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O•S•C•A•R© - Old Ottawa South

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Page 16 The th OSCAR - OUR 40 YEAR<br />

MAY 2012<br />

Cercle de lecture L’Amicale<br />

Par Jean-Claude Dubé<br />

Les Éditions du Vermillon, 305, St.<br />

Patrick, <strong>Ottawa</strong><br />

ISBN 978-1-897058-57-2<br />

Le 11 avril, 2012, le Cercle<br />

de lecture l’Amicale a eu le<br />

grand plaisir d’accueillir une<br />

poète ottavienne de renom : Andrée<br />

Lacelle. En plus de nous entretenir<br />

sur son recueil de poésie tant de<br />

vie s’égare, prix Trillium 1995, les<br />

membres de Cercle de lecture furent<br />

comblés d’entendre les sages propos<br />

de l’auteure sur la poésie, sur sa vie et<br />

sur l’art d’écrire. Andrée Lacelle est<br />

une femme érudite d’une très grande<br />

sensibilité avec beaucoup d’expertise<br />

dans la vaste gamme des émotions de<br />

l’âme humaine.<br />

François Paré, poète émérite,<br />

professeur titulaire et directeur du<br />

département des études françaises à<br />

l’Université de Waterloo (Ontario)<br />

déclare que « la poésie est le cœur<br />

tant de vie s’égare par Andrée Lacelle<br />

de la littérature franco-ontarienne<br />

contemporaine ». Andrée Lacelle<br />

est complètement d’accord avec lui.<br />

Selon elle, la poésie est un chant qui<br />

vient de l’âme. C’est le genre des<br />

origines, celui qui précède les autres<br />

genres littéraires<br />

Dès son enfance, l’être humain sait<br />

s’exprimer vocalement avec cadence.<br />

Que se soient des énoncés d’amour,<br />

de joie, de crainte, de guerre ou de<br />

prière, l’humain donne une tonalité<br />

et un rythme dans ses échanges<br />

verbaux avec ses semblables. Avant<br />

qu’il ne sache lire et écrire, l’être<br />

humain civilisé était poète. Homère,<br />

de la Grèce antique, racontait des<br />

évènements historiques accompagné<br />

d’une lyre : la naissance de la poésie<br />

lyrique. Il en était ainsi avec les<br />

troubadours du Moyen-Âge aussi<br />

bien qu’avec les narrateurs anciens de<br />

l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique.<br />

L’humain est naturellement poète.<br />

D’après Andrée Lacelle, la poésie<br />

est le début de la parole. C’est un mode<br />

d’expression qui s’ouvre sur tout, sur<br />

la conscience totale et qui permet de<br />

dire des choses qu’on ne peut dire<br />

autrement. C’est aussi une façon de<br />

court-circuiter les paroles ordinaires<br />

car souvent nous ne savons pas dire ce<br />

que nous ressentons. La poésie permet<br />

aussi de se déplacer entre le rêve et<br />

le réel, chacun selon sa mesure. Il ne<br />

faut pas marginaliser la poésie car, en<br />

fait, la réalité est remplie de rêves qui<br />

se sont concrétisés.<br />

Comme toutes les œuvres<br />

littéraires du genre, le recueil tant<br />

de vie s’égare d’Andrée Lacelle<br />

doit être lu en plusieurs séances. Au<br />

début et pendant plusieurs jours, il<br />

est mieux de l’ouvrir au hasard et<br />

d’y lire quelques vers à haute voix.<br />

Plus tard, on entreprend une lecture<br />

ordonnée et parlée pour y entendre<br />

et capter les subtilités des mots, des<br />

espaces et du rythme. C’est ainsi que<br />

nous pouvons entrer dans l’intimité de<br />

l’auteure, dans son voyage intérieur<br />

pour s’instruire sur ses sentiments<br />

envers elle-même et envers ceux avec<br />

lesquels elle s’associe.<br />

Il faut bien comprendre que ce<br />

recueil d’Andrée Lacelle est une<br />

œuvre d’amour. En entrant dans son<br />

intimité, nous découvrons un profond<br />

sentiment de tendresse, d’affection<br />

et d’attachement que l’auteure porte<br />

envers une ou plusieurs personnes. Ses<br />

mots sont sobres, limpides, presque<br />

pudiques mais nous y trouvons cet état<br />

d’âme manifestant plus qu’un simple<br />

sentiment amical ou romantique. Il<br />

nous semble entendre le soupir d’une<br />

passion étouffée par les murs de la<br />

vie.<br />

Les deux éléments essentiels<br />

à la poésie sont donc présents : une<br />

auteure qui croit ce qu’elle dit et nous,<br />

lecteurs, qui croyons ce qu’elle dit.<br />

tant de vie s’égare d’ Andrée<br />

Lacelle est composé d’une cinquante<br />

de poèmes répartis en quatre groupes<br />

de pensées connexes. Le premier<br />

« L’humeur du monde » nous prépare<br />

à l’état d’âme de l’auteure. Il y a un<br />

passé plein de richesses et un désir de<br />

se relancer:<br />

« faut-il en arriver là<br />

où l’ancre s’amarre sans rien<br />

annoncer<br />

à l’insu du temps<br />

et le temps n’a rien à cacher »<br />

Dans le deuxième groupe de<br />

poèmes « Les choses claires », nous<br />

trouvons un désir de faire table rase et<br />

de recommencer à neuf :<br />

« assis à la table des songes clairs<br />

l’enfant voyage<br />

la tête hors-les-murs<br />

et le cœur sous les comble s»<br />

ainsi que :<br />

« les toits de la ville méditent le<br />

clair de lune »<br />

Le troisième groupe porte le nom<br />

du titre du recueil : « Tant de vie<br />

s’égare ». Nous y décelons une âme<br />

meurtrie:<br />

« tout près de minuit<br />

de moins en moins proche de moi<br />

plus réglée que la vie<br />

je me dissipe charnelle<br />

tout près de minuit »<br />

ainsi que :<br />

« …et l’adorable doux et bon plus<br />

jamais ne revient »<br />

Le dernier groupe de poèmes<br />

« Entre peur et mémoire» est teinté<br />

d’un certain fatalisme et d’une finalité<br />

sans regrets :<br />

« à travers la vie et le rêve de la<br />

vie…<br />

… il y a la promesse du ferment<br />

extrême »<br />

ainsi que :<br />

« le cœur sculpteur martèle des<br />

ébauches d’anges »<br />

Comme un enfant qui rêve<br />

beaucoup et qui croit énormément,<br />

Andrée Lacelle n’a jamais cessé de<br />

rêver et de croire. Née à Hawkesbury<br />

en Ontario, Andrée était la plus jeune<br />

de cinq enfants. Très jeune, elle<br />

écrivait au son et à douze ans, elle a<br />

commencé à garder un carnet de bord<br />

qui lui permit de toujours rester en<br />

contact avec ses émotions. Tour à tour<br />

enseignante et traductrice à <strong>Ottawa</strong>,<br />

Andrée Lacelle publia son premier<br />

recueil de poésie en 1979.<br />

Tant de vie s’égare mérita le Prix<br />

Trillium de l’Ontario ainsi que le prix<br />

de poésie de l’Alliance française en<br />

1995. Ce recueil fut aussi finaliste<br />

pour le Prix du Gouverneur général<br />

du Canada et le prix du Livre de la<br />

Ville d’<strong>Ottawa</strong> en plus de mériter<br />

le Premier prix de poésie de la<br />

société Radio-Canada. En plus des<br />

six recueils de poésie à son nom,<br />

Andrée Lacelle a écrit un recueil de<br />

poèmes comptines « Bobikoki »,<br />

fut critique littéraire à TFO, devint<br />

auteure d’un dialogue radio-théàtre à<br />

Radio Canada, fut nommée écrivaine<br />

en résidence au département des<br />

Lettres françaises de l’Université<br />

d’<strong>Ottawa</strong>. Avec trois collègues, elle<br />

prépare présentement une anthologie<br />

mondiale de la poésie féminine<br />

francophone contemporaine : pas<br />

d’ici, pas d’ailleurs. Cette anthologie<br />

paraîtra bientôt en France, publiée par<br />

la maison Voix d’encre.<br />

Andrée Lacelle nous a confié<br />

maints secrets sur sa vie, son art<br />

et la poésie, surtout dans le milieu<br />

franco-ontarien. Cette rencontre<br />

de L’Amicale a été ravissante et<br />

enrichissante, à la fois.<br />

La prochaine et dernière rencontre<br />

du Cercle de lecture L’Amicale pour<br />

l’an 2011-2012 aura lieu le mardi 8<br />

mai prochain. Nous porterons notre<br />

attention sur le récit autobiographique<br />

«Nomade « de la plume de Mila<br />

Younes, ottavienne d’origine<br />

algérienne. Ce livre, finaliste du Prix<br />

du livre de la Ville d’<strong>Ottawa</strong> en 2008<br />

est la suite de Ma mère, ma fille, ma<br />

sœur qui a reçu le Prix du livre de la<br />

Ville d’<strong>Ottawa</strong> en 2004. Mila Younes<br />

sera avec nous et elle participera à<br />

la discussion. La rencontre aura lieu<br />

à 19h au sous-sol de la bibliothèque<br />

Sunnyside d’<strong>Ottawa</strong>, rue Bank. Venez<br />

nombreux, il n’y a aucun frais.<br />

Sudoku Solution<br />

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