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FASHION

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Le combat pour le droit des femmes<br />

Il y a tout juste 40 ans en France, le 17 janvier 1975, la loi Veil<br />

légalisant l’interruption volontaire de grossesse était promulguée.<br />

Jusque-là, avorter pour une raison non médicale était un délit<br />

passible de prison. Ce combat pour le droit à l’avortement a<br />

été celui d’une femme, Simone Veil, ministre de la santé sous le<br />

gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing. Elle était soutenue à<br />

l’époque par les personnalités françaises telles que la philosophe<br />

Simone de Beauvoir, l’écrivain Françoise Sagan, l’avocate Gisèle<br />

Halimi, les actrices Jeanne Moreau et Catherine Deneuve et d’autres<br />

signataires du manifeste « des 343 salopes », ainsi que l’avait<br />

surnommé le journal Charlie Hebdo.<br />

Le droit à l’avortement, et par là-même, le droit de disposer de son<br />

corps est un acquis de la révolution féministe qui a considérablement<br />

contribué à libérer les femmes dans les sociétés démocratiques.<br />

Cette révolution féministe est un long combat qui a traversé les<br />

siècles : elle prend ses racines dans le Siècle des Lumières et émerge<br />

lors de la Révolution française : de nombreuses femmes marchent<br />

sur Versailles pour ramener Louis XVI à Paris, participent à la prise<br />

de la Bastille et Olympes de Gouges rédige La Déclaration des droits<br />

de la femme et de la citoyenne en 1791. La première vague de cette<br />

révolution, de la fin du XIXème siècle à 1945 s’attache aux réformes<br />

institutionnelles (droit à l’éducation, au travail, au divorce, droit de<br />

vote, droit à la maîtrise de leurs biens) : la juridiction des femmes<br />

évolue et peu à peu elles ne sont plus des éternelles mineures qui<br />

dépendent de leur époux, de leur père ou encore de leur frère.<br />

A la fin des années 1960, la deuxième vague féministe dénonce la<br />

domination masculine dans la sphère privée et s’attache à libérer<br />

le corps des femmes de cette domination. Cette période charnière,<br />

qui s’accompagne d’une forte féminisation du travail, a contribué à<br />

bousculer les mentalités et a conduit aujourd’hui les femmes à la tête<br />

du pouvoir dans divers secteurs. Pourtant, et en dépit des progrès<br />

indéniables, le combat féministe connaît des écueils : la révolution<br />

féministe dans son expression radicale a exclu la masculinité et force<br />

est de constater que le sexisme, le machisme et les inégalités entre<br />

les hommes et les femmes ont la peau dure, notamment en terme<br />

d’écart de salaires, qui constitue un « plafond de verre ». Dans les<br />

banlieues, le quotidien des femmes n’est guère à envier, entre les<br />

humiliations, les viols (les « tournantes »), les excisions et les mariages<br />

forcés, ainsi que le rappelle le combat de l’association « Ni putes ni<br />

soumises », fondée en 2003 par Fadela Amara, ancienne Secrétaire<br />

d’Etat chargée de la Politique de la Ville sous le gouvernement de<br />

Nicolas Sarkozy.<br />

A l’heure où nous célébrons la Journée Internationale de la Femme,<br />

le combat pour le droit des femmes prend tout son sens dans les<br />

pays du Sud. L’actualité déferle chaque jour de mauvaises nouvelles :<br />

faibles taux de scolarisation des petites filles, violences conjugales et<br />

viols collectifs de nombreuses femmes. L’ONU, mais aussi des ONG<br />

et des associations se mobilisent sur place, comme l’association<br />

« Toutes à l’école », fondée par la rédactrice en chef du journal Marie-<br />

Claire, Tina Kieffer, qui aide à la scolarisation des petites filles au<br />

Cambodge. L’attribution du prix Nobel de la paix à Malala Yousafzai,<br />

rescapée d’un attentat lié à son combat pour le droit à l’éducation,<br />

rappelle que le respect des droits des femmes passe avant tout<br />

par l’éducation. Des voix se font de plus en plus entendre : en Inde,<br />

et précisément à New Delhi, l’affaire du viol collectif d’une jeune<br />

étudiante décédée des suites de ses blessures a eu un retentissement<br />

international mais aussi national. Pour la première fois, les Indiens,<br />

sexes confondus, de la classe moyenne surtout, se sont mobilisés<br />

et ont manifesté contre les violences faites aux femmes dans leur<br />

pays. Ce changement de l’état d’esprit d’une société entière ne peut<br />

se faire que sur un temps long, d’où l’importance du travail des<br />

institutions qui oeuvrent pour la condition des femmes.<br />

Passionnée de littérature et de cinéma, Marie Welsch<br />

est responsable culturelle à l’Alliance française des<br />

Seychelles depuis maintenant un an. Originaire de la<br />

Réunion et ayant mené des études de lettres modernes et<br />

de sciences politiques à Aix-en Provence, elle s’intéresse à<br />

l’indianité et à l’identité créole des îles de l’Océan Indien<br />

et espère plus tard en faire l’objet d’une thèse.<br />

Evènements<br />

culturels<br />

Cours de français Ateliers<br />

créatifs<br />

AllianceFrançaise de Victoria<br />

Toutes les informations sur les évènements culturels à l’Alliance<br />

sur notre site internet www.allianceseychelles.org<br />

MARCH 2015 | POTPOURRI 26

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