sée, au-delà de la préservation du patrimoine, assure désormais la sauvegarde de sa vitalitéculturelle. Dans ce but, le musée doit assurer les conditions de conservation et desécurité, mais aussi la visibilité de toutes lectures, c’est-à-dire, de toutes les perspectiveset voies interprétatives concernant l’objet. Au cas de la muséologie de l’objet religieux,ça suppose une référence à la religion, à la dévotion ou à la liturgie.On ne peut parler de muséologie de la religion qu’à la fin du XXe siècle lorsque que,après le Concile Vatican II, l’Église et, notamment, la Commission Pontificale pourles Biens Culturels de l’Eglise (CPBE) assument la muséalisation comme une voie possibleet appropriée vers le patrimoine liturgique désaffecté. «Le patrimoine historiqueet artistique, qui n’est plus habituellement utilisé ou qui est tombé en désuétude et quine peut pas être conservé, trouvera dans les musées ecclésiastiques une protection adéquateet une opportune disponibilité» (Église catholique, CPBCE 2006, préambule).En plus, la muséalisation peut être un outil pour l’évangélisation et la catéchèse. «[Lemusée ecclésiastique] se présente comme un moyen d’évangélisation chrétienne, d’élévationspirituelle, de dialogue avec ceux qui sont éloignés de la foi, de formation culturelle,de jouissance artistique et de connaissance historique» (Église catholique,CPBCE 2006, 2.1.1).L’Eglise prétend jouer un rôle de premier plan dans la préservation des objets désaffectésdu rituel liturgique. Les changements qui, au fil des siècles, ont eu lieu dans la pratiquereligieuse et, en particulier de date récente, dans la suite du Concile Vatican II,ont précipité de certains typologies d’objets religieux dans une précaire situation del’abandon, dont seules quelques-unes ont échappées par la reconnaissance de leur valeurhistorique et artistique.«La conservation matérielle et la préservation d’interventions illicites nécessitent parfoisdes solutions drastiques, vu l’accroissement des risques de dispersion, même de façonindirecte. Dans ce cas, il est alors urgent d’instituer des musées ecclésiastiques envue de recueillir en des locaux adéquats les témoignages de l’histoire du christianismeet de ses expressions artistiques et culturelles, afin de pouvoir les montrer au public aprèsles avoir dûment classés selon des critères spécifiques» (Église catholique, CPBCE2006, 2.1.1).Car l’Eglise s’affirme aussi comme l’institution qui connaît le mieux le sens du patrimoinereligieux, le musée ecclésiastique devient un moyen privilégié pour exprimer lesens du sacré inhérent aux objets liturgiques ou dévotionnels, leurs modalités d’usage,significations symboliques ou croyances associés. Au musée ecclésiastique, l’accent surl’objet est mis dans le domaine du sacré, bien que sans effacer l’appréciation esthétique.«Ces ouvrages, toutefois ne perdent pas leur valeur historique, artistique et spirituelle.Ils continuent à présenter un intérêt historique, par le fait qu’ils sont, à leur manière, destémoins d’une période déterminée de la vie de l’Eglise et des communautés chrétiennesqui les ont produits» (Piacenza 2007, s.p.).31
Soit au musée d’art, soit au musée de religion, l’objet est toujours, intrinsèquement, lemême. C’est la façon de le présenter, les relations sémantiques opérées dans le discoursmuséologique, qui change les perspectives: comme œuvre d’art; comme document historique; ou comme objet religieux. La prévalence de la valeur artistique ou religieusede l’objet dans la conceptualisation du programme muséographique se révèle, plutôt,dans l’organisation des collections : au musée d’art, les parements s’organisent en fonctiondes matériaux (orfèvrerie, textiles, mobilier) ; au musée de religion, ces objets s’organisentpar des ensembles en fonction de leur fonctionnalité liturgique. Cependant,quelque soit la perspective dominante, cela n’invalide pas la possibilité du musée proposerles autres comme une information alternative et complémentaire.L’exposition de l’objetL’exposition de l’objet religieux au musée implique la présentation de tous les sens quise rapportent au sacré. L’objet, lorsqu’il parvient une unité du discours, il évoque ouil représente une seule perspective en fonction de l’ensemble et de l’intention de l’émisseur,mais il y a des stratégies complémentaires d’information, analogiques ou numériques,qui peuvent véhiculer tous les sens secondaires ou périphériques. Quelle que soitla typologie du musée, qu’elle soit de l’art ou de religion, et quelle que soit l’identité deleur tutelle, qu’elle soit laïque ou religieuse, il doit présenter les différentes significationsqui constituent l’objet sacré.Le Code de déontologie de l’ICOM pour les musées, approuvé par le Conseil Internationaldes Musées (ICOM), détermine le caractère obligatoire de mentionner et d’expliquercorrectement la dimension religieuse de leur patrimoine et, au même temps, de maintenirla neutralité et la rigueur du discours pour ne pas heurter les sensibilités religieusesou les croyances du public.«Les collections composées de restes humains ou d’objets sacrés ne seront acquises qu’àcondition de pouvoir être conservées en sécurité et traitées avec respect. Cela doit êtrefait en accord avec les normes professionnelles et, lorsqu’ils sont connus, les intérêts etcroyances de la communauté ou des groupes ethniques ou religieux d’origine» (ICOM2006, 2.5).Les préoccupations de l’ICOM proviennent de la prise de conscience d’une croissanteméconnaissance des manifestations et des pratiques religieuses. Dans l’espace de deuxou trois générations, on a perdu des connaissances, concernant des concepts et du lexique,qui auparavant étaient du domaine public. La sécularisation progressive de la sociétéet la prolifération des nouvelles occurrences religieuses ont vidé le sens des objetset rendu obscures les croyances et les pratiques dévotionnelles qui faisaient partie duquotidien de presque tout le monde. Il est, donc, impératif de fournir les clés de lecturepour les rendre accessible à tous ceux qui veulent connaître leurs fonctionnalités et usagesou appréhender leur sens implicite. Donc, l’impartialité dont les professionnels de32
- Page 1: RELIGIONAND MUSEUMSImmaterial and M
- Page 5 and 6: Published by Umberto Allemandi & C.
- Page 7: ForewordVALERIA MINUCCIANIFinally m
- Page 12 and 13: Considerations in Relation to the M
- Page 14 and 15: superimposed - and can sometimes en
- Page 16 and 17: In the second case a descriptive an
- Page 18 and 19: of its exhibition is a very recent
- Page 20 and 21: ology of museums: the first virtual
- Page 22 and 23: and accurately restored spaces are
- Page 24 and 25: BIBLIOGRAPHIC REFERENCESR. Beier-de
- Page 26 and 27: ut manifests itself in this world b
- Page 28 and 29: domaine du patrimoine, de l´histoi
- Page 30 and 31: jouissance du beau, remplissant une
- Page 34 and 35: musée sont obligés ne signifie pa
- Page 36 and 37: (titre ou dénomination, auteur, li
- Page 38 and 39: Sacred Matter and (Post)secular Fra
- Page 40 and 41: Fig. 1. Many of the Swedish ethnogr
- Page 42 and 43: produced in projects enabled by fin
- Page 44 and 45: BIBLIOGRAPHIC REFERENCESM. Ames, Ca
- Page 46 and 47: itors will be able solve cultural h
- Page 48 and 49: What is a History Museum?Strictly s
- Page 50 and 51: was raised, studied and lived for m
- Page 52 and 53: memory sometimes become sacralised
- Page 54 and 55: Representing Objects from Islamicat
- Page 56 and 57: mer-Tugendhat 2002, p. 314). New ar
- Page 58 and 59: The countless world fairs, which we
- Page 60 and 61: more defined by Islamic dynasties.
- Page 62 and 63: Gallery, for example, dropped the n
- Page 64 and 65: Third, the study revealed that the
- Page 66 and 67: Islamic Art and the Museum: Approac
- Page 68 and 69: PL. 1. ALTERS OF THE ROYALTIES OF B
- Page 70 and 71: PL. 3. THE “MADONNA DELLA CELLETT
- Page 72 and 73: Diachronic Connectionsin Diocesan B
- Page 74 and 75: For the general public, understandi
- Page 76: II. MUSEUMS
- Page 79 and 80: “Madonna of the Violet” by Stef
- Page 81 and 82: than rational (Joachim Plotzek spea
- Page 83 and 84:
Fig. 1. Kolumba. View of the buildi
- Page 85 and 86:
puts it, since “each exhibition p
- Page 87 and 88:
The Diocesan Museum. Artworks and P
- Page 89 and 90:
veil its “authentic truth” he b
- Page 91 and 92:
Fig. 2. Frescoes by Giotto-Rimini s
- Page 93 and 94:
tip of the Volterra city walls. In
- Page 95 and 96:
ecame explicit in such a harsh spac
- Page 97 and 98:
Scarpa did not create “museum sys
- Page 99 and 100:
Mother’s welcoming to a Child who
- Page 101 and 102:
The Slovene Museum of ChristianityN
- Page 103 and 104:
plays more accessible to visitors w
- Page 105 and 106:
The Judenplatz Museum in WienMARIA
- Page 107 and 108:
Fig. 1. Museum Judenplatz,view of t
- Page 109 and 110:
AuthorsVALERIA MINUCCIANISince 2001
- Page 111:
low at the Politecnico of Torino, h