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LIS T E DES<br />

- 10 -<br />

PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES<br />

Planche - Calcaires de Tabligbo. Principaux faciès.<br />

Planche 2 - Calcaires de Tabligbo. Faciès diagénétiques. Eléments constitutifs des<br />

faciès phosphatés du complexe de Hahotoé - Kpogamé.<br />

Planche 3 - Carrière de Kpogamé ; Aspect général, structure du membre carbonaté,<br />

microfaciès.<br />

Planche 4 - Marnes-phosphatés. Microfaciès, diagènèse.<br />

Planche 5 - Formation à phospharénite. Formation argilo-phosphatée. Structures<br />

biologiques au M.E.B.


A.<br />

13 -<br />

PRESENTATION DU BASSIN<br />

OBJECTIFS DEMARCHE<br />

CONTEXTE GEOLOO IQUE ..<br />

B. HISTORIQUE<br />

1.<br />

2.<br />

3.<br />

.. ..<br />

Travaux antérieurs<br />

Aperçu stratigraphique<br />

Morphologie et structure<br />

.C.. QUES-TIONS PCiSEE5 ..<br />

D. DEMAROlE ................................................ -- ..<br />

Pages<br />

15<br />

17<br />

22<br />

23


C; H A<br />

- 16 -<br />

...&.E..<br />

8 t NIN<br />

,.:<br />

GOLFE DU BESIN<br />

Fig. 2 - Situation géographique du Golfe du Bénin (avec des indications des<br />

groupes ethniques et des états actuels).<br />

GO\.fE DU BENIN<br />

Fig. 3 - Unités géomorphologiques du bassin côtier (d'après Motorolla,1977).<br />

180<br />

....


- 17 -<br />

. Le bassin des Vol ta (Bessoles et Tr()11pette 1980, DROUET et al 1984,<br />

DROUET 1986) comprend le groupe de Dapaon-Bombouaka à caractères gréseux et argi­<br />

lo-gréseux et le groupe de l'Oti caractérisé par des sédil:1ents de type flysch<br />

avec prédominance de siltstone, calcaires, dolomites et silexites à la base.<br />

Les Dahomeyides se subdivisent en trois unités structurales<br />

- Le BUElil, épais de 3000 m, présente les caractéristiques de sédi­<br />

ments vol cano-sédimentaires et sédimentaires, essentieller.lent argilo-gréseux à<br />

intercalations de calcaires et de silexites. C'est dans cette unité que se loca­<br />

lisent les formations à hématitites litées de Bitjabé qui constituent le gisement<br />

de Bandjél i (SII-'PARA 1978).<br />

- La chaîne de l'Atakora représente les rel iefs les plus importants<br />

des Dahoméyides U-Ionts Togo au Togo, Atakora au Béni n). Ce sont essenti ell ement<br />

des quartzites, des schistes et des micaschites.<br />

- L'uni té structurale de la plaine du Bénin quant à elle se représente<br />

sous la forme d'une pédiplaine gneissique parsemée d'inselbergs granitiques et<br />

d'une succession de massifs basiques et u1trabasiques.<br />

Au Sud, la frange sédimentaire large de 25 à 60 km d'Ouest en Est est<br />

transgressive sur les Dahomeyides.<br />

1. Travaux antérieurs<br />

B - HISTORIQUE<br />

La première étude géologique a commencé en 1915 avec P. OPPENHEH1.<br />

L'essentiel a perté sur les calcaires à Togocyamus dans la région de Tokp1i dans<br />

le cadre de recherche de chaux pour le bâtiment pendant la période coloniale a1­<br />

1emnde.<br />

1928-1933 KOURIATCHY débute les recherches pal éonto10giques sur les<br />

mo11 usques, comp1 étées par FURON (1950).<br />

1950-1951 - Les travaux de CHERI-lETTE et AICARD aboutissent à la premiè­<br />

re carte géologique du Togo et du Bénin. ARCHAi·1BAULT conduit la première recher­<br />

che hydrogéo10gique dans le bassin côtier.


- 19 -<br />

giques et géophysiques n'est pas exhaustive. D'autres travaux dignes d'un grand<br />

intérêt ont été réa1i sés. Cependant leur cachet confidentiel ne permet pas de<br />

les utiliser.<br />

( SLMI SKY 195 9) .<br />

2. Aperçu stratigraphique<br />

Les subdivi sions stratigraphiques sont canmunes au Togo et au Bénin<br />

· rlaastrichtien - Epaisseur maximale à Sopa 340 m. Les sédiments sont<br />

sableux, sab10-argi1eux entrecoupés de niveaux marneux, 1igniteux, calcaires,<br />

calcaire gréseux. Il est bien défini par son contenu biologique (mollusques,<br />

amlTOnites, Rugog10bigérinidés, ostracodes). A la verticale de Cotonou les sédi­<br />

ments maastrichtien font plus de 800 m.<br />

· Paléocène inférieur - Epaisseur maximale à Pobé 30 m. Il canporte à<br />

la partie supérieure les calcaires à Togocyamus. La partie inférieure est à fa­<br />

ciès variables argileux, sableux, marneux à microfaune rare et peu caractéris­<br />

tique.<br />

· Paléocène supérieur - Epaisseur maximale à Hétin Sotta 100 m. Il<br />

commence par un petit niveau glauconieux et se poursuit par une série d'argi1i­<br />

tes feuilletées à attapu1gite essentiellement caractérisée par sa microfaune à<br />

G1 oborota 1i a.<br />

· Eocène inférieur - Epaisseur maximale 45 m. Il est surtout défini<br />

par sa position entre le Lutétien et le Paléocène inférieur. Les faciès, dans<br />

la moitié inférieure, sont argileux peu feuilletés à attapu1gite et dans la moi­<br />

tié supérieure, argi10-marneux feuilletés. Vers le sommet de cette seconde partie<br />

apparaissent de petits niveaux glauconieux et plusieurs niveaux calcaires phos­<br />

phatés et glauconieux.<br />

· Eocène moyen - Epaisseur très variable: 10 m à Akoumapé, 170 m à<br />

Attitogon, Potossomé et Hétin Sotta. La limite Yprésien-Lutétien est marquée par<br />

un petit niveau calcaire (1 m maximum) contenant un conglomérat de coprolithes


..... ."<br />

- ('1 Sb<br />

t W,2 .<br />

_100<br />

-100<br />

-300<br />

-400<br />

Fig. 4 - Structure du bassin.<br />

Coupe A - A montrant<br />

,<br />

- 21<br />

1) accidents majeurs présumés, 2) Linéaments<br />

la structure du socle (d'après Motorolla 1977)


- 25 -<br />

LA SERIE DE TABLIGBO<br />

o 1ère PARTIE 0<br />

A. AS PECT GENERAL ET SUBD IVISION 27<br />

1. FOIllla tion sableuse<br />

2. Fo rma tion carbonatée<br />

3. FOIllla tion argileuse<br />

B. FORMATION SABLEUSE .....................................................................' .. 30<br />

1. Morphoscopie<br />

2. Granulcmétrie<br />

3. Cortège des minéraux lourds<br />

3.1. Minéraux rencontrés<br />

3.2. Etude quantitative<br />

3.3. Ense ignements<br />

C. CALCAIRES DE TABLIGBO ................................................................................. 39<br />

1 •<br />

1.1.<br />

1.2.<br />

1.3.<br />

1.3.1.<br />

1.3.2.<br />

Analyse<br />

Description des faciès<br />

Leur agencement<br />

Aspects diagénétiques<br />

Actions physico-chimiques<br />

Phases de liaison<br />

1.3.3. Actions biologiques<br />

1.3.4. Actions dynamiques<br />

2. Interprétations<br />

2.1. Principaux facteurs de contrôle du milieu<br />

2.1.1. Profondeur<br />

2.1.2. Energie du milieu<br />

2.1.3. Taux de sédimentation<br />

2.2. Environnements<br />

Pages<br />

1<br />

1<br />

1


- 26 -<br />

D. ARGILIl'ES FEUILLETEES A ATTAPULGITE 55<br />

1. 9lauconitite sableuse phosphatée<br />

1.1. Aspects caractéristiques<br />

1. 2. Diffractométrie<br />

1.3. Milieux et condi tions de genèse<br />

1.4. Autochtonie<br />

2. Argilites vertes feuilletées<br />

3. Niveaux intercalaires carbonatés<br />

E. EVOLUTION DES MINERAlJX ARGILEUX<br />

F. "EWCKOBO FORMATION" (NIGERIA) EQUIVALENT LATERAL DES CALCAIRES<br />

DE TABL IGBO •••••••••••••••••••••.•••••••••'............................. 68<br />

C:ONCI.USION ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••-...................... 69<br />

65


- 39 -<br />

C - CALCAIRES DE TABLIGBO<br />

Lors de la présentation de cette formation, les membres suivants ont<br />

été distingués de bas en haut:<br />

B1 Calcaire lumachellique, gréseux et à terriers à la base.<br />

B2 - Cal ca ire falunien à Togocyamus seefri edi .<br />

B3 - Calcaire compact à huîtres.<br />

84 - Calcaire fin glauconieux.<br />

1. Analyse<br />

1.1. Description des faciès<br />

Elle a été faite d. partir de la nomenclature de FOLK (1968) et les<br />

catégories de DUNHAM (1962). L'énergie du milieu a été évalué d'après la classi­<br />

fication de PLIJ.1LEY et al. (1962). L'étagement benthique uti1isé est celui de<br />

PERES et PICART (1964).<br />

Six faciès ont été caractérisés. Leur description suit:<br />

1. Biomicrite guartzeuse à pellets. Couleur beige, aspect sableux très<br />

bioclastique (Pll, Ph.1). Les bioclastes constitués, par ordre décroissant, de<br />

lamellibranches, gastéropodes, échinodermes se répartissent en deux populations<br />

de tail les moyennes respectives 0,3 mm et 8 mm. De rares ichtyoclastes, brachio­<br />

podes, calices de polypiers et serpulidés sont présents. A l'exception des échi­<br />

nodermes tous les bioclastes sont sparitisés. Des pellets, grains mi critiques<br />

sphériques ou ovoïdes de petite taille (0,2 mm) remplissent souvent les loges<br />

des gastéropodes cimentés par une microsparite. Les grains de quartz subarrondis<br />

à anguleux hétérométriques (G,3 à 3 mm) sont fréquents dans la matrice micriti­<br />

que. De rares granules verts à contours nets s'y observent.<br />

Packstone, CaC0 3 : 9G%


- 41 -<br />

- les huîtres très grossières (centimétriques) à structure lamellaire<br />

et cellulaire conservée, les lamellibranches et gastéropodes anguleux de dimen­<br />

sions très variables.<br />

- Les débris coquillers (2 mm à 1 cm) micritisés associés aux frag­<br />

lœnts algaires (Lithothamniae), radiales d'oursins, fragrrents, d'échinodennes,<br />

serpulides, bryozoaires, et aux nummulites (Diococyclina 2.2.., Ooerculina 2.2..,<br />

Kan i khota 1i a .?.!2..).<br />

- Les petits fragments d'échinoden11es très abondants (0,2 à 0,5 mm) et<br />

coqui1lers, les foraminifères planctoniques (Globorotalia 2E.., Globigerina 2E..)<br />

et benthiques (Lent icul i nidés et formes bi sériées).<br />

Les péloïdes sont fréquents, les grains de quartz inframill imétriques<br />

très rares. Le liant essentiellement microsparitique montre des plages micriti­<br />

ques et plus souvent des développefîents sparitiques associés à une cimentation<br />

syntaxiale à partir des échinodermes.<br />

La présence de micrite résiduelle sous les coquilles où les effets<br />

d'ombrelle sont fréquents traduit l'origine primaire et micritique du sédiment<br />

dans lequel un vannage important s'est effectué.<br />

et de gastéropodes.<br />

roulés.<br />

Packstone à Grainstone, CaC0 3 : 98%.<br />

5. Pel biosparite à Diococycl ines. Ce microfaciès se singularise par:<br />

- La disparition des fragrrents grossiers d'huîtres, de lamellibranches<br />

- L'abondance des nummulites entiers ou brisés.<br />

- L'augmentation des grains micritisés, pélo'ides et fragments d'algues<br />

Le ciment est sparitique.<br />

Grainstone, CaC0 3 : 98%.


- 43 -<br />

Terme 1 - Sa base est gréso-ca1caire avec des nodules calcaires. Il<br />

devient rapiderrent calcaire quartzeux avec le niveau à terriers. Le quartz con­<br />

tinue à diminuer mais reste encore fréquent. La phase bioc1astique est impor­<br />

tante.<br />

Terme 2 - La transition est progressive. Le faciès poreux devient ca­<br />

ractéristique avec la dissolution des bioc1astes. La roche est plus friable, ri­<br />

che en moules interne et cavités de dissolution tapissées de cristaux de sparite.<br />

Terme 3 - La différence avec le terme 2 se traduit par un enrichisse­<br />

ment en argiles d'où une plus grande cohésion de la roche. Les bioc1astes sont<br />

moins abondants, les organismes plutôt entiers que fragmentés. La bioturbation<br />

est importante surtout au sommet où les perforations et cavités sont ranp1ies<br />

par une phase fine à foraminifères et échinodermes du tenne sus-jacent.<br />

Terme 4 - Sur la surface durcie perforée du terme 3 repose le niveau<br />

à huîtres très compact à la base de 1aque11e les huîtres et les 1ame11 i branches<br />

sont orientées à l'horizontale. Les traces de di ssol ution sont rédui tes. De nOOl­<br />

breux remplissages géopètes et des indices de vannage sont observables.<br />

Terme 5 - Il s'agit d'une évolution du terme 4 qui montre la dispari­<br />

tion progressive des gros bioc1astes et l'abondance des nummulites, 1enticu1ines,<br />

pé10ïdes et grains roulés d'origine a1gaire.<br />

Terme 6 - L'abondance de granules verts et de forarni nifères plancto­<br />

niques et benthiques et de nautiles caractérise ce terme. Son contact avec le<br />

terme sous-jacent est net, souligné par une discontinuité. Une autre discontinui­<br />

té la sépare des glauconitites sableuses de la base des Argi1ites feuilletées à<br />

attapu1gite qui viennent ensuite.


- 46 -<br />

1mm<br />

Fig. 1& - Idem. a) échinide ; b) ciment épitaxial ; c) fragment d'échinoderme<br />

tronqué ; d) enveloppe micritique ; e) frange granulaire (scalenoèdres)<br />

; f) micrite sombre ; g) micrite claire ; h) frange granulaire<br />

; i) calcite drusique en mosaïque ; j) vide.<br />

1mm<br />

Fig. 17 - Schématisation des rapports entre les diverses phases de cimentation<br />

: a) ciment acciculaire isopaque radial ; b) mosaïque drusique<br />

c) cimentation syntaxiale.


- 47 -<br />

l'indique, dans la bianicrite argileuse à échinides, le cas d'un remplissage du<br />

vide laissé par un bioclaste dissous associé à une perforation (Fig. 16). La pré­<br />

sence d'une enveloppe micritique dans la partie supérieure du vide atteste<br />

qu'avant la dissolution, des perforations algo-bactériennes ont provoqué un début<br />

de micritisation sur le pourtour des bioclastes (8ATHURST 1966). Lors de la dis­<br />

solution, il ne subsiste qu'un.: auréole micritique sombre à l'intérieure de la<br />

cavité. Lorsque la sparitisation s'amorce, il apparaH en premier lieu une frange<br />

granulaire de cristaux rhomboédriques sur laquelle se greffe soit une deuxième<br />

génération de cristaux en r.iosaique soit un ennoiement par un sédiment (micrite)<br />

dans la partie basse de la cavi té. Il n'est pas rare de trouver une seconde fran­<br />

ge granulaire.à la surface de la micrite sur laquelle la sparite de ccxnblement<br />

peut se développer. On assiste ainsi à une multitude de phases de cimentation.<br />

Sur la figure 17 on peut en canpter sept.<br />

1.3.2. Phases de liaison<br />

Etant donné l'abondance dans les calcaires de particules échinoder­<br />

miques, la cirœntation par accroisserrent syntaxial "Rim cement" est très fréquen­<br />

te. Les bioclastes sont soudés par le développement d'un monocristal (radioles<br />

ou plaquettes d'échinides ou de l'ensemble des monocristaux formant l'échinide<br />

(Fig.l?) ).<br />

D'autres types de cimentation tels que "radiaxial cenent", frange de<br />

calcite isopaque radiale ou "radiaxial fribrous mosaic" (BATHURST 1958), cris­<br />

taux allongés de cal ci te fibreuse dont 1a croi ssance se fai t perpendi cul ai rement<br />

aux parois des bioclastes, entourent les élérr:ents et les relient les uns aux<br />

autres.<br />

1·3·3. Actions biologiques<br />

Les modi fications apportées par les organismes vivants aux sédiments<br />

pendant et après leur dépôt ne sont pas négligeables. Honnis les terriers de la<br />

base de Bl et les traces de fouissage dans 82, les microperforations d'origine


2. Interprétations<br />

- 50 -<br />

Les Calcaires de Tabligbo, sous une apparence quasi-homogène cachent<br />

en réalité une certaine diversité de faciès (Fig.20). L'étude des principaux<br />

caractères sédimentologiques et biologiques permet la reconstitution des divers<br />

environner,ents biosédimentaires.<br />

2.1. Principaux facteurs de contrôle du milieu<br />

La superpos ition des faciès sur une même vertical e permet de suivre en<br />

un point donné l'évolution du système biosédircentaire dans les divers milieux<br />

que conditionnent les facteurs profondeur, énergie du milieu et taux de sédi­<br />

mentati on.<br />

2.1.1. Profondeur<br />

Ce facteur peut être apprécié grâce à la présence de micritisation et<br />

de glauconite. La micritisation des bioclastes est rapportée à l'activité de<br />

chlorophycées endolithes et hyphes de champignons. Ces perforations quelque soit<br />

le faciès considéré, ont touché les lamellibanches, gastéropodes et huîtres.<br />

Ceci, en raison des exigences des chlorophycées, permet de placer tous les bioto­<br />

pes envisagés dans la zone photique. La densité des perforations, irrégulière­<br />

rœnt répartie part de la formation d'enveloppe micritique continue autour des<br />

grains et aboutit souvent à leur micritisation. Les données actuelles permettent<br />

d'estimer un ordre de grandeur de la profondeur de dépôt des faciès rencontrés:<br />

LE CAIWION (1979) a montré que les chlorophycées endolithes marines qui sont sou­<br />

vent à l'origine des microperforations ont pour milieu de prédilection la zcne<br />

intertidale car elles ont des exigences vis à vis de l'éclairement bien détermi­<br />

nées qui limitent leur extension verticale. En outre, les microperforations al­<br />

gaires sont limitées à une tranche d'eau ne dépassant pas quelques dizaines de<br />

mètres de profondeur. Pour PURSER (1980), les microperforations peuvent affec­<br />

ter les éléliEnts au-dessous de la zone photique. BATHURST (1975) cite des exem-


- 51 -<br />

p1es actuel s de micritisation dans les réci fs de la Grande Barrière èl une pro­<br />

for1deur très certainerrent inférieure èl 40 mètres. A la lumière de ces données<br />

et en tenant cc:rnpte des divers biotopes (échinides, ostracodes, serpules,<br />

mollusques etc) il est possible d'envisager pour les calcaires fa1unien èl Togo­<br />

cyamus dans 1esque1 s les éléments èl enveloppes micritiques conservées ou entiè­<br />

rerrent micritisés sont les plus abondants une profondeur moyenne de 20 mètres.<br />

En ce qui concerne les granules verts glauconitiques, ils ne s'avèrent pas des<br />

indicateurs bathymétriques précis. Seul leur caractère oxydé peut donner des<br />

indications. quant èl la variation du niveau marin. Nous y reviendrons avec l'é­<br />

tude du niveau glauconitique sableux.<br />

2.1.2. Energie du milieu<br />

Il est possible d'évaluer ce paramètre et d'en suivre les variations<br />

èl1'aide des critères suivants.<br />

2.1.2.1. Présence d'ostracodes conserlés avec les valves en connexion<br />

et orientation des valves déconnectées. On peut considérer que l'énergie n'est<br />

pas suffisamment forte pour déconnecter la majorité des valves. De plus, parmi<br />

celles qui le sont 60% sont en position concave (comptage sur lame mince).<br />

D'après ADM1CZAK (1981) ceci serait l'indice d'un milieu èl hydrodynamisme faible<br />

èl modéré.<br />

2.1.2.2. Tri granu10métrigue . Aucun tri ne s'observe dans la partie<br />

inférieure des Calcaires (BI et B2). Il n'y a pas eu é1ir.1ination de phase fine<br />

par vannage cc:rnme dans B3 ou le tri est moyennenent bon.<br />

2.1.2.3. Exigences écologiques des huHres. La IOiajorité des huHres se<br />

présente sous fonne de valves isolées. Elles ont souvent été retournées. Des<br />

bryozoaires encroOtent aussi bien les parties internes quLexternes. Leur présen­<br />

ce suppose certaines restrictions en matière d'énergie du milieu qui devrait<br />

être :<br />

- Relativement faible, de façon à ce que les larves puissent se fixer<br />

et èl peine fixées les jeunes huHres ne soient pas décoll ées de leur collecteur.


- 52 -<br />

- Tout en étant suffisamment élevé, de façon à assurer d'une part<br />

l'oxygénation du milieu et le renouvellement en nutriments et d'autre part,<br />

l'existence de courants de force suffisante pour que certaines valves puissent<br />

être retournées et fragmentées.<br />

La turbidité devrait être nulle ou très faible, du moins tenporaire­<br />

Iœnt, pour permettre aux bryozoaires d'encroûter. Les larves et les jeunes huî­<br />

tres n'ont pas survécu à un milieu trop turbide d'où leur disparition, rempla­<br />

cées plus tard par la micrite glauconieuse à foraminifères planctoniques.<br />

2.1.2.4. Usure des bioc1astes - Dans 81 les bioclastes ne présentent<br />

aucune trace d'usure: L'énergie du milieu est modérée sans implication de long<br />

transport. Les degrés d'usure sont différents dans 82 canme en térroignent l'ar­<br />

rondi des bioclastes, le caractère usé de certains échinides et ostracodes. Le<br />

transport y est faible, certes, mais plus manifeste. Dans les calcaires à huî­<br />

tres les fragrœnts sont anguleux. Les encroûterrents de certains grains laissent<br />

présumer une fossil i sation quasi in-situ, après un déplacement éventuel dans<br />

tous les cas réduits. Cependant, les fragrœnts a1gaires roulés résulteraient d'un<br />

transport relativement long de zones pourvoyeuse difficile à envisager. Dans la<br />

micrite glauconieuse aucune trace d'usure n'est observable si ce n'est les rares<br />

fragments de nummulites. Ceci s'explique par la petitesse des éléments qui sont<br />

pour la plupart fragrrentés lors du transport notamment les nummulites.<br />

2.1.2.5. Présence d'une phase sparitigue. Les faciès situés dans les<br />

zones calmes (biomicrite argileuse à échinides, biomicrite glauconieuse) compor­<br />

tent une phase micritique, alors qu'apparaît une phase sparitique dans les faciès<br />

à huîtres, nummulites et fragrrents d'algues roulés, placés vraisemblablement<br />

dans une zone alternativement calme et agitée. le vannage des parties fines se<br />

réalise pendant les périodes agitées.


- 53 -<br />

2.1.3. Taux de sédimentation<br />

Il est important dans la bicmicrite quartzeuse 31 si on considère<br />

tant les bioc1astes que les apports terrigènes comme agents d' "auto-sédimenta­<br />

tion", Il ralentit dans la bianicrite argileuse à échinides (B2) dans laquelle<br />

la bioturbation est importante. Puis il faiblit dans les calcaires ct huîtres et<br />

discocyc1ines (B3) ce que confinnent<br />

- Le mode de fixation des larves des huîtres qui nécessitent des col­<br />

lecteurs exempts de tout couvert boueux.<br />

- La présence de bryozoaires encroûtants.<br />

Il est presque nul en passant des faciès ct nummulites aux faciès glau­<br />

conieux ce qui favorise la genèse de la glauconite et celle des phosphates.<br />

2.2. Environnements<br />

La reconstitution des environnements biosédirœntaires permet de dis­<br />

tinguer trois zones :<br />

. Les lumachelles - Elles se sont déposées dans un envi ronnement li tto­<br />

ra1 relativement superfici el où se superposent sédimentation détritique et car­<br />

bonatée avec une tendance ct dominance carbonatée. La sédimentation carbonatée se<br />

poursuit en milieu infralittoral où se confondent milieu de vie et de sédimenta­<br />

tion ct ostracodes, échinides, serpules, polypiers et bryozoaires. La faible éner­<br />

gie du milieu liée à la bioturbation contribue au brassage du sédiment. L'ins­<br />

tallation au sommet de ces calcaires bioclastiques d'organismes perforants et la<br />

concentration d'oxydes de fer rend bien compte du ralentissement puis de l'ar­<br />

rêt momentané de la sédimentation .<br />

. Les calcaires canpacts ct huîtres et à nummulites - Le milieu alter­<br />

nativement calme, assurant le développement des huîtres, leur encroûtement par


- 54 -<br />

les bryozoaires, et agité, assurant le transport et la fragmentation des valves,<br />

se situe toujours dans le dorraine infralittoral. Il devient plus superficiel<br />

(élimination des particules fines par le vannage) avec les grainstones de vannage<br />

à huîtres, nummulites et fragœnts algaires. Les huîtres disparaissent par suite<br />

des condi tions trop contraignantes pour leur reproduction (hydrodynamisme trop<br />

fo rt) .<br />

Bionicrite glauconieuse à foraminifères abondants - Après l'arrêt<br />

de sédimentation au sommet de la biopelmicrite à nummulites et fragments al ç;ai­<br />

res, l'évolution sédimentaire se poursuit en milieu plus profond et ouvert (Glo­<br />

borota1iidés, Globigérinidés, Nautiles). La conjonction de la subsidence et du<br />

faible taux de sédimentation crée des conditions physico-chimiques favorables à<br />

la glauconitisation et dans une moindre mesure à la genèse des phosphates.


- ss -<br />

D - ARGILITES FEUILLETEES A ALTAPULGITE<br />

Cette fonnation canporte trois faciès<br />

- glauconitite sableuse phosphatée.<br />

- argil ites vertes feuilletées.<br />

- niveaux intercalaires carbonatés.<br />

1. Glauconitite sableuse phosphatée<br />

Il s'agit d'un sédiment assez cohérent, friable sous une légère pres­<br />

sion, canposé de plus de 60% de granules verts et 40% de quartz. Les grains phos­<br />

phatés ne sont pas fréquents. La taille des granules verts varie de 0,1 à 1,5 mm,<br />

celle des quartz ne dépasse pas 1 mm. Les grai ns phosphatés sont représentés<br />

surtout par des coprolithes ovoïdes de dimension inférieure à 1 cm, très lisses,<br />

de couleur ivoire ou légèrement rosée et de débris osseux. De très rares bioclas­<br />

tes usés (ostracodes, bioclastes, fragments de nummulites) sont observables.<br />

1.1. Aspects caractéristiques<br />

Ils sont généralement de couleur vert pâle, vert foncé à vert olive ou<br />

brune à rouille. Les fonnes sont très variées: ovoïde, sphérique, subphérique,<br />

tabulaire, discoïdale, mamelonnée plus ou moins craquelée et plus rarernent en<br />

paillettes allongées en accordéon ou venniculés. Certains présentent une nette<br />

affinité avec des restes d'organismes: il s'agit de grains striés rappelant les<br />

côtes caractéri stiques de lamell i branches, de plaquettes incurvées rappel ant<br />

des coquilles de mollusques, ou d'ostracodes et de grains subsphériques proches<br />

des foraminifères planctoniques globuleux.<br />

En lame mince, les granules verts offrent une structure cryptocristal­<br />

line orientée à extinction unique et non orientée à extinction différée ou ondu­<br />

lante. Moins souvent, on observe des grains à structure en feuillet (Pl .1, Ph17)


- 57 -<br />

dont l'extinction simultanée se produit tous les deux feuillets. Des fragments<br />

de discocyclines à test encore cal ci tique montrent des remplissages glauconiti­<br />

ques de leur loges de même que certains foraminifères planctoniques.<br />

Leur altération provoque toujours un changerrent de couleur. Lorsque<br />

ces granules sont sains leur couleur est verte homogène. En effet, l'al tération<br />

oxydante extrait le fer de la glauconite pour le canbiner sous forme de goethite<br />

(ODIN 1979) ce qui lui confère la couleur brune à rouille.<br />

Cette brunisation des granules verte se réalise à Tabl igbo de manière<br />

très irrégulière. Elle peut débuter


- 58 -<br />

à l'abri de l'effet diluant de ce dernier. Le microenvirvnnanent joue donc le<br />

rôle de "microéponge" d'ODIN ou de "cellule de glauconitisation" de LAMBOY<br />

(1976) qui captent les ions nécessaires aux authigènes pour le déroulement de<br />

réactions minéralogiques spécifiques (apports de Fer, néoformations de smectites,<br />

ete.) .<br />

· Les fentes et les craquelures, toujours d'après ODIN, observables<br />

sur les granules ne constituent pas des marques de rétraction dues à la perte<br />

d'eau, mais des marques d'une croissance plus rapide en volume à l'intérieur des<br />

grains. Souvent une phyl lite d'une nouvelle génération les rebouche.<br />

· L'aspect arrondi et rillant des granules verts n'est pas non plus<br />

l'indication d'une genèse en milieu agité, ni forcérœnt un signe d'usure. C'est<br />

souvent le reflet de la forme du support particulaire original (débris de co­<br />

quilles usés, loge de foraminifères, coprolithes, etc.) (GIRESSE, LAt,1BOYet<br />

00 IN 1980).<br />

La profondeur de formation de la glauconite d'après ODIN varie de<br />

120 à 400 mètres voire 800 mètres. Dans le Golfe de Guinée, il estime cette pro­<br />

fondeur à 50 mètres au minimum sur le plateau continental. Avec LETOLLE (1978)<br />

il pense, contrairerœnt à d'autres auteurs, que la glauconite ne constitue pas<br />

un indice bathymétrique précis. Le sup[Xlrt de la glauconitisation, lorsqu'il est<br />

reconnu, constitue donc un indicateur utile dans la reconstitution paléogéogra-<br />

phique, car elle peut révéler des informations concernant la période de dépôt et<br />

l'environnerœi1t précédant la glauconitisation.<br />

· ODIN et LETOLLE (1978) estiment que le verdissement des grains se<br />

déroule avant l'enfouisserœnt en contact plus ou rrcins direct avec l'eau de mer.<br />

i'lille à dix mille ans d'évolution suffisent pour que les grains renfernlent un<br />

minéral type srœctite avec une possibilité de reconnaître le support initial. Ce<br />

dernier disparaît et le minéral authigène se rapproche du type micacé entre 10 5<br />

et 10 6 ans .


1.4. Autochtonie<br />

- 59 -<br />

Pour ma part, j'estime que ces granules verts ne sont pas a11ochtones<br />

car les supports qui sont reconnaissables sont pour la plupart identique à la<br />

biophase des calcaires sous-jacents (bioc1astes fins, fragrœnts d'échinodennes,<br />

nummulites, et vraisemb1ab1errent les foraminifères). Par ailleurs, les grandes<br />

étendues depuis le Nigéria jusqu'au Ghana recouvertes par ce niveau glauconi­<br />

tique, la régularité de la surface de discontinuité existant sous ce niveau et<br />

l' épa i sseur très rédui te de ces sédiments (30 cm maximum) pl a.ident en faveur du<br />

caractère autochtone de cette glauconite.<br />

1.5. Interprétatians<br />

L'associ ation des grains glauconitiques avec du quartz peut être, à<br />

tort ou à raison, considérer canme argurœnt pour un caractère agité du milieu<br />

de dépôt. Je viens de montrer le caractère autochtone de la glauconite. Cepen­<br />

dant, canment expl i quer leur association avec les sables quartzeux ? Pour ce<br />

faire l'exoscopie du quartz effectuée au B.R.G.M. avec l'aide de C.VINCHON a per­<br />

mis la distinction de trois classes morphoscopiques de même histoire mais ayant<br />

subi di fférentes étapes pendant des durées di fférentes.<br />

Les caractères phénorrorphiques de ces grains conduisent à séparer les<br />

caractères d'origine chimique qui se superposent aux traces d'action mécanique:<br />

Oriaine chimique - Les grai ns offrent des structures cristallines<br />

résiduelles manifestées par des bourgeons de néogenèse. Des figures de dissolu­<br />

tion anastooasées ou orientées traduisent l'immobilisation de ces grains dans<br />

un milieu de dépôt agressif vis à vis de la silice. Serait-ce le milieu de dépôt<br />

final ou un lessivage subactuel ?<br />

Actions mécanigues - Le pol i général des grains suppose un transport<br />

en milieu marin. Les traces de choc en V et les cupules indiquent un transport<br />

en milieu aquatique de courte durée et de haute énergie (origine fluviatile<br />

probable). Les coups d'ongle reflètent un transport éolien.


- 61 -<br />

ne pas apparaître dans certains échanti11ons. Aucune I:iOdification ne survient<br />

après le traiterœnt d. l'éthylène-glycol. Au chauffage la réflexion (001) passe<br />

d. 10 A où elle est souvent masquée par celle de la Kaol i ni te lorsqu'elle exi ste.<br />

Quantitativen'€nt la kaolinite n'Ontre une tendance à la constance, tan­<br />

dis que les smectites dominants à la base diminuent au profit de l'attapulgite<br />

qui est inexistante d. la base des Argilites feuilletées.<br />

3. Niveaux intercalaires carbonatés<br />

Trois des quatres niveaux les plus réguliers à l'intérieur des Argilites<br />

feuilletées à attapulgite notés C4, GB, GT et GH de bas en haut (Fig.15) feront<br />

l'objet de l'étude. La détermination minéralogique au microscope doublée d'une<br />

analyse diffractanétrique au Rayons X n'a révélé que l'existence de calcite et<br />

une faible quantité de kaolinite, smectites et attapulgite. Des colorations<br />

faites pour détecter la présence éventuelle de dolomite sont restées négatives<br />

ainsi que la recherche de sulfates. La description des faciès sera faite de haut<br />

en bas afin de mieux suivre l'évolution "diagénétique plus poussée vers le bas<br />

de la formation.<br />

3.1. Niveau GH<br />

Calcaire fin brunâtre légèrement plus foncé dans sa partie inférieure.<br />

CaC0 3 86 à 88 %. Dans cette partie inférieure légèrement plus argileuse des cris­<br />

taux lenticulaires (P1.2, Ph.l) originellement gypseux sont orientés parallèle­<br />

ment au litage. Des sections rhanboédriques y sont visibles. Les cristaux pré­<br />

sentent souvent des accrétions diagénétiques dans lesquelles les contours ini­<br />

tiaux des cristaux sont conservés (P1.2, Ph.2). Dans la partie supérieure, les<br />

formes lenticulaires disparaissent quasiment. Les cristaux deviennent noduleux,<br />

irréguliers (P1.2, Ph.3), très serrés les uns contre les autres. Il ne subsiste<br />

que de fines pellicules argileuses. Il apparaît donc de bas en haut une très<br />

nette augrrentation des germes de gypse et une décroissance de l'évolution diagé-<br />

nétique pa r accrétion.


- 62 -<br />

Fig. 23 - Idem C4. La croissance des bourgeonnements dlforme les lits argileux<br />

dans lesquels on voit des fentes de dessication.<br />

Fig. 24 - Niveau sulfatl GB Ipigénisl en calcite et Ivolution diaglnltique<br />

des cristaux de gypse.<br />

p


- 64 -<br />

rroins allongés, contrariés ou non dans leur croissance par les bourgeons avoisin­<br />

nants. Les 1aminites argileuses intercalées subissent des perturbations, repous­<br />

sées par les cristaux. Les fentes de dessication sont nanbreuses. CaCO] 76 à<br />

85%.<br />

Les structures qui viennent d'être décrites montrent bien une polarité<br />

diagénétique verticale. Le niveau GH en sommet de formation conserve encore les<br />

caractéristiques d'un stade initial de la genèse des lentilles de gypse tandis<br />

que C 4 à la base montre un stade diagénétique plus poussé. Il apparaît que la<br />

crista110genèse de ce gypse lenticulaire s'est réalisée dans un milieu confiné,<br />

ce que prouve la rareté de la faune benthique, l'abondance de la matière organi­<br />

que et la présence de foraminifères et radiolaires pyritisés. L'accumulation sur<br />

le fond de cristaux de gypse est donc suivi d'une accrétion diagénétique très<br />

précoce effective dans les premiers centimètres de dépôt. L'organisation des la­<br />

mines argileuses intercalaires est perturbée car elles possèdent encore une<br />

p1astici té au moment des transformations di agénétiques, p1astici té qui pennet<br />

aux cristaux de les écarter ou de les repcusser sans difficulté.<br />

La diagenèse tardive se manifeste par l'épigénie de la calcite.


- 69 -<br />

indiquent une accumulation dans un milieu d'eau chaude peu profond du plateau<br />

continental. C'est dans cette unité qu'ont été décrits des ostracodes très abon­<br />

dants - Epaisseur 7 m.<br />

. Biosparite à fragrrents algaires à contact net avec la bicmicrite sous­<br />

jacente. Radioles d'oursins et fragrœnts algaires roulés sont les élérrents figu­<br />

rés les plus abondants. Algues, foraminifères et mollusques sont sparitisés ou<br />

dissous. Des cavités remplies de rœ.rnes et d'argiles glauconieuses y sont fré­<br />

quentes. la présence de stratifications entrecroisées indique une accumulation<br />

de milieu de forte énergie. Cette unité, par l'absence à son sommet de niveau<br />

micritique glauconieux à foraminifères comme à Tabligbo montre les évolutions<br />

différentes à la fin de la formation calcaire quoiqu'une affinité évidente s'ob­<br />

serve au niveau du contenu biologique (foraminifères et algues).<br />

Ainsi donc, EI'iekoro formation par son organisation d'ensemble et par<br />

son contenu biologique s'avère l'équivalent latéral des Calcaires de Tabligbo.<br />

Ccnchision<br />

la série de Tabligbo mntre, sous forme d'une séguence globalement<br />

transgressive, la pénétration de la mer (sables littoraux, calcaires de plate­<br />

forme devenant de plus en plus externe) puis le confinement du bassin. Toutefois,<br />

si certains changements ont été progressifs (à l'intérieur des calcaires, dans la<br />

composition des argilites feuilletées) l'évolution n'a pas été toujours continue.<br />

En effet, il -y a eu nettanent des arrêts ou des cou pu res dans 1a sédimentation:<br />

le contact des calcaires sur les sables inférieurs est brutal et soul igné peut­<br />

être par des phénanènes pédologiques. Les calcaires ccmpacts à huîtres reposent<br />

sur une surface durcie perforée. Les calcaires micritiques glauconieux eux aussi<br />

repose sur une surface d'arrêt de sédimentation. Le niveau de glauconitite sa­<br />

bleuse vient brusquerrent sur les calcaires glauconieux à foraminifères plancto­<br />

niques abondants. Il s marquent une période de faible sédimentation qui à l'é­<br />

chelle du golfe est observable.


- 70 -<br />

La nature des minéraux argileux et leur répartition dans le temps et<br />

l'espace (Kao1inite et sn-ectites décroissantes de bas en haut à l'inverse de<br />

l 'attapu1gite) plaident en faveur d'un isolement progressif du milieu de sédimen­<br />

tation.<br />

· La kao1inite est le produit privilégié de l'altération des surfaces<br />

continentales dans des conditions de bon drainage. Son abondance traduit des ap­<br />

ports fins d'origine continentale faisant suite aux sables sous-jacents.<br />

· Les srœctites semblent être aussi des minéraux hérités de l'altéra­<br />

tion et probablement transformés. Leur diminution vers le haut peut s'expliquer<br />

par la néoformation de l'attapu1 gite à leur dépens par suite de changement de<br />

conditions physio-chimiques du milieu devenu plus confiné.<br />

· L'autochtonie de la glauconite par sa position "tampon" entre les mi­<br />

lieux ouverts à smectites et les milieux confinés à attapu1gite, gypse, pyrite<br />

prouve que lors de la subsidence il s'est installé une période à taux de sédimen­<br />

tation faible ou nul créant les condi tions de la genèse de la glauconite et des<br />

phosphates.<br />

Les contrôles de la sédimentation pourraient donc être<br />

- Une tendance à 1 'ap profondi sserœnt : subs idence.<br />

- Une diminution des arrivées terrigènes. Au début ces arrivées com-<br />

pensent l'abaisserrent relatif du substrat. Leur réduction aurait pu, ensuite,<br />

permettre le développement des organismes benthiques.<br />

- Un confinerrent final, phénomène d'ordre général que l'on retrouve à<br />

cette époque dans tout le golfe de Guinée jusqu'au Sénégal.


- 71 -<br />

LE COMPLEXE PHOSPHATE<br />

DE HAHOTOE - KPOGAME<br />

o 2ème PARnE 0<br />

1 - DE QUOI S'AGIT-IL? . . . . . . . . . .<br />

pages<br />

(CARACTERES GENERAUX, DEFINITIONS, NOMENCLATURE) 73<br />

II - FORMATION MARNo-PHOSPHATEE . 87<br />

m - FORMATION A PHOSPARENITE . . 111<br />

IV - FORMATION ARGILo-PHOSPHATEE 141<br />

1 1<br />

1 1


QUOI S' AGIT·IL ?


- 77 -<br />

Il s'agit d'une bande SW-NE, longue de 35 km, large de 2,5 km au plus, découpée<br />

en trois zones successives (Fig. 27) : Zone Sud (Kpogamé), Zone Intermédiaire<br />

(Akoumapé) et Zone Nord (Dagbati). La limite NW du gisement est une limite d'éro­<br />

sion (Dépression de la Lama) ; cependant le biseautage de la couche phosphatée<br />

dans cette direction donne à penser qu'à l'origine elle ne s'étendait pas très<br />

loin au delà de la 1imite actuelle .<br />

. B - DECOUPAGE STRATIGRAPHIQUE DE L'O.T.P.<br />

Les miniers de l'D.T.P. distinguent de bas en haut dans la série<br />

recoupée par leurs travaux :<br />

* Argilites feuilletées et marnes.<br />

* Couche 3 : Sédiment phosphaté, très riche en gros éléments phosphatés. Elle<br />

ne s'individualise que localerrent dans la partie SW du gisement. Epaisseur<br />

lm envi ron.<br />

* Couche 2 : Alternances de marnes phosphatées très riches en foraminifères et<br />

de niveaux carbonatés faiblerrent phosphatés.<br />

Son épaisseur ne dépasse pas 15 m.<br />

La difficulté d'individualiser généralement la Couche 3 a amené les miniers à<br />

faire un regrouperrent "Couche 23".<br />

* Couche l : Phospharénites exploitées. Epaisseur l à 6 m. Vers le SE, sa place<br />

entre la Couche 2 et la Couche 0 est occupée partiellement par des alternances<br />

calcaires/phospharénites désignées du non de Couche l Carbonatée. (Fig. 28)<br />

.. Couche 0 : Lorsqu'elle n'est pas entièrement érodée, elle peut atteindre 20 !il<br />

vers le SE. Elle regroupe une alternance de lits décimétriques d'argiles, de<br />

marnes ou de cal cai res phosphatés et de phospllaréni tes.<br />

Des fonnations continentales recouvrent, en discontinuité, le gisement (Conti­<br />

nent terminal).


Oe bas en haut:<br />

- 79 -<br />

* Formation marno-phosphatée (E) vue en sondage. Elle regroupe les<br />

"Couches 2 et 3" des miniers (mellibre El) et le "mur des phosphates" (membre E2).<br />

Elle est constituée d'éléments calcaires et phospharénitiques dans une gangue<br />

argileuse ou argilo-calcaire.<br />

* Formation à phospharénites : On y distingue la phospharénite ou mem­<br />

bre phosphaté (P), c'est-à-dire la Couche 1 des miniers et un membre carbonaté<br />

(C), la Couche 1 carbonatée des miniers. Je montrerai que C est un équivalent<br />

latéral de la partie inférieure de P.<br />

Le membre phosphaté est essentiellement constitué par une phospharéni­<br />

te avec une faible proportion de gangue argileuse. Le membre carbonaté se sin-<br />

gularise par l'individual isation de bancs à cimentation calcaire.<br />

* Fonration àrgilo-phosphatée : Couche 0 des miniers. La phospharéni­<br />

te est diluée dans une gangue argileuse ou concentrée en lentilles centimétri­<br />

ques à décimétriques d'extensions variables.<br />

D - CARACTERISTIQUES ET NOMENQ.ATURES<br />

DES GRAINS DES PHOSPHARENITES<br />

Pour pouvoir aller plus avant dans la description du Complexe phospha-<br />

té, il est nécessaire de proceder à l'inventaire et à une classification des<br />

grains des phosphatés rencontrés. Ces grains proviennent essentiellement de cinq<br />

origines :<br />

1 - Attributs de po i ssons .<br />

. .Ichtyoclastes .- Ils sont de dimensions variables, la moyenne étant cOOlprise<br />

entre 50 um et 5 mm. La structure osseuse est conservée au moi ns en parti e 1amel­<br />

laire et/ou cellulaire. Ils sont constitués d'apatite cristalline (Pl 2, Ph 9)


- 80 -<br />

· Vertèbres .- Leur dimension myenne est de 1 à 2 mm. Exceptionnellement leur<br />

diarrètre atteint 1,5 cm. La structure osseuse n'est généralement pas conservée:<br />

La matière osseuse semble avoir été remplacée par un remplissage phosphaté de<br />

couleur ambrée à brune contenant des foraminifères, bioclastes et ichtyoclastes<br />

(Pl 2, Ph la et Il).<br />

Dents .- On les observe fragmentées ou entières de taille allant de 1 mm à<br />

5 cm. Elles présentent les mêmes structures que les ichtyoclastes.<br />

2 - Déjections de poisson.<br />

Coprolithes .- Grains cryptocristallins aux teintes variées beiges à brunes,<br />

al longés, de section arrondie ou légèrement ellipsoidale, présentant une texture<br />

interne fluidale caractéristique. Leur longueur varie de 1 mm à 5 cm avec un<br />

diamètre allant de 500 um à 1,5 cm.<br />

3 - Foraminifères et radiolaires (Pl 2, Ph 5,13 et 14)<br />

· Grains à cortex .- Foraminifères planctoniques ou benthiques et radiolaires<br />

représentent la majeure partie des grains à cortex lamellaire phosphaté crypto­<br />

cristallin de couleur ambrée. Ces foraminifères, radiolaires, ainsi que les ich­<br />

tyoclastes et bioclastes sont entourés d'une couche généralement monolamellaire<br />

dans laquelle on observe de la matière organique pelliculaire ou diffuse. Les<br />

tests restent souvent calcitiques ou dissous. Leur phosphatisation est rare.<br />

Ils peuvent être remplis de calcite ou de phosphate. La taille des grains à cor­<br />

tex varie de 100 à 300 um.<br />

4 - t10ules de ptéropodes et autres mollusgues (Pl 2, Ph 6)<br />

· Ils consistent en un remplissage entièrement phosphaté de ptéropodes, gastéro­<br />

podes, lamellibranches etc. Le r6l1plissage peut être uniquement une microspha­<br />

tite ou inclure des bioclastes, ichtyoclastes, foraminifères calcitiques et le<br />

plus souvent des grains à cortex et pellets.


5 - Autres origines.<br />

- 81 -<br />

Grains phosphatés blancs 1 beiges ou bruns .- De taille hétéranétrique (36 um<br />

à 5 mm) et de fonne irrégulière anguleuse ou subarrondie, ils sont constitués<br />

de phosphate cryptocrista11in blanchâtre à ambré et ne présentent aucune struc­<br />

ture interne. Les grains bruns sont le résultat d'une imprégnation ferrugineuse<br />

plus ou moins homogène de ces grains blancs. L'imprégnation de résine teintée<br />

fait apparaître une parosi té dont la répartition suit<br />

* Grains à porosité maximale au centre.<br />

* Grains entièrement et régulièrement poreux.<br />

* Grains à centre canpact et à périphérie poreuse.<br />

· Pellets ou pé10ides .- Granules cryptocrista11ins beiges à bruns ambrés, de<br />

forme ovoide, sphérique à surfaces lisses généralement sans structures internes<br />

ni zonations. Leurs tailles sont comprises entre 50 et 200 um. Certains présen­<br />

tent un enrichissement du centre en matière organique, d'autres !T'Ontrent cette<br />

matière organique sous forme diffuse ou en taches dispersées et rarement sous<br />

forme de concentrations pelliculaires donnant une impression de concentricité<br />

apparente du grain (Pl 2, Ph 12).<br />

· Agrégats (Pl 2, Ph 7) .- Ce sont des particules de dimension maximale 2 mm<br />

consti tuées d'éléments phosphatés jointifs ou flottants dans une gangue micros­<br />

phatique ou cimentés par un phosphate blanchâtre d'allure cristalline fibreuse<br />

ou cryptocristalline.<br />

· Intrac1astes .- Fragments de sédiments phosphatés souvent carbonatés pénécon­<br />

temporains. Ils sont le plus souvent anguleux avec des caractères pétrographiques<br />

di fférents du sédiment encaissant ma is restant compatibles avec lui. Il s pro­<br />

viendraient d'un remaniement ou d'un transport plus ou !T'Oins long du sédirœnt déjà<br />

induré. Dans cette catégorie peuvent être classés les fragments de moules inter­<br />

nes.


- 82 -<br />

. Grains phosphatés ferruginisés .- Ils sont très colorés, de dimension pouvant<br />

atteindre 1 cm, incluant des quantités variables de pel lets, de grains de cortex<br />

et de qu artz .<br />

Rema rgues.<br />

* Par bioclastes sont désignés les éléments entiers ou fragmentaires<br />

d'origine animale ou végétale à l'exception des foraminifères et des ichtyo­<br />

clastes ; ceci à cause du rôle constitutif important (haute fréquence) de ces<br />

grains dans la série phosphatée.<br />

* Le teme "foraminiférite" est utilisé pour désigner toute roche<br />

d'aspect macroscopique marneux constituée de plus de 70% de foraminifères à tests<br />

calcaires et de moins de 10% de liant. Généralement ce microfaciès à texture<br />

jointive présente moins de 10% de grains phosphatés.<br />

E - ALLURE GENERALE DES PHOSPHATES DANS<br />

LA CARRIERE DE KPOGAME<br />

L'exploitation se fait à ci el ouvert. Le front de carrière offre de<br />

bas en haut le paysage suivant (Pl 3, Ph 1).<br />

I. Membre à phospharénites<br />

Sur une largeur d'environ 1500 m, avec une épaisseur variant de 1 m à<br />

l'extrémité SE de la carrière à 6 m voire 8 m dans sa partie centrale, il se<br />

présente en strates horizontales métriques limitées par des diasthèmes ou joints<br />

argileux centimétriques. Malgré son aspect monotone et homogène, on peut observer<br />

des nuances dans sa couleur beige. Des niveaux beige clair et brun clair alternent<br />

indépendammment de la granulométrie des phospharénites. Dans sa partie supérieure,<br />

à peu près au tiers du toit phosphaté se dégage un niveau fortement oxydé (Pl 3,<br />

Ph 2) de couleur rouge brun. Cette COUcl12 de 30 à 40 cm d'épaisseur, relativement<br />

constante dans tout le gisement (Niveau 5 des miniers), repose dans la partie SE<br />

de la carrière sur le toit à Nautiles du membre carbonaté.


2. Membre carbonaté<br />

- 83 -<br />

Il est vi sible dans la tranchée TR 2 dont la profondeur est de 8 m<br />

environ. Il s'agit d'une alternance, à première vue régulière, de bancs décimé­<br />

triques de cal ca ires coqui lli ers blanchâtres à 1imi tes i rrégul i ères 1égèrement<br />

mamellonnées et de couches centimétriques à décimétriques de phospharénites<br />

friables de couleur beige. Au somrœt, sur la dernière dalle carbonatée a été<br />

recueillie une macrofaune très abondante comprenant des dents, des verbèbres et<br />

ossements de poissons (surtout de Sélaciens), des moules internes de gastéropodes<br />

et de lamellibranches, de très nombreux Nautiles à remplissages phosphatés et<br />

des restes d' Archéocètes.<br />

3. Formation argilo-phosphatée<br />

D'épaisseur maximale 5 m, pour ce qui est conservé, elle débute par<br />

un niveau d'argilites feuilletées (0,5 m) très oxydées à la base. Viennent<br />

ensuite des alternances d'argilites phospharénitiques vertes et brunes et de<br />

lits décimétriques à centimétriques de phospharénites à coprolithes et grains<br />

phosphatés plus ou moins abondants. A 1 m du toit et à partir d'un niveau déci­<br />

métrique de phospharénite rose se dressent des protubérances en forme de champi­<br />

gnon dont les dimensions variables peuvent atteindre 30 cm. Ces "champignons" à<br />

structure interne grossièrerœnt concentrique montrent une oxydation très marquée<br />

au centre avec une diminution des intensités des couleurs, violet, bordeau, rouge<br />

et marron vers la périphérie. Dans les creux ainsi formés entre eux, les argili­<br />

tes vertes conservent leur structure feuilletée horizontale. Au-dessus, les ni­<br />

veaux argileux deviennent plus épais et plus sableux puis se terminent par des<br />

lits de phospharénites coprolithiques indurées de couleur blanche que viennent<br />

localement éroder les sédiments sableux grossiers du Continental terminal.<br />

4. Formatiuon détritique du Continental terminal<br />

C'est une épaisse formation sableuse grise et rouge d'une trentaine de<br />

mètres reposant en discordance sur le complexe phosphaté. Sa base est représentée


- 84 -<br />

par un niveau de renanienent COTI prenant coprolithes, galets de quartz, fragments<br />

d'argilites feuilletées sur une vingtaine de centirrètres. Il se poursuit dans les<br />

cinq preniers I1'ètres par un ensemble sablo-argileux à structures sédimentaires de<br />

dépôt sous-aquatique (litages horizontaux, obliques, entre-croisés, structures<br />

chenal isantes, etc.). Plus haut, la série devient plus grossière avec des séquen­<br />

ces métriques granodécroissantes. A la base de chacun de ces rythmes un terme<br />

très grossier conporte des galets dont la taille peut dépasser 3 à 4 cm. Dans<br />

les sédiments fins et plus argileux, des silexites et des morceaux de bois sili­<br />

ci fiés ont été observés. Le passage de cette partie gri se à la terre de barre<br />

rouge (couleur due à la forte proportion d'argile rouge) est progressif.<br />

F - DANS LA CARRIERE DE HAHOTOE<br />

Les niveaux inférieurs du canplexe, canme à Kpogamé, ne sont pas tou­<br />

chés par l'exploitation.<br />

1 - L'aspect général de la formation à phospharénites est identique<br />

à Kpogamé. Cependant la puissance des phospharénites est réduite à 5 m dans la<br />

partie centrale et à 0,5 m au-dessus du membre carbonaté. Le niveau oxydé est<br />

plus épais (0,6 m) dans la phospharénite et ne représente que 0,25 à 0,30 m au<br />

SE de la carrière.<br />

2 - La formation argilo-phosphatée atteint la m d'épaisseur avec une<br />

prédominance des argilites feuilletées. A la base l'oxydation est plus intense<br />

avec des intercalations de lentilles phospharénitiques centimétriques irrégu­<br />

lières plus abondantes. Dans la partie médiane les argilites sont barriolées,<br />

incluant de rares lentilles phospharénitiques blanches. Le niveau phospharéni­<br />

tique induré blanc est nettement plus développé et plus sableux. Des concrétions<br />

ferrugineuses y sont fréquentes et disséminées. Il atteint 1 m d'épaisseur.


- 85 -<br />

3 - Le tenne renanié basal du Continental est un grès très grossier<br />

à cimentation ferrugineuse. Epais de 1 m en moyenne, il est surrr.onté par des<br />

sables moyens et grossiers gris à gros blocs gréseux ferrugineux. Les rythmes<br />

observés à Kpogamé sont inexistants.<br />

G - PLAN DE LIETUDE<br />

L'étude sera conduite en suivant le découpage fonnation par fonnation<br />

et non pas carrière par carrière.


- 86 -


""8.7·<br />

........... ...


AX<br />

Fil. ,30<br />

351<br />

88 -<br />

2<br />

UN 1TE 1<br />

Corr'lations antre le. sondas•• Al 35a et LW 554.<br />

clç.letüte.<br />

LW<br />

554


- 89 -<br />

A - DESCRIPTION DES SONDAGES<br />

N'étant pas exploitée, la fonnation marno-phosphatée n'a pu être mise<br />

en affleurement de sorte que son étude sera faite uniquement d'après sondages.<br />

Ainsi deux sondages de reconnaissance exécutés par l'O.T.P. ont été sélectionnés<br />

et analysés (Fig. 30) .<br />

I. Sondage L W 554<br />

Implantation (Fig. 26)<br />

Profondeur totale 79 m.<br />

· Substratum : Argil i tes finanent feuilletées, couleur bleu-verdâtre<br />

pyrite en cristaux ou en fines lamines. Ce niveau est atteint à 76,5 m.<br />

. 76,50 - 73,10 m .- Unité 1.- Marnes à petits coprolithes abondants<br />

dans sa partie. supérieure. Elles débutent par un banc calcaire fin (5 cm) de<br />

couleur grise à structure laminaire blanche constituée de sparite. Dans la par­<br />

tie médiane et supérieure réapparaissent deux niveaux calcaires gris (5 à 7 cm)<br />

au sein des marnes à litage horizontal centimétrique.<br />

· 73,10 - 66,50 m .- Unité 2 .- 1'larnes gris-verdâtre, localement bio­<br />

turbées. Les coprolithes sont rares, le litage est fin dans la partie inférieure,<br />

convolute et confus dans la partie supérieure où abondent des intraclastes gros­<br />

siers et hétércmétriques (1 à 3 cm). A la cote 70 m s'observent des couches cen­<br />

timétriques indurées et des plaquettes de lilixite noire centimétriques. Les<br />

dalles calcaires d'épaisseur 5 à 7 cm sont fréquentes et souvent finanent bio­<br />

clastiques.<br />

· 66,50 - 64,10 m . - Unité 3 . - r,larnes noi res à rares coprol ithes.<br />

Litage confus, convolute. Elles débutent par un banc calcaire gris, très riche<br />

en bioclastes grossiers, d'épaisseur 7 cm.


- 91 -<br />

· 30,20 - 28,00 m .- Unité 2 .- r'1arnes gris-verdâtre à litages centi­<br />

métriques clai rs et sombres alternants. Des plaquettes de silexite noire à cas<br />

sure esquilleuse et des lits indurés y sont présents. Trois bancs calcaires fins<br />

gris épais de 5 à 7 cm se répartissent régulièrement dans cette unité.<br />

· 28,00 - 27,00 m<br />

litage grossier irrégulier.<br />

Unité 3 Marnes noires à coprolithes abondants,<br />

27,00 - 24,40 m .- Unité 4 1·1arnes grises bioturbées, riches en<br />

coprolithes dans la partie sanmitale où la bioturbation disparaît. Un seul banc<br />

calcaire bioclastique recristallisé est observé dans cet intervalle.<br />

· 24,40 - 22,80 m .- Unité 5 .- r'1arnes à coprolithes, grossièrerrent<br />

litées, de couleur gris-foncé. Elles se tenninent par deux bancs calcaires re­<br />

cristallisés gris de 7 et 10 cm d'épaisseurs respectives séparés par un niveau<br />

marneux blanchâtre.<br />

· 22,80 - 20,20 m .- Unité 6 .- r'1arnes gris-foncé hanogènes à copro­<br />

lithes, ichtyoclastes et intraclastes abondants.<br />

· 20,20 - 13,50 m .- Unité 7 .- Phospharénites marneuses beiges à<br />

intercalations de bancs calcaires bioclastiques gris à vides de dissolution<br />

fréquents dans les derniers bancs.<br />

· 13,50 - 12,00 m Phospharénites beige à coprol ithes.<br />

· 12,00 - 9,00 .- Argilites vertes et brunes à coprolithes. Rares ni­<br />

veaux de phospharénites beiges. A la base un niveau calcaire argileux phosphaté<br />

gris (20 cm) est sunronté par 50 cm de phospharénites argileuses brunes.


- 94 -<br />

(70% des éléments figurés) sont tous sparitisés. Suivant leur taille deux grou­<br />

pes se distinguent: (Pl 4, Ph 4).<br />

- le premier moins abondant (I50 à 300 um) est constitué d'Acarininidés<br />

et d'Eponididés à loges vides et souvent fragrœntées.<br />

- le second, majoritaire, essentiellement benthique, constitué de Sulimi­<br />

nidés et d'Eponididés de petite taille (40 à 100 um).<br />

Pami les pellets phosphatés fréquents, nc:rnbreux sont ceux qui présen­<br />

tent un enrichissement du noyau en matière organique sous forme diffuse, con­<br />

centrée en anneau ou à structure concentrique (Pl 4, Ph3). Certains pellets et<br />

agrégats applatis (Pl 4, Ph 2) ainsi que des ichtyoclastes aciculaires ou des<br />

écailles de poissons sont orientés parallèlement au litage.<br />

La couleur du microfaciès dépend de la nature du liant. Lorsqu'il est<br />

sombre, le liant est argileux, riche en matière organique et de couleur sombre.<br />

Lorsqu'il est clair le liant est argilo-micritique grisâtre avec une teinte<br />

brunâtre pour les argiles lorsqu'elles prédominent.<br />

La silicification dans ce niveau ne se manifeste que vis à vis des<br />

éléments carbonatés. Ainsi, sur des épaisseurs variant de quelques millimètres<br />

à un centirrètre, la calcite des foraminifères est remplacée par la sil ice. Le<br />

li ant argileux et les grains phosphatés ne sont jamais épigénisés par la sil ice.<br />

(Pl 4, Ph 6) Les limites des zones silificiées sont toujours nettes.<br />

Packstone, Ca C0 3 : 75 à 78 %.<br />

r-13. Biopelmicrite à biopelmicrosparite à foraminifères .- Il s'agit<br />

d'une calcilutite fine de couleur grise dans laquelle foraminifères et fragments<br />

coquilliers peu nanbreux, entièrement sparitisés, et de rares grains phosphatés<br />

constituent l'essentiel des élérrents figurés. Le liant, originellelTent une mi­<br />

crite grumeleuse, montre une polarité verticale dans le processus de recristal­<br />

lisation. Cette polarité se manifeste par une microsparite parsemée de reliques


- 95 -<br />

de micrite grumeleuse à la base suivie vers le haut par l'apparition de plages<br />

sparitiques au sein de la microsparite à rares micrope1lets.<br />

Wackstone, Ca C0 3 : 95%<br />

M4. Alternance de forami ni féri tes argi 1euses phosphatées et de fora­<br />

miniférites micritigues .- L'ensemble présente une couleur gris verdâtre plus<br />

ou rroins accentuée en fonction des lits clairs ou sombres d'épaisseur variant<br />

de 1 à 2 cm. Les lits clairs contiennent presque exclusivement des foraminifères<br />

sparitisés bien calibrés (200 um en moyenne) avec de très rares grains phospha­<br />

tés. Le liant rare est micritique. Dans les lits sombres prédominent les forami­<br />

nifères de petite taille. Les grains phosphatés y sont plus abondants, en parti­<br />

culier les pellets à noyaux enrichis en matière organique (Pl 4, Ph 7). Les ich­<br />

tyoclastes et écailles de poissons miment souvent le canportenent des litages.<br />

Contrairement aux lits clairs, les lits sombres se caractérisent par des lamina­<br />

tions millimétriques qui résultent soit d'une abondance des argiles avec une ré­<br />

duction de la quantité de foraminifères soit de l'alternance de lamines très<br />

riches en éléments phosphatés et de lamines de foraminiférites argileuses à ophiu­<br />

rides et ostracodes.<br />

Packstone à grainstone, CaC0 3<br />

72 à 85%.<br />

[15. Biomicrite argileuse phosphatée .- Cette ca1cirudite coquillière<br />

(Pl 4, Ph 10) est formée d'une accumulation de bioc1astes grossiers de tailles<br />

variables (2 mm à 2 cm). Les fragments de lamellibranches sont disposés préféren­<br />

tiellement à l'horizontal e, les gastéropodes à remp1 i ssages géopètes sont fré­<br />

quents accompagnés de cùpro1ithes et d'ichtyoc1astes grossiers pouvant atteindre<br />

1 cm de dimension. Dans cette ca1cirudite coexistent matrice et ciment. Les bio­<br />

c1astes sont soudés les uns aux autres par un ciment rappelant parfois une ci­<br />

mentation en méni sque tandi s que les vides intergranu1aires sont canb1és par


- 98 -<br />

r-n2. Bianicrite phosphatée .- Calcarénite coquillière beige. Les bio­<br />

clastes sont des lamellibranches (en majorité) entiers, dissociés ou fragmentés<br />

hétérométriques (2 mm à 3 cm) des gastéropodes, des fragments d'échinoderme, des<br />

ostracodes. Ils sont toujours spariti sés avec des vides de dissolution dans les<br />

niveaux supérieurs. Des remplissages internes géopètes dans les gastéropodes sont<br />

observés. La phase phosphatée contient les grains à cortex très nombreux, des<br />

moules internes de ptéropodes, des vertèbres, des ichtyoclastes, des coprolithes<br />

et des dents de poissons entières ou fragmentées. Une bioturbations plus ou moins<br />

prononcée mais régulière se manifeste surtout par les traces de fouissage. Le<br />

liant est une micrite grise parfois légèrement oxydée avec des concentrations<br />

locales d'argiles en plages brunes souvent oxydées.<br />

Wackstone à packstone, CaC0 3 : 84 à 92%.<br />

MU. Phospharénite marneuse .- Elle est grenue, friable de couleur<br />

beige. Les éléments figurés sont à 90% au moins de grains à cortex à noyau de<br />

foraminifères, radiolaires ou bioclastes. Viennent ensuite les moules internes<br />

de pteropodes, les vertèbres, coprolithes, ichtyoclastes, dents et ostracodes.<br />

Les bioclastes sont rares. La phospharénite présente un tri et un classement très<br />

bon. Les foraminifères calcitiques (Lenticulina, Eponides, Uvigerina ne se limi­<br />

tent qu'à la partie inférieure du niveau phospharénitique. Parmi eux, seule<br />

Planulina présente un début de phosphatisation. Le liant est une micrite argi­<br />

leuse grise parfois brune oxydée.<br />

Packstone à grainstone, CaC0 3 : 25 à 35%.<br />

C - ASPECTS DlAGENETIQUES<br />

1. Altération des tests de foraminifères<br />

Les foraminifères benthiques possèdent un test plus épais et moins po­<br />

reux que les foraminifères planctoniques, ce qui leur permet d'être plus résis­<br />

tants à la dissolution et à la fragmentation mécanique. L'aspect lisse et bril­<br />

lant des tests hyalins a souvent disparu dans les foraminiférites. Lorsqu'ils ne


- 103 -<br />

de la foraminiférite argileuse phosphatée iD le banc carbonaté r·17 est une calci­<br />

lutite microgrenue pauvre en bioclastes et qui, par ce fait, se différencie bien<br />

des autres bancs précédemrr:e nt décrits. Il en va de mÊme pour ma du sommet de<br />

N5 dont le microfaciès es tune micros parite à très ra res forami ni fères et gra i ns<br />

phosphatés. Dans ce microfaciès, l'absence de bioclastes et de foraminifères<br />

annonce peut-être les changerrents qui vont provoquer la mort du necton condui sant<br />

au dépôt du bone bed (N6) sus-jacent.<br />

Il apparaît donc, que les bancs carbonatés fossilisent d'une part les<br />

'Conditions récurrentes au sein de certaines unités et d'autre part marquent par<br />

leur position "charnière" la fin d'un épisode sédimentaire dans les unités où la<br />

récurrence n'a pas eu lieu.<br />

E - LES ENSEMBLES ET LEUR SIGNIFICATION<br />

L'agencenent vertical des microfaciès souligne l'évidence de trois<br />

ensenbles sédirrentaires distincts regroupant les unités précédemment reconnues:<br />

phospha tée.<br />

El : Foraminiférites sombres phosphatées; Unité NI à 5<br />

E2 : Bone bed ; unité 6. Il représente avec El la fonnation marno­<br />

E3 : Phospharénites marneuses à intercalations calcaires faiblement<br />

phosphatées. Elle se caractérise par sa constance lithologique et un meilleur<br />

tri des grains phosphatés. Elle représente la partie inférieure de la formation<br />

phosphatée qui sera étudiée plus en détail dans le chapitre<br />

1. Les foraminiférites<br />

Sur un substratum d'argilites bleues finement feuilletées pyriteuses<br />

téll'Oin d'un milieu calme et réducteur la sédirr€ntation marno-phosphatée débute<br />

par une petite barre micritique au sein de laquelle se développent des lamines<br />

sparitiques dues à l'accumulation mécanique ou au vannage épisodique du sédiment


- 104 -<br />

carbonaté riche en foraminifères et petits gastéropodes. Un changement du milieu<br />

et du régime hydrodynanlique est évident.<br />

1.1. Matériel phosphaté<br />

Dans les marnes (foraminiférites) les grains lithifiés et les<br />

ichtyoclastes (0,5 à 2 mm) sont peu usés et souvent cassés. Certains, essen­<br />

tiellement des pellets et des agrégats, sont aplatis, preuve de leur plasticité<br />

au moment du tassement du dépôt et d'un ensevelisselTent rapide. Dans les bancs<br />

calcaires la proportion des pellets et coprol ithes est très réduite. La diagénèse<br />

précoce empêche les phénomènes de tassement.<br />

1.2. Matériel bioclastique<br />

Il n'existe pratiquement pas dans les foraminiférites. Seuls les ostra­<br />

codes sont représentés dans N2 et N4 ai nsi que les ophiurides. Dans les bancs<br />

cal caires où la taille des bioclastes est variable (0,1 à 1 cm) aucune trace<br />

d'usure, ni d'altération biologique (micritisations, perforations, enveloppes<br />

micritiques etc.) n'est visible. Les grains de quartz sont inexistants. Leur<br />

mauvais classelTent indique dans tous les cas un transport réduit par des courants<br />

modérés. La présence des bioclastes dans les bancs calcaires semble être en rela­<br />

tion indirecte sinon antagoniste avec l'apport phosphaté. En effet on peut cons­<br />

tater la réduction des apports phosphatés lors des développements de la macro­<br />

faune dans les sédiments carbonatés et leur abondance dans les sédilTents argi­<br />

leux pauvres en macrofaune. Est-ce à dire que les environnements qui précèdent<br />

l'accumulation phosphatée subissent une influence positive d'apports nutritifs<br />

favorisant le développement biologique? En tout cas, sur un fond d'apport phos­<br />

phaté, généralelTent réduit pendant les périodes à tendance micritique, l'envi­<br />

ronnanent biosédimentaire devait être assez particulier puisque tantôt il perme­<br />

ttait le développenoent et l'accumulation de la microfaune (de petite et de taille<br />

nonnale) limitant celle de la macrofaune dans le cas des foraminiférites, tantôt<br />

l'inverse dans le cas des bancs carbonatés.


- 105 -<br />

1.3. Comportement des foraminifères vis à vis du confinement<br />

D'une manière générale, la majeure partie des foraminifères est de pe­<br />

tite taille avec des fluctuations de la proportion des caractères benthiques et<br />

planctoniques suivant leur position dans l'ensemble. Dans l'unité NI les forami­<br />

nifères sont essenti e11errent des benthiques, de petite ta il1e pour la plupart.<br />

De N2 ct N4 les forami nifères planctoniques domi nent avec un maximum de petites<br />

forrres dans N4. Ceci traduit l'importance et l'influence du milieu réducteur, ce<br />

que semble confinner l'abondance de matière organique dans le sédiment et surtout<br />

leur bonne conservation dans les pellets. En outre, les si1icifications observées<br />

dans N2 plaident en faveur du confinement du milieu. Dans N5 la tendance du con­<br />

finerrent s'atténue avec la prédominance des formes benthiques de taille normale<br />

mal gré les mi néra1 i sation pyriteuses observées. Il faut observer que l'abondance<br />

de matière organique, la présence de pyrite et l'abondance de foraminifères de<br />

petite taille montre le caractère réducteur des sédiments, ce qui n'implique pas<br />

l'anoxie du milieu de dépôt puisque la bioturbation, le frisonnement des petits<br />

forami ni fères benthiques et des ostracodes 01 igotypiques est évident les fora­<br />

miniférites. La présence de pyrite indique qu'il y a eu réduction de sulfates et<br />

suffisanrrent de fer disponible pour précipiter sous fonne de sulfure. La florai­<br />

son de la vie sur le fond (Bu1iminidés et ostracodes oligospécifiques) témoigne<br />

de l'adaptation de ces organismes à exploitation des substances nutritives conte­<br />

nues dans ce milieu confiné.<br />

1.4. Hydrodynamisme du milieu<br />

L'énergie du milieu a été très variable. Les litages et laminations<br />

dans in indiquent un milieu 1égère!Tent agité. Dans met N3, les litages confus<br />

et irréguliers plaident en faveur d'une variation dans l'intensité des courants<br />

agents de transport des grains phosphatés. Les indices d'un long transport sont<br />

pratiquement inexistants; coprolithes, intrac1astes et agrégats, lorsqu'ils sont


- 106 -<br />

brisés, conservent des cassures anguleuses. Leur mode de participation ct la tex­<br />

ture du sédilTent, dispersés ou contrôlés par le litage sous forme de laminations<br />

phosphatées souvent discontinues et irrégulières, assimilables ct des crachées<br />

épisodiques, reflète l'impact de courants modérés d'intensités variables et/ou<br />

intennittents (confirmés par le mauvais classement général). La bioturbation<br />

dans N3 et N4 prouve que par morrent les courants sont inexistants sur le fond,<br />

favorisant ainsi l'activité des fouisseurs. Enfin le brassage marqué dans l'i5,<br />

dans laquelle intraclastes, coprolithes et icntyoclastes sont fréquents, dénote<br />

une augrrentation de l'hydrodynami sme.<br />

1.5. Rythmicité des dépôts<br />

La séquence élérœntaire-type est la suivante:<br />

- Packstone ct foraminifères abondants et grains phosphatés, bioturbé<br />

ou non, ct liant argileux.<br />

- t'ludstone ct Packstone ct foraminifères et grains phosphatés peu abon­<br />

dants, riche en bioclastes, ct liant micritique localerrent argilo-micritique.<br />

Dans ces deux types lithologiques alternants où les changements sont<br />

graduel s, l'analyse rrontre que les alternances foraminiférites-biomicrites relè­<br />

vent d'un processus primaire sédimentaire réhaussé par la diagenèse précoce dans<br />

les calcaires. En fait le contenu biologique n'est pas identique aussi bien dans<br />

les calcaires que dans les foraminiférites : les niveaux argileux sont riches en<br />

foraminifères benthiques et planctoniques tandis que dans les calcaires les fora­<br />

minifères, sans être abondants, sont en majorité benthiques. Sur ce fond de produc­<br />

tivité de foraminifères et d'apports phosphatés, les fluctuations de l'une des<br />

phases micritiques ou argileuses aboutissent au dépôt des lits alternants fora­<br />

miniférite/biomicrite.<br />

Au cours de la 1i thification les niveaux les plus carbonatés sont pré­<br />

férenti elleroent cin-entés. L'alternance suppose une variation rythmique dans les


- 107 -<br />

marnes (niveaux argileux à foraminifères abondants) de la vitesse des courants<br />

responsables du transport des grains phosphatés. Leur énergie plus forte serait<br />

à l'origine du vannage des boues à foraminifères d'où la concentration des fo­<br />

raminifères et des grains à cortex. Lors de la production micritique la sédimen­<br />

tation argileuse quoique rédui te n'est pas interrompue. La preuve réside dans<br />

l'observation à l'intérieur de certains bancs calcaires, d'une polarité verticale<br />

(de haut en bas) lors du processus de recristalli sation de la micrite. On cons­<br />

tate que les cristaux bien développés repoussent au moment de leur croissance des<br />

impuretés (vraisemblablement des argiles) vers la périphérie. Ces impuretés, sous<br />

forme de pell icules brunes autour des cristaux dans la partie supérieure des<br />

bancs, passent graduellement vers le bas à des liserés plus ou moins lâches puis<br />

à des petites plages reliques de micrite argileuse. On peut y voir, malgré<br />

"l'antagonisme" argile-micrite des alternances foraminiférites-calcaires de ces<br />

séquences, une continuité sédim=ntaire.<br />

2. Le Bone bed<br />

Cet épisode, qui commence après le dépôt d'un mudstone presque azoïque,<br />

se caractéri se par l'abondance d' i chtyoclastes, de dents et de vertèbres de poi s­<br />

sons, et de coprol i thes hétéranétriques avec l'apparition en proportions non né­<br />

gl igeables de grai ns à cortex. Le très mauvais classement du matériel, son trans­<br />

port relativement plus marqué associé à la matière organique, à la pyrite et à<br />

l'absence de microfaune autochtone font interpréter ces dépôts comme des rema­<br />

niements et des accumulations de restes de poissons situés à proximité du lieu<br />

même de dépôt.<br />

3. Les phospharénites<br />

Ce sédiment est bien cal ibré. Le tri et l'usure (surtout celle des élé<br />

ments grossiers coprolithes, intraclastes, vertèbres) de ce matériel indique un<br />

transport actif. Les grains à cortex sont très abondants et tous lithifiés (aucu-


- 109 -<br />

dans les marnes: ichtyoclastes, coprolithes et agrégats à ciment phosphatés<br />

existent intacts ou brisés. En revanche il n'a pas été observé de phosphatisation<br />

dans la phase de li aison (matrice argileuse ou micritique). Ce qui est conservé<br />

dans le sédilœnt semble être l'image résultant d'une sédimentation par à coups<br />

illustrée par les laminations ou concentrations phosphatées à l'intérieur de la<br />

formation marno-phosphatée. La bioturbation a joué un rôle important dans le<br />

brassage de certains niveaux phosphatés.<br />

La diagenèse s'est manifestée de manière différentielle suivant la na­<br />

ture du liant: elle se 1imite dans les bancs carbonatés à la cimentation précoce<br />

suivie plus tard d'une recristallisation, tandis que dans les foraminiférites<br />

elle s'exprime diverserrent : silicification de certains niveaux, sparitisation<br />

des foraminifères, fragmentation des ichtyoclastes et écailles de poissons ou<br />

encore aplatisselœnt des pellets phosphatés et des agrégats encore non lithifiés.<br />

De bas en haut, le mil i eu de dépôt senble s'éloigner du mil i eu de ge­<br />

nèse des phosphates. Le transport paraît moins marqué dans les foramini férites<br />

que dans les phospharéni tes dans lesquelles sont absents pellets et agrégats<br />

aplatis et caractérisés par une augmentation en quartz de bas en haut.<br />

Le caractère rythmique des sédiments paraît d'origine sédimentaire liée<br />

à la nature des apports vraisemblablement contrôlés par des facteurs paléogéogra­<br />

phiques qui seront discutés dans la 4ème partie.


- 110 -


- lIB -<br />

débris bioclastiques et les ptéropodes à rempl i ssages de phosphatite et/ou de<br />

pellets (Pl.2. Ph.6). Ophiurides, ostracodes, dents de poisson, quartz et cris­<br />

taux de calcite sont moins fréquents mais toujours présents.<br />

Sables fins (125 um


- 120 -<br />

Des microstylolites discrets résultants de l'imbrication de bioclastes<br />

sparitisés les uns dans les autres indiquent une compaction manifeste dans ces ni­<br />

ve au x.<br />

Une bioturbation (Pl. 5 ) Ph.2,4) marquée se traduit par la différen­<br />

ciation de l'aspect plus lâche de certaines parties de la matrice micritique :<br />

les parties bioturbées sont davantage à tendances microsparitiques, plus claires<br />

avec moins de grains. Leurs limites contigües à la micrite non perturbée sont<br />

soulignées par de légères concentrations d'oxydes sombres. De vagues traces de<br />

fouissages à limites floues sont observables. Outre ces traces d'activité bio­<br />

logique dans les calcaires, le développement de réseaux de cavités (1 à 3 cm de<br />

diarœtre) remplis de phospharénite ITeuble, à l'intérieur et sous la partie li­<br />

thifiée des calcaires, suggère l'existence de terriers. Les serpules solitaires<br />

ou groupées sont nombreuses.<br />

2. Son organisation<br />

2.1. Faisceaux et ensembles<br />

Grâce à l'action des intempéries, on observe que les al ternances cal­<br />

caires / phospharénites s'assemblent par faisceaux à structure tantôt confuse<br />

tantôt à alternance nette bien mise en évidence par le dégagement des interca­<br />

lations phospharénitiques n-eubles par le ruissellement (Pl. 3 , Ph.4).<br />

J'ai donc regroupé ces faisceaux à caractère répétitif en deux ensem­<br />

bles CA et CB séparés par un niveau repère, constitué d'un banc très riche en co­<br />

prolithes, épais de 20 an (Fig.34). Ces deux ensembles se différencient non pas<br />

par leur aspect lithologique mais par la plus grande fréquence d'éléments phos­<br />

phatés en CB et la présence en CA d'ostracodes usés, de foraminifères calcitiques<br />

dont Planulina à début de phosphatisation. D'autre part, la proportion de vertè­<br />

bres de poissons (rempli ssages) diversement usés depuis un stade initial à man­<br />

chons externes bien conservés jusqu'au stade très usé en forme de diabolo, reflè­<br />

te une polarité verticale: CA contier.t plus de vertèbres bien conservés à l'in­<br />

verse de CB dans lequel prédominent ces "di abolos".


- 121 -<br />

Les faisceaux canprennent donc<br />

· Une partie à structure confuse: Niveaux calcaires mal délimités, à<br />

surfaces irrégulières, parfois ces niveaux donnent l'impression d'être dissociés<br />

en nodules (mauvaise continuité) emballés dans une phospharénite friable (Fig.35,<br />

P1.3, Ph.5,n. l'1a1gré l'irrégularité apparente de ces niveaux, il est possible<br />

de les suivre d'un bout à l'autre de la tranchée.<br />

Une partie faite d'alternances nettes: Les bancs calcaires (20 à<br />

25 cm) sont hcmogènes, réguliers; leurs contacts sont nets suivant des surfaces<br />

1égèrelTent mamelonnées avec les intercalations phosphatées (Fig.34, Pl. 3 J Ph.5).<br />

· Macroscopiquement, aucune différence lithologique n'a été observée<br />

entre les parties résistantes tant dans les parties à structures noduleuses que<br />

dans les bancs nets. Microscopiquement, ce sont des calcaires coquilliers à bio­<br />

c1astes hétéranétriques abondants et à grains phosphatés. Toutefois la part des<br />

bioc1astes est plus grande dans les bancs nets.<br />

Quant à la phospharénite, faite de grains phosphatés (essentiellement<br />

de pellets et grains à cortex) pratiquement seul s dans les niveaux ccmpris entre<br />

les bancs calcaires bien individualisés, elle est accompagnée de bioc1astes en<br />

quantité variable dans les niveaux à structure confuse.<br />

Au total la différence de contenu est plus grande entre les bancs bien<br />

individualisés et les interbancs de phospharénites friables qu'entre les parties<br />

résistantes et les parties friables des niveaux à structure confuse ou noduleuses<br />

2.2. Contacts entre calcaires et phospharénites<br />

Deux cas de figure se distinguent dans ces alternances<br />

Contact confus: le passage paraît pro9ressif.<br />

· Dans le sens phospharénite-ca1caire les grains phosphatés plus abon­<br />

dants dans la phospharénite se diluent progressivelTent dans une micrite qui se<br />

charge en bioc1astes (2 sur Fig.3S).<br />

· Dans le sens ca1caire-phospharénite, les grains se concentrent pro­<br />

gressivelTent dans une rnicrite qui devient de plus en plus argileuse (l sur Fig.<br />

35) .


- 125 -<br />

marines dans les périodes de non-dépôt ou de réduction de la sédimentation) et<br />

de ce fait les protégeant des mélanges. Cependant certains de ces horizons cal­<br />

caires auraient pu se trouver perforés puis remplis.<br />

Ceci étant, trois questions fondamentales se posent<br />

Comment expliquer l'étalement horizontal, en nappes minces décimétri­<br />

ques et réguliers des apports phosphatés ou bioclastiques ?<br />

L'organisation en séquence élémentaire se voit de la façon suivante:<br />

Arrivée brusque d'un sable phosphaté manifestée par un contact brutal<br />

sur haut de banc, la li thification étant antérieure à la nouvelle arrivée phos­<br />

phatée notamment dans le cas des alternances.<br />

niveau sous-jacent.<br />

Arrivée bioclastique ou mixte plus progressive ou se mélangeant avec le<br />

Si l'on tient coopte du taux de sédimentation en ce qui concerne la<br />

forrPation à phospharénites qui est d'une dizaine de rrètres pour la millions d'an­<br />

nées (SLANSKY 1980) la séquence élémentaire moyenne épaisse de 30 cm représente­<br />

rait 300 000 ans. Ceci traduit la faiblesse du taux de sédimentation nécessaire<br />

à la concentraton des sables phosphatés et justifie l'existence de périodes de<br />

non dépôt ou de dépôt ralenti favorables à la cimentation carbonatée.<br />

Comment expliquer les faisceaux à structure confuse ou noduleuse<br />

La partie sominitale est rroins perturbée que la base. Chaque faisceau<br />

se tennine par une dalle plus ou moins nette. La lithification en dalle étant<br />

postérieure à la bioturbation, chaque faisceau pourrait être une unité de diage­<br />

nèse au même titre qu'une séquence élémentaire des alternances nettes (Fig.36).<br />

Comment expliquer la coexistance des deux phases phospharénitiques,<br />

l'une à caractère carbonaté et l'autre argilo-carbonaté ?<br />

Un contrôle par le fond du bassin associé à une influence continentale<br />

rythmique pourrait être envisagé: l'antagonisme entre argile + quartz et bio­<br />

clastes dans les sables phosphatés suggère une influence continentale plus mar­<br />

quée dans les phospharénites meubles et moindre dans les calcaires. Le moteur de<br />

cette rythmicité est, probablerrent, à rechercher dans la "vie tectonique" des<br />

blocs de la marge.


ENSEMBLE<br />

P 11<br />

ENSEMBLE<br />

PI<br />

MUR ..<br />

r<br />

Pli<br />

- \26 -<br />

Fig. 37 - Coupe du membre à phospharénites. Carrière Kpogamé. Coupe Kp. II.<br />

Commentaire dans le texte.<br />

c<br />

b<br />

a cl<br />

c<br />

b<br />

a<br />

cl<br />

c<br />

b<br />

a<br />

c<br />

b<br />

a<br />

cl<br />

c<br />

b<br />

a<br />

cl<br />

c<br />

b<br />

a<br />

lm


- 127 -<br />

C - LE MEMBRE A PHOSPHARENITES<br />

1. Composition d'ensemble<br />

Le mur est généralement identique à celui décrit sous le membre carbo­<br />

naté. Signalons, cependant l'absence locale du conglc:mérat nougat à r.Jahotoé où<br />

la phospharénite exploitée repose directement sur les argilites vertes azoïques<br />

par l'intermédiaire d'un niveau très riche en coprolithes.<br />

La phospharénite argileuse présente sur les fronts d'exploitation que<br />

ce soi t à ,Hahotoé ou Kpogamé un aspect monotone et homogène beige, gri s ou brun<br />

clair. J'ai distingué deux ensembles PI et PrI (Fig .28) séparés par un niveau<br />

phosphaté oxydé brun à rouge dit "niveau 5" (Pl.3 ,Ph.2) d'épaisseur variant de<br />

0,30 m à 0,60 m suivant les endroits. En direction du SE la partie supérieure de<br />

ce membre correspondant à l'ensemble PlI repose sur le membre carbonaté avec une<br />

tendance à une réduction d'épaisseur tandis que dans la partie NW il se retrouve<br />

à l'intérieur du membre phosphaté.<br />

Quoique relativement hc:mogène, une observation méticuleuse de ce mem­<br />

bre phosphaté pennet de déceler une organisation séquentielle. Les ensembles PI<br />

et PlI canportent chacun trois séquences caractérisées par une granodécroissance<br />

Chaque séquence débute par un tenne coprolithique puis évolue vers des termes de<br />

plus en plus fins avant de se tenniner ou non par un terme argileux.<br />

2.. Coupe Kp II (Kpog:1mé) et ses séquences<br />

La success i on sui t (F ig. 37).<br />

Séquence PI 1 m.<br />

a) Phospharénite brun clair à coprol ithes et granules phosphatés<br />

blancs. Intense bioturbation matérialisée par des terriers de quelques millimè­<br />

tres à 1 on de dianètre remplis de matériau fin phosphaté de couleu brun foncé.<br />

b) Phospharénite grise et beige à granules phosphatés blancs.


- 128 -<br />

c) Phospharénite grise ct rares granules avec al ternance de niveaux<br />

centimétriques à pluricentimétriques de phospharénite beige.<br />

d) Argilite phosphatée brune épaisse de Z à 5 cm.<br />

Séquence PI Z 1,60 m.<br />

a) Al ternances de phospharéni te beige ambré et gri se ct coprol i thes,<br />

granules phosphatés blancs et bruns et d'argilites phospharénitiques brunes.<br />

b) Phospharénite beige ct granules blancs à la base. Galets intraforma­<br />

tionnels arrondis ou légèrer.ent aplatis, de dimension variable pouvant atteindre<br />

7 cm de diamètre et constitués du même matériau légèrenent oxydé.<br />

c) Phospharénite grise à litages horizontaux et obliques.<br />

d) Argilite phosphatée grise localement brunâtre.<br />

Séquences PI 3 . 1,ZOm<br />

a) Phospharénite grise et beige bioturbée à coprolithes et granules<br />

phosphatés blancs. Les niveaux gris semblent plus riches en grains grossiers.<br />

ba t ion<br />

ocre.<br />

griset beige.<br />

bruns et beiges.<br />

tés.<br />

b) Phospharénite beige ct rares coprolithes et granules blancs. Biotur-<br />

Présence d'un niveau (0,15cm) constitué de lits fins alternant gris et<br />

c) Phospharénite à litages horizontaux et obliques ct niveaux alternants<br />

Séquence PII 1 . 0,60 m.<br />

a) Phospharénite beige et brune à coprol ithes, granules phosphates<br />

b) Phospharénite brune oxydée à très nombreux granules bruns phospha-<br />

c) Alternances de phospharénite beige et d'argiles phospharénitiques<br />

brunes ct rares coprolithes et granules bruns.<br />

d) Phospharénite très oxydée, couleur brun foncé formant une croOte de<br />

3 à 5 cm d'épaisseur et comportant grains de quartz hétérométriques (5mm maximum).<br />

Cette séquence représente le "niveau 5".


- 134 -<br />

ambrée due à l'imprégnation par les oxydes de fer. Ils sont fréquemment enrobés<br />

d'une fine pellicule sombre épaisse de 10 à 30 um laissant une importante poro­<br />

sité au sédiment (vides intergranulaires). localement ces vides peuvent être can­<br />

blés par une rretrice argileuse brun rougeâtre. De nombreux bioc1astes dissous<br />

sont renp1is de cette matrice argileuse. Dans les alternances phospharénite-ar­<br />

gi1ites phosphatées et dans la croûte ferruginisée qui termine cette séquence, le<br />

microfaciès montre un wackestone à packstone à grains bien cal ibrés dans une ma­<br />

trice très sombre dans laquelle se développe une multitude de cristaux rhombo­<br />

édriques à sections losangiques (1 à 2 mm) isolés ou agglutinés, tous épigénisés<br />

en oxyde de fer. Ces cristaux agg1anérés (Sidérite ou dolomite ?) constituent<br />

une fausse matrice dans laquelle des traces de cl ivage (très vraisemblablement)<br />

du minéral initial donnent une impression d'écaillage sur les contours des sec­<br />

t ions losang i que s.<br />

5. Interprétations<br />

l'organisation séquentielle observée dans ce membre condui t à l' inter­<br />

prétation suivante: une évolution cyclique, rrenifestée par la gradation des ma­<br />

tériaux grossiers aux matériaux fins dans chacune des séquences, par suite de<br />

changerrents relatifs du niveau de la rrer pendant lesquels l'action des vagues<br />

et des courants à canpétence fluctuante dimi nue progressivement. la présence de<br />

grains de quartz, parfois accumulés en lentilles centimétriques, celle des<br />

-structures sédimentaires (litages horizontaux grossiers associés à des galets<br />

intraforrretionnels dans les termes "b" et les litages horizontaux et obliques<br />

al ternants dans les termes "c") et les oxydations prononcés à cri staux goethi­<br />

lisés à habitus rhomboédrique (sidérite ou dolomite ?) de certains niveaux des<br />

termes "c" montrent le caractère peu profond des dépôts phosphatés et leur oc­<br />

curence occasionnelle en position superfici elle. la reccurence de ces périodes<br />

pendant lesquelles les courants à canpétence décroissante mettent en place ces<br />

systèmes organisés en séquences positives serait à mettre en relation avec les<br />

variations climatiques et paléogéographiques du moment.<br />

Une organisation cyclique de nature très semblable mais à une échelle<br />

plus modeste (l'épaisseur des tennes variant de 3 à 10 mm) a été décrite dans


- 137 -<br />

En fait, le passage du membre carbonaté au membre à phospharénites<br />

n'est pas aisé à observer sur le terrain, en raison du décapage au raz par les<br />

engins d'exploitation. L'impression que l'on peut avoir en marchant sur le plan<br />

incliné qui matérialise ce passage est que cette surface calcaire est aussi nette<br />

que celle du mefilbre carbonaté. Néanmoins, après réflexions, plusieurs observa­<br />

tions et constatations fil'ont amené à considérer que le membre carbonaté, ne cons­<br />

titue pas un haut fond derrière lequel se serait accumulée la phospharénite mais<br />

qu'il serait l'équivalent latéral du membre à phospharénite, contrairement au mo­<br />

dèle proposé par KILINC et COTILLON et par SLANSKY (Fig.40 et 41).<br />

Argurrents en faveur d'un passage latéral.<br />

Que ce soit à Kpogamé ou à Hahotoe un certain nombre de faits attirent<br />

l'attention (Fig.42).<br />

1. Une identité de position: le membre carbonaté et la partie infé­<br />

rieure (ensemble PI) du membre à phospharénites sont encadrés par les mêmes ni­<br />

veaux.<br />

sondages.<br />

- Tous deux reposent sur le mêne mur observé dans les carrières et en<br />

- Le "niveau 5", niveau oxydé qui coupe en deux le membre à phospharé­<br />

nites et recouvre le membre carbonaté, a été observé dans les deux carrières.<br />

2. Une analogie de canposition : le membre carbonaté contient une pha­<br />

se d'arénite phosphatée identique à celle du membre à phospharénites. Il con­<br />

tient aussi des niveaux à coprol i thes abondants. Le membre à phospharénites con­<br />

tient aussi une phase carbonatée (bioclastes, échinodermes) analogue à celle du<br />

membre carbonaté, en quantité moindre car ils sont généralement altérés.<br />

3. Une identité de structure: Dans les deux cas une structure en cou­<br />

ches planes continues, les unes fortEment bioturbées les autres non. Un mêne dé­<br />

coupage au deux tiers de leur hauteur (membre carbonaté et ensemble PI) par un<br />

niveau coprolithique.


- 138 -<br />

Une question reste posée: Canment expliquer la plus grande épaisseur<br />

du membre ca rbonaté pa r raoport au membre à phospharéni tes?<br />

La cause principale, la plus vraisemblable à mon avis est la canpaction<br />

due à l'enfouisserœnt et à l'action du poids des sédil;-ents accumulés postérieure­<br />

ment. Il est aujourd'hui difficile d'estimer la quantité de sédiments ayant agit<br />

par leur poids, n'ayant aucune indications sur les phénomènes d'érosion survenus<br />

avant le Continental tenninal. Toutefois la di fférence entre l'épaisseur du mem­<br />

bre carbonaté et l'ensemble PI s'explique aisément:<br />

Sous l'effet de la contrainte verticale exercée par les sédiments sus­<br />

jacents, les argiles constituant la matrice des phospharénites (PI) et (PlI) se<br />

canpactent en expulsant leurs eaux intersticielles (du fait de leur grande poro­<br />

sité initiale). La compaction des argiles conduit donc à un arrangement plus<br />

fenné ou plus canpact des grains phosphatés, ce qui impl ique une diminution de la<br />

porosité d'autant plus grande que l'arénite phosphatée est bien triée.<br />

Dans le membre carbonaté, en tenant coopte des bancs précocement 1i­<br />

thifiés et de la nature argilo-micritique des interbancs phospharénitiques fria­<br />

bles, il paraît évident que la coopaction ne peut pas atteindre le même stade<br />

que celui des phospharénites argileuses. L'explication de la différence d'épais­<br />

seur se trouve donc dans la canpaction différentielle liée à la nature litholo­<br />

gique des deux ense;nbles : la coopaction est plus importante dans les phospharé­<br />

nites à liant argileux que dans les bancs calcaires et interbancs phospharéni­<br />

tique à liant argilo-micritique.<br />

En conclusion, la continuité entre les calcaires de milieux modérément<br />

agités à structure alternante horizontale (n'ayant aucun rapport avouable avec un<br />

haut-fond) et les phospharénites argileuses exploitées étant démontrée, il con-


- 140 -<br />

viendrait d'étendre la notion de piège sédimentaire à phosphates à tout le con­<br />

tenant de la formation à phospharénite. Etant donnée la disparition de la forma­<br />

tion à phospharénites à l'Ouest d'Avéta et à l'Est de Dagbati, il apparaît que<br />

les conditions favorables à l'accumulation phosphatée n'aient pas été optimales<br />

au-delà de ces limites. Ceci pennet de constater que le piège à phosphates a<br />

fonctionné dans des conditions locales particulières (tectoniques,paléogéographi­<br />

ques) devenant le lieu de dépôt des arénites phosphatées dans des milieux carbo­<br />

natés en position distale et des milieux argileux à influence continentale mar­<br />

quée en position proximale (Fig.42 bis).


HAHOTOE<br />

Ha 611<br />

- 142 -<br />

HORIZON 1<br />

pli<br />

CONTINENTAL<br />

TERMINAi.<br />

KPOGAME<br />

Ha 612<br />

Fig. 43 - Formatiouargilo-phoaphatEe. CaBaeutaire dans le teXte.


- 143 -<br />

D'épaisseur très variable (une dizaine de mètres au maximum à Hahotoe,<br />

0,5 à 4 mètres du SE au rM à Kpogamé où elle est particul ièrement érodée), la<br />

fonnation argilo-phosphatée consiste en une couche d'argilites vertes ou brunes<br />

(fortement oxydées) entrecoupée de petits niveaux lenticulaires phospharénitiques<br />

beiges ou brunes et de niveaux phospharénitiques d'épaisseurs pouvant atteindre<br />

0,40 m (Fig. 43). L'analyse lithologique fait apparaître quatre horizons carac­<br />

térisés par leur configuration souvent argileuse, oxydée ou non, à intercalations<br />

de phospharénites lenticulaires soit alternantes, argilite/phospharénite, soit<br />

diluées dans les argiles.<br />

A - LES HORIZONS ET LEURS CARACTERISTIQUES<br />

On les retrouve tous les quatre aussi bien à Hohotoé qu'à Kpogamé. Les seules<br />

différences se situent dans leurs épaisseurs et la fréquence des phospharénites<br />

lenticul aires.<br />

Horizon 1. Il repose di rectement sur les phospharénites argileuses<br />

exploitées. Le contact est net. Epais de2 m à Hahotoé, le tiers inférieur cor­<br />

resJXlnd à une argilite brune fortenent oxydée contenant des reliques laminaires<br />

d'argilites vertes. Grains phosphatés et coprolithes y sont peu nombreux. Dans<br />

la partie médiane à niveaux oxydés moins fréquents, les coprolithes sont plus<br />

abondants et des lentilles phospharénitiques centimétriques de couleur beige appa­<br />

raissent. Ces lentilles deviennent plus épaisses (pluricentimétriques) et plus<br />

fréquentes dans la partie supérieure.<br />

A KJXlgamé l'épaisseur de cet horizon est réduite à 0,50 m. La phase phosphatée<br />

est pratiquement inexistante. Cependant, comme à Hahotoé l'oxydation est marquée<br />

à la base et dans le tiers supérieur des argil i tes.


HAHOTOE<br />

COUPE Ha 602<br />

SOcm 1<br />

;<br />

- 146 -<br />

• • • • •<br />

•• • • • •<br />

• •<br />

••••• • •<br />

• • ••<br />

• • •<br />

• •<br />

•••••<br />

•••••<br />

• • ••<br />

1 • • • •<br />

1<br />

1<br />

1<br />

••<br />

•<br />

• • •<br />

Fig. 44 - Répartition et abondance des éléments figurés observés en lames<br />

minces dans la formation argilo-phosphatée.


- 147 -<br />

Dans la texture flottante de ce microfaciès les lamines millimétriques d'argilites<br />

déposées horizontalel,Ent roulent les contours des grains. Localement des concré­<br />

tions ou des agrégats phosphatés fortenent ferruginisés de forme lenticulaire<br />

et de taille centimétrique mntrent des structures vaguerrent concentriques aux<br />

extrémités. Ils senblent avoir subi l'effet de la canpaction ce qui pourrait<br />

expliquer leur biseautage dans les vides interlamellaires aux extrémités.<br />

De nanbreux cristaux rhomboédriques (200 à 2000 um) déjà décrits dans<br />

les niveaux oxydés du membre à phospharénites se développent de manière isolée<br />

ou groupée, incluant lors de leur croissance les grains à cortex ou repoussant<br />

les lamines argileuses. Ces faits mntrent l'origine tardive de la genèse de ces<br />

cristaux rhomboédriques. Aucune relation ne semble exister entre ces derniers et<br />

les parties oxydées des argiles car ils se répartissent de manière désordonnée<br />

aussi bien dans les lamines vertes que dans les lamines brunes oxydées.<br />

2 - Les phospharénites argileuses. Elles ne sont pas différentes de<br />

celles déjà décrites dans le membre à phospharénites. Seule la proportion de<br />

quartz et l'absence de bioturbation font la différence. Aucune structure n'est<br />

observable, exceptées les laminations argileuses irrégulières et onduleuses.<br />

Les bioclastes sont très rares.<br />

3 - Les phospharénites blanches. Les faciès blancs indurés (Pl S, Ph 7)<br />

à cassure nette rectil igne offrent un fïlicrofaciès gri s-verdâtre quasi opaque en<br />

lumière naturelle. On peut y observer les fantômes de grains à cortex, coproli­<br />

thes et intraclastes dissous avec des contours plus foncés. En lumière polarisée<br />

on observe, indépendemment des limites des grains et du liant, des amas de fines<br />

aiguilles irrisées de longueur maximale SO um. Ces amas qui peuvent être sous


- 149 -<br />

C - INTERPRETATIONS<br />

La prédominance des faciès argileux sur les phospharénites est très<br />

nette dans cette formation. D'une manière yénéra1e, les épaisseurs les plus<br />

importantes sont observées dans la zone intermédiaire (Hahotoé) où la sédimen­<br />

tation phosphatée très épisodique se trouve diluée ou réduite d des concentra­<br />

tions lenticulaires centimétriques de quelques dizaines de mètres de long. A<br />

Kpogamé la tendance est à la condensation de la formation. Le taux de sédimen­<br />

tation par sa faiblesse, favorise la concentration des arénites phosphatées en<br />

1its décimétri ques plus importants.<br />

Le dépôt de deux types lithologiques alternants (argiles phosphatées<br />

et phospharénites) met en évidence la superposition de milieux à régimes hydro­<br />

dynamiques différents: une sédimentation argileuse laminaire indiquant un mi­<br />

lieu calme et une sédirœntation phosphatée réalisée dans un contexte plus agité.<br />

Le passage des faciès phosphatés aux faciès argileux est progressif, tandis que<br />

dans le cas inverse, des argi1ites aux phospharénites, le contact est net. Ces<br />

faits suggèrent un environnement calme propice au dépôt des argilites que vien­<br />

nent troubler de façon brusque et épisodique des pulsations ou des décharges<br />

d'arénites phosphatées.<br />

Aucune microfaune autochtone ni bioturbation n'a été observée. La<br />

prépondérance de grains d cortex d noyaux de radiolaires dans cette formation,<br />

contrairement à la formation à phospharénites où prédominent les grains à noyaux<br />

de foraminifères planctoniques et benthiques, reflète la différenciation du lieu<br />

de genèse pourvoyeur du matériel phospharénitique.<br />

L'influence terrigène clastique s'est montrée progressive avec une<br />

accélération en sommet de formation" prélude aux changements des condi tions pal éo­<br />

géographiques qui ont interrompu la sédimentation phosphatée et son altération.


2.3. Quartz<br />

2.4. Pyrite<br />

- 152 -<br />

2.5. Oxydes et hydroxydes de fer<br />

2.6. Calcite<br />

2.7. Minéraux argileux<br />

3. Discussion<br />

B. DONNEES PALEOECOLOGIQUES ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 194<br />

1. Foraminifères et ostracodes<br />

2_.__ ..Algues, pollens, dinofléigellés<br />

3.-.Radiolaires et ptéropodes<br />

C. RECONSTITUTION DES MILIEUX DE DEPOT••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 197<br />

e:tlNCLUSIONS ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 203


- 156 -<br />

sépiolite ou vers des silicates tels que la clinoptilolite (HEIN et al., 1978).<br />

D'autre part le milieu de genèse des phosphates proche des faciès laminés pré­<br />

évaporitiques (BUSSON, 1978) peut évoluer vers des sédiments évaporitiques i!l<br />

carbonates magnésiens et gypse.<br />

Le processus de genèse des phosphates a longtemps divisé les auteurs:<br />

les uns partisans de la précipitation directe, les autres du remplacement des<br />

carbonates par l'apatite. Les dernières études (LUCAS et PREVOT 1984, 1985 ;<br />

ZANIN et al. 1985 ; RIGGS, 1982 ; SOUDRY, 1979 ; SOUDRY et CHAJ-IPETIER, 1983) ten­<br />

tent d'établir le rôle très important de l'activité microbiologique dans la pré­<br />

cipitation des phosphates et dans les divers processus d'apatitisation (phospho­<br />

micritisation des ichtyoclastes, phophatisation des pel lets des foraminifères etc.).<br />

De nos jours, il' est généralerœnt admis que les sources de phosphore<br />

sont diverses (origine biologique, apports des eaux profondes par les upwellings)<br />

et que sa concentration ne peut se faire que dans les eaux interstitielles des<br />

vases suffisamment pauvre en Mg. La fonnation de l'apatite serait donc diagénéti­<br />

que précoce.<br />

1.3. Caractéristiques de la genèse et de l'évolution des grains phosphatés :<br />

vues générales, cas de Hahotoé - Kpogamé<br />

Dans la 2ème partie j'ai essayé de montrer les origines diverses des<br />

grains phosphatés du complexe de Hahotoé-Kpogamé. Il importe i!l présent d'apporter<br />

d'autres infonnations quant i!l l'origine et l'évolution de certains d'entre eux,<br />

en particulier sur les granules phosphatés blancs, beiges ou bruns, les pellets<br />

sans structures apparentes et les grains à cortex.<br />

1.3.1. Granules phosphatés<br />

Toujours isotropes en lumière polarisée, on les distingue incontestablement à


- 158 -<br />

tures en batonnets de 1 à 3 um de long sur 0,5 à 1 um de diamètre dans les gise­<br />

ments phosphatés de Gafsa en Tunisie (OPPENHEmER, 1958), de Floride (RIGGS, 1972, 19<br />

(SENKOVSKY, 1982), d'Australie (O'BRIEN et al., 1981) et de Ben Guérir au r·1aroc<br />

(ZANHI et al., 1985), ainsi que des microsphères de diamètre maximum 3,5 um grou-<br />

pés en amas ou dispersés, parfois attachés au substrat par des filaments (ZANIN<br />

et al. 1985) ou des voiles mucilagineux.<br />

1.3.4. Observations au M.E.B.<br />

L'examen au M.E.B. des échantillons des phosphates de Hahotoé­<br />

Kpoyamé a permis de mettre en évidence des structures microsphériques comparables<br />

à celles observées et décrites dans les gi sements cités précédemment (Pl 5, Ph 9<br />

à 11). Ces structures vraisemblablement d'origine bactérienne par leur position<br />

(accol ées su r les parois internes des loges des foraminifères ou entre les tests<br />

et le sédirœnt phosphaté externe dans certains cas, l'intérieur du cortex phos­<br />

phaté des grains à cortex) apparaissent minéralisées dès les premières cristalli­<br />

sation d'apatite. Pour LUCAS et PREVOT (1985) dans le cas des synthèses d'apatite<br />

ces microstructures qui se forment pendant l'épigénie des carbonates par l'apati­<br />

te, peuvent être des organismes minéralisés qui ont servi de germes de cristal­<br />

lisation possibles. Dans l'état actuel de nos connaissances, le rôle de l'activité<br />

cyanobactérienne dans la minéraliation des phosphates organiques des sols et des<br />

sédiments marins est bien connu ainsi que la capacité des bactéries à concentrer<br />

le phosphore dans leurs tissus par leurs fonctions vitales. Par contre ce gui ne<br />

l'est pas et gui pourrait être considéré ccrnme une hypothèse serait la possibi­<br />

lité de ces microorganismes de déclencher ou de catalyser le processus de préci­<br />

pitation des apatites dans un microenvi ronnement favorable (loges de foraminifè­<br />

res, radiolaires, échinodermes etc.).<br />

1.3.5. Modalités de genèse<br />

Modalités de genèse des apatites de Hohotoé-Kpogamé.<br />

Dans les grains à cortex que j'ai observés, les nucléus de foraminifères, de


- 159 -<br />

radiolaires et de bioclastes à l'exception des ichtyoclastes sont presque tou­<br />

jours calcitiques et rarelTEnt partiellelTEnt épigénisés par l'apatite. La totalité<br />

des tests renplis d'apatite microcristalline isotrope puis enrobés d'un cortex<br />

phosphaté pelliculaire (5 à 20 um) à une seule couche, rarement à plusieurs cou­<br />

ches concentriques, sont en majorité calcitiques dans la formation marno­<br />

phosphatée et dans le membre carbonaté. Dans les faciès phospharénitiques argi­<br />

leux, ils sont pratiquement tous dissous.<br />

Il apparaît donc que la possibil i té de formation de l'apatite par rem­<br />

placement de carbonate biogène ne semble concerner dans nos phosphates que les<br />

coprol ithes. Le mode de phosphatogenèse le plus important serait dans le cas des<br />

grains à cortex et pellets la précipitation directe dans un microenvironnerrent<br />

adapté ou d'accrétion à partir d'un support biogène poreux favorable aux échanges<br />

ioniques et où l'activité des microorganisrres jouerait un rôle non négligeable.<br />

Il serait important de renarquer que je n'ai jamais observé un grain à nucléus<br />

de quartz, de pyrite ni d'autre support quel qu'il soit comme c'est le cas dans<br />

certains gisements marocains, tunisiens etc.<br />

nus<br />

1.4- Analyse diffractométrique<br />

Elle a été effectuée sur les deux types de grains antérieurement recon-<br />

- les pellets et grains à cortex prédominants (125 à 250 um)<br />

- les grains grossiers d'origine biogénique : coprolithes, granules<br />

phosphatés, moules de ptéropodes et de vertèbres et ichtyoclastes.<br />

Une trentaine d'échantillons issus de différents niveaux du complexe<br />

phosphaté ont été analysés. Les grains obtenus après lavage des échantillons de<br />

ces niveaux ont été répartis en lots de coprolithes, ptéropodes et vertèbres,<br />

grains à cortex et pellets, fraction très fine (63-36 um) puis ont fait l'objet


- 160 -<br />

d'une étude canparative. L'examen diffractométrique a montré trois grands types<br />

de diffractograrnrœs correspondant à l'apatite, la wavellite et la crandallite.<br />

(Fig. 45, 46).<br />

1.4.1. Apatite<br />

Elle est caractérisée par l'existence de deux groupes de réflexions<br />

- Le premier, localisé dans les échantillons des marnes phosphatées et<br />

dans les phospharénites marneuses m::Jntre, les valeurs moyennes des réflexions<br />

o 0 0 0<br />

principases suivantes: 8,14 A à 8,24 A : d (100), 3,46 A : d (002), 3,05 A d<br />

o<br />

(210),280 A : d<br />

o<br />

(310), 1,93 A : d<br />

o 0<br />

(211 + 212), 2.70 A : d (300), 2.63 A<br />

o<br />

(222) et 1.84 A : d (213). (Fig. 44) ;<br />

o<br />

: d (202), 2.245 A d<br />

- Le second groupe de réflexions correspond aux phospharénites argi­<br />

leuses des formations à phospharénites et argilo-phosphatée. Leurs valeurs moyen-<br />

o 0 0 0<br />

nes sont les suivantes: 8,17 A à 8,23 A : d (100), 3,46 A : d (002), 3,07 A : d<br />

o 0 0 0<br />

(210), 2,81 A : d (211), 2,78 A : d (112),2,71 A : d (300), 2,63 A : d (202),<br />

o 0 0<br />

2,25 A : d (310), 1,94 A : d (222) et 1,84 A : d (213). (Fig. 43, 45).<br />

On constate que pour le même minéral les fluctuations à l'exception de<br />

la réflexion (100) ne sont pas très importantes. Ces fluctuations suggèrent de<br />

légères différences dans l'ordonnancement de certains ions lors de substitution<br />

ou bien dans la taille des cristal lites.<br />

Après corrections locales effectuées à partir des rœsures des posi-<br />

tions des pics du quartz (le quartz étant le minéral standard interne) plus ou<br />

moins déplacés par rapport aux positions conventionnelles par suite des dérives<br />

de l'appareil, la comparaison de ces valeurs avec les nombreuses références du<br />

fichier A.S.T.t,1. a permis la détermination d'une fluorapatite proche de la fluor-<br />

apatite A.S.T.M. 15-876.


- 165 -<br />

lière et moins significative. Ces paramètres sont calculés par la fonnule clas­<br />

si que<br />

d(h,k,l) = =--1 _<br />

...:.4",,-,(h-,-Z_+--,h.:..:..k:-+----,k,-Z..... ) + 1Z<br />

3a Z<br />

d = distance réticulaire<br />

h,k,l : indices de Miller.<br />

C Z<br />

Les valeurs de "a" et "c" calculées à partir des réflexions (300) et<br />

(OOZ) rrontrent des variations plus importantes pour "a" que pour "c", les substi­<br />

tutions de P0 4 -3 par C0 3 -Z affectant rooins et de façon peu significative "c".<br />

Le paramètre "a" sera donc le seul à être pris en compte pour la caractérisation<br />

des apatites (Figure 47). Il apparaît en effet deux groupes distincts d'apatite<br />

comme il a été observé sur les diffractogrammes :<br />

- Les valeurs de "a" pour les marnes phosphatées et les phospharénites<br />

o<br />

marneuses comprises entre 9,337 A et 9,351 A ;<br />

9,363 A et 9,37Z A.<br />

- Les valeurs de "a" pour les phospharénites argileues comprises entre<br />

En comparant les paramètres suivant la variété minéralogique apatiti­<br />

que selon divers auteurs (Figure 48) avec ceux de nos phosphates, 011 arrive à<br />

l'attribution des apatites du premi er groupe à la francol i te et celles du second<br />

groupe à la fluorapatite.<br />

Ces résultats sont tout à fait différents de ceux de FLICOTEAUX (198Z)<br />

qui, en étudiant le membre à phospharénite (phospharénite argileuse), aboutit<br />

o 0<br />

à des valeurs du paramètre "a" comprises entre 9,3Z A et 9,37 A avec une moyenne<br />

o<br />

arithmétique de 9,343 A. Il attribue ces apatites à la francolite-type de Weal<br />

Franco.


Fig. 49 - Crandallite. Principales reflexions (diffractométrie aux RX).


2.1. Matière organique<br />

- 183 -<br />

Elle est observée surtout dans la fonnation marno-phosphatée. Elle n'a<br />

pas été dosée. r"ais la forte ébulition qui se produit lorsqu'on ajoute du pero-<br />

xyde d'oxygène aux échantillons diminue au fur et à mesure que l'on va vers le<br />

haut de la formation fndiquant par ce fait la régression de la teneur en matière<br />

organique de bas en haut de la fonnation. D'autre part on constate, depuis la<br />

fonnation marno-phosphatée jusqu'à la formation à phospharénites, la disparition<br />

progressive du nanbre des grains à cortex et pellets phosphatés à concentrations<br />

de matière organique visible. Tout ceci traduit donc les changements de condi­<br />

tions de conservation de la matière organique (très favorables dans les marnes<br />

phosphatées) aux conditions oxydantes de la fonnation à phorpharénites : le mi-<br />

lieu confiné argileux à foraminifères abondants évolue vers un milieu plus carbo-<br />

naté (micritique ou argilo-micritique) plus aéré où la conservation de la matière<br />

organique est plus difficile.<br />

- -<br />

2.2. Opale CT et clinc:>ptilolite<br />

A la base de la fonnation marno-phosphatée et plus précisément dans<br />

l'Unité 2 se localise un niveau de plaquettes centimétriques de silexite noire<br />

et de foraminiférite indurée.<br />

2.2.1. Aspects pétrographiques<br />

Le microfaciès montre l'épigénie d'une foraminiférite par la silice.<br />

Il s'agit d'un remplacerœnt complet des foraminifères et partiel du liant par<br />

des fibres de quartzine regroupés en sphérulites ou en éventails. Ces fibres,<br />

à forte bi réfringence et à allongerrent positi f, sont souvent associés à des fi­<br />

bres de calcédonite à biréfringence irrégulière d'une extrémité à l'autre et à<br />

de l'opale fibreuse à biréfringence extrêmement faible. Les grains phosphatés,<br />

tout canme les argiles, ne sont pas sensibles à cette silicification. (Pl 4, Ph<br />

6). Le fait le plus marquant de ce faciès silicifié est l'excellente définition


- las -<br />

Dans cette hypothèse on peut penser que la silicification se fait sous<br />

épaisseur de sédiments faible mais suffisante pour que l'activité biologique des<br />

fouisseurs, si elle existe, ne soit pas sensible. Ce phénanène suppose une concen­<br />

tration en silice pendant un certain tenps dans les eaux du fond. Les variations<br />

de cette concentration expliqueraient l'arrêt de la silexite et l'amorce d'une<br />

nouvelle silicification.<br />

Dans ce cas de diagenèse précoce mais post-sédimentaire l'alimentation<br />

en silice proviendrait des eaux interstitielles. Aucun cas de volcanisme n'a été<br />

mis en évidence. La seule source possible permettant la réalisation de forte<br />

pression en silice dans les solutions interstitielles s'avère la mise en solu­<br />

tion de silice biogène que seraient les radiolaires dont les traces sont observa­<br />

bles en abondance dans les phospharéni tes.<br />

2.2.4- Modalités de la genèse de la c1inoptilolite et sa signification<br />

Panni les trois hypothèses existants concernant l'origine de la cli­<br />

noptilolite (1- Hypothèse détritique (JUIGNET et POt'IEROL, 1975), 2- La néoforma­<br />

tion diagénétique, hypothèse la plus généralement admise pour les sédiments ren­<br />

fennant des débris pyroclastiques (BERGER et VON RAD, 1972 ; COUTURE, 1978)<br />

3- Néoformation dans le bassin), celle de la néoformation en mil ieu marin plus<br />

ou lOOins confiné paraît la plus plausible ; les conditions physico-chimiques<br />

autour de laquelle l'unanimité se fait mal gré la divergence sur les modal ités de<br />

la néogenèse sont: un Ph élevé, une forte pression de silice favorisant la coor­<br />

dinance tétraédrique de l'aluminium et une grande activité des ions alcalins et<br />

alcalino-terreux (COUTURE, 1978). D'après tlATHAN et FLEXER (1977) la clinoptilo­<br />

lite se fonnerait par authigenèse à partir de silice amorphe ou opal C-T, d'alu­<br />

minium hydratée ou de srrectites alumineuses. GOLDEN et al. (1985) signalent que<br />

des zéolithes se forment par l'altération d'attapulgite dans des milieux alca­<br />

lins et résultent de l'altération des minéraux argileux des sols à caractère<br />

alcalin.


- 186 -<br />

La clinoptilolite, dans le bassin, apparaîtrait en milieu marin con­<br />

finé (matière organique, Buliminidés de petites tailles adaptés aux fonds confi­<br />

nés) en même t6l1pS que l'attapulgite et une partie des smectites à partir de<br />

l'évolution de l'eau de mer suivant la réaction<br />

Al (OH)4 + opale ---) clinoptilolite + smectites (LOUAIL, 1981). Ceci<br />

serait favorisée par de faibles concentrations en Mg. et donc un confinement<br />

lOOindre que celui qui conduit aux termes extrêmes sépiolites et saponites de la<br />

sédimentation "chimi que basi que".<br />

2.3. Quartz<br />

Pratiquement inexi stant dans la formation marno-phosphatée, il apparaît<br />

soudain au mur de la forrration à phospharénite ou il représente en moyenne 5%<br />

des grains. Plus haut dans le complexe il devient plus abondant et plus grossier<br />

surtout dans le membre à phospharénites où exceptionnellement on observe des<br />

lentilles pluridécimétriques (40 011 maximum) de sables et gravi ers dont la tail­<br />

le peut atteindre 5 mm. Ces lentil les sont interprétées comme des crachées épi­<br />

sodiques.<br />

Dans la formation argilo-phosphatée la phase quartzeuse devient plus<br />

importante et montre un accroissement régulier vers le sommet où elle se répar­<br />

tit de manière homogène. Les indices d'arrondi de sphéricité varient de 0,5 à 0,7<br />

pour les grains de quartz de la fonnation à phospharénite, tandis que pour la<br />

formation argilo-phosphatée ces indices également identiques varient de 0,3 à<br />

0,5. Il s rrontrent (Figure 56) une usure assez prononcée, témoin d'une bonne ma­<br />

turité texturale du matériel d'origine pour les grains de la formation à phospha­<br />

rénites contrairement à ceux de la fonnation argilo-phosphatée caractérisée par<br />

un matériel d'origine moins mature.<br />

2.4- Pyrite<br />

Les minéralisations pyriteuses sont relativement rares dans le comple-


2.6. Calcite<br />

- 189 -<br />

La teneur en CaC0 3 a été détenninée à l'aide du manocalcimètre de<br />

type Géoservice (Figure 57). La phase carbonatée comprend le liant micritique,<br />

les ciments microsparitique et sparitique et les éléments figurés variés. Dans<br />

les marnes phosphatées, où seuls les foraminifères constituent la quasi-totalité<br />

des carbonates, les teneurs de CaC0 3 varient de 53 à 86%. Les niveaux calcaires<br />

microsparitiques intercalaires rrontrent des teneurs variant de 84 à 96%. La<br />

phospharénite marneuse, quant à elle, montre, à cause du liant marneux et à la<br />

faible quantité de bioclastes qu'elle contient, des teneurs de 24 à 40% de CaC0 3 .<br />

Les bancs calcaires faiblement phosphatés montrent des teneurs canparables aux<br />

bancs intercalaires des marnes phosphatées. El les ne dépassent pas 92% de CaC0 3 .<br />

Dans la phospharénite argileuse les valeurs en CaC0 3 sont faibles (l0% maximum),<br />

ceci en raison de la présence de coprolithes, de dents et d'ichytoclastes.<br />

2.7. Minéraux argileux<br />

Canme dans la série de Tabligbo, ils sont représentés par la kolinite,<br />

les srœctites, l'attapul gite et la glauconite.<br />

. Attapulgite - Néoformée en général au cours de la sédimentation chi­<br />

mi que bas ique (rlILLOT, 1964), son abondance coînc i de souvent avec des péri odes<br />

de grande stabilité sur le continent et aussi avec une grande intensité de laté­<br />

risation (TESSIER, 1950 ; RADIER, 1957 ; SLANSKY 1959). Elle est interprétée<br />

canme le résultat en milieu basique de néoformation à partir des smectites et<br />

du lessivage différentiel pendant la latérisation du continent évacuant ses bases<br />

et sa sil ice .<br />

. Smectites - Héritées ou néofonnées à partir d'autres minéraux ou<br />

d'ions en solution, la part d'héritage et de néoformation n'est pas facile à éta-


- 190 -<br />

blir. Le test de Hofmann-Klémen a pennis de mettre en évidence la beidellite et<br />

la rrontmorilloni te.<br />

Kaolinite - Toujours bien cristallisée, elle est présente dans tout<br />

le complexe phosphaté. La tendance est il l'augmentation vers le haut où elle<br />

devi ent excl us ive. Sa présence en tant que mi néral détri tique de néofonna ti on<br />

continental indique que l'érosion et l'altération sur le continent ont été ef­<br />

fectives tout au long des dépôts phosphatés .<br />

. Glauconite - Les modalités de genèse et sa signification ont été dis­<br />

cutés dans la série de Tabligbo (1ère partie). De part leur mode de genèse simi­<br />

la ire (LPJ1BOY, 1976) phosphates et glauconite sont souvent des faci ès associ és<br />

ou latéraux. Cependant la glauconite apparaît rarement dans le complexe phosphaté<br />

de Hahotoé-Kpogamé. Un seul niveau a été observé dans les marnes phosphatées où<br />

de rares grains glauconitiques sont présents dans les calcaires argileux jaunes<br />

du mur. Dans les carrières apparaissent de très petits granules verts.<br />

3. Discussion<br />

D'après les données de MILLOT (1964), SALVAN (1985) et de données IFPC<br />

non publiées r·1c CLELLAN et VAN KAUWENBERGH (1985) montrent que dans les bassins<br />

ouest-africains les dépôts il attapulgite précèdent généralement les gisement<br />

phosphatés. WEAVER et BECK (1977) pensent qu 1 il en est de mêne au Nord de la<br />

Floride quoique l'attapul gite se retrouve à l'i ntérieur des sédiments il phos­<br />

phates. D'après Mc CLELLAN (1962) et REIK (1982), dans toute la péninsule et le<br />

Nord de la Floride, les smecti tes sont ubi qui stes et consti tuent le pri nci pal<br />

minéral argileux des sédiments miocènes communément associé, en particul ier dans<br />

les parties supérieures altérées des sédiements, à la kaolinite moins abondante.<br />

Au Nord de la Floride et au Sud de la Géorgie, la sépiolite peut être dominante<br />

(> 50%) dans certaines régions et certai ns niveaux (WEAVER et BECK, 1977). Elle


- 193 -<br />

riches en Si et r'1g favorables au dépôt ou à la fonnation des attapulgites sem­<br />

blent antogonistes à ceux favorables aux phosphates car on connaît bien actuel­<br />

lement le pouvoir de l'apatite (MARTENS et HARRIS, 1970 ; LUCAS et PREVOT, 1981).<br />

Dans le cas du complexe de Hahotoé-Kpogamé la présence de kaolinite,<br />

tout au long de la sédimentation phosphatée, reflète l'impact sur le continent<br />

d'un climat chaud et humide ainsi que peut-être d'une activité tectonique plus<br />

ou moins marquée. Si l'héritage paraît évident, il est toutefois difficile d'ex­<br />

clure l'action des transformations (élaboration de kaolinite par altération des<br />

srnectites). L'absence totale des feldspaths, en l'occurrence celle de l'orthose,<br />

peut en effet amener à envisager sa transformation au cours de la diagenèse en<br />

kaolinite. Une part de la kaolinite résulterait de l'altération de l'orthose si<br />

celle-ci ne disparaît pas au cours de l'altération continentale.<br />

Dans les fonnations marna-phosphatées et les phospharénites, les atta­<br />

pulgites, dont la configuration est antagoniste à celle de la kaolinite, miment<br />

de manière générale le comportement des smectites. Ceci peut refléter soit une<br />

origine géographique canrrune ou proche des deux minéraux, soit la formation de<br />

l'attapulgite à partir des smectites. Mais il est important de souligner que<br />

dans l'évolution verticale de ces derniers une diminution subite des smectites<br />

au profit de la kaol inite n'entraîne aucunement des fluctuations dans les propor­<br />

tions d'attapulgite. De plus l'extension des smectites coîncide avec l'instal­<br />

lation d'un milieu calme à caractère confiné (matière organique, pyrite, bulimi­<br />

nidés de petite taille). Il est possible que dans ces milieux les conditions<br />

physico-chimiques nécessaires à la conservation des smectites détritiques ne<br />

soient pas fondamentalement différentes de celles propices à la néoformation des<br />

smectites et attapul gi tes.


- 195 -<br />

Les associations à Buliminidés, Acarininidés et ostracodes. Unité N2<br />

à N5. L'abondance et la diversité des foraminifères planctoniques suggèrent une<br />

meilleure ouverture et des conditions de vie très favorables (tanpérature, sali­<br />

nité, nourriture, oxygénation) dans la moitié inférieure de la formation. Ce mi­<br />

lieu toujours réducteur sur le fond (matière organique, silicifications, clinop-<br />

tilolite etc) jusfifie le développement d'ostracodes oligotypiques. L'abondance<br />

de peti ts Bul imi nidés (fonnes striées) confi nne une défici ence en 02 due à<br />

l'influx de la matière organique et à des conditions réductrices sur le fond<br />

(MURRAY, 1984). Dans la partie supérieure de la formation, la proportion de fora-<br />

minifères planctoniques diminue considérablement, renplacés par des fonnes ben-<br />

thiques de taille nonnale.<br />

Les associations à Planulina, Eponides et rares Buliminidés, base du<br />

membre carbonaté.- La rareté de la microfaune calcitique et la nature aréni'cique<br />

des sédiments (grains à cortex) sont étroitanent 1iées. Ceci est à rapprocher<br />

d'une diminution notable de la tranche d'eau responsable d'une augmentation de<br />

l'énergie du milieu ainsi qu'à l'influence continentale proche manifestée dans<br />

l'apport progressif de quartz (silts, sables fins). La macrofaune plus abondante<br />

coïncide avec un faciès plus détritique (quartz, kaol inite plus abondants) tra-<br />

duisant une plus grande agitation du milieu et par conséquent une meilleure oxy-<br />

génation favorable à la vie de la macrofaune et à la bioturbation qu'on observe<br />

dans ce manbre.<br />

Latéralement, dans le membre à phospharénites, la bioturbation se déve­<br />

loppe sporadiquement.<br />

2. Algues, pollens, dinoflagellés<br />

L'étude de deux sondages (G2 125 et U3 175) de l'O.T.P. situés à 5 km<br />

environ au sud de Hohotoé par le B.R.G.I·l, confinne le caractère littoral des<br />

dépôts à phospharénites rédui ts au membre carbonaté à cet endroi t.


- 197 -<br />

Les uns épipélagiques affectionnent les mers froides à tenpérature variant de 7<br />

à 18°. Les seules espèces dont les adultes possèdent une coquille calcaire sont<br />

les ptéropodes Thécosomes. On les trouve dans les régions d'upwelling et les pro­<br />

ximités abritées des marges continentales de basses latti tude vers lesquel s les<br />

courants marins les transportent: les tests renplis d'eau ont une très faible<br />

densité, voisine de l'unité.<br />

définis par<br />

C - RECONSTITUTION DES MILIEUX DE DEPOT<br />

Les variations (ou évolutions) desenvironnenents biosédimentaires sont<br />

Les organismes conservés (nature, abondance, canportenent... )<br />

- Les caractéristi·ques de leur support dont il contiennent les restes<br />

(na tu re, ccm pos ition, can po rtenent. .. )<br />

- Les caractéristiques physico-chimiques du milieu ambiant (salinité,<br />

oxygénation, luminosité, hydrodynamisme, etc.) qui rendent compte des particu­<br />

larités des différents faciès observés dans le canplexe phosphaté de Hahotoé­<br />

Kpogamé.<br />

Envi ronnements argileux de mer ouverte à fonds confinés Marnes<br />

phosphatées (foraminiférite argileuse) .- L'énergie du milieu a été variable:<br />

laminations fines ou irrégulières ou discontinues perturbées par l'activité des<br />

organisrres fouisseurs ou une texture homogène reflètent l'existence de milieux<br />

calmes balayés par des courants d'intensités variables ou intermittents.<br />

L'hydrodynamisme de la base au scmrœt de la fomation est globablement croissan­<br />

te (F igure 57 bis).<br />

Le fait le plus marquant est la forte productivité de foraminifères<br />

planctoniques et benthiques. L'abondance de foraminifères planctoniques est ty-


- 200 -<br />

avec une pilase argileuse dominante. L'abondance de laminations argileuses ondu­<br />

leuses, irrégulières indique une sédirrentation dans des environnements calmes,<br />

perturbés par les arrivées d'arénites phosphatées. L'absence de microfossiles et<br />

de bioclastes observés dans l'équivalent latéral d'envi ronnerrents micri tiques<br />

semble liée à l'importante dissolution qui a affecté ce membre. La bioturbation<br />

observée en base de séquence implique l'existence dans ces milieux de conditions<br />

favorables à la vie dont les organismes fouisseurs n'ont pas pu largement tirer<br />

profit par la suite, génés probabletrent par les arrivées phospharénitiques et<br />

détritiques quartzeuses à traces d'attapulgite.<br />

La succession des faciès dans les séquences caractérisées par les chan­<br />

gements de texture traduit une baisse progressive de l'hydrodynamisme. Ce type<br />

d'environnelilents superficiels est à rapprocher des précédents infralittoraux mais<br />

en position plus proximale. Ils se montrent plus dépendants du littoral.<br />

L'abondance de dinoflagellés implique un milieu marin où l'influence<br />

continentale marquée se manifeste par la fréquence d'algues Tasmanacées et de<br />

pollens oligospécifiques.<br />

- Argilites phospharénitiques.- La sédimentation est presqu'entière­<br />

rœnt argileuse. Le caractère feuilleté des argilites indique des milieux très<br />

calmes. Aucune trace d'activité biologique n'est décelable. Les apports d'aré­<br />

nites phosphatées sont sporadiques, plus ou moins importants. Le caractère lit­<br />

toral de la sédimentation est reflété par l'abondance d'algues, de pollens et de<br />

Dinoflagellés oligospécifiques. L'attapulgite est présente.<br />

sédimentaires ?<br />

Quels sont les caractères évolutifs de l'enchaînement de ces environnements<br />

Tout au long du dépôt des sédiments phosphatés du canplexe, la kaol i­<br />

nite a toujours été présente (Figure 57), mais sa dominance qui coïncide tou-


- 201 -<br />

jours avec l'abondance des phosphates, que ce soit dans les marnes phosphatées ou<br />

dans la formation à phospharénite, suggère qu'il existe une relation directe<br />

entre les environnements marins où les grains phosphatés se concentrent et les<br />

réponses de l'arrière pays à certains mécanismes probablement d'ordre structural.<br />

Le moteur de ces mécanismes dont les effets sont ressentis à la fois dans le do­<br />

maine marin et sur le continent devrait être recherchér dans l'activité tectoni­<br />

que de l a ma rge.<br />

· La nature de la sédimentation est d'abord argileuse sans quartz dans<br />

le domaine circalittoral, micritique ensuite dans le domaine infralittoral puis<br />

argileuse à quartz dans le domaine littoral.<br />

Dans le doma ine ci rcal i ttoral à i nfral i ttoral, les pellets à concen­<br />

trations de matière organique conservée sont abondants dans la première mitié<br />

des marnes phosphatées, puis diminuent progressivement dans la seconde moitié<br />

avant de disparaître au mur de la formation à phospharénites.<br />

· Corrélativement la bioturbation n'est sensible que dans la seconde<br />

mitié des marnes. Oans la moitié inférieure elle est pratiquement inexistante.<br />

· L'ouverture nette du milieu, juste au-dessus des Argilites feuille­<br />

tées à attapulgite, manifestée par le pullulerœnt des foraminifères planctoni­<br />

ques disparaît progressivement à partir de la seconde moitié des marnes où la<br />

population de foraminifères benthiques devient dominante et où s'affirme une<br />

tendance à la monospéci fici té des ostracodes.<br />

· La diminution de la profondeur de dépôt de la base au sommet du com­<br />

plexe phosphaté peut être considérée comme la cause essentielle de ces transfor­<br />

mations. Ainsi donc l'enchainement des environnements sédimentaires et l 'élabora-


- 202 -<br />

tion du gisement phosphaté semblent être les conséquences de la diminution de pro­<br />

fondeur du milieu, à laquelle s'ajoute très vraisemblablelTent l'influence de la<br />

défonnation structurale qui contribue à l'installation d'environnements infralit­<br />

toraux et littoraux.


Concl us ions<br />

- 203 -<br />

Dans le ccmplexe phosphaté, le fait qu'en aucun moment je n'ai pu<br />

observer une phosphatisation du liant argi leux, marneux ou carbonaté, quoique<br />

des agrégats anguleux à ciment de phosphate cristallin exi stent, me conduit à<br />

penser que la genèse des phosphates se réalise sur une épaisseur peu importante,<br />

très difficile à préserver et à fossil iser. Les éléments phosphatisés sont donc<br />

démobilisés puis accumulés mécaniquerrent (traces de démantèlement, de court<br />

transport) et éventuellement ccmprimés avant lithification dans les milieux où<br />

nous les trouvons aujourd'hui. Il en résulte que les caractéristiques de ce<br />

milieu de dépôt, dont le cortège argileux est à dominance kaolinique, est radica­<br />

lerrent différent du milieu de genèse.<br />

Les relations génétiques de la clinoptilolite et des smectites des<br />

niveaux à silicifictions des marnes phosphatées sont difficiles à préciser. Tou­<br />

tefois, il semble, à la suite de la mise en solution de la silice biogène des<br />

radiolaires dans ce milieu confiné (base des mernes phosphatées), que la néofor­<br />

mation d'une partie des smectites se fait simultanérœnt à la silicification et<br />

à la genèse de clinoptilolite. Elle intervient postérieurerrent au dépôt et anté­<br />

rieurement à la canpaction lors de la diagenèse précoce, dès que la diffusion<br />

des solutions interstitielles vers le milieu marin s'interrompt et permet les<br />

concentrations nécessaires aux néoformations. Ceci pose le problème de la dis<br />

tinction entre argiles héritées et argiles néoformées et celui de leurs signifi­<br />

cati ons.<br />

Le canportement du 1i eu de dépôt des aréni tes phosphatées condi tionne<br />

dans une large mesure l'évolution minérale de l'apatite. Ainsi, ichtyoclastes,<br />

grains à cortex, coprolithes, constitués de carbonate fluorapatite (francolite)<br />

dans la formation marno-phosphatée et dans le membre carbonaté, aboutissent par


- 204 -<br />

décarbonatation à la suite des phénanènes d'altération (compaction, lessivages<br />

etc.) à la fluorapatite dans les formations à phospharénites et argilo-phosphatée<br />

d'environnElTlents argileux plus restreints. L'altération en place de la franco­<br />

lite, résultat de divers processus post-sédimentaires très vraisemblablement lié<br />

aux émersions (actions des eaux de précipitation à caractères acides) et aux<br />

fluctuations de la nappe phréatique (niveau hydrostatique des eaux souterraines)<br />

a largement contribué à l'occurrence des faciès latéraux résiduels aujourd'hui<br />

exploités.<br />

D'un point de vue paléogéographique, les milieux carbonatés infralit­<br />

toraux passent latéralement à des milieux argileux littoraux dont la démonstra­<br />

tion du confinElTlent nous est apportée par la présence d'attapulgite et la pro­<br />

lifération monospécifique d'algues et de Dinoflagellés.<br />

Dans ce contexte littoral, l'émersion du gisement intervient à trois reprises<br />

La première, au sommet du membre carbonaté où Nautiles, gastéropodes,<br />

lamellibranches et restes de poissons, dents et squelettes abondent et sur le­<br />

quel repose le "niveau 5" oxydé.<br />

La deuxi ème, dans la partie supérieure de l'horizon 3 de la formation<br />

argilo-phosphatée. A Hahotoé les argilites fortement oxydées ou barriolées con­<br />

tiennent de nanbreux rhomboèdres goethitisés. A Kpogamé ce niveau est caractéri­<br />

sé par la présence des "champignons" oxydés.<br />

La troisième, la plus importante, se situe, au sommet de la formation<br />

argilo-phosphatée (phospharénites blanches) où les phénomènes d'altération latéri­<br />

tique sont les plus intenses. La décarbonatation de la francol ite est suivie par<br />

une dissolution de l'apatite par lessivages successifs et le phosphore ainsi li­<br />

béré se canbine avec l'aluminium, le fer, le calcium disponibles pour donner des


_ 206 -


-20S-'


-210-<br />

B. AP'PORTS' DE L'EroDE DES OSTRACDDES •••••••••••••••••••••••••••••••••,. • • '230<br />

1. Aspects paléoêcolog1ques<br />

2. Ba thymétrh<br />

3. Paléogéographie régionale<br />

COtl:ttBI-QN ••••••••• .-•••••••• '••••••••••••••••••••• r _ • • • • • • • • • .. • • • •• • • • • • • 236


-211-<br />

A - VARIATIONS VERTICALES DE LA MICROFAUNE<br />

1. Analyse stratigraphique<br />

Les échantillons qui feront l'objet de cette étude proviennent de sept<br />

sondages et des carrières de Tabl igbo, Hahotoé et Kpogamé. (Fig. 59, 60, 68, 70,<br />

72, 74, 76). Les foraminifères ont été détenninés avec l'aide de C. t-lONCIARDHH<br />

et P. ANDREI EF (BRGH). Les ostracodes ont été déterminés par G. CARBONNEL (Uni­<br />

versité Claude BERNARD, Lyon I) et les résultats intégrés dans ce travail. La<br />

biozonation utilisée est celle de C. CAVELIER et Ch. pm1EROL (1983).<br />

Huit associations de foraminifères et d'ostracodes numérotées l à VIII<br />

ont été mises en évidence. Elles couvrent les formations plus anciennes (Sables<br />

inférieurs de Koviépé et Akoumapé) au plus récentes (fonnation à phospharénites).<br />

Les princi pales espèces sont regroupées dans la figure 58.<br />

1.1. Sables inférieurs de Koviépé et Akoumapé


-22]-<br />

te des foraminifères benthiques et surtout du nombre élevé d'ostracodes typiques<br />

de cette formation. La partie inférieure des Calcaires de Tabl igbo (biomicrite<br />

argileuse à Echinides) est attribuée à la biozone P3. (Association II).<br />

La partie supérieure des Calcaires de Tabligbo avec ses nummulites et<br />

ses premiers Globorotalia carénés (association III), canme Ewekoro est attri­<br />

buée à la biozone P4 (Paléocène supérieur). Les Calcaires de Tabligbo et les Sa­<br />

bles inférieurs représentent donc les sédiments du Pal éocène inférieur et supé­<br />

rieur contrairelïent à la datation de SLANSKY (1959) gui les attri bue au Pal éo­<br />

cène inférieur.<br />

2.3. Argilites feuilletées à attapulgite<br />

La coexi stence effective dans l'associ ation IV des espèces critères<br />

des biozones P3 (Globorotalia angulata), P4 (Globorotalia aegua, Globorotalia,<br />

acuta Globorotalia albeari) et P5 (Globorotalia velascoensis) à la base des<br />

Argilites montre le caractère condensé de la sédimentation à cette période tran­<br />

sitoire entre le Paléocène et l'Eocène canme c'est le cas dans plusieurs bassins<br />

oues t-afri ca i ns .<br />

. Au Congo (M'BORa et al. 1981), les biozones P5 et P6a (zonation<br />

de BLOW 1969 et BERGGREN 1970) ne sont pas différenciées.<br />

- En Côte d'Ivoire, BRurj (1978) identifie la base de l'Eocène par<br />

l'apparition de Globorotalia wilcoxensis et Globorotalia subbotinae au-dessus de<br />

laquelle vient une association-type de l'Yprésien (Globorotalia subootinae,<br />

Globorotalia pseudotopilensis et Globorotalia broedermani) avec Globorotalia<br />

aequa qui persiste toujours .<br />

. Au Sénégal (BRANCART 1977), les argiles papyracées de la fonnation<br />

de Bangny ont 1ivré des Globorotalia carénés de l'Eocène inférieur. Le passage<br />

du Paléocène à l'Eocène est souligné à la fois par la lithologie (Calcaires<br />

zoogènes) et par la microfaune (présence de Globorotalia velascoensis) dans les


-222-<br />

faciès marneux qui à l'Ouest font le pendant aux calcaires zoogènes .<br />

. Au Nigéri a PETTERS (1983) défini t, se fondant sur les zonations de<br />

STAINFORTH et al (1975) le Paléocène supérieur et l'Eocène inférieur la présence<br />

de Globorotalia acuta, Globorotalia aegua, Globürotalia marginodentata et Globo­<br />

rotal i a wi 1coxens i s.<br />

Si l'on considère le caractère condensé de ce niveau qui coïncide avec<br />

la genèse des minéraux glauconitiques et phosphatés (Glauconitite sableuse), il<br />

est aisé de canprendre que ce sont les grands changements d'équilibre (climati­<br />

que, tectonique, eustatique, physico-chimique) ayant conduit à la sédimentation<br />

de l'énonne dépôt d'argilites à attapulgite qui accanpagnent la fin du Paléocène<br />

et le début de l'Eocène. C'est à ce morrent que le biotope caractéristique à Nodo­<br />

sariidés fait son apparition. Tout ceci m'amène à admettre un âge éocène infé­<br />

rieur pour la formation argileuse.<br />

D'autre part la détennination d'un nautile -Deltoidonautilus molli DOUVILLEt<br />

à remplissage glauconitique par H. TINTANT qui lui donne un âge Eocène inférieur<br />

confinnerait cette datation par les foraminifères planctoniques.<br />

2.4. Limite Paléocène-Eocène. Apports des datations isotopiques K-Ar.<br />

(Exemples du Nigéria et du Bénin).<br />

Plusieurs auteurs se sont intéressés à cette limite: AKPITI, CLAUER,<br />

HOUESSON, LANG et TISSERAND (1985) au Bénin, ADEGOKE et al. (1972) au Nigéria .<br />

. Au Bénin AKPITI et al. s'appuyant sur les données de SLANSKY consi­<br />

dèrent d'âge éocène inférieur les sédiments argilo-marneux à attapulgite, re­<br />

coupés de plusieurs niveaux calcaires souvent glauconieux, phosphatés et repo­<br />

sant sur des argil ites feuilletées (partie supérieure des Argil ites feuilletées<br />

à attapulgite). Dans cet ensemble servant de repère à la limite Paléocène-Eocène<br />

(d'après SLANSKY) un niveau glauconitique épais de 30 cm environ choisi par AKPITI<br />

et al. a été l'objet d'une datation isotopique par la méthode K-Ar. Un âge de 53


-224-<br />

niveaux carbonatés qu'apparaissent les premiers Buliminidés (fonnes profondes),<br />

Acarininidés de la biozone P6.<br />

* Le niveau analysé au Nigéria (Figure ô2) correspond à la glauconiti­<br />

te sableuse de Tabligbo.<br />

Il s'ensuit que pour ces deux niveaux stratigraphiquement différents<br />

les âges donnés par les différents auteurs sont proches l'un de l'autre et que<br />

les uns et les autres les font coïncider avec la limite Pal éocène/Eocène. De­<br />

vrait-on y voi r les l imites des méthodes K-Ar ?<br />

De toute façon ce fait entretient une confusion que ne pourrait rele­<br />

ver que l'analyse stratigraphique à l'aide de la microfaune. Pour ma part,<br />

j'estime que la place de cette limite est plus judicieuse au-dessus des calcaires<br />

de Tabl igbo comme l'indique les foraminifères, les nautiles, la condensation des<br />

foraminifères des biozones P3, P4 et P5 à la base des Argil ites feuilletées à<br />

attapulgite et elle serait justifiée par les changerœnts importants survenus à<br />

l'échelle régionale vraisemblablement responsables de l'épaisse assise argileuse<br />

à attapulgite des biozones P5 et P6.<br />

2.5. Marnes phosphatées<br />

Les Acarininidés associés à ces marnes sont caractéristiques du Cui­<br />

sien. De nouveaux foraminifères benthiques caractéristiques ayant un cachet<br />

éocène à l'échelle du Gol fe de Guinée et dans les bassins sud-ouest africains<br />

apparai ssent .<br />

. Uvigerina hourqi dans le Gol fe de Gui née a une répartition strati-<br />

graphique allant de l 'Eocène inférieur à l'Eocène moyen.<br />

Lenticulina degolyeri : Paléocène - Eocène moyen au Congo<br />

Bulimina kugleri : Paléocène - Eocène moyen en Côte d'Ivoire<br />

Altistana scalaris + Eocène moyen - Oligocène au Nigéria et en Côte<br />

d' l vo ire.


-230-<br />

La zonation dans les marnes phosphatées est délicate à établir à cause<br />

du mélange des marqueurs des biozones P6 à P9. Dans cette fonnation, les faciès<br />

d'environnements pronfonds restreints à Acarininidés abondants et Buliminidés de<br />

petite taille évoluent vers des faciès phospharénitiques moins profonds et plus<br />

oxygénés à mégafaune nectonique dont les restes (coprol ithes, ichtyoclastes) con­<br />

tribuent à l'enrichissement en phosphates des sédiœnts. La fonnation à phospha­<br />

rénites de l'Eocène moyen n'a livré aucun marqueur. Seuls les ostracodes ont pu<br />

confirœr cet âge déduit de la datation des dents de sélaciens qu'elle contient<br />

(SLANSKY, 1959).<br />

B - APPORTS DE L'ETUDE DES OSTRACODES<br />

Ils nous apportent des information complémentaires, en particlier sur<br />

l'environnement sédimentaire, la bathymétrie, la température, la salinité et<br />

l'oxygénation du milieu. Je me servirai donc des résultats obtenus sur les ostra­<br />

codes (Figure 63) à parti r des sondages et des carrières compte tenu des vari a­<br />

tions qualitatives et quantitatives pour savoir comment s'organisent les écozones<br />

qui se sont succédées dans l' évol ution du bassin.<br />

1. Aspects paléoécologigues<br />

Les ostracodes étudiés sont généralement bien conservés à carapaces<br />

calcifiées (très rarement phosphatées) blanchâtres à parois fines ou épaisses et<br />

ponctuées rEmpl ies de calcite transparente (sparite) et à ornementations parfois<br />

forter.Jent exprir.Jées.<br />

Les sédiments les contenant se sont déposés sur le plateau continen­<br />

tal jamais en deça du talus continental. Ces ostracodes semblent préférer les<br />

environnEments d'eau tranquille sans courants violents mais suffisamment forts<br />

pour un renouvellement en oxygène et élérœnts nutritifs (fonds vaseux finement<br />

argileux, calcaire argileux ou marneux riches en matière organique) et paraissent<br />

très sensibles aux variations de la salinité du milieu.


-233-<br />

sence d'un substrat défavorable et au confinement du milieu: un faciès de haute<br />

énergie (biopelsparite ct huîtres et ct Nummulites) et une variation physico­<br />

chimique du mil ieu devenu confiné (argil ites à attapulgite) en est vraisemblable­<br />

ment la cause.<br />

1.3. Eocène supérieur<br />

Le retour de la sédimentation carbonatée ct nummul i tes pendant<br />

l'Eocène supérieur favorise le développement des ostracodes surtout dans les<br />

milieux marneux ccmme ct Atchatchimé où les Trachylébériidés foisonnent. Ces for­<br />

mes connues pour leur habitat essentiellerrl€nt néritique suggère par leur pré­<br />

sence, des conditions propices ct leur développement (nourriture, oxygène etc.)<br />

prémices des apparitions des upwellings. Il se dégage ct ce moment en direction<br />

de l'Est une tendance à l'enrichissement (Figure 63) avec un maximum de diversité<br />

ct Atchatchimé. L'évolution vers des environnements benthiques plus restreints<br />

puis littoraux est reflétée par les formes oligospécifiques (Chrysocythere<br />

dahomeyi et Togoina attitogonensis) et les formes ct tendance côtière (Cytheridea).<br />

2. Bathymétrie<br />

Nonobstant leur association avec des formes de profondeur relativement<br />

élevée, la majorité des ostracodes maastrichtiens correspond ct un milieu de pro<br />

fondeur rrodeste appartenant en total i té ct la zone photique du doma ine infra­<br />

littoral. L'environnement reste benthique et n'exède pas une vingtaine de mètres.<br />

Dans les calcaires à échinides d'environnement marin strict propice<br />

au développement de faune de plateforme, les ostracodes restent canpatibles avec<br />

les biotopes à échinides vraisemblablement situés à une vingtaine de mètres.<br />

Dans les marnes phosphatées et les phospha rénites 1a profondeur de­<br />

vrait varier de 50 ct 15 rrètres environ.<br />

3. Paléogéographie régionale<br />

Les ostracodes du bassin côtier du Togo montrent une affinité certaine


-240-<br />

43,0 - 40,6 m - Sables micacé fins et grossiers Cl liant argileux de<br />

couleur jaune. Les pa illettes de mica (biotite et muscovite) sont abondants. Le<br />

cortège de minéraux argileux est composé essentiellement de smectites (76%) avec<br />

16% de kaolinite et des traces d'attapulgite. La biophase comprend des radioles<br />

d'oursins abondants, des fragments de gastéropodes et lamellibranches à usure<br />

très marquée et d'ichtyoclastes phosphatés peu ncrnbreux. La microfaune est re­<br />

présentée par des foraminifères benthiques, en mauvais état de conservation, dont<br />

des arénacés (Spirospectamina nuda Lalicker, Gaudryina sp.), Cibicides sp. ainsi<br />

que par des ostracodes (Brachycythére sp., et divers Bairdia) difficilement re­<br />

connaissables.<br />

40,6 - 36,5 m - Deux types de microfaciès y sont distingués:<br />

. Calcaire gréseux brun - Il s'agit d'un packstone à 30% de quartz de<br />

taille 1 à 2 mm en moyenne anguleux à cristaux souvent enrobés d'une pellicule<br />

sombre. Les bioclastes constitués de fraglTents de mollusques (gastéropodes, la­<br />

mellibranches et raranent de brachiopodes) et de rares ichtyocl astes phosphatés<br />

sont anguleux et souvent micritisés à l'exception des débris d'huîtres recris­<br />

tallisés qui conservent leur structure cellulaire et fibreuse. Le liant micriti­<br />

que renfenne de nombreuses concentrations d'argiles isolées par touffes à extré­<br />

mités effilochées ainsi que de nombreux rhomboèdres d'oxydes de fer disséminés<br />

(cristaux déjà décrits dans les phospharénites de Hahotoé-Kpogamé) qui donnent<br />

la teinte brunâtre à la roche.<br />

Calcaire biodastigue beige - De texture \


-242-<br />

sifiés. Leur bon état de conservation général et la nature du matériel des fora­<br />

minifères arénacés de ce niveau analogue à celui du sédiment encaissant (silts)<br />

font conclure qu'une grande partie du peuplement benthique est conservé in situ<br />

ou à proximité de leur milieu de vie. Cette riche microfaune qui coïncide avec<br />

ce faciès silteux traduit une certaine agitation du milieu favorisant les con­<br />

ditions de tenpérature. de salinité. et de nourriture favorable au développement<br />

de la vie canme l'atteste la diversité spécifique des foraminifères et des os­<br />

tracodes. L'environnerrent est assez particulier car on peut y voir d'une part<br />

l'influence continentale forte canme en témoignent les silts associés à la kao­<br />

linite et la présence d'Hétérohélicidés. formes de milieux contraignants et<br />

résistantes aux conditions drastiques. et d'autre part l'influence du domaine<br />

marin franc par la présence d'ostracodes de biotopes peu profonds infralittoraux<br />

Ces faits reflèteraient l'étroitesse du plateau continental et la proximité du<br />

talus.<br />

2. Sondage Nyamassigan M 201 (fig. 68 et 69)<br />

Il est situé à envi ron 20 km au Sud-Est de Koviépé (Fig .65) et traver­<br />

se 111 m de sédiments. Le socle n'a pas été atteint.<br />

2.1. Analyse<br />

111 - 108.5 - Argilites noires riches en matière organique et débris<br />

végétaux reconnaissables. La pyrite est abondante. Le cortège des minéraux argi­<br />

leux se canpose de 52% de kaolinite. 40% de smectites et 8% d'attapulgite. Les<br />

argilites sont surmontés par 1.5 m de sables grossiers à éléments graveleux.<br />

108.5 - 103.0 m - Calcaire bioclastigue blancs et gris représentant<br />

les calcaires de Tabligbo. Quatres microfaciès sont distingués. Leur description<br />

su i t :<br />

. Biomicrite argileuse à Echinides (Togocyamus seefriedi Oppenheim).<br />

Texture wackestone à packstone. Il s'agit du même microfaciès observé à Tablig-


-245-<br />

tx:> : Débris de mollusques sparitisés à enveloppes micritiques conservées ou non,<br />

brachiopodes, serpulides, ostracodes, radio1es d'oursins, bryozoaires, polypiers,<br />

rares grains glauconitiques et phosphatés et très rares foraminifères benthiques<br />

(Rotali idés) .<br />

. Biomicrite à Lithothamnium - Texture packstone - Les bioc1astes sont<br />

constitués de fragments d'huîtres grossiers (l à 2 cm), de lamellibranches (0,5<br />

à 1 an), de gastéropodes, de radio1es et plaques d'échinides, de rares fragments<br />

brachiopodes et de grains phosphatés. Dans le liant micritique les foraminifères<br />

benthiques peu nombreux sont associés à de nombreux bioc1astes fins sparitisés.<br />

Les fragrrents d'algues Lithothamniées roulés sont très fréquents et se retrou­<br />

vent sous deux formes essentielles:<br />

- Bourgeons ou massues de 2 mm de large sur 4 de long en moyenne.<br />

- Filarrents ou plaquettes démantelés ou encroutants de 1 à 2 mm sur<br />

1 an pouvant atteindre 1 sur 3 cm de long. (Pl.l Ph.10) .<br />

. Biomicrosparite à Lithotamnium - Ce microfaciès de texture grainsto­<br />

ne est essentiellement constitué de débris de Lithotamnium allongés ou ovoïdes à<br />

usure très marquée de dirrension moyenne 1 mm. Des bioc1astes arrondis micritisés<br />

pour la plupart et des fragments d'échinodermes sont présents dans le liant mi­<br />

crosparitique qui inclue des foraminifères et grains glauconieux peu nombreux.<br />

Biomicrite glauconieuse à foraminifères - Les foraminifères planc­<br />

toniques et les fragrrents nummulitiques (Operculina sp., Discocyc1ina sp.) sont<br />

abondants comme à Tabligbo. Les grains glauconieux y sont abondants. Le liant<br />

micritique montre des plages à concentrations arsi1euses. Radio1es. plaques d'é­<br />

chinides et grains phosphatés sont rares mais réguliers.<br />

103,0 - 99,0 m - Sables fins et moyens argileux à grains glauconiti­<br />

gues abondants - Les bioclastes peu nombreux (débris d'échinodennes, d'ichtyo­<br />

clastes, ostracodes dont Anticythereis bopaensis APOST.196l) sont très usés. Les<br />

fo rami ni fères pa r contre so nt très abo nda nts et divers. Il s sont représentés pa r<br />

des Buliminidés, Eponididés, Nodosari idés, Cibicididés, G1oborota1idés et Globi­<br />

gérinidés caractéristique de la Î'lidway Formation décrite à Tab1igbo.


-250-<br />

3. Sondage Zéglégan M Igl (fig . 70 et 71)<br />

Il est situé dans la partie centrale du bassin (Fig .65) et atteint la<br />

profondeur de 162 m sans toucher le socle.<br />

3.1. Analyse<br />

162,0 - 153,9 m - Argilites noires à débris ligniteux. Les minéraux<br />

argileux se répartissent de la façon suivante Kaolinite 20%, srrectites 45% et<br />

attapulgite 35%.


-259-<br />

tiques aux fonnes irrégulières sont fréquents. Leur noyau souvent pyriteux con­<br />

tient de rares ostracodes et de petits bioclastes mill imétriques. Au sommet ap­<br />

paraissent des éléIrents phosphatés.<br />

La proportion de kaol inites dans ces argiles feuilletées augIrente pro­<br />

gressivement de 16 à 30% au sommet tandis que la tendance est à une légère dimi­<br />

nution pour les smectites (72 à 5n). L'attapulgite ne varie pas beaucoup (15 à<br />

13%) .<br />

90,0 - 62,0 m - Alternances de calcaires cOquilliers gris et d'argili­<br />

tes phosphatées gris-verdâtre - Les calcaires sont une biopelmicrite glauconieu­<br />

se à texture wackestone à packstone dans laquelle les bioclastes dominants sont<br />

des fragments de mollusques, de bryozoaires, d'échinides et d'ophiurides. Les<br />

trois niveaux inférieurs se singularise par la présence de bryozoaires et de nu­<br />

mmulites abondants par rapport au deux niveaux supérieurs caractérisés par une<br />

plus grande abondance de gastéropodes, serpulidés, et par l'absence de nummuli­<br />

tes.<br />

Les intercalaires argileux se singularisent d'une part par le caractère<br />

massif des deux premiers et le caractère finerœnt feuilleté des deux autres et<br />

d'autre part par l'abondance d'éléIrents phosphatés et d'ostracodes surtout à la<br />

base :<br />

Foraminifères benthiques: Bulimina crassiocostata, Eponides elevatus<br />

trochoides, Lenticulina kugleri, Bolivina sp., Bolivina striatella.<br />

Foraminifères planctoniques: Globorotalia wilcoxensis, Globorotalia<br />

decepta, Gl oborotali a pseudosci tula, Globorotal i a pseudotopi lensi s, Globorota­<br />

lia pentacamerata.<br />

Ostracodes : Leguminocythereis senegalensis, Anticythereis bopaensis<br />

APOST. ,1961, Spinicythere delafossei CARBONNEL 1986, Buntonia sp.<br />

62,0 - 45,0 m - Argilites grises très riches en foraminifères benthi­<br />

ques. En plus des forrœs cités plus haut s'ajoutent: Nonion accutidorsatum,<br />

Eponides africanus DE KL. et RER., Bitubuloqerina circumspinoza DE KL. et RER.,<br />

et Uvigerina hourqi.


-260-<br />

Dans ces argilites l'attapulgite ne subsiste qu'en traces. La kaolinite<br />

représente 38% des argiles et les srœctites dominent (62%).<br />

45,0 - 32,0 m - Phospharénites marneuses beises ct intercalations de<br />

calcaires phosphatés blancs - Leurs caractéristiques sont les mêmes que celles du<br />

membre carbonaté de Hahotoé et Kpogamé. La kaol inite redevient dominante (58%) et<br />

les attapulgites en traces. Les smectites font 42 %.<br />

32,0 - 16,6 m - Argilites phospharénitigues ocres à passées verdâtres.<br />

L'abcndance de grains à cortex, notamrrent ceux à noyaux de radiolaires,<br />

rappellent la formation argilo-phosphatée. La kaol inite reste dominante et at­<br />

teint 68% au sommet.<br />

16,6 - 0 m - Sédiments détritiques du Continental terminal.<br />

4.2. Interprétations<br />

la biophase des argilites noires à passées calcaires d'âge maastrich­<br />

tien est identique à celle décrite ct Koviépé. Elle indique un milieu marin abri­<br />

té mais en communication avec la haute mer. Les ostracodes indiquent un milieu<br />

assez contraignant par leur canposition faunistique restreinte et, d'un point de<br />

vue générique et spécifique (foraminifères et ostracodes), la faune témoigne<br />

d'un environnement infralittoral proximal peu profond.<br />

Dans tout le reste de la série marine, le schéma d'évolution des mi­<br />

lieux et environnements ne diffère pas de ceux vus à Zéglégan et Nyamassigan sauf<br />

en ce qui concerne les calcaires glauconieux à nummulites surmontant les argi-<br />

lites feuilletées Ce niveau fractionné par des intercalations d'argilites phos-<br />

phatées riches en foraminifères et ostracodes montre bien la récurrence des con­<br />

ditions propices ct la sédimentation carbonaté à nummulites.<br />

5. Sondage Atchatchimé M 205 (Fig. 74 et 75)<br />

Il est situé dans la partie Est du bassin et atteint une profondeur de<br />

190 m sans toucher le socle. (Fig.65).


5.1. Analyse<br />

-263-<br />

190,0 - 170, °m - Argil ites noires riches en matière organique et py­<br />

rite. Présence de rares grains glauconitiques et pyriteux.<br />

La proportion de mi néraux argileux est la suivante 50% de kaol i nite,<br />

34% de smectites et 20% d'attapulgite.<br />

170,0 - 159,0 m - Sables moyen argileux gris à rares grains glauconi­<br />

tiques et ostracodes usés. La kaolinite régresse légèrerœnt (45%) ainsi que<br />

l'attapulgite (11%) au profit des smectites qui augrœntent (46%).<br />

été distingués:<br />

159,0 - 129,0 m - Calcaires bioclastigues gris - Deux microfaciès ont<br />

- Bianicrite argileuse à Echinides, texture packstone. Il correspond<br />

au même microfaciès décrit à Tablisbo.<br />

- Biosparite, grainstone essentiellement formé de fragments d'échino­<br />

dermes et d'algues lithothamniées roulées bien calibrées (1 mm en moyenne) avec de<br />

rares foraminifères benthiques, fragments d'huîtres et de nummulites. Le ciment<br />

est une frange isopaque de calcite avec des vides intergranulaires remplis de<br />

calcite drusique secondaire.<br />

Les argiles associées aux cuttings montrent pratiquement la même ré­<br />

partition minéralogique que dans les sables sous-jacents avec une légère diminu­<br />

tion des attapulgites (8%) au profit des smectites (49;n.<br />

129,0 - 48 m - Argilites noires finement feuilletées à rares cristaux<br />

de pyrite et à grains glauconitiques fréquents dans le tiers inférieur puis gri­<br />

ses, grossièrement feuilletées, pyriteuses, gypseuses et à glauconite fréquente<br />

dans les deux tiers supéri eurs.<br />

La microfaune n'est pas abondante:<br />

Foraminifères benthiques: Gavelinella mid,tlayensis, Haplophragmoides<br />

excavata, Eponides pseudoelevatus, Planulina sp.


se met en place (calcaires de Tabligbo). Cette sédimentation carbonatée compense<br />

la subsidence maintenant des environnerrents peu profonds jusqu'au morrent où la<br />

subsidence dépassant les capacités de la sédimentation, le milieu s'approfondit<br />

(biomicrite glauconieuse à foraminifères abondants).<br />

3. Troisième étape : L'Eocène inférieur et moyen<br />

Dans les argilites feuilletées, les variations de proportion d'atta­<br />

pulgite rrontrent une polarité E-W. Le bassin est plus confiné à l'Ouest qu'à<br />

l'Est. D'une manière générale l'apport de kaol inite, dans ce contexte de confi­<br />

nerrent, est à son maximum dans le tiers inférieur de cette formation argileuse<br />

au dessus de la glauconitite sableuse qui marque par l' interruption ou 1a réduc­<br />

tion de la sédirœntation un évènerrent important dans le bassin et même au-delà.<br />

Après une stabil i sation des apports kaol i niques, une augrœntation progressive<br />

s'arrorce vers le somrret des argilites feuilletées. Les srrectites sont dominantes<br />

(40 à 6(J'h) avec des fortes proportions d 'attapulgi te qui varient entre 30 et 60%<br />

des minéraux argileux. Il apparaît donc une réduction substantielle des apports<br />

détritiques lors du dépôt des argilites feuilletées.<br />

La conservation des structures laminaires exemptes de traces de biotur­<br />

bation et la rareté de la microfaune benthique, la présence d'une matière organi­<br />

que abondante traduisent l'anaérobie du milieu. le caractère réducteur de ce<br />

mil ieu est souligné par l'accumulation de sulfures insolubles (pyrite), de phos­<br />

phore (grains phosphatés) et de sulfates (gypse). Si le gypse peut éventuellement<br />

résulter de l'oxydation de la pyrite leur coexi stence nécessite une dual i té de<br />

milieux antagonistes: D'une part un milieu oxydant capable de transforwer la py­<br />

rite en oxydes de fer et d'autre part une stratification des eaux suffisante<br />

afin d'obtenir un milieu réducteur capable de réaliser les concentrations néces­<br />

sai res à la préci pi tation du gypse. Oans notre cas ce schéma dépourvu de logique<br />

va à l'encontre de l' hypothèse du gypse dérivé de la pyrite. Dans l' hypothèse<br />

inverse, la présence de pyrite ou autres sulfures n'implique pas forcément des


-270-<br />

conditions anoxiques du milieu au lieu même du dépôt. Elle indique seulement<br />

qu'il y a eu réduction des sulfates et suffisamment de fer et autres métaux dis­<br />

ponibles pour précipiter sous forme de sulfure (CLAYPOOL et KAPLAN 1977, CURTIS<br />

1985 in JACQUIN 1986).<br />

En définitive, le ranpl i ssage des loges de forami nifères et de radi 0­<br />

laires traduit un confinement certain et une activité bactérienne sulforéductrice<br />

importante au sein des argilites feuilletées. L'alternance de niveaux marneux et<br />

argileux confinés observés dans la région de Nyamassigan indique une réoxygéna­<br />

tion épisodique et brève du milieu. Les argilites seraient donc les témoins de<br />

corps d'eaux anoxiques cantonnés sur le fond sous les eaux oxiques de surface à<br />

foraminifères planctoniques et radiolaires.<br />

Sur le continent où règne une certaine stabil ité, l'évolution des sols<br />

conduit à l'élaboration des smectites qui sont entraînés plus au large dans les<br />

fonds confinés à néoformations.<br />

Schématiquement il sanble qu'une cause essentielle soit à même d'ex­<br />

pliquer ces processus: L'effet de subsidence, ayant vraissemblablement pour mo­<br />

teur la présence d'accidents parallèles à la bordure du bassin (faibles satelli­<br />

tes de la zone de fracture du Rorranche), provoque un afflux de particules fines<br />

et de phases solubles des zones déprimées (sols évolués) au niveau des zones pro­<br />

fondes à sédimentation chimique prépondérante. Dans cette structure-piège le<br />

confiner.ent peut atteindre un degré relativement élevé. La concentration des<br />

eaux du fond sur une tranche relativenent peu épaisse engendre des conditions<br />

favorables à la genèse des argiles magnésiennes (attapulgite), aux premières<br />

cristallogenèses de gypse, de pyrite et à la conservation de la matière organi­<br />

que. Parallèlement cet approfondi ssement annonce les changements globaux qui<br />

vont marquer tout le golfe pendant cette période biostasique.<br />

Dans les calcaires glauconieux à nummulites du sommet des argilites<br />

feuilletées, qui se fractionnent d'Ouest en Est et qui passent latéralement à des


-271<br />

marnes dans la région d'Atchatchimé, les attapulgites régressent sauf à Zéglégan<br />

où el les représentent 50% du cortège argileux.<br />

Dans ce même sens les smectites dominantes à l'Ouest sont à part égale<br />

avec la kaolinite à l'Est. Ceci traduit la réduction ou la disparition progres­<br />

sive du confinement du bassin à cette époque d'Ouest en Est. Le changement radi­<br />

cal du milieu qui s'opère serait à relier à une baisse notable du niveau marin<br />

provoquant une élévation de l'hydrodynamisme du milieu qui favorise la sédimen­<br />

tation carbonatée glauconieuse à nummulites. L'oxydation des granules verts<br />

glauconitiques est la preuve d'une baisse de la tranche d'eau. Les dolomitisa­<br />

tions locales et secondaires dans ces calcaires à nummulites peuvent aussi être<br />

considérées canme un argument. C'est probablement l'esquisse d'une barrière ou<br />

d'un haut fond où les véritables conditions ne se sont jamais réalisées.<br />

Dans les marnes phosphatées, où la proportion d'attapulgi te est impor­<br />

tante au centre du bassin (Zéglégan, Akoumapé, Atchatchimé), la kaolinite est ré­<br />

duite. La réduction des smectites au profit de l'expression de l'attapulgite est<br />

interprétée comme une néoformation de cette dernière au dépens des smectites<br />

dans des environnements à circulation océanique ralentie, à l'abri des terrigè­<br />

nes clastiques probabler.ent bloqués sur la bordure et où les apports nutritifs<br />

des upwellings favorisent l'éclosion cyclique d'une microfaune luxuriante.<br />

Le caractère confiné du milieu au lieu même du dépôt des marnes phos­<br />

phatées a été montré lors de la caractérisation des milieux de sédimentation à<br />

phosphates. La stratification des eaux ne semble pas y avoir joué un rôle. La<br />

forte productivité organique résultant de l'action favorable des upwellings<br />

dépasse les possibilités d'oxydation de la matière organique par l'eau de mer<br />

sur le fond qui devient anoxique. L'accumulation d'organismes benthiques, en<br />

l'occurence les Buliminidés de petite taille aux formes striées affectionnant les<br />

milieux profonds et d'ostracodes oligospécifiques, témoigne de leur adaptation à


-273-<br />

- Lorsque la productivité biologique due aux upwellings est importante<br />

elle empêche, en tombant, l'oxygénation du fond et favorise la conservation de<br />

la matière organique élaborée en surface. Un certain confinement est maintenu. La<br />

foraminiferite argileuse se dépose en même temps que les grains phosphatés.<br />

(Fig. 77,A) .<br />

- Lorsque la productivité biologique baisse, une sédimentation micriti­<br />

que se développe en même temps que des apports bioclastiques et phosphatés plus<br />

réduits arrivent. Les forami nifères sont nettement moins abondants. La di spa ri­<br />

tion de la matière organique IIDntre que rien n'empêche une bonne oxydation des<br />

eaux du bassin. Il se dépose une biomicrite faiblement phosphatée (Fig .71, B).<br />

Cette cyclicité de milieux semble bien rendre compte des alternances foraminifé­<br />

rites argileuses / biomicrite phosphatée.<br />

Le regain de Kaolinite et l'abondance de smectites dans les formations<br />

marno-phosphatées et argilo-phosphatées témoignent de la réactivation de l'influ­<br />

ence continentale due à la reprise des activités tectoniques qui contribuent à<br />

créer les conditions optimales de remobilisation, de vannage et d'accumulation<br />

des grains phosphatés.


-275-<br />

Les argilites feuilletées de l'Eocène inférieur avec leurs foramini­<br />

fères planctoni ques et leur attapul gite correspondent à un mi 1ieu cal me et con­<br />

finé. Ce milieu confiné détermine la néoformation d'argiles alumino-magnésiennes<br />

(montnnrillonite et attapul gite) résultant de la combinaison d'ions lessivés à<br />

partir du continent et entraînés plus loin que les particules sol ides dans un<br />

contexte subsident.<br />

Dans les marnes phosphatées, le milieu reste nettement marin avec des<br />

foraminifères très abondants. Les smectites sont interprétables comme minéral<br />

hérité du continent et/ou fonné in situ. L'attapulgite est toujours présente.<br />

L'Eocène moyen voit le retour de l'influence continentale marquée avec<br />

les faciès d'accumulation phosphatés accompagnés de quartz et de kaolinite.<br />

Je retiendrai de cette évolution que:<br />

- Les variations de faciès n'entraînent pas toujours une variation si­<br />

multanée des argiles dans le cadre de la sédkentation détritique. C'est l'apport<br />

qui commande la nature de la phase argileuse et le milieu reste "passif".<br />

L'influence continentale est nette.<br />

- Dans le cadre de la sédimentation chimique, le milieu "actif" comman­<br />

de la nature de la phase argileuse parce qu'il est capable de façonner ses pro­<br />

pres argiles. Toutefois l'arrivée importante d'argiles détritiques (kaol inite)<br />

peut se superposer à la sédimentation authigène.


-276-


-277-<br />

VUES GENERALES<br />

o Sème PARTIE 0<br />

LES PHOSPHATES ET LE PHENOMENE TRANSGRESSIF<br />

1 - LE CADRE TRANSGRESSIF . . . . . . .<br />

n - PHOSPHATOGENESE ET TRANSGRESSION .<br />

Pages<br />

279<br />

301


-278-


-281-<br />

A - CONTEXTE GENERAL<br />

L'héritage le plus marquant de l'ouverture de l'Altlantique demeure<br />

les bassins côtiers ouest-africains et ceux de l'Amérique latine. Après le début<br />

de la dislocation de la Pangée durant le Trias, l'étroit couloir protoocéanique<br />

COOlmence à s'élargir et s'approfondir à partir du Jurassique moyen. Sur les sé­<br />

diments continentaux et salifères jurassiques s'installent une sédimentation ter­<br />

rigène enrichie en matière organique d'origine continentale, tandis que les zo­<br />

nes subsidentes subi ssent le volcanisme, le confinement et les dépôts de mer pro­<br />

fonde. Au Crétacé supérieur la jonction de l'Atlantique Nord et Sud est déjà ef­<br />

fective. En bordure du continent africain et sud-américain le processus de rif­<br />

ting et de subsidence se poursuit, délimitant des marges de translation où des<br />

systèmes canplexes de zones de fractures océaniques piègent les sédiments dans<br />

les bassins côtiers ainsi créés. C'est dans ces dépôts que sont enregistrés les<br />

épisodes transgressifs et régressifs de l'évolution de la marge ouest-africaine.<br />

Transgressions crétacées-tertiaires ouest-africaines - Les transgres­<br />

sions les plus anciennes ont été datées de l'Albien : bassin ivoiroghanéen, Fosse<br />

de la Bénoué dans le Golfe de Guinée, bassins congolais, gabonnais, angolais dans<br />

la partie Sud-Ouest de l'Afrique. Reyment (1978) distingue dans l'histoire de<br />

l'Atlantique Sud cinq transgressions majeures (Fig.78), dont trois sont considé­<br />

rées canme événements épicontinentaux d'ordre régional reconnus dans les bassins<br />

sud-américai ns.<br />

Ces ci nq stades pri nci paux de l' évol uti on pal éogéographique du Gol fe<br />

ne sont pas ressentis partout de la même façon (Fig.78 bis).<br />

Le cycle al bien - Jonction des parties Sud et Nord de l'Atlantique<br />

par une !T'er peu profonde: création du Gol fe. Sur les énormes dépocentres du Ju­<br />

rassique moyen la mer albienne avance sur le continent: en Angola les dépôts


-284-<br />

. Cycle maastrichtien supérieur - éocène - Il demeure le cycle le plus<br />

régulier sur toute la bordure Ouest du continent.<br />

Dans le bassin intérieur des Iullemmeden les cinq transgressions décri­<br />

tes par Greigert (1966), Petters (1973), Dubois et Lang (1973) n'ont pas les<br />

mêmes importances ni les mêmes datations que sur la marge ouest-africaine<br />

(Fig.79).<br />

8 - LES FAITS DANS LA SERIE ETUDIEE<br />

Au cours des chapîtres précédents nous avons vu les conditions et les<br />

modalités selon lesquelles la sédimentation marine s'est faite depui s le Maas­<br />

trichtien. La figure 80 récapitule ces diverses informations. Les changements<br />

multiples, lithologiques, minéralogiques, biologiques conduisent à la reconnais­<br />

sance et à la caractérisation des grands épisodes de sédimentation suivants:<br />

a) Détritiques de base maastrichtiens<br />

b) Carbonates pal éocènes<br />

c) Argilites de milieux confinés, à microfaune planctonique pyritisée<br />

de l 'Eocène i nféri eu r<br />

ri eu r<br />

ne moyen<br />

d) Argil i tes phosphatées à microfaune très abondante de l' Eocène infé-<br />

e) Accumulations phosphatées à apports terrigènes important de l'Eocè-<br />

A priori, cette succession reflète l'extension du domaine marin sur la<br />

marge depuis le t'1aastrichtien jusqu'à l'Eocène inférieur puis un recul de la mer<br />

à l'Eocène moyen. Mais l'analyse des successions de sédimentation terrigène,<br />

carbonatée et argileuse ou marneuse, dans ces épisodes, permet de distinguer<br />

dans cette grande transgression trois phases ponctuées par deux périodes courtes<br />

de baisse du niveau marin.


J. Succession des faciès<br />

'286-<br />

Dans l'épisode maastrichtien, le dépôt des sables, des calcaires gré­<br />

seux et des argilites silteuses à Hétérohélicidés et Rugoglobigérinidés s'est<br />

réalisé sur un fond d'apports terrigènes continu et relativement important. Cette<br />

succession ITOntre de la base au sommet une affi rmation progressive du domaine<br />

marin puis un recul manifesté à travers les argilites pyriteuses riches en débris<br />

vésétaux et les sables grossiers azoïques qui les recouvrent.<br />

Le flux carbonaté plus important dans la série de Tabligbo, qui COOl­<br />

prend l'épisode des carbonates paléocènes et celui des argilites de milieux con­<br />

finé, prouve que les Calcaires de Tabligbo sont davantage liés au taux de sédi­<br />

rrentation (conditions de rreilleur productivi té bi ologique) qu'à une diminution<br />

des apports terrigènes. Elle montre sous forme de séquence transgressive la péné­<br />

tration progressive de la rrer : sables inférieurs, Calcaire de Tabligbo (gréseux<br />

à la base, glauconieux et riche en foraminifères planctoniques au sommet) et Ar­<br />

gilites feuilletées à attapulgite et microfaune planctonique pyritisée.<br />

Les calcaires ou marnes glauconieux à nummulites à la limite des Argi­<br />

lites feuilletées et de la formation marno-phosphatée d'environnements profonds<br />

reflètent une baisse du niveau marin. Ce néritisme de courte durée ne redevient<br />

effectif qu'à l'Eocène moyen avec la formation à phospharénites. Cet épisode<br />

d'accumulation phosphatée a pour toile de fond un détritisme de plus en plus<br />

marqué sur laquelle la migration des environnerrents carbonatés infralittoraux<br />

aux envi ronnements argileux littoraux marque le retrait définitif de la mer.<br />

2. Variations bathymétrigues<br />

La présence d'Hétérohélicidés réputés pour leur adaptation aux condi­<br />

t ions drastiques du r.lil i eu et celle des forami ni fères benthiques arénacés don­<br />

nent des indications sur la faiblesse de la tranche d'eau au naastrichtien.<br />

L'occurence d'ostracodes de biotopes infralittoraux dans ces environnements ar­<br />

gilo-silteux IiOntrent l'étroitesse du plateau continental il. cette période.<br />

La mise en place des sables inférieurs de Tabligbo en milieu sous-aqua­<br />

tique par des courants à hydrodynamisme variable est démontrée par les litages


-2<br />

obliques, entrecroisés, horizontaux plans. Les di slocations et les reprises de<br />

minces croûtes d'oxydes de fer dans ces sables téooignent d'exondations tempo­<br />

rai res.<br />

L'augr,entation croissante de la tranche d'eau lors du dépôt des Cal­<br />

caires de Tabligbo (biomicrite quartzeuse, biomicrite argileuse à échinides et<br />

ostracodes, bionicrite glauconieuse à foraminifères planctoniques) a été contra­<br />

riée un morrent avec l'installation des faciès de haute énergie à nummulites et<br />

fragrœnts algaires roulés. Cette augrœntation de la profondeur de dépôt se pour­<br />

suit avec la biomicrite glauconieuse et les Argilites feuilletées à attapulgite.<br />

L'apparition des faciès carbonatés glauconieux à nummulites prouve que<br />

des conditions de milieu aéré peu profond ont suivi les environnements confinés<br />

à attapulgite. S'agit-il d'un recul de la mer ou du relèvement du fond? En tout<br />

cas il y a eu baisse du niveau marin réalisant des conditions de vie compatibles<br />

avec les biotopes à nummulites, organismes qui affectionnent les zones hautes<br />

d'avant ou d'après barrière en milieu modérément agité.<br />

Le regain d'épaisseur de la tranche d'eau correspondant aux marnes<br />

phosphatées est montré par le foisonnerœnt de foraminifères planctoniques et des<br />

Buliminidés infralittoraux à circalittoraux adaptés aux fonds confinés. Leur dis­<br />

parition progressive dans les accumulations phospharénitiques de l'Eocène moyen<br />

et la réapparition de quartz d'abord sous forme de silts puis de sables dénotent<br />

une baisse progressive du niveau de la mer.<br />

3. Discontinuités sédimentaires<br />

Elles existent indépendamment des grands épisodes et marquent la su­<br />

perposition brutale d'une formation ou d'un terme à l'autre.<br />

Dans la série de Tabligbo, la première, à la limite des Sables infé­<br />

rieurs et des Calcaires, est Imtérialisée par un joint argilo-silteux souligné<br />

par des phénonènes de pédogenèse. A l'intérieur des Calcaires trois surfaces<br />

d'arrêt de sédiIrentation : 1 - Sonnet de la biomicrite à échinides. 2 - Sommet


-289-<br />

cu1aire maastrichtienne, l'arrière-pays, par sa production terrigène importante<br />

contrôle la sédirœntation sur la marge. Les dépocentres observés d'Ouest en Est<br />

témoignent de l'activi té tectonique du substratum liée au rifting.<br />

Dans la série transs;ressive de Tab1igbo, l'auçmentation progressive de<br />

la profondeur de dépôt qui devient importante au sommet des calcaires s'explique<br />

de la façon suivante:<br />

Au niveau des calcaires le comblement compense la subsidence et par<br />

ce fait maintient le milieu peu profond. La productivité bioc1astique (richesse<br />

et diversité des o1'1':Janismes) est favorisée par la circulation d'eaux bien oxygé­<br />

nées.<br />

. La mise en place des a1'1':Jilites amorcée avec la genèse de la glauco­<br />

nite dont la limite bathymétrique de formation et de conservation (60m environ)<br />

canpatib1e avec l'apparition de biotope "type Midway" associé au G1oborota1i i­<br />

dés montre que la subsidence l'emporte sur la sédirœntation.<br />

La sédimentation ca1rœ à caractère "chimique" est la conséquence de<br />

l'approfondisserœnt et l'é1oignerrent des milieux de dépôt de la bordure du bas­<br />

sin qui favorise la ségrégation des argiles élaborées sur le continent.<br />

Le retour d'une sédirœntation carbonatée glauconieuse à nummulites<br />

dans un contexte franchement néritique est à relier davantage à un réaménagement<br />

structural du bassi n qu'à l'eustati sme. Ce serai t le résultat de mouve:rents épi­<br />

rogéniques et de flexuration qui ont conduit à l'individualisation de sous-bas­<br />

sins sur la marge ouest-africaine à l' Eocène inférieur (REYRE, 1966). Ce réaména­<br />

gement a contribué à créer les condi tions phosphatogènes dans le bassin comme<br />

l'atteste la microfaune luxuriante de foraminifères, radiolaires, ptéropodes ca­<br />

ractéristiques des régi ons de hautes latitudes. Leur occurence dans ces régions<br />

résulte de l' influence de courants fro ids et d' upvle11 ings côtiers.<br />

Le bon tri des éléments phosphatés de la fonnation à phospharénite<br />

indique un hydrodynamisme fort résultant de la baisse de la tranche d'eau et la<br />

configuration du gisement reflète l'impact des déformations tectoniques sur la<br />

marge, consécutives ou synchrones au retrait de la rœr.


-291-<br />

les oodifications d'apports clastiques et des minéraux argileux marquent l'im­<br />

pact des événerœnts cl imatiques ou tectoniques sur l'arrière - pays.<br />

Compte tenu de tous ces aspects, trois phases à tendance transgressive<br />

sont dégagées (Fig.Sü bis) :<br />

- L'avancée de la mer maastrichtienne est la plus brève et la moins mar­<br />

quée. Elle est caractéri sée par la compétition entre sédimentation carbonatée et<br />

terrigène qui se tenni ne au profi t de cette dernière. Le fl ux carbonaté inhibé<br />

par un détritisme permanent reflète bien 1 'int2raction des influences continen­<br />

tales et marines montrant ainsi la précarité de la transgression sur cette par­<br />

tie de la marge ouest-africaine. L'abondance des accumulations détritiques qui<br />

lui sont associées senble résulter des prenières dislocations importantes de la<br />

ma rge.<br />

- La transgression pal éocène-éocène inférieure est la plus longue. Elle<br />

montre le passage rapide, sur la plate-forme, d'une sédimentation détritique à<br />

une sédimentation carbonatée puis à des dépôts de bassin ouvert rapidement con­<br />

finé. Son caractère régional et sa relation avec une subsidence régulière lui<br />

font attribuer une origi ne eustatique.<br />

- La phase éocène inférieure est la plus prononcée et la plus modeste<br />

dans le temps. Le re1ai de la sédirœntation argileuse à foraminifères planctoni­<br />

ques très abondants et radiolaires par une sédimentation phosphatée à influences<br />

continentales régulièrerœnt croissantes reflète l'augmentation progressive de<br />

l'énergie du milieu et le retour des conditions oxydantes sur le fond térooignant<br />

ainsi de la fin de ce régime transgressif et le début d'une régression qui favo­<br />

rise l'accumulation des phosphat2s.<br />

C - CORRELATIONS AVEC LES BASSINS OUEST-AFRICAIN<br />

Dans les bassins ouest-africains, les foraminifères crétacés-tertiaires<br />

a caractères tropicaux et tempérés permettent de replacer 1 'histoire de la marge<br />

dans le contexte de l'ouverture atlantique (Fig .81).


-299-<br />

Il est admis (SZCZECHURA et POZARYSKA, 1974) que la mer épicontinentale<br />

transsaharienne a été le vecteur de cette faune téthysienne et d'élérœnts des ré­<br />

gions boréales et méridionales d'Europe. Si la canmunication avec l'Atlantique<br />

au Sud du Nigéria est contestée sur la base des foraminifères, les ostracodes,<br />

quant à eux, apportent des arguments qui viennent appuyer la thèse selon laquel­<br />

le la Téthys aurait pu ccrnmuniquer avec le Golfe de Guinée. Cette ccmmunication<br />

a pu prendre la forme d'une mer peu profonde à travers l'Afrique du Nord-Ouest<br />

depuis la libye jusqu'au Nigéria (KOGBE,1976) au mOr.Ent de la transgression palé<br />

ocène.<br />

En résumé dans le bassin du Golfe du Bénin, la présence de foramini­<br />

fères de milieux contraignants au Maastrichtien est liée aux conditions instables<br />

de mer peu profonde durant la période de création du Gol fe de Gui née. Au Sénégal<br />

et dans les bassins de la partie Sud-Ouest de l'Afrique (Angola, Congo, Gabon)<br />

les dépôts sont plus profonds.<br />

Au tertiaire, la microfaune subit intensément l'influence du courant<br />

froid de Benguela. Elle révèle les lTXJuvements transgressifs synchrones sur la<br />

marge ouest-africaine. Les mouvements tectoniques de la fin de l'Eocène infé­<br />

rieur vraisemblabl ement 1iés au retrait de la mer éocène ont conduit à la créa­<br />

tion des conditions propices à la fossilisation des phosphates.


-300-


-303-<br />

A - MISE EN PLACE DU GISEMENT PHOSPHATE<br />

J. Le système sédimentaire<br />

Les divers envi ronnements reconnus dans le canp1exe phosphaté de<br />

Hahotoé-Kpogamé s'organisent en un système sédirrentaire cohérant depuis la [œr<br />

ouverte jusqu'au domaine littoral. Les canposants principaux de ce système sont<br />

les suivants:<br />

a) Une zone externe, circa1 ittora1e, ouverte, à l'abri du quartz<br />

Fonds argileux réducteurs à matière organique conservée avec arrivée continue de<br />

kao1inite. Forte production de foraminifères planctoniques et benthiques. Apports<br />

épisodiques de matériaux bioc1astiques de milieux infralittoraux.<br />

b) Des milieux de p1ateforme infralittorale à sédimentation carbonatée,<br />

biogénique, caractérisée par une énergie de dépôt modérée (tri des grains phos­<br />

phatés). Influence limitée de la mer ouverte. L'apport continental n'est pas né­<br />

gligeab1e: silicic1astiques fins, pollens.<br />

c) Une zone interne proximale à environnEments argileux littoraux d'eau<br />

peu profonde à caractères restreints où se superposent influences marines, (resédi­<br />

mentation des grains phosphatés, dinof1age11és, matériel bioc1astique a11ochto-<br />

ne d'origine plus externe) et continentales (kao1inite, silicic1astiques, pollens<br />

et al gues tasmanacées).<br />

Il apparaît que ce système sédimentaire s'intègre dans un cadre régres­<br />

sif où un réaménagement pa1éogéographique et structural déterminent l'installa­<br />

tion d'envi ronnEmnts infra1 ittoraux et littoraux.


-305-<br />

2. Facteurs et mécanismes déterminants dans cette mise en place<br />

Les enchainements des pal éoenvi ronnements successifs étant définis, on<br />

peut se demander quel s ont été les facteurs et les mécani smes qui ont prés idé<br />

à l'élaboration du gisement. Dès lors une récapitulation s'impose:<br />

Cadre pa1éogéographique : Régressif<br />

Contexte sédimentaire: Argileux, carbonaté puis argileux<br />

Tendance pa1éoc1imatique : Biostasie, chaud à humidité contrastée.<br />

Environnements Circa1ittoraux, infralittoraux et littoraux<br />

Hydrodyn ami sme Cro i ssa nt<br />

Mode de gisement: Accumulation ou concentration hydrodynamique<br />

Exogangue : Attapu1gite, smectites, kao1inite, micrite.<br />

Quatre facteurs essentiels rassemblés dans la figure 82 ont laissé,<br />

dans leurs superpositions et dans leurs interférences, leurs empreintes au cours<br />

de la sédimentation phosphatée au TOGO.<br />

2.1. Structure et orientation favorable de la marge<br />

COOK et r,1c ELHINNY (1979) ont montré le rôle des larges p1ate-fonnes con­<br />

tinentales pour la fixation maximale du phosphore et surtout celle de leur orien­<br />

tation Est-Ouest particu1ièranent favorable à la formation des upwe11ings. Les<br />

variations spatio-temporelles des faciès phosphatés représenteraient dans les<br />

provinces phosphogéniques mésogéennes et atlantiques les jalons de ces déplace­<br />

ments.<br />

2.2. Transgression de l'Eocène inférieur<br />

. La transgression de l' Eocène inférieur - Elle a favorisé avec l'avè­<br />

nement des Argilites feuilletées à attapulgite et les marnes phosphatées des con­<br />

ditions propices à la phosphatogénèse (Figure 83).


-307-<br />

a) Une marge subsidente à corps d'eaux stratifiées riches en phosphore,<br />

à l'abri de terrigènes clastiques (vraiserilblabler.Jent piégés sur les bordures du<br />

bassin) mais accessibles aux apports terrigènes fins (minéraux primaires, matiè­<br />

re organique humique, matières phosphatées), résultats d'altération sous climat<br />

chaud et humide. Sur le fond confiné se développent de sédiments riches en ma­<br />

tière organique.<br />

b) Une prolifération d'organismes benthiques, nectoniques et plancto­<br />

niques Les upwellings apportent dans les eaux superficielles des sels nutri­<br />

tifs (nitrates, nitrites, silicates) et du phosphore qui favorisent la producti­<br />

vité biologique (foraminifères, radiolaires, ptéropodes, ostracodes, poissons<br />

dont les restes sont observés dans les faciès phosphatés). Sur le fond la teneur<br />

en oxygène dissous de l'eau reste cc:mpatible avec la présence du benthos (Bul i­<br />

minidés de petite taille, formes striées, ostracodes 01 igospécifiques).<br />

c) L'accumulation sur le fond de la matière organique et du phosphore<br />

résultant des apports continentaux et de la forte productivité biologique des eaux<br />

superficielles (débris organiques riches en carbone, azote et phosphore) conduit<br />

aux condi tions requi ses pour la genèse des phosphates:<br />

Faible taux de sédimentation<br />

Source continue de phosphore dans les eaux superficielles dégrada-<br />

tion de la chaîne alimentaire<br />

Enfoui ssement effecti f de la matière organique dans le sédiment<br />

Production suffisante de phosphore dans les eaux interstiti elles, à<br />

partir de la matière organique permettant la précipitation de minéraux phosphatés<br />

primaires (grains à cortex) ou l'épigénie de grains carbonatés (coprolithes, gra­<br />

nules etc.).


N<br />

o 10".<br />

1---'<br />

40.<br />

-308-<br />

Fig. 84 - Schéma montrant le<br />

rôle de la structure<br />

du bassin (compartiments)<br />

dans le piègeage<br />

des phosphates<br />

de Hahotoé - Kpogamé.


-311-<br />

bloquée en arrière de la platefonne développée à cette période. Seuls les<br />

réajusterrents tectoniques ont pu leur permettre d'arriver en force dans les<br />

divers environnements lors des concentrations (accumulations) phosphatées.<br />

D'autre part la contribution de ces climats chauds à la genèse des phosphates<br />

est très importante car l'expansion et l'intensification des masses d'eau à oxy­<br />

gène minimum dissous leur sont généralell'ent liées (SCHLANGER et JENKYNS, 1976).<br />

En résumé, la transgression favorise donc la fixation des phosphates<br />

primaires sur le plateau continental mais ne les concentre pas nécessairerrent<br />

en gisement éconanique. Les dépôts initiaux sont vannés, remaniés et concentrés<br />

lors de la baisse du niveau marin (régression). La taille et la géométrie des<br />

phosphates de Hahotoé-Kpogamé ont été dictées par la structure de la marge qui<br />

a généré le piège (contrôle structural) responsable de l'élaboration du gisement<br />

économique.<br />

Dans les régi ons voisines (Ghana, Bénin, Nigéria), l'absence de piège<br />

a conduit à la dispersion des phosphates, à leur dilution dans les argilites ou<br />

à la fossil isation de petits niveaux phosphatés sans intérêt éconanique.<br />

B - PHENOMENES TRANSGRESSIFS ET PHOSPHATOGENESE<br />

J. Modalités de genèse des phosphates et origine du phosphore<br />

Il est désonnais classique de penser que la phosphatogenèse dans ses<br />

grandes lignes correspond à des transgressions marines. Dans les provinces phos­<br />

phogéniques, les séries phosphatées les plus riches sont liées à des séries con­<br />

densées. Leur formation aurait nécessité (Figure 85) :<br />

- Des transgressions pelliculaires<br />

- L'absence d'apports terrigènes continentaux impliquant des conditions<br />

calmes pour la genèse des phosphates.


-312-<br />

- Des pièges morphologiques favorisant l'accumulation des phosphates<br />

- Le phosphore.<br />

D'après BUSSON et CORNEE (1985), le phosphore, préférentiellement<br />

libéré au cours de la chute des organismes planctoniques dans la tranche d'eau,<br />

serait capital isé dans les mers euxiniques :l black shales du Crétacé inférieur­<br />

moyen de l'Atlantique. Il serait recyclé sur les plateformes épicontinentales<br />

lors de l'établissement des premières circulations et serait :l la source des ac­<br />

cumulations extraordinaires des phosphates du Crétacé supérieur- Eocène des<br />

bassins côtiers africains.<br />

D'autres auteurs (BURNET et OAS, 1979' ; SHELDON, 1980 a ; FROELICH et<br />

al., 1981) privilégient, pour ce qui est de l'origine du phosphore, le flux de<br />

matières phosphatées des continents vers les océans.<br />

SHELDON (1980 b) a proposé un modèle de ci rculation épi sodi que en re­<br />

la ti on avec les grands gi sements phosphatés et le temps de rés idence des eaux<br />

profondes océaniques. ARTHUR et JENKYNS (1981) estiment le modèle trop simplis­<br />

te.<br />

2. Rôle des upwellings et cycles biologiques<br />

Les ions nutritifs apportés par les upwellings ont pour conséquences<br />

une vie luxuriante dans les eaux superficielles (diatomées, dinoflagellés, ra­<br />

diolaires, ptéropodes, mollusques, necton et surtout foraminifères dont une gran­<br />

de partie sont véhiculés par les eaux froides). Cette forte productivité biolo­<br />

gique fabrique une importante quantité de matière organique. On connaît des phé­<br />

nomènes de rrortalité en masse provoquée par la prolifération monospécifique de<br />

Di noflagell és (PERES, 1976) canmunément appel é "eaux rouges". Ces di noflagell és<br />

secrètent la saxitoxine, une substance toxique qui empoisonne les organismes


-313-<br />

atteignant ainsi les divers niveaux de la chaîne al imentaire du plancton au nec­<br />

ton. D'autre part le déficit en oxygène dissous sur le fond conduit à la forma­<br />

tion de H 2 S qui sous certaines conditions climatiques et hydrauliques contribuent<br />

à cette mortalité.<br />

La décomposition partielle de cette biomasse organique, lors de sa<br />

chute vers le fond, en mêlTE temps que les tests calcitiques, sil iceux ou les<br />

pièces osseuses des poissons, libère la silice et le phosphore qui viennent<br />

s'ajouter au stock d'origine marine ou terrestre déjà en solution. BRONGERSMA<br />

et SANDERS (1957) in LUCAS et PREVOT (1975) pensent que le recyclage successif<br />

des élérrents libérés contribuent à une augmentation de la concentration du mi­<br />

l ieu qui à la longue devi ent de plus en plus confiné donc impropre à la vie.<br />

Il en résulte, comme pour les "eaux rouges" des mortalités massives.<br />

Pour LUCAS et PREVOT (1975), par l'oxydation de la matière organique,<br />

lorsque les conditions ne perrrettent pas sa conservation, les élérrents libérés<br />

et le phosphore en particulier sont libérés dans un mil ieu devenu acide par dé­<br />

gagement de CO 2 . Le CaC0 3 y est instable. Les ions calcium dissociés sont remis<br />

en solution et s'associent au phosphore pour donner naissance à l'apatite ou à<br />

la fluorapatite en présence du fluor d'origine volcanique. Ainsi par suite de<br />

l'élimination du mil ieu de ces éléments polluants (fluor et phosphore) par pré­<br />

ci pitation, la vie reprend à nouveau et le cycle recommence pendant que peuvent<br />

se déposer éventuellement d'autres matériaux conduisant à la formation de sédi­<br />

rrents non phosphatés carbonatés ou argileux, en attendant une autre phosphato­<br />

genèse.<br />

C - REPARTITION STRATIGRAPHIQUE DES DEPOTS PHOSPHATES<br />

J. Provinces phosphogéniques périafricaines<br />

STRAKHOV (1960), COOK et Mc HELHHINY (1979) distinguent un certain<br />

nombre de périodes liées aux fluctuations des conditions favorables aux accumula-


140<br />

180<br />

140<br />

APTIEN ­<br />

ALBIEN<br />

O'<br />

-317-<br />

Fig. 87 - Topographie et distribution des faciès depuis l'Aptien. D'après<br />

Melguen et al., 1978. Simplifiée ,1) boue pélagique, calcaire ou<br />

craie, 2) vases à coccolithes et à foraminifères, 3) vase, 4) argiles<br />

pélagiques, 5) Schistes bitumineux, 6) marnes, 7) Schistes<br />

et grès, 8) vases à radiolaires et diatomées.


-319-<br />

Au Campanien les circulations océaniques améliorées favorisent le déve­<br />

loppeJœnt de la microfaune (dépôts de boues pélagiques riches en carbonates)<br />

(SUPKO, 1977). Sur les plateaux continentaux où toutes les conditions de phospha­<br />

togenèse sont réunies (plateau large pour la fixation du phosphore, phosphore suf­<br />

fisant provenant du continent et des sédiments euxiniques, piège morphologique<br />

et absence de détritiques clastiques) la fossilisation des upwellings est réali­<br />

sée (Gabon, Congo) grâce à l'influence des vents continentaux dominants qui<br />

repoussent les eaux de surface vers l'océan remplacées par les eaux froides<br />

australes.<br />

Au Paléocène apparaissent, dans l'Atlantique Sud les premiers faciès<br />

biogènes siliceux qui reflètent une nette augr.entation de la productivité océa­<br />

nigue primaire liée à la détérioration du climat de l'hémisphère Sud au début<br />

de la glaciation antarctique (GEITZENAUER et al., 1968) et à l'établisseJœnt de<br />

la ci rculation ci rcum pola ire après la séparation de l'Antarctique et de L'Aus­<br />

tralie (KENNETT et al., 1975).<br />

A l'Eocène, la séparation du Groenland de l'Europe intensifie les cir­<br />

culations abyssales, avec pour conséquence l'établisseJœnt de systèmes de cou­<br />

rants circum-atlantique (BERGREN, 1978) dont serait issu le courant de Benguela<br />

qui pousse au Nord les eaux fro ides très ri ches en nutri ants. Dans son étude de<br />

la provincialisation des foraminifères planctoniques durant le cénozoïque, BER­<br />

GGREN (1978) distingue trois masses d'eau suivant les latitudes, caractérisées<br />

chacune par des associations de foraminifères planctoniques:<br />

- Subbotinidés et Acarininidés pour les hautes latitudes<br />

- Subbotinidés et r'lorozovellidés pour les latitudes moyennes<br />

- Acarininidés et Morozovellidés pour les basses latitudes.


-320-<br />

rlalgré la situation du Golfe du 8énin, pendant l'Eocène, dans les la-<br />

titudes basses (pratiquerœnt la même qu'actuel 1errent mais en dessous de l'équa-<br />

teur) (Figure 88), les sédiments phosphatés ou non montrent une nette prédominan-<br />

ce de Subbotinidés et d'Acarininidés caractéristiques des eaux froides de hautes<br />

latitudes. La présence de cette microfaune des régions froides associée aux phos-<br />

phates dans ces bassins de basses lati tudes donnent de précieuses indications<br />

quant à l'impact du courant froid de 8enguela dans le Golfe pendant l'Eocène.<br />

Eq._4--_--<br />

Fig. 88 - Positions paléogéographiques successives de l'Afrique depuis le<br />

Crétacé supérieur (Berggen et Hollister 1974).<br />

Ainsi, l'effet combiné de divergence du courant de 8enguela au niveau<br />

du Cameroun actuel et d'entrainement des alizés continentaux soufflant du N-E<br />

dans la région du Golfe du Bénin (on connaît bien la tendance au renversement<br />

de direction des vents daninants au voisinage de l'équateur suivant les saisons<br />

(LEROUX, 1975 ; MALEY 1985)) ont suffit à créer les conditions d'upwelling. Dans<br />

ce cas seules les parties du bassin propices à la genèse et à la concentration<br />

des phosphates ont pu être minéralisées.<br />

D'une manière générale, depuis le Nigéria jusqu'au Ghana, la sédimen­<br />

tation détritique, deltaïque à l'embouchure du Niger, passe à la sédir;entation<br />

néritique argilo-carbonatée plus condensée à phosphates (Figures 89 et 90).


-325-<br />

Dans le bassin du Golfe du Bénin, depuis Ijoko jUSqU'd Hahotoé (Fig. 89),<br />

la structure du bassin s'avère être un facteur de contrôle déterminant de l'accu­<br />

mulation phosphatée. l'accumulation effective n'est importante que lorsque le<br />

comportement du compartiment montre une subsidence faible d'où un faible taux de<br />

sédimentation. L'illustration nous est donnée à Attitogon, Afagnan et Hahotoé<br />

où malgré l'épaisseur identique des sédiments de l'Eocène inférieur, les phos­<br />

phates sont rares ou diluées dans les sédiments de l'Eocène moyen et de plus en<br />

pl us concentrés d Afagnan et Hahotoé du fai t de leur occurrence sur des compar­<br />

timents à positions topographiques différentes lors de la sédimentation.<br />

En résumé, l'Atlantique Sud a été le lieu de concentrations de matière<br />

organique et de phosphore au Crétacé. Sa communication avec l'Atlantique Nord<br />

et la Téthys a favorisé l'installation de courants océaniques, en l'occurrence<br />

le courant de Benguela, et créé les conditions d'upwelling responsables des miné­<br />

ralisations phosphatées sur la ;œrge ouest africaine depuis le Sénonien. Dans le<br />

bassin du gol fe du Bénin ( Fig. 91), le complexe phosphaté de Hahotoé-Kpogamé<br />

représente les vestiges les plus importants de cette phosphatogenèse de par<br />

l'existence même dans cette région de conditions optimales d'accumulation et de<br />

concentration. Les diverses modalités de leur Ijenèse, nodulaire dans Oshosum<br />

formation au Nigéria, en lits décimétriques de phospharénite intercalés dans des<br />

argilites au Bénin, en épais complexe phospharénitiques au Togo reflète une pola­<br />

rité Est-Ouest dans la migration des environnements générateurs et concentrateurs<br />

des phos pha tes .


-326-


-327-.<br />

\<br />

CONCLUSIONS GENERALES


-332-<br />

dentes, vraisemblablement en raison des échanges favorisés par l'Ouverture de<br />

l'Atlantique. Le courant marin froid de Benguela responsable des upwellings<br />

côtiers qui apportent des nutriments et sels minéraux a contribué dans une large<br />

mesure au développement de la microfaune sur la marge ouest africaine. L'occu­<br />

rence de la microfaune type "Midway" sur cette marge est la preuve des échanges<br />

entre les régions d'Amérique centrale et la bordure africaine.<br />

LES PHOSPHATES<br />

Dans le canplexe de Hahotoe-Kpogamé, l'absence de phosphatisation du<br />

liant dans les faciès phosphatés et la présence d'agrégats à cimentation phospha­<br />

tés ainsi que celle des pellets phosphatés aplatis (cOOlprimés avant l ithifica­<br />

tion) démontrent le caractère allochtone des phosphates du Togo.<br />

suivante<br />

pha tés) .<br />

L'enchaînement des environnements à phosphates se voit de la façon<br />

1. Environnement argileux circal1itora1 à infralittoral (marnes phos-<br />

Ptéropodes. radiolaires, foréJl1inifères planctoniques et poissons at­<br />

testent des conditions de vie planctonique et nectonique extraordinaires. Sur le<br />

fond à matière organique. pyrite et attapulgite. les ostracodes sont 01 igospéci­<br />

fiques et peu nombreux; Les Buliminidés de petite taille qui y pullulent<br />

semblent adaptés à ces milieux d'ouù ils tirent la nourriture nécessaire à leur<br />

vie. C'est un milieu calme, sporadiquement agité qui semble physiquement proche<br />

du milieu de genèse des phosphates.<br />

2. Environnement marneux infralittoral à apports bioclastigues (phos­<br />

pharénite marneuse à intercalation calcaires bioclastiques). C'est un milieu peu<br />

profond d'eaux chaudes et oxygénées, avec apports continentaux (quartz, kaolini­<br />

te, sille ctites) .


-333-<br />

3. Envi ronn61lent arsil eux l agunai re (phospharéni tes argil eus es et ar­<br />

gil ites phosphatées) relativerrent fenné (attapul gite, tendance monospécifique<br />

des dinoflagellés et des algues thasmanacées). Apports quartzeux, kaolinitiques.<br />

Les observations ont montré que l'accumulation des arénites phospha­<br />

tées résulte de phénanènes sédimentaires d'ordre mécanique consécutifs à des<br />

vannages, remanierrents et concentrations hydrodynamiques. La répétition de plu­<br />

sieurs cycles conduit a l'accumulation du gis61lent. Les témoins du processus de<br />

phosphatisation ne nous sont pas parvenus. En effet, les étapes les plus préco­<br />

ces de la phosphatogenèse qu'il m'a été donné d'observer se résument aux grains<br />

(pellets agrégats) transportés encore non lithifiés puis aplatis ultérieurerrent<br />

sous la charge sédimentaire et à l'avortement du processus matérial i sé par les<br />

Planulina à épigénie incomplète.<br />

Le changement des environn61lents ne révèle aucune influence sur la<br />

nature minéralogique des apatites. Seule la diagenèse tardive arrive à en changer<br />

les caractères. Ainsi, dans les marnes phosphates (foraminifères argileuses) et<br />

dans les phospharénites marneuses (membre carbonaté), le minéral phosphaté est<br />

une francolite. Tandis que dans les phospharénites argileuses il s'agit de fluo­<br />

rapatite. Ces transformations post-sédirrentaires interviennent par suite de phé­<br />

nanènes soustractifs lors de l'altération de la francolite.<br />

Au sanrœt de la formation argilo-phosphatée, l'intensité de l'altéra­<br />

tion latéritique conduit à des néofonnations de phosphates d'alumine (crandal­<br />

lite) et alumino-calciques (wavellite) par suite de l'enrichisserrent du milieu<br />

en al umi nium.<br />

D'un point de vue morphologie, "le piège" ne résulte pas d'un haut<br />

fond représenté par le membre carbonaté derrière lequel se serait déposé la phos­<br />

pharénite argileuse. Il s'agit plutôt d'un passage latéral du membre carbonaté<br />

à l'ens61lble phospharénitique PI car d'une part:


-335-<br />

Le gisement de phosphate du Togo aurait donc été plus<br />

un piège que la zone de production phosphaté qui serait à recher­<br />

cher en position plus distale. La minéralogie de la francolite<br />

et celle des minéraux argileux qui l'accompagnent rend bien compte<br />

de l'impact de l'altération météorique et latéritique. Les fluc­<br />

tuations de la nappe phréatique pendant la glaciation pleistocène<br />

et l'action des eaux d'infiltration sont peut-être des facteurs<br />

importants dans de multiples phases d'altération. Ce que nous voyons<br />

au Togo aujourd'hui est incontestablement le résultat de plusieus<br />

cycles d'altération qui ont contribué à l'élaboration du minerai<br />

commercial sous sa forme résiduelle.


-336-


- 337 -<br />

ReFeRENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

1<br />

1


--------------- .


ANNEXES<br />

•<br />

- 349 -<br />

METHODES<br />

1<br />

!



- 352 -<br />

II ETUDE DE LA MICROFAUNE<br />

A. PREPARATION DES ECHANTILLONS<br />

Ils sont tamisés sous l'eau puis séchés à l'étuve après avoir été<br />

trempés dans une solution d'eau oxygénée à 110 volumes pendant 12 heures. Les<br />

micro-fossiles sont triés dans les résidus des tamis 65 um, 100 um et 200 um<br />

sous la loupe binoculaire.<br />

B. ANALYSE STRATIGRAPHIQUE<br />

La réalisation de tableaux de répartition tenant compte des fréquences<br />

des espèces afin de mettre en évidence les associations caractéristiques a per­<br />

mis l'établissement d'un cadre chronostratigraphique à partir de corrélations<br />

basées sur les foraminifères planctoniques.<br />

C. BIOZONATION<br />

Le calage stratigraphique des di fférentes formations a pu se faire en<br />

grande partie à l'aide de foraminifères planctoniques. Ils ont permis de se re­<br />

pérer soit par rapport aux biozonations désormais classiques de l'échelle de<br />

corrélation stratigraphique du Paléogène (C.CAVELIER et Ch. POMEROL, 1983). A côté<br />

des foraminifères planctoniques, un grand nanbre de foraminifères benthiques<br />

viennent appuyer les biozones ainsi dégagés. Je me suis fié à leur valeur cer­<br />

taine à la fois stratigraphique, écologique et paléogéographique en raison de<br />

leur existence déjà reconnue dans les différents bassi ns ouest-africai ns (Séné­<br />

gal, Côte d'Ivoire, Nigéria, Congo et Gabon).<br />

III ANALYSE GRANULCt1ETRIQUE DES PARTICULES FINES<br />

(Silts et Argiles)<br />

L'analyse granulométrique des fines complète celle des particules plus<br />

grossières effectuée par tamisage. Cependant la méthode de mesure est différente<br />

et basée sur la loi de Stokes.<br />

A. LOI DE STOKES<br />

Elle régi t la chute d'une particule fille, sphérique, dans un fluide<br />

sa formule simplifiée est: v = C 0 2<br />

v = vitesse limite de chute de la particule en cm/s<br />

C = constante<br />

o = diamètre de la particule en cm<br />

La co ns ta nte C = 2 (d s - df) g


- 358 -<br />

b) Chauffage à 490°C - La lame "CH" est chauffée pendant deux heures<br />

à 490°C. Cette cuisson entraîne une perte de poids (deshydroxylation), une des­<br />

truction de la kaolinite et un déplacement de la réflexion basale (001) de 14 A<br />

à 10 A pour les vermiculites et les montmorillonites (rabattement à 10 A).<br />

smectite<br />

Ce test permet de déterminer la nature de la montmorillonite présente<br />

Montmorillonite "sensus stricto" (Mg)<br />

Beidellite (AL + Si principalement)<br />

- Saturation des minéraux présents dans la solution avec des cations<br />

Li au lieu de r·1g : trois traitements de deux heures avec du LiCl (N). Un des<br />

traitements est effectué à 60°C pour que la saturation soit totale.<br />

- Après rinçage par centri fugations successives on réal ive sur une la­<br />

me un dépôt orienté: "Li"<br />

di ffratolTètre.<br />

- Une fois sèche cette lame "Li" est chauffée pendant huit heures à<br />

- Après une pulvérisation à l'éthylène-glycol, la lame est analYSée au<br />

Si un pic apparaît vers 17 A, il s'agit de beidellite. Cette distinc­<br />

tion permet selon C.GUEZ (1982) de savoir à partir de quels minéraux originels<br />

ces smect ites sont dérivées ; dans le cas de la be idell i te il s' ag i rait de la<br />

"filière mica" ; pour la rrontrrorillonite, de la "filière feldspath".<br />

Trois passages "classiques" sont réal i sés, le goniomètre allant jus-<br />

qu'aux angles suivants:<br />

Lame "N" de 3° à 33° ou 45° (suivant les minéraux recherchés)<br />

Lame "E.G." de 3° à 15°<br />

Lame "CH" de 3° à 15°<br />

Lame "Li" de 3° à 10°<br />

E. DETERMINATION DES MINERAUX: ETUDE DES DFFRACTOGRAMMES<br />

Les diffractogrammes obtenus présentent une série de raies correspon­<br />

dant à des angles di fférents du goniomètre. Ces angles sont tradui ts en di stances<br />

interréticulaires, en angstroms (A).<br />

Un fichier de l'Mlérican Society for Testing and i1aterial (A.S. T.M.)<br />

regroupe les principaux minéraux et leurs pics respectifs. Chaque minéral pos­<br />

sède une série de raies variables par leurs positions, leurs intensités. Un même<br />

pic peut être le témoin de la présence de plusieurs minéraux; il faut alors<br />

considérer les réflexions secondaires et les diffractogrammes "E.G" et "CH" du<br />

même échantillon.


- 360 -<br />

ONSE LASSE DE TOUT,<br />

SAUF D'APPRENDRE.<br />

Virgile<br />

* * *


PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES


PL.4


FORMATION A PHOSPHARENITES<br />

PLANCHE 5<br />

1- Phospharénite argileuse. Le litage irrégulier est souligné par des concentrations<br />

argileuses.<br />

2 et 3- Microfaciès des calcaires. L.P.<br />

2- Traces de fouissage (bioturbation).<br />

3- Accumulation de bioclastes hétérométriques dans une gangue marneuse à grains<br />

phospatés.<br />

4- Colonie de serpules dans les bancs calcaires.<br />

5 et 6- Détails respectifs dans la phase phospharénitique des bancs calcaires (5)<br />

et de la phospharénite argileuse (6). Les tests de foraminifères et radiolaires<br />

sont conservés dans les bancs calcaires contrairement à ceux de la phospharénite<br />

argileuse.<br />

FORMATION ARGILO-PHOSPHATEE<br />

7- Phospharénite blanche indurée (niveau alumino-phosphatée). Les coprolithes<br />

sont nombreux. Le Liant phospharénitique (grains sombres), quartzeux (grains<br />

blancs) souligné par un enrichissement argileux sombre. L.P.<br />

B- Détail montrant trois coprolithes (dissous) liés par un plasma cryptocristallin<br />

(e) contenant les vides laissés par la dissolution des pellets phosphatés<br />

(p). A la place des coprolithes (V) dans le vide s'organisent les cristallisations<br />

de crandallite en aiguilles, en gerbes et de baguettes de wavellite<br />

perpendiculaires aux parois du vide (flèches) matérialisant le contact<br />

des contacts des coprolithes et du liant. L.P.<br />

STRUCTURES BIOLOGIQUES AU M.E.B.<br />

9- Microsphères à la sur-face externe et interne d'un test de foraminifère.<br />

10- Microsphères accolées à la paroi dt une microcavité (résultant probablement<br />

de la dissolution du test.<br />

11- Détails à l'intérieur d'une microcavité.<br />

Echelle Les traits représentent 0,5mm.


PL.4


ERR À T A<br />

Ces errata n'intègrent pas les fautes de frappe. Ils sont limités aux seules<br />

erreurs (repérées) qui pourraient altérer la compréhension du texte.<br />

p.1. Cinquième paragraphe. Lire: c'est lui qui a guidé mes premiers pas<br />

au lieu de c'est ...qui a guidé mes premiers pas.<br />

p.15 Présentation du bassin. Contexte géologique. Au lieu de<br />

Le Togo se situe dans la zone mobile de l'Afrique Centrale (partie<br />

Sud) lire le Togo se situe dans la zone mobile orientale "de<br />

l'Afrique de l'Ouest.<br />

p.1l1 3ème partie. paragraphe 1.4.5.2. La Wavellite. 2ême ligne au lieu de<br />

altéroïdes phosphatées lire altérations phosphatées.<br />

p.193 3ême partie. 3.Discussion. 2ème paragraphe. avant dernière ligne au<br />

lieu de : Une part de la kaolinite résulterait de l'altération de<br />

l'orthose lire: une part de la kaolinite résulterait de l'altération<br />

des feldspaths.<br />

p.196 3ème partie. B. Données paléoécologiques. 2. Pollens. algues. dinoflAgellés.<br />

paragraphe 3. Au lieu de : Ceci suggêre un environnement<br />

plus marin et soumis à une influence continentale plus marquée lire:<br />

Ceci suggêre un environnement relativement profond 00 se superposent<br />

des interactions marines et continentales.<br />

p.220 4ême partie. Fig.61 Dans la colonne FORAMINIFERES inverser les termes<br />

benthiques et planctoniques et mettre le groupe AFROBOLIVINA afra et<br />

GABONELLA elongata des sédiments maastrichtiens dans la colonne des<br />

benthiques.<br />

p.226 4ème partie. paragraphe 3.2. 2ème alinéa au lieu<br />

un milieu continental constituant un haut-fond<br />

milieu peu profond constitué par un haut-fond.<br />

de : .... indique<br />

lire indique un

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