Conservación, Uso y Gestión de los Sistemas Forestales

nomies. A titre indicatif, nous avons dans la forêt Pillet-Will, en 20 ans de gestion selon les
principes de Pro Silva, diminué de plus de moitié les temps de travaux de sylviculture, alors
qu’aujourd’hui encore les peuplements réguliers issus de l’ancienne méthode absorbent une
part importante de ce temps, et que la surface recouverte de semis ou complément de plantation
n’a jamais été aussi importante.
Au delà de ces aspects purement économiques, il y a bien lieu de voir que les aspects environnementaux
prennent depuis quelques années une dimension particulière, et que même au niveau
d’une propriété privée, ils ne peuvent plus tout simplement être ignorés. Mais il est surprenant de
constater que ces deux approches, loin de s’opposer, sont parfaitement en phase l’une par rapport à
l’autre.
La progressivité dans les interventions se prête particulièrement bien à une gestion totalement
multifonctionnelle:
– Les sols sont protégés ainsi que les sources,
– Il est facile de favoriser le minoritaire dans une gestion au pied par pied,
– Les arbres remarquables et/ou à cavité sont réservés sans difficulté et sans surcoût, pour peu
qu’ils n’aient plus aucune valeur marchande
– Le paysage n’est pas gravement et brutalement modifié par des coupes trop fortes gênantes
pour l’esthétique
– La lumière au sol, omniprésente dans l’ensemble des peuplements, permet le développement
d’une végétation propice à la faune et à la fertilité des sols
De l’application de ces règles sylvicoles découlent des peuplements variés et irréguliers, avec
des arbres bien en place et parfaitement stables, capables de mieux résister aux aléas extérieurs, ou
en cas de grosses perturbations d’offrir une plus grande capacité de résilience. L’irrégularité est donc
bien une conséquence et non un but en soit. La notion de stabilité est fondamentale dans tout processus
économique basé sur le long terme. La régénération, qui n’est également qu’un moyen pour
assurer la continuité de la production, est éduquée en demi-ombre en fonction des besoins en lumière,
ce qui permet l’obtention d’une qualité de premier ordre à des coûts très faibles au regard de ceux
sur une coupe rase.
Application concrète de la méthode
Elle est en elle même très simple. Le moteur de la sylviculture est la coupe d’éclaircie, qui intervient
régulièrement et fréquemment, sans brutalité, en général tous les 6 à 8 ans. L’unité d’intervention
est l’ensemble d’une parcelle forestière dont la surface peut varier de quelques hectares à une
trentaine d’hectare.
Elle revêt plusieurs aspects:
– Elle favorise les tiges d’avenir et de qualité
– Elle récolte les individus mûrs, notion qui intègre des critères variables de grosseurs, de qualité,
de vitalité, de stabilité en fonction des stations
– Elle découvre la régénération, naturelle ou artificielle
– Elle crée une ambiance forestière favorable à la croissance des bois de qualité.
Le prélèvement est bien réparti sur l’ensemble de la parcelle et ne dépasse jamais 20% du capital
sur pied. Un travail de soin cultural est systématiquement fait au niveau des bouquets de régénération
dans l’année qui suit la coupe, dans le but de recéper les brins penchés, d’éliminer les loups,
de favoriser les essences précieuses et les individus d’avenir. Le sylviculteur se donne généralement
la possibilité de revenir à mi-parcours dans chaque parcelle pour d’abord analyser la situation et prendre
les décisions nécessaires, qui pourront être très variables, compléments de plantation, dépressage,
élagage, taille de formation…
Cette sylviculture nécessite bien évidemment de se fonder sur un certain nombre de bases
incontournables:
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