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ANALYSE FILMIQUE Mr Nobody

Analyse Filmique.pdf - Architecture(s) en Représentation

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<strong>ANALYSE</strong> <strong>FILMIQUE</strong><br />

Extrait du Film<br />

/// <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong><br />

De Jaco Van Dormael<br />

Architecture en Représentation<br />

UE 71<br />

/// Adeline Robineau<br />

ENSAN – Décembre 2010<br />

/// 1


SOMMAIRE<br />

Analyse Filmique<br />

Présentation du Film<br />

1-1 /// Technique<br />

1-2 /// Synopsis<br />

1-3 /// Biographie du Réalisateur<br />

1-4 /// Réception et Critique<br />

L’histoire / Les Histoires<br />

2-1 /// Plusieurs Histoires dans un Même Film<br />

2-2 /// L’esthétique du Film<br />

2-3 /// Les Différentes Vies de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong><br />

La Scène Etudiée<br />

3-1 /// Description de la Scène et Intérêt<br />

3-2 /// Découpage<br />

La Question du Rythme<br />

4-1 /// Le Découpage<br />

4-2 /// Les Mouvements de Caméras<br />

4-3 /// Les Echelles de Plans<br />

Le Décor un Personnage<br />

5-1 /// Le Rôle du Décor dans la Scène<br />

5-2 /// Utilisation du Décor et Symbolique<br />

Conclusion<br />

/// 2


Présentation du Film<br />

1-1 /// Technique<br />

Date de sortie cinéma : 13 janvier 2010<br />

Réalisé par : Jaco van Dormael<br />

Avec : Jared Leto, Sarah Polley, Diane Kruger…<br />

Long-métrage français , britannique , belge , canadien .<br />

Genre : Fantastique, film d’anticipation.<br />

Durée : 02h17min Année de production : 2009<br />

Distributeur : Pathé Distribution<br />

Box Office France : 138 351 entrées<br />

Budget : 33 000 000 euros<br />

N° de visa : 112536<br />

Couleur<br />

Format du son : Dolby SRD/DTS<br />

Format de projection : 2.35 : 1 Cinémascope<br />

Format de production : 35 mm<br />

Tourné en : Anglais<br />

1-2 /// Synopsis<br />

Un enfant sur le quai d'une gare. Le train va partir. Doit-il monter avec sa mère ou rester avec son père ? Une multitude de vies<br />

possibles découlent de ce choix. Tant qu'il n'a pas choisi, tout reste possible. Toutes les vies méritent d'être vécues. (Allo ciné)<br />

Février 2092, Nemo <strong>Nobody</strong> a 120 ans. Il est le doyen et le dernier mortel d'un monde heureux peuplés d'immortels. Il revoit en<br />

flash back toutes ses années passées auprès de sa femme Anna... à moins que ce ne soit Elise ...ou Jeanne. Son destin s'est<br />

joué sur le quai d'une gare, lorsqu'il avait 8 ans, confronté à un choix impossible : partir vivre en Amérique avec sa mère ou rester<br />

en Angleterre avec son père. Aventures réelles ou fantasmées, l'effet papillon d'une goutte d'eau ou d'une coquille d'œuf a modifié<br />

le cours de son existence. (Cinemovies)<br />

1-3 /// Biographie du Réalisateur<br />

Après des études à Paris puis Bruxelles (à l'INSAS), Jaco Van Dormael débute en réalisant plusieurs documentaires et courts<br />

métrages au début des années 80. Parmi eux, E Pericoloso Sporgersi se fait remarquer au Festival de Clermont Ferrand où il<br />

remporte le Grand Prix. Il se lance alors dans son premier long-métrage Toto le héros où il impose déjà un style onirique tourné<br />

vers l'innocence. Lauréat de la caméra d'Or à Cannes, il remporte également le César du meilleur film étranger.<br />

Six ans plus tard, il présente à Cannes Le Huitième jour, où il évoque la touchante amitié entre deux hommes dont l'un est<br />

handicapé mental. Ses deux interprètes principaux, Daniel Auteuil et Pascal Duquenne remportent à l'occasion le Prix<br />

d'interprétation à Cannes tandis que le film connaît un beau succès populaire en salles.<br />

Jaco Von Dormael se lance alors dans l'écriture de l'ambitieux <strong>Mr</strong>. <strong>Nobody</strong>, un projet pharaonique qui n'arrivera sur les écrans<br />

/// 3


français qu'en 2010. Mêlant des thèmes qui lui sont chers (l'enfance, l'innocence, le destin) et la science-fiction, il y imagine les<br />

multiples vies du dernier mortel sur terre, en fonction de ses choix. Porté par un casting international (Jared Leto, Sarah Polley,<br />

Diane Kruger, Linh-Dan Pham), le film est projeté en Compétition au Festival de Venise en septembre 2009.<br />

1-4 /// Réception et Critique<br />

Plutôt controversé par les cinéphiles, mais aussi adulé par les spectateurs, <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> provoque le débat. Qualifié de « shaker »<br />

parce qu’il mélange les genres et les références cinématographiques, de « l’effet papillon », de « l’étrange histoire de Benjamin<br />

Button », ou encore de « Eternal sunshine of the spotless mind » pour n’en citer que les plus flagrantes ; <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> est aussi pour<br />

d’autres un conte fantasmagorique, un délire psychanalytique, une balade organique, qui nous raconte plusieurs histoires, nous<br />

permet de nous abandonner au fil des choses.<br />

/// 4


L’histoire / Les Histoires<br />

2-1 /// Plusieurs Histoires dans un Même Film<br />

« <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> » n’est pas l’histoire d’un homme, mais un éventail comprenant toutes les vies possibles de cet homme. L’objectif du<br />

réalisateur Jaco Van Dormael a été de se pencher sur la complexité de la vie et des choix qu’elle nous impose. Le point de départ<br />

de ce projet un peu fou est un court métrage que Jaco Van Dormael a réalisé en 1982, E Pericoloso Sporgersi qui traitait déjà de<br />

la problématique du choix et de ce qui en découle. Avec <strong>Mr</strong>. <strong>Nobody</strong>, le véritable challenge était, pour le réalisateur, d'arriver à<br />

parler au cinéma, qui est simplificateur, de l'extrême complexité de la réalité qui nous entoure.<br />

Il nous livre sa théorie du chaos par le biais de l’histoire d’un enfant qui doit choisir entre son père et sa mère. A partir de ce choix,<br />

de nombreuses vies sont possibles, et d’autre choix devront être fait. Ainsi le film ne nous raconte pas quelque chose de linéaire,<br />

mais il nous présente un personnage : Nemo <strong>Nobody</strong> au travers de tous les choix qui s’offrent à lui, et de toutes les vies possibles<br />

qui en découlent.<br />

L’entrée en matière est brutale et fascinante, avec plusieurs scènes montrant différentes morts possibles pour le personnage<br />

principal. Puis suit une phase ou le narrateur conte son enfance de façon linéaire jusqu’à la séparation des existences, le moment<br />

du choix entre le père et la mère. La majeure partie du film s’intéresse aux trois histoires d’amour de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> pour s’achever<br />

comme il a commencé, sur un montage dynamique qui rend le récit plus flou et amène le spectateur à se poser des questions :<br />

tout cela n'est-il qu'un rêve, une affabulation d'un vieil homme ? Existe-t-il vraiment ?<br />

Certains passages du film sont très interrogateurs, comme celui choisi pour l’analyse. Ces passages font-ils référence au<br />

subconscient du personnage ? A une vie où il n’est jamais né ?<br />

2-2 /// L’esthétique du Film<br />

L’histoire se présente sous la forme d’une arborescence, une infinité de vies pour un même personnage. Aussi pour permettre au<br />

spectateur de comprendre rapidement dans quelle vie on se trouve, Jaco Van Dormael et son directeur de la photographie<br />

Christophe Beaucarne ont énormément travaillé l’esthétique visuelle du film. "J'ai voulu donner à chaque vie de <strong>Mr</strong>. <strong>Nobody</strong> une<br />

grammaire différente," explique le réalisateur. "Et utiliser la caméra de manière spécifique pour que dès le premier plan d'une<br />

scène, on sache dans quelle vie on est.’’<br />

De l’utilisation de la caméra, des couleurs et de la lumière, ainsi que la réalisation des décors et le choix de la musique découlent<br />

une large palette d’images. De la même manière Nemo <strong>Nobody</strong> n’est pas un seul et unique personnage, mais il est différent dans<br />

chacune des vies.<br />

L’enfance :<br />

Cette période de la vie de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> est filmée à la manière d’un film publicitaire : couleurs criardes, point de vue frontal des<br />

personnages évoluant dans un décor qui parait tout droit sorti d’un catalogue… Le réalisateur utilise aussi une alternance de<br />

valeurs de plans très différentes qui permettent de dynamiser le récit.<br />

/// 5


L’adolescence :<br />

Qu’elle soit chez le père ou chez la mère, l’adolescence est filmée de la même manière, en rapprochant le plus possibles les<br />

personnages les uns des autre, et en filmant de très près, comme si l’on voulait percer la sensibilité de chacun.<br />

La vie dans le coma :<br />

Elle est entièrement floue et les sons y sont étouffés, permettant ainsi de s’identifier à l’adolescent.<br />

La vie avec Elise :<br />

Ici, le réalisateur joue sur la distance entre elle et Nemo, avec un des deux personnages flous, et une caméra à l’épaule, de<br />

manière réaliste. Cette manière de filmer permet d’illustrer l’une des trois hypothèses : il l’aime, elle pas tout à fait.<br />

La vie avec Jeanne :<br />

On fait intervenir le hors champ, comme si ce qui comptait vraiment n’était jamais visible. Les pieds entrent dans l’image avant le<br />

visage. L’essentiel est toujours hors du cadre, comme si on n’y prêtait pas attention. Cette manière de filmer accentue le repli de<br />

Nemo <strong>Nobody</strong> sur lui-même et permet d’illustrer une seconde hypothèse : elle l’aime, lui pas tout à fait.<br />

/// 6


La vie avec Anna :<br />

Elle est filmée comme l’adolescence : on reprend avec Nemo et Anna adultes les mises en place faite avec les adolescents, pour<br />

que les deux charges amoureuses fusionnent à l’écran. Cette manière de filmer permet d’illustrer la dernière des trois hypothèses :<br />

il l’aime et elle aussi.<br />

La vie de Nemo veuf :<br />

Elle est faite de mouvements de caméra indépendants, contemplatifs, sans rapport avec les mouvements du personnage.<br />

La vie de « celui qui n’est jamais né » :<br />

Elle est tournée dans un décor uniforme, ou tous les personnages sont habillés de la même manière. Tout y est net, l’image<br />

semble plate et irréelle. La lumière est blafarde et uniforme, et les couleurs dominantes sont les nuances de bleu.<br />

La vie en 2092 :<br />

Les habitants du futur sont des êtres heureux qui semblent parfaits, ils évoluent dans un décor d’une grande froideur, bâtiments<br />

surréalistes en verre et acier, profusion de lumière… La vie dans le futur est filmée de manière très distanciée, on a le sentiment<br />

d’être spectateur sans vraiment pouvoir s’identifier à cet univers. Les couleurs y sont très froides et les images produites semblent<br />

surexposées.<br />

/// 7


2-3 /// Les Différentes Vies de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong><br />

/// 8


La scène Etudiée<br />

3-1 /// Description de la Scène et Intérêt<br />

Il s’agit du moment précédant la rencontre entre « celui qui n’est jamais né » et le Nemo <strong>Nobody</strong> de 118 ans, un moment étrange<br />

du film dans lequel le décor, la ville dans laquelle évolue <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> devient un personnage, jouant avec lui et lui transmettant des<br />

messages. Cette scène fait référence à tout le reste du film, aux nombreuses vies de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong>. Dans cette scène, l’intensité<br />

dramatique est assez rythmée, <strong>Nobody</strong> va d’indice en indice jusqu'à pouvoir rencontrer celui qu’il sera quelques années plus tard.<br />

/// 9


3-2 /// Découpage<br />

[ 4’ ]<br />

Plan 1 : Plan rapproché poitrine sur <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> de ¾.<br />

Travelling de bas en haut.<br />

[ 2’ ]<br />

Plan 2 : Gros plan de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> de profil. Cadrage Ouvert.<br />

Caméra fixe.<br />

Raccord mouvement.<br />

[ 3’ ]<br />

Plan 3 : Gros plan de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> de face. Au premier plan, le message trouvé<br />

dans un gateau de la chance.<br />

Caméra fixe.<br />

[ 8’ ]<br />

Plan 4 : Plan large de la ville avec message du premier plan qui se confond<br />

au décor de la ville (élément déclancheur)<br />

Caméra fixe, changements de focale, jeux de flous et de nets, correspondant<br />

à ce que voit Nemo <strong>Nobody</strong>.<br />

Raccord regard.<br />

[ 3’ ]<br />

Plan 5 : Gros plan de face.<br />

Caméra fixe.<br />

[ 5’ ]<br />

Plan 6 : Plan large dans la rue. A l’arrière plan, <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> se rue hors du<br />

bâtiment.<br />

Mouvement panoramique de gauche à droite pour suivre <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong>.<br />

Raccord mouvement.<br />

[ 6’ ]<br />

Plan 7’ : Plan rapproché poitrine sur <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> à gauche. Cadrage ouvert. Au<br />

second plan, une voiture s’approche de la caméra.<br />

Caméra portée à l’épaule, suit les mouvements de <strong>Nobody</strong>.<br />

Raccord sonore = Nemo suit les bruits qui résonnent dans la ville.<br />

Plan 7’’ : Plan rapproché poitrine sur <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> de dos à droite. Au second<br />

plan la voiture s’éloigne de la caméra (objet pivot).<br />

Mouvement panoramique de droite à gauche en même temps que Nemo<br />

tourne la tête.<br />

Raccord mouvement.<br />

/// 10


Plan 7’’’ : Plan Cravate en légère plongée.<br />

Travelling arrière. Caméra portée à l’épaule.<br />

[ 5’ ]<br />

Plan 8 : Plan point de vue. Contre plongée sur le haut de l’immeuble et le<br />

message qu’il diffuse.<br />

Raccord regard<br />

[ 9’ ]<br />

Plan 9’ : Plan rapproché poitrine sur <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> à gauche. Au second plan<br />

deux hommes et un miroir.<br />

Plan 9’’ : Plan rapproché poitrine de <strong>Nobody</strong> de dos. Cadrage fermé. <strong>Mr</strong><br />

<strong>Nobody</strong> s’approche du miroir.<br />

Raccord mouvement.<br />

Plan 9’’’ : Plan rapproché poitrine de <strong>Nobody</strong> à droite qui se fond dans le reflet<br />

du miroir au second plan.<br />

[ 7’ ]<br />

Plan 10’ : Plan plein cadre.<br />

Caméra fixe.<br />

Raccord regard.<br />

Plan 10’’ : <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> entre dans le champ par la droite. Plan américain de<br />

dos.<br />

Travvelling latéral.<br />

[ 2’ ]<br />

Plan 11 :Plan rapproché poitrine.<br />

Caméra fixe.<br />

/// 11


[ 1’ ]<br />

Plan 12 : Plan rapproché poitrine sur <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong>.<br />

Caméra fixe<br />

[ 3’ ]<br />

Plan 13 : Très gros plan sur visage de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong>.<br />

Caméra fixe.<br />

[ 2’ ]<br />

Plan 14 : Très gros plan sur le journal. Plan point de vue.<br />

Caméra portée épaule qui suit le regard de Némo.<br />

Raccord regard.<br />

[ 1’ ]<br />

Plan 15 : Gros plan sur le visage de <strong>Nobody</strong>, au premier plan journal flou.<br />

Caméra fixe.<br />

[ 1’ ]<br />

Plan 16 : Insert texte du journal. Plan point de vue.<br />

Caméra portée épaule qui suit le regard de Némo.<br />

Raccord regard.<br />

[ 2’ ]<br />

Plan 17 : Gros plan sur journal au second plan et sur les avants bras de <strong>Mr</strong><br />

<strong>Nobody</strong> au premier plan.<br />

Caméra fixe.<br />

[ 4’ ]<br />

Plan 18 : Gros plan sur le gros titre du journal . Plan point de vue.<br />

Caméra portée épaule qui suit le regard de Némo.<br />

[ 2’ ]<br />

Plan 19 : Gros plan sur journal au second plan et sur les avants bras de <strong>Mr</strong><br />

<strong>Nobody</strong> au premier plan.<br />

Caméra fixe.<br />

/// 12


[ 3’ ]<br />

Plan 20 : Plan rapproché poitrine. Nemo entre par la gauche de l’écran.<br />

Zoom avant.<br />

Raccord mouvement.<br />

[ 4’ ]<br />

Plan 21 : Plan large sur la rue avec en arrière plan un message sur la colline.<br />

Mouvement panoramique de bas en haut.<br />

Raccord regard.<br />

[ 5’ ]<br />

Plan 22 : Plan américain <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> de ¾.<br />

Travelling avant.<br />

Raccord sonore.<br />

[ 2’ ]<br />

Plan 23 : Gros plan sur le clavier du téléphone. Main de <strong>Nobody</strong> qui entre<br />

dans le champ par la droite.<br />

Caméra portée épaule.<br />

Raccord mouvement.<br />

[ 3’ ]<br />

Plan 24 : Plan cravate.<br />

Caméra portée épaule.<br />

[ 4’ ]<br />

Plan 25 : Insert de l’œil de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong>. <strong>Nobody</strong> écoute.<br />

Caméra fixe.<br />

Raccord sonore.<br />

[ 2’ ]<br />

Plan 26 : Insert de la bouche de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong>. <strong>Nobody</strong> parle.<br />

Caméra fixe.<br />

Raccord sonore.<br />

[ 1’ ]<br />

Plan 27 : Insert de l’œil de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong>. <strong>Nobody</strong> écoute.<br />

Caméra fixe.<br />

Raccord sonore.<br />

/// 13


[ 7’ ]<br />

Plan 28’ : Insert sur la bouche de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong>. Changement d’angle de vue.<br />

Caméra portée épaule. Déplacement caméra de bas en haut et changement<br />

d’angle de gauche à droite.<br />

Raccord sonore.<br />

Plan 28’’ : Insert sur les yeux.<br />

Caméra fixe.<br />

Raccord sonore.<br />

[ 4’ ]<br />

Plan 29 : Plan cravate sur <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> de ¾.<br />

Caméra portée épaule.Travelling arrière.<br />

[ 1’ ]<br />

Plan 30 : Gros plan sur le clavier du téléphone.<br />

Caméra fixe.<br />

[ 9’ ]<br />

Plan 31’ : Insert de la bouche de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong>. <strong>Nobody</strong> parle.<br />

Travelling de bas en haut. Caméra fixe.<br />

Raccord sonore.<br />

Plan 31’’ : Insert de l’œil de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong>. <strong>Nobody</strong> écoute.<br />

La voix du téléphone énonce un numéro qui permet de passer à la scène<br />

suivante = raccord sonore.<br />

Caméra fixe.<br />

[ 4’ ]<br />

Plan 1 : Gros plan sur le panneau. En arrière plan la maison recherchée par<br />

<strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong>.<br />

Caméra fixe.<br />

/// 14


La Question du Rythme<br />

4-1 /// Le Découpage<br />

On remarque dans ce diagramme que la scène est découpée en<br />

plusieurs parties correspondant aux moments d’accélérations ou de<br />

ralentissement du rythme de l’action.<br />

La première partie, du plan 1 au plan 9, correspond au moment ou<br />

Nemo reçoit un premier message, il ne comprend pas tout à fait ce<br />

qu’il se passe et est assez hésitant. Les plans dans cette partie sont<br />

d’une durée moyenne de 4 à 6 secondes, permettant ainsi de<br />

s’attarder sur la réaction du personnage. Nemo <strong>Nobody</strong> sors dans, la<br />

rue, entend des sons qui lui sont familiers : voix de son fils Paul, voix<br />

de sa mère qui chante…, puis il voit un message diffusé à l’envers sur<br />

un des immeubles, se retourne et lit ce message dans un miroir qui<br />

vient d’être apporté. Le message lui dit de lire le journal.<br />

La seconde partie, du plan 10 au plan 19, correspond au moment ou<br />

Nemo consulte le journal, comme le lui indique le panneau lumineux<br />

de l’immeuble. Dans cette partie, les plans sont très courts et<br />

saccadés (en moyenne 1 seconde), alternant entre le visage de <strong>Mr</strong><br />

<strong>Nobody</strong> et le journal qu’il tient entre les mains. Cette partie montre<br />

l’excitation ou plutôt l’intrigue qui s’empare du personnage. Il lit vite,<br />

semble stressé, comme si le message qui va lui être délivré par le<br />

journal était d’une importance capitale, il lui dit de regarder au bout de<br />

la rue<br />

La troisième partie, du plan 20 au plan 31, correspond au moment ou<br />

Nemo reçoit deux nouvelles informations. Comme le lui a indiqué le<br />

journal, Nemo regarde au bout de la rue et y découvre, inscrit en<br />

grandes lettres sur une colline à l’arrière plan un numéro de téléphone<br />

(le numéro d’Anna) ainsi qu’une indication lui demandant d’appeler ce<br />

numéro. Il appelle et tombe sur un inconnu puis appelle les<br />

renseignements et demande à quelle adresse correspond ce numéro.<br />

Il décide de s’y rendre.<br />

On peut remarquer que le découpage des plans permet d’accélérer le<br />

rythme de l’action ou bien d’étirer le temps, en effet, la première partie<br />

de la scène dure 43 secondes pour 9 plans et la deuxième partie quant<br />

à elle dure 25 secondes pour le même nombre de plans. Le<br />

découpage très dynamique de la deuxième partie permet d’en<br />

dynamiser l’action et de s’identifier au spectateur qui va de message<br />

en message comme dans une chasse au trésor.<br />

/// 15


4-2 /// Les Mouvements de Caméras<br />

Le diagramme ci contre répertorie les moments ou la caméra<br />

est en mouvement (travellings, plans grues, caméra portée à<br />

l’épaule etc.…)<br />

On peut remarquer que la plupart des plans où la caméra ne<br />

bouge pas sont des plans assez courts (en moyenne 4<br />

secondes), sauf au début de la scène, ou <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> ne<br />

comprend pas bien ce que signifient les messages qui<br />

s’affichent sous ses yeux lorsqu’il est à la fenêtre de sa<br />

chambre.<br />

C’est une manière d’étirer le temps, de nous permettre de<br />

regarder le personnage agir en spectateur statique.<br />

On peut aussi observer que les plans les plus longs sont<br />

quasiment toujours des plans où la caméra est en mouvement,<br />

nous permettant ainsi de suivre le personnage dans son action,<br />

ou de découvrir l’espace dans lequel il évolue.<br />

/// 16


4-2 /// Les Mouvements de Caméras<br />

Le diagramme ci-contre montre les différents mouvements de<br />

caméras utilisés lors du tournage de la scène étudiée.<br />

On peut remarquer que comme pour le découpage de la scène,<br />

les mouvements de caméras font ressortir trois parties<br />

distinctes correspondant aux moments où les actions de <strong>Mr</strong><br />

<strong>Nobody</strong> s’accélèrent.<br />

En effet, dans les moments ou le personnage est interrogateur<br />

et semble hésiter, la caméra est en mouvement, resituant le<br />

personnage dans l’environnement qui l’entoure. En revanche,<br />

dès que <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> fait ce qu’un message lui demande de<br />

faire, les plans sont souvent très courts comme nous l’avons vu<br />

avant, mais de plus, dans ces passages la caméra est rarement<br />

en mouvement, et ou a très souvent affaire à des plans<br />

frontaux de <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong>.<br />

Le premier passage est le moment ou <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> se rue hors<br />

de sa chambre et se précipite dans la rue à la recherche de<br />

quelque chose.<br />

Le second correspond au moment ou Nemo regarde le journal<br />

afin d’y chercher une nouvelle information.<br />

Le troisième passage est celui où Nemo <strong>Nobody</strong> appelle le<br />

numéro indiqué au bout de la rue.<br />

Cette succession de plans fixes et très courts rythme l’action et<br />

l’accélère, la rendant ainsi plus intense.<br />

/// 17


4-3 /// Les Echelles de Plans<br />

Le diagramme ci-contre montre les différentes échelles de<br />

plans utilisés lors du tournage la scène étudiée.<br />

Comme pour les mouvements de caméras et le découpage, les<br />

échelles de plans s’adaptent à l’action du moment. La durée<br />

d’un plan, le mouvement de la caméra ainsi que l’échelle du<br />

plan sont des paramètres liés dans le rythme de la scène, de<br />

l’action.<br />

En effet, on peut remarquer qu’il y a deux parties dans la scène<br />

ou les plans sont en majorités des plans rapprochés poitrine ou<br />

des très gros plans, voire des inserts. Ces deux parties<br />

correspondent au moment ou Nemo lit le journal et ou il appelle<br />

le numéro qu’il a vu au bout de la rue.<br />

Ces valeurs de plans permettent de centrer toute l’attention du<br />

spectateur sur l’action en cours et sur le personnage concerné,<br />

renforçant ainsi la tension du moment.<br />

Pour la totalité de la scène, on remarque de le réalisateur<br />

emploie très peu des passages à des valeurs de plans très<br />

différentes d’un plan à l’autre, mais plutôt que les changements<br />

se font progressivement, en deux ou trois plan.<br />

Cette considération est vraie pour l’ensemble de la scène à<br />

l’exception des moments ou il y a succession de gros plans.<br />

Pour ces deux moments, le passage d’un plan plein cadre à un<br />

plan rapproché poitrine ou à un gros plan se fait de manière<br />

brutale sans aucune transition. Cette brutalité ajoute encore à<br />

la tension palpable dans la scène.<br />

/// 18


Le Décor un Personnage<br />

5-1 /// Le Rôle du Décor dans la Scène<br />

Dans la scène étudiée, le décor joue un rôle de messager pour Nemo <strong>Nobody</strong>, on peut considérer la ville dans laquelle il évolue<br />

comme un personnage à part entière.<br />

Le premier message délivré est le fruit d’une combinaison entre<br />

un papier que Nemo tient dans sa main et ce qu’il peut voir par<br />

la fenêtre.<br />

Le second message est délivré par un panneau lumineux<br />

diffusé sur un immeuble de la ville. Le message est diffusé à<br />

l’envers.<br />

Pour pouvoir lire ce message, un miroir surgi de nulle part porté<br />

par des hommes vient en aide à Nemo <strong>Nobody</strong>. On peut aussi<br />

considérer que ces hommes sont au service du message<br />

délivré par la ville.<br />

Le journal peut aussi être considéré comme un élément du<br />

décor, il véhicule lui aussi un message que reçoit le<br />

personnage principal. Ce journal renvoie <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> au bout de<br />

la rue.<br />

Enfin, en regardant au bout de la rue, Nemo perçoit un dernier<br />

message délivré par la ville, il s’agit d’un numéro de téléphone<br />

inscrit sur le flanc de la colline en grosses lettres.<br />

/// 19


5-2 /// Utilisation du Décor et Symbolique<br />

Le décor de la scène étudié a été traité de manière très minimaliste. En effet, cette scène fait référence à une partie de la vie de<br />

Nemo <strong>Nobody</strong> qu’il n’a pas vécue. Pour le réalisateur, ce monde inexistant est à mi-chemin entre l’inconscient du personnage<br />

principal et sa vie dans laquelle il n’a fait aucun choix.<br />

Pour rendre compréhensible ce lieu a la frontière du réel, un<br />

choix a été fait d’habiller tous les personnages de la même<br />

manière, de les faire évoluer dans des lieux où tous les<br />

bâtiments sont identiques…<br />

Les éléments de mobiliers ont gardé leurs étiquettes, les<br />

voitures sont toutes les mêmes…<br />

Cette manière de concevoir le décor et les accessoires permet<br />

d’accentuer l’effet d’aliénation du personnage et de renforcer<br />

l’aspect étrange de la scène et du milieu dans lesquels les<br />

personnages évoluent.<br />

/// 20


Conclusion<br />

L’essentiel de cette scène réside dans son découpage ainsi que dans les jeux de regards qui y sont échangés. En effet tout au<br />

long de la scène, le personnage principal est attiré par des sons provenant d’on ne sais ou dans la ville et qui détournent son<br />

attention vers un message délivré par la ville. Grâce à cette mise en scène, le décor devient vivant et joue un rôle à part entière ; la<br />

ville est personnifiée, elle parle à <strong>Mr</strong> <strong>Nobody</strong> et le dirige vers une découverte importante : il va rencontrer celui qu’il sera dans<br />

plusieurs dizaines d’années et comprendre que ce qu’il vit actuellement n’est pet être pas réel.<br />

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