TA 409/9 6 ASSEMBLEE DE LA POLYNESIE FRANÇAISE ...

TA
409/9 6
ASSEMBLEE DE LA
POLYNESIE FRANÇAISE
SESSION ADMINISTRATIVE ORDINAIRE DE 1996
4ème séance : Jeudi 28 mai 1996
ELECTION DU PRESIDENT DU GOUVERNEMENT
DE LA POLYNESIE FRANÇAISE
oOo
SOMMAIRE
ASSEMBLEE DE LA POLYNESIE FRANÇAISE -
* Election du Président du Gouvernement
française, avec dépôt des candidatures de
de la Polynésie
-MM. Monil TETUANUI
Alexandre LEONTIEFF
Taratiera TEPA
- • Patrick LEBOUCHER
- Mme Tamara BOPP DU PONT
- MM. Jacqui DROLLET
Hiro TEFAARERE
Charles TOTI
Désiré TOKORAGI
James SALMON
Oscar TEMARU
Gaston FLOSSE
* Programme de Monsieur Monil TETUANUI en tahitien
* Programme de Monsieur Alexandre LEONTIEFF en français....
* Programme de Monsieur Taratiera TEPA en tahitien
* Programme de Monsieur Patrick LEBOUCHER en français
* Programme de Madame Tamara BOPP DU PONT en tahitien
* Programme de Monsieur Jacqui DROLLET en tahitien
* Programme de Monsieur Hiro TEFAARERE en tahitien
* Programme de Monsieur Charles TOTI en tahitien
* Programme de Monsieur Désiré TOKORAGI en tahitien
* Programme de Monsieur James SALMON en tahitien
* Programme de Monsieur Oscar TEMARU en tahitien
* Programme de Monsieur Gaston FLOSSE en français puis e n
tahitien
* Félicitations de Monsieur Justin ARAPARI, Président de
l'Assemblée de la Polynésie française, adressées au nouveau
Président du Gouvernement de la Polynésie française,
Monsieur Gaston FLOSSE
* Allocution prononcée par Monsieur Gaston FLOSSE,
Président du Gouvernement de la Polynésie française
* Examen de la correspondance (relevé n° 6/REL/96/APF 3)....
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414/96
424/96
444/96
446/96
450/96
452/96
457/96
467/96
478/96
481/96
502/96
510/96
530/96
531/96
532/96

TA
Sont présents :
MM. ARAPARI
TANSEAU
KOHUMOETINI
TUAHU
BESSERT
Mme TAERO
Mme BONNO
MM. RIVETA
MONPAS
FOSTER
Mme BOPPDUPONT
MM. BUILLARD
DROLLET
EBB
EBB
FLOHR
FLOSSE
FREBAULT
FRITCH
GRAFFE
HART
HOWELL
KIMITETE
LAOMAO
LEBOUCHER
LEONTIEFF
LEONTIEFF
MARAEURA
PUCHON
ROÏHAU
SALMON
SANQUER
TEFAARERE
TEMARU
TEPA
410/96
ASSEMBLEE DE LA
POLYNESIE FRANÇAISE
SESSION ADMINISTRATIVE ORDINAIRE DE 1996
4ème séance : Jeudi 28 mai 1996 à 9 heures 00.
oOo
ELECTION DU PRESIDENT DU GOUVERNEMENT
oOo
PRESIDENCE DE Monsieur Justin ARAPARI
Président de l'Assemblée de la Polynésie fraçaise
Justin
Robert
René
Ismaël
Eugène
Lucette
Angélina
Frédéric
John
Tefakahina, Temauri
Tamara
Michel
Jacqui
Benjamin
Tinomana
Henri
Gaston
Jean-Emile, Alain
Edouard
Jacquie
Georges
Patrick
Lucien
Hon Sha
Patrick
Alexandre
Boris
Teina
Georges
André
James Narii
Nicolas
Hiro
Oscar
Taratiera
Président
1er Vice-Président
2ème Vice-Président
3ème Vice-Président
1er Secrétaire
2ème Secrétaire
3ème Secrétaire
1er Questeur
2ème Questeur
3ème Questeur
Conseiller territorial

TETUANUI
TOKORAGI
TONGSANG
TOTI
VERNAUDON
VIRIAMU
Monil
Désiré
Gaston
Charles
Emile
Wilfrid
411/96
oOo
Messieurs Paul RONCIERE, Haut-Commissaire de la République
en Polynésie française, et Willy RICHMOND,
Président du Conseil Economique, Social et Culturel,
prennent place dans la salle des séances.
oOo
La séance est ouverte à 9 heures 00.
oOo
LE PRESIDENT : Mesdames, Messieurs, bonjour. La séance est ouverte.
Je demande au Secrétaire Général de donner lecture de la lettre de
convocation.
M. Vetea BAMBRIDGE. Secrétaire Général : Monsieur le Président, vous avez
convoqué cette séance par lettre n° 470/96/APF/SG en date du 24 mai 1996.
- lecture en est donnée -
oOo
LE PRESIDENT : Nous allons procéder à l'appel des conseillers présents.
M. Vetea BAMBRIDGE procède à l'appel :
(cf liste ci-dessus)
oOo
ORDRE DU JOUR
LE PRESIDENT : Je demande au Secrétaire Général de donner lecture de
l'ordre du jour.
M. Vetea BAMBRIDGE : Monsieur le Président, nous avons l'ordre du jour
suivant :
/) APPROBATION DE L'ORDRE DU JOUR
II) ELECTION DU PRESIDENT DU GOUVERNEMENT DE LA POLYNESIE FRANÇAISE AVEC
L'ORDRE DE PASSAGE SUIVANT :
• Monsieur Monil TETUANUI
- Monsieur Alexandre LEONTIEFF
- Monsieur Taratiera TEPA
- Monsieur Patrick LEBOUCHER
- Madame Tamara BOPP DU PONT
- Monsieur Jacqui DROLLET
• Monsieur Hiro TEFAARERE

412/96
- Monsieur Charles TOT!
• Monsieur Désiré Tagaroa TOKORAGI
- Monsieur James SALMON
- Monsieur Oscar TEMARV
- Monsieur Gaston FLOSSE
III) EXAMEN DE LA CORRESPONDANCE :
*Relevé n° 6/REL/96/APF 3
IV) CONVOCATION DE LA PROCHAINE SEANCE
V) CLOTURE DE LA SEANCE
LE PRESIDENT : Nous passons au vote de l'ordre du jour.
ADOPTE, à mains levées, par 30 voix pour et 11 voix contre.
ELECTION DU PRESIDENT DU GOUVERNEMENT DE LA POLYNESIE FRANÇAISE -
oOo
LE PRESIDENT ; Je demande au Secrétaire Général de donner lecture de
l'article 9 du statut relatif à l'élection du Président du Gouvernement de la
Polynésie française.
M. Vetea BAMBRIDGE : Monsieur le Président, l'article 9 du statut dit ceci :
"Le Président du Gouvernement de la Polynésie française est élu par l'assemblée de la
Polynésie française parmi les conseillers territoriaux au scrutin secret. L'assemblée de la
Polynésie française ne peut valablement délibérer que si les trois cinquièmes des conseillers
territoriaux sont présents. Si cette condition n'est pas remplie, la réunion se tient de plein
droit trois jours plus tard, dimanche et jours fériés non compris, quel que soit le nombre des
conseillers territoriaux présents. Le vote est personnel.
*
Si, après deux tours de scrutin, aucun candidat n'obtient la majorité absolue des
membres composant l'assemblée, il est procédé à un troisième tour et l'élection aura lieu à la
majorité relative. En cas d'égalité des voix, l'élection est acquise au bénéfice de l'âge.
Pour le premier tour de scrutin, les candidatures sont remises au Président de
l'Assemblée de la Polynésie française au plus tard la veille du jour fixé pour le scrutin. Des
candidatures nouvelles peuvent être présentées après chaque tour de scrutin. Elles sont
remises au Président de l'Assemblée au plus tard une heure avant l'ouverture de chaque tour
de scrutin.
Chaque candidat expose son programme devant l'assemblée avant l'ouverture de
chaque tour de scrutin".
LE PRESIDENT : Je constate que les conditions de quorum sont remplies, je
demande donc au Secrétaire Général de donner lecture des candidatures déposées
pour l'élection du Président du Gouvernement.
M. Vetea BAMBRIDGE : Monsieur le Président, les candidatures déposées
sont celles dont je vous ai donné lecture, à savoir :
- M. Monil TETUANUI
- M. Alexandre LEONTIEFF
- M. Taratiera TEPA
- M. Patrick LEBOUCHER
- Mme Tamara BOPPDUPONT
- M. Jacqut DROLLET
- M. Hiro TEFAARERE

413/96
- M. Charles TOIT
-M. Désiré TOKORAGI
- M. James SALMON
- M. Oscar TEMARU
- M. Gaston FLOSSE
M. Alexandre LEQNlibFF : J'ai demandé la parole pour vous signaler que
nous n'étions pas d'accord avec cet ordre du jour car l'inscription de passage de
M. Oscar TEMARU n'est pas conforme à la chronologie des inscriptions au
secrétariat général de l'Assemblée de la Polynésie française des candidatures qui
vous ont été adressées.
J'aurai souhaité que le Secrétaire Général donne également la date et
l'heure exactes d'enregistrement de chacune des candidatures, car, en l'absence
de dispositions précises dans le statut et le règlement intérieur, c'est la
jurisprudence constante en matière d'inscription qui a prévalu et c'est donc dans
l'ordre chronologique de ces inscriptions que l'ordre de passage des candidatures
doit être retenu. Or, vous avez arbitrairement mis Monsieur Oscar TEMARU entre
Messieurs DROLLET et TEFAARERE, alors qu'en principe, il doit être après
Monsieur Gaston FLOSSE.
Alors, je demande Monsieur le Président, à ce que, conformément à la
jurisprudence constante, on réinscrive Monsieur Oscar TEMARU dans l'ordre
chronologique d'inscription, à savoir, après Monsieur Gaston FLOSSE.
M. Gaston FLOSSE : Le statut et le règlement intérieur de l'Assemblée de la
Polynésie française sont muets sur ce point et c'est donc la conférence des
Présidents qui détermine l'ordre de passage et l'Assemblée de la Polynésie
française qui arrête l'ordre du jour et donc, ce passage devant l'Assemblée.
La majorité de l'Assemblée a pris une décision, dans ce cas là, nous devons
nous plier à la décision prise par la majorité de l'Assemblée.
M. Alexandre LEONTifcfr'F : Je vois qu'ici, on fait les règlements comme on
veut et on adapte les jurisprudences comme on veut, cela s'est toujours fait ainsi,
dans l'ordre chronologique, sinon ce n'était pas la peine de demander au
secrétariat général de faire une permanence jusqu'à minuit, c'est complètement
ridicule. La candidature de Monsieur FLOSSE a été enregistrée à
11 heures 59 mn et quelques secondes, et celle de Monsieur TEMARU dans la foulée.
Franchement là, ce n'est pas démocratique.
M. Gaston FLOSSE : La démocratie veut que ce soit la majorité qui prenne les
décisions et non pas la minorité. Il n'y a pas de jurisprudence dans ce cas-là, c'est
la majorité qui a décidé l'ordre de passage, nous devons nous y conformer.
M. Oscar TEMARU : la orana, bonjour tout le monde.
Nous demandons à ce que l'ordre d'enregistrement au secrétariat qui a été
fait hier soir respecté, sinon nous allons déposer un recours en contentieux
administratif. Espérons qu'il y a un tribunal administratif, qu'il y aura une justice
et je respecterai ; nous respecterons aussi l'ordre de passage.
S'il y a une démocratie, il y a aussi une justice.
LE PRESIDENT : Plus d'observations ?
Je demande au premier candidat, Monsieur Monii TETUANUI, de venir
exposer son programme de gouvernement.

MB
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M. Monil TETUANUI expose son programme :
Peretiteni, i teienei poipoi api, te hinaaro nei vau e pure tatou. Te hinaaro
vau e arue i to tatou Atua, e haamanaô iana. Te hinaaro vau e haamanaô iana, no te
mea, no na vau i tae mai ai iô nei. Ua hinaaro vau e haamanaô ia na, no te mea, n o
na atoà teie fenua e na na teie fenua i poiete. Ua hinaaro vau e haamanô ia na i te
mea e, eiaha roa o na e moèhia i rotopu ia tatou, to tatou huru te taata nei. Ua
hinaaro atoà vau e haamanaô ia na i teie poipoi âpï, i te mea e, e vai ai i tatou io nei
no na ia e tupu ra i te hoê ôhipa rahi i teienei mahana i roto i to tatou fenua e te
maîtiraa e te Peretiteni o te hau fenua te faatere ia tatou. Ua mana anaè no na ia. Te
naô ra te reo o Pauro i roto i te èpîtetôre toru ra, ia faatu rahia te mau tià e maiti i
te àau.
Te Atua, te hinaaro nei matou e faatià i to matou nunaa i nia, e tià paatoà
tatou i nia i teie taime faufaa no te pureraa.
No matou atoà, eiaha no teienei fenua Porinetià, mai te fenua Râpa e tae
noa atu i te fenua Ua-Huka, mai te fenua Tematagi e tae noa atu i te fenua Maupiti.
Oôe te nunaa o te ïte mai ra i te maiti o te tupura i te reira poïpoi, ua hinaaro
matou, e te Atua, ia haapuôhu ôe ia matou i roto i te ôhipa o ta matou e rave nei. E
aroha ôe, aita matou e haere mai iô nei no te faaea noa, haamanaô ra matou i te
parau no roto mai i ta ôe na tamaiti.
"Aita vau e haere mai no te tavinihia, e tâvini ra". Te parau faufaa o te
reira, i te mea e, i teie poïpoi mai te peu e, ua tae i te taime o ta ôe faataa, te tupu o
teienei maitiraa i roto i te mau tau o te peropheta e haerehia mai, aita i tupu i teie o
ta matou e rave nei i teienei mahana, ua faataa noa ôe i ta ôe faataa. Ua maiti ôe i te
mea o ta ôe e hinaaro, e i teie tau, ua ère matou i te îterâa i te reira. Ta te nunaa ra e
faataa, teie ia matou to terâ pupu, to terli pupu, te iti te tahi, ua ai fa atura mâtou i
mua i to ôe na aroha.
0 ôe i te telteiraa o teienei ra'i hau fatie o tau mau merahi o te riiraa emoà,
e moà atoà ôe i haufata faota Mâtou nei te taata hara nei, e taata hara anaè mâtou,
aôre ra e hoê taata i îte ra i te reira. Te parau atu nei e maitai, e maital, e maitaî
faito ôre to ôe ia haufata faota Ua î te fenua nei i to ôe na mahana maitai mai te
poîpoî e tae noa atu i te ahiahi e tae faahou i te poipoî. To ôe mimiraa i nia iho i a
mâtou ta te tahi mai tera" utuafare, tera fenua, tera paroita terâ nunaa i ta oe mau
hamani maitai. Ua îte ra mâtou e, te vai ihoa nei mâtou ia ôe i te tahi mau taime, a
faaôre mai ra ôe i ta mâtou mau hapa. Haamanaô mâtou i te fenua o ta ôe i horoà n o
màtou e i ta ôe tupuna.
1 roto i te parau no te faitehia na Pota e aita e tià ia mâtou ia hoô i to mâtou
aia tupuna. Tanu mâtou ia matou i nia iho ia ôe, tanu mâtou ia matou i nia iho i ta
ôe na parau, pàrahi mâtou i roto i ta ôe na parau, faaôhipa mâtou i ta ôe na parau. I
roto i to mâtou tiàraa tâvini, aita ra o te tamaiti e haere mai e ia tavinihia o ia, ei
tâvini ra. Ua pau roa oia i raro no te horoi i te àvae o tana mau pipi, e o màtou nei,
te uiui ra màtou o ia mau anei i roto i te hohonuraa a to màtou nei àau e tae ra anei
màtou i te reira faito, e tae ra anei mâtou i roto i te faito no te tere hope i to mâtou
nei nunaa, mai te mau feia faaroo o tei taparahihia i roto i te ao nei, ta mâtou e
faaroo nei ia ôe, i terà vahi e terâ vahi, te fenua Auteteria tae noa atu i te mau
fenua Yougoslavia e tae noa atu i roto i te mau vahi atoà.
Hiô noa ai to màtou mata, ôre noa ai te mau paraparau e tae mai i roto ia
mâtou, ua ïte rà mâtou i roto i te hohonuraa o te àau e tupu, te vai ra te mau tâvini o
ta ôe faataa no te reira pae. Oia atoà mâtou, ta ôe e faataa i teienei poîpoî âpï i roto i
teienei tau matahiti e haere mai nei, ua faataa ôe ia matou o te tâvini. Ua haapâpii
mâtou i te reira parau i roto i ta màtou mau parau i parau ra. Te vai ra o te taa ra, e
te vai ra o te ôre e ta ra, e faaôre ra ôe i te taatoàra i ta màtou mau hapa. Aita mâtou
e hau noa ia ôe te tahi e te tahi, e taata hara anaè hoî màtou.

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Te Atua, tupu nei te reira ôhipa i teienei poipoï âpï, ua hinaaro matou i te
hau. Haapii mai ôe i te hau, haapii mai ôe i te hère i to matou nunaa. haapii mai ôe i
te tiàraa o te Tâvini na roto i ta ôe na Tamaiti o te tae mai. Haapii mai ôe ia matou i
te aro no te tahi e te tahi. Haapii na ôe ia matou i te faature o te mau tià mana. Ua
haapii atoà ra mai oe ia matou i te auraro i ta matou i faaoti.
Te Atua, a hiô mai. Faaôhipa i roto i to mâtou àau ta te tahi e maitai te remu
a i teienei fenua, ia nenehe o nae fanaô mai te mau î atoà o ta ôe e horoà iô nei i
teie fenua. Horoà i teienei fenua i te î atoà i nia iho, te moana e te î atoà i nia iho, te
nunaa e to nareo e tana peu. Aôre roa ôe e mea i moè. Haapii atoàra ôe ia mâtou i te
iteràa i ta ôe na parau.
Te Atua to mâtou Metua i te Ora, haamaitaî mai ôe i to mâtou nei Peretiteni
no teienei Apooraa Rahi. la iho hia ona i roto i te hohonuraa o te àau i roto i te
parau no te tâviniraa, na na atu, na matou, na te mero o te maha ahuru ia vevo mai
i roto i to mâtou nei mau tarià, i roto i to mâtou nei mau hiroà te varua moà no ono
mai ia ôe na'u.
Te Atua, te matamua no te paàri e te matai nei ia ôe, te haamanaôraa e, te
vaira ôe i vai na e vai ia e a tau a hiti, a tau e a hiti noa atu.
Te Atua to mâtou Metua i te ao ra, tapau nei mâtou ia ôe. Faahoï mai i to
mâtou fenua i roto i to na iho nunaa i to na iho horoà, na roto ra i te hau, na roto i
te hère, na roto i te faanahonahoraa ma te ao e maiti ia raa to ôe iôa na roto i te
reira ôhipa o ta mâtou e faanaho nei, ia hère mâtou i to matou fenua. la hère mâtou
i te mau paiau i roto i te haapiihia mai e, e amo ôe i maamaatuhi i te ora i nia iho
atoà ia ra mâtou i roto i te parau e, arataî na i teie nunaa, ua tae i te tau te tupu r a
te reira na roto i te hau a to mâtou Metua i te ao.
Te Atua, terâ mai ta màtou puèraa pure no teienei polpoi, ua îte mâtou e, i te
mea e mâtou e pure atu ia ôe. Ua papu ia mâtou, no una mai ia ôe no te mana te
hanahana mai teie taime e a tau, e a tau, e a tau, a hiti noa atu. Amené.
Te mau taeae e te mau tuahine, ia orana i te hau o te Atua.
Que la Paix et la Grâce de Dieu soient parmi vous. J'ose espérer que nous
comprenons une fois pour toutes aussi que ce pays est un pays où la religion et la
foi chrétienne existent.
I te pae no te fenua Auteteria, ua ite tatou ua pohe te tahi mau taata no te
àroraa no te àfaîraa i te parau no te hau i roto ia râtou. ïa hinaaro atoà ra tatou i te
hau i roto i teienei fenua.
I te matahiti vau àhuru ma vaù ra, te ani ra vau i to tatou Peretiteni i a
Jacqui TEUIRA : "Peretîteni, ua moèhia paha ia ôe hoê taata i roto i ta ôe piiraa
iôa !". E te naô mai ra o Jacqui TEUIRA ia ù i terâ mahana e : "Aita e taata i moèhia".
I te matahiti Peretiteni mai ai to tatou taeaè o Emile VERNAUDON, ua parau
atu ra vau i te reira parau : "E maa pureraa e tino no tatou". Te vai ra ia i ta n a
pahonoraa : "E faatura vau". Ei teie mahana, ua hinaaro vau e faaoti i te pureraa
no tatou. Mea faufaa anei ? E ère anei me faufaa, te taata e to na manaô. I roto ra i
na âvaè atoa e haere hia mai i tatou, ua ite vau i roto i te mau peho atoà Tèlèfenua o
Porinetià, e ua ïte ôe e tae noa atu i to Râpa, tae noa atu i to Temataghi, tae noa atu i
to Reao, te mau peho atoà na te mau fenua Ena na i Ua-Huka, Makamai e te mau
vahi atoà i Raromataï te tuhaa pae, ua afai tatou i te reira taata na mûri ia tatou.
Faahoï tatou mai te parau e, mea faufaa te pureraa, mea faufaa teie taata,
mea faufaa ia faaotihia te pureraa i roto i te mau putuputuraa atoà, taata rahi
faufaa terâ. Ma te parau e, no na tatou i tavana ai, no na tatou i maraa ai e tae mai

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nei tatou iô nei i roto i te hoê taime e ta tatou nei maîtiraa Peretkeni o te Apooraa
Rahi, era te taata rave iho hia atu i te ùtuafare. Na na hoi tatou i vai nei.
No na hoî tatou i vai ai teienei fenua rahi to tatou Porinetià. Hoê ahuru ma
pae fenua farani e ô i roto i to tatou fenua, të hinaarohia ra e tuma ôe i roto i to ôe
hiroà e toru, teie parau : "E nunaa ôe no te Atua !". Ua hinaarohia i teie mahana e
faaôre atoà i to ôe hiroà. Ua riro te Atua e uaua taui no tatou "une roue de secours",
te "Pharmacie" no te taime maïmaîhia ai.
No reira, teie manaô, eiaha e manaô faahaparaa i te tahi e te tahi, vau n a
mua roa i roto i te reira parau, te ôreraa vau, te paruparuraa vau i te faahaamanao
e, o vau na mua o tei fifi iô nei. Na na teie fenua e poiete, e no na tatou e tià mai iô
nei. Na na i poiete i te nunaa mâôhi, na na e poiete i teie fenua. Na na atoà i horoà
mai i teie reo ina nahi atua i roto i te parau no te pêne te taote. I taua mahana ra i
te aparauparauraa hia o te mau pipi, i te mau reo e'e atoà. Të haapiihia Porinetià,
teie mâtou iô nei e maha ahuru ma hoê mero Apooraa Rahi o tei tere atu na mua i a
ôe. E, e te tahi mau parau faufaa roa o ta mâtou e horoà atu, maoti ra, te poritita. E
aha te poritita i roto i te hororaa o te Peretiteni no te faatereraa hau fenua ? Te
faanahoraahia te hoê faanahoraa pâpii ia aratai ia i to tatou fenua. Te vai ra ta te
tahi aratai, ta te tahi arataîraa. Ua hinaaro ra vau e, teie mahana, e pâpii maitaî ia
tatou, o vau nei, ua riro vau e te hinaaro nei e haapâpiï maitai e, te taata e matau
iana na mua roa. E taata hara vau mai ia tatou paàtoa. Mai te peu ra, te vaira i
Porinetià nei i te tahi mau tino e aita tana e hara, a, e te peàpeà nei vau i te reira
parau.
Teie fenua Porinetià, teienei repo o tei poietehia e to tatou nei Atua, ua tae i
te hoê taime, ua riro teienei fenua ia vetahi ê. E aha ta ù e parau atu ia ôe Porinetià
i teie mahana ? Te parau ia no te tâviniraa ia ôe, te parau no te hereraa i to ôe iho
fenua, te parau no te hereraa-i to ôe iho reo, te parau atoà no te hereraa i ta ôe iho
peu. Te Tàvini Huiraatira, teie ia to na rêva. Te rêva teie e âfaihia atu i mua ia tatou
to Porinetià taatoà mai te faaïte atu e, teie to ôe rêva, e ia teôteô ôe i te hoê rêva a na
nahi, mea rauti ôe no to ôe rêva, ua riro ôe e mitimare no te parau no teienei rêva i
teienei fenua. Teie rêva o te haamanaôraa ia ôe e, e raî to ôe, e fenua atoà to ôe,
tatou noa toàraa o ta ôe. Aita nenehe e faataa i teienei mahana te parau no te
aratairaa poritita e te arataîraa no te matau, i te Atua. la ôre hôe taata e matau i te
Atua, te tiàturi nei vau e, o vai ia tana e matau ?
No te fenua i Raromataï, e hinaaro vau e haamauruuru maitai ia ôe. Na nia
i to maua iôa na tià e ta ôutou i maiti Toti Charles, na nia i te iôa Peretiteni o te
Tàvini Huiraatira te tomite, te hinaaro nei vau e poroi atu i te parau no te hère n o
te Atua i rotopu ia tatou. Te mauruuru i te ôhipa o tei rave hia ta ôutou i faataa,
maiti i terâ tino, terâ tino, te mau tino maiti atoà. Ua haere ôutou i ô, ua faataa
ôutou i te mea taa. Mana mai te tahi te pae pârahiraa, mana mai te tahi e piti
pârahiraa, mana mai te tahi e hoê pârahiraa. Faatura.
Haamauruuru i Raromatai e te mau tomite oire atoà, Peretiteni oire, te mau
taata atoà to tei rauti o te matai. Tei ô râtou te tiàturi mai e haamaitaî i te Atua i
teienei mahana e tae noa atu i tatou Porinetià taatoà o ta ù e hinaaro nei e aroha.
Aita vau e haere mai nei iô nei no tou noa fenua Raromataï. Teôteô ra vau i te mea
e, no Raromataï vau i tae mai ai iô nei, no naia i tae mai nei, e no ôe o te hiô mai r a
i Raromatai.
Rave rahi te mau parau o tei parauhia i roto i te mau tere, tere fenua to
tatou Porinetià te hau mâôhi, te ao mâôhi, ua mehameha roa tatou i terâ parau. Te
taime e parauhia no te faahoi i te nunaa Iteraera i to na iho fenua, ua ïte maitaî
Iterâera e, ua faaruè o na i to na fenua tana ana i te faaruèraahia no te hoê ia
faaruèhia ai, i aratai ai Iotefa e tae noa atu ia e ia topa i te nunaa Iteraera i te
fenua e Fiti. Ua tae i te tau e faahoi ia na i to na fenua, te vahi e tahe ai i te u e te
meru.

417/96
I teie tau, mai te peu, e haere tatou i te fenua Fiti e tae i te fenua Iteràera,
mai te peu, e haere avae noa tatou, e aita e maoro e ua tae. E piti noa i no tau
hepetoma ia haere àvae tatou, ua tae. No te aha ia te uiraa e, e maha ahuru matahiti
i tae ai ? E faito rahi terà". E faito rahi, i te mea e, te uiui ra tatou e, te tiàturi nei a u
e te uiui ra tatou. E aha te tumu i taere ai te nunaa Iteràera aita i tae ôiôi ?
Te vai ra te tahi mau manaô o tei parau e, no terâ pai mau maitai i vai nei i
ai Fiti. Te taamuraahia tatou i nia i te nunaa Fiti, te mau peu, te mau maitai i te
fenua ai Fiti, taamu na tatou i'o, no reira aita i tae oioi ! Te taeraa i'o, aita e u, aita e
meru. E aha te vai mai ? E ôè.
I teie mahana, ua faaoti te Tàvini Huiraatira. Ua au i ropu i te reira parau i
roto i te reira parau, faahoî i to tatou nunaa i te fenua tana ana Ua ite vau e
mehameha ra te tahi mau puèraa, ua ite vau e mea rahi te uiraa, terà pai uiraa e
ani hia ia Mote, ahani ôe i vaiho noa atu ia matou i ô, aita ia matou e pohe i te poîa.
Ahani ôe i vaiho noa atu ia mâtou i ô, pauroa te poipoi e maà ta matou, i te avatea e
te ahiahi, aita ia matou e taamu ra iô nei, tatau na i te iôa to Porinetià nei.
E riàrià tatou e haere i to tatou fenua. E aha e riàrià ai ? Terâ mau tumu rii,
ua tae i roto i te hoê taime e te naô ra te tahi mau taata e i roto i ta râtou mau
tatararaa, te mau tautururaa, no te pera pai mau ruau i te tau e piti. Terâ mau ru au,
ua paàri roa i Fiti. To terâ mau ruau, ua maitai roa i Fiti. To terà mau ruau, faufaa ta
râ'tou i to ai Fiti. To terâ mau ruau, fenua to râtou i to ai Fiti. Na râtou teie ôhipa e
faataere hanoa na nia iho, eita e hinaaro e haere. E atua atoà to ràtou to ai Fiti. Ua
taavi no te nunaa e maha ahuru matahiti. Na te feia âpï i faa-tae i te nunaa
Iteràera i te fenua tana ana. Ua tôetôe noa mai te tahi tau ruaurii E ère e manaô
faahapa, e manaô tauturu ra. E manaô tauturu i roto i teie parau no teie mau ruau
to tatou. Inaha a te taata i te ruau.
I anapo ra, ua haamanaô vau i ta ù tamahine iti : "Bébé, ua faaôrehia to ôe
reo. Bébé, je dois te parler en français. Bébé, tu n'as plus le droit d'avoir le plaisir,
l'honneur, la fierté de t'avoir cette merveilleuse langue, le Màôhi. Je vais te
chanter et te bercer dans la langue, dans une langue étrangère. Fais dodo, mon
bébé, sur le pont d'Avignon, vas-y, fais dodo, fais dodo. Puisses aussi demain
chanter à tes enfants, à mes petits-enfants, la berceuse. Dors, petit enfant".
Teie poïpol, ua faatamâahia ta ù tamahine iti. Tana màa, e "gerber". Ei teie
ahiahi, i teie taime, te mataitai mai ra o na, aita o na e haere i te haapiiraa. E parau
vau iana : "Bébé, mâtaîtaï ôe ia papa". E aha te tumu ? Hinaaro vau e parau i te tahi
mau manaô iti. E manaô pai, te vai ra pai te manaô i roto i te Tâvini Huiraatira no te
haapapil e, e nunaa ôe, e reo to ôe.
Mai to na â nainairaa, teie tamarii, fanauhia i fanau ra i roto i to Ôpu o to
na metua vahiné, i roto à i te ôpii, e màôhi atoà o na, e i te fanauraahia mai o na, e
mâôhi o na. Auaè maoti te metua vahiné ! No to na paha îte ôre atu i te reo farâni, i
reira to na ueueraa : "E aiu iti maru ura e, a taoto ôe i roto i ta ù nei rima, te hère o
to ôe metua vahiné. la pàpti ia ôe no roto mai ôe i terâ opu fetii. To ôe paèraa, te
papa nia, o mea, te papa raro, o mea, to ôe metua tane, o mea, to ôe papa ruau, o
mea". Tae i te matahiti e haere o na i te haapiiraa, ia tae i te fare haapiiraa,
tataratara pauroa i terà mau puèraa "boulons" i tona, tauihia i te "boulons" âpï. E
ère atu ra to ôe papa e o mea, e ère atu ra to ôe mau aito e tarau orna, e ère atu ra to
ôe mau aito o maha norama, e ère atoà to ôe mau aito e, o matai ma. To ôe mau aito, o
Vercingétorix. Terà to ôe mau aito, "Vercingétorix, Jeanne d'Arc".
Ta tatou mau haapii tamarii, e ani ra vau ia tatou paàtoa i teie taime. la i
terà, ôutou i te mea, no te mea, tei roto i te fare haapiiraa, tauturu pai i to tatou
nunaa. Vercin Gétorix, e i to na feruriraa, eiaha roa e faaoti i te pureraa i roto i te
fare haapiiraa ! Eiaha, e fifi, aita e tano ! Hinaaro ra vau e haamauruuru maitai i
teienei mahana, mai te mea, e haamanaohia paha i te reira parau, i te mau
orometua haapiiraa tapati atoà.

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To terà faaroo, to tera faaroo, to terâ faaroo. Te haapiiraa i ta tatou mau aiu
hoê noa ae taime i roto i te hepetoma te parau no to tatou reo. Te reo o te hoê
nunaa, tera ia reo.
MA
Toù tera reo, maôhi, parau ai i to ù reo, faateniteni vau i te Atua na roto i
to ù reo. Numera vau na roto i to ù reo. Aita tatou e hinaaro faahou nei i teie reo, e
hinaaro te Tavini huiraatira i teie reo to tatou. Mea nehenehe te pehepehe, mea
nehenehe te reo, mea nehenehe to'na mau himene. Te reo farani, te reo iteraèra,
te reo marite, e reo anaè tera o tei tuuhia mai i te mahana penetote. la taa ia tatou
e, e nunaa atoà tatou.
la ara mai te hoê tamarii no te fenua Iteraèra, no te fenua Itaria, te poïpoi
roa o na "spaghetti", te avatea "ravioli", te ahiahi "macaroni". Mai to na àruàruraa
e, rahi noa mai nei mai ia ù. Te nunaa tinito, poïpoî roa e raiti, avatea, raiti, ahiahi
raiti. E rahi noa mai o na. Te nunaa farani, te fenua Europa, e "pommes de terre" i
te poïpoî, te avatea e te ahiahi. E aha paï ta tatou ? To ù àruàruraa, te vai ra o tei
faaàmuhia i te ùmara, ia ù nei ra ua faaàmuhia vau i te maa no roto mai i to ù
fenua : tarua, maniota, taro, e ùru. Tera ta ù. Te taeraa ra vau i te faito no te fare
haapiiraa, te taeraa mai ihoa teie mau ôhipa, faatamaahia atu ra iho vau i te
"lentilles".
Te mea ta ù i matau i te àmu, te taofe ta ù i matau i te inu, faatauihia atu r a
ta ù peu. Moèhia atu ra ta ù ùru iti, moèhia atu ra ta ù tarua iti, moèhia atu ra ta ù
maniota. Moèhia atu ra ta ù ià, ta ù tarao e ta ù maito, moèhia atu ra ta ù miti haari.
Te vai ra te àmu ra i te taioro atoa i roto i teie Apooraa Rahi, te tahi mau tavana
ôire, te vai ra, tei Papeete te reira mea. Te fafaru atoà, te vai atoà ra io ae i Papeete.
i ô pai matou i Râpa ma. Te tiàturi nei ra vau e, te nunaa maôhi, ia faaturahia te
tahi e tià ai. Noa atu pal e, o vau teie e parau atu nei, mai te peu e, e tià mana, no n a
ia e mana ai. la faaturahia te reira. E ia tamau rii atoà tatou i te reira parau, taahi
anae oe i te ro, e hohoni te ro, e aha atu pai ia te huru o te taata : "le respect".
la faatura atu nei, tauihia i to ù hiroà, tei hia atu ra vau ? Teie mahana e
parauparau atu ra vau, o rapae noa maôhi ai, o roto ra ua taui ia to ù mau puè raa
"boulons". Aita vau e Ite i te àamu o to na upoo, aita. E fïfi taî hia vau i teie mahana
i to ù iteraa e, to ù mau metua tane Mahanora. Aita vau i ite i to na àamu Matu i
Mahanora.
I te àhuru ma ono no mati, tauatini iva hanere vau àhuru ma vau, "le
16 mars 1988, Monsieur MONPEZAT n'est plus là, il avait été témoin d'un discours du
centième anniversaire du drapeau français aux Iles Sous-le-Vent. Ce jour-là, il y a
eu un discours, et ce discours, je sais que c'est encore dans certaines archives : nos
terres ont été volées, volées !"
Les "mahanora" ont été victimes de choses anormales. On a pris leurs
terres parce que c'est un révolutionnaire. "Matu i Mahanora", c'est u n
révolutionnaire, il a osé dire non aux autres. On lui a pris sa terre, "puaa niho" à
Haamene, 36 hectares et on a donné en récompense à quelqu'un, je ne dirai pas
son nom parce que ce n'est pas important, en guise de remerciement. Tu as bien
travaillé.
Cette personne-là a donné à quelqu'un d'autre et a dit : "Tiens, c'est pour toi
cela, parce que tu as été un bon sergent, tu as été un bon lieutenant". C'est tout à
fait normal.
Voilà mes racines. Mais, il n'y a pas de vengeance dedans : "Pardonner,
c'est facile, oublier ce n'est pas facile."
Eere mea ôhie i te haamoè, mea faufaaraa, ia haamanaô. Auaè maoti, te
haapiiraa pipiria i haapii ia ù e, faaôre atu ta te tahi hapa. Auaè maoti. Aita to ù e

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riri faahou ia ratou i teie mahana. Ua îte ra vau e, te mau mea i vai na, te mau hape
atoa i vai na, e îmi ai i te raveà no te tataî na roto i te hau. E îmi ai i te raveà ia
maitaî te hau, ia mana te hau. E uiraa rahi i roto i teie nei porititaraa e tupu mai
nei, teie te uïraa rahi : Monil ua ite oe e taia ra i te tiàmaraa. E païa tatou ia haere i
ô ?
Ta matou mau moni ruàu, e àufauhia ia tae anaè i ô ? Ta matou mau tamarii,
e haapiihia nei i te haapiiraa ? Ta matou nei mau puè raa taata fare mal e afaihia
anei i te fare mai ?. Ta tatou moni te vai ra anei ? Te mon uira, ua tae roa i te parau
e : Monil te uira e àma mai ra e ia tiàmaraa, e faaàmahia tera mori. la tae roa i
reira. Te faaturori-raa-hia te manaô o ta tatou nunaa. Te païa anei tatou ? Teie
fenua i horoàhia mai e te Atua, mai te peu e, i teie mahana e tei roto i to tatou nei
fenua o Porinetia, teie fenua, e tii atoa i nia iho, tatou te fatu e te nunaa. Tatou te
fatu.
Ce matin, je longeais le bord de mer à pied. J'ai lu inscrit sur une pancarte :
"interdit de se baigner". Oia to te fenua Enana e faaroo mai, to Raro matai, te vai r a
teie papaï i ô aè i tahatai. Aita e faariihia ia haere e hopu i te miti. Ananahi, aita
atoà e nehenehe e àmu faahou i te ià, e ma ô nei i tera paura àtomi, na te fenua
Moruroa e o Fangataufa. Tera pute ïno e vai mai ra i ô, e "cadeau" te reira i
horoàhia ra ia tatou na to tatou mau tamarii. E "cadeau empoisonné". Piti hanere
tauatini taata tatou i teie nei mahana. O oe te faaroo mai ra i teie nei parau, o oe te
fatu i teie nei tiàpaï fenua, ahuru ma pae fenua Farani e o i roto. Quinze fois la
France. O ôe te fatu.
Teie ôe e faatiàturihia nei e, eere oe i te fatu o te reira fenua Porinetia. Na ô
mai ra te tahi taata e, mai te aha te tiàpaï, mea tiàpaï, tiàpaï fenua. Trente six fois
l'Israël. E toru àhuru ma ono maa fenua Iteraèra e o i roto. Eté parau faahou mai
nei te tahi mau taata ia tatou e, aita tatou e ora. Te ora matamua roa ta ù i îte, ta
matou e mau nei, te parau ia no to tatou nei Atua. Te reira vau na mua roa, o tei
horoà mai i te nunaa e teie fenua. To na reo. Tiàturi vau e, o na te taata e horoà mai
nei i te mau mea atoà i roto i to ù oraraa. O na. Aita vau e tiàturi nei i te taata.
Te na ôraa o Tavita : e, faufaa ôre i te tiàturi i te huïarii. Faufaa ôre i te
tiàturi i te taata nei. Tiàturi i te Atua. Faatià atu ia outou i te hoe parau no te tahi
"ancien combattant". Teie "ancien combattant" no Tiarei oia, haere i te fenua Bir
Hakeim, auaè o na i haere ai i ô, aita a to na âvae i taahi atu ra i roto i te hoê fare
pureraa. Aita o na i îte e aha te na mea e pure. Aita o na i haapihia e aha te na mea
e pure, I te taime ra i faaàtihia ai te purutia, eiaha i te mahana matamua, taeraa i
te mahana hoê àhuru tiahapa, i reira i to na iteraa i te pure. I reira to na pureraa.
Ua îte outou e aha ta na pure : te Atua, te Atua, te Atua, te Atua.
Tera noa e hope noa atu ra, no te mea,.aita o na i haapiihia i te pure. Eere
ihoa mea faufaa ia îte i te pure mai te peu eere te pure e haapapu maitaî e hinaaro
vau i to ù Atua. E aha tera mea, te riàrià ra. I teie mahana, to tatou nunaa, a Napota
te ani hia ra ôe i teie nei mahana e, e horoà i to ôe àià. Mea rahi te ahapa i to tatou
tumu. Nounou rahi to ahapa i to ôe fenua, nounou rahi tona. Ta ôe patere maa, ta ôe
faatoètoèraa, teie ia e ninamu noa mai na te hiti. Pae mirioni kilometera tuea.
Eere te patere maa naïnaï ta ôe. Aita oe e haere e faaàpu i roto, mea
faaàpuhia ra. E tii noa atu oe i ô, âfai mai i roto i te pani. Ua oti. Te papu ra anei ia
tatou te reira parau to porinetia. No matou nei e maha àhuru ma hoê i unei, te mau
mero Apooraa rahi o tei maïtihia, ua papu ia matou te reira parau. Ua papu ia
matou, paatoà matou. Aita hoê aè i ère i teie parau, matou o tei parahi ra i teie
mahana i unei i roto i te Apooraa rahi, te mau tiàmana o tei tae mai, te mau papaî
veà, te Tomitera teitei e tae noa atu i te mau peripitero atoà, te mau marna o tei tae
mai.
Ua îte ratou e, teie fenua to tatou, te hinaaro ra ratou i teie fenua. Ua tano,
ua tano. Te ani nei ra ia oe e Anapoto : mai na te reira àià tupuna to ôe, ta ù i horoà
na ôe e te Atua. Ta te Atua i horoà mai. Ua ite outou e aha te ôhipa i tupu na i Napota

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i mûri iho, Peretiteni FLOSSE, te îte ra vau e, te papaî ra ôe. Te ui ra ra vau i teie n e i
mahana e, ua ïte outou e aha te ôhipa i tupu hia na Napota ? Teie te parau a te
vahiné a Ahapa i nia ia Ahapa : e hoa aè ra, eiaha io. Tei ia ôe ra te mau mana atoà,
nehenehe oe e faaue noa, parau roa i no, ua moe o Naputa, te ôhipa ia o tei tupu.
Ua i o Napota e ua faaïno o na i te Arii. Ua faaîno o na i te Atua. Tera te
hara o Napota i taparahihia ai. Ua mitimitihia i to na toto e tona ùri. Te pohe tera o
Napota. Te hoê taata o tei ôre e hinaaro e horoà i to na àià tupuna. Imihia atu ra te
mau raveà atoà, te mana o teie nei ao, no te faaôre i te taata i to na paari i te parau
e, eita vau e hoo i to ù àià tupuna. "L'histoire révèle que Naboth, vis-à-vis du roi
Ahad n'a jamais voulu lui rétrocéder sa ville, son ignorance ; ce vigneron
appartenait à ses ancêtres. Mais le Roi Ahad avait toutes les forces, tous les
pouvoirs humains pour décider. La femme, toujours la femme, et encore la femme,
depuis Eve ne cherche pas. Ahad tu es le roi, tu as compris, tu es le roi. Tu peux
faire tout ce que tu veux. Tu peux changer tout ce que tu veux sur cette terre. Tu
peux changer, dis simplement et ça sera exécuté. Il y a quelqu'un je crois qui sera
renvoyé en France, le Chef du Service de l'Economie Rurale. Je n'oserai pas
demander pourquoi ? Je ne fais que constater. Naboth mourut parce qu'il avait osé
dire, insulter le Dieu et le Roi Ahad. Prétexte, c'est la justice des hommes. C'est cela
la justice des hommes. Naboth mourut, Ahad eut le vigneron qu'il voulait. J'ai
voulu ce matin attacher une importance vitale à ce qui a été écrit sur Naboth et le
roi Ahad, non pas pour critiquer, non pas pour dire du mal d'un tel ou d'un tel,
simplement pour nous rappeler que le devoir de tout un chacun, selon la volonté
de Dieu'*, e aroha to te Atua.
Taua te nunaa e faaroo mai ra i teie nei parau, ua farerei aè na ôe i tera
mau àti. Farerei a, farerei a.
I te Tuamotu, àhuru ma piti miria ta tatou poe, to Raro matai te ô. I nia i tera
àhuru ma piti miria, taiô ia vau te faito rahi roa aè hoê miria ia na ôe e te nunaa,
te taatoàraa o te nunaa. Ahuru ma hoê, eere ia na ôe. I parau atu ra vau i àrau àe
ra e, mea huru rahi te afata o ta tatou fenua. Ho mai na tena roto moana na ù.
"Donnes-moi ce lagon pour moi tout seul. Douze milliards pour l'exportation de la
perle. Un milliard pour le peuple et sa population, onze milliards pour le Roi.Ahad
Partager c'est aimer, puis on peut changer. Il n'y a pas de mal à changer et à se
changer. Il n'est jamais trop tard. Il n'est jamais trop tard, partager, c'est aimer. Si
on aime vraiment ce pays, notre pays, mon pays, partageons ensemble. Huit cent
quarante tonnes d'importation de café", vaù hanere maha àhuru tane taofe ta ôe e
inu ra. "A qui profite ce café-là. ? Premièrement, à ceux qui le plantent, là-bas du
côté d'Afrique peut-être, ou du côté du Brésil. Ceux qui le transportent, ceux qui le
conditionnent, ceux qui l'importent, ceux qui le mettent dans le magasin, huit cent
quarante tonnes, c'est beaucoup, ça se chiffre au moins à deux milliards", e piti
miria no te inuraa oè i ta oe taofe. Tera tau e nalnal noa ra vau, na ù e taviri ta
matou taofe, na ù e ôhi i ta matou taofe, na ù e faanoànoà i ta matou taofe, e tunu
paà i nia i te arahu, tuù e maà vanira i roto. Teie mahana, tera piti miria ta tatou,
ta ôe e te nunaa, ta ôe iho to te Tuhaa Pae papu maitai ia ù e, na tatou tera rahiraa
piti miria. No te mea, mea tapu te taofe io tatou. Aita, rave atu ra tatou i ta tatou piti
miria, tanaôraa ia i o nei, tanaôraa ia te metua vahiné no te haere e àufau i teie
taofe i te fare toa. Aita te fare oa i hape. O vai ta ôe e àufau ra ? Te àufau ra ôe i tera
taata Afirita e tanu ra i te taofe, aita ra teie taata no te fenua "Brésil", no te tanuraa
i ta ôe taofe e inu ra. Te àufau ra ôe i te taata na na e ùta ra te taofe i o nei, te àufau
ra maa api iti ta te fare toa e rave ra i nia iho, mai te peu ra e maa api iti. Ahani paî
te reira moni e àufauhia ra ia ôe e te faaàpu ra i teie taofe ? Haere pai a tanu i taua
taofe ra, na ôe ia te reira e piti miria. E te ui anei tatou e, aita e ôhipa ta tatou, e
ôhipa ta tatou. Teie fenua, e piru teie fenua. Ua tamau tatou na roto i te reo farani :
"Le laboureur et ses enfants. Il faut se prendre de la peine". Mai te peu e te
hinaaro ra tatou e inu faahou i ta tatou taofe, te hinaaro ra tatou ia haere mai tera
piti miria haere roa i roto i te pute i rapae, i roto i to tatou iho pute, e tià i nia i te
poïpoî roa.
Te himene ra o Angelo : te nunaa e tià i nia i te poïpoî roa. Haere a tanu i te

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taofe, pafaî i te taofe, a hoo i te taofe. Amu ôe i te maa matohito rae. To Tuhaa pae
anei, ua îte tatou e, e hia miria e àufauhia ra no te "pommes de terre" no te fereti,
no te "purée", ua îte anei tatou ? Mea rahi. Aita fifi roa ae ta tatou mau tanuraa
ùmara putete, na matou ihoa e haafifi. Na matou ihoa e imi i te raveà eiaha ihoa i a
matara. Na ta matou mau ture, ta matou e rave nei i roto i teie Apooraa rahi. Na ta
matou mau peu i o nei. Maki matou tera ture e tera ture e tera ture. A tià ra, e
àpiàpi roa aè ôe i te ture. Ta matou mau ture, aita ra ta ôe taofe, aita atu ra ta ôe
"pommes de terre" e tupu faahou.
Te faaroo ra vau i te nunaa i te aueraa, i te tutuôraa e. Ua papai te tahi taata
i to ù iôa i to ù fenua hoê ripene : te aue nei, te uùru nei te natura. Ua haapii vau i
te ata vanira i te parauparau. Ua haapii vau i te ôrare i te parauparau, ua haapii
vau i te iihi i te parauparau. Ua haapii vau i te mau hoa i o nei i te parauparau.
Parauparau mai ratou, parau mai ratou e, ua taèro vau. Ua haapii atoà vau i te tahi
mau feia i to ù naînaî rii i te parauparau. Te fenua i te parauparau. Faarii i te
fenua ia tupohehia te tahi pae to na no te faaora ia ôe. Ahoa ôe e taamu vau ia ôe i
nia iho i teie fenua.
E repo ôe e hoi ôe i roto i te repo. E àmu atoà ra ôe i te maa no roto mai i t e
repo. Fanauhia mai ôe na roto i te repo, metua vahiné, pu fenua, marna Tamara,
marna Lucette, te tahi atu a mana iti. Mea faufaa paï te mama. I teie mahana, te p u
fenua, eiaha ôe e inoîno i ta ù i faaruè ai. To ù pu fenua, ua ite vau tehia te p u
fenua i te tanu-raa-hia. Ua îte vau i to na vairaa. E vairaa to ù i roto i to ù fenua.
Vairaa to ù. To tatou nunaa, e taa mai ra o na e aha te auraa o teie parau o ta ù e
parau atu ra, "le placenta". Te pu fenua.'E auraa to te nunaa e to te reo maôhi, e pu
no te fenua. I fenuahia ai ôe, i nunaa ai ôe.
LA
I roto ra i teie fenua, ua tuu-atoà-hia mai te tahi mau pu". Ta ù ia i parau atu
ra i àraùaè ra i te parau no Moruroa, Fangataufa, e taù atoà i ite i teie poïpoî i ô aè i
tahatai. Eita e nehenehe e hopu faahou i te mitî, ôpani ètaètahia, eiaha e ho pu
faahou i te miti i te fenua, e parataito teie !
"On a hérité d'un Paradis. Tout le monde dit que la Polynésie, c'est le
paradis, cela depuis 1789. Les commandants de bord ont écrit que Tahiti est le
Paradis, ainsi que les gens de l'extérieur disent que c'est le Paradis, mais
aujourd'hui, avec une bombe à l'intérieur. Voilà le Paradis. C'est ce Paradis que
l'on va transmettre à nos enfants, comme cadeau de l'an 2000. Voilà le cadeau. Mais
à quel prix ?"
Eiaha te hoo o taua àti e te nunaa.
Le prix, il y a en 3. Si d'autres n'ont pas eu de diplômes à l'école,
automatiquement, nous, nous avons eu 3 diplômes déjà à partir de l'âge de 10 ans.
Le premier diplôme est le diplôme de la peur. On nous a fait peur. Ne plus oser : il
ne faut pas aller à l'indépendance, vous allez mourir. Ne soyez pas votre peuple, n e
soyez pas dignes de ce peuple "Maohi", vous allez mourir... Plus de retraite, la
France ne vas plus vous donner de l'argent. La France est un grand pays comme
tous les autres pays indépendants. Il y en a beaucoup !
E mehameha, haamehameha-roa-hia ôe to Râpa, haamehameha-rahi-hia
ôe to te Matagni. Haère ôe, 60 matahiti to ôe, aita ta ôe moni ruau faahou, e pohe ôe,
aita e "allocation" faahou.
Tatou te mau haapii tamarii, tatou te mau puèraa taote, haamehamehahia
tatou. la tiàmâ, aita ta ôe moni faahou mai teie nei ia ?
Te piti, te "diplôme", teie ia parau no te hupehupe. "Le diplôme de la
paresse. On a hérité cela de l'école et de la société, le diplôme de la paresse".

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Araàra mai ihoa ôe i te poîpoî, eiaha roa vau e feruri e haère vau e tanu i
taù taro, haère ra vau e hàmani i taù "dossier" i roto i Taravao. Mea marna aè te
"papier" ia faaî, i te haère vau ei tanu i taù taro. Matou i roto i te taime porotitaraa,
ua haère atu matou e parau : Hâmani ta outou "dossier", e horoàhia te fare tauturu,
horoàhia te mea tauturu, horoàhia terâ mea tauturu.
E 650 tane ta te fenua Raromatai vanira i horoà na mua aè i te matahiti
1958. Hoê tuhaa i nia iho i te maha i te ao nei, na tatou teie faufaa vanira. Aita e
"bulldozer" i terâ tau ! I teie mahana, aiti raeàhia e 40 tane. E aha paï terà taaêraa.
Tera tau, aita e "bulldozer", aita e tauturu, e 600 tane vanira. I teie mahana, ia
parau atu tatou e haère e tanu i te vanira, a haère tapu na mua i te purumu, e oti i
te tapu i te purumu, a àfaî mai i te tauturu, e ia oti te tauturu, a àfaî faahou mai ia
terâ mea. Ati roa aè ra te vanira, te maî i te parau e, e maî pai to te vanira, e mea
terâ mea, e mea terâ mea.
Ua hupehupehia taua e te nunaa, faahupehupehia taua. Aita ra vau e
manaô nei e parau mai te tahi àraùaè e, ua parau o Monil, e nunaa hupehupe te
nunaa Maohi. E ère te nunaa Maohi, te nunaa hupehupe. E nunaa itoito ona. Faa
hupehupehia ra na ta tatou ha'apira'a, na ta tatou huru faanahoraa. Aita atu ra te
tamarii e àfaihia e faatito i te vanira i te âvaè Tiurai, i roto i te taime e ùaa te
vanira, e âfaihia ona i roto i te "colonie de vacances", haère ôe i ô, e hauti rii ôe, e
aiu. Aita terâ maitaî iho ra i roto i to màtou tau ! Haapii mai ra terâ e, i terâ tau, teie
tau i faa-nuu ia tatou i mua. Eiaha e otohe i mûri !
Te parau o te parauhia ra atoà, te uihia mai ia màtou, e haère anaè e tiàmâ,
aita ta ôe "télé" e roaa faahou. E haavare te reira. E te parauhia ra e, mai a Vanuatu
to ôutou fenua, e pohe ôutou i te veve. E mai te peu mai ia Nauru to tatou fenua, e
aha ia te huru ! Hoê â huru moniraa to râtou e te fenua tuete, e aita tatou e
hinaaro ? E parau anaè tatou mai ia "Monaco", mea moni te taata i "Monaco", fenua
tiàmà, aita tatou e hinaaro ? E teie fenua iti nainaï roa o "Saint-Marin", piti àhuru
ma ono tauatiniraa ra huiraatira, e toru mirioni "touristes" tana i te matahiti, aita
tatou e hinaaro ?
On nous a toujours fait miroiter l'image du Vanuatu, en disant que : vous
allez mourir de faim. Vanuatu est un des pays indépendants, mais il y en a
d'autres ! Pourquoi ne pas parler aussi de l'histoire de Saint-Marin, de cette
république à 26 000 habitants seulement, où il y a 3 millions de touristes ?
Pourquoi ne pas parler de "Nauru" qui est aussi aisé que les Suédois ? Pourquoi n e
pas parler de Monaco et de Andorre...? Pourquoi ne pas parler d'Israël, le premier
producteur d'avocats, le premier producteur de mangues, produits dans un désert ?
Pourquoi ne pas parler de l'ouverture dans le monde ?
Te pàpii ra ia ôe te nunaa i teie parau ? No te aha e faaite noa mai e, i te
parau no Vanuatu, aita e faaîte mai ia tatou i te parau no te tahi mau fenua moni,
ua moni hia no te mea, mea itoito râtou fenua tiàmâraa râtou. No te aha. "Parce
qu'on veut vous faire peur". Hinaaro ra e haamehameha hia ôe e te nunaa,
haamehameha hia ôe. I teie nei mahana, aita taua e riaria faahou. E aroha te Atua.
Teie rêva, e rêva teie o tei horoàhia mai na te tahi metua, tei haamouhia e
te Tavini Huiraatira, o Oscar TEMARU. Mai te peu e, ua riro o ia ei âfaï i teie nei
rêva o ta matou e paturu nei, te parau nei vau ia ôe e te nunaa e, teie rêva, e ère
mea faatautau i te rima. Me âfaî te rima i nia, mea fétu. "E amu ôe i te mâa, ma te
hou o to ôe raè". Te paîa mâtamua roa, to ôe ia ôpu, e aha ta ôe e tuu i roto i to ôe ôpu
poïpoï aè, poîpoî aè..., te tanuraa ia i ta ôe mâa. To ôe ihoa ùtuafare, a tanu te tahi
mâa tumu haari haa i na te hiti o te fare, a tanu i te tahi ma îîta iti na te hiti o te
fare, a tanu te tahi mau "pamplemousses" iti na te hiti o te fare, a tanu ta ôe mau
para meià iti na te hiti o te fare, e àraàra mai ôe i te poipoi, haamaitaî ôe i te Atua o
tei horoà mai i teie hotu. Terâ ta ôe fare toa mâtamua roa. E àmu ôe i ta ôe iho, ta to
ôe rima iho i tanu, haère ôe e taià i ta ôe ià i te pô, marama iti, maa mori pamu iti.

423/9 6
I te fenua Tuamotu, aita vau e hinaaro 1 terà mea, ua àpapa noa te ià n a
tatahi. Fenua heeuri tête, a fariihia ra ôe e àmu teie nei mau puaatoro âfaihia mai i
na ô. E, te vai ra teie mau puaatoro maamaahia i teie nei mahana. Faaàmuhia ôe i
teie nei mau puaatoro. E hoê à huru pai e, aita ôe e nehenehe e àmu faahou i ta ôe
puaatoro, aita e nehenehe e àmu faahou i ta ôe puaa, ta oe moa. Mea au roa ia aùaù i
te moa na mûri iho, mai te peu e, e aùaù ôutou. Aùaù paï i te moa, tâhaari i te moa.
Aita ra, vai mai ihoa terà manô faaohie.
Mai te peu e, te hinaaro ra taua e amo i teie rêva, ia païa to taua ôpu na mua
roa. Haère e tanu i te taro, ôhipa tna ôe te nunaa, teie nei ia, haère tanu i ta ôe
meià, haère e tanu, haère e taiâ, te poroî ia te poroîhia atu. E fenua pai to ôe, ia ère
ôe i teie fenua, haère ia ôe i hea e faaèa e, haère ôe i hea e tanu i ta ôe taro, haère
ôe e hea e taiâ e ?
"17 milliards pour les importations pour l'alimentaire", no te àmuraa i te
màa no rapaèàu mai. No te àmuraa i te ià no rapaèàu mai, i te àmuraa i te ïnaî n o
rapaèàu mai, na mâtou paî, na matou. Aita pai matou e itoito ra i te parau i to tatou
nunaa, to tatou nunaa e, haère a tanu i ta ôe, a àmu i ta ôe.
Naô mai te tahi marna iaù i teie âvaè i mairi aè nei, "Monil, mea monamona
aè pai te mitihue e hoohia. Aita e auraa naù e hà'mani, mea monamona te taioro
mea hoohiahia". Hoê huru e, aita taua e ïte faahou i teie mahana e, tera o Porinetia
i mua ia tatou. Teie nunaa o taù e hinaaro ra e pii, te pii-roa-raa vau ia ôe e teie
nunaa e hol i Tanaana. Haère i te vahi e tahe ai te ii e te meri, fenua to ôe, ta te
Atua i horoà, e nunaa tohoo, e nunaa itoito ôe, e nunaa maitai ôe, e nunaa
maramarama ôe. A tià, a tià. Te parau no te tiàmâraa, e parau faufaa te reira.
L'indépendance, c'est !e premier bonheur d'un peuple.
Hinaaro vau e paraparau noa i teie nei mahana e pô noa atu. No te mea,
mea rahi toù manaô e parau, ua fânauhia vau i teie nei fenua, e pohe vau i teie nei
fenua. Aita pai vau e manaô, na ôutou e parau e mamu ra ôe. Aita vau i hau ia
ôutou, e aita atoà ra ôutou i hau ia ù. Ua hinaaro vau e paraparau i toù nunaa,
nunaa atoà no ù terà i Râpa, nunaa atoà terà" no ù i te fenua Nuu-Hiva, nunaa atoà
no ù i Raromatai, nunaa atoà teie no ù i Tahiti nei.
Nous sommes 200 000 habitants seulement dans ce pays aussi vaste que
l'Europe.
Faaèa noa màrnà", faaôromaï mai ôe, tauturu atu vau e, te mea o ta ôe nunaa,
0 toù nunaa ôe atoà. Te naô ra te hoê tinito ia ù, te tahi mahana iùnei i Papeete nei,
"Monil, e tarai paha ôe ia màtou taè anaè ôe i te tiàmâraa". Te màtamua roa te paari
e te mataù ia Iehova, haapii mai iaù e, e hère atoà vau i te mau taata o tei ôre i hère
ia ù. E hère atoà vau i te nunaa o të parahi ra i roto i teie fenua. Faaoti ràtou e teie
atoà to râtou fenua atoà . Ua paari mai teie nunaa iùnei . E pohe râtou iùnei.
E riri paha ôutou ia ù, te tahi paè, te naô mai ra e: "ua roa ra ta Monil", mea
roa anei hoê mahana i roto i to tatou nei anotau ? Hanere pae àhuru tiàhapa
matahiti i teie nei to tatou fenua i te vairaa i roto i to te tahi nei reo ?
Ua hinaaro vau e paraparau i teie mahana. E taata paraparau ihoa. Teie r a
mahana, ua hinaaro vau e parau i to tatou nunaa e ô i roto i te hau. Ua hinaaro vau
e parau i te mau ahapa atoà, o tei rahi ta ràtou faufaa no teie fenua. Opère, ôpere...,
te mau ahapa atoà o te tapea ra i te mau paina no te horoàraa i te mau faaôhieraa,
Ôpere. Ua ite ra vau e, ua ïte vau, i roto i te mau taime atoà i haèrehia mai e tatou no
te faahoturaa i to tatou nei fenua, aita e rave-faaôhie-hia ta tatou nei ôhipa. Aita e
paruparu no te rave i te ôhipa, e eita e ftu i te rave i te ôhipa no to tatou fenua.
I roto i te parau no te tiàmaraa, ua hinaaro na te tahi pae, o vau atoà to roto
1 te reira parau, faahotu na mua roa "l'indépendance économique, avant
l'indépendance politique". J'ai voulu rassurer les gens, mais cela n'a pas été

424/96
possible, il y a eu trop de murs construits par les hommes, par nous, Assemblée.
Nous avons construit beaucoup de murs pour qu'il y ait cette indépendance
économique. C'est compréhensible, dans toutes politiques colonialistes et
coloniales, il n'y a pas de développement, il n'y a que dans la souveraineté et
seulement dans la souveraineté qu'il y a un développement.
Vaiiho ra vau toù nei manao iùnei, no te mea e, te vai a ra te mau taeaè i
mûri mai, te vai ra. E paraparau atoà râtou to ratou manaô. Te hinaaro nei ra vau e,
i teie taime, e haamaruru i teie farereiraa to tatou i teie mahana. Mai te peu e
puhapa noa atu te tahi parau, mai te peu e ua ino roa atu te tahi, ua înoîno ia ù n o
te tahi mau parau, te parau atu nei, e faaore mai ta ù nei hapa. Te taeraa o Mose i te
otià no te fenua Tanaana, o Iosua o tei haère i ô mai, teie te poroî i horoàhia i a
Iosua, o taù ia e haamaruuru maitai i te Peretiteni o te Tavini Huiraatira i te tuuraa
i teie nei tatauro i nia iho i teie nei tïteti, teie tatauro, te puta ture ia. Te na ô ra te
poroî ia Iosua, "eiaha roa te puta ture ia Iehova, ia moè i to vaha i te rui e te ao.
Reira ôe e manuia ai, reira ôe e tae ai i te fenua Tanaana".
Te mau taèaè e te mau tuahine, Peretiteni no te apooraa rahi, Tomîte r a
teitei, Porinesia o të faaroo mai nei i teie parau, te ao màôhi, ia orana i roto i te
aroha o to tatou Atua.
0O0
- Applaudissements -
LE PRESIDENT : Je rappelle aux candidats invités à la tribune, d'exposer
leur programme du Gouvernement.
J'invite Monsieur Alexandre LEONTIEFF à prendre la parole.
M. Alexandre LF-ON'i'iKKF expose son programme :
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les conseillers,
Nous voici réunis aujourd'hui pour élire le Président du Gouvernement de
la Polynésie française, parmi les conseillers de notre Assemblée.
La loi statutaire qui régit nos institutions actuelles permet, à tout
conseiller, de présenter sa candidature et d'exposer son programme avant
l'élection.
Le Tavini Huiraatira a donc décidé de saisir l'opportunité prévue par le
Statut d'Autonomie, d'exposer les grands axes de son programme et la philosophie
de son action politique, au travers des candidatures de ses élus siégeant à
l'Assemblée.
Certes, d'aucuns ne manqueront pas de faire remarquer qu'il s'agit là d'un
usage peut-être un peu trop libre, voire abusif, du texte statutaire. Nous répondons
à cela, qu'en droit français : " ce qui n'est pas interdit est autorisé".
Si le législateur n'a pas cru bon, depuis 1977, de limiter le droit à
candidature des conseillers territoriaux, c'est bien, n'est-ce pas, pour permettre la
libre expression démocratique des élus du peuple que nous sommes !
Le peuple s'est exprimé le 12 mai dernier, en désignant ses élus au sein de
cette Assemblée.
En remportant 13 sièges sur 19 dans les îles, la majorité gouvernementale a
bénéficié, grâce à ses moyens budgétaires et à ses voyages officiels, des suffrages
majoritaires des populations insulaires autres que celles des îles-du-vent.

425/9 6
Lorsqu'on sait que les 19 sièges des îles représentent 50 000 habitants
environ, et que les 22 sièges de Tahiti et Moorea-Maiao représentent, quant à eux,
150 000 habitants environ, l'on s'aperçoit que, grâce à ce système électoral, une
minorité de la population polynésienne, si honorable soit-elle (celle des îles)
fabrique de toutes pièces une majorité absolue à l'Assemblée.
On se rend donc compte que ce mode de scrutin complètement déséquilibré
a permis au Tahoeraa de remporter la majorité des sièges à l'Assemblée alors qu'il
est minoritaire dans la population face à toutes les autres formations politiques.
Malgré le déséquilibre de ce scrutin, l'élection territoriale du 12 mai 1996 a
consacré avant tout la bipolarisation politique entre les tenants de l'autonomie et
ceux de l'indépendance, entre les deux principaux partis : le Tavini Huiraatira et le
Tahoeraa Huiraatira.
Partout, dans toutes les communes, dans toutes les îles, dans tous les
archipels, le Tavini Huiraatira a progressé, doublant ou même triplant ses voix par
rapport aux dernières territoriales de 1991.
Presque partout, le Tavini est arrivé en deuxième position et dans
certaines communes, il est même arrivé premier. Le Tavini est devenu, de façon
incontestable, la deuxième force politiqu, en Polynésie, et s'il continue sur sa
lancée, il deviendra, bientôt, la première force politique en Polynésie !
Ce résultat remarquable, le Tavini Huiraatira le doit à sa politique
d'ouverture, mais surtout à la force et à la justesse de ses arguments en faveur de la
souveraineté totale de notre fenua, même si nos adversaires imputent ce résultat
au bilan économique catastrophique en matière d'emplois du Gouvernement
sortant.
Mais le fait est réel : l'idée de la souveraineté et de l'indépendance de la
Polynésie progresse. Elle ne fait plus peur comme auparavant.
Pourquoi ?
Tout simplement, parce que les Polynésiens sont de mieux en mieux
informés. Ils savent très bien que le Tavini ne veut pas d'une "indépendanceaventure"
et que l'indépendance de la Polynésie peut parfaitement se réaliser,
dans la paix et la démocratie, sans rupture de nos liens économiques, culturels et
contractuels avec la France qui pourra toujours rester, si elle le désire, l'un de nos
principaux partenaires.
L'indépendance est inéluctable. Elle est inscrite dans notre Histoire.
Pourquoi le nier ? Pourquoi ne pas la préparer, d'ores et déjà, ensemble ?
En tous cas, le Tavini Huiraatira (et ce qu'il représente) ne peut plus être
ignoré ou marginalisé.
Avec plus du quart des sièges à l'Assemblée Territoriale et près du tiers des
suffrages exprimés, le Tavini Huiraatira représente désormais, (comme l'a
reconnu le Ministre de l'Outre-Mer, Monsieur Jean-Jacques De Peretti), "une force
d'alternance possible" qui ne peut plus être ignorée et qui doit être consultée.
Pour la première fois, le Président du Tavini Huiraatira, Monsieur Oscar
TEMARU, a été invité à rencontrer le Ministre de l'Outre-mer, soit à Tahiti, soit à
Paris, pour discuter tant du contrat de ville de Faaa que des projets intéressant
l'avenir de notre fenua. N'est-ce point significatif ?

426/96
Nous avons été informés de l'intervention du Président du Gouvernement
auprès de l'Elysée pour se plaindre des propos tenus par le Ministre de l'Outre-mer
français.
Ce n'est pas avec une telle attitude partisane, avec un tel manque de
tolérance et de respect d'autrui, qu'il réunira les conditions d'un vrai dialogue
politique.
Comment ne pas dénoncer une fois de plus, l'hypocrisie de Gaston Flosse et
ses mensonges quand il veut faire croire que le Tavini aurait pu avoir des postes de
responsabilité au sein des commissions de l'Assemblée.
Je remercie, pour sa franchise, le Président de l'Assemblée de la Polynésie
Française, Monsieur Justin ARAPARI, qui m'a confirmé, avant le début de la
conférence des Présidents de groupe, que le Tavini n'aura aucune présidence de
commissions intérieures, deux commissions étant dévolues au Ai'a Api, une au
conseiller Tinomana EBB et les cinq dernières au Tahoeraa.
Lorsque l'on sait que seuls les Présidents des commissions intérieures (en
plus du Président et des 3 Vice-Présidents de l'Assemblée) disposeront de crédits, d e
bureaux et de personnels, le groupe Tavini Huiraatira ne pouvait donc accepter de
participer au sein de ces commissions, pour 2 ou 3 misérables places de titulaires et
de suppléants. Logiquement, le Tavini Huiraatira aurait dû bénéficier au moins
d'une présidence de commission, afin de disposer de moyens décents de
fonctionnement.
Car les moyens budgétaires qui permettent notamment le fonctionnement
de l'Assemblée, du gouvernement et de tous les services et offices publics
proviennent des impôts et taxes payés par le peuple, donc par les contribuables,
tous les contribuables y compris ceux qui se réclament du Tavini Huiraatira.
Notre représentativité est méprisée ouvertement par le pouvoir politique
en place. Cela ne nous empêchera pas d'assister à toutes les réunions des
commissions intérieures de l'Assemblée, de faire, en séance plénière, toutes les
propositions de délibérations, de questions orales ou écrites, de voeux, de
commissions d'enquêtes, d'amendements, etc., qui nous sembleront nécessaires à
l'intérêt général des Polynésiens et nous voterons en conséquence.
Nous informerons la population par voie de presse écrite et parlée, par des
réunions d'information populaire, de ce qui se passe dans cette Assemblée, des
projets du Gouvernement, de nos critiques, de nos approbations éventuelles et de
nos propositions pour notre fenua et sa population. Notre opposition sera réelle,
critique, constructive mais sans complaisance.
Le Tavini Huiraatira souhaite que la Polyn.ésie, Te Ao maohi, devienne u n
Etat indépendant et souverain, libre et démocratique, respectueux de toutes les
libertés. Le Président du Tahoeraa ne manquera pas de ressortir des citations
d'hommes politiques qui ont combattu l'indépendance et le Tavini Huiraatira avant
de les rejoindre.
MJT
Ce fut notamment mon cas. Je pensais en effet, à tort, que nous ne serions
jamais prêts pour l'indépendance et que celle-ci nous conduirait
irrémédiablement vers le chaos et la misère.
La peur de l'avenir et du changement engendre toujours des réflexions et
des conclusions excessives.
Au début des années 70, Monsieur Gaston Flosse ne fustigeait-il pas
l'autonomie interne allant même jusqu'à la représenter par une tête de mort sur

427/9 6
des affiches ? En 1976, soit deux ans avant qu'il ne présente une proposition de loi
portant statut d'autonomie interne, ne déclarait-il pas : "L'autonomie interne est
l'antichambre de l'Indépendance." Ne fut-il pas, ensuite, l'un des plus fervents, sinon
le plus fervent défenseur de l'autonomie interne ?
Aujourd'hui, Monsieur Flosse fustige l'Indépendance. Personne ne sera
réellement étonné si, dans quelque temps, il en devenait, lui-même, un ardent
défenseur. N'a-t-il pas déclaré en réunion publique : "C'est moi qui détiens les clés de
l'Indépendance. Ce n'est pas Oscar Temaru !"
Ceux qui ont pu l'approcher et discuter avec lui, en privé savent, de par les
réflexions qu'il tient, qu'il est en réalité un indépendantiste caché.
Nous n'avons donc pas de leçons de morale politique à recevoir d'un tel
personnage qui a transformé le territoire en un véritable "fonds de commerce" à
des fins politiques et personnelles.
Il est temps que le Président de la Polynésie ne soit plus un simple chef de
parti élu par ses pairs au sein de cette Assemblée, mais un véritable metua qui soit
élu au suffrage universel direct par toute la population polynésienne. Seule la
souveraineté de notre fenua permettra une telle réforme institutionnelle qui est
souhaitée par tous les Polynésiens désireux d'un Président impartial et légitime.
Il ne faut cependant pas nier l'apport de l'Autonomie à l'évolution de nos
institutions. J'ai moi-même contribué à l'amélioration du statut de 1990 après avoir
participé aux réformes statutaires de 1977, 1984 et 1990.
L'Autonomie a été une préparation à l'indépendance de la Polynésie.
Par certains aspects, celle-ci dispose d'institutions qui en font d'elle u n
"quasi-Etat" :
- un Gouvernement avec un Président et des Ministres,
- une Assemblée délibérante,
- des compétences spécifiques,
- un emblème, un drapeau, un hymne, une langue.
La pratique du statut de l'autonomie ne peut donc que préparer à la
souveraineté.
Pour le Tavini Huiraatira, il ne peut y avoir de développement réel et
durable, sans souveraineté.
L'autonomie n'est pas la panacée à nos problèmes de développement et elle
ne défend pas les Polynésiens dans ses intérêts fondamentaux. On peut même
parler d'échec de l'autonomie.
L'ECHEC DE L'AUTONOMIE
Si l'on fait le bilan de l'autonomie en Polynésie, on peut dire que, malgré des
avancées significatives aux plans économique et social, la Polynésie aborde
désormais l'après-CEP avec des handicaps structurels que le statut d'autonomie n e
peut malheureusement compenser.
En effet, l'élévation artificielle du niveau de vie des Polynésiens ne peut
masquer les effets négatifs et pervers de l'implantation du CEA/CEP : l'exode
insulaire massif sur Tahiti, l'abandon du secteur primaire, l'hypertrophie du
secteur tertiaire, la généralisation et l'expansion considérable en quelques années
des problèmes de l'emploi, de l'éducation, de la formation professionnelle, du
logement, de la circulation, de l'assainissement, du traitement des déchets

428/9 6
ménagers, des pollutions diverses, de l'acculturation, de délinquance, de santé
publique, etc.
Le statut d'autonomie interne a toujours été contesté par l'Etat dans
l'application des compétences du Territoire. Recours devant le Tribunal
Administratif, le Conseil d'Etat et finalement modifications successives par le
Parlement français de ce statut ont enlevé toute crédibilité à l'autonomie
polynésienne.
Pire, le statut d'autonomie "tout court" de 1996 est en net recul par rapport
aux statuts précédents d'autonomie interne de 1990, 1984 et même 1977.
Il ne défend absolument pas nos intérêts fondamentaux dans les domaines de
la langue, de l'emploi, des ressources de la mer, des ventes des terres, et des
conventions internationales. Or, le statut devrait être, avant tout, un outil au
service du développement.
Ainsi, la langue tahitienne n'est p!us langue officielle au même titre que 1 e
français, alors que cette disposition existait depuis 1980 avec Francis SANFORD. Or,
sans sa langue, un peuple n'existe pas.
Le Conseil constitutionnel a également rappelé que l'Etat français, et lui
seul, détient la souveraineté sur la zone économique maritime exclusive des
200 milles et sur tout le domaine public maritime du Territoire (des 12 milles, des
rades et les lagons...). Ce rappel solennel pose notamment le problème de la
recherche et de l'exploitation des matières premières stratégiques, comme le
cobalt, existant dans nos eaux. L'Etat français est seul compétent. En matière de
pêche, la France a délégué sa souveraineté à l'Union Européenne. Que se passera-til
lorsqu'un pays de l'Union Européenne désirera venir pêcher dans notre ZEEqui
est, en fait, celle de la France ? Le Statut est muet à cet égard et il sera difficile au
gouvernement territorial de s'opposer à une telle exploitation.
Par ailleurs, notre statut d'autonomie (malgré la modification de l'article 74
de la Constitution française obtenue en 1992) ainsi que les lois françaises n e
peuvent absolument rien contre la supprématie du droit européen.
Le libre établissement des français métropolitains en Polynésie entraîne,
ipso facto, le même droit pour les autres européens, citoyens de l'Union
Européenne, au nom de la règle de la non-discrimination entre les européens,
règle rappelée en 1990 par la Cour de Justice Européenne.
A quoi servent alors toutes nos politiques en matière d'emploi, d'éducation,
de formation professionnelle, et de "planning" familial, si, parallèlement, la
Polynésie est devenue une véritable passoire, dans le domaine de l'immigration
européenne et métropolitaine ? Ce phénomène de passoire est accentué par le
niveau faible des tarifs aériens et la suppression de l'obligation du rachat du billet
de retour. Rien dans le statut d'autonomie de la Polynésie ne peut défendre les
Polynésiens de ces risques réels et potentiels d'invasion européenne et
métropolitaine qui sont aussi un risque pour l'exercice même de la démocratie.
Dans le dernier statut de 1996 d'autonomie, le conseil des Ministres du
Territoire a également perdu tout pouvoir pour autoriser, refuser ou préempter
dans tout ce qui concerne les transferts immobiliers.
Désormais, les ventes des terres en Polynésie sont totalement libres. Bientôt,
les Polynésiens seront étrangers sur leurs propres terres, obligés par les
difficultés économiques et financières héritées de l'ère CEP, de vendre leurs terres
aux plus offrants, qui seront, le plus souvent, des étrangers, des européens ou des
métropolitains. Là aussi, le statut d'autonomie s'avère un échec total, incapable de
défendre les intérêts premiers des Polynésiens. Un peuple sans terre est un peuple
sans âme, sans racine.

429/96
Enfin, les compétences statutaires durement arrachées à l'Etat sont
régulièrement remises en cause, modifiées et supprimées, par les traités et les
conventions internationales signées par la France, le Territoire n'étant même pas
consulté au préalable par l'Etat français.
Ces quelques exemples significatifs démontrent, si besoin est, que seule la
souveraineté pleine et entière de notre fenua, Te Ao Maohi, réclamée par le Tavini
Huiraatira, donnera enfin aux Polynésiens, aux maohi, toutes les compétences et
tous les leviers de commande nécessaires à la défense de leurs intérêts essentiels e t
au véritable développement durable de la Polynésie et ce, dans le partenariat, la
coopération, l'amitié et le respect mutuel avec la France et tous les pays du monde.
Il n'y a pas de véritable développement durable, aux plans économique,
social et culturel, sans souveraineté.
LES RAPPORTS FRANCE-POLYNESIE
II faut absolument que soient redéfinis les rapports entre l'Etat français et
la Polynésie.
Nous sommes maintenant dans l'après-CEP, dans une situation économique,
sociale et financière, totalement différente du passé. Tout est remis en cause.
La France est devenue une puissance nucléaire de premier plan, après avoir
effectué dans l'environnement polynésien des essais nucléaires aériens et
souterrains qui n'ont pu avoir que des conséquences négatives sur
l'environnement et la santé des Polynésiens. Le CEA/CEP a modifié profondément
l'économie polynésienne, les modes de vie de la population, les équilibres fragiles
existant entre Tahiti et les Iles, entre les classes sociales et même les générations.
La France doit accepter le principe de sa responsabilité morale, historique,
politique et financière vis-à-vis de la Polynésie, de ses élus, de ses habitants et des
générations futures.
Cette responsabilité de l'Etat doit se substituer à la notion de solidarité. Celleci
devrait néanmoins subsister car il est difficile d'effacer le sacrifice des
Polynésiens durant les deux guerres mondiales dans la lutte pour la libération et
l'indépendance nationale de la France. Ce "sacrifice des Polynésiens" est devenu
effectif entre 1963 et 1996 pour la mise au point de l'arme atomique française.
Le Tavini Huiraatira est fier d'avoir contribué, par son combat politique à
l'arrêt des expérimentations nucléaires françaises dans le Pacifique.
Il se battra désormais pour faire reconnaître à la France sa responsabilité
vis-à-vis de la Polynésie.
C'est la raison pour laquelle le Tavini estime que la France, après avoir
terminé ses essais nucléaires, ne doit pas abandonner la Polynésie, (avec deux
poubelles nucléaires, Moruroa et Fangataufa) tel un vulgaire citron pressé ! Le
chantage à la rupture du "pipe-Une" est absolument indigne d'un grand pays
comme la France.
La Polynésie a hérité d'une économie artificielle dont les structures de base
ont été fragilisées par l'implantation du CEA/CEP. Il est normal que l'Etat français
intervienne, au titre de sa responsabilité, pendant encore plusieurs années après
l'arrêt des essais, afin que la Polynésie retrouve progressivement un équilibre e t
une compétitivité en matière économique susceptibles de générer les ressources
financières, et ce, quelle que soit l'évolution institutionnelle de la Polynésie.

430/96
Au-delà d'un simple contrat de Plan ou contrat de Développement ou même
de ce Pacte de Progrès, insuffisant et dévoyé, la Polynésie a besoin d'un véritable
Plan Marshall de Développement, car notre économie doit être revitalisée e n
profondeur.
LE DEVELOPPEMENT AVEC LA SOUVERAINETE
II est courant d'entendre que le développement économique et social de la
Polynésie n'est possible qu'avec un statut de Territoire d'Outre-Mer (TOM), voire
même de département d'Outre-Mer (DOM) et qu'une Polynésie indépendante et
souveraine ne pourra jamais assurer à la population polynésienne le bien-être
nécessaire.
Cette propagande anti-indépendantiste est savamment distillée par une
certaine presse, une certaine classe politique conservatrice, et une partie de la
population attachée à d'anciens privilèges. Certains élus n'hésitent pas, non plus,
à brandir le spectre de l'arrêt total des aides et des transferts financiers de la
France, en cas d'indépendance de la Polynésie.
Le Tavini Huiraatira s'inscrit en faux contre cette campagne d'intimidation
et de désinformation de la population. Il ne partage nullement ce pessimisme
affiché par les tenants du système nécolonial actuel qui permet à la France de
conserver, dans ses possessions, la Polynésie, sans lui donner véritablement tous
les moyens de son épanouissement et de son développement économique, social et
culturel.
Une Polynésie indépendante et souveraine est-elle viable économiquement
et donc socialement ?
Oui, absolument ! répond le Tavini Huiraatira.
Le rééquilibrage économique de la Polynésie de l'après-CEP est parfaitement
possible avec l'utilisation de tous les leviers de commande provenant de la
souveraineté.
Cet objectif de rééquilibrage économique et financier intègre, bien
entendu, un partenariat logique avec la France comme avec d'autres pays, ainsi
qu'une réduction progressive de la dépendance de la Polynésie par rapport aux
transferts publics de l'Etat français. Il suppose aussi la garantie de la valeur de
notre monnaie par une devise forte qui peut toujours être le franc ou plus tard
l'EURO.
Quels sont les moyens de ce rééquilibrage économique et financier de la
Polynésie de l'après-CEP ?
1) II s'agit, tout d'abord, de mettre en oeuvre la responsabilité de l'Etat vis-à-vis de
la Polynésie et des générations futures, par l'utilisation à des fins productives, des
interventions compensatoires de l'Etat au titre des effets directs et induits du CEA-
CEP sur la Polynésie, et ce, dans le cadre d'un véritable Plan Marshall de
Développement.
2) II s'agit, ensuite, de mobiliser l'épargne locale pour l'investissement local afin
de créer les emplois nécessaires à notre population et surtout à notre jeunesse.
3) II s'agit enfin de développer rationellement toutes nos ressources locales, toutes
nos ressources propres, celles de la terre, de la mer, du tourisme en respectant
cependant l'homme et son environnement.
D'ici l'an 2000 - 2003, il est tout à fait possible de réduire de 15 % à 50 % notre
taux de dépendance, ce qui veut dire que 50 % de nos besoins seraient couverts par
les ressources provenant de nos activités locales.

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D'ici l'an 2015, le développement de nos ressources propres devrait
permettre d'équilibrer notre balance des échanges avec l'extérieur sans faire
appel aux ressources financières provenant de l'injection des transferts publics de
l'Etat français qui devraient d'ailleurs diminuer progressivement.
L'acquisition de la souveraineté pleine et entière par la Polynésie permettra
la mise en valeur systématique et rationnelle de toutes nos potentialités, par
l'utilisation de toutes nos compétences et la mise en oeuvre d'une coopération
franche avec la France, l'Europe, les pays de la zone du Pacifique et tous les pays
du monde qui le souhaitent, sans oublier les différentes organisations
économiques et financières internationales.
Il faut impérativement que soit mis en place un plan d'accompagnement q u i
soit, comme je l'ai dit tantôt, un véritable "Plan Marshall de Développement"
dépassant, par son ampleur, sa qualité et sa durée, le Pacte de Progrès et le Pacte
sur l'après-CEP (maintien des flux financiers à hauteur de 18 milliards sur 10 ans).
Ce Plan de Développement, élaboré en concertation avec l'Etat français, aura
pour objet, non pas de remplacer la "rente atomique" par un complément de "rente
administrative civile" mais plutôt de planifier dans le temps la réduction
progressive des transferts et leur orientation vers des activités susceptibles de
procurer des ressources en devises nécessaires au rétablissement d'un équilibre
des échanges de biens et services, en même temps que seraient réduits
progressivement les coûts de fonctionnement du secteur public et encouragées les
activités du secteur privé tournées vers l'exportation de biens ou services.
Il s'agit également de mobiliser l'épargne locale pour l'investissement e n
Polynésie.
Chaque année, les ménages et les entreprises de Polynésie épargnent plus
qu'ils n'investissent.
La différence représente une "fuite d'argent pour l'économie locale : des
sommes d'argent importantes, énormes sont placées, investies ailleurs : en Franc e,
sous formes de placements financiers ou immobiliers à Paris, à Hawaï, e n
Californie, au Chili, en Australie, en Nouvelle-Zélande... Ces sommes ont atteint le
chiffre de cinquante milliards de F CFP par an, dans les cinq années passées, ce qui
représente, en comparaison, une proportion importante des tansferts nets publics
de l'Etat français injectés, chaque année, en Polynésie (environ 80 milliards de
F CFP en moyenne).
Le système bancaire ne recycle pas localement, sous forme de prêts, l a
totalité de l'épargne locale des entreprises et des particuliers qui atteignait, e n
1994, le chiffre de 151,7 milliards de francs CFP.
Les banques ont placé en France métropolitaine l'excédent des dépôts reçus
par rapport aux crédits accordés localement. Cet excédent est appelé par l'IEOM,
dans ses statistiques, "avoir hors-zone d'émission des établissements de crédits
locaux". Il était de 59 milliards de francs CFP en 1993.
L'épargne locale privée dépasse l'investissement privé local et la différence
se retrouve, le plus souvent, investie ou placée, en France métropolitaine ou
ailleurs, contribuant ainsi à créer des emplois à l'extérieur... et non en Polynésie !
Les conclusions de cette situation sont les suivantes :
* II n'existe pas une grande confiance des entreprises, des particuliers et
donc de la population dans les projets locaux en Polynésie, ce qui explique le fort
niveau de l'épargne en Polynésie.

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* Les banques locales, elles-mêmes, n'ont pas confiance dans les projets
locaux et préfèrent "serrer la vis" aux entreprises et recycler l'excédent des dépôts
sur le marché monétaire français.
* II faut lutter contre cette fuite de capitaux polynésiens à l'extérieur, non
par des mesures contraignantes inefficaces, impopulaires et le plus souvent
illégales, mais par des formules attractives simples destinées à favoriser
l'investissement local et qui rassurent l'épargnant sur la rentabilité réelle et
immédiate de ces formules d'investissement ou de placement.
* II suffirait que toute l'épargne locale, des ménages et des entreprises,
s'investisse localement pour que les transferts publics nets (civils et militaires) de
l'Etat français soient très largement compensés et peut être même au-delà. Le
complément des ressources financières extérieures procurées par les dépenses des
touristes, les exportations, les revenus des retraites et pensions versées e n
Polynésie, suffira largement à équilibrer la balance des échanges extérieurs de la
Polynésie.
Tel est l'objectif du Tavini Huiraatira qui affirme de nouveau que la
Polynésie indépendante et souveraine est parfaitement viable économiquement.
Pour mobiliser l'épargne locale et la transformer en investissements locaux
créateurs d'emplois et de richesses, le Tavini Huiraatira propose les mesures
suivantes qui nécessitent, cependant, au préalable, une volonté politique affirmée
des pouvoirs publics et une adhésion de la population et des agents économiques à
une telle politique, c'est-à-dire la confiance.
1 - L'émission d'un grand emprunt auprès du public (au lieu d'emprunter
aux banques et à la C.P.S.) à un taux plus rémunérateur que les placements
d'épargne dans les banques.
Cet emprunt servira en priorité aux grands travaux d'infrastructures de
Tahiti et des archipels. Au moment du remboursement, les sommes reversées iront
aux ménages polynésiens plutôt qu'aux caisses prêteuses métropolitaines.
Ce grand emprunt public peut évidemment venir en complément des
emprunts classiques auprès des organismes bancaires prêteurs habituels. Il
nécessite la confiance de la population, des entreprises et des ménages, dans la
capacité du gouvernement à rembourser cet emprunt.
2 - La constitution d'un organismé'intervention privilégié de la puissance
publique polynésienne associée à des partenaires publics et privés.
Il s'agirait, en l'occurrence, de la mise en place d'une véritable Société de
Développement, d'une Société Polynésienne d'Investissement dont les actions
seraient diffusées dans le public, contribuant ainsi à faire de cette société la
société des polynésiens, des maohi. Les partenaires de cette société, outre 1 e s
souscripteurs privés, devraient être la puissance publique polynésienne, l'Etat
français s'il l'accepte à travers une institution financière comme la Caisse
Française de Développement (CFD), la SOCREDO (notre banque locale de
développement), les autres banques locales, la Chambre de Commerce et
d'Industrie (CCISM), la C.P.S., les société d'assurances, les grands groupes privés
installés en Polynésie, des entreprises locales telles que Air Tahiti, etc..
L'objet de cette Société de Développement serait :
* d'une part, de renforcer la structure financière des entreprises présentant des
projets d'investissements dont l'intérêt sera reconnu ; ces entreprises peuvent
être des P.M.E., car la réalisation de micro-projets est essentielle pour le
développement de la Polynésie. La Société de Développement pourra participer
temporairement au capital ou au financement des projets de ces entreprises dans

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!a phase de démarrage et en sortir, lorsque la situation des entreprises concernées
!e permettra ;
* d'autre part, de participer aux différents programmes de développement des
ressources propres : tourisme, pêche, perliculture, pisciculture, aquaculture,
agriculture, élevage, artisanat, industries, transports, énergies, zones
industrielles...
Les ressources de cette société de Développement peuvent être aisément
trouvées dans :
* la mobilisation de l'épargne locale : l'emprunt public fournira des obligations
remboursables avec un taux d'intérêt garanti ;
* la mobilisation des capitaux métropolitains intéressés par les différents systèmes
de défiscalisation offerts pour la Polynésie ;
* les financements européens ;
* le drainage des capitaux sur d'autres marchés intéressés par un produit sérieux,
garanti, même à faible rentabilité ;
* la défiscalisation de résultats ou la reconversion de taxations existantes
(banques, assurances..,).
Afin de répartir les risques et de ne pas interférer dans les interventions
traditionnelles des établissements financiers, la mobilisation de ces ressources se
ferait de deux manières :
* souscription au capital de sociétés présentant des projets éligibles, avec
possibilité de cession prioritaire aux promoteurs,
* mise en place de prêts participatifs (propres ou consortiaux).
Cette société devra être dirigée par des professionnels de la gestion mais
avec une concertation étroite avec les pouvoirs publics pour faciliter l'émergence
et le succès des projets concourant au développement économique.
La structure de cette société devra être très légère pour limiter au maximum
les frais de gestion. Les banques partenaires assureront le relais de cette société
pour les prêts et les différents placements des titres de souscription et des
emprunts obligataires.
Grâce à une telle société de Développement, nombre de projets valables et
viables pourront enfin se réaliser plus facilement et plus rapidement.
En effet, ces projets n'arrivaient pas à se concrétiser, faute d'assise
financière suffisante pour leur permettre l'accès aux financements bancaires
traditionnels à moyen et long terme et leur assurer un équilibre d'exploitation, du
moins au cours des premières années, qui ne soit pas trop alourdi par les charges
financières.
Il s'agit enfin de développer nos ressources propres que sont le tourisme et
les ressources de la mer et de la terre.
Prenons le tourisme.
A l'horizon 2000 - 2005,
avec 250 000 touristes fréquentant nos unités hôtelières, l'apport en devises sera
de 40 milliards de F CFP soit la moitié environ des transferts annuels nets civils et

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militaires de l'Etat en Polynésie. Ceci suppose la construction de 2 000 chambres
supplémentaires.
A l'horizon 2010 - 2015,
il est possible d'extrapoler le chiffre de 500 000 touristes ce qui nécessitera une
offre de 9 000 chambres et générera un apport annuel en devises de 80 milliards de
F CFP, soit l'équivalent de la moyenne actuelle des transferts civils et militaires de
l'Etat français en Polynésie.
A plus long terme, la Polynésie pourra accueillir 800 000 à 1 000 000 de
touristes ce qui générera des recettes en devises qui lui assureront sa totale
indépendance économique sans sacrifier pour autant son environnement et sa
culture.
En matière touristique, il s'agit de cibler à la fois la clientèle américaine, la
clientèle japonaise et chinoise, la clientèle européenne, ia clientèle australienne
et néo-zélandaise.
LA TAILLE DES HOTELS
ne devrait pas dépasser les 150 à 200 chambres pour respecter l'environnement et
obtenir un coefficient moyen de remplissage correct.
LE STYLE ARCHITECTURAL DES HOTELS
doit respecter la tradition polynésienne, les matériaux insulaires (bambou,
cocotier, pandanus, etc.) car c'est un tel produit que recherche la clientèle
touristique internationale.
IL FAUT PRIVILEGIER
également un tourisme axé sur la découverte des sites archéologiques, témoins de
l'ancienne culture polynésienne, sur la découverte de nos vallées, de nos rivières,
de nos cascades, de nos montagnes...
LE TOURISME DOIT INTERESSER TOUS LES ARCHIPELS
Tahiti, Moorea, les Iles Sous-le-Vent (Bora-Bora, Huahine, Raiatea, Tahaa, Maupiti)
sont, bien sûr, les destinations à développer en priorité. Mais, il faut également
intensifier les efforts en faveur des Tuamotu (Rangiroa, Manihi, Tikehau sont déjà
bien connus) des Gambiers, des Australes et des Marquises car le tourisme doit
profiter à tous les archipels de la Polynésie.
AVANT L'IMPLANTATION DEFINITIVE D'UN HOTEL
il faut réaliser des études et des enquêtes socio-économiques et culturelles
préalables afin d'éviter que le précédent de l'hôtel Méridien sur le site de Nuuroa
(dit Rivnac) à Punaauia ne se reproduise. Il est absolument inacceptable de
construire un hôtel sur des vestiges archéologiques ou sur un cimetière, qu'il soit
ancien ou récent.
UNE REFORME FONCIERE
(aménagement de l'indivision) s'avère nécessaire pour favoriser l'aménagement
du territoire, aux fins touristique, agricole, commerciale ou d'habitation.
COMPTE TENU DE L'APATHIE
de l'investissement privé, le Tavini est favorable à l'intervention de la puissance
publique pour faire des sociétés d'économie mixte ou une société d'investissement

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polynésienne à même de réaliser des complexes hôteliers dont la gestion pourrait
être ensuite confiée à des professionnels du tourisme, si possible locaux, ou des
chaînes internationales confirmées.
LE TAVINI ESTIME
que les sites du "Tahiti Village" et du "Bel Air" à Punaauia doivent être
prioritairement offerts à l'investissement hôtelier à Tahiti.
TOUS LES INVESTISSEMENTS HOTELIERS
doivent être défiscalisés afin d'attirer les capitaux locaux ou extérieurs et abaisser
le coût de la construction en vue d'une rentabilité minimale de l'investissement.
LE RECRUTEMENT DANS LES HOTELS
doit concerner essentiellement la population locale - une formation hôtelière
adaptée doit leur être dispensée. Les emplois offerts ne doivent pas être limités aux
postes de serveurs ; ils doivent concerner tous les postes de l'hôtellerie, y compris
de direction, si des qualifications existent localement. A cet égard, une école
régionale hôtelière s'avère indispensable.
LE TAVINI EST OPPOSE AU POURBOIRE
dont l'effet pernicieux est une atteinte à la dignité.
LE TAVINI SOUHAITE
que le tourisme soit un facteur de progrès social et non une cause de méfaits tels
que la prostitution, la drogue et la mafia. A cet égard, le Tavini rappelle son
opposition ferme et catégorique à l'ouverture de casinos.
L'HOSPITALITE POLYNESIENNE
doit rester une tradition du fenua pour des touristes qui respectent notre culture.
Mais notre culture ne doit pas devenir un vulgaire folklore pour touristes. Elle doit
rester authentique.
LE TAVINI SOUHAITE
que se développent des formules de "villages maohi" où culture, gastronomie,
danses, chants, artisanat, vannerie, art oratoire, soient offerts dans la pure
tradition paohi aux visiteurs de notre fenua. II serait ainsi opportun de créer une
école d'animation touristique.
LE POLYNESIEN
ne doit jamais avoir le sentiment d'être envahi par les touristes. D'où la nécessité
de rechercher un équilibre quantitatif et qualitatif dans les objectifs du tourisme
en Polynésie.
ENFIN, LE TOURISME POLYNESIEN
ne pourra se développer que si l'environnement naturel est préservé de toutes,
pollutions. Une gestion rigoureuse des lagons, des plages est nécessaire. La
politique d'assainissement des lagons de Faaa et de Punaauia s'avère prioritaire,
sans oublier, bien sûr, les autres sites.

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Plus que jamais, l'image d'une Polynésie dénucléarisée doit être restaurée. Hélas,
les dégâts du CEA/CEP seront difficiles à effacer. Cela constituera le frein le plus
important au développement du tourisme polynésien.
TOUT ETAT INDEPENDANT
souhaite avoir sa propre compagnie aérienne. Mais, le Tavini n'est pas favorable à
une compagnie aérienne internationale polynésienne dans le contexte difficile de
la conjoncture mondiale actuelle. Les risques sont trop importants à l'échelle de 1 a
Polynésie. Il ne faut pas confondre politique de développement avec politique de
prestige. Le Tavini préfère que la concurrence internationale soit mise en oeuvre
pour attirer les meilleures compagnies aériennes du monde. Une politique
favorable au personnel navigant polynésien sur les compagnies autorisées à
desservir la Polynésie doit être mise en place. En tout état de cause, le Tavini reste
ouvert à toute proposition de "joint-venture" pour créer une compagnie aérienne
régionale associant la Nouvelle-Calédonie et les Etats insulaires indépendants du
Pacifique Sud.
ENFIN, LA POLITIQUE DES BAS TARIFS AERIENS
ne doit pas servir à favoriser une immigration française et européenne qui
pourrait envahir le marché local de l'emploi et créer ainsi des troubles socioéconomiques
et politiques graves.
TA
Notre destination touristique est très chère, par rapport à d'autres
marchés. Il faut donc veiller à une politique attractive des prix : chambres
boissons, restaurations, taxis, produits artisanaux, services divers... pour rendre le
produit polynésien compétitif.
Il faut, bien sûr, continuer à intensifier la politique de promotion de la
destination "Tahiti et ses îles" et surtout celle des produits touristiques (circuits e n
"package" avec voyages et hôtels compris...) sur les marchés porteurs que sont les
USA, le Japon, l'Europe, l'Asie du Sud-Est, sans oublier le Pacifique Sud où nous
devons repositionner notre image en Australie et en Nouvelle-Zélande ternie par
les essais nucléaires français.
La préservation de notre environnement naturel, de notre patrimoine
culturel et de la qualité de notre accueil sont les atouts maîtres de notre
développement touristique. Ces valeurs doivent être inculquées à la population et à
nos jeunes dès l'école.
Le tourisme si important soit-il, ne doit pas constituer le seul secteur
d'activité prioritaire de développement de la Polynésie de demain.
L'AGRICULTURE
Dans cette perspective, l'agriculture doit retrouver ces lettres de noblesse.
Avant l'arrivée du CEP, l'agriculture constituait l'activité de base de
l'économie polynésienne.
L'installation du Centre d'Expérimentation du Pacifique a littéralement
détruit le secteur primaire, vidé de ses éléments les plus actifs, attirés par les
emplois générés sur les sites et à Tahiti par l'économie de la bombe atomique.
Ainsi, entre 1956 et 1988, la proportion d'actifs agricoles est passée de 50 %
à 9 % du total des actifs polynésiens.

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La modification des habitudes alimentaires et l'augmentation des revenus
ont entraîné une forte demande de produits agricoles et agro-alimentaires que
l'agriculture polynésienne n'a pu satisfaire.
Cette forte demande de consommation n'a pu être satisfaite que grâce au
recours massif à l'importation (17 milliards de francs CFP soit 80 % des besoins
alimentaires de la Polynésie)
La Polynésie doit importer pratiquement tout le café qu'elle consomme
(840 tonnes) alors qu'elle en exportait 115 tonnes en 1960 ; les exportations de
vanille préparée se sont limitées à 10 - 15 tonnes (en 1993 - 1994) alors qu'elles
atteignaient 223 tonnes en 1961. Cette régression spectaculaire est due aux effets
pervers du CEP.
Bien que l'agriculture ait connu un déclin important, elle reste néanmoins
un secteur porteur d'espoirs en termes d'emplois et de productions pouvant se
substituer à une grande part de nos importations, car il faut le rappeler,
l'agriculture polynésienne, c'est 13 000 actifs (sur une population active de 64 000
personnes) répartis au sein de 5 600 exploitations agricoles, à caractère familial,
pour l'essentiel. La part des terres cultivées représente 7,5 % en Polynésie contre
10 % au Vanuatu, 13 % à Fidji, 22 à Guam, 42 % aux Samoa Occidentales, 31 % e n
Guadeloupe, 35 % en Martinique, 22 % à la Réunion et 35 % en France.
Les obstacles majeurs au développement agricole en Polynésie sont, bien
sûr, le relief des surfaces cultivées peu adaptées à la micalisation, le coût des
terrains, leur éloignement, leur dispersion par rapport au centre de
consommation, le régime d'indivision, un faible équipement en route d'accès aux
zones agricoles, une absence de main-d'oeuvre motivée, une absence totale de
politique d'aménagement du Territoire, une absence de marché de gros, une
mauvaise organisation de la profession.
Le Tavini Huiraatira souhaite refaire de l'agriculture une activité de base
de l'économie polynésienne. Les objectifs qualitatifs de l'agriculture
polynésienne doivent tendre vers la recherche de l'indépendance économique, ou
plus précisément, vers la réduction de l'indépendance économique de la Polynésie,
vis-à-vis de l'extérieur et des archipels, vis-à-vis de Tahiti, créer des emplois et
fixer la population des archipels sur place, lutter contre l'exode insulaire sur
Tahiti, développer le tourisme, protéger l'environnement, car le Tavini est
favorable à une agriculture orientée vers une auto-suffisance alimentaire de base
au sein de chaque archipel.
Les possibilités d'exportation illimitées s'offrent à certaines productions
locales telles que :
- la vanille,
- les fleurs,
- certains fruits tels que l'ananas.
La culture de la vanille polynésienne doit être développée avec tout le
soutien technique et commercial de la puissance publique car elle est une des
réelles chances d'exportation de notre fenua, sans limitation de quantités. Elle
procurera de nombreux emplois et des revenus plus qu'acceptables aux jeunes
agriculteurs qui auront des parcelles même de superficie moyenne à exploiter. Le
plan adopté par le SIVOM des ISLV offre, à cet égard, des perspectives
prometteuses.
Notre ananas est le résultat de mutations génétiques. La variété "Queen
Pomare" n'est pas adaptée pour la conserve mais pour le marché du fruit frais.
L'ananas n'est pas atteint par la mouche des fruits. 11 est donc parfait pour

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l'exportation, notamment sur le marché des U.S.A. La production locale destinée à
là consommation locale peut être notablement augmentée si l'on prend des
mesures élémentaires telles que la distribution deux fois par semaine d'ananas
frais dans nos cantines scolaires. Au lieu de 120 hectares fournissant 4 500 tonnes
pour une centaine de famille d'agriculteurs, cette mesure nécessiterait au
minimum 500 hectares pour satisfaire cette demande nouvelle, soit donc un total de
500 familles d'agriculteurs. Les domaines territoriaux aux IDV et ISLV peuvent être
utilisés pour la culture de l'ananas.
A l'instar de HAWAII, on peut récolter la goyave qui pousse naturellement
pour diverses applications : purée (congelée), pâtes de fruits, confitures,
marmelades, jus de fruits...
Le Taro de Polynésie peut s'exporter sur la Nouvelle-Zélande et Hawaii, à
raison de 5 tonnes/semaine.
La Nouvelle-Zélande est une forte consommatrice de bananes.
Pourquoi un tel débouché n'intéresserait-il pas nos productions si elles
sont organisées ?
Quant à la culture des fleurs, pour l'exportation, elle ne connaît pas de
limitations. Donc, l'agriculture peut être un facteur d'auto-suffisance alimentaire
pour les archipels, en substitution de certaines importations agricoles ou agroalimentaires
et elle réservera à l'exportation des produits à haute valeur ajoutée
comme la vanille, le monoï, les cosmétiques, les fleurs, l'ananas.
LA PECHE
Nous savons qu'avec sa zone économique, la France est la troisième
puissance maritime mondiale. Avec plus de 5 millions de kilomètres carrés, la zone
économique polynésienne recèle, selon la biomasse moyenne évaluée par
l'ORSTOM et la Commission du Pacifique Sud, une capacité d'exploitations de 87 000
tonnes avec une limite inférieure de 53 000 tonnes et une limite maximale de
143 000 tonnes.
A partir de cette estimation de biomasse, l'évaluation grossière des
tonnages prélevables se situe entre 25.000 et 70.000 tonnes par an.
60 %.
Dans cette évaluation, la zone des Marquises représente à elle seule, près de
En 1994, le volume des exportations (185 tonnes) est resté faible par
rapport à la production commercialisée.
Ce phénomène trouve son explication principale dans le développement
important de la consommation de poissons sur le Territoire. Les tonnages produits
sonts actuellement insuffisants, pour honorer les contrats à l'exportation. D'autres
facteurs tels que la mise en fonctionnement, fin 1994 seulement, des
infrastructures liées au port de pêche, la baisse du dollar US, ont fait que les
exportations n'ont pas encore connu de développement important.
Les objectifs et les idées forces du Tavini en matière de pêche sont les
suivantes :
- en matière de pêche hauturière à l'horizon 2005, l'objectif de
11 000 tonnes, dont 5 000 tonnes à l'exportation sont tout à fait envisageables avec :
* 1 000 tonnes en frais (20t/semaine),
* 4 000 tonnes en congelé.

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Le nombre d'emplois directs (embarqués) est fixé à 1 000 personnes, ce qui
générera 1 800 emplois indirects, sur un total de 2 800 personnes impliquées dans
la filière.
Un tel objectif de production suppose la mise en flotte complémentaire
d'une cinquantaine de navires d'ici l'an 2005.
Le Tavini Huiraatira est opposé aux accords de pêche avec les armements
étrangers (japonais, coréens, américains, chinois, russes, européens).
Les accords de pêche entre la France et le Japon ou la Corée du Sud ont
permis de mieux connaître notre ZEE, mais ils sont contraires, désormais, aux
intérêts de la Polynésie et des pêcheurs polynésiens.
LE TAVINI AFFIRME
que les armateurs et les pêcheurs polynésiens doivent avoir l'exclusivité de la
pêche dans les eaux polynésiennes, (eaux territoriales et ZEE comprise).
Les accords avec les sociétés de pêche françaises ou étrangères doivent
être l'exception et sous la forme de "joint-venture" où les intérêts polynésiens
seront toujours majoritaires.
L'exploitation et l'exploration de la ZEE, maritime des 200 miles ne pourront
se faire, dans le sens des intérêts polynésiens, que si la souveraineté sur la ZEE et
les eaux territoriales est dévolue au peuple polynésien, au peuple maohi, à un état
libre, souverain et indépendant.
L'AQUACULTURE
L'aquaculture, malheureusement, a été le grand délaissé du gouvernement
territorial. La production de chevrettes est passée de 18 tonnes en 1990 à 8 tonnes
environ en 1994. Or, l'aquaculture a atteint un stade de développement
scientifique et technique élevé qui lui permet d'envisager la fourniture e n
produits frais du marché local, tant en ce qui concerne les crevettes que certains
types de poissons.
L'aquaculture contribue à l'auto-suffisance alimentaire, l'exportation,
compte tenu de la surface terrestre insuffisante, reste, pour l'instant, aléatoire,
notamment en raison de la concurrence d'autres pays y compris la Nouvelle-
Calédonie.
Il faut faire de l'aquaculture un facteur d'autosubsistance de la population
polynésienne, à des conditions de prix raisonnables. Il faut renforcer la
coopération scientifique financière et commerciale entre la Polynésie et les
organismes de recherche français, américains, japonais et chinois et il faut
utiliser le procédé de l'E.T.M, (Energie thermique des Mers) pour la remontée e n
surface d'eaux profondes chargées en planctons et oligoéléments pour le
développement de l'aquaculture. II convient de coopérer avec la France, l'Europe,
les USA, le Japon et Taiwan pour installer en Polynésie une usine E.T.M. qui
produira à la fois énergie électrique et aquaculture, à l'instar de Hawaii et
Formose.
La pisciculture dans les lagons des Tuamotu et des Iles-Sous-le-Vent est u n
secteur créateur d'emplois faciles et rémunérateurs qui peut contribuer au
maintien des populations dans les îles et à l'autosuffisance alimentaire.
Lorsqu'il y a "transferts de technologie" en matière de commercialisation
de nos techniques aquacoles à l'extérieur, la Polynésie doit bénéficier de
retombées financières ou technologiques compensatoires.

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LA PERLICULTURE
C'est la première ressource d'exportation polynésienne. L'or noir de nos
lagons, la perle noire, reste l'un de nos atouts majeurs pour le développement
économique futur de la Polynésie indépendante et souveraine, à condition de
résoudre les problèmes que connaît actuellement notre perticulture tant au
niveau de la production que de la commercialisation.
La perliculture a permis le retour dans leurs îles de centaines de Paumotu
et de Raromatai. Il faut noter que la croissance de la production est plutôt le fait de
la multiplication des exploitations (concessions) que de l'amélioration de la
productivité.
L'évolution de ces dernières années est significative.
En 1995, le prix moyen au gramme, après avoir légèrement repris en 1994,
s'est de nouveau effondré. Ces fluctuations suivent de près celles du yen, la
monnaie du Japon qui achète plus de 80 % des perles de Tahiti.
Les petits producteurs souffrent beaucoup de chute des cours et ont
d'énormes difficultés à rembourser leurs emprunts bancaires, même dans le cadre
des ventes aux enchères organisées par les G.I.E.
Certains producteurs non syndiqués ont tendance à brader leurs perles à
n'importe quel prix, livrant même sur le marché des perles immatures, aggravant
ainsi la dévalorisation du produit.
La profession est mal organisée. Il y a absence de politique de marketing,
manque de professionnalisme, et aussi une anarchie de la commercialisation. Plus
de 3 500 concessions maritimes ont été accordées sur des critères, il faut le
reconnaître, exclusivement politiques (3 146 concessions aux Tuamotu-Gambiers
en 1994). Cette anarchie et ce clientélisme politique contribuent à la dégradation
de la qualité et donc du prix de la perle noire.
Le secteur de la perliculture, tout en restant une activité en expansion, doit
absolument surmonter les freins structurels qui menacent son développement.
Au plan de la commercialisation, la perle noire a du mal à conserver
l'appellation de produit de luxe. En effet, la perle noire souffre d'une perte de
confiance en raison de la baisse progressive de sa qualité moyenne et son
assimilation à d'autres perles du même type mais de qualité moyenne voire
médiocre. La perle de Tahiti subit la concurrence de la perle australienne, de la
perle indonésienne et aussi, à plus petite échelle, de la perle des Iles Cook. Il n'y a
pas de normes de qualité suffisamment reconnues officiellement et
commercialement. La promotion de la perle est très mal assurée. La perle de Tahiti
est commercialisée de façon anarchique sauf pour les gros producteurs. Il y a trop
de négociants amateurs et de spéculateurs sans scrupules sur un marché encore
fragile.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les conseillers,
l'évocation de ces ressources propres du Territoire ne doit pas nous faire
oublier la politique d'aménagement du Territoire que doit entreprendre tout
gouvernement pour mieux répartir le fruit du développement économique.

441/96
UN NOUVEAU CHOIX DE SOCIETE : LES ILES
A cet égard, le Tavini Huiraatira soutiendra avec conviction et
détermination, une politique de retour dans les îles et de revitalisation des
archipels, même les plus éloignés.
Il n'est pas sain, économiquement et socialement, que 75 % de la population
polynésienne se concentre aux Iles-du- y vent, résultat, hélas, de l'implantation du
CEA/CEP, avec tout le cortège des effets sociaux : logements insalubres, échec
scolaire, chômage, délinquance, acculturation, déclin des valeurs traditionnelles,
destruction de la famille...
Les Iles-Sous-le-Vent, les Tuamotu-Gambiers, les Marquises, les Australes
sont peu peuplées et regorgent de terres qui peuvent être utilisées pour
l'agriculture, l'élevage, la sylviculture, le tourisme, l'habitat... Les lagons et les
eaux de haute mer offrent des possibilités extraordinaires pour la pêche, la
pisciculture, la perliculture, l'aquaculture avec l'utilisation du procédé E.T.M., les
activités nautiques liées au tourismes, etc.. Des familles entières peuvent vivre
aisément, dans un cadre paradisiaque, d'une ou plusieurs activités combinées, sans
oublier une activité commerciale et administrative minimale.
C'est effectivement un choix de société nouveau que propose le TAVINI
HUIRAATIRA par le rééquilibrage démographique et économique entre Tahiti et
les autres îles.
Allons-nous continuer à vivre, du moins à TAHITI, dans un système digne
de KAFKA où l'on se lève à 5 h OO du matin pour tenter d'éviter la file interminable
de plusieurs kilomètres, aux entrées Est et Ouest de Papeete, pour se rendre au
travail ?
Est-il normal que 100 000 personnes, soit près de la moitié de la Polynésie,
soient concentrées dans une zone urbaine entre Mahina et Paea ?
Les objectifs et les idées-forces du TAVINI HUIRAATIRA sont les suivantes :
- Un rééquilibrage des populations entre TAHITI et les archipels est
souhaitable, de l'ordre de 40 % - 60 %. Toute politique d'aménagement du Territoire,
de créations d'activités économiques, de communications et d'infrastructures
allant dans ce sens doit être encouragée et soutenue par les pouvoirs publics.
- Les services administratifs et les offices territoriaux doivent être
décentralisés, c'est-à-dire délocalisés en dehors de la zone urbaine de Papeete,
pour une déconcentration urbaine indispensable.
Ainsi, le service de la Mer, I'E.V.A.A.M, le service de l'Economie Rurale,
certains services techniques ou sociaux peuvent parfaitement être implantés e n
dehors de Papeete, pourquoi pas, à Taravao, dans la presqu'île de Taiarapu ?
L'aménagement de l'indivision, non sa suppression, ainsi que la poursuite jusqu'à
leur aboutissement des opérations de cadastrage, permettront de libérer des terres
pour l'habitat, l'agriculture, l'élevage, le commerce, le tourisme, l'industrie,
notamment dans les archipels autres que les Iles-Du-Vent.
- Une politique volontariste en matière de construction de routes doit être
entreprise.
* A Tahiti, avec des routes à l'intérieur de l'île de Tahiti et aussi vers
Papeete (route de dégagement et de développement de la côte 350), avec des
solutions techniques adaptées (rocades, tunnel, contournement...) pour éviter les
goulots d'étranglement aux entrées Est et Ouest de Papeete.

442/96
* Dans ies îles autres que Tahiti et plus particulièrement aux Marquises et
aux Australes où le retard en infrastructures routières convenables est
considérable.
* Les PGA de toutes les communes doivent être mis en place e n
concertation avec les populations concernées.
îles.
- Le désenclavement des archipels doit absolument s'appuyer sur :
* la création d'emplois dans les îles afin de fixer les populations dans leurs
* des infrastructures de base (écoles, dispensaires, stades, salles o m ni -
sport...)
* le développement des moyens de communication (bateaux, avions, routes
intérieures) et de télécommunication (radio, télévision, téléphone,...).
Il faut inciter les jeunes qui résident à Tahiti et dont les familles sont
originaires des îles, à retourner dans les îles, par :
- des primes de retour dans les îles,
- des logements prioritaires mis à leur disposition ou construits
prioritairement avec des aides bancaires ou territoriales adaptées,
- des terres domaniales mises à leur disposition sous forme de baux de
longue durée,
- des formations techniques accélérées dans des domaines tels que :
l'agriculture, l'élevage, la greffe perlicole, l'aquaculture, la pisciculture, etc..
- des exonérations partielles ou totales d'impôts pendant de nombreuses
années (patentes, transactions, sociétés, CST) pour tous ceux qui créent des
activités et des emplois dans les archipels autres que les Iles-Du-Vent
- des avantages divers, des primes supplémentaires conséquentes pour tous
les fonctionnaires notamment les enseignants, les médecins, les infirmiers, les
sages-femmes, acceptant de servir la collectivité dans les archipel.
Certaines de ces mesures existent déjà, il faut les accentuer.
- des "Iles-phares" ou des "communes-phares" dans les archipels autres
que les IDV doivent créer des pôles d'équilibre permettant le regroupement
d'activités économiques, administratives, sanitaires, éducatives d'une taille
minimale.
- certaines îles, certains atolls pourraient servir d'observatoires
scientifiques ou écologiques internationaux.
- les énergies dites renouvelables (énergie thermique des mers, énergie
éolienne, énergie solaire, hydroélectricité...) doivent être développées
systématiquement.
Quant à la culture du coprah, elle doit être maintenue, car elle permet
l'entretien des cocoteraies et la préservation de l'environnement.
Elle sert de relais à une politique de redistribution des revenus et à une
injection monétaire au profit des habitants insulaires ;

443/9 6
C est l'un des éléments fondamentaux de la politique de desserte maritime
interinsulaire, grâce à la prime de transport du coprah, ce qui permet le
ravitaillement régulier de toutes les îles.
LE TAVINI HUIRAATIRA ESTIME
que la collectivité peut parfaitement accepter la revalorisation prochaine,
pourquoi pas au 1er juin 1996, du prix du kilo de coprah, sur la base de :
- 100 F au lieu de 80 F îa première qualité ;
- 60 F au lieu de 55 F la deuxième qualité ;
des ressources budgétaires le permettent bien.
Des îles et atolls doivent pouvoir être affectés exclusivement :
- soit à des zones franches d'exportations ;
- soit à des activités défiscalisées pour les résidents et habitants des
archipels éloignés ;
- soit à des activités touristiques ou hôtelières d'une importance
indéniable.
Ces propositions ne sont pas exhaustives
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les conseillers,
EN CONCLUSION
Etre "indépendantiste" ou "souverainiste" ce n'est pas être "séparatiste".
C'est plutôt être "patriote" ou "nationaliste !"
Le terme "séparatisme" revêt un sens péjoratif voisin "d'isolationniste" qui
est une notion tout à fait étrangère au projet du Tavini Huiraatira et qui est de
toute façon impossible à réaliser, puisque tous les Etats, même souverains, sont
interdépendants.
Ce que souhaite le Tavini Huiraatira, c'est l'indépendance politique.
L'indépendance économique véritable n'existe pas puisque tous les pays
vivent en interdépendance économique.
Grâce à la souveraineté et au partenariat international, la Polynésie peut
parfaitement atteindre ses objectifs de rééquilibrage économiques et financiers
sans renoncer à ses acquis sociaux.
Il faut édifier un nouveau projet de société basé sur la dignité, la
responsabilité, le travail, le partage, le respect mutuel.
Croyons en notre pays et dans sa population !
Elaborons ensemble une société polynésienne, plus forte et plus solidaire,
pluriethnique et pluriculturelle, respectueuse des libertés, de toutes les libertés
individuelles et collectives.

444/9 6
Pour terminer, je citerai cet académicien français du siècle des Lumières,
Chamfort, qui disait ceci : «La nature ne m'a point dit : ne sois point pauvre t»ou
encore moins : "Sois riche", mais elle me crie : "Sois indépendant".
oOo
- Applaudissements -
LE PRESIDENT : J'invite Monsieur Taratiera TEPA à venir exposer son
programme de gouvernement.
M. Taratiera TEPA expose son programme :
E te Peretiteni mauruuru.
E te mau tuahine, e te mau taeaè, e te nunaa no e Tuhaa Pae, e te nunaa paatoa
no Porinetia, faarii mai i te tâpaô no te aroha i te farereiraa i teie mahana, tâpaô
aroha no roto atu i to te Tuhaa Pae.
Hou aè te manaô e haere atu i nia i te tapura ôhipa e vauvauhia atu i mua ia
tatou, te hinaaro nei au e haamauruuru maitai i to tatou taeaè ia Monil TETUANUI o
ia i faahamanaô faahou nei ia tatou e, e ère e 41 o tatou e rave i te ôhipa no to tatou
nunaa, e 42 ra. O vai te 42 raa ? O te tumu nui ia.
Mai te peu e, e tapeà tàmau tatou i teie faanahoraa ta na i horoà ia tatou i teie
poipol nei, : "tià i nia, tapeà i to tatou rima, e pure ai iana" i te mau taime atoà tatou
e putuputu ai, tiàturi tatou e, e manuia te mau ôhipa atoà, e upootia te hoêraa, te
hau e te ôaôa.
la ôre tatou ia ora papu i roto i teie faanahoraa, faaruru noa ia i to tatou pahi i
te puai o te mau vero e rave rahi, e te fetoitoi o te mau are e rau te huru.
I roto i teie faanahoraa, te ite ra te nunaa no te Tuhaa Pae ia na i roto, eita e
ôre, e te ïte atoà ra te nunaa mâôhi ia na i roto.
Te hinaaro atoà nei au, i teie hora, e, na nia i te iôa o te mau taeaè : OPETA
Robert, UTIA Damas, TEHEIPUARII Tiaihau, TTNOMOE Manuarii e faatae atu â ia
ôutou e te huiraatira no te Tuhaa Pae, i to matou tâpaô aroha, e te haamauruuru
maitai atu nei matou ia ôutou paatoà o tei horoà mai i to ôutou tiàturiraa i nia i ta
tatou tapura "tamarii Tuhaa Pae" i te 12 no ME i mairi aè nei, e farererei a tatou, i
te mau taime o ta tatou e haere atu nei.
E hoa hère ma, te ora nei tatou i teie mahana i roto i te hoê oraraa hepohepo.
Eiaha no te mea, ua faaea te CEP i ta na mau tapura ôhipa io tatou nei, no te
mea ra e, te vai noa mai nei te mau viivii i raro, e i roto i te mau motu no Moruroa e
Fangataufa.
E, i te taime e mahi mai ai teie ôhipa riàrià i rapae, ua faufaa ôre te mau ï atoà
ta te Atua e horoà noa nei na tatou i roto i te moana.
E aha atu ra te faufaa no tatou e te nunaa mâôhi ?
E aha atu ra ia te faufaa i te mau ôhipa atoa no te mau ôpuaraa atoà, o ta tatou i
rave, e o ta tatou e rave a no te faahotu i te mau faufaa moana atoà io tatou nei ?
Tapura ôhipa matamua teie, oia hoi, te faaueraa ia i te fenua Farâni ia taïtaî
atu â io na ra, teie mau viivii o te àtomi, moihaa taparahi taata. Te piti, ia hoî mai ia,
i roto ia tatou, te mana hiôpoà i te tereraa no te mau ratere io tatou nei (contrôle de
l'immigration). No te aha ?

MB
445/96
No te mea, ia' ôre tatou ia mana i nia i te reira tuhaa, te nunaa mâôhi ia te
paremo i te mau nunaa atoà no rapae mai.
No te aha ? la ôre ta tatou mau peu tumu ia morohi.
No te aha ? la 6re ta tatou huaai tamarii ia ôvere io na iho ra.
No te aha ?Ia ôre to tatou taime ia faufaa ôre i te tururaa i ta tatou mau
tamarii i te haereraa i te haapiiraa e tïtau i te mau parau tuite teîtei. Mai te peu e, e
mahere te mau ôhipa o ta tatou e faatupu i te mau nunaa no rapae mai.
No te aha ? la ôre to taua taime ia faufaa ôre i te àro-noa-raa i te parau n o
te hooraa fenua i te mea e, e ùàna roa atu à taua tapura ôhipa ra a nanahi. Aita teie
nau tapura ôhipa i manuia i te "autonomie interne". Eita atoà e manuia i teie
"autonomie" no teie mahana, e manuia ra o ia ia tiàmâ to tatou fenuà. No reira, teie
te tapura ôhipa matamua roa o ta'u e hinaaro nei oia hoi, te faatiàmàraa i to tà'tou
fenua.
Te vai nei a te mau tapura ôhipa e rave rahi, te parau no te hiô-faahou-raa
i te hoo no te oraraa "la révision du coût de la vie'M pihaiho i teie parau, te vai
atoà ia te parau no te mau tute. Hoa hère ma, oia mau, e taaêraa rahi te parau no te
hoo o te mau tauihaa i Tahiti, e i to te mau motu.
Te hoê hiôraa : "hoê putë tïma i Tahiti nei, fàtata e piti hanere tara ; e taua
putë" tima noa ra i te mau motu, fatata e maha hanere tara, e fatata e tâtaï piti te
hoo". Area te moni tahua "le SMIG", aita ia i tà"tai piti i roto i te mau motu, hoê à r a
faito to te mau motu e to Tahiti nei.
la Ite mai ôutou, te vai ra tetahi fenua io matou, ia îte ratou e te ôhipa
maitai e te huru e parau pai râtou e : "Mea ê â "
Te piti, ta haamau-ôiôi-hia. Te tiàturi nei au, te vai atoà nei te mau taeaè tei
parau i teie parau. Te mau àpooraa tuhaa motu "Conseil des Archipels", ia
nehenehe i te mau tià-maiti-hia no te mau motu ia feruri, ia tuatapapa e ia faaoti i
to ratou parau, i ta râtou mau ôpuaraa, ia au i to ratou huru, ia au i to ràtou
naturaraa, e te vai atu ra....
No te tuhaa pae, e rau e te mau ôpuaraa. Aita atoà vau e tatara e faahuàhuà
faahou atu. Tera ua rêva atu te parau no te "café", te parau no te ùmara piitete, te
parau no te vanira, e te vai atu ra....
Te vai atoà ra te parau no te fariiraa ràtere, te parau no te feia âpï ; te vai
nei te parau no te tahua tauraa manureva no' Rimatara, no Raivavae e no Râpa ; te
vai atoà nei i te parau no te uahu no Rimatara ; te vai atoà nei te parau no te hoê pii
taiàtuaraa no te Tuhaa Pae, no te haamaitairaa i te ôhipa faaapu, o ta'u ia e faahiti
atu i àrauaè nei ; te vai atoà ra te parau no te ôhipa rimaî, no te haamaitairaa i te
mau purumu e te parururaa i te mau pae tahatai ; te vai atoà ra te parau no te
utaraa na nia atu i te pahi e te manureva e te mau tarifa atoà e faaôhipahia nei i
teie mahana, te vai atoà nei te parau no te haamaitairaa i te pae no te mau fare
utuuturaa ; te vai atoà nei tetahi ôpuaraa o te patu i te hoê pii o te nehene e farii i
te mau tamarii no te mau motu e haere nei i te mau haapiiraa teitei i Tahiti nei.
Teie ra, te fifi nei ratou. O râtou o tei ôre e noo atu i tetahi nohoraa i roto i
te mau "internats". E te itehia nei i te mau matahiti atoà, te vai nei teie mau tamarii
e o te faaruè mai i ta rà'tou mau haapiiraa.
Te vai atoà nei te fifi o te feia e utahia mai nei i Tahiti nei i roto i te mau
fare utuuturaa. Te vai atoà nei hoï te parau no te fariiraa i te mau hotu no roto mai
i te mau motu.

446/9 6
Te parau nei au no roto mai i te mau motu eiaha no te Tuhaa Pae anaè, e
nehenehe ra e parau e, te vai ra te reira mau fifi i roto i na Tàamotu atoà. Te vai
nei io tatou nei.
No teie mau ôpuaraa, e no tetahi atua mau ôpuaraa maitatai no te mau motu
e no te tuhaa pae ihoa ra, te hinaaroo nei au e haapapii maitai iù nei e i te mau
taime atoà, e tuuhia mai ai te reira mau ôpuaraa, te reira mau tapura ôhipa, te
hinaaroo nei au e haapàpu maitai iû nei, e turu papii vau i te reira.
No reira, e te Peretiteni, te mau tuahine e te mau taeae, e te nunaa o te
faaroo mai nei, te mau vahi rarahi o to ù mau manab o ta ù e hinaaroo ra e vauvau
atu i mua ia tatou. Te vai ra te huàhuàraa, nehenehera e parau atu â, mai te peu e, e
rave atu i te reira tapura ôhipa, e pôhia paha tatou i teie mahana.
E vahi poto noa teie i tuuhia atu nei i mua ia tatou. Mauruurura i to tatou
faarooraa mai e ia orana.
oOo
- Applaudissements -
tg PRESIDENT : J'invite Monsieur Patrick LEBOUCHER à venir exposer son
programme de gouvernement.
M. Patrick ltffi*Q*7QffîF. expose son programme :
Monsieur le Président de l'Assemblée,
Mesdames, Messieurs les conseillers,
Mesdames et Messieurs des services territoriaux ainsi que vous tous ici présents, je
vous souhaite le bonjour,
Mais avant de commencer mon exposé, j'aimerais féliciter le Président de
l'Assemblée pour sa récente nomination puisque j'ai omis de le faire la semaine
dernière. Aujourd'hui, c'est chose faite.
Je crois, Monsieur le Président, que dans votre discours d'investiture, vous
avez cité une phrase qui m'a beaucoup plu. Vous avez dit notamment
"Aujourd'hui, nous sommes au pied du mur" en évoquant la situation économique
et politique dans laquelle le Territoire se trouve aujourd'hui. Nous sommes au pied
du mur du fait que nous entrons dans l'ère de l'après-CEP et qu'en ce sens, vous
avez raison. Une page est tournée et nous devons regarder ensemble l'avenir. Mais
je crois, Monsieur le Président, que vous avez oublié de dire que, si nous sommes au
pied du mur, c'est parce que, pendant ces trente années, nul n'a pensé à l'avenir.
Encore moins pendant les quinze dernières années, au début, vous qui aviez la
majorité, avez préparé cette ère de l'après-CEP.
Aujourd'hui, effectivement, nous nous retrouvons dans une situation u n
peu difficile parce que personne parmi vous n'a prévu que le CEP s'arrêtera.
Pourtant, les signes avant-coureurs ont été nombreux, mais personne n'a voulu
regarder l'avenir avec sérénité et aussi avec fermeté et sans peur. L'avenir est
devant nous, une nouvelle page s'ouvre et vous nous demandez, Monsieur le
Président, de travailler ensemble pour que cet avenir soit prospère et surtout
paisible, car ce pays a besoin de paix plus que d'argent. Ce pays a besoin d'être e n
paix pour qu'il se construise convenablement.
Or, je remarque aujourd'hui, à travers les résultats des élections, que ce
sont deux fractions opposées et qu'on essaye de se mettre face à face, alors que
nous sommes tous unis et tous sur la même galère. Si ce pays coule, ce ne sont pas
les indépendantistes ou les pro-français qui vont couler, mais c'est nous tous
ensemble qui allons couler.

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C'est pourquoi, Monsieur le Président, lorsque vous demandez de travailler
ensemble, je crois que nous sommes d'accord, mais je dois rappeler que si nous
sommes au pied du mur aujourd'hui, c'est aussi parce qu'on a oublié l'élément
essentiel d'un pays, c'est-à-dire les hommes.
Lorsque le Président MITTERRAND a annoncé le moratoire sur les essais
nucléaires, la réaction première du Gouvernement a été de mettre en place le
Pacte de Progrès. L'essentiel du Pacte du Progrès, son contenu est surtout
économique : il faut développer ce Territoire. Mais on développe ce pays pour qui
et avec qui ? Je crois que le centre du développement, c'est l'homme, c'est le
polynésien. Et si le développement doit se faire, ce n'est pas pour qu'il y ait plus
d'argent, mais pour que chacun vive convenablement.
Or, aujourd'hui, ce que l'on peut constater, c'est qu'il y a des ghettos et qu'il
y a des poches de sous-développement qui se développent un peu partout. Et
surtout aujourd'hui, on voit que la majorité des polynésiens sont illettrés ou e n
voie de l'être.
Je rappellerais une pensée d'un économiste dont j'ai oublié le nom
malheureusement et qui disait ceci : "II n'est de force, ni de richesse, que
d'hommes". Cette pensée a été mise à une époque où le progrès technique n'existait
pas encore et où essentiellement, c'est la main-d'œuvre qui faisait le travail.
Aujourd'hui, nous sommes dans une ère de progrès technique et de richesse
financière, mais on oublie l'homme et son développement. On l'oublie, surtout à
travers le système scolaire et c'est de cela dont je voudrais vous parler aujourd'hui.
En fait, si les polynésiens sont aujourd'hui marginalisés, c'est parce qu'ils
n'ont pas accès à l'éducation, c'est qu'ils n'ont pas réussi dans le domaine scolaire.
Il n'y a pas véritablement de politique d'éducation qui soit digne de ce nom dans la
mesure où, lorsqu'on observe les chiffres, aucun polynésien n'a réellement
l'ouverture nécessaire pour réussir.
L'éducation, aujourd'hui, se résume en quelques chiffres. Une dépense
globale de trente-cinq milliards par an, soit environ 4 % des bacheliers des
résultats au niveau technique qui sont encore insuffisants puisque 88 % des élèves
qui sont inscrits en technique sortent sans diplôme. C'est un système donc qui, à
mon avis, doit être réformé et cette réforme doit être envisagée pour un avenir
différent.
Monsieur le Président, la politique que nous devons mener doit être axée
avant tout sur le développement de l'homme. La réforme de l'éducation que nous
proposons vise tout d'abord à réintégrer le polynésien et à le réconcilier avec
l'école.
Dans un premier temps, nous souhaitons que nous regardions avec clarté
quel est le rôle de la famille aujourd'hui dans l'éducation ? Bien souvent, nous
laissons à l'école le soin de prendre en charge toute l'éducation. Non seulement,'
l'enseignement du savoir, mais aussi l'éducation civique, morale et spirituelle,
parfois.
Or, il me semble qu'il faut donner à la famille son rôle premier
d'éducateur. Car, l'enfant naît dans une famille, il est élevé par la famille avant
d'aller à l'école. L'éducation doit donc passer par une politique familiale adaptée à
nos besoins. Je crois, Monsieur le Président, qu'il faut déjà envisager la place
qu'aura la famille dans la politique du Gouvernement.
La famille, c'est la plus petite communauté, c'est la première communauté
et c'est d'elle dont dépend la nation. S'il n'y a plus de famille, il n'y a plus de patrie,
il n'y a plus de nation. Si la famille est disloquée, c'est la société toute entière qui
est disloquée.

448/96
Or, nous avons des signes avant-coureurs que la famille, aujourd'hui, est
menacée. Et aucune politique, jusqu'à présent, n'a été mise en place pour redonner
à la famille sa vraie dimension, à savoir : celle d'une cellule éducative. II faut donc,
dès à présent, envisager, je dirais, un ministère de la famille, non pas destiné à
gérer les allocations familiales proposées, des aides financières, mais
véritablement pour redonner à la famille la place qu'elle doit avoir dans notre
société.
L'école vient après la famille ; elle vient renforcer l'éducation que la
famille aura donnée à l'enfant. Dans ce sens, il me paraît important de considérer
le milieu familial d'où est issu l'enfant. On ne peut pas éduquer de la même façon
un enfant qui est issu d'une famille où la langue parlée est le français, et u n
enfant qui vient d'un milieu purement polynésien où la langue maternelle utilisée
est le polynésien. La Charte de l'Education a déjà défini les orientations principales
en la matière, mais aujourd'hui, je me pose la question sur la possibilité du fait de
la modification du statut qui a été opérée, notamment concernant la langue
polynésienne, de l'obligation ou de la possibilité de mettre en place des structures
d'accueils en reo maohi pour les polynésiens.
En dehors de la réhabilitation de la famille, il faut que le polynésien puisse
accéder à l'école dans sa langue maternelle. Si sa langue maternelle est le
marquisien, qu'il soit reçu, au moins dans ses premiers pas, en marquisien ; si sa
langue est le paumotu, qu'il soit reçu dans la langue paumotu ; si sa langue est le
tahitien, qu'il soit reçu dans sa langue d'origine. Sans cela, nous allons à l'échec
sûr et certain.
Or, je ne vois pas, Monsieur le Président, ni dans le statut, ni dans le passé
de votre Gouvernement, une quelconque avancée dans ce domaine. C'est pourquoi,
je me permets de vous rappeler votre rôle primordial puisque j'ai l'honneur de m e
présenter à la présidence du Gouvernement, sans pour autant me faire d'illusions,
puisque les jeux sont déjà faits, mais il convient déjà de préparer l'avenir de nos
enfants.
J'ai l'impression que l'échec scolaire est presque héréditaire. Cela fait des
années que le système produit des chômeurs, produit des illettrés et aucune
réforme de fond n'a été envisagée jusqu'à présent. Malgré le beau travail qui a été
fait au niveau de la Charte de l'Education, aucune mesure réelle n'a été prise pour
réformer notre système éducatif.
Or, comme je l'avais introduit, demain, ce pays dépendra des hommes qui le
composent et ces hommes doivent avoir une instruction. Il faut aussi envisager
l'éducation dans son sens le plus large. Je suis étonné de voir que beaucoup de
personnes sont instruites, ont des diplômes élevés, surtout dans les pays modernes
et les pays européens, mais je suis aussi surpris de voir les résultats qu'ils
produisent. Pour ceux qui ont fait l'armée et qui ont eu l'occasion de manipuler, ce
qu'on appelle les mines anti-personnelles, je me suis étonné de voir que des
ingénieurs, qui ont donc une éducation et surtout un enseignement très élevé,
puissent produire des engins qui soient aussi meurtriers et qui, aujourd'hui, tuent
surtout des enfants.
L'éducation, c'est aussi de donner aux hommes de demain, je dirais, un sens
moral. Or, notre pays, aujourd'hui, a besoin de cela et surtout notre jeunesse.
Qu'est-ce qu'on voit parmi les jeunes ? La multiplication de la culture du cannabis,
de sa consommation, l'alcoolisme et aujourd'hui, la prostitution chez les enfants.
Je crois que là, il y a un effort sérieux à faire en matière d'aide à ces jeunes
délinquants ; il y a un effort sérieux à faire, d'exemple aussi à donner à nos jeunes
et je m'adresse à vous tous ici, qui êtes conseillers élus, le terme d'élu suppose
qu'on a été choisi, qu'on a été, en quelque sorte, mis à part et nous avons aussi u n

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rôle d'éducateurs, chacun individuellement ou nous tous en groupe. Et je crois que
lorsque le spectateur nous regarde à la télévision ou lorsque les jeunes ou les
moins jeunes nous observent, nous officions en tant qu'éducateurs pour chacun
d'eux. De notre comportement dépend aussi le comportement de ceux qui nous
regardent et sur le terrain, lorsqu'on tourne en politique, on s'aperçoit bien que le
clivage politique, qui existe entre tous les partis, se répercute dans la population.
Et je crois que ce que nous disons ici, ce que nous faisons, les actes que nous
posons, sont autant de signes d'éducation que nous émettons pour ceux qui nous
regardent, pour ceux qui élisent et ceux qui nous aiment.
Je m'adresse aussi à un autre éducateur qu'est la télévision, qui doit aussi
diffuser des messages de paix, des messages d'entraide et d'amour. Or, l'essentiel des
messages qui sont véhiculés par la télévision, sont des messages de haine, de
guerre, de meurtre. Je crois qu'il faut revenir à des conditions de vie qui soient
plus humaines et plus chrétiennes. Bien souvent, la presse écrite aussi n'officie
pas, ne remplit pas son rôle d'éducateur auprès de nos jeunes. Et là aussi, c'est u n
instrument d'éducation qui doit être utilisé à des fins positives, et non pas pour
diviser ou monter les uns contre les autres.
Enfin, éduquer, c'est aussi apprendre à se respecter mutuellement. Comme
tous les êtres humains, nous avons tous nos faiblesses et parfois même, ce qu'on
veut dire dépasse notre pensée. Mais je crois que l'essentiel pour demain, c'est de
donner à ce pays, une jeunesse qui est debout. Lorsqu'on parle de "To ù tiàmaraa",
on veut surtout dire qu'il faut qu'on soit demain, debout par nous-mêmes, qu'on
tienne debout sans tuteur et sans tutelle. Or, nous ne pouvons pas aller à
l'indépendance sans un pays qui soit composé de gens de par eux-mêmes
indépendants, et ce qui leur donnera l'indépendance individuelle, c'est
l'éducation, c'est l'école et ça, c'est un élément essentiel de notre politique.
Je voudrais seulement, pour terminer, évoquer l'aspect politique de notre
démarche. Monsieur le Président du Gouvernement, vous allez succéder à vousmême
pendant cinq ans. Dans un éditorial, des années 1991, on vous a donné cinq
ans pour réussir.
MA
Après ces cinq ans, après ces élections, un autre éditorialiste vous donne
encore 5 ans, pour réussir, mais que veut dire la réussite, si demain, la majorité de
ce pays se prononce pour l'indépendance alors que vous-même et votre
gouvernement n'ont pas envisagé cette éventualité ? Je crois que la politique bien
conçue doit envisager toutes les voix possibles, politiques, institutionnelles.
Le statut prévoit une évolution institutionnelle puisque, dans ses premiers
articles, il le dit clairement, mais quelle évolution ? Jusqu'où ira-t-on ? Je crois
que la question mérite d'être posée aujourd'hui, parce que si nous sommes au pied
du mur, économiquement, aujourd'hui, c'est parce que l'on n'a pas prévu cette
situation et il ne faut pas que, demain, nous soyons, -puisque c'est vous qui avez la
majorité-, par votre faute, au pied du mur politique.
Lorsque le statut de 1977 a été élaboré malgré le fait qu'il y eut l'occupation
de l'Assemblée, ce statut a été élaboré de façon consensuelle ; je crois que nous n e
pouvons pas nous permettre aujourd'hui de louper, de manquer le carrefour.
Nous sommes à des années charnières, il faut que ces 5 ans soient des
années de préparation sur un projet de société, un projet institutionnel, qui soit
élaboré de façon consensuelle, d'un commun accord.
Je sais que sur les orientations politiques des uns et des autres, nous n e
sommes pas d'accord, mais pour l'avenir de ce pays et pour le bien de ce pays, il m e
paraît essentiel de nous rencontrer, périodiquement, pour discuter de cet avenir,
pas simplement économique, mais surtout politique ; il en va de la sauvegarde de ce

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pays, il en va surtout de la sauvegarde de la paix.
Je vais terminer, en disant que j'ai bien aimé l'image du mur, mais je crois
que tous les murs se contournent, tous les murs se détruisent, même celui de Berlin
est tombé, donc les murs les plus difficiles à faire tomber, ce sont les murs que
nous mettons nous-mêmes entre nous, ce sont des murs intérieurs ; on ne peut pas
parler à un tel parce qu'il ne pense pas pareil, on ne peut plus rencontrer un tel
parce qu'il est différent, on n'aime pas un tel parce qu'il a telle couleur de peau.
Je crois que ces 5 prochaines années, puisque nous allons travailler
ensemble devraient être l'occasion pour chacun d'entre nous de faire table rase de
ces murs pour que l'on puisse travailler, convenablement, pour l'avenir de
notrepays et surtout pour le bien-être de notre population, et de nos enfants.
J'en ai terminé, je pense que je n'ai pas pris trop de temps, puisque tout le
monde doit avoir faim, et certainement, que le président va suspendre la séance.
Je voudrais, simplement, dire que le hasard a fait que j'ai été désigné pour
parler de l'éducation et je voudrais dire que ce hasard me remplit de joie, parce
que j'ai été élève de Monsieur le Président Gaston FLOSSE en 8ème, je ne sais pas s'il
a fait un bon choix de laisser l'enseignement pour faire de la politique, mais e n
tous les cas, ce qui est sûr, c'est que nous avons besoin d'éducateurs pour demain et
chacun d'entre nous est éducateur, et soyons-le avec dignité. Merci de votre
attention.
0O0
- Applaudissements-
LE PRESIDENT : J'invite Madame BOPP DUPONT, à venir exposer son
programme du gouvernement.
Mme Tamara BOPP DUPONT expose son programme :
Mauruuru.
Teie te hoê pehepehe iti o tei manaôhia mai, no taua e te vahiné, te metua
vahiné. Parau matamua, ia ora na tatou i te farereiraa i teie nei mahana âpi. la or a
na ôe e te Peretiteni, o ôe i manuia mai i roto i ta tatou hororaa no te faaâpiraa i te
Apooraa rahi. la ora na e te Tomitera teitei e te mau mana atoà e faaàti nei ia na. la
ora na atoà tatou, te mau tià i maïtihia, e to tatou nunaa e o ta tatou e tià roa ia
haamauruuru i teie mahana, o na i horoà mai i to na tiàturiraa i roto ia tatou e o ta
ù e tiàturi nei e, e faahoona tatou i te reira, ma te rave maite i te ôhipa no na.
Te hinaaro atoà nei au e haamauruuru, i teie taime, i teie na metua vahiné,
oia hoi ia Lucette TAERO o ta ù i matau maitaï, e ia "mademoiselle" Angélina Bonno,
ia ora na atoà ôrua.
Mauuruuru i te Atua i maiti mai ia tatou, i te faahuru-ê-raa i roto i teie
Apooraa rahi ia îtehia e, te vai nei te metua vahiné.
Ta ù haamauruururaa taa ê, te hinaaro nei au e haamauuruuru i to ù nunaa
i Moorea-Maiao, ratou tei horoà mai i to ratou tiàturiraa i roto i teie mero vahiné. E,
na roto i teie tiàturiraa o ta ratou i horoà mai no ù, te tiàturi nei au e, ua tano paha
ta ratou maitiraa. No reira, mauruuru e to Aferaitu, mauruuru e to Haapiti,
mauruuru e to Paopao, tae noa atu i to Papetoài, to Teavaro e to ù motu iti haïhaï roa
o Maiào, o te ôre e moèhia ia ù.
I pehepehe mai na vau i te parau o te vahiné, te metua vahiné. Te vai te
vahiné, te haere nei te vahiné i hea ? I mutaa iho, i riro na te vahiné te metua
vahiné ei pou, ei mafatu no te hoê ùtuafare. O te metua vahiné, i roto i to n a

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ùtuafare, o te taura ia no te hère i roto i to na hoa e ta raua huaai tamarii. Te àtuàtu
ra, te poihere ra, te haapii atoà ra. O te metua vahiné hoi te ôrometua haapii
matamua roa i roto i te hoê ùtuafare. E te haapii nei, te haapii nei i te aha ? Te
haapii nei ia i te hereraa te tahi e te tahi, i te faaturaraa te tahi e te tahi, i te
auraroraa, i te ôpereraa. Te haapii atoà nei i te àtuàturaa i te pae o te ora tino, i te
pae o te oraraa ùtuafare. Oia hoî ia ora noa to na ùtuafare i roto i te oraraa ôaôa i te
mau mahana atoà.
O te metua vahiné hoî te matamua e ara i te poipoi roa. E oia atoà te hopeà i a
taôto no te rahi o ta na hopoià e no to na hère tutu ôre i to na ùtuafare. la hoi mai
te tamarii mai te haapiiraa mai, ia hoi mai to na hoa mai te ôhipa mai, te tià noa
mai nei te metua vahiné. E ua ineine te mau mea atoà. la fifi anaè te tamarii, teie te
metua vahiné no te tamaru. E aha ra ta tatou e ïte nei i teie mahana. ? Ua taùeùe
taua pou ra, ua mutumutu roa te parau o taua taura o te hère ra. No te rahi o te fifi
0 te oraraa, no te moni rahi o te hoo o to tatou oraraa, i teie mahana, ua faaruè te
metua vahiné i to na ùtuafare. E ua imi rapae, i te hoê raveà no te faanavaîraa i to
na oraraa.
E aha ia te ôhipa i tupu mai ? Ua fa mai te tahi mau fifi manaô-ôre-hia. Te
mau fifi rau. To te mau tamarii ia toparaa i roto i te ôhipa inu ava anei, puhipuhi
àvaàva taèro anei, taiàta anei e te vai atu ra ia. E o ta tatou, tatou te mau mero
maitihia e te nunaa, tatou te faatere mai nei i to tatou fenua, tatou o te faatere
faahou i to tatou fenua ta tatou e tauà ôre nei, aore ra o ta tatou e haavarevare tauà
nei. Ua ôre te hère, te faatura i roto i te ùtuafare, e ua tae roa i te tamarii i te
taparahiraa i te metua. Eita mai te reira te oraraa o te maôhi i mutaa iho.
No reira, teie ta ù aniraa ia tatou, tatou te mau mero i maitihia. Tatou ihoa
ra o te faatere mai i teie fenua, ua He pau roa tatou e, o vai o te faatere nei i to tatou
fenua i teie e pae matahiti ta tatou e haere atu nei. E tià anei ia tatou ia haafaufaa
faahou i teie toroà o te metua vahiné i roto i te ùtuafare ? Teie o te hoê toroà faufaa
roa, o ta tatou ra e tauà ôre nei. Na hea ra i te faafaufaaraa ia na. ? Ma te pupu atu
ia i te hoê tuhaa moni riirii no te tautururaa ia na i roto i to na oraraa ùtuafare. Ua
riro te reira, a tahi, ei mauihaa iti na na no te faanavaîraa i roto i to na oraraa.
A piti, ia faaànaànatae faahou i te mau metua vahiné ia noho io na. I a
faaora faahou i to na oraraa i roto i te hère e te ôaôa ; a toni, ia hoê faahou te
nunaa, te ùtuafare maôhi.
Te manaô ra pana ia tatou e, e haere tatou i hea e tii ai i teie mau moni. Aita
vau e parau atu ia tatou e, faateiaha faahou tatou i te hopoià a te nunaa, aita roa. I
to ù manaôraa, ua ravaî noa te hopoià a te nunaa. Teie ra ta ù e nehenehe e horoà
atu i roto ia tatou,eita anei ta tatou e nehenehe, eita aneie tia i tatou ia faaiti rii mai
1 ta tatou mau haamauàraa. Faaiti rii mai. Tei roto noa ia tatou tataï tahi.
A tahi, i roto anei i te piha Apooraa rahi unei ? Te ite nei au e, u a
faanahohia e, hoê miria tapura haamauàraa na teie Apooraa rahi i te matahiti. Mea
rahi tera.
Te piti, ta outou anei, e te mau Faatere Hau, e tae noa atu i te Peretiteni o te
faatereraa o teie fenua, eita atoà e nehenehe io outou, ia faanaho mai, ia faaiti rii
mai i te rahiraa o te Faatere Hau ? Aita vau ia e manaô ra e, ia rahi atu te Faatere
Hau ra e maitaï mai ia to tatou, e hau atu ia te maitaî o to tatou fenua.
Parau noa atu vau ia outou i teié parau, àhiri o matou tei mana mai i roto i
teie hororaa ta tatou, e ite outou e hia Faatere Hau ta tatou ? E pae. E pae. E iti rii i a
te mauiui o te nunaa. Eiaha tatou e parahi i nia i teie parahiraa i reira tatou e na ô
ai e : ua oti te maitiraa, ua ora vau e pae matahiti. Te hiôpoà noa ra te nunaa ia
tatou.
Te maha, te àufau atoà nei te metua vahiné tataî tahi i te tute o ta tatou e
parau ra e "impôts indirects". No reira, te vai atoà ra to na faanaôraa i roto i teie

tute.
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Aita anei to outou mafatu e mauiui ra, i te îteraa e, i te area rahiraa i roto i
to tatou oraraa e te oraraa o te nunaa ?
No reira e te mau tià maïtihia e, e te Peretiteni o te Apooraa rahi e, te
Peretiteni o te Faatereraa Hau o to tatou fenua, te mau vahiné i maïtihia, o Lucette
vahiné e o Angélina Bonno, ua ite hoi au e, te parahi ra ôrua i roto i te pae rahi, a
faafaufaa aè nei tatou i teie aniraa haîhaï roa a te hoê metua vahiné. Teie ra to ù
manaô, mai te peu noa atu e, e faarii mai outou i ta ù aniraa ia outou, eiaha outou e
te mau tane, na outou e faaôhipa i teie tapura ôhipa. A faahoï mai i roto i to matou
rima, te mau marna, te mau metua vahiné. E nahonaho atoà ia matou ia faanaho.
Haamanaô tatou e, no roto mai tatou, no roto mai to tatou ora i te metua
vahiné. No te metua vahiné hoi i taata hia ai tatou. Ei te ôpaniraa i to ù nei manaô,
e reo pii teie no ù i te metua vahiné atoà i roto i to tatou fenua Porinetia. Te ani nei
au i te mau metua vahiné atoà, ia ara, a ara, a tià, a faatiàma i to taua fenua, no tau a
e no ta taua huaai tamarii. Mauruuru i te faarooraa mai.
oOo
- Applaudissements -
LE PRESIDENT : J'invite Monsieur Jacqui DROLLET, à venir exposer son
programme du gouvernement.
M. Jacquj PRQTJrFT expose son programme :
E tu e tu, eiaha ia mate, manava, ia ora. la ora na e te Peretiteni no te
Apooraa rahi, ia ora na te mau mero no te Apooraa rahi, ia ora na te mero paari roa
aè o te Apooraa rahi e ia ora na na mero âpi roa aè no te Apooraa rahi. la outou
paatoà e faaroo mai nei i to ù nei reo, noa atu a te vahi te reira outou, a faarii mai i
te tapaô no to matou aroha. Mauruuru maitai no to outou tururaa mai i te parau n o
te tiàmaraa i te àhuru e ma piti no me i malri aè nei.
Noa atu a te vahi te reira ôe, noa atu a te motu te reira ôe, te tae nei te parau
no te tiàmaraa roto i to 6e oraraa, roto i to ôe ùtuafare. Eté parau atu nei matou ia
outou e, aita tatou i manuia i teie nei taime ua hiti mahuta i te tahi pae, e manuia
tatou ànanahi, mai te peu e hinaaro ôe.
I roto i teie nei farereiraa taa ê na tatou, i teie nei mahana, te malti nei
tatou i te tahi peretiteni no te faatereraa i to tatou fenua. Ua ïte paatoà tatou i te
mau numera o ta te nunaa i horoà mai, aita ia tatou e hiti mahuta ia tae i te taime
no te maltiraa.
A taa noa atu ai i te reira, e te nunaa, ua faaroo mai ôe mai te ômuaraa o teie
nei poîpoi, i te mau manaô mai roto atu ia matou no te feruriraa ia i te parau n o
ànanahi. E aha to ànanahi parau ? Tera te uiraa.
E uiraa rahi teie, e uiraa fïfi teie no te mea e rave rahi pahonoraa ta te
taata. E ia ferurihia te pahonoraa na te taata niinii i taua uiraa ra, te rahiraa o te
taamuraa, te pahonoraa tei i roto ia i ta tatou Papa ture. Te manaô e vai nei i roto i a
ù i teie taime, teie nei Papa ture, o ta te Faatereraa o te fenua Farani i faarii i te
horoà mai i roto i to tatou rima ia au noa i to na hinaaro. Eiaha ia au i te hinaaro o
te nunaa maôhi o teie nei fenua. E parau pinepine teie i roto ia matou, te parau n o
te faufaa o teie nei papa ture, te parau no te faufaa ôre e vai nei i roto i teie n e i
Papa ture. E na hea tatou i te hiô i taua vahi ra ?
E hiô taua i taua vahi ra ma te hiôpoà maite i te mau mana o tei tuuhia i roto
i taua Papa ture ra, e te mau mana i tapeàhia e te fenua Farani i te hiti o taua Papa

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ture ra. E na na e pahono ia tatou. Na na e faaîte i roto i to tatou oraraa i te m au
mahana atoà teie anei ta tatou e hinaaro ra, teie nei Papa ture "Autonomie" ia vai
farani noa tatou, aore ra e haere tatou e tii i te mau mana e vai nei i te hiti, no te
faatiàma i to tatou fenua e no te faatiàma i to tatou oraraa ? Tera te uiraa.
Te faaîte atu nei au ia outou i to ù manaô hohonu, manaô feruri i taua mau
parau ra. I àro na tatou i te mau tau i mahemo aè nei.
I tuu mai nei tatou i to tatou mau manaô. E tau to te mau mea atoà. E i teie
nei mahana, tei mua tatou i teie nei uiraa. E faanaho noa anei tatou i to tatou
oraraa teie nei Papa ture "Autonomie" ta tatou, aore ra e feruri tatou i te tahi
faanahoraa, ia nehenehe tatou e tiàma roto i to tatou oraraa ? Tera te uiraa e vai
nei. E ia hiôhia te mau mana o ta te fenua Farani e tapeà nei i roto i to na rima, i
reira tatou e papu maitaî ai i te èà e toe nei no te titauraa i to tatou tiàmaraa. Eté
poroi nei au i te peretiteni e mahiti mai, mai roto mai teie nei maitiraa na tatou i
teie mahana, te poroi nei au ia na, àhani, feruri mai i teie nei manaô iti ta ù e tuu
atu nei i teie nei poïpoï no te aratai i to tatou oraraa ànanahi.
E aha teie nei mau manaô i roto i te rima o te fenua Farani ? Ei haapotoraa i
to ù manaô, ua tapeà mai te fenua Farani roto i to na rima e pae mana aita to roto i
te Papa ture "Autonomie interne". Te mana matamua, te mana ia no te faanahoraa
ia i te roro o ta tatou mau tamarii. Taua mana ra tei roto i te faanahoraa o te fare
arataihia. Aita ta tatou, aita ta tatou. Te tapura ôhipa e haapiihia nei, e haapiihia
nei i roto i ta tatou fare haapiiraa, e tapura ôhipa ia tei ferurihia no te taatoàraa o
te nunaa farani.
I putuputu iho nei te mau Faatere hau no te fare haapiiraa no te mau fenua
no Europa, a tahi, a piti hepetoma i teie nei. Hoê àhuru e ma pae ratou, e to roto
atoà i te Faatere hau no te fenua Farani e haapaô ra i te fare haapiiraa. E te na ô r a
to ratou reo, i roto i taua rururaa ra, mai te peu e haapiihia i te hoê tamarii mai te
taime a o ai oia i roto i te fare haapiiraa, e tae i te area no te matahiti e ono, e hitu
aore ra e vaù, na roto i te hoê reo, te reira noa te reo o ta na e tapeà e pohe roa atu.
Te vahi ia o ta matou e feruri nei, e te pii nei au i te Faatere hau e mahiti mai no te
faatere i te fare haapiiraa, i te mau ôrometua haapii e haapii i ta tatou mau tamarii,
noa atu a tei hea ratou i te vairaa, haamanaô maitaî i teie nei parau.
Aita ta tatou mau tamarii i roto i te mau fare haapiiraa e Ite faahou i te
parau : la ora na. la farerei ratou i tatou e aha te reo matamua ta ratou e parau mai,
"bonjour". Aita vau e faahapa ra i te "bonjour". Ua riro ra ei haamanaôraa i te puai
o te arataïraa o te fenua Farani no te tarairaa ia i te roro o ta tatou mau tamarii.
Feruri, e te mau taeaè, i te puai o te mana o te reo e haapiihia i roto i te fare
haapiiraa. A feruri i te hopoià o ta tatou e amo ia faatere tatou i te oraraa o ta tatou
mau tamarii. E te parau atu nei au ia outou i teie mahana, ua feruri aè na te
Faatereraa o te fenua Farani i te parau no te reo, i te parau no te tapura ôhipa e
arataihia ra i roto i ta tatou mau fare haapiiraa. Ta na, mai na roto atu ia i te reo
farani.
Eiaha ia tatou e hiti mahuta i te mea e, aita to tatou mau tamarii e manuia
nei, aore ra mea iti roa te mau tamarii e manuia i roto i te faanahoraa o te fare
haapiiraa. Teie nei faanahoraa i ferurihia no te nunaa farani i te fenua Farani, u a
tano ia i te fenua Farani, e i roto i te nunaa Farani. Te pii nei au ia tatou ia feruri i
te tahi faanahoraa e tano e te nunaa maôhi i roto i te fenua maôhi. Haamata tatou
na nia i te reo, no te mea o te reo te fauraô o te ite o te hoê nunaa.
Teie te vahi hohonu roa o ta matou e feruri nei. E te ui nei au : te ui nei au,
àhani pai i te fenua Farani e haapiihia te mau tamarii farani na roto i te reo
maôhi, e aha to ratou huru ? E aha to outou manaô ?
Tamata na tatou i te feruri noa i te hoê tetoni, àhani tatou e ani i te
fenua Farani ia haapiihia te mau tamarii farani na roto i te reo maôhi, e aha to
ratou huru. E iri atoà ratou i nia i te ôfaï, mai teie tatou e iri nei i nia i te ôfaî.

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Te parau no te mau fare haapiiraa, e mana te reira i roto i te rima o te
fenua Farani, aita to roto i ta tatou papa ture "Autonomie".
Te piti o te mana o ta te fenua Farani e tapeà nei i roto i to na rima, maoti r a
te mana no te maïtiraa ia i te mau ture. Na te mau ture o ta ratou e maiti i roto i te
Apooraa rahi o te mau Tepute e vai nei i te ôire o Paris, te ôire pu no te fenua
Farani, te mau ture e haafaufaa-atoà-hia-ra io tatou., te rahiraa o taua mau ture r a
ua faanaho-atoà-hia io tatou no to tatou oraraa.
Te ui nei au ia tatou ua tuàti anei te mea e au ia tatou i roto i to tatou
fenua, i te mea e au i te nunaa Farani i roto i to na fenua. ? Te ui nei au e te pahono
nei au e, aita. No te mea, eere pai teie fenua i te fenua Farani. Eté mau hoa ua ïte
anei outou tei hea te fenua Farani i te vairaa ?
LA
la hiôhia to tatou paraneta, mea menemene mai te hoê popo i te huru, mai
te peu e tei iùnei tatou i TAHITI nei, ia hinaaro tatou e haère i te fenua farani e pao
tatou i te tahi àpoo i raro aè i teie nei fare, ia mapiha anaè i te tahi pae o teie
menemeneraa o te paraneta, tei reira te fenua farani. Te taa maitai ra ia tatou i to
tatou atearaa, i to tatou taaêraa i te fenua farani.
A maiti ai râtou i te mau ture e au ia râtou, ôhipa râtou. Eiaha ra tatou e
parau e, na teie nei apooraa rahi ta tatou e maiti i te mau ture no te faatere i to
tatou fenua, aita, e aita roa atu. Na te apodraa rahi o te mau tepute e vai nei i te oire
0 Paris, na na e maîti i te mau ture e au, faatere i te nunaa farani taatoà, tae roa
mai i to tatou fenua, te fenua mâôhi.
Ua Ïte ôutou, e rave noa mai au i te tahi hohoà no te haapâpûraa i to ù
manaô" i te pae o te ture. To tatou fifi rahi i teie mahana, e fifi fenua, e fifî fenua
ore, e fifi tafifi i te faturaa fenua. E tatou paatoà, e ihu tatou i mua i te fare
haavaraa. Ta te fare haavaraa i te faaôhipa-noa-raa ia i te mau ture. E ia feruri
tatou i te faanahoraa o te ture fenua o ta te fenua farani i maiti no na, ia au ia i ta
na rëni.
Ua riro noa te fenua i roto i te feruriraa o te nunaa farani mai te hoê rave a
Imiraa moni na na. Hoo mai, hoo atu, hoo mai, hoo atu, te reira noa to na vairaa i
roto i te feruriraa o te nunaa farani, teie noa te faufaa o ta na e ite ra i roto i te
fenua. Hoê taoà ta na e nehenehe e hoo mai, e o ta na e nehenehe e hoo atu.
Areà ra tatou e te mau taeaè, te fenua, to tatou ia metua vâhine, ua feruri
anei tatou i te tapihoo i to tatou metua vâhine ? Aita, aitià vau i ïte atu ra i te tahi
nunaa, te tahi taata, te tahi ôpii fetii, i te feruri i te tapihoo i te metua vâhine. Te
taa ra ia tatou te taaêraa e vai nei i roto i na hiôraa e piti i te pae no te faaàfaroraa
ia i te mau fifi fenua.
No reira tatou i teie nei mahana e tafifi ai i mua i te ture, no te mea, aita
teie nei ture e faaôhipahia nei io tatou e tuàti i nia i te mea o ta tatou i aratal mai e
ra ê te tau, mai te mau tupuna e tae mai i teie mahana, maoti ra i te faariroraa ia i
to tatou iho fenua, mai te metua vâhine o te hoê nunaa.
Terâ te tahi hiôraa o taù e nehenehe e parau atu ia ôutou. Te tahi hiôraa
pâpii, no te faaiteraa e, te taaêraa e vai nei i roto i te feruriraa o te mau tià maitihia
1 roto i te apooraa rahi i te fenua farani, e te mea e, e tano ia tatou i roto i to tatou
oraraa.
Aita toù manao e faahapa ra, e faahape ra i te mau taata e feruri ra io
râtou, ua tano ia, io ratou. Te vâhi noa o taù e manaô nei e, te fifi nei, maoti ra, i te
raveraahia mai te mea tano no te nunaa farani, faariro atoà ia na ei mea tano no te

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nunaa màôhi. Te piti teie o te mana o ta te fenua faràni e tapeà nei, aita to roto i te
papa ture "autonomie".
Te toru o te mana. E tae mai ia i teie mahana, aita taua mana ra i roto i te
rima o te papa ture "autonomie" maoti ra te parau ia no te fare haavaraa. Aita te
reira mana i roto i to tatou rima. Te mea, te faufaa i vaihohia i roto ia na maoti ra, i
te haavaraa ia tatou, ia au i te ture i maitihia i roto i te apoôraa rahi o te m au
tepute. E te rah'iraa o te mau taime, e arataihia ia to tatou feruriraa, ia au i te hoê
puta o tei maïrihia tei iôa o te "code civil" o tei ferurihia, e o tei maitihia e te taata
ra o Napoléon BONAPARTE i to na ra tau. Te reira te tahi vâhi o ta tatou e nehenehe
e feruri, te reira te tahi vàhi o ta tatou e nehenehe e ui. Ua tano anei te mau
aratairaa i ferurihia e ra ê te tau, no te huru o te oraraa i roto i te hoê fenua e ra ê
to na huru i te atearaa ia tatou, ua tano anei, ia rave i teie, no te tapiri-noa-raa i
niàiho ia tatou, e no te faatere i to tatou oraraa.
Te parau nei matou e, aita. Aita te reira vâhi i tano. Arau noa ta ôutou mau
feruriraa, te feruriraa hohonu anei, te aano, te teitei no te parau no te papa ture
"autonomie", ta tatou e ora nei, mai te 12 no èperera no teie nei matahiti. Aita te
parau no te fare haavaraa i roto i to tatou rima.
Te maha o te mana, e vai nei i roto i te rima o te fenua farâni e, aita i roto i
to tatou rima, te mana ia no te faatereraa i te nuù e te mau mutoï. la ore tatou e
faaroo i te faaotiraa a te fare haavaraa e te mau ture i maïtihia i roto î te apooraa
rahi o te fenua faràni, na teie pupu taata e haère mai, e faatitiàifaro i te mea ta
tatou e ore e hinaaro ra e faaroo. Te taa maitai ra ia tatou i te apaparaa o te
feruriraa i ferurihia i te fenua farâni, no te aratairaa ia tatou i te vàhi o ta na e
hinaaro ra e aratai ia tatou.
Aita to tatou e tiàmâraa, mai te peu e, aita teie nei mau mana e hoî mai i
roto i to tatou nei rima. Feruri tatou i te parau no te mau mutoî, feruri tatou i te
parau no te mau nuù faèhau, e auahaati nei ia tatou i teie nei mahana, te rave nei
râtou i ta ràtou tapura ôhipa, ia au i te faaueraa a te ture, ia au i te maltiraa a te
mau tepute i roto i te àpooraa rahi o te fenua farâni.
Te maharaa ia teie o te mana. Aita to roto i ta tatou papa ture "autonomie".
Areà ra te pae o te mana, ei haapotoraa i to ù manaô, i te mea te patahia nei
tatou i teie mahana, a tahi anaè paha i roto i taua mana ra, a faaroo-roa-hia ai i te
parau no to tatou reo. E taua mana ra, teie ia e vai nei i mua i to tatou ara te mana o
te âfata radio teata. Te reira mana, aita i roto i to tatou rima. Tei roto i te rima o te
fenua faràni. Ua haamauhia, àti tià aè i to tatou fenua, te mau raveà atoà, ia tae teie
mana i roto i te mau motu atoà, i roto i te mau peho atoà, i roto i te mau ùtuafare
atoà. Inaha i teie nei mahana, aita e ùtuafare e aita teie mana, aita teie nei taoà e
vai nei i roto i to na ra rima.
E mea ôhie roa atu ia, na te faatereraa o te fenua farâni, mai roto atu i teie
nei ravea, i te niiniiraa ia e au ia na, ia niinii i roto i te oraraa o te taata. Mai te
parau no te fare haapiraa i tarai i te roro o te mau tamarii, te tarai atoà nei, teie nei
taoà te roro o te feia paari. Hoê hiôraa e te mau taeaè, hoê hiôraa.
Rave haapoto noa vau i toù manaô i te rahiraa o te mau hora, e haapuhara
hia ai te mau parau, te mau hohoâ" e te vai atu ra i roto i taua raveà ra, haamata i te
hora ono i te poîpoî, e faaoti i te tuiraa pô. 18 hora. I roto i tera 18 hora no teie nei
âfata radio teata, te paraparauhia nei to tatou reo 15 miniti. E aha to tatou manaô.
15 miniti na roto i te reo tahiti, na roto i te afata radio teata, i te mau mahana atoà.
Areà ra, te tapura ôhipa e niiniihia mai i roto i to tatou oraraa na roto atu i te reo
farâni, ua piri roa ia i te 18 hora i te mahana tàtaî tahi.
Aita anei i te reira vâhi i te faaferuri ia tatou. Aita anei te reira vàhi ei
haamanaônaô ia tatou. Teie nei raveà, aita anei tatou e nehenehe e rave ta na no te
haapii atu i te mau motu atea, eiaha te mau tamarii ia faroo i ta râtou mau motu.

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Haère mai i Taravao net no te feia no te Tuamotu e puhapa ai. Aita anei e rave i teie
nei mau moihaa no te aratairaa i te îte i roto i teie nei mau motu. Aita anei e
nehenehe e rave i te hiroà o teie nei mâôhi, teie nei nunaa mâbhi no te ôpereraa
ia i roto i te rahiraa o te taata e mataitaï mai nei i teie nei raveà na tatou. Aita, aita,
e aita roa atu i teie taime.
Teie taime, te rahiraa o te tumu parau, e parauhia nei, maoti ra te parau i a
na roto i te reo farâni. E mai te peu e, e poroi rii teie o taù ia e hinaaro e faatae atu i
te mau raatira no teie nei pu RFO. No te aha ôutou e faataa ê ai i te parau âpï na roto
i te reo tahiti e te reo farâni? 15 miniti na roto i te reo Tahiti, e âfa hora na roto i te
reo farâni. Te manaôra nei ôutou e, ua tatai piti te îte o te feia e faaroo nei i te reo
farâni i te reo mâôhi ? Aita anei e nehenehe e faatuea noa te parau api i na faito
hora e piti. E âfa hora na roto i te reo Tahiti, e âfa hora na roto i te reo farâni. I
reira ôutou e haamata ai, i te amo i te hopoià o ta te nunaa e tiàturi nei, maoti ra, te
àifaitoraa. la tupu te îte i roto i te taata, e na te ite e horoa mai i te ôaôa.
Teie, te mau taeaè to ù mau manaô e vai nei i roto i te feruriraa i teie nei
taime. Mau manaô no teie nei maïtiraa na tatou. E riro paha ôutou i te parau mai e,
e ua atea roa tatou i te tumu parau. Te parau atu nei au ia ôutou e, tei te pito tatou o
te tumu parau.
A taa noa atu i te mau paripari o ta te tahi pae e paripari mai a àrauaaè, e
rave mâtou i terâ, e rave màtou terâ..., ua taamuhia te avaè i te taura i niàiho i te
hoê pou, teie noa te vâhi o te aihere ta na e amu, e atira atu ai.
Aita mâtou e hinaaro ia amu noa tatou i tei malri mai mai te àiraamâa. Te
hinaaro nei te nunaa mâôhi, ia àmu o na i te faufaa e vai nei i nia i te àiraamâa. Ua
parauhia te parau i arauaè nei, no te rahiraa miria e haère nei i rapae. Ua parau
hia te parau no terâ vâhi e terâ vâhi, te vâhi o taù e manaônaô nei, te èà no te
tiàmâraa, e èà te reira no te tura. E te pii atu nei au, na nia iho i toù ioa, na nia iho i
te ioa o te mau hoa, na nia iho i te ioa o te mau pupu atoà i àmui no te rohi i te
parau no te tiàmâraa. Te feia i ôre e manuia, eiaha to ôutou rima ia faatarere, te
hinaaro nei teie nei fenua o ta tatou e hère nei, te fenua mâôhi i te taatoàraa o ta
na mau tamarii. Aita oia e rohi noa no te hoê pae, e rohi ra no te taatoàraa o te
nunaa e vai nei.
No reira e te peretïteni no te apooraa rahi, e te mau mero no te apooraa
rahi, e porol iti halhaî noa teie o taù ia e hinaaro ra e tuù atu ia ôutou i teie poïpoi.
I haère mai au i teie nei poipoi, no ta tatou rururaa, ua pata vau i taù radio
e te faaroo roa vau i te manaô o te hoê taata no ô roa i te naôraa i to na reo e, e n a
roto vau i te reo farâni: "L'injustice social est le terreau de la violence et du
racisme". Te oreraa ia te àifatoraa e tupu i roto i te oraraa o te hoê nunaa, te reira
te matamehaî o te hiô-ino-raa e te taparahi poheraa ia i te taata.
E tu, e tu, eiaha e mate. Manava, ia ora.
oOo
- Applaudissements -
LE PRESIDENT : J'invhe Monsieur Oscar TEMARU à présenter son
programme de Gouvernement.
M. Oscar TEMARU : Monsieur le Président, je passerai suivant l'ordre
d'enregistrement effectué au Secrétariat.
oOo
LE PRESIDENT : Je demande au candidat suivant, Monsieur Hiro TEFAARERE,
de venir présenter son programme de gouvernement.

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M. Hirohiti TEFAARERE expose son programme :
Te ôaôa nei te àau, no te mea hoi e, te farerei nei te taata e te taata. Aita te
mouà e farerei i te mouà, te taata ra e te taata e farerei. Ua îte au e, te vai ra i roto io
tatou o tei haava anei ia ù, te rave ra i te ôhipa iù nei, aore ra o te maîtihia te
nunaa i te 12 no Me. Taù ra e nehenehe e parau atu ia tatou, ia au i teie pure
nehenehe roa o ta Monil i rave no tatou.
Il est facile de pardonner, i! est plus difficile d'oublier.
Te aroha ra vau i te tià o te hau farâni o te haava ia ù. Aita hoï te haavaraa
i tupu. Te aroha ra vau i te mau tià poritita o tei haava ia ù, aita ra ta ù haavaraa i
tupu. Te aroha ra vau i te nunaa o tei taora i te ôfaï i nia iho ia ù. Te nunaa hoi o ta
ù i haamaitai to na parau i te taime i riro ai au ei tià, ei pàruru i te rave ôhipa.
Te Atua e, aroha mai. Horoà mai ôe i te hau, te paari, e te ïte e te
maramarama i roto ia mâtou nei, e aratai ôe ia matou i nia i te parau tià, ia rave
tatou i te ôhipa tià. E parau tatou i te parau ma. la rave tatou i te ôhipa ma. E imi
tatou te mau raveà atoà ia raa te tiàe te ma. Parau nehenehe roa teie taô e
"tiàmaraa".
I roto i te faanahoraa o te feruriraa o te mâôhi, teie paha te tahi taô
faahiahia roa aè, i te mea hoï e, i te taime te Atua i haamani ai i te taata ia au i to n a
hohoà, no te rahi o tona hère i te taata, ua horoà o ia i te tiàmaraa i roto i te taata e
maïti i te mea maitai e te mea ino.
Aita te Atua e faahepo, aita. No tona hère rahi i te taata i horoà ai o'na i te
tiàmaraa i roto i te taata i terâ" ra tau e tae mai ia i teie mahana. E rave te taata i te
ôhipa tià, te parau ma, no te taatoàraa o te nunaa. Oôe te nunaa mâôhi, e hiô mai
nei i teie reo o tei tàvini ia ôe 15 matahiti. Oôe to te henua Enana, to te fenua
Tuahaapae, to Raromatai, to te Tuamotu e Maareva, to Nia Matai, ia orana pai taua i
te farereiraa i teie mahana.
O ôe te peretkeni o te hau fenua o te aratai i te fenua mai te tau e te tau e
tae mai e i teie mahana, ia orana. O ôe te peretlteni o te apooraa rahi o tei maîtihia i
te hepetoma i mairi aè nei, faarii atoà mai i te tapaô faatauaroha. Outou paatoà o te
mau huimana o tei maîtihia na e te nunaa i te 12 no Me, faarii mai i te tapaô faatau
aroha ia ôutou. No terâ pupu e terà pupu, no terâ motu e terâ motu, no terâ
mataeinaa e terâ mataeinaa, no terâ faaroo e terà faaroo, no terâ fetii e terâ fetii.
"la fenua te fenua, ia nunaa te nunaa, ia mâôhi te mâôhi".
E ère naù i papai i teie parau nehenehe roa. Na te tahi taeaè o të tiâ" ia
parauhia te parau no te reo mâôhi, te parau o te hiroà tumu mâôhi. I te mea hoï e,
ua tià o na i nia no te parau i to na parau i terâ ra tau, te parau o te reo mâôhi, te
parau no te hiroà tumu, i tapuhia ai tona àrapoa i terâ ra tau.
Na vai, no te aha ?
Ua ïte tatou e na vai ! Na te mau tià o tei parau i terâ ra tau e : "Teie fenua e
fenua farâni". Na te mau tiâ i parau e, ua tano ihoâ ôe Chirac i te faaotiraa e, e faapaaina
ôe i teie pauraa àtomi i teie matahiti i main aè nei. I tià ai te nunaa mâôhi,
te taatoàraa o te nunaa mâôhi o tei tià i nia. E ère te hoê pae anaè. Ua tià te faaroo,
ua porotë i roto i te mau aroa. Te mau ùtuafare atoà, te mau tuhaa motu atoà, mai te
taparu, mai te pure : "te Atua e aroha mai. Te Atua e, aroha mai ôe i teie nunaa",
eiaha te hara ta teie nunaa i rave, i ore ia teie peretïteni o tei maîtihia e te nunaa
farâni, i tauà noa ia tatou.
Tatou pai, te nunaa màôhi, e parau ra te mau taime atoà e nunaa teretetiàno
tatou. E nunaa tiàturi te parau o te fatu. Faahiti noa, faahiti noa, faahiti noa te

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vaha, aore ra faaôhiparaa pàpii i te mau mahana atoà. Teie ia, pehepehe nehenehe
ta Monil i tuù i mua ia tatou.
Faarii anei tatou e hoo i teie àià tupuna ? Nahea tatou.
Faarii anei tatou e haava tatou ia tatou iho ? E taora tatou i te ôfai, tatou i a
tatou iho ? Aore ra e imi anei tatou i te mau raveà atoà. E patu te tahi faanahoraa
pâpti, ia au i te mau iritiraa manaô o tei tuuhia i mua ia tatou, no a nanahi.
Nahea tatou a nanahi, eiaha tatou te mau metua, to tatou ra huaai tamarii.
Faarii tatou mai teie pehepehe nehenehe roa o tei papa hia i to tatou taeaè o Oscar
Manutahitemaruavae, te mataù nei au, e riro 6e e ôvere. Terâ ia te fâ ta tatou i
faaineine no ôe te tama mâôhi ? Pàpii ia ù i roto i te hohonuraa o to ôutou mafatu
ôutou o ta ù i matau maitaî, ôutou o taù i àro, ôutou o taù i faatura atoà ra, pàpii ia ù,
te vai ra terà" ramepa, te paturaa hoê ao mâôhi no a nanahi.
Te vai ra terà' ramepa e te peretiteni, te faanahoraa i te tahi faanahoraa
pâpû, e tiàma ia teie fenua. No te mea, te parau no te tiàmâraa, e parau nehenehe
roa mai te peu e nunaa tiàturi tatou i te parau a te Fatu. Eiaha taua e mataù i te
parau no te tiàmâraa.
Nahea tatou a nanahi ?
I nia anei i te parau o te oraraa o te mau mahana atoà. I nia anei i te parau
0 te paturaa i te mau nohoraa pâpii, no te nunaa mâôhi. I nia anei i te parau no te
haapiraa, i nia anei i te parau o te oraraa turuutaa. la roohia tatou i te mai. I nia
anei i te parau o te ôhipa. I nia anei i te parau o te tute.
Ua tatarahia atu arauaè nei teie mau manaô na roto i te reo màôhi e te reo
tipee. Navenave ra tatou i teie faanahoraa. Te tapapa noaraa te tai àhehe, te tai
navenave, te taî punu, te moni. Faariro atu ai tatou i te moni e atua no tatou.
Te ao mâôhi. Te tiàro nei au ia ôe, ia au i teie rata o tei pâpaihia mai e te
peretiteni no te etaretià evaneria : "E aroha te Atua, te Atua taù Fatu, ta matou i a
fâ'*, te tatauro ia e aratai ia tatou i te mau mahana atoà, eiaha i mua noa, i nia noa, i
te pae aui e te pae aàau, i mûri, aita. Patia roa i roto i te tino ia riro tatou ei tatauro
no te maitai no te nunaa.
Terâ te parau o te hère e te nunaa. Terà te parau o te aroha. "No Tiona n e i
au, ore ai au e mamu. No Ierutarema nei au, ore ai au i parahi", no te ao màôhi nei
au, ore ai au e taora i te ôfai i niàiho i te mau taata o te taora i te ôfai i niàiho ia ù. E
te hiô ra vau i te mata o teie mau taata. Aita. Te taata e nehenehe e parau e, me m à
ona, haère mai i mua ia ù taora ai i te ôfai i nia iho ia ù, haère mai e taparahi ia ù i
teie mahana, mai ta râtou i rave i te 9 no tetepa ra. Teie hau o tei riro e hau no te
parau o te tiàraa mana o te taata, te hau ia o tei ore ia i faatura i te faanahoraa a te
ture i te taime, i te taime ona haru ai teie tavini i mua ia tatou.
E aha te tumu, i tupu ai te mau fifi i te fenua nei, ia au i teie parau
nehenehe roa ta Jacqui i parau ia tatou na roto i te reo farâni: "L'injustice sociale
est le Terreau de la violence".
Ua ïte tatou i te ôhipa o tei tupu i te motu no Moruroa e no Fangataufa, mai
te matahiti 1966 tae atu i te matahiti 1975. la au i te mau numera a te peretïteni, te
tiàturi nei au na roto i ta ôe tiàraa tepute, e riro ôe a nanahi ei àfaifaï parau no teie
parau, ia au te mau numera o tei tuatapapa hia te mau aivanaa. Ta Patrick HOWELL i
mataro maitai no te mea i terâ ra tau, teie pai faatere hau, o na te peretiteni o teie
taatiraa Terâihau, i ani ai màtou i teie mau aivanaa tuiroo no te fenua faràni, e
haère iùnei, tauturu, ia feruri hia. Eiaha te tumu o teie mau taata o tei pohe na roto
1 teie mau maî mariri-ai-taata.

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E ua niimerahia, ua tuatapapahia, 1200 taata o tei mate na roto i teie mau
maî mariri-ai-taata. I nia i teie niimera 1200 taata, 85 % ua rave i te ôhipa i nia i te
motu no Moruroa e no Fangataufa. E ère na Hiro TEFAARERE i pâpai i teie parau, n a
Bruno BARRIOU, taata aivanaa teie no te fenua farâni o tei pàpai i teie puta
nehenehe roa. Te faaroo mai ra ôe te nunaa mâôhi, mahana teie reo i mua ia ôe.
85 % o te mau taata o tei mate na roto i teie maî mariri-ài-taata, ua rave ia i te ôhipa
i nia i te motu no Moruroa e no Fangataufa i te taime i tupu ai teie mau
tamatamataraa àtomi i roto i te raï. I tià ai matou i nia no te parau e, eiaha e n a
reira faahou. la faaturahia te nunaa mâôhi, ia faatupuhia i te uiuiraa manaô, ia au
teie uiuiraa manaô ta teie peretiteni o te Ai'a Api, e tavana no te oire no Mahina, e
hinaaro e tuù i te parau no te tiàmâraa.
Te parau o te tiàmàraa e toù taeaè, aita e mau ia tatou ia tapeâ. Hoê a huru o
na i te parau i teie Râ, tamau i terâ ra tau. I tamata i te marei e te rouru o Hina, te
mareiraa o na, ua tahe te rouru o Hina. E ua hiti mai ihoa te râ e, taoôo ihoa o na i
te tooà o te râ. Hoê a huru te parau o te tiàmàraa, mai te parau o te "autonomie", ua
haamata o na i Faaa e na Faaa e faatiàmâ i teie fenua.
Parau tapu terâ, tapeà ôutou i tera parau. A nanahi tatou to Piraè, to
Papeete, to te mau tuhaa atoà, e paturu tatou i teie faanahoraa o te hiti mai na roto i
te tavana oire no Faaa, taù e ani ra e te nunaa e popo tatou ia'na, vau e popo ia'na i
teie mahana. Nahea tatou a nanahi i nia i te parau no te maî ? Nahea tatou a
nanahi i nia i te parau no te mau tute atoà ? Nahea tatou a nanahi i nia i te parau
no te haapiiraa ? Nahea tatou a nanahi i nia i te parau o te ôhipa ?
A hiô na i te mau mahana atoà i roto i te âfata teata, te mau fenua moni roa
aè no teie nei ao, fenua Marlte, 35 mirioni taata veve e ora ra i roto i te hepohepo,
aita e ôhipa. Fenua moni roa ia tera i teie nei ao. Fenua Farâni, 3 mirioni taata, aita
e ôhipa. 5 mirioni o tei ora ra i roto i te oraraa veve, aita e nohoraa. Fenua moni ia,
faufaa ia. Fenua Itaria, hoê a faito ntimera. Fenua Purutià, hoê a faito niimera,
fenua tapone, hoê a faito niimera. Tatou ia e tipee mata pÔ noa teie mau fenua i ôre
i tapae i roto i te parau i te faahoturaa ia râtou iho ? Aita anei tatou e nehenehe i
teie nei mahana, e pârahi, haapii tatou nahea e faamâôhi ia tatou ?
MJT
FOSTER, Georges HART, Gaston FLOSSE, BONNO, teie rauraa, teie taaéraa roto
ia tatou... TANSEAU, BUILLARD, PUCHON... na'na e faahotu ananahi i te parau o te
tiàmàraa... VERNAUDON, FLOHR, GRAFFE, SANQUER, HOWELL... na'na. Aita teie mau
fenua i tapae, e tapae ia tatou mai ta ratou mau faanahoraa atoa ? Nahea tatou ?
Aita tatou nehenehe e faaôhipa o te mau haapiiraa atoa o tei tuuhia i mua mai ia
tatou : to tatou mau tupuna, to tatou mau metua, to tatou mau taèaè. I te mea hoi, a
tahira tatou e farerei faahou ai. Mea rahi te manaô i roto ia'au, iau ihoa te
faanahoraa o te tapura ôhipa no teie mahana, e haere mai ihoa vau i nia i te aô, i
nia i te maà, to ù tera natura taata. Eiaha taua te taata e mataàu i te taata, e mataàu
ra taua i te Fatu. Te taata e mataàu i te taata, e ère ia te taata. Te mâôhi i tera ra tau,
aita o'na i farii e matapo noa i teie mau faanahoraa o tei ravehia e teie Hau. Ua ite
iau to ù aàmu, ua ite iau. Na to ù mau tupuna i farii i te parau o te pipiria i o nei, i
parau ia vau i teie marna i arauaè marna Taahitua, metua vahiné tera na ù, n a
Michel ma atoa, hoê â pai matou i te paàri e i te faaàmuraa i Pirae.
Te ôhipa o tei ravehia i tera ra tau, e tupu ihoa o'na i teie mahana. Ua tapu
te mau tupuna e tae i te tau na te mau tamarii na roto mai i teie opu fetii ananahi e
faatià mai i te fenua, no te mea, na ratou i farii i te parau o te pipiria. E ère na ù i
pacau i tera parau, ua tapuhia ra. Ua ite tatou te mâôhi, ia tapu te mâôohi i te parau,
e tupu ihoa, a ïmi ia tatou i te mau raveà atoa eiaha te ôhipa e tupu, aita ra e mau i a
tatou. Te ôhipa ia o tei ravehia mai te tau e te tau riro ai tatou ei fenua farani i roto
i te mau haapiiraa, mai ta Monil t parau, mai ta Patrick i faanehenehe roa atu, mai
ta Jacqui atoa i faahiti. Ua tatarahia to tatou hiroà tumu, ua tuuhia mai hoê
faanahoraa é i roto ia tatou. Ta'au ia tera e haàma ra e parau i to taua parau, n a

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taua ihoa e tuma ra ia taua, te màôhi, a tià i nia, e faahoi faahou mai ôe i te parau o
te hiroà tumu i te mau mahana atoa i roto i to ôe ôraraa.
I roto i teie papa ture api, e te Peretiteni, o ôe tei parauparau mai i te
hepetoma i maîri ae nei, ua putapu to ù aàu i to ôe tumaraa maha ahuru ma toru
matahiti. I roto i ta ôe ôreroraa, hanere ahuru ma hoê matahiti noa to tatou, aita.
Eiaha e na reira. Haapii i te aàmu teie fenua i roto i te mau haapiiraa atoa. No te
mea, parau nehenehe te parau o te nunaa mâôhi marna ma, papa ma. Parau
nehenehe e te parau o te hiroà tumu o te nunaa màôhi. Parau nehenehe e te parau
te iho tumu, te parau o te reo maohi, e ère iau i te tahi aivanaa, ua àro ra vau no te
parau o te reo mâôhi, no te parau o te hiroà tumu, e àro â vau tae roa i te taime e
parau mai o'na ia ù e : e Hiro, oti ta ôe hopoià, haere i pihaiho ia'au, mai te peu e
farii oia. Tatou ra i o nei, te tià àro nei tatou, faanahoraa matamua ta tatou e rave i
roto i teie fare, te imiraa i te mau raveà atoa no te faaiho faahou te iho màôhi, i a
parau faahou tatou i te parau o te reo mâôhi, ia hiroà te hiroà mâôhi, ia fenua te
fenua, ia nunaa te nunaa, ia mâ'ôhi te màôhi. Te aroha ra vau i teie taèaè o tei papai
i teie parau i tera ra tau : ia fenua te fenua.
Haere tatou i roto i te mau tuhaa motu atoa no te ao màôhi, taua anaè i te
fatu o te mau fenua atoa.
Haere tatou i te mau mahana piti atoa i'o ae i te tiripuna, e aha te mau fifi e
itehia ra, mai te poîpoï hora vaù e pô atu ? Fifi fenua. Teie ia tatou e taamino i tatou
i o nei, faahiti i te mau parau imiraa faufaa, te parau o te moni, ma te ore ra e
feruri nahea e faahoi mai i roto i tatou teie mana : ia fenua te fenua.
E parau mai te tahi reo i arauaè ra : e aha, e fanau te fenua te fenua ? Mai
te peu ra tatou e nunaa tiàturi, e nunaa teretetiano, te hère e to fenua tei farii e
tuu i to'na rima i roto i to fenua, ua farii ia e faafatata ia'na te aha atu e te fatu, oia
te tumu ia o te mau mea atoa i teie nei ao.
la nunaa te nunaa. Aita e nunaa mai tatou i teienei ao i te farii i te mau
huru nunaa atoa. A hiô na ia tatou : ua rau te huru te toto i roto ia tatou, tatou
paatoà, no te mau motu atoa e hiô mai ra ia tatou i teie mahana, tatou tei maitihia e
te nunaa i te ahuru ma piti no Me, ua rau te huru te toto i roto ia tatou, eiaha ra e
moéhia ia tatou, no hia mai tatou ?
Ua haapiihia mai au i tera parau nehenehe roa : aiu, mai te peu aita ôe e ite
te haere nei ôe i hia, eiaha ra e moèhia ia ôe no hia mai ôe, eiaha e moèhia ia ôe n o
hia mai ôe. Teie ia pehepehe nehenehe roa ta Tamara i parau ia tatou i arauaè nei,
no teie ôpu, no teie fenua : ia nunaa te nunaa, ia mâôhi te mâôhi, vaù ahuru i nia i
te hanere i te taatoàraa o te nunaa e ora ra i o nei, iau i te mau tuatapaparaa, e
nunaa màôhi. O vai tera e ôvere ra, ? O vai tera e mauiui ra i te mau mahana atoa ?
O vai tera e ôto i te mau taime atoa ia faroo tatou ia Radio Mahina, ia Radio Maohi, ia
Radio Tiare, Te reo Tefana, RFO, te mau radio atoa ? Te nunaa mâôhi. Te nunaa
mâôhi tera e ôvere ra i teie mahana i nia i to'na iho fenua, tei poietehia mai, ta
tatou ra i ore i faatura, parau noa tatou e : te Atua e aroha mai, aita ra tatou e
faaohipa i te mau haapiiraa o ta'na e tuu mai i roto ia tatou.
E aha te parau no ananahi ?
Feruri na tatou hoê noa taime poto. Ua faahiti atu vau ia tatou teie mau
fenua moni roa no teie nei ao i ore i tapae i roto i ta ratou mau faanahoraa atoa e
na teie mau fenua i faatiti i te mau nunaa atoa, nunaa no te mau fenua Afrita,
éreére, nunaa no te mau fenua Atià ma, nunaa no te moana no Patitifa. Na ratou i
faatiti i teie mau nunaa atoa, oia hoi te mau fenua no Europa. Teie mahana, teie
ratou e taamino mai no te imiraa nahea e patu hoê faanahoraa api iau to ratou
faanahoraa e ta ratou mau faanahoraa e to ratou hiroà tumu, aita ra vau e papu e
tapae anei ratou ? E te farii nei taua te màôhi na ratou hoî e parau te parau no taua.
Nahea taua e nehenehe e farii i tera faanahoraa ? I te taime i farii ai i te mau tià
no teie apooraa rahi teie paura atomi, ua tiàturi ratou e e na roto i teie moni rahi e

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topa mai na roto i te CEP-CEA, e ora tatou, e hotu teie fenua, e riro te mau ôhipa atoa
ia tatou, e oàoà te taatoàraa o te nunaa màôhi. Taiô na i te mau parau o tei parauhia,
0 nei, i tera matahiti, na teie mau tià. Ua îte tatou e teie mau tià o te apooraa rahi i
tera tau o tei farii e pupu ia Moruroa e ia Fangataufa i roto i te rima o te H au
farani. A hiô anaè i'o ae i nia, paimi tatou te parau o Moruroa, aita i papaîhia i nia i
teie àpi. Paimi tatou i te parau o Fangataufa, aita atoa i papaîhia. E aha hoî, tei te
fenua Farani o Moruroa e o Fangataufa, aore ra, aita anei na motu e piti, o nei, i te
ao mâôhi ?
E aha te ohipa o te itehia e tatou ? No 6e noa ae o Moruroa, ei feïe te mâôhi,
no ôe noa ae o Moruroa, ei amahamaha ai te mau utuafare atoa i te fenua nei. No ôe
noa ae o Moruroa i purehu ai tatou e te mâôhi, no 6e noa ae o Moruroa i moéhia ia
taua i to taua parau, e faarué ia taua i te mau motu no te haere mai i Tahiti nei no te
imiraa i te ôhipa. Teie mahana, o vai tera e mauiui ra i nia i te parau o te ôhipa ? O
vai tera e ôto ra i nia i te parau o te parururaa i mua i te maï ? Vera ma anei, te mau
taata anei o tei farii i teie faanahoraa i te fenua nei, aore ra o taua te nunaa
mâôhi ? Te ui na taua i taua, farii matapo noa na i taua i teie mau faanahoraa, aore
ra e ïmi anei tatou i te mau raveà atoa, ia vaiiho te mana i roto i te nunaa, na te
nunaa e parau i te parau no ananahi. la ù nei, aita vau e farii na te ratere e haere
mai e haapii ia'au i te hoê parau. Parau mau, ua papaî teie taèaè, Henri HIRO, te
tahi pehepehe nehenehe roa : "no te aha vau e farii ia ôe io ù i te mea hoi e no ôe
to ù fenua ?" Te ôhipa ia e îte noahia ra i te mau mahana atoa. Tanorii ihoa ia teie
manaô poritita o tei tuùhia mai i te ahuru ma pae no Tiunu ra no te matahiti m ai ri
ae nei e "Tahiti, c'est la France", iau ta ratou hiôraa, iau ra te hiôraa o te nunaa
mà'ôhi, mai te peu e tatou to te apooraa rahi e farii ananahi e haatupu i te hoê
uiuiraa manaô, no te mea, te vai ra te mana roto ia tatou no te rave i tera hopoià, e
ui tatou i te manaô o te nunaa e : farii anei ôe te nunaa ia parauhia e «Tahiti, c'est
la France» ? E hiti mahuta pana tatou i te mau numera e matara mai na roto i teie
mau m aï tir aa.
Te ao mâôhi, no na motu o te mau tuhaa atoa, o ôe tei maîti i teie mau tavini
1 mua ia ôe, na ôe atoa e haàva i teie mau tavini ananahi.
Toru ahuru matahiti to ratou i faatere noaraa i teie fenua, ua hotu anei te
parau o te faahoturaa i teie fenua ? Ua tatarahia arauaè nei i nia i te parau o te
faaàpu, i nia i te parau o te ravaài, te parau o te rima î, te mau tumu parau atoa.
Aita, aita, aita.
Piti hanere e toru ahuru ma ôno tauatini nunaa taata e ora i roto i te mau
motu atoa no te ao mâôhi i teie mahana. Numera rahi teie, numera iti atoa ra, iau te
ruperuperaa e te rahiraa o te fenua o te ao mâôhi.
E hia e rave nei te ohipa i teie mahana i nia i teie numera ? Piti hanere e
toru ahuru ma ôno tauatini. E hia o tei tapurahia i teie taime i roto i teie afata tu ru
utaa ? Maha ahuru ma maha tauatini tei tapura hia, tapiri atu tatou i te mau rave
ohipa tamau a te Hau, e ôno e hitu tauatini, e raèaèhia ia pae ahuru tauatini. Tatara
tatou te mau tamarii e haere ra i te haapiiraa tei nia i te faito hitu ahum ma ôno
tauatini, e toe mai â hau i te hanere e tauatini taata.
I nia i teie numera hanere e tauatini taata, tei tapurahia i roto i teie afata
"régime de solidarité territorial", ua hau ia teie numera e ôno ahuru tauatini. Te
vai ra hoê tuhaa rarahi, fatata te afaraa aita i tapura hia. Tei hia ratou ? Ovai hoî
ratou ? E nunaa mâôhi mai tatou paatoà. Nahea tatou ? Farii tatou teie mau
faanahoraa ? Te mea o ta ratou i ore e faatupu i tera ra tau, e faatupu ia ratou
ananahi, ua iti te moihaa i roto ia ratou e ua matau ratou i te taparu noa te faufaa
na roto i te reo farani, nahea ? Aore ra e îmi tatou i te mau raveà atoa eiaha te
feruriraa e veve, no te mea, i teie mahana, ia hiopoà hia i te mau ohipa atoa o tei
ravehia e te fenua nei mai te tau i farii ai te mau tià o tei pupu atu ia Moruroa e ia
Fangataufa i roto i te rima o te Hau farani, mea mauiui te aàu marna ma, papa ma,
mea mauiui te aàu. I roto pai o ta outou hiôraa, ua tano anei ? Te tiaturi nei au e,
ananahi, noa atu te mau faanahoraa atoa o ta outou te pae rahi ia rave, mai te peu e

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moéhia ia outou teie parau faufaa roa, ta ù e tatara atu i mua ia outou, mai ter a
aàmu ta ù i tatara atu ia tatou no Maui, e tupu atoa o'na ananahi, aita e mau, e tià
mai ihoa te nunaa no te parau e : oti to outou parau, peneiae matou atoa to roto.
Papu ra ia ù nei, aita. E aha te tumu ? Ua pupu hia pai teie faanahoraa i roto i te
rima o te Atua. Na'na e aratai ia tatou.
Mai te peu tatou e rave noa na roto i to tatou tiàraa taata, ma te ore e tiàturi
ia'na, ta outou noa opuaraa atoa, aita e tapae, aita e tapae, papu, ua papaihia, e ère
te ôna. Ua riro teie mahana te parau o te ôhipa e parau moemoearaa o te taatoàraa o
te nunaa. Te Ite ra tatou na roto i te numera o ta ù i tuu atu i mua ia outou, te pae
rahi ia o te nunaa teie e ère nei i te ôhipa. A imi â tatou i te mau raveà atoa na roto
i te mau faanahoraa o tei matoro hia e tatou, parauhia na roto i te reo tipee "p!us de
croissance", ia rahi te faufaa no te faahoturaa, aita tatou e tapae. E aha te tumu ? No
te mea, na roto i te mau tuatapaparaa o tei ravehia e te mau aivanaa o tei tuatapapa
i teie parau, te titauhia ra e tatou ia tapae te faahoturaa o te imiraa faufaa i nia i
teie faito hitu i nia i te hanere (7 % de croissance), i tera taime tatou e nehenehe e
tiàturi e nehenehe tatou e haamau i te tahi mau faanahoraa papu i nia i te parau o
te ôhipa. E ère atoa na ù i papai i teie parau, na teie taèaè o tei faarué i tatou i
arauaè nei, o Christian VERNAUDON. Na te mau aivanaa atoa o tei tuatapapa i teie
parau i te matahiti e ïva ahuru ma piti, e ïva ahuru ma toru, e îva ahuru ma m ah a,
tae roa i te taime i tarimahia i teie ture, peehia ra e "loi d'orientation, contrat de
développement".
E hiô tatou i te mau fenua moni roa no teie nei ao ; faarooroo tatou i te
radio, te afata teata, te fenua Farani te parau ra i te mau aivana no tera tuhaa aita
paha e raèaè hia hoê toma pae i nia i te hanere te maraaraa o te imiraa faufaa,
tatou ia, e haere ia tatou i nia i tera faito ? Aore ra Imi â tatou i te mau raveà atoa
iau i te hiroà tumu o teie fenua, iau i te faanahoraa a te mâôhi, te tahi mau
faanahoraa api no te paturaa i te ôhipa api no te nunaa maôhi na mua roa, na roto
ra i te faaturaraa te taata e te natura, te taata e ta'na faanahoraa, te natura. I te
taime te Atua i hamani ai i teie nei ao e te taata, aita o'na i hamani te taata na mua
roa, ua hamani oia te ao, te natura, i mûri roa to'na hamaniraa i te taata ma te
horoà i te tiàmaraa i roto i te taata, na te taata e faanaho i to'na iho ôraraa. Ua
moéhia ra ia tatou i tera faanahoraa i teie mahana, no te mea, ua matau tatou te
tipee noa, te mau ôhipa o tei hape i rapae ma te tiàturi e no te mea te amu ra tatou i
te mau taime atoa i te maà e na to rapae e faanaho i to tatou parau. Te tiàvaru mai
vau i tatou, outou paatoà to te pae rahi, no te mea, ananahi, na outou e faatere teie
fenua. Mai te peu outou e vai noa i nia i teie faanahoraa, tei topatari i roto i to
ratou mau fenua, aita te parau o te ôhipa e tapae, e tià mai te mau opupu atoa i mua
ia outou, e tià mai te mau fatu ôhipa o ta outou i paaèpaaè noa, ta outou i poihere
noa, i mua ia outou ma te parau ia outou e : e matou, nahea matou i teie mahana ?
Mai te peu ra tatou e farii teie tià ôroraa nehenehe o tei tuuhia mai i mua ia tatou o
to tatou taèaè o Patrick : farerei, amui, parauparau no te faahoturaa i te feruriraa
eiaha te feruriraa e veve, e i tera taime e piha mai te mau faanahoraa api i nia i te
parau o te ôhipa. Ua rau te huru o te parau o te ôhipa. Oti i te parau o te ôhipa
"bureaux" noa, oti i te parau no te mau "contrats politiques", oti i te parau o te mau
ôhipa i roto i te Hau fenua, i te Apooraa rahi, i roto i te mau oire. Teie mahana, imi i
te mau raveà atoa nahea e faariro i te nunaa màôhi ei fatu ôhipa na'na e no'na,
eiaha faahou e teuteu no teie mau ôna o tei al i teie fenua e teie faufaa o tei àrohia
e Pouvanaa i tera tau tae mai ai i teie mahana.
Te vai ra te mau fenua i teie nei ao o tei tapae i nia i teie faanahoraa, te
fenua Iterâera, metepara teie fenua. Teie mahana, na ratou e faaàmu ra to Europa i
te parau o te maà, te maà hotu. Te fenua Tapone, aita e faufaa na roto mai i te repo,
mai tatou atoa. Te faufaa, te roro, te aravehi, poia te nunaa o tei û, te nunaa anaè i
teie nei ao o tei û teie moihaa pohe i te paura atomi. Teie mahana, oia te nunaa e te
fenua moni roa ae no teie nei ao, te fenua o te fenua Tapone. Teie tatou e parau nei
i to tatou mau feia ravaài e haere e tarahu i te moni, e hamani tera pahi e tera
faanahoraa no te tautai te ià tua, teie te nunaa Tapone e te nunaa Marite e faaàmu
nei te ià no tua i tua, e ananahi, na ratou e haere mai e hoo i o nei te ià o ta ratou e
faaàmu ra, te tarahu te mau feia tautai no te fenua nei aita ia e pee ia ratou e

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faahoi faahou, e haru hia ia ta ratou mau faufaa atoa. Aita vau e tiàturi ra e tapeà
tatou i tera aveia.
Ua rau te huru o te parau o te ôhipa. Ua rau te huru o te parau o te ôraraa
turu utaa i roto i tera fenua e tera fenua. Hou vau e haere mai i o nei, ua ani vau i
te papai parau rahi no te Apooraa rahi : tatara mai na ôe te faanahoraa o te oraraa
turu utaa no te mau mero o te Apooraa rahi. I tatara mai â o'na teie faanahoraa :
"retraite" taaé pai ta te mau mero no te Apooraa rahi o tei maîtihia i tera r a
matahiti. I hiô hoî vau i parau hoï vau e : aue hoï e, teie te mau tià poritita e parau
ra e te autaèaè nei ratou i te nunaa, teie ratou e maiti nei hoê faufaa na ratou,
ratou anaè te fanaô, aita hoi te nunaa e fanaô ra hoê faanahoraa mai tatou e fanaô.
Te ui ra vau ia tatou : farii anei tatou e taui i teie faanahoraa e hoï tatou i roto i teie
faanahoraa e rave hia e te CPS ? Faaite pai e tatou i te nunaa màôhi te autaèaè r a
tatou ia ratou. Te ui ra vau ia tatou : taui anei tera ? Te taime outou e farii e to te
pae rahi e taui i teie faanahoraa, nehenehe paha ia matou e tiàturi te vai ra tera
parau e hère to taua nunaa, ia'au e farii iau, farii'toa vau, aita e fifi te reira, mai
ia'au atoa i taiôraa i te mau faufaa atoa e titauhia ra e te ture ia papaïhia e ia faatae
atu i roto i te rima o te mau tià no te Hau farani, te tiàvaru ra ia tatou : farii anei
tatou e pia teie mau parau atoa i roto i te mau veà atoa no te fenua nei, ia ite pai te
nunaa mâôhi te faufaa e vai ra i roto i te mau tià poritita atoa o tei faatere i teie
fenua, o tei haapaô noa te pute ma te ore e hiô i te nunaa. Aita ta matou e aoraa i
tera fenua e tera fenua, ia ù nei, aita, tarahu, puai te tarahu, aita e taa faahou
nahea e faahoi, auaè ra te hère e te nunaa tiàturi mai ai, i manuia mai ai e tiàturi
nei vau e nehenehe vau e faahoi i ta ù mau tarahu i roto i te mau afata moni ma te
hiôraa nahea atoa e faahotu i teie fenua na roto i te faamauraa i te tahi mau
faanahoraa papu i nia i te parau o te ôhipa.
Te tatara hia i arauaè nei o Alexandre LEONTIEFF na roto i te reo farani, te
parau o te mau tuhaa motu no te Tuamotu, ua ite outou te faufaa i roto, teie m ah an a,
te ônahia ra te mau ôna e parau ra i te parau o te poe, aita ra tatou e faaôhipa ra te
parau o te ià, te parau o te mau hotu oraraa atoa na roto mai i te moana.
E ani tatou i ta tatou mau hoa no rapae, no te fenua Tapone, e fenua Tinito,
fenua Iteraera, te fenua Mante haere mai o nei haapii tatou nahea e faahotu i teie
fenua no te opère maiteraa i te faufaa i roto i te nunaa mâôhi, e hiti mahuta tatou i
te mau ôhipa ôhie e matara noa tei ore ravehia mai te tau e te tau. Ta Patrick i
parau i arauaè nei : titau noa outou te moni ma te tiàturi e te moni o te Atua, aita r a
outou e parau ra te parau o te taviniraa i te nunaa e te taviniraa i te fenua, te
taviniraa i te nunaa mâôhi.
TA
Te parau o te ôhipa i roto i te mau haapiiraa atoà, mea nehenehe roa teie.
Aita vau e faahepo ra, e faahape ra i te mau orometua atoà no te mea, e ère ratou te
tumu teie mau faanahoraa. Te mea ra o ta ù i ïte, o ta matou i papai, ua riro paî te
parau o te haapiiraa ei papa no te hiroà tumu o te hoê nunaa, na roto i te reo tipee :
"l'éducation doit devenir le socle de l'identité nationale d'un peuple". Parau
nehenehe roa teie parau o teie papaïhia. Na te tahi tamarii no te fenua nei i papai i
teie parau.
I roto ra i te faanahoraa no tatou i teie mahana, aita te parau o te haapiiraa
i riro ei papa no te hiroà tumu o te nunaa mâôhi.
Eaha te faanahoraa no te oraraa o te ruru taa ananahi ? Te aniraa i roto
mâtou na roto mai i te taatoàraa o te mau aupupu e pâruru nei i te rave ôhipa, n a
roto atoà i te mau fatu ôhipa mâôhi, aita vau e parau ra te mau fatu ôhipa popaa, te
parau ra vau te mau fatu ôhipa mâôhi, te ani mai ra ratou ia ù nei ia riro vau e
àuaha parau na râtou teie poipoi i mua ia tatou.
Faarii ôe te Faatere Hau no te utuutu mai a nanahi, ôe te Faatere Hau no te
autaeaàraa, ôe te Faatere Hau no te ïmiraa faufaa, ôe te Peretîteni no te hau fenua,

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e ia imihia te mau ravea atoà ia faatueahia te rahiraa o te mau mero e parahi ra i
roto i teie âfata turuutaa e te mau taote e pàrahi ra i roto te mau âfata faatere no te
piha faatere no teie fare mai no Mamao, ia faatueahia. la imihia te mau ravea atoà
ia faaturahia te faanahoraa o te ture i roto i na âfata e piti, no te mea, aita te
faanahoraa o te ture i faaturahia e tae noa mai ia i teie mahana.
Te faahepo ra te ture ia maïti na mua te mau tià faatere no te piha faatere
no Mamao ta ràtou mau hamauàraa faufaa hou te âfata tururutaa e maïti ai ta na.
Eaha te ôhipa e itehia ra ? E ère mai tera tae noa mai ia i teie mahana. Eaha ia ton a
auraa ? la faaoti te mau rave ôhipa na roto te mau aupupu e te mau fatu ôhipa, e i a
tapea hia te mau haamauaraa o te oraraa i mua i te mai, noatu ta ràtou mau
faaotiraa atoà, ia faaoti nae te mau taote, aore ra te mau tià poritita e faatere ra teie
fare mai no Mamao, e haamaraa ta ratou, e maraa ihoa, aita e mau ia tatou ia tapeà.
Te mea ra e îtehia ra e tatou, àpoo noa ihoa i te mau matahiti atoà i roto n a
âfata e piti. E na vai e àufau ra ? Na taua te nunaa e àufau ra. E ère na te mau fatu
ôhipa, no te mea, te faufaa, te ora o tei taiete, e ère ia te moni anaè, te ôhipa ra. Na
taua te rave ôhipa e amo ra terâ hopoià. Na taua te nunaa na roto te mau tute ta
taua e àufau nei e amo i teie hopoià. Taua ia, e tiàro nei tatou.
Outou to te pae rahi a nanahi e haapaô i teie tuhaa, ia faarii ôutou e faatuea
i teie faanahoraa. I tera taime, nehenehe ia te nunaa e tiàturi atu te mau
faanahoraa o ta ôutou e maïti a nanahi no te maitaî o te parau no te nunaa i mua i
te mai.
Aue hoî te aroha i to taua nunaa o tei pô te mata, o tei turituri te tarià, o tei
navenave te parau haavare o tei tuuhia i te taime tupu ai te poritita, ta tatou ia e
faaroo ra i rapae.
Mea aroha, no te mea a nanahi, ia faarii ôutou, e haere ôutou i nia i te eà o
te tiàmaraa, râtou e tià no te paturu ia ôutou. Pâpù maitai, ta ùia e aroha nei ia
tatou, no te mea, Vera ma terâ e àta ra, ua oti to taua te maôhi, ua U taua, aita taua i
hiô atea. Aita e raveà, te natura terà o te màôhi i teie mahana, te navenave i teie
faanahoraa.
Te hiô ra vau i to ôutou mau mata, e au e, ua pohe roa ôutou i te poîa, e ère
anei ? Pohe taôto roa ôutou, ta ù ia e oaoa nei, ta ù ia e àta nei ma te tiàturi e, aita
ôutou e pohe i te taôto, e àraara ôutou, aita ôutou e pohe i te pola no te mea, aita e
fenua mai tatou te heuri e te faufaa. A riri mai to rapae, a riri mai. A àta mai to te
mau motu i roto i te faanahoraa âfata teata, a àta mai. Te mea pàpu ra, no Tiona n e i
vau, ore ai vau e mamu. Mea pàpu te reira, no te ao maôhi ore ai vau e mamu, tià ai
vau i mua ia ôutou i teie mahana.
Eaha te parau no a nanahi ? la ore tatou e imi i te mau ravea atoà ia faa
tuati te feruriraa i nia te parau o te tiàmaraa. E tupu ia iunei i te fenua nei te mau
ôhipa atoà e tupu ra i roto terâ fenua e terâ fenua, e itehia ra tatou te mau pô atoà
te taime tatou e pata e te âfata teata.
Pà'pii ia ù e aita ôutou, aita atoà mâtou e hinaaro i terâ faanahoraa. Pàpti ia
ù te taatoàraa o te nunaa e hinaaro ia vai noa te hau, te faatura e te hère i roto ia
tatou. Mai te peu ra tatou e hinaaro e haere i nia i terâ eà, te parau o te faaturaraa
tetahi e tetahi, te parau o te hereraa tetahi e tetahi, aita atu ai e raveà e au mau
taeaè, e au mau tuahine.
Te haapiiraa ia tatou, nahea e faatura ia tatou ? " Pardonner c'est facile,
oublier c'est difficile, Monsieur le Président. Vous l'avez dit dans votre
intervention télévisée en 1991 lorsque vous avez demandé pardon au peuple. Est-ce
que nous sommes tous prêts à nous pardonner mutuellement nos erreurs, à oublier
nos erreurs, à reconnaître publiquement nos erreurs, à prendre public toutes nos
erreurs, tous nos scandales, tous nos abus ?"

465/96
Aita vau e tiàturi ra. A hiô to mata e to mata, aita ra vau e tiàturi ra. Mai te
peu te tiàturi ra tatou e haere i nia i terâ faito, i mûri noa i teie faanahoraa, tïtau
tatou ia IHORAI, ia COPPENRATH, horeo tatou i mua ia râtou, i mua i te nunaa. E rave
paï tatou i terâ faanahoraa. E, mea nehenehe roa marna to ôe hohoà mata. Aita e
ravea, faarii anei tatou ? " Pardonner c'est facile, oublier c'est difficile".
Te aniraa mai to ù fetii Hilda ia ù e : e Hiro, parauparau anae ôe, mea maitai
e poto to ôe manao". Naô ra tu vau ia na e : "aue ho'i e toù tuahine, nehenehe vau e
parau parau hoê miniti, hoê hora, maha hora, nehenehe atoà vau e parau parau
92 mahana".
Mea nehenehe roa te ôhipa o tei tupu, parau ai teie tàvini i mua ia ôutou e,
ua ineine au no te parau i teie mau taata o tei haava aè nei ia ù : ta ôutou m au
faaotiraa i roto i te tiribuna, i te taime ôutou e haava e, e maramarama te nunaa te
mau ôhipa atoà o tei tupu i te 6 e te 7 no tetepa e Peretïteni. Mai ta taua i parau
parau i roto i te niuniu parauparau, te haamanaô ra taua i na po 6, 7, 8, ère a nei ?
Te tiàturi nei au terâ mahana tatou farerei faahou ai, te parau mau e matara mai ai.
Ua ineine anei tatou paatoà ? E rave hoê faanahoraa âpï no te faahoturaa i
te ôhipa i roto i te fenua nei. la faaroo vau i te mau parau i faahitihia e ôutou i roto
i te taime i poritita ai tatou, ia taiô vau i ta ôutou mau faanahoraa atoà, tei pâpaîhia
to ôutou mau teuteu, aita roa vau e tiàturi ra ua ineine ôutou i te tauiraa i ta ôutou
faanahoraa, aita, aita roa atu, no te mea, te ôhipa o ta ôutou i rave e ore ôutou e
tapae, te fà" noa ta ôutou e tâpeà ra i teie mahana.
A taui noa ai ôutou i te tapena, ma te ôre e taui i te âveià, e ère ihoa teie e
vaa tauàti mâôhi. ï te taime ra ôutou e faarii ai ia tuatapapa amui tatou i te parau o
te faahoturaa i teie fenua na roto i te faaturaraa i te hiroà tumu mâôhi, te natura o
teie fenua na roto i te tauiraa o te mau faanahoraa atoà, i terâ taime tatou e
nehenehe ai e patu i te hoê faanahoraa âpï ia fenua te fenua, ia nunaa te nunaa, ia
mâôhi te mâôhi. Ua taio tatou i te mau parau atoà o tei faahitihia e te mau pupu atoà
o tei horo i mua i te aro o te nunaa i nia i te parau o te faahoturaa, i nia i te parau o
te taata. Ua ïte tà'tou te mau parau o tei parauhia e tatou i te taime e tupu ai te
àroraa poritita i roto i te mau aroa atoà, te mau tuhaa atoà, te mau motu atoà, te mea
ra e maux ra te àau, te taeraa mai ôutou iunei, ua tô'hia ôutou i ta ôutou mau parau.
Aita ôutou i faatura noa aè i ta ôutou parau. Hiô noa atu ra ôutou ia ôutou iho, hio
noa atu ra ôutou te mau tià o ta ôutou e nehenehe e haamauruuru ma te ôre e
parau, e tapeà i te parau, e hiô i te nunaa e te fenua na mua roa. Eiaha e na reira.
Mai te peu tatou e tâpeà noa i nia i terâ faanahoraa, a nanahi, na roto i teie
mau mana rahi e vai ra i roto i te hau o te mau fenua atoà no Europa, noa atu teie
papa ture " autonomie", aita e mau ia tatou e tâpeà i teie mau taata atoà ia haere
mai râtou i unei e rave i ta râtou iho, a ïmi atu ai tatou i te mau faanahoraa, aita e
haere ia tatou, aita atoà e mau i te hau farâni, mai te peu tatou e tiàturi na te hau
farâni e paruru ia tatou i nia i teie faanahoraa, aita atoà e mau te mau ôna no te
fenua nei mai te ôna noa mai te tau e te tau tae mai ia i teie mahana e tapea i teie
faanahoraa. Aita atoà e mau i te mau rave ôhipa, aita atoà e mau i te nunaa, hoê noa
fâ, te faariiraa tatou i te tuatapapa amuiraa te parau o te tià te ôhipa o te ma, ia roaa
na faanahoraa e piti.
- Applaudissements -
Ua riro te parau o te moni, mai ta ù i tatara i àraùaè nei, ei Atua no tatou i
teie mahana. Na roto i te mau tuatâpaparaa atoà, i roto anei i te hau fenua e te hau
farâni, i roto i te hau fenua e te mau fatu ôhipa, i roto anei i te mau fatu ôhipa e te
mau aupupu, i roto anei ia tatou paatoà, e tuu tà'tou i te parau o te moni, ma te ôre e
hiô i te parau o te ôhipa e faaôhipa ra e moni ai te moni.
Te ata ra tatou e te ata atoà ra vau i teie mau taata e ata ra, no te mea, o
râtou tei faatere noa i teie fenua i rahi ai te târahu a te hau fenua i teie mahana.
Tàrahu ta te fenua i te mau âfata rave ôhipa, ta na ra e faaho'i ra, aita ra ei pee roa.

466/9 6
ahuru ma piti miria terà e tôe, târahu atoà i roto i te mau âfata moni no rapae no te
fenua nei. la ano'i nae hia te taatoà ra o te mau târahu, te îte ra tatou e, ua hou i te
pae ahuru miria. Na vai ia e faahoi i teie târahu ? To taua nunaa, na roto ia te mau
ôhipa ta tatou e faaoti i unei, ta ôutou ananahi e faaoti i roto i te fare faatereraa i te
fenua, e terà te taaêraa i roto ia tatou i nia i te faufaa o te taô.
Matou nei e tavini, ôutou e faatere. Mea nehenehe roa teie na taaêraa e
piti. Te faatere, na nia mai ia ôutou i te ad, tavini, na roto atu te paepae te nunaa e
te fenua. A ara ra, no te mea, e tau to te mea atoà, e tau no te parau i te parau, e tau
no te faaôhipa, e tau no te faahiti, e tau no te faatupu, e tau no te pafaï, e tau no te
taora, e tau no te tama, e tau no te tuma, e tau no te haamâ, e tau no te tiàmà, e tau
no te haatiàmaraa i teie fenua.
Marna, papa, o ôe tei faaoromai mai teie poipoi tae mai ai i teie mahana, o ôe
tei îte i te auraa i roto te mau tavini atoà o tei tià i mua ia ôe i teie poïpoï, e tae mai
ai i teie mahana, faarii mai ôe i te tapaô faatau aroha ia ôe i roto i to ôe ùtuafare,
faarii mai ôe i te tâpaô hère ia ôe e te nunaa no te fenua o te ao màôhi, faarii mai ôe
i te tapaô no te taatoàraa o na tavini 11 o ta ôe i maïti i te 12 no Me. E riro teie na 11
atoà no te parau no te tiàmâraa, ei vaha, ei tarià, ei rima no te parau no te
tiàmâraa.
Manava te ao mâôhi, ia orana.
oOo
" Applaudissements -
LE PRESIDENT : Je consulte l'assemblée pour une suspension de séance.
à mains levées et à l'unanimité.
LE PRESIDENT : La séance est suspendue.
oOo
Suspendue à 14 heures 17,
la séance est reprise à 14 heures 34
oOo
LE PRESIDENT : La séance est reprise.
Je demanderai à Monsieur Oscar TEMARU, bien que votre tour soit passé, de
bien vouloir présenter votre programme de gouvernement.
Oscar TEMARU : Peretïteni, eiaha e ïnoino, aita te tarià e haru atu ra.
LE PRESIDENT : Noa atu ua main to ôe taime no te ôreroraa, no te faaîteraa i
ta ôe tapura no te faatereraa hau fenua, te ani nei au ia ôe ia haere mai ôe i unei
no te horoà i to ôe mau manaô.
Oscar TEMARU : Mauruuru Peretïteni no teie aniraa, te faatura ra vau i te
ôhipa o tei ravehia i roto i te piha papairaa parau o te Apooraa rahi o to tatou
fenua, maori ra, o vau te taata hopeà e parauparau i roto i te pupu o te Tavini
Huiraatira, ia au i te ôhipa e ravehia o ta ù ia e faatura nei. Araùaè ia vau e
parauparau i to ù mau manaô.
LE PRESIDENT : I te ômuaraa o ta tatou putuputuraa, ua haamanahia ta tatou
tapura tereraa ôhipa no teie mahana taatoà, e ua maîti, ua faarii te pae rahi teie aè
te àpaparaa no te mau tino e tià mai no te horoà i to ratou mau manaô.

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Oscar TEMARU : PeretHeni, aita vau e tiàturi te manaô no te pae rahi o te
ture te reira, te vai ra te ture, te ture anae ta ù e faatura.
LE PRESIDENT : Te horoà ra vau i te paraparauraa ia Charles TOTI, no te
faalte mai i to na manaô.
oOo
Monsieur Gaston FLOSSE entre en salle de séance.
oOo
Charles TOTI expose son programme :
Haamaitai hia to tatou Fatu i teie taime taperaa mahana, haamauruuru nei
ia na no te âfai roa raa mai i to ôutou tavini i roto i to na ùtuafare, oia hoi te
ùtuafare o te nunaa.
la orana te nunaa o te ao maôhi.
Te oaoa nei au i teie mahana, eiaha no te mea ua maiti mai ôutou ia ù e u a
faatae mai to ôutou tiàturiraa, eiaha no reira. E tano ra i teie mahana ia
faahanahanahia, e te ôaôa nei au, e o te reira anaè paha o te vahi maitaï i roto i
teie papa ture "autonomie" ta tatou, oia hoï, te faariiraa i te mau mero atoà et
faaturahia i nia i teie toroà no te haereraa mai e tuu ti o râtou mau iôa no te
hororaa no teie maïtiraa i te Peretîteni no te Hau Fenua. Haamauruuru te
PeretHeni no teie Apooraa rahi, haamauruuru ia tatou paatoà, no te mea, teie
mahana, aita teie mahana e manaôhia e tae mai vau i unei.
0 vau terâ taata e parau hia ra e, aita o na Ite i te pâpaî. O vai tera taata TOTI
Charles ? Roto i te mau tau porititaraa. Oteie ia taata ereere e tià atu nei i mua ia
tatou i teie mahana. Pêne aè paha, aita i Ite i te papal, ua ite ra i te taiô ; taiô na roto
i te reo màôhi e taiô atoà na roto i te reo popaa. la Ite anaè ôe i te taiô, ua Ite atoà ia
ôe i te parau na roto i te reira reo. Nehenehe e tuu mai te mau huru atoà ; te pâpaî
farani, nehenehe e tatara atu na roto i to taua reo. No reira, aita e tuu, haere noa
atoà i roto i te Tavini, mai te mea aita maa i roto i te upoo. Aita te Tavini e hinaaro i
te taata e haere i roto ia na mai te mea aita e faufaa to roto ia ôe, no te mea te nunaa
e hiaai o na i te taata e faufaa to roto ia na.
No reira, te hinaaro nei au e faatae i te hoê tapaô faatura, e aroha atoà nei
au i teie mau tià poritita i parau e i faatae i teie huru parau teiaha i nia ihoa ia ù.
Teie taime, te tatarahapa nei au no râtou, no te mea aita vau e faariro ra te
reira e mai e tupu mai te hoê mal i nia iho ia ù, vaiho noa ra vau ta râtou parau n a
ràtou ihoa e amo i ta râtou parau. E hiô paî tatou i roto i teie mau area e pae
matahiti e haere mai nei i mua ia tatou e hiô atu ai tatou mea nahea râtou ia
faanaho i to tatou oraraa ùtuafare, no te mea, ua faaau vau i to tatou fenua mai te
hoê ùtuafare.
1 roto i ta ù hioraa, to matou hiôraa, teie ùtuafare, te hinaaro noa nei ihoa
matou, na tatou noa ihoa e faatere. la hiô atu ra hia teie ùtuafare na rapae, eere pal
te metua tane e te metua vahiné teie e faatere nei i teie ùtuafare. E taata no rapae
mai, na na e haere mai e parau mea naô te taahiraa âve, mea naô ia feruri, mea naô
ia àmu i te mâa, mea naô ia haapii i to ôe oraraa, ta ôe mau tamarii e tae noa atu i to
râtou taata paariraa mai.
Mai te reira ia matou ia hiô atu. No reira te Tavini e ani ai : a tiàmâ na mua
te ùtuafare e haere atu ai tatou e paraparau tetahi ùtuafare, o teie ia mau fenua n a
rapae ia tatou.

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Ta ù tumu parau e tapeà mai na tatou, oia hoi ia te parau no te ùtuafare e te
parau no te pârururaa i teie ùtuafare ia tae i te taime ia maîhia te mau mero i roto
ia na e te mau tauturu atoà o teie nehenehe e tauturu i roto i teie ùtuafare.
No reira, te hinaaro nei au e faatae i te hoê aroha taa ê i to ù nunaa i
Raromataï. Mea rahi ratou i àfai ia ù i nia i teie rëni, teie vahi o ta ù e tià atu nei.
Aita ra rà'tou e môehia ia ù.
Te parau nei au i te mau Peretïteni, tomite oire no te fenua Raiatea,
haamata mai na Tumaraa : Toro, ia orana ôe, mai te mea te hiô mai ra ôe i to ôe
tàvini, te parau nei vau i to ôe parau : mauruuru i to ôe nunaa, to taua nunaa o ta
taua i tomotomo haere i teie mau hepetoma i mahemo ia taua. Teie mahana, teie vau
tei mua ia ôe.
Faatae tetahi aroha i to'u rima àtau te vai nei i roto i teie ôire
Taputapuatea, tuhaa Opoa : OPANI Hio. Hio, ia orana ôe, faarii mai te tàpaô no te
faatura, no te mea, o ôe te tumu vau i tià atoà mai ai i unei. la haamaitaihia to ôe
ùtuafare taatoà e to taua nunaa maiti, mai ia Robby ma, aita ôutou e môehia ia ù, tei
roto roa ôutou i to ù mafatu i teie taime.
Na reira atoà hoi ia SMITH ma, no Avéra teie. ORaa. Aita ôutou e moèhia.
Noa atu ia ua tae i te tahi mau taime amahamaha rii tatou, no te mea, mai terâ ihoa
te huru. la haere ôe i te hoê àroraa, hoê noa taata te tapae, aita te taatoàraa e tapae.
Na reira atoà hoi ia Ako, Maurice WONG to na iôa. E taote teie, e tuo noa
matou ia na taote. No te tâmïte oire teie no Uturoa. Ua faarii ona i to na tiàraa e to
na numera i roto i te Tavini Huiraatira, tei mûri roa o na. Nehenehe vau e parau i
teie mahana, o na to mua, no te mea, e reo rahi ta na i horoà mai no te haamanuia
raa te Tavini Huiraatira i Raromatai.
Mai te mea te vai ra te tahi mau iôa aita i parau hia atu mai ia marna Raita
ma, na reira atoà hoi ia Tefaaora ma, faarii mai pal i to ù tàpaô faatura ia ôutou
paatoà.
Eiaha e môe hia Maupiti, Philipe ma, ia orana paï ôutou. Noa atu to ôutou
atea, ua tae roa atu teie tino, na reira atoà hoi to tatou tâvana, i rotopu ia tatou no te
haamaramaramaraa. Mauruuru no teie pae ahuru tiàhapa reo ta ôutou e horoà m a i
na te Tavini no te mea, aita e manaôhia te vai nei te Tavini i rotopu ia ôutou i teie
mahana, ua Uehia atu ; e numera to tatou i Maupiti.
Bora-Bora : Maui, numera rahi ta ôe e horoà mai, ono hanere reo. Aita terà
huru numera e noaa haere noa i te Tavini. No reira, Maui, faarii mai i te tâpaô n o
te faatura e no te haapopo ia ôe, o to ôe tutavaraa i te parau no te tiàmà'raa ; aita ôe
hiô to ôe numera i nia i te tapura.
Na reira atoà Jeanine no Tahaa, Yvette e to na taeaè o Christian no te fenua
Huahine. Noa atu te rahi o te pupu puai i roto i teie motu, ua roaa mai te hoê
numera maitai ia tatou : maha hanere, faatata pae hanere to tatou reo. Aita teie
huru niimera ia tà'tou. Mai te mea, te hiô mai ra ôe Yvette, te faatae atu nei au i te
haapoupouraa ia ôe e to ôe taeae e na reira atoà ia Luc ma e tetahi atu tetahi tuhaa
o tià rauti no te Tàvini Huiraatira, ia orana tatou i teie farereiraa na roto i teie
moihaa, oia hoi, te âfata teata.
MB
la parau-anaè-hia te parau no te ùtuafare, rahi o te mau taata, te mau noa i
ore roa mai no te parau no te ùtuafare. E parau rahi teie i roto i to taua fenua. I a
parau-anaè-hia te ùtuafare, e haamanao atoàtâ'tou i te parau no te pârururaa i teie
ùtuafare. la parau-anaè-hia no te paruru, e hiti mai ihoa ia no ta tatou âfata, e
haapoto noa hia "CPS", oia atoà hoi, teia ia âfata tururaa ta tatou. E aha paï te parau

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no ta tatou âfata ia tiàmâ i teie fenua ? E aha i to na parau ? Ua faaroo tatou, u a
àtutu te mau parau a te mau taata poritita. E ère noa no to tatou pae o te haereraa
mai faariàrià ia ôutou e te nunaa, ôutou ihoa ra te mau feia paari. Ua haere roa o te
riàriàraa i roto roa i to ôutou mau ùtuafare no teie ihoa ra parau e ia tiàmâ to ôutou
fenua, eita ta ôutou moni tamarii e àufau-faahou-hia e, eita ta ôutou moni ruàu, ta
ôutou mau moni tatuhaaraa e àufau-faahou-hia. Te parau ra vau i te reira taime,
no te mea, e taime teie e horoà mai hia no te faaîte i te manaô e no te parau i te
parau mau, àtià paî e haavare teie i parauhia i nia ia ôutou.
E tatararaa to na, ia ïte mai i ôutou. Teie âfata ta tatou, e ère teie âfata mea
fanau-noa-hia mai mai terâ. Mai te matahiti e pae àhuru ma ono i haamau mai ai
teie âfata i roto i to taua fenua. E maha matahiti i mûri mai te papa ture e arataî n e i
i te mau feia àravihi. E ôhipa teie na to tatou metua Pouvanaa Oopa. Eiaha ia moéhia
ia tatou. Nana teie âfata i haamau i roto i to taua fenua. No te aha ? No te pârururaa
ia ôe te mau feia rave ôhipa na mua roa.
I te taime, i te matahiti ono àhuru ma piti, ua pàruru-atoà-hia ôe, te taata
rave ôhipa, no te àti pëpë, te uiraa e, i na mua atu pai. Pahonoraa poto roa e, aita e
pârururaa i to ôe i te reira tau ! I te fanauraahia mai e tae mai i te matahiti ono
àhuru ma piti, ia pëpë ôe, a rapaau noa atu i to ôe mai, mai te mea, aita e faahepo
hia ra e te fatu ôhipa ia paruru ia ôe no te àti pëpë.
Ono àhuru ma piti, ono àhuru ma" pae, ua haamauhia mai teie piha ôhipa i
roto i te âfata turuutaa no te pârururaa ia ôe no te paeàu ia no te mai, no te
hiôpoàraa ia ôe na mua aè ôe e haere ai e rave i ta ôe ôhipa.
Ono àhuru ma va ù i te reira taime i te âvae Eperera i haamauhia ai ta tatou
âfata, teie âfata ta tuhaaraa ta tatou. Mai te reira matahiti e tae mai i teie matahiti,
ua hau te toru àhuru miria te moni faaherehere i roto i teie âfata a te mau feia
rave ôhipa.
la ite mai ôutou e te nunaa, te nunaa ihoa ra e rave ôhipa, ua ite pâpii
maitai ôutou mea na hea i te faaîraa i ta ôe âfata. Aita aè hoê toata ta te hau farani i
roto i teie âfata. Aita aè hoê âfata ta te hau fenua i roto i teie âfata. Na te mau ôna e
na te mau feia rave ôhipa e faaî nei i teie âfata. Te faaî atoà nei te hau fenua, n a
nia i tona tiàraa fatu ôhipa, no te mea, ia ite mai ôutou, ua taàtihia te mau feia rave
ôhipa i roto i te âfata turuutaa. Ua tatara atu o Hiro i teie parau i àraùaè ra. E ère n a
nia i te tiàraa faatere hau anei, aore ra, Apoôraa Rahi anei e faaî mai e râtou teie
âfata. Na nia ra i te tiàraa fatu ôhipa o te hau fenua, mea na reira o na i te faaîraa
mai, no te mea, ua faaturehia ia faarave i te hoê fatu ôhipa i te ôhipa ia te hoê
taata, mea titauhia o na ia àufau i te tute i roto i te âfata turuutaa.
Te maramaramara ra ia tatou. I roto i teie âfata a te mau feia rave ôhipa,
aita hoê toata ta te hau farani i roto, aita hoê toata ta te hau fenua i roto i teie âfata.
Terâ te parau mau. Eita vau e haere mai i roto i teie fare e haavarera. Aita pal vau i
mâtau i te reira ôhipa haavare. E parau mau terâ. E parau terâ na te hoê taata u a
rave o na e toru àhuru matahiti i roto i teie âfata turuutaa i ta tatou.
Te Ite râ tatou te nunaa ia tiàmâ teie fenua. E aha te tafifiraa i roto i to
ôutou feruriraa no ta tatou paruru, no te parauraa e te pârururaa te âfata tururaa ?
Aita vau e ïte râ i te fïfi i roto, no te mea, ua tatara mai to tatou taeae o Alexandre,
mea na hea i faahotu i teie fenua ? la ïte ôutou, te âfata turuutaa, mai te mea, e hotu
i te fenua, e hotu atoà teie âfata. Mai te mea ra, e topatari te fenua, e topatari atoà o
na. Aita ra vau e manaô ra e, e tià mai ôutou no te faatopatari i to taua fenua, mai te
peue ra e, e rave ôutou i teie faanahoraa e horàhia mai ra o Alexandre, e nehenehe
â to tatou fenua e ruperupe. Otei reira te arataïraa na te Tâvini Huiraàtira, eiaha
teie fenua ia topatari. Teienei ra, e tatarahapa pana ôutou i teie taime, no te mea, ua
maîti.

470/9 6
Teienei ra, e tatarahapa paha ôutou i teie taime, no te mea, ua maiti pai
ôutou i teie mau taata. Tei ia ràtou te pae rahi, tei mûri i te àti. Mai te peu e, aita teie
fenua e maraa, aita hoî e maraa mai nei, mai te peu, aita e maraa, e fifi tatou
pourua. Tera, e ère i te parau haavare, e parau mau terâ o ta ù e parau ra. No reira
te Tâvini Huiraàtira e parau e, taui na, faatiàmà na i teie fenua, te vai nei te
moihaa no te haapeuraa i to taua fenua, no te haereraa mai teie mau feia moni.
Aita ràtou e tae mai ! E aha i te tumu ? No teie paî ôhipa e haùti i roto i teie fare.
Haere io nei, père hauti e.
Na hea pai hoê taata moni no rapae mai e ànaànatae o na, àfai mai o na i ta
na faufaa no te faahotu io taua. Tera tetahi mau fifi, no te mea, aita teie mau feia
moni, teie mau feia ona no rapae e tiàturi faahou i nia i te faatereraa o to tatou
fenua. Tera te hoê fifi matamua roa e i teie taime, e tano tatou paatoa, faaàfaro
maitaî na i ta tatou faatairaa pehe. Mai te peue, faaea noa ôutou te pae rahi i to
ôutou pae, e matou i to mâtou pae, te hinaaro nei matou ia rave àmui tatou e ôpani
ôutou, e tuu mai i te hoê patu i mua ia matou, na hea pai ia i teie fenua e haere i
mua. Aita atu a ihoa e raveà, târere noa ihoa ia tatou i nia i te hau farani, ôteôte
noa ia i teie mohina titi e horoàhia mai nei. Teie, e parau teie na te hoê tamarii
àruàru. E hinaaro o na ia ora o na, e àmu noa o na, e ôteôte noa o na i teie titi.
A fea tatou taata paàrihia ai ? Tamau noa tatou i te ani i te tauturu i teie
fenua farani ? la tae anaè i te hoê taime, ia manaô anaè paî ôutou, aita râtou e fïu i
te horoà mai i te moni ? E ère i te parau noa ra ràtou, ia ôutou, ia tatou i teie
mahana, tei roto atoà vau ia ôutou i teie mahana, faahotu na i to ôutou fenua ! Te
faaite ra te Tâvini e fea moni roa teie. Aita ra tatou e taa ra mea na fea ia faahotu ia
na. A ani atu paî i teie mau feia, te "papier" ttiîte rahi ta ràtou, te mau eivanaa n o
roto i te tuatapaparaa i te fenua, no te faahoturaa i te fenua. Aita ! E tii ôutou i te
mau taata eita e hinaaro, e hoî ai i te fenua farani, tei reira o ta ôutou e rave, âfaî
mai ! Na hea paî ia to taua tatou fenua e haere ai i mua ? E tii pai i teie mau taata
eivanaa, mai te mea, e hinaaro ôutou e faaea i Farani no pae matahiti, a tii ia râtou !
Ta te Tâvini, mea taa ê rii ta na raveraa. E hinaaro o na e na taua ihoa e
rave. Eiaha ra e haapii mai teie ta DROLLET e parau nei, eiaha paî e rave faahouhia
i te reira huru haapiiraa. Aita reà to tatou mau tamarii e tae ra i te faito hopeà. Afai
na ta tatou mau tamarii i te fenua Farani, i te fenua Marite, i te fenua Tapone, ia
hoi mai râtou, e taote râtou, ia hoî mai râtou, e haava râtou, ia hoi râtou, e
"ingénieur". Eiaha i teie mau "ingénieurs" haamani fare "pinex" ! Eiaha te reira !
Aita e àpi to reira ! I te reira taime, te faaineine ra tatou no te tiàmaraa o teie
fenua. Terâ te tapura a te Tâvini Huiraàtira.
Ahani i te pae rahi i roaa ia mâtou i teie mahana, hoê àhuru matahiti,
vaiho mai hoê àhuru matahiti na te Tâvini, no te mea, ua hau i te hanere matahiti i
to ôutou faatere noa ra mai i teie fenua, aita ihoa ia e hoê vahi âpï. Hoê àhuru noa
matahiti ta te Tâvini e hinaaro. No te aha ? la hoî mai ta tatou mau tamarii e taote,
no te mea, tei reira te maororaa o te haapiiraa no te tuatapaparaa i teie "papiers"
tiiïte taote ! E au ia i terâ parau, ia maïhia, na vai e rapaàu ? Na teie ihoa ia mau
tahua ? Ua ore i te reira mau peu mea ma. Te nunaa, aita tatou e hoî faahou ai i te
tahuà, e haere tatou i te taote. Te mau taote i teie mau mahana, e popaa. Aita vau e
paraura e mea hape, aita râtou i hape ! No to tatou paruparu, aita tatou i àfai i ta
tatou mau tamarii ia hoî e taote, no reira, vaiho noa ihoa ia i terâ mau taote popaa,
e mea au roa.
To ù taote, e popaa to ù taote. Hinaaro vau e faaea noa o na e taote no'u, e
tiàmâ anaè teie fenua, e parau vau ia na : "eiaha e hoi, a faaea noa". No te mea, o te
reira atoà te tahi hiôraa a te Tâvini. Aita mâtou e haere mai io nei no te aô haere i
te mau farani.
E hinaaro vau e parau ia ôutou i teie parau : te papa o ta'u vahiné, aita tera
taata i fanauhia io nei, e popaa o na. E taote GOUJON o na, e taote raau teie taata. I a
manaô pai ôutou i roto i te arataîraa a te Tâvini o ta ôutou e haere ra e haavare noa
ra : "ia tiàmâ teie fenua, aùaùhia te mau puèraa taote i rapae, e aùaùhia te mau

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puèraa tinito i rapae" ! No reira te mau tinito aita ràtou i maiti faahou i te Tàvini
Huiraàtira !
No reira, eiaha pai tatou e rave faahou i teie peu. E parau mau, e peu
poritita teie, e îmi ihoa i te reira i ta na àpa no te haereraa. Eiaha ra tatou e faariro
i te nunaa ei moihaa taiàraa na tatou.
Eiaha tatou e rave i te reira peu. Ua tae mai tatou io nei, e faatura tatou, e o
te reira atoà ta te Tâvini porititaraa ia faaturahia te tahi e te tahi. Parau mau, te
vaira tetahi mau taureàreà aita e î i te paàri. Parau pai i te popaa e : ""dérapes" rii
ràtou. Haere ra e tii ia ràtou, faahoî mai i nia i te âfaroraa. E roaa noa ia rave, eiaha
ra e tiaî e ia meùemù roa, mai teie ia mau ôhipa o ta tatou i tupu iho nei, e haere
faahou mai ia i te haapariraa i nia iho i te Tâvini, no te mea, o roto i te oire o to
mâtou tavana. Mea ôhie roa ia pari e na mea, na mea, na mea la faahohonu
hiara, e aha te tumu ? No te aha tatou e tae roa ai i terà faito ? No terà pana mea,
aita râtou i tauàhia. E feia âpï o ta ù e parau nei.
No reira, e poroîraa teie na tatou. Parahiraa maitai to tatou io nei i roto i
teie fare. Eiaha ra ia parahi anaè no te mania o te parahiraa, ua moèhia i te nunaa
e ia parau ôutou i ta ôutou parau, tapeà na i ta ôutou parau. Eita te nunaa i te riri,
mai te mea, tapeà ôutou i ta ôutou parau. Noa atu e aha te huru o te pupu. la tapeà
ra ôutou, e horoà mâtou i te ôhipa. A îmi i te raveà, horoà i te ôhipa na teie mau
feia âpï.
Aita vau e paraura e, eiaha tatou e haapaô faahou i te mau feia paàri, no te
mea, eita paha ràtou e îte i te tiàmâraa o to taua fenua. E haere tatou i nia i te feia
âpï. Te parau ra vau i teie mahana, e âvaè Me teie e iva àhuru ma ono, mai te peu,
te âvaè Me i te matahiti piti tauàtini, e aita te parau o te feia âpï i roaa ia tatou i te
aupuruhia, e fifi to taua fenua. la mai ôe i te nunaa, e fifi, no te mea, e ite teie mau
feia âpï e roaa faahou i te rave.
No reira, ôutou i àraù aè te pae rahi, aita vau e manaô ra e maiti ôutou ia ù,
no te mea, aita pai vau i ite i te pâpai, e aita atoà vau i ite i te taiô, e mai te mea ra, e
taata poiri paha teie. Aita vau e haere mai e no te parahiraa, no te mea, era aè to'u
parahiraa io aè, mea au roa to'u parahiraa i pihaiho ia Monil. I riro ra màtou e
tarià, e mata no te hiô i te ôhipa e tupu i roto i teie fare. E ère teie i te aôraa. Eita e
tano na'u e aô i te Metua, haamanaô noa o raua. la parau tatou "e", tapeà ta tatou "e"
i mua i te nunaa, eiaha pai tatou ôuôu noa. Aore ra faaite roa atu e hinaaro vau e
haere i te pae rahi. I te reira taime, aita e haavareraa i te nunaa. Eiaha ra ia tae i
terà mahana, e reira e ôuôu noa ihoa ia e aita e haere e faaite i te nunaa.
No reira i roto i te mau tapura ôhipa atoàhororaa poritita e faaite roa i te
hohonuraa o to ôutou manaô, e ite ia ôutou e parai hia i te pari haavare araue iho.
No te mea, ua rave mai nei i te reira mau pupu e te hiôra vau i teie mahana, ua ore
roa râtou i teie mahana.
No reira, e ère teie parau e no te faariàrià i te mau feia e haere nei i te pae
rahi, no te mea, mea rahi to na tatararaa. Nehenehe ôe e haere i te pae rahi no te
tâvini no te nunaa, faatanora to ôe parau na mua ae i te maitiraa. Mai te mea, aita e
faatanohia te parau, e fifi to mûri iho e ore roa atoà te reira pupu poritita. Emea
peàpeà roa, no te mea, e mau feia matau paî teie no te poritita. Ua ite roa ràtou mea
na hea te raveraa i te ôhipa.
Teie mahana, aita râtou e mono mai nei i te mau feia âpï. Aita atoà vau i
àravihi roa vau i te parau no te poritita ; ia amui ra ia mâtou e àhuru ma hoê, e
nehenehe e parau e, e maraa hoê fenua i te faatere ; àhuru ma hoê noa o ta ù e i
roto i terà àhuru ma hoê, e pae noa faatere hau o ta mâtou e hinaaro. Eiaha e faarahi
roa te faatere hau, e mea ma. Hinaaro ôe i te toroà, a amo e piti e toru aè piha
ôhipa. I te reira taime, àro mai i te mau rima turu pàpii ra ; eiaha e hoï faahou i

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teie mau peretiteni o ta ôutou e parau ai : "la oti i te maitiraa, te vai ra ihoa to ôe
parahiraa".
E fifi i te fenua. Oia, e parau mau teie, e fifi te fenua, no te mea, e ôhipa
rahi ôe i te amoamo hanoa i teie mau taata. E àufau noa. O vai te aufau ra ? Te
nunaa o tei àufau ra. Hinaaro roa vau e faaite ia ôe i teie nunaa, matou, te mau feia
e mana io nei, te feia i maitihia, na ôutou e àufau ra ia matou i te mau âvaè atoà.
Naôhia nei ia ù e "six cent et quelque milles". Moni rahi teie, oia, e moni rahi teie a
te nunaa. A ara maitai te mau feia taôto hanoa aore ra te mau taata aita roa e h aère
mai io nei !
Aita vau e ani ta te faatere hau, no te mea, e ère paî vau i te faatere hau e ia
ite ihoa i teie toroà era ê ia ia ù e, aita atoà vau e hinaaro. Hinaaro vau e faaea
naïnaï noa mai to ù iôa i te nainai, e taata rahi ra vau. la ite mai ôe e te nunaa, n a
ôe e àufau ra ia matou i te mau âvaè atoà, e te paraura o Hiro i araù aè, aita e tanora
te âfata tatuhaaraa a te mau mero àpooraa rahi.
Te parau atoà ra vau, aita e tano, no te mea ta ôutou, e rave ôutou i te ôhipa
e pae matahiti e aufauhia ôutou hitu àhuru i nia i te hanere i nia i ta ôutou faito
moni e pae matahiti hopeà. Mai te mea e "cent mille" ta ôe i te âvaè i roto i tera pae
matahiti hopeà, e toru àhuru ma pae matahiti i ta ôe i rave ôhipa :
"soixante-dix mille" anaè o ta ôe i te âvaè hoê. Areà ra teie mau feia, teie atoà mero
e paraparau atu nei ia ôe, ia roaa ia ù e piti noa aè hororaa, hoê àhuru ia matahiti,
nehenehe vau ia tatuhaa e i te pae àhuru ma paeraa o to ù matahiti. E ôe, e tiai ôe
toru àhuru ma pae aore ra ono àhuru ma pae matahiti ? E aita era ê ra, e puè
mahana ôe i faanaô i ta ôe moni ruau, ua faaruè mai ôe i teie ao nei, no te aha ? No
te mea, aita e màa faahou to roto i to ôë tino, ua pau roa, ua paruparu roa ôe i te
tâvini noaraa e tae atu e ono matahiti.
la Ite mai ôutou, te horoà hiara te oraraa no te hoê taata paàri io tatou tei
raro mai te faito e ono àhuru ma pae matahiti. Te reira ae îa ta ôe fanaô e pae noa
matahiti. Vau, te Iteïte pinepine nei vau te mau feia e ta tuhaa hia i roto i te âfata
turuta'a e piti e toru âvaè i mûri mai, ua faarue mai. Ovai paî ia te fanaôraa ? Te
vahiné vi ihoa ia mai te mea, te vai ra, mai te mea, aita, ua hoi faahou terâ moni i
roto i te âfata. No reira atoàpaha a teie âfata turuta'a aita e raveà e topa tari e. No te
mea, aita e raaé no te mau feia paàri ionei Porinetia nei. E mea tano teie parau ia
faàtitiaifarohia. Hoê aè âfata pârururaa i te taàtoaraa o te taata e ora nei i
Porinetia. Aita vau e haere atu i nia iho i teie parau no te àitarahuraa, ua parau atu
o Hiro àhuru ma piti miriare ua topa rii mai i raro, àhuru ma hoê i te hapa miriare
te tôe aè o te tarahu. Teie moni, mai te mea, e faa-tiàmâ ôe i te nunaa teie fenua i
roto i teie pae matahiti i mua, aita teie tarahu e pee, e haere atoà teie tarahu e
faufaa na te pupu e rave mai i te parau no te tiàmâraa e, e nehenehe atoàt e tarahu
e haafaufaahia i te reira taime.
Haere mai vau i nia iho i te parau no te pârururaa, e parau nehenehe teie.
Pârururaa ia maïhia. Te reira matahiti ia hitu àhuru ma maha i haamauhia mai ai
teie âfata pàruru e parauhia "assurance-maladie". Te reira tau raa, aita e fifi to
roto i teie âfata, no te mea, ua puè hanoa te moni e roaa mai e te faufaa e haamauà
hia. I teie mahana, te fifi nei ia teie âfata. Ua hau i te miriare te àpoo i roto i teie
âfata. E na vai e faaî i terà apoo ? Eiaha e ui i te nunaa, te nunaa rave ôhipa ihoa
ra. Na ôe ihoa e faaî i teie apoo. Na vai te hape ? Eiaha e ui ! Na ôe ihoa i malti, na ôe
ihoa e tuu atu i nia i te parahiraa, no te mea, te mau ture atoà ta te âfata turuutaa o
te faaôhipa noa o na. E ère na na e haamaraa te tute i nia ; io nei e haamaraahia ai
te tute i roto i teie fare.
No reira, te nunaa e faaroo mai ra, ia hapehape noa ia ôe. Eiaha e ui faahou
e, na mea, na mea, e tatai noa ra o mea. I muaraa ra, feruri maitaï, te faaara noa r a
te Tàvini ia ôe. Teie matahiti i mua, e topa mai te hoê tute, te parauhia o na e "veà".
E veàveà te reira ; ua parauhia to na parau, aita ra paha to ôe tarià, no te turituri
atoà ihoa ra to ôe tarià. Te ôpuahia ra e îte atu ôe to na mahanahanaraa e to n a
veàveàraa i teie mau matahiti e haere mai nei i mua i taua. I te reira taime, na ôe e

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àufau i te tute, e ère na te faretoa e àufau faahou te tute. Na ôe e àufau, e ia oti, a
àmu mai ôe i teie maa.
I te reira taime, aita vau e manaô ra e, e ra ta ôe puaatoro e te iô puaatoro.
To ù ra hiôraa, eiaha e àmu faahou tena iô puaatoro, no te mea, e puaatoro marna
paï o tei tupaïhia, ahani te upoo feruriraa e maamaa atoàhia ai e araùaè. Terâ ra, te
faaara nei te Tavini ia ôe. E tupu paï teie ôhipa i teie mau matahiti i mua. Ua
parauhia e te pae rahi, terâ ihoa pae rahi i maïri ae nei, o râtou faahou ihoa teie e
Ô mai nei. Haapoupou vau ia râtou, no te mea, tei ia râtou te rê. Te tute rà, eiaha ôe e
ui e e na vai e àufau, e na ôe ihoa e àufau, e mai te mea, e riri ôe e rïri noa ôe i a ôe
iho, no te mea, na ôe e faauta ia râtou.
E ho'i tatou i nia i te parau no teie mau âfata, e âfata teie o te faateôteohia e
te pae rahi to ràtou haamauraa mai i teie âfata (autaeaèraa), e parau hiara "RST"
na roto i te haapotoraa teie na roto i te reo popaa "Régime de Solidarité
Territorial", e ua mau roa ia ù, no terâ pana mea, aita e ite i te taiô, ua mau ra i roto
i te roro. Teie âfata, mea pàtito-noa-hia o na. Te âfata ihoa teie e pàruru nei ia ôe,
feia taià, feia faaàpu. Teie pai âfata "RPSMR", o te reira o ta ôe e matau maitai. Na
roto ra i te haaporititaraahia, haafànauhia mai nei e piti âfata. Teie âfata taeaeraa
no te parau pana auteàraa, au atura a te mau taata atoa. Te fifi ra i roto i teie âfata,
ia Ite mai ôe, to na faaîraa e te mau irava ture i roto ia na, aita atoà e tano ihoa ra i
nia iho terâ âfata o ta ôe e vaiihohia atu "RPSMR". I roto i terà âfata tahito, te
àufau nei ôe i ta ôe âfata tatuhaaraa, e ère anei ? Teie mahana, te vai noa ra te ture,
e nehenehe ôe e àufau ; no to ôe ra taaôre, aita ôe i ite ai, nehenehe ôe, e mana to
ôe ia àufau noa i roto i teie âfata tatuhaaraa i roto i terà âfata tahito e parauhia
"RPSMR" e te mau feia i tatuhaahia i roto i teie âfata ; e te mau taata paari teie, e
taata ruàu.
Aita ôe e faatutehia ra no te mai. E ère teiei te parau haavare, e taata rave
ôhipa teie no te âfata turuutaa e parau atu nei ia ôutou. Teie mahana, te faatutehia
nei ôe i roto i teie âfata api, te piti ia o te âfata, e parauhia "RNS : Régime des Non-
Salariés", e âfata teie no te mau ôna. Te vahi hape o taù e Ite nei i roto i teie âfata
autaaèraa o te faariiraahia ia o te mau huru taata atoà i roto i teie âfata, ia ïte mai
ôutou. Te mau feia aita ta ràtou ôhipa, tei roto ratou i teie âfata, aita to ù manaô i
nia ia ratou tano. Te mau feia ra, me ravaï rii ratou, aore ra, e ère ratou te mea
ravai roa, ua faitahia ta ratou faufaa i nia i teie moni tahua e parauhia e "SMIG".
MA
Ahuru ma hoê e tiàhapa miriâ te toeà o te târahu. Teie moni, mai te mea e
faatiàmâ ôe e te nunaa i teie fenua i roto i teie pae matahiti i mua, aita teie târahu e
pee. E haere atoà teie târahu e faufaa na te pupu e rave mai i te parau no te
tiàmà'raa. E, e nehenehe atoà te târahu e haafaufaahia i te reira taime.
E haere mai au i nia iho i te parau no te pârururaa. Parau nehenehe teie :
te pârururaa ia malhia. Te reira, i te matahiti ia hitu àhuru ma maha i haamauhia
mai ai teie âfata pâruru parauhia "Assurance maladies".
Te reira tau, aita e fifi i roto i teie âfata no te mea ua tuea noa te moni e
roaa mai e te faufaa e haamauàhia. I teie mahana te fifi nei teie âfata. Ua hau te
mirià, te âpoo i roto i teie âfata. E na vai e faaî i tera âpoo ? Nehenehe e m i te
nunaa, te nunaa rave ôhipa ihoa ra. Na ôe ihoâ e faaî i teie âfata. Na vai te hape ?
Eiaha e ui, na ôe ihoà i maîti, na ôe ihoà i tuu atu i nia i te pârahiraa. No te mea te
mau ture atoà, ta te afata turuutaa, no te faaôhipa noa o na. Eere na na ehaamaraa,
te tute ia, i reira e haamaraahia ai te tute, i roto i teie fare.
No reira, te nunaa e faaroo mai ra, ia hapehape noa ia ôe, Eiaha e ui faahou
e, na mea, na mea etatai roanoa ra o mea. Non. Te omuaraa ra feruri maitaï. Te
faaara noa ra te Tavini ia ôe. Teie matahiti i mua e topa mai te hoê tute e parauhia o
na te "T.V.A.". E veàveà te reira. Ua parauhia to na parau, aita ra paha to ôe e tarià,
no te turituri atoà ihoà ra o to ôe tarià. Te ôpuahia ra, e Ite atu ôe i to n a

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màhanahanaraa e to na veàveàraa i teie mau matahiti e haere mai nei i mua ia
tâua. Te reira taime, na ôe e àufau i te tute, eere atu ra na te fare toa e àufau faahou
i te tute.
Na ôe e àufau, e ia oti, a àmu mai ôe i teie mâa. I te reira taime, aita vau e
manaô ra e roaa ta ôe puaatoro, te ïô puaatoro, to ù ra hioraa, eiaha e àmu faahou
tena îô puaatoro no te mea e puaatoro maamaa pai tei tiipaïhia, àù nei to ôe upoo
feruriraa e maamaa-atoà-hia ai àrauaè. Tera ra te faaara nei te Tavini ia ôe, e tu pu
pai teie ôhipa i teie mau matahiti i mua. Ua parauhia i te pae rahi, tera ihoa pae
rahi i mairi aè nei, o râtou faahou ihoa teie e o mai nei, haapopo vau ia râtou no te
mea tei ia ràtou te rë. Te tute ra, eiaha ôe e uï na vai e àufau ? Na ôe ihoa e àufau. E
mai te mea e riri ôe, a riri noa ôe ia ôe iho no te mea na ôe i faauta ia ràtou.
E haere tatou i nia i te parau no teie mau âfata. Afata teie i faateôteô i h o
nei. Faateôteôhia e te pae rahi, to ràtou haamauraa mai i teie âfata autaeaèraa
parauhia "R.S.T.", na roto ia i te haapotoraa na roto i te reo popaa : "Régime de
Solidarité Territorial", ua mau roa ia ù, no tera paha mea aita e ite i te taiô, ua mau
ra i roto i te roro. Teie âfata mea papetito-noa-hia o na. Te âfata ihoa teie e paru ru
nei ia ôe, te feiâ taià, te feiâ faaàpu, teie pai âfata R.P.S.M.R. o te reira ta ôe e matau
maitaï.
Na roto ra i te haaporitita-raa-hia, haafanauhia mai nei e piti âfata. Teie
âfata autaeaèraa, no te parau paha autaeaèraa, parau atu ra te mau taata atoà. Te
fifi ra i roto i teie âfata, ia ite mai ôe, to na faaîraa e te mau ïrava ture i roto ia na,
aita atoà e tano noa ra i nia iho i tera âfata o ta ôe i vaiihohia atu : te R.P.S.M.R.. I
roto i tera âfata tahito te àufau nei ôe i ta ôe âfata tàtuhaaraa, eere anei ? Teie
mahana, te vai noa ra te ture, e nehenehe ôe e àufau, no to ôe ra taa ôre, aita ôe e
ïte e, nehenehe ôe, e mana to ôe ia àufau mai i roto i teie âfata tàtuhaaraa i roto i
tera âfata tahito e parauhia : R.P.S.M.R..
E te mau hoa i tâtuhaahia i roto i teie âfata, no te mau, taata paari teie, e
taata ruàu teie, aita ôe e faatutehia ra no te mai. Eere teie i te parau haavare, taata
rave ôhipa teie no te Afata Turuutaa e parau atu nei ia outou. I teie nei mahana, te
faatutehia nei ôe i roto i teie âfata âpï, te piti ia o te âfata, parauhia R.N.S., "Régime
des Non Salariés". Afata teie na te mau ôna. I te vahi hape, ta ù e ïte nei i roto i teie
âfata autaeaèraa, o te faariiraahia ia i te mau huru taata atoà i roto i teie âfata, ia
ïte mai outou. Te mau feiâ aita ta râtou e ôhipa, tei roto ràtou i teie âfata. Aita to ù
manaô i nia ia râtou e tano.
Te mau feià ra, mea ravaî rii râtou, aore ra eere râtou i te mea ravaï roa, u a
fâitohia ta râtou faufaa i nia i teie moni tahua e parauhia e SMIG, tei raro mai ra i
te SMIG. E o râtou i roto i teie âfata R.S.T.. Te vahi hape ta ù e hiô ra i roto, aita paï e
hiôhia e hia taata i roto i te ùtuafare o te faanaô ra i teie huru fàito moni. la rave
ôe hoê taata, o na anaè hoê, e tei nia o na i te moni tahua, aita e tano, aita e tuàtiraa
to na e te hoê ùtuafare e mea rahi i te tamarii. Hoê a to râua parau, na roto i te
faufaa ua fâitohia i roto i te faufaa, i reira ôe e o ai i roto i teie âfata R.N.S.. Teie ia
âfata, mea tàmoni teie âfata. la Ite nei outou, i roto i teie âfata R.S.T. ta tatou, aita e
tàmoniraa e aita atoà e hiôpoàraa.
A, i roto i te papa ture aratairaa, te faaïte ra, na te mau vahiné turuutaa e
hiôpoà. I roto ra i te faanahoraa e te faatereraa e te faaôhiparaa i teie âfata, ia
haere outou e tâpaô i to outou iôa, aita hoê hiôpoàraa e faufaa anei ta ôe aore r a
aita. No reira te vahi hape ta ù e ïte ra te o atoa ra i te mau ravaï i roto i teie âfata
autaeaèraa. No te aha pai aita i vaiiho-noa-hia tera âfata tahito, ua matau roa hoï te
nunaa mea na hea te faanahoraa o teie âfata, e haamau mai hoê âfata no te
tautururaa i te taata e ère ra i ta na ôhipa. Aita ra, no te mea ia vaiiho-noa-anaèhia
tera âfata tahito, na Jacqui DROLLET paï teie âfata i haamau.
Eita râtou e hinaaro e, na te tahi pupu ê, hinaaro ihoa ra ràtou i parauhia
na matou teie ôhipa i rave. E na roto i te haavitiviti-raa-hia te vai nei te hape. E,
aita tera hape i tataïhia e ia tae mai i teie taime, ua parauparau atu ai ia ôe e te

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nunaa. Te hape matàmua, àhani i vaiiho-noa-hia teie âfata i roto noa ihoâ i te m au
feia taià, e te mau feià faaàpu, rimaî, teie âfata ia parauhia pai e, âfata âpï, n a
matou teie âfata âpï. Eté tuu-raa-hia mai teie âfata R.S.T. te hape nei ratou. No te
mea ia faao ôe ia ôe i roto i teie âfata, mai te mea aita ta ôe e faufaa, e hoa e.o atoà
mai ra te mau feiâ êê. E parau paî tatou te "étrangers", aita vau e parau ra i te
Farani, éere ràtou i te feiâ êê, no te mea e fenua Farâni teie, ua faarii outou. E
fenua Farani teie, ua tano. Haere mai ratou i te fenua farani. Tei mûri ra te fifi
àrauaè. Arauaè vau e hoi mai ai i nia i teie tumu parau. la haere mai ra te hoê taata
êê, to taua fenua, e rutia teie, e marite teie, e tinito teie, e tapone teie ta ù e parau
nei. Eere no roto i teie matete tahoêraa. la haere mai i to taua fenua e ono âvaè, te
reira taime e nehenehe o na e faaô' ia na i roto i teie âfata autaeaèraa. Te nunaa, e
aha te fifi ? A unei pana outou e na ô mai : ai aita pana o Toti e au ra i te popaa. Eere
te reira, te faaîraa pai i teie âfata.
Ovai te faaî nei ? Te Hau, te Hau fenua, e ono mirià e te âfa. Te mau feia
rave ôhipa, ua ite anei outou i te feià rave ôhipa, eere ua faatutehia outou ? Faatute
atoà hia vau. E toru mirià te roaa ra i te matahiti. E, te vai atoà ra ta teie Hau. E
parau pai te reira mau feiâ e, e Hau Metua. E Hau Farâni te reira ia matou, te Tàvini.
E piti mirià e te âfa. Ahani paï e, e metua teie a amo paî ia i te haamauàraa tâatoà. I
na aè na te mau feià veve teie âfata i hâmanihia. Aita, e piti miriâ noa e te âfa. I a
manaô pai ôe te nunaa, e tuutu tera. na te hoê fenua moni, mai teie Hau Farâni, e te
reira anaè ta na tuturu e horoà mai ra. Aita vau te parau ra e, mea ino, te parau r a
ra mai te mea pai e, ua hinaaro ôe e te nunaa ia faaea farâni, faarahi atoà mai paî
ia ta tauturu i roto i ta ôe âfata. Aita, te faatutehia nei ôe, no te mea i roto i tera
fàito moni e ono mirià e te âfa, te faatutehia nei ôe, na ôe ia e faaî. To na auraa
mau, na ôe e faaî ra i teie âfata no te pârururaa i teie mau feiâ no râpae mai e te
haere mai i roto i to tâua fenua. E aha, e faanahoraa maitai anei te reira ?
Nehenehe teie parau e faatïtïàifaro i ô nei, mai te mea ua faaroo mai te pae rahi,
nehenehe e taui no te mea na te Apooraa rahi i faaoti i teie parau.
E haere tatou i nia iho i te piti o te âfata i haamauhia mai, o tei faateôteôatoà-hia,
te R.N.S.. Aita hoê fifiraa ia hiô atu na râpae. la haere ra ôe i pihai iho i
reira ôe e hiô maitai e, na vai e faaî ra i teie âfata.
Teie âfata e faaî ei aha ra ? E te mau feiâ e faaô' ra,.o vai ma teie mau feiâ ?
Te mau feia teie, mau feià teie mea ràvai ratou i to ratou oraraa. E taote, te mau
pàruru, te mau fatu ôhipa, ràtou e tera mau feiâ faaàpu, faaàpu rarahi, na ràtou
teie âfata R.N.S.. Te faaîraa no teie âfata e àufau ràtou. Auaè te àufau ra râtou.
Aufau ràtou e maha toma àhuru ma ono i nia iho i te hânere, i nia. i te hoê fàito
moni e maha hanere toru àhuru tauatini tiàhapa farane i ta tatou moni. E Ôtià tera.
Aita e peàpeàraa. I to ù hiôraa, eiaha e tàôtià, e feiâ moni teie. Eere ra te reira te
fifi, te fifi ia i roto i teie âfata, tei hea ? No te mea i mutaa iho ra, na mua aè ra, i te
matahiti e iva àhuru e ma pae, te vai ra ihoâ ta ràtou âfata e pàruru ra ia ràtou i
roto i te Afata Turuutaa.
Te parauhia teie parau, "Assurance volontaire". E, tera ra, àhuru ma toru
toma tiàhapa i nia i te hanere e faatutehia râtou no te faaô no te pâruru ia ràtou.
No te hère paha o teie faatereraa i to râtou mau hoa moni, no reira pana ràtou i
faatopa ai. Teie matahiti i mairi aè nei, e ono hanere e pae àhuru mirioni no ta
outou i maîti no te faaîraa i roto i teie âfata. Aita vau e pari ra o vai, ua maitihia r a
no te faaîraa i roto i teie âfata. I roto pai i tera e ono hanere pae àhuru mirioni
nunaa, no hea mai te moni a te Hau Fenua ? Eiaha e uï no hea mai ? No roto mai i to
ôe pute. No te faaî ta vai âfata ? Ta te mau ôna. Aita e fifi no te mea e mau hoa ihoâ
pai teie. Faatïtïàifaro atoà i nia i tera vàhi.
Te parau ra i te parau no ôe e te taata riirii, e ia manaô ôe teie faaotiraa, e
mea tano teie faaotiraa no te taata riirii ? Na ôe e faaî i te âfata a te mau feià ôna ? E
tano tatou, tatou te mau Apooraa rahi ia faaâfaro atoà i teie ôhipa. E oti noa ia tatou
i te faaâfaro no te mea na outou i hàmani, nehenehe ra tatou pâatoà e faaôre. Te
vai ra ihoà te âfata e pàruru nei teie mau ôna i te âfata turuutaa, àufau ra ràtou ia
au i ta ratou faufaa.

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Te vai ra te tahi vàhi atoà, i roto i ta mà'tou hiôraa, aita atoà e tano ra. Ua 1 te
outou ua ravehia mai i te hoê faaauraa i roto i teie Afata Turuutaa Hau Faràni
"Sécurité sociale" e parauhia, e ta tatou âfata "C.P.S.". E i roto i teie mau faaauraa n a
te âfata atu ra e àufau i te mau feià rave ôhipa a te Hau i ô nei i Porinetia nei. E ia
oti, i te hopeà matahiti e faahoïhia mai te moni. Aita ia hoê fifi ra, aita tatou e pau
ra. Te vâhi fifi ra, ia hiô faahou anaè ôe, mai te mea na ràpae aita ôe e ïte atu, i a
haere ra ôe i roto, ia hiô ôe i roto i te mau faauraa te vai nei te tahi mau faaauraa,
aita e tano, aita e faatïtïàifaroraa i roto i te parau o te hoê maôhi e no te hoê taata
farâni e rave ôhipa ra i roto i teie âfata "Sécurité sociale". Teie to na hiôraa ia
màramarama maitai ôe e te nunaa.
I roto i te âfata tâtuhaaraa a te mau feiâ rave ôhipa, te tïtauhia ra ia oe
àhuru ma pae matahiti e pae àhuru to ôe matahiti nehenehe ôe e tâtuhaahia. Tera
te faanahoraa, fanaôraa mâtâmua roa tera i hôroàhia ia ôe e te taata rave ôhipa. E i
roto i te parau no teie àhuru ma pae matahiti nehenehe ôe e rave tera àhuru m à
pae matahiti i ô nei, i Porinetia nei, e i Farâni atoà. Mai te mea ua rave ôe i te ôhipa
i Faràni, taata farâni ia teie, ia haere mai o na i ô nei mai te mea e ora mai o na hoê
àhuru aore ra àhuru ma maha matahiti i Faràni e hoê matahiti i ô nei i Porinetia
nei, ua raeaèhia ia na àhuru ma pae matahiti, eere anei ? I te pae àhururaa o to n a
matahiti i reira o na e tâtuhaahia, no te mea e taiôhia te mau rahiraa matahiti i
râpae.
A reà ra o ôe e te mâôhi, i roto i teie âfata R.P.S.M.R., te parau ra vau aita i
faaôrehia teie âfata. Aita ôe, aita to ôe parau i roto i teie huru faaauraa. Mai te mea
e rave ôhipa ôe, e faaàpu to ôe tb'roà, e oti e haere mai ôe e taata rave ôhipa, aita e
taiôhia. la ono àhuru roa to ôe matahiti i reira e taiôhia ai. A hiô na ra tatou, aita e
faatïtïàifarohia te parau no te màôhi e ora ra i nia i to tâua fenua e te faanahoraa i
roto i teie mau feiâ farâni.
Aita vau e faalno ra. E tano ra ia faatïtïàifarohia o na i ô nei, no te mea n a
tatou e faaâfaro i te parau i roto i te Fare Turuutaa, haatae mai i te mau àpi parau te
mau tauiuiraa, maiti tatou i ô nei. No reira, teie te mau faanahoraa, te mau
faatureraa e ôre e Itehia na no te mea, aita atoà ihoâ paha outou e tauà mai ra i te
mau feià' rave ôhipa e, aita atoà ihoâ outou e, e tauà mai ra i te nunaa. Aita vau e ite
faahou o vai te taata poiri i teie taime, o vau anei, aita i îte i te taiô, aita i ite i te
papal, aore ra outou pau roa aita outou i ite i teie hape i roto i te âfata a te nunaa ? O
ta outou ra e târahu nei, oia ia. Te tàrahu moni, ia manaô anaè vau, àufau paha n a
mua i teie târahu, e ia oti haere mai ai i mua i te nunaa parau ai : teie màtou,
nehenehe e tiàturi mai, nehenehe mâtou e aratal i te fenua aita e târahu to roto i
te âfata. I te reira taime e faarii te Tâvini e amo i te to'roà Faatere Hau anei aore ra e
faatere i teie fenua mai te peu aita e tàrahu. Te faaïte atu nei au ia outou, aita te pae
rahi i roaa i te Tâvini. Ahani i roaa, e faaàufauhia outou tera mau târahu tahito, e
oti, i reira te Tâvini e rave mai ai te Faatereraa.
Teie te tahi parau peàpeà no ôe e te nunaa. Te parau ra te mau taeaè i
àrauaè ra, haamàmàhia te titeti no te manureva ia haere mai i to tàua fenua. Na
roto i te reira haamâmâraa. ua ô mai teie mau taata aita e ôhipa no te fenua Farâni.
E toru mirioni râtou. Ua ô" to ràtou, no te mea e fenua Farâni teie, eere anei ? Eteie
mau feiâ ta ratou noa parau tiiite aita e ô i roto i teie fenua.e manii o na na râpae
mai i to tatou motu. Aita râtou e ère. Turai te "brouette", haere mai râtou e tûrai i te
"brouette". Eté vai nei te motu, haere ràtou e paraù i te pehu. Eimiraa "papiers"
tuîte ta râtou. Aita ràtou e nounou ra te moni e ère te reira, e tauraa ta râtou e
hinaaro ra. E hinaaro râtou e haere mai i ô nei, e rave râtou i te ôhipa e ô mau
ratou, no te aha ? Mai te mea aita outou e ïte, e faaite atu vau ia outou. No te mea te
mau fatu ôhipa, e faràni pai te fatu ôhipa, e rave ihoâ ia o na i to na nunaa. No te
mea e parau o na i to tàua nunaa e nunaa hupehupe i to tàua nunaa. Monire aita e
tae mai i te ôhipa, "papier" na te taote. Mai te reira to tàua nunaa ia parau-anaèhia
e te mau feià ôna. Eiaha outou e hiô mai te reira, e parau mau teie ta ù e parau
atu nei. Teie taata, na mua o na e haere atu ai i nia i te hoê pârahiraa huru teitei a
te afata turuutaa, e taata hiôpoà ona "contrôleur". Tera te toroà . Ua tapea vau i te

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mau huru toroà i roto i teie âfata : afaî parauparau "planton", oti, taata rave ohipa,
taata hiopôa. Aita vau e parau noa ia outou te parau e aita te reira ôhipa e îtehia e
au i roto i to ù oraraa. Toru àhuru matahiti i te Afata Turuutaa. Tera te huru o to
tâua nunaa. la parau anaè mai te fatu ôhipa, nunaa hupehupe roa paî to ôe.
E, e ia hiô atu vau ia outou, a, mea au roa na outou tera mau taata no te me a
ua ïte pai ràtou i te parau parau, oia, i nia noa i te parauparauraa, ua oti roa ôe. Noa
atu ihoâ ia e, mea rahi te tàrahu i roto i te taiete, parauparau anaè mea na roto ia
ôe, e au e, aita ihoà hoê aè peu. Haamanaô maitai ra, mea rahi to tâua nunaa taata
rave ôhipa te tihati-noa-hia nei i teie mau mahana, e monohia mai ra râtou e teie
mau popaa. Aita vau e fifi. Te parau ra vau ia outou, aita hoê aè ririraa to ù i te mau
popaa, no te mea e fenua Faràni pai teie. Haere mai màtou i te fenua Farâni e rave i
te ôhipa, ô nei, e te mau fatu e faràni anaè.
Ahani paha outou e na ô e : e "raciste" vau, aita hoê aè. Ua faaite atu vau i a
outou, te papa o ta ù vahiné, popaa teie taata, fanauhia teie taata i Villeurbanne. E
aha hoi tera ? No Teahupoo teie ta ù e parau atu nei ? Aita. Fenua Popaa teie, fenua
Faràni e ôire faràni teie. Taata hère roa na ù teie taata, e taata màramarama o na,
taote raau o na. Ua hâmani o na i te raau i Porinetia nei, ua vaiiho o na i to na iôa i
nia iho i te raau. Te hinaaro nei au ta ù tamaiti ia taote atoà o na. la haere ra ta
tatou mau tamarii i te fenua Farâni, te hohoà e tae mai te faataî ra i te ùkulele e te
tita. Te reira te hohoà rahi roa e tae mai. E tano atoà paha ia maiti maitai i te taata
ia àfai i ta tatou mau tamarii, eiaha e àfaï noa i teie nei tamarii e aita ràtou e
aupuruhia, aita râtou e haapaôhia. E au e ia tatou ia haere anaè râtou i ràpae, a imi
i te ora. Eiaha mai te reira. E rave paï hoê piha ôhipa no te aupururaa ia ràtou, e ia
haere to ràtou îte i mua, ia hoî mai râtou e ôhipa ta ràtou. E aha ta tatou e îte nei ?
la hoi mai ràtou, aita ta ràtou e ôhipa. Eere teie te haavare ta ù e parau atu nei, n o
te mea oia te huru peu i roto i te afata turuutaa. E "Licence, Maîtrise", hau atu te
"maîtrise" aita e ôhipa, eere aita te afata e hinaaro, no te mea, aita e ôhipa. Mea
rahi ta tatou mau tamarii te hoï mai nei e te "papier" tiiite rarahi aita e ôhipa. E t a
tatou ôhipa i Ô nei tamai noa tatou i roto i teie fare. Mea na ô to tatou hohoà i a
hôroà-anaè-hia mai na ràpae.e tano e faaore tatou i te reira peu.
Noa atu e, ua Ô i roto i te pae pâtoi aore ra i roto i te pae rahi, faaôre n a
tatou i te haere mai i ô nei e haatnaau ia tatou i mua i te nunaa. Te peàpeà nei au,
no te mea ia horo faahou anaè, e mana faahou mai ihoâ taua mau taata nei, noa atu
ihoâ tatou e haere mai i ô nei e haamaau ai, e mana faahou mai ihoâ. Aita atu r a
vau e îte faahou o vai te maauhia te nunaa anei aore ra o tatou, aore ra mea au roa
paha na râtou i teie peu, haamaau noa tatou ia tatou i ô nei ?
No reira, e te mau feià paari, haere mai, haapaô te faatura ia outou no te
mea huru teiaha rii i te tahi taime ti te tuuraa reo no te mea te îte atoà ra paî vau i
te mau hape, te îte atoà ra ra i te maitaî. Aita vau e parau ra e, mea ino tatou pau
roa. Aita. la hiôhia mai ra na ràpae mea rahi rii aè te hape i te vâhi maitai. Tàmata
na tatou i te tataï pau roa tatou i teie hohoà e hôroàhia mai nei e te nunaa. Te hô'roà
mai nei i to na tiàturiraa, aita vau i manaô e, e tiàturi mai te nunaa i nia ia ù, no te
mea a hiô noa mai na outou i to ù hohoà, eere atoà te hohoà, hohoà "chaplin" roa
paha. Eere ra no te hohoà vau i maitihia ai, no nia i te ôhipa no te mea ua parau
vau ia ràtou, ia tae mai au i ô nei, e faaroo outou i to ù reo. Aita vau i haere mai i ô
nei e aô ai, no te mea e mau feiâ maoro outou i roto i te poritita.
Haere mai ra vau e âfal mai i te tahi mau parau o tei parauhia mai ia ù i
roto i to ù haereraa e poritita, nehenehe e parau atu hoê noa matahiti to teie tàvini
porititaraa. Ua tae mai i ô nei. E aha atu paî ia te huru ia tae e pae matahiti ? Ehia
ia tei hutihia mai na mûri àrauaè, haere roa atu i nia i to outou parahiraa i roto i
teie pae matahiti i mua ?
No reira, a faaitoito mai, faaitoito mai ia outou pau roa. Aita vau i haere mai
i ô nei no te faaino, te hinaaro ihoâ ra vau e parau i to ù manaô no roto roa mai i te
àau. Nehenehe e horoà atu, aita hoê aè mea i nia i teie "papier" e peu noa no te àfaî
mai i ô nei, tei roto pau roa i te ùpoo, tei roto i te ôpu, mai no reira mai teie manaô i

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te haereraa i mua ia tatou. Aita atoà vau e hinaaro ra e, e haamaoro noa i te
parauparau na nia iho faahou. Te hinaaro ra vau e na roto i teie taime e faatae i te
hoê poroi e te hoê aroha ta ù i to ù metua tâne. E vaù àhuru to na matahiti i te âvaè
èperera, te âvaè te reira ua moèhia ia ù to na mahana fànauraa no te mea tei nia
vau i te tahua àroraa i te reira taime, no reira e ta ù metua tâne, faarii mai i te
tapaô faatura no ta ôe tamaiti e ia maoro atu a to ôe oraraa ia vai ôaôa noa a mûri
atu.
oOo
- Applaudissements -
LE PRESIDENT : J'invite Monsieur Désiré TOKORAGI, à venir exposer son
programme du gouvernement.
M. Désiré TQKORAGI expose son programme :
Tuputupu e ariki i te fenua anatea
Noho atu i te rangi ora, te rangi toro, te rangi piri
Te piri hanga o te rangi
Mau tupu a henua o Havaiki
Havaiki tea runga
Havaiki tea raro
Havaiki tautau atu
Havaiki tautau mai
Havaiki nui a naea
Kura ora Peretiteni o te Apooraa Rahi, kura ora te mau mero i maîtihia e te
nunaa i te 22 no më nei. Kotou e te nunaa no te haga motu Tuamotu, kura ora i te
fàrereiraa i teie nei hana. Te parau nei tatou, tei roto tatou i te hoê totaiete e
pâruru ra i te tiàraa mana o te taata. I roto i ta tatou mau tuatâpaparaa i teie mau
mahana i maîri aè nei, na roto i to tatou mau tere poritita, ia faaroo matou i te mau
reo, mai te huru ra e, te moni te faufaa mà'tâmua roa o teie fenua to tatou. Te parau
nei te Tâvini Huiraatira, te faufaa mâtàmua roa o te hoê fenua, oia ia te taata e
noho ra i nia i teie fenua to tatou.
E hiôraa. Mai te mea noa atu pal ia i teie mau mahana i mua nei, aè na tei ia
outou noa te pae rahi, e ôpua outou e haere e heru i teie repo i Mataiva, e aha pal ia
te parau no teie nunaa e noho ra i Mataiva, mai te mea paî e, e iriti outou i teie repo
i raro aè i teie nei fenua ? E aha te parau no teie nunaa i mûri aè, te taata e noho r a
i Mataiva ? E ïriti outou i teie maital i teie mau mahana, e i mûri mai te tere atu
outou i Tiaihau e na reira atoà outou. E tatara atoà outou i teie "phosphate" e vai ra i
Tiaihau. E ia ïno roa o Tiaihau, haere mai outou i Niau, e îriti a outou i te faufaa e
vai ra i Niau, e haere mai i ô io matou i Fakarava, haere nia atu i Anaa, haere atu
na Napuka ma. Tei hea atu ra ia te parau no te taata o teie fenua ?
No reira e te pae rahi, ia faatere mai outou i to tatou fenua, teie te aniraa
mâtàmua roa a te mau paùmotu. E hiô mai outou ia màtou, mà'tou te noho ra i nia i te
mau fenua o te Tuamotu, eiaha tatou e feruri noa i te pae o te moni, eita tatou e
maitaï e te moni. Moni hoa atu a tatou, aita tatou e maitaî. Areà teie nunaa taata e
noho ra i te mau motu Tuamotu, e aha paï ta tatou e vaiiho na ratou. ? No te mea te
ora ra ràtou i roto i te hoê oraraa oàoà i teie mahana. Eiaha ia na tatou e haere atu e
faaviivii i to râtou oraraa. Na vai o Tahiti e faaàmu ra i te maa i teie mau mahana.?
Na teie mau motu Tuamotu.
Ua Ue tatou e hia rahiraa tane ià e tae mai ra i to tatou fenua i te mau
hepetoma atoà. Tatou ra i ô nei, e faanaho tatou i ta tatou mau faanahoraa no te
oraraa o teie nunaa e noho nei i Tahiti nei, i Porinetia nei. Aita tatou e feruri ra i
tera mau feià e noho ra i te Tuamotu. la faanaho tatou i te hoê faanahoraa e te
Tuamotu, hàmani anei i te hoê uàhu, hamani anei i, te hoê fare haapiiraa anei,.te
"poste", a ita tatou e feruri ra e, i te maitaî o tera mau feia. Mai te mea e maitaî mai

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teie Taiete o Bouygues Off-shore, a nehenehe teie ôpuaraa e faahaere i Makemo.
Aita ra tatou e feruri ra e, ua tano anei te uahu i hàmanihia i Makemo no teie
nunaa e noho ra i Makemo.
Mai te mea e ôpua tatou e hâmani faahou à i te hoê tahua tauraa manureva
âpï i Arutua, te vai nei teie tahua tauraa manureva tahito, o vai paî ia te fànaô ? I
roto i ta tatou feruriraa, e feruri noa ra tatou i te maitai o teie mau nunaa e noho ra
i ô nei, tatou anei e teie mau hoa "e faaàti nei ia tatou, oia i te mau ôna. Te feruri
anei tatou na hea tatou i teie ùi âpï ta tatou ? Te parau ra i àrau aè nei e, e îmi tatou
i te mau râveà atoà e faahoï i te taureàreà i roto i te mau motu. Faahotu i te mau
motu. Mea tià ia ferurihia te parau no te ùi âpï, no te mea tei roto tatou i te hoê tau
fifi no te ùi âpï. Mai te huru ra i teie taime i roto i te mau nùmera, fanau ra tatou e
pae tauatini tamarii i te matahiti hoê. la iriti tatou i te hoê fâito hoê tauatini taata e
pohe ra i te matahiti hoê, e toe mai e maha tauatini taata âpï e ora ra i nia i to tatou
fenua i te matahit hoê. E aha ta tatou e tuatâpapa ra no râtou, no teie mau matahiti i
a mûri nei ?
Ua îte tatou e nehenehe tatou e faahotu i teie fenua to tatou. Mea rahi te
mau ràveà no te faahotu i teie fenua. Ua tamatamata noa mai ra tatou. Tâmata mai
tatou i te faahotu i te honu, tâmata mai i te parau no te rori, tàmata i te ià tarai. Aita
ra tatou i ôpua e faahaere roa i teie tâmataraa ia hope roa o na, no te mea, aita e vai
ra i roto ia tatou te hinaaro pâpû e faahotu i teie fenua to tatou. I teie taime mea
maitai te faufaa no roto mai i te "Douanes", i reira to tatou fenua e hotu ai.
Mai te mea e faahaere mai o Tepa i ta na ùmara putete na Tuhaa pae mai,
eere i te mea faufaa no teie fenua to tatou. Mea hau aè e âfal ia na i uta i Tipaerui.
Ua faaruèhia e toru hanere tane ùmara putete i uta i Tipaerui no te mea aita e
faufaa e tomo mai ra i roto i te "Douanes".
No reira e îmi pai tatou i te râveà i teie nei, aè te ite nei tatou e, mai tera ta
Patrick e parau ra, tei mua tatou i teie patu, aita vau i manaô ra tei nia tatou i teie
patu. Tei te hiti tatou i teie âpoo iti rahi. Tei te hiti roa. No reira te Tavini
Huiraatira i parau e, faatiàmâ ôiôi i to tatou fenua, i reira tatou e nehenehe e
faahotu i to tatou fenua.
LA
To te fenua Enana, hoê â huru. Aita e hinaarohia ra e faahotu.
Te Ite nei au i roto ia tatou i teie mahana, ua maiti te nunaa i te rahiraa
tâvana. Tâvana o terâ ôire e, haère roa i te mau motu i te henua ènana. Te parau r a
te Tavini Huiraatira, aita tatou e tâvana io tatou, mâtou te mau motu Tuamotu, aitea
to mâtou tâvana i tâvana atu ra. Na teie mau feia iùnei i roto i te apooraa-hau, n a
ràtou e faa-tâvana i to mâtou mau tâvana. la faataè te hoê taata i te hoê aniraa no ta
na "concession maritime", mai te mea e patoi mai te tâvana, i ô aè noa ua oti. la taè i
mua i te faatere hau, na na e faaoti mai, noa atu e ua tuù mai te tâvana i to n a
manaô patoi, iùnei noa ua faaotihia. Tei hea atu ra paï te mana o teie taata o ta te
paumotu i tuù i nia iho i te parahiraa e tâvana no ràtou. E na reira aè e ati aè te
mau motu Tuamotu.
Manaô vau mea titauhia tatou i teie mahana e taui i te faanahoraa.
Mataù ra ôutou i te parau no te tiàmaraa. Te tiàmaraa, o te parau terâ no te
ôaôaraa hopeà o te hoê nunaa. "L'indépendance, c'est le bonheur suprême d'un
peuple". Te ôaôaraa hopeâào te hoê nunaa, parau no te tiàmaraa o te hoê fenua. Ua
îte vau e, i roto ia ôutou pauroa, te vai ra teie parau, vetahi tei hinaaro noa ra e
haère mai i roto i te Tavini. Aita e patoiraa i o aè mai. Te mahana tatou e ineine e, e
haère mai i roto i te Tavini, matara te ùputa.
Parau na tatou i te parau no te râtere i arauaè nei, i roto i to mâtou tere, taè
mâtou i roto i te motu no Takaroa, te parau ra vau i to tatou tâvana o Takaroa, ia hoî

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matou i Tahiti, e faatutiï matou i te parau no to ôe motu, ia haère rahi mai te taata o
Tahiti, haère mai e raatere io oe, no te mea, i roto i te faanahoraa o ta tatou îmiraa
faufaa no te paè râtere i teie taime, te moni, te haère ra teie moni i roto i te m au
hoterâ anei, e fatuhia ra e terâ mau râtere, areâ ra teie mau faanahoraa ta tatou i
roto i te mau motu Tuamotu, na teie ia mau Paumotu, o ratoutei fatu i teie mau fare.
No reira, e tano ia tatou i teie taime, e ani i to tatou nunaa, faaèa tatou i te haère i
Fidji ma, i Honolulu, i Auckland, i Farani, Marite, haère râtere. Era to te Tuamotu e
tiai noa mai ra ia tatou. Mea nahonaho te mau "bungalows".
Teie mau mahana i mairi aè nei, i roto vau i te fare a te tuahine o te tâvana
no Raïroa. Mea raaraa maitai i te haamaniraahia e raua i ta raua ôpuaraa. Na ta
raua tamarii e rave ra i teie nei. Tamarii âpi roa, ua taè i te faito "Bac" te tamahine,
e te tamaroa, i raro roa. Ua tapeâ mai raua i ta raua tamarii i te utuafare, e na teie
na tamarii e piti e amo nei i teie imiraa. Mea faahiahia, nehenehe atoà ia tatou i
teie-nei-raa ra taime, e tura'i to tatou nunaa, na râtou e rave i teie mau imiraa. E
vaiiho tatou i te mau ôpuaraa a te mau popaa, turaï tatou i to tatou puèraa. Na reira
anaè na Takaroa ma, na Manihi, ua ineine to te Tuamotu i te farii ia tatou.
Te parau no te haapiiraa, ta mâtou e hinaaro nei no te paè Tuamotu ma, ia
haamanihia te mau haapiiraa no teie mau tamarii ta tatou e noho atu i te mau motu
Tuamotu, e aita ratou e manuia i ta râtou haapiiraa. Te vai nei teie puèraa, haère
mai i Tahiti e haère i te haapiiraa teitei.
Terâ ra puèraa e toe atu, mai te mea e faaèa mai râtou i te faito matahiti e
12, 13, 14 matahiti, aita râtou i ravai i te ite, no te faatere i to raua oraraa metua
tane e metua vahiné.
la faatupuhia teie nei mau fare haapiiraa mai teie i ravehia mai teie mau
puèraa "frères" i Makemo. "Centre d'éducations et de développement de Makemo".
Mea faahiahia roa te ôhipa ta râtoui rave. E faufaa iti roa ta râtoui haamauà i niai
teie fare haapiiraa iti rahi. Ua ani vau i te "frère Directeur", te parau mai ra o na e
17 mirioni ta râtou i haamauà no te "investissement". Te parau ra vau ia na, a h ani
io matou i Faaa teie huru fare haapiiraa i te haamaniraahia, mea titauhia ia e 200
mirioni, i reira teie fare haapiiraa e oti ai. No te mea, na râtou ihoa ta râtou matïni
no te hamani i te "parpaing", na teie ihoa mau tamarii i patu i teie fare haapiiraa,
tauturuhia mai e teie mau "frères".
I roto i teie fare haapiiraa, haapiihia ra te mau tamaroa i te tatai i te mau
matïni, matïni poti anei, matïni pereoo uira anei, mateni "moto" anei. Te mau
tamahine, haapiihia ra râtou e nahea e rave i nia iho i te pârau. Haapiihia teie
mau tamaroa i te hamaniraa i te mau ôpani fare, te haamaramarama, paturaa i te
fare. Terâ, te vai ra te tahi mau motu e faanaô ra râtou. Manaô vau, terâ ta tatou e
nehenehe, i teie ra mau taime, no teie mau matahiti e haère mai nei. E imi i te
raveà ia patuhia teie mau fare haapiiraa na te mau motu aitea râtou i faanaô atu ra.
Ua rave ôutou i te ohipa, aita ra i taè i te faito i tiàturihia. Mai te mea e, u a
Imi outou i te raveà e faahotu i te fenua i nia iho i to ôutou feruriraa, aita pana
ôutou e feruri, e faahotu i niai te tiaïraa a te nunaa e noho ra i taua mau motu ra.
No reira, mea tano ia tatou e hahaere rii, fârerei ia râtou, e aha mau ta râtou e
hinaaro ra.
I Kaukura, te vai ra te hoê ôpuaraa rahi, a hani ra e faaroohia na to râtou
mau manaô. Terâ vahi "Panau", hinaaro ra râtou ia haamanihia te hoê uahu rahi,
ia nehenehe aè te mau pahi e haère mai i roto i Panau. Peneiaè te hoê tino moni
rahi o tei tuùhia i roto. I roto ra te maororaa o te tau, manaô ra mâtou e, mea hoona
no te Paumotu e no tatou e noho nei i Tahiti nei. No te mea, na râtou e ùta mai ra te
ià io tatou.
E imi tatou i te mau raveâ atoà e faahotu to tatou fenua. Feruri roa ra tatou
na mua roa i teie mau feia e noho ra i roto i te mau motu.

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Te parau no te poe, mea rahi ta ràtou mau pàrau i niàia matou. Te hinaaro
ra râtou e, ia taui-rii-hia te faanahoraa o te hooraa poe. E imi pai tatou i te mau
raveà ia faahaère i te mau ôna i roto i te mau fenua, te mau motu te reira te poe.
Ohie ia râtou ia pàpii e, te hoo ra ona i tana poe, ua pàpti ia na e hia moni ta teie
marite e hinaaro nei, aore ra teie tapone.
I roto i teie taime ra, aita râtou e pâpù maitai te faanahoraa o te poe. To
râtou ra manaô rahi, ua ite râtou e, mai te mea 12 miria te faufaa e roaa mai no roto
i te poe no te Tuamotu, aita râtou e ite ra e, e hia faufaa e ho'i ra i roto i te mau
motu Tuamotu no roto mai i teie poe. No reira, aita vau e faaroa roa i toù manaô, n o
te mea, te vai ra a te mau manaô o teie mau tavini i mûri iaù.
Taù e hinaaro e ani ia tatou, tatou ihoa to te paè rahi i teie mahana, mai te
mea e, i roto i te mau poroi i taè atu, mai te manaô mâtamua e taè roa mai te manaô i
toù i teie taime, tamata rii na tatou e àpo rii mai maa vâhi iti a, to terâ manaô, to
terâ manaô, mea rahi te 6hipa ta tatou e nehenehe e rave i roto i te paè matahiti e
haère mai nei.
Matou nei to te tavini, te tiaturi nei matou, e turu atu mâtou i te mau vahi e
nehenehe e turu atu e maitai no te taatoàraa o to tatou nunaa. E te vahi e, aita
mâtou e nehenehe e farii, aita ihoa e faariihia. E imi ra tatou i te raveà, ia maitaî to
tatou nunaa na mua roa.
No reira, faarii mai te tapaô no to mâtou faatura ia ôutou, ia ora na i te
farereiraa i teie nei mahana. Mauruuru.
0O0
- Applaudissements -
LE PRESIDENT : J'invite Monsieur le conseiller James SALMON à exposer son
programme de Gouvernement.
M. James flALMON expose son programme :
Peretiteni ia orana. Te mau taèaè e te mau tuahine, ta te nunaa i faaoti e,
afai mai i roto i ta tatou fare àpooraa rahi ia orana atoà. Tatou atoà e parahi r a
haati i teie fare apoôraa ta tatou, ia orana. E aha te parau mâtamua e tano no tatou
ia faahiti, maoti ra ia te haamauruuru-amui-raa ia tatou ia'na. Ona te tumu nui, te
tumu o te mau tumu atoà i fâ mai e tatou i te taata nei i te ao, tei haamani te rai e te
fenua. Ta tatou ia haamauruururaa mâtamua.
Te hinaaro atoà ra ra teie manaô e faataè atu to taua nunaa, parahi ra n a
poro e maha i to tatou fenua no te ao mâôhi, mai te nunaa no te fenua Enata, taè
mai i te Tuhaa pae, topa atu i te tuhaa no te Tuamotu e no Maareva ma, haère mai i
Raromatai, i Niàmatai nei, terâ mai te tapaô no te haamauruuru, e no te aroha ia
tatou paatoà. Aita atoà e moèhia ia ù na roto i teie taime, i te faataè atoà i te tahi
tâpaô haamauruuru taa ê i teie nunaa to tatou no Papeete nei. Tae noa atoà atu i te
taatoàraa i te mau tomite a te pupu TAVINI HUIRAATIRA no te ao mâôhi F.L.P. Te
hinaaro atoà ra teie manaô, e haamauruuru atoà, te mau nunaa o tei ôre i horoà
mai tona tiaturiraa i roto i te tâpura ôhipa e arataihia te Tavini Huiraatira i te maiti
raa no te 12 no Me i mairi aè nei, faarii atoà mai i te tâpaô aroha.
Te manaô ra vau e hou tatou e haère i mua i roto i te vauvauraa manaô n o ù
nei no teie taime, mea tia naù ia tatara atu te tahi mau parau, ta tatou te nunaa e
faaroo ra i te tahi taime ia faahitihia na roto anei i te âfata, na roto anei i te radio
teata, na roto i te reo farani. Inaha, te parau, mea faufaa te parau. E parau mau r a
te naô ra, tana aôraa e tana haapiiraa, "o ia te e'a te parau mau e te ora". Te parau
mau e te parau tia, e farerei noa raua. Te tumu ia e manaô vau e, i tatara te tahi
mau parau, hou vau e haère atu i mua.

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Te tahi parau mâtamua o taù e hinaaro ra e tatara i mua ia oe e te nunaa, te
parau ia, faahitihia na roto i te reo farani, e "colonie". Ta tatou e matau noa e
faaroo, ia parau hia e, fenua àihuàraau. E aha te tumu vau e hinaaro e, ia
maramarama taua e te nunaa ?
"Colonie", no roto mai i te reo farani. Haère ia taua i roto i tana puta ite, e
imi ai te haamaramaramaraa ia îte taua, e aha mau na te auraa o teie parau. Teie
tona tatararaa : "Colonie, territoire distinct de celui d'une nation, occupée et
adminsitrée par les citoyens de cette nation, et gardant avec elle des liens de
dépendances politique, économique, culturelle, etc.." Oia hoi ta tatou e parau noa
ra, i te hoê fenua àihuàraau, o te hoê fenua taaé roa, e vai ra i te ateaé roa, i te
fenua faatere hiara i te tahi hau, hau ratere.
Ua riro ra teie fenua iti, i te haruhia, i te faaterehia, e te hoô nunaa taata
no roto mai i teie hau riitere, e, tei raro aè i teie fenua, te faatereraa haavï a teie
nunaa râtere. Faatereraa haavï i te paè anei no te aratairaa porotita, i te paè anei
faahoturaa faufaa, i te paè anei no te hiroà tumu, e te vai anaè atu ra.
Te tahi parau, "voler". Pinepine tatou e faaroo e, "a ua éia terà" "voler..."
tona tataraa mau : "C'est prendre par force à quelqu'un ou à son insu, quelque
chose qui lui appartient". Te èia, te raveraa ia, na roto anei i te puai, e aore ra, i te
rave-huna-raa i te hoê faufaa e mauhia e, e fatuhia e vetahi e.
Te toru o te parau : "Annexer". Aneti, hurihia na rà'tou i roto i ta tatou reo,
pauroa tatou tei ite i te parau e, àneti, aita ra tatou e ite e, e aha te auraa mau o teie
parau e àneti, e aha mau tona hohonuraa. Teie a taua taime ra. Faaàraàra mai to
tatou mau apoô taria. "Annexer, c'est réunir, rattacher, incorporer, s'attribuer,
s'approprier..." Aneti, te haaputuputuraa ia, te ruruuraa, te taamuraa, te ôomoraa,
te tapiriraa mai, e te haa-faatu-roa-raa i te hoê taoà ê roa. Tatara poto noa tatou,
parau-anaè-hia e àneti, tona auraa mau ra, e èiaraa ia. la parau-anaè-hia, ua àneti
hia terà matahiti, tera fenua, e tera hau, te tiàturi nei vau i teie taime, u a
maramarama tatou i te auraa o teie parau, ua èiahia teie fenua àihuàraau.
Te tahi parau "usurper". "Usurper, s'emparer par force, par ruse, par
intrigue ce qui appartient à autrui". Nehenehe pana tatou e tatara noa na roto i to
tatou reo, i te hoê tatararaa ôhie, ùturepe. Te vai ra ùtupapa, e teie tatara'raa
uturepe. E aha tona auraa, hoê a huru atoà. Oia hoi i te haru'raa, na roto anei i te
faa-ohipa-raa i te puai, na roto anei i te taviriraa, na roto anei i te faa-turori-raa i
te feruriraa, te faufaa e mau-hia e vetahi ê atu. "Usurper".
"Imposture", te tahi a taua parau o taù e hinaaro atoà ra e tatara i mua ia
tatou. "Tromperie, de celui qui cherche à se faire passer pour ce qu'il n'est pas". O
te hoê ia haavareraa a te hoê taata, a te hoê fenua, a te hoê pupu taata, a te hoê
pupu porotita, te faahuaraa ona i te hoê tiàraa, e ère nona taua tiàraa ra. Te vai ra
tona tatara i mûri mai. Haère maru noa tatou.
"Spolier", teie ia tona tatara'raa, ati taaé atu. "Déposséder quelqu'un par la
force ou par la ruse". Te haru'raa i te faufaa a vetahi e, na roto a i te faa-ohipa'raa
i te puai, e aore ra, na roto i te taviriraa.
"Justice", parau tià, parau rahi-here-hia terà, i te mau mahana atoà, e te
mau vahi atoà. E faatupu na i te parau tià. Tona tatararaa : "vertue morale qui
inspire le respect absolu du droit des autres". Te parau tia, o te hoê ia paparaa i te
paèàu morare, e faahepo mai ra ia tatou paatoà, e ia faatura tatou, te taatoàraa o te
mau mana, e mauhia, e faanahohia e vetahi ê atu.
"Démocratie", faatereraa manahune. Pinepine atoà tatou i te faaroo i teie
parau, faahitihia. Faaroo roa vau àrauaè ra i te paraura hia e, tei roto tatou i te
arataïraa manahune. Teie taime i roto i teie fenua to tatou, te parau noa ra te
Tavini Huiraatira, aita. Parau hape tera. la parau-anaè-hia, e parau hape titauhia e

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tatara e haapapii. No teaha te Tavini Huiraatira e parau e : aita e faatereraa
manahune i roto i te parau o te hoê fenua àihuàraau.
Teie tona tatararaa : "Démocratie, forme de gouvernement dans laquelle
l'autorité émane du peuple". O te hoê huru ia o te hoê faatereraa hau fenua i papa
hia i niai te mana, i pupuhia mai i roto i tona rima e te nunaa no taua fenua ra.
Niàpaha, manaô ra tatou e, tupu iho nei i te maîtiraa, maitihia mai teie paèàu rahi,
ta tà'tou e ite i roto i ta tatou apooraa rahi, e te manaôraa tatou e, terà ia te mana ta
te nunaa mâôhi i pupu i roto i te rima a te paèau rahi no te faatereraa i to tatou
fenua.
I te tahi hiôraa poto e, i faahohonu ra taua i te parau no te mana, no te ture
e faatere ra ia taua i teie mahana i niai to taua fenua, e ère no taua te reira mana.
Teie mana, mea tuutuuhia mai e teie hau farani, teie hau tei faatupu i teie
faanahoraa ta tatou e autara i teie mahana. Teie hau, o tei haru teie fenua to tatou, i
riro ai tatou i te pii hia e, fenua àihuàraau. Fenua aneti hia, fenua èiahia. Eaha
tatou e huna i te parau mau, faaite tatou i te parau mau.
Te parau ra tatou e, na teie paèàu rahi e faatere. Tei hea tona parahiraa i te
vairaa, i manaô ai tatou e, na te paèàu rahi e faatere. Tatou paatoà ua ite e, i
faanaho iho nei i teie paèàu rahi, hou te maitiraa, e ère anei ? Te tahi papa âpï
maitai, teie ia papa i te parauhia ra papa ture : "Autonomie".
Teie taua papa ture ra i mua i te mata. E aha ta tatou e taiô ra i nia ite
omuaraa : "L'Assemblée Nationale", te metua papetito teie o teie ture. Oia hoi te fare
apooraa rahi ïriti ture i farà'ni e vai ra i Paris. Taè noa atu "Le Sénat", te apoôraa a
te mau hui toofa. Terâ na metua anei, te papetito mai i teie papature ? Hiôpoàhia r a
teie aiù iti e teie tomite teitei, "conseil constitutionnel" no faràni. Tona auraa ra,
na nia i te iôa a te nunaa farani : "Au nom du peuple français", na ô ôutou e faatere
i to ôutou fenua, i parau a te Tavini Huiraatira, aita e faatereraa manahune no te
mea, e ère no ôe te nunaa mâôhi te mana e faatere ra ia taua, io taua i teie mahana.
No te aratairaa i te mau manaô o taù e tapeà mai e vauvau i mua ia tatou, te
mau taèaè e te mau tuahine no teie fare apooraa rahi, ua rave mai vau i te tahi
uiraa, uiraa rahi, uiraa pinepine i te naôraa e : "No hea mai ôe, tei hia ôe, e te
haère nei ôe i hea". Nehenehe ia tatou ia ui na mua roa ia tatou, no hea mai r a
tatou, tei hea tatou i teie mahana, e te haère nei tatou i hea ?
Te nao ra teie taèaè to tatou o Hiro e o taù ia e haamauruuru ra. Mai te peu
e, aita tatou, aita ôutou e ite e te haère ra ôutou i hea, eiaha e moèhia, no hia mai
tatou. Parau terà no te metua, te parau terâ no te utuafare. Ua ite tatou te tahi mai,
parau pai te popa'a "amnésique", te hoê taata ia tupu-anaè-hia taua mai ra, haère
neneva roa ona. Aita ona e ite faahou e o vai ona. Ua moèhia tona hiroà tu mu,
moèhia tona iho tumu, moèhia tona utuafare, moèhia tona metua e tona huaai
tamarii. Eaha ia te mea e itehia, i nia ia i te hoê taata o tei tupuhia i teie mai,
neneva, "amnésique". la au ona mai te hoê taata ôvere ra te huru, haère hanoa aita
e taaraa e haère i hia.
I roto i te tahi hidraa, terâ mau te tahi mai i tupu i niai teie nunaa to tatou.
E ère ra teie mai, mea tupu taùe mai, aita. I roto i te feruriraa a te pupu Tavini
Huiraatira, i roto i tana mau titotoro'raa, te mau ôhipa i ravehia na i mutaa iho ra,
a raeàhia tatou i taua mai ra i teie mahana, ua huri tua taua i to taua fenua, i to taua
metua vahiné teie. Ua faaruè taua i ta taua iè, to tatou tiàturi, to taua faaroo, e ora
taua ia taua iho. Ua huri to taua mata iô, na roto i te piiraa teie pupu taata, era to
tatou ora, tei farani te vairaa.
E ui na tatou, terâ uiraa, no hia mai tatou. E aha te parau no teie fenua i
mutaa ihora ? Haapiihia tatou, e o te Atua anaè o tei haamani te rai e te fenua. Te
parau ra te Tavini huiraatira, i mutaa ihora, aitia te mau râtere, aitia te mau popaa
i taahi atura to ratou âvae i teie fenua, teie fenua ra, te fenua maôhi. Ote mea ia e
poietehia mai, mai te poe, e te Fatu.

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E aha te parau no teie fenua, metepara anei, te fahamanaô ra te Tavini
Huiraatira ia taua te nunaa màôhi e, aita. I nunaa na taua, ua nunaa taua e nunaa
mâôhi taua i mutaa ihora.
Te parau atoà ra te Tavini Huiraatira i mutaa ihora, e màôhi te mâbhi. Aita
paha vetahi paè e taa maitai te hohonuraa e te auraa o teie parau. Na ô atoà paha
vetahi paè, "a, e mau parau haapaôraa ore roa paha ta te feia aè ra". la mâôhi te
mâôhi. Aita. E ère matou te feia e faahiti noa i te parau faufaa ore e te tiâ ore. la
parau-anaè-hia mâôhi te mâôhi mutaa ihora, teie tona tatararaa : fanau mai te
màôhi tana aiu, e aiu mâôhi, e reo mâôhi, àmu i te màa mâôhi, àhu mâôhi, e hiroà
mâôhi, haapiihia ona i te parau no tana fenua, haapiihia ona i te parau i te àai o
tona nunaa. Tera" to mea ra, mâôhi e te màôhi mutaa ihora. E fenua tona, e ôna anaè
te fatu. Teie ia fenua ta tatou e tià nei. E moana to te màôhi, ona anaè te fatu i tona
moana, e rêva atoà, e faufaa, e reo, e mana, e faatereraa tana.
Tano paha tatou i te tahi taime e ui e, mea nahea te oraraa taua tau ra ? Mea
pinepine i te faaroo hia, e oraraa etene terâ. Eiaha tatou e na'o faahou a, e fifi roa
tatou. Terà te tahi faahaparaa rahi e aratai hia ra e te taata paari i o aè i teie fare
apoôraa rahi, o taù e faaroo taria roa i te matahiti 1983, i roto i te motu no Ua-Pou.
la haère noa outou i te tiàmàraa, i ori haère noa ôutou papa, marna ma, aita e àhu,
vaitahaa noa te mau mero.
Parau mau teie e faahiti atu ra. I mutaa ihora, ia au i te mau ohipa i Itehia i
te mau ïhitai màtamua o tei haère mai nei i to tatou fenua, e te parau papaîhia na te
tahi tapena ua tui tona roo, Cook, Tute, i te haereraa mai i to tatou fenua, te îte r a
ona i te tahi oroà rahi o tei faanahoraa ia i roto i te ôaôa no Matavai, i Mahina aè
ra. Pahi tauàti, te faatomo naè ra, taiôraa ona e hanere tiahapa taata, hoê ia vaa
tauàti. Taiô atura ona te rahiraa o te vaa tauaài, ani tura ona no te hia mataèinaâ
teie mau feia. Faanaho hia mai nei, no terà noa tuhaa no Tahiti. Numeraraa ia ona
e na roto i taua rave'a tana ra, te naô ra ona e : Aita ona e maère, i te mea e, e tane
anaè, to taua taime ra anei, i niai te vaa tauàti.
MJT
I roto i tana hiôraa, a piti hanere matahiti i mûri ia tatou i nia i teie fenua
to tatou, aita CPS, ahani ? Aita ra o aiu ma ori haere noa e tutuà i nia i te avaè, aita e
"savates", aita e "allocations", te ora ra te nunaa, aita atoa e moni, aita atoa ra e
tarahu mai teie i faahaamanaô mai nei i te mau taèaè na mua mai nei ia'au. Te naô
ra paha tatou ua haere roa tatou i mua. Tera te tahi haapiiraa tià ore e parauhia i
tatou, tatou te fenua numera toru moni roa ae i roto i te ôtià moana no Patitifa
apatoà nei i mûri ae o Auteraria e Niuterani. Faaite mai na e hia miria tarahu ta
tatou ? Teie taimeraa ra, ua hau i te pae ahuru miria, te tapapa atura tatou i te ôno
ahuru miria. Te tarahu tera e tarahu hia ra e te faatereraa o te Hau fenua nei teie
taime i mua i te àro o te mau fare moni. Ua haere tatou i mua ? Te aue ra to tatou
nunaa, ua afa to tatou nunaa. Te aue ra vetahi pae, Imi ra i te ora, aita e ôhipa. Teie
mahana, te îte ra tatou i teie mau fenua ta tatou e faahiti ra te parau no te moana,
no te rêva, no te faufaa, ua taui, e ère anei ? Parauhia o'na i teie mahana
"Porinetia Farani", parauhia atura tatou e "citoyens français" taata farani. E aha te
ôhipa i tupu, teie pai i tupu, i te mea ua tae mai te tahi mau pupu taata e parauhia
ra ratou e feia maramarama, no roto mai i to ratou mau nunaa maramarama, oia
hoî "civilisés", afai mai ra ratou i tera maramarama e fanaôhia e ratou ia fanaô ae
to tatou nunaa. Mea nahea tera faanahoraa ta ratou, tei hia ? Haere mai nei ratou i
o nei, na'ô atura ratou i teie nunaa, to tatou mutaa iho ra e tae roa mai â i teie mau
area matahiti i mûri nei : to outou tupuna e ère i te màôhi, e gaulois "nos ancêtres
les gaulois". Mea rahi tera maramaramaraa. Haere atoa mai nei te tahi i roto roa i
teie piha Apooraa rahi ta tatou, te vahi tera ta'au e peàpeà ra no roto mai i teie
parau o te vaha o te tià o te Hau farani, tavana rahi o taua tau râ, Pierre ANGELI, te
ïritiraa mai i to tatou metua Pouvanaa a OOPA te rururaa matamua o te fare Apooraa
rahi te naô ra teie taata farani : aita vau e hinaaro ia faahitihia te reo o te ùri i roto

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i teie fare Apooraa rahi, eiaha tatou e maheaitu, eiaha, e faaite tatou te parau tià, te
parau mau, i te mea ua tupu, eiaha e huna.
E aha te parau no te fenua ? Te tai ra te reo o te tahi tenerara, aitia ia o
CHIRAC i mana atu ra et Peretiteni no te Hau farani, tenerara, te naô ra o'na e : "La
Polynésie est un morceau de la France perdu dans l'océan Pacifique" Porinetia iti e
i te hoê ia àpaàpa no Farani nei painu haere mai nei na roto i te moana Patitifa. E
te mau mahanarii hopeà nei, te naô mai ra o CHIRAC e o "Tahiti, c'est la France".
Mau haapiiraa anaè tera na ratou, e ère, ta tatou paatoà e îte ? No reira, i te mea e
ani pinepine noa na matou tià Peretiteni o te Tavini Huiraatira, no ôe ihoa ra te
nunaa te ore e raèaèhia ra e matou i te fafa i roto anei i te mau tere no te ravaî ore
i te moihaa aratita ta te Tavini Huiraatira e pupu taata riirii roa teie, ia ite mai taua.
Te vai ra tera aniraa pinepine : ahani e faatupu na te faatitiaifaroraa manaô i ro.to
i ta taua afata teata ia nehenehe taua te nunaa ia faaroô mai te mau manaô, te mau
aratairaa, te mau tapura ôhipa e vai ra i roto i te feruriraa a te Tavini Huiraatira, ia
nehenehe ia apapa nia i'o mai te mau feia e parau ra e te tiàmaraa e fifi taua, mea
maitai ae taua ia faaea farani noa. Teie taua taime ra, taime maitai no te haapiiraa i
te tahi àpaàpa o te aài o to taua fenua o to taua nei nunaa.
Ua haamata mai vau i te tapura mai i te area matahiti tauatini e vaù
hanere, tei mûri roa ia tatou, te naô ra i te mau aivanaa : "Le Pacifique attire la
convoitise des grandes puissances" te fa mai ra tera manaô naunau no te mau Hau
rarahi e vai ra i te ao nei i to ratou ïteraa mai i teie faufaa rahi e vai ra i roto i te
ôtià moana Patitifa ta tatou e parahi nei.
E aha te ôhipa i tupu ? Tono hia mai nei to ratou mau aivanaa e ta ratou
mau pahi haere atu na e hiô, haere atu na tapaôpaô e hoî mai faaîte e aha mau n a
teie ôhipa, haere mai nei rotopu i te mau feia ratere mai i to tatou fenua, e piti tià
no te fenua Farani : BougainviUe te tahi, Putaviri, e o Dumont d'Urville. Faatià hia
ra ia raua ia hol i to raua fenua, ua aue vetahi mau ruàu i taua mau tau ra, to tatou
nunaa, ua aue : aue hoi i te maitai o teie mau feia, no te mea, farii popou maitaihia
ratou i to ratou haereraa mai i to tatou fenua. Te naô ra te reo o te tahi atoa arii : i
to taua nunaa i taua tau ra, eiaha outou e tai i te mea e hol ra ratou io ratou, e tai r a
tatou i te mea e hoi faahou mai teie pupu taata io tatou, e oia mau.
I te hoê atoa ôhipa tei ôre e îte hia ra e to tatou nunaa i teie nei mau area. I
te matahiti 1815, ua tupu te tahi tamai rahi i roto i to tatou fenua i Tahiti nei i te
area mataïnaa no Punaauia, e aha te mau nuu i àro, o vai ma tei àro te tahi e te tahi
i taua tau ra ? Teie, i te tahi ae pae, te hoê ia pae o te nunaa e arataihia e te arii
Pomare II i taua tau ra, e te tahi atu pae, te tahi ia afaraa no te nunaa no Tahiti nei
no te tuhaa no Teva ihoa ra e arataihia e te tahi aito, aita te rahiraa o to tatou
nunaa i îte i to'na parau o Opuhara to'na iôa. No te aha teie tamairaa ? Ua tamaï, n o
te mea, i te mau matahiti i mua atu i tere mai nei te mau mitionare porotetani no te
haere mai faatupu i te faaroo i roto i to tatou fenua e ua riro oia te opu huiarii e
arataihia o Pomare II i taua tau ra i te papetitohia ae ia'na, te vai atoa ra ra te
faanahoraa tumu a te nunaa, parauhia teie peu : e peu arataihia e te tahi pupu
taata e mamaia. Te tumu ia teie na pupu toopiti i àro ai te tahi e te tahi, aita te tahi
pupu e farii ra e ia faahuruèhia te hiroà e te peu o to'na nunaa. Ua He ra tatou e u a
ùpotià mai o Pomare, mai taua taime atoa ra, ua ùpotià atoa mai i te faaroo
kirititiano, aita tatou e faahapa ra i te reira, aita. Te mea ra ta'au e hinaaro ra e
faaàra ia tatou, no te taime matamua roa tera roto i te aài o to tatou fenua, tera te
taime matamua roa i itehia e te faufaa o te mau ratere i te oômoraa i to ratou ihu i
roto i te faanahoraa i te parau o te ôraraa o ta tatou nunaa i to tatane fenua, i te
mea, ua faaohipa ratou i ta ratou mau moihaa pupuhi i taua tau ra no te patururaa i
te paeau e arataihia e te arii Pomare.
Tau matahiti mûri mai, i te mau area tauatini vaù hanere e piti ahuru m a
hitu ra, te îte faahouhia ra te tahi ohipa api tei tupu ra i roto i te ôtià moana n o
Patitifa nei, te parau ia no te mau orometua paeau faaroo tatou i ùta. Te ani ra vau
ia tatou no te faaroo katorika e ère teie reo i te reo faahapa, e reo faahaamanaôraa
ra parau i te aài to tatou nei fenua, te mau ôhipa i tupu i mutaa iho ra ia nehenehe

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taua ia maramarama. Mai nahea taua faanahoraa ? E piti, ia ite mai tatou i roto i te
faanahoraa a te faaroo katorika, e au ra e piti haapiiraa ta ratou, e piti pupu taata,
a tahi e parauhia ratou e "pères Maristes", mau orometua e tonohia i te tuhaa Tooà
0 tera, Meranetia ma, areà io tatou nei, Porinetia nei, te tuhaa Hitiaa o tera, te piti o
te pupu no roto mai ratou i teie haapiiraa parauhia ra "Picpus", te naô ra te
papairaa i mûri mai, maoro i te mau matahiti i mûri mai, mûri ae i te îteraahia i te
mau haruraa fenua, te mau taparahiraa taata, te mau peàpeà atoa i Uehia i roto i
teie ôtià moana Patitifa i te parau nei, ua tuatapapa te mau aivanaa e teie te mea ta
ratou i tapeà mai : ua riro te tomoraa mai i teie faaroo katorika i roto i to tatou ôtià
moana Patitifa nei no te hoê tumu tera, no te pariraa tera i tapeàhia mai te Hau
farani no te oômoraa ia'na e ta'na nuù ihitai io tatou nei.
Matahiti tauatini vaù hanere e toru ahuru, hoê ôhipa matamua atoa tera e
Uehia ra, te tapaô no te mau pahi tamai farani no te taime matamua roa, te teretere
ra na roto i te ôtià moana Patitifa nei. I taua atoa ra matahiti tauatini vaù hanere e
toru ahuru, te haamata atoa ra te Hau farani e haere e haru i te fenua Arteria.
Tauatini vaù hanere e toru ahuru e tae atu i te matahiti toru ahuru ma pae,
aita te tahi opuaraa farani i manuia, i te mea, ua opua oia e tomo roto i te tuhaa
apatoà no te fenua Niuterani, teie tuhaa parauhia : "No bombs i Akaroa". Ua tamata
ratou e haere e haru teie fenua, aita ra ratou i manuia, no te mea, te tià atoa mai r a
te mau Peretane i taua tau ra.
Haere mai tatou i te matahiti vaù hanere e toru ahuru ma ôno e tae atu i te
matahiti vaù e toru ahuru ma hitu, hoê a ôhipa tei tupu ra i roto i to tatou fenua i
Tahiti nei. Inaha, te faahitihia ra te parau no teie na orometua catorika toopiti o
Laval e o Carré, e ua tiàvaruhia raua e te arii vahiné Pomare IV. E riro pana tatou i
te ui maere : no te aha pai i tiàvaruhia ai ? Inaha, e orometua teie na taata toopiti.
I roto i te tahi rata ta te arii vahiné Pomare i papal i mûri roa iho nei, no te
haapapuraa te tupu o'na i manaô ai e rave i teie faaotiraa e tiàvaru i teie mau
orometua, tatou te Ite, i te mea, a pae ahuru matahiti i mua atu, ua tae mai te faaroo
porotetani, ua farii i to tatou nunaa i taua faaroo ra, ua papetitohia to'na nunaa i
roto i ta'na hiôraa e to'na feruriraa. Teie arii vahiné Pomare IV, ua manaô o'na mai
te peu e fariihia teie faaroo catorika, na te reira mea e faatupu i te amahamaha, te
fifi e te peàpeà i roto i te ôraraa o te nunaa i rave ai o'na hoê faaotiraa mana na nia
1 to'na tiàraa arii vahiné, no'na te mana i taua tau ra. Aita o'na e farii i tena
orometua e haere mai i uta. No reira, ua ônoôno teie na catorika e piti e pau mai i
uta, ua haruhia raua, ua faahoîhia i nia i te pahi. Arauaè tatou e ite ai te faufaa
rahi no te hoê ôhipa haapaôraa ore roa, nehenehe tatou ia parau.
I te matahiti tauatini vaù hanere e toru ahuru ma hitu, teie â te tahi ôhipa
api i ïtehia ra i roto i to tatou ôtià moana, inaha, te haamau ra te Hau farani te tahi
haapuraa parau i te mau pahi farani no'na i roto i to tatou ôtià moana, parauhia "la
station navale française du Pacifique". E Iva ahuru pahi tamai ta'na i faanaho mai
no te tono mai i roto i teie ôtià moana. Piti hanere e piti ahuru e tiàhapa pahi
patururaa ia. la numerahia te taatoàraa e toru hanere, ua hau te toru hanere
ahuru pahi tamai ta te Farani i tono mai ra i roto i te ôtià moana Patitifa. la ïte
tatou e mea faanaô â te ahi mai teie mau tapura ôhipa a te Hau farani.
I taua atoa ra matahiti, ua haere atoa teie nuù farani e tupita te fenua
Mexico e vai ra i te tuhaa no te fenua Marite.
Matahiti i mûri mai, tauatini vaù hanere e toru ahuru ma vaù i tere mai n a
te tahi tapena farani o Laplace to'na iôa e o'na te taata matamua roa i faaàra i to'na
mau raatira parahi ra i Farani : teie te tahi vahi maitai roa no tatou i taahiraa avae
no tatou oia hol i roto i te tuhaa fenua Matuita ma "Tapena Laplace".
Te toru ahuru no te avaè no Atete, tauatini e vaù hanere e toru ahuru m a
vaù (30 août 1938) tapae mai te tapena du petit Thouard, tapena farani â teie. I
reira tatou e ïte ai te auraa mau no te mau taio ta ôe e tatara atu i mua mai. E aha te

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ohipa matamua ta'na i rave. Faanaho o'na i te tahi parau teimaha roa i nia i te arii
vahiné Pomare IV, parauhia e "ultimatum", haaviraa, faaheporaa. Te naô ra ta'na
parau : i roto i teie area piti ahuru ma maha hora i mua mai, no te mea, ua tiàvaru
ôe i teie na taata farani toopiti Laval e o Carré, e ère anei ? Ohipa ino ta outou i
rave i nia ia'na, ua vavahihia i te mau fare a te mau farani parahi ra i to outou
fenua, ua rave inohia ratou. No reira, riri iti rahi to te Hau farani ia 6e te arii
vahiné Pomare IV. No reira, te faahepo atura vau ia 6e na roto i teie area piti
ahuru ma maha hora hamani mai ôe hoê rata tatarahapa na roto i te reo m&ôhi e
huri mai na roto i te reo farani. Te faahepo atoa ra vau ia ôe e aufau mai hoê tino
moni : piti tauatini toata paniora, no te mea, i taua tau ra, aita e moni farani i to
tatou nei fenua, moni paniora. Eté ani atoa ra vau ia ôe, ia huti ôe i to ù rêva
farani i teie rêva i mûri ia tatou. la huti ôe i teie rêva i nia i te motu no Motu Uta e
ia haapaina ôe e piti ahuru ma hoê tupita ei faalteraa to ôe tapaô auraro i te faatura
i teie rêva. Mai te peu e aita, e àro vau ia ôe e faatupu i te tamai. Tera te haereraa
mau te aài i to tatou nei fenua, ta matou e hinaaro ra e haamaramarama ia ôe te
nunaa e faaroo mai nei.
- Applaudissements dans le public -
No te mea, aita ta te arii vahiné e tupita, tau mahana i mûri mai, te maha no
te avaè no Tetepa tauatini iva hanere toru ahuru ma vaù, e ère anei ? Ua tarima oia
i te hoê parau no te faatupuraa i te hau e te autaèaèraa.
Te naô atoa ra teie parau : e ia vaiiho-noa-hia te mana i roto i te mau taata
farani atoa, ia haere mai o nei i te fenua nei mai ta ratou e hinaaro, ia hoi atu, ia
haamau haatumu mai, ia faatupu i ta ratou imiraa faufaa i nia i teie fenua to tatou,
ia faarirohia te nunaa taata farani i roto i ta tatou fenua nei mai te hoê ratere
faahiahia roa ra i te huru. E i mûri roa, te na6 atoa ra e : mai te peu e haere noa ae
outou i Farani, na reira atoahia outou te rumirumi i reira.
Vaù no te avaè no Novema, matahiti toru ahuru ma vaù, te hepohepo ra te
arii vahiné Pomare IV faaôtiraa ia e ani i te tahi tauturu, te tahi paruru, papai atu
ra i te tahi rata i te arii vahiné rahi o Victoria no Peretane. Teie ta'na parau i
faahiti : o matou, e ture ta matou, aita ra ta matou mau ture e faaturahia ra e te mau
ratere e tomohia ra i roto i ta matou fenua, aita atoa ta matou e moihaa tamaî, no te
faaétaétaraa, e ia faatura mauhia teie mau ture e te mau feia ratere e haamataraa i
te purehu i to matou fenua, e te mataàura matou, a riro ai to matou fenua e to matou
tiàmaraa i te rima o te ratere. Ei tapaô faaite tatou i teie mau feia e faatere mai i to
tatou fenua mutaa iho ra, e ère te maàu, e ère te matapo, eiaha mai teie e faahitihia
ra e mea horoà noahia ra, e ère tera te parau tià, e haavare tera. Teie mau parau,
mea papaîhia i faahiti ai te Tavini Huiraatira teie mau parau i mua i te àro o to taua
nunaa.
Matahiti toru ahuru ma vaù, tae noa atu i te matahiti toru ahuru ma ïva,
hoî mai ae piti tapena farani, te tahi "capitaine Cécile", te piti o "capitaine Laplace"
na nia mai i teie manua Artémise, te mea atoa tera ta te Tavini Huiraatira e hinaaro
e haamanaô i tatou, faaferuri i tatou, a titi aè i te mau aroa no Papeete te îte ra tatou
"rue Moerenhout", "rue de l'Artémise", "cimetière de l'Uranie", papu roa ia matou
aita tatou e Ite e aha te auraa o teie mea. I teie nei, ua Ite ia tatou e Artémise, teie ia
puromu iti e tarava ra i te paeau toôa o tera e tapiri mai i teie fare pure iti roa ta
tatou i o aè i Paofai ra, te iôa ia o te pahi farani, "paùrani", te iôa atoa tera a te tahi
pahi tamai farani, "Moerenhout" ma, mau feia tera, arauaè vau e tatara mai i to
ratou parau, tei faatupu na i te tahi mau faturoriraa, te tahi mau taviriraa, te tahi
mau ôhipa hairiïri roa i roto i to tatou fenua. To ratou ia te iôa i tapeàhia mai.
Te parau atu nei vau e ahiri teie tapura a te Tavini Huiraatira i horo i te
matahiti i mairi ae nei i roto i te maitiraa no te oire no Papeete i manuia, tera te
ôhipa matamua ta matou e rave, tumâ tera mau hakiiri e tera mau repo.
- Applaudissements -

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Te tiàturi nei ra vau i teie nei taèaè, ia Michel BUILLARD, ua ara pai i
teienei, e na'na e rave i teie tapura ôhipa, faaitoîto e Michel.
Matahiti tauatini vaù hanere e maha ahuru, e aha ia te tahi ohipa i îtehia
ra i roto i teie ôtià moana Patitifa to tatou ? Te aneti ra e te Hau Peretane i teie
fenua rahi Auteraria, te aneti ra, te haru ra, aneti atoa i teie fenua ta tatou e
mataro e parauhia ra o Niuterani, te Aôtea roa, na roto ia i teie parau tarima e
parauhia ra, parau faaàu no Vaitangi, "traité de Vaitangi", 1840.
Te mea ta'au e hinaaro ia raau mai ia tatou, tera mau area matahiti, u a
faaôti i teie mau hau rarahi, e ère o Farani anaè, e ère o Peretane anaè, te Hau
Paniora atoa, te Hau Potiti atoa, te Hau Itaria, te Hau Purutia, pauroa teie mau Hau
rarahi no Europa, ua faaôti ratou e haere tatou i Patitifa e haru haere i teie mau
fenua. Aita ta ratou e pupuhi, aita e "canons", e roaa noa ia tatou i te haru.
Matahiti tauatini vaù hanere e maha ahuru ma hoê, teie nuù rahi tamai
ihitei na te Farani e haamau mai i roto i te ôtià moana Patitifa, ua tuùhia o'na i raro
ae i te mana faatere a tahi ia atimarara e parauhia ra "Abel du petit Thouard",
teie to'na aroa, tera i o aè aéra tarava i mua i te aoraï e te tavana rahi tomitera
teitei, te taa ra i tatou tera puromu haere roa i tatahi, haere tatou e taiô te iôa i
papaïhia, no'na.
Ahoru ma pae no Atopa ra tauatini vaù hanere e maha ahuru ma hoê, e
ôhipa â tei tupu, inaha, e faaùeraa, e tonoraa tei tonohia mai Farani, tonohia mai
teie atimarara Farani : haere atu ôe e a haru i te mau tuhaa motu no Nuuhiva ma.
Puai atua to puai nuù e mauhia ra e ôe i raro ae i ta ôe faatereraa i te mau moihaa i
mauhia ra e te nunaa no te fenua Enata ma. Titauhia ôe i te hoê faanahoraa paari
etaèta ia mau ta tatou faatereraa, ta tatou "souveraineté", taime matamua tera teie
parau o tei faahitiraahia. Teie ra, naô ôe i te faanaho, parau pai te popaa teie "la
politique de la carotte et du bâton", tamata na mua ôe i te faarata i teie nunaa taata
e paru pai. Mai te peu e aita ihoa e raveà ia rata ai, aita atoa ihoa e raveà, a rave
mai te tapura raàu e tupaî atu na niaiho. Te reira poritita, aita i taui e tae mai i teie
mahana, e ère anei ? Faarooroo ra tatou e mea miria, e mea miria, "carottes" tera, e
momona tera.
Ta ù e hinaaro nei, te reo o teie faatereraa no te Hau farani, "que vous
assuriez la domination française", ia mau papu ta tatou faatereraa haavi i teie
tuhaa fenua Enata ma. Tera atu te tahi pute momona, e ôno tauatini farani, no te
hooraa ia i te mau momona, te mau "cadeaux", te mau ô. Tera atoa atu e hitu pahi
tamai e tauatini e vaù hanere nuù faehau. I manaô tatou e, e faanahoraa nehenehe
tera ?
Mahana matamua no Me, tauatini vaù hanere e maha ahuru ma piti, i
faaàra ra te Tavini Huiraatira, eiaha tera taiô mahana ia moé faahouhia i roto i te
aài o to tatou fenua, matau noa tatou i te parau e "1er Mai", mahana oroà tera na te
mau feia rave ôhipa, te parau ra te Tavini Huiraatira e mahana hevaraa tera n o
tatou paatoà. Te ùtuafare fetii to tatou e pae to'na pau : Nia matai, Raro matai,
Tuamotu, Tuhaa Pae e te fenua Enata. Te pau matamua, ua haamata te Hau farani i
te hohoni, mahana matamua no Me, ua haruhia teie fenua no Tahuata. Te naô ra te
mau parau papal i papaihia : vau, atimarara Apera du petit Thouard, raatira no te
nuù tamal Farani tonohia mai i roto i te moana Patitifa, "en vertu des ordres
donnés par Louis Philippe", na nia i te mau faaùeraa i faaùehia mai i to ù hoa o
Louis Philippe e parahi ra i Paris, "nous en prenons possession de l'île de Tahuata
et du groupe sud est des Marquises", te haere mai matou ia farii mai matou i te fatu
i teie fenua Tahuata e te mau motu apiti ra i te tuhaa apatoà Hitiaa o te ra, "en vertu
de quoi, nous ordonnons" te faaùe nei matou, te faahepo nei matou e tera e rêva ae
ra, ia patiahia o'na i nia i te fenua Tahuata e ia tuùhia te tahi nuù i raro ae no te
tiairaa e te parururaa eiaha taua rêva ia marua faahou i raro. Papaihia te arii tera
no te fenua i mutaa iho ra. Te piti o Mahe ôno e te tahi ae pae te mau feia e tarima i
teie parau haruraa fenua, "prise de possession", naô tatou e parau eiaha ra fenua.
Te vai atoa ra teie taata tei tuu atu to'na rima i raro ae i teie faanahoraa F.de.P.

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Baudichamp. Mea huru maoro to ù paîmiraa e aha te auraa, o vai teie taata F.de. P.
Baudichamp, e pihaiiho mai PMR. I mûri roa iho nei te îte ra, teie taata e epikopo ia
no taua tau ra e tonohia mai e te tuhaa fenua Enata ma "François de Paul
Baudichamp, prêtre missionnaire supérieur de la congrégation de Picpus". Te
faaàraraa ia tatou iau i te haavaraa, tera api, tei mûri o'na i tatou, hoê hanere e pae
ahuru ma maha matahiti i teienei. Tera ia parau ta te Tavini Huiraatira e faahiti
noa ra ia tatou : hanere pae ahuru ma maha matahiti to tatou fenua i t e
haruraahia, i te eïaraahia.
Mataitai mai tatou : mahana matamua no Me i Tahuata, te pae no Me i Hiva-
Oa, te toru ahuru ma hoê no Me i Nuku-Hiva, te fenua o Kimitete. Ahuru ma piti n o
Tiunu, ua pau ia. Piti ahuru ma pae no Tiunu matahiti tauatini vaù hanere e maha
ahuru ma piti, ôaôa iti rahi tei tupu, parahi du petit Thouard i raro, e ua hamani te
tahi rata i to'na raatira i te faatere hau no te paeau o te nuù "ministre de la
marine" : manuia iti rahi te ôhipa i ravehia e iau i Nuuhiva ma. Mai te tuhaa
apatoà e te tuhaa apatoerau "au nord comme au sud", ua manuia to'na tapura ôhipa
i'o, aita i maumuru, aita i maha.
Te vaù no te avae no Tetepa, tauatini e vaù hanere e maha ahuru ma piti
(8 septembre 1842), ua haere mai teie atimarara Abel du petit Thouard io tatou nei
e ua haamataù faahou â te arii vahiné Pomare IV. Tera ia te pariraa : ta oe m au
rave inoraa i nia i te mau taata farani e parahi nei i to 6e fenua, e no te mea, aita
de e haamaramarama maitaihia ra, e teie pupu taata e haàti ra ia ôe, te faahiti r a
o'na i te parau no te mau puèraa mitionare porotetani, no te mea, aita ratou e farii
ra e ia parahi noa mai te porotetani no te haapiiraa i te arii vahiné nahea ôe e
faatere i te nunaa, aita te farani e mauruuru i te reira. E aha te tahi faaheporaa
ta'na, no te mea, na te reira atoa e faaite mai ia tatou e mea veve ihoa ra tera tau ia
ratou painu haere na tua, i reira te faaheporaa i te arii vahiné : aufau ôe tera tino
moni ahuru tauatini toata paari (10 000 pièces), e mai te peu aita, e faatupu vau i te
tamaï. Tera te peu e ravehia e ratou i mutaa iho ra, te haamataù ra, aita ôe i tuturi,
e àro vau ia ôe, e faatupu vau i te tamaï, e tupita vau ia ôe, e aha te ôhipa a teie
vahiné, e vahiné teie, Pomare IV ? Aita e pupuhi, aita e nuù, aita e tupita.
Te iva no Tetepa, te mahana i mûri ae mai "en 24 heures", ofati o'na,
paruparu to'na feruriraa, e no reira o'na ua tarima o'na i teie parau e parauhia r a
e faatereraa hau tamaru "protectorat français". Te naô ra tena parau "nous sommes
impuissants à gouverner par nos propres moyens", te parau tera i papalhia, e ère
ra na'na i papal, na te mau farani i papai i teie parau. E no te mea, te vai ra tera fifi
rahi a riro to matou fenua i te tomohia e te hoe ratere, teie ia taata papai i teie
parau.
TA
Te ani nei ra matou ia vaiho noa hia te faatereraa hui arii a te arii vahiné,
ia vaiho noa atoà hia to na mau fenua e fatu hia e ana e ia faatura hia te mau
tiribuna maohi. E no te reira tumu, te ani ra matou e, te Hau Repupirita i pâruru
mai ia matou. Tera' ia, "protectorat".
Te 9 no tetepa, taua ra mahana ra ihoa, i reira to teie taata faatupuraa i teie
faanahoraa matamua roa i roto to tatou fenua. Aita e ôre ma tu tatou te faaroo e, te
parau no to tatou taeae Tetua MAI, haamau Tetua MAI ta na "gouvernement
provisoire". Te parau ra te àai no to tatou fenua, aita te taata matamua i rave teie
tapura ôhipa o Abel du Petit Thouard, haa mau ai o na ta na"gouvernement
provisoire", e te naô ra o na e, i roto i te faanahoraa o teie "gouvernement
provisoire", e tïtauhia hoê faatereraa hau, "un gouvernement", mai ta tatou e
matau ra i te faaroo i teie mahana, e teie te mau tià i roto i teie faatereraa hau.
Atahi te tià o te hau farani, "le représentant de la France", a piti, te raatira
te mau nuu faehau e parahi ra i Papeete e te toru, te raatira ia no te uahu n o
Papeete. Te taa ra ia tatou te faanahoraa ?

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"Gouvernement", hau tamaru, e toru farani to roto, na ratou e faatere teie
fenua. 25 no te âvaè no tetepa, tauatini vaù hanere maha àhuru ma piti, haamani
faahou du Petit Thouard te tahi rata no te faaiteraa i to na raatira te mau ôhipa o ta
na e iti te tupu ra i roto i teie fenua.
Te naô ra o na : e rahi mau farà'ni e ôfati ra te ture o teie nei fenua, te
hoora te mau ava ôpani hia, ava taero, tei roto râtou te faanahoraa no te taviriraa
te fenua no te maohi. Te ani atoà ra oia, e ia faa-rahi-hia mai te mau moihaa no te
pae o te nuu. Te aniraa teie a du Petit Thouard i te hau farâni, faarahi mai na te
nuu e te -mau moihaa ia nehenehe vau ia haapaari roa to taua tiàraa i te fenua nei,
no te mea, "ça vaut le coup. La reine et le chef ont été appauvris par la civilisation
nouvelle". Ua topa te arii vahiné e te mau raatira e haatira ia na i roto i te veve, n a
roto i ta tatou mau faanahoraa api afai mai i teie fenua to tatou.
Te naô ra te tahi parau o ta ù i tàpaô mai : "le peuple est bon, il est facile à
conduire si les chefs sont dans la poche". Nunaa maitai roa teie nunaa i teie nei
fenua, mea ôhie roa te aratai ia na mai te peu e, roaa mai, e fatu mai ia tatou to n a
pueraa raatira. Te tahi atoà ia ôhipa e ite hia ra tae noatu i teie mahana.
I raro roa i tana rata, te naô ra o na e : teie faanahoraa "protectorat", hau
tamaru, i roto tana hioraa hohonuraa mau, o te hoê ia parau faa fatu roa tera ; "le
protectorat, c'est l'équivalent d'une prise de possession". A hio na ra te mau ôhipa
o teie tupu i mutaa ihora e te mau parau e taitai hia ra, haapii hia ra tatou, haapii
hia ra i ta tatou mau tamarii.
Aita ihoa ra e tià teie mau ôhipa tei tupu i mutaa ihora mai te faahiti hia,
no te mea, ôhipa haa iriiri teie e rave hia mutaa ihora, e no te mea, ôhipa haa
iriiri, e imi hia hoa te rave ia tâponi, eaha teie nunaa ia maramarama. Faaite mai
ra teie fenua me horoa-noa-hia e te Arii Pomare V.
Te 28 no te âvaè no èperera i mûri mai, eaha te ôhipa a te Hau Farâni i
rave ? Haamauraa ia i te hoê ture, ia Ue mai tatou. E mana to te tià o te Hau Farâni i
taua matahiti ra, no te tiàvaruraa i to ôe nunaa Nuuhiva i rapaeàu aè i te ôtià fenua
Nuuhiva ; "pouvoir d'expulser les marquisiens hors des îles". Hoê ia matahiti i
mûri mai.
Te 28 no teie âvaè, ua tae faahou mai tana mau faaueraa (les instructions)
no roto mai i tona raatira, tae mai i roto te rima o te, ua taui te tià o te Hau Farâni, te
tapena (capitaine BRU AT) ia.
Te naô ra teie faaueraa : "tu exerceras le pouvoir seul et sans partage".
Tera mana, o ôe anae te mau te reira, o ôe anae te faaôhipa i taua mana ra.
Mai te peu e, ua tupu te mau faahuehueraa, e ère ? E oia mau ra, ua tià mai
te nunaa no Tahuata, ua tià mai ia o Dede. Aita Dede mauruuru te ôhipa i ravehia te
Hau farani. Ua àro, tïtauhia ôe haararerare roa (écraser). 'Tu auras à écraser les
révoltés de Tahuata, Hiva Oa et Ua Pou ". Eiaha e faaherehere tera atu feia.
E te ani atu nei au ia ôe ia haamauhia to tatou rêva farâni te mau vâhi atoà.
E teie atoà te tahi faanahoraa : taae noatu ai te aratairaa no te pae o te nuu,
e tià atoà ia ôe e feruri nahea e faaôhipa te parau o te faaroo katorika, ia riro teie
na moihaa toopiti ei ravea no te haamau roa raa i to taua mana faatere i nia teie
nunaa no Nuuhiva ma. Nuuhiva tera, e ère ? Te vai atura vetahi mau parau au raa
ôre no roto i te aai o to tatou fenua. Mea titauhia to taou nunaa ia maramarama, ia
haapii oia, eaha o na ia riro faahou mai teie taata, "amnésique", huri haere noa,
aita e taa no hea ra o na.
Te tahi ata parau ta ù e tapea mai. Mai te mea te manao ra paha vetahi pae
teie parau no teie roa iho nei te faarooraa hia. Te 6 no novema 1843 : mai te mea,

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aita te Arii POMARE IV i faarii e huti te rêva no te hau tamaru i nia i tona aorai i
aéra i Papeete ra, e ère ? Taahoa atoà o na.
Eaha te ôhipa e ravehia e du Petit Thouard ? Haamani faahou te tahi rata
haamata'u. Eté parau tana i papai te Arii Louis PHILIPPE a te hau farâni i roto i
taua rata : aita maoro tatou e maramarama i te huru no te faanahoraa i haruhia
atua ai teie fenue i taua tau ra.
Te naô ra o na : aita roa atu vau e faariira i te mau faanahoraa i ravehia io
matou nei teie na taata toopiti, Abel du Petit Thouard e o BRUAT. Haere mai nei
raua haavi ia ù e àufau te tino mont. Me na reira atoà vau i te ôfatiraa hia no te
tarimaraa te parau no te hau tamaru, aitau vau faarii te reira. Aita atoà vau faarii
ia oo mo mai raua to raua ihu i roto te parau no te faatereraa i toù nei fenua. Eteie
pariraa no nia na Orometua LA VALLEE CARRE, te haapapu atura vau e parau
haavare anae tera i faatae atu i mua i to ôe aro, e ua rave ino vau i teie na Orometua
toopiti.
Na roto i te piti o te faaheporaa, titauraa mai ia ù e àufau i tera tino moni, e
àhuru tauatini toata paari, aita atoà vau faarii te reira.
Teie ia ; mea hau ae na ù, ua inei ne matou, te horeo nei matou e, ua inei
ne matou no te haapohe ia matou i teie fenua (plutôt le cercueil que la valise). Mea
hau ae na matou ia pohe i te hutiraa to matou rêva, i te hoiraa io mà'tou :
Abel du Petit Thouard.
Te 16 no te âvaè no Febuare 1844 : Ua haru atoà hia te tuhaa no Maareva
ma (prise de possession des Gambiers), na te Tapena PENOT e te Orometua
(Révérend Père) Syprien HYLOSIE.
Te 2 no te âvaè no Tiurai 1844 (le 2 juillet 1844) : tae faahou mai te faaueraa
na roto mai te raatira faatere hau no te nuu, ia BRUAT. Tera atu te mau pahi tamaï.
Te ani onoo no ra vau ia ôe : haapaari to taua mana faatere e faa àano atu ôe ta taua
faatereraa i una. Aita ta taua e titauraa ia huna faahou ia taua (nous n'avons plus
rien à cacher. Nous devons agir au grand jour et avec fermeté). Aita faufaa ia
haavarevare faahou a, e ère ? Faaite roatu.
Te 25 no te âvaè no Tetepa 1844 : te papaî faahou ra te Arii vahiné
POMAREIV i te hoê rata. I teie taime ra, e aratai ia na te Arii vahiné e te mau
farâni. E tià atoà ia ù ia faaite atu te mau ôhipa auraa ôre, haîriîri e ravehia i nia
ia ù e teie taata MOEREN OUT, i manui e teie opuaraa e tupu ihoa te hau tamaru.
Terâ te reo e te parau o teie vahiné te Arii POMARE IV taua tau ra, e ère ?
Me taa'e roa tana paru, me taae roa te pehe o ta tatou faarooroo ra. Eaha te ôhipa i
tupu i mûri mai ?
Te 21 no te âvaè no Mati (le 21 mars 1844), tae atu i te 18 no te âvaè no
Titema 1843, oia hoi 44 - 45 - 46, e toru matahiti te maororaa, e ère hoê âvaè, e ère e
toru ave, e toru matahiti te maoro, ua tià te nunaa no Tahiti i nia, ua imi te ravea
atoà e paruru tona fenua, eaha tona fenua ia riro i te hau farâni. Tupu te mau
aroraa i Mahaena, Hitiaa, Taravao, Faaa, mau vahi atoà manii te toto.
Aita ra e taata papal àai no te faaiteraa mai ia tatou e, e mea tauatini maohi,
tupuna maohi, e ère ? Taparahi haapohehia te hau farâni, aita roa hoê ae. Ta tatou
noa e ite haere mai i Hitiaa, te tahi ma ofai atu, papai hia i nia e, unei teie taata o
PUTAVIRI taahiiraa mai i teie fenua, aue ia tatou te oaoa e, faahiahia. Te tano roa
mai, tahii atu te reira ofaï i roto i te moana, haamau ta tatou mau ofaï i tihiti.
- Applaudissements -

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A hio te ôhipa i ravehia i Faaa. Terà nae te vahi haamnihia te tahi ofaî iti
haamanaô roa ia ôe i te mau tupuna. To tatou teie pueraa metua tei tià i nia mutaa
ihora, aita e faarii e tuu te turi i raro, aita atoà hinaaro ai hohoni terâ "bonbon
sucette" na te hau farâni, aita.
19 no te âvaè no Tiunu 1847 (le 19 juin 1847), te tafifiraa Farani e Peretane
i roto i ta raua, nehenehe parau, hororaa no te haru haereraa te pueraa fenua e
vai ra i Patitifa nei. Te naô ra raua e : eaha taua e aimaro faahou te parau n o
Raromatai, haamani taua te tahi parau faau (conférence de langue), vaiho noa ia
Raromatai ia faatere o na iana iho, vaiho noa ia Raromatai ia vai tiàma noa na. Te
tumu terà no teie tuhaa no Raromati i vai noa nei e, ua oti atura ia o Tahiti ma, o
Nuuhiva ma i te haruhia te hau farâni.
1853 : taio mahana rahi terâ. Terâ atoà te taio matahiti i aneti ai Farâni, i
haru ai Farâni, e eia ai te hau farani te fenua aià tupuna no teie nunaa "canac"
teie fîei e tae noa mai ia i teie mahana.
1856 : Ua ara atoà na, ua tià atoà te Paumotu i nia, ua mareko, e ère ? Eaha te
ôhipa i ravehia mûri mai ? Tonohia te pahi tamai, e pae a maohi o teie tari haapohe
hia, e, te toea o te nunaa o tei ôre mauruuru, na te hau farâni e faaere ia râtou. Ua
faahepohia râtou haere tavini, e rave i te ôhipa (travaux forcés). Te vai atoà r a
terâ mea i to tatou fenua mutaa ihora.
1860 tae mai i te matahiti 1870 (La France accentue sa domination aux Iles-
Du-Vent), haapaari noa ra Farâni i tona tiàraa i Nià-Matai ma.
1874 : Peretane teie. Ua aneti atu oia i te Taamotu o Fidji, e ère ? E mai te peu
te maura tatou, ua tiàma mai teie Taamotu Fidji i te area matahiti 1970 (1874-1970). E
tià hanere matahiti, ua tiàma.
Tatou, 1842 - 1996 : hanere pae àhuru na mahana, aita ravea tiàma ai.
Te 29 no te âvaè no Tiunu 1880 : i reira, teie ôhipa i te haapapu roa raa hia,
i reira te Farâni aneti roa raa Nià-Mataï ma, na roto ia i te parau haaporohia e, m e
tuutuu noa hia, me horoa noa hia Nià-Matai e teie taata te tamaiti ia a POMARE IV, o
POMARE V. Te anira ra oia ia faatura hia te mau ture e te peu tumu a te maohi, taae
noatu ra te anetiraa.
Te ani atoà ra oia i taua taime ra e, ia tapea noa hia te mau tiribuna maohi
no te haavaraa i te mau fîfi i te pae au o te fenua. Tià atoà ra tatou ia ite ia
faaorahia e 7 matahiti i mûri mai.
I te âvaè no Titema 1887, ua tarima faahou a teie taata o POMARE V e te
Tavana rahi o taua tau ra, o LA CASCADE, i te hoê parau : faaoti na raua e, mea tano
ihoa ia faaôre hia te mau tiripuna maohi, titauhia tatou ia ite te reira. Eaha te
parau no te anetiraa hia o Nià-Mataî nei e te hau farâni ?
Ua roaa mai i te Tavini Huiraatira te tahi parau haapapuraa, ia
maramarama tatou me nahea mau teie ôhipa te tereraa i mua, ia au terâ parau e,
mea horoaa noa, aita roa. Na vai ia pahono mai, aita ? Na te hoê ia ite (un témoin). E
ite teie no taua tau ra. Mai te mea ua papai hoi ia tana tamahine te tahi parau : ia
vai te mau ôhipa o tana e ite e tana i faaroo i taua tau ra, o vai taua ite mata ra ?
Teie ia Arii vahiné ARIIOEHAU.
Te naô ra tona reo i nia i teie taata o POMARE V, i mûri ae to POMARE V
tarimaraa, te harurura te (canon) a te hau farani, haapoupouraa,
haamauruururaa ia POMARE V no te tarimaraa farâni teie parau anetiraa. Te naô
ra tona reo ia POMARE V : no vai to ôe mana ? Oe POMARE V, no vai to ôe mana i
faaoti ai ôe e horoaa i te mea e ôre roa e fatuhia ôe ? E ère ôe te fatu. Tona terâ reo.
Ua tauhia tatou ia ite. Titau atoà ra hia tatou ia ite e no te haamauruuraa teie ôhipa
e ravehia teie taata. Manao nae vau, e poo nevaneva atoà paha tona. Faataa mai nei

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te hau farani te tahi pute moni na'na i parau ai te Tavini Huiraatira faaea tatou te
hoo i to tatou aià teie tau.
1881 : anetihia te mau motu Maareva ma
1887 : anetihia teie motu no Râpa.
1888 : ua rauhuru hoata rii teie, mai te mea ua tae mai te Peretane i
Niu Terani, ua aneti ràtou Niu Terani, teie matahiti, ua haere atu te nunaa
Niu Terani, Peretane terâ, ua haere atu oia i Rarotoa no te faatupu atoà raa i teie
hau tamaru (protectorat), e ère ? "Protectorat" na Niu Terani i nia i teie taamotu i
Rarotoa piri mai tatou Tuamotu. Eaha te ôhipa i ite hia ? Te papai hia ra te tahi
parau i roto i te veà , tona iôa : "le siècle", e veà no Paris. Te naô ra teie
papaîraa : "ua eia o Peretane na roto i te puai o tana nuu te hoê tuhaa motu a
Farâni e mau ra i Patitifa, o Peretane ia te eià, e ère o na, no te mea, o na te fatu.
Mea huru arearea paha.
Mars 1888 : mai ta to tatou taeae Monil faahamanao mai nei, ua afaro o
Farani e o Peretane ta raua amuraa "gâteau", i reira parau atura, nehenehe vau
Farani haere atu haru ia Raromatai. Te ôhipa ia i tupu , i ravehia. Ua haru Farani,
aita ra i pohe. Eau o na terâ puaa taetaevao, Ua tupu te tamaî. Te reira tamaïraa,
9 matahiti te maoro, 9 matahiti. 1897, i reira te turi, teie taatiraa, teie aito, te
raupoo, aita atoà matou ite te parau teie taata, i reira tona ture te toparaa i raro...
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... Eaha te ôhipa ravehia i nia ia na te hau farani ? Haruhia o na, tana
vahiné e tona pueraa hoa, tiàvaru hia (expulser), afai hia i te fenua no Taratoni.
Hoa tatou ai, feia maitai teie, feia eia, feia taparahi taata, atire ia tatou te taparahi i
to tatou nunaa.
Avaè no Mati 1889 : haamau te hau farani tana hau tamaru i roto i
Rimatara.
Matahiti 1900 : aneti hia atura Rimatara.
1901 : te motu hopea terâ i aneti hia, te motu o to tatou taeae, o Rurutu ia. Te
naô ra te papal a te tahi aivanaa (historien) : mai te area 1842 tae mai atua ai i te
matahiti 1901 (de 1942 à 1901), ua raeaehia teie hau farani i te haamau te parau no
te mau fenua aihoaraa Farani no Oceanià, ua topa te hau (la paix est établie, la paix
des vainqueurs).
E tià atoà ra ia ù ia faahiti te tahi mau ôhipa o ta tatou e ite atoà i te mau tau
faatata roa mai tatou : 1914-1918 (1ère guerre mondiale), piti tauatini metua to
tatou haavi hia, faahepohia te hau farani haere io . Terâ atoà to ù fenua tomohia te
Purutia, te opuara te Purutia faatiti ia'u, mi ta ù faatiti atura outou, haere tau a
auau te Purutia i rapae au. Faa tiàma ia Farani (libérer la France).
Te naô ra vetahi pae : te tahi vahi faahiahia no Farâni i unei, no te mea n a
Farani pâruru ia tatou. Te pahono mai ra te àai : e ère, na tatou haere e pâruru i a
na, tauturu ia na. (2ème feuilleton), ta piti faahou a. 1939-1945, te piti o te tamai
rahi. I terâ taime, e ère me faahepo faahou, pueraa "volontaire" teie, feia itoi to,
ua haere faahou i Farâni imi i te ravea, faatiàma ia Farâni, hau farâni, faaterehia
te Purutia. Eaha te tamarii farâni ia haapiihia te reo purutia i roto i tana haapiiraa.
1946 : E ôhipa atoà tei tupu ra i roto i teie fare apooraa rahi ta tatou mâtou
noa e parauhia te hau amui. Mai te mea ua ruru râtou, ua ite râtou te mau ino, te
mau fifi rahi farereihia te mau hau atoà no te ao nei i roto na tamaî toopiti. Te naô
ra râtou e, te tahi tumu rahi no teie mau fifi i te faatura ôre raa te tahi hau e te
tahi, e ère ? Te faa viiviiraa te taata te tahi e te tahi, no te mea, iri ere'ere tona, iri

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ere'ere to'u, mea faahiahia ae ia vau te taata ra. Aita terâ mea faatura, aita terà
mea e auraro.
No reira ua faaoti oia ai, mea titauhia te mau nunaa atoà e te mau fenua a, o
tei ôre ia e tiàma, e faa tiàma ia râtou. Haamani te tahi tapura, e ère ? (une liste)
Parauhia teie tapura : "liste des territoires décolonisés". Tuatapaparaa ràtou, ite
atura râtou, a, Porinetia, aitia i tiàma. Teie Nouvelle-Calédonie, canak, tuu atura i
nia teie tapura. Hoê matahiti, aitia i matahiti, i taua hopea matahiti ra ihoa, te
faatae ra te hau farâni i te hoê rata i mua i te aro o te hau amui ma te haapapuraa
e, te faaotiraa te parau no teie mau fenua e hau raa i teie mau nunaa e mana ia n o
ù te hau farâni, aita to ôe mana.
No reira, te ani nei vau ia ôe ia tatara ôe teie mau fenua i nia terâ mau
tapura ta ôe, iriti hia ai tatou (radiation de la liste de l'ONU en 1947). Ua ite tatou i te
mau matahiti i mûri mai, ua, na roto i te faaitoi toraa, teie taeae no te fenua canak,
tei taoto ae nei, TJIBAOU Jean-Marie, WENEWENE, ua roaa ia râtou te ravea ia faahoi
faahouraa to ràtou fenua i nia terâ tapura raa, area tatou, aita ia.
27 no te âvaè no Atopa 1946 : ua faaoti te hau farâni ia fa api faahou te tahi
papa ture na na (constitution de France). I roto i te omuaraa taua papa ture na'na
(préambule), teie tana mau manao i tapea mai no na, e faara raa atoà i to te ao nei
e, terâ tana hioraa e tana tiàturiraa. Te faahapa nei matou te mau faatereraa haavi
atoà, faaterehia te tahi hau i nia te tahi hau e atu, aue i te nehenehe. Te faaotira
matou e, mà'tou atoà te tahi fenua no te parururaa te tiàraa mana no te taata
tataitahi, maite hio ère raa tona iri, tana faaroo e tana faufaa, mâtou, e pâruru
mâtou te tiàraa mana o te taata. Faaoti atoà ra mâtou, e arue ra mâtou te mau ture o
te ao nei (droit international), faaoti atoà ra matou e, opani roa màtou ia matou iho
ia faatupu faahou te tamaï no te haereraa e haru te fenua o vetahi e. Aita atoà
mà'tou e faaôhipa faahou i to mâtou nuu no te haa fi fi raa i te parau no te oraraa
tiàma o te mau nunaa o te ao nei. I te pae hopea, te naô ra e : faaoti atoà mâtou e, e
hopoia (mission sacrée) moà teie na mâtou te aratairaa te mau nunaa e parahi ra i
roto i te mau fenua aihoa raau i roto i te faatereraa tiàma na roto i te hau. Aue a, te
nehenehe te mau papai e.
I mûri roa ra te irava 77, te faaite atoà ra te papa ture (constitution) a te
hau farâni : "les statuts du Territoire sont évolutifs". Nehenehe noa ta tatou e
patepate noa, tataï rii noa te mau papa ture a teie mau fenua eiva raau.
Matahiti 1956 : ua tae mai i roto i te faatereraa a te hau farâni, te tahi mau
feia o tei faaruru na i na tamai rahi tae noatu i te mau aroraa o teie tupu, i tiàma
mai ai te fenua Initia taina e, te arora te reira taime te fenua Algeria. Ua roaa ia
râtou te faaoti te tahi faaotiraa e, ia titauhia tatou ia turai te parau no te mau fenua
eiva raau, faatiàma ia râtou, haamani mai ia râtou i teie ture parau hia "loi cadre".
Na roto i te tahi ture parau hia "décret 56-1227, du 3 décembre 1956", ua faaoti
râtou e, ta otià na te mana e mauhia te hau farâni i roto i te mau fenua eiva raau, ta
otià te mana hau farâni te parau hia "loi cadre".
Matahiti i mûri mai, haamani mai nei te piti o te ture : faaôhipa na i teie
ture no te matahiti i mua atura, (application de la loi cadre).
Matahiti 57 no area, haamani mai nei te tahi ture ia haamau hia te piha
faatere hau fenua (conseil du gouvernement) e, ia faaàanohia te mau mana e
tuuhia i roto i te rima o te apooraa rahi, to tatou nei fenua i Porinetia nei.
Nehenehe ia tatou e parau i terâ taime e, hoê tauiraa rahi tei tupu, e ère ? E au ra,
ua inei ne ihoa te faatereraa a te hau farâni ia turai ihoa ia tatou no te faatiàma
teie fenua. Ohipa ra o tei tupu i Farâni o tei manao ôre hia. Ua tupu te mau maitiraa
e ua hoi mai teie taata o DE GAULLE (retour du Général DE GAULLE). Eaha te ôhipa o
tana i rave i te âvaè no Tetepa matahiti 1958 ? Ua faaoti oia ia faatupu te tahi
maitiraa uiuiraa manaô (référendum).

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Teie tana uiraa i tuu mai i mua i te nunaa farâni e i mua atoà i te nunaa n o
to tatou nei fenua : "approuvez-vous la constitution proposée par le gouvernement
de !a République ? " Faarii anei outou te papa ture faainei ne hia mai te faatereraa
no te hau repupirita farâni ? I taua tau ra,30 778 taata maîti i to tatou nei fenua (il
n'y avait que 30 778 inscrits en tout et pour tout en Polynésie). Tei tià atu i maiti,
tei faa faufaahia to râtou mau reo, 25 148 (25 148 exprimés). Te pahono ra te pae au
rahi 16 196, e, faarii ra matou, faaea noa mai outou i unei, no outou ihoa teie fenua.
Area ra, te tahi pae tei faarahia terà ruau POUVANAA, tei pii to tatou nunaa : eaha e
faarii, faatiàma to tatou fenua. E 8 952 reo tei patoî te reira. E tià atoà ia tatou ia faa
hamanao.
Te parau ra pai te hau farâni, o na te tahi hau faatura roa te faatereraa
faanahoraa manahune (la démocratie). Eaha te ôhipa i tupu i Raromatai taua tau
ra ? Ua rahi ae te "non" i te "oui", ia ite mai tatou. 2 600, faatata 2 700 tei maiti i te
"non", area, tei faarii ia parahi noa mai Faràni, te maiti i te "oui", 2 200. Nehenehe
ia tatou e parau e, te pae au rahi ti te "non", e ère ? Nehenehe ia tatou e parau e :
tei roto ia Raromatai i te parau no te faatiàmaraa. Aita roatu. Tei hau faràni, e rave
0 na te ôhipa mai tana e hinaaro.
Te tahi faahioraa ia tatou te ôhipa o tana i rave i roto teie motu n o
"Mayotte" i te fenua Africa ma, ia tupu ra te maitiraa no te tiàmaraa : faaoti te
taatoàraa te mau motu te pae au rahi, faatiàma to matou fenua, faa atea atu ôe ia ôe.
Hoê noa ra motu, ua rahi ae te reo e parauraa e : faaea noa mai ôe Farâni i
"Mayotte" i parau ai tatou e : "mayotisation". Faaoti Farâni e, tapea noa tona rêva i
roto i teie motu.
Eaha te ôhipa i rave atoà hia i te reira area matahiti ?
Opuaraa no roto mai Farâni e te mau feia tei roaa ia na, mau pin Farâni, te
faaiteraa i te mau ite haavare (faux témoins), te faatupuraa i te tahi haavaraa no te
faa utua raa i teie ruau iti o POUVANAA, tiàvaru hia, taorohia i roto i te fare auri i
Faràni. I taua taime ra, 1958 tae mai i teie mahana, piti àhuru matahiti, ua taoto
faahou te maohi, ua mu te parau no te tiàmaraa.
MB
I te reira ihoa matahiti 1958, hamani mai nei o DE GAULLE te tetahi ture âpï
"ordonnance n° 58-1337". Te afea ra teie ture o ta DE GAULLE e hamani mai.
Pourua te mau mana o tei manahia e horoà i roto i te rima o te faatere fenua no te
fenua nei io tatou nei e taè noa atu i te mau mana o tei pupurahia i roto i te rima o
te Apooraa Rahi, titau pourua hia i teie mau mana faahoî i mûri i tuu i roto i te
rima o te tià o te hau faràni e faahoî i roto i te rima o te tavana rahi.
I parau noa ai te Tavini Huiraatira ia tatou, titauhia teie fenua, ia faatiàma
hia, ia tâpïhoo ore hia , e ère ? No te aha ? Rahi noa atu a te mana ta te hau faràni e
tutu mai i roto i to tatou rima i teie mahana, mai te peu e, aita tatou e fanaô ra i te
mana o te tiàmaraa "la souveraineté", taôto atu ai i tatou i teie pô mai te ôaôa e te
hau, e manaô vau e ananahi poipoî, e ara mai tatou, e mana noa ihoa i to tatou. Te
faaara ra a te Tavini Huiraatira i tatou, e i roto i te roaraa o te pô, te taime e taôto ai
tatou, no te mea e ao ia i'o. Ohie roa i te hau faràni i te hamani faahou tetahi ture
âpï no te vavahiraa i te ture i tana e hamani na mua atu no te faaholraa i te
taatoàraa o te mau mana i roto i to na rima. Terà' tetahi mea faufaa roa. E parau vau
1 terà' mau feia i roto i te tiàmaraa, eiaha i te reira mea e faataèrehia, eiaha i terà
mea ia tâpïhoohia.
Haere mai tatou i te matahiti tauatini iva hanere hitu àhuru ma hitu no te
taime matamua roa, te faaroo ra tatou, e faaôhipahia tetahi mana faahiahia "loi
77-572 du 12 juillet 1977", te haamauhia ta tatou "autonomie de gestion
administrative et financière". E haapotoraa i to ù manaô, te naô ra i te rairoa e ono
àhuru ma piti no taua papa ture ra, o vau faràni te arii, o vau faràni te fatu, area

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ra, te mana no roto i teie otià moana e piti hanere maire e faatere ia tatou, te horoà
atu ra vau i roto i to 6e rima e te hau fenua, e na ôe te reira iti aau. Tatou atoà
paatoà o te faaroo ra i te i terà tei hea tetahi taata, ènemi rahi teie o te "autonomie"
i taua taura, mai ta Alexandre i faahiti inauaè ra, ua hamanihia i te hohoà o te taata
pohe, te ui pohe, mai te faariàrià e, mai te peu e, tei io tatou, hoê ia taahiraa tôe tei
roto i te tiàmâraa.
Haere mai i te matahiti tauatini iva hanere e vau àhuru ma' maha, e ture
âpï, e papa ture âpï. Taua taata ra te àito i taua taime, topahia i te ioa "autonomie
interne". Te mea ta te Tavini Huiraatira e faaara noa ra i to tatou nunaa i te m au
vahi atoà e te mau tau atoà, teie faaotiraa o Farani e te arii o Farani e fatu o to tatou
fenua, aita hoê aè vahi âpï no tatou, ua taui-noa-hia to na vahi ôfaaraa, to n a
opara. Mai roto mai i te irava ono àhuru ma piti i turaîhia mai i roto i te îrava toru,
i teie mahana, ua hoê i te taatoàraa i te parau e, teie papa ture "autonomie
interne", e papa ture faufaa ôre terâ. Faufaa ôre, i te mea, ua raaaàhia ta tatou
târahu hau atu i te paè àhuru ma ono miriare târahu o te hau fenua. Faufaa ôre, i
te mea, te hepohepo ra te mau feia rave ôhipa. Nehenehe tatou e parau e, ua hou
atoà i te toru ahuru tauatini to tatou nunaa te ère ra i te ôhipa. Nehenehe atoà tatou
e parau e, te mau ratere e haere mai nei i to tatou fenua, o ràtou teie e fanaô nei i
te tahi tuhaa no te mau ôhipa. Ohipa ta râtou e rave ra, eiaha te reira e moèhia,
tapu faraoa terâ o ta ràtou e iriti ra i roto mai i te vaha a to tatou nunaa. Hoê ratere
e fanaôraa i te ôhipa, hoê ia ùtuafare to tatou e fifi ra.
No reira, i mûri aè i te maiti i mairi aè nei ra, ua haere mai i te mau para
taureàreà e farerei ia mà'tou : "Ahani maïtihia ôutou i teienei, tei roto ôutou i te
fare Apooraa Rahi, e aha te faanahoraa ta ôutou e rave no matou ?". Pahono atura
vau i teie taureàreà : "la ite mai oe, titau atoà hia ra ôe ia Ite e, tei hea te vairaa o te
mana faaoti ? "A qui appartient le pouvoir de décision ?". Te manaôra ôe e fare
Apooraa Rahi". Te paraura vau ia ôe e aita. I roto i te parau no te ture, e aratairaa i
to tà'tou fenua i te parau no te ture e faanahora i te tapura ôhipa a te Apooraa Rahi,
te mana faoti, tei roto i te rima a te paeàu rahi. No reira, tei nia matou i te paeàu
rahi.
Te tâpïtira ia vau, te aniraa i anihia io nei tau âvaè i mûri ia tatou, e tià
anei tatou i haamau na tetahi tomïte ? Tomite titorotororaa "comité de
recensement". la tano hia teie tomïte i roto i te mau vahi ôhiparaa atoà ; ôhipa anei
a te hau, ôhipa anei a te mau fatu ôhipa e ère na te hau. la tapaopao hia te
taatoàraae te rahiraa o te mau ôhipa e faanaho hiara a te mau feia e raterera i to
tatou fenua. A piti ia tapao atoà hia i te mau feia e erera i te ôhipa, i reira ai e rave
i te ôhipa, ia aura i to râtou tiàraa, e ère ? Aita tatou e paraura e, e rave tetahi taata
tue popo no te haere e (arapaau) i te niho, e ère i te reira, te taata e tià i to n a
vairaa tià. Te tâpïtira vau i teie aniraa ia tatou, ôutou te paè rahi e faatere i to tatou
fenua ananahi.
Tetahi mea e nenehe tatou e faahiti tatou paatoà, e faufaa ôreraa i te mau
numera e roaa ra i ta tatou mau tamarii i roto i te faanahoraa o te aratairaa o te
haapiiraai teie tau. Te parau no te faahoturaa i to tatou fenua e pau i te parau e
faahotu, aita e raveà e faahotu. Te parau no te faaàpu, te parau no te faaàmuraa
ànimara, te parau no te ravaairaa, e aha te mea o ta tatou e ïte atu ra ? Te hoo rahi i
te oraraa "le coût de la vie", e te haaviiviiraahia to tatou fenua e to tatou otià
moana na roto i teie tamatamatara àtomi e rave e te hau farani.
E aha ta tatou i itéra i teie mahana ? Teie ia ture âpï "loi 96-312 du 12 avril
1996" e te naômaira ona, e ère e te "autonomie interne" faahoua, e "autonomie"
potopoto e te na'ora to matou taèaè "autonomie" patepate. E faarahi faahou tatou e
taè noa atu i to tatou nunaa te faaroo maira i to tatou reo. la îte pa tatou e, e aha teie
mea "autonomie" ? E parau noa te taata i te parau, aita ra i ïte râ o te hohonuraa o
tana parau ; "autonomie" e piti ia to na aa ; te vaira "auto : ta ôe iho ; nomos : te
ture". E parau nei hia e faatereraa "autonomie" ta te hoê hau, ta te hoê nunaa, e to
na auraraa, na te mau nunaa i faanahora i te purumu, tana iho mau ture iona iho.

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E ui ia vau i teie paeàu rahi, àfea tatou e faanaho i ta tatou ture mâôhi
matamua ? E papa ture "autonomie" teie. No terâ matou e, aita to tatou e mana, noa
atu e ua haere i te ôpuaraa e taui paï i to tatou iôa. Eiaha e parau faahou e
"conseiller", paraura e "député territorial" no te fenua nei. Aita atoà ihoa te mana,
hohoà noa terâ. Ta matou hiaai i roto i te parau e te tiàmâraa, ia riro mau tatou te
"député". Eiaha e pepe hurio, e "député" e e feia ïriti i ta tatou iho ture no tatou
ihoa. No te aha tatou e vaiho ai e na te hoê nunaa ratere e haere mai e faanaho i te
parau a to taua oraraa io taua iho ? Aita matou e faarii i te reira.
E aha te mea e tôemai tatou i roto i te roaraa o teie hanere e paè àhuru ma
maha matahiti, e ère anei ? Terâ mau ratere hotu painu ra na te moana i mutaa
ihora, aita e fenua, aita e faufaa e aita e moni, mea painu. Teie mahana, ràtou te
fatu, râtou te arii. E aha te parau no te nunaa i mutaa iho ra te mau tupuna ? No
ràtou te fenua, no ràtou te moana, no râtou te mana. Teie mahana, haafaufaa-ôre
hia ôe! Mauruuru ia ôei te haafaufaa-ôre-raa i to matou reo.
Te naôra pai i te pehepehe, "aue te fenua o to ù marna te fanau mai ia'u e,
ua riro ê roa ia vetahi e". la parau ra vau ia ôe to ù marna no ù nei, tupuna vahiné,
iaa hia i matou io nei, e te ani ra vau e to ôe marna no hea mai, mea painu ?
M. Gaston FLOSSE : E to ôe papa ?
M. James SALMON : Te aroha ra vau ia oe, e Gaston !
M. Gaston FLOSSE : E o SALMON, no hea o "SALMON" ?
M. James SALMON : Ua àimaro aè na taua i roto i teie Apooraa Rahi ! Te
parau ra vau e te aroha ra vau ia ôe i te haafaufaa ôre i to ôe metua vahiné. Ua hio
noa ôe i te paeàu o to ôe papa ! Na vai e fanau mai ia oe, na to ôe papa ?
M. Gaston FLOSSE : E o "SALMON", na vai ?
M. James SALMON : la mâtou, mea faatura matou na paè e piti ! Ua ite r a
mâtou e teie fenua. Aita e fatuhia i te mau feia e painu ra i mutaa iho ra ! No terâ r a
marna teie ahi io nei. Ua riro e te ratere i fatu, e ère, i tatou, te huaai no te feia, o
râtou mau te fatu o teie fenua, ua riro râtou i ratere i nia i to tatou fenua. I parau
vau i te Tavini Huiraatira, faatiàmà. A huri tatou e te tuatapaparaa i te parau no te
faatereraa tiàmâ no roto i te mau nunaa atoà te ao nei i teie mahana. Hanere e hitu
àhuru ma iva hau tiàmâ e parahi ra i te ao nei.
E ui na tatou, e ono miriare e maha hanere mirioni e nunaa taata e ora ra i
teie taime e te ao nei ! O vai ma tei roto i te oraraa faatereraa tiàmâ, e o vai ma mai
ia tatou ra i te huru faaea i raro aè i te mana faatere o vetahi e, eita maoro tatou u a
maramarama, e ère ? E iva àhuru ma iva i nia i te hanere, ua maramarama râtou.
Na ràtou iho e faatere ia râtou, e tiàma râtou. Tatou te maro nei i teie mahana, terâ
ia e hoê i nia i te hanere, ta tatou e manaô ra e tatou te feia maramaramara o te ao
nei. No te mea, terâ iva àhuru ma iva i nia i te hanere, e feia poiri. O Farani, e
nunaa poiri atoà ia no to tatou maramarama i tuu ai tatou i to tatou tiàturiraa i roto
i te nunaa poiri ! Aue ia faahiehie e te aratairaa o te manaô, e ère anei ? To tatou
maramarama, e tuu ia i roto i te rima o te feia poiri, eiaha paî terâ parau e
tiàmàraa, e fifi tatou.
Tetahi parau "tiàmàraa", mea titauhia ona ia tatara huàhuà i roto i to matou
mau tere e te mau vahi atoà, mai te tau a, te faaîte ra te Tavini Huiraatira e to n a
tatararaa, e paè tatararaa :
A tahi, e tiàmâra poritita ;
A piti, e tiàmàra mâôhi ;
A toru, te taatoàraao te mana tiàmâ teie hiaaihia ra e te Tavini Huiraatira ;
Te maha, ia r hia i te parau o te tiàmàra
E te paè, eiaha ona ia tâpïhoo hia.

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Mai te peue, e parauhia ra e tiàmâraa poritita, e tià atoà ia tatou, ia ite ia
tuatapapa, e aha pai te auraa o teie parau poritita, e ère ? Mea rahi tatou e parau :
"Poritita, mea maitaï, mea ino, e aha anaè atu ra". Te hohonuraa mau i te parau
poritita, te rahiraa, aita i ïte.
Poritita no roto mai i te reo heleni "politikos", e piti to na tatararaa ; a tahi,
la manière de diriger un Etat, te huru o te faatereraa a te hoê hau fenua i to n a
nunaa, e a piti, l'ensemble des affaires d'une nation, te taatoàraa ia o te mau tapura
ôhipa atoà o te oraraa i te hoê nunaa i roto i to na fenua. I roto i terà tatararaa, te
ite ra atu ra tatou, e teie mea poritita, moihaa terà, e ère ? Tei te huru ia o te
faaôhiparaa i taua moihaa e ïtehia atu ai te maitai e aore ra te ino. I roto ia n a
faanahoraa e na hiôraa, e piti. Te vai ra tetahi poritita, haapaô noa ona i to n a
pupu taata "politique sectaire". Ite ôre, ua ïte atoà tatou i te reira mau faanahoraa e
te raveraahia i roto i to tatou fenua. Faaïte mai i ta taua "carte", mai te peue, e
"carte" ta taua, ua faanaho ia taua, e aita e "carte", eiaha e inoino mai.
Tetahi atoà huru arataira poritita, te haapaô noa ra oia iana iho, to n a
ùtuafare, to na mau hoa, e parauhia na roto i te popaa "botisme". Tetahi ia tuhaa e
tatarahia mai na tetahi taèaè na mua iho ra ia ù i àrauè aè ra ta tatou i ïte ra e ta
tà'tou e patoi atoà ra. Te naô mai ra to tatou taèaè Toti, te ravehia ra te moni a te
taata
riirii no te tuuraa i roto i te âfata a te feia ôna, te feia moni aè. I manaô nei vau e
poritita atoà terà. Te poritita, ia au terâ tatararaa e te taatoàraa ia o te tapura ôhipa
i te oraraa o te hoê nunaa i roto i to na fenua, e nehenehe e parau e piti to na pute
rarahi, e piti to na faanahoraa rarahi e, e piti amaa rarahi.
A tahi, te parau no te hotu "l'économie" ; te piti, te parau no te oraraa o te
totiàre. I roto i te feruriraa hohonu te mau nunaa o tei hamani mai i te parau no te
poritita e moiha nana, ua feruri oia mai ia titau hia e faahotu hia rahi te faufaa,
hia nehenehe i taua hotura e taua faufaara ia fanaô hia i te nunaa. Faa-rahi i te
faaapu, i te faa-amu animara, te ravai, te notera, te hamanira purumu, te
hamanira "avions", te mau mea atoà e faahotura ia nehenehe e te faufaa e roà mai
i reira ia faaôhipa hia no te haamaitaira i te oraraa o te nunaa i te paè o totiàre. Te
parau anei i te fare haâpïiraa, te parau anei i te utuuturaa ma'i, te parau anei no te
purumu, te parau anei no te tahuata manureva, te mau tapura ôhipa atoà.
Te faaroora vau i àraù aè ra te reo na tetahi taeaè e te naô mai ra e, te
haerera e terâ uira e tiàmà anaè ia, e ama noa terâ "ampoule" ? E uiraa tahito roa
terà e ui hia mai i màtou nei matahiti vau àhuru ma hitu. E reo no roto mai i tetahi
taurearea e na'ora mai : "la ïte James, mea au noa vau i te poritita o te tiàmâraa.
Terâ ra, e paraparau iho nei vau i to ù papa ruau, e naômaira : "E aiu, e tiàmâ naè, e
ama noa i terâ mon ?". Te amara ia i te mon i roto i ta'u "bureau". Te paraura vau i
teie taèaè : "A parahi na i raro, paraparau pai ? Eiaha e etaèta noa, i roto ra i te
tuatapaparaa, i reira taua e maramarama. Te paraura oe, ia manaô ôei terâ
"ampoule", na vai i terâ "ampoule" ? O vai i te fatu ? O vai tei aufau i terâ
"ampoule" ?". Hio mai nei ona ia'u e te naôatura vau e : "Eiaha ôee inoino. Na màtou
ihoa ia aufau. Terâ niuniu uira e taravara e haerera i nia i te pataraa, e te pataraa,
na vai i aufau ? Te manaôra ôena te taata 'e, e na Farani paha e aufau ! Aita, n a
màtou ihoa e aufau ! E te târahu uira e taè i te hopeà avaè, na vai e aufau ? Na
mâtou atoà i aufau". Aitià e tiàmà atura, na tatou e aufau e ia tiàmâ naè, e aufau a
tatou, tei hea i te fifi ?
Eau atoà teie tatararaa, tetahi tatararaa i tuu hia atu i te matahiti i mai ri
anei ra, titau manihinihi maua o Patrick LEBOUCHER e farerei i teie mau ona
miriare tinito i parahi ,i to tatou fenua. Te ïte atura maua i te hohonuraa a to râtou
mau manaô. E manaô peàpeà ihoa i na mua roa e te naôraa e, e faaroo raa mâtou i te
mau parau taimaha e ore roa e aita i te tarià e faaroo. E ia tiàmà i teie fenua, e au au
noa hia e te tinito, e te pahonora maua o Patrick ia ràtou, e aita. "Arrêter de juger
le Tavini de contumas". A tira ia e na ôutou i te haava no te Tavini Huiraatira na te
àpooraamai i te mau parau e taitai hia na roto i te apoo purumu.

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Hinaaro 6utou i îte i te hohonuraa o te feruriraa o te Tavini Huiraatira e
haere mai e farerei i to matou tià, ua matara noa i te uputu, a tahi ia. A piti, te
naômaira te mau ona : "Vous avez pensé un peu à l'économie dans le cas de
l'indépendance ? Comment arriverons-nous à satisfaire nos besoins ? Feruri anei
ôutou i te parau no te hotu o te faufaa ia tiàmâ teie fenua ? E aha ta tatou e raveà i a
nehenehe tatou ia fanaô no te mea e hiaai hiara tatou ?" Te naô atu ra vau ia na : "E
aha paî ia ? Horoà mai ra tetahi rëni, hoê arataïraa. Ta ôutou e manaô ra e mea
peàpeà roa". Naô mai ra ia'u e : "Les hydrocarbures". Naô atu ra vau e : "E, te reira".
Hohoà maitai roa i terâ, te mori àrahu". Aita ta tatou e mori àrahu, aita e àpoo mori
àrahu, aita e matini pamuraa mori àrahu ! Aita hoê aè !
Teie ta maua reo e teie nunaa tinito, e rave taua hoê litera mori àrahu, mai
terâ, e tuu taua i nia i teie airaa maà i mua. Te ani atu nei matou ia ôutou, tatara mai
na ôutou i te huahuaraa o te haamauaraa o teie lîterà mori àrahu e tae mai ra i nia
i teie airaà mâa e ta maua e rave no te faaôhipa e tuu i roto i ta matou matïni,
pereôo anei, "scooter" anei. Faaïte mai ôrua, e hia toata te mori àrahu e te vahi e
paàmu hia ona, te vahi e titiàhia ona, te vahi utaahia e paàmuhia ona i roto i te
mau tura rarahi, e ère ? Te haamauaraa no te utaara mai i nia i te pahi, te fereti o
te pahi, te haamauara no te pae o te "assurance", haere mai nei i nia i te uahu, e te
hurira mai i uta, e te opereraa na roto i te puèraa "stations" taè roa atu i te taime e
haere atu ai ôe, taua o te nunaa, e faaî i to taua pereôo uira i teie mori àrahu.
Te ani atu vau ia oe, i roto i terâ faahuahuaraa o te hoo, na te tuhaa e amo
hiara i te hau Farani, e ère ? Tana ia e "cadeau" maira ia tatou, e manaô ôee i a
tiàmâ naè, aita ia e Farani e amo faahou e, e fifi roa tatou. E fifi pai tatou, mai te
peue, e te vaira terâ tuhaa e amo hiara i te hau Farani.
Hio noa na, mea ne atu, aita e pahonoraa. Aita e pahonoraa, no te mea, e
titau hia tatou e He e na tatou e aufaura mai te haamataraa e haere roa i te hopeà.
Tatou, e tatou anaè, aitià e tiàmâ ! E ia tiàmâ, tei hea i te fifi ?
Te hio mai nei i teie mau taèaè e te paraura vau ia râtou, e piti ôhipa e
nehenehe e tupu ia tiàmâ teie fenua. A tahi, te taimaharaa o teie lîterâ mori arahu
o ta tatou e aufaura, hanere hoê toata paha te Hterâ. I terâ taime, i te matahiti i
mairi anei ra, 105 francs teienei. Te naôra vau i roto i terâ hohoo, te vaira ta ôutou
"intérêts", ta ôutou "commissions", ta ôutou "marge bénéficiaire", e ère ? Mai te
peue, ia tiàmâ teie fenua, e faaoti i te faatereraa o teie fenua e nana aè e rave i teie
tapura ôhipa. E tapeà noa hia i teie faito o te hoo. Terâ âpï, aita ia e haere faahou i
roto i to ôutou pute, e haere maira i roto i te afata o te hau fenua nei. I te aufauraa
ia i to tatou mau pu ru mu, te uahu, te mau utuutu ma'i, te mau haâpïi tamarii, te mau
taote, e te vai anaè atura....
Te He atoà ra tatou i roto i teie faanahoraa, te vai noara o te faito o te hoo o
te oraraa. Te naôra tatou e, mea taimaha te hoo o te oraraa i to tatou fenua. I afa'i
mai ia i te piti o te feruriraa, e nenehe ia tatou e faaiti mai i terâ âpï, e iti atoà ia i
te faufa e orara i roto i to tatou afata amui, ua topa ra te hoo o te oraraa i raro. Terà,
atoà ta mâtou tauaraa parau i roa roa atu, mamu roa, e mamau roa, no te mea, te îte
maira i teie mau feia e ua maramarama atoà tatou. Teie parau no te mori arahu,
parau atoà terâ no teie taiete e hamani maira i te uira io tatou, parau terâ no te mau
taiete e ohi ha noara i ta tatou moni ! Mea rahi miriare ! No te aha pai i te fenua
popaa e nenehe ia râtou e rave tetahi faanahoraa purutià, e parau atu h i a
"nationalisation".
Peretïteni, aita ôe manaô ra, e manaô maitai terâ e faaira i to tatou âfata, i
te faatoparaa i te tute i raro ? Eiaha teie taeaè to taua ia fifi ia hoî ona i mua i te
nunaa ? Terâ pai tute veàveà "TVA". Terà te mea e titauhia ra tatou e tuu i roto i to
tatou feruriraa. O vai o ta ôei maiti ? Te mau ona e paturura i mûri mai ia oe, aore
ra o to taua nunaa ? E ère teie te reo faahapa. Teie nunaa, taua ia to taua hohoà ta to
taua huaai tamarii.

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Terà te mau tumu parau o to ù manaô e vauvau atu i mua ia tatou. Teie
tetahi, tiàmàraa poritita, tiàmàraa maôhi, e ère e te tiàmâraa âfa, e ère e te
tiàmâraa âfa tinito âfa popaa, tiàmâraa màôhi, no te mea, e fenua maôhi teie, no te
mea, e nunaa màôhi teie, tiàmâ anaè hia, e titau hia e faahoi teie faufaa e teie mana
i roto i te rima nona i teie fenua. Eiaha ra i teie parau e faariro hia e parau
haafaufaa ôre raa i tetahi paè a to tatou nunaa, aita roa atu. Mai ta Gaston e parau
ra : "E âfa atoà vau". Mea rahi atoà te âfa i roto i te Tavini Huiraatira, aita ra matou
e haafifi i to matou feruriraa mai ia na e fifi ra, aita roa atu, aita matou e fifi ra i te
reira vahi.
Teie tetahi hioraa i tatou, ahani pai tatou e araue e aneti pai tatou i teie
taoà, e maramarama tatou i te auraa, e ère anei ? Aneti tatou i teie taoà e hoi tatou i
te fare, e aha e te ôhipa e tupu mai ? Aita maoro o terâ Peretîteni o Justin ua aue
mai na mûri, faahoi oioi mai ôei te ôhipa o ta ôei aia. E faahoî mai, mai te peu e aita,
te vaira te ture no te faa-turai, ua tano e tano roa. Faahoi ia vau ra i teie taoà, teie
aneti e hape noa hia i tatou mai ta tatou e mataura i te parau, faahoi ia vau i te hoê
taata é ? E aore ra, e faahoi vau i te taata, ona te tiàau o teie faufaa ? Te
maramaramara tatou ? Te auraa atoà ia i te parau o te faatiàmâraa o teie fenua, te
tiàmâraa maôhi. Teie fenua, e fatu hia e te maôhi, faahoi i te mâôhi, ta te maôhi.
Aita e hape.
Faatiàmâ, e aha atu ai ? E aha te fa ? Eaha te tapao ? A tahi, no te haamauraa
ia a to tatou "Etat". "Etat" na te reo farani, "nation administrée organisée par son
gouvernement". Te hau mâôhi, hau tiàmà manahune, hau repupirita atoà ra. Te
parau anaè hia e, hau repupirita, te haapapura tatou i taua taime ra, i roto na mana
too toru rahi e vaira i roto i te mau hau tiàmâ atoà o te ao nei. Mai te hau, mai te
mana e faaoti "pouvoir législatif. Te mana terà e faaôhipa hiara no te hamaniraa i
te mau ture, e no te faaotira i te parau o te tapura haamauaraa "budget" i te hoê
nunaa. Haere e te piti e te mana, te mana faaôhipa "pouvoir exécutif, te mana terâ
e faaôhiparaa e te Peretîteni e taè noa atu i te faatereraa hau fenua, e te toru te
mana "pouvoir judiciaire", te mana ia e faaôhipa hia i te mau haava. Titau hia ia
tiàmâ to tatou fenua, ia faatura, ia aura roa hia a teie faataaèra o teie na mana too
toru.
la parau anaè hia te haamaura tatou i ta tà'tou hau maôhi, titau atoà hia
tatou e ia îte e, tei hea to na paparaa ? Tei hea to na mauraa ? Tei hea to n a
"fondation" la parau anaè hia "fondation", te fa maira i te parau no te
"constitution". Te papa ture terâ, te papa ture tumu, te papa ture metua no teie
fenua to tatou, ia tiàmà to tatou fenua. E aha te mau parau e papai hiara i roto i teie
papa ture metua ? A tahi na mua roa too tià i te fenua. Titau hia tatou e faaite, tei
hea te too tià a to tatou fenua ? Te taiora vau i teie poipoi tetahi parau, te faahitira
teie parau no teie motu no Clipertone, e o Farani i te fatu o taua motu ra. Mai ta
Hiro i faahitira i arauera, aita te ioa no Mururoa e no Fangatau i nia i teie apapa
raau, aita atoà te ioa no teie motu no Clipertone, ua tatara hia ona i rapaè au. Te
manaô ra e te Tavini Huiraatira mai i te reira motu i roto i te pu e o tatou e te fatu.
Te vaira te parau no te hoêraa. Eiaha a to tatou fenua e faarirohia i
vavahiraa na vetahi e. Te vai atoàra te parau no tiàraa mana o te taata "droits de
l'homme" e titau hia te reira e faatupu e faatura hia. Te naôra e te Tavini
Huiraatira e titau hia tatou ia rave ra i te mau ture rarahi o tei hamana hia e te ao
nei e teie Apooraa Rahi a te hau amui. I roto i tana irava ture, e parau h i a
"déclaration universelle des droits de l'homme". Te vai atoàra te parau o te
Peretîteni o te hau repupiritita màôhi tiàmâ e te haapapuraa e te roaaraa no te
mana e mau hia iana. E manaô teie te fa mai na roto i to tatou Peretîteni tahito o
Gaston FLOSSE e te maère ra matou e, aita teie opuaraa tana i faarii hia mai i tana
mau para hoa. Nenehe anei e ani faahou e faatupu na teie maitira ? Nenehe i tatou
e too piti atoà e tuu ia tatou i roto i teie maitiraa ? Ua ineine i te Tavini Huiraatira
no te omoeraa iana i roto i terâ maitiraa.
Te vai atoà ra te parau no te fare itiraa ture "Parlement". Eaha te mea o ta
tatou i îterâ i teie mahana ?

MA
501/96
I Tahiti nei, ua roaa ia ôe e te Tahoêraa, e piti àhuru ma piti parahiraa. i
nia i te rahiraa taata maiti e toru àhuru ma pae tauatini. I te tahi aè pae, àhuru ma
iva ia Mero Apooraa Rahi. Areà te reo e papa ra no ràtou, pae àhuru ma ono
tauatini reo i maiti. Te manaô ra matou e tiàma teie fenua eiaha tatou e faaôhipa i
teie mau faanahoraa mai te reira i te huru.
Te ani atoà ra te Tavini Huiraatira ia tà'tou e nehenehe anei ia 6e, no te me a
te îte atu ra mâtou e, tei ia ôutou ra te pae au rahi, tei ia ôutou te faaotiraa, e oti no a
ia ôutou e faaâfaro e o Chirac, to outou taèaè te reira.
Tatai na tera papa ture. Eiaha tatou e faaea faahou i roto i te àifaito-ôre-raa.
la au paï i teie parau a te Hau Farani "Liberté, Egalité, Fraternité". Aita e àifaitoraa.
I roto te papa ture maôhi ta tatou i reira atoà e faanahohia i te parau no ta tatou
ture, te parau no ta tatou tâpura haamauàraa, te parau no te mau faaauraa ta tatou
e faatupu i te mau hôe e faaàti ra ia tatou.
Areà e ia naho teie "constitution" ta tatou e haere mai te uiraa e, na vai e
haamana ia na ? Te ôhie ra i te pahonoraa : na ôe e te nunaa maôhi. E no reira me a
titauhia ia faatupuhia i te hoê maitiraa uiuiraa manaô e parauhia ra e
"référendum". Hou ra tatou e haere ai i reira, te manaô ra te Tavini Huiraatira e
àhàni teie maitiraa, àhani ôe e te nunaa i tuu mai i to ôe tiàturiraa i roto i te pu pu
Tavini Huiraatira, haere roa aè tatou i te paeàu rahi, i teie mahana, te faanaho r a
tatou.
la au i te tahi irava rahi a te hau âmui o te na ôraa e, e tiàmaraa o te mau
nunaa atoà e faatere ratou ia ratou iho. Na roto i teie mana e mauhia ratou
neheneheroa ia ràtou ia faanaho i te parau no ta ratou papa ture, "leur statut
politique, économique, social et culturel". I teie taime, tei roto ia tatou i te taime n o
te faanahoraa e te faaineineraa i ta tatou papa ture metua "constitution".
Tera te mau manaô rarahi ta ù e manaô e tuù i mua ia tatou. Te ïte ra vau t e
nahonaho ôre no teie faanahoraa, i ani ai mà'tou e, nehenehe anei ta ôutou e te
paeàu rahi e tae noa atu i te Hau Farani, ia faanaho mai na hoê aè taime i roto i te
âvaè, i te tahi farereiraa na tatou i roto i ta tatou âfata teata ? la nehenehe ia ôutou
e âfai mai i to ôutou mau manaô, ia mâtou ia taîtai atu i ta mâtou mau hiôraa, ia riro
teie nunaa e faatere ia taua o na aè te mata, o na aè te haava tera àratairaa e tera
àratairaa.
Peneiae te tahi taime e no te poto atoà o te taime, te ru ra te parau e aita e
roaa ra te hohonuraa o te mau tâpura ôhipa, o te mau tumu parau i fafahia. Mai te
peu e, te vai ra i te hoê fifi rahi e itehia atu ra no tabou, i roto i to tatou nunaa i
teie tau, te ereraa ia to tatou nunaa i teie parau haamaramaramaraa. C'est le
manque d'information.
Tera te tahi tumu rahi riro atu ra tatou mai te hoê taata mata po. Ua ite tatou
i te parau a te taata mata po, taia rahi to roto ia na, mataù to na, no te mea aita o n a
e ite ra te vahi ta na e taahi atu ra. Mataù o na àhani o na e topa atu ai. Mataù o n a
àhani e u ai i nia i te tahi patu, teie patu ta Patrick i faahiti atoà ra. Tera mataù tei
roto roa i te roro. Aita e raveà no te tinao, hoê noa raveà no te faaàraàra i te mata, e
no te faaàraàra i te mata o te roro. Eere. Titauhia na roto i te apoo tarià ôomo i te
parau haapii ia tatou. la ïte tatou, ua àraàra to tatou mata. E ia àraàra to tatou mata,
ua ôre atoa to tatou mataù.
Tera te tahi mau manaô rii vau i tapeà nei no tatou, te mau taeaè e te mau
tuahine, eiaha e fiu i te parau mau. Ta na ia haapiiraa, i te tau mau ra tatou e oôti
ai. Te na ô atoà ra te tahi parau tano : e patu faufaa ôre ta te feiâ e patu ra mai te
peu e aita oia e patu. E tiairaa faufaa ôre ta te feia e tiai mai te peu e aita oia e tiai. E
ui tatou na vai e patu teie fenua. ? E ui tatou no vai te maôhi e maohi ai ? .E no vai
taua hohoà maôhi ra i vai ai, mai te tau e te tau, tae mai ai i teie mahana ? Te na ô

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ra ta na haapiiraa, i ta na pure : "E to matou metua i te raî ra ia raa to ôe iôa, ia tae i
to ôe ra hau, ia haapaôhia to ôe hinaaro i te fenua nei mai to te raî atoà ra." To ù ia
manaô hopeà, e manaô opani : te aniraa ia tatou e te mau taeaè e te mau tuahine tae
noa atu i te nunaa e parauhia e nunaa faaroo rahi a tatou, te vaira te faaroo, te vai
atoà ra ta faaôhiparaa. la haapaôhia to na hinaaro i te fenua nei. la ora na e
mauruuru.
oOo
- Applaudissements -
LE PRESIDENT : Je consulte l'Assemblée pour une suspension de séance.
Pas d'objections ?...
La séance est suspendue.
oOo
Suspendue à 17 heures 51,
la séance est reprise à 18 heures 03.
oOo
LE PRESIDENT : La séance est reprise.
J'invite Monsieur Oscar TEMARU, à présenter son programme du
gouvernement.
M. Oscar TEMARU : To te Ao Maôhi Maeva e Manava i to tatou farereiraa n a
roto i teie taime nei. Outou to te motu atea, outou ihoa tei ôre raeaèhia atu i te
farerei anei aita ra te haamaramarama, farii mai te tapaô no te aroha e te tapaô n o
te faatura ia outou.
Outou e noho ra i roto i te mau faa, te mau peho ni atea, o te mau motu o te
fenua Enana, to te Tuhaa pae, te parau nei au i te parau no teie na tuhaa fenua e
piti'no te mea teie na tuhaa fenua o tei ôre e raeaèhia atu i te tere atu o te mau fifi
tei farereihia, i te pae anei o te faufaa, aita ra i te taime.
Te hinaaro nei au e haamauruuru maital ta tatou maltiraa to te pae fenua
Enana, te vai ne: te tahi motu, te ite ra vau i to na tavana i ô nei, no Ua Huka.
Matahiti 1992, farerei au i te tavana o teie fenua i te ôire no Paris, i te
Ambassade Tahitienne. Roto i te tahi ôroà i tupu i tera po, te na o ra tana parau e :
"ôaôa roa vau i te mea i te fenua Enana i te motu no Ua Huka, aita hoê aè taata e
hinaaro ra i te tiàmaraa." Te parau ra vau i te vai ra te mahana e maramarama tera
nunaa taata o to ôe fenua e tae atu i te parau o te tiàmaraa i roto i to ôe fenua. I roto
i teie maîtiraa i tupu i maîri aè nei mai te mea ra e hoê àhuru ma maha rii maôhi e
toe ra i roto i teie fenua i Ua Huka.
Aue te mauruuru e. Aue te ôaôa e. Ua mau te rêva o te tiàmaraa i teie
mahana i roto i te mau taamotu atoà o to ôutou fenua.
To te Tuhaa pae eiaha e ïnoino mai i te fifii farereihia no ta tatou tapura,
ua ite ra tatou i te mau faaotiraa i faotihia. Ta tatou ia e ite ra i teie mahana. Ua
hotu ruperupe atoà te parau no te tiàmaraa o to tatou fenua i te Tuhaa pae.
Na reira to Raro matai, mauruuru no ta outou mau faanahoraa te faariiraa
mai ia mâtou ia tere atu matou e puhapa i roto i to outou mau ùtuafare, te tahi taime
nehenehe tatou e farerei e parauparau, no te inu âmui anei i te taofe, no te tamaa
anei, no te taôto anei i roto i to outou mau ùtuafare, tera ta tatou mau faanahoraa
no te mea eita tatou e ravai i te faufaa. Mauruuru maitai. To tatou tera huru maôhi,
eiaha ia morohi.

503/96
I roto i te mau fenua atoà o ta ù i tere atu te faaroo ra vau te atea e ra, tera
reo i te tuoraa mai : "haere mai, haere mai ra, haere mai i te ùtuafare, haere mai e
tamaa". Te vai atoà ra ra te tahi manaônaôraa i roto i te tahi mau taamotu atea roa i
terehia, faaroo atoaraa i ta tatou mau tamarii i te tuoraa mai e : "Bonjour". A, hiti
mahuta. To te uiuiraa ànanahï : e aha te reo a teie feià e parauparau ? E te uiui atoà
ra e, te tauà ra anei te mau tià poritita o teie fenua i te parau o to taua hiroà, te
parau o to taua reo ?
Te reo, te varua ia o te hoê nunaa. Te reo, te fauraô ia, te maramarama, te
paari, te àravihi. Na te reo e faaîte, e nunaa paniora tera, e nunaa herevetia tera, e
nunaa rutia tera. Taua reo, to taua ia varua e te nunaa maôhi. Te reo, na te Atua, e
poiete mai taua e teie reo, poiete oia i te mau nunaa atoà e to na reo, ta na peu, ta n a
faanahoraa, e to na fenua.
Te vai ra anei te tahi raveà, te tahi faanahoraa i roto i teie papa ture ta ôe e
Gaston Flosse, e mana ai to taua reo ? Aita ta ôe e pahonoraa ?Aita ta ôe pahonoraa
aè. No reira eita oe e hinaaro e farerei taua i roto i te ratio teata. No te mea ua ite oe
mea rahi te mau uiuira o ta ù e uiui atu ia ôe, aita ta oe e pahonoraa. E ère ?. Na te
tiàmaraa o to tatou fenua e faahoi mai i te parau tià e te parau mau i nia i teie
fenua to tatou. la tiàma to tatou fenua e mana ai to tatou reo. Te haapiihia ra teie
reo to tatou i roto i te mau fare haapiira.a teitei i te fenua Farani, te fenua Vaihi, te
fenua Mante, te fenua Niu terani i roto atu a i te tahi mau fenua. E i ô nei, io tatou,
aita tatou e tauà ra i to tatou reo. E nehenehe e tatara i teie puta o tei parauhia te
Pipiria. Ua papaïhia na roto i te reo Hereni, te reo. Hepera. E nehenehe e tatara i
teie puta na roto i to tatou reo.
Eita e nehenehe e tatara atoà i te mau puta ture na roto i to tatou reo. ? Eita
e nehenehe e haapii i te numera na roto i to tatou reo ? Eita e nehenehe e faanaho
i te mau haapiiraa atoà na roto i to tatou reo ? Te pahono nei au e, e, oia e
nehenehe. Aita ra e hinaarohia ra ia maramarama teie nunaa. Faanahoraa tera e
poritita tera. Tapoipoî-noa-hia o na, ia vai noa o na i roto i te pouri. Haapaô noa atu
ôe i te parau no te ôteà, te hoe vaa e te tuè popo, na ù e haapaô i te parau no to ôe
fenua e ta ôe faufaa.
Te reo o te metua vahiné mai ta tatou i faaroo-iho-ra i àrauaè iho nei n o
roto i teie metua vahiné, aita o na e tiai ia fanau i teie àiu. I rotoraa ra i to na ôpu,
haamata te metua vahiné i te parauparau i teie tama, na roto i to na reo, la
tuatapapa-maitaî-hia i te mau ôhipa atoà e ravehia nei i roto i teie fenua to tatou,
te tahi hanere e pae àhuru e tiàhapa matahiti i teie nei, nehenehe e parau, te
faanahohia ra te parau no te haamorohiraa, e te faaôre-roa-raa atu i te parau no to
taua hiroà, e parauhia na roto i te reo farani : " génocide culturel ".
Te parau ra te Tavini Huiraatira ia outou e, eita e mau ia outou. I teie poipoî
nei te taiô ra vau i roto i te tahi veà, te na ô ra teie taata e aratal nei i teie nunaa
"tchétchène", i te fenua Rutia ta ù e îte ra i te tahi matahiti, te na ô ra ta na parau,
hoê tauatini puai aè matou ia ôe e Boris Eltsine e tae noa atu i te mau faufaa atoà e
vai ra i roto ia ôe e te mauihaa tamaî te aha atu, te aha atu. Te parau ra vau ia taua e
te nunaa maôhi : hoê mirioni, hoê miria atu to tatou puairaa i teie feià, e tae noa
atu i te Hau Farani, noa atu i te mau faanahoraa atoà e vai nei i roto ia na. E tiàma
ihoa teie fenua, aita e mau, hiô atu oè.
- Applaudissements -
Mauruuru maitai to Raro matai i to ôutou maîtiraa mai i teie na tià e piti. A
tahi ra i roto i te àai o te Tavini Huiraatira, e aita te mau faatafifiraa, te mau
faaririraa i tupu. Papu maitaî e toru e maha parahiraa i Raro matai, àtira, àtira.
Faarii mai ra to Raro matai i te tapaô no te haamauruuru. Te hinaaro atoà ra vau e
faahaamanaô atu ia tatou, to Raro matai, i roto i te àai o to tatou fenua, o ôe te tuhaa
hopeà roa i riro i te Hau. Te hinaaro atoà ra vau na ôe e Raro matai e faatiàma n a
mua roa i to tatou fenua.

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Faahiti iho nei to tatou taeaè o Monil, o ta ù e hinaaro nei e haamauruuru
maitaï, no te ôhipa ta ôe i faaoti no tatou i teie poïpoî, te pupuraa i ta tatou ôhipa i
roto i ta na àpu rima na mua roa. Mai te mea ra tatou paatoà e tae tatou i roto i to
tatou mau tere poritita i roto i tera faa e tera faa, i tera motu e tera motu, tera fenua
e tera fenua, na mua tatou i te taù i te Atua, haamauruuru ia na, te aniraa ia na te
mana rnoà o ta na varua ia turama ia tatou,.tae mai tatou i ô nei te moèhia ra.
Na reira mauruuru maitaï, e teie tiàtono, teie mero Apooraa Rahi ta te
nunaa no Raro matai i maîti ei tià no na. Ei tavini ia au i te parau ta na i parau
"aore te tamaiti a te taata e haere mai ia tavini hia, te tavini ra".
Tae noa atu to te mau motu Tuamotu ia ora i to tatou farerei iho na na roto i
teie taime nei. Mauruuru maitaï no ta outou mau faanahoraa i faanaho mai, i te
faariiraa mai ia mâtou o tei tere atu, o tei fano atu na te moana, te moana paruparu
no te âfaî atu i te parau faufaa rahi o te tiàmaraa o teie fenua to tatou. Ta ôutou ia i
àpo mai, ta outou i pahono mai i teie nei mahana. No te taime mâtâmua atoà teie
roto i te àai o to tà'tou fenua. Nunaa rahi to te pae Tuamotu tei maramarama i teie
mahana, te faufaa rahi no te parau o teie fenua to tatou e tiàma. Oaôa, ua ïte iau e te
tupu nei te ôaôaraa i roto i tera taamotu e tera fenua e tera fenua, tera ôire e tera
ôire.
Aita hoï tatou i manuia i te maîtiraa, ua pau tatou. Ratou tei manuia. Te îte
ra ra vau i to tatou ôaôa e te na ô ra te uiuiraa i roto ia ù, e aha atu a ia te huru ia
tiàma teie fenua to tatou. Te na ô ra io to tatou taeaè, o TOKORAGI : "l'indépendance,
c'est le bonheur suprême d'un peuple". Parau papu, parau tià tera. Oaôaraa hopeà
tera o te hoê nunaa ia tiàma o na. Mauruuru i to rapae au e popo ra. Tatarahia iho
na i te parau no to tatou mau faufaa. Te Tuamotu, to tatou mau roto, e rave rahi te
mau ôhipa o ta tatou e nehenehe e faatupu i roto i to tatou mau roto. Ua ïte tatou i te
parau no te poe, tataùhia atu, vauvauhia atu te reira i arau aè iho nei.
Te mea ra e îtehia i roto i te faanahoraa, ia au paî i teie parau te tae mai nei
i roto i to tatou fenua, i nia i te faito hoê àhuru ma piti miria i te matahiti hoê. Te
uiraa e uihia ra i mua ia tatou : te haere ra teie hoê àhuru ma piti miria i hea ? Te
pahono ra te Tavini Huiraatira : hoê miria i roto i to ôe pute e te nunaa, hoê àhuru
ma hoê miria i roto i te pute o te feiâ aè ra. E ère ?
- Applaudissements -
Nehenehe e faanaho i te parau no te faaàmuraa ià, no te mea ua tae tatou i
reira i teie mahana. Parau vau i teie parau i roto i teie Apooraa Rahi o to tatou
fenua, eiaha e moèhia ia tatou, tatou o te taià noa, te àmu noa. Titau-atoà-hia tatou
ia feruri i teie ra taime i te parau no te faahoturaa, faaàmuraa i te ià, aita ra te tahi
atu a mau înaî e vai nei i raro i te tai o to tatou fenua. Te vai nei te mau raveà no te
reira.
Te vai nei te parau no teie repo no Makatea, tuatapapa na tatou i teie parau
i roto i to ù mau tere i ô outou.
Ua ïte maitaï tatou i te ôhipa i tupu i Makatea. E ono àhuru tiàhapa matahiti
te heru-raa-hia teie faufaa i roto i teie fenua to tatou. E ono àhuru e tiàhapa
matahiti, matahiti tauatini e iva hanere e toru e tae atu i te matahiti tauatini e iva
hanere e ono àhuru e ma pae. Ua He anei tatou te tahi taata i Makatea i te raoniraa-hia
? Aita. Ere anei ? I te mea o tei vaiihohia mai ia tatou, te feo. Tau a
faanahoraa ra, aita i taui e tae mai i teie mahana. la hiô tatou i te fenua taratoni,
faufaa rahi teie e vai nei i teie fenua, oia te numera piti o te ao nei, teie faufaa e
parauhia nei e te "nickel".
Tei hea te taata èreère, te "kanake", e parauhia na na teie faufaa ? Tei roto i
te uru àihere i te faaearaa, i roto i te "réserves". Tera faanahoraa, aita o na e taui
mai te peu e aita teie fenua e tiàma.

505/96
Te vai nei te tahi fenua i roto i teie ôtià moana Patifita, to tatou o te
parauhia o Nauru, eere ? Tiàma teie fenua i te matahiti tauatini e iva hanere e ono
àhuru e ma pae. Faatere-noa-hia teie fenua i mutaa iho ra e te Hau Auteraria.
Tiàma ràtou. Ua imi ràtou i te mau raveà atoà no te haamaitai i to râtou fenua,
faaôhipa i te faufaa e vai ra i roto i to râtou fenua, no râtou e no te huaai e na mûri
mai ra ia râtou.
I roto i te numeraraa o teie mahana, fatata roa i nia i te faito e pae matahiti
e toe, e pau teie faufaa. Te moni ra i roaa ia ràtou, ua faaôhipahia i roto i te tahi
mau fenua atu.
Haere tatou i te fenua Auteraria, te vai nei te mau Fare moni i reira, te mau
hotera na nunaa taata o Nauru e haere ai i teie fenua. Ua haere atoa paha 6e. Eta
tatou Makatea, tei hea ? E paa. Te vai nei teie faufaa i Mataiva. Te hinaaro nei vau e
faatae i to ù tapaô aroha taaé i teie nunaa tei faarii mai ia matou i roto i to matou
tere, i to tatou fenua i Mataiva. Te poroî o ta outou i poroï mai, ia tere noa atu outou
na te mau taamotu e, faaara atu i to tatou nunaa, eiaha matou ia moèhia ia tatou.
Aita matou e hinaaro ia heruhia to matou fenua, mea ôaôa roa to matou oraraa i
teie fenua to màtou.
I teie taime, te tae atu nei teie parau i roto ia ôe e te mau motu o tei ore i
raèaèhia atu i te tere. Te vai nei a, tera i mua i tatou no te àrairaa, eiaha teie mau
ôhipa ia tupu.
Te vai atu ra te parau no te mau faufaa e vai ra i te pae Tuamotu. Te parau
anei no te puha, te parau ta ù i parau atu ia outou, roto i to tatou farereiraa.. Mai ta
te mero Apooraa rahi, Alexandre LEONTIEFF, i parau iho nei, nehenehe e feruri, e
faahaere i te parau o te pêne puha i nia i te piti àhuru tara, numera hoê, te
numera piti i nia i te faito hoê àhuru ma piti tara. Te vai nei te moni e huehia nei i
roto i to tatou fenua.no te ohipa haapaôraa ôre.
Mea maitai tera faufaa e horoàhia na te feià e fatu ra, te tahe ra te hau, te
puha ra. Ua haere atu vau i roto ia outou e pana i te ôpaa, te mau ra ia outou, no te
mea to ù te reira toroà i to ù tamariiraa. E paari te haari.
Te vai nei te parau no te vanira, te vai nei te parau no te faariiraa ratere.
Te reira ta tatou e hinaaro nei, no te mea, te parau o te puha, te parau o te ravaai, te
parau o te faariiraa ratere i roto i te mau ùtuafare, e maraa paî ia tatou i Tahiti ia
rave ?
Te parau no teie mau taiete rarahi e haere mai râtou i ô nei, eiaha tatou e
faaroo i tera mau parau e parauhia ra e te âfai mai râtou i ta râtou moni na tatou.
Aita te reira mea. Tei hea te reira taiete, te vai te reira taata i te ao nei, afai mai o
na i ta na moni na tatou ? E haere mai râtou i ô nei io tatou no te imi i te raveà i a
moni-roa-hia-atu râtou. Te reira te parau mau. Aita tatou e hinaaro faahou i te
reira faanahoraa. Ta tatou e hinaaro ra ia niuhia te parau o te imiraa faufaa i nia i
te parau o to taua hiroà, ia nehenehe na taua e te nunaa no teie fenua e faaôhipa, e
feruri, e tuatapapa i te mau ôhipa atoà. Faaôre i te feruriraa no rapae au mai.
la au i te manaô o teie taeaè to tatou o Hiro, hiô noa tatou i teie fenua marite
e fenua moni roa teie. Te piru, te mori àrahu e te aha atu, e te aha atu. Ati aè teie
fenua i te tere mai nia haere i te pae àpatoèrau, haapapa te feià veve.
I roto i to tatou fenua i mutaa iho ra, aita i rahi te moni. Aita atoà ra i taa ê
roa i te parau o to tatou oraraa, àifaito noa. Teie mahana te ora nei tatou i roto i te
hoê oraraa totaiete e piti to na faanahoraa : "société à deux vitesses". Na teie feià e
faatere mai ia tatou, ta te nunaa e faaoti e tuu faahou a i nia i te parahiraa. A
tira.pai. Parau pinepine na ù teie, tatou, te faufaa màtàmua no te hoê fenua, èere te
mori àrahu, èere te piru. Faaroo vau i teie manaô i te tahi matahiti, no roto mai i
teie taeaè ia Gaston FLOSSE, i te na ôraa e, àhani e nehenehe e faariro i te mau ôfat

506/9 6
no Faaa ei ôfaî piru, e nehenehe ia tatou e haere i te tiàmaraa.
Te parau nei au ia tatou e piru teie fenua to tatou. Te faufaa màtâmua o te
hoê fenua, o to na ia nunaa. Mai te peu e nunaa inu àva e piru to raro aè i te âvae, e
piru faufaa ôre tera. Mai te peu e, e nunaa hupehupe e mori àrahu to raro aè i te
âvae, mori àrahu faufaa ôre tera. Tera te faufaa mâtamua o te hoê fenua, to n a
nunaa.. Hiô na tatou teie nunaa tapone, aita ta na e piru aita ta na e àuri, aita ta n a
e faufaa, eere ? E aha te mea o ta na e faaôhipa,, tera ? Te maramarama. la puôiôi to
ràtou mau tapone, faatià i to ratou fenua, oia te tahi nunaa puai rahi i te ao nei.
Haamanaô ra vau i teie matahiti i mairi aè nei te tereraa mai te Faatere h a u
e haapaô ra i te pae o te ïmiraa faufaa o te fenua Tapone, ta oe i ite Gaston FLOSSE,
no te haere atoà mai e porote, no te patoî i teie faaotiraa ta 6rua o CHIRAC. Te parau
ra o na ia ù e : aore o Farani, Tapone. Tera te puai o te ao nei, ia tuo mai tapapa pai i
te àau o teie fenua. Aita ta na e ôfai piru, eere. Ua faaôhipa o na i tera mea e
parauhia e maramarama.no te faahotu i to na fenua. E hiô na tatou i teie fenua to
tatou, hoê a rahiraa e o Europa tà'atoà, e pae mirioni kirometera tuea.
Haamanaô vau i teie mau matahiti i mairi aè nei, pinepine vau i te faaroo
tera parau no roto mai i teie feia, aita paï ta tatou e faufaa. E parau pai tatou i teie
parau.: aita anei tatou e haafaufaa ôre ra i te àivanaa o tei poiete mai i teie fenua
no tatou ? Poiete mai ona i teie fenua no tatou, e te mau i atoa parauhia ai i teie
fenua e fenua heeurii Fenua faufaa rahi teie. Tei nia noa i te faatereraa.
LA
Oia, tei nia noa i te faatereraa. Te tuùraa i to tatou manaô e faatiàma teie
fenua to tatou. E ère teie, e ôhipa na te Tavini Huiratira anaè, e ère teie, e ôhipa n a
te hoé taâta, e ôhipa teie na tatou pouroa e parau oaoa teie, faatiàma teie fenua to
tatou. Te naô ra te tahi puéraa i te parau, a hiri teie ohipa i roo hia i te matahiti
1958, i te aniraa terâ ruau e faatiàma i teie fenua, aita ia tatou e peàpeà faahou, ua
tiàmâ ia tatou, ua taè mai ia te parau no te hau, e àifatoraa no te hau taèaèraa n o
teie fenua to tatou. Aita ra, te parau ra te Tavini Huiraatira, teie te tau mea tano. Ua
oti te tau manureva, ua oti te mau uahu, oti te mau faanahoraa atoà i roto i te mau
fenua atoà. Hoê noa te tôe, tatou, te faaotiraa ta tatou titeti maitiraa, patià i roto i te
âfata no te faatiàma teie fenua to tatou. Terâ te ôhipa e tïtauhia ra tatou e te nunaa.
Aita te Tavini Huiraatira e tuù i te parau no te faatiàmâraa teie fenua no tatou, n o
te mea na roto i teie puai rahi, ta ôutou e faaite mai, ua riro te reira, mai te tahi
matai rorofaï no te turalraa i teie tàpura ôhipa i mua, ia taè o na i nia iho i to n a
vairaa. Aita i mau i teie mau feia, ia tapea te parau no te faatiàmàraa teie fenua to
tatou.
I roto i te tahi mua i terehia atu, te mau ra hia iaù, farereihia te tahi mau
taata mata pô, mai te peu e te faaroo mai nei i te radio teata, faarii mai i te tâpaô n o
te aroha. Te tià ra te mata pô i nia no te parau e ua ite te mata pô, faaroo te taria
turi. E tatou, te feia mata maitai, feia tarià maitai, ua tarai-hape-hia anei to tatou
tarià, ua hâmani-hape-hia anei to tatou mata, ore ai tatou e Ite i te mau ôhipa i mua
i to tatou mau mata ?
Te parau no te tiàmaraa to tatou, no ôe teie parau e te ui âpï, ta tatou huaai
tamarii. To nia matai, to Moorea-Maiào, to Tahiti nei, to te mau ôire atoà, mauruuru
maitai i te ôhipa o ta tatou i rave. Te numera rahi ta ôe i horoà mai, no te faaîte
pâpiiraa i te hau farâni, e te vai nei tatou, te hiaai nei i te tiàraa no teie fenua.
I poïpoi aè i te mahana maitiraa, ua taè mai te poroî no roto i te mau fenua
atoà, ua ïte ôutou i te matahiti i mairi aè nei, ua taè mai te mau tià no te mau fenua
atoà no te ao nei iù nei io tatou. No te haapopo ia tatou, no te mea, ua îte ràtou e aha
te ôhipa e tupuraa iùnei. E aha te mau moihaa e faaôhipa ra te tahi mau paè au n o
te haaftfiraa i te pupu e hiaai ra i te tiàmaraa o teie fenua. Ua moéhia râtou e, te
vai nei to te ao nei e hiô atoà mai ra i te ôhipa e tupu ra io tatou.

507/9 6
No reira, ua faataè mai râtou i te mau manaô, te mau poroi faaitoito ia tatou.
Imiraa te mau ravea atoà ia tiàmà teie fenua to tatou. la nehenehe tatou ia ô atu i
roto i teie ùtuafare no te ao, ta Gaston FLOSSE o taù i ïte i teie matahiti i mairi aè
net, i te haèreraa raua o Chirac, ia terà tere matamua, i teie ôire rahi no NEW-YORK
i te matahiti 1978 e te mau tià o te te fenua Taratoni, iaù e hoi mai i ùnei, mai te mea
ra, te vai ra te mau parau faahapa ta'na i parau. Te hiô raa atu vau i teie matahiti i
mairi aè nei e, era te taâta e haère atu i te hau amui.
Te tiài mai ra râtou ia tatou. la parau pai tatou i te parau no te faahoturaa,
aita e nehenehe e faaôhipa noa i te parau iù nei noa io tatou. Aita e nehenehe
taôtià i terâ parau. Te parau o te faahoturaa, titauhia, ia vai te tuatâpaparaa i roto i
te mau nunaa atoà, te mau fenua atoà o te ao atoà nei. Te fenua veve anei, aita ra te
mau fenua faufaa rahi.
Terâ te feruriraa e aratai rii i te parau o te mau tuatâpaparaa, o te parau o
te faahoturaa. E na roto i te reo farâni, "développement". No reira te mau eivanaa o
te ao nei, i papaî ai i roto i teie ïrava ture o tei parauhia, te îrava ture 15, 14, 25 n o
tïtema i te matahiti 1960 : "la vai noa te hoê fenua, te hoê nunaa i raro aè i te
faatereraa a te tahi nunaa e, e riro te reira, e faafifiraa i te parau no te faahotu
raa, i te paè anei i te imiraa faufaa, i te paè anei no te oraraa totiàre, i te paè anei i
te haapïiraa, i roto i taua fenua ra".
Te mea ia o ta tatou e ïte ra i teie mahana, e te onoono noa nei a tatou i te
parau no te faahotu, faahotu..., aita e haère mea ma', mai te peu e, aita teie fenua to
tatou e tiàmâ. Na te tiàmâraa e horoà ia tatou te mau moihaa atoà, te mau ravea atoà
no te faahoturaa i teie fenua to tà'tou.
Ua ïte te fenua farâni taua mea ra. Pâpii iaù e, no reira teie faatere hau EE
PERETTI i faataè mai i terâ poroi, haapopo te numera i roaahia, no te parau atoà
mai e, ua ineine i te fârerei no te tuatâpaparaa i te parau no to tatou fenua no a
nanahi. Eiaha, te parau o ta râtou e taîtaï ra, ia tiàmâ teie fenua, e tôe noa tà'tou rii
anaè. Aita te reira mea, aita te reira mea, te parau ra vau mea tiàmâ teie fenua to
tatou, ua o tatou i te reira taime i roto i teie ùtuafare rahi o te hau àmui. Ua
nehenehe tatou e tuatâpapa i te mau ôhipa atoà o ta tatou e hinaaro e tuatâpapa.
Teie hau farâni, teie hau marite, te hau peretane, te hau tàpone, te mau hau tiàmâ
atoà o te ao nei. Faatereraa tiàmâ ta tatou.
Teie mahana nei, te vai noa ra ia tatou i raro aè te faatereraa a teie hau
farâni. Te vai ra te tahi fifi, i mûri mai. Ua ïte tatou i roto i te maïtiraa o to tatou
fenua, te ture no "Maastrich", faariro rii tatou i teie mahana, e àihuàraau no te
mau fenua, no Europa ma. Na taua faanahoraa e horoà ra i te mana i roto i te mau
huru taata atoà no te mau fenua no Europa. Haère mai iù nei io tatou e patu, e
faanaho ai to râtou oraraa.
I te mau i teie papature ta tatou. Paremo tatou ananahi, no te mea aita teie
fenua e tiàmâ. Taaè noa atu ai te mau ôhipa o ta tà'tou e ïte ra i teie mau mahana, te
mau toro'a e amo hia nei e to tatou nunaa, e maraa to tatou nunaa, te horoà hia nei
na te ratere. Te vai nei i roto i teie piha apo'ora'a rahi ta tatou fenua, "un ancien
colonel de gendarmerie, garde corps : Monsieur quel est votre salaire ? Les
fonctions que vous êtes versés, il y a un Tahitien qui a été très compétent et qui est
capable de le faire. Ce n'est pas du racisme, ce n'est pas de la descrimination, c'est
du patriotisme"...
LE PRESIDENT : ... Monsieur TEMARU...
M. Oscar TEMARU : ... Hoê terâ faahuehueraa ia tatou. E te vai atu ra, e te vai
ra atu ra..., e maraa teie mau toroà to tatou nunaa, ta tatou mau tamarii. No râtou
teie fenua, no ta tatou huaai.E ère a terà, te vai ra te parau no te mau taata n o
Europa mai no a nanahi, e haère mai ratou iù nei io tatou e ohi i ta taua faufaa.
Pinepine tatou i te faaroo i te parau, na farâni te moni, na farâni te moni. Matahiti
i mairi aè nei, e ui noa vau i roto i te radio teata e te ui ra vau i teie ahiahi, arauaè o

508/96
Gaston FLOSSE e haère mai iù nei, pàhano mai i teie uiraa. Faaïte mai na, e hia
miria e parauhia atu ra no roto mai to tatou fenua, e haère atura i te fenua farâni i
te matahiti hoê ? Faaïte i to tatou nunaa ?
Te naô ra te parau a te tahi "député" no te fenua farâni, eiaha ia môehia e
tatou, te mau fenua àihuàraau, "les DOM-TOM, représentent un marché important
non seulement pour la France, mais pour toute l'Europe". Te hoê mâtete rahi teie,
eiaha no te fenua faràni anaè, no te mau fenua atoà ra no Europa, âpoo moni paa
teie, e vahi pereraa moni teie, no teie hau. Taa ê noa atu i te parau ta tatou e îte i
roto i to tatou fenua, te parau no nia i te tamataraa àtomi, imiraa moni atoà teie n a
teie hau. Imiraa moni, o Farani te tahi fenua puai roa i teie ao nei, no te hoo i te
mau moihaa tamai i roto i terâ patireia e terâ patireia, e imiraa moni, imiraa moni
teie fenua.
E te vai nei tatou i teie mahana, mai te mea ra e, ua raèàhia tatou e 30
tauatini taata païmi ra i te ôhipa, aita e ôhipa, e ère ra i te 6hipa. E terâ feia e ère ra
i te 6hipa, te faaî atoà ra râtou i teie âfata, noa atu te iti o te faufaa e roa ra ia rat ou
i te hepetoma. Te mau taata rave ôhipa atoà o teie fenua. Te taata rava'ai anei,
haère o na e ravaai, ta na tui ià i te paè purumu, e haère o na i te fare toa, hoa o n a
i te puôhu àvaàva, e hoa o na terâ mea, te àufau ra o na i te tute no te faaî i teie
âfata. 76 miria ta tatou tapura faufaa no teie matahiti, te faaî atoà ra ra, te ère r a
râtou i teie nei mahana.
Aita vau i manaô, na te feia i faatere mai ia tatou i te mau matahiti i maïri
aè nei i faaàitarahu i teie fenua to tatou i nia i te faito e 56 miria, tauatini taata aita
e ôhipa, e hau atu i te maitaî i teie mahana, iau i te tuatapaparaa, ia au i te parau,
ua iti rii te mau faufaa e 8 mai nei i roto i teie fenua to tatou, e na teie ia feia, e
haamaitai i te parau o te oraraa tô'tiàre o teie fenua to tatou ? Aita. Ua ïte ôe, te
haamanaô ra vau i te parau a teie taata paari i roto i teie motu no Takaroa, mai te
peu e te faaroo maira ôe, Kua ora. Faarii mai i to ù tâpaô faatura ia ôe. Te parau r a
teie taata," o vau te pou, te Tahôeraa iùnei i Takaroa nei, ïte mai ôe tavana, mai te
tau e te tau, aita e tuu. Taa ê te tavana no Takaroa iùnei, ua ïte ôe", tâtau noa o na te
paraparauraa i terâ ra po.
Te naô ra tana parau, "ia ïte mai ôe tavana, i terà" tau, e piti tara te pêne
puha, hoê tane puha, piti tauatini tara, a rava'i roa. E roaa te mon, roaa te hinu,
roaa te ahu, roaa te mâa na te tamarii, aita e pau. I teie mahana, hoê ahuru ma ono
tara te pêne puha, aita e maoro i te papaina raa, aita e moni faahou". E tià anei
nehenehe, e tià anei, nehenehe e taè noa atu, ia haamama rii i te hopoià o ta mâtou
e amo nei. E, te ïte ra i te mauiui i teie mahana, te parau ra vau e teie papa e, n a
reira.
22 no Me, eiaha ôe e tùu, maïti faahou à, tei te àhuru ma toru àmuàmu.
Parau rii anei e aha te faanahoraa o te tute i roto i teie fenua to tatou, e faapoto noa
atu vau i te parau. la tuatàpapa-maitaï-hia, e rahi aè ra te tute, ta te hoê taata rii rii
roa i roto i teie fenua to tatou, faaroo mai nei tatou i te parau. E rahi aè te tute, a te
taata riirii roa i roto i teie fenua to tatou e àufau nei, mai ta te mau ôna, mai ta te
mau feia tiàraa maitaî to râtou, mea ohie roa ia niimera.
E rave tatou i te tahi taihaa, taata taià, haère o na i te fare toa e hoo mai o
na te puôhu àvaàva, te vai ra te tute i nia iho, aita e ôhipa, aita e tute i nia iho i teie
fenua to tatou. Hoê a tute ta na e àufau, e terâ taata e roa ia na piti mirioni i te âvaè.
Tei hea te parau no te aifaitoraa i taua taime ra, tamata na tatou i te faaau.
Terâ te tahi àroraa rahi a te Tavini Huiraatira, te imiraa i te mau rave'a
atoà, ia huru àifaito rii te parau to tatou oraraa i nia i teie fenua to tatou.
Eiaha teie oraraa totaiete ta tatou e piti e ïte nei, e piti nunaa taata teie e vai
nei. Te vai ra te fanaô ra, te vai ra te ère ra. E ère terâ te faanahoraa a te mâôhi.
Aita vau e manaô, e na te mau mana e vai nei paï i roto i to tatou fenua e faatiti

509/96
aifaro, e taui i te parau o te oraraa totiàre i roto i teie fenua to tatou, e faaôhie i te
parau o te imiraa faufaa. E nehenehe tatou e tuatàpapa i te mau ôhipa atoà.
Tuatâpapa tatou i te mau tapura ôhipa atoà, tuatàpapa tatou i te parau o te
imiraa faufaa o te ratere. Te parau ra teie feia i teie mahana : a, te parau no te
tereraa manureva, e mana terâ no tatou, a tae ho'i e ! Ua ïte maital ôutou, mai te peu
e haère ôutou i te fenua marite, e tuatâpapa i teie taiete "United airline" no te
haère mai iùnei. E pâhonohia mai ôutou e, titau-atoà-hia te tià o te hau farâni ia
haère mai iùnei no te mea i roto i te papa ture faatere nei ia tatou, e mana terà n o
te hau faràni "relations extérieures". Aita to ôutou e mana, taè noa atu i te mau
mana e mauhia ra e tatou i teie nei mahana, e ô mai ihoa te faanahoraa a teie hau i
roto, eita e haère. Faatiàmà to tatou fenua, faahoi mai te mau mana atoà, ta tatou e
hinaaro nei, no te faatere i teie fenua to tatou.
Te nunaa e faaroo mai nei, mai teie poipoi mai te vauvauraahia atu i mua ia
tatou, te parau to te fenua, to tatou àai. Me nahea to tatou fenua, te haruraahia e te
eiaraahia. Vauvauhia atu i mua ia tatou te parau no te mau faufaa o to tatou fenua.
Tatarahia atu i mua ia tatou te mau parau ta ôutou i faaroo, te haamataùraa ia tatou.
la tiàmà teie fenua e pohe tatou i te poïa, ataè ho'i e ! Haamanaô roa vau i te tahi
fârereiraa i roto i te tahi faa no Hakamaii, no Ua-Pou, te tahi rururaa, te tapeà ra te
tahi metua vahiné i te hoê manu i roto i to na rima e"pigeon", te parau ra vau i
terâ metua vahiné, horoà mai na i terà manu. Te naô ra paï te parau a teie metua
vahiné "ua haère mai o Gaston FLOSSE iùnei, ua parau o Gaston FLOSSE ia mâtou,
eiaha e haère i te tiàmâraa, e pohe tatou i te poïa, e hoi faahou tatou i roto i te uru
àihere e haumiti ai".
A, a, e aha hoi teie e Gaston, na ôe terâ mau parau i parau i terà feia ?
la manaô vau, a hani o na e nehenehe e parau ia tiàmâ teie fenua, e moè
pai teie fenua i roto i te miti. A ua parau atoà o'na, e tupu te aueueraa fenua.
Mai te peu e te mau ra ia ôe e teie metua vahiné, i te parau ta tatou i parau,
tapeà ra vau i terà manu, i roto i toù rima, te faatià ra vau ia tatou i te àai o te hoê
taata paari. Ua hinaaro te tahi pupu taata e tamata i to na paari, haère atu ra râtou i
mua i teie taata, parauhia teie taata e ua îte o ia i te ôhipa atoà. Haère râtou i mua i
teie taata e teie manu i roto i to râtou rima, te aèro noa tei itehia atu, te hinaaro r a
râtou e tamata i te paari o teie taata.
Teie te aniraa i taua taata ra, "ahiri, o ôe tei î i te paari, te aravehi, te ite i te
mau mea atoà, faaite mai na, teie manu, e mea ora anei o'na, aita ra mea pohe anei
?"Te nao ra te pahonoraa a teie taata paari, "mai te peu e, e parau atu vau e, mea
pohe, e tùu ia ôe i te reira manu e maùrere. E mai te peu e, e parau atu vau e, e mea
ora, e ùumi ia ôe i te âfii o te reira manu ia pohe".
Te parau atoà ia o te tiàmâraa o to tatou fenua.
Te nunaa e faaroo mai nei, i roto i na taamotu e paè, tei roto i to taua àpu
rima, patià te rima i raro i te fenua. E ora tatou i te hoê oraraa hau, te hoê oraraa
ôaôa i roto i teie fenua ta na i poiete mai no tatou. Ta tatou e nehenehe e
haamauruuru atoà,.
I te opaniraa i teie fârereiraa no tatou i teie mahana. I te mea, i te ômuaraa to tatou
farereiraa, i tiàoro na tatou i te mana o to'na varua, ia turama ia tatou. E tià atoà ia
tatou na roto i teie taime, faataè atoà ia na i te haamauruururaa, i te mea ua tupu
teie ôhipa na roto i te maitai, na roto i te hau, na roto i ta'na turamaraa, i roto i
tana aratairaa.
Te nunaa mâôhi, faarii mai i te tapad no te aroha. la orana.
- Applaudissements -

510/96
LE PRESIDENT : A présent, j'invite Monsieur Gaston FLOSSE à présenter son
programme de gouvernement.
M. Gaston FLQSSE expose son programme : Hoa hère ma, outou e mataitai
mai nei, te ani nei au ia ôutou, ia faaôromai rii mai à ôutou te tahi maa taime iti, e
tatara vau i toù mau manaô na roto i te reo farani, e ia oti, na roto atu ai i to taua
reo.
Monsieur le Président,
Monsieur le Haut-Commissaire,
Monsieur le Président du Conseil Economique, Social et Culturel,
Monsieur le Président de la Commission Permanente,
Mesdames et Messieurs les conseillers de l'Assemblée de la Polynésie française,
Mesdames et Messieurs,
Notre peuple s'est choisi de nouveaux représentants.
La nouvelle Assemblée s'est réunie, et elle a élu son Président.
Permettez-moi, Monsieur le Président, de vous adresser mes chaleureuses
félicitations et mes voeux très sincères de réussite dans votre tâche. Rien n e
permet de penser qu'elle sera facile, mais je vous donne l'assurance que vous
pourrez compter sur le soutien de la majorité.
Permettez-moi aussi de féliciter les nouveaux élus à l'Assemblée de la
Polynésie française, car tel est désormais son nom.
Une confiance amplifiée
La Polynésie aura ce soir un nouveau Président du Gouvernement et, dès
demain, un nouveau Gouvernement.
Vous allez donc élire le nouveau chef de l'Exécutif. C'est un acte important,
et, comme dans toute démocratie, il doit être accompli avec sérieux. Afin que,
Mesdames et Messieurs les Conseillers, vous puissiez savoir quel programme vont
appliquer les candidats, le statut prévoit que ces derniers le présentent avant
votre vote.
C'est ce que je vais faire. C'est un acte grave et solennel qui manifeste le
respect que chacun d'entre nous doit avoir pour nos institutions.
Je dénonce donc l'attitude du Tavini Huiraatira qui démontre aujourd'hui
encore le mépris qu'il a pour l'autonomie et la légalité, ainsi que pour le peuple de
Polynésie. Les onze élus de ce parti qui prétendait participer à la construction de
la société nouvelle que nous avons entreprise, sont tous candidats à la Présidence
du Gouvernement !
Y a-til déjà onze partis à l'intérieur du FLP, ou ses membres sont-ils
incapables de se mettre d'accord sur le choix de leur porte-parole ?
Non, bien sûr, leur objectif est seulement d'empêcher le bon
fonctionnement de notre démocratie ! Paralyser les institutions comme ils ont
essayé de paralyser notre développement : voilà leur vraie vocation !
Quel triste spectacle, et qui nous donne un nouvel aperçu de ce que serait
la Polynésie indépendante entre leurs mains !
Le 12 mai, nos compatriotes se sont exprimés, en toute liberté, dans le cadre
des institutions démocratiques et de la légalité républicaine. C'est un privilège que
d'autres peuples n'ont pas ou n'ont plus et dont nous devons avoir pleine
conscience.

511/96
Incontestable, le scrutin du 12 mai comporte des enseignements clairs.
Le premier est que la majorité sortante est non seulement reconduite, mais
qu'elle revient numériquement renforcée. Le peuple nous a donc non seulement
renouvelé sa confiance, mais il l'a nettement amplifiée.
Au sortir de plusieurs années rendues difficiles par l'état où nous avions
trouvé la Polynésie et alors que, normalement, l'exercice du pouvoir use les
Gouvernements, comment ne pas voir dans le résultat du 12 mai, le clair
témoignage de l'adhésion populaire à la politique conduite depuis cinq ans ?
Notre peuple nous a choisis parce qu'il a confiance en nous. Il a confiance
en nous parce qu'il a reconnu les progrès qu'a accomplis la Polynésie depuis cinq
ans.
Il a confiance en nous parce qu'il estime que ceux qui l'ont dirigée dans
ces moments cruciaux sont les mieux qualifiés pour présider à son destin, dans
l'époque nouvelle de l'après-CEP.
Face à ce défi, il a jugé que ce que nous avons déjà fait répond de ce que
nous saurons faire ensemble demain.
J'ai déjà évoqué devant vous le travail que nous avons accompli et les
grandes réalisations auxquelles nous sommes parvenus.
Les acquis reconnus
Premier acquis : le redressement des finances du Territoire qui a retrouvé
toute sa crédibilité ; à cet égard, notre situation contraste du tout au tout avec l'état
de pitoyable faillite que nous avait laissé le Gouvernement de Monsieur Alexandre
LEONTTEFF et au discrédit où était tombé le Territoire aux yeux des institutions
financières et bancaires.
Second acquis : la reprise d'une croissance saine fondée sur le
développement de nos ressources propres et non sur un dopage basé sur u n
endettement public inconséquent et désastreux.
La seule satisfaction que je retire de votre discours, c'est que vous
préconisez ce que le Tahoeraa et la majorité ont déjà proposé, et sont en train de
réaliser, contrairement à vous !
Car enfin, Monsieur LEONTDEFF, vous avez été Président du Gouvernement,
de 1987 à 1991. Pourquoi les magnifiques promesses que vous nous faites n'ontelles
pas été déjà mises en oeuvre par vous ?
L'emprunt obligatoire, alors que vous avez emprunté à tort et à travers
auprès des institutions financières, pourquoi ne l'avez-vous pas lancé ?
La société de développement, pourquoi ne l'avez-vous pas créée ?
La croissance de nos productions et services polynésiens, pourquoi n'a-telle
commencé que bien après votre départ ?
Vous cherchez, dans l'indépendance, à rattraper vos échecs, en les mettant
au compte de l'autonomie. Cela s'appelle la fuite en avant, Monsieur LEONTIEFF. A
qui ferez-vous croire que, si le malheur voulait que le Tavini forme un jour le
Gouvernement de la Polynésie, vous réussiriez alors là où vous avez déjà échoué ?
Troisième acquis : la mise en place des outils de la mutation de notre
société : Pacte de Progrès, Loi d'orientation et Contrat de Développement.

512/96
Le quatrième acquis est déterminant pour l'avenir. C'est l'assurance
donnée par le Président de la République, Jacques CHIRAC, que l'Etat garantit pour
dix ans le maintien des flux financiers qui résultaient de l'activité du CEP.
MJT
Cinquième acquis majeur : la création* de la Protection Sociale Généralisée
et de sa composante essentielle, !e Régime de Solidarité Territorial, étape décisive
dans l'instauration d'une société plus juste et plus solidaire.
Sixième acquis essentiel : l'adoption du statut d'autonomie renforcée et
élargie, garantie par la République, comportant désormais î'ensemble des
compétences nécessaires pour piloter notre développement économique.
Nous pouvons être fiers de ces progrès considérables, car jamais, peutêtre,
notre pays n'a été confronté à autant d'épreuves. Il en est sorti grandi, plus
digne, plus responsable, plus prospère.
Fort de ces résultats, investi de la confiance renouvelée de nos
compatriotes, je me sens appelé à poursuivre la tâche entreprise il y a cinq ans.
C'est dans cet esprit et avec une profonde émotion que j'ai l'honneur de
vous présenter ma candidature à la Présidence du Gouvernement de la Polynésie
française.
Le changement accepté
Au-delà de la confiance renouvelée et élargie à la majorité sortante, le
scrutin du 12 mai comporte une signification historique : l'attachement réitéré
avec force du peuple polynésien à la République française.
D'aucuns ont voulu faire de ces élections un référendum sur
l'indépendance. Ils l'ont voulu, ils l'ont eu.
Les trois quarts des Polynésiens ont confirmé leur volonté de rester au
sein de cette grande Nation à laquelle nous sommes fiers d'appartenir : la France.
Par leur vote, les Polynésiens ont aussi démontré sans ambiguïté qu'ils ont
clairement conscience de la nécessité de poursuivre la réforme de société que nous
avons engagée avec eux.
Car, d'ores et déjà, notre pays est entré dans l'ère du changement.
En dépit des frilosités et du scepticisme de certains, en dépit de combats
d'arrière-garde menés au nom d'égoïsmes catégoriels, en dépit du sabotage
économique des pêcheurs en eau trouble, en dépit, tout bonnement, d'un contexte
à tous égards difficile, nous avons engagé une profonde réforme de société.
Nous avons pris un nouveau cap. Je ne parle pas ici seulement des
responsables politiques. Je parle de la société polynésienne. Une prise de
conscience s'est opérée. De nouvelles attitudes se sont dessinées.
Au milieu du gué
La lucidité, le sens des responsabilités, l'acceptation des disciplines
collectives se sont affirmés comme des valeurs majeures.
Et s'il est un acte que je n'ai jamais regretté, c'est d'avoir, début 1992, lancé
le grand débat public organisé dans tous les archipels dans le cadre des ateliers de
la charte de développement. Oh, bien sûr, en agissant ainsi, nous avions ouvert la

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boîte de Pandore et de cette boîte surgirent toutes sortes de critiques et le
Gouvernement en a eu sa part. II fallait débrider la parole et mobiliser la société
civile.
J'en avis pris le risque très consciemment, convaincu que, dans les
moments où le destin hésite, seule la vérité sauve.
C'est fort de cette révolution mentale que nous avons engagé le
changement.
Aujourd'hui, la Polynésie française est au milieu du gué. Elle a choisi le
bon passage mais elle demeure, pour un temps encore, sous la menace des eaux.
Il faut donc persévérer dans la voie tracée. Par son vote, le peuple
polynésien a clairement marqué que tel est son choix.
Mais au-delà, il faut donner un surcroît d'élan à l'action entreprise. Une
s'agit pas seulement de poursuivre et d'approfondir l'exécution d'un programme,
mais de porter les attentes de tout un peuple et de faire lever une grande ambition
collective.
Oui à la culture ! Non au racisme !
Cette ambition, je la déclinerai en sept propositions.
La première est d'affirmer l'identité de notre peuple. Riche du fo n d s
culturel maohi, riche des apports venus d'Occident et d'Extrême-Orient, la
Polynésie, dans la fidélité à sa culture traditionnelle et l'ouverture au monde, vit et
forge son identité. Elle est son âme. Elle est source de sa fierté. Elle fonde son art de
vivre. Elle est unique, inimitable et infalsifiable. Elle est l'essence de notre pays.
En cela, elle doit être confortée dans sa dimension culturelle. Mais la
culture n'est pas la simple préservation d'un folklore vide de sens. Elle ne saurait
être non plus le véhicule d'un repli archaïque sur un passé plus ou moins
mythique.
Elle ne doit pas être, enfin, le masque d'une idéologie ethnocentrique et,
tout bonnement, le support de la xénophobie et du racisme.
Elle doit être authentique, vivante, ouverte et, par-dessus tout libre dans la
diversité de ses expressions. Nul n'en est le grand prêtre. Chacun a vocation à
contribuer à son épanouissement.
Mais si la culture ne se décrète pas, elle vit de la considération collective
qu'on lui porte et du soutien qu'on lui accorde. Je mesure pleinement la
responsabilité qui incombera au gouvernement que vous choisirez, tant en ce qui
concerne la valorisation de nos langues maternelles que l'incitation à la création
intellectuelle et artistique.
Préserver notre culture, c'est aussi promouvoir notre Reo Maohi qui en est
le vecteur.
Contrairement à ce que j'entends trop souvent, le nouveau statut du
Territoire comporte une avancée significative en ce sens. Ne doit-on pas
considérer comme un progrès important, impératif qui s'impose à chaque
établissement scolaire, maternel, primaire et secondaire de mettre en place et de
proposer un enseignement du Reo Maohi ? N'est-ce pas ainsi que les générations
de Polynésiens qui nous suivent, et qui bénéficient des récents travaux de
recherche linguistique, utiliseront et parleront notre langue plus et mieux qu'elle
ne l'a jamais été ?

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Son renouveau est palpable, sensible, évident. C'est un fait de société. Il
nous appartient de l'accompagner et de l'encourager.
Nous nous sommes battus et nous nous battrons pour que chacun ait cette
liberté d'utiliser la langue qui lui paraît le meilleur véhicule de sa pensée, des
bancs de l'école primaire jusqu'à ceux de l'Assemblée de la Polynésie française.
Simultanément, une attention soutenue, active et ouverte sera portée aux
initiatives propres à préserver, vivifier et élargir notre patrimoine culturel.
L'indépendance, erreur politique majeure
L'affirmation de notre identité comporte nécessairement une dimension
politique. Pour la grande majorité de nos concitoyens, cette dimension est celle de
l'autonomie. Elle est le support de nos libertés au sein de la République. Elle est
aussi, à l'extérieur, le témoignage tangible de notre existence en tant que peuple.
Qui, parmi les Polynésiens, n'a ressenti émotion et fierté quand hier, aux
Jeux du Pacifique, grâce à nos athlètes, aujourd'hui, à Nouméa, grâce à nos
piroguiers, notre drapeau rouge blanc rouge frappé de la pirogue double est
monté au mât et notre hymne «la ora o Tahiti Nui» a retenti en l'honneur de la
Polynésie française ?
J'ai dit et je répète ma conviction que l'autonomie offre le seul cadre
institutionnel stable et durable. J'affirme, je réaffirme mon opposition à
l'indépendance. Bien sur, certains peuvent revendiquer l'indépendance. Ils sont
libres de le faire, mais c'est une erreur politique majeure.
Ce serait folie de se couper de la France, de l'état de droit, de l'ordre
républicain et de la paix civile qu'elle nous garantit, de sa culture que nous avons
faite nôtre ; folie de se priver de la sécurité que nous apporte sa défense et sa
protection internationale, que nous n'aurions aucunement les moyens matériels
d'assumer ; folie de renoncer à l'indispensable et considérable apport financier
qu'elle nous consent pour le fonctionnement de nos services publics, l'édification
de notre économie et le maintien du niveau de vie de nos populations qui, faut-il le
rappeler, est un des plus élevés du Pacifique.
Qui ne voit le désolant spectacle de ces indépendances qui débouchent
parfois du jour au lendemain sur la dictature, les règlements de compte sanglants,
le chaos financier et la misère du plus grand nombre ? Car c'est le peuple qui
subit. C'est lui la victime de ces indépendances, tandis que les nouveaux maîtres
s'adonnent aux délices de l'arbitraire, aux divagations idéologiques et à la mise e n
coupe réglée de leur propre pays, quand ils ne sombrent pas purement et
simplement dans le crime.
Le sabotage du Tavini
Oh, je sais l'exaspération que je soulève en disant cela, parmi ceux qui
brandissent l'indépendance comme la baguette magique qui apportera à tous u n
bonheur sans mélange et une prospérité sans limite.
Ayez le courage de dire à nos populations : "l'indépendance, c'est notre
seul but ; nous devons tout lui sacrifier : notre niveau de vie va chuter, notre
système de santé sera ruiné, l'école pour tous ne pourra plus être assurée et la paix
civile, la sécurité des personnes et des biens ne pourront plus être garanties.
S'il le faut, nous sacrifierons une ou plusieurs générations, mais nous
serons indépendants et cela justifie tous les sacrifices".

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Alors, mais alors seulement, si vous teniez ce langage de vérité, de
responsabilité et d'honnêteté, je vous combattrais, certes, mais je vous
respecterais.
Mais que dites-vous ? Je ne pense pas seulement à ce que vous écrivez,
mais à ce que vous dites en langue tahitienne à vos réunions et pas à la tribune de
cette Assemblée. Vos arguments, c'est «l'ONU paiera» - dérisoire, I'ONU est en
faillite ! J'y étais, c'est vrai, Monsieur le Président du Tavini - «d'autres pays
paieront>> - les plus riches eux-mêmes réduisent drastiquement leurs contributions
à leurs anciens protégés - «laFrance continuera à payer»- ici, la meilleure réponse
vous avait été apportée, savez-vous par qui ? Par Monsieur Alexandre LEONTIEFF,
argumentant en 1993 à la Dépêche, je cite : «l'aide aux pays indépendants africains
s'élève à 2 900 FCFP par personne et par an alors que l'aide de la France à la
Polynésie autonome se monte à 212 000 FCFP par personne, soit 73 fois plus». Mais
oui, Monsieur LEONTIEFF, c'est vous qui l'aviez dit. J'ajoute que les chiffres
concernant le Vanuatu, plus proche de nous, sont encore plus sévères. Vous osez
même prétendre -comme vous venez de le faire Monsieur TEMARU- que les taxes
payées par les Polynésiens servent à enrichir !a Métropole qui ne nous e n
renverrait qu'une partie sous forme de transferts publics.
Cette assertion est tellement grotesque qu'elle provoquerait l'hilarité, si
elle témoignait d'une ignorance exceptionnelle, ou, pire encore, d'un absolu
mépris de la vérité des faits.
D'autres, en d'autres temps, dénonçaient ces discours trompeurs -les vôtres
Monsieur TEMARU- : le 12 mars 1993, vous déclariez, Monsieur Alexandre
LEONTIEFF : «L'indépendance, surtout celle préconisée par Monsieur TEMARU,
serait un terrible malheur pour la Polynésie française». Oh oui, vous l'aviez dit,
Monsieur LEONTIEFF.
Le masque tombera
Et, pour sa part, un autre nouveau Tavini, Monsieur Léon CERAN-
JERUSALEMY n'écrivait-il pas, dans une lettre au Président du Ai'a Api parue le 19
mars 1993 dans les Nouvelles -vous avez toutes les précisions, n'est-ce pas ?- à
propos de l'indépendance, je cite : qu'elle «fera redescendre nos enfants et nos
petits-enfants dans une situation de misère sordide dont il leur sera ensuite
impossible de sortir».
C'est cela la vérité. La vérité, c'est que la Polynésie serait abandonnée à
elle-même.
Que ferez-vous de plus que de chasser les Tinito et les Farani, d'accaparer
leurs biens et de partager leurs dépouilles, comme on l'entend dire dans certaines
de vos réunions ?
Il est vrai qu'un avant-goût nous en a été fourni les 6 et 7 septembre
derniers. Nous ne sommes pas près de l'oublier.
A vos beaux discours, je réponds de toute ma force, de toute ma conviction,
de toute mon indignation : «Mensonges ! Escroqueries ! Infamies ! Vous péchez
contre l'esprit, vous abusez notre peuple».
queue.
- Applaudissements -
II arrive que le diable se fasse ermite, mais on en voit quand même la
- Rires dans le public -

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Sachez-le bien, je me dresserai sans faiblesse contre cette imposture,
partout et toujours. Et le masque tombera, croyez-moi.
Le refus de la déstabilisation, c'est le bon combat. Mais son succès ne peut,
à lui seul, garantir l'avenir de notre société, qui passe par le renforcement de sa
cohésion. C'est à la construire que je vous appelle.
S'agissant de l'unité du corps social, nous avons fait un pas immense avec
l'instauration de la protection sociale généralisée.
Cette réforme met en jeu beaucoup d'argent. La contribution de solidarité
territoriale qui lui est tout entière affectée, ne suffit pas, et des subventions
complémentaires du Territoire et de l'Etat sont nécessaires, puisque, par définition,
le régime de solidarité ne peut se financer lui-même. Mais quel que soit son coût,
la protection sociale généralisée nous avait paru une des priorités du Pacte de
Progrès.
Pendant les dix prochaines années, nous consacrerons tous nos efforts à
apporter une réponse aux deux problèmes majeurs qui affectent les plus démunis :
l'emploi et le logement.
En matière de logement, j'engagerai une réforme profonde de notre
politique du logement.
Notre majorité, pendant la précédente mandature, a pris des mesures
permettant de baisser le coût de la construction, et donc de faciliter l'achat ou la
location de logements.
Nous avons en effet réduit, ou même supprimé, les droits d'enregistrement,
nous avons créé un crédit d'impôt pour les entreprises qui investissent dans la
construction, et enfin, nous avons mis au point un modèle de logement simple mais
résistant aux cyclones, qui peut être construit dans l'ensemble de la Polynésie.
Logement : réforme des aides
Mon objectif est de permettre, d'ici dix ans, à tous les Polynésiens,
d'accéder à un foyer où ils pourront vivre décemment avec leur famille.
Notre intention est de réussir à faire encore baisser le coût de la
construction, d'améliorer les conditions de prêts aux ménages qui veulent acheter
leur logement, et enfin et surtout, de considérer de manière globale l'aide que les
pouvoirs publics apportent au logement social.
Nous aurons en particulier à mettre en place une nouvelle forme de
prestation sociale, une aide à la famille tenant compte des ressources des
bénéficiaires. C'est la différence entre l'aide à la pierre que nous pratiquons
surtout et l'aide à la personne.
Notre objectif est de pouvoir accueillir chaque année 700 familles dans des
logements bénéficiant d'une aide publique. Chacun sait que ce ne sera pas facile,
notamment à cause du manque de terrains disponibles, mais nous y réussirons.
Nous aurons à développer des réformes foncières facilitant l'utilisation des
terrains indivis, comme le Gouvernement, dont le mandat s'achève, s'y est déjà
employé.
Nous accentuerons la mise en valeur des domaines territoriaux existants.
Ces derniers sont surtout importants dans les archipels, et leur aménagement e n
zones agricole, forestière, touristique, ira de pair avec la construction
d'habitations.

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Mais nous devrons également trouver de nouveaux terrains à acquérir, e n
visant à créer de véritables quartiers ou de nouveaux villages, où l'harmonie
sociale s'épanouit aisément, plutôt que des lotissements sociaux isolés en ghettos.
L'emploi : un nouvel état d'esprit
Si un logement est indispensable à chacun d'entre nous, si la condition
d'épanouissement d'une famille est d'en disposer, encore faut-il que chaque
ménage puisse gagner sa vie et trouver un emploi dans la société. Notre but est que
chaque Polynésien puisse assumer son existence dans la dignité. Je souhaite donc
que notre nouvelle mandature nous permette de renforcer la politique d'aide à
l'emploi et à la création d'activité que nous avons déjà amorcée.
Je constate que, de plus en plus, les Polynésiens font preuve d'initiative,
que les créations d'entreprises se multiplient, que nous avons finalement renoncé
à l'idée que l'emploi ne peut être qu'un emploi salarié dans l'administration. Cet
état d'esprit est le gage de notre réussite future.
Nous continuerons à aider les entreprises créatrices d'emploi, et je
m'assurerai en particulier que la convention qui réglera l'utilisation des crédits de
l'après-CEP comprendra les sommes nécessaires à la fois à la reconversion des
emplois liés au CEP et au soutien à la création de nouvelles opportunités.
La jeunesse pour priorité
Nous savons quel formidable défi nous devons relever.
Nous connaissons l'équation : un taux de croissance économique d'environ
2 % l'an, un taux anneul de croissance démographique voisin de 2 % qui absorbe, à
lui seul, le surcroît de richesse créé annuellement. En superposition, et c'est bien
le plus grave, 50 % d'échec scolaire et plus encore dans certains secteurs.
Comment ne pas ressentir d'angoisse pour ces jeunes que l'on ne parvient
pas à motiver en classe et qui débouchent sans bagage dans une société de plus e n
plus technicienne où le savoir est l'indispensable passeport pour l'emploi et
l'intégration sociale ?
l'école.
Une chose est sûre, il faut prendre le mal à la racine : dans les familles et à
Nous devons agir -et c'est une mission hautement prioritaire- dans ces
deux directions, à la fois et conjointement : l'école doit progresser par elle-même,
mais elle ne le pourra que si les familles progressent elles-mêmes dans la prise e n
charge de leurs responsabilités.
L'école, je le dis comme je le pense, fait son métier avec conscience et offre
un enseignement de très bonne qualité. Ni les hommes, ni les moyens ne sont e n
cause.
Pourtant, le système actuel débouche sur de tels mécomptes qu'on doit
s'interroger en profondeur.
Je n'ai pas de réponses toutes faites, mais je propose deux pistes de
recherche et d'action.
Ne doit-on pas d'abord se demander si l'immersion des petits enfants de
milieu purement tahitianophone dans un enseignement presque purement
francophone n'est pas une source de déstabilisation profonde ? Ne faut-il pas,
ensuite, accepter de reconsidérer l'unicité du moule qu'impose la conception
actuelle du collège alors, qu'à l'évidence, tous les enfants n'ont pas la même
capacité d'appréhension de la pensée spéculative ? Ne doit-on pas offrir à ceux

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dont l'esprit se tourne plus vers les choses concrètes, vers la vie active, vers les
habiletés manuelles, des options correspondant mieux à leur orientation profonde
sur le modèle de ce qui a été entrepris avec les CJA et les CETAD ?
Si nous n'avons pas l'audace intellectuelle de mener ce débat, ne nous
étonnons pas d'avoir à reprendre l'éducation d'une proportion de plus en plus
grande de jeunes, vers 18 ou 20 ans.
Education : ouvrir le débat
Bien entendu, rien ne doit être fait hors d'une nécessaire concertation
avec l'Education nationale, et nous garderons présent à l'esprit l'impératif que
constitue la valeur nationale des diplômes.
J'appelle sur tout ceci à une réflexion pragmatique, dépouillée de ces a
priori idéologiques qui faussent la discussion, en métropole, de manière
dramatique.
Mais j'en ai déjà exprimé la conviction, l'école ne progressera pas si la
volonté d'apprendre des élèves ne progresse pas.
Il faut que tout le corps social se consacre à inculquer aux jeunes esprits
l'idée que le goût pour le travail, à commencer par le travail scolaire, est une
valeur.
Il faut que, dans leur famille, enfants et adolescents sachent que leur
réussite à l'école est un élément fort dans la relation entre eux et leurs parents.
Il faut -et c'est le b-a-ba de l'éducation- que les parents s'intéressent au
travail de leurs enfants, s'en inquiètent, en parlent avec eux, le favorisent, 1 e
récompensent ou le sanctionnent.
A nous tous de le dire et de le répéter. A nous de trouver et d'encourager
tous les relais qui peuvent et veulent contribuer à la mission éducative. Et je pense
ici à l'indispensable et vital tissu associatif qu'il nous faudra soutenir avec
détermination.
Cependant, notre responsabilité envers la jeunesse dépasse la mission
éducative, même si celle-ci est centrale. Il ne s'agit pas de prendre en charge tous
les aspects de la vie, à travers dont il faut se garder car il déresponsabilise les
citoyens et génère des coûts sociaux insupportables.
Chacun a le devoir de faire face à son destin et notre premier message
éducatif est d'appeler les jeunes à se prendre en main. Evitons-leur la mortelle
torpeur des sociétés d'assistance. Aidons-les à forger l'arme de leur responsabilité
individuelle.
Pour autant, notre collectivité doit accompagner les démarches
individuelles des jeunes dans tous les actes qui concourent à leur insertion : la
recherche d'un emploi assortie ou non d'une formation professionnelle
complémentaire, le logement, les loisirs.
Enfin, pour ceux de nos jeunes qui, par malheur, s'égarent et s'engagent
dans les voies de la délinquance et de la drogue, pour ceux aussi qui, tout
simplement se marginalisent dans la régression culturelle et l'inactivité, nous
devons imaginer ou conforter des voies de retour à la vie normale.
Cette tâche immense appelle la conception d'une politique unifiée de la
jeunesse et non la juxtaposition d'actions souvent pertinentes mais isolées les unes
des autres. Aussi mettrai-je en place, si vous m'accordez votre confiance, un grand

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ministère de la jeunesse, de l'insertion sociale des jeunes et des sports, doté
d'attributions étendues.
D'ores et déjà, nous avons travaillé à en rassembler les moyens humains.
Le développement des archipels
La solidarité doit maintenir la cohésion de notre société. Elle doit
nécessairement s'accompagner d'un effort correspondant pour préserver l'unité
de notre pays, en assurant à chacun de ses archipels la possibilité d'accéder au
développement et à leurs habitants le choix de rester dans leurs îles.
Ces îles, je les connais bien. Je crois être de ceux qui, et encore récemment,
se sont le plus fréquemment rendus dans les archipels et j'en ai acquis une
connaissance approfondie.
J'ai ainsi pu mesurer l'étendue des besoins, en particulier en matière
d'équipements, qui restent à satisfaire et les attentes des habitants. J'en ai fait une
priorité de mon action.
Notre politique a déjà obtenu d'appréciables résultats. Nous avons réussi à
enrayer l'exode démographique vers Tahiti et, grâce au soutien aux activités
économiques, grâce aussi à un engagement déterminé en faveur de l'équipement
des archipels - auxquels sont allés les 2/3 de notre effort d'investissement en 1995
- la tendance est inversée. Le prochain recensement en apportera la
confirmation.
TA
II s'agit maintenant de développer ces actions et d'initier une nouvelle
étape en prenant en compte les conditions particulières à chacun de nos archipels
et en construisant un projet de développement qui leur soit spécifiquement adapté
en fonction de leur potentiel et des aspirations de leurs habitants.
Nos archipels sont la diversité de notre Territoire, ils en constituent la
richesse. De même, le fait pour chacun d'entre eux d'appartenir à un ensemble
plus vaste et plus fort, leur permet de bénéficier de tous leurs atouts respectifs et
de leur complémentarité, bien entendu. Mais c'est là une évidence qu'il faut
réaffirmer l'exercice de la solidarité sociale et de la solidarité géographique qui
suppose une croissance économique.
Le développement de l'économie est en effet la base sur laquelle repose
toute politique généreuse, il restera notre préoccupation première. A ceux qui se
complaisent ou se sont longtemps plus à répandre l'idée de crise, je rappelle
d'abord que, de 1991 à 1995 inclus, notre produit intérieur brut a progressé de
quelques 10 %, soit environ 2 % l'an. Bien des économies s'en seraient satisfaites
dans la médiocre conjoncture mondiale qui a caractérisé ses dernières années.
Cette croissance était d'ailleurs d'autant plus difficile à espérer en 1991 que nous
étions dépourvus de moyens d'intervention financière dont nous recommençons à
disposer aujourd'hui.
Le redressement budgétaire depuis 1991, l'élan de nos entreprises, petites
et grandes, depuis 1993, la mise en oeuvre des crédits du pacte de progrès depuis
1995, permettent d'aborder l'avenir avec confiance.
L'arrêt définitif des expérimentations nucléaires, dont j'ai moi-même
signé, au nom du Président de la République, l'engagement juridique
international à Suva, il y a quelques semaines, ouvre une nouvelle période dans
notre histoire. Nous n'avions qu'une chose à craindre, c'était l'arrêt brutal du flux
financier qu'entraînait l'activité du centre d'expérimentations. Cette crainte n'est

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plus de mise depuis que le Président de la République a pris l'engagement de
maintenir jusqu'au 31 décembre 2005, ce flux à hauteur de 18 milliards par an.
Nous avons désormais tous les moyens de réaliser les objectifs de
développement que nous nous sommes assignés. Cependant, certains de nos élus
n'ont pas soutenu nos efforts pour construire les bases de notre nouvelle
économie le 15 janvier 1993 lorsque l'Assemblée, dont le mandat vient de
s'achever, a examiné le document fondamental du pacte de progrès et le
4 novembre 1993, lorsqu'elle a donné son avis sur le projet de loi d'orientation
pour le développement économique, social et culturel de la Polynésie française, le
Tavini a manifesté la vraie nature de ses engagements pour le peuple de ce pays,
en n'approuvant pas ces textes, pourtant indispensables.
Monsieur Oscar TEMARU, vous prétendez aujourd'hui vouloir développer la
Polynésie avec l'aide de la France. Tous vos actes présents ou passés démontrent le
contraire. Vous ne savez que détruire, et ce n'est pas votre refus de participer au
travail de notre assemblée qui vous permettra de changer votre image. Quoi qu'il
en soit, sans vous et malgré vous, nous avons progressé.
En 1990, et le je rappelle, car c'est un repère essentiel, la Polynésie n e
couvrait ses dépenses extérieures que par ses ressources propres qu'à hauteur de
22,9 %, soit, moins du quart.
Le pacte de progrès a retenu l'hypothèse d'un taux de couverture de 45 %
en 2003. Or, dès la fin de 1991, nous avions parcouru la moitié du chemin. La crise
du secteur hôtelier provoquée par les émeutes de septembre nous a fait perdre u n
peu de terrain en 1995, mais nous le regagnerons en 1996 si, comme tout porte à le
croire, nos efforts pour remonter le tourisme donne rapidement leurs fruits.
Mais, j'ai maintenant la certitude que plusieurs grands projets internationaux
vont se concrétiser dans les prochains mois, c'est pourquoi, j'estime que nous
pouvons nous fixer pour 2003, un objectif de couverture révisée à 50 %, c'est celui
que j'entends assigner au gouvernement que je constituerai si vous m'accordez
vos suffrages.
Certes, l'indépendance économique n'est pas en soi, gage de prospérité,
mais elle est gage de sécurité et de dignité. C'est le septième pilier essentiel de
l'action à entreprendre.
Monsieur le Président, mesdames et messieurs les conseillers, vous l'avez
compris. Ce que je vous propose est ambitieux, mais j'ai la conviction que c'est
pour notre pays et notre peuple, le chemin du succès. Un certain nombre
d'épisodes douloureux ont, cependant, montré que la Polynésie ne réussira s a
mutation économique et les progrès de sa société, que si on lui évite ce climat de
tension, de troubles sociaux délibérément suscités, attisés, voire de guerre civile
larvée que nous avons, à plusieurs moments, connu. Un large consensus sur
l'essentiel doit être recherché.
C'est dans ce seul but que jai invité les formations politiques et tous les élus
qui le souhaiteraient, à travailler avec la majorité de cette assemblée et à
participer ainsi, aux responsabilités et à la conduite du pays.
Je renouvelle aujourd'hui cet appel en soulignant qu'il s'adresse à tous
sans exclusive dans l'absolu respect de leur conviction et de leur identité politique
dès lors qu'il partage nos options fondamentales sur les institutions et sur notre
conception du développement économique et social. Dans ce but aussi,
j'amplifierai l'effort de dialogue et de concertation que nous avons entrepris dans
le cadre du pacte de progrès avec les représentants des mouvements sociaux,
économiques et spirituels et les organisations représentatives des différentes
professions : en un mot, ce que l'on a coutume d'appeler la société civile.

521/96
Je souhaite aussi que cet esprit de dialogue prévale au sein de la classe
politique et notamment dans cette assemblée qui doit être le lieu privilégié d u
débat démocratique. A cet égard, je ne peux être que surpris par l'attitude de ceux
qui n'ont pas voulu participer au bureau de l'assemblée, ni entrer dans sa
commission permanente comme le nombre de leurs représentants leur ont donné
le droit. Je m'en étonne d'autant plus qu'il nous a été reproché par ces mêmes élus,
de manquer d'ouverture envers eux. Pour ma part, je considère qu'il importe
d'avoir une opposition, qu'il est normal qu'elle fasse valoir son avis et que son
apport est nécessaire au bon fonctionnement de nos institutions.
J'espère, je crois, qu'il se trouve, en son sein, des hommes et des femmes
qui sont prêts à travailler pour leur pays et désirent remplir au mieux le mandat
qu'ils ont reçu. Nous ne refuserons pas leur concours, car la mandature qui
commence, sera pour notre fenua, celle qui en déterminera le destin pour 1 e s
générations qui nous suivrons. Notre choix, nos choix ne doivent pas être dictés
par les contraintes de l'instant, les opportunismes politiciens ou les calculs
égoïstes, mais par les ambitions communes que nous devons avoir pour la
Polynésie afin d'accroître ses chances, développer ses capacités et répondre à ses
aspirations.
C'est pourquoi, j'appelle tous les polynésiens, polynésiennes à contruire
avec nous le destin de notre pays. Pour ce qui me concerne, je travaillerai de toute
mon énergie, de tout mon coeur, pour que la stabilité, et dans l'affirmation de sa
maturité et de son autonomie, notre Polynésie puisse atteindre son plein
épanouissement économique, social, moral et culturel.
Alors, ensemble, des lointaines Australes aux distantes Marquises, des
Tuamotu éparses aux Gambiers du bout du monde, des Iles-Sous-Le-Vent plus
proches aux familières Tahiti et Moorea, alors, aurons-nous le bonheur de vivre
dans un pays d'harmonie, de paix et de fraternité.
Vive la Polynésie !
Vive la République !
Homà, ôutou e mataitai mai nei, ôutou o tei faaôromai na, mai teie mai ia
poipoî e tae roa mai ia i teie taime ahiahi, faaôromai mai ia te tahi ia tau taime rii.
Ua Ite au te fifi rii ra to ôutou feruriiraa, no te mea ua tiàturi noa ôutou
terâ mau hohoà o tei matauhia e ôutou o te mau ahiahi atoà , e na teie ra ôhipa e
haafifi. Ahiri àita i faataerehia mai teie ia poïpoi, ua oti aè na ta tatou ôhipa e
mataitai ôutou ta ôutou mau hohoà. Aita ra, haere mai ta te tahi , haere mai ta te
tahi , hoê hora ta te tahi , tataù mai nei te mau àamu no te ànotau tahito, aitia tatou
ïte atura te hia to tatou vairaa i taere noa ai ta tatou ôhipa .
A tià ra, te fàrerei nei tatou , ia maitai roa ôutou na roto te aroha o te Atua.
Peretiteni, ia orana na roto i te aroha o te Atua no to tatou farereiraa,
Peretiteni o te tomite tàmau, ia orana, hoa hère ma, ôutou e te mau Peretiteni no te
mau pupu poritita e vai nei i roto i ta tatou àpooraa rahi, ia maitaï atoà ôutou n a
roto i te aroha o te Atua. la orana ihoa ra te mau tino o tei maïtihia e te mau
huiraatira, ôutou o tei faahoî faahouhia i nia i to ôutou mau parahiraa, tapaô te
reira no te tiàturi o tei nunaa ia ôutou .
Te hinaaro atoà nei au e haapoupou maitaï i te mau tino âpï o tei mana mai
i roto ta tatou àpooraa rahi, e, e rave rahi o râtou , a tahi roa ra e taahii mai ai to
râtou àvae i roto te àpooraa rahi o to tatou fenua e, mai te tavana no Takaroa, mai
te tià no Tumaraa ...
- Applaudissements -

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... mai te tavana no Rurutu, mai te tavana no Tubuai, mai te mau tià mai ia
TANSEAU ma, a tahi ra i ô mai ai i roto i te àpooraa rahi o te fenua, TOKORAGI ma,
TOTI ma, tae noatu ia Mme, eiaha 6e inoino ia ù i terà pô ia ù i parauparau atu i
roto i te âfata teata, parau atu vau Mme DUPONT, ua hape au, o Mme BOPP DUPONT, e
ère ? A fifi paî tà'tou , eiaha oe faatupu te ino'ino no te reira. E tae noa atu i to ù
taeaè ia Hiro iti, o matou , no Piraè matou . No reira, ôaôa vau i to tatou à faahouraa
mai i roto i te àpooraa rahi o te fenua, te hoê ôaôa rahi roa atoà i roto ia ù, ia î te
mai ôutou , to ù taeaè o Jacqui DROLLET...
M. Jacquj PROTAFT : ••• Faaea "hypocrite", faaea ta ôe peu
M. Gaston FLOSSE : ... To ù faarooraa i tona reo
M. Jacqui PRQLLFP ••• Peretiteni, na ôe tamaï ia na
M. Gaston FLOSSE : ... la oti pai ta ù
M. Jacquj pROTJ .fiTr ... Faaea, eiaha ôe e parau i to ù parau
M. Gaston FLOSSE : ... Teie faahou to ù hoa ua hoî mai. I moè na, a pae
matahiti te moèraa e a tahi ra hoi faahou mai ai. Teie nei, ua tiai ihoa vau ter a
himene ta na : "e tu, e tu", ia mana", aita i tae i te hopeà, ua ôre ia mana....
M. Gaston FLOSSE : ... tei hia pai terà tutiiraa
M. Jacqui PF*"^ T rFT : ••• Peretiteni
M. Gaston FLQSSE : .... Haamanaô atu ra vau
M. Jacquj PR nT r T rFT : — Terâ aè ta ôe huru faatereraa
- Applaudissements -
M. Gaston FLOSSE : ... Na ù te parauparau, faatura pai ôutou , faatura atoà
mai pai ôutou ia ù
M. Jacquj PFQT.T,fiT : — Te parau ra vau i te Peretiteni
M. Gaston FLOSSE : ... Haamanaô atu ra vau i terâ manu, e aha te ioa o terà
manu e haere o na i roto i te ôfaaraa a te tahi manu e ôfaa ai ? E "coucou"
M. Jacquj PFOIJ.fîT : ••• O ôe, e puaatoro piàoào, e au te upoo maamaa
M. Hiro TEFAARERE : ... Na vai parau te autonomie, na ôe ? E ère na ôe
M. Jacqui PROLLfiT : ... Na ôe te reira
M. Gaston FLOSSE : ... Mauruuru i to tatou farereiraa i roto i teie àpooraa
no te fenua nei...
M. Jacqyj PROTJfjf : ... Te reira aè te rave àmui
M. Gaston FLOSSE : ... I mûri aè i to tà'tou maitiraa i to tatou Peretiteni âpï,
ia Justin ARAPARI o ta ù e haapoupou nei, to tatou iôa paatoà , te ôaôa nei tatou i te
huru o te aratairaa ta tatou àpooraa rahi o te fenua.
la ite maitai mai ôutou, a 31 matahiti au i roto i teie àpooraa rahi o te
fenua. Ua îte ôutou i te putuputuraa matamua maïtihia mai ai o vau te mero ru au
roa aè i roto ia ôutou , a tae hoî e...

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... Ua tiàturi hoî au te vai taureà noa nei te ruàu, no hea mai, ua faaite mai
te ture, aita hoê o te mea ruau aè, haere mai unei.
Atahiti ra i roto i terà rahiraa matahiti, aita au i te hoê faanahoraa mai
teie huru i teie mahana e atahi roa ra, oia hoî, te horoàraahia, noa atu terà mau
pariraa i nia ia tatou , i nia ihoa ra ia ù, taata faatereraa faatiti terà , aita o n a
horoà i te parau na te huiraatira. Eaha ta tatou îte i teie mahana ? 9 hora, mai teie
mai a poîpoi tae noa roa mai i teie pô to te Tavini Huiraatira ...
M. Jacqui DROLLET : ... Aita i mau ia ôutou i te tâpeà
LE PRESIDENT : ... Mea mau
M. Gaston FLOSSE : ... Atahi roa ra
- Applaudissements -
M. Jacqui DROI LFT : ...E ère mâtou te conseiller "yes man, yes sir"
M. Gaston FLOSSE : ... Mauruuru Peretiteni i to ôe aratairaa i ta tatou
parauparauraa mai te reira te huru. Noa atu to tatou taeaè Oscar TEMARU ôfati rii
raa i te ture, no te mea ua hinaaro o na e ta na aè te ture puai roa aè, i nia i te
faaotiraa o te àpooraa rahi, no te mea, ua faaoti tatou i roto i te àpooraa rahi, te
àpaparaa no te parauparauraa i roto i te àpooraa rahi, haamata mai ihoa Monil, e
toru ia hora i te parauparauraa, pure atu ra hoï to tatou Orometua, mauruuru. Tei
hia atura hoï to tatou Orometua ? Mauruuru no te pureraa i teie poipoi, terâ ra, te
tiàturi nei au, no te ôpani i ta tatou parauparauraa, e taui pana te Orometua.
Horoahia te parau i roto i te taatoà raa, e ua hinaaro Oscar TEMARU e ôfati i
te ture o tei faaotihia e te àpooraa rahi o te fenua. Ua faataahia o na paha te
numera maha, aore ra te numera pae, aita ra...
ture
M. Oscar TEMARU : ... Gaston, faaea i te haavare, ôutou te hinaaro ôfati i te
M. Gaston FLOSSE : ... O na ihoa te hopeà ta tà'tou ite . Te îte noa ra tatou i te
huru no te hohoa o te Tavini Huiraatira. Taa ê noa atu ai te mau ture o tei
faanahohia e tatou i roto i te àpooraa rahi o te fenua no te faatere i ta tatou
àpooraa rahi, faaoti noa atu ai te pae rahi i ta na faaotiraa, terâ te faanahoraa,
aita o na e faatura i te reira, faatupu ihoa o na i ta na faanahoraa e faatupu ihoa o
na i ta na ture.
No reira, te Ite noa ra tatou i te huru o te faanahoraa mai ta tatou e îte
mai ra. Te îte noa atoà ra tatou , i roto i te rahiraa o te mau manaô o te tià mai, e, o
ta tatou e haamauruuru nei, te haere maramarama ra vau i te tahi tuhaa no te àai
o to tatou fenua, ua haere roa i terà matahiti tauatini e hitu hanere, aita e mau
faahou mai ia ù, tauatini e ono hanere paha. E te tatararaahia mai e James SALMON
mea maramarama maitaî, terâ noa te vahi aita vau i mauruuru roa, no nia i to ù
fenua Maareva, aita i faarahi i te parau i reira. Eaha paî ia i na reira ai ?
Terà ra, ua îte noa tatou i roto i te taatoàraa atoà o te mau parau, eaha ta
tatou ite i teie mahana ? To tatou haamaauraahia e te Tavini Huiraatira, to ôe te
nunaa i te haamaauraahia e te Tavini Huiraatira...
- Applaudissements -
...Ua îte anei tatou i te hoê tatararaa no te hoê tâpura ôhipa pâpii ? Aita
hoê aè. Oia, parau mau, Alexandre LEONTIEFF, ua tatara mai i te hoê tâpura ôhipa .
Faatata vau aita e parauparau i teie pô, ua tiàturi vau, terâ ta na parau, ta tatou
ihoa hoî ia tâpura ôhipa , eaha paî ia na ù e haere mai faahou e parauparau.

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Eaha ta tatou parau e parau noa na i na matahiti haere mai ra ? Faahotu i
te fenua. Tià mai râtou , faahapa. Aita e tano terà' , mea hape ta ôe, te ruàu haere i
rapae, aita ôe nehenehe faatere i te fenua. Te tiàraa mai i teie poipoi, tô maitaî to ù
taria no te faaroo i te mau parau. Eaha teie faatereraa âpï, to te Tavini Huiraatira
no te mea, ia ïte mai ôutou , e taote o Alexandre LEONTDEFF, "docteur en..", eaha
terâ mea, "diplôme" ? Ua môehia, aita e peàpeà. E taote ra o na, e taote o na no te
pae o te faahoturaa paha i te fenua (docteur en économie), to ù ia faatô-maitaï-raa
i to ù taria, horoi te tahi taria, eiaha pai ia mapiha atu na io mai, horoi maitai.
Eaha te mau parau ? Terâ ihoa parau ta tatou i parau : faahotu i te fenua, te reira
ihoa, ia parau tà'tou i te ratere, te reira ihoa, ia parau tatou i te poe, te reira atoà
ihoa, te taiàraa, te ravaairaa, te reira atoà , e ia parau tatou i te vanira, ta na atoà .
E hoa ma, tei hea te vahi taa ê i te poritita arataihia e te pae rahi i teie
mahana, tei hea te vahi taa ê ? Hoê noa vahi taa ê, maoti ra, ia parau atu faataa ê,
haere i te tiàmâraa. Tiàmâraa, aha atu ai ? Aita ôutou i parau ? Ua parau o
TOKORAGI tei pihaî iho tatou i te àpoo, mai te mea e pee ia ôutou , e. Mai te mea e
pee ia ôutou , e topa tatou i roto i terà àpoo, e ia topa io, Désiré, aita nehenehe
faahou e hoi mai. Ahani e nehenehe hoî mai, e hoa, ua parau vau ia ôe : tamata n a
io. Oe anaè iho ra, eiaha matou . Ahani haere io, aita e roaa ia hoî mai, e fifi tatou ,
e àti tà'tou .
No reira, i roto i te mau tatararaa, o vai i roto ia ôutou o te parau mai ai : e
roaa ia tatou , te vai nei teie faufaa, eiaha terà e parau noa hia ra e : faufaa teie i
raro aè i to tatou àvae. Te hia ? A hio mai na, aita vau e Ue ra te faufaa i raro aè i
to ù àvae, aita te reira mea o te parau noa. No te tarià nei, aita ia navenave tià ore i
faaroohia i teie mahana, terâ ra, no te haapàpiiraa, tei hea te haapapiiraa no te
àufauraa i te mau haamauàraa, no te faatupuraa i te mau ôhipa i roto i to tatou
fenua, aita hoê aè.
Hoê anaè iho ta James SALMON tumu parau i parau mai, oi hol te parau ra o
na e : a hiô na i te litera mori àrahu, na tatou e àufau pauroa terâ , parau mau roa
terâ . Te àufau ra o Farani terâ ? Aita o Farani e àufau ra. Parau mau roa atoà . Piti
àhuru tara te litera mori, parau a tatou ia Farani ia àufau atoà o na te tahi toata i
nia i te piti àhuru tara ? Parau mau roa.
I nia i te haapiiraa, aita o na e faahitira i te parau no nia i te haapiiraa i ta
tatou mau tamarii. Ua îte outu terâ mau parau, e ère anei ? E hia moni e pau i te
matahiti ? Terà parau e parauhia ra e Patrick LEBOUCHER o tei faafaufaa i te
parau, o tei horoà ra i te Ite i roto i ta tatou mau tamarii, e parau mau te reira, n o
te mea, ta tatou mau tamarii, te reira te mea e poihere maitaïhia e tatou , imihia
tatou i te raveà ia maitai râtou , ia maramarama maitaî râtou , ia roaa te Ue ia
râtou e ia hau aè to râtou ite i to tatou , ia roaa ia râtou te hoê ôhipa maitai roa
aè i te ôhipa o tei roaa ia tà'tou . Te reira to tatou hiaairaa i roto i te mau metua, e
ère anei ?
Ua ite ôutou e hia moni e pau nei i te matahiti hoê i te parau i te
haapiiraa i ta tatou mau tamarii ? 35 miria. Eiaha ôutou e parau mai aita ôutou e
Ue , ua ite ôe e Oscar. No hea mai terâ 35 miria ? 31 miria (31 milliards) na Farani,
ta tatou 4 milliards, terâ 31 miria e àufau i te moni a te taatoàraa o te mau
Orometua, e haapii tamarii, eiaha tatou anae, ta te hau, ta te mau faaroo atoà ,
Poretetani, katorika, te tahi atoà mau faaroo, na teie hau faràni e àufau. Te
paturaa terà mau fare haapiiraa tuarua, na te hau farani e àufau, terâ aè fare
haapiiraa teitei (université) ta tatou o ta tatou e haamauruuru maitaî mai ia
CHIRAC, no te mea, maoti teie "université", i tae ai ta tatou mau tamarii mâôhi, e
nehenehe ia ràtou ia tïtau i terâ parau tuîte , a hani aita, aita e roaa ia rave i
Farani, i teie mahana, ua noaa ia ràtou e 4 miria ta tatou , 31 miria ta terà' mau
taata ta te hau farani, terà hau e parauhia ra, e hau îno, taparahi, ôhipa èia, e aha
atu â ia te mau faaînoraa i nia i teie hau ?
Na vai e mono te 31 miria ? Aita iho aè hoê taata i parau mai. I hia e roa ai
te 31 miria ? Aita hoê aè, mamu noa i nia i te reira vahi. I nia ra i te mori àrahu.

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oia ia. Aita ihoa e roaa i te pahono, i hia e roaa ai te pahono ? I te hau àmui ? Ua
topatari, i Marite ? Aita o Marite e hinaaro e àufau i te Tâpone, i hea atu. Eiaha e
tiàturi.
No reira, e piti anaè raveà. Atahi, to tatou ia faatupuraa i te tute no te amo i
terà utuà, ua ineine ôutou no te reira ? Aore ra, te ôpaniraa i te mau fare
haapiiraa, e faarii te mau metua i te reira ? Aita vau e tiàturi.
No reira, ua parau vau i araùaè ra na roto i te reo popaa, ahani ôutou, a
faaite ra anei i te tiàraa mau i te nunaa, e faatura vau ia ôutou , e àro ihoa ia vau i
te "indépendance", no te mea ua ite au ia faataa ê tatou ia Farani, to tatou te reira
pohe maitairaa. Mai te mea ra, na roto i terà poritita haavare o ta ôutou e haavare
nei i te nunaa, na roto i terà poritita haamaauraa o ta ôutou e haamaau nei ite
nunaa, e tià vau, e patoî au, o matou paatoà o tei tiàraa e te patoiraa i te reira.
Parau aéra tatou , faaroo tatou i arauaè ra i te parau o te reo, mea
faatiàtiàhia, e James SALMON e o vai atu ra, tae noatu ia Oscar TEMARU ihoa ra, te
parau o to tatou reo, te reo mâôhi, tei hea to tatou reo ? Haereraa vau i te Tuamotu,
parauhia mai ia ù "bonjour", to ù ia ririraa. No te aha aita i haapiihia i te parau
mai ia orana ? Manaô maitaï roa. Oia ihoa, te reira ihoa to tatou hiroa tumu mau, to
tatou reo, e ère anei ?
A ani na ia Oscar ? I te fare, eaha te reo ta na e parau i ta na tamarii ? I te
poïpoî, eaha ta na e parau i ta na mau tamarii, ia orana aore ra "bonjour" ? E ia
haere te mau tamarii ia taôto, eaha ta na e parau i ta na mau tamarii ? "Viens dire
bonsoir à papa, viens dire bonsoir à maman". E ère anei ? A parau tahiti pai ia.
A hiô na, i mua tatou , mâôhi, te reo mâôhi, e i te fare ? I roto i teie mau
taata pauroa, te parau nei te parau no te reo, e, ia faaea tatou ia haapii to tatou
reo, i roto noa tatou i to tatou reo, terâ te haapoiriraa mau. A ani na i roto ia ratou
: o vai te haere i Farani e tii ai i te ite , e haere i roto i te mau haapiiraa i Farani n o
te titau i te mau tuite a te hau farani ? Haere atura hoi to ù hoa James SALMON, era
ua horo. "Ingénieur" James SALMON. No hea terà parau "ingénieur" ta na ? No
unei anei, o te haapiiraa mairie, o te haapiiraa no Paofai, no hea ? No Farani. Ua
haere ia o na i Farani e tii i terâ mau parau tuîte . Patrick LEBOUCHER atoà , u a
haere o na i Farani, ua roaa ta na mau parau tuïte , no Farani mai. la Hiro atoà ,
Jacqui DROLLET atoà , e ia Alexandre LEONTIEFF atoà , mau parau tuïte ia no Farani,
pêne aè pana ?...
M. Jacquj DftOT.T.Kr : ... A tuu mai pai ta ôe mau tapura ôhipa
M. Gaston FLÔSSE : ... No hea mai terâ mau parau tuîte ?
M. Jacqui PFQLÏ.RT : ••• Peretiteni, te reira aè te tapura ôhipa ?
M. Gaston FLOSSE : ... No hea mai terâ mau parau tuïte ? No Farani mai.
Haapoiri mai ia tatou , e parau mai ia tatou : ta ôutou mau tamarii, haapii i te parau
màôhi e a parau noa i te parau mâôhi, ta matou ra, na râtou ia haapii i te reo
farani.
Mauruuru.
- Applaudissements -
Te parau no te faahoturaa, na te hau farani e haafifi nei ia tatou i te
faahoturaa i to tatou fenua, a tae hoi e. Te hinaaro ra terà toiete patu i te hoê
hotera Rivenac, o vai te haere e haafifi i te faahoturaa i reira ? E 500 taata rave
ôhipa e fanao i te tapu faraoa io, Na vai e haere e faahotu i te faahoturaa, na te
hau farani, aore ra na te hau màôhi ?

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Faaïte paî i te parau mau. Hoê huru atoà mai Mataiva, te reira atoà te hoê
imiraa na te fenua nei, e ua tià roa ia ù ia tuatapapa, ia feruri àmui tatou i te
parau. la parau tatou i te parau no te faahoturaa i to tatou fenua, terâ te hoê
raveà no te faahoturaa i to tatou fenua e te vai atu ra.
No reira, eiaha paha tatou e pari noa i te hau farâni, na te hau farâni te
mea, na te hau farà'ni te mea.
Te parau noa atoà ra ôe, a Mo na : e hia hanere matahiti to te hau farâni
faatereraa ia tatou , tei hea tatou i teie mahana. Penei aè paha, te ui ra vau ia ôe : e
hia matahiti to ôe faatereraa i te ôire no Faaa, tei hea Faaa o i teie mahana ? Mea
aroha te oraraa i roto i te ôire no Faaa, te mau rahiraa ùtuafare, aita to ràtou e
nohoraa. Te ïmi anei ra ôe te tahi raveà no te tauturu i terâ mau huiraatira i roto i
te hepohepo e te àti ? Ua tii mai râtou ia ù e ua haere mai râtou e haamataïtaï ia ù,
terâ huiraatira e ora ra i te pae tahua tauraa manureva ra, i roto i teie mau fare.
Mea aroha, e ère te fare no te taata, àpaàpa punu noa, aita hoê aè tamaru, aita hoê
aè, oraraa no te ànimara, ua vai noa râtou
M. Oscar TEMARU : ... Na ôe terà poritita, na ôe terâ faanahoraa
M. Gaston FLOSSE : ... i roto terâ i te mau ùtuafare, mai te reira huru, u a
haere au, ua farerei au ia râtou , e ua farereihia te faatere no te Ekalesia katorika e
hoo mai i te haapaôraa katorika terâ i tera tuhaa fenua i reira, e hoo te hau i terâ
fenua hoê âfata tai e piti tano te faatiâ faahouraa i to râtou oraraa, no te haamaitaï
i to râtou oraraa. Eiaha paï e pari noa ia Farâni ! A hiô atoà na ia ôe, e a pari noa
atoà na ia ôe, terâ e hoê hohoâ pàpti.
MB
M. Oscar TEMARU : E farerei taua i roto i te radio teata taua e parau, taua e
mata, e mata haehaa. To ôe terâ huru, no reira vau e hinaaro, e na mûri ôe i te
paraparau, e ère ?
M. Gaston FLQSSE : A tial pai e ia oti vau i te paraparau....
M. Oscar TEMARU : Haere na taua i roto i te radio teata ! Paraparau ôe,
paraparau atu vau
M. Gaston FLOSSE : Ua faatura vau ia ôe, ua vaiho vau ia ôe ia paraparau, e
faatura mai ôe ia ù, faatura mai ôe ia ù.
Ta ôe tâpura faufaa no te oire no Faa'a, e toru miriare, e ère anei ? Hou atu
paha. No hea mai te reira moni i ta ôe ? A tahi, no roto i te âfata o te hau fenua. Na
teie ruàu i târima, ua roaa ta ôe moni. Ore anaè aita i horoâ
- brouhaha dans la salle -
M. Oscar TEMARU : Mai te peue, te haamaau ra ôe ia ôe, aita e fifi, mai te peu
e maauraa mau, te aroha ra vau ia ôe !
M. Gaston FLOSSE : Tetahi âfaraa, fatata e piti miriare e na te hau farâni
e horoà ra i te moni i roto i te ôire no Faa'a ! E hoa ma era !
M. Oscar TEMARU : No reira te Tiripuna i faatura ai ia ôutou ! E àufau na te
ôire no Faa'a e hoê miriare e hitu hanere mirioni, e ère ? Terâ te parau mau, terà
te parau tià ! Eiaha ôe e haamaau ia ôe !
M. Gaston FLOSSE : Ta ù ra e parau ra ia ôe e to ù taeaè, a tire na i te taïri
noa i nia i te farâni, no te mea, maoti atoa te farâni i maitai ai tatou e te vai atoà r a
e tetahi pae i roto io ôutou. E Hiro, mauruuru no to ôe mau manaô, e ère ? la parau
ôe : "e, ta ôutou moni âvaè, ta ôutou "retraite" a te mau "conseillers", a faaôre, a

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tapu !" E ta ôe ? Aita ia 6e i parau ! Aita ôe i pàhono mai ! Ta 6e, na te hau farani e
àufau ra i ta ôe "retraite" ! Faahoî atoà mai i te reira faanahoraa a te hau farani
- brouhaha dans la salle -
M. Gaston FLOSSE : ....no te parau pai a Hiro, aita vau e faahapa atu, aita vau
e faahaamanao atu ia ôe.
M. Hiro TEFAARERE : Aita vau e faahapa ra ia ôe...
M. Gaston FLOSSE : Oia, e faahapara ôe, te faahapara ôe i ta ù faatereraa, te
huru o te faanahoraa o to tatou fenua.
M. Hiro TEFAARERE : Tauatini e piti hanere taata o tei mate !
M. Gaston FLOSSE : E hoa era e Hiro, te vare noa ra ia ôe i te reira mau àamu
? Ua parau atu vau e âfai i te reira mau taata mai te mea, ua paapaahia ràtou i terà
poura àtomi i ta ôe parau.
M. Hiro TEFAARERE : Ua mate, ua mate !
M. Gaston FLOSSE : Aita hoê aè i haere mai, aita ôe i haere mai e farerei ! No
reira, ua fanaô ôe, ua ôteôte noa ôe i te titi o Farani, e hoa era e Hiro ! E hia matahiti
? E hia matahiti to ôe ôte noa raa i terâ titi, e aita roa atu ôe e rave i te ohipa na te
hau farani ? Eiaha e na reira i te parauraa paî i tera parau popaa : "II ne faut pas
cracher dans la soupe". Terà to tà'tou fifi rii i teie mahana ! Parau noa na i te parau
o te tiàmâraa, te reira ra, teinei te reira, eiaha ra e faaino ia Farani, no te mea, tapu
pourua
M. Oscar TEMARU : Ta ôe pai P.S.G., na vai i feruri ? Na teie Tavini i mua ia
ôe ! Ta ôe P.S.G., na teie Tavini i feruri !....
M. Gaston FLOSSE : Eiaha ôe e ïnoïno mai, ua tâpaô vau, no te mea, terâ
parau o ta ôe e parau ra no terâ marna ruau no Hakamaii, e ère no Hakamaii, n o
Raivavae. No te mea, oia, tei reira vau i terâ paraparauraa i ta ôe tei Raivavae. No te
mea, hoê â to maua pahi e na nia maua i te Tuhaa V i te haereraa e to ù taeaè iti, o
maua ihoa, e àfaro ihoa mai terâ. A, i mua ia i te taata, aita o na i hiô mai ia ù, maua
anaè, mea àfaro roa maua. Ua ravaî paha o te poritita mai te reira ! E, haere atura
vau e na mâtou i te paraparauraa i te reira hora hoê i te avatea, mau maitai ia ù.
M. Oscar TEMARU : Aita taata o ta ôe paraparauraa, e ère ?
M. Gaston FLOSSE : Aita ua moè ia'u i te reira parau. Ta mâtou paraparauraa
haere atura i nia i te àhuru ma hoê, faaea noa atura i reira, tupu atura i tan a
paraparauraa e te riro atu, e te fatiatiara ona i te tiàmâraa : "E te tiàmâraa, na tatou
e faatere i to tatou fenua, aita e farani faahou, e teie mau mea..." E ua hiô noa mai
teie huiraatira, e te hoperaa i to ràtou mau manaô, faahoihia i roto i te huiraatira.
Tià mai nei hoê marna ruau, tei reira vau, faaroo roa ra to ù tarià. Te tià mai nei teie
marna ruàu ma te parau mai e : "Aia, e Tavana Faa'a, te reira faanahoraa, aita e tano
faahou ! Ua ïte ôe ia ù, toù vai tamariiraa, ia hinaaro ôe e haere i te mea, e haere
mâtou i roto i te uru purau ; e te rauère purau, te mea ia mea mai. I teie mahana, e
haere roa i terâ mea, mea taumi noa te pitopito, tahe te pape, aita e hauaraa, mea
maitaï, mea ma pourua ! Aita vau e hoî faahou i nia i terâ mea e haere noa i roto i te
uru purau !". No Raivavae terâ parau, tei reira vau i terà mahana, e ère no
Hakamaii. I to Hakamaii, ua ora ràtou, mea ôaôa ratou, ia îte mai ôutou.
No reira, e hoa hère ma, te hinaaro nei au e faaîte ia ôutou, ôutou e hoa
hère ma e mataïtaî mai nei, te tapura ôhipa o ta ù e vauvau i mua i te Apooraa Rahi
o te fenua, e tapura ôhipa papii teie, e o tei faatupu i te haapapiïraa i to tatou tiàraa.

528/96
Tatou e haere mai nei na roto i te hepohepo, na roto i te fifi, te pae o te tereraa
faufaa, i teie mahana, te àfarora tatou i teie mahana. E hau atu i to tatou itoitoraa i
te mea e, te manuia nei i ta tatou parau no te faahoturaa i to tatou fenua. Te reira te
poritita âpï i teie mahana i roto i to tatou fenua. Teie tau, o te parauhia, te tau i
mûri ae i te "CEP", tatou, te parau nei tatou, te tau teie no te faahoturaa i to tatou
fenua, e ia tiàturi mai ia matou i nia i to matou itoito no te pae rahi i roto i na pu pu
too toru : te Ai'a Api, Te Avei'a Mau e te Tahôeraa Huiraatira, i te àmuiraa i te ôhipa
no te faatà faahou à i to tatou fenua.
Mauruuru i to tatou àmuiraa, ia tiai mai i te Fatu ia ôutou e ia ora na i te
aroha o te Atua.
- Applaudissements -
LE PRESIDENT : Nos candidats ayant exposé chacun leur programme, nous
allons à présent procéder aux opérations de vote. Mais avant tout, je demande au
Secrétaire Général de nous donner lecture de l'article 29 du Règlement Intérieur,
ainsi que des Articles 10 et 51-AHnéa 4 du Statut.
M. Vetea BAMBRIDGE : Monsieur le Président, l'article 29 du
Règlement Intérieur stipule :
"Pour procéder au scrutin secret, chaque conseiller reçoit un bulletin dont la forme a
été préalablement arrêtée par l'Assemblée de la Polynésie française, et le dépose dans l'urne
qui lui est présentée. Lorsque tous les conseillers présents ont voté, le Président et les
Secrétaires procèdent au dépouillement du scrutin. Ils s'assurent que le nombre des bulletins
est égal à celui des votants. En cas de différence entre le nombre des votants et celui des
bulletins, les bulletins sont détruits avant le dépouillement et il est procédé à un nouveau
vote.
Le Président lit ostensiblement et à haute voix les bulletins l'un après l'autre tandis
que les Secrétaires inscrivent chacun isolément les votes tels qu'ils sont lus. Le résultat est
ensuite proclamé par le Président. Les bulletins sont alors immédiatement détruits. Un
bulletin équivoque, s'il est susceptible de modifier, le résultat du scrutin donne lieu à un
nouveau vote. "
Toutefois, Monsieur le Président, je vous donne lecture de l'Article 51-
Alinéa 4 du Statut, à savoir :
"Le vote par procuration est autorisé dans la limite d'une procuration par conseiller
territorial. Il est interdit pour l'élection du Président du Gouvernement de la Polynésie
française, du Président et du Bureau de l'Assemblée de la Polynésie française et pour le vote
d'une motion de censure. "
Je vous donne à présent, Monsieur le Président, lecture de l'Article 10
du Statut, à savoir :
"Le Président de l'Assemblée de la Polynésie française proclame les résultats de
l'élection du Président du Gouvernement de la Polynésie française et les transmets
immédiatement au Haut-Commissaire".
Voilà, Monsieur le Président.
LE PRESIDENT : Nous procédons donc aux opérations de vote.
Le scrutin est ouvert :
MM. ARAPARI Justin a voté
BESSERT Eugène a voté
Mmes BONNO Angélina a voté
BOPPDUPONT Tamara a voté

MM. BUILLARD
DROLLET
EBB
EBB
FLOHR
FLOSSE
FOSTER
FREBAULT
FRITCH
GRAFFE
HART
HOWELL
KIMITETE
KOHUMOETINI
LAOMAO
LEBOUCHER
LEONTIEFF
LEONTTEFF
MARAEURA
MONPAS
PUCHON
RIVETA
ROIHAU
SALMON
SANQUER
TAERO
TANSEAU
TEFAARERE
TEMARU
TEPA
TETUANUI
TOKORAGI
TONGSANG
Ton
TUAHU
VERNAUDON
VIRIAMU
Le scrutin est clos.
Nous passons au dépouillement.
529/96
Michel
Jacqui
Benjamin
Tinomana
Henri
Gaston,
Tefakahina, Temarui
Jean-Alain
Edouard
Jacquie
Georges
Patrick
Lucien
René
Hon Sha
Patrick
Alexandre
Boris
Teina
John
Georges
Frédéric
André
James, Narii
Nicolas
Lucette
Robert
Hiro
Oscar
Taratiera
Monil
Désiré, Tagaroa
Gaston
Charles
Ismaël
Emile
Wilfrid
41 conseillers composant l'Assemblée de la Polynésie française
41 conseillers présents
41 bulletins trouvés dans l'urne
OBTIENNENT :
Oscar TEMARU
Gaston FLOSSE
Bulletins blancs
11 voix
28 voix
02
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
a voté
En conséquence. Monsieur Gaston FLOSSE est proclamé élu Président du
Gouvernement de la Polynésie française.
- Applaudissements -
LE PRESIDENT : Monsieur le Président, je vous invite donc à prendre votre
place sur le banc du Gouvernement.
oOo

530/96
FELICITATION DE Monsieur Justin ARAPARI. PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE DE LA
POLYNESIE FRANÇAISE. ADRESSEES A Monsieur Gaston FLOSSE. NOirVF.LLF.MENT ELU
PRESIDENT DU GOUVERNEMENT DE LA POLYNESIE FRANÇAISE -
LE PRESIDENT prend la parole en ces termes :
Monsieur le Président,
Monsieur le représentant du Haut-Commissaire,
Monsieur le Président du Conseil Economique, Social et Culturel,
Mesdames, Messieurs les Conseillers,
Mesdames, Messieurs,
Ainsi donc, pour une nouvelle mandature, le peuple polynésien, à travers
la majorité de ses élus, vient de choisir le premier Président du premier
Gouvernement de l'après-CEP, le premier Président à exercer les nouvelles
compétences de notre statut d'Autonomie, déjà officiellement en vigueur.
Monsieur le Président Gaston FLOSSE, permettez-moi, au nom de cette
Assemblée, symbole de la vivacité de notre démocratie, de vous féliciter pour votre
élection à la Présidence du Gouvernement de la Polynésie française.
En mon nom personnel, je tiens également à vous transmettre les plus
vives et chaleureuses félicitations qui soient. Le choix de votre personne n e
surprend aucun Polynésien. Vos 30 années de vie publique, d'actions consacrées à
servir l'intérêt de notre pays, se portent spontanément garantes de la richesse de
votre expérience de gestionnaire, de l'importance de vos qualités d'homme d'Etat.
Car vous êtes, Monsieur le Président, le seul Polynésien à la carrure indiscutable
d'homme d'Etat.
Vous nous l'avez amplement montré et démontré, notamment en tant que
Secrétaire d'Etat chargé du Pacifique Sud de 1986 à 1988, mais surtout lors de la
précédente mandature en redressant l'économie et les finances de notre pays de
1991 jusqu'à ce jour d'aujourd'hui.
Vous l'avez fait dans la pire des tourmentes qui soient, l'hostilité et les
embûches brandies par de nombreux pays dans le monde, dans le Pacifique Sud, et
même au sein de notre population abusée par certains sous le prétexte de reprise
des essais nucléaires.
Nous vivons aujourd'hui des heures plus paisibles, la page des
expérimentations nucléaires est tournée... Mais vous l'avez dit, cela ne signifie pas
que l'avenir soit facile pour autant.
En vous choisissant Monsieur le Président Gaston FLOSSE pour conduire
notre pays dans l'après-CEP, notre Assemblée ne fait que dire tout haut ce que le
peuple polynésien, dans sa très grande majorité, pense tout bas.
Vous êtes l'homme qu'il nous faut pour affronter les grandes et profondes
mutations qui nous attendent. On dit souvent que personne n'est irremplaçable...
C'est vrai dans l'absolu... Mais dans notre réalité polynésienne d'aujourd'hui,
permettez-moi de braver ce dicton, vous êtes, dans l'immédiat, le seul capable de
permettre à notre pays d'affronter les difficultés qui l'attendent.
Notre Assemblée, représentant la majorité du peuple polynésien, a fait le
choix qui s'imposait.
Encore une fois, Monsieur le Président, nos félicitations les plus
chaleureuses.
- Applaudissements -

531/96
ALLOCUTION PRONONCEE PA'R Monsieur Gaston FLOSSR PRESIDENT HT T
GOUVERNEMENT DELA POLYNESIE FRANÇAISE -
M, Gaston FLOSSE. à son tour prononce l'allocution suivante :
Monsieur le Président de l'Assemblée de Polynésie française,
Monsieur le Président du Conseil Economique, Social et Culturel,
Monsieur le Président de la Commission Permanente,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Chers Collègues,
C'est en toute simplicité que je veux vous remercier pour la confiance que
vous me renouvelez. Je veux avant tout remercier nos partenaires, Monsieur Emile
VERNAUDON avec le Ai'a Api, Monsieur Tinomana EBB avec le Te Avei'a Mau, et très
chaleureusement remercier mes amis, mes compagnons, mes anciens et les plus
jeunes également du Tahoeraa Huiraatira. Je remercie également ceux qui n'ont
pas participé au vote ou bien qui n'ont pas voté pour ma candidature et je félicite
Monsieur Oscar TEMARU pour son score.
Ce que je voulais vous dire d'abord, c'est que les points les plus importants
que j'ai développés dans mon programme, j'entends bien les mener jusqu'au terme
de ce mandat et de réaliser ces engagements-là dans les trois domaines que je
considère comme cruciaux. C'est d'abord l'emploi et l'emploi, en particulier, pour
les jeunes, le problème du logement avec, comme corolaire, celui de la famille et
enfin le problème de la jeunesse. Comme je l'ai • dit dans mon allocution, j'ai
l'intention de créer un grand ministère de la jeunesse et de l'insertion sociale des
jeunes dans notre société. J'entends y mettre les moyens humains qui sont déjà e n
cours et les moyens financiers indispensables pour réaliser ce programme. Je
compte sur vous pour qu'ensemble nous puissions le réaliser.
Je voudrais dire également à l'opposition que celle-ci est indispensable
dans un pays démocratique et je dois, en votre nom à tous et en notre nom à tous,
féliciter le Président de l'Assemblée pour la manière dont il a conduit ces élections
d'aujourd'hui. Comme je le disais tantôt en langue tahitienne, c'est la première fois
en trente-et-un an de vie publique que je vois se dérouler une discussion aussi
ouverte et aussi libre que celle-là. Enfin, qu'il continue dans cette voie quoique sa
tâche ne sera pas facile, mais nous serons là pour l'aider à accomplir cette tâche.
Je disais donc à l'opposition qu'elle a sa place dans l'Assemblée, qu'elle a sa
place dans la discussion démocratique dans notre Assemblée et que ma porte est
ouverte pour discuter de tel ou tel sujet avec eux. J'ai l'intention d'ailleurs de les
consulter sur les trois sujets que je viens d'énoncer.
Je dis également au Maire de Faa'a que je renouvelle d'ailleurs la demande
d'aller visiter la commune de Faa'a officiellement et de voir avec lui, avec son
Conseil Municipal, les problèmes qui se posent à cette grande ville et avec les
moyens dont nous disposons, vous aider, aider cette population à sortir de la
situation qui est une situation difficile et que nous connaissons tous.
MA
Je veux vous dire que nous avons été élus, et le peuple polynésien n e
demande qu'une chose, c'est de voir tous les élus, majorité-opposition, travailler
pour le bien de notre pays.
Cette période qui vient, celle de l'après-CEP sera une période difficile, le
développement de nos ressources propres n'est pas une chose que l'on peut faire
en quelques jours, c'est une politique de longue haleine sur 5 ans, sur 10 ans que
nous devons mener. Mais j'y mets toute ma conviction, toute ma passion et tout
mon coeur, et nous réussirons.

532/96
Encore une fois, je vous remercie pour votre confiance.
- Applaudissements -
LE PRESIDENT : Nous poursuivons notre ordre du jour, et je demande au
Secrétaire Général de nous donner lecture de l'Article 11 de la loi statutaire.
M. Vetea BAMBRIDGE donne lecture de l'article 11 :
Article IL- Dans le délai maximum de cinq jours suivant son élection, le Président
du Gouvernement de la Polynésie française notifie au Haut-Commissaire et au Président de
l'Assemblée de la Polynésie Française l'arrêté par lequel il nomme un vice-président chargé
d'assurer son intérim en cas d'absence ou d'empêchement et les autres ministres avec
indiction pour chacun d'eux des fonctions dont ils sont chargés.
Cet arrêté est immédiatement porté à la connaissance des conseillers territoriaux par
le Président de l'Assemblée de la Polynésie Française. A défaut de notification de cet arrêté
dans le délai précité par le Président du gouvernement de la Polynésie Française, celui-ci est
considéré comme démissionnaire il est donné acte de cette démission dans les conditions
prévues à l'article 19.
La nomination du Vice-Président et des autres ministres prend effet dès la
notification de l'arrêté prévue à l'alinéa précédent.
Les attributions de chacun des membres du gouvernement de la Polynésie Française
sont définies par arrêté du Président transmis au Haut-Commissaire et au Président de ta
Polynésie Française,
M. Gaston FLOSSE : Monsieur le Président, simplement pour vous informer
que j'ai l'intention de rendre publique la composition de mon gouvernement dès
demain matin à 9 heures, et nous tiendrons ensuite le premier Conseil des
ministres de cette mandature. Et puisque vous avez l'intention de convoquer
l'Assemblée pour jeudi prochain, je présenterai le nouveau gouvernement à
l'Assemblée de la Polynésie Française.
oOo
LE PRESIDENT : Nous passons au dernier point de l'ordre du jour :
EXAMEN DE LA CORRESPONDANCE
LE PRESIDENT : Je demande au Secrétaire Général de donner lecture du
relevé de la correspondance.
RELEVE DE LA CORRESPONDANCE REÇUE A L'ASSEMBLEE DEPUIS LE 23 MAI 1996 ET
ARRETE LE 24 MAI 1996 -
Rapport n° 6/REL/96/APF3 du 24 mai 1996.
/ - AFFAIRES TRANSMISES POUR INFORMATION -
APF
248
23.05.
249
23.05.
96
96
REFERENCES OBJET
Correspondant
5 49/CM
23.05.96
Lettre du Conseil des ministres transmettant le
communiqué officiel du mercredi 15 mai 1996.
Arrêté portant octroi d'une licence d'armateur à la Société
"Service Transport Raromatai" pour l'exploitation du

250
23.05.
251
23.05.
96
96
323/96
23.05.96
533/96
navire à passagers "Tamarii Tahaa" sur la desserte
maritime régulière Raiatea.
Lettre de l'Office Territorial d'Action Culturelle
transmettant le procès-verbal de la réunion du Conseil
d'administration en date du 4 avril 1996.
Lettre de Monsieur le Conseiller Georges HART informant
que les membres du groupe "Tahoeraa Huiraatira" l'ont
désigné pour occuper les fonctions de Président du groupe.
M. Vetea BAMBRIDGE : Monsieur le Président, le relevé de la
correspondance est mis à la disposition des conseillers au Secrétariat Général.
oOo
CONVOCATIONS
FIXATION DE LA DATE DE LA PROCHAINE SEANCE DE L'ACTUELLE SESSION -
LE PRESIDENT : Je vous propose de convoquer l'Assemblée pour le jeudi
30 mai 1996 à 9 heures, avec notamment à l'ordre du jour :
- l'élection des commissions intérieures de l'Assemblée
- la désignation des représentants de l'Assemblée au sein des commissions
et organismes extérieurs.
Je consulte l'Assemblée sur cette proposition.
Etes-vous d'accord ?
mains levées et à l'unanimité.
LE PRESIDENT : J'informe les présidents de groupe que la Conférence des
présidents se tiendra le jeudi 30 mai 1996 à 8 heures 30, dans la salle de réunion de
la présidence.
Mesdames et Messieurs les conseillers, je vous remercie d'être venus, vous
avez été très courageux.
Plus personne ne demande la parole ?...
Pouvons-nous clore la séance ?...
La séance est close.
Il est 20 heures 31.
oOo
LE PRES EMBLEE DE LA POLYNESIE FRANÇAISE,
Justin ARftPARI.