HAUT LES MURS ! - VINCI Construction France
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Notre<br />
invitée Michèle Pappalardo, COMMISSAIRE GÉNÉRALE AU DÉVELOPPEMENT<br />
CONSTRUCTION<br />
DURABLE, POSE UN REGARD CONNAISSEUR SUR L’UNIVERS DU BTP.<br />
Avec les bancheurs<br />
<strong>HAUT</strong> <strong>LES</strong> <strong>MURS</strong> !<br />
BIMESTRIEL - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008 - N° 12<br />
MONTAGE D’AFFAIRES<br />
L’art et la manière<br />
CONVENTION 2008<br />
Bilans et perspectives
NUMÉRO 12 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008<br />
4 à 11 C’est dans l’actu<br />
UN OUVRAGE, UN REGARD<br />
Lever de rideau sur le théâtre de Fréjus ;<br />
En Vendée, les canalisations participent<br />
à un jeu d’obstacles à travers champs<br />
CONVENTION 2008<br />
Bilans et perspectives au cœur des débats<br />
12 à 16 La saga du mois<br />
ZAC DES PONTS-JUMEAUX,<br />
À TOULOUSE<br />
Quatre îlots, quatre architectes<br />
pour 350 logements à livrer<br />
en trente mois au bord du canal<br />
du Midi : tel est le défi pour deux filiales<br />
du Groupe, qui ont décidé de s’unir<br />
afin de décrocher le marché.<br />
17 C’est la pause !<br />
Mots croisés et devinettes<br />
Direction de la communication : 61, avenue Jules-Quentin,<br />
92730 Nanterre. Tél. 01 46 95 70 00 /// Directeur de la<br />
publication : Manuel Saez-Prieto /// Rédactrices en chef :<br />
Delphine Halle et Karine Demenat /// Conception-réalisation :<br />
41, rue Greneta, 75002 Paris ///<br />
Responsable éditorial : Jérôme Rousselle /// Secrétariat de<br />
rédaction : Michèle Cohen /// Direction artistique et maquette :<br />
Agnès Lalle, Odile Body /// Iconographie : Emmanuelle Jouan,<br />
Marion Capéra /// Ont participé à ce numéro : Éric Allermoz,<br />
Jean-Marc Brujaille, Anne Fellmann, Bruno Schwab, Marc<br />
Wilmann et Intermonde Jeux /// Diffusion : Carmen Bourguet<br />
/// Tirage : 31 500 exemplaires /// Impression : Imprimerie<br />
Vincent. Ce document utilise du papier Condat Silk<br />
garantissant la gestion durable des forêts. Il a été imprimé<br />
par un imprimeur Imprim’Vert qui n’utilise pas de<br />
produits toxiques et sécurise le stockage des<br />
produits et déchets dangereux, et organise leurs<br />
collectes /// ISSN : 1957-5696.<br />
Crédits photographiques :<br />
Couverture :Pierre Hybre; Invité :© DR. Sommaire : © Augusto Da Silva /<br />
Graphix Images, © Philippe Guionie, © Céline Clanet, © Stéphanie Jayet.<br />
Pages 4-5 : © cabinet d’architecte Wilmotte et associés, © Dahmane/<br />
DR cabinet d’architecte Wilmotte et associés, © Geoffroy Mathieu.<br />
Page 6 : © Samuel Bigot / Andia, © Philippe Ferrand / <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong>. Pages 7 à 11 : © Augusto Da Silva / Graphix images. Pages 12 à 16 :<br />
© Philippe Guionie, © Atelier Dominique Alet, © Agence Martinie, © Cabinet<br />
Bellouard et Monflaur, © Cabinet Puig-Pujol, © studio d’architecture<br />
Bruno Huet. Page 17 : © DR photothèque <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>,<br />
© Augusto Da Silva / Graphix images /DR photothèque <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong>, © Ph. GIRAUD/Terres du Sud /DR photothèque <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong>, © Govin Sorel / DR photothèque <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>,<br />
© Francis Vigouroux / DR photothèque <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>,<br />
© Philippe GUIGNARD / DR photothèque <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>,<br />
© Photo ISO / DR photothèque <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, © Agence<br />
TRILOGI’C / DR photothèque <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>. Pages 18-19 :<br />
© Augusto Da Silva / Graphix images, © DR <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>,<br />
© Jean-François Arcanger / Sunset, © CAP / Roger-Viollet. Page 20 :<br />
© DR photothèque <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>. Pages 21-24 :<br />
© Jean-Charles Druais / Andia, © Frédéric Stucin, © Geoffroy Mathieu,<br />
© DR <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, © Stéphanie Jayet, © Arka-Vannes,<br />
© DR <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, © DR mairie de Montsoult,<br />
© Cabinets Maufras et associés, © DR mairie de Rosny sous bois,<br />
© Bertrand Jamot, © Architectes Andre Moulet-Bourbon / Mijolla – Monjardet<br />
/ Ameller - Dubois. Page 25 : © Stéphanie Jayet, © DR photothèque<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>. Pages 26-27 : © Maximilien Brice / CERN,<br />
© DR CERN, © Thierry Wenger / CERN, © DR <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>,<br />
© Claudia Marcellonni / CERN. Pages 28-29 : © Céline Clanet.<br />
Pages 30-31 : © Pierre Hybre. 4e de couverture : © Augusto Da Silva /<br />
Graphix images / DR photothèque <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>.<br />
2 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 12<br />
18 à 19 C'est la tradition<br />
LE MONT-SAINT-MICHEL<br />
Au-delà de la beauté du site, Degaine<br />
œuvre, depuis une centaine d’années,<br />
à sa conservation…<br />
20 C’est innovant<br />
LE GARDIENNAGE efficace de Vigitower<br />
21 à 24 C’est dans l’air<br />
L’ART ET LA MANIÈRE<br />
DU MONTAGE D’AFFAIRES<br />
Développé depuis les années 2000,<br />
le montage d’affaires illustre le rôle majeur<br />
de l’entreprise générale dans la construction.<br />
25 à 27 C’est essentiel<br />
RENCONTRE AVEC…<br />
Nicolas Chevance, coordinateur<br />
du réseau Développement durable<br />
DÉCRYPTAGE<br />
La maintenance au Cern<br />
28 à 31 C’est le métier<br />
UNE AFFAIRE DE SPÉCIALISTES<br />
La sculpture sur monuments historiques<br />
UNE JOURNÉE AVEC...<br />
Mahjoub Chroudi et Carlos Dos Santos,<br />
bancheurs<br />
Notre<br />
invitée<br />
Michèle Pappalardo<br />
Diplômée de Sciences-Po, ancienne élève de l’Ena,<br />
Michèle Pappalardo a été nommée, en mai dernier,<br />
déléguée interministérielle au développement durable,<br />
puis, en juillet, commissaire générale au développement<br />
durable au sein du ministère de l’Écologie, de l’Énergie,<br />
du Développement durable et de l’Aménagement<br />
du territoire, dirigé par Jean-Louis Borloo.<br />
Une évidence pour cette passionnée de la défense de<br />
l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Son<br />
parcours atteste bien cet engagement. En 1993, elle dirige<br />
le cabinet de Michel Barnier, ministre de l’Environnement,<br />
au moment où était lancé le chantier du désensablement<br />
de la baie du Mont-Saint-Michel. En 2002, elle est chargée<br />
de l’élaboration de la stratégie française du<br />
développement durable auprès de Roselyne Bachelot,<br />
ministre de l’Écologie. Et, récemment, elle a occupé<br />
pendant cinq ans le poste de présidente de l’Ademe<br />
(Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).<br />
C’est donc en professionnelle qu’elle analyse la volonté<br />
qu’ont les grandes entreprises, et particulièrement<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, d’intégrer les problématiques<br />
de développement durable au quotidien.<br />
7Convention 2008<br />
NOTRE GROUPE S’AFFIRME<br />
ET IMPRIME SA MARQUE
28<br />
DIALOGUE INSPIRÉ<br />
AVEC <strong>LES</strong><br />
MONUMENTS<br />
12<br />
ZAC DES PONTS-<br />
JUMEAUX,<br />
À TOULOUSE<br />
Tribune<br />
« Les métiers<br />
de spécialité : une<br />
richesse matérielle<br />
et intellectuelle »<br />
Les conditions de notre<br />
activité nous contraignent à<br />
innover en permanence<br />
pour nous adapter. Les PPP,<br />
les grands projets de bâtiment,<br />
les projets multimétiers<br />
et système, etc., sont<br />
ainsi les grands sujets qui<br />
nous occupent et nous<br />
préoccupent actuellement.<br />
Or, laissons-les un peu de<br />
côté et regardons une autre<br />
facette de l’innovation qui<br />
ne doit rien à la contrainte :<br />
nos métiers de spécialité.<br />
Plus d’un sera surpris<br />
d’apprendre que chez <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, ces<br />
métiers représentent 35 sociétés,<br />
qu’ils mobilisent<br />
environ 2 500 collaborateurs<br />
et réalisent un chiffre d’affaires<br />
de près de 500 M€,<br />
équivalent à notre activité<br />
hydraulique, dans des<br />
domaines aussi variés que<br />
la fi bre optique, les travaux<br />
acrobatiques, la pose de panneaux photovoltaïques, la<br />
maintenance, la fabrication de conteneurs pour déchets<br />
faiblement radioactifs, etc. Si ces diversifi cations existent<br />
au sein de notre Groupe, c’est parce qu’un collaborateur y<br />
a cru très fort, qu’il a fait son affaire de leur développement<br />
et qu’il a été capable de convaincre sa direction de le soutenir<br />
dans une création d’activité ou une opération de croissance<br />
externe.<br />
Ces jeunes pousses ou ces incubateurs sont une pépinière<br />
d’entrepreneurs à la motivation exceptionnelle. Ils<br />
nous permettent d’anticiper l’évolution de nos métiers et<br />
de créer de la valeur pour <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> et<br />
pour <strong>VINCI</strong>. Le succès n’est peut-être pas toujours au rendez-vous,<br />
mais l’expérience prouve que le pari est le plus<br />
souvent gagnant : c’est nous, constructeurs, qui avons ainsi<br />
développé la précontrainte, qui a donné naissance à<br />
Freyssinet et qui avons créé l’activité parkings devenue<br />
<strong>VINCI</strong> Park. Plus récemment, nous pouvons constater le<br />
développement d’Arbonis dans les structures en bois<br />
lamellé-collé, celui de Covage dans la fi bre optique et l’importance<br />
stratégique qu’est en train d’acquérir le montage<br />
immobilier en bâtiment. Les métiers de spécialité sont le<br />
signe de notre santé intellectuelle et de notre capacité à être<br />
entreprenants. Ils nous permettent d’être plus robustes<br />
face aux modifi cations des conditions de marché et nous<br />
devons continuer à les développer.<br />
Pensons-y encore davantage au moment du lancement<br />
du cinquième Prix de l’innovation <strong>VINCI</strong>.<br />
Yves Périllat, directeur général adjoint,<br />
directeur du développement, des filiales<br />
spécialisées et des services transversaux<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 3
C’est dans l’actu UN OUVRAGE, UN REGARD<br />
Fréjus<br />
LEVER DE RIDEAU SUR<br />
LE THÉÂTRE<br />
Dès la rentrée prochaine, la saison culturelle de la communauté<br />
d’agglomération de Fréjus-Saint-Raphaël se<br />
jouera dans un théâtre fl ambant neuf, à proximité de<br />
la Butte Saint-Antoine et de l’ancien port romain. La<br />
mise en scène de cet édifi ce culturel est confi ée à<br />
Dumez Var, sur un scénario original de l’architecte Jean-Michel<br />
Wilmotte. Particularité : sa forme courbe, inédite, a été pensée à<br />
l’image d’une ellipse. Ses façades extérieures en béton blanc<br />
seront recouvertes d’une résille alvéolaire en aluminium laqué<br />
destinée à fi ltrer la chaleur et la lumière. Face à la fragilité des<br />
sols et à leur inclinaison, les équipes de Dumez Var ont posé<br />
146 pieux, allant jusqu’à 28 mètres de profondeur, afi n d’ancrer le<br />
bâtiment dans le sol. Pour y parvenir, les ressources en géotechnique<br />
et béton du Groupe ont été mobilisées. Bâti sur quatre<br />
niveaux et un parking en sous-sol, le théâtre accueillera 780 spectateurs<br />
pour la salle principale, dont 190 au balcon. La scène,<br />
large et profonde, est conçue pour recevoir dans les meilleures<br />
conditions ballets et orchestres.<br />
4 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 12<br />
20 mètres<br />
C’EST LA <strong>HAUT</strong>EUR DE L’ÉDIFICE, POUR<br />
UNE SURFACE UTILE DE 5 400 M 2.
« Du sur-mesure pour les coffrages bois »<br />
Edi Tosoni<br />
chef de chantier, Dumez Var<br />
« Le futur théâtre ne comporte<br />
aucune pièce rectangulaire,<br />
pas un seul mur droit.<br />
Pour couler le mur à double<br />
courbure incliné de la salle,<br />
nous avons recours à des<br />
coffrages bois sur mesure,<br />
spécialement conçus pour<br />
cet ouvrage. Pour une<br />
meilleure qualité des<br />
parements, nous coulons<br />
chaque mur, dépassant<br />
les 19 mètres de hauteur,<br />
en deux levées, chacune<br />
de 10 mètres. Pour cela, nous<br />
utilisons du béton auto-plaçant,<br />
c’est-à-dire un béton prêt<br />
à l’emploi, et des coffrages<br />
à rayons variables. Enfin,<br />
la sécurité est au cœur de nos<br />
préoccupations, car la majorité<br />
des travaux se déroulent sur<br />
des échafaudages, à l’extérieur,<br />
« CET ÉDIFICE S’INSCRIT DANS LA CONTINUITÉ DE L’HISTOIRE<br />
ROMAINE DE FRÉJUS. À L’IMAGE DES THÉÂTRES ROMAINS<br />
CLASSIQUES, NOUS AVONS IMAGINÉ UN BÂTIMENT TRÈS PUR,<br />
AÉRIEN ET LÉGER, CONÇU POUR BÉNÉFICIER D’UNE SUBTILE<br />
UTILISATION DE LA LUMIÈRE DU JOUR ET DU SOIR. »<br />
Jean-Michel Wilmotte, architecte.<br />
à plusieurs mètres au-dessus<br />
du sol. Un tel chantier constitue<br />
un véritable challenge pour<br />
toutes les équipes de travaux. »<br />
6 200 m 2<br />
DE PLANCHERS TRADITIONNELS<br />
ET PRÉDALLÉS.<br />
TOUT EN RONDEURS.<br />
Évoquant la course du soleil, tout<br />
comme les théâtres antiques, l’édifice<br />
de Fréjus a banni l’angle droit.<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 5
C’est dans l’actu UN OUVRAGE, UN REGARD<br />
VENDÉE<br />
6 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 12<br />
11,5 km<br />
C’EST LA LONGUEUR DU CHEMIN QUE <strong>LES</strong> TUYAUX ONT<br />
PARCOURU DEPUIS LE CHÂTEAU D’EAU JUSQU’À L’USINE.<br />
JEU D’OBSTAC<strong>LES</strong><br />
À TRAVERS CHAMPS<br />
PASSAGE DE TÉMOIN. Jean-Louis Merland a formé de nombreux jeunes<br />
sur les chantiers de travaux publics qu’il a réalisés dans tout l’Hexagone.<br />
Avant de partir en retraite, il poursuit son rôle de tuteur et transmet<br />
les dernières finesses du métier à Raphaël Jarnias, qui prend ainsi le relais.<br />
POSE DE <strong>HAUT</strong>E VOLTIGE<br />
À son extrémité sud, la canalisation court le long du mur<br />
de retenue du barrage de La Bultière. Les supports y ont<br />
été installés par des spécialistes en travaux acrobatiques<br />
et la canalisation a été mise en place par tirage.<br />
« 2 400 rotations de<br />
camions économisées »<br />
Jean-Louis Merland<br />
56 ans, chef de chantier,<br />
EGC Canalisation Nantes<br />
« La canalisation que nous avons mise<br />
en place alimente l’usine des eaux de<br />
La Bultière (Vendée) à partir du château<br />
d’eau de La Bruffière. C’est une conduite<br />
en acier de 400 mm de diamètre et longue<br />
de 11 500 m. Pour pouvoir réutiliser<br />
les matériaux de déblai en remblai et<br />
éviter environ 2 400 rotations de camions,<br />
nous avons réalisé la fouille à la<br />
trancheuse, qui broie les matériaux et<br />
permet de les réutiliser. Sur un tronçon<br />
de sol rocheux de 1 500 m, où il a fallu<br />
travailler à l’explosif, nous avons utilisé<br />
un concasseur. Comme le tracé court<br />
en rase campagne, nous avons croisé de<br />
nombreux drains agricoles qu’il a fallu<br />
réparer. Trois franchissements de<br />
départementales ont été effectués par<br />
forage. Selon leur longueur (12 ou 14 m),<br />
les tuyaux étaient assemblés par quatre<br />
ou cinq avant d’être mis en place à l’aide<br />
de deux pelles. C’est une manœuvre<br />
délicate, car les tronçons atteignent 60 m<br />
de longueur, et comme ils sont cimentés<br />
à l’intérieur ils ne supportent pas<br />
de flexions. Le chantier a démarré<br />
à La Bruffière à la mi-juillet. Au moment<br />
fort des travaux, nous étions 25 sur<br />
le chantier et la cadence d’avancement<br />
était d’environ 200 m par jour. »
Notre Groupe<br />
S’AFFIRME ET IMPRIME<br />
sa marque<br />
Les 2 et 3 octobre derniers, plus de<br />
450 dirigeants de l’entreprise, membres<br />
des comités de direction de chaque<br />
délégation et responsables des services<br />
centraux des sièges se sont retrouvés<br />
au forum Grimaldi, construit il y a tout<br />
juste dix ans à Monaco par plusieurs<br />
fi liales de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>.<br />
Au programme de cette première<br />
convention : un regard sur le chemin<br />
parcouru depuis le rapprochement de<br />
Sogea et GTM, il y a tout juste deux ans,<br />
et les premiers résultats engrangés,<br />
des échanges sur la conjoncture<br />
évidemment, une revue des métiers<br />
qui font la richesse de l’entreprise et de<br />
ses perspectives, le bilan des chantiers<br />
internes, enfi n, l’avenir qui prend corps<br />
au travers d’une identité graphique<br />
partagée.<br />
CONVENTION 2008 C’est dans l’actu<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 7
8<br />
C’est dans l’actu CONVENTION 2008<br />
« Dans ce contexte difficile, nous<br />
devons et pouvons rester sereins »<br />
Jean Rossi, président de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong><br />
Ce 2 octobre 2008, jour où <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong> entre en convention, la crise financière<br />
qui est à son paroxysme, tient la vedette<br />
dans tous les médias et s’invite bien sûr comme<br />
le sujet incontournable. Une mise au point s’impose.<br />
Elle sera au cœur du message d’accueil de<br />
Jean Rossi et de toutes ses interventions<br />
ultérieures : « Souvent<br />
les choses ne se passent pas<br />
comme on croit. Je suis venu ici<br />
préoccupé par tout ce que l’on<br />
entend, et je me suis retrouvé au<br />
milieu d’une convention d’entrepreneurs<br />
qui sont tous arrivés<br />
avec le sourire et me parlent de<br />
leurs projets et de leurs clients.<br />
C’est avec cet état d’esprit que nous ferons face aux<br />
difficultés du moment, et c’est cet état d’esprit qui<br />
nous fera progresser et avancer dans cette période<br />
tourmentée. » Les indicateurs ne disent pas autre<br />
chose : un carnet de commandes en augmentation<br />
de 5 % par rapport à 2007, qui permet d’être<br />
serein pour l’activité 2009, une trésorerie à son<br />
plus haut, à 1,35 Md€. « L’année 2008 sera en tous<br />
points conforme aux prévisions, tant en activité<br />
qu’en résultat, et 2009 se présente bien. » Dans<br />
une conjoncture qui peut se retourner très vite,<br />
l’événement est indiscutablement là, et Jean<br />
Rossi aura largement l’occasion d’y revenir tout<br />
au long de ces deux jours : « <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong> existe, <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> est une<br />
UNE IDENTITÉ GRAPHIQUE<br />
UNIQUE POUR RENFORCER<br />
L’IMAGE D’UN LEADER<br />
Ailleurs, tout aurait peut-être<br />
commencé par là. Pas chez <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, où le<br />
rapprochement visait à créer une<br />
culture commune. Deux ans après<br />
la constitution du Groupe, estimant<br />
que la démarche était suffisamment<br />
avancée, la direction a décidé à<br />
l’unanimité de doter l’entreprise d’une<br />
bannière commune. Prolongeant le<br />
mouvement amorcé au début de l’année<br />
avec le lancement de la nouvelle tenue<br />
de travail, « cette nouvelle identité<br />
fédérera nos équipes et affirmera notre<br />
image vis-à-vis de nos collaborateurs,<br />
de nos clients, de nos partenaires<br />
+ 5 %<br />
C’est l’augmentation<br />
du carnet de commandes<br />
par rapport à l’année<br />
précédente.<br />
entreprise forte, <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> est<br />
une réussite totale. »<br />
Dans l’énoncé des chiffres et au fil des échanges,<br />
chacun a pu retrouver ce qu’il a vécu depuis deux<br />
ans, de la grosse entité au plus petit des centres<br />
de profit. Loin de se laisser porter par une conjoncture<br />
bien orientée, <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong> l’a mise à<br />
profit pour se structurer autour<br />
de ses valeurs (décentralisation,<br />
autonomie, responsabilité) et de<br />
son modèle (articulation localglobal),<br />
renforcer ses atouts<br />
(compétitivité, productivité), tirer<br />
le meilleur parti de ses savoirfaire<br />
(montage, métiers de spécialité),<br />
s’adapter aux grandes évolutions de son<br />
environnement (projets en conceptionconstruction,<br />
PPP, concessions), répondre aux<br />
attentes sociétales en termes de politique environnementale,<br />
d’écoconception des ouvrages et<br />
de construction durable, enfin et peut-être surtout,<br />
par une politique RH ambitieuse, afin de<br />
préparer l’avenir au travers d’initiatives sans précédent<br />
dans le domaine de la formation (création<br />
et montée en puissance des 10 centres de formation<br />
interne CESAME, partout en <strong>France</strong> ; doublement<br />
de l’effort de formation, qui dépassera les<br />
500 000 heures en 2008 ; lancement de formations<br />
uniques dans la profession, comme Orchestra),<br />
et de la prévention-sécurité.<br />
et de l’ensemble du public », a expliqué<br />
Jean Rossi, qui l’a présentée<br />
en conclusion de la convention.<br />
Conçue avant tout pour répondre<br />
aux besoins d’affichage des chantiers,<br />
où <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> veut<br />
enraciner son image, cette identité<br />
s’est affranchie des contraintes<br />
habituelles du genre. Plastique,<br />
elle est issue d’une habile déclinaison<br />
du logo de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>,<br />
qui lui permet de s’adapter à tous<br />
les formats (carré ou rectangulaire,<br />
horizontal ou vertical) en intégrant<br />
n’importe quel nom d’entité.<br />
Quant à ses couleurs, elles traduisent<br />
simplement l’appartenance à <strong>VINCI</strong>,<br />
facteur de développements, source<br />
de responsabilités, mais avant tout<br />
génératrice de grande fierté.<br />
« Solide, <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> a maintenant<br />
la capacité de résister, a assuré Jean Rossi. Si la<br />
crise qui se dessine risque de se traduire, à court<br />
terme, par des manques de financement pour certains<br />
projets, le métier nous a appris qu’il y a toujours<br />
du travail pour ceux qui savent le faire. Et<br />
paradoxalement, nous savons qu’à terme, l’avenir<br />
est de toute évidence porteur : 30 000 milliards<br />
d’euros seront investis dans les infrastructures,<br />
dans le monde, dans les prochaines décennies. » Ces<br />
tramways, métros, tunnels routiers, lignes à<br />
grande vitesse, élargissements d’autoroutes,<br />
etc., sont autant de projets à réaliser, auxquels<br />
s’ajoutent les travaux liés au Grenelle de l’environnement,<br />
les hôpitaux, les collèges, les surfaces<br />
commerciales, les équipements en matière<br />
de déchets, les universités, etc., dont les besoins<br />
semblent infinis.<br />
« Dans ce contexte, qui peut entraîner le report de<br />
certains projets et une diminution des travaux réalisés<br />
pour les promoteurs, nous devons et pouvons<br />
rester sereins, a poursuivi le président de <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong>. Non seulement la croissance<br />
de notre activité sur les dernières années nous permet<br />
d’encaisser sans dommage quelques pour-cent<br />
de chiffre d’affaires en moins, mais je suis convaincu<br />
qu’une crise serait une opportunité pour creuser<br />
l’écart en s’appuyant sur notre culture du résultat,<br />
notre stratégie de compétitivité et notre exigence<br />
de progrès dans la performance des chantiers. »<br />
« Prenons exemple sur le skieur, a suggéré Jean<br />
Rossi. Quand la pente est douce, il peut se laisser<br />
un peu aller. Quand elle devient plus forte, il doit<br />
se concentrer et maîtriser sa vitesse. Pour nous, cela<br />
veut dire revenir aux fondamentaux, ne pas baisser<br />
les prix, rester présents sur le terrain, continuer à<br />
embaucher, à former, à impulser dans nos entreprises<br />
un dialogue qui donne du sens à l’activité. Si<br />
l’on fait ça, nous qui sommes les leaders, je suis sûr<br />
et certain que nous réussirons. »
30 000 Md€<br />
C’est la somme astronomique<br />
qui sera investie de par le monde,<br />
dans les infrastructures<br />
dans les dix ans à venir.<br />
« Nous avons encore<br />
d’importantes marges<br />
de progression »<br />
Richard Francioli, président de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
« Ce qui s’impose, au travers du désir manifeste de réaliser<br />
des choses ensemble, c’est que <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong> existe et est devenu une vraie très grande entreprise.<br />
Cette réussite est d’autant plus gratifiante que le rapprochement<br />
opéré il y a deux ans n’était pas sans risques. Les synergies qui<br />
se développent entre TP <strong>France</strong> et <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> Grands<br />
Projets en matière de grands travaux me paraissent également<br />
très significatives de cette dynamique. On a vu dans les études<br />
du projet SEA comment elles aplanissent les difficultés et permettent<br />
d’être plus performants. Dans ce rapprochement, les<br />
choses sont donc allées beaucoup plus vite et plus loin que ce<br />
que l’on imaginait il y a deux ans. Des échanges que nous avons<br />
pu avoir, je retiens aussi que nous avons encore d’importantes<br />
marges de progression en matière de préparation de chantier.<br />
La surchauffe que nous avons connue n’y est pas étrangère, mais<br />
c’est un objectif clair d’amélioration. »<br />
Notre<br />
invitée<br />
« La croissance économique ne<br />
sera pas durablement en panne »<br />
Xavier Huillard, directeur général de <strong>VINCI</strong><br />
Saluant la vitalité de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong>, Xavier Huillard a estimé lui aussi que<br />
« plus l’environnement est flou, plus il faut revenir<br />
à ses fondamentaux ». Il a rappelé comment, au<br />
cours des derniers mois, le modèle fondateur de<br />
concessionnaire-constructeur de <strong>VINCI</strong> a permis<br />
au Groupe d’enregistrer d’importantes réussites<br />
à l’international (Grèce, Chypre, Allemagne,<br />
Grande-Bretagne) et en <strong>France</strong> (PPP du musée<br />
de la Mer de Biarritz, concession du stade<br />
du Mans), notamment grâce à l’implication et au<br />
savoir-faire de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>.<br />
Le directeur général de <strong>VINCI</strong> a ensuite<br />
esquissé la stratégie ciblée de développement<br />
international du Groupe sur les métiers de<br />
niche (fondations spéciales, génie civil spécialisé,<br />
nucléaire, infrastructures oil & gas,<br />
réservoirs de stockage), qui permet d’« aller<br />
“Dans une conjoncture difficile, le Grenelle<br />
de l’Environnement arrive finalement<br />
au bon moment pour soutenir le secteur du<br />
BTP. La dynamique que nous voulons donner au Plan<br />
bâtiments devrait conduire les particuliers, les entreprises,<br />
les collectivités locales et, bien sûr, l’État, à entreprendre<br />
des travaux rentables au plan économique car réducteurs de<br />
consommation d’énergie et donc d’émissions de gaz à effet<br />
de serre. Pour les entreprises du BTP, c’est une opportunité<br />
à saisir pour accompagner techniquement et financièrement<br />
leurs clients et leur proposer des opérations de rénovation<br />
énergétique. » Michèle Pappalardo<br />
chercher la croissance là où elle se trouve ».<br />
Évoquant la crise financière, il a expliqué : « Chez<br />
nous, la notion de marché n’existe pas. Ce qui existe,<br />
ce sont les clients et les projets. Vos carnets de commandes<br />
sont nos vrais indicateurs avancés de ce que<br />
sera l’activité dans les prochains mois. Si les carnets<br />
baissent, même en partant de haut, c’est signe que<br />
l’activité va baisser et que vous avez quelques mois<br />
pour adapter vos structures. La croissance économique<br />
ne sera pas durablement en panne. Sachez faire<br />
face en maintenant vos marges d’exploitation. »<br />
« Quant à l’évolution du titre en Bourse, a conclu<br />
Xavier Huillard, elle n’est pas imputable, ni à vous,<br />
ni à des problèmes internes au Groupe, et elle s’explique<br />
par les besoins de liquidités d’un grand nombre<br />
d’acteurs qui vendent. Cela nous oblige à être<br />
un peu patients, mais nous ne devons pas douter de<br />
notre modèle. »<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 9
C’est dans l’actu CONVENTION 2008<br />
10 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 12<br />
SUR LE VIF…<br />
LE COMMERCE<br />
“Pour dynamiser<br />
notre action<br />
commerciale, nous devons<br />
coller au terrain, travailler<br />
davantage sur l’amont en<br />
vendant notre ingénierie et<br />
parfaire notre organisation<br />
pour répondre à la<br />
demande des clients. »<br />
José-Michaël Chenu, directeur<br />
général adjoint Île-de-<strong>France</strong><br />
Bâtiment.<br />
<strong>LES</strong> PPP<br />
“L’intérêt<br />
de <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong> pour<br />
les PPP est total ; ceux<br />
de moyenne importance<br />
en particulier nous<br />
passionnent. »<br />
Gérard Bienfait,<br />
directeur général adjoint<br />
Grand Ouest.<br />
La diversité des chantiers de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong>, dans tous ses métiers, constitue<br />
un des atouts fondamentaux de l’entreprise<br />
et un des grands défis qu’elle devra relever,<br />
notamment en terme de management.<br />
LE CHANTIER<br />
“On s’est trop<br />
éloignés des<br />
chantiers. Quand on<br />
regarde les préparations<br />
et les procédures, tout est<br />
bien, mais lorsqu’on<br />
va sur le terrain,<br />
ce n’est plus la même<br />
chose. Il faut retourner sur<br />
les chantiers. »<br />
Didier Le Page,<br />
directeur Travaux publics.<br />
• Les petites opérations réalisées par les<br />
centres de profit demeurent « la prunelle<br />
de nos yeux », selon les propres termes<br />
de Jean Rossi, et constituent le fonds<br />
de commerce que <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong> doit savoir préserver.<br />
• Les grands projets, toujours<br />
plus nombreux, mettent à l’épreuve<br />
les capacités d’ingénierie de l’entreprise<br />
LA CONJONCTURE<br />
“Pourquoi sommesnous<br />
sereins ? On<br />
est habitués à se battre<br />
dans ce métier ; on sait<br />
s’adapter à ces situations<br />
et s’en sortir à la force du<br />
poignet. »<br />
Denis Gauthier, directeur<br />
général adjoint Grand Est.<br />
<strong>LES</strong> DÉFIS<br />
“La conjoncture<br />
assez difficile<br />
que nous vivons depuis<br />
deux ans nous a posé<br />
de nombreux défis,<br />
mais je n’ai pas de crainte<br />
pour l’avenir : la crise<br />
renforce les plus forts. »<br />
Xavier Neuschwander,<br />
directeur Terrassement.<br />
et réunissent plusieurs équipes<br />
de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>.<br />
• Les très grands projets, exceptionnels,<br />
justifient pleinement les synergies mises<br />
en place avec <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
Grands Projets, et mobilisent des moyens<br />
spécifiques, sous la houlette d’un patron<br />
de projet très expérimenté.<br />
En réussissant sur ces trois tableaux,<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> assurera<br />
sa réussite pour les années à venir.
L’ESSOR DES<br />
“SYSTÈMES”<br />
“L’essor du<br />
“multimétier<br />
+ système” est une<br />
opportunité pour toutes<br />
nos entités – grande<br />
entreprise ou petit<br />
centre de profit –,<br />
car c’est ensemble<br />
que nous pourrons<br />
aborder ces affaires plus<br />
complexes mais moins<br />
concurrentielles,<br />
et nous bénéficierons<br />
tous de leur dynamique<br />
d’innovation et de la<br />
création de nouveaux<br />
métiers. »<br />
Pierre Berger, directeur<br />
général délégué Travaux<br />
publics <strong>France</strong>.<br />
LA PRÉPARATION<br />
DE CHANTIER<br />
“Dans les chantiers<br />
catastrophes,<br />
les études de prix<br />
sont rarement en<br />
cause. En revanche,<br />
une mauvaise étude<br />
technique peut générer<br />
une désorganisation<br />
qui pèse sur les études<br />
et l’exécution, et la<br />
préparation de chantier<br />
est essentielle. »<br />
Alain Bonnot, directeur<br />
général adjoint Sud.<br />
LE PARTAGE<br />
ET LA DYNAMIQUE<br />
DES IDÉES<br />
“Les compétences<br />
de la direction<br />
du Développement<br />
sont à la disposition<br />
de tous. Ses réunions<br />
se tiennent tous les deux<br />
mois et chacun peut y<br />
assister. »<br />
Yves Périllat, directeur<br />
général adjoint<br />
Développement, Filiales<br />
spécialisées et Services<br />
transversaux.<br />
ORCHESTRA<br />
« Avec Orchestra, nous n’avons rien inventé. Orchestra<br />
est la somme des bonnes pratiques de l’entreprise dans<br />
un cadre pédagogique innovant. L’objectif de cette<br />
formation est d’organiser et optimiser les chantiers<br />
dans les moindres détails et de permettre la<br />
meilleure prise de décision. Les sessions Bâtiment<br />
ont commencé il y a un an ; Canalisations<br />
a démarré début octobre ; Génie civil sera prêt<br />
début 2009 ; Terrassement, Études de prix,<br />
Fondations et Travaux nautiques suivront. En<br />
un an, 170 sessions Bâtiment ont été suivies<br />
par 1 700 personnes, 170 personnes ont<br />
été formées aux Antilles et à la Réunion,<br />
et les documents ont été traduits<br />
en anglais pour être utilisés dans<br />
d’autres filiales de <strong>VINCI</strong>. »<br />
Alain Lagoute,<br />
directeur de projet,<br />
et Michel Souvré, directeur<br />
de CESAME.<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 11
La saga du mois<br />
Notre<br />
invitée<br />
12 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 12<br />
“Ce qui me séduit ici, c’est que<br />
nous sommes sur une ancienne<br />
friche industrielle : il s’agit donc d’une<br />
double démarche de développement durable<br />
et de ville durable, parce que “reconstruire la ville<br />
sur la ville”, c’est aussi un moyen de diminuer les<br />
consommations d’énergie et les émissions de gaz<br />
à effet de serre. Mais pour qu’une ville soit durable,<br />
elle doit également être désirable, ce qui suppose<br />
des logements de qualité dans un environnement<br />
agréable, et un harmonieux mélange de commerces,<br />
de loisirs, d’habitat. » Michèle Pappalardo<br />
Zac des Ponts-Jumeaux, à Toulouse<br />
LE CANAL DU MIDI<br />
COMME VOISIN
QUATRE ÎLOTS, QUATRE ARCHITECTES, 350 LOGEMENTS, 30 MOIS. À Toulouse, la ZAC des Ponts-Jumeaux (au total<br />
1300 logements), au bord du canal du Midi, est un défi de taille. Pourtant, deux filiales du Groupe, Bourdarios et TMSO,<br />
ont décidé de s’unir pour décrocher le marché. Aujourd’hui, elles travaillent en complète synergie. Un vrai succès !<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 13
La saga du mois<br />
Notre<br />
invitée<br />
LE CANAL DU MIDI COMME VOISIN<br />
ÎLOT G, Atelier Dominique Alet<br />
ÎLOT I, Bellouard et Montflaur<br />
Jusqu’en 2006, le logement<br />
ne représentait qu’une<br />
faible part des chantiers<br />
de Bourdarios, filiale en<br />
Midi-Pyrénées. Mais la<br />
fin de cette année-là allait marquer<br />
un tournant : après avoir décidé de<br />
renforcer son équipe dans ce domaine<br />
et démarré un premier chantier<br />
d’importance, l’entreprise se lançait<br />
en effet, avec TMSO, dans l’un des<br />
plus importants projets de son histoire<br />
: la ZAC des Ponts-Jumeaux, à<br />
Toulouse.<br />
Un an de préparation... Bordant<br />
le canal du Midi, la ZAC des<br />
Ponts-Jumeaux est un vaste projet<br />
urbain qui se développe sur 10 hectares<br />
avec au total 1 300 logements.<br />
Le terrain – une ancienne friche<br />
industrielle – est pollué par endroits<br />
aux métaux lourds ; Solétanche<br />
Bachy, qui ne fait alors pas encore<br />
partie du groupe <strong>VINCI</strong>, assure le<br />
confinement des terres polluées en<br />
réalisant un casier constitué d’une<br />
paroi-coulis périphérique d’une<br />
quinzaine de mètres de profondeur<br />
et fermé à sa base par une couche de<br />
terre saine et d’argile.<br />
“Sur ce chantier, j’apprécie<br />
que la composante féminine<br />
soit plus forte que celle que l’on<br />
rencontre habituellement et ce, à tous les<br />
échelons. C’est une preuve du renouvellement<br />
des professionnels du bâtiment. Et ce<br />
renouvellement est nécessaire pour intégrer des<br />
nouvelles compétences, des nouvelles pratiques,<br />
notamment en matière de protection de<br />
l’environnement et de développement durable.<br />
Je me réjouis que les femmes y participent ! »<br />
Michèle Pappalardo<br />
14 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 12<br />
ÎLOT H, Agence Martinie<br />
ÎLOT J, Cabinet Puig-Pujol<br />
Chez Bourdarios, Benoît Vanneuville,<br />
qui vient d’être chargé de créer<br />
un pôle logements, bénéficie d’un<br />
contact privilégié avec l’un des principaux<br />
promoteurs de la zone : il a<br />
travaillé dans ce groupe dans le<br />
passé… « Je suis allé les voir, et je les<br />
ai emmené visiter un petit chantier<br />
de 47 logements que nous avions dans<br />
l’agglomération toulousaine. La qualité<br />
de ce qu’ils voyaient et nos méthodes,<br />
notamment la rigueur des mesures<br />
de sécurité que nous prenions, ont<br />
convaincu de notre compétence. »<br />
... et de mobilisation générale.<br />
Bourdarios est donc officiellement<br />
consulté en décembre 2006.<br />
« Nous avons chargé trois personnes<br />
pendant trois mois de conforter notre<br />
étude de prix, qui a été remise en<br />
mars 2007. Notre proposition a été<br />
retenue et, dans un premier temps,<br />
nous avons donc conclu un protocole<br />
d’accord. » L’affaire entre alors dans<br />
une phase de négociation et de mise<br />
au point. Cependant, l’importance<br />
du projet envisagé – quatre îlots de<br />
la ZAC totalisant 350 logements<br />
en tous corps d’état – dépasse les<br />
seules capacités de l’entreprise. Vu<br />
la lourdeur de l’étude, la décision<br />
est donc prise de travailler avec<br />
TMSO, dont les services d’études<br />
et ceux de Bourdarios se rapprochent.<br />
« Nous avons aussi mobilisé<br />
des ressources dans tout le Groupe :<br />
Cécile Waser, venue de chez Sicra,<br />
nous avait déjà rejoints en avril 2006.<br />
C’est l’une des meilleures spécialistes<br />
en étude de prix. Bruno Marconato,<br />
spécialiste acoustique et thermique<br />
chez <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, et<br />
Michel Levasseur, expert en parking<br />
chez Bateg, ont également contribué à<br />
enrichir notre proposition : ce dernier<br />
nous a, par exemple, permis de gagner<br />
de nombreuses places de parking par<br />
rapport au projet initial… Pendant<br />
l’été 2007, nous avons ainsi proposé<br />
une véritable déferlante d’optimisations,<br />
tout en respectant la cohérence<br />
du dossier… »<br />
Ces efforts portent leurs fruits,<br />
puisque le marché est enfin signé<br />
le 19 décembre 2007, et fin février<br />
2008, quatorze mois après la<br />
consultation initiale, une première<br />
grue est installée sur l’îlot G. Viendront<br />
ensuite les îlots I, J et H, dont<br />
les ordres de service s’échelonneront<br />
d’avril à septembre 2008.<br />
CHANTIER AU FÉMININ POUR UN CINQUIÈME ÎLOT DE LOGEMENTS SOCIAUX<br />
En plus des quatre îlots réalisés sur la ZAC des Ponts-<br />
Jumeaux pour un promoteur privé, Bourdarios en réalise<br />
un cinquième pour la SA HLM Promologis, premier<br />
bailleur social en Midi-Pyrénées. Particularité de ce<br />
chantier : la composition de l’équipe, qui compte une forte<br />
composante féminine, tant pour la conduite des travaux<br />
(ce qui n’est plus une nouveauté) que pour les<br />
compagnons (ce qui est nettement plus inhabituel).<br />
Bourdarios souhaite même faire de ce projet une véritable<br />
“vitrine” de la mixité avec la conviction que celle-ci est<br />
un moteur de la productivité de nos métiers. L’entreprise<br />
met en œuvre des idées originales pour accélérer les<br />
progrès dans ce domaine. Elle a, par exemple, fait appel<br />
aux spécialistes et aux installations du Stade toulousain<br />
pour préparer physiquement une dizaine de coffreuses<br />
bancheuses en contrat de préprofessionnalisation !
« Un appartement tous les quatre jours :<br />
toute la difficulté est là »<br />
Julien Bay<br />
27 ans, ingénieur travaux, TMSO<br />
« Le bâtiment est un métier de<br />
passion, où l’on a la fierté de créer<br />
un nouvel ouvrage à chaque chantier.<br />
Étant conducteur de travaux principal,<br />
ma fonction me met en relation avec<br />
tous les métiers. C’est une chance<br />
même si, parfois, le soir, j’ai le<br />
sentiment d’en avoir plein la tête.<br />
Les gens pensent que le logement,<br />
c’est simple parce que c’est répétitif.<br />
En réalité, les cadences font que c’est<br />
très complexe… 80 m 2 de plancher<br />
et 25 m de voile par jour : c’est là que<br />
l’on acquiert la notion de cadence.<br />
Ici, sur l’îlot G dont je m’occupe,<br />
on a vingt mois pour construire<br />
133 logements. Cela fait un<br />
appartement tous les quatre jours !<br />
Toute la difficulté est là. »<br />
Résoudre la complexité avec<br />
méthode. Pour ce chantier, Bourdarios<br />
et TMSO ont uni leurs moyens à<br />
égalité dans une société en économie<br />
participative (SEP), Bourdarios étant<br />
le mandataire et TMSO le gérant.<br />
Deux spécialistes Méthodes, qui ont<br />
participé à l’élaboration du référentiel<br />
Orchestra – Alain Lagoute et Philippe<br />
Sapin –, sont également venus<br />
conseiller l’équipe. Benoît Vanneuville<br />
a lui-même participé aux Grep (1)<br />
Logement de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong> de 2004 à 2007.<br />
Alors que, dans la région toulousaine,<br />
l’habitude est à la construction en<br />
maçonnerie, le choix du “tout béton”<br />
a été retenu. « Nous conservons ainsi<br />
notre process de production en propre,<br />
en maîtrisant mieux les cadences et la<br />
sécurité », explique Benoît Vanneuville.<br />
Les fortes interférences entre<br />
les grues nécessitent une coordination<br />
d’autant plus rigoureuse des<br />
approvisionnements que l’on est<br />
passé de trois grues dans le projet<br />
initial à cinq : le promoteur a en effet<br />
souhaité que tous les îlots soient<br />
réalisés en même temps, alors qu’il<br />
avait d’abord été prévu d’échelonner<br />
leur construction. Cette demande a<br />
CHIFFRES CLÉS<br />
350<br />
logements répartis<br />
en 4 îlots et<br />
15 cages R+4 à R+7<br />
500<br />
places de parking<br />
sur 1 à 2 niveaux<br />
de sous-sol<br />
nécessité la révision en profondeur<br />
de la logistique du projet.<br />
La gestion du chantier est particulièrement<br />
complexe, car, s’il n’y a<br />
qu’une seule gestion commerciale,<br />
les îlots ont chacun leur propre architecte,<br />
sont gérés indépendamment et<br />
utilisent des méthodes et des soustraitants<br />
différents. Des réunions<br />
hebdomadaires permettent d’avoir<br />
l’indispensable vue d’ensemble sur<br />
le chantier.<br />
22 408 m 2<br />
de surface habitable<br />
(SHA)<br />
60 113 m 2<br />
de surface hors<br />
œuvre (SHO)<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 15
La saga du mois<br />
LE CANAL DU MIDI COMME VOISIN<br />
16 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 12<br />
PROCHAINE SAGA<br />
MMArena,<br />
le nouveau<br />
stade du Mans<br />
« Un chantier de logements, c’est formateur »<br />
Christophe Touyeres<br />
23 ans, ingénieur travaux,<br />
Bourdarios<br />
« Je suis ingénieur Insa,<br />
également titulaire<br />
d’une licence d’architecture,<br />
et c’est mon premier poste.<br />
J’ai été embauché à la fin de<br />
mes études, en juillet 2008,<br />
et je vois ce travail comme<br />
la continuité de ma formation.<br />
L’école, c’était la théorie et là,<br />
c’est la pratique.<br />
Sur ce projet particulièrement,<br />
il faut à la fois avoir une vision<br />
globale du chantier et savoir<br />
alimenter celui-ci tous les<br />
jours. Cela nécessite une très<br />
grande rigueur, un autocontrôle<br />
important. Mon projet<br />
personnel était de faire un jour<br />
de la promotion immobilière.<br />
Cette perspective reste ouverte<br />
La réalisation du gros œuvre<br />
est, par exemple, traitée en fonction<br />
des habitudes de chaque équipe :<br />
planchers coulés en place pour les<br />
îlots G et J, prédalles sur le H et le I.<br />
Les fondations sont également différentes<br />
: alors que le G est construit<br />
sur des semelles filantes (2), les trois<br />
autres, bâtis sur sol pollué et remblayé,<br />
reposent sur des longrines<br />
(3), elles-mêmes appuyées<br />
sur des pieux d’une quinzaine<br />
de mètres de profondeur.<br />
Les équipes font également<br />
appel à des soustraitants<br />
différents,<br />
notamment pour<br />
les corps d’état.<br />
Il est clair que<br />
peu d’entre-<br />
QUIZ<br />
1 Toulouse est surnommée :<br />
❏ la ville verte<br />
❏ la ville rose<br />
❏ la ville blanche<br />
2 Quelle est la fleur de Toulouse ?<br />
❏ la rose<br />
❏ le jasmin<br />
❏ la violette<br />
3 Le club de rugby de 1re division de<br />
Toulouse est le Stade toulousain, mais<br />
comment s’appelle le club de football ?<br />
❏ Toulouse Football Club<br />
❏ Midi Olympique<br />
❏ Racing Club de Toulouse<br />
mais je ne crois pas que<br />
l’on puisse chiffrer et monter<br />
une opération sans d’abord<br />
bien connaître le chantier.<br />
Et il n’y a certainement pas<br />
plus formateur qu’un grand<br />
chantier de logements… »<br />
prises régionales seraient en mesure<br />
d’assumer seules l’équipement de<br />
350 logements.<br />
Ultime complexité architecturale :<br />
chaque îlot est partiellement doté<br />
d’équipements spécifiques renforçant<br />
la dimension écologique<br />
d’ensemble du projet : système de<br />
“températion” double flux pour l’un,<br />
chauffe-eau solaire pour l’autre, toiture<br />
en forme de shed (4) équipée de<br />
panneaux photovoltaïques, chauffage<br />
au gaz, etc.<br />
Enfin, en prévision des futures<br />
livraisons, Benoît Vanneuville réfléchit<br />
déjà à l’organisation la plus performante<br />
pour gérer les inévitables<br />
“travaux modificatifs acquéreurs” et<br />
réussir une livraison sans réserve.<br />
1. Grep : Groupe de réflexion et de propositions.<br />
2. Semelle filante : fondation la plus courante. Réalisée en<br />
béton armé, elle court tout le long des murs. Elle est coulée<br />
dans une rigole préalablement creusée dans le sol.<br />
3. Longrine : poutre horizontale destinée à supporter<br />
des charges importantes.<br />
4. Shed : toiture en forme de dents de scie généralement<br />
utilisée pour les bâtiments industriels.<br />
4 Une ZAC est :<br />
❏ une zone d’aménagement commercial<br />
❏ une zone d’aménagement culturel<br />
❏ une zone d’aménagement concerté<br />
5 Quel est le matériau de construction<br />
traditionnel de Toulouse ?<br />
❏ la pierre de taille<br />
❏ la brique<br />
❏ la meulière<br />
6 Un chanteur est particulièrement lié<br />
à la ville de Toulouse :<br />
❏ Tino Rossi<br />
❏ Maurice Chevalier<br />
❏ Claude Nougaro<br />
Réponses p. 19 !
c’est la pause !<br />
Mots croisés<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
7<br />
8<br />
9<br />
10<br />
11<br />
A B C D E F G H I J K L M N O<br />
À vous de deviner…<br />
Avec ou sans haubans,<br />
les ponts et viaducs enjambent<br />
fleuves et vallées.<br />
Essayez donc de les identifier.<br />
Viaduc de Tulle, A 89<br />
Pont d’Aquitaine, remplacement<br />
de la suspension, A 630<br />
Viaduc d’Avignon,<br />
TGV Méditerranée<br />
Déviation Sud de Beauvais,<br />
Allonne<br />
Déviation de Centron,<br />
viaduc aval, RN 90<br />
Viaduc de Chavanon, A 89<br />
Viaduc de Monestierde-Clermont,<br />
A 51<br />
Doublement des viaducs<br />
de Nantua et des Neyrolles, A 40<br />
Viaduc de la Rauze, A 20<br />
Pont de Normandie<br />
Viaduc de la Sioule, A 89<br />
Viaduc de Ventabren,<br />
TGV Méditerranée<br />
1<br />
10<br />
5 6<br />
2<br />
HORIZONTALEMENT 1. Star du confort thermique, ce générateur utilise les calories contenues dans le sol,<br />
l’eau ou l’air. Exposition idéale pour l’implantation d’une maison. 2. Cours faciles à sauter. Renouvelables,<br />
elles contribueront à limiter le réchauffement climatique. Aimé la farce. 3. Préfixe d’origine latine.<br />
Haut gradé. Valait un volume. Il est crossé et mitré. 4. Outil du génie civil. Les tubes d’une chaudière<br />
augmentent sa surface. Un point c’est tout ! 5. Imbrique des matériaux de construction les uns dans<br />
les autres. Fixe dans le temps. Syndicat ouvrier. Il hisse grands pavillons. 6. Fit des bottes. Appel lancé.<br />
Celui des températures est à prendre en compte lors d’une installation aérothermique. C’est-à-dire.<br />
7. Il crache sur la Sicile. Prit des mesures. Celui des thermiciens est indispensable. 8. Marché commun.<br />
Déclaration de perte. Gallium condensé. Possessif. 9. Pour un captage horizontal, ils sont enterrés à une<br />
profondeur de 0,60 m à 1,20 m. Peine sans doute. Sans défauts. 10. Remis sur le tapis. Jardin d’Ève.<br />
Gardé en mémoire. 11. Clé musicale. La prochaine sera-t-elle écologique ? Il a défini une feuille de route<br />
en faveur de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables.<br />
VERTICALEMENT A. Ce geste citoyen doit devenir automatique. B. Elle est en danger face au réchauffement<br />
inéluctable de la planète. Entre dans une équation chimique. C. Cela étoffe le titre. Greenpeace travaille<br />
à sa sauvegarde. D. Dans la poche d’un Roumain. Il y a longtemps qu’il ne rumine plus rien. E. Endosse.<br />
Il fait tourner la tête. Estuaire typique de la Bretagne. F. Il semble difficile de lui mettre une tête. Elle se<br />
penche, entre autres, sur l’environnement et le développement. G. Elle entre en jeu dans les écosystèmes<br />
marins. Rivière du Bassin parisien. H. Plante des régions méditerranéennes dont la racine fournit<br />
une matière colorante rouge foncé. À la tête de la pyramide. I. Magnésium au tableau des éléments<br />
périodiques. Pratiquer un échange. J. Tapa du pied. À elle les manchettes et les chapeaux ! K. À la pointe<br />
de l’épée. On laissera tomber bientôt celui du puits de pétrole. L. Classification des huiles pour moteurs.<br />
Une réduction de celle-ci est accordée pour tous les travaux concernant les énergies renouvelables.<br />
Personnel réfléchi. M. Qui ne saurait apporter quoi que ce soit. N. Un architecte qui doit aujourd’hui<br />
penser à des aménagements écologiques. O. Élevée dans la musique. C’est un fameux dilemme.<br />
3 4<br />
7<br />
8<br />
11 12<br />
9<br />
Réponses p. 19 !<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 17
c’est la tradition<br />
LE MONT<br />
SAINT-MICHEL<br />
Lorsqu’on contemple le Mont-Saint-Michel, on admire<br />
les 1 300 ans de splendeurs architecturales de styles<br />
carolingien, roman, gothique flamboyant... mais également,<br />
sans le savoir, le travail de Degaine. Depuis le début<br />
du XX e siècle, l’entreprise est, en effet, au cœur des<br />
restaurations, pour préserver un site classé au patrimoine<br />
mondial de l’humanité des outrages du temps.<br />
BEL<strong>LES</strong> TROUVAIL<strong>LES</strong>. Fragments de poteries, de céramiques, mais aussi moules en pierre<br />
(comme ci-dessus), datant du XIII e siècle… À chaque intervention de l’entreprise Degaine, ou presque,<br />
sur le Mont, des “trésors” du passé surgissent. Et l’histoire continue !<br />
18 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 12<br />
Notre<br />
invitée<br />
“<br />
C’est un dossier complexe, que<br />
je connais bien. Michel Barnier s’est<br />
saisi du projet de désensablement en 1993-1994.<br />
Un travail considérable et un gros investissement en<br />
études et en recherches ont dû être menés en amont,<br />
car la solution n’était pas évidente. Le monument en<br />
vaut la peine. Il ne doit pas devenir une simple église<br />
sur une colline. Évidemment, tout ceci est très coûteux.<br />
C’est l’exemple typique de la confrontation entre<br />
la préservation du patrimoine et les moyens que l’on<br />
peut et que l’on veut y mettre. » Michèle Pappalardo<br />
LA MÈRE POULARD A 120 ANS! ANS ! Un bel âge pour s’offrir<br />
un nouveau lifting de l’ensemble auberge-hôtel-boutiques.<br />
PROTÉGER LA FAUNE. GTM Terrassement a réalisé les travaux<br />
préliminaires au chantier de désensablement du Mont et a dû<br />
creuser de nouvelles mares pour les pélodytes ponctués,<br />
une espèce protégée de batraciens.
<strong>HAUT</strong>E RESTAURATION<br />
Pas facile d’installer des échafaudages tout là-haut. En septembre<br />
1996, pas moins de 32 tonnes de matériel ont été<br />
hélitreuillées et ont atterri sur la terrasse Ouest de l’abbaye.<br />
Que ne ferait-on pas pour un chef-d’œuvre du patrimoine de<br />
l’humanité, classé par l’Unesco en 1979 !<br />
MERVEIL<strong>LES</strong>. L’entreprise Degaine a redonné à l’intérieur de l’abbaye romane son allure d’antan. Dallage, murs et voûtes<br />
ont été restaurés selon les savoir-faire ancestraux pour sauvegarder le cachet des XI e et XII e siècles.<br />
LA FLÈCHE PORTE COLLERETTE. Depuis 1897, sa silhouette perce<br />
les nuages à 188 mètres au-dessus de la mer, ce qui l’expose aux vents violents<br />
et l’oblige à être restaurée régulièrement.<br />
Solution des jeux<br />
Quiz Saga<br />
1 - La ville rose. 2 - La violette. 3 - Toulouse<br />
Football Club. 4 - Une zone d’aménagement concerté.<br />
5 - La brique. 6 - Claude Nougaro.<br />
Mots croisés<br />
T H E R M O P O M P E S U D<br />
R U S E N E R G I E S R I<br />
I M L T C C A A B B E<br />
S A P E C H A U F F E A S<br />
E N L I E E N F O A N E<br />
L I A H O E C A R T I E<br />
E T N A C O T A A V I S<br />
C E E A D I E U G A T E<br />
T T U B E S S U E N E T<br />
I T E R E E D E N S U R<br />
F A E R E G R E N E L L E<br />
À vous de deviner…<br />
1 - Viaduc de Tulle. 2 - Viaduc de la Sioule.<br />
3 - Viaduc d’Avignon. 4 - Pont de Normandie.<br />
5 - Viaduc de Monestier-de-Clermont. 6 - Viaduc<br />
de Chavanon. 7 - Pont d’Aquitaine. 8 - Déviation Sud<br />
de Beauvais. 9 - Viaducs de Nantua et des Neyrolles.<br />
10 - Viaduc de la Rauze. 11 - Viaduc de Ventabren.<br />
12 - Déviation de Centron.<br />
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Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 19
C’est innovant<br />
LE GARDIENNAGE EFFICACE<br />
DE VIGITOWER<br />
LE GROUPE <strong>VINCI</strong> S’EST INTÉRESSÉ AU SYSTÈME VIGITOWER dès son apparition sur le marché et en effectue<br />
une expérimentation opérationnelle depuis avril 2007 avec les entreprises Lainé Delau et Degaine.<br />
Conçu par Gint, une<br />
société spécialisée<br />
dans ans les domaines<br />
de la sécurité et de la<br />
sûreté, reté, Vigitower est<br />
un système mobile obile de surveillance<br />
surveillance<br />
automatique équipé de caméras,<br />
qui permet d’envoyer ’envoyer des informations<br />
en temps emps réel vers un<br />
centre de télésurveillance. urveillance. « En cas<br />
d’intrusion sur le site, l’opérateur du<br />
centre demande de une identification<br />
à distance, et si l’intrus ne quitte<br />
pas le chantier, r, prévient les forces<br />
de l’ordre, qui interviennent quelques<br />
minutes après l’appel, résume<br />
David Maciejewski, ewski, responsable<br />
du service Qualité alité Sécurité Environnement<br />
chez hez Lainé Delau et<br />
Degaine. Ce système ystème présente deux<br />
avantages : d’une ’une part, il permet<br />
la surveillance e de l’ensemble d’un<br />
chantier 24 heures ures sur 24 et 7 jours<br />
sur 7 ; d’autre e part, il est moins<br />
coûteux et plus us fiable que le gardiennage<br />
avec ec maîtres-chiens,<br />
puisque le chantier ntier est sécurisé<br />
toute la nuit et que l’interpellation<br />
du ou u des intrus intrus<br />
est systématique. ue. »<br />
VIGITOWER<br />
SECTEUR est<br />
autonome de 48<br />
à 72 heures grâce<br />
à des batteries qui<br />
prennent le relais<br />
sur le secteur en<br />
cas de coupure.<br />
Ça phosphore sur les chantiers<br />
Quand les innovations viennent du terrain<br />
20 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 12<br />
Deux flagrants délits. À la<br />
demande d’Emmanuel Musche,<br />
le directeur de la prévention de<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, et de<br />
David Maciejewski, Vigitower a<br />
été testé une première fois, il y a<br />
un an, sur un chantier mené par<br />
Lainé Delau : la réhabilitation<br />
lourde d’une tour de 18 étages,<br />
rue Olivier-de-Serres, dans le<br />
XVe le directeur de a p<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> F<br />
David Maciejewski,<br />
été testé une premièr<br />
un an, sur un chantie<br />
Lainé Delau : la réh<br />
lourde d’une tour de<br />
rue Olivier-de-Serr<br />
XV arrondissement de Paris,<br />
pour le compte d’AGF. Un environnement<br />
urbain, mais trois<br />
intrusions possibles : deux zones<br />
de livraisons et un accès piétons.<br />
« Après avoir fait l’objet d’une information<br />
préalable, cet outil a été plutôt<br />
bien accueilli, tant par le personnel<br />
que par le voisinage, se souvient<br />
Julien Villarroya, le directeur de<br />
travaux. Il n’y a eu aucune dégradation<br />
de l’équipement, ni aucun<br />
vol pendant cette période d’expérimentation.<br />
C’est une option fiable,<br />
pour un investissement raisonnable,<br />
et qui répond à un vrai problème :<br />
compte tenu de l’augmentation du<br />
prix des métaux, les vols sur<br />
des chantiers de ce type sont<br />
de plus en plus courants. »<br />
e arrondissemen<br />
pour le compte d’AG<br />
ronnement urbain,<br />
intrusions possibles :<br />
de livraisons et un ac<br />
« Après avoir fait l’obje<br />
mation préalable, cet ou<br />
tôt bien accueilli, tant p<br />
nel que par le voisinage<br />
Julien Villarroya, le d<br />
travaux. Il n’y a eu au<br />
dation de l’équipemen<br />
vol pendant cette pério<br />
mentation. C’est une o<br />
pour un investissement<br />
et qui répond à un vra<br />
compte tenu de l’augm<br />
prix des métaux<br />
des chantiers d<br />
de plus en plu<br />
Au volant du carottage<br />
Pour réaliser un bon piquage dans une canalisation PVC, il faut<br />
une scie cloche, au diamètre adéquat, que l’on adapte à une perceuse.<br />
Cela nécessite donc une alimentation électrique, ce qui peut<br />
s’avérer compliqué sur un chantier éloigné d’une prise de secteur.<br />
Giuseppe Figgliuzi, de Sogea Est BTP, a eu l’idée, ô combien<br />
lumineuse, d’échanger la perceuse contre un volant de voiture.<br />
En effet, quoi de plus simple pour faire tourner la scie cloche<br />
qu’un volant ! Fini les branchements contraignants : la trouvaille<br />
est économique, écologique et sécurisée. Certains compagnons rêvent,<br />
non sans humour, de prendre le volant d’une voiture de course !<br />
En mars dernier, Vigitower a été<br />
testé une seconde fois à Saint-<br />
Ouen-L’Aumône (Val-d’Oise) sur<br />
une opération Degaine : la réhabilitation<br />
d’un bâtiment administratif<br />
de deux étages. « C’est<br />
principalement là que l’outil a<br />
montré son intérêt, souligne David<br />
Maciejewski. En effet, les travaux<br />
avaient lieu dans un environnement<br />
plus sensible, avec des intrusions<br />
possibles des quatre côtés par<br />
les clôtures. »<br />
Force de dissuasion. « Cette<br />
expérimentation a été positive,<br />
indique Jacques Lebreton, le<br />
directeur de travaux. En trois<br />
mois, nous avons fait face à<br />
deux intrusions avec intervention<br />
d’une patrouille de police et<br />
interpellation. Et à un mois de<br />
la livraison, une tentative d’intrusion<br />
a finalement été abandonnée<br />
du fait de la présence de<br />
Vigitower. Grâce à ce système,<br />
une seule pièce a été abîmée, et le<br />
chantier a pu être livré en temps<br />
et en heure. »<br />
« Les forces de l’ordre sont intervenues<br />
trois fois, dont deux sur<br />
des flagrants délits, ajoute David<br />
Maciejewski. Ce qui prouve l’efficacité<br />
du dispositif. »<br />
Vigitower a été testé une troisième<br />
fois, sur un chantier de<br />
Guyancourt, dans les Yvelines.<br />
« Aucun vol n’a été signalé, ce<br />
qui démontre que ce système a un<br />
effet dissuasif certain », conclut<br />
David Maciejewski, qui entend<br />
bien promouvoir son utilisation<br />
sur les prochains chantiers de<br />
l’entreprise.<br />
INSTALLATION de Vigitower sur le chantier<br />
rue Olivier-de-Serres, à Paris (en haut), et à<br />
Saint-Ouen-L’Aumône (ci-dessus).
L’ART ET LA MANIÈRE<br />
DU MONTAGE D’AFFAIRES<br />
DÉVELOPPÉ DANS LE RÉSEAU DEPUIS LE DÉBUT DES ANNÉES 2000,<br />
le montage d’affaires illustre le rôle majeur de l’entreprise générale dans la<br />
construction. Il valorise également le savoir-faire technique de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> n<br />
<strong>France</strong> dans la réalisation de logements, de bâtiments tertiaires ou industriels<br />
et aujourd’hui d’équipements publics.<br />
Le montage d’affaires se<br />
distingue nettement<br />
des autres métiers de<br />
l’entreprise. Tandis<br />
que ces derniers s’attachent<br />
à répondre à des appels<br />
d’offres, il consiste à créer son<br />
propre marché. « Après la crise<br />
du début des années 1990, qui a<br />
durement touché les activités de<br />
promotion de certaines entreprises<br />
de construction, le montage<br />
s’est développé comme une forme<br />
de prestation de service », raconte<br />
Gérard Forgeot d’Arc, directeur<br />
Développement-Conseil Grands<br />
PPP (Partenariats public-privé)<br />
de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>,<br />
qui a vécu les débuts du montage<br />
dans l’immobilier d’entreprise.<br />
Il poursuit : « Nos clients<br />
ont d’abord demandé qu’on leur<br />
trouve des fonciers, puis qu’on leur<br />
construise des bâtiments à louer.<br />
Il a donc fallu élargir nos réseaux,<br />
intégrer la maîtrise d’œuvre, associer<br />
des compétences extérieures<br />
et nous tourner vers des investisseurs.<br />
En articulant ces différents<br />
volets avec les ressources<br />
GÉRARD RD FORGEOT<br />
D’ARC, RC, directeur<br />
Développement-Conseil ment-Conseil<br />
Grands PPP de <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> uction <strong>France</strong>.<br />
PATRICK RERZKI, directeur<br />
du Développement Développement de <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong>.<br />
C’est dans l’air<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 21
C’est dans l’air<br />
22<br />
⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 12<br />
techniques de l’entreprise,<br />
nous avons appris l’art du montage :<br />
une discipline rigoureuse qui s’interdit<br />
le risque de promotion (1),<br />
doit satisfaire les attentes fonctionnelles<br />
d’un client et les exigences<br />
de rentabilité d’un investisseur,<br />
et nécessite d’exceller sur le<br />
plan technique si l’on veut gagner<br />
sa vie, mais permet à l’entreprise<br />
d’échapper aux appels d’offres et<br />
de maîtriser son destin. »<br />
La création de projets sans<br />
demande initiale est l’étape suivante,<br />
logique, et elle ajoute à la<br />
palette des savoir-faire du montage<br />
la capacité d’identifier un<br />
besoin, de concevoir un produit<br />
et d’aller le proposer à un utilisateur.<br />
Illustré par des réalisations<br />
phares – Rueil 2000, en Île-de-<br />
<strong>France</strong> ou la ZAC Limayrac, à<br />
Toulouse –, le montage devient,<br />
au début des années 2000, un axe<br />
« Créée en 2000, Adim Lyon compte aujourd’hui une équipe de neuf<br />
personnes. Nous travaillons avec 20 entreprises dans quatre régions<br />
administratives en ciblant la multidisciplinarité, qui nous a permis<br />
de réaliser des projets aussi différents que la plate-forme multimodale<br />
de Bollène, le stade de l’ASM, à Clermont-Ferrand, et le PPP de l’École<br />
nationale supérieure de police de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or. »<br />
Christophe Arnoud, directeur activité montage Adim Lyon<br />
« Pour compe compenser la baisse d’activité des<br />
promoteurs, nnous<br />
devons apprendre à répondre<br />
aux demandes ddes<br />
collectivités pour des projets<br />
complexes –<br />
ou, mieux, aller leur proposer.<br />
À Sainte Sainte-Maxime (Var), une opération<br />
de ce ty type associe un parking en BEA<br />
et 82 llogements<br />
locatifs. Le marché<br />
de tr travaux attribué à Campenon<br />
Bernard Ber Var atteint 21 M€. »<br />
de développement. L’activité des<br />
agences, implantées au plus près<br />
des entreprises, s’intensifie avec<br />
l’arrivée des BEA (baux emphytéotiques<br />
administratifs) de gendarmeries<br />
et l’essor des PPP, qui<br />
relèvent des mêmes savoir-faire en<br />
termes de constitution et d’animation<br />
d’équipes projets ainsi que de<br />
valorisation du savoir-faire technique<br />
de l’entreprise.<br />
La tendance aux projets complexes.<br />
Dans les marchés classiques,<br />
« sur les dix à quinze dernières<br />
années, peut-être sous l’influence<br />
des pratiques anglo-saxonnes, les<br />
projets ayant besoin d’être finalisés<br />
en conception se sont multipliés,<br />
explique Patrick Rerzki, le<br />
directeur du Développement de<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, et<br />
ils ont constitué autant d’opportunités<br />
pour l’entreprise de proposer<br />
des prestations complémentaires. »<br />
La tendance se confirme dans la<br />
période récente avec les grands<br />
projets complexes, où les maîtres<br />
d’ouvrage eux-mêmes sollicitent<br />
René Re Gascon,<br />
directeur dir développement,<br />
direction dir déléguée<br />
Provence-Alpes-Côte Pr<br />
d’Azur<br />
82 logements<br />
en location à Sainte-Maxime (Var).<br />
l’accompagnement et l’assistance<br />
de l’entreprise.<br />
Dans ce contexte de mouvement<br />
et peut-être de mutation, le montage<br />
a cessé d’être une activité<br />
de complément pour devenir un<br />
métier stratégique, « indissociable<br />
du cœur de métier de <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, qui est<br />
l’entreprise générale », souligne<br />
Patrick Rerzki. Fini le temps où<br />
l’on pouvait le confondre avec le<br />
“troc béton” : la compétence en<br />
maîtrise d’ouvrage est clairement<br />
reconnue dans les cadres<br />
contractuels (2) qui s’ajoutent aux<br />
marchés de travaux. Et la crise<br />
financière elle-même, qui va rendre<br />
plus difficiles les conditions<br />
des projets en appels d’offres,<br />
met en évidence ses avantages.<br />
Appuyé sur les compétences de<br />
ses 120 professionnels et sur de<br />
déjà nombreuses et solides références,<br />
le montage est aujourd’hui<br />
un levier central de valorisation<br />
des expertises techniques et de<br />
développement du Groupe. Avec<br />
l’objectif du plan “Cap 30” lancé<br />
par Jean Rossi, il devra générer à<br />
terme 30 % du chiffre d’affaires<br />
bâtiment de celui-ci.<br />
1. L’acquisition d’un foncier ou la construction<br />
sans sortie.<br />
2. Ce sont, d’une part, des contrats de promotion<br />
immobilière (CPI) ou de vente en l’état futur<br />
d’achèvement (Vefa), où les sociétés de montage<br />
du Groupe contractent les travaux en tant que maîtres<br />
d’ouvrage. D’autre part et moins souvent, ce sont des<br />
missions d’assistance à la maîtrise d’ouvrage (AMO)<br />
ou de maîtrise d’ouvrage déléguée (MOD) confiées<br />
à Adim ou à d’autres sociétés de montage du Groupe<br />
par un maître d’ouvrage qui contracte lui-même<br />
les travaux.
La Visitation, à Rennes, et l’Espace Nayel, à Lorient<br />
Deux centres commerciaux au<br />
cœur de la ville<br />
Deux ans après avoir livré à Rennes<br />
le centre commercial La Visitation, Adim<br />
Ouest a livré, en novembre, l’Espace Nayel<br />
en plein cœur de Lorient, une opération<br />
comparable (centre commercial<br />
de 12 000 m 2, 400 places de parking<br />
sur trois niveaux et 70 logements), dont<br />
les travaux ont été confiés à l’agence<br />
de Vannes de Sogea Bretagne. « Dans les<br />
deux cas, explique Hervé Baron, directeur<br />
des programmes d’Adim Ouest, nous<br />
avons répondu à des concours d’ensembliers lancés par la ville. La taille et<br />
la complexité des projets, à dominante commerce, nous ont conduit à faire appel<br />
au savoir-faire d’un cabinet extérieur spécialiste de ce domaine particulier<br />
qu’est le commerce. Pour l’Espace Nayel, dont la partie souterraine est située<br />
sous le niveau de la mer, la qualité de l’étude technique a été décisive. »<br />
28 000 m 2<br />
Surfaces commerciales avec<br />
services centrés sur la maison.<br />
Parole<br />
« Une exigence de qualité de vie avant tout »<br />
« Le projet des Portes de Montsoult est en harmonie<br />
avec l’exigence de qualité de vie qui caractérise notre<br />
village. Nous nous félicitons des échanges constructifs<br />
qui ont permis à Adim Île-de-<strong>France</strong> de comprendre<br />
nos attentes pour les intégrer à sa proposition, que<br />
nous soutenons. »<br />
Jean-Claude Boistard, maire de Montsoult<br />
« Dans l’Ouest, le montage représente 17 à 18 % du chiffre d’affaires<br />
de l’activité Bâtiment et se répartit entre gendarmeries en BEA,<br />
bureaux, logements, résidences de tourisme et – point fort –<br />
immobilier commercial. L’effectif d’Adim Ouest est passé de trois<br />
personnes, en 2006, à douze, et deux implantations ont été créées,<br />
à Rennes et à Vannes. »<br />
Jean-Marc Sabalette, directeur Adim Ouest<br />
Les Portes de Montsoult<br />
Valorisation réussie<br />
d’une friche<br />
En 2004, après le transfert de ses activités, le site de 16 hectares<br />
du dépôt matériel de Dumez à Montsoult (Val-d’Oise), propriété<br />
de l’entreprise depuis 1958, est devenu l’objet d’un ambitieux<br />
projet d’aménagement, les Portes de Montsoult, initié par Adim<br />
Île-de-<strong>France</strong>. « La commune et le département ont été associés<br />
à la démarche dès le départ, expliquent les responsables du<br />
projet chez Adim Île-de-<strong>France</strong>, Philippe Bergel, directeur du<br />
Développement Immobilier, et Caroline Martin, chargée d’Opérations<br />
immobilières, et la réflexion s’est orientée vers un programme visant<br />
à enraciner des activités à long terme sur la zone. » Conçue en<br />
deux phases, l’opération englobe un important réaménagement des<br />
circulations et consistera à construire, dans le cadre d’un contrat<br />
de Vefa, un parc d’activités commerciales<br />
(28 000 m 2 de surfaces commerciales sur<br />
10 hectares) avec services centrés sur<br />
le thème de la maison. Sur les 6 hectares<br />
restants, seront créées dans un second<br />
temps une zone d’activités entreprises<br />
et une pépinière d’entreprises. « L’un<br />
des objectifs visés est la création de plus<br />
de 600 emplois », souligne Philippe Bergel.<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 23
C’est dans l’air<br />
24<br />
⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 12<br />
Parole<br />
« Un rôle de conseil<br />
déterminant »<br />
« La réflexion avec Bateg sur ce projet<br />
a commencé bien avant la démarche<br />
d’aménagement. Son conseil est<br />
pour beaucoup dans la transformation<br />
d’un modeste projet de logements<br />
en projet de quartier. Son implication<br />
au sein du comité de pilotage a<br />
incontestablement joué un rôle moteur. »<br />
Claude Pernès,<br />
maire de Rosny-sous-Bois<br />
70 M€<br />
Montant Monta des contrats de Bateg<br />
sur sur la<br />
ville de Rosny-sous-Bois (93).<br />
« Notre marc marché est principalement orienté<br />
vers l’immobilier l’immob de logements et de bureaux.<br />
À Nancy, ppar<br />
exemple, Socogim (Adim Est depuis<br />
2008) est devenu d le premier opérateur<br />
de bureaux bureau avec près de 30 000 m2 vendus<br />
depuis 22006.<br />
Les Ehpad* seront également<br />
l’un de<br />
nos axes futurs de développement. »<br />
* Établissements Établissem d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes.<br />
Vincent Mathieu, directeur d’activité montage,<br />
Adim Es Est, Lorraine-Champagne-Ardenne<br />
Les Portes de Rosny<br />
Partenariat gagnant dans le 93<br />
CONVENTION MONTAGE<br />
L’ENJEU DE LA RELATION<br />
MONTEUR-ENTREPRISE<br />
La première convention montage<br />
de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> a<br />
rassemblé à Nanterre, le 3 septembre<br />
dernier, plus de 150 personnes<br />
: équipes de monteurs,<br />
spécialistes des services supports<br />
(juristes, etc.) ainsi que<br />
la direction au grand complet.<br />
Au cœur des réflexions, dans<br />
la perspective de l’objectif fixé<br />
par Jean Rossi : la relation monteur-entreprise.<br />
« C’est un point<br />
capital, car l’expérience montre le<br />
potentiel dynamique d’une mobilisation<br />
solidaire des deux parties,<br />
qui ne va pas toujours de soi,<br />
Après un premier achat de terrain, en juillet dernier,<br />
ont commencé à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)<br />
les travaux des Portes de Rosny, une opération<br />
de renouvellement urbain voulue et projetée par<br />
la mairie depuis 2002. « Ce projet a été développé<br />
dès l’origine avec Socogim, à qui la Sidec (société<br />
d’aménagement départementale du 93) a consenti<br />
en octobre 2007 sept promesses de vente couvrant<br />
l’ensemble de l’opération », explique Laurence Veras,<br />
directeur immobilier de Socogim Île-de-<strong>France</strong>.<br />
Le programme prévoit la réalisation de bureaux<br />
(11 900 m 2), de commerces (900 m 2),<br />
de 270 logements, de résidences services<br />
(13 000 m 2) et d’une crèche. Il se développe<br />
sur un terrain de 2 hectares jusque-là sous-occupé<br />
en bordure de l’A86. Le montant des contrats<br />
d’entreprise générale de Bateg dépassera les 70 M€.<br />
PLAN DE LA ZAC DES PORTES DE ROSNY.<br />
Architectes : Maufras et associés.<br />
commente Gérard Forgeot d’Arc,<br />
en raison de la complexité du montage,<br />
de son échelle de temps spécifique<br />
et du problème culturel de<br />
l’appartenance du maître d’ouvrage<br />
à l’entreprise. »<br />
Autre enseignement précieux<br />
: face à la conjoncture, les<br />
monteurs se montrent plutôt<br />
confiants, convaincus qu’un bon<br />
produit trouvera toujours preneur<br />
et qu’ils sauront renouveler<br />
leur offre pour trouver des relais<br />
d’activité, notamment après la<br />
fin des BEA de gendarmeries, à<br />
la fin 2008.<br />
PROGRAMME<br />
D’AMÉNAGEMENT<br />
Lobau-Loritz, à Nancy.<br />
Architectes :<br />
André-Moulet-Bourbon,<br />
Mijolla-Monjardet<br />
et Ameller-Dubois.
Développement durable<br />
SUR LE TERRAIN DES INITIATIVES<br />
EN FÉVRIER 2007, un réseau est né au sein du Groupe avec la ferme volonté de<br />
développer et de partager toutes les actions liées au développement durable initiées<br />
au sein de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> et de sensibiliser les 27 000 collaborateurs.<br />
LE HOME VERT s’installe<br />
sur les chantiers pour mieux<br />
préserver l’environnement.<br />
Le réseau Développement<br />
durable de<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong> regroupe une<br />
quarantaine d’animateurs,<br />
soit environ un par<br />
direction déléguée, dont l’objectif<br />
est d’animer et d’aider à la mise<br />
en place d’actions et de démarches<br />
déjà initiées localement,<br />
d’une part, et de partager les<br />
expériences et les informations,<br />
d’autre part. « C’est de la mutualisation<br />
d’efforts », résume Nicolas<br />
Chevance, coordinateur du<br />
réseau Développement durable<br />
de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>,<br />
mais également animateur Développement<br />
durable au siège.<br />
Les animateurs de ce réseau<br />
identifient les démarches de<br />
progrès initiées sur le terrain et<br />
les mettent en ligne sur intranet.<br />
« Une centaine de ces démarches<br />
ont d’ores et déjà été diffusées,<br />
commente Nicolas Chevance.<br />
Elles concernent tout le champ du<br />
développement durable – social,<br />
environnemental et managérial –<br />
et sont portées par le terrain. C’est<br />
le cœur de notre stratégie : mettre<br />
en place une politique volontairement<br />
montante. »<br />
Plus d’un an après la mise en<br />
place du réseau, le comité de<br />
pilotage* a pris la décision de<br />
compléter les deux réunions plénières<br />
annuelles par deux autres<br />
organisées au niveau régional.<br />
Un coup d’accélérateur permettant,<br />
explique-t-il, « d’échanger<br />
et de diffuser les bonnes pratiques<br />
de terrain ».<br />
RENCONTRE AVEC... C’est essentiel<br />
Car si la stratégie de <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong> en matière<br />
de développement durable vis-àvis<br />
de ses clients s’appuie, pour<br />
une bonne part, sur l’éco-conception,<br />
elle ne peut trouver son efficacité<br />
que dans le changement<br />
de comportement de chacun ;<br />
c’est pourquoi la démarche liée à<br />
l’activité même du Groupe repose<br />
sur la sensibilisation et l’implication<br />
de l’ensemble des collaborateurs.<br />
Dans cette optique,<br />
le comité de direction de <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong> a retenu<br />
cinq indicateurs mesurables et<br />
communs à toutes les directions<br />
et filiales : les entretiens annuels<br />
de suivi de carrière, une sensibilisation<br />
annuelle des salariés au<br />
développement durable, l’utilisation<br />
d’huiles de décoffrage végétales<br />
sur les chantiers, la certification<br />
de toutes les sociétés de<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> et,<br />
pour cette année, les performances<br />
énergétiques (et le confort !)<br />
des bungalows de chantier.<br />
NICOLAS CHEVANCE,<br />
coordinateur du réseau<br />
Développement durable.<br />
Notre<br />
invitée<br />
LOGO DU SYNAD, certifiant<br />
que l’huile utilisée pour les<br />
coffrages est bien végétale.<br />
“La création<br />
de directions de<br />
développement durable est de<br />
plus en plus fréquente dans les grandes<br />
entreprises. Il faut montrer aux salariés<br />
que le développement durable n’est pas<br />
un gadget, mais une démarche qui repose<br />
sur des actions cohérentes et globales,<br />
dont l’impact touche tout autant le<br />
fonctionnement quotidien de l’entreprise<br />
que ses grands projets et sa stratégie. Je<br />
constate qu’au sein de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong>, un intérêt particulier est porté<br />
à l’échange et à la diffusion des bonnes<br />
pratiques. C’est une façon pertinente<br />
de développer des solutions nouvelles<br />
de construction et de déconstruction<br />
en mettant en commun les expériences<br />
pour en tirer des solutions originales<br />
et adaptées, parce qu’aucun chantier<br />
n’est semblable à un autre. »<br />
Michèle Pappalardo<br />
Des résultats plus qu’encourageants.<br />
« Les chiffres de<br />
l’année 2007, relevés en janvier<br />
dernier par les animateurs du<br />
réseau, sont plus qu’encourageants<br />
: 54 % des collaborateurs<br />
de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong><br />
avaient eu un entretien annuel ;<br />
le taux d’utilisation d’huiles végétales<br />
avait dépassé les 85 % ; 87 %<br />
de l’activité du Groupe avait été<br />
certifiée ; et 18 % de l’effectif, soit<br />
près de 5 000 personnes, avait<br />
été sensibilisé au développement<br />
durable, montrant un investissement<br />
important pour un indicateur<br />
récemment créé », indique<br />
Nicolas Chevance.<br />
* Le comité de pilotage est composé d’Yves Périllat,<br />
directeur général adjoint en charge notamment<br />
du développement durable, de Manuel Saez-Prieto,<br />
directeur de la Communication, de Louis<br />
Demilecamps, directeur des Ressources techniques<br />
et du Développement durable, de Christophe Gobin,<br />
directeur de la Recherche et du Développement, et<br />
de Daniel Henry, directeur Qualité Environnement<br />
Développement durable.<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 25
C’est essentiel DÉCRYPTAGE<br />
Maintenance au Cern<br />
GRAND ACCÉLÉRATEUR<br />
DE DÉVELOPPEMENT<br />
EN DÉCROCHANT LE CONTRAT DE MAINTENANCE DU CERN – 10 % de son<br />
chiffre d’affaires –, GTM Annecy-Pays de Savoie développe un savoir-faire<br />
particulier qu’elle pourra utiliser dans d’autres domaines.<br />
Quand, au début des<br />
années 2000, il<br />
entend parler des<br />
besoins en maintenance<br />
du Cern<br />
(Conseil européen de recherche<br />
nucléaire : lire l’encadré),<br />
Jean-Marc Bontron n’a aucune<br />
expérience dans ce domaine.<br />
En revanche, il sait que le Cern<br />
est une “ville” de 12 000 habitants<br />
qui comprend logements,<br />
bureaux, bâtiments administratifs<br />
et installations scientifiques,<br />
et il se préoccupe du développement<br />
de la toute jeune agence<br />
de BTP qu’il dirige à Annecy.<br />
Il sait aussi que la compétence<br />
maintenance existe dans le<br />
Groupe, et via GTM Multiservices,<br />
il rencontre Joël Cappiot<br />
qui a dix ans d’expérience dans<br />
26 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 12<br />
ce domaine. Avec lui, il se lance<br />
dans l’aventure. « Après un galop<br />
d’essai au sein d’un groupement<br />
dont le pilote n’a pu aller au bout<br />
de son contrat, raconte-t-il, nous<br />
avons participé, à la fin 2005, à<br />
un nouvel appel d’offres, en répondant<br />
avec cinq des six groupements<br />
candidats, et nous l’avons<br />
emporté. »<br />
« Notre domaine, enchaîne Joël<br />
Cappiot, aujourd’hui responsable<br />
de l’activité maintenance<br />
et travaux de proximité pour le<br />
Cern, au sein de GTM Annecy-<br />
Pays de Savoie, c’est tout ce qui a<br />
trait au génie civil. Cela recouvre<br />
donc les bâtiments : murs intérieurs<br />
et extérieurs, terrasses,<br />
fenêtres et vitrage, serrurerie et<br />
métallerie, etc., à l’exclusion des<br />
corps d’états techniques, qui sont<br />
l’affaire de Cegelec, le pilote du<br />
groupement, et du matériel de<br />
cuisine, du ressort du troisième<br />
partenaire, Savec. »<br />
Chaque jour, les demandes du<br />
Cern affluent. Joël Cappiot en<br />
recense environ 250 par mois,<br />
du changement de serrure à la<br />
réfection de 100 m 2 d’étanchéité<br />
en terrasse. La première tâche<br />
est de déterminer le degré d’urgence<br />
pour dépanner rapidement<br />
(une mise en sécurité doit<br />
être effectuée en quatre heures)<br />
en évitant de bousculer le<br />
planning. Il faut savoir écouter<br />
et poser les bonnes questions.<br />
Ensuite, il faut être suffisamment<br />
polyvalent pour passer<br />
du béton à la peinture ou à la<br />
menuiserie avec, toujours, la<br />
même efficacité.<br />
MAINTENANCE,<br />
tant à l’intérieur qu’à l’extérieur<br />
du Cern. Ici, réparation de<br />
la clôture avec en arrière-plan<br />
le Globe de la science<br />
et de l’innovation.<br />
Le Cern, berceau du LHC et du Web<br />
Plus grand centre de recherche en physique des particules du monde, le Cern<br />
a été créé en 1954 par 12 gouvernements européens. Il est installé sur deux sites :<br />
Meyrin, en Suisse (administration, gestion et recherche) et Prévessin-Moëns, dans l’Ain<br />
(site technique, assemblage, stockage). Au fil des années, les travaux d’expérimentation<br />
de scientifiques du monde entier ont été menés sur plusieurs générations<br />
d’accélérateurs, dont le dernier, le LHC (grand collisionneur de hadrons),<br />
installé dans un tunnel de 27 km à 100 mètres sous terre, a été mis en service<br />
le 10 septembre 2008. Outre les 3 000 personnes qu’il emploie, le Cern accueille environ<br />
6 500 scientifiques, chercheurs et étudiants de plus de 80 pays, qui y mènent leurs<br />
expériences. C’est pour favoriser les échanges d’informations de ces chercheurs que<br />
le Web a été mis au point au Cern à la fin des années 1980.<br />
LE DÉTECTEUR CMS juste avant sa fermeture. Les cinq roues du “barrel”<br />
et les six disques des bouchons ont été glissés les uns contre les autres pour procéder<br />
aux tests de l’aimant et aux essais du détecteur avec des rayons cosmiques.
Notre<br />
invitée<br />
“Il est important que la démarche de<br />
développement durable soit présente non<br />
seulement dans les manières de construire, mais également<br />
dans celles d’exploiter, de maintenir et de vivre à l’intérieur des<br />
bâtiments. Au Cern comme ailleurs, il faut faire en sorte que les<br />
dispositifs mis au point et installés restent performants, d’où la<br />
nécessité d’investir dans la maintenance et l’entretien, de proposer des<br />
prestations de qualité. Pour que les économies faites grâce à un mode<br />
de construction durable ne soient pas perdues, c’est dans l’ensemble<br />
du cycle de vie du bâtiment que les gains doivent être faits, du choix du<br />
matériau et de sa production jusqu’à la démolition, en passant par toutes<br />
les consommations liées à son fonctionnement. » Michèle Pappalardo<br />
Savoir-faire et formation.<br />
Cela suppose des dispositions<br />
et beaucoup de savoirfaire,<br />
donc de formation. La<br />
formation est, du reste, l’une<br />
des grandes exigences du<br />
Cern. Toutes les personnes<br />
travaillant sur le site doivent<br />
avoir suivi le stage “pompier”<br />
(initiation aux règles de sécurité),<br />
celles qui interviennent<br />
dans les tunnels d’expérimentation<br />
ont droit à une formation<br />
spéciale, à laquelle s’ajoutent<br />
toutes les habilitations et<br />
procédures liées aux travaux<br />
dans les zones soumises à<br />
des rayonnements (suivi dosimétrique)<br />
ou présentant un<br />
risque amiante.<br />
Lancée en 2003 avec trois personnes,<br />
l’activité s’est développée<br />
très vite. Aujourd’hui, elle<br />
mobilise huit collaborateurs et<br />
trois encadrants, et son chiffre<br />
d’affaires est passé de 0,5 M€ à<br />
plus de 1,5 M€, réalisé pour moitié<br />
au forfait pour tout ce qui est<br />
maintenance standard, le reste<br />
se faisant sous forme de travaux<br />
supplémentaires. Elle intègre<br />
aussi maintenant, à hauteur<br />
de 0,2 M€, un contrat passé<br />
avec le nouvel hôpital régional<br />
d’Annecy. Estimant que la<br />
vitesse de croisière est atteinte,<br />
tant du point de vue de l’équipe<br />
que des outils (indicateurs,<br />
GMAO – gestion de maintenance<br />
assistée par ordinateur), Jean-<br />
DE L’INTERVENTION D’UN<br />
SERRURIER AU COLLAGE EN<br />
ÉTANCHÉITÉ, Cindy Roux, assistante<br />
administrative, s’occupe du suivi<br />
des travaux de maintenance.<br />
Marc Bontron cherche des relais<br />
à cette belle dynamique. « Les<br />
syndics de copropriété ont beaucoup<br />
de mal à trouver des artisans<br />
pour réaliser leurs travaux<br />
et sont très intéressés par notre<br />
offre tout corps d’état », expliquet-il.<br />
L’agence, devenue filiale en<br />
2008, a donc lancé une prospection<br />
dans le pays de Gex, tout<br />
proche du Cern, qui se pour-<br />
suivra sur Annecy et la Suisse.<br />
Jean-Marc Bontron pense aussi<br />
à la future réglementation liée<br />
au Grenelle de l’environnement<br />
et à l’évolution du métier : « Les<br />
travaux de rénovation à venir<br />
s’apparenteront davantage à des<br />
opérations d’amélioration que de<br />
construction. L’expérience que<br />
nous aurons acquise en maintenance<br />
nous aidera à y accéder. »<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 27
C’est le métier UNE AFFAIRE DE SPÉCIALISTES<br />
ANTONIO VICO VICO met tout son<br />
talent au service des monuments.<br />
DES CATHÉDRA<strong>LES</strong> AUX PALAIS<br />
DU GRAND SIÈCLE<br />
Ses chantiers emblématiques sont un vrai florilège du patrimoine<br />
français : Mainponte a participé aux restaurations de Notre-Dame<br />
de Paris, du château de Vincennes, du Pont-Neuf, des cathédrales<br />
de Chartres, Bourges, Saint-Omer, Amiens, Reims, de la place<br />
Stanislas de Nancy et de nombreux autres monuments<br />
moins connus.<br />
Créés dans les années 1950 par un passionné, Marcel<br />
Mainponte, les ateliers Mainponte font partie depuis 2003<br />
de Socra, une société de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>.<br />
Son équipe de 12 sculpteurs en fait l’un des plus grands<br />
ateliers français spécialistes de cette activité.<br />
Outre le chantier des Invalides, les sculpteurs<br />
réalisent actuellement un ensemble de trophées pour<br />
le château de Versailles. Leurs dimensions, 5 m de haut<br />
sur 3 m de large, nécessitent un travail dans l’atelier<br />
de Nanterre, tout comme les chapiteaux de l’église<br />
parisienne Saint-Sulpice, de “seulement” 2 m de haut !<br />
28 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 12<br />
LA SCULPTURE, touche finale de la restauration<br />
des monuments historiques, demande beaucoup<br />
de minutie et d’engagement, mais aussi<br />
d’inspiration. Les ateliers Mainponte sont l’un des<br />
derniers dépositaires de ce savoir-faire précieux.<br />
DIALOGUE INS<br />
AVEC <strong>LES</strong> MON<br />
Interpréter sans trahir l’esprit<br />
de l’œuvre : ce défi permanent<br />
des musiciens est<br />
aussi celui des sculpteurs<br />
sur monuments historiques.<br />
Restaurer lucarnes, mascarons,<br />
bas-reliefs, tympans,<br />
frontons, richement décorés<br />
mais abîmés par les ans, exige<br />
habileté, réflexion et talent.<br />
Face aux magnifiques trophées<br />
qui ornent les lucarnes de la<br />
cour d’honneur des Invalides,<br />
à 20 mètres au-dessus du sol,<br />
on prend vite la mesure de la<br />
difficulté de la tâche. Armes<br />
de parade, têtes d’aigles ou de<br />
lions, casques et couronnes,<br />
sont souvent fendillés, parfois<br />
totalement brisés. « Lorsque la<br />
sculpture a perdu sa forme d’origine,<br />
nous devons alors la réin-<br />
venter, tout en respectant l’art et<br />
l’esprit de l’époque de construction<br />
du monument. Nous réalisons<br />
d’abord des modèles grandeur<br />
nature, en mousse ou en terre, qui<br />
sont ensuite validés par l’architecte<br />
», explique Antonio Vico Vico,<br />
l’un des sculpteurs expérimentés<br />
des ateliers Mainponte.<br />
Attention aux dégâts des<br />
restaurations précédentes !<br />
Il s’agit, bien souvent, de réparer<br />
les dégâts induits par les restaurations<br />
du XIX e et du début<br />
du XX e siècles. Souvent assez<br />
approximatives, ces sculptures,<br />
réalisées en ciment, mettent en<br />
péril les monuments qu’elles<br />
devaient embellir. « Le ciment<br />
cohabite mal avec la pierre calcaire.<br />
En effet, si l’humidité cir-<br />
À L’ATELIER, on rénove des<br />
trophées du château de Versailles.
PIRÉ<br />
UMENTS<br />
cule bien dans la pierre, elle est<br />
stoppée à la rencontre du ciment,<br />
bien plus dur. L’humidité reste<br />
ainsi enfermée dans la pierre, qui<br />
finit par pourrir. »<br />
Les pierres en bon état sont simplement<br />
traitées, mais les parties<br />
les plus abîmées sont coupées.<br />
Les sculpteurs travaillent alors<br />
sur des pierres neuves, d’abord<br />
dans l’atelier de Nanterre dans<br />
le cas de blocs très volumineux,<br />
les finitions étant ensuite réalisées<br />
sur site, après transport et<br />
greffe du bloc de pierre.<br />
« Ici, aux Invalides, nous utilisons<br />
la pierre d’origine, puisque<br />
la carrière, située dans l’Oise, est<br />
toujours exploitée. Il s’agit de la<br />
pierre de Saint-Leu, un calcaire<br />
assez tendre, permettant des<br />
sculptures finement ajourées et<br />
d’une très bonne tenue dans le<br />
temps. »<br />
Comprendre l’essence<br />
d’un monument. Le temps<br />
constitue d’ailleurs l’un des<br />
paramètres les plus difficiles<br />
à maîtriser pour les sculpteurs,<br />
car un atelier comme Mainponte<br />
doit respecter des délais<br />
contractuels. « Par bien des<br />
aspects, le métier de sculpteur<br />
sur monuments historiques est à<br />
part, souligne Patrick Palem,<br />
directeur de Mainponte. Il s’agit<br />
LA COUR D’HONNEUR DES INVALIDES s’habille d’échafaudages<br />
pour mieux cacher aux visiteurs les opérations de lifting.<br />
d’une véritable activité artistique,<br />
qui n’est pas toujours reconnue à<br />
sa juste valeur. De longues années<br />
d’apprentissage sont nécessaires<br />
pour en maîtriser toutes les<br />
subtilités et parvenir à trouver<br />
la bonne interprétation d’une<br />
œuvre, tout en tenant compte des<br />
contraintes de délais ou de coût. »<br />
L’expérience est donc cruciale :<br />
un sculpteur expérimenté – et<br />
doué – peut réaliser le travail de<br />
six ou sept artisans novices…<br />
S’il est sorti de l’école des Beaux-<br />
Arts, Antonio Vico Vico rappelle<br />
à ce titre que seule la pratique<br />
du terrain permet d’acquérir le<br />
savoir-faire. « La connaissance<br />
de l’histoire de l’art donne des<br />
repères à un jeune artiste, mais<br />
rien ne peut remplacer le ressenti,<br />
le vécu. Il faut travailler de sept<br />
à dix ans dans un atelier pour<br />
apprendre à comprendre l’essence<br />
d’un monument, son jeu de formes<br />
et de lignes, et savoir comment<br />
l’aborder. La transmission de<br />
notre savoir-faire est fragile, car il<br />
existe très peu d’ateliers vraiment<br />
soucieux de qualité. »<br />
Ce n’est qu’au fil des ans que<br />
le sculpteur apprend à se sentir<br />
libre, que le geste devient<br />
sûr. Et que le monument peut<br />
retrouver, ainsi, toute sa finesse<br />
et son éclat.<br />
« Par bien des aspects, le métier de sculpteur<br />
sur monuments historiques est à part.<br />
Il s’agit d’une véritable activité artistique. »<br />
Patrick Palem, directeur de Mainponte<br />
<strong>LES</strong> LUCARNES DE LA COUR DES INVALIDES<br />
entre les mains des sculpteurs des ateliers Mainponte.<br />
Le L m mmag<br />
m mmagazine<br />
ag agaz az azin in ine de V VVIN<br />
V V<strong>VINCI</strong><br />
IN INCI CI C<br />
C CCon<br />
<strong>Construction</strong> on o st s ru r ct c io ion Fr F<strong>France</strong> an ance ce c ⁄ 29
C’est le métier UNE JOURNÉE AVEC...<br />
8 h. Au boulot !<br />
Sous la responsabilité de Carlos,<br />
une équipe desserre les tiges de banches.<br />
Pendant ce temps, Mahjoub et un autre<br />
bancheur commencent à placer les lests<br />
de stabilisation. Une fois ces deux tâches<br />
réalisées, Carlos et Mahjoub se retrouvent<br />
pour placer ensemble la première banche.<br />
30 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 12<br />
Mahjoub Chroudi<br />
et Carlos Dos Santos,<br />
BANCHEURS<br />
Un binôme prometteur. Le<br />
métier de bancheur, dont le rôle<br />
est de réaliser les murs de béton,<br />
est l’un des plus physiques qui<br />
soit. D’où l’importance du management…<br />
« Ce sont de bons gars,<br />
de bons chefs d’équipe », dit d’eux<br />
un tout jeune coffreur. Carlos<br />
Dos Santos, 31 ans, et Mahjoub<br />
Chroudi, 26 ans, travaillent en<br />
binôme et occupent à eux deux le<br />
poste d’un chef d’équipe. « C’est la<br />
première fois que l’on a dû s’organiser<br />
ainsi, explique Jérémy Gawlik,<br />
le conducteur de travaux. Comme<br />
partout, nous sommes confrontés à<br />
un problème de main-d’œuvre, et<br />
nous n’avions pas de chef d’équipe<br />
bancheur. Or, tous les deux avaient<br />
déjà suivi la formation, qu’ils sont<br />
actuellement en train de valider<br />
sur le terrain. Ils se complètent<br />
sur le travail et, en même temps,<br />
remplissent les fonctions d’un chef<br />
d’équipe. » Carlos et Mahjoub forment<br />
un binôme que l’on devine<br />
très complice. « Ils sont de la même<br />
génération », indique Jérémy<br />
Gawlik. « Et nous avons le même<br />
tempérament », ajoute Mahjoub.<br />
On a pu le vérifier : ils sont aussi<br />
rigolos l’un que l’autre… et tout<br />
aussi bosseurs. Carlos est entré<br />
chez Sogea Picardie depuis maintenant<br />
dix ans. Il a « la passion du<br />
bâtiment dans le sang. Lorsque j’ai<br />
signé mon contrat, j’avais un objectif<br />
: devenir chef de chantier comme<br />
mon père, confie-t-il. C’est dans<br />
mes gènes… » Il n’est donc guère<br />
étonnant que ses supérieurs, au<br />
vu de son potentiel, aient souhaité<br />
le promouvoir.<br />
Ce sont ces mêmes qualités<br />
qui ont conduit Mahjoub à suivre<br />
un chemin identique. Embauché<br />
chez Sogea Caroni en 2000<br />
comme manœuvre, le jeune<br />
homme, impatient d’évoluer, a<br />
suivi un premier stage de lecture<br />
de plan en 2002, complété d’un<br />
deuxième en topographie l’année<br />
suivante. En 2006, il occupe<br />
la fonction de chef d’équipe :<br />
sa hiérarchie décide alors très<br />
naturellement de lui faire suivre<br />
une formation de bancheur. La<br />
même année que Carlos. Pièces<br />
maîtresses sur les chantiers, les<br />
chefs d’équipe se situent entre les<br />
ouvriers et l’encadrement. Dans<br />
la pratique, cela signifie obtenir<br />
la confiance de leurs supérieurs<br />
directs, les chefs de chantier, et<br />
des compagnons. Un exercice<br />
parfois délicat, dû à une position<br />
pas toujours confortable. « Dans<br />
nos métiers, si nos caractères sont<br />
opposés, ça ne fonctionne pas,<br />
reconnaît d’ailleurs Mahjoub. Je<br />
suis pris entre mon chef de chantier,<br />
qui s’appuie beaucoup sur<br />
moi, et mes gars. Si je me les mets<br />
à dos, c’est fini. C’est la raison pour<br />
laquelle je hausse rarement le ton. »<br />
Et Carlos d’ajouter : « Il faut savoir<br />
faire preuve de finesse, surtout visà-vis<br />
des anciens. Certains comprennent<br />
que l’on veuille grimper<br />
les échelons, d’autres moins. »<br />
Pour l’heure, les deux jeunes<br />
bancheurs savent qu’ils doivent<br />
encore faire leurs preuves avant<br />
leur nomination officielle. Mais<br />
ils ne cachent pas leur hâte, tout<br />
en assurant que le titre ne leur<br />
montera pas à la tête. Ils continueront<br />
à faire leur boulot de bancheurs<br />
: « Sinon, on va s’ennuyer. »<br />
10 h. Les banches sont en place.<br />
C’est alors le moment de placer les mannequins<br />
(fenêtres, portes) et, parallèlement, de commencer<br />
le ferraillage. Juste avant la pause déjeuner, on peut<br />
fermer la première banche. Sur ce chantier de Saint-<br />
Quentin, Sogea Caroni et Sogea Picardie y construisent<br />
une base urbaine de loisirs avec des voiles de très<br />
grande hauteur nécessitant des banches de 15,50 m.<br />
12 h 45. On reprend !<br />
Après la pause déjeuner,<br />
on finit de serrer les banches,<br />
on les plombe, on les aligne…<br />
et on attend le béton.<br />
On en profite alors pour préparer<br />
le traçage des talonnettes pour<br />
le lendemain.
14 h 30. Huilage et coulage.<br />
Juste après le positionnement de la banche<br />
(première peau coffrante) ainsi que le traçage<br />
des niveaux et réservations, se déroule l’huilage.<br />
Puis le béton est enfin coulé. La journée touche<br />
à sa fin et ça fait du bien. Le métier de bancheur<br />
est éprouvant et exige beaucoup de manutention<br />
et de serrage à la main.<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 31
Patrimoine BTP<br />
DEPUIS UN SIÈCLE, Degaine met tout son savoir-faire<br />
au service de la restauration et la conservation du Mont-Saint-Michel<br />
tant à l’intérieur de l’abbaye romane (ci-contre) qu’à l’extérieur.<br />
« À la vue de cette photo, une<br />
remarque m’est spontanément<br />
venue à l’esprit : j’espère que nos<br />
constructions actuelles vont durer<br />
aussi longtemps que celles de nos<br />
ancêtres, que l’on sera aussi heureux<br />
de les retrouver dans une centaine<br />
d’années. C’est un souhait très fort :<br />
parfois, j’en doute un peu...<br />
L’aspect utilitaire des choses et les<br />
préoccupations environnementales ne<br />
doivent pas détourner de l’esthétique.<br />
En matière de bâtiment,<br />
“durable” cela veut aussi dire<br />
que la construction doit durer. »<br />
Michèle Pappalardo