La Maison Bleue
LA MAison BLeue - CAUE
LA MAison BLeue - CAUE
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vous accorderons dans l’exécution de ce travail. Je serais plus certain de donner<br />
à vos clients, une mosaïque soignée, et se tenant mieux, avec du grès cérame. <strong>La</strong><br />
différence serait, d’ailleurs, très minime et je suis disposé, moi-même, à faire un<br />
sacrifice dans ce sens-là.<br />
Réfléchissez donc à cette suggestion et vous me ferez connaître votre décision<br />
lors de ma venue.<br />
Je vous adresse, comme vous me l’avez demandé, notre forfait s’élevant à<br />
227.424 francs, réduit sur votre insistance à 225.000 francs.<br />
- Dallage granito compris forme 0,05 – 650 m 2 x 50F 32 500.oo<br />
- Marches 410 m x 60F 24 600.oo<br />
- Soubassement 51 m x 100F 5 100.oo<br />
- Piles 36 m x 100F 3 600.oo<br />
- Façade 1 350 m x 90F 121 624.oo<br />
- Décoration, plus value 30 m x 130F 40 000.oo<br />
TOTAL<br />
Ramené à 225.000 francs<br />
227 424.oo<br />
J’étudie en ce moment, les frises du 5 ème , 6 ème et 7 ème étages, et j’espère vous les<br />
présenter lors de ma visite. »<br />
Lettre d’Isidore Odorico à Roger Jusserand, Rennes le 9 janvier 1927, (ADML, 141J32).<br />
<strong>La</strong> pilule est difficile à avaler mais Jusserand convainc les actionnaires<br />
de l’intérêt qu’il y a à adhérer aux propositions du mosaïste.<br />
Amorcée fin janvier 1928, la pose des mosaïques de la façade est un<br />
travail épique placé sous la direction de Dominique Mander 38 . Gigantesque<br />
puzzle à l’échelle 1, le revêtement – la surface à couvrir dépasse les<br />
1 000 m 2 - arrive à Angers en pièces détachées ou plus exactement en plaques<br />
de 50 x 50 cm. Composées à l’atelier de Rennes, celles-ci, sont ensuite<br />
collées les unes à côté des autres sur le chantier afin de retrouver le dessin<br />
d’ensemble 39 . L’intervention se déroule sur près d’une année (fin janvier<br />
– fin décembre 1928) et mobilise un nombre variable d’ouvriers ; parfois<br />
au grand mécontentement de l’architecte. « J’ai envoyé une lettre plus que<br />
serrée à Odorico (…). Je les ai menacés de faire casser leur marché par<br />
avance, s’ils ne se décidaient pas à avancer. Ils s’engagent d’ici huit jours<br />
à mettre une équipe de quinze ouvriers et à signer un engagement avec<br />
débit à fixer par mois pour terminer le tout fin septembre. Je suis très<br />
sceptique 40 . »<br />
Ces retards répétés ont une raison. Odorico s’occupe au même moment<br />
d’un chantier très important à Dinard : le Casino Balnéum, complexe de<br />
loisirs avec restaurant et piscine au bord de la mer aujourd’hui disparu 41 .<br />
A Angers, les actionnaires s’impatientent car il n’est pas question d’emménager<br />
sans pouvoir profiter du confort d’une salle de bains ou bien<br />
38. Lettre d’Isodore Odorico à Roger Jusserand, Rennes le<br />
17 janvier 1928, (ADML, 141 J 32).<br />
39. GUÉNÉ (Hélène), « Odorico mosaïste », 303 n°16, 1988,<br />
p. 15.<br />
40.Lettre de Roger Jusserand à Gabriel Crêtaux, Angers le<br />
10 juillet 1928, (ADML, 141 J 34).<br />
41. Lettre d’Isidore Odorico à Roger Jusserand, Rennes le 31<br />
août 1928, (ADML, 141 J 32).<br />
Œuvre de l’architecte Maurice Fournier, le Casino Balnéum<br />
de Dinard est inauguré en août 1928. « Il présente un réel<br />
intérêt artistique et recèle, dans l’aménagement de ses salles<br />
d’attraction, une grande originalité qui le fait largement<br />
s’évader du “déjà vu” ». <strong>La</strong> Technique des Travaux, n°7,<br />
juillet 1929, pp. 395-400.<br />
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