un chArpentier couvreur - VINCI Construction France
un chArpentier couvreur - VINCI Construction France
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l’invitée<br />
Élisabeth Pélegrin-Genel, Architecte, urbAniste, psychologue du trAvAil, milite sur<br />
tous les terrAins pour fAvoriser l’invention pAr tous de lA ville de demAin.<br />
construction n° 32 octobre-novembre-décembre 2012<br />
Une journée avec<br />
<strong>un</strong> <strong>chArpentier</strong><br />
<strong>couvreur</strong><br />
The Peninsula Paris<br />
pAlAce, pAlAce…<br />
Friches industrielles<br />
lA métAmorphose
nUméro 32<br />
OCT.-NOV.-DÉC. 2012<br />
4 à 11 C’est dans l’actu<br />
ouvrages Grand Lyon :<br />
promenade au fil de la Saône.<br />
La Défense : D2, la tour à facettes.<br />
sécurité Le 26 octobre 2012 :<br />
Journée exemplaire.<br />
infos Des apprentis retournent à l’école…<br />
en Namibie. Cap sur l’océan Indien pour<br />
la 11e édition du Raid l’Arbre Vert Amazones.<br />
Concours d’architecture : la construction<br />
solaire, grand vainqueur. Le bois<br />
à l’honneur. À Valenton, <strong>un</strong> bol d’air pour<br />
les poissons.<br />
Des inaugurations en série.<br />
groupe Otages au Niger : deux ans<br />
de détention. Coup d’envoi du<br />
Prix de l’Innovation <strong>VINCI</strong> 2013.<br />
Un nouveau site Internet pour <strong>VINCI</strong>.<br />
12 à 16 La saga du mois<br />
the peninsuLa paris :<br />
paLace, paLace…<br />
Après <strong>un</strong>e traversée du XX e siècle riche<br />
en péripéties, l’ancien Majestic, en cours<br />
de réhabilitation par CBC et Petit, avenue<br />
Kléber, reprendra du service, fin 2013.<br />
17 C’est la pause !<br />
18-19 La trace des bâtisseurs<br />
De CBC à… CBC<br />
20 C’est innovant<br />
insuLaris ® XXi, <strong>un</strong> isoLant…<br />
en béton<br />
21 à 23 C’est dans l’air<br />
friches industrieLLes :<br />
la métamorphose<br />
24 à 25 C’est essentiel<br />
La coaching team<br />
Programme au long cours<br />
directeur commerciaL<br />
C’est quoi au juste ?<br />
26 à 31 C’est le métier<br />
Le montage immobiLier<br />
donne Le tempo<br />
Quatuor s’installe entre Roubaix,<br />
Tourcoing et Wattrelos (Nord).<br />
saint-émiLion : des pieds<br />
de vigne (ré)confortés<br />
Pallier les risques d’effondrement.<br />
<strong>un</strong>e journée avec…<br />
Tugdual Prigent, Maître Bâtisseur<br />
et charpentier <strong>couvreur</strong>.<br />
2 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 32<br />
25 directeur<br />
commerciaL<br />
4<br />
promenade<br />
au fiL<br />
de La saône<br />
l’invitée<br />
10 Le bois à<br />
L’honneur<br />
Élisabeth Pélegrin-Genel<br />
En plagiant Mao Zedong, nous pourrions dire qu’avec Elisabeth<br />
Pélegrin-Genel l’architecture « marche sur ses deux jambes » !<br />
Architecte, urbaniste, psychologue du travail, elle articule pratique<br />
et réflexion sur l’architecture, l’innovation dans la ville, la relation<br />
entre lieu de travail et bien-être. Son goût pour la pluridisciplinarité<br />
l’a conduite à participer, il y a dix-sept ans, à la création d’Archinov.<br />
Ce mouvement, qu’elle préside depuis 2007, se veut <strong>un</strong> lieu de<br />
débats sur l’innovation, d’échanges de pratiques professionnelles,<br />
regroupant architectes, bureaux d’étude, enseignants, maîtres<br />
d’ouvrage ou industriels. Élisabeth Pélegrin-Genel creuse<br />
également sa réflexion via l’écriture. Son dernier ouvrage,<br />
Une autre ville sinon rien, paru cette année aux éditions de La<br />
Découverte, lui est l’occasion de proposer <strong>un</strong> état des lieux sur<br />
les nouvelles manières d’habiter et vivre ensemble en faisant<br />
le point sur les innovations, les réalisations qui ont vu le jour<br />
au cours de ces dernières années, permettant d’imaginer des<br />
modes de vie plus économes et respectueux de l’environnement.<br />
Direction de la comm<strong>un</strong>ication : 61, avenue Jules-Quentin, 92730 Nanterre. Tél. 01 46 95 70 00 /// Directeur de<br />
la publication : Xavier Defaux /// Rédactrice en chef : Karine Demenat /// Conception-réalisation :<br />
41, rue Greneta, 75002 Paris /// Responsable éditorial : Jérôme Rousselle /// Secrétariat de rédaction :<br />
Michèle Cohen /// Direction artistique et maquette : Agnès Lalle, Isabelle Tho /// Iconographie : Marion Capéra,<br />
Emmanuelle Jouan /// Ont participé à ce numéro : Éric Allermoz, Jean-Marc Brujaille, Sophie Caux-Lourié, Anne Fellmann, Br<strong>un</strong>o Schwab et<br />
Marc Wilmann /// Tirage : 28 000 exemplaires /// Impression : Imprimerie Vincent. Ce document utilise du papier Condat Silk (certifié PEFC) garantissant<br />
la gestion durable des forêts. Il a été imprimé par <strong>un</strong> imprimeur Imprim’Vert qui n’utilise pas de produits toxiques et sécurise le stockage des produits
21<br />
friches<br />
industrieLLes :<br />
La métamorphose<br />
12 the peninsuLa paris,<br />
paLace, paLace…<br />
Trib<strong>un</strong>e<br />
« notre révolution<br />
culturelle »<br />
lors des Assises du 26 octobre 2011, j’ai affirmé que<br />
la sécurité est ma priorité absolue. Je suis aujourd’hui<br />
certain que tout le monde partage cette volonté.<br />
Le succès de la journée exemplaire du 26 octobre 2012<br />
le prouve. L’implication, l’enthousiasme de tous donnent<br />
confiance. Nous sommes sur la bonne voie, mais nous devons<br />
maintenir notre exigence individuelle et collective et enfin devenir<br />
plus intransigeants.<br />
Votre sécurité est ma priorité. Je souhaite qu’il n’y ait plus<br />
de blessé sur les chantiers de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> et pour<br />
atteindre cet objectif, j’ai besoin de vous, de votre engagement,<br />
de votre détermination. Si nous prenons tous<br />
ensemble cette question à bras-le-corps,<br />
sans compromis, alors nous saurons<br />
inscrire <strong>un</strong>e véritable culture sécurité<br />
au sein de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>.<br />
8 sécurité :<br />
journée eXempLaire<br />
La nouvelle affiche prévention <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong> « Pour eux, prenez<br />
soin de vous » (en dernière de couverture)<br />
lance <strong>un</strong> appel à notre “révolution<br />
culturelle”.<br />
J’ai besoin de vous,<br />
je compte sur vous.<br />
Gérard Bienfait,<br />
président de <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong><br />
et déchets dangereux, et organise leurs collectes /// ISSN : 1957-5696. Crédits photographiques : Couverture : © Luc Benevello, Invitée : © Antoine Genel. P. 2-3 : Luc Benevello ; © DR <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ;<br />
© Caillaud LC (Arbonis) ; © Nicolas Robin ; © Fabrice Rambert, Trib<strong>un</strong>e : © Augusto Da Silva / Graphic Images. P. 4-5 : © Nicolas Robin. P. 6-7 : © Anthony Bechu et Tom Sheehan, Architectes ; © Dominique Thoquet ; © Adrien<br />
Teurlais. P. 8-11 : © DR <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ; © Thierry Duvivier ; © AR The Associés ; © Caillaud LC (Arbonis) ; © Satob <strong>Construction</strong> Bois (Arbonis) ; agence Rudy Riciotti ; © Laurent Desmoulins ; © Hélène Peter ;<br />
© Didier Lutz / Airlium ; © Solar Décathlon Europe ; © DR <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ; © Stéphane Olivier Artephoto.com ; © Thinkstock 2012. P. : 12-16 : © Fabrice Rambert ; © Stéphane Cardinale/People Avenue ;<br />
© Artefacto pour la ville du Mans. P. 17 : © Alex Green / illustrissimo. P. 18-19 : © Photothèque <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ; © Thinkstock 2012. Page 20 : © DR Cemex. P. 21-23 : © Philippe Guignard ; © Photec ; © A. Da Silva /<br />
Graphix-Images ; © DR <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ; © Philippe Guignard/Air-images.net ; © DR Adim Est. Page 24 : © Thierry Foulon. P. 25 : © Luc Benevello ; © Phong. P. 26-27 : © Hiboo ; © PiliPiliGram ; © Laurent Dequick ;<br />
© cabinet Barré-Lambot. Pages 28-29 : © DR <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>. Pages 30-31 : © Luc Benevello. 4 e de couverture : © Rodolphe Opitch / Bureau de Victor, conception-réalisation Babel-Ligaris.<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 3
C’EST dAns l’Actu<br />
FICHE D’IDENTITé améNagEmENT DEs rIvEs DE saôNE<br />
maître d’ouvrage : Grand Lyon.<br />
maîtres d’œuvre : HYL, ISL, Sotrec, Symbio et Ascolit.<br />
Calendrier : de juillet 2012 à juin 2013.<br />
Budget : 11 m€.<br />
grand Lyon<br />
PROMENADE au fiL de La saône<br />
parmi les projets du Grand Lyon, le réaménagement<br />
des rives de Saône vise à rendre<br />
la rivière aux promeneurs. Les 50 km aménagés<br />
par des artistes, des paysagistes et<br />
des architectes offriront <strong>un</strong> aspect tour à<br />
tour bucolique ou urbain. Tournaud (mandataire) et<br />
CBR TP sont à pied d’œuvre depuis juillet 2012 sur<br />
les 2 km situés au cœur du centre historique de Lyon<br />
– classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis<br />
1998 –, depuis le Grenier d’abondance jusqu’à l’ancien<br />
port d’Occident. « La partie du projet dont nous nous<br />
occupons voit alterner des quais hauts et des quais bas,<br />
reliés par des escaliers », explique Sophie Boussen,<br />
4 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 32<br />
directrice adjointe chez Tournaud. Une estacade piétonne<br />
de 2 km de long sera fixée, à 50 cm au-dessus<br />
de l’eau, aux quais dont l’architecture restera intacte.<br />
Afin d’éviter que la présence de ces matériaux dans<br />
le lit de la rivière ne provoque <strong>un</strong>e montée excessive<br />
des eaux, lors des crues de la Saône, deux procédés<br />
ont été retenus : les pieux battus et les consoles en<br />
béton armé. « Au départ, plus de 500 pieux battus<br />
avaient été envisagés. Finalement, seuls 200 seront<br />
posés. Le reste reposera sur les consoles, ancrées dans<br />
les murs du quai », précise Sophie Boussen. Les<br />
équipes s’affairent depuis quatre mois sur <strong>un</strong>e partie<br />
du quai Saint-Vincent (I er arrondissement). Si<br />
le carottage des murs s’avère plus compliqué que<br />
prévu, la partie “pieux battus” est en cours depuis la<br />
mi-novembre. Avec ses cinq ateliers fluviaux et <strong>un</strong>e<br />
quarantaine de personnes sur le chantier, Tournaud<br />
assure la coordination entre les différents soustraitants,<br />
les relations avec le Grand Lyon et les<br />
bureaux d’étude, met à disposition l’ensemble des<br />
ateliers et équipes nautiques nécessaires au projet<br />
et réalise en propre la mise en place des 200 pieux.<br />
En parallèle, CBR TP s’occupe de la fabrication de<br />
l’ensemble des poutres en béton. « Nous travaillons<br />
avec eux toute l’année, précise Sophie Boussen. Nous<br />
sommes dans <strong>un</strong>e vraie relation de confiance. »
Un projet UrbanistiqUe, artistiqUe<br />
et environnemental qui associe<br />
des concepteurs-urbanistes, architectes et paysagistes<br />
et treize artistes, dans <strong>un</strong> dialogue constant.<br />
Le mot de l’invitée : élisabeth pélegrin-genel<br />
“Aujourd’hui, les villes redécouvrent leurs fleuves,<br />
alors qu’elles leur avaient tourné le dos durant<br />
des décennies, allant parfois jusqu’à les transformer<br />
en autoroutes urbaines. Je trouve formidable de<br />
constater combien notre point de vue peut changer<br />
et le fait que par des solutions finalement simples<br />
et pas trop coûteuses, on arrive à revenir sur des choix<br />
qui semblaient définitifs et, comme ici, à refaire<br />
du piéton la mesure de l’échelle urbaine. »<br />
« On travaille<br />
les pieds<br />
dans l’eau »<br />
antonio inacio, 39 ans, chef d’équipe,<br />
Tournaud<br />
« En tant que chef d’équipe depuis sept ans<br />
pour le groupe <strong>VINCI</strong>, je m’occupe<br />
principalement des travaux fluviaux,<br />
du déplacement des pontons jusqu’à<br />
la sécurité. L’aménagement des rives<br />
de Saône est <strong>un</strong> chantier plutôt complexe,<br />
où l’on doit s’adapter à l’environnement, car<br />
on vient modifier la structure de murs faits<br />
de pierres tantôt dures, tantôt friables, sans<br />
abîmer l‘aspect actuel. Je suis en charge<br />
de quatre pontons, dont <strong>un</strong>e plateforme<br />
avec <strong>un</strong>e foreuse qui nous permet<br />
d’installer des micropieux à 23 m de fond,<br />
afin de renforcer les parements en pierres<br />
du quai. Sur les deux pontons affectés<br />
aux carottages, les ouvriers travaillent<br />
les pieds dans l’eau pour percer des murs<br />
épais de 150 cm. Cette partie est d’autant<br />
plus délicate que nous ne pouvons pas<br />
utiliser de machines trop “violentes”. Nous<br />
devons donc affiner nos techniques, chaque<br />
jour, afin d’avancer plus rapidement. Une<br />
autre partie des travaux se fait à quai. Une<br />
bonne entente entre le fluvial et le terrestre<br />
est donc indispensable et les deux chefs<br />
d’équipe doivent travailler en binôme. »<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 5
C’EST dAns l’Actu<br />
FICHE D’IDENTITé Tour à La DéFENsE<br />
maître d’ouvrage : Sogeprom, Bouygues Immobilier.<br />
maitrise d’œuvre d’exécution : Egis Bâtiments.<br />
Groupements d’entreprises : GTm Bâtiment<br />
(mandataire), Bateg et Dumez Ile-de-<strong>France</strong>.<br />
d2, LA TOuR à FACETTES<br />
signé par les architectes Anthony Béchu<br />
et Tom Sheehan, le projet avant-gardiste<br />
dont la première pierre vient d’être<br />
posée au bord du boulevard circulaire<br />
de La Défense, se veut résolument audacieux,<br />
dans son design comme dans sa conception :<br />
façade élancée vers Paris, doucement arrondie côté<br />
Courbevoie et dos courbe axé sur la perspective du<br />
boulevard urbain. La tour D2 est aussi <strong>un</strong>e série de<br />
défis techniques d’envergure relevés par trois entreprises<br />
de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>.<br />
Après la démolition de l’immeuble Veritas, dont la<br />
tour prendra la place, le chantier a débuté par <strong>un</strong>e<br />
longue étape consacrée aux fondations. Des fondations<br />
profondes (30 m), réalisées par Solétanche<br />
Bachy, en raison de la nature du sol et de la configuration<br />
de l’espace. « Juste en dessous du noyau central<br />
de la tour passe <strong>un</strong>e galerie souterraine qui draine<br />
l’ensemble des réseaux de fluides du quartier, explique<br />
Jean-René Labonne, directeur du projet. Il a donc fallu<br />
mettre en place <strong>un</strong>e dalle de répartition pour équilibrer<br />
les charges entre la partie nord et la partie sud afin de<br />
6 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 32<br />
Durée du chantier :<br />
de septembre 2011 à l’été 2014.<br />
Budget : 176 m€.<br />
limiter les tassements dus à la tour. » Le dénivelé d’<strong>un</strong>e<br />
quinzaine de mètres entre le boulevard circulaire sur<br />
lequel s’adosse le bâtiment et le niveau bas de la tour<br />
a rendu également nécessaire la création de confortements<br />
provisoires complexes et <strong>un</strong> suivi en temps<br />
réel de la déformation de l’ouvrage de soutènement<br />
du boulevard circulaire.<br />
Mais le plus spectaculaire demeure la structure ellemême.<br />
Elle associe <strong>un</strong> noyau central en béton armé<br />
et <strong>un</strong>e exo-structure en acier, en forme de losanges<br />
facettés, qui supporte l’ensemble des planchers. « La<br />
géométrie de l’ouvrage, particulièrement innovante, a<br />
imposé des calculs approfondis et la mise en place de<br />
solutions techniques complexes. Sans l’ordinateur, le<br />
design et la fabrication des éléments auraient été purement<br />
et simplement impossibles », confie le directeur de<br />
projet. Près de 500 personnes, en période de pointe,<br />
seront mobilisées pour édifier ce bâtiment <strong>un</strong>ique en<br />
son genre dont la livraison est prévue à l’été 2014. La<br />
Défense comptera alors <strong>un</strong>e nouvelle tour, haute de<br />
180 m, proposant 50 000 m 2 de bureaux, et coiffée<br />
d’<strong>un</strong> jardin sur le toit, appelé le Jardin des nuages.
le jardin des nUages. Perché au sommet<br />
de la tour, ce lieu <strong>un</strong>ique de verdure offrira<br />
aux promeneurs en mal de vertige <strong>un</strong> point de vue<br />
exceptionnel sur la capitale.<br />
« Un chantier<br />
aux volumes<br />
pharaoniques »<br />
miguel da ponte, compagnon<br />
chef d’équipe, GTM Bâtiment<br />
« Quand j’ai su qu’<strong>un</strong> chantier<br />
de cette envergure était programmé<br />
à La Défense, je me suis tout de suite<br />
porté volontaire. C’est très excitant<br />
de travailler sur <strong>un</strong> projet aussi<br />
spectaculaire. Jamais je n’avais<br />
collaboré à la construction d’<strong>un</strong>e tour<br />
auparavant. Avec <strong>un</strong>e équipe<br />
de huit personnes, je suis chargé<br />
de veiller au contrôle de la bonne mise<br />
en place des planchers. Cette mission<br />
demande beaucoup d’attention<br />
et de minutie. Je m’occupe également<br />
de la recharge des planchers<br />
et des radiers en sous-sol, <strong>un</strong>e fois<br />
effectuée la pose des canalisations.<br />
Nous sommes actuellement près<br />
de 200 à nous affairer à l’édification<br />
de cette tour. Tout se passe en bonne<br />
intelligence dans <strong>un</strong>e ambiance<br />
conviviale et chaleureuse. Si l’espace est<br />
assez contraint, en milieu urbain<br />
et dense, tout a été pensé pour que<br />
les riverains ne soient pas gênés<br />
par les travaux. Et inversement !<br />
C’est impressionnant d’évoluer<br />
sur <strong>un</strong> chantier aux volumes aussi<br />
pharaoniques ! »
26 oCToBrE 2012<br />
JOURNÉE EXEMPLAIRE<br />
objectif atteint<br />
comment passer de mesures de sécurité venues d’en haut à <strong>un</strong>e véritable culture<br />
de la sécurité comprise, partagée et mise en œuvre par tous ? comment faire<br />
en sorte que les mauvais chiffres enregistrés année après année dans ce domaine<br />
soient enfin dépassés pour tendre vers le “zéro accident” ? tel est le défi relevé<br />
avec la Journée exemplaire du 26 octobre à laquelle tous les chantiers<br />
de vinci construction france ont participé.<br />
Le projet Journée exemplaire germe dès<br />
le printemps 2012 avec l’idée de faire <strong>un</strong> point<br />
d’étape <strong>un</strong> an après les Assises de la sécurité qui<br />
s’étaient tenues l’année dernière à la même date.<br />
Mais alors que les Assises avaient ré<strong>un</strong>i<br />
les managers, l’ambition était désormais<br />
d’associer l’intégralité des personnels de <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong> et d’inciter également sous-<br />
et cotraitants à se joindre à la démarche.<br />
Les référentiels “prévention” présentés sous<br />
forme de livrets adaptés aux différents métiers<br />
étaient déjà en préparation pour être utilisés<br />
lors de la formation à la sécurité décidée pour<br />
tous les nouveaux embauchés. Il restait à activer<br />
le réseau des 170 préventeurs et à mobiliser<br />
les responsables des près de 3 000 chantiers<br />
en cours. « Cela a été relativement facile, nous avons<br />
ressenti chez tout le monde <strong>un</strong>e vraie envie de le<br />
faire », explique Denis Gauthier, directeur général<br />
adjoint en charge de la sécurité et<br />
du matériel. « La Journée exemplaire devait aussi<br />
concerner les fonctionnels, à Nanterre et dans<br />
les sièges de toutes les entités de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong>, sous la forme d’informations-débats<br />
permettant <strong>un</strong>e prise de conscience face aux<br />
mauvais chiffres de la sécurité et surtout au fait que<br />
les accidents sur les chantiers résultent de décisions<br />
ou de comportements qui se jouent au cours de<br />
l’exécution du chantier. La sécurité doit devenir <strong>un</strong>e<br />
culture globale à tous les niveaux de l’entreprise. »<br />
mobilisation générale<br />
Opérationnels sur les chantiers et fonctionnels<br />
aux sièges de Nanterre et de chac<strong>un</strong>e des entités<br />
du Groupe… tout le monde s’est libéré de<br />
toutes autres contraintes ce 26 octobre 2012,<br />
y compris les membres du comité de direction.<br />
Gérard Bienfait a, lui, choisi d’être présent<br />
sur des chantiers à Toulouse.<br />
« ça nous fait plaisir de voir aujourd’hui la direction avec<br />
nous. Sachez que nous sans vous, on n’est rien et que<br />
vous sans nous, vous n’êtes rien. Travaillons ensemble<br />
et on va améliorer les choses. » Daniel Pinto, chef d’équipe, Bateg<br />
À l’heure de l’embauche, sur 1 700 sites<br />
(les plus petits chantiers ont été regroupés),<br />
tout est donc prêt pour faire de cette date<br />
<strong>un</strong>e Journée exemplaire au cours de laquelle<br />
auc<strong>un</strong> accident ne serait recensé, démontrant<br />
ainsi que c’est possible.<br />
<strong>un</strong>e journée en trois temps<br />
Des messages vidéo préenregistrés, projetés<br />
lors des 1 700 ré<strong>un</strong>ions qui marquent le début<br />
de la Journée exemplaire, expriment la<br />
motivation de la totalité de l’encadrement autour<br />
de la sécurité. Au cours de ce premier temps,<br />
l’accent est particulièrement mis sur le caractère<br />
nécessaire et obligatoire du respect des règles<br />
et procédures de sécurité. La matinée de travail<br />
peut alors commencer, où chac<strong>un</strong> s’applique<br />
à mettre en œuvre les principes rappelés.<br />
Le deuxième temps a lieu après la pause<br />
de la mi-journée et permet collectivement<br />
de refaire le parcours de la matinée. Chac<strong>un</strong><br />
est invité à faire ses observations sur ce qu’il<br />
a constaté pour lui-même et pour les autres,<br />
à prendre part au dialogue entre<br />
les compagnons et l’encadrement sur les sujets<br />
très concrets abordés le matin, comme sur<br />
des thèmes plus globaux portant sur la sécurité.<br />
Et ça marche ! La discussion démontre que<br />
la démarche sécurité n’est pas “descendante”<br />
du haut de la hiérarchie vers le bas, mais qu’elle<br />
est participative et que chac<strong>un</strong> en est <strong>un</strong> acteur.<br />
Ce dialogue constitue <strong>un</strong> premier pas vers <strong>un</strong>e<br />
culture sécurité partagée. « Ce fut <strong>un</strong> moment<br />
de franchise et de clarté, insiste Denis Gauthier.<br />
Les gens ont aussi compris que ce n’était pas<br />
<strong>un</strong>e perte de temps de faire les choses dans le bon<br />
ordre, en faisant passer la sécurité avant tout<br />
et que, de toute façon, ils n’avaient désormais plus<br />
le choix de faire autrement. »<br />
Enfin, troisième et dernier temps de la journée,<br />
le Référentiel prévention compagnon (ou le<br />
Référentiel prévention encadrement), véritable<br />
code de la route à respecter scrupuleusement<br />
et en toutes circonstances, était remis à tout<br />
le monde.<br />
« Tous les jours, il faut<br />
que chaque ouvrier<br />
se remette en question,<br />
même s’il fait toujours<br />
les mêmes tâches.<br />
Tous les jours ! »<br />
William Eyene, grutier, Campenon Bernard Sud-Est
Aujourd’hui, on dit tous :<br />
“oui, j’ai pris conscience”<br />
puis dans 15 jours, il y aura<br />
des gars qui vont faire tout<br />
et n’importe quoi. »<br />
Bernard Brailly, maçon, Sogea Caroni<br />
<strong>un</strong> exemple et <strong>un</strong>e réussite<br />
à reproduire tous les jours<br />
Le quart d’heure sécurité du l<strong>un</strong>di suivant,<br />
le 29 octobre, permettait de donner les résultats<br />
de la Journée exemplaire consolidés au niveau<br />
de tous les chantiers : zéro accident contre<br />
<strong>un</strong>e moyenne journalière habituelle de trois<br />
ou quatre ! L’attention était cependant aussi<br />
focalisée sur les nombreux “presque accidents”<br />
dont il faut chaque fois comprendre les causes<br />
pour progresser. Mais la journée du 26 octobre<br />
l’avait démontré concrètement : en travaillant<br />
autrement, dans <strong>un</strong> état d’esprit différent,<br />
en supprimant les improvisations et en osant dire<br />
« non » lorsqu’il le faut, en respectant<br />
ce qui est prévu dans le cadre d’<strong>un</strong>e démarche<br />
Orchestra… le zéro accident est <strong>un</strong> objectif<br />
accessible.<br />
Un objectif qu’il convient désormais d’atteindre<br />
quotidiennement en prenant modèle, jour après<br />
jour, sur ce qui a été réussi au cours de la bien<br />
nommée Journée exemplaire.<br />
Le mot de l’invitée : élisabeth pélegrin-genel<br />
“En tant que psychologue du travail, je me suis<br />
intéressée aux questions de sécurité et de<br />
prévention des accidents du travail dans le milieu<br />
du BTP. J’ai remarqué que, comme pour la sécurité<br />
routière, tant qu’il y a beaucoup d’accidents, on trouve<br />
cela habituel, presque normal. Paradoxalement, c’est<br />
quand l’accident est exceptionnel, qu’il devient comme<br />
insupportable. Le tout est d’en arriver à ce déclic. »<br />
maîtres Bâtisseurs<br />
L’Assemblée générale des Maîtres Bâtisseurs s’est tenue<br />
au niveau national les 20 et 21 septembre 2012, à Lyon, avec<br />
notamment la visite du chantier du musée des Confluences.<br />
C’EST dAns l’Actu<br />
Des apprentis retournent à l’école… en Namibie<br />
Six apprentis de Bateg ont rénové, durant deux mois, <strong>un</strong>e école d’Otjiwarongo, en<br />
Namibie, aux côtés de l’association Peri Naua. Ils ont aussi animé des ateliers créatifs<br />
et ont participé à l’aide aux devoirs. Cette mission humanitaire s’inscrit dans le cadre<br />
d’Entraide et Développement par les apprentis du BTP, <strong>un</strong>e association créée en 2011<br />
par des étudiants en apprentissage chez Bateg. Il s’agit de se ré<strong>un</strong>ir autour de projets,<br />
de réaliser <strong>un</strong>e mission à l’étranger, condition désormais indispensable pour valider<br />
leur diplôme d’ingénieur. Ou comment joindre l’utile à l’essentiel…<br />
Les aventurières Du BTP<br />
Cap sur l’océan Indien pour la<br />
11 e édition du Raid l’Arbre Vert<br />
Amazones. Douze collaboratrices<br />
de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ont<br />
participé au seul raid multisports<br />
exclusivement réservé aux femmes.<br />
L’expédition se déroulait sur l’île<br />
Maurice, fin novembre. Motivées et<br />
préparées après plusieurs semaines<br />
d’entraînement, les participantes<br />
ont enchaîné les épreuves sportives :<br />
canoë, trek, VTT ou encore course<br />
à pied en immersion totale dans la<br />
nature. Rendez-vous dans le prochain<br />
numéro de Passion <strong>Construction</strong><br />
pour partager leur aventure.<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 9
C’EST dAns l’Actu<br />
école supérieure du bois : ÉQuILIBRE RÉuSSI !<br />
2 500 m 2 supplémentaires<br />
pour l’École supérieure du bois,<br />
à Nantes, réalisés par Caillaud<br />
LC (Arbonis). Le squelette du<br />
nouveau bâtiment est composé<br />
d’<strong>un</strong> système de poteauxpoutres<br />
en bois lamellé-collé<br />
capable de soutenir deux<br />
niveaux de plancher et la toiture.<br />
Huit poutres treillis bois de 22 m<br />
sur 2,80 m ont été fabriquées<br />
dans les ateliers de l’entreprise,<br />
à Chemillé (49). L’édifice est posé<br />
en porte-à-faux de 8 m !<br />
inAugurAtions EN SÉRIE<br />
Les 62 000 m Le nouveau campus de l’Ensta,<br />
a été inauguré le 13 octobre<br />
à Palaiseau (91), en présence<br />
de Jean-Yves Le Drian, ministre<br />
de la Défense.<br />
2 Depuis le 18 septembre 2012,<br />
de la Cité du cinéma,<br />
les arts de l’Islam ont leur imaginée par Luc Besson,<br />
département au musée du Louvre, ont été inaugurés par <strong>VINCI</strong><br />
dans les sous-sols de la cour Immobilier à Saint-Denis (93),<br />
Visconti.<br />
le 21 septembre 2012.<br />
10 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 32<br />
BIENVENuE<br />
à La petite enfance<br />
Fin août, Marie-Françoise Fautrat, présidente de<br />
la comm<strong>un</strong>auté de comm<strong>un</strong>es de Malesherbes (45),<br />
a posé la première planche de la Maison de la petite enfance<br />
de Malesherbes. Ducloux (Arbonis) réalise la structure<br />
et charpente bois, la couverture, l’étanchéité ainsi que<br />
les menuiseries extérieures. Montant du lot : 1,18 M€.<br />
Le nouvel espace labellisé HQE ® et BBC accueillera<br />
30 berceaux ainsi qu’<strong>un</strong> relais multifonctions pour la<br />
protection maternelle infantile. Au total, <strong>un</strong>e surface de<br />
3 750 m². Les volumes de bois massif et de bois lamellé-collé<br />
représentent, quant à eux, respectivement 360 m³ et 116 m³.<br />
La livraison de l’édifice est prévue pour février 2013.<br />
l’efficAcité RÉCOMPENSÉE<br />
Satob (Arbonis) a obtenu la mention Rapidité-Qualité<br />
du Prix national de la construction bois pour la structure<br />
de l’internat d’excellence de Montpellier. Une distinction<br />
qui récompense les efforts de l’entreprise pour tenir<br />
le délai de six mois pour <strong>un</strong> chantier de 5 800 m 2 !<br />
Le pont suspendu de Verd<strong>un</strong>-<br />
sur-Garonne (82), d’<strong>un</strong>e portée<br />
de 154 mètres, relie depuis<br />
le 26 octobre les deux rives<br />
du fleuve.
Concours d’architecture<br />
Le soLeiL<br />
GRAND VAINQuEuR<br />
À Madrid, le 29 septembre, les étudiants de la Team<br />
Rhône-Alpes et leur projet Canopea ® ont remporté<br />
le Solar Decathlon, concours international<br />
d’architecture et de construction solaire. Les ingénieurs<br />
de SCB ont été à leurs côtés pour les conseiller,<br />
les former au management de projet, aux modes<br />
constructifs et à l’exécution de travaux tout au long<br />
de la réalisation d’<strong>un</strong>e maison de 70 m² avec le soleil<br />
comme seule source d’énergie. <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong> est sponsor de l’équipe depuis 2010.<br />
Valenton<br />
bol d’Air pour<br />
LES POISSONS !<br />
Le 4 octobre, la première des trois hydroliennes<br />
réalisées par Aérolac, filiale de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong>, a été inaugurée au plan d’eau de la Plage<br />
bleue, à Valenton (94). L’appareil installé au<br />
milieu du bassin joue <strong>un</strong> rôle de brasseur géant<br />
qui diffuse en profondeur et sur <strong>un</strong> périmètre de<br />
200 m l’oxygène présent à la surface de l’eau.<br />
Objectifs : lutter contre l’eutrophisation, favoriser<br />
la biodiversité. Une technique innovante qui<br />
apporte <strong>un</strong> grand bol d’air aux poissons, et permet<br />
en prime aux collégiens de participer à des ateliers<br />
ludiques et pédagogiques animés par Les Petits<br />
Débrouillards, association partenaire d’Aérolac.<br />
otages au Niger<br />
deux Ans DE DÉTENTION<br />
Le 14 septembre, près de 800 salariés<br />
de vinci se sont rassemblés au siège<br />
du groupe, à rueil-malmaison, pour<br />
exprimer leur solidarité à l’égard des<br />
trois collaborateurs de Sogea-Satom<br />
(<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong>), otages au Sahel<br />
depuis deux ans. Les familles<br />
des otages étaient présentes pour<br />
l’occasion. Thierry Dol, Marc Feret<br />
PRIX DE<br />
L’INNOVATION<br />
<strong>VINCI</strong> 2013<br />
Les hÉros de L’innovation<br />
<strong>un</strong> nouveau site Internet pour vINCI<br />
GROuPE<br />
et Pierre Legrand ainsi que<br />
Daniel Larribe, salarié d’Areva, ont été<br />
kidnappés par des hommes armés, en<br />
septembre 2010, à leur domicile d’Arlit,<br />
au Niger. <strong>VINCI</strong> met tout en œuvre, en<br />
liaison permanente avec les autorités,<br />
pour contribuer à leur libération.<br />
Le film de ce rassemblement est<br />
disponible sur l’intranet www.vinci.net.<br />
PRIX DE L’INNOVATION <strong>VINCI</strong> 2013<br />
coup d’envoi<br />
Chaque année, www.vinci.com reçoit plus<br />
de 2 millions de visiteurs. Pour rester<br />
à la hauteur de ce succès, le site Web<br />
de <strong>VINCI</strong> se modernise. Design épuré,<br />
ergonomie plus intuitive… À l’image<br />
des codes des médias en ligne, l’accès<br />
aux informations est plus direct, avec<br />
notamment <strong>un</strong> profil du Groupe. L’intégralité<br />
du site peut se partager sur les réseaux<br />
sociaux Twitter, Facebook et Google+.<br />
ce concours interne vise à mettre en lumière<br />
les innovations expérimentées sur le terrain<br />
par les collaborateurs du groupe, afin de<br />
favoriser leur diffusion. Nouveauté de l’édition<br />
2013, le prix “Ensemble” récompensera<br />
<strong>un</strong>e innovation issue d’<strong>un</strong>e collaboration<br />
avec des partenaires extérieurs.<br />
En individuel ou en équipe, vous avez<br />
jusqu’au 1er février pour déposer vos dossiers<br />
de candidature sur www.vinci.net.<br />
Les remises des prix en régions se<br />
dérouleront entre juin et octobre prochains.<br />
La grande finale sera organisée à Paris,<br />
le 21 novembre 2013.
La saga Du MOIS<br />
Le mot de l’invitée :<br />
élisabeth pélegrin-genel<br />
“Je suis <strong>un</strong>e militante<br />
ardente de la transformation.<br />
Ce me semble l’<strong>un</strong>e des réponses<br />
à l’extension infinie de la ville,<br />
mais en plus, se confronter à des<br />
techniques ou à des matériaux<br />
anciens, à des utilisations<br />
différentes, nous oblige à inventer<br />
des solutions, à mobiliser notre<br />
imagination et notre créativité.<br />
Je parle du chantier bien sûr, mais<br />
aussi des usages, des manières<br />
de vivre dans <strong>un</strong> bâtiment. »<br />
12 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 32
The Peninsula Paris<br />
paLace, PALACE…<br />
Après Une TrAversée dU XX e siècle riche en péripéties, l’ancien Majestic,<br />
en cours de réhabilitation par cBc et petit, avenue Kléber, reprendra du service, fin 2013.<br />
il retrouvera sa place parmi les hôtels de luxe parisiens sous <strong>un</strong> nouveau nom.<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 13
lA sAgA Du MOIS<br />
C
Le projet est d’<strong>un</strong>e difficulté particulière<br />
: en infrastructure il prévoit de<br />
compléter le 2 e niveau de sous-sol et<br />
d’en créer <strong>un</strong> 3 e . En superstructure,<br />
outre le ravalement des façades de<br />
pierre (avec les spécialistes de l’entreprise<br />
Degaine) et le remplacement<br />
des menuiseries extérieures<br />
de la charpente et de la couverture,<br />
il faut modifier ou reprendre toutes<br />
les structures porteuses (poteaux et<br />
poutres) afin de les rendre conformes<br />
à la nouvelle trame des 200 chambres<br />
et suites qui accroît les points de descentes<br />
de charge et nécessite de les<br />
déplacer. Bien sûr, il faut préalablement<br />
déposer l’ensemble des décors<br />
et boiseries intérieures qui seront<br />
ensuite remis en place puisque les<br />
volumes des salons sont préservés. Le<br />
marché va au-delà des habituels corps<br />
d’état : il comprend, selon l’expression<br />
de Pascal Bignier, directeur du projet,<br />
« tout ce qui ne tomberait pas si l’on<br />
retournait le bâtiment », de l’équipement<br />
complet des cuisines jusqu’aux<br />
appliques ou aux tringles à rideaux<br />
des chambres.<br />
La logistique est, elle aussi, redoutablement<br />
complexe dans ce secteur de<br />
la capitale particulièrement allergique<br />
aux nuisances de chantier : la base<br />
vie constitue à elle seule <strong>un</strong> véritable<br />
immeuble avec ses huit niveaux montés<br />
sur portiques métalliques et ses<br />
28 m de haut. Outre les bureaux du<br />
chantier, il faut en effet accueillir<br />
jusqu’à 600 collaborateurs au plus<br />
fort du chantier, dont plus de 250 pour<br />
le seul gros œuvre. Ses dimensions<br />
hors normes ont cependant l’avantage<br />
de former <strong>un</strong>e barrière antinuisances<br />
le séparant de l’hôtel Raphaël voisin.<br />
Les méthodes au cœur<br />
du projet<br />
On l’a vu : dès l’amont, avant même<br />
la remise de l’offre, puis pendant la<br />
phase d’étude, le rôle des méthodes<br />
a été essentiel dans la réussite du<br />
projet.<br />
Pour optimiser le délai et éviter tout<br />
blocage, le chantier a été divisé en<br />
17 zones, avec des phasages soigneusement<br />
coordonnés : les travaux de<br />
superstructures ont, par exemple,<br />
démarré avant même la réalisation<br />
des planchers transferts répartissant<br />
les charges sur les nouveaux<br />
appuis, ce qui a généré de très fortes<br />
contraintes d’organisation. Et tout au<br />
long du chantier, la présence d’<strong>un</strong>e<br />
cellule méthodes, détachée sur le site,<br />
a permis la collaboration étroite et<br />
quotidienne avec la production : pour<br />
ajuster les modes constructifs, définir<br />
les ouvrages provisoires, réagir en<br />
temps réel face aux surprises propres<br />
aux chantiers de rénovation lourde,<br />
recaler les plannings, etc.<br />
CBC-Petit ont également mis en place<br />
sur site <strong>un</strong>e cellule de synthèse architecturale<br />
venue compléter <strong>un</strong>e cellule<br />
de synthèse technique. Parmi les<br />
points à résoudre, il y a notamment<br />
l’adaptation du projet aux normes<br />
françaises ; car si HSH a créé <strong>un</strong>e<br />
chambre prototype à Hong Kong<br />
afin de valider les principales options<br />
d’agencement et de décoration, The<br />
Peninsula Paris est le tout premier<br />
établissement de la chaîne en Europe.<br />
Après la réception de l’ordre de service,<br />
en juillet 2010, et l’installation du chantier<br />
à partir de septembre, les travaux<br />
proprement dits démarrent fin 2010.<br />
En infrastructure, auc<strong>un</strong> élément<br />
existant n’a été conservé, ce qui a<br />
exigé d’extraordinaires tours de force<br />
méthodologiques et techniques. Un<br />
plancher de transfert a été réalisé en<br />
plancher haut du 1 er sous-sol, avec<br />
des poutres métalliques moisantes<br />
et la création de poutres béton sur<br />
tabourets.<br />
Les fondations ont été entièrement<br />
reprises, s’enfonçant jusqu’à 14 m<br />
dans le sol afin de permettre la<br />
création du 3 e niveau de sous-sol :<br />
70 compagnons mineurs ont été<br />
mobilisés pour creuser 90 puits blindés<br />
en périphérie dans lesquels autant<br />
d’éléments structurels définitifs ont<br />
été coulés. Une autre méthode a, elle,<br />
été utilisée au centre du bâtiment où<br />
230 micropieux associés en<br />
« en réhabilitation, il faut réagir vite »<br />
jean-pierre rapaud, directeur Méthodes Réhabilitation, DIMT CBC<br />
« Les plans d’origine et les notes de calculs de l’époque<br />
étaient difficilement exploitables. Cependant, nous avons<br />
<strong>un</strong>e bonne connaissance des techniques utilisées dans le<br />
post-haussmannien. Nous pensions faire participer<br />
les poutres existantes, mais les bétons sont apparus<br />
de mauvaise qualité, avec <strong>un</strong>e résistance très inférieure<br />
à celle des bétons actuels. Leur justification s’avérant<br />
impossible, nous avons dû intercaler <strong>un</strong>e charpente<br />
métallique destinée à reprendre l’intégralité des charges<br />
de la superstructure avec de grosses difficultés. Par<br />
ailleurs, la diversité de natures de reprises des structures du bâtiment<br />
nous a obligés à reconsidérer le phasage en trois zones, initialement prévu<br />
par le client, et à proposer <strong>un</strong> découpage beaucoup plus fin. La cellule<br />
de quatre collaborateurs sur site a produit plus de 300 cahiers méthodes.<br />
En cours de chantier, la capacité de réaction est essentielle. L’existant<br />
réserve beaucoup de surprises et lorsqu’<strong>un</strong>e question se pose il faut<br />
<strong>un</strong>e réponse très rapide : par exemple, en réagissant par des mesures<br />
conservatoires immédiates lorsque la structure métallique existante<br />
des étages a montré des signes de faiblesse. »<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 15
lA sAgA Du MOIS<br />
Quiz<br />
tripodes ré<strong>un</strong>is par des longrines<br />
supportaient provisoirement<br />
les charges à reprendre. Les poteaux<br />
définitifs n’ont ensuite été construits<br />
qu’après l’achèvement des 35 000 m 3<br />
de terrassement en taupe.<br />
Un second plancher de transfert se<br />
situe en plancher haut des grandes<br />
salles, constitué initialement de<br />
poutres béton Hennebique – l’ancêtre<br />
du béton armé, très innovant à l’époque<br />
de la construction – qu’il a fallu conserver<br />
tout en leur substituant des poutres<br />
métalliques intercalées concentrant<br />
« les poutres sur tabourets,<br />
c’était très impressionnant »<br />
manuel antonio de castro, compagnon boiseur, Petit<br />
« J’ai participé aux chantiers du restaurant de l’opéra Garnier,<br />
de l’Olympia, de l’immeuble Vuitton, et maintenant, The<br />
Peninsula… Cela m’a rendu très fier. Et puis j’adore tout<br />
ce qui est ancien. Ici, on en a vu de toutes les couleurs !<br />
On a notamment créé tous les appuis du bâtiment. J’ai fait<br />
<strong>un</strong>e des poutres sur tabourets et c’était particulièrement<br />
impressionnant. C’est moi aussi qui ai coffré les<br />
escaliers coulés en place dans les tourelles. Quand<br />
on fait des chantiers comme ça, on a vraiment envie<br />
de s’investir car on peut montrer sa valeur. Mon seul<br />
regret, c’est que je n’aurai sans doute jamais<br />
les moyens d’entrer comme client dans cet hôtel. »<br />
1 Quelle actrice aujourd’hui<br />
célèbre fut révélée dans<br />
la série télévisée Palace ?<br />
A. Marion Cotillard<br />
B. Audrey Tautou<br />
C. Valérie Lemercier<br />
D. Sophie Marceau<br />
2 Le plaza athénée fut<br />
le premier palace parisien<br />
à s’adjoindre les services<br />
d’<strong>un</strong> chef trois étoiles :<br />
A. Alain Ducasse<br />
B. Michel Guérard<br />
C. Paul Bocuse<br />
D. Frédéric Anton<br />
16 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 32<br />
l’intégralité des descentes de charge.<br />
Les superstructures ont bien sûr<br />
réservé leurs lots de surprises, comme<br />
l’explique Pascal Bignier : « L’ensemble<br />
du bâtiment était homogène, mais pas<br />
aussi cohérent qu’on pouvait l‘imaginer.<br />
Lorsqu’on a retiré les maçonneries<br />
de brique constituant les cloisons on a<br />
trouvé <strong>un</strong>e structure métallique extrêmement<br />
légère. La maçonnerie était devenue<br />
porteuse au fil des décennies et, <strong>un</strong>e fois<br />
mis à nus, certains poteaux ont montré<br />
des signes de flambement, ce qui a nécessité<br />
<strong>un</strong> étaiement complet en urgence. »<br />
3 dans <strong>un</strong> palace, le chasseur<br />
est celui qui :<br />
A. organise les parties<br />
de chasse des clients<br />
B. recherche pour les clients<br />
les meilleures adresses<br />
pour <strong>un</strong>e soirée réussie<br />
C. hèle les taxis<br />
4 comment appelle-t-on<br />
les concierges des palaces ?<br />
A. Les clés d’or<br />
B. Les talons rouges<br />
C. Les cordons bleus<br />
D. Les toisons d’or<br />
5 Les grandes automobiles<br />
utilisées parfois par les clients<br />
des palaces s’appellent des<br />
limousines car :<br />
A. Elles sont aussi belles<br />
et fragiles que la porcelaine<br />
de Limoges<br />
B. Ce type de voiture, doté<br />
d’<strong>un</strong>e vitre séparant<br />
chauffeur et passagers,<br />
fut inventé par <strong>un</strong> carrossier<br />
de Limoges<br />
C. Leur couleur rappelle<br />
celle des vaches de race<br />
limousine<br />
réPoNsEs 1/C – 2/A – 3/C – 4/A – 5/B<br />
paroLe à paul roll, directeur général<br />
de l’office du tourisme et des congrès de paris<br />
« paris n’a jamais eu <strong>un</strong>e image<br />
aussi désirable dans le monde »<br />
« Avec moins de 1 000 chambres (sur <strong>un</strong> parc hôtelier total d’environ 80 000),<br />
Paris avait <strong>un</strong>e capacité trop faible sur le segment du grand luxe, situation<br />
d’autant plus anormale que la ville n’a jamais eu <strong>un</strong>e image aussi désirable<br />
dans le monde. Les nouveaux projets, achevés ou en cours, comblent<br />
<strong>un</strong>e partie de ce déficit bien que la plupart, à l’exception du Peninsula,<br />
soient d’<strong>un</strong>e volumétrie relativement faible. L’augmentation de l’offre<br />
répond aussi aux profonds changements du monde touristique. Aujourd’hui,<br />
<strong>un</strong> directeur d’hôtel de luxe visite chaque année <strong>un</strong>e douzaine de pays<br />
contre quatre autrefois. »<br />
Le hall d’entrée sans<br />
auc<strong>un</strong> poteau<br />
Les planchers des six étages de<br />
chambres ont été traités différemment<br />
en fonction des charges prévues. Dans<br />
les chambres mêmes, <strong>un</strong>e simple rénovation<br />
suffit avec <strong>un</strong> remplissage en<br />
béton léger et <strong>un</strong>e chape. En revanche,<br />
les planchers des salles de bains et des<br />
circulations ont été entièrement réhabilités<br />
en ne conservant que la poutraison<br />
métallique existante, désormais<br />
noyée dans <strong>un</strong>e dalle de béton armé.<br />
Le renforcement du plancher haut du<br />
hall d’accueil – à cause de l’accroissement<br />
important des charges par<br />
la suppression d’anciennes cours et<br />
la limitation de hauteur disponible<br />
dans ce plancher haut pour <strong>un</strong>e portée<br />
à reprendre de 16,50 m – avait pour<br />
défi de n’avoir auc<strong>un</strong> poteau. Pour<br />
cela, 4 poutres treillis de 16,50 m de<br />
long sur <strong>un</strong>e hauteur de deux étages<br />
franchissent l’espace et sont intégrées<br />
dans les cloisons des chambres des<br />
niveaux supérieurs.<br />
L’essentiel du gros œuvre désormais<br />
achevé, les corps d’état sont aujourd’hui<br />
à l’œuvre. La procédure de sélection des<br />
entreprises se fait conjointement avec<br />
l’assistance à maîtrise d’ouvrage, la<br />
décision finale et la responsabilité de<br />
l’achat revenant cependant à celle-ci<br />
sur proposition du groupement CBC-<br />
Petit. Plus de 300 entreprises ont été<br />
prochaine saga<br />
présélectionnées pour 49 lots incluant<br />
<strong>un</strong>e chambre témoin en complément de<br />
celle déjà réalisée à Hong Kong. Parmi<br />
les entreprises retenues : <strong>VINCI</strong> Energies<br />
pour le lot CVC, les réseaux courants<br />
forts et faibles et le lot plomberie.<br />
Le marché initial prévoyait <strong>un</strong> achèvement<br />
complet à l’été 2012, date depuis<br />
reportée à septembre 2013. Plusieurs<br />
raisons expliquent ce glissement :<br />
fragilité inattendue de la structure<br />
métallique existante évoquée plus haut,<br />
contrôle attentif des diverses administrations<br />
concernées par la rénovation<br />
d’<strong>un</strong> bâtiment aux riches décors intérieurs,<br />
changement de décorateur en<br />
avril 2011 par le maître d’ouvrage…<br />
Quoi qu’il en soit, après réception,<br />
suivie de quelques semaines de mise<br />
en place et de rodage des équipes,<br />
The Peninsula Paris accueillera ses<br />
premiers clients pour les fêtes de fin<br />
d’année prochaine : les immenses<br />
limousines se rendant dans le parking<br />
souterrain empr<strong>un</strong>teront la<br />
rampe aux dimensions hors normes,<br />
spécialement conçue pour elles, les<br />
anciens décors des halls et des salons<br />
auront recouvré toute leur splendeur,<br />
le bar Kissinger servira ses premiers<br />
cocktails, les occupants des suites<br />
du dernier étage découvriront de<br />
leurs terrasses la vue magnifique sur<br />
Paris avant de se rendre au restaurant<br />
panoramique.<br />
espace cuLtureL jacobins au mans
Rendez-vous dans<br />
la suite royale…<br />
Comment honorer votre<br />
rendez-vous ?<br />
Rien de plus simple. Tout comme<br />
dans <strong>un</strong> jeu de l’oie classique,<br />
vous devez jeter le dé et avancer votre<br />
pion de case en case. Lorsque vous<br />
tombez sur <strong>un</strong>e case avec <strong>un</strong>e fleur<br />
de lys, reportez-vous aux<br />
instructions ci-dessous.<br />
Bienvenue au palace !<br />
3 Demandez au chauffeur<br />
de votre limousine de vous<br />
conduire directement<br />
au palace, case 6.<br />
6 Vous voici au palace. Le<br />
bagagiste prend en charge<br />
vos valises, vous rejouez.<br />
10 Au desk, pendant que<br />
l’on monte vos bagages,<br />
le concierge vous invite<br />
à patienter quelques<br />
instants en prenant place<br />
dans le petit salon.<br />
Vous passez 2 tours.<br />
11 Vous décidez<br />
de visiter le palace<br />
et vous rejouez.<br />
13 Un court passage<br />
au salon de coiffure<br />
s’impose. Vous passez<br />
<strong>un</strong> tour.<br />
17 Vous allez déguster<br />
<strong>un</strong> cocktail au bar. Rendezvous<br />
directement case 19.<br />
18 Le liftier vous<br />
emmène dans les étages.<br />
Désormais, vos coups<br />
compteront double.<br />
19 Vous êtes au bar.<br />
Vous devez attendre qu’<strong>un</strong><br />
de vos concurrents s’arrête<br />
sur votre case pour vous<br />
aider à choisir votre<br />
cocktail et ainsi repartir.<br />
21 Sur la terrasse<br />
panoramique, vous<br />
admirez le spectacle de<br />
Paris et passez <strong>un</strong> tour.<br />
23 Pour vous détendre<br />
avant la soirée, rendezvous<br />
directement au Spa,<br />
case 30.<br />
31 Le chef étoilé vous<br />
a autorisé à visiter<br />
sa cuisine : vous rejouez.<br />
36 Le sommelier vous<br />
invite à visiter sa cave<br />
et à choisir <strong>un</strong> vin :<br />
vous rejouez.<br />
37 Vous arrivez au<br />
restaurant panoramique :<br />
vous rejouez.<br />
41 Après <strong>un</strong> repas<br />
gastronomique, mieux vaut<br />
éliminer quelques<br />
calories : retournez<br />
au fitness, case 25.<br />
42 Horreur ! Malheur !<br />
Les paparazzis vous ont<br />
reconnu. Pour leur<br />
échapper, retournez<br />
à la case Départ.
lA trAce DES BâTISSEuRS<br />
Siège social de Swift,<br />
La Hulpe, Belgique<br />
(1995).<br />
18 ⁄ Passion <strong>Construction</strong> N° 30 32<br />
à prague, le plus grand<br />
palace de la ville<br />
Construit par le groupe CBC de 1989 à<br />
1991 pour <strong>un</strong> montant TCE de plus de<br />
250 M€, le Hilton Atrium est le plus<br />
grand palace de Prague avec ses 800<br />
chambres et suites, son restaurant de<br />
1 350 places et son palais des congrès<br />
doté d’<strong>un</strong> auditorium de 1 500 places.<br />
Hôtel Hilton à Francfort, Allemagne<br />
(1999).<br />
DE CBC à… cbc<br />
cbc est aujourd’hui l’<strong>un</strong> des fleurons de vinci construction france<br />
en ile-de-france. mais on ne sait pas toujours que le nom de cette<br />
entreprise a connu <strong>un</strong>e destinée flamboyante qui, de 1982 à 1996,<br />
l’a mené aux quatre coins du monde.<br />
L’aventure de CBC est née du pari de deux<br />
hommes. Gilbert Simonet et Henri Becq<br />
entrent chez Campenon Bernard en 1982<br />
avec l’idée d’y créer <strong>un</strong>e filiale regroupant<br />
l’ensemble des activités bâtiment de la<br />
société : Campenon Bernard <strong>Construction</strong><br />
est né. En 1987, le groupe CBC fait le<br />
choix de l’indépendance totale au sein<br />
de la CGE, coupe ses liens juridiques et<br />
financiers avec Campenon Bernard et<br />
s’appelle désormais Compagnie Générale<br />
de Bâtiment et de <strong>Construction</strong> CBC.<br />
Cette fédération d’entreprises jouissant<br />
d’<strong>un</strong>e grande autonomie connaît très<br />
vite <strong>un</strong>e croissance externe par rachat<br />
de filiales dans pratiquement toutes les<br />
régions de <strong>France</strong>. Le groupe CBC à cette<br />
époque était composé de Bateg, Caroni,<br />
CBC Service, Heulin, Chanzy-Pardoux…<br />
Cette période florissante se conclut par<br />
l’introduction en Bourse du groupe CBC<br />
en 1992.<br />
À la conquête des marchés étrangers<br />
La construction s’élargit à la conception<br />
et à la commercialisation : le groupe<br />
CBC est <strong>un</strong>e société de matière grise<br />
autant que de béton. Le groupe devient<br />
<strong>un</strong> acteur majeur du boom de l’immobilier<br />
de bureaux à Paris et à La Défense.<br />
Pour ne pas subir les aléas conjonctu-<br />
rels, l’entreprise se tourne vers l’inter-<br />
national : Congo, Algérie, Corée du Nord,<br />
Tchécoslovaquie, Hongrie, Albanie mais<br />
aussi Belgique, Portugal, Espagne…<br />
des réalisations de prestige<br />
Les premières années de l’indépen-<br />
dance sont florissantes, le chiffre d’af-<br />
faires atteint les 6 milliards de francs en<br />
1990. Les belles réalisations se multiplient<br />
– rénovation du Cnit, auditorium<br />
de la Cité de la musique sur les plans de<br />
l’architecte Christian de Portzamparc,<br />
siège social de Canal Plus, sur ceux de<br />
Richard Meier, galerie Louvre-Carrousel<br />
avec Ieoh Ming Pei…<br />
À l’international, qui représente 50 % du<br />
chiffre d’affaires, le groupe CBC ouvre<br />
des marchés difficiles et l’activité bat<br />
son plein : Hanoi, Bruxelles et Berlin.<br />
En 1992, le groupe CBC s’implante en<br />
Allemagne pour s’inscrire dans les<br />
projets grandioses de la ré<strong>un</strong>ification.<br />
Berlin sera le “cimetière” du groupe<br />
CBC, comme pour d’autres entreprises<br />
de la construction. La Compagnie géné-<br />
rale des eaux, actionnaire, intervient : le<br />
groupe CBC passe alors dans le giron<br />
de la SGE, est réintégré au sein de son<br />
ancienne maison mère et sa raison<br />
sociale disparaît. De cette incroyable<br />
aventure subsistent trois initiales “CBC”<br />
portées aujourd’hui par la société née<br />
en octobre 1997 du rapprochement de<br />
quatre entreprises : CBC Ile-de-<strong>France</strong>,<br />
Campenon Bernard Bâtiment, Edif et<br />
CBC Service.
Tour Descartes,<br />
La Défense<br />
(1988).<br />
Le mot de l’invitée :<br />
élisabeth pélegrin-genel<br />
“Il faut retrouver le lien entre<br />
les tours et la ville, le rapport<br />
avec l’environnement qu’elles<br />
ont perdu, notamment en raison<br />
de soucis de sécurité. C’est<br />
d’ailleurs <strong>un</strong>e tendance que l’on<br />
commence à observer avec le<br />
retour de la notion de porosité,<br />
loggias, façades en double peau<br />
et autres solutions permettant<br />
de recréer <strong>un</strong> espace intermédiaire<br />
entre le dedans et le dehors. »<br />
Siège du groupe CBC,<br />
La Défense (1991).<br />
Société Générale,<br />
La Défense<br />
(1992).<br />
Cnit : travaux<br />
d’étanchéité (1988).<br />
La deuXième vie du cnit<br />
En 1988, trente ans après son inauguration<br />
par le général de Gaulle et André Malraux,<br />
le Cnit (La Défense) est entièrement restructuré<br />
<strong>un</strong>e première fois par CBC. L’intérieur est<br />
vidé et transformé pour créer <strong>un</strong> ensemble de<br />
bureaux, <strong>un</strong> hôtel de luxe, <strong>un</strong> espace commercial,<br />
<strong>un</strong> centre des congrès en sous-sol et <strong>un</strong><br />
grand patio central, doublant ainsi la surface<br />
de 100 000 m 2 à 200 000 m 2 .<br />
Le magazine de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 19
c’est INNOVANt<br />
Insularis ® XXi<br />
c’est <strong>un</strong> isolant…<br />
en BéTon<br />
associer deux bétons pour n’en faire qu’<strong>un</strong>,<br />
extrêmement isolant, telle est l’innovation réalisée<br />
en partenariat avec Cemex, numéro <strong>un</strong> mondial du béton prêt<br />
à l’emploi. Avec cette solution optimale, <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong><br />
peut répondre aux exigences de la réglementation RT 2012,<br />
sans utiliser d’isolant sur les murs.<br />
Loin de la mauvaise réputation qui lui<br />
est parfois faite, le béton est reconnu<br />
comme <strong>un</strong> matériau propre, efficace<br />
et performant. Depuis de nombreuses<br />
années, cimentiers et chercheurs des<br />
laboratoires de recherche des grands groupes de<br />
construction travaillent ensemble à son amélioration.<br />
Ainsi, de la coopération entre Cemex et<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, est né <strong>un</strong> partenariat<br />
pour le développement d’<strong>un</strong> système constructif<br />
100 % béton visant à respecter la nouvelle<br />
réglementation RT 2012 sans ajout de matériaux<br />
complémentaires ! Le système est basé sur l’utilisation<br />
de bétons isolants et autoplaçants en<br />
application bicouche : Insularis ® Xi (structurel<br />
et isolant) et Insularis ® XXi (non structurel et<br />
superisolant).<br />
« Avec l’arrivée des normes RT 2005 et RT 2012,<br />
nous cherchions depuis longtemps à augmenter<br />
les capacités isolantes de notre béton, explique<br />
Sylvie Lecrux Trudel, responsable Marketing<br />
Béton non structurel<br />
ou Insularis ® XXi<br />
20 ⁄ Passion construction n° 32<br />
Béton structurel<br />
ou Insularis ® Xi<br />
Développement Produits, Cemex <strong>France</strong>. Nous<br />
avons d’abord créé Insularis ® Xi. Après <strong>un</strong> an d’essais,<br />
le produit a été lancé en septembre 2012. Ce<br />
béton autoplaçant (ne nécessitant pas d’être vibré)<br />
permet <strong>un</strong>e conductivité thermique quatre fois plus<br />
faible qu’<strong>un</strong> béton traditionnel (il est donc quatre<br />
fois plus isolant). Mais la recherche n’est rien si elle<br />
n’est pas appliquée. Nous avions donc proposé à<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> de travailler ensemble<br />
sur sa mise en pratique. »<br />
Un partenariat essentiel<br />
La collaboration entre les deux équipes commence<br />
le plus en amont possible. « Nous avons<br />
des besoins évidents, renchérit François Cussigh,<br />
expert Béton, DRD Assistance technique de<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>. Avec les attentes en<br />
matière de bâtiments passifs – voire positifs – la<br />
question de l’isolation et notamment de la limitation<br />
des ponts thermiques est cruciale. La solution<br />
ne peut pas venir de la multiplication d’isolants à<br />
armature<br />
métallique<br />
Mur bicouche<br />
« Le nouveau béton<br />
est 12 fois plus<br />
isolant que le béton<br />
traditionnel. »<br />
Sylvie Lecrux trudel, responsable Marketing<br />
Développement Produits, Cemex <strong>France</strong>.<br />
l’intérieur ou à l’extérieur. Il faut repenser la constitution<br />
même des matériaux de construction. Nous<br />
avons donc immédiatement répondu positivement<br />
à la demande de Cemex. Trouver <strong>un</strong> béton solide et<br />
efficace, tout en comprenant comment et où l’appliquer,<br />
est capital pour le développement de nos<br />
projets. »<br />
Arriver à se passer d’isolant<br />
Après les essais réussis pour l’utilisation de l’Insularis<br />
® Xi, les équipes de recherche de Cemex<br />
vont plus loin. « En utilisant ce béton seul, la pose de<br />
matériaux isolants à l’intérieur est suffisante pour<br />
respecter les normes, précise François Cussigh.<br />
Mais l’idéal était de pouvoir se passer d’isolant ! »<br />
Les équipes marketing de Cemex demandent<br />
donc au laboratoire de se pencher sur la création<br />
d’<strong>un</strong> béton suffisamment efficace pour se passer<br />
de tout isolant supplémentaire. « Nous sommes<br />
arrivés à la conclusion qu’il fallait <strong>un</strong>e combinaison<br />
de deux bétons : <strong>un</strong>e couche d’Insularis ® Xi et <strong>un</strong>e<br />
autre d’<strong>un</strong> tout nouveau béton 12 fois plus isolant<br />
qu’<strong>un</strong> béton traditionnel mais moins résistant, l’Insularis<br />
® XXi », se souvient Sylvie Lecrux Trudel.<br />
Ces deux bétons sont coulés dans le même coffrage<br />
formant ainsi <strong>un</strong> voile bicouche, mais aussi<br />
dans la même journée par <strong>un</strong> souci d’efficacité.<br />
« C’est <strong>un</strong> matériau plus délicat, plus cher, mais<br />
très efficace », résume François Cussigh. Reste à<br />
étudier précisément comment il réagit in situ et<br />
quelles dispositions particulières doivent être<br />
utilisées pour son application. « En échange de ce<br />
travail de terrain, nous avons <strong>un</strong>e exclusivité après<br />
lancement pour le système bicouche associant l’Insularis<br />
® Xi et l’Insularis ® XXi. Un véritable avantage<br />
concurrentiel. »
Friches industrielles<br />
La méTamorphose<br />
construire la ville<br />
dans la ville est aujourd’hui<br />
<strong>un</strong>e priorité affichée des pouvoirs<br />
publics, afin de contenir<br />
l’extension urbaine en zones rurales.<br />
La reconversion des nombreuses<br />
friches industrielles situées au cœur<br />
ou en marge des agglomérations<br />
revient donc au premier plan.<br />
Rives de seine (Hauts-de-seine), photo ci-dessus.<br />
Sur le site historique des usines Renault de Boulogne-Billancourt,<br />
la ZAC Rives de Seine de 45 hectares constitue l’<strong>un</strong>e des plus importantes<br />
opérations urbaines de ces dernières années en <strong>France</strong>.<br />
Les collectivités ont longtemps<br />
misé sur le développement<br />
en périphérie des villes,<br />
solution la plus simple mais<br />
pas la moins coûteuse si<br />
l’on s’intéresse au coût global : lotissements,<br />
zones d’activité et centres<br />
commerciaux se sont multipliés,<br />
nécessitant en parallèle la construction<br />
d’infrastructures de transports.<br />
À l’heure du développement durable,<br />
de nombreuses voix s’élèvent contre<br />
l’accélération des extensions urbaines,<br />
consommatrices d’énergie et d’<strong>un</strong>e<br />
ressource non renouvelable : le territoire.<br />
Dans la droite ligne du plan<br />
Ville durable lancé en octobre 2008<br />
– qui regroupe notamment les appels<br />
à projets Écoquartiers et Écocités –,<br />
le gouvernement entend donc favoriser<br />
le développement urbain dans les<br />
limites actuelles des agglomérations.<br />
Héritage d’<strong>un</strong> riche passé industriel,<br />
de nombreux terrains longtemps<br />
délaissés jalonnent les villes : ces<br />
friches industrielles deviennent des<br />
territoires à reconquérir.<br />
c’est dANS L’AIr<br />
Rénovations spectaculaires<br />
Plusieurs chantiers emblématiques<br />
ont, ces dernières années, montré<br />
la voie. Le plus ambitieux est sans<br />
conteste celui de Lyon Confluence.<br />
Enclavée au sud de la gare de Perrache<br />
entre Rhône et Saône, cette<br />
vaste friche industrielle de 150 hectares<br />
avait concentré des activités non<br />
désirées en centre-ville : abattoirs,<br />
industries polluantes, gare de triage,<br />
prison, etc. Le projet, initié au début<br />
des années 2000, doublera à l’horizon<br />
2019 la superficie de l’hypercentre<br />
lyonnais pour accueillir 16 000 habitants<br />
et 25 000 emplois dans des<br />
quartiers dotés d’<strong>un</strong>e forte identité<br />
architecturale.<br />
La reconversion d’<strong>un</strong> site industriel<br />
n’implique pas toujours de faire table<br />
rase du passé : la volonté de sauvegarder<br />
le patrimoine industriel peut<br />
engendrer de superbes réalisations,<br />
comme celle des Grands Moulins de<br />
Pantin, transformés depuis 2009 en<br />
<strong>un</strong> ensemble de 50 000 m 2 de bureaux<br />
préservant l’identité visuelle de<br />
le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 21
c’est dANS L’AIr<br />
LYon ConfLuenCe<br />
Ensembles de logements et de bureaux ; gros œuvre de l’hôtel de région, conçu par<br />
Christian de Portzamparc, et du futur musée des Confluences ; pôle de loisirs et<br />
de commerces, d’<strong>un</strong>e surface totale de 164 000 m², figurent au nombre des chantiers<br />
menés sur la presqu’île lyonnaise.<br />
ce bâtiment hors normes des<br />
années 1920. La démolition intérieure<br />
des immenses silos, les reprises de<br />
structures ou encore les extensions en<br />
charpentes métalliques jusqu’au huitième<br />
étage ont constitué d’importants<br />
défis, relevés par Campenon Bernard<br />
<strong>Construction</strong> et Delair CFD.<br />
Tout aussi spectaculaire, la Cité du<br />
cinéma, imaginée par Luc Besson, a<br />
été inaugurée le 21 septembre dernier.<br />
Réalisée à Saint-Denis sur le<br />
site d’<strong>un</strong>e centrale électrique désaffectée<br />
depuis trente ans, elle ré<strong>un</strong>it<br />
sur 62 000 m² l’ensemble des métiers<br />
du cinéma, avec neuf plateaux de<br />
tournage ultramodernes, des ateliers<br />
pour la fabrication des décors,<br />
des locaux de formation. Dès l’origine,<br />
le parti pris était de conserver<br />
les grands éléments de la centrale,<br />
comme l’immense nef de métal de<br />
220 m de long ou le décor de la salle<br />
des pompes. Après l’échec d’<strong>un</strong> premier<br />
projet, le groupement composé<br />
de <strong>VINCI</strong> Immobilier et Bateg a été le<br />
seul à proposer de le modifier sans en<br />
dénaturer l’esprit. La transformation<br />
en studios et équipements ultramodernes<br />
a représenté, également, de<br />
lourds défis techniques.<br />
C’est bien la complexité des opérations,<br />
et leur coût généralement<br />
22 ⁄ Passion construction n° 32<br />
plus élevé qu’<strong>un</strong>e simple mutation<br />
de terres agricoles, qui explique que<br />
de nombreuses friches industrielles<br />
restent, sur l’ensemble du territoire,<br />
à redévelopper. « Faire aboutir <strong>un</strong><br />
projet de reconversion de friche industrielle<br />
suppose de surmonter plusieurs<br />
obstacles, relève Vincent Mathieu,<br />
directeur d’Activité aménagement<br />
et Développements immobiliers<br />
Adim Est. Les opérations sont bien<br />
plus longues que celles portant sur<br />
des ZAC prêtes à bâtir. Les procédures<br />
administratives sont plus lourdes. Le<br />
projet doit souvent recevoir l’aval de<br />
l’architecte des bâtiments de <strong>France</strong>,<br />
prévoir l’intervention d’archéologues<br />
après la phase de démolition, subir <strong>un</strong><br />
contrôle des opérations de dépollution.<br />
Le PLU peut ne pas être adapté à la<br />
zone concernée. Des oppositions locales<br />
s’y ajoutent souvent, et certains projets<br />
sont abandonnés suite à l’accumulation<br />
des retards et des procédures. »<br />
La dépollution des sols,<br />
étape cruciale<br />
De plus, la nécessité de désamianter,<br />
assainir et dépolluer, démolir ou restaurer,<br />
engendre des surcoûts, sans<br />
compter le besoin de prolonger la voirie<br />
et les transports en comm<strong>un</strong> en<br />
cas de création d’<strong>un</strong> nouveau quartier.<br />
« Immeubles vétustes<br />
et terrains à dépolluer<br />
demandent des expertises<br />
techniques que les collectivités<br />
doivent assembler. De tels<br />
projets nécessitent l’intervention<br />
de nombreux acteurs. »<br />
José-Michaël Chenu, directeur général délégué<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong><br />
atLantIs à MassY<br />
Cette ZAC de 6 hectares de terrains acquis auprès de Sanofi-Aventis,<br />
voit le développement d’<strong>un</strong> programme de 62 000 m² de bureaux<br />
et de 39 000 m² de logements. Un nouveau PLU a permis d’augmenter<br />
la constructibilité du terrain et de développer <strong>un</strong>e partie de logements.<br />
L’étape la plus délicate est bien souvent<br />
la gestion de la pollution du site.<br />
« Pour aménager sur <strong>un</strong> site pollué, l’anticipation<br />
est capitale : il faut établir des<br />
diagnostics complets, <strong>un</strong> plan de gestion<br />
et solliciter les services d’entreprises<br />
spécialisées. La dépollution suppose<br />
de bien appréhender l’usage futur du<br />
site. Par exemple, pour <strong>un</strong> terrain à<br />
usage d’habitation, la valeur d’hydrocarbures<br />
tolérée dans le sol est plus de<br />
cinq fois inférieure à celle acceptable<br />
pour <strong>un</strong>e zone d’activités industrielles »,<br />
explique Rodolphe Benaddou, président<br />
d’Extract Ecoterres.<br />
La solution la plus rapide pour valoriser<br />
le foncier est d’extraire les terres<br />
polluées pour <strong>un</strong> traitement ex situ,<br />
mais c’est aussi la plus coûteuse. Le<br />
traitement in situ des sols contaminés<br />
par des polluants organiques est plus<br />
long, car il joue sur la biodégradabilité,<br />
mais il est moins onéreux. Quant<br />
aux sols contaminés par des polluants<br />
d’origine minérale, ils peuvent être<br />
éliminés en installation de stockage<br />
de déchets ou stabilisés in situ par<br />
injection de liants. « Il est fréquent<br />
que des sites restent non valorisés car<br />
le budget nécessaire pour la dépollution<br />
compromet la rentabilité de l’opération,<br />
mais nous savons apporter des solutions<br />
pour permettre de maîtriser et optimiser<br />
ces coûts », poursuit Rodolphe<br />
Benaddou.<br />
Concevoir des solutions<br />
globales<br />
Réputée complexe et trop coûteuse, la<br />
reconversion des friches industrielles<br />
a donc souvent du mal à s’imposer<br />
comme <strong>un</strong>e priorité. « Le départ de<br />
certaines activités des centres-villes et la<br />
volonté de densifier la cité, sont des tendances<br />
lourdes qui appellent des réponses<br />
d’<strong>un</strong> groupe comme le nôtre : nous nous
62 000 m 2<br />
pour la cité du cinéma imaginée par luc<br />
besson, et inaugurée le 21 septembre 2012.<br />
aMénageMent De La ZaC Pasteur à BesanÇon<br />
Chantier Extract Ecoterres : travaux de traitement des eaux et de dépollution liés à l’excavation<br />
de 27 000 tonnes de terre dans le cadre de fouilles archéologiques.<br />
sommes donc mobilisés, afin de concevoir<br />
des solutions globales à l’intention des<br />
maîtres d’ouvrage », commente Fernando<br />
Sistac, directeur opérationnel<br />
TP de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>.<br />
Nous pouvons être <strong>un</strong>e force de<br />
proposition technique pour les collectivités<br />
et pour les industriels<br />
soucieux de valoriser leurs sites en<br />
friche. « Immeubles vétustes et terrains<br />
à dépolluer demandent des expertises<br />
techniques que les collectivités doivent<br />
assembler. De tels projets nécessitent<br />
l’intervention de nombreux acteurs,<br />
explique José-Michaël Chenu, directeur<br />
général délégué <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong>. Notre Groupe a les compétences<br />
et les références pour relever ce<br />
type de défi aussi bien au niveau technique<br />
qu’en développement de projets<br />
avec l’appui de nos filiales de montage. »<br />
Les terrasses Des BateLIers à nanCY<br />
Une ancienne fabrique de balances située boulevard Lobau<br />
à Nancy a été transformée en programme mixte de 120 logements<br />
(accession à la propriété et locatif aidé) livrés en 2008.<br />
Le Groupe, acteur<br />
de la ville de demain<br />
Établir des propositions d’ensemble<br />
performantes et faire gagner du<br />
temps aux maîtres d’ouvrage est<br />
donc possible : cela passe par <strong>un</strong>e parfaite<br />
coordination entre les métiers<br />
et filiales du Groupe. « À la suite du<br />
Grenelle de l’environnement, nous<br />
avons revisité nos métiers et recensé nos<br />
savoir-faire pour proposer aux collectivités<br />
des méthodes de travail efficaces et<br />
des solutions raisonnables en termes de<br />
coût, insiste Xavier Jacquety, directeur<br />
délégué au développement de <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong>. C’était le sens<br />
de notre ré<strong>un</strong>ion VIP (<strong>VINCI</strong> Innovation<br />
Partage) du 12 septembre 2012 où<br />
l’ensemble des directions déléguées de<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, de ses<br />
métiers de spécialités (démantèlement,<br />
« Le départ de certaines activités des centresvilles<br />
et la volonté de densifier la cité sont<br />
des tendances lourdes qui appellent<br />
des réponses d’<strong>un</strong> groupe comme le nôtre. »<br />
Fernando Sistac, directeur opérationnel TP de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong><br />
La CIté Du CInéMa à saInt-DenIs<br />
Sur ce projet, le Groupe a travaillé en étroite collaboration avec le cabinet d’architectes<br />
Reichen et Robert & Associés, spécialiste de la rénovation de bâtiments industriels,<br />
qui avait déjà conçu les Grands Moulins de Pantin et les Docks Vauban du Havre.<br />
dépollution, fondations, etc.) et plus largement<br />
des métiers du Groupe (routes,<br />
énergie, parking, etc.) étaient rassemblées<br />
pour mettre en comm<strong>un</strong> nos<br />
savoirs et réfléchir à ce que peut être<br />
l’offre <strong>VINCI</strong>. Notre conviction, et nous<br />
l’affirmons, est que <strong>VINCI</strong> possède de<br />
façon intrinsèque tous les atouts pour<br />
être dès aujourd’hui <strong>un</strong> acteur de la ville<br />
de demain, capable de répondre à ces<br />
besoins et aux attentes implicites de<br />
ses édiles. »<br />
« En tant que monteurs, nous pouvons<br />
susciter la réflexion et le lancement<br />
d’<strong>un</strong> projet, mais le plus important<br />
est l’engagement et la coordination<br />
des autorités publiques, qui disposent<br />
d’<strong>un</strong>e connaissance précise du terrain,<br />
ajoute Vincent Mathieu. Le projet doit<br />
être porté par les acteurs politiques et<br />
économiques locaux, et sa réussite passe<br />
par l’association de tous. »<br />
Le mot de l’invitée :<br />
Élisabeth Pélegrin-Genel<br />
“avec la croissance<br />
des villes, les friches<br />
se retrouvent aujourd’hui en<br />
plein centre des agglomérations.<br />
elles sont le lieu des possibles,<br />
pour construire ce qui manque,<br />
expérimenter de nouvelles<br />
solutions. souvent de grande<br />
taille, elles permettent<br />
de véritables projets urbains<br />
mais peuvent induire<br />
<strong>un</strong> décalage entre obligation<br />
de tout prévoir et nécessaire<br />
évolution de la ville. parfois,<br />
il faudrait pouvoir conserver<br />
des friches à l’intérieur<br />
des friches. »<br />
le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 23
c’est eSSeNtIeL<br />
24<br />
La Coaching Team<br />
programme au long cours<br />
créé en 2002, relancé en 2008, ce dispositif d’intégration original s’étend sur <strong>un</strong>e durée<br />
de trente mois et se fonde à la fois sur la formation théorique, pratique, et le tutorat.<br />
Le programme Coaching<br />
Team, qui concerne chaque<br />
année <strong>un</strong>e trentaine de collaborateurs,<br />
s’adresse principalement<br />
à des je<strong>un</strong>es issus<br />
d’écoles d’ingénieurs ou de Master 2<br />
professionnels “techniques”. Contrairement<br />
à <strong>un</strong> CDI classique, ce parcours<br />
sans équivalent repose sur trois<br />
principes : la mobilité géographique<br />
et fonctionnelle, l’accompagnement<br />
par <strong>un</strong> collaborateur expérimenté (le<br />
coach), et quatre semaines de formation<br />
théorique et pratique au CESAME<br />
(140 heures sur 30 mois). Depuis 2011,<br />
Hugues Fourmentraux impulse <strong>un</strong>e<br />
nouvelle dynamique au programme<br />
grâce à la création d’<strong>un</strong> comité de pilotage<br />
(Copil*) qu’il préside en tant que<br />
pilote bâtiment.<br />
La Coaching Team, qui se déroule<br />
désormais sur deux périodes de dixhuit<br />
et douze mois, s’appuie sur <strong>un</strong><br />
système de tutorat via des coachs<br />
opérationnels (directeurs de travaux,<br />
chefs de service, etc.), fins connaisseurs<br />
du terrain et, à ce titre, véritables partenaires<br />
de proximité. À l’issue de la<br />
première période, <strong>un</strong> bilan de mobilité<br />
tripartite est réalisé en présence du collaborateur,<br />
de son coach et de Sarah<br />
Didier, dans le cadre d’<strong>un</strong>e gestion de<br />
carrière individualisée, afin d’optimiser<br />
chaque mobilité. « La mobilité<br />
est l’<strong>un</strong> des points forts de la formule,<br />
explique Sarah Didier, responsable du<br />
programme, chargée du recrutement<br />
des je<strong>un</strong>es talents et de leurs mobilités.<br />
⁄ Passion construction n° 32<br />
C’est ce qui la rend attractive car, à travers<br />
elle, les je<strong>un</strong>es font l’expérience de<br />
l’autonomie, valeur clé de l’organisation<br />
de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>. »<br />
Parcours chantiers<br />
La nouveauté majeure de la Coaching<br />
Team version 2011-2012 est la mise en<br />
place, en tout début de programme, de<br />
“parcours chantiers” de huit semaines<br />
accompagnées par <strong>un</strong> Maître Bâtisseur<br />
et validées sur <strong>un</strong> livret de suivi individuel.<br />
« L’objectif de ces parcours est de<br />
viser l’excellence dans la transmission<br />
des valeurs et des métiers, indique Sarah<br />
Didier. Ils permettent aussi d’élargir la<br />
palette des apprenants pour les Maîtres<br />
Bâtisseurs qui, grâce à la création de<br />
ces points de passage systématiques, ont<br />
l’assurance d’avoir <strong>un</strong> roulement de je<strong>un</strong>es<br />
à former et voient leur action valorisée.<br />
Enfin, nous renforcerons l’accueil de ces<br />
derniers dans le programme en préparant<br />
leur arrivée avec <strong>un</strong>e rencontre entre le<br />
référent RH, le coach et le Maître Bâtisseur,<br />
véritable relais entre la base et le<br />
management intermédiaire. »<br />
Depuis sa relance, le réseau de la<br />
Coaching Team a été considérablement<br />
densifié. En mars 2011, le Copil<br />
a organisé <strong>un</strong>e rencontre entre les<br />
coachs, les anciens Coaching Team et<br />
les correspondants RH. D’autres événements<br />
dédiés sont régulièrement mis<br />
en œuvre pour faire vivre le dispositif.<br />
C’est notamment le cas de la Journée de<br />
lancement du programme (entre février<br />
et mars) destinée à accueillir la nouvelle<br />
promotion des trente je<strong>un</strong>es et leurs<br />
coachs, ou encore, en fin d’année, le<br />
Meeting Day, <strong>un</strong>e manifestation qui<br />
rassemble la promotion sortante et<br />
celle qui va amorcer sa seconde période,<br />
avec la participation active du Copil.<br />
* Le Copil est composé d’Olivier Delauz<strong>un</strong>,<br />
Michel Hascoet, Philippe Goulley,<br />
Jean-Michel Guche et Sarah Didier,<br />
respectivement pilotes pour le génie civil,<br />
l’hydraulique, les métiers de spécialités,<br />
la formation et les RH.<br />
« Le coach, <strong>un</strong> guide précieux »<br />
hugues marty, ingénieur travaux, Sogea Sud-Ouest TP,<br />
coaching team actuellement en première période<br />
« Le coach qui nous accompagne tout au long de ce parcours est<br />
<strong>un</strong> guide précieux. Je n’hésite pas à m’appuyer sur lui, même s’il me<br />
laisse autonome. Il m’apporte son expérience. Les quatre semaines<br />
de formation sont également très bénéfiques : on nous inculque des<br />
connaissances rapidement. Enfin, les échanges avec les autres coaching<br />
team nous permettent de nous ouvrir à d’autres façons de travailler.<br />
Dans mon cas, je me suis ouvert au monde du génie civil. »<br />
« Faire partie du chemin des je<strong>un</strong>es »<br />
alban Lloveras, directeur d’agence Sogea Sud-Ouest TP, coach<br />
« On m’a beaucoup aidé quand j’ai débuté. J’ai apprécié que l’on<br />
m’accompagne, alors je le fais très naturellement à mon tour.<br />
C’est <strong>un</strong> réel plaisir que de faire partie du chemin des je<strong>un</strong>es.<br />
C’est même flatteur de les croiser plus tard, au top de leurs capacités<br />
et capables, à leur tour, de transmettre leurs savoirs. La coaching team<br />
est <strong>un</strong> programme très bien conçu. Le principe de la mobilité permet<br />
de découvrir d’autres horizons, et les sessions de formation<br />
sont indispensables pour l’apprentissage et l’intégration. »<br />
« L’objectif de ces parcours chantiers est de viser l’excellence<br />
dans la transmission des valeurs et des métiers. »<br />
Sarah didier, responsable du programme et chargée des Ressources Humaines.
« l’objectif est d’étudier<br />
les affaires gagnantes »<br />
Jean-Louis pechalat, directeur commercial, Sogea Nord-Ouest<br />
« J’ai toujours eu le goût des<br />
études et des négociations<br />
de contrats. Mon expérience<br />
professionnelle, la bonne<br />
connaissance du contexte local<br />
de la construction a intéressé<br />
Sogea Nord-Ouest qui m’a<br />
recruté voilà près de dix ans.<br />
Mon métier est transversal,<br />
je n’ai pas de responsabilité<br />
opérationnelle directe.<br />
Mon rôle est de convaincre les<br />
responsables de centre de profit<br />
(RCP), le directeur des études et<br />
le directeur régional de l’intérêt<br />
d’<strong>un</strong>e éventuelle affaire,<br />
notre objectif comm<strong>un</strong> étant<br />
évidemment d’étudier les affaires<br />
gagnantes pour lesquelles<br />
il convient de disposer des<br />
informations nécessaires pour<br />
pouvoir les sélectionner comme<br />
telles. Car au départ, toutes les<br />
affaires semblent intéressantes,<br />
QuAtre<br />
ACtIONS CLÉS<br />
du directeur<br />
commercial<br />
et vraisemblablement bonnes.<br />
Il faut donc faire le tri, mettre<br />
à jour les tableaux des affaires<br />
à venir au fur et à mesure<br />
des informations. Une ré<strong>un</strong>ion<br />
mensuelle, à laquelle sont<br />
conviés mes interlocuteurs<br />
habituels – le directeur régional,<br />
les RCP et la direction des études<br />
– nous permet de sélectionner<br />
ensemble les affaires à étudier.<br />
Un directeur commercial doit<br />
aussi faire vivre les dossiers<br />
dont il a la charge : candidature,<br />
études, négociation et mise<br />
au point jusqu’au lancement<br />
des travaux. Les rendez-vous<br />
avec les clients, publics<br />
ou privés, me permettent<br />
de connaître les opérations<br />
prévues, leur état d’avancement,<br />
et également de percevoir<br />
de quelle manière évolue<br />
notre marché. »<br />
1 – La réponse au client<br />
Seul ou en équipe, il finalise<br />
la mise en forme du document<br />
qui sera remis au client.<br />
Sa mission de base est de développer et d’animer<br />
<strong>un</strong> réseau de relations extérieures, tout<br />
en essayant de dessiner le marché futur de<br />
son entité. Son rôle peut varier d’<strong>un</strong>e filiale à<br />
l’autre, il peut parfois cumuler d’autres fonctions<br />
(études ou développement, par exemple),<br />
mais en amont, la mission d’<strong>un</strong> directeur<br />
commercial consiste dans l’anticipation des<br />
commandes à capter. Il dispose à cet effet<br />
d’<strong>un</strong> tableau de bord commercial (TBC), traduction<br />
des éventuelles affaires à venir, et d’<strong>un</strong><br />
outil similaire répertoriant régulièrement les<br />
annonces publiques d’appels à concurrence. De<br />
manière plus large, il doit anticiper le marché :<br />
c’est lui qui détecte et défriche, sur le terrain,<br />
le potentiel de marchés émergents, comme il y<br />
c’est eSSeNtIeL<br />
DirecTeur commerciaL<br />
c’est quoi au juste ?<br />
2 – L’organisation des rendez-vous<br />
Essentiels, ils sont l’occasion<br />
de faire des offres de services<br />
aux clients et d’accompagner<br />
celles déjà formulées.<br />
3 – La ré<strong>un</strong>ion commerciale<br />
Une fois par mois, il sélectionne,<br />
avec le directeur régional, les chefs<br />
d’agence et le directeur des études,<br />
les affaires à étudier.<br />
a environ dix ans, des contrats de partenariat<br />
public-privé, ou, plus récemment, ceux de la<br />
réhabilitation énergétique de logements, deux<br />
secteurs d’activité en gestation portés par les<br />
difficultés budgétaires du secteur public et le<br />
Grenelle de l’environnement.<br />
C’est aussi au directeur commercial qu’il revient<br />
de préparer les dossiers de candidatures. Il doit<br />
donc connaître l’environnement et le contexte<br />
de chaque opération et, si besoin, trouver les<br />
partenariats nécessaires (architectes, bureaux<br />
d’étude, spécialistes, etc.). Enfin, il a la responsabilité<br />
d’affaires présentant certaines particularités,<br />
celles qui exigent, notamment, l’addition<br />
de compétences de natures différentes et inhabituelles<br />
pour l’entreprise de construction.<br />
4 – Le document de présentation<br />
de l’entreprise. Produit régulièrement<br />
par le DC, il sert de support de discussion<br />
avec le client afin de le convaincre<br />
de nous confier son projet.<br />
le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 25
c’est Le MÉtIer<br />
Quatuor<br />
le montage immobilier<br />
Donne Le Tempo<br />
ENTRE RoubAIx, TouRCoINg ET WATTRELos (NoRd),<br />
sur la zone d’aménagement très en vue de l’<strong>un</strong>ion, Adim Nord-Picardie<br />
développe <strong>un</strong> projet tertiaire de 18 000 m2, dont 8 000 m2 pour<br />
le nouveau siège de la direction déléguée. dÉCRYPTAgE.<br />
26 ⁄ Passion construction n° 32<br />
aujourd’hui, le contexte<br />
économique difficile<br />
rend d’autant plus<br />
cruciale la capacité de<br />
l’entreprise à générer sa<br />
propre activité. C’est tout l’enjeu du<br />
développement immobilier, <strong>un</strong> métier<br />
stratégique de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong> porté par le réseau Adim, qui se<br />
diffuse petit à petit dans l’ensemble des<br />
régions. C’est le cas dans le Nord, avec<br />
la société Adim Nord-Picardie, basée<br />
à Marcq-en-Barœul. « Nous n’existons<br />
que depuis quatre ans, mais nous avons<br />
pris la bonne pente dès le départ grâce<br />
à <strong>un</strong> projet développé sur <strong>un</strong> ancien<br />
dépôt matériel situé à Douai, et le site<br />
de l’écoquartier de Capinghem, explique<br />
Cécile Lamon, directeur d’Adim Nord-<br />
Picardie, si bien qu’aujourd’hui nous<br />
sommes passés de deux à huit collaborateurs.<br />
C’est encore petit mais cela<br />
permet déjà de générer 11 % de l’activité<br />
bâtiment de la direction déléguée. »<br />
Partie de rien (c’est-à-dire sans foncier),<br />
l’équipe a répondu à des concours de<br />
charge foncière et s’est positionnée sur<br />
des lots dans les projets d’aménagement,<br />
notamment à Lille, où ceux-ci<br />
ne manquent pas.<br />
Déjà <strong>un</strong>e douzaine de projets<br />
Quelle que soit la forme contractuelle,<br />
le scénario est toujours le même. Il<br />
s’agit d’imaginer puis de réaliser <strong>un</strong><br />
bâtiment répondant au mieux aux<br />
attentes de l’aménageur (dans l’esprit et<br />
les fonctionnalités), attractif pour des<br />
locataires, rentable pour <strong>un</strong> investisseur<br />
– et qui apporte <strong>un</strong> marché de travaux<br />
à l’entreprise dans les meilleures<br />
conditions de maîtrise et de résultat.<br />
Tout l’art d’Adim Nord-Picardie dans<br />
ce rôle est de savoir mobiliser et conjuguer<br />
les compétences de conception,
d’ingénierie de réalisation, de commercialisation,<br />
l’expertise de bâtisseur<br />
de l’entreprise, son expérience juridique,<br />
financière, etc. Une douzaine de<br />
projets livrés ou en voie d’achèvement<br />
composent à ce jour le tableau de références<br />
de la société : Véfa (vente en<br />
l’état futur d’achèvement) de parkings,<br />
de logements sociaux, de commerces,<br />
de bureaux, de gendarmeries* ; copromotion<br />
avec <strong>VINCI</strong> Immobilier ou<br />
d’autres partenaires de logements en<br />
accession ; CPI (contrat de promotion<br />
immobilière) d’équipements dans <strong>un</strong><br />
périmètre englobant la métropole<br />
lilloise, Douai, Compiègne, Arras,<br />
D<strong>un</strong>kerque, etc.<br />
Parmi les projets en cours de développement,<br />
il en est <strong>un</strong> qui revêt<br />
<strong>un</strong>e importance particulière pour<br />
la direction déléguée : Quatuor, <strong>un</strong><br />
Le quatuoR (ci-contre).<br />
Deux groupes de deux bâtiments encadrent<br />
<strong>un</strong> atrium (ci-dessous). Au total, 18 000 m²<br />
labellisés OXYGEN.<br />
La PLaine images (page de gauche)<br />
regroupe sur <strong>un</strong> même site des entreprises<br />
de la filière image, culture et médias.<br />
Sa situation stratégique, près d’autres<br />
pôles d’audiovisuel et de studios pourrait<br />
en faire <strong>un</strong>e possible Cité du tournage.<br />
Le mot de l’invitée :<br />
Élisabeth Pélegrin-Genel<br />
“ce serait intéressant de<br />
connaître la manière dont<br />
les élus de trois villes différentes<br />
se sont mis d’accord pour porter<br />
<strong>un</strong> même projet. c’est pour moi <strong>un</strong><br />
autre avantage majeur de la friche<br />
que de susciter la mobilisation<br />
des parties prenantes, élus,<br />
riverains, leur appropriation du<br />
projet en devenir. il me semble<br />
d’ailleurs qu’il y a peu à peu<br />
<strong>un</strong>e propension à réaliser des<br />
projets de manière plus collective. »<br />
ensemble tertiaire de 18 000 m2 dans<br />
la zone d’aménagement l’Union. Cette<br />
friche industrielle de 80 ha, qui jouxte<br />
les villes de Roubaix, Tourcoing et<br />
Wattrelos, à moins de 30 minutes par<br />
le métro de la gare Lille-Flandres, est,<br />
Cécile Lamon en est convaincue, LE<br />
secteur en devenir de l’agglomération.<br />
Quatuor, grand prix<br />
Écoquartier 2011<br />
Depuis des années, Lille Métropole<br />
a beaucoup investi dans cet écoquartier<br />
qui a d’ailleurs remporté<br />
le grand prix Écoquartier 2011, par<br />
exemple en y implantant des filières<br />
d’excellence, comme le Centre européen<br />
des textiles innovants (Ceti, voir<br />
Passion <strong>Construction</strong> n° 18) ou le projet<br />
Plaine Images qui seront les germes<br />
du rebond, et prévoit d’accueillir des<br />
paroLe à Jean Badaroux, directeur de la sem<br />
Ville renouvelée, en charge de l’aménagement de l’<strong>un</strong>ion<br />
« <strong>un</strong> pôle d’excellence en zone<br />
franche urbaine »<br />
« L’industrie a marqué de son empreinte le territoire<br />
de l’Union jusque dans les années 1970. Depuis, la<br />
priorité est allée à la préservation des centresvilles.<br />
En parallèle, il a fallu “refabriquer” (acquisitions<br />
foncières, démolitions, dépollution, etc.) l’écrin<br />
nécessaire à la reconversion de la zone, ce qui a pris<br />
vingt ans. Maintenant que nous a été confiée la mission<br />
d’édifier “<strong>un</strong> pôle d’excellence en zone franche urbaine”, comme l’a<br />
défini Bernard Reichen, l’architecte urbaniste du projet, nous avons<br />
besoin d’acteurs capables de partager notre ambition de fabriquer <strong>un</strong><br />
ciment social et de “faire ville”. Une ambition de cette nature suscite des<br />
réactions. Certains nous disent : “Vous allez à l’échec” ; d’autres, comme<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, nous ont déclaré : “Nous sommes partants.”<br />
Nous avons travaillé ensemble sur le projet Quatuor. Maintenant,<br />
nous sommes impatients de le voir sortir de terre, comme 60 000 m2<br />
d’autres projets qui vont amener l’Union à se couvrir de grues en 2013. »<br />
paroLe à philippe Barré,<br />
cabinet Barré-Lambot, architecte du projet Quatuor<br />
« <strong>un</strong>e alternance de pleins<br />
et de vides »<br />
« L’élévation progressive des bâtiments, la structure en peigne<br />
de l’ensemble et la percée des deux atriums matérialisent la<br />
transition du quartier du canal vers celui de l’Alma, qui était<br />
<strong>un</strong>e attente forte du cahier des charges. Ancré dans le paysage,<br />
Quatuor l’est aussi dans l’histoire du lieu, qui a dicté<br />
le choix d’<strong>un</strong>e construction en brique, dans <strong>un</strong>e alternance<br />
de pleins et de vides qui rappelle les anciens bâtiments<br />
industriels – réinterprétés sur <strong>un</strong> mode contemporain<br />
par <strong>un</strong> rythme privilégiant les ouvertures et l’utilisation<br />
d’<strong>un</strong>e brique polychrome. »<br />
logements (1 500), de nouveaux habitants<br />
(3 700) et des emplois (6 000).<br />
Acteur historique de l’économie locale<br />
à travers certaines de ses filiales présentes<br />
sur place depuis 1925, <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, qui partage cette<br />
ambition de revivification, a décidé<br />
d’implanter son propre siège régional<br />
(250 personnes) dans Quatuor.<br />
Déjà connue de la SEM Ville Renouvelée,<br />
entre autres pour avoir réalisé le clos<br />
couvert très technique du Ceti, l’entreprise<br />
se voit accorder de gré à gré<br />
<strong>un</strong> terrain en bordure du canal début<br />
février 2011. Puis Adim Nord-Picardie<br />
organise <strong>un</strong> concours d’architecture.<br />
Le cahier des charges imposait le<br />
respect d’<strong>un</strong>e perspective visuelle et<br />
des options retenues sur la place de la<br />
voiture et du stationnement (<strong>un</strong>e partie<br />
des parkings, réversible à terme),<br />
des toitures végétalisées, le raccordement<br />
au chauffage urbain, le maintien<br />
d’<strong>un</strong> corridor écologique pour la<br />
protection de certains oiseaux, etc.<br />
Comme son nom le suggère, le projet<br />
Quatuor, conçu par Philippe Barré,<br />
également auteur du projet Nouvelle<br />
Vague, à Nantes, se compose de quatre<br />
bâtiments ré<strong>un</strong>is deux à deux par de<br />
vastes atriums. Conforme à la RT 2012,<br />
Quatuor sera labellisé OXyGEN<br />
(démarche éco-conception de <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong>), « <strong>un</strong>e formule<br />
qui consolide pour l’investisseur et les<br />
futurs locataires l’assurance que les performances<br />
annoncées seront atteintes »,<br />
souligne Cécile Lamon. Six mois après<br />
l’obtention du permis de construire, il<br />
ne reste plus aujourd’hui que quelques<br />
détails d’aménagements à régler, et<br />
les efforts d’Adim Nord-Picardie se<br />
concentrent sur la finalisation des<br />
discussions avec les investisseurs. Le<br />
marché de travaux, avec Sogea Caroni,<br />
est quasiment prêt. Dès qu’<strong>un</strong> accord<br />
sera conclu, Adim Nord-Picardie n’aura<br />
plus qu’à délivrer l’ordre de service des<br />
travaux de la première tranche.<br />
* Particularité locale, ces gendarmeries sont<br />
réalisées pour le compte de bailleurs sociaux<br />
puis louées à l’État et non pas construites en<br />
BEA (bail emphytéotique administratif).<br />
le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 27
c’est Le MÉtIer<br />
Saint-Émilion<br />
Pieds de Vigne<br />
(ré)conforTés<br />
LEs VIgNobLEs dE sAINT-ÉmILIoN sont, dans<br />
leur grande majorité, plantés sur des sols instables.<br />
Pour pallier les moindres risques d’effondrement,<br />
des équipes de spécialistes assurent le confortement<br />
optimal des pieds de vigne.<br />
imaginez <strong>un</strong>e parcelle d’<strong>un</strong> grand<br />
cru classé de Saint-Emilion qui<br />
s’effondre sous vos yeux… Eh bien<br />
cela est malheureusement tout à<br />
fait envisageable ; c’est d’ailleurs<br />
déjà arrivé. « En 1997, le propriétaire<br />
de cette exploitation avait vu descendre<br />
1200 m 2 de vignes de 3 m en <strong>un</strong> instant !<br />
Et au démarrage des travaux, <strong>un</strong> tracteur<br />
a failli passer à travers <strong>un</strong>e parcelle… De<br />
quoi se montrer très prudent », se souvient<br />
Patrick Arcangeli, conducteur de<br />
travaux chez Cofex Littoral. Et pour<br />
cause : la plus grande partie des vignes<br />
autour de Saint-Émilion sont plantées<br />
sur des carrières – exploitées parfois<br />
depuis le Moyen âge – qui menacent<br />
à chaque instant de s’effondrer. Pour<br />
résoudre ce problème, le propriétaire de<br />
l’<strong>un</strong> des premiers grands crus classés<br />
de Saint-Émilion – dont nous tairons le<br />
nom, secret professionnel oblige – a fait<br />
appel à Cofex Littoral. « Nous travaillons<br />
depuis plus de trente ans dans ce domaine<br />
spécifique, rappelle Rémy Peluchon,<br />
responsable d’agence Cofex Littoral,<br />
secteur géotechnique. Tout le Bassin<br />
aquitain possède des carrières creusées<br />
à l’origine pour la production de matériaux<br />
de construction. Ensuite, elles ont<br />
été transformées en champignonnières,<br />
en zones de stockage ou même en maisons<br />
troglodytiques. » Parfois mal entretenues<br />
ou simplement trop anciennes,<br />
elles doivent désormais être confortées.<br />
Injection d’<strong>un</strong> coulis minéral<br />
dans les carrières<br />
Le propriétaire du terrain en question a<br />
tout d’abord voulu tester les méthodes<br />
de Cofex Littoral et s’assurer de leur nonimpact<br />
sur ses sols qui, contrairement à<br />
ce qui se produit généralement, ne sont<br />
pas défrichés pendant les travaux (lire les<br />
témoignages). « Nous avons commencé par<br />
2 000 m 3 de coulis en février 2010. Nous<br />
devions rester quelques semaines… nous<br />
sommes toujours là », résume Patrick<br />
Arcangeli. Depuis, le chantier s’est<br />
étendu sur l’ensemble de la propriété<br />
avec des contraintes particulières. Pour<br />
28 ⁄ Passion construction n° 32<br />
de telles quantités (200 000 m 3 ), Cofex<br />
Littoral devait avoir sur place <strong>un</strong>e centrale<br />
et des silos. Ils font donc appel<br />
dès le début à Botte Fondations, leur<br />
partenaire dans ce type d’opération.<br />
« Nous avons pu démontrer qu’en respectant<br />
au maximum le site, nous pouvions<br />
propulser notre coulis à plus de 800 m et<br />
couvrir ainsi la totalité du site », explique<br />
Sébastien Durand, directeur de travaux<br />
chez Botte Fondations. Les carrières<br />
altérées sont donc confortées grâce à<br />
l’injection de coulis. Des murs en parpaings<br />
les séparent des parties saines.<br />
L’installation de ces derniers est réalisée<br />
par des maçons travaillant en soussol<br />
dans des sites souvent d’<strong>un</strong> accès<br />
difficile. « Tous les t<strong>un</strong>nels sont explorés<br />
au préalable par nos équipes ou via des<br />
caméras, si leur état laisse supposer <strong>un</strong><br />
danger. Nous choisissons ensuite le type<br />
de confortement. Il ne faut prendre auc<strong>un</strong><br />
risque, tout en restant efficaces », résume<br />
Patrick Arcangeli.
caRRièRes effondRées.<br />
Certaines ont été exploitées<br />
depuis le Moyen Âge et <strong>un</strong>e<br />
caméra est nécessaire pour<br />
évaluer leur degré de stabilité.<br />
foRage. Afin de protéger<br />
les pieds de vigne, <strong>un</strong>e bâche<br />
est tendue alors que l’on fore<br />
la zone à traiter.<br />
tuyau d’aLimentation<br />
du couLis. La zone instable<br />
identifiée et le forage effectué,<br />
le coulis peut être envoyé.<br />
des PaRPaings sont utilisés<br />
pour fermer les carrières<br />
dangereuses et séparer les zones<br />
saines des zones instables.<br />
couLis de stabiLisation.<br />
Un vide est laissé sous le plafond<br />
de la carrière afin de préserver<br />
les racines des ceps de<br />
tout contact avec le coulis.<br />
centRaLe et siLos<br />
nécessaires au confortement<br />
des sols in situ.<br />
Le respect des sols avant tout<br />
■ Sur <strong>un</strong> terrain vivant, protégé et en exploitation, des règles drastiques sont<br />
à respecter afin de préserver l’écosystème. et dans <strong>un</strong> secteur agricole où la<br />
composition de la terre est aussi importante que le type de cep choisi, il n’est<br />
pas question que les travaux aient le moindre impact sur l’environnement.<br />
« Nous avons tout analysé au préalable, afin de garantir<br />
l’intégrité des sols pendant et après notre passage.<br />
Le coulis, l’eau, les vapeurs d’émanation produites lors<br />
du séchage… Les racines des ceps de vigne ne vont certes<br />
pas dans la couche calcaire qui se trouve à 7 ou 8 mètres<br />
sous la surface et où sont situées les carrières. Mais,<br />
pour ne prendre auc<strong>un</strong> risque, nous avons laissé <strong>un</strong> vide<br />
entre le niveau atteint par le coulis et le haut de la<br />
carrière ainsi remplie. L’eau et l’air circulent comme avant sous la couche<br />
de terre. Le coulis est même étudié en conséquence : nous avons 150 kg<br />
de ciment par mètre cube (et 17 kg de bentonite) pour 750 kg de sable<br />
et environ 650 litres d’eau. Le matériau obtenu est très minéral. »<br />
patrick arcangeli, conducteur de travaux chez Cofex Littoral<br />
« Travailler avec <strong>un</strong>e centrale, du ciment et du sable,<br />
cela entraîne toujours des poussières. Or, ici, même si nous<br />
sommes installés <strong>un</strong> peu à l’écart sur <strong>un</strong> parking, tout doit<br />
être nettoyé chaque jour, ce qui demande pratiquement <strong>un</strong>e<br />
heure à l’équipe. L’eau de lavage est récupérée et décantée.<br />
Et en permanence, nous réalisons des relevés pour vérifier<br />
les tuyaux transportant le coulis jusqu’aux différents points<br />
de forage. Si la moindre fuite apparaît, il faut s’en rendre<br />
compte tout de suite et réparer immédiatement les dégâts, même si<br />
cela implique d’essuyer les feuilles d’<strong>un</strong> cep <strong>un</strong>e par <strong>un</strong>e ! »<br />
sébastien Durand, directeur de travaux, Botte Fondations<br />
le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 29
c’est Le MÉtIer<br />
6 h 15. arrivée au bureau<br />
Tugdual profite du calme pour prendre<br />
connaissance de ses courriels, mettre à jour<br />
la gestion administrative et peaufiner les devis<br />
avant d’accueillir ses équipes. Tous les trois mois,<br />
rythme imposé par les Monuments historiques,<br />
il doit établir <strong>un</strong> bilan des chantiers en cours.<br />
30 ⁄ Passion construction n° 32<br />
tugdual prigent, maître bâtisseur et<br />
charpenTier couVreur<br />
10 h. Visite d’<strong>un</strong> premier site<br />
Aujourd’hui, entretien avec le chef<br />
d’équipe sur l’état d’avancement de la rénovation<br />
de la charpente de la préfecture de Besançon,<br />
<strong>un</strong> hôtel du XVIII e siècle classé. Compte tenu de la<br />
nature des travaux, en hauteur, et du site, occupé,<br />
il veille tout particulièrement à la sécurité de tous.
C’est peu dire que l’homme a la<br />
charpente dans la peau. À 16 ans<br />
pourtant, tugdual voulait être<br />
tailleur de pierre, mais son destin<br />
change lorsque, en préstage chez<br />
les Compagnons, il découvre, émerveillé,<br />
les épures des charpentiers<br />
dans la salle desquels il se réfugie<br />
le soir. Sa décision est prise : c’est<br />
le métier qu’il veut faire. Il va l’apprendre<br />
pendant six ans, d’abord<br />
comme apprenti, puis au cours de<br />
son Tour de <strong>France</strong> qui finira par le<br />
conduire, après <strong>un</strong>e année en Suisse,<br />
à Besançon (Doubs), où il rencontre<br />
sa future épouse. S’ensuit <strong>un</strong> périple<br />
à travers la <strong>France</strong> pour continuer à se<br />
perfectionner, et au final le Breton se<br />
fait Franc-Comtois et travaille en tant<br />
qu’intérimaire chez Pateu Robert. Il<br />
n’aurait pas pu trouver mieux : l’entreprise<br />
bisontine est spécialisée dans la<br />
charpente, la couverture, la zinguerie,<br />
la maçonnerie… et la taille de pierre.<br />
13 h 30. rendez-vous<br />
de chantier<br />
Le point est fait avec l’architecte, le maître<br />
d’ouvrage, des représentants de la direction<br />
régionale des affaires culturelles et le vérificateur,<br />
dont le rôle est de s’assurer que tout ce qui a été<br />
facturé a bien été mis en œuvre et d’anticiper<br />
les éventuels dépassements.<br />
En CDI depuis septembre 2010, Tugdual<br />
Prigent, 31 ans aujourd’hui, prend toujours<br />
autant de plaisir au contact du<br />
bois. « Une charpente, c’est magnifique.<br />
J’aime réfléchir à sa conception, observer<br />
la façon dont elle travaille, comprendre<br />
pourquoi il faut utiliser certains assemblages<br />
à certains endroits. » Sur les<br />
chantiers de restauration des monuments<br />
historiques, marque de fabrique<br />
de Pateu Robert, le je<strong>un</strong>e charpentier<br />
aime retrouver les traces de ceux qui<br />
l’ont précédé. « La rénovation est <strong>un</strong>e<br />
activité complexe et délicate, confie-t-il.<br />
Elle est d’accès difficile, se déroule en site<br />
occupé et nécessite des assemblages sur<br />
bois anciens. Ce qui est fondamental, c’est<br />
de toujours garder <strong>un</strong>e façon de faire en<br />
équilibre avec ce qui a été fait, de respecter<br />
l’aspect d’origine, donc le travail réalisé<br />
par tous ceux qui sont intervenus avant<br />
nous. » L’<strong>un</strong> de ses derniers chantiers,<br />
l’église de Bonnay, près de Besançon,<br />
en est <strong>un</strong>e belle illustration : « Nous<br />
avons démonté le clocher pièce par pièce<br />
afin de rénover certaines parties du beffroi<br />
et de l’enrayure principale. La partie<br />
haute du clocher a ensuite été refaite<br />
complètement à neuf pour lui redonner<br />
son galbe originel. De la belle ouvrage… »<br />
Mais qu’importe l’époque, ce sont les<br />
règles de l’art qui font <strong>un</strong>e belle charpente.<br />
« Orienter les bois dans le bon<br />
sens, respecter les assemblages – tenon<br />
et mortaise, mi-bois, trait de Jupiter – et<br />
le marquage des pièces : tout est là. Il faut<br />
être réfléchi, car les pièces sont souvent<br />
volumineuses et lourdes, et astucieux<br />
pour faire beau, propre et efficace. »<br />
Autre volet du métier qu’il apprécie,<br />
le travail d’équipe. « On peut tailler<br />
du bois seul, mais rarement le déplacer<br />
seul, résume-t-il. C’est aussi <strong>un</strong>e<br />
richesse qui repose sur la solidarité,<br />
l’entente, la complicité et la connaissance<br />
de l’autre. Chac<strong>un</strong> a ses compétences, il<br />
faut les mettre ensemble pour <strong>un</strong> travail<br />
en parfait achèvement. »<br />
14 h 30. rédaction<br />
des lettres de commande<br />
Cette tâche requiert, en amont, la comparaison<br />
des prix et de la conformité de plusieurs<br />
fournisseurs avec ceux des études, ainsi<br />
que la recherche des meilleures prestations.<br />
Si besoin, Tugdual dépose les machines<br />
à réparer ou à affûter.<br />
16 h. Visite<br />
d’<strong>un</strong> deuxième site<br />
La cathédrale Saint-Jean de la préfecture comtoise<br />
fait elle aussi peau neuve. Avec le chef d’équipe<br />
du chantier, Tugdual fait le point sur la pose<br />
des couvertures en tuiles plates, l’entablement<br />
en plomb et l’évacuation des eaux pluviales<br />
en cuivre.<br />
le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 31
Pour eux, prenez soin de vous.<br />
Face aux accidents,<br />
nous sommes tous concernés