Entretien avec Etienne Hervy - Ministère de la culture

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• D’une étymologie grecque qui renvoie à la figure de celui qui agit, du chef qui tire son ascendant de son ancienneté, de son expérience. L’archive a à voir avec une enquête du réel qui aurait l’ambition d’une description totale de l’ordre des choses. Un genre de retour aux origines de la perception. Une description qui est aussi un dénombrement, une numérisation du champ de l’expérience. Un doublage de l’ordre du constat. Une dénotation neutre, brute et impossiblement exhaustive. En même temps ce relevé du réel est immanquablement une écriture et un questionnement. Il a l’arbitraire et la motivation culturelle du choix, de l’évaluation qui implique la définition de valeurs. • Toute production graphique est, en tant que médiation culturelle, un genre d’archive. • Tout événement est, en puissance, une archive. • « le cercle des connaissances » se fonde sur des mécanismes de collecte, d’inventaire, de conservation qui, s’agissant de la question graphique, intéressent autant le travail créatif du graphiste que l’étude de son travail ou du graphisme en général. • Chaumont s’est constitué sur une collection d’affiche, une archive du graphisme. • Chaumont va se doter d’un Centre International du Graphisme qui sera la mémoire vivante et l’animateur du graphisme français et international. Archives emprunts empreintes SAMEDI 29 MAI 2010 à l’heure de cette sorte de mouvement néoconceptuel notamment venu des Pays-Bas, la stratégie procédurale de l’archive habite les pratiques graphiques sous des modalités diverses. Elle met la production à distance des effets de geste virtuose en mettant en avant les contenus, les contextes et la collaboration intellectuelle et sensuelle avec ces « regardeurs qui font l’image ». Ce qu’on aime à appeler depuis quelque temps un graphisme critique qui est aussi la reformulation de l’ancien graphisme d’auteur. 13h - 14h L’archive comme documentation d’un hors-site « Le monde est plein d”objets, plus ou moins intéressants, je ne souhaite pas en ajouter d’autres. Je préfère, simplement, noter l’existence des choses. […] En ce sens, mon travail dépend d’un système de notation. Cette documentation peut prendre la forme de photographies, de cartes, de dessins ou du langage descriptif. » Douglas Huebler 1965 « Pour l’exposition de 1969 [ à savoir celle de Robert Barry, Douglas Huebler, Joseph Kosuth et Lawrence Weiner /January-5-31, 1969/], le catalogue primait et lui servait d’acolyte » Seth Siegelaub 1969 Lorsque Alexandre, Xavier et Gregory se retrouvent, depuis qu’ils sont séparés par leurs activités professionnelles et estudiantines, ils sont en Centre Aéré. Ils font des choses ayant trait à l’art, à la littérature, au jeu. Ce lieu artistique en dehors des lieux institutionnels vient être documenté par des éditions. Le graphisme retrouve alors ce rôle TRI POSTAL / ThéâTRe du NOuveAu ReLAx Thierry Chancogne Catherine Guiral Archives débats conférences emprunts empreintes Inventaire Invention qui lui avait été conféré dans les années 60-70. Il devient la documentation artistique d’un horssite, comme pour les témoignages nécessaires du land-art, de la performance ou de l’art conceptuel. De tous ces arts de la critique radicale des lieux des représentations académiques du pouvoir. invités: Alex Balgiu, Grégory Ambos, Xavier Antin (Centre Aéré) 14h - 15h L’archive comme trace brute et du réel « Laissons les choses être elles-même » en paraphrasant John Cage (Laissons les sons être eux-mêmes). On assiste depuis quelque temps à la réactivation de la vieille idée fonctionnaliste du graphisme objectif, du crystal goblet, mais sur un mode intrigant. Ici encore dans le sillage conceptuel, par exemple des /Twenty six Gasoline stations/ de Ruscha, on connecte le spectateur averc l’inquiétante étrangeté du quotidien, avec la distance questionnante des étranges objets esthétiquement indifférents qu’affectionnait Duchamp. Le graphisme devient la trace transparente d’un réel complexe, la confrontation presque directe avec l’ouverture brutale du réel. • Hans Gremmen présente le livre Libero • Renaud Huberlant et Pascale Onraet (Salut Public) présente le livre La photographie n’est pas l’art
15h - 16h L’archive comme moyen de la mise en forme Jose Borges nous dit avoir trouvé dans une encyclopédie chinoise de son invention nommée poétiquo-drolatiquement /Le marché céleste des connaissances bénévoles/ un étrange classement des animaux : « en a) appartenant à l’empereur, b) embaumés, c) apprivoisés, d) cochons de lait, e) sirènes, f) fabuleux, g) chiens en liberté, h) inclus dans la présente classification, i) qui s’agitent comme des fous, j) innombrables, k) dessinés avec un très fin pînceau de poils de chameau, l) et cætera, m) qui viennent de casser la ruche, n) qui de loin semblent des mouches » L’archive devient alors le moyen d’un art du montage et du décalage, du choc des écarts, de la désignation et de l’appropriation, en tous cas d’une esthétique qui prend la liste, ses disjonctions et ses conjonctions comme un « vertige » producteur de sens. • présentation de la revue 2.0.1 et de sa ligne graphique avec Jérôme Dupeyrat (universitairecommanditaire) + Coline Sunier & Charles Mazé (graphistes) • présentation du magazine Cannon Phil Baber (SOUS RéSERVE) TRI POSTAL / ThéâTRe du NOuveAu ReLAx Thierry Chancogne Catherine Guiral Archives débats conférences emprunts empreintes Inventaire Invention 16h - 17h L’archive comme système numérique de représentation « L’idée devient une machine à faire de l’art » Sol leWitt 1967 L’archive est aussi la data base, la base de données. Dans les années 60, surviennent en même temps l’informatique, le structuralisme et l’art conceptuel. Le graphisme issu du programme et de l’art d’information est aussi un graphisme de programmation et de l’information complexe. Le graphisme devient le langage computationnel de l’inventaire des données, La représentations des structures des systèmes complexes, des listes, des index, des collections de données. • Manuel Zenner présente « Lost and Found » • Cristina Chiappini + Silvia Sfligiotti présentent les travaux de Catalog Tree, Luna Maurer et Lust dans leur exposition Multiverso présentée dans le cadre du festival Archives Inventaire Invention DIMANCHE 30 MAI 2010 10h - 12h L’archive comme inventaire et trace L’archive en tant que choix représentatif de valeurs culturelles, mémorielles et patrimoniales. Une collection institutionnelle, une trace muséale exemplaire. • discussion - cas d’espèce invités : Caroline Glazenburg, conservatrice au Stedelijk Museum d’Amsterdam, et de Elena Barkhatova, responsable du Département des Estampes de la Bibliothèque Nationale de Russie à Saint-Petersbourg. Karin Van der Haiden (SOUS RéSERVE)
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