domaine du patrimoine, de l´histoire ou de la culture matérielle. Lorsqu’il entre au musée,l’objet religieux devient un objet d’art. Et ça arrive quel que soit la tutelle du musée,laïc ou ecclésiastique.Il y a une inévitable rupture entre le contexte d’origine et le contexte expositif, artificielet fictif, au même temps que le discours du musée, avec une nouvelle rhétorique et desautres références, oblitère le sens archaïque de l’objet.En évoquant des circonstances et des fonctionnalités préalables, l’objet muséal est le refletd’une réalité projetée dans un autre environnement étrange et artificiel. Donc, l’objetest décontextualisé, par l’absence du référent: il a été éradiqué de leur contexte originelpour rentrer dans un autre, le musée.Le concept qui se dégage de l’objet en raison de leur présentation dans un entouragequi le rehausse comme un symbole de leur propre réalité culturel, mais qui est, à la fois,une reprise et une mutilation.La décontextualisation a été un paradigme de la pratique muséologique, impliquantdes phénomènes de gains et de pertes qui sont particulièrement importants dans le transfertdu contexte sacré au contexte muséal. La perspective qui encadre l’objet religieuxy est délibérément désacralisée. Le musée où il s’intègre, presque toujours un muséed’art, est une institution réglée par des principes assurant l’excellence et la préciosité deses collections. Cependant la valeur matérielle et artistique impose la sauvegarde et réservepour empêcher le contact direct et le maniement, ce qui se traduit, enfin, par unfacteur de séparation et de distance face au quotidien très pareil à ce de la sacralisation.À la fois que le musée apporte un nouveau modèle de fruition des objets, il en est aussirepéré par des contraintes de comportement, presque des obligations rituels, et des obstaclesqui déterminent l’espace attribué à l’observateur, en l’éloignant physiquement desobjets exposés, au sens que «[...] a museum central meanings, its meanings as a museum,are structured through its ritual» (Duncan 2002, p. 2). La définition du parcours, l’introductiondes vitrines et des dispositifs de sécurité, l’imposition d’une attitude respectueuse,respectueuse et silencieuse, augmentent l’éloignement du public et accentuentla décontextualisation de l’objet. «Clearly, the more “aesthetic” the installations - thefewer the objects and the emptier the surrounding walls - the more sacralized the museumspace» (Duncan 2002, p. 17). En outre, l’élaboration du projet muséologique etla définition de leur modèle communicationnel sont, aussi, des facteurs supplémentairesqui contribuent à bloquer la lecture et l’interprétation des objets.Il ne s’agit pas seulement de décontextualisation, mais des procédés complexes qu’intègrentl’observateur dans un espace structuré en nouveaux rituels et lectures alternatifs,pendant qu’effacent le contenu connotatif de l’objet et annulent les rapports avec les environnementsantérieures.«Il più grave è la “decontestualizzazione” o “sradicamento” della singola opera d’artedal suo contesto originario. L’opera d’arte viene isolata dal suo ambiente, perde il suoi27
apporti con le architetture e le opere minori in cui era inserita. Si cancella così il sensodelle sue funzione socio-culturali» (Strassoldo 1998, p. 208).Dans le processus de décontextualisation par rapport à la fonction initiale de l’objet, lemusée non seulement isole, comme l’écart. Le sens et la valeur de l’objet sont aperçusseulement a travers de la lecture transmise par le musée.En outre, la tendance minimaliste appliquée aux musées d’art détermine que tous leséléments accessoires soient supprimés du parcours expositif. L’objet vaut par soi même.Dans le périmètre plus proche seulement sont admis des cartels, «les étiquettes qui accompagnentet document chaque objet» (Gob, Drouguet 2004, p. 93), car «certains[muséologues] affirment que les textes sont inutiles, encombrants, dirigistes, offensantset que le mieux est d’en épargner la lecture aux visiteurs» (Rivière 1989, p. 281). Autreinformation plus complète (textes informatifs) est reléguée à des espaces périphériques.Considérant le texte comme le complément plus efficace à la compréhension del’objet, essentiellement visuel, leur lecture et l’interprétation des relations cognitives passiblesd’établir entre les divers objets exposés se fait intuitivement; la confirmation desidées conçus par la seule observation sensoriel se fera dans un autre espace et dans unautre moment. Cette absence d’information est une barrière qui, avec les instrumentsmuséographiques, augmentent l’éloignement de l’objet.L’introduction de l’objet dans le musée et, en particulier, de l’objet religieux dont lesréférences sont oubliées, suppose une perte d’information car les donnés relatives à lafonctionnalité, notamment à la liturgie ou à la dévotion et aux croyances associées, nesont pas explicites ou même devient annulées.L’étude de l’objetEn ce qui concerne les objets liturgiques ou dévotionnels, les principaux critères de sélectionsont de caractère patrimonial et artistique, reléguant à un plan secondaire les senset les interactions fonctionnelles et symboliques qui leurs étaient intrinsèques. Les critèresqui encadrent l’entrée des pièces au musée obéissent aux règles de la méthode de lacritique historique afin de vérifier leur valeur documentaire. «L’art de discerner dansles récits le vrai, le faux et le vraisemblable, s’appelle la critique historique» (Bloch 1950,p. 2). La critique externe se concentre sur l’authenticité de l’œuvre et comprend la vérificationde la source et de la légitimité de chaque objet, ce qui élimine le faux et lesapocryphes. La critique interne de chaque pièce met l’accent sur la crédibilité, la compétenceet l’interprétation, analyse le contenu de l’information et les capacités de son auteur(qu’il soit connu ou pas) comme l’émisseur du message et témoin de la réalité évoquépar l’objet.Dans les musées avec collections d’art religieux, la présentation des objets poursuit cetteméthodologie et obéit, en règle, à des critères historiques et stylistiques: les premiers permettentla définition d’une logique du discours; les seconds fondent l’expectative de28
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