Retour sur la rencontre avec Hubert Ben Kemoun - Jean-Marc Muller
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valorise et leur fasse p<strong>la</strong>isir, même si le travail n'est pas abouti et ne peut qu'être<br />
renéotypé !<br />
/préserver l'intime/<br />
Décidément, <strong>Hubert</strong> <strong>Ben</strong> <strong>Kemoun</strong> est favorable à l'écriture solitaire : pour le<br />
pouvoir de l'auteur, déjà évoqué et qui, insiste-t-il, ne saurait être partagé, mais aussi pour<br />
<strong>la</strong> plongée dans l'intime que permet cette pratique. C'est pourquoi Ton livre à écrire,<br />
récemment publié et qui suscite un grand intérêt chez les enseignants, est à prendre<br />
comme un livre intime. Nous comprenons <strong>avec</strong> quelle prudence il nous faudra aborder un<br />
tel ouvrage, regorgeant de situations qui sont autant d'invitations à l'écriture, afin de ne<br />
pas en trahir l'intention, de ne pas en faire un répertoire de recettes.<br />
/<strong>avec</strong> ce que l'on est/<br />
Alors, est-ce que l'écrit vient, en présence de l'écrivain, et de quelle manière ? Il<br />
est c<strong>la</strong>ir que c'est <strong>avec</strong> l'envie de fabriquer des lecteurs, et non des auteurs, qu'<strong>Hubert</strong><br />
<strong>Ben</strong> <strong>Kemoun</strong> <strong>rencontre</strong> des c<strong>la</strong>sses et des maîtres. Des moments au cours desquels il se<br />
refuse à révéler des éléments de sa vie privée : “Vous ne saurez rien de mon nombril !”<br />
En revanche, l'auteur évoque ses propres lectures et souligne combien il<br />
importe de se nourrir : on fabrique un lecteur en lisant soi-même. Ainsi, il invite les futurs<br />
professeurs qui lui font face à envisager leur pratique de manière vivante : “On est un<br />
enseignant <strong>avec</strong> sa propre personne, <strong>avec</strong> l'être humain que l'on est, qui va au théâtre, lit,<br />
voit des expositions”.<br />
Une exhortation à <strong>la</strong> curiosité qui fait écho à <strong>la</strong> vision que cet écrivain dessine<br />
de son métier : évoquant l'image du joueur de flûte de Hammelin, il affirme que les<br />
solutions viennent toujours de l'extérieur. Les auteurs, dit-il, doivent être des joueurs de<br />
flûte. Ils doivent faire regarder leurs lecteurs de tous les côtés, “augmenter le rapporteur<br />
de l'horizon.”.<br />
Deux heures sont passées : c'est un livre à <strong>la</strong> main qu'<strong>Hubert</strong> <strong>Ben</strong> <strong>Kemoun</strong><br />
nous propose de conclure cet échange. Nous voici ravis en un instant, embarqués<br />
<strong>avec</strong> lui dans l'histoire de L'oeuf du coq, qu'il interprète de <strong>la</strong> voix et du geste et dont il<br />
fait vivre pour nous chaque personnage et chaque é<strong>la</strong>n.<br />
Merci infiniment, monsieur <strong>Ben</strong> <strong>Kemoun</strong> ! Merci pour vos livres, pour votre<br />
disponibilité, pour votre engagement, et pour <strong>la</strong> cerise <strong>sur</strong> le gâteau que sont vos<br />
talents de conteur !<br />
Prise de notes et rédaction du présent document : Charlotte Guilbert, Janvier 2009.<br />
Merci aux personnes ayant participé à <strong>la</strong> <strong>rencontre</strong> de me signaler toute précision ou correction<br />
éventuelle par mail à cette adresse : charlotte.guilbert@alsace.iufm.fr<br />
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