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Trafic roulier européen la concentration

Trafic roulier européen : la concentration - Isemar

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G R O<br />

P A N<br />

Depuis 2005, un certain mouvement de<br />

<strong>concentration</strong> se dégage autour d'une douzaine<br />

d'opérateurs souvent présents dans plusieurs<br />

sous-marchés <strong>européen</strong>s.<br />

En Baltique, les choses évoluent notablement.<br />

Sur <strong>la</strong> Fin<strong>la</strong>nde en matière de fret, Finnlines<br />

affronte Transfennica (désormais 100% Splithoff)<br />

et un nouveau venu grec : Attica Roro, présent<br />

depuis 2000 en Baltique et qui vient de vendre<br />

son service passagers Allemagne - Fin<strong>la</strong>nde à<br />

l'estonien Tallink qui dans un second temps<br />

s'est rendu acquéreur en juin 2006 du leader<br />

historique du lien passager fin<strong>la</strong>ndais, Sij<strong>la</strong><br />

Lines, jusqu'alors détenu par l'anglo-saxon Sea<br />

Containers).<br />

Et ce<strong>la</strong> devrait encore évoluer puisque les<br />

actionnaires publics de Scandlines (<strong>la</strong> DB allemande<br />

et le ministère danois des transports)<br />

souhaitent privatiser <strong>la</strong> société. Une quinzaine<br />

de sociétés se sont positionnées pour récupérer<br />

l'opérateur unique entre l'Allemagne et le<br />

Danemark et bien p<strong>la</strong>cé sur plusieurs marchés<br />

baltes. Parmi les candidats, Stena (Suède) déjà<br />

actif en Mer d'Ir<strong>la</strong>nde, en Mer du Nord et en<br />

Baltique. Son concurrent, DFDS (Dk) restant plutôt<br />

situé dans les marchés industriels et dans <strong>la</strong><br />

logistique (achat du transporteur routier hol<strong>la</strong>ndais<br />

Frans Maas par <strong>la</strong> maison mère DSV). Le<br />

marché russe commence à se développer, DFDS<br />

L E T R A N S P O R T R O U L I E R<br />

Moins d’acteurs mais plus grand<br />

en partenariat avec Sovcomflot a mis en p<strong>la</strong>ce<br />

un service sur St Petersbourg.<br />

Du côté du Bénélux, les opérateurs sont aussi<br />

actifs. La filiale hol<strong>la</strong>ndaise de Maersk,<br />

Norfolkline, a acquis Norse Merchant Ferries<br />

(Mer d'Ir<strong>la</strong>nde) et envisage toujours un service<br />

vers l'Espagne depuis Dunkerque. Le belgoluxembourgeois<br />

Cobelfret a racheté à son<br />

propriétaire sud africain le petit armement<br />

spécialiste du non-accompagné Dart Line.<br />

Enfin, <strong>la</strong> filiale britannique de MSC, Ferryway<br />

souhaite diversifier ses services vers Angleterre<br />

avec maintenant Tilbury.<br />

Sur le Détroit du Pas du Ca<strong>la</strong>is et en Manche, le<br />

marché du fret est totalement associé aux passagers.<br />

Le départ de P&O de Manche centrale a<br />

<strong>la</strong>issé les Français seuls face à un marché réduit<br />

et difficile : Brittany Ferries à Saint-Malo,<br />

Cherbourg et Caen, LD Line au Havre,<br />

Transmanche à Dieppe. Comme précédemment<br />

à Dunkerque avec Darline, <strong>la</strong> ligne non accompagnée<br />

Radicatel (Rouen) - Southampton a été<br />

fermée après deux ans d'activité, prouvant <strong>la</strong><br />

difficulté de cette offre en France. A Ca<strong>la</strong>is, P&O<br />

reste toujours présent face à Sea France, mais<br />

l'avenir de l'entité ferry au sein du groupe<br />

de manutention émirati DP World est difficile<br />

à déterminer.<br />

Les véhicules s’exportent au plus près des lieux de production<br />

Höegh Autoliners est l'un des grands noms du transport <strong>roulier</strong> mondial, à <strong>la</strong> tête<br />

d'une flotte constituée d'une cinquantaine de navires PCTC (pure car truck carriers)<br />

; <strong>la</strong> compagnie est présente depuis de nombreuses années sur le marché<br />

français. Questions à Thierry Col<strong>la</strong>rd, Directeur France.<br />

TIL : Quelle est <strong>la</strong> dimension du marché français<br />

du fret <strong>roulier</strong> pour des transporteurs comme<br />

Höegh ? En dehors du segment spécifique des<br />

voitures neuves, quels types de<br />

marchandises sont acheminés par<br />

vos navires ?<br />

Thierry Col<strong>la</strong>rd : Globalement, le<br />

marché <strong>européen</strong> des véhicules<br />

“long cours” se situe aux alentours<br />

de 2,1 millions d'unités.<br />

Depuis Le Havre, nous traitons à<br />

peu près 100 000 véhicules sur<br />

l'ensemble de nos liaisons vers<br />

l'Afrique du Sud, l'Océan Indien,<br />

le Moyen-Orient, l'Australie, <strong>la</strong><br />

Nouvelle-Calédonie ou encore les<br />

Caraïbes. En plus des voitures,<br />

nous acheminons tous types de<br />

matériels rou<strong>la</strong>nts, du matériel<br />

agricole ou encore des engins de travaux publics.<br />

On participe notamment à l'acheminement des<br />

matériels pour des chantiers en Afrique du Sud,<br />

dans l'Océan Indien ou encore<br />

vers Nouméa. Les navires<br />

embarquent aussi… ce<br />

qui ne roule pas : dans ce<br />

cas, on met le matériel sur<br />

des remorques mafis pour<br />

en assurer <strong>la</strong> manutention :<br />

c'est en particulier le cas<br />

pour le transport de matériels<br />

comme des yachts.<br />

Thierry Col<strong>la</strong>rd,<br />

Directeur France, Höegh Autoliners<br />

Les opérateurs baltes ont entrepris un vaste mouvement de <strong>concentration</strong><br />

TIL : Quelle évolution connaît<br />

ce type de transport ? Est-ce<br />

que vous ressentez de temps à<br />

autre <strong>la</strong> pression des lignes<br />

conteneurisées ?<br />

Thierry Col<strong>la</strong>rd : On observe aujourd'hui des évolutions.<br />

Les exportations de véhicules ont tendance à<br />

se réaliser au plus près des lieux de production. Ce<br />

phénomène est assez général. Les flux logistiques<br />

sont donc en évolution. Il y a quelques années, l'ensemble<br />

des exportations du groupe Renault se faisait<br />

depuis <strong>la</strong> France. Aujourd'hui, on charge des<br />

Renault à Anvers, en Espagne, en Roumanie, en<br />

Turquie... Tout ce<strong>la</strong> change <strong>la</strong> configuration des flux.<br />

En matière de conditionnement, on rencontre<br />

effectivement sur certains marchés <strong>la</strong> concurrence<br />

du conteneur. Les services conteneurisés proposent<br />

à <strong>la</strong> fois des fréquences et une multitude de<br />

dessertes portuaires. Aussi, sur les marchés un<br />

peu périphériques, il arrive que l'on soit confronté<br />

à ce type de concurrence : c'est en particulier le<br />

cas sur les micro-marchés (100 à 300 véhicules /<br />

an) sur lesquels le conteneur propose des fréquences<br />

que le <strong>roulier</strong> ne peut pas assurer. Peutêtre<br />

à l'avenir, s'orientera-t-on aussi dans le<br />

secteur du transport <strong>roulier</strong> vers des formules<br />

navires-mères / feeders, à l'instar de ce qui se fait<br />

dans le conteneur. ■<br />

propos recueillis par Jean-C<strong>la</strong>ude Cornier<br />

FINNLINES<br />

Armements Méditerranéens :<br />

les grandes manœuvres<br />

Le marché méditerranéen est quelque peu<br />

différent. Traditionnellement, il se divisait en<br />

diverses liaisons insu<strong>la</strong>ires, pré-carrés d'opérateurs<br />

nationaux. Seules les liaisons avec le<br />

Maghreb et <strong>la</strong> Grèce sont re<strong>la</strong>tivement concurrentielles.<br />

La libéralisation des services maritimes<br />

<strong>européen</strong>s a affaibli les compagnies<br />

nationales en faveur des groupes privés dynamiques.<br />

Cependant le marché est bon, l'Europe<br />

du Sud continue son développement économique<br />

et les armateurs ont en quelques années<br />

<strong>la</strong>rgement renouvelé leur flotte.<br />

Le groupe Grimaldi Napoli est le pionner d'un<br />

nouveau marché entre l'Italie et l'Espagne. Il<br />

affirme de plus en plus son leadership avec une<br />

diversification géographique notable.<br />

L'armement italien est ainsi le partenaire de<br />

LD Lines sur le nouveau Toulon - Civitavecchia<br />

et après l'échec de <strong>la</strong> reprise de Sea Malta, il a<br />

créé <strong>la</strong> filiale “Malta Motorways of the Sea<br />

Ltd”. En juin 2005, Grimaldi avec 15% est<br />

devenu aussi le premier actionnaire du fin<strong>la</strong>ndais<br />

Finnlines, avec pour projet des synergies<br />

Nord - Sud.<br />

De part et d'autre de <strong>la</strong> péninsule ibérique,<br />

Acciona Trasmediterranea souhaite devenir un<br />

acteur de référence. Présent sur tous les marchés<br />

espagnols (Baléares, Maroc, Canaries),<br />

l'ex-société publique a récupéré en 2005 le trafic<br />

industriel GEFCO Montoir - Vigo (que l'on<br />

annonce étendu sur <strong>la</strong> région de Bristol) et<br />

ouvert en 2006 une ligne mixte vers l'Angleterre.<br />

Acciona est aussi ambitieux en<br />

Méditerranée, où derrière Grimaldi et comme<br />

d'autres armements (Suardiaz, Med Seaways),<br />

il souhaite développer le prometteur marché<br />

avec l'Italie. Acciona avoue le manque d'unités<br />

disponibles pour se <strong>la</strong>ncer sur ce secteur.<br />

A noter, l'importance grandissante d'Acciona<br />

dans le transport routier en Espagne notamment<br />

pour les produits frais, un moyen de s'ouvrir<br />

vers <strong>la</strong> logistique et de remplir les navires.<br />

Le marché méditerranéen français a <strong>la</strong>rgement<br />

bougé en 2005. La SNCM privatisée doit se<br />

Grimaldi, acteur de référence du marché <strong>roulier</strong> méditerranéen<br />

mettre en course pour <strong>la</strong> prochaine délégation<br />

de service public sur <strong>la</strong> Corse qui comporte<br />

aussi un volet fret depuis Marseille.<br />

Lors de <strong>la</strong> précédente délégation, <strong>la</strong> SNCM<br />

avait décroché le contrat en tandem avec <strong>la</strong><br />

Compagnie Méridionale de Navigation dont<br />

elle est actionnaire. Loin de connaître les<br />

affres de l'ex-société publique, <strong>la</strong> CMN souhaite<br />

garder le plus d'indépendance possible<br />

alors que Corsica Ferries commence à s'intéresser<br />

au fret.<br />

À l'évidence, le secteur <strong>roulier</strong> <strong>européen</strong> devrait<br />

encore se concentrer. Comme pour les autres<br />

secteurs, il ne devrait à terme rester qu'une<br />

dizaine d'acteurs de référence dans les divers<br />

sous-marchés continentaux. Certains seront<br />

des groupes indépendants spécialisés, capables<br />

d'offrir des services logistiques de porte-à-porte<br />

d'un point à l'autre de l'Europe. D'autres seront<br />

les filiales des géants de <strong>la</strong> conteneurisation qui<br />

savent que le <strong>roulier</strong> reste encore un moyen<br />

essentiel à <strong>la</strong> couverture de tous les marchés de<br />

proximité. ■<br />

Paul Tourret, ISEMAR<br />

GRIMALDI<br />

12 – TRANSPORTS INTERNATIONAUX & LOGISTIQUE – JUILLET / AOUT 2006 JUILLET / AOUT 2006 – TRANSPORTS INTERNATIONAUX & LOGISTIQUE – 13

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