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Pierre Chancerel Architecture en représentation

Pierre Chancerel. Architecture en représentation - Architecture(s) en ...

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<strong>Pierre</strong> <strong>Chancerel</strong>. <strong>Architecture</strong> <strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tation


La Mouche<br />

Titre original : the Fly<br />

Réalisation : David Cron<strong>en</strong>berg<br />

Sc<strong>en</strong>ario : David Cron<strong>en</strong>ber, Charles Edward Pogue d'après la nouvelle de George<br />

Langelaan<br />

Photographie : Mark Irwin<br />

Montage : Ronald Sanders<br />

Conception des décors et effets spéciaux : Carol Spier, Chris Wallas<br />

La musique originale a été composée par Howard Shore et Nile Rogers<br />

Le film a été produit par la société Brooksfilm pour un budget d'<strong>en</strong>viron 15 millions de<br />

dollars us.<br />

Le film de 95 minutes est tourné <strong>en</strong> couleur, au format 1,85:1, focal 35mm.<br />

La langue originale est l'anglais. Le son est <strong>en</strong> sortie stéréo.<br />

Le film est sorti <strong>en</strong> 1986 aux Etast-Unis et <strong>en</strong> 1987 <strong>en</strong> Europe.<br />

Il était distribué par la 20 th C<strong>en</strong>tury Fox.<br />

Distribution par ordre d'apparition<br />

Jeff Goldblum Seth Brundle<br />

Ge<strong>en</strong>a Davis Veronica Quaife<br />

John Getz Stathis Borans<br />

Joy Boushel Tawny<br />

Lee Carlson Dr Cheevers<br />

George Chuvalo Marky<br />

David Cron<strong>en</strong>berg le gynécologue<br />

Origine du film<br />

Le film La Mouche est tiré d'un premier film sortie <strong>en</strong> 1959, La Mouche Noire de Kurt<br />

Neumann.<br />

Ce film, lui même issu d'une nouvelle de George Langelaan, met <strong>en</strong> scène un sci<strong>en</strong>tifique<br />

qui à cause d'une expéri<strong>en</strong>ce mal<strong>en</strong>contreuse se retrouve croisé avec une mouche (plus<br />

exactem<strong>en</strong>t sa tête sur le corps d'une mouche et une tête de mouche sur son propre<br />

corps).


Le réalisateur : David Cron<strong>en</strong>berg<br />

David Cron<strong>en</strong>berg est né à Toronto <strong>en</strong> 1943 d'une mère musici<strong>en</strong>ne et d'un père écrivain<br />

et éditeur. Il a obt<strong>en</strong>u une lic<strong>en</strong>ce de littérature à l'université de Toronto. Il comm<strong>en</strong>e sa<br />

carrière de réalisateur <strong>en</strong> signant quelques courts-métrages puis des films d'horreurs<br />

comme Shivers ou Rabid qu'il lui permett<strong>en</strong>t d'obt<strong>en</strong>ir le souti<strong>en</strong> de producteurs et de<br />

distributeurs internationaux.<br />

Les thèmes de l'horreur et de la sci<strong>en</strong>ce-fiction sont récurr<strong>en</strong>ts dans son oeuvre (The<br />

Dead Zone). Le personnage du sci<strong>en</strong>tifique et la déformation des corps à cause<br />

d'expéri<strong>en</strong>ces trop dangereuses sont des élém<strong>en</strong>ts qui revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t dans ses<br />

films. Ils permett<strong>en</strong>t de développer des messages profonds <strong>en</strong> fonction de la perturbation<br />

<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée sur la société, le groupe et l'individu. La mouche se situe donc complètem<strong>en</strong>t<br />

dans cette démarche où le sci<strong>en</strong>tifique Seth Brundle voit son corps et sa vie se<br />

transformer à cause d'une expéri<strong>en</strong>ce mal<strong>en</strong>contreuse, perdant petit à petit toute trace<br />

d'humanité.<br />

On retrouve le même esprit dans The brood, Scanners, Videodrome, ou Dead Ringers<br />

réalisés <strong>en</strong>tre 1979 et 1988. Durant les années 1990 et 2000, David Cron<strong>en</strong>berg a fait<br />

évoluer son style, s'intéressant toujours aux transformations psychologiques et physiques<br />

mais s'éloignant de la sci<strong>en</strong>ce-fiction pour concevoir des films plus ancrés dans la réalité.<br />

Ses plus grands succès dans ces années sont Exist<strong>en</strong>z, Crash, Spider a History of<br />

Viol<strong>en</strong>ce ou <strong>en</strong>core Les Promesses de l'Ombre. Il reçoit le Grand Prix du Jury du festival<br />

de Cannes pour Crash <strong>en</strong> 1996.<br />

David Cron<strong>en</strong>berg à l'habitude de réaliser des films à petit budget. L'exception confirmant<br />

la règle, La Mouche constitue avec The Dead Zone ses deux films les plus chers (15<br />

millions et 10 millions de dollars us). Cron<strong>en</strong>berg apparaît régulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant qu'acteur<br />

dans des films (Jason X, To Die For) et même parfois dans ses propres réalisations (le<br />

gynécologue de La Mouche par exemple).<br />

Les acteurs principaux<br />

Jeff Goldblum est né <strong>en</strong> 1952 à Pittsburg. Sa carrière d'acteur comm<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> 1974 et se<br />

fait petit à petit connaître dans le milieu du cinéma. Il devi<strong>en</strong>t populaire grâce à des rôles<br />

emblématiques dans des séries télévisées ou dans des films comme pour l'invasion des<br />

profanateurs 1978, Silverao (1985) ou la mouche de David Cron<strong>en</strong>berg (1986). Une<br />

facilité pour jouer des rôles de sci<strong>en</strong>tifiques exc<strong>en</strong>triques fait qu'on associe souv<strong>en</strong>t son<br />

nom au g<strong>en</strong>re de la sci<strong>en</strong>ce fiction. Après la Mouche, il revi<strong>en</strong>t ainsi <strong>en</strong> 1993 dans Jurassic<br />

Park, puis dans Indep<strong>en</strong>d<strong>en</strong>ce Day(1996) et le Monde Perdu(1997) où il prête à chaque<br />

fois ses traits à des chercheurs.<br />

Ge<strong>en</strong>a Davis est née à Wareham, Massachusettes, aux Etats-Unis <strong>en</strong> 1952. Après<br />

l'obt<strong>en</strong>tion d'un diplôme d'art dramatique à l'université de Boston, elle est d'abord modèle<br />

pour des photos dans une ag<strong>en</strong>ce à New York. Elle tourne son premier film <strong>en</strong> 1982 avec<br />

Sydney Pollack dans Tootsie. Après des rôles sur le petit écran elle gagne <strong>en</strong> célébrité <strong>en</strong><br />

tournant dans Fletch, La Mouche et Beetlejuice. Elle joue égalem<strong>en</strong>t un rôle d'importance<br />

dans Thelma et Louise qui lui vaut une nomination de meilleure actrice aux oscars <strong>en</strong><br />

1991. Dans les années 2000, elle rejoue dans des séries télévisées.


Déroulem<strong>en</strong>t du film<br />

Lors d'un cocktail organisé par la société Bartok Sci<strong>en</strong>ce Industries, Seth Brundle, jeune<br />

chercheur fantasque, r<strong>en</strong>contre une journaliste de la revue Particle, Veronica Quaife et lui<br />

parle de ses études <strong>en</strong> cours qui selon lui vont pouvoir changer la face du monde. Bi<strong>en</strong><br />

que perplexe, la curiosité pousse Veronica à accompagner Seth Brundle dans son<br />

laboratoire. Celui-ci lui fait alors une démonstration probante de son inv<strong>en</strong>tion. Il s'agit de<br />

« Telepods », machine permettant la téléportation d'objets. En plaçant l'objet dans un<br />

premier module, la machine le désintègre particule par particule. Puis dans un second<br />

module, le processus inverse permet de recréer l'objet. Veronica impressionnée propose<br />

de faire un reportage filmé sur les avancées de la recherche. En fait le système ne permet<br />

que la téléportation d'objet inerte. L'expéri<strong>en</strong>ce réalisée sur un être vivant, un babouin,<br />

s'avère un échec, le singe étant tué lors de sa « réintégration ».<br />

Veronica et Seth <strong>en</strong>tam<strong>en</strong>t une relation amoureuse et plein de la confiance que lui donne<br />

sa nouvelle part<strong>en</strong>aire, Seth réussit à compr<strong>en</strong>dre pourquoi sa machine réinterprête mal la<br />

matière vivante. Après la reprogrammation du système et de nouvelles expéri<strong>en</strong>ces, Seth<br />

réussit à téléporter un singe sans que celui-ci ne subisse de dommage appar<strong>en</strong>t.<br />

Après ce succès il souhaite passer une soirée romantique avec Veronica mais celle-ci doit<br />

s'abs<strong>en</strong>ter. Seth se vexe, développe de la jalousie <strong>en</strong>vers Veronica qu'il soupçonne de<br />

vouloir retourner avec son ex-mari Stathis Borans, éditeur de la revue Particle. Ce dernier<br />

veut r<strong>en</strong>ouer avec Veronica et la m<strong>en</strong>ace de dévoiler plus tôt que prévu les résultats des<br />

recherches de Seth Brundle.<br />

Cette soirée, sous l'effet de l'alcool, Seth décide de tester sa machine sur lui même. Au<br />

mom<strong>en</strong>t de la fermeture de la porte du premier module, une mouche pénêtre dans la<br />

machine avec le sci<strong>en</strong>tifique qui ne la voit pas. Le processus comm<strong>en</strong>ce. Puis Seth<br />

réapparaît dans le second module. Ri<strong>en</strong> ne semble avoir changer <strong>en</strong> lui.<br />

Dans la nuit, Veronica revi<strong>en</strong>t au laboratoire. Seth se réconcilie avec elle et montre alors<br />

une grande euphorie et surtout une puissance sportive et sexuelle bi<strong>en</strong> au-dessus de ses<br />

moy<strong>en</strong>s habituels. Mais petit à petit il devi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t viol<strong>en</strong>t et agressif. Veronica saisit<br />

que quelque chose d'anormal s'est produit et refuse le souhait de Seth qui voulait tester sa<br />

machine sur elle. En colère Brundle décide de mettre fin à leur relation. Il r<strong>en</strong>contre tout de<br />

suite après une autre femme, Tawny, qu'il emmène passer la nuit avec lui dans le<br />

laboratoire. Le matin suivant, Veronica est de retour. Surpr<strong>en</strong>ant Seth et Tawny, elle<br />

prévi<strong>en</strong>t celle-ci du danger qu'elle court au côté de Seth. Tawny s'<strong>en</strong>fuit et Veronica essaie<br />

une nouvelle fois de convaincre Seth que quelque chose a changé depuis sa téléportation<br />

mais Seth, furieux, lui dit de ne plus jamais rev<strong>en</strong>ir et de ne plus jamais le voir. C'est alors<br />

que le corps du sci<strong>en</strong>tifique comm<strong>en</strong>ce à se transformer de manière spectaculaire. Des<br />

boutons apparaiss<strong>en</strong>t sur son visage, ses ongles tomb<strong>en</strong>t. Seth pr<strong>en</strong>d tout juste<br />

consci<strong>en</strong>ce de ce qui lui arrive et consulte alors la mémoire de l'ordinateur de la machine.<br />

Il découvre ainsi qu'une mouche s'est introduite dans le telepod au mom<strong>en</strong>t de sa<br />

téléportation et que son patrimoine génétique a été mélangé avec celui de l'insecte lors de<br />

la réintégration.<br />

Durant une période d'isolem<strong>en</strong>t, Seth se transforme petit à petit <strong>en</strong> un être hybride, <strong>en</strong>tre<br />

la mouche et l'Homme, il se nomme lui même Brundlefly et les modifications sont aussi<br />

bi<strong>en</strong> physiques que psychologiques. Après une nouvelle réconciliation avec Veronica<br />

celle-ci appr<strong>en</strong>d qu'elle est <strong>en</strong>ceinte de Seth. Elle lui annonce la nouvelle mais le prévi<strong>en</strong>t<br />

aussi qu'elle ne veut pas garder l'<strong>en</strong>fant. Stathis a déjà pris r<strong>en</strong>dez-vous dans une clinique<br />

pour qu'elle se fasse avorter. Juste avant l'opération Veronica est <strong>en</strong>levée par Seth qui<br />

veut qu'elle garde l'<strong>en</strong>fant mais Veronica refuse avec la peur d'accoucher d'un être<br />

hybride. Il la ramène au laboratoire. Stathis s'y est égalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>du après l'<strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t


pour secourir Veronica. Armé d'un fusil il m<strong>en</strong>ace Seth cep<strong>en</strong>dant ce dernier le désarme<br />

<strong>en</strong> lui rongeant la main grâce à ses pouvoirs d'Homme-mouche. Seth révèle alors à<br />

Veronica qu'il veut utiliser sa machine une dernière fois pour se fusionner avec elle et le<br />

foetus dev<strong>en</strong>ant une famille <strong>en</strong> un seul corps. Veronica refuse mais Brundle atteignant un<br />

dernier degré de transformation l'oblige à <strong>en</strong>trer dans un des telepods. Seth <strong>en</strong>tre dans<br />

l'autre et lance la téléportation. C'est alors que Stathis blaissé arrive à ouvrir la porte du<br />

telepod où est <strong>en</strong>fermé Veronica <strong>en</strong> tirant un coup de feu et lui permet d'échapper à la<br />

transformation. Le processus comm<strong>en</strong>ce et Brundle et finalem<strong>en</strong>t mortellem<strong>en</strong>t blaissé. La<br />

porte de son télépod s'ouvre. Brundle demande à Veronica de mettre fin à ses<br />

souffrances, ce qu'elle fait avec l'imm<strong>en</strong>se tristesse de celle qui perd définitivem<strong>en</strong>t l'être<br />

aimé sans avoir pu le secourir.<br />

Critiques et messages<br />

Le film La Mouche s'inscrit dans la continuité de l'oeuvre de David Cronemberg. Il repr<strong>en</strong>d<br />

d'abord un g<strong>en</strong>re cher au réalisateur, celui de la sci<strong>en</strong>ce fiction, qu'il a déjà éprouvé dans<br />

plusieurs de ses films dont The Brood ou Dead Zone réalisé au début des années 1980.<br />

On retrouve dans ce film le personnage du sci<strong>en</strong>tifique fantasque, Seth Brundle, victime<br />

d'une de ses propres expéri<strong>en</strong>ces.<br />

Le scénario fantastique du film va allors servir David Cron<strong>en</strong>berg pour exprimer des<br />

messages très profonds sur la société.<br />

On retrouve ainsi le thème de la métamorphose des corps. Seth Brundle se transforme<br />

petit à petit <strong>en</strong> Homme-Mouche. La transformation est d'une part physique, positive dans<br />

un premier temps puisque le sci<strong>en</strong>tifique devi<strong>en</strong>t plus fort, plus résistant et plus puissant<br />

sexuellem<strong>en</strong>t. Mais les dégradations arriv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite, la peau se couvre de boutons, les<br />

ongles tomb<strong>en</strong>t, puis les cheveux, les oreilles. La Brundlefly marche au plafond, perd ses<br />

d<strong>en</strong>ts, se déforme jusqu'à un ultime stade ou elle perd toute trace d'appar<strong>en</strong>ce humaine.<br />

La transformation est d'autre part physique. D'abord euphorique le chercheur devi<strong>en</strong>t<br />

viol<strong>en</strong>t, agressif et impulsif. Puis compr<strong>en</strong>ant ce qui lui arrive et devant la rapidité à<br />

laquelle avance ce qu'il considère désormais comme sa maladie il sombre dans le<br />

désespoir. Mais c'est avec surprise qu'on découvre qu'il arrive à retrouver le côté positif<br />

des évènem<strong>en</strong>t, se considérant comme un être privilégié qui n'a jamais existé auparavant.<br />

Il semble s'accoutumer à sa nouvelle appar<strong>en</strong>ce avec un certain humour. Cep<strong>en</strong>dant<br />

parallèlem<strong>en</strong>t à cette reprise de confiance on remarque aussi que son humanité semble<br />

de plus <strong>en</strong> plus discrète. Il ne réalise plus ce qui lui arrive. Ce stade psychologique est<br />

poussé à son paroxisme dans la dernière partie du film où poursuivant un but sci<strong>en</strong>tifique<br />

complètem<strong>en</strong>t utopique la brundlefly ne régait quasim<strong>en</strong>t plus à la gravité des multiples<br />

problèmes dont il est la cause.<br />

Le film est donc un portrait évolutif du sci<strong>en</strong>tifique, passant d'une situation quasi idéale où<br />

il est amoureux, où ses recherches avanc<strong>en</strong>t à grands pas à une fin infernale où il<br />

demande dans un dernier souffle de consci<strong>en</strong>ce à Veronica, son anci<strong>en</strong> amour, de le tuer.<br />

On est donc t<strong>en</strong>té de mettre <strong>en</strong> parallèle ce film avec des phénomènes de société tels que<br />

l'apparition contemporaine du SIDA où <strong>en</strong>core les ravages causés par le cancer (dont le


père du réalisateur est mort). La réflexion se tourne <strong>en</strong> l'occur<strong>en</strong>ce sur la manière dont<br />

sont perçus les malades et la manière dont ils se perçoiv<strong>en</strong>t eux même et dont ils<br />

perçoiv<strong>en</strong>t les autres. La Mouche acc<strong>en</strong>tue cette problématique puisqu'il s'agit<br />

principalem<strong>en</strong>t d'un échange <strong>en</strong>tre le regard du malade (Seth Brundle), et de l'être aimé<br />

(Veronica Quaife).<br />

Dans cette tempête d'autres questions de société sont abordées comme le choix de<br />

l'avortem<strong>en</strong>t, la manipulation génétique. C'est <strong>en</strong> fait la question de la vie et du vivant qui<br />

regroupe toutes les autres.<br />

L'inv<strong>en</strong>tion de Seth Brundle, le telepod, permet <strong>en</strong> désintégrant puis réintégrant les objets<br />

particule par particule, de téléporter des objets. Cep<strong>en</strong>dant après avoir connu des<br />

difficultés à téléporter de la matière vivante, lorsqu'il se téléporte lui même, le sci<strong>en</strong>tifique<br />

n'est il pas déjà dev<strong>en</strong>u quelqu'un de différ<strong>en</strong>t? Peut-on recréer la vie avec les machines<br />

aussi performantes soi<strong>en</strong>t-elles?<br />

Description de la scène<br />

de la 64ème à la 67ème minute<br />

Dans les scènes précéd<strong>en</strong>tes, la transformation de Seth Brundle <strong>en</strong> être hybride,<br />

croisem<strong>en</strong>t d'un Homme et d'une mouche est déjà bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>tamée. Après un long mom<strong>en</strong>t<br />

de solitude et de peur, il a retrouvé Veronica, qui lorsqu'elle est rev<strong>en</strong>ue pour le voir à son<br />

laboratoire a été très choquée. Seth perd <strong>en</strong> effet ses cheveux, perd même une oreille<br />

devant la journaliste et sa peau est complètem<strong>en</strong>t boursoufflée. Il arrive à marcher<br />

difficilem<strong>en</strong>t avec des cannes.<br />

Il demande de l'aide à Veronica « help me, please, help me! » mais n'a plus beaucoup<br />

d'espoir ne pouvant pas imaginer de remède pour cette maladie qui empire de jour <strong>en</strong><br />

jour. Pour lui le mal agit comme un cancer.<br />

Après avoir demandé conseil à son ex-mari, Stathis, Veronica retourne au laboratoire.<br />

Veronica <strong>en</strong>tre dans la pièce principale, recherche du regard Seth et l'appelle. La lumière<br />

du jour est abaondante, l'<strong>en</strong>droit est sale avec des débris de gâteau et des emballages qui<br />

traîn<strong>en</strong>t un peu partout Seth répond à la journaliste qu'il est « la haut ». Le regard de<br />

Veronica s'élève vers le plafond puis semblant horrifée elle met sa main devant sa<br />

mouche pour étouffer un cri. En fait Seth marche littéralem<strong>en</strong>t sur le plafond, grimpe au<br />

mur, défie les lois de la gravité. Veronica veut partir mais il lui dit de rester. Redesc<strong>en</strong>dant<br />

pour la saluer, il semble avoir retrouvé une certaine euphorie. Il dit marcher presque<br />

naturellem<strong>en</strong>t ainsi et il p<strong>en</strong>se avoir compris le but de sa maladie. Il explique à une<br />

Veronica médusée qu'il devi<strong>en</strong>t un être <strong>en</strong>tre l'Homme et la mouche qu'il nomme<br />

Brundlefly « quelque chose qui n'a jamais existé. Je devi<strong>en</strong>s Brundlefly ». Il devi<strong>en</strong>t<br />

quelqu'un de différ<strong>en</strong>ts mais considère qu'il a finalem<strong>en</strong>t de la chance car beaucoup de<br />

g<strong>en</strong>s voudrai<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir ainsi. Il p<strong>en</strong>se même avoir sa chance pour le prix Nobel. Il n'est<br />

plus question de contagion.<br />

Replaçant la caméra qui servait pour les reportages au début de l'av<strong>en</strong>ture il demande à<br />

Veronica de le filmer <strong>en</strong>train de faire une démonstration de ses nouvelles habitudes<br />

alim<strong>en</strong>taires. Veronica comm<strong>en</strong>ce à filmer laissant temporairem<strong>en</strong>t toutes les questions<br />

derrières elles et repr<strong>en</strong>ant ses habitudes de journaliste.


Un laboratoire comme partie pr<strong>en</strong>ante de l'intrigue.<br />

Le décor de la scène, un lieu récurr<strong>en</strong>t.<br />

Il s'agit du décor principal du film qui aurait presque pu être tourné complètem<strong>en</strong>t dans ce<br />

lieu puisque c'est là que la plupart des élém<strong>en</strong>ts majeurs constituant l'intrigue se déroule.<br />

C'est dans ce laboratoire que Seth vit et effectue ses recherches. Nous nous situons alors<br />

dans une sorte de friche industrielle aux façades de briques. On accède à l'intérieur par<br />

des systèmes de portes coulissantes fermées par des cad<strong>en</strong>as. L'<strong>en</strong>droit est <strong>en</strong> fait<br />

composée d'une pièce principale où on retrouve les telepods, grands modules arrondis <strong>en</strong><br />

métal sombre qui serv<strong>en</strong>t à la téléportation (au nombre de trois <strong>en</strong> comptant le premier<br />

prototype), l'ordinateurs qui coordonne les machines, des étagères avec des livres, trois<br />

sofas un fauteuil <strong>en</strong> textile rouge et une table basse ainsi qu'un piano. Un petit coin cuisine<br />

est équipé d'un réfrigérateur et d'un évier avec quelques rangem<strong>en</strong>ts. Des tuyaux circul<strong>en</strong>t<br />

un peu partout le long des murs et sous le plafond. La lumière du jour arrive de grandes<br />

f<strong>en</strong>êtres ainsi que de sheds situés sur la toiture au dessus de la cuisine. Dans une pièce à<br />

côté se situe la chambre du chercheur. Les parois intérieures sont <strong>en</strong> briques nues ou<br />

<strong>en</strong>duites ou <strong>en</strong>core <strong>en</strong> lambris de bois. Le sol est <strong>en</strong> bois. De grands luminaires <strong>en</strong> fer de<br />

style industriel sont susp<strong>en</strong>dus au plafond.<br />

C'est dans ce lieu que Seth prés<strong>en</strong>te son inv<strong>en</strong>tion à Veronica et qu'ils comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t leur<br />

collaboration. C'est <strong>en</strong>suite ici que vont avoir lieu les expéri<strong>en</strong>ces sur les singes puis sur<br />

Seth lui même. Parallèlem<strong>en</strong>t c'est aussi le lieu du début de la relation amoureuse <strong>en</strong>tre le<br />

sci<strong>en</strong>tifique et la journaliste, le lieu de toutes leurs disputes et de leurs retrouvailles. C'est<br />

<strong>en</strong>fin le lieu de la scène finale aboutissant à la mort de Seth.<br />

Le décor joue donc un rôle très important dans le film puisque il est le témoin de l'évolution<br />

du personnage principal, dans ses relations (les personnages qui s'y succèd<strong>en</strong>t), dans ses<br />

actions (les objets qui s'y accumul<strong>en</strong>t et qui rest<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>t donnant une sorte de mémoire<br />

matérielle des évènem<strong>en</strong>ts), dans son appréh<strong>en</strong>sion par le spectateur (d'abord bi<strong>en</strong><br />

rangée presque un peu vide, la pièce principale devi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus chaotique jusqu'à<br />

la fin du film accompagnant le processus de dégradation de Seth Brundle son occupant).<br />

Dans la scène étudiée, Seth déjà à un stade avancé de sa métamorphose, vit dans un<br />

laboratoire sale où s'empil<strong>en</strong>t les débris de nourriture et les emballages. On y voit<br />

principalem<strong>en</strong>t le coin cuisine.<br />

Le désordre flagrant (déchets partout y compris sur les fauteuils, tapis retourné) et la<br />

lumière blafarde d'une journée qui vi<strong>en</strong>t acc<strong>en</strong>tué des couleurs naturellem<strong>en</strong>t assez tristes<br />

(murs grisâtres, sol marron sale, rouge brique poussiéreux) vraisemblablem<strong>en</strong>t maussade<br />

(voir l'arrivée de Veronica <strong>en</strong> voiture lors de la scène précéd<strong>en</strong>te) particip<strong>en</strong>t à une<br />

impression de malaise.


Plusieurs décors pour une même pièce.<br />

Le décor intérieur a été <strong>en</strong> fait complètem<strong>en</strong>t reconstitué <strong>en</strong> studio <strong>en</strong> plusieurs parties.<br />

Une première partie regroupe tous les élém<strong>en</strong>ts spatiaux du lieu c'est à dire la pièce<br />

principale (salon, coin cuisine, espaces de recherche), l'<strong>en</strong>trée et le coin nuit, dont<br />

l'architecture a été reconstituée normalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> respectant l'espace tel qu'il est montré<br />

dans le film.<br />

Il s'agit donc d'un grand plateau d'une surface supérieure à 150m² qui ne prés<strong>en</strong>te pas de<br />

trucage particulier au niveau spatial. En effet durant tous le film, les différ<strong>en</strong>tes séqu<strong>en</strong>ce<br />

nous font visiter le laboratoire d'une manière très précise. Nous voyons les téléporteurs<br />

lors des expéri<strong>en</strong>ces et de la scène finale, nous voyons le salon, le coin cuisine, l'<strong>en</strong>trée<br />

au début du film, nous voyons le fond du laboratoire lors de la scène de gymnastique...Il<br />

n'y a donc pas de fausse perspective concernant l'intérieur.<br />

Une seconde partie repr<strong>en</strong>d l'espace du coin cuisine. Cette fois-ci le décor a été construit<br />

dans un cylindre ayant la capacité de tourner autour de son axe principal. Pourquoi une<br />

telle performance? Dans la scène, on doit découvrir que Seth Brundle réussit à grimper<br />

aux murs et au plafond.<br />

Pour r<strong>en</strong>dre le déplacem<strong>en</strong>t possible tout <strong>en</strong> gardant une allure naturelle et sans utiliser de<br />

trucage de l'image, on a donc fait un décor rotatif. Le spectateur ne peut pas saisir le<br />

référ<strong>en</strong>tiel de la camera placée au niveau de l'axe du tube est toujours ori<strong>en</strong>tée vers le vrai<br />

sol. Elle filme les mouvem<strong>en</strong>ts de Jeff Goldblum alias Brundlefly. Nous p<strong>en</strong>sons qu'il<br />

marche au plafond, mais à cet instant dans la réalité le plafond est <strong>en</strong> fait le sol. L'acteur<br />

subit donc la gravité de la plus normale des manières. Puis quelques secondes plus tard,<br />

le cylindre décor ayant subit une rotation, c'est le mur qui se trouve à la place du sol,<br />

l'acteur marche alors sur le mur et le spectateur continue d'être trompé.<br />

Pour éviter les petits incid<strong>en</strong>ts qui dévoilerai<strong>en</strong>t l'astuce, il a fallu coller tous les élém<strong>en</strong>ts<br />

du décor jusqu'au plus petit débris de gâteau. Ainsi il n'y a aucune chute quands des<br />

objets se retrouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> déséquilibre à cause de la rotation.<br />

Au montage l'unité <strong>en</strong>tre les deux parties du décor est naturellem<strong>en</strong>t rétablie et il est<br />

impossible pour le spectateur de se r<strong>en</strong>dre compte du trucage.


Les textures et les matières.<br />

Dans les deux décors on peut faire l'hypothèse (puisqu'il s'agit d'univers reconstitués) que<br />

les truqueurs ont utilisé des matières ne correspondant pas à la perception que nous nous<br />

<strong>en</strong> faisons.<br />

Pour des raisons de lourdeur et de rapidité de construction on peut raisonnablem<strong>en</strong>t<br />

imaginer que le bois, le plastique ou le carton on remplacé avantageusem<strong>en</strong>t la brique et<br />

le métal qui sont très prés<strong>en</strong>t à l'image dans cet univers industriel.<br />

Une lumière peu abondante mais viol<strong>en</strong>te.<br />

La scène se déroule donc au milieu d'une journée très nuageuse avec la luminosité froide<br />

des après midi d'automne. Malgré huit grandes f<strong>en</strong>êtres murales répartie assez<br />

régulièrem<strong>en</strong>t sur le périmètre de la pièce principale ainsi que quelques f<strong>en</strong>êtres <strong>en</strong><br />

toitures au-dessus du coin cuisine, le laboratoire semble toujours assez mal éclairé. Trois<br />

f<strong>en</strong>êtres donn<strong>en</strong>t rapidem<strong>en</strong>t vers des murs extérieurs qui font masques pour la lumière<br />

naturelle. Les couleurs des murs et du sol à l'intérieur sont assez sombres et tristes. Les<br />

recoins obscurs sont nombreux. Une lampe d'un luminaire est allumée mais éclaire à<br />

peine.<br />

Cep<strong>en</strong>dant lorsque la caméra croise ces sources de lumière extérieures comme pour les<br />

plans sur Veronica lors de la séqu<strong>en</strong>ce de dialogue <strong>en</strong> face à face, le contraste <strong>en</strong>tre la<br />

lumière très blanche qui <strong>en</strong>tre dans le laboratoire et l'obscurité récurr<strong>en</strong>te à l'intérieure est<br />

assez viol<strong>en</strong>t. Il s'agit don d'une acc<strong>en</strong>tuation du malaise qu'on veut provoquer au<br />

spectateur.<br />

Comme pour les textures et l'utilisation des matériaux, il ne faut pas oublier que toute la<br />

scène a été tournée <strong>en</strong> studi et qu'il n'y a donc pas d'usage de la lumière naturelle.<br />

Il a donc fallu jouer avec un éclairage abondant à l'extérieur du plateau pour donner une<br />

impression de naturel, et égalem<strong>en</strong>t intérompre efficacem<strong>en</strong>t les perspectives visuelles qui<br />

s'ouvrirai<strong>en</strong>t.<br />

En ce qui concerne le plateau rotatif, l'éclairage a du être relié au cylindre pour<br />

l'accompagner dans son mouvm<strong>en</strong>t et permettre un éclairage uniforme de manière<br />

continue par l'intermédiaire des f<strong>en</strong>êtres de toiture.<br />

Quelques notes de violon pour introduire l'esprit de la scène.<br />

Au mom<strong>en</strong>t de l'arrivée de Veronica, une musique jouée par un <strong>en</strong>semble de violons<br />

divisé <strong>en</strong> deux parties participe au même titre que la lumière ou que l'atmosphère visuelle<br />

apportée par le décor, à nous introduire dans la situation étrange que va vivre la<br />

journaliste. Les violons joue une mélodie dissonantes, dans des notes aigües et avec une<br />

nuance très peu forte créant cet ambiance de susp<strong>en</strong>se et accompagnant très bi<strong>en</strong> les<br />

appels de Veronica pour retrouver Seth dans un laboratoire qui nous semble <strong>en</strong>core<br />

désert.<br />

Dès que Seth lui répond de son plafond, la musique s'arrête soudainem<strong>en</strong>t et souligne<br />

cette fois-ci la surprise de Veronica.<br />

La suite de la scène se fait sans interv<strong>en</strong>tion musicale. Le dialogue se poursuit à voix<br />

moy<strong>en</strong>ne dans un laboratoire avec une légère réverbération.<br />

On notera que la voix de Seth est modifiée principalem<strong>en</strong>t à causse de la forme prise par<br />

sa d<strong>en</strong>tition. L'articulation des mots est r<strong>en</strong>due plus difficile mais reste compréh<strong>en</strong>sible.<br />

Lorsque Seth marche au mur, on peut aussi relevé le bruit discret de crépitem<strong>en</strong>t qui<br />

signale chacun de ses pas, et donne ainsi du relief à ce moy<strong>en</strong> de locomotion surnaturel.


En ce qui concerne la musique originale du film, elle a étéait composée par Howard<br />

Shore, compositeur qui a travaillé avec David Cron<strong>en</strong>berg pour plusieurs autres films.<br />

Leur collaboration va même au delà.<br />

En septembre 2009, David Cron<strong>en</strong>berg a officialisé son projet <strong>en</strong> commun avec Placido<br />

Domingo de réadapter La Mouche <strong>en</strong> un opera. Howard Shore doit <strong>en</strong> être le compositeur.


Du bel homme à Brundlefly, un maquillage<br />

magnifiquem<strong>en</strong>t épouvantable.<br />

Elém<strong>en</strong>t prépondérant durant l'<strong>en</strong>semble du film, le maquillage de Seth Brundle doit<br />

retransmettre sa dégradation progressive à cause de la maladie.<br />

Conçus par Chris Wallas, ces deuxièmes peaux pour Jeff Goldblum subiss<strong>en</strong>t une<br />

évolution partant d'une transformation légère au début de la mutation, puis étant de plus<br />

<strong>en</strong> plus lourdes, travaillées, malaxées, mettant <strong>en</strong> relief les boursoufflures, les rougeurs, la<br />

purul<strong>en</strong>ce. Les caractères humains disparaiss<strong>en</strong>t un peu plus à chaque scène face à la<br />

mutation du corps du sci<strong>en</strong>tifique <strong>en</strong> Brundlefly.<br />

L'ultime scène prés<strong>en</strong>te un être qui n'a plus l'appar<strong>en</strong>ce de l'Homme, un amas de chair<br />

<strong>en</strong>sanglantée où seuls sont reconnaissables les yeux, la gueule et les membres.<br />

Dans la scène étudiée, l'état avancé de la maladie induit une transformation corporelle<br />

déjà très spectaculaire. Seth Brundle a perdu une grande partie de ses cheveux. Ses yeux<br />

sont exorbités, sa peau complètem<strong>en</strong>t déformée, anflée et rouge. Ses doigts de pied et de<br />

main n'ont plus d'ongle et comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à se souder <strong>en</strong>tre eux. Ses d<strong>en</strong>ts sont dev<strong>en</strong>ues<br />

pointues et recourbées. Enfin Seth <strong>en</strong> desc<strong>en</strong>dant retrouver Veronica lui montre une ernie<br />

sur son abdom<strong>en</strong> « Look at this ».<br />

Pour réaliser le maquillage, les truqueurs ont utilisé de la mousse <strong>en</strong> caotchouc disposée<br />

<strong>en</strong> prothèses sur le crâne, le visage, le cou, les pieds, les mains et l'abdom<strong>en</strong> de Jeff<br />

Goldblum. Une texture de chair saillante a été donnée pour les parties visibles des<br />

prothèses. Une perruque permet de faire apparaître les cheveux éparses et un d<strong>en</strong>tier<br />

donne ce ratelier bestial à l'acteur.<br />

En outre de la mousse <strong>en</strong> caotchouc était égalem<strong>en</strong>t disposée sous les vêtem<strong>en</strong>ts de<br />

l'acteur pour figurer d'autres déformations.<br />

« Le développem<strong>en</strong>t spectaculaire des effets spéciaux et le triomphe du réalisme « gore »<br />

liés au relâchem<strong>en</strong>t des c<strong>en</strong>sures traditionnelles et à la recherche par le public de<br />

nouveaux stimuli, ont favorisé à la fois un réalisme plus grand de la représ<strong>en</strong>tation et, <strong>en</strong><br />

même temps, paradoxalem<strong>en</strong>t, une capacité d’abstraction accrue » 1 .<br />

Le maquillage est donc ess<strong>en</strong>tiel dans le déroulem<strong>en</strong>t de l'intrigue du film mais égalem<strong>en</strong>t<br />

dans l'expression des messages voulu par le réalisateur. David Cron<strong>en</strong>berg utilise cet<br />

élém<strong>en</strong>t pour amplifier le fond <strong>en</strong> profitant des mutations de la société citées plus haut et<br />

des progrès technologiques ouvrant de nouveaux horizon pour l'expression d'idées fortes<br />

d'une manière parfois difficilem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>ables.<br />

1. Article de Jean-François Rauger


Evolution physique de la maladie de Seth Brundle


Le montage<br />

Pour cette scène, le réalisateur et son équipe ont choisi le procédé du montage cut par<br />

ordre chronologique. On passe d'un plan à un autre sans liaison particulière. Les plans se<br />

succède selon la chronologie des évènem<strong>en</strong>ts qu'ils racont<strong>en</strong>t. Il n'y a donc pas de<br />

distorsion temporelle.<br />

L'<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t des plans s'effectue dans ce cas selon quelques règles bi<strong>en</strong> établies. Les<br />

jeux de regards sont très importants (raccords regards) particulièrem<strong>en</strong>t dans les deux<br />

premiers plans où le regard de Veronica nous guide tout droit vers Seth que l'on découvre<br />

au plan suivant, ou <strong>en</strong>core p<strong>en</strong>dant le dialogue <strong>en</strong> face à face p<strong>en</strong>dant lequel des plans<br />

rapprochés sur chacun des deux protagonistes s'altern<strong>en</strong>t <strong>en</strong> respectant les règles de<br />

croisem<strong>en</strong>t de regard.<br />

Découpage des plans<br />

On remarquera l'utilisation du champ/contrechamp lors du dialogue <strong>en</strong> face à face. Les<br />

valeurs de plan permett<strong>en</strong>t le plussouv<strong>en</strong>t dans ce cas-ci de donner la vison du regard des<br />

protagonistes (premières vues <strong>en</strong> plongée et contreplongée) ou de r<strong>en</strong>dre compte de leurs<br />

émotion par l'utilisation de plans rapprochés. Sur la plupart des plan un seul des<br />

protagoniste est mis <strong>en</strong> valeur à l'image, peut-être pour acc<strong>en</strong>tuer la séparation morale<br />

<strong>en</strong>tre les deux personnages que va révéler la scène.


Plan de la circulation des acteurs sur le plateau de décor.


Croisem<strong>en</strong>ts de regards

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