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Bulletin de liaison n°23 - Juillet 2009

Bulletin de liaison n°23 - Juillet 2009 - Institut des risques majeurs

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<strong>Bulletin</strong> <strong>de</strong> <strong>liaison</strong> <strong>n°23</strong> - <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>


Sites internet :Banque <strong>de</strong> données sur les incendies <strong>de</strong> forêts en région méditerranéenne en France :http://www.promethee.comCemagref d’Aix-en-Provence, Unité <strong>de</strong> Recherche Écosystèmes Méditerranéens et Risques :http://www.cemagref.fr/le-cemagref/lorganisation/les-centres/aix-en-provence/ur-emax/Observatoire <strong>de</strong>s Forêts Méditerranéennes :http://www.ofme.orgOffice National <strong>de</strong>s Forêts :http://onf.frPortail <strong>de</strong>s risques naturels :http://www.prim.netRisques infosest édité parl’Institut <strong>de</strong>s Risques Majeurs15, rue Eugène Faure38 000 GrenobleDirecteur <strong>de</strong> Publication :Henri <strong>de</strong> Chou<strong>de</strong>nsProgramme INTERREG III.B - OCR Incendi :http://www.ocrincendi.euEmploi du feu et débroussaillement en Ardèche :http://<strong>de</strong>broussaillement-foret.ar<strong>de</strong>che.agriculture.gouv.fr/Directeur <strong>de</strong> rédaction :François GiannoccaroRédacteur en chef :Séverine LouisCharte Graphique :Sébastien GominetRéalisation :Imprimerie Fagnola38 110 La Tour-du-PinCopyright <strong>de</strong>s photos<strong>de</strong> couverture :SDIS 07SDIS 38Pierre FAYOLLESéverine LOUISAvec le soutien du :- Conseil Général <strong>de</strong> l’Isère- Conseil Régional Rhône-Alpes


SommaireRisques InfosN°23 - <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>4 Définition et typologie <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> forêtsSéverine Louis - IRMa6 Le classement en massif à risque et ses effetsRoger Jeannin - DDAF 267 L’obligation générale <strong>de</strong> débroussaillementStéphane Olagnon - DDAF 2610 L’intégration du risque incendie <strong>de</strong> forêtdans les dispositions du PLU.Le mo<strong>de</strong> opératoire du département <strong>de</strong> la Drôme.Roger Jeannin - DDAF 2612 L’aléa feu <strong>de</strong> forêt en région Rhône-AlpesDaniel Alexandrian et Hubert d’Avezac - Agence MTDA (Lyon)13 La prévention forestière activecontre les feux <strong>de</strong> forêts dans les Bouches du RhôneLe dispositif <strong>de</strong> vigilance et d’alerteJean-Louis Jauffret - ADCCFF1316 Le dispositif <strong>de</strong> lutte contre les feux <strong>de</strong> forêtsorganisation <strong>de</strong> la sécurité civile en matière <strong>de</strong>Défense <strong>de</strong>s Forêts Contre les IncendiesPhilippe Michaut - Ministère <strong>de</strong> l’Intérieur18 Le dispositif <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> forêtsen ArdècheMichel Lauvergnat - DDEA Ardèche19 Bilan <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> forêts en 2003 au niveau nationalPhilippe Michaut - Ministère <strong>de</strong> l’Intérieur21 Bilan <strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong> forêts <strong>de</strong> 2003 en IsèreCommandant Philippe Forcheron – SDIS 38Séverine Louis - IRMa24 Les feux <strong>de</strong> forêts en ArdècheBilan <strong>de</strong> l'année 2003Michel Lauvergnat - DDEA Ardèche26 Un maire face à un incendie <strong>de</strong> forêtEmile Chal - Commune <strong>de</strong> Saint-Julien-du-Serre (07)28 Une contribution à la protection <strong>de</strong>s forêtscontre les incendies : le pastoralisme à objectif<strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong> forêtMarc Dimanche - OIER SUAMMEPascal Thavaud - CERPAM30 L’après-crise : les assurances « forêts »René Sabatier - CRPF Rhône-Alpes31 Les bons réflexes en cas <strong>de</strong> feu <strong>de</strong> forêtEditoLes feux <strong>de</strong> forêts sont chaque année enFrance, la cause <strong>de</strong> dommages graves pour l’économie,l’environnement et malheureusementsouvent, en vies humaines.Ce risque est très présent dans les départementsdu Sud <strong>de</strong> la France et en Aquitaine. Il nesemblait concerner sensiblement en Rhône-Alpes que les départements <strong>de</strong> l’Ardèche et <strong>de</strong>la Drôme. L’année exceptionnelle 2003 acependant montré que, bien qu’avec une probabilitéfaible, ce risque était présent dans d’autresdépartements <strong>de</strong> la Région dont celui <strong>de</strong>l’Isère.L’incendie du Néron illustre les difficultés rencontréesdans la lutte contre les incendies <strong>de</strong>végétation en zone montagneuse, particulièrementles difficultés d’accès tant pour les véhiculeset les équipes pé<strong>de</strong>stres que pour les interventionsaériennes.Les feux <strong>de</strong> forêts pour être maîtrisés nécessitentla mise en œuvre <strong>de</strong> moyens très importantset très couteux.Pour limiter les dégâts et le coût <strong>de</strong>s interventions,la prévention est primordiale. Elle débutepar le comportement citoyen : les propriétaires,promeneurs, campeurs, … doivent éviter lescomportements à risques. Elle passe égalementpar l’action <strong>de</strong>s élus locaux : maîtrise <strong>de</strong>l’urbanisation, incitation <strong>de</strong>s habitants à respecterles réglementations (débroussaillement, utilisationdu feu, …). Enfin, pour les départementsles plus menacés, par l’organisation <strong>de</strong> lasurveillance durant les pério<strong>de</strong>s les plus dangereuses.Je veux finalement insister sur le rôle irremplaçableque peuvent jouer <strong>de</strong>s bénévoles volontairespour ai<strong>de</strong>r les organismes officiels principalementdans la prévention du risque. Lescomités communaux Feux <strong>de</strong> Forêt (CCFF) ensont l’illustration frappante préfigurant le rôleque peuvent jouer <strong>de</strong> façon plus générale lesréserves communales <strong>de</strong> sécurité civile.Mais la sécurité est l’affaire <strong>de</strong> tous. Notre comportementresponsable est un gage important<strong>de</strong> la préservation <strong>de</strong> notre environnement<strong>de</strong>vant ce fléau qui défigure <strong>de</strong>s centainesd’hectares <strong>de</strong> nos paysages et a un énormecoût économique et financier.Henri <strong>de</strong> CHOUDENSPrési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong>s Risques Majeurs


Définition et typologie <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> forêtsSéverine Louis,Chargée <strong>de</strong> mission Risques Naturels à l’Institut <strong>de</strong>s Risques MajeursLes feux <strong>de</strong> végétation sont <strong>de</strong>ssinistres qui se déclarent dansune formation naturelle, qui peutêtre <strong>de</strong> type forestière (forêts <strong>de</strong>feuillus, <strong>de</strong> conifères ou mixtes), subforestière(maquis, garrigues ou lan<strong>de</strong>s)ou encore <strong>de</strong> type herbacée (prairies,pelouses…). L’emploi du terme « feux<strong>de</strong> forêts » désigne en réalité, le plussouvent, le type <strong>de</strong> feu tel que définidans la base données Prométhée :c'est-à-dire les feux <strong>de</strong> forêts, <strong>de</strong> lan<strong>de</strong>s,<strong>de</strong> maquis ou <strong>de</strong> garrigues ayantbrûlé au moins un hectare d'un seultenant (et ce quelle que soit la distanceparcourue par le feu). Cette définitionn’intègre donc pas les autres feux<strong>de</strong> l’espace rural et périurbain, c'est-àdire,les feux <strong>de</strong> massifs <strong>de</strong> moins <strong>de</strong>1 ha, les feux <strong>de</strong> boisements linéaires,les feux d’herbes, les feux agricoles, <strong>de</strong>dépôts d’ordures et autres.Dans tous les cas, un départ <strong>de</strong> feunécessite plusieurs facteurs :Triangle <strong>de</strong> feuwww.prim.net• un combustible (ici, le végétal),• un comburant (l’oxygène <strong>de</strong> l’air),• une source d’énergie (flamme,étincelle, brandon…).Les différents types <strong>de</strong> feux<strong>de</strong> forêtsUne fois éclos, un feu peut prendre différentesformes, chacune étant conditionnéepar les caractéristiques <strong>de</strong> lavégétation et les conditions climatiques(vent, taux d’humidité <strong>de</strong> l’air,précipitations récentes ou non…).Ainsi on distingue trois types <strong>de</strong> feu,qui peuvent se produire simultanémentsur une même zone :• les feux <strong>de</strong> sol : ils brûlent lamatière organique contenue dansla litière, l'humus ou les tourbières.Peu virulents, leur vitesse <strong>de</strong> propagationest faible. Toutefois, cetype <strong>de</strong> feu est très <strong>de</strong>structeurcar il attaque les systèmes souterrains.Il peut couver en profon<strong>de</strong>ur,ce qui rend plus difficile son extinctioncomplète.Feu <strong>de</strong> sol• les feux <strong>de</strong> surface : ils brûlentles strates basses <strong>de</strong> la végétation,c'est-à-dire la partie supérieure <strong>de</strong>la litière, la strate herbacée et lastrate arbustive. La propagation <strong>de</strong>ce type <strong>de</strong> feu peut être rapi<strong>de</strong>lorsqu'il se développe librement, etsi les conditions sont favorables àla propagation (vent, relief).Feu <strong>de</strong> surfacewww.prim.netwww.prim.net• les feux <strong>de</strong> cimes :ils brûlent la partiesupérieure <strong>de</strong>s arbres et formentune couronne <strong>de</strong> feu. Ils libèrent engénéral <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s quantités d'énergieet leur vitesse <strong>de</strong> propagation est trèsélevée. Ils sont d'autant plus intenseset difficiles à contrôler que le vent estfort et le combustible sec.Feu <strong>de</strong> cimeswww.prim.netLes facteurs favorisant lerisque d’incendie <strong>de</strong> forêtLes composantes du milieu naturel etles activités humaines peuvent plus oumoins favoriser l’éclosion et la propagation<strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> forêts.Certaines formations végétalessont plus sensibles au feu que d’autres.Par exemple, les garrigues sont considéréescomme <strong>de</strong>s peuplements plusinflammables que les taillis <strong>de</strong> chênepubescent 1 , notamment <strong>de</strong> par la présenceplus importante d’espèces àessences aromatiques.Cependant, il faut savoir que la structuredu peuplement est aussiimportante, si ce n’est davantage, quele type <strong>de</strong> végétation. En outre, c’est lacontinuité du couvert végétal (horizontaleet verticale) qui va majoritairementjouer sur la sensibilité au feu dupeuplement, en favorisant ou non lapropagation <strong>de</strong> l’incendie. En outre, lesrésultats <strong>de</strong> simulations <strong>de</strong> feux <strong>de</strong>surface, réalisées par le Cemagrefd’Aix-en-Provence, ont montrénotamment que les peuplementsforestiers hauts et évolués fermésétaient plus combustibles que les peuplementstrès fortement éclaircis 2 .1ALEXANDRIAN D. et RIGOLOT E.Sensibilité du pin d’Alep à l’incendie, Forêt méditerranéenne, 1992, t.XIII, n°3, pp. 185-197.4 <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>Risques Infos <strong>n°23</strong>


D’autre part, les conditions climatiquestelles que la température, le<strong>de</strong>gré d’humidité <strong>de</strong> l’air, l’historique<strong>de</strong>s précipitations et le vent influencentfortement la sensibilité <strong>de</strong> lavégétation au feu. En effet, <strong>de</strong>s températuresélevées, <strong>de</strong>s vents violents et ledéficit hydrique <strong>de</strong> la végétation constituentle terrain le plus favorable à l’éclosionet à la propagation <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong>forêts.Enfin, les conditions stationnellestelles que la topographie (pente, cuvette…)et l’orientation <strong>de</strong>s versants(ubac/adret) rentrent également enligne <strong>de</strong> compte dans l’aléa incendie <strong>de</strong>forêt.L’évolution <strong>de</strong> l’occupation du sol,qui conduit, <strong>de</strong>puis quelques décennies,au développement <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>contact entre espaces naturels eturbanisation, accroît considérablementle risque d’incendies <strong>de</strong> forêts. En effet,les interfaces nature-société sont plusnombreuses du fait <strong>de</strong> l’extension <strong>de</strong>l’urbanisation, <strong>de</strong> l’interpénétration<strong>de</strong>s espaces végétalisés et urbanisés(phénomène <strong>de</strong> mitage urbain) et <strong>de</strong>l’absence d’entretien <strong>de</strong>s coupures <strong>de</strong>combustibles (déprise agricole). Dèslors, les nombreuses activitéshumaines telles que les loisirs, lestravaux agricoles ou forestiers ou lestransports, <strong>de</strong> plus en plus en contactavec ces espaces naturels, contribuentau déclenchement <strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong>forêts.Ainsi, les interfaces nature-sociétépeuvent être perçues à la fois commevulnérables au feu et comme sourcesd’aléa.Les causes <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong>forêtsDepuis la circulaireDGFAR/SDFB/C2006-5016 du 11 mai2006, la France dispose d’un systèmeharmonisé <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s donnéesrelatives aux incendies <strong>de</strong> forêts grâceà la création <strong>de</strong> la Banque <strong>de</strong> Donnéessur les Incendies <strong>de</strong> Forêt en France,disponible à l’adresse suivante :http://www.bdiff.ifn.fr (accessible àl’ai<strong>de</strong> d’un i<strong>de</strong>ntifiant).Les zones méditerranéenne et aquitainepossè<strong>de</strong>nt leurs propresapplications, antérieures à la création<strong>de</strong> la BDIFF : en zone méditerranéenne,la base <strong>de</strong> données senomme Prométhée (cf. encart), eten région aquitaine, les donnéesrelatives aux incendies <strong>de</strong> forêtssont regroupées dans l’applicationSIFORA. Ainsi, la base <strong>de</strong> donnéesProméthée permet <strong>de</strong> savoir qu’enzone méditerranéenne, environ70% <strong>de</strong>s feux recensés en 2006 ontune cause connue.De manière générale, les départs <strong>de</strong>feux peuvent être classés en quatreprincipales catégories <strong>de</strong> causes :• Cause inconnue ;• Cause d’origine naturelle : essentiellement,la foudre ;• Cause d’origine humaine involontaire(ou acci<strong>de</strong>ntelle) : impru<strong>de</strong>nces,acci<strong>de</strong>nts dus à la circulationen forêt ou en périphérie, lignesélectriques, dépôts d’ordures,reprise <strong>de</strong> feu, etc.Causes <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> forêts enzone méditerranéenne en 2006www.prim.net• Cause d’origine humainevolontaire (ou intentionnelle) :pyromanie, vengeance, conflit <strong>de</strong>territoire, intérêt politique oufoncier.Ainsi, une meilleure connaissance<strong>de</strong>s causes permet notamment <strong>de</strong>cibler les actions préventives àentreprendre (information, sensibilisation,maîtrise <strong>de</strong> l’urbanisme…).En outre, les impru<strong>de</strong>ncesou négligences résultent souventd’un manque <strong>de</strong> sensibilisation <strong>de</strong>la population, d’où l’importance<strong>de</strong>s actions d’information préventivemenées par les collectivités,les services <strong>de</strong> l’État ou les associations.■2CHANDIOUX O., JAPPIOT M., LAMPIN C., PAULET V. Typologie <strong>de</strong> la végétation combustible dans les interfaces agriculture – forêt – urbain, Cemagref Le Tholonet,unité EMAX, 2004, 64 p.Risques Infos <strong>n°23</strong><strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>5


Prométhée est une banque <strong>de</strong> donnéesen ligne sur les incendies <strong>de</strong>forêts en région méditerranéennefrançaise, disponible à l’adresse suivante:http://www.promethee.comL’Opération Prométhée a été crééeen 1973 et couvre les 15 départements<strong>de</strong> l’Entente interdépartementaleen vue <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong>Prométhéela forêt contre l'incendie, c’est-à-direles départements <strong>de</strong>s régions PACA,Languedoc-Roussillon et Corse etles départements <strong>de</strong> la Drôme et <strong>de</strong>l’Ardèche. Elle regroupe l'ensemble<strong>de</strong>s organismes concernés par lagestion <strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong> forêts(ministère <strong>de</strong> l’Intérieur, ministèreen charge <strong>de</strong> l’agriculture, sapeurspompiers,forestiers, gendarmes,Météo France, etc.).Cette base <strong>de</strong> données commune apour objectif <strong>de</strong> « fédérer et d'harmoniserles données en provenance<strong>de</strong> sources diverses et <strong>de</strong> redistribuerles résultats à tous ceux quisont concernés par le problème <strong>de</strong>sincendies <strong>de</strong> forêts ».Prométhée permet <strong>de</strong> connaîtrenotamment le nombre <strong>de</strong> feux, lessurfaces concernées, leur répartitionspatiale, le type <strong>de</strong> feu, etc.Le classement en massif à risque et ses effetsRoger JeanninChef Technicien <strong>de</strong>s Travaux Forestiers <strong>de</strong> l'Etat – DDAF 26Contexte réglementaire duCo<strong>de</strong> ForestierLa distinction entre massifs <strong>de</strong>sensibilités différentes aux feux<strong>de</strong> forêts est laissée à l’appréciation<strong>de</strong>s préfets. (article L. 321-6du Co<strong>de</strong> Forestier)Les dispositions <strong>de</strong> l’article L.321-6 du Co<strong>de</strong> Forestier s'appliquentaux massifs forestierssitués dans les régions Aquitaine,Corse, Languedoc-Roussillon,Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes,Provence-Alpes-Côte d'Azur etdans les départements <strong>de</strong>l'Ardèche et <strong>de</strong> la Drôme, à l'exclusion<strong>de</strong> ceux soumis à <strong>de</strong>srisques faibles figurant sur uneliste arrêtée par le représentant<strong>de</strong> l'Etat dans le départementconcerné, après avis <strong>de</strong> la commissiondépartementale <strong>de</strong> lasécurité et <strong>de</strong> l'accessibilité.Le préfet <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s départements<strong>de</strong>s régions listées dans cemême article élabore un plan départementalou, le cas échéant, régional<strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s forêts contre lesincendies, définissant <strong>de</strong>s prioritéspar massif forestier.Par ailleurs, le plan <strong>de</strong> protection<strong>de</strong>s forêts contre les incendiesarrête les gran<strong>de</strong>s orientations <strong>de</strong>la politique <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>sincendies <strong>de</strong> forêt à l’échelle <strong>de</strong>smassifs concernés, notamment enmatière d’élaboration <strong>de</strong>s plans <strong>de</strong>prévention <strong>de</strong>s risques naturelsprévisibles.Les Plans <strong>de</strong>Protection <strong>de</strong>s Forêtscontre les incendiesLes plans <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s forêtscontre les incendies (PPFCI) ontpour objectifs d'une part, la diminutiondu nombre d'éclosions <strong>de</strong> feux<strong>de</strong> forêts et <strong>de</strong>s superficies brûlées,d'autre part, la prévention <strong>de</strong>s conséquences<strong>de</strong> ces incendies sur les personnes,les biens, les activités économiqueset sociales et les milieuxnaturels (article R 321-15 du Co<strong>de</strong>Forestier).A travers les PPFCI, il s'agit <strong>de</strong> construire,sur <strong>de</strong>s bases législatives etréglementaires clairement établies,<strong>de</strong> véritables cadres d'évaluation, d'i<strong>de</strong>ntification<strong>de</strong>s actions et <strong>de</strong> planification<strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> gestion durisque d'incendie <strong>de</strong> forêt, aux échellesspatiales et temporelles les plusappropriées, qui doivent nécessairements'inscrire dans un aménagementglobal du territoire intégrant laforêt, mais aussi les zones urbaines,agricoles et naturelles.Les PPFCI doivent permettre, au final,la mise en cohérence <strong>de</strong>s différentespolitiques qui concourent à la protection<strong>de</strong>s personnes et <strong>de</strong>s biens, ainsique <strong>de</strong>s milieux naturels et <strong>de</strong>s espècesremarquables, que ce soit par laprévention,la lutte,l'aménagement duterritoire, et <strong>de</strong> mettre en place unedémarche <strong>de</strong> projets visant à structurerla mobilisation <strong>de</strong>s différentessources <strong>de</strong> financement possibles.Source : Observatoire <strong>de</strong> la forêt méditerranéenne– Qu’est ce qu’un PPFCI ?Janvier <strong>2009</strong> www.ofme.orgDans les massifs concernés, <strong>de</strong>spérimètres <strong>de</strong> protection et <strong>de</strong>reconstitution forestière peuventêtre délimités, à l’intérieur <strong>de</strong>squels<strong>de</strong>s travaux d’aménagement et d’équipementnécessaires pour prévenirles incendies et en limiter lesconséquences peuvent être déclarésd’utilité publique.Possibilités réglementairesliées au classement enmassifs à risquesCe classement, formalisé en application<strong>de</strong> l’article L 321-6 du Co<strong>de</strong> Forestier,pour les départements du Sud, peuts’appliquer <strong>de</strong> manière assez souple surla totalité du territoire national, auniveau <strong>de</strong>s zones réputées sensiblesdéfinies par le représentant <strong>de</strong> l’Etat.L’article L 322-1-1 du Co<strong>de</strong> Forestierprécise quelles sont « notamment »les décisions que le Préfet du départementpeut être amené à prendre :• Débroussaillement d’office parles soins <strong>de</strong> l’administration du terrainque <strong>de</strong>vait normalementdébroussailler le propriétaire oul’ayant droit <strong>de</strong> la maison située surce terrain avec possibilité d’extension<strong>de</strong> ce débroussaillement sur lapropriété voisine si les conditions <strong>de</strong>sécurité l’imposent et exécutiond’office par l’administration aux fraisdu propriétaire ou <strong>de</strong> l’ayant droit.• Nettoyage après une exploitationforestière, <strong>de</strong>s rémanents etbranchages avec réalisation <strong>de</strong> ces6 <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>Risques Infos <strong>n°23</strong>


travaux d’office,aux frais <strong>de</strong>s propriétairesou ayants-droit, par l’administrationen cas <strong>de</strong> carence constatée.• En cas <strong>de</strong> chablis précédant lapério<strong>de</strong> réputée à risque, nettoyage<strong>de</strong>s parcelles par le propriétaireou ses ayants droit <strong>de</strong>s chicots,volis, chablis, rémanents et branchagesavec possibilités éventuellesd’ai<strong>de</strong>s publiques. En cas <strong>de</strong> carenceconstatée, l’administration peutexécuter les travaux d’office auxfrais <strong>de</strong> la personne qui a la charge<strong>de</strong> ces travaux.• Interdiction et usage <strong>de</strong> toutappareil ou matériel pouvant êtreà l’origine d’un départ <strong>de</strong> feu.• Interdiction <strong>de</strong> circulation etstationnement <strong>de</strong> tout véhicule,ainsi que toute autre forme <strong>de</strong> circulation,sauf aux propriétaires etlocataires <strong>de</strong>s biens menacés et àleurs ayants droit.Les obligations que le Préfet peut imposer,définies au 1, s’appliquent en <strong>de</strong>hors<strong>de</strong>s départements listés au L 321-6, dansla mesure où l’article L 321-3 du co<strong>de</strong>Forestier impose ces mêmes obligationssur ces départements en différenciant <strong>de</strong>plus, les responsabilités d’exécution dudébroussaillement en fonction du classement<strong>de</strong>s terrains au PLU.Les obligations définies au 2 et 3 sontlaissées à l’appréciation du maire surles départements dont la liste estdonnée au L 321-6 (voir encart).Par contre certaines dispositions <strong>de</strong>cet article permettent en particulieraux Préfets <strong>de</strong>s départements trèsexposés <strong>de</strong> limiter la circulation dansles massifs, durant les pério<strong>de</strong>s àrisques sévères, c’est notamment lecas <strong>de</strong>s Bouches du Rhône. ■Les conséquences du classement en massifs à risques sur le département <strong>de</strong> la DrômeElles sont assez peu contraignantes,par comparaison avec les autres départementsoù le risque <strong>de</strong> feux <strong>de</strong> forêtest nettement plus élevé, l’objectifétant <strong>de</strong> calibrer la mesure <strong>de</strong> préventionà la hauteur du risque.L’emploi du feuToute l’année, il est interdit à toutes lespersonnes autres que les propriétairesou leurs ayants droit, <strong>de</strong> porter ou d’allumerdu feu, <strong>de</strong> jeter <strong>de</strong>s objets encombustion à l’intérieur et à moins <strong>de</strong>200 mètres <strong>de</strong>s espaces sensibles, ycompris sur les voies qui les traversent.Lorsqu’une zone située dans un espacesensible est aménagée pour l’accueildu public, le propriétaire, ou le gestionnaireavec l’accord du propriétaire,peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une dérogation à l’emploidu feu pendant la pério<strong>de</strong> rougedans <strong>de</strong>s foyers spécialement aménagés.Cette dérogation ne pourra s’appliquerque par temps calme. Un arrêtépréfectoral en précisera les modalitéspratiques d’aménagement, <strong>de</strong> sécuritéet <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> ces foyers.Il reste réglementé sur l’ensemble dudépartement,quelle que soit la catégoriedu massif, à risques forts ou àrisques faibles.L’emploi du feu est :• limité aux propriétaires et ayantsdroitqui doivent faire une déclarationd’incinération en mairie auminimum 48 heures avant la dateprévue durant les mois <strong>de</strong> févrieret mars,• rigoureusement interdit pourl’ensemble <strong>de</strong>s personnes durantles mois <strong>de</strong> juillet et août et toutel’année par vent fort (supérieur à40 km/h).Les déchetsLes dépôts d’ordures étant une causefréquente d’incendie, il est interdit àtoute personne d’abandonner, <strong>de</strong>déposer ou <strong>de</strong> jeter <strong>de</strong>s déchets en unlieu où elle n’est ni propriétaire niayant droit.Lorsqu’un dépôt d’ordures ménagèresprésente un danger d’incendie pourles bois, forêts, lan<strong>de</strong>s, maquis, plantationsou reboisements, le maire doitprendre toutes mesures utiles pourfaire cesser ce danger.Le débroussaillement <strong>de</strong> prévention<strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong> forêtsL’obligation est limitée aux massifs àrisques élevés, soit 247 communes sur369.L’arrêté préfectoral N° 08-0011 du02 janvier 2008 précise son contenu.Les lignes électriquesLorsque l’entretien <strong>de</strong> ces lignes provoquele dépôt <strong>de</strong> rémanents <strong>de</strong> coupesou d’élagage au sol, ces rémanents<strong>de</strong>vront être éliminés par évacuation,broyage ou incinération dans lerespect <strong>de</strong> la réglementation envigueur, lorsqu’ils sont situés à moins<strong>de</strong> 10 mètres <strong>de</strong> voies soumises à obligations<strong>de</strong> débroussaillement.Les voies routières ouvertes àla circulation publiqueLes autoroutes, les routes nationaleset <strong>de</strong>s routes départementales ouvertesà la circulation publique doiventêtre débroussaillées et <strong>de</strong> maintenuesen état débroussaillé sur une largeur<strong>de</strong> 3 mètres <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong> labordure <strong>de</strong> la chaussée et <strong>de</strong> sesannexes circulables.Les voies ferréesElles doivent être débroussaillées etmaintenues en état débroussaillé surune largeur <strong>de</strong> 5 mètres <strong>de</strong> part etd’autre <strong>de</strong> la bordure extérieure <strong>de</strong> lavoie.L’obligation générale <strong>de</strong> débroussaillementStéphane OlagnonTechnicien <strong>de</strong>s Travaux Forestiers <strong>de</strong> l'Etat – DDAF 26La lutte contre les feux estconfiée aux seuls services d’incendieet <strong>de</strong> secours. Enrevanche, la prévention relève <strong>de</strong>spropriétaires et <strong>de</strong>s élus locaux.La commune a les mêmes obligationsque les autres propriétairesprivés ou publics en matière <strong>de</strong>débroussaillement.Définition« Le débroussaillement préventif a pourobjectif <strong>de</strong> diminuer l’intensité et <strong>de</strong>limiter la propagation <strong>de</strong>s incendies parla réduction <strong>de</strong>s combustibles végétauxen garantissant une rupture <strong>de</strong> la continuitédu couvert végétal,en procédant àl’élagage <strong>de</strong> sujets maintenus et à l’élimination<strong>de</strong>s rémanents <strong>de</strong> coupes... »Article L.321-5-3 du C.F.Risques Infos <strong>n°23</strong><strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>7


Dans chaque département concernépar cette obligation, le représentant <strong>de</strong>l’Etat arrête les modalités d’applicationdu Co<strong>de</strong> Forestier en tenant compte<strong>de</strong>s particularités <strong>de</strong> chaque massif.Il déci<strong>de</strong> notamment <strong>de</strong> la date à laquellele débroussaillement ou le maintienen l'état débroussaillé, doit être réalisé.Le débroussaillement comprend :• la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la végétation herbacéeet ligneuse basse au ras du sol,• l’enlèvement <strong>de</strong>s arbres morts,dépérissant ou dominés sans avenir,• l’élagage <strong>de</strong>s arbres conservés, jusqu’àune hauteur minimale <strong>de</strong>2 mètres,• l’élimination <strong>de</strong>s rémanents parbroyage, évacuation ou brûlage dansle strict respect <strong>de</strong>s règles relativesà l’emploi du feu.Des prescriptions <strong>de</strong> débroussaillementpeuvent être rajoutées aux abords <strong>de</strong>sconstructions, comme par exemple :• jusqu’à une distance <strong>de</strong> 10 mètres<strong>de</strong>s murs, la suppression <strong>de</strong>s arbresen <strong>de</strong>nsité excessive <strong>de</strong> façon à ceque chaque houppier soit distantd’un autre d’au moins 2 mètres etdistant <strong>de</strong> chaque construction d’aumoins 2 mètres.• la suppression <strong>de</strong>s branches ou partiesd’arbre surplombant les toitures.En outre,dans les communes où un Plan<strong>de</strong> Prévention <strong>de</strong>s Risques d’Incendies<strong>de</strong> Forêts (PPRif) est applicable,les prescriptionsparticulières en matière <strong>de</strong>débroussaillement se substituent auxdispositions <strong>de</strong> l'arrêté préfectoral,Mise en œuvre <strong>de</strong>s obligations<strong>de</strong> débroussaillementAvec l'ai<strong>de</strong> éventuelle <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>l'Etat, le Maire informe les propriétaires<strong>de</strong>s obligations <strong>de</strong> débroussaillement et<strong>de</strong>s procédures à respecter.Il appartient au Maire d'assurer lecontrôle <strong>de</strong> l'exécution <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong>débroussaillement sur sa commune.En cas <strong>de</strong> constat <strong>de</strong> non réalisation, leMaire doit engager une procédure <strong>de</strong>mise en <strong>de</strong>meure par envoi d'un courrieren recommandé avec accusé <strong>de</strong>réception, donnant un délai <strong>de</strong> 1 moisau propriétaire ou à ses ayants droitpour réaliser ces travaux <strong>de</strong> mise enconformité.Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce délai, si les travaux n'ontpas été exécutés ou partiellement faits,la commune y pourvoit d'office, à lacharge du propriétaire.Les dépenses auxquelles donnent lieuces travaux sont <strong>de</strong>s dépenses obligatoirespour la commune.Le maire émet un titre <strong>de</strong> perception dumontant correspondant aux travauxeffectués à l'encontre <strong>de</strong>s propriétairesintéressés.Les communes, les établissementspublics <strong>de</strong> coopération intercommunaleet les syndicats mixtes ont la facultéd'effectuer ou <strong>de</strong> faire effectuer, à la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s propriétaires, les travaux<strong>de</strong> débroussaillement et <strong>de</strong> maintien enétat débroussaillé. Dans ce cas, ils sefont rembourser, les frais engagés, parles propriétaires <strong>de</strong>s terrains, <strong>de</strong>s constructions,<strong>de</strong>s chantiers, <strong>de</strong>s installations<strong>de</strong> toute nature concernés par lestravaux.En cas <strong>de</strong> carence du maire dans l'exercice<strong>de</strong> ses pouvoirs <strong>de</strong> police, lereprésentant <strong>de</strong> l'Etat dans le départementse substitue à la commune aprèsune mise en <strong>de</strong>meure restée sansrésultat.Les sanctions prévuespar la loiCo<strong>de</strong> Forestier - Articles L 322-9-1et R 322-5-1 (tous débroussaillementsobligatoires)L'infraction à l'obligation <strong>de</strong> débroussaillerest passible d'une contravention<strong>de</strong> 4 ème (procédure <strong>de</strong> timbre amen<strong>de</strong>possible) ou <strong>de</strong> 5 ème classe selon le statut<strong>de</strong>s parcelles concernées.En outre,le tribunal peut prononcer l'injonction<strong>de</strong> réaliser les travaux, assortied'astreintes d'un montant <strong>de</strong> 30,49 à76,22 euros par jour et hectare nondébroussaillé.© Grand Site Sainte Victoire - ADCCFF13Enfin, en cas <strong>de</strong> carence caractérisée,le débroussaillement d'office peutêtre exécuté aux frais du contrevenant,complété par une amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> 30euros maximum par m² soumis àdébroussaillement. ■Le débroussaillement : une mise en place innovante en IsèreJacques Bon-Mardion (ONF)L’incendie du massif du Néron auxportes <strong>de</strong> l’agglomération grenobloiseen juillet 2003 fut le révélateur <strong>de</strong>l’exposition du département aurisque incendie <strong>de</strong> forêts.Le préfet, s’appuyant sur une étu<strong>de</strong>départementale <strong>de</strong> l’aléa incendiemenée entre 2004 et 2005, prend unarrêté en juillet 2007 classant en massifà risque d’incendie 37 communes<strong>de</strong> l’Isère.Ces communes sont dans l’obligation<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r au débroussaillement<strong>de</strong>s voies ouvertes à la circulation et<strong>de</strong>s constructions se trouvant dansles espaces boisés mais aussi se trouvantà moins <strong>de</strong> 200 m <strong>de</strong>s bois et forêtsou espaces boisés les plus proches.L’arrêté préfectoral suivant <strong>de</strong> juin2008 qui stipule les règles à observerpour conduire un bon débroussaillementest novateur et original par certainsaspects.8 <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>Risques Infos <strong>n°23</strong>


Cet arrêté,bien sûr,s’inspire <strong>de</strong>s articleset directives imposées dans d’autresdépartements ayant une longue expérience<strong>de</strong> la défense contre l’incendie.Mais il s’en écarte aussi pour imposersa vision du territoire alpin dont faitpartie le département.• En premier lieu la notion <strong>de</strong>pente forte entre en jeu.Pour ne pas pénaliser les habitants<strong>de</strong>s piémonts <strong>de</strong> Chartreuse etVercors dont l’arrière <strong>de</strong>s maisonscôtoie <strong>de</strong>s pentes frôlant parfois les100 %, le législateur impose une miseà distance raisonnable <strong>de</strong>s arbres ougroupes d’arbres en amont <strong>de</strong> l’habitation,et ce, entre 0 et 20 m dès lorsque la pente dépasse 50 %, puis aucunemise à distance entre 20 m et 50 m <strong>de</strong>la maison, où seul l’enlèvement <strong>de</strong> lavégétation basse et l’élagage <strong>de</strong>sbranches jusqu'à 2 m <strong>de</strong> haut le longdu tronc sont requises.Le rôle <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la forêtcontre les chutes <strong>de</strong> pierres et le ravinementest maintenu tout en assurantune protection rapprochée <strong>de</strong>l’habitation contre l’incendie.• En second lieu, cette notion <strong>de</strong>« périmètre immédiat » entre0 et 20 m <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> la maisonet <strong>de</strong> « périmètre éloigné »entre 20 et 50 m.La réflexion conduite ici a pris encompte l’existence <strong>de</strong> nombreuxparcs ou abords <strong>de</strong> maisons plantésd’arbres centenaires qui ont unehaute valeur patrimoniale pour lacouronne grenobloise. En effet, appliquersans discernement une mise àdistance <strong>de</strong>s arbres les uns <strong>de</strong>s autres,aurait défiguré à jamais <strong>de</strong>s espacesd’agrément périurbains. Les règles quipermettent <strong>de</strong> conserver <strong>de</strong>s groupesd’arbres ou « îlots d’arbres » sontplus contraignantes dans le premierrayon <strong>de</strong> 20 m autour <strong>de</strong> la maison,tant au niveau <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> l’îlotconservé que <strong>de</strong> la distance entre cesarbres ou îlots.• En troisième lieu, la différence <strong>de</strong>traitement entre essences résineuseset feuillues.L’inflammabilité <strong>de</strong>s résineux et leurpuissance <strong>de</strong> feu dégagée dans untemps très court sont <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong>propagation du feu nettement supérieursà ceux <strong>de</strong>s feuillus qui, à puissance<strong>de</strong> feu égale, dégageront cettepuissance avec moins d’intensité surun temps plus long.Les résineux, à cause <strong>de</strong>s élémentsfins <strong>de</strong> leur feuillage et <strong>de</strong>s essencesvolatiles contenues dans leur résine,bois et écorce, ont une faculté d’embrasementqui propage le front <strong>de</strong>flammes loin autour d’eux.C’est pourquoi, là encore, une différenciationest faite sur les distances<strong>de</strong> séparation <strong>de</strong>s arbres ou groupesd’arbres entre eux, suivant qu’ilsappartiennent à la famille <strong>de</strong>s résineuxou <strong>de</strong>s feuillus.Les schémas ci-après illustrent l’originalité<strong>de</strong> la conduite du débroussaillementdans le département Isérois.La spécificité <strong>de</strong> l’arrêté <strong>de</strong> débroussaillementne s’arrête pas aux seuleshabitations et constructions, les voiesouvertes à la circulation sont classéessuivant un paramètre novateur luiaussi. Il s’agit <strong>de</strong> la caractéristique <strong>de</strong>« cul <strong>de</strong> sac » <strong>de</strong> la voie.• Si la voie se termine en cul <strong>de</strong>sac sans boucler sur une autreartère qui offre une ou plusieursdirections <strong>de</strong> fuite, alors cettevoie doit être débroussaillée sur6 m <strong>de</strong> large <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong>la chaussée.• Si la voie rejoint une autreroute permettant plusieursdirections <strong>de</strong> fuite, alors ellesera débroussaillée sur 3 m <strong>de</strong>large.Le législateur a pris en compte la facilitéou la difficulté <strong>de</strong> fuir une zone enproie à l’incendie et la facilité pourles pompiers d’organiser la rotationet le réapprovisionnement <strong>de</strong> leursconvois <strong>de</strong> lutte.D’autres alinéas, mais dans unemoindre mesure, soulignent encorela typicité du débroussaillementlégal sur le département, qui montrepar là, qu’on peut atténuer certainesdispositions tout en respectantl’esprit <strong>de</strong> la loi (co<strong>de</strong> forestierArt. L 322-3).Risques Infos <strong>n°23</strong><strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>9


L’intégration du risque incendie <strong>de</strong> forêt dans les dispositions du PLU.Le mo<strong>de</strong> opératoire du département <strong>de</strong> la Drôme.Roger JeanninChef Technicien <strong>de</strong>s Travaux Forestiers <strong>de</strong> l'Etat – DDAF 26Le Plan <strong>de</strong> Prévention <strong>de</strong>sRisques Incendies <strong>de</strong>Forêts - PPRIFSur le territoire où le risque d’incendieest important, un outilspécifique permet <strong>de</strong> gérer lerisque à l’interface habitat/forêt : leplan <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s risquesd’incendies <strong>de</strong> forêts (PPRIF). Il estélaboré par la préfecture en concertationavec la collectivité et en application<strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> prévention<strong>de</strong>s risques naturels (art. L 562-1 à L.562-9 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’environnement).Le PPRIF rassemble la connaissance<strong>de</strong>s risques sur un territoire afin d’endéduire une délimitation <strong>de</strong>s zonesexposées et <strong>de</strong> prescrire <strong>de</strong>s conditionsd’urbanisme et <strong>de</strong> construction.Les PPRIF déterminent les zones danslesquelles peuvent être interdits ousoumis à prescriptions certains travaux,constructions ou installations à réaliser.Ils peuvent, par exemple, interdire lesconstructions isolées dans <strong>de</strong>s massifsforestiers, afin <strong>de</strong> faciliter la lutte contreles feux <strong>de</strong> forêts en ne contraignantplus les services d’incendie et <strong>de</strong>secours à éparpiller leurs moyens.En outre, l’article L. 322-4-1 du co<strong>de</strong>forestier prévoit que dans les zonesdélimitées par un PPRIF, les nouvellesautorisations d’aménagement doiventprévoir dans leur périmètre une ban<strong>de</strong><strong>de</strong> terrain inconstructible à mainteniren état débroussaillé isolant les constructions<strong>de</strong>s terrains en nature <strong>de</strong>bois, forêt, lan<strong>de</strong>s, maquis, etc.la charge <strong>de</strong>s propriétaires d’habitationsdont la protection est nécessaire.Le maire est chargé du contrôle <strong>de</strong>l’exécution <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> débroussaillementet du maintien <strong>de</strong> l’étatdébroussaillé.Portée réglementairedu PPRIF approuvéLe Plan <strong>de</strong> Prévention <strong>de</strong>sRisques Naturels Incendie <strong>de</strong>Forêts approuvé est annexé auPLU <strong>de</strong>s communes concernéeset vaut servitu<strong>de</strong> d’utilitépublique. Les dispositions duPPRIF s’imposent au PLU, celasignifie, en clair qu’en cas <strong>de</strong>contradiction entre PLU et PPRIF,ce sont les dispositions du PPRIFqui vont s’imposer, le PLU <strong>de</strong>vantêtre révisé pour être mis enconformité avec le PPRIFAu premier octobre 2008, la situationen matière <strong>de</strong> PPRIF s’établissaitcomme suit :Le cas <strong>de</strong> la DrômeLe découpage du départementen fonction du niveau<strong>de</strong> risques d’incendie <strong>de</strong>forêtLa distinction entre communes situées dans<strong>de</strong>s régions à risque moyen et celles <strong>de</strong>srégions à risque fort a été réalisée dans lecadre du PDPFCI (Plan Départemental <strong>de</strong>Défense <strong>de</strong>s Forêts contre l’Incendie)approuvé le 23 août 2007.Les différentes approches testées pourréaliser ce zonage ont conduit à retenirla base méthodologique <strong>de</strong> la cartographie<strong>de</strong> l’aléa établie en 2002(croisement <strong>de</strong> la probabilité d’occurrenceavec l’intensité potentielle) enprivilégiant une approche plus synthétiquepermettant <strong>de</strong> classer les communesentre elles.Cette approche était égalementconditionnée <strong>de</strong> façon très prag-Régions :Nombre <strong>de</strong> communes concernéesPrescrits Anticipés ApprouvésProvence-Alpes Côte-d’Azur 116 18 24Languedoc Roussillon 44 0 23Corse 18 0 3Rhône-Alpes 2 1 0TOTAL 180 19 50Sur le fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la délimitationopérée par un PPRIF, le préfet peut<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l’annulation <strong>de</strong> tout permis<strong>de</strong> construire délivré dans une zoneexposée à d’importants risques d’incendie<strong>de</strong> forêt. C’est le cas lorsque laconstruction projetée est manifestement<strong>de</strong> nature à porter atteinte à lasécurité publique, compte tenu <strong>de</strong>smoyens <strong>de</strong> défense incendie existantset même si le PLU applicable ne faitpas obstacle à la réalisation du projet.Le PPRIF a la possibilité d’imposer ledébroussaillement avec travaux mis à10 <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>Risques Infos <strong>n°23</strong>


matique par le fait qu’il n’était pastoujours possible « d’attribuer » àchaque massif les « feux qui<strong>de</strong>vaient leur revenir », la base <strong>de</strong>données localisant les incendies surles territoires communaux et nonceux <strong>de</strong>s massifs dont les contoursne suivent que très rarement ledécoupage communal, en particulierdans les zones <strong>de</strong> piémont ettoutes celles qui associent valléeset reliefs.L’objectif était donc <strong>de</strong> différencierles communes à risque fort sur labase d’un constat statistique comparéà l’importance <strong>de</strong> la couvertureforestière, d’où l’utilisation <strong>de</strong>sindicateurs classiques : Pression <strong>de</strong>Mise à Feu et Risque Moyen Annuelcomplétés par l’intégration <strong>de</strong>paramètres tels que RisqueMétéorologique, Taux <strong>de</strong> boisementet Importance <strong>de</strong>s feuxpériurbains selon la définition« Prométhée ».La synthèse <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s différentscritères utilisés a été traduitedans une cartographie qui confirmela sensation d’une différence trèsnette entre les régions sud et norddu département.De manière à produire un zonagecohérent et lisible sur l’ensembledu territoire, <strong>de</strong>s critères tels quela continuité <strong>de</strong> la couverture boiséeont été pris en compte pouréviter <strong>de</strong>s morcellements peu pertinents.L’application <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong>sur l’ensemble du département,hors plateau du Vercors a conduit ài<strong>de</strong>ntifier 242 communes dites àrisque fort (contre 127 à risque faible.)La prise en compte durisque d’incendie <strong>de</strong> forêtdans les dispositions duPLUJusqu’à la refonte <strong>de</strong> l’arrêté préfectoralpermanent en vue <strong>de</strong> laprévention <strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong>forêts, intervenue le 02 janvier2008 (N° 08-0011), le risque n’étaitsignalé en matière d’urbanismequ’à l’occasion <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sd’autorisation <strong>de</strong> défrichement quistipulaient <strong>de</strong> manière systématiqueque les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> permis<strong>de</strong> construire <strong>de</strong>vaient respecterles prescriptions <strong>de</strong> l’articleL 322-3 du Co<strong>de</strong> Forestier, imposantun débroussaillement soitsur la totalité <strong>de</strong> la parcelle (parcellesclassées en zone urbanisableau PLU), soit au minimum surun cercle <strong>de</strong> 50 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>urmesurée à partir <strong>de</strong> la maison (absence <strong>de</strong> PLU, ou classementhors zone urbanisable). Cetteobligation ne s’applique plus surles communes dites « à risque faible», alors que les restrictionsd’emploi du feu continuent <strong>de</strong>s’appliquer sur l’ensemble dudépartement.A ce jour, les documents d’urbanismeexistant n’intègrent pratiquementpas cette problématique,quelque soit le classement auniveau du risque <strong>de</strong> feu <strong>de</strong> forêt, etla DDAF n’intervient que sur lesdocuments d’urbanisme en coursd’élaboration ou <strong>de</strong> révision. Ellecommunique aux bureaux d’étu<strong>de</strong>la cartographie <strong>de</strong> l’aléa sur la commune,assortie <strong>de</strong> précisions relativesaux limites d’utilisation et lerappel <strong>de</strong>s principes d’urbanisationen forêt.Les bureaux d’étu<strong>de</strong> sont donc invitésà intégrer ce risque très à l’amont,le zonage <strong>de</strong>vant autant quepossible extraire les secteurs boisés<strong>de</strong>s zones qui seront ouvertes à l’urbanisation.Principes générauxToute construction en forêt, quelque soit le classement <strong>de</strong> la communeau titre du feu <strong>de</strong> forêt, estune construction située dans unmilieu à risque, le principe <strong>de</strong> baseest donc d’éviter ces constructions.Développement <strong>de</strong> l’urbanismeen forêt.L’urbanisation qui va concerner <strong>de</strong>szones forestières ne peut se concevoirque si l’ensemble <strong>de</strong>s conditionssuivantes sont respectées :• Il n’existe pas sur le territoirecommunal d’autres disponibilitésfoncières permettant d’éviterd’empiéter sur les zonesboisées.• Le projet doit être un projetd’ensemble.• L’urbanisation doit se réaliseren continuité <strong>de</strong>s zones déjàurbanisées• Les moyens <strong>de</strong> protectioncontre l’incendie reposerontsur :- voie publique <strong>de</strong> 5 m <strong>de</strong> largeurau minimum sans impasse,- poteaux incendies normalisésen nombre suffisant, distant <strong>de</strong>150 m au maximum <strong>de</strong> la maisonla plus éloignée (cettenorme s’impose normalementsur tout projet <strong>de</strong> lotissement,le fait <strong>de</strong> se situer en forêt neconstitue pas un facteur aggravantà ce niveau).• Dans le cas où les seules disponibilitésfoncières se situent enzone boisée, les règles applicablessont issues en partie <strong>de</strong>sPlans <strong>de</strong> Prévention <strong>de</strong>s Risquesd’Incendie <strong>de</strong> Forêts (PPRIF) quiimposent notamment les prescriptionssuivantes en matièred’accessibilité :Les terrains doivent avoir accès àune voie ouverte à la circulationpublique présentant les caractéristiquessuivantes, <strong>de</strong> nature àpermettre à la fois l’évacuation<strong>de</strong>s personnes et à faciliter l’interventionsur le terrain <strong>de</strong>smoyens <strong>de</strong> secours :- largeur minimale <strong>de</strong> la chaussée<strong>de</strong> 5 mètres,- chaussée susceptible <strong>de</strong> supporterun véhicule <strong>de</strong> 16 tonnesdont 9 sur l’essieu arrière,- hauteur libre sous ouvrage <strong>de</strong>3,5 mètres minimum,- Le lotissement sera obligatoirement<strong>de</strong>sservi par une voiepublique disposant <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxaccès opposés et donc sansimpasse.- La disponibilité en eau seraassurée par un réseau <strong>de</strong>poteaux incendie normalisésdistants <strong>de</strong> 300 m au plus, lesuns <strong>de</strong>s autres.Cette procédure qui n’est pascomplètement formalisée implique<strong>de</strong>s contacts fréquents avec lesbureaux d’étu<strong>de</strong> sans que noussoyons encore complètementassociés à la rédaction <strong>de</strong>s documentsd’urbanisme.Actuellement 71 PLU sont en cours<strong>de</strong> révision. ■Risques Infos <strong>n°23</strong><strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>11


L’aléa feu <strong>de</strong> forêt en région Rhône-AlpesDaniel Alexandrian - Directeur (Aix-en-Provence)et Hubert d’Avezac – Directeur adjoint – Agence MTDA (Lyon)Doit-on redouter les conséquencesdu réchauffementclimatique ?L’Ardèche et la Drôme sont les2 départements <strong>de</strong> la régionconsidérés « à risque » : sur leplan réglementaire, ils sont explicitementcités par le Co<strong>de</strong> forestier(article L321-6) ; sur le plan opérationnel,ils sont rattachés à la ZoneDéfense Sud pour la lutte contre lesfeux <strong>de</strong> forêts.Figure 1 : Le modèle climatique atmosphérique ARPEGE-Climat prévoitune forte baisse <strong>de</strong> la réserve en eau dans plusieurs départementsrhône-alpins, notamment l’Isère, la Savoie et la Haute-Savoie(source : http://climat.meteofrance.com/chgt_climat/simulateur)En 2003, <strong>de</strong>s feux importants se sontaussi produits dans <strong>de</strong>s départementsconsidérés comme peu sensibles : Ain,Isère, Savoie,… En Ardèche, c’est leNord du département traditionnellementépargné qui a été touché : le feu<strong>de</strong> Lafarre du 10 août 2003, déclenchépar la foudre, cause également peuhabituelle, a parcouru au total 1346 ha,l’une <strong>de</strong>s surfaces les plus importantesjamais enregistrées dans ce département.La question <strong>de</strong> l’évolution du risqueincendie <strong>de</strong> forêt a été logiquementsoulevée dans plusieurs départementsrhône-alpins, notamment en Isère eten Savoie : le feu du Néron (massif <strong>de</strong>la Chartreuse) a atteint <strong>de</strong>s secteurstrès difficiles d'accès, rendant difficilel'intervention <strong>de</strong>s secours. Sur certainsmassifs savoyards, la canicule <strong>de</strong> l'été2003 a provoqué le <strong>de</strong>ssèchement <strong>de</strong>la végétation, qui mettra plusieursannées à se reconstituer.Les spécialistes <strong>de</strong> Météo-Franceindiquent que les modèles font craindreune « remontée <strong>de</strong> la régionméditerranéenne vers le nord ». S’iln’existe pour l’instant aucune certitu<strong>de</strong>sur l’évolution du risque d’incendiedans le contexte du réchauffementclimatique, le simulateur climatique<strong>de</strong> Météo-France permet <strong>de</strong>reproduire les conséquences climatiques<strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong>serre (Figure 1).Les bases méthodologiques<strong>de</strong> la cartographie <strong>de</strong> l’aléaincendieL'aléa est « la probabilité qu'un phénomènenaturel d'intensité donnée seproduise en un lieu donné ». Les feux<strong>de</strong> forêt se différencient beaucoup <strong>de</strong>sautres risques naturels par le doublefait qu’ils sont majoritairement d’originehumaine et que les actions d’extinctionagissent sur leur déroulement.Cette particularité fait qu’on distingueclassiquement <strong>de</strong>ux types d'aléa :• l'aléa induit, généré par une activitéhumaine.• l'aléa subi, auquel sont exposésles biens et les personnes,La connaissance <strong>de</strong> l'aléa induit permet<strong>de</strong> définir les dispositifs <strong>de</strong> préventionadéquats. La connaissance <strong>de</strong>l'aléa subi permet <strong>de</strong> mettre en placeles mesures <strong>de</strong> protection et <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>.Dans les départements du sud <strong>de</strong> larégion, la connaissance <strong>de</strong> l’aléa subi estimportante pour la mise en protection<strong>de</strong>s zones d’interface forêt / habitatpotentiellement exposées aux incendies.Par exemple, à l’occasion <strong>de</strong>sPlans <strong>de</strong> Prévention <strong>de</strong>s RisquesIncendies <strong>de</strong> Forêts (PPRIF), l’aléa estcartographié en combinant l’occurrence(la probabilité qu’une parcelle soitparcourue par un incendie) et l’intensité(le dégagement <strong>de</strong> chaleur produitpar l’incendie dans <strong>de</strong>s conditionsmétéorologiques <strong>de</strong> référence).Ailleurs, dans une optique principalementtournée vers la prévention <strong>de</strong>phénomènes relativement peu fréquents,la connaissance <strong>de</strong> l’aléa induitest utile pour la mise en place <strong>de</strong>mesures adaptées à l’importance duphénomène. Dans l’exemple développéici <strong>de</strong> la carte d’aléa départementale<strong>de</strong> la Savoie (étu<strong>de</strong> commanditéepar la Direction Départementale <strong>de</strong>l’Agriculture et <strong>de</strong> la Forêt), l’aléa estcartographié en combinant l’occurrence(la probabilité qu’un incendiedémarre en un lieu donné) et l’intensité(la surface potentiellement menacéepar l’incendie se développant dans<strong>de</strong>s conditions météorologiques <strong>de</strong>référence).12 <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>Risques Infos <strong>n°23</strong>


La carte <strong>de</strong> l’aléa induit <strong>de</strong>la Savoie révèle l’importance<strong>de</strong>s activités humainespyrogènesAu cours <strong>de</strong>s 30 <strong>de</strong>rnières années, les3 plus grands feux significatifs que laSavoie ait connu sont : le feu d’Orelled’août 1983 (126 ha), le feu <strong>de</strong>Lanslebourg-Mont-Cenis d’octobre1995 (80 ha) et le feu <strong>de</strong> Champagnyen Vanoise d’août 2003 (85 ha). LaFigure 2 localise par commune le bilanchiffré <strong>de</strong>s incendies éclos au cours dusiècle <strong>de</strong>rnier, à partir <strong>de</strong>s donnéesd’archives qui ont pu être rassemblées.Bien que les données les plus anciennesne soient pas exhaustives, il estfacile d’observer que les feux éclosentprincipalement dans les communessituées dans les vallées. Les feux, trèssouvent d’origine acci<strong>de</strong>ntelle, sontplus nombreux et plus étendus auprintemps qu’en été.Cette observation historique a été traduiteen modèle d’aléa semi-probabiliste.Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> représentation utiliseen partie les données historiques pourappréhen<strong>de</strong>r, faute <strong>de</strong> mieux, certainsmécanismes physiques (par exemplepour quantifier l’inflammabilité relative<strong>de</strong> chaque type <strong>de</strong> formation végétale).La composante occurrence du modèled’aléa intègre 4 éléments :• le découpage météorologique,résultant <strong>de</strong> l’analyse menée parMétéo France,• les zones pyrogènes, déterminéesen fonction <strong>de</strong> la proximité <strong>de</strong>sactivités humaines,• les types <strong>de</strong> végétation, issus <strong>de</strong>l’Inventaire Forestier National,• l’exposition au soleil, jouantdirectement sur la sécheresse <strong>de</strong> lavégétation.Les résultats obtenus (Figure 3) montrentque 95 % <strong>de</strong>s surfaces sont classéesen aléa très faible. Ils sont cohérentslorsqu’on les compare à ceux d’autresdépartements : la Savoie occupe en effetle 61 ème et 68 ème rang national pour,respectivement, les surfaces brûlées etle nombre <strong>de</strong> feux par an.Mettre en place <strong>de</strong>s mesuresadaptées à l’importancedu problèmeSi la Savoie n’est pas soumise à unepression <strong>de</strong> feux significative, quelquesmesures simples sont préconiséespour se prémunir - voire se préparer -à une possible aggravation du phénomène:• révision <strong>de</strong> l’arrêté préfectoralsur l’emploi du feu,• assistance aux écobuages,• mesures particulières dans lesmassifs à forts enjeux,• suivi annuel <strong>de</strong> l’évolution durisque dans le département. ■La prévention forestière active contre les feux <strong>de</strong> forêts dansles Bouches du Rhône – Le dispositif <strong>de</strong> vigilance et d’alerteJean-Louis Jauffret - Secrétaire Général <strong>de</strong> l’ADCCFF13Chargé <strong>de</strong> Mission Risques Majeurs© CCFF - Les Pennes MirabeauLes niveaux <strong>de</strong> « dangerfeu <strong>de</strong> forêt »Pendant la campagne feux <strong>de</strong> forêtestivale, Météo France met en placeune antenne météorologique arméepar <strong>de</strong>s prévisionnistes à l’Etat-major<strong>de</strong> Zone Sud et réalise <strong>de</strong>s prévisionsbiquotidiennes expertisées, <strong>de</strong> dangermétéorologique d’incendies <strong>de</strong> forêt.Ces éléments concernant le dangerd’incendies sont mis à la disposition,sur un site Internet dédié au risquefeux <strong>de</strong> forêt en zone méditerranéenne,<strong>de</strong>s services institutionnels traitantdu feu <strong>de</strong> forêt, accessible sur présentationd’un co<strong>de</strong> d’accès et d’un mot<strong>de</strong> passe. Les informations sont égalementtransmises directement par voieinformatique à l’EMZ 1 Sud et reprisesdans les systèmes <strong>de</strong> communication<strong>de</strong> la Sécurité Civile et <strong>de</strong> laPréfecture.Les prévisions <strong>de</strong> danger météorologiqued’incendies diffusées par MétéoFrance, à l’intention <strong>de</strong>s partenairesfeux <strong>de</strong> forêt, sont données sur uneéchelle <strong>de</strong> 6 niveaux.L’antenne Météo-France <strong>de</strong> Valabreélabore <strong>de</strong>ux fois par jour <strong>de</strong>s bulletins"feux <strong>de</strong> forêt", dans lesquels setrouvent <strong>de</strong>s prévisions <strong>de</strong> dangermétéorologique d’incendies.Ceux-ci comprennent, pour chaquezone feux <strong>de</strong> forêt :• les indices <strong>de</strong> sécheresse quotidiensanalysés (bulletin <strong>de</strong> l’aprèsmidiseulement),• une prévision <strong>de</strong> paramètresmétéorologiques expertisés pour Jou J+1,• une prévision <strong>de</strong> danger météorologiqued'incendies expertisépour J ou J+1, sur l’échelle à6 niveaux F faible – L léger –1Etat Major <strong>de</strong> ZoneRisques Infos <strong>n°23</strong><strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>13


M modéré – S sévère – T trèssévère – E exceptionnel.Les bulletins feux <strong>de</strong> forêt comportenten outre un commentaire en clair sur laprévision <strong>de</strong> danger pour J ou J+1, ainsique, l’après-midi, une tendance généralepour les 6 jours suivants. Les 6 niveauxet leurs couleurs, à <strong>de</strong>stination du grandpublic, ne sont pas les mêmes.La diffusion <strong>de</strong> messagesd’alerte au publicL’initiative du lancement <strong>de</strong> la procédure,qui porte sur <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>sensibilisation ponctuelles du grandpublic lors <strong>de</strong>s situations à "risquegénéralisé", revient à la Direction <strong>de</strong>la Sécurité Civile. Sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>celle-ci, Météo-France diffuse un avisspécial <strong>de</strong> fort danger d'incendies,assorti d'un conseil <strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce, surses supports classiques <strong>de</strong> communication,en additif aux bulletinsmétéorologiques :• répon<strong>de</strong>urs météorologiques <strong>de</strong>sdépartements concernés (08 92 6802 xx .et 3250…)• serveur télématique 3615METEO en fin <strong>de</strong> bulletin <strong>de</strong> prévisiondépartementale• site internet• quotidiens nationaux et régionaux• télévisions nationales et régionales.Dans les Bouches duRhône…Une fois les 6 niveaux <strong>de</strong> danger établispar Météo France, les fichiersinformatiques sont envoyés vers leserveur <strong>de</strong> l’ADCCFF13 2 qui par l’intermédiaired’un traitement informatiqueadapté interprète les 6 niveaux<strong>de</strong> danger pour en restituer 3 en suivantles correspondances suivantes :• Faible (Bleu) + Léger (Vert) + Modéré(Jaune) donnent ORANGE• Sévère (Orange) donne ROUGE• Très Sévère (Rouge) + Exceptionnel(Noir) donnent NOIRCes informations sont mises à dispositiondu grand public par les moyenssuivants :• Site internet <strong>de</strong> la Préfecture <strong>de</strong>sBouches du Rhône,• Site internet <strong>de</strong> média, tel que LaProvence.com,• Répon<strong>de</strong>ur mis en place par leComité Départemental duTourisme 13,• Lien du Site <strong>de</strong> la Préfecturerepris par les différentesCommunauté d’Agglomération,• Site <strong>de</strong> l’ADCCFF13La surveillance <strong>de</strong>s massifsDans les Bouches-du-Rhône, le dispositifforestier <strong>de</strong> prévention active estplacé sous l’autorité du Préfet. LeDirecteur Départemental <strong>de</strong>l’Agriculture et <strong>de</strong> la Forêt (DDAF) enassure la direction et la mise en œuvreopérationnelle.La surveillance et l’attaque <strong>de</strong>s feuxnaissants 3 sont assurées par <strong>de</strong>s personnelsd’origines diverses, du ConseilGénéral (Forestiers Sapeurs), <strong>de</strong>l’Office National <strong>de</strong>s Forêts (ONF). Cedispositif est complété par lesComités Communaux Feux <strong>de</strong> Forêt(CCFF), structure entièrement bénévoles.Ce dispositif s’articule autour <strong>de</strong> 2volets fondamentaux, le guet terrestre<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s postes <strong>de</strong> vigie, et ledécoupage <strong>de</strong> l’espace forestier, enîlots et secteurs, en y associant unVéhicule Spécialisé d’Interventionsur feu naissant (VSI). Pour la saisonsensible, ce dispositif est généralementmis en œuvre mi-juin pour êtrelevé mi-septembre. Pendant cettepério<strong>de</strong> les personnels qui composentce dispositif (Vigies,VSI) sont présentssur zone <strong>de</strong> 11h jusqu’à 19h et parfoisjusqu’à 22h (tombée <strong>de</strong> la nuit) si lesconditions météo l’exigent.Le guet terrestreSur l’ensemble <strong>de</strong>s Bouches-du-Rhônejusqu’à 35 vigies sont « armées » parles personnels forestiers, les sapeurspompiers,les Comités CommunauxFeux <strong>de</strong> Forêt et les Scouts.La mission prioritaire <strong>de</strong>s vigies est ladétection <strong>de</strong>s fumées suspectes et <strong>de</strong>sfeux naissants, la détermination <strong>de</strong>scoordonnées <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> départ dufeu ainsi que l’appréciation <strong>de</strong> l’évolution<strong>de</strong> l’incendie. Le réseau vigie informeégalement le dispositif forestier ausol, <strong>de</strong>s interventions <strong>de</strong>s moyensaériens, notamment <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>« largage ».Ce dispositif est coordonné par uneVigie directrice vers laquelle toutesles informations relatives à la surveillance<strong>de</strong>s zones naturelles sonttransmises. Elle en vérifie la cohérence,la pertinence et en assure latransmission <strong>de</strong> l’alerte vers leCODIS 13 4 qui déclenche alors ledispositif opérationnel lourd assurépar les « Groupes d’Attaque » duSDIS13 5 , pré-positionner, chaquejour, sur l’ensemble du territoire <strong>de</strong>sBouches du Rhône. L’efficacité dudispositif vigies - patrouilles est liéeà la bonne circulation <strong>de</strong> l’informationla plus concise et la plus précisepossible (temps d’interventioninférieur à 8 mn en 2008). Les vigies<strong>de</strong>s Comités Communaux Feux <strong>de</strong>Forêts (CCFF) viennent renforcerce maillage. Elles sont armées par<strong>de</strong>s guetteurs bénévoles qui surveillentleurs territoires forestierscommunaux, tous les jours en pério<strong>de</strong>à risques, mais également duranttoute l’année, lorsque le niveau <strong>de</strong>risque l’exige. Les bénévoles <strong>de</strong>sCCFF ont assuré, pendant l’été2008, 11 446 heures <strong>de</strong> guet.Les patrouilles forestièresLe dispositif « patrouilles » regroupedans un même véhicule un binôme, unchef <strong>de</strong> patrouille et un accompagnateur,afin d’assurer l’efficacité et lasécurité <strong>de</strong> la patrouille d’intervention.Il associe à chaque véhicule (<strong>de</strong> type4X4 – porteur d’eau) un territoireforestier d’intervention d’une superficievariant <strong>de</strong> 1500 à 5000 ha, en fonction<strong>de</strong> la sensibilité au feu <strong>de</strong>s espacesnaturels forestiers. Dans cet îlot, le VSI(Véhicule Spécialisé d’Intervention)patrouille dans les zones les plus sensiblesaux départs <strong>de</strong> feux (borduresNord-Ouest <strong>de</strong> massifs, le long <strong>de</strong>saxes <strong>de</strong> circulation ouverts au public,voisinage <strong>de</strong>s interfaces habitat/massifforestier...)A ce dispositif viennent s’ajouter, toutel’année en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> risques et tous lesjours en pério<strong>de</strong> sensible <strong>de</strong> juin à septembre,<strong>de</strong>s patrouilles i<strong>de</strong>ntiques, misesen place par les CCFF, sur leur territoirecommunal.Dans le courant <strong>de</strong> l’été 2008,339009 Km ont été parcourus, par lesCCFF représentant 60172 heures <strong>de</strong>présence sur le terrain.2Association Départementale <strong>de</strong>s Comités Communaux Feux <strong>de</strong> Forêt 133Feux au sta<strong>de</strong> initial qui n’ont pas encore touché la strate haute <strong>de</strong> la végétation et pour lesquels la puissance hydraulique d’un véhicule 4X4 porteur d’eau (600 litres)est suffisante.4Centre Opérationnel Départemental d’Incendie et <strong>de</strong> Secours du 135Service Départemental d’Incendie et <strong>de</strong> Secours <strong>de</strong>s Bouches du Rhône.14 <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>Risques Infos <strong>n°23</strong>


leur réactivité, les CCFF veillent,durant leurs patrouilles, les fréquencesradio, à la fois <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>secours, <strong>de</strong>s moyens aériens et surtout<strong>de</strong> la Vigie directrice dont l’actiona été décrite ci-<strong>de</strong>ssus. Durantla saison 2008, 264 départs <strong>de</strong> feuxont été traités.© CCFF - Les Pennes MirabeauCes patrouilles forestières doiventrépondre à 2 objectifs :• Informer et prévenir le public,mais aussi dissua<strong>de</strong>r tout acte <strong>de</strong>malveillance.• Détecter, alerter, attaquer les feuxnaissants qui menacent les espacessensibles. Les CCFF n’interviennentque sur ce type <strong>de</strong> feux avant l’arrivée<strong>de</strong>s pompiers. Afin d’améliorerLorsque le feu n’a pu être maîtrisédans les premiers instants, une <strong>de</strong>sactions essentielle <strong>de</strong>s bénévoles <strong>de</strong>sCCFF est le guidage <strong>de</strong>s groupes d’attaque(Sapeurs - Pompiers) avec pourmission d’accueillir les moyens <strong>de</strong>secours, à la sortie <strong>de</strong>s grands axesroutiers et <strong>de</strong> les gui<strong>de</strong>r, grâce à uneparfaite connaissance du territoirecommunal, au plus près du feu. Durantla saison 2008, les CCFF sont intervenus99 fois dans ce cadre.Après le passage du feu, nombreusessont les reprises. Les bénévoles <strong>de</strong>sCCFF apportent, grâce à leur présenceet leur disponibilité sur leur commune,une ai<strong>de</strong> supplémentaire enmatière <strong>de</strong> surveillance et d’extinction<strong>de</strong>s fumerolles, dégageant ainsi <strong>de</strong>smoyens <strong>de</strong> secours, précieux ailleurs.En 2008, les CCFF sont intervenus55 fois pour une assistance au « noyage» dans le cadre <strong>de</strong> la surveillanceaprès incendie. ■Les Comités Communaux Feux <strong>de</strong> Forêts (CCFF) 13… déjà 37 ans d’existence !Rôle et missions d’un CCFFLes CCFF tiennent un rôle irremplaçablepour la protection du patrimoineforestier et <strong>de</strong> l’environnement. Leursmissions s’articulent autour <strong>de</strong> 2 axesprécis : la prévention, la surveillance,l’intervention sur feux naissants et laparticipation à la lutte contre les feux<strong>de</strong> forêts, mais également la préventionet l’intervention dans le domaine <strong>de</strong>srisques majeurs naturels.Les risques majeursLors <strong>de</strong>s importantes inondations <strong>de</strong>ces <strong>de</strong>rnières années (Au<strong>de</strong>1999,Gard et Vaucluse 2002, Pays d’Arles2003), l’ADCCFF13 a coordonné,sous l’autorité <strong>de</strong>s Maires et duPréfet <strong>de</strong> Région, l’envoi <strong>de</strong>s CCFFdans les zones sinistrées.Les CCFF par leur connaissance <strong>de</strong> lanature et <strong>de</strong> leur territoire communalapportent, grâce à leur disponibilité,une ai<strong>de</strong> supplémentaire durant lespério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fortes intempéries.Leurs missions vont <strong>de</strong> la coupe <strong>de</strong>branches dangereuses aux ravitaillementsd’habitations isolées grâce àleurs véhicules 4 X 4, en passant parle pompage et le nettoiement lors d’inondations.Information et SensibilisationLes CCFF mènent tout au long <strong>de</strong> l’année<strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> communication surla prévention <strong>de</strong>s risques et notammentsur le risque feu <strong>de</strong> forêts par la mise enplace <strong>de</strong> manifestations en partenariatavec d’autres organismes(Département, Région, DDAF, Sociétéd’autoroute, l’Entente Inter-départementale…).De nombreuses actionssont également menées, visant directementles scolaires afin <strong>de</strong> faire passer unmessage <strong>de</strong> prévention pour la sauvegar<strong>de</strong><strong>de</strong> notre environnement. Enfin,tous les ans sont renouvelées dans lescommunes, <strong>de</strong>s réunions avec pourthème le débroussaillement <strong>de</strong>s parcellesbâties, une <strong>de</strong>s armes primordialescontre les départ <strong>de</strong> feu et leur propagation,mais également pour la protection<strong>de</strong>s biens et <strong>de</strong>s personnes.Rôle et responsabilités dumaireLe CCFF est mis en place après unedélibération du Conseil Municipal etun arrêté <strong>de</strong> création pris par leMaire qui au titre <strong>de</strong> ses pouvoirs <strong>de</strong>police en <strong>de</strong>vient le Directeur. Dèslors, c’est lui qui ordonne et gère lesmissions du CCFF. Dans <strong>de</strong>s situations<strong>de</strong> crise, le CCFF <strong>de</strong>meure sousl’autorité directe du Maire, mais peutêtre mis à disposition du COS 1 .La commune se doit <strong>de</strong> prendre toutesles précautions nécessaires, assurancesnotamment, pour que lesbénévoles du CCFF puissent exercerleurs activités dans un cadre protégé.La commune, lorsqu’elle créée cetteorganisation composée <strong>de</strong> « collaborateursoccasionnels du servicepublic », doit contribuer à son fonctionnementen intégrant à son budgetcommunal les dépenses nécessairesà la bonne marche <strong>de</strong> cettestructure.1Commandant <strong>de</strong>s Opérations <strong>de</strong> SecoursRisques Infos <strong>n°23</strong><strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>15


Aujourd’hui, dans lesBouches du Rhône :Les Comités Communaux Feux<strong>de</strong> Forêts <strong>de</strong>s Bouches du Rhônesont au nombre <strong>de</strong> 82.Ce sont 82 Maires qui ont accordéleur confiance à 3500 bénévoles.82 communes disposent donc d’unComité Communal Feux <strong>de</strong> Forêts oud’une Réserve Communale <strong>de</strong> SécuritéCivile (RCSC), chaque Comité et/ouRCSC est, en moyenne, composé <strong>de</strong>30 bénévoles (femmes et hommes), et200 engins <strong>de</strong> type 4X4 porteur d’eauet pick-up, équipés <strong>de</strong> moyens radio,sont répartis sur l’ensemble <strong>de</strong>s communesdu département. Ces citoyensvolontaires et surtout « Bénévoles »qui témoignent, par leurs actions, d’uncivisme exemplaire, ont été et <strong>de</strong>meurentles précurseurs <strong>de</strong>s RéservesCommunales <strong>de</strong> Sécurité Civile,bien avant 2004 !L’ADCCFF 13, une association pour agirL’Association Départementale <strong>de</strong>sComités Communaux Feux <strong>de</strong> Forêt<strong>de</strong>s Bouches du Rhône, unique organefédérateur <strong>de</strong>s 82 CCFF 1 du département,s’attache à coordonner, formeret soutenir l’action <strong>de</strong> 3500 bénévolespour prévenir les feux <strong>de</strong> forêt et soutenirles actions <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> surleurs communes.Son Fonctionnement est basé surles principes <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> 1901, elle secompose d’un bureau et d’un conseild’administration représentant les maires<strong>de</strong>s communes adhérentes. Pour lamise en œuvre <strong>de</strong> ses actions, elledispose <strong>de</strong> chargés <strong>de</strong> mission qualifiés.Son Rôle est <strong>de</strong> fédérer les CCFF 13,avec pour objectif <strong>de</strong> favoriser leursactions, affirmer leur représentativitéet développer leur intégration, nonseulement dans le dispositif préventifcontre les feux <strong>de</strong> forêts, mais égalementdans toutes les actions <strong>de</strong> prévention<strong>de</strong>s risques naturels, en travaillant<strong>de</strong> la façon, la plus étroite possible,avec les services <strong>de</strong> l’Etat(Préfecture, Direction <strong>de</strong> la SécuritéCivile - DSC, Ministère <strong>de</strong> l’Ecologie,<strong>de</strong> l’Energie, du DéveloppementDurable et <strong>de</strong> l’Aménagement duTerritoire – MEEDDAT, …) et bien évi<strong>de</strong>mmentavec les Collectivités locales.À ce jour, son action peut se déclinerselon les 4 volets majeurs suivants :formation<strong>de</strong>s bénévoles et coordination<strong>de</strong>s moyens, représentation auprès <strong>de</strong>spartenaires (Préfecture, ServicesDépartemental d’Incendie et <strong>de</strong>Secours - SDIS, DirectionDépartementale <strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong>la Forêt - DDAF, Office National <strong>de</strong>sForêts - ONF), promotion <strong>de</strong>s CCFFet <strong>de</strong>s Réserves Communales <strong>de</strong>Sécurité Civile.Près <strong>de</strong> 900 bénévoles sont forméstous les ans par l’ADCCFF13, en collaborationétroite avec la Préfecture, laDDAF, l’ONF et les Sapeurs Pompiers.L’objectif, pour ces bénévoles, est <strong>de</strong>mieux appréhen<strong>de</strong>r et ainsi <strong>de</strong> mieuxexécuter les missions qui leurs sontconfiées, en leur apportant unemeilleure connaissance du milieu forestier,<strong>de</strong>s moyens mis en place pour luttercontre les feux <strong>de</strong> forêts, <strong>de</strong>s comportementsà adopter face aux départs<strong>de</strong> feux, <strong>de</strong> la cartographie et <strong>de</strong>smoyens d’alerte, du fonctionnement<strong>de</strong>s différentes entités impliquées dansla prévention et la lutte.L’ADCCFF13 assure également <strong>de</strong>sformations aux gestes <strong>de</strong> 1 er secours,etdéveloppe l’information sur les risquesmajeurs et les PCS 2 , dans le cadre <strong>de</strong> lamigration vers les RéservesCommunales <strong>de</strong> Sécurité Civiles.1Comités Communaux Feux <strong>de</strong> Forêt2Plan Communaux <strong>de</strong> Sauvegar<strong>de</strong>Le dispositif <strong>de</strong> lutte contre les feux <strong>de</strong> forêtsorganisation <strong>de</strong> la sécurité civile en matière <strong>de</strong> DFCIPhilippe Michaut – Chargé <strong>de</strong> mission feux <strong>de</strong> forêtsMinistère <strong>de</strong> l’Intérieur, direction <strong>de</strong> la sécurité civileLes incendies <strong>de</strong> forêts ne constituentpas un phénomène récent,mais se développant fréquemmentà proximité <strong>de</strong> zones à forte<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> population, les risques qu’ilsfont peser sur les vies humaines représententune menace accrue.Cette évolution, les préoccupationsenvironnementales croissantes ontconduit les pouvoirs publics à consacrer<strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> plus en plus importants,et au développement d’unecomposante nationale permettant <strong>de</strong>renforcer les moyens <strong>de</strong>s collectivitésterritoriales.Les départements méditerranéenssont traditionnellement les plusconcernés par ce risque. 80 % <strong>de</strong>s<strong>de</strong>structions forestières y sontrecensées. Cette situation s’expliquepar <strong>de</strong>s raisons climatiques et par lecontexte socio-économique : l’exo<strong>de</strong>rural s’est accompagné du développement<strong>de</strong> friches particulièrementsensibles aux incendies qui ontconquis les espaces abandonnés etoccupent à présent près <strong>de</strong> 60 % <strong>de</strong>ces régions.Les dégâts causés aux massifs forestierslors <strong>de</strong>s tempêtes <strong>de</strong> la fin dumois <strong>de</strong> décembre 1999 et en janvier<strong>de</strong>rnier ont modifié cette situation enaggravant le danger d’incendie dans lesdépartements du massif landais.Des moyens <strong>de</strong> lutte importantsLa lutte repose au premier chef sur lessapeurs-pompiers dont le financementincombe aux collectivités territoriales.Ils sont engagés sous l’autorité opérationnelle<strong>de</strong>s préfets.Ils sont au nombre <strong>de</strong> 35 000 dans lesdépartements méditerranéens, dont28 000 volontaires, <strong>de</strong> 7.700 dans lemassif landais, dont 5.500 volontaires.Ces effectifs importants permettent<strong>de</strong> garantir une bonne répartition <strong>de</strong>smoyens sur les secteurs sensibles.Pour compléter l'action <strong>de</strong>s moyenslocaux, le ministère <strong>de</strong> l’intérieur(DSC) a développé une composante16 <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>Risques Infos <strong>n°23</strong>


© Photo Joachim Bertrandd’intervention nationale qui comprend:• Une flotte <strong>de</strong> 23 avionsbombardiers d’eau constituée<strong>de</strong> 12 avions amphibies Canadair,9 Tracker, 2 Dash (avion bombardierd’eau lourd utilisés pour larguer<strong>de</strong>s « lignes d’appui au retardant»), Les machines duGroupement d'Hélicoptèresréparties entre 22 bases sur le territoirepeuvent être engagées pour<strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> reconnaissance, <strong>de</strong>comman<strong>de</strong>ment, ou d’héliportagesur feu.• Des moyens terrestres : lesunités d'instruction et d'intervention<strong>de</strong> la sécurité civile quidéploient en été 7 sections d’interventionen Corse et, sur le continent,2 détachements d’interventionretardant, un détachementd’intervention héliporté, une sectiond’appui (génie opérationnel)complémentaires <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong>sSDIS (Service départementald’Incendie et <strong>de</strong> Secours) locaux.En application d'un protocole négociéavec le ministère <strong>de</strong> la Défense, <strong>de</strong>smoyens militaires peuvent être mis à ladisposition du préfet <strong>de</strong> la zone Sud.Leurvolume varie en fonction <strong>de</strong> l'intensité durisque prévu. Le droit <strong>de</strong> tirage atteint300 hommes, qui contribuent à la surveillancedu terrain, et 3 hélicoptères.Des colonnes <strong>de</strong> renfort <strong>de</strong>sapeurs-pompiers sont pré-constituéesà l'échelon <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> défensereprésentant une capacité <strong>de</strong> renfortd’un millier d’hommes, en respectantles critères <strong>de</strong> formation. Elles renforcent,à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du COGIC (centreopérationnel <strong>de</strong> gestion interministérielle<strong>de</strong>s crises), le dispositif dans lessecteurs les plus menacés et peuventêtre mobilisés à titre prévisionnel enfonction <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> risques.Leur financement incombe à la DSC.Si d’une manière générale les moyensnationaux sont localisés en zone Sud,ils ont vocation à être déployés surl’ensemble du territoire sur décisiondu COGIC.Une priorité :l’attaque rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s incendiesAutant que le volume <strong>de</strong>s moyensengagés, c'est la stratégie d'emploi quicompte. L'efficacité du dispositif <strong>de</strong>lutte est en gran<strong>de</strong> partie liée à la rapidité<strong>de</strong> l'engagement <strong>de</strong>s moyens. Enpério<strong>de</strong> <strong>de</strong> risque, tout feu doit êtreLargage <strong>de</strong> retardant par un Tracker en GAAR© Photo Joachim Bertrandattaqué avant d’atteindre la taille critiqued’1 ha.Les moyens d'intervention terrestressont mobilisés préventivement, etdéployés dans les massifs sensibles, lesmoyens aériens assurent <strong>de</strong>s missions<strong>de</strong> guet armé aérien.Lors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années, la partd’activité <strong>de</strong>s moyens nationauxconsacrée à ces actions <strong>de</strong> préventionopérationnelle a été élevée : avec1.550 heures <strong>de</strong> vol, les avions bombardiersd’eau ont consacré plus dutiers <strong>de</strong> leur potentiel à <strong>de</strong>s missions<strong>de</strong> guet armé ; les UIISC (unités d'instructionet d'intervention <strong>de</strong> la sécuritécivile) ont conduit 70 % <strong>de</strong> leursactions dans le cadre du quadrillagepréventif du terrain.Fiabiliser la prévision <strong>de</strong>s risquesLe danger d’incendie est principalementdéfini au vu <strong>de</strong> données météorologiques,en fonction <strong>de</strong>squellessont déclenchées, par anticipation, lesmesures <strong>de</strong> prévention opérationnelles.La coopération avec Météo-France, ancienne en zone Sud a étéélargie à la zone Sud-Ouest.Le suivi <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s végétaux effectuépar l’Office National <strong>de</strong>s Forêts, dansles départements méditerranéens permet<strong>de</strong> disposer d’éléments d’analysecomplémentaire.Mieux i<strong>de</strong>ntifier les causes <strong>de</strong> feuLes efforts conduits pour diminuer lenombre <strong>de</strong>s incendies afin <strong>de</strong> limiterRisques Infos <strong>n°23</strong><strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>17


les risques <strong>de</strong> saturation <strong>de</strong>s moyenssont prioritaires. Mieux connaître lescauses <strong>de</strong> feu permet d’en diminuer lenombre, par une action structurelle oud'appliquer <strong>de</strong>s actions adaptées entermes <strong>de</strong> surveillance et <strong>de</strong> lutte dansles zones les plus soumises auxdéparts d’incendie.Des équipes pluridisciplinaires <strong>de</strong>recherche <strong>de</strong>s causes associant pompiers,forestiers, policiers et gendarmessont constituées dans les départementspour atteindre cet objectif.Les incendies volontaires ne constituentpas la seule cause d’incendie. Lesefforts en vue <strong>de</strong> réduire les causesacci<strong>de</strong>ntelles, les plus nombreuses, doiventêtre intensifiés.Depuis qu'elle est entrée en application(1987), cette démarche a donné<strong>de</strong> bons résultats. La surface touchéepar le feu annuellement enrégion méditerranéenne est, enmoyenne annuelle, inférieure à18.000 ha. Elle s'élevait précé<strong>de</strong>mmentà plus <strong>de</strong> 34.000 ha. Le nombre<strong>de</strong> départs <strong>de</strong> feu a égalementdiminué passant en moyenne annuelle<strong>de</strong> 2.900 à 2.400. Enfin, 80 % <strong>de</strong>sdéparts d’incendie sont éteintsavant d’avoir parcouru 1ha.La qualité <strong>de</strong>s résultats obtenus estégalement tributaire <strong>de</strong>s effortsconduits sous l’égi<strong>de</strong> du ministère<strong>de</strong> l’agriculture dans le domaine <strong>de</strong>l’équipement du terrain et <strong>de</strong>sactions engagées pour réduire lescarences en matière <strong>de</strong> débroussaillementautour <strong>de</strong>s habitationsqui aggravent les conséquences <strong>de</strong>sincendies à l’égard <strong>de</strong>s personnes et<strong>de</strong>s biens.Les actions conduites par le ministère<strong>de</strong> l’Ecologie pour limiter le développement<strong>de</strong>s constructions en milieusensible grâce à l’élaboration <strong>de</strong> plans<strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s risques d’incendies<strong>de</strong> forêts répon<strong>de</strong>nt également à cetimpératif <strong>de</strong> sécurité.Chacun <strong>de</strong> nos concitoyens a égalementsa part <strong>de</strong> responsabilité dans ledomaine <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong> notrepatrimoine forestier. Il lui appartient<strong>de</strong> faire preuve d’une vigilance et d’unepru<strong>de</strong>nce permanentes. ■Le dispositif <strong>de</strong> prévention<strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> forêts en ArdècheMichel LauvergnatChef <strong>de</strong> l’unité Forêt – DDEA ArdècheTour <strong>de</strong> guet <strong>de</strong> Brison - Commune <strong>de</strong> Sanilhac© DDEA 07Les résultats obtenus en matière<strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>puis lesannées 1980 montrent l’efficacité<strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> surveillance estivale.La mobilisation <strong>de</strong> patrouilles<strong>de</strong> surveillance et <strong>de</strong> premièreintervention sur feux naissants enpério<strong>de</strong> <strong>de</strong> risque a donc été retenuepar le plan départemental <strong>de</strong>protection <strong>de</strong>s forêts contre lesincendies. Ce plan prévoit égalementd'autres actions <strong>de</strong> préventiondont le principal objet reste bienévi<strong>de</strong>mment la diminution du nombre<strong>de</strong> départs <strong>de</strong> feu.Le dispositif mis en place chaqueannée a pour objectifs prioritaires :• La limitation du nombre <strong>de</strong>départs <strong>de</strong> feux au travers <strong>de</strong> lasécurisation <strong>de</strong> l’interface entre laforêt et l’habitat et l'information dupublic - et notamment celui envillégiature - dont les comportementspeuvent être <strong>de</strong>s facteursd'accroissement du risque• la détection <strong>de</strong>s feux naissants car larapidité <strong>de</strong> l'alerte est une conditionnécessaire à l'efficacité <strong>de</strong> l'intervention<strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> lutteCette démarche repose sur la prévisiondu risque météorologique qui permetd'apprécier la probabilité d'éclosionet les vitesses <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong>sfeux. Le département est ainsi découpéen 9 zones météorologiques pour lesquellesMétéo France établit chaquejour le niveau <strong>de</strong> risque prévisionnel. Ledispositif <strong>de</strong> surveillance est adaptéquotidiennement à ces prévisions.Sécurisation <strong>de</strong> l’interfaceentre l’habitat et la forêtLe mitage du territoire est un puissantfacteur aggravant du risque <strong>de</strong> départ<strong>de</strong> feux et <strong>de</strong> la vulnérabilité <strong>de</strong>s bienset <strong>de</strong>s personnes. L’application <strong>de</strong>sobligations <strong>de</strong> débroussaillementautour <strong>de</strong>s habitations constitueun impératif <strong>de</strong> premier ordre dans lapolitique <strong>de</strong> prévention.En lien avec la politique en matièred’urbanisme, la prise en compte durisque d’incendie <strong>de</strong> forêt dans lesprojets d’aménagement est renforcée(présence <strong>de</strong> moyens <strong>de</strong> lutte adaptés :eau et accès, proscription dumitage, interfaces sécurisés).18 <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>Risques Infos <strong>n°23</strong>


Moyens d’observation et <strong>de</strong>surveillanceUn réseau <strong>de</strong> 5 tours vigies constituel'ossature fixe du dispositif <strong>de</strong> détectionet couvre la partie sud du département.Ces tours <strong>de</strong> guet assurent unesurveillance permanente durant les<strong>de</strong>ux mois d'été et sont complétées parun nombre variable <strong>de</strong> patrouilles <strong>de</strong>surveillance terrestre assurées avec<strong>de</strong>s véhicules légers par <strong>de</strong>s personnels<strong>de</strong> l'office national <strong>de</strong>s forêts ou aumoyen <strong>de</strong> véhicules <strong>de</strong> première interventionsur feux naissants par les forestierssapeurs départementaux et lessapeurs pompiers.Le dispositif est complété par la mobilisationd’un avion léger d’observation.Il transmet également en cas d’incendie,<strong>de</strong>s renseignements au CentreOpérationnel <strong>de</strong> Défense Incendies et<strong>de</strong> Secours sur l’importance du sinistreet les zones menacées.Des équipes <strong>de</strong> bénévoles sont égalementen place dans certaines communesafin <strong>de</strong> compléter ces opérations<strong>de</strong> surveillance (comités communauxfeux <strong>de</strong> forêts ou réserves communales<strong>de</strong> sécurité civile). ■Bilan <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> forêts en 2003au niveau nationalPhilippe Michaut – Chargé <strong>de</strong> mission feux <strong>de</strong> forêtsMinistère <strong>de</strong> l’Intérieur, direction <strong>de</strong> la sécurité civile© Photo Joachim BertrandUne campagne feux <strong>de</strong>forêts exceptionnelleLes conditions climatiques exceptionnellesen 2003 alliant sécheresse intense onteu <strong>de</strong>s conséquences dramatiques sur leplan <strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong> forêts.10 personnes sont décédées, dont4 sapeurs-pompiers (une centaine <strong>de</strong>sauveteurs ont également été blessés),74.000 ha <strong>de</strong> végétation ont été dévastéspar les flammes, plus <strong>de</strong> 60 000 pour lesseuls massifs méditerranéens (<strong>de</strong>puisl’instauration <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données statistiquesProméthée en 1973, un tel chiffren’avait pas été atteint). De nombreuseszones urbanisées touchées.Tant par sa durée (les premiers feuximportants se sont développés au mois<strong>de</strong> mars dans le massif landais) quepar l’étendue <strong>de</strong> la zone touchée(outre les départements méditerranéens,une quinzaine <strong>de</strong> départementsont subi <strong>de</strong>s feux qui ont parcouru plus<strong>de</strong> 100 ha en Aquitaine, Midi-Pyrénées,Rhône-Alpes, Bretagne, Champagne-Ar<strong>de</strong>nnes …) la campagne a étéexceptionnelle.Des moyens sans précé<strong>de</strong>ntDes moyens très importants ont étémobilisés, soit à titre préventif, soit pourmaîtriser les incendies lorsque l'attaqueinitiale s'était avérée inopérante.Agissant en renfort <strong>de</strong>s sapeurspompiersterritoriaux, les moyensnationaux ont été mobilisés aumaximum <strong>de</strong> leur potentiel et engagésdu massif landais jusqu’à l’Ain,l’Isère et la Savoie. En passant par lesrégions méditerranéennes et laCorse.Risques Infos <strong>n°23</strong><strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>19


Les 25 avions bombardiers d'eau <strong>de</strong> lasécurité civile ont effectué 9.000 heures<strong>de</strong> vol opérationnel, plus du double<strong>de</strong> l’activité d’une année moyenne. Laflotte risquant <strong>de</strong> se trouver à court<strong>de</strong> potentiel, <strong>de</strong>s mesures d’urgenceont été engagées, comprenant le renforcementdu suivi <strong>de</strong> la maintenanceet la location d’un appareil.Les unités militaires <strong>de</strong> la sécurité civilesont intervenues sur 450 départs <strong>de</strong> feu.La participation <strong>de</strong>s moyens du ministère<strong>de</strong> la défense prévue par le protocoleintérieur/défense a été importante.1.500 heures <strong>de</strong> vol d'hélicoptèresont été assurées pour le transport <strong>de</strong>commandos et <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> surveillance.1.300 missions <strong>de</strong> quadrillagedu terrain ont été assurées par lesmodules adaptés <strong>de</strong> surveillance.Des colonnes <strong>de</strong> renfort feux <strong>de</strong>forêts constituées <strong>de</strong> 1.500 pompiersvenus <strong>de</strong> 69 départements ont étéengagées en zone Sud.Au total, 820 <strong>de</strong>s 2.000 feux enregistrésen été dans les départementsméditerranéens ont été traités avec leconcours <strong>de</strong> moyens nationaux quisont également intervenus sur unecentaine d’incendies hors zone Sud.2 hélicoptères lourds bombardiersd'eau russes ont été mobilisés dans lecadre d’un accord <strong>de</strong> coopérationinternationale ainsi qu’une colonne <strong>de</strong>renforts <strong>de</strong> sapeurs pompiers algériens,<strong>de</strong>s Canadair italiens, espagnolset grecs, 1 hélicoptère lourd italien,3 Super-Puma allemands.Malgré cette mobilisationexceptionnelle le bilan estlourdLes feux les plus importants se sontdéveloppés en Haute-Corse (21.000ha), dans le Var (19.000 ha), en Corsedu-Sud(6.500 ha). 14 incendies onttouché plus <strong>de</strong> 1000 ha (6 en Haute-Corse, 4 dans le Var, 1 en Corse-du-Sud, 1 en Lozère, 1 en Ardèche), alorsqu’on en dénombre en moyenne unseul chaque été. 50 incendies ont parcouruplus <strong>de</strong> 100 hectares (contreune quinzaine en moyenne estivale),mais, 90 % <strong>de</strong>s feux ont parcourumoins <strong>de</strong> 5 ha.Plusieurs dizaines <strong>de</strong> constructionsont été touchées par ces incendies et6 personnes sont décédées alorsFeu <strong>de</strong> Vidauban - © Photo Joachim Bertrandqu’elles avaient quitté leur habitationou tentaient <strong>de</strong> la regagner.Le feu <strong>de</strong>Vidauban qui dans leVar, le 17juillet, a parcouru 21 km en 7 heures(dont 9 km en 1 heure et <strong>de</strong>mi) détruisantau total 6.700 ha, atteste du dangerqui a prévalu en 2003.Des leçons pour l’avenirPour tirer les enseignements <strong>de</strong> cesévènements, une mission interministériellea été constituée et <strong>de</strong>s actions<strong>de</strong> retour d’expériences conduitesavec les acteurs <strong>de</strong> terrain. A l’issue <strong>de</strong>celles-ci, plusieurs actions ont étéengagées. Parmi elles :- l’acquisition <strong>de</strong> 2 avions gros porteursd’une capacité <strong>de</strong> 10 tonnes pourassurer la pose <strong>de</strong> “ ligne d’appui auretardant ”,- une meilleure anticipation dans la miseen œuvre <strong>de</strong>s colonnes <strong>de</strong> renfort <strong>de</strong> pompiersqui peuvent, en cas <strong>de</strong> risques élevés,renforcer les moyens locaux dès laphase <strong>de</strong> quadrillage préventif du terrain.Le financement <strong>de</strong> ces renforts estla charge du ministère <strong>de</strong> l’Intérieur,- la constitution d’une réserve territorialeen Corse pour réduire les délais d’engagementmalgré le handicap <strong>de</strong> l’insularité,- la consolidation <strong>de</strong> l’emploi du feu tactique,- en matière <strong>de</strong> débroussaillement, la loi<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> la sécurité civile<strong>de</strong> 2004 instaure une franchise limitantl’in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong> dommages subispar une installation en cas <strong>de</strong> non-respect<strong>de</strong>s obligations légales <strong>de</strong>débroussaillement,- dans le domaine <strong>de</strong> la coopération internationale: pour préparer l’interventionsur le terrain <strong>de</strong>s différentes équipes, lespays méridionaux <strong>de</strong> l’Union les plusconcernés par les incendies <strong>de</strong> forêtsont développé un programme européen“ EU FIRE 5 ” qui s’inscrit dans le cadredu mécanisme européen <strong>de</strong> protectioncivile. Il a permis <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>s modulesd’intervention, d’organiser <strong>de</strong>s formationscommunes et <strong>de</strong>s exercices.Mais, dans une situation telle quecelle <strong>de</strong> 2003, dont le renouvellementest prévisible au vu <strong>de</strong>s perspectives<strong>de</strong> changement climatique,ces mesures ne peuvent à elles seulespermettre <strong>de</strong> maîtriser le dangerpotentiel. Elles doivent s’accompagner<strong>de</strong> dispositions concernant l’occupationdu sol et la limitation <strong>de</strong>sdéparts d’incendie.Un nouvel essor est donné à l’élaboration<strong>de</strong>s plans <strong>de</strong> prévention<strong>de</strong>s risques incendies <strong>de</strong> forêts(PPRIF) qui permettent <strong>de</strong> délimiterles zones concernées par lerisque d’incendies et <strong>de</strong> fixer, pourcelles-ci, <strong>de</strong>s règles d’urbanisme et<strong>de</strong> construction.La réduction du nombre <strong>de</strong>s incendiesafin <strong>de</strong> limiter les risques <strong>de</strong> saturation<strong>de</strong>s moyens est également prioritaire :la multiplication <strong>de</strong>s départs <strong>de</strong> feusimultanés conduit à l'échec car elle nepermet pas d'appliquer la stratégie <strong>de</strong>mobilisation préventive.Des équipes pluridisciplinaires <strong>de</strong>recherche <strong>de</strong>s causes associant pompiers,forestiers, policiers et gendarmessont ainsi constituées dans lesdépartements les plus concernés pouratteindre cet objectif. ■20 <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>Risques Infos <strong>n°23</strong>


Bilan <strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong> forêts <strong>de</strong> 2003 en IsèreCommandant Philippe Forcheron – Service Départemental d’Incendieet <strong>de</strong> Secours <strong>de</strong> l’IsèreSéverine Louis – Chargée <strong>de</strong> mission Risques Naturels à l’Institut <strong>de</strong>sRisques MajeursBilan opérationnel <strong>de</strong>sincendies <strong>de</strong> 2003 enIsèreL’été 2003, le plus chaud que l’on aitconnu ces cinquante <strong>de</strong>rnièresannées, fût pour la végétation l’année<strong>de</strong> tous les dangers. Températuresélevées et constantes, vent chaud,déficit <strong>de</strong> pluviométrie ont contribuéau <strong>de</strong>ssèchement <strong>de</strong>s végétaux et àl’augmentation du risque d’éclosiond’incendie. Début juin, <strong>de</strong> nombreuxfeux <strong>de</strong> chaumes se déclarent sur lenord et l’ouest du département :- Le 23 juin, à Charvieu-Chavagneux,20 hectares <strong>de</strong> chaumes sont brûlésentraînant la <strong>de</strong>struction d’une maison.Le développement du feu seraextrêmement rapi<strong>de</strong> en raison d’unfort vent <strong>de</strong> sud.- A Pont-en-Royans, le 20 juillet, unimportant feu <strong>de</strong> forêt nécessite l’engagement<strong>de</strong> plusieurs groupes d’interventiondu SDIS 38 et <strong>de</strong> moyensaériens <strong>de</strong> la Sécurité Civile (trackerset fokkers). Ce feu, inaccessible auxengins <strong>de</strong> lutte conventionnels,nécessitera <strong>de</strong> nombreux héliportages<strong>de</strong> personnels.Une reprise (ou nouveau départ) <strong>de</strong>feu, le 12 août, verra l’engagementmassif <strong>de</strong> moyens terrestres etaériens (2 canadairs) afin <strong>de</strong> protégerle centre <strong>de</strong> la commune menacéepar la progression <strong>de</strong>s flammes. Autotal, 130 hectares <strong>de</strong> forêts etbroussailles auront brûlé.- Le 27 juillet, à 15h42, 2 impacts <strong>de</strong>foudre touchent le massif du Néronsur la commune <strong>de</strong> Saint-Martin-le-Vinoux. Une fois <strong>de</strong> plus, les secoursdoivent faire face à un feu inaccessibleaux engins-incendie. Durant 33 jours,<strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> sapeurs-pompiersvont se relayer pour tenter <strong>de</strong> maîtriserle sinistre, mais surtout pour protégerles habitations situées au pieddu massif. Des renforts zonaux, <strong>de</strong>smoyens aériens nationaux et <strong>de</strong>s hélicoptèresbombardiers d’eau privésviendront appuyer le travail <strong>de</strong>ssapeurs-pompiers isérois.380 hectares <strong>de</strong> forêts et <strong>de</strong> sousboisseront détruits par l’incendie.- Le 11 août, un feu se déclare auxportes <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Sassenage,et nécessite l’engagement <strong>de</strong> 2 groupesd’intervention et d’un hélicoptèrebombardier d’eau. Grâce à cetengagement massif et rapi<strong>de</strong>, la surfacebrûlée sera limitée à 2 hectares.- Le 12 août, sur la commune <strong>de</strong>Sainte-Marie-du-Mont, un incendiedétruit 30 hectares pendant 3 jours.Les agents <strong>de</strong> l’ONF seront sollicitésafin <strong>de</strong> débroussailler une zone d’appuipermettant <strong>de</strong> stopper la progressiondu feu.- Le 28 août, un feu attisé par un venttrès violent, parcourt 20 hectares surla commune <strong>de</strong> Crolles.- Parallèlement à ces feux importants,4 feux d’altitu<strong>de</strong> n’ont pu être traitéspar les sapeurs-pompiers en raison<strong>de</strong> l’inaccessibilité <strong>de</strong>s moyens terrestreset <strong>de</strong> l’inefficacité <strong>de</strong>s hélicoptères.Seule une surveillanceaérienne a été effectuée afin d’évaluerles risques <strong>de</strong> propagation.Au final, ce sont 2212 départs <strong>de</strong>feux <strong>de</strong> végétaux recensés du 1 er janvierau 31 décembre 2003, dont 1650entre le 1 er juin et le 30 septembre.Le retour d’expérience <strong>de</strong> l’activitéopérationnelle 2003 relative aux feux<strong>de</strong> forêts, réalisé par le SDIS 38, mettranotamment en évi<strong>de</strong>nce les difficultésliées aux conditions d’accèsdans certains massifs forestiers d’unepart, et la nécessité <strong>de</strong> prendre encompte un habitat <strong>de</strong> plus en plus proche<strong>de</strong>s zones boisées d’autre part.L’achat <strong>de</strong> matériels spécifiques, lacréation d’un détachement d’interventionhéliporté et la mise à dispositiond’un hélicoptère bombardierd’eau en pério<strong>de</strong> estivale font partie<strong>de</strong>s réponses apportées à ces problématiques.Conséquences <strong>de</strong>s incendies<strong>de</strong> 2003 en matière<strong>de</strong> politique publique enIsèreAinsi, l’année 2003 a marqué un tournantdans la prise en compte durisque d’incendie <strong>de</strong> forêt dans lapolitique d’aménagement du territoireen Isère. En effet, les incendies duNéron et <strong>de</strong> Pont-en-Royans ont misen évi<strong>de</strong>nce le manque <strong>de</strong> mesures<strong>de</strong> prévention qui préexistait enIsère, du fait du faible nombre d’incendieset <strong>de</strong> l’absence d’évènementd’une telle ampleur dans l’histoire dudépartement. Ce constat a conduit lePréfet du département et le ConseilGénéral <strong>de</strong> l’Isère à mettre en placeune véritable politique <strong>de</strong> préventiondu risque, en amont du renforcement<strong>de</strong>s moyens opérationnelsdu SDIS. Cette politique <strong>de</strong> préventionallait consister dans un premiertemps, en <strong>de</strong>ux axes d’intervention :d’une part, acquérir une meilleureconnaissance du risque d’incendie<strong>de</strong> forêt et d’autre part, réaliser l’inventaire<strong>de</strong>s équipements pour lasurveillance et la lutte contre lesincendies <strong>de</strong> forêts.Aussi, en 2005, l’Atlas cartographiquedu risque d’incendies <strong>de</strong> forêts enIsère a été réalisé par l’ONF pour lecompte <strong>de</strong> la DDAF <strong>de</strong> l’Isère afind’évaluer le niveau <strong>de</strong> risque dans ledépartement. Les conclusions apportéespar cette étu<strong>de</strong> ont montré quecertains massifs forestiers présentaientponctuellement <strong>de</strong>s aléasmoyens à forts à proximité <strong>de</strong> zonesaux enjeux multiples.Compte tenu du risque présent surcertains secteurs et <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> lasécheresse <strong>de</strong> l’été 2003 sur la végétation,la Préfecture <strong>de</strong> l’Isère a décidé<strong>de</strong> classer 37 communes <strong>de</strong>srebords <strong>de</strong>s massifs <strong>de</strong> laChartreuse et du Vercors au titre <strong>de</strong>l’article L. 321-1 du Co<strong>de</strong> forestier.Ce classement a eu pour effet l’obligation<strong>de</strong> débroussailler dans leszones situées à moins <strong>de</strong> 200 m <strong>de</strong>sterrains boisés ; il se traduira par laréalisation d’équipements spécifiques(appelés équipements DFCI) avec, lecas échéant, l’établissement <strong>de</strong> servitu<strong>de</strong>s<strong>de</strong> passage pour faciliter lalutte et la prévention contre lesincendies <strong>de</strong> forêts.D’autre part, la préfecture <strong>de</strong> l’Isèrea poursuivi cette démarche avec l’ar-Risques Infos <strong>n°23</strong><strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>21


êté n°2008-04947 du 4 juin 2008portant sur l’obligation légale <strong>de</strong>débroussaillement dans le cadre <strong>de</strong> laprévention <strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong> forêtsdans le département <strong>de</strong> l’Isère, permettant<strong>de</strong> définir les modalités particulièresdu débroussaillement dansles 37 communes classées (définition,distances du débroussaillement, gestion<strong>de</strong>s rémanents…). A partir <strong>de</strong>ces éléments, <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> formationet d'information à l'intention <strong>de</strong>sservices municipaux <strong>de</strong>s communesconcernés ont été réalisées, en 2008,par les services <strong>de</strong> l’ONF <strong>de</strong> l’Isère.Par ailleurs, la Préfecture et leConseil Général <strong>de</strong> l’Isère ont égalementsouhaité réaliser un bilan <strong>de</strong>séquipements pour la surveillance etla lutte contre les incendies <strong>de</strong>forêts. En effet, il n’existait pas, jusqu’alors,d’Atlas DFCI sur le département<strong>de</strong> l’Isère. Aussi, les atlas <strong>de</strong>ssecteurs <strong>de</strong> l’Y grenoblois et duTrièves ont été réalisé en 2005, etcelui du secteur <strong>de</strong> Bonnevaux-Chambaran, en 2007.Pour finir, un document tenant lieu<strong>de</strong> Plan <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s Forêtscontre les Incendies (PPFCI), outilinstitué par la loi forestière du9 juillet 2001 (art. L.321-1 du Co<strong>de</strong>forestier), est actuellement en cours<strong>de</strong> réalisation par la DDAF 38. Il fautsavoir que ce document n’est pasobligatoire en Rhône-Alpes en<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s départements <strong>de</strong>l’Ardèche et <strong>de</strong> la Drôme mais undocument « en tenant lieu » permettranotamment, à partir <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>sprécé<strong>de</strong>ntes, <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>séquipements en fonction du niveau<strong>de</strong> risque, avec un ordre <strong>de</strong> priorité.Enfin, l'arrêté préfectoral permanentrelatif à l'emploi du feu, datantdu 13 juillet 1989, est en cours <strong>de</strong>révision afin <strong>de</strong> l’adapter au niveau<strong>de</strong> risque i<strong>de</strong>ntifié. ■Communes N° <strong>de</strong> l’arrêté préfectoral SecteurSeyssinsFontaineSeyssinet-Pariset 2007-05812 Rebord du VercorsSassenage du 2 juillet 2007 Cluse <strong>de</strong> VoreppeVeurey-VoroizeNoyareySaint-ÉgrèveMont-Saint-MartinSaint-Martin-le-Vinoux2007-05811Voreppedu 2 juillet 2007Le Fontanil-CornillonRebord occi<strong>de</strong>ntal <strong>de</strong> la ChartreuseQuaix-en-ChartreuseProveyzieuxVifClaixPont-<strong>de</strong>-Claix 2007-05819 Rebord du Vercors-SudVarces du 2 juillet 2007 <strong>de</strong> l’Agglomération GrenobloiseSaint-Paul-<strong>de</strong>-VarcesLe GuaCrollesBarrauxBerninChapareillanLa Buissière2007-05813La Flachèredu 2 juillet 2007LumbinRebord oriental <strong>de</strong> la ChartreuseSaint-Nazaire-les-EymesSaint-Vincent-<strong>de</strong>-MercuzeLa TerrasseLe TouvetMeylanGrenobleLa Tronche 2007-05818Biviers du 2 juillet 2007Rebord sud <strong>de</strong> la ChartreuseSaint-IsmierMontbonnot-Saint-MartinSources : Dossier Départemental <strong>de</strong>s Risques Majeurs (DDRM) - Préfecture <strong>de</strong> l’Isère22 <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>Risques Infos <strong>n°23</strong>


Le feu du NéronLe dimanche 27 juillet à 15h42, <strong>de</strong>uximpacts <strong>de</strong> foudre touchent le massif duNéron, sur la commune <strong>de</strong> St Martin leVinoux. L’héliportage d’une équipe duGRIMP (Groupe <strong>de</strong> Reconnaissance etd’Intervention en Milieu Périlleux) etd’une bâche à eau s’avérera insuffisante.Dans les heures et les jours qui suivront,la propagation <strong>de</strong> l’incendie sera particulièrementrapi<strong>de</strong> en raison <strong>de</strong>s conditionsmétéorologiques et <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>sécheresse <strong>de</strong> la végétation.La mobilisation <strong>de</strong>s moyens humains etmatériels sera très forte : sapeurs-pompiersdu SDIS 38 (jusqu’à 200 hommes auplus fort <strong>de</strong> l’incendie),renfort <strong>de</strong> groupesd’intervention <strong>de</strong> la zone sud-est, appuiaérien <strong>de</strong>s moyens nationaux <strong>de</strong> laSécurité Civile mais aussi d’hélicoptèresbombardiers d’eau <strong>de</strong> l’armée alleman<strong>de</strong>et <strong>de</strong> sociétés privées (5 appareils ensimultané sur le chantier), utilisation <strong>de</strong>l’hélicoptère <strong>de</strong> la Sécurité Civile pourles reconnaissances et la coordination<strong>de</strong>s moyens aériens.Des camions citernes "gran<strong>de</strong> capacité"appartenant à <strong>de</strong>s sociétés privéesseront également mis à contribution.A <strong>de</strong>ux reprises le feu va menacer<strong>de</strong>s habitations au niveau <strong>de</strong>s quartiers<strong>de</strong> Champy, <strong>de</strong>s Brieux et <strong>de</strong>sMurets, nécessitant l’évacuation temporaire<strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nts et la mise enplace d’importants moyens hydrauliques(groupes d’intervention à vocationurbaine).Le feu va progresser pendant 33 jours,parcourant plus <strong>de</strong> 380 hectares <strong>de</strong>forêts et <strong>de</strong> sous-bois, le versant ouestdu massif étant le plus meurtri.Aucune habitation ne sera détruite ouendommagée, et aucun blessé ne seraà déplorer parmi la population. Seulsquelques sapeurs-pompiers seront victimesd’acci<strong>de</strong>nts sans gravité (entorses,coups <strong>de</strong> chaleur…).Eléments favorables :- Forte mobilisation <strong>de</strong>s sapeurs-pompiersIsérois en cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> congés.- Ai<strong>de</strong> très précieuse <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong>l’ONF par leur connaissance du terrainet leur technicité lors d’opérationsvisant à ouvrir <strong>de</strong>s accès.- Participation très active <strong>de</strong>s municipalités<strong>de</strong> St Egrève et <strong>de</strong> St Martin leVinoux en termes <strong>de</strong> communicationet <strong>de</strong> prise en charge <strong>de</strong> la logistique.- Bonne réaction <strong>de</strong>s populations lors<strong>de</strong>s phases d’évacuation et <strong>de</strong> mise ensécurité.Eléments défavorables :- Conditions météorologiques généralestrès particulières avec une caniculeinstallée <strong>de</strong>puis début juin.- Conditions météorologiques localesaggravantes avec <strong>de</strong>s vents tournoyantset <strong>de</strong>s brises <strong>de</strong> pente ayant <strong>de</strong>s conséquencessur la progression <strong>de</strong> l’incendieet, <strong>de</strong> ce fait, sur la stratégie opérationnelleretenue par les responsables<strong>de</strong>s secours.- Végétation présentant un fort "stresshydrique" <strong>de</strong>puis la fin <strong>de</strong> l’hiver.- Peu d’accessibilité pour les engins <strong>de</strong>lutte classiques <strong>de</strong> type C.C.F. (CamionCiterne Feu <strong>de</strong> Forêt).- Absence <strong>de</strong> débroussaillement à l’interfacevégétation / habitation.- Dangerosité <strong>de</strong> certains secteurs dumassif : dénivelée importante, risqued’éboulis.- Forte activité opérationnelle sur l’ensembledu département, avec notammentun 2 ème gros incendie <strong>de</strong> forêt surla commune <strong>de</strong> Pont en Royans.- Engagement très court <strong>de</strong>s moyensaériens <strong>de</strong> la Sécurité Civile comptetenud’une activité très intense dans lesud <strong>de</strong> la France.Risques Infos <strong>n°23</strong><strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>23


Les feux <strong>de</strong> forêts en Ardèche – Bilan <strong>de</strong> l'année 2003Michel LauvergnatChef <strong>de</strong> l’unité Forêt – DDEA ArdècheLa forêt ArdéchoiseL'Ardèche est un département trèsfortement boisé avec plus <strong>de</strong> 250 000ha <strong>de</strong> forêts soit 50 % <strong>de</strong> son territoire.Cette forêt s'étend <strong>de</strong>s garrigues<strong>de</strong>s gorges <strong>de</strong> l'Ardèche aux hêtraieset sapinières du célèbre Gerbier <strong>de</strong>sJoncs et culmine au mont Mézenc à1753 m d'altitu<strong>de</strong>.Le contexte climatique <strong>de</strong>l'année 2003 en ArdècheAprès un hiver humi<strong>de</strong>, la pério<strong>de</strong><strong>de</strong> pluviométrie déficitaire commencedés le mois <strong>de</strong> mars et estaccompagnée <strong>de</strong> températuressupérieures à la normale (<strong>de</strong> 2 à 6<strong>de</strong>grés). A l'arrivée <strong>de</strong> l’été avec <strong>de</strong>sréserves en eau très inférieures auxnormales saisonnières.Les fortes températures associées àla faible humidité <strong>de</strong> l’air (air <strong>de</strong> typesaharien), maintiennent pendant lamajeure partie <strong>de</strong> l’été, un dangerd’éclosion excessivement fort et uneffet aggravant sur les vitesses <strong>de</strong>propagation <strong>de</strong>s feux.La situation la plus délicate est atteintelors <strong>de</strong> la première quinzaine d'aoûtavec une pério<strong>de</strong> caniculaire et <strong>de</strong>stempératures au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 40°. Denombreuses espèces végétales subissentun stress important et <strong>de</strong>s dépérissementssont observés sur certainspeuplements forestiers <strong>de</strong> moyennealtitu<strong>de</strong>.Tous les records climatiques sontbattus et le danger d'incendie <strong>de</strong>forêts menace l'ensemble du département.Fort heureusement, le nombre <strong>de</strong>jours <strong>de</strong> vent est resté faible pendanttoute cette pério<strong>de</strong>.Bilan <strong>de</strong> l'année 2003La saison estivale "feux <strong>de</strong> forêt" 2003apparaît comme une <strong>de</strong>s plus difficiles<strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 20 ans. Elle se caractérisepar une forte intensité du niveau<strong>de</strong> danger, mais surtout par son caractèregénéralisé sur l'ensemble dudépartement.Le dispositif préventif <strong>de</strong> surveillance<strong>de</strong>s espaces naturels a été adapté enconséquence et les différents servicespartenaires du dispositif <strong>de</strong> prévention<strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong> forêts - forestierssapeurs, sapeurs pompiers, agents <strong>de</strong>l'office national <strong>de</strong>s forêts, agents <strong>de</strong>l'Etat - ont été fortement mobilisés.770 patrouilles terrestres <strong>de</strong> surveillanceont ainsi été activées afin <strong>de</strong>détecter les départs <strong>de</strong> feu et permettreaux services <strong>de</strong> lutte contrel'incendie d'intervenir dans un laps <strong>de</strong>temps réduit.A ce dispositif se sont ajoutées 300 heures<strong>de</strong> surveillance aérienne.Les cinq tours <strong>de</strong> guet positionnéessur <strong>de</strong>s points hauts stratégiques ontégalement été activées durant toute lapério<strong>de</strong> estivale.La politique <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s incendies<strong>de</strong> forêt est notamment basée surle constat qu’un feu attaqué dans lespremières minutes suivant son éclosionprésente <strong>de</strong> fortes probabilités <strong>de</strong>rester limité en surface.Cette stratégie d’intervention rapi<strong>de</strong>sur les feux naissants a donné une foisencore <strong>de</strong>s résultats probants puisqueprès <strong>de</strong> 95 % <strong>de</strong>s feux ont ainsi puêtre contenus par les services <strong>de</strong> luttedans <strong>de</strong>s limites inférieures à 10 haet ce malgré les conditions météorologiquesparticulièrement difficiles.De façon inhabituelle,un nombre important<strong>de</strong> départs <strong>de</strong> feux a été dû à la foudre,seule cause naturelle d'incendie (cf.schéma). L'incendie <strong>de</strong> forêt <strong>de</strong> LAFAR-RE-PAILHARES en est une <strong>de</strong>s conséquencesles plus catastrophiques.Les données pour l’année2003Pour l’ensemble <strong>de</strong> l’année 2003,le département <strong>de</strong> l’Ardèche a subi341 éclosions <strong>de</strong> feu, pour une surfacetotale parcourue par le feu <strong>de</strong> 2284 haConclusionsLes conséquences <strong>de</strong>s changementsclimatiques annoncés, n'ont pas encorefait l'objet d'une adaptation formalisée<strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>sincendies <strong>de</strong> forêts. Dans le cadre <strong>de</strong>sréflexions en cours sur les évolutionsque nous pourrions connaître dans cedomaine, 2003 fait figure d'année <strong>de</strong>référence.Statistiques <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> forêts <strong>de</strong>s départements du quart sud-estMoyenne entreAnnée 20031996 et 2001DépartementsNbre Surface brûlée Nbre Surface brûléefeux (ha) feux (ha)Alpes-<strong>de</strong>-Haute-Provence 57 879 89 464Hautes-Alpes 15 390 13 14Alpes-Maritimes 379 2 743 263 958Ardèche 341 2 284 155 670Au<strong>de</strong> 103 477 89 546Bouches-du-Rhône 350 2 308 227 2 378Drôme 97 325 24 50Corse-du-Sud 407 6 451 416 1 077Haute-Corse 678 20 908 654 5 656Gard 94 334 76 395Hérault 220 1 321 188 655Lozère 178 3 507 27 156Pyrénées-Orientales 73 646 87 350Var 378 18 820 345 1 126Vaucluse 135 236 63 123TOTAL 3 505 61 629 2 716 14 61824 <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>Risques Infos <strong>n°23</strong>


Région <strong>de</strong> PAILHARES - © DDEA 07La culture du risque incendie <strong>de</strong>forêt et <strong>de</strong>s espaces naturels au senslarge doit dans cette perspective êtredéveloppée auprès d'une population,<strong>de</strong> professionnels et d'élus jusqu'àprésent peu concernés. Il s'agit également<strong>de</strong> passer d'une logiquecoûteuse <strong>de</strong> lutte contre les incendiesà une logique <strong>de</strong> prise en comptepartagée, préventive et anticipée<strong>de</strong> ce risque. L'objectif prioritairedans le département <strong>de</strong> l'Ardècheconsiste à modifier en profon<strong>de</strong>ur et<strong>de</strong> manière généralisée les comportementsafin <strong>de</strong> diminuer notablementle nombre <strong>de</strong> départs <strong>de</strong> feuxet <strong>de</strong> s'engager durablement vers uneurbanisation compatible avec l'omniprésenced'une forêt et <strong>de</strong> milieuxnaturels sources <strong>de</strong> risques.Les difficultés rencontrées en 2003 ettout particulièrement celles relatives àl'alimentation en eau pour la luttecontre les incendies et à l'aménagement<strong>de</strong>s interfaces entre forêt ethabitat, constituent les éléments principauxà prendre en considérationpour le développement futur du territoireardéchois. ■Répartition <strong>de</strong>s causes incendie en 2003 (fonction du nombre <strong>de</strong> feux)Ce graphique met en évi<strong>de</strong>nce le nombre important et inhabituel d'incendies <strong>de</strong> forêts dus à lafoudre en 2003 ; ce taux ne dépasse pas 4% sur une moyenne <strong>de</strong> 20 ans.Risques Infos <strong>n°23</strong><strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>25


L'incendie <strong>de</strong> LAFARRE-PAILHARESL'incendie qui s'y est développé s'estnotamment caractérisé par une activitéthermique intense du front <strong>de</strong>flammes, <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong>propagation du feu et <strong>de</strong>s dégagementsgazeux explosifs. Le manque <strong>de</strong>ressources en eau a localement encoreconsidérablement pénalisé la luttecontre les flammes.Le bilan matériel du sinistre :Région <strong>de</strong> PAILHARES après le sinistre - © DDEA 07« La foudre fait flamber l'Ardècheverte… » (Dauphiné Libéré du 11août 2003)Ce titre <strong>de</strong> presse témoigne biendu caractère particulier <strong>de</strong> l'incendiequi s'est déclaré le10 août 2003 sur la commune <strong>de</strong>LAFARRE et s'est étendu sur lescommunes <strong>de</strong> PAILHARES etSATILLLIEU, parcourant ainsi plus<strong>de</strong> 1300 hectares.Rien ne laissait présager qu'un impact<strong>de</strong> foudre pourrait être à l'origined'un sinistre aussi catastrophique,dans <strong>de</strong>s communes localisées dans lenord du département et à une altitu<strong>de</strong>comprise entre 900 et 1180 m.Les conditions générales <strong>de</strong> sécheresseextrême, observées sur l’ensembledu département n'ont pas épargné lesterritoires <strong>de</strong> moyenne montagne.• 500 ha <strong>de</strong> pin sylvestre enmélange avec <strong>de</strong>s feuillus (chênes,châtaigniers) détruits• 270 ha <strong>de</strong> futaie résineuse dont• 200 ha <strong>de</strong> sapin pectiné détruits• 250 ha <strong>de</strong> feuillus divers (hêtre,chêne, châtaigner ..) détruits• 230 ha <strong>de</strong> plantations résineusesâgées <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 30 ans, dont 70% <strong>de</strong> douglas détruits• 100 ha <strong>de</strong> prairies et lan<strong>de</strong>sdétruits, huit bâtiments détruits(bâtiments agricoles, fermes etgranges), mise en sécurité <strong>de</strong>stroupeaux, une rési<strong>de</strong>nce secondairetouchéeCet incendie témoigne <strong>de</strong>s conséquencescatastrophiques potentiellesd'un feu en zone <strong>de</strong> moyenne montagnedans <strong>de</strong>s conditions météorologiquesqui <strong>de</strong>vraient <strong>de</strong>venir moinsexceptionnelles dans le contexte <strong>de</strong>sévolutions climatiques futures.Un maire face à un incendie <strong>de</strong> forêtEmile Chal – MaireCommune <strong>de</strong> Saint-Julien-du-Serre (07)Le 31 juillet 2003 à 16h, unincendie s’est déclaré sur lacommune, à proximité <strong>de</strong> laroute départementale 218. Dans lasemaine, d’autres départs <strong>de</strong> feux s’étaientproduits mais avaient rapi<strong>de</strong>mentété contrôlés par les pompiersou par les habitants eux-mêmes.Seulement, dans la même journéedu 31 juillet, il y a eu trois départs<strong>de</strong> feu, ce qui nous a conduit à penserà une cause intentionnelle. Eneffet, tandis que les pompiersœuvraient sur un départ, un autrese produisait dans un autre secteur<strong>de</strong> la commune.L’alerte a été donnée par les personnesqui circulaient sur la départementale.Les pompiers ont été prévenusles premiers, et sont rapi<strong>de</strong>mentintervenus sur le feu (en général, ilsmettent 10 mn pour arriver sur leslieux). L’information est arrivée enmairie environ 1 heure après. Pourma part, j’ai pu voir l’incendie <strong>de</strong>puismon domicile. Quand je suis arrivésur place, <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> mes adjointsétaient présents auprès <strong>de</strong>s sapeurspompierset <strong>de</strong>s sapeurs forestiers duConseil Général <strong>de</strong> l’Ardèche.Les pompiers ont appelé immédiatementla gendarmerie pour quecette <strong>de</strong>rnière mette en place unpérimètre sur la départementale,coupant la circulation pour protégerles personnes. Le plus importantétant d’éloigner les curieux quis’arrêtaient pour regar<strong>de</strong>r l’incendie,un peu inconscients du dangeret surtout <strong>de</strong> la gêne qu'ils pouvaientoccasionner à l'encontre <strong>de</strong>spompiers.Par ailleurs, il y avait plusieurs menaces: d’une part, la possibilité <strong>de</strong> sautes<strong>de</strong> feu, car le territoire <strong>de</strong> lacommune est vallonné et les pommes<strong>de</strong> pins maritimes menaçaient26 <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>Risques Infos <strong>n°23</strong>


d’exploser à longue distance, etd’autre part, <strong>de</strong>s habitations se trouvaientexposées (dont une fortement).Les habitants <strong>de</strong> cette maisonont été évacués par les pompiers.Le rôle <strong>de</strong> la mairie a été, d’unepart, d’épauler les services <strong>de</strong>secours, d’un point <strong>de</strong> vue logistique: électricité, téléphone, mise àdisposition <strong>de</strong>s bouches d'incendieet d’eau pour que les sapeurs-pompiersse désaltèrent, etc. Pour cela,le Poste <strong>de</strong> Comman<strong>de</strong>mentOpérationnel (PCO) a été installéjuste à côté <strong>de</strong> la mairie. D’autrepart, avec mes <strong>de</strong>ux adjoints, nousavons aidé les sapeurs-pompiers àatteindre <strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> départsen leur indiquant les chemins possiblespour contourner le feu.Notre commune n’étant pas équipée<strong>de</strong> pistes DFCI, les sapeurspompiersne connaissaient pasassez précisément le terrain etnous avons remédié à cela. Leséchanges avec les services <strong>de</strong>secours se sont très bien passés,notamment parce que j’avais lachance <strong>de</strong> bien connaître le commandant<strong>de</strong>s pompiers, qui habitaitla commune. Je les remercie pourleur dévouement solidaire dont onne prend la mesure que lorsquel'on est directement concerné.Enfin, la mairie est restée ouvertepour accueillir les habitants etrépondre à leurs questions concernantl’évènement tout en essayant<strong>de</strong> calmer la psychose qui commençaità se développer.Après l’incendie, beaucoup <strong>de</strong> personnessont venues témoigner enmairie. Les gens étaient très encolère à l’idée que les départsaient été causés par une personnemal intentionnée. Un climat <strong>de</strong>suspicion s’est rapi<strong>de</strong>ment développéet les habitants ont commencéà se surveiller les uns lesautres. Nous avons tout <strong>de</strong> suitepris le contrepied en proposant lacréation d’un Comité CommunalFeux <strong>de</strong> Forêts. Beaucoup <strong>de</strong>volontaires se sont présentés enmairie, et aujourd’hui le comitécompte plus <strong>de</strong> 20 membres. Sesmissions consistent à coordonnerla surveillance <strong>de</strong>s massifs pendantles 3 mois <strong>de</strong> l’été, au moyen <strong>de</strong>patrouilles motos ou pé<strong>de</strong>stres,mais surtout par la prévention ensensibilisant <strong>de</strong>s touristes et leshabitants <strong>de</strong> la communes sur lesdangers du feu (écobuage, barbecues,mégots <strong>de</strong> cigarettes…).En ce qui concerne les dégâts occasionnéspar le sinistre, le patrimoinecommunal n’a pas été touché.Par contre, la végétation <strong>de</strong>s propriétésprivées a été fortementdégradée(environ 9,5 ha <strong>de</strong> forêts). En l’absenced’arrêté <strong>de</strong> reconnaissance<strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> catastrophe naturelle,les habitants n’ont pas été in<strong>de</strong>mniséspour les dégâts causés sur leurspropriétés et n’ont pas reçu d’ai<strong>de</strong>pour évacuer les arbres calcinés quimenaçaient à tout moment <strong>de</strong> tombersur la voirie (vent, précipitations).Malgré nos recommandations,certains n’ont pas réalisésces travaux à leurs charges, et ontattendu que les arbres tombentd’eux-mêmes un à <strong>de</strong>ux ans plustard.Suite à cet évènement, nous avonsdécidé <strong>de</strong> mettre en conformité ledébroussaillement réalisé dans lespropriétés privées (sur un périmètreeffectif <strong>de</strong> 50 m). Pour cela, j’aiadressé <strong>de</strong>s courriers <strong>de</strong> mise en<strong>de</strong>meure aux propriétaires concernés(plus d’une dizaine). Le SDIS 07nous a permis d’i<strong>de</strong>ntifier les maisonsexposées, qui ne respectaientpas les règles du débroussaillement.Bien entendu, ces courriers ont étéaccueillis fébrilement par les habitantsmais cela a permis <strong>de</strong> relancerune dynamique.D’autre part, nous avons réalisé uneinformation préventive <strong>de</strong> nos habitants,grâce à <strong>de</strong>s réunionspubliques et à une campagne d’affichage.Nous avons diffusé égalementune information sur la réglementationet les dangers du feu dans lebulletin municipal. Enfin, nous avonssensibilisé ponctuellement les propriétairespour les travaux représentantun risque (étincelles, …).Nous souhaitons équiper les nombreuxchemins <strong>de</strong> randonnée <strong>de</strong> panneaux<strong>de</strong> sensibilisation, action quiserait financée par le PNR (ParcNaturel Régional) <strong>de</strong>s Montsd’Ardèche.Pour finir, notre Plan d’Occupation<strong>de</strong>s Sols (en cours <strong>de</strong> révision)prévoit <strong>de</strong>s dispositions particulièrespour prévenir le risque d’incendies<strong>de</strong> forêts (zones inconstructibles).Un Plan Cantonal <strong>de</strong> Défense<strong>de</strong>s Forêts Contre les Incendies esten cours <strong>de</strong> réalisation, porté parla communauté <strong>de</strong> communes voisine<strong>de</strong> la Roche <strong>de</strong> Gourdon. Eneffet, nous disposons déjà <strong>de</strong> 2réservoirs DFCI (Défense <strong>de</strong>sForêts Contre l’Incendie). Nousétudions la possibilité d’en rajouterau moins un, ainsi que <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>spistes DFCI. ■Risques Infos <strong>n°23</strong><strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>27


Une contribution à la protection dés forêts contre les incendies :le pastoralisme à objectif <strong>de</strong> prevention <strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong> forêtMarc Dimanche – chef du Service Pastoralisme <strong>de</strong> OIER – SUAMME(Service d’Utilité Agricole Montagne Méditerranéenne et Elevage) etPascal Thavaud – Ingénieur pastoraliste – CERPAM (Centre d’Etu<strong>de</strong>set <strong>de</strong> Réalisations Pastorales Alpes Méditerranée)IntroductionDans les années 80, les grands incendies<strong>de</strong> forêts dans le sud <strong>de</strong> la Franceont conduit à la mise en œuvre d’unepolitique <strong>de</strong> prévention en complément<strong>de</strong> la lutte.Celle-ci s’est fondée sur le cloisonnement<strong>de</strong>s massifs forestiers par <strong>de</strong>sCoupure <strong>de</strong> combustible <strong>de</strong> Suméne en Basse Cévennes (SUAMME)coupures <strong>de</strong> combustible. Il s’agit d’ouvragesaménagés par <strong>de</strong>s interventionssur le couvert arboré et les broussaillescomme les éclaircies, le débroussaillementmécanique, les feux contrôlés, lesmises en culture … , qui créent une discontinuitéhorizontale et verticale dansla végétation combustible.Ces interventions ont pour finalité <strong>de</strong> :• limiter les surfaces parcouruespar le feu,• réduire l’effet du feu sur la végétation,• diminuer les risques <strong>de</strong> départ <strong>de</strong>feu,• en permettant aux moyens <strong>de</strong>lutte (les « pompiers ») d’intervenirsur le front <strong>de</strong> flammes enconditions <strong>de</strong> sécurité.Les coupures <strong>de</strong> combustibles sontgénéralement mises en oeuvre enconcertation avec l’ensemble <strong>de</strong>sacteurs <strong>de</strong> la D.F.C.I. 1 (pompiers, forestiers,élus, administrations) sous forme<strong>de</strong> plans d’aménagement réalisés à l’échellecommunale, intercommunale oudépartementale.Des coûts d’entretien trèsélevésCes ouvrages nécessitent <strong>de</strong>s entretiensréguliers pour gar<strong>de</strong>r leur efficacitéet garantir la sécurité <strong>de</strong>s actionsmenées par les services <strong>de</strong> lutte. Desdébroussaillements d’entretien doiventêtre réalisés tous les 2 à 5 ansselon le type <strong>de</strong> végétation et lesconditions <strong>de</strong> sol et <strong>de</strong> climat.Très tôt,les gestionnaires <strong>de</strong> la D.F.C.I. ontrecherché <strong>de</strong>s solutions pour diminuerles coûts <strong>de</strong> ces travaux et optimiserl’efficacité <strong>de</strong>s ouvrages.Les éleveurs pastoraux (ovins, bovinset caprins) ont été sollicités pourparticiper à cet entretien par le pâturage<strong>de</strong> leurs troupeaux et faire ainsidiminuer la fréquence <strong>de</strong>s débroussaillements.De la recherche au développementDes opérations à caractère expérimentalont d’abord été conduites dansles années 80 avec un suivi réalisé par<strong>de</strong>s organismes <strong>de</strong> recherche (I.N.R.A.,C.E.M.A.G.R.E.F.) et <strong>de</strong> développement(S.I.M.E., C.E.R.P.A.M.) avec lacollaboration <strong>de</strong>s gestionnaires <strong>de</strong> laD.F.C.I. (O.N.F., D.D.A.F., communes,syndicats intercommunaux).Un réseau <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> référenceset d’échanges <strong>de</strong> savoir-faire appeléRéseau Coupure <strong>de</strong> Combustible aété créé afin <strong>de</strong> rassembler l’ensemble<strong>de</strong> ces organismes. Les résultats probants<strong>de</strong>s expériences menées ontconduit au bout d’une dizaine d’annéesà un développement en vraie gran<strong>de</strong>ur<strong>de</strong> ces opérations.L’appui financier <strong>de</strong>s collectivités territorialeset la mise en place <strong>de</strong> mesuresagroenvironnementales ont permis l’aménagementd’un grand nombre <strong>de</strong> sites<strong>de</strong> coupures entretenues par le pastoralisme: plusieurs centaines en régionLanguedoc-Roussillon, P.A.C.A. et Corse(cf cartographie <strong>de</strong>s sites en 2000).Les conditions <strong>de</strong> faisabilitéL’engagement d’un éleveur avec sontroupeau dans l’entretien <strong>de</strong>s coupures<strong>de</strong> combustible est une démarchecomplexe. Il est nécessaire pour réussirce type d’opérations <strong>de</strong> respectercertaines conditions.Un intérêt partagé, d’abord …En effet, dans ce type d’opérations, ilest indispensable que les 2 acteursprincipaux, le gestionnaire D.F.C.I. etl’éleveur y trouvent leur compte.1Défense <strong>de</strong>s Forêts Contre les Incendies28 <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>Risques Infos <strong>n°23</strong>


• Pour le gestionnaire : le troupeaudoit avoir un impact suffisantsur la végétation ligneuse (rejetsd’arbres, arbustes) et herbacéepour diminuer les coûts d’entretien.D’un point <strong>de</strong> vue qualitatif,l’intervention annuelle du troupeauaugmente son efficacité comparativementau mo<strong>de</strong> classique qui n’intervientque tous les 2 à 5 ans.• Pour l’éleveur : il va principalements’agir d’obtenir <strong>de</strong> nouveauxterritoires à pâturer, <strong>de</strong>diminuer les coûts d’alimentation(par exemple pendant la pério<strong>de</strong>hivernale en cas <strong>de</strong> transhumanceinverse) et d’accé<strong>de</strong>r à unenouvelle légitimité sociale au traversnotamment <strong>de</strong>s contratsagroenvironnementaux.Des conditions <strong>de</strong> réussite précises,ensuite …La réussite <strong>de</strong> l’opération sylvopastoraleà objectif <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>sincendies <strong>de</strong> forêt est conditionnéepar :• l’intérêt pastoral <strong>de</strong> la coupure; l’animal doit y trouver lesconditions nécessaires à la satisfaction<strong>de</strong> ses besoins alimentaires ;certaines interventions (les améliorationspastorales) vont permettred’accroître la qualité pastorale dumilieu ;• <strong>de</strong>s éleveurs motivés et untype d’élevage approprié ; l’engagement<strong>de</strong> l’éleveur et la capacité<strong>de</strong> son troupeau à utiliser lemilieu naturel sont indispensables ;• une gestion pastorale adéquate; la conduite du troupeau (utilisation<strong>de</strong>s parcours , complémentation,calendrier <strong>de</strong> pâturage), le typed’animaux (ovins, bovins, équins oucaprins) et les conditions d’élevagepouvant entraîner <strong>de</strong>s résultats trèsdifférents sur la végétation ;• <strong>de</strong>s équipements et <strong>de</strong>s aménagementspréalables ; clôtures,points d’eau,abris,améliorations pastorales… sont les éléments complémentairesnécessaires à la bonnegestion pastorale <strong>de</strong> la coupure ;• une combinaison <strong>de</strong>s techniquesd’intervention sur lemilieu adaptée ; c’est la combinaisonjudicieuse <strong>de</strong> ces interventions(pâturages + débroussaillements)qui permet d’obtenir lesmeilleurs résultats tant quantitatifsque qualitatif ;• une cohabitation facilitéeavec les autres usagers ; l’éleveurn’étant pas le seul utilisateur<strong>de</strong>s espaces naturels, <strong>de</strong>vra cohabiteren bonne entente avec les autresusagers (chasseurs, promeneurs,exploitants forestiers) ; ilsseront consultés dès la conception<strong>de</strong> l’ouvrage ;• <strong>de</strong>s moyens financiers ; quipermettront la réalisation <strong>de</strong>saménagements, la rémunération duservice rendu à la collectivité parl’éleveur, l’accompagnement techniquedu projet <strong>de</strong> sa conception àla phase <strong>de</strong> croisière, … ;• une démarche contractuelle; qui engagera les différentspartenaires au moyen <strong>de</strong> plusieurscontrats : convention pluriannuelle<strong>de</strong> pâturage pourgarantir l’accès au foncier pourl’éleveur et son troupeau, contratd’entretien agroenvironnementalpour définir les objectifs d’entretienet <strong>de</strong> gestion ainsi que larémunération par la collectivitédu service rendu.Un gui<strong>de</strong> pratique bientôtéditéAvec plus <strong>de</strong> 25 ans <strong>de</strong> recul, le RéseauCoupure <strong>de</strong> Combustible a décidéd’éditer en <strong>2009</strong> un gui<strong>de</strong> pratiqueintitulé : « l’entretien <strong>de</strong>s coupures <strong>de</strong>combustible par le pastoralisme » à<strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s gestionnaires D.F.C.I.et <strong>de</strong>s élus.Il présentera les résultats que peuventattendre les partenaires <strong>de</strong> ce typed’opérations <strong>de</strong> création ou d’entretien<strong>de</strong> coupures <strong>de</strong> combustible etleurs conditions <strong>de</strong> faisabilité et <strong>de</strong>réussite. ■Localisation <strong>de</strong>s opérations mises en placesur Languedoc Roussillon, PACA et Corse début 2000(source : RCC N°11)Risques Infos <strong>n°23</strong><strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>29


L’après-crise : les assurances « forêts »René Sabatier – IngénieurCRPF Rhône-Alpes (Centre Régional <strong>de</strong> la Propriété Forestière)Changements climatiques, exo<strong>de</strong> rural,pratiques agricoles ou <strong>de</strong> loisirs àrisques… sont autant <strong>de</strong> facteurs« nouveaux » qui peuvent accroître lesrisques d’incendie.En <strong>de</strong>hors du Sud Ouest (Aquitaine)où une organisation est constituéeautour <strong>de</strong>s ASA (AssociationsSyndicales Autorisées) <strong>de</strong> Défense<strong>de</strong>s Forêts contre l’Incendie, cetteproblématique n’est que très peuabordée. Pourtant, l’assurance <strong>de</strong>sforêts pour couvrir les dommagescausés par les incendies existe, elleest peu connue, proposée par unnombre très limité d’assureurs etdonc peu utilisée.Les organisations professionnelles :Syndicat <strong>de</strong>s Propriétaires Forestiersou Groupements <strong>de</strong>s Sylviculteursincitent couramment leurs adhérents àsouscrire une «Responsabilité civile“forêt”». L’assurance pour dommagesaux biens garantissant l’incendiereste très méconnue, elle est possiblepour les forêts exploitées et gérées <strong>de</strong>façon professionnelle. Ce type <strong>de</strong>contrat propose <strong>de</strong>ux options :Incendie seul (cas marginal) etIncendie + tempête <strong>de</strong> vent avecpoids <strong>de</strong> la neige. Le seuil <strong>de</strong> surface<strong>de</strong> la parcelle cadastrale permettantune in<strong>de</strong>mnisation est fixé à 1 ha.Pour les petits sylviculteurs,Groupama Sud accepte en ARDECHE<strong>de</strong>puis 2002 <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s contrats"groupe" incendie – tempête. Lessouscripteurs doivent adhérer à uneassociation ; cette <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>vantêtre assurée par l’assureur. La cotisationest arrêtée en fonction <strong>de</strong>s essences,<strong>de</strong>s âges <strong>de</strong>s plantations, <strong>de</strong> la sylviculture,et <strong>de</strong> l’option retenue.Le montant maximum <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnisationsforfaitaires est fixé à 500 € / ha(option minimale), 1000 € /ha (optionintermédiaire pour toutes essences)ou 2000 € par hectare pour lesfutaies : Douglas, épicéas, Mélèzes, peupliers,chênes,…sinistrés à 100 %, avecpour seuil d’intervention un minimum<strong>de</strong> 33 % d’arbres abattus en <strong>de</strong>nsité ouen volume pour une parcelle d’aumoins un ha d’un seul tenant pour unmême peuplement.Toutefois, une garantie <strong>de</strong> dommagesdirects peut être accordée, à titreexceptionnel, en « valeur réelle à dired’expert » plafonné à 5000 € / ha ; uniquementpour <strong>de</strong>s superficies supérieuresà 10 ha avec Plan <strong>de</strong> Gestion.Les forêts doivent être exploitées etgérées <strong>de</strong> façon professionnelle. LePlan Simple <strong>de</strong> Gestion agréé par leCRPF (Centre Régional <strong>de</strong> laPropriété Forestière 1 ) doit être fournipour les forêts qui en relèvent (Plus <strong>de</strong>25 ha d’un seul tenant). Pour les autres,un document <strong>de</strong> gestion comparableest <strong>de</strong>mandé. Dans tous les cas lesouscripteur doit fournir le relevé parcellaireet les coordonnées du gestionnaire,les surfaces, les âges <strong>de</strong>s peuplements,les chemins d’accès…. Une visitetechnique doit être réalisée par l’assureur.A titre d’exemple le Groupement <strong>de</strong>sSylviculteurs du Haut Vivarais (07)propose pour l’option maximale (2000€) un tarif annuel pour <strong>2009</strong> <strong>de</strong> 13 €/ha pour les Pins Sylvestres et 15 €pour les Sapins, Cèdres, Douglas…Souscrire une assurance relève <strong>de</strong> laconduite responsable du sylviculteurqui intervient toujours pour le longterme ; un incendie peut anéantir letravail <strong>de</strong> 2 ou 3 générations. Unein<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> 1000 ou 2000 € /hamême si elle est bien mo<strong>de</strong>ste, sera ledéclic pour engager la reconstitution<strong>de</strong>s parcelles sinistrées. Elle trouved’autant plus sa raison d’être en permettantd’être réactif ; financièrementc’est primordial, en effet si la reconstitutioncoûte 2000 €/ha l’année quisuit le sinistre, elle peut coûter le double3 ou 4 ans après ; plus on diffère lareconstitution, plus la végétationadventice sera présente et nécessiteraune élimination onéreuse. Les ai<strong>de</strong>straditionnelles lorsqu’elles existent,nécessitent souvent plusieurs annéespour être mises en œuvre.Pour être complet, les chiffres annoncéssont issus d’un exemple du NordARDECHE ; en ISERE ; au moins 2compagnies d’assurances peuvent proposerces contrats : GROUPAMARhône Alpes et Assurances et De LaBRETECHE (XLB assurances). ■Définition :Une adventice est, en botanique,une espèce végétale étrangère à laflore indigène d'un territoire danslequel elle est acci<strong>de</strong>ntellementintroduite et peut s'installer.1Centre Régional <strong>de</strong> la Propriété Forestière : Etablissement public ayant pour mission <strong>de</strong> favoriser une meilleure gestion <strong>de</strong> la forêt privée, il travaille avec l’ensemble <strong>de</strong>sorganisations professionnelles.e mail : rhonealpes@crpf.fr – www.foretpriveefrancaise.com30 <strong>Juillet</strong> <strong>2009</strong>Risques Infos <strong>n°23</strong>


AVANT :Les bons réflexesEn cas <strong>de</strong> feu <strong>de</strong> forêt• Repérer les chemins d'évacuation, les abris• Prévoir les moyens <strong>de</strong> lutte (points d'eau, matériels)• Débroussailler• Vérifier l'état <strong>de</strong>s fermetures, portes et volets, la toiturePENDANT :• Si l'on est témoin d'un départ <strong>de</strong> feu :• Informer les pompiers le plus vite et le plus précisément possible• Si possible, attaquer le feu• Dans la nature, s'éloigner dos au vent• Rentrer dans le bâtiment le plus proche• Fermer les volets, les portes et les fenêtres• Boucher avec <strong>de</strong>s chiffons mouillés toutes les entrées d’air (aérations, cheminée, …)A savoir : un bâtiment soli<strong>de</strong> et bien protégé est le meilleur <strong>de</strong>s abris• Respirer à travers un linge humi<strong>de</strong>• Suivre les instructions <strong>de</strong>s pompiers• Si vous êtes en voiture :• Ne pas sortir• Gagner si possible une clairière, ou arrêtez vous sur la route dans une zone dégagée, allumez vos phares(pour être facilement repéré)• Votre habitation est exposée au feu <strong>de</strong> forêt :• Ouvrir le portail <strong>de</strong> votre terrain pour faciliter l’accès aux sapeurs pompiers• Arroser le bâtiment tant que le feu n’est pas là, puis rentrer les tuyaux d’arrosage (ils seront utilesaprès)• Fermer les bouteilles <strong>de</strong> gaz situées à l’extérieur et les éloigner si possible du bâtimentAPRÈS :• Eteindre les foyers résiduelsRisques Infos <strong>n°23</strong>Juin <strong>2009</strong>29


Si vous souhaitez plus d’informations sur les responsabilités <strong>de</strong> la commune en matière <strong>de</strong> prévention<strong>de</strong>s risques naturels, consultez le gui<strong>de</strong> à l’usage du maire et <strong>de</strong>s élus :L’objectif <strong>de</strong> ce gui<strong>de</strong> est <strong>de</strong> sensibiliser les équipes municipales à la problématique <strong>de</strong>s risques naturelsen Rhône-Alpes, <strong>de</strong> les informer sur leurs responsabilités en la matière et leur donner les premières informationsnécessaires pour pouvoir agir dans ce domaine.Téléchargeable sur le site <strong>de</strong> l’IRMa : http://www.irma-grenoble.comVous pouvez également consulter le Mémento du maire et <strong>de</strong>s élus locaux et ses fiches synthétiquessur :• Les risques naturels• Les risques technologiques• Les dispositions générales• Les responsabilités du maireA l’adresse suivante : http://www.mementodumaire.net

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