>de</strong> réaction très sensible à P. arachidis (Savary et al., 1989) et à C.<br />

personatum (Subrahmanyam et al., 1982).<br />

b3- Manipulation <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> mauvaises herbes. L'objectif <strong>de</strong>s<br />

traitements d'enherbement est d'établir 3 niveaux distincts d'infestation<br />

qui simulent <strong>de</strong>s niveaux observables et les fréquences d'intervention<br />

dans les cultures paysannes (Mamotte & Busnardo, 1986; Savary,<br />

1986). Les espèces les plus fréquemment rencontrées sont: Mollugo<br />

nidicaulis, Ol<strong>de</strong>nlandia corymbosa, Fimbrisqlis sp., Eleusine indica,<br />

Cyperus rotundis, Portula olernceae, Amaranthus sp., Boerhavia<br />

dijûsa, et Digitaria sp.<br />

Dans le premier traitement d'enherbement (W l), aucun contrôle<br />

<strong>de</strong> l'infestation n'est assuré. Un désherbage régulier est effectué<br />

(approximativement tous les 15 jours) dans le troisième traitement


Figure 8-1. Dispositif factoriel <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> expérience.<br />

Ce dispositif est utilisé pour étudier les variations du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />

l'arachi<strong>de</strong> en réponse au ren<strong>de</strong>ment potentiel <strong>de</strong>s cultivars (3 niveaux), au<br />

contrôle <strong>de</strong> I'enherbement (3 niveaux), à la <strong>rouille</strong> (2 niveaux) et à la<br />

cercosporiose tardive (2 niveaux). Le schéma représente la mise en place<br />

<strong>de</strong> la première répétition.


v2<br />

v1<br />

v3<br />

DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS<br />

w3 w2 w1<br />

Fig. 8-1<br />

I .<br />

195


196 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

(W3). Dans le second (W2), un <strong>de</strong>sherbage sélectif est effectué, avec<br />

l'intention <strong>de</strong> limiter la population <strong>de</strong> mauvaises herbes à trois espèces<br />

seulement: Mollugo nidicaulis, Ol<strong>de</strong>iilandia corymbosa, et Fiinbristylis<br />

sp. Ces trois espèces sont choisies pour leur port relativement prostré,<br />

leur croissance foliaire modérée, et leur hauteur réduite par rapport à<br />

un couvert d'arachi<strong>de</strong>. De ce choix résulte, entre les traitements W1 et<br />

W2, <strong>de</strong>s différences non seulement <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité, mais également <strong>de</strong><br />

structure du couvert <strong>de</strong> mauvaises herbes.<br />

b4- Manipulation <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies. L'objectif ;e ces<br />

manipulations est d'obtenir <strong>de</strong>ux niveaux distincts et indépendants <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux maladies, _. JI i par le biais d'infêctions artificielles et <strong>de</strong> traitements<br />

fongici<strong>de</strong>s. _ _ _ - _- - --<br />

Ence qui conceGe la <strong>rouille</strong>, <strong>de</strong>s contaminations sont effectuées<br />

à <strong>de</strong>ux reprises à t = 21 et 32 à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mélãnges <strong>de</strong> spores <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

et <strong>de</strong> kaolin pulvérisés sur les plantes <strong>de</strong>s trois rangs intérieurs <strong>de</strong><br />

chaque parcelle (R2) comme décrit précé<strong>de</strong>mment (chap. 7). 250 mg<br />

<strong>de</strong> mélange sont pulvérisés par parcelle, avec une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> spores <strong>de</strong><br />

64 sporedmg, lors <strong>de</strong> la première contamination, et une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 160<br />

spores/mg lors <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>, c'est-à-dire approximativement 300 et<br />

740 spores par plante, respectivement.<br />

En ce qui concerne la cercosporiose tardive, <strong>de</strong>ux contaminations<br />

sont effectuées, à t = 20 et 29, en pulvérisant <strong>de</strong>s suspensions <strong>de</strong> spores<br />

(chap. 7) sur les trois rangs intérieurs <strong>de</strong> chaque par~elle~(S2). Lors <strong>de</strong><br />

la première contamination, 50 ml à une concentration <strong>de</strong> 6 spores/pl<br />

(environ 5500 spores/plante) sont 'pulvérisés sur chaque parcelle, et<br />

lors <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>, 40 ml-à une concentration <strong>de</strong> 4 spores/pl (environ<br />

3000 spores/plante).<br />

Des fongici<strong>de</strong>s systémiques sont appliqués à quatre reprises, à<br />

partir <strong>de</strong> t = 31 jours après semis. Le fongici<strong>de</strong> utilisé pour contrôler<br />

la cercosporiose tardive (dans les parcelles S1) est. le benomyl<br />

(Benlate@) à une dqse <strong>de</strong> 0.7 kg m.a./ha, et le fongici<strong>de</strong> utilisé pour<br />

contrôler la <strong>rouille</strong> (dans les parcelles Rl) est l'axycarboxine<br />

(PlantvaxB) à une dose <strong>de</strong> 2.25 1 m.a./ha. Une expérience séparée a été<br />

effectuée pour contrôler que ces fongici<strong>de</strong>s n'ont pas d'effets<br />

secondaires sur le développement, la croissance, et le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />

plantes non infectées, sur la base du même calendrier <strong>de</strong> traitement, et<br />

<strong>de</strong>s mêmes doses (Brissot & Savary, non publié).<br />

En résumé, les traitements <strong>de</strong> maladies correspon<strong>de</strong>nt aux<br />

opérations suivantes:<br />

parcelles R1 S1: traitées au Plantvax et au Benlate;<br />

parcelles RI S2: infectées avec la cercosporiose et traitées au Plantvax;<br />

parcelles R2S 1 : infectées avec la <strong>rouille</strong> et traitées au Benlate;<br />

parcelles R2S2: infectées avec la <strong>rouille</strong> et avec la cercosporiose,<br />

non traitées.


Tableau 8-1. Liste <strong>de</strong>s variables.<br />

. .<br />

DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 197<br />

Acronymes Significations 1-<br />

Unités ~<br />

:-<br />

hii Indice foliaire total m2.m-2<br />

cllai,- Indice foliaire mort (défoliation) m2.m-2<br />

'i<br />

si<br />

wd<br />

tul<br />

dLAl<br />

R ..<br />

S<br />

RI<br />

-SI<br />

Sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> ' Yo<br />

Sévérité <strong>de</strong> cercosporiose YO<br />

Note moyenne d'enherbement<br />

Aire sous la courbe d'indice foliaire total m2.m-z.jour<br />

Aire sous la courbe d'indice foliaire mort m2.m-z.jour<br />

Aire sous la courbe <strong>de</strong> sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> %.jour<br />

Aire sous la courbe <strong>de</strong> sévérité <strong>de</strong> cercosporiose - %.jour<br />

Transformation logarithmique <strong>de</strong> R<br />

Transformation logarithmique <strong>de</strong> S<br />

Y Ren<strong>de</strong>ment d'une parcelle individuelle kg.ha-'<br />

Y' Ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence pour une combinaison kg.ha-'<br />

WV,dans chaque répétition (parcelles-R1 S1)<br />

I


198 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

b5- Observations, estimalions et traitement préliminaire <strong>de</strong>s domzées.<br />

Les observations sont effectuées à intervalles régulier (t = 17, 27, 41,<br />

-51, 63, 76; et 86 après semis) dans chaque parcelle: décompte <strong>de</strong><br />

feuilles attachées et détachées (cicatrices foliaires) <strong>de</strong>s tiges principales<br />

<strong>de</strong> trois plantes tirées au hasard dans les trois rangs centraux,<br />

estimations <strong>de</strong>s sévérités <strong>de</strong>s maladies sur ces plantes; et estimation<br />

globale <strong>de</strong> l'infestation <strong>de</strong>s mauvaises herbes à l'échelle <strong>de</strong> la parcelle.<br />

-<br />

Le nombre total moyen <strong>de</strong> feuilles (attachées ou détachées) émises<br />

sur la tige principale à une date donnée est utilisé pour estimer l'indice<br />

.foliaire total binstantané @laii , Tab. 8-11, à l'ai<strong>de</strong> d'une relation<br />

fonctionnelle établie et validée dans une expérience indépendante, avec<br />

les mêmes cultivars à la même <strong>de</strong>nsité, et au même - endroit (chap. 7).<br />

La formule utilisée est:<br />

1<br />

daii = CD * (a * mtb) * (c + d * In mt),<br />

où mt-est le nombre total <strong>de</strong> feuilles (attachées ou détachées) sur la tige<br />

principale, CD est la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la culture, et a, b, c, et d sont <strong>de</strong>s<br />

paramètres. L'indice foliaire total et la proportion (p) -<strong>de</strong> feuilles<br />

tombées <strong>de</strong> la tige principale (estimé à partir du nombre <strong>de</strong> cicatrices<br />

foliaires) sont ensuite utilisés pour produire une estimation <strong>de</strong>s indices<br />

foliaires détachés (p*tZaii ) et attachés ((l-p)*tlaii ), en admettant la<br />

propbrtion <strong>de</strong> défoliation sur la tige principale représentative <strong>de</strong> celle<br />

<strong>de</strong> la plante entière.<br />

L'infestation par les mauvaises herbes est estimée à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

clé suivante:<br />

O- pas <strong>de</strong> mauvaises herbes;<br />

1- elles couvrent O à 1 % <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la parcelle;<br />

2- elles couvrent 1 à 5 % <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la parcelle;<br />

3- elles couvrent 5 à 10 % <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la parcelle;<br />

4- elles couvrent plus <strong>de</strong> 10 7% <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la parcelle, mais plus<br />

*<strong>de</strong> 80% du couvert d'arachi<strong>de</strong> domine celui <strong>de</strong>s mauvaises herbes;<br />

5- elles couvrent plus <strong>de</strong> 10 .% <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la'parcelle, et plus <strong>de</strong><br />

20% du couvert d'arachi<strong>de</strong> est dominé par celÜi <strong>de</strong>s mauvaises herbes.<br />

Les estimations <strong>de</strong> sévérités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (ri) et <strong>de</strong> cercosporiose<br />

tardive (si) sont effectuées <strong>de</strong> la même manière que dans l'expérience<br />

préliminaire.<br />

Le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> chaque parcelle est estimé à partir <strong>de</strong>s trois<br />

lignes centrales. Les plantes <strong>de</strong> ces lignes sont récoltées, et leurs<br />

gousses sont nettoyées, séchées (40-55°C) pendant 5 jours, et pesées. Le<br />

ren<strong>de</strong>ment par parcelle individuelle (Y) est exprimé en kg <strong>de</strong> gousses<br />

sèches / ha.<br />

66- Analyse <strong>de</strong>s données. Des analyses transversales (Zadoks, 1972) <strong>de</strong><br />

variance sont effectuées sur les valeurs instantanées <strong>de</strong> quatre variables:


DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS . i99<br />

les indices foliaires totå1 (hii) et mort (détaché; dlaii),’ainsi que les<br />

sévérités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (ri) et <strong>de</strong>’cercosporiose (si ). ‘Ces anaiyses sont effectuées<br />

pour tester (a) l’apparition <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong>s traitements, (b) <strong>de</strong>s<br />

interactions entre traitements, et (c) <strong>de</strong>s effets spkcifiques <strong>de</strong>s maladies<br />

sur la croissance et la défoliation du couvert au cours du_ cycle cultural.<br />

Des analyses <strong>de</strong> variance sont, effectuées sur <strong>de</strong>s- variables<br />

représentatives <strong>de</strong> la croissance globale du couvert et <strong>de</strong>s épidémies,<br />

afin d‘étudier.plus avant les effets et les interactions entre traitements<br />

(analyses longitudinales). La croissance du couvert et la défoliation<br />

sont représentées par trois variables, les aires sous les courbes <strong>de</strong><br />

progression d’indice foliaire total émis (TLAI) et détaché (DLAZ), et la<br />

proportion finale (t = 86) <strong>de</strong> feuilles détachées (%<strong>de</strong>f, Tab. 8-1). Les<br />

épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose sont représentées par leurs<br />

aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> maladie respectives (R et S).<br />

L’infestation par les mauvaises herbes est représentée par la moyenne<br />

<strong>de</strong>s notes d‘infestation pour chaque parcelle individuelle; wd. Les aires<br />

sous les courbes <strong>de</strong> progression au cours du temps sont calculées<br />

comme:<br />

’ x= At *xi,<br />

où At représente l’intervalle <strong>de</strong> temps entre‘<strong>de</strong>ux observations (ti -t i-]),<br />

et xi, la valeur <strong>de</strong> la variable appropriée pour la ie observation (Tab.<br />

8-1). Des transformations Arcsin sont effectuées sur %<strong>de</strong>f et wd avant<br />

d’entreprendre les analyses <strong>de</strong> variance.<br />

Les analyses <strong>de</strong> variance sont effectuées en accord avec le dispositif<br />

expérimental (Gomez & Gomez, 1984; Johnson et al., 1986),<br />

c’est-à-dire en admettant l’indépendance <strong>de</strong>s traitements.<br />

Les données sont ensuite étudiées grâce à <strong>de</strong>s régressions linéaires<br />

pas à pas. Dans le chapitre précé<strong>de</strong>nt (chap. 7), les logarithmes <strong>de</strong>s<br />

aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s maladies ont fourni <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>scripteurs appropriés <strong>de</strong>s variations du dommage et du ren<strong>de</strong>ment.<br />

Les aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s sCv,érités <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />

cercosporiose sont donc transformées:<br />

RI = ln(R +1) et S I = In (S +l).<br />

Ces <strong>de</strong>ux nouvelles variables sont utilisees pour représenter les dégâts<br />

(Zadoks, 1985; voir également les chap. 1,7 et 10) occasionnés par les<br />

<strong>de</strong>ux maladies.<br />

Comme le ren<strong>de</strong>ment accessible (Zadoks & Schein, 1979; chap.<br />

1 O) associé à chaque combinaison: (cultivar) * (contrôle <strong>de</strong> l’enherbe-<br />

ment) est, en pratique, inconnu, une variable additionnelle est introdui-<br />

te, le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence Yr. Cette variable représente le ren<strong>de</strong>-<br />

ment <strong>de</strong> chaque combinaison possible <strong>de</strong> facteurs d’intensification aux<br />

niveaux bas <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose (RlS1) dans chacune <strong>de</strong>s<br />

quatre répétitions <strong>de</strong> l’expérience. Lorsque les variations <strong>de</strong> Yr sont


-<br />

_.<br />

, .- -- - - -<br />

._<br />

Figure 8-2. Une expérience préliminaire sur les pertes <strong>de</strong> récolte<br />

causées par la cercosporiose précoce, la cercosporiose tardive et<br />

la <strong>rouille</strong> sur 3 cultivars d'arachi<strong>de</strong> à différents niveaux d'intensifi-<br />

cation.<br />

1 , 2 , 3 , 4 : niveaux d'intensification (voir texte).<br />

Barres blaches: parcelles protégées; barres grisées: parcelles non<br />

protégées.<br />

Chaque barre représente la moyenne <strong>de</strong> 3 répétitions.


I<br />

l * *<br />

Y (kglha)<br />

2000<br />

1500<br />

500<br />

O<br />

1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4<br />

KH 1 49A 691 O1 RMP 91<br />

Fig. 8-2<br />

..


202 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

considéréesa à l'intérieur <strong>de</strong> chaque jeu <strong>de</strong> données représentant un<br />

quelconque cultivar aux diverses infestations <strong>de</strong> mauvaises herbes<br />

(VkW-), elles incorporent les effets du contrôle <strong>de</strong> I'enherbement et<br />

<strong>de</strong>s répétitions; lorsque les variations <strong>de</strong> Yr sont considérées dans<br />

chaque jeu représentant un niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement pour<br />

les différents cultivars (V-WI), elles incorporent les effets du contrôle<br />

<strong>de</strong> l'enherbement et <strong>de</strong>s répétitions; et lorsque les variations <strong>de</strong> Yr<br />

sont envisagées sur I'ensemhle <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> l'expérience (V-W->,<br />

elles incorporent les effets <strong>de</strong>s cultivars, du contrôle <strong>de</strong> l'enherbement,<br />

et <strong>de</strong>s répétitions.<br />

i<br />

3 - Résultats<br />

a- Expérience prélimiriaire<br />

Li cultivar à cycie court (KH 149A) est récolté à la date prévue, 90<br />

jÓurs après semis. En raison d'une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> sécheresse intense en fin<br />

<strong>de</strong> cycle, et d'un rique <strong>de</strong> perte en gousses à la récolte lié aux<br />

caractéristiques du sol, les <strong>de</strong>ux autres cultivars (69101 et RMP91) sont<br />

récoltés ensemble, 120 jours après semis.<br />

En raison <strong>de</strong> pluies irrégulières en début <strong>de</strong> cycle, et du<br />

développement initialement médiocre <strong>de</strong> la culture, l'infestation <strong>de</strong><br />

mauvaises herbes est intense dans les parcelles oc elle n'est pas<br />

contrôlée dès le premier mois après semis. Le développement <strong>de</strong>s<br />

maladies fongiques est fortement réduit dans les parcelles protégées<br />

(sou-sous-unités), comme le montrent les réductions <strong>de</strong>s aires sous les<br />

courbes <strong>de</strong>s maladies: cercosporiose précoce: 2 contre 30 %.jours<br />

(F=61.4; 1,24 d.d.1.; P


DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 203<br />

ment du ren<strong>de</strong>ment par l'itinéraire d'intensification est plus faible en<br />

l'absence (les ren<strong>de</strong>ments passent <strong>de</strong> 550 à 1109 kg/ha) qu'en présence<br />

d'une protection fongici<strong>de</strong> (834 contre 1886 kg/ha). Cette différence<br />

est représentée par une interaction significative (F=5.88; 3,24 d.d.1.;<br />

3<br />

PcO.01): (niveau d'intensification) * (protection fongici<strong>de</strong>).<br />

b- Secon<strong>de</strong> expérience<br />

..<br />

i 2 . I<br />

bl- Développernent <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose. Les<br />

épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> sont plus fortes dans le traitement R2 que dans le<br />

traitement R1 pour les tois cultivars (voir, par exemple, V1, Fig.<br />

8-3), <strong>de</strong>s différences signXcatives <strong>de</strong> ri apparaissant à partir <strong>de</strong> 't = 41<br />

(Tab. 8-2), se traduisajit par <strong>de</strong>s différences très fortes entre les<br />

moyennes <strong>de</strong>s aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> (Rl: R = 192 %.jours; R2: R = 808 %.jours, F = 999, P 0.01,<br />

Tab. 8-3). Les épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> sont plus faibles en présence dé<br />

fortes épidémies <strong>de</strong> cercosporiose tardive (Fig. 8-31,. comme le montre<br />

l'effet significatif du traitement S ("cercosporiose") sur la sévérité <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> à partir <strong>de</strong> t = 51 (Tab. 8-2). Il $ensuit une réduction dë la<br />

surface sous la courbe d'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>; les valeurs moyennes <strong>de</strong><br />

R sont plus faibles dans les parcelles S2 (337 %.jours) que dans les<br />

parcelles S1 (663 %.jours, F = 237; P < 0.01, Tab. 8-3). Par ailleurs,<br />

cette réductLon <strong>de</strong> R est plus forte sur <strong>de</strong> fortes épidémies, cé qui est<br />

représenté par l'interaction R * S (P < 0.01, Tab. 8-3). En conséquence,<br />

4 catégories <strong>de</strong> parcelles peuvent être distinguées concernant l'aire sous<br />

la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>: RlS1: R = 278<br />

%.jours; RlS2: 105 %.jours; R2S1: 1048 %.jours; R2S2: 568 %.jours.<br />

Les épidémies <strong>de</strong> cercosporiose sont plus fortes dans les<br />

traitements S2 que dans les traitements S1 (voir, gar exemple, V1, Fig.<br />

8-3). Des différences <strong>de</strong> sévérité <strong>de</strong> cercosporiose apparaissent à t =-41<br />

(Tab. 8-2), et se tiaduisent par <strong>de</strong> fortes différences entre les aires sous<br />

les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies correspondant aux <strong>de</strong>ux<br />

traitements, pour les trois cultivars (Sl: S = 66 %.jours; S2: S = 679<br />

%.jours; F = 3 18, P < 0.01, Tab. 8-3). Lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière observation<br />

(t = 86), la sévérité <strong>de</strong> cercosporiose est inférieure dans le traitement<br />

R1S2 à celle du traitement R2S2, d'oh un effet signific.atif du<br />

traitement R ("<strong>rouille</strong>") sur si à cette date (P < 0.01, Tab. 8-2), et <strong>de</strong>s<br />

effets R et R * S significatifs sur les variations <strong>de</strong>s aires sous les courbes<br />

<strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> cercosporiose (P -< 0.01, Tab. 3-3).<br />

De ce fait, 3 catégories <strong>de</strong> parcelles peuvent être considérées, eu égard<br />

à cette caractéristique, S : RlSl (S = 70 %.jours) et R2S1 (S = 62<br />

%.jours); R1S2 (S = 633 %.j6urs); et R2S2 (S = 725 %.jours).<br />

d /


Figure 8-3. Secon<strong>de</strong> expérience: courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s<br />

épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (ri), <strong>de</strong> cercosporiose tardive (si), et <strong>de</strong>s<br />

indices foliaires total (ta/ii) et détaché (dabi) pour le cultivar local<br />

(VA 1.<br />

Chaque groupe <strong>de</strong> courbes (moyennes <strong>de</strong> 4 répétitions) represente<br />

chaque combinaison <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (R1 ou R2) et <strong>de</strong> cercosporiose<br />

(S1 ou S2).


séverités séverites<br />

N P<br />

O<br />

r).<br />

r).<br />

cn<br />

O<br />

-J<br />

O<br />

(o<br />

O<br />

so W<br />

o O<br />

N P<br />

Y A ;<br />

-2.<br />

O<br />

w<br />

O<br />

I., .<br />

O ,N P 0, -. ,<br />

-<br />

indices foliaires I<br />

.<br />

indices foliaires I


206 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Tableau 8-2. Secon<strong>de</strong> expérience: analyses transversales sur les<br />

courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong>s maladies, <strong>de</strong> la<br />

croissance du couvert <strong>de</strong> et la défoliation.<br />

Variable<br />

Source <strong>de</strong><br />

Valeurs <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> variance à t =<br />

variation d.I.(') 17 (3) 27 - 41 51<br />

~-<br />

fi (4) cultivar (26) 'NS NS NS NS<br />

63<br />

NS<br />

76<br />

NS<br />

86<br />

NS<br />

W(5) (2,6) NS.<br />

<strong>rouille</strong> (1,27) NS<br />

cercosporiose (1,27) NS<br />

NS<br />

NS<br />

NS<br />

NS NS NS 29.7 66.4*'<br />

125** 428** 307* 736** 514*"<br />

NS 53.0** 106** 133** 221**<br />

Si (4) cultivar (26) - (9 NS ' NS 14.4** 15.6** 26.7 422*<br />

W(5) (2,6) - (9 NS NS NS NS NS NS<br />

<strong>rouille</strong> (1,27) - (9 NS . NS NS NS NS 7.85**<br />

cercosporiose (1,27) . - (9 NS 66.7 228** 456** 374** 1240**<br />

frai, cultivar (2,6) NS NS 23.4** 9.64** 36.7** 63.1** 13Y<br />

W(5) (2,6) Ns NS NS Ns Ns 5.29* 7.71*<br />

<strong>rouille</strong> (1,27) NS NS NS Ns NS Ns '5.49*<br />

cercosporiose (1,27)' NS NS NS NS NS NS Ns<br />

dlaii cultivar (2,6) NS NS NS 9.02* 53.7** 18.1** 13.3**<br />

W (5) (2,6) NS NS NS NS NS NS NS<br />

<strong>rouille</strong> (1,27) NS NS NS NS NS 4.59* 16.3:<br />

cercosporiose (1,27) NS . NS 5.23* 80.3** 20Y* 264** 530**<br />

(1) Voir Tableau 8-4.<br />

(2) Les rapports <strong>de</strong> variance sont calculés avec les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté et les<br />

sommes <strong>de</strong> carrés appropriés (voir tableau 8-4).<br />

(3) En jours après semis.<br />

(4) Les données sont transformées en: 2 Arcsin d(x /loo) avant-l'analyse.<br />

(5) W: contrôle <strong>de</strong>s mauvaises herbes.<br />

(6) Pas <strong>de</strong> cercosporiose à cette date.<br />

NS : non significatif ; * : P 0.05 ; ** : P 0.01.


DOMMAGE i ESSAIS FACTORIELS 207<br />

Tableau 8-3. Secon<strong>de</strong> expérience: analyses longitudinales *sur<br />

les variables explicatives du ren<strong>de</strong>ment.<br />

- . . Variables(2).<br />

Sources <strong>de</strong><br />

variations d.1. wd (3)R S ta/ dLAl %<strong>de</strong>f (4)<br />

cultivar o/)<br />

Contrôle <strong>de</strong><br />

I'enherbement (W)<br />

v * w<br />

Rouille (R)<br />

R *V<br />

R *W<br />

R *V *W<br />

Cercosporiose (S)<br />

s *v<br />

s *w<br />

s *v *w<br />

R *S<br />

R *S *V<br />

R *S *W<br />

R *S *V *W<br />

-<br />

NS NS 20.4* 230** 34.8** NS<br />

15V* 13.7** NS 6.05* NS NS<br />

NS NS NS NS NS NS<br />

NS 999** 9.16** NS 9.01** 44.5**<br />

NS 21.0** NS NS NS NS<br />

NS NS NS NS NS NS<br />

NS NS NS NS NS NS<br />

, NS 237** 318** NS 466** 527**<br />

NS 8.34** 21.2** NS 15.5** 3.80'<br />

NS NS NS NS NS NS<br />

NS NS NS NS NS NS<br />

NS 128** 12.5** NS 18.P 24.7'*<br />

NS 4.W NS NS NS .NS<br />

NS NS NS NS NS NS<br />

NS NS NS NS NS NS<br />

(1) Voir tableau 8-4.<br />

(2) Les valeurs sont les rapports <strong>de</strong> variance calculés avec les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong><br />

libertés et les sommes <strong>de</strong> carrés appropriés (voir Tableau 8-4). La<br />

signification <strong>de</strong>s acronymes est donnée dans le tableau 8-1.<br />

(3) Note moyenne d'infestation par les mauvaises herbes. Les données<br />

sont transformées en: 2 Arcsin J(x /5) avant l'analyse.<br />

(4) Pourcentage terminal <strong>de</strong> défoliation (t = 85). Les données sont trans-<br />

formées en: 2 Arcsin J(x /loo) avant l'analyse.<br />

NS : non significatif ; * : P < 0.05 ; ** : P < 0.01 .


208 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

. Un effet significatif <strong>de</strong>s cultivars (Vj sur fa sévérité <strong>de</strong> cercospo-<br />

riose est apparent à partir <strong>de</strong> t = 51 (Tab. 8-2), qui- se traduit par <strong>de</strong>s<br />

différences significatives entre les trois variétés en termes d'aires sous<br />

les courbes d'épidémies (VI: S = 360 %.jours; V2: S = 547 %.jours;<br />

V3: S = 210 %.jours, F = 20.4, P 0.05, Tab. 8-3). Ces différences<br />

n'apparaissent, en réalité, qu'aux sévérités <strong>de</strong> cercosporiose élevées,<br />

d'où l'interaction V * S (Tab. 8-3).<br />

Un effet'pdu contrôle <strong>de</strong> I'enherbement est i<strong>de</strong>ntifié sur les<br />

épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Cet effet apparait à t = 76 (Tab. 8-2) et<br />

correspond à une réduction'<strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> lorsque le contrôle<br />

<strong>de</strong> I'enherbement décroît (c'est-à-dire, aux forts niveaux d'infestation<br />

<strong>de</strong> mauvaises herbes). L'effet global, mesuré sur R, est significatif (F =<br />

13.7, P


DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 209<br />

significatifs (P < 0.01, Tab. 8-3). Une interaction R * S significative sur<br />

dLA1 est i<strong>de</strong>ntifiée (P 0.01, Tab. 8-3), qui correspond à un léger<br />

accroissement <strong>de</strong> défoliation aux niveaux élevés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et bas <strong>de</strong><br />

cercosporiose à la fin du cycle cultural (Fig. 8-3).<br />

Un effet significatif du cultivar sur la défoliation est apparent à<br />

partir <strong>de</strong> t = 51 (P < 0.05, Tab. 8-2). La défoliation globale est<br />

beaucoup plus faible pour V3 (48 jours) que pour V2 (62 jours) et V1<br />

(68 jours, P < 0.01, Tab. 8-3). Comme cette différence incorpore <strong>de</strong>s<br />

différences <strong>de</strong> croissance du couvert, et <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong>s variétés au<br />

traitement "cercosporiose", la défoliation est également envisagée en<br />

termes <strong>de</strong> pourcentage final <strong>de</strong> défoliation, %<strong>de</strong>f. L'analyse <strong>de</strong> %<strong>de</strong>f ne<br />

met pas en évi<strong>de</strong>nce d'effet principal <strong>de</strong>s cultivars. (Tab. 8-3). Une<br />

interaction S * V significative sur %<strong>de</strong>f est, cependant, indiquée (P <<br />

0.05), qui est associée à une proportion <strong>de</strong> défoliation légèrement plus<br />

forte pour V3 (34 %) que pour V1 (30 %) et V2 (29 %) pour un<br />

niveau bas <strong>de</strong> cercosporiose. De ce fait, les différences entre cultivars<br />

concernant dLAZ doivent être essentiellement attribuées à <strong>de</strong>s<br />

différences <strong>de</strong> croissance globale (représentée par JLAZ),<br />

accompagnées <strong>de</strong> proportions équivalentes <strong>de</strong> défoli,ation. En d'autres<br />

termes, les trois cultivars diffèrent, dans cette expérience, dans leur<br />

réponse au traitement "cercosporiose" quant à la sévérité <strong>de</strong><br />

cercosporiose (surtout V3); pourtant la réponse, en termes <strong>de</strong><br />

proportion <strong>de</strong> défoliation, est analogue. Les légères différences <strong>de</strong><br />

valeurs <strong>de</strong> %<strong>de</strong>f entre les cultivars pour un niveau <strong>de</strong> cercosporiose<br />

faible sont peut-être représentatives <strong>de</strong> différences <strong>de</strong> remobilisation en<br />

fin <strong>de</strong> cycle, celle-ci étant plus importante pour V3.<br />

b3- Ren<strong>de</strong>ment. La figure 8-4 montre les différences <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments<br />

moyens en fonction <strong>de</strong>s différents traitements pour les trois cultivars.<br />

Un contrôle réduit .<strong>de</strong> I'enherbement, et <strong>de</strong>s niveaux élevés <strong>de</strong>s<br />

maladies réduisent à Evi<strong>de</strong>nce les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s trois cultivars.<br />

Apparemment, les ren<strong>de</strong>ments maxima (W3RlS1) <strong>de</strong> V1 et V2,ne<br />

diffèrent pas, mais Je déclin du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> V2 est plus marqué que<br />

celui <strong>de</strong> \I 1.<br />

L'effet du cultivar (V) sur les variations du ren<strong>de</strong>ment est<br />

significatif (F = 50.1, P < 0.01, Tab. 8-4), les trois cultivars présentant<br />

<strong>de</strong>s différences dans leurs ren<strong>de</strong>ments moyens: V3: 21793 V1: 1938;<br />

V2: 1487 kg/ha. L'effet du contrôle <strong>de</strong> l'enherbement (W) est signi-<br />

ficatif (F = 46.9, P 0.01). Les ren<strong>de</strong>ments moyens.obtenus pour le<br />

traitement W3 (2039 kg/ha) et W2 (2061kg/ha) étant supérieurs aux<br />

ren<strong>de</strong>ments obtenus en l'absence <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement (W1 :<br />

1503 kg/ha). Ceci suggère que, dans cette expérience, la compétition<br />

entre les mauvaises herbes et l'arachi<strong>de</strong> dépend <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité qlinfes-<br />

tation et <strong>de</strong> la structure du couvert <strong>de</strong> mauvaises herbes. Les <strong>de</strong>ux<br />

traitements <strong>de</strong> maladies ("<strong>rouille</strong>" et ''cercosporiose'') sont associés à


Figure 8-4. Secon<strong>de</strong> expérience: ren<strong>de</strong>ments moyens pour<br />

chaque combinaison :<br />

cultivar - enherbement - <strong>rouille</strong> - cercosporisse (VkWIRmSn).<br />

Chaque barre représente la moyenne <strong>de</strong> 4 répétitions<br />

Les barres noires représentent les plus petites différences significatives<br />

pour les comparaisons (P < 0.05) :<br />

- <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> dans une combinaison VkWlSn donnée (330<br />

kglha);<br />

- <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> cercosporiose dans une combinaison VkWlRm donnée<br />

(377 kglha).


2500<br />

1 O00<br />

500<br />

R2S1<br />

1 P.P.D.S. (VkWISn)<br />

w3 w2 w1 w3 w2 w1<br />

V3 (KH 1 49A) V2 (TMV2)<br />

Fig. 8-4<br />

w3<br />

l n<br />

w2 w1<br />

V1 (cvr local)


212 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

<strong>de</strong>s effets significatifs (F = 116 et 137, respectivement, P < 0.01). La<br />

réduction moyenne <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment due au traitement "<strong>rouille</strong>'! est:<br />

2072 (RI) - 1664 (R2) = 408 kg/ha,<br />

et la réduction moyenne due au traitement "cercosporiose" est:<br />

2121 (Sl) - 1614 (S2) = 507 kg/ha.<br />

_ _<br />

Une interaction V*W significative (F = 3.73, P < 0.05) est<br />

i<strong>de</strong>ntifiée, qui correspond à <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> classement <strong>de</strong>s cultivars<br />

en fonction <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s mauvaises herbes. A un niveau<br />

faible (W1) ou moyen (W2) <strong>de</strong> contrôle, les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> VI et V3<br />

sont supérieurs à ceux <strong>de</strong> V2; à un niveau <strong>de</strong>-contrôle élevé (W3), V3 a<br />

un ren<strong>de</strong>ment significativement supérieur à celui <strong>de</strong> V1. Les différences<br />

moyennes <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment (pour tous les traitements <strong>de</strong> maladies)<br />

liées au contrôle <strong>de</strong> I'enherbement (W3-Wl) en fonction <strong>de</strong>s cultivars<br />

sont: 280, 582, et 745 kgha pour V1, V2, et V3, respectivement. En<br />

d'autre termes, VI semble supporter mieux la compétition <strong>de</strong>s mauvaises<br />

herbes que V2 et V3 (Fig. 8-4).<br />

L'interaction R*S (F = 26.4, P < 0.01) correspond à <strong>de</strong>s effets<br />

moins qu'additifs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux traitements <strong>de</strong> maladies sur la riduction <strong>de</strong>s<br />

ren<strong>de</strong>ments: la réduction due au traitement "<strong>rouille</strong>" seul (pour un<br />

niveau <strong>de</strong> cercosporiose bas et quelque soit le contrôle <strong>de</strong> l'enherbement)<br />

est <strong>de</strong> 576 kg/ha; la réduction due au traitement "cercosporiose"<br />

seul est <strong>de</strong> 705 kg/ha; et la réduction due à <strong>de</strong>s niveaux simultanément<br />

élevés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies est <strong>de</strong> 914 kgha.<br />

Les réductions <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment associées à un niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

élevé augmentent avec le niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> I'enherbement (284,<br />

362, et 576 kgha pour W 1, W2, et W3, respectivement), ce dont rend<br />

compte l'interaction R*W (F = 5.28, P 0.05).<br />

Les réponses <strong>de</strong>s cultivars aux diverses combinaisons <strong>de</strong> traitement<br />

"<strong>rouille</strong>" et <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement varient, comme l'indique<br />

l'interaction R*V*W (F = 2.99, P < 0.05). Pour les trois cultivars,<br />

un accroissement du contrôle <strong>de</strong> I'enherbement à un niveau faible <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> se traduit par un accroissement <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments. Cet accrois:<br />

sement, cependant, est beaucoup plus fort pour V2 et Y3 (Vl: 284<br />

kg/ha; V2: 702 kgha; V3: 1059 kgha). A un niveau élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, la<br />

réponse <strong>de</strong>s cultivars au contrôle <strong>de</strong> I'enherbement est différente: les<br />

ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> V2 (463 kg/ha) et V3 (431 kg/ha) sont modérément<br />

accrus, tandis que celui <strong>de</strong> V1 est accrû (276 kg/ha) d'un niveau<br />

équivalent à-celui obtenu à un niveau faible <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. En d'autres<br />

termes: les cultivars V2 et V3 ont une réponse plus forte au contrôle <strong>de</strong><br />

I'enherbement, mais cette réponse est nettement réduite lorsque le<br />

niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est élevé. Le cultivar VI a une réponse médiocre au<br />

contrôle <strong>de</strong> l'enherbement, quelque soit le niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>.<br />

L'interaction finale, (F = 3.56, P 0.05), se rapporte aux variations<br />

entre les contributions individuelles <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> maladies aux


DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS- ,213<br />

Tableau 8-4. Secon<strong>de</strong> expérience : analyse <strong>de</strong> variance du<br />

ren<strong>de</strong>ment. .'<br />

Source <strong>de</strong> variations d.1. C.M. F P<br />

Ré pétitions 3 , 1378609<br />

v (cultivar) 2 +5930544 50.1 < 0.01<br />

erreur (1) 6. 118407<br />

w (contrôle enherbement) 2 4793660 46.9 < 0.01 .<br />

erreur (2) '6 1021 79<br />

v*w 4 251288 - 3.73 ' < 0.05<br />

erreur (3) 12 67398<br />

R (<strong>rouille</strong>) 1 5982147 116 < 0.01<br />

R*V 2 . 125666 2.43 NS<br />

R*W - 2 237451 5.28- ~ < 0.05<br />

R*V*W 4 -159968 - 2.99 '


214 PATHOLOGlE DES CULTURES TROPICALES<br />

réductions <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment, et à leurs effets additifs, selon la combinaison<br />

cultivar * contriile <strong>de</strong> I'enherbement considérée. Pour V1, les réduc-<br />

tions <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment dues à un niveau élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> seul augmentent<br />

modérément avec le contrôle <strong>de</strong> l'enherbement, tandis que les<br />

réductions <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment dues à un niveau <strong>de</strong> cercosporiose élevé<br />

apparaissent indépendantes du contrôle <strong>de</strong> l'enherbement; pour ce<br />

cultivar, les traitements <strong>de</strong> maladies ont <strong>de</strong>s effets moins qu'additifs sur<br />

la réduction du ren<strong>de</strong>ment. Pour V2, les réductions <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment dues<br />

à un niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> élevé seul augmentent fortement avec un<br />

contrôle <strong>de</strong> l'enherbement accríì, <strong>de</strong> même que celles associées à un<br />

niveau élevé <strong>de</strong> cercosporiose; pour ce cultivar, les effets. <strong>de</strong>s<br />

traitements <strong>de</strong> maladies sont presque additifs à un faible niveau <strong>de</strong><br />

contrôle <strong>de</strong> l'enherbement, mais €ortement moins qu'additifs lorsque le<br />

contrôle <strong>de</strong> l'enherbement est élevé. Pour V3, les réductions <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ment dues à un niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> élevé seul augmentent<br />

modérément avec le contrôle <strong>de</strong> I'enherbement, mais les réductions<br />

associées à un niveau <strong>de</strong> cercosporiose élevé diminuent; pour ce<br />

cultivar, les effets <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> maladies sont moins qu'additifs à<br />

un faible niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement, mais <strong>de</strong>viennent presque<br />

additifs lorsque le contrôle <strong>de</strong> l'enherbement est élevé.<br />

b4- Régressions multiples. Les variations du ren<strong>de</strong>ment sont analysées<br />

en fonction <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> -RI, SI et RE *SI (qui représentent,<br />

respectivement; les dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, <strong>de</strong> cercosporiose, et leur<br />

interaction) pour chaque combinaison <strong>de</strong> cultivar et <strong>de</strong> niveau <strong>de</strong><br />

contrôle <strong>de</strong> I'enherbement, à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> régressions multiples (Tab. 8-5).<br />

Dans 5 cas sur 9, les régressions indiquent <strong>de</strong>s contributions<br />

significatïves <strong>de</strong> l'interaction RI *SI, associées dans l'équation à celles<br />

<strong>de</strong> RI et SI. Dans un cas (V3W3), le terme RI*SI n'est pas retenu dans<br />

l'équation finale, ce qui indique <strong>de</strong>s effets additifs <strong>de</strong>s dégâts sur la<br />

réduction <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments. Dans trois cas (V2W1, V2W2, et V3W1), le<br />

terme RI *SI seulement est retenu, les régressions obtenues décrivant<br />

les ren<strong>de</strong>ments comme <strong>de</strong>s fonctions décroissantes <strong>de</strong>s dégâts<br />

simultanément occasionnés par les <strong>de</strong>ux maladies. La régression<br />

globale (V-W-, n=144 parcelles, d.d.l.=140) rend compte <strong>de</strong> 44 % <strong>de</strong><br />

la variation totale du ren<strong>de</strong>ment, et indique une contribution<br />

significative du terme RI *SI, avec un effet moins qu'additif <strong>de</strong>s dégâts<br />

causés par les <strong>de</strong>ux maladies sur la réduction du ren<strong>de</strong>ment.<br />

Lorsque les variations du ren<strong>de</strong>ment sont analysées pour chaque<br />

cultivar quelque soient les niveaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement et les<br />

traitements <strong>de</strong> maladies (Tab. 8-6, VIW-, V2W-, et V3W-), le<br />

ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence, Yr, peut être interprété comme incorporant<br />

les variations du ren<strong>de</strong>ment attribuables au niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong><br />

l'enherbement et aux répétitions. Pour V1 et V3, les réductions <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ment sont associées à l'accroissement <strong>de</strong>s dégâts causés par la


Tableau 8-5. Equations <strong>de</strong> régression(1) du ren<strong>de</strong>ment (Y) en fonction <strong>de</strong>s<br />

dégâts causés par la <strong>rouille</strong> (RI) et la cercosporiose (S/), et leurs interactions.<br />

Combinaisons: Paramktres <strong>de</strong>s équations<br />

niveau <strong>de</strong> contrôle<br />

<strong>de</strong>s mauvaises herbes<br />

- cultivar (V-W) a<br />

bl<br />

(RI)<br />

b2<br />

(SI')<br />

b3<br />

(RI*SI) R2<br />

v1 w1<br />

v1 w2<br />

V1 W3<br />

v2w1<br />

v2w2<br />

V2W3<br />

V3W1<br />

V3W2<br />

v3w3<br />

v-w-<br />

9009<br />

11404<br />

9584<br />

2351<br />

31 50<br />

15901<br />

2344<br />

10030<br />

5884<br />

8225<br />

-957<br />

-1 240<br />

-1 063<br />

NS<br />

NS<br />

-1 928<br />

NS<br />

-1 O90<br />

-421<br />

-81 2<br />

-1 085<br />

-1381<br />

-1 134<br />

NS<br />

NS<br />

-2116<br />

NS<br />

-1 290<br />

-1 82<br />

-1 003<br />

129 0.89<br />

1 75 0.74<br />

151 0.79<br />

-38 0.53<br />

-48 0.57<br />

279 0.79<br />

-24 0.26<br />

1 75 0.77<br />

NS 0.61<br />

1 20 0.44<br />

P<br />

n(3)<br />


Tableau 8-6.<br />

(Y) à <strong>de</strong>s niveaux variables <strong>de</strong> dégâts causés par la <strong>rouille</strong> (RI) et la cercosporiose (SI)pour<br />

<strong>de</strong>s niveaux variables d'infestation par les mauvaises herbes (W) et <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />

potentiel <strong>de</strong>s cultivars (V); les combinaisons: V-W- sont représentées par le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />

référence ( ~r) (1).<br />

Equations <strong>de</strong> régression décrivant la réponse du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> o\<br />

z<br />

<strong>de</strong>s mauvaises her- bj b2 b3 b4 b5 b6 z<br />

Combinaisons: Paramètres <strong>de</strong>s 6quations (2)<br />

. niveau <strong>de</strong> contrôle<br />

bes et cultivar a (Yr) (RI) (SI) (Yr *RI) (Yr *SI) (RI*SI) R2 o<br />

vi w-<br />

v2w-<br />

v3w-<br />

v-Wl<br />

v-w2<br />

v-w3<br />

v-w-<br />

2040 2.08 NS -780<br />

516 1,64 NS NS<br />

1556 ' 1.68 NS -589<br />

474 1.44 NS NS<br />

2482 1.61 NS -723<br />

2895 2.09 NS -902<br />

1829 1.48 NS -495<br />

- 0.27 NS 89 0.70


DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 217<br />

cercosporiose, et à l'accroissement simultané <strong>de</strong> ceux causés par la<br />

<strong>rouille</strong> avec le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence; dans les <strong>de</strong>ux équations, une<br />

interaction (RI *SI) est présente, indiquant un effet moins qu'additif<br />

<strong>de</strong>s dégâts sur la réduction du ren<strong>de</strong>ment. Pour V2, le ren<strong>de</strong>ment est<br />

décrit comme décroissant lorsque les dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et-la<br />

cercosporiose augmentent, tous <strong>de</strong>ux simultanément avec le ren<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong> référence.<br />

Lorsque les variations du ren<strong>de</strong>ment sont analysées pour chaque<br />

niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement, quelque soit le cultivar et les<br />

traitements <strong>de</strong> maladies (Tab. 8-6, V-W1, V-W2, et V-W3), Yrpeut<br />

être considCré comme incorporant les variations du ren<strong>de</strong>ment<br />

attribuables aux différences <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment potentiel <strong>de</strong>s variétés et aux<br />

répétitions. Lorsqu'il n'y a pas <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s mauvaises herbes (Wl)<br />

le ren<strong>de</strong>ment décroît lorsque, simultanément, RI et Yr augmentent,<br />

ainsi que SI et Yr; cette équation indique <strong>de</strong>s effets additifs <strong>de</strong>s dégâts<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies sur la réduction <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments. Aux niveaux <strong>de</strong><br />

contrôle moyen et élevé <strong>de</strong>s mauvaises herbes (W2 et W3)i les<br />

réductions <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment sont associées à un accroissement <strong>de</strong>s dégâts<br />

causés par la cercosporiose, et à un accroissement simultané du<br />

ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> réference et <strong>de</strong>s dégâts causés par la <strong>rouille</strong>.<br />

L'interaction entre les dégâts <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies est significative et<br />

indique un effet moins qu'additif sur la réduction <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments.<br />

Une <strong>de</strong>scription générale <strong>de</strong>s données est fournie par une<br />

équation finale (Tab. 8-6, V-W-), oh Yr incorpore l_es variations du<br />

ren<strong>de</strong>ment associées aux différences <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment potentiel <strong>de</strong>s<br />

variétés, aux niveaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement, et aux répétitions.<br />

Cette régression indique que, globalement, le ren<strong>de</strong>ment décroît avec<br />

<strong>de</strong>s dégâts croissants <strong>de</strong> cercosporiose, représentés par Sl, ainsi qu'avec<br />

l'accroissement simultané du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence et <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> (Yr*RI); ce déclin est compensé par un effet moins qu'additif<br />

<strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose.<br />

4 : Discussion<br />

a- Expérience préliminaire<br />

L'expérience préliminaire dé-montre que les maladies fongiques<br />

foliaires, considérées dans leur ensemble, sont capables <strong>de</strong> causer un<br />

dommage (Zadoks, 1985; chap. 1) important à l'arachi<strong>de</strong> en Côte<br />

d'Ivoire, comme l'indiquent <strong>de</strong>s informations antérieures (Savary,<br />

1986; voir également le chap. 7). Dans cette expérience, trois<br />

composants d'un pathosystème multiple sont présents: les cercospo-<br />

rioses précoce et tardive, et la <strong>rouille</strong>.<br />

Outre un accroissement du ren<strong>de</strong>ment lié à un itinéraire d'intensi-


218 ' PATHOLOGIE DES CULTURES .TROPICALES<br />

fication et une réduction liée aux maladies, cette expérience indique<br />

une interaction significative entre le niveau d'intensification <strong>de</strong> la<br />

culture et une protection fongici<strong>de</strong>. Cette interaction est matérialisée<br />

dans la figure 8-2 par I'écart croissant entre les ren<strong>de</strong>ments moyens <strong>de</strong>s<br />

parcelles protégées et <strong>de</strong>s parcelles non protégées au cours <strong>de</strong><br />

l'itinéraire d'intensification, pour les trois variétés. En d'autres termes,<br />

cette expérience démontre que le dommage causé par le pathosystème<br />

multiple augmente avec l'amélioration <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> production<br />

(De Wit, 1982) obtenue par le biais <strong>de</strong> la superposition <strong>de</strong> facteurs<br />

d'intensification. Le dommage global, au niveau d'intensification le<br />

plus bas, est <strong>de</strong>: 834-550 = 284 kgha, contre 1886-1 109 = 777 kg/ha<br />

au niveau le plus élevé.<br />

La faible différence <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment entre les cultivars <strong>de</strong> cycle plus<br />

ou moins long utilisés dans cette expérience est, en gran<strong>de</strong> partie,<br />

attribuable aux conditions <strong>de</strong> pluviométrie défavorables à la fin <strong>de</strong> la<br />

pério<strong>de</strong>. culturale; ces conditions n'ont sans doute pas permis aux<br />

cultivars <strong>de</strong> cycle moyen ou long d'exprimer leurs performances<br />

potentielles. Une saison <strong>de</strong>s pluies courte et irrégulière, contrainte<br />

majeure pour la production d'arachi<strong>de</strong> (Gibbons, 1980) est un aléas<br />

auquel les agriculteurs <strong>de</strong>s régions <strong>de</strong> savanes sont couramment<br />

confrontés (Monteny & Lhomme, 1980; Savary, 1986).<br />

b- Secon<strong>de</strong> expérience<br />

h1- Esaluation <strong>de</strong>s conclusions tirées <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> variance du<br />

ren<strong>de</strong>ment. L'analyse <strong>de</strong> variance suppose I'indépen<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s<br />

traitements dans leurs diverses combinaisons. Dans cette expérience,<br />

cultivars et niveaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'enherbement peuvent Ctre<br />

considérés comme mutuellement indépendants. Bien que les opérations<br />

effectuées pour manipuler les niveaux <strong>de</strong>s maladies puissent l'être<br />

également, leurs conséquences sur les épidémies ne le sont pas, comme<br />

le démontrent les analyses transversales et longitudinales. Le problème<br />

est amplifié par <strong>de</strong>s réponses différentes aux traitements <strong>de</strong> maladies en<br />

fonction <strong>de</strong>s cultivars.<br />

Puisque l'objectif <strong>de</strong> cette expérience est <strong>de</strong> comparer et<br />

d'analyser les effets <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> dégâts sur le ren<strong>de</strong>ment 2<br />

différents niveaux d'intensification, <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong>s<br />

traitements sur les niveaux effectifs <strong>de</strong>s maladies (Johnson et al., 19861,<br />

et la comparaison <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> variance avec ceux tirés<br />

<strong>de</strong> régressions sont nkcessaires.<br />

L'analyse <strong>de</strong> variance du ren<strong>de</strong>ment indiqúe que les dégâts causés<br />

par la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose ont <strong>de</strong>s effets moins qu'additifs sur le<br />

dommage, c'est-à-dire la réduction du ren<strong>de</strong>ment (Tab. 8-4, interaction<br />

R*S). Cependant, l'aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> I'épidémie <strong>de</strong>


' DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 219<br />

<strong>rouille</strong> (R) est reduite lorsque le niveau <strong>de</strong>. cercosporiose est élevé<br />

(effet significatif <strong>de</strong> S sur R, ,Tab. 8-3), et cette réduction est plus forte<br />

lorsque le niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est fo.rt (interaction R%S significative sur<br />

R, Tab. 8:3). Par ailleurs, l'aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong><br />

l'épidémie <strong>de</strong> cercosporiose (S) est significativement modifiée par le<br />

niveau <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, S étant légèrement accrû dans les parcelles R2S2 par<br />

rapport aux parcelles RIS2 (Fig. 8-3). Néanmoins, une interaction<br />

négative <strong>de</strong>s dégâts (RI *SI) sur la réduction <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment est<br />

confirmée dans une régression portant sur l'ensemble <strong>de</strong>s données <strong>de</strong><br />

l'expérience (Tab. 8-5, V-W-).<br />

L'analyse <strong>de</strong> variance indique une interaction entre le niveau <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong>, le cultivar, et le niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> Ilenherbement sur le<br />

ren<strong>de</strong>ment (Tab., 8-4, interaçtion R*V*W). Cette interaction peut être<br />

interprétée comme un accroissement marqué du ren<strong>de</strong>ment avec le<br />

contrôle <strong>de</strong> l'enherbement dans les trois cultivars au niveau faible <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> (cet accroissement nettement étant plus faible pour Vl), par<br />

opposition à un accroissement modéré du ren<strong>de</strong>ment avec le contrôle<br />

<strong>de</strong> l'enherbement pour V2 et V3 au niveau élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, tandis que<br />

l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment dans le cas <strong>de</strong> V1 est analogue pour les<br />

<strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> considérés. Cependant, l'aire sous la courbe <strong>de</strong><br />

progression <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> augmente avec le contrôle <strong>de</strong><br />

l'enherbement (effet significatif <strong>de</strong> W sur R), et V3 présente une<br />

réponse plus forte au traitement "<strong>rouille</strong>" que V1 et V2 (interaction<br />

V*R significative sur R, Tab. 8-3). La régression finale (Tab. 8-6. n =<br />

144) indique néanmoins une contribution R *Yr significative sur les<br />

variations du ren<strong>de</strong>ment, dans laquelle Yr incorpore l'accroissement <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ment associé au contrôle <strong>de</strong> l'enherbement et au ren<strong>de</strong>ment<br />

potentiel <strong>de</strong>s cultivars.<br />

L'interaction du troisième ordre (R*S*V*W) est interprétée en<br />

termes d'interactions différentes entre les dégâts <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies sur<br />

le dommage, en fonction <strong>de</strong>s diverses combinaisons V-W. Cette<br />

interprétation ne correspond pas avec certaines <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong><br />

régression (Tab. 8-5) construites pour chacune <strong>de</strong> ces combinaisons<br />

(voir, par exemple, la combinaison V3W3). 11 <strong>de</strong>meure, cependant, que<br />

les équations du tableau 8-5 indiquent bien que, selon la-combinaison<br />

considérée, les relations entre les dégâtes <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose<br />

varient.<br />

b2- Résulats généram. En pratique, les traitements R1 et R2, d'une<br />

part, S1 et S2, d'autre part, aboutissent, effectivement, à <strong>de</strong>s niveaux<br />

très différents <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies. La régression générale (Tab. 8-6;<br />

V-W-), qui représente le jeu complet <strong>de</strong> données, ne contredit pas les<br />

conclusions principales <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> variance: (a) les dégâts <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose ont <strong>de</strong>s effets moins qu'additifs sur le<br />

dommage global, et (2) le dommage occasionné par la <strong>rouille</strong> augmente


220 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

simultanément avec le contrôle croissant <strong>de</strong> l'enherbement et le ren<strong>de</strong>-<br />

ment potentiel du cultivar.<br />

b3- Origiiie <strong>de</strong>s interactions entre épidémies. Les épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

sont plus faibles dans les parcelles R2S2 (niveaux élevés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

maladies) que dans les parcelles R2S1 (niveaux élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et bas<br />

<strong>de</strong> cercosporiose). Dans les parcelles R2S2, le ralentissement <strong>de</strong><br />

l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> est principalement attribuable à, la défoliation<br />

induite par la cercosporiose. Dans les parcelles R2S1, l'épidémie <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> peut, en outre, avoir ét6 favorisée par une suppression d'anta-<br />

gonistes <strong>de</strong> P. arachidis dans la phylloflore, du fait <strong>de</strong>s traitements au<br />

benomyl (Skajennikoff & Rapilly, 1981).<br />

L'atténuation, légère mais significative, <strong>de</strong> ll'épidémie <strong>de</strong><br />

cercnsporiose dans les parcelles R1 S2, en comparaison <strong>de</strong>s parcelles<br />

R2S2 peut être associée à un léger effet <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'oxycarboxine<br />

sur C. personatum, et/ou à un accroissement <strong>de</strong> sensibilité à la<br />

cercosporiose <strong>de</strong> plantes fortement infectées par la <strong>rouille</strong> (R2S2). Un<br />

tel effet n'est pas documenté dans le cas <strong>de</strong>s relations P. arachidis - C.<br />

personatum, mais 1'est.dans d'autres pathosystèmesa similaires, comme<br />

par exemple dans le cas <strong>de</strong>s relations entre la <strong>rouille</strong> brune (Puccinia<br />

recondita) et 1a"septoriose (Septorià izodorunz) du blé (Van <strong>de</strong>r Wal et<br />

al., 1970; Van <strong>de</strong>r Wal & Cowan, 1974).<br />

b4- Relations dégâts - dommage. Dans la secon<strong>de</strong> expérience, une<br />

réduction légère <strong>de</strong> la croissance foliaire globale est associée au niveau<br />

élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>. Cette réduction n'apparaît qu'à la fin du cycle<br />

cultural. Bien qu'elle ne doive pas &re considérée, en soi, comme une<br />

composante <strong>de</strong> dommage majeure, elle peut refléter une réduction<br />

sensible <strong>de</strong> croissance d'autres organes, et en particulier <strong>de</strong>s racines,<br />

qui pourrait avoir eu <strong>de</strong> fortes conséquences.. Un niveau élevé <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> est également associé en fin <strong>de</strong> cycle à une légère défoliation,<br />

qui n'a pas dû contribuer substanciellement au dommage causé par<br />

cette maladie. Dans cette expérience, le dommage causé par la <strong>rouille</strong><br />

est attribuable sans doute à un détournement d'hydrates <strong>de</strong> carbone<br />

vers la sporulation (Savary et al., 1990), et, éventuellement, à une<br />

perturbation <strong>de</strong> l'équilibre hydrique <strong>de</strong>s plantes infectées, associée à<br />

une croissance racinaire réduite et à une transpiration accrue (Martin<br />

& Hendrix,*1966; Van <strong>de</strong>r Wal & Cowan, 1974; Cowan & Van <strong>de</strong>r<br />

Wal, 1975; voir également le chap. 5).<br />

Un'e forte défoliation est associée à l'apparition <strong>de</strong> différences<br />

significatives <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> cercosporiose entre les <strong>de</strong>ux traitements<br />

<strong>de</strong> cette maladie. La défoliation débute dès les sévérités faibles <strong>de</strong><br />

cercosporiose (Plaut & Berger, 1980; Backmann & Crawford, 1984).<br />

Les cultivars diffèrent dans leur réponse au traitement "cercosporiose"<br />

(interaction S*V sur l'aire sous la courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> l'épidémie,


. DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 22 1<br />

S, Tab. 8-3), mais cette! interaction n'est pas reflétée par les données <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ment. Il n'y a pas d'effet significatif <strong>de</strong>s cultivars sur la<br />

proportion finale <strong>de</strong> défoliation (%<strong>de</strong>n, ce qui indique <strong>de</strong>s proportions<br />

similaires <strong>de</strong> défoliation au niveau élevé <strong>de</strong> cercosporiose (S2) pour les<br />

trois cultivars. Des sévérités <strong>de</strong> cercosporiose différentes ont donc eu<br />

<strong>de</strong>s effets similaires sur la défoliation, et sur la réduction du ren<strong>de</strong>-<br />

ment; ce qui suggère que, véritablement, la défoliation est une<br />

composante majeure du dommage causé par la cercosporiose. Outre la<br />

réduction <strong>de</strong> surface foliaire photosynthétiquement active due à la<br />

multiplication <strong>de</strong>s lésions, plusieürs autres composantes <strong>de</strong> dommage<br />

ont été décrites dans le cas,<strong>de</strong> la cercosporiose tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>,<br />

notamment une réduction <strong>de</strong> croissance racinaire (Teare et al., 19841,<br />

une diminution <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> photosynth?se, une réduction <strong>de</strong> la<br />

matière sèche accumulée dans les tiges, et <strong>de</strong> sa remobilisation vers les<br />

gousses en croissance (Boote et al., 1980).<br />

b5- Niveaux d'intensijiication .et fonctions, <strong>de</strong> dommage. La secon<strong>de</strong><br />

expérience représente une assez gran<strong>de</strong> surface expérimentale, rendant<br />

inévitables <strong>de</strong>s hétérogéneités <strong>de</strong> sol. De ce fait, d'assez . fortes<br />

différences entre les ren<strong>de</strong>ments moyens par répétition sont observées<br />

(minimum : 1680 - maximum : 2090'kg/ha). Ces différences sont<br />

incorporées dans Yr, et les régressions obtenues peuvent Ctre<br />

considérées comme représentatives <strong>de</strong>s relations entre le ren<strong>de</strong>ment et<br />

les dégâts cLausés par-les <strong>de</strong>ux maladies sur une certaine gamme <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence. -<br />

La régression finale du tableau 8-6 (V-W-, n = 144) fournit un<br />

moyen commo<strong>de</strong> <strong>de</strong> décrire la réponse en ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la culture aux<br />

dégâts <strong>de</strong>s maladies et aux facteurs d'intensification. Dans le chapitre<br />

préCC<strong>de</strong>nt, une équation similaire est élaborée, dans laquelle intervient<br />

le ren<strong>de</strong>ment accessible, Ya, c'est-à-dire, le ren<strong>de</strong>ment d'une culture<br />

in<strong>de</strong>mne <strong>de</strong> maladies. Elle est <strong>de</strong> la forme: .<br />

Y= a + bl Ya + b2 Ya?RL+ b3 Ya*Sl+ b4 Rl*Sl<br />

et indiqué <strong>de</strong>s contributions croissantes <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> la<br />

cercosporiose au dommage, simultanément avec l'accroissement du<br />

ren<strong>de</strong>ment accessible.<br />

L'écab <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment: D.= Yr - X peut être considéré comme<br />

représentatif du dommage causé à la culture par les maladies. Une<br />

analyse <strong>de</strong> régression pas à pas supplémentaire aboutit à la fonction <strong>de</strong><br />

dommage suivante:.<br />

D = -491 O + 709 RI + 848 SI - 138 RI *Sl + 0.01 4 Yr *(RI *SI)<br />

(R2 = 0.58, d.d.1. = 139),


222 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

dans laquelle tous les paramètres sont significatifs à P


DOMMAGE : ESSAIS FACTORIELS 223<br />

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Chapitre 9. Une analyse <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte dans<br />

le pathosysteme multiple:<br />

arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive.<br />

111 - Analyses factorielles <strong>de</strong>s<br />

correspondances<br />

S. Savary & J.C. Zadoks<br />

Résumé<br />

Les résultats <strong>de</strong> la série d'expériences élémentaires décrite dans le<br />

chapitre 7 constituent une base <strong>de</strong> données, qui est exploitée à l'ai<strong>de</strong><br />

d'analyses factorielles <strong>de</strong>s correspondances. Une première analyse<br />

démontre l'existence d'un seuil au-<strong>de</strong>là duquel le dommage global<br />

causé par les contraintes phytosanitaires risque d'augmenter avec<br />

l'amélioration <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> production due à <strong>de</strong>s conditions<br />

d'environnement plus favorables et/ou à l'introduction <strong>de</strong> facteurs<br />

d'intensification. Une secon<strong>de</strong> analyse indique <strong>de</strong>s différences dans la<br />

nature <strong>de</strong>s dégâts causés par la cercosporiose tardive et par la <strong>rouille</strong><br />

sur la culture; les dégâts occasionnés par les <strong>de</strong>ux maladies ont <strong>de</strong>s<br />

effets moins qu'additifs sur le dommage global. Les résultats sont en<br />

accord avec <strong>de</strong>s résultats antérieurs, fondés sur la même base <strong>de</strong><br />

donnée (chapitre 7), exploitée à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> régressions multiples, et avec<br />

<strong>de</strong>s expérimentations factorielles indépendantes (chapitre 8). L'analyse<br />

factorielle <strong>de</strong>s correspondances, une technique nouvelle pour I'étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte, permet d'établir <strong>de</strong>s typologies <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ment, <strong>de</strong> dommage, et <strong>de</strong> dégâts, et d'établir entre elles <strong>de</strong>s<br />

associations. La pertinence <strong>de</strong> cette approche, au plan méthodologique,<br />

et son potentiel, en ce qui concerne la gestion d'un ensemble <strong>de</strong><br />

contraintes phytosanitaires, sont discutés.


226 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES '<br />

Mots clés<br />

analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances, catégories,. tableaux <strong>de</strong> contin:<br />

gence, dégâts, dommage, situation <strong>de</strong> production, ren<strong>de</strong>ment réel,<br />

ren<strong>de</strong>ment accessible, Arachis hypogaea, Cercosporidiurn personatum,<br />

Puccinia arachidis.


DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 227<br />

1 - Introduction<br />

Diverses approches (Mad<strong>de</strong>n, 1983; Campbell & .Mad<strong>de</strong>n, 1990)<br />

peuvent être envisagées pour abor<strong>de</strong>r les effets d'un pathosystème<br />

multiple (Savary et al., 1988; chap. 1) sur le dommage occasionné à<br />

une culture: l'analyse en composantes principales, l'analyse <strong>de</strong>s<br />

corrélations canoniques, et l'analyse par régression multiple (Stynes,<br />

1980; Wiese, 1980), l'analyse factorielle discriminante (Franc1 et al.,<br />

1987), et l'analyse <strong>de</strong> variance à partir d'expérimentations factorielles<br />

(Johnson et al., 1986).<br />

Dans le cas <strong>de</strong>s maladies foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, les résultats<br />

obtenus (chapitres 7 et 8) indiquent que la cercosporiose tardive et la<br />

<strong>rouille</strong> diffèrent dans leurs effets respectifs sur la culture en<br />

croissance, le pathosystème multiple: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose<br />

tardive fournissant ainsi un bon support pour une étu<strong>de</strong> portant sur les<br />

dégâts occasionnés par un système <strong>de</strong> contraintes phystosanitaires, et<br />

leurs conséquences sur le dommage (Zadoks, 1985) global. Le chapitre<br />

7 fournit une information générale sur les relations entre, d'une part,<br />

les situations <strong>de</strong> production, et les dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et la<br />

cercosporiose tardive, et d'autre part, le ren<strong>de</strong>ment et le dommage<br />

relatif. Cette analyse est fondée sur <strong>de</strong>s régressions multiples, élaborées<br />

à partir d'une série <strong>de</strong> six expériences où les dégâts causés par les <strong>de</strong>ux<br />

maladies sont manipulés, et dans lesquelles plusieurs facteurs<br />

d'intensification sont introduits à différents niveaux. La gamme <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ments accessibles (Zadoks & Schein, 1979; Zadoks, 138 1)<br />

obtenue au cours <strong>de</strong> ces expériences est très large, ce qui peut être<br />

attribué aux variations <strong>de</strong>s conditions d'environnement (notamment<br />

climatiques) entre les expériences, ainsi qu'aux effets <strong>de</strong>s facteurs<br />

d'intensification. L'analyse du chapitre 7 met en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s<br />

interactions entre le ren<strong>de</strong>ment accessible et les niveaux <strong>de</strong>s dégâts<br />

occasionnés par les <strong>de</strong>ux maladies, sur le ren<strong>de</strong>ment et le dommage<br />

relatif; ces interactions suggèrent <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong>s relations<br />

dégâts/dommage lorsque la situation <strong>de</strong> production évolue. Cette<br />

analyse indique, en outre, que les dommages causés par la <strong>rouille</strong> et par<br />

la cercosporiose tardive ont <strong>de</strong>s effets moins qu'additifs sur la<br />

réduction du ren<strong>de</strong>ment; cette hypothèse est confirmée dans la secon<strong>de</strong><br />

expérience décrite dans le chapitre 8.<br />

L'objectif <strong>de</strong> ce chapitre est d'introduire l'analyse factorielle <strong>de</strong>s<br />

correspondances (Benzécri, 1973) comme technique d'analyse <strong>de</strong>s<br />

pertes <strong>de</strong> récolte, appliquée ici au cas particulier <strong>de</strong> ce système <strong>de</strong><br />

contraintes <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, dans une gamme <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production.<br />

Les résultats obtenus sont comparés à ceux du chapitre 7, obtenus à<br />

partir du même jeu <strong>de</strong> donnés. Cette technique est également mise en<br />

oeuvre pour produire une information supplémentaire concernant les<br />

relations entre, d'une part, les situations <strong>de</strong> production <strong>de</strong> la culture


.<br />

.,<br />

Figure 9-1, Une série d'expériences permettant d'établir une base<br />

<strong>de</strong> donnees-sur les effets <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> la cercosporiose<br />

tardive sur le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

(voir également le Tableau 7-1). .,<br />

~ - _<br />

-<br />

Les experiences sont conduites dans une gamme <strong>de</strong> conditions<br />

d'environnement, notamment-climatique (direction horizontale) et<br />

d'intensité <strong>de</strong> culture (direction verticale). Différents niveaux <strong>de</strong><br />

divers facteurs d'jntensification sont superposés aux blocs <strong>de</strong> chaque<br />

expérience. Chaque bloc comporte 4 traitements <strong>de</strong> maladies,<br />

correspondant à <strong>de</strong>s infections artificielles avec les <strong>de</strong>ux parasites<br />

(rs: non inoculé; Rs: inoculé avec P.arachidis; rS: inoculé avec C.<br />

personatum; RS: inoculé avec P.arachidis and C. personatum), et un<br />

témoin protégé (C). Les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence (Yref) sont<br />

mesurés dans les blocs <strong>de</strong> référence (ligne horizontale grisée), dans<br />

lesquels les facteurs d'intensification sont fixés à <strong>de</strong>s niveaux par<br />

défaut i<strong>de</strong>ntiques (voir texte). Le ren<strong>de</strong>ment accessible (Ya) est<br />

mesuré dans les parcelles protégées (C); Yp représente le<br />

ren<strong>de</strong>ment par parcelle individuelle.<br />

_.


'U<br />

n<br />

ENVIRONNEMENT<br />

, Expériences<br />

H FI<br />

F2 D v<br />

, 1<br />

I .<br />

, , ,<br />

, , , , 8 Fortapport Fort apport Forte <strong>de</strong>nsité Fort ren<strong>de</strong>ment<br />

~ <strong>de</strong> fumure I ~ <strong>de</strong> fumure I I <strong>de</strong> ~ culture<br />

,<br />

Apport <strong>de</strong> fumure A~~ort <strong>de</strong> fumure Densité <strong>de</strong> Ren<strong>de</strong>ment<br />

I , p"teglyui"',<br />

..<br />

I I modéré modéré culture moyenne potentiel moyen<br />

.f----7 mmmm<br />

Contrôle <strong>de</strong> l'eau [Contrôle <strong>de</strong> I'enher-1 Pas d'apport Pas d'apport Faible <strong>de</strong>nsité Rdt. potentiel<br />

<strong>de</strong> fumure <strong>de</strong> culture faible (cvr local)<br />

Fig. 9-1<br />

r


230 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

d'arachi<strong>de</strong>, et d'autre part, les dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et la<br />

cercospohriose tardive,<br />

2 - Matériels et métho<strong>de</strong>s<br />

Une série <strong>de</strong> 6 expériences, conduite sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux années, et<br />

représentant une population totale <strong>de</strong> 90 parcelles Clémentaires, .est<br />

utilisée comme base <strong>de</strong> données pour étudier les effets <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> et<br />

<strong>de</strong> la cercosporiose tardive sur le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dans<br />

diverses situations <strong>de</strong> production. Chaque expérience (représentée par<br />

un co<strong>de</strong>) est constituée par 3 blocs distincts, représentant trois niveaux<br />

d'un facteur d'intensification, un niveau étant assigné à un bloc au<br />

hasard. (Fig. 9-1; voir également le tableau 7-1). Les facteurs<br />

d'intensification sont, respectivement, le contrôle <strong>de</strong> l'alimentation en<br />

eau (expérience W), le contrôle <strong>de</strong> l'enherbement (H), l'apport d'un<br />

fumure (expériences F1 et F2), la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> culture (D), et le<br />

ren<strong>de</strong>ment potentiel du cultivar (V). Chaque expérience fait intervenir<br />

quatre traitements <strong>de</strong> maladies dans chaque bloc, qui correspon<strong>de</strong>nt à<br />

<strong>de</strong>s niveaux manipulés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies: faibles niveaux <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et<br />

<strong>de</strong> cercosporiose (rs), niveau élevé <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et bas <strong>de</strong> cercosporiose<br />

(Rs), niveau bas <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et élevé <strong>de</strong> cercosporiose (rS), niveaux<br />

élevés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies (RS). A ces quatre traitements s'ajoute, dans<br />

chaque bloc, un témoin maintenu pratiquement in<strong>de</strong>mne par <strong>de</strong>s<br />

traitements réguliers avec un fongici<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact (C).<br />

Les expériences sont conçues <strong>de</strong> manière à saisir une variation<br />

aussi large que possible <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> culture et d'environnement,<br />

telles qu'on peut les rencontrer en Côte d'Ivoire: les conditions<br />

climatiques varient d'une expérience à l'autre; les niveaux <strong>de</strong>s facteurs<br />

d'intensification varient entre les blocs d'une même expérience; et les<br />

intensités <strong>de</strong>s maladies varient d'une parcelle à l'autre dans un même<br />

bloc. Le détail <strong>de</strong>s opérations nécessaires pour manipuler les niveaux<br />

<strong>de</strong>s facteurs d'intensification et <strong>de</strong>s maladies sont donnés dans le<br />

chapitre 7.<br />

Le dossier <strong>de</strong> données est constitué par <strong>de</strong>s estimations<br />

hebdomadaires <strong>de</strong> la croissance foliaire, <strong>de</strong> la défoliation, <strong>de</strong>s sévérités<br />

<strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose, et par <strong>de</strong>s estimations du ren<strong>de</strong>ment par<br />

parcelle individuelle (Yp). Pour chaque parcelle (indice p),<br />

l'information représentée par <strong>de</strong>s variables liées au temps est résumée<br />

par*le calcul <strong>de</strong>s aires sous leur courbes <strong>de</strong> progression: aires sous la<br />

courbe <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> l'indice foliaire total émis par la culture<br />

(tLAlp), défolié (dLAIp), et en place dans le couvert (ZLAlp); aires<br />

sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (R) et <strong>de</strong><br />

cercosporiose (S). A l'intérieur <strong>de</strong> chaque bloc d'un expérience<br />

donnée, le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la parcelle protégée (C) est considéré comme


DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 23 1<br />

le ren<strong>de</strong>ment accessible (-Ya), c'est-à-dire, le ren<strong>de</strong>ment qui aurait été<br />

obtenu sans la présence <strong>de</strong>s maladies. Chaque expérience, par ailleurs,<br />

comporte un bloc où les facteurs d'intensification sont établis à <strong>de</strong>s<br />

niveaux <strong>de</strong> référence (Fig. 9-1 , ban<strong>de</strong> grisée); ces niveaux <strong>de</strong> référence<br />

sont: un contrôle <strong>de</strong> l'alimentation hydrique sub-optimal (dans<br />

l'expérience W) un contrôle <strong>de</strong> l'enherbement sub-optimal (H), pas<br />

d'apport <strong>de</strong> fumure (F1 et E), une faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> culture @), et un<br />

cultivar local dont le ren<strong>de</strong>ment potentiel est bas (V). Le ren<strong>de</strong>ment<br />

accessible obtenus dans ces blocs est appelé ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence,<br />

Yrej Trois variables <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments sont donc prises en considération<br />

(Fig. 9-1; Tab. 9-1): Yref qui rend compte <strong>de</strong>s variations<br />

d'environnement entre les expérience, Ya qui rend compte <strong>de</strong>s -effets<br />

combinés <strong>de</strong> I'environnemeñt et <strong>de</strong>s facteurs d'intensification, et Yp qui<br />

rend compte <strong>de</strong>s effets combinés <strong>de</strong> l'environnement, <strong>de</strong>s facteurs<br />

d'intensification, et <strong>de</strong>s maladies.<br />

a- Analyse préliminaire<br />

Une analyse préliminaire est effectuée pour étudier les relations entre<br />

Yrej Yp, et la prgsence, ou l'absence, <strong>de</strong> maladies (O, Tab. 9-1). Deux<br />

catégories seulement <strong>de</strong> parcelles sont donc considérées, les parcelles<br />

protégées contre les maladies (DO) ou non (Dl). Dans l'analyse, chaque<br />

expérience est représentée par 6 individus seulement, <strong>de</strong>ux' par bloc<br />

(DO ou Dl), qui sont associés à la même valeur <strong>de</strong> YreJ Les valeurs<br />

<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments dans les parcelles protégées sont les valeurs estimées<br />

(Yp = Ya), et, pour cette analyse préliminaire, un ren<strong>de</strong>ment moyen<br />

pour les parcellesnon protégées est estimé dans chaque bloc:<br />

Yp = [Up (rs) + Yp (Rs) + Yp (rS) + Yp (RS)] / 4).<br />

b- Analyse <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s données<br />

Au cours d'une secon<strong>de</strong> analyse, les relations entre le ren<strong>de</strong>ment, le<br />

ren<strong>de</strong>ment accessible, les niveaux <strong>de</strong>s facteurs d'intensification, les<br />

caractéristiques du couvert végétal (Tab. 9-l), et les dégâts causés par<br />

les maladies, sont envisagées.<br />

De manière à traiter ces données, et en particulier les gran<strong>de</strong>s<br />

variations <strong>de</strong> Yref (2070, 1130, 1080, 3390, 3270, et ,2470 kg<br />

goussedha, respectivement pour les expériences W, H, F1, F2, D, et<br />

V), une procédure <strong>de</strong> normalisation <strong>de</strong> la réponse du ren<strong>de</strong>ment'en<br />

fonction <strong>de</strong>s variations '<strong>de</strong>s facteurs d'intensification et <strong>de</strong>s maladies a<br />

été recherchée. Les transformations suivantes sont effectuées:<br />

Ypr = Yp / Yref ;<br />

Yar = Ya / Yrej


232 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES.<br />

Tableau 9-1. Liste -<strong>de</strong>s variables utilisées pour effectuer <strong>de</strong>s<br />

analyses factoriellës <strong>de</strong>s correspondances.<br />

_ _ ' ' ><br />

- -<br />

Acronyme Significations ' Unités<br />

..<br />

Yp. Ren<strong>de</strong>ment par parcelle kg I ha<br />

Ya Ren<strong>de</strong>ment accessible (parcelles protégées) kg I ha<br />

Yref Ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence (parcelLes protégées correspon- kg / ha<br />

dant à <strong>de</strong>s facteurs d'intensification fixés à leurs niveaux<br />

<strong>de</strong> référence)<br />

Ypr Ren<strong>de</strong>ment relatif par parcelle -<br />

Yar Ren<strong>de</strong>ment accessible relatif -<br />

RD Dommage relatif par parcelle -<br />

D Présence <strong>de</strong>s maladies ' -<br />

R , Dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>.(') I<br />

%.jour<br />

I<br />

S Dégâts <strong>de</strong> cercosporiose ('1 %.jour<br />

TL<br />

DL<br />

Aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s indices foli-<br />

aires total (TL), mort (DL), et en place dans le couvert (LL),<br />

LL relatives aux courbes correspondantes dans les parcelles . -<br />

<strong>de</strong> référence<br />

w Niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'alimentation en eau -<br />

h Niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> I'enherbement -<br />

f Niveau d'apport <strong>de</strong> fumure -<br />

d Niveau <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> culture -<br />

I _<br />

v Niveau <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment potentiel du cultivar -<br />

(1) Aire sous la courbe <strong>de</strong> progression'<strong>de</strong> maladie au cours du cycle cultural.<br />

I<br />

-<br />

-


DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 233<br />

Ypr est le ren<strong>de</strong>ment par parcelle individuelle,-relatif-au rend<br />

. référence <strong>de</strong> chaque expérience; ses variations autour <strong>de</strong> 1 ?<br />

la proportion dont le ren<strong>de</strong>ment est accrû par les facteurs<br />

d'intensification, et dont il est réduit par- les maladies. Yar - est le<br />

ren<strong>de</strong>ment accessible relatif, qui représente le ren<strong>de</strong>ment relatif qui<br />

aurait été atteint en l'absence <strong>de</strong> maladies, à unaniveau donné <strong>de</strong>s<br />

facteurs d'intensification. La proportion <strong>de</strong> rendëmënt accessible relatif<br />

(et <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment accessible) perdu du fait <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s maladies;<br />

le dommage relatif par parcelle, est calculé comme:<br />

' RD = (Yar - Ypr) /Yar = (Ya - Yp) /-Ya.<br />

De la même manière, <strong>de</strong>s rapports représentant les variations <strong>de</strong>s<br />

indices foliaires par rapcort à une valeur <strong>de</strong> référence sont calculés:<br />

TL = tLAIp /tLAIrëf ;<br />

DL = dLAIp /dUIref;<br />

LL = lLAIp /lL,AIref,<br />

oÙ tLAIref; dLAIref; et lLAIref représentent les aires sous les courbes<br />

<strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s indices foliaires (respectivement: total, détaché et en<br />

place dans le couvert) dans les parcelles <strong>de</strong> référence.<br />

-_<br />

- La sévérité d'une maladie, par définition, est une Gariable sans<br />

dimension, c'est-à-dire, normalisée par rapport à la taille <strong>de</strong> l'hôte (son<br />

indice foliaire en place). Les résultats obtenus dans le chapitre 7<br />

indiquent que les aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies ne sont pas significativement corrélées aux<br />

expériences et aux blocs (représentés par le ren<strong>de</strong>ment accessible),<br />

c'est-à-dire, en d'autres termes, que les manipulations <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong>s<br />

maladies aboutissent à dès résultats relativement homogènes en termes<br />

d'intensités <strong>de</strong>s -maladies. Les données concernant les intensités <strong>de</strong>s<br />

maladies n'ont donc pas .été transformées; les aires sous les courbes <strong>de</strong><br />

progression <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (R) et <strong>de</strong> cercosporiose (S) sont<br />

utilisées pour représenter les dégâts occasionnés au cours du cycle<br />

cultural (Van <strong>de</strong>r Plank, 1963).<br />

c- Etablissement <strong>de</strong> classes et codage <strong>de</strong>s variables<br />

Avant d'entreprendre une analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances, les<br />

valeurs prises par chaque variable quantitative doivent être comparées<br />

à une série <strong>de</strong> classes, qui-permet <strong>de</strong> remplacer ces valeurs reelles par<br />

<strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s numériques (<strong>de</strong> Lagar<strong>de</strong>, 1983; Tab. 9-2). Pour chaque<br />

variable à co<strong>de</strong>r, les classes sont définies <strong>de</strong> manière à représenter <strong>de</strong><br />

façon adéquate la distribution <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong> la variable, chaque<br />

classe <strong>de</strong>vant comporter au moins 5 individus (parcelles) par classe<br />

dans l'analyse préliminaire, et 10 dans la secon<strong>de</strong> analyse. Les résultats<br />

d'analyses <strong>de</strong> variance à <strong>de</strong>ux dimensions effectuées pour chaque expé-


234 . PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

rience séparée (chap. 7) peuvent également être utilisés pour définir<br />

ces classes. Par exemple, le choix <strong>de</strong> l'intervalle 1401-2300 kgha<br />

comme classe centrale (Yp3) pour le ren<strong>de</strong>ment (Yp, Tab. 9-2), est<br />

déterminé par: (a) l'absence <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong>s cette classe dans les<br />

expérience où les ren<strong>de</strong>ments sont les plus bas (expériences H et Fl),<br />

(b) leur présence dans l'expéfience où les ren<strong>de</strong>ments sont moyens, et<br />

où ils représentent la gamme supérieure (expérience W), (c) leur<br />

présence dans les expériences où les ren<strong>de</strong>ments sont élévés, et o0 ils<br />

représentent la gamme inférieure (expériences F2, D, et V). Cette<br />

classe centrale, par ailleurs, inclut la moyenne générale <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments<br />

obtenus sur l'ensemble <strong>de</strong>s expériences: 1723 kg/ha. En ce qui<br />

concerne les aires sous les courbes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s épidémies, une<br />

classification est élaborée, qui tient compte <strong>de</strong>s différences d'intensités<br />

observées selon les traitements <strong>de</strong> maladies. Dans le chapitre 7, le<br />

logarithme <strong>de</strong> l'aire sous la courbe <strong>de</strong> progression d'épidémie est<br />

utilisé comme définition opérationnelle <strong>de</strong>s dégâts; dans cette analyse,<br />

les dégâts causés par une maladie sont définis opérationnellement<br />

comme la classe B laquelle appartient cette aire.<br />

d- Tableaux <strong>de</strong> contingence<br />

Pour effectuer l'analyse préliminaire, <strong>de</strong>ux tableaux <strong>de</strong> contingence<br />

sont construits, à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> trois variables: (Yp *Yrefl et (Yp *D). Les<br />

<strong>de</strong>ux tableaux sont associés ensemble, et la matrice résultante:<br />

[(Yp * Yrefl + (Yp * D)l<br />

est utilisée pour définir les axes, calculer les contributions et calculer<br />

les coordonnées <strong>de</strong>s classes (Benzécri, 1973; Lebart & Fénelon, 1975;<br />

<strong>de</strong> Lagar<strong>de</strong>, 1983).<br />

Pour la secon<strong>de</strong> analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances, <strong>de</strong>ux<br />

séries <strong>de</strong> tableaux <strong>de</strong> contingence sont utilisés: ceux qui sont utilisés<br />

comme canevas <strong>de</strong> l'analyse elle-même, c'est-à-dire, pour définir les<br />

axes, et ceux qui permettent d'introduire dans l'analyse <strong>de</strong>s variables<br />

additionnelles, dont les classes peuvent être projetées sur ce système<br />

d'axes. Trois variables sont choisies pour définir les axes: Ypr<br />

(ren<strong>de</strong>ment relatif par parcelle), R (dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>), et S (dégâts <strong>de</strong><br />

cercosporiose), avec les tableaux <strong>de</strong> contingence: (Ypr *R) et (Ypr *S).<br />

Dix variables sont choisies comme variables complémentaires (les<br />

coordonnées <strong>de</strong> leurs classes respectives sont calculées dans le système<br />

d'axes défini par les classes <strong>de</strong> Ypr, R, et S): RD (dommage relatif),<br />

Yar (ren<strong>de</strong>ment accessible relatif), TL, DL, LL (aires sous les courbes<br />

d'indices foliaires relatives), w, h, d, et v (facteurs d'intensification<br />

introduits dans les expériences successives, chacun avec trois niveaux<br />

possibles, Fig. 9-1).


DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 235<br />

Tableau 9-2. Etablissement <strong>de</strong>s classes et codage <strong>de</strong>s variables<br />

quantitatives.<br />

Variables Classes Limites <strong>de</strong>s classes Variables Classes Limites d& classes<br />

Yp (1) Ypl O - 850 S SI O - 15<br />

YP2 851 - 1400 s2 16 - 100<br />

YP3 1401 - 2300 s3 101 - 230<br />

YP4 2301 - 3000 s4 231 - 380<br />

YP5 3001 - 4500 . s5 381 - 674<br />

Yar .Yarl 0.50 - 0.95 TL TLl O - 0.85<br />

Y& 0.96 - 1.00 TL2 0.86 -- 0.95<br />

Yar3 1.01 - 1.70 TL3 0.96 - 1.05<br />

TL4 1.06 - 1.20<br />

TL5 1.21 - 2.20<br />

Ypr Yprl O - 0.50 DL D L1 O - 1.5<br />

Ypr2 0.51 - 0.67 D L2 1.6 - 5.0<br />

Ypr3 0.68 - 0.78 D L3 5.1 - 10.0<br />

Ypr4 0.79 - 0.95 D L4- 10.1 - 15.0<br />

Ypr5 0.96 - 1.68 DL5 15.1 - 30.0<br />

RD RDl o - 0.01 LL LLl 0.50 - 0.65<br />

RD2 0.02 - 20.0 LL2 0.66 - 0.75<br />

RD3 20.1 - 30.0 ' LL3 0.76 - 0.85<br />

RD4 30.1 - 45.0 LL4 0.86 - 0.95<br />

RD5 45.0 - 69.8 LL5 0.96 - 1.05<br />

R R1 O - 15<br />

R2 16 - 180<br />

R3 181 - 330<br />

R4 331 - 480<br />

R5 481 - 901<br />

(1) Yref est codé avec les mêmes limites <strong>de</strong> classes.<br />

. .<br />

. .<br />

. *<br />

LL6 1.06 7 2.20<br />

, .<br />

....<br />

. .


236 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

e- Interprétation <strong>de</strong>s graphes<br />

Les données originales sont soit cardinales (quantitatives, par exemple,<br />

le ren<strong>de</strong>ment par parcelle), soit ordinales (par exemple le niveau d'un<br />

facteur .d'intensification), soit nominales (par exemple, le co<strong>de</strong> d'un<br />

traitement <strong>de</strong> maladie ou d'une expérience). Ces données sont<br />

transformées en variables ordinales ou nominales (classes) qui sont<br />

quantifiées par <strong>de</strong>s fréquences d'individus (parcelles). L'analyse<br />

factorielle <strong>de</strong>s correspondances permet <strong>de</strong> considérer chaque classe<br />

comme une variable individuelle, ou comme une étape d'un itinéraire<br />

<strong>de</strong> classes successives représentant une variable quantitative initiale.<br />

L'analyse peut être conduite en prenant en considération: (a) la position<br />

<strong>de</strong> chaque classe par rapport aux axes, (b) les itinéraires, qui sont<br />

constitués <strong>de</strong> classes successives représentant <strong>de</strong>s niveaux croissants, et<br />

(c) la position <strong>de</strong> chaque classe etlou itinéraire, par rapport à celles <strong>de</strong>s<br />

autres variables.<br />

L'interprétation <strong>de</strong>s graphes est fondée sur: (a) la proportion<br />

d'inertie totale prise en compte par les axes, (b) la contribution absolue<br />

aux axes <strong>de</strong>s classes choisies pour les définir (Tab. 9-3 et 4), et (c) la<br />

position (et la contribution relative) <strong>de</strong> chaque classe représentant l'une<br />

<strong>de</strong>s variables initiales, c'est-à-dire, les itinéraires <strong>de</strong> classes successives<br />

(<strong>de</strong> Lagar<strong>de</strong>, 1983; Lebart & Fénelon, 1976).<br />

Le résultat <strong>de</strong> l'analyse est ún graphe représentant une série <strong>de</strong><br />

tendances pour chacune <strong>de</strong>s variables initiales, matérialisées par <strong>de</strong>s<br />

itinéraires qui peuvent, ou non, indiquer <strong>de</strong>s correspondances. Ces<br />

correspondances peuvent ultérieurement être testées par <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong><br />

khi-<strong>de</strong>ux. Des tests <strong>de</strong> khi-<strong>de</strong>ux peuvent être effectués pour contrôler la<br />

correspondance entre <strong>de</strong>ux séries (itinéraires) <strong>de</strong> classes représentant<br />

les variations globales <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s variables initiales, ou entre <strong>de</strong>s<br />

fractions d'itinéraires. Dans la plupart <strong>de</strong>s cas, <strong>de</strong>s regroupements <strong>de</strong><br />

classes ont été effectués <strong>de</strong> manière à tester l'hypothèse appropriée,<br />

et/ou obtenir <strong>de</strong>s fréquences attendues supérieures à 3 pour chaque<br />

combinaison <strong>de</strong> classes dans les calculs <strong>de</strong> khi-<strong>de</strong>ux.<br />

3 - Résultats<br />

a- Analyse préliminaire<br />

al- Interprétation <strong>de</strong>s axes. Dans l'analyse préliminaire (Tab. 9-3), les<br />

<strong>de</strong>ux premiers axes ren<strong>de</strong>nt compte <strong>de</strong> 84.4 % <strong>de</strong> l'inertie totale. L'axe<br />

1 rend compte <strong>de</strong> 62.6 % <strong>de</strong> l'inertie totale; il oppose les ren<strong>de</strong>ments<br />

<strong>de</strong> référence faibles (Yref2) aux ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence forts<br />

(YrefS), ainsi que les ren<strong>de</strong>ments par parcelle faibles (Ypl et Yp2) aux<br />

ren<strong>de</strong>ments forts ou très forts (Yp4 et Yp5). Cet axe représente donc


DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 237<br />

I _<br />

Tableau 9-3. Première analyse : masses et contributions absolues<br />

aux axes.<br />

- -<br />

.f\xe 1 Axe 2<br />

. . Í I -<br />

Contributions Contributions<br />

absolues absolues I<br />

Classes Fréquences Masses p?) , Signe , (??O) Signe<br />

Colonnes (1) - Ypt 7 0.1 67 31.3. , - 5.9 . -'<br />

YP2 8 0.250 23.4 0.1 - -<br />

I<br />

' Yp3 7 0.194 2.1 + -- 46.3 +<br />

YP4 7 0.194 16.0 + . 5.3 +<br />

. . YP5 7 0.194 , 27.3 + 42.4 . -<br />

Lignes (1) Yref2 12 0.167 50.8 '. - - 1-1:5<br />

-<br />

I,<br />

- 1<br />

Yref3 6 0.083 1.9 - ' 29.3 ' +<br />

Yref4 6 0.083 15.2 + .O +<br />

Yref5 12 0.167 28.6 . + . 0.3<br />

DO 18. 0.250 -1.7 + 29.4<br />

. D1 -1 8 ' 0.250 1.7 29.4 +<br />

Inertie représentée<br />

par les axes (2). 62.6 Yo . .21.8 Yo "<br />

La matrice utilisée dans l'analyse est: [(Yp *Yref) +(Yi *D) 1.<br />

(2) Les pourcentages d'inertie représentés par les axes 3 et 4<br />

sont respectivement <strong>de</strong> 14.9 et 0.6 Yo.<br />

I<br />

. .<br />

. ..<br />

I . . ~<br />

. . -. . .<br />

.~ .I .<br />

. .<br />

. ..<br />

. ..<br />

. . - :.<br />

. .<br />

- .<br />

,, . - , . - , .<br />

.. .<br />

..<br />

. -. -<br />

1 ..<br />

.._ ._<br />

. ...<br />

. . .<br />

..<br />

.. .<br />

. .<br />

1 r<br />

i .<br />

. .<br />

4 .<br />

.' .. ,<br />

~ ..


. .<br />

Figure 9-2. Première analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances.<br />

a Positions et itinéraires <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> chaque variable.<br />

b<br />

Yp : ren<strong>de</strong>ment par parcelle;<br />

Yref : ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence;<br />

D : présence (DO) / absence (Dl) <strong>de</strong>s maladies.<br />

Première phase <strong>de</strong> l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment.<br />

C Secon<strong>de</strong> phase <strong>de</strong> l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment (voir texte).


Y ref2<br />

-1,5 -0,5<br />

Fig. 9-2<br />

2<br />

El<br />

1


240 ' ' PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

un accroissement global du ren<strong>de</strong>ment par parcelle et du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />

référence. La classe <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence très faibles (Yrefl)<br />

est une classe vi<strong>de</strong>, ces ren<strong>de</strong>ments étant mesurés sur <strong>de</strong>s parcelles<br />

protégées contre les <strong>de</strong>ux maladies.<br />

L'axe 2 rend compte <strong>de</strong> 21.8 5%- <strong>de</strong> l'inertie totale. 11 incorpore la<br />

contribution <strong>de</strong> la variable présencelabsence <strong>de</strong> maladies (Dl et DO), et<br />

oppose les ren<strong>de</strong>ments par parcelle et <strong>de</strong> référence moyens (Yp3 et<br />

Yref3, dans le sens positif) aux ren<strong>de</strong>ments par parcelle très élevés<br />

(Yp5, dans le sens négatif). L'axe 2 représente un accroissement (dans<br />

le sens négatif <strong>de</strong> l'axe) du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence et du ren<strong>de</strong>ment<br />

par parcelle B partir <strong>de</strong> niveaux moyens, en relation avec la présence<br />

ou l'absence <strong>de</strong> maladies.<br />

Deux vecteurs propres supplémentaires, représentant <strong>de</strong>ux axes<br />

(3 et 4), sont i<strong>de</strong>ntifiés. Ces axes ren<strong>de</strong>nt compte <strong>de</strong> 14.9 et 0.6 % <strong>de</strong><br />

l'inertie totale, respectivement. Les faibles contributions relatives <strong>de</strong><br />

ces axes (contributions <strong>de</strong>s axes à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s classes; Benzécri,<br />

1973; Lebart & Fénelon, 1975; non indiquées dans le Tab. 9-3)<br />

indiquent qu'ils apportent peu à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s données, et ne sont<br />

pas pris en considération.<br />

a2- Interprétation <strong>de</strong>s itinéraires, La figure 9-2 indique la position <strong>de</strong>s<br />

classes pour chaque variable en fonction <strong>de</strong> leurs coordonnées selon les<br />

axes 1 et 2. Les itinéraires d'accroissement du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence<br />

et du ren<strong>de</strong>ment par parcelle sont indiqués, ainsi que l'opposition:<br />

présencehbsence <strong>de</strong> maladies. Comme les itinéraires <strong>de</strong>s variables Yp<br />

et Yrefprésentent <strong>de</strong> fortes similarités <strong>de</strong> courbure et <strong>de</strong> direction, la<br />

figure 9-2a indique une forte correspondance globale entre les<br />

évolutions du ren<strong>de</strong>ment par parcelle et du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence.<br />

Deux phases dans l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment par parcelle peuvent<br />

être distinguées: <strong>de</strong> très faible à moyen (Ypl - Yp3, Fig. 9-2,b), puis<br />

<strong>de</strong> moyen à très élevé (Yp3 - Yp5, Fig. 9-2 c). La première phase<br />

d'accroissement <strong>de</strong> Yp correspond étroitement (c'est-à-dire: les <strong>de</strong>ux<br />

itinéraires sont <strong>de</strong> même sens et presque parallèles), à l'accroissement<br />

du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s niveaux faibles jusqu'à moyens<br />

(Yref2 - YreD); cet accroissement <strong>de</strong> -Yp apparaît indépendant (les<br />

<strong>de</strong>ux itinéraires sont pratiquement perpendiculaires) <strong>de</strong> la présence ou<br />

l'absence <strong>de</strong> maladies (O). La secon<strong>de</strong> phase d'accroissement <strong>de</strong> Yp ,<br />

tout en correspondant à l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence<br />

<strong>de</strong>puis tin niveau moyen jusqu'aux niveaux élevé ou très élevé (Yref3 -<br />

YrefS), correspond en outre étroitement à l'itinéraire <strong>de</strong>s maladies,<br />

avec une relation négative: l'absence <strong>de</strong> maladies (DO) correspond- à <strong>de</strong>s<br />

ren<strong>de</strong>ments par parcelle très élevés (Yp5), par opposition la présence<br />

<strong>de</strong> maladie (Dl), qui peut être associée à n'importe quelle classe <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ment, <strong>de</strong> très faible (Ypl) à moyen (Yp3).<br />

Cette analyse préliminaire indique que, dans une première phase,


DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 241<br />

l'effet <strong>de</strong>s I maladies sur l'accroissement <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments par parcelle <strong>de</strong><br />

très faibles à moyens (Ypl-Yp3), pour <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence<br />

faibles à moyens (Yref2-Yref3) est faible; mais que, dans une secon<strong>de</strong><br />

phase, l'accroissement <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments par parcelle <strong>de</strong> moyens àtrès<br />

élevés (Yp3-Yp5), pour <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence variant <strong>de</strong><br />

moyens à très forts (Yref3-YrefS), est, à l'évi<strong>de</strong>nce, dépendant <strong>de</strong> la<br />

présence ou <strong>de</strong> l'absence <strong>de</strong> maladies.<br />

L'association générale; pour les <strong>de</strong>ux phases, <strong>de</strong>s accroissements<br />

<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments par parcelle et <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence peut être<br />

contrôlée (x2=29. 1 , P


242 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Tableau 9-4. Secon<strong>de</strong> analyse: masses et contributions<br />

absolues aux axes.<br />

a -<br />

* _-<br />

Classes Fréquences Masses (%) Signe I<br />

Axe 1 Axe2<br />

Contributions<br />

absolues<br />

COmribUtiOns<br />

absolues<br />

ph) Signe<br />

Colonnes Yprl 15 0.167 19.1 13.5 +<br />

Yp;2 15 0.167 6.3 55.8<br />

Ypr3 26 0.289 4.5 0.5<br />

Ypr4 15 0.167 0.1 + 29.8 +<br />

Ypr5 19 0.21 1 70.0 + 0.5 -<br />

Lignes (1) R1 18 ’ o. 1 O0<br />

inertie représentée<br />

R2 14 0.078<br />

R3 21 0.117<br />

. R4 20 0.1 11<br />

R5 17 0.094<br />

SI ‘19 O. 106<br />

. 52 20 0.111<br />

s3 20 > 0.111<br />

s4 15 . 0.083<br />

s5 16 0.089<br />

35.3 + 0.4<br />

1.5 . + 12.3 +<br />

4.4 10.6 +<br />

8.4 1<br />

-<br />

0.0 . +<br />

. ‘3.1 39.9<br />

34.3 + 0.6 +<br />

. 0:o 27.8<br />

6.0 2.9 +<br />

5.6 4.0 +<br />

1.3 1.4 +<br />

par les axes (2) 62.2 Yo 20.6 Yo<br />

(1) La matrice utilisée pour l’analyse est:<br />

[( Ypr *RI+( Ypr *S)].<br />

(2) Les pourcentages d’inertie représentés par les axes 3 et 4 sont<br />

respectivemenf<strong>de</strong> 13.5 et 3.7 YD.<br />

~ ~~


DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 243<br />

parcelles protégées (C). - *<br />

L'axe 2 rend compte <strong>de</strong> contrastes entre diverses classks <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ment relatif, en association avec divers types <strong>de</strong> dégâts causés par<br />

les <strong>de</strong>ux maladies. Cet axe incorpore, en particulier, une<br />

correspondance entre <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments relatifs faibles (Ypr2) <strong>de</strong>s dégâts<br />

<strong>de</strong> <strong>rouille</strong> très élevés (R5) et <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> cercosporiose faibles (S2),<br />

dans le sens négatif <strong>de</strong> l'axe. Dans le sens positif <strong>de</strong> l'axe, une<br />

correspondance est indiquée entre <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments relatifs élevés<br />

(Ypr4), <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> faibles à modérés (R2-R3), et <strong>de</strong>s dégâts<br />

<strong>de</strong> cercosporiose variables (S3-S4-S5, avec une faible contribution à<br />

l'axe).<br />

b2- Description et comparaison <strong>de</strong>s itinéraires <strong>de</strong>s variables. La figure<br />

9-3 a met en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>ux itinéraires distincts représentant les<br />

accroissements <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (R1 à R5) et <strong>de</strong> cercosporiose (S1<br />

à S5). L'accroissement <strong>de</strong>s dégâts débute dans la même région du<br />

graphique (R1 et Sl), et suit, le long <strong>de</strong> l'axe 1, une progression dans<br />

le sens négatif pour les <strong>de</strong>ux maladies. L'axe 2 oppose, d'une part, <strong>de</strong>s<br />

dégâts très élevés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong>s dégâts faibles <strong>de</strong> cercosporiose (R5<br />

et S2, dans le sens négatif) à <strong>de</strong>s dégâts faibles à modérés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, et<br />

<strong>de</strong>s dégâts modérés à très forts <strong>de</strong> cercosporiose (R2-R3 et S3-S5, dans<br />

le sens positif). En conséquence, tandis que les accroissements <strong>de</strong>s<br />

dégâts <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies sont, initialement, en correspondance,<br />

l'accroissement <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> modérés à très élevés<br />

(transition R3-R5) s'oppose à l'accroissement <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong><br />

cercosporiose <strong>de</strong> faible à très élevé (transition S2-S5).<br />

Tandis que les ren<strong>de</strong>ments relatifs très élevés (Ypr5)<br />

correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s dégâts très faibles (Rl, S l), les ren<strong>de</strong>ments relatifs<br />

très faibles (Yprl) correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s dégâts modérés à élevés <strong>de</strong><br />

<strong>rouille</strong> (R3-R4), associés à <strong>de</strong>s dégâts modérés à élevés <strong>de</strong><br />

cercosporiose (S3-S4, Fig. 9-3 a). Des dégâts très élevés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

(R5) correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments relatifs faibles (Ypr2) - mais non<br />

très faibles - et à <strong>de</strong>s dégâts faibles <strong>de</strong> cercosporiose (S2). D'autre part,<br />

<strong>de</strong>s dégâts très élevés <strong>de</strong> cercosporiose (S5) correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s<br />

ren<strong>de</strong>ments relatifs moyens (Ypr3) - et non très faibles - et à <strong>de</strong>s dégâts<br />

<strong>de</strong> <strong>rouille</strong> modérés à élevés (R3-R4).<br />

Les itinéraires représentant les accroissements du ren<strong>de</strong>ment<br />

relatif (Ypr, Fig. 9-3 a) et du dommage relatif (RD, Fig. 9-3 b) sont en<br />

étroite correspondance, dans <strong>de</strong>s sens, biensûr, opposés. Bien que, le<br />

long <strong>de</strong> l'axe 2, l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'itinéraire représentant le dommage<br />

relatif (RD) soit plus faible que celui du ren<strong>de</strong>ment relatif (Ypr), il<br />

n'en est pas <strong>de</strong> même le long <strong>de</strong> l'axe 1; en réalité, une très forte<br />

proportion <strong>de</strong> la variation <strong>de</strong> RD semble représentée par celle <strong>de</strong> Ypr.<br />

La progression le long <strong>de</strong> l'itinéraire représentant l'accroissement<br />

du ren<strong>de</strong>ment accessible relatif (Yar) est presqu' entièrement prise en


- I<br />

. .. . ...- . . - . . -<br />

. ,<br />

Figure 9-3. Secon<strong>de</strong> analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances.<br />

r -<br />

- - . ._<br />

a Itinéraires d'accroissement du ren<strong>de</strong>ment relatif par parcelle (Ypr),<br />

<strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (R) et <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> cercosporiose (S).<br />

b Itinéraires d'accroissement du dommage relatif par parcelle (RD) et<br />

du ren<strong>de</strong>ment accessible relatif (Var).<br />

C Itinéraires d'accroissement <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong>s facteurs d'intensification:<br />

w : niveau <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l'alimentation en eau; h : niveau <strong>de</strong> contrôle<br />

<strong>de</strong> I'enherbement; f : niveau d'apport <strong>de</strong> fumure; d : niveau <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité<br />

<strong>de</strong> la cultÜre; v : niveau <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment potentiel <strong>de</strong>s cultivars. Chaque<br />

,facteur-d'intensification est représenté par trois niveaux-possibles. La<br />

classe fl (pas d'apport <strong>de</strong> fumure) est au centre du graphe.<br />

d Itinéraires d'accroissement <strong>de</strong>s classes dés- indices foliaires: aires<br />

(relatives, voir tab. 9-1) sous les courbes d'indice foliaire total (TL)<br />

mort (DL) et en place dans le couvert (LL).<br />

Les variables <strong>de</strong>s figures 9-3 b, c .et d sont <strong>de</strong>s variables<br />

complémentaires, c'est-à-dire que les coordonnées <strong>de</strong>s classes<br />

correspondantes sont calculées dans le système d'axe défini à partir<br />

<strong>de</strong> la matrice: [(Ypr*R)+(Ypr*S)]. ~<br />

I


TL,4<br />

*'l - El LL5 - r*<br />

LL4 TL3 ,-\ DLl<br />

U<br />

TL5' LL6<br />

b<br />

RD<br />

Yar<br />

d<br />

TL<br />

A DL<br />

I , LL


246 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

compte par l'axe 1 (Fig. 9-3 b). Cet accroissement <strong>de</strong> Ynr correspond à<br />

l'accroissement global du ren<strong>de</strong>ment relatif (Ypr) et à la réduction<br />

globale du dommage relatif (RD) le long <strong>de</strong> l'axe 1. Des écarts<br />

importants, suivant l'axe 2, du ren<strong>de</strong>ment relatif (p. ex. Ypr2 et Ypr4)<br />

par rapport à cette tendance générale Correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s écarts du<br />

dommage relatif (RD), qui reflètent, à leur tour, <strong>de</strong>s combinaisons <strong>de</strong><br />

niveaux <strong>de</strong> dégâts différentes (R et S).<br />

Les distributions.<strong>de</strong> fréquences associées aux facteurs d'intensification<br />

sont fortement déséquilibrées (seulement 5 à 10 parcelles par<br />

niveau <strong>de</strong> facteur se distinguant <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> références, Fig. 9-1).<br />

Les itinéraires obtenus (Fig. 9-3 c) doivent donc être interprétés avec<br />

pJécaution; ils ne peuvent, au mieux, être considérés que comme <strong>de</strong>s<br />

tendances. Les accroissements <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> certains facteurs (IV, h, et<br />

vj correspon<strong>de</strong>nt à un accroissement du ren<strong>de</strong>ment relatif accessible<br />

(Yar), et à un accroissement global, le long <strong>de</strong> l'axe 1, du ren<strong>de</strong>ment<br />

relatif (Ypr)., Mais certains facteurs (f et d). apparaissent indépendants<br />

<strong>de</strong> ces variations. Un contriile réduit <strong>de</strong> l'alimentation hydrique (wl),<br />

c'est-à-dire un stress hydrique élevé, et un contrôle réduit <strong>de</strong> l'enherbement,<br />

(hl et U), c'est-à-dire une compétition accrue avec les mauvaises<br />

herbes, correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ment relatifs très faibles<br />

(Yprl, Fig. 9-3 a) et à <strong>de</strong>s dommages relatifs très forts (RD5, Fig. 9-3<br />

b). Un ren<strong>de</strong>ment potentiel élevé du cultivar (v3) correspond à un<br />

ren<strong>de</strong>ment relatif très élevé (Ypr5) et à un dommage relatif très faible<br />

(RD1).<br />

L'accroissement <strong>de</strong> la surface foliaire en place dans le couvert<br />

(LL1-LLS, Fig. 9-3 d) correspond globalement, selon l'axe 1, à un<br />

accroissement du ren<strong>de</strong>ment relatif (Ypr, Fig. 9-3 a), et à une diminution<br />

du dommage relatif (RD, Fig. 9-3 b). Les très fortes surfaces<br />

foliaires en place (LL6) ne correspon<strong>de</strong>nt cependant pas au ren<strong>de</strong>ment<br />

relatif maximal, et une relation d'optimum (Ypr5-LL5) entre les <strong>de</strong>ux<br />

variables est suggérée. Parallèlement, l'accroissement <strong>de</strong> la défoliation<br />

(DLI-DL4, Fig. 9-3 d) correspond globalement à la réduction du<br />

ren<strong>de</strong>ment relatif (Ypr), et à l'accroissement du dommage relatif (RD).<br />

Les ren<strong>de</strong>ments relatifs très faibles (Yprl) et les dommages relatifs<br />

très forts (RD5) ne correspon<strong>de</strong>nt pas au niveau <strong>de</strong> défoliation<br />

maximal (D'L5), ce qui suggère que la défoliation n'est pas la seule<br />

cause <strong>de</strong> réduction du ren<strong>de</strong>ment. Les variations <strong>de</strong> la surface foliaire<br />

totale émise (TL, Fig. 9-3 d) n'indiquent pas <strong>de</strong> tendances particulières.<br />

L'accroissement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> dégâts (R et S, Fig. 9-3 a)<br />

correspond globalement, selon l'axe 1, à la réduction <strong>de</strong> l'indice<br />

foliaire en place dans le couvert (LL5-LL1, Fig. 9-3 d), et à<br />

l'accroissement <strong>de</strong> la défoliation (DL1 -DU). Le niveau maximal <strong>de</strong><br />

défoliation (DL5) correspond à <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong> cercosporiose modérés à<br />

très élevés (S3-S5), mais non pas aux dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> les plus élevés<br />

(R5).


DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 247<br />

b3- Hypothèses et tests. La forte correspondance entre la réduction <strong>de</strong>s<br />

ren<strong>de</strong>ments relatifs (Ypr) et l'accroissement <strong>de</strong>s dommages relatifs<br />

(RD, Fig. 9-3 a et b) est confirmée par l'association <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux variables<br />

(x2(Ypr,RD) =59.1, P


Tableau 9-5. Une série <strong>de</strong> tests d'hypothèses. Plusieurs autres hyp,othèses<br />

sont testées dans le texte.<br />

Hypothèses(H,) . ' Tableaux <strong>de</strong> contingence(') x2 d.1. P<br />

a L'accroissement <strong>de</strong> R <strong>de</strong> modéré àtrès elevé (R3-R4, R5)*(S2, S3-S4-S5)<br />

est indépendant <strong>de</strong> l'accroissement <strong>de</strong> S <strong>de</strong><br />

- faible àtrès élevé.<br />

-__-<br />

b L'accroissement <strong>de</strong> DL d'éleve àtres élevé<br />

est indépendant <strong>de</strong> la décroissance R <strong>de</strong><br />

tres élevé àfaible.<br />

(R2-R3,R4-Rs)*(DL4-DL5) 3.14 1


DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 249<br />

défoliation (x2(Ypr,DL) =18.2, P


250 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

qui indique que <strong>de</strong>s dommages relatifs faibles (RD2) sont plus<br />

fréquents lorsque les ren<strong>de</strong>ments accessibles relatifs sont faibles<br />

(Yarl). Ce test correspond à l'écart <strong>de</strong> RD2 par rapport à l'axe 1 ,. dans<br />

le sens positif <strong>de</strong> l'axe 2. En réduisant, d'autre part, les variations <strong>de</strong><br />

RD aux niveaux modérC à fort (RD3-RD4), une valeur significative est<br />

également obtenue (x2(RD,Yar) =7.29, P


DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 25 1<br />

<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s parcelles non protégées. Comme l'analyse incor-<br />

pore les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> parcelles protégées ou non dans chaque bloc,<br />

c'est-à-dire, dans chaque combinaison <strong>de</strong> facteurs d'intensification, les<br />

variations du ren<strong>de</strong>ment (Yp) analysées incorporent les effets <strong>de</strong><br />

diverses intensités <strong>de</strong>. culture. L'analyse démontre <strong>de</strong> très forts effets<br />

sur le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s conditions d'environnement propres aux différen-<br />

tes expériences, en <strong>de</strong>ux phases. Dans la première phase, l'accrois-<br />

sement du ren<strong>de</strong>ment répond essentiellement au changement (I'amélio-<br />

ration) <strong>de</strong> l'environnement. Âu cours <strong>de</strong> cette phase, la correspondance<br />

étroite entre le ren<strong>de</strong>ment par parcelle (Yp) et le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> réfé-<br />

rence (Yref, Fig. 9-2 b) suggère que les maladies n'ont qu'un effet très<br />

faible sur le ren<strong>de</strong>ment. Le début <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> phase est marqué par la<br />

correspondance entre <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments par parcelle moyens (Yp3) et <strong>de</strong>s<br />

ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence moyens (Yref3). L'accroissement du ren<strong>de</strong>-<br />

ment, qui représente toujours une réponse au changement d'environne-<br />

ment apparaît, aussi, dans cette secon<strong>de</strong> phase, étroitement lié à<br />

l'absence <strong>de</strong> maladies. La proximité sur le graphe (Fig. 9-2 a) <strong>de</strong>s ren-<br />

<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> référence élevés (Yref4) et très élevés -(YrefS) suggère que<br />

l'amélioration <strong>de</strong>s conditions d'environnement associée à cette transi-<br />

tion a peu d'effet sur l'accroissement <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments. L'accroissement<br />

du ren<strong>de</strong>ment peut donc être, également, attribué à l'accroissement <strong>de</strong><br />

l'intensité <strong>de</strong> la culture, en l'absence <strong>de</strong> maladies. En d'autres termes,<br />

cette secon<strong>de</strong> phase représente <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production où l'ac-<br />

croissement <strong>de</strong> l'intensité <strong>de</strong> la culture et un environnement plus<br />

favorable risquent d'être associés à <strong>de</strong> plus fortes réductions <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ment du fait <strong>de</strong>s maladies. Un seuil <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence est<br />

donc mis en évi<strong>de</strong>nce, qui se situe entre 1400 et 2300 kgha. En <strong>de</strong>çà <strong>de</strong><br />

ce seuil, la protection <strong>de</strong> la culture aurait un effet faible sur le<br />

ren<strong>de</strong>ment, tandis qu'au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce seuil, une protection <strong>de</strong> la culture<br />

aboutirait à <strong>de</strong>s accroissements <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment marqués.<br />

Une relation générale entre situations <strong>de</strong> production, maladies et<br />

ren<strong>de</strong>ment a été mise en évi<strong>de</strong>nce dans le chapitre 7 par l'analyse <strong>de</strong><br />

régressions multiples sur le même ensemble <strong>de</strong> données, ainsi qu'au<br />

cours d'expérimentations indépendantes (chap. 8). Les résultats <strong>de</strong>s<br />

trois analyses sont en accord avec la théorie (De Wit, 1982; Rabbinge<br />

& De Wit, 1989; Zadoks, 1985): en général, il faut considérer le<br />

dommage comme une fonction <strong>de</strong>s dégâts et du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />

référence:<br />

dommage =f(dégâts, ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> référence, ...).<br />

Dans le contexte <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, le terme <strong>de</strong> dégâts <strong>de</strong> cette fonction se<br />

réfsre aux effets combinés <strong>de</strong>s éléments d'un ensemble <strong>de</strong> contraintes<br />

multiples.<br />

Les relations entre ren<strong>de</strong>ment relatif, intensité <strong>de</strong> cultye (repré-


252 . 8<br />

PATHOLOGIE<br />

DES CULTURES TROPICALES<br />

sentée par Yar), et dégâts sont illustrées dans la secon<strong>de</strong> analyse <strong>de</strong> ce<br />

chapitre. Cette analyse indique que le ren<strong>de</strong>ment relatif augmente<br />

régulièrement avec l'accroissement <strong>de</strong> l'intensité <strong>de</strong> culture. A côté <strong>de</strong><br />

cette tendance générale, qui se matérialise le long du premier axe du<br />

graphe obtenu (Fig. 9-3 a), <strong>de</strong>s &arts selon le second axe sont indiqués,<br />

qui correspon<strong>de</strong>nt à diverses combinaisons <strong>de</strong> dégâts <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />

-cercosporiose, et <strong>de</strong> dommage relatif. Deux types <strong>de</strong> combinaisons <strong>de</strong><br />

dégâts, en particulier, sont i<strong>de</strong>ntifiables, qui sónt associées à différentes<br />

catégories <strong>de</strong> dommage. Ces combinaisons peuvent Ctre associées à: (a)<br />

une compétition entre les dégâts causés par les <strong>de</strong>ux maladies, et (b) <strong>de</strong>s<br />

différences dans les relations pathogène/dégâts, 1 .i<br />

La compétition entre dégâts paraît relayée, dans un sens (<strong>de</strong> la<br />

cercosporiose vers la <strong>rouille</strong>), par la défoliation induite par la cercos-<br />

poriose et, éventuellement, en sens inverse, par un taux d'accrois-<br />

sement beaucoup plus fort.<strong>de</strong> la <strong>rouille</strong>. Tandis que la défoliation paraît<br />

constituer une composante majeure du dommage. causé par la cercos-<br />

poriose, il ne semble pas en être ainsi pour la <strong>rouille</strong>. En effet, un<br />

ren<strong>de</strong>ment relatif faible (un dommage relatif élevé), associé à <strong>de</strong>s<br />

dégâts très élevés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et bas <strong>de</strong> cercosporiose, ne correspond pas<br />

à une défoliation élevée; cette combinaison suggère <strong>de</strong> fortes<br />

différences dans les effets <strong>de</strong>s maladies sur la culture. Le résultat<br />

général <strong>de</strong> cette secon<strong>de</strong>- analyse indique que les effets <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

maladies sur le dommage sont moins qu'additifs. La non-additivité <strong>de</strong><br />

ces effets a été démontrée au cours d'une expérience séparée (chap. 8,<br />

secon<strong>de</strong> expérience).<br />

II convient <strong>de</strong> noter la correspondance particulière entre <strong>de</strong>s dé-<br />

gâts très élevés <strong>de</strong> <strong>rouille</strong>, <strong>de</strong>s dégâts faibles <strong>de</strong>'cercosporiose, <strong>de</strong>s ren-<br />

<strong>de</strong>ments relatifs *faibles (Fig.9-3), et <strong>de</strong>s dommages relatifs forts (x2).<br />

Cette combinaison est associée à <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments accessibles relatifs<br />

élevés, c'est-à-dire, une intensité <strong>de</strong> culture accrue. Cette association<br />

suggère que, alors 'que l'intensité <strong>de</strong> culture croît au travers <strong>de</strong> l'intro-<br />

duction <strong>de</strong> nouveaux facteurs, la <strong>rouille</strong> plus que la cercosporiose<br />

pourrait contribuer au dommage associé au pathosystème.<br />

Les analyses <strong>de</strong> ce chapitre mettent en oeuvre seulement <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s<br />

multiples combinaisons possibles <strong>de</strong> variables, qui aboutissent à <strong>de</strong>ux<br />

analyses séparées. De l'une à l'autre, l'intérêt se déplace <strong>de</strong>s situations<br />

<strong>de</strong> production et du dommage global associé au pathosystème, vers les<br />

dégâts causés par chaque maladie, à l'intensité <strong>de</strong> la culture, et aux<br />

variations du ren<strong>de</strong>ment relatif. Ces analyses se traduisent par <strong>de</strong>s<br />

typologies correspondantes <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment, <strong>de</strong> dommage<br />

relatif et <strong>de</strong> dégâts. Que ces correspondances représentent, véritable-<br />

ment, <strong>de</strong>s situations observables dans les cultures d'arachi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

agriculteurs- <strong>de</strong>meure à prouver. Les larges variations <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong><br />

production et <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong> maladies représentées dans la base <strong>de</strong><br />

données utilisée garantissent que ces analyses représentent au moins une<br />

I


DOMMAGE : ANALYSES FACTORIELLES DES CORRESPONDANCES 253<br />

partie <strong>de</strong>s situations réelles <strong>de</strong> l'agriculture ivoirienne.<br />

.<br />

. Un résultat majeur <strong>de</strong> ce compte,rendu est la mise en kvi<strong>de</strong>nce,<br />

dans-la première analyse, d'un seuil <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> reférence au-<strong>de</strong>là<br />

duquel le dommage global causé par les maladies risque d'augmenter<br />

avec l'amélioration <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> production. Une détermination<br />

plus précise <strong>de</strong> ce seuil serait souhaitable; ce problème pourrait être<br />

abordé. grâce à <strong>de</strong>s techniques appropriées, telles que l'analyse discriminante<br />

(Franc1 et al., 1987). La secon<strong>de</strong>-analyse, l'examen <strong>de</strong> tableaux<br />

<strong>de</strong> contingence, et <strong>de</strong>s enquêtes dans <strong>de</strong>s parcelles paysannes (Savary,<br />

1987a; 1987b; Savary et al., 1988) suggèrent -que la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong><br />

l'arachi<strong>de</strong> pourrait être le facteur principal <strong>de</strong> ce processus.<br />

Les résultats décrits dans ce chapitre sont en bon accord avec<br />

ceux du chapitre 7. L'analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances est une<br />

technique souple, robuste, qui permet <strong>de</strong> représenter graphiquement un<br />

ensemble <strong>de</strong> tableaux <strong>de</strong>. contingence (<strong>de</strong> Lagar<strong>de</strong>,t*1983). Jusqu'à<br />

présent, son utilisation en pathologie végétale a été très restreinte,<br />

notamment du fait <strong>de</strong> la relative rareté <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong> référence (Hill,<br />

1974). I1 y a <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>s raisons méthodologiques d'explorer les<br />

possibilités <strong>de</strong> cette technique, dans la perspective <strong>de</strong> gérer <strong>de</strong>s<br />

"contraintes lphytopathologiques. La pratique du suivi <strong>de</strong>s maladies dans<br />

le temps et <strong>de</strong>s enquêtes met classiquement en oeuvre <strong>de</strong>s clés d'observation<br />

(parfois sous forme <strong>de</strong> schémas). Ces clés servent à établir <strong>de</strong>s<br />

catégories <strong>de</strong> variables cardinales (quantitatives) ou ordinales (qualitatives,<br />

<strong>de</strong> rang). La plupart <strong>de</strong>s techniques d'évaluation <strong>de</strong>s données<br />

recueillies au champ retransforment ces données sous forme <strong>de</strong> catégories<br />

en nouvelles* variables,, à nouveau cardinales, afin <strong>de</strong> pouvoir les<br />

traiter.. Au contraire, l'analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances exploite<br />

une information sous forme <strong>de</strong> catégories, et, si nécessaire, transforme<br />

<strong>de</strong>s données cardinales en données codées selon <strong>de</strong>s classes. L'information<br />

est ensuite résumée par le calcul <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> distribution<br />

<strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s eatégories, ou classes, considérées. Puisque les<br />

informations nécessaires à la mise en oeuvre <strong>de</strong> système <strong>de</strong> gestion en<br />

protection <strong>de</strong>s culture sont souvent ,représentées par <strong>de</strong>s catégories, le<br />

traitement et l'évaluation <strong>de</strong>s données pourrait les utiliser directement,<br />

sans transformations. .L'analyse factorielle <strong>de</strong>s correspondances est une<br />

métho<strong>de</strong> pour y parvenir.<br />

BenzCcri, J.P., 1973. L'Analyse <strong>de</strong>s Données. L'Analyse <strong>de</strong>s Correspondances. Vol.<br />

2. Dunod, Paris,-632 pp. .<br />

Busnardo, J.P., 1986. Projet <strong>de</strong> Recherches sur la Culture <strong>de</strong>'l'Arachi<strong>de</strong> en Côte<br />

d'Ivoire. Institut <strong>de</strong>s Savanes / IUT-CIRAD. DSP/mai 86/N03. 83p.<br />

Campbell, C.L. & Mad<strong>de</strong>n, L.V., 1990. Introduction to Plant Disease Epi<strong>de</strong>miology.<br />

John Wiley & Sons. New York. 532p.<br />

1<br />

-


254 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

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De Wit, C.T., 1982. La productivité <strong>de</strong>s pâturages sahéliens. In : La Productivité <strong>de</strong>s<br />

Pâturages Sahéliens - Une Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sols, <strong>de</strong>s Végétations et <strong>de</strong> 1'Bploitation-<strong>de</strong><br />

cette Ressource Naturelle. (F.W.T. Penning <strong>de</strong> Vries & M.A. Djiteye, Eds.).<br />

Pudoc, Wageningen. pp. 22-35.<br />

Francl, L.J., Mad<strong>de</strong>n, L.V., Rowe, R.C. '& Rie<strong>de</strong>l, R.M., 1987. Potato yield loss<br />

prediction and discrimination using preplant popu1atio.n <strong>de</strong>nsities of Verticillium<br />

dahliae and Pratylenchus penetrans. Phytopathology 77: 579-584.<br />

Hill, M.O., 1974. Correspon<strong>de</strong>nce analysis: a neglected multivariate method. Applied<br />

Statistics 23: 340-354.<br />

Johnson, LB., Radcliffe, E.B. & Teng, P.S., 1986. Effects of interacting<br />

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(Empoasca.fàbae) on potato yield. Phytopathology 76: 1046-1052.<br />

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Mad<strong>de</strong>n, L.V., 1983. Measuring and mo<strong>de</strong>ling crop losses at the field level.<br />

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Chapitre IO. Métho<strong>de</strong>s pou'r Ilétu<strong>de</strong> du dommage<br />

dû à un ensemble <strong>de</strong><br />

1 contraintes phytosanitaires.<br />

'Le cas <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Côte d'Ivoire<br />

S. Savary & J.C. Zadoks<br />

Résumé<br />

Une revue <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s 8 envisageables pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages.<br />

causés par un ensemble <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires sur une culture<br />

est effectuée. Deux aspects sont particulièrement pris en considération:<br />

(a) les concepts, et leur tra tion sous forme <strong>de</strong> définitions<br />

opérationnelles, et (b) I'acqui :informations quantitatives. Des<br />

définitions opérationnelles sont proposkes pour les dégâts, le dommage<br />

causé par l'une <strong>de</strong>s contraintes et le dommage causé par l'ensemble <strong>de</strong><br />

contraintes phytosanitaires. Les approches envisageables pour<br />

l'acquisition <strong>de</strong>s données, grâce à une série d'observations sur une<br />

population <strong>de</strong> parcelles au cours d'années- ou <strong>de</strong> cycles successifs<br />

(approche diachronique), puis par la formulation d'hypothèses qui<br />

peuvent être testées (approche expérimentale); sont discutées.<br />

Quelques-unes '<strong>de</strong>s difficultés inhérentes à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages sont<br />

évoquées, en particulier celle <strong>de</strong> la représentativité <strong>de</strong> l'information.<br />

Ce-problème est particulièrement aigu dans le cas <strong>de</strong>s cultures<br />

traditionnelles tropicales, en raison <strong>de</strong> la diversité '<strong>de</strong>s situations <strong>de</strong><br />

production. Une définition opérationnelle permettant <strong>de</strong> mettre en<br />

oeuvre le concept <strong>de</strong> situation <strong>de</strong> production est progressivement<br />

Claborée. Par ailleurs, les avantages, dans ce contexte, d'une<br />

catégorisation <strong>de</strong> l'information portant sur les dégâts, les dommages, et<br />

les situations <strong>de</strong> production, sont discutés. Cette approche est<br />

suffisamment souple pour incorporer <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

agro-économiques, c'est-à-dire, pour prendre simultanément en compte<br />

<strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> dommage et <strong>de</strong> perte, et donc pour produire un<br />

instrument <strong>de</strong> décision stratégique.<br />

L'information acquise sur les maladies foliaires <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> est<br />

suffisante pour envisager la construction <strong>de</strong>. modèles déterministes<br />

d'élaboration du ren<strong>de</strong>ment, couplCs à <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s


256 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporioses. Cette démarche doit<br />

permettre d'i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s priorités <strong>de</strong> recherche, et <strong>de</strong>s applications,<br />

notamment dans le domaine <strong>de</strong> l'amélioration variétale. L'estimation<br />

du risque associé à un processus d'intensification <strong>de</strong> la culture est<br />

abordée. IJne décision minimale, liée au seuil d'apparition <strong>de</strong> ce risque<br />

en fonction <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production est proposée et<br />

discutée.<br />

Mots clés<br />

définition opérationnel le, situation <strong>de</strong> production, dégâts, dommage,<br />

perte, fonction <strong>de</strong> dommage, fonc.tion <strong>de</strong> perte, décision tactique,<br />

décision stratégique.


1 - Introduction<br />

ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 257<br />

Les métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages font l'objet d'une littérature assez<br />

abondante en phytopathologie, et très importante en entomologie agri-<br />

cole. Dans le cadre <strong>de</strong> cette discussion, les contraintes envisagées sont<br />

essentiellement représentées par <strong>de</strong>s maladies fongiques; il convient <strong>de</strong><br />

noter cependant qu'un bon nombre <strong>de</strong> techniques employées en<br />

phytopathologie dérivent <strong>de</strong> l'entomologie agricole. De ce fait, ce qui<br />

suit peut aisément être transposé au cas plus général <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s<br />

contraintes phytosanitaires d'une culture. Ces métho<strong>de</strong>s sont revues<br />

régulièrement (Large, 1966; Chiarappa, 1971; James, 1974; Zadoks &<br />

Schein, 1979; Teng & Krupa, 1980; Zadoks, 1985; Teng, 1987a;<br />

Campbell & Mad<strong>de</strong>n,l990, notamment). L'objectif <strong>de</strong> cette section est<br />

<strong>de</strong> considérer, plus particulièrement, les métho<strong>de</strong>s qui sont applicables<br />

au cas <strong>de</strong> plusieurs contraintes phytosanitaires, et spécialement<br />

phytopathologiques, affectant simultanément une culture annuelle.<br />

L'intérêt, bien entendu, est focalisé sur les cultures traditionnelles<br />

tropicales, dont l'arachi<strong>de</strong> est un exemple.<br />

2 - Méthodologie - Le cas général<br />

Les sciences <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s végétaux n'existent que parce que <strong>de</strong>s<br />

contraintes phytosanitaires provoquent <strong>de</strong>s dommages (James, 1974;<br />

Zadoks.& Schein, 1979; Campbell & Mad<strong>de</strong>n, 1990). En dépit <strong>de</strong> leur<br />

importance cruciale - ces sciences sont, malgré un cheminement sou-<br />

vent complexe, avant tout <strong>de</strong>s sciences utilitaires - il <strong>de</strong>meure étonnant<br />

que si peu <strong>de</strong> consensus soit atteint dès lors qu'il s'agit <strong>de</strong> méthodologie<br />

pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages. Cela tient, naturellement, à la diversité <strong>de</strong>s<br />

spéculations, <strong>de</strong>s contraintes, et <strong>de</strong>s dommages (Chiarappa, 1971 ;<br />

Zadoks & Schein, 1979) qui sont occasionnés. Des concepts généraux<br />

sont communément admis (Chiarappa, 1971) ; encore faut-il les mettre<br />

en oeuvre afin d'effectuer <strong>de</strong>s observations et d'acquérir .<strong>de</strong>s<br />

informations quantitatives ; pour cela, les définitions générales <strong>de</strong> ces<br />

concepts doivent être transposées en définitions opérationnelles<br />

(Zadoks & Schein, 1979). Une série <strong>de</strong> définitions opérationnelles<br />

applicables à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages causés par un ensemble <strong>de</strong><br />

contraintes phytosanitaires est proposée, et sa pertinence dans le cas<br />

particulier qui constitue le support .<strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est évaluée.<br />

a- Concepts el: dé$nitions opérationnelles<br />

Le tableau 10-1 donne une liste <strong>de</strong> concepts nécessaires pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

dommages provoqués par un ensemble <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires,


258 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Tableau 10-1. Concepts et définitions opérationnelles pour<br />

I'étu<strong>de</strong> du dommage occasionné par un ensemble <strong>de</strong> contraintes<br />

phytopathologiques.<br />

Concepts , Définitions- opérationnelles Dimensions Mise en<br />

(1) oeuvre<br />

Situation <strong>de</strong> production<br />

Développement <strong>de</strong><br />

la culture<br />

Croissance <strong>de</strong> la<br />

culture<br />

Compatibilité<br />

hôte-parasite<br />

Distributïon spatiale<br />

d'une maladie<br />

Niveau d'une maladie<br />

Dégâts occasionnés<br />

par une maladie<br />

Ren<strong>de</strong>ment réel<br />

(Y 1<br />

Ren<strong>de</strong>ment accessible<br />

(Ya 1<br />

Ren<strong>de</strong>ment théorique<br />

(Yt 1<br />

Dommage occasionné<br />

par l'une <strong>de</strong>s<br />

contraintes (Di )<br />

Dommage occasionné<br />

dans le<br />

pathosystème (D )<br />

(voir texte)<br />

- Observation successive <strong>de</strong>s sta<strong>de</strong>s<br />

. ~ <strong>de</strong> développement<br />

- Estimations successives <strong>de</strong> sa<br />

biomasse<br />

- Type <strong>de</strong>'réaction<br />

- Forme et pente du gradient<br />

- Demi variogramme<br />

- Rapport variancelmoyenne .<br />

- Estimation <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce<br />

- Estimation <strong>de</strong> la sévérité .<br />

- Inci<strong>de</strong>nce et/ou sévérité à un<br />

sta<strong>de</strong> donné<br />

- Aire sous la courbe d'épidémie<br />

- Ren<strong>de</strong>ment estimé par unité <strong>de</strong><br />

surface <strong>de</strong> la culture<br />

- Ren<strong>de</strong>ment d'une culture<br />

protégée vis-à-vis <strong>de</strong> ses<br />

contraintes<br />

- Ren<strong>de</strong>ment d'une culture placée<br />

dans <strong>de</strong>s conditions optimales<br />

<strong>de</strong> production<br />

- Ecart <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment entre une<br />

culture protégée vis-à-vis<br />

<strong>de</strong> toutes ses contraintes et<br />

celui d'une culture affectée<br />

par l'une d'entre elles<br />

- Ecart entre le ren<strong>de</strong>ment<br />

accessible et le ren<strong>de</strong>-<br />

ment réel: D = Ya - Y<br />

?<br />

+++<br />

+++<br />

+++<br />

++<br />

++<br />

++<br />

+++<br />

+++<br />

+++<br />

(l) [MI: masse; [LI: longueur; [-I: sans dimension (rapport): -: dimension non<br />

définie<br />

(2) Information qualitative<br />

(3) Dépend du mo<strong>de</strong> d'analyse <strong>de</strong> l'information<br />

(4) Information graphique.<br />

+++<br />

+++<br />

++<br />

.<br />

++<br />

++


ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 259<br />

et d'exemples <strong>de</strong> définitions opérationnelles' permettant <strong>de</strong> les appli-<br />

quer. Le tableau comporte <strong>de</strong>ux colonnes supplémentaires, l'une<br />

indiquant les dimensions <strong>de</strong>s mesures associées aux définitions opéra-<br />

tionnelles, et l'autre concernant leur mise en oeuvre. L'appréciation <strong>de</strong><br />

la facilité <strong>de</strong> mise en oeuvre d'une définition opérationnelle dépend,<br />

bien entendu, du support sur lequel Etu<strong>de</strong> est faite; un terme moyen,<br />

quoique délibérément un peu optimiste, a été recherché.<br />

al- Situation <strong>de</strong> production. Le premier <strong>de</strong>s concepts, qui joue un rôle<br />

central dans cet étu<strong>de</strong>, est celui <strong>de</strong> situation <strong>de</strong> production (De Wit,<br />

1982). La situation <strong>de</strong> production d'une culture est représentée par<br />

l'ensemble <strong>de</strong>s facteurs d'environnement - physiques, biologiques,<br />

humains, économiques - dans lequel son ren<strong>de</strong>ment s'élabore (Chap. 1).<br />

I1 s'agit d'un concept très général, considérant l'agroécosystème dans sa<br />

totalité, qui apparaît extrêmement difficile à exprimer en termes<br />

opérationnels. I1 est pourtant à l'origine d'avancées majeures dans le<br />

domaine <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong>s systèmes agricoles, au plan général (Penning<br />

<strong>de</strong> Vries & Van Laar, 1982) comme dans I'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas particuliers<br />

(De Wit, 1982). Le moyen <strong>de</strong> parvenir à mettre en oeuvre ce concept<br />

est <strong>de</strong> réduire le système (chap. 1) considéré à une dimension plus<br />

restreinte, et <strong>de</strong>-tenter, à nouveau, <strong>de</strong> le retranscrire en une définition<br />

opérationnelle adaptée à ce système plus simple. En pratique, on peut<br />

ne s'addresser, d'abord, qu'à un ensemble <strong>de</strong> facteurs biotiques et<br />

abiotiques conditionnant la production; l'exemple <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> est<br />

détaillé dans la section suivante (voir également les chap. 7, 8 et 9).<br />

n2- Dégâts. Parmi les concepts énumérés, celui <strong>de</strong> dégâts (chap..l) joue<br />

un rôle important. Les définitions opérationnelles qui sont proposées<br />

peuvent être utilisées comme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scripteurs <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s<br />

désordres ou dysfonctionnements occasionnés par un agent pathogène<br />

dans le processus d'élaboration du ren<strong>de</strong>ment. I1 est par exemple<br />

possible <strong>de</strong> considérer que l'aire sous la courbe <strong>de</strong> progression d'une<br />

épidémie (ASCP) est représentative <strong>de</strong>s dégâts occasionnés à la culture<br />

(Van <strong>de</strong>r Plank, 1963). Cette définition opérationnelle <strong>de</strong>s dégâts pent<br />

ensuite être reliée aux dommages, afin d'établir une fonction <strong>de</strong><br />

dommage (Zadoks, 1985; chap. 1). Très fréquemment, cette fonction<br />

<strong>de</strong> dommage prend la forme d'une régression, et <strong>de</strong> très nombreuses<br />

relations <strong>de</strong> ce type ont été établies, puis utilisées pour I'estimation <strong>de</strong>s<br />

dommages causés par une maladie (Teng, 1985).<br />

Deux difficultés principales peuvent surgir dans le choix d'une<br />

définition opératiohelle <strong>de</strong>s dégâts: (a) cette définition peut s'avérer<br />

insuffisante pour décrire l'ensemble <strong>de</strong>s épidémies possibles et <strong>de</strong>s<br />

dégâts qui en résultent; il s'agit d'une erreur <strong>de</strong> représentation; (b) elle<br />

peut ne pas' suffisamment rendre compte <strong>de</strong> to-us les dysfonctionne-<br />

ments causés par la maladie; une erreur <strong>de</strong> simplification s'est introdui-


260 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

te. L'utilisation <strong>de</strong> l'aire sous la courbe d'épidémie dans une fonction<br />

<strong>de</strong> dommage se fon<strong>de</strong> sur l'hypothèse implicite d'une certaine<br />

reproductibilité <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s épidémies. Dans le cas d'une<br />

diversité <strong>de</strong> dynamiques épidémiques - en d'autres termes, si la forme<br />

<strong>de</strong>s courbes est variable - ce prédicteur peut s'avérer inapproprié<br />

(mildiou <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre; James, 1974) pour pouvoir être<br />

appliqué avec sécurité dans un certain nombre <strong>de</strong> cas. L'effort <strong>de</strong><br />

compaction <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> généralisation a été trop poussé.<br />

L'autre cas est illustrable par la pyriculariose du riz; <strong>de</strong>s symptômes <strong>de</strong><br />

la même dimension peuvent ne pas avoir les mêmes conséquences sur le<br />

dommage, selon qu'ils affectent une feuille ou le cou d'une panicule<br />

(Zadoks & Schein, 1979). Par ailleurs, la proportion <strong>de</strong> feuilles<br />

infectées à un sta<strong>de</strong> précoce <strong>de</strong> la culture peut n'avoir qu'une relation<br />

faible, si vraiment elle en a, avec la proportion <strong>de</strong> cous infectés (A.<br />

Ghesquières; K. Ishiguro, comm. pers.; Zadoks, 1989a). Dans ce cas,<br />

une définition opérationnelle fondée sur la sévérité <strong>de</strong> pyriculariose à<br />

un sta<strong>de</strong> précoce <strong>de</strong> la culture peut conduire à une fonction <strong>de</strong><br />

dommage sans réel pouvoir, ni explicatif, ni prédictif. I1 existe<br />

cependant <strong>de</strong>s indications (Louvel & Arnaud, 1979) selon lesquelles,<br />

pour certaines variétés <strong>de</strong> riz, une épidémie très précoce entraîne<br />

toujours un dommage important quelque soit l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'épidémie<br />

observée sur le feuillage.<br />

03- Ren<strong>de</strong>ments. Une typologie <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments croissants a été proposée<br />

Zadoks (1981a): (a) le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> base, que l'on peut considérer<br />

comme imcompressible, et qui représente une situation <strong>de</strong> production<br />

initiale; (b) le ren<strong>de</strong>ment réel, 06 une certaine protection contre la<br />

contrainte phytosanitaire ainsi que quelques facteurs d'intensification<br />

sont apportés; (c) le ren<strong>de</strong>ment correspondant à un optimum <strong>de</strong><br />

l'investissement pour cette protection; (d) le ren<strong>de</strong>ment accessible, qui<br />

correspond à un maximum technique <strong>de</strong>s pratiques culturales, incluant<br />

un investissement maximal apporté pour assurer une protection<br />

vis-à-vis <strong>de</strong> la contrainte, mais où <strong>de</strong>meure toujours un dommage qui<br />

ne peut être évité; et (e) le ren<strong>de</strong>ment théorique (Yt, Tab. 10-1),<br />

obtenu dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> croissance à tous égards optimalcs,<br />

incluant une élimination complète <strong>de</strong> toutes les contraintes <strong>de</strong> la<br />

culture, y compris phytosanitaires.<br />

Les cultures traditionnelles d'Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, et spécialement<br />

les cultures vivrières, ne reçoivent que dans une faible proportion <strong>de</strong><br />

cas une quelconque protection phytosanitaire. En pratique, il est donc<br />

souvent possible <strong>de</strong> faire coinci<strong>de</strong>r ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> base et ren<strong>de</strong>ment<br />

réel (Y). Se focalisant sur les contraintes phytosanitaires, il est<br />

également possible <strong>de</strong> transposer le concept <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment accessible à<br />

la situation dans laquelle ces contraintes sont simultanément annulées.<br />

Ne s'adressant pas encore à la variation <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production, le


ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 261<br />

ren<strong>de</strong>ment accessible (Ya) se réfère donc ici à une culture, placée dans<br />

une situation <strong>de</strong> production donnée, qui bénéficie d'une protection<br />

maximale contre les contraintes phytosanitaires. Ces contraintes sont<br />

supposées être annulées; une littérature abondante, en particulier con-<br />

cernant l'efficacité <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s, suggère qu'il existe une proportion<br />

relativement notable <strong>de</strong> contraintes phytosanitaires qui peuvent être,<br />

effectivement, supprimées. Il est Cgalement possible <strong>de</strong> manipuler les<br />

contraintes par d'autres moyens (Sah & MacKenzie, 1987) - infections<br />

artificielles (avec <strong>de</strong>s doses, <strong>de</strong>s fréquences ou à <strong>de</strong>s dates éven-<br />

tuellement variables), variation du génotype <strong>de</strong> l'hôte (lignées isogé-<br />

niques), utilisation <strong>de</strong> matériel <strong>de</strong> plantation sain ou infect& notam-<br />

ment. Les avantages et les inconvénients (et les moyens d'y remtdier)<br />

<strong>de</strong> ces différentes techniques ont été discutés (Zadoks & Schein, 1979;<br />

Sah & McKenzie, 1987), notamment ceux liés à l'emploi <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s<br />

qui peuvent éventuellement affecter la physiologie <strong>de</strong> la culture<br />

(Johnson et al., 1986; 1987; voir également les chapitres 7 et 8).<br />

a4 Dommage. Deux catégories <strong>de</strong> dommages peuvent être considérées:<br />

celui occasionné par l'ensemble <strong>de</strong>s contraintes phytosanitaires, D, et<br />

ceux attribuables à chacune <strong>de</strong> ces i contraintes, Di. Le premier peut<br />

&tre estimé par une simple soustraction:<br />

D=Yo-Y,<br />

et se fon<strong>de</strong> sur la possibilité d'obtenir une culture in<strong>de</strong>mne <strong>de</strong>s attaques<br />

<strong>de</strong> tous les agents <strong>de</strong> dégâts (Tab. 10-1). Le dommage causé par l'une<br />

<strong>de</strong>s contraintes considérée parmi plusieurs, dont la définition<br />

opérationnelle est pourtant cotée au même niveau <strong>de</strong> mise en oeuvre<br />

dans le tableau 10-1, est sensiblement plus difficile à estimer. II existe<br />

néanmoins un certain nombre <strong>de</strong> cas oti cette estimation a été possible.<br />

L'un <strong>de</strong>s cas les plus documentés est à ce jour celui <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong><br />

terre, dans 1'Etat du Minnesota, confrontée à trois contraintes<br />

phytosanitaires simultanées: la cica<strong>de</strong>lle (Enzpoasca fubae), l'alter-<br />

nariose et la verticilliose (Johnson, 1986; Johnson et al., 1986; 1987;<br />

voir également chap. 1). Les moyens employés sont constitués par une<br />

combinaison d'infestations et d'infections artificielles, complémentées<br />

par <strong>de</strong>s traitements avec <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s. Un autre exemple est celui<br />

utilisé pour cette étu<strong>de</strong>, l'arachi<strong>de</strong> en Côte d'Ivoire, avec <strong>de</strong>ux<br />

contraintes, la cercosporiose tardive et la <strong>rouille</strong>, la cercosporiose<br />

précoce n'étant envisagée que dans une expérience préliminaire (chap.<br />

8). Les moyens mis en oeuvre sont <strong>de</strong>s infections artificielles (chap. 7<br />

et 9), en combinaison avec <strong>de</strong>s fongici<strong>de</strong>s dont l'action peut &re<br />

considérée comme, .primairement au moins, spécifique (chap. 8).<br />

Bien entendu, il existe <strong>de</strong> nombreux cas où l'estimation <strong>de</strong>s<br />

dommages individuels est, sinon impossible, excessivement difficile.<br />

Un exemple est celui <strong>de</strong> l'igname en Côte d'Ivoire, confronté à <strong>de</strong>ux<br />

contraintes phytosanitaires principales: la mosaïque (Fauquet &


262 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Thouyenel, 1987), et 1"anthracnose'. Cette <strong>de</strong>rnière, syndrôme<br />

provoqué par un ensemble <strong>de</strong> champignons, plutôt que maladie<br />

attribuable à un seul agent pathogène (Nandris et al., 1990) est, par<br />

nature, très difficile à manipuler. Dans <strong>de</strong> telles situations, une<br />

approche diachronique, fondée sur l'étu<strong>de</strong> du pathosystème dans son<br />

évolution au cours du temps (Zadoks, 19721, est toujours réalisable, et<br />

peut apporter <strong>de</strong>s arguments circonstanciels utiles.<br />

6- Acquisition d'informations quantitatives<br />

61 - Approche diachronique. Un exemple caractéristique d'étu<strong>de</strong><br />

diachronique en épidémiologie est la comparaison <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong><br />

plusieurs années (ou cycles culturaux), en relation avec les variations<br />

climatiquès (Zadoks, 1972). Un exemple d'étu<strong>de</strong> diachronique du<br />

dommage pourrait être <strong>de</strong> comparer les dommages occasionnés dans un<br />

pathosystème multiple au cours <strong>de</strong> plusieurs cycles culturaux. C'est le<br />

thème du chapitre 7, avec, en outre, la prise en considération <strong>de</strong><br />

différentes situations <strong>de</strong> production.<br />

Ce type d'approche présente, en principe, l'avantage d'une rela-<br />

tive simplicité <strong>de</strong> réalisation matérielle. Elle permet, surtout, d'adapter<br />

au mieux la population <strong>de</strong> référence (c'est-à-dire l'ensemble <strong>de</strong>s par-<br />

celles qui est à l'origine <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données) à la population-cible<br />

(l'ensemble <strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong> I'écosystème considéré; Stucker, 1980).<br />

Elle a l'inconvénient <strong>de</strong> la durée, et celui <strong>de</strong> la charge <strong>de</strong> travail. Mais<br />

elle permet d'effectuer une analyse <strong>de</strong>scriptive, <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s hypo-<br />

thèses (chap. 7), qui peuvent être, ultérieurement, testées dans <strong>de</strong>s<br />

expérimentations dont le protocole est défini spécifiquement à cet effet<br />

(chap. 8). Une approche particulièrement appropriée pour la <strong>de</strong>scrip-<br />

tion d'une telle base <strong>de</strong> données met en oeuvre la méthodologie d'ana-<br />

lyse <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> réponse (Teng, 1985). Cette approche considère le<br />

ren<strong>de</strong>ment réel et le dommage comme <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> réponse aux<br />

diverses contraintes et aux caractéristiques <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production,<br />

et met donc l'accent sur le nombre <strong>de</strong> traitements plutôt que leur répé-<br />

tition (Teng, 1985; Shane & Teng, 1987). En effet: l'objectif n'est pas,<br />

ici, <strong>de</strong> tester si tel niveau <strong>de</strong> dégâts occasionne un dommage signifi-<br />

cativement supérieur à tel autre niveau. En réalité, il s'agit d'explorer<br />

la forme <strong>de</strong> la surface que représente le dommage en fonction <strong>de</strong> la<br />

combinaison la plus diverse possible <strong>de</strong>s facteurs susceptibles <strong>de</strong><br />

l'affecter, afin d'obtenir ilne information représentative d'une large<br />

population-cible.<br />

La réalisation d'enquêtes peut être rattachée à une approche<br />

diachronique. Beaucoup d'enquêtes ont été réalisées pour analyser le<br />

dommage occasionné à une culture par un ensemble <strong>de</strong> contraintes<br />

phytosanitaires, incluant <strong>de</strong>s maladies; assez peu ont fait l'objet <strong>de</strong>


ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 263<br />

publications (James, 1969; King, 1977a; 1977b; Stynes, 1980; Wiese,<br />

1982). Un exemple fameux, sur une culture vivrière tropicale, est<br />

constitué par les enquêtes sur les ravageurs et parasites du riz aux<br />

Philippines (De Datta et al., 1978). Des enquêtes, dont le but était<br />

exclusivement épidémiologique, ont été effectuées sur les maladies <strong>de</strong><br />

l'arachi<strong>de</strong> en Côte d'Ivoire (Savary, 1987a; 1987b).<br />

62- Approche expérimentale. Un exemple d'expérimentation classique<br />

en épidémiologie (Pauvert et al., 1978, par exemple) consiste à tester<br />

l'hypothèse:<br />

"le génotype <strong>de</strong> l'hôte n'affe,cte pas la sévérité terminale <strong>de</strong><br />

maladie".<br />

Un exemple d'expérimentation dans le domaine <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> du dommage<br />

pourrait consister à tester l'hypothèse:<br />

"les situations <strong>de</strong> production n'affectent pas le dommage occasionné<br />

dans un pathosystème multiple, dont les composants sont fixés à un<br />

niveau connu, i<strong>de</strong>ntique dans toutes les situations <strong>de</strong> production"<br />

(chapitre 8, première expérience).<br />

C'est parce qu'elle impose <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s hypothèses qui doivent être<br />

testées par <strong>de</strong>s moyens statistiques appropriés que l'approche expéri-<br />

mentale constitue l'élément <strong>de</strong> structure d'une discipline scientifique<br />

comme l'épidémiologie (Zadoks, 1972). Toutes les hypothèses ne peu-<br />

vent pas être testées, simultanément tout au moins; une expérimentation<br />

implique une simplification du système étudié (Zadoks, 1972; Zadoks<br />

&.Schein, 1979). C'est également vrai dans le domaine <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> du<br />

dommage (Sah & MacKenzie, 1987), où l'une <strong>de</strong>s plus lour<strong>de</strong>s<br />

expériences réalisées (Johnson et al., 1986) comporte 612 parcelles<br />

élémentaires, réparties sur <strong>de</strong>ux années; la secon<strong>de</strong> expérience<br />

factorielle du chapitre 8 n'en comporte que 144 pour un seul cycle.<br />

Outre la limite imposée par le nombre possible <strong>de</strong> facteurs<br />

envisageables, d'autres restrictions doivent être reconnues, les unes<br />

systématiques, inhérentes à l'approche, les autres circonstancielles, liées<br />

au contraintes phytosanitaires considérées et/ou à la culture:<br />

1 - l'approche expérimentale est associée à l'hypothèse implicite ceteris<br />

puribus - les facteurs non pris en compte par le dispositif expé-<br />

rimental doivent être égaux partout, en tout (Zadoks, 1972). I1 est<br />

nécessaire <strong>de</strong> prendre en considération les facteurs qui ont pu, au<br />

cours d'une expérience, parallèlement aux facteurs contrôlés, affec-<br />

ter son déroulement, et éventuellement <strong>de</strong> les quantifier afim <strong>de</strong> les<br />

utiliser comme covariables. En tout état <strong>de</strong> cause, pour <strong>de</strong>s raisons


264 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

<strong>de</strong> communication et <strong>de</strong> transparence <strong>de</strong>s résultats, il est souvent<br />

bien utile <strong>de</strong> d0nne.r <strong>de</strong>s détails sur les conditions dans lesquelles une<br />

expérience s'est déroulée.<br />

2 - les dispositifs expérimentaux font intervenir (parfois avec d'autres<br />

facteurs; chap. 8, secon<strong>de</strong> expérience) <strong>de</strong>s traitements représentks<br />

par les niveaux <strong>de</strong> diverses contraintes phytosanitaires croisés entre<br />

eux. De ce fait, <strong>de</strong>ux difficultés sont susceptibles d'apparaître, liées<br />

à: (a) <strong>de</strong>s interfkrences entre parcelles, et (b) <strong>de</strong>s interactions entre<br />

les niveaux <strong>de</strong>s contraintes phytosanitaires. Le problème <strong>de</strong>s interfé-<br />

rences entre parcelles, positives ou négatives (James et al., 1973), a<br />

fait l'objet d'étu<strong>de</strong>s et d'une réflexion approfondie- (Bainbridge &<br />

Jenkyn, 1976; James et al., 1976) en phytopathologie. Elles contri-<br />

buent à réduire la valeur représentative d'une expérience (Van <strong>de</strong>r<br />

Plank, 1963). Ces interférences sont assimilables au "bruit <strong>de</strong> fond''<br />

d'une mesure électronique (Zadoks & Schein, 1979), et peuvent &re<br />

mesurées (chap. 3 et 4). Des solutions, jamais complètement par-<br />

faites, mais adaptées à une diversité <strong>de</strong> situations, ont été proposées<br />

(Zadoks & Schein, 1979; Jenkyn, 1981). En pratique, il est pru<strong>de</strong>nt<br />

d'envisager une combinaison <strong>de</strong> mesures: <strong>de</strong>s infections artificielles,<br />

<strong>de</strong>s bordures protégeant les parcelles les unes <strong>de</strong>s autres, <strong>de</strong>s distan-<br />

ces raisonnées entre les blocs et/ou les parcelles (chap. 8), éventuel-<br />

lement, le recours à <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s ciblés sur l'une ou l'autre <strong>de</strong>s<br />

contraintes phytosanitaires (Johnson et al., 1986; chap. 7, secon<strong>de</strong><br />

expérience). Le second problème, spécifique à l'établissement <strong>de</strong><br />

différentes contraintes a été décrit en détail par Johnson et al. (1986;<br />

1987). Des traitements sont définis selon un dispositif donné; ils sont<br />

établis grâce à <strong>de</strong>s infectionshfestations artificielles; les résultats<br />

sont traités, d'une manière formelle, par une analyse <strong>de</strong> variance<br />

suivant ce dispositif, et <strong>de</strong>s conclusions peuvent en etre tirées. I1 se<br />

trouve, cependant, qu'au cours <strong>de</strong> leur développement dans le temps,<br />

<strong>de</strong> presqu'inévitables interactions entre les cinétiques <strong>de</strong>s contraintes<br />

risquent d'apparaître. Les niveaux successifs <strong>de</strong>s contraintes au cours<br />

du temps peuvent être considérés comme <strong>de</strong>s variables intermédiai-<br />

res, explicatives <strong>de</strong>s variables terminales que constituent le ren<strong>de</strong>-<br />

ment et le dommage. L'analyse <strong>de</strong> variance, par définition, ne prend<br />

pas en compte les variables intermédiaires, et donc, les délais et les<br />

interactions qui leur sont associés. Une analyse complémentaire, par<br />

régression multiple, liant les variables terminales (ren<strong>de</strong>ment réel,<br />

dommage) aux variables intermédiaires, explicatives, peut permettre<br />

<strong>de</strong> clarifier et d'interpréter mieux les résultats (Johnson et al.,<br />

1987).<br />

Une question essentielle <strong>de</strong>meure, qui concerne la représentativité<br />

<strong>de</strong> l'objet même <strong>de</strong>s mesures et <strong>de</strong>s observations effectuées en regard


ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 265<br />

du phénomène que l'on désire étudier: le dommage occasionné à une<br />

culture (Van <strong>de</strong>r Plank, 1963; Zadoks & Schein, 1979). L'existence<br />

d'interférences entre parcelles n'est qu'un élément <strong>de</strong> ce problème. Un<br />

débat existe sur l'opportunité <strong>de</strong> mettre en oeuvre la technique qui<br />

consiste à considérer chaque plante, avec ses attributs propres (vitesse<br />

<strong>de</strong> développement, caractéristiques <strong>de</strong> croissance, <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong>s rava-<br />

geurs et intensités <strong>de</strong>s maladies, ren<strong>de</strong>ment individuel), au sein d'une<br />

population, comme une répétition <strong>de</strong> ce phénomène (Romig &<br />

Calpouzos, 1970). Ce choix a l'avantage énorme <strong>de</strong> produire, sur une<br />

surface et avec <strong>de</strong>s moyens relativement réduits, une masse considé-<br />

rable d'informations. Cette option a été recommandée dans le contexte<br />

d'un système <strong>de</strong> contraintes multiples (Hau et al., 1980; Jörg, 1987). Il<br />

est pourtant clair que, par exemple, la capacité <strong>de</strong> compensation <strong>de</strong>s<br />

plantes risque <strong>de</strong> différer en fonction <strong>de</strong> leurs voisines qui ne subissent<br />

pas nécessairement les mêmes dégâts <strong>de</strong>s différentes contraintes. Le<br />

problème <strong>de</strong> fond - la réponse, en termes <strong>de</strong> dommage, d'une plante<br />

peut-elle représenter celle d'un système plus complexe, une culture<br />

entière - <strong>de</strong>meure non résolu sur le plan théorique (Teng, 1987b).<br />

Cette conception s'oppose, <strong>de</strong> toute façon, au principe selon lequel un<br />

système est plus que la somme <strong>de</strong> ses parties (De Wit & Coudriaan,<br />

1978). Dans le cadre <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur le dommage occasionné aux<br />

cultures d'arachi<strong>de</strong> par la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose tardive, ce sont<br />

<strong>de</strong>s parcelles - <strong>de</strong> petites dimensions - qui ont été choisies comme unités<br />

<strong>de</strong> référence.<br />

3 - Mét.hodologie - Le cas particulier <strong>de</strong>s maladies -<strong>de</strong><br />

1 'arachi<strong>de</strong><br />

a- Application <strong>de</strong>s définitions opérationnelles<br />

Le tableau 10-2 donne les définitions opérationnelles qui ont été<br />

utilisées au cours <strong>de</strong> I'étu<strong>de</strong> du dommage dans le pathosystème<br />

multiple: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive. Deux types <strong>de</strong> défi-<br />

nitions opérationnelles ont été utilisées; <strong>de</strong>s définitions <strong>de</strong>stinées à une<br />

analyse quantitative (chap. 7 et S), et <strong>de</strong>s définitions utilisées dans une<br />

analyse fondée sur <strong>de</strong>s catégories, par exemple, <strong>de</strong> situations <strong>de</strong><br />

production, <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments, <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> contraintes, et <strong>de</strong> dommages<br />

(chap. 9).<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, il est possible <strong>de</strong> donner une<br />

définition opérationnelle correspondant au concept <strong>de</strong> situation <strong>de</strong><br />

production. Cette définition est fondée sur le ren<strong>de</strong>ment accessible<br />

(Tab. 1 O-2), c'est-à-dire le ren<strong>de</strong>ment obtenu dans <strong>de</strong>s conditions<br />

d'environnement données en l'absence <strong>de</strong> contraintes parasitaires:


266 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Tableau 10-2. Quelques définitions opérationnelles appliquées à<br />

I'étu<strong>de</strong> du dommage causé par les maladies foliaires <strong>de</strong><br />

l'arachi<strong>de</strong>.<br />

Concepts Définitions opérationnelles Dimensions Unités<br />

Analyse quantitative<br />

Situation <strong>de</strong> production Situation dans laquelle un certain<br />

ren<strong>de</strong>ment accessible ('1<br />

est obtenu: Ya<br />

[ M. L-2] kg. ha-'<br />

Dommage Ecart entre le ren<strong>de</strong>ment accessible [ M. Lm2] kg. ha-'<br />

et le ren<strong>de</strong>ment réel: Ya - Y<br />

Dégâts Log (ASCP + 1) (2) [Il -<br />

Analyse fondée sur <strong>de</strong>s catégories<br />

Situation <strong>de</strong> production Situation dans laquelle le ren<strong>de</strong>ment [ - ] -<br />

accessible appartient a<br />

une catégorie donnée<br />

Dommage Dommage appartenant à une 1-1 -<br />

catégorie donnée<br />

Dégâts Epidémie appartenant a une [-I -<br />

catégorie donnée d'aire<br />

sous la courbe (ASCP)<br />

('1 Le ren<strong>de</strong>ment accessible 'est défini comme le ren<strong>de</strong>ment d'une culture<br />

protégée contre ses contraintes parasitaires (voir texte et Tab. 10-1).<br />

(2) ASCP: aire sous la courbe <strong>de</strong> développement dans le temps <strong>de</strong><br />

I'épidémie considérée.


ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 267<br />

"une situation <strong>de</strong> production se réfère à la Combinaison <strong>de</strong> facteurs<br />

d'environnement - y compris les facteurs d'intensification, mais à<br />

l'exclusion <strong>de</strong>s contraintes phytosanitaires -. et au ren<strong>de</strong>ment<br />

accessible Ya qui peut y être obtenu".<br />

De même que les contraintes parasitaires, les situations <strong>de</strong> production<br />

d'une culture d'arachi<strong>de</strong> peuvent être manipulées: les semis peuvent<br />

être effectués à différentes dates correspondant à <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong><br />

climat différentes, sur <strong>de</strong>s emplacements peu éloignés les uns <strong>de</strong>s<br />

autres, mais représentant une certaine diversité <strong>de</strong> sols, et les essais<br />

successifs peuvent faire intervenir une série <strong>de</strong> facteurs d'intensifica-<br />

tion à <strong>de</strong>s niveaux variés (chap. 7). Une définition opérationnelle plus<br />

représentative <strong>de</strong> I'étu<strong>de</strong> pourrait donc être:<br />

"les situations <strong>de</strong> prodùction sont représentées par les ren<strong>de</strong>ments<br />

accessibles obtenus dans les différentes combinaisons : date <strong>de</strong> semis<br />

- site - niveau d'intensification''.<br />

6- Acquisition <strong>de</strong>s données dans le cas <strong>de</strong>s maladies <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

bl- L'approche diachronique est reprksentée par la série d'expériences<br />

décrite dans le chapitre 7, et leur analyse (chap. 7 et 9). Elle aboutit à<br />

l'établissement d'une base <strong>de</strong> données qui permet une <strong>de</strong>scription, la<br />

formulation d'hypothèses, et l'établissement <strong>de</strong> typologies correspon-<br />

dantes <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production, <strong>de</strong> dégâts, <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments réels, et <strong>de</strong><br />

dommages.<br />

Les métho<strong>de</strong>s utilisées pour manipuler les situations <strong>de</strong><br />

production et les contraintes parasitaires ont été décrites dans le<br />

chapitre 7. Ces <strong>de</strong>rnières font l'objet d'un ensemble <strong>de</strong> précautions,<br />

déjà mentionnées dans la section précé<strong>de</strong>nte: bordures entourant chaque<br />

parcelle et limitant les contaminations en provenance <strong>de</strong>s parcelles<br />

voisines, écartement entre les blocs permettant <strong>de</strong> réduire un effet <strong>de</strong><br />

masse, et, surtout, infections artificielles. Les caractéristiques <strong>de</strong><br />

dispersion <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies manipulées, la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose<br />

tardive, sont étudiées dans les chapitres 2 à 4. La <strong>rouille</strong>, en particu-<br />

lier, présente une capacité <strong>de</strong> dispersion considérable. Ces mesures <strong>de</strong><br />

précaution, pourtant, se sont avérées suffisantes pour obtenir le résultat<br />

désiré: une gamme diverse <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose<br />

dans différentes combinaisons. 11 convient <strong>de</strong> souligner ici que même<br />

dans le cas d'une maladie dont I'exodémie (Robinson, 1976) est très<br />

puissante comme la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, il s'agit, toujours, d'une<br />

notion relative. Des mesures détaillées <strong>de</strong>s auto-infections à I'échelle <strong>de</strong><br />

la feuille et <strong>de</strong> la plante, et <strong>de</strong>s infections entre feuilles et entre plantes<br />

d'une même parcelle (Michaud & Savary, résultats non publiés)


268 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

montrent que le rapport exodémieksodémie (allo- contre auto-<br />

infection) est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 1 /loo, que l'échelle choisie soit la feuille,<br />

ou la plante. Ceci explique en partie pourquoi, grâce à <strong>de</strong>s contami-<br />

nations massives en début <strong>de</strong> cycle, il est possible d'obtenir, sur <strong>de</strong>s<br />

parcelles relativement peu Cloignées, mais dans <strong>de</strong>s expérimentations <strong>de</strong><br />

taille restreinte (15 parcelles), <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> maladies trss différents.<br />

Sans doute, l'effet <strong>de</strong> masse, lié à la dimension croissante d'un essai et à<br />

la multiplication <strong>de</strong>s parcelles artificiellement inoculées, est-il sensi-<br />

blement plus important. La secon<strong>de</strong> expérience, avec ses 144 parcelles,<br />

dont 72 inoculées avec l'un ou l'autre <strong>de</strong>s pathogènes, l'illustre: il a<br />

fallu faire appel à <strong>de</strong>s fongici<strong>de</strong>s ciblés sur l'une ou l'autre <strong>de</strong>s<br />

maladies.<br />

b2- L'approche e-vpérimentale. 11 est important <strong>de</strong> souligner à nouveau<br />

que l'étu<strong>de</strong> se focalise sur les conséquences <strong>de</strong>s dégâts sur le dommage,<br />

et non sur les facteurs qui déterminent l'aspect d'une épidémie. Ce<br />

changement par rapport à une étu<strong>de</strong> strictement épidémiologique se<br />

traduit par une modification <strong>de</strong>s dispositifs expérimentaux. Pour<br />

étudicr l'effet <strong>de</strong>s variétés sur les épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>,<br />

<strong>de</strong>s observations sur <strong>de</strong>s microparcelles isolées ont été réalisées (Savary<br />

& Zadoks, 1989). Ce n'est pas ce type <strong>de</strong> dispositif qui a été utilisé<br />

pour cette étu<strong>de</strong> sur les dommages.<br />

L'approche expérimentale est illustrée par les essais du chapitre<br />

8. Ces essais permettent <strong>de</strong> tester <strong>de</strong>s interactions. Sans doute, la plus<br />

lour<strong>de</strong> <strong>de</strong> sens, dans le cadre <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, est l'interaction: (dégâts<br />

causés par les maladies) * (situation <strong>de</strong> production) sur les variations<br />

du ren<strong>de</strong>ment réel et du dommage global (chap. 8, premikre<br />

expérience). D'autres interactions sont également importantes, en<br />

particulier ce1 les entre les dégâts individuels <strong>de</strong> chaque maladie (chap.<br />

8, secon<strong>de</strong> expérience).<br />

La difficulté spécifique associée à l'établissement simultané <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux contraintes phytosanitaires à <strong>de</strong>s niveaux différents (chap. 8,<br />

secon<strong>de</strong> expérience) et aux interactions, au cours du cycle cultural,<br />

entre variables intermédiaires a été abordée en <strong>de</strong>ux étapes: (a) <strong>de</strong>s<br />

analyses transversales (prenant en considération <strong>de</strong>s variables<br />

intermédiaires instantanées; Zadoks, 1 972) sont effectuées afin <strong>de</strong><br />

vérifier si, véritablement, différents niveaux <strong>de</strong>s contraintes ont été<br />

obtenus, puis (b) <strong>de</strong>s analyses longitudinales (prenant en considération<br />

<strong>de</strong>s variables intermédiaires sur l'ensemble du cycle cultural), sous la<br />

forme <strong>de</strong> régression multiples, permettent <strong>de</strong> réévaluer les conclusions<br />

tirées <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> variance initiale.


ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 269<br />

4 - Analyse du dommage causé dans le pathosystème<br />

multiple: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive.<br />

Résultats<br />

Les résultats permettent d'obtenir une vue générale <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

spatio-temporelles <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose tardive<br />

<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>, et <strong>de</strong> leurs conséquences, en termes <strong>de</strong> dommage, dans<br />

une diversité <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production. La cercosporiose précoce <strong>de</strong><br />

l'arachi<strong>de</strong> n'est Cvoquée qu'à titre illustratif; elle fait l'objet, au même<br />

titre que les autres maladies, d'une étu<strong>de</strong> spatiale <strong>de</strong>scriptive dans le<br />

chapitre 2; elle est - avec précaution - incorporée dans un modèle<br />

simplifié à caractère prospectif dans le chapitre 6; elle se trouve, enfin,<br />

figurer parmi les composants du pathosystème rencontré au cours <strong>de</strong><br />

l'une <strong>de</strong>s expérimentations (chapitre 8, première expérience).<br />

Les caractéristiques spatio-temporelles <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux maladies<br />

diffèrent. Les gradients <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> présentent, le plus souvent, <strong>de</strong>s<br />

pentes plus faibles que celles <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> cercosporiose tardive<br />

(chap. 3 et 4), suggérant <strong>de</strong> plus fortes capacités <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> la<br />

<strong>rouille</strong> à une méso-échelle (c'est-à-dire, celle <strong>de</strong> la parcelle; Zadoks &<br />

Schein, 1979). Des informations circonstancielles (Savary, 1986)<br />

suggèrent que, vraisemblablement, il en est Cgalement ainsi A une<br />

macro-Cchelle. A une méso-échelle, ces caractéristiques se manifestent<br />

par <strong>de</strong>s distributions spatiales différentes (chap. 2). Sans doute, ces<br />

distributions spatiales interagissent entre elles; c'est également la<br />

conclusion d'une enquête effectuée pendant trois années sur les<br />

intensités <strong>de</strong> maladies affectant plus <strong>de</strong> 300 parcelles paysannales <strong>de</strong><br />

Côte d'Ivoire (Savary, 1987b).<br />

Les informations disponibles sur les Caractéristiques mono-<br />

cycliques <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> ont été rassemblées dans un modèle<br />

préliminaire (chap. 5). S'agissant d'un nouveau pathogène en Afrique<br />

<strong>de</strong> l'Ouest (Savary et al., 1988), l'acquisition <strong>de</strong> ces informations<br />

épidémiologiques élémentaires constituait une urgence. La synthèse<br />

quantitative obtenue permet d'i<strong>de</strong>ntifier les manques <strong>de</strong> notre<br />

information; elle permet <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s options, notamment pour la<br />

sélection variétale pour la résistance à la <strong>rouille</strong>. Des modèles, plus<br />

(Bourgeois, 1990; R.D. Berger, comm. pers.) ou moins (Knudsen et<br />

al., 1987) déterministes ont été, par ailleurs, élaborés récemment. Des<br />

modèles déterministes simples (chapitre 5) ou avancés (Boote et al.,<br />

1985) sont disponibles. La possibilité s'offre donc d'envisager, dans<br />

une perspective <strong>de</strong> synthèse quantitative et d'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> priorités<br />

<strong>de</strong> recherche, <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> simulation déterministes<br />

<strong>de</strong>s relations dégâts-dommages dans ce pathosystème multiple, qui<br />

soient adaptés aux conditions <strong>de</strong> production d'Afrique <strong>de</strong> l'Ouest. Ces<br />

modèles pourraient s'avérer <strong>de</strong>s outils incomparables d'intégration et<br />

<strong>de</strong> prospective. Le chapitre 6 représente une tentative préliminaire,


270 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

avec une démarche empirique, <strong>de</strong> montrer quelques-unes <strong>de</strong>s applica-<br />

tions que pourraient avoir <strong>de</strong> tels modgles.<br />

Les chapitres 7, 8 et 9 abor<strong>de</strong>nt l'analyse du dommage occasionné<br />

par la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose tardive <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>. Le système<br />

considéré est une parcelle, dans laquelle se développent <strong>de</strong>s épidémies<br />

avec <strong>de</strong>s intensités variables, dans <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production aussi<br />

diverses que possible. Le chapitre 7 permet une <strong>de</strong>scription quantitative<br />

<strong>de</strong> ce système, sous la forme d'équations <strong>de</strong> régression obtenues à<br />

partir d'une base <strong>de</strong> données. Compte tenu <strong>de</strong> l'ampleur <strong>de</strong>s variations<br />

<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments accessibles, <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong> maladies, et <strong>de</strong>s<br />

ren<strong>de</strong>ments réels, cette base <strong>de</strong> données peut être jugée représentative<br />

d'une large gamme <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production, <strong>de</strong> dégâts, et <strong>de</strong><br />

dommages. Des interactions entre situations <strong>de</strong> production (représen-<br />

tées par le ren<strong>de</strong>ment accessible) et dégâts sur le dommage sont mises<br />

en Cvi<strong>de</strong>nce; par ailleurs les dégâts provoqués par les <strong>de</strong>ux agents<br />

pathogènes ont <strong>de</strong>s effets moins qu'additifs sur le dommage. En outre,<br />

les relations dommage - dégâts, c'est-à-dire, les fonctions <strong>de</strong> dommage<br />

(Zadoks, 1985; chap. l), apparaissent différer entre les <strong>de</strong>ux agents<br />

pathogènes.<br />

Ce résultat est attribuable à la nature très différente <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

agents pathogènes - bien qu'il s'agisse <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux parasites fongiques<br />

foliaires (chap. 5 et 6). L'agent <strong>de</strong> la cercosporiose tardive est un<br />

parasite hémibiotrophe; les principales composantes <strong>de</strong> dommage dont<br />

il est responsable sont les suivantes:<br />

(a) une <strong>de</strong>foliation, qui débute dès l'apparition d'une sévérité<br />

mesurable;<br />

(b) une réduction <strong>de</strong> la surface photosynthétisante qui <strong>de</strong>meure en<br />

place dans le couvert, du fait <strong>de</strong> la multiplication <strong>de</strong>s lésions;<br />

(cj un (probable) effet sur les tissus apparemment non affectés, qui<br />

se traduit par une réduction <strong>de</strong> leur efficacité <strong>de</strong> photosynthèse,<br />

(dj<br />

(e)<br />

du fait <strong>de</strong>s toxines émises;<br />

un effet d'auto-ombrage <strong>de</strong> ces lésions sur les tissus in<strong>de</strong>mnes <strong>de</strong>s<br />

strates foliaires inférieures;<br />

une réduction <strong>de</strong> la croissance racinaire, et <strong>de</strong> l'accumulation <strong>de</strong><br />

photosynthétats dans les tiges, dont une proportion notable<br />

pourrait être remobilisée en fin <strong>de</strong> cycle vers les gousses.<br />

L'agent <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> est un parasite biotrophe, et les composantes <strong>de</strong><br />

dommage qui peuvent lui être attribukes sont les suivantes:<br />

(a> un détournement <strong>de</strong> photosynthétats libres, produits par l'hôte, au<br />

profit <strong>de</strong> sa croissance mycélienne, <strong>de</strong> sa respiration, et <strong>de</strong> sa<br />

sporulation massive;<br />

(b) une réduction <strong>de</strong> la surface photosynthétisante du fait <strong>de</strong> la<br />

multiplication <strong>de</strong>s pustules;<br />

(cj une altération (probable) <strong>de</strong> I'équilibre hydrique <strong>de</strong> la plante;<br />

(d) une réduction <strong>de</strong> la croissance racinaire.


ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 27 1<br />

Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers effets contribuent à amoindrir la résistance <strong>de</strong>s<br />

plantes à la sécheresse, un effet particulièrement visible au cours <strong>de</strong> la<br />

première expérience du chapitre 7 (W). Ces composantes <strong>de</strong> dommage<br />

sont discutées, et, pour certaines d'entre elles, retranscrites dans les<br />

modèles <strong>de</strong>s chapitres 5 et 6.<br />

Quelques-unes <strong>de</strong>s hypothèses formulées à partir <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scription<br />

<strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données (chap. 7) sont testées au cours <strong>de</strong>s expériences<br />

décrites dans le chapitre 8. La première démontre une interaction entre<br />

les dégâts occasionnés par le pathosystème et la situation <strong>de</strong> production:<br />

plus le ren<strong>de</strong>ment accessible croit, et plus le dommage augmente; cet<br />

accroissement du dommage est, globalement, plus que proportionnel à<br />

l'accroissement du ren<strong>de</strong>ment accessible, Dans la secon<strong>de</strong> expérience,<br />

cette <strong>de</strong>rnière interaction correspond à un .effet qui apparaît essen-<br />

tiellement attribuable à la <strong>rouille</strong>; cette expérience démóntre par<br />

ailleurs que les dégâts causés par la <strong>rouille</strong> et la cercosporiose tardive<br />

ont <strong>de</strong>s effets moins qu'additifs sur le dommage.<br />

Le chapitre 9 met en oeuvre l'analyse factorielle <strong>de</strong>s correspon-<br />

dances, technique classique <strong>de</strong>s sciences du comportement et <strong>de</strong> I'écolo-<br />

gie générale (Benzécri, 1973; Legendre & Legendre, 19841, niais nou-<br />

velle dans l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages, et qui est appliquée à la base <strong>de</strong> don-<br />

nées du chapitre 7. Les résultats mettent en évi<strong>de</strong>nce, sous une forme<br />

différente, les résultats précé<strong>de</strong>mment obtenus. Mais ils permettent, <strong>de</strong><br />

plus (chap. 9, première analyse), d'i<strong>de</strong>ntifier la structure <strong>de</strong> l'interac-<br />

tion : (situation <strong>de</strong> production) * (dégâts causés dans le pathosystème)<br />

sur le dommage. Cette interaction, en réalité, n'apparaît qu'au-<strong>de</strong>là<br />

d'un seuil <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment accessible (Fig. 9-2), qui correspond à une<br />

classe comprise entre 1400 et 2300 kg.ha-l. En <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> ce seuil, l'évo-<br />

lution <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments réels est approximativement parallèle à celle <strong>de</strong>s<br />

ren<strong>de</strong>ments accessibles: dans cette gamme <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production,<br />

le dommage n'entrave pas l'accroissement global <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments réels.<br />

Cet accroissement n'est donc attribuable qu'à l'amélioration <strong>de</strong> la situ-<br />

ation <strong>de</strong> production. AU <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce seuil, l'effet <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> mala-<br />

dies <strong>de</strong>vient puissant: qu'il n'occasionne pas <strong>de</strong> dégât, et les ren<strong>de</strong>ments<br />

réels continuent <strong>de</strong> progresser vers leur classe maximale (3000-4500<br />

kg.ha-l), mais dès que <strong>de</strong>s dégâts apparaissent, les résultats stagnent, en<br />

moyenne générale, à la hauteur du seuil (1400-2300 kg.ha-').<br />

5 - Perspectives .<br />

a- Le besoin <strong>de</strong> méthodologies nouvelles.<br />

"Virtuellement, toutes les métho<strong>de</strong>s relevant du domaine <strong>de</strong> l'analyse<br />

<strong>de</strong>s dommages sont, aujourd'hui, sujette à <strong>de</strong>s critiques. ... (mais) nous<br />

n'avons pas d'autre choix que <strong>de</strong> continuer, et développer <strong>de</strong> meilleures


212 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

métho<strong>de</strong>s" (Sah & MacKenzie, 1987). Cette déclaration pessimiste,<br />

honnête, est largement partagée. De nouvelles métho<strong>de</strong>s néanmoins se<br />

développent, qui rendront l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dommages plus aisée dans une<br />

plus gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> situations. I1 est probable que la combinaison<br />

(a) d'enquêtes, (b) d'expérimentations sur les contraintes phytosani-<br />

taires, (cl <strong>de</strong> modèles déterministes, d'abord préliminaires, puis<br />

enrichis <strong>de</strong> données nouvelles, enfin résumés à l'essentiel <strong>de</strong><br />

l'information nécessaire pour <strong>de</strong>s performances optimales, et (d) <strong>de</strong><br />

techniques statistiques plus diversifiées, dont l'analyse factorielle <strong>de</strong>s<br />

correspondances n'est qu'un exemple, permettront également d'abor<strong>de</strong>r<br />

le problcme plus complexe, mais souvent plus réel, d'un ensemble <strong>de</strong><br />

contraintes phytosanitaires.<br />

b- Avantages d'une catégorisation <strong>de</strong> l'itlfonnation<br />

De bonnes raisons sous-ten<strong>de</strong>nt le choix qui consiste à: (a) représenter<br />

l'information sous forme <strong>de</strong> catégories, et (b) d'utiliser l'analyse<br />

factorielle <strong>de</strong>s correspondances pour décrire les relations entre<br />

situations <strong>de</strong> production, dégâts, et dommages (chap. 9). Les<br />

observations effectuées pour estimer une intensité <strong>de</strong> maladie se<br />

traduisent, nécessairement, par <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> mesure (Rapilly, 1983)<br />

d'origines diverses, soit (a) individuelles (l'observateur tend à<br />

surestimer I'intensi té d'une maladie sur une plante, en particulier<br />

lorsqu'elle est faible), soit (b) liées au type <strong>de</strong> symptôme et au<br />

protocole d'échantillonnage (Kranz, 1988). Les difficultés sont, bien<br />

entendu, amplifiées lorsqu'il s'agit d'estimer simultanément plusieurs<br />

niveaux <strong>de</strong> contraintes simultanément (Hau et al., 1980). I1 en est <strong>de</strong><br />

même pour les ren<strong>de</strong>ments (Stucker, 1980), en particulier dès lors<br />

qu'il s'agit d'enquêtes (Poate, 1988). II est raisonnable, dans ces<br />

conditions, d'envisager <strong>de</strong> contracter l'information disponible sous<br />

forme <strong>de</strong> catégories. Ces catégories peuvent être définies en fonction<br />

<strong>de</strong> l'erreur moyenne commise à chaque niveau différent <strong>de</strong> la variable<br />

considérée, soit, plus simplement, en fonction <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong><br />

fréquence <strong>de</strong> cette variable: les classes successives sont définies, ainsi,<br />

<strong>de</strong> manière à rendre compte au mieux <strong>de</strong>s distributions <strong>de</strong> fréquences.<br />

La pertinence <strong>de</strong> cette répartition en classes successives <strong>de</strong>s différentes<br />

variables quantitatives peut, ensuite, Qtre évaluée au moyen <strong>de</strong> tests <strong>de</strong><br />

chi-<strong>de</strong>ux (<strong>de</strong> Lagar<strong>de</strong>, 1983). C'est cette <strong>de</strong>rnière approche qui a été<br />

suivie.<br />

Mais il existe tine autre raison, plus importante peut-être, pour<br />

envisager <strong>de</strong> considérer <strong>de</strong>s variables sous forme <strong>de</strong> catégories: le plus<br />

souvent, une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s contraintes phytosanitaires d'une culture, fondée<br />

par exemple sur line enquête, comporte <strong>de</strong>s données dont la nature est<br />

qualitative. C'est tout spécialement le cas <strong>de</strong>s cultures traditionnelles


ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 273<br />

tropicales: la culture est-elle mise en place sur <strong>de</strong>s billons ou à plat?<br />

dans un bas-fond, sur une pente, ou un plateau? est-elle associée avec<br />

<strong>de</strong>s plantes dont le couvert est important (manioc, maïs, sorgho),<br />

moyen (taro, cotonnier), ou réduit (vigna, voandzeia) ? Chacune <strong>de</strong> ces<br />

questions ne peut faire l'objet que d'une réponse qualitative. De telles<br />

variables qualitatives peuvent s'avérer utiles pour la <strong>de</strong>scription d'un<br />

tel dossier (Savary, 1987a; 1987b).<br />

Des variables économétriques, enfin, pourraient également Ctre<br />

incorporées sous forme <strong>de</strong> catégories dans une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce type. En<br />

région tropicale, l'évaluation <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> travail, <strong>de</strong>s investissements à<br />

la culture, <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> la culture, sont extrêmement délicats; <strong>de</strong>s<br />

variables <strong>de</strong> ce type sont rarement incorporées dans une étu<strong>de</strong> détaillée<br />

<strong>de</strong>s dommages (De Datta et al., 1978). Dans le cas <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en<br />

Côte d'Ivoire, l'établissement d'une fonction <strong>de</strong> perte (Zadoks, 1985;<br />

chap. 1) - la courbe reliant les pertes aux dommages - est en pratique,<br />

inenvisageable: dans une large proportion <strong>de</strong> cas, il s'agit d'une culture<br />

vivrière d'autoconsommation, ou sinon, partiellement commercialisée<br />

sur <strong>de</strong>s marchés locaux dont <strong>de</strong>s cours fluctuent en fonction <strong>de</strong>s<br />

régions, <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> culturale, <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> transport et <strong>de</strong><br />

commercialisation, et Certainement aussi, d'importations légales ou<br />

clan<strong>de</strong>stines (Morris, 1990). La représentation <strong>de</strong> quelques variables<br />

économétriques sous forme <strong>de</strong> catégories, présentant entre elles <strong>de</strong>s<br />

associations (correspondances) plus ou moins fortes pourrait s'avérer<br />

une approche extrêmement fructueuse (voir la section finale).<br />

c- Perspectives d'une intensijìcation <strong>de</strong> Ia culture <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en<br />

Afrique <strong>de</strong> l'Ouest - Risque phytosanitaire.<br />

L'utilisation <strong>de</strong>s techniques d'estimation du risque, issue du domaine<br />

industriel (Rowe, 1980) est récente, et vraisemblablement <strong>de</strong>stinée à se<br />

développer en protection <strong>de</strong>s cultures (De Jong et al., 1990). Deux<br />

causes notamment sont à l'origine <strong>de</strong> cette évolution: le développtment<br />

<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 1 utte biologique, parce qu'elles nécessitent I'introdx-<br />

tion d'agents biologiques étrangers à l'écosystème, ou l'amplification<br />

artificielle <strong>de</strong> leurs populations (De Jong et al., 1990), et l'introduction<br />

<strong>de</strong> plantes cultivées dont le génome comporte <strong>de</strong>s Cléments introduits<br />

artificiellement (Schuh, CO". pers.; Evenhuis & Zadoks, 1990).<br />

La détermination du risque comporte <strong>de</strong>ux parties: son i<strong>de</strong>ntifica-<br />

tion, et son estimation (Rowe, 1980). Dans une étu<strong>de</strong> sur la lutte<br />

biologique contre Pruizus serotina aux Pays-Bas grâce au champignon<br />

parasite Chondrostereum purpureum, le risque peut Ctre i<strong>de</strong>ntifié ainsi:<br />

"bien que la lutte biologique contre P. serotina grâce à C.<br />

purpureuin soit efficace en soi, elle peut avoir un effet secondaire


274 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

non désiré: une épidémie sur <strong>de</strong>s cultures fruitières et ornementales"<br />

(De Jong et al., 1990).<br />

Dans le contexte <strong>de</strong> l'intensification <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> dans les<br />

régions humi<strong>de</strong>s et subhumi<strong>de</strong>s d'Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, un risque peut<br />

également être défini:<br />

"le bénéfice supplémentaire associé à l'intensification <strong>de</strong> la culture<br />

peut Etre annulé par l'accroissement du dommage causé dans le<br />

pathosystème multiple: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporioses".<br />

Une illustration en est donnée par la première expérience du chapitre<br />

8. L'estimation du risque (R) comporte à son tour <strong>de</strong>ux parties: la<br />

détermination <strong>de</strong> l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cet effet indésirable (M) et celle <strong>de</strong> sa<br />

probabilité (P) :<br />

R=P *A4<br />

Si l'amplitu<strong>de</strong> M ne peut pas aisément être quantifiée- - il n'est, en<br />

principe, pas possible <strong>de</strong> mesurer la perte économique engendrée par<br />

ce changement - cette Ctu<strong>de</strong> fournit cependant <strong>de</strong>s indications sur P:<br />

s'agissant <strong>de</strong> maladies endémiques, ou présentant <strong>de</strong>s Cpidémies relativement<br />

régulières chaque année, la probabilité <strong>de</strong> cet effet apparaît lié<br />

en gran<strong>de</strong> partie au niveau d'intensification auquel on souhaite parvenir.<br />

La figure 9-2 permet d'i<strong>de</strong>ntifier un seuil <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments accessibles<br />

à partir duquel l'effet <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> maladies contrecarre<br />

celui <strong>de</strong> l'amélioration <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> production, c'est-à-dire <strong>de</strong><br />

l'incorporation <strong>de</strong> nouveaux facteurs d'intensification. I1 convient <strong>de</strong><br />

noter que ce seuil correspond à une large gamme <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments<br />

accessibles (1400 à 2300 kg.ha-'). La borne inférieure <strong>de</strong> cette gamme<br />

est, seulement, légèrement supérieure â la moyenne <strong>de</strong>s (bons) ren<strong>de</strong>ments<br />

en arachi<strong>de</strong> en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest (<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 1000 kg.ha-';<br />

Morris, 1990). La décision "minimale", celle qui permet d'esquiver<br />

tout risque, consisterait donc à se fixer un objectif <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />

1400 kg.ha-*. Dans ces conditions, <strong>de</strong>s dommages se produiront, mais<br />

qui sont peu susceptibles <strong>de</strong> remettre en cause le processus d'intensification<br />

(voir également la figure 8-2). Au-<strong>de</strong>là, <strong>de</strong>s dommages<br />

croissants risquent d'apparaître, nécessitant une protection contre les<br />

parasites foliaires. Les variétés cultivées en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest sont<br />

toutes sensibles vis-à-vis <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> parasites; il n'existe pas<br />

encore <strong>de</strong> variétks vulgarisables présentant un niveau <strong>de</strong> résistances<br />

combinées suffisant (Mortreuil, comm. pers.; Subrahmanyam et al.,<br />

1990); seule reste la possibilité d'utiliser <strong>de</strong>s fongici<strong>de</strong>s, qui ne peut<br />

être mise en pratique, les agriculteurs ne disposant pas <strong>de</strong>s moyens, ni<br />

financiers, ni logistiques, pour l'exploiter (Savary et al., 1988).


ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 275<br />

d- Décisions stratégiques et décisions tactiques<br />

La recherche <strong>de</strong> supports <strong>de</strong> décisions est à la racine <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> la<br />

gestion intégrée <strong>de</strong>s contraintes phytosanitaires (integrated pest<br />

marzagenzent; Stem et al., 1957); l'i<strong>de</strong>ntification et la mesure <strong>de</strong> seuils<br />

(Stem, 1973; Zadoks, 1985) représente le type <strong>de</strong> ces supports <strong>de</strong><br />

décisions. Il existe <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> décisions: stratégique, prise avant la<br />

mise en place <strong>de</strong> la culture et une fois par cycle, ou tactiques, prises en<br />

cours <strong>de</strong> cycle et à plusieurs reprises (Conway, 1984; Zadoks, 1985).<br />

Un exemple-type <strong>de</strong> décision tactique est <strong>de</strong> choisir entre: traiter<br />

maintenant avec un pestici<strong>de</strong> / ne pas traitcr / attendre et<br />

éventuellement traiter plus tard. La décision est fondée sur une<br />

observation qui permet une estimation <strong>de</strong>s dégâts. EPIPRE, le système<br />

néerlandais <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s maladies et <strong>de</strong>s ravageurs du blé d'hiver,<br />

prend ces décisions sur la base <strong>de</strong>s informations transmises par les<br />

agriculteurs, qui sont incorporées dans une base <strong>de</strong> données et traitées<br />

en fonction <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> simulation; le produit, une<br />

recommandation, est ensuite transmis à l'agriculeur (Zadoks, 198 1 b;<br />

I989b).<br />

En ce qui concerne les contraintes <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Afrique <strong>de</strong><br />

l'Ouest, il n'y a pas <strong>de</strong> décision tactique possible: toutes les observa-<br />

tions nécessaires ne sont pas envisageables, tout au moins dans la<br />

plupart <strong>de</strong>s cas et dans l'immédiat; surtout, les moyens manquent pour<br />

mettre en oeuvre les recommandations, sauf, éventuellement, pour le<br />

contr6le <strong>de</strong>s mauvaises herbes (Mamotte & Busnardo, 1985). Seules<br />

restent donc les décisions stratégiques. Cette situation prévaut pour<br />

l'essentiel <strong>de</strong>s cultures traditionnelles en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest.<br />

Ces décisions stratégiques sont d'ordre et <strong>de</strong> nature multiple, et<br />

<strong>de</strong> ce fait, permettent une certaine flexibilité: choix du précé<strong>de</strong>nt<br />

cultural, <strong>de</strong> la date <strong>de</strong> semis, du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise en culture (<strong>de</strong>nsité, à<br />

plat ou sur billon, en association - et avec quelle autre.culture - ou<br />

non), <strong>de</strong> la variété, par exemple. I1 est possible, alors, <strong>de</strong> tenter<br />

d'optimiser ces décisions, en tenant compte: (1) <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> la<br />

culture, (2) du dommage occasionné par les contraintes phytosanitaires<br />

en fonction <strong>de</strong>s dégâts et <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production.<br />

Quel est l'objectif d'une culture donnée d'arachi<strong>de</strong> en Afrique <strong>de</strong><br />

l'Ouest? Pour la culture intensive du blé d'hiver aux Pays-Bas, les<br />

agriculteurs parlent plus souvent du ren<strong>de</strong>ment maximal que <strong>de</strong> son<br />

coût; et l'on préfère une culture impeccable à une culture présentant<br />

<strong>de</strong>s symptômes, même s'ils ne se traduisent pas par le moindre<br />

dommage (Zadoks, 1981b). Pour la culture semi-intensive du riz dans<br />

certaines régions d'Asie, les contraintes peuvent être surestimées (les<br />

symptômes sont par trop évi<strong>de</strong>nts, et le risque d'une mauvaise récolte<br />

trop redouté) ou sous-estimés (le risque n'est pas réellement perçu, le<br />

coût d'une mesure <strong>de</strong> contrôle trop élevé, et les moyens financiers ne<br />

.


276 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

sont pas disponibles en permanence) - clairement, la perception qu'a<br />

l'agriculteur <strong>de</strong> sa propre ciilture est encore largement négligée<br />

(Kenmore et al., 1984). Quant à la culture <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Afrique <strong>de</strong><br />

I'Ouest, il est évi<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong> par la diversité <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production et<br />

<strong>de</strong>s niveaux d'intensification à laquelle elle est sujette (Gillier &<br />

Silvestre, 1969; Busnardo, 1986; Savary, 1987a; Savary et al., 1988;<br />

Morris, 1990), que les objectifs, bien qu'excessivement difficiles à<br />

préciser dans chaque cas, varient d'une parcelle à l'autre. I1 est<br />

possible, au <strong>de</strong>meurant, d'établir une hiérarchie. Une culture intensive<br />

<strong>de</strong> bas-fond, <strong>de</strong>stinée à une commercialisation sur un marché voisin,<br />

par exemple, n'a certainement pas le même objectif <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />

qu'un petite parcelle implantée sur un plateau, <strong>de</strong>stinée pour partie à<br />

une autoconsommation, et pour partie à une éventuelle commercia-<br />

lisation. TI y également <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> nature; une culture proche <strong>de</strong><br />

l'habitation familiale, et dont la production est exclusivement <strong>de</strong>stinée à<br />

l'autoconsommation (l'arachi<strong>de</strong> constitue une source majeure <strong>de</strong><br />

protéines dans la ration alimentaire; Niñez, 1987), occupe une position<br />

particulière. Cette diversité d'objectifs ne peut être représentée que par<br />

<strong>de</strong>s catégories, éventuellement reliées entre elles par <strong>de</strong>s caractéris-<br />

tiques communes.<br />

Certainement, un objectif <strong>de</strong> production figé, élevé, établi<br />

arbitrairement, est inopérationnel. Une recommandation, pour pouvoir<br />

éventuellement se traduire par une action, doit tenir compte <strong>de</strong><br />

l'ensemble <strong>de</strong>s diversités qui ont été évoquées. I1 est possible d'analyser<br />

une information dans laquelle <strong>de</strong>s catégories <strong>de</strong> dommages sont associés<br />

à <strong>de</strong>s catégories <strong>de</strong> dégâts. Les correspondances établies représentent<br />

l'équlvalent <strong>de</strong> fonctions <strong>de</strong> dommages. Ces correspondances peuvent<br />

être ensuite reliées à différentes catégories <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production.<br />

Par ailleurs, quelques indicateurs économétriques peuvent être envisa-<br />

gés: <strong>de</strong>s investissements (quelques engrais, ou pestici<strong>de</strong>s, s'il y en a, les<br />

quantités <strong>de</strong> travail, les acteurs <strong>de</strong> ce travail), une valeur (financi&re,<br />

alimentaire, sociale) moyenne <strong>de</strong> la culture , sous forme <strong>de</strong> quelques<br />

classes <strong>de</strong> large amplitu<strong>de</strong>, qui permettraient d'établir <strong>de</strong>s correspon-<br />

dances multiples entre typologies <strong>de</strong> dégâts, <strong>de</strong> dommages, et <strong>de</strong> pertes.<br />

La matrice pluridimentionnelle ainsi obtenue, qui engloberait <strong>de</strong>s<br />

fonctions <strong>de</strong> dommage et <strong>de</strong> perte simpifiées pourrait constituer un<br />

support opérationnel <strong>de</strong> décision.<br />

Ce support pourrait, en tout premier lieu, être utilisé pour<br />

optimiser les efforts <strong>de</strong> recherche: une variété hypothétique présentant<br />

<strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> résistance à un ensemble <strong>de</strong> parasites, et <strong>de</strong> to-<br />

lérance à un ensemble <strong>de</strong> ravageurs n'est pas utile partout. II en est<br />

certainement <strong>de</strong> même pour une couverture chimique multi-usages.<br />

Une sélection <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> production (sensu lato) et <strong>de</strong>s contrain-<br />

tes phytosanitaires qui requièrent un effort <strong>de</strong> recherche particulier<br />

pourrait, objectivement, &re effectuée. Ce canevas, progressivement


ÉTUDE DU DOMMAGE : MÉTHODOLOGIES 277<br />

enrichi <strong>de</strong> nouvelles informations sur les contraintes et les situations <strong>de</strong><br />

production pourrait, enfin, seïvir <strong>de</strong> support à l'optimisation <strong>de</strong> la<br />

protection <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest.<br />

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!


Chapitre 1.<br />

Résumé<br />

Table <strong>de</strong>s matières<br />

Introduction - La culture et ses contraintes<br />

phytosanitaires en tant que système<br />

Mots clés<br />

11<br />

1 -Elaboration du ren<strong>de</strong>ment, dynamique <strong>de</strong>s<br />

contraintes phytosanitaires,<br />

11<br />

et pertes <strong>de</strong> récolte<br />

2 -Terminologie<br />

3 -Objectifs <strong>de</strong> I'étu<strong>de</strong><br />

Références<br />

13<br />

16<br />

19<br />

Chapitre 2. Structure spatiale <strong>de</strong> plusieurs épidémies<br />

spontanées : une 4tu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas dans<br />

une parcelle d'arachi<strong>de</strong><br />

Résumé<br />

Mots clés<br />

1 -Introduction<br />

2 -Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />

a- La parcelle<br />

b- Métho<strong>de</strong>s d'échuntillonnage<br />

c- Analyse <strong>de</strong>s données<br />

cl: Métho<strong>de</strong>s géostatistiques<br />

c2- Analyses fuctorielles <strong>de</strong>s correspondunces<br />

3 -Résultats<br />

a- Intensités initiales <strong>de</strong>s maladies<br />

b- Développement <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

c- Développement <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> cercosporioses<br />

d- Structure <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong> flétrissement à Rhizoctonia<br />

e- Comparaison <strong>de</strong>s structures spatiales <strong>de</strong>s épidémies<br />

f- Analyses factorielles <strong>de</strong>s correspondances<br />

4 -Discussion<br />

Références<br />

11<br />

23<br />

23<br />

24<br />

24<br />

24<br />

24<br />

25<br />

25<br />

26<br />

27<br />

27<br />

27<br />

36<br />

36<br />

37<br />

37<br />

42<br />

45


282 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Chapitre 3. Effet <strong>de</strong> I'âge <strong>de</strong> la culture sur les gradients<br />

primaires <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

Résumé<br />

Mots clés-<br />

1 -Introduction<br />

2 -Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />

a- Parcelles expérimentales<br />

b- Infections arti!cielles au champ<br />

c- Piégeages <strong>de</strong> spores<br />

d- Estimation <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

e- Hauteur d'infection<br />

f- Corrections pour le bruit <strong>de</strong> fond<br />

g- Analyse <strong>de</strong>s résultats<br />

3 -Résultats<br />

a- Description <strong>de</strong>s sources<br />

b- Densités <strong>de</strong> spores libérées au-<strong>de</strong>ssus du couvert végétal<br />

c- Développement <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong> dans les parcelles<br />

d- Variations <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> en fonction <strong>de</strong> la<br />

distance aux sources<br />

e- Distribution verticale <strong>de</strong> maladie dans le couvert<br />

4 -Discussion<br />

a- Equations <strong>de</strong> régression décrivant les gradients primaires<br />

b- Equations <strong>de</strong> régression <strong>de</strong>s gradients primaires corrigés<br />

c- Comparaisons <strong>de</strong>s épidémies<br />

d- Les épidémies spontanées <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

Reférences<br />

Chapitre 4. Effet <strong>de</strong> I'âge <strong>de</strong> la culture sur les gradients<br />

primaires <strong>de</strong> cercosporiose tardive<br />

<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

Résumé<br />

Mots clés<br />

1 -Introduction<br />

2 -Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />

a- Parcelles expérimentales<br />

b- Etablissement <strong>de</strong>s sources d'inoculum<br />

c- Estimation <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong> maladie<br />

cl- Sources<br />

c2- Purcelles élhenhres<br />

c3- Piégeage <strong>de</strong> spores à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> plantes-pièges<br />

47<br />

47<br />

48<br />

48<br />

48<br />

48<br />

49<br />

49<br />

49<br />

50<br />

50<br />

51<br />

51<br />

55<br />

55<br />

55<br />

56<br />

60<br />

60<br />

60<br />

62<br />

63<br />

63<br />

65<br />

65<br />

66<br />

66<br />

66<br />

67<br />

67<br />

67<br />

68<br />

68


TABLE DES MATIÈRES 283<br />

c4- Correction <strong>de</strong>s donnkes <strong>de</strong> sévériti<br />

c.5- Correc*tiori <strong>de</strong>s doi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> piégeuge<br />

d- Analyse <strong>de</strong>s résultats<br />

dl- Anulyses dc vuriuncc1<br />

d2- Equations <strong>de</strong>s grudieïirs piiniuires<br />

3 -Résultats<br />

a- Croissance du couvert et structure <strong>de</strong>s sources d'inoculuin<br />

b- Dissémination <strong>de</strong> spores<br />

h I- Analyse ck v(iriuncc<br />

b2- Eqtutions <strong>de</strong>s grudienrs <strong>de</strong> disséminafion<br />

c- Dispersion <strong>de</strong> maladie<br />

cl- Ailulyses <strong>de</strong> vm-iunce<br />

c2- Equations dos grudìents primaires <strong>de</strong> mululie<br />

d- Comparaison <strong>de</strong>s résultats concernant la<br />

disséïnination <strong>de</strong> spores et Ia dispersion <strong>de</strong> maladie<br />

dl - Gradienrs priniuires<br />

(12- Efers directionnels<br />

4 -Discussion<br />

a- Résultats <strong>de</strong> la correction <strong>de</strong>s données concemant la<br />

sévérité et la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lésions sur les plantes-pièges<br />

b- Coinparaison <strong>de</strong>s gradients primaires <strong>de</strong> innlndie et<br />

<strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> spores<br />

c- Comparaison <strong>de</strong>s gradients<br />

d- Interprétations <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> variailce représentant l'âge<br />

<strong>de</strong>s parcelles et <strong>de</strong>s différences d'ordonnées d l'origine<br />

e- Comparaison <strong>de</strong>s gradients primaires <strong>de</strong> cercosporiose<br />

tardise et <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

f- concIusìon<br />

Références<br />

Chapitre 5. Simulation dynamique <strong>de</strong> la <strong>rouille</strong><br />

<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> : un modèle préliminaire<br />

Rhumé<br />

hlots clés<br />

1- Introduction<br />

2 -Structure du modèle<br />

a- Considérations générales<br />

b- Le modèle <strong>de</strong> l'hôte<br />

c- Le nzodèle <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

cl- Les étupes <strong>de</strong> culcul<br />

c2- Cycle inffctieux<br />

c3- Production <strong>de</strong> spores<br />

69<br />

69<br />

70<br />

70<br />

70<br />

71<br />

71<br />

71<br />

74<br />

74<br />

80<br />

80<br />

80<br />

82<br />

82<br />

82<br />

83<br />

83<br />

83<br />

86<br />

86<br />

88<br />

88<br />

89<br />

91<br />

91<br />

94<br />

94<br />

94<br />

99<br />

102<br />

1 02<br />

102<br />

104


284 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

c4- Perte <strong>de</strong> spores due ci leur eiitruînement pur lu pluie<br />

c5- Libérution <strong>de</strong>s spores<br />

s6- Dépôt <strong>de</strong>s spores cluns le couvert<br />

c7- Infection<br />

c8- Flux <strong>de</strong> spores (i.oiiditions fuvorubles)<br />

c9- Flux <strong>de</strong> spores (conditions défuvorubles)<br />

CIO- Pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> Iutence et pério<strong>de</strong> infectieuse<br />

cl I- hfections spontanées<br />

d- Couplage<br />

dl- Hypoth&es sur les efets <strong>de</strong> lu <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong>s cersosporioses<br />

sur lu physiologie et lu croissance <strong>de</strong>s pluntes-hâtes<br />

(12- Indicesjdinires<br />

d3- Effet <strong>de</strong> l'hâte sur lu <strong>rouille</strong><br />

d4- Interaction entre lu <strong>rouille</strong> et lu cercosporiose<br />

3 -Performances du mod6le<br />

a- VérGcation et analyse <strong>de</strong> sensibilité<br />

al- Simuluiion <strong>de</strong>s effèts du climat sur le contenu en spores<br />

d'une lésion et sur le facteur quotidien <strong>de</strong> niultiplicution<br />

a2- Une expérience <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s {ffets du chat<br />

sur la cinétique <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

a3- Effets <strong>de</strong>s composuntes <strong>de</strong> résistance sur les<br />

épidémies simulées <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

b- Evaluation du modèle<br />

hl- Un essui en plein chump<br />

h2- Exécutions du progrunime <strong>de</strong> simulution<br />

b3- Compuruisoii <strong>de</strong>s vuleurs simulées uux valeurs observiks<br />

4 -Discussion et conclusion<br />

a- Structure du modèle<br />

b- Contenu <strong>de</strong>s lésions et facteur <strong>de</strong> multiplication quotidien<br />

c- Effets <strong>de</strong>s conditions climatiques sur<br />

les épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong><br />

d- Effets siinulés <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> résistance<br />

e- Coinparaison <strong>de</strong>s valeurs siinulées QUX valeurs observées<br />

f- Population <strong>de</strong> pustules <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> (XSEV)<br />

g- Evaluation du modèle<br />

h- Perspectives<br />

Références<br />

Chapitre 6. Un modèle simplifié <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s<br />

épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong><br />

cercosporioses <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

Résumé<br />

hiots clés<br />

1 -Introduction<br />

2 -Développement du niod6le<br />

104<br />

104<br />

106<br />

106<br />

107<br />

107<br />

108<br />

108<br />

108<br />

108<br />

112<br />

112<br />

112<br />

113<br />

113<br />

113<br />

113<br />

118<br />

118<br />

119<br />

119<br />

119<br />

122<br />

122<br />

123<br />

123<br />

123<br />

124<br />

124<br />

125<br />

125<br />

126<br />

129<br />

129<br />

130<br />

130


TABLE DES MATIÈRES 285<br />

a- 'Modèle'<br />

b- Le système considéré - Objectifdu modèle<br />

c- Variables d'état etflux<br />

d- Equations décrivant la croissance du couvert<br />

et l'accroissement <strong>de</strong>s maladies<br />

e- Equations décrivant la défoliation<br />

f- Initialisation<br />

3 -Procédure <strong>de</strong> calage <strong>de</strong>s paramètres<br />

a- Paramètres à caler<br />

b- Données disponibles<br />

c- Procédure <strong>de</strong> calage<br />

d- Résultats du calage: paramètres estimés<br />

4 - Evaluation du modèle<br />

5 -Analyse <strong>de</strong> sensibilité<br />

6 - Les hypothèses du modèle - Perspectives<br />

d'amélioration<br />

a- Hypothèses<br />

b- Améliorations envisageables<br />

c- Conclusion - Vers une variété d'arachi<strong>de</strong><br />

présentant <strong>de</strong>s caractéristiques optimales <strong>de</strong><br />

cotriportentent vis-&vis <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> maladies<br />

Références<br />

Chapitre 7. Une analyse <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte dans le<br />

pathosystème multiple:<br />

arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive.<br />

i - Six expérimentations élémentaires<br />

Résumé<br />

Mots clés<br />

1 -Introduction<br />

2 -Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />

a- Traitements <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> maladies<br />

b- Description <strong>de</strong>s expériences<br />

c- Matériel végétal<br />

d- Epidémies <strong>de</strong> maladies<br />

e- Mesure <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong>s maladies<br />

f- Croissance et développement <strong>de</strong> la culture<br />

g- Estimation du ren<strong>de</strong>ment<br />

11- Procédure générale d'analyse <strong>de</strong>s données<br />

i- Régressions<br />

3 -Résultats<br />

130<br />

134<br />

134<br />

135<br />

137<br />

138<br />

140<br />

140<br />

140<br />

141<br />

141<br />

145<br />

148<br />

149<br />

149<br />

152<br />

153<br />

154<br />

157<br />

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159<br />

160<br />

160<br />

160<br />

160<br />

161<br />

164<br />

164<br />

167<br />

167<br />

168<br />

170


286 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

a- Estimation <strong>de</strong> l'indice jòliaire total<br />

b- Analyses <strong>de</strong> variance du ren<strong>de</strong>ment entre expériences<br />

c- Effets <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> maladies sur les intensités<br />

<strong>de</strong> maladies, les indices foliaires, et le reri<strong>de</strong>ment<br />

cl- Intensités <strong>de</strong> tnalíuiies<br />

c2- Indice,foliuire total<br />

c3- Indicefiliuire détaché<br />

c4- Indice foliaire attach@<br />

c5- Ren<strong>de</strong>ments<br />

c4- Vitesse <strong>de</strong> diveloppement <strong>de</strong> la culture<br />

d- Relations entre le ren<strong>de</strong>ment, les traitements<br />

associés aux blocs, et les dégâts<br />

e- Analyse <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s six expériences<br />

el- Relations entre les indicesfiliaires et les intensités <strong>de</strong>s niulíulies<br />

e2- Rekitions entre le ren<strong>de</strong>nient et le dommuge<br />

relatiJ et les dégâts et le ren<strong>de</strong>nient accessible<br />

e3- Suggestion pour une relution dégût-k"ge sin~pl@ée<br />

4 -Discussion<br />

a- Les expériences<br />

6- Analyses <strong>de</strong> régression<br />

c- Considératioizs tlzéoriques sur la pertinence<br />

<strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> variables explicatives<br />

d- Conclusion<br />

K6Mrences<br />

Chapitre 8. Une analyse <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte dans le<br />

pathosystème multiple:<br />

arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive.<br />

II - Essais factoriels<br />

170<br />

170<br />

171<br />

171<br />

171<br />

171<br />

173<br />

173<br />

173<br />

173<br />

175<br />

175<br />

175<br />

177<br />

179<br />

179<br />

180<br />

183<br />

184<br />

185<br />

Résumé 189<br />

Mots clés 190<br />

1 -Introduction 191<br />

2 -Matériel et métho<strong>de</strong>s 191<br />

a- Expérience préliminaire 191<br />

b- Secon<strong>de</strong> expérience 193<br />

bl- Site et dispositif expériinentaux<br />

b2- CItltivurs 193<br />

b3- Munipulutioíi <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> niauvuises herbes 193<br />

b4 Munipulutioïi <strong>de</strong>s niveuux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux muludies 196<br />

65- Ohservutions, estimations et traitement préliniinaire <strong>de</strong>s données 198<br />

64- Anulyse <strong>de</strong>s données 198<br />

3 -Résultats 202<br />

a- Expérience préliminaire 202<br />

193


TABLE DES MATIÈRES<br />

6- Secon<strong>de</strong> expérience<br />

hl- Dc'veloppemenf <strong>de</strong>s épidémies <strong>de</strong> <strong>rouille</strong> et <strong>de</strong> cercosporiose<br />

h2- Croissunce du coimerr et d


288 PATHOLOGIE DES CULTURES TROPICALES<br />

Chapitre IO. Métho<strong>de</strong>s pour I'étu<strong>de</strong> du dommage<br />

dû à un ensemble <strong>de</strong><br />

contraintes phytosanitaires.<br />

Le cas <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Côte d'Ivoire<br />

Résumé<br />

Mots clés<br />

1 -Introduction<br />

2- Méthodologie - Le cas général<br />

a- Concepts et dé#tiitions opémtionnelles<br />

ul- SituUrion rie producrion<br />

d- D&&S<br />

(13- Ren<strong>de</strong>tnents<br />

u4 Doinmuge<br />

b- Acquisition d'informations quantitatives<br />

h I- Approcho cliriclironiqric~<br />

b2- Approche expérinientale<br />

3 -Méthodologie - Le cas particulier<br />

<strong>de</strong>s maladies <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

a- Application <strong>de</strong>s déjnitions opérationnelles<br />

b- Acquisition <strong>de</strong>s données dans le cas<br />

<strong>de</strong>s maladies <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong><br />

hl- L'upproche diuchroniqur.<br />

h2- L'approche expérimentale<br />

4 -Analyse du dommage causé dans le pathosystème<br />

multiple: arachi<strong>de</strong> - <strong>rouille</strong> - cercosporiose tardive.<br />

Résultats<br />

5 -Perspectives<br />

a- Le besoin <strong>de</strong> méthodologies nouvelles<br />

b- Avantages d'une catégorisation <strong>de</strong> I'iizformation<br />

c- Perspectives d'une intensijkation <strong>de</strong> la culture<br />

<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Afiique <strong>de</strong> l'Ouest<br />

- Risque phytosanitaire<br />

d- Décisiotzs stratégiques et décisions tacriques<br />

Références<br />

255<br />

256<br />

257<br />

257<br />

257<br />

259<br />

259<br />

260<br />

261<br />

262<br />

262<br />

263<br />

265<br />

265<br />

267<br />

267<br />

267<br />

269<br />

27 1<br />

27 1<br />

272<br />

273<br />

275<br />

277<br />

Note : une version en anglais <strong>de</strong>s informations contenues dans les chapitres 3 et 5<br />

a été publiée dans les revues :<br />

Netherlunds Journul ofplunt Pathology (1987) 93: 15-24, et<br />

Agricultural Systenzs ( 1990) 32: 1 13-14 1, respectivement.<br />

Une version en anglais <strong>de</strong>s informations contenues dans les chapitres 2,1,<br />

7,8 et 9 a été soumise pour publication dans différentes autres revues<br />

scientifiques.<br />

Ache& d'imprimer par Corlet, Imprimeur, S.A., 141 1 O Condé-sur-Noireau (France)<br />

No d'Imprimeur : 2215 - Dépôt légal : septembre 1991 - lmprimé en C.E.E.


Les cultures tropicales traditionnelles, notamment vivrières, sont<br />

exposées dans la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s cas non pas à une mais à plu-<br />

sieurs contraintes phytosanitaires, dont les effets aboutissent à une<br />

perte <strong>de</strong> récolte. Ces cultures s'établissent, par ailleurs, dans une<br />

gamme extrêmement large <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> production. L'agricul-<br />

teur, le développeur, l'agronome ont donc ainsi à faire à un système<br />

complexe, composé <strong>de</strong> ces différents éléments - la culture, les pra-<br />

tiques culturales, les contraintes phytosanitaires - et <strong>de</strong> leurs inter-<br />

actions. Tout cela rend difficile la prévision <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récoltes,<br />

l'élaboration <strong>de</strong>s différentes stratégies <strong>de</strong> lutte et l'évaluation <strong>de</strong>s<br />

conséquences d'un processus d'intensification agricole.<br />

A partir du cas <strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong> en Côte-d'Ivoire - et, plus large-<br />

ment, en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest - cet ouvrage souligne notamment<br />

combien l'établissement d'une typologie <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> récolte peut<br />

être utile pour l'évaluation <strong>de</strong> stratégies <strong>de</strong> contrôle efficaces. Il<br />

fournit enfin <strong>de</strong>s éléments méthodologiques pour la réalisation d'ex-<br />

périmentations adaptées aux conditions qui prévalent dans les sta-<br />

tions <strong>de</strong> recherche et les services <strong>de</strong> développement en Afrique <strong>de</strong><br />

l'Ouest.<br />

Conçue dans le cadre d'un programme réalisé par 1'ORSTOM en<br />

collaboration avec l'université Agronomique <strong>de</strong> Wageningen, les<br />

institutions <strong>de</strong> recherche nationales <strong>de</strong> Côte-d'Ivoire et I'IRHO,<br />

cette publication se caractérise par une approche neuve, fondée sur<br />

une base <strong>de</strong> données analysées avec <strong>de</strong>s moyens peu usités en pro-<br />

duction <strong>de</strong> cultures. Destiné aux agents impliqués dans la recherche<br />

et le développement, aux étudiants comme aux futurs chercheurs, le<br />

livre s'adresse aussi aux spécialistes <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong> la protection<br />

<strong>de</strong> l'arachi<strong>de</strong>.<br />

Économie et développement<br />

Collection dirigée par Georges Coura<strong>de</strong><br />

ISBN 2-86537-332-0

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