colloquium proceedings - Unesco
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The Extent and the Prevention of Pillaging on Submerged Archaeological<br />
Sites: The French Experience<br />
Michel L’Hour, Departement des rechercher archéologiques subaquatiques et sous-marines<br />
(DRASSM), France<br />
Abstract : La mer, chacun aujourd’hui en convient, est le plus grand musée du monde. Malheureusement, c’est aussi le seul<br />
musée qui ne dispose pas de système de sécurité renforcé ni d’un gardiennage adapté à son immensité. Le résultat est que sur<br />
tous les océans, sous toutes les mers du globe, une lutte féroce oppose les partisans d’une protection renforcée de cet héritage<br />
englouti à ceux qui persistent à ne voir dans ce dernier qu’une proie commerciale susceptible d’appartenir au premier qui s’en<br />
saisira. Pays de naissance de l’archéologie sous-marine avec la fouille dans les années 1950 des épaves du grand Congloué, la<br />
France fut aussi le premier pays au monde à se doter en 1966 d’un service officiel chargé d’assurer la protection, l’étude et la<br />
valorisation du patrimoine immergé de ses eaux territoriales, lesquelles couvrent près de 11 millions de km² de l’Atlantique au<br />
Pacifique et de l’océan Indien à la Méditerranée. Disposant d’un arsenal juridique très ancien et très structuré, dotés de moyens<br />
logistique relativement importants, inscrits au cœur d’un réseau de relations institutionnelles très dense les archéologues sousmarins<br />
français n’ont pu empêcher pourtant que de très nombreux sites archéologiques sous-marins des eaux françaises soient<br />
pillés. Il a donc fallu réagir, mettre en place des réseaux d’information et développer des enquêtes dont les résultats aujourd’hui<br />
sont très loin d’être négligeables. Des coups très durs ont ainsi été portés ces dernières années aux trafiquants, non seulement<br />
en France mais aussi dans d’autres pays avec lesquels la France entretient des relations suivies et qu’elle épaule dans ce<br />
combat dont l’issue est la protection du patrimoine de l’humanité. Cette communication sera l’occasion d’évoquer les modes<br />
opératoires mis en place, et d’en montrer quelques résultats. Elle vise à démontrer que le pillage et la destruction de notre<br />
patrimoine immergé n’est pas inéluctable. Le chemin est encore long certes mais le désespoir n’est plus de rigueur. Le bon droit<br />
finira par l’emporter !<br />
Sous toutes les mers du globe, une guerre secrète fait rage. Elle oppose les partisans de la protection<br />
du patrimoine sous-marin à des individus ou à des entreprises qui ne manifestent aucun intérêt pour<br />
cet héritage et n’éprouvent aucun remord à le détruire ; ou pire n’y voient qu’une proie facile et un<br />
nouveau moyen pour s’enrichir rapidement. Comme dans toute guerre, si l’on veut en sortir vainqueur,<br />
il importe de mobiliser des énergies et des moyens logistiques, disposer de réseaux d’information et<br />
trouver des alliés. C’est je pense ce triple objectif qui nous réunit pour deux jours à Bruxelles.<br />
Pour l’heure, si l’on observe les forces en présence, il faut bien admettre que la position des<br />
défenseurs du patrimoine est relativement préoccupante. Notre capacité à protéger notre mémoire<br />
collective engloutie est en effet cruellement insuffisante alors que la menace est omniprésente et très<br />
diversifiée. Elle est même d’autant plus inquiétante qu’elle est souvent la simple conséquence du<br />
développement des activités humaines, lesquelles impactent de plus en plus largement les fonds<br />
marins.<br />
© F. Bassemayousse<br />
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