Fatigue Management Program for Canadian Marine Pilots

des périodes de repos de courte durée et ne commencent jamais à la même heure. Des
conditions météorologiques défavorables et un trafic intense peuvent se mettre de la partie et
accentuer leur stress et leur fatigue. Même si les pilotes prétendent que de tels degrés de
fatigue sont acceptables, il ressort nettement de la recherche documentaire que des pertes de
sommeil récurrentes, dues à plusieurs périodes de travail consécutives séparées par de courtes
périodes de repos (p. ex., moins de 12 heures), peuvent mener à de lourds déficits de sommeil.
Or, il suffit d’un déficit de sommeil de 6 à 8 heures par cycle de travail pour mener à une baisse
de performance importante. Et si ce déficit s’accompagne d’affectations de nuit et de longues
heures de travail, il peut fortement altérer la mémoire, le traitement de l’information et la
vigilance.
Stratégies pour lutter contre la fatigue
Presque tous les pilotes prennent de la caféine et font un somme avant de rejoindre leur
affectation. Cela va dans le sens des études montrant que les travailleurs peuvent avoir une
performance presque aussi bonne au cours d’un quart de nuit qu’au cours d’un quart de jour
s’ils commencent leur affectation bien reposés et s’ils prennent une seule boisson contenant de
la caféine (Horne & Reyner, 1996). Cette stratégie se révèle utile même aux personnes fatiguées,
qui peuvent ainsi maintenir un niveau de performance meilleur que si elles n’avaient rien fait.
Beaucoup de pilotes sont conscients de l’importance d’obtenir un sommeil réparateur et ont
installé dans leur chambre des stores obscurcissants, des ventilateurs et la climatisation.
Toutefois, il existe d’autres stratégies pour améliorer le sommeil, comme celles qui ont trait à
l’alimentation, les techniques de relaxation et la connaissance préalable des effets de diverses
substances. Malheureusement, ces stratégies sont mal connues.
Recommandations formulées à partir des conclusions de l’étude
Voici les recommandations formulées par suite de la recherche :
• réduire le temps d’attente et l’incertitude quant aux horaires, qui engendrent fatigue et
stress;
• réduire le nombre des affectations de longue durée et/ou les répercussions de celles-ci sur la
fatigue;
• atténuer la fatigue attribuable au travail de nuit en réduisant la durée des affectations de
nuit, en limitant le nombre des affectations de nuit consécutives, en permettant de faire des
sommes planifiés au cours des affectations de nuit et en accordant des périodes de repos
plus longues entre les affectations de nuit;
• réduire les répercussions des affectations à court préavis sur la fatigue en faisant en sorte
qu’elles succèdent à des journées de congé et en interdisant deux affectations à court
préavis de suite;
• améliorer le repos entre et pendant les affectations en aidant les pilotes à élaborer des
stratégies pour bien dormir à la maison et pendant les siestes planifiées, et en aménageant
mieux les lieux de repos aux écluses et dans les timoneries.
xv