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Journaux - Société des Sciences de la Creuse

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Le Numéro quotidien :ê' SEINE & SEINE-ET-OISE £ ?5 centimesys DEPARTEMENTS 20 cëM'rmW y<br />

52e flnnée Sê Série N° 355<br />

igj Vendredi 21 Décembre' 1 908<br />

Gaston CALMETTE<br />

Directeur- Gérant<br />

H. DE VILLEMESSANT<br />

Fondateur<br />

1 1<br />

RÉDACTION ADMINISTRATION<br />

26, rue Drouot, Paris (9« Arrt)<br />

-».».<br />

RÉDACTION ADMINISTRATION<br />

26, ru& Drouot, Paris (9° Arr')<br />

TÉLÉPHONE,Trois lignes 1p**u>,m 102.47 102.49<br />

ABONNEMENT,<br />

Trois mois Six mois, jj-^<br />

Seine et Selne-et-Oise 15 » 30 »<br />

60<br />

Départements 18 75 37 50 75 »<br />

Union postale 21 50 43 » 86 »<br />

On s abonne dans tous les Bureaux <strong>de</strong> Poste<br />

<strong>de</strong> France et d'Algérie.<br />

POUR LA PUBLICITÉ<br />

S'ADRESSER, 26, RUE DROUOT<br />

A L'HOTEL DU « FIGARO »<br />

ET POUR LES ANNONCES ET RÉCLAMES<br />

Chez MM. LAGRANGE,<br />

CERF & C"<br />

8, p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bourse.<br />

« Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant <strong><strong>de</strong>s</strong> sots, bravant les méchants, je me hâte<br />

<strong>de</strong> rire <strong>de</strong> tout. <strong>de</strong> peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.]<br />

'•<br />

s o m: :m: a. i h h<br />

CE NOTBfi<br />

ISuppléçient<br />

IiittépaiPe<br />

DE DEMAIN<br />

Hesry Bor<strong>de</strong>aux Une inconnue<br />

<strong>de</strong> Sainte-Beuve<br />

Pèlerinages<br />

romanesques<br />

Jacqtte VOKTADÉ..T7". Les pierres du chemin<br />

Mme Maurice Borel Conte <strong>de</strong> Noël<br />

Snob. Les petits métiers<br />

du grand mon<strong>de</strong><br />

L'A<strong>de</strong>lphiste<br />

Mme Iîiès Fortoul Là « Croix-Rouge» »<br />

dans /'« Ilia<strong>de</strong> »<br />

Jacques Langlois. Une grand'gar<strong>de</strong><br />

(Décembre<br />

1870)<br />

Rémi..».»,»,«.• Coquetterie française<br />

en Angleterre<br />

An<strong>de</strong>é Beaunier..»– A travers les Revues<br />

JEAN Gounouilhou. Une grève dans<br />

l'Ancienne Rome<br />

Hector Hogieh..i»«. Paris d'hier<br />

et d'aujourd'hui<br />

G. Labadie-Lagrave, Un général allemand<br />

chez<br />

Mouzaffer-ed-Dine<br />

Lectures étrangères<br />

Page jtfusicctfo<br />

ANDRÉ Gailhard. Noël inédii<br />

Journées<br />

coûteuses<br />

ta pyrami<strong>de</strong> politico-sociale n'est pas<br />

encore posée sur sa pointe, mais on<br />

peut dire sans crainte ni <strong>de</strong> démenti, ni<br />

d'exagération, qu'elle n'est plus assise<br />

sur sa base.<br />

La métho<strong>de</strong><br />

vertigineuse qui prési<strong>de</strong><br />

à l'examen du budget, le nombre, <strong>la</strong> con-<br />

tradiction confuse <strong><strong>de</strong>s</strong> amen<strong>de</strong>ments à<br />

<strong>la</strong> loi <strong>de</strong> finances l'interposition <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

numéros du texte qui ne permet que <strong>de</strong><br />

comprendre vaguement l'ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

discussion; <strong>la</strong> rumeur <strong>de</strong> frelons qui<br />

empêche <strong>de</strong> saisir les arguments <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

orateurs; l'introduction, en cours <strong>de</strong><br />

route, <strong>de</strong> dispositions qui contiennent<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> répercussions <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus extrême<br />

gravité, sont un <strong><strong>de</strong>s</strong> moindres symp-<br />

tômes <strong>de</strong> l'anarchie parlementaire ou <strong>de</strong><br />

'<strong>la</strong> désinvolture qui caractérisent l'é<strong>la</strong>-<br />

boration budgétaire à <strong>la</strong>quelle se consa-<br />

cre <strong>la</strong> Chambre <strong>de</strong>puis neuf heures du<br />

matin jusqu'à huit heures du soir.<br />

Cette hâte, d'apparence si méritoire,<br />

est due, disent les mauvaises <strong>la</strong>ngues,. à<br />

<strong>la</strong> crainte que le vote d'un douzième pro-<br />

visoire n'ajourne <strong>de</strong> quelques semaines<br />

l'encaissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle in<strong>de</strong>mnité<br />

parlementaire. Ah les séraphins<br />

La vieille autorité du prési<strong>de</strong>nt Brisson,<br />

quand elle n'est pas complice, est im-<br />

puissante à coordonner cet amas <strong>de</strong><br />

feuilles d'amen<strong>de</strong>ments qui débor<strong>de</strong>nt<br />

son bureau, et, quand le « starter » se<br />

nomme Rabier ou Cruppi, le noient.<br />

Dans cette assemblée <strong>de</strong> « touche-à-<br />

tout », rien n'est respecté, personne n'est<br />

écouté. C'est à peine si M. Ribot a pu,<br />

par le prestige <strong>de</strong> sa personne, par les<br />

souvenirs <strong>de</strong> son éminent passé, par<br />

l'aveug<strong>la</strong>nte<br />

c<strong>la</strong>rté <strong>de</strong> sa patriotique pa-<br />

role, c est à peine si M. Ribot a pu ob-<br />

tenir, <strong><strong>de</strong>s</strong> « primaires » professionnels du<br />

boucan, quelques minutes d'impatiente<br />

politesse pour jeter un cri d'angoisse<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>tiné au pays<br />

Aux préoccupations <strong>de</strong> haute compé-<br />

tence exprimées par le vieux chef répu-<br />

blicain, M. Cail<strong>la</strong>ux a riposté. le len<strong>de</strong>-<br />

main, sous une forme où s'alliaient dans<br />

une égale proportion le zèle du néophyte<br />

et <strong>la</strong> f<strong>la</strong>tterie envers <strong>la</strong> démagogie ten-<br />

due, dans un in<strong>la</strong>ssable rut <strong>de</strong> convoi-<br />

tises, vers les réalités promises par<br />

M. Viviani.<br />

On répond comme l'on peut, et il est<br />

vrai qu'il est ma<strong>la</strong>isé <strong>de</strong> répondre au<br />

discours <strong>de</strong> M. Ribot. Il est insuffisant<br />

<strong>de</strong> lui jeter. dans le dos l'injure d'être<br />

un conservateur. Mais oui, sans doute<br />

M. Ribot et ses amis sont <strong><strong>de</strong>s</strong> conserva-<br />

teurs, <strong><strong>de</strong>s</strong> conservateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Républi-<br />

que, dont M. Cail<strong>la</strong>ux est peut-être l'un<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>tructeurs, trop intelligent pour<br />

en être inconscient, assez ambitieux<br />

pour y être résigné.<br />

Lorsque <strong>la</strong> démocratie <strong>la</strong>borieuse se<br />

sent atteinte dans <strong>la</strong> source même <strong>de</strong> ses<br />

forces productrices, lorsqu'elle a l'intui-<br />

tion que précaire est son len<strong>de</strong>main, par<br />

un instinct <strong>de</strong> noyé à <strong>la</strong> dérive, elle étend<br />

<strong>la</strong>,main, et si sa main rencontre celle <strong>de</strong><br />

César, elle ne <strong>la</strong> retire pas. L'amour<br />

ainsi débute.<br />

#<br />

Ce fut un vrai régal et peu banal, car<br />

il fut fait <strong>de</strong> chiffres, que l'exposé par<br />

notre ami M. Beauregard <strong>de</strong> <strong>la</strong> question<br />

du rachat <strong>de</strong> l'Ouest.<br />

C'était le 7 décembre au matin, vers<br />

neuf heures, et en famille. On est en fa-<br />

mille quand l'auditoire se restreint à<br />

vingt-cinq personnes environ, y compris<br />

les huissiers. Ces précieux col<strong>la</strong>borateurs<br />

prennent un intérêt si vif à nos débats<br />

qu'il leur arrive, connaissant par leurs<br />

moindres nuances les idées <strong>de</strong> leurs tra-<br />

vées respectives, <strong>de</strong> pouvoir déposer<br />

dans l'urne sainte, comme en une four-<br />

rière, le bulletin qui a perdu son maître.<br />

L'auditoire ainsi réduit <strong>de</strong>vait forcé-<br />

ment être choisi. Il l'était, sans doute.<br />

Et-sauf que l'on n'était pas quarante,<br />

Beauregard put se croire sous<strong>la</strong> Coupole.<br />

Mais ce n'était-pas tout à-fô*b-ee<strong>la</strong>r<br />

Je me permets<br />

<strong>de</strong> p<strong>la</strong>isanter parce<br />

qu'il se mit à notre niveau dans un spi-<br />

rituel et cordial abandon, et que s'il<br />

nous donna un morceau d'éloquence, il<br />

<strong>la</strong> trouva, sans <strong>la</strong> chercher, dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté<br />

supérieure <strong>de</strong> son exposé et dans <strong>la</strong> force<br />

persuasive <strong>de</strong> ses chiffres, -les vrais.<br />

Il eut vite fait <strong>de</strong> déb<strong>la</strong>yer le terrain<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> objections tirées' <strong>de</strong> l'Allemagne et<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Belgique.<br />

La prospérité <strong><strong>de</strong>s</strong> chemins <strong>de</strong> fer alle-<br />

mands ? Mais le commerce français se<br />

chiffre par 8 milliards 600 millions, et le<br />

commerce allemand par 13 milliards 600<br />

millions en 1899; .par 9 et 15 milliards,<br />

respectivement, aujourd'hui<br />

Vous voulez favoriser le développe-<br />

ment <strong>de</strong> nos canaux français? Mais le<br />

chemin <strong>de</strong> fer <strong>de</strong> l'Etat en Belgique con-<br />

fisque tout au préjudice <strong><strong>de</strong>s</strong> canaux!<br />

M. Beauregard conclut péremptoire-<br />

ment cette partie <strong>de</strong> sa discussion « Si<br />

vous négligez <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> cette objec-<br />

tion, dit-il à M. le rapporteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Com-<br />

mission du budget, votre étu<strong>de</strong> n'a pas<br />

<strong>de</strong> valeur parce qu'elle est faite sans im-<br />

partialité.<br />

»<br />

Jl faut lire dans son texte cette argu-<br />

mentation pressante, qui n'est d'ailleurs<br />

pas pour troubler l'aspécialiste Mougeot.<br />

Le document a un sifflement <strong>de</strong> coup <strong>de</strong><br />

trique, d'une trique élégante. Tenez<br />

on a voulu, d'une comparaison entre les<br />

dépenses <strong>de</strong> 1901 et <strong>de</strong> 1905, conclure que<br />

les sa<strong>la</strong>ires du petit personnel avaient ét<br />

diminués <strong>de</strong> 303,000 francs.<br />

L'orateur à ce moment l'auditoire<br />

s'était é<strong>la</strong>rgi, l'orateur prend se^con-<br />

tradicteurs en f<strong>la</strong>grant délit d'inexacti-<br />

tu<strong>de</strong> sur une somme <strong>de</strong> plus d«!28 mil-<br />

lions, les diminutions ont porté sur les<br />

manœuvres par animaux et machines,<br />

sur l'éc<strong>la</strong>irage, sur le chauffage, sur les<br />

imprimés, etc. Mais les sa<strong>la</strong>ires consa-<br />

crés au petit personnel ont bénéficié<br />

d'une augmentation <strong>de</strong> 434,000 francs!<br />

Etnunc crudi)nini!El <strong>la</strong> régie désin-<br />

téressée que l'on accuse <strong>la</strong> Compagnie<br />

<strong>de</strong> l'Ouest <strong>de</strong> pratiquer, sous prétexte<br />

que les administrateurs et les action-<br />

naires, né <strong>de</strong>vant plus être là en 1948 ou<br />

en 1956 pour profiter <strong>de</strong> <strong>la</strong> prospérité,<br />

n'ont pas intérêt à <strong>la</strong> provoquer dès au-<br />

jourd'hui<br />

Ils mangent, semble-t-on dire, le blé<br />

en herbe. Et nous donc! remarque M.<br />

Beauregard; s'il est une régie désinté-<br />

ressée, n'est-ce pas celle que nous prati-<br />

quons tous les jours à <strong>la</strong> Chambre et au<br />

Sénat? Netravaillons-nous pas pour une<br />

œuvre <strong>de</strong> longue haleine ? Verrons-nous<br />

les fruits <strong><strong>de</strong>s</strong> germes que nous semons? 2<br />

Nous supprime-t-on pour ce<strong>la</strong>? Non, l'ar-<br />

gument n'est pas sérieux 1<br />

Quand M. Beauregard est <strong><strong>de</strong>s</strong>cendu<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> tribune, <strong>la</strong> cause, pour tout homme<br />

<strong>de</strong> bonne foi, était entendue.<br />

Si l'on ajoute à son intervention <strong>la</strong> dé-<br />

libération <strong>de</strong> soixante-seize députés, sur<br />

quatre-vingts, <strong>de</strong> <strong>la</strong> région hostiles au ra-<br />

chat si l'on a eu le p<strong>la</strong>isir d'écouter les<br />

distingués collègues qui ont à leur tour<br />

fait entendre d'éloquentes raisons; si<br />

l'on retient comme doués <strong>de</strong> valeur les<br />

vœux formels émis par les Chambres <strong>de</strong><br />

commerce et par les Conseils généraux,<br />

on doit affirmer que les considérations,<br />

exclusivement politiques, en opposition<br />

avec l'intérêt régional, sans profit au<br />

contraire pour les finances publiques,<br />

ont dicté le vote <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre. On veut<br />

par le fonctionnarisme acheter l'Ouest <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> France.<br />

Souhaitons que le Sénat, ce vieux ra-<br />

dical conservateur, occupé à grignoter <strong>la</strong><br />

mule du Pape, mette son vote, comme un<br />

factionnaire, <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Compagnie <strong>de</strong><br />

l'Ouest, ce fragment représentatif du fir-<br />

mament éteint, promis aux assoiffés <strong>de</strong><br />

« réalités »,<br />

Pru<strong>de</strong>ns,<br />

député.<br />

*>>r^ra pluies proba-<br />

bles ;)<br />

Du Neio York Herald<br />

A New- York Neige, pluie. Température :<br />

maxima, 6°; minima, o°. Vent du nord-ouest,<br />

fort. Baromètre en baisse.<br />

A Londres Temps couvert. Température<br />

maxima, 40 minima, 1°. Vent d'est faible. Ba-<br />

romètre, 77711111.<br />

A Berlin Temps nuageux. Température<br />

o°, à midi.<br />

:oc-<br />

A Travers Paris<br />

Le parti <strong><strong>de</strong>s</strong> remp<strong>la</strong>çants.<br />

11 y a, à <strong>la</strong> Chambre, un soi-disant,<br />

groupe « radical-socialiste H, dont <strong>la</strong> si-<br />

tuation est <strong><strong>de</strong>s</strong> plus curieuses et ne man-<br />

que pas d'un certain comique. Il est bien<br />

obligé <strong>de</strong> soutenir le ministère en séance,<br />

mais il passe son temps à le renverser<br />

dans les couloirs. M. Clemenceau a eu<br />

beau, dans <strong>la</strong> constitution <strong>de</strong> son cabinet,<br />

s'entourer <strong>de</strong> radicaux et même <strong>de</strong> so-<br />

cialistes, le groupe radical-socialiste n'est<br />

pas content. Ce ministère n'est pas selon<br />

son cœur. Il est, paraît-il, trop modéré, ce<br />

qui prouve bien qu'on est toujours le<br />

modéré ou le radical <strong>de</strong> quelqu'un.<br />

11 faut dire aussi qu'à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> ce<br />

groupe se trouve M. Camille Pellefan.Et<br />

ce<strong>la</strong> explique bien <strong><strong>de</strong>s</strong> choses. M. Pelletan<br />

[n'a été, en. effet, ministériel qu'une fois<br />

I<br />

dans sa vie: c'est <strong>la</strong> fois où il fut mi-<br />

nistre. Et encore, il. a fini par renverser<br />

le cabinet dont il<br />

partie. Il est<br />

moins dangereux <strong>de</strong>hors que ataon», 1,<br />

il. n'a pas eu, jusqu'ici, grand succès<br />

dans sa politique <strong>de</strong> surenchère. Hier<br />

soir encore, aux app<strong>la</strong>udissement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

majorité, M. Clemenceau lui a assez ver-.<br />

tement dit son fait, ainsi qu'à ces « pré-<br />

tendus amis » du cabinet qui n'atten<strong>de</strong>nt<br />

que le moment <strong>de</strong> le remp<strong>la</strong>cer.<br />

On a déjà eu hier, par le nom <strong><strong>de</strong>s</strong> dé-<br />

légués du groupe radical-socialiste, une<br />

idée <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon dont serait formée <strong>la</strong><br />

prochaine combinaison. 11 y aurait, là M.<br />

Pelletan, M. Buisson, M. Puech, M. Re-<br />

noult, M. Régnier, M. Boutïan<strong>de</strong>au. Il<br />

est certain que ce serait un grand mi-<br />

nistère.<br />

Est-ce une mesure utile? Peut-être.<br />

C'est à coup sûr une mesure affligeante.<br />

Les sonneries <strong>de</strong> <strong>la</strong> caserne sont suppri-<br />

mées. Le réveil et l'appel du soir seront<br />

encore « sonnés par un coup <strong>de</strong> <strong>la</strong>ngue<br />

allongé », mais les autres « sonneries <strong>de</strong><br />

détail » disparaissent complètement.<br />

Qui donc, ayant passé par le régiment,<br />

pourra lire cette nouvelle sans regret?<br />

Qu'il ait pris <strong>la</strong> vie militaire gaiement<br />

ouquïl ait subi,mé<strong>la</strong>ncolique,les années<br />

do service, quel Français ne gardait,<br />

parmi les jolis souvenirs <strong>de</strong> jeunesse,<br />

ces airs qui coupaient <strong>la</strong> journée <strong>de</strong> leurs<br />

rythmes allègres ? Quel cavalier ne se<br />

rappelle<br />

« Maréchal <strong><strong>de</strong>s</strong> logis, tu n'es<br />

pas dégourdi. »,et « Quand un fantassin<br />

monte en selle. on l'attache avec <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

ficelles. » ? Et <strong>la</strong> botte?- Et le pansage?<br />

Et qui peut oublier le fameux air <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

visite .« M'sieur le major. m'sieur l'ma-<br />

jor est arrivé.», et l'air <strong><strong>de</strong>s</strong> consignes:<br />

«Descendras-tu, mauvais soldat » ?.<br />

'Et le soir, dans le grand silence <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

caserne endormie, lente, solennelle et<br />

caressante aussi, résonnait « l'extinction<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> feux ».<br />

A <strong>la</strong> chambrée, sur l'air grave et p<strong>la</strong>in-<br />

tif, un loustic, en souff<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> <strong>la</strong>mpe po-<br />

sée sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nche à pain ou en assom-<br />

mant du poing sa bougie collée au mur,<br />

chantait, parmi les ronflements, les pa-<br />

roles gauloises. si gauloises qu'aucun<br />

hémistiche n'en peut être transcrit.<br />

Avec un peu <strong>de</strong> notre jeunesse à tous,<br />

c'est du pittoresque et <strong>de</strong> <strong>la</strong> gaieté que<br />

les « instructions » nouvelles viennent<br />

Ù9 rayer ainsi <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie nationale.<br />

-o----<br />

Aujourd'hui et <strong>de</strong>main, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à sept<br />

heures, au ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> marine, ont<br />

lieu les '<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières journées <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

vente auproiît <strong>de</strong> l'Orphelinat <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts,<br />

dont nous avons parlé et qui a eu hier,<br />

dans son premier après-midi, tant <strong>de</strong><br />

succès.<br />

Ce n'est pas .seulement- l'œuvre qui<br />

est, par elle-même, excessivement inté-<br />

ressante, et que l'on ne saurait trop re-<br />

comman<strong>de</strong>r, c'est aussi <strong>la</strong> réunion si<br />

intelligemment comprise et si utile que<br />

les dames du comité <strong>de</strong> l'Orphelinat ont<br />

su faire pour les objets qu'elles ont<br />

groupés pour cette vente objets d'élé-<br />

gante utilité, objets d'étrennes <strong>de</strong> toutes<br />

sortes, <strong>de</strong>puis le tableau <strong>de</strong> maître ou le<br />

meuble ancien que l'on peut offrir à l'oc-<br />

casion du jour <strong>de</strong> Fan jusqu'au sac <strong>de</strong><br />

bonbons illustré d'un autographe <strong>de</strong><br />

Massenet, <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>leine Lcmaire, <strong>de</strong><br />

Rostand, <strong>de</strong> Sardou, <strong>de</strong> Détaille, d'Her-<br />

vieu, etc.<br />

Il y a là maintes attractions, sans<br />

compter, autre attraction, le cadre même<br />

dans lequel se déroule cette fête, au mi-<br />

lieu <strong><strong>de</strong>s</strong> salons du ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma-<br />

rine, si obligeamment prêtés par M. et<br />

Mme Thomson.- Or le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

marine, par les tapisseries et le mobilier<br />

aussi bien que par son architecture, est<br />

une <strong><strong>de</strong>s</strong> "plus belles <strong>de</strong>meures officielles,<br />

et c'est une occasion fort agréable pour<br />

le visiter en détail.<br />

Cas <strong>de</strong> conscience.<br />

Un procès assez banal en soi al<strong>la</strong>it être<br />

p<strong>la</strong>idé hier à <strong>la</strong> 3° Chambre du Tribunal."<br />

Les avocats, M0 Drucker et M0 Pou<strong>la</strong>in<br />

avaient ouvert déjà leur dossier, à, <strong>la</strong><br />

,barre, lorsque le prési<strong>de</strong>nt prit -<strong>la</strong> pa-<br />

role.<br />

Je suis fort embarrassé, dit-il, par<br />

cette affaire. Le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur est mon an-<br />

cien propriétaire.<br />

J'ai failli lui faire na-<br />

guère, un procès que j'aurais certaine-<br />

ment gagné. Il n'y a pas là certes un cas<br />

<strong>de</strong> récusation. Mais j'hésite à siéger.<br />

Le cœur du locataire molesté battrait-<br />

il sous <strong>la</strong> robe du magistrat trop haut<br />

pour lui permettre<br />

d'entendre les ar-<br />

guments <strong>de</strong> son ancien « bailleur » ? Cas<br />

<strong>de</strong> conscience délicat.<br />

Le Tribunal a renvoyé l'affaire à hui-<br />

taine pour permettre au magistrat scru-<br />

puleux<br />

<strong>de</strong> se déci<strong>de</strong>r. et <strong>de</strong> se faire<br />

suppléer.<br />

Un amusant détail dont nous garantis-<br />

sons l'exactitu<strong>de</strong> et qui montre combien<br />

le contribuable français est docile mer-<br />

veilleusement..•<br />

L'article <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> finances frappant<br />

les pianos d'un impôt vient à peine d'être<br />

voté par <strong>la</strong> Chambre, et l'on ignore si le<br />

Sénat le votera à son tour. Eh bien <strong>de</strong>-<br />

puis plus d'un mois déjà, chaque se-<br />

maine, plusieurs personnes, ayant va-<br />

guement entendu parler <strong>de</strong> l'éventualité<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> taxe nouvelle, se sont présentées<br />

dan^<br />

une <strong><strong>de</strong>s</strong> mairies du centre pour<br />

faire <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong><strong>de</strong>s</strong> pianos possédés<br />

par elles. Et quelques-unes se montraient<br />

fort mécontentes <strong>de</strong> ce que les employés<br />

ne voulussent pas enregistrer leurs dé-<br />

c<strong>la</strong>rations<br />

Tant <strong>de</strong> zèle fiscal n'est-il pas admi-<br />

rable ?<br />

Le bruit avait couru et nous nous<br />

en étions fait l'écho que le gouverne-<br />

ment, se disposait à rétablir <strong>la</strong> censure.<br />

La nouvelle n'est exacte qu'en partie<br />

M. Clemenceau ne se proposait <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

restaurer que pour les cafés-concerts.<br />

Dans une circu<strong>la</strong>ire qui est un édifiant<br />

morceau <strong>de</strong> morale et qui n'emplit pas<br />

moins <strong>de</strong> six colonnes' <strong>de</strong> l'Officiel, le<br />

ministre <strong>de</strong> l'intérieur signa<strong>la</strong>it, avant-<br />

hier, à <strong>la</strong> vigi<strong>la</strong>nce <strong><strong>de</strong>s</strong> préfets ces éta-<br />

blissements où les auteurs ont coutume<br />

<strong>de</strong> braver l'honnêteté, sans le secours du<br />

<strong>la</strong>ciu. rst u.«_.jirnft ?a jjre sous <strong>la</strong> signa-<br />

ture <strong>de</strong> M. Clemenceau un uxuan, uoo<br />

considérations que formu<strong>la</strong>it en 1872,<br />

« un <strong>de</strong> ses prédécesseurs. », à propos <strong>de</strong><br />

« compositions dont le caractère licen-<br />

cieux ou grossier ne peut qu'exercer <strong>la</strong><br />

plus déplorable influence au double point<br />

<strong>de</strong> vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> morale et <strong>de</strong> l'art. »<br />

Le ministre <strong>de</strong> l'intérieur, en 1872, était<br />

M. Victor Lefranc'. C'est <strong>la</strong> première fois,<br />

croyons-nous, que M. Clemenceau a l'oc-<br />

casion <strong>de</strong> citer sa prose, pour s'en inspi-<br />

rer. Il a mille fois raison. Que ne pousse-<br />

t-il ce scrupule jusqu'à lire les autres cir-<br />

cu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> son honorable prédécesseur?<br />

Il y trouverait d'heureux motifs <strong>de</strong> mé-<br />

ditation politique dont le résultat ne<br />

pourrait qu'être profitable à <strong>la</strong> tranquil-<br />

lité publique et à <strong>la</strong> paix sociale.<br />

-~o-o--<br />

Le revers du taximètre..<br />

Dès qu'ils se sont arrêtés, fût-ce une<br />

secon<strong>de</strong>, les cochers ne marchent plus<br />

qu'avec leur taximètre au tarif « d'at-<br />

tente ». Ils n'en ont pas le droit, mais ils<br />

comptent sur <strong>la</strong> mollesse du public et<br />

l'indifférence <strong><strong>de</strong>s</strong> gardiens <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix. Dès<br />

lors les embarras <strong>de</strong> voitures, qui font<br />

en ce moment Paris insupportable,<br />

leur<br />

sont une source délicieuse <strong>de</strong>- profits.<br />

Ah! ce ne sont pas les cochers qui<br />

maudissent le sergent <strong>de</strong> ville oubliant<br />

d'abaisser son bâton. Ils sont charmés<br />

quand un fardier se met en travers d'une<br />

rue et rend <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion impossible pen-<br />

dant un quart .d'heure; un cheval qui<br />

tombe, un acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> tramway, tout ce<br />

qui augmente jusqu'à <strong>la</strong> fureur <strong>la</strong> neu-<br />

rasthénie du pauvre client, les ravit.<br />

C'est du bon bien qui, <strong>de</strong>ux sous par<br />

<strong>de</strong>ux sous, leur arrive.<br />

Et si, exaspéré, le pauvre homme qu'ils<br />

mènent ou plutôt ne mènent pas<br />

les supplie <strong>de</strong> faire un détour pour en<br />

finir, ils se <strong>la</strong>ncent dans d'incroyables<br />

rues, font d'immenses <strong>la</strong>cets, pour abou-<br />

tir à. -un encombrement nouveau,<br />

Aujourd'hui, à l'hôtel Drouot, aura lieu<br />

<strong>la</strong> vente d'objets d'art et d'ameublement<br />

du dix-huitième siècle, dont l'exposition<br />

a provoqué un si vif mouvement <strong>de</strong> cu-<br />

riosité. Les enchères seront dirigées par<br />

M° Lair-Dubreuil, assisté <strong><strong>de</strong>s</strong> experts<br />

Paulmeet Lasquin.<br />

La gran<strong>de</strong> maison d'édition Marne, dé-<br />

positaire et protectrice vigi<strong>la</strong>nte <strong><strong>de</strong>s</strong> plus<br />

pures traditions <strong>de</strong> <strong>la</strong> librairie française,<br />

était en droit d'attendre le bril<strong>la</strong>nt suc-<br />

cès que reçoivent les prestigieux livres<br />

d'étr.enncs qu'elle vient <strong>de</strong> faire paraître,<br />

tels que, entre tant d'autres les Noêllel,<br />

<strong>de</strong> René Bazin; l'Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> reine <strong>de</strong><br />

Bohême et <strong>de</strong> ses sept châteaux, <strong>de</strong> Ch.<br />

Yo\Q.y,'les Audiences joyeuses,<br />

<strong>de</strong> Jean<br />

Drault; Pie X, cet admirable ouvrage si<br />

d'actualité sans oublier cette Revue<br />

Manie, dont <strong>la</strong> collection annuelle forme<br />

un si attrayant volume.<br />

Vox populi. 11 n'est bruit <strong>de</strong>puis un<br />

certain temps que du glorieux référen-<br />

dum organisé par un grand journal du<br />

matin pour établir, d'après l'opinion <strong>de</strong><br />

sa clientèle,. <strong>la</strong> liste <strong><strong>de</strong>s</strong> bienfaiteurs les<br />

plus illustres et les plus méritoires <strong>de</strong><br />

notre humanité souffrante. Il y aura sans<br />

doute beaucoup d'indécis, car il n'est<br />

point aisé <strong>de</strong> choisir parmi tant, <strong>de</strong> tro-<br />

phées et pourtant le vote reconnaissant<br />

<strong>de</strong> tous ceux que les Pastilles Gérau<strong>de</strong>l<br />

ont guéri <strong><strong>de</strong>s</strong>'rhumes, <strong><strong>de</strong>s</strong> bronchites et<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> grippes suffirait, et au <strong>de</strong>là, pour por-<br />

ter au premier rang <strong><strong>de</strong>s</strong> phi<strong>la</strong>nthropes<br />

leur célèbre inventeur. Ainsi s'affirme-<br />

rait cette fois, par une consultation na-<br />

tionale <strong>la</strong> gloire popu<strong>la</strong>ire <strong><strong>de</strong>s</strong> fameuses<br />

« Pastilles ».<br />

Les marques <strong>de</strong> thé <strong>de</strong> Chine sont très<br />

appréciées, par le public, mais l'une<br />

d'elles voit <strong>la</strong> préférence se <strong><strong>de</strong>s</strong>siner en<br />

sa faveur c'est <strong>la</strong> marque Kiayun, bon-<br />

levard <strong><strong>de</strong>s</strong> Italiens, dont l'arôme exquis<br />

et <strong>la</strong> finesse' incomparable sont unani-<br />

mement appréciés <strong>de</strong> tous les connais-<br />

seurs et <strong><strong>de</strong>s</strong> fins gourmets. Pour les ca-<br />

<strong>de</strong>aux <strong>de</strong> Noël oit pour les étrennes<br />

donnez a vos amis une boîte <strong>de</strong> thé<br />

.Kiayun,. tous seront enchantés, tous vous<br />

remercieront.<br />

-o--o-<br />

Au salon comme à l'office, au maga-<br />

sin comme dans l'appartement, tout le<br />

mon<strong>de</strong> se sert <strong>de</strong> <strong>la</strong> « bûche <strong>de</strong> Noël ».<br />

• Ce merveilleux combustible, composé<br />

<strong>de</strong> produits absolument purs, ne dégage<br />

ni o<strong>de</strong>ur, ni fumée il est livré en caisse<br />

<strong>de</strong> dix bûches dans tout Paris et à tous<br />

étages par l'Entrepôt d'Ivry (<strong>Société</strong> nou-<br />

velle), qui expose ce produit dans ses<br />

magasins, p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> Trinité, Paris.<br />

Téléphone 127.83. Son prix est <strong><strong>de</strong>s</strong> plus<br />

avantageux, <strong>la</strong> bûche <strong>de</strong> Noël donnant,<br />

pendant douze heures, une chaleur douce,<br />

saine et continue pour quelques cen-<br />

times.<br />

-oop-o-<br />

Aujourd'hui, troisième et <strong>de</strong>rnier ven-<br />

dredi du Salon c'est <strong>la</strong> journée mon-<br />

daine, celle où Tout-Paris défilera au-<br />

tour <strong><strong>de</strong>s</strong> stands- illuminés.<br />

Sefon son élégante habitu<strong>de</strong>, Henry<br />

Fournier offrira <strong><strong>de</strong>s</strong> bouquets <strong>de</strong> fleurs<br />

aux dames qui rendront visite au si joli<br />

stand <strong><strong>de</strong>s</strong> éblouissantes I<strong>la</strong><strong>la</strong>..<br />

Dans <strong>la</strong> splen<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> leur .mécanique<br />

si simple, si précise, dans l'éc<strong>la</strong>t mer-<br />

veilleux <strong>de</strong> leurs aciers, polis avec<br />

amour, les Ita<strong>la</strong> confirment ce qu'elles<br />

sont, reines <strong><strong>de</strong>s</strong> marques, et marque <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

reines.<br />

La 6-cylindres, notamment, est une<br />

merveille, <strong>la</strong> merveille du Salon.<br />

**#<br />

Une absurdité va bientôt disparaître;<br />

nous <strong>de</strong>vrons cette disparition a <strong>la</strong> Pré-<br />

fecture <strong>de</strong> police, qui se propose en effet<br />

d'inviter les constructeurs à ne plus dé-<br />

sormais établir-que <strong><strong>de</strong>s</strong> voitures avec<br />

direction à gauche. On roule en France à<br />

main droite, on passe à main gauche<br />

donc pour voir mieux et plus vite,<br />

si <strong>la</strong><br />

voie est libre, il faut que 1b conducteur-<br />

soit à gauche<br />

et non à droite. C'est telle-<br />

ment, c-ridont qu'on s'étonne qu'une telle<br />

erreur ait pu durer si longtemps.<br />

Le premier qui à l'automobile ait ap-<br />

pliqué <strong>la</strong> direction à gauche est M. F.<br />

Charron; il l'a adoptée sur ses merveil-<br />

leuses G. G. V. <strong>de</strong> ville, dont le succès<br />

est tel que M. F. Charron a reçu <strong>la</strong> com-<br />

man<strong>de</strong> <strong>de</strong> 660 voitures <strong>de</strong> ville C. G. V.,<br />

dont 100 pour <strong>la</strong> General Motor Cab <strong>de</strong><br />

Londres, 300 pour une société franco-<br />

ang<strong>la</strong>ise exploitation <strong><strong>de</strong>s</strong> voitures <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong> remise 100 pour une société<br />

<strong>de</strong> Chemnitz, et 160 pour <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers.<br />

'i.'<br />

-» *îfc •. •<br />

La Coupe <strong>de</strong> l'Empereur sera un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

grands événements sportifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison<br />

<strong>de</strong> 1907; l'Allemagne qui sait ce qu'a<br />

perdu son industrie à ne pas connaître<br />

le stimu<strong>la</strong>nt <strong><strong>de</strong>s</strong> courses, a décidé, sur<br />

le désir<strong>de</strong> son empereur, d'imiter l'exem-<br />

ple <strong>de</strong> <strong>la</strong> France et <strong>de</strong> courir.<br />

L'épreuve sera donnée sur le Circuit<br />

fameux du Taunus; espérons qu'il sera,<br />

a nouveau le décor d'une nouvelle vic-<br />

toire française:<br />

Voici d'ailleurs qu'une <strong><strong>de</strong>s</strong> marques<br />

qui, en 1904, fit triompher au Taunus<br />

notre industrie nationale, se met en<br />

ligne cette marque est <strong>la</strong> Mors, <strong>la</strong> Mors<br />

qui gagna Paris-Bor<strong>de</strong>aux, Paris-Berlin,<br />

et l'unique et première étape <strong>de</strong> Paris-<br />

Madrid.<br />

C'est tout un événement que cette ren-<br />

trée <strong><strong>de</strong>s</strong> Mors en course, d'autant 'plus<br />

événement qu'au vo<strong>la</strong>nt, <strong>de</strong> <strong>la</strong> voiture',<br />

dans <strong>la</strong> Coupe <strong>de</strong> l'Empereur, se trou-<br />

vera l'un <strong>de</strong> ses plus vieux champions,<br />

le si sportif et le très sporfsman Gilles<br />

Hourgières.<br />

Nouvelles à <strong>la</strong> Main<br />

La séance d'hier à l'Académie..<br />

Il y avait, dans l'assistance, Jaurès,<br />

Denys Cochin, Francis Charme, Viviani.<br />

Oh oh je vois que le 41e fauteuil<br />

était bondé<br />

o-<br />

On discute, au Conseil <strong><strong>de</strong>s</strong> ministres,<br />

<strong>la</strong> question du' « pont » pour <strong>la</strong> Noël et<br />

le jour <strong>de</strong> l'an.<br />

M. Chéron opine, très militairement<br />

Moi, je suis pour le pont. En ayant.<br />

arche<br />

''<br />

Vous avez vu qu'on va supprimer<br />

les sonneries les casernes ?<br />

Et qu'est-ce qui réveillera les sol-<br />

dats ?'?<br />

Chéron<br />

-o-c:>-o--<br />

Très naturel, mais toujours drôle-:<br />

Quel est ce monsieur qui se promène<br />

en voiture, au Bois?<br />

C'est le ministre du travail.<br />

--0-0-0-<br />

Un sénateur qui a voté -contre l'aug-<br />

mentation <strong>de</strong> l'in<strong>de</strong>mnité parlementaire<br />

dit à sa femme, en rentrant<br />

Tu comprends qu'après avoir voté<br />

contre, je ne puis pas <strong>la</strong> toucher.<br />

Et <strong>la</strong> femme, dignement<br />

•'<br />

Tu as raison; ça sera moi. •. -V<br />

A propos <strong><strong>de</strong>s</strong> coups <strong>de</strong> boutoir en-<br />

voyés hier 'à M. Camille Pelletan par<br />

M. Clemenceau.<br />

C'est tout <strong>de</strong> même un service que<br />

Clemenceau a rendu là à Pelletan.<br />

Comment ?<br />

.•<br />

Il lui a f<strong>la</strong>nqué un savon .<br />

Le Masque <strong>de</strong> Fer.<br />

»*Nrf>N^N#<<br />

<strong>la</strong><br />

C<strong>la</strong>ii<br />

Réception <strong>de</strong> M. Ribot<br />

à l'Académie française<br />

Il n'y eut, pas souvent plus <strong>de</strong> mon<strong>de</strong><br />

sous <strong>la</strong> coupole <strong>de</strong> l'Institut qu'hier, pour<br />

<strong>la</strong> réception <strong>de</strong> M. Ribot. Paris aime les<br />

orateurs.<br />

Tandis qu'on attendait encore l'entrée<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> académiciens, arriva M. Mélinc. Il<br />

se glissa fort habilement et sut trouver<br />

une bonne p<strong>la</strong>ce, ni trop droite ni trop<br />

à gauche, et il attendit, résolument,<br />

avec <strong>la</strong> patience qui est indispensable. à<br />

un homme dont les idées ne sont plus<br />

au pouvoir. M. le sénateur Francis Char-<br />

mes était lit <strong>de</strong>puis quelque temps,<br />

calme, non loin <strong>de</strong> son ami M. Jules<br />

Dietz. Survint M. Maurice Barrés, parmi<br />

<strong>la</strong> foule. La foule s'étonnait <strong>de</strong> le voir<br />

au milieu d'elle et non, immortel, parmi<br />

les immortels. C'est que Maurice Barrés<br />

n'a point encore été «reçu»; élu, oui;<br />

reçu non. Il n'a -point encore fait son<br />

discours. De sorte qu'il est, pour quel-<br />

ques semaines, dans un état singulier <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>mi-immortalité, un héros à peu près.<br />

Il s'en al<strong>la</strong> siéger sur les hauts'bancs. Il<br />

gravit <strong>la</strong> montagne, tandis que <strong>la</strong> foule,<br />

le regardant, disait « Déjà, déjà, il n'est<br />

plus <strong><strong>de</strong>s</strong> nôtres »<br />

M. Jaurès, moins svelte et beaucoup<br />

plus coloré, coiffé tout autrement, eut<br />

bien <strong>de</strong> <strong>la</strong> peine à se faufiler. Il essaya<br />

<strong>de</strong> faire coin, n'y réussit pas, <strong>la</strong>nça une<br />

épaule, un bras, un ventre et finalement<br />

grimpa, se hissa et s'assit et s'aperçut<br />

qu'il était à <strong>de</strong>ux pas <strong>de</strong> M. Barres. La<br />

foule naïve se <strong>de</strong>manda comment pour-<br />

raient se trouver si près l'un <strong>de</strong> l'autre<br />

ces <strong>de</strong>ux hommes qui ont <strong><strong>de</strong>s</strong> idées si<br />

différentes. Le mieux du mon<strong>de</strong>! Et ils<br />

se serrèrent <strong>la</strong> main, bavardèrent, rirent<br />

ensemble. M. Denys Cochin, quelques<br />

minutes plus tard, s'instal<strong>la</strong>it auprès <strong>de</strong><br />

ces <strong>de</strong>ux amis, serrait <strong>la</strong> main <strong>de</strong> l'un,<br />

serrait <strong>la</strong> main <strong>de</strong> l'autre, et riait avec<br />

eux. De sorte que <strong>la</strong> naïve foule, en pré-<br />

sence d'une si courtoise affabiîté, son-


LE FIGARO VENDREDI 31 DÉCEMBRE 190*<br />

2<br />

gëaîry–<br />

La tolérance es_t une vertu<br />

çhaïBa&ntç, qui n'a pas les inconvénients<br />

4u- scepticisme<br />

mais en a toutes les corn-<br />

inQciitès, voire .toutes les gentillesses.<br />

'• M. Loubot, a-noiert Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> «e*<br />

publique, s'assit nu milieu d« ai vers et<br />

nombreux parlementaiT^?'<br />

dont il sem-<br />

b<strong>la</strong> que <strong>la</strong> variété<br />

*


LE FIGARO VENDREDI 21 DÉCEMBRE 1906 s y~4<br />

et Mme Charles Sedillot, M. De<strong>la</strong>uneux, M.<br />

H.. Aubert, docteur Raoul d'Heucqueville,<br />

Mme Bryce, Mme M. Max Cremnitz, M. et<br />

Mme Edmond Goudchaux, Mme Walsin Lau-<br />

rent, M. et Mme Raymond Lézard, Mme Marc<br />

Weill, Mlle Fox Powys, M. Félix Cen<strong>de</strong>nier,<br />

• M. et Mme W. F. War<strong>de</strong>n, M. et Mme Fer-<br />

nand <strong>de</strong> Colonjon, M. et Mme Arthur B<strong>la</strong>d,<br />

Mme Albert Esnault-Pelterie, Mme Rébecca<br />

Félix, etc.<br />

Une <strong><strong>de</strong>s</strong> plus jeunes et distinguées ar-<br />

tistes qu'aient mises en ve<strong>de</strong>tte les <strong>de</strong>r-<br />

niers concours du Conservatoire, Mlle<br />

Hélène Morhange, ouvrait le concert.<br />

Mlle Hélène Morhange est une élève<br />

<strong>de</strong> Nadaud, Elle fait honneur à l'ensei-<br />

gnement <strong>de</strong> l'excellent maître. Depuis le<br />

début <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison, cette jeune fille,<br />

sur qui nous savions que M. Nadaud<br />

fondait les plus gran<strong><strong>de</strong>s</strong> espérances,<br />

avait été entendue en plusieurs concerts,<br />

et très remarquée. Mlle Hélène Mor-<br />

hange a trouvé dans le chaleureux ac-<br />

cueil que lui ont fait hier les invités du<br />

Figaro <strong>la</strong> consécration <strong>de</strong> ces heureux<br />

débuts.<br />

L'Air bohémien est un <strong><strong>de</strong>s</strong> plus bril-<br />

<strong>la</strong>nts et difficiles morceaux qu'ait écrits<br />

Sarasate. Accompagnée au piano par sa<br />

sœur, Mlle Alice Morhange (une artiste<br />

remarquablement douée, elle aussi), <strong>la</strong><br />

jeune violoniste a exécuté ce morceau,<br />

elle « l'a enlevé », si je puis dire, avec<br />

une verve, une justesse, une élégance<br />

<strong>de</strong> virtuosité qui ont ravi. Et dans l'ex-<br />

quise Berceuse <strong>de</strong> Fauré, que notre émi-<br />

nent ami avait bien voulu accompagner<br />

lui-même, Mlle Hélène Morhange nous<br />

a fait apprécier un autre aspect <strong>de</strong> son<br />

talent: <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités <strong>de</strong> grâce et d'émotion<br />

tout à fait rares. Le succès <strong>de</strong> cette jeune<br />

fille a été considérable. Ce sont là les<br />

débuts d'une gran<strong>de</strong> artiste.<br />

Le maître Louis Diémer n'est pas que<br />

l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> meilleurs pianistes <strong>de</strong> ce temps.<br />

Il est compositeur aussi compositeur<br />

du talent le plus délicat, et ce sont<br />

<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses plus jolies mélodies, Der-<br />

nières Roses et l'Echelle d'amour, que<br />

l'excellent ténor David Devriès interpré-<br />

tait hier au Figaro, et que Diémer, lui<br />

aussi, nous avait fait le p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> venir<br />

accompagner<br />

lui-même.<br />

M. David Devriès (gendre <strong>de</strong> M. Emile<br />

Bergerat) est un très jeune homme, élève<br />

<strong>de</strong> Duvernoy, qu'avait remarqué M.<br />

Carré, dès le Conservatoire, et qui tient<br />

aujourd'hui bril<strong>la</strong>mment sa p<strong>la</strong>ce au pre-<br />

mier rang <strong>de</strong> <strong>la</strong> troupe <strong>de</strong> l'Opéra-Comi-<br />

que. Cette,p<strong>la</strong>ce, il l'a conquise du pre-<br />

mier coup, sans effort, et par <strong>la</strong> seule<br />

grâce du talent. Noblesse oblige. M. De-<br />

vriès porte un nom qui, dans le mon<strong>de</strong><br />

musical,.est un titre <strong>de</strong> noblesse. Il est<br />

digne <strong>de</strong> le porter. Il a chanté avec un<br />

art charmant et aussi avec une science<br />

impeccable les <strong>de</strong>ux mélodies <strong>de</strong> Dié-<br />

mer, et nos invités ont été heureux que<br />

cette occasion leur fût offerte d'app<strong>la</strong>udir<br />

une fois <strong>de</strong> plus, dans l'intimité, le par-<br />

fait interprète <strong>de</strong> Xavière, <strong>de</strong> Miarka, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Armaillis, et <strong>de</strong> cette exquise Princesse<br />

jaune <strong>de</strong> Saint-Saëns, où M. Devriès<br />

triomphait<br />

récemment.<br />

f<br />

Mais leurs app<strong>la</strong>udissements n'al<strong>la</strong>ient<br />

pas qu'au chanteur ils al<strong>la</strong>ient à l'ac-<br />

compagnateur. Aussi fut-ce une fête<br />

pour nos amis <strong>de</strong> voir, peu après cette<br />

délicieuse audition, le maître reparaître<br />

en scène et, cette fois, à son rang: comme<br />

virtuose.<br />

M. Louis Diémer a d'abord joué cette<br />

adorable Romance qui est, avec sa Ber-<br />

ceuse, une <strong><strong>de</strong>s</strong> pages les plus parfaites<br />

que Gabriel Fauré ait écrites; puis un<br />

morceau singulièrement expressif et d'un<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sin mélodique exquis, dont il est l'au-<br />

teur Réveil sous bois, Son succès a été,<br />

comme toujours, considérable. M. Louis<br />

Diémer est, dans l'enseignement du<br />

piano, l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> plus sûrs représentants<br />

<strong>de</strong> notre tradition française; et son jeu<br />

exprime à merveille les qualités <strong>de</strong> cette<br />

tradition, qui sont <strong>la</strong> précision, l'élégance<br />

sans ostentation, le goût. Nous le remer-<br />

cions infiniment du grand p<strong>la</strong>isir qu'il<br />

nous a causé.<br />

Et nous remercions aussi, <strong>de</strong> tout cœur,<br />

Mlle Gar<strong>de</strong>n d'avoir bien voulu répon-<br />

dre, et avec tant d'empressement, à no-<br />

tre appel. L'étonnante artiste Et en<br />

quels termes <strong>la</strong> louerons-nous, après<br />

tant <strong>de</strong> justes louanges dont elle a l'ha-<br />

bitu<strong>de</strong> ? L'interprète admirée <strong>de</strong> Manon,<br />

<strong>de</strong> Pelléas et Mélisan<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Chérubin,<br />

d'Aphrodite à l'Opéra-Comique, réser-<br />

vait à nos invités une précieuse sur-<br />

prise elle a interprété, accompagnée<br />

au piano par M. Félix Leroux, frère du<br />

compositeur, l'air <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tosca, <strong>de</strong> Puc-<br />

cini, qu'elle n'a jamais chanté au théâtre.<br />

Elle l'a chanté magistralement et déli-<br />

cieusement, et ce « début » nous valut <strong>la</strong><br />

joie d'admirer une fois <strong>de</strong> plus <strong>la</strong> sou-<br />

plesse d'un talent fait <strong>de</strong> puissance et <strong>de</strong><br />

charme. Le charme Il semble que Mlle<br />

Gar<strong>de</strong>n en soit l'incarnation même In-<br />

vitée à se faire entendre une secon<strong>de</strong><br />

fois, elle a chanté <strong>de</strong>ux courtes mélodies,<br />

l'une <strong>de</strong> Moret, l'autre <strong>de</strong> Bemberg, et<br />

l'on n'imaginé' pas <strong>de</strong> quelle poésie elle<br />

a su parer ces jolies œuvres<br />

Le p<strong>la</strong>isir naît <strong><strong>de</strong>s</strong> contrastes, dit<br />

l'adage <strong>la</strong>tin. On ne saurait concevoir <strong>de</strong><br />

contraste plus violent que celui-ci Jules ]<br />

Moy chantant après Mlle Gar<strong>de</strong>n C'est ]<br />

ce p<strong>la</strong>isir que nous offrions hier à nos i<br />

invités. j<br />

Ils l'ont goûté comme il convenait, et<br />

leurs éc<strong>la</strong>ts <strong>de</strong> rire, leurs app<strong>la</strong>udisse-<br />

ments ont prouvé à Jules Moy que sa (<br />

folle fantaisie est <strong>de</strong> celles dont le spec*<br />

tacle ne <strong>la</strong>sse point. De son désopi<strong>la</strong>nt<br />

<<br />

répertoire le répertoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Boîte à ]<br />

Fursy Jules Moy avait détaché un jJ<br />

« numéro » dont l'effet est toujours<br />

c<br />

énorme fine Répétition <strong>de</strong> revue au ca fé-<br />

£<br />

concert. Ces choses ne se racontent pas.<br />

Il faut les entendre, et se <strong>la</strong>isser aller,<br />

<<br />

tout bonnement, à <strong>la</strong> joie qu'elles don-<br />

nent, 7- qui est <strong>la</strong> joie <strong>de</strong> rire, aussi 1<br />

longtemps qu'il p<strong>la</strong>ît à Jules Moy d'être I<br />

en .scène, ou aussi longtemps qu'on l'y<br />

rappelle.<br />

c<br />

' '. C<br />

Notre, programme prenait fin sur une î<br />

comédie en un acte <strong>de</strong> notre excellent<br />

f<br />

confrère Auguste Germain, En trombe<br />

interprétée par Mlle Marie Leconte,<br />

l'exquise sociétaire du Théâtre-Français,<br />

s<br />

et le très habile comédien Fernand<br />

Depas. r<br />

Mme Gilbert Desrousseaux est une<br />

veuve charmante qui a <strong>la</strong> passion <strong>de</strong><br />

l'automobile, et que cette passion pousse<br />

E<br />

aux plus farouches extravagances. Son e<br />

<strong>de</strong>rnier exploit consista à <strong><strong>de</strong>s</strong>cendre une y<br />

côte dangereuse avec une rapidité telle t<br />

que, ne pouvant bloquer les freins <strong>de</strong> sa n<br />

machine, elle n'a pas hésité, parvenue à c<br />

hauteur d'une voie ferrée, à sauter par-<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sus un train express qui passait. Sim-<br />

plement. C'est un record, ce<strong>la</strong> Mme<br />

Desrousseaux est donc <strong>la</strong> «i Femme-<br />

Trombe » c'est ainsi qu'on <strong>la</strong> désigne<br />

désormais dânsle mon<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> photogra-<br />

phes et <strong><strong>de</strong>s</strong> journalistes sportifs. Et elle<br />

serait <strong>la</strong> femme <strong>la</strong> plus heureuse du<br />

mon<strong>de</strong>, si tout à coup les journaux ne lui<br />

apprenaient que son record est battu;<br />

qu'une Ang<strong>la</strong>ise vient <strong>de</strong> réussir à<br />

passer, en <strong><strong>de</strong>s</strong>cendant une côte, par-<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sus un train. et un troupeau <strong>de</strong><br />

bœufs M. Langloy, clubman paisible et<br />

qui aspire à épouser Gilberte, n'avait pas<br />

reçu sans effroi <strong>la</strong> nouvelle <strong><strong>de</strong>s</strong> exploits<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> « Femme-Trombe ». Aussi lui est-il<br />

agréable <strong>de</strong> <strong>la</strong> sentir humiliée par <strong>la</strong><br />

victoire <strong>de</strong> mistress B<strong>la</strong>ckson. Il <strong>de</strong>vient<br />

ironique, alors; il feint d'admirer mis-<br />

tress B<strong>la</strong>ckson et d'être tenté, très tenté<br />

par l'idée <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir l'époux d'une<br />

femme si rare. Mais il s'aperçoit que<br />

cette p<strong>la</strong>isanterie, trop vite prise au<br />

sérieux, attriste <strong>la</strong> charmante Gilberte.<br />

Alors il cesse d'être ironique, car il est<br />

au fond très amoureux. Et il est convenu<br />

qu'on fera désormais <strong>de</strong> l'automobile en-<br />

semble; mais du cinquante à l'heure;<br />

pas plus et qu'on <strong>la</strong>issera mistress<br />

B<strong>la</strong>ckson enjamber à son aise les trou-<br />

peaux <strong>de</strong> bœufs.<br />

Ce spirituel petit acte d'Auguste Ger-<br />

main qui sera <strong>de</strong>mandé dans tous les<br />

salons cet hiver, a été joué à ravir.<br />

M. Fernand Depas y montre une verve<br />

très comique, et sait être amusant sans<br />

tomber jamais dans <strong>la</strong> « charge »; Mlle<br />

Marie Leconte y déploie ce brio déli-<br />

cieux, cette fine espiéglerie, cette grâce<br />

joyeuse et riante qui font d'elle une <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

plus ravissantes comédiennes d'aujour-<br />

d'hui.<br />

Artistes et auteur ont été chaleureu-<br />

sement app<strong>la</strong>udis.<br />

Fabien.<br />

'y~<br />

XJ3ST CONSEIL<br />

Pour être belle, il faut faire usage <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Veloutine Ch. Fay, si justement renom-<br />

mée pour sa supériorité comme poudre<br />

<strong>de</strong> riz, c'est une chose connue. La Mai-<br />

son Ch. Fay ne s'en tient pas à ce succès,<br />

et sa « Parfumerie La Dugazon », une <strong>de</strong><br />

ses <strong>de</strong>rnières créations, vient ajouter à<br />

ce renom par les qualités <strong>de</strong> ses mer-<br />

veilleux produits Essence, Poudre,<br />

Crème, Savon, etc. Tous sont exquis et<br />

divinement présentés. Le parfum en est<br />

nouveau! C'est tout dire, et <strong>la</strong> « Par-<br />

fumerie La Dugazon » est vouée aux<br />

mêmes succès que <strong>la</strong> Veloutine.<br />

r<br />

A l'Etranger<br />

Cuisine électorale et <strong>la</strong>tin <strong>de</strong> cuisine<br />

Tous les journaux d'Autriche publient<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> articles ornés <strong>de</strong> titres étranges<br />

Numerus c<strong>la</strong>usus, ou bien encore Das<br />

Junctim. Dans ce pays, dont le souverain<br />

parle plus d'une douzaine <strong>de</strong> <strong>la</strong>ngues<br />

afin' <strong>de</strong> comprendre tous ses sujets, on<br />

emprunte parfois quelques mots au <strong>la</strong>-<br />

tin pour traiter une question politique<br />

intéressant tout le mon<strong>de</strong>. En Hongrie,<br />

l'usage du <strong>la</strong>tin était plus général en-<br />

core il n'y a pas très longtemps. Et<br />

l'on y a gardé le secret <strong><strong>de</strong>s</strong> superbes<br />

solécismes.<br />

N'avons-nous pas discuté naguère si le<br />

gouvernement hongrois pouvait admi-<br />

nistrer en dépit du Parlement et <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Constitution, c'est-à-dire ex lex. Avec<br />

ces <strong>de</strong>ux petits mots <strong>la</strong>tins, n'importe<br />

qui pouvait parler politique en Hon-<br />

grie. et se faire refuser au bacca<strong>la</strong>uréat.<br />

Mais pourquoi numerus c<strong>la</strong>usus, et<br />

pourquoi junctim ? Je vais vous dire.<br />

Nous avons atteint, à Vienne, l'heure<br />

psychologique pour <strong>la</strong> réforme électo-<br />

torale. Grâce à <strong><strong>de</strong>s</strong> concessions récipro-<br />

ques entre les nationalités, grâce à l'ab-<br />

négation <strong><strong>de</strong>s</strong> Tchèques et surtout grâce<br />

à <strong>la</strong> volonté ferme <strong>de</strong> l'empereur Fran-<br />

çois-Joseph, le Reichsrath accepte le suf-<br />

frage universel et <strong>la</strong> répartition nouvelle<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> circonscriptions. Mais il, restait à<br />

convaincre <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> seigneurs,<br />

qui ne voit pas sans dép<strong>la</strong>isir et sans<br />

quelque jalousie l'importance du Reichs-<br />

rath s'accroître par une réforme démo-<br />

cratique. La Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> seigneurs a,<br />

sous les yeux, l'exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> lords dont le prestige est si méconnu<br />

et l'autorité si contestée par <strong>la</strong> Chambre<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> communes. Les pairs autrichiens<br />

ont <strong>de</strong> <strong>la</strong> méfiance.<br />

Alors le gouvernement leur dit « On<br />

va faire aussi quelque chose pour vous.<br />

Jusqu'à ce jour, le nombre <strong><strong>de</strong>s</strong> membres<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> seigneurs était à <strong>la</strong><br />

discrétion du souverain. L'Empereur<br />

pouvait nommer <strong><strong>de</strong>s</strong> fournées <strong>de</strong> pairs,<br />

afin d'assurer une majorité favorable à<br />

ses projets. Il renoncera volontiers à<br />

ce privilège pour donner à <strong>la</strong> Chambre<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> seigneurs plus d'indépendance et <strong>de</strong><br />

force dans l'Etat. On fixera, par une loi,<br />

le nombre maximum <strong><strong>de</strong>s</strong> membres nom-<br />

més à vie par le souverain. Le Reichs-<br />

rath aura le suffrage universel, et <strong>la</strong><br />

Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> seigneurs aura le nombre<br />

fixé, le nombre définitif numerus c<strong>la</strong>u-<br />

sus. »<br />

Mais les pairs autrichiens ont encore<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> méfiance. Ils craignent que l'on ne<br />

vote pas le numerus c<strong>la</strong>usus quand ils<br />

auront cédé sur le suffrage universel.<br />

Ils viennent <strong>de</strong> songer que l'on <strong>de</strong>vrait<br />

joindre les <strong>de</strong>ux projets, les rendre soli-<br />

daires l'un <strong>de</strong> l'autre, les présenter en-<br />

semble junctim. Les seigneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> seigneurs ne sont pas <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

enfants. Ils veulent excusez ce <strong>la</strong>n-<br />

gage « que le numerus c<strong>la</strong>usus fasse<br />

l'objet d'un junctim. » Donnant, don-<br />

nant.<br />

Victor Hugo savait tout et avait tout<br />

compris. Je pense à <strong>la</strong> scène à'Hernani,<br />

où ce vieux radoteur <strong>de</strong> Ruy Gomez<br />

assomme <strong>de</strong> son verbiage don Carlos, le<br />

futur Charles-Quint, déjà rêvant à l'Em-<br />

pire<br />

Votre Altesse<br />

Sait-elle le <strong>la</strong>tin ?1- Mal. Tant pis. La noblesse<br />

D'Allemagne aime fort qu'on lui parle <strong>la</strong>tin.<br />

Numerus c<strong>la</strong>usus %i junctim sont <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

mots pleins <strong>de</strong> charmes et <strong>de</strong> douceur,<br />

en ce moment et à Vienne. Il résonnent<br />

voluptueusement aux oreilles aristocra-<br />

tiques. Ce Victor Hugo savait tout. La<br />

noblesse d'Autriche est ravie d'entendre<br />

ce <strong>la</strong>tin-là.<br />

Eugène Lautier.<br />

DERNIÈRES NOUVELLES'<br />

service spécial du Figaro<br />

Les affaires marocaines<br />

Madrid, 20 décembre.<br />

Au Conseil <strong><strong>de</strong>s</strong> ministres qui a eu lieu ce<br />

matin au pa<strong>la</strong>is, le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires<br />

étrangères a lu au Roi un télégramme du<br />

ministre. d'Espagne à Tanger, M. Daberier,<br />

lui transmettant les décisions prises à l'una-<br />

nimité par le corps diplomatique et insistant<br />

sur le concours très net que le ministre alle-<br />

mand, M. Rosen, donne à <strong>la</strong> France et à<br />

l'Espagne.<br />

Le ministre a annoncé qu'il avait télégra-<br />

phié à M. Daberier <strong>de</strong> conformer en tous<br />

points sa conduite à celle <strong><strong>de</strong>s</strong> représentants<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> France et <strong>de</strong> l'Angleterre.<br />

Quelques journaux, dont l'Imparcial, expri-<br />

ment <strong>la</strong> crainte que l'attitu<strong>de</strong> prise à l'égard<br />

<strong>de</strong> Raisouli ne provoque un dangereux conflit<br />

qui motiverait une action immédiate <strong>de</strong><br />

l'Europe.<br />

Gibraltar,<br />

20 décembre.<br />

Une briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> chasseurs espagnols à six<br />

bataillons <strong>de</strong> 700 hommes chacun, stationnés<br />

respectivement à San Roch, Los Barrios,<br />

Roudha, Algésiras et Ceuta, a reçu l'ordre<br />

<strong>de</strong> se tenir prête à partir pour le Maroc.<br />

Cologne, 20 décembre.<br />

Le correspondant <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gazette <strong>de</strong> Cologne<br />

à Tanger, démentant une information <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Epoca <strong>de</strong> Madrid, déc<strong>la</strong>re qu'il n'a jamais<br />

été question <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> Raisouli un protégé<br />

allemand.<br />

Les élections alleman<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Berlin, 20 décembre.<br />

La situation se <strong><strong>de</strong>s</strong>sine.<br />

'La.Kœlnische Volkszeitung écrit avec quel-<br />

que exagération que le bloc est mis en miettes<br />

avant même <strong>de</strong> s'être formé, mais il est exact<br />

que le parti conservateur a décidé <strong>de</strong> soute-<br />

nir les députés du centre catholique en Silé-<br />

sie contre les démocrates et même contre les<br />

nationaux libéraux, quand ces députés du<br />

centre se rapprochent plus que leurs concur-<br />

rents <strong>de</strong> <strong>la</strong> conception politique conserva-<br />

trice.<br />

Le bloc ne subsisterait par conséquent que<br />

contre les socialistes et l'aile démocratique<br />

du centre.,C'est le bloc que rêve le gouverne-<br />

ment.<br />

D'autre part, il est question d'un bloc <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

gauches contre <strong>la</strong> réaction (alliance <strong><strong>de</strong>s</strong> so-<br />

cialistes, <strong><strong>de</strong>s</strong> démocrates et <strong>de</strong> quelques na-<br />

tionaux-libéraux) <strong>la</strong> Vossische Zeitung com-<br />

bat cette idée.<br />

En réalité il n'y aura pas <strong>de</strong> bloc du tout.<br />

Le -gouvernement a obtenu un résultat dé-<br />

finitif celui <strong>de</strong> rejeter à droite le parti na-<br />

tional-libéral qui commençait une évolution<br />

vers <strong>la</strong> gauche. Les élections diront si le<br />

calcul est faux ou juste et si <strong>de</strong>ux ou trois<br />

douzaines <strong>de</strong> députés socialistes nouveaux<br />

n'en constitueront pas le produit. C'est mon<br />

avis. Bonnefon.<br />

Les événements <strong>de</strong> Russie<br />

Saint-Pétersbourg-,<br />

20 décembre.<br />

II n'y a absolument rien <strong>de</strong> vrai dans le<br />

bruit qui a couru à l'étranger d'un attentat<br />

contre <strong>la</strong> vie du Tsar.<br />

Un long communiqué officieux dément<br />

également tout projet d'emprunt extérieur.<br />

Saint-Pétersbourg1,<br />

20 décembre.<br />

Le Tsar a fait, à l'occasion <strong>de</strong> sa fête, une<br />

manifestation assez significative les <strong>de</strong>ux<br />

ministres qui sont considérés comme les plus<br />

libéraux, M. Stolypine, prési<strong>de</strong>nt du Conseil,,<br />

et M. Isvolsky, ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires étran-<br />

gères, ont été promus du rang <strong>de</strong> cham-<br />

bel<strong>la</strong>n à celui <strong>de</strong> maître <strong><strong>de</strong>s</strong> cérémonies, et<br />

M. Stolypine a, en outre, reçu le grand cordon<br />

<strong>de</strong> Sainte-Anne « en récompense <strong>de</strong> son zèle<br />

exemp<strong>la</strong>ire et <strong>de</strong> ses services désintéressés».<br />

La Russie et le Japon<br />

Saint-Pétersbourg,<br />

20 décembre.<br />

Une note officieuse dit que les négociations<br />

qui se poursuivent entre <strong>la</strong> Russie et le Ja-<br />

pou, bien que délicates, n'ont jamais pré-<br />

senté un <strong>de</strong>gré d'acuité pouvant motiver un<br />

arbitrage.<br />

La conciliation paraît en effet réalisable<br />

sans l'intervention d'une tierce partie.<br />

En Perse<br />

Téhéran, 20 décembre (5 h-, soir).<br />

Les forces du Schah se maintiennent <strong>de</strong>-<br />

puis hier. Il a même pu donner quelques si-<br />

gnatures aujourd'hui. {Agence Havas.)<br />

Amérique du Sud<br />

DANS L'ARGENTINE<br />

Buenos-Aires, 20 décembre.<br />

La politique prési<strong>de</strong>ntielle. La nouvelle<br />

du rapprochement <strong>de</strong> <strong>la</strong> majorité et du prési-<br />

<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République a été favorablement<br />

accueillie par l'opinion. On s'accor<strong>de</strong> à re-<br />

connaître que toutes les difficultés seront, <strong>de</strong><br />

ce chef, ap<strong>la</strong>nies.<br />

La convention <strong><strong>de</strong>s</strong> exportateurs <strong>de</strong> céréales.<br />

Aujourd'hui a été approuvée <strong>la</strong> convention<br />

intervenue avec les exportateurs <strong>de</strong> céréales<br />

pour l'embarquement <strong>de</strong> cette production par<br />

le port <strong>de</strong> Bahia B<strong>la</strong>nca.<br />

Deman<strong>de</strong> repoussée. Le gouvernement a<br />

repoussé <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du consul <strong>de</strong> Danemark,<br />

au sujet d'une permission pour l'introduction<br />

<strong>de</strong> bétail, par suite du manque <strong>de</strong> précau-<br />

tions.<br />

La limitation <strong><strong>de</strong>s</strong> armements. Le minis-<br />

tre M. Zeballos a tenu <strong>de</strong>ux conférences<br />

.avec le ministre du Brésil. Ces entretiens ont<br />

eu pour objet, dit-on, <strong>la</strong> limitation <strong><strong>de</strong>s</strong> arme-<br />

ments <strong>de</strong> <strong>la</strong> flotte.<br />

Nomination. M. Alberto Aguirre a été<br />

nommé attaché honoraire aux légations ar-<br />

gentines <strong>de</strong> France et d'Allemagne. Il a été<br />

appelé à ce poste pour étudier dans ces pays<br />

l'organisation <strong><strong>de</strong>s</strong> asiles d'enfants.<br />

Le fonds <strong>de</strong> conversion. Une somme <strong>de</strong><br />

3 millions <strong>de</strong> francs en or a été versée au<br />

fonds <strong>de</strong> conversion, qui se monte, <strong>de</strong> ce<br />

fait, à 85 millions <strong>de</strong> francs.<br />

Armements. Le gouvernement a accepté<br />

<strong>la</strong> proposition Armstrong, au sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

construction <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux canonnières cuirassées.<br />

Le coût total sera <strong>de</strong> 162,890 livres ster-<br />

ling.<br />

COURTES DÉPÊCHES<br />

Le roi et <strong>la</strong> reine <strong>de</strong> Norvège sont ren-<br />

trés à Christiania.<br />

L'empereur François-Joseph est rentré<br />

<strong>de</strong> Budapest à Vienne et s'est rendu au châ-<br />

teau <strong>de</strong> Schœnbrun où il passera les fêtes <strong>de</strong><br />

Noël.<br />

Des négociations se poursuivent entre<br />

l'Allemagne et l'Angleterre en vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> paci-<br />

fication <strong><strong>de</strong>s</strong> districts frontières entre <strong>la</strong> colo-<br />

nie du Cap et l'Afrique alleman<strong>de</strong> du sud-<br />

ouest.<br />

La Skoupchtina serbe a voté l'emprunt<br />

proposé par le ministère.<br />

M. Vouitch, qui quitte <strong>la</strong> légation <strong>de</strong><br />

Serbie à Vienne, a reçu <strong>de</strong> l'Empereur d'Au-<br />

triche l'ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Couronne <strong>de</strong> fer <strong>de</strong> pre-<br />

mière c<strong>la</strong>sse,<br />

La Délégation hongroise a adopté les<br />

budgets <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre et <strong>de</strong> <strong>la</strong> marine.<br />

Le Sénat roumain a voté à l'unanimité<br />

l'adresse en réponse au message du Trône.<br />

Le vapeur argentin Cachalote a recueilli<br />

dans une île déserte <strong><strong>de</strong>s</strong> mers du Sud 26<br />

hommes; dont le capitaine, <strong>de</strong> l'équipage du<br />

vapeur norvégien Fritjof-Nansen, naufragé<br />

le 10 novembre.<br />

Figaro à Londres<br />

(Servicespécial<strong>de</strong>notre bureau<strong>de</strong> Londres,8, NewCoventryStr. W.)<br />

Nouvelles politiques<br />

LES COMMUNES ET LES LORDS<br />

Londres,<br />

20 décembre.<br />

On ne se serait pas douté, à voirl'affluence<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> députés aujourd'hui à <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

communes, que nous approchons <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> session. Mais après le vote d'hier à <strong>la</strong><br />

Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> lords, il n'est pas surprenant<br />

que ministériels et opposants aient tenu à<br />

venir voir comment le gouvernement al<strong>la</strong>it<br />

répondre.<br />

Il a choisi <strong>la</strong> manière forte.<br />

Dès le début <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance, sir Henry Camp-<br />

bell Bannerman s'est levé et a proposé une<br />

résolution prononçant l'abandon <strong>de</strong> l'Educa-<br />

tion Bill et refusant les amen<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> <strong>la</strong>-<br />

Chambre haute.<br />

« Le cadavre que les Lords ont <strong>la</strong>issé sur le<br />

seuil <strong>de</strong> leur porte, dit le Premier, peut être<br />

maintenant porté hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> vue <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes.<br />

Mais il s'agit <strong>de</strong> savoir si les résultats <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>de</strong>rnières élections.compteront pour rien.<br />

» La question <strong>de</strong> l'instruction publique est<br />

posée <strong>de</strong>puis 1902 par <strong>la</strong> loi qu'a fait voter<br />

le précé<strong>de</strong>nt cabinet, et il ne pourra y avoir<br />

ni paix ni trêve tant que cette loi n'aura pas<br />

été modifiée.<br />

» Le parti libéral a été porté au pouvoir par<br />

un grand mouvement <strong>de</strong> l'opinion- publique,<br />

déterminé en gran<strong>de</strong> partie par cette ques-<br />

tion, et l'œuvre <strong>de</strong> ce parti, <strong>de</strong> cette Cham-<br />

bre se trouve détruite par le parti adverse<br />

irrémédiablement condamné par les élec-<br />

teurs. Mais, heureusement, les ressources <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Constitution britannique ne se trouvent<br />

pas épuisées, non plus que celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cham-<br />

bre <strong><strong>de</strong>s</strong> communes. Un moyen existe certai-<br />

nement, et on le trouvera, <strong>de</strong> faire prévaloir<br />

<strong>la</strong> volonté du pays, exprimée par ses repré-<br />

sentants élus.<br />

» Le gouvernement et ses partisans veulent<br />

<strong>la</strong> paix et <strong>la</strong> conciliation. La seule note dis-<br />

cordante dans le débat final est venu <strong>de</strong> M.<br />

Balfour qui a prêché <strong>la</strong> guerre. Notre but<br />

était d'établir un système d'instruction na-<br />

tionale et non confessionnelle ni sectaire, sur<br />

les bases générales du christianisme, afin <strong>de</strong><br />

mettre l'instruction publique au service <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

communauté et non au service d'une église<br />

ou d'une secte quelconque. »<br />

Après cette déc<strong>la</strong>ration, qui <strong>la</strong>isse prévoir<br />

pour <strong>la</strong> rentrée quelques séances intéressan-<br />

tes, M. Walter Long a répondu au nom <strong>de</strong><br />

M. Balfour absent, et M. Birrel a prononcé<br />

quelques mots, après quoi <strong>la</strong> motion <strong>de</strong> sir<br />

Henry Campbell Bannerman a été adoptée à<br />

l'unanimité.<br />

LE COMMERCE' FRANCO-ANGLAIS<br />

11<br />

Londres, 20 décembre.<br />

Parmi les invités au banquet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cham-<br />

bre <strong>de</strong> commerce d'hier soir, se trouvait M.<br />

Lesieur, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre <strong>de</strong> com-<br />

merce <strong>de</strong> Paris, qui a prononcé un intéres-<br />

sant discours, au nom <strong>de</strong> tous ses collègues<br />

français, pour dire combien ils se trouvaient<br />

tous fiers <strong>de</strong> servir <strong>de</strong> trait d'union entre les<br />

<strong>de</strong>ux pays, et pour exprimer le vœu <strong>de</strong> voir<br />

se compléter .les précieux résultats déjà ob-<br />

tenus par l'entente cordiale; en obtenant <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>de</strong>ux gouvernements <strong><strong>de</strong>s</strong> facilités nouvelles<br />

en vue <strong>de</strong> l'extension <strong><strong>de</strong>s</strong> rapports commer-<br />

ciaux.<br />

'"•<br />

Je citerai seulement, dit M. Lesieur, celles qui<br />

sont re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> protection internationale <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> propriété industrielle, aux moyens <strong>de</strong> commu-<br />

nication <strong>la</strong> réduction <strong><strong>de</strong>s</strong> taxes postales et télé-<br />

graphiques, l'accélération <strong><strong>de</strong>s</strong> services <strong>de</strong> trans-<br />

port, l'exécution d'un projet qui nous est cher à<br />

tous, a<br />

l'adoption duquel nos Compagnies ont<br />

travaillé à préparer l'opinion et qui 'ouvrira une<br />

ère <strong>de</strong> prospérité inconnue jusqu'ici en rédnisant<br />

à moins <strong>de</strong> six heures le trajet entre Paris et<br />

Londres.<br />

L'Exposition qui se prépare affirmera notre<br />

égale valeur dans <strong><strong>de</strong>s</strong> domaines différents qui,<br />

rapprochés, formeront un ensemble harmonieux<br />

et assureront le succès <strong>de</strong> cette fécon<strong>de</strong> mani-<br />

festation. Elle resserrera notre entente, « œuvre<br />

<strong>de</strong> raison, œuvre <strong>de</strong> paix », comme <strong>la</strong> qualifiait<br />

si bien il y a quelques jours celui qui est l'inter-<br />

prète toujours aussi heureux qu'autorisé <strong><strong>de</strong>s</strong> vé-<br />

ritables sentiments'<strong>de</strong> <strong>la</strong> France, notre éminent<br />

ambassa<strong>de</strong>ur, S. Exe. M. Paul Cambon, auquel<br />

j'adresse l'hommage respectueux et reconnais-<br />

sant <strong>de</strong> tous les commerçauts français.<br />

M. Lesieur a terminé son discours en por-<br />

tant un toast à <strong>la</strong> prospérité grandissante du<br />

commerce anglo-français et à l'union indis-<br />

soluble <strong><strong>de</strong>s</strong> commerçants <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux pays.<br />

LE THÉÂTRE<br />

,% Nous voici pour tout <strong>de</strong> bon en hiver<br />

les pantomimes <strong>de</strong> Noël sortent une à une<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> bahuts vénérables où les conservent, <strong>de</strong>-<br />

puis tant d'années, les « managers » avisés<br />

du Royaume-Uni.<br />

Le Duke ofYork's a inauguré <strong>la</strong> saison <strong>de</strong><br />

Christmas en nous donnant une éblouissante<br />

reprise <strong>de</strong> Peter Pan, <strong>la</strong> pantomime c<strong>la</strong>ssique<br />

<strong>de</strong> Barrie, chef-d'œuvre d'humour, <strong>de</strong>. senti-<br />

mentalité simple et touchante, <strong>de</strong> gaieté folle,<br />

<strong>de</strong> jeunesse et <strong>de</strong> vie, joie <strong><strong>de</strong>s</strong> bambins et,<br />

avouons-le tout <strong>de</strong> suite, <strong>de</strong> leurs aînés.<br />

Peter Pan est né il y a trois ans chaque<br />

hiver il revient nous raconter son histoire,<br />

maintenant aussi familière, en Angleterre,<br />

que les contes <strong>de</strong> fée et les bonnes histoires<br />

du bon Perrault le sont en France. Je ne crois<br />

pas qu'il y ait, dans l'histoire littéraire <strong>de</strong><br />

notre époque, un autre exemple <strong>de</strong> création<br />

spontanée, comparable à celle que Barrie a<br />

daigné faire <strong>de</strong>vant nos yeux d'un coup <strong>de</strong><br />

baguette enchantée. Un personnage féerique<br />

a été construit <strong>de</strong> toutes pièces par un mo-<br />

<strong>de</strong>rne, et du jour au len<strong>de</strong>main il est <strong>de</strong>venu<br />

le favori <strong><strong>de</strong>s</strong> petits, l'ami <strong><strong>de</strong>s</strong> grands son<br />

nom, Peter Pan, est pour toute une généra-<br />

tion l'évocation à <strong>la</strong> fois gracieuse et pre-<br />

nante <strong><strong>de</strong>s</strong> joies du home, du prix infini qu'est<br />

l'amour d'une mère, et du désespoir ingénu<br />

<strong>de</strong> tous les petits enfants qui n'ont jamais eu<br />

<strong>de</strong> parents.<br />

Les bonnes fées, auxquelles Barrie nous<br />

supplie <strong>de</strong> croire, ont certainement inspiré le<br />

plus délicat <strong><strong>de</strong>s</strong> humouristes ang<strong>la</strong>is, et lui<br />

ont donné, pour le remercier du culte qu'il<br />

leur a voué, un triomphe magique. Peter Pan<br />

a été acc<strong>la</strong>mé, lundi soir, plus encore qu'il<br />

ne l'avait été lors <strong>de</strong> sa première apparition<br />

sur terre. Il semb<strong>la</strong>it que <strong><strong>de</strong>s</strong> personnes<br />

connues et chères nous revenaient après une<br />

longue absence; ce fut un enchantement.<br />

Faut-il ajouter que l'interprétation est comme<br />

toujours parfaite? Les noms seuls <strong><strong>de</strong>s</strong> princi-<br />

paux artistes me dispensent <strong>de</strong> longs com-<br />

mentaires. Miss Pauline Chase (Peter Pan)<br />

abordait le premier grand rôle <strong>de</strong> sa jeune<br />

carrière dramatique après avoir été un<br />

mime adorable, elle <strong>de</strong>vient une actrice sédui-<br />

sante <strong>de</strong> beauté et <strong>de</strong> grâce sa diction<br />

est excellente; son jeu, naturel et vivant:<br />

Charles Frohman a découvert en elle une<br />

étoile. Mentionnons encore M. Gérald du<br />

Maurier, capitaine <strong>de</strong> pirates idéal, qui sait<br />

faire <strong>de</strong> ce rôle bouffon une création inou-<br />

bliable, grâce aux qualités <strong>de</strong> verve et d'hu-<br />

mour que ce grand artiste possè<strong>de</strong> à un <strong>de</strong>-<br />

gré éminent. Enfin, miss Hilda Trevelyan est<br />

une petite maman délicieuse et l'on comprend<br />

que les enfants abandonnés <strong>de</strong> The Ne,uer<br />

Never Land l'aiment à l'adoration.<br />

Il est possible, m'assure-t-on, que, l'été<br />

prochain, M. Charles Frohman présente Peter<br />

Pan aux Parisiens. J'ai peur que les fées et<br />

leurs fidèles sujets ne s'accommo<strong>de</strong>nt guère<br />

<strong>de</strong> l'éc<strong>la</strong>tant soleil <strong>de</strong> juin: pour goûter,<br />

comme il convient, ce ravissant conte <strong>de</strong><br />

nourrice, ne faut-il pas les brouil<strong>la</strong>rds et les<br />

brumes <strong>de</strong> l'hiver, <strong>la</strong> lueur indécise que pro-<br />

jettent dans <strong>la</strong> chambre les bûches <strong>de</strong> Noël<br />

brû<strong>la</strong>nt joyeusement dans l'âtre et- qui sait?<br />

l'atmosphère bleuâtre et grise du climat an-<br />

g<strong>la</strong>is ? J. Coudurierv<br />

--5<br />

tonio Gandolfo, M. Eugeuia Garzon-et le<br />

ministre <strong>de</strong> France en .Argentine, M."<br />

Thiébault. -,ro<br />

Le prési<strong>de</strong>nt du Conseil municipal, M;-<br />

Chautard, entouré <strong><strong>de</strong>s</strong> membres du bu-<br />

reau et <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux préfets, attendait les<br />

invités <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville dans- f un <strong><strong>de</strong>s</strong>" 'saloirs*<br />

du pa<strong>la</strong>is municipal: Le présr<strong>de</strong>nt dy<br />

Conseil <strong><strong>de</strong>s</strong> ministres, M. Clemencoau,-<br />

et le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires étrangères,. Mï<br />

Stéphcn Pichon, <strong>de</strong>vaient par leur pré-<br />

sence rehausser l'éc<strong>la</strong>t <strong>de</strong> cette belle fête<br />

qui a pris le caractère d'une véritable<br />

entente municipale et même gouverne-<br />

mentale. On verra par les toasts..qu'il a<br />

été question, aussi bien dans le discours<br />

du prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong><strong>de</strong>s</strong> ministres<br />

que dans ceux très<br />

app<strong>la</strong>udis. dB" ^1M:<br />

Chautard et <strong>de</strong> Selves, <strong>de</strong> <strong>la</strong> sœur <strong>la</strong>tine<br />

d'Amérique du Sud..<br />

MM. Bel<strong>la</strong>n, syndic du Conseil muni-<br />

cipal, et Bouvard, directeur <strong><strong>de</strong>s</strong> fêtes d'à<br />

<strong>la</strong> Ville, avaient, à leur habitu<strong>de</strong>, décoré<br />

les salons municipaux <strong>de</strong> superbe façon.-<br />

La table du banquet.était dressée., gar-<br />

nie <strong>de</strong> chemins <strong>de</strong> fleurs et d'une boH.e<br />

argenterie, dans <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>';saîlë à mâïi-<br />

ger. Là musique <strong>de</strong> <strong>la</strong>. gar<strong>de</strong> s'est fait en-;<br />

tendre durant le dîner. Le menu, déli-<br />

cieux <strong>de</strong> couleur et d'une jolie compô-<br />

sition, était une attention délicate .aux<br />

hôtes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville. Il y était- «parlé-, -par- .-le<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sin, <strong>de</strong> leur gran<strong>de</strong> capitale et <strong>de</strong>: leur<br />

histoire. Deux femmes, l'une synthéti-<br />

sant Buenos-Aires et l'autre Paris, sti<br />

donnaient <strong>la</strong> main. L'hôtel. d,e.y.iHo' U.'s<br />

Buenos-Aires et <strong>la</strong> colonne <strong>de</strong> Mai étaient<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sinés avec une exactitu<strong>de</strong> f ràp.pïùiËê>.<br />

De nombreuses notabilités, françaises ~s<br />

avaient tenu à assister au dîner -et. à<br />

<strong>la</strong> soirée donnés en l'honneur :<strong><strong>de</strong>s</strong> re.r<br />

présentants <strong>de</strong> <strong>la</strong> République Argen-<br />

tine et <strong>de</strong> Buenos-Aires/ Oti remar-<br />

quait, in<strong>de</strong>pendammeut.<strong>de</strong> MM, Chau-<br />

tard, prési<strong>de</strong>nt du Conseil<br />

municipal<br />

<strong>de</strong><br />

Selves, préfet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine'; Lépirïé, pré-<br />

fet <strong>de</strong> police, MM. Clemenceau, prési-<br />

<strong>de</strong>nt du Conseil, et Pichon, ministre <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

affaires étrangères<br />

Les membres du bureau <strong>de</strong> l'assemblée corn*<br />

munalo .MM. André Lefèvre, Bel<strong>la</strong>n, Tantôt,<br />

Sohier; <strong><strong>de</strong>s</strong> prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> commission eteon-<br />

seillers municipaux etgénéraux MM. Turot,<br />

Grébauval, Escudier, Dausset, Ernest Caron,<br />

Deville, Opportun Alp'y, Dùyàl-Àrno'u'Ioy,<br />

Marsou<strong>la</strong>n, Rébeil<strong>la</strong>rd, Le Menuet, Sfaurice<br />

Quentin, Galli, Houdé, Massard, Girou1; Hep-<br />

«nheimer, d'Andignô, Chausse, Des<strong>la</strong>hçles,<br />

Lajarrige, Brénot, Joiibois, B<strong>la</strong>nchony Hé'-<br />

naffe,' Laurent Cély, Garmignac le secrétaire<br />

général <strong>de</strong> <strong>la</strong> préfecture <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine, M. :A.<br />

Bernard; le directeur du cabinet du préfet,<br />

M. Piette <strong><strong>de</strong>s</strong> directeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> préfectures<br />

MM. Bouvard, Magny, Quennec, <strong>de</strong> Metz,<br />

Mesureur, Touny, Mouquin MM. Mol<strong>la</strong>rd,<br />

Honorat, etc., etc.<br />

MM. Chautard et <strong>de</strong> Selves occupaient<br />

le centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> table d'honneur, ayant<br />

auprès d'eux M. Ernesto Bosch,: ministre<br />

<strong>de</strong> l'Argentine à Paris, le générai Roca,<br />

M. Carlos <strong>de</strong> Alvear, MM. -Gleœeneeau et<br />

Pich.on.<br />

Au <strong><strong>de</strong>s</strong>sert, M. Clemenceau, prési<strong>de</strong>nt<br />

du Conseil.<strong><strong>de</strong>s</strong> ministres,, s'est levé et a<br />

prononcé les paroles suivantes i-<br />

Je vous remercie, monsieur Je. prési<strong>de</strong>nt flyt<br />

Conseil municipal, <strong>de</strong> m'avoir procuré l'hon-<br />

neur et le p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> passer cette soirée au<br />

milieu <strong><strong>de</strong>s</strong> élus <strong>de</strong> Paris, réunis pour, fêter là<br />

présence dans <strong>la</strong> capitale d'hommes politi-<br />

ques et <strong>de</strong> magistrats éminents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Répu-<br />

blique Argentine, qui, d'avance, étaient pour<br />

nous <strong><strong>de</strong>s</strong> amis.<br />

Vous appartenez, messieurs, à un pays qui<br />

a <strong>de</strong> nombreuses affinités avec le nôtre'. La<br />

communauté <strong>de</strong> race a créé entre les <strong>de</strong>ux<br />

républiques <strong><strong>de</strong>s</strong> liens puissants. Beaucoup <strong>de</strong><br />

nos compatriotes se sont fixés sur votre ter-<br />

ritoire. Ils y trouvent une existence heu-<br />

reuse. Soyez remerciés, messieurs, <strong>de</strong> cette<br />

<strong>la</strong>rge hospitalité! Comme vous avez- :jrioj;r.3<br />

amitié, nous savons que <strong>la</strong> France, a. vos<br />

sympathies. Nous en voyons <strong>la</strong> preuve dans<br />

cette belle et florissante colonie disséminée<br />

sur notre territoire, qui y vit <strong>de</strong> notre vie'et<br />

se fait si aisément à nos mœurs et à nos<br />

coutumes, à notre manière <strong>de</strong> vivre et <strong>de</strong><br />

penser.<br />

Ces résultats sont dus à l'esprit <strong>de</strong> haute<br />

confraternité <strong>la</strong>tine qui anime 'les gouver'ne»<br />

ments'clenos? <strong>de</strong>ux pays et, je tiens à le rap-<br />

peler ici, à ï impulsion fécon<strong>de</strong> et bienfait<br />

t;ante que M. le général Roca a su donnée à<br />

l'administration <strong>de</strong> l'Argentine- au cours <strong>de</strong><br />

ses <strong>de</strong>ux prési<strong>de</strong>nces.<br />

Je lève mon verre en l'honneur <strong>de</strong> Son<br />

Excellence le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République<br />

Argentine et je bois à <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur-et à <strong>la</strong><br />

prospérité du peuple argentin.<br />

On a écoilté <strong>de</strong>bout l'Hymne national <strong>de</strong><br />

l'Argentine et <strong>la</strong> Marseil<strong>la</strong>ise,<br />

M. Ernesto Bosch a pris ensuite <strong>la</strong><br />

parole:<br />

Messieurs, '<br />

La pensée première <strong><strong>de</strong>s</strong> organisateurs,- 3e<br />

cette belle fête fut, si je ne m'abuse, <strong>de</strong> lui.<br />

donnai' le caractère d'une manifestation- :in-


LE FIGARO VENDREDI 21 DÉCEMBRE 1906<br />

timQ du, Conseil municipal <strong>de</strong> Paris à l'a»<br />

drçs3ç <strong>de</strong> M- le général Roca et <strong>de</strong> l'inten-<br />

clenté <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Buenos-Aires c'était là<br />

une marque<br />

<strong>de</strong><br />

sympathie dont nous nous<br />

môntriensheureux. et fiers.<br />

En,s'associant à <strong>la</strong> touchante initiative <strong>de</strong><br />

rassemblée municipale, le gouvernement <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> République a bien voulu donner à cette<br />

démonstration: une plus ample portée qui<br />

oblige.davantege à <strong>la</strong> reconnaissance <strong>la</strong> na-<br />

tion argentine, dont j'ai l'honneur d'être le<br />

représentant en France.<br />

Au nom du gouvernement argentin, à celui<br />

tlo mes compatriotes, merci ••<br />

Si l'édilitô parisienne, traduisant le senti-<br />

ment <strong>de</strong> déférante courtoisie qui est le propre<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> habitants do <strong>la</strong> plus belle cité du mon<strong>de</strong>,<br />

a temvà nous témoigner l'affectueux intérêt<br />

qu'elle porte à <strong>la</strong> prospérité et à l'embellisse-<br />

ment <strong>de</strong> notre capitale, votre présence parmi<br />

nous/ monsieur le prési<strong>de</strong>nt du Conseil, et<br />

• celle <strong>de</strong> vos honorables collègues 'sont le plus<br />

bel eucouracoment à nos efforts vers lu pro-<br />

grès.<br />

Je me permettrai (l'ajouter que vous nous<br />

<strong>de</strong>veg un, peu cet 'encouragement, et que vous<br />

nous le- <strong>de</strong>vez gran<strong>de</strong>ment au nom <strong><strong>de</strong>s</strong> géné-<br />

reuses traditions <strong>de</strong> <strong>la</strong>'Francc.<br />

D<br />

Notre jeune peuple n'cst-il pas, en effet, le<br />

fervent admirateur du merveilleux dévelop-<br />

pement <strong>de</strong> l'activité du génie français?<br />

Nos co<strong><strong>de</strong>s</strong> sont les vôtres; nous "app<strong>la</strong>udis-<br />

sons ù vos incessantes conquêtes pour le<br />

droit, pour <strong>la</strong> justice et pour l'humanité,- et<br />

nous sommes 'hemtmx <strong>de</strong> puiser dans vos doc-<br />

trines le plus <strong>la</strong>rge, enseignement.<br />

S'il'; en est <strong><strong>de</strong>s</strong> jejunes nations, à l'égard <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

gran<strong><strong>de</strong>s</strong>, démocraties, comme <strong><strong>de</strong>s</strong> élèves à<br />

l'égard <strong>de</strong> leurs<br />

maîtres*, je pourrais nrenoï-<br />

gueillir <strong>de</strong> rappeler a votre souvenir, comme<br />

un frappant résultat <strong>de</strong> notre attachement<br />

aux principes que l'humanité proc<strong>la</strong>me, l'es-<br />

prit ,<strong>de</strong> sagesse et <strong>de</strong> modération dont<br />

s'inspira <strong>la</strong> République Argentine pour s'em-<br />

ployer <strong>de</strong> toute son énergie, et malgré l'acuité<br />

du conflit, à faire trancher par l'arbitrage<br />

une. affaire <strong>de</strong> frontière qui nous menaçait<br />

d'une guerre internationale.<br />

La loi fatale, qui, dit-on, impose à l'éclo-<br />

f>ion <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

république* une ère do troubles et<br />

<strong>de</strong> guerres intestines, cette loi n'a plus d'effet<br />

en ce qui nous concerne, et le cas que je<br />

viens <strong>de</strong> citer en est, messieurs, <strong>la</strong> preuve<br />

<strong>la</strong><br />

plus éc<strong>la</strong>tante. Nous sommes désormais tout<br />

au travail,tout au progrès, tout au dévelop-<br />

pement <strong>de</strong> nos richesses naturelles.<br />

C'est ainsi que l'ont compris vos nationaux<br />

qui. nous apportent et leurs capitaux et l'i-<br />

nestimable concours <strong>de</strong> leurs efforts indivi-<br />

duels. Ds trouvent chez nous <strong>la</strong> plus <strong>la</strong>rge<br />

compensation, <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> nos lois, et<br />

Faccu/jÙ le plus affectueux <strong>de</strong> <strong>la</strong> part do nos<br />

compiatr.iotes..<br />

En coopérant a -notre gran<strong>de</strong>ur, <strong>la</strong> Républi-<br />

que française accomplira <strong>la</strong> noble tâche .qui<br />

lui est dévolue elle apportera, par <strong>de</strong>là les<br />

mers, <strong><strong>de</strong>s</strong> forces nouvelles <strong>la</strong> sève vigou-<br />

reuse <strong>de</strong> <strong>la</strong> race <strong>la</strong>tine'<br />

-Messieurs,<br />

Je lève mon verre à. <strong>la</strong> noble nation fran-<br />

çaise, à <strong>la</strong> santé <strong>de</strong> M. le Prési<strong>de</strong>nt Fallières,<br />

ù celle <strong>de</strong>' ses éminoiits col<strong>la</strong>borateurs dans<br />

gouvernement <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, à celle <strong>de</strong><br />

M. le prési<strong>de</strong>nt et <strong>de</strong> MM. les conseillers<br />

municipaux qui par leurs soins dévoués as-<br />

surent <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur et <strong>la</strong> beauté incontestées<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> 'Ville-Lumière.<br />

Après ce discours longuement. ap-<br />

p<strong>la</strong>udi, M. Chautard a prononcé d'une<br />

voix forte l'éloquente allocution sui-<br />

vante': .•<br />

Monsieur, le prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong><strong>de</strong>s</strong>.<br />

ministres,<br />

Monsieur lé ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires étran-<br />

8èl-es,:<br />

Au nom du Conseil municipal tout entier,<br />

je vous reuifircie d'avoir accepté notre cor-<br />

dial.e invitation et d'avoir bien voulu vous<br />

joindre à nous pour accueillir, dans <strong>la</strong> mai-<br />

son commune <strong><strong>de</strong>s</strong> Parisiens, les hôtes éini-<br />

nents que nous fêtons ce soir.<br />

Vous avez tenu à apporter à cet acte <strong>de</strong><br />

lîonne confraternité municipale<br />

l'approbation<br />

officielle du gouvernement <strong>de</strong> <strong>la</strong> République<br />

et vous lui avez donne ainsi une signification<br />

plus haute, une portée plus gran<strong>de</strong>. Peut-être<br />

aussi vous êtës-vous souvenus d'avoir siégé<br />

l'un et l'autre dans rassemblée communale et<br />

vous-1 a-t-il plu <strong>de</strong> donner à vos successeurs<br />

une preuve d'affectueuse sympathie.<br />

Nous, vous en exprimons notre vive grati-<br />

tu<strong>de</strong>.<br />

Me'sera-t-il permis d'ajouter un mot per-<br />

sonnel et <strong>de</strong> dire combien il m'est agréable<br />

<strong>de</strong> saluer en M. Clemenceau un <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes<br />

qui. ont le plus honoré <strong>la</strong> fonction que je tiens<br />

<strong>de</strong> l'estime et <strong>de</strong> <strong>la</strong> confiance <strong>de</strong> mes col-<br />

lègues; --•.<br />

Monsieur le prési<strong>de</strong>nt,<br />

Monsieur l'inten<strong>de</strong>nte municipal,<br />

Monsieur le ministre,<br />

Je m'adresse tout d'abord à Son Excellence<br />

le général Roca, que les suffrages <strong>de</strong> ses<br />

concitoyens ont par <strong>de</strong>ux fois porté à <strong>la</strong> pre-<br />

mière magistrature <strong>de</strong> son pays.<br />

Malgré ses longs et bril<strong>la</strong>nts services, il<br />

consacre encore son in<strong>la</strong>ssable activité au dé-<br />

veloppement et au progrés <strong>de</strong> <strong>la</strong> République<br />

Argentine dont je Rallie en luiiui^<strong><strong>de</strong>s</strong> citoyens<br />

les plus illustres..<br />

Messieurs,<br />

Les Parisiens sont fiers <strong>de</strong> leur universelle<br />

réputation d'ho?,pitalité ils sont heureux <strong>de</strong><br />

recevoir les étrangers qui accourent si vo-<br />

lontiers, <strong>de</strong> tous les pays du mon<strong>de</strong>, vers<br />

leur gran<strong>de</strong> cité. Mais comment ne seraient-<br />

ils pas particulièrement joyeux <strong>de</strong> vous avoir<br />

ce soir à leujr table ?-'<br />

N'ayez-yoiis pas <strong>de</strong>ux titres spéciaux à notre<br />

amitié vous Mes nos frères <strong>de</strong> race et vous<br />

venez <strong>de</strong> loin, <strong>de</strong> par <strong>de</strong>là l'Océan, apporter<br />

a <strong>la</strong> vieille civilisation <strong>la</strong>tine le témoignage<br />

<strong>de</strong> l'œuvre admirable accomplie par ses en-<br />

dans leur nouvelle patrie.<br />

Vous avez connu <strong>de</strong> terribles jours. Il vous<br />

a fallu lutter âprement contre les hommes et<br />

contre les choses. Depuis l'instant où Pedro<br />

<strong>de</strong> Mendoza prenant possession <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte,<br />

au nom <strong>de</strong> son maître Charles-Quint, fondait<br />

l'humble bourga<strong>de</strong> qu'il baptisait: « Santa-<br />

Maria <strong>de</strong> Btiei'ios Aires», que <strong>de</strong> générations<br />

ont' dû travailler et combattre, arroser <strong>la</strong><br />

terre <strong>de</strong> leur sueur et <strong>de</strong> leur sang, pour fon-<br />

<strong>de</strong>r et faire- prospérer cette gran<strong>de</strong> nation qui 1<br />

s'appelle aujourd'hui <strong>la</strong> Republique Argen-<br />

tine ?<br />

L'oeuvre <strong>de</strong> croissance et <strong>de</strong> développement<br />

est désormais assurée. Et les Argentins se<br />

souvenant qu'ils ne sont pas seulement <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

soldats vail<strong>la</strong>nts, <strong>de</strong> ru<strong><strong>de</strong>s</strong> travailleurs <strong>de</strong><br />

t'industrie et dé l'agriculture, <strong><strong>de</strong>s</strong> commer-<br />

çants habftes et <strong><strong>de</strong>s</strong> navigateurs <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

race, les. Argentins, faisant un retour vers<br />

leur origjno glorieuse, ont voulu, en fils res-<br />

pectueux, et tendres, parer et embellir leur<br />

patrie,<br />

Et no/us qui, moins hardis, plus timi<strong><strong>de</strong>s</strong>,<br />

sommefe restés sous l'égi<strong>de</strong> tuté<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mère Commune, nous assistons avec joie du<br />

rivage méditerranéen à cet épanouissement<br />

<strong>de</strong> r/irnérique <strong>la</strong>tine et nous tendons à es<br />

cnfaéfe une nhain fraternelle.<br />

Vous ayez voulu visiter un certain nombre<br />

<strong>de</strong> nos -services municipaux. J'ai été person-<br />

nellement très heureux <strong>de</strong> me joindre aux<br />

directeurs <strong>de</strong> notre administration pour vous<br />

acconj'pagner. Je tiens à dire que le zèle et<br />

l'intô'r'êt que votre délégation apporte dans<br />

sea étu<strong><strong>de</strong>s</strong> sont un sûr garant du profit con-<br />

sidérable qu'en retireront vos compatriotes.<br />

ï»o\u? vous ai<strong>de</strong>r, messieurs, dans l'oeuvre<br />

«Sstûétique entreprise, vous avea songé a <strong>la</strong><br />

France et à Paris. Nous sommes profondé-<br />

ment touchés et fiers <strong>de</strong> votre choix. Puisque<br />

le concours d6 nos artistes vous semble, <strong>de</strong><br />

quelque prix, il vous sera donné <strong>de</strong> tout cœur,<br />

et leurr tâche »e sera remplie que <strong>la</strong> jour où<br />

ils pourront se rendre le témoignage d'avoir<br />

<strong>la</strong>rgement contribué à faire <strong>de</strong> Buenos-Aires<br />

leParis <strong>de</strong> l'Amérique du Sud.<br />

Un autre sentiment se fait jour ce soir<br />

dans nos esprits. L'Hôtel <strong>de</strong> Ville <strong>de</strong> Paria a<br />

été- honoré âes'visitçs ie§ $U3 augustesy-Ii,<br />

gar<strong>de</strong> fièrement dans ses archives <strong>la</strong> signa-<br />

ture <strong><strong>de</strong>s</strong> plus puissants souverains du mon<strong>de</strong>;<br />

mais, par un étrange caprice du sort, c'est<br />

rarement qu'il a eu <strong>la</strong>, satisfaction profon<strong>de</strong><br />

d'ouvrir" ses portes aux représentants offi-*<br />

ciels d'un Etat républicain. Certes, <strong>la</strong> simili-r<br />

tu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions politiques n'est pas né-<br />

cessaire pour créer entre les peuples <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

liens d'ar<strong>de</strong>nte<br />

sympathie<br />

et l'amitié qui<br />

noua unit à nombre db gran<strong><strong>de</strong>s</strong> nations mo-<br />

narchiques nous est chère et précieuse. Mais<br />

nul ne saurait s'étonner qu'une organisation<br />

reposant sur <strong><strong>de</strong>s</strong>. principes i<strong>de</strong>ntiques fasse<br />

naître <strong><strong>de</strong>s</strong> affinités particulières et que <strong>la</strong><br />

démocratie française se sente invinciblement<br />

attirée par le majestueux ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> Répu-<br />

bliques américaines.<br />

Au nom du peuple <strong>de</strong> Paris, Je lève/mon<br />

verre à <strong>la</strong> prospérité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Buenos-<br />

Aires, je porte <strong>la</strong> santé <strong>de</strong> son premier ma-<br />

gi,strat, i~, l'inten<strong>de</strong>nCe lyunicipal Garlos aé<br />

gistrat, M, l'inten<strong>de</strong>nte municipal Carlos <strong>de</strong><br />

/ilvear, et je m'associe à -M. le prési<strong>de</strong>nt du<br />

Conseil <strong><strong>de</strong>s</strong> ministres pour souhaiter au peu-<br />

ple 'argentin le plus glorieux avenir.<br />

Quelques mots encore <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Selves,<br />

préfet <strong>de</strong> <strong>la</strong>-Seine, très bien inspiré lors-<br />

qu'il a parlé <strong>de</strong> Buenos-Aires, « le Paris<br />

<strong>de</strong> l'Amérique du Sud », et le général<br />

Roca prononce en français un discours<br />

qui soulève d'unanirces- app<strong>la</strong>udisse-<br />

ments:<br />

.<br />

Monsieur,<br />

°<br />

Je suis .profondément, touché <strong><strong>de</strong>s</strong> arables,<br />

paroles que vous venez <strong>de</strong> prononcer pour<br />

mon pays et pour moi et je vous en remercie<br />

vivement. t.<br />

Je gar<strong>de</strong>rai toujours le meilleur souvenir<br />

<strong>de</strong> l'accueil gracieux du Conseil municipal do<br />

Paris, et.<strong>de</strong> cette merveilleuse et attrayante<br />

ville qui est l'expression do <strong>la</strong> plus haute ci-<br />

vilisation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture mo<strong>de</strong>rnes et où se<br />

réalise <strong>la</strong> communion <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes <strong>de</strong> toutes<br />

les races <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre qui s'y trouvent, par <strong>la</strong><br />

courtoisie, et <strong>la</strong> <strong>la</strong>rge hospitalité parisienne,<br />

Comme dans leur propre patrie.<br />

La République Argentine qui, <strong><strong>de</strong>s</strong> premiers<br />

jours <strong>de</strong> son indépendance, a appris à aimer<br />

<strong>la</strong> France, sera aussi reconnaissante <strong>de</strong> cette<br />

manifestation <strong>de</strong> sympathie au nouveau<br />

maire <strong>de</strong> Buenos-Aires, et k l'un <strong>de</strong> ses an-<br />

ciens chefs d'Etat.<br />

Messieiirs, jo levé cette coupe a <strong>la</strong> gran-<br />

<strong>de</strong>ur et à <strong>la</strong> prospérité <strong>de</strong> <strong>la</strong> France et je<br />

porte <strong>la</strong> santé <strong>de</strong> M. le Prési<strong>de</strong>nt do <strong>la</strong> Ré-<br />

publique, du prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong><strong>de</strong>s</strong>, mir<br />

nisfres, du prési<strong>de</strong>nt du Conseil municipal, <strong>de</strong><br />

M. le préfet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine et <strong>de</strong> vous tous, mes<br />

gieurs;<br />

Après le général Roca, M. Carlos <strong>de</strong><br />

Alvear prend à son tour <strong>la</strong> parole. Son<br />

discours, également prononce en fran-<br />

çais et scandé d'une voix forte, est souli-<br />

gné fréquemment par les app<strong>la</strong>udisse-<br />

ments <strong><strong>de</strong>s</strong> convives<br />

Jamais plus qu'au joui d'hui je n'ai tant re-<br />

gretté <strong>de</strong> ne pas bien connaître <strong>la</strong> belle et<br />

harmonieuse <strong>la</strong>ngue française pour pouvoir<br />

vous exprimer, dans un spontaué é<strong>la</strong>n <strong>de</strong><br />

mon cœur, les sentiments <strong>de</strong> si vive sympa-<br />

thie qui m'entraînent vers vous.<br />

La confusion arrêterait les mots sur mes<br />

lèvres si je ne savais que je ne suis ici que<br />

l'occasion <strong>de</strong> cette manifestation qui s'adresse,<br />

au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> moi, à <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Buenos-Aires,<br />

à <strong>la</strong>nation'argenline.<br />

Un Argentin manquerait aux traditions <strong>de</strong><br />

sa patrie, s'il oubliait ce qu'elle doit à <strong>la</strong><br />

nation sœur, sa sœur aimée, à <strong>la</strong> France,<br />

car- ce sont les gran<strong><strong>de</strong>s</strong> idées <strong>de</strong> <strong>la</strong> Révolu-<br />

tion française qui, traversant les mers, vin-<br />

rent poser dans le cœur <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

patriotes,<br />

les<br />

principes<br />

immortels <strong><strong>de</strong>s</strong> droits <strong>de</strong> l'homme,<br />

d'où jaillit en 1810 le cri <strong>de</strong> l'Indépendance<br />

Sud-Âmèricaine. Nous avons alors, comme le<br />

reste du mon<strong>de</strong>, reçu le rayonnement <strong>de</strong><br />

l'âme française en même temps <strong>la</strong> France<br />

nous envoyait les plus -actifs, les plus -enta-e--<br />

prenants, les plus vail<strong>la</strong>nts <strong>de</strong> ses enfanta,<br />

qui ont signé <strong>de</strong> leur sang les plus belles<br />

pages <strong>de</strong> nos luttes nationales.<br />

C'est d'abord Jacques <strong>de</strong> Liniers, qui, à <strong>la</strong><br />

tête <strong>de</strong> nos volontaires, en 1807, repoussa<br />

l'ennemi qui occupait <strong>la</strong> ville et le port <strong>de</strong><br />

Buenos-Aires.<br />

Ce jour-là, grâce à <strong>la</strong> bravoure <strong>de</strong> ce. Fran-<br />

çais, notre peuple prenait conscience <strong>de</strong> sa<br />

force. C'est ensuite le colonel Frédéric Brand-<br />

zen, capitaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Armée, qui, gar-<br />

dant au front un reflet <strong>de</strong> <strong>la</strong> gloire <strong>de</strong> celui<br />

qu'il approcha, venant combattre dans nçs<br />

rangs, assura <strong>la</strong> victoire dans une charge<br />

mémorable, où il tomba glorieusement, à <strong>la</strong><br />

tête <strong>de</strong> son régiment.<br />

Ma patrie reconnaissante immortalisa son<br />

souvenir dans le marbre.<br />

Et dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> pensée, il me<br />

suffira <strong>de</strong> vous dire que le premier recteur<br />

<strong>de</strong> notre Collège national fut un Français,<br />

Amédéo Jacques, le philosophe exilé <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Sorbonne'le 3 décembre.<br />

Notre vie intellectuelle a puisé et puise en-<br />

core, à pleines mains, dans le trésor toujours<br />

renouvelé, scientifique, philosophique et lit-<br />

téraire <strong>de</strong> <strong>la</strong> France qui, dans sa marche har-<br />

die, poursuit sa transforinatioa démocratique<br />

et sociale».<br />

Et moi, messieurs, qui pendant quatre ans<br />

ai vécu parmi vous, dans l'enceinte <strong>de</strong> cette<br />

ville, où. j'ai pu apprécier, à côté <strong>de</strong> votre<br />

hospitalité proverbiale, l'excellence <strong>de</strong> l'or-<br />

ganisation <strong>de</strong> vos services publics, le goût<br />

artistique qui prési<strong>de</strong> à tous les travaux<br />

d'embellissement <strong>de</strong> cette ville qui et sans<br />

conteste <strong>la</strong> plus belle du mon<strong>de</strong>, je suis heu-<br />

reux d'avoir pu m'assurer le concours <strong>de</strong> M.<br />

Bouvard, l'éminent artiste, pour les amélio-<br />

rations projetées<br />

à Buenos-Aires,<br />

et pouvoir<br />

ainsi, en mémo temps, vous donner une nou-<br />

velle preuve <strong>de</strong> <strong>la</strong> confiance que nous avons<br />

dans le talent et le' goût français.<br />

Le gouvernement <strong>de</strong> <strong>la</strong> République a bien<br />

voulu me décerner une décoration, <strong>la</strong> Légion<br />

d'honneur, que je porterai dans mon pays<br />

avec tout l'orgueil que ses traditions justi-<br />

fient. Merci, monsieur le ministre, et per-<br />

mettez-moi <strong>de</strong> vous prier d'être l'interprète<br />

<strong>de</strong> ma reconnaissance auprès <strong>de</strong> M. le Prési-<br />

<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République.<br />

Avant <strong>de</strong> terminer, je veux vous témoigner<br />

toute ma gratitu<strong>de</strong> et le souvenir ineffaçable<br />

que j'emporte <strong>de</strong> cette fête qui m'a donné<br />

l'occasion <strong>de</strong> me trouver au milieu <strong>de</strong> l'é-<br />

c<strong>la</strong>iré et si digne Conseil municipal <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Ville <strong>de</strong> Paris.<br />

Messieurs, je bois à <strong>la</strong> prospérité <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

France, à <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Paris et à ses distin-<br />

gués et sympathiques représentants.<br />

M. le député argentin Péra a dit entre<br />

autres choses<br />

« Nous sommes ici en famille et nous,<br />

Argentins, nous sommes heureux <strong>de</strong><br />

cette entente avec <strong>la</strong> France, gran<strong>de</strong><br />

comme son histoire. »<br />

La fête s'est terminée par un bril<strong>la</strong>nt<br />

concert dans le salon <strong><strong>de</strong>s</strong> Axca<strong><strong>de</strong>s</strong>.<br />

Janville.<br />

m, –n^W*N*S»-<br />

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Jeudi, 20 décembre,<br />

VARIA<br />

Le feuilleton est encombré <strong>de</strong> brou-<br />

tilles, <strong>de</strong> locaux, comme on dit en <strong>la</strong>n-<br />

gage parlementaire, c'est-à-dire <strong>de</strong> pro-<br />

jets <strong>de</strong> loi d'intérêt purement local. Ne<br />

iejs méprisons pas. La plupart <strong>de</strong> ceux<br />

qui ont un caractère d'intérêt général<br />

sont absur<strong><strong>de</strong>s</strong>.<br />

La Chambre doit voter aujourd'hui <strong>la</strong><br />

loi du pont, adoptée par le Sénat. C'est<br />

un texte favorable aux débiteurs gênés.<br />

Il y est stipulé que si une fête légale<br />

tombe -un vendredi, aucun payement ne<br />

sera exigé ni aucun protêt dressé le len-<br />

<strong>de</strong>main, <strong>de</strong> môme que si elle tombe un'<br />

mardi,- aucune- contrainte nose^a exer-<br />

cée <strong>la</strong> veille. Au lieu d'un .s,e'u.l pont, il y<br />

en aura <strong>de</strong>ux, si bien que Mars et Vénus,<br />

auront acquis un nouveau droit à <strong>la</strong> reV<br />

connaissance <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes.<br />

M. Quilbeuf a cependant fait observer<br />

qn'en supprimant <strong>la</strong> grosse échéance du<br />

31 décembre, le pont jetterait un grand<br />

trouble dans les affaires. n durait voulu<br />

une exception pour ce jour-là mais on<br />

lui a; répondu que tout le commerce ré-<br />

c<strong>la</strong>mait le pont. Les écoliers aussi.<br />

On en est venu ensuite aux interpel<strong>la</strong>-<br />

tions. Elles sont nombreuses. En tête <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> liste figure celle <strong>de</strong> M. Jules Coutant<br />

(d'Ivry) sur le service défectueux <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

trains <strong>de</strong> banlieue et <strong>de</strong> petite ceinture,<br />

sur les tramways, sur le quart <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce,<br />

etc., etc.<br />

Heureusement l'orateur a déc<strong>la</strong>ré qu'il<br />

s'en tiendrait, pour aujourd'hui, au troi-<br />

sicme point. Iln'entendpasquclesCompa-<br />

gnies continuent à « brimer nos soldats ».<br />

Elles calculent le quart <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce sur d'an-<br />

ciens t'arifs plus élevés que les tarifs ac-<br />

tuellement en vigueur. Le curieux <strong>de</strong><br />

l'alïaire, c'est que le chemin <strong>de</strong> fer <strong>de</strong><br />

l'Etat ne se montre, pas plus généreux.<br />

Encore fait-on monter très souvent les<br />

soldats dans <strong><strong>de</strong>s</strong> wagons <strong><strong>de</strong>s</strong>tinés au<br />

transport <strong><strong>de</strong>s</strong> chevaux ou <strong><strong>de</strong>s</strong> marchan-<br />

dises. M. Coûtant s'en indigne et lu Cham-<br />

bre avec lui.<br />

M. Barthou, ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux pu-<br />

blics, a défendu le gouvernement du re-<br />

proche <strong>de</strong> négligeneeque lui avait adressé<br />

M. Coutant. Ses prédécesseurs et lui-<br />

même ont fait tout leur <strong>de</strong>voir. Ce n'est<br />

pas leur faute si le Conseil <strong>de</strong> préfecture<br />

a donné raison aux Compagnies. En tout<br />

cas, l'administration du chemin <strong>de</strong> fer<br />

<strong>de</strong> l'Etat recevra <strong><strong>de</strong>s</strong> ordres dans le sens<br />

indiqué par M. Coûtant et, sur <strong>la</strong> préten-<br />

tion <strong><strong>de</strong>s</strong> Compagnies, le Conseil d'Etat<br />

statuera en <strong>de</strong>rnier ressort. •<br />

Voyez-vous d'ici <strong>la</strong> différence? Pour<br />

l'industrie libre, il faut un juge pour le<br />

chemin <strong>de</strong> l'Etat, un ordre suffit. C'est le<br />

sic jubeo dans toute sa gloire. A <strong>la</strong> veille<br />

du rachat <strong>de</strong> l'Ouest, l'avertissement est<br />

bon à retenir.<br />

Quant Ci l'impôt qui, même après le<br />

quart <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce réduit, pèsera encore sur<br />

le billet, le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux .publics<br />

<strong>de</strong>vra en référer à son collègue <strong><strong>de</strong>s</strong> fi-<br />

nances. M. Coûtant, est-il tellement, insa-<br />

tiable qu'il ne puisse' en attendant, se<br />

contenter <strong>de</strong> <strong>la</strong> satisfaction qu'il obtient?<br />

M. Barthou fait appel à <strong>la</strong> courtoisie bien<br />

connue <strong>de</strong> M. Coutant, et le débat finit en<br />

-queue <strong>de</strong> poisson<br />

sur un ordre du jour<br />

pur et simple.<br />

Secon<strong>de</strong> interpel<strong>la</strong>tion sur les chemins<br />

<strong>de</strong> fer. Jamais il ne leur est arrivé tant<br />

d'acci<strong>de</strong>nts. 11 s'agit cette fois du retard<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> trains, <strong>de</strong> l'encombrement <strong><strong>de</strong>s</strong> gares,<br />

do l'insuffisance du matériel <strong>de</strong>transport.<br />

C'est M. Chaumet, député <strong>de</strong> <strong>la</strong> Giron<strong>de</strong>,<br />

qui occupe <strong>la</strong> tribune, et Dieu sait qu'il<br />

n'est pas tendre pour les Compagnies. Il<br />

n'en épargne aucune, et le réseau <strong>de</strong><br />

l'Etat a sa bonne part <strong>de</strong> croquignoles, ce<br />

qni agace M. Barthou.<br />

La crise <strong><strong>de</strong>s</strong> transports, suivant l'ora-<br />

teur, tend à <strong>de</strong>venir périodique. On l'évi-<br />

tera si l'on exige <strong><strong>de</strong>s</strong> Compagnies qu'elles<br />

remplissent toutes les conditions <strong>de</strong> leur<br />

cahier <strong><strong>de</strong>s</strong> charges.<br />

Tout à l'heure M. Chaumet jurait qu'on<br />

était désarmé contre elles. Est-ce dé-<br />

sarmé ou comp<strong>la</strong>isant qu'il faut dire ?<br />

Maintenant c'est M. Chanal qui atta-<br />

que <strong>la</strong> Compagnie <strong>de</strong> Lyon. Elle gère<br />

mal » dit-il. Quoi que vous fassiez, gérez<br />

seulement comme elle, monsieur Cha-<br />

nal. Son' crime, aux yeux <strong>de</strong> son accusa-<br />

teur, est <strong>de</strong> ne pas développer son maté-<br />

riel en proportion <strong>de</strong> son trafic. Elle n'ad-<br />

ministre pas si ma<strong>la</strong>droitement, tous<br />

comptes faits, que l'Etat n'entre en par-<br />

ticipation <strong>de</strong> ses bénéfices.<br />

M. Ledin et M. Bouyssou ont enchéri<br />

sur M. Chanal. M. Barthou s'est dit ré-<br />

solu à user <strong>de</strong> tous ses pouvoirs contre<br />

les Compagnies; mais, tout à coup, l'in-<br />

terpel<strong>la</strong>lion a tourné court; je veux dire<br />

qu'on<br />

a renvoyé <strong>la</strong> suite à une autre<br />

séance; <strong>la</strong> Chambre avait d'autres préoc-<br />

cupations.<br />

M. Paul Meunier <strong>de</strong>vait lire son rap-<br />

port sur <strong>la</strong> nouvelle loi religieuse, et l'on<br />

était averti qu'il se tramait, sous l'inspi-<br />

ration <strong>de</strong> M. Camille Pelletan, inspiré<br />

lui-même, un petit complot contre le ca-<br />

binet. D'autre part, à défaut <strong>de</strong> M. Briand<br />

indisposé, M. Clemenceau était là, visi-<br />

blcment prêt à <strong>la</strong> bataille. Elle avait<br />

mênie déjà commencé dans les couloirs.<br />

Vers six heures et <strong>de</strong>mie, M. Paul<br />

Meunier est monté à <strong>la</strong> tribune et a lu<br />

un rapport assez long, suivi d'un texte<br />

légis<strong>la</strong>tif dont quatre articles sur six dif-<br />

fèrent sensiblement du projet présenté<br />

par le gouvernement; mais on affirme,<br />

d'autre part, que le gouvernement ne<br />

tient pas à sa rédaction.<br />

Une fois <strong>la</strong> lecture finie, l'inci<strong>de</strong>nt an-<br />

noncé s'est produit, court mais vif une<br />

chau<strong>de</strong> escarmouche. Suivant sa cou-<br />

tume, M. Clemenceau a tiré le premier:<br />

M. Clemenceau, prési<strong>de</strong>nt du Conseil, mi-<br />

nistre <strong>de</strong> l'intérieur. Le gouvernement est<br />

d'accord avec <strong>la</strong>. Commission sur tous les<br />

points.<br />

11 <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à <strong>la</strong> Chambre <strong>de</strong> fixer <strong>la</strong><br />

discussion à <strong>de</strong>main. (Vifs app<strong>la</strong>udissements<br />

à gauche).<br />

M. Pelletan. Nous <strong>de</strong>mandons samedi<br />

il nous faut le temps <strong>de</strong> lire le rapport et <strong>de</strong><br />

le méditer.<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil. Vous pour-<br />

rez le lire <strong>de</strong>main matin à l'Officiel. Il faut<br />

que chacun prenne <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> ses<br />

actes. (Nouveaux app<strong>la</strong>udissements.)<br />

M. Pelletan. Deman<strong>de</strong>r un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong><br />

vingt-quatre heures ne constitue pas un<br />

ajournement. Pourquoi ne pas discuter sa-<br />

medi ? Certes, il faut agir le plus tôt possible,<br />

mais encore faut-il que nous sachions ce que<br />

nous faisons.<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil. Le gouver-<br />

nement, qui est d'accord sur tous les points<br />

avec <strong>la</strong> Commission, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que <strong>la</strong> discus-<br />

sion vienne <strong>de</strong>main. M. Pelletan propose<br />

d'ajourner <strong>la</strong> discussion à samedi, ayant,<br />

dit-il, besoin <strong>de</strong> lire le'rapport et <strong>de</strong> le médi-<br />

ter.<br />

M. le colonel du Halgouët. II n'est pas<br />

le seul.<br />

M.lepr&sicleat du Conseil. Je répon-<br />

drai donc à <strong>la</strong> fois et à -M. Pelletan et à M.<br />

du Halgouôt.<br />

Il faut que nous sachions ee crue nous fai-<br />

sans, a dit M. Pelletan. Je suis d'accord avec<br />

lui. Je le prie <strong>de</strong> croire quo le goiçifernemcnt<br />

sait ce qu'il fait et que <strong>la</strong> majorité le sait<br />

aussi.<br />

Je déc<strong>la</strong>re que nous n.'acc,çp.to&ap,as., tandis<br />

que nous livrons bataille contre une fraction<br />

da l'Assemblée, que nos amis ou nos préten-<br />

dus amis (App<strong>la</strong>udissements à l'extrême gau-<br />

che ,et. à gauche.) cherchent à nous faire tom-<br />

ber dans <strong><strong>de</strong>s</strong> pièges plus ou moins savam-.<br />

ment préparés..<br />

Nous no tenons, pas- du tout au pouvoir, Je,<br />

suis prêt: à te cé<strong>de</strong>r à l'instant; à qui. le vou-<br />

dra- prendre,<br />

Nous_ sommes. d.ajis. l'action. No,us, .sommes<br />

aux prises avec <strong><strong>de</strong>s</strong> difficultés que n'a ren-<br />

contrées auc;un gouveiixemejife <strong>de</strong>puis 187().<br />

(App<strong>la</strong>udissements à Fo^trâjÉfte' gaueb,e et à<br />

gauche.) Nous faisons front, avec <strong><strong>de</strong>s</strong>: lois<br />

insuffisantes, à force <strong>de</strong> modéi;atton, <strong>de</strong> pa-<br />

tienco et d'énergie..<br />

Si vous voulez noua marchan<strong>de</strong>. nps.<br />

moyens d'action, prenez-en <strong>la</strong> responsabilité<br />

<strong>de</strong>vant le pays.<br />

Nf>.ue venons dire à <strong>la</strong> Chambre « II, faut<br />

prendre <strong><strong>de</strong>s</strong> résolutions tout <strong>de</strong> suite. »<br />

Vous avez entendu <strong>la</strong> lecture du rapport.<br />

Nqus no vous avons pas <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> discuter<br />

aussitôt après <strong>la</strong> lecture. Vous prendrez le<br />

temps nécessaire<br />

pour discuter. Si, au coeurs<br />

do <strong>la</strong> discussion, il apparaît que <strong><strong>de</strong>s</strong> points<br />

ont été insuffisamment étudiés, nous ne vous<br />

refuserons pas' lo temps nécessaire pour <strong>la</strong><br />

réflexion. '<br />

Je fais observer à M- Pelleta^ que <strong>la</strong> plu-<br />

part <strong><strong>de</strong>s</strong> résolutions proposées par <strong>la</strong> Com-<br />

mission ont fait l'objet d'un déjb,at approfondi<br />

à <strong>la</strong> tribune il n'y a pas longtemps: "r<br />

Sur tous ces points,, vous avez pris'parti<br />

contre nous.<br />

$ï. Pelletait. VoudMe^-vQùs.. indiquer sur<br />

<strong>la</strong>quelle <strong>de</strong> ces questions j'ai pris parti con-<br />

tre vous 'î<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil. Lorsque<br />

nous avons cru' nécessaire <strong>de</strong> proroger d'un<br />

an, suivant <strong>la</strong> formule du Conseil d'Etat, le<br />

dé<strong>la</strong>i imparti aux associations. =<br />

}IL. Pelletan. J'ai pris parti pour <strong>la</strong> so-<br />

lution que vous présentez aujourd'hui.<br />

M- le prési<strong>de</strong>nt du Conseil. C'était une<br />

politique <strong>de</strong> brusquer les faits et c'en était<br />

une autre do faire <strong>la</strong> démonstration do notre<br />

tolérance <strong>de</strong>vant le pays. (Très bien 1 très<br />

bien à gauche.)<br />

Quand nous combattez, faites-le ou-<br />

vertement. Ne le faites pas par <strong><strong>de</strong>s</strong> moyens<br />

obliques. (App<strong>la</strong>udissements à l'extrême gau-.<br />

che et à gauche.)<br />

11 faut donner a l'adversaire que nous com-<br />

battons le sentiment <strong>de</strong> l'action. Il faut lui<br />

démontrer que <strong>la</strong> majorité est unie avec le<br />

gouvernement.<br />

Si vous voulez nous livrer à l'adversaire,<br />

faites-le. Si vous estimez qu'il faut continuer<br />

<strong>la</strong> lutte, suivez-nous donnez-nous <strong>la</strong> discus-<br />

sion dont nous avons besoin. Quand vous<br />

aurez prononcé, le pays nous jugera les uns<br />

et les autres. (Vifs app<strong>la</strong>udissements à l'ex-<br />

trême gauche et à gauche.)<br />

M. Pelletan. Je n'insiste pas pour l'a-<br />

journement. Mais j'ai le droit <strong>de</strong> protester<br />

contre l'expression dont M. le prési<strong>de</strong>nt du<br />

Conseil s'est servi à regard d'une chose aussi<br />

simple que celle qui consiste à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r le<br />

temps voulu pour lire un projet. Il a vu <strong>la</strong><br />

je ne sais quelles manœuvres souterraines<br />

qui sont loin do ma pensée. Je lui <strong>la</strong>isse <strong>la</strong><br />

responsabilité <strong>de</strong> ses soupçons. Je ne les au-<br />

rais pas<br />

eus à. son<br />

égard.<br />

M. Maurice Barrès. Je comprends, d'a-<br />

près <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> M. le<br />

prési<strong>de</strong>nt<br />

du Con-<br />

seil, qu'il s'agit dans ce débat <strong>de</strong> portefeuille.<br />

Désintéressé pour ma part <strong>de</strong> ce qu'il peut<br />

advenir du ministère, je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, dans une<br />

question aussi importante, un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> vingt-<br />

quatre heures pour étudier; (Très bien! très<br />

bien au centre et à droite.)<br />

3\I: Pelle<strong>la</strong>n était vaincu. Il avait suffi<br />

à M. Clemenceau d'employer <strong>la</strong> manœu-<br />

vre c<strong>la</strong>ssique, qui consiste à rassembler<br />

<strong>la</strong> majorité en <strong>la</strong> <strong>la</strong>nçant tout entière<br />

contre le parti libéral. C'est donc <strong>de</strong>main<br />

vendredi qu'on se battra, si on se bat.<br />

Pas-Perdus.<br />

'« "«^N^S^N^1»' • ><br />

LE SÉNAT<br />

LES 15,000 FRANCS<br />

Le Sénat a commencé par voter, sans<br />

le moindre débat, le projet portant rati-<br />

fication <strong>de</strong> l'acte général <strong>de</strong> <strong>la</strong> conférence<br />

d'Algésiras. Après quoi, il a tout <strong>de</strong> suite<br />

passé à <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l'in<strong>de</strong>mnité par-<br />

lementaire.<br />

Il s'agissait en effet pour l'asseoiblée<br />

d'établir le budget <strong>de</strong> ses propres dé-<br />

penses et <strong>de</strong> prévoir dès lors les crédits<br />

nécessaires à cette augmentation du trai-<br />

tement dont le principe avait été précé-<br />

<strong>de</strong>mment admis.<br />

Les 15,000 francs trouvent en M. Gau-<br />

thier (<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Saône) un premier<br />

adversaire. Adversaire irréconciliable,<br />

M. Gauthier estime qu'accroître l'in<strong>de</strong>m-<br />

nité équivaudrait à manquer à l'engage-<br />

ment^<br />

tacite mais formel, que chaque<br />

sénateur a souscrit envers ses électeurs<br />

quand il sollicitait son mandat. « On<br />

pe vivre décemment avec 9,000 francs,<br />

ajoutc-t-il; et cette in<strong>de</strong>mnité actuelle<br />

n'est insuffisante que pour le luxe et le<br />

p<strong>la</strong>isir. » C'est peut-être aller un peu<br />

loin.<br />

M. Sigal<strong>la</strong>s, sénateur radical du Var,<br />

est au contraire pour l'augmentation. Il<br />

entend <strong>la</strong> voter sans hésitation ni fausse<br />

honte, considérant qu'un légis<strong>la</strong>teur ne<br />

peut,.au temps où nous sommes, vivre<br />

avec les traditionnels 25 francs par jour,<br />

surtout s'il a <strong><strong>de</strong>s</strong> charges <strong>de</strong> famille sans,<br />

possé<strong>de</strong>r, par ailleurs, <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources<br />

personnelles.<br />

M. P<strong>la</strong>issières, ranoienmaire socialiste<br />

<strong>de</strong> Marseille, professe sur <strong>la</strong> matière <strong>la</strong><br />

même opinion que M. Sigal<strong>la</strong>s, tandis<br />

que M. Dominique De<strong>la</strong>haye part en<br />

guerre contre le supplément <strong>de</strong> sol<strong>de</strong>,<br />

mais se proc<strong>la</strong>me ravi en songeant que<br />

le Sénat, comme a fait <strong>la</strong> Chambre, va<br />

immanquablement se l'octroyer. « Car le<br />

pays, s'écrie le bouil<strong>la</strong>nt sénateur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

droite,, le pays ne vous pardonnera pas<br />

un tel'vote, et tous ceux qui en auront<br />

leur part seront ba<strong>la</strong>yés aux prochaines<br />

élections. Votre majorité très chère est<br />

en train <strong>de</strong> se suici<strong>de</strong>r. Tout va bien »<br />

Même hostilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> M. Le<br />

Provost <strong>de</strong> Launay, hostilité qu'avive<br />

encore le souvenirdu petit tour,<strong>de</strong> passe-<br />

passe grâce auquel le Sénat fut appelé, il<br />

y a un mois, à se prononcer par surprise<br />

et sans débat sur le principe <strong>de</strong> l'augmen-<br />

tation <strong>de</strong> traitement légis<strong>la</strong>tif.<br />

Que répondrez-vous désormais aux<br />

ouvriers <strong>de</strong> l'Etat qui réc<strong>la</strong>meront une<br />

élévation <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ire? ajoute M. Brager<br />

dq La Ville-Moysan, Que le budget est à<br />

sec ? Ils vous reprocheront <strong>de</strong> l'y avoir<br />

mis, et dans un intérêt, tout personnel.<br />

Au gré <strong>de</strong> M. Théodore Girard, le Sé-<br />

nat ne saurait se, déjuger après avoir in-<br />

troduit dans une loi, et dans une loi or-<br />

ganique,le principe <strong>de</strong> l'in<strong>de</strong>mnité accrue.<br />

Et M. Bérenger vient, pour finir, renou-<br />

veler une proposition qu'il a faite a <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>rnière séance celle <strong>de</strong> surseoir et <strong>de</strong><br />

ne trancher <strong>la</strong> question qu'au moment<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion du budget <strong>de</strong> 1907, <strong>la</strong><br />

commission <strong><strong>de</strong>s</strong> finances ayant été ainsi<br />

à même <strong>de</strong> donner son ayi.s.<br />

Cette proposition est, après quelques<br />

chicanes <strong>de</strong> prQcédure,rcpQussée<br />

à mains<br />

levées. Puis, après les <strong>de</strong>rnières protesta-<br />

tions <strong>de</strong> MM. HaIgan,Puboys-Fresney,<strong>de</strong><br />

Pontbriant et dç Carné, le 15,000 francs<br />

sont définitivement votés à une majorité<br />

dg 51 voix 1G0 contre 109.<br />

n Va pour les 15,000 francs, avait dit<br />

M. Denoix.. Mais qu'on n'oublie pas ce<br />

qui en doit être riryiispensaljle .corol-<br />

<strong>la</strong>ire <strong>la</strong> réduction", du nombre <strong><strong>de</strong>s</strong> séna,-<br />

teurset <strong><strong>de</strong>s</strong> députés»<br />

Le sénateur <strong>de</strong> <strong>la</strong>, Dordogne a eu le<br />

<strong>de</strong>rnier mot qui était le bon,,<br />

Inouïs Çije?reus$,<br />

,t.).L. .j.<br />

Autour d~ ~a ~01~ue<br />

.9


«PAR FIL<br />

SPÉCIAL»<br />

LE FIGARO VENDREDI 21 DÉCEMBRE 1906<br />

~lUb. ~i<br />

Contre l'inondation du vitriol Lettre d'un électeur à M. Anti<strong>de</strong> Boyer ' J :Le tfeéàtre <strong>de</strong>. CocagAô V<br />

AwpTrTWpp«Itn» Dorénavant tout citoyen résolu «. Y a du bon dans votre idée d'obliger les maîtres à nous <strong>la</strong>isser porter <strong>la</strong> barbe et <strong>la</strong> Il paraît ma, chèro, qu'on pourra louer <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>ces<br />

d'en fairè <strong>de</strong>(J<strong>la</strong>ratlO!l<br />

enipcelieiàrân^S^S^<br />

1«^^<br />

ces bougres-là <strong>de</strong> rg~er les leur,311 ça, V°1.1'" s<br />

I^^eVl^?QÏÏ^S^t^- pour chaque'<br />

à <strong>la</strong> mairie <strong>de</strong> son arrondissement. ;•-• -venez qu us uomeiom encore mojen ae «çoupoi a i^aan- »<br />

reçOmmCllCC~ ¡4 Pièce pour c,haq\l~'<br />

nouvel arrivant 1<br />

ART. ii. Les mesures nécessaires seront aussitôt .. -.• .-••<br />

prises pour protéger les passants contre les suites <strong>de</strong> cette '. • • '• > v<br />

•<br />

décision.. • "•••"'••<br />

térêts popu<strong>la</strong>ires. Votre mission est <strong>de</strong> nous<br />

expulser immédiatement et au besoin par<br />

<strong>la</strong> violence. Nous ne répondrons pas par <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

violences, rassurez-vous, nous sommes les<br />

disciples <strong>de</strong> Celui qui fait prier pour ses<br />

persécuteurs.<br />

Une vail<strong>la</strong>nte jeunesse nous avait été con-<br />

'fiée par l'Angleterre, l'Ecosse, l'Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, les<br />

Etats-Unis, confiants dans l'hospitalité i'ran^<br />

i;aise. Ces jeunes gens veulent faire entendre<br />

eux-mêmes leur protestation avant d'aller<br />

chercher dans leurs ambassa<strong><strong>de</strong>s</strong> un aaile que<br />

.<strong>la</strong> France leur refuse.<br />

Alors s'avancèrent <strong>de</strong>ux séminaristes,<br />

l'un Ang<strong>la</strong>is, l'autre Ecossais, qui lurent<br />

à haute voix au nom <strong>de</strong> leurs camara<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

d'Angleterre, d'Ecosse et d'Amérique,<br />

une protestation exposant, avec leurs<br />

doléances <strong>la</strong> situation spéciale que nous<br />

avions indiquée hier.<br />

M. Mouquin ne pouvait que prendre<br />

acte, <strong>de</strong>.ces doléances .d'ailleurs si justifiées.<br />

M, Garriguet conclut<br />

Ces, jeu,ne.s s? is m'ont été confiés,<br />

je ne puis les abandonner.<br />

Mes instructions sont formelles,<br />

répliqua M. Mouquin.<br />

Et le directeur du service <strong><strong>de</strong>s</strong> recherches,<br />

comprenant que le supérieur général<br />

<strong>de</strong> Saint-Sulpîce entendait ne cé<strong>de</strong>r<br />

qu'à <strong>la</strong> violence, appe<strong>la</strong> un agent<br />

auquel il jeta cet ordre « Gardien, effleurez<br />

d'une <strong>de</strong> vos mains l'épaule <strong>de</strong><br />

M. Garriguet, afin qu'il soit bien entendu<br />

qu'il ne cè<strong>de</strong> qu'à <strong>la</strong> violence. »<br />

Et le gardien effleura. M. Garriguet<br />

déc<strong>la</strong>ra qu'il al<strong>la</strong>it se retirer. Les étudiants<br />

une vingtaine environ qui<br />

étaient <strong>la</strong> <strong>de</strong>mandèrent à M. Mouquin <strong>de</strong><br />

leur <strong>la</strong>isser au moins le temps d'em-<br />

porter leurs livres, ce que M. Mouquin<br />

leur accorda sans peine, les autorisant<br />

même à revenir dans l'après-midi au<br />

grand séminaire, <strong>de</strong> manière à pouvoir<br />

achever sans trop <strong>de</strong> hâte leur déména-<br />

gement. Les étudiants étrangers crièrent:<br />

« Hip bip hourra Vive l'Angleterre<br />

vive l'Ecosse vive l'Amérique » Et M.<br />

Mouquin se retira en <strong>la</strong>issant a Saint-<br />

Sulpice trois gardiens <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix.<br />

L'évacuation du petit séminaire<br />

<strong>de</strong> Saint~Nico<strong>la</strong>s-du-QhardQimet<br />

À <strong>la</strong> même heure, M. Hamard, chef <strong>de</strong><br />

,1a Sûreté, opérait à Saint-Nico<strong>la</strong>s-du-<br />

Chardonnet, 30, rue <strong>de</strong> Pontoise. Le séminaire<br />

<strong>de</strong> Saint-Nico<strong>la</strong>s n'appartient<br />

pas à l'Etat, mais c'était un établisse*<br />

ment public du culte. La loi <strong>de</strong> séparation<br />

l'a supprimé comme tel, et aucune<br />

association cultuelle ne s'étant constituée<br />

dans le dé<strong>la</strong>i prévu par cette loi pour recueillir<br />

sa succession, ses biens tombent<br />

légalement sous le séquestre, en attendant<br />

leur attribution à un établissement<br />

communal <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>tination conforme.<br />

M. Haniard a été reçu par M. le chanoine<br />

Bridier, supérieur, à qui il, a dû<br />

faire sommation d'évacuer l'établissement.<br />

M. le chanoine Bridier a fait entendre<br />

une énergique protestation. Les<br />

professeurs qui l'entouraient une<br />

dizaine environ ont jefusé <strong>de</strong> donner<br />

leurs noms. Puis, le supérieur et les<br />

professeurs ont consenti à se retirer. Là,<br />

comme à Saint-Sulpice, le déménagement<br />

était fait <strong>de</strong>puis plusieurs jours,<br />

mais il restait néanmoins quelques objets<br />

<strong>de</strong> peu <strong>de</strong> valeur à emporter. M.<br />

Hamard a autorisé les intéressés à procé<strong>de</strong>r<br />

à cette opération dans l'après-midi<br />

Quatre agents sont restés en permanence<br />

au petit séminaire après le départ du<br />

chef <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sûreté.<br />

Les élèves du petit séminaire <strong>de</strong> Saint-<br />

Nico<strong>la</strong>s-du-Chardonnet seront transférés,<br />

comme nous l'avons dit, moitié au collège<br />

<strong>de</strong> Vaugirard, moitié îi l'externat <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> rue <strong>de</strong> Madrid.<br />

Nouvelles déo<strong>la</strong>rations<br />

Deux nouvelles. déc<strong>la</strong>rations à. mentionner<br />

pour Saint-Jean-Baptiste <strong>de</strong><br />

Grenelle et Saint-Nico<strong>la</strong>s-du-Chardonnet.<br />

.an~wwwuuww'~<br />

EN PROVINCE<br />

Julien <strong>de</strong> Narfon,<br />

C'est au milieu d'imposantes manifestations<br />

que les éyêquesd'Angoulême, <strong>de</strong> Limoges,<br />

<strong>de</strong> Verdun, <strong>de</strong> Bayonne, <strong>de</strong> Périgueux,<br />

<strong>de</strong> Moulins, <strong>de</strong> Beauvais, <strong>de</strong> Séez, <strong>de</strong> Marseille,<br />

<strong>de</strong> Fréjus et que Mgr Lecot, archevêque<br />

<strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, ont été expulsés hier.<br />

A Marseille, Mgr Andrieu a quitté l'évèché à<br />

pied, suivi <strong><strong>de</strong>s</strong> chanoines et s'est agenouillé<br />

<strong>de</strong>vant <strong>la</strong> statue <strong>de</strong> Mgr Belzunce qui se<br />

dresse en face du pa<strong>la</strong>is épiscopal.<br />

Après être resté quelques minutes en<br />

res,Mgr Andrien s'est rendu, suivi d'une<br />

immense. qui l'acc<strong>la</strong>mait, à <strong>la</strong> cathédrale<br />

a célébré un salut solennel.<br />

priè-<br />

louîe<br />

où il<br />

Il n'y a pas<br />

De Bayonne<br />

eu d'inci<strong>de</strong>nts.<br />

notre correspondant nous télëgrapbie;<br />

t<br />

Bayonne, 20 décembre.<br />

Prévoyant, avec raison que le gouvernement le<br />

ferait expulser matin à <strong>la</strong> pointe du jour,<br />

Mgr Gieure avait décidé <strong>de</strong> quitter son pa<strong>la</strong>is<br />

épiscopal aujourd/liBi ii uoefteuïe <strong>de</strong> l'aerès<br />

•<br />

midi, ce<br />

Ua faire<br />

qui<br />

une<br />

a permis<br />

grandiose<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

manifestation.<br />

catholique<br />

Huit mille<br />

De l'ovOché<br />

personnes<br />

Sa Gran<strong>de</strong>ur<br />

environ<br />

s'est<br />

y ont<br />

rendue<br />

pris<br />

à <strong>la</strong><br />

part.<br />

cathédraletion<br />

par<br />

b<strong>la</strong>s.<br />

où<br />

qui,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

elle a prononcé<br />

malgré <strong>la</strong> sainteté<br />

.app<strong>la</strong>udissements<br />

une<br />

du<br />

et<br />

énergique<br />

lieu, a été<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> bravos<br />

allocu-<br />

saluée<br />

redou-<br />

L!«vêque est ensuite monte en voiture pour se<br />

rendre au collège Saint-Louis.<br />

Des jeunes gens ont déte<strong>la</strong><br />

tenu à" honneur <strong>de</strong> traîner <strong>la</strong><br />

les chevaux<br />

voiture. C'est<br />

et<br />

au<br />

ont<br />

milieu<br />

d'acc<strong>la</strong>mations enthousiastes et <strong><strong>de</strong>s</strong> cris <strong>de</strong><br />

« Vivo, <strong>la</strong>,<br />

Monseigneur!<br />

France<br />

»<br />

catholique<br />

que l'évêque<br />

Vive<br />

est<br />

le Pape<br />

arrive<br />

Vive<br />

au collège<br />

Saint-Louis.<br />

Avant <strong>de</strong> se disperser, tes catholiques ont été<br />

manifester <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> s^usrpi'éfecture, qui était<br />

g-ar<strong>de</strong>'e par <strong>la</strong> gendarmerie.<br />

A Limoges, Mgr Renouarcl a quitte l'évûclié<br />

entouré <strong>de</strong>, plus <strong>de</strong> cinq mille fidèles qui<br />

l>cb<strong>la</strong>maient. 11 était accompagné. p ~tgnô 1 <strong>de</strong> (le ~Irrr0 Mgr<br />

Gil])ert, cvêque d'Arsinoë.<br />

L'expulsion <strong>de</strong> Mgr Lecot, archevêque <strong>de</strong><br />

Bor<strong>de</strong>aux, a provoqué aussi d'émouvantes<br />

manifestations.<br />

Le cardinal-archevêque avait eu d'abord<br />

l'intention <strong>de</strong> ne pas s'y prêter, mais il lui<br />

fut impossible <strong>de</strong> se dérober aux acc<strong>la</strong>mations<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> fidèles qui, en nombre considérable,<br />

attendaient sa sortie <strong>de</strong>vant le pa<strong>la</strong>is archiépiscopal.<br />

Voici au surplus, groupés, les télégyammes<br />

qui nous 'parviennent sur cette,<br />

émouvante journée<br />

Bor<strong>de</strong>aux, 20 décembre.<br />

A quatre heures <strong>de</strong><br />

cardinal avait à peine<br />

manifestants l'entourent,<br />

les agents <strong>de</strong> • police,<br />

cheval, qui tentent en<br />

1'n.prôs-rnidi, <strong>la</strong> voiture du<br />

franchi <strong>la</strong> porte; que <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

et <strong>la</strong> détellent, malg-i'é<br />

les gar<strong><strong>de</strong>s</strong> municipaux à<br />

vain <strong>de</strong> <strong>la</strong> dégager0 et <strong>de</strong><br />

repousser <strong>la</strong> foule.<br />

Une forto bouscu<strong>la</strong><strong>de</strong> se produit. ï-,e chef <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong>, Sûreté se voit arracher sa canne. Un domesti-,<br />

que qui<br />

liberté<br />

tient<br />

».<br />

le cheval en main crie Vive <strong>la</strong><br />

La voiture,<br />

qui agitent<br />

cannes, se<br />

Au.moment<br />

entourée d'environ 3,000 personnes<br />

leurs chapeaux et brandissent <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

met en marche.<br />

où le cortège veut tourner dans<br />

une. petite rue<br />

une pu.g'arr.e se<br />

le passage.<br />

qui conduit<br />

jiroduit, <strong>la</strong><br />

à l'église Notre-Dame.<br />

police vou<strong>la</strong>nt barrei1<br />

Les boutiquiers ferment précipitamment leurs<br />

<strong>de</strong>vantures. Des coups sont échangés.<br />

Finalement, on <strong>la</strong>isse <strong>la</strong><br />

passer<br />

voiture du<br />

cardinal qui, au milieu dune foule tws nombreuse,<br />

se rend <strong>de</strong>vant l'église. Sous le porche,<br />

le clergé attend Mgr Lecot, entourant <strong>la</strong> croix.<br />

La nef est resplendissante <strong>de</strong> lumières elle<br />

est bientôt pleine. Aussitôt que .le cardinal a<br />

pris p<strong>la</strong>cc dans le chœur, les fidèles chantent le<br />

Parce, Domine, puis l'archevêque prend <strong>la</strong> parole.<br />

D'une voix forte, il félicite les clu-étiens <strong>de</strong><br />

l'acte<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong> foi<br />

liberté,<br />

qu'ils<br />

et<br />

viennent<br />

déplore<br />

d'accomplir<br />

<strong>la</strong> situation<br />

au nom<br />

faite h<br />

l'Eglise<br />

es-tu<br />

« Pauvre<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>cendue »<br />

France, s'éeriç-t-il, jusqu'où<br />

Puis, les assistants chantent le Magnificat.<br />

et un vicaire général donne le salut du saint<br />

sacrement.<br />

A î» sortie, le cardinal donne sa bénédiction<br />

aux<br />

bras,<br />

fidèles<br />

se rend<br />

puis,<br />

au<br />

sa voiture,<br />

milieu d'une<br />

toujours<br />

foule<br />

traînée<br />

nombreuse<br />

à<br />

qui forme une haie ininterrompue, jusqu'à son<br />

nouvel hôtel.<br />

Sur le perron, lo cardinal est reçu<br />

vicomte Pelleport-Burète, secrétaire da<br />

ciation diocésaine, qui lui a souhaité <strong>la</strong><br />

nue, entouré <strong><strong>de</strong>s</strong> membres du Comité<br />

Association.<br />

par le<br />

l'Assobienve-<br />

<strong>de</strong> cette<br />

Mgr Lecot donne alors sa bénédiction à <strong>la</strong><br />

foule ag'enouiUéo.<br />

Quelques brail<strong>la</strong>rds<br />

ternationale, mais leurs<br />

essayent<br />

chants<br />

<strong>de</strong><br />

sont<br />

chanter<br />

aussitôt<br />

V Incouverts<br />

par les cantiques que les catholiques reprennent<br />

en chœur.<br />

Vers cinq heures et <strong>de</strong>mie, <strong>la</strong> manifestation<br />

est finie. Quelques arrestations sont opérées,<br />

dont celle<br />

vernement<br />

d'un<br />

!»<br />

prêtre, qui crie « A bas<br />

•<br />

le gou-<br />

Mgr Guilibert, évoque <strong>de</strong> Toulon, a quitté<br />

l'évôchê, mais il a fait p<strong>la</strong>car<strong>de</strong>r sur les murs<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ville une vigoureuse protestation.<br />

Dans un certain nombre <strong>de</strong> communes, on<br />

a procédé à <strong>la</strong> fermeture <strong><strong>de</strong>s</strong> séminaires sans<br />

inci<strong>de</strong>nt.<br />

LES COLONIES<br />

VERS LETGHAO<br />

Par un décret <strong>de</strong> février 1900, les territoires<br />

<strong>de</strong> rOubanghui-Ghari-Tchad s'étaient<br />

vu'assigaçr Fort-<strong>de</strong>-Possel comme<br />

capitale.<br />

Revenant sur cette décision, le ministre<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> colonies vient, par un décret, <strong>de</strong><br />

maintenir à Bangui sa situation ancienne<br />

<strong>de</strong> capitale.<br />

Il suffit <strong>de</strong> jeter les yeux sur une carte<br />

pour apprécier le mérite <strong>de</strong> cette sage<br />

détermination.<br />

Fort-<strong>de</strong>-Possel est un poste constitué<br />

par une simple <strong>la</strong>ngue <strong>de</strong> terre entourée<br />

<strong>de</strong> marais il ne pouvait plus se développer<br />

et son état sanitaire est plus que<br />

médiocre.<br />

Bangui, au contraire, offre <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions<br />

d'hygiène très supérieures. Elle est<br />

en outre le grand entrepôt naturel <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

marchandises qui viennent <strong>de</strong> Brazzaville,<br />

remontant Je Congo et l'Oubanghui,<br />

et qu'il faut débarquer pour les faire<br />

poursuivre vers Bangassou.<br />

Bangui est également tout à fait indiqué<br />

comme point d'organisation <strong><strong>de</strong>s</strong> caravanes<br />

qui, par les postes <strong>de</strong> Pokar, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Ungarras, <strong>de</strong> Dekoa, <strong><strong>de</strong>s</strong> Trois-Marigots,<br />

vont rejoindre le Gribingui, puis le Chari<br />

pour trouver <strong>la</strong> eran<strong>de</strong> route fluviale du<br />

Tchad.<br />

Or c'est là une route qui promet<br />

d'être <strong>de</strong> plus en plus fréquentée, si l'on<br />

en croit les renseignements <strong>de</strong> l'explora-<br />

teùr Chu<strong>de</strong>au qui revient du Tchad par<br />

par le 'Sahara central et qui raconte<br />

combien est gran<strong>de</strong>, autour du grand<br />

<strong>la</strong>c africain, l'activité <strong>de</strong> nos commet<br />

cants.<br />

L'important est donc <strong>de</strong> constituer <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

voies <strong>de</strong> communication économiques et<br />

rapi<strong><strong>de</strong>s</strong>. Le développement autour <strong>de</strong><br />

Bangui y ai<strong>de</strong>ra très certainement.<br />

Paul Henrix.<br />

r- r^r-r «•^^S»- ~n «<br />

Paris au joup le jour<br />

tft JOURNÉE<br />

Le Parlement A <strong>la</strong> Chambre, discussion du<br />

projet sur l'exercice public du culte (<strong>de</strong>ux<br />

hou'res). Au Sénat, suite <strong>de</strong> l'interpel<strong>la</strong>tion<br />

sur <strong>la</strong> marine (<strong>de</strong>ux, heures et <strong>de</strong>mie).<br />

Le jour- le plus court La durée du jour<br />

sera <strong>de</strong> 9 h. 20 m. aujourd'hui; celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit<br />

<strong>de</strong> 14 h. 34,,jn. –Demain, commencement <strong>de</strong><br />

l'hiver.<br />

A l'Hôtel <strong>de</strong> Ville,: Conseil municipal <strong>de</strong><br />

Paris (trois heures).<br />

Obsèques M. Edmond <strong><strong>de</strong>s</strong> Termes (dix<br />

heures, Saint-Philippe du Roule). M.<br />

André Robaglia (midi, Saint-Thomas-d'Aquih<br />

maison mortuaire, 4, rue <strong>de</strong> Babylone<br />

inhumation à Montparnasse).<br />

Les baraques du jour <strong>de</strong> l'an C'est à partir<br />

d'aujourd'hui que les petits mai'chands forains<br />

vont s'installer sur les grands boulevards<br />

(jusqu'au 3 janvier).<br />

La charité Vente au profit <strong><strong>de</strong>s</strong> écoles libres,<br />

organisée par <strong>la</strong> <strong>Société</strong> d'encouragement<br />

<strong>de</strong> l'école primaire (9, avenue Hoche).<br />

Conférences M- Louis Jug<strong>la</strong>r « <strong>la</strong> Tradition<br />

et l'Enseignement, leur valeur éducative<br />

» (trois heures, rue du Luxembourg, 18).<br />

M. Léo C<strong>la</strong>ret.ie « les Femmes fatales »<br />

(cinq heures, collège Lafayette, 112, boulevard<br />

Malesherbes). M. Gérardin « les<br />

Voies d'accès au Simplon » (quatre heures<br />

un quart, 10,'rue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sorbonne).<br />

Divers Séance d'inauguration <strong>de</strong> l'Association<br />

pour <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> l'enseignement," sous<br />

<strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Lippmann (huit heures<br />

et, <strong>de</strong>mie du soir, mairie du seiziè-me).<br />

^«e**<br />

INFORMATIONS<br />

En l'honneur <strong>de</strong> Jules Ferry, La conférence<br />

organisée par <strong>la</strong> Ligue française <strong>de</strong><br />

l'enseignement en l'honneur <strong>de</strong> Jules Ferry a<br />

eu lieu hier soir dans le grand amphithéâtre<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Sorbonne, sous <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce du Prési<strong>de</strong>nt<br />

Mme<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

et Mlle<br />

République,<br />

Falliôres.<br />

qu'accompagnaient<br />

Aux côtés <strong>de</strong> M. Fallières avaient pris<br />

p<strong>la</strong>ce sur l'estra<strong>de</strong>, M. Emile Loubet, ancien<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République les<br />

prési<strong>de</strong>nts<br />

du Sénat et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> députés, M.<br />

Viviani, ministre du travail, représentant<br />

M. Briand, indisposé Charles Dupuy, Méline,<br />

Deschanel, Poincaré, Liard,<br />

Carnot, Henry Roujon, etc., etc.<br />

M. Dessoye, député, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

do l'enseignement, a pris le premier<br />

role. Puis, MM. Liard et Ferdinand<br />

Adolphe<br />

<strong>la</strong> Ligue<br />

<strong>la</strong> pa-<br />

Buisson<br />

ont exposé et commenté l'œuvre sco<strong>la</strong>ire <strong>de</strong><br />

Jules Ferry.<br />

A son tour, M. Yiviani a prononcé un discours<br />

très app<strong>la</strong>udi. Puis, le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

République, salué par les acc<strong>la</strong>mations répétées<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> salle, a, dans une allocution vibrante,<br />

rendu hommage à <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong><br />

Jules Ferry, « dont <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce est marquée au<br />

premier rang <strong><strong>de</strong>s</strong> illustres éducateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

démocratie ». Des cris répétés <strong>de</strong> « Vive<br />

Fallières Vive <strong>la</strong> République<br />

» ont souligné<br />

<strong>la</strong> péroraison du, discours prési<strong>de</strong>ntiel.<br />

Juges <strong>de</strong> paix. Ont été nommés juges<br />

<strong>de</strong> paix <strong>de</strong><br />

Paris, 1SCarrondissement, M. Aymé, juge <strong>de</strong><br />

paix du Se arrondissement; Paris, 8« .arrondissement,<br />

sur sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, M. Jégou, juge <strong>de</strong> paix<br />

du 18» arrondissement; Paris, 2e arrondissement,<br />

M. Crespin. juge <strong>de</strong> paix du He arrondissement;<br />

Paris, 11» a'rrondissenrent, M. Pelé, juge <strong>de</strong> paix<br />

<strong>de</strong> Saint-Denis; Saint-Denis, M. Anquetil, juge<br />

<strong>de</strong> paix <strong>de</strong> Sèvres; Sèvres, M. Mozac, suppléant<br />

<strong>de</strong> juge <strong>de</strong> paix.<br />

Une conférence à Metz. M. René<br />

Brancour, conservateur du musée du Conservatoire,<br />

professeur d'esthétique musicale <strong>la</strong><br />

Sorbonne, vient <strong>de</strong> faire, il Metz, une confo-.<br />

rence très goûtée, sur Georges Bizet. Il a<br />

montré les étapes <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>la</strong>borieuse et trop<br />

courte du grand musicien français.<br />

Mlle Serrière, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Scho<strong>la</strong> Cantorum <strong>de</strong><br />

Nancy, et les. jeunes filles <strong>de</strong> Metz ont interprété<br />

'plusieurs mélodies <strong>de</strong> Bizet, <strong><strong>de</strong>s</strong> chœurs<br />

<strong>de</strong> l' Artésienne et <strong>de</strong> Carmen.<br />

Les courtiers <strong>de</strong> marchandises assermentés<br />

La compagnie <strong><strong>de</strong>s</strong> courtiers <strong>de</strong><br />

marchandises assermentés au Tribunal <strong>de</strong><br />

commerce <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine vient <strong>de</strong> tenir son assemblée<br />

générale annuelle à <strong>la</strong> Bourse <strong>de</strong><br />

commerce, et a procédé au renouvellement <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Chambre syndicale pour l'année '1907. Ont<br />

été élus<br />

MM- Ed. Moutard, prêsiâenlt pestreicher, syndia-rapporleur<br />

Grosftllex, secrétaire; Campagne,<br />

trésorier, Le B!anc, Eu<strong><strong>de</strong>s</strong>, Francis, adjoints,<br />

Un Concours. Les conditions d'un concours<br />

avec 6,000 francs <strong>de</strong> prix en espèces, auquel<br />

sont invités à prendre part <strong><strong>de</strong>s</strong>sinateurs,<br />

graveurs, littérateurs, poètes, musiciens, seront<br />

données dans le prochain numéro du<br />

Courrier français avec <strong>la</strong> composition du jury<br />

chargé <strong>de</strong> distribuer cette somme. Les intéressés<br />

qui ne voudraient pas, pour cette circonstance,<br />

acheter un numéro du Courrier<br />

français, pourront le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r dan* les cafés,<br />

brasseries, etc., à Paris.<br />

A L'HOTEL DE VILLE<br />

.-M&~OMM<br />

nnnnnm ne asaiâ<br />

LES DÉROGATIONS. *• LE BUDGET DE PARI9<br />

Le Conseil municipal qui a siégé hier en<br />

comité <strong>de</strong>' budget, s'est 'occupé dupersonnel<br />

et du rapport <strong>de</strong> M. Rébeil<strong>la</strong>rd sur le compte,<br />

puis, au regard <strong><strong>de</strong>s</strong> dérogations, a entendu<br />

contradictoirement M. Martinet, du syndicat<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> employés, et M. Maus, délégué du<br />

syndicat patronal. Ce <strong>de</strong>rnier, ayant <strong>la</strong>issé<br />

entendre que <strong>la</strong> fermeture le dimanche serait<br />

très préjudiciable, a <strong>de</strong>mandé le roulement,<br />

acceptant, tous les contrôles qu'on voudrait<br />

imposer. M. Dausset a alors posé <strong>la</strong> question<br />

suivante « Au cas où l'on accor<strong>de</strong>rait une<br />

dérogation a un magasin <strong>de</strong> nouveautés, serait-on<br />

obligé <strong>de</strong> l'accor<strong>de</strong>r à tous les magasins<br />

? » M. Girou a répondu à cette question<br />

en lisant un arrêt du Conseil d'Etat<br />

» Le Conseil d'Etat, statuant au contentieux<br />

» Considérant que <strong>la</strong> loi du 13 juillet 1906,<br />

après avoir posé <strong>la</strong> règle que le<br />

repos<br />

hebdomadaire<br />

serait, en principe, collectif et donné<br />

le dimanche, a conféré aux préfets le droit<br />

d'autoriser, sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> intéressés,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> dérogations individuelles à cette règle<br />

générale.<br />

»<br />

Voilà qui ost net, a dit M. Girou. Il n'est<br />

plus douteux que <strong>la</strong> dérogation accordée à<br />

un commerçant n'entraîne pas l'obligation<br />

d'en donner -d'i<strong>de</strong>ntiques à tous ceux qui<br />

exercent le même commerce.<br />

Le rapport général <strong>de</strong> M. André Lefèvre<br />

sur le budget sera distribué <strong>de</strong>main. Que les<br />

contribuables se rassurent Il paraît, que M.<br />

André Lefèvre en opérant <strong><strong>de</strong>s</strong> rédùctioi,i.s sur<br />

les services parvient à équilibrer le budget<br />

sans impôts nouveaux.<br />

Janville.<br />

"W-


LE- FIGARO VENDREDI 21 DÉCEMBRE 1906<br />

re^fwfantcltoia Joy'aïe affection. L'enfant<br />

aura une très <strong>la</strong>rge part dans notre sollici-<br />

tudtnet' notre' Cœur.' Mlle Amanda Glenat,<br />

fetame *Ie \chambre- 'do ma cousine, qui l'a<br />

retnie^an-borcGau, qui l'a vue grandir et souf-<br />

frir, q'ùVesjiuti serviteur dévoué <strong><strong>de</strong>s</strong> anciens,<br />

temps, 'nous- ai<strong>de</strong>ra dans notre noble tâche.<br />

Impersonnel, sera, augmenté en raison <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

besoins. En- un mot elle aura tout ce qu'elle<br />

peut désirer sans que le chiffre <strong>de</strong> 35,000 ou<br />

3CMXXXfranco -soit atteint.<br />

-i 'Il'ëst 'msS' d'être fixé, dit Me Cle-<br />

menceau, sur les mobiles <strong>de</strong> celles qui<br />

sont -prêtes à cette « noble tâche ». 11<br />

suffit <strong>de</strong> savoir que <strong>la</strong> personne qui fait<br />

cette proposition généreuse n'a nulle<br />

fortune,- qu'elle paye un loyer <strong>de</strong>. 340<br />

francs et que « son personnel », qu'elle<br />

offre d'augmenter, se compose d'elle-<br />

même.<br />

-'•<br />

Ce transfert dans le Midi, conte l'avo-<br />

cat, <strong>de</strong> M, -Esc<strong>la</strong>vy, le Parquet s'y est<br />

montré favorable, en effet un en-tête<br />

<strong>de</strong> lettre a suffi pour l'y déci<strong>de</strong>r. (L'his-<br />

toire est savoureuse et vaut qu'on y in-<br />

siste») ".<br />

Mmes Campredon connaissent un an-<br />

cien attaché au ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> marine<br />

qui a bien voulu mettre à leur disposi-<br />

tion son activité. et le papier à en-tête<br />

du cabinet dû ministre.<br />

Sur une feuille <strong>de</strong> ce papier, il a écrit<br />

une lettre. au procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Républi-<br />

que, pour1 lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r d'intervenir et <strong>de</strong><br />

faire transférer Mme Esc<strong>la</strong>vy à Marseille.<br />

LCchlQfee al<strong>la</strong>it être faite et le serait, si<br />

M. Duez, curateur <strong>de</strong> l'aliénée, et M. Es-<br />

e<strong>la</strong>yy,, son. mari, n'avaient fait ensemble<br />

opposition à cette décision.<br />

Du moins, l'ex-attaché au ministère <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong>jnanrie .voûlùt-ïl voir <strong>la</strong> folle. L'isole-<br />

ment absolu était ordonné. L'ex-attaché<br />

pensa que nulle ordonnance ne tiendrait<br />

contre une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> signée <strong>de</strong> lui sur<br />

papier ministériel. Et il eut bien raison.<br />

-Il avait été fiancé jadis à Mlle Campre-<br />

don. Il avait eu plus tard au sujet <strong>de</strong><br />

lettres, alors écrites par <strong>la</strong> jeune fille,<br />

une .contestation avec le mari. Il n'était<br />

peut-être pas le visiteur nécessaire d'une<br />

ma<strong>la</strong><strong>de</strong> à qui le calme est' imposé. Mais<br />

son-papier-poriaitl'en-tête d'un cabinet<br />

<strong>de</strong> mj.nistr& « Avis favorable », inscrivit<br />

sans plus chercher le représentant du<br />

Parquet. et l'ancien fiancé put pénétrer<br />

auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> démente.<br />

La suite <strong>de</strong> ce curieux procès a été ren-<br />

voyée à huitaine. MI Cruppi p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>ra<br />

pocrrMrDuezrcuTateur <strong>de</strong> l'aliénée, op-<br />

posé, lui aussi, au transfert <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong><strong>de</strong>.<br />

Tandis que les membres <strong>de</strong> sa famille<br />

et son mari, autour d'elle s'entre-déchi-<br />

rent ainsi, <strong>la</strong> fille. du négociant marseil-<br />

<strong>la</strong>is qui se croit princesse <strong>de</strong> Mazargues,<br />

entre ses surveil<strong>la</strong>ntes, dans le pavil-<br />

lon qu'elle occupe au château <strong>de</strong> Su-<br />

resnes, rêve. Elle écoute les paroles d'a-<br />

mour <strong><strong>de</strong>s</strong> rois et <strong><strong>de</strong>s</strong> papes <strong>la</strong>nguissant à<br />

ses pieds, ou bien sur quelque canzone<br />

<strong>de</strong> Dante qu'elle s'imagine avoir écrit,<br />

elle chantonne un air <strong>de</strong> Gounod qu'elle<br />

croit composer.<br />

Sa fblîë, a^elle du moins, est douce.<br />

NOUVELLES JUDICIAIRES<br />

L'affaire CalvérSchurmann.<br />

Pans- ce procès, où le nom <strong>de</strong> Cam-<br />

bronne a été prononcé, le Tribunal a évo-<br />

qué le souvenir' <strong>de</strong> Salomon par son ju-<br />

gement il a coupé le dédit en <strong>de</strong>ux. Il<br />

a c&nda.mné Mlle Calvé à 10,000 francs<br />

d'in<strong>de</strong>mnité, au lieu <strong>de</strong> 20,000.<br />

Il n'a point recherché les causes <strong>de</strong><br />

l'inci<strong>de</strong>nt, ni quels mots avaient été pro-<br />

noncéji,<br />

Attendu, a-t-il dit, qu'il est constant que,<br />

cédant à un mouvement d'impatience et n<br />

un emportement* irréfléchi elle a tenu, à<br />

haute voix et publiquement, <strong><strong>de</strong>s</strong> propos tout<br />

au moins fort blessants à l'encontre d'un<br />

premier<br />

ténor':<br />

Que cette attitu<strong>de</strong>, sévèrement jugée, eut<br />

pour conséquence immédiate l'interdiction<br />

formelle communiquée à l'artiste par le di-<br />

recteur <strong><strong>de</strong>s</strong> théâtres royaux <strong>de</strong> reparaître sur<br />

<strong>la</strong> scène" <strong>de</strong> 'ce théâtre le 8 novembre, date<br />

fixée pour une secon<strong>de</strong> représentation<br />

Attendu que ce fâcheux inci<strong>de</strong>nt qui trou-<br />

b<strong>la</strong>it l'ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> tournée eut sa répercus-<br />

sion bien compréhensible sur le moral <strong>de</strong><br />

l'artiste et ne <strong>de</strong>vait pas<br />

tar<strong>de</strong>r a compro-<br />

mettre <strong>la</strong> cotiiplète exécution du contrat, etc.<br />

lié premier .ténor « blessé »; l'attitu<strong>de</strong><br />

« sévèrement jugée », le « fâcheux inci-<br />

<strong>de</strong>nt.»- A Lo Tribunal <strong>de</strong> Dres<strong>de</strong> n'eût<br />

pas' pris" plus gravement les choses. Il<br />

est <strong><strong>de</strong>s</strong> juges à Paris qui peut être, tout<br />

en 4écidaii-t_<strong>de</strong>-4nême, auraient tranché<br />

le procès avec un sourire.<br />

Henri Varennes.<br />

Feuilleton du FIGARO du 21 Décembre<br />

I<br />

(4) 1<br />

COFFRE-FORT<br />

VIVANT<br />

_ III<br />

1., ^Z BIAGNOSTIG<br />

Suite<br />

J'étais très, impressionné. Quant vint<br />

notre tour et que <strong>la</strong> porte mate<strong>la</strong>ssée du<br />

docteur s'ouvrit pour moi, ce fut les<br />

jambes molles et le cœur battant que<br />

j'entrai dans un vaste cabinet éc<strong>la</strong>iré par<br />

<strong>de</strong> hautes fenêtres. La porte retomba si-<br />

lencieusement. Un petit homme a grosse<br />

tête b<strong>la</strong>nchissante, mis à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière<br />

mo<strong>de</strong>, serrait <strong>la</strong> main du baron.<br />

Et îâ fameuse tabatière? <strong>de</strong>manda-<br />

t-il, d'abord à son client dont il connais-<br />

sait les goûts.<br />

C'est justement pour elle que je<br />

viens<br />

Àh bah! Mais alors c'est à l'ami et<br />

non" au mé<strong>de</strong>cin que vous avez affaire<br />

aujourd'hui<br />

fi<br />

Au mé<strong>de</strong>cin,- cher maître, au mé-<br />

<strong>de</strong>cin!<br />

Le docteur ne comprenait pas. En quel-<br />

ques mots M. <strong>de</strong> Chasseneuil le mit au<br />

courant.<br />

Est-ce assez extraordinaire! con-<br />

clut-il.<br />

Extraordinaire que M. Bernard ait<br />

avalé ce diamant? fit le praticien. Mais,<br />

mon cher, combien <strong>de</strong> personnes avalent<br />

leur <strong>de</strong>ntier! combien <strong>de</strong> couturières<br />

avalent les épingles qu'elles ont <strong>la</strong> mau-<br />

Traduction et reproduction interdites. Publi-<br />

sliedthe.21" of <strong>de</strong>cember 1906, Privilège of<br />

copyright in the United States reserved un<strong>de</strong>r<br />

the act approved inarch 3 "1905, by Frédéric<br />

Mauzens.<br />

AFFAIRES MILITAIRES<br />

Le général <strong>de</strong> Péchalves. Contraire-<br />

ment à ce que disent certains journaux, le<br />

ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre a reçu en audience.<br />

sur sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, le G décembre, M. le générai<br />

<strong>de</strong> Pôchalves et a entendu <strong>de</strong> sa bouche sa<br />

version sur les inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> Verdun.<br />

^w^><br />

'<br />

Nouvelles Diverses<br />

–$~&t<br />

A PARIS<br />

LA CHARITÉ<br />

Nous avons reçu pour M. et Mme Holthau-<br />

sen, recommandés par le Figaro<br />

D'un anonyme, 10 francs.<br />

'190 francs.<br />

Avec les listes précé<strong>de</strong>ntes, 290 francs.<br />

LE DRAME DU BOULEVARD DES ITALIENS<br />

Mme Coussiérat, dite Darville, arrêtée mer-<br />

credi à Bor<strong>de</strong>aux, est arrivée à Paris hier<br />

matin, et a été, dans.l'après-midi, interrogée<br />

par M. Ley<strong>de</strong>t, juge d'instruction.<br />

L'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'inculpée a été très simple.<br />

Elle paraît très impressionnée par <strong>la</strong> gravité<br />

<strong>de</strong> l'acte qu'elle a commis et en manifeste un<br />

vif regret. Elle vou<strong>la</strong>it, dit-elle, non pas défi-<br />

gurer le marquis <strong>de</strong> Saint-Légier, mais sim-<br />

plement lui faire au cou «une marque». Elle<br />

n'avait versé qu'une très petite quantité <strong>de</strong><br />

vitriol dans une coupelle. Mais, au moment<br />

où elle le <strong>la</strong>nçait il a détourné <strong>la</strong> tête et a<br />

reçu dans l'œil le liqui<strong>de</strong> corrosif.<br />

Mme Coussiérat ajoute qu'elle a été poussée<br />

à cet acte par les mauvais procédés <strong>de</strong> M. <strong>de</strong><br />

Saint-Légier. Après <strong>la</strong> rupture entre eux, elle<br />

était retournée à Bor<strong>de</strong>aux et avait tenté une<br />

réconciliation avec son mari; mais, d'après<br />

elle, ce serait M. <strong>de</strong> Saint-Légier qui aurait<br />

empêché cette réconciliation- De là, sa ven-<br />

geance.<br />

Elle sera <strong>de</strong> nouveau interrogée en pré-<br />

sence <strong>de</strong> Mc Henri-Robert, qu'elle a choisi<br />

pour défenseur. L'inculpée en se voyant dé-<br />

couverte à Bor<strong>de</strong>aux a tenté <strong>de</strong> s'empoison-<br />

ner avec du <strong>la</strong>udanum. C'est une fort jolie<br />

femme gran<strong>de</strong> et svelte. Une abondante che-<br />

velure blon<strong>de</strong> encadre son fin visage où bril-<br />

lent <strong><strong>de</strong>s</strong> yeux noirs très vifs.<br />

Quant à Max Dihner, dont le père est di-<br />

recteur <strong>de</strong> l'hôtel Continental, à Munich, il a<br />

dit à M. Ley<strong>de</strong>t qu'il avait été présenté à<br />

Mme Coussiérat, le mardi 11 décembre par<br />

l'agent d'affaires Mercier, qui lui aurait dit<br />

simplement d'accompagner cette dame « où<br />

elle irait », sans lui révéler ce dont il s'agis-<br />

sait.<br />

J'ai fait ce qu'il me disait, ajoute-t-il,<br />

sachant que Mme Coussiérat désirait avoir<br />

certains renseignements sur le marquis, mais<br />

ne soupçonnant pas ses projets.<br />

C'est ainsi que, le len<strong>de</strong>main, il était<br />

allé présenter <strong><strong>de</strong>s</strong> tapisseries à M. <strong>de</strong> Saint-<br />

Légier et qu'ensuite il l'avait suivi en voiture<br />

toute <strong>la</strong> journée, en compagnie <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeune<br />

femme, avec <strong>la</strong>quelle il revint le soir chez<br />

Mercier. Le jeudi 13, il écrivit au marquis<br />

pour lui donner un ren<strong>de</strong>z-vous, en face <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

taverne Pousset. Il s'y rendit en voiture avec<br />

Mme Coussiérat et <strong><strong>de</strong>s</strong>cendit le premier, <strong>la</strong>is-<br />

sant dans le fiacre <strong>la</strong> jeune femme.<br />

Le juge lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il est vrai que Mme<br />

Coussiérat avait une petite coupe pour jeter<br />

le vitriol. Il répond qu'il n'a rien vu et qu'il<br />

ne savait rien <strong>de</strong> ce qui al<strong>la</strong>it se passer.<br />

Mercier, interrogé à son tour, a dit qu'il<br />

était innocent, et que, du reste, il ne parlerait<br />

qu'on présence <strong>de</strong> son avocat, M0 Joseph Mé-<br />

nard.<br />

M. le docteur Courtois-Suffit ne peut en-<br />

core se prononcer sur <strong>la</strong> gravité <strong><strong>de</strong>s</strong> blessu-<br />

res du marquis <strong>de</strong> Saint-Légier.<br />

LA DISPARITION DE CAZABAN<br />

L'instruction ouverte par M. Flory sur <strong>la</strong><br />

disparition du soldat Cazaban a permis d'éta-<br />

blir que le jeune homme, au lieu <strong>de</strong> se rendre<br />

à <strong>la</strong> porte Maillot pour regagner sa caserne,<br />

avait pris à <strong>la</strong> gare d'Austerlitz un train<br />

pour Onzain (Loir-et-Cher). C'est <strong>de</strong> là qu'il<br />

a écrit à sa famille qu'il n'était pas mort.<br />

Le juge a envoyé une commission roga-<br />

toire à Blois pour faire rechercher le fugitif.<br />

LES FAUX MONNAYEURS DU LUXEMBOURG<br />

M. Bouissou a interrogé hier une fille<br />

Niewzbicka, maîtresse d'un <strong><strong>de</strong>s</strong> faux mon-<br />

nayeurs du Luxembourg, Arnoult. Cette<br />

femme reconnaît avoir écoulé <strong>de</strong> nombreuses<br />

pièces fausses.<br />

Deux inculpés, Torlet et Berthelon, ont<br />

fait au juge une déc<strong>la</strong>ration intéressante, si<br />

elle est sincère. Ils préten<strong>de</strong>nt qu'un ban-<br />

quier connu leur aurait fait une comman<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> 100,000 pièces <strong>de</strong> dix francs pour les écou-<br />

ler en Russie. Comme il vou<strong>la</strong>it que ces<br />

pièces fussent frappées et non coulées, on<br />

s'occupait <strong>de</strong> réunir le matériel nécessaire<br />

quand <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> a été arrêtée.<br />

LE JOUR DE LAN<br />

est pour beaucoup une cause <strong>de</strong> dépenses im-<br />

portantes achats d'étrennes, jouets, vôte-<br />

ments, transformations d'appartement, etc.<br />

Tous ces soucis sont évités grâce aux faci-<br />

lités que donne M. Dufayel à ses clients <strong>de</strong><br />

pouvoir, avec ses avis <strong>de</strong> livraison, acheter<br />

au même prix qu'au comptant dans plus <strong>de</strong><br />

vaise habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> mettre à <strong>la</strong> bouche<br />

Sans doute. Mais l'extraordinaire<br />

n'est pas que Bernard ait avalé le Nicot.<br />

C'est qu'il le gar<strong>de</strong> ?<br />

Oui.<br />

Euh fit le docteur avec une moue.<br />

Et s'adressant à moi<br />

Voyons, mon brave Rien <strong>de</strong> parti-<br />

culier ? L'estomac va bien?. Oui, je sais,<br />

vous avez pris coup sur coup <strong>de</strong>ux fortes<br />

purgations, ce qui l'a nécessairement un<br />

peu fatigué. Mais à part ça, rien d'anor-<br />

mal ?<br />

Non, monsieur le docteur, répon-<br />

dis-je. Et du côté du ventre ?<br />

Je montrai l'endroit où se faisait sen-<br />

tir comme un point douloureux.<br />

Le docteur eut l'air très intéressé par<br />

ce geste.<br />

Ah vous souffrez là ? Qu'éprouvez-<br />

vous au juste ?<br />

J'essayai <strong>de</strong> définir mon mal. Le pra-<br />

ticien écoutait en hochant sa grosse tête.<br />

Quand j'eus fini <strong>de</strong> parler, il y eut un<br />

silence.<br />

La nuit venait. Par les hautes fenêtres<br />

on voyait le ciel encore c<strong>la</strong>ir sur lequel<br />

se découpait <strong>la</strong> silhouette noire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

colonne Vendôme. Mais l'ombre enva-<br />

hissait le cabinet.<br />

Enfin le docteur par<strong>la</strong>.:<br />

C'est très simple. M. Bernard est au<br />

début d'une attaque bénigne d'appendi-<br />

cite. Le Nicot est bloqué dans son appen-<br />

dice.<br />

IV<br />

DU CODEX AU CODE<br />

M. <strong>de</strong> Chasseneuil poussa un cri et je<br />

me mis à grelotter <strong>de</strong> peur.<br />

Cruchat écarquil<strong>la</strong>it les yeux. Il ques-<br />

tionna<br />

Et alors?<br />

Ce mot d'appendicite était sans doute<br />

connu du brocanteur, mais il ne savait<br />

pas trop ce qu'il signifiait. Le docteur le<br />

vit..<br />

-L'appendice, expliqua-t-il, est une<br />

petite partie <strong>de</strong> l'intestin. Il a <strong>la</strong> forme<br />

700 magasins do Paris et <strong>de</strong> province. Les<br />

payements échelonnés peuvent être faits, au<br />

gré du client, soit à domicile par les Ban-<br />

ques, comme pour les autres effets <strong>de</strong> com-<br />

merce, ou entre les mains <strong><strong>de</strong>s</strong> receveurs, en<br />

uniforme ou en civil, soit par mandats-poste,<br />

soit par versements effectués directement aux<br />

caisses <strong>de</strong> l'Administration. La brochure ex-<br />

plicative est envoyée franco.<br />

Jean <strong>de</strong> Paris.<br />

-ocTO--<br />

Mémento. Un enfant d'un an, Maurice Pe-<br />

)ara, dont les parents <strong>de</strong>meurent 72, rue' <strong>de</strong><br />

Reuilly, est mort très grièvement brûlé par un<br />

poêle.<br />

Rue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Roquette, une nommée Lucie Gue-<br />

renne, âg-éo <strong>de</strong> dix-neuf ans, a jeté du vitriol<br />

au visage d'une rivale Yvonne Daumin, âgée <strong>de</strong><br />

vingt-<strong>de</strong>ux ans, cartonnière rue Servan.<br />

La blessée a été transportée a l'hôpital Saint-<br />

Antoine. La vitrioleuse a été arrêtée.<br />

J. <strong>de</strong> P.<br />

DANS LES DEPARTEMENTS<br />

ht -A. l'ét:r.a.3>tgke:r<br />

-co~a·`<br />

EN MER-<br />

^«». Brest. Un bâtiment s'est perdu à<br />

trois milles au <strong>la</strong>rge du sémaphore <strong>de</strong> Bes-<br />

nard. Le guetteur a signalé à <strong>la</strong> préfecture<br />

maritime qu'il avait aperçu <strong>de</strong>ux mâts émer-<br />

geant au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> l'eau.<br />

Les détails manquent; on ignore le sort<br />

<strong>de</strong> l'équipage.<br />

«~~ Brest. Le lougre Antigone, <strong>de</strong><br />

Belle-Isle, chargé <strong>de</strong> sou<strong>de</strong>, venant d'Au-<br />

dierne et al<strong>la</strong>nt à Rosbras, s'est échoué cet<br />

après-midi sur les roches Lonerec en vou<strong>la</strong>nt<br />

gagner Kerity-Penmarch pour réparer une<br />

voie d'eau.<br />

On ne peut encore savoir si tous les hommes<br />

d'équipage ont pu se sauver.<br />

Cancale. La goélette Elia, <strong>de</strong><br />

Dunkerque, al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> Boulogne à Saint-Malo,<br />

a coulé à l'entrée <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier port. La car-<br />

gaison a été perdue l'équipage est sauvé..<br />

»~~> Tunis. Hier soir, !à neuf heures<br />

trente, le vapeur italien Carridi, courrier<br />

postal <strong>de</strong> Palerme, a rencontré à <strong>de</strong>ux milles<br />

au <strong>la</strong>rge <strong>de</strong> La Goulette une barque <strong>de</strong> pêche<br />

montée par quatre hommes.<br />

La barque a été coupée en <strong>de</strong>ux et les<br />

quatre marins ont été noyés.<br />

l'incendie DE « l'algésiras »<br />

«vw^ Toulon. On a prévenu ce matin<br />

<strong>la</strong> préfecture maritime et le Parquet que <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

débris humains avaient été trouvés à bord<br />

<strong>de</strong> l'Algésiras. Ces débris consistent en un<br />

pied chaussé d'un soulier; on essayra 'd'éta-<br />

blir à qui appartient ce pied, à l'ai<strong>de</strong> du ma-<br />

tricule du soulier.<br />

Les trois matelots disparus dans l'incendie<br />

sont les nommés Cha<strong>la</strong>t, Jouffriault, <strong>de</strong> Ro-<br />

chefort, et Delumot, du port <strong>de</strong> B<strong>la</strong>ye (Gi-<br />

ron<strong>de</strong>).<br />

EXPLOSION A BORD D'UN CUIRASSÉ<br />

^a.w^wv Toulon. A bord <strong>de</strong> <strong>la</strong> Jeanne-d'Arc<br />

un tube à vapeur ayant fait explosion, l'ou-<br />

vrier mécanicien Léon Guinot a été griève-<br />

ment brûlé. Il a été relevé dans un état très<br />

grave.<br />

TREMBLEMENT DE TERRE<br />

~>~« Sienne. Ce matin, à quatre heu-<br />

res, une secousse <strong>de</strong> tremblement <strong>de</strong> terre a<br />

été ressentie. Elle a été suivie d'une autre<br />

secousse<br />

plus légère.<br />

A Poggibonsi, <strong><strong>de</strong>s</strong> secousses se sont égale-<br />

ment fait sentir vers <strong>de</strong>ux, trois, quatre et<br />

cinq heures du matin. Celle <strong>de</strong> trois heures a<br />

été très sensible.<br />

Argus,<br />

«^v^vys/<br />

A-VIS DIVERS<br />

AVIS ipORTANT<br />

DES gens s'étonnent parfois que le MAÎTRE<br />

JOAILLIER DE BLUZE puisse livrer, à<br />

partir <strong>de</strong> 8 francs, ses célèbres Diamants et<br />

ses nouvelles Perles reconstituées, montés sur<br />

or contrôlé, et non sur argent doré ou simple<br />

doublé, comme on en voit un peu partout.<br />

Mais il suffit <strong>de</strong> réfléchir que <strong>la</strong> maison<br />

DE BLUZE fabrique toute sa joaillerie elle-<br />

même pour comprendre qu'elle peut faire<br />

prolliter sa clientèle <strong>de</strong> conditions uniques.<br />

88, boulevard <strong><strong>de</strong>s</strong> Italiens. Catalogue franco.<br />

rt'EST dans <strong>la</strong> COLLECTION HETZEL qu'ont<br />

{j été publiées toutes les œuvres <strong>de</strong> Jules<br />

Verne et que seront publiées celles que <strong>la</strong>isse<br />

après lui le célèbre écrivain. Le Volcan d'or,<br />

qui vient <strong>de</strong> paraitre, est le roman du Klon-<br />

dike, écrit dès les premières découvertes <strong>de</strong><br />

l'or sous ces <strong>la</strong>titu<strong><strong>de</strong>s</strong> désolées.<br />

A signaler aussi Trois âmes vail<strong>la</strong>ntes, par<br />

J. Lermont, glorification dramatique <strong>de</strong> l'hon-<br />

neur, <strong>de</strong> <strong>la</strong> probité et du travail l'Invincible<br />

Kemjori", <strong>de</strong> P. Luguet, d'après W. W. Cook<br />

(<strong><strong>de</strong>s</strong>sins <strong>de</strong> Roux) Ma Première Traversée,<br />

par M. Labruyère, dans <strong>la</strong> Bibliothèque b<strong>la</strong>n-<br />

che les Petits Robinsons <strong>de</strong> Fontainebleau<br />

(série <strong><strong>de</strong>s</strong> Albums S<strong>la</strong>hl), et le Magasin d'Edu-<br />

calion et <strong>de</strong> Récréation. (Voir aux annoncée.)<br />

TACHES DE<br />

ROUSSEUR, lutle, ri<strong><strong>de</strong>s</strong>, s'en iront,<br />

sans répliquer, si vous leur signez leur<br />

congé avec <strong>la</strong> VERITABLE EAU DE NINON<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Parfumerie Ninon, 31, rue du 4-Septbre.<br />

d'un tube cylindrique long <strong>de</strong> dix centi-<br />

mètres au plus et <strong>la</strong>rge d'un peu moins<br />

d'un centimètre. Ce tube est creux et<br />

s'ouvre sur le passage <strong><strong>de</strong>s</strong> produits <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

digestion. Si ces <strong>de</strong>rniers contiennent<br />

quelque petit corps dur -tel que noyau<br />

<strong>de</strong> cerise, grain <strong>de</strong> plomb, arête, mor-<br />

ceau d'os, fragment d'émail et que le<br />

hasard le fasse tomber dans l'appendice,<br />

il y reste. C'est ce qui est arrivé au Ni-<br />

cot.<br />

.qui est pourtant plus gros qu'un<br />

noyau <strong>de</strong> cerise, dit le baron.<br />

Plus long, mais non plus gros, ré-<br />

pondit le docteur. J'avoue cependant<br />

que nous <strong>de</strong>vons supposer chez M. Ber-<br />

nard une dimension exceptionnelle à<br />

l'entrée <strong>de</strong> cet organe, d'ordinaire trop<br />

étroite pour le passage même d'un petit<br />

noyau, «quoi qu'en disent certains <strong>de</strong> mes<br />

confrères.<br />

Et l'appendicite? reprit Cruchat..<br />

C'est l'inf<strong>la</strong>mmation <strong>de</strong> l'appendice,<br />

souvent causée par <strong>la</strong> présence du corps<br />

étranger. Parfois le mal se déc<strong>la</strong>re brus-<br />

quement avec intensité parfois les<br />

symptômes sont, au début, légers. Dans<br />

ce <strong>de</strong>rnier cas, qui est le vôtre, ajouta le<br />

docteur avec un geste rassurant à mon<br />

adresse, on n'a rien à craindre puisque<br />

nous pouvons interveniràtemps.<br />

Nous écoutions, M. <strong>de</strong> Chasseneuil<br />

d'un air grave, Cruchat bouche bée et<br />

moi suant d'angoisse.<br />

II faut dire que ma<strong>la</strong>dies et mé<strong>de</strong>cins<br />

m'ont toujours fait horriblement peur.<br />

Et alors? questionna <strong>de</strong> nouveau<br />

Cruchat.<br />

Alors ? répéta le docteur.<br />

Oui, tout ça ne me dit<br />

point quand<br />

mon diamant sortira <strong>de</strong> là.<br />

Le mé<strong>de</strong>cin al<strong>la</strong> vers <strong>la</strong> cheminée mo-<br />

numentale du cabinet et tourna un bou-<br />

ton électrique. La vaste pièce s'illumina.<br />

Puis il prit une sorte d'at<strong>la</strong>s dans <strong>la</strong> bi-<br />

bliothèque, l'ouvrit et nous mit sous les<br />

yeux une p<strong>la</strong>nche anotomique en cou-<br />

leurs.<br />

Tenez, dit-il, voyez-vous l'appen-<br />

dice ? Il est c<strong>la</strong>ir, que votre diamant,<br />

LES TBÈA TRES<br />

Théàtre <strong>de</strong> Monte-Carlo Zino-Zina,<br />

ballet en <strong>de</strong>ux actes, poème <strong>de</strong> M. Jean<br />

Richepin, musique <strong>de</strong> M. Paul Vidal.<br />

Zino-Zina, représenté pour <strong>la</strong> première<br />

fois, l'été <strong>de</strong>rnier, au cours d'une fête<br />

fastueuse donnée à Maisons-Laffitte sur<br />

l'initiative d'un amateur éc<strong>la</strong>iré <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux<br />

spectacles,<br />

M. le comte <strong>de</strong> Clermont-<br />

ïonnerre, vient d'abor<strong>de</strong>r le grand pu-<br />

blie et a conquis tous les suffrages.<br />

Sur un scénario très intéressant <strong>de</strong><br />

M. Jean Richepin, M. Paul Vidal a écrit<br />

une partition que les spectateurs ont ac-<br />

c<strong>la</strong>mée.<br />

L'action se déroule au dix-huitième<br />

siècle. La célèbre danseuse Stel<strong>la</strong>, or-<br />

gueilleuse <strong>de</strong> ses couronnes <strong>de</strong> ga<strong>la</strong> plus<br />

encore qu'une reine authentique ne l'est<br />

<strong>de</strong>. son diadème, éconduit avec mépris<br />

le petit poète Zino qui vient lui avouer<br />

son amour. Elle <strong>de</strong>vient <strong>la</strong> favorite du<br />

grand-duc <strong>de</strong> Toscane et repousse avec<br />

non moins <strong>de</strong> morgue insolente <strong>la</strong> jeune<br />

Zina, sœur <strong>de</strong> Zino, qui vient crier ven-<br />

geance, car Zino, désespéré, s'est poi-<br />

gnardé. Or, un jour qu'au pa<strong>la</strong>is du<br />

grand-duc plus vaniteux qu'amoureux<br />

<strong>de</strong> sa conquête, un ambassa<strong>de</strong>ur ottoman<br />

se présente pour couronner <strong>la</strong> reine <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> danse, Stel<strong>la</strong>, dont les danses sage-<br />

ment c<strong>la</strong>ssiques n'ont pas le don d'émer-<br />

veiller les assistants, se dépite avec rage,<br />

lorsqu'on annonce une danseuse étran-<br />

gère qui ambitionne <strong>de</strong> rivaliser avec <strong>la</strong><br />

fameuse artiste: c'estZina. La jeune fille<br />

danse avec une telle virtuosité que le<br />

prix lui est décerné. Stel<strong>la</strong> s'emporte.<br />

Zina se fait reconnaître. C'est par ven-<br />

geance qu'elle a voulu éclipser Stel<strong>la</strong>.<br />

La vengeance est d'ailleurs complète, car<br />

le grand-duc répudie <strong>la</strong> favorite Stel<strong>la</strong> et<br />

épouse<br />

Zina.<br />

Cette aventure, où le drame d'amour<br />

s'unit à <strong>la</strong> joie <strong><strong>de</strong>s</strong> fêtes ga<strong>la</strong>ntes, a inspiré<br />

à M. Vidal une œuvre <strong>de</strong> beauté, tour à<br />

tour caressante, véhémente, emportée,<br />

gracieuse et chatoyante. Les thèmes les<br />

plus heureux, les rythmes les plus carac-<br />

térisés, les recherches harmoniques les<br />

plus rares, les trouvailles <strong>de</strong> sonorités les<br />

plus ingénieuses s'unissent pour charmer<br />

l'oreille.<br />

Le double rôle <strong>de</strong> Zina et <strong>de</strong> Zino est<br />

interprété magnifiquement par Mlle Stri-<br />

seino les scènes d'action pure font valoir<br />

le très expressif talent <strong>de</strong> mime <strong>de</strong> cette<br />

admirable artiste. Dans le duel chorégra-<br />

phique du second acte, sa virtuosité a<br />

soulevé <strong>de</strong> vibrantes acc<strong>la</strong>mations: Mlle<br />

Striseino a <strong><strong>de</strong>s</strong> pointes d'une solidité in-<br />

comparable elle s'en sert en virtuose<br />

sans égale, avec un art infiniment gra-<br />

cieux.<br />

Dans le rôle <strong>de</strong> Stel<strong>la</strong>, Mlle Lobstein a<br />

fait admirer sa hautaine allure <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

coquette, et l'irréprochable perfection<br />

d'un style pur et délicieux ses danses<br />

anciennes du second acte ont provoqué<br />

d'unanimes app<strong>la</strong>udissements.<br />

Mlle Piron a joué le rôle travesti du<br />

grand-duc avec une noblesse et une élé-<br />

gance exquises, une aisance et une sim-<br />

plicité remarquable, et <strong>la</strong> plus jolie har-<br />

monie d'attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> et <strong>de</strong> gestes.<br />

A citer également les premières dan-<br />

seuses <strong>de</strong> Monte-Carlo, Mlles Bertrand<br />

et Carrère..<br />

La chorégraphie' était réglée par Mlle<br />

Sandrini c'est <strong>la</strong> première œuvre qu'elle<br />

met en scène. Son coup d'essai fut un<br />

coup <strong>de</strong> maître et <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse au rang <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

meilleurs chorégraphes.<br />

Les décors <strong>de</strong> M. Visconti et les cos-<br />

tumes <strong>de</strong> M. Landolff sont un éblouisse-<br />

ment.<br />

M. Paul Vidal dirigeait lui-mème l'or-<br />

chestre avec sa maîtrise justement ré-<br />

putée. A l'issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> soirée, une longue<br />

ovation lui fut faite par le public enthou-<br />

siasme.<br />

J. Darthenay.<br />

- s^N^sT'<br />

COURRIER<br />

DESTHÉATRES<br />

« Iphigénie EN Tauri<strong>de</strong> », A L'OPÉRA-<br />

Comique. L'Opéra-Comique a offert hier<br />

à ses abonnés une très intéressante re-<br />

prise (Vlphigrénie en Tauri<strong>de</strong>. Le chef-<br />

d'œuvre <strong>de</strong> Gluck, qui n'avait pas été<br />

joué <strong>de</strong>puis longtemps, a été remonté<br />

par M. Albert Carré avec un soin ex-<br />

trême. C'est Mme Jeanne Raunay qui<br />

incarnait le personnage d'Iphigénie,<br />

sous<br />

les traits <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle elle avait déjà pro-<br />

duit une si gran<strong>de</strong> impression<br />

il y a<br />

s'il s'est présenté à l'orifice dans une po-<br />

sition favorable, <strong>la</strong> pointe <strong>la</strong> première,<br />

a<br />

pu y glisser. Mais il est également c<strong>la</strong>ir<br />

qu'il ne peut en sortir.<br />

Cruchat blêmit.<br />

Il ne peut en sortir? répéta-t-il.<br />

Le docteur sourit.<br />

De lui-même. Mais nous irons l'y.<br />

chercher-.<br />

A <strong>la</strong> bonne heure 1<br />

La présence d'un corps étranger<br />

dans l'appendice est une menace conti-<br />

nuelle. L'appendicite bénigne peutrester<br />

telle, elle peut même guérir, mais une<br />

aggravation soudaine, un retour offensif<br />

sont toujours à craindre. Aussi faut-il<br />

sans retard opérer le ma<strong>la</strong><strong>de</strong>. Nous allons<br />

donc extraire cette pierre précieuse qui<br />

sera mieux à sa p<strong>la</strong>ce sur <strong>la</strong> tabatière <strong>de</strong><br />

Nicot que dans l'intestin <strong>de</strong> M. Bernard.<br />

L'opération, d'ailleurs, n'est nulle-<br />

ment dangereuse, se hâta <strong>de</strong> dire M. <strong>de</strong><br />

Chasseneuil en me voyant défaillir.<br />

Pas plus dangereuse que doulou-<br />

reuse, confirma le docteur.<br />

Allez-y fit Cruchat.<br />

Et il me poussait vers le praticien.<br />

Celui-ci se mit rire.<br />

Il faut quand même prendre certai-<br />

nes précautions, dit-il. Nous attendrons<br />

à <strong>de</strong>main. Vous conduirez M. Bernard à<br />

ma clinique, 64, boulevard Bineau, à<br />

Neuilly. Soyez-y à neuf heures du matin.<br />

Nous y serons, dit M. <strong>de</strong> Chasse-<br />

neuil.<br />

C'est une affaire entendue, fit le<br />

docteur en serrant <strong>la</strong> main <strong>de</strong> son client.<br />

Demain matin, neuf heures. Ce<strong>la</strong> vous<br />

convient ainsi? ajouta-t-il en me tendant<br />

aussi <strong>la</strong> main.<br />

Je restai les bras bal<strong>la</strong>nts et secouai <strong>la</strong><br />

tête.<br />

Vous préférez un autre jour?<br />

A cette nouvelle question du docteur<br />

je répondis <strong>de</strong> même.<br />

Que voulez-vous dire, Mathias ? fit<br />

M. <strong>de</strong> Chasseneuil.<br />

Que voulez-vous dire ? répéta Cru-<br />

chat d'un ton bourru.<br />

Je fis un effort et murmurai<br />

quelques années. Comme son illustre et<br />

inoubliable <strong>de</strong>vancière, Mme Caron, elle:<br />

n'est- point" <strong>de</strong>. ces cantatrices doni l'art<br />

se plie sans peine à tous les rôles. Elle<br />

est faite pour réaliser les héroïnes excep-<br />

tionnelles. Elle possè<strong>de</strong> <strong>la</strong> beauté pleine<br />

<strong>de</strong> distinction et <strong>de</strong> noblesse par quoi se<br />

caractérise <strong>la</strong> ligne antique, ses gestes ne<br />

sont pas moins expressifs que ses atti-<br />

tu<strong><strong>de</strong>s</strong>, et sa voix si pure et si colorée,<br />

d'un si beau style, sait exprimer <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

façon <strong>la</strong> plus touchante, les p<strong>la</strong>intes ad-<br />

mirables <strong>de</strong> <strong>la</strong> fille sacrifiée d'Agamem-<br />

non. Le succès <strong>de</strong> Mme Raunay a été<br />

triomphal et c'est'sur <strong><strong>de</strong>s</strong> ovations vingt<br />

fois répétées que s'est terminée <strong>la</strong> soirée.<br />

Les autres interprètes du chef-d'œuvre<br />

ont été dignes <strong>de</strong> leur éminente parte-<br />

naire c'étaient MM. Beyle, Ghasne, Al-<br />

<strong>la</strong>rd, Huber<strong>de</strong>au et Mlle Brohly, les uns<br />

et les autres excellents et chaleureuse-<br />

ment accueillis.<br />

M. Carré avait donné à <strong>la</strong> pièce <strong>la</strong> mise<br />

en scène pittoresque et somptueuse qui<br />

est <strong>de</strong> coutume à l'Opéra-Comique, et<br />

l'orchestre, dirigé avec art par M. Ruhl-<br />

mann, a été à <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> sa noble<br />

tâche. G. F.<br />

Aujourd'hui<br />

Aux Bouffes-Parisiens, à 2 heures, répéti-<br />

tion générale <strong>de</strong> Où est Moreau? pièce en<br />

3 actes, <strong>de</strong> MM. Paul Bonhomme et Guy, <strong>de</strong><br />

Téramond.<br />

Ce soir<br />

A l'Opéra, à 8 heures, Ariane.<br />

A <strong>la</strong> Comédie-Française, à 8 heures très<br />

précises) 267e anniversaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong><br />

Racine, 1» les P<strong>la</strong>i<strong>de</strong>urs, comédie en trois<br />

actes, en vers, <strong>de</strong> Racine<br />

MM. Coquelin ca<strong>de</strong>t (l'Intimé), J. Truffier<br />

(Petit-Jean), Leloir (Dandin), Georges Berr (le<br />

souffleur), Pierre Laugier (Chicaneau), Dehelly<br />

(Léandre), Mmes Muller (Isabelle), Amel (<strong>la</strong> com-<br />

tesse).<br />

2° Un tour <strong>de</strong> Ninon, à-propos, en vers, <strong>de</strong><br />

M. Georges Docquois<br />

MM. Dehelly (Charles <strong>de</strong> Sévigné), Jacques Fe-<br />

noux (Racine), Mmes Delvair (<strong>la</strong> Champmeslé),<br />

Mitzy-Dalti (Ninon <strong>de</strong> Lenclos, Faylis (une ser-<br />

vante).<br />

3" Pour l'anniversaire <strong>de</strong> Racine, poésie<br />

d'Henri <strong>de</strong> Bornier, lue par M. Mounet-<br />

Sully.<br />

4o Bérénice, tragédie en cinq actes, <strong>de</strong> Ra-<br />

cine<br />

MM. Albert Lambert fils (Antiochus), Paul Mou-<br />

net (Titus), Louis De<strong>la</strong>unay (Arsace), Hamel<br />

(Rutile), Ravet (Paulin), Mmes Bartet (Bérénice),<br />

Ma<strong>de</strong>leine Roch (Phénice).<br />

A l'Opéra-Comique, à 8 heures, le Jon-<br />

gleur <strong>de</strong> Notre-Dame (MM. Audoin, Fugère,<br />

Al<strong>la</strong>rd), les Armaillis, (Mme Lucie Vauthrin,<br />

MM. Dufranne, Devriès).<br />

A l'Odéon, à huit heures et <strong>de</strong>mie, pour<br />

le 267° anniversaire <strong>de</strong> Racine, en soirée po-<br />

pu<strong>la</strong>ire à prix réduits, avec location Britan-<br />

nicus. Distribution:<br />

Arippine Mmes Emilie Lerou<br />

Junie . Mellot<br />

Albine Tail<strong>la</strong><strong>de</strong><br />

Néron MM. <strong>de</strong> Max<br />

Britannicus<br />

Cappe<strong>la</strong>ni<br />

Burrhus Dorival<br />

Narcisse Desjardins<br />

La soirée se terminera par les P<strong>la</strong>i<strong>de</strong>urs.<br />

Distribution<br />

Isabelle Mmes Tail<strong>la</strong><strong>de</strong><br />

La comtesa Delphine Renot<br />

Dandin MM. Darras<br />

Léandre Chevalet<br />

Chicaneau Bernard<br />

Petit-Jean Signoret<br />

L'Intimé Levesque<br />

Le Souffleur<br />

-<br />

..Ville<br />

A <strong>la</strong> Renaissance, à 8 h. 1/2, le Trouba-<br />

dour (Mlle Alice Nory); à 9 h. 1/4, te Voleur<br />

(Mmes Simone Le Bargy, Verneuil, MM. Lu-<br />

cien Guitry, Huguenet, Arquillière, Vincent).<br />

Au théâtre Réjane, à 8 h. 3/4, <strong>la</strong> Savelli<br />

(Mme Réjane, MM. Tarri<strong>de</strong>, Pierre Magnier,<br />

Mme Daynes-Grassot, Mlle Lantelme).<br />

Aux Bouffes-Parisiens, à 9 heures, pre-<br />

mière représentation <strong>de</strong> Où est Moreau?,<br />

pièce en trois actes, <strong>de</strong> MM. Paul Bonhomme<br />

et Guy <strong>de</strong> Téramond. Distribution<br />

Marcelle Mlles Jamosoh<br />

Mariette Gonse<br />

Hermance .Mor<strong>la</strong>y<br />

Lucile Fero-oudy<br />

Georgette Darbelly<br />

Lagripette MM. G. Coquet<br />

Fernand Henry Lamothe<br />

Jules Berthelier<br />

La Bistrouille Cousin<br />

Moreau Hardoux<br />

Le sergent Mangé<br />

Auguste Stacquet<br />

Victor Ja<strong>la</strong>bert<br />

Emile Daunis<br />

L'oncle Sosthène Nicole<br />

Le caporal Nicole<br />

Le commissaire Félin<br />

Un employé <strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer Thomès<br />

On commencera à 8 h. 1/3 par un Mariage<br />

difficile, <strong>de</strong>ux actes, <strong>de</strong> M. Pierre Barsac.<br />

Au théâtre <strong><strong>de</strong>s</strong> Capucines, à 9 heures,<br />

le Petit Kosson (Mlle Louise Balthy, miss<br />

Campton, MM. Coquet et Berthez), Une me-<br />

sure pour rien (Mlle Marcelle Bordo, M.<br />

Prad). On commencera par une pièce du<br />

répertoire.<br />

Je ne veux pas qu'on m'opère.<br />

Personne ne souff<strong>la</strong> mot. On me regar-<br />

dait.<br />

Il le faut, mon ami, reprit enfin<br />

doucement le docteur. C'est dans votre<br />

intérêt. Du reste, je le répète, cette in-<br />

tervention chirurgicale n'est rien. Vous<br />

serez endormi. Vous ne courrez aucun<br />

danger.<br />

Il se tut. Je secouai <strong>de</strong> nouveau <strong>la</strong><br />

tête et répétai<br />

Je ne veux pas.<br />

M. <strong>de</strong> Chasseneuil parut consterné.<br />

Un flot <strong>de</strong> sang monta au visage jaune<br />

<strong>de</strong> Cruchat.<br />

De quoi! il ne veut pas?. s'exc<strong>la</strong>ma<br />

le brocanteur.<br />

Sa grosse main s'abattit lour<strong>de</strong>ment<br />

sur mon épaule, l'empoigna et me se-<br />

coua avec vigueur.<br />

Non, mais! contiriua-t-il d'une voix<br />

que <strong>la</strong> colère faisait plus rauque et plus<br />

éc<strong>la</strong>tante. Après un coup pareil il ose<br />

encore parler? Il en a un culot! Si tu<br />

fermais ta boîte?.<br />

Il ajouta <strong>de</strong>ux ou trois mots que <strong>la</strong><br />

bienséance m'empêche <strong>de</strong> transcrire ici.<br />

M. <strong>de</strong> Chasseneuil eut un haut-le-<br />

corps. Cruchat vous vous oubliez! fit-il<br />

d'un ton sec. Voyons, Mathias, mon<br />

brave, soyez raisonnable, continua-t-il<br />

en me frappant gentiment sur l'épaule<br />

que lâchait l'Auvergnat.<br />

Pas d'enfantil<strong>la</strong>ge appuya le prati-<br />

cien.<br />

J'ai dit que ma<strong>la</strong>dies et mé<strong>de</strong>cins me<br />

font grand'peur. J'ajoute que les plus<br />

petites opérations sont choses que je ne<br />

puis même envisager. Je n'ai jamais eu<br />

les moyens <strong>de</strong> faire soigner mes <strong>de</strong>nts.<br />

Mais, millionnaire, rien ne m'eût décidé<br />

à m'asseoir dans le fauteuil d'un <strong>de</strong>n-<br />

tiste. Le moindre instrument <strong>de</strong> chirur-<br />

gie me cause un effroi insurmontable.<br />

C'est nerveux, c'est ma<strong>la</strong>dif.<br />

Et, je n'ignorais point que l'interven-<br />

tion prétendue insignifiante du docteur<br />

consisterait à m'ouvrir le corps.<br />

Au Grand-Guignol, à 9 heures Le rouge<br />

est tnis,Bloomfield and C°, les' Trois Messieurs<br />

du Havre, V Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> tapeurs, Une Gran<strong>de</strong><br />

Consultation, le Truc <strong>de</strong> Simplicet. :<br />

Au Théâtre mo<strong>de</strong>rne (12, boulevard <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Italiens), à 9 h. 1/4, représentations I<strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

troupe japonaise Mme Hanako, du Théâtre'<br />

impérial <strong>de</strong> Tokio, dans Hoshikawaz, drame<br />

japonais en un acte. La Sonnette <strong>de</strong> nuit (Mlle<br />

Suzette Nellson).<br />

Matinées, à 3 heures, tous les jours.<br />

Ariane sera chanté?, ce soir, à l'Opéra, par<br />

Mlles Lucienne Bréval, Rose Féart, Lucy<br />

Arbell, MM. Muratore, Delmas, Triadou,<br />

Mlles Demougeot, B. Mendès, Laute, M.Stam-<br />

ler, etc., etc.<br />

Le divertissement sera dansé par Mlles<br />

Zambelli, Sandrini, Beauvais, Billon, Bar-<br />

bier, Meunier, etc.<br />

L'orchestre sera<br />

dirigé par M. Paul Vidal.<br />

Une fâcheuse erreur<br />

d'impression nous a<br />

fait dire, hier soir, que M. Gailhard venait<br />

d'achever <strong>la</strong> traduction <strong>de</strong> Salomé, <strong>de</strong> M. Ri-<br />

chard Strauss, avec « M. Saint-Saëns, un<br />

musicien et un librettiste <strong>de</strong> talent ». C'est<br />

M. Saint-Jean qu'il fal<strong>la</strong>it lire. Le nom du<br />

maître Saint-Saëns s'est, <strong>de</strong>puis longtemps,<br />

trop universellement imposé à l'admiration<br />

du public pour que, s'il se fût agi <strong>de</strong> lui,<br />

nous eussions cru <strong>de</strong>voir ajouter « un musi-<br />

cien et un librettiste <strong>de</strong> talent ».<br />

Cette mention nous aurait paru inutilo-et<br />

vraiment faible.<br />

M. Gailhard nous disait avant-hier que<br />

l'interprétation <strong>de</strong> l'œuvre <strong>de</strong> M. Richard<br />

Strauss n'était point encore complètement<br />

arrêtée. Nous croyons savoir cependant que<br />

M. Richard Strauss désire que son héroïne<br />

soit créée à Paris par Mlle Lucienne 3réval.<br />

; * ' ,<br />

" '•<br />

Thamara passera à l'Opéra dans les tout<br />

premiers jours <strong>de</strong> janvier.<br />

Le comité d'administration <strong>de</strong> <strong>la</strong> Comédie-<br />

Française se réunira, cet après-midi..11<br />

achèvera <strong>de</strong> préparer, sous <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />

M. Jules C<strong>la</strong>retie, le budget <strong>de</strong> l'exércice 1907:<br />

il aura, en outre, à examiner diverses ques-<br />

tions au sujet <strong><strong>de</strong>s</strong>quelles on lui a prêté un-<br />

peu vite peut-être <strong><strong>de</strong>s</strong> opinions arrêtées no-<br />

tamment sur <strong>la</strong> rentrée d'une sociétaires, sur'<br />

<strong>la</strong> rentrée <strong>de</strong> pensionnaires partis <strong>de</strong> leur<br />

plein gré ou résiliés, comme sur <strong>de</strong> nouveaux<br />

engagements, entre autre, celui <strong>de</strong> MlleBovy.<br />

<strong>la</strong> Comédie, qu'il n'y aurait pas,, cette année,.<br />

La bruit courait hier, dans les couloirs <strong>de</strong>,<br />

<strong>de</strong> nominations au sociétariat, en raison <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> pénurie <strong>de</strong> douzièmes. Les six qui sont ac-<br />

tuellement disponibles seraient réservés pour<br />

les augmentations annuelles <strong><strong>de</strong>s</strong> parts <strong>de</strong><br />

ociétaires.<br />

Dimanche, en matinée, on fêtera, à TOpé-<br />

ra-Comique, <strong>la</strong> cinquantième représentation<br />

<strong>de</strong> Pelléas et Mélisan<strong>de</strong>.<br />

r<br />

Mlle Geneviève Vix chantera pour <strong>la</strong> prer<br />

mière l'ois, lundi soir, le rôle <strong>de</strong> Charlotte<br />

dans Werther.<br />

Le <strong>de</strong>rnier « Samedi <strong>de</strong> Madame '), au Gym-<br />

nase, a été particulièrement bril<strong>la</strong>nt. Après<br />

une très vivante et substantielle causerie <strong>de</strong>,<br />

M. Laurent Tailha<strong>de</strong>, on a successivement<br />

app<strong>la</strong>udi M. Marius Chambon, <strong>de</strong> l'Opéra,<br />

qui a chanté d'admirable façon <strong>de</strong>ux chansons<br />

<strong>de</strong> Pierre Dupont et ,4] Hippopotame, <strong>de</strong> M.<br />

Bourgault-Ducoudray, accompagné par l'au-<br />

teur Mlle Hélène Sirbain, <strong>de</strong> l'Opéra- Comi-<br />

que, dont les Chansons gasconnes ont ravi<br />

l'auditoire; enfin, Mme Laurent Tailha<strong>de</strong>,<br />

dont <strong>la</strong> voix chau<strong>de</strong> et le talent déjà sûr, en<br />

dépit d'une émotion bien concevable, présagift-a<br />

une gran<strong>de</strong> artiste.<br />

M. Louis De<strong>la</strong>querrière, son professeur <strong>de</strong><br />

chant, l'accompagnait au piano.<br />

4i<br />

Le théâtre Antoine donnera, pour les fêtes<br />

<strong>de</strong> Noël, une série <strong>de</strong> matinées <strong>de</strong> son' im-<br />

mense succès Biribi et Chez les Zoàques.<br />

Ces matinées auront lieu dimanche 23,<br />

Lundi 24, Mardi 25, jeudi 27 décembre.<br />

A <strong>la</strong> Gaité, les spectacles d'après-<strong>de</strong>main<br />

dimanche sont ainsi établis En matinée, à<br />

<strong>de</strong>ux heures, Nos Bons Vil<strong>la</strong>geois avec Coque-<br />

lin aîné, MM. Candé, Jean Coquelin et Mlle<br />

Marcelle Len<strong>de</strong>r. Le soir, à huit heures et<br />

<strong>de</strong>mie, Cyrano <strong>de</strong> Bergerac avec Coquelin<br />

aîné, Mlle Léonie Yahne et M. Jean Co-<br />

quelin.<br />

Un ami du Figaro, qui tient à gar<strong>de</strong>r l'ano-<br />

nyme, nous a envoyé <strong>de</strong> Londres quarante<br />

francs pour offrir à telle personne que nous<br />

choisirions, une p<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> matinée Paulus.<br />

La poste a trahi l'intention <strong>de</strong> notre ami sa<br />

lettre nous arrive au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> <strong>la</strong> repré?<br />

sentation. Nous allons faire verser à Fursy-<br />

les quarante francs envoyés et nous remer-<br />

cions cordialement l'ami du Figaro.<br />

'Ii<br />

Autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savelli.<br />

Nous recevons <strong>de</strong> Mlle Gabrielle Astral <strong>la</strong><br />

lettre suiwnte<br />

•<br />

Paris, 18 décembre 1906,<br />

Monsieur,<br />

Ci-inclus un programme <strong>de</strong> <strong>la</strong> soirée du 29 no.<br />

vembre <strong>de</strong>rnier, au théâtre Verdi <strong>de</strong> Mi<strong>la</strong>n. Vous<br />

y verrez que Mme V.Duse et sa troupe jouaient<br />

Je secouai donc encore <strong>la</strong> tête. Ma pli y-<br />

sionomie exprimait sans doute une bien<br />

gran<strong>de</strong> obstination, car le praticien eut<br />

l'air déconcerté et M. <strong>de</strong> Chasseneuil at-<br />

terré.<br />

Cruchat serra les poings, se contint e<br />

dit:<br />

-A <strong>de</strong>main matin, monsieur le doc-<br />

teur Qu'il le veuille ou non, il y pas-<br />

sera, et voilà tout<br />

Mais non, mais non. fit le docteur.<br />

Il nous faut le consentement <strong>de</strong> M. Ber-<br />

nard.<br />

Puisque c'est pour son bien. com-<br />

mença Cruchat. f<br />

-N'importe! interrompit le docteur.:<br />

Les mé<strong>de</strong>cins n'opèrent pas leurs ma<strong>la</strong>-<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> force, même dans les cas les plus<br />

graves, les plus urgents. Et mon<strong>de</strong>-<br />

voir est d'ajouter que celui <strong>de</strong> M. fier-<br />

nard n'est ni urgent, ni grave.<br />

Je faillis dire merci.<br />

Mais mon diamant?, cria Cruchat,<br />

hors <strong>de</strong> lui.<br />

Ah pour ça que le corps engagé<br />

dans l'appendice soit un noyau <strong>de</strong> datte<br />

ou une pierre précieuse, peu m'importe, •-<br />

à moi praticien 1<br />

Et en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l'intervention chi-<br />

rurgicale il n'y a rien à faire? <strong>de</strong>manda<br />

M. <strong>de</strong> Chasseneuil.<br />

Le -docteur s'assit à son bureau et<br />

traça rapi<strong>de</strong>ment quelques mots.<br />

Voici, dit-il. Purgatifs doux, <strong>la</strong>ve-<br />

ments antiseptiques.<br />

°<br />

Et le Nicot sortira?. fit Cruchat.<br />

Non. Mais le ma<strong>la</strong><strong>de</strong> sera sou<strong>la</strong>gé.<br />

Oh quant au Nicot, le Co<strong>de</strong>x est impuis-<br />

sant<br />

Le Co<strong>de</strong>x?.<br />

On appelle ainsi le recueil <strong><strong>de</strong>s</strong> for-<br />

mules pharmaceutiques.<br />

-Ehbien! chi, le Co<strong>de</strong>x est impui-<br />

chant, je m'adrecherai au Co<strong>de</strong> vociféra<br />

le brocanteur.<br />

Il m'étreignait le bras et m'entraînait,<br />

Frédéric Mauzena.<br />

(A suivre.)


Le Numéro avec h Supplément<br />

= SEINE & SEtNE-ET-OISE s 15 centimes == fôPARTEtiENTS 20 centimes Samedi 22 Décembre 1908<br />

52e Année 3e Série «* N6 356<br />

H. J5S VILLEMESSANT<br />

Fondateur<br />

Gaston CALMETTB<br />

Directeur- Gérant<br />

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Chez MM. LAGRANGE, CERF & Cl«<br />

8, p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bourse.<br />

«Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant <strong><strong>de</strong>s</strong> sots, bravant les méchants, je me hâte<br />

<strong>de</strong> nre <strong>de</strong> tout. <strong>de</strong> peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)<br />

SOMMAIRE<br />

Au Panthéon GEORGES CLARETIE.<br />

Un plébiscite:<br />

André Nè<strong>de</strong>.<br />

Les livres d'étrennes G.<br />

La protestation du Pape JULIEN DE Narfon.<br />

La Chambre La loi <strong><strong>de</strong>s</strong> cultes PAS-PERDUS.<br />

Le Sénat: La marine Louis CHEVREUSE.<br />

Automobilisme t Autour du Salon Frantz<br />

Reichel.<br />

Les Théâtres Aux Bouffes-Parisiens<br />

« Où est<br />

Moreau ? » EMMANUEL Arène.<br />

Feuilleton Le coffre-fort vivant Frédéric<br />

Mauzens,<br />

"jwt.I<br />

AuPanthéon<br />

n La gloire<br />

est le soleil <strong><strong>de</strong>s</strong> morts, a<br />

dit Balzac Il ne luit que sur les tom-<br />

beaux.<br />

»<br />

II luit par <strong>de</strong>là <strong>la</strong> tombe. M. Quentin-<br />

Bauchart vient, au Conseil municipal <strong>de</strong><br />

Paris, à propos du vote qui porte Zo<strong>la</strong> au<br />

Panthéon, <strong>de</strong> réc<strong>la</strong>mer le transfert <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

cendres <strong>de</strong> Balzac dans le Westminster<br />

français, et M. Couyba, à <strong>la</strong> Chambre, va<br />

faire <strong>la</strong> même proposition pour EdgarQui-<br />

net. Balzac, Quinet, <strong>de</strong>ux grands<br />

noms.<br />

Personne ne mérite plus que Balzac les<br />

honneurs du Panthéon. «Shakspeare, dir<br />

sait, Dumas père, est l'homme qui a le<br />

plus créé après Dieu. » Et Théophile Gau-<br />

tier ajoutait « Le mot serait plus vrai<br />

encore <strong>de</strong> Balzac, qui a créé tout un<br />

mon<strong>de</strong>. » 1,1 est tout naturel que, dans.le<br />

monument ouvert à nos gloires,<br />

Balzac<br />

voisine et fraternise avec Victor Hugo.<br />

Songeait-il, l'auteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Comédie hu-<br />

maine, le pauvre grand homme, mourant<br />

presque <strong>de</strong> faim dans sa mansar<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

rue Lesdiguières, près du faubourg Saint-<br />

Antoine, qu'un jour viendrait où l'on <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong>rait à mettre sa tombe sous<br />

Cette couronne <strong>de</strong> colonnes,<br />

Que le soleil levant redore tous les' jours I<br />

Son petit logement lui coûtait alors trois<br />

sous par jour. Il vivait avec <strong>de</strong>ux sous<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong>it, trois sous <strong>de</strong> pain et <strong>de</strong> charcu-<br />

terie, portant <strong><strong>de</strong>s</strong> chemises <strong>de</strong> f<strong>la</strong>nelle<br />

pour éviter le b<strong>la</strong>nchissage, et gardant<br />

<strong>de</strong>ux sous d'économies pour les dépenses<br />

imprévues. «Ce coquin <strong>de</strong> moi-même,<br />

écrivait-il alors à sa sœur, se néglige <strong>de</strong><br />

plus en plus. Il ne <strong><strong>de</strong>s</strong>cend que tous les<br />

trois ou quatre jours pour /les achats, <strong>de</strong><br />

saj'ieq^Q ton frèrev <strong><strong>de</strong>s</strong>tiné à tant <strong>de</strong><br />

célébrité, est déjà nourri absolument<br />

comme un grand homme, c'est-à-dire<br />

qu'il meurt <strong>de</strong> faim. » Victor Hugo, lui<br />

aussi, connut cette détresse aux heures<br />

sombres qui sont, hé<strong>la</strong>s! celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeu-<br />

nesse.<br />

Une côtelette, disait-il en riant,<br />

me faisait <strong>de</strong>ux repas. Au premier, je<br />

mangeais <strong>la</strong> noix; au second, je ron-<br />

geais<br />

l'os!<br />

Balzac, avec raison, avait foi en son gé-<br />

nie. Cette foi seule le soutint dans <strong>la</strong><br />

lutte terrible, incessante contre <strong>la</strong> misère,<br />

dans sa vie qui fut un drame <strong>de</strong> l'argent<br />

sinistre, comme ceux dans lesquels se.<br />

débuttent <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> ses personnages<br />

stfangul.és par <strong>la</strong> nécessité. Ce<br />

gros<br />

homme, l'aspect rabe<strong>la</strong>isien, qui a sa<br />

table, <strong>de</strong>vant ses amis, racontait gaie-<br />

ment quelque facétie <strong>de</strong> Pogge ou quel-<br />

qu'une <strong><strong>de</strong>s</strong> Cent Nouvelles nouvelles, fut<br />

en réalité un martyr. Martyr <strong>de</strong> sa vie<br />

passée,<br />

<strong>de</strong> toute <strong>la</strong> meute <strong><strong>de</strong>s</strong> créanciers<br />

d'autrefois qu'il traina après lui comme<br />

iii'.ti meute hur<strong>la</strong>nte. Le vieux cri du<br />

nmyeu âge « Çà <strong>de</strong> l'argent! <strong>de</strong> l'ar-<br />

gent » qui a traversé les siècles comme<br />

lu, p<strong>la</strong>inte d'un enfant affamé, était <strong>de</strong>-<br />

venu le refrain <strong>de</strong> ses jours, <strong>la</strong> hantise <strong>de</strong><br />

son sommeil.<br />

Oui, <strong>de</strong> l'argent,* pour vivre, pour<br />

manger, pour payer ceux qui assiè-<br />

gent <strong>la</strong> porte. De l'argent! Paye! paye<br />

toujours et assieds-toi à ta table, pen-<br />

dant <strong>la</strong> nuit, pauvre tâcheron <strong>de</strong> let-<br />

tres. Assieds-toi et écris, écris toujours,<br />

toute <strong>la</strong> nuit et toute ta vie. « Mar-<br />

che, marche! » dit Bossuet. Ecris,<br />

écris, sans cesse! Mets ton encre, ou plu-<br />

tôt ton sang, sur ton papier. Use, brûle<br />

ton existence avec ce café qui soutient<br />

comme le fouet soutient un cheval qu'on<br />

fouaille. Et lorsque <strong>la</strong> besogne sera finie,<br />

le manuscrit livré, lorsque l'éditeur aura<br />

payé 'et que le créancier sera calmé,<br />

écris encore, écris <strong><strong>de</strong>s</strong> lettres, <strong><strong>de</strong>s</strong> vo-<br />

lumes, à celle que tu aimes. « Etre cé-<br />

lèbre et être aimé -r- l'idéal <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie »<br />

disait-41. Célèbre, il le fut. Aimé, qui<br />

sait? Il avait <strong>la</strong> gloire, il avait enfin,<br />

meublée comme il <strong>la</strong> désirait, <strong>la</strong> maison<br />

où il vou<strong>la</strong>it viyre avec <strong>la</strong> bien-aimée<br />

<strong>de</strong>venue sa femme. Il al<strong>la</strong>it peut-être<br />

enfin avoir le bonheur, lorsque <strong>la</strong> mort<br />

vint l'abattre. Il faisait alors <strong><strong>de</strong>s</strong> projets<br />

d'avenir il avait plus <strong>de</strong> cinquante ro-<br />

mans à écrire, plusieurs drames. Il rê-<br />

vait <strong>la</strong> fortune, <strong>la</strong> famille, les enfants.<br />

« Deux enfants, disait-il, font bien sur le<br />

<strong>de</strong>vant d'une calèche. »<br />

Eh bien voilà votre existence rem-<br />

plie jusqu'à quatre-vingts ans, lui répé-<br />

tait Théophile Gautier.<br />

-t- Bah quatre-vingts ans, mais c'est<br />

<strong>la</strong> fleur <strong>de</strong> l'âge<br />

Il mourut à cinquante et un ans<br />

Dans sa bibliothèque, avec un sourire<br />

un peu triste, il montrait un volume en<br />

maroquin noir. « II a bien son prix, disait-<br />

il, ce sont mes comptes mé<strong>la</strong>ncoliques. »<br />

C'était <strong>la</strong> liste <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ttes, <strong>de</strong> ses<br />

échéances, <strong><strong>de</strong>s</strong> mémoires impayés. « II<br />

est à côté <strong><strong>de</strong>s</strong> Contes dro<strong>la</strong>tiques aux-<br />

quels<br />

il ne fait pas suite », ajoutait-il.<br />

Ceci tua ce<strong>la</strong>.<br />

Certes, il a, ce grand Balzac, mérité<br />

le Panthéon. Mais eût-il souhaité les ca-<br />

veaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Soufflot? Ce Tourangeau<br />

aimait le soleil, <strong>la</strong> lumière. Il avait trop<br />

longtemps vu le reflet <strong>de</strong> <strong>la</strong> chan<strong>de</strong>lle et<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>mpe sur le- papier pendant les<br />

nuits <strong>de</strong> fièvre. Une <strong>de</strong> ces promena<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

favorites, nous dit Gautier, était le ci-<br />

metière du Père-Lachaise. Du haut <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

colline, il regardait Paris, <strong>la</strong> ville im-<br />

mense qu'il évoquait et peup<strong>la</strong>it<br />

<strong>de</strong> ses<br />

créatures dans ses romans, dans son<br />

épopée. Il regardait les tombes. « II n'y<br />

a, disait-il, <strong>de</strong> belles épitaphes que celles-<br />

ci La Fontaine, Masséna, Molière, un<br />

seul nom qui dit tout et qui fait rêver. »<br />

Cette ville qu'il contemp<strong>la</strong>it comme<br />

Rastignac, du haut du cimetière, .avant<br />

<strong>de</strong> se <strong>la</strong>ncer à <strong>la</strong> conquête <strong>de</strong> Paris « A<br />

nous <strong>de</strong>ux maintenant! » cette ville,<br />

il l'a conquise par son génie. Ce nom<br />

unique sur <strong>la</strong> pierre, qu'il trouvait si<br />

beau, il est grave sous le socle <strong>de</strong> son<br />

buste par David d'Angers. Et ce nom dit<br />

tout Balzac. Devant le buste, un simple<br />

livre avec ces mots La Comédie lw-<br />

maine. Près du livre, les armes du mort.<br />

Elles ne sont pas dans un b<strong>la</strong>son comme<br />

celles <strong><strong>de</strong>s</strong> Maufrigneuse ou <strong><strong>de</strong>s</strong> Van<strong>de</strong>-<br />

nesse. Elles sont plus belles et plus sim-<br />

ples Une plume. Et cette plume a con-<br />

quis <strong>la</strong> ville que domine buste <strong>de</strong><br />

bronze.<br />

N'est-ce pas plus beau que l'ombre<br />

humi<strong>de</strong> du Panthéon?<br />

#*# •"<br />

Je ne sais ce qu'eût pensé Edgar<br />

Quinet du caveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Soufflot.<br />

Cette âme grecque eût sans doute aussi<br />

préféré <strong>la</strong> lumière.<br />

Victor Hugo, que le peuple <strong>de</strong> Paris<br />

conduisit en foule le jour <strong><strong>de</strong>s</strong> funérailles<br />

sous <strong>la</strong> coupole, eût certes accepté cet<br />

honneur suprême.<br />

Dans une gran<strong>de</strong> fète un jour au Panthéon,<br />

J'avais sept ans, je vis passer Napoléon.<br />

Il y eut une gran<strong>de</strong> fête un autre jour<br />

aussi, ce fut lorsqu'on porta au Panthéon<br />

le poète <strong><strong>de</strong>s</strong> Feuilles d'automne. Celui qui<br />

avait vu passer Napoléon entrait où Na-<br />

poléon lui était apparu. Il repose aujour-<br />

d'hui, sous les couronnes <strong><strong>de</strong>s</strong>séchées, en<br />

un caveau où semble rô<strong>de</strong>r l'ombre <strong>de</strong><br />

Guanhumara, lui qui, après <strong>la</strong> mort, rê-<br />

vait pour l'âme l'essor dans l'infini,<br />

l'absorption dans <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> nature.<br />

Je vais me rajeunir dans <strong>la</strong> jeunesse énorme<br />

Du buisson, <strong>de</strong> l'eau vive, et du chêne et <strong>de</strong><br />

[l'orme,<br />

Et me répandre aux <strong>la</strong>cs, aux Sots, aux monts,<br />

[aux prés.<br />

La nature, le soleil, les arbres, le mur-<br />

mure du vent sur les tombeaux, t- <strong>la</strong><br />

voix monotone du gui<strong>de</strong> montrant à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

caravanes d'Ang<strong>la</strong>is <strong>la</strong> dépouille du poète<br />

a remp<strong>la</strong>cé tout ce<strong>la</strong>.<br />

Michelet, lui, a nettement refusé le<br />

Panthéon,. Mme Michelet l'a déc<strong>la</strong>ré dans<br />

une lettre admirable restée dans toutes<br />

les mémoires. L'historien, poète aussi,<br />

aimai Me soleiLet<strong>la</strong>. nature Ja,srj.a autour<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> mort. Je ne connais pas dans son<br />

œuvre <strong>de</strong> page plus saisissante qu'un<br />

chapitre <strong>de</strong> l'Insecte, où Michelet nous<br />

raconte une visite au Père-Lachaise à <strong>la</strong><br />

tombe <strong>de</strong> son père et <strong>de</strong> son .fils. Les ar-<br />

bres ont poussé, les oiseaux ont niché, et<br />

un essaim d'abeilles travaille sur ces sé-<br />

pulcres. Et cette vie qui palpite<br />

sur cette<br />

mort est une conso<strong>la</strong>tion pour le père en<br />

<strong>de</strong>uil. Ces abeilles « conso<strong>la</strong>ient mes<br />

morts, les réjouissaient peut-être. Mon<br />

père leur aurait souri avec sa bonté in-<br />

dulgente elles auraient fait le bonheur,<br />

<strong>la</strong> première joie <strong>de</strong> mon enfant ». Et, <strong>de</strong>-<br />

vant cette vie luxuriante au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

cadavres, Michelet, se souvenant <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

parole d'un moine du moyen âge faisant<br />

inscrire sur sa tombe Tune mori <strong><strong>de</strong>s</strong>i-<br />

nit et vivere incipit (Il a cessé <strong>de</strong> mou-<br />

rir et commencé à vivre), Michelet écrit<br />

« La mort n'est pas une mort, mais une<br />

nouvelle vie commencée. »<br />

Il a sa tombe au lieu rêvé, sa tombe en<br />

marbre b<strong>la</strong>nc, auprès <strong>de</strong> son fils, <strong>de</strong> son<br />

père et <strong>de</strong> sa femme. La pluie tombe<br />

dans une vasque et y met son doux mur-<br />

mure, et les oiseaux du ciel viennent<br />

boire cette rosée sous l'image du poète<br />

<strong>de</strong> l'Oiseau. Je comprends qu'il ait refusé<br />

le Panthéon.<br />

# ;'••<br />

L'Assemblée constituante avait raison<br />

pourtant lorsqu'en 1791, au len<strong>de</strong>main<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Mirabeau, elle décidait<br />

que le Panthéon serait <strong><strong>de</strong>s</strong>tiné à recevoir<br />

les cendres <strong>de</strong> nos grands hommes. Elle<br />

était hantée par l'image <strong>de</strong> Westminster<br />

(le rapport le dit formellement). Mais les<br />

morts d'Angleterre sont honorés par<br />

leurs statues, <strong>de</strong>bout et comme vivantes.<br />

Le caveau, c'est l'ombre, l'enfouissement,<br />

et semble l'oubli. La gloire est au fron-<br />

ton du temple, avec Bara ou avec le tam-<br />

bour d'Arcole sculpté par David et chanté<br />

par Mistral; elle est là, dans l'air et <strong>la</strong><br />

lumière et nondans le silence d'une cave,<br />

sous les couronnes vite fanées par l'hu-<br />

midité <strong><strong>de</strong>s</strong> voûtes. La gloire <strong>de</strong>rrière une<br />

grille, à <strong>la</strong> lumière falote d'une <strong>la</strong>mpe<br />

ou dans le <strong>de</strong>mi-jour d'un soupirail 1<br />

J'ai assisté, en une journée historique,<br />

à l'exhumation <strong><strong>de</strong>s</strong> squelettes <strong>de</strong> Vol-<br />

taire et <strong>de</strong> Rousseau. J'ai vu <strong><strong>de</strong>s</strong>celler le<br />

cercueil <strong>de</strong> plomb du philosophe <strong>de</strong><br />

Montmorency, <strong>la</strong> foule se précipiter sur<br />

ces ossements' et les curieux vouloir à<br />

tout prix emporter quelque vertèbre<br />

comme souvenir. La scène n'avait rien<br />

d'émouvant et semb<strong>la</strong>it une <strong><strong>de</strong>s</strong>cente <strong>de</strong><br />

justice. II y manquait le recueillement<br />

que donne <strong>la</strong> paix du cimetière, le voisi-<br />

nage<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> tombes, le respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort<br />

qui fait remettre au fossoyeur le crâne<br />

qu'Hamlet tient dans sa main. Il man-<br />

quait là cette immense nature dont parle<br />

Michelet et qui enveloppe nos morts<br />

dans son linceul <strong>de</strong> joie et d'espérance.<br />

Il manquait l'idéal, le^oleil et les fleurs.<br />

Certes, il est beau d'honorer nos morts,<br />

et <strong>la</strong> tombe est parfois une conso<strong>la</strong>tion<br />

pour les vivants. Mais je sais que Mme<br />

Carnot al<strong>la</strong>nt pleurer<br />

sur les restes du<br />

Prési<strong>de</strong>nt mort glorieusement pour <strong>la</strong><br />

France sentait plus profondément encore<br />

son inconso<strong>la</strong>ble douleur lorsqu'elle pé-<br />

nétrait sous les voûtes froi<strong><strong>de</strong>s</strong>, forcée <strong>de</strong><br />

venir à certaines heures, celles où le<br />

gui<strong>de</strong> le gui<strong>de</strong> à pourboire <strong><strong>de</strong>s</strong> An-<br />

g<strong>la</strong>is n'était plus le souverain maître,<br />

forcée <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au concierge <strong>la</strong> clef<br />

du caveau, à ce concierge qui vend <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

photographies du monument.<br />

On ne peut qu'app<strong>la</strong>udir, au point <strong>de</strong><br />

vue <strong>de</strong>là .glorification <strong><strong>de</strong>s</strong> grands hom-<br />

mes, à ce projet généreux <strong>de</strong> M. Couyba.<br />

et <strong>de</strong> M. Quentin-Bauchart. Nul ne mérite<br />

mieux que Balzac un tel honneur. Il re-<br />

posera auprès <strong>de</strong> morts évi<strong>de</strong>mment<br />

illustres le sénateur Perregaux, le vice-<br />

amiral <strong>de</strong> Winter, le comte Reynier, le<br />

lieutenant général <strong>de</strong>' Winter. N'est-il<br />

pas mieux au haut <strong>de</strong> <strong>la</strong> colline foulée<br />

par Rastignac? N'est-il pas mieux au<br />

Père-Lachaise ?`:<br />

Georges C<strong>la</strong>retie.<br />

^vw<<br />

Échos<br />

un t ci» s<br />

La Température<br />

La pression atmosphérique reste très élevée<br />

sur le continent; elle atteint 778mm sur l'An-<br />

gleterre et le nord <strong>de</strong>.<strong>la</strong> France, 782 en<br />

Allemagne, 786""» en Pologne hier, à Paris,<br />

vers midi, on notait 7741111117.<br />

La 'mer est houleuse à <strong>la</strong> pointe <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Hague, très houleuse au <strong>la</strong>rge <strong>de</strong> <strong>la</strong> Provence.<br />

Les pluies sont rares en Europe; on signale<br />

quelques ondées sur <strong>la</strong> Méditerranée et dans<br />

l'extrême nord; en France, il neigeait hier<br />

matin dans le Roussillon. A Paris, <strong>la</strong> journée<br />

a été très belle, mais très froi<strong>de</strong>.<br />

Hier matin, à Paris, le thermomètre man-<br />

quait 20 au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous <strong>de</strong> zéro vers sept heures<br />

et i° au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus l'après-midi.<br />

Départements, le matin, au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> \èro f<br />

ooi à Nantes et à Cette, o°2 à Boulogne, i° à<br />

Dunkerque, à Biarritz, à Toulouse, à Perpi-<br />

gnan et à Marseille, 20 à l'ile d'Aix, 30 à Brest,<br />

40 à Nice, 50 à Cherbourg, 70 à Oran, iq« à<br />

Alger.<br />

Au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous <strong>de</strong> \èro 2° à Rochefort, 1? au<br />

Mans, 3° à Bor<strong>de</strong>aux, à Limoges et à Cler-<br />

mont, 4« à Lyon, 50 à Charleville et à Nancy,<br />

6° à Belfort et à Besançon.<br />

En France, le ciel va rester nuageux avec<br />

température<br />

basse.<br />

(La température du 21 décembre 1905 était,<br />

a Paris 3° au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus le matin et 50 l'après-<br />

midi. Baromètre, 771011»; ondées.)<br />

Du New York Herald<br />

A New- York Temps beau. Température<br />

maxima, 7°; minima, 20. Vent d'ouest'iaible.<br />

Baromètre en hausse.<br />

 Londres Temps beau. Température'<br />

maxima, 50 minima, i°. Vent d'est faible. Bà-<br />

romètre, 777m


LE FÏGAHÔ – SAMEDI22 DÉCEIÏIBBÈ ÏSOB<br />

fal<strong>la</strong>it, en effet!' que <strong>la</strong> poësië fût c<strong>la</strong>ssée<br />

et qu'un témoignage éc<strong>la</strong>tant lui fût ac-<br />

cordé. Quelquefois, on dirait que son<br />

souvenir même s'est perdu; mais non,<br />

ses fidèles résistent à <strong>la</strong> contagion d'un<br />

temps bien prosaïque; tant mieux!<br />

A peu <strong>de</strong> distance <strong>de</strong> Victor Hugo, le<br />

père Dumas fait bonne figure et affirme<br />

les droits <strong>de</strong> l'imagination, <strong>de</strong> <strong>la</strong> fan-<br />

taisie et <strong>de</strong> <strong>la</strong> gaieté.<br />

C'est une jolie chose que ce plébiscité<br />

il contient <strong>de</strong> bonnes idées. Et M. Jean<br />

Dupuy a bien fait <strong>de</strong> donner à ce grand<br />

nombre dé nos contemporains cette oc-<br />

casion <strong>de</strong> songer aux plus purs et aux<br />

plus beaux sujets d'orgueil français que<br />

contient notre histoire du <strong>de</strong>rnier siècle.<br />

André Nè<strong>de</strong>.<br />

jbe^AonSe<br />

§faWle<br />

SALONS<br />

-La comtesse Raoul <strong>de</strong> Quelen, actuelle-<br />

ment <strong>de</strong> passage à Paris, y rentrera sous peu<br />

définitivement et reprendra ses réceptions<br />

hebdomadaires du lundi, après quatre heures,<br />

à partir du 14 janvier.<br />

La baronne David Léonino, née <strong>de</strong> Roth-<br />

schild, réinstallée à Paris, reprendra ses ré-<br />

ceptions du vendredi à partir du 18 janvier.<br />

Soirée tout intime, avant-hier, chez <strong>la</strong><br />

comtesse René <strong>de</strong> Béarn, dans son hôtel <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> rue Saint-Dominique. De nouveaux essais<br />

<strong>de</strong> lumière Fortuny ont eu un grand succès.<br />

Parmi les personnes réunies dans <strong>la</strong> salle<br />

byzantin»;<br />

S.Exc,l'.ambassadour, <strong>de</strong> Russie, le ministre<br />

<strong>de</strong> Belgiquo et Mme Lqghajt, comte et comtesse<br />

Philippe d'Alsace, duchesse <strong>de</strong> Montel<strong>la</strong>no,<br />

marquises <strong>de</strong> La Mina, <strong>de</strong> Ganay, <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>vieja;<br />

princesse Edmond <strong>de</strong> Polignac, baronne Lam-<br />

bert née do Rothschild, baron et baronne <strong>de</strong><br />

Berckheim, princesse Abamalek-Lazareff, M. et<br />

Mme <strong>de</strong> Régrnier, l'Honorable Reginald Lister,<br />

barons-- Rai berti et Théodore do Berckheim,<br />

comte <strong>de</strong> Beaumont, M. Gustave Schlumbergor,<br />

etc., etc.<br />

RENSEIGNEMENTS<br />

MONDAINS<br />

La comtesse <strong>de</strong> Villefranche, née Mé-<br />

ro<strong>de</strong>j vient <strong>de</strong> mettre heureusement au mon<strong>de</strong><br />

un fils qui a reçu le prénom <strong>de</strong> Louis.<br />

Nous apprenons que, par jugement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

46 Chambre, le divorce a été prononcé entre<br />

le comte F. <strong>de</strong> Maillé et <strong>la</strong> comtesse née Di-<br />

geon, en faveur du comte <strong>de</strong> Maillé, à qui est<br />

confiée <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> enfants.<br />

Par suite <strong>de</strong> cette décision, Mme <strong>de</strong> Maillé<br />

va quitter son nom et reprendre son nom <strong>de</strong><br />

jeune<br />

fille.<br />

Bril<strong>la</strong>nte assistance, hier, au Skating-<br />

Club <strong><strong>de</strong>s</strong> Champs-Elysées. Reconnu parmi<br />

les patineuses<br />

Mlles <strong>de</strong> La Bor<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Saint-Sauveur, Van<strong>de</strong>r-<br />

bilt, Pouge.t, Le Comte, <strong>de</strong> La Barre, Stern,<br />

Fourton baronne Henri <strong>de</strong> Rothschild, Mmes<br />

Marcelin Singer, Giard, Henri Letellier, com-<br />

tesse <strong>de</strong> Moltke,"inarqùisa d'Yvanrey.<br />

On a <strong>de</strong> meilleures nouvelles <strong>de</strong> l'état<br />

<strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>la</strong> princesse Rupprecht <strong>de</strong> Ba-<br />

vière. La fièvre est <strong><strong>de</strong>s</strong>cendue à 37 <strong>de</strong>grés 7<br />

et le pouls ne marque plus que 80 pulsations.<br />

L'inf<strong>la</strong>mmation intestinale a aussi diminué.<br />

MARIAGES<br />

r– Le comte Jean <strong>de</strong> Mathan,fils du mar-<br />

quis et <strong>de</strong> <strong>la</strong> marquise <strong>de</strong> Mathan née <strong>de</strong><br />

Belbeuf, est fiancé à Mlle Jeanne <strong>de</strong> Limai-<br />

rac, fille <strong>de</strong> M. et <strong>de</strong> Mme Charles <strong>de</strong> Limairac<br />

née <strong>de</strong> Lamouzie..<br />

On a célébré à Saint-Honoré d'Ey<strong>la</strong>u le<br />

mariage <strong>de</strong> M. Honoré Mignot avec Mlle<br />

Lucie Bozérian, fille <strong>de</strong> l'ancien député <strong>de</strong><br />

Loir-et-Cher et petite-fille <strong>de</strong> l'ancien séna-<br />

teur du'mêmêTdêpartemënt.<br />

Témoins du rnarié MM. Emile 'Quèhtin,<br />

capitaine -d'infanterie, et Henri Courtois; <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mariée le docteur Selle ei M. Tardieu, l'a-<br />

gent <strong>de</strong> change bien connu.<br />

Au retour <strong>de</strong> l'église, Mme Bozérian a<br />

donné une f écep tien et un lunch dans ses sa-<br />

lons <strong>de</strong>' <strong>la</strong> rue Léo-Delibes.<br />

DEUIL<br />

A Saint-Thomas-d'Aquin, on a célé-<br />

bré,, hier," les obsèques <strong>de</strong> M. André Robaglia,<br />

inspecteur général <strong><strong>de</strong>s</strong> ponts et chaussées en<br />

retraite, officier <strong>de</strong> <strong>la</strong> Légion d'honneur.<br />

Le '<strong>de</strong>uil était conduit par M. Marcel Roba-<br />

glia," fils du défunt; MM. Maurice Huré et<br />

Albert Legrand, ses petits-fils M. Clément<br />

Bégné, son beau-frère; M. Joseph Robaglia,<br />

son, cousin germain.<br />

Les honneurs militaires ont été rendus <strong>la</strong><br />

.maison:<br />

mortuaire.<br />

Reconnu dans <strong>la</strong> nombreuse assistance<br />

MM.- Daniel Le Barazer, Eu?. Pereire, Des-<br />

mons, L. Bomou. Jules Lacoste, A. Dubois, Pa-<br />

pillon, Henri Danet, E. Weiss. Loriaux, G.<br />

Broca, Jutes Lefebvro, Maurice Widmer. Des-<br />

champs, Stéphane Dervillé, Quichard, Faure-<br />

Biguet, R. F;-anç.ois-Ponsard, Lacombe, H. Strohl,<br />

baron <strong>de</strong> Nervo, .Habert, Cof.lnet, Carron* <strong>de</strong> La<br />

Carrière, Marchand, Henri Béghin, Ed. Widmer,<br />

Ou<strong>de</strong>t, Pierre Picot, Forcioli, G. Veilhan, G. du<br />

Bousquet. R. Jour<strong>de</strong>, Mancel, Daydé, Adolphe<br />

Landry, G. Bechmann, Bor<strong>de</strong>, Ferdinand Meyer,<br />

Hély à'Oissel,. Saint-Quentin, Henri <strong>de</strong> Biéville,<br />

G. ,La.vJollée, marquis <strong>de</strong> Nieuil, H. Auriol, baron<br />

<strong>de</strong> Montig-ny, Paul Chapuy, Duran y Rivas,<br />

comte Pastré Bertin, baron Barbier, vicomte<br />

d'Apchier, E. et L. Bonzom, Pierre et André<br />

Peytel, général Reibell, André Cuyillier, Aug.<br />

Picard, Jacques Le Liepvre, Maurice Bernard,<br />

Dieu<strong>la</strong>foy, Georges Picot,<br />

L'inhumation a eu lieu au cimetière Mont-<br />

parnasse.<br />

On annonce <strong>de</strong> Porto <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Mlle<br />

Maria-Emilia <strong>de</strong> Souza-Pinto, sœur du peintre<br />

portugais bien connu J.-J. <strong>de</strong> Souza-Pinto, à<br />

qui ses nombreux succès à nos Salons valu-<br />

rent d'être fait chevalier <strong>de</strong> <strong>la</strong> Légion d'hon^<br />

neur.<br />

-Nous apprenons <strong>la</strong> mort: De M. Cap-<br />

patti,<br />

directeur général honoraire <strong>de</strong> l'enre-<br />

gistrement;, <strong><strong>de</strong>s</strong> domaines et du timbre, of-<br />

ficier àè <strong>la</strong> Légion d'honneur, décédé à Paris,<br />

à l'âge dé soixante-<strong>de</strong>ux ans Du baron<br />

Adrien Lalleiitand, décédé à Paris, 5, rue<br />

Brochant; De Mme Bourdil, née Pelle-<br />

treau, mère <strong>de</strong> M. Fernand Bourdil, ingénieur,<br />

et cousine du général Basset, décédée à Pa-<br />

ris, 56, avenue d'Iéna, à l'âge <strong>de</strong> soixante-<br />

douze ans. Les obsèques seront célébrées au-<br />

jourd'hui, à une heure trois quarts, au temple<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Cortàmbert. L'inhumation aura lieu<br />

à Rochefort; Du comte Fernand <strong>de</strong> La<br />

Myre-Nory, décédé à Villeneuve-sur-Lot, à<br />

l'âge <strong>de</strong> quatre-vingts ans De Mme Fran-<br />

cis Robert, née Teisseire, belle- mère du baron<br />

Dupont-Delporte, ingénieur du P. L. M.,<br />

décédée à Nice; De M. Robert Gignoux,<br />

décédé à Arcachon. Il était le gendre <strong>de</strong> M.<br />

Moreau, le notaire parisien bien connu. L'inhu-<br />

mation aura lieu au Père-Lachaise: Du<br />

commandant Dominique Gambini, chevalier<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Légion d'honneur, décédé à Nice, à<br />

l'âge <strong>de</strong> soixante et un ans. Les obsèques ont<br />

eu lieu à Nice; Du docteur Hè\ard,<br />

conseiller général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Saône, maire<br />

<strong>de</strong> Méziéres .-» £>e M. Gérard <strong>de</strong> Lachai\e,<br />

fils <strong>de</strong> M. Henri <strong>de</strong> Lachaize. L'inhumation<br />

aura lieu à Beauvais De M. d'Adler, an-<br />

cien chancelier du consu<strong>la</strong>t général <strong>de</strong> Russie<br />

à Paris, comman<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> Saint-<br />

Stanis<strong>la</strong>s <strong>de</strong> Russie, chevalier <strong>de</strong> <strong>la</strong> Légion<br />

d'honneur, décédé à Paris, 24 bis, rueGreuze.<br />

Les obsèques ont été célébrées en l'église <strong>de</strong><br />

Bellevue {Seine-et-Oise). L'inhumation a eu<br />

lieu dans le caveau <strong>de</strong> famille, au cimetière<br />

<strong>de</strong> Sèvres; De M. Paul Mail<strong>la</strong>n, ancien<br />

juge au Tribunal <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Cannes,<br />

décédé dans cette ville à l'âge <strong>de</strong> soixante<br />

ans. Les obsèques ont été célébrées en l'église<br />

Notre-Dame du Bon-Voyage Du colonel<br />

Georges Ouc^uc, officier <strong>de</strong> l'armée roumaine,<br />

en retraite, décédé à Louvain (Belgique). Le<br />

défunt était le beau-père <strong>de</strong> M. Louis <strong>de</strong> Ro-<br />

chefort, ancien secrétaire d'ambassa<strong>de</strong>, mort<br />

<strong>de</strong>rnièrement en Belgique,:<br />

<strong>de</strong>rniêremect en 'Belgique.<br />

Ferrari.<br />

•• ••r>- XjES<br />

LIVRES DÉTREHNES<br />

A LA LIBRAIRIE PLON<br />

Dans les fastes <strong>de</strong> <strong>la</strong> librairie française<br />

le nom <strong>de</strong> Pion a une p<strong>la</strong>ce à part: c'est<br />

par excellence <strong>la</strong> maison <strong><strong>de</strong>s</strong> bonnes let-<br />

tres c'est <strong>la</strong> maison .<strong><strong>de</strong>s</strong> Albert Sorel, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Thureau-Dangin, <strong><strong>de</strong>s</strong> Albert Vandal, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Janssen, <strong><strong>de</strong>s</strong> Ernest Dau<strong>de</strong>t, <strong><strong>de</strong>s</strong> Chuquet,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Margueritte, et le nom seul <strong>de</strong> cet édi-<br />

teur sur une couverture est déjàpour le<br />

public une garantie qu'il se trouve en pré-<br />

sence d'un bon livre. La Librairie Pion ne<br />

néglige rien pour maintenir cette noble<br />

réputation, mais elle ne se contente pas<br />

<strong>de</strong> ce<strong>la</strong> et, <strong>de</strong> temps a autre <strong>de</strong> temps<br />

à autre seulement, car c'est un ru<strong>de</strong><br />

effort <strong>de</strong> travail, <strong>de</strong> temps et d'argent<br />

elle publie une œuvre <strong>de</strong> bibliophilie <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong> envergure. Déjà, dans cet ordre<br />

d'idées, elle nous offrit naguère les Très<br />

Riches Heures du duc <strong>de</strong> Berry,<br />

recons-<br />

tituées par l'éminent archiviste-paléo-<br />

graphe Paul Durrieu,et dont les 64 p<strong>la</strong>n-<br />

ches en héliogravure sont-<strong>de</strong> prestigieux<br />

chefs-d'œuvre; elle a publié également<br />

les Anecdotes curieuses <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong><br />

France sous Louis XV, par Toussaint, il-<br />

lustrées <strong>de</strong> 32 p<strong>la</strong>nches en héliogravure,<br />

trente-<strong>de</strong>ux chefs-d'œuvre du dix-hui-<br />

tième siècle.<br />

C'était là un superbe effort, et ces <strong>de</strong>ux<br />

œuvres tirées à 250 exemp<strong>la</strong>ires ont ré-<br />

servé aux bibliophiles <strong>de</strong> véritables joies.<br />

Que dire <strong>de</strong> l'œuvre nouvelle qu'après<br />

plusieurs années <strong>de</strong> travail et d'effort <strong>la</strong><br />

librairie Pion nous offre les Eglogues<br />

<strong>de</strong> Virgile, avec les illustrations d'Adol-<br />

phe Giraldon gravées sur bois, en cou-<br />

leurs, par Florian. Sans s'attar<strong>de</strong>r à <strong>de</strong><br />

vaines comparaisons, il est permis <strong>de</strong><br />

dire que l'art <strong>de</strong> l'éditeur ne saurait rien<br />

produire <strong>de</strong> plus précieux ni <strong>de</strong> plus sé-<br />

duisant j'ai touché <strong>de</strong> mes mains res-<br />

pectueuses ce merveilleux ouvrage, j'ai<br />

regardé, comme m'y conviait M. Gebhart<br />

dans sa préface,<br />

« ces vignettes exqui-<br />

ses, ces fins paysages p<strong>la</strong>cés en tête<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Eglogues délicates enluminures<br />

d'un missel poétique, fraîches rêveries<br />

qui rappellent Corot, simples et graves<br />

visions qui font penser à Puvis <strong>de</strong> Cha-<br />

vannes. » J'ai admiré ces paysages où,<br />

« dans le sourire <strong>de</strong> l'aurore, le mystère<br />

du soir, <strong>la</strong> tristesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit, parmi les<br />

arbres <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt, autour <strong><strong>de</strong>s</strong> grands<br />

cyprès funéraires, sur les collines, les<br />

prairies et les on<strong><strong>de</strong>s</strong>, passe et palpite une<br />

âme, l'âme <strong>de</strong> Virgile.<br />

»<br />

Ces lignes délicieuses, que je voudrais<br />

pouvoir citer toutes, ont été inspirées à<br />

M. Gebhart par <strong><strong>de</strong>s</strong>' images vraiment<br />

adorables <strong>de</strong> grâce, <strong>de</strong> poésie, d'expres-<br />

sion profon<strong>de</strong> et qui font grand honneur<br />

non seulement au peintre Giraldon, mais<br />

aussi au maître graveur qui a exécuté<br />

les bois successifs dont <strong>la</strong> réunion pro-<br />

duisit le résultat exquis que j'ai admiré.<br />

Dans cette œuvre rien n'a été<br />

négligé,<br />

le papier <strong>de</strong> cuve semble une précieuse<br />

étoffe veloutée et soyeuse; <strong>la</strong> typographie<br />

combinée par Florian est d'une c<strong>la</strong>rté,<br />

d'une délicatesse, d'un art achevé; quant<br />

au texte lui-même <strong><strong>de</strong>s</strong> Eglogues,<br />

il est<br />

établi par M. Gœlzer, l'éminent profes-<br />

seur à l'université <strong>de</strong> Paris.<br />

En vérité, je (lois le dire, ces Eglogues<br />

<strong>de</strong> Virgile constituent l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> plus pré-<br />

cieux joyaux <strong>de</strong> l'édition <strong>de</strong> ces temps, et<br />

il faut envier les trois cents bibliophiles<br />

qui vont possé<strong>de</strong>r cette œuvre admira-<br />

ble, monument d'art unique élevé à <strong>la</strong><br />

gloire <strong><strong>de</strong>s</strong> lettres <strong>la</strong>tines pour l'honneur<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Librairie française. Mais je m'aper-<br />

çois que je me suis <strong>la</strong>issé entraîner par<br />

mon enthousiasme <strong>de</strong> bibliophile bien<br />

au <strong>de</strong>là <strong><strong>de</strong>s</strong> limites étroites où doit se<br />

mouvoir cette rapi<strong>de</strong> revue; je serais im-<br />

pardonnable pourtant <strong>de</strong> ne pas vous si-<br />

gnaler parmi les œuvres qui figureront<br />

cette année au premier rang <strong><strong>de</strong>s</strong> livres<br />

d'étrennes le bel ouvrage publié par<br />

Monsieur le Duc d'Orléans, A travers <strong>la</strong><br />

banquise, du Spitzberg au cap Philippe<br />

les lecteurs du Figaro connaissent déjà,<br />

par d'éloquentes analyses et par <strong><strong>de</strong>s</strong> ex-<br />

traits passionnants, ce livre royal, il me<br />

suffira <strong>de</strong> dire que <strong>la</strong> Librairie Pion l'a<br />

édité avec beaucoup <strong>de</strong> luxe et <strong>de</strong> goût<br />

et que l'héliogravure, les dix gravures<br />

en couleurs et les 300 gravures en noir<br />

qui l'illustrent sont tout à fait passion-<br />

nantes à regar<strong>de</strong>r.<br />

Il y aurait également bien <strong><strong>de</strong>s</strong> choses<br />

à dire sur le volume Versailles et Paris<br />

en 187/, d'après les <strong><strong>de</strong>s</strong>sins originaux<br />

<strong>de</strong> Gustave Doré; c'est d'un intérêt ar-<br />

tistique, documentaire et historique <strong>de</strong><br />

premier ordre, et M. Gabriel Hanotaux,<br />

dans une éloquente préface, explique <strong>la</strong><br />

valeur <strong>de</strong> cet ouvrage illustré <strong>de</strong> croquis<br />

tour à tour sinistres ou délicieux, prodir<br />

gieux par l'intensité <strong>de</strong> l'expression où<br />

les sentiments du maître s'épanouissent<br />

dans ces pages d'ironie puissante et<br />

d'âpreté qu'il confia à ses amis et qui<br />

forment aujourd'hui un recueil infini-<br />

ment précieux.<br />

Mes Chastes dans les cinq parties du<br />

Mon<strong>de</strong> sont le livre émouvant d'un in-<br />

trépi<strong>de</strong> globe-trotter, M. Paul Niedieck<br />

pages<br />

d'une sincérité passionnante re-<br />

haussées encore par <strong>de</strong> multiples photo-<br />

graphies,<br />

où l'attrait du danger et <strong>de</strong><br />

l'inconnu se double d'un précieux ensei-<br />

gnement.<br />

Voici enfin Mes origines,– Mémoires<br />

et récits, <strong>de</strong> Frédéric Mistral, le<br />

grand<br />

poète <strong>de</strong> <strong>la</strong> Provence Sahara et Sahel,<br />

un Eté dans le Sahara, Une année dans<br />

le Sahel, par Eugène Fromentin; l'Hàtel<br />

<strong>de</strong> Ville <strong>de</strong> Pari. par Mari us Vachon;<br />

le Forum romain et <strong>la</strong> Voie sacrée, par<br />

F. Hoffbauer, dont le texte fut établi par<br />

M. H. The<strong>de</strong>nat, membre <strong>de</strong> l'Institut,<br />

et <strong>la</strong> Nouvelle Analomie artistique du<br />

corps -humain, par le docteur Paul, Ri-<br />

cher.<br />

Tels sont quelques-uns <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux li-<br />

vres dont nous <strong>de</strong>vons, cette année, <strong>la</strong><br />

joie à <strong>la</strong> Librairie Pion; j'en pourrais ci-<br />

ter bien d'autres mais, puisque, en leur<br />

honneur,j'ai prononcé le mot d'étrennes,<br />

je serais impardonnable,<br />

du moins <strong>de</strong> ne<br />

pas rappeler <strong>la</strong> délicieuse série <strong><strong>de</strong>s</strong> Al-<br />

bums <strong>de</strong>venus c<strong>la</strong>ssiques <strong>de</strong> Boutet <strong>de</strong><br />

Monvel, Job, Vimar, Caran d'Ache, où<br />

nous vovons Nos Soldats du siècle, le<br />

Grand Napoléon <strong><strong>de</strong>s</strong> Petits Enfants <strong>la</strong><br />

Légen<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Bâtes, les Chansons <strong>de</strong> France<br />

el dans d'autres choses,enfantines, artis-<br />

tiques et jolies.<br />

A LA LIBRAIRIE OLLENDORFF<br />

L'an <strong>de</strong>rnier déjà, au cours <strong>de</strong> ma pro-<br />

mena<strong>de</strong> à travers les livres d'étrennes,<br />

j'ai eu l'occasion <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> quelques-<br />

unes <strong>de</strong> ces collections précieuses qui<br />

figurent' dans le, fonds <strong>de</strong> <strong>la</strong> Librairie<br />

Ollendprff, <strong>de</strong>puis les admirables OEu-<br />

vres complètes<br />

illustrées <strong>de</strong> Guy <strong>de</strong> Mau-<br />

passant jusqu'aux Etu<strong><strong>de</strong>s</strong> napoléonien'<br />

nes <strong>de</strong> Frédéric Masson, en passant par<br />

V Œuvre illustrée <strong>de</strong> Victor Hugo.<br />

On a tout dit sur ces collections qu'il<br />

me suffit <strong>de</strong> nommer; mais l'actualité<br />

littéraire me fournit l'occasion <strong>de</strong> pro-<br />

noncer également le nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> ravis-<br />

sante « Collection pour les jeunes filles »<br />

publiée sous <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> Mme Ca-<br />

rette et qui vient <strong>de</strong> s'enrichir d'un nou-<br />

veau volume, Mémoires sur <strong>la</strong> Reine Hor-<br />

tense et <strong>la</strong> Famille impériale, par Mlle<br />

Cochelet c'est toute l'histoire émou-<br />

vante et douloureuse d'une femme et<br />

d'une reine qui subit, plutôt qu'elle n'en-<br />

via, les honneurs et les gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

royauté, qui fut charmante et tendre, et<br />

se montra femme et mère admirable au<br />

cours d'une existence douloureuse et<br />

mouvementée. C'est une œuvre tout à<br />

fait émouvante et jolie, et digne en tous<br />

points <strong>de</strong> cette admirable « Collection <strong>de</strong><br />

mémoires et d'écrits <strong>de</strong> femmes fran-<br />

çaises célèbres aux dix-septième, dix-<br />

huitième et dix-neuvième siècles », où<br />

revivent déjà, les figures <strong>de</strong> <strong>la</strong> duchesse<br />

d'Abrantès, <strong>de</strong> Mme Campan, <strong>de</strong> Mme <strong>la</strong><br />

comtesse <strong>de</strong> Genlis, <strong>de</strong> Mlle <strong>de</strong> Mont-<br />

pensier, <strong>de</strong> Mme <strong>de</strong> Motteville, etc., et<br />

dont l'ensemble <strong>de</strong> douze volumes cons-<br />

titue vraiment un <strong><strong>de</strong>s</strong> ca<strong>de</strong>aux les plus<br />

littéraires et les plus séduisants qu'on<br />

puisse imaginer.<br />

G.<br />

G.<br />

DEMAIN<br />

DOUX PATS<br />

par J.-L. FORAIN<br />

^s^s^v,. • '<br />

NOTEE<br />

PAGE MUSICALE<br />

–~«*–<br />

La légen<strong>de</strong> si poétique et si touchante<br />

<strong>de</strong> Noël est une <strong>de</strong> celles en dépit <strong>de</strong><br />

« l'esprit nouveau » qui sollicitent en-<br />

core le plus volontiers l'imagination <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

poètes et l'inspiration <strong><strong>de</strong>s</strong> musiciens.<br />

Elle leur fournit un thème facile et char-<br />

mant, c'est vrai, mais ils l'aiment sur-<br />

tout parce qu'elle secoue dans notre<br />

cœur toutes les cloches du passé, selon<br />

<strong>la</strong> jolie expression <strong>de</strong> Maupassant.<br />

Et pourtant il est assez ma<strong>la</strong>isé <strong>de</strong><br />

nos jours d'écrire un chant <strong>de</strong> Noël; c'est<br />

un genre <strong>de</strong> littérature musicale qui a<br />

trouvé, semble-t-il, sa formule idéale<br />

dans l'exquise et pittoresque simplicité<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Noëls anciens, <strong><strong>de</strong>s</strong> Noëls popu<strong>la</strong>ires<br />

et religieux qui se chantent encore dans<br />

nos campagnes etdans nos églises. Com-<br />

ment lutter contre le souvenir <strong>de</strong> cette<br />

musique-là, qui est immortelle? `?<br />

Aussi sais-je gré à M. André Gailhard<br />

d'avoir cherché et réussi à donner<br />

une forme nouvelle, originale et très per-<br />

sonnelle au « Noël » qu'il a bien voulu<br />

composer à notre intention.<br />

Le jeune et bril<strong>la</strong>nt musicien s'est<br />

contenté <strong>de</strong> décrire l'épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong>* <strong>la</strong> mar-<br />

che à l'étoile en s'attachant à l'entou-<br />

rer <strong>de</strong> l'ambiance, si j'ose dire, où <strong>la</strong><br />

légen<strong>de</strong> l'a située. C'est une manière <strong>de</strong><br />

petit tableau singulièrement évocateur,<br />

tout imprégné <strong>de</strong> poésie orientale qui<br />

s'exprime par <strong><strong>de</strong>s</strong> tonalités curieuses,<br />

imprévues, amusantes, savoureuses et<br />

traitées avec une réelle maîtrise.<br />

iRené Lara;<br />

M ^W*»^W-<br />

A Etranger<br />

~¡"<br />

Service spécial<br />

du<br />

"Figaro"<br />

En Perse<br />

La légation <strong>de</strong> Perse à Paris a reçu les<br />

nouvelles les plus rassurantes au sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

santé du Schah, qui n'aurait jamais été aussi<br />

ma<strong>la</strong><strong>de</strong> qu'on l'a dit et qui est, en tout cas,<br />

aujourd'hui, en bonne voie <strong>de</strong> rétablis-<br />

sement.<br />

La légation nous autorise également à dé-<br />

c<strong>la</strong>rer <strong>de</strong> pure fantaisie les bruits d'hostilité<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux frères puinés du prince héritier<br />

contre leur âinô. Il est en outre faux que<br />

ce prince soit l'adversaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle<br />

Constitution et fa.sse. do l'opposition aux<br />

idées libérales <strong>de</strong> son auguste père. Le prince<br />

Mahamed-Ali-Mirza a, du reste, donné lui-<br />

même un éc<strong>la</strong>tant démenti à ce bruit les<br />

<strong>de</strong>rnières dépêches annoncent que, dès son<br />

arrivée à Téhéran, il a donné une preuve<br />

éc<strong>la</strong>tante <strong>de</strong> ses idées libérales en appuyant<br />

les réformes proposées par le nouveau Parle-<br />

ment, réformes que beaucoup croyaient en-<br />

core irréalisables en Perse.<br />

Le prince Mahamed-Ali-Mirza, qui a à sa<br />

cour plusieurs fonctionnaires français, et qui<br />

n'a jamais cessé d'exprimer sa sympathie<br />

pour <strong>la</strong> France, parle couramment notre <strong>la</strong>n-<br />

gue ainsi que le russe'; élevé par <strong><strong>de</strong>s</strong> profes-<br />

seurs français que son père avait appelés au-<br />

près <strong>de</strong> lui à Tauris, alors qu'il n'était en-<br />

core lui-même que prince héritier, le prince<br />

Mahamed-Ali-Mirza est très popu<strong>la</strong>ire en<br />

Perse et très aimé <strong>de</strong> ses frères et <strong>de</strong> toute <strong>la</strong><br />

famille impériale.<br />

S. M. le Schah l'a désigné comme héritier<br />

présomptif dès son avènement et l'a plusieurs<br />

fois chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> régence, notamment lors <strong>de</strong><br />

son <strong>de</strong>rnier voyage en France, et le prince<br />

Mahamed-Ali-Mirza s'acquitta <strong>de</strong> cette haute<br />

tâche à <strong>la</strong> satisfaction <strong>de</strong> tous.<br />

Le prince héritier est venu cette année à<br />

Téhéran, comme il le fait presque tous les<br />

ans, et si son voyage dans <strong>la</strong> capitale pré-<br />

sente cette fois un intérêt exceptionnel, c'est<br />

surtout en raison <strong>de</strong> l'appui que le nouveau<br />

Parlement trouvera auprès <strong>de</strong> lui.<br />

Téhéran, 21 décembre.<br />

Le prince héritier a reçu aujourd'hui le<br />

corps diplomatique.<br />

Au cours du discours qu'il a adressé à <strong>la</strong><br />

délégation du Parlement, le prince héritier a<br />

déc<strong>la</strong>ré que dans d'antres pays <strong>la</strong> prospérité<br />

régnait avec <strong>la</strong> Constitution, et qu'il était<br />

persuadé qu'il en serait <strong>de</strong> même en Perse.<br />

Le fait que le prince a reçu hier six mem-<br />

bres du Parlement dément les bruits qui le<br />

représentaient comme opposé à <strong>la</strong> Constitu-<br />

tion. (A' eiv-York Herald.)<br />

Point <strong>de</strong> vue grec<br />

Athènes, 21 décembre.<br />

M. Théotokis, prési<strong>de</strong>nt du Conseil, répoh^<br />

dant à une interpel<strong>la</strong>tion sur <strong>la</strong> politique<br />

étrangère à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> M. Skouzès, retenu à<br />

<strong>la</strong> chambre par un accès <strong>de</strong> goutte, a dit que<br />

l'on pouvait présentement entrevoir une pro-<br />

chaine solution <strong>de</strong> <strong>la</strong> question crétoise et es-<br />

pérer saluer bientôt les représentants <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Crète au Parlement hellénique.<br />

Il a déc<strong>la</strong>ré ensuite que <strong>la</strong> Grèce n'avait pas<br />

pris et ne prendrait pas l'initiative d'un rap-<br />

prochement avec <strong>la</strong> Roumanie et a protesté<br />

contre les accusations portées contre les<br />

Grecs <strong>de</strong> Macédoine, où, loin d'attaquer, les<br />

Grecs ne font que se défendre contre les<br />

Bulgares après avoir longtemps subi leur op-<br />

pression, bien que <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>-<br />

tion do <strong>la</strong> Macédoine soit grecque. Dans ces<br />

conditions, lorsque les puissances ont <strong>de</strong>-<br />

mandé à <strong>la</strong>. Grèce <strong>de</strong> réprimer <strong>la</strong> formation<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> qui passaient <strong>de</strong> Grèce en Macé-<br />

doine, le gouvernement a répondu et <strong>de</strong>vait<br />

répondre qu'il ne pouvait employer <strong>la</strong> force<br />

pour empêcher que <strong><strong>de</strong>s</strong> secours ne fussent<br />

donnés à l'action grecque en Macédoine, et<br />

qu'il userait seulement <strong>de</strong> spn influence pour<br />

atténuer l'action <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong>. Cette attitu<strong>de</strong> a,<br />

du reste, dit le ministre, eu pour résultat<br />

une recru<strong><strong>de</strong>s</strong>cence <strong>de</strong> l'agitation <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

ennemies.<br />

Le ministre a conclu que <strong>la</strong> Grèce <strong>de</strong>vait<br />

augmenter son armée, parce que les sympa-<br />

thies vont aux forts, mais il a recommandé<br />

aussi <strong>la</strong> sagesse, parce que les petites nations<br />

doivent rechercher les sympathies <strong><strong>de</strong>s</strong> gran-<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> puissances.<br />

Les affaires marocaines<br />

Tanger, 21 décembre.<br />

Guebbas arrivera <strong>de</strong>main à midi avec sa<br />

mahal<strong>la</strong>.<br />

Raisouli s'agite, et ses partisans l'excitent.<br />

On dit que les frères Valiente, ses rivaux en<br />

brigandage, vont venir le rejoindre.<br />

La popu<strong>la</strong>tion est calme et parait se rap-<br />

procher du Maghzen.<br />

D'après un bruit qui court surtout dans les<br />

milieux ang<strong>la</strong>is, les soldats <strong>de</strong> Guebbas se-<br />

raient enclins à se joindre à Raisouli pour<br />

combattre les Européens et pour s'opposer à<br />

l'instal<strong>la</strong>tion do <strong>la</strong> police.<br />

Les événements <strong>de</strong> Russie<br />

t Saint-Pétersbourg, 21 décembre.<br />

Un ukase impérial fixe au 6 et au 19 fé-<br />

vrier les élections pour <strong>la</strong> Douma dans tout<br />

l'Empire, sauf dans le Caucase septentrio-<br />

nal, en Transcaucasie, dans l'Asie centrale et<br />

en Sibérie,<br />

La date sera ultérieurement fixée pour ces<br />

provinces où les listes électorales ne sont pas<br />

encore prêtes.<br />

Les négociations russo-japonaises pren-<br />

nent une meilleure tournure. Ivan.<br />

Saint-Pétersbourg,<br />

21 décembre.<br />

L'Agence télégraphique <strong>de</strong> Saint-Pétersbourg<br />

publie <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration suivante<br />

Plusieurs journaux ont donné ces temps-ci <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

informations tout à fait inexactes sur <strong>de</strong> préten-<br />

dues difncultés au sujet du rachat <strong><strong>de</strong>s</strong> bons du<br />

Trésor a court terme.<br />

On nous autorise à déc<strong>la</strong>rer quo pendant le<br />

mois do décembre, vieux style, c'est-à-dire avant<br />

le 14 janvier. nouveau stylo, le gouvernement<br />

russe Achètera à leur pleine valeur tous les bons<br />

à court terme et toutes les rentes impériales<br />

émises soit en Russie, soit à l'étranger, sans au-<br />

cune prolongation, c'est-à-dire:<br />

1» Les 100 millions <strong>de</strong> roubles émis en France<br />

on janvier 1906<br />

2° Les 40 millions do roubles émis à <strong>la</strong> môme<br />

date en Russie et qui restaient à racheter sur<br />

les 115 millions <strong>de</strong> roubles, dont 75 millions ont<br />

été rachetés en juin passé;<br />

3° Toutes les rentes impériales, vendues à Ber-<br />

lin au commencement do l'année.<br />

Saint-Pétersbourg,<br />

21 décembre.<br />

Le bruit court que le chemin <strong>de</strong> fer orien-<br />

tal chinois a été vendu à une société étran-<br />

gère. [New-York Herald.)<br />

Les élections alleman<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Berlin, 21 décembre.<br />

M. Bassermann, chef du parti national-li-<br />

béral, renonce à se présenter à Francfort-<br />

sur-l'O<strong>de</strong>r, où les conservateurs lui ont sus-<br />

cité un concurrent.<br />

Quel bloc admirable!<br />

Les socialistes présentent M. Bucher à<br />

Guebwiller le centre allemand présente le<br />

docteur Forest à Metz et le prêtre Scharff à<br />

Thionville.<br />

Le centre allemand n'a pas encore choisi<br />

son candidat à Strasbourg. Bonnefon.<br />

La succession <strong>de</strong> Brunswick<br />

Berlin, Sldécembre.<br />

Il se confirme que le Conseil <strong>de</strong> régence du<br />

Brunswick en appelle au Bundcsrath pour<br />

lui soumettre <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> succession.<br />

A Berlin on déc<strong>la</strong>re ne pas comprendre<br />

l'attitu<strong>de</strong> du Conseil <strong>de</strong> régence et on espère<br />

que <strong>la</strong> majorité du Bundosrath se rangera à<br />

l'avis <strong>de</strong> <strong>la</strong> Prusse.<br />

Ouelqu'un 'me disait récemment que les<br />

jeunes dans <strong>la</strong> maison royale <strong>de</strong> Prusse,<br />

comme dans <strong>la</strong> maison ducale <strong>de</strong> Cumber-<br />

<strong>la</strong>nd, sont fort disposes à une réconciliation.<br />

Bonnefon.<br />

La santé du Sultan<br />

Constantinople,<br />

21 décembre.<br />

La santé du Sultan continue à être l'objet<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> informations les plus contradictoires. Ce<br />

qu'il y a <strong>de</strong> certain, c'est que, d'une part, il<br />

ne traite plus les gran<strong><strong>de</strong>s</strong> affaires et que,<br />

d'autre part, il n'a jamais cessé <strong>de</strong> s'embar-<br />

rasser <strong><strong>de</strong>s</strong> petites. Il néglige les grosses<br />

questions pondantes mais il lit les petits<br />

rapports, qui prennent le plus c<strong>la</strong>ir <strong>de</strong> ses<br />

journées et <strong>de</strong> ses nuits. Viatoh.<br />

Amérique du Sud<br />

DANS L'ARGENTINE<br />

Buenos-Aires, 21 décembre.<br />

Le nouveau consul général en France.<br />

M. Vicente Pena, le nouveau consul général<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> République argentine en France, s'em-<br />

barquera <strong>de</strong>main pour aller rejoindre son<br />

poste.<br />

Arrivée. Le nouveau ministre d'Italie en<br />

Argentine<br />

et Mme <strong>la</strong> comtesse Cellere sont<br />

arrivées aujourd'hui à Buenos-Aires. La haute<br />

société <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville leur a fait un chaleureux<br />

accueil. Mme <strong>la</strong> comtesse Cellèro appartient<br />

à <strong>la</strong> famille Cobp, une dos plus anciennes du<br />

pays. .w-<br />

COURTES DÉPÊCHES<br />

Une dépêche <strong>de</strong> Vienne au Loka<strong>la</strong>nzeiger<br />

<strong>de</strong> Berlin annonce que le prince <strong>de</strong> Bulgarie<br />

va.se remarier et qu'il a eu une entrevue,<br />

dans le Mecl<strong>de</strong>mbourg-Schwerin, avec une<br />

princesse ou une duchesse dont on ne donne<br />

pas le nom.<br />

On télégraphie d'Addis-Abeba que l'em-<br />

pereur Ménèlik désire qu'on déc<strong>la</strong>re qu'il n'a<br />

pas désigné son successeur.<br />

La Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> Seigneurs d'Autriche<br />

a adopté le nwmerus c<strong>la</strong>usus et commencé <strong>la</strong><br />

discussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme électorale.<br />

Les employés <strong><strong>de</strong>s</strong> postes autrichiens qui<br />

réc<strong>la</strong>ment une amélioration <strong>de</strong> leur situation<br />

ont organisé <strong>de</strong>puis hier une façon <strong>de</strong> grève<br />

qu'ils qualifient<br />

<strong>de</strong> « résistance passive ».<br />

La grève <strong><strong>de</strong>s</strong> typographes <strong>de</strong> Belgra<strong>de</strong><br />

est terminée.<br />

Une pluie <strong>de</strong> cendres est tombée jeudi<br />

soir sur Naples et sur les autres villes voi-<br />

sines du Vésuve. On l'attribue à un éboule-<br />

aient à l'intérieur du cratère.<br />

1.<br />

Figaro à Londres<br />

(Servicespécial <strong>de</strong>notrebureau <strong>de</strong>Londres,8, Ne»CoïenlrjStr. W.)<br />

Nouvelles politiques<br />

CLOTURE DE SESSION<br />

Londres, 21 décembre.<br />

La session a été clôturée aujourd'hui par<br />

un discours du trône, simple revue <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>iv<br />

niers faits internationaux auxquels l'Angle-<br />

terre a été mêlée et <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux parlemen-<br />

taires <strong>de</strong> l'année.<br />

Sir Henry Campbell Baiinornian a promis<br />

d'étudier une proposition que lui ont sou-<br />

mise plusieurs députés et çrui a pour but <strong>de</strong><br />

modifier le règlement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

communes afin <strong>de</strong> pouvoir y introduire <strong>la</strong><br />

procédure. <strong>de</strong> l'urgence telle qu'elle est appli-<br />

quée à <strong>la</strong> Chambre française.<br />

*+*<br />

Nouvelles mondaines<br />

LA COUR ET LA VILLE<br />

L'infmenza continue -ses ravages; parmi<br />

les nouvelles victimes, on cite MM. Arnold<br />

Forster, William O'Brien et le célèbre prédi-<br />

cateur catholique Bernard Vaughan, dont les<br />

carêmes sont toujours si suivis par <strong>la</strong> haute<br />

société ang<strong>la</strong>ise.<br />

M. Balfour ne va pas plus mal, mais, par<br />

contre, un autre parlementaire, M. Thomas<br />

Burt, est dangereusement ma<strong>la</strong><strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> suites<br />

habituelles <strong>de</strong> l'influenza, <strong>la</strong> pleurésie et <strong>la</strong><br />

bronchite.<br />

C'était une curieuse et intéressante phy-<br />

sionomie du Tout-Londres mondain, artis-<br />

tique, littéraire et dramatique que celle <strong>de</strong><br />

M. Charles Hamilton Aïdé, qui vient <strong>de</strong> mou-<br />

rir. Ancien officier, poète aimable, aquarel-<br />

liste apprécié, romancier fécond et auteur<br />

dramatique souvent app<strong>la</strong>udi, M. Aïdé était<br />

également un mondain élégant, recherché<br />

dans les salons qu'il a fréquentés jusqu'au<br />

<strong>de</strong>rnier moment, car il a été enlevé en <strong>de</strong>ux<br />

jours par une pneumonie.<br />

Ce matin est mort un légiste éminent,<br />

M. W.M. Connel, K. C., prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour<br />

do sessions du comté <strong>de</strong> Londres. Homme du<br />

mon<strong>de</strong>, très popu<strong>la</strong>ire dans les milieux artis-<br />

tiques, il était l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> magistrats les plus<br />

sympathiques <strong>de</strong> Londres. Rendant hommage<br />

aux qualités du défunt, le juge Love<strong>la</strong>nd, qui<br />

présidait aujourd'hui <strong>la</strong> session dé Clerken-<br />

well, n'a pu terminer son speech, fondant on<br />

<strong>la</strong>rmes au souvenir <strong>de</strong> son éminent collègue.<br />

C'est là un spectacle rare, même dans les<br />

Cours <strong>de</strong> justice ang<strong>la</strong>ises. J. Coudukieb.<br />

-sw^r.o~<br />

Prime à nos Abonnés<br />

Nous sommes heureux d'annoncer à<br />

ceux <strong>de</strong> nos lecteurs qui avant le 31 dé-<br />

cembre auront renouvelé pour une ANNÉE<br />

leur abonnement qu'une prime leur est<br />

réservée en môme temps quo le premier<br />

numéro <strong>de</strong> cet abonnement d'un an, ils re-<br />

cevront six numéros choisis parmi les<br />

meilleurs du « Figaro illustré ». Cette<br />

prime emprunte un intérêt particulier à <strong>la</strong><br />

valeur artistique <strong><strong>de</strong>s</strong> « hors texte » que<br />

contient <strong>la</strong> superbe collection du « Figaro<br />

illustré ».<br />

Prière d'envoyer, en môme temps que<br />

l'ordre <strong>de</strong> renouvellement, <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière<br />

ban<strong>de</strong> du journal, afin <strong>de</strong> faciliter ,à notre<br />

administration le travail dé c<strong>la</strong>ssement et<br />

d'éviter toute erreur.<br />

LanuUiSUiuuii<br />

uurdpo<br />

Le cardinal Merry <strong>de</strong>l Val a envoyé<br />

hier, à tous les représentants du Saint-<br />

Siège, pour être communiquée aux gou-<br />

vernements près <strong><strong>de</strong>s</strong>quels ils sont accré-<br />

dités, une protestation contre les perqui-<br />

sitions opérées à l'ancienne nonciature<br />

<strong>de</strong> Paris et l'expulsion <strong>de</strong> Mgr Monta-<br />

gnini.<br />

La protestation .pontificale dit que <strong>de</strong><br />

telles pratiques n'ont aucun précé<strong>de</strong>nt<br />

parmi les nations civilisées. Elle dénonce<br />

comme une offense très grave envers le<br />

Saint-Siège le fait que le gouvernement<br />

français ait saisi et retienne les cata-<br />

logues <strong><strong>de</strong>s</strong> actes <strong><strong>de</strong>s</strong> nonciatures <strong>de</strong><br />

NN. SS. C<strong>la</strong>ri et Lorenzelli, et le chiffre<br />

qui, par les copies <strong><strong>de</strong>s</strong> télégrammes<br />

conservées dans les bureaux, lui per-<br />

mettra <strong>de</strong> prendre connaissance <strong>de</strong> toutes<br />

les dépêches chiffrées, échangées entre<br />

le Vatican et <strong>la</strong> nonciature <strong>de</strong> Paris.<br />

Ce fait constitue également une grave<br />

offense envers les puissances, qui ont<br />

un intérêt évi<strong>de</strong>nt à ce que leurs secrets<br />

diplomatiques soient respectés.<br />

Enfin le Pape proteste contre <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion<br />

<strong>de</strong> son droit, inhérent à <strong>la</strong> charge apos-<br />

tolique, <strong>de</strong> correspondre directement ou<br />

par intermédiaire avec le clergé et les<br />

fidèles. La note ajoute que le prétexte,<br />

donné par le gouvernement d'une pré-<br />

tendue complicité <strong>de</strong> Mgr Montagnini<br />

dans l'affaire <strong><strong>de</strong>s</strong> trois curés <strong>de</strong> Paris<br />

poursuivis pour vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong><br />

1005 n'a aucun fon<strong>de</strong>ment.<br />

Le cardinal Merry <strong>de</strong>l Val a d'autre<br />

part envoyé aux représentants du Saint-<br />

Siège une circu<strong>la</strong>ire indiquant les mo-<br />

tifs pour lesquels le Pape n'a pas ac-<br />

cepté <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 1903 et n'a pas autorisé <strong>la</strong><br />

déc<strong>la</strong>ration prescrite par <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong><br />

M. Briand sur l'organisation du culte.<br />

Ce sont les raisons formulées dans les<br />

<strong>de</strong>ux encycliques Vehementer et Gravis-<br />

simo et dans <strong>la</strong> lettre du cardinal Merry<br />

<strong>de</strong>l Val au cardinal Richard. Les lec-<br />

teurs du Figaro les connaissent donc et<br />

nous n'avons pas à y revenir.<br />

La conclusion très digne <strong>de</strong> remar-<br />

que <strong>de</strong> <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ire du cardinal Merry<br />

<strong>de</strong>l Val, c'est que le Pape, sans accepter<br />

le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> séparation, <strong>la</strong> pourrait<br />

cependant tolérer, si le gouvernement<br />

faisait à l'Eglise une situation qui sau-<br />

vegardât au moins ses droits essentiels.<br />

Nouvelle<br />

organisation<br />

É grandséminaire<br />

J'ai pu m'entretenir hier avec un élève<br />

du grand séminaire, qui a bien voulu me<br />

donner les renseignements suivants, les-<br />

quels complètent et précisent nos précé-<br />

<strong>de</strong>ntes informations<br />

Par suite <strong>de</strong> l'évacuation <strong>de</strong> l'im-<br />

meuble <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce Saint-Sulpice, le<br />

grand séminaire va se trouver coupé en<br />

<strong>de</strong>ux tronçons. Mes camara<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> pre-<br />

mière et <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième année <strong>de</strong> théologie<br />

seront-<strong>la</strong> plupart d'entre eux le sont<br />

déjà transférés à <strong>la</strong> maison d'Issy-<br />

les-Moulineaux, propriété <strong><strong>de</strong>s</strong> prêtres <strong>de</strong><br />

Saint-Sulpice, où existaient déjà le sé-<br />

minaire <strong>de</strong> philosophie et <strong>la</strong> « Solitu<strong>de</strong> »<br />

on appelle ainsi le noviciat <strong><strong>de</strong>s</strong> Sulpi-<br />

ciens, et qui sert également <strong>de</strong> maison<br />

<strong>de</strong> retraite pour les membres âgés <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

compagnie.<br />

» Les élèves <strong>de</strong> troisième année <strong>de</strong><br />

théologie seront installés, sans doute<br />

provisoirement, dans l'immeuble <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

rue Notre-Dame-<strong><strong>de</strong>s</strong>-Champs, il y a quel-<br />

ques mois encore occupé par le petit<br />

séminaire du même nom et dont une<br />

partie disparut avec le percement du<br />

boulevard Raspail, ce qui obligea cet<br />

établissement, exproprié pour cause d'u-<br />

tilité publique, à émigrer à Fontenay-<br />

aux-Roses. La partie <strong>de</strong> l'immeuble <strong>la</strong>is-<br />

sée intacte a été transformée en pension<br />

<strong>de</strong> famille..<br />

» Les professeurs chargés <strong><strong>de</strong>s</strong> cours<br />

<strong>de</strong> troisième année feront donc mainte-<br />

nant leur c<strong>la</strong>sse boulevard Raspail; mais<br />

ils n'y habiteront pas. Ils se sont instal-<br />

lés, avecM.Garriguet, supérieur général,<br />

rue Duguay-Trouin.<br />

» Les professeurs chargés <strong><strong>de</strong>s</strong> cours<br />

<strong>de</strong> première et <strong>de</strong>, <strong>de</strong>uxième année rési-<br />

<strong>de</strong>ront à <strong>la</strong> <strong>la</strong> maison d'Issy-les-Mouli-<br />

neaux,' avec leurs élèves.<br />

» Le grand séminaire, ainsi divisé,<br />

`<br />

existera désormais sous<br />

l'appel<strong>la</strong>tion<br />

<strong>de</strong><br />

Faculté <strong>de</strong> théologie et sera donc soumis<br />

à <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 1875 à <strong>la</strong>quelle nous <strong>de</strong>vons <strong>la</strong><br />

liberté <strong>de</strong> l'enseignement supérieur.Nous<br />

vivrons en même temps sous l'égi<strong>de</strong><br />

d'une autre loi, dont je ne me rappelle<br />

pas <strong>la</strong> date et qui est, je crois, <strong>la</strong> loi sur<br />

les garnis.<br />

»<br />

J'ai profité <strong>de</strong> <strong>la</strong> comp<strong>la</strong>isance <strong>de</strong> mort<br />

interlocuteur pour lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r s'il,<br />

savait quelque 'chose d'une récente visite<br />

<strong>de</strong> Mgr Bourne, archevêque <strong>de</strong> West-<br />

minster, à M. Briand.<br />

Voici, me. répond-il, ce que j'en<br />

sais. Cette visite avait; comme il est fa-<br />

cile <strong>de</strong> le <strong>de</strong>viner, pour objet <strong>la</strong> situa-<br />

tion particulière faite par l'évacuation du,<br />

grand séminaire à nos camara<strong><strong>de</strong>s</strong>. dé<br />

nationalité ang<strong>la</strong>ise dont <strong>la</strong> pension a<br />

été payée jusqu'à ces <strong>de</strong>rniers temps par<br />

le gouvernement français, en vertu d'un<br />

engagement formel dont vous avez d'ail-<br />

leurs indiqué l'origine et <strong>la</strong> nature.<br />

»Il s'agit exactement <strong>de</strong> vingt millq<br />

francs que le gouvernement françaisdoit<br />

verser chaque année pour frais d'étu<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

théologiques <strong>de</strong> sujets ang<strong>la</strong>is, mais à<br />

<strong>la</strong> condition que ces vingt mille francs<br />

soient dépensés en France.<br />

»Le gouvernement français conti-<br />

nuera-t-il à payer, et dans quelles con-<br />

ditions ? Et notamment consentira-t-il à<br />

continuer <strong>de</strong> verser annuellement <strong>la</strong><br />

somme dont il s'agit si les intéressés,<br />

vu les circonstances, préfèrent retour-<br />

ner dans leur pays pour y achever leurs<br />

étu<strong><strong>de</strong>s</strong>? Je crois que c'est là oe que Mgr<br />

Bourne aurait voulu obtenir, mais je<br />

sais en tout cas qu'il ne l'a point obtenu.<br />

Le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> cultes lui a déc<strong>la</strong>ré que<br />

le gouvernement continuerait <strong>de</strong> payer<br />

si <strong>la</strong> condition continuait d'ètre obser-<br />

vée. « Pourquoi, a dit M. Briand, ces<br />

» jeunes gens n'achèveraient-ils pas<br />

» leurs étu<strong><strong>de</strong>s</strong>, comme leurs camara<strong><strong>de</strong>s</strong>,.<br />

« à <strong>la</strong> maison d'Issy où ils no seront pas<br />

» moins bien qu'au grand séminaire <strong>de</strong><br />

» Paris ? »<br />

» En effet. Seulement cette combinai-<br />

son ne les séduit pas beaucoup.<br />

En sorte que vous ne savez pas en-<br />

core quelle décision interviendra? '? .•.<br />

Je l'ignore absolument ». -•<br />

AU CONSEIL D'ÉTAT<br />

Le Conseil d'Etat vient <strong>de</strong> statuer sur<br />

<strong>la</strong> question re<strong>la</strong>tive aux caisses diocé-<br />

saines <strong>de</strong> secours <strong><strong>de</strong>s</strong> prêtres âgés ou in-<br />

firmes.<br />

Ces caisses étaient-elles ou non <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

établissements publics du culte ? Dans<br />

le premier cas, elles n'existent plus léga-<br />

lement <strong>de</strong>puis le 11 décembre, et, fa-uto<br />

d'associations cultuelles pour leur suc-<br />

cé<strong>de</strong>r, elles se trouvent sous séquestre<br />

et seront attribuées, au premier jour, à<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> établissements communaux <strong>de</strong> bien-<br />

faisance. On voit l'intérêt que présente<br />

cette question, qui a été soulevée par les<br />

protestations que nous avons men-<br />

tionnées <strong><strong>de</strong>s</strong> évoques <strong>de</strong> Verdun et <strong>de</strong><br />

Gap contre les inventaires auxquels les-;<br />

dites caisses diocésaiues furent<br />

.s.Q.i^-j<br />

mises.. -J-i<br />

Le Conseil d'Etat a répondu que les<br />

décrets qui ont organisé les caisses dio-<br />

césaines, en leur attribuant <strong>la</strong> personna-<br />

lité civile pour assurer <strong><strong>de</strong>s</strong> secours aux<br />

vieux prêtres, leur ont aussi assigné pour<br />

objet <strong>de</strong> concourir à <strong>la</strong> gestion du service<br />

public du culte. Donc ces caisses sont<br />

bien, ou plutôt elles étaient <strong><strong>de</strong>s</strong> établis-<br />

sements publics du culte.<br />

Julien <strong>de</strong> Narfon.<br />

EN PROVINCE<br />

Mgr Miard, évêque <strong>de</strong> Montauban, a quitté<br />

vendredi matin son pa<strong>la</strong>is, après une som-<br />

mation signifiée par le commissaire <strong>de</strong> po-<br />

lice. La voiture du pré<strong>la</strong>t a été dételée et<br />

trainée par une foule enthousiaste <strong>de</strong> fidèles,<br />

qui a conduit l'évoque à sa rési<strong>de</strong>nce nou-<br />

velle.<br />

Le petit et le grand séminaires sont défini-<br />

tivement évacués, après sommations.<br />

A Toulouse, l'archevêque est sorti à pied,<br />

accompagné par plusieurs milliers <strong>de</strong> per-<br />

sonnes qui criaient «Vive <strong>la</strong> liberté !» et<br />

chantaient <strong><strong>de</strong>s</strong> cantiques.<br />

A quatre heures dix, ils arrivaient à <strong>la</strong><br />

cathédrale Saint-Etionne où n'ont pu pôné-<br />

trer que les femmes. La foule, <strong>de</strong>vant l'église,<br />

criait et chantait.<br />

A cinq heures, les agents, massés dans <strong>la</strong><br />

cour <strong>de</strong> <strong>la</strong> Préfecture,'sont sortis et ont voulu<br />

faire évacuer <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce. Des bagarres ont. eu<br />

lieu. La police a arrêté trente manifestants<br />

environ, dont douze prêtres et trois dames.<br />

L'archevêque est sorti aussitôt après il a<br />

été accompagné; puis du balcon <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison<br />

où il habite, rue Fermât, il a béni <strong>la</strong> foule<br />

qui s'est à peu près retirée en criant Vive<br />

<strong>la</strong> liberté<br />

Une contre-manifestation a eu lieu autour<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Fermât, mais n'a pas eu <strong>de</strong> suites.<br />

A Langres, Mgr Ilerscher a évacué l'évô-,<br />

ché après une sommation du commissaire <strong>de</strong><br />

police. Il s'est borné à lire une protestation,<br />

L'évacuation <strong><strong>de</strong>s</strong> séminaires a occasionné<br />

quelques<br />

inci<strong>de</strong>nts.<br />

A Perpignan, à l'institution Saint-Louis<br />

<strong>de</strong> Gonzague, les professeurs et les élèves<br />

s'étaient barricadés. Le préfet, escorté do<br />

600 hommes du 12e d'infanterie, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

compagnies du 24" colonial et <strong>de</strong> forces <strong>de</strong><br />

gendarmerie, a fait enfoncer les portes. Après<br />

l'expulsion, une manifestation a eu liou <strong>de</strong>-<br />

vant <strong>la</strong> préfecture..<br />

A Tours, le commissaire central a fait sau-<br />

ter <strong>la</strong> porte du petit séminaire et s'est trouve<br />

en face <strong>de</strong> l'archevêque qui lui a déc<strong>la</strong>ré qu'il<br />

était excommunié. Deux arrestations ont été<br />

opérées, mais n'ont pas été maintenues.<br />

Trente jours d'arrêts <strong>de</strong> rigueur ont été in-<br />

fligés au commandant <strong>de</strong> Bodinat, du 8° cuiras-<br />

siers, pour avoir manifesté en tenue, lors du<br />

départ <strong>de</strong> l'archevêque du pa<strong>la</strong>is épiscopal.<br />

A Vesoul, l'officier <strong>de</strong> gendarmerie et les<br />

gendarmes ont esca<strong>la</strong>dé, au moyen d'une<br />

échelle, les murs du grand séminaire. Ils ont<br />

ensuite enfoncé <strong>la</strong> porte <strong>de</strong> <strong>la</strong> chapelle où se<br />

trouvaient une centaine <strong>de</strong> manifestants. Des<br />

bouscu<strong>la</strong><strong><strong>de</strong>s</strong> se sont produites et une dame .a<br />

frappé le capitaine <strong>de</strong> gendarmerie; elle a<br />

été arrêtée.<br />

Les scellés ont été apposés. La gendarme-,<br />

rie gar<strong>de</strong> les bâtiments.<br />

On nous télégraphie <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux que<br />

M. Roux, commissaire central adjoint, en-<br />

voyé à Saintc-Fojv<strong>la</strong>-Grandc pour constater<br />

si le petit séminaire était évacué, a été ac-<br />

cueilli par une foule très hostile rassemblée<br />

au son du tocsin et qui lui a <strong>la</strong>ncé <strong><strong>de</strong>s</strong> cail-<br />

loux. Il a dû quitter <strong>la</strong> ville sous <strong>la</strong> protec-<br />

tion <strong><strong>de</strong>s</strong> gendarmes.<br />

Les évoques <strong>de</strong> Bayeux, <strong>de</strong>Coutances et <strong>de</strong><br />

Chùîoos ont supprimé les messes <strong>de</strong> minuit'<br />

dans leurs diocèses.<br />

1 -1 -V^W*S^^»" ,1 ai 11 ii. 1 1. I ih<br />

VIENT DE PARAITRE<br />

Annuaire astronomique et météorologique<br />

pour igo ~ar Canzillg F<strong>la</strong>nru<strong>la</strong>ripn. (~rta;.<br />

pour 1907, par Camillf F<strong>la</strong>namaripn. (Prix-<br />

i fr. jo. Ernest F<strong>la</strong>mmarion, éàitéur.)


LE FIGARO SAMEDI 22 DÉCEMBRE 1960<br />

LA CHAMBRE<br />

Vendredi 2i décembre.<br />

LA LOI DgS CULTES<br />

La Chambre est au grand complet,<br />

mais les esprits n'ont pas l'air très mon-<br />

tés, II semblerait qu'on va discuter une<br />

affaire sans importance qui ne peut rien<br />

changer à <strong>la</strong> situation actuelle. Le gou-<br />

vernement lui-même n'est pas très<br />

chaud il n'a fabriqué ce nouvel engin<br />

légis<strong>la</strong>tif que pour amuser ses jacobins,<br />

et comme par manière d'acquit. Or il a<br />

pu se convaincre dans <strong>la</strong> séance d'hier<br />

que ces jacobins sont <strong><strong>de</strong>s</strong> ingrats. Quant<br />

aux catholiques, visiblement ils se rési-<br />

gnent, ayant maintenant fait leur <strong>de</strong>uil<br />

<strong>de</strong> toutes les misères passées, présentes<br />

et futures. Ils sont prêts au pire.<br />

M. Lasies l'a dit en quelques mots ils<br />

ne peuvent plus maintenant que protes-<br />

ter. « Après avoir chassé l'Eglise hors <strong>de</strong><br />

chez soi, on prétend rester chez elle et y<br />

comman<strong>de</strong>r en maître; elle attend.Deux<br />

voies s'ouvrent <strong>de</strong>vant le gouverne-<br />

ment l'oppression ou <strong>la</strong> liberté; qu'il<br />

choisisse !»»<br />

M. Raiberti a été moins bref. Il a tenu<br />

à examiner le projet dans tous ses- dé-<br />

tails et, vérification faite, il le proc<strong>la</strong>me<br />

détestable. L'Etat <strong>la</strong>ïque ne ^e serait pas<br />

amoindri en négociant avec<br />

Rome; pour-<br />

quoi y avoir mis tant d'amour-propre ?<br />

La loi <strong>de</strong> 1905 était une loi équitable<br />

quel intérêt avez-vous à y substituer une<br />

loi oppres,sive? Celle-ci peut se préva-<br />

loir <strong>de</strong> quelques parties libérales; elle<br />

donne aux catholiques le droit commun<br />

ou quelque chose d'approchant mais<br />

que <strong>de</strong> difficultés dans <strong>la</strong> pratique! La<br />

jouissance gratuite <strong><strong>de</strong>s</strong> édifices peut être<br />

retirée au clergé du jour au len<strong>de</strong>main,<br />

et <strong>la</strong> pauvreté <strong><strong>de</strong>s</strong> communes rurales<br />

<strong>la</strong>issera tomber les églises en ruines.<br />

Ce n'est pas tout. Qui fera l'attribution<br />

<strong>de</strong> tous ces immeubles? Le préfet ou le<br />

maire, suivant les cas; <strong>de</strong> sorte que<br />

les préfets et les maires <strong>de</strong>viennent les<br />

maîtres du culte; ils ont ainsi le choix<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> prêtres, C'est le schisme prémédité,<br />

inévitable*<br />

« Il faut que les biens suivent le culte<br />

et restent le patrimoine <strong><strong>de</strong>s</strong> catholiques. »<br />

Autrement <strong>la</strong> loi consacre une spoliation<br />

et M. Raiberti pense que <strong>la</strong> République<br />

en souffrira. L'Etat cesserait-il d'être un<br />

honnête homme ? L'exemple qu'il va<br />

donner sera suivi; en expropriant au-<br />

jourd'hui les catholiques, on ouvre <strong>la</strong><br />

porte aux expropriations <strong>de</strong> toutes les<br />

fortunes privées.<br />

Et tout ce<strong>la</strong>, par un mauvais esprit <strong>de</strong><br />

représailles. Pour répondre à un Non<br />

possumus<br />

du Pape On regrettait l'in-<br />

transigeance du Saint-Siège, et voilà<br />

qu'on lui donne raison On jure qu'on<br />

ne veut point aller à Canossa mais on<br />

y sera <strong>de</strong>main.<br />

L'orateur, très écouté, a terminé son<br />

beau discours par une éloquente péro-<br />

raison<br />

.-<br />

M. Raiberti. II faut cesser <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r<br />

<strong>la</strong> théocratie romaine et considérer ces mil-<br />

lions <strong>de</strong> catholiques pour qui l'Eglise est seu-<br />

lement l'enseignement <strong>de</strong> l'Evangile, c'est-à-<br />

.dire une conso<strong>la</strong>tion pour ceux qui souf-<br />

frent, une espérance pour ceux<br />

qui<br />

déses-<br />

pèrent.<br />

La somme <strong><strong>de</strong>s</strong> misères ést assez gran<strong>de</strong> en<br />

ce mon<strong>de</strong> pour qu'on n'ait pas le droit do ro-<br />

trancher à l'humanité une lueur d'espérance<br />

ou une parole <strong>de</strong> conso<strong>la</strong>tion. (Très bien! très<br />

bien.)<br />

Enfin, il faut regar<strong>de</strong>r au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> nos fron-<br />

tières. Le mon<strong>de</strong> a les yeux sur nous. Ne lui<br />

permettez pas <strong>de</strong> dire que <strong>la</strong> République a<br />

<strong>la</strong>issé éteindre entre ses mains le double<br />

f<strong>la</strong>mbeau <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité. (Ap-<br />

p<strong>la</strong>udissements.)<br />

Ou ne s'attendait pas à voir M. Ribot<br />

prendre <strong>la</strong> parole. Il l'a prise cependant,<br />

jugeant<br />

les circonstances graves, et il<br />

n'a pas paru fatigué <strong>de</strong> son admirable<br />

discours d'hier.<br />

Il craint que <strong>la</strong> loi actuelle ne soit une<br />

<strong>de</strong> ces lois hâtives que l'on regrette à<br />

peine votées. Il se rend bien compte <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

difficultés <strong>de</strong> toute nature au milieu<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>quelles se débat le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

cultes; mais ce n'est pas une raison pour<br />

qu'un homme <strong>de</strong> sa valeur abandonne <strong>la</strong><br />

position libérale qu'il avait prise.<br />

Que disait-il, tout récemment encore ?<br />

« Rome a refusé <strong>la</strong> loi, Rome a eu tort<br />

mais je ne discute pas avec Rome, je<br />

<strong>la</strong>isserai les églises ouvertes; les curés<br />

pourront continuer à y célébrer le culte<br />

et, pendant un an, on <strong>la</strong>issera le temps<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> réflexion à tout le mon<strong>de</strong>. Je ne<br />

prendrai pas les biens, je ne donnerai<br />

pas aux communes ces nids <strong>de</strong> vipè-<br />

res.» Et voilà que toute cette sa-<br />

gesse<br />

s'évanouit au premier petit gravier<br />

que le ministre a rencontré sur sa<br />

route 1<br />

Le Pape a interdit <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration. Il a<br />

sa politique à lui soit Est-ce une rai-<br />

son pour que le gouvernement change<br />

<strong>la</strong> sienne?<br />

Mais j'ai hâte <strong>de</strong> citer<br />

M. Ribot. M. le ministre connaît le<br />

clergé; il est Français; il ne veut pas pousser<br />

les choses à l'extrême.<br />

Et n'est-ce pas quelque chose que <strong>de</strong> <strong>la</strong>is-<br />

ser une année pour <strong>la</strong> réflexion et <strong>la</strong> discus-<br />

sion ?<br />

Croit-on que ce clergé, dans l'intervalle, ne<br />

fera pas connaître au Pape <strong>la</strong> véritable situa-<br />

tion qu'il ne connaît peut-être pas assez ?<br />

Que va-t-on, gagner avec cette loi qui met A<br />

son frontispice <strong>la</strong> confiscation <strong><strong>de</strong>s</strong> biens? On<br />

ne fera pas faire un pas à <strong>la</strong> question.<br />

M. le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> cultes. J'ai voulu<br />

donner satisfaction à l'orateur, à ses amis et<br />

à <strong>la</strong> droite.<br />

M. Ribot. Je n'ai rien <strong>de</strong>mandé. Si on<br />

veut nous donner satisfaction, à moi et à mes<br />

amis, qu'on retire <strong>la</strong> loi (App<strong>la</strong>udissements<br />

au centre et à droite.)<br />

La loi va vous acculer à l'obligation <strong>de</strong><br />

fermer les églises, solution que M. Clemen-<br />

ceau repoussait.<br />

M. le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> cultes. Mais non;<br />

il y a <strong><strong>de</strong>s</strong> déc<strong>la</strong>rations partout.<br />

M. Ribot. Alors c'est une comédie. (Ap-<br />

p<strong>la</strong>udissements<br />

au centre et à droite.)<br />

Pourquoi prendre ces biens qui n'appar-<br />

tiennent pas à l'Etat ?<br />

Le gouvernement manque à <strong>la</strong> parole don-<br />

née pour donner satisfaction à ceux qui se<br />

moquent <strong><strong>de</strong>s</strong> contrats et <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi. (App<strong>la</strong>u-<br />

dissements sur ces mêmes bancs.)<br />

Pour les églises, le texte <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi ne dit<br />

pas qui fera l'attribution. Est-ce un acte mu-<br />

nicipal<br />

ou gouvernemental?<br />

Dans <strong>la</strong> pensée du gouvernement, c'est<br />

sans doute le Conseil municipal qui aura ce<br />

droit.<br />

M. le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> cultes a dit qu'il ne vou-<br />

<strong>la</strong>it plus <strong>de</strong> l'article 4.<br />

Je regrette <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> cet article que<br />

j'avais contribué â faire introduire dans <strong>la</strong> loi.<br />

M. le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> cultes. Il reste dans<br />

<strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 1«)5.<br />

M. Ribot. Mais il ne pourra plus être<br />

appliqué..<br />

M. Clemenceau a dit au Sénat que l'é-<br />

glise <strong>de</strong>vait être attribuée <strong>de</strong> bonne foi aux<br />

véritables catholiques.<br />

Avec le nouveau texte, quelle garantie au-<br />

ront les catholiques ? Aucune, car ils n'ont<br />

pas <strong>de</strong> recours contre <strong>la</strong> décision du Conseil<br />

municipal qui pourra attribuer l'église à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

représentants do <strong>la</strong> Loge. (App<strong>la</strong>udissements<br />

au centre et sur divers bancs.)<br />

Pour combien <strong>de</strong> temps l'église sera-t-elle<br />

donnée ? Pour un an, et elle pourra être rôti-<br />

rée à volonté.<br />

Voilà <strong>la</strong> loi; on n'aurait pas songe à <strong>la</strong> faire<br />

sans l'attitu<strong>de</strong> du Pape.<br />

Le gouvernement eût mieux fait <strong>de</strong> s'en<br />

tenir à sa première politique. Elle avait eu<br />

mon approbation et mon vote, mais je ne<br />

puis pas suivre le ministre dans <strong>la</strong> voie où il<br />

s'est engagé et dont il ne. peut plus sortir.<br />

(Vifs app<strong>la</strong>udissements au centre et sur di-<br />

vers bancs.)<br />

On comprend que M. Briand ait<br />

éprouvé le besoin <strong>de</strong> répondre immédia-<br />

tement à ce discours si modéré et si<br />

ferme. Mais il lui était difficile d'en effa-<br />

cer l'impression. Ce n'était pas l'attaque<br />

d'un adversaire, mais plutôt le conseil<br />

d'un observateur attentif et inquiet.<br />

A cette inquiétu<strong>de</strong>, le ministre a af-<br />

fecté d'opposer un front serein, un cœur<br />

léger, une conscience parfaitement tran-<br />

quille et les assurances les plus opti-<br />

mistes. Tout va bien « Au reste, <strong>la</strong> po-<br />

litique actuelle du gouvernement n'est<br />

pas une politique improvisée; elle a été<br />

mûrement réfléchie; elle était arrêtée<br />

<strong>de</strong>puis longtemps. Il savait que <strong>la</strong> loi <strong>de</strong><br />

1905 serait repoussée par le Saint-Siège<br />

contrairement à l'opinioa <strong>de</strong> <strong>la</strong> France<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> presque" unanimité du clergé<br />

français.<br />

»>'<br />

Le ministre tient à affirmer que le<br />

gouvernement n'a jamais perdu son<br />

sang-froid; pourquoi donc punit-il <strong>la</strong><br />

France et le clergé français d'une faute<br />

qu'il n'attribue qu'au Pape ? Est-ce <strong>la</strong><br />

discipline <strong><strong>de</strong>s</strong> catholiques qu'il prétend<br />

châtier '?<br />

Il s'en défend, il croit que sa voix a<br />

été entendue, que beaucoup souffrent <strong>de</strong><br />

ne pouvoir obéir « à une loi libérale et<br />

conciliante. »<br />

Eh bien alors? C'est pour les consoler<br />

que vous leur prenez leurs presbytères<br />

et leurs églises?<br />

Le ministre rappelle qu'il a offert aux<br />

catholiques <strong>la</strong> loi do 1881, agrémentée<br />

<strong>de</strong> certains privilèges. Je me persua<strong>de</strong><br />

qu'il ne méconnaît pas tout ce que cette<br />

concession avait <strong>de</strong> précaire. Au fond il<br />

s'en rend si bien compte, qu'il leur offre<br />

aujourd'hui <strong>la</strong> loi <strong><strong>de</strong>s</strong> associations. Mais<br />

qu'ils l'acceptent ou qu'ils ne l'acceptent<br />

pas, M. Briand se proc<strong>la</strong>me enchanté. Il<br />

répète que tout va bien; « <strong>la</strong> situation est<br />

excellente <strong>de</strong>puis quinze jours <strong>la</strong> ré-<br />

forme est en cours d'exécution. Le pays<br />

est calme, l'ordre y est complet, et c'est<br />

<strong>la</strong> meilleure justification <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique<br />

<strong>de</strong> patience et <strong>de</strong> modération suivie par<br />

le gouvernement. Est-il possible qu'un<br />

homme <strong>de</strong> gouvernement, comme M.<br />

Ribpt, ait pu s'y tromper?.<br />

»<br />

Le seul aveu que le spectacle <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

choses arrache à M. Briand, c'est que<br />

l'œuvre n'est pas très reluisante; niais il<br />

méprise <strong>la</strong> gloriole et l'éc<strong>la</strong>t.<br />

Malgré <strong>la</strong> belle sérénité du ministre<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> cultes et cette résignation re<strong>la</strong>tive<br />

que le sentiment du fait accompli, sur<br />

lequel il n'y a plus à revenir, inspire<br />

quelquefois aux âmes les plus violentes,<br />

il ne faudrait<br />

pas<br />

croire que M. Briand<br />

ait réussi à déliler tout ce chapelet sans<br />

ôtre interrompu, etïniôtne un peu cons-<br />

pué.<br />

Comme il se f<strong>la</strong>ttait <strong>de</strong> n'avoir pas eu<br />

recours à <strong>la</strong> force, une voix lui a crié<br />

«Et les inventaires?», en même temps<br />

que les portes <strong><strong>de</strong>s</strong> églises, brisées à coup<br />

<strong>de</strong> hache, protestaient par leurs formi-<br />

dables déchirures.<br />

Mais une véritable tempête s'est dé-<br />

chaînée lorsque, sur une invitation <strong>de</strong><br />

M, Clemenceau ainsi formulée « Dites<br />

tout », il a appris à <strong>la</strong> Chambre que<br />

plusieurs évoques, craignant <strong>de</strong> se com-<br />

promettre vis-à-vis <strong>de</strong> Rome, avaient<br />

supplié le ministre <strong>de</strong> les expulser.<br />

La gauche s'est esc<strong>la</strong>ffée. La droite a<br />

crié « Les noms les noms »<br />

«Vous voudriez que je vous pré-<br />

pare une charrette pour Rome!» » a ré-<br />

pondu le ministre.<br />

Mais l'inci<strong>de</strong>nt est <strong>de</strong>venu tout à coup<br />

très vif entre M. Briand et M. Denys<br />

Cochin.<br />

M. le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> cultes. J'affirme que,<br />

pour le cardinal Richard, quelqu'un, dont on<br />

ne saurait mettre <strong>la</strong> parole en doute, fit ob-<br />

server que, le cardinal paraissant en bon état<br />

<strong>de</strong> santé, peut-être<br />

va<strong>la</strong>it-il mieux lui<br />

épar-<br />

gner les émotions d'une manifestation pos-<br />

sible, et lui permettre <strong>de</strong> se retirer.<br />

M. Denys Cochin. C'est une infamie!<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt. Je vous rappelle à<br />

l'ordre.<br />

M. le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong>. cultes. M. Denys<br />

Cochin dit: « C'est une infamie». Je vais<br />

faire <strong>la</strong> Chambre juge <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions dans<br />

lesquelles s'est produite <strong>la</strong> sortie du cardinal<br />

Richard.<br />

Il y a quoique temps, M. Cochin m'avait<br />

indiqué que 1 état <strong>de</strong> santé du cardinal était<br />

inquiétant, qu'il était très désireux do ne se<br />

prêter à, aucune manifestation pouvant se<br />

produire <strong>la</strong> sortie <strong>de</strong> l'archevêché. M. Co-<br />

chin offrait l'hospitalité chez lui au cardinal<br />

Richard, et il était très désireux do savoir<br />

quel jour aurait lieu le départ du cardinal,<br />

afin <strong>de</strong> faire mettre en état l'appartement.<br />

Est-ce bien exact.?<br />

M. Denys Cochin.<br />

Oui.<br />

M. le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> cultes. Je fis à M.<br />

Denys Cochin <strong>la</strong> promesse, facile du reste,<br />

qu'il en serait ainsi, que j'en référerais à<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil, mais que je ne<br />

doutais pas<br />

<strong>de</strong> ses intentions.<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil. J'avais d'ail-<br />

leurs accordé un dé<strong>la</strong>i sine die M. le préfet<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine peut en témoigner.<br />

M. le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> cultes. Le vendredi<br />

soir, en effet, sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. le prési-<br />

<strong>de</strong>nt du Conseil, le préfet<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine accor-<br />

dait un dé<strong>la</strong>i sine die au cardinal.<br />

Le lundi matin, pendant le Conseil <strong><strong>de</strong>s</strong> mi-<br />

nistres, on me téléphone <strong>de</strong> mon cabinet que<br />

M. Denys Cochin est là il dit que le car-<br />

dinal est en meilleure santé, qu'il vaudrait<br />

mieux peut-être accomplir le jour même <strong>la</strong><br />

formalité du commissaire do police, avant le<br />

soir, et que même, s'il y était procédé entre<br />

une heure et <strong>de</strong>ux heures, ce serait parfait.<br />

(Mouvements<br />

divers.)<br />

Je fis part à mes collègues <strong>de</strong> cette propq-<br />

sition,que nous n'avions aucune raison <strong>de</strong> re-<br />

pousser et qui épargnait à l'archevêque <strong>de</strong> Pa-<br />

ris une manifestation dangereuse pour son<br />

âge et sa santé.<br />

Le commissaire <strong>de</strong> police se présenta donc<br />

dans Vaprès-midi et trouva d'ailleurs <strong>de</strong>vant<br />

<strong>la</strong> porte <strong>de</strong> l'archevêché un' certain nombre<br />

<strong>de</strong> personnes qui s'étaient évi<strong>de</strong>mment réu-<br />

nies là par hasard. (Rires à gauche.)<br />

On répondit au commissaire qui s'acquit-<br />

tait <strong>de</strong> sa mission « Le cardinal sortira<br />

quand il voudra ». Le commissaire s'est re-<br />

tiré le cardinal a rejoint son nouveau domi-<br />

cile. (Mouvements divers.)<br />

Nous avons donc le droit, vous l'avouerez,<br />

<strong>de</strong> nous révolter quand on nous accuse d'a-<br />

voir procédé comme <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes sans édu-<br />

cation et sans humanité. (Bruit à droite.<br />

Vifs; app<strong>la</strong>udissements à gauche.)<br />

Nous avons t'ait tout ce que nous pouvions,<br />

et quand je dis que <strong><strong>de</strong>s</strong> évêçues nous ont<br />

suppliés <strong>de</strong> leur adresser <strong><strong>de</strong>s</strong> sommations<br />

afin <strong>de</strong> n'être pas suspects à Rome, je n'ai<br />

fait que dire <strong>la</strong> vérité. (Bruit.)<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil. Nous<br />

avons un document.<br />

M. Denys Cochin. Je suis allé jeudi<br />

soir voir S. Em. le cardinal-archevêque <strong>de</strong><br />

Paris. Je savais que j'aurais l'honneur <strong>de</strong> le<br />

recevoir dans ma maison quand il serait ex-<br />

pulsé.<br />

Je l'ai trouvé, comme chacun sait, âgé,<br />

ma<strong>la</strong><strong>de</strong>. « Voulez-vous mo permettre<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong>r un sursis ?, lui ai-je dit. Je vous<br />

le défends, je ne cé<strong>de</strong>rai qu'à <strong>la</strong> force, mais<br />

je ne veux rien <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r. » Telle fut <strong>la</strong> ré-<br />

ponse si belle et si noble <strong>de</strong> ce vieil<strong>la</strong>rd, qui<br />

voit les choses <strong>de</strong> si haut, et dont les paroles<br />

n'étaient dictées, je vous assure, par aucune<br />

indication venue <strong>de</strong> Rome, mais simplement<br />

par <strong>la</strong> dignité <strong>de</strong> son caractère et <strong>la</strong> fierté<br />

<strong>de</strong> sa conscience. (Vifs app<strong>la</strong>udissements à<br />

droite.)<br />

Vendredi, voyant ici M. Briand, je lui<br />

avais dit en effet « L'archevêque <strong>de</strong> Paris<br />

ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra pas <strong>de</strong> dé<strong>la</strong>i et ne cé<strong>de</strong>ra qu'à<br />

<strong>la</strong> contrainte. Quel jour cette contrainte<br />

s'exercera-t-elle ? Samedi ou lundi »,<br />

m'avoz-vôus répondu. J'ignorais que M. le<br />

prési<strong>de</strong>nt du Conseil eût accordé un sursis.<br />

Ce que je puis dire, c'est que je ne l'avais<br />

pas <strong>de</strong>mandé.<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil. J'affirme<br />

que M. <strong>de</strong> Serves m'a dit que ce sursis lui<br />

avait été <strong>de</strong>mandé (Bruit.)<br />

M. Denys Cochin. Après <strong>la</strong> conversa-<br />

tion, je rotournai à l'archevêché, où je vis<br />

un <strong><strong>de</strong>s</strong> grands vicaires<br />

qui m'expliqua que,<br />

puisque l'expulsion <strong>de</strong>vait être faite, puisque<br />

Son Bminence se refusait à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r un<br />

dé<strong>la</strong>i, il va<strong>la</strong>it mieux que l'opération eût lieu<br />

le plus tôt possible.<br />

Et le mot « infamie », qui m'a échappé tout<br />

à l'heure, était bien justitié. Quelle confiance<br />

subsistera-il entre nous si nos conversations<br />

particulières sont rapportées à <strong>la</strong> tribune?<br />

Comment nous entendre dorénavant si à <strong>la</strong><br />

tentative <strong>la</strong> plus naturelle, à <strong>la</strong> démarche <strong>la</strong><br />

plus simple on donne une apparence dou-<br />

teuse (Bruit.) pour en tirer <strong><strong>de</strong>s</strong> conséquences<br />

inexactes? (Bruit.)<br />

La seule parole qui<br />

reste <strong>de</strong> tout ce<strong>la</strong>, et<br />

dont j'affirmo l'exactitu<strong>de</strong>, est celle do ce vieil-<br />

<strong>la</strong>rd auquel j'offre <strong>de</strong> solliciter un sursis et<br />

qui me répond: ;< Je vous le défends. » (Ap-<br />

'p<strong>la</strong>udissements à droite.)<br />

Ces explications duraient encore lors-<br />

que M. Ribot a manifesté tout haut le<br />

désir qu'on revînt à <strong>la</strong> loi, et en effet, on<br />

y est revenu, par une déc<strong>la</strong>ration du mi-<br />

nistre, qu'il ne négocierait jamais avec<br />

Rome, « le gouvernement ne pouvant<br />

sortir <strong>de</strong> pareilles négociations que mu-<br />

tilé et humilié ».<br />

Puis il a défini ainsi <strong>la</strong> loi nouvelle<br />

« Le gouvernement vient <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à <strong>la</strong><br />

Chambre <strong>de</strong> faire une légis<strong>la</strong>tion telle<br />

que, quoi que fasse Rome, il lui soit im-<br />

possible <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> <strong>la</strong> légalité. Voilà<br />

notre violence et notre tyrannie<br />

»<br />

La majorité éc<strong>la</strong>te en bravos et le mi-<br />

nistre s'efforce d'établir que le gouver-<br />

nement a eu toutes les comp<strong>la</strong>isances, et<br />

le Vatican tous les torts. Cette façon <strong>de</strong><br />

raisonner est c<strong>la</strong>ssique, <strong>la</strong> raison du plus<br />

fort étant toujours <strong>la</strong> meilleure<br />

Tu <strong>la</strong> troubles répond cette bête cruelle,<br />

Et je sais quo <strong>de</strong> moi tu médis l'an passa.<br />

M. Briand, ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> cultes. Evi-<br />

<strong>de</strong>mment nous ne pouvons pas dire que <strong>la</strong><br />

légis<strong>la</strong>tion que nous instituons en ce mo-<br />

ment est définitive. Relisez l'histoire re-<br />

montez à <strong>la</strong> Révolution, c'est-à-dire à une<br />

époque où le gouvernement disposait do cer-<br />

tains moyens <strong>de</strong> persuasion, qui heureuse-<br />

ment onûiisparu (Mouvements divers.), vous<br />

verrez que <strong>la</strong> Convention a connu les mêmes<br />

difficultés que nous vous verrez quel est lo<br />

nombre <strong>de</strong> décrets promulgués en 1795 sur<br />

cette matière.<br />

Nous ne pouvons déc<strong>la</strong>rer que cette légis-<br />

<strong>la</strong>tion est définitive.<br />

M. Ribot. Evi<strong>de</strong>mment, puisqu'elle va<br />

créer <strong>de</strong> nouvelles difficultés.<br />

M. le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> cultes.- Ce qui pourra<br />

peut-être<br />

en créer, c'est <strong>la</strong> manière dont on<br />

interprète nos intentions.<br />

On dit que nous usons <strong>de</strong> représailles et<br />

Sue nous sortons du terrain <strong>de</strong> <strong>la</strong> conciliation.<br />

Ce n'est pas exact.<br />

La loi <strong>de</strong> 1905 conserve toujours son carac-<br />

tère, mais il n'est pas en notro pouvoir d'o-<br />

bliger l'Eglise à ouvrir les yeux. Nous ne<br />

pouvons pas<br />

rester durant toute une année<br />

dans cet état d'incertitu<strong>de</strong>; nous no pouvons<br />

pas continuer ce perpétueljeu <strong>de</strong> cache-cache,<br />

et c'est pourquoi nous vous disons « Nous<br />

vous apportons <strong>la</strong> liberté, telle que <strong>la</strong> com-<br />

porte <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 1901. » (Exc<strong>la</strong>mations à droite.)<br />

Vous avez donc bien pou <strong>de</strong> confiance dans<br />

le bon sens et dans <strong>la</strong> modération <strong><strong>de</strong>s</strong> maires<br />

<strong>de</strong> ce pays! (Interruptions à droite.) Ils ne<br />

sont pourtant pas aveugles au point do mé-<br />

connaître l'intérêt <strong>de</strong> leur commune. Peut-<br />

être y aura-t-il quelques difficultés d'interpré-<br />

tation. Mais, en somme, il n'y aaucun incon-<br />

vénient à <strong>la</strong>isser au maire <strong>la</strong> faculté <strong>de</strong> s'cn-<br />

tendre avec son curé pour l'affectation <strong>de</strong> l'é-<br />

glise.<br />

M. Ribot. Mais alors, c'est <strong>la</strong> démission<br />

du gouvernement, c'est <strong>la</strong> question renvoyée<br />

aux maires l<br />

M. le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> cultes. Si nous<br />

avions gardé pour le gouvernement le soin <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> résoudre, c'est alors que nous aurions en-<br />

tendu vos protestations.<br />

Nous avons fait confiance aux maires, et<br />

nous sommes convaincus que cette confiance<br />

n'est pas mal p<strong>la</strong>cée.<br />

M. Briand a été acc<strong>la</strong>mé par <strong>la</strong> majo-<br />

rité et il serait puéril <strong>de</strong> contester qu'il a<br />

déployé un grand talent pour convaincre<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> gens convaincus.<br />

M. Piou lui a répondu d'un seul mot<br />

« Comment voulez-vous que l'Eglise se<br />

contente d'un statut légal qui n'a pas<br />

son fon<strong>de</strong>ment dans un texte juridique<br />

et qui viole les <strong>de</strong>ux lois dont on prétend<br />

lui accor<strong>de</strong>r le bénéfice ? »<br />

Suivant l'orateur, le conflit est pure-<br />

ment politique. La loi n'est qu'une<br />

concession, une f<strong>la</strong>tterie aux groupes<br />

avancés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre.<br />

Il était tard et l'on <strong>de</strong>mandait <strong>la</strong> clô-<br />

ture. M. Maurice Barrés a bravé cette<br />

impatience et condamné le projet, non<br />

comme catholique, mais comme patriote.<br />

Il a qualifié les socialistes « un clergé <strong>de</strong><br />

raseurs<br />

».<br />

M. le comte <strong>de</strong> Lanjuinais a parlé aussi<br />

à son tour et reproché au gouvernement<br />

ce qui est <strong>la</strong> vérité même d'avoir<br />

rapiécé <strong><strong>de</strong>s</strong> lois avec <strong><strong>de</strong>s</strong> circu<strong>la</strong>ires et<br />

qualifié <strong>de</strong> « rebelles » ceux qui n'y obéis-<br />

saient pas.<br />

Enfin <strong>la</strong> clôture est votée, et l'urgence<br />

après <strong>la</strong> clôture. Il ne reste plus qu'à se<br />

prononcer sur le passage aux articles.<br />

M. Plichon proteste une <strong>de</strong>rnière fois<br />

contre le projet, et le passage aux arti-<br />

çles est voté par 445 voix contre 117.<br />

M. <strong>de</strong> Ramel joint son énergique pro-<br />

testation à celle <strong>de</strong> M. Plichon. Plu-<br />

sieurs amen<strong>de</strong>ments sont repoussés par<br />

une majorité qui en a par-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus les<br />

oreilles et dont quelques membres, en-<br />

gourdis sur leurs banquettes, réc<strong>la</strong>ment<br />

inutilement le renvoi <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion à<br />

<strong>de</strong>main<br />

Il est c<strong>la</strong>ir que <strong>la</strong> Chambre veut en<br />

finir et s'en aller ce soir même. Les<br />

<strong>de</strong>ux premiers articles sont adoptés haut<br />

<strong>la</strong> main. Des amen<strong>de</strong>ments, même assez<br />

raisonnables, présentés par MM. Bonne-<br />

vay, Dumont, Fernand David, n'arrivent<br />

pas à triompher du Y6ta miaistériel..<br />

Enfin M. Ribot insiste sur cette grosse<br />

question « Est-ce le maire ou le Conseil<br />

municipal qui pourra engager <strong>la</strong> coin-<br />

mune pour une durée <strong>de</strong> vingt ou trente<br />

ans?<br />

Le ministre, un peu embarrassé sur<br />

ce point, répond qu'il s'agit là d'un acte<br />

administratif pour lequel le maire aura be-<br />

soin du concours du Conseil municipal.<br />

Il paraît croire que maire et Conseil y<br />

mettront <strong>la</strong> meilleure volonté du mon<strong>de</strong>.<br />

J'ai bien peur que, dès <strong>de</strong>main, cette<br />

confiance ne soit trompée. C'est <strong>la</strong> guerre<br />

dans vingt mille communes.<br />

M. Ribot <strong>la</strong> prédit et s'étonne <strong>de</strong> cette<br />

responsabilité si bénévolement transfé-<br />

rée du gouvernement aux maires. C'est,<br />

en effet, <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> et redoutable fissure<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, qui en a d'autres.<br />

L'heure du vote final a sonné. Après<br />

l'explosion inoffensive <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>rnières fu-<br />

sées, l'ensemble du projet est adopté par<br />

413 voix contre 166. Il est neuf heures<br />

On ne se reverra que vendredi prochain.<br />

C'est <strong>la</strong> seule bonne résolution do <strong>la</strong><br />

journée.<br />

Pas-Perdus.<br />

-> \y\/»<br />

LE SÉNAT<br />

-««MB»–<br />

LA MARINE<br />

Cette discussion sur <strong>la</strong> marine a déci-<br />

dément pris une ampleur toute particu-<br />

lière. Et il ne faut, certes, pas s'en p<strong>la</strong>in-<br />

dre puisque son développement a permis<br />

à M. Thomson <strong>de</strong> reprendre,- en leur<br />

donnant un relief particulier, les expli-<br />

cations qu'il avait déjà apportées à <strong>la</strong><br />

tribune <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre.<br />

Aux critiques <strong><strong>de</strong>s</strong> esprits chagrins, aux<br />

inquiétu<strong><strong>de</strong>s</strong> nées d'un excès <strong>de</strong> pessi-<br />

misme, le ministre a tout simplement<br />

opposé<br />

le tableau exact et sincère <strong>de</strong> ce<br />

qu est notre marine, <strong>de</strong> ce qu'elle vaut,<br />

sans dissimuler les quelques défectuo-<br />

sités dont il <strong>la</strong> faut débarrasser, sans rien<br />

omettre <strong><strong>de</strong>s</strong> améliorations et <strong><strong>de</strong>s</strong> aug-<br />

mentations qui sont nécessaires pour en<br />

faire l'instrument efficace <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense<br />

nationale. Le Sénat, par le chaleureux<br />

accueil qu'il a fait à son discours, a mon-<br />

tré au ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> marine qu'il lui<br />

savait gré, en même temps que <strong>de</strong> sa<br />

c<strong>la</strong>rté et <strong>de</strong> sa bonne foi à exposer les<br />

résultats obtenus, <strong>de</strong> l'effort si méritoire<br />

qu'il a accompli <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans pour<br />

rétablir l'ordre c<strong>la</strong>ns un département<br />

livré par son prédécesseur<br />

à <strong>la</strong> plus dan-<br />

gereuse<br />

anarchie.<br />

Ce<strong>la</strong> dit, comment donner l'idée d'un<br />

discours <strong>de</strong> cette importance? M. Thom-<br />

son, qui avait déjà parlé une bonne<br />

heure mardi, est <strong>de</strong>meuré à <strong>la</strong> tribune<br />

pendant plus <strong>de</strong> troisgran<strong><strong>de</strong>s</strong> heures en-<br />

core.<br />

Sur <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> poursuivre l'exécu-<br />

tion du programme naval que le Parle-<br />

ment a établi et do mettre en chantier<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> cuirassés nouveaux, sur <strong>la</strong> puissance<br />

<strong>de</strong> nos grosses unités actuelles- puis-<br />

sance que semblent s'évertuer à amoin-<br />

drir ceux quo <strong>la</strong> perpétuelle recherche<br />

d'un mieux idéal rend injustes pour les<br />

réalités acquises sur ces points et sur<br />

bien d'autres encore, lo ministre s'est<br />

expliqué avec une force singulière, s'ap-<br />

puyant sur les compétences les plus cer-<br />

taines et sur l'autorité <strong>de</strong> ce Conseil su-<br />

périeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> marine, dont le seul M.<br />

Pelletan crut pouvoir faire bon marché.<br />

Quant à l'artillerie <strong>de</strong> notre flotte, elle<br />

peut soutenir toutes les comparaisons,<br />

L'Angleterre elle-même n'a pas <strong>de</strong> ca-<br />

nons dont le tir soit plus rapi<strong>de</strong> ni plus<br />

sûr. Et M. Thomson a amené M. Monis<br />

a reconnaître certaines erreurs qu'il avait<br />

commises en soutenant une opinion<br />

contraire. Au reproche enfin d'avoir né-<br />

gligé le développement <strong>de</strong> notre flottille,<br />

le ministre, pour seule réponse, s'en est<br />

référé à <strong>la</strong> statistique <strong>de</strong> nos petites'uni-<br />

tés construites ou mises en chantier.<br />

Statistique éloquente<br />

et que chacun a<br />

jugée telle.<br />

Mais, faute <strong>de</strong> pouvoir pousser plus<br />

loin l'analyse <strong>de</strong> ce discours si complet,<br />

citons du moins les viriles paroles qui en<br />

furent <strong>la</strong> conclusion<br />

M. le ministre. J'ai vu nos marins <strong>de</strong><br />

près et je puis dire que plus on les voit, plus<br />

on les apprécie. Au len<strong>de</strong>main <strong><strong>de</strong>s</strong> catastro-<br />

phes du Lutin et du Farfa<strong>de</strong>t, j'ai admiré <strong>la</strong><br />

simplicité,<br />

le calme intrépi<strong>de</strong> avec lequel ils<br />

repartaient pour leur? exercices sur <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-<br />

marins frères <strong><strong>de</strong>s</strong> disparus.<br />

C'est, disaient-ils, que nous avons confiance<br />

dans nos chefs et dans nos bateaux. (Très<br />

bien très bien !)<br />

Gardons-nous <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser pénétrer en eux <strong>la</strong><br />

défiance à l'égard <strong>de</strong> ces chefs et <strong>de</strong> ces ba-<br />

teaux<br />

Accordons-leur les armes nécessaires sans<br />

lesquelles au jour <strong><strong>de</strong>s</strong> grands <strong>de</strong>voirs leur<br />

bravoure serait. impuissante.<br />

Ces armés, il faut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à ceux qui<br />

s'en serviront <strong>de</strong> nous les indiquer. (Très<br />

bien très bien !)<br />

Quant ils les ont une fois indiquées, il faut<br />

les leur donner sans hésiter.<br />

Les leur refuser, ce serait engager votre<br />

responsabilité.<br />

Je ne voudrais pas engager <strong>la</strong><br />

mienne par un tel refus, et vous ne voudrez<br />

pas davantage engager <strong>la</strong> vôtre.<br />

Ce serait, en effet, risquer <strong>de</strong> porter at-<br />

teinte aux plus hauts, aux plus chers <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

intérêts du pays; (App<strong>la</strong>udissements vifs et<br />

répétés.)<br />

Après une telle réponse, l'interpel<strong>la</strong>-<br />

tion était virtuellement terminée. L'ami-<br />

ral <strong>de</strong> Cuverville a tenu pourtant à re-<br />

mercier M. Thomson <strong>de</strong> ses déc<strong>la</strong>rations<br />

et à se proc<strong>la</strong>mer en complet accord<br />

avec lui sur tous les points. M. Monis,<br />

<strong>de</strong> son côté, a presque désarmé, ne<br />

maintenant plus guère que quelques ré-<br />

serves.<br />

Puis le Sénat a donné à ce grand débat<br />

<strong>la</strong> conclusion nécessaire en votant à l'u-<br />

nanimité un ordre du jour <strong>de</strong> M. Chau-<br />

temps qui portait simplement approba-<br />

tion <strong><strong>de</strong>s</strong> déc<strong>la</strong>rations du gouvernement.<br />

Les rédactions les plus simples sont les<br />

meilleures.<br />

On ne se reverra que le len<strong>de</strong>main <strong>de</strong><br />

Noël. Commencera-t-on le budget ce<br />

jour-là? Il ne figure pas en tous cas à<br />

l'ordre du jour, le rapport général n'ayant<br />

pas d'ailleurs été déposé.<br />

Louis Chevreuse.<br />

P. S. A propos du budget dans <strong>la</strong><br />

discussion duquel l'intervention <strong>de</strong> M.<br />

Poincaré est très attendue, un journal<br />

d'hier donnait à entendre que l'éminent<br />

sénateur aurait arrêté <strong>la</strong> publication <strong>de</strong><br />

lettres signées <strong>de</strong> lui et découvertes 1 ors<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> récente perquisition opérée à <strong>la</strong><br />

nonciature, moyennant promesse <strong>de</strong> ne<br />

pas prendre part au débat budgétaire,<br />

L'ancien ministre dément ce récit par<br />

une lettre adressée à V Agence Bavas et<br />

ajoute qu'il n'a jamais renoncé à s'expli-<br />

quer <strong>de</strong>vant le Sénat sur le budget <strong>de</strong><br />

1907. M. Poincaré dit encore, dans une<br />

autre lettre à V Agence Foumicr, qu'il<br />

comptesur<strong>la</strong> Commission <strong><strong>de</strong>s</strong> finances<br />

pour assurer une discussion <strong>la</strong>rge et com-<br />

plète. L. C.<br />

PaMs aa<br />

\ouf<br />

te jqup<br />

LA JOURNÉE<br />

Conseil <strong><strong>de</strong>s</strong> ministres A l'Elysée, sous <strong>la</strong><br />

prési<strong>de</strong>nce do M. Fallières.<br />

A l'Hôtel <strong>de</strong> Ville Convocation du Conseil<br />

général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine pour une session <strong>de</strong> qua-<br />

tre jours, qui suffira à terminer <strong>la</strong> mise en<br />

état du budget départemental (neuf heures<br />

du matin).<br />

Obsèques M. Armand Vernhette (dix heu-<br />

res, Saint-Philippe du Roule, où l'on se réu-<br />

nira inhumation dans l'Indre). M. Em-<br />

manuel Baltazzi (onze heures, église grecque<br />

do <strong>la</strong> rue Bizet; maison mortuaire, 199 bis,<br />

boulevard Saint-Germain inhumation à<br />

Marseille). Service du bout <strong>de</strong> l'an pour le<br />

repos <strong>de</strong> l'âme du général baron Favérot <strong>de</strong><br />

Kerbrech (onze heures, Saint-Pierre <strong>de</strong> Chail-<br />

lot).<br />

Solstice d'hiver C'est ce soir, à 6 h. 3', que<br />

commencera l'hiver sa durée sera <strong>de</strong> 89 jours.<br />

Mémento du rentier Tirage <strong><strong>de</strong>s</strong> obliga-<br />

tions Communales 1892 et <strong><strong>de</strong>s</strong> Foncières 1895,<br />

chaque tirage comportant 200,000 francs <strong>de</strong><br />

lots.<br />

Conférences Nouvelle conférence du doc-<br />

teur Cary Coolidge sur « les Etats-Unis »<br />

(cinq heures, amphithéâtre Richelieu, Sor-<br />

bonne). Même jour et même local, confé-<br />

rence du soir <strong>de</strong> l'Institut océanographique<br />

(M. Fabre-Domerguc, neuf heures). M. G.<br />

Dévore « le Financier dans le théâtre mo-<br />

<strong>de</strong>rne (quatre heures un quart, 16, rue <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Sorbonno). M. Arcambeau « le Japon<br />

en projections », avec projections japonaises<br />

en couleurs (huit heures et <strong>de</strong>mie du soir,<br />

157, faubourg Saint-Antoine).<br />

Divers Banquet offert par <strong>la</strong> <strong>Société</strong> na-<br />

tionale d'horticulture do France à Mlle Al><br />

berna et à M. Rivoire, pour<br />

fêter leur pro-<br />

motion dans <strong>la</strong> Légion d honneur (84, rue do<br />

Grenelle). Assemblée électorale <strong>de</strong> <strong>la</strong> So-<br />

ciété protectrice <strong><strong>de</strong>s</strong> animaux (trois heures,<br />

84, rue <strong>de</strong> Grenelle). Séance du Comité<br />

consultatif <strong><strong>de</strong>s</strong> courses, sous <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce<br />

<strong>de</strong> M. Ruau (au ministère <strong>de</strong> l'agriculture).<br />

->- Grand bal <strong>de</strong> « <strong>la</strong> Couturière » (Conti-<br />

nental).<br />

INFORMATIONS<br />

V<br />

Congés. Le ministre <strong>de</strong> l'instruction<br />

publique a télégraphié aux préfets et aux<br />

recteurs <strong>de</strong> donner congé dans tous les éta-<br />

blissements sco<strong>la</strong>ires les lundis 24 et 31 dé-<br />

cembre, veilles <strong>de</strong> Noël et du Jour <strong>de</strong> l'An.<br />

Académie <strong><strong>de</strong>s</strong> inscriptions et belles-let-<br />

tres. Au cours d'une séance en comité se-<br />

cret, l'Académie a élu 1° comme correspon-<br />

dant national en remp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> M. Saige,<br />

archiviste du prince <strong>de</strong> Monaco, décédé l'an<br />

<strong>de</strong>rnier, M. Henri Lechat, professeur d'ar-<br />

chéologie ù. l'université <strong>de</strong> Lyon 2° corres-<br />

pondant étranger en remp<strong>la</strong>cement du pro-<br />

fesseur Spiegel, <strong>de</strong> Munich, décédé, M. Nœl-<br />

<strong>de</strong>ke, professeur honoraire do l'université <strong>de</strong><br />

Strasbourg.<br />

Les anciens élèves <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux-arts.<br />

L'Association <strong><strong>de</strong>s</strong> anciens élèves <strong><strong>de</strong>s</strong> ateliers<br />

<strong>de</strong> l'Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux-arts, qui vient d'être or-<br />

ganisée, tiendra sa première réunion <strong>de</strong>main<br />

matin 22 décembre, à l'Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux-arts,<br />

sous <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Bonnat, directeur<br />

<strong>de</strong> l'Ecole, membre <strong>de</strong> l'Institut, assisté <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

vice-prési<strong>de</strong>nts, MM. Cormon,Humbert, Fer-<br />

rier, Merson, Roll, Dagnan-Bouveret,<br />

L'Association a pour objet <strong>de</strong> resserrer les<br />

liens <strong>de</strong> solidarité'entre <strong><strong>de</strong>s</strong> camara<strong><strong>de</strong>s</strong> d'é-<br />

tu<strong><strong>de</strong>s</strong> et d'ai<strong>de</strong>r par un mutuel appui ceux<br />

que <strong>la</strong> fortune a peut-être injustement dé-<br />

<strong>la</strong>issés, et aussi d'étudier les questions re<strong>la</strong>-<br />

tives à l'Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux-arts, aux Salons<br />

annuels, aux expositions, enfin <strong>de</strong> créer <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

bourses <strong>de</strong> voyage et une caisse <strong>de</strong> secours.<br />

L'Association a déjà reçu plus <strong>de</strong> trois cents<br />

adhésions ainsi que <strong><strong>de</strong>s</strong> dons.<br />

Pour toutes communications concernant<br />

l'Association, s'adresser à M. Fernand Sa-<br />

batté, 35, rue Gios.<br />

La <strong>Société</strong> internationale <strong>de</strong> peinture et<br />

<strong>de</strong> sculpture. L'exposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Société</strong><br />

internationale do peinture et <strong>de</strong> sculpture,<br />

ouverte en ce moment à <strong>la</strong> galerie <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue<br />

<strong>de</strong> Sèze, obtient un très vif succès. L'exem-<br />

ple donné par M. Dujardin-Beaumetz, qui a<br />

fait à ce petit Salon trois acquisitions pour<br />

le musée du Luxembourg, a été suivi par <strong>de</strong><br />

nombreux amateurs les artistes ne s'onp<strong>la</strong>i-<br />

gnent pas.<br />

Le Gingival. L'aci<strong>de</strong> salicylique et le<br />

Menthol assurent à ce savon <strong>de</strong>ntifrice d'in-<br />

comparables propriétés antiseptiques. En dé-<br />

pôt, 29, rue Keller. En vente à <strong>la</strong> Pharmacie<br />

Normale et dans toutes les bonnes Pharmacies.<br />

Les Etablissements Allez frères « Au<br />

Châtelet » nous communiquent <strong>la</strong> note sui-<br />

vante<br />

« Les magasins resteront ouverts les di-<br />

manches 23 et 30 décembre, ainsi que le di-<br />

manche 6 janvier. »<br />

Cet avis ne manquera pas d'intéresser<br />

toutes les personnes qui, ayant à faire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

achats d'étrennes vraiment utiles, auront<br />

conslilté les prix du <strong>de</strong>rnier catalogue édité<br />

par les Etablissements Allez frères.<br />

Le froid. La Maison Bernot frères, 140,<br />

rue Lafayette, informe sa clientèle que, par<br />

suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> température actuelle et conformé-<br />

ment au récent arrêté du préfet <strong>de</strong> police, ses<br />

bureaux et chantiers seront, à titre excep-<br />

tionnel, ouverts, le mardi 25 décembre, et<br />

les- dimanches 23 décembre, 30 décembre, et<br />

le 6 janvier, jusqu'à midi.<br />

Il ne sera, par contre, fait aucune livraison<br />

le mardi 1er janvier.<br />

1 -w*W^<br />

UNE DÉCOUVERTE<br />

Les Pneumatiques La Chambre à<br />

air! Que <strong>de</strong> discussions, que <strong>de</strong> <strong>la</strong>menta-<br />

tions et d'ennuis ont valu aux mo<strong>de</strong>rnes<br />

humains ces basés, jusqu'ici indispen-<br />

sables, du roulement en automobile. Il<br />

n'en sera plus question désormais, grâce<br />

à <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle matière le<br />

« Repgerton<br />

» qui supprime <strong>la</strong> Chambre<br />

à air. Voir au Salon, premier étage,<br />

salle 0, stand 5, et à Boulogne-sur-Seine,<br />

37,rue <strong><strong>de</strong>s</strong> Abondances.<br />

~` J<br />

AFFAIRES MILITAIRES<br />

A l'Ecole polytechnique. Le ministre<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre a fixé comme suit les congés <strong>de</strong><br />

Noël et du jour <strong>de</strong> l'an pour les élèves <strong>de</strong><br />

l'Ecole polytechnique<br />

A Noël, départ ce soir; rentrée le 25 dé-<br />

cembre à minuit.<br />

Au jour <strong>de</strong> l'an, départ le samedi soir 29<br />

décembre rentrée le mercredi 2 janvier à<br />

minuit.<br />

Visites ministérielles. Après avoir vi-<br />

sité le haras du Pin, M. Chéron, sous-secré-<br />

taire d'Etat à <strong>la</strong> guerre, s'est rendu à Alen-<br />

çon. Il a visité <strong>la</strong> manutention, <strong>la</strong> 'gendar-<br />

merie et <strong>la</strong> caserne Bonet. M. Chéron a couché<br />

à <strong>la</strong> préfecture, il est reparti à onze heures<br />

du matin pour le Mans.<br />

Là, il a visité en détail <strong>la</strong> caserne du<br />

SI6 d'artillerie. Il a fait <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r le colonel<br />

Dieudonné et le major qu'il a félicités sur <strong>la</strong><br />

bonne tenue du casernement.<br />

M. Chéron est reparti par <strong>la</strong> train <strong>de</strong><br />

3 h.' 30 du matin 'nour<br />

Paris.<br />

AUTOMOBIUSME<br />

f<strong>la</strong>toup du Salon<br />

«aXTIIsrZIÊlIvIB JOTXHOXrÉISJ<br />

encore <strong>de</strong>ux jours et le Salon <strong>de</strong> 190É1 fer-<br />

mera ses portes, éteindra ses cent mille et<br />

cent mille chan<strong>de</strong>lles.<br />

Déjà nous l'avons vécu comme dans un rêve><br />

un rêve délicieux.<br />

Le vendredi d'hier a plus que toute 4Utr-o<br />

journée contribué à exagérer l'incomparable<br />

note élégante du Salon. Quoique l'entrée fût à<br />

5 francs, il y eut autant, sinon plus <strong>de</strong> mon<strong>de</strong><br />

que <strong>de</strong> coutume, et dans cette foule où l'on<br />

trouvait le Tout-Paris <strong><strong>de</strong>s</strong> arts, <strong><strong>de</strong>s</strong> lettres,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> théâtres, <strong>de</strong> <strong>la</strong> finance, <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique et<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> noblesse, <strong><strong>de</strong>s</strong> essaims et <strong><strong>de</strong>s</strong> essaims <strong>de</strong><br />

jolies<br />

femmes.<br />

Aujourd'hui et <strong>de</strong>main, et ce serafini hé<strong>la</strong>s 1<br />

trois fois hé<strong>la</strong>s 1<br />

Pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière journée nous avons tu au<br />

Salon <strong>de</strong>ux Prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

République<br />

M. Fallières est venu le matin, M. Emile<br />

Loubet est venu l'après-midi.<br />

M. Fallières était attendu; il n'a pas visité<br />

le Grand Pa<strong>la</strong>is, mais l'annexe <strong><strong>de</strong>s</strong> Invali<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

dont les honneurs lui furent, bien entendu,<br />

faits par l'homme, le seul homme qui no se<br />

repose jamais, M. Gustave Rives, commis^<br />

saire général.<br />

L'attention du chef <strong>de</strong> l'Etat, a particulière-<br />

ment touché les exposants, quand ils l'ont<br />

apprise. l'après-midi. Il n'y avait, en effet,<br />

pas ou peu <strong>de</strong> directeurs <strong>de</strong> marque, à l'an-<br />

nexe <strong><strong>de</strong>s</strong> Invali<strong><strong>de</strong>s</strong>, quand M. Fallières en fit,<br />

le matin, craquer<br />

le sable <strong><strong>de</strong>s</strong> allées, au cours<br />

<strong>de</strong> ses pérégrinations <strong>de</strong> stand en stand.<br />

M. Fallières a donc pu voir sans être<br />

astreint aux compliments protoco<strong>la</strong>ires il a<br />

vu et bien vu l'intensité et l'industrie <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

poids lourds automobile l'avenir<br />

M. Fallières a pris un intérêt tout spécial à<br />

l'exposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison F.I.A.T. C'egt son<br />

directeur, M- Marchesi, qui l'a reçu.<br />

Votre fabrication- est connue dans le<br />

mon<strong>de</strong> entier, dit M. Fallières à M. Marchesi;<br />

vous avez eu toujours beaucoup <strong>de</strong> succès et<br />

je suis heureux <strong>de</strong> vous en féliciter.<br />

Et comme M. Marchesi s'inclinait, touché,<br />

M. Rives ajouta:<br />

Il y a entre <strong>la</strong> France et l'Italie une ri-<br />

valité industrielle, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt <strong>la</strong><br />

lutte est ar<strong>de</strong>nte, car les dirigeants do <strong>la</strong>,<br />

F.l.A.T. sont <strong><strong>de</strong>s</strong> lutteurs <strong>de</strong> premier ordre.'<br />

Oui, je sais, fit le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Ici Repu- j<br />

blique, le merveilleux effort industriel <strong>de</strong> l'Ita-<br />

lie, surtout dans l'automobile.<br />

Tout l'honneur et tout le mérite, en re-<br />

viennent, fit M. Marchesi, à <strong>la</strong> France qui fut<br />

notre modèle et notre gui<strong>de</strong> précieux,<br />

Au stand Peugeot, M. Fallieres atout natu-<br />

rellement admiré le camion qui vient <strong>de</strong> triom-<br />

pher dans le concours <strong><strong>de</strong>s</strong> véhicules <strong><strong>de</strong>s</strong> poids<br />

lourds Paris-Marseille et retour.<br />

Le camion Peugeot est arrivé en tête du<br />

c<strong>la</strong>ssement avec 341 points 5 sur 38o que pré-<br />

voyait le règlement. Ce total est tout simple-<br />

ment magnifique.<br />

Autre <strong>la</strong>uréat dont M. Fallières admiré <strong>la</strong><br />

présence, le camion Berliet c<strong>la</strong>ssé second<br />

dans le même concours: 339 points 2. Ce<br />

camion a obtonu le maximum pour le ren<strong>de</strong>-<br />

ment, et il aurait eu le maximum pour "l'aï<br />

vitesse moyenne et <strong>la</strong> consommation si, au-<br />

lieu d'utiliser <strong><strong>de</strong>s</strong> bandages ferrés, il avait eu"'<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> roulement en caoutchouc.<br />

Au point <strong>de</strong> vue concours, sa cote générale<br />

y a perdu, mais au point <strong>de</strong> vue pratique, <strong>la</strong><br />

démonstration est plus que concluante. Il est<br />

évi<strong>de</strong>nt qu'un tel camion pour l'entretien a<br />

beaucoup moins coûté que ceux dont les roues<br />

étaient cerclées <strong>de</strong> caoutchouc. Mais dans<br />

l'échelle <strong><strong>de</strong>s</strong> poids il n'était pas tenu compte<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> bandages. Dommage 1<br />

Revenons au Grand Pa<strong>la</strong>is où M. Loubet a<br />

fait hier, tout tranquillement, une visite qui a<br />

dû bien le changer <strong><strong>de</strong>s</strong> cortèges tumultueux<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> années précé<strong>de</strong>ntes.<br />

M. Loubet a fait un long arrêt au stand <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

C. G. V. où il s'est entretenu avec M. Char-<br />

ron, qui lui a présenté, d'une façon détaillée,<br />

ses voitures, leurs particu<strong>la</strong>rités et lui a. donn,é<br />

sur l'industrie automobile, sur <strong>la</strong> fabrication<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> voitures, les renseignements les plus.com,<br />

plcts.<br />

L'ancien chef <strong>de</strong> l'Etat s'est rendu égale-<br />

ment au stand Léon Bollée dont il a exa-<br />

miné, en passant inaperçu, <strong>la</strong> remarquable ex-<br />

position.<br />

Une voiture a paru tout partiuuliérempnt<br />

séduire M. Loubet, qui <strong>de</strong>viendra peut-être<br />

chauffeur, maintenant qu'il n'est plus Prési-<br />

<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République c'est <strong>la</strong> 16-24 che-<br />

vaux Bollée, type voiture <strong>de</strong> ville, cardan.<br />

M. Loubet a fait, sans s'en douter, acte <strong>de</strong><br />

connaisseur. Parmi tant d'autres, il a choisi <strong>la</strong><br />

plus parfait <strong><strong>de</strong>s</strong> véhicules. Ce 14 chevaux Léon<br />

Bollée est, en effet, une incomparable voiture<br />

<strong>de</strong> ville, une merveille i° par <strong>la</strong> souplesse <strong>de</strong><br />

son moteur elle démarre en quatrième<br />

2° par le silence <strong>de</strong> sa marche et 30 par <strong>la</strong><br />

vitesse <strong>de</strong> son allure 60 en palier.<br />

Le Touring Club italien a, hier, fêté à<br />

l'Elysée-Pa<strong>la</strong>ce, dans un déjeunerintime d'une<br />

extrême cordialité quelques-uns <strong><strong>de</strong>s</strong> amis et<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> admirateurs <strong>de</strong> son œuvre touristique.<br />

La veille, MM. Rheims et Auscher, di-<br />

recteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> carrosserie Rothschild avaient<br />

groupé à l'occasion du Salon quelques-uns<br />

<strong>de</strong> leurs clients et amis, parmi lesquels MM.<br />

Cattaneo, L. Bondis, H. Fournier, directeur<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Société</strong> Paris.Automobile; E. Cahen,<br />

Roger, Biggio, H. Loste, agent général <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

F. I. A. T. Marchesi, Couturier, Lamber--<br />

jack. Vaccarossi, R. Simons, Pelissier, P..<br />

Dumaine, directeur <strong>de</strong> l'Univers-Automobile<br />

comte Jacques d'Aubigny, directeur <strong>de</strong> l'Auto.<br />

Office Michel Lévy, Bertaux, E. Stern,<br />

Guttman; nos confrères' Dickin, Méry, Paul<br />

Rousseau, etc., etc.<br />

A l'issue du diner, quelques speeches sans<br />

prétention, mais <strong>la</strong>rgement éloquents et sin-<br />

cères, suivis d'une petite partie artistique qui<br />

fut tout simplement hi<strong>la</strong>rante Jules Moy et<br />

Bataille s'y montrèrent étourdissants <strong>de</strong> verve<br />

et d'esprit.<br />

Que tous ceux, et ils sont nombreux, quf<br />

n'ont pu satisfaire leur désir <strong>de</strong> faire l'essai'<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> merveilleux modèles 1907 Léon Bollée se-<br />

consolent!<br />

Le Salon va fermer, mais Salleron reste<br />

Salleron, directeur <strong>de</strong> l'Auto-Générale, iô, rue<br />

Duret, où tous ceux qui veulent essayer les<br />

Léon Bollée n'ont qu'à s'inscrire ;l leurs vœux<br />

seront aussitôt exaucés. ••<br />

Indiscrétion. si c'en est vraiment un


LE FIGARO-SAMEDI 22-DÉCEMBRE 1906<br />

sur son stand, elle peut prétendre aussi au<br />

record <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité 1<br />

Quelles<br />

admirables voitures L'accessibilité<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>,' organes, <strong>la</strong> suspension, le mécanisme <strong>de</strong><br />

tran smissïon, tout y est consciencieusement<br />

étuds'é «t parfaitement réalisé. Robustes et<br />

élégantes<br />

dans l'ensemble, irréprochables<br />

dans le détail, telles sont les voitures Brou-<br />

hot.<br />

En offrant à S. M. <strong>la</strong> reine Amélie le mer-<br />

veilleux coupé<br />

limousine 24-30 chevaux qui<br />

occupe sur le stand Brouhot <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce d'hon-<br />

neur, S. M. le roi <strong>de</strong> Portugal a fait preuve<br />

<strong>de</strong> c,oût: <strong>la</strong> reine n'aura pas <strong>de</strong> plus royal<br />

joyaai.<br />

"MM~"<br />

Hier, journée<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> femme, fut aussi <strong>la</strong><br />

journée<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> carrossiers; car les femmes ado-<br />

rent ces^ artistes qui s'ingénient à augmenter<br />

leur con,fort. en. f<strong>la</strong>ttant leurs charmants<br />

défauts.<br />

Elles se .sont, hier, extasiées <strong>de</strong>vant les stra-<br />

pontins <strong>de</strong> M. Driguet, le grand carrossier du<br />

boulevard <strong>de</strong> l'Hôpital, ces merveilleux et<br />

mystérieux strapontins qui apparaissent et<br />

disparaissent<br />

à volonté et qui ont, <strong>de</strong> plus,<br />

l'avantage jsrécieux<br />

aux yeux <strong><strong>de</strong>s</strong> femmes<br />

qui aiment taRit à causer et à voir à qui elles<br />

causent <strong>de</strong> pouvoir<br />

se tourner dans tous<br />

les sens.<br />

Parmi les visiteurs baron et baronne <strong>de</strong><br />

Merlin, prince-Aymon<br />

<strong>de</strong> Lueiuge, baron Henri<br />

<strong>de</strong> Grandmaison, comte Chasseloup-Laubat,<br />

comte C<strong>la</strong>ry, comte Armand <strong>de</strong> Saint-Sau-<br />

veur, baron <strong>de</strong> Lagrange, comte <strong>de</strong> Montey-<br />

nard, marquis <strong>de</strong> Braconteil, vicomte <strong>de</strong> Pa-<br />

ris, MM. Lecomte, Louis <strong>de</strong> Seynes, Guy <strong>de</strong><br />

Wen<strong>de</strong>l, Dreveil, Et. Giraud, Paul Adam,<br />

docteur Léon Petit, baron <strong>de</strong> Neuflize, Quino-<br />

nes <strong>de</strong> Léon, baron Davillier, comte Jean Lau-<br />

gier,<br />

Mme Lee, prince d'Àrenberg, marquis<br />

<strong>de</strong> Mevronnet, Joseph Journu, Berteaux,<br />

Corlin; baron <strong>de</strong> Turckheim, Robert et Pierre<br />

De<strong>la</strong>unay-Belleville, Rivalta, Armand, etc.<br />

Le Çânquet <strong>de</strong> clôture du Salon, qui se<br />

tiendra le 24 au Grand Hôtel, réunira à <strong>la</strong><br />

table d'hxtnneur MM. Doumergue, ministre<br />

du commerce et <strong>de</strong> l'industrie; Cail<strong>la</strong>ux, mi-<br />

nistre' <strong><strong>de</strong>s</strong> finances Léon Barthou, ministre<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> travaux publics; Sarraut, sous-secrétaire<br />

d'Etat à -l'intérieur, auxquels s'ajouteront,<br />

entre" autres notabilités MM. Emile Loubet,<br />

Lépine, Belïâii,' Pierre Baudin, Jean Dupuy,<br />

Gérault-Riçhard,- Humbert, Mougeot, général<br />

Dubois, etc., etc.<br />

Nos ministres ont ouvert le Salon ils tien-<br />

nent à le fermer.<br />

Frantz Reichel.<br />

X^TIS<br />

DIVBES<br />

"^TRÉNNES-<br />

Merveilleux Diamants DE<br />

Vj Bluze, sur or contrôlé, à partir <strong>de</strong> 8 fr.<br />

Ca talôgue franco.– 38, boulevard <strong><strong>de</strong>s</strong> Italiens.<br />

Gomme<br />

TOUJOURS le CataLogue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Librairie<br />

Larousse offre cette année un remarqua-<br />

Me choix <strong>de</strong> livres d'étrennes qui se recom-<br />

man<strong>de</strong>nt tout à <strong>la</strong> fois par l'intérêt durable<br />

du fond et par le goût et <strong>la</strong> perfection <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

forme une exécution extrêmement soignée,<br />

<strong>de</strong> magnifiques illustrations, <strong><strong>de</strong>s</strong> reliures<br />

d'un cachet original et véritablement artisti-<br />

que, tout concourt à faire <strong>de</strong> ces beaux<br />

volumes <strong><strong>de</strong>s</strong> ca<strong>de</strong>aux séduisants entre tous<br />

pour<br />

les grands comme pour les petits.<br />

( Voir aux annonces.)<br />

Enbbvez- naturellement les points noirs <strong>de</strong><br />

votre<br />

nez avec l'ANTI-BOLBOS <strong>de</strong> <strong>la</strong> Par-<br />

fumer.ie exotique£5,T.àu 4-Septembre,qui res-<br />

serre d'épidémie et luirendb<strong>la</strong>ncheur et netteté.<br />

%^syv/S»- r<br />

NQUvelIes Diverses<br />

A PARIS J<br />

MENACES<br />

AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE<br />

Mme Bertrand, femme d'un charcutier <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> rue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Procession, ayant obtenu le di-<br />

vorce contre son mari, celui-ci, furieux, jura<br />

<strong>de</strong> sFvengér'. Il adressa <strong><strong>de</strong>s</strong> lettres <strong>de</strong> me-<br />

nace, à son ex-femme, à sa belle-mère, aux<br />

magistrats qui avaient prononcé<br />

le jugement<br />

et enfin au Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, a qui<br />

il écrivit p<br />

« Jë me présenterai<br />

à l'Elysée avec l'inten-<br />

tion bien arrêtée <strong>de</strong> vous brûler <strong>la</strong> cervelle.<br />

Recevez, monsieur le premier magistrat <strong>de</strong><br />

France, l'assurance <strong>de</strong> toute ma franchise. »<br />

Arrêté, Bertrand a été mis à <strong>la</strong> disposition<br />

<strong>de</strong> M. Drapier, juge d'instruction, à qui il a<br />

dit qu'il avait simplement<br />

voulu attirer 1 at-<br />

tention sur lui pour faire reviser son procès.<br />

Mais comme il passe pour alcoolique, le juge<br />

l'a maintenu à sa disposition jusqu'à ce que<br />

M. Dubuisson, mé<strong>de</strong>cin aliéniste, ait statué<br />

sur son état mental.<br />

ACCIDENT DE VOITURE<br />

Un coupé <strong>de</strong> maître a renversé hier, à midi,<br />

en face du numéro 35, <strong>de</strong> <strong>la</strong> l'ue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pépi-<br />

ni rë,' le général Weick, àgé <strong>de</strong> soixante-<br />

douze ans, qui traversait <strong>la</strong> chaussée.<br />

Projeté sur le sol, le général a été contu-<br />

Feuilleton du FIGARO du 22 Décembre<br />

' W)<br />

LE<br />

-.; •IV<br />

•'<br />

DU CODEX AU CODE<br />

Suite<br />

Deux minutes après nous étions dans<br />

notre fiacre et <strong>la</strong> voix rauque du brocan-<br />

teur <strong>la</strong>nçait au cocher un furieux<br />

Au commissariat le plus proche<br />

La voiture rou<strong>la</strong> vers <strong>la</strong> rue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Paix.<br />

Biéntôbelle s'arrêtait <strong>de</strong>vantune <strong>la</strong>nterne<br />

rôtïge. Nous' étions au commissariat du<br />

marché Saint-Honoré.<br />

Cruchat <strong><strong>de</strong>s</strong>cendit le premier, me tira<br />

à lui et m'enleva <strong>de</strong> sa poigne robuste.<br />

Je ne songeais du reste pas plus à résis-<br />

ter-qu'à fuir. M. <strong>de</strong> Chasseneuil suivait,<br />

dominé, entraîné, par l'irrésistible vo-<br />

lonté <strong>de</strong> l'Auvergnat.<br />

Dans <strong>la</strong> salle d'entrée du commissariat,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>" gardiens <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix se chauffaient<br />

autour d'un poêle. Un employé à mine<br />

aussi famélique que <strong>la</strong> mienne causait<br />

avec eux..•<br />

Monchieur le commichaire ? <strong>de</strong>-<br />

manda<br />

Cruchat.<br />

C'est pour. ? fit l'employé.<br />

Affaire très grave.<br />

Suivez-moi.<br />

L'employé s'engagea dans un escalier<br />

en .colimaçon que nous montâmes <strong>de</strong>r-<br />

rière lui. Là-haut, nous nous trouvâ-<br />

mes <strong>de</strong>vant le commissaire, un petit<br />

Traduction et reproduction interdites.– Publi-<br />

shed the 22nd of <strong>de</strong>cemher 1906. Privilège, of<br />

copyright in the United States reserved un<strong>de</strong>r<br />

th~ apt,.appi;oved toareh 3 19


LE FIGARO SAMEDI 22 DECEMBRE 1S06<br />

MM. Colsaux, Cèbe, Bourgey, Béckard, et<br />

Mmes Colsaux, Salembier et <strong>de</strong> Palhen.<br />

Mardi 25 (Noël), du même théâtre, là Do?<br />

mino noir.<br />

Le théâtre <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts <strong>de</strong> Rouen' vient <strong>de</strong> re-<br />

présenter<br />

<strong>la</strong> Valkyrie.<br />

Ce n'était pas une petite tâche que <strong>de</strong> mon.<br />

ter, avec les ressources dont dispose Rouen,<br />

une couvre <strong>de</strong> cette importance; il est juste<br />

<strong>de</strong> constater que le succès a couronné les ef-<br />

forts artistiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction.<br />

Une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> ce succès revient à M.<br />

Eduard Falck, le distingué chef d'orchestre<br />

-wagnérien du Grand Théâtre <strong>de</strong> Carlsruhe,<br />

l'ami <strong>de</strong> <strong>la</strong> veuve et du fils du grand compo-<br />

siteur sous son habile direction l'orchestre<br />

<strong>de</strong> Rouen, renforcé pour <strong>la</strong> circonstance,<br />

s'est surpassé et a rendu <strong>de</strong> magistrale façon<br />

les beautés <strong>de</strong> cette admirable partition,<br />

De Nice<br />

La représentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vie <strong>de</strong> bohème <strong>de</strong> Puc-<br />

cini, en soirée <strong>de</strong> ga<strong>la</strong>, a valu hier un énorme<br />

succès au ténor italien Carlo Doni (<strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Sca<strong>la</strong> <strong>de</strong> Mi<strong>la</strong>n) qui chantait magnifiquement<br />

Rodolphe, et à Mlle Lilian Grenville, une<br />

Mimi exquise, tour à tour gracieuse, tou-<br />

chante et dramatique. On a longuement ap-<br />

p<strong>la</strong>udi ces <strong>de</strong>uxartistes hors <strong>de</strong> pair, en même<br />

temps que MM. Cadio et Baer. L'assistance<br />

était extrêmement élégante.<br />

On nous écrit <strong>de</strong> Liège que Mlle Suzanne<br />

Deroche a donné avec le plus vif succès au<br />

Gymnase une série <strong>de</strong> représentations <strong>de</strong><br />

l'Age d'aimer et <strong>de</strong> Florcite et Patapon.<br />

Serge Basset.<br />

SPEC~ACL~Sâ CONCERTS<br />

Ce soir<br />

Aux Folies-Bergère, à 8 h. 1/2, <strong>la</strong> Revue<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Folies-Bergère, féerie-revue en quatorze<br />

tableaux, <strong>de</strong> M. Victor <strong>de</strong> Cottens (Galipaux,<br />

Regnari, Girier, Valentine- Petit, Edna Aug,<br />

La Sylphè, Jane Bernai, Madry).<br />

A l'Olympia, Vers les Etoiles, ballet fée-<br />

rique (I. Brémonval et B. Darson). Nou-<br />

velles attractions <strong>de</strong> décembre Le Petit Cha-<br />

peron rouge et ses loups vivants, Luyen-<br />

Chaï-Sen, troupe impériale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong><br />

Pékin.<br />

Tous les jours <strong>de</strong> 2 h. 1/2 à 5 à. 1/2, ciné-<br />

matographe (entrée, 1 franc).<br />

A Parisiana, à 9 heures, Viens-tu, chéri?<br />

revu© en <strong>de</strong>ux actes et dix tableaux <strong>de</strong> MM.<br />

Henry Moreau et Charles Quinel. -Lina Ruby<br />

<strong>la</strong> Commère. MM. Vilbert, Girier, Da-<br />

rius M., Leprince., Mlles Lise fleuron, Mary<br />

Perret, Valdor, Johnson, Debièvre. La valse<br />

du jiu-jitsu, par Mlle Anthelmino et M.<br />

ChooL<br />

A <strong>la</strong> Gaîté-Rochechouart, à minuit et<br />

<strong>de</strong>mi,- répétition générale <strong>de</strong> Tu l'as l'cricri,<br />

revue <strong>de</strong> MM. H. <strong>de</strong> Gorsse et G. Nanteuil.<br />

A <strong>la</strong> Lune Rousse, 36, boulevard <strong>de</strong> Cli-<br />

chy (direction Bonnaud-Blès), à 9 h. l'2:<br />

George Chepfer, D. Bonnaud, Numa Blés,<br />

Lucy Pezet, etc.; les Ombres, <strong>de</strong> <strong>de</strong> Losques.<br />

« La Lime » dit tout, revue.<br />

Concerts Berlioz, à 8 h. 3/4. (Voir au<br />

programme.)<br />

Les fêtes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Noël et du jour <strong>de</strong> l'an vpnt<br />

permettre<br />

à une foule <strong>de</strong> Parisiens <strong>de</strong> pas-<br />

ser une soirée au merveilleux music-hall<br />

l'Olympia et d'y admirer les attractions hors<br />

ligne dont se compose son programme Anita<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Fèria, <strong>la</strong> gracile et originale gitane; les<br />

Démons sur leur table infernale; le petit<br />

Chaperon rouge et ses loups vivants, les ex-<br />

Petites Annonces<br />

La Ligne .»- 6 francs<br />

Par-SixinsexUansou. Cinquante. lignes S francs<br />

Les Annonces à S francs là 'ligne concernent<br />

i° "L'Industrie et les Fonds <strong>de</strong> commerce<br />

2° Les Occasions, l'Enseignement, les Emplois<br />

et les Gens <strong>de</strong> maison<br />

3° Les Locations;<br />

4° Les Pensions bourgeoises.<br />

La Ligne a trente-six Lettres.<br />

PLAISIRSPARISIENS<br />

Programme <strong><strong>de</strong>s</strong> Théâtres<br />

OPERA (Tél. 231.53). 8 h. 0/0. Faust.<br />

ll Demain Relâche.<br />

FRANÇAIS (Tél.102.23). 8 h. 1/2. Poliche.<br />

B' Dimanche Hcrnani.<br />

APERA-COMIQUElTél. 105.76). 8 h. 1/2.<br />

\j Iphigénie en Tauri<strong>de</strong>.<br />

Dimanche Carmen.<br />

ODEON (Tél. 811.42). S h. 0/0. Jules César.<br />

rrHEATRE SAR VH-BERNHARDT. Sh. 0/0.–<br />

t Sainte Thérèse ou <strong>la</strong> Vierge d'Avi<strong>la</strong>.<br />

VAUDEVILLE (Tél. 102; 09). 9 h. 0/0.– Educa-<br />

tion <strong>de</strong> prince.<br />

\~7Â5ÏETES (Tél. 103.92). 8 h. 1/4. La Main<br />

droite; Miquette et sa mère.<br />

R~ËNÂlSSANCE. 8 h. 1/2: Le Troubadour;<br />

a 9 h. 1/4 le Voleur.<br />

nrlIEATRE REJANE (Tél. 238.78), 15, rue B<strong>la</strong>nche.<br />

I 8 h. 3/4, La Savelli.<br />

fiyMNASE (Tél. 102.65). 8 h. 1/2. Une<br />

II Femme qui avoue à 9 h., Mlle Josette, ma<br />

femme.<br />

ÎTlEATRE ANTOINE (Tel1. 436.33). 8 h. 1/2<br />

Biribi; Chez les Zoaques.<br />

FORTE SAINT-MARTÏN. Sh.1/2.– Les Clo-<br />

ches <strong>de</strong> Corneville.<br />

GA1TE. 8 h. 1/2. Nos Bons Vil<strong>la</strong>geois.<br />

jftlOyVEAUTKS.<br />

Tél. 102-51. 8 h. 3/4.<br />

l\ L'Abordage; à 9 h., Vous n'avez rien à<br />

déc<strong>la</strong>rer ? ~.7-<br />

PALAIS-ROYAL (Tél. 102.50). 8 h. 1/2.<br />

j Heureux père à 9 h. le Fils à Papa.<br />

CHATELET. 8 h. 25. Pif Paf I Pouf<br />

ATHENEE<br />

(Tel. 282-23). 8 h. 1/2, Mauvaises<br />

A Passes; à 9 h., La Ponette.<br />

AMBIGU (Tél. 436.31). 8 h.1/2.– Roule-ta-Bosse.<br />

B"~OUFFES-PARIS1ENS<br />

(T7263.36). 8 h. 1/2.<br />

Un Mariage difftc.ile; Où est Moreau?<br />

/CAPUCINES. –Tél. 156-40.– A 9 h., le Petit Kos-<br />

son (Mlle Balthyi; Une mesure pour rien.<br />

ÎJOLIES-DlÎAMATIQUES.<br />

8 h. 1/2: Cinémato-<br />

|| graphe y h. 1/4 Amour et C'«.<br />

LE GRAND^GUrGTNOLi (Tél. 223.34). –9 heures.<br />

Le rouge est mts; les Trois Messieurs du<br />

Havre; l'Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> tapeurs; Bloomfield and Co;<br />

Une Gran<strong>de</strong> -consultation; le Truc <strong>de</strong> Simplicet.<br />

IiEJAZET(Tél. 274.91). S h.1/2. II? ou Elle-?<br />

|ï à 9 h- 5. Tire-au f<strong>la</strong>nc.<br />

MATHURINS. Tél. 213-41. -r- 9 h.5. Ça biche<br />

au bois; Choco<strong>la</strong>t; l'Extra; les Ingénus; <strong>la</strong><br />

Clef du Paradis.<br />

C** LUNY.- –8 h. 1/2. Cambrio<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> cœur<br />

le Major Ipéca.<br />

LYRIQUE-TRIANON (Tél. 433.62). 8 h. 1/2.–<br />

L Les Mousquetaires au couvent.<br />

PAILLARD.Minuit. Après le théâtre, Souper-<br />

Concert, Tasse <strong>de</strong> choco<strong>la</strong>t. Le virtuose Lensen<br />

Concerts et Auditions symphoniques<br />

/?ONCERTS-BERLIOZ (8 h. 3/4).<br />

CONCERTS-BERLIOZ(8 h. 3/4).<br />

|j 55, rue <strong>de</strong> Clichy.<br />

Symphonie <strong>la</strong> Heine (IÎaydn). a) La Statue<br />

(Margyane à <strong>la</strong> fontaine) (Reyer) 6) Air du<br />

Printemps <strong>de</strong> Ro<strong>de</strong>linda (H^en<strong>de</strong>l) Mlle Ma<strong>de</strong>-<br />

leine d'Éspinoy. Concerto en ré mineur pour<br />

piano (Mozart) Mlle Suzanne Percheron.<br />

Petléas et Mélisan<strong>de</strong>. a) Noire Amour; b) Les<br />

Roses d'Jspahan c) Dans les ruines d'une' ab-<br />

baye Mlle Ma<strong>de</strong>leine d'Espinoy. Pavane.<br />

a) 3« Romance sans paroles (pour piano)<br />

b) 2? Impromptu (pour piano) i Mile Suzanne<br />

Percheron. Shylock (Final) (G. Fauré).<br />

L'orchestre sçra dirigé par M. Pierre Monteux..<br />

Spectacles, P<strong>la</strong>isirs un joue<br />

Ci<br />

mati<strong>la</strong>Gos à ,`~,Et, i/'J. 1 l~ t.<br />

AT VMDT K 26,B>i <strong><strong>de</strong>s</strong> Capucines. D»» P. Ruez<br />

LYn~;PIA2fi,Bs<strong><strong>de</strong>s</strong>Capucinos.D°aP.ltDEz<br />

ULÏMilA 8*1/2: Vers les étoiles! ballet<br />

TpUnh oaa r«< Ibérique <strong>de</strong> MM. Paul Fë&rier et<br />

leitpn, ~M.to BEinoh-GRA-viL.– Le Petit Ôha-<br />

AT VH'f PF A Peron row/e et ses loups.<br />

yjUJL Ml lit Tousles jours cinéraàt.,2h 'A à5h<br />

TAQTMn LlTTLE PO UCE TTE opérette en<br />

UaÛllMU 2 actes et 5 tableaux.<br />

DL<br />

Au 5° tableau, <strong>la</strong> « MOTO AILÉE »<br />

JT Alllu <strong>de</strong> Mlle H(Jlène Dutrieu.<br />

Tel. 154. -U Dimanches et fêtes matinées.<br />

P A PTQT A ATA D°" p- RuEZtT- 156.70). s» 1/2.<br />

PAR ISIANADoU P. RUEZlT. 15G.10).<br />

en 2 actes<br />

1 AUluliliN A Viens-tu, chéri ? rev. en actes<br />

etiOtabl*. Lina Ruby, Yasser, Vilbert, Girier,<br />

Darius Lise Fleuron, Valdor, Perret, etc.<br />

Matinées jeudis, dimanches •et fêtes, a 2 heures.<br />

ISTDBAnDAWï? P<strong>la</strong>ce Clicht (Tel 525.55).<br />

WlrrUDJflUMJi<br />

N»' Dir»»HoucKE ot Bostock<br />

Tous les soirs à 8 h. 3/4 Attractions variées.<br />

INDIA, pantomime àgd spectacle en 3 tableaux.<br />

Matinées jeudis, dimanches<br />

îfTT>DATYDAM17l<br />

et ^tes. à 2 h. i/2. Jtili r UUiiUlVltii<br />

ILHAMBRA,50,r. <strong>de</strong> Malte (Tél. 900.10). -Tous<br />

flL les soirs, à 8 h. 1/2 Henriette <strong>de</strong> Serris,<br />

Eugénie FOUGÈRE, Anna THIBAUD, <strong>la</strong> Sal<strong>la</strong>ndri<br />

dans le Vertige, REDFORD et Valentine. New<br />

York Comedy Four. Amiel, <strong>la</strong> troupe Hilgaiit-<br />

Arkas, les Sœurs Trentanovi, lés 4 Jumels, <strong>la</strong><br />

troupe BALTUS. Cornier, etc., etc.<br />

Jeudis, dimanches et fêtes matinées à 2 heures<br />

1ÎT FW1P ADn (Tél- '4i2-1^- r- 8 h. 1/2. Non<br />

BjJjUUIVjAIJU Mais <strong><strong>de</strong>s</strong> fois revue. Dranem<br />

Uerc, Dutard, Zecca, Mm« Berville, Mary-Hett,<br />

M-oreau; -Liovent. Matin, jeudis dijn. et fêtes, à2».-<br />

fan ft T P (T. 407.60). Oh! oui, va! revue.<br />

LflvJAljLi Sulbac. Reschal, W. Burtey, Gabin,<br />

Max-Marel, M" Jousset, P. Morly. Miss Lawler.<br />

Î1HFT TAÏ PAÏIP-I? B<strong>la</strong>sco> Casa, Stelly. A<br />

ï U Itux C'SOir, cliez<br />

Furzy<br />

Laverniere.<br />

BA-TA-CLAN (Tél. 930.121. En bordée! drame.<br />

En at tendon t <strong>la</strong> revue Dalbret, Villé-Dora, Mé-<br />

r.otti, Bérard. M°" Gau<strong>de</strong>t, Siamé.LuceBaiHy, etc.<br />

BAL TABARIN.– Quadr. excentr. Dira, et fêtes<br />

t) matinée. Apéritif-concert. Samedi 15. G<strong>de</strong> fête<br />

| UNE ROUSSE, 36M C«eA!(Tel.5S7-48).9 h. 1/2<br />

L Chepfer, Bonnaud, Numa Blès, Lucy Pozet.<br />

La Revue. Les Ombres <strong>de</strong> <strong>de</strong> Losques.<br />

ES QUAT'Z'ARTS. Tél. 547-39. J. Ferny.<br />

V. Hyspa, Dominus, Chézell, etc., etc.<br />

Tout augmente! revue. Ombres.<br />

| AFFITT'»<br />

NlGHTS,20. Bd Italiens. Attractions,<br />

h Suppers. 12b. Gavrochinette, Seto<strong>la</strong>. Ariette, etc.<br />

fiONCERTS-ROUOE, r. <strong>de</strong> Tournon (Tél. S24.2O).<br />

\i Audition»sympjion.tsl. soirs. Mat. dim. et jeud.<br />

GRANDS r\FTD VOT<br />

De 2 à 6 heures<br />

MAGASINS 1/Ur &.1eAj Attractions variées.<br />

Concert.. Bulïet-G<strong>la</strong>cjer fermés le diuanchs,<br />

PITT^PPDT?? K (Tél. 307.36), 25, rue Canmartin.<br />

EUTERPEI A 8h3/4. Concerts rue caumart¡p.<br />

LU lHilirijJJ n S"3/4. Concerts symphon.t» les<br />

soirs. Orchest.40 niusic.Faut.3f5û.Locaton s.augm.<br />

fiIRQUB<br />

D'HIVER (Tél. 931.03). 8 h. 1/2.– At-.<br />

li tractions variées. Mat. jeu.1., dim. et fèt., 2nl/2<br />

PAT ATQ Uïï PI API? Patinagr»«snrvra}9<br />

PALAIS I)E GIJ2~CE g<strong>la</strong>ce. Tous lé$<br />

fAliâlu IJd uLiiOUl g<strong>la</strong>ce.- Tous les<br />

Champs-Elysées jours <strong>de</strong> ià7het <strong>de</strong> 9° à minuit.<br />

I CTEL'RS 12. Bi <strong><strong>de</strong>s</strong> Capucines (Grand Hôtel).<br />

ACTRICES L. Fischer, opticien. Unique dépôt<br />

vus <strong>de</strong> près <strong><strong>de</strong>s</strong> célèbres jumelles F<strong>la</strong>mmarion.<br />

WUTD rproPOT (Saison d'Hiver). Do midi<br />

iybll-MF r--iib à <strong>la</strong> nuit jusqu'au 2' étage<br />

et par escalier se.ulement. BAR au 1" étage.<br />

Prix d'entrée i franc.<br />

) concours <strong>de</strong> Mme Marguerite Long, profes-<br />

seur au Conservatoire <strong>de</strong> Mme Gaétanë Vicq<br />

et <strong>de</strong> MM. Sechiari, Vieux, Hennebaîns, Vi-<br />

zentini, Lefebvre, Reine, Leduc, Baretti, <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> <strong>Société</strong> du Double-Quintette. Prix <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>-<br />

ces 2, 3, 4 et 6 francs.<br />

Toujours gran<strong>de</strong> affluence au cours <strong>de</strong><br />

chant, récemment ouvert par M. Goffoel,<br />

l'excellent ténor <strong>de</strong> <strong>la</strong> Monnaie. Les salons<br />

du 15 rue Beaujon sont chaque jour fréquen-<br />

tés par une foule d'élèves appartenant à l'é-<br />

lite mondaine, et qui désirent profiter <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

remarquable métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce très distingué<br />

professeur.<br />

Entre les sonates <strong>de</strong>' Bach, Mozart et<br />

Beethoven, Mlle Bl. Selva et M. Parent<br />

avaient mis à leur programme une œuvre mo-<br />

<strong>de</strong>rne pour piano <strong>de</strong> Déodat <strong>de</strong> Séverac, En<br />

Languedoc.<br />

Succès immense pour les <strong>de</strong>ux admirables<br />

interprètes. Le quatuor Parent donnera à <strong>la</strong>.<br />

salle JSolian, à partir du vendredi 4 janvier,<br />

douze séances avec le concours <strong>de</strong> Mmes<br />

Marthe Dron, B. Selva, Andrée Gellée et Lan-<br />

dormy, et <strong>de</strong> Mme Georges Couteaux, pour<br />

<strong>la</strong> partie vocale. Abonnement 20 francs,<br />

30 francs,<br />

40francs.<br />

Trois représentations seront données au<br />

Little-Pa<strong>la</strong>ce, rue <strong>de</strong> Douai, ce soir, <strong>de</strong>main<br />

et lundi, jour du réveillon à huit heures et<br />

<strong>de</strong>mie. Elles sont organisées par les Ca<strong>de</strong>ts<br />

<strong>de</strong> France, une jeune et intéressante société<br />

<strong>de</strong> littérateurs.<br />

La soirée <strong>de</strong> lundi, dont le programme est<br />

sensationnel, sera particulièrement bril<strong>la</strong>nte.<br />

Il est pru<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> retenir aujourd'hui même<br />

ses p<strong>la</strong>ces. Après <strong>la</strong> représentation on réveil-<br />

lonnera dans <strong>la</strong> salle.<br />

Bal Tabarin. Ce soir <strong>la</strong> fête <strong><strong>de</strong>s</strong> patineuses<br />

promet un*c réussite sans précé<strong>de</strong>nt, le titre<br />

seul <strong>de</strong> cette fête nous annonce une <strong><strong>de</strong>s</strong> sur-<br />

prises qui font honneur aux imprdviseurs-<br />

directeurs <strong>de</strong> ce charmant établissement.<br />

Lundi 24, soirée exceptionnelle <strong>de</strong> ga<strong>la</strong> pour<br />

le Réveillon. Soupers-concerts.Presque toutes<br />

les loges sont déjà retenues. Les étrangers et<br />

les joyeux Parisiens n'hésiteront pas à se ren-<br />

dre en foule au seul endroit où l'on s'amuse.<br />

Cocher, au Bal Tabarin.<br />

A l'approche <strong>de</strong>, Noël, <strong>la</strong> délicieuse et déjà<br />

popu<strong>la</strong>ire valse Christmas Valse; d'Alfred<br />

Margis, <strong>de</strong>vient plus que jamais d'actualité.<br />

Il n'est pas un théâtre, pas un concert, pas<br />

un restaurant où Christmas Valse ne sera<br />

jjouée<br />

et chantée dans <strong>la</strong> nuit du Réveillon.<br />

Alfred Delilia.<br />

LES GRANDES VENTES<br />

Nous avons eu hier, aux salles 9, 10 et 11<br />

<strong>de</strong> l'hôtel Drouot, <strong>la</strong> très belle vente d'objets<br />

d'art et d'ameublement, <strong>de</strong> tapisseries, que<br />

nous annoncions ces jours-ci. Lestement con-<br />

duite par Mo Lair-Dubreuil, assisté <strong>de</strong> MM.<br />

Pauline et Lasquin fils, elle a produit envi-<br />

ron<br />

316,ooo<br />

francs. Voici les,enchères les plus<br />

considérables<br />

Porce<strong>la</strong>ines anciennes. N° 3, Service <strong>de</strong><br />

table, porce<strong>la</strong>ine <strong>de</strong> Saxe, composé do 121 piè-<br />

ces, assiettes, p<strong>la</strong>ts, soupières, sucriers, compo-<br />

tiers, 4,520 fr. n° 7. Petite Fontaine composée<br />

d'un vase et d'une petite coupe formant bassin,<br />

porce<strong>la</strong>ine <strong>de</strong> Saxe, montures en bronze ciselé et<br />

doré, époque Louis XV, 3,050 fr.; n° 8, Brùle-<br />

parfum formé d'une coupe couverte en <strong>la</strong>que<br />

rouge ancienne, surmontée <strong>de</strong> statuettes en vieille<br />

porce<strong>la</strong>ine do Saxe, époque Louis XV, 5,050 fr.;<br />

AVIS fflOBDAlHS<br />

Dép<strong>la</strong>cements et Villégiatures<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Abonnés du « Figaro »<br />

"• ••;<br />

..>. . EN- FRANCE<br />

Mme Civet, au château <strong>de</strong> Saint:Maximïn.<br />

M. Aug. Cellerier, à Menton.<br />

M. Latour, à Nice-Cimiez.<br />

M. G. Normand, au château <strong><strong>de</strong>s</strong> Mares, à Avran-<br />

ches.<br />

M. Eugène Sulot, à Soisy-sous-Montmoroncy.<br />

M. Théodore Ver<strong>de</strong>t, à Villeneuvo-les-Avignon.<br />

A L'ÉTRANGER<br />

Mme Bittner Brandis, à Grcusscn,,<br />

Mme Joseph Egger, à Vienne.<br />

M. Constantin Ghyka <strong>de</strong> Deleni, à Bucarest.<br />

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ijjpdèlo <strong>de</strong> Bonnemer, pordure <strong>de</strong> Lemoyne,<br />

?Z,to0 fr.; n° 60, Tapisserie <strong>de</strong> Beauvais, époque<br />

Louis XIV, 5,700 fr. n° 61, Suite <strong>de</strong> trois ta-<br />

pisseries d'Aubusson, du dix-huitième siècle,<br />

à sujets champêtres, 11,000 fr. n° 62, Suite <strong>de</strong><br />

six tapisseries d'Aubusson, du dix-huitiômo siè-<br />

cle, à sujets chinois d'après les cartons <strong>de</strong> J.-B.<br />

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ments du jardinage, le Thé, le Retour <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

pêche, le Joueur <strong>de</strong> flûte, <strong>la</strong> Surprise du pê-<br />

cheur), 60,000 fr.; n° 63, Suite <strong>de</strong> trois tapis-<br />

series <strong>de</strong> Bruxelles, représentant <strong><strong>de</strong>s</strong> animaux,<br />

commencement du dix-septième siècle, 12,000<br />

francs n° 6i, Suite <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tapisseries f<strong>la</strong>man-<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>, du dix-septième siècle, Jupiter et Calisto,<br />

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pisserie d'Aubusson, pa,ysage, dix-huitième siè»<br />

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La Semaine <strong>de</strong> Nice.<br />

La Commission sportive <strong>de</strong> F Automobile-<br />

Club <strong>de</strong>-Nice vient <strong>de</strong> commencer l'é<strong>la</strong>bora-<br />

tion du programme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Semaine <strong>de</strong> Nice.<br />

Cette manifestation sera cette année plus<br />

bril<strong>la</strong>nte que jamais <strong>la</strong> course du mille sui-<br />

vant une formule nouvelle et un concours <strong>de</strong><br />

tourisme sont d'ores et déjà décidés,.<br />

Les travaux do réfection <strong>de</strong> <strong>la</strong> route vont<br />

être entrepris incesssamment.<br />

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§. 8, xii9 Scribe, Pari a.<br />

.*» On parle toujours du <strong>de</strong>rnier concours<br />

<strong>de</strong> régu<strong>la</strong>rité, et ce<strong>la</strong> surtout <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> voi-<br />

ture ne 13 Decauville. 7a .-< :• • î<br />

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<strong>de</strong>r une voiture De<strong>la</strong>unay-Belleville.<br />

AÉROSTATION<br />

Un nouveau concours du Daily Mail<br />

Notre confrère ang<strong>la</strong>is, le Daibj Mail, ou-<br />

tre <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> épreuve d'aérop<strong>la</strong>nes que nous<br />

avons annoncée, vient d'ouvrir un nouveau<br />

concours d'aviation pour les aérop<strong>la</strong>nes ré-<br />

duits. Les appareils pour concourir ne <strong>de</strong>-<br />

vront pas peser, tout gréôs, plus <strong>de</strong> 50 livres<br />

ang<strong>la</strong>ises. Le minimum <strong>de</strong> vol effectué doit<br />

être <strong>de</strong> 50 pieds en ligne droite.<br />

Ce concours aura lieu le 13 avril 1907 à <strong>la</strong><br />

Royal Agricultural Hall <strong>de</strong> Londres. Il est<br />

doté par le Daily Mail <strong>de</strong> 6,250 francs <strong>de</strong><br />

prix.<br />

FOOTBALL-RUGBY<br />

Le match France-Angleterre.<br />

La composition <strong>de</strong> l'équipé qui doit jouer<br />

le 5 janvier contre l'équipe d'Angleterre à<br />

Londres est maintenant connue. Elle com-<br />

prend 11 joueurs <strong>de</strong> Paris, dont 10 du Racing<br />

et du Sjtaile et 1 du Sporting, et 4 <strong>de</strong> province,<br />

3 <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux et 1 <strong>de</strong> Lyon.<br />

Cette équipe n'est pas celle qui rencontrera<br />

le b janvier, à Paris, le team fameux <strong><strong>de</strong>s</strong> Afri-<br />

kan<strong>de</strong>rs. La Commission <strong>de</strong> rugby <strong>de</strong> l'Union<br />

formera, pour <strong>la</strong> circonstance, une <strong>de</strong>uxième<br />

équipe <strong>de</strong> France.<br />

Enfin une troisième équipe va être composée<br />

pour jouer à Paris, probablement le 30 dé-<br />

cembre, une partie d'entraînement avec<br />

l'équipe qui doit partir en Angleterre,.<br />

Quel travail pour <strong>la</strong> Commission!<br />

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Les magasins serontouverts rente<strong>la</strong> jonrnée les Dimanches 23, 30 Décembre et 6 Janvier.<br />

<strong>de</strong> l'Agenda RAOUÏÏj offert gratuitement.<br />

BULLETINJMMMERCIAL<br />

Paris, 21 décembre.<br />

AVOINE. Pendant les quatre premiers mois do<br />

<strong>la</strong> ne 1906-1907 (1" août au 30 novembre!,<br />

les importations d'avoine ont été<br />

<strong>de</strong> 2,016,614<br />

quintaux. dont 347,458 d'Algérie, 154,794 <strong>de</strong> Tu-<br />

nisie et 1,021,737 <strong>de</strong> Russie.<br />

Durant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> correspondante <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison<br />

1905-1906, les entrées n'avaient été que <strong>de</strong> 1 mil-<br />

lion 252.146<br />

quintaux,<br />

dont 187,128 d'Algérie,<br />

44,557 <strong>de</strong> Tunisie et 846.741 <strong>de</strong> Russie.<br />

Depuis<br />

le 1er décembre les arrivages ont été<br />

très importants, mais cet afflux <strong>de</strong> <strong>la</strong> marchan-<br />

dise exotique n'a fait que compenser l'insuffi-<br />

sance <strong><strong>de</strong>s</strong> offres en produits indigènes. La<br />

concurrence étrangère, dont les effets sont es-<br />

comptés par If s consommateurs, ne s'est donc<br />

Paquebots-poste français<br />

MOUVEMENTS<br />

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ESMERA>LT)A {Ç.- M-. M-j, al<strong>la</strong>nt; au Brésil 'etet<br />

àLa-P<strong>la</strong>ta, est parti à ld'liv matin.'<br />

Èort-Saïtf, 19 décembre.<br />

TONKIN (C. M. M.), venant <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chine et du<br />

Japon, est parti à 9 h. soir.<br />

Le Havre, 21 décembre<br />

LA BRETAGNE (C. G. T:), venant <strong>de</strong> New-<br />

York, a été signalé par télégraphie sans fll à<br />

120 milles, 0. du cap Lizard, le 20 décembre-,<br />

à 9 h. soir, est attendu vers 5 h. soir.<br />

New-York, 21 décembre.<br />

LA PROVENCE (C. G. T.), venant du Havre,<br />

a été signalé par télégraphie sans fil k Sias-<br />

conset, le 21 décembre, a 3 h. matin, est at-<br />

tendu vers 2 h. soir.<br />

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Dans les montagnes <strong>de</strong> Rishnova et Pre<strong>de</strong>al, à <strong>la</strong> frontière <strong>de</strong> rAatriclie-Bfo»CTie,r<br />

à 4 heures <strong>de</strong> Bucarest, sur un terrain d'une superficie <strong>de</strong> 21 hectares, site' mervoifieux,'<br />

au climat doux et sec, à l'abri <strong><strong>de</strong>s</strong> courants d'air, se trouvent <strong>de</strong>ux sources d'eau chloro-t<br />

sodique assez riche en io<strong>de</strong>.<br />

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L'Ephorie <strong><strong>de</strong>s</strong> Hôpitaux civils'<br />

qui en est propriétaire, s'est décidée à concé<strong>de</strong>r l'exploitation <strong><strong>de</strong>s</strong> sources avec obli-<br />

gation pour le concessionnaire <strong>de</strong> faire construire un grand établissement balnéaire.<br />

Un capitaliste pourrait en faire une station d'été, <strong>de</strong> tout premier rang..<br />

Pour plus amples détails, s'adresser à l'Administration générale do I'Ephorie <strong><strong>de</strong>s</strong> Hôpitaux<br />

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FOOTBALL-ASSOCIATION<br />

ILe Sta<strong>de</strong> français jouera <strong>de</strong>main,"a .<strong>de</strong>iix.<br />

heures et <strong>de</strong>mie, au Parc-<strong><strong>de</strong>s</strong>-Princès, un<br />

match contre le Football-Club <strong>de</strong> Lyon. 7'7.<br />

Le Sta<strong>de</strong> rencontrera également le 30 dé*<br />

cembre, sur son terrain <strong>de</strong> Sainj;-Çl,qud, Tèx-<br />

cellente équipe ang<strong>la</strong>ise <strong>de</strong> l'Arcadiân F C.;<br />

puis, le 6 .janvier, il ira jouer à Amiens"<br />

contre l'Amiens Àthletic Club.<br />

Frantz Eeichel.<br />

tir r\<br />

TIR AUX PIGEONS DE' MONTÈ-CARtO<br />

(Par dépêche)<br />

Le prix <strong>de</strong> Beausoleil (handicap) a réuni<br />

19 tireurs MM. Picçaluga à .,24, jiièiEes'èt'-<br />

Olex à 20 mètres, tuant 4 sur -4, partagent<br />

les <strong>de</strong>ux premières p<strong>la</strong>ces MM. "ErskinTe'â 1<br />

24 mètres et Ducourneau à 20 mètres, tuant<br />

5 sur 6, partagent <strong>la</strong> troisième p<strong>la</strong>ce. Les'<br />

autres poules.ont été gagnées par MM. d'Au-<br />

bigny, Louis V. Penneil, Picconi, Donald,<br />

Alex Ducouraeau.<br />

Lundi<br />

24 décembre, à une heuxe,,£r4x'<strong>de</strong><br />

Noël (handicap)..<br />

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<strong>la</strong> Dimanche 23, le Lundi S4 et le Jour <strong>de</strong> Noël. Ceux du Boulevard Malesherbes resteront ouverts le Dimanche 23<br />

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MARCHÉS<br />

JWAHGIERS<br />

Mémento. A Paris, le marché manifeste <strong>de</strong><br />

'fermes dispositions.– Les bourses <strong>de</strong> Londres<br />

•t Berlin sont calmes.<br />

Paris, 21 décembre.<br />

1 i<br />

Nous avons signalé hier l'impression<br />

favo-<br />

rable <strong>la</strong>issée par <strong>la</strong> non-élévation du taux<br />

officiel <strong>de</strong> l'escompte à Londres. Cette nou-<br />

velle a été, en effet, d'autant mieux accueillie<br />

qu& les sorties- très importantes d'or effec-<br />

tuées durant <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière huitaine, d'une part,<br />

et <strong>de</strong> l'autre, les <strong>de</strong>man<strong><strong>de</strong>s</strong> auxquelles il sem-<br />

blé 'que l'on doive s'attendre dans un avenir<br />

très prochain <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> l'Amérique du<br />

Sud, étaient <strong>de</strong> nature à pouvoir justifier<br />

l'augmentation du taux d'escompte <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Banque d'Angleterre.<br />

Le <strong>de</strong>rnier bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> cet établissement ac-<br />

cuse un excé<strong>de</strong>nt d'exportation <strong>de</strong> métal jaune<br />

'<strong>de</strong> 1,236,000 liv. st. <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion intérieure<br />

a, <strong>de</strong> plus, prélevé. 1,567,000<br />

liv. st., <strong>de</strong> sorte<br />

qu'il y a eu, au total, diminution <strong>de</strong> 2,803,000<br />

liv. st. <strong>de</strong> l'encaisse. La circu<strong>la</strong>tion fiduciaire<br />

s'esty-par contre, accrue <strong>de</strong> 203,000 liv. st.; <strong>la</strong><br />

réserve s'est abaissée <strong>de</strong> 3,035,000 liv. st., et<br />

le rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> réserve aux engagements est<br />

• tombé <strong>de</strong> 8 48 0/0. Comparés<br />

à ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

semaine précé<strong>de</strong>nte, ces résultats sont, on le<br />

voit, assez peu satisfaisants.<br />

"Toutefois, comme le mouvement du numé-<br />

(raire vers <strong>la</strong> province se répète chaque an-<br />

;néë à pareille époque, il convient <strong>de</strong> rappro-<br />

cher <strong>de</strong> ceux du <strong>de</strong>rnier bi<strong>la</strong>n les chiffres<br />

'correspondants <strong><strong>de</strong>s</strong> années précé<strong>de</strong>ntes.<br />

Or, au 21 décembre 1905, par exemple,<br />

alors que le taux d'escompte était seulement<br />

<strong>de</strong> 4 0/0, l'encaisse or <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque n'était'<br />

que <strong>de</strong> 20,975,000 liv. st., contre 29,996,000<br />

actuellement; <strong>la</strong> réserve ne dépassait pas<br />

19,256,000 liv. st.; tandis qu'elle est mainte-<br />

-nant <strong>de</strong> 19,713,000 liv. st. enfin le rapport<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> réserve aux engagements n'atteignait<br />

que 36,24 Q/0, au lieu du chiffre actuel <strong>de</strong><br />

,88,540.<br />

On voit, en somme, que <strong>la</strong> situation pré-<br />

sente est plutôt favorable. La spécu<strong>la</strong>tion<br />

semble s'être d'ailleurs rendu compte<br />

<strong>de</strong><br />

l'exagération <strong><strong>de</strong>s</strong> bruits pessimistes qui ont<br />

circulé pendant<br />

ces <strong>de</strong>rniers jours, et, bien<br />

que le courant <strong><strong>de</strong>s</strong> transactions n'ait pas été<br />

extrêmement actif, ce qui s'explique aisément<br />

par <strong>la</strong> proximité<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> fêtes <strong>de</strong> Noël, il a suffi<br />

néanmoins pour orienter vers <strong>la</strong> hausse <strong>la</strong><br />

tendance générale du marché.<br />

Ajoutons que les bonnes dispositions qui<br />

s'étaient manifestées dès le début <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

séance se sont-encore améliorées par <strong>la</strong> suite,<br />

sous l'intluence <strong>de</strong> <strong>la</strong> très gran<strong>de</strong> fermeté <strong>de</strong><br />

quelques valeurs, comme le Bio et l'action du<br />

.CMmin <strong>de</strong> fer du Nord, et <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

compartiments ont pu s'inscrire en clôture<br />

en progrès^<br />

appréciables sur le niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

veille.<br />

Notre 0/0 s'avance à 95 22.<br />

JS Extérieure bénéficie <strong>de</strong> 35 centimes à<br />

95 10.<br />

Le Turc unifié passe <strong>de</strong>.93 80 à 94 15.<br />

Le Brésilien gagne 30 centimes à 85 10.<br />

Parmi les fonds russes, le Consolidé 4 0/0<br />

se maintient à 77 25; le 4 0/0 i9Qi est traité<br />

à 75 25. Le S 010 1906 se retrouve à 86 80;<br />

le Bon du Trésor 5 0/0 ~90~, à 483.<br />

Dans le groupe <strong><strong>de</strong>s</strong> établissements <strong>de</strong> cré-<br />

dit, <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> Paris termine à 1,634 le<br />

Crédit lyonnais, à 1,203. Le Crédit mobilier<br />

français<br />

<strong>de</strong>meure bien tenu à 130 <strong>la</strong> Banque<br />

française conserve ses formes tendances à<br />

285r'<strong>la</strong>2ïangue<br />

<strong>de</strong> V Union parisienne s'avance<br />

(à'821. ••<br />

Dans le compartiment <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs indus-<br />

trielles, <strong>la</strong> Thomson arrive à 734 contre 732.<br />

Parmi les chemins français, <strong>la</strong> mise à l'or-<br />

dre du jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> créationdu tunnel sous <strong>la</strong><br />

Manche a provoqué un courant <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong><strong>de</strong>s</strong>.<br />

assez actif sur les actions du Nord, qui enre-<br />

gistrent une avance <strong>de</strong> 53 points; à 1,808. Le<br />

Lyon-Méditerranée<br />

est également en progrès,<br />

à 1=314 l'Orléans s'inscrit à £330.'<br />

IJë. Métropolitain est très ferme à 509;<br />

contre 499.<br />

hss-At-eliers ds-consttuctifmsiélectinques- du<br />

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18693%» 445.. 444 50 50 15 >»<br />

3%27 50 89 +.150 j5 priv.» 362<br />

27 50 Compt'nat1 d'Escompte»<br />

695 695<br />

(|i par» duGaz TouisC 3-16 348 +.2<br />

50 .Crédit Lyonnais. 1206 1203<br />

-.3 Contin"Edison.. 90l. 904.<br />

50 » Crédit Lyonnais » 1206 1203 -.3<br />

40 Contin" Edison.» 901- 904<br />

13 75 Indust1 et Com'.C 67a 675 jj In1'" Téléphones» 324 321 •• –.3<br />

8 79 Mobilier Franç.T 131.. 130 –1<br />

18 JDocks <strong>de</strong> Marseille.» 355.. 34-7 •• -.8<br />

15 »<br />

Fonc.Egyptien.C<br />

776.. 77b. 70 » Eaux therm. <strong>de</strong> Vichy.» 1850 1841 -.9<br />

a » Association minier e.T 193.. 190 +.3 .»<br />

m » Etabliss" Cusenier,» 639.. 650 +11<br />

» » Central Mining 332 340 +.8 7 Decauville.» 140 •• 140<br />

15 62 <strong>Société</strong> générale » 661 •><br />

90<br />

»<br />

Duval. » 1660 1052 8<br />

27 » Crédit foncier actions 699 695 –.4<br />

02 » Fiear o,eï-c.9, 10r. j'sept.O6» 350<br />

1S-. ObUg.com'" 2.60% 1879.C 470-50 470 50 .Files-Ems.» 335.. 338 +.3<br />

15 » 3% 1880.» 498.. 496 50 -.1 50 50 » Forg.etAc.<strong>de</strong> <strong>la</strong>Marine- 1340 1360 +20<br />

12 » 3% 1891.» 392.. 391 50 -50 »<br />

»1<br />

I duN.et<strong>de</strong>l'Est» 1858<br />

13 » 2.60% 1892.» 458.. 456 -.2<br />

50 » F" etCh- <strong>de</strong> <strong>la</strong> Méditerr .» 1120 1130 +10<br />

13 » 2.60%tpl899» 458.. 45a 3 13 «Grand-Hôtel ..» 280<br />

15 » Oblig.fonc"' 'i% 1879.» 499.. 500 +.1 » Gd' Moulins dé Corbeil» 185" 185 50 +..50<br />

15 » 3% 1883.» 435 435 «, gfj » Schnei<strong>de</strong>r C;° Crousot.» 1980<br />

13 » 2.60% 1885.» 465 465 2 50 Soc. met. <strong>de</strong> Montbard» 52a 524 –.1<br />

,14 » 2.80îJtpl895. 466.. 465 –1 ,> go » Gaz central.. » U51 1460 +.9<br />

15 n 3% 1903. n .193. lf92 -.1.. 28 50fMagasins gén,<strong>de</strong> Paris» 645.. 639.. -,6<br />

15<br />

», l'Â*-1. A"a;A "II ir\ ~'i 28 50 'Magasins gén.<strong>de</strong> Paris» 645.. 639 .6..<br />

» » Bons à lots 1OO fr. 1887.» /0 50<br />

30 50<br />

200 «ÎBoleo » 5350 5400 +50<br />

15 » Obl.B.nypoth" 1,000 fr.» 555 555<br />

.» 40 »'Mo]ita-el-Hadid50Qp.» 1431 •• 1435 +.4<br />

15 » 3% -» 429.. 425 .4 12 50 Messageries maritim"» 276 50<br />

>-iur-«/ifiim r.r- r-r-n 17 50'Malfldano » 858.. 878' +20..<br />

ACTIONS CHEMINS DE FER » » Omnibus <strong>de</strong> Paris 905.. 905<br />

30 »BôneàGuelma C 670.. «70. 13 » Orosdi-Back. » 267.. 265 -.2<br />

30 » Départementaux 3%» 656.. 656 10<br />

» Tramways-Sud<br />

» 152.. 153 +.1<br />

35 50 Est 869 865 50 -.3 50 30<br />

«Petit Journal .C 390<br />

398 +.8<br />

15 50 – Action <strong>de</strong> jouissance 395 393 –.2" 57 ». Petit Parisien partben. 840 8»7 -.3<br />

30 » Est Algérien » 685 ..685 12 50! Printemps. » 516.. 525 +.9<br />

20 » Métropolitain <strong>de</strong> Paris» 495 50 506 +.6 50 »;Kente Foncière » 586.. 588 +.2<br />

3% Nord-Sud» 228 ..| 10032jRio-Tinto.T2159<br />

2188 +29<br />

50 » Midi 1110 1111 +.1 30 • <strong>Société</strong> c1' <strong>de</strong> dynamite» 021 620 –.1<br />

25 » Action <strong>de</strong> jouissance.» 545.. 549 +.4<br />

12 50|S» Paris* d1nd"«éleott.»<br />

297..<br />

298<br />

+.1<br />

65 » Word T 1755 1808 +53 » » Sels gemm.Rus.mérid.» 427 427<br />

49 » Action e jouissanc .C 1330 1345 +5 5 20 Sucrer" ftEalnn-d'Eg-C 66 66<br />

59 » Orléans ..» 1320 1S25 +.5 40 » Charb.<strong>de</strong>Sosnowice..T 1301 1285 -19<br />

44 » Action do jouissance.» 921.. 925 ..+.4 25 » Thomson-Houston. » 732.. 734 +.2<br />

S 50 Ouest. » 820.. 8°5 +.5 27 50 Tramways français. C 618<br />

21 »- Action <strong>de</strong> jouissance.» 425.. 423 ~.Z 60 » Télégraphes du îîord..» 972,. 980 +.8<br />

25 » Ouest-Algérien (r.à600f.)» 638 J 31 » Union <strong><strong>de</strong>s</strong> gaz 1" série..»<br />

840.. 840.<br />

55 » Paris-Lyon-Méditerr..T 1305 1314 +.9<br />

13 87 Voitures <strong>de</strong> Paris » 2d4 246 -.8<br />

» «Andalous » 248.. 247- –.1'<br />

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» 30 » Paris » 50<br />

» Hôt1 Méditerranée » 120 English Pension » 15 » Paradis Russie » 50<br />

» Hôtel Royal » 180 Hôtel Europe et Paix » 80 » Pavillon » 30<br />

» Hôtel Savoy<br />

» 150 » Excelsior Mi<strong>la</strong>no » 25 » Reine » 24<br />

» Hôtel <strong>de</strong> Nice » 120 » Germania Lin<strong>de</strong>nhof 35 » Victoria Rome » 60<br />

Hôtel Belsito » 25 » Impérial » 40 n "West-End » 130<br />

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Bousd.Trés'5%190iT 4S2<br />

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5%'lfl06,'nohlib.» 86 80<br />

~O 86 80<br />

4 » Serbie 4% 18S5 » 85 97 86 05 +..08<br />

5 »<br />

5% 1902 Mouopol..» 493<br />

23 50 Suisse 3 cli.M899-19O2.C 10235 102 50 +.. 15<br />

4, » Dette Turque conv.Unif.T 93 80 9k 15 +.. 35<br />

20 » Ottom. Consol.4%.» 473<br />

20 » Ottom. priorité 4 » 455<br />

20' » Oblig. Douanes i% » 496 ·<br />

3 50 UrufuaySK 1891 C 71 75 71 50 25<br />

OBLIGATIONS DIVERSES<br />

» » Panama Bous ii lots C lie 115 75– -.25<br />

25 » Suez5% » 600 602 +.2<br />

15 »<br />

3% »479.. 480 +.1<br />

25 » Port du Rosario » .499 499<br />

20 » C" <strong><strong>de</strong>s</strong> Métaux » 503.. 503.<br />

15 » C" Transat<strong>la</strong>ntique » 367 S67<br />

10 » C" Génér11 dosEauxâ%» 435 -434 –.1<br />

25 »<br />

4«i» DOIJ 507 +.1<br />

27 » Fives-Lille6% » 466.. 466..<br />

20 «GazetEaux » 499.: 496 -.3<br />

20 » Gaz Français etEtrang» 499 499<br />

25 » Gaz Central 4 » 507., 507<br />

24 Lits militaires » 603 75 002 .1 75<br />

17 50 Messag-eri1 Maritimes.» Ki5 25 437 +.. 75<br />

20 » 0mnlbus4% » 501 502 +.1<br />

17 50 Voitures 3 410 407 .3<br />

20 » I-aBanlrof Egypt31/. %»<br />

434<br />

20 »r.d Banlt of<br />

.l!:qpt 3<br />

4M..<br />

»<br />

» Wagons-Lits 4 505.. !>05 50 +.. 50<br />

50<br />

«_<br />

MARCHÉ EN BANQUE (21 décembre)<br />

| Hier IAujourd.il il 1 Hier | Aujourd.<br />

Jroentin4%T<br />

89<br />

I Tharsis<br />

nouvT 222 50 22150<br />

6r!sil5%1895 97 '96 65 iSynd.. minière 162.. 162..<br />

5%1803 95'95- Eîectr. Lille.» 301 298<br />

4%Resci 85 75<br />

i Union Traim» 86 50 85 75<br />

.Intér. Espap. 74 52<br />

5? 74 72 Cercle VicSiy.» 190<br />

mexicain 5%. 5`v;iU ~ChaLNécoss.n 113U<br />

Kexicain5%. 52 30 Chal.Uêcess.» 1130<br />

3% 35 75 Cercle IKonac» 6324 6475 •<br />

Roum.5%03C 101 35 10105 Cinq.» 1275 1300<br />

LotsTurcs..T 14S 25 148.. 0bl.4%» 310. 310 50<br />

De Becrs ord» 58t.. 579.. Hcilén.d.Mino» 8150 8250<br />

Harpenec.» 1590 160fi Piai|. lumière» 769 760<br />

Hartmann. 805 802 Tav.Poussat.» 106 107<br />

Huancliaca.» 131 131 Ziimner.» » 76 50 77<br />

Laurium grec» 97 75 96 Sole artif.aot» 305 308<br />

Cape Copper, 230 226 50 parts» 89 79 50<br />

un aepn aos lerrnes cusposiuous témoignées<br />

par lo parquet,<br />

le marché en banque a fait preuve<br />

d'inactivité et <strong>de</strong> lour'<strong>de</strong>ur. Signalons cependant<br />

<strong>la</strong> bonne tenue du Chilien. 4. 1/2 0/0 à 94 50 et <strong>la</strong>"<br />

reprise do l'Intérieure espagnole <strong>de</strong> 74 52 à 74 72.<br />

Les autres fonds d'Etatn'ont donne lieu à aucune<br />

opération. àtenne, sauf le Brésilien 5 010 1895<br />

qui a encore perdu 35.centimes à 96 65.<br />

Le P<strong>la</strong>tine est re<strong>de</strong>venu faible; nous le retrou-<br />

vons à 746 au lieu <strong>de</strong> 779. Les Machines Hart-<br />

mann et les Usines Maltzof se sont tassées à<br />

802 et 1,065.<br />

De nouveaux allégements ont été défavorables<br />

à <strong>la</strong> Cape Cnpper ot à <strong>la</strong> TKarsis <strong>la</strong> première a<br />

abandonné 3 fr. 50 à 226 50 et <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> i franc<br />

à 221 50.<br />

La Buanchaca n'a eu quo quelques échanges<br />

à 130 et 131; le Laurium grec a encore fléchi<br />

à 96.<br />

La De Beers a clôturé à 579 après 587 50. La<br />

compagnie déc<strong>la</strong>re un acompte do 17 sh. 6 d. par<br />

action ordinaire à valoir sur le divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l'exercice 1906-1907.<br />

MINES D'OR A PARIS (21 décembre)<br />

Buffelsdoorn.. 6 Ung<strong>la</strong>agte Est 58 60<br />

cassinua 14 14 ffiay Consol 64 25<br />

Ghartenod 42 50 43 75 New Gocti. 30 50 31..<br />

Consol. Goldft. 98 25 99 50 New Stevn Est 36.36..<br />

Crown Deep.. 296.. 297.. Randfo. Est-G. 4125 44 50<br />

EastRand. 102.. 104.. RandMines. 153 50 155 50<br />

Farreira Gold. 4M) 50 492 50 Robinson Deep 120 50 123..<br />

FrenchRand.. 26 26 Gold 198 50 202..<br />

GeduldProp.. 60 60 50 Roo<strong>de</strong>port CD. 14 75<br />

Sel<strong>de</strong>nh. Deep. 123 i Rosé Deep. 72 50 74 25<br />

Estate 85 5086 50 iSimmerand J. 3125 3125<br />

Gen. «Sin. Fin. 38 50 38 25 S- Afr.Gold Tr. 58<br />

Goerz A 33 50 34.. Transv. Land. 66 75 70..<br />

Gol<strong>de</strong>n Horse S 147 50 14650 Goldfl. 28 25 29 50<br />

Johannesb. lnv 30 50 Van Dyk Pr. 34.. 33 75<br />

Lancaster. 10 501 10 75 Vil<strong>la</strong>ge M. R.. 99.. 99 25<br />

Les mines d'or ont été fermes.<br />

Nous avons encore à enregistrer aujourd'hui<br />

<strong>de</strong> nouvelles déc<strong>la</strong>rations <strong>de</strong> divi<strong>de</strong>n<strong><strong>de</strong>s</strong>. Il<br />

s'agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Lang<strong>la</strong>agte Estates. <strong>de</strong> <strong>la</strong> North<br />

Randfontein, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Porgès Randfontein. <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

South Ranùfontein et<strong>de</strong> <strong>la</strong> Robinson Randfontein<br />

qui, chacune, viennent <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>rer 2 shillings.<br />

D'après une dépêche qui vient <strong>de</strong> parvenir <strong>de</strong><br />

Johannesburg, les divi<strong>de</strong>n<strong><strong>de</strong>s</strong> déc<strong>la</strong>rés jusqu'à<br />

présent par les mines sud-africaines, pour l'an-<br />

née 1906, atteignent le montant <strong>de</strong> 5,470,6?$ li-<br />

vres sterling, soit 136 millions 767.200 francs. On'<br />

avait tablé, parait-il, sur un montant total <strong>de</strong><br />

5,548,000 livres sterling (138 millions 700,000<br />

francs). On di'ffère donc <strong>de</strong> 78,000 livres sterling<br />

environ ou l;950,C00 francs, ce qui est peu, sur-<br />

tout si l'on considère que les divi<strong>de</strong>n<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> 1906<br />

dépassent <strong>de</strong>, S0Q.OC9 livres sterlingy'CKt 20;000,000<br />

francs ceux <strong>de</strong> 1905.<br />

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Extérieure. 94 70. 94 80 Dsutsclio Bank 24120 24120<br />

Russe Cons4% 78 50 7S 60 Berlin Hand.. 173 10. ,17.3 '.20<br />

Hongrois. 96 20 96 10 Bochumer. 240 70 240 70<br />

italien 5% 102 80 102 80 Laura 249 90 243 50<br />

Turc unifié. 93 90 93 90 Gelsenkirchen. 227.. 227 20<br />

Ch. Autrichiens 1*0 Ii6 Harpener. 211 50 213<br />

Ch. Lombards. 34 60 35- Change sr Paris 8110 SI W<br />

BRUXELLES, 21 décembre<br />

Brésil 4% Si 31 84 37. Rio Tinto. 216G .2188..<br />

Extcrieuro4% 94 37<br />

91 50 Saragosse act. 421.. 42i 50<br />

Turc unifié. 94.. 93 31 Nord Esp. act. 273.. 27»..<br />

Banqus Oltom. 677 I fflétrop. Paris. 502 509 25<br />

Lots Turcs. 148 50 14S Railways élect 172 173<br />

Lots Congo. J 82 50 83.. Parisien.èlect. 298. 50 299..<br />

VIENNE, 21 décembre<br />

Autrichien 0r. 117 05 117 10 Lœn<strong>de</strong>rhank.459 70 460..<br />

Couron. 58 75<br />

î5 9S 95 Alpines 630 50 629 70<br />

70<br />

Hongrois Or.. 11115 114 20 Tabacs Ottom. 489 42ii 90<br />

Couron. 95 60 95 65 Ciiem. Autrich. 6SI 50 6S2 50<br />

–Couru!). 9560 9565C!)em.tutr!ch. 6S)506S250<br />

B* Autp.-Hong. 1780 1785 Lombards. 1:5 17720<br />

Crédit Autricn.; 689 70 689 20 Lots Turcs. 163 162 70<br />

Crcd.fono.Autrl 1075 1074 Change s' Paris 95 48 95 51<br />

ROME, 21 déc. MADRID, 21 fléo.<br />

Rente ital.5% i 103 32 103 35 j Intérieure % SI 25 81 20<br />

3%! T2 50 72 50 Amortiss. 5% 99 95 99 90<br />

BanqNatibnale 1287 1291 Banq. d'Espagn 411.. 4i'l<br />

Ch. KôrnJion.. | 780 50 777 60 Banq hypothec 218 50<br />

Gh. Moditerr.. 445 442<br />

Explosifs I 200<br />

i 280<br />

Change s' Paris! 99 88 99 S7 Changesr Paris 9 05l 9<br />

NEW-YORK, 21 décembre<br />

AtchisonTop.102 102 1/8 Norf. W. priv. 89 1/4 89.<br />

Canada Pacific 194 3/4 196 7/8: Pensyluanie 1373/8 137 1/2<br />

ChicagoS'-Paul 151 1/2 152 7/9 Union Pacific-. 181 1/4 181 7/8<br />

Denv.-Rio-Gr. 41 7/8 42 .j West. Un. Tel. 85 85<br />

Eriè railr.act. 43 3'8 <strong>la</strong> 1/2 Argent-Métal.. 69 3/8 69 1/4<br />

Erié non. obi. SU 1/2 89 1/4-1 Amajgam.Cop. 112 3/4.113 1/M<br />

Illinois Cent.. 168 1/4 168 l/2j Anaoonda 287 287 3/4<br />

Louisv. Hash. 144 1/4 lit 1/4 Calumet Héc. 860 880<br />

New-Y-Huds.. 1 129 3/4 130 1/8 Cuivre<br />

23 37 2'i 58<br />

Kew-Y-Ontar.. I 47 1/2. 47 1/2 1<br />

MINES D'OR A LONDRES (31dôc.)'" `<br />

Afr.Eur. Inv 13/16 1 3/16, Juinpers. 111/16,111/16<br />

Angelo 2 7/16 2 7/16, Jump.Deep. i 1/4} 11/4<br />

Anql. French 15/16 1 5/.16! Langl. Est. 21/4 2 5/16<br />

Aui-oraW.1/4 l/4: Mcy.&Char. 4 1/8 4 1/8<br />

Chartored.. 1 5/8! 1 21/32! ttod<strong>de</strong>rfont. 5 1/32 v 5 3/16<br />

Cin<strong>de</strong>rel.D.D. 1.3/4 1 3/41 New Goch.. 1 3/16 13/16<br />

I City and Sub 3 1/4 3 5/101 New Steyn. 17/16 l'7/T6<br />

Crown Deep 111/2 11 J/21 Nourse W-- 23/16 23/16<br />

Crown Reef-<br />

7.3/4<br />

7 1/2: Rand Collier 1 1/4 1 1/4<br />

OoBeers. 22 1/16 23 7/16 RandHlines. 6 1/32,6 5/32<br />

Orierontein. 17/8 1 7/S1 Robinson 0. 4 13/16 4 7/8<br />

Durb. Rood. 2 1/2 2 1/2! Rood. UMRR -1 1/2 1 5/8<br />

EastRand.. 4 1/32 4 1/81 Roso Deep.. 2-7/8 2 7/8<br />

EastR.Slin. 1 3/S 1 3/Si Swaz.Corp.. 3/8 3/8<br />

Ferreira. 19 1/4 19 1/4; Trans. C. Ld 2 9/16 2 "3/4<br />

Gsduld 2 1/4 2 3/8, Tr. De<strong>la</strong>goa. 2. 2.<br />

Gel<strong>de</strong>nh. Dp. 4 7/8 5 .I Trans. G. «I. 1 13/16 1 3/4<br />

Gel<strong>de</strong>nli.Est. 3 7/16 3 7/16 Trans.Prop.. 7/16 7/16<br />

Gen. Min. F. 117/32 117/32 Treasury.7/8 .7/8<br />

Goerz 1 5/16 1.5/16 VanDyk.15/16 13/8<br />

Gold.Hors.S. 5 3/4 5 3/4 ïanRyn. 3. 3.<br />

Goldfields.. 3 29/32 4 1/32 Veroeniging. 11/16 11/16<br />

Gr.EastColl..3/16 .3/16 Vil<strong>la</strong>ge». R. 3 7/8 3 7/8<br />

Jaaersiont- 9 7/16 9 1/2 Wsst Rand..1/2 .1/2<br />

Juoilee 2 1/4 2 1/4 Wdllnjtor. 21/4 2 1/4<br />

Prochaine réponse <strong><strong>de</strong>s</strong> primes, 20 dèc. Reports. 21 dès.<br />

Londres, 21 décembre, 5 h. 45 soir, i<br />

Journée employée principalement aux report»,<br />

qui ont- été un- peu élevés tout naturellement.'<br />

On a fait, en moyenne, 8 0;0 pour le comparti-<br />

ment sud-africain. Quant aux cours, ils ont fait<br />

preuve d'une certaine fermeté.<br />

Hausse <strong>de</strong> 1/4 sur <strong>la</strong> Crown Reef, <strong>de</strong>3/16 sur <strong>la</strong><br />

Transvaal Consolidated Land, <strong>de</strong> 5/32 sur <strong>la</strong> Mod-<br />

<strong>de</strong>rfontein, <strong>de</strong> 1/8 sur <strong>la</strong> Geduld, <strong>la</strong> Roo<strong>de</strong>port<br />

United, <strong>la</strong> Robinson, <strong>la</strong> Rho<strong><strong>de</strong>s</strong>ia Exploration,<br />

<strong>la</strong> Rand Mines, <strong>de</strong> 3/32 sur <strong>la</strong>. Randfontein, <strong>la</strong><br />

Rho<strong><strong>de</strong>s</strong>ian Banket, <strong>la</strong> Johannesburg Consolida-<br />

ted Investment, l'East Rand, <strong>de</strong> 1/16 sur l' Angelo<br />

Deep, <strong>la</strong> City and Suburban, <strong>la</strong> Goldfields, <strong>la</strong><br />

Knights,<br />

etc.<br />

Dans le groupe diamantifère, hausse <strong>de</strong> 1/16<br />

sur <strong>la</strong> Jagersfontein. La Premier Diamond reste<br />

à 12 livres, sans changement sur hier.<br />

La South African Brewerios est à 2 1/16.<br />

Dans <strong>la</strong> rue, à 5 h. 30, tendance ferme.<br />

DERNIERS COURS ÉTRANGERS<br />

Hier i Aujourd<br />

Barcelone Change sur Paris. 9 35 9 10<br />

Gênes 99 90 99 87<br />

Valparalso Change sur Londres.<br />

tt.il/3l!<br />

14 11/32<br />

Rio-<strong>de</strong>-Janeiro. 15 1/2 .•<br />

Métaux sur Londres<br />

Cuivre comptant 100 15/. contre 106 7/6<br />

• terme. 108' 5/. "10S 10/.<br />

Plomb ang<strong>la</strong>is 20 5/. espagnol 20


Vt itmêè –S* Sérfo N9 3Ô7 Le Numéro quotidien = SEINE &SElNE-ET-Ot$E: 75 centimes DEPARTEMENTS 20 centimes ¿ Dimanche 23 Décembre 1908<br />

Gaston CALMETTE<br />

Directeur-Gérant<br />

H. DE VILLEMESSANT<br />

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c Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant <strong><strong>de</strong>s</strong> sots, brarant les méchants, je me hâte<br />

<strong>de</strong> nre <strong>de</strong> tout. <strong>de</strong> peur d'être obligé d'en pleurer. > (Beaumarchais.)<br />

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Les Messes <strong>de</strong> minuit UN PARISIEN DE PRO-<br />

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Les livres d 'et rennes G.<br />

A l'Etranger La Grèce et les puissances<br />

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aUtOUr <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique André NANCEY.<br />

La révocation <strong>de</strong> l'abbé Pasquier Julien DE<br />

Narfon.<br />

Dans <strong>la</strong> marine Le programme <strong>de</strong> 4906 <strong>de</strong>vant<br />

le Parlement MARC LANDRY.<br />

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Feuifleton Le coffre-fort vivant Frédéric<br />

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Messes<br />

<strong>de</strong> minuit<br />

C'est avec une mé<strong>la</strong>ncolie que toutes<br />

'les femmes et bien <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes ont cer-<br />

tainement partagée que j'ai lu, dans les<br />

journaux, ta petite note, très simple et<br />

très triste, qui annonce qu'il n'y aura<br />

pas, cette année, <strong>de</strong> messes <strong>de</strong> minuit.<br />

Ce ne sont que trois lignes humblement<br />

perdues dans les informations, et, plus<br />

peut-être que les événements <strong>de</strong> <strong>la</strong>rue et<br />

es débats <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre, elles souli-<br />

gnent, pour les croyances et pour les<br />

traditions, l'insupportable et absur<strong>de</strong><br />

misère <strong><strong>de</strong>s</strong> temps. C'est Mgr Richard, le<br />

cardinal-archevêque <strong>de</strong> Paris, qui a pris<br />

cette résolution douloureuse, et certes,<br />

le vénérable, pré<strong>la</strong>t traverse, en ce mo-<br />

ment, <strong>de</strong> trop dures épreuves pour qu'on<br />

ne s'incline pas avec respect <strong>de</strong>vant ses<br />

décisions. On <strong>de</strong>vine ce qu'il a dû lui en<br />

coûter <strong>de</strong> fermer les églises en un soir<br />

pareil, et <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit <strong>de</strong> Noël une<br />

nuit semb<strong>la</strong>ble à toutes les autres. Il a<br />

craint sans doute que le bruit <strong><strong>de</strong>s</strong> pas-<br />

sions extérieures ne vînt profaner et<br />

troubler <strong>la</strong> sérénité, si.joyeu'se, ce soir-là,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> sanctuaires. Nous voulons espérer<br />

qu'il n'en aurait rien été; le peuple est<br />

meilleur que ceux qui le représentent et<br />

que ceux qui le gouvernent. •'.<br />

On le verra bien puisque à Paris on<br />

n'aura pas ce réconfort dans ces mil-<br />

liers .d'églises <strong>de</strong>vilïage, celles-là mêmes<br />

jui viennent <strong>de</strong> subir <strong><strong>de</strong>s</strong> assauts-etr <strong><strong>de</strong>s</strong>*<br />

iègès, et qui, <strong>de</strong>main soir, bril<strong>la</strong>ntes,<br />

remplies, rassérénées, affirmeront, mal-<br />

gré l'heure incertaine, <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

foi, et <strong>la</strong> victoire assurée du len<strong>de</strong>main.<br />

Quelles inquiétu<strong><strong>de</strong>s</strong> peut bien donner<br />

l'avenir quand on s'appuie sur un tel<br />

passé ? Tous les textes <strong>de</strong> loi et tous les<br />

règlements ministériels ne feront pas<br />

qu'il y a bien près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mille ans, un<br />

enfant ne soit né à Bethléem, dont <strong>la</strong> vie<br />

et <strong>la</strong> mort ont marqué à travers les âges.<br />

Et l'humilité <strong>de</strong> sa naissance, ce rustique<br />

et divin décor que chaque anniversaire<br />

vient poétiser, <strong>la</strong> crèche, les rois mages,<br />

les bonnes gens <strong>de</strong> ce petit coin <strong>de</strong> Judée<br />

<strong>de</strong>vinant confusément que c'est un mon<strong>de</strong><br />

qui se lève, les animaux eux-mêmes si<br />

secourables au 'nouveau-né, <strong>la</strong> mysté-<br />

rieuse étoile qui, cette nuit-là, bril<strong>la</strong> sur<br />

l'univers, tout ce<strong>la</strong>, en vérité, ne peut<br />

pas être atteint par <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 1905 ni par<br />

celle <strong>de</strong> 1901 ou <strong>de</strong> 1881. On a beau ren-<br />

dre toutes ces lois-là rétroactives, elles<br />

ne sauraient remonter le cours <strong><strong>de</strong>s</strong> siè-<br />

cles, et, malgré tous ses efforts, <strong>la</strong> poli-<br />

tique du jour ne parviendra pas à se rat-<br />

tacher à celle du roi Héro<strong>de</strong>. Elle est<br />

toute-puissante contre les crucifix, mais<br />

elle ne peut rien contre le Crucifié.<br />

#<br />

Les plus sectaires, comme aussi les<br />

plus sceptiques, le savent bien. 11 y a,<br />

dans l'Eglise, <strong><strong>de</strong>s</strong> fêtes plus magnifiques<br />

et plus somptueuses que <strong>la</strong> Noël. Il n'y<br />

-en a pas qui soient plus popu<strong>la</strong>ires, plus<br />

près<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> foule, et qui parlent davantage<br />

a son imagination et à son cœur. Elle<br />

gar<strong>de</strong>, en sa solennité, un caractère<br />

charmant et familier, et l'heure même où<br />

on <strong>la</strong> célèbre, dans le calme <strong><strong>de</strong>s</strong> nuits<br />

vil<strong>la</strong>geoises, lui donne une impression<br />

d'apaisement et <strong>de</strong> douceur. C'est chez<br />

nous, dans les plus mo<strong><strong>de</strong>s</strong>tes églises <strong>de</strong><br />

campagne, que <strong>la</strong> messe <strong>de</strong> minuit prend<br />

vraiment toute sa gran<strong>de</strong>ur et sa beauté.<br />

Là foi, assurément, est toujours <strong>la</strong> foi,<br />

mais elle revêt, selon les liaux et selon<br />

les gens, <strong><strong>de</strong>s</strong> formes plus ou moins vives,<br />

et elle se manifeste par <strong><strong>de</strong>s</strong> signes très<br />

divers. Ce n'est pas toujours dans <strong>la</strong> splen-<br />

<strong>de</strong>ur que sa sincérité éc<strong>la</strong>te le mieux, et<br />

quatre murs tout b<strong>la</strong>ncs, avec, pour seuls<br />

tableaux, quelque pauvre chemin- <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

croix naïvement peint, voient souvent <strong>de</strong><br />

plus ar<strong>de</strong>ntes prières que les temples<br />

somptueux, enrichis d'ornements et <strong>de</strong><br />

fresques. A Paris, et dans bien d'au-<br />

tres villes, <strong>la</strong> messe <strong>de</strong> minuit ne va pas<br />

n'al<strong>la</strong>it pas, hé<strong>la</strong>s! sans quelque<br />

petite pensée profane. C'était bien invo-<br />

lontaire, je le crois, et les sentiments <strong>de</strong><br />

piété l'emportaient ce soir-là sur toute<br />

idée <strong>de</strong> distraction. Mais il fal<strong>la</strong>it bien<br />

attendre minuit, et comment passer <strong>la</strong><br />

soirée un peu longue? On prolongeait<br />

donc le dîner, déjà presque un petit ré-<br />

veillon on s'aventurait même, mon<br />

Dieu oui! dans quelque théâtre, soi-<br />

gneusement choisi, je dois le dire. En<br />

ce cher Paris, on trouve <strong><strong>de</strong>s</strong> specta-<br />

cles appropriés aux circonstances les<br />

plus graves, et c'est un croyant très bien<br />

intentionnéquiadû découvrir lesconcerts<br />

spirituels pour le vendredi saint.<br />

w Mais au vil<strong>la</strong>ge, rien <strong>de</strong> pareil. On<br />

ignore, et pour cause, ces petits accommo-<br />

<strong>de</strong>ments avec <strong>la</strong> foi. Il n'y a pas <strong>de</strong><br />

concerts, il n'y a pas <strong>de</strong> théâtres, et les<br />

soirées sont bien plus longues qu'à; <strong>la</strong><br />

ville. Les gens, d'ordinaire, se couchent<br />

après leur maigre dîner. Les journées<br />

sontremplies par le dur <strong>la</strong>beur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

terre, et quand le soir est venu, tout le<br />

vil<strong>la</strong>ge, qui est levé dès l'aube, est comme<br />

accablé, presque endormi déjà sous <strong>la</strong>'<br />

fatigue. Mais à Noël, il n'y a pas <strong>de</strong><br />

fatigue. Dans chaque chaumière, sorte<br />

<strong>de</strong>, réédition <strong>de</strong> <strong>la</strong> lointaine crèche,<br />

les petits et les grands font <strong>la</strong> veillée.<br />

C'est le moment <strong><strong>de</strong>s</strong> miraculeuses his-<br />

toires dont <strong>la</strong> plus miraculeuse est celle<br />

qui se fête en ce jour. Elle n'a certes pas<br />

besoin d'être racontée,, car chacun l'a<br />

apprise dès le berceau, mais dans <strong>la</strong> si-<br />

militu<strong>de</strong> du paysage, près <strong>de</strong> l'étable<br />

voisine, avec tous les aspects environ-<br />

nants, l'évocation est plus facile il n'y<br />

a pas si loin d'un hameau <strong>de</strong> France à<br />

un hameau <strong>de</strong> Palestine! Et si pauvre<br />

qu'on soit, encore que le percepteur soit<br />

passé ou attendu, on a toujours, dans<br />

sa poche, un ou <strong>de</strong>ux sous pour,ache-<br />

ter aux enfants d'humbles petits Jésus<br />

<strong>de</strong> bois, étendus sur un peu <strong>de</strong> paille,<br />

et sur lesquels un bœuf, brave bête<br />

compatissante, souffle sa chau<strong>de</strong>" ha-<br />

leine. Que <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ges, en ce beau pays<br />

<strong>de</strong> France, ont nommé <strong><strong>de</strong>s</strong> radicaux et<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> socialistes, <strong><strong>de</strong>s</strong> francs-maçons et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

libres penseurs, où, cependant, on trou-<br />

verait ainsi, dans chaque chaumière, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

petits enfants qui jouent avec leurs crè-<br />

ches, et <strong><strong>de</strong>s</strong> pères et <strong><strong>de</strong>s</strong> mères qui at-<br />

ten<strong>de</strong>nt que minuit sonne<br />

#*#<br />

Et minuit sonne, en effet. Mais il y a<br />

eu, auparavant, le « premier coup <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

'messe ». La cloche, très c<strong>la</strong>ire dans l'air<br />

sec, a averti les fidèles. L'église n'est pas<br />

toujours à proximité <strong>de</strong> chacun. Les ha-<br />

meaux sont distants les uns <strong><strong>de</strong>s</strong> autres,<br />

et le clocher" est précisément le point<br />

central qui les unit. En longues files, iso-<br />

lément ou par groupes, on se dirige vers<br />

l'église tout éc<strong>la</strong>irée* Le bon curé s'est<br />

mis en frais. Il a, avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> son sa-<br />

cristain et <strong>de</strong> quelques pieuses femmes,<br />

organisé, lui aussi, une belle crèche, pit-<br />

toresquement arrangée, et ajoutant à<br />

<strong>la</strong> piété un attrait qui <strong>la</strong> fortifie. Une pe-<br />

tite ému<strong>la</strong>tion s'établit <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ge à vil-<br />

<strong>la</strong>ge c'est à qui aura, à Noël, <strong>la</strong> plus<br />

belle crèche, comme le plus beau sépul-<br />

cre au jeudi saint. Des bonnes vieilles<br />

qui, tout le reste <strong>de</strong> l'année, ne sortent<br />

même pas durant le jour, s'aventurent,<br />

cette nuit-là, le long <strong><strong>de</strong>s</strong> routes et par<br />

les sentiers. Elles ne sont pas très vail-<br />

<strong>la</strong>ntes, d'autant qu'au vil<strong>la</strong>ge, <strong>la</strong> fin <strong>de</strong><br />

décembre n'est pas précisément très<br />

douce le petit Jésus n'a pas choisi, pour<br />

naître, une saison printanière. Toujours<br />

il fait froid, cette, nuit-là, et, bien sou-<br />

vent, il'neige. Mais bah ce n'est pas en<br />

al<strong>la</strong>nt à <strong>la</strong> messe, surtout à <strong>la</strong> messe <strong>de</strong><br />

minuit, qu'on risque d'attraper mal. On<br />

guérirait plutôt' .et les bonnes vieilles<br />

chance<strong>la</strong>ntes vont intrépi<strong>de</strong>ment dans <strong>la</strong><br />

neige, <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> force <strong>de</strong> leurs vieux<br />

ans.<br />

'"'<br />

La messe finie, Tes cloches sonnent à<br />

toute volée. C'est encore une <strong><strong>de</strong>s</strong> gen-<br />

tilles gloires vil<strong>la</strong>geoises d'avoir les clo-<br />

ches qui sonnent le plus fort. Par <strong>la</strong><br />

porte, gran<strong>de</strong> ouverte,<strong>de</strong> l'église, l'assis-<br />

tance s'écoule allègrement. 11 y a, il faut<br />

le reconnaître, un peu plus <strong>de</strong> bruit, un<br />

peu plus <strong>de</strong> désordre qu'à l'arrivée. On<br />

est content, on a <strong>la</strong> conscience satis-<br />

faite, on est là, au milieu d'amis, en-<br />

touré <strong><strong>de</strong>s</strong> siens qu'on souhaite retrou-<br />

ver tous, l'an prochain, à ses côtés.<br />

Et, ma foi, c'est bien permis, à cette<br />

heure, on s'en va, non pas certes ré-<br />

veillonner ce mot-là serait trop ambi-<br />

tieux pour les cam pagnes, mais manger<br />

un morceau, trinquer ensemble avant <strong>de</strong><br />

se coucher. On dormira un peu plus long-<br />

temps <strong>de</strong>main, qui est jour <strong>de</strong> fête. Sur<br />

<strong>la</strong> b<strong>la</strong>ncheur <strong>de</strong> <strong>la</strong> neige, les ombres se<br />

profilent, chacun portant<br />

sa <strong>la</strong>nterne. Le<br />

carillon accompagne les gens jusque<br />

chez eux. La nuit, très froi<strong>de</strong>, est pure<br />

et sonore, et,. dans le ciel, à l'infini, bril-<br />

lent les éternelles lumières qu'un mi-<br />

nistre d'un jour croyait ingénument<br />

avoir éteintes.<br />

Un Parisien <strong>de</strong> province.<br />

Échos<br />

La Température<br />

La pression atmosphérique est en baisse sur<br />

tout le continent; elle reste cependant supé-<br />

rieure à 774


LE FISARQ 01IANSHI 23 JJiÇIMBRl 1306<br />

gaiement téméraire grâce auquel le<br />

hardi commandant a su maintenir chez<br />

ses hommes, jusqu'au retour et même<br />

au <strong>de</strong>là, le meilleur esprit; ensuite, <strong>la</strong><br />

touchante humanité qui fait que tous ces<br />

braves cœurs, ne redoutant pour eux au-<br />

cune squtfrance, repoussaient avec hor-<br />

reur <strong>la</strong> moindre cruauté inutile envers<br />

ces hôtes po<strong>la</strong>ires si gentils, si accueil-<br />

<strong>la</strong>nts dans leur p<strong>la</strong>ci<strong>de</strong> confiance en ces<br />

étrangers combien, hé<strong>la</strong>s auraient vu<br />

là, sous le prétexte du mot chasse, l'occa-<br />

sion d'une sauvage boucherie puis et<br />

surtout, <strong>la</strong> simplicité absolue, voulue<br />

même, avec <strong>la</strong>quelle le docteur Charcot<br />

nous raconte les véritables dangers aux-<br />

quels<br />

ils n'ont tous souvent échappé que<br />

par miracle.' Si vous lui en faites <strong>la</strong> re-<br />

marque<br />

« A quoi bon, vous répond-il, ef-<br />

frayer ceux qui pourraient avoir le désir<br />

<strong>de</strong> faire comme moi? Je veux qu'on parte,<br />

je veux que <strong>la</strong> France marche bientôt en<br />

tête <strong><strong>de</strong>s</strong> autres nations qui ont fait<br />

plus qu'elle dans cette branche <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

science; je veux dire, et qu'on le croie,<br />

que l'étrange et exquise fascination <strong>de</strong><br />

ces régions g<strong>la</strong>cées vous fait oublier ou<br />

supporter<br />

facilement bien <strong>de</strong> dures souf-<br />

frances. Il me faut ici rendre hom-<br />

mage à cette noble abnégation, et m'en<br />

réjouir, car je connais et je déploré bien<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Tarascons po<strong>la</strong>ires qui, parce qu'ils<br />

sont armés <strong>de</strong> pied en cap d'un imposant<br />

costume, croient ou veulent faire croire<br />

qu'ils ont atteint l'axe terrestre.<br />

Ils me rappellent un peu l'un <strong>de</strong> nos<br />

bons camara<strong>de</strong>?, qui vivait jadis aux erir<br />

virons'<strong>de</strong>' Paris dans une maisonnette<br />

dont le mo<strong><strong>de</strong>s</strong>te jardinet possédait,<br />

comme grand luxe, trois poissons rou-<br />

ges dans un très petit bassin lorsque<br />

nous allions le surprendre pour déjeu-»<br />

ner, chaussé <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> bottes. « Atten-<br />

<strong>de</strong>z, nous disait-il, je m'en vas f.te un<br />

coup <strong>de</strong> filet. » Trop <strong>de</strong> gens, hé<strong>la</strong>s! dans<br />

notre pays, souvent digne d'avoir créé le<br />

mot « bhifï » me remettent en mémoire<br />

<strong>la</strong> spirituelle p<strong>la</strong>isanterie<br />

<strong>de</strong> notre ami<br />

par<br />

leurs trop peu sincères para<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Et c'est pourquoi j'aime le livre du doc-<br />

teur Charcot, c'est qu'au rebours <strong>de</strong><br />

ceux-ci qui ne sont gens d'action que<br />

dans leur fécon<strong>de</strong> imagination, son au-r<br />

teur, dans sa mo<strong><strong>de</strong>s</strong>tie et sa sincé-<br />

rité, a le souci constant <strong>de</strong> dissimuler<br />

tout ce qui faisant pourtant <strong>la</strong> gloire <strong>de</strong><br />

l'expédition risquerait d'écarter, <strong>de</strong> ce<br />

vaste champ d'étu<strong>de</strong>, ceux dont le cou-<br />

rage fragile pourrait être ébranlé par <strong>la</strong><br />

perspective<br />

<strong>de</strong> trop <strong>de</strong> difficultés maté-<br />

rielles.<br />

Je recomman<strong>de</strong> donc ce livre aux<br />

grands et aux petits, peut-être plus en-<br />

core à ces <strong>de</strong>rniers qui ont encore <strong>de</strong>-<br />

vant eux <strong>la</strong> longue chaîne <strong>de</strong> leur vie à<br />

peine ébauchée; je souhaite que<br />

cette<br />

lecture fasse germer cette pensée dans<br />

leur jeune tête. « Pourquoi n'en ferions-<br />

nous pas autant! » Courage, petits ex-<br />

plorateurs <strong>de</strong> l'avenir, lisez avec atten-<br />

tion le livre <strong>de</strong> celui qui veut vous mon-<br />

trer une route glorieuse et ne repoussez<br />

pas les rêves ambitieux dont <strong>la</strong> réalisa-<br />

tion ferait notre patrie plus gran<strong>de</strong>. Je<br />

<strong>la</strong>isse <strong>la</strong> parole à l'amiral Fournier, dont<br />

<strong>la</strong> belle préface que vous avez pu lire<br />

ici-même, saura mieux que moi vous<br />

présenter .et l'auteur et son œuvre;<br />

j'ajouterai<br />

seulement que le docteur<br />

Charcot qui, <strong>de</strong>puis son retour, a tou-<br />

jours eu <strong>la</strong> préoccupation <strong>de</strong> mettre<br />

ses col<strong>la</strong>borateurs en avant, n'a pas<br />

voulu que son livre paraisse sans leur<br />

permettre<br />

à'eux aussi <strong>de</strong> donner au pu-<br />

blic un compte rendu <strong>de</strong> leurs travaux.<br />

Vous trouverez donc à l'appendice d'in-<br />

téressants rapports scientifiques qui font<br />

<strong>de</strong> ce voilu'me une source <strong>de</strong>' précieux<br />

'documents; <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qu'occupent ces<br />

pages sérieuses permettra aux petits <strong>de</strong><br />

ne pas s'en effrayer et pour ceux-ci je<br />

dirai que «Le Français » au Pâle Sud leur<br />

sera un beau ca<strong>de</strong>au d'é (rennes, grâce<br />

aux trois cents superbes illustrations qui<br />

lui donnent un attrait <strong>de</strong> plus.<br />

Gaston Davenay,<br />

keJW3e § fa Mh<br />

SALONS<br />

Mme A. Hartupée Mac Kee a donné hier<br />

un très élégant thé dans son hôtel <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue.<br />

Alfred <strong>de</strong> Vigny,<br />

en l'honneur <strong>de</strong> S. A. R.<br />

l'infante Eu<strong>la</strong>lie d'Espagne, qui avait avec<br />

elle son fils le prince Alphonse<br />

<strong>de</strong> Bourbon Or-<br />

léans (ou comme il veut être appelé, c prince<br />

Ali »), venu avant-hier même d'Angleterre avec<br />

son ami M. Andrews, un étudiant <strong>de</strong> l'Uni-<br />

versité <strong>de</strong> Cambridge.<br />

Panrçi les autres invités<br />

S. A. R. Mgr <strong>la</strong> duc <strong>de</strong> Montpensier, le mi-<br />

nistre <strong><strong>de</strong>s</strong> États-Unis et Mme Mac CormicU, le<br />

ministre <strong>de</strong> Belgique et Mme Lngïiait, comte do<br />

Souza-Roza, ministre <strong>de</strong> Portugal princesses<br />

Bassaraba <strong>de</strong>.Bi-ancovan, <strong>de</strong> Faucigny-Lucing-e,<br />

Léon OuroussofT, Guy <strong>de</strong> Faucigny-Lucinge; du-<br />

chesse <strong>de</strong> La Rochefoucauld, comtesses Jean <strong>de</strong><br />

Berteux, Faa di Bruno, Henry Houssaye mar-<br />

quises <strong>de</strong> SaintrPaul et <strong>de</strong> Vistabel<strong>la</strong>, Mmes <strong>de</strong><br />

Benardaky, John Balli, Maurice Ephrussi, Es-<br />

tï'adère, Ma<strong>de</strong>leine Lemaire et Mlle Lémaire,<br />

Mlle Reed, MAI. et Mme Runkel, Lukach, Heni-i<br />

Gervex François F<strong>la</strong>meng, Lambert <strong>de</strong> Sainte-<br />

CroiXi prince <strong>de</strong> Leca, comtes Hervé <strong>de</strong> Bernis,<br />

Ernest <strong>de</strong> Caraman, Henry <strong>de</strong> La Vaulx, Pisanj-<br />

Jourdan, Armand <strong>de</strong> Pracomtal, do Jametel, <strong>de</strong><br />

Penha-Lbnga; lieutenant-colonel Echagùe, géné-<br />

ral baron <strong>de</strong> Sancy <strong>de</strong> Rol<strong>la</strong>nd, baron Lo Monaco.<br />

Chatir bey, A. Surspck. bey, MM. P Deschamps,<br />

Edouard Àyéisweilier, Helleu, Lionel Laroze.<br />

Francis <strong>de</strong> Croisset, A.-T. Drexel, Jean Cotadi,<br />

O.-C. <strong>de</strong> Sçavenius, Sandford, Fernand <strong>de</strong> Ryck-<br />

ni'ann, .etc..<br />

Très app<strong>la</strong>udis Mlle Alice 'Bonheur et<br />

Fursy.<br />

Très courues les, séances musicales <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

mardis <strong>de</strong> ce mois chez Mme Albert Duval, <strong>la</strong><br />

gran<strong>de</strong> cantatrice mondaine. Intéressante<br />

entre toutes <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière donnée en l'honneur<br />

<strong>de</strong> Massqnet, qui accompagna quatre scènes<br />

<strong>de</strong> ses opéras et une <strong>de</strong> ses exquisea mélo-<br />

dies, chantées par <strong>la</strong> maitresse <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison<br />

avec sa vo\x cristalline si chau<strong>de</strong> et si éten-<br />

due. Son succès fut immense. Une <strong>de</strong> ses<br />

filles accompagna à ravir sur <strong>la</strong> harpe <strong>la</strong> can-<br />

tilène d'Eunoé d'Ariane.<br />

Très app<strong>la</strong>udie Mlle Jane Rabuteau dans<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> poésies d.e François Coppée, d'Edmond<br />

Restand.<br />

Après<br />

<strong>la</strong> musique on a fait un tour <strong>de</strong> valse.<br />

t= Le comte Paul Szapary a eu jeudi <strong>de</strong>r-<br />

piejf pour commensaux :<br />

Le grand-duc Boris V<strong>la</strong>dimirovitch, le prince<br />

et <strong>la</strong> princesse Charles d'Isenburg-Birstein,<br />

M. et Mme Louis <strong>de</strong> Biré, Mme P. Barrachin,<br />

prince Toussoun, MM. Constant Say, Morley,<br />

Massa, comte Caroly.<br />

L'amphitryon est parti le jour suivant pour<br />

rejoindre sa femme,<br />

<strong>la</strong> comtesse Szapary,<br />

• Chez MmivHarris Phelps, on jouera, le<br />

8 janvier, une comédie inédite <strong>de</strong> M. Maxime<br />

Forment, jouée par Mlle Rose Syma et le<br />

comte <strong>de</strong> Germiny.<br />

Réunion, hier après-midi, chez M. et Mme<br />

Jules Cayron, dans leur atelier du boulevard<br />

Berthier. On a beaucoup admiré le portrait <strong>de</strong><br />

S. M. <strong>la</strong> reine d'Espagne que le jeune maître<br />

a eu i'honneur <strong>de</strong> faire cet été à Cowes, et ceux<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> comtesse Amelot, <strong>de</strong> Mmes Maurice Rou-<br />

vier et Etienne Muller, etc.<br />

Etaient présents<br />

'<br />

S. A. R. l'infante Eu<strong>la</strong>lie, accompagnée <strong>de</strong> Mme<br />

Lamlffft <strong>de</strong> Sainfe-Crnix hiÉ^SP'ancia Bertio,<br />

Mmemseph Cail<strong>la</strong>ux, sjr-tîlglnald Lister, ininis-<br />

tre <strong>de</strong>'wjan<strong>de</strong>jysetagne M. Riano, conseiller <strong>de</strong><br />

rambassWwTa'EspagTie <strong>la</strong> baronne d'Asbeck,<br />

Mme Régis <strong>de</strong> Oliveira, comtesse <strong>de</strong> La Bérau-<br />

dière, Mmes Mac-Koe, Lecomte du Nouy, Blu-<br />

menthal, <strong>de</strong> Malherbe. Pereira-Pinto, Parai, Fi-<br />

choff, Walley, Vatel-Dehaynin, etc.<br />

La baronne d'Asbeck, femme du très<br />

distingué premier secrétaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> légation<br />

néer<strong>la</strong>ndaise, recevra les <strong>de</strong>ux premiers di-<br />

manches <strong>de</strong> janvier, février et mars, <strong>de</strong> quatre<br />

à sept heures, dans ses salons <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue<br />

Galilée.<br />

Thé-bridge, le 16 janvier, chez Mme<br />

Henri Baignères.<br />

M. Luis Garabelli, ministre <strong>de</strong> l'Uruguay<br />

à Berlin, vient <strong>de</strong> donner un grand diner di-<br />

plomatique en l'honneur du secrétaire d'Etat<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> affaires étrangères d'Allemagne et <strong>de</strong><br />

Mme <strong>de</strong> Tschirschky. Les autres convives<br />

étaient<br />

Comte Lanza di Bunca. ambassa<strong>de</strong>ur d'Italie; i<br />

M. A. Ruata y Sichar. ambassa<strong>de</strong>ur d'Espagne ¡<br />

l'ambassa<strong>de</strong>ur 4'Autriche-Hongrie et Mme et<br />

Miles <strong>de</strong> Szog-yény-M arien. M. <strong>de</strong> Knesbeck, in-<br />

troducteur du corps diplomatique, le vicomte <strong>de</strong><br />

Pin<strong>de</strong>l<strong>la</strong>, ministre <strong>de</strong> Portugal M. C. A. Ran-<br />

gabé, ministre <strong>de</strong> Grèce; M. Th. <strong>de</strong> Ditten, mi-<br />

nistre <strong>de</strong> Norvège; le ministre <strong>de</strong> Danemark et<br />

Mme J. H. <strong>de</strong> Heg-ermann-Lin<strong>de</strong>ncrone, le mi-<br />

nistre du Brésil et Mme da Costa-Matta. le comte<br />

A. J. Taube. ministre <strong>de</strong> Suè<strong>de</strong>: le ministre du<br />

Chili et Mme et Mlle Lyon <strong>de</strong> Cousine, le minis-<br />

tre du Mexique et Mme J. A. <strong>de</strong> Icaza, le minis-<br />

tre <strong>de</strong> Saxe et <strong>la</strong> comtesse Vitzthun, M. et Mme<br />

<strong>de</strong> Koerner, le sous-secrétaire d'Etat <strong><strong>de</strong>s</strong> affai-<br />

res étrangères, le conseiller docteur Zahn, le<br />

secrétaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> légation argentine et Mme P.<br />

L<strong>la</strong>mlii-Campbell, le secrétaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> légation <strong>de</strong><br />

l'Uruguay et Mme Blixen MM, Luis C. Rico-,<br />

A. Aguero y Betancourt et J, Gil Fortoul, çliaiv<br />

gés d'affaires <strong>de</strong> Colombie, do Cuba et du Ve-<br />

nezue<strong>la</strong>.<br />

RENSEIGNEMENTS MONDAINS<br />

Parmi les hôtes du Carlton Hôtel, <strong>la</strong><br />

< gran<strong>de</strong> maison > <strong>de</strong> Londres<br />

Consul général Scherer, .M. J. M. Fad<strong>de</strong>n, sir<br />

Neil Menzies, sir E. Sirachey, marquis <strong>de</strong> Gorea,<br />

sir Chas Metcalf, lord Invorcly<strong>de</strong>, Mr and Mrs<br />

Charles Eletcher, Mr Laurence A. Waldron, etc,<br />

Parmi les diners les plus merveilleux donnés<br />

au Restaurant et dans les salons, signalons<br />

ceux <strong>de</strong> Mr et ds Mrs W. P. VVars et <strong>de</strong> M.<br />

Bondon, au salon Charles ï«r, <strong>de</strong> Mme Melba,<br />

<strong>de</strong> lord Lansdowne, du prince et <strong>de</strong> <strong>la</strong> prin-<br />

cesse Demidoff, du comte <strong>de</strong> Metternich, du<br />

baron von Stovern, du prince Stolberg, du duc<br />

<strong>de</strong> Rut<strong>la</strong>nd, etc. Menus signés Escoftier et<br />

décoration comme il ne s'en fait qu'au Carlton.<br />

-- La saison d'hiver à Lucerne est <strong>de</strong> plus<br />

en plus à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>, et <strong>la</strong> vogue se porte tout<br />

naturellement au Grand Hôtel National.<br />

Parmi les hôtes <strong>de</strong> cet admirable établisse-<br />

ment<br />

Mlle Eisa Eschelsscn, Mlle A. F<strong>la</strong>ch, Mr and<br />

MrsB.H Whiteley. M. et Mme Francis Wiener,<br />

Mr and Mrs A.-C. Hesler. Mr and Mrs Garnies<br />

Wiirtz, M. ot Mme Georges Denneby, Mr and<br />

Mrs É.-A. Cousins, Fritz Goering. Mr G. -A. An-<br />

dresen Ned. Indien, M. Rob. P. Inglis Totouto,<br />

M. et Mme F. Molero.<br />

Remarqués au restaurant:<br />

Mrs L. Warl. miss Dodothy Ward, comte<br />

et comtesse Batthynny, Mr and Mrs Rob. E.<br />

Manslield, M. le comte WrsclnvoerU, M. Aujj.<br />

Nash, etc.<br />

> .«le<br />

Kuug^rs*.<br />

(itori = '. M. iviuui à açuepter ctsite<br />

offre.<br />

Enfin,M. Louis Barthou, ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> trai<br />

vaux publics, a fait signer un projet <strong>de</strong> loi re-<br />

<strong>la</strong>tif au recrutement <strong><strong>de</strong>s</strong> ingénieurs <strong><strong>de</strong>s</strong> ponts<br />

et chaussées et <strong><strong>de</strong>s</strong> mines,<br />

Il s'agit do donner lo titre d'ingénieur à<br />

tous les conducteurs <strong><strong>de</strong>s</strong> ponts et chaussées<br />

qui en remplissent actuelle ment les fonctions<br />

puis <strong>de</strong> doubler les proportions pour l'âçces'<br />

sion <strong><strong>de</strong>s</strong> conducteurs aux gra<strong><strong>de</strong>s</strong> supérieurs


LE FIGARO DIMANCHE 23 DÉCEMBRE 1906<br />

Les contrôleurs <strong><strong>de</strong>s</strong> mines pourront égale-<br />

ment <strong>de</strong>venir ingénieurs dans ce corps.<br />

Le prochain conseil a été fixé au jeudi<br />

27 déceàbre..<br />

Au Luxembourg<br />

Il est maintenant manifeste que le budget<br />

ne pourra pas être voté avant <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l'an-<br />

née par le Sénat.<br />

La commission <strong><strong>de</strong>s</strong> finances a beau dé-<br />

plover<br />

toute l'activité possible et siéger sans<br />

trêve elle se réunit même aujourd'hui di-<br />

manche pour<br />

examiner le budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre<br />

• le rapport général <strong>de</strong> M. Gauthier (<strong>de</strong> l'Au<strong>de</strong>)<br />

ne sera pas prêt avant vendredi, et ven-<br />

dredi, c'est le 28 décembre. Un douzième<br />

provisoire<br />

-r- un seul suffira cette fois<br />

<strong>de</strong>vra donc être adopté par les Chambres<br />

dans1" les <strong>de</strong>rniers jours do <strong>la</strong> semaine pro-<br />

chaine.<br />

Observons, à propos du budget, que <strong>la</strong><br />

commission <strong><strong>de</strong>s</strong> finances a réservé jusqu'à<br />

plus ample informé <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> articles re-<br />

<strong>la</strong>tifs aux taxes nouvelles votées par <strong>la</strong><br />

Chambre, taxes sur les pianos, sur les spé-<br />

cialités pharmaceutiques,<br />

sur les assurances,<br />

etc. celle enfin sur les vermouts, vins <strong>de</strong> li-<br />

quetir<br />

et vins doux contre <strong>la</strong>quelle sont ve-<br />

nus protester hier <strong><strong>de</strong>s</strong> délégués <strong>de</strong> <strong>la</strong> fédéra-<br />

tion <strong><strong>de</strong>s</strong> débitants <strong>de</strong> boissons. Quant aux<br />

dispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> finances re<strong>la</strong>tives aux<br />

titres <strong>de</strong> noblesse, <strong>la</strong> commission les a dès à<br />

présent<br />

écartées.<br />

Pour ce qui est <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi que vient <strong>de</strong> voter<br />

<strong>la</strong> Chambre sur l'exercice du culte, elle sera<br />

déposée au Sénat dès sa première séance,<br />

c'est-à-dire mercredi. Le gouvernement serait<br />

désireux, dit-on, <strong>de</strong> voir cette loi ratifiée au<br />

Luxembourg avant <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l'année. Mais les<br />

dé<strong>la</strong>is, sont Sien-ceurts.<br />

André Nancey.<br />

LA CRISE RELIGIEUSE<br />

te révocation<br />

<strong>de</strong> l'abbé Pasquier<br />

M- Tab'bé Pasquier, administrateur <strong>de</strong><br />

l'église <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sorbonne, vient d'être ré-<br />

voque <strong>de</strong> ses fonctions.<br />

Ce.tte église dépend <strong>de</strong> l'Université, et<br />

c'est donc en qualité <strong>de</strong> ministre <strong>de</strong><br />

l'instruction publique que M. Briand a<br />

prononcé<br />

cette révocation, qui a été no-<br />

tifiée officiellement à l'intéressé par<br />

M. Liard, vice-recteur <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong><br />

Paris.<br />

M. l'abbé Pasquier n'avait pas commis<br />

une faute bien grave au <strong>de</strong>meurant Ce<br />

que le gouvernement lui reproche, c'est<br />

<strong>de</strong> n'avoir point fait pour l'église <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Sorborine, <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration prescrite par <strong>la</strong><br />

circu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> M. Briand sur l'organisa-<br />

tion du culte. Cette déc<strong>la</strong>ration, l'admi-<br />

nistrateur ne pouvait pas <strong>la</strong> faire sans<br />

désobéir. à l'autorité religieuse. Il crut<br />

d'ailleurs trouver un autre moyen <strong>de</strong> se<br />

mettre en règle avec l'autorité civile. Il<br />

supprima le culte public et organisa le<br />

culte privé. Le gouvernement ne lui a su<br />

aucun gré d'une attitu<strong>de</strong><br />

qui<br />

semb<strong>la</strong>it<br />

pourtant<br />

échapper<br />

à toute critique,.<br />

Statistique!<br />

A <strong>la</strong> date du 21 décembre, 64 archevê-<br />

chés ou évèchés, 64<br />

grands<br />

séminaires<br />

et 65 petits séminaires avaient été éva-<br />

cués en vertu <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> séparation. Tel<br />

est le bulletin <strong>de</strong> victoire communiqué<br />

par le gouvernement.<br />

'


XJB FIGARO DIMANCHE 23 DÉCEMBRE 1906<br />

huerait à <strong>la</strong> dépense qui, en ce qui concerne<br />

<strong>la</strong> 'Ville, ne dépasserait ,pas* le montant du<br />

crédit affecté, dans Je budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> fête du<br />

14 Juillet, aux représensations gratuites.. La<br />

proposition du rapporteur général <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux-<br />

arts à l'Hôtel <strong>de</strong> Ville a été renvoyée à <strong>la</strong><br />

.Commission, appuyée d'un avis favorable.<br />

Les anciens élèves <strong>de</strong> l'Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux-<br />

arts. La première réunion du comité <strong>de</strong><br />

l'Association <strong><strong>de</strong>s</strong> anciens élèves <strong><strong>de</strong>s</strong> ateliers<br />

<strong>de</strong> IJEcole a eu lieu à l'Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux-arts,<br />

sous <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Bonnat et <strong><strong>de</strong>s</strong> vice-<br />

prési<strong>de</strong>nts,<br />

MM. Cormon, Roll, Humbert,<br />

Merson,<br />

G. Ferrier.<br />

M. Bonnat a remercié RI. -Fernand Sabatté<br />

d'avoir organisé cette association il a indi-<br />

qué<br />

le bien qu'elle pouvait faire parmi les<br />

artistes.<br />

M. Fernand Sabatté, après avoir remercié<br />

M. Bonnat et les vice-prési<strong>de</strong>nts<br />

<strong>de</strong> leur sol-<br />

Jicitu<strong>de</strong> envers les anciens élèves, a annoncé<br />

que <strong>la</strong> caisse venait <strong>de</strong> recevoir <strong><strong>de</strong>s</strong> dons<br />

précieux,<br />

un <strong>de</strong> Mme Lefèvre-G<strong>la</strong>ise <strong>de</strong> cinq<br />

cents francs et un autre <strong>de</strong> trois mille francs<br />

du baron Edmond <strong>de</strong> Rothschild. Grâce, dit-<br />

il, à ces généreux donateurs, l'association<br />

pourra prodiguer <strong><strong>de</strong>s</strong> secours et atteindre<br />

son but.<br />

M. Cormon, prenant<br />

ensuite <strong>la</strong> parole, a<br />

dit «. Nous voilà maintenant groupés tâ-<br />

chons <strong>de</strong> défendre nos intérêts, <strong>de</strong> n'user <strong>de</strong><br />

notre force que par<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> moyens défensifs<br />

dans un intérêt général. »<br />

L'arbre <strong>de</strong> Noël <strong><strong>de</strong>s</strong> Alsaciens-Lor-<br />

rains. La. fête annuelle <strong>de</strong> l'Arbre <strong>de</strong><br />

'Noël, organisée par l'Association générale<br />

d'Alsace-Lorraine, sera célébrée pour <strong>la</strong><br />

trente-cinquième fois au Cirque d'hiver, <strong>de</strong>-<br />

main lundi, à une heure, par un bril<strong>la</strong>nt<br />

'concert.<br />

Par les soins d'un comité <strong>de</strong> dames, dont<br />

font partie MmesiGharras, Floquet, Kœchlin,<br />

Thorens,, Jules Ferry, etc., <strong><strong>de</strong>s</strong> vêtements et<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> jouets seront distribués aux enfants <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

familles nécessiteuses originaires d'Alsace et<br />

<strong>de</strong> Lorraine.<br />

Banquet. Un banquet a été offert hier<br />

soir, dans <strong>la</strong> salle <strong><strong>de</strong>s</strong> fêtes <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Société</strong> na-<br />

'tionale d'horticulture, à Mlle Louise Abbema<br />

et à. M. Ri voire, tous <strong>de</strong>ux peintres <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

fleur, à l'occasion <strong>de</strong> leur nomination dans <strong>la</strong><br />

Légion<br />

d'honneur.<br />

Le menu était imprimé sur <strong><strong>de</strong>s</strong> éventails<br />

signés. Louise Abbema.<br />

Le banquet, auquel assistaient environ <strong>de</strong>ux<br />

cents personnes, a été présidé par M. Viger,<br />

ancien ministre, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Société</strong> na-<br />

tionale d'horticulture, qui a prononcé un dis-<br />

cours fort app<strong>la</strong>udi Mlle Louise Abbema a<br />

répondu d'une façon très émue. Un bril<strong>la</strong>nt<br />

concert-a terminé <strong>la</strong> soirée.<br />

Presse étrangère. L'Association syndi-<br />

cale <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse étrangère à Paris a tenu<br />

hier soir son assemblée générale annuelle.<br />

Le Comité pour 1907 a été constitué comme<br />

Suit:<br />

Prési<strong>de</strong>nt M. R. B<strong>la</strong>sço, correspondant <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Correspondcncia <strong>de</strong> Espana et <strong>de</strong> l'Impartial,<br />

<strong>de</strong> Madrid<br />

Vice-prési<strong>de</strong>nt M. C. I. Barnard, <strong>de</strong> <strong>la</strong> New<br />

York Tribune;<br />

Trésorier M. H. C. <strong>de</strong> Beer, <strong>de</strong> 1'Exchange<br />

Telegràph Oompany, <strong>de</strong> Londres<br />

Secrétaire général M. F. W. Dawson, <strong>de</strong><br />

l'Agence Publishers Press, <strong>de</strong> New-York;<br />

Délégués MM. A. Cané, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Trtbuna <strong>de</strong><br />

Rome I. Fuchs, du Loha<strong>la</strong>nzeiger <strong>de</strong> Berlin<br />

A. J. Hankes-Drielsma, duNieuioe Rotlerdamsche<br />

Courant G. A. Râper, du Morning Post, do<br />

Londres F. Scalisi, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Capitale, <strong>de</strong> Rome;<br />

L. Schisa, du Giornale d'Italia.<br />

Ecole du Louvre. L'Ecole du Louvre,<br />

Teonimfi tous. les établissements publics d'en-<br />

seignement, sera fermée <strong>de</strong>main lundi.<br />

Bar suite, les cours <strong>de</strong> MM. Revillout et<br />

Salomon Reinach n'auront pas lieu.<br />

Avis, Comme suite aux votes. émis par<br />

le Sénat et <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> députés, re<strong>la</strong>tive-<br />

ment. aux fêtes <strong>de</strong> Noël et du jour <strong>de</strong> l'an, les<br />

bureaux et' caisses <strong><strong>de</strong>s</strong> établissements <strong>de</strong><br />

crédit seront fermés les lundi 24 et 31 décem-<br />

bre courant.<br />

ïlne, mo<strong>de</strong> nouvelle. II n'y a que les<br />

femmes du mon<strong>de</strong> qui suivent <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>.<br />

Qui croirait que rhomme sérieux.par excel-<br />

lence j'ai nommé le propriétaire d'immeu-<br />

ble peut sacrifier aussi a cette capricieuse<br />

déesse.. .t.. <<br />

II lui suffit pour ce<strong>la</strong> <strong>de</strong> s'abonner pour <strong>la</strong><br />

réfection et l'entretien <strong>de</strong> \son éc<strong>la</strong>irage à <strong>la</strong><br />

Sociétè^Auer.<br />

Cette mo<strong>de</strong> est peut-être <strong>la</strong> seule qui se.<br />

traduise par une économie.<br />

Exigez toujours. Quand vous com-<br />

man<strong>de</strong>z une bouteille d'eau <strong>de</strong> <strong>la</strong> source<br />

Cachât, d'Evian, exigez toujours l'étiquette<br />

portant en rouge le nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> fameuse source,<br />

et <strong>la</strong> capsule avec <strong>la</strong> mention en relief et en<br />

rouge<br />

« Evian-les-Bains. Source Cachât ».<br />

Vous éviterez ainsi sûrement toutes imita-<br />

tions et contrefaçons. (Bureau central <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

comman<strong><strong>de</strong>s</strong> pour Paris et <strong>la</strong> banlieue 4, p<strong>la</strong>ce<br />

<strong>de</strong> l'Opéra. En vente chez tous les pharma-<br />

ciens et marchands d'eaux minérales).<br />

ait VENTE PARTOUT<br />

le FIGARO ILLUSTRÉ<br />

\N°<strong>de</strong>]sroËL<br />

4' •»*• Montmé.dy. A Saulmory, <strong>la</strong> veuve<br />

Lamotte, rentière, âgée <strong>de</strong> cinquante-<strong>de</strong>ux<br />

ans, a été trouvée morte dans sa cuisine. Elle<br />

avait ses vêtements en désordre. Elle était<br />

couverte <strong>de</strong> sang et avait une cor<strong>de</strong> autour<br />

du cou. Au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus du cadavre, il y avait une<br />

cor<strong>de</strong> coupée, attachée au p<strong>la</strong>fond. Le mé<strong>de</strong>-<br />

cin a refusé le permis d'rnhumer.<br />

Le Parquet <strong>de</strong> Montmédy s'est transporté à<br />

Saulmory. .'•,<br />

INCENDIES<br />

«~v~w« Toulouse. Une fi<strong>la</strong>ture avec mou-<br />

linage située au quartier <strong><strong>de</strong>s</strong> Amidonniers a<br />

été détruite par un incendie qu'avait provo-<br />

qué le frottement d'un câble qui a communi-<br />

qué une étincelle à du coton.<br />

Les dégâts sont évalués à 300,000 francs<br />

environ.<br />

~w. Caen. Un violent incendie a dé-<br />

truit cette nuit à Verson, près <strong>de</strong> Caen, une<br />

gran<strong>de</strong> manufacture <strong>de</strong> meubles. Les pertes,<br />

dépassant 100,000 francs, sont couvertes par<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> assurances.<br />

LA. FAMILLE DE BÉHANZIN<br />

~vv« Alger. Les femmes et les filles <strong>de</strong><br />

j'en <strong>de</strong>man<strong>de</strong> tant aux Cruchat. Qu'ils<br />

ne crient seulement pas trop, et je me<br />

tiendrai pour satisfait.<br />

Je me mis au travail comme à l'ordi-<br />

naire. Les patrons, levés peu après moi,<br />

m'envoyèrent chercher les journaux et<br />

les parcoururent d'un œil sinistre.<br />

A huit heures, tandis que nous trem-<br />

pions notre pain dans <strong>la</strong> chicorée du pe-<br />

tit déjeuner, un gros homme à l'air com-<br />

mun entra en coup <strong>de</strong> vent. C'était M.<br />

Teyssèdre, compatriote et ami <strong>de</strong> Cru-<br />

chat et son baiileur <strong>de</strong> fonds pour l'ins-<br />

tal<strong>la</strong>tion du Vieux Sèvres et l'achat du<br />

Nicot.<br />

Ch'est vrai, ce que je lis? criait-il en<br />

brandissant le Matin.<br />

Les Cruchat restèrent affaissés sur<br />

leurs chaises et hochèrent lugubrement<br />

<strong>la</strong> tête.<br />

M. Teyssèdre lâcha un juron formi-<br />

dabte.<br />

Je m'étais levé respectueusement à<br />

l'entrée du commanditaire et me tenais<br />

<strong>de</strong>bout <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> table, <strong>la</strong> tête basse.<br />

Ah cha, Mathias, reprit le gros<br />

homme, vous avez perdu <strong>la</strong> bouchole<br />

M. Teyssèdre avait, je ne sais pour-<br />

quoi, mieux gardé que Cruchat l'accent<br />

du terroir, et il paraissait encore plus<br />

balourd que le brocanteur. Mais sous<br />

cette enveloppe rustique se cachait une<br />

finesse <strong>de</strong> vieux maquignon. Je l'avais<br />

souvent entendu dire par Cruchat, moi-<br />

même l'avais remarqué, et j'en eus <strong>de</strong><br />

nouveau <strong>la</strong>preuve..Le gail<strong>la</strong>rd venait <strong>de</strong><br />

voir dans son journal qu'il n'y avait pas<br />

à compter sur <strong>la</strong> justice pour me forcer à<br />

rendre le Nicot. Il connaissait, d'autre<br />

part, trop bien Cruchat et sa femme<br />

pour ne pas <strong>de</strong>viner qu'en fait <strong>de</strong> violen-<br />

ces ces <strong>de</strong>rniers étaient allés aussi loin<br />

que possible. Il n'eut gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> prendre<br />

une attitu<strong>de</strong> inutile et, malgré <strong>la</strong> colère<br />

qui <strong>de</strong>vait terriblement le travailler lui<br />

aussi, il sut sourire avec jovialité.<br />

Chacré Mathias il perd <strong>la</strong> bouchole.<br />

che farcheur-là<br />

Son énorme main m'administra <strong><strong>de</strong>s</strong> c<strong>la</strong>-<br />

l'ex-roi Béhanzin se sont embarquées aujour-<br />

d'hui pour Marseille et Bor<strong>de</strong>aux. Le prince.<br />

Ouanilo est resté à Alger.<br />

ACCIDENT DE TRAMWAY ,<br />

Charleroi. Près <strong>de</strong> Charleroi, à<br />

Lo<strong>de</strong>linsart, <strong>de</strong>ux jeunes ouvrières, âgées <strong>de</strong><br />

quatorze et quinze ans, ont été atteintes, en<br />

sortant <strong>de</strong> l'usine où elles travail<strong>la</strong>ient, par le<br />

tramway <strong>de</strong> Charleroi.; l'une a eu les <strong>de</strong>ux<br />

jambes coupées et le ventre ouvert elle est<br />

morte sur le coup; l'autre a été très griève.<br />

ment blessée.<br />

Argus.<br />

J. <strong>de</strong> P.<br />

.A. "VIS DIVEES<br />

CARROSSERIE LAMPLUGH<br />

NOUVELLES GALERIES<br />

A LA<br />

MÉNAGÈRE<br />

La plus belle attraction <strong>de</strong> Paris<br />

JOUETS-ÊTRENNES'<br />

Distribution aux Acheteurs d'un superbe<br />

AGENDA ILLUSTRE<br />

Les Magasins seront ouverts aujourd'hui<br />

DIMANCHE toute <strong>la</strong> journée.<br />

HEUREUSE INITIATIVE<br />

Le public sait-il que les professeurs<br />

du Conservatoire <strong>de</strong> musique et <strong>de</strong> dé-<br />

c<strong>la</strong>mation ne sont presque jamais admis<br />

au bénéfice d'une pension <strong>de</strong> retraite ?.<br />

Sans doute <strong>la</strong> loi qui organise les pen-<br />

sions s'applique à eux comme à tous les<br />

fonctionnaires <strong>de</strong> l'Etat. Comme eux, ils<br />

versent au Trésor le premier douzième<br />

et cinq pour cent d'un très mo<strong><strong>de</strong>s</strong>te trai-<br />

tement: mais, supportant les charges <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> loi, ils n'en ont pas les avantages.<br />

Quand ils sont nommés professeurs, ils<br />

sont, en général, trop âgés pour pouvoir<br />

remplir <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> trente années <strong>de</strong><br />

service exigée pour <strong>la</strong> pension. •<br />

Cette situation a ému quelques pro-<br />

fesseurs parmi ceux qui, d'ailleurs,<br />

étaient le mieux en position <strong>de</strong> <strong>la</strong> juger<br />

sans préoccupation personnelle et, grâce<br />

à leur initiative, une association qui<br />

comprend <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> membres du<br />

corps enseignant vient <strong>de</strong> se former<br />

sous ce titre « <strong>Société</strong> mutuelle <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

professeurs du Conservatoire ». Les as-<br />

surés s'engagent à servir 20 francs<br />

d'entrée et 48 francs <strong>de</strong> cotisation an-<br />

nuelle pour constituer un capital dont<br />

les revenus serviront à fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> pen-<br />

sions et <strong><strong>de</strong>s</strong> secours. Les cotisations ne<br />

seraient cependant pas suffisantes si elles<br />

ne s'augmentaient <strong><strong>de</strong>s</strong> souscriptions <strong>de</strong><br />

membres honoraires ou bienfaiteurs.<br />

Déjà <strong><strong>de</strong>s</strong> personnalités connues ont ma-<br />

nifesté leur sympathie à l'association<br />

qui vient <strong>de</strong> naître. Nous citerons parmi<br />

ces premiers donateurs :<br />

Mmes Ambroise Thomas, Pauline Viardot,<br />

M. Roussel, Bartet, B. Ùlniann, Alexandre<br />

Dumas, <strong>de</strong> Nuovina, do Saint-Marceaus, Paul<br />

Simon, Val<strong>la</strong>ndri, Mérentié, Foart, etc., etc.;<br />

MM. Théodore Dubois, Jules C<strong>la</strong>retie, Pa<strong>la</strong>-<br />

dilhe, Massenet, Ludovic Halé.vy, -Carraby,<br />

baron <strong><strong>de</strong>s</strong> Chapelles,Abel Combarieu, G.Ijyp.nf<br />

Albert Carré, Gaston Menier, Albert Blon<strong>de</strong>l,<br />

Fernand Halphen, Le Brasseur, H. Heugel,<br />

P. Gailhard. daston Dreyfus, J. <strong>de</strong> Camondo,<br />

Maurice Lecomte, Jean d'Estournelles <strong>de</strong>.<br />

Constant, W. Enoch, Adrien Bernheim, P. <strong>de</strong><br />

Chou<strong>de</strong>ns, Lhérie,Afîre, Salignac, Peytel,Ha-<br />

melle, Grosse, etc., etc.<br />

Lés adhésions, nous en sommes per-<br />

suadés, ne manqueront pas à <strong>la</strong> nouvelle<br />

« Mutuelle », et les professeurs du Conser-<br />

vatoire qui ont prêté leur appui désinté-<br />

ressé à tant d'œuvres <strong>de</strong> bienfaisance et<br />

<strong>de</strong> solidarité seront certainement écoutés<br />

quand ils parleront <strong>de</strong> <strong>la</strong> leur.<br />

Il nous reste à dire que M. le ministre<br />

<strong>de</strong> l'instruction publique et. <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux-<br />

arts, M. le sous-secrétaire d'Etat <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

beaux-arts, M. le directeur du Conserva-<br />

toire, ont accepté <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce et <strong>la</strong><br />

vice-prési<strong>de</strong>nce d'honneur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Société</strong>,<br />

et enfin que le bureau a été ainsi cons-<br />

titué par l'assemblée générale <strong><strong>de</strong>s</strong> pro-<br />

fesseurs.<br />

Prési<strong>de</strong>nt M. Alphonse Duvernoy;<br />

trésorier M. L. Lelôir; secrétaire M.<br />

Paul Taffanel membres MM. A. Lavi-<br />

gnac, Ch. Lefebvre, Edmond Duvernoy,<br />

Abel Combarieu et Maurice Lecomte,<br />

ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers au titre <strong>de</strong> membres<br />

honoraires.<br />

e. D.<br />

ques sur l'épaule. Les Cruchat, <strong>de</strong>vinant<br />

le jeu <strong>de</strong> leur compatriote, ne souff<strong>la</strong>ient<br />

mot.<br />

Mais moi aussi je voyais Où il vou<strong>la</strong>it<br />

en venir. Je suis timi<strong>de</strong>, empoté, c'est<br />

vrai, mais point bête, je l'ai déjà dit, et<br />

il m'apparaissait c<strong>la</strong>ir comme le jour<br />

que le gros Auvergnat espérait réussir<br />

par <strong>la</strong> douceur là où les autres.avaient<br />

échoué par le moyen contraire. Si je<br />

gardais le Nicot, comment Cruchat rem-<br />

bourserait-il. les cent mille francs èmr.<br />

pruntés pour l'acheter? Il fal<strong>la</strong>it absolu-<br />

ment me faire revenir sur mon refus, et<br />

Teyssèdre comptait pour ce<strong>la</strong> sur cette<br />

ron<strong>de</strong>ur bon enfant à <strong>la</strong>quelle il <strong>de</strong>vait<br />

sa fortune.<br />

Quand j'ai lu <strong>la</strong> nouvelle, cha m'a<br />

donné un coup dans l'echtomac! Che<br />

bougre <strong>de</strong> Mathias! a-t-on jamais vu!<br />

Je passe sur les nombreuses p<strong>la</strong>isan-<br />

teries suggérées par le fait, plutôt tragi-<br />

que, d'avoir un million à <strong>de</strong>meure dans<br />

le ventre. Elles furent toutes fort p<strong>la</strong>tes,<br />

et beaucoup très grossières. Les Cruchat<br />

firent sembjant <strong>de</strong> se déri<strong>de</strong>r. Je restai<br />

froid.<br />

Che n'est pas tout cha, finit par<br />

conclure Teyssèdre je voudrais bien <strong>la</strong><br />

ravoir, moi, chette pierre préchieuje?<br />

Voyons, Mathias, dites au papa Tey-<br />

chèdre qu'il aura chon Nicot et il vous<br />

allonge tout <strong>de</strong> chuite, d'avanche, une<br />

belle chomme<br />

Et le gros homme frappait sur son<br />

gousset.<br />

Comme je ne répondais point, il in-<br />

sista<br />

Allons ch'est dit Combien voulez-<br />

vous ?<br />

Rien, monsieur, je vous remercie,<br />

dis-je<br />

enfin.<br />

Chent francs ?<br />

Non, monsieur, non.<br />

Chent ohinquante?<br />

J'en ai refusé vingt mille <strong>de</strong> M. <strong>de</strong><br />

Chasseneuil, fis-je pour couper court.<br />

Et il a déc<strong>la</strong>ré qu'un milliard ne le<br />

tenterait pas, ajouta le brocanteur<br />

{A-suivre*) Frédéric Mauzens,


LE FIGARO DIMANCHE 23 DECEMBRE 1906<br />

COURRIER MS_TH&T1S<br />

Ce soir<br />

A l'Opéra, à 7 heures, représentation popu-<br />

<strong>la</strong>ire, Lohengrin.<br />

–r A <strong>la</strong> Comédie-Française, à/8 heures, Ber-<br />

nant.<br />

-r A l'Qpéra-ComiQue, à § heures, Çarmen.<br />

A l'Od'éon, à 8 heures, Jules César (Mmes<br />

Barjac et Dux, Mil. <strong>de</strong> Max, Duquesne, Des-<br />

jardins, Ph. Gàrniër).<br />

A <strong>la</strong> Renaissance, à 8 h. 1/2, le- Trouba-<br />

dour (Mlle Alice Nory); à 9 h. 1/4, le Voleur<br />

(Mmés Simone Le Bargy, Verneuil, MM, £&=<br />

cien Guitry, Huguenot, Arquillière, Vincent).<br />

Au théâ,ïre Réjane, à 8 h. 3/4, <strong>la</strong> Savelli<br />

(Mme Réjane, MM. Tarri<strong>de</strong>, Pierre Magnier,<br />

Mme Daynes-Grassot,<br />

Mlle Lantelme).<br />

Au théâtre <strong><strong>de</strong>s</strong> Capucines, à 9 heures,<br />

le Petit Kosson (Mlle Louise B.althy, miss<br />

Campton, MM. Coquet et Berthez), Une me-<br />

sure pour rien (Mlle Marcelle. Bordo, M.<br />

Prad). On commencera, par une pièce du<br />

répertoire.<br />

-= Au théâtre du Grand-Guignol, à- 9 heures,<br />

premières représentations,<br />

<strong>de</strong> l'Arriviste, pièce<br />

<strong>de</strong> M. M. Zamacpïs<br />

Mmes Suz. Merian, Mme Mail<strong>la</strong>rt Dora Gregg,<br />

Mme Bernardin MM. L. Çefresne, George<br />

Brizard, M. Julet; l{. Bï»sy, M. Mail<strong>la</strong>rt Lou7<br />

vigny, Ernest*.<br />

Elle Elle! pièce <strong>de</strong> M. Jean. d'Aguzarç.<br />

Mmes Marcelle Bailly, Adèle Dora Grejrg,<br />

Yvonne. Tune, Bernard D.efresne, Jean<br />

l'Espoir; Brizard, <strong>de</strong> Mariel; Ratineau, Layrao.<br />

Au programme encore l'Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> Tapeurs,<br />

le Rouge ed.mis, Bloamfield and C.<br />

-r- Au Théâtre mo<strong>de</strong>rne (12, boulevard <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Italiens), à 9 h. 1/4, représentations <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

troupe japonaise Mme Hanako, du Théâtre<br />

impérial <strong>de</strong> Tokio, dans Hoshikawaz, drame<br />

japonais en un acte. Lfik Sonnette <strong>de</strong> nuit (Mlle<br />

Suzette Nellson).<br />

Jîatinées, à 3 heures, tous les jours,<br />

La semaine dans les théâtres subventionr<br />

nés,<br />

Al'Opéra aujourd'hui (représentation gra*<br />

tuiiê), Lohengrin; lundi, Ariane; mercredi,<br />

Sigurd vendredi, Ariane; samedi, Faust.<br />

A <strong>la</strong> Comédie-Française lundi, matinée<br />

à 1 h. 1/8, /( ne faut jurer <strong>de</strong> rien, le Voyage<br />

<strong>de</strong> M. Perrichon; soirée à 8 h. 1/2, Potiche l<br />

mardi, matinée à 1 h. 1/2, Un tour <strong>de</strong> Ninon,<br />

Bérénice, le Prétexte; soirée à 8 h. 1/4, Cor-><br />

neille et Richelieu, les Mouettes; mercredi,<br />

vendredi, samedi, i 8 h. 1/2, Poliche. jeudi,<br />

matinée à 1 h. 1/8, Cinna, le Ma<strong>la</strong><strong>de</strong> imagi-<br />

naire; soirée à 8 h, 1/2, Corneille et Rithç-<br />

lieu, les Mouettes.<br />

A l'Opéra-Comique lundi 24, à 8 heures<br />

(représentation au tarif habituel) Werther (Mlle<br />

Vis. M, Beyle, M. AUard, Mlle Mathieu-Lutz,<br />

M. Vieuille), Endymion etPhœbé (Mlle Cléo <strong>de</strong><br />

Méro<strong>de</strong>,MJleRégina Ba<strong>de</strong>t); mardi 25,matinép,<br />

à heure, le Jongleur <strong>de</strong> Notre-Dame (M. Au-<br />

douin, M. Ftigère, M. Al<strong>la</strong>rd), <strong>la</strong> Fille du régi-<br />

ment (Mlle Tiphaine,<br />

MM. Cazeneuve, lïuber-<br />

<strong>de</strong>au), soirée a 8 heures, Lakmé (Mlle Angèle<br />

Pornot, M. Devriès, M. Dufranne), le Bon-<br />

homme Jadis (M. Fugère, Mlle Mathieu.-Lutz,<br />

M. Francell) mercredi 26, à 8 heures. Aphro-<br />

,dite (Mlle Mary Gar<strong>de</strong>n, M- Beyle, Mite Cl,<br />

Friche, Mlle Demellier, Mlle Régina Ba<strong>de</strong>t)<br />

jeudi 27, à 8 h. 1/2, 4e<br />

représentation<br />

<strong>de</strong><br />

l'abonnement du jeudi (série B), samedi 29,<br />

à 8 h. 1/2, 4e réprésentation <strong>de</strong> l'abonnement<br />

du samedi (série B), Jphigénie en Tauri<strong>de</strong><br />

(Mme Jeanne Raunay (en représentations);<br />

MM: Lëbn Beyle,' Ghâspe, Ai<strong>la</strong>rd, Haber.<br />

<strong>de</strong>au) vendredi 28, Madame Butterfly (pre-<br />

mière), (Mme Marguerite Carré, MM,- Bà> Clé-<br />

ment, J. Périer, Mlle Lamarre).<br />

..<br />

.><br />

L'Opéra<br />

affiche pour ce soir une dés repré-<br />

sentations gratuites inscrites parmi les 'c<strong>la</strong>u-<br />

ses <strong>de</strong> son cahier <strong><strong>de</strong>s</strong> charges. Au pro-<br />

gramme jUifôiwffHrç.<br />

•''"<br />

Les portes ouvriront à six'heufe§ et 'ds-<br />

ïnie on commencera à sept.<br />

`<br />

Le Comité d'administration <strong>de</strong> <strong>la</strong> Comédie-<br />

Française a tenu séance, hier. lia achevé<br />

l'examen du budget <strong>de</strong> l'exercice 1907 et ar-<br />

râté les comptes <strong>de</strong> cette année en vue do<br />

rassemblée nés sociétaires.<br />

Le fait important <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance pour <strong>la</strong><br />

curiosité du grand public était <strong>la</strong>, question<br />

du sociétariat. Se fondant sur cette considé-r<br />

ration que, seuls, six douzièmes et <strong>de</strong>mi res-<br />

taient disponibles, le Comité n/a. pas<br />

fait <strong>de</strong><br />

nominations nouvelles; après avoir augmenté<br />

quelques sociétaires, et notamment Mines<br />

Lara, S. Weber, Marie Leçonte, Cécile SpreJ<br />

et M. Jacques Fenoux, il a tenu à çequefigUi<br />

rât au procés-vorbal l'expression -<strong>de</strong> son dé-<br />

sir <strong>de</strong> voir élever, l'année prochaine, à pa-<br />

reille époque, au sociétariat, bi, Grand et<br />

Mlle Berthe Cerny.<br />

Cette attitu<strong>de</strong> traduit-elle simplement le<br />

désir bien légitime qu'a <strong>la</strong> Comédie d'iitta?<br />

cher par <strong><strong>de</strong>s</strong> liens définitifs i <strong>la</strong> Maison <strong>de</strong><br />

Molière <strong>de</strong>ux artistes qui nnt fait le.urs, preuves<br />

<strong>de</strong> talent? Vise-t-elle, en outre, une démarche<br />

que le Comité, chuchote-t-on dans les couloirs<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Comédie-Française, aurait prié M. Jules<br />

G<strong>la</strong>retie <strong>de</strong> faire auprès du ministre, re<strong>la</strong>tives.<br />

ment à <strong>la</strong> mise à <strong>la</strong> retraite <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sociétai-<br />

res en fonctions? En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ceux qui as-<br />

sistaient à <strong>la</strong> séance d'hier, nuj ne pour-<br />

rait^ dire avec certitu<strong>de</strong>. Les membres du<br />

Comité ont tous gardé sur ce<br />

point<br />

un si-<br />

lence impénétrable.<br />

Ajoutons qu'on prêle à M. Baillet Tintan-r<br />

tention d'intenter un procès à un <strong>de</strong> ses<br />

camara<strong><strong>de</strong>s</strong>, membre du Copiité, et qui aurait<br />

révélé certains détails d'une séance où il<br />

aurait été question <strong>de</strong> sa mise à <strong>la</strong> retraite,<br />

' #V<br />

M. Jules Bois a lu à Mlle Bartet, son drame<br />

en quatre actes <strong>la</strong> Furie. La gran<strong>de</strong> artiste<br />

a fort goûté le talent <strong>de</strong> l'œuvre, elle a com-<br />

plimenté chaleureusement l'auteur; et accepté<br />

<strong>de</strong> créer le personnage <strong>de</strong> Mégâra, A Mme<br />

Segond-Wpber est réservée <strong>la</strong> création <strong>de</strong><br />

Lyssa, <strong>la</strong> Furie. •<br />

' • # ]<br />

On à pommeççé & répéter, h|er, le Morifie<br />

où l'on s'ennuie pour Mlle Marie Leconta<br />

qui jouera incessammenl le r^le <strong>de</strong> Suzanne<br />

<strong>de</strong> Villiers,<br />

,H,<br />

Mlle Mary Gar<strong>de</strong>n va quitter l'Opérp,^<br />

Comique pour trois mois r-r trois mois pen-<br />

dant lesquels elle ira donner en Europe <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

représentations très attendues. L'éminente<br />

artiste ne chantera donc plus que trois fois<br />

à rOpéra-Comjque, aujourd'hui en matinée<br />

50e <strong>de</strong> Pellèôs et Afélisan<strong>de</strong>, dimanche<br />

30 décembre, en matinée et mercredi pro=<br />

chain.<br />

Mercredi, elle interprétera, une <strong>de</strong>rnière<br />

fois, Aphrodite aujourd'hui et dimanche,<br />

elle fera app<strong>la</strong>udir son exquise création<br />

<strong>de</strong> Mélisa,n<strong>de</strong>. Heureusement inspiré, M? Al-<br />

bert Carré a <strong>de</strong>mandé à <strong>la</strong> belle eantatnee<br />

<strong>de</strong> rentrer à- l'OpérdpComique, après son<br />

absence <strong>de</strong> trois mois; gt nous a_ur.Qn§, jvjs,-<br />

qu'à ]a fin 4§ <strong>la</strong> çajson., le «p<strong>la</strong>isir âe l'y<br />

app<strong>la</strong>udir dans les principaux rôles d§ son<br />

rapertoire.<br />

Autour <strong>de</strong> Faust.<br />

Nous recevons <strong>de</strong> M, Pau} Milliet le billet<br />

suivact<br />

Mon cher ami,<br />

Simplement pour prendre date, vou!«z»vous<br />

me. permsttrç <strong>de</strong> dire -dans votre fourrier que<br />

j'ai traduit un Faust <strong>de</strong> Oeethe, que JB l'af<br />

adapté pour <strong>la</strong> scène française<br />

et que<br />

le manus-<br />

srit en est entre les mains d'un <strong>de</strong> nos plut<br />

grands directeurs parisiens ?<br />

Merci et cordiale poignée <strong>de</strong> maia.<br />

Paul<br />

Milliet.<br />

.t~<br />

Au tliéà Ira Aiitoinc.<br />

Biribi fit Chez les. Zoaqucs, dont <strong>la</strong> vogue<br />

ne se dément pas un instant, seront reorè-<br />

sentes en matinée, aujourd'hui, lundi, mardi<br />

(Noël) et jeudi prochain, sans préjudice, bien<br />

entendu, <strong><strong>de</strong>s</strong> représentations du soir, tou-<br />

jours si courues st si app<strong>la</strong>udies.<br />

La direction du théâtre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Renaissance<br />

rappelle à nos lecteurs qu'elle donnera une<br />

matinée aujourd'hui dimanche et une autre<br />

matinée après-<strong>de</strong>main mardi (Noël) <strong>de</strong> son<br />

succès triomphal, le Voleur. M^me interpré-<br />

tation que le soir Mme Simone Le Bargy,<br />

iJM. Lucien Guitry et F. Huguenet en tête.<br />

AuGyninase.<br />

Le septième Samedi <strong>de</strong> Madame aura pour<br />

programme le 20 décembre le Jour <strong>de</strong> l'An,<br />

causerie <strong>de</strong> M. Franc-Nohain.<br />

Tous les soirs, Ma<strong>de</strong>moiselle Josette, ma<br />

femmh Viiaçiensç succès du théâtre.<br />

En l'honneur <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinquantième représen-<br />

tation <strong>de</strong> Miquette et sa mère, les auteurs et<br />

le directeur <strong><strong>de</strong>s</strong> Variétés avaient réuni ven-<br />

dredi soir, au Café Ang<strong>la</strong>is, en un dîner tout<br />

intime, les interprètes <strong>de</strong> leur grand succès.<br />

Miquette présidait elle-même <strong>la</strong> table, en <strong>la</strong><br />

personne <strong>de</strong> Mlle Lavallière, créatfiça <strong>de</strong> ce<br />

rôle qui a marqué dans sa carrière une trioni-<br />

phante étape.<br />

Mme Grandier, p<strong>la</strong>cée en face <strong>de</strong> Miquette,<br />

faisait les honneurs à ses eamaradas avec <strong>la</strong><br />

grâce élégante et <strong>la</strong> yerve, spirituelle <strong>de</strong> Mme<br />

Marie Magnier.<br />

La fête fij,t cordiale, joyeuse et presque<br />

émue.<br />

Mlle LavaUière fit ses débuts d'orateur en<br />

portant un toast à sa pièce, à <strong>la</strong> troupe <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Variétés, à son directeur. On but au grand<br />

succès d'hier et à tous les espoirs <strong>de</strong> <strong>de</strong>main.<br />

On app<strong>la</strong>udit avec une sympathie joyeuse<br />

Mme Jeanne Grenier, l'admirable reine <strong>de</strong><br />

Siliètrie, qui était venue en voisine féliciter<br />

ses amis et prendre sa part <strong>de</strong> leur contente-<br />

ment.<br />

Les auteurs remercièrent leurs merveilleux<br />

interprètes. Et, avant do se séparer, on eut<br />

le temps <strong>de</strong> faire pour <strong>la</strong> centième <strong><strong>de</strong>s</strong> pro-<br />

jets sur lesquels nous reviendrons.<br />

De Mlle Ariette Dorgère nous recevons u,n,e<br />

lettre dont nous extrayons ce passage<br />

J'apprends avec stupéfaction que le. bruit (îe<br />

ma mort court dans Paris. Je ne sais quel est lo<br />

mauvais p<strong>la</strong>isant qui a <strong>la</strong>ncé cette macabre nou-<br />

velle malgré toutes les marques do « sympa-<br />

thiques re.arets dont je suis infiniment touchée,<br />

je n'ai nulle envie <strong>de</strong> mourir et ja me porte bien,<br />

Dieu merci Il est vrai que j'ai été tres ma<strong>la</strong><strong>de</strong>,<br />

il y a six semaines, mais je sors tous le» jours,<br />

je répète même un très beau rôle, pour le théâtre<br />

que je ne songe pas à quitter, au contraire.<br />

Voilà d'excellentes nouvelles et qui rassu-<br />

reront les nombreux amis <strong>de</strong> <strong>la</strong> charmante<br />

artiste.<br />

•.<br />

A l'Ambigu,<br />

La matinée <strong>de</strong> Roule-ta-Bosse, annoncée<br />

pour aujourd'hui sera <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière.<br />

Mardi soir, <strong>de</strong>rnière représentation mer-<br />

credi, relâche jeudi soir répétition générale<br />

<strong>de</strong> ta Môme aux beaux yeux.<br />

Mlle Louise Balthy, hier encore sous le coup<br />

'<strong><strong>de</strong>s</strong> souffrances que lui a fait éprouver son<br />

acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> veille, reprendra, ce soir, aux<br />

Capucines, son originale création <strong>de</strong> Sylvie,<br />

dans ie Petit Kosson,<br />

Nous recevons "dé M. Maurice Landay, le<br />

nouveau, directeur du théâtre <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts, <strong>la</strong> let.<br />

tre «uivànte •• •-i-<br />

..Pa, 1? 284éoepibre,,19ô6.<br />

Mon cher Basset, "<br />

Voulez-vous être mon interprète auprès <strong>de</strong><br />

tous les membres dq <strong>la</strong> critique théâ.tra.le e.t du<br />

publie pour m'excuser du retard subit et navrarit<br />

•jîout moi que je suis obligé il'fipporteç. à. Pou-'<br />

vortûre <strong>de</strong> mon tliéàtre ?<br />

'Ce retard m'est dicté pa'r le respect quo j'ai<br />

pour fa critique. déjà/convoquée dans un autre<br />

théâtre. Le gros effort que j'ai te.n.to.moritç buçux.<br />

qUuoe ouverture compromise à l'avance.<br />

'.Je passerai en gépér?.î4've{j4re4i çt samedi en<br />

première.<br />

~,un.<br />

.Bien à, ypus.<br />

j,ANDAr;<br />

":, en m "in'fi.'teiîips que.<br />

tous'leura çima.m.d® au ^rys<br />

ouveis a«J teui".<br />

directrice.<br />

Qn nous télégraphie <strong>de</strong> Turin que <strong>la</strong> pre-<br />

mière <strong>de</strong> Salomé a été triomphale. Un public<br />

d'élite y assistait au 'premier rang <strong>la</strong>^prin-<br />

cesse 'LTœtitiaj Ic-duc ci/<strong>la</strong> duchesse <strong>de</strong> Gènes,<br />

le duc <strong><strong>de</strong>s</strong> Abruzzes. Dèe son. arrivée au<br />

pupitre, le çompositeui' Strauss a été salué<br />

<strong>de</strong> longs bravos.<br />

L'œuvre que notre correspondant déc<strong>la</strong>re<br />

superbe a été écoutée dans un silence<br />

presque religieux. Mme Gemma Bellincioni<br />

s'est imposée tout suite à l'admiration <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

salle, au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> scène <strong>de</strong> <strong>la</strong> séduction<br />

<strong>de</strong> Marraboth, puis dans ses é<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> pas-<br />

sion pour Jokanaan, délicieusement soutenus<br />

par les violons. Le bref intermè<strong>de</strong> d'orches-<br />

tre pendant <strong>la</strong> rentrée <strong>de</strong> Jokanaan a été<br />

très remarqué, et <strong>la</strong> danse <strong>de</strong> Salomé, belle<br />

composition orchestrale d'une intense cou-<br />

leur, a soulevé <strong>de</strong> longs bravos. Ce qui a<br />

transporté le public, déjà conquis par tout<br />

ce qqi précédait, c'est le grand finale <strong>de</strong><br />

Salomé « Alors, tu n'as pas voulu. ». Au<br />

baisser du ri<strong>de</strong>au, le public, <strong>de</strong>bout, a acc<strong>la</strong>mé<br />

l'orchestre <strong>de</strong> tous points admirable et<br />

Mme Bellincioni, qui a ajouté à sa. couronne<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> artiste un inoubliable fleuron. Les<br />

autres rôles étaient fort bien tenus par Mmes<br />

Ber-toluci, Hérodia<strong>de</strong>, et MM. Bene<strong>de</strong>tti (Jo-r<br />

kanaan), Mariani, Gennari, etc., etc.<br />

M. fliçhard Strauss a dû venir, à six re-<br />

prises différentes, saluer le public, qui lui a<br />

fait une longue ovation.<br />

De Saint-Pétersbourg:<br />

Le général baron Constantin <strong>de</strong> Stackel-<br />

berg, directeur <strong>de</strong> l'orchestre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour impé-<br />

riale, et musicien fort distingué, avait invité,<br />

il y a trois jours, quelques membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> fa-<br />

mille impériale, les dignitaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour,<br />

plusieurs personnalités du corps diplomatique<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> haute société <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

capitale,<br />

à assis-<br />

ter à <strong>la</strong> commémoration du génie <strong>de</strong> Robert<br />

Schumann, organisée, par ordre impérial, à<br />

l'occasion du cinquantenaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort du<br />

grand musicien.<br />

Des fragments <strong><strong>de</strong>s</strong> meilleures œuvres du<br />

compositeur ont été admirablement chantés<br />

par Mmes Adé<strong>la</strong>ï<strong>de</strong> Bolska, <strong>de</strong> l'Opéra im-<br />

périal, soliste <strong>de</strong> l'Empereur lq, baronne<br />

Marie <strong>de</strong> Stackelberg, Mme Kobeliatzky,<br />

etc., etc. Le succès a été considérable, et le<br />

baron <strong>de</strong> Stackelberg a été. chaleureusement<br />

félicité,<br />

Serge Basset.<br />

~P~CTACI~ES ûONGER~S<br />

Aujourd'hui<br />

••••-<br />

Matinées, à 9 heures, avec les spectacles<br />

du soir, aux Folies-Bergère,<br />

à<br />

l'Olympia,<br />

au<br />

Casino <strong>de</strong> Paris, à Parisia.na, à <strong>la</strong> Scaîa, à <strong>la</strong><br />

Cigale, au Moulin-Rouge, à l'Alhambra, à l'El-<br />

dorado, à <strong>la</strong> Boite à Fursy, à Bà-Ta-C<strong>la</strong>n, à<br />

l'Hippodrome<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce Clichy, au cirque<br />

Medrano, au Cirque d'hiver et aux Concerts-<br />

Aouge.<br />

->- Concerts du Conservatoire, à heures.<br />

(Voir au programme).<br />

Concerts-Colonne (théâtre du Chatelet),<br />

à h. 1/2 (voir au programme).<br />

^r Concerts-Lamoui'eijx ^tlié$,tre Sarah-<br />

Be,ruhardt), 3 3 heures (voir .au pro.gram,m,e).<br />

Ce soir • - • •'•-* ••-<br />

Aux Foiies-Bergère, à 8 h,. 1/3, <strong>la</strong> Revue<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Folies-Bergère,<br />

féerie-revue on quatorze<br />

tableaux, <strong>de</strong> M. Victor <strong>de</strong> CottensfGalipaux,<br />

Regnari, Girier, Valentine Petit, Edna Aug,<br />

La Sylphe, Jane Bernai, Madry).<br />

A l'Olympia, Vers les Etoiles, ballet fée-<br />

rique (I. Brvmonval et B. Darson). Nou-<br />

velles attractions <strong>de</strong> décembre Le Petit Cha-<br />

peron rouge et ses loups vivants, Luyen-<br />

Chaï-Sen, troupe -impériale, 3e partie « le Ohitiment, Souflfrancos.<br />

et p<strong>la</strong>intes <strong>de</strong> Pysçh,é, Apothéose ».<br />

Le concert Bera dirigé par M- Çteorsres Marty,<br />

CONCERTS-COLONNE (Théâtre du Chatelet).<br />

L ',2 h. 1/2.)<br />

Faust, scènes du poème <strong>de</strong> Gœthe, paroles<br />

françaises <strong>de</strong> Romain Bussino, musique do Ro-<br />

bert Schumann. Neuvième et <strong>de</strong>rnière audition<br />

Marguerite Mlle Hélène Demollier<br />

(<strong>de</strong> Topera-Comique^<br />

Faust MM. Jan Re<strong>de</strong>r<br />

Méphistophélàs<br />

i<br />

Sigwalt<br />

.v<br />

Ariel ï<br />

P<strong>la</strong>tuondop<br />

Pater Extaticus )<br />

P<strong>la</strong>mondon<br />

Pater Profundus G. Mary<br />

Pater Seraphicus Vigneau<br />

Docteur Marianus Jan Re<strong>de</strong>r<br />

Le Souci Mme O<strong>de</strong>tte Le Roy<br />

La Détresse MUe Broquin d'Orange<br />

La Misère Mmes Hélène Mirey<br />

La Dette Boyer <strong>de</strong><br />

Lafpra<br />

La gran<strong>de</strong> Pécheresse O<strong>de</strong>tte Leroy<br />

La Samaritaine Mlle S. Berthelon<br />

Marie l'Egyptienne )<br />

Marthe [ Mme Boyer <strong>de</strong> Lafory'<br />

Mater Gloriosa<br />

Mlles M. d'Espinay<br />

1" BopranQ7SQlQ Astrue-Ùoria<br />

2~ so rano-solo<br />

Í<br />

Berthelon<br />

soprano-solo<br />

Boquin d'Orange<br />

1er contralto-solo Mmes BPJ'W <strong>de</strong> L,afo,yy<br />

2« contralto-solo H. Mirey<br />

1" ténor-aolo MM. P<strong>la</strong>mondpq<br />

2« ténoivsglo L. Mouç^ot<br />

Basse-solo Q-, Mary<br />

Première PARTrE Ouverture; Scène du jardin i<br />

Marguerite, Faust; Prière Marguerite Scèosi<br />

<strong>de</strong> l'église Marguerite, le. Mwvais Esprit, lçç<br />

chœurs.<br />

DEUXIÈME partie Lever du soleil: Ariel,<br />

Faust, soliet chœurs; Minuit: Faust, <strong>la</strong> Misère,<br />

le Souci, <strong>la</strong> Détresse, <strong>la</strong>-Dette La mort <strong>de</strong> Fawsti<br />

Faust, Méphitophélès, les choeurs.<br />

Entr'acte,<br />

Troisikme partie Ré<strong>de</strong>mption <strong>de</strong> Faust a)<br />

Chœur, 6), Pater Extatious, c) Pater Proîondua,<br />

Pater Seraphicus. les chœurs, d) chœurs, ej Doc^-<br />

teur Marianus, f) Docteur Marianus, Mater Qlo«<br />

riosa, les Trois Pécheresses, une Pénitente (jadis<br />

appeléo Marguerite), les choeurs, g) Qljœur mys-'<br />

tique.<br />

Orchestra et chœurs (250 exécutants) sous <strong>la</strong><br />

direction <strong>de</strong> M. Edouard Colonne.<br />

flONCERTS-LAMOUREUX (3 heures).<br />

\J (THEATRE SARAH-BEBNHARDT)<br />

Onverture <strong>de</strong> Sapho (OoldmarrI. Symphonie<br />

en mi nineur, n° 5 (je Nouveau Mon<strong>de</strong>) (Anton<br />

Dvorak): I, Adagio, Allegro mQltp; II, Largo; i<br />

III, Scherzo; IV," Allegro coi( fuoeo (auditioi|<br />

re<strong>de</strong>mandée).<br />

Le<br />

Songe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Su<strong>la</strong>mile, scèna<br />

lyrique (Alf; Bacheubt) Poème do M. Georges<br />

AiïpîstER! <strong>la</strong> Su<strong>la</strong>hn'te »,Mme ^1. Po<strong>la</strong>ck<br />

« <strong>la</strong><br />

Voix du bienjaimé «, M. Gaston Dubois (pre-<br />

mière audition), Àntar, symphonie en<br />

quatre.<br />

parties (RiMSRy-jCoR,SAK.ow.).' –Lohengrin, mtrq»<br />

duction du troisième acte (W^gnfr).<br />

Le concert sera 4ir'ff8 par M, C^millç Cheyil-<br />

<strong>la</strong>rd,<br />

Spectacles, P<strong>la</strong>isirs ùu jour<br />

PUT T~Q-'R~PPURt? (Te;ëphone: 102.59~<br />

i?fïï TirQ-RT^PPÙRT? (Télépliona 102.5%<br />

l)LRl~1'~L41'.J<br />

Direct aul<br />

1~2,â9);;<br />

l'ULInU DliltlUliU'Cj Direct»» Paul Ruez.'<br />

Tous les goirs, à § h .1/2 La Revue <strong><strong>de</strong>s</strong> FQ.lfc;$*><br />

Bergère, féerie-revue en 14 tableau j (Je M, yic-<br />

tor <strong>de</strong> Cpttens. Gaiipauï, ReR-nard, Q'irier,<br />

Valontine Petit, Edna Aug,<br />

<strong>la</strong><br />

Sylphe,<br />

Jane.<br />

Bornai, Madry, Lina Dea, 'etc" etc.<br />

Dimanches et fêtas<br />

lTIAr<br />

IF<br />

DT?Drlti1DT?1"<br />

matinées à 2 h. i/->. hM j\ rjnnriitijrjiilji<br />

AT VSÏDT 26,BddpsC«.puçinos. DoaP. lioss<br />

UIjIIVIIiA & i/i r' Vers <strong>la</strong>s É<strong>la</strong>Urs! ballot<br />

J<br />

°_#t.G3<br />

S? 1/2:' <strong>de</strong> ~19i: Paul FEtzntER e~<br />

T«Unv, ou m 'éorique da MM. Paul Ferrier e|<br />

îeloph.<br />

-ii.0i bErtol-Graiv!L. Xe Petit C ha-<br />

AT Y\l DF peron rouge et ses loups.<br />

OLYUI)IA<br />

peron 'rotye et ses lôups.<br />

à5~<br />

yjj l iVll 1A Touslesjoiif3cinémat.,2'à5!j)4-<br />

fAQTATA LÏTTLE POUÇETTE, opérette ÇR<br />

LAOUW 2 acte!! et 5. tableaux.<br />

n i^th<br />

Au 5* ^bleau, <strong>la</strong> « MOTO AILÉE »<br />

T AlilO<br />

<strong>de</strong> M'" Hélène Dutrisu.<br />

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Frey,Fréjol,ltesse,eto;-<br />

\j\jt\U!\ rev", Morice,y,Frey,Fréjol,Resse,pto.<br />

Mmes Lantiienay, Alloras, <strong>de</strong> Léka, <strong>de</strong> Ten<strong>de</strong>r.<br />

PADTQT<br />

KATÀDo"<br />

P.RueziT.<br />

156.7*0).<br />

8»1/2.<br />

PARIOr<br />

'NADo~ p, RUEZlT,<br />

156,iQ).<br />

8~1/2,<br />

I AlU.DJiU\A Viens-tu., çhèri ? ray.çn 2 acte?,<br />

et îOtabl1. Lina Ruby, Vasser, Vi}bert, Girier,<br />

Darius M., Lise Fleuron, Valdor, Perret, etc.<br />

Matjnées jeudis, dimanches et f^tes, a 2 heures!<br />

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Matinées jeudis, dimanches<br />

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.Ml+ti!1ée~, jeudis, dtrnanches<br />

s IIIpDPrmRlUI11f" PODR01{<br />

et fêtes, à 2 h, i/2.<br />

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h.<br />

~Ialtè(Tél. 900:10)'T,O,<br />

-les soirs, à 8 h. i/2, Honrietis <strong>de</strong> Serrjs',<br />

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dans le Vertige, Redi-'orq et Valentine. Neia<br />

York Comcdy Four. Ajjiel. <strong>la</strong>. troupe Hhoart?<br />

Arras, les Soeurs Tre^tanovi, les 4 Jumels, 1^<br />

troupe Baltus. Çornier, etc., etc.<br />

Jeudis, dimanches et fêtes matinées à 2 heures<br />

vi nnp. Vnn (Tai.4i2.nr- su. i/£ -koni 1<br />

~'JLj~)OI4tiU0 (T3i: rl~ l~S revue. =-,vn<br />

WJUV\JiXà\j(l Mais d-s fois! ravue. Deangm.<br />

Clerc, Dutard, Zecca, Mm«? Bervillo, Mary-Hêtt,<br />

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fxp \J T? (T. 407.00). Oh! oui, va! revue.-<br />

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Sulbac. Reschal, W. Burtey, Gabin,<br />

Max-Morel» M"« Jousset, P. Morly. Mi«s Lawler.<br />

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IlULJuCj La Revue du Moulin,<br />

Jeanne Saulier, Devassy,' Paule Mab, Spinelly,<br />

MM. Fugère, Rivaux, etc. Matinées dint. et fêtes,<br />

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T l'ico;2ile, MODI


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2W Annam-Totikin 2 >i %» 79'?5 70 45 +.20<br />

2 50 Madagasoar 2 ls97.'« SO 80<br />

3 », 3%. 1903-05-.» 00:85 90 85<br />

15<br />

» Atriq.Ooôi<strong>de</strong>ât.3%1903.» 452 50<br />

455 +^-50<br />

15 » Algérie 1902 3 0 » 447 50 448 +-50<br />

17 50 Indo-Chiao 1899 3 %» 460 458 –2<br />

15 »<br />

19023% » 406 50<br />

20 » Ville <strong>de</strong> Paris 1865 4%» 528 50 134 • +.5 50<br />

12 »<br />

18693%» 444 50 445 +•• 50<br />

12 »<br />

18713%» 406 75 409 +.2 25<br />

20 »<br />

18754%<br />

525<br />

20 »<br />

18764%» 527 50 534 50 +.7..<br />

10 » •<br />

lS922'i%» 370 371 75 +.125<br />

10 ».<br />

1894962^. 370 372 +.2<br />

10 »<br />

18982% 423 424 50 +.1.50<br />

10 » 1899 Métr.o 413 415 +.2<br />

11 »<br />

1905 2%%» 378.. 377 50- 50<br />

12 » Ville <strong>de</strong> Marseille 1877.» 404 40125–2 75<br />

3 »l <strong>de</strong> Lyon 1880 3%» 102 75 102 50 25<br />

1<br />

SOCIÉTÉS DE CRÉDIT<br />

ET OBLIGATIONS DU CRÉDIT FONCIER<br />

.n- 111.~ .»-<br />

Mon naaquo aejJTance u.wou ww +iu<br />

4146<br />

d'Algérie «1225 1220 -.5<br />

40 » <strong>de</strong>l'fndo-Chine» 1379 1380 +.1<br />

11 dr. d'Athènes T 139 139<br />

«68 N" du Mexique» 1022<br />

10 p. Centr1' Mexic».» 495' 495<br />

17 50 Ottomane 676 676.<br />

13p75 Esp1' <strong>de</strong> Crédite 226 50 227 +.. 50<br />

17 p. Hyp.d'Espagne» 695 695 -<br />

60 »<br />

Paris-Pays-BasT 1634 1639 +.4<br />

25 » Union Paris" C 816.. 820 +'.l<br />

1250 FrancCora.IndT 285 283 -.2<br />

24c. <strong><strong>de</strong>s</strong> Pays autr.. 501 501<br />

9 42 Land Bank of Ègypt.»<br />

223 223<br />

40 » Comp^ Algérienne?. C 92t.. 921. ><br />

» » - Franc. Min.d'OrT 89.. 89<br />

27 50 Compt'nat' d'Escompte» 695..<br />

50 » Crédit Lyonnais » 1203 1205 +.2<br />

13 75 Indust1 et Com'.G 675 675<br />

8 79 Mobilier Franç.T 130 130<br />

15 »<br />

Fonc.Eçyptien.C<br />

776 773 .2<br />

» » Association minière. 196 199 +.3 ».<br />

» » Contrai Mining 340 349 +.9<br />

15 62 <strong>Société</strong> générale » 691<br />

27 » Crédit foncier actions.» 695 694. .1..<br />

13 » Oblig.oom'" 2.60% 1879.C 470 50 472 +.1 50<br />

15 » -r- 3% 1880. » 496 50 495 .1 50<br />

12 » 3% 1891.» 39150 392 +.. 50<br />

13 » 2.60% 1892. » 456.. 459.. +.3..<br />

13 » 2.60%tpl899» 455.. 456 50 +.1 50<br />

15 » ObUgf.fonC' 3% 1879. 500 499 -.1<br />

15 » 3%. 1883.» 435 436 +.1<br />

13 » -; 2.60% 1885.» 465.. 465<br />

14 » 2.80%tpl895» 465 .467 +.2<br />

15 .» -r- 3% 1903.» 492 494 +.2<br />

» » Bons à lots 1OO fr. 1887.» 70 50 71 +.. 50<br />

15 » Obl.B.hypoth~i,OOOfr.» 555<br />

15 ». 3% 425.- 428 50 +.3 50<br />

~n<br />

ACTIONS CHEMINS DE FER<br />

@ 'l<br />

'in.tT~AT~a~f~lma.fR7n f,f,5. -c<br />

30 » Départementaux 3%», 656<br />

35 50 Esf. » 865 50 870 +.4 50<br />

15 50 Action <strong>de</strong> jouissance • 393.. 397 +.4<br />

30 Est Algérien » 685 685<br />

20 » Métropolitain <strong>de</strong> Paris» 506.. 505. .1..<br />

3% Nord-Sud»! 228 |<br />

50 » Midi » 1U1 1110 .1<br />

25 »<br />

Action <strong>de</strong> jouissance<br />

»! 5i9 553 +.4<br />

65 » Nord. .TI1808 1795 -13<br />

49 » Action <strong>de</strong> jouissance. -C.1345 1359 +14<br />

59 » Orléans » 1325 1334 +.9<br />

44 » Action <strong>de</strong> jouissance.» 925.-925.<br />

38 50 Ouest ..» 825 825<br />

21 »<br />

Action <strong>de</strong> jouissance » 423 428<br />

25 » Ouest- Algérien (r.â600f:)» 638<br />

55 »Parls-Lyon-Méditerr..T 1314 1315 +.1<br />

s Andalous » 247 247 ..I<br />

27 » Autrichiens-Hongroise 736 738 +.2<br />

10 » Congo sup' aux g' <strong>la</strong>cs.» 306<br />

» » Sud-Autrlch'Lombar1.» 184<br />

30 tir. Méridionaux d'Italie..»<br />

» » Nord do l'Espagne T 274 50 274 50<br />

» «Portugais C445 450 +.5<br />

5 p. Saragosss T 423 425 1 +,-2<br />

OBLIGATIONS CHEMINS DE FER 1<br />

15 » .Boue a uuouuu .v* éc.i /|i*o +.2<br />

15 » Départementaux 3%» 408 412 +;4 v<br />

15 » Economiques 3% » 424 425 +.1<br />

25 » Est 52-54-56, 5% (r. 650t).» 656..<br />

654 25 -.1 75<br />

i5 » 3% » 435 430 +.1<br />

i5 » -3% nouvelles » 438.. 438 50 +.. 50<br />

12 50 Zyt% » 417.. 419 50 +.2 50<br />

15 » Est Algérien 3% » 432.. 434 +.2<br />

15 »Midi3% » 438.. 440 +.2<br />

15 » 3% nouvelles » 434 50 435 50 +-.1<br />

15 Nord 3% » 455.. 456 50 +.1 50<br />

15 » 3% nouvelles » 460.. 459.. .1<br />

12 50 2% %(r.à500f.)..» 407.. 407.<br />

i5 » Orléans 3% » 442.. 444 25 +.2 23<br />

15 » 3% nouvelles. 438 50 43S 75 +.. 25<br />

12 50 2K%(remb.à500).» 403.. 403<br />

15 » Ouest 3% » 436.. 43s +.2<br />

I 15 » 3% nouvelles » 432 434 ..+12,<br />

i 12 50 2«C 66.. 66<br />

40 » Charb.<strong>de</strong> Sosnowice..T 1285 130.' +17<br />

25 » Thomson-Houston;» 731 735 +.1<br />

27 50 Tramways français. C616 617 +.1<br />

2;,<br />

».Thomson-Houston.»¡,<br />

73- 73"<br />

+,1..<br />

60 Télégraphes du Nord..» 980.. 9S0<br />

31 » Union <strong><strong>de</strong>s</strong> gaz i" série..» 840 840<br />

13 87 Voitures <strong>de</strong> Paris. 246 251 +.5<br />

FONDS D'ÉTAT ÉTRANGERS<br />

2 50 Ang<strong>la</strong>is 2 y, t 8^45<br />

4 » Autrichiens 4% or. C 99..<br />

4é;<br />

98 85-15<br />

4 » Argentin 4% 1896 (Resci.).I 04 75<br />

4 a 4%1900<br />

» 0525 9450- 75<br />

4%1900. 952510<br />

945°,75<br />

4 » Brésil 4% 1S89 .C<br />

v<br />

?5 10 104 851+.i 25<br />

5 5% 18&8(Fundintf). 103 60 104 85+4 25<br />

25 » Bulgarie(Princ.<strong>de</strong>)5%l896» 499<br />

25 » 5%1902T 494 499 +.5<br />

·.<br />

» » Congo (Bons à lots) C 82 50 84 +.1 50<br />

15 » Doman1" Autriche 1886-<br />

> SOt»25 310 25 +.1..<br />

4 •> Empr. Chinois 4% lib.» 98.. 97 95 05<br />

4 » Egypte Uunflée<br />

» 103 80 103 55 25<br />

350 Privilégiée.» 100 85 100 75 10<br />

4- «! Espagne Extérieure4%T 05 10 95 20 +.. 10<br />

25 »|Espirito-Santo C 478 25<br />

30 »!Hàïti6% 18t)6 » 447.. 445 50 –.1 50<br />

8 50, Hellénique 1881 » 272<br />

50<br />

8 50 Ha'iti 6 18~G, 44"<br />

5°,1<br />

50<br />

4<br />

» Italien 4%<br />

T 103 40<br />

4<br />

«Japonais 4% 1905<br />

» 92..<br />

..1<br />

92 10 +.. 10<br />

25 »!Marocô% 1904 » 530 1<br />

4 » Mexicain 4% 1904 » 95 40 95 45+.. 05<br />

5 .^Minas Geraes 5% 1897.. C 507.. 507<br />

3 50 Norvégiens^ %190i-0s.» 97<br />

3 «Portugais 3% T 7120<br />

2 50 Obi. Tabac Portug.4>i %.C 51» ..| 516 50 -.1 50<br />

4 » Hongrois 4% or »<br />

.9760j 97 65 -j- 05<br />

4 » Eoumain 4% 1898<br />

• 92 50<br />

92 50<br />

4. "IRoumain4~81898,» 925°1 925°1"<br />

5 » Eusse b% 1822 » 97 50! 97 75i + 25<br />

4 » A% 1880.» 76 901 77 50 +..60<br />

4r 4%lëiffl » 74 70 75 25+.. 55<br />

4 » eoilSOl.4%]"&2'Sèr.T.. 77 25<br />

L5 77 60 +.. 33<br />

4 »<br />

4%18 3% 1891-1894 or.» A 6375 64 151 + 40<br />

40<br />

13 3541886 or » 62 50 62651 + 15<br />

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BOcçritimem<br />

Lundi 24 Décembre 1906<br />

52e Année 3e Série N8 358<br />

H. DE VILLEMESSANT<br />

Fondateur<br />

Gaston CALMETTE<br />

Directeur-Gérant<br />

RÉDACTION<br />

ADMINISTRATION<br />

26, rue Drouot, Paris (9» Arr1)<br />

POUR LA PUBLICITÉ<br />

S'ADRESSER, 26, RUE DROUOT<br />

A L'HOTEL DU « FIGARO »<br />

ET POUR LES ANNONCES ET RÉCLAMES<br />

Chez MM. LAGRANGE, CERF & C'«<br />

8, p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bourse.<br />

«Loué par ceux-ci, blâmé<br />

par ceux-là, me.moquant <strong><strong>de</strong>s</strong> sots, bravant les méchants, je me hâte<br />

°<br />

<strong>de</strong> nre <strong>de</strong> tout <strong>de</strong> peur d'être obligé d'en pleurer. > (Beaumarchais.)<br />

RÉDACTION ADMINISTRATIOEI<br />

26, rue Drouot, Paris (9° Arr')<br />

TÉLÉPHONE,Trois lignes :.K°s 102.46 102.47 102.43<br />

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L'ava<strong>la</strong>nche R. LESCOMBE.<br />

La crise religieuse<br />

JULIEN DE NARFON. ·<br />

Coulisses <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mo<strong>de</strong> CLAIRE DE Chancenay-<br />

Pour <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> l'enseignement G. D.<br />

Doux pays FORAIN.<br />

Automobilisme La clôture du Salon FRANTZ<br />

REICHEL.<br />

Les promotions.<br />

1<br />

LesThéitres: Théâtre Molière: aBat'd'Af»:<br />

EMMANUEL<br />

ARÈNE.<br />

Les Concerts ROBERT BRUSSEL.<br />

Trente Ans <strong>de</strong> théâtre ADRIEN BERNHEIM.<br />

Feuilleton Le coffre-fort vivant Frédéric<br />

MAUZENS.<br />

Conserver. >.<br />

ou Détruire?<br />

~o,~<br />

A quelques-uns<br />

<strong>de</strong> mes amis, j'ai sou-<br />

vent posé<br />

cette question<br />

Que faites-vous <strong><strong>de</strong>s</strong> lettres que vous<br />

recevez?<br />

Les uns m'ont répondu :.« Nous les<br />

déchirons, parbleu<br />

Nous les déchirons<br />

toujours, lorsque le soin <strong>de</strong> nos affaires<br />

ou <strong>de</strong> nos affections ne nous conseille<br />

pas <strong>de</strong> les conserver plus ou moins long-<br />

temps. Vous imaginez-vous que nous<br />

allons embarrasser nos cartons, nos ti-<br />

roirs, <strong>de</strong> cette correspondance dont l'in-<br />

térêt n'est qu'immédiat?<br />

Nous serions<br />

bientôt débordés. »<br />

Les autres m'ont répondu<br />

« Nous gar-<br />

dons tout mais cette métho<strong>de</strong>, nous<br />

l'avouons, n'est recommandable qu'à<br />

condition d'avoir <strong>de</strong> l'ordre. Si l'on en<br />

manque, adieu profit on perd un temps<br />

précieux à paperasser<br />

et il est rare que<br />

l'on finisse par<br />

mettre <strong>la</strong> main sur ce<br />

qu'on cherche. »<br />

D'autres, enfin, m'ont dit « Nous ne<br />

détruisons rien. pas le moindre petit<br />

mot, et tout est c<strong>la</strong>ssé dans <strong><strong>de</strong>s</strong> dossiers<br />

où nous trouvons sans peine<br />

<strong>la</strong> pièce<br />

que nous désirons consulter. Car nos<br />

dossiers sont tenus à jour. et l'on ne<br />

sait jamais ce qui peut arriver. »<br />

Je me hâte d'ajouter, à l'honneur <strong>de</strong><br />

mes re<strong>la</strong>tions, que ces collectionneurs <strong>de</strong><br />

petits papiers ne nourrissent aucun <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

som bres .<strong><strong>de</strong>s</strong>seins qu'on pourrait<br />

leur<br />

prêter. '-Us<br />

sont incapables<br />

<strong>de</strong> calcul, <strong>de</strong><br />

perfidie, d'intimidation, et le cas <strong>de</strong> lé-<br />

1 gitirne défense qu'ils envisagent simple-<br />

ment, est une éventualité qui ne se pro-<br />

duit pour.ainsi<br />

dire jamais. Ils en sont<br />

pour leurs précautions<br />

minutieuses et<br />

s'encombrent<br />

inutilement.<br />

Or mon attention vient d'être appelée<br />

sur ces différentes manières <strong>de</strong> traiter <strong>la</strong><br />

correspondance, leurs avantages et leurs<br />

inconvénients, par un petit fait digne,<br />

me semble-t-il,' d'être rapporté.<br />

Comme mon intention n'est nullement<br />

<strong>de</strong> soulever une pierre<br />

<strong>de</strong> scandale pour<br />

en voir sortir les répugnants insectes qui<br />

grouillent<br />

habituellement sous les pier-<br />

res, je ne me départirai pas <strong>de</strong> l'impré-<br />

cision qui convient.<br />

Un <strong>de</strong> mes amis, flânant l'autre jour à<br />

l'hôtel Drouot, entra par hasard dans une<br />

salle où l'on vendait maints objets sans<br />

valeur. Il al<strong>la</strong>it se retirer, lorsqu'il dressa<br />

l'oréille en entendant prononcer<br />

le nom<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> personne<br />

dont on dispersait le pau-<br />

vre mobilier.<br />

Ce nom était celui d'un <strong>de</strong> nos confrè-<br />

res qui, dans le mon<strong>de</strong> du journalisme<br />

et dans le mon<strong>de</strong> politique aussi, jouit<br />

pendant plusieurs<br />

années d'une réputa-<br />

tion qu'il me suffirait <strong>de</strong> qualifier pour<br />

qu'on le reconnût. Mais je me contente-<br />

rai <strong>de</strong> dire qu'il dirigea un grand journal<br />

et appartint<br />

à <strong>la</strong> haute assemblée. Je fus<br />

son col<strong>la</strong>borateur. Qui d'entre nous,<br />

d'ailleurs, ne l'a pas été ?<br />

Temps difficiles! J'en parle sans<br />

acrimonie et surtout sans rancune contre<br />

l'homme qui contribua plus souvent qu'à<br />

son tour à nous les rendre difficiles. Il<br />

était insaisissable. et ne l'était malheu-<br />

reusement que pour nous Mais quand<br />

nous parvenions à le joindre enfin.<br />

impossible <strong>de</strong> lui tenir rigueur! Il rache-<br />

tait sa négligence par <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités d'es-<br />

prit, d'ingéniosité,<br />

<strong>de</strong> bonne humeur, <strong>de</strong><br />

courtoisie où s'émoussaient aussitôt les<br />

réc<strong>la</strong>mations les plus aiguës. Ah! qu'il<br />

renouve<strong>la</strong>it divinement <strong>la</strong> scène <strong>de</strong> don<br />

Juan et <strong>de</strong> M. Dimanche! On eût été<br />

M. Dimanche rien que pour le p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> lui voir jouer. Mais <strong>la</strong> fertilité <strong>de</strong> ses<br />

ressources n'était que lui d'embarras et<br />

pour M. Dimanche <strong>la</strong> semaine, hé<strong>la</strong>s<br />

avait toujours quatre jeudis<br />

Je crois qu'il avait été, pendant<br />

<strong>la</strong><br />

guerre, secrétaire d'une <strong><strong>de</strong>s</strong> organisa-<br />

tions <strong>de</strong> <strong>la</strong> Défense nationale. 11 avait<br />

noué <strong><strong>de</strong>s</strong> amitiés dans l'entourage <strong>de</strong><br />

Gambetta et s'en était servi, plus tard,<br />

pour se pousser. Il<br />

se poussa si mal qu'il<br />

tomba, un jour, le nez dans le ruisseau.<br />

Il se releva, mais il avait perdu son as-<br />

surance et ses soutiens. Nous le vîmes<br />

encore pendant quelque temps, ombre<br />

<strong>de</strong> lui-même, errer dans <strong>de</strong>ux ou trois<br />

salles <strong>de</strong> rédaction. puis il disparut<br />

et<br />

al<strong>la</strong> mourir obscurément en un gîte sans<br />

doute précaire,<br />

<strong>la</strong>issant sur le boulevard<br />

et en <strong><strong>de</strong>s</strong> mémoires fidèles comme <strong>la</strong><br />

mienne, le souvenir d'un homme aima-<br />

ble, inventif et déconsidéré.<br />

Mon ami savait l'histoire <strong>de</strong> ce nau-<br />

frage il s'approcha <strong><strong>de</strong>s</strong> épaves au mo-<br />

jtnent où l'on al<strong>la</strong>it vendre 'quinze pa-<br />

niers remplis<strong>de</strong> vieuxjournaux tail<strong>la</strong>dés,<br />

<strong>de</strong> livres et <strong>de</strong> brochures.<br />

-'Seize francs, proposa<br />

le commis-<br />

saire-priseur.<br />

Dix-sept.<br />

Et personne n'ayant surenchéri, les<br />

quinze paniers furent adjugés à mon<br />

ami, qui les fit transporter chez lui et<br />

en commença le débal<strong>la</strong>ge.<br />

Ah sa surprise, lorqu'il découvrit, au<br />

jnilieu <strong>de</strong> paperasses insignifiantes, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

liasses, <strong><strong>de</strong>s</strong> paquets <strong>de</strong> lettres écrites<br />

par tous ceux qui se sont illustrés dans<br />

les lettres et les arts ou qui ont marqué<br />

dans <strong>la</strong> politique, au cours <strong>de</strong> ces qua-<br />

rante <strong>de</strong>rnières années.<br />

Bref, une incomparable collection d'au-<br />

tographes. Ils avaient été c<strong>la</strong>ssés par or-<br />

dre alphabétique, .mais les déménage-<br />

ments, les vicissitu<strong><strong>de</strong>s</strong>, <strong>la</strong> mort, <strong>de</strong> ru<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

mains étrangères avaient tout jeté pêle-<br />

mêle, tout confondu. et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

enveloppes<br />

jaunies, maculées, les lignes d'écriture<br />

pendaient, comme une frange noire,<br />

usée. Mais quelques grands noms, au<br />

bas <strong><strong>de</strong>s</strong> pages, avaient encore assez <strong>de</strong><br />

lustre pour en répandre<br />

sur tout<br />

Adniis, par faveur, au dépouillement,<br />

je tisonnais du doigt parmi ces braises<br />

que ma curiosité ranimait. Après une<br />

lettre <strong>de</strong> Thiers, j'en lisais une <strong>de</strong> Gam-<br />

betta, puis d'autres <strong>de</strong> Louis B<strong>la</strong>nc, <strong>de</strong><br />

Quinet, <strong>de</strong> Barni, d'Anatole- <strong>de</strong> La Forge,<br />

<strong>de</strong> J-ules Ferry, <strong>de</strong> Rochefort, <strong>de</strong> Na-<br />

jquet.<br />

.'' J'ouvris une petite enveloppe dont les<br />

timbres avaient à peine pâli, et <strong>de</strong> l'en-<br />

veloppe une carte, une simple carte <strong>de</strong><br />

visite glissa sur <strong>la</strong> table. Mais quelle<br />

carte magique<br />

MONSIEUR<br />

Thiees<br />

Monsieur Thiers! Deux mots, son<br />

nom gravé sur une ban<strong>de</strong> étroite <strong>de</strong><br />

bristol. et le petit homme s'érigeait,<br />

fantôme à toupet et à lunettes, perçant<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> tête son linceul.<br />

Et ce fut ensuite, défi<strong>la</strong>nt sous mes<br />

yeux, toute <strong>la</strong> vieille gar<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> lettres<br />

commandée par Hugo Banville, Sully-<br />

Prudhomme, Heredia, Mendès, Loti,<br />

Bourgét, C<strong>la</strong>retie, Bergerat, Scholl, Mau-<br />

passant, Richepin.<br />

La jeune gar<strong>de</strong> suivait, en bon ordre,<br />

et j'y reconnaissais, au passage, <strong><strong>de</strong>s</strong> ca-<br />

mara<strong><strong>de</strong>s</strong> qui sont déjà <strong><strong>de</strong>s</strong> revenants<br />

L'ancien directeur <strong>de</strong> journal, l'ancien<br />

sénateur avait tout gardé et constitué à<br />

chacun son dossier avec <strong><strong>de</strong>s</strong> lettres, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

découpures <strong>de</strong> journaux annotées dans<br />

les marges, toutes les pellicules <strong><strong>de</strong>s</strong> in-<br />

formations quotidiennes.<br />

Je sais bien, parbleu! qu'un publiciste<br />

doit être amunitionné, mais à ce point-là,<br />

non!<br />

Autant j'avais compris que notre<br />

homme conservât religieusement les té-<br />

moignages <strong>de</strong> sympathie<br />

ou <strong>de</strong> civilité<br />

reçus par lui aux beaux jours <strong>de</strong> sa car-<br />

rière, autant je déplorais qu'il n'eût pas<br />

détruit <strong><strong>de</strong>s</strong>, confi<strong>de</strong>nces dont je ne puis<br />

croire qu'il songeait à faire état. Ah <strong>la</strong><br />

détresse <strong>de</strong> certains appels, les pénibles<br />

aveux griffonnés au crayon, à <strong>la</strong> hâte,<br />

sur le marbre, <strong><strong>de</strong>s</strong> tables- <strong>de</strong> café ou sur<br />

le vieux fepip vert. <strong><strong>de</strong>s</strong> tables -d'anti-<br />

chambre<br />

A quoi bon ranger, cataloguer, perpé-<br />

tuer tout ce<strong>la</strong>? C'est si triste étalé. et<br />

c'est si beau en f<strong>la</strong>mbée, dans <strong>la</strong> che-<br />

minée Oui, pourquoi entasser ces bil-<br />

lets d'un caractère intime ou désobli-<br />

geant ? Pour que les hasards d'une vente<br />

après décès les ba<strong>la</strong>yent jusqu'à<br />

<strong>la</strong> fosse<br />

où l'on pousse les feuilles sèches? Si<br />

encore on était sûr qu'elles y pourriront.<br />

Mais non, quelqu'un est là qui les pi-<br />

quera <strong>de</strong> son crochet et les emportera<br />

dans sa hotte, pour les trier chez lui et<br />

en composer un herbier<br />

C'est toujours à ce<strong>la</strong> qu'il faut penser.<br />

On se dit « Viennent <strong>la</strong> vieillesse et les<br />

approches '<strong>de</strong> <strong>la</strong> mort, il sera temps<br />

d'anéantir le déchet d'une correspon-<br />

dance amassée. »<br />

Mauvaise excuse. Sait-on jamais à<br />

quel moment on disparaîtra soi-même?<br />

Mieux vaut faire tout <strong>de</strong> suite pour les<br />

autres ce que l'on souhaite qu'ils fassent<br />

également pour vous.<br />

Et je ne vois guère, en vérité, d'excep-<br />

tions à cette règle. Les lettres d'amour,<br />

les plus chères reliques ne sont pas da-<br />

vantage exemptes <strong>de</strong> profanation. J'en<br />

eus <strong>la</strong> preuve il y a quelques années en<br />

assistant à un procès en divorce. J'en-<br />

tends encore, j'entendrai toujours les<br />

avocats du mari et <strong>de</strong> <strong>la</strong> femme, mes<br />

amis, lire les lettres <strong>de</strong> fiançailles <strong>de</strong> ces<br />

malheureux Et après leurs correspon-<br />

dance <strong>de</strong> fiancés, leur correspondance <strong>de</strong><br />

jeunes mariés, chuchotements, désirs,<br />

tendresses. fournitencoreà<strong>la</strong>défense.<br />

<strong>la</strong> défense <strong><strong>de</strong>s</strong> occasions <strong>de</strong> rire et <strong>de</strong><br />

briller aux dépens tantôt <strong>de</strong> <strong>la</strong> cliente et<br />

tantôt du client.<br />

Je sortis du prétoire avant <strong>la</strong> fin <strong>de</strong><br />

l'audience, écœuré, jurant trop tard qu'on<br />

ne m'y prendrait plus<br />

«N'écris pas<br />

» gémit <strong>la</strong> p<strong>la</strong>intive Des-<br />

bor<strong><strong>de</strong>s</strong>-Valmore dans une <strong>de</strong> ses élégies<br />

les plus belles.<br />

Certes, ce conseil, il est quelquefois<br />

plus facile <strong>de</strong> le donner que <strong>de</strong> le sui-<br />

vre. Mais autre chose est <strong>de</strong> recom-<br />

man<strong>de</strong>r <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>truction <strong><strong>de</strong>s</strong> lettres écrites<br />

à certaines heures et dans certaines cir-<br />

constances <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. Croit-on, par exem-<br />

ple, que Gàmbetta gagnera beaucoup,<br />

<strong>de</strong>vant <strong>la</strong> postérité, à <strong>la</strong> publication ré-<br />

cente <strong>de</strong> ses lettres d'amour? Et <strong>de</strong> com-<br />

bien d'autres en pourrait-on dire autant!<br />

A l'ami qui, l'autre jour, à l'hôtel <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Ventes, payait dix-sept francs le droit <strong>de</strong><br />

disposer d'une collection importante<br />

d'autographes d'hommes célèbres, je <strong>de</strong>-<br />

mandai quelles étaient ses intentions.<br />

C'est un brave homme heureuse-<br />

ment il me répondit<br />

Si, dans le tas que vous venez d'exa-<br />

miner, <strong><strong>de</strong>s</strong> lettres vous paraissent ma-<br />

lencontreuses pour <strong><strong>de</strong>s</strong> mémoires ou <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

réputations qui vous sont chères, prenez<br />

ces lettres et détruisez-les. Je retournerai<br />

moi-même à quelques expéditeurs en-<br />

core vivants celles qui pourraient leur<br />

causer <strong>de</strong> l'ennui si elles étaient mises<br />

dans <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion. Pour le reste, ma foi,<br />

je ne sais pas.je verrai. c'est presque<br />

<strong>de</strong> l'histoire. politique ou littéraire.<br />

Honnêtes paroles et qui établissent<br />

bien <strong>la</strong> distinction que l'on doit faire<br />

entre les lettres à conserver et les lettres<br />

à détruire.<br />

L'ancien directeur <strong>de</strong> journal, l'homme<br />

politique<br />

dont j'ai parlé, avait <strong>de</strong> quoi<br />

exercer sa faculté <strong>de</strong> discernement. Il<br />

n'en eut point souci ou tout au moins<br />

s'accorda <strong><strong>de</strong>s</strong> dé<strong>la</strong>is, par habitu<strong>de</strong> peut-<br />

être.<br />

Coupable imprévoyance! Il y a quel-<br />

que chose <strong>de</strong> plus redoutable que le cer-,<br />

cueil qui viendra nous prendre et qui<br />

vient prendre nos amis ou les étrangers<br />

avec lesquels nous correspondions.<br />

c'est le panier du déménageur qui <strong><strong>de</strong>s</strong>-<br />

tine à l'hôtel dés Ventes, au marchand,<br />

à l'étranger, à l'inconnu, les douloureuses<br />

intimités et les amers secrets <strong><strong>de</strong>s</strong> jours<br />

d'infortune et d'abois<br />

Lucien Descaves.<br />

1 Échos<br />

La Température<br />

•<br />

La pression barométrique continue à s'a-<br />

baisser sur le continent, notamment dans le:<br />

Sud-Ouest (Biarritz, 763mm). Les fortes pres-<br />

sions se retirent lentement vers l'est; leur,<br />

centre se trouvait hier matin près' <strong>de</strong> Lem-<br />

berg (782mm). A Paris, on notait hier, à midi,.<br />

77Omm.<br />

Le vent est faible <strong>de</strong> l'est avec mer belle<br />

sur nos côtes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manche et <strong>de</strong> l'Océan. On<br />

signale encore <strong><strong>de</strong>s</strong> pluies abondantes dans le'<br />

Roussillon.<br />

La température s'est abaissée sur nos ré-<br />

gions du Nord, elle monte dans le Sud. Hier,<br />

le thermomètre indiquait à Paris, vers sept t<br />

heures du matin, 8°. au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous <strong>de</strong> zéro et<br />

o° à trois heures <strong>de</strong> l'après-midi. La journée<br />

a été très belle, niais très froi<strong>de</strong>. On notait<br />

11° au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous à Besançon, 5° au puy <strong>de</strong><br />

Dôme, o,0 au mont Ventoux, 130 au pic du<br />

Midi, 70 au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus à Marseille etiio'à Alger.<br />

En France, le temps va rester beau et froid<br />

dans le "Nord <strong><strong>de</strong>s</strong> averses sont probables<br />

dans le Sud. La température moyenne, 503 au-<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sous, a été inférieure <strong>de</strong> 7°6 à <strong>la</strong> nor-,<br />

male 2 "3.<br />

(La température du 23 décembre igo5 était<br />

à Paris 40 au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus le matin et 60 l'après-<br />

midi. Baromètre, 776'» temps doux.)<br />

Du New York Herald:<br />

A New- York Matin temps couvert, après-<br />

midi beau. Tempéraiure maxima, 2°;<br />

minima, 40. Vent nord-ouest, frais. Baro-<br />

mètre en hausse.<br />

A Londres: Temps couvert. Température:<br />

maxima, i°5; minima, 2° 5. Vent nul.<br />

Baromètre, 771mm.<br />

A Bnrlin Temps nuageux. Température<br />

5°, à midi.<br />

-ooo--<br />

LE SALON DÉ L'AUTOMOBILE<br />

^*y<br />

Le Salon <strong>de</strong> l'Automobile, qui fer-<br />


LE FIGARO LONpr24 OECE WBRE 1908<br />

l'oubli <strong><strong>de</strong>s</strong> précautions les plus élémen-<br />

taires avait réduit d'un quart <strong>la</strong> popu-<br />

<strong>la</strong>tion en l'obligeant à diminuer l'impor-<br />

tance <strong>de</strong> son bétail, gros et petit L'auto-<br />

rité <strong>de</strong> ses publications, l'éc<strong>la</strong>t <strong>de</strong> ses<br />

congrès<br />

<strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux en 1905, <strong>de</strong> Pau<br />

en 1906, et surtout <strong>la</strong> concession <strong>de</strong> ter-<br />

ritoires communaux moyennant le loyer<br />

pour<br />

ordre d'un franc par an, montrent<br />

surabondamment l'utilité et l'efficacité<br />

<strong>de</strong> son action.<br />

Mais les catastrophes se précipitent<br />

Modane et Betpoucy cet été, Ouzous<br />

avant le commencement <strong>de</strong> l'hiver, mon-<br />

trerit qu'il n'est que temps <strong>de</strong> poursui-<br />

vre énergiquement une restauration déjà<br />

trop tardive. Pour garantir l'industrie<br />

contre l'amoindrissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> houille<br />

b<strong>la</strong>nche, les p<strong>la</strong>ines contre l'inondation,<br />

les montagnes contre l'ava<strong>la</strong>nche, le pays<br />

tout entier contre sa transformation en<br />

désert, il faut unir tous les efforts. Le<br />

réveil forestier <strong>de</strong> <strong>la</strong> France s'est affirmé<br />

dans <strong>la</strong> presse, le Touring-Club, et bien<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Société</strong>s sportives et savantes. Tous<br />

les torrents <strong>de</strong> nos montagnes se trans-<br />

formeront en ruisseaux inoffensifs quand<br />

les minces canaux <strong>de</strong> l'initiative privée<br />

se confondront en un véritable torrent<br />

<strong>de</strong> bonnes volontés et d'énergies.<br />

R. Lescombe.<br />

làei~,onae4faWilre<br />

SALONS<br />

On jouera ce soir chez Mme Ferdinand<br />

Périer, en son hôtel <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue d'Er<strong>la</strong>nger, les<br />

Mentons bleus, l'amusante comédie <strong>de</strong> Cour-<br />

teline, dont les interprètes seront le comte<br />

<strong>de</strong> Germiny, M. Henri <strong>de</strong> Bermingham et M.<br />

Matillon.<br />

Après <strong>la</strong> comédie, souper.<br />

Demain, <strong>la</strong> charmante maîtresse <strong>de</strong> <strong>la</strong> mai-<br />

son rouvrira ses salons pour <strong>la</strong> représenta-<br />

tion d'une revue qui sera jouée par <strong><strong>de</strong>s</strong> ama-<br />

teurs et <strong><strong>de</strong>s</strong> professionnels.<br />

RENSEIGNEMENTS MONDAINS<br />

`<br />

LL. AA. RR. l'Infante Eu<strong>la</strong>lie et le.<br />

prince Alphonse <strong>de</strong> Bourbon-Orléans, son fils,<br />

sontarrivés à Londres.<br />

La maison royale <strong>de</strong> Grèce célébrera<br />

aujourd'hui l'anniversaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong><br />

S. M. le roi Georges 1er.<br />

< Le rdd.es Belges vient <strong>de</strong> signer un ar-<br />

rêté accordant à environ douze cents domes-<br />

tiques et servantes <strong>la</strong> décoration industrielle<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième c<strong>la</strong>sse, étendue par l'arrêté royal<br />

du 15 juin 1906 ^ux gens <strong>de</strong> service et <strong>de</strong><br />

maison ayant servi avec dévouement leurs<br />

maîtres pendant vingt-cinq années consécu-<br />

tives.<br />

Les nouveaux décorés recevront avant le<br />

nouvel an <strong>la</strong> notification officielle accompa-<br />

gnée du bijou.<br />

La publication<br />

au Moniteur ne pourra, en<br />

raison du grand nombre, être faite que vers <strong>la</strong><br />

mi-janvier.<br />

A remarquer que <strong>la</strong> promotion actvelle<br />

comprend surtout beaucoup <strong>de</strong> très anciens<br />

serviteurs qui eussent été décorés <strong>de</strong>puis fort<br />

longtemps si <strong>la</strong> décoration avait existé pour<br />

eux.<br />

t– M. Alexis Catargi, secrétaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> léga-<br />

tion <strong>de</strong> Roumanie à Londres, qui-est à <strong>la</strong> fois<br />

diplomate et Compositeur très distingué, vient<br />

<strong>de</strong> faire jouer au théâtre national <strong>de</strong> Bucarest<br />

avec un immense succès Enoch Ar<strong>de</strong>n, un<br />

opéra en trois actes. Les interprètes étaient:<br />

Mme Darclée, Annie M. A. Gregoretti,<br />

Enoch Ar<strong>de</strong>n: Elvino Ventura, Filippo M.<br />

Kaduiescu, Peter; Mlle Lélia,. A<strong>la</strong>ne.<br />

L'auteur' dirigeait lui-même l'orchestré avec<br />

une incontestable maîtrise.<br />

Reconnu dans <strong>la</strong> salle<br />

Le prince royal et <strong>la</strong> princesse royale <strong>de</strong> Rou-<br />

manie, accompagnés <strong>de</strong> Mme Pierre Greceanu et<br />

<strong>de</strong> miss Manuel, le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre, le<br />

ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> finances et Mme Take Jonescu, le<br />

ministre dé <strong>la</strong>'justico et Mme Démètre Greceanu,<br />

Mme C. Dissescu, prince et princesse D. Moruzi,<br />

Mmes Poenaru, S. Lahovary, Basile Boerescu,<br />

comte et comtesse <strong>de</strong> Larish. rince et princesse<br />

G.-V. Bibesco, MM. et Mmes C. Vernescu, R. Va-<br />

carescu, Ghica, Petrovici-Armis, Em. Cretulescu,<br />

C. Pasturis, G. Cerliez, V<strong>la</strong>huti S<strong>la</strong>tinoanu, Paul<br />

Greceanu. N. Polizu, Jean Mitilineu, N. Butcu-<br />

lescu, Eni. Rosnovanu, A. Zanescu, N. Rosetti,<br />

.V.Miclescu.G. P<strong>la</strong>gïno,G.Hagi-Pantelli,et D.Flo-<br />

.rescu, Grimaldi, B. Petrescu, C. Vasilescu, Mme<br />

B<strong>la</strong>remberg, N.Filipescu, AsicaFilipescu,Mavro-<br />

cor.dati,N. Ba<strong>la</strong>nes>cu. Catherine Florescu, Em. Gra-<br />

disteanu, Rosetti, Pasturis, Creteanu, Michel Ch.<br />

Phéréky<strong>de</strong>, V. Morosianu, Marie Nikita, Aure-<br />

liam. Marie Antonescu général, Mme et Mlle Ma-<br />

'vrocordati, général et Mme Jean Mano, baron et<br />

baronne Ed. <strong>de</strong> Reineck, général et Mme Th.<br />

Ghèorghiu, capitaine et Mme O<strong>la</strong>nescu, général<br />

et Mme Bengescu-Dabija, capitaine Lahovary,<br />

prince C. <strong>de</strong> Brancovan, général -Coanda, MM.<br />

Alex. Badaru, Alex. Marghiloman, Léon et D.<br />

^hica, N. Drosso, Caton Lecca, Georges V<strong>la</strong>sto,<br />

'Arthur Rosetti, Emile (Economu, baron Al. <strong>de</strong><br />

Reinech et le Tout-Bucarest mondain.<br />

La salle enthousiaste n'a cessé d'acc<strong>la</strong>mer<br />

l'auteur et ses admirables interprètes.<br />

Après le second acte, une superbe corbeille<br />

-et <strong>de</strong> nombreux bouquets et, gerbes <strong>de</strong>-fleurs<br />

furent offerts à Mme Darclée, l'exquise can-<br />

tatrice. M. Catargi, le triomphant auteur,<br />

reçut <strong>la</strong> palme traditionnelle emmanchée dans<br />

.un pommeau<br />

<strong>de</strong> roses rouges.<br />

MARIAGES<br />

On célébrera, le mois prochain, le ma-<br />

riage du baron Marc <strong>de</strong> Lassus, fils <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

baronne <strong>de</strong> Lassus, née <strong>de</strong> Gassaud, frère du<br />

baron <strong>de</strong> Lassus, <strong>de</strong> <strong>la</strong> baronne Arnold <strong>de</strong><br />

Graffenried Vil<strong>la</strong>rs et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vicomtesse d'Es-<br />

terno, avec Mlle Pauline <strong>de</strong> Foy, fille du<br />

comte et <strong>de</strong> <strong>la</strong> comtesse <strong>de</strong> Foy, sœur du vi-<br />

comte <strong>de</strong> Foy, <strong>de</strong> <strong>la</strong> comtesse Frédéric Pillet-<br />

Will, nièce du comte et <strong>de</strong> <strong>la</strong> comtesse <strong>de</strong><br />

Bertpux^<br />

En l'église <strong>de</strong> Bonnemain (Ille-et-Vi<strong>la</strong>ine),<br />

a été béni le mariage <strong>de</strong> M. Théophile <strong>de</strong> Tin-<br />

guy, fils<br />

<strong>de</strong> l'ancien zouave pontifical, et <strong>de</strong><br />

Mme <strong>de</strong> Tinguy <strong>de</strong> La Giroulière, née <strong>de</strong> Tin-<br />

guy du Pouët, avec Mlle Marie <strong>de</strong> La Paume-<br />

fière, fille' <strong>de</strong> M. et Mme <strong>de</strong> La Paumelière,<br />

h'èe <strong>de</strong>' Bourmont.<br />

Les témoins étaient, pour le marié MM.<br />

Henri Jacobsen et Emile <strong>de</strong> L'Epinay, ses on-<br />

cles pour <strong>la</strong> mariée MM. <strong>de</strong> Bourmont, son<br />

oncle, et <strong>de</strong> Vilièle, ami'<strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, qui<br />

remp<strong>la</strong>çait le général <strong>de</strong> Charette.<br />

Le service d'honneur était fait par Mlles Ju-<br />

liette <strong>de</strong> La Paumelière, Henriette Jacobsen,<br />

Louise <strong>de</strong> La Paumelière et C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> <strong>de</strong> La<br />

Paumelière, avec MM. Louis <strong>de</strong> Tinguy, <strong>de</strong><br />

Cambourg, lieutenant d'artillerie à Rennes<br />

René <strong>de</strong> Tinguy et <strong>de</strong> L'Angle.<br />

DEUIL<br />

Les obsèques <strong>de</strong> Mme Louis <strong>de</strong> Najac, née<br />

Bonamy -<strong>de</strong> Villemereuil, dont nous avons an-<br />

noncé: le décès, seront célébrées ce matin à<br />

dix heures et <strong>de</strong>mie à Saint-Thomas d'Aquin.<br />

C'estavec un vif regret que nous apprenons<br />

<strong>la</strong> mort <strong>de</strong> M. Emile Lion, ancien sous-préfet,<br />

décédé hier, à l'âge <strong>de</strong> cinquante-six ans, à<br />

son domicile, 9, rue Gustave-F<strong>la</strong>ubert. Il était<br />

le frère <strong>de</strong> M. Gaston Lion, mé<strong>de</strong>cin <strong><strong>de</strong>s</strong> hô-<br />

pitaux, et le beau-frère <strong>de</strong> M. Armand Schil-<br />

ler, notre sympathique confrère du Temps.<br />

Nous apprenons <strong>la</strong> mort > De M. Le<br />

jRouxr professeur honoraire <strong>de</strong> l'Ecole supé-<br />

rieure <strong>de</strong>.pharmacie <strong>de</strong> Paris, ancien exami-<br />

nateur d'admission à l'Ecole poytechnique,<br />

officier <strong>de</strong> <strong>la</strong> Légion' d'honneur, décédé à<br />

Paris, 120, boulevard Montparnasse, à l'âge<br />

<strong>de</strong> soixante-quinze ans. Ses obsèques seront<br />

célébrées mercredi prochain, à dix heures, en<br />

l'église Notre-Dame-<strong><strong>de</strong>s</strong>-Champs. L'inhuma-<br />

tion aura lieu au Père-rLachaise De M.<br />

fîugues Sabou<strong>la</strong>rd, décédé à Paris, 56, bou-<br />

levard Saint-Michel, à l'âge <strong>de</strong> soixante-dix-<br />

aeuf ans. Ses" obsèques seront célébrées. mer-<br />

credi pr<br />

La ville est calme.<br />

Les événements <strong>de</strong> Russie<br />

Saint-Pdtorsbourg',<br />

23 décembre.<br />

Par suite <strong>de</strong> l'ajournement <strong><strong>de</strong>s</strong> élections<br />

pour <strong>la</strong> Russie d'Asie, 75 députés manque-<br />

ront sur 524 à l'ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> Douma.<br />

Les « ca<strong>de</strong>ts » mènent une campagne éner-<br />

gique pour regagner leur prestige perdu,<br />

mais les octobristes, qui ont réussi à attirer<br />

à eux les partis monarchistes, paraissent<br />

assurés <strong>de</strong> <strong>la</strong> majorité dans les provinces.<br />

On regrette généralement que M. Stolypine<br />

pousse <strong>la</strong> loyauté jusqu'à refuser d'appuyer<br />

les candidatures favorables au gouverne-<br />

ment, mais les lois électorales que le comte<br />

Witte a eu l'imprévoyance d inclure dans les<br />

lois fondamentales le <strong>la</strong>issent impuissant.<br />

Ivas'.<br />

Saint-Pétersbourg,<br />

23 décembre.<br />

L'assassin du comte Ignatieff est à l'hôpital 1<br />

<strong>de</strong> Tver et son état semble s'améliorer. Son<br />

i<strong>de</strong>ntité reste inconnue. Il avoue seulement<br />

avoir exécuté les ordres d'une secte révolu-<br />

tionnaire qui a récemment condamné à mort<br />

les plus hauts fonctionnaires du pays.<br />

Démenti<br />

Berlin, 23 décembre.<br />

La Gazette <strong>de</strong> l'Allemagne du Nord écrit<br />

« Depuis quelque temps, <strong>la</strong> presse fait<br />

allusion à un passage <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie non pu-<br />

bliée <strong><strong>de</strong>s</strong> mémoires du défunt prince Clovis<br />

<strong>de</strong> Hohenlohe-Schillinsfürst en commentant<br />

ce prétendu<br />

fait qu'en 1893, au moment où le<br />

Reichstag examinait le projet militaire, le<br />

pape Léon XIII aurait <strong>de</strong>mandé ou obtenu <strong>de</strong><br />

l'Allemagne un don <strong>de</strong> 500,000 francs. Après<br />

une enquête minutieuse, nous sommes en<br />

mesure d'affirmer que rien ne permet <strong>de</strong><br />

croire qu'on ait offert ou donné une somme<br />

d'argent au pape Léon XIII dans les circons-<br />

tances indiquées.<br />

» Nous n'avons également rien pu trouver<br />

<strong>de</strong> re<strong>la</strong>tif à l'expression d'un vœu <strong>de</strong> cette<br />

nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du Pape. Ce qui est vrai,<br />

c'est que, à l'occasion du Jubilé du <strong>de</strong>rnier<br />

Pape, il a été fait présent d'une couvre d'art<br />

consistant en une parure. »<br />

En Perse<br />

Téhéran,<br />

23 décembre.<br />

A quatre heures <strong>de</strong> l'après-midi, on annon-<br />

çait que le Schah était mourant. (Agence<br />

Havas.)<br />

Sismographie<br />

Rome, 23 décembre.<br />

Les instruments<br />

sismographiques<br />

<strong>de</strong> Bo-<br />

logne et <strong>de</strong> Florence ont signale Hier soir<br />

un fort tremblement <strong>de</strong> terre à 7,000 kilomè-<br />

tres <strong>de</strong> distance.<br />

Kopal (Russie), 23 décembre.<br />

One secousse <strong>de</strong> tremblement <strong>de</strong> terre<br />

d'une extrême violence a été ressentie dans<br />

le district <strong>de</strong> Kopal hier soir, à 11 h. 21. Elle<br />

a duré une minute et <strong>de</strong>mie.<br />

Amérique du Sud<br />

DANS L'ARGENTINE<br />

Buenos-Àires, 23 décembre.<br />

Revue navale. Demain le prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

République, M. Figueroa Alcorta, passera en<br />

revue <strong>la</strong> flotte<br />

argentine, accompagné <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

ministres,<br />

<strong>de</strong> plusieurs sénateurs et <strong>de</strong> dé-<br />

putes.<br />

Arrivée. M. Emilio Mitre arrivera ici<br />

<strong>de</strong>main matin, à dix heures. Ses amis lui<br />

préparent une gran<strong>de</strong> réception.<br />

NOTES COLOMBIENNES<br />

Politique économique. La politique du<br />

gouvernement colombien est <strong>de</strong>venue émi-<br />

nemment pratique. Des lois viennent d'être<br />

édictées qui favorisent l'agriculture et les<br />

mines. Un tarif protecteur, pour les articles<br />

du pays, a été mis en vigueur. L'importation<br />

<strong>de</strong> machines agricoles a été, tout récemment,<br />

déc<strong>la</strong>rée gratuite. Et pour couronner cette<br />

marche au relèvement économique, une ré-<br />

duction vient d'être apportée aux contribu-<br />

tions.<br />

Les voies <strong>de</strong> communication. Pour pré-<br />

parer le terrain du développement <strong><strong>de</strong>s</strong> voies<br />

<strong>de</strong> communication, le gouvernement colom-<br />

bien avait organisé, voici déjà quelque temps,<br />

l'armée en compagnies, pour <strong>la</strong> reconstruc-<br />

tion <strong><strong>de</strong>s</strong> routes, <strong>de</strong>venues impraticables.<br />

Voici maintenant que plusieurs voies ferrées<br />

se construisent et qui partent du littoral ma-<br />

ritime, ainsi que du fleuve navigable Magda-<br />

lena, vers l'intérieur du pays. Ces,voies vont<br />

certainement faciliter l'accès aux régions mi-<br />

nières, et l'importation <strong>de</strong> machinerie agri-<br />

cole aux départements d'Antioquia et Cauca.<br />

Le climat bienfaisant. Aucun <strong><strong>de</strong>s</strong> préju-<br />

gés sur l'insalubrité <strong><strong>de</strong>s</strong> climats tropicaux ne<br />

s'applique à <strong>la</strong> Colombie. Si <strong>la</strong> preuve n'en<br />

était aux robustes générations <strong>de</strong> race b<strong>la</strong>n-<br />

che qui y vivent, l'attestation se trouverait<br />

dans le fait do, immigrants qui, tous, y<br />

jouissent d'une parfaite santé.<br />

Les mines d'or. Quatre compagnies amé-<br />

ricaines et <strong>de</strong>ux compagnies ang<strong>la</strong>ises sont<br />

en train <strong>de</strong> conclure <strong><strong>de</strong>s</strong> contrats avec' le<br />

gouvernement<br />

colombien<br />

pour<br />

l'extraction <strong>de</strong><br />

l'or dans les régions fluviales au moyen <strong>de</strong><br />

dragues et <strong>de</strong> tous les progrès mo<strong>de</strong>rnes.<br />

Mines d'argent. On a déjà commencé<br />

l'exploitation <strong>de</strong> plusieurs mines d'argent<br />

dans les départements d'Antioquia, Cauca et<br />

.Tolima.<br />

Le charbon et le fer. Des gisements <strong>de</strong><br />

charbon et <strong>de</strong> fer ont été découverts en quan-<br />

tité telle, qu'ils <strong>de</strong>viendront les facteurs<br />

d'une extrême importance, lorsque les trans-<br />

ports seront facilités. On a également trouvé<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> mines <strong>de</strong> cuivre, <strong>de</strong> soufre, do plomb,<br />

<strong>de</strong> vermillon, <strong>de</strong> nitrate, d'asphalte, <strong>de</strong> pé-.<br />

trole, etc.<br />

COURTES DÉPÊCHES<br />

Une<br />

réception<br />

a eu lieu hier, au pa<strong>la</strong>is<br />

royal <strong>de</strong> Madrid, à l'occasion <strong>de</strong> l'anniver-<br />

saire <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> reine Victoria.<br />

Un accord a été signé entre <strong>la</strong> France<br />

et l'Itnlie. pour <strong>la</strong> désinfection <strong><strong>de</strong>s</strong> navires<br />

provenant <strong><strong>de</strong>s</strong> pays infestés.<br />

Une manifestation en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> poli-<br />

tique anticléricale du gouvernement français<br />

a eu lieu hier à GAnes. Une adresse a été<br />

remise au consul <strong>de</strong> France.<br />

L'émir <strong>de</strong> Boukhara, qui est en ce mo-<br />

ment à Saint-Pétersbourg, a acheté un ter-<br />

rain dans .cette ville pour y faire ériger une<br />

mosquée on souvenir du Jour où il a vu gour<br />

<strong>la</strong> première fois le tsarévitch Alexis.<br />

Figaro<br />

à Londres<br />

(Service spatial d9 notre bureauds lonta, 8, NewCa/en!ryStr, W.)<br />

UN SERMON<br />

Londres, 23 décembre.<br />

L'archevêque <strong>de</strong> Westminster, le docteur<br />

Bourne, fait ce matin, au cours d'un ser-<br />

mon b l'église catholique <strong>de</strong> Warwick-stroet,<br />

une violente critique <strong>de</strong> l'attitu<strong>de</strong> du gouver-<br />

nement français envers l'Eglise, notamment<br />

à l'égard du cardinal Richard et à propos <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> fermeture du séminaire <strong>de</strong> Saint-Sulpice.<br />

Il a qualifié ces actes <strong>de</strong> vio<strong>la</strong>tion f<strong>la</strong>grante<br />

du droit <strong>de</strong> propriété et <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté indivi-<br />

duelle.<br />

L'archevêque a déc<strong>la</strong>ré que le Pape ne pou-<br />

vait agir autrement qu'il l'a fuit et a terminé<br />

en invitant les catholiques ang<strong>la</strong>is à prier<br />

pour leurs coreligionnaires français et pour<br />

le triomphe du catholicisme.<br />

LE PARTI CONSERVATEUR<br />

Londres, .23 décembre.<br />

Il n'eet pas sans intérêt <strong>de</strong> signaler le<br />

mouvement <strong>de</strong> réorganisation qui transforme<br />

insensiblement le parti conservateur, et dont<br />

les résultats se feront certainement sentir<br />

aux prochaiues élections générales. Après <strong>de</strong><br />

nombreuses discussions et plusieurs meetings<br />

fort agités, le parti conservateur a décidé <strong>de</strong><br />

changer le chef suprême <strong>de</strong> <strong>la</strong> machine élec-<br />

torale, l'agent principal, désigné sous le nom<br />

do Chief aqent, et <strong>de</strong> le remp<strong>la</strong>cer par M.<br />

Percival Hughes. Les libéraux n'ont qu'à à<br />

bien se tenir.<br />

Notons aussi <strong>la</strong> création d'une nouvelle li-<br />

gue, <strong>la</strong> « Junior Imperial and Constitution<br />

League qui jouera un rôle considérable dans<br />

les élections au London County Council avant<br />

<strong>de</strong> donner sa pleine mesure aux élections gé-<br />

nérales. Son prési<strong>de</strong>nt et son fondateur, le<br />

vicomte Castlereagh, en a défini le programme<br />

dans lss termes suivants « Intéresser aux<br />

choses politiques d'une façon pratique <strong>la</strong><br />

jeunesse conservatrice et unioniste». L'orga-<br />

nisation centrale aura <strong><strong>de</strong>s</strong> branches dans<br />

toute <strong>la</strong> province. M. Balfour, sir A. Ac<strong>la</strong>nd-<br />

Hood et les autres grands chefs <strong>de</strong> l'opposi-<br />

tion soutiennent <strong>de</strong> toutes leurs forces cet<br />

embriga<strong>de</strong>ment <strong><strong>de</strong>s</strong> jeunes Ang<strong>la</strong>is apparte-<br />

nant à l'aristocratie et à <strong>la</strong> bonne bour-<br />

geoisie.<br />

Il ne faut pasoublier l'influence sans cesse<br />

grandissante <strong><strong>de</strong>s</strong> femmes, dont les ligues di-<br />

verses serviront puissamment les candidate<br />

impérialistes etunionistes.Il est fort proba-<br />

ble que les trop fameuses «suffragettes n, in-<br />

dignées <strong>de</strong> 1 hostilité que leur témoignent les<br />

libéraux et les socialistes, se jetteront dans<br />

les bras <strong><strong>de</strong>s</strong> candidats conservateurs, infini-<br />

ment trop ga<strong>la</strong>nts pour repousser le concours<br />

précieux <strong>de</strong> ces dames à <strong>la</strong> veille <strong><strong>de</strong>s</strong> élec-<br />

tions.<br />

J'ai tout lieu <strong>de</strong> croire que le parti conser-<br />

vateur inscrira bientôt les revendications<br />

féminines sur son programme cette ma-<br />

nœuvre adroite pourrait bien lui valoir <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

succès presque inespérés.<br />

Enfin nouvelle qui réjouit <strong>la</strong> tête du<br />

parti unioniste il est maintenant certain<br />

que lord Curzon va rentrer d'ici peu dans <strong>la</strong><br />

vie politique active. Aussitôt qu'il aura<br />

trouvé une circonscription à sa convenance,<br />

l'ancien vice-roi <strong><strong>de</strong>s</strong> In<strong><strong>de</strong>s</strong> se présentera. Son<br />

retour à Westminster fortifiera <strong>la</strong> vail<strong>la</strong>nte<br />

minorité qui a si courageusement combattu<br />

durant <strong>la</strong> session d'hiver, et M. Balfuur ne<br />

saurait avoir <strong>de</strong> meilleur lieutenant que son<br />

ami Curzon dont <strong>la</strong> carrière parlementaire<br />

fut jadis aussi courte que bril<strong>la</strong>nte. J. C.<br />

LA COUR ET LA VILLE<br />

»\. Les différents comités <strong>de</strong> l'Alliance fran-<br />

çaise en Angleterre viennent <strong>de</strong> former entre<br />

eux une fédération, analogue, à celle qui<br />

existe déjà aux Etats-Unis.<br />

La nouvelle fédération est dirigée par un<br />

comité composé <strong>de</strong> délégués <strong>de</strong> tous les co-<br />

mités y adhérant, à raison d'un délégué par<br />

comité. Le bureau du comité fédéral a élu<br />

comme prési<strong>de</strong>nt M. Salmon, le distingué<br />

professeur <strong>de</strong> Rading. La fédération organise<br />

une tournée <strong>de</strong> conférences qui comprendra<br />

toute l'Angleterre et qui commencera dès fé-<br />

vrier prochain.<br />

LA CRISE RELIGIEUSE<br />

Dans les églises<br />

Les offices ont été célébrés hier dans<br />

toutes les églises <strong>de</strong> Paris dans les mê-<br />

mes conditions que dimanche <strong>de</strong>rnier, et<br />

<strong>de</strong>vant <strong>la</strong> même affluence <strong>de</strong> fidèles.<br />

Les curés ont averti leurs parois-<br />

siens que <strong>la</strong> messe <strong>de</strong> minuit était sup-<br />

primée par le cardinal Richard. Quel-<br />

ques-uns ont commenté cette interdic-<br />

tion en <strong>la</strong> motivant par crainte <strong>de</strong> trou-<br />

bles et par les raisons actuelles que <strong>la</strong><br />

situation donne à l'autorité religieuse<br />

d'éviter, autant que possible, <strong>de</strong> fournir<br />

à <strong>la</strong> police toute occasion, fût-elle par-<br />

faitement honorable, d'intervenir dans<br />

l'exercice du culte.<br />

Une lettre <strong>de</strong> M. l'abbé Arnal<br />

sur <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> M. Brunetière<br />

Plusieurs <strong>de</strong> nos confrères ayant fait<br />

écho à un bruit fort étrange, d'après le-<br />

quel M. Brunetière non seulement n'au-<br />

rait pas reçu les <strong>de</strong>rniers sacrements,<br />

mais encore aurait refusé <strong>de</strong> les rece-<br />

voir, et ce<strong>la</strong> parce que les décisions pon-<br />

tificales sur <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 1905 l'auraient éloi-<br />

gné <strong>de</strong> l'Eglise, je n'ai pas cru qu'il fût<br />

inutile <strong>de</strong> provoquer, <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong><br />

M. l'abbé Arnal, curé <strong>de</strong> Notre-Dame-<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>-Champs, dont M. Brunetière était le<br />

paroissien, un démenti très net.<br />

Voici <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> M. l'abbé Arnal<br />

Monsieur,<br />

Je suis très surpris du bruit dont vous me<br />

parlez re<strong>la</strong>tivement à M. Brunetière. Ceux<br />

qui le mettent en circu<strong>la</strong>tion ne connaissent<br />

pas le grand chrétien que nous avons perdu.<br />

Vous pouvez le démentir absolument. Je'ne<br />

puis et ne dois pas entrer dans <strong><strong>de</strong>s</strong> détails,<br />

mais je puis dire que M. Brunetière a voulu<br />

recevoir tous les sacrements. S'il ne les a pas<br />

tous reçus, <strong>la</strong> mort seule l'en a empêché.<br />

Mais il est mort en chrétien et en catholique.<br />

Je vous prie <strong>de</strong> vouloir bien agréer l'assu-<br />

rance <strong>de</strong> mon affectueux dévouement.<br />

ARNAL,<br />

Curé <strong>de</strong> Notre-Dame <strong><strong>de</strong>s</strong> Champs.<br />

Je puis ajouter certains détails qu '1<br />

expliquent pourquoi M. Brunetière, vou-<br />

<strong>la</strong>nt recevoir les <strong>de</strong>rniers sacrements, ne<br />

les a tout <strong>de</strong> môme pas reçus.. Le direc-<br />

teur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Revue <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux inon<strong><strong>de</strong>s</strong> disait<br />

au général Frey, son ami intime, <strong>la</strong><br />

veille au soir <strong>de</strong> sa mort « 11 me faut<br />

encore dix ans <strong>de</strong> travail pour dire tout<br />

ce que j'ai à dire, en publiant chaque an-<br />

née <strong>de</strong>ux volumes, cet hiver je donnerai<br />

trois, articles à <strong>la</strong> revue, etc. »<br />

M. Brunetière se croyait sauvé, et il<br />

faisait, comme on voit, <strong><strong>de</strong>s</strong> projets<br />

d'ave-<br />

nir. Quelques heures après, il mourait<br />

en portant à ses lèvres une coupe <strong>de</strong><br />

champagne qu'il avait <strong>de</strong>mandée pour<br />

« se remonter », disait-il, au sortir d'nne<br />

syncope. La mort n'a pas <strong>la</strong>issé le temps<br />

aux personnes qui l'entouraient d'appe-<br />

ler le prêtre.<br />

rto discours <strong>de</strong> M. Viviani,<br />

Au banquet organisé hier par <strong>la</strong> jeu-<br />

nesse républicaine du cinquième arron-<br />

dissement pour fêter <strong>la</strong> nomination <strong>de</strong><br />

M. Viviani comme ministre du travail et<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> prévoyance sociale, celui-ci, après<br />

avoir regretté qu'une indisposition ait<br />

empêché M. Briand <strong><strong>de</strong>s</strong>e faire entendre,<br />

a ajouté<br />

M. Briand est l'honneur <strong>de</strong> <strong>la</strong> tribune et <strong>la</strong><br />

gloire du Parlement. Cooimo moi, il est et<br />

restera fidèle an parti socialiste. Je salue ici<br />

ce grand citoyen dont <strong>la</strong> conciliation ne sera<br />

jamais <strong>de</strong> <strong>la</strong> faiblesse et dont <strong>la</strong> fermeté ne<br />

sera jamais <strong>de</strong> <strong>la</strong> brutalité.<br />

S'il avait pu se joindre à nous, il vous au-<br />

rait parlé <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation présente. Certes<br />

personne n'a jamais, pensé que <strong>la</strong> dénon-<br />

ciation d'un contrat sécu<strong>la</strong>ire, que <strong>la</strong> rupture<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>. liens entre l'Eglise et l'Etat s'opérerait<br />

sans provoquer quelques difficultés. Mais où<br />

sont les tumultes, les désordres, les catas-<br />

trophes et les cataclysmes que nos adver-<br />

saires se p<strong>la</strong>isaient à nous prédire? Nous<br />

avons<br />

pour<br />

nous le droit, <strong>la</strong> raison, le bon<br />

sens. Nous résisterons à toutes les préten-<br />

tions <strong>de</strong> Rome au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> légalité fran-<br />

çaise.<br />

Cependant, qu'on ne s'y 'trompe pas, <strong>la</strong><br />

lutte sera longue et durable entre l'esprit <strong>de</strong><br />

résignation et l'esprit <strong>de</strong> libre recherche, en-<br />

tre ceux qui, au nom <strong>de</strong> Rome, veulent asser-<br />

vir l'univers, et ceux qui, malgré Rome, veu-<br />

lent affranchir <strong>la</strong> pensée humaine.<br />

Mais aujourd'hui que <strong><strong>de</strong>s</strong> majorités parle-<br />

mentaires considérables nous communiquent<br />

leur confiance, nous serions bien coupables<br />

si nous nous <strong>la</strong>issions uniquement attirer par<br />

<strong>la</strong> lutte anticléricale et si nous ne gardions<br />

pas un peu <strong>de</strong> notre résolution et <strong>de</strong> notre<br />

courage pour abor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> solution <strong><strong>de</strong>s</strong> problè-<br />

mes sociaux.<br />

U « Osservatore romano »<br />

L'Ossert'atore romano vient <strong>de</strong> publier<br />

une critique très vive, violente même,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle loi sur les cultes, ce qui<br />

donne à penser que le Pape est dès à<br />

présent décidé à repousser cette loi.<br />

Et il est fort possible qu'il <strong>la</strong> repousse'<br />

en effet. Mais il serait excessif <strong>de</strong> déga-<br />

ger <strong>de</strong> <strong>la</strong> critique <strong>de</strong> Y Osservatore ro-<br />

mano, malgré ses attaches avec le Vati-<br />

can, <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce refus. Il sera bon<br />

<strong>de</strong> préciser, à ce propos, <strong>la</strong> réelle situa-<br />

tion <strong>de</strong> ce journal vis-à-vis du Saint-<br />

Siège, d'autant plus que ses jugements<br />

sur les affaires <strong>de</strong> France ne témoignent<br />

pas toujours d'une extrême discrétion.<br />

Je ne saurais mieux faire, dans ce <strong><strong>de</strong>s</strong>-<br />

sein, que <strong>de</strong> rappeler ce que le cardinal<br />

Rampol<strong>la</strong>, alors secrétaire d'Etat <strong>de</strong><br />

Léon XIII, écrivait, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre<br />

sud-africaine, au duc <strong>de</strong> Norfolk, qui<br />

s'était p<strong>la</strong>int <strong><strong>de</strong>s</strong> attaques répétées <strong>de</strong><br />

Y Osservatore romano contre l'Angleterre<br />

Je dois déc<strong>la</strong>rer que V Osservatore romano,<br />

bien que recevant, comme certains autres<br />

journaux catholiques italiens, une subven-<br />

tion du Saint-Père, n'est ni un organe officiel<br />

ni un organe officieux du Saint-Siège, à l'ex-<br />

ception <strong>de</strong> <strong>la</strong> colonne intitulée Nostre infor-<br />

mazioni. Les opinions et jugement qui peu-<br />

vent être exprimés dans les articles publiés<br />

dans les autres parties du journal ne peuvent<br />

donc être àttribués au Saint-Siège.<br />

Ce<strong>la</strong> est assez net. Or, <strong>la</strong> situation <strong>de</strong><br />

YOsserva'ore romano vis-à-vis du Saint-<br />

Si ge [l'a j.,as changé à' cet égard, que<br />

nous sachions, sous le pontificat <strong>de</strong><br />

PieX.<br />

Julien <strong>de</strong> Narfon.<br />

Mgr l'évêque <strong>de</strong> Bayeux vient <strong>de</strong> <strong>la</strong>ncer<br />

l'interdit sur l'église <strong>de</strong> Merville (Calvados),<br />

l'association cultuelle <strong>de</strong> Merville ayant fait<br />

célébrer un office, dans l'église, par un prêtre<br />

privé <strong>de</strong> tout pouvoir dans le diocèse.<br />

Coulisses <strong>de</strong> <strong>la</strong> flûo<strong>de</strong><br />

..a.<br />

C'est <strong>de</strong>main Noël, <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> fête chré-<br />

tienne, qui malheureusement n'aura pas cette<br />

année sa solennité accoutumée, puisque pres-<br />

que partout les messes <strong>de</strong> minuit sont sup-<br />

primées. Il restera <strong>la</strong> fête <strong>de</strong> famille qui, je<br />

l'espère, sera célébrée par vous toutes, mes<br />

chères lectrices, avec <strong>la</strong> joie qu'elle com-<br />

porte.<br />

Comment parler <strong>de</strong> mo<strong><strong>de</strong>s</strong> à. cette occa-<br />

sion ? Je ne pourrais vous décrire que <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

toilettes <strong>de</strong> bal ou <strong>de</strong> diner, et pour ce<strong>la</strong>,<br />

vous n'avez qu'à vous reporter à mon cour-<br />

rier <strong>de</strong> <strong>la</strong> semaine <strong>de</strong>rnière, où je vous ai fait<br />

connaître les merveilleuses toilettes que Mme<br />

Walles a créées pour <strong>la</strong> jeune et jolie ambas-<br />

sadrice du Japon à Berlin. Je ne saurais rien<br />

trouver <strong>de</strong> plus beau.<br />

Et puis, voilà le moment <strong><strong>de</strong>s</strong> étrennes. On<br />

ne parle déjà que <strong>de</strong> ce<strong>la</strong>. Chacun s'ingénie<br />

à trouver un ca<strong>de</strong>au qui ne soit pas le ca<strong>de</strong>au<br />

<strong>de</strong> tout le mon<strong>de</strong>. Parlons donc étrennes, nous<br />

aussi, et voyons quelques magasins choisis.<br />

RUE P'AKTIN, CHEZ FALIZE<br />

En première ligne, je vous conduirai chez<br />

Falize, l'orfèvre artiste, qui, dans son hôtel <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> rue d'Antin, sans bruit, sans éc<strong>la</strong>t, donne<br />

chaque année, soit pour le Salon, soit pour<br />

quelque gran<strong>de</strong> manifestation, un ^nouveau<br />

chef-d'œuvre. Je suis toujours bien accueillie<br />

chez lui, parce que je ne commets pas d'in-<br />

discrétions et que je ne parle que <strong>de</strong> ce qu'il<br />

m'autorise à faire connaître. C'est là, si vous<br />

voulez un ca<strong>de</strong>au riche, que vous trouverez<br />

ces splendi<strong><strong>de</strong>s</strong> rangs <strong>de</strong> perles, dont chacune<br />

est une merveille d'éc<strong>la</strong>t et <strong>de</strong> pureté, ces<br />

colliers dignes <strong>de</strong> parer une reine ou une im-<br />

pératrice, et qu'une femme du mon<strong>de</strong> peut<br />

montrer avec orgueil. A côté <strong>de</strong> ce<strong>la</strong>, <strong><strong>de</strong>s</strong> bi-<br />

joux d'art, comme Falize seul en sait pro-<br />

duire et dont il crée chaque année <strong><strong>de</strong>s</strong> mo-<br />

dèles nouveaux. Je ne cherche pas à vous les<br />

décrire, c'est impossible, il faut les voir.<br />

Puis <strong><strong>de</strong>s</strong> trouvailles ingénieuses. Il a dû<br />

vous arriver souvent d'être embarrassée pour<br />

le poids exact d'une lettre. On emploie au-<br />

jourd'hui <strong><strong>de</strong>s</strong> papiers épais qui trompent<br />

beaucoup. Comment savoir ce<br />

poids ? Il y a<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

pèse-lettres,<br />

mais ils sont si grossiers et<br />

si <strong>la</strong>ids qu'on les <strong>la</strong>isse aux comptoirs d'em-<br />

ployés,<br />

Eh bien! Falize a prévu le cas il a fait <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

petits pèse-lettres pour dames, artistiques,<br />

mignons, coquets, <strong>de</strong> véritables bijoux qu'on<br />

peut gar<strong>de</strong>r au salon, comme tout autre bi-<br />

belot, et qui sont d'une exactitu<strong>de</strong> mathéma-<br />

tique.<br />

Enfin, autre ingénieuse et originale innova-<br />

tion. La mo<strong>de</strong> est aux vieilles céramiques,<br />

porce<strong>la</strong>ines et faïences montées. Falize a or-<br />

févré artistement <strong><strong>de</strong>s</strong> vieux vases d'apothi-<br />

caires pas <strong>de</strong> pharmaciens mo<strong>de</strong>rnes, non,<br />

tout ce que les anciennes officines<br />

présen-<br />

taient <strong>de</strong> plus- antique. Rien que les inscrip-<br />

tions ont leur attrait. Je voyais sur l'un S. Uni<br />

(graine <strong>de</strong> lin) et sur un autre Anigod amara.<br />

C'est tout à fait amusant et d'une valeur<br />

réelle, grâce à l'authenticité <strong>de</strong> l'époque.<br />

Dans un autre ordre d'idées, Falize a <strong>la</strong><br />

série <strong><strong>de</strong>s</strong> bonbonnières japonaises <strong>de</strong> Naka-<br />

moura et <strong>de</strong> Mimitsou, boîtes à coins arrondis,<br />

décorées avec un art exquis en émail cloi-<br />

sonné.Vous savez. combien sont gracieuses ces<br />

peintures <strong>de</strong> fleurs et d'oiseaux exécutées par<br />

les artistes du pays <strong>de</strong> Mme Chrysanthème et<br />

qui vont <strong>de</strong>venir rares, maintenant que le Ja-<br />

pon s'est européanisé.<br />

Enfin, comme toujours, vous trouverez,chez<br />

l'orfèvre artiste, ces mille bibelots riches<br />

manches d'ombrelles en quartz rose ou<br />

mauve, enguir<strong>la</strong>ndés <strong>de</strong> vermeil, cachets,<br />

coupes i bonbons en orfèvrerie, <strong>la</strong>mpes élec-<br />

triques, étuis à bridge en argent avec p<strong>la</strong>que<br />

d'émail,<br />

etc.<br />

Comme vous le voyez, il y a rue d'Antin <strong>de</strong><br />

gran<strong><strong>de</strong>s</strong> ressources pour les étrennes dé haut<br />

-goût, :•-•. •:. v. r.)<br />

LA BBAN'DE MAISON DK BLANC<br />

1<br />

Dans un autre ordre d'idées, voulez-vous<br />

voir quelque chose <strong>de</strong> tout à fait délicieux?<br />

Allez à <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Maison <strong>de</strong> B<strong>la</strong>nc, boule-<br />

vard <strong><strong>de</strong>s</strong> Capucines et faites-vous montrer les<br />

lits <strong>de</strong> poupée. Ce ne sont pas, comme vous<br />

pourriez le croire, les lits-jouets qu'on vend<br />

partout, non, c'est une spécialité que seule <strong>la</strong><br />

Gran<strong>de</strong> Maison <strong>de</strong> B<strong>la</strong>nc possè<strong>de</strong>, parce qu'elle<br />

en est <strong>la</strong> créatrice. Les ri<strong>de</strong>aux, le mate<strong>la</strong>s, les<br />

<strong>de</strong>ux traversins, les oreillers, le couvre-lit,<br />

les draps, les taies d'oreiller, tout est <strong>la</strong> copie<br />

exacte ou pour mieux dire, <strong>la</strong> réduction du<br />

lit d'une gran<strong>de</strong> personne, aussi soigné, aussi<br />

fini, comme travail <strong>de</strong> lingerie. Ces vraies mi-<br />

niatures, en même temps qu'elles servent <strong>de</strong><br />

jouet, ont l'avantage d'accoutumer les fillettes<br />

à savoir ce que sont les soins du ménage. On<br />

est fière d'avoir pour sa poupée < le même lit<br />

que maman et on s'en occupe avec orgueil<br />

et amour.<br />

Puisque nous sommes à <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Maison<br />

<strong>de</strong> B<strong>la</strong>nc, je vous dirai que, bien qu'elle ne<br />

fasse pas une spécialité <strong><strong>de</strong>s</strong> ca<strong>de</strong>aux d'étren-<br />

nes, on peut néanmoins y trouver bien <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

choses à offrir, ne fût-ce que les superbes<br />

mouchoirs dont cette maison a <strong>la</strong> spécialité à<br />

Paris ou une boîte <strong>de</strong> ses<br />

gants<br />

si renommés.<br />

Vous savez que le comptoir <strong><strong>de</strong>s</strong> mouchoirs et<br />

<strong>de</strong> ganterie a pris une telle extension. grâce à<br />

<strong>la</strong> faveur dé <strong>la</strong> clientèle élégante, qu'il est<br />

<strong>de</strong>venu trop petit et qu'il a fallu faire une sé-<br />

paration pour cause d'agrandissement. L'an-<br />

cien rayon commun est maintenant exclusive-<br />

ment réservé aux mouchoirs, et on a créé sur<br />

<strong>la</strong> rue Halévy un nouveau magasin, avec<br />

vitrines pour éta<strong>la</strong>ges et entrée particulière,<br />

afin d'y installer <strong>la</strong> ganterie pour messieurs<br />

et pour dames. Ce magasin, où les messieurs<br />

trouveront également le rayon <strong>de</strong> chemiserie<br />

considérablement agrandi, n'est point s.éparé<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> maison mère. Il communique avec le<br />

grand établissement du boulevard <strong><strong>de</strong>s</strong> Capu-<br />

cines, qui<br />

s'est simplement étendu <strong>de</strong> ce côté<br />

et a pris sur <strong>la</strong> rue Halévy une annexe avec<br />

sortie nouvelle.<br />

Je préviens également celles <strong>de</strong> mes lec-<br />

trices qui vont passer l'hiver au pays du so-<br />

leil que <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Maison <strong>de</strong> B<strong>la</strong>nc a une<br />

succursale à Cannes, 43, rue d'Antibes, pour<br />

ses clientes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Côte d'Azur.<br />

BOIN-TABURET (HENRY FRÈRES)<br />

J'ai suffisamment parlé <strong>de</strong> cette maison à<br />

mes lectrices pour qu'il ne soit pas nécessaire<br />

d'énumérer toutes les ressources qu'elle peut<br />

leur fournir en fait <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>aux. Je leur rappel-<br />

lerai simplement que dans les magasins, 3, rue<br />

Pasquier, se trouve <strong>la</strong> magnifique orfèvrerie<br />

qui a fait <strong>la</strong> renommée <strong>de</strong> Boin-Taburet, re-<br />

nommée à <strong>la</strong>quelle MM. Henry frères n'ont<br />

fait qu'ajouter par leurs créations artistiques<br />

nouvelles. Je leur citerai aussi les bijoux déli-<br />

cats Louis- XVI, broches, pen<strong>de</strong>ntifs, bagues,<br />

boucles., peignes à cheveux, tous du plus pur<br />

style <strong>de</strong> l'époque; enfin les jolis meubles an-<br />

ciens, les estampes <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes ang<strong>la</strong>is et<br />

français du dix-huitième siècle et une mer-<br />

veilleuse collection d'éventails <strong><strong>de</strong>s</strong> maîtres du<br />

passé, petits chefs-d'œuvre qu'on reçoit avec<br />

p<strong>la</strong>isir, qu'on montre avec orgueil et qu'on<br />

conserve avec amour.<br />

C<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> Chancenay.<br />

BOITE AUX. LETTRES<br />

Petite Fleur bleue. Il y<br />

à beaucoup <strong>de</strong><br />

peaux délicates comme <strong>la</strong> vôtre, mais il n'est<br />

pas nécessaire <strong>de</strong> recourir au docteur. La<br />

Brise Exotique, soit en eau, soit en crème,<br />

vous l'assoupl.t assez pour empêcher le froid<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> gercer..C'est simple et efticace. Vous <strong>la</strong><br />

trouverez à <strong>la</strong> Parfumerie Exotique, 35, rue du<br />

Quatre-Septembre.<br />

Créole désolée.– Toutes ces cérémonies<br />

observent à peu près le même protocole.<br />

Pour les sourcils, ne vous désolez pas <strong>la</strong><br />

Sève Sourcilièfe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Parfumerie Ninon,<br />

31, rue du Quatre-Septembre, leur rendra leur<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sin régulier et allongera soyeuBenient vos<br />

cils. < C. <strong>de</strong> C..


Pour<strong>la</strong> Réforme <strong>de</strong>l'Enseignement<br />

L'Association pour <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> l'enleignemènt<br />

a tenu, ainsi que nous l'avions<br />

annoncé, sa séance inaugurale<br />

dans <strong>la</strong> salle <strong><strong>de</strong>s</strong> fêtes <strong>de</strong> <strong>la</strong> mairie du<br />

seizième arrondissement, avant-hier soir.<br />

M. Gabriel Lippmann, membre <strong>de</strong><br />

l'Institut, quï.présidait, a prononcé une<br />

allocution très app<strong>la</strong>udie dans <strong>la</strong>quelle il<br />

a insisté avec comp<strong>la</strong>isance sur <strong>la</strong> façon<br />

nouvelle dont s'amorçait aujourd'hui une<br />

initiative si considérable. Le comité <strong>de</strong><br />

l'Association pour <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> l'enseignement<br />

ne comprend en effet pas un<br />

seul professionnel:;M. <strong>de</strong> Coubertin qui<br />

l'a fondée <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>. Les vice-prési<strong>de</strong>nts<br />

sont M. Ad. Pépin-Lehalleur et Mme<br />

Foulon <strong>de</strong> Vaulx. lin explorateur, M.<br />

Gaston Bordat, en est, le secrétaire générai<br />

M" Roger Braun en est le trésorier.<br />

Mmes Jean Darcy et Ramel Meynier,<br />

MM. Maurice Borel, Eraest Seillière, le<br />

comte Hocquart <strong>de</strong> TuHot, le docteur<br />

Bruyère, Alfred Meyer composent le<br />

comité, dont Me Clunet sera le conseil<br />

juridique. Loin <strong>de</strong> blâmer l'exclusion <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

professeurs et dés techniciens <strong>de</strong> l'enseignement,<br />

M. Lippmann a gran<strong>de</strong>meut<br />

approuvé <strong>la</strong> pensée <strong><strong>de</strong>s</strong> fondateurs. Si<br />

l'enseignement secondaire doit être réformé<br />

c'est par les « gens du mon<strong>de</strong> »<br />

qu'il peut l'être.<br />

Après M. Lippmann, M. <strong>de</strong> Coubertin<br />

a éloquemment exposé le but <strong>de</strong> l'Association<br />

et les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> par lesquelles<br />

elle se propose d'y parvenir. Le comité<br />

qui <strong>la</strong> dirige s'attelle dès maintenant à<br />

une œuvre essentielle, <strong>la</strong> rédaction <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>tinés à<br />

programmes<br />

remp<strong>la</strong>cer les<br />

anciens et à être proposés comme modèle<br />

à l'opinion. Toute <strong>la</strong> réforme reose<br />

sur. <strong>la</strong> substitution comme base <strong>de</strong><br />

renseignement du principe analytique<br />

au principe synthétique. L'adolescent,<br />

ses étu<strong><strong>de</strong>s</strong> finies, doit possé<strong>de</strong>r une notion<br />

précise du mon<strong>de</strong> matériel dans son<br />

entier, <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> richesse minérale cachée<br />

sous terre jusqu'à <strong>la</strong> richesse monétaire<br />

circu<strong>la</strong>nt parmi les hommes; il<br />

doit possé<strong>de</strong>r également <strong>la</strong> vue d'ensemble<br />

<strong>de</strong> tout ce qu'ont produit <strong>de</strong>puis <strong>la</strong>s<br />

origines jusqu'à nos jours, <strong>la</strong> pensée,<br />

l'imagination et <strong>la</strong> conscience humaines.<br />

Ce sont ces <strong>de</strong>ux « blocs » dont l'analyse<br />

constituera l'enseignement nouveau.<br />

• •.'• AUTOMOBIUSME<br />

Çlôtapçda<br />

Là<br />

Salon<br />

Le neuvième Salon <strong>de</strong> l'automobile a pris<br />

fin hier soir, à dix heures quinze. Il a<br />

pris<br />

fin<br />

en- plein succès, parmi un concours invrai-<br />

> semb<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> foules. Du matin au soir le<br />

Grand Pa<strong>la</strong>is et l'annexe <strong><strong>de</strong>s</strong> Invali<strong><strong>de</strong>s</strong> n'ont<br />

pas désempli.<br />

wvwwwvt<br />

v A huit heures, a commencé le tirage<br />

<strong>la</strong> gran<strong>de</strong> tombo<strong>la</strong> annuelle dont les lots<br />

ront délivrés à partir <strong>de</strong> mercredi malin<br />

<strong>de</strong><br />

se-<br />

et<br />

pendant cinq jours consécutifs<br />

riat générai du Salon.<br />

au commissa-<br />

Les <strong>de</strong>rnières notes les bonnes.<br />

Tout le mon<strong>de</strong> est conten-. les exposants<br />

sont'ravis. Les affaires ont étï excellentes.<br />

Parmi les plus satisfaits: MM. Rivalta, qui<br />

a vendu près <strong>de</strong> soixante-dix Mors au cours<br />

du Salon Salleron,qui ne fut pas moins heureux<br />

avec les Léon Bollée 1907; MM. d'Aubigny,<br />

Marcel Arrault et J. Sorel, directeurs <strong>de</strong><br />

Y Auto-Office, qui ont p<strong>la</strong>cé un nombre considérable<br />

<strong>de</strong> Panhard, <strong>de</strong> Renault et <strong>de</strong> De<strong>la</strong>unay-Belleville;<br />

Mouter et Corlin, directeurs<br />

<strong>de</strong> l'Auto-Pa<strong>la</strong>ce, qui ont fait <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires <strong>de</strong><br />

diamant avec les Lorraine-Dietrich <strong>de</strong> 1907;<br />

MM.Ven<strong>de</strong>l, Schra<strong>de</strong>r; M.Dumaine, le directeur<br />

<strong>de</strong> Y Univers- Automobile, concessionnaire<br />

<strong>de</strong> La Buire, à qui vient d'échoir <strong>la</strong> médaille<br />

d'or, etc..<br />

La Chambre syndicale du cycle et <strong>de</strong> l'au-<br />

tomobile a donné samedi soir son banquet annuel.<br />

M. Darracq présidait. De nombreuses<br />

personnalités officielles assistaient à ce banquet<br />

parmi elles M. Doumergue, ministre<br />

du commerce M. Cail<strong>la</strong>ux, ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> finan-<br />

ces M. Milliès-Lacroix, ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> colonies<br />

MM. Chéron et Simyan, sous-secrétaires d'Etat<br />

à <strong>la</strong> guerre et aux postes et télégraphes.<br />

Quatre discours ont été prononcés: par M.<br />

Darracq, par le marquis <strong>de</strong> Dion au nom <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Chambre syndicale <strong>de</strong> l'automobile et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Fédération <strong><strong>de</strong>s</strong> chambres syndicales <strong><strong>de</strong>s</strong> industries<br />

qui s'y rattachent; par M. Monis et par<br />

M. Doumergue.<br />

Le marquis <strong>de</strong> Dion a confirmé l'accqrd <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Chambre syndicale <strong>de</strong> l'automobile pour<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au gouvernement d'autoriser en<br />

1907 le < Grand Prix <strong>de</strong> l'A. C. F. », qui fut<br />

couru pour <strong>la</strong> première fois cette année sur<br />

le circuit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sarthe. Avant lui ,M. Darracq<br />

avait attiré l'attention <strong><strong>de</strong>s</strong> ministres sur <strong>la</strong><br />

nécessité <strong><strong>de</strong>s</strong> courses pour les progrès et <strong>la</strong><br />

prospérité <strong>de</strong> l'industrie automobile.<br />

Léger mais indispensable retour en arrière.<br />

Lors <strong>de</strong> sa récente visite aux Invali<strong><strong>de</strong>s</strong>, le<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République a beaucoup admiré<br />

le vaste omnibus Lorraine-Dietrich sur<br />

châssis à six roues, une <strong><strong>de</strong>s</strong> plus géniales<br />

créations <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> marque. <strong>de</strong> Lunéville.<br />

Le dispositif a obtenu un succès encore plus<br />

vif auprès <strong>de</strong> S. A. le khédive d'Egypte qui a<br />

commandé une voiture montée sur un châssis<br />

i<strong>de</strong>ntique.<br />

Un mot encore.<br />

Les Ang<strong>la</strong>is achètent les 'marques fran-<br />

çaises.<br />

Les Français achètent les gran<strong><strong>de</strong>s</strong> marques<br />

italiennes.<br />

Une <strong><strong>de</strong>s</strong> plus réputées marques transal-<br />

pines, les Isotta Fraschini usines à Mi<strong>la</strong>n<br />

vient d'être accaparée par une <strong>de</strong> nos plus<br />

gran<strong><strong>de</strong>s</strong> maisons françaises. dont l'emblème<br />

est. une croix <strong>de</strong> Lorraine.<br />

Pour ne pas vous dire son nom. cette marque<br />

est. <strong>la</strong> Lorraine-Dietrich.<br />

Et pour finir, ce soir, au Grand-Hôtel, banquet<br />

officiel du Salon <strong>de</strong> l'automobile.<br />

M. Doumergue, ministre du commerce, prési<strong>de</strong>ra.<br />

Dix heures trente 1 Au Grand Pa<strong>la</strong>is.<br />

M. Rives passe. Pffll pffli! pfflt!<br />

i<br />

Il a soufflé les <strong>de</strong>rnières chan<strong>de</strong>lles. L'immensenébres.<br />

vaisseau s'endort dans <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ciales té-<br />

La fête prodigieuse est finie.<br />

A celle <strong>de</strong> 1907 maintenant!<br />

Frantz Eeichel.<br />

'•«^\y>>v»v»<br />

NEZ ET PARFUMS<br />

Aussi bien que sur les goûts et les<br />

couleurs, on peut discuter sur les nez.<br />

Ainsi, pour le nez « ignorant toutes les<br />

o<strong>de</strong>urs sont pareilles, tandis que le nez<br />

« civilisé » <strong>de</strong>vient le plus délicat <strong><strong>de</strong>s</strong> or-<br />

ganes, il sait percevoir voltigeant dans<br />

l'air, les douces senteurs <strong>de</strong> l'exquis<br />

«<br />

Enigma<br />

» <strong>de</strong> Lubin, ce parfum révé<strong>la</strong>teur<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> vraie Parisienne, l'un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

meilleurs succès <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison du 11, rue<br />

Royale, Paris.<br />

LE FIGARO LUNDI 24 DÉCEMBRE 1906<br />

DANS L'ARMÉE<br />

'Il "


LE FIGARO LUNDI 24 DÉCEMBRE 1906<br />

ARTILLERIE<br />

COLON1ALE<br />

Au gra<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> colonel, le lieutenant-co-<br />

lonel<br />

1<br />

Gautheron, directeur d'artillerie <strong>de</strong> Cochin-<br />

'chine à Saïgon, maintenu.<br />

Au gra<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> lieutenant-colonel, le chef<br />

d'escadron<br />

Poivez, sous-directeur d'artillerie à Hanoï,<br />

maintenu.<br />

Au gra<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> chef d'escadron, les ca-<br />

pitaines<br />

Chéruy, au ler régiment à Lorient, main-<br />

tenu<br />

Gol'dsmidt,<br />

à <strong>la</strong> direction centrale <strong>de</strong> l'ar-<br />

tillerie navale<br />

Vidai, en Afrique, maintenu<br />

Béroud, à l'état-major particulier,<br />

officier<br />

d'ordonnance <strong>de</strong> M. le général commandant<br />

le corps d'armée <strong><strong>de</strong>s</strong> troupes coloniales, main-<br />

tenu<br />

6Radigue, à <strong>la</strong> direction d'artillerie <strong>de</strong> Ma-<br />

dagascar,<br />

maintenu.<br />

INFANTERIE.<br />

Au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> colonel, les lieutenants-<br />

colonels<br />

Poirine, du 28e, affecté au 19e<br />

Brochin, hors cadres, état-major, affecté<br />

au 3e<br />

Làrtigue, du 3« zouaves, affecté au 43e<br />

Dubois. du 119e, affecté au 131°<br />

Verlyn<strong>de</strong>, état-major, affecté au 33e<br />

Bertin, du 30e bataillon <strong>de</strong> chasseurs, af-<br />

fecté au 163e<br />

Felineau, du 55e, affecté au 2' zouaves<br />

B<strong>la</strong>ch, <strong>de</strong> l'état-major, affecté au 20e;<br />

Erast, du 56e, affecté au 16e;<br />

Lanquetot,<br />

hors cadres, affecté au 1£>°<br />

Tassin, du- 72e, affecté au 94e;<br />

Rabier, du 76e, affecté au 31e<br />

Martin, du 7e, affecté au 15";<br />

Laithiez, du 73e, affecté au 73e<br />

Fumet, du 24«, affecté au 5e..<br />

Au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> lieutenant-colonel, les<br />

chefs <strong>de</strong> bataillon<br />

Fourest, du 132e, affecté au 10e<br />

Doyen, du 155e, affecté au 38e<br />

Pérot, recrutement, maintenu;<br />

Jacques, maintenu hors cadres, état-major;<br />

B<strong>la</strong>ndin, du 77e, affecté au 3e zouaves<br />

Simon, du 160e, affecté au 1er tirailleurs;<br />

' Destre, état-major, affecté au 78e;<br />

Bavouzet, état-major, maintenu;<br />

Boyer, état-major, maintenu<br />

Brosset Heckel, du 42e, affecté au 17e<br />

Pichon, du 104e, affecté au 163°<br />

Brasier <strong>de</strong> Thuy, du 113e, affecté au 21e<br />

L'Huillier, du 1er zouaves, affecté au 69e<br />

Perrin, du 134e, affecté au 56°;<br />

Bonfait, du 12e bataillon <strong>de</strong> chasseurs,<br />

affecté au 12e bataillon <strong>de</strong> chasseurs<br />

Leconte, du 3e zouaves, affecté au 55e;<br />

Hamon, du 115e, affecté au 37°;<br />

Rauscher, état-major, affecté au 72*<br />

Rouvier, du 46e, affecté au 76°<br />

Dutreil, hors cadres, état-major, affecté au<br />

88e;<br />

Desvaux, <strong>de</strong> l'état-major, affecté au 30°<br />

Graziani, hors cadres, état-major, affecté<br />

au 24e<br />

Mârjoulet, du 27e bat. <strong>de</strong> chass., affecté au<br />

27o bat. <strong>de</strong> chasseurs;<br />

Grossetti, état-major, affecté au 159°<br />

Basse, hors. cadres, état-major, maintenu;<br />

Xlollignon, état-major, affecté au 53°.<br />

Au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> chef <strong>de</strong> bataillon, les ca-<br />

pitaines<br />

«' Jouin, du 58e, affecté au 110e<br />

De Lombart <strong>de</strong> Monteta<strong>la</strong>in, état-major,<br />

affecté au 105e<br />

Beule, du 89e, affecté au 4° tirailleurs;<br />

De Pussin-Amory, hors cadres, état-major,<br />

affecté, au 8°<br />

Da Bua-ngoe do Boviroi», du 3So, afïoctâ<br />

au 63e;<br />

Tardin, hors cadres, état-major, affecté<br />

au 73e; •<br />

B<strong>la</strong>ndin <strong>de</strong> Cha<strong>la</strong>in, du 10e, affecté au 42e<br />

De Certain, hors cadres, état-major, affecté<br />

au 154e<br />

Pesche, du 120e, affecté au 118e;<br />

De Làmirault, hors cadres, état-major,, af-<br />

fecté au 159e;<br />

Pers, du 62e, affecté au 100e<br />

Garbit, hors cadres, état-major, affecté<br />

au 86<br />

Péllét. du 122e, affecté au 61»;<br />

Pol<strong>la</strong>chi, "régiment <strong>de</strong> sapeurs-pompiers,<br />

affecté au même régiment;<br />

Bergeron, du ler, affecté au 10e<br />

Bourgeois, du 3e tirailleurs, affecté au 66e<br />

Bérard, du 156e, affecté au 145e<br />

Blin, du 151, affecté au 145e<br />

Labouche (recrutement), affecté au 17e<br />

Girald, du 2e zouaves, affecté au 115<br />

Baraton, du 144e, affecté au 137e<br />

De Combarieu, hors cadre, état-major, af-<br />

fecté au 9Re;<br />

Becquet, du 80e, affecté au 6e<br />

Goybet, du 97e, affecté au 148e<br />

Tanzïa <strong>de</strong> Lespin, du 130e, affecté au 17e<br />

Moraché, hors-cadres, état-major, affecté au<br />

80*;<br />

Mondain, du 114e, affecté au 123e<br />

François, hors cadres, état-major, affecté au<br />

163e<br />

Septans, du 71e, affecté au 62e<br />

Loubet, état-major, affecté au 126e<br />

Coustis <strong>de</strong> La Rivière, du 118e, affecté au<br />

70e;'<br />

Feuilleton du FIGARO du 24 Décembre<br />

COFFRE<br />

-FORTVIVANT<br />

i<br />

VI<br />

TEYSSÈDRE<br />

¢<br />

Suite<br />

La face <strong>de</strong> Teyssèdre <strong>de</strong>vint violette,<br />

ses yeux s'injectèrent <strong>de</strong> sang. Il y avait<br />

dans mon ton, dans mon air, une obsti-<br />

nation que sa. finesse <strong>de</strong>vinait invincible.<br />

Ah! mijérable chélérat! éc<strong>la</strong>ta le<br />

gros homme cessant <strong>de</strong> se contraindre.<br />

Il marcha sur moi les poings hauts,<br />

puis s'arrêta<br />

comme retenu par quelque<br />

être invisible. Le commissaire continuait<br />

à me protéger.<br />

Cruchat et sa femme avaient repris<br />

leurs figures tragiques et criaient en<br />

écho:<br />

Mijérable<br />

chélérat<br />

Pris entre ces brusques explosions <strong>de</strong><br />

fùrènr, j'étais <strong>de</strong>venu<br />

tout pâle. Le«tim-<br />

'bre du magasin sonna. Je m'é<strong>la</strong>nçai <strong>de</strong><br />

'l'arrière-boutique sans <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r mon<br />

réste, bénissant l'entrée' du quidam,<br />

quel qu'il fût.<br />

C'était un reporter <strong>de</strong> Ylllustration. En<br />

l'entendant se présenter, Cruchat arriva.<br />

Le brocanteur ménageait <strong>la</strong> presse sous<br />

toutes ses formes.<br />

Je n'interviewerai personne, dit le<br />

reporter les quotidiens s'en sont char-<br />

gés. Notre affaire, à nous, est surtout <strong>la</strong><br />

photographie.<br />

Jusqu'alors il n'y avait eu que moi <strong>de</strong><br />

Traduction et reproduction interdites.-Publi-<br />

Bhed the 24"» of <strong>de</strong>cember 1906. Privilege of<br />

copyright in the United States reserved un<strong>de</strong>r<br />

the act approved march 3 1905, by Fre<strong>de</strong>ric<br />

Mauzens.<br />

Baucheron <strong>de</strong> Boissoudy, hors cadres, état-<br />

major, affecté au 160°<br />

Maugis, du 143e, affecté au 116e<br />

Coquelin <strong>de</strong> Lisle état major affecté<br />

au 155e<br />

Astruc, du 163°, affecté au 49e<br />

Gard'homme, du 37e, affecté au 155°;<br />

Montigny, du 150e, affecté au 114e<br />

Beraud Reynaud, du 3° zouaves, affecté<br />

au 350<br />

Faure, du 142°, affecté au 143e<br />

Houssement, du 2e étranger, affecté aul33°;<br />

Rauscher, du 26e, affecté au 104e<br />

Mignot, hors cadres, état-major, affecté<br />

au 140e<br />

Roy, du 100», affecté au 130"<br />

Battesti, <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires indigènes, affecté au 3e<br />

zouaves<br />

Du Guiny, hors cadres, état-major, affecté<br />

au 118°<br />

Angelvy, du 134°, affecté au 158e<br />

Belliard, du 95e, affecté au 105"<br />

Frie, du 83°, affecté au 138e<br />

Grandjean, du 81°, affecté au 43»;<br />

Baudu, du 104°, affecté au 73.<br />

Cordier, du 62°, affecté au 60e<br />

Bizard, état-major, affecté au 36";<br />

Barbey, du 54°, affecté au 46e<br />

Fuzet, du 61°, affecté au 33°<br />

Andres, recrutement, affecté au 7e<br />

Degoutte, état-major, affecté au 4° zouaves;<br />

Dupuy <strong>de</strong> La Badonnière, du 137°, affecté<br />

au 162e;<br />

Ribeire, du 33e, affecté au 67°<br />

De Choiseul, du 153e, affecté au 84e.<br />

Le général <strong>de</strong> Péchalyès.– En présence du<br />

démenti opposé par le ministère à l'affirma-<br />

tion qu'il a été condamné sans avoir été en-<br />

tendu, le général <strong>de</strong> Péchalvès a <strong>de</strong>mandé<br />

hier au ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre à comparaître<br />

<strong>de</strong>vant un Conseil d'enquête.<br />

L'abondance <strong><strong>de</strong>s</strong> matières nous oblige à<br />

renvoyer<br />

à <strong>de</strong>main La. VIE littéraire <strong>de</strong><br />

notre col<strong>la</strong>borateur M. Marcel Ballot.<br />

Papi5 au<br />

joap<br />

le<br />

joap<br />

LA JOURNÉE<br />

Les congés <strong>de</strong>- <strong>la</strong>, Noël Aujourd'hui et <strong>de</strong>-<br />

main, vacation dans les universités, collèges,<br />

écoles, etc.<br />

Obsèques Marquise <strong>de</strong> Frotté (dix heures,<br />

Saint-François-Xavicr<br />

inhumation à Mont-<br />

parnasse). Baron Adrien Lallemand (dix<br />

heures, Sainte-Marie <strong><strong>de</strong>s</strong> Batignolles mai-<br />

son mortuaire, 5, rue Brochant). Mlle Sa-<br />

cha Richepin (midi, Saint-Lambert <strong>de</strong> Vau-<br />

girard, où l'on se réunira).<br />

Arbres <strong>de</strong> Noël Gran<strong>de</strong> fête <strong>de</strong> l'Associa-<br />

tion générale d'Alsace-Lorraine (une heure,<br />

Cirque d'hiver). Arbre <strong>de</strong> Noël <strong><strong>de</strong>s</strong> hugo-<br />

philes (huit heures du soir, gran<strong>de</strong> fête, mai-<br />

rie du quatrième).<br />

Conférences Mme Thénard, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Comédie-<br />

Française « Conférences et conférenciers »<br />

(quatre heures, rue <strong>de</strong> Miromesnil, 16).<br />

M. Charles-Brun « l'Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> femme<br />

contemporaine » (cinq heures et <strong>de</strong>mie,<br />

<strong>Sciences</strong> sociales, 28, rue Serpente). M.<br />

Rabaud « Théorie dégônérative du crime »<br />

(cinq heures, Ecole d'anthropologie, 15, rue<br />

<strong>de</strong> l'Ecole-<strong>de</strong>-Mé<strong>de</strong>cine).<br />

Cours Apologétique par M. l'abbé Gou-<br />

<strong>de</strong>au « les Termes nouveaux du problème<br />

<strong>de</strong> l'Eglise » (cinq heures et <strong>de</strong>mie, Institut<br />

catholique, 19, rue d'Assas).<br />

•<br />

INFORMATIONS<br />

Mouvement judiciaire. Sont nommés<br />

Ooa,oai6l~ro ataro~~09v·a:1WeL:do-Toitlonoo,<br />

M. Lopelletier, conseiller à<br />

en<br />

remp<strong>la</strong>-<br />

cement <strong>de</strong>-'M. Jordain, admis a <strong>la</strong> retraite et<br />

nommé conseiller honoraire d'Atigers, M. Fé-<br />

noux, juge à Brest <strong>de</strong> Poitiers, M.. Pcnnelier,<br />

substitut du procureur général à Amiens, en<br />

remp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> M. Blon<strong>de</strong>t, nommé conseiller<br />

honoraire.<br />

Procureurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, a. Abbeville,<br />

M. Butol, procureur à C<strong>la</strong>mecy; à C<strong>la</strong>mecy, M.<br />

Va<strong>la</strong><strong>de</strong>, juge a Issoire.<br />

Substitut du procureur général près <strong>la</strong> Cour<br />

d'appel d'Amiens, M. Dagoury, substitut à Tou-<br />

louse.<br />

Substituts A Toulouse, M. Escare, procureur<br />

à Alberville à Nantes. M. Bourdon, substitut à.<br />

Saint-Nazaife à Saint-Nazaire, M. Grimaud,<br />

substitut à Saint-Malo à Saint-Malo, Gui-<br />

hoire, juge suppléant rétribué à Foupôres<br />

à<br />

Foix, M. Lanandio, substitut à Bayeux; a Bayeux,<br />

M. Siramy, juge suppléant rétribué à Limoges ;•'<br />

à Men<strong>de</strong>, M. Lefébure ancien magistrat.<br />

Juges au tribunal <strong>de</strong> ire instance: <strong>de</strong> Brest,<br />

M. Greif, substitut à Nantes; d'Issoire, M. Su-<br />

ronnea'u, juge suppléant à Bor<strong>de</strong>aux; à Albert-<br />

ville, M.Dullm, juge suppléant rétribué, à Saint-<br />

Jean-<strong>de</strong>-Maurienne.<br />

Académie <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux-àrts. L'Académie<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> beaux-arts a choisi comme sujet du<br />

coneours Achille Leclère (architecture), <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

valeur <strong>de</strong> 1,000 francs, à décerner en 1907,<br />

« une station centrale pourun chemin <strong>de</strong> fer<br />

métropolitain ».<br />

Ministère <strong><strong>de</strong>s</strong> colonies. M. Gabelle,<br />

chef <strong>de</strong> bureau <strong>de</strong> 2e c<strong>la</strong>sse à l'administration<br />

centrale du ministère <strong><strong>de</strong>s</strong> colonies, est élevé<br />

à <strong>la</strong> lr° c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> son emploi et comme faisant<br />

fonctions <strong>de</strong> sous-directeur au ministère <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

colonies. On sait que M. Gabelle est actuelle-<br />

photographié.<br />

Cette fois, choses et gens,<br />

tout y passa. L'envoyé <strong>de</strong> Y Illustration<br />

prit d'abord <strong>de</strong>ux vues du magasin, une<br />

<strong>de</strong> l'extérieur et une <strong>de</strong> l'intérieur. Puis<br />

<strong>la</strong> tabatière eut les honneurs d'un cliché<br />

pour elle seule. Enfin nous défilâmes à<br />

tour <strong>de</strong> rôle <strong>de</strong>vant l'objectif,<br />

Teyssèdre et Mme Cruchat nous<br />

avaient rejoints et discutaient à voix<br />

basse avec le brocanteur.<br />

L'Auvergnate se <strong>la</strong>mentait.<br />

Dire que <strong>de</strong>ux minutes <strong>de</strong><br />

plus<br />

et<br />

M. <strong>de</strong> Chasseneuil avait pris livraison du<br />

bibelot Ce maudit imbécile pouvait<br />

alors avaler diamant et tabatière, ce n'é-<br />

tait pas notre bien qu'il engloutissait<br />

-–Non, che n'était pas votre bien, fit<br />

observer Teyssèdre, ch'était chelui <strong>de</strong><br />

M. <strong>de</strong> Chacheneuil. mais cha revenait<br />

au même.<br />

Par exemple fit Cruchat.<br />

Abcholument! Vous êtes chivile-<br />

ment reschponchable <strong>de</strong> votre employé<br />

et M. <strong>de</strong> Chacheneuil aurait par conché-<br />

quent eu le droit <strong>de</strong> vous réc<strong>la</strong>mer <strong>la</strong><br />

valeur du Nicot<br />

C'est vrai dit Cruchat.<br />

Parbleu Le client vous aurait dû<br />

un million pour <strong>la</strong> pierre qu'il venait'<br />

d'acheter, mais vous lui en auriez dû<br />

juste autant <strong>de</strong> dommages-intérêts Vous<br />

étiez quittes<br />

Que peut valoir <strong>la</strong> tabatière toute<br />

seule? fit <strong>la</strong> brocanteuse.<br />

Pas grand'chose. quelques mil-<br />

liers <strong>de</strong> francs.<br />

Cependant le reporter avait fini. Il re-<br />

pliait son appareil.<br />

Dans quel numéro <strong>de</strong> Ylllustration<br />

pourra-t-on voir ce<strong>la</strong>? lui <strong>de</strong>manda Cru<br />

chat.<br />

-,Mais dans le prochain.<br />

Et il paraît quand ?<br />

Samedi prochain 14 février.<br />

Et le reporter sortit et sauta dans un<br />

taximètre qui l'attendait à <strong>la</strong> porte.<br />

Ch'est toujours une bonne réc<strong>la</strong>me<br />

pour le Vieux Chèvres, fit observer Teys-<br />

sèdre.<br />

ment délégué au ministère du commerce en<br />

qualité <strong>de</strong> directeur du cabinet.<br />

En l'honneur <strong>de</strong> M. Moissan. Les élèves<br />

et les. amis <strong>de</strong> M. Henri Moissan ont tenu à<br />

lui offrir, en<br />

témoignage<br />

d'admiration et <strong>de</strong><br />

sympathie à l'occasion du prix <strong>de</strong> chimie qui<br />

vient <strong>de</strong> lui être décerné par le comité Nobel,<br />

une médaille due au graveur Chap<strong>la</strong>in. La<br />

remise <strong>de</strong> cette médaille a eu lieu samedi<br />

matin au <strong>la</strong>boratoire du savant professeur, à<br />

<strong>la</strong> Sorbonne, dans <strong>la</strong> plus stricte intimité.<br />

Deux allocutions ont été prononcées, l'une<br />

par M. Lebeau, au nom <strong><strong>de</strong>s</strong> élèves et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

amis <strong>de</strong> M. Moissan, l'autre par M. Chabrié,<br />

au nom <strong><strong>de</strong>s</strong> élèves <strong>de</strong> l'Institut <strong>de</strong> chimie ap-<br />

pliquée dont M. Moissan est le directeur.<br />

M. Moissan a répondu en quelques mots<br />

affectueux.<br />

L'arbre <strong>de</strong> Noël du'premier arrondis-<br />

sement. Le premier arrondissement a<br />

conservé le souvenir et <strong>la</strong> tradition <strong>de</strong> M. Ed-<br />

mond Arch<strong>de</strong>acon. Et M. Maurice Barrés,<br />

son successeur, Mme Edmond Arch<strong>de</strong>acon,<br />

les conseillers municipaux et les comités ré-<br />

publicains, libéraux et<br />

patriotes<br />

ont tenu à<br />

ce que, comme l'an <strong>de</strong>rnier, les enfants <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

quatre quartiers reçoivent leur petit Noël.<br />

Au Nouveau-Cirque, hier matin, quinze<br />

cents bambins et bambines app<strong>la</strong>udirent<br />

d'abord les tours merveilleux <strong><strong>de</strong>s</strong> acrobates<br />

et les facéties <strong>de</strong> Choco<strong>la</strong>t; puis, tandis que<br />

« <strong>la</strong> Fauvette du Pa<strong>la</strong>is-Royal M, présidée par<br />

M. Gachet, chantait un Noël et que<br />

« les Vo-<br />

lontaires », commandés par M. Brucker, fai-<br />

saient <strong>la</strong> haie, Mmes Arch<strong>de</strong>acon, Barrès, Le<br />

Menuet, Quentin, Levée, etc., distribuèrent<br />

aux enfants <strong><strong>de</strong>s</strong> vêtements et <strong><strong>de</strong>s</strong> jouets. Et,<br />

en s'en al<strong>la</strong>nt, petits garçons et petites filles<br />

se disaient que ce n'était pas tout; car les<br />

négociants <strong>de</strong> cet arrondissement généreux<br />

ont encore organisé une tombo<strong>la</strong> où chaque<br />

enfant a un numéro gagnant.<br />

Augmentation du revenu par <strong>la</strong> rente<br />

viagère. La Compagnie « le Phénix » est<br />

fréquemment désignée par les Tribunaux et<br />

Cours d'appel pour <strong>la</strong> Constitution <strong>de</strong> Rentes<br />

viagères. La Compagnie<br />

« le Phénix paye<br />

chaque<br />

année<br />

plus<br />

<strong>de</strong> 12 millions à 16,000<br />

rentiers. Renseignements gratuits et confi-<br />

<strong>de</strong>ntiels au Siège social, 33, rue Lafayette,<br />

Paris, et chez les Agents généraux.<br />

Les élections municipales <strong>de</strong> Levallois-<br />

Perret. La liste socialiste a été battue<br />

hier par une liste <strong>de</strong> protestation qui a obtenu<br />

1,000 voix <strong>de</strong> majorité.<br />

Le banquet <strong><strong>de</strong>s</strong> commissaires <strong>de</strong> po-<br />

lice. Le banquet <strong>de</strong> l'Association amicale<br />

et <strong>de</strong> prévoyance <strong><strong>de</strong>s</strong> commissaires <strong>de</strong> police<br />

a eu lieu hier soir au Pa<strong>la</strong>is-Royal, sous <strong>la</strong><br />

prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Albert Sarraut, sous-secré-<br />

taire d'Etat à l'intérieur.<br />

Au <strong><strong>de</strong>s</strong>sert, M. Hcnnion, sous-directeur <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Sûreté générale au ministère <strong>de</strong> l'intérieur,<br />

dans un discours très app<strong>la</strong>udi, a exposé<br />

tous les <strong><strong>de</strong>s</strong>i<strong>de</strong>rata <strong><strong>de</strong>s</strong> commissaires <strong>de</strong> po-<br />

lice et a <strong>de</strong>mandé <strong>la</strong> bienveil<strong>la</strong>nce gouverne-<br />

mentale en leur faveur.<br />

M. Dron, député du Nord, a ensuite pris<br />

<strong>la</strong> parole.<br />

M. Albert Sarraut, sous-secrétaire d'Etat à<br />

l'intérieur, a assuré les commissaires <strong>de</strong> police<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> bienveil<strong>la</strong>nce gouvernementale et a<br />

promis d'être leur interprète auprès du pré-<br />

si<strong>de</strong>nt du Conseil.<br />

~cw~s ~w~~s~s<br />

A PARIS<br />

UN COUP HARDI<br />

Un monsieur, très recherché dans sa mise<br />

et se prétendant officier étranger, se présen-<br />

tait hier chez M. Delbeau, bijoutier, 74, rue<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Petits-Champs, et faisait choix d'un bi-<br />

jou qu'il vou<strong>la</strong>it, disait-.il,. offrir à sa femme,<br />

Il <strong>de</strong>manda qu'on raccompagnât 28, rue <strong>de</strong>,;<br />

<strong>la</strong> Villei-l'Evêque, al<strong>la</strong> <strong>de</strong> montrer l'objet.<br />

avant <strong>de</strong> l'acheter définitivement. Un em-<br />

ployé <strong>de</strong> confiance, M. Charles Brunet, ûgé<br />

<strong>de</strong> cinquante ans, fut désigné. Tous <strong>de</strong>ux<br />

montèrent en voiture. '1<br />

Arrivé à l'adresse indiquée, le prétendu<br />

officier entra avec l'employé dans une pièce,<br />

ferma <strong>la</strong> porte et, menaçant d'un revolver<br />

M. Brunet, le bâillonna, le ligotta et s'en<br />

al<strong>la</strong>. Il remonta dans le fiacre qui les avait<br />

amenés et dit au cocher <strong>de</strong> le conduire p<strong>la</strong>ce<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Concor<strong>de</strong>.<br />

Là, il ouvrit <strong>la</strong> portière, sauta à terre et,<br />

malgré les cris du cocher qui le poursuivait,<br />

il disparut.<br />

Inutile d'ajouter que l'appartement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

rue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vilîe-l'Evêque, où le pauvre Brunet<br />

ne fut délivré que dans l'après-midi, avait été<br />

loué <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux jours.<br />

A L'INSTRUCTION<br />

Nous avons raconté <strong>la</strong> scène qui s'est pas-<br />

sée à <strong>la</strong> gare du Nord entre MM. Julien Caron<br />

et Mouthon, et au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle ce <strong>de</strong>rnier<br />

a été frappé au visage par son adversaire.<br />

M. Julien Caron, cité hier au Parquet, a été<br />

interrogé par. M. Jollio^, juge d'instruction.<br />

UNE FAISEUSE D'ANGES<br />

M. Labat, commissaire <strong>de</strong> police du quar-<br />

tier Vivienne, s'occupe <strong>de</strong>puis quelques jours<br />

d'une affaire qui paraît <strong><strong>de</strong>s</strong>tinée à causer un<br />

certain émoi. Il s'agit d'une sage-femme qui<br />

<strong>de</strong>meure dans les environs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bibliothèque<br />

-Elle nous coûte cher! repartit Cru-<br />

chat.<br />

Deux messieurs entrèrent presque en-<br />

semble et déclinèrent leurs qualités.<br />

L'un était correspondant du Widc World<br />

et l'autre <strong>de</strong>Die Wocke.Eux aussi étaient<br />

armés d'appareils photographiques qu'ils<br />

mirent immédiatement en batterie. Tout<br />

en opérant, ils nous questionnèrent. Le<br />

baragouin auvergnat<strong>de</strong>Teyssèdre répon-<br />

dit aux baragouins ang<strong>la</strong>is et tu<strong><strong>de</strong>s</strong>que<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> correspondants.<br />

Les objectifs fai-<br />

saient c<strong>la</strong>c c<strong>la</strong>c Des instantanés néces-<br />

sitèrent l'emploi du magnésium et nous<br />

fûmes <strong>de</strong> nouveau éblouis par les éc<strong>la</strong>irs,<br />

suivisd'une fumée qui prenait à <strong>la</strong> gorge.<br />

L'Ang<strong>la</strong>is et l'Allemand étaient encore<br />

•là que les envoyés d'autres journaux il-<br />

lustrés envahissaient à leur tour le Vieux<br />

Sèvres.<br />

Le Mon<strong>de</strong> illustré, <strong>la</strong> Vie illustrée, <strong>la</strong><br />

Vie heureuse, tous les grands magazines<br />

français nous disputèrent aux revues <strong>de</strong><br />

l'étranger. Ce<strong>la</strong> dura jusqu'à midi.<br />

Entre temps, M. <strong>de</strong> Chasseneuil était<br />

arrivé et avait pris à part les Cruchat.<br />

Ceux-ci avaient appelé Teyssèdre.Et, <strong>de</strong>-<br />

puis ce colloque,les<br />

trois Auvergnats pa-<br />

raissaient moins sombres.<br />

Le collectionneur parti et Teyssèdre<br />

assis à. lp. table <strong>de</strong> ses compatriotes pour<br />

partager le <strong>la</strong>rd et les marrons du déjeu-<br />

ner, Cruchat me dit<br />

M. <strong>de</strong> Chasseneuil est retourné ce<br />

matin chez son docteur et celui-ci a ga-<br />

ranti que c'était une question <strong>de</strong> temps.<br />

Vous ne souffrez presque pas. Cette lé-<br />

gère souffrance disparaîtra peut-être<br />

même complètement.<br />

Le fait est que, distrait par les multi-<br />

ples interviews subies <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> veille,<br />

je sentais à peine une faible douleur au<br />

ventre.<br />

Mais, continua le brocanteur, il est<br />

certain qu'une fois ou l'autre le mal re-<br />

naîtra, et si cuisant, cette fois, que vous<br />

serez le premier<br />

à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l'opération<br />

Je me sentis pâlir.<br />

Tu vois, imbéchile, che que tu ga-<br />

gnes à attendre! cria Teyssèdre. Il<br />

fau-<br />

nationale et à qui on reproche d'avoir abusé<br />

<strong>de</strong> ses fonctions pour commettre les crimes<br />

prévus et unis par les articles 300 et 317 du<br />

Co<strong>de</strong> pénal.<br />

C'est, nbus dit-on, au cours d'une enquête<br />

sur une affaire <strong>de</strong> vol chez un banquier, que<br />

<strong>la</strong> police a été mise au courant <strong>de</strong> ces actes.<br />

Il y aurait plus <strong>de</strong> cent victimes. Plusieurs<br />

cadavres d'enfants auraient été brûlés dans<br />

un poêle<br />

Quoi qu'il en soit, <strong>la</strong> sage-femme est arrê-<br />

tée et on annonce que plusieurs autres per-<br />

sonnes le seront également.<br />

LES ÉTRENNES<br />

Toutes les Parisiennes en quête <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>aux<br />

seront heureuses d'apprendre que les Grands<br />

Magasins Dufayel organisent une magnifique<br />

exposition d'articles d'étrennes qui leur ré-<br />

serve les plus gracieuses surprises. Elles y<br />

trouveront un choix incomparable <strong>de</strong> bron-<br />

zes, marbres, joaillerie, orfèvrerie, petits<br />

meubles <strong>de</strong> fantaisie, articles <strong>de</strong> photogra-<br />

phie, graphophones, voitures d'enfants, ins-<br />

truments <strong>de</strong> musique, etc. Un bril<strong>la</strong>nt concert<br />

est donné tous les jours <strong>de</strong> nombreuses<br />

attractions sont, en outre, offertes au public.<br />

V, VOL D'UNE, AUTOMOBILE<br />

Profitant <strong>de</strong> l'absence momentanée du<br />

chauffeur, un habile voleur enlevait avant-<br />

hier à <strong>la</strong> porte du Grand Pa<strong>la</strong>is une voiture<br />

d'essais appartenant<br />

à M. Léon Bollée et fi-<br />

<strong>la</strong>it à toute allure.<br />

Fort heureusement, le mécanicien do <strong>la</strong><br />

voiture volée l'apercevait à onze heures du<br />

soir qui, conduite par le voleur, traversait<br />

les Champs-Elysées. Il prévint <strong>de</strong>ux agents<br />

cyclistes et ceux-ci rejoignirent le voleur au<br />

coin do <strong>la</strong> rue Saint-IIonoré et <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue<br />

Royale.<br />

»<br />

C'est un nommé Antoine Vidalin, âgé <strong>de</strong><br />

vingt-sept ans, <strong>de</strong>meurant rue Gi<strong>de</strong> à Leval-<br />

lois. Vidalin offrait ce soir-là une prome-<br />

na<strong>de</strong> en automobile à <strong>de</strong>ux dames qui ont été,<br />

à leur gran<strong>de</strong> surprise, inculpées <strong>de</strong> compli-<br />

cité.<br />

M. Léon Bollée est rentré hier en posses-<br />

sion <strong>de</strong> sa voiture.<br />

NOEL<br />

Il est intéressant, <strong>la</strong> veille <strong>de</strong> Noël, <strong>de</strong> rap-<br />

peler au public qui envahit avec tant d'em-<br />

pressement<br />

les Grands magasins Dufayel,<br />

que ceux-ci <strong>de</strong>meurent ouverts <strong>de</strong>main jus-<br />

qu'à six heures et <strong>de</strong>mie. Une superbe expo-<br />

fsition y est organisée, un ravissant concert y<br />

est donné, <strong><strong>de</strong>s</strong> séances <strong>de</strong> cinématographe y<br />

ont lieu à <strong>de</strong>ux, trois, quatre et cinq heures,<br />

un confortable buffet-g<strong>la</strong>cier est luxueuse-<br />

ment installé pour les visiteurs. De nom-<br />

breuses attractions viennent en outre s'ajou-<br />

ter à celles-là, offertes gracieusement à <strong>la</strong><br />

foule qui se pressera <strong>de</strong>main dans cette<br />

gran<strong>de</strong> maison.<br />

Jean <strong>de</strong> Paris.<br />

-oa--<br />

Mémento. Deux jeunes gens, Suisses d'ori-<br />

gine, Alfred Marcer et Fernand Millet, <strong>de</strong>meu-<br />

rant ensemble, 11, rue <strong>de</strong> Saint-Pétersbourg1,<br />

ont<br />

été victimes d'un commencement d'asphyxie ac-<br />

ci<strong>de</strong>ntelle provoquée par les émanations d'un<br />

poêle. Ils ont été transportés à l'hôpital Baaujon.<br />

Pour échapper à <strong>la</strong> misère, un ouvrier armu-<br />

rier, Louis Poquolin, âgé <strong>de</strong> soixante-quatre ans,<br />

s'est tué hier en se tirant un coup <strong>de</strong> revolver<br />

dans <strong>la</strong> tète* <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> boutique <strong>de</strong> son ancien<br />

patron, rue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Lune.<br />

Maison Nouvelle, Mo<strong><strong>de</strong>s</strong>, rue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Paix, n° 1,<br />

restera ouverte aujourd'hui lundi 24 décembre.<br />

Chapeaux <strong>de</strong> théâtre. Coittures élégantes.<br />

En vente partout Aima; <strong>la</strong> meilleure Ciga-<br />

rette Egyptienne.<br />

Un nommé Paul Emery, âgé <strong>de</strong> quarante-<br />

'trois ans, livreur, est mort hier boulevard <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Capucines d'une congestion causée par le froid.<br />

J. <strong>de</strong> P.<br />

»•<br />

DANS LES DEPARTEMENTS<br />

ET A L'ÉTK.-A.irsrGHEiR<br />

LES FEMMES DE BÉHANZIN<br />

.^vww. Marseille. Le paquebot Eutjène-<br />

Percire, <strong>de</strong> là Compagnie Transat<strong>la</strong>ntique,<br />

courrier d'Alger, est arrivé cet après-midi<br />

ayant à bord' les femmes <strong>de</strong> Behanzin, au<br />

nombre <strong>de</strong> quatre. Elles ont été reçues par<br />

M. Pousinet, directeur du service colonial à<br />

Marseille, chargé par le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> colo-<br />

nies <strong>de</strong> les rapatrier à Bor<strong>de</strong>aux, où elles s'em-<br />

barqueront à bord d'un paquebot qui les<br />

conduira au Dahomey. Elles partiront pour<br />

Bor<strong>de</strong>aux par le rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> huit heures du<br />

soir.<br />

INCENDIE D'UN CHATEAU<br />

Boulogne-sur-Mer.<br />

Vers quatre<br />

heures, ce matin, le feu a complètement dé-<br />

truit le château du comte <strong>de</strong> Pelet, à Rupem-<br />

bert. L'escalier étant en feu, toute issue a été<br />

coupée. Les quatre enfants, dont le plus jeune<br />

a trois ans, ont été <strong>la</strong>ncés du <strong>de</strong>uxième étage<br />

sur un mate<strong>la</strong>s par <strong>la</strong> cuisinière qui s'est<br />

jetée après eux.<br />

M. <strong>de</strong> Pelet, à moitié asphyxié, a sauté du<br />

premier étage, <strong>la</strong> femme <strong>de</strong> chambre est tom-<br />

bée sur une véranda. Tous, à part quelques<br />

contusions, sont sains et saufs.<br />

Le coffre-fort contenant .60,000 francs <strong>de</strong><br />

valeurs et bijoux est sous les décombres.<br />

LE MAUVAIS TEMPS<br />

LW.M Perpignan. Des pluies torren-<br />

tielles continuent à grossir démesurément<br />

les cours d'eau.<br />

dra que tu y paches<br />

tôt ou tard, après<br />

quoi l'on te fichera <strong>de</strong>hors pour ta mau-<br />

vaije<br />

volonté<br />

Les Auvergnats tenaient un nouvel ar-<br />

gument pour me déci<strong>de</strong>r. On pense qu'ils<br />

ne se firent pas faute <strong>de</strong> l'employer sous<br />

toutes les formes possibles.<br />

Pendant <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

heures, ils attaqueront ainsi, vainement,<br />

ma force d'inertie.<br />

L'après-midi, il vint encore quelques<br />

journalistes et plusieurs curieux.<br />

A <strong>la</strong> tombée <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit, nous eûmes <strong>la</strong><br />

visite d'un second envoyé <strong>de</strong> Vllluslra-<br />

lion. Le directeur <strong>de</strong> cette revue trou-<br />

vait insuffisants les clichés photographi-<br />

ques. Il vou<strong>la</strong>it un p<strong>la</strong>n détaillé du théâ-<br />

tre <strong>de</strong> l'acci<strong>de</strong>nt.<br />

Le voilà, le théâtre <strong>de</strong> l'acci<strong>de</strong>nt,<br />

dit Cruchat en montrant son magasin.<br />

-Le p<strong>la</strong>n doit comprendre aussi les<br />

pièces adjacentes, dit le reporter.<br />

Ah?.<br />

Le directeur y tient.<br />

Cruchat pilota dans l'appartement<br />

l'envoyé <strong>de</strong> Y Illustration. Celui-ci rele-<br />

vait avec minutie jusqu'à l'emp<strong>la</strong>cement<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> meubles et multipliait<br />

les questions.<br />

C'est pour votre prochain<br />

numéro?<br />

<strong>de</strong>manda<br />

le brocanteur.<br />

Evi<strong>de</strong>mment. Ces détails n'auraient<br />

plus aucun intérêt dans le numéro sui-<br />

vant. Ils ne valent que par l'actualité.<br />

Le reporter <strong>de</strong> l'illustration fut le <strong>de</strong>r-<br />

nier <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée. La curiosité profes-<br />

sionnelle <strong>de</strong> ces messieurs nous <strong>la</strong>issa<br />

tranquilles jusqu'au momentdu coucher.<br />

Je ne me rappelle rien <strong>de</strong> notable dans<br />

<strong>la</strong> soirée ni dans <strong>la</strong> nuit.<br />

VII<br />

LES CORRESPONDANTS DU « TIMES »<br />

ET DU « DAILY CHRONICLE »<br />

Le samedi i4 février,- M. <strong>de</strong> Chasse-<br />

neuil apporta l'Illustration. Toute une<br />

page était consacrée au Vieux Sèvres.<br />

Mais, chose curieuse, le p<strong>la</strong>n dressé avec<br />

tant <strong>de</strong> soin ne s'y trouvait pas. Cruchat<br />

en faisait <strong>la</strong> remarque, quand <strong>de</strong>ux mes-<br />

sieurs entrèrent et se nommèrent Jack<br />

La mer est démontée.<br />

Le paquebot postal d'Oran Medjerda, qui<br />

<strong>de</strong>vait quitter Port-Vendres vendredi, n'a pas<br />

pu partir.<br />

TENTATIVE D'ASSASSINAT DANS UNE PRISON<br />

~w» Chambéry. Ce soir, le nommé<br />

Bosset, détenu à <strong>la</strong> maison d'arrêt, a tenté<br />

d'assassiner un <strong>de</strong> ses codétenus dans le<br />

dortoir <strong>de</strong> <strong>la</strong> prison.<br />

Le gardien chef, attiré par les cris <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

victime, a pu se rendre maitre <strong>de</strong> Basset.<br />

L'état <strong>de</strong> <strong>la</strong> victime est grave.<br />

UN COUVENT CAMBRIOLÉ<br />

>~»~>~>~ Anvers •


LE FIGARO LUNDI 24 DÉCEMBRE 1906<br />

reuse ou spirituelle, circule avec grâce à<br />

travers le quatuor, le morcelle aux bois<br />

et aux cuivres, et va se' perdre, rythmée,<br />

dans le frétillement frénétique ou inso-<br />

lent <strong><strong>de</strong>s</strong> cymbales ou du tambour <strong>de</strong><br />

basque.<br />

Robert Brussel.<br />

COURRIER<br />

DMÉATRES<br />

Ce soir:<br />

A l'Opéra, à 8 heures,, Ariane.<br />

A <strong>la</strong> Comédie-Française, à 8 h. 1/2,-Poii-<br />

che.<br />

A rOpêra-Comique,<br />

à 8 heures,, repré-<br />

sentation au tarif habituel. Werthen (Mlle<br />

Vix, MM. Léon Beyle, Al<strong>la</strong>rd, Mlle Mathieu-<br />

Lutz, M. Vieuillè), Endymion et Phœbé (Mlle<br />

Cleo <strong>de</strong> Mérô<strong>de</strong>, Mlle Régina Ba<strong>de</strong>t).<br />

A rOdëon,,à8heures, Jules César (Mmes<br />

Bariac et ûû'x, Mil. <strong>de</strong> Max, Duquesne, Des-<br />

jardins, Ph. Garnier).<br />

Au théâtre Sarah-Bernhardt, à 8 heures',<br />

soirée <strong>de</strong> ga<strong>la</strong> à l'occasion du réveillon ta-<br />

Vierge d'Avi<strong>la</strong>.<br />

1 A <strong>la</strong> Renaissance, à 8 h. 1/2, le TroubtX'<br />

dour (Mlle Alice Nory); à h. 1/4, le Voleur<br />

(Mmes Simone Le Bargy, Verneuil, MM. Lu-<br />

cien Guitry, Huguenet, Arquillière, Vincent).<br />

-Au théâtre Réjane, à 8 h. 3/4, <strong>la</strong> Savelli<br />

(Mme Réjane, MM. Tarri<strong>de</strong>, Mme Daynes-<br />

Grassot, Mlle Lantelme, MM. Pierre Magnier<br />

et Noizeux). • v<br />

Au théâtre <strong><strong>de</strong>s</strong> Capucines, à 9 heures,<br />

le Petit Kosson (Mlle Louise Balthy, miss<br />

Camptop, MM. Coquet et Berthez),. Une me-<br />

sure pour rien (Mlle Marcelle Bordo, M.<br />

Prad). On commencera par une pièce du-<br />

répertoire.<br />

-Au théâtre du Grand-Guignol, à 9 heures,<br />

V Arriviste, Elle! Elle! l'Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> Tapeurs,<br />

le Rouge est mis, Bloomfield and C°.<br />

Salle Wagram, 39, avenue <strong>de</strong> Wagram,<br />

à 9 heures précises, soirée hors série du ré-<br />

veillon <strong><strong>de</strong>s</strong> Trente Ans <strong>de</strong> théâtre (5 fr.,<br />

3 fr., 2 fr.). Une heure <strong>de</strong> poésie, par Mlle<br />

Bartet, sociétaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Comédie-Française<br />

airs <strong>de</strong> Carmen et <strong>de</strong> Lohengrin, duo <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Vie <strong>de</strong> bohème, par M. Saléza <strong>la</strong> Chanson<br />

<strong>de</strong> Fortunio, P<strong>la</strong>isir d'amour, duo <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vie<br />

<strong>de</strong> bohème, par Mme Guiraudon-Cain Contes<br />

<strong>de</strong> Noël, par Mme Moreno les Refrains <strong>de</strong><br />

l'opérette, par Mme Simon-Girard <strong>la</strong> Déc<strong>la</strong>-<br />

tion, comédie en un acte <strong>de</strong> M. Henry Ba-<br />

taille (Mlles Jeanne RollyetCheirel.M. André<br />

Brulé) danses Louis-Philippe (Mlles Chasles<br />

et Vinchelin).<br />

Au Théâtre mo<strong>de</strong>rne (12, boulevard <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Italiens), à 9 h. 1/4, représentations <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

troupe japonaise Mme Hanako, du Théâtre<br />

impérial '<strong>de</strong> Tokio, dans Hoshikawaz, drame<br />

japonais en un acte. La Sonnette <strong>de</strong> nuit (Mlle<br />

Suzette Nellson).<br />

Matinées, à 3 heures, tous les jours.<br />

A l'Opéra.<br />

Nous avons annoncé hier, -une représenta-<br />

tion <strong>de</strong> Faust pour samedi prochain. Cette soi-<br />

rée sera donnée, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> tout abonne-<br />

ment les p<strong>la</strong>ces, avant-scènes, baignoires,<br />

premières et secon<strong><strong>de</strong>s</strong> loges, fauteuils d'or-<br />

chestre et <strong>de</strong> balcon, etc., etc., sont mises à <strong>la</strong><br />

disposition du public et peuvent dès mainte-<br />

nant être retenues au bureau <strong>de</strong> location.<br />

A <strong>la</strong> Comédie-Française.<br />

La part <strong>de</strong> sociétaire sera vraisemb<strong>la</strong>ble-<br />

ment, pour cette année, <strong>de</strong> 15,000 francs. Il<br />

va sans dire que ce chiffre ne sera .certain<br />

qu'après l'assemblée générale <strong><strong>de</strong>s</strong> sociétaires,<br />

au mois' <strong>de</strong> mai, c'est-à-dire après le règle-<br />

ment définitif <strong><strong>de</strong>s</strong> dépenses <strong>de</strong> l'exercice.<br />

On faisait remarquer hier dans les couloirs<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Comédie, que le chiffre <strong>de</strong>, 15,000 francs<br />

est, exactement celui. du, p'ariage <strong>de</strong> J^nB^e,<br />

1899: l'année du Torrent, d'Othello, dé <strong>la</strong><br />

Conscience <strong>de</strong> l'e.nfant, <strong>de</strong> <strong>la</strong> reprise <strong>de</strong> Frou-<br />

frou. Il est équitable d'ajouter que jamais le<br />

chiffre <strong><strong>de</strong>s</strong> douzièmes attribués n'a été plus<br />

considérable, et qu'il n'y a jamais eu davan-<br />

tage <strong>de</strong> sociétaires.<br />

#*#<br />

''<br />

[<br />

L'assemblée générale <strong><strong>de</strong>s</strong> sociétaires aura<br />

lieu après-<strong>de</strong>main. A l'ordre du jour le<br />

budget<br />

<strong>de</strong> 1907'. y<br />

'<br />

Les recettes <strong>de</strong>-,Poliche à <strong>la</strong> Comédie-Frân-<br />

.çaise confirment le grand succès qui. a ac-<br />

cueilli l'œuvre <strong>de</strong> M. Henry Bataille. Le total<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> trois <strong>de</strong>rnières1 représentations s'élève à<br />

24,725 francs, et <strong>la</strong> location d'avance est très<br />

considérable.<br />

Nous recevons <strong>de</strong> notre spirituel col<strong>la</strong>bora-<br />

'teur et ami, M. Miguel Zamacoïs, cette lettre:<br />

Mon cher ami.<br />

Avant-hier, en ouvrant le Figaro, j'ai ou une<br />

grosse émotion. Dans un\« communiqué que<br />

précédait cette mention *< Une grosse nou-<br />

velle », j'avais, d'un coup d!oeil, distingué mon<br />

nom à côté <strong>de</strong> celui du Théâtre Sarah-Bernardt.<br />

« Une grosse nouvelle » ? Ça pouvait être que<br />

l'annoncé <strong><strong>de</strong>s</strong> répétitions <strong>de</strong> ma pièce, les Bouf-<br />

ons, qui doivent succé<strong>de</strong>r à Sainte-Thérèse. Or,<br />

le a communique » en question' concernait un<br />

Faust; tiré par M. Henry Bataille du poème <strong>de</strong><br />

Gœthe; il annonçait <strong>la</strong> réception <strong>de</strong> cet ouvrage<br />

avec un grand luxe <strong>de</strong> détails et al<strong>la</strong>it<br />

jusqu'à<br />

affirmer qu'il finirait <strong>la</strong> saison en cours. C est<br />

bien posssible, mais n'est-ce pas se hâter un<br />

peu que <strong>de</strong> compter les jours <strong>de</strong>'ma pauvre<br />

pièce avant qu'elle soit au mon<strong>de</strong>, et, avant<br />

quelle soit née <strong>de</strong> l'enterrer. mettohs, Civile-<br />

ment ? Alors, je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'accueillir main-<br />

tenant mon petit communiqué à moi <strong>de</strong> dire<br />

que mon enfant se présente bien qu'il a douze<br />

pieds à chaque vers que grâce à l'incomparable<br />

artiste et à l'excellente troupe qui. veulent bien<br />

lui servir <strong>de</strong> parrains et <strong>de</strong> tuteurs, il espère<br />

cé<strong>de</strong>r <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à Faust le plus tard possible<br />

qu'enfln il attend patiemment que Sainte-Thé-<br />

rèse ait fini une carrière qu'il espère très longue<br />

pour se faire juger sur ses actes; sur ses quatre<br />

actes.<br />

Amicalement,<br />

Miguel Zamacoïs.<br />

Feuilleton littéraire du 24 Décembre 1906<br />

LESLECTURES<br />

DEFAMILLE<br />

'. • et et <strong>la</strong><br />

Collection Hetzel<br />

Ceux qui ont eu le p<strong>la</strong>isir d'approcher Jules<br />

Verne savent combien étaient étonnantes <strong>la</strong><br />

vivacité d'esprit et <strong>la</strong> force <strong>de</strong> production <strong>de</strong><br />

cet admirable écrivain, <strong>de</strong> ce créateur <strong>de</strong> types<br />

et <strong>de</strong> mon<strong><strong>de</strong>s</strong> nouveaux. De ses voyages, il<br />

avait rapporté quantité <strong>de</strong> notes, puis recueilli,<br />

pendant<br />

ses lectures, quantité d'observations<br />

et d'idées qu'il avait c<strong>la</strong>ssées d'abord, puis sur<br />

lesquelles<br />

il avait bâti, immédiatement, ses<br />

«scénarios» <strong>de</strong> romans. Il en mettait ensuite<br />

«sur chantier plusieurs à <strong>la</strong> fois, mais il ne<br />

les publiait que lorsqu'il jugeait l'heure pro-<br />

pice et lorsqu'il estimait l'œuvre assez pous-<br />

sée il était très soucieux <strong>de</strong> <strong>la</strong> perfection;<br />

il vou<strong>la</strong>it se relire à plusieurs reprises, avant<br />

<strong>de</strong> confier son manuscrit à l'imprimeur, et<br />

c'est ainsi que, durant ses <strong>de</strong>rnières années,<br />

il avait parachevé une <strong>de</strong>mi-douzaine <strong>de</strong><br />

romans qu'il se proposait <strong>de</strong> faire paraitre à<br />

son gré, d'accord du reste avec son éditeur, qui<br />

prisait<br />

fort cette haute conscience littéraire.<br />

Voilà pourquoi nos enfants ou nos neveux<br />

auront encore <strong>la</strong> joie <strong>de</strong> leur Jules Verne au<br />

premier<br />

<strong>de</strong> l'an.<br />

En effet, le Catalogue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Maison J. Hetzel<br />

bous offre le Volcan d'Or, pource 1907, et, à<br />

le lire* j'ai reconnu, aussitôt qu'il était entière-<br />

Par suite <strong><strong>de</strong>s</strong> modifications apportées par<br />

Mme Sarah Bernhardt au programme <strong>de</strong> sa<br />

saison d'hiver, Speranza, le. drame <strong>de</strong> M.<br />

Ange Gal<strong>de</strong>mar, qui <strong>de</strong>vait être représenté<br />

après Cléonice, se trouve forcément remis à<br />

<strong>la</strong> saison prochaine..<br />

Speranza constituera donc, l'hiver pro-<br />

chain, le <strong>de</strong>uxième spectacle <strong>de</strong> Mme Sarah<br />

Bernhardt, qui fera <strong>la</strong> réouverture <strong>de</strong> son<br />

théâtre avec <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong> MM. P. Bilhaud'et<br />

M. Carré.<br />

Mlle Lantelme, <strong>la</strong> délicieuse sous-préfète<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Savelli, vient d'avoir une belle satisfac-<br />

tion d'amour-propre. Mme Réjane l'a fait<br />

appeler samedi et, après l'avoir encore com-<br />

plimentée sur <strong>la</strong> façon charmante dont elle<br />

a composé<br />

et joué son rôle, elle lui à dit<br />

Jai <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong> que votre talent mérite<br />

mieux que l'engagement que je vous avais<br />

signé, il y a quelques semaines. Je le déchire;<br />

en voici un .autre que vous trouverez, je<br />

pense, <strong>de</strong> votre goût.<br />

Et Mlle Lantelmo put lire les nouvelles;<br />

conditions, infiniment f<strong>la</strong>tteuses, d'un nou-<br />

vel engagement qui l'attachait au théâtre<br />

Réjane pour trois ans.<br />

Pour les fêtes <strong>de</strong> Noël et du jour <strong>de</strong><br />

l'an, le, théâtre Réjane affiche les matinées<br />

suivantes Mardi 25 (jour <strong>de</strong> Noël), jeudi 27,,<br />

dimanche 30 décembre, et mercredi 2 jan-<br />

vier.<br />

>ii<br />

A <strong>la</strong>- Gaîté. •<br />

Nos Bons Vil<strong>la</strong>geois tiendront l'affiche au-<br />

jourd'hui (soirée du réveillon) -et, <strong>de</strong>main en<br />

matinée,, "<br />

Demain soir, jour <strong>de</strong> Noël, Cyrano <strong>de</strong> Ber- ~l<br />

gerac.<br />

Les Cloches <strong>de</strong> Corneville ont retrouvé,<br />

hier, à <strong>la</strong> Porte-Saint-Martin, leur accueil <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

plus beaux jours. L'interprétation, l'orchestre.<br />

et les chœurs étaient excellents et ont soulevé<br />

<strong>de</strong> longs bravos durant toute <strong>la</strong> représenta-<br />

tion. On a particulièrement app<strong>la</strong>udi MM.<br />

Soums, Bourgeois, Léon Robert, Mlles Deli-<br />

moges et Duberny, tout à fait remarquables.<br />

M. Baldy, l'artiste bien connu dans le<br />

mon<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> concerts, incarnait le bailli il a<br />

renouvelé les traditions du rôle il a composé<br />

son personnage avec une originalité tout à<br />

fait réjouissante. Voilà une interprétation qui,<br />

par sa supériorité, ne manquera pas d'attirer<br />

l'attention <strong><strong>de</strong>s</strong> directeurs, toujours à <strong>la</strong> re-<br />

cherche d'artistes hors <strong>de</strong> pair.'<br />

,,i 'f 'h<br />

Donnent, aujourd'hui <strong><strong>de</strong>s</strong> matinées, à l'oc-<br />

casion <strong><strong>de</strong>s</strong> fêtes <strong>de</strong> Noël<br />

Comédie-Française, 2 h. 1/2 H ne faut jurer<br />

<strong>de</strong> rien, le Voyaije <strong>de</strong> M. Perrichon.<br />

Odéon, 1 h. i/2 Jules César. •<br />

Théâtre Antoine, 2 heures Biribi, Chez les<br />

Zoaques.<br />

Châtelot, 2 heures Pif! Pof! Pouf l<br />

Pa<strong>la</strong>is-Royal, 1 h. 3/4 le Fils à papa.<br />

Folies-Dramatiques, 2 heures Amour et C'8.<br />

Autour <strong>de</strong> l'Ambigu.<br />

Le désir d'assister aux répétitions géné-<br />

rales est <strong>de</strong>venu un besoin chez nombre <strong>de</strong><br />

Parisiens, même chez ceux qui n'ont pas<br />

grands titres pour y être invités. On met en<br />

mouvement toutes les re<strong>la</strong>tions susceptibles<br />

d'obtenir l'invitation convoitée auteurs, ar-<br />

tistes; journalistes surtout. Une p<strong>la</strong>ce pour<br />

<strong>la</strong> première. représentation est dédaignée<br />

c'est presque un affront. Ce qu'il faut, c'est<br />

voir avant les autres, être <strong>de</strong> ce Tout-Paris,<br />

photographié<br />

l'autre soir chez Mme Réjane.<br />

Et comme, les salles <strong>de</strong> spectacle ne sont pas<br />

é<strong>la</strong>stiques, les directeurs s'arrachent les che-<br />

veux-quand il leur en reste.<br />

Aujourd'hui, c'est celui <strong>de</strong> l'Ambigu qui<br />

nous fait savoir qu'il n'a plus une seule p<strong>la</strong>ce<br />

disponible pour <strong>la</strong> répétition <strong>de</strong> <strong>la</strong> Môme aux<br />

beaux yeux.Aucune pièce n'avait suscité jus-<br />

qu'à ce jour dans ce théâtre une pareille<br />

curiosité. Et M^Grisier va, pour ^a première<br />

fpis.<strong>de</strong> sa vie, se voir^obligé <strong>de</strong> faire <strong><strong>de</strong>s</strong> mé-<br />

contents. n éprouvait le besoin <strong>de</strong> s'en excu-'<br />

ser, et nous a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> l'y ai<strong>de</strong>r. Voilà qui<br />

est fait l<br />

Mlle Louise Balthy, à peu près remise <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

suites <strong>de</strong> son acci<strong>de</strong>nt, faisait hier sa rentrée<br />

<strong>de</strong>vant le public élégant <strong><strong>de</strong>s</strong> Capucines. Sa-<br />

luée <strong>de</strong> bravos unanimes à son arrivée en<br />

scène, l'originale artiste a été fêtée, pendant<br />

toute <strong>la</strong> soirée, par le public heureux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

revoir et amusé aux <strong>la</strong>rmes par son esprit et<br />

sa fantaisie.<br />

Ce soir, on fêtera <strong>la</strong> 50° du Petit Kosson<br />

1<br />

<strong>de</strong>vant uno salle superbe comme il est <strong>de</strong><br />

tradition, chaque année, aux Capucines.<br />

^u<br />

Aux Mathurins.<br />

Les feuilles <strong>de</strong> location pour les soirées<br />

d'aujourd'hui, du 25 et du 31 décembre sont<br />

déjà à peu près entièrement couvertes par<br />

un<br />

public<br />

désireux <strong>de</strong> passer gaiement <strong>la</strong><br />

soirée en écoutant <strong>la</strong> Biche au bois, l'Extra,<br />

les Ingénus et <strong>la</strong> Clé du Paradis, etc., etc., et<br />

en app<strong>la</strong>udissant MM. Matrat, Saint-Paul,<br />

Devaux, Mlles M.-T. Berka, Y. Maëlec, M.<br />

Yriex.<br />

La semaine à Trianon-Lyrique sera celle-ci<br />

Ce soir, réveillon, soirée <strong>de</strong> ga<strong>la</strong>, <strong>la</strong> Dame b<strong>la</strong>n-<br />

ehe mardi, matinée et soirée, les Mousquetaires<br />

au couvent; mercredi, <strong>la</strong> Vivandière<br />

[Mlle Lise<br />

d'Ajac); jeudi, Si j'étais roi; vendredi, samedi,<br />

le Barbier <strong>de</strong> Séville dimanche 30, matinée et<br />

soirée, <strong>la</strong> Fille <strong>de</strong> Mme Angot.<br />

Mlle Henriette Dicksonn est<br />

partie<br />

hier<br />

pour Bruxelles, appelée par <strong>la</strong> direction du<br />

théâtre du Parc, qui lui a confié dans Vers<br />

l'amour, le rôle <strong>de</strong> B<strong>la</strong>nche, créé si bril<strong>la</strong>m-<br />

ment par Mme Jeanne Rolly, au théâtre An-<br />

toine.<br />

Mlle Henriette Dicksonn apportera dans ce<br />

rôle une interprétation extrêmement person-<br />

nelle, et, si nous en croyons <strong><strong>de</strong>s</strong> bruits <strong>de</strong><br />

coulisse, elle y sera tout à fait remarquable.<br />

On nous télégraphie <strong>de</strong> Saint-Pétersbourg,<br />

que Mme Aïno Ackté a remporté, avant-hier,<br />

ment <strong>de</strong> <strong>la</strong> marque et <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonne marque<br />

du grand charmeur.<br />

On relèye dans le Volcan d'Or toutes les<br />

qualités qui ont fait, au plus haut point, le<br />

succès du grand charmeur. L chapitre pre-<br />

mier, où sont « p<strong>la</strong>ntées » les figures <strong><strong>de</strong>s</strong> héros,<br />

est une merveille <strong>de</strong> netteté <strong>de</strong> contours et<br />

d'élégance <strong>de</strong> termes; les diversités <strong><strong>de</strong>s</strong> carac-<br />

lèress'indiquentpar les nuances du dialogue qui<br />

est très animé, dès le début on a, tout <strong>de</strong> suite,<br />

l'irrésistible envie <strong>de</strong> voir à l'œuvre ces <strong>de</strong>ux<br />

protagonistes du drame, et on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

comment leurs natures, si différentes, s'accor-<br />

<strong>de</strong>ront jusqu'au bout ce sont <strong>de</strong>ux cousins,<br />

habitant Montréal, Summy Skim et Ben Raddle,<br />

qui, fermier et ingénieur, coulent côte à côte<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> jours heureux; un notaire les prévient sou-<br />

dain qu'ils ont fait un héritage un oncle, dis-<br />

paru <strong>de</strong>puis longtemps, leur a légué un c<strong>la</strong>im<br />

aurifère, au Klondyke; qu'en feront-ils? Summy<br />

Skim, p<strong>la</strong>ci<strong>de</strong> et heureux <strong>de</strong> vivre parmi ses<br />

pommiers en fleur, voudrait qu'on vendît, au<br />

plus tôt, le c<strong>la</strong>im tentateur; Ben Raddle, aven-<br />

tureux, inquiet, estime qu'une Compagnie<br />

américaine, qui" s'est offerte à l'acheter, n'en<br />

donne pas un prix suffisant. Il faut y aller voir.<br />

Et c'est, alors, un divertissant combat qui<br />

s'engage affectueusement, d'ailleurs, entre les<br />

<strong>de</strong>ux cousins; finalement, Summy, qui est bon<br />

garçon, ce<strong>de</strong> il ira au Klomiyke, <strong>de</strong> mauvaise<br />

humeur, m .is il ira; il suivra Ben Haddlequi est<br />

plein<br />

d'entrain et d'illusions. Les voilà partis.<br />

Ici, se retrouve, dans son plein, <strong>la</strong> si remar-<br />

quable faculté qu'a Jules Verne d'évoquer <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

pays tout neufs, <strong>de</strong> leur donner une animation<br />

extraordinaire et vraie, pourtant il est peintre<br />

et géographe tout ensemble. Ce Klondyke, à<br />

l'époque où il écrivit le Volcan d'Or, n'était<br />

un succès triomphal, en chantant au Concert<br />

philharmonique. L'immense salle du Conser-<br />

vatoire était comble. Après l'air, <strong>de</strong>. <strong>la</strong> folie<br />

d'Hamlet et l'air <strong><strong>de</strong>s</strong> bijoux <strong>de</strong> Faust, une<br />

ovation enthousiaste a été faite à l'éminente<br />

cantatrice, à qui on a <strong>de</strong>mandé, en bis, plu-<br />

sieurs autres morceaux tous aussi. bien ac-<br />

cueillis. Mme Aïno Ackté, rappelée, plus <strong>de</strong><br />

quarante fois, est partie.au milieu d'une nou-<br />

velle ovation interminable. •<br />

Serge<br />

Basset.<br />

Ir"<br />

~PECTACLES<br />

&CONCERTS<br />

SPECTACLES^ CONCERTS<br />

À BA-T. A-CLAN.. 3a-TaTCîan s'est créé,<br />

sous une direction habile, une paace bien en<br />

vue et bien à part. C'est, à <strong>la</strong> fois, le théâtre,<br />

le concert, le music-hall, mais un théâtre où<br />

se succè<strong>de</strong>nt les œuvres les plus diverses et<br />

les plus opposées un concert ou fraternisent<br />

tous les bons genres <strong>de</strong> <strong>la</strong> chanson, où l'on ne<br />

va pas dans le seul espoir d'entendre une<br />

étoile noyée dans un fastidieux programme,<br />

mais avec <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong> d'en app<strong>la</strong>udir dix; un<br />

music-hall dont le. directeur, se souvenant<br />

qu'il fut un <strong><strong>de</strong>s</strong> « neveux» .piréférés <strong>de</strong> Sarcey,<br />

ne donne que <strong><strong>de</strong>s</strong> revues faites avec du véri-<br />

table esprit. C'est, enfin, résumant ces diffé-<br />

rents genres dans une appel<strong>la</strong>tion qui les dé-<br />

finit bien le Théâtre-Concert.<br />

Qu'on en juge par l'affiche actuelle. On en-<br />

tend successivement Daibre,,t, le plus parfait<br />

<strong>de</strong> nos chanteurs <strong>de</strong> concert; Mme Gau<strong>de</strong>t,<br />

l'experte diseuse; Bérard, le bril<strong>la</strong>nt chan-<br />

,teur Menotti, l'exhi<strong>la</strong>rant comique; Luce<br />

Bailly, puis les Villé-Dora, ces <strong>de</strong>ux grands<br />

artistes, qui sont également les principaux<br />

interprètes d'un acte poignant En bordée<br />

Le spectacle se termine par En attendant<br />

<strong>la</strong> Revue! revue d'automne conduite par Mme<br />

Siamé, du Pa<strong>la</strong>is-Royal, et M. Daubreuil, où<br />

sont présentés, avec une verve endiablée, tous<br />

les plus récents événements.<br />

De l'éc<strong>la</strong>t <strong>de</strong> rire, <strong>de</strong> <strong>la</strong> chanson, du sou-<br />

rire, <strong>de</strong> l'esprit, <strong>de</strong> l'émotion et, par-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus<br />

tout ce<strong>la</strong>, <strong>de</strong> l'art, voilà ce que nous offre le<br />

plus séduisant <strong><strong>de</strong>s</strong> programmes qu'on ait<br />

composés à l'occasion <strong><strong>de</strong>s</strong> fêtes. Un M.<br />

DU B.<br />

Aujourd'hui<br />

Matinées avec les spectacles du soir, à <strong>la</strong><br />

Sca<strong>la</strong>, au Casino <strong>de</strong>. Paris, à l'Hippodrome,<br />

au Moulin-Rouge, à Medrano 'et à Ba-Ta-<br />

C<strong>la</strong>n.<br />

Ce soir • '. "><br />

Aux Folies-Bergère, à 8 h. 1/2, <strong>la</strong> Revue<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Folies- Bergère, féerie-revue en quatorze<br />

tableaux, <strong>de</strong> M. Victor <strong>de</strong> Cottens (Galipaux,<br />

Regnari, Girier, Valentine Petit, Edna Aug,<br />

La Sylphe, Jane Bernai, Madry).<br />

-A l'Olvrripia, Vers les Etoiles, ballet fée-<br />

rique (I. Brémonval et B. Darson). Nou-<br />

velles attractions <strong>de</strong> décembre Le Petit Cha-<br />

peron rouge et ses loups vivants, Luyen-<br />

Chai-Sen, troupe impériale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong><br />

Pékin.<br />

Tous les jours <strong>de</strong> 2 h. 1/2 à 5 h. 1/2, ciné-<br />

matographe (entrée, 1 franc).<br />

A Parisiana, à 9 heures, Vicns-tu, 'chéri?<br />

revue en <strong>de</strong>ux actes et dix tableaux <strong>de</strong> MM.<br />

Henry Moreau et Charles Quinel. -Lina Ruby<br />

<strong>la</strong> Commère. MM. Vilbert, Girier, Da-<br />

rius M., Leprince, Mlles Lise Fleuron, Mary<br />

Perret, Valdor, Johnson, Debiévre. La valse<br />

du jiu-jitsu, par Mlle Anthelmine et M.<br />

Choof.<br />

A <strong>la</strong> Lune Rousse, 36, boulevard <strong>de</strong> Cli-<br />

chy (direction Bonnand-Blès), à 9 h. 1<br />

George Chepfer, D. Btannaua, Numa Blés,<br />

Lucy Pezet, etc.; les O nbres, <strong>de</strong> 4e Losqu.es.<br />

« La Lune » dit taut, rçvue. ><br />

Suivant une coutume^ annuelle, c'est aux<br />

Folies-Bergère que <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> Parisiens<br />

passeront leur soirée en attendant l'heure <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

soupers joyeux du 'réveillon, et ils auront<br />

cette année un spectaerg" merveilleux, celui<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Revue <strong><strong>de</strong>s</strong> Folies-Bergère, le<br />

plus gros<br />

succès que l'on ait enregistré jusquà ce jour<br />

au célèbre music-hall <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Richer. D'ail-<br />

leurs, <strong>de</strong>puis plus d'une semaine, <strong>la</strong><br />

plupart<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> loges et fauteuils ont été lqués aux Folies-<br />

Bergère pour cette veille <strong>de</strong> Nrçël.<br />

A l'Alhambra, lundi 24, en matinée, en-<br />

trée gratuite aux artistes, sur présentation<br />

<strong>de</strong> leur carte ou engagement.<br />

Au Moulin-Rouge, ce soir, à l'occasion <strong>de</strong><br />

Noël, représentation <strong>de</strong> ga<strong>la</strong>. Arbre <strong>de</strong> Noël,<br />

distribution <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>aux aux dames. Débuts<br />

<strong>de</strong> Sahari, <strong>la</strong> danseuse caoutchouc.<br />

Bien entendu, <strong>la</strong> Revue du Moulin sera jouée<br />

avec l'interprétation habituelle (Jeanne Sau-<br />

lier et Fugère en tête).<br />

Demain lundi, à <strong>de</strong>ux heures, matinée <strong>de</strong><br />

famille.<br />

Ce soir, à Ba-Ta-CIan, représentation <strong>de</strong><br />

Dalbret, <strong>de</strong> Mme Gau<strong>de</strong>t, <strong>de</strong> Bérard, <strong>de</strong> Me-<br />

notti, le désopi<strong>la</strong>nt comique, <strong>de</strong> Mmes Luce<br />

Bailly et Siamé: Après le concert, En bordée!<br />

<strong>la</strong> pièce où triomphent Villé et Dora. Pour<br />

terminer, <strong>la</strong> Revue d'automne, cet inépui-<br />

sable succès.<br />

Demain, matinée et soirée avec le même<br />

spectacle.<br />

Aux Concerts-Colonne.<br />

Dimanche prochain, 30 décembre, à 2 h. 1/2,<br />

au Châtelet, 150" audition <strong>de</strong> <strong>la</strong> Damnation <strong>de</strong><br />

Faust.<br />

Le rôle <strong>de</strong> Marguerite sera chanté par Mlle<br />

Lucienne Bréval, <strong>de</strong> l'Opéra.<br />

1<br />

Les autres rôles seront interprétés comme<br />

il suit 1<br />

Faust MM. Emile<br />

Cazeneuve<br />

1<br />

Méphistophélès Sigwalt<br />

Brandès Eyraud<br />

Orchestre et chœurs, 250 exécutants sous <strong>la</strong><br />

direction <strong>de</strong> M. Ed. Colonne.<br />

Aux Concerts-Berlioz, samedi <strong>de</strong>rnier,'ap-<br />

p<strong>la</strong>udifsements enthousiastes pourMUeMa<strong>de</strong>-<br />

guère en re<strong>la</strong>tion avec l'Europe; c'était « plus<br />

loin que le bout du mon<strong>de</strong> », mais Jules Verne<br />

était « informé », déjà, alors que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong><br />

ses contemporains ne faisaient que soupçonner<br />

l'existence <strong>de</strong> ces p<strong>la</strong>cers miraculeux, et il a<br />

jeté dans son Volcan d'Or une profusion <strong>de</strong>détails<br />

pittoresques et qu'on sait, maintenant, exacts.<br />

Par <strong>la</strong> suite, les aventures <strong>de</strong> Summy Skim<br />

et <strong>de</strong> Ben Raddle se développent selon une<br />

formule dramatique' savamment nuancée, d'où<br />

naît pour le lecteur cette conviction que le<br />

Volcan d'Or, œuvre posthume, doit être p<strong>la</strong>cé<br />

au premier rang <strong>de</strong> ses illustres <strong>de</strong>vanciers.<br />

Je me gar<strong>de</strong>rai<br />

<strong>de</strong> passer sous silence l'il-<br />

lustration du livre: confiée par M. J. Hetzel,<br />

dont on sait le, goût artistique égal au goût<br />

littéraire, à M. George Roux, elle se composa<br />

<strong>de</strong> vignettes très finement. gravées, dont<br />

quelques-unes sont tirées en, plusieurs, teintes.<br />

A cet excellent Jules Verne, sans lequel il<br />

nous semble, presque, qu'il n'y aurait pas<br />

d'étrennes livresques, M. J. Hetzel a joint un<br />

autre bel in-8, l'Invincible Kenyon qui est un<br />

modèle <strong>de</strong> ces narrations d'aventures, préci-<br />

pitées, tumultueuses, remplies <strong>de</strong> détonations<br />

<strong>de</strong> carabine et d'attaques <strong>de</strong> railways, dont<br />

les Américains railblent. Nous nous y p<strong>la</strong>isons<br />

également,<br />

leur suite,- et nous avons rai -.011:<br />

ce soit <strong><strong>de</strong>s</strong> livrer 4ml en se hâte <strong>de</strong><br />

tourner <strong>la</strong> page pour apprendre, au plus vite,<br />

quel nouvel exp,oit va accomplir le riflo d'un<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> protagonistes, et au bout <strong><strong>de</strong>s</strong>quels on re-<br />

grette d'arriver trop tôt. Celui-ci eut un grand<br />

succès, aux Etats-Unis, sous <strong>la</strong> signature <strong>de</strong><br />

son auteur, W.'Wal<strong>la</strong>ce Cook.<br />

M. P. Luguet l'a élégamment traduit; il nous<br />

conduit dans cette partie <strong>de</strong> l'Union où les<br />

out<strong>la</strong>ws abondéati où les coups <strong>de</strong> main contre<br />

.ieine d'Espinoy, après sa délicieuse<br />

interpré-<br />

tation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stalue (Margyane à <strong>la</strong> fontaine),<br />

<strong>de</strong> Reyer, et <strong>de</strong> plusieurs mélodies <strong>de</strong> G.<br />

Fauré puis Mlle Suzanne Percheron, <strong>la</strong> gra-<br />

cieuse pianiste, dans le Concerto en ré mi-<br />

neur, <strong>de</strong> Mozart un Impromptu et une Ro-<br />

rnance, <strong>de</strong> Fauré; et enfin pour l'orchestre,<br />

que M. Pierre Monteux dirigeait avec son au-<br />

'.torité habituelle.<br />

Cette semaine Mardi 25 décembre, M. J.<br />

Boulnois exécutera, aux gran<strong><strong>de</strong>s</strong> orgues, plu-<br />

sieurs Nocls, <strong>de</strong> Boëly, sur <strong><strong>de</strong>s</strong> cantiques <strong>de</strong><br />

Danizot (seizième siècle) Mlle G. Pelette in-<br />

terprétera trois Noëls, <strong>de</strong> Julien Tiersot. A<br />

l'orchestre Symphonie pastorale (Beethoven),<br />

l'Enfance du Christ (Berlioz), etc. Jeudi<br />

27 décembre, l'orchestre sera dirigé par M.<br />

D.-E. Inghelbrecht Mlle Renée Lénars. exé-<br />

cntera trois valses, <strong>de</strong> Nérini, pour harpe<br />

chromatique. Samedi 29 décembre, Mme<br />

J. Boyer <strong>de</strong> Lafory se fera entendre dans<br />

P<strong>la</strong>isir d'amour, <strong>de</strong> Martini, et plusieurs mé-<br />

lodies <strong>de</strong>. Léo Sachs Mme Monteux-Barrière,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Concerts-Colonne et Lamoureux, exécu-<br />

tera les Variations symphoniques, <strong>de</strong> César<br />

Franck.<br />

Ce soir, salle <strong><strong>de</strong>s</strong> Agriculteurs, 8, rue d'A-<br />

thènes, à huit heures trois quarts précises,<br />

festival Beethoven<br />

Variations en ut mineur (Beethoven) Mme<br />

Marguerite Long. a) A <strong>la</strong> bien aimée b) In<br />

questo tomba obscura; c) Chant <strong>de</strong> Mai (Beetho-<br />

ven); chant Mme Ga6tane Vicq, piano Mme<br />

"Duteil d'Ozanne. Trio-Séréna<strong>de</strong> (pour flûte,<br />

violon et alto (Beethoven) MM. Hennebains,<br />

.Sechiari, Vieux. Sonato (op. 90), en mi mineur<br />

(BEETHOVEN) Mme Marguerite Long. a) Je<br />

t'aime; b) Lien d'amour; c) Le baiser (BEETHO-<br />

• ven) chant Mme Gaëtane Vicq, piano Mme<br />

'Duteil d'Ozanne. Septuor (Beethoven) pour<br />

violon, alto, cello, contrebasse, c<strong>la</strong>irinette, bas-<br />

son et cor. MM. Sechiari. Vieux, Baretti, Leduc, I<br />

Lefebvre, Reine, Vizentini.<br />

Prix <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>ces 6, 4, 3 et-2 francs.<br />

1<br />

*#.<br />

Une jeune et jolie divette, Mlle Ellen Gill<br />

dont là charmante voix fut très<br />

appréciée<br />

cette saison dans les soirées mondaines est<br />

en pourparlers avec <strong>la</strong> direction d'un théâtre<br />

du boulevard. Espérons que cette fine Pari-<br />

sienne ne tar<strong>de</strong>ra pas à être app<strong>la</strong>udie par le<br />

grand public parisien.<br />

Alfred De lilia.<br />

..n~`<br />

MM ANSDETITEA<br />

TRE<br />

CHANSONS.<br />

Paulus Que <strong>de</strong> souvenirs ce nom<br />

éveille C'est toute notre jeunesse que<br />

nous avons revécue l'autre jour, à <strong>la</strong><br />

Gaîté, en cette belle représentation amou-<br />

reusement préparée par Fursy.<br />

J'avais, l'an <strong>de</strong>rnier, donné à cette<br />

p<strong>la</strong>ce un billet très simple et très émou-<br />

vant d'Yvette Guilbert. Elle nous avisait<br />

nous nous en doutions, hé<strong>la</strong>s que<br />

son camara<strong>de</strong> Paulus, qui posséda hôtel,<br />

voitures, domestiques, secrétaires, avait<br />

négligé <strong>de</strong> faire quelques économies.<br />

Elle savait, l'aimable Yvette, que les im-<br />

prévoyants du théâtre et du concert peu-<br />

vent toujours frapper à <strong>la</strong> porte <strong>de</strong> notre<br />

OEuvre elle savait aussi que je connais-<br />

sais personnellement Paulus pour lui<br />

avoir, au temps passé, interdit pas mal<br />

<strong>de</strong> chansons; elle savait enfin que si<br />

l'austère censeur allongea parfois ses<br />

ciseaux, c'était à regret.<br />

Ah! les interminables discussions pen-<br />

dant lesquelles je tentais, moi jeune<br />

Ca<strong>de</strong>t d'Anastasie, <strong>de</strong>..con vaincre notre<br />

âoyen <strong>de</strong> Forges Yvette était alors pen-<br />

sionnaire <strong>de</strong> l'E<strong>de</strong>n du boulevard Sé-<br />

bastopol elle gagnait à<br />

peine<br />

trois<br />

cents francs<br />

par mois elle habitait un<br />

mo<strong><strong>de</strong>s</strong>te logis a Asnières son nom<br />

était totalement ignoré du public on l'a-<br />

vait entrevue aux Variétés. Avec quelle<br />

intelligente et courageuse ar<strong>de</strong>ur elle dé-<br />

fendait ses chansons, couplet par cou-<br />

plet, vers par vers, mot par mot, et<br />

comme on <strong>de</strong>vinait qu'elle croyait que<br />

« c'était arrivé » C'est, en effet, le pro-<br />

pre <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes <strong>de</strong> café-concert, <strong>de</strong> tous<br />

ces artistes-là, grands, moyens et petits,<br />

d'aimer passionnément leur métier. Que<br />

<strong>de</strong> fois j'entendis les grands <strong>de</strong> l'époque,<br />

1<br />

Paulus, Victorine Demay, Florence Du-<br />

parc, Bonnaire, et aussi les débutants<br />

I<br />

Yvette Guilbert, Anna Thibaud, Po<strong>la</strong>ire,<br />

Polin (Polin était le camara<strong>de</strong> d'Yvette à<br />

t'E<strong>de</strong>n et figurait un matelot russe dans<br />

une revue) développer leurs théories<br />

sur le concert et réc<strong>la</strong>mer l'indulgence<br />

sous prétexte qu'ils y avaient plus droit<br />

que les autres.<br />

Plus droit que les autres, répli-<br />

quait <strong>de</strong> Forges qui ne trouvait pas <strong>de</strong><br />

inot lui, 'le fils <strong>de</strong> l'auteur <strong><strong>de</strong>s</strong> doux<br />

pt<br />

conventionnels Pantins <strong>de</strong> Violette<br />

pour exprimer son indignation et pour-<br />

quoi,, ma<strong>de</strong>moiselle Guilbert, plus <strong>de</strong><br />

droits à l'indulgence que vos camara-<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> ? Répon<strong>de</strong>z!<br />

Et tout simplement, monsieur, s'é-<br />

criait <strong>la</strong> jeune pensionnaire <strong>de</strong> MmeCas- 1<br />

tel<strong>la</strong>no, par <strong>la</strong> raison que nous n'avons,<br />

nous, personne pour nous donner <strong>la</strong> ré-<br />

plique et nous soutenir en cas d'accroc.<br />

Le débutant, au théâtre, est conduit à <strong>la</strong><br />

bataille par son ancien qui le gui<strong>de</strong>,<br />

l'ai<strong>de</strong> et le repêche au besoin. Nous, au<br />

contraire, nous, les débitants <strong>de</strong> chan-<br />

sons, nous gardons l'entière responsa-<br />

bilité <strong>de</strong> nos succès ou <strong>de</strong> nos échecs.<br />

<strong>la</strong> police, contre les gar<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> trains, à travers<br />

les prairies immenses, sont faits divers quoti-<br />

diens l'Invincible Eenyon, un paisible commis<br />

voyageur qui se trouve, un peu malgré lui,<br />

mué en héros, y protège une jeune voyageuse,<br />

M>riam Lyndley, contre les embûches et les<br />

agressions d'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> gredins aussi inven-<br />

tifs qu'audacieux <strong>de</strong> chapitre en chapitre,<br />

l'intérêt croît; l'imbroglio s'accentue; on voit<br />

vivre dix vies et mourir dix morts en quelques<br />

pages. C'est d'une intensité d'émotion prime-<br />

sautière, tout à fait curieuse.<br />

Passons à <strong><strong>de</strong>s</strong> sujets moins passionnants, à<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> milieux plus tranquilles tous les jeunes<br />

lecteurs ne s'enivrent pas du bruit <strong><strong>de</strong>s</strong> coups<br />

<strong>de</strong> feu dans les pampas, et beaucoup, ceux-<br />

là même, eux aussi, se délectent <strong>de</strong> contes<br />

aimables, <strong>de</strong> jolies histoires, doucement dites,<br />

comme en murmurent les grand' mères et les<br />

bonnes tantes'aux doigts caressants. Au choix<br />

judicieux <strong>de</strong> ces livres, M. J. Hetzel a toujours<br />

excellé, suivant les traditions du fonda-<br />

teur <strong>de</strong> sa maison, P.-J. S<strong>la</strong>hl, qui fut le<br />

maître dans l'art <strong>de</strong> distraire, en <strong>la</strong> mora-<br />

lisant, cette jeunesse. Voici donc, pour<br />

cette catégorie d'amis <strong><strong>de</strong>s</strong> livres <strong>de</strong> « tout<br />

repos », <strong>de</strong>ux charmants oompaErn'ins<strong>de</strong> veillée:<br />

d'ejiord, Trois âmes vail<strong>la</strong>ntes (in-8). par<br />

J. Lermont. L'uiueur, si .ippréciê déjà, ne<br />

Jack et Jàne, <strong>de</strong> Disparus, etc., n'a jamais été<br />

mieux inspiré" que dans ce'te étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> mu;urs<br />

familiales. Elle se iléroule dans uu pays très<br />

beau. qui est trop peu connu, les environs <strong>de</strong><br />

Namur que <strong>la</strong> Meuse arrose d'un cours <strong>la</strong>rge<br />

et capricieux et où les superbes vil<strong>la</strong>s voisinent<br />

avecles immenses usines. J. Lermontyfaitappa-<br />

raitre, parmi les gens <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne wallonne,<br />

ouï sont <strong>de</strong> braves gens comme les nôtres- <strong>de</strong>ux<br />

Lançons-nous un geste <strong>de</strong> mauvais goût? t<br />

Exagérons-nous ceci ou ce<strong>la</strong>? (Test à<br />

nous et à nous seuls que le public s'en<br />

prend. Nous luttons pour notre peau,<br />

nous luttons pour nous et rien que pour<br />

nous<br />

De Forges, je vous l'ai dit, était, sous<br />

son apparence <strong>de</strong> Cerbère d'Anastasie, un<br />

très brave homme. Je vous contais récem-<br />

ment comment Julien Sermet, col<strong>la</strong>bora-<br />

teur <strong>de</strong> feu Bataille, avait fini par conqué-<br />

rir notre doyen il avait invoqué <strong>la</strong> « pe-<br />

tite 'fleur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chanson » et lui avait dé-<br />

montré que, même sous lercvuiste fron-<br />

<strong>de</strong>ur, sommeille un chansonnier-poète.<br />

Yvette Guilbert, à son tour, apportait<br />

tant <strong>de</strong> conviction et <strong>de</strong> fougue à <strong>la</strong> dé-<br />

fense <strong>de</strong> ses arguments que <strong>de</strong> Forges<br />

ne souff<strong>la</strong>it plus mot.<br />

Il est d'ailleurs très vrai d'affirmer<br />

il l'était du moins en l'an <strong>de</strong> grâce 1800,<br />

il y a dix-sept ans déjà que <strong>la</strong> chan-<br />

son <strong>de</strong> café-concert n'est pas du tout<br />

aussi malfaisante qu'on le prétend. M.<br />

Jules Lemaître, qui nous offrit <strong><strong>de</strong>s</strong> pages<br />

délicieuses sur le concert et sur l'entre-<br />

vue <strong>de</strong> Victorine Demay avec Ernest<br />

Renan, écrivait alors « Ces scies sont<br />

d'un tour franchement popu<strong>la</strong>ire elles<br />

sentent bien le pavé <strong>de</strong> Paris il y a<br />

souvent dans ces morceaux un vrai sens<br />

du comique, et une espèce, <strong>de</strong> lyrisme! »<br />

Oui, une espèce <strong>de</strong> lyrisme! Que le<br />

concert ne soit plus aujourd'hui ce qu'il fut L<br />

jadis, et que le parfum du pavé <strong>de</strong> Paris<br />

n'ait plus <strong>la</strong> même saveur, ce<strong>la</strong> est bien<br />

possible. Mais qui nous dit que dans vingt<br />

ans nos neveux n'auront pas pour Polin;<br />

Fragson, Dranem et Mayol ce même<br />

regard attendri.que nous jetons aujour-<br />

d'hui vers Paulus, Victorine Demay,<br />

Florence Duparc et Valentine Valti?<br />

Ne soyons pas aussi sévères. Les Jouy,<br />

les Bruant, les Xanrof, les Mac Nab, les<br />

chansonniers du Chat Noir <strong>de</strong> Salis, <strong>de</strong><br />

même que les fournisseurs <strong>de</strong> Paulus, <strong>de</strong><br />

Duparc et <strong>de</strong> Demay, tous ces chanson-<br />

nierspossédèrentausuprême<strong>de</strong>grécedon<br />

inestimable <strong>de</strong> comprendre Paris. Ils ont,<br />

les uns excellemment, les autres avec<br />

beaucoup d'adresse, jeté en leurs chan-<br />

sons ce grain <strong>de</strong> fantaisie, ce je ne sais<br />

quoi d'indéfinissable qui séduit le Pa-<br />

risien. Jouy triomphait à Montmartre<br />

où foisonnent aujourd'hui les cabarets<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Chanson; Delormel, lui, tenait ses<br />

assises aux cafés <strong>de</strong> l'Eldorado et <strong>de</strong><br />

l'Alcazar; Jouy était un poète et un vrai<br />

poète; Delormel fut un ingénieux fabri-<br />

cant d'amusants couplets, et leurs chan-<br />

sons, qui différaient <strong>de</strong> ton et <strong>de</strong> forme,<br />

avaient pourtant ceci <strong>de</strong> commun qu'el-<br />

les reflétaient toutes l'âme <strong>de</strong> Paris.<br />

Nous avons eu précisément, à <strong>la</strong> mati-<br />

née <strong>de</strong> Paulus, <strong>la</strong> joie <strong>de</strong> constater qu'à<br />

dix-sept ans <strong>de</strong> distance cette Chanson<br />

résiste à tous les chocs. Je n'étais pas<br />

sans crainte, je l'avoue, non certes sur<br />

le résultat matériel <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation<br />

(Fursy a réalisé <strong><strong>de</strong>s</strong> prodiges), mais sur<br />

l'exécution même d'un tel programme<br />

je me <strong>de</strong>mandais si ce défile <strong>de</strong> chansons<br />

ne semblerait pas quelque peu monotone;<br />

or toutes les chansons ont été app<strong>la</strong>u-<br />

dies, bissées, trissées d'enthousiasme, et<br />

il y a, à mon sens, dans ce succès même,<br />

quelque chose <strong>de</strong> très significatif.<br />

Assurément, Fursy avait son idée et<br />

vou<strong>la</strong>it <strong>la</strong> mettre à exécution il n'igno-<br />

rait pas que les représentations à béné-<br />

fice se nuisent les unes aux autres par<br />

leur multiplicité même et que, pour<br />

réussir, il <strong>de</strong>vient-nécessaire <strong>de</strong>, com-<br />

poser et <strong>de</strong> grouper <strong><strong>de</strong>s</strong> numéros non<br />

vus; il commença par <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à<br />

Coquelin, à Huguenet, à Georges Berr.<br />

à Max Dearly, à Galipaux, à 1-*Iougaud<br />

d'apprendre <strong><strong>de</strong>s</strong> chansons <strong>de</strong> Paulus il<br />

les distribua c'est le mot à chacun<br />

d'eux et tous, heureux d'offrir à leur<br />

camara<strong>de</strong> un témoignage <strong>de</strong> personnelle<br />

sympathie, se mirent à <strong>la</strong> besogne. Pour<br />

les rois et les reines <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chanson, pour<br />

Mmes Simon-Girard, Yvette Guilbert, -i<br />

Paulette Darty, Mily Meyer, Marguerite<br />

Deval, Po<strong>la</strong>ire, Bruet-Rivière, pour notre<br />

chère Judic et Anna Thibaud (comment<br />

ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières ont--elles été ou-<br />

bliées ?), rien <strong>de</strong> plus facile que d'ap-<br />

prendre une chanson et d'y faire beau-<br />

coup d'effet. MM. Max Dearly, Galipaux<br />

et Pougaud, joyeux compères <strong>de</strong> revues<br />

et <strong>de</strong> féeries, n'avaient, eux non plus, pas<br />

grand mal à se tirer d'affaire. Mais dis-<br />

tribuer à Coquelin Derrière l'omnibus;<br />

à HuguenBt, <strong>la</strong> Boiteuse; à Georges Berr,<br />

le Gar<strong>de</strong> municipal Notre ami Coque-<br />

lin meracontait que, <strong>de</strong>puis quinze jours,<br />

il passait les entr'actes <strong>de</strong> Ao.s Bons Vil<strong>la</strong>-<br />

geois à répéter et à mettre au point<br />

Derrière l'omnibus, tout comme s'il s'a-<br />

gissait d'un rôle nouveau Huguenet,<br />

qui est un maître comédien et a si spiri-<br />

tuellement détaillé <strong>la</strong> Boiteuse, tremb<strong>la</strong>it<br />

<strong>de</strong> peur, et vous ne sauriez imaginer tout<br />

ce que Georges Berr déploya <strong>de</strong> finesse<br />

et <strong>de</strong> talent, lorsqu'il nous narra l'histoire<br />

du Cheval du municipal.<br />

Mais, il faut bien en convenir: ces chan-<br />

sons, outre qu'elles sentent Paris et en<br />

reflètent l'âme, ont une qualité très rare<br />

le mouvement, ce mouvement qui établit<br />

entre l'acteur et le spectateur une com-<br />

munion constante, ce mouvement sans<br />

lequel il n'est pas <strong>de</strong> théâtre possible,<br />

parce qu'il est le théâtre même<br />

Françaises, réfugiées là par suite <strong>de</strong> revers <strong>de</strong><br />

fortune, une mère et sa fillette; un neveu vient<br />

les rejoindre, <strong>de</strong> Paris, pour passer les vacances<br />

aupres d'elles, qu'il croit encore assez opulentes,<br />

et il est, ie premier, lout ému <strong>de</strong> <strong>la</strong> vail<strong>la</strong>nce<br />

avec <strong>la</strong>quelle ces <strong>de</strong>ux courageuses exilées ga-<br />

gneht leur existence; il les ai<strong>de</strong> autant qu'il le<br />

peut; il rivalise avec elles d'ingéniosité, <strong>de</strong><br />

bonne humeur; il accroît, par sa bonne grâce<br />

personnelle, les sympathies qu'elles out inspi-<br />

rées à leurs voisins, <strong>de</strong> riches châte<strong>la</strong>ins, et, à<br />

travers quelques indispensables inci<strong>de</strong>nts, un<br />

peu dramatiques comme il convient, il a <strong>la</strong><br />

satisfaction <strong>de</strong> voir leur sort s'améliorer <strong>de</strong> jour<br />

en jour. C'est un tissu <strong>de</strong> leçons très simples,<br />

appuyées sur <strong><strong>de</strong>s</strong> faits où l'esprit du jeune<br />

lecteur, distingue, sans embarras, par lui-<br />

même, <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> <strong>la</strong> raison et du bon sens;<br />

le style est élégant, cou<strong>la</strong>nt l'enchaînement<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> chapitres très bien conduit on est, quand<br />

on a passé' quarante ans, tout surpris'- et<br />

heureux <strong>de</strong> l'agrément qu'on y trouve. Les<br />

illustrations, par ailleurs, ont <strong>la</strong> véritable<br />

valeur <strong>de</strong> petits tableaux « d'intérieur m, Elles<br />

portent <strong>la</strong> signature <strong>de</strong> L. Benett.<br />

^lians<br />

un autre livre, du même genre, pour<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> lecteurs plus jeunes. Ma première Tra-<br />

veIsée <strong>de</strong> M. l.abruyère, se rciiiarqiuu1 1rs<br />

nir'-mes qualités avec une pointe Uf|IIBI(2AMT'*(|/l"*>c"l


lia Vie Sportive<br />

®~<br />

-"<br />

LES COURSES<br />

COURSES A PAU<br />

-Pau a terminé son meeting d'ouverture par<br />

une bonne petite journée avec un soleil ne<br />

<strong>de</strong>mandant qu'à se montrer, un ciel ne <strong>de</strong>mandant<br />

qu'à <strong>de</strong>venir bleu. Il y a eu du<br />

mon<strong>de</strong>, beaucoup <strong>de</strong> mon<strong>de</strong> re<strong>la</strong>tivement, et<br />

lés arrivées ont été assez disputées pour donner<br />

<strong>de</strong> l'intérêt. Malheureusement, il y a eu<br />

<strong>de</strong>ux acci<strong>de</strong>nts qui ont jeté une note triste :1<br />

juste en face les tribunes, Quatre Bras s'est<br />

cassé les reins, L'Alcyon le boulet. Quand<br />

ces acci<strong>de</strong>nts se passent <strong>de</strong>vant le public,<br />

l'effet est navrant.<br />

Prix du Château (1,500 fr., 3,800 m.).<br />

1. Argentine, au comte <strong>de</strong> Mejorada (Tarnin)<br />

-2, Arabesque 3, Peau d'Ane (5 lon-<br />

gueurs,<br />

2 longueurs).<br />

Non p<strong>la</strong>cés Pardon Monsieur, Le Redoutable,<br />

Eta<strong>la</strong>ge, Coucou, Pétrone III, Sichem.<br />

Pari mutuel à 5 fr. Gagnant, 16 fr. P<strong>la</strong>ces<br />

Argentine, 8 fr. 50 Arabesque, 11 fr.50;<br />

Peau d'Ane,10 fr.<br />

Prix <strong><strong>de</strong>s</strong> Pyrénées (3,000 fr., 2,800 m.).<br />

1, Janissaire II, au comte du Bourg <strong>de</strong> Bozas<br />

(Broquère); 2, Silvie; 3, Bouc (3 longueurs,<br />

3 longueurs).<br />

Non p<strong>la</strong>cés Banshee, Boyne Duck, Diégo,<br />

Rosi, Samara, Vétéran, Aréquipa, Velia,<br />

Azkénumia, Quatre Bras.<br />

Pari mutuel à 5 fr. Gagnant, 121 fr. 50.<br />

Petites Annonces<br />

La Ligne 6 francs<br />

Par Dix insertions ou Cinquante lignes 5 francs<br />

Les Annonces à 3 francs <strong>la</strong> ligne concernent<br />

Jo L'Industriè et les Fonds <strong>de</strong> commerce;<br />

2° Les Occasions, l'Enseignement, les Emplois<br />

et les Gens <strong>de</strong> maison;<br />

3° Les Locations;<br />

4° Les Pensions bourgeoises.<br />

<<br />

La Ligne.a à trente-six Lettres.<br />

Programme <strong><strong>de</strong>s</strong> Théâtres<br />

MATINÉES<br />

PLAISIRSPARISIENS<br />

rRANÇAïS-(tél. 102:23). 1 h. 1/2. II ne faut<br />

fl'. jurer <strong>de</strong> rien; le Voyage <strong>de</strong> M. Perrichoh.<br />

Odéoï* (1 h. 1/4), THEATRE ANTOINE (2 h.), PALAIS-<br />

Royal ih. 3/4), CHATELET (2 h.), Folies-Dra-<br />

MATIQUES (2 h.) Même spectacle que le soir.<br />

SCALA (2 h.), CASINO DE PARIS (2 h.), H1PPODROME<br />

S ca<strong>la</strong> (2 (2 h.). Casino <strong>de</strong> Paris (2 h.), Hippodrome<br />

h. 1/2), Moulin-Rouge (2 h.), CIRQUE ME-<br />

DRANO (2 h.), BA-TA-CLAN (2 h.),<br />

Même spectacle que le soir.<br />

SOIRÉE<br />

OPERA jn o<br />

(Tél. 231.53). 8 h. Ariane.<br />

Demain Relâche. Relàche.<br />

Mercredi Sigurd.<br />

Vendredi Ariane.<br />

Samedi Faust.<br />

(Tél.102.23).<br />

FRANÇAIS r Mardi et jeudi:<br />

Mouettes.<br />

Mercredi, vendredi<br />

8 h. 1/2. Poliche.<br />

Corneille et Richelieu; les<br />

et samedi Poliche.<br />

0" PERA-COMIQUE (Tél. 105.76). 8 h. 0/0.<br />

Werther Endymon et Plicebé.<br />

Mardi Le Bonhomme Jadis; Lakmè.<br />

Mercredi Aphrodite.<br />

Jeudi et samedi Iphigénie en Tauri<strong>de</strong>.<br />

Vendredi Madame Butterfly.<br />

ODEON (Tél. 811.42). 8 h. O/O. Jules César.<br />

T– HÊÂTRE SARVH-BERNHARDT. ) Sainte Thérèse. ou,<strong>la</strong> Vierge<br />

8h.<br />

d'Avi<strong>la</strong>.<br />

0/0.–<br />

VAUDEVILLE ïAUDEVILLE<br />

tion <strong>de</strong><br />

(Tél.<br />

prince.<br />

102.09).–<br />

102.09).<br />

9 h. 0/0.- 0/0.– Educa-<br />

Educa- j<br />

ARIETES<br />

droite;<br />

(Tél. 109.92).<br />

Miquette et sa<br />

8 h.<br />

mère.<br />

1/4. La Main<br />

RENAISSANCE. 8 h. 1/2: Le Troubadour;<br />

à à 9 h. 1/4 le Voleur.<br />

SiHEATRE REJANE (Tél. 238.78), 15, rue B<strong>la</strong>nche.<br />

j 8 h. 3/4, La Savelli.<br />

G~YMNASE (Tél. 102.05). 8 h. 1/2. Une<br />

Femme qui avoue à 9 h., Mlle Josette, ma<br />

THEATRE ANTOINE<br />

femme. j<br />

(Tél. 436.33). 8 h.1/2.–<br />

Biribi; Chez les Zoaques.<br />

SAINT-MARTIN. 8 h.1/2. Les Clo-<br />

P"ORTE ches <strong>de</strong> Corneville.<br />

GAITE.- 8 h.1/2. Nos Bons Vil<strong>la</strong>geois.<br />

NOUVEAUTES.<br />

L'Abordage;<br />

déc<strong>la</strong>rer?<br />

Tél. 102-51. 8 h. 3/4.<br />

à 9 h., Vous n'avez rien à<br />

PALAIS-ROYAL (Tél. 102.50). 8 h. 1/2.<br />

1 Heureux père à 9 h. le Fils à Papa.<br />

L" YRIQUE-TRIANON (Tél. 433.62). 8 h. 1/2.–<br />

La Dame b<strong>la</strong>nche.<br />

THEATRE MOLIERE, à 8 h. 1/2, Aux Bat' d'Af.<br />

AILLARD.– Minuit.– Après le théâtre, Souper-<br />

Concert, Tassé <strong>de</strong> choco<strong>la</strong>t. Le virtuose Lensen<br />

Spectacles, P<strong>la</strong>isirs ûu jour<br />

~OLIFS-BERG~R~ (Téléphone: 102,59).<br />

FOLIES"BERGEREDirect«»°Paiil Rubz'.<br />

Tous les soirs, à 8 h. 1/2 La Revue <strong><strong>de</strong>s</strong> Folies-<br />

Bergère, féerie-revue en 14 tableaux <strong>de</strong> M. Victor<br />

<strong>de</strong> Cottens. Galipaux, Regnard, Girier,<br />

Valentine Petit, Edna Aug, <strong>la</strong> Sylphe, Jane<br />

Bernai, Madry, Lina Déo, etc., etc.<br />

Dimanches et fêtes -tiat rrin DEippÙPl?<br />

Dim,anche,s matinées à2h.1/2.JPULlliOJjJDjltlJlllKllj<br />

et fêtes FOLlES-BERGE'RE<br />

P<strong>la</strong>cés Janissaire II, 29 fr. 50; Silvie, 32fr.;<br />

Bouc, 24 fr.<br />

Prix du Parc Beaumont (5,000 fr., 3,600m.)<br />

1, Alcyon II, à Mme Cl.Procureur (Newey);<br />

2, Espoir. Charmant; 3, Qùino<strong>la</strong> (tête, 2 longueurs)!<br />

Non p<strong>la</strong>cés Metel<strong>la</strong>, Rêves d'or, Mette.<br />

Deihadarra, Pic Royal, Phiné.<br />

Pari mutuel à 5 f r Gagnant, 16 fr. P<strong>la</strong>cés<br />

Alcyon II, 25 fr. Espoir Charmant, 9 fr. 50;<br />

Quino<strong>la</strong>, 10 fr. 50.<br />

Prix du Boulevard (1,500 fr., 2,900 m.).<br />

1, Best Boy, à M. A. Broquère (Tamin) 2,<br />

Ho Ki; 3, Miass (tête, 2longueurs).<br />

Non p<strong>la</strong>cés Gavarni, Etourneau, Neuf <strong>de</strong><br />

Trèfle, Fritz II, Forca<strong>de</strong> Rastignac, Microbe,<br />

Merlot, Albi II, L'Alcyon, Vo<strong>la</strong>.<br />

Pari mutuel à 5 fr. Gagnant, 205 fr. 50.<br />

P<strong>la</strong>cés Best Boy, 42 fr. 50; Ho Ki, 10 fr. 50;<br />

Miass, 16 fr.<br />

COURSES A VINCENNES<br />

Après avoir craint une visite au pôle Nord<br />

pour aujourd'hui,<br />

nous avons été très heureux<br />

<strong>de</strong> nous baigner dans <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons <strong>de</strong> soleil<br />

sur le p<strong>la</strong>teau <strong>de</strong> Gravelle. Avec un pareil<br />

temps, il y avait foule comme dimanche,<br />

et, en somme, les favoris s'étant un peu<br />

mieux comportés, tout a été pour le mieux.<br />

Malgré le terrain très raffermi, il n'y a pas<br />

eu <strong>de</strong> courses à <strong>la</strong> quatrième vitesse; les<br />

temps constatés <strong>la</strong>issent à penser que si l'Urbaine<br />

avait aligné quelques concurrents, elle<br />

eût peut-être remporté<br />

sa course.<br />

Prix <strong>de</strong><br />

1, Dératée,<br />

Semallé<br />

à M.<br />

(2,000 fr.,<br />

E. Leplâtre<br />

2,800 m.).<br />

(Dezieray);<br />

2, Dampierre 3, Dauphine.<br />

AT VHirnT t 26,Bd<strong><strong>de</strong>s</strong> Capucines. D P. Ruez<br />

UJjlMllA.<br />

tv.. Teleph. t' 1/2: Vers<br />

féerique <strong>de</strong><br />

bektol-Graivil.<br />

les<br />

MM.<br />

étoiles! ballet<br />

Paul Ferrie* et<br />

Le Petit Cha-<br />

AT VM DF A peron<br />

OLY~IPIA<br />

rouge et ses loups.<br />

7~e~~on rou<strong>de</strong> ULIMIIA Touslcs jours<br />

et ses toups.<br />

sinémat.,2"Kà5"); I/Sà 5h<br />

/T il QTMA LITTLE<br />

POUCETTE, opérette en<br />

LAullMU 2 actes et 5 tableaux.<br />

Au 5" tableau, <strong>la</strong> « MOTO AILÉE »<br />

r* 1 AKltS i°nTrt<br />

<strong>de</strong> M"° Hélène DUTRIEU.<br />

Tél. 154.44 Dimanches et fêtes matinées.<br />

CPAT (Tôl. C- 485.S8). 4S5.S8).-S^i 8"l/2. J2.-Bonjour Bonjour<br />

toi! toi'<br />

ÎMjAJjil revu». Moricey, Frey,Fréjol,Ress


Mardi 25 Décembre 1908<br />

H. DE VILLEMESSANT<br />

Fondateur 1<br />

Le Numéro quotidien = SEINE & SE!NE-£T-Ol$Ei 15 centimes = DEPARTEMENTS: 20 centimes<br />

52e Année.– 3e Série N\359<br />

Gaston CALMETTE<br />

Directeur- Gérant<br />

RÉDACTION ADMINISTRATION!<br />

26, rue Droupt, Paris (9° Arr')<br />

TÛÉPHOHE,Trois lignes H»s 102.46 102.47 102.49<br />

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Trois mots Six mois Un aa<br />

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On s abonne dans tous les Bureaux <strong>de</strong> Poste<br />

<strong>de</strong> France et d'Algérie.<br />

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ADMINISTB.ATXOH<br />

26, rue Drouot, Paris (9« Arr<br />

BT POUR LES ANNONCES ET RÉCLAMES<br />

Chez MM. LAGRANGE, CERF & 0*<br />

8, p<strong>la</strong>ce<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Bourse.<br />

«Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant <strong><strong>de</strong>s</strong> sots, brarant les méchants, je me hâte<br />

<strong>de</strong> nre <strong>de</strong> tout. <strong>de</strong> peur d'être obligé d'en pleurer. > (Beaumarchais.)<br />

SOMMAIBB<br />

Nùël: Francis Jammes.<br />

La Vie <strong>de</strong> Paris Le Réveillon: Georges<br />

Hellouin.<br />

Visites Mécomptes <strong>de</strong> Noël Robert <strong>de</strong><br />

FLERS ET Gr.-A. DE GAILLAVET.<br />

fiutomobiliswe: Le banquet du Salon Frantz<br />

Reichel.<br />

fi> Allemagne Le caractère et les mœurs: Ju-<br />

les HURET.<br />

Autour <strong>de</strong> /a politique André Nancey.<br />

ta crise re/fé/ei/se JULIEN DE Narfon.<br />

Le repos hebdomadaire Emile Berr.<br />

<strong>Journaux</strong> et Revues André Beaunier.<br />

A l'Hôtel <strong>de</strong> Ville Janville.<br />

La Vie littéraire Marcel Ballot.<br />

La Vie artistique Arsène ^Alexandre.<br />

Feuilleton Le coffre-fort vivant Frédéric<br />

Mauzens.<br />

Noël<br />

''ï -<br />

Le chape<strong>la</strong>in avait dit à l'infante Dolo-<br />

rès: « La Vierge Marie et saint Joseph<br />

» étaient <strong><strong>de</strong>s</strong> pauvres. Dans <strong>la</strong> crèche où<br />

» naquit l'Enfant Jésus, il y avait un âne<br />

» et un bœuf Trois Rois mages vinrent<br />

» adorer le Nouveau-Né. Ils avaient suivi<br />

» une étoile bleue pour savoir leur che-<br />

» min. Ils offrirent <strong>de</strong> l'or, <strong>de</strong> l'ivoire et<br />

» <strong>de</strong> l'encens. Dans le ciel chantaient les<br />

» anges, et sur <strong>la</strong> terre, <strong><strong>de</strong>s</strong> bergers.<br />

» C'était, comme aujourd'hui, Noël. »<br />

Il<br />

Et Dolorès, qui n'aimait point ques-<br />

tionner, resta rêveuse. « Qu'est-ce que<br />

c'est que <strong><strong>de</strong>s</strong> pauvres?<br />

se <strong>de</strong>manda-<br />

t-elle. Et elle pensa que puisque le Papa<br />

et <strong>la</strong> Maman du Bon Dieu étaient <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

pauvres, eh bien 1. <strong><strong>de</strong>s</strong>' pauvres ce <strong>de</strong>-<br />

vait être ce qu'il y a <strong>de</strong> plus beau dans<br />

ce mon<strong>de</strong>.<br />

'III<br />

Car, à douze ans, elle n'avait jamais<br />

vu <strong>de</strong> pauvre,, ni<br />

franchi l'enceinte du<br />

pa<strong>la</strong>is pareil à ceux <strong>de</strong> tous les contes<br />

enfoui dans un parc solennel et funèbre<br />

où les paons plongent<br />

dans le corïiet<br />

b<strong>la</strong>nc <strong><strong>de</strong>s</strong> lis leur crâne <strong>de</strong> métal bleu. et<br />

picorent<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> grains <strong>de</strong> grena<strong>de</strong>. Il ne<br />

fautifs ntm plus oublie* <strong>la</strong> tour ddu<br />

l'on guettait<br />

un vaisseau disparu <strong>de</strong>puis<br />

.trois cents ans, ni <strong>la</strong> terrasse où l'astro-<br />

logue augurait <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>tinées, ni 1 étang<br />

où <strong>la</strong> plus vieille carpe ava<strong>la</strong> je ne sais<br />

quel anneau nuptial,<br />

{' \N '' "'<br />

-J'ai dit que l'infante1 Dolorès n'avait<br />

jamais vu <strong>de</strong> pauvre. Mais <strong><strong>de</strong>s</strong> courti-<br />

sans <strong>de</strong> mauvais goût lui ayant assuré<br />

qu'elle était riche, et appris qu'un riche<br />

est le contraire d'un pauvre, elle avait<br />

continué <strong>de</strong> conclure, avec bon sens et<br />

hum blesse, que<strong>la</strong> pauvreté <strong>de</strong>vait être un<br />

état bien supérieur an sien puisqu'il était<br />

celui<strong>de</strong> <strong>la</strong> Vierge Marie, <strong>de</strong> saint Joseph<br />

et <strong>de</strong> tNotre-Seigneur. Et elle avait alors<br />

pensé que ces saintes personnes, préci-<br />

sément parce qu'elles étaient pauvres,<br />

<strong>de</strong>vaient être vêtues <strong>de</strong> robes mille fois<br />

plus belles que les robes que lui avaient<br />

données les princes <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong>.<br />

C'était bien là une royale idée.<br />

d'enfant.<br />

V<br />

Or elle possédait<br />

une robe superbe,<br />

bombée comme une cloche et brodée <strong>de</strong><br />

saphir noir etlissée <strong>de</strong> soleil. Des- ma-<br />

giciens ayant réussi à enrouler du soleil<br />

à <strong><strong>de</strong>s</strong> quenouilles,<br />

ils les avaient ensuite<br />

confiées à <strong><strong>de</strong>s</strong> sorcières qui les dévidè-<br />

rent. Et <strong>la</strong> soie ainsi obtenue était cou-<br />

leur <strong>de</strong> joue <strong>de</strong> fiancée, d'oiseau bleu et<br />

<strong>de</strong> pêche mûre.<br />

C'est dire que c'était <strong>la</strong> plus belle robe<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> terre, puisqu'elle était faite <strong>de</strong><br />

ciei-" ,<br />

vi\<br />

Les Rois mages, sé<strong>de</strong>manda <strong>la</strong> pe-<br />

tite infante, portaient-ils- dès manteaux<br />

d'une étoffe plus jolie que celle <strong>de</strong> ma<br />

robe quand ils allèrent vers l'Enfant<br />

Jésus ?. Peut-être pas. Alors, moi,<br />

pourquoi n'irai-je pas aussi le voir dans<br />

sa crèche?. Ce<strong>la</strong> m'ennuie <strong>de</strong> n'être ja-<br />

mais sortie <strong>de</strong> ce pa<strong>la</strong>is où il n'y a pas <strong>de</strong><br />

pauvres. <strong>de</strong> pauvres ressemb<strong>la</strong>nt a ceux<br />

<strong>de</strong> là Sainte Famille. Oh! les pauvres<br />

doivent être beaux. Eh bien.! moi, je<br />

veux voir <strong><strong>de</strong>s</strong> pauvres, <strong><strong>de</strong>s</strong> pauvres.<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> pauvres. Et, puisque c'est <strong>la</strong> nuit<br />

<strong>de</strong> Noël, oui, oui, oui, je veux aller pleu-<br />

rer <strong>de</strong> joie aux pieds <strong>de</strong>.<strong>la</strong>Sainte Vierge,<br />

<strong>de</strong> saint Joseph et <strong>de</strong> Notre-Seigneur. -Je<br />

franchirai l'enceinte du pa<strong>la</strong>is, et une fois<br />

dans <strong>la</strong> campagne, je n'aurai qu'à suivre<br />

l'étoile bleue. Et voilà, etvoilà,et voilà.<br />

VII<br />

Dolorès se para <strong>de</strong> sa robe impériale.<br />

Et quand elle fut <strong>de</strong>hors, vêtue- <strong>de</strong> soleil<br />

dans <strong>la</strong> nuit, toutes les étoiles jalouses<br />

s'éclipsèrent, excepté l'étoile gui <strong>la</strong> <strong>de</strong>vait<br />

gui<strong>de</strong>r et. qu'elle suivit. Elle <strong>la</strong> suivait,<br />

les mains tendues vers elle, frissonnante<br />

au souffle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Foi. Et le givre <strong><strong>de</strong>s</strong> haies<br />

fondait doucement, à mirer cette espèce<br />

<strong>de</strong> fleur dé feu qui était une petite jeune<br />

fille qui al<strong>la</strong>it vers son Dieu. Elle, déli-<br />

cate, ne posait que <strong>la</strong> pointe <strong>de</strong> son<br />

soulier sur ces sentiers, ces <strong>la</strong>n<strong><strong>de</strong>s</strong>, ces<br />

coteaux qu'elle n'avait jamais parcourus<br />

ni vus. Et l'étoile avançait, semb<strong>la</strong>ble à<br />

<strong>de</strong> l'azur à travers une <strong>la</strong>rme. Et Dolorès<br />

<strong>la</strong> suivait toujours, les mains toujours<br />

levées et invocantes, <strong>la</strong> face éc<strong>la</strong>irée par<br />

l'astre et par l'âme.<br />

VIIL •.•<br />

« Dans le ciel chantaient les anges,<br />

et sur <strong>la</strong> terre, <strong><strong>de</strong>s</strong> bergers' », lui avait<br />

dit le chape<strong>la</strong>in. Et elle croyait ouïr là<br />

ritournelle <strong><strong>de</strong>s</strong> musettes pastorales dans<br />

le bruit <strong><strong>de</strong>s</strong> eaux sauvages, elle qui ne<br />

connaissait que les rythmes <strong><strong>de</strong>s</strong> fontai-<br />

nes dans les vasques escuriales. Par ins-<br />

tants, on eût dit que les sources se tai-<br />

saient pour se recueillir, comme <strong><strong>de</strong>s</strong> an-<br />

ges qui referment les ailes. Puis leurs<br />

on<strong><strong>de</strong>s</strong> reprenaient l'oraison à <strong>la</strong>quelle<br />

Dolorès mê<strong>la</strong>it sa voix.<br />

IX<br />

L'étoile s'arrêta, Dolorès' • avec elle.<br />

Une métairie prosternée dans l'ombre<br />

<strong>la</strong>issait une lueur filtrer <strong><strong>de</strong>s</strong>sous <strong>la</strong> porte.<br />

C'est là dit <strong>la</strong> petite infante.<br />

Et elle entra.<br />

S<br />

Trois vieil<strong>la</strong>rds, les Rois mages peut-<br />

être, étaient au coin du feu. Et, comme<br />

le vantail <strong>de</strong> <strong>la</strong> grange était ouvert, on<br />

entrevoyait dans <strong>la</strong> pénombre l'âne si<br />

humble et le bœuf si bon.<br />

Dolorès marcha droit vers un panier<br />

où reposait un nouveau-né, entre ses<br />

père et mère qui priaient à genoux.<br />

Les ailes <strong><strong>de</strong>s</strong> cloches <strong>de</strong> Noël passaient<br />

en tremb<strong>la</strong>nt dans <strong>la</strong> nuit. Et l'enfant<br />

royale voyait à terre l'or du premier Roi<br />

mage, un or pareil à l'or <strong><strong>de</strong>s</strong> épis <strong>de</strong> maïs<br />

que les paysans dépouillent durant les<br />

soirées cThiver, et l'ivoire du <strong>de</strong>uxième<br />

Roi mage, un ivoire pareil au <strong>la</strong>it éblouis-<br />

sant que l'on caille dans <strong>la</strong> jatte, et<br />

l'encens du troisième Roi mage, un en-<br />

cens pareil au f<strong>la</strong>mbeau <strong>de</strong> résine qui<br />

éc<strong>la</strong>irait sombrement <strong>la</strong>. chaumière. Et<br />

Dolorès se tenait prosternée, trouvant à<br />

ces humbles êtres cette ineffable beauté<br />

d'êtres-vêtus comme elle n'avait jamais<br />

été vêtue. Ils lui semb<strong>la</strong>ient si divins<br />

qu'à peine osait-elle glisser vers.eux-son<br />

long œil noir.<br />

XI<br />

Mais soudain, mue par son Dieu, elle<br />

se releva et s'écria<br />

0 Pauvres du Paradis je vous sup-<br />

plie <strong>de</strong> me-<strong>la</strong>isser vêtir un manteau<br />

aussi merveilleux que celui dont s'enve-<br />

loppe votre sainteté?<br />

Et elle se saisit d'une bure gros-<br />

sière suspendue dans l'ombre. Et elle<br />

s'en couvrit. Et sa robe <strong>de</strong> soleil et<br />

<strong>de</strong> saphir, sa robe <strong>de</strong> rêve où étaient<br />

représentés <strong><strong>de</strong>s</strong> oiseaux, <strong><strong>de</strong>s</strong> pommes,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Amours, <strong><strong>de</strong>s</strong> nains, <strong><strong>de</strong>s</strong> guerriers, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

prairies et <strong><strong>de</strong>s</strong> rivières disparut sous le<br />

manteau misérable. Et <strong>de</strong> l'ancienne in-<br />

fante on ne distinguait plus que le char-<br />

mant visage passionné, les eheveuxnoirs<br />

qui semb<strong>la</strong>ient appeler encore <strong>la</strong> fleur<br />

sang<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> <strong>la</strong> grena<strong>de</strong> et l'azur en fête<br />

<strong>de</strong> Castille et d'Aliftéria. ““<br />

;XII<br />

Dolorès ne quitta plus son manteau,<br />

mais prit le voile. Et ses cheveux tom-<br />

bèrent sous le ciseau, <strong>de</strong>vant l'autel <strong>de</strong><br />

là Vierge d'un couvent <strong>de</strong> Fontarabie, <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Vierge qui a sept poignards et son Fils<br />

dans le cœur.<br />

< Francis Jammes.<br />

LA VIE DE PARTS<br />

LE RÉVEILLON<br />

Tous les ans, on a coutume <strong>de</strong> dire que le<br />

réveillon n'existe plus. Et, tous les ans, ce-<br />

pendant, on réveillonne <strong>de</strong> plus belle. La vé-<br />

rité est que certains usages ne sont trouvés<br />

démodés que par ceux qui ne peuvent plus<br />

les pratiquer.<br />

C'est le vieux duc <strong>de</strong> Richelieu<br />

qui, après<br />

toute une existence consacrée aux<br />

femmes, disait, avec mé<strong>la</strong>ncolies « On n'aime<br />

plus en France! > II n'ajoutait pas qu'il avait<br />

alors quatre-vingt-dix ans, et que les femmes<br />

étaient peut-être excusables <strong>de</strong> l'aimer un<br />

peu moins. Il n'y a malheureusement pas be-<br />

soin d'avoir atteint cet àge-là pour ne plus<br />

être sensible aux charmes du réveillon. xMais<br />

<strong>la</strong> vieille coutume ne chôme pas pour ce<strong>la</strong>,<br />

et où les pères ont passé, passent, avec<br />

le même entrain, les enfants.<br />

On a pu s'en convaincre, une fois <strong>de</strong> plus,<br />

cette nuit. Dès dix heures du soir, il y avait,<br />

comme on dit, du boudin dans l'air. Le temps,<br />

cependant,<br />

n'était guère propice. Le bon Noël<br />

qui n'est tendre qu'aux petits enfants, versait<br />

une petite pluie une et froi<strong>de</strong>, dans les sou-<br />

liers <strong><strong>de</strong>s</strong> promeneurs. Ce<strong>la</strong> n'empêchait pas<br />

les boulevards d'être encombrés. Les gens<br />

al<strong>la</strong>ient à leurs <strong>de</strong>rnières emplettes, s'arrêtant<br />

<strong>de</strong>vant les petites baraques, entrant chez les<br />

charcutiers, les marchands <strong>de</strong> comestibles,<br />

rapportant quelques victuailles <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière<br />

heure au logis où <strong>la</strong> table est déjà mise.<br />

Car le réveillon est pour toutes les bourses,<br />

et c'est ce qui rend sans doute cette tradition<br />

impérissable. La fête, évi<strong>de</strong>mment, n^s: plus<br />

aujourd'hui<br />

ce qu'elle était dans les anciens<br />

temps..11 n'est plus d'usage <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser, durant<br />

<strong>la</strong> nuit <strong>de</strong> Noël,. toutes les maisons ouvertes<br />

aux voyageurs, aux étrangers, et surtout aux<br />

pauvres.<br />

Il n'y a guère qu'en Angleterre<br />

où Noël le Ckristmas a gardé toute son<br />

aristocratique magnificence en même temps<br />

que sa saveur popu<strong>la</strong>ire,<br />

et où <strong>la</strong> part <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

pauvres,<br />

selon <strong>la</strong> règle qu'institua le roi<br />

Henri II, est scrupuleusement réservée dans<br />

chacun <strong>de</strong> ces festins.<br />

Ce qui ne veut pas dire qu'en France, ni<br />

partout ailleurs, les malheureux per<strong>de</strong>nt leurs<br />

droits en ces nuits-là. De telles fêtes poussent<br />

au contraire à <strong>la</strong> charité, et l'argent sort plus<br />

facilement <strong><strong>de</strong>s</strong> poches. Il serait bien triste<br />

d'ailleurs qu'un peu <strong>de</strong> ce flot d'or qui, le soir<br />

<strong>de</strong> Noël, se répand dans Paris ne dérivât pas<br />

vers ceux qui en ont réellement besoin. La<br />

statistique aura foit à faire ce matin pour<br />

calculer le nombre <strong>de</strong> kilomètres que l'on cou-<br />

vrirait avec les pièces <strong>de</strong> cent sous, et même<br />

avec les louis d'or qui, toute <strong>la</strong> nuit, ont<br />

dansé, dans Paris, leur saraban<strong>de</strong>. Tous les<br />

théâtres ont été remplis, et non seulement les<br />

théâtres à succès, mais ceux-là mêmes qui ne<br />

connaissent jamais les douceurs du maximun.<br />

Un humoriste a dit fort justement que, ce soir-<br />

là, un théâtre qui ne jouerait rien ferait,<br />

tout <strong>de</strong> même, <strong>de</strong> l'argent.<br />

Quant aux restaurants, on n'en parle pas.<br />

lien est où les tables ont été discrètemenC<br />

mises aux enchères. Elles n'étaient pas au<br />

premier arrivant) mais &-«ëlui dont l'àdàition<br />

était susceptible <strong>de</strong> prendre le plus d'am-<br />

pleur. Et encore fal<strong>la</strong>it-il s'en être occupé plu-<br />

sieurs jours à l'avance. Quelle tour Eiffel n'é-<br />

lèverait-on pas avec les coquilles d'huîtres<br />

qui, à l'aube naissante, jonchaient le sol A<br />

elles seules, elles attesteraient <strong>la</strong> vitalité du<br />

réveillon. Il faut donc que ceux qui n'ont pas<br />

suivi l'usage en prennent néanmoins leur<br />

parti on a réveillonné sans eux! L'institu-<br />

tion peut subir <strong><strong>de</strong>s</strong> transformations. Il est<br />

possible que selon les générations, et au gré<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> événements, elle soit plus ou moins ><br />

bruyante, et qu'il s'y mêle plus ou moins <strong>de</strong>'<br />

gaieté, mais ce ne sont là que <strong><strong>de</strong>s</strong> nuances, et<br />

le principe reste intact, ce qui, à travers tant<br />

d'années, est une chose réellement miracu-<br />

leuse pour un principe. Il est vrai que celui-,<br />

là nous tient véritablement au coeur, et même<br />

à l'estomac, et qu'il y aurait eu quelque iro-<br />

nie <strong>de</strong> sa part à s'en aller, comme tant d'au-<br />

tres, en eau <strong>de</strong> boudin<br />

Georges<br />

Hellouin.<br />

Échos<br />

La Température<br />

La situation atmosphérique se modifie len-<br />

tement. Des dépressions passaient hier matin<br />

dans le nord-du continent et sur <strong>la</strong> Méditer-<br />

ranée. La pression reste supérieure à 770""»<br />

<strong>de</strong> l'At<strong>la</strong>ntique à <strong>la</strong> Russie (Moscou 878mm). A<br />

Paris, le baromètre en hausse faible, atteignait<br />

hier à midi 770111115. 1<br />

Des pluies sont tombées dans quelques sta-<br />

tions <strong>de</strong> Norvège et <strong>de</strong> l'Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>. A PariSj<br />

après une assez belle matinée, <strong>la</strong> pluie a com-<br />

mencé à tomber vers cinq heures <strong>de</strong> l'après-<br />

midi.<br />

La température a monté sur nos régions du-<br />

nord. Hier vers sept heures du matin le ther-,<br />

momètre marquait à Paris 3° au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous <strong>de</strong><br />

zéro et 2° au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus dans <strong>la</strong> soirée. On notait<br />

2° à Toulouse, 90 à Alger, 7° au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous <strong>de</strong><br />

zéro à Clermont, 130 à Besançon, 5° au puy<br />

<strong>de</strong> Dôme, n° au pic du Midi.<br />

En France, un ciel nuageux est probable<br />

avec température moins basse dans le nord. La<br />

température moyenne, 5°2, a été inférieure<br />

<strong>de</strong> 7°3 à <strong>la</strong> normale 2°3.<br />

(La température du 24 décembre 1905 était<br />

à Paris 4° au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus le matin et 50 l'après-<br />

midi. Baromètre, 7721H0 pluies probables.)<br />

Les Courses<br />

Aujourd'hui,<br />

à une heure, Courses à.,<br />

Vincennes. Gagnants du Figaro<br />

Prix <strong>de</strong> Bourigny Dame Jeanne; Daphné.<br />

prix <strong>de</strong> Sou<strong>la</strong>c Chinchil<strong>la</strong>; Bre<strong>la</strong>n.<br />

Prix d'Annles Draga; Castagnette.<br />

Prix <strong>de</strong> Janval Dauphine; Débauchée.<br />

Prix <strong>de</strong> Secqueville C<strong>la</strong>iron Cajoleuse..<br />

Prix du Lieu-^Hdras Cleo Dame Noire,<br />

LA TRÊVE DES CONTRIBUABLES<br />

^v On nous annonce <strong>de</strong> Nancy qu'un<br />

< syndicat <strong>de</strong> l'alimentation,qui fonc-<br />

tionne et prospère dans les départements<br />

<strong>de</strong> l'Est, vient d'augmenter tous ses<br />

« prix <strong>de</strong> série ». Est-ce le voisinage <strong>de</strong><br />

l'Allemagne et <strong><strong>de</strong>s</strong> agrariens allemands<br />

qui en est cause ? On serait tenté <strong>de</strong> le<br />

croire, si l'on songe que <strong>la</strong> cherté <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

vivres chez nos voisins n'a pas été com-<br />

plètement étrangère à <strong>la</strong> crise politique<br />

qui vient<br />

<strong>de</strong> se dénouer par <strong>la</strong> dissolu-<br />

tion du Reichstag; mais ce n'est qu'une<br />

apparence, et le syndicat donne d'autres<br />

raisons, beaucoup meilleures, pour expli-<br />

quer ce subit renchérissement.<br />

Le poids <strong><strong>de</strong>s</strong> impôts oblige le com-<br />

merce, vache à <strong>la</strong>it que chaque nouveau<br />

budget s'empresse <strong>de</strong> traire, à se récu-<br />

pérer vaille que vaille sur ses clients. Ce<br />

n'est pas sa faute, mais ce n'est pas non<br />

plus <strong>la</strong> faute <strong>de</strong> ses clients, saignés à<br />

b<strong>la</strong>nc parle fisc, et réduits ainsi à payer<br />

<strong>de</strong>ux fois, d'abord comme contribuables,<br />

et ensuite comme consommateurs.<br />

Voyez un peu le contraste A cette<br />

heure, <strong>la</strong> trêve <strong><strong>de</strong>s</strong> confiseurs bat son<br />

plein; <strong>la</strong> politique va chômer pendant<br />

quelques jours <strong>la</strong> suppression <strong><strong>de</strong>s</strong> mes-<br />

ses <strong>de</strong> minuit n'a presque rien enlevé aux<br />

joies expansives du réveillon; partout<br />

les diverses c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> <strong>la</strong> société sont un<br />

peu en fête et on n'en veut pas à celles<br />

qui se montrent le plus fêtar<strong><strong>de</strong>s</strong> d'oublier<br />

ainsi les soucis' <strong>de</strong> <strong>la</strong> veille et les inquié-<br />

tuaes du len<strong>de</strong>main c'est un répit géné-<br />

ral, une détente universellement accep-<br />

tée et appréciée. Et bien, ces malheu-<br />

reux contribuables sont seuls à n'en pas<br />

jouir!<br />

x<br />

Bien au contraire, ce repos qu'on pro-<br />

longe autant qu'on le peut pour tout le<br />

mon<strong>de</strong> en construisant d'ailleurs folle-<br />

ment, au détriment dés affaires les plus<br />

sérieuses, pont sur pont, le sévère lé-<br />

gis<strong>la</strong>teur l'emploie à aggraver encore <strong>la</strong><br />

charge sous <strong>la</strong>quelle ils succombent.<br />

Une mauvaise habitu<strong>de</strong>, contre <strong>la</strong>quelle<br />

ont protesté les meilleurs ministres <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

finances, et notamment Léon Say, exige<br />

que <strong>la</strong> cérémonie <strong>de</strong> leur martyre soit<br />

définitivement réglée entre Noël et le<br />

jour <strong>de</strong> l'an si bien qu'en ce moment<br />

môme, le Sénat, après <strong>la</strong> Chambre, déli-<br />

bère sur <strong>la</strong> nouvelle sauce à <strong>la</strong>quelle ils<br />

seront mangés.<br />

Car, il n'y a pas à dire, ils vont l'être<br />

encore une fois,et <strong>la</strong> sauce, quelle qu'elle<br />

soit, promet d'être si fortement pimen-<br />

tée que le Sénat hésite. Victimes du Tré-<br />

sor public toujours besogneux, victi-<br />

mes du commerce victime lui-même, ils<br />

se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt s'il n'y aura jamais <strong>de</strong><br />

trêve pour eux. Ils ne peuvent pourtant<br />

pas se faire tous confiseurs!<br />

A Travers Paris<br />

"<br />

Nos prodigieux anticléricaux man-<br />

quent d'invention. Ils mettent tout leur<br />

zèle à bien <strong>la</strong>ïciser; et puis, quand il s'a-<br />

git d'orner un peu cette vie qu'ils ont<br />

<strong>la</strong>ïcisée outre mesure, ils recourent aux<br />

fêtes et aux cérémonies religieuses. Ils<br />

ont <strong>la</strong> Noël <strong>la</strong>ïque, <strong>de</strong>puis longtemps.<br />

Mais ils viennent d'imaginer le baptême<br />

civil..<br />

C'eèt àMécringes (Marné) que <strong>la</strong> chose<br />

aura commencé. Voièi l'acte dont le<br />

maire a donné lecture<br />

Par-<strong>de</strong>vant nous, maire <strong>de</strong> Mécringes, ont<br />

comparu M. et Mlle X. lesquels nous ont<br />

présenté l'enfant B. né le 10 avril 1906, et<br />

nous ont prié <strong>de</strong> baptiser civilement leur<br />

filleul.<br />

Nous déc<strong>la</strong>rons l'enfant B. baptisé civi-<br />

lement, et souhaitons qu'il tienne dans <strong>la</strong><br />

vie <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce d'un citoyen libre et républicain<br />

pour faire donneur à sa famille, à ses par-<br />

rain et marraine.<br />

Le maire <strong>de</strong> Mécringes (Marne) <strong>la</strong>is-<br />

sera <strong>la</strong> renommée d'un anticlérical im-<br />

portant. Peut-être aime-t-il simplement<br />

les dragées et craignait-il <strong>de</strong> les voir dis-<br />

paraître si ses doctrines triomphaient<br />

par trop.<br />

Mœurs nouvelles.<br />

Un convoi funèbre s'achemine douce-<br />

ment vers le petit cimetière <strong>de</strong> Passy. Le<br />

char, drapé <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nc, disparaît sous les<br />

flgurs amoncelées; et parmi les amis<br />

nombreux qui suivent ce char, on re-<br />

marque quelques<br />

« figures parisiennes:<br />

*<strong><strong>de</strong>s</strong> poètes, <strong><strong>de</strong>s</strong> peintres, <strong><strong>de</strong>s</strong> musiciens,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> auteurs dramatiques. La foule salue<br />

mais <strong><strong>de</strong>s</strong> gens s'arrêtent, étonnés. C'est<br />

qu'en effet ce cortège donne un spectacle<br />

insolite. Des flocons <strong>de</strong> fumée b<strong>la</strong>nche<br />

s'élèvent, çà et là, au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong><strong>de</strong>s</strong> groupes<br />

en marche <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes fument<br />

Nous n'inventons rien. Ge<strong>la</strong> s'est passé<br />

hier, et nous n'oserions citer les noms<br />

connus <strong>de</strong> quelques-uns <strong>de</strong> ceux qu'on<br />

vit défiler parmi ce cortège <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil, <strong>la</strong><br />

cigarette aux lèvres, sans paraître soup-<br />

çonner que c'était <strong>la</strong> première fois, peut-<br />

être, qu'une si répugnante inconvenance<br />

se commettait à Paris.<br />

Nous ne <strong>de</strong>vons pas permettre et<br />

nous ne supporterons pas que s'instau-<br />

rent chez nous <strong>de</strong> telles moeurs. Les<br />

Parisiens passent pour <strong><strong>de</strong>s</strong> gens qui ne<br />

respectent pas grand'chose. Il y avait<br />

cependant jusqu'ici quelque chose qu'ils<br />

respectaient tous c était le cercueil qui<br />

passe, et <strong>de</strong>vant lequel, instinctivement,<br />

le <strong>de</strong>rnier <strong><strong>de</strong>s</strong> apaches se découvre.<br />

.Est-ce que nous n'allons même plus<br />

savoir conserver ce culte-là?<br />

On sait que, si <strong>la</strong> lumière vient du<br />

Nord; les réformes, en France du moins,<br />

viennent le plus souvent du Midi.<br />

C'est encore Toulouse qui prend l'ini-<br />

tiative <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>r. une vieille querelle<br />

lâfui; <strong>de</strong>puis longtemps divise les Pari-<br />

siens. et les Parisiennes. Elle vient<strong>de</strong> dé-<br />

créter <strong>la</strong> suppression <strong><strong>de</strong>s</strong> chapeaux dans<br />

les théâtres. C'est. un., joli ca<strong>de</strong>au faire<br />

à <strong><strong>de</strong>s</strong> spectateurs pour leur ter janvier.<br />

Dans <strong>la</strong> patrie <strong>de</strong> Clémence Isaure, les<br />

dames seront donc soumises', désormais,<br />

à une lof rigoureuse en" vertu <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle<br />

il leur seradéfendu, sous-prétexte <strong>de</strong> faire<br />

honneurYà leurs modistes, d'interdire <strong>de</strong><br />

voir le spectacle au public qui en a <strong>la</strong><br />

curiosité/Elles ne pourront plus paraître<br />

à l'orchestre ou au balconque nu-tète ou<br />

coiffées -<strong>de</strong>' petits béguins.<br />

Il faut espérer que cette réforme éner-<br />

gique; déterminera enfin à l'action les<br />

directeurs parisiens.<br />

Pour <strong>la</strong> première fois <strong>de</strong>puis <strong><strong>de</strong>s</strong> siè-<br />

cles, il n'y eut point hier <strong>de</strong> messe <strong>de</strong><br />

minuit. S. Em. lecardinal Richard estima,<br />

avec beaucoup <strong>de</strong> sagesse, que l'heure à<br />

<strong>la</strong>quelle<br />

on chante le Noël d'Adam est<br />

une <strong>de</strong> celles où <strong>la</strong> verve <strong><strong>de</strong>s</strong> anticléri-<br />

caux qui ont coutume <strong>de</strong> manifesterdans<br />

les églises se montre le plus redoutable.<br />

L'interdiction faite par le vénérable ar-<br />

chevêque <strong>de</strong> Paris n'en a pas moins causé<br />

quelque tristesse à un certain nombre <strong>de</strong><br />

Parisiens; parmi ceux-ci on rencontre,<br />

avec un peu <strong>de</strong> surprise, M. Ranc.<br />

M. Ranc regrette <strong>la</strong> messe <strong>de</strong> minuit,<br />

et il ne s'en cache point. Effet imprévu<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> politique du Pape Jamais sans<br />

doute, si Pie X n'avait défendu avec tant<br />

<strong>de</strong> fermeté les droits <strong>de</strong> l'Eglise, le fa-<br />

rouche sénateur n'aurait parlé <strong>de</strong> <strong>la</strong> messe<br />

<strong>de</strong> minuitavec tant d'agrément.M. Ranc,<br />

il est vrai, n'exalte cette cérémonie, « une<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> plus luxueuses et<strong><strong>de</strong>s</strong> plus attrayantes»<br />

du culte, que pour faire à l'Eglise une<br />

faute <strong>de</strong> l'avoir supprimée. Mais l'ob-<br />

jection du -grand chef radical suffira<br />

peut-être à prouver que les chefs spiri-<br />

tuels du diocèse ne s'étaient point trom-<br />

pés.<br />

Le maestro Puecini, dont l'Opéra-Co-<br />

mique va représenter <strong>la</strong> charmante<br />

Madame Butterfly, sait le français; ou du<br />

moins il le possè<strong>de</strong> assez pour embar-<br />

rasser ses interlocuteurs <strong>de</strong> ces reparties<br />

que seul un étranger peu averti <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

bizarres contradictions est susceptible<br />

d'imaginer. Actif, pétu<strong>la</strong>nt, bouil<strong>la</strong>nt<br />

d'enthousiasme, il va, il vient, il vire-<br />

volte dans les méandres capricieux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

grammaire française, inattentif aux dé-<br />

formations d'un mot, furieux <strong><strong>de</strong>s</strong> obsta-<br />

cles que <strong>la</strong> syntaxe lui oppose, mais sa-<br />

chant les tourner par une cabriole d'es-<br />

prit aussi piquante qu'inattendue.<br />

C'est ainsi que lors d'une <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>rnières<br />

répétitions, son col<strong>la</strong>borateur, M. Paul<br />

Ferrier, lui proposa <strong>de</strong> substituer au<br />

texte qui portait<br />

« un b<strong>la</strong>nc fil <strong>de</strong> fu-<br />

mée », celui-ci « un léger panache <strong>de</strong><br />

fumée », qui s'adaptait plus exactement<br />

à <strong>la</strong> musique.<br />

Fureur du maestro tempête on ne<br />

respectait pas le texte, on vou<strong>la</strong>it défigu-<br />

rer <strong>la</strong> pensée <strong><strong>de</strong>s</strong> auteurs; scrupules<br />

louables, mais en <strong>la</strong> circonstance exa-<br />

gérés. Enfin P,uccini s'explique. et em-<br />

brouille encore le différend. En vain on<br />

lui affirme que l'image est i<strong>de</strong>ntique; il<br />

ne veut rien entendre<br />

Ma, ma, ma dit-il, oune panache,<br />

oune panache ça est pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> fournée<br />

c'est oune- casque avec. <strong><strong>de</strong>s</strong> ploumes 1<br />

Les dévaliseurs <strong>de</strong> musées continuent<br />

leur tour <strong>de</strong> France.<br />

Partis., <strong>de</strong> Paris, où Jeur* passage au<br />

Louvre, fut très remarque, ils imussèreni; t<br />

une pointe dans <strong>la</strong> <strong>Creuse</strong> après avoir<br />

opéré quelques prélèvements<br />

au musée.<br />

<strong>de</strong> Guéret, voici qu'ils abor<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> Pro-<br />

vence.<br />

Le musée d'Avignon reçut, avant-hier,<br />

leur visite. Leurs prétentions furent mo-<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>tes ils se contentèrent d'une bonbon-<br />

nière, d'une chaîne <strong>de</strong> style Renaissance,<br />

d'une tabatière et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux croix- le tout<br />

en or. A ces choix, on reconnaît <strong><strong>de</strong>s</strong> opé-<br />

rateurs qui ont du goût, et le sens <strong>de</strong><br />

l'actualité.-<br />

Ils ont résolu, <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon <strong>la</strong> plus <strong>la</strong>rge<br />

et <strong>la</strong> plus ingénieuse, <strong>la</strong>délicate question<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> étrennes, dont se préoccupent en ce<br />

moment tous les Français. Il faut espérer<br />

tout <strong>de</strong> même que les représentants <strong>de</strong><br />

l'Etat emploieront toute leur vigi<strong>la</strong>nce à<br />

décourager cette industrie naissante, si<br />

préjudiciable aux richesses <strong>de</strong> nos collec-<br />

tions nationales.<br />

Les robes actuelles ne permettent plus<br />

d'avoir dé poches; <strong>de</strong> là le succès <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

bourse en or que les dames portent à <strong>la</strong><br />

main. Cette bourse est généralement en<br />

« Fix », aussi beau que l'or, dont il a<br />

l'éc<strong>la</strong>t, <strong>la</strong> durée et l'inoxydabilité. Il ne<br />

s'en distingue que par le poinçon « Fix »<br />

ou « Titre Fix » et coûte cinq fois moins<br />

cher. Même hors d'usage, il est racheté<br />

à raison <strong>de</strong> 0 fr. 50 le gramme. On le<br />

trouve chez tous les bijoutiers.<br />

0-.C~<br />

Voici revenues les fêtes Noël, le jour<br />

<strong>de</strong> l'an, et avec elles leur cortège<br />

obligé le Réveillon et les Ftrennes.<br />

C'est le moment <strong><strong>de</strong>s</strong> réunions familiales<br />

où* le menu -diffère selon les milieux,<br />

mais dans lesquels le même <strong><strong>de</strong>s</strong>sert<br />

s'impose les Biscuits Pernot.<br />

Et peut-on rêver une présentation plus<br />

élégante et plus pratique que ce pré-<br />

cieux paquet<br />

« PAC » qui conserve hy-<br />

giéniquement au biscuit toutes ses qua-<br />

lités et généralise <strong>la</strong> consommation <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

exquis produits <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Marque<br />

française <strong><strong>de</strong>s</strong> Desserts fins?<br />

On est souvent embarrassé par le choix<br />

d'un spectacle, en ces jours <strong>de</strong> congé; il<br />

n'en est pas qui vaille celui du Casino <strong>de</strong><br />

Paris, Little-Poucette, une opérette <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

plus divertissantes, dans <strong>la</strong>quelle on a<br />

semé à profusion les décors et les costu-<br />

mes étince<strong>la</strong>nts, les attractions les plus<br />

bouffonnes et <strong>la</strong> musique <strong>la</strong> plus entraî-<br />

nante.<br />

Mais, par-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus tout, c'est une pièce<br />

absolument irréprochable, chose rare au<br />

music-hall, et où l'on' peut conduire les<br />

enfants, qui y prendront le même p<strong>la</strong>isir<br />

que les parents.<br />

-d.,DO-6-_<br />

Une décision qui ne surprendra per-<br />

sonne<br />

« Un jury, aussi sévère qu'équitable,<br />

vient d'attribuer à l'une <strong><strong>de</strong>s</strong> principales<br />

attractions du défunt Salon <strong>de</strong> l'Automo-<br />

bile, à <strong>la</strong> marque qui avait groupé dans<br />

un stàud <strong><strong>de</strong>s</strong> plus artistiques dés voi-<br />

tures et châssis du plus grand style, en<br />

un mot à <strong>la</strong> <strong>Société</strong> « Lomùne-Dietrich »,<br />

une médaille d'or.<br />

» Les Croix <strong>de</strong> Lorraine retrouvent, à<br />

un an d'intervalle, <strong>la</strong> même f<strong>la</strong>tteuse<br />

distinction que leur valut le Salon <strong>de</strong><br />

1905. La marque primée au Salon <strong>de</strong><br />

Bruxelles et c<strong>la</strong>ssée hors concours à<br />

l'Exposition <strong>de</strong> Mi<strong>la</strong>n ne pouvait termi-<br />

ner plus bril<strong>la</strong>mment l'année actuelle. »<br />

-0<br />

Hors Paris<br />

Les députés ang<strong>la</strong>is ne touchent pas<br />

comme les nôtres quinze mille francs<br />

par an, et pourtant, d'après les chilfres<br />

officiels qu'on vient <strong>de</strong> publier, leurs<br />

frais d'élection sont <strong>de</strong> beaucoup plus<br />

élevés que ceux <strong>de</strong> leurs collègues fran-<br />

çais. La <strong>de</strong>rnière campagne électorale n'a<br />

pas coûté aux membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> communes moins <strong>de</strong> 1,168,858 livres<br />

sterling, en monnaie française, 29,221,450<br />

francs. Ce total se décompose ainsi<br />

frais d'imprimés et d'affiches, 10,427,400<br />

.francs; assemblées, réunions, meetings,<br />

753,935 francs dépenses personnelles<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> candidats, 1,601,350 francs; frais <strong>de</strong><br />

bureau, employés, messagers, 3,228,800<br />

francs; agents électoraux les « can-<br />

wassers » bien connus, parmi lesquels<br />

on rencontre autant <strong>de</strong> femmes que<br />

d'hommes, 5,158,100 francs, etc.<br />

Ces dépenses officiellement reconnues,<br />

et il doit en exister que les élus ont<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> raisons supérieures <strong>de</strong> soigneuse-<br />

ment cacher mettent <strong>la</strong> voix <strong>de</strong> cha-<br />

que électeur à 4 fr. 75 en Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>,<br />

à 5 fr. 10 en Angleterre et à 5 fr. 60 en<br />

Ecosse.<br />

Seraient-ce les électeurs écossais qui<br />

ont le plus soif?<br />

Nouvelles à <strong>la</strong> Main<br />

A <strong>la</strong> Bourse du travail.<br />

• On parle <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux « ponts », <strong>de</strong> Noël<br />

et du jour <strong>de</strong> l'an.<br />

Ce qu'il faudrait, maintenant, dit un<br />

orateur, ce serait <strong>de</strong> les relier entre eux!<br />

Une petite fille à sa maman.<br />

Moi, je.suis sûre que Noël me don-<br />

nera quelque chose <strong>de</strong> plus qu'à mon<br />

petit<br />

frère.<br />

-Pourquoi?<br />

Je lui ai mis un petit bouquet <strong>de</strong><br />

violettes dans mon soulier.<br />

Un candidat ministre lit dans un jour-<br />

nal, à <strong>la</strong> rubrique Actes, <strong>de</strong> probité<br />

« Un brave citoyen a trouvé dans <strong>la</strong> rue<br />

un portefeuille.<br />

»<br />

`<br />

Veinard! fait-il, avec un soupir.<br />

Opinion <strong>de</strong> M. Chéron sur <strong>la</strong> nuit <strong>de</strong><br />

Noël:<br />

•<br />

C'est une nuit assommante il n'y<br />

a personne à réveiller!<br />

Les vols dans les musées..<br />

Un <strong><strong>de</strong>s</strong> malfaiteurs passe en correc--<br />

tionnelle. Le prési<strong>de</strong>nt l'interrogé.<br />

Pourquoi avez-vous dérobé ces ob-<br />

jets ? Mon prési<strong>de</strong>nt,, si vous les aviez<br />

vus, vous ne me le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>riez pas.<br />

Gomment?<br />

-Ils étaient indignes d'un musée!<br />

Le Masque d;e Fer.<br />

Fantaisies parisiennes<br />

hE DEPHDEOH D'ÉTHEUfiES<br />

Parmi<br />

tousles personnages<br />

<strong>de</strong><strong>la</strong> comédie<br />

parisienne, s'il est un être étrange, mysté-<br />

rieux, falot et digne d'attirer l'attention <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

psychologues et <strong><strong>de</strong>s</strong> spirites, c'est bien le <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong>ur' d'étrennes.<br />

Le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur d'étrennes n'est ni le facteur<br />

un peu court qui vous murmure, en vous of-<br />

frant l'almanach, un souhait qui se perd dans<br />

sa moustache noire comme un tampon d'encre<br />

grasse, ni le petit télégraphiste maigre et dé-<br />

gingandé, ni le ba<strong>la</strong>yeur du trottoir qui fait,<br />

au moyen d'une <strong>la</strong>nce, du verg<strong>la</strong>s quand il<br />

gèle et, au moyen d'un ba<strong>la</strong>i, <strong>de</strong> <strong>la</strong> poussière<br />

quand il fait chaud, et c'est encore moins le<br />

garçon <strong>de</strong> café, rasé comme un comique <strong>de</strong><br />

concert, qui vous offre, sur une assiette, avec<br />

son plus gracieux sourire, <strong><strong>de</strong>s</strong> cigares et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

mandarines pomponnés <strong>de</strong> faveurs comme un<br />

petit chien qu'on veut vendre.<br />

Le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur d'étrennes est un person-<br />

nage immatériel, un fantôme,. Il n'offre pas<br />

plus <strong>de</strong> réalité que les apparitions que les<br />

armées aperçoivent dans les nuages à <strong>la</strong><br />

veille d'une gran<strong>de</strong> bataille. C'est un être tout<br />

spirituel qui ne prend corps qu'au moment<br />

où l'année finit.<br />

Dans chaque maison, sans exception, vers<br />

<strong>la</strong> fin <strong>de</strong> décembre, il va réc<strong>la</strong>mer <strong><strong>de</strong>s</strong> étren-<br />

nes. A quel titre ? il serait bien en peine <strong>de</strong><br />

vous le dire. Il réc<strong>la</strong>me <strong><strong>de</strong>s</strong> étrennes par tra-<br />

dition, par habitu<strong>de</strong>, par manie, par distrac-<br />

tion, peut-être aussi par malice pour éprouver<br />

<strong>la</strong> générosité <strong><strong>de</strong>s</strong> gens chez lesquels il entrd,<br />

mais <strong>de</strong> raison il n'en a aucune.<br />

Pourtant il faut lui donner. Les étrennes<br />

n'ayant aucune raison d'être, il vaudrait mie ux<br />

supprimer celles que vous offrez à votre fac-<br />

teur, à votre valet, à votre coiffeur et que<br />

voua priez votre concierge <strong>de</strong> bien vouloir ac-<br />

cepter, plutôt que <strong>de</strong> léser ce<br />

personnage<br />

f..tïot<br />

qui passe votre porte vers <strong>la</strong> 'fin <strong>de</strong>, décembre.<br />

Car sans doute cet être mystérieux e.st-il<br />

proche parent <strong><strong>de</strong>s</strong> mille, génies malins qui du-<br />

rant le courant d'une année sèment <strong><strong>de</strong>s</strong> pelures<br />

d'oranges sous vos pas dans les escaliers,<br />

arrachent peu à peu <strong>de</strong> votre crâne vos che-<br />

veux pendant votre sommeil, mettent <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

épingles sur les sièges-où vous vous posez,<br />

retar<strong>de</strong>nt sournoisement votre montre quand<br />

Vous avez un train à prendre, sèment <strong><strong>de</strong>s</strong> pu-<br />

naises dans les lits <strong><strong>de</strong>s</strong> hôtels où vous <strong><strong>de</strong>s</strong>cen-<br />

<strong>de</strong>z et vous font dégringoler <strong><strong>de</strong>s</strong> tuyaux <strong>de</strong><br />

Cheminée'sur<strong>la</strong> tête.<br />

D'ailleurs, le i« janvier, passé, que <strong>de</strong>vient<br />

le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur d'étrennes ? c'est ce qu'il n'a<br />

jamais été donné à personne <strong>de</strong> savoir. Il<br />

s'évanouit, se fond, se dissipe, se transforme<br />

en air, et il ne reviendra au mon<strong>de</strong> que lors-<br />

que nous aurons un an <strong>de</strong> plus.<br />

Il est <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong> ces re<strong>la</strong>tions surna-<br />

turelles, en tuyau <strong>de</strong> poêle, que l'on n'aperçoit<br />

jamais qu'aux jours <strong>de</strong> mariage et d'enterre-<br />

ment et qui, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ces cérémonies,<br />

n'ont aucune existence réelle.<br />

Paul-Leclercq.<br />

VISITES<br />

Mécomptes<strong>de</strong> Noël<br />

Chez Mme Dupont <strong>de</strong> <strong>la</strong>. Nièvre. Salon fleuri.<br />

Dans <strong><strong>de</strong>s</strong> coupes, <strong><strong>de</strong>s</strong> bonbons s'aigrissent.<br />

Température étouffante. Jolies femmes<br />

vêtues <strong>de</strong> peaux <strong>de</strong> bêtes. Figuration habi-<br />

tuelle. Un grand silence. On cause.<br />

DES FRIQUETTES, entrant'. Chère'ma-<br />

dame, excusez-moi d'arriver aussi tard.<br />

Mme DUPONT DE LA Nièvre. Je'crai-<br />

gnais que vous n'eussiez oublié mon<br />

jour.<br />

DES Friquettes. Dieu m'en gar<strong>de</strong> 1<br />

Les troisièmes jeudis et les premiers sa-<br />

medis <strong><strong>de</strong>s</strong> mois <strong>de</strong> trente et les se-<br />

conds lundis et les quatrièmes diman-<br />

ches <strong><strong>de</strong>s</strong> mois <strong>de</strong> trente et un.<br />

'M-ne Zovrel. Comme c'est simple<br />

D'Auberive. J'approuve beaucoup<br />

cet usage. D'abord il exerce <strong>la</strong> mé-<br />

moire en une .époque où <strong>la</strong> mémoire<br />

ne s'exerce plus. Il oblige les gens du<br />

mon<strong>de</strong> à acquérir <strong><strong>de</strong>s</strong> notions <strong>de</strong> comp-<br />

tabilité qui leur manquaient. Vous avez,<br />

mesdames, créé une science nouvelle<br />

<strong>la</strong> tenue <strong><strong>de</strong>s</strong> livres. d'adresses.<br />

Mme DUPONT DE LA Nièvre^ On a<br />

beau dire du mal <strong><strong>de</strong>s</strong> femmes, elles ser-<br />

vent tout <strong>de</strong> même à quelque chose.<br />

D'Auberive. Mais qui est-ce qui dit<br />

du mal <strong><strong>de</strong>s</strong> femmes, à part les féminis-<br />

tes ? Et ils sont très injustes. Car <strong>de</strong>puis<br />

que le mon<strong>de</strong> est <strong>de</strong>mi-mon<strong>de</strong>, les hom-<br />

mes ont tout fait, tout créé, imaginé, ac-<br />

compli pour vous, mesdames, par vous,<br />

pour briller à vos yeux, ou pour vous<br />

faire briller aux nôtres, pour vous sé-<br />

duire, pour vous parer, pour orner vos<br />

<strong>de</strong>meures et vos chevelures, tout, <strong>de</strong>-<br />

puis <strong>la</strong> première épingle à chapeau qui<br />

fut une arête <strong>de</strong> poisson, <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> pre-<br />

mière voilette qui fut un /péritoine <strong>de</strong><br />

.veau marin, jusqu'à' ce velours-miroir<br />

que vous portez aujourd'hui, madame,<br />

et qui en <strong><strong>de</strong>s</strong>sinant vos<br />

lignes<br />

semble<br />

s'écrier, à l'exemple d'un illustre écri-<br />

vain « J'accuse!» Voyez-vous, toutes les<br />

sciences et tous les arts, c'est <strong><strong>de</strong>s</strong> histoi-<br />

res <strong>de</strong> femmes<br />

MmaZévREL. Mais, mon cher mar-<br />

,quis, les hommes sont <strong>de</strong>venus plus co-<br />

quets que nous. Ainsi tenez, l'autre jour<br />

j'ai rencontré notre ami <strong><strong>de</strong>s</strong> Friquettes<br />

chez mon fourreur. Savez-vous ce qu'il<br />

commandait? Un manchon.<br />

Mme Dupont <strong>de</strong>. <strong>la</strong> Nièvre.– Pour mes<br />

értoennes.?<br />

Des Friqiïbttes. Mais pas du tout,


m FIGARO –MARDI 25 DÉCEMBRE 1908<br />

chère madame, pour moi, pour <strong>la</strong> chasse.<br />

On chasse maintenant, en battue, avec un<br />

manchon. C'est très chic.<br />

D'Auberive. Et très crâne.<br />

DES FRIQUETTES. Enfin, c'est <strong>la</strong><br />

mo<strong>de</strong>.<br />

D'Auberive. Une mo<strong>de</strong> cruelle j'ai<br />

vu l'autre jour, au coin d'un bois, un<br />

pauvre chevreuil s'arrêter tout déconte-<br />

nancé en apercevant aux mains du comte<br />

Lévy un manchon taillé dans <strong>la</strong> robe<br />

soyeuse d'une chevrette qu'il avait aimée.<br />

Et il semb<strong>la</strong>it lui dire, ce désolé petit che-<br />

vreuil « Qu'est-ce que tu fais là, ma pau-<br />

vre petite amie, qu'est-ce que tu fais sur<br />

l'estomac <strong>de</strong> ce gros monsieur? Hé<strong>la</strong>s 1<br />

je t'offrais <strong>la</strong> douceur fuyante <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-<br />

bois, <strong><strong>de</strong>s</strong> colliers <strong>de</strong> rosée, <strong><strong>de</strong>s</strong> écharpes<br />

<strong>de</strong> brume, l'or changeant <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles<br />

sèches, et <strong>la</strong> chanson <strong><strong>de</strong>s</strong> gouttes d'eau<br />

sur les branches. Tu as été curieuse;<br />

on par<strong>la</strong>it dans l'allée, tu t'es avancée, tu<br />

as sauté le fossé. ce fut ta <strong>de</strong>rnière cul-<br />

bute. Et maintenant te voilà avec un fi-<br />

nanciér, et tu as connu <strong>la</strong> purée <strong>de</strong> mar-<br />

rons.<br />

»<br />

DES Frïquettes. Mais je n'ai jamais<br />

entendu un chevreuil parler comme ça<br />

D'Auberive. C'est que vous ne les<br />

enten<strong>de</strong>z pas.<br />

Mœ0 Dupont DE LA NIÈVRE. Elle est<br />

bien triste, marquis, votre histoire. Et<br />

justement j'avais besoin d'être égayée.<br />

Figurez-vous que mon petit garçon est<br />

venu tout à l'heure me trouver en san-<br />

glotant.<br />

Mwe Zovrel.– Pourquoi donc?<br />

Mmo Dupont DE l'a Nièvre. Parce qu'il<br />

ne peut pas mettre ce soir ses souliers<br />

dans <strong>la</strong> cheminée.<br />

D'Auberive. Il n'a pas <strong>de</strong> souliers?<br />

MmB DUPONT DE LA Nièvre. Non.<br />

Mais il n'a pas <strong>de</strong> cheminée l'apparte-<br />

ment est chauffé à <strong>la</strong> vapeur.<br />

D'Auberjve. Ah! oui, le confort mo-<br />

<strong>de</strong>rne, l'effroyable confort mo<strong>de</strong>rne!<br />

Grâce à lui, <strong>la</strong> si belle et si touchante tra-<br />

dition <strong>de</strong> Noël va disparaître après tant<br />

d'autres. Le coin du feu n'existe<br />

plus.<br />

On ne peut pourtant pas dire « Nous<br />

allons passer <strong>la</strong> soirée au coin du calo-<br />

rifère »<br />

`<br />

Mme DUPONT DE LA NIÈVRE. C'est<br />

vrai; il n'y «• plus <strong>de</strong> Foyer.<br />

DES Frïquettes. .qu'à <strong>la</strong> Comédie-<br />

Française.<br />

M6 Zovrel. Et encore.<br />

D'Auberive. Et combien d'autres<br />

formules consacrées, combien d'autres<br />

usages infiniment respectables se trou-<br />

vent du coup anéantis Tenez, il arrive<br />

parfois, lorsqu'on<br />

se promène au crépus-<br />

cule dans les rues <strong>de</strong> Paris, qu'une per-<br />

sonne cordiale et résignée s'approche<br />

<strong>de</strong> vous et croit <strong>de</strong>voir vous avertir, avec<br />

une affabilité soudaine, qu'il y a chez<br />

elle un bon feu.<br />

Mm° Zovrel. Comme c'est gentil<br />

Trouvez-moi un homme qui ait <strong>de</strong> ces<br />

attentions-là.<br />

DES FRIQUETTES. Eh bien?<br />

D'Auberive. Eh bien, c'est encore<br />

une coutume, une affectueuse coutume<br />

qui va disparaître. Comment voulez-vous<br />

qu'une <strong>de</strong> ces aimables promeneuses<br />

vous dise « Venez chez moi, il y a <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> vapeur d'eau »<br />

DES Friquettesi Tout s'en va..<br />

Mm6 DUPONT DE LA Nièvre. Oui, et<br />

même <strong>de</strong>puis le temps que tout s'en va,<br />

c'est .inouï qu'il reste encore quelque<br />

chose.<br />

" "<br />

'<br />

D'Auberive. Chère madame, votre<br />

petit garçon a bien raison <strong>de</strong> se déses-<br />

pérer. C'est un désastre que <strong>la</strong> mort <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

cheminées.<br />

Mœ° Zovrel. On les a <strong>la</strong>ïcisées I<br />

D'Aubsrive. C'est ça. Sans doute<br />

on donnera toujours <strong><strong>de</strong>s</strong> ca<strong>de</strong>aux <strong>de</strong> Noël<br />

aux petits enfants, mais ils ne viendront<br />

plus par cette jolie route <strong><strong>de</strong>s</strong> étincelles<br />

qui donne iout droit sur le ciel. Les<br />

anges gardiens ne sauront plus par où<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>cendre.<br />

Des Frïquettes. Oh! les anges<br />

gardiens. Je ne crois pas être un,scepti-<br />

que, mais j'avoue que pour ma part, dès<br />

dix-huit ans, j'avais cessé d'y croire.<br />

Mme DUPONT DE LA NIÈVRE. Voilà le<br />

malheur. On cesse d'y croire précisé-<br />

ment au moment où on aurait besoin<br />

d'être gardé.<br />

DAuberive. Les anges gardiens ont<br />

peur pour leurs ailes<br />

Mme ZOVREL. Eh bien, vous en avez<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> tuyaux sur les cheminées<br />

D'Auberive. Mais, chère madame,<br />

c'est une. matière sur <strong>la</strong>quelle j'ai fort<br />

médité, d'abord parce que je suis grand-<br />

père et puis parce que ce sujet nous inté-<br />

resse tous. Je regrette tout ce qui nous<br />

venait par les cheminées, aux grands<br />

comme aux petits, le bruit du vent, le<br />

son <strong><strong>de</strong>s</strong> cloches qui s'en vont à Rome,<br />

et puis les rêves qui passent aussi par<br />

là, car ils prennent volontiers le même<br />

chemin que <strong>la</strong> fumée. Je regrette feu le<br />

'feu! Et les tisons qui crépitent, et les<br />

sarments qui pétillent,etles pommes <strong>de</strong><br />

pinquipleurentleur<br />

résine. Et puis. plus<br />

<strong>de</strong> feu, plus <strong>de</strong> cendres! Et à mon âge on<br />

aime à les remuer. On espère toujours<br />

retrouver un peu <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme! Mais il<br />

est vrai que ces regrets ne correspon-<br />

<strong>de</strong>nt plus à grand'chose. Les cœurs<br />

d'aujourd'hui sont assurés contre l'in-<br />

cendie.<br />

Mma Zovrel. A <strong><strong>de</strong>s</strong> compagnies amé-<br />

ricaines.<br />

D'AuBERivE. Ah 1 les cheminées<br />

d'autrefois. Je voudrais qu'un peintre<br />

s'avisât à représenter en un diptyque:<br />

d'une part nos grand'mèrqs vidant un<br />

verre <strong>de</strong> vin d'Espagne <strong>de</strong>vant les bûches<br />

qui f<strong>la</strong>mboient, et <strong>de</strong> l'autre vous, mes<br />

pauvres petites contemporaines, sab<strong>la</strong>nt<br />

l'eau d'Evian, accoudées sur un hi<strong>de</strong>ux<br />

radiateur.<br />

Mme Zovrel. .C'est vrai maintenant,<br />

on aurait beau être aussi jolie que Mme<br />

Récamier, il n'y aura plus <strong>de</strong> petits ra-<br />

moneurs pour se retourner sur notre<br />

passage.<br />

Mme DUPONT DE LA NIÈVRE. Et puis<br />

je pense à une chose comment fera-t-on<br />

désormais pour brûler ses lettres d'ar<br />

mour ?<br />

D'Auberive. II faudra les jeter dans<br />

Veau chau<strong>de</strong>, au bain-marie.<br />

Mœ" Zovrel. Ah quelle horreur 1<br />

Je n'écrirai plus.<br />

DES FRIQUETTES. D'ailleurs, main-<br />

tenant, quand on aime une femme on<br />

le lui téléphone. C'est plus discret.<br />

Mrae Zovreu Oui, c'est commo<strong>de</strong><br />

seulement il ya<strong><strong>de</strong>s</strong> risques. Ainsi, tenez;<br />

je connais un garçon qui s'était pris<br />

d'une gran<strong>de</strong> passion pour une <strong>de</strong> mes<br />

amies, mais vous savez, d'une passion<br />

profon<strong>de</strong>, durable, une vraie passion. Il<br />

a voulu le lui téléphoner tout <strong>de</strong> suite. Il<br />

a <strong>de</strong>mandé Gutenberg. Jamais il n'a pu<br />

avoir <strong>la</strong> communication.<br />

Des Frïquettes. Et alors, qu'est-ce<br />

qui est arrivé ?<br />

Mœ8 ZovREL. Une chose terrible. Il a<br />

remis au len<strong>de</strong>main.<br />

:Mm^|a^i«giPtfiWWivKE. Et le len-<br />

<strong>de</strong>main T"<br />

M Zovrel. Eh bien, le len<strong>de</strong>main,<br />

il n'y a plus pensé, ni les jours d'après,<br />

ni jamais. C'est affreux!<br />

D'Auberive.– Qu'est-ce que vous vou-<br />

lez? On a les passions et les Noëls qu'on<br />

mérite!<br />

Robert <strong>de</strong> Fiers et G–A. <strong>de</strong> Cail<strong>la</strong>vet.<br />

LeJ^pnSe§TaWfe<br />

SALONS<br />

M. et Mme R. German Ribon, née Gon-<br />

zalez Moreno, ont donné avant-hier, dans leur<br />

hôtel <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Cimarosa, un dîner en l'hon-<br />

neur du nouveau maire <strong>de</strong> Buenos-Aires et<br />

<strong>de</strong> Mme Carlos T. <strong>de</strong> Alvear. Les autres<br />

couvives étaient<br />

Le ministre do l'Argentine en France et Mme<br />

Ernesto Bosch, MM. et Mmes Narciso Ocampo,<br />

Alberto Gonzalez Moreno Mlles <strong>de</strong> Alvear et<br />

Valenzue<strong>la</strong>; MM. Marcelo <strong>de</strong> Alvear, A. <strong>de</strong> An-<br />

chorena, Eugemo Garzon, etc.<br />

Lady Pirbright reçoit tous les jours, au<br />

thé <strong>de</strong> quatre heures et <strong>de</strong>mie à cinq heures<br />

et <strong>de</strong>mie, dans ses salons, 11, avenue d'Iéna.<br />

Thé très élégant, samedi <strong>de</strong>rnier, chez<br />

Mme Sandford-Hoffmann, dans ses salons <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> rue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faisan<strong>de</strong>rie. Au nombre <strong><strong>de</strong>s</strong> per-<br />

sonnes présentes<br />

Baronne <strong>de</strong> Graffenried-Vil<strong>la</strong>rs et Mlle Hamil-<br />

ton, le Rev. docteur Noyes et Mme et Mlle Noyés,<br />

Mme et Mlle Ryle, Mme et Mlle Nash, Mme et<br />

Mlle Taber, colonel et Mme Dodge, commandant<br />

et Mme Mahau, Mmes O'Connor, Keeler, Inger-<br />

soll, Humphrey, Shelley, Robinson; baron et<br />

baronne d'Asbeck, comtesse <strong>de</strong> Soltyk, <strong>de</strong> Frise,<br />

Bailly, Vallier, Berthelot, James Kostyloff, etc.<br />

Mme Hoffmann sera chez elle tous les<br />

mardis <strong>de</strong> cinq à sept heures, à partir du<br />

1er janvier.<br />

Mme'Léo C<strong>la</strong>retie a donné en décembre<br />

plusieurs thés-bridges intimes. Autour <strong><strong>de</strong>s</strong> pe-<br />

tites tables<br />

Mmes Paul Deschanel, Poincaré, Brice, Rodo-<br />

canachi, Back <strong>de</strong> Surany, Péan, Herment, Orosdi,<br />

Raffalovich princesse <strong>de</strong> Faucigny-Lucinge,<br />

comtes et comtesses Forgemol <strong>de</strong> Bostquénard,<br />

<strong>de</strong> Sesmaisons, Récopé; baron et baronne <strong>de</strong><br />

Grandmaison, le ministre <strong>de</strong> Perse, MM. et<br />

Mmes Jules Brun, Diehl, <strong>de</strong> Kerhallet, etc.<br />

De Belgra<strong>de</strong><br />

La Saint-André, fête patronale du roi <strong>de</strong><br />

Serbie, coïncidant avec <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> Belgra<strong>de</strong><br />

par Karageorges, grand-père <strong>de</strong> Sa Majesté,<br />

on donne au pa<strong>la</strong>is royal et dans <strong>la</strong> ville <strong>de</strong><br />

Belgra<strong>de</strong> <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> réjouissances qui sont<br />

présidées par le roi Pierre bu par le prince<br />

royal.<br />

Mercredi <strong>de</strong>rnier, on a célébré <strong>la</strong> Saint-Ni-<br />

co<strong>la</strong>s, fête patronale <strong>de</strong> l'empereur <strong>de</strong> Rus-<br />

sie. Les salons <strong>de</strong> <strong>la</strong> légation russe ne désem-<br />

plirent pas pendant toute <strong>la</strong> journée. Le soir,<br />

il y eut une gran<strong>de</strong> réception qui fut honorée<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> présence du roi Pierre et <strong>de</strong> ses fils, le<br />

prince royal et le prince Alexandre.<br />

Dans <strong>la</strong> foule <strong><strong>de</strong>s</strong> invités on remarquait les<br />

plus jolies femmes <strong>de</strong> Belgra<strong>de</strong>. Citons au ha-<br />

sard marquise Guiccioli, femme du ministre<br />

d'Italie; Mme Mil R. Vesnitch qui portait un<br />

magnifique bijou, don du Roi.<br />

On se sépara à l'aurore. '•<br />

Au Te Deum célébré par l'archiprêtre mé-<br />

tropolitain Démètre, étaient présents le prince<br />

royal et le prince Alexandre, ainsi que le prince<br />

Arsène, frère <strong>de</strong> Sa Majesté, dans son bel<br />

uniforme <strong>de</strong> colonel <strong>de</strong> cosaques.' Tout le<br />

mon<strong>de</strong> regretta l'absence du prince Paul, fils<br />

du prince Arsène, retenu par suite d'une opé-<br />

ration chirurgicale.<br />

RENSEIGNEMENTS MONDAINS<br />

» Le «.Groupe amieal <strong>de</strong> Sainte-Elisa»<br />

beth donnait avant-hier, salle Lancry, sous<br />

<strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Lerolle, député du sep-<br />

tième arrondissement, un grand concert <strong>de</strong><br />

charité. Le programme, fort bien composé,<br />

réunissait un groupe d'excellents artistes.<br />

Très app<strong>la</strong>udis, Mme Eric Herckhenrath et le<br />

violoncelliste René Schi<strong>de</strong>nhelm dans les œu-<br />

vres <strong>de</strong> Bach, Meyerbeer, etc.<br />

•L'admirable virtuose Victor Gille a enthou-<br />

siasmé l'auditoire en exécutant <strong>de</strong> façon pres-<br />

tigieuse le Scherzo en si bémol mineur et le<br />

Prélu<strong>de</strong> en ré bémol majeur, <strong>de</strong> Chopin. La<br />

Légen<strong>de</strong> <strong>de</strong> saint François <strong>de</strong>Paule marchant<br />

sur les flots, <strong>de</strong> Liszt, spécialement <strong>de</strong>man-<br />

dée au jeune maître, lui a valu une longue<br />

suite d'ovations et <strong>de</strong> rappels. Acc<strong>la</strong>mé, il dut<br />

rejouer V Impromptu-Caprice <strong>de</strong> Schubert.<br />

Mme Henry Bor<strong>de</strong>aux, née Gabet, femme<br />

<strong>de</strong> notre ami et très distingué col<strong>la</strong>borateur,<br />

a. mis au mon<strong>de</strong> une fille qui a reçu le pré-<br />

nom <strong>de</strong> Marthe.<br />

La jeune mère et l'enfant se portent à sou-<br />

hait.<br />

Le roi <strong>de</strong> Daneœarck visitera l'Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong><br />

au mois d'août prochain et sera accompagné<br />

d'un grand nombre <strong>de</strong> parlementaires danois.<br />

Le Roi et sa suite parcourront l'île à cheval.<br />

A cette occasion, il y aura une tête popu<strong>la</strong>ire,<br />

une excursion au Geyser, <strong><strong>de</strong>s</strong> assemblées du<br />

peuple,<br />

etc.<br />

Le roi Haakon et <strong>la</strong> reine Maud, <strong>de</strong> re-<br />

tour <strong>de</strong> Norvège, se sont installés dans leur<br />

propriété<br />

<strong>de</strong> Bygdoç, moitié ferme, moitié<br />

château, dans le voisinage <strong>de</strong> Christiania. Ils<br />

y resteront jusqu'au mois <strong>de</strong> février, époque<br />

où sera terminée <strong>la</strong> restauration du pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong><br />

Christiania. On travaille actuellement à l'ins-<br />

tal<strong>la</strong>tion d'un appartement au premier étage,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>tiné au roi d'Angleterre, qui se rendra en<br />

Norvège au printemps prochain ou au com-<br />

mencement <strong>de</strong> l'été.<br />

L' 'Agence Fournier annonce que l'archi-<br />

duc Léopold-Ferdinand qui, il y a quatre ans,<br />

renonçant à ses titres et prérogatives, épousa<br />

l'actrice Mlle Wilhelmine Adamovic et s'était<br />

fixé en Suisse sous le nom <strong>de</strong> Léopold Wœl-<br />

fling,- vient d'introduire, par l'intermédiaire<br />

<strong>de</strong> Me Lachenal, <strong>de</strong> Genève, une instance en<br />

divorce contre sa femme.<br />

MARIAGES<br />

Le 20 décembre a été célébré, en l'église<br />

Saint-Sulpice, le mariage <strong>de</strong> M. A. Préau,<br />

procueurr <strong>de</strong> <strong>la</strong> République <strong>de</strong> Diégo-Suarez,<br />

avec Mlle Ma<strong>de</strong>leine Oudin, fille <strong>de</strong> M. Ou-<br />

din, l'éditeur bien connu.<br />

Témoins du marié M. Ballot-Beaupré,<br />

premier prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation,<br />

son oncle, et M. Conty, secrétaire d'ambas-<br />

sa<strong>de</strong> à Lisbonne, son cousin <strong>de</strong> <strong>la</strong> mariée<br />

ses oncles, M. H. Bouron, ingénieur, et M.<br />

P. Oudin, éditeur.<br />

Le 23 janvier on célébrera, au château<br />

<strong>de</strong> Bou<strong>la</strong>ine, le mariage <strong>de</strong> M. Pierre <strong>de</strong><br />

Courtois-Durefort, avocat à <strong>la</strong> Cour d'appel<br />

<strong>de</strong> Paris, l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> orateurs les plus écoutés<br />

<strong>de</strong> l'Action libérale popu<strong>la</strong>ire, fils <strong>de</strong> M. et <strong>de</strong><br />

Mme <strong>de</strong> Courtois-Durqfort née Leydier, avec<br />

Mlle Mag<strong>de</strong>leine Bargmann, petite-fille <strong>de</strong><br />

l'ancien directeur du P. L. M. et fille <strong>de</strong> l'ad-<br />

ministrateur <strong>de</strong> l'A. M. et <strong><strong>de</strong>s</strong> Docks <strong>de</strong> Mar-<br />

seille et <strong>de</strong> Mme Bargmann née <strong>de</strong> Collôn-<br />

gue.<br />

En l'église <strong>de</strong> Rocamadour (Lot) a été<br />

béni le mariage du comte Louis <strong>de</strong> Sigaldi<br />

avec Mlle Marie-Sophie <strong>de</strong> Montmaur, fille<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> comtesse <strong>de</strong> Montmaur née <strong>de</strong> G<strong>la</strong>-<br />

venas.<br />

Témoins du marié le vicomte Etienne <strong>de</strong><br />

Sigaldi, son frère, et le comte <strong>de</strong> Luzernat di<br />

Campiglione, son cousin <strong>de</strong> <strong>la</strong> mariée le<br />

baron <strong>de</strong> G<strong>la</strong>venas et M. B. <strong>de</strong> Materre <strong>de</strong><br />

Chauffeur, ses oncles.<br />

DEUIL<br />

Les obsèques <strong>de</strong> <strong>la</strong> marquise <strong>de</strong> Frotté,<br />

née <strong>de</strong> Francqueville, ont été célébrées hier à<br />

Saint-François-Xavier, au milieu d'une assis-<br />

tance considérable.<br />

Le <strong>de</strong>uil était conduit par le marquis <strong>de</strong><br />

Frotté, mari <strong>de</strong> <strong>la</strong> défunte le comte Roger <strong>de</strong><br />

.JFrancqueville, son,père; le comte <strong>de</strong> Franc-<br />

queville, son grand-père; MM. Joseph et Ber-<br />

nard <strong>de</strong> Francqueville, ses frères; le comte<br />

Léo d'Ursel et M. Charles d'Andrezel, ses<br />

beaux-frères.<br />

Reconnu parmi les personnes présentes<br />

Duc <strong>de</strong> Trévise, André Germain, vicomte <strong>de</strong><br />

Gaig-neron, comtes <strong>de</strong> Chavagnac, <strong>de</strong> Sachs, <strong>de</strong><br />

Seniallé, Terray, <strong>de</strong> Loisno, <strong>de</strong> Puymaigre, <strong>de</strong><br />

Durfort, <strong>de</strong> Gramont, du Lau, Georges <strong>de</strong> Ger-<br />

miny, <strong>de</strong> Castel<strong>la</strong>ne, Christian <strong>de</strong> Brissac, <strong>de</strong><br />

Virieu, Th. <strong>de</strong> Gontaut-Biron, H. d'Havrin-<br />

court marquis du Luart et <strong>de</strong> Castel<strong>la</strong>ne, baron<br />

du Charmel, vicomtes <strong>de</strong> Chavagnac st <strong>de</strong> Mon-<br />

tureux, général Gonse, Charles <strong>de</strong> Parseval,<br />

marquis <strong>de</strong> Lnr-Saluces et do Sayve'; vicomtes<br />

<strong>de</strong> Guerne, <strong>de</strong> Coupigny, <strong>de</strong> La Laurencie<br />

comtes <strong>de</strong> Courcy, <strong>de</strong> Montgermont, <strong>de</strong> Sau'ssine,<br />

<strong>de</strong> Néverlée, <strong>de</strong> Lur-Saluces, <strong>de</strong> La Rochccantin,<br />

<strong>de</strong> La Pra<strong>de</strong>, duc <strong>de</strong> Rohan, Henri <strong>de</strong> Jouvenel,<br />

Michel <strong>de</strong> Pontalba, <strong>de</strong> Poli, Camille Bel<strong>la</strong>igue,<br />

<strong>de</strong> Monioault barons <strong>de</strong> Saint-Joseph et <strong>de</strong><br />

Baye; .comi.es *<strong>de</strong> Cossé, Camille ïerray. <strong><strong>de</strong>s</strong>.<br />

Isnards, Armand général comte <strong>de</strong> Germiny<br />

vicomtes <strong>de</strong> Verneaux, du Hamel <strong>de</strong> Breuil, prince<br />

<strong>de</strong> La Tour d'Auvergne,. Lucien Dau<strong>de</strong>t, Chabert,<br />

`<br />

baron <strong>de</strong> Courcel, comtes Léon <strong>de</strong> Maleissye, do<br />

Franqueville, <strong>de</strong> La Roche-Aymon, Adrien du<br />

Luart, <strong>de</strong> Montebello, du Bouchage, duc <strong>de</strong> Mor-<br />

temart, vicomte <strong>de</strong> Fraguier, général Humann,<br />

barons J. <strong>de</strong> Courcy, <strong><strong>de</strong>s</strong> Rotours, Jean <strong>de</strong> Neuf-<br />

ville, <strong>de</strong> Bully, Léonce Le Vavasseur, prince <strong>de</strong><br />

Croy-Solre, comto Louis <strong>de</strong> BIacas, marquis <strong>de</strong><br />

Boisgelin, vice-amiral comte <strong>de</strong> Maigret, mar-<br />

quis <strong>de</strong> Monteynard et Dadvisard, général<br />

Maillier, G. Ancel, colonel <strong>de</strong> Parseval, comtes<br />

<strong>de</strong> Plinvel-Salgues, <strong>de</strong> Goyon, H. <strong>de</strong> Bonvouloir,<br />

<strong>de</strong> Laugier-Vil<strong>la</strong>rs, <strong>de</strong> Ludre, <strong>de</strong> Montureux,<br />

P. et G. du Plossis d'Argentré; prince A. <strong>de</strong><br />

Croy, André <strong>de</strong> Waru, colonel marquis <strong>de</strong> Na-<br />

dail<strong>la</strong>c, marquis <strong>de</strong> Fraguier, <strong>de</strong> Balleroy, d'Es-<br />

tampes, d'Albufera, du Paty <strong>de</strong> C<strong>la</strong>m, <strong>de</strong> Saint-<br />

Pierre, comtes Jean <strong>de</strong> MQntebello, P. <strong>de</strong> Kergor-<br />

<strong>la</strong>y, <strong>de</strong> Montholon, <strong>de</strong> Quincey, <strong>de</strong> Reverseaux,<br />

Henri <strong>de</strong> Montesquiou, <strong>de</strong> La Sizoranne, Léon et<br />

Georges <strong>de</strong> Montesquiou duc <strong>de</strong> Clermont-Ton-<br />

nerre, Pierre <strong>de</strong> Seynes, <strong>de</strong> Monicault, duc d'Har-<br />

court, prince Ch. <strong>de</strong> Carini, Kdmond Martell, E.<br />

<strong>de</strong>Valroger, E. Coppinger, comtes P. <strong>de</strong> Rougé,<br />

Jacques <strong>de</strong> Gontaut-Biron, Gabriel <strong>de</strong> Castries,<br />

<strong>de</strong> MaiUy-Chalon, <strong>de</strong> Kersaint, général comte do<br />

Briey, marquis <strong>de</strong> Moy, baron do Fonscolombe,<br />

vicomtes <strong>de</strong> Marsay, Pierre <strong>de</strong> Ca<strong>la</strong>n, d'Hen<strong>de</strong>-<br />

court docteur Audard, comtes Georges <strong>de</strong> Pa-<br />

ris, da Montrichard, Gaston <strong>de</strong> Montesquiou,<br />

Maingard, baron Ernest Seillière, Fournier-Sar-<br />

lovèze, Ch. Demachy, barons P. d'I<strong>la</strong>uteserve,<br />

Antonin <strong>de</strong> Grancey, G. Di<strong>de</strong>lot, prince H. <strong>de</strong><br />

Broglie, comtes C. <strong>de</strong> Maleissye, <strong>de</strong> Reinach-,<br />

Cessac, Ch. <strong>de</strong> Brissac, G. <strong>de</strong> Lévis-Mirepoix,<br />

<strong>de</strong> Barbentane, Frémy, Pierre <strong>de</strong> Cossé-Brissac,<br />

d'Aure, Robert <strong>de</strong> Brada; marquis <strong>de</strong> Villeneuve-<br />

Bargemon, <strong>de</strong> Pomoreu, <strong>de</strong> Montgon, <strong>de</strong> Ségur,<br />

Et. Hély d'Oissel, etc.<br />

0<br />

L'inhumation provisoire a eu lieu au cime-<br />

tière Montparnasse.<br />

Nous apprenons <strong>la</strong> mort De <strong>la</strong> com-<br />

tesse <strong>de</strong> Bourboulon, née <strong>de</strong> Martinencq, mère<br />

du comte Robert <strong>de</strong> Bourboulon, ancien ma-<br />

réchal du pa<strong>la</strong>is du prince Ferdinand <strong>de</strong> Bul-<br />

garie et du comte Pierre <strong>de</strong> Bourboulon, dé-<br />

cédée à Versailles Du chef <strong>de</strong> bataillon<br />

breveté Philippe, du 9" régiment d'infanterie<br />

coloniale, chevalier <strong>de</strong> <strong>la</strong> Légion d'honneur,<br />

décédé à Hanoï à l'âge <strong>de</strong> trente-huit ans<br />

De M. Vail<strong>la</strong>nt, sous-préfet d'Epernay, qui a<br />

succombé à une embolie cérébrale, à <strong>la</strong> fin d'un<br />

banquet organisé par l'Association républi-<br />

caine <strong>de</strong> Dormans, sous <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce du sé-<br />

nateur Vallé; De <strong>la</strong> princesse Obolenskv,<br />

fille <strong>de</strong> Léon Tolstoï, décédée à Ysnaja Poli-<br />

jana. Elle partageait en tout les idées <strong>de</strong> son<br />

illustre père. Avant son mariage elle travail-<br />

<strong>la</strong>it dans les champs avec les paysans. On lui<br />

doit une excellente traduction <strong>de</strong> pages choi-<br />

sies du Journal intime d'Amiel.<br />

AUTOMOBILISME<br />

le<br />

BANQUET DU SALON<br />

~d' H ,tj~<br />

Tout finit par <strong><strong>de</strong>s</strong> banquets Le Salon<br />

<strong>de</strong> l'Automobile eut hier soir le sien,<br />

dans <strong>la</strong> salle du Zodiaque, au Grand-<br />

Hôtel. Il fut bril<strong>la</strong>nt; les cavaliers <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

gar<strong>de</strong> républicaine faisaient <strong>la</strong> haie <strong>la</strong><br />

salle avait reçu une étince<strong>la</strong>nte décora-<br />

tion qui rappe<strong>la</strong>it celle, féerique, du<br />

Grand Pa<strong>la</strong>is.<br />

M. Doumergue, ministre du com-<br />

merce et <strong>de</strong> l'industrie, présidait, ayant<br />

à, ses côtés les organisateurs du mouve-<br />

ment automobile.<br />

Parmi les convives<br />

MM. Emile Loubet, haut protecteur <strong>de</strong><br />

l'A. C. F. baron do Zuylen <strong>de</strong> Nyevelt, pré-<br />

si<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'A. C. F., Gustave Rives, commis-<br />

saire général du Salon, le général Dalstein,<br />

gouverneur militaire <strong>de</strong> Paris, le comman-<br />

dant Lasson, représentant le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> République, Max Richard, Ruau, mi-<br />

nistre <strong>de</strong> l'agriculture, marquis <strong>de</strong> Dioii,<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre syndicale do l'au-<br />

tomobile, Jean Dupuy, Clémentel, Trouillot,<br />

Pierre Baudin, Lourties, Lehi<strong>de</strong>uXrVornim-<br />

men; <strong>de</strong> Rollepot, Martin du Gard Bel-<br />

<strong>la</strong>n, syndic du Conseil municipal Ranson,<br />

prési<strong>de</strong>nt du Conseil général général Zim-<br />

mer, général Dubois, Brasier, Henry Four-<br />

nier, G. Huillier E. et L. Mors., Catta-<br />

neo, Bocandé, baron <strong>de</strong> Turckheim. prince<br />

d'Arenberg, Petit, Louis Renault, L. Bar-<br />

thou, comte Récopé Echaliè Lecœur<br />

Rheims, Lieser, Bouton, Royer, Hocmelle,<br />

Gossé, Desson René Loysel Humbert,<br />

député <strong>de</strong> Verdun, Brossé, Bergougnan, Gô-<br />

ratilt-Richard, député Massard, Chenard,<br />

Bouvard, directeur <strong><strong>de</strong>s</strong> promena<strong><strong>de</strong>s</strong> Du-<br />

montpallier, <strong>de</strong> Rollepot, Tellier père, Gé-<br />

rard Forestier, conservateur du bois <strong>de</strong> Bou-<br />

logne Schra<strong>de</strong>r.Guyenët, Ravignaux,J. Bal-<br />

lif, Schweitzer, Guillemont, capitaine Moreau,<br />

commandant Ferrus, Muret, Hugé, Ham-<br />

mond, .Pou<strong>la</strong>in, député; Girod, ex-gouverneur<br />

colonial; Hospitalier, Loreau-Arnoux, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Commission technique <strong>de</strong> l'A. C. F. Wal-<br />

cker, Bocandé, Krieger, Mich qui à table<br />

croque non les mets du menu mais les têtes<br />

<strong>de</strong> ses voisins Boudreaux, etc.<br />

A l'issue du banquet, MM. Doumergue<br />

et Ruau ont remis rosettes et palmes<br />

académiques ou du Mérite agricole à<br />

MM Guillet, Depasse, Bagot, Pigeât,<br />

De<strong>la</strong>ttre, Pery, Sallichon, Vinet, J. Bal-<br />

lif, etc., et à Mme Lockert à qui fut faite<br />

une ovation.<br />

Cinq orateurs se firent entendre<br />

M. G. Rives, qui mo<strong><strong>de</strong>s</strong>tement s'oublia<br />

pour rendre hommage a tous ses col<strong>la</strong>bo-<br />

rateurs le baron <strong>de</strong> Zuylen, qui, en rap-<br />

pe<strong>la</strong>nt l'œuvre admirable accomplie en<br />

dix ans, eut un juste souvenir pour les,<br />

pionniers <strong>de</strong> l'idée automobile et dont,<br />

l'A. C. F. poursuit, in<strong>la</strong>ssablement, en<br />

<strong>de</strong>hors <strong><strong>de</strong>s</strong> intérêts particuliers, <strong>la</strong> gran<strong>de</strong><br />

œuvre nationale.<br />

Après lui, le marquis <strong>de</strong> Dion, prési-<br />

<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre syndicale <strong>de</strong> l'auto-<br />

mobile, faisant table rase <strong>de</strong> ses idées<br />

personnelles, déc<strong>la</strong>ra que, solidaire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

décisions <strong>de</strong> ses collègues, il s'associe-<br />

rait loyalement au désir qu'ils avaient<br />

formulé d'avoir en 1907 une gran<strong>de</strong><br />

course <strong>de</strong> vitesse. 11<br />

v<br />

M. Emile Loubet prit alors <strong>la</strong> parole<br />

pour prononcer un discours qui, spiri-<br />

tuel et ému, souleva à maintes reprises<br />

l'enthousiasme <strong><strong>de</strong>s</strong> auditeurs.<br />

Lorsque l'ancien Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ré-<br />

publique se leva, une'formidable acc<strong>la</strong>-<br />

mation le salua; c'est au milieu <strong>de</strong> l'àt-<br />

tention respectueuse <strong>de</strong> tous qu'il dit<br />

combien il admirait l'oeuvre magnifique<br />

<strong>de</strong> ceux qui avaient doté <strong>la</strong> France <strong>de</strong> sa<br />

plus glorieuse richesse industrielle, l'au-<br />

tomobile.<br />

M. Doumergue, qui présidait, par<strong>la</strong> le.<br />

<strong>de</strong>rnier. D'une voix chau<strong>de</strong> et forte; il<br />

Ferrari.<br />

remercia les constructeurs, à qui 300,000<br />

ouvriers <strong>de</strong>vaient aujourd'hui un bien-<br />

être inespéré,1– les constructeurs qui,<br />

dans un in<strong>la</strong>ssable <strong>la</strong>beur <strong>de</strong> science et<br />

d'art mécanique, va<strong>la</strong>ient au pays <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

prospérités énormes. Et se joignant à<br />

MM. Loubet, <strong>de</strong> Zuylen et <strong>de</strong> Dion, il<br />

salua l'organisateur incomparable, M.<br />

Rives, qui dans l'éblouissante manifes-<br />

tation dont ce banquet était l'épilogue,<br />

avait si magnifiquement synthétisé <strong>la</strong><br />

vitalité et <strong>la</strong> splen<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l'industrie au-<br />

tomobile française.<br />

Frantz Reichel.<br />

LETTRES<br />

D'UN<br />

INDÉPENDANT<br />

Le retour <strong>de</strong> Pan<br />

Les Parisiens qui ont écouté récem-<br />

ment <strong>la</strong> comédie satirique <strong>de</strong> M. Van<br />

Lerberghe, interprétée par M. Lugné-Poe<br />

et sa troupe, n'ont envisagé en général<br />

dans le 'spectacle offert à leurs yeux<br />

qu'une innovation pimentée<br />

et un scan-<br />

dale <strong>de</strong> forte envergure. Ils ont app<strong>la</strong>udi<br />

ou sifflé non point le talent <strong>de</strong> l'auteur<br />

ou son audace, mais les théories contrai-<br />

res exposées par les personnages <strong>de</strong> sa<br />

pièce. Pour une fois cependant on leur<br />

offrait, sous une forme il est vrai incor-<br />

recte, du symbolisme raisonné et com-<br />

préhensif, d'espèce inédite, propre à<br />

inspirer les plus utiles réflexions. Car<br />

ce n'est pas une fantaisie. Pan a réel-<br />

lement débarqué sur -les côtes d'Eu-<br />

rope avec sa suite traditionnelle et il<br />

fon<strong>de</strong> parmi nous, au seuil <strong>de</strong> ce ving-<br />

tième siècle qu'on n'eût pas jugé <strong>de</strong> loin<br />

apte à recueillir <strong>de</strong> pareils enseigne-<br />

ments, une école néo-païenne. Trois caté-<br />

gories <strong>de</strong> disciples <strong>la</strong> fréquentent déjà<br />

un petit nombre d'avertis, un nombre<br />

moyen <strong>de</strong> naïfs, un grand nombre d'ins-<br />

tinctifs. Ce<strong>la</strong> suffit à indiquer que Pan a<br />

été rappelé et qu'il n'est point revenu<br />

tout seul. Les premiers l'ont rappelé pour<br />

satisfaire <strong>la</strong> vieille haine héritée <strong><strong>de</strong>s</strong> phi-<br />

losophes combatifs et grâce à <strong>la</strong>quelle l'es-<br />

prit <strong>de</strong> revanche du paganisme contre <strong>la</strong><br />

religion qui l'a chassé révèle à <strong>de</strong> cer-<br />

taines pério<strong><strong>de</strong>s</strong> son indomptable vigueur.<br />

Les seconds ont salué en lui l'apôtre <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> concor<strong>de</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice parce qu'ils<br />

l'entendaient prononcer quelques-unes<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> paroles 'dont se bercent habituelle-<br />

ment leurs rêves pacifiques et humani-<br />

taires. Quant aux troisièmes, ils l'ont<br />

accueilli en fermant les yeux prison-<br />

niers du bien-être, esc<strong>la</strong>ves du sensua-<br />

lisme, c'est en vain que <strong><strong>de</strong>s</strong> lèvres ils re-r<br />

nientune doctrine à <strong>la</strong>quelle ils adhèrent<br />

par le frisson <strong>de</strong> leur chair vaincue.<br />

Que fera Pan au milieu <strong>de</strong> notre géné-<br />

ration ? L'heure lui est-elle donc propice?<br />

Est-il exact, comme le donne à entendre<br />

M. Van Lerberghe que l'adoucissement<br />

<strong>de</strong> nos mœurs doive désormais rendre<br />

son action plus fécon<strong>de</strong> et plus heureuse?<br />

Il apparaît, au contraire, que les condi-<br />

tions présentes ne fournissent même pas<br />

<strong>la</strong> fragile barrière qu'opposaient naguère<br />

à son influence les fortes hiérarchies<br />

sociales au travers <strong><strong>de</strong>s</strong>quelles elle s'exer-<br />

çait. Pan, survenant à l'heure où pour<br />

beaucoup d'hommes le « ciel est vi<strong>de</strong> »,<br />

risque <strong>de</strong> précipiter <strong>la</strong> civilisation dans<br />

<strong>la</strong> voie inquiétante <strong><strong>de</strong>s</strong>, «aspirations, ani-<br />

males pon contrôlées par une morale<br />

robuste. C'est ce qu'aperçoivent confusé-<br />

ment les pouvoirs publics représentés,<br />

dans <strong>la</strong> pièce dont nous parlons, par le<br />

bourgmestre, le curé et l'instituteur.<br />

Alors ils examinent <strong>la</strong> possibilité d'un<br />

concordat. L'idée n'est pas seulement<br />

amusante, elle est profon<strong>de</strong>. Peut-on<br />

composer avec Pan et sur quelles bases?<br />

Nous reparlerons <strong>de</strong> ce concordat.<br />

Pierre <strong>de</strong> Coubertin.<br />

EN VENTE partout<br />

LE FIGAROILLUSTRÉ<br />

\N°<strong>de</strong>]S[OÉL<br />

~r 1 '1 !,J ,~J Qpe 3~ 60<br />

y<br />

La Clôture <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chasse<br />

La clôture <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse à tir a été fixée<br />

aux dates suivantes pour <strong>la</strong> saison <strong>de</strong><br />

chasse 1006-1907<br />

Au dimanche 30 décembre 1906, <strong>la</strong> clôture<br />

générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse à tir dans <strong>de</strong>ux dépar-<br />

tements Savoie, Haute-Savoie.<br />

Au dimanche 6 janvier 1907, <strong>la</strong> clôture<br />

générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse à tir dans quatre dé-<br />

partements Ain, Hautes-Alpes, Isère, Jura.<br />

Au dimanche 13 janvier 1907, <strong>la</strong> clôture<br />

générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse à tir dans dix-neuf dé-<br />

partements Allier, Aube, Côte d'Or, Doubs,<br />

Loire, Haute-Loire, Loiret, Marne, Haute-<br />

Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Nièvre,<br />

Puy-<strong>de</strong>-Dôme, Rhône, Haute-Saône, Saône-<br />

et-Loire, Vosges, Yonne, Territoire <strong>de</strong> Belfort,<br />

Au dimanche 13 janvier 1907, <strong>la</strong> clôture <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> chasse à tir- <strong>de</strong> <strong>la</strong> perdrix, du lièvre et du<br />

chevreuil, et au dimanche 27 janvier 1907 <strong>la</strong><br />

clôture générale <strong>de</strong> le chasse à tir dans vingt-<br />

sept départements<br />

Aisne, Ar<strong>de</strong>nnes, Calvados, Charente-In-<br />

férieure, Côtes-du-Nord, Eure, Eure-et-Loir,<br />

Finistère, Ille-et-Vi<strong>la</strong>ine, Loir-et-Cher, Loire-<br />

Inférieure, Maine-et-Loire, Manche, Mayenne,<br />

Morbihan, Nord, Oise, Orne, Pas-<strong>de</strong>-Ca-<br />

<strong>la</strong>is, Sarthe, Seine, Seine-Inférieure, Seine-<br />

et-Marne, Seine-et-Oise, Deux-Sèvres, Somme,<br />

Vendée.'<br />

Au dimanche 27 janvier 1907, <strong>la</strong> clôture gé-<br />

nérale <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse à tir dans trente-cinq<br />

départements<br />

Basses-Alpes, Alpes-Maritimes, Ardèche,<br />

Ariège, Au<strong>de</strong>, Aveyron, Bouches-du-Rhône,<br />

Cantal, Charente," Cher, Corrèze, Corse,<br />

<strong>Creuse</strong>, Dordogne, Drôme, Gard, Haute-Ga-<br />

ronne, Gers, Giron<strong>de</strong>, Hérault, Indre, Indre-<br />

et-Loire, Lan<strong><strong>de</strong>s</strong>, Lot, Lot-et-Garonne, Lo-<br />

zère, Basses-Pyrénées, Hautes-Pyrénées, Py-<br />

rénées-Orientales, Tarn, Tarn-et-Garonne,<br />

Var, Vaucluse, Vienne, Haute-Vienne.<br />

La chasse à courre, à cor et à cri, <strong>la</strong><br />

chasse du gibier d'eau et <strong>de</strong> certains oi-<br />

seaux <strong>de</strong> passage seront prolongées jus-<br />

qu'aux dates qui auront été fixées par<br />

les arrêtés <strong><strong>de</strong>s</strong> préfets.<br />

Le transport et <strong>la</strong> vente du gibier tué<br />

avant <strong>la</strong> fermeture seront tolérés jusqu'au<br />

surlen<strong>de</strong>main <strong><strong>de</strong>s</strong> datés <strong>de</strong> clôture à<br />

midi. Cette tolérance s'étend au gibier<br />

provenant <strong>de</strong> l'étranger,<br />

à condition qu'il<br />

soit parvenu à <strong><strong>de</strong>s</strong>tination avant l'expi-<br />

ration <strong>de</strong> ce dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> trente-six heures.<br />

Les espèces <strong>de</strong> gibier indigène impor-<br />

tées <strong>de</strong> l'étranger, à <strong><strong>de</strong>s</strong>tination <strong>de</strong> dé-<br />

partements où" <strong>la</strong> chasse n'en est pas<br />

close, pourront traverser sous plomb <strong>de</strong><br />

douane les départements où <strong>la</strong> clôture a<br />

été prononcée.<br />

Prime à nos Abonnés<br />

Aows sommes heureux d'annoncer à<br />

ceux <strong>de</strong> nos lecteurs qui avant le 31 dé-<br />

cembre auront renouvelé POUR UNE ANNÉE<br />

leur abonnement qu'une prime leur est<br />

réservée en même temps que le premier<br />

numéro <strong>de</strong> cet abonnement d'un an, ils re-<br />

ceyront six numéros choisis parmi les<br />

meilleurs du « Figaro illustré ». Cette<br />

prime emprunte un intérêt particulier à <strong>la</strong><br />

valeur artistique <strong><strong>de</strong>s</strong> « hors texte »<br />

que'<br />

contient <strong>la</strong> superbe collection du « Figaro<br />

illustré ».<br />

Prière d'envoyer, en même temps que<br />

Fordro <strong>de</strong> renouvellement, <strong>la</strong> <strong>de</strong>rniere<br />

ban<strong>de</strong> du journal, afin <strong>de</strong> faciliter à notre<br />

administration le travail <strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssement et<br />

d'éviter toute erreur.<br />

A l'Etranger<br />

LETTREDE TURQUIE<br />

La Séparation et le protectorat en Orient<br />

Constantinople, 19 décembre 1906.<br />

Comme il fal<strong>la</strong>it s'y attendre, le conflit ac-<br />

tuel entre le Vatican et le gouvernement fran-<br />

cais produit en Orient <strong>de</strong> nombreuses réper-<br />

cussions. Jusqu'ici l'attitu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> représen-<br />

tants du Pape a été correcte. Elle continue a<br />

l'être. On l'a encore vu, dimanche <strong>de</strong>rnier,<br />

16 courant, où le délégué apostolique <strong>de</strong> Cons-<br />

tantinople, Mgr Tacci, s'est rendu à l'ambas-<br />

sa<strong>de</strong> <strong>de</strong> France, pour une vente <strong>de</strong> charité,<br />

et a été reçu très courtoisement par M. Cons-<br />

tans. Mais ce sont là <strong><strong>de</strong>s</strong> gracieusetés <strong>de</strong><br />

faça<strong>de</strong> qui cachent mal un antagonisme <strong>la</strong>tent<br />

et <strong><strong>de</strong>s</strong> velléités manifestes <strong>de</strong> rupture défini-<br />

tive.<br />

Les diploinates sauvent les apparences;<br />

mais les subalternes suivent nettement leurs<br />

impulsions naturelles. Les moines italiens,<br />

se sont partout détachés <strong>de</strong> nous, encouragés<br />

ouvertement<br />

par<br />

un ambassa<strong>de</strong>ur italien qui<br />

n'a jamais été désavoué.<br />

Restait <strong>la</strong> question <strong><strong>de</strong>s</strong> lieux saints, à Jé-<br />

rusalem, qui restent encore sous notre pro-<br />

tectorat. Le custo<strong>de</strong>, qui est un moine ita-<br />

lien, trouve sans doute que les solutions se<br />

font trop attendre. Il a voulu les provoquer.<br />

A propos d'un conflit qui vient d'éc<strong>la</strong>ter entre<br />

<strong>la</strong>tins et orthodoxes au sujet d'un autel que<br />

ceux-ci ont dressé contre ceux-là, ledit cus-<br />

to<strong>de</strong> a sommé- notre consul, M. Outrey, d'ob-<br />

tenir satisfaction immédiate, sans quoi il<br />

s'adresserait à d'autres. On sait ce que ce<strong>la</strong><br />

veut dire.<br />

Notre consul a agi avec diligence. Mais<br />

ces questions sont toujours difficiles à régler,<br />

car les orthodoxes sont soutenus par <strong>la</strong><br />

Russie avec <strong>la</strong> même vivacité<br />

que'nous<br />

met-<br />

tons à.soutenir les <strong>la</strong>tins. Les turcs en pro-<br />

fitent pour faire attendre les décisions. Dans<br />

les circonstances actuelles, ils y mettent une<br />

particulière coquetterie <strong>de</strong> lent eur. Mais le<br />

moine ne veut pas attendre.<br />

Que faire ?<br />

Le Pape seul pourrait faire un geste d'a-<br />

paisement. Mais le nouveau patriarche <strong>de</strong><br />

Jérusalem, Mgr Camassei, qui est italien<br />

aussi, se gar<strong>de</strong>ra bien <strong>de</strong> provoquer ce geste;<br />

De sorte que nous allons voir se produire là-<br />

bas ce qui s'est produit à Constantinople,<br />

pour l'église Saint-Antoine.<br />

Le gouvernement français se rend compte<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> conséquences fâcheuses do cet abandon.<br />

Mais comment faire pour l'empêcher Il fau-<br />

drait pouvoir faire entendre notre voix à<br />

Rpme..Nous.jjj'avon.s, plus personne pour y<br />

parler.' "" •<br />

•<br />

Au point où en sont les choses, il n'y a plus<br />

qu'à se résigner à l'inévitable. Peut-être vau-<br />

drait-il mieux provoquer les ruptures, au lieu<br />

<strong>de</strong> les subir. Mais ou se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

transactions ne vont pas intervenir. Il y en<br />

a qui espèrent encore, contre toute espé-<br />

rance.<br />

DERNIÈRES NOUVELLES<br />

Service spécial du Figaro<br />

Les affaires marocaines<br />

Tahger, 24 décembre.<br />

Mohammed Guebbas est allô camper avec<br />

une partie <strong>de</strong> sa mahal<strong>la</strong> à Buhana, faubourg<br />

<strong>de</strong> Tanger, et le reste <strong><strong>de</strong>s</strong> troupes arrivées<br />

avant-hier conserve jusqu'à nouvel ordre<br />

son campement d'hier.<br />

Mais ce n'est pas tout; le Maghzen a fait<br />

pour l'organisation <strong>de</strong> cette expédition un<br />

effort sans exemple <strong>de</strong>puis bien longtemps, et<br />

les 3,000 hommes que nous avons en vue ne<br />

sont qu'une avant-gar<strong>de</strong>. Il en est resté 2,000<br />

à El-Ksar-el-Kébir et 1,000 à Aïndalia. Et<br />

1,000 autres sont encore prêts à partir <strong>de</strong> Fez.<br />

Le camp <strong>de</strong> Guebbas a reçu dans <strong>la</strong> jour-<br />

née <strong>de</strong> nombreux visiteurs.<br />

Raisouli ne bouge pas, mais continue à<br />

grouper ses partisans.<br />

Tanger, 24 décembre.<br />

Le cuirassé espagnol Carlos-Quinto est parti<br />

pour Cadix et reviendra ici après s'être ra-<br />

vitaillé.<br />

Les élections alleman<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Berlin, 24 décembre.<br />

Le député sortant Blumenthal est le can-<br />

didat <strong><strong>de</strong>s</strong> libéraux à Strasbourg-campagne.<br />

A Rappltsweiler, les socialistes présentent le<br />

conseiller municipal Laurent Meyer contre<br />

l'abbé Wetterle, candidat du centre. Les dé-<br />

mocrates présentent à Mulhouse l'avocat<br />

Dietz. Les libéraux présentent à Haguenau le<br />

notaire Gœtz. Le centre catholique allemand<br />

présente à Mulhouse M. Fischer à Erstein-<br />

Molsheim, l'abbé Delsor; à Schlettstadt, le<br />

docteur Von<strong>de</strong>rscheer. Le docteur Rickiing<br />

se présente <strong>de</strong> nouveau à Altkirch. Les so-<br />

cialistes présentent M. Richard Fuchs à<br />

Strasbourg-campagne.<br />

Bonnefon.<br />

En Perse<br />

Téhéran, 24 décembre.<br />

Le Schah est toujours très faible. Ce matin<br />

il éprouvait <strong>de</strong> <strong>la</strong> difficulté àparler. On assure<br />

qu'il a fait un testament dans lequel il <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong> à être enterré dans <strong>la</strong> ville sacrée <strong>de</strong><br />

Kirbe<strong>la</strong>.<br />

Le prince héritier continue à faire preuve<br />

d'une gran<strong>de</strong> habileté dans <strong>la</strong> direction <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

affaires <strong>de</strong> l'Etat. Le Parlement <strong>de</strong>meure le<br />

premier pouvoir.<br />

Le prince héritier conserve<br />

le droit <strong>de</strong> dissoudre l'assemblée, mais il s'est<br />

engagé par écrit à ne pas avoir recours à. cette<br />

mesure pendant les <strong>de</strong>ux années avenir.<br />

Les membres du Sénat seront élus partie<br />

par le gouvernement et partie par le peuple.<br />

La Constitution sera signée dans un jour ou<br />

<strong>de</strong>ux. Le prince héritier a accordé au Parle-<br />

ment un dé<strong>la</strong>i d'un mois pour trouver les<br />

<strong>de</strong>ux millions qui sont nécessaires pour équi-<br />

librer <strong>la</strong> situation financière.<br />

J'ai rencontré hier le frère du Schah, qui,<br />

en réponse à mes questions sur l'état du sou-<br />

verain, n'a voulu me dire que ces mots « II<br />

est trè? ma<strong>la</strong><strong>de</strong>. » [New York Herald.)<br />

Grèves <strong>de</strong> :gens <strong>de</strong> mer<br />

Rome, 24 décembre.<br />

Les tentatives d'accommo<strong>de</strong>ment entre pa-<br />

trons 6t travailleurs, <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer en grève à<br />

Gènes et un peu partout n'ont pas abouti.<br />

Les <strong>Société</strong>s <strong>de</strong> navigation refusent <strong>de</strong>-trai-. 1<br />

ter; elles disent que si elles acceptaient même<br />

le minimum <strong><strong>de</strong>s</strong> prétentions <strong><strong>de</strong>s</strong> grévistes, il<br />

en résulterait pour elles un surcroît <strong>de</strong> dé-<br />

penses <strong>de</strong> trois millions par an, ce qui est à<br />

peu près le chiffre <strong>de</strong> leurs bénéfices, En ou-<br />

tre, elles font observer que les ouvriers ont<br />

manqué à leurs engagements pris récemment,<br />

d'après lesquels-toute controverse <strong>de</strong>vait être<br />

renvoyée après 1908, à l'expiration <strong><strong>de</strong>s</strong> con-<br />

ventions.<br />

Les sociétés, pour bien faire<br />

voir que leur<br />

résolution était définitive, se sont mises dès<br />

le, premier jour à recruter d'autres ouvriers.<br />

Déjà plusieurs vapeurs ont pu partir avec un<br />

personnel nouveau et beaucoup d'autres se-<br />

ront en état d'ea faire autant dans quelques<br />

jours.<br />

L résultat probable <strong>de</strong> <strong>la</strong> grève est que les<br />

grévistes se trouveront sur le pavé, parce que<br />

d'autres<br />

patrons,<br />

vu <strong>la</strong> manière dont ils ont<br />

proc<strong>la</strong>me <strong>la</strong> grève, ne seront pas disposés à<br />

les embaucher.<br />

On a bien pensé à une grève générale na-<br />

tionale, comme acte <strong>de</strong> solidarité avec les<br />

travailleurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer, mais l'idée n'a trouvé<br />

aucun encouragement. C'est que le<br />

pays<br />

est<br />

<strong>la</strong>s <strong>de</strong> ces agitations continuelles, qui au fond<br />

ont plutôt un caractère politique qu'économi-<br />

que. En outre, grâce à <strong>la</strong> coalition <strong><strong>de</strong>s</strong>, pa-<br />

trons qui est en voie <strong>de</strong> s'effectuer dans tou-<br />

tes, les branches <strong>de</strong> l'industrie, les grèves ne<br />

pourront plus, comme par le passé, être aussi<br />

favorables aux ouvriers. Félix,<br />

Les illettrés en Suisse<br />

Berne, 24 décembre,<br />

Dernièrement, <strong>de</strong>ux gran<strong><strong>de</strong>s</strong> çublicatiolis<br />

alleman<strong><strong>de</strong>s</strong> donnaient sur les illettrés en<br />

Suisse <strong><strong>de</strong>s</strong> renseignements fantaisistes ou<br />

erronés.<br />

D'après, les <strong>de</strong>rnières statistiques officielles<br />

résultant <strong><strong>de</strong>s</strong> examens <strong>de</strong> recrues qui se font<br />

chaque année dans toute l'étendue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Con-<br />

fédération, sur 1,000 recrues, seulement 1,3 ne<br />

savaient pas lire et 5,6 étaient incapables<br />

d'exprimer leurs pensées par écrit. On sera<br />

d'accord avec nous<br />

pour<br />

reconnaître qu'un tel<br />

résultat est particulièrement satisfaisant.<br />

Jean ROLL.<br />

Viator.<br />

Amérique du Sud<br />

AU CHILI<br />

Santiago,<br />

24 décembre.<br />

L'exportation du salpêtre. Pendant <strong>la</strong><br />

première quinzaine <strong>de</strong> novembre, il a été<br />

exporté 2,247,300 quintaux <strong>de</strong> salpêtre, dont<br />

33,000 quintaux<br />

ont été expédiés au Japon,<br />

pays qui commence à opérer sur ce produit.<br />

Chemin <strong>de</strong> fer longitudinal. Dans peu<br />

<strong>de</strong> jours, sera déposé sur le bureau do <strong>la</strong><br />

Chambre le projet du gouvernement sur <strong>la</strong><br />

construction du chemin do fer<br />

longitudinal.<br />

AU BRESIL r'.<br />

Rio-do-Janeiro,<br />

24 décembre.-<br />

Les agents argentins. Les journaux dé-<br />

mentent l'information re<strong>la</strong>tive "à <strong>la</strong> présence<br />

d'agents argentihs dans <strong>la</strong> ville do Sao Paulo,<br />

agents qui s'occuperaient d'engager <strong><strong>de</strong>s</strong> co-<br />

lons à s'établir dans <strong>la</strong> République Argentine.<br />

Le nouveau service <strong>de</strong> <strong>la</strong> conversion mo-<br />

nétaire a été inauguré aujourd'hui par un<br />

dépôt <strong>de</strong> 42,500 francs exécuté par <strong>la</strong> banque<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> République, en échange <strong>de</strong> billets con-<br />

vertissables au taux du change <strong>de</strong> 1 fr. 50.<br />

NOTES ARGENTINES<br />

La commerce extérieur en 1906. Le co.m-<br />

merce extérieur do cette année aura atteint<br />

le plus haut chiffre connu dans l'histoire<br />

commerciale <strong>de</strong> l'Argentine. Ln ce qui cou-<br />

cerne l'exportation, pour chaque tonne enre-<br />

gistrée nette dans los ports d'arrivée, on ro-<br />

lève le chiffre <strong>de</strong> 323,743,897 francs pour les<br />

cinq premiers mois <strong>de</strong> cette année.<br />

n Les propriétés rurales, -r De 19Q&. à igQ4,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> ventes <strong>de</strong> propriétés rurales ont été effec-<br />

tuées sur une étendue <strong>de</strong> 31,164,627 hectares,<br />

dont <strong>la</strong> valeur a été estimée à 41 millions do<br />

liv."st. Les propriétés rurales qui ont été<br />

hypothéquées pendant <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong> re-<br />

présentaient une superficie <strong>de</strong> 24,663,900 hec-<br />

tares, d'une valeur <strong>de</strong> 27 millions <strong>de</strong> liy.st.<br />

En 1905, le mouvement a été plus accentué<br />

les ventes <strong>de</strong> propriétés rurales, seulement<br />

dans cette année, représentent 15,382,902 hec-<br />

tares, d'une valeur <strong>de</strong> 20 millions <strong>de</strong> liv. st.<br />

La production <strong>de</strong> vin. Dans ces <strong>de</strong>rnières<br />

années, <strong>la</strong> viticulture a pris un grand essor<br />

dans <strong>la</strong> République argentine. La <strong>de</strong>rnière<br />

récolte <strong>de</strong> vin a donné un très heureux ré-<br />

sultat dans les provinces <strong>de</strong> Mendoza et <strong>de</strong><br />

San-Juan, au point que <strong>la</strong> Compagnie du<br />

chemin do fer n'a pu transporter le raisin,<br />

ce qui a motivé l'intervention du gouverne<br />

ment. Pour se faire une idée du développe-<br />

ment <strong>de</strong> cette industrie, il faut noter qu une<br />

gran<strong>de</strong><br />

crise s'est<br />

produite<br />

on 1902, et<br />

que, à cette époque, 1 on ne parvenait pas à<br />

écouler le vin, même au prix <strong>de</strong>, 6 centavos<br />

le litre, par suite <strong>de</strong> sa mauvaise qualité. En<br />

1903, <strong>la</strong> province do Mendoza a donné une<br />

production <strong>de</strong> 100 à 300,000 tonneaux <strong>de</strong> vin.<br />

La récolte <strong>de</strong> raisin, en 1903, fait ressortir le<br />

chiffre <strong>de</strong> 138,260,979 litres do vin sur une<br />

consommation <strong>de</strong> 123,859,520. La production<br />

<strong>de</strong> 1905 a été, par contre, <strong>de</strong> 130,000,000 <strong>de</strong><br />

litres, et <strong>la</strong> consommation s'est élevée <strong>de</strong><br />

140,000,000<br />

à 150,000,000.<br />

La récolte <strong>de</strong> 1906 est <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> que<br />

l'on ait vue jusqu'ici en Argentine. La Com-<br />

pagnie du chemin <strong>de</strong> fer a transporté le vin<br />

une moyenne <strong>de</strong> 100,000 tonneaux par mois. La<br />

qualité principale du vin est le vin rouge <strong>de</strong><br />

table. De gran<strong><strong>de</strong>s</strong> quantités <strong>de</strong> vin à bon<br />

marché sont transportées pour les c<strong>la</strong>sses<br />

ouvrières. Malgré <strong>la</strong>'gran<strong>de</strong> augmentation <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> production nationale, il a été importé<br />

d'Europe pour 4,500,000 litres <strong>de</strong> vin pon-<br />

dant les trois premiers mois <strong>de</strong> cette année<br />

E. GARZON,<br />

COURTES DÉPÊCHES<br />

Mgr Montagnini di Mirabelle a été nom-<br />

mé par le Pape, protonotaire apostolique,<br />

« en témoignage <strong>de</strong> considération spéciale ».<br />

Le prési<strong>de</strong>nt Roosevelt propose <strong>la</strong> créa-<br />

tion d'une caisse <strong>de</strong> secours pour les Chinois<br />

victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> famine et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra au Con-<br />

grès l'autorisation <strong>de</strong> faire transporter <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

approvisionnements<br />

en Chine par <strong><strong>de</strong>s</strong> navires<br />

<strong>de</strong> l'Etat.<br />

Le modus vivendi commercial entre<br />

l'Allemagne et l'Espagne a été signé hier à<br />

Madrid.<br />

Une ban<strong>de</strong> carliste <strong>de</strong> douze hommes a,<br />

dit-on, été capturée en Catalogne et incarcé-<br />

rée à Barcelone.<br />

Le gouvernement <strong><strong>de</strong>s</strong> Etats-Unis a été<br />

officiellement informé <strong>de</strong> l'élection du géné-<br />

ral Eloy Alfaro à <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> Répu-<br />

blique<br />

<strong>de</strong> l'Equateur.<br />

Le New York ffavald annonce, d'après<br />

une dépêche <strong>de</strong> son coirespondant <strong>de</strong> Vienne,<br />

que le baron HengoAmuller, ambassa<strong>de</strong>ur<br />

d' Autriche-Hongrie à Washington,, prendra<br />

prochainement<br />

ea. resr*ite.<br />

Figaro à Londres<br />

(Service<br />

spécial<br />

<strong>de</strong>notre<br />

bureau<br />

dotondras,<br />

8,New<br />

taentrj<br />

Str.W.)<br />

LES MARINS DE PORTSMOUTH<br />

Londres, 24 décembre.<br />

L'agitation continue à Portsmouth parmi<br />

les marins et les chauffeurs et l'esprit d'insu-<br />

bordination gagne ceux-là mêmes qui avaient<br />

refusé <strong>de</strong> prendre part <strong>la</strong> rébellion du mois<br />

<strong>de</strong>rnier.<br />

Les autorités du port espèrent arriver à<br />

dissiper ce mauvais esprit en traitant les<br />

hommes avec une sévérité que d'aucuns trou-<br />

vent excessive. .<br />

On cite le cas d'un marin qui a été con-<br />

damné à 42 jours <strong>de</strong> prison pour avoir toussé


JLE FIGARO WflRO» 25 DÉCEMBRE 1906<br />

pendant que le nouveau commandant passait<br />

une inspection.<br />

Toutes les armes sont gardées sous clef.<br />

A <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière heure on télégraphie <strong>de</strong><br />

Portsmouth qu'un détachement d'infanterie<br />

<strong>de</strong> marine est consigné et se tient11 prêt<br />

à<br />

marcher contre <strong>la</strong> caserne à <strong>la</strong> première<br />

alerte, et que le grand portail<br />

du quartier<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> officiers est fermé avec <strong><strong>de</strong>s</strong> chaînes.<br />

Autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique<br />

Un douzième provisoire<br />

Le projet portant ouverture d'un douzième<br />

provisoire pour-le mois <strong>de</strong> janvier prochain,<br />

sera, selon toute apparence, déposé vendredi<br />

à <strong>la</strong> Chambre.<br />

Le vote du budget avant le 1er janvier par<br />

le Sénat est en effet reconnu impossible. On<br />

ae contentera donc, au Luxembourg, d'amor-<br />

cer.<strong>la</strong> discussion générale,, pour <strong>la</strong> reprendre<br />

après l'élection du bureau, vers le 12 janvier.<br />

Le rachat<br />

La commission sénatoriale <strong><strong>de</strong>s</strong> chemins <strong>de</strong><br />

fer, réunie hier matin sous <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />

M. Emile Labiche, a nommé une sous-com-<br />

mission qui sera chargée d'étudier dans tous<br />

ses détails le projet du rachat du réseau <strong>de</strong><br />

l'Ouest.<br />

Cette commission est composée <strong>de</strong> MM.<br />

Prevet, Antoine Perrier et Lintilhac; ce <strong>de</strong>r-<br />

nier' a été désigné, sur sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, comme<br />

représentant<br />

les partisans du rachat.<br />

MM. Pérouse et Colson, tous <strong>de</strong>ux anciens<br />

directeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> chemins <strong>de</strong> fer aux travaux<br />

publics, n'ayant pas cru pouvoir venir indi-<br />

quer à <strong>la</strong> commission les raisons <strong>de</strong> leur hos-<br />

tilité au rachat, M. Labiche a lu leurs lettres<br />

d'excuse. La commission a entenduM.Bau.be,<br />

prési<strong>de</strong>nt du syndicat pour l'amélioration<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> transports, et un représentant <strong><strong>de</strong>s</strong> insti-<br />

"tutiôns d'assistance <strong><strong>de</strong>s</strong> employés <strong>de</strong> l'Ouest.<br />

Elle s'est ensuite ajournée jusqu'au mo-<br />

ment où ceux <strong>de</strong> ses membres qui font par-<br />

tie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission <strong><strong>de</strong>s</strong> finances auront re-<br />

pris leur liberté.<br />

Il est intéressant, au sujet du rachat <strong>de</strong><br />

l'Ouest, <strong>de</strong> signaler les délibérations que<br />

viennent <strong>de</strong> prendre contre le rachat les<br />

Chambres <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Paris et <strong>de</strong> Lyon.<br />

La Chambre <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Paris, sur le<br />

rapport <strong>de</strong> M. G. Lefebvre a émis le vœu que<br />

« le Sénat, se rendant compte du danger que<br />

le rachat <strong>de</strong> l'Ouest présenterai', pour <strong>la</strong> pros-<br />

périté du pays, <strong>de</strong> son commerce et <strong>de</strong> son<br />

industrie, repousse le projet <strong>de</strong> loi qui lui est<br />

Boumis ».<br />

Là Chambre <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Lyoa a ap-<br />

prouvé un rapport <strong>de</strong> M. Isaac, qui fait obser-<br />

ver que, malgré l'éloignement du réseau <strong>de</strong><br />

l'Ouest, <strong>la</strong> question <strong>de</strong> son rachat et <strong>de</strong> son<br />

rattachement aux lignes déjà exploitées par<br />

.l'Etat intéresse cependant cotte Chambre do<br />

commerce au point <strong>de</strong> vue <strong><strong>de</strong>s</strong> principes, et<br />

aussi en raison <strong>de</strong> certaines considérations<br />

<strong>de</strong> trafic commun pour ses marchandises d&s-<br />

tinées aux ports <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manche ou en prove-<br />

nant. Ce rapport constate en outre que les<br />

qui appartiennent déjà à l'Etat n'ont<br />

pas été plus heureuses que les autres dans <strong>la</strong><br />

crise <strong>de</strong> cette année.<br />

Le transpyrénéen<br />

M. Lourties, sénateur <strong><strong>de</strong>s</strong> Lan<strong><strong>de</strong>s</strong>, vient<br />

d'envoyer à l'impression le rapport qu'il a<br />

rédigé au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong><strong>de</strong>s</strong> chemins<br />

<strong>de</strong> fer et qui conclut au vote du projet adopté<br />

par<br />

<strong>la</strong> Chambre et portant approbation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

,convention et du règlement d'exécution<br />

qui<br />

concernent l'établissement <strong>de</strong> communiça-<br />

tiens entre <strong>la</strong> France et l'Espagne par vbies<br />

'ferrées, à travers les Pyrénées centrales.<br />

ri- André Nancey.<br />

Feuilleton du FIGARO du 25 décembre i<br />

-(~<br />

:'IN:ALLDIAGNJ:~1)<br />

Le Caractère et les Moeurs<br />

C'est dans l'état d'ivresse que nous<br />

nous',montrons vraiment nous-mêmes<br />

alors .sans doute les cellules les plus<br />

profon<strong><strong>de</strong>s</strong> du cerveau, surexcitées par<br />

falcôol, se manifestent tyranniquement<br />

aux dépens <strong><strong>de</strong>s</strong> acquisitions plus récen-<br />

/tes <strong>de</strong> notre moi l'éducation, le respect<br />

humain, toutes les hypocrisies se taisent<br />

""<strong>de</strong>vant <strong>la</strong> forte voix <strong><strong>de</strong>s</strong> ancêtres, qui<br />

parlent<br />

en'maîtres..<br />

Or, mêmè.quand il est gris, l'Allemand<br />

ne perd pas çomplètement <strong>la</strong> tête. Ainsi,<br />

un jour d'ivr tsse il ne manquera pas <strong>de</strong><br />

respect à un supérieur. J'ai vu une fois<br />

une Ang<strong>la</strong>ise ivre s'avancer vers un<br />

homme qui <strong>la</strong> i^gardait et, froi<strong>de</strong>ment,<br />

envoyer promerer son chapeau à dix<br />

mètres <strong>de</strong>rrière lui. On ne verrait jamais<br />

ce<strong>la</strong> en Allemagne ni <strong>de</strong> <strong>la</strong> part d'un<br />

Homme, ni surtout <strong>de</strong> <strong>la</strong> part d'une<br />

femme!<br />

•••' .• &%i'<br />

Quant on a habité assez longtemps ce<br />

-pays pour oublier ses premières impres-<br />

sions, rien n'est plus abusant que d'ob-<br />

server les nouveaux arrhants <strong>de</strong> France.<br />

Presque tous ne pensentjà<strong>la</strong> lettre, qu'à<br />

critiquer tout ce qu'ils voient. Je sais qu'il<br />

est difficile d'échapper à ce travers. Il faut<br />

pour ce<strong>la</strong> beaucoup <strong>de</strong> vtlonté et du<br />

temps. Ou bien, ce qui est plus rare, ils<br />

admirent tout, sans contrôle. Mais, en gé-<br />

néral, s'ils sont un peu combatis, et c'est<br />

souvent le cas dé nos compaùjotes, <strong>la</strong><br />

première tendance est plus répandue.<br />

Leur façon <strong>de</strong> parler aux Allemands est<br />

surtout significative. Ils ont l'air <strong>de</strong>dire<br />

« Attention ces Prussiens vont perser<br />


LÉS ÎIG-AHO MARDI 2S DÉCEMBRE 1906<br />

qu'à une crise ministérielle. et ce fut une<br />

insurrection. puis <strong>la</strong> République,<br />

Bref, du 22 au 26 février, relâche. Le<br />

27, représentation gratuite; mais un tronc<br />

avait- été déposé au contrôle, « à l'effet<br />

d'y recevoir pour les blessés les dons<br />

volontaires <strong><strong>de</strong>s</strong> spectateurs »<br />

884 francs.<br />

Le 28, on fit 231 francs le 29, 107 fr.<br />

Le directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Comédie-Française<br />

était alors Philippe Lockroy, le père<br />

d'Edouard Lockroy.<br />

Et voici ce qu'on raconte<br />

Rachel, voyant son théâtre en détresse, se-<br />

rait allée se mettre à <strong>la</strong> disposition du. nou-<br />

veau directeur et lui aurait dit<br />

Je suis prête à jouer quand vous vou-<br />

drez et ce que vous voudrez. Phèdre. les<br />

Horace. Mais une tragédie, sans rien autre,<br />

en ce. moment. Non. il faudrait quelque<br />

chose qui "excitât <strong>la</strong> curiosité, et j'ai une<br />

idée. une idée singulière.<br />

Quelle idée?<br />

Si je chantais <strong>la</strong> Marseil<strong>la</strong>ise?<br />

Vous, chanter<br />

Je <strong>la</strong> chanterais sans <strong>la</strong> chanter. Ce<br />

serait une sorte <strong>de</strong> mélopée.<br />

M. Lockroy s'empressait d'accepter, et le<br />

6 mars, Rachel disait <strong>la</strong> Marseil<strong>la</strong>ise.<br />

Ce<strong>la</strong>, c'est <strong>la</strong> légen<strong>de</strong>. M. Ludovic Ha-<br />

lévy n'y croyait qu'à moitié, pour divers<br />

.motifs .et parce qu'il est sage <strong>de</strong> ne pas<br />

croire tout à fait aux anecdotes qui ont<br />

cours leur exactitu<strong>de</strong> parfaite serait le<br />

résultat <strong>de</strong> telles coïnci<strong>de</strong>nces trop heu-<br />

reuses M. Ludovic Halévy al<strong>la</strong> donc<br />

trouver M. Lockroy, le fils, et il lui <strong>de</strong>-<br />

manda<br />

Est-ce Rachel qui est venue offrir à<br />

votre père <strong>de</strong> dire <strong>la</strong> Marseil<strong>la</strong>ise, ou bien<br />

ne -serait-ce pas, au contraire, votre père qui<br />

aurait dit à Rachel: «Si vous chantiez <strong>la</strong><br />

MarseilLaisè ? »<br />

M. Lockroy répondit<br />

-?- J'ai bien souvent entendu raconter, dans<br />

mon enfance, que mon père avait proposé à<br />

Rachel <strong>de</strong>. chanter <strong>la</strong> Marseil<strong>la</strong>ise que d'a-<br />

4 bord, elle n'avait pas voulu puis qu'ensuite,<br />

elle avait subitement changé d'avis. Au pre-<br />

mier moment, l'idée <strong>de</strong> chanter l'avait scan-<br />

dalisée; mais, en y "réfléchissant, elle s'était<br />

dit qu'elle pouvait faire quelque chose <strong>de</strong><br />

très neuf et <strong>de</strong> très beau. Et c'est bien ce<br />


LE FIGARO MAR> 25 DÉCEMBRE 1906<br />

dans les cuisines <strong>de</strong> <strong>la</strong>. caserne Pentkièvre.<br />

Il a été rapi<strong>de</strong>ment éteint.<br />

*~t*<br />

LE NO0VEL' AN<br />

Les ca<strong>de</strong>aux <strong>de</strong> nouvelle année, à recevoir<br />

Du à offrir, sont ces jours-ci pour les Pari-<br />

siennes un unanime sujet .<strong>de</strong> .préoccupation.<br />

Elles ne sauraient être mieux inspirées qu'en<br />

.visitant les Grands Magasins Dufayel où<br />

elles trouveront un immense choix d'Etrennes<br />

utiles et charmantes. Elles auront vite fait<br />

<strong>de</strong> fixer leur goût- parmi tous ces objets <strong>de</strong><br />

maroquinerie<br />

et <strong>de</strong> gainerie, les sachets à<br />

gants et b mouchoirs, les éventails, articles<br />

<strong>de</strong> fumeurs, bronzes, bronzines, marbres,<br />

objets d'art. qui constituent <strong>de</strong> ravissants<br />

ca<strong>de</strong>aux.<br />

De nombreuses attractions sont en outre<br />

offertes au public.<br />

ASPHYXIE ACCIDENTELLE<br />

Une jeune' fille <strong>de</strong> vingt ans, Angèle Ma-<br />

riant, qui vivait mo<strong><strong>de</strong>s</strong>tement dans une man-<br />

sar<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue <strong><strong>de</strong>s</strong> Martyrs, préparait hier<br />

son repas sur un réchaud à charbon <strong>de</strong> bois<br />

et commettait l'impru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> tenir close<br />

sa fenêtre tandis qu'elle faisait chauffer quel-'<br />

ques restes.<br />

La chambre s'emplit peu à peu <strong>de</strong> fumée,<br />

et tout à coup <strong>la</strong> jeune fille tomba sans<br />

connaissance sur le réchaud. O'est à grand'-<br />

peine que ses voisins l'ont ranimée.<br />

L'état .-'• VII : '•<br />

tUS CORRESPONDANTS DU « TIMES "t><br />

ET DU « DAJLï CHRONIÇLI!» »<br />

Suite–<br />

Nous prenions cependant l'habitudèJui<br />

dé patienter jusqu'à ce que je me déci-<br />

dasse, moi d'envisager le mal qui me<br />

ferait me déci<strong>de</strong>r. On s'habitue à tout.<br />

Nous étions donc suffisamment famii,<br />

liarisés- avec cette désagréable situation<br />

pour nous <strong>la</strong>isser aller au p<strong>la</strong>isir d'un<br />

dîner chez Larue.<br />

Je ne suis point gourmand, n'ayant<br />

jamais grand appétit, mais <strong>la</strong> vue <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

p<strong>la</strong>ts merveilleux' exposés aux. vitrines<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> marchands <strong>de</strong> comestibles <strong>de</strong>- no-<br />

tre quartier ne me <strong>la</strong>issait point in-<br />

sensible. Je dis <strong>la</strong> vue, car, bien entendu,<br />

je n'en avais jamais eu autre chose.<br />

Quant- à Cruchat, je connaissais son<br />

estomac pour un gouffre sans fond, et si<br />

<strong>la</strong> chère était toujours si maigre à <strong>la</strong> ta-<br />

ble du Vieux Sèvres, on le <strong>de</strong>vait à l'ava-<br />

rice du patron et surtout <strong>de</strong> <strong>la</strong> patronne.<br />

Lorsque nous arrivâmes chez Larue,<br />

il y avait déjà <strong><strong>de</strong>s</strong> dîneurs, mais parmi<br />

eux nous ne vîmes point nos Ang<strong>la</strong>is.<br />

Un maître d'hôtel au p<strong>la</strong>stron dur et<br />

étince<strong>la</strong>nt comme <strong>de</strong> <strong>la</strong> porce<strong>la</strong>ine nous<br />

<strong>de</strong>manda si nous cherchions MM. Ferson<br />

et Suttle.<br />

Ceux-ci avaient dû donner notre signa-<br />

lement..<br />

Traduction et reproduction interdites.– Publi-<br />

shed the 25fik)i..ïi-lïù'> FrécMKJ.ç:.Ji£auBôas.: .


lent goût. Voilà qui comptera dans l'art<br />

décoratif mo<strong>de</strong>rne, au milieu <strong>de</strong> tant <strong>de</strong><br />

choses mal construites et hâtives.<br />

LES «ARTISTÉSPEINTREK-DESSINATEUItS».<br />

Une mo<strong><strong>de</strong>s</strong>te et louable tentative à signaler.<br />

moins<br />

Un groupe<br />

appréciés<br />

d'artistes,<br />

du public,<br />

et non<br />

parmi<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

les<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sinateurs et illustrateurs actuels, pour<br />

mieux faire connaître leurs œuvres en<br />

tant que peintres proprement dits, a organisé,<br />

dans un local du boulevard <strong>de</strong><br />

Bonne-Nouvelle, contre le Gymnase, une<br />

exposition qui ne comprend, le fait vaut<br />

d'être noté, que' .d'excellentes choses.<br />

J'attirerai l'attention du visiteur <strong>de</strong> bonne<br />

volonté, principalement sur d'admirables<br />

évocations <strong>de</strong> généraux d'autrefois, par<br />

ce grand<br />

à <strong>la</strong> foi,<br />

d'œuvres<br />

Steinlen,<br />

artiste, si scrupuleux et si hardi<br />

H. Vogeli, puis toute une série<br />

puissantes et éloquentes <strong>de</strong><br />

si compatissant<br />

dans sa ru-,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>se puis encore <strong><strong>de</strong>s</strong> choses spirituelles,<br />

et pimpantes <strong>de</strong> Wély, <strong>de</strong> Louis'Morin,<br />

<strong>de</strong> l'Espagnol Cardona,<br />

lotton,. d'Hermann-Paul,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>de</strong> Mlle<br />

<strong>de</strong> Val-<br />

Paule<br />

Carpentier, ennn, <strong><strong>de</strong>s</strong> statuettes entraînantes<br />

<strong>de</strong> cet un peu sensuel mais très<br />

raffiné fantaisiste qu'est F. Voulot. Vous<br />

voyez que, pour petite et discrète qu'elle<br />

soit, cette exposition vaut une bonne<br />

visite.<br />

Arsène Alexandre.<br />

tites Annonces,<br />

La Ligne. •<br />

6 francs<br />

Par Dix insertions ou Cinquante lignes 5 francs<br />

Les Annonces à 3 francs <strong>la</strong> ligne concernent<br />

1° L'Industrie et les Fonds <strong>de</strong> commerce;<br />

2» Les Occasions,. l'Enseignement, les Emplois<br />

et les Gens <strong>de</strong> maison<br />

3° Les Locations;<br />

4° Les Pensions bourgeoises.<br />

Programme <strong><strong>de</strong>s</strong> Théâtres<br />

PLAISIRSPARISIENS<br />

MATINÉES S<br />

rANÇAIS (Tél. 102.23). 1 h. 1/2. Un tour<br />

<strong>de</strong> Ninon Bérénice le Prétexte.<br />

OPERA-COMIQUÊlTél. 105.76). 1 h. 1/2.<br />

Le Jongleur <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>la</strong> Fille du<br />

régiment..<br />

GAITE. 2 h. 0/0. Nos Bons Vil<strong>la</strong>geois.<br />

ODÉON (1 h. THÉÂTRE SARAH BERNHARDT (2 h.),<br />

Odéon Vau<strong>de</strong>ville (1 h. 1/4), Théâtre (2 h. 1/2), Saraii Bernhardt (2 h.),<br />

Théâtre Réjane (2 h.),<br />

Tbéateb Antoine (2 h.), GYMNASE. (2 h.),<br />

Portk-Saint-Martin (2 h. 0/0), RENAISSANCE<br />

(2 h.), Nouveautés (1 h. 3/4), PALAIS-RoYAL<br />

(1 h. 3/4), CHATELET (2 h.), ATHÉNÉE (2 h.),<br />

BOUFFES-PARISIENS (2 h.), FOLIES-DRAMATIques<br />

(2 h.), DÉJAZET (2 h. OJO), LYRIQUE-<br />

Trianon (2 h. 1/4), CLUNY (2 h.), Théâtre<br />

Molière (2 heures).<br />

Même 1 spectacle qtec que le soir.<br />

FOLIES-BERGERE (2 h. 0/0), OLYMPIA (2 h.), CA-<br />

SINO DE PARIS (2 h.) Parisiana (2 h.), LA SCALA<br />

(2 h.), Alhambea (2 'h.), ELDORADO (2 h.),<br />

'CIGALE (2 h.), Moulin-Rouge (2 h.), Théâtre<br />

MOPERNE (2 'h.), Boîte A Fursy (2 h.), Ba-Ta-<br />

CLAN (2 h.), Gaîté-Rociiechouart (2 h.), HIPpodrome<br />

(2 h.), CIRQUE D'HIVER (2 h), CIRQUE<br />

MEDBANO.(2'h.), Concerts- Rouge (2 h.).<br />

Même spectacle que le soir.<br />

SOIRÉE<br />

OPERA (Tél. 231.53). Relâche.<br />

V Mercredi.: Sigurd.<br />

Vendredi Ariane.<br />

Samedi Faust.<br />

FRANÇAIS (Tél. 102.23). 8 h. 1/2. Corneille<br />

et Richelieu; les Mouettes.<br />

Mercredi, vendredi et samedi Poliche.<br />

Jeudi: Corneille et Richelieu; les Mouettes<br />

105.76). 8 h. 0/0.<br />

0" Le PERA-COMIQUElTél.<br />

Bonhomme jadis; Lakmc.<br />

Mercredi<br />

Jeudi et<br />

Aphrodite.<br />

samedi Iphigénie en Tauri<strong>de</strong>.<br />

Vendredi<br />

Madame Butterfly.<br />

ODEON. jTéT glli2). S- 'h. ÏJL Jules César.<br />

npHEÂTRB SAR.YH-BKRNHARDT. I<br />

ou <strong>la</strong><br />

Sainte Thérèse<br />

Vierge<br />

8 h. 6/0.–<br />

d'Avi<strong>la</strong>.<br />

ïfÂÛ'DEVILLlflTél.<br />

tion <strong>de</strong> prince.<br />

102.09). 9 h. 0/0.– Educa-<br />

ÏJARÎÊTES<br />

droite;<br />

(TôT. 109.92).<br />

Miquette et sa<br />

S h.<br />

mèro.<br />

1/4. La Main<br />

KlNÂlSSANCE. 8 h. 1/2 Le Troubadour;<br />

H- à 9 h. 1/4 le Voleur.<br />

n k Mhmn «*w«*«n«Mn Circu<strong>la</strong>ire Financière<br />

T H<br />

B.ll Btlll fi OllETlli BVIn

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