Revue Spirite, 34° Année, 1891. - L'Encyclopédie Spirite
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spiritisme@spiritisme.net<br />
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ne correspondant pas à l'adjonction d'une autre variante<br />
connue du texte, qui devra donc comporter la présente<br />
notice.
REVUE SPIRITE<br />
JOURNAL'<br />
CONTENANT<br />
Le recit des manifestations matdrielles ou intelligentes des Esprits, apparitions,<br />
c'?vocations, etc., ainsi que toutes les nouvelles relatives ail Spiritisme. -<br />
L'enscigneaent des Esprits sur les choses du monde visible el, du monde<br />
invisible; sur les sciences, la morale, l'iminortalite de l'ame, la nature dc<br />
1 homme et son avenir.- L'histoire du Spiritisme dans l'antirluite, ses rapports<br />
avec le magnetisme et le somnambulisme ; l'explication des legendes ct croymces<br />
popplaires, de la mythologie de tous les peuple^, etc.<br />
FONDE PAR<br />
ALLAN KARDEC<br />
Tout effet a une cause. Tout effet intelligent a<br />
une cause intelligente. La puissance de la cause<br />
intelligente est en raison de la grandeur de l'effet.<br />
PARIS<br />
SOCIETE DE LIBRAIRIE SPIRITE FONDEE PAR ALfAN KARDEC<br />
SCIENCES PSYCHOLOGIQUES<br />
SI~GE ET ADMINISTRATION : 1, rue Chabanais<br />
-<br />
RPserve de tous droits
OIiVRAGES SUR LE SPIRITISME PAR ALLAN KARDEC<br />
Le Livre des Esprits (partie philosopliiqi~e),comprcnant les principes de la aocirii:~<br />
spriie; 1 vol. in-12, 34e rdition, prix : 3 t'r. 50.<br />
Edition. allenzande : Vienne (Autriche). - Deux volumes : 3 fr. 30. - Ellition anglaise :<br />
7 fr. - Edition itctlienne : 4 Sr.<br />
Le Livre des Mediums (partie experimentale). Gnide dcs fil6cliums et UV-:: evocnteilrs,<br />
contenant la theorie de ruus lesgenres do manif~rtationr. 1 vol. in-12, .i3 Crlition,<br />
3 ir. 50.<br />
Edition espagnole : Madrid, ikircelone, Paris, Marseille; prix : 3 fi.. 50, port paye. Edilion<br />
unglaise : 7 Sr.<br />
~'~van~ile selon le Spiritisme (partie morale), contenant l'explicaiion des<br />
m:isiiiies rnui ales du Christ, leiir application et leur concordance avec le Spiritisme. 1 vcl.<br />
in-12, 23" Bdition ; prix : 3 f~.. 50.<br />
Le Ciel et l'Enfer, ou la ,laislice divine selon /e Spi?ilisnte, contenant de nornbrriix<br />
esemplss sur la situalion des Espits dans Io monde si~irituel et sur la terre. 1 vol. in-12,<br />
140 edition. ~ rix: 3 fr. 50.<br />
La ~ebkse, les rn-iracles et les predictions, selon le Spi?.itisme, 120 dclition.<br />
prix : 8 fi.. 50.<br />
(Euvres posthumes d'Allan Kardec, prix : :3 fr. 50.<br />
Qu'est-ce que le Spiritisme ? Introduction a la connaissance clu monde invisible on<br />
des E~prifs, 1 701. in-12, 206 edition, prix : 1 fr.<br />
Le Spiritisme a sa plus simple expression. Expose sommaire de l'enseignement<br />
des Esprits et de leurs manifestations. Brochure in-18 de 36 pages, 15 centimes; vings<br />
exrmplaires, 2 fr., par la poste, 2 fr. 50.<br />
Editions en lnnques anglaise, espagnole, Tusse, porlugaise.<br />
Resume de la loi des phenomenes spirites. Brochure in-18, 10 cent.<br />
Caraoteres de la revelation spirite. Brochure in-18, 13 centimes, vingt exemplaires,<br />
2 francs; par la poste 2 fr. 50 cent.<br />
OUVRAGES DIVERS<br />
Recherches sur les phbnomenes spirites, par William Crookes, prix : 3 fr. 50.<br />
Choses de l'autre monde, par Eugene Nus, prix: 3 fr. 50.<br />
Les grands mysteres, par Eugene Nus, prix : 3 fr. 50.<br />
Nos betises, par Eugene Nus, prix: 3 fr. 50.<br />
L'%me et ses manifestations a travers l'histoire. . Dar A Eua. - Bonnemere.<br />
prix : 3 fr. 50.<br />
Le spiritualisme dans l'histoire, par R.. de Gin~tiniani, prix: 3 fr. 50.<br />
La raison du spiritisme, par RI. Uoiinarny, juge d'iiistructioo. prix : 9 i'r.<br />
La,realitt! des esprit- et le phenomene de leur ecriture directe, avec fig~ires<br />
tres cnrieuscs, par le baron de Gc~ldriistiit~be. prix : 6 fr.<br />
L'Esprit consolateur, par le pere Marclial, prix : 2 r'r. 50.<br />
Therapeutique magnetique, par Caliaynet, prix: 4 Sr.<br />
Causeries spirites, par Louise Jeanne, prix : 2 Si.. 50.<br />
Conferences spirites, par 17. VuIIe-, 3 volumes, III~X. : 5 fr.<br />
Recueil de prieres et meditations spirite*, ,prix : 1 Sr. 50.<br />
Guide pratique du medium guerisseur, pri~ : 0 fr. 15.<br />
La mediumuite au verre d'eau, par At~toinrtte Bourdiii. prix : 3 fr.<br />
Quelques essais de meailimnite hypnotique, par hlfil. Y. Rossi, Pagrioni et<br />
Dr Rloroiii, Irndiiit par hlma Ir'. Vigne : 2 I'r.<br />
Du zomnambulisme, des tables tournantes et des mediums oonsidere~, dans<br />
leurs ri(l~ports avec la thCologie et la phvsique ; examen des ol)iiiions de Mhl. de Mirville<br />
et Je Gasparin. par l'abbe Almignana, cioctew en dioit canonique, thdologitn magnetiste<br />
et medium ; prix : 0 Ir. 50.<br />
La religion de l'avenir, par Alexis de Nnrtzrfi, prix : O fr. 50.<br />
Comple rendu du CwagrPs spimle et spiritualiste international tenu & Paris en lE8P,<br />
prix : 3 l'r. 50.<br />
Compte ~.e)ldu du le* Co?zgl'ds,spide tenu a Barcelone en 1888 ; prix : 2 fr.<br />
Tous cr,s ouvrages se trouvent a la LIBRAIRIE DES SCIEKCES PSYCHOI.OGIQUES<br />
ET SPIIIli'ES. 1, rue Chabanais, a Paris, qui les expedie contre un mandat-poste, l'ordre<br />
de M. P.-G.Leymarie, gerant de la librairie.
D D E<br />
REVUE S ['IR ITE<br />
JOURNAL<br />
PSI'CBOlOl;I[UES
I.A REVUE SPIRITE parait du ler au 5 de chaque mois, par cahiers de deux feuilles<br />
el demie, au moins, grand in-80, formant 48 pages.<br />
Prix : pour la France et l'Algerie, 10 fr. par an ; Union postale, ire partie,<br />
12 francs; Amerique et pays d'outre-mer, 14 fr.<br />
On ne s?abonne pas pour moins d'un an. Tous les abonnements partent du<br />
10' janvier. Aux personnes qui s'abonnent dans le courant de l'annee, on envoie les<br />
numeros parus.<br />
Prix de chaque numero separe : 1 franc, franco, pour toute la France; pour<br />
l'etranger le port en sus.<br />
On peut s'abonner par l'entremise de,tous les libraires et directeurs de poste.<br />
Pour les personnes hors Paris, envoyer un mandat sur la poste ou une traite a<br />
vue sur Paris, A l'ordre de M. Leymarie, administrateur.<br />
On ne recoit que les lettres affranchies.<br />
Les bureaux d'abonnements sont situes a Paris, 1, rue Chabanais, a la Librairie<br />
<strong>Spirite</strong>.<br />
Chaque annee fo~me lin fort volume grand in-$", broche, avec titre special, table<br />
generale et couverture imprimee. Prix: chacune des 33 premieres annees, de 1858<br />
a 1890, prises ensemble, 5 francs franco le volume ; Xe annee, 1891,10 francs franco<br />
pour la France et l'Algerie ; Etranger, port en sus, somme pour l'abonnement.<br />
Un volume seul, 5 fr. 60 franco. Collection reliee, 2 fr. 50 cent. de plus par<br />
volume.<br />
Demander le catalogue de la Librairie <strong>Spirite</strong>.
REVUE SPIL
- -<br />
des c,ombnts Iioineriqii~s, et n'en rest
4 11EVUE bl>llll~E<br />
-*.----<br />
Le Comif 6 de propngcliitlc ii0iiliii6 par Ir dernier Coiig~b~ spirilc CL creC<br />
un concours po~lr LUI uu\rclge (1011t le cane\:i, a kt6 trac6 (1,~ii.; ccltc Iir7vi/?,<br />
au mois de juillel 1890, page 807; nous rappelons aux coilcurrciils Que les<br />
manuscrits h en\ oyer au ComitO de propagande doi~ cnt 1'8trc avant la fin<br />
du mois dc fejrier 1801, au si@ socid. 1, rue Chabanais, avec une epigraplic<br />
et sans signature.<br />
Chnqiie concurrent, cn mimc Icrnpi quc son innnuscrit, cnverrn iinc<br />
lcllrc caclictec au CorniLi;, lctlrc qui nc icra oii~crlc q~i'nprh 1c concoilrs ct<br />
(lails laqucllc se rctrou\crci 1'6pigr,iphc emctc du inmumil.<br />
Dcpiiis la crCation de ce coucours les on\ rage3 suicc~nti ont pxru cl hout<br />
dSpods u riotrc librairie :<br />
Oizcv~cu poslitumes d'Allnn Kardec.<br />
hzu3es sur. l'czistence de Dieu, d~ l'd'rn~, coiitro\crses didoguQes, pdr<br />
M. Cinoux pere.<br />
Chci.chons, pcir M. Louis Cnrtly, de Genkce, ri?poiise au D' Yulig.<br />
Le f~actionnemeni cle l'lnfinl, par M. d'Anglcrnont.<br />
La cornyenme du Jicif, par l'Esprit Roch~ster, en tlcu\ vol.<br />
Con~icl&aLions sur les plzemom2ne~ du sprntrsme, pu Pdpiii.<br />
Com23te mncc'u du Cony $9 spirite el spwituaZ~sLe zi.Llernalional de 1889.<br />
Apres Za moi t, par Leon Denis.<br />
De plus, pour accomplir l'une dcs recommandations des cl61eg~ics aii<br />
Congres de lb89, une societe s'est formee pour le developpcnicnt de la<br />
mediumnit8 et en ctalilir le mode, d'une maniere scientifique: elle Sonctioniic<br />
et a pris ce titre : Societi du Spiritisnze scientifique; il faut lui souhaiter<br />
longuc \ic.<br />
D'autrcs societ6i, 5 I'nris, s'orcupci~l de mAnic tlii dSvcloppcmen1 dr ln<br />
in&diun~iiitC ; nous rendrons coniplc dcs resullntb olitenus.<br />
Nos F. 15. S. de la llelgiquc \ciilciit avoir un Congrus h EruuAlc.; en 1892,<br />
cc prujcl c31 h l'Ctiitlc; iio~ 1cclcilr.s scroilt mis nu coiirnnl tlcs dh5sioiis<br />
prises $1 cc iujct ii iiiL6rci;snnl pour ln cnilsc.<br />
ICri somnic, loiil csl PII niilrc pniiia iiiic :it~liw c,iiiipagiic tlc propngaiirlc,<br />
cl si Ic Giiiigri~s tlc lS!V ,i. licn IL Ilrusclles, iioiii 1'csl~Croiis Iiicil il ciirc-<br />
gistrerii. tlc la pxrl tlc.; spirilcs rc'pnndus tl;iiis Ic iiiuntlc 1111 moiiverncnl cri<br />
a\ nul inubilc ; cc inou\ cnicllil lou5 les corpi scicliitiliquci. lc .ecoiideronl<br />
Ci1 Clan1 ol)ligCs dc rechcrclicr 1,i. causc (loi plieiionihc~ don1 ils cent<br />
les thnoin, moi liliE~ cl quc pio~oqiicnt lcuri 81udc~ ilou\ cllcs de la Lrniisiiii-ion<br />
tl(1 pwiiv";~~. tlc la suggcslioii, dc la ii16tliuniiiil6 tlms toulrt ses<br />
p11a ,CS.<br />
L'drcnir c.;L (tu spiriti~mc, ,l di1 .illm liurdcc. cl tuuc lc~ c~iiall~biiie~ du
Le congrus dc 1880, rl'iiiitiative *pirilc l
fi REVUE SPIRITE<br />
on pcut lire quclqucs 1ignc.i pliis bas: qu'nprbs ln mort Ics occulli~tes<br />
cyoienl a 13 u dis~olution tolale (lu perisprit (corp.; astrnl) ni1 bout ct'iin ccrtain<br />
temps (1). 1)<br />
Eh bicn, c'cst lh une divergrilcc de naturc, - tant rlu'clle sulisistcr,i, - u<br />
traccr cntrc l'occultisriic et Ic spiritisme une inf'ranrhissablc froritii'rc.<br />
Le biilrics articles prBcites cit, celn ICI rlc ioi, dc clicrclicr a tlbrnontrer 1,i<br />
superioritb du systkmc rcl;~tit'aii corps asLi,ll, qui. ln uohn1.E spirite du PC-<br />
risprit.<br />
(( Voulez-vous bien coinprcntlre lrt coii~titution dc l'homme ; mcttcx-\on*<br />
(, h la fcnetrc, et \oyez pawr une voilurc qiiclconqur: clans ln rue (2). 1)<br />
La voiture, c'est lc corps matcriel ; le clicval qui ln met en moiivemrnl,<br />
c'cst le corps astral ; le coclicr represente l'ame.<br />
Avant d'aller plus loin, il n'est que juste de le reconnaitre, I',iuteur n'iiivente<br />
rien; il se montre en ccci l'adherent pur et simple de la Cdiale, di.;ciple<br />
convaincu de Puacelse et d'Eliphas Levi qu'il cite h juste titre h I'appni<br />
de ses commentaires. Selon cette Ecole, le corps astrnl est par lui-m&nw<br />
un element complet, tout a fait distinct et separahle de l'amc et du corps ;<br />
ce qu'elle nomme une entite pour ne pas laisser place a l'equivoque.<br />
Dans l'analogie deuelopp6c par l'auteur, le corps astrd!, reprkrente par le<br />
cheval, c'est (( la vie de 1'8tre humain, centre des passions.. . Le caracthrc<br />
(( des passions est d'etouffer les efforts de la raison et d'entrainer L'ETRE<br />
TOUT EKTIER usa perle, malgre l'action de I'dme &venue zmpu~ssa,zte. ))<br />
... Le corps astral a vaincu l'ame. Le cheval, devenu le mnitrc, vient (( SC<br />
N briser contre un obstacle insurmontable, detruisant cn mame temps que<br />
(( lui, l'appareil tout cnticr, voilure et cocr~~n coairnrs 1) (3).<br />
Ainsi In predominnncc momentanee du medinteur plasticjiie peut nmcncr<br />
la destruction de ~'ETRE TOUT EN ~IER; point c,~pital celui-lu sur lcquelle spi-<br />
ritisme ne pourra jamais cntrcr cn composition avec l'occultisme.<br />
Item,irquons en menie ternpq, LLU point tlc ~ uphilosophique, c<br />
que placcr<br />
le sicgc tlcs prissions cn dehors clc l'hinc, nu foyclr cl'utic f'orcc aveugle susceptiblc<br />
dc la ninitriscr, c'c5t donier ii l'hc liuniain tointc participation au<br />
Ijhrc nrbitrc,; par siiilr: LI rcsponsn1)ilili' tlr scs ~ k s il'cit ; I'6liiniriaLi0ii<br />
pure ct siniplc (le 1,) I.OI nrmzr,r, ou,4 I'oii !('iit, la i'cgi c5~inn tlc ! liurn,iiiiti:<br />
ii l'minialili'.<br />
1Sn crci occiillislcs III ~iiciti~ri~~lisles ioiil fii.ros cl s'ci~lcntlciit. Ccsl rtii dS-<br />
(1) Compte rcndu du Congres, p. 90.<br />
(2) Initiation, no de septembre 1890, p. 506.<br />
(3) Initiation, septembre 1890, p. 508 et 509.
terminisine ou du fatalijmc : rle~iu mots cliff~rcints polir un systcime uniquc.<br />
Le spiritisme, Sontlc sur ln loi nior,ilc que rios rrhrrs in\i4l)lc. ont %i bien<br />
mise eri Iiirnikre &iris u I'JC, nu!plc~
8 REVGE SPIRITE<br />
ct cominr c\tericiires qui, par leur soiiplcsse el leur puissance d'nttrnciion,<br />
sr licnt aux milieu\ intl6finimciil tlivcrsifiCs oii l'l"spri1 se nianifestc.<br />
CI Rn pciisiinl tl'iiii monde u l'niitrc, l'Esprit se rc~i:t<br />
tlc la niiiti$rc propre<br />
á j clinc~iri (1, n\cclri r;ipitliLc tlc l'ib~lilir )) IiiLr 1'iiiLelinCtlinirc tle son pbris-<br />
prit clni coiitlcriic cil lui 1~ Sorcc \il,llc spi;cialc S. chque qpl-ii,rc,ct ccl~., soi1<br />
~ U 1'l':~;prit C se mclle sculcinciil en rapport nvcc Ir.; iniliru\ qu'il lrn\crrc ii<br />
l'c'&Lat erraiil, soit dans lc 1)iit tlr \i\ilicr ct tl'iiiforincr uiic noiivcllc cnvcloppt.<br />
con(-rCtr qni lui srrvirn tl'instriiincnl tlc mimil'ril,ition tcrnpnr,iirr: tlnci le<br />
riioiicle oii il vn SC rbinctirner.<br />
Loin (le conslilucr iinr ciilitb n\rt8 wn plan spi:cii~l tl't5\.oliilion, coininr<br />
I(1 prblcridcnt 1w cn1)i~lisles (2), sans en donncr iitic seule preuve ~;Pri~iiw<br />
- K soi1 prndnnt mi iinion aveca lc vorps, %oit ikpri:~ in sbpnrnlior;, I'iCvpi1<br />
n'mt jcrmais wpnrti de POII pj>r~sprit (::). ))<br />
Et, plus loiii : i( le pdrisprit ne penw pn.; ; - il n'a ni c\i.;lcncc: proprc iii<br />
á bolont6. â<br />
C'est, on Ic voit, le contrepied de l'liypotlikse occuitislc, et, sur cc tcrrain,<br />
il faut choisir entre les deux.<br />
c( La doctrine primaire dc l'occultisme nous cnscigne la IhCorie de la reincarnation.<br />
L'hornme SC reincarne plusieurs foi.; clans son 61 olution pro.<br />
s gressive.<br />
Si maintenant nous supposons que Jean soit mort, que son esprit nprbs<br />
(( avoir accompli son evolution astrale, se soit reincarni! avec son perisprit,<br />
cc comme le veulent certains spirites, clans l'individunlite de P~erre, que se<br />
(I produirn-t-il si l'on Cvoque Jean par les procedbs de LA ~Ecno~~~ricrii: ET DU<br />
(( SPIRITlSIIE ?<br />
(c Pierre devra-t-il s'endormir R l'iiistani et renvoyer hor.; de lui I'inclitic(<br />
dualite primitive (le Jenn a\ cc son pbrispril<br />
á Lr pro1)lkmc qr compliqiic cncorc .;i, na lieu clc I'inc,~riii~tion irrinlb-<br />
(( clinlcmcnl nil1i:rieurc on clicrclic cc!lc qiii pr0cutlc de 10 ii 12 ficlicloiii<br />
(( tlnns In .;bric (2). â<br />
Si le corps
JOURNAL D'ETUDES PSYCI-IOLOGIQUES 9<br />
-- --<br />
d0pit rie la (( ln tete estcrjclopedipe )) que lui decerne un dc ses intimes, M. Ic<br />
Directeur de celte rewc n'a pas pris ln pcinc d'etudier le spiritisme dont il<br />
parle h contrc seiis, cil mknic temps qu'il s'efforce vninemcnt dc le ridiciiliber<br />
el (le l'atilir en nccolniit pcrfiderricrit son nom h celui (le la ~ic'ciomiincie.<br />
La n6croinnncie est une branclic naliirclle (le l'ocrnl lisme ; le spiriLisrne,<br />
cn cst I'nrilipodc. Les spiritcs ne se font pai de l'i~voc~atioii un jeu ; ils n'ont<br />
donc pas 1'1 6vocliicr ln dou~ibmc personnalitfi (le Jcnn, Paul ou Picrrc ; ili<br />
laiqsentcettr, fBnt,lsmagoric nu\ procM6s tlc a niiigic noir[! â iles ni~cromnns<br />
de profession, ou au\ lruc-; (les cliarlatnni;. T,r prol)lbmc, poq0 dnns Ics<br />
lcrmrs oh il l'est, n'cuiste plns pour PLI\.<br />
Poursui~nnl son Olude sur K le corps psychiqiir â l'auteur omcl ln rliqsolution<br />
du corps astral, polir nous rnonlrer le chapelet des corps aslrauk do<br />
mhc sujet evoluant sur leur plan special.<br />
á Chacune de ses individunlites persiste, - ajoute-l-il, - liee h toutcs<br />
a les autres par le principe superieur, mais indopenda~ite des autres dnns<br />
á son 6volution particuliere. D<br />
Le proldeme (?) de l'evocation du dou~ibme echelon lc preoccupe par deisus<br />
tout. á Notons lsicu lit facilite atec laquelle l'objection (?) de tout il<br />
(( l'heure se trouve resoliie par la theorie de la conservation indefinif cles vz-<br />
10 REVUE SPIRITE<br />
Ctiides dans le camp dc nos frhrcs ct nllids. lJne reviie qui se prcnd au s6ricil.;<br />
poilrrait laisser il 1:~ petilc prcsw malErinlixtc ct lmogneusc ces chnr-<br />
gescricorc plus ii~cl~tcs ( ~ I I ' ~ I I I ~ ~ - ~ ~ I ~ I ~ ~ ~ I ! ~ ,<br />
(; Le siiccks ohtcnu p:ir ccs rssnis, - proclame rnotl~sleiiici~t I'orntcnr, -<br />
(1 11ot1.s in\i111 h continuer dans crttc joie (1). )) lh~ivo; niais ~II'OII IIOIIS<br />
permcltc (le clelnrincr au inilieii de cet unisson tlc IccLi?urs h l';itliiiirnlic~n<br />
c:oirip~;iisnnlc.<br />
Et I'ni~iour de l'iiii:il~gie, npi8hs avoir ilrnciik l'iinlcar h iioiis prhmtcr<br />
l'hnmmc sous In triple forme! d'iin lincrc, ii.\.Pc. .son c.oc*lic~r plus oii moins grci-<br />
Lcsqiic, selon rlii'il s~jrnholi.ce oii non lin spirite, rioiis Io rrionlinc crtln IOis<br />
s011.4 l'nsp~(A i~iitLl~~~(lii (1'11ii lingot (10 plo~ril), d'iiri douI)le crncl~ct !!t (I'iiii<br />
hlloii, ln I.oiiL poiii. nl~niilir il 1:i 1lic':nric i~ci)altiic tlcs .snptprinc+es.-<br />
Ln ii;ili~re tle l'liomii-in Lcrrcslre est ti,ipli: ; qtin I'iinnlyi;~ psycliologiquc,:<br />
i:tiitlic celle triplicite sous quatre, sepl, (lis aspects, rien di: plus Iegitiirie ;<br />
mais avoir la pretention dc l'uirc de ccs sept principes des cntiles<br />
(1 qiii peuvent etre suparees les unes dcs aulrcs artiflciellemenl, durant<br />
(( In vie sur In terre, el qui en so11L s6par6cs naturelleineiit par le pheno-<br />
(1 manc que nous nommons In mort (2), )) c'cst un systhme b ne pas admettre<br />
sur parole, on nous l'accordera; cl'aiitant que dans un article necrologique<br />
sur Subhn-ROT (d'autres ecrivent I'lao) (1 une des lumidres de ln thio<br />
sophie 1) , on trouve ce passage :<br />
Suhbn Kow ne tarda pas du reste, comme beaucoup de theosophes ins-<br />
(1 truits depuis, a entrer en discussion avec Mme Blavatsky au sujet clc la<br />
á doctrine.<br />
(i D'accorrl avec toutes les ecoles d'occultisme orienlnlcs ou occidentales,<br />
x iiul)b;z Row affirme que ln loi fo./tdainenlnle es1 le temaive tonalise en Tua-<br />
(( lerfinire.<br />
Mme J3liivatsliy voulail ail contraire pretendre que le sey~tennirc etait ln<br />
á .w& loi rh2le de 114n01drisme, cn contrailiction nvcc les itlbes ilbfcncliics<br />
par clic di~ns scs pri:cUrlents ollvragcs (Voycx Isis Unveiletl).<br />
(1 Suliba ltow n'eut pris grand peine hallix .srw lous 2e.r poifibs .S/L contra-<br />
(( dk~~icc [:{), ... clc.<br />
N':tlloris pns pliis loin, s;iiis iii\ilcr MM. Ics mngcs tl'0ricinL t:L il'0ccidcnt,<br />
il s'ci~lciitli~ iin 11oii s'ils pciivciil, ;~v;t!il. cl(: ri~jiciitcr Ics spirilcs.<br />
11 rcsl(!ritil 11c;ii.icoiip il tlirc cliiiorc ; - iioils j SC\ iciirli~oiis. Ilornoiis-nniis<br />
:L sigiinlcr 11nc co~iSi!rei~cc<br />
Sxitc, :L SCIM<br />
(1) Iiiitistion, uoveiiii~i~e 1890, p. 97.<br />
(2) Lotus I)leii,,juillct 1890, 1). 51.<br />
(Y) Initialion, auut 1890, p. 469.<br />
p r \[.II: dircctcur (11: I'lnilirtlio~i.
_I_<br />
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 11<br />
Dans ccttc \ille, oii ln Ilonne foi (le nos frhrcs a et6 i.\idcmmcnt siirprisc,<br />
une I~rarichc occultiste n pu etrc gretfkc sur le vigoiircux tronc spirite nitquel<br />
nlieii~ clit rnlu siin.; tlnulc i~p~irwci* cc~tti~ tl~'~\i.<br />
,L t' 1011.<br />
Le lcctc~ir a tlc\inC $ans pciiic que 11 IP rn~hc~, Ir clt~~~al ot mx/wc bl rilit<br />
fenn iinc gi:intlc pl,u~ dan< ln cor-if6rcnc.c.<br />
Quclqii~" spi1 il(>. de Sei?~, - il n'y a p:~i: ninliibrc it ,jeu de mots. - :IIIraient-ils<br />
pris ,iu si*ricu\ 1;i pri~lciitioii I~iirlcsqiic tlc In rgtcric occultislc qui<br />
voudrait reduire le .;piritisiiic Ii 11'0trc quc lit pr6hcc dc I'occultisinc3 dont<br />
(( I,RS APPOI~~S IIZW~SES, etc.. elr. o<br />
En cc cas Icimillu~ion.: dureront peu. \vct2 V:iclicrot(l) noiis nous cil rc-<br />
mctlons iL l'esprit fr:in(;,iis, cil loi11 lcrri~is rfifrnc-laire iiilx spCcil1nlioi-i.; (111<br />
myiticUisme oricntnl ; - h plu.; 19rtc rS~iisoii niiu incolii.r.cncc~s (le c'c niy~licisnlc<br />
ninteri,iliste et 1,atnril qu'oii tcrite chiinciriqiicnicnt dc lui iiioculcr.<br />
Sous ccs rkscrrcs, In conffireiicc i'aitc h Sens n'cst pas pour nous tl6plairc.<br />
Les attaques j6suiliclues contre Ic spiritisme nc sniii8aient prbvaloir ; -<br />
elle.; auront ce bon cotb de secoucr les spirites, cl, en leur renclnnt l'initintivc,<br />
(le les rappeler nu concert ct iil'union dans le travail a\ec les invisibles.<br />
C'cst [le cette mBlhode de gi'ni.ralisntio~~ qil'est ic;~ic la doctrine ; c'est par<br />
elle - par elle ieule, - qu'elle pour.;uivrn pas h ]bas son devcloppcme~it<br />
feconrl et regulier.<br />
Con~miiiid,iiil UUFILEOL (PU 1-etl-mit,).<br />
1)agc OS. - Depuis ln pii1)lici~lioii tlc ses rcichercht?~ sur les phtinomc!ncs<br />
(lu Spiriliinlisinc, Ni. Crookas \'oulait pul~licr iiii livra conlcnnnt ses ol~servnlions,<br />
inais (1';iulrcs Cliidrs l'cl1 avliicril einp0cli6, ct il 1ii clcmnndc dc 1;~<br />
SociClC rlc rcclicrclics psycliit~ilcs, ii ciivoic, scs riouvcllc~; iiulcs qui prou-<br />
VCllL (Ill(? Si1 lll~llli~l? tic \'~ir ll'il p;lS v:irii!. 11 silit ~jll'il y :t CU 1~~~~1~01 t1t'<br />
Sr:t~dw, il CII a co~i~~itli~ liii-ll~t~!~i~!, 111;~is sol1 Iii~t (III pul~Ii:i~iL scs 1101~s es1<br />
q~i't\lliks scrvirol~t :LU\ (~,li(~r(*l~(!~~r,j, suil ~ J L L I lcbs ~ prhin~iriir wrilrc (les LIYJ~Upcrics,<br />
soit l~oiii* leur I'ilir~ voit' ~IUC iiolls si~llllllCs 11ic11 loi11 t k (:01111;iil1~<br />
to~11 c:c qu'il est l~ossililc t1'irc:t:ur~iplir ii l'i~itlc tlcs rnCtliuiiis.<br />
lJiigt: 100. - Il cxposc tlcs c\pkricnces fuitcs par $1. lloinc, cri sa prCscncc<br />
(1) Histoire_critique de i'6cule d'Alexandrie, 3" vol.,lp. 151.
12 REVUE SPIl\ITIG<br />
et cclle tlc pl~isienrs tomoins. L,i f ahlc, rontrdli.~ par iine 1)alnncc 3 ressort,<br />
n Cle tantcil plns lourdc, tantfit pliis lbgerc, et des mnuvrincnls sans conlnc~l<br />
cinl ct6 ~0ns1;it~i. Puis, en pleine lun~ic':rc, un nccorrl6on joiin, tciiu qoiilciiicnl<br />
piir le soiii'flcl. lhsuilc 'if. IIomc prit lin rlinrbon nrtlcnt tlnnr sn iriain,<br />
cl lc gnriln sans Otrc 1)riiIC.<br />
l'agcb 101 h 106. - l)rii\ihiiic c\pBricncc tlc L,ililc, L~itc ;l\ilc M. Iloiiic. Ld<br />
1al)lc SC .;oulP\c succc.;si\ciiicnt ,tir chaqilc pictl. Eii~iiilc cllc qiiiltc cnlifircn-icnt<br />
Ic sol. 1)cntlnnt cc tcnip,, plusieurs pcrsonrics avec unc bougie<br />
rcprdcnl a\cc soin sous ln tiihlc, cl iic voicnt rien de suspccl. l'iiis, commc<br />
t1:ins l'c\pc'ricrice prCcBdciite, la tdilc tleviciil LanlOt Ibgbi~, tiznlot pliii:<br />
pe.;iinle. Aprh iinc pclilr tnl)le r'i cotc': sc incul cciilc tlnns In clininlm et iinc<br />
cliniw cst commc clouee au piquel. lhliii I'accoi~cli.on, tcnii soli.; ln<br />
table par M. Home, rl'unc seule main, et par 1c ioiifflct, joue dilT6ierils niri;.<br />
M. A. Itusscll Wallnce regartle sous In table et voit une main ncUonnml Ics<br />
touchcs de l'irislrument. tnnclis qiic l'autrc mniii (le M. Home est cil vue<br />
sur In tahlc.<br />
Page 106. - Troisieme experience. La 1nl)lc ct lcs il~sistants places comme<br />
l'iiidiqne la figure, ct XI. Iiomc ne la touchant pas du tout, la tt~blc a et6<br />
pe9C.e a plusicurs reprises. A volonte, la bnlnncc l'a iniliquCe plus lourde<br />
ou pl~is IUgere, et a accuse cles variations de poids cle douze ii kingt-trois<br />
livres.<br />
Puis, la IumiSre ayanl et6 tres affaiblie, on a entendu un bruit cle pas<br />
dans l'arriere-salon, et Mmc Crookes a senti de larges mains d'homme siir<br />
sa lete et sur ses epaules. Lne petite table placee pres d'elle s'est d6plncCe<br />
sans contact.<br />
Ensuite l'accordeon a Cle pris par 3. Home, de ln main gauclie, sa main<br />
droile re.;tarit sur ln 1:ihlc et tenue par Mlle 1)oiigli~ el Mme Croolics, et<br />
tlivcrs morceaux ont 616 joues d'iine mnniPre aclmiri~hlc. - Page 108. - Aprhc:<br />
ceh, hlme Crool\cs apcrqut lin nuiijic luminen\ sur 1111 1iCiiolropc qui iitnil<br />
tlniis nn pot, prhs ilc lit. Soudiiin une lirniiclic fiil 1)risi.c ct nppor1i.c dms In<br />
main ilc Minc Crookes qiii senlit ln inain tlbliciilc tl'uric fimmc presser 1:i<br />
hicrine. 1hl;nilc UII p1,ilenii ii cnrtcs flotta cnlre lei niiiilnrils. lki coups<br />
iisscz forts Siirciil critcndiis cl ln Ininihrc Btnnl rallami~c, oii vit qu'une petite<br />
1nl)lc alni1 cliilngb tlc plnrc (11 parcouru un csp,icc tlc ncuT picrls cnviroii.<br />
Page 100. - C)u:ltrii:mc c\pfiiticncc. Al1Cr;iLion du poids tl'iinc planrlic<br />
il'ncitjou.<br />
Ctlltc c\pCi.icncc es1 tlficril~l (1,iii.; 1,i lrntliiclioii de.; llcclirrrlics iiir Ir<br />
Spiritiinli.;mc : 1" Ctlition, piigc 70.<br />
I'ngci; 110 cl 111. - C,onlinuntioii dr I'c\p6ricncc prficCtlciitc. Par iinc
JUUL~NAL D'E I~SYCI~OLOGIUUES 1:(<br />
--- - -<br />
trCq f'aiblc Iimihc, ct lc- ~n~iins de 11. IIonic it:i.nl lcnuc4, cl Cl;i.nL lui-inCrnc<br />
h une certaiiie tlist,incc tlc 1,i Lahlc et dc I',ippnrcil cnrcgi-trcur, le poid~ ilr<br />
lu pla~iche d'acajou I'ul altQri': ct t1iminu.z de dcuu livres h neuf livres. P ui~<br />
les assistanls cliaiig8rcnt dc posilion. 11 11omc s'kloigna de la tablc u<br />
environ trois pieds de distance. hl. Crookes tient sa main droite ct<br />
Mme Crookes sa main gauche. Ln lumiere es1 bicn suffisante et les jambcs<br />
dc M. Home sont hicn en vue. Alors une rc?glc plate c:c dciiu picds dc long<br />
sc soulh\c sur un I)oul, puis sur l'autre, s'elPvc & diu pouccs cnviron, ct<br />
flottc dans l',kir pendniit plus d'une iiiiniilc. lGllc va cl vicnl doiiccnicnl,<br />
commr por1i.c par clc pctitcs \ngucs. M. Itoiiic nc hougc piis. Uri incssuge<br />
csl (loiin6 piir l'esprit de Mario.<br />
l'agi: 112. - Si\iCiiic c\pCriencc. M. Ilome tiy,i.iil lcs mains et lei, pied.:<br />
tenus, l',iccordi.un cd mis sur le planclicr. Mors cct iiistrurr,cnt commciicc<br />
ii rdsonner, ct quclques notes SC font entendre. Puiq 31. Crooltcs prcncl<br />
l'accordeon sur ses genoux cl d'une ninin il ticnt 1:i poignfie. Alors cet ins-<br />
truincnt joue dans sa main, M. llome Stant tenu commc il iient dlOtre dit.<br />
Tout ii coup l'accortleori fut cite de la inain de 11. Croobes, ct on l'entendit<br />
aller et \eiiir sous lti. table. Plae6 ensuite dans la main clroile clc M. IIome,<br />
il joua plusieurs airs d'une facon admirable.<br />
M. Scrjcant Cox tint ensuitc une Heur sous la table et ticinanda qu'elle<br />
fi~t apportcc a une dame. Eicntot cettc fleur fut prise entre ses doigts, cl<br />
apres un peu d'attente, elle fut d6posCe aupres clc Mlle Birtl. Pendant la<br />
derniere pnrtic de la seance, M. et MrneCrookcs sentircnt souvent des formrs<br />
de doigts qiii lcs toiichairnt ct Ips carrssnicnt siir Icur rlcinnndc.<br />
Pagcs 113 et il(;. - SepliCine cxpbrieiicc. 1hns ccllc si.nncc, iiiffercnts<br />
trac& sont pris sur 1,i glncc IhinCc dii plionotnugrnplic. Unc Hciir il longiic<br />
tigc sorl d'clle-iii+iuc d'un lwiiqiiet dc flcim placC sur la Ltiblc. Ellc +'in-<br />
trocluil (1,111s unc prlilc lilriLt: de 1ii l:iblc, cl lcntcincnl, toiil le mondc 1'1<br />
voit trnvcr5cr ln tnhlc. Qiiclqiic.; pcr.;oiiric.: ~oicnt ilne inain tcnnnt 1;~ fleur.<br />
Pui~ lia fleur, :i.~i$
14 REVUE ssPriirrk!<br />
d'linbitudc, joua des airs a la vue (Ir tous. Mis sous la table, il sc me111 sans<br />
contact aiiriin, rI LiiL cntrnclrc dcs notc. i~oli'.r~, niais pi1s tl',iirs. Tenu par<br />
le soiif'flcl \ou. lc ],ras dc M. \Y. Cronl,r+. 11. l1onic pov sr, mains sur 1~9<br />
Bpaiilc; tltl AI. (:i3oâl\rs, l',lccurili~oii s'dpitc (11 tlrr ;icc.i,rtls se Sont cntcn(1r'c.<br />
Page 119. - ICn.uilc M. 1Toinr (lit qu'il ye hcnt onlcvcr. Lcs nssi4aiils lc<br />
voicnl llollcr u huit ou di\ ]~oixccs (lu plnnclicr, cl const,~leiit que \eus ses<br />
picds il n'y a alisolurncnl aucuri support. l)~iib, LII~($ rose est prise CL app0rl6~<br />
h Mme Crookes. Tout le monde \oit le inoilvcriienl de la. rose ; quelques<br />
personnes disent voir une main, (l'aiilrc~, 1111 nuage lumineux.<br />
Pagc 120. - Une rbgle pl,i.cbe sur 1,i. tablc repond au\ queslions, en 5'61~van1<br />
ou en s'abaissant. Ensiiiic cllc s'cnlhre, flollc, ct : ort du cercle cles<br />
assistanls places aillour de la 1iil)le. Un kcrre L eau et un gouelct s'enlbvent<br />
et flottent aiissi. Dans cc1 etat (page El), ili repoildent auu questions qu'on<br />
leur pose en se choquant l'un contre l'autre. Puis par coups frappes il fut<br />
dit : (( Il faut que nouq partions D. Les coups d'abord tres forls s'affaiblirent<br />
peu a peu jusqu'a ce qu'ils ne fussent plus perceptibles. La seance fut alors<br />
levee.<br />
Page 121. - Neutieme experieiicc. Presque tous les memes assistants<br />
sont preselits. Lumibre suffisante pour distinguer les objets. ALI bout d'une<br />
minute, coups violents sur le plancher et vibration des chaises et de la<br />
table. ~louvemcnt sans contact d'lin \aie i fleur, a la vue de tous. L'accordbon<br />
tenu par M. Home. d'une seulr main, a la maniere hnbitu~lle, se meut<br />
et joue des accort-ls. La table se soulave et bat Id mesure avcc precision, et<br />
les coups deviennent si forts qu'on aurait pu les entendre dans toute la<br />
maison.<br />
Page 12%. - M. Crookes clrirnnnd~ yi l'on peut oblcnir de l'acriture directe.<br />
Par coup.; DappCi, ou r8p1ml : oui. Ilne feiiillc de papier, rnnrqu6c au prknlal~lc,<br />
est mise siir ln Lahle. M. Croolici ie mit t'oi~teniciil \erra nu gcnou. 11<br />
tlcmiiridc si quclquc, chocc cil Ecril siir 1,i lixille. On rBpoiit1: oui. Or1 prcritl<br />
1,~ finille, cl oii lit, lrbr ncllemont iwit : (c II. C. 1. ,J. U. Oiir Dmiel 2, pcrsonne<br />
n'ayant l,ougo, M. CrnoLw dit que c'csl ln pliis I'rappaiite rnanifcslatinn<br />
qu'il ait jamais viic.<br />
Mine Ilunie dit cnsiiilc tlii'cllo iciilnit uiir iii:iiii iniii: srL \i~lriiiciil.. 'I'nii.:<br />
les assiqlanls siicccssir crnriil kiiirciil prb rl'cllc (11 In p,~lp~i~rii 1. Miiic Crool\ili<br />
sciilil rl'ahurtl ~Llc iiiaiii 10iil(~ polilt* ; puii pclu ii prii 1.111. tloriiit 1)liii li~itlc<br />
juiqu'lt i;li.c une gisossr in,iiri. M. Croohc., Iiii, icnlil hicri c[iiclr~uc cliiw,<br />
niai\ ronliilr r'vL,~il pclil, il ne 11111 J'Iiri~i~~r q u c'Clxit ~ iiiit1 ii~,ti~i.<br />
I',igc 1%. - 1~ pclilc i+qlc ic luit 1)oiigcr ciisuilc. 1511~ ic soiilr~v~ siir<br />
uii ilc ici bouls, d0c;rivil clcs dcnii-vcrclcs, pui.; dcscciidit duucenic~il jusque
JOUliNAL I)'ETUIJES PSYCLIOLOUI(JUES 15<br />
sur 1'1 planchelte. Iles rideaux qui se troiivnicnt h plus dc sept pieds de<br />
M. Home furent vils sp n~ouvoir. ct ibpares c.nrnrnc par iiiic in;iiii. M. Ilomc<br />
dit qu'il \oyait iiiic foriiic .;oililire n~iler lits iitlcaii\. Mine (:rool\es et<br />
M. Gimingliani circnt niisii une nppiirencc dc forinp. Aprihs cela In<br />
pzlite rhglc vint inetlrc d'elle-ni~?iiic un de ses bouts iur les cloigts (le<br />
M. CrooLcs, l'autre lion1 restaril sur lit table. Sur Sii clemnntle si cllc pourrail<br />
donner un iri~ssi~gc piIr 1'nlplii~l)cl Morse, il fut rbpondu uui, et<br />
M. Croolw ni'hnlc qnc Ics coups 1)rcf's oii longs &taient frappbs sur les jointures<br />
(le \es doiyts, eviclcnicnt coinrnc lorsc[u'iinc clCpbchc est trmsmise,<br />
mais qu'il n'avait pas assez la pratiquc de l'appnrcil Morse pour pouvoir lire<br />
le mcssagc Pcndant tout ce temps les mains clc M 1Iomc- r~poqairnl tranquillement<br />
5ur In tnblc, en facc cle Xi. Crookes.<br />
Page 12-1. - Dixiuinc elpbricnce. Le rccit de ccttc seance est asiez court<br />
Peu de details sont do11iii.s. Ce n'est guere qu'unc CnumUration des phhomencs<br />
qui se s013t produits, savoir :<br />
Craquementi et frtmissement de la table et des chaiscs. Deplaccn~ei~t de<br />
la tak~lc nvcc fort tremblement. Bruil dc pac sur le plancher. Ports mouvements<br />
de la table pendant que M. F. G. l'obiervait, etant dessous. L'accordeon<br />
tenu par M. Home comme 5 l'ordinaire, fail entendre des sons, puis<br />
joue d'une maniere exquise clc la musique sacree, et enfin á La derniere<br />
rose d'ete ,I. Mme William Crookes ayant mis ses pieds sur ceux de M. Hoinc,<br />
iine forte main Ici e!i Cloigrie. Puis le inessage suicailt est donnC : Notre<br />
pou~oir est Cpuisc.<br />
Page 125. - On~ibine experience. Seance tenue le 21 avril 1872 chez<br />
II. M'alter Croohcs, frbre de JI. V7illiam Crookes. Simplc enuineration des<br />
ph6nomeiles produits. li'orlcs vilmtioris. Ilap conliiiuels sur 1,i table el<br />
d'unc grande force. hl. Crookes es1 touc11U deux fois au genou. La tablc est<br />
si agi[& qu'il ne peul Ccrii,c. fx inoutelioii. dc M~mc l)ouglc~s es1 crilcvi: (lc<br />
dcssus scs gcnoux pilr iinc iriaiii iisiblc h cllc cl u hl. lloiiic, l'accord6on<br />
jouai1 pcndnril cc Lcnipi clci: niri Lrbs 1)cauu.<br />
Puis M. Iloinc s';wroiipil suris la tnl)lc, iissii sur in cl-inisc tl'uiic mnnierc<br />
bizarre. IIiic~ i'orw l' (10 1~ 1:11)1e. Ll es1 a\\i.; prwqiic l~orizont,~lcr~~<br />
Ics picus nc! rcpo.;ciil siir rien. Il tl(mant1r cjii'oii ciil8cc la cliai\c, cl alors il<br />
rcpoic eii l'air s,tns nucuii siipporl visil~lc.<br />
Ensuilc l'cxlr6iiiitU dc sa tbtc Ctant siir une cliaisc cl se.; piccl.; siIr un<br />
canapi., il di1 qu'il sc sent soulcnu Lrbs c~oiiforlal~lcinent pni. le inilicii (111<br />
corpl et hl. Iloinci.ezlchlil,~li~u-tleszus<br />
tlir pqucltlerribrc Mine \\'. CrouLcs.<br />
M. Ilurric prciil uri graiid Ccr,rn en berri:, ci l'uii uiileriil dus isuups i'rdpp6s
i;ur IC Ierrc. Tic iilCiiic kcraii btniit tciiii pir A!. Iloinc ct hl. Crool\cs, dc.<br />
coiips sc Son 1 cil tcndre sous 1~ riidiii clc IV. Croultci.<br />
D'autrci eclsaii furent l;~its a\cc cet hxm de Ferre. Sous ILL pleine lumibrc<br />
du gaz des coupi fuieiit frappks a ln dcmande clc M. Crookes aux endroits<br />
qu'il ddsirait, et lui-m8me fut plusicurs fois touche. Une forme fut apercuc<br />
dcrrierc Mme Crookes. Celte dame nynnt un grand mal dc 10te, $1. 1-Iomc la<br />
mngnetisn, et le mal disparut.<br />
Puis un nicssngc fut ilonnh h hliiir Crooltc~, nprh cch rieil plus nc he produisit.<br />
Du journal Lc Livre modeww nous cfxtr~yons CC qui silit :<br />
(, J'ni vu cl parcouru - lrop rnpitlemciil helas ! - un gros voluiiic qiii<br />
s'intitule : Compte ?-endu du Congres spirite et spiritualiste internn~iovczl tlc<br />
1889, tcnu ti Paris du 9 au 16 scptcnibre; il contient en outre, sous formc<br />
d'introduction, une histoire clu spiritisme, par M. P.-G. Leyinnrie, clcs nolcs<br />
sur les travaux spirites et spiritualistes par $1. J.-C. Chaigncnu, une btucle<br />
sur les diverses 4coles ofliciellcmciit reprhucirt~cs nu Congrbs, par M. l'tipus,<br />
et un exposi: des preliminaires clu Congrbs par M. P.-G. Lcymtiric. De celte<br />
facon, le volume presente en substance non seuleincnl le corps de doctrines<br />
et ln sitiiiition du spiritisme, mais elic,ore un rhsumi de l'enseignement des<br />
nutrcs Cc,olcs ou scctes clc l'occultisnie RVCC C~CS indications qu'on ne trouw,<br />
je crois, reunies que Ih, s~ir Icur prospdritC respective cl sur leurs relations<br />
cntrc elles. TAe fait. quc lt! Coiigrks rCiinissnil 40.000 cidhCrciits eiirophciis t.t<br />
i~riihric:niris,iiioritrc l'iinporlanct: tlc ccttc rccriit1csc:ciicc de I'iiiipiilsioii inysliquc<br />
clmis lcs csprits di:s Iiuiritilcs tl'0ccidciit. â<br />
L':irlit:lc 12 plus iniportaiit tlcs joiirriaux ])olitit~ucs clc $cptcml~rti clcrnier<br />
est calui tlc J ~ rCase, h ins6r6 tliiiis Ic Fic~iito tlii l(; sous lc 1ili.c : l'l~on~rue ti<br />
/rt ~ 7 h m 7 ~ de / ( r/;i)?c; ~ 111 voici tc~l~i~llrn~t~iil :<br />
1( On sail, par tliirls inoyriis lrs spii'ile~s lii~c~iil. c~ltr de~r.niivr~l.c : il l'nitlc tlc<br />
tnl)lcs torirniiiilcs, tlc 1)riiils tlniis 1 e Imi.wric.;, ~ tlti twniniiinicnlioiis nvcc<br />
1'iiivisil)lr ct aulrcs plii.iioinibncs dCroutniiis aii\;qii~ls ils iic surciii. tloiiiicr<br />
de rncillciirc~ csplicnlioii quc ccllc tlC 1'iiilcrvi:ntioii pcrsoiiiicllc tles csllrits,<br />
tlc l'ilnic tlCiiiicnriiEc ct lilirr:.<br />
á Cctlc tloclriiic cul t l b soli cii.ifi.iiic tlii relt?nlis.~c~iiit:nt. 1511i: f'i'nppnil Ics<br />
inl~iginntioiis. ICllr! nppc1;i il cl le iiii pciiplc iic~iiil~rt~iis ri. 1iCl.i;ro~;i:iic qiii so<br />
rallia avcc ciilliousii~siric t~iituiir tlc 1ii ccrlitutlc qii'cllt: prwli~iil;~it : Ics ci.& .<br />
d u l que ~ lc ~iicrvcillcus critralriera toujours : dcs libres pciisci.irs clCist,c.;
.IOURN.\L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 17<br />
qui flanaient desccuvres en dehors des culte3 reconnus; d'anciens calholiques<br />
chez qui la foi s'etait tarie, naturellement ou a la suite d'unc catastrophe<br />
trop cruelle ; des utopistcs reveurs d'ideal, dernieres epa\ cs du<br />
qui denlancl6rcnt a la survie ct a la pluralite des exi
1 S REVUIC SPIRITE<br />
I,iiitc de loisirs, (la nc jmiaia pcnscr, est un trou ncir qui clotcrniinc uim<br />
lulieu\ ,lppel cl'dii.. Bon grG, nid gre, nous lc\on> In tete plus souvent qu'il<br />
ne nous plait. Sous nllons nou, accouclcr b l'enigiiintique lucnrnc ct nous<br />
regardons les 1i.iiChres. Sous frissonnonr, l'air qui soufflc la est glacial, el<br />
11l~LlS lojon~ rien quc le noir. Soiir n'en restons li~s inoins obslinemcnt<br />
,iccoli~-, les J cuu iiws et a\ cuglcs, clicrclinnl (Lins cctlc nuit nos bicil-ain16s,<br />
ccu~ qui nous ont +i sou~cnt souri, ccux dont Ic. lb\rcs nous on1 6th si<br />
ii(~~icc.;. Sous lcs appelons, nous lcs rcdciiirindon5 h l'ombrc opaquc. Se<br />
.ioiil-il.; r6cllcn~cnt plus? Sou5 n'avons pourlnnt pas cesse de les loir et de<br />
11.- enteiidrc. Nou* n'c~\~n~ jnni~is \ecu si etroitement avec cuu que depuis<br />
qilc leur place f,miilit'rc cstiidc. C'c4 !c son da lciir ~ oi\ Oleintc qui souicnl<br />
nr)us reveille, lc matin ; cc sont lcurs bonnes mains absentes qui nous toucaliciit<br />
et nous caressent. Sous les senlons joyeux quand nous agissons bien,<br />
:iitiigus quand nous sommcs cn fL~utc. Cette illusion, dont nous sommcs<br />
,i-w?z grossiers pour clouter, serait-cllc la realile?<br />
(( Et dans cette nuit ou nous irons nussi, nous nous cherclions nous-inbmcs,<br />
llcius chcrcll~ns notrc moi futur, ce moi si intense quc nous dispulons A la<br />
puurritiire des choses.<br />
Oh ! si la moindre forme se dogageait dc ces thkbres, si le moindre son<br />
surtait dc ce silence, si l'horrible muette consentait un jour a parler!<br />
Et ~oici qu'elle se met h parler, non pas nu\ spirites seulement, aux<br />
iustinclifs, aux blcssbi, a ccul qui, reunis pour pleurer ensemble, s'euermit<br />
5 croire ensemble, nmis au sawit, au douteur de metier, a l'in\ esti-<br />
;;leur nietl~odique et de sang-froid qui nc ~ous presente jamais la verite<br />
(ILI LUI bout d'un scalpel ou au fond d'une cornue.<br />
(( Le tloclcur Gibier, dms l'hznlpe cbs choses, essai szcr Zn scieme fzctu~c,<br />
(Y~I il ccttc plirasc : (( On peut a\ oir dcs preu\cs n~ati.riclles de l',hc â, qu'il<br />
i,iit hui\ rc, cjuclquel: lignes plus lm. clc ccttc autrc : (( C'est cc que jc \ais<br />
(?(~ino~iti cr. 1,<br />
Dniis uti prkcc~tlcnt ouiragc, Lc Spirilisme, ou Fa7:i~isine occtclcnlnl, 1c<br />
1)) (,ibicr, coiinu pir scs rcclicrclic~ scientifiques notamincri1 sur ln rage,<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 19<br />
N Grfice a la prescnce d'un mddium, il a vu lcs tables se soulever, les objctq<br />
se dkplacer sans contact apparent, restcr suspendus dans l'air libre ; il a 1 LI<br />
un crayon enferme entre deux ardoises appliquees l'une sur l'autre, ecrire<br />
des phrases, etc., etc.<br />
a 11 a o~brd cn plein jour, devant une assistancc d'amis ou (l'indifferents.<br />
On tenait les mains et les picds du medium iminobilise d'ailleurs par di.;<br />
paires d'yeux braques sur lui. La supercherie volontaire est inadmissible.<br />
(( Les phdnombncs ont cu licu, dirig6s par une force qui n'est ni mdcaniquc<br />
ni mcuglc, par unc intelligence qui eco~ite, comprcnd ct accede, dans ws<br />
manifestations, aux desirs qu'on lui exprimc.<br />
á Aussi lc docteur Gibier declare- t-il avec tranqiiillite: á La vdriti: csl ceci :<br />
(( l'Intelligence existe en dchors de la matierc telle que nous la concevons<br />
d'ordinaire, et tout en declarant imc fois de plus que je ne suis pas iin<br />
(( modern spirztunlist, j'affirme ciuc tous Ics phhomenes dits spiritualistcr,<br />
u abstraction faite de la theorie du meme nom, sont absolument reels ... ))<br />
(( 11 ne les attribue pas 3 l'intervention ineeitable des morts, mais a celle<br />
d'une force consciente encore indefinie, degagbe de la matiere et qui serait<br />
l'&me. La distinction nettcmcnt etablie entre le corps et l'ame appuierait<br />
bien l'hypothese. Il croit lerifier cette separation avec l'hypnotisme dont les<br />
etats progressifs de charme, de catalepsie, de somnambulisme, de lucidite<br />
et d'eutase seraient les phases successives que traverse un sujet sensitif<br />
a mesure que son ame se detache du corps et s'affranchit. On arriverait<br />
ainsi 3 un etat final qui est le dedoublement absolu de la personne, - d'un<br />
cote le corps inerte, de l'autre l'$me libre - et qui, imprudemment prolonge,<br />
occasionnerait la mort organique.<br />
((Est-il necessaire de dire que le docteur Gibier a contre lui se? maitres et<br />
ses confreres qui l'estiment hau tement comme medecin et cominc savant,<br />
milis qui souricnt des qu il prononce le mot dc spiritisme?<br />
á Ln sciencc officielle SC rcf~ise<br />
h controler des experiences au-qiiclles on ln<br />
prie d'assistcr ct qii'ellc pretend Sans resullat possible. Que risrlucrait-elle,<br />
pourtanl h se dbranger ? Son temps precicuu scrait-il vrniincnt pcrtlii?<br />
u Ou il y a erreur, les tablcsnc scmeuvcnt pas, lcs ohjctsne sc transporlcnl<br />
pas a travers l'espace, Ic crayon n'ocrit pas sur l'ardoise : M. Gihier (ain~i<br />
que les linfil millions tlc spirites) delient alors l'ol)ji1t d'unc Ctudc plus<br />
inti:rcssnntcs ; il nffirmc comme recls des f,iits qui liii vmblcnt tels cl qui nc<br />
Ic .ont pas; sa propre ahcrralion se clinngc cn iinc realit6 qu'il scrnil cnricuu<br />
d'anidyqer.<br />
(( Ou il n'y a pas crrcur.<br />
Les rlcu.; cas valciil la pcinc qu'on les cmninc.
20 REVCE SPIRITE<br />
-<br />
(( Il serait necessaire qu'on so~imit enfin lc spirilismc h une cnquCtc<br />
coinplbte et definitive, qu'on accucillit toutcs Ics dbpositions, qu'on provoqu,it<br />
Ics confidenccs, qu'on recourut aux d6bilts contradictoires et aux<br />
confrontations, qu'on retourrifit les mediums, les croyants el les convaincus<br />
tliins tous les sens. Il y a assez de fumCe pour qu'on sinquibtc du fcu dont<br />
elle emanc. On enrichirait sans doule lc sa~oir humain de quelquc chosc,<br />
(~nand cc nc serait quc d'un chapitre clocumente sur la psychologie de la<br />
credrilit6 et clc ln foi.<br />
,( C;lr le docteur Gibier n beau se defendre, chaque fois qiic l'occasion s'cn<br />
prCscntc, d'appartenir h la croyancc spiritc, il a beau SC poscr cn cxpdrinicci,ntcur<br />
qui ne dcmande rien ;i des desirs prCconcus et qui rie scra pcrsantlit<br />
que par le palpablc, il n'cn p:issc pas moins dans le carrifi adverse,<br />
oii il nc veut pas mettre les picds, lorsqu'il groupe la serie de ses observatioiis<br />
suivant une theorie qui convaincra Ics uns ct fera bondir lcs autres.<br />
L'hypothbsele conduit forcement a des travaux ulterieurs, a des revelations,<br />
qu'il annonce du reste, sur les Otats de l'homme dans l'ap~.es vie.<br />
á Il devient spirite, ce qui ne signifie pas qu'il ait tort, ni qu'on doive nier<br />
ses csperiences sans y aller voir.<br />
á Quoi qu'il cn soit, son expedilion a. la decouverte del'ame est captivante.<br />
Si, comme il est B craindre, les systbmes ric sont qu'une succession motivee<br />
d'erreurs auxquelles nous donnons tour a tour le titre consolant de verite,<br />
une theorie ne vaut que par son utilite immediate, par le bien qu'elle cree<br />
et qu'clle propage. Celle des physiologistes de l'ecole actuclle qui, depassant<br />
les droits dc leur metier, ne voient dans les manifestations de la vie ct<br />
meme de l'intelligence que des proprieles de la nzntiere, est simple mais trop<br />
incomprehensible. Elle frustre lit pensee et les aspirations de l'homme de<br />
trop d'Clements. Elle est mauvaise parce qu'elle circonscrit le champ intellcctuel,<br />
parce qu'elle rogne a la vie individuelle sa meilleure part, 1'eterriilC.<br />
K NOUS avons absolument besoin d'une Arneimmortelle dont la realite nous<br />
pcrmcltc d'expliquer ce que nous ne saisissons pas et d'esperer ce que nous<br />
n'avons pas.<br />
a ~llc est le legs quenous ont transmis (les inillicrs de generations ct sur<br />
1c~~~~cl, par sagcssc et amour clc nous-.mbmcs3 nous devons vciller picuscmcnl.<br />
Nous lui devons tout.<br />
... Lorsc~uc, par aflail>lisscmcnt moral et ingralitudc nonchalante, nous<br />
venons il ]'Ygnrcr, cc son1 (:le vCritablcs amis de l'liuinanite ceux qui, s'iii-<br />
(lant dc 12 religion ou cle la scieiicc, se niettcnt courngcuscnlcnt i~ Fa<br />
rcc]ici.cllc cl tcnlcnt au moins de nous cn rcriclrc l'illusion l~icnfaisnntc ct<br />
ICcondc n JULES CASE.
- -<br />
COMITE DE PROPAGASDE<br />
Seance du 4 decemOve 1800.<br />
president : MM. Leyinnric ; XI. Delanne, vice-president. - Sewetctire :<br />
M. Pnpuc, sccr6lnirc gdndrnl. - il.Ici.nbws pvdsenl~ : MIPs Raymond Pognon,<br />
Dicii, I'oulnin, MM. Auznnne,~~~, Bou~cry, Mongin, Poulain,Carriillc Clinigncau,<br />
TTTarc1iavsliy, Paul Pu\ is.<br />
Ln. sdancc cst ou~crt~ 2i O hciires.<br />
Lccturc du proces-vcrbal de lii. pr6cedentc seance :<br />
M. Bozcvery signale une omission. Il n parla de consulter les membres do<br />
In provincc et de 1'6trnnger du comili? de propagnndc, et de prcndre l'avis<br />
de tous ccuu, spiriles ou spiritualistes qui ont pris part au congrhs.<br />
Le proces -verbal cst ensuile adopt0.<br />
COMMUN~CATIONS :<br />
M. Leynzarz'r rend compte dcs volumes du Compte rendu du CongrCs de<br />
1889 enloyes depuis le dernier reglement de comptes, ainsi que du prix des<br />
reliures executees.<br />
Lecture d'une lettre de M. Ldon Denis sur son prochain volume que l'auteur<br />
veut soumettre en epreuves au Comite de Propagande.<br />
MM. Puzis, Auzanneau et Leiparie sont nommes rapporteurs a cc sujet,<br />
Lecture d'une lettre de M. Monclin qui remercie les conferenciers : Leymarie,<br />
Delannc et Auzanncau, envoyes a Reims par le comite rle propagande,<br />
au Congres regional de l'Est.<br />
M. Ooztvevy donne communication d'une brochure recue de la pniZt de<br />
nos amis de Liege. Ce pelit ouvrage, intitule : :( A ceux qui pleurent N es1<br />
hautement estime par ceux qui l'on1 lu.<br />
La CONGRES DE 1892 : - M. Auzanneau parle du Congres de 1 SOI et<br />
demande la communication du programme de ce Congrbs.<br />
M. Al. Delame fait clc nonibreuscs remarques a ce sujet.<br />
L'auteur montre qu'un congres marquc une cpoquc. Le Congres tlc 1SSO<br />
etait dans cc cas.11 a reussi parce qu'il venait a son 1icure.Toutcs lcs theories<br />
ont 616 cxprimdcs cn plcinc lumibrc Lc volumc pu1)lie par lc Comild cn csl<br />
le reflet c ~ct,<br />
aussi ce volumc n-t-il CU un justc SUCCES. L'Union s'es1 hile cn<br />
18S9. Pu'c clcvons-nous pas continuer a. bondficicr des rdsultats decc Congrhs '!<br />
Est-il n6ccssaire tlc fairc un noucenu congrbs d'ici clcuu ans ! -ic tlctoilcnous<br />
pas Inisscr nu\ iddcs emiqes Ic tempc de fairc leur coukrc i' Y a-1-il<br />
asse,: d'idees nouvcllcs pour orgiiniscr rlc suitc un nouveau congrhs ? Lc<br />
progrnmmc du Comite clc Propagnndc a-t-il 6tc exccuto et pourlniil oii<br />
tra~nillc ncti\emeiit depuis un nri? Etifin, supposons lc corigres Tail, qu'allons-nous<br />
y discuter?
22 REVUE SPIRITE<br />
M. A uzanrteau fait remarquer que des idees nour elles peuccnl y Otrc clprimk.<br />
M. Lezjmavie ajoute que 1u questioii de Dieu y sera traitee, d'aprbs<br />
M. Martin qui en parle.<br />
M. AI. Delanne demande si 1c CongrEs sera pureincnt cpirite ou, LI contraire,<br />
scra ouvcrl 2 toutcs Ics 6coles. ISos amis de lklgique feront forcemcnl<br />
des ri:pbtitions.<br />
L'ortitcur ne pcnse pas qu'un CongrEs spirite tenu d'ici deux ans piiissc<br />
produire l'effel qu'on en attend. II croit, d'aprhs sa vieille experience clu'on<br />
J'crn un pas de clerc. 11 r0suinc ses objectioils en demandant dc retarder la<br />
dule de cc Congres, ce qui scra bien mieux h son avis.<br />
AI. Bouvel-9 hi1 remarquer quc le Congres de 1SW a votC le Coiigrbs<br />
dc l3ruuellcs : doit-il Otrc spirite et spiriti~aliste 7 Il constate aussi que<br />
notre caissc n'est pas lrbs brillante, vu l'epoque rapprochee clu Congrhs.<br />
Al. Delanne fait aussi rcinarquer qu'on a ~ ote la question du nouveau<br />
Congrus sans aucunc discussion proalable.<br />
M. Rayinortd Pognon se range h l'avis de M. Delanne tout en montrant<br />
que le but de ce Congres etait de rendre regulieres les reunions internationales<br />
entre spirites et spirituslistes.<br />
Al Eelanne renouvelle a ce propos sa craintc qu'on n'ait pas assez d'idees<br />
nouvelles dans ce Congres.<br />
M. Lqmarie pense que l'objectif des Belges s'y allierait a celui dcs Espagnols.<br />
On voudrait reprendre il Bruxelles les idees du Congres dc Barcelone.<br />
cl les completer, mais pour cette fin il faudrait aioir unc id& precise<br />
de ce qui doit y Otre discute.<br />
M. Wrr~chavshy coristate combien on a peu realid dc choses depuis Ic<br />
Congrbs cle 1889. Les mcmhres presents ne sont pas de son avis, car il faut<br />
lc Lcmps pour consacrer les dkcisions prises.<br />
M. Uouijel-y montre que la question posiie par M. Delanne est trbs s0rieusc.<br />
Il ne pense pas que le Comite de I'ropagandc oit lc droit de prcntlrc une<br />
decision u cc sujet. On doit consulter lous Ics nicmlircs de In pi.o~incc et de<br />
l'etranger sur le vole d'un Congrhs.<br />
M. Auzanneau dcinandc h souincltre celte question aux: mciiibrci; du<br />
Comite dc l'ropagnndc .<br />
T a-1-il lieu dc faire un CoiigrFs & I3ruxellcs ?<br />
M. Bouvevy demande qii'on pose aussi la qucstiun suivante :<br />
Sommes-nous assez avanc6s pour trancher la question de Dieu, tlc la<br />
punition, etc. ?<br />
111. iMongzn cxposc les clcul puinls de ~ usuicailts c :
JOURNAL D%TUL)ES PSYCHOLOGIQUES 2 2<br />
1) 1,c Congres, coinnie l'a dit III. Pognon, pourrait aioir une iinpnrtnni.c<br />
24 REVUE SPIRITE<br />
ploient le perispril du medium cltins les pliCnomenes de matbrialisations<br />
Papuq a eu I'idec d'cmployer d'abord I'alcool puis surtout l'ether dans<br />
l'etude de ccs ph6nomEnes.<br />
Cet essai a btb fait cl$t dans quatrc seanccs ct n donne les mcillcurs rbsiiltats.<br />
LP medium SC tiou~e :L son re~cil I)C~~UCOU~ moins fatigue si l'on,<br />
repand qoi-meme ou si l'on laisse Ics esprits repandrc cux-mhics quelques<br />
goutlcq d'6ther pendant !a sCance obscure.<br />
Ccs etucles iont Mre poursuiiies sur les dcuv m6diums h materialisation,<br />
que pos.;bde le groupe ind6penclant d'etudcs esoteriques.<br />
111. 121. Delanne remercie M. Papus (le sa communication ct fait rernarquer<br />
qu'il a en effet conslatd l'apparition du phosphore el son &ion dans<br />
,les phbnomenes de mat6rialisation.<br />
M. Leyrzarle montre quc, dans plusieurs seances, le sang sortait des<br />
mains du medium, et quc, nprbs, des colonnes d'odeur phosphorescente se<br />
degageaient de ses organes.<br />
M. Mongin raconte des phenoniencs se rapportant a ces idees. La lumiere<br />
qui apparait est placee sous l'influence de la volonte des Esprits.<br />
M. Delnnne parle aussi dcc flammes sortant des doigts du medium.<br />
AprEs quelques discussions sur ce point, la seance est levee B 10 h. 112.<br />
Troisieme partie.<br />
Le secretaire : PAPUS.<br />
CIIAPITRE V. (Voir ln <strong>Revue</strong> de decembre 1890.)<br />
La Renais~afice. - La R(forme. - Henri II.<br />
(15-27-1530.)<br />
(( C'elnit un homme de pcu rle j~igcmcnt ct du tout proprc u SC laisser<br />
inencr. B<br />
De qiii CondC parlc-t-il ainsi dans scs iM6nzoiw~ ? Dc IIcnry II, fils ct succc+qeiir<br />
(le Prancois Ier, qui monta sur Ic trcinc h 1';ige do '38 ans. Ccjugcmcnt<br />
(le Coiid(; est juslc en tous points, comnlc nous allons Ic voir.<br />
Moiris brillant et moins capa1)lc quc son pbre il fut commc lui aussi prodigue<br />
ct aussi amateur du bciiu se\~ ct des plaisirs. Comme lui il fut livre<br />
il -es Fajoris. En peu de temps il dissipa 400 Ccus d'or amassds pour continiicr<br />
In giicrrc en Allcmng~ic. Lcs \lontmorency, Ics Guises ct Dianc de<br />
Poitiers hellc creature encore, bicn qu'npprocliant la cinrluantiiine, clispo-<br />
4rcrit cn innitres rlu roi et clc~ tresors dc 1'Etat.
JOURNAL D'ETUDES PSYCROLOGIQUEu: ">3<br />
a son plus qu'aux hirondelles, les nlouches, dit un contcmporain (l), ilne<br />
leur &happait: etat, dignit6, 6v0chC, abbayc, office quclconrjue ou aulrc<br />
bon morceau, qui ne fut incontincnt englouti; et avoicnt pour cet effet, en<br />
toutes parts du royaume, gcns appostes et scrvitcurs gagCs pour lcur don-<br />
ner avis de tout ce qui mourait sans epargncr la confiscalion. ))<br />
C'est dcpuis qu'ils nc pouvaient plus cvercer leurs brigandages ct leurs<br />
deprbdations h mains armCes que les seigncurs SC contentaient d'obtenir<br />
du roi des confiscations qui donnaient licu a dcs delations et a des accusa-<br />
tions trop souvcnt mal fondees.<br />
Qi~clques seigncurs ccpendant, comme le marechal de Vicllctille, ptir<br />
exemple, refusaient de s'enrichir par ces moyens, mais c'etait l& des exccptions<br />
assez rares ; ln noblesse ne rougissait pas de commettre des actes de<br />
rapine veritable, aussi les persbcutions commencbrent-elles bientot sous le<br />
nouveau regne, parce qu'elles rapportaient de l'argent, beazccoup d'argent.<br />
En 15-10, Henri II publia unc ordonnance portant attribution aux juges<br />
d'eglise des accusations d'heresie dirigees contre les protestants ; le 27 juin<br />
1551, il renouvela l'edit de son pbre date du le' juin 1540 qui tibrdgeait<br />
toutes les formes de procedure contre les protestants. Cet edit de Henri 11<br />
declare avec douleur que les efforts du roi son pere n'ont pas du tout profite:<br />
26 REVUE SPIRITE<br />
gcr ne seront ou~erts qu'en presence des rlelegues de I'officinlite oii de In<br />
faculte de lheologie; au moins cleux fois l'an, seront ~isilecs Ics imprimeries<br />
et librairies ct trois fois l'an cclles de Lyon, h causc de son voiqinage<br />
(le Genevc. Les gravures et ymaiges seront soumises a ln mOmc police que<br />
les libres ; sera interdite, l'industrie de porte-balle ct porte-panier (colportage).<br />
1)<br />
Cet 6dit est fort long, aussi nous nc poursuivrons pas nos citations, il nous<br />
suffira dc dire que toul son contenu respirc uno Iiainc non deguiskr, nccrbc<br />
mc^:mc contre ln prcssc ct Ic li~ rc cnfin corilsc l'ecrivain lui-n.iCinr. rar ceu~<br />
(lui hiront au\ rbfugiCs, les porleurs dclcttrcs dc Gciibve seront s6vbrcment<br />
punis á et les biens des r6fugii.s confisques ; In vente des dits biens, si cllc a<br />
eu lieu en prevision de la fuile, sera annul6c 1).<br />
On voit par la. qu'on voulait surtout voler SOUS prelc~te de religion : cet<br />
edit clu rcste etait tout h fiiit intirque au coin dc la plus abominable intole-<br />
rance, aussi le parlement en l'enregistrant ne put s'empecher dc faire<br />
eclater une joie bruyante: (1 il rend ~;r?~ce au Roy dc sa trEs bonne, trbs<br />
loyale et tres chrestienne volonte, suppliant Dieu trbs lzumlilemcnt qu'il<br />
plaise le maintenir en cette charite, devotion et ardeur pendant de tres lon-<br />
gues annees. N<br />
Quelle noble et grande chariti. en effet ! - Est-il permis d'insulter plus<br />
effrontement la divine Providence !<br />
Quelle Folonte chretienne bien entcndue !<br />
N'est-ce pas le cas de repeter avec Xichelct (1) : áGuerre chdienne, droit<br />
cles gens duetiens, moderation chretienne, ctc. ; toutcs ces locutions clouce-<br />
rcuses ont et6 biffees dc nos langues, par le six dc Romc, de Turin et d'An-<br />
xrs, par Pizarre et Corlbs, par ln traite des noirs ct l'csterminntion cles In-<br />
diens. ))<br />
Et sans allcr si loin, nous ajoutcrons par Ics guerres rcligicusw en<br />
France, par le massacre dc la Saint-Iktrtlielemy, par les dragonnndcs. par<br />
1'intoliSraim rcligicusc enfin, si vivace encore au seuil du ringlibme<br />
si8cle.<br />
Aprh avoir signe ln paix dc Catenu-Cnm1)resis lc 3 avril 1X9, llenri IT<br />
libre dcs pr6occiipntions (le ln giicrre etrnngbrc voulut extirper l'hfiresir ; il<br />
se prhparn donc h rcdoubler de rigueur ciivcr.; les ri.form6s dont la 11oml)ro<br />
croissait sans cessc et qui comptnient dcs fidEles jusque dans le.; membres<br />
du Parlemrnt.<br />
Le roi el'rit maintenu dans ses 6onnes iiltcnlions nnti-h6retiquc.; par lc<br />
A<br />
(1) J. Riiclielet, Hist. de Fr. S. S, c. 15, p. 375.
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 27<br />
Charles de Lorraine, frere du duc de Guise qui lui disait: (( Quand<br />
cela ne servirait, Sire, qu'k faire paroitre au roy d'lIespaigne que vous estes<br />
ferme en la foy et que vous nc voulez tolerer en ~ostre royaume chose<br />
quelconque c~ui puisse apporter aulcune tache il vostre tres excellent tiltrc<br />
de roy trus clzreslien, encorey devez-vous aller francliemcnt et dc grand<br />
couraige, alin aussi de donner curee ;i tous ces princes et seigneurs c'l'lespaigne<br />
venus pour solenmiser et honorer Ic innringe dc lcur roy avec madame<br />
votrc fille, de la inorl d'une deini-douzaine de conseillers pour le<br />
moins qu'il faut brusler cn place publicquc comme 116retiques lutlieriens<br />
qu'ils sant et qui guastent ce tres sacre corps du Parlemcnl. D (L1L4172. de<br />
~ielleville,VII, 24.)<br />
Henri 11 ne gouta que trop ccs feroces conseils, il se rendit inemc h une<br />
seance du Parlement, ou les membres recurent l'ordre de deliberer A liautc<br />
voix en sa presence sur les condamnalions encourues par les heretiques.<br />
De Thou nous a conserve une partie des paroles que le premier president<br />
Lemaitre adressa & Henri II dans cette seance: r( Il declama fort contre les<br />
sectaires, dit de Thou (l), il apporta l'exemple des Albigeois, dont 600 furent<br />
brules en un jour par les ordres de Philippe-Auguste,et celui des Vaudois<br />
dont une partie perit par le feu dans leurs maisons et le reste fut<br />
etouffe par la fumee dans les cavernes et carriercs ou ils etaient caclies. â<br />
A cette violente provocation, diters conseillers repondirent vertement,<br />
quand lin1 leur tour de parler, notamment Four et surtout Anne Dubourg<br />
fils de l'ancien chancelier ; cc dcrnier ne craignit par de s'elever. avec force<br />
contre un funeste systeme qui cntoyait a la morl cles gens fort pieux et<br />
laissait un libre cours a la debauche et au crime d'adullere. Le roi ~ idans t<br />
ces paroles de Dubourg, une atlaquc directe a sa conduite ; aussi sa majestd<br />
a jura en grande colbre, qu'elle le vcrroit brusler tout vif de ses propres<br />
ycuy avant six jours et commanda dc I'cinrnener prisonnier cn In. I3as-<br />
Lille acec six autres. a<br />
Mais lc roi ne put s'ofirir cc crucl spectacle, car il mourut dcs suites<br />
d'une blcssurc qu'il rcqut diins une dc ces courscs dc tournois qu'il aiinail<br />
Passionnbment. Un jeune officicr de sa garde, le cointe de Xontgomery eut<br />
la malccliancc de rompre sa lance el d'cn cnfoiiccr dans l'mil du roi, un<br />
tronqon qui phetra jusquc dans le cerveau royal. Henri II langui1 cncore<br />
quelques jours apres celle blessure, mais il expira le 10 juillet 1531) a 1'Age<br />
dc 42 ans. Les reformes virent dans cette mort prompte et tragique un<br />
jusle cliiltiment du ciel.<br />
(1) Ue Thou, L. XSII.
28 REVUE SPIIIITE<br />
-<br />
Ce qui les confirmait clans cette creance, c'eat que ce inbme Nonlgomcry<br />
alait arr0te Dubourg et que le matin nihe du jour ou il fut 1)lessC u 1c roi<br />
avait ])aille comniission h Montgomery d'ah au pays de Caux contre les<br />
protcslanls immediatement apresles tourncis finis: par laquclle commission<br />
il l'aulori~ait de mettrc au fil de I'epk tous ceuv qui lui feraient resistance<br />
et cein cpii scraient atteints ct convaincus, leur faire donner la question,<br />
couper la langue et bruler h petit feu et il ceux qui scraient seulement<br />
soupqonnCs lcur faire crever les deux yeiis (1) n.<br />
Dans lei; mCmoires dc l'Estoile on lit (2): á Henri II fut mortellement<br />
11lessC vis-h-vis de lallastille ou ataicnt tl6tcnus prisonniers quelques conseillers,<br />
cntre autres Anne D~ibourg que Ic dit roi avait jure qu'il vcrroil<br />
hrusler dc ses yeux. ))<br />
Il ne le vit pas, nous l'avons dCjh vu, ce qui prouve qu'il ne faut jurer de<br />
rien. - 411ne Dubourg ne fiit pendu, etrangle ct jete au feu en place de<br />
greve que le 33 decembre 1550.<br />
Ainsi finit le triste regne de ce triste sire!<br />
Au moment de la mort de son phe, cinquante familles protestantes<br />
s'etaient enfuies a Geneve, prevoyant les persecutions.<br />
Sous Henri II, rien que dans les huit premieres annees de son rbgne, de<br />
1547 a 1353, quatorze cents familles protestantes, c'est-a-dire cinq a six<br />
mille citoyens francais, s'etablirent Cgalement a Geneve pour fuir les per.<br />
secutions (3). Mais combien d'autres durent quilter la France de l'annee<br />
1553 au 10 juillet 1530, date de la mort du roi 1 On l'ignore, aucun auteur<br />
n' en ayant fait mention.<br />
(A suivre.) J MARCUS DE VEZE.<br />
OUVERTURE DE LA NOUVELLE $XOLE<br />
SPIRITUALISTE ESPEI~~NTALE ET PIIILOSOPIIIQUE,<br />
D'API& UNE MOTHODE ESSENTIELLEMENT PROGRESSIVE ET SCIENTIFIQUE<br />
1.a fontlntiou de cette bcde que nous avons proposee au Congres cle Paris, en 1870, est<br />
desormais chose acquise, et organisee sur dcs bases suliiles qui reposent sur des priocipes<br />
scientifiques ct philosophiques tout a la fois. La mediurnuit.6 y scra tleveloppCe dans<br />
toutes ses phases et facultiis tant pliysiqiies r~u'iritellcctuelles, et dirig6e par des chefs-<br />
mediums ayant acquis une grande csperience clans la pratique et l'etude de l'ol~servation:<br />
-- -<br />
(1) Mdinoires de Coi&!. coll. Xlichaud et L'oujolat, tome YI, p. 546.<br />
(2) illf2tnoires de L'Est~ile, coii. ~licliaurl ct Poujolat, tome 1, Zn sel'., p. 14.<br />
(3) Cf. G:il~erel, R~stoir e de 1'Eglise de Geneoe, t. 1, p. 316 et passint.
-<br />
de ml gme les forces magnetiques necessaires a cette action toujours constante et sagement<br />
dirige !e vers le bien.<br />
Ces , iiiediums-chefs, ayant recu pour mission non seulement d'aider aux dev.loppe.<br />
ment! des gdrmes de la mediumnit9, mais encore de la guider dans la voie de soncontinuel<br />
perfa( :tionnement afin d'en obtenir les e15ments toujours plus riches et feconds en<br />
mene! 3, seront pour les nouveaux Ctudiants mediums comme des freres et<br />
en sci ence spiritiste; nulle contrainte ne leur sera imposirc; nulle autre obeissa,ice (1)<br />
n'y sf !ra exigee que de se conformeib A la regle cle l'institution laquelle repoec sur la<br />
pratic lue de la plus pure aora1e:et de la charite base fondamentale de notre chere et sublime<br />
doctrine.<br />
Les i fondateurs de cette considerent la pratique de la mediumnitir comnie une<br />
missic ln sacree; il sera defendu d'imposer aucune suggection aux mediums (ils out des intelligenc<br />
:es qui possedent leur libre arbitre tout comme les esprits), pour nous ~eveler ou<br />
cache r encore certaines verites.<br />
Ils seront donc respectes par ceux qui regardent comme un devoir de les d9velopper<br />
ti I'aic le d'une instruction suiuie et graduee ; par ce moyen ils seront plus apte d. transmettn<br />
e la peiisee spirituelle et de collaboi.er a l'Emancipation de l'ame incarnee ou<br />
desin1 cai~es.<br />
Nol 1s esperons donc que nos freres et desireux de voir developper leurs facultes,<br />
tant 1 ~Eysiques qu'intellectuelles, vieridront a nous avec confiance; nous obtiendrons en<br />
suiva nt cette voie le progres, la lumiere et l'epanouissement des plus belles facultes que<br />
Dieu a donnees a l'homme pour lui aider a progresser.<br />
Nol ,re a egalement pour but de dompter et guerir l'obsession, mal iedoutable<br />
et con itagieux qui apporte tant d'entraves a nos travaux.<br />
Noi 1s recevrons les nouveaux etudiants, mais un A un en quelque sorte, et presentes<br />
par dc 2s spirites honorables et connus; nos ressources toutes personnelles ties limitees ne<br />
nous ! permettent pas de faire les frais qu'exigerait une plus grande extension de ces<br />
etude! s. Nous serons donc force de restreindre notre action, tant que des bourses ghereusef<br />
3 ne se seront pas ouvertes pour faire prosperer notre et lui permettre toute<br />
son a clion bienfaisante.<br />
La Fondatrice de : M'ne Ve ARNAUD.<br />
29, rue de Chllteau-Landon, recoit les mercredis, de 2 21 4 heures.<br />
UN REGARD DANS L'AVENIR<br />
(Communication spzmle.)<br />
La direction du Banne?. or Ligh~ a l'habitude, depuis de longues annees,<br />
de se reunir une fois l'an avec quelques intimes pour ecoutcr les paroles de<br />
sagesse, d'instruction ct de proplietie que leur apportent leurs amis du<br />
nionde spiritucl. A chacune de ces seances, IIenri Clay, un homme d'1Gtat<br />
americain de grnnrle valeur, mort, si je ne me trorripc, en 1852, adresse 5<br />
-<br />
(1) Lire le Moniteur spirite de septenibre.
30 REVUE SPIRITE<br />
l'assemul6c un rliscours dnns lequel il rekiimc? ses esperances et ses rrnintes<br />
sans negliger toutefois Ics conseils qui peuvent Otrc clirccternent utiles aui<br />
assistnnts.<br />
Les r6unions, innucurkes par les guiclcs dii m6cliiim Charlcs II. Croncll,<br />
ont licii rtgiilihrcment Ic 10 juin. Lors de ln prcmierc seance, Cronell, profont11;iiicnt<br />
entrance, se lern ct, In main g,iuclie appuykc sur lc dossier 3c<br />
sa chni.ic, prononSn, so~is 1'infl~:cnce de l'esprit controle, un discotir.; digne<br />
cn tous points de celiii qui affirmait cn Otrc I'autcur, IIenri Clay. Chaque<br />
nnnCc, le mbmc esprit SC pr6scntc dan$ les mbmes conditions, qixcl que<br />
soit le medium qui lui serve d'instrument.<br />
Voici une partic de la communication obtenue dans la rEunion du 10 juin<br />
dernier :<br />
INVOCATION (par l'esprit). - Oh! Dieu dc l'univers ; Dicu dc l'h~imanitii ;<br />
pEre de toute sagesse; mere de tout nmoiir; toi, Esprit supreme dont le<br />
nom est lumiere, nous nous approchons de toi en cette heure, t'npportnnt<br />
en offrandc nos louanges, nos aspirations, tout cc quc nous avons et tout<br />
ce que nsus esperons. Nos sont ouverts devant tes yeuu, nos \ies<br />
pleinement exposees a ton examen ; tu connais secrele de chaque<br />
Ame, car tu es partout. Ton nom est inscrit sur chaque forme de vie; ton<br />
esprit p6nbtre toutes Ics conditions d'existence.<br />
Nous te lo~ions, en cette heure, poiir cc beau jour, pour la ~ i spirituelle e<br />
et physique qui nous entoure. Nous savons que nous sommes a toi, et qiie<br />
tu cs en verite dans tout qui bat ici ou ailleurs. Oh ! Dieu, accepte nos<br />
louanges, cn ce moment, non telles que nous les exprimons par nos paroles<br />
ou notrc voix, mais telles qu'elles jaillissent des profondeurs de l'ame,<br />
involontairement euhalees, comme le parfum des fleurs qui mon te spontnnement<br />
dnns l'air. Noiis voudrions, cn cc moiricnt, entrer dnns une communion<br />
plus 6troite avcc les esprits bons et e1c1eq dcs sphEres colestes. Sous<br />
voudrions rcccvoir les inspirations qui nous sont apportees des montlc.;<br />
supi.rieiirs, afin qnc nos vies piiisscnt Otrc pi'nCtr6es tl'unc nouvcllc force,<br />
qiic noi hes piiisscnt Otrc Clcvbcs ii une plus Iinute compri'licnsion tlc In<br />
~4rit6, et qiic no.; ctcurs pilissent bnttrc: d'iinc sympnthic ct d'un :linoiar plii,<br />
chniitl.; pour notrc rncc. Oh! piiissions-noii.;, cn ce momcnt, rhliscr cc qiie<br />
c'c~t qiic d'btrc dcs cr6nturrs 6lcrncllw, non tl6pcntlnntcs clci sc~!ncs chniigcnnlc.;<br />
et tlcs condilions (le temps ct tl'cspnci? innti;riel, mais plcincs (le<br />
confiance nri\ ~Critb.; Plcriiellc.; tlc In \ic siipr?ii~c rt infinie!<br />
Xoiis t'offrons B toi ct ii les nrmCcs d'anges tout le fruit qiic nous won-<br />
tl6ja rccucilli dcs cxpCriciiccs cl dc In ciisciplinc tlc ln lie, ct nous c;p6roii<<br />
quo tlms I'?iiiiii'c qui ~icnl nous dCploicrori.; uiic plu< granclc ~piiiliidili',
-<br />
JOURNAL I)%TUDES PSYCHOLOGIQUES 31<br />
Line force dc vie plus divine, tellement que notrc prochaine reunion pilisse<br />
faire sous des auspices et des conditions plus brillantes de vie spirituclle.<br />
NOUS dcmandons que les benedictions de tous les bons esprit? reposent<br />
sur nous tous maintenant et B jamais. Amen !<br />
DISCOURS : Quand dans IC cours des 6ve;neincnts humains, dc l'histoire<br />
de l'humanite ct de ses interets, il devient neccsqaire de changer les formec<br />
~xistanies, de renlerser Ics conditions i.tablies, il est apporte, de reservoirs<br />
de forcc invisibles, une puissance pour susciter une nouwlle manikrc dc<br />
penser clans l'esprit humain et pour exciter dans le cccur du penseur une<br />
fermentation dc sentiment telle qu'elle etende son influence assez loin dans<br />
l'atmospliErc pour accomplir l'teiivrc necessaire.<br />
Dans l'histoire de la famille humaine, il n et6 indispensable de transformer,<br />
d'age en hge, les vieilles formes et ies vieux systemes dans d'autres<br />
qui prouvent unetat superieur plus ele~e. Dans le temps present, il devient<br />
necessaire de se preoccuper dc 1'6tablissement sur la terre de nouvelles<br />
formes ct dc nouveaux systeme~ de pensee, et d'une culture progressive.<br />
Nous jetons un coup d'mil en arriere sur ie sikclc que le temps emporte<br />
rapidement dans sa course, et nous voyons un progres merveilleux dans ln<br />
lie et la pensee humaines, et dans tous les departements qui se rapportent<br />
au bien-ktre de l'homme. Rous trouvons qu'ici, dans ~otre propre pays,<br />
pour ne pas parler des nations europeennes, par dela l'ocean, il y a eu un<br />
accroissement de forces ~itales, une impulsion donnee a l'activite humaine,<br />
dans toutes les directions de ln puissance intellectuelle.<br />
Nous trouvons qu'en tant que nation, vous avez une assez bonne situation<br />
dans l'histoire du monde, et que, si defectueux que puissc ktre votre systerne<br />
de gouvernement, si incorrecte que puisse paraitre, dans certaines<br />
directions, votre ligne dc conduite comme nation, cependant le peupl,;<br />
americain, au point de Lue du progres, au point de we du developpement<br />
intcllcctucl, au point de vuc du systeriie de libert,e qu'il a adoptt': pour lui<br />
comme pour les autres, est en avance sur toutes les nations du globe. Pourquoi<br />
cela ?<br />
Les raisuns cn sont iiiulliplcs: L'atmospliere, les condilion.; pliysiqucs de<br />
l'h6rnisphi:rc sont dc tcilc nature qu'clic.; stiinulcnt constamineni l'intelli-<br />
Bcncc, qii'cllcs apporlcnt sans cessc une non\-cllc forcc nu cnur ct au Gerwau<br />
clc ion pcuplc, qu'il clc~icril possil,lc il cci1.r qiii Iiabitciit sur son sol,<br />
dc rcspfrcr, avcc lcs Clbiiicnts m01ncs dc In ~ i phy~iquc, c ln \Mit6 qui,<br />
Par cllc-iiiBnic, cst ln li11crtE pcrwnncllc.<br />
Ccllc coiifr6c, 11ien n\mt que l'lionimc blanc n'cri fi3ulbt le sol, etait ln<br />
dcmcurc cl'hornmcs libre., cl'csprit.; ignorant
32 REVUE SPIRITE<br />
intcllcctuellcs et sociales, mais bons et remplis de l'esprit de liberte; et<br />
I'atmosphere mOme fut impregnee de ce mOme esprit, par les vies de ceq<br />
hmcs libres et indSpendanlcs qui ont ete balayees par ln marehe de la civilisation<br />
et des annees, tellement qu'iiujourd'hui il nc suLsiste dc lcurs tribus<br />
que quelques debris il pcine, et, dc ceux-ci, bcn~icoup nc presentent ii l'ail<br />
superficicl que des specimens d'unc race errante et peut-btrc inutile. Mais<br />
nous ne voulons pas les juger. Il nous faut rcgnrdcr ver? les temps qui ne<br />
sont plus, et nous represcnter ce qu'etait ce monde quand son sol etait fou16<br />
par ces rimes cjui levaient haut leurs tetes vers les cieux ensoleilles, dont<br />
les picds franchissaient Ics plaines, remplies de l'esprit de progres et de<br />
liberte. Cette terre, donc, a prescntir & 1'Ariglo-Saxon une condition favorable<br />
a son developpement; et comme il y prend sa place et devient partic<br />
de Iri libre contrbe, il ne peut pas nc pas rcspirer quelque cl-iosc de cet<br />
elBment, et sentir l'esprit de progres et de force vitnlisee qui s'agite dans<br />
son sein.<br />
1)es lors, etant donnees les conditions prBparees pour la race, quand elle<br />
mit le pied sur ce sol, et avec les dispositions que les ancetres apporterent<br />
avec eux, il n'est pas etonnant si parmi leurs descendants se sont manifestes<br />
les sentiments les plus Bleves, les plus patriotiquec et les plus saints qui<br />
puissent monter au de l'homme. Il n'est pas etonnant si, en revenant<br />
du monde des esprits, nous constatons les perspectives les plus rejouissantes<br />
pour l'avancement humain et la plus haute condition du dSveloppement<br />
de l'homme sur ce sol et dans la nation americaine.<br />
Nous regardons par-dessus les eaux profondes et nous ousercons la coridition<br />
des contrecs dt~,nn,qeeres pour employer ce terme dans le sens ou vous<br />
l'entendez; - car, dans le monde spirituel, nous ne connaissons ni contrees<br />
ni corps etrangers ; toutcs les nations du globe sont un meme peuple, une<br />
meme fraternite. Bientot. grace 5 l'esprit d'affiliation, d'arbitrage pacifique<br />
et d'association, elles scront unies dans tout cc qui sc rapporte a leur vie<br />
cxtericure, de maniere a sc presenter comme une harrrionicuse fraternite<br />
ayant pour auteur Dieu, Ic Pere ct la Mere de toute Vie. - Sous regardons<br />
donc par-dessus ICS eaux a ces nations varices dc la tcrrc et nous o1~scrvons<br />
des conditions clranges ; Elnne quelques-unes il'ciitre cllcs, l'esprit de division<br />
est dbjtt il l'couvre, ct dans In prochaine clticatlc, cct esprit se manifestera<br />
peu a peu. non par I'eflusion du sang ct In guerre \iolcnlc, mais par la<br />
desorganisation (les elemcnts qui avaient scn~ble le micux etablis. A I'aubc<br />
(lu siecle qui approche, d m ses prcmiercs niindes, vous remarquerez des<br />
symptomes dc division, de chnngcmcnt, rlc clkorgnnisation : non quc<br />
l'hneute et la ruine cloivcnt s'ensuivre. Oh! noil - cellc destruction ne sera<br />
quc pour rcndrc possible Ic proccssus de rcconstr~iction, que pour i.<br />
,iciliter
-<br />
JOUHHBL I)'ETUUES PdY(:HUl,UGIl)UKS 3<br />
1'6lablisscment d'un nou~el ordrc de choses dans les nalions dont nous<br />
parlons.<br />
Nous rcgardons principalcmcnt vers l'Angleterre, la contree qui aspire h<br />
goiiverner lc monde, ln nation qui n l'ambition d'htentlrc ses mains sui. les<br />
mcrs, et, dans toutcs Ics clircclions, dc joindre a son empire tout ce qui<br />
peut ajoutcr sa grnnclcur. Et que ~oyons-noiis dcrrihrc ces scuncc;? 1%<br />
bicn ! que cct csprit de division cst h l'aouvrc, quc sa plus grandcinflucncc,son<br />
plus grtind pouvoir seront sentis dans Ics prcrnibres tlix annecs du x\ce sihclc.<br />
Avant que ne pointe l'nurorc du nouvcnu sihdc dc noiivcllcs Conclilions<br />
appnraitroiil clcvanl cllc, non pcul-btrc tout d'un coup ct so~irlainemcnt,<br />
mais grnduellemcnt ct lcntcmcnt. Les vingt-cinq premieres annecs du<br />
xxe sihclc nc sc seront pas ecoulhcs (jc prophelisc cn cc momcnt, non plus<br />
seuleincnt en mon proprc nom, mais au nom dcs conseils spirituels du<br />
mondc celcstc) que vous trouvcrcz un nouveau systbmc de go~ivcrnerncnt,<br />
une nouriel1c forme de rapports Ctablis cnlrc Ics officiers (chefs) de l'fitat et<br />
le peuplc libre, dans cette contree connue dans le monde so~is Ic nom dc :<br />
Ia superbe Albion.<br />
Nous nous tournons vers l'Allemagne, et nous voyons que l'csprit de pro-<br />
gres y est a se manifestant dans des directions singulierement<br />
diverses et erronees, mais montrant neanmoins sa force par la monarchie<br />
meme, a present ci puissante. Le meme ecprit de progrfis se propage parmi<br />
toute la nalion, et avant que trente-cinq nouvelles annees ne se soient Ecou-<br />
Iees, nous nous attendons a une liberte plus grande, a une plus consid0-<br />
rnble independance d'expression, d'activite et de conduite journalibre, dons<br />
la nation cn tant que peuple, et dans la vic de chacun de ses membres, dans<br />
cet cmpirc que vous connaissez sous le nom d'rillemngne.<br />
Nous rcgardons vers la Russie et nous voyons l'csprit d'anarchie qui<br />
s'etend sccrutement, jour aprbs jour, se cachant dans des liciix obscurs,<br />
faisant clandcstincmcnt son chcmin par dcs voies dctournCes ct dans les<br />
rangs des conditions supCrieurcs, travaillant clans lcs ccours de ccus qui SC<br />
rattachcnt a la noblesse tout aussi surcrncnt que parmi ccuu qui sont I'oulSs<br />
et opprimbs. Il faut que la Russic clcvierinc unc nouvclle crhaturc, qu'cllc<br />
SC donne unc nouvcllc formc uc gouverncmcnt, qu'cllc transforme dcs lois<br />
et instilutions; ct ccltc couvre s'nccomplit lcntcincnt. Bientot, aprbs que se<br />
scront dissipbs la fumee et Ic bruit qui, spiritucllcrncnt ct rnagn6liquement,<br />
s'6luvcnt du travail ct de l'cfrort dc cc sibclc, nous trouverons, n'cn doulex<br />
Pas, que dans cettc contr6e qui s'appelle ln Russic, sc sont Btablis unc nouvelle<br />
legislation et un nouvel ordre dans In ~ i ct c Ic gouverncmcnt de<br />
l'homnic. (11 suivre.)<br />
Ti& ch Bnnner of Light, par le professeur D. Meizp-.<br />
3
3 4 REVUE SPIRITE<br />
LES ORIGINES ET LES FIKS (1).<br />
APPEXDICI-. ET APERCUS DOXNES PAR LES ESPRITS.<br />
d 120s amis de l'espace. (Voir la revue dc clCcembre 1800.)<br />
Cne volonle ferme ct un appel Cnergique aux forcrc; supbrieures dc l'(!space<br />
peuvcnt sciils attenuer et paralyser ccs effets dangcrcux.<br />
L'Ctude du magnCtisme voiis mcttra 1)icntOl a mOmc dc faire un clioiu<br />
intclligcnt cntrc ccs elbmenls conlraires. YOLIS apprcridrez U repousser ccun<br />
qui vous sont nuisibles pour vous nssimilcr seulement ccux qui peu\eilt<br />
6tre utilcs ii votre sant6 physiqiie ct morale.<br />
Lorsque vous aurez grandi cn science ct en moralitb, lc rayonnement<br />
de \.os esprits deviendra assez inlensc pour atteindre aux rbgions supQ-<br />
rieurcs ; alors 116change des fluides ne produira plus en vous quc l'ordrc, le<br />
calrnc et 1'6quilibre.<br />
Un jour vous aurez pouvoir sur ces fluides ou formes inferieures qui<br />
pullulent dans l'espace, et, loin d'en subir comme maintenant la f&cheusc<br />
influerice, vous vous en ferez des serviteurs dociles, obeissant a vos moin-<br />
dres desirs.<br />
D. - L'echange du fluide perisprital se produit-il egalement entrc les<br />
incarnes ct qucis sont ses effets?<br />
R. - Lorsque les lois qui rbglent la marche des mondes vous seront<br />
connues dans leur entier, vous vous rendrez compte scientifiquement des<br />
inouvcmants qui leur sont dus et des effets qu'ils produisent.<br />
La force attractive qui emporte les globcs dans l'espace fait mou\ oir Cga-<br />
lement les molecules qui composent votrc organisme, ainsi que les fibres<br />
constituant vos perisprits. Ccs moleciilcs ct ccs fibres, constamment cn<br />
vibration, s'altirerit et se repoussent reciproquement, d'ou resulte cnlrc<br />
les incarnCs un Schangc perpotuel de I C L elements ~ tant materiels que<br />
fluidiques; par suile de cet echange, JOLIS exerccz les uns sur ICS autrcs, h<br />
votre insu ct sans le sccours dc vos sens extbrieurs, une influcnce lionnc<br />
ou mauvaise, selon q~i'cst plus ou moins pur le fluide que vous Smetlez.<br />
Votre ignorance et volrc etat d'inf6riorii.C vous Sont subir inconscicinnicnt<br />
ce niblangc, aussi prCjudiciablc a vos corps qu'il sature de principes mnuvais,<br />
qu U \os csprits qui absorbent inccssarnment Ics fluides lourds 6mis<br />
par leur cntoiiragc.<br />
Ln scicncc de l'abcnir vous donnera la connaissance parfaite cles fluides<br />
absorbes et rejctbs par chaquc individu ct vous apprcndra h fairc cntrc cuu<br />
(1) 2 fi.. a la librairie spirite, 1, r. Chabanais.
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 3:<br />
un sage diwerncment. Un jour viendra 6galement oii votre atmosp11i~r.r<br />
epuree n'offrant plus lcs reactifs que possi.de l'air ambiant actuel, \ou,<br />
pourrez, sans danger, vous assimiler un fluide pur et subtil qui remplace1 ,L<br />
dans vos wines des principes dcvenus insuffisants. Alors, recevant et don<br />
nant des emanations purifiees, vous reagirez efficacement les uns sur Ir;<br />
autres et vous arrivcrez, pcu u. peu, ri vou.; creer un milieu ambinnl<br />
capable dc vous prescrvcr des maux sans nombre qui affligent cncorc 1,i<br />
pauvrc humanit4.<br />
D. - Comment expliqucz-vous l'angoisse. la frayeur, l'obsedai~te inquit-<br />
tude qui s'emparcnt souvcnt des incarnbs aprEs la mort d'un des leurs :'<br />
It. - L'esprit, en quittant son corps charnel, s'enveloppe dans les fluide.<br />
qu'il a tirbs clc la matiere par Ic travail de sa pensee.<br />
Cctte operation donnc lieu a un rejet de fluides lourds et epais que lc<br />
nouveau desincarne abandonne et qui flottent autour de sa depouille. Ccs<br />
ferments malsains se mklangent aux perisprits de ceux qui ont vecu dam<br />
l'intimite de l'etre disparu. y apportent le trouble et le desordre. Nous<br />
vous repetons encore qu'un jour vous saurez et pourrez vous garantir<br />
vous-memcs de cette invasion dangereuse de fluides mauvais. Vous les<br />
dktruirez ou les eloignerez par la force du calorique qui emanera de ~ o i<br />
esprits epures. En attendant que vous jouissiez de ce pouvoir, appelez (1<br />
votre aide les forces vives de l'espace qui en disposent; e'bles retabliront en<br />
vous le calme et l'eqnilibrc et feront disparaitre la cause d'une obsession<br />
dont la persistance pourrait occasionner de funestes desordres.<br />
Courage, amis, courage! Deja vous comprenez; vous sentez! de nouveaux<br />
sens s'eveillent en vous par lesqwels TOUS allez percevoir l'invisible, et<br />
bientot nous allumerons ensemble le flambeau qui doit faire evanouir<br />
l'ombre et dCtniire les noirs fantomes croks par la matiere qui encombre<br />
encore vos esprits et les notres!<br />
D. -Voulez-vous nous expliquer les moyen.. employes par les sommet.<br />
des dualites pour communiquer avec les incarnes ?<br />
R. - Pour proccidcr avec methode nous diviserons cn dcgras le plan dc<br />
l'espace :<br />
l0 C'est dans le pur ether que planent les sommcts lumineux :<br />
2 Immedintcment au-dessous se baignent dans le fluide subtil, emanant<br />
de ces sommets, les esprits ou groupements de parcelles assez complets<br />
pour recevoir leurs sages conseils : c'est le degre spirituel;<br />
3 Au-dessous est le degre perisprital ou se meuvent les groupementi<br />
moindres de parcelles. Ces groupements ne peuvent s'elevcr nu deg1.b spi-<br />
rituel, lies qu'ils sont par les fluides lourds de la matiere qu'ils viennent<br />
d'animer ;
36 REVUE SPIRITE<br />
Io Enfin, nc formant prcsquc qu'un ensemble avec Ic degri: perisprital. le<br />
monde ninthiel ou physique oi~ se dkbattent Ics liumanit6s. Dc 1'8ther fluide<br />
oii ils pl:incnt, les sonlmcts lumineuu dardent Icurs rayons sur Ic dcgr6<br />
spirituel, lcqucl Ics transmct nu degri: ptrisprital qui seul pcut SC mettre<br />
en comiiiunication n\cc Ic monde maldricl.<br />
D. - Toiilcs Ics per~onnaliti;.; du dcgrC p6risprital pcu~cnt-ellcs rccevoir<br />
cl tranimclti~c lcs conscils e1cvi.s des sommcls lumineux?<br />
It. - Un grcind nombre, I-iClrii! ne pcuccnt mOme pas conccvoir le degr6<br />
spirituel, dtant encore trop Ctroilcmeril lides h la malibre qu'elles ont<br />
Lrtinsforn16c cil fluides grossiers ct lourds. Elles gardent cuactenlent la<br />
forme morale et physique sous liiquclle elles on1 vecu, forme qlx'cllcs ne<br />
pcuvent icldnliser que par des vics successives.<br />
D. - Que font ces personnalites dans Ic degr6 p6riepritall<br />
R. - Attirees par une perception vague du degr6 spirituel, devorees<br />
par le desir imperieux de savoir et de pouvoir, acharnees a dechirer le<br />
voile qui lcs empeche de perceloir clairement le monde materiel qu'elles<br />
vierincnt de quitter en emportant malhcureusernent toutes ses deiectuosites,<br />
ces personnalites s'agitent, font inconsiderement le mal ou un peu<br />
de bien et cherchent a redescendre au plu5 vite dans le monde des<br />
incarnes.<br />
D. - La vue de leurs epreuves passees ne lcur est elle d'aucun secours?<br />
It. - Enfievrees et lassees par leur incessante agitation, ces personnalites<br />
se detourncnt avec depit et quelquefois avec colbre de la sue des etapes<br />
qu'ellcs ont parcourues, chassant impitoyablement le cnlmc que leur pr&<br />
chenl sans cesse les inspirations cl~i degrb spirituel. Sans le bienfaisnnt<br />
secours de la loi solidaire, lcs monstrueux courants d'iniquites, auxquels<br />
clles se sont abandonnees, les livreraient, innombrables epaves, auu f~ireurs<br />
de toutcs lcs tempbtcs.<br />
D. - De quellc facon intervient la loi solidaire ?<br />
R. - Par Ic mutuel 6d-iange de consolants appels dmanant des courants<br />
epurbs du degr6 spiritucl et du souvenir bicnfjisnnt dc ceux qui les ont<br />
connucs dans le mondc mati:riel. Appel d'eii I-inut, souvenir d'en bas, courants<br />
dc tlC\oucincnt et dc bontd, allant du moiidc physiquc jusqu'au degre<br />
spirituel, sont autant dc liens fluicliques qui les rcticnncnt, leur soufflant<br />
de bonries cl saines resolutioris.<br />
Vertus meconnues et resignucs qui vous abreuvez de douleurs dans le<br />
mondc dcs humains, courngc ct cspoir! Vous Otes les phares lumineiiu<br />
qui rnontrcnt ln voie aus inconscicnls dcs degrds infdrieurs! Vous Otcs Ic<br />
lien fluidique qui permet auu rayons epurbs des sommcts de dcsccndrc sur
JOURNAL U'I~TUDES PSYCHOLOGIQUES 3 7<br />
-<br />
les pauvres rctardatnires dont, sans vous, Ics efforts resteraient impuissanl.<br />
et steriles !<br />
D. - Voulez-vous nous expliquer les periodes humanitaircs dans les<br />
phases traversees par nolre pliinbte Ct les roles qu'y jouelit Ics dudites :><br />
11. - Polir donner plus de clarle a nos explications, rious diviscrons l'humanite<br />
en trois periodes : 10 l'enfance; 2 O la jcunesse; 3' la virililS.<br />
Pendant une longuc seric de sibcles, alors que Ic rbgnc ~riinernl cmcrgeail<br />
seul des bouillonncmcnts, les roches geantcj altcridaienl leur effrilcment<br />
polir engendrer le regne vegetal. Pcndanl le rccueillcmcnt de ccs longs<br />
siecles d'esislcnce dans le marbre et la picrrc, les parcelles, niireuscincnt<br />
divisees, nc parvenaient a ressaisir que la loi methodique et mnthemaliquc<br />
que chacune d'elles portait en soi : loi qui rcgit tous les nlondes et qui csl<br />
la base inebranlable de tout raisonnement. Aprbs l'apparition du regne<br />
vegetal, pendant l'existence dcs grands vegetaux qui comptaient scpt ou<br />
huit sibcles de vie, lcs parcelles purent commencer a elendrc leur action<br />
regeneratrice et preparer, par de bien faibles groupements, le regne<br />
animal.<br />
Quand cnfin, apres des millicrs d'annees de ce regne, l'humanite ter-<br />
rienne entra en lice, ce ne fut qu'aprhs d'innombrables existences succes-<br />
sives formant la premibre periode : l'enfance, qu'ellc put arriver 5 la<br />
deuxieme : la jeunesse. Jusque-la, toujours troublee par les constants ct<br />
bruyants effets du fluide elemental non pondere qui SC degageait de la<br />
matiere animee par les parcelles, le progrbs moral dans cettc premiere<br />
periode fut insignifiant. Dominee par la crainte, eperdue et terrifiee par ces<br />
soubresauts successifs, l'humanite enfmt, formee de trbs petits groupc-<br />
ments, ne put etre qu'elementaire.<br />
Mais les parcelles, poursuivies par le souvenir constant de leur origine<br />
divine, impohbrent cependilnt h celte pnuvre humanite, absor1)ec par l'im-<br />
perieux besoin de se defcnclrc et tlc se nourrir, le brulant desir de connaitre<br />
el de savoir qui permit a I'intellccl de ~~arailrc.<br />
Qiic pouvail Otrc alors Ic progrbs moral quand la fraycur rbgnnit en sou-<br />
veraine ? Une brutalc supcrslilion, pcuplee de divinites inferiialc.; nc s'apni-<br />
sant que par lc sang et Ics cris de doulcur des victimcs ; epoque innglantc<br />
d'ou surgirent les tyrans ct Ics fourbes, bu\wrs du sang ct de.; sucurs dc<br />
leurs frhrcs.<br />
Quand, par un rongcmcnt lcnt mais continu, les Cilux curciit dL:ldi~ce 1 ~ s<br />
Corilincnts, I'humnnitci: pu1 cntrcr dans sa dcu\iCrne pSriodc : h jcuncssc.<br />
Commc chez sa devancibrc c'est par lc noilrc, lc niourir ct IC rennilrc qiic<br />
l'intellect prit un nou~cl essor. C'es1 A cettc Cpoc~uc quc la loi soliduirc fil
38 REVUE SPIRITE<br />
son apparition, comprisc ;i peine, hElay ! par quclrlucs-uns, groupciiicntsuperieurs<br />
qui ne furent que dcs martyrs et dcs \iclimcs de celte loi sublime,<br />
lui qui plrinc cncorc incornpri~c ciir l'liuinanil6 acluellc et qui sculc peul<br />
lui ou\ rir la loi diline de justice et d'cspoir !<br />
D'apres Ici; calculs scientifiques, les Caus rongent l'oucst cles conlinentu<br />
il'iin ccntimetrc par an ; c'cst donc progrcssi\ cinent ct prcsquc sans secousse<br />
que lcs con tin'cnls disparaisscnl pour faire place h Iciirs sisccesseiii%s.<br />
.imis, nous, lcs fils (lu degr6 spiritucl, qui sommes en communication<br />
tlircclc avec les sommets de no? (lualites rcspecti~cs, en jetant avcc vous<br />
un regar(l r6trospectif sur la inrirchc a trawrs les hges de volrc humanit6<br />
Icrriennc, nous vous crions : (( I)ropagnteurs de la loi solidaire, en avant !<br />
p:i< dc faiblesse, pas de pusillanimit6! Le bien et le vrai sont les lils du<br />
snioir; ils doi~cnt triomplicr clu mal, fils dc l'ignorance. Imtruise,: 10s<br />
Srercs; apprenez-leur a qe grouper; nc cesses de leur r6pkter : l'union fait<br />
la force ! A la collecti~ite de prdpnrer l'ceuvre titanesque de la justice ou le<br />
droit primera ln force aveugle et unique. Sus A la haine, d l'envie, a l'egoisme<br />
qui desunissent et font dc ceuv qui s'y abandonnent la proic de tous les<br />
maux. Inimities, vengeances, repreqailles sont LI visible h l'invisible et<br />
creent cntre eux un courant terrible et nefastc. agrandisse^ 1 os s ues !<br />
SociCte, sociologie, socialisme ne sont que l'art de vivre dans l'union. Ditcs<br />
h tous vos freres que la misere hideuse doit etrc extirpee de parmi TOUS<br />
('ar elle annihile l'esprit et atrophie Ic Union, entente, amour, tout<br />
cqt lit! Sou~cne~-xous que la trop graridc souffrance des uns s'aggrasc de la<br />
scandaleuse jouissance des autres.<br />
La terre est aux terriens. Tous ont le droit, en travaillant, de lui demander<br />
le necessaire et le rcpos pour leur ~icillesse; que l'ayant, nul ne doit envier<br />
u son frure plus aclif, plus intelligent, plus induslrieuu, le superllu dont il<br />
duit el peut jouir sans crainte. Dites ii tous que l'oisi\ct6 est mcre (le tous<br />
les sice>. Que pour tous, sans exception, un trakail jocirnalier, intellectuel<br />
uii innniicl, est e~igiblc pourvu qu'il ii'eucbde paL; les forces :<br />
Dilcs leur cncorc que mhthotlc ct rectituclc son1 nussi iridispensahles dans<br />
l'action quc condcwcndnnce ct Ijontfi dans Ics contact.;.<br />
'I'cls sonl, amis, les signes prhlrs~ur~ rie 1;1 troisibmc pCrio(1e hiimanitaire<br />
: rrllc tlc la \ irilito.<br />
Cnmhicn tlibjii de grarides cites ont disparu, nc laissant aprbs cllc.; quc lc<br />
+ou\enir de cc qu'il y cut de sraiment 6lec6 dans lcur ci\ilisatiofi ct touant<br />
.I I'oiihli d'iin 1n5-i~ loinlairi Icy crremcnls plus ou moins ~LIS~C~~CS tlc leur<br />
i~nor~ncc primiliic. Lcurs troncs raliougri.; croupi.scn1 sous le- ciIli\ tlci<br />
iiicr- pi.ofoii(lc~, ne Iaissaiit 5urnagcr que 1cs scrls rnrricau\ BcIiapp8a h In
JOLRY 11, D'BTUDES I~SPCHOLOGIQI~ES 39<br />
P<br />
.ixption. QueIqixes rues privi1egie.i de ce4 periotics loinlaiiles ont pu<br />
ir ce qucle plus grand norn1)rc comprcntl aujoiird'hui parmi vous<br />
11 re clonc, amis, pour faire une realit6 S6concle de ce que vos dcvancirrs<br />
nppelC l'utopie et le rhc. Parcelles clispersim dans les hgc-; du pas+,<br />
lz votrc reconstitution ! En vous retrou~nnl dans l'invisible, pri:piirez les<br />
~pements de parties 6galcs d'ideal ct dc 1olont6 qui feront les personna-<br />
, supdricurcs de la troisikmc puriode. Alor3 ln loi d'amour et les liciis<br />
liques iiniront sans obstacle les incarnes aux sommets lumineu.; de<br />
s clualit6s respectives.<br />
- Pou\cz-~ous nous dirc quand et comment SC rtsoudra In queslioii<br />
ale ?<br />
- Cettc qucslion inquietante qui se dresse en facc des hiimanittc<br />
ibes a leur ydriodc (le ~irilile ne peut se r6soudrc que par l'adoption<br />
lois morales qui apporlcnl nec elles l'ordre, le calme, le \rai, le<br />
:.<br />
ihnts de la terre qui Liitcs de ln liberte un jouet quand vous n'en faites<br />
un pihdcstal, ecoutez-nous ! La terre est volre domaine. Elle porte en<br />
de quoi satisfaire ii vos besoins physiques et h vos aspirations intelleces<br />
et morales. Aux uns, incombe lc penible labeur de faire fiuctifier<br />
;erines qir'ellc renfcrmc, afin de pourvoir b la subsistance generale :<br />
autres, Ic clc~oir de developper leur intelligence pour le bien ct le profit<br />
)us : premjbrc application du libre echange que la suppression de voc<br />
ieres permettra d'etendre, un jour, a ses e.itr2mes limites.<br />
tte loi du travail, comprise ct pratiquee, Evincera les oisifs, les improifs,<br />
les inutiles, ~eritablcs parasites dc la ruche humainc.<br />
acun apportant sa part de laheur doit participer au?; i~eneficcs qu'il<br />
ure, d'oh necessite cle rdpartir 6quitahlcment les inL6r&i du capital<br />
~ppartient de droit 3 ccrlr qui Ic protluisent. Ascociei; donc, nl~c justice<br />
iipnrlinlith, Ic protluctciir ct lc cnpitalistc et cette cntenic que vous<br />
regardcc jusqu'ici comme unc laine utopic dcviendrn une f6conde<br />
te.<br />
l'il n'y ait plus parmi von5 dc inembrcs i.;oICs, de fninillcs rcslrcintes.<br />
I.orsqur \ ous VOU\ SC~CL 11111~ilu6s h pundwer FOS actes, il meiurer~os paroles,<br />
dit.zp- 101, prii+cs, 13 vie coriimunc consirlCrkc JLIS~II'~ prCsrn1 coininc<br />
impoiqilh, tlc\iciidr,i. Li. bnsc d'uii renouvcllcrncnt politique et wcial dout<br />
nous ne po~i!ons ious donner qii'un leger aperru.<br />
F~iiiiillrs agr,liiclics áil toii, Ics mciiiI)rc~ p,irt,igcront cil SrCrcs le pain<br />
ala(itiicI; trihii.; tloiit fi.roiit par(ic Ics ciloycn.: et ciioyeiinw tlc IJ rnCrnc<br />
r%iuii, lous unis l>nr le licn ~)iiissant de 1,i solidarite, feront de la terre rCg6-
40 REVUE SPIRITE<br />
nerec une seulebpatric reliee aux innombrablcs patries clisseminecs sur les<br />
mondes de la creation.<br />
A ce coup d'ail general sur la futurc organisation sociale, nous devons<br />
ajouter quelques conseils necessites par lcs~bcsoins du moment. A l'heure<br />
troubIBc quc traverse l'humanite tcrricnnc, une preinibre lhche s'imposc<br />
tout d'abord : donncr du pain il celui qui n faim, un abri a celui qui le<br />
deninndc. Frhrcs ! que vos voiu s'unissent ail\ notres pour i'Cclamer ccttc<br />
part indispensnblc qui constitue Ic necessaire dont un si grniid nombre<br />
pnrmi vous sont encore priwh. CrCcz dcs cnisscs dc rctrnites pour la lieillcsse,<br />
des asilcs pour l'cnfancc, la inaladic, la decrepitudc. Qu'un souffle<br />
geribreux preside a ces fondations afin quc ccus qui en profiteront y trouvcnt<br />
tout a la fois ln nourriture matericllc et lc tresor sans prix de ln libcrle.<br />
Laissez le lieillard valide au milieu des siens ; donncz-lui seulement une<br />
retraite qui lui permette de prendre part aux charges de la famille : cela<br />
sauvegardera sa dignite et iui assurera le respcct de tous.<br />
Ln location du sol, Ctablie sur der bases minimcs mais equitables, suffirait<br />
largement a defrLtyer ces depenses nouvelles mais urgentes.<br />
Nous sommes avcc vous, amis, pour tout ce qui regarde l'emancip a t' ion<br />
et le bien etre gCneral et nous vous apportons, avec notreconcours devoue,<br />
l'inspiration feconde des sommcts eleves de nos dualites respccti~es.<br />
Guides par elle, le cercle de vos idees slelargjra,vos facultes se decupleront,<br />
vous vous sentirez grandir en intelligence et cnamour, et vous cornprendrcz<br />
enfin la grandeur et la sublimite de cette loi solidaire dont la dcvise porte<br />
en elle le remede a tous vos maux :<br />
Un pour tous, tous pour un ! F. 13. S.<br />
--<br />
IMMORTALITIE,<br />
Sonnet dedi6 a M. P. -G. Leymarie.<br />
Amis, nous renaitrons, puisque tout se transforme,<br />
Puisque rien ne se perd jamais dans le grand Tout;<br />
Sui. les lambeaux du corps nous surgiions debout<br />
Avec le meme espiit et sous une autre forme.<br />
Le monde est un creuset ou la matiPre bout;<br />
Frele jouet du temps et de l'espace onorme<br />
Il faut que l'homme change et dans la rnort s'endorme,<br />
La tombe est un passage et la vie est au bout.<br />
La force est eternelle ainsi que la matiere;<br />
La force dit ceiveau ne meurt lias tout entiere<br />
Elle suit le progres, loi de l1humanit6.<br />
Freres, soyons joyeux, puisque nous pouvous croire<br />
A Id science, au bien, A l'amour, 9. la gloire,<br />
Le fort de la foi dans l'immortalit&.<br />
Paris, novembre 1890. JULIEN LARROCHE
JOURNAL D'ETUDES PSYCIlO1,OGIQUES 41<br />
Je yiens (le lire iinc pctite brochure editbe par la Societi! spirite cle Bor-<br />
deaux, intitulee
42 REVUE SPIIIITE<br />
En somme cette phrase est peu juste, les personnes qui conilnisscnt lc-.<br />
chiffres en jugeront.<br />
Ceci (lit, je souhaite qiie cctte brochure, en se repnndnnt. aide h son tour<br />
h la diffusion de notre doctrine; le but que s'est propose la Societe spirite<br />
do 'Bordeailu est eucellcnt, 'c'est encore une auvre de det oiiement a\ ec<br />
laquelle on pourra rendre de reels services notre cause.<br />
MARINA LEYMAR~.<br />
APRRS LA MORT<br />
Nous annoilcons ce nouvean volume,tres l~ien fait et d'un grand interet, spirite compiitement<br />
ct approuve par le Comiti? dc propagande; nous recommanilons~v~vemrnt sa<br />
lecture :L qui veut avoir une syntheoe precise du spiritisme actuel, il contient:<br />
1" Un esposo de la philosophie des esprits;<br />
20 Ses bases scientifiqiies et esperimentalcs;<br />
3O Ses consequences morales.<br />
In-18 de 432 pages, 2 fr. 50, a la librairie spirite, i, rue Chabanais. Nous en ferons<br />
le compte rendu, prochainement.<br />
Le volume, Apres la mort, de M. Leon Denis, est conforme a tout ce qu'enseigne la<br />
á doctrine spirite ; Allan Kardec l'eut approuve, et, nous le savions, il ne pouvait etre<br />
a ecrit qn'avec clarte et un reel esprit de logique ; le comite approuve donc ce nouveau<br />
n: volume de propagande, et non seulement il en approuve le dheloppement si rationnel,<br />
JOTJRXAL D'ETUDES PSYCHOLOCIQC'I~S 4.3<br />
/<br />
sur le livre á Gherchons P que mon excellent ami, M. Loiiis Gardy, vaillant defenseur<br />
de la &rite, a etC amene a produire, a la suite de conferences faites a Geneve par<br />
M. ~milc Tung, naturaliste et professeur distingue de l'Universite de cette contree, el<br />
,ours desquelles M. Yung avait, pour ainsi dire, mis au defi les spirites de pouroir<br />
ses assertions, pour la plupart, eri dcsaccord avec la verite du fait spirite.<br />
hinsi qu'il a et& dit, dans l'article bibliographique publie dans la <strong>Revue</strong> (lu 1 " dccembre<br />
dernier (voir page 584), M. Crardy, qui possede plusieurs langucs, a relcre fiorement<br />
1, gant, et a puis6 aux sources les plus Cfiv~rscs tous les faits capahles de faire<br />
triompher la verito. Des ouvrages, revues ct journaux francais, anglais, allemands ct<br />
,m6ricains, il a extrait la relation des phenomenes spirites, les plus probnnts, ol~tenus<br />
dans des conditionu qui ne laissent aucun doute sur l'intervention
4 -'t REVUE SPIRITE<br />
l'Amiral l'occasion d'amener son ami i une seance d'ecriture directe. La, le pere, en<br />
decouvrant l'ardoise qu'il avait
.<br />
ETUDES SUR DIEU ET SUR L'AIME (1)<br />
E~ entreprenant ces etudes, je n'avais nullement l'intention de les faire imprime,., je<br />
simplement i4eunir en un ensemble et un espace restreint, les opinions diverses<br />
de serieux sui les importantes questions qui font le sujet de ces trtudes, afin de<br />
pouuoir ensuite plus facilement les comparer et mieux juger de leurs valeurs respectives.<br />
C'est dans ce but que je les ai resumees autaut qu'il m'a ete possible et reduites a<br />
leur plus simple expression, les ditpouillant sans scrupule de la plupart de leurs ornements<br />
litteraires, susceptibles de trop flatter l'oreille et d'6blouir la raison.<br />
Mais mon travail etant termine, persuade aprh reflexions que la lecture de cet ecrit<br />
pourrait iiititresser et etre utile peut-etre a un certain nombre de personnes, et chdant a<br />
des considerations desinteressees, j'ai cru devoir les livrer l'impression.<br />
Avant d'entamer la lectuise des pages qui vont suivre, il est inutile, sans doute, de pr6venir<br />
le lecteur d'une remarque qu'il ne manquera pas cle faire lui-meme ; A savoir, que<br />
les objections des athees et celle des insterialistes-immortalistes, si on suit leurs iaisonnemats<br />
avec quelque attention et sans parti pris, ne sont que de simples paradoses plus<br />
ou moins scientifiques, c'est-a-dire de simples affirmations sans preuve aucune, et l'on<br />
Sapercoit bientdt que ces Messieurs sont peu persuades eux-memes du resultat final derivant<br />
des difficultes qu'ils all8guent et qu'ils sont loin surtout d'etre convaincus de leu:conclusion<br />
negative de la divinite.<br />
La cruelle iucertitude, le doute penible! voila l'extreme limite ou aboutissent et yont<br />
se noyer les vains efforts de ces grands negateurs.<br />
Rien d'etonnant a cela, puisqu'ils n'ont jamais pu infirmer les preuves morales et rationnelles<br />
qu'on leur oppose, si ce n'est par de pures hypothbses ou difficultes abstraites<br />
relatives a la creation, l'origine du monde, la nature de Dieu, l'essence de notre ame ou<br />
autres questions analogues, lesque!les sont pour nous tous autant de mysteres au-dessus<br />
de la raison humaine.<br />
Nous ne pouvons nous-m&mes, il faut bien l'avouer, et ils ne peuvent pas plus que<br />
nous, s'expliquer des choses qui nom surpsssent. Mais qu'est-ce que cela prouve'! Ce<br />
n'est pas une raison pour nier les consequences qui decoulent evidemment des arguments<br />
serieux qu'on leur oppose et qui prouvent ce qu'ils ne peuvent nier avec la moindre<br />
preuve a l'appui.<br />
Rappelons enfin que tout homme est faillible, les desincarnos eux-memes tout comme<br />
les incarnes, ce que demontrent une fois de plus les raisonnerncnts contr3dietoires du<br />
meme individu, charnel ou perisprital, que l'on va etre A meme :le comparer. C'est pourquoi<br />
le lecteur impartial devra aFprhcier lui-meme la valeur de chaque raisonnement,<br />
d'ou qu'il vienne.<br />
Ces itudes sont divisees en deux chapitres. Le premier traite de la question de Dieu.<br />
Le second traite de la question de l'ame.<br />
(1) Se trouve ci la Librairie Spide. 3 fr.
46 REVUE SPIRITE<br />
Lc premier chapitre comporte trois parties formant chacune une &ance.<br />
La prcmiere seance traite de l'existence de Dieu, de sa personnalite et de sa nature.<br />
La deuxiernc seance traite de l'Etzrnit4 de Dieu, de celle de la matibre, de l'hypotl19s~<br />
de la creation, de l'immanence ou coeternite de Dieu et de la matiere, et de la loi uni-<br />
verselle.<br />
La troisieme seance traite de la question du mal sur la krre : clhoration mutuelle,<br />
souffrance, fleaux, etc.<br />
Le deuxieme chapitre comprend quatre parties ofi seance, savoir :<br />
La pi.emi&re sur l'existence et la nature de l'lime.<br />
La deuxieme sur la survivance, la reincarnation, l'immortalite de l'hne.<br />
La troisieme sur les expiations, les epreuves, les consequenoes naturelles..<br />
Lrt quatrieme constate le grand fait spirite de la survivance.<br />
Suit un appendice sur l'efficacite de la priere.<br />
Le tout se termine par un resume synthetique ou conclusion.<br />
Quoique chaque chapitre et chacune de ses sections ait un titre special, on remarquera<br />
dans telle ou telle division, des articles qui rappellent telle ou telle autre division etran-<br />
gere. La raison en est que la question de Dieu et la question de l'ame sont tellement<br />
liees et dependantes l'une de l'autre, que les materialistes ne peuvent nier Dieusans nier<br />
aussi l'ame, et reciproquement.<br />
Or ces divisions ou seances, on a cru devoir les etablir afin de ne pas trop fatiguer les<br />
interlocuteurs supposes ou plutot et plus efficacement, pour donner au lecteur le temps<br />
de la reflexion apres chaque coupure.<br />
Cela pose :<br />
Dans les paisibles discussions qui vont suivre, ami lecteur, nous sapposeroas, si vous<br />
le vaulez bien, que ces Messieurs philosophes, soit defunts, soit encore vivants, peu im-<br />
porte, sont assis en cercle dans une vaste salie, et que chacun emet son opinion sur le<br />
sujet en question, repondant, le cas echeant, aux objections qu'on lui oppose ou bien<br />
encore contredisant lui-meme les auteurs d'opinions qu'il ne partage pas. Le tout en<br />
. termes convenables et avec les egards qu'on se doit entre gens qui se respectent et s'es-<br />
timent reciproquement.<br />
C'es: donc entendu, chacun va etre cense exposer lui-meme les motifs de sa croyance<br />
et va t%cher de faire prevaloir son opinion dans la conviction qu'il la croit se rapprocher<br />
davantage de la verite, avec le desir sincere d'essayer de repandre un peu de clarte sur<br />
des questions OU problemes couverts jusqu'ici d'un voile si impenetrable qu'il n'a encore<br />
pu etre souleve par aucune individualite quelconque, si perspicace fut-elle.<br />
Personne ne preside. L'un de ces Messieurs, le premier venu, sans distinction, va<br />
prendre la parole et ouvrir le debat. P.-F. GINOUX pbre.<br />
NEcRoLoGIE : Par une erreur regrettable, le metleur en pages n oubli6<br />
notre rcvuc necrologique dans la <strong>Revue</strong> de novembre 1590.<br />
Mm". Vipe, decedee le 31 octobre, ct au caracture de laquelle nous avons<br />
rendu un juste hommage dans notre s6ance de commemoration du lCr novem-
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 47<br />
-- --<br />
bre, fut consideree par tous les spirile4 qui l'ont connue, comme un esprit<br />
trec avance, mure exemplaire et courageuse, devouee jusqu'au sacrifice<br />
de ca sante a ses enfarils dont clle faisait 1'Bdiication; cette en croyance<br />
ntrndait en francais l'ouvrage remarquable du professeur Rossi Pagnoni cl<br />
du Dr Moroni, Quelques ersnzs de m&diz~rnnite hypnotique, avec un ~Critablc<br />
talent, et une reelle abnegation malgre ses multiples travaux.<br />
Un bon et fraternel souvcni~ a cette gracieuse dame, a cet esprit dist,ingu6:<br />
pour M. Vigne ct sa charrnantefamillc nos vco~ix. amis; notre philosophie<br />
a du coneolcr cet essaim dc penseurs et de philosophes.<br />
Monsieur et Mndenlc CA~LLE FABRE, nous font part du d6gagemenl<br />
corporel dc Mllle Ldopold Mmtout, leur mhre et belle-mbre, deced6e R Dijon<br />
5 l'agc de 70 ans. Une bonne pensee bien sentie a l'adresse de cette brave<br />
darne, rle cette bonne mere, spirite convaincue tant aimee de son mari.<br />
VCCLIY fraternels pour ses enfants qui ont toujours cons016 ceux qui pleurent<br />
et que nos bons guides consolcront a leur tour; ils ont toute notre<br />
sympathie.<br />
Chers 1Messieu~s. -L'il Societe spirite de Rouen a perdu materiellement<br />
'i'un de ses membres les plus devoues, age de 57 ans, et societaire depuis la<br />
fondation, entre dans Ic monde des Esprits depuis le 20 decembre 1800; ce<br />
spirite. tres dovoue, eut 3 souffrir pour notiie croyance et voici comment,<br />
Contremaitre dans une filature, un jour son directeur lui dit : á Trideau,<br />
u vous etes un bon gayon, un employe intkge, mais ce qui me contkie<br />
4 8 REVUE SPIRITE<br />
celui-ci : dcpuis le clepart de M. Mot, n'ayant plus d hoinnies instruits pour<br />
ces sortcs de ~Cremonics, j'ai du f'dirc de mon mieuv ct aprus a~oir lu il ln<br />
lcvee du corps ct au cimelibre, les prihres pour les Ejprits qui vicnnent dc<br />
quitter la tcrrc, j'ni dit quelques paroles sur ln tombe ; nos amis ne le.; ont<br />
pai trou\ 6cs trop mal.<br />
Tous le.; mcmbrcs de la Coci6tb tlc Rouen, des groupes du Petit-Que\illy<br />
avnicnt elu convoquks; nous etion.: cent pcrsonncs n\cc dcs immortcllc.; h<br />
la l~ouloriiiibrc, et comme le dbcbdi: dcmcur,iit dans un ccnlrc de mat(,rialistes,<br />
cclle inhumalion a du lcur prouver que lcs spirites etaient ])lus<br />
a~ailcks qu'eux; sans mbpriser lcs prutrcs,ces nenntistcs conslnlent quc le.;<br />
spirites sc pnsscrit de lcur rninijlhre et quc,si tous les Francais lcs ilnilaient<br />
il n'y aurait pas besoin de budget des cultes.<br />
Le spiritisme fait de grands progrb8 nu Petit-Quevilly; Ji. Maufrais en est<br />
l'un des plus z6les propagateurs.<br />
A Rouen, nous ne faisons pas beaucoup de bruit, mais nous sommes hien<br />
assistes par nos guides ; BI. Licutand, notre vener6 prOsiclcnt, souffre pour<br />
cause d'Ctouffen~ents, sans cela il porterait allegrement scs 00 ans.<br />
Xotre accolade fraternelle a nos freres de Paris, auxquels nous serrons<br />
bien cordialement la main. F. LESAGE.<br />
Mlle Joly est decedee a Marseille; femme de elle y avait fonde<br />
un groupc qui marchait selon ses formules a elle, et avec le medium<br />
Mme Vve Lesque ; elle etait bonne et charitable, et discutait avec un calme<br />
inaltdrable les principes qu'elle alait adoptes, tenace comme les protestants<br />
dont elle'ktait issiie, et tenant d'eux leur csprit de suite.<br />
Cet esprit genereux hisse bien des regrets dans son entourage; a sa niece,<br />
h tous Ics mcmbrcs de son groupe, le meillcur souvenir.<br />
Notre confrbre, Etlmo.nd Potomic'-Pierre, vient d'avoir la douleur de<br />
perdre son fils Wzlly, age de 29 ans. II s'occupait dc s6iencer naturelles et<br />
de linguistique.<br />
M. Vincent Adolphe Constantin, notre P. T. S. bien devoue, ainsi que<br />
Mlle Lrrw e Boursiw, tous lc? dcuv spirites convnincus et aimant h f'airc Ic<br />
bien, comme dc grnncls (mirs qu'ils etaient,
-<br />
REVUE SPIRITE<br />
JOURNAL MENSUEL<br />
D'RTUDES PSYCHOLOGIQUES<br />
tes seanccs spirites du vendredi, auront lieu les 6 et 20 fevrier.<br />
NO 2. le' F~VI~IER <strong>1891.</strong><br />
Pour les abonnements de la <strong>Revue</strong> spirite, ailnbc lN1, adresser un ~nandat A l'ordre<br />
de M. Ii. G. Leymarie, le plus tdt possible.<br />
LES GUERISSEURS, LES OBSEDI?3<br />
Tout observateur serieux, dans le cours de son existence, a fait cette<br />
remarque considerable quela science se recusant pour des cas exceptionnels,<br />
les toucheurs, les rebouteurs, les guerisseurs de nos campagnes dans<br />
lesquels on a confiance, parviennent generalement a soulager nos maux que<br />
souvent ils guerissent. Ces empiriques guides par l'experience trouvent le<br />
~jibge du trouble organique, et mettent l'ordre dans ce desordre presque<br />
inslantanement.<br />
Nous avons connu un officier retraite de gendarmerie, il y a quelque quarante<br />
ans, auquel on prbsentait des personnes gravement bruloes; les<br />
docteurs ne pouvant attenuer leurs souffrances aigues, elles se confiaient a<br />
M. Lafeuillade et ce toucheur prononcait quelques paroles d'une rnanikre<br />
inintelligible, soutenait la partie atteinte avec la main gauche tandis que sa<br />
main droite, a l'aide de passes, magnetisait les brulures; la fievre disparaissait,<br />
le calme faisait place a l'apprehension ; les enfants, surtout, s'endormaient<br />
aiissilbt et l'on constatait le souffle regulier de leur respir a t' ion.<br />
Aprbs trois seances des plaies affreuses etaient cauterisees.<br />
Le Sait etant reconnu, les docteurs du departement de ln Corrbze lui<br />
adressaien1 les brules.<br />
D'autres etaient de parfaits rebouteurs; qui avait appris l'itnatomie du<br />
corps humain u ces pauvres laboixreurs ?<br />
Celui-ci touchait les entorses, les reduisait instantanement ; cclui.la<br />
6Werissait les Ebvresintermittentes ou paludeennes, en quelqucs jours, avec<br />
des herbcs choisies dans la montagne lorsque la medecine se dhclarait in]-<br />
Puissarile aprbs quelques mois de traitement.<br />
A Figers, Clicircnte-Infbrieure, hl. Bouyer, viticulteur, touchc les malades,<br />
4
50 IiEVUE SPIRITE<br />
- -<br />
prie pour appeler l'airle cles clesincarnes et gueri1 iinc foulc clc zen.;,<br />
gratuitemcnl, il 10 lieues h la ronde ; le desinteresseinciil nbsolii est >il<br />
regle.<br />
Au 36 rue dc l:lrind.rc, M. Hippolyte fils a rendu In s~i~ti~ h clcs cciitniiic\<br />
(le miilnrlcs. et ccln pendant clc.; anii0cs; commc Uo~iycr, filire lc I~icii 6t;iil<br />
sa sriilc rhxinpense. Il ne pratiqiie plus.<br />
Christ yu6rissnit p,ir l'iinposition des mainq, i~ l'cxcrnplc clrs Fngci<br />
de l'nrilirliiit6. MM. Roi~xcl, ,Tourclnin, E\clte, 13ourkscr de Iqr;lngr,<br />
Longprc~, ct des ccntairies cl'nutres guhisscurs clans toutes lcs parties dii<br />
moiitle oiil acqiiis clans lcurs exisler~ces pnsskcs lc poiivoir d(' loiiclicr. de<br />
rehoillcr, dc gukrir sans nilires connnissancrs que leur inslinc't admirable,<br />
instinct conquis a l'aide de trnvnux clans leurs hies successi~e.; ix;ir tout<br />
s'acquiert par le labeur prolonge uni a ln -colonte. Ces bons esprils ont uri<br />
profond amour pour leurs semblables.<br />
Le Snlouclnlou, de Sarrelonguc, Pyr enees-Orientsles, dont se sont ebaudi*<br />
tant de journaux. est l'un de ces gu6risseurs reputes dans la montagne :<br />
ne le septieme de la famille, il doit jouir de ce don precieux assure-ton;<br />
de ce que, a un enfant afflige d'une maladie d'yeux, il commande de<br />
porter une cagoule qui empeche les rayons lumineux de frapper douloureusement<br />
sur l'organe malade, puis de jeuner pendant 40 jours pour arri3er<br />
autan1 que possible le< evolutions de la matibre et l'echnuffement du San)<br />
qui en est la suite, les docteurs et tous les journaux se sont exclnmes, ont<br />
ecrit mille articles contre l'ignorance malheureuse dc nos paysans.<br />
Voyons, nos oculistes qui deviennent arrhimillionnaires avec leurs collyres,<br />
n'ordonnent-ils pas 3. leurs malades frappes a la lue, et la cliambre<br />
noirc et ln diete? Dans les Pyrenees la legende poetique se niarie a unrr<br />
veritable intuilion ; ncs oculistes a pris hl-)uleux sui~ent lcs errements<br />
du hienfaisant Saloudnlou cela cst evident. Alors pourquoi ces cris d'orfraie<br />
et cc deluge cle feuilles noircies ?<br />
NOUS avons et6 reellement affliges en constatant que M. Vacqucric npprouvait<br />
dame justice qiii, sous certaines instigations interess6cs fait<br />
appr6hcntlcr le Snloudnlou comme un malfaiteur, et 1s condilirc par qtt<br />
gendnrnicrie au parquet du procufie ur sous l'inculpation d'excrcicc illbgal<br />
de ln mhdecine ; ce cnq est donc bien gravr puisqu'il attire l'altcntioil d'un<br />
pbilosoplic de l'envergure rlc Auguste Vacquerieb?<br />
QUC des reporters aux abois s'escrimenl d'estoc et taille contre ce doilt<br />
ils n'ont pas une idCe prcmiere, cela sc comprend, mois on est iinprc;sionnC<br />
(le voir A, Vacquerie, l'ami de la justice, uscr de sd\erite injuste en\ersZle<br />
Saloudalou.
JuUItNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 51<br />
-- -<br />
/<br />
>lnib ]ui-in6inc es1 Saloudalou et je IC prouve ; dans les -Mir/L(~r de "J~fi-<br />
$,ire 11 avoue qu'aprus a\oir ri des tables tournnntcs il cil de\int Ic pxrlizan<br />
detanl le constat clc 1'1 niiIicIiu1111iit6 de Mmc h ile de Girardin, cl ce scinble<br />
fitre lllcdiuiil, causcr avec le5 csprils cl auysi for1 que cl? g~ibrir SOLI'; leur<br />
inspiralioii. Oui \ou- lin S,~OU(~~OLI,<br />
Li11 1)arfnil ~ubri;.;c~ir dc.; ;LIII~;<br />
en leur int1icludr:t qu'clkz sont Cterneilcs el (IUC 13 mort du coibps lcur '1<br />
laissh toutes lcixrs fc~c~illCs inlcllccluclles, ce qni peul noui sau\ cr (III nhntismc<br />
qui d)rulit l'cspril cl ~tbrili\e loulcs lcs bonnes voloiitc;.;, no5 logislate~iri<br />
posilivislcs ixJanliitcs cri sont la prcu\c pnrlanlc.<br />
Sage cl pohtc qiii chanlcz les iIilmp~ki Iiuin,~inc;, tespect au Snloudnlo~z ;<br />
so~xl~aitons u la plupar1 dc rios cloclcurs de l'Oh ridlement, cl scieminent,<br />
pour gircrir en rhlitC et non pour marcher A thtons nc sachant h quel<br />
inconnu Sc 1 OuW.<br />
Le Calouclalou est immortel : l'instinct humain, cc ~Cni.rablc dc tous les<br />
temps conspire avec lui, le coaur des masses lui appartient.<br />
A proposdu Y1c>stame.r,l d'une splqvfe. que n'a-t-on pas ecrit, el epilo~~ie! Li:<br />
spiritisme est dCcidCment capable dc tout, il dhtraquc le5 cervelles et si cc<br />
n'es1 le diable qui en est l'essence, ce doit Btre aii moins la deraison ou la<br />
folie !<br />
Mme Brochard atteintc d'un cancer et (l'autres mauv a l'epoque ou noiii<br />
l'avons connue, Ters 1875, etait trP3 eunllce et cela se conipreii~l ri nn fait<br />
ln part clc scs souRrance; eoritin~~c~; nous rcgrellions qu'elle s'occupht d~<br />
spiritisme car sel elrc nialade ct npr\en.i poussait tout i l'extreme, mOme<br />
la charilk; elle a\nit uii grand czur et donnait Tans discernemeril, tout en<br />
etant parfois d une parciinorlie rxtrCme. Ires inlelligentc et croyant a l'eternite<br />
dc l'hnc, :P. ln rCincari?ation cllc hisnit Clcvcr 5es dcul filles dcui~ une<br />
maison ou l'on pioi'eistlit le nCailtisriic; rcla elnit parfait u son point (le vue!<br />
Cette c\allibc, ccttc obsCtlCc CL&t capablc (le s'emballer sur une itlec file, et<br />
nous iic i oiduincs jamais ndnwtlrc l'c\posC de ses lheories cornp1cu:s cl coiifuses<br />
; rious ii'enlendiriies plu\ piirber d'ellc. En 1883 n~tls 5i~inc- ~1~1'8<br />
Vouvray elle h habilla il en horrirne, prfichnil des chosc.; t~\trn~al;:inte~ et se<br />
juchait tlans lcs nrbrcs; sa f,unilic ei~t ilii placcr dans une inai~oii de sante<br />
commc irrcsporisal~lc ccltc obsuclUc 'zu premier ti~rc.<br />
Bien lui a pris (le ne pris 1,iis-er -un lkn h unc uuvrc ypiritc cx 1~. presse<br />
eut f~~)pi! ,ur ccttc guitarc, li~ cdptation.<br />
sous a\ons connu intirnciiiciit, Ilouen, 5 Clcrmonl, ii Chtlrciilon, de;<br />
docteurs distingues qui nous oiit hi1 visitcr leurcl bcaur Ctal~li~scn~ciit.: ;<br />
nous y dlori5 rem,~rquC, au L121c dei mur+, sur les 1)rariche~ des ~~rl~rcs,d<br />
magislrdr, des cliploin,~tcs, clci iiiQdccins, clcs journnlislcs, clcs prbtrc?
52 REVUE SPIRITE<br />
juches ainsi, et tous s'y placaient au sortir de leur cellule nc trouvant rien<br />
de micuv dans le meillcur des mondcs possibles. La place de Mme Bro-<br />
chard etait fixee dans ces asiles determines.<br />
La Cour cl'Orl6ans a annule son tcstamcnt et c'etait justc; la famille de ln<br />
dCfunte clnmc a eu ce tort de ne pas l'arrkter dans ses m:tnifcslations et de<br />
jcter sa reputation h tous les :vents de In publicite.<br />
11 est wgrettablc que nos confreres de la presse oublicnt toiitc mesure<br />
quand il s'agit de spiritisme; or cettc philosophie du 11on sens, amic de ln<br />
raison et de l'etude, n'est pas plus responsable des insanitus d'un etudiant.<br />
que la religion, la magistrature, ln diplomatie, le journalisme, In. medecine<br />
ne le sont cles detraques sortis de leurs rangs et echoues b Charenton.<br />
P. G. LEYMARIE.<br />
PERISPKIT ET CORPS ASTRAL<br />
La Rewe spirite'publiedans son numero de janvier, sous le titre precedent,<br />
un article qui m'etonne tant par la forme que par le fonds. NI. le commandant<br />
Dufilhol fait au sujet de l'occultisme certaines afhrmations qui donotent une<br />
etude tellement superficielle de la question, que je me ois obligC de faire<br />
une reponse a ce sujet. Directeineiit pris a parti a propos de deux des<br />
recentes etudes parues dans l'Initiation, il est de mon devoir de rectifier<br />
certaines erreurs que je suis etonne de trouver sous la plume de mon honorable<br />
contradicteur.<br />
La discussion qu'il soutient roule entierement snr la question de savoir<br />
si le corps astral se dissout apres la mort ou s'il persiste et sc rbincarne<br />
clans toutes les personnalites manifestees par l'esprit dans le cours de ses<br />
peregrinations.<br />
L'exi-Lencc de cette difiiirencc de conception a ete 6tal)lic commc differenciant<br />
les ecoles d'occultisme et celles de spiritisme lors du Congrbs de<br />
1888. A ce propos, jc m'etonnc quc Ic conimandement D~~filhol n'ait pas<br />
pris In pcinc (le rclire les noms des membres du Conzile d'orgnnisntiofi du<br />
Congrus, il aurait vn que toutes les ecoles spirites et spirilualistcs avaient<br />
pris part ccttc organisation.<br />
Je dois Cnumercr les points sur lesquels je pense que ccrtaincs erreurs<br />
ont ete commises.<br />
10 La Itc\uc l'ln~tiation n'cst pas une revuc occultiste. l
--<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 53<br />
p pourqiloi vouloir pretendre que, philosophiquei~ien1 parlant, consid6rer<br />
le corps astral comme sikge de passions c'est faire du determinisme?<br />
c'est la une mauvaise chicane que la lecture des auvres de Fabre D'Oliuet<br />
(18-0) qui defend justement cette idbe, sufrit a reduire h neant, aucun<br />
auteur n'ayant mieux resolu la queslion du libre arbilre et de sa toute-puissance<br />
que celui-lh.<br />
30 ~e corps astral es1 considere par moi comme formant un tout complet.<br />
cela tient h mes 6tudes:de medecine qui me font aimer la clart6 ct qui me<br />
chercher quand je parle de quelque chose, a me rendre compte de sa<br />
localisation et de ses effets anatomiquemernt et pJupiologiquement parlant.<br />
40 M. le commandant Dufilhol est bien audacieux en afirmant (page 7,<br />
2e paragraphe), que (( l'accord de la loi naturelle et du libre arbitre par<br />
l'intervention de l'Esprit, etc., n'avait pu 6tre compris, avant cette revelation<br />
inattendue autant que logique (la revelation des Esprils).<br />
Les ecrits d'Origene sont pourtant bien nets sur ce point. Les diverses<br />
traductions du Livre des morts viennent encore donner torl A mon contraclicteur<br />
ainsi que l'etuuede IaDoctrine de Pythagore publiee par FabreD'Olivet<br />
dans son ouvrage : Les vers dores (1533).<br />
5" La chicane que me cherche l'auteur de l'article relativement a l'evocation<br />
d'une des douze personnalites incarnees provient de la confusion qu'il<br />
etablit entre le plan ast?.al et le corps astral. Mon etude doit etre bien obscure<br />
pour qu'on n'ait pu comprendre cette distinction si simple.<br />
6"l est curieux que si ((je n'ai pas pris la peine d'etudier le spiritisme<br />
dont je parle, a contresens n, le Congres m'ait confie la tbhe de resumer<br />
dans son volume les doctrines du spiritisme et que tous les spirites serieux<br />
aient trouve ce resume conforme aux idees du spiritisme. Que le commandant<br />
Dufilhol se donne la peine de relire mon etude a ce sujet, et qu'il<br />
cherche si je ne defends pas a ce propos la theorie de la persistance du<br />
Perisprit. Cela lui kvitera des termes que je suis etonnh de trouver sous la<br />
pfume d'un homme clc son rZge et surtout d'un spirite instruit.<br />
7 O Nkcrommtie ct GodtZe ne sont pas synonymes. Dans les temples<br />
egyptiens on hvoquciit lcs (( morts aimes n cela s'appelait ~Ecnon~aa~ra. L'evocation<br />
par le procede de la á magie noire )) s'appelle Gohie. Pourquoi cette<br />
confusion ?<br />
80 Je suis encore plus etonne de voir un spirite protester quand je dis<br />
que le mediim cst á passif et inconscient D.<br />
Je ne siiclie pas pourtant que, sans etre un tricheur, le medium puisse<br />
cOnsciemme~it produirc les phenom~iics et qu'il puisse faire autre chose que<br />
d'inslrumcnt (( passif D aux Esprils. Le livre des mecliunzs iic laisse<br />
aucun doute :t cct hgard.
51- REVGE SPIRITE<br />
9' ,Tc nc plis qiic protcqter avec inrlignntion, contre Ir procMP qiii coniistc<br />
il clicrchcr Ic pnr;ill&lc cntrc Ics idees de l'bcole lhc:.owpliiqiic ri6dni!c :<br />
huit mcrnhrry en 1:rnncc et Ici; micnncs, ccln est nuq.;i peu courtoi\ qiic (le<br />
traitcr de
JOUIiNAL I)'~TUI)ES PSYCHOLOGIQUES 55<br />
iens nous possbdons non plus une, mais TROIS branches. Chacune<br />
coniprenrl. un groupe spirite. A Lyon un nouveau journal fond6 par<br />
1)rnnche : L'Union occzdte frai.cnise, prend une extension cori&ierable,<br />
1 et propiific lc spiritisme, mais sans auciin sectarisme.<br />
sont ICS poinls sur lequels je voulais appeler l'attention dc M. le<br />
.int18iritDuTi11iol en lui rxppelmt la devije knrdecisle si klek6e : a Iiors<br />
riEe poinl de salut n .<br />
Le clireclew de E'ltzitinfion, PAPUS, officier 8Acadhnie.<br />
J'ai Utuclia assez sbricusement l'occultisme, pour constatcr - aprEs Lanf,<br />
d'autres, - ses contradictions, ses incohbrences et ses dangers. Toute confusion<br />
enlre le spiritisme et l'occultisinc est funeste.car ce dernier surexcite<br />
nos plus mau~aiscs passions.<br />
Dans l'article cc Perisprit et Corps astral n, j'ai montrU que,fiiire ducorps<br />
astral un etre distinct capable de maitriser l'esprit et de le detraire, c'est<br />
du pur fatalisme, en mhne temps que la negation de la loi morale. Il n'y a<br />
pas de Fabre d'Olivet qui tienne. D'ailleurs, en dehors de certaines gens qui<br />
visent a se singulariscr,qui donc s'incline devant I'uutorild de Fabre d'Olivet?<br />
On pretend que je confonds le corps crslral avec le plan astml. A qui ferat-an<br />
croire cela? Ce que je dis, c'est que, si le corps astral se dissout<br />
quelque tcmps aprbs la mort du corps, comme le veulent les occultistcs, ils<br />
sont mal fondes a lui faire jouer un role dans les evocations ulterieures ;<br />
dans cellcs surtout qui correspondent a un passe deja eloignE. .<br />
Je maintiens que le spiritisme seul donne la solution philosopliiquc de<br />
la questiun de l'accord de la loi n,aturellc a\ec le libre arbitrc par le developpemenl<br />
progressif de ce dernier, el l'intervention rle l'Esprit dans lc<br />
choik dc ses' Cpreuvej. Il en resullc en effet que le progrbs accompli ne<br />
peut se pcrtlrc. S'il c3l unc vbrilb spirite c'est hicn celle qui proclarnc que<br />
l'Esprit pcut resler stiltioiinnire mais ne re'trogrcsde (1). C'est 1,1 loi du<br />
progres indblini qu'Origunc, malgr6 tout son gbnic, n'a pas su decouvrir<br />
Parcc qu'il a attriliu6 i I'dlrc le libre arbitre absolu, ce qui, logir~unmcnt, a<br />
quelquc tlcgri' clc pcricclion qu'il ioil urrivc, le fiiit retomber jusque dans<br />
les bas Soilii.; de l'anirnalilb. Ln pliilosophic de Pythiigorc, coiriina celle<br />
d'Origonc, ai,outit a la nl6tcnlpsyco~e dans lc sens de la tr,iiisinigr,ition (le<br />
l'Esprit liumnin ilans Ic corps (l'un animal, ce quc le spriritisme dhonlrc<br />
inipossiblc.<br />
-<br />
il) IAi~ie (les Ihprits, p. 78, dito, 1i.igc ?fi?.
55<br />
REVUE SPIIi?TlC<br />
Dans le rbsume de la doctrine spirite, rSdigb par M. Papus pour le comptc<br />
rendu du congres, il s'est glissb des equivoques qu'on peut, a la grande<br />
rigueur, mettre sur le compte de la necessite d'abreger beaucoup. .\insi.<br />
dans le tableau d'une seance spirite (page 6)' cn lit :<br />
(( La table s'eleve de terre sans contact,.. etc.<br />
Explication : (( Les esprits ENLEVENT la table. n<br />
Le livre des mbdiums dit : (1) (( Quand lin objet est mis en mouvcmcnt,<br />
enleve ou lance en l'air, ce n'est point l'Esprit qui le saisit, le pousse et le<br />
soulbve comme nous le ferions avec la mairi, il le sature pour ainsi dire dc<br />
son fluide combine avec celui du medium, et Z'objet ainsi momentanhzent<br />
vivifie, AGIT COMME FERAIT UN ~TRE VIVANT, avec cette dilierence que, n'ayant<br />
pas de volonte propre, il suit l'impulsion de la volonte de l'Esprit. r<br />
Cette revelation des Esprits est de la plus grande importance ; cependant<br />
les explications de M.Papus ne la laissent pas meme soupconner, et faussent,<br />
sur ce point capital, les idees du lecteur etranger au spiritisme.<br />
On ne peut donc pas dire que son resume de la doctrine soit aussi satisfaisant<br />
qu'il le pretend.<br />
Mon contradicteur di1 que je confonds necromancie et goetie. Erreur.<br />
goetie de go&, sorcier, c'est l'evocation de puissances invisibles et malfaisantes<br />
dans un but coupable ; en goetie 1'6vocation des morts n'cst qu'accidentelle.<br />
Quant aux necromants il y en a eu! non seulement dans l'antiquite, mais<br />
au moyen Age; et m&me il en existe au xrxC sibcle, dont les pratiques diffe-<br />
rent absolument de celles des spirites. Lire a ce sujet le paragraphe de La<br />
magie devoilee de Dupotet ; il ne laisse pas de doute a cet egard.<br />
M. Papus affirme que tous les mediums sont inconscients, el invoque, a<br />
l'appui de son assertion, le livre des mediums.<br />
Voici ce que dit ce livre (2) : á Les mediums facultatifs sont jceus qui ont<br />
LA CONSCIENCE de leur pouvoir et qui produisent les phenomenes spirites par<br />
l'acte de leur volonte. N<br />
Quand M. Papus n'a trouve pour figurer la mbdiumnil6 que I'imnge<br />
informe d'un cheval affol~moleste par des chiens et des gamins, j'ai dit aux<br />
spirites : voyez le cas que l'on fait de vous, tenez-vous sur vos gardcs,<br />
resistez 3 iin entrainement irreflbchi.<br />
A la suite dc la confbrence de Sens, dont les spirites ont fait Ics frais,<br />
quatre-vingt-dix nouvelles demandes d'abonnemcnt ont et6 adrcss6cs h I'ini-<br />
(1) Livre des RIkiiums, p. PG.<br />
(2) Livre (les hlediuriis, p. iS6.
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCI-IOLOGIQUES 57<br />
tiation, et 3 groupes spirites se sont placbs sous la direction de M. Papus<br />
qui veiit bien nous l'apprendre avec une salisfaction qui ne va pas sans<br />
pointe d'ironie.<br />
Est-ce clair?<br />
Mon jeune contradicteur croit m'embarrasser beaucoup cn m'opposant<br />
les divergences entre spiri tes.<br />
11 n'y a que deux grands courants, il le sait aussi bien que moi. L'ecole<br />
~~rdeciste, l'ecole americainc, separees sur la question de la reincarnation,<br />
d'accord sur tous les autres points. Lcs autres essais, quelquc louables<br />
qu'ils puissent htre, n'ont pas encore abouti. La France, l'Italie, l'lhpagne,<br />
l'Amerique latine son1 liardecistes.<br />
M. Papus pretend que le but cle mes chicanes est d'en venir h lui dirc<br />
qu'il est anti spirite. Peut-&tre ai-je mes raisons. Mais si, par ses paroles ct<br />
surtout par ses actes, il deriiontre qu'il travaille, sans parti pris ct sans<br />
arrihre-pensee, au prugres du spiritisme, je serai bien oblige de me rendre<br />
a l'evidence.<br />
M. Papus deborde d'indignation parce que j'ose mettre en parallElc ses<br />
idees avec celles de l'ecole theosophique. Voila iine volte face bien radicale<br />
et bien prompte : l'Initiation etait, hier encore, une sorte de moniteur theosophique.<br />
Aujourd'hui il n'y a plus que huit theosophes; tout le reste est<br />
mort. C'est entendu.<br />
á La revue l'Initiation n'est pas une revue occultiste; elle represenle<br />
(( toutes les ecoles D, declare M.Papus.<br />
C'est en realite n'en representer aucune, et s'exposer a devenir suspect a<br />
toutes.<br />
En inatiere d'opinion, la neutralite ne peut s'expliquer par le scepticisme.<br />
Commandant Dufilhol (en retraite).<br />
ESPRITS TAPAGEURS A VIRT-NOIJKEUIL<br />
M. Leymarie, 10 decembre 1880. Nous avons l'hoiineur de vous donner<br />
ci-aprus le compte rendu d'une visite faite par un dc nos amis cl nous a la<br />
maison de Monsicur Emile Picard, a Viry-Koureuil, prEs de Chauny (Aisne).<br />
Cette maison a 1:i reputation d'0tre hantee, et des articles que nous avons<br />
lus dans un journal dc Saint-Quentin nous ont dCcides h nous rcndrc<br />
compte (( de ~ isu<br />
)) dc ce qu'il pouvait y avuir dc fondb dans ces bruils.<br />
Avant de commencer nous croyons nbcessaire de faire notrc profession de<br />
foi. Kous avons pris gout depuis quelques mois ii tout ce qui se rattache de<br />
Pres Ou de loin nu spirilisme. Kombre d'nutciirs fraiiyais triiitanl la ques-
58 REVUE SPIRITE<br />
tion nous ont passe sous Ics yeux ; il nous a ete donne d'aclmircr l'ceuvre<br />
de ~otre ninitre Alltiii Icardcc ; sa doctrine nous n paru bclle et surtout consolanle.<br />
Xeanmoins nous ne nous disions pas encore tout crilier.; clc* Jotros<br />
il nous fdul encore dcs prcules pcrsonnellcs. Lcs phenoinbrics rCpules mervcillcux<br />
que nous avions pu produire noiis avaicnt vivement imprc-ionnes;<br />
rles phi.nomc!nes sponlan6s du mCmc ordre \criant, sur ccs clilrcLIites, se<br />
presenter u noire observation, nous Ctioiis tout disposes 3 les kludier, nous<br />
ajouterons mBme, impatients de les constater.<br />
. . . . . . B . .<br />
. . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
La maison de M. Picard, contiguii u qiintrc ou cinq maiqon.; dc mOme apparence,<br />
eqt situfie h l'e\tremile rlc ln communc, u cinqiinntc nifilrcs du<br />
canal. Cc phte de maisons est entiercmcnt isole. L'aspect geni.rzl ri'mnoncc<br />
gubrc l'aismce nous avons vu presque des chaurnihrcs : le sitc n'a rien<br />
d'enchanteur. surtout par ce temps de neigc et de givre.<br />
Nous frappons ... et nous sommcs corrlialemcnt rccus par hlmc Picard, en<br />
l'absence de son mari. Une charmante fillette d'une dizaine d'annees, un<br />
bebe de quelques mois composent avcc le pEre et la mere les Iidtes du logis:<br />
c'est un menage d'ouvricr, un interieurpaisible, ou semblent regner l'ordre<br />
et la probite.<br />
Aussitot qu'elle apprit Ie but de notre visite, Xme Picard nous raconta ce<br />
qui suit :<br />
Depuis un mois environ, au grand etonnement de tous, des pierres, des<br />
cailloux, des morceaux de charbon de terre sont lances du dehors dans les<br />
vitres de la fenetre donnant sur le chemin, pas une des vitres n'est intacte,<br />
et ces braves gens en sont reduits, pour se garantir du froid, a leur substituer<br />
du papier. Chosc remarquable, telles etaient ia vitesse et la force de<br />
penetration de ces divers projectiles que, au temoignage dc Mme Picard,<br />
leur passage etait marque par un trou< regulier, comme l'aurait Tait une<br />
balle de fusil. Nous n'i~voiis pu, pcrsonncllement, verifier le fiit, d'autres<br />
pro,jeclilcs ayant acheve l'muvre commence et reduit a rien cc qui avait resisti:<br />
aux prcmiers coups. Une houtcille cl-iampenoisc plnc"~ sur Ic rnxntean<br />
de la chcininee, ou il n'y avait pas de feu, Ctait si chaiitlc r[u'elle faillit bruler<br />
& la main une personne de ln famille. On chercha riiiturcllcmciil d'ou<br />
pouvai~nl vcnir ccs altnqucs, mais inutilement. On SC conLen1:i. do porter<br />
plainte il la gendarmerie qui a bel el bien vcr1)nlise.<br />
La fmtaisic de tous ces ol~jcts cn promcndde est 21 nolcr : plus dc cliu foi%<br />
le riihne fragment de carreau, jele h la cour revenait inconlincrit par la fcnbtrr.<br />
TJn morccnii dc saLon qui scrvait 21 1;2 veuve Picard, occup6c u fairc<br />
la lessivc, liii glisse des doigts, filc par In porte, rentre par la Seri13 re, et renouvcllc<br />
a pliisicurs reprises son pclit voyngc circulairc.
JOURSAL D'~TUDES PSYCHOLOGIQUES 50<br />
- -<br />
y-<br />
ylni.: toi it ceci ii'ctait qu'un prt\lnde. Nos pauvres gens clevnicrit en voir<br />
hien rl'aut rr+. Pendant qii'iin bcnu jotir iinc tante se trouvait lh, en train de<br />
laver 13 T-, ~ijsclle, SOU-; ses ~ CIIY, les cuillers ~LI'C~IC kenail dc cltposer sur la<br />
table SC tc )rdnient cn fer h clicval. lcnlcinent, l'lino aprbs l'autre. Dbs lors,<br />
chaqL1C jo ur fut Lroiil~lb par nn noiiwl cnniii. .\uciin objet ne fut 6p:ircnS.<br />
A I'hcurc qu'il cd, il n'y a plus ni un vcrre, ni une ascictte, ni une soupibre<br />
y i soi1 8: ins quelque nvaric. Unc forcc inconnue et invisible a bris6 les uns<br />
en mille r ~ibccs, et rorlcment cndommng6 les autres. Nmc Picard en Stait<br />
reduite h nlariger ln soupe dans unc c:isscrolc, quand brusqiicmcnt celle-ci<br />
lui csl ai rraclibe tlcs mains cl conlcniiiit ct coiitcnu sont prCcipiLCs ii<br />
terre.<br />
La pres cncc du maitre de ln maison n'est pas davantage unc sauvcgardc<br />
pour Ics s icns ; il mon te lin soir dans son grenier pox y faire ccsser un vncarme<br />
Spc iii\antablc; personne n'cct 1;l, il rcdesccncl et pendant qii'il lempete<br />
el vo cifbre, plnsicurs objets clc vaisselle s'envolent ct heurtent violemment<br />
lc 3 II qui est jonche dc leurs dtbric. Loin de sa mnison, un matin,<br />
avant le jr )Ur. tandi5 qu'il se rendait h son trtzvnil h Chauny, par 1c chemin<br />
longeant 1 e canal, ii s'apercoit qu'il est suivi ; il s'arrete pour reconnaitre a<br />
qui il a aP Paire, mais h ses yeuv le personn?ge s'evanouit: il avait entrevu,<br />
l'cspacc cl 'un instant, un visage. Rappelons ici qii'un parent, demeurant<br />
dans In m aison voisine fut poursuivi, a son tour, sur une routc cleserte, par<br />
un ennem li invicible qui I'accabIait de motles de terre.<br />
Tous cc s faits n'eurcnt pas pour seule cons6quence de ropandre le trouble<br />
et l'effroi dans ces ames tranquilles et ignoranlcs; chose plus grave, ICS<br />
personncc , clles-mbmes ont subi cles atteinte3 qui les ont ol~ligees cle recourir<br />
au inEl lecin : les coups portes dans lc dos par les divers projectiles cites<br />
plus haut, ont rendu, chez In fillette, la region intcrscapulaire trEs doiilourcuse.<br />
LC choc d'un 6norme sabot de bois, du poids de plusieurs livrcq,dont<br />
. .<br />
une tnntc s'cst scntic frcippcr it l'epaule droite I'n Kt vivement souffrir.<br />
Enfin ln Vvc Picard, agee dc 76 ans, qui se trouvait alitoc, a rcqii, ti 1ii tOlc.<br />
un clianclclicr; In pniivrc fcminc cst mortc qiiclqucs jour? aprbs. Esl-cc le<br />
coup:' E5t-cc ln i'rnycur qui I'n LiiCc? peut-ihc l'lin et l'iii~tre.<br />
XOU.; tic parlerons que pir infimoire cl? coi~ps frappt's clans lcq nlcu-<br />
I)lcs, et nulres bruits analogues, toul aussi insoli teq.Dans l'espoir d'y mcttrc<br />
un tcrinc, Ics parcnls avaient cnioyb Ics dcu\ cnf,iiits it Mariscll~.;, cle l'nutre<br />
cotb dc Cl-ianny, clans In famille tlc hImc I>ic;ird. inais lc tapagc lcs y<br />
quivil el on dut lcs rnmcner il Viry.<br />
Pour ?Lrc complels, mais riin- \onloir c'.lal~lir tlc ronncuitc; cntrc toiis cc;<br />
fait.;, nous devon5 h In v6ritb dc ftiirc con~inilrc lc.; delnili suivtinls. Dc dcuv
60 1tKVUE Si'lHlTE<br />
~aches, constituant la principale ressource du mBnage, l'un~ conduite nu<br />
marchb, jusque-lh tres douce, deiint subitement furieuse et fut vendiic bien<br />
au-dessous de sa valeur ; l'autre bete restbe seule, anterieurement bonne<br />
laitihre, ne donne presque plus de lait. Dans le mOme temps, le chicn de la<br />
maison qui, auparavant aboyait bruyamment ti. l'approche de tout inconnu,<br />
resta sans vois. Au dire de In famille Picard, une femme du pays, enmesintelligcncc<br />
avec elle, aurait appele sur leurs teks toutes les mal~dictions du<br />
ciel, et aurait mhne profBr6 ces imprecations : (( Que votre maison s'ecroule<br />
(( en vous ecrasant tous! N Nous citons ces faits, sans pretendre les<br />
apprecier.<br />
.......-.....................,.-.-.<br />
Il nous resle maintenant a vous exposer les resultats de notre proprc<br />
experimentation.<br />
Depuis huit jours, nous disent nos hotes, il n'y a plus rien ; mais nous<br />
craignons que cela ne recommence. Quel remede a la situation? Xous noub<br />
empressons de les consoler, et aprh les avoir initibs succinctement a la<br />
theorie des Esprits, nous proposons de nous mettre en rapport nvcc ces<br />
derniers. La famille consent et nous apporte ilne petite table carree a quatre<br />
pieds. Nous nous placons autour, la fillette, nies amis et moi, les mains<br />
dessus, comme cela se pratique habituellement. Au bout dc dis minutes<br />
environ, la table commence a remuer; nous avons quelques communica-<br />
tions sans importance, mais la table etant trop petite et peu commode<br />
nous la changeons pour une autre plus grande, de forme ronde ct a trois<br />
pieds. D'abord nous recueillons des phrases sans inter&, mais bientot la<br />
table se leve, frappe du pied avec une violence extraordinaire, comme nous<br />
n'avions jamais vu. En reponse ti. nos questions, l'Esprit present se declare<br />
l'auteur de tous les mefaits commis jusqu'alors ; nousdemandons son nom et<br />
malgre notre insistance, il nous est impossible de le sa~oir, la table se bornant<br />
a repondre non ti. toutes nos interrogations. L'un de nous impatiente<br />
le traite de tetu ; le mot n'est pas plutot lilche que la table s'elance contre<br />
lui avec une incroyable impetuosite, le choc est sur le point de le renverser.<br />
Cette attaque nous rend plus circonspects ; nous tentons la persuasion,<br />
mais inutilement ; l'intimidation n'eut pas plus de succes ; nous menacons<br />
d'en appeler ti. Dieu, il nous est repondu qu'on s'en moque. Pendant tout ce<br />
temps In table frbmit, craque, fait des honds, nous avons toutes Ics peines<br />
du monde ti. la maintenir, et quand clic est en l'air, nous bprouvons In plus<br />
vive resistancc h la remettre sur ses pieds. Devant notre impuissance, et<br />
pour ne pas emphclier In famille de prendre son repas, In sBnncc est suspendue.<br />
-
-<br />
une heure aprks, rious recommencons ; mais pour convaincre les haui-<br />
tants du logis de la r6alite des mouvements spontanes de ln table. nous les<br />
engageons h prendre notreplace. Ils forment le cercle, arposent lcs mains,<br />
est immbdiat. Au grand etonnement de tous, un parent mort depuis<br />
,ingt-sept ans, s'annonce, les reponses qu'il donne relativement h des eve.<br />
ncnients passes sont absolument rvnctes et dissipent tous les doutes sur<br />
,on identite. D'autres parenth viennent h l'appel de leurs enfants entr'autres<br />
la veuve Picard, morte depuis huit jours dans des circonstnrices rc1ati:es<br />
haut. Cette visite donne lieu h ilne scbne vraiment touchante : la table<br />
se continuellement du cote de la fillette, comme pour la caresser :<br />
l'Esprit avoue l'avoir laissbe avec regrets sur cette terre; la famille est sous<br />
le conp d'une emotion extraordinaire, tous ont les larmes aux yeux.<br />
NOLIS conseillons alors h ces bons esprits de venir en aide & leurs enfants<br />
desoles; ils promettent et peut-btre la ligue ainsi formee reussira-t-elle h<br />
contrebalancer l'influence funeste de l'esprit maudit. Quelques instants<br />
apres, les mouvements de la table augmentent de vigueur, des craquements<br />
kpouvantables sement l'effroi dans les caaurs : notre mauvais esprit est la ;<br />
il se refuse de reveler les raisons de son acharnement, la fable prend part 3<br />
notre conversation et deux ou trois fois elle est agitee comme d'un tremble-<br />
ment convulsif tres energique.. . Nous sommes haletants comme dans l'at-<br />
tente d'une catastrophe. Soudain la petite table :L quatre pieds placee au<br />
milieu dc l'appartement est precipitee a lerre avec une violence inouie, la<br />
fillette pousse un cri de frayeur, nous la rassurons en mettant l'incident sur<br />
le compte du chat. Quelques instants apres, c'est le couvercle de la boite a<br />
sel accrochee dans l'interieur de la cheminee qui retombe avec bruit. Cepen-<br />
dant la conversation se poursuit avec les chers defunts; subitement un<br />
bruit sec frappe nos oreilles, la petite table carree relevee depuis dix minutes<br />
il peine, de rechef vient de s'abattre sur le sol, lancee comme par une<br />
catapulte. Nouvelle scbne de frayeur; la fillettc cherche dans nos bras aide<br />
et protection ... Nous la calmons par de douces paroles ... Qui sait cc qui<br />
nous etait reserve si nous avions plus loilgtcmps provoque la fureur de ce<br />
malin esprit, mais l'heure s'avance, il faut songer au retour. Aprbs avoir<br />
recommande h ces braves gens de ne pas exciter par des reproches ou des<br />
insultes la colbre des puissances cachaes, de s'efforcer par le moyen de la<br />
table de connaitre leurs intentions et d'appelcr R leur aide en cas de Imoin,<br />
10s esprits protecteurs du logis, nous partons, convaincus de la rbnlite de<br />
phenombnes extraordinaires, nous creusant la tete pour en expliquer la<br />
surtout heureux dans notrc Sor inlerieur, tlc quitter sains et saufs<br />
ce foyer mystCrieux, oii disent lcs inauvaises limgues du pays, tous les<br />
"ppots de l'cnfcr semblent s'i?tre donne rendez-vous.
6 2 REVUE SPIRITE<br />
Si vous croycz, Monsieur, qu'il scit inleressant dc publicr cc rc~il, iious<br />
voiis laissuils la pleinc libcrlb d'cn Liirc 1 u.;age cju'il \ou- plairai.<br />
(i. LUCAS, u Noyofi. E. IIUET.<br />
'rire rlii i\'ni,tl Qi~nntino~s (Viry-Soiircuil). - Le3 phGiloiilhilcs magnbtiques<br />
qui ,'filaient produils ;I Viry cl a X,iii~cllc jhisnc), \icnilciiL dr<br />
recoinmcnccr dans ln preiiiihre tlc cc> coiliiiiunes pu .~iilc du rcloui' clic/,<br />
sa grnriil'irii:re, de ln pclitc Tilli: tlc 4Iinc veuve Pictird. Un cinployb dc 1'Etal<br />
qui 1ial)ilc iioii loin dc cetlii tlerriii:re, a Ct6 le lciiiuiil (le plii.nunlbiic.; singuliers<br />
qiii lbiiloigiiciil sui'lis,uiiiiicnl dc 1'1 1)is8iciicc ilair.; 10 corps clc 1,~<br />
fillcllc, d'iiil fluide trbs bncrr;ic[uc. -1prb.; aioir rcsycnli un choc: 6,ctalriquc<br />
Lorl scnsil~le nu simpl~ conl,lcl tlcs \ulciiieiil~ de 1,i jcuiic lillc, il n \il uii<br />
morceau (le saion, plncb siir uiic liiblc nupres du sujcl, ~niporlE et violcm-<br />
ment lance dans imc itrc qui a \ olk cil ; il a i u i.grilcinclit d'aulres<br />
ohjets prbcipitos a terre dans le5 inOrne5 conditions.<br />
Il n'y il dans ces phhoinbnes ni sorlileges, ni malbrices.<br />
Peut-elre serait-il meme ais6 d'y mettre fin en mettant ln fillelte en<br />
coinmuiiication direck a\cc le sol par uii /*il de cu~vl-e conmie ccl,i. n Clc<br />
fait, il y a un certain nombre d'nnn&es, pour une personne de Ileims, che~<br />
qui des faits analogues avaicnt et6 scientiEqueinent constates.<br />
Mme veuve Picard, qui he plaint de nouleau de bris de aisselle, peut<br />
essayer, le reniede nc coutc pas clicr.<br />
2 noz;emh-e 18'30 (Viry-Xourcuil-hIareillcs). - Penclnnt une des soirbes de<br />
de ln seinnine derniere, a plusieurs reprises ct pendant quelcpcs iii.;tarits.<br />
chez la \eu\e I'icczrJ, a Vitry, les nrmoircs se seraicril ou\'crtes, impossible<br />
etail de Ica refermer, ln vaisselle, des bouteillcs ont 6te brisbes, les incuules<br />
remuaient. sans qu'il soi1 possiblc de clirc la cause de ce brdillc-bas !<br />
Quelqiies jours aprbs, le ri101ilc cl-i;lrivzri s'est prorluit u Mari~ellcs, cl-ie~<br />
un parenl de ln veuJc lJicni'L, qui utnil prbseiit au bou1r:crscnleiit de Yiry.<br />
h Niiui~cllcs, celte nprbs-iiiidi, ciicore chi- 1,t ni,iison ou es1 1,~ pclite Lille,<br />
ti dilicrculi intcrvallcs, on ciilcilci des bruils sourd.; qui scinblcnl pruveilii'<br />
de terre.<br />
Ln ruutr est sillonnce par de iionibrcu\ curicux qui \euleiil. se rcndic<br />
compte pitr eux-rnuines du pl-i6noiriknc.<br />
Gaulo~s c h 2 l rl&embrc 1890 : Dail.; le Bourg dc Ccray, 3ilutJ sur In roule L[c<br />
ltosporrlci~ ii Clihtcnuilcuf-du-17n011 (C,i~lcl-;Uevc~), se trou\c une i~i.ili(~ ap1)'i.rtenant<br />
a uii gciililhornri~c l~rclon, M. dc Coucsiioiiglc qui lidli~c Quiin1)cr.<br />
C'cst uii ii~ailuir clClLibru clunl uue pni'lic lu~iiUe cn r~iiiie.;: coi'l,iiiis l~btiiilcnts<br />
on1 ei.6 rcstaurk il y n quelcluc ~iiigl us. Ce \ieu\ ch:~lc,~u n',t du<br />
reitc rien clc bicii curicul au puiiil dc \ uc ,~rcliCulu$i~uc. Le- io11c)lrcs k<br />
croisillons soiil sc~ilcc usscs rcniarcluablc3.
paris :<br />
Catliolirluc et Breton toujuuie !<br />
I! y a tlirclqii~s mois, lcs licrln~ furent iinc nuit rk\cilli:s p,ir cles cris<br />
qu'cntcntlirerit Lous les habitants dc Corny. C'it:lil le pclit icii~c~nnic qui.<br />
dans llkrriric: oh il clormaif, non loin ilcj 1~inllfs, av,iit 61e joiitlaiii Jctc': u b,i:;<br />
de son lil, 1)0115~ilii', giflk, dc tboups.<br />
La sei.\,liitc tout d'abord ,iccouriit. Ellc recul, elle aussi, cles wups ~iolents,<br />
sciill~lnblcs a des coups de bhton, par toul le corps. Elle tcnnil sa lan-<br />
terne alluinke; il n'y avait personne dans Yucurie que le pctil pntre alfole<br />
a genou\ PUT 5011 lit.<br />
Bicntbl une grale de pierres se mit a plcu~oir, brisantlc? litres, atteignnnL<br />
les meublcs et les animauu.<br />
Le lendemain, tout le ~illage apprit ce qui s'btait passC. Personne n'eut<br />
l'idee de mettre cn doute la ~eracite des fdits. On duclara que c'btnient des<br />
revenants, d'anciens liahitnnts du manoir qui \enaient tourmenter les hotes<br />
actuels. 1)'nncieniics legendes, presque oubliCcs, fluent rembmorees. Les<br />
ancierx se rappclhrent qu'il elistc sous In ferme des Kcrlu des soulerrains<br />
ou, depuis des annees, aucun homme n'a pbnklrb cct dans lesquels dcs<br />
temeraires qui s'y elaicnt jadis introduits avaient apcrcu des squclcltes, des<br />
ossemcnt s humains.<br />
Le reclcur dc Coray f~it imriic':cliatemcnt inbite par ILcrlnz lui-in0me a<br />
venir r6paiitlic tlc l'cau 1iCnitc dalis la fcrmc, pour en cliasser lcs riiauiais<br />
esprits. Lc rcclcur lint, recita les cc\orcimes liturgiques.<br />
Mais lc~ plikiioinbncs se rcnouiclhrcnt jour cl nuit. Dans toiilc ln ierinc<br />
on cnleiitlil tlcs Ixuils, CL dcs pierres lancks par des mains invi~i1)lcs continuerciit<br />
ii ~dcu~oir, hrisanf. Ica iilc~il~les, c.onlu.;ionnant lc3 linliilant4. Ce fut<br />
sUrloiil coiilre Youennic que s'nclimiurcnl les e.;prils. Lc pnukrc I)crgcr, u<br />
chrique in-lanl, :ivnit lcs clie\c1i\ tirus; il rcccvail ilcs gifle.; pliis oii iiloin,<br />
violcntcs ; l , nuil ~ il etait prbcipilE dc son lit, tl8,hnldlk, frnppk ilc \ergcs.<br />
A Quiiiipcr. lorqu'oii corinut cc.; plienomhncs, on crin i~ la .upcrcherie.<br />
On fit unc mqiiute. On nppril rluc I
61 n~;vu~: sspriii i . ~<br />
prix le manoir qu'il habit@, il desire du moins en demeurer locataire. Si<br />
l'on croit la fermc hantee il ne sc trouvera pcrsonne pour la prendre et le<br />
propribtaire sera tres heureu\ de conserver Kerlaz.<br />
Mais il fdlait convaincre le5 Iierlu cl'imposture.<br />
Les gendarmes du canton furent cnvoyc's a Coray.<br />
Ils entendirerit, eux aussi le? lruits mysterieux.<br />
Pour crripbcher toute imposture ils alnient rassemble les Kerlnz Ct les<br />
domcstiqucs dans une piOce; ils les surveillaient Ctroitement.<br />
On akait fouillc la fcrnle et ses d6peridances ; il n'y avait pas de compbre.<br />
Au dehors, le brigadier et deux hommcs emp6chaient quiconque rl'approcher.<br />
Tout h coup des craquements se firent entendre, puis le vacarme devint<br />
de plus en plus fort.<br />
Youennic se mit a. crier. se tordit, frappC par des etres invisibles ; son<br />
chapeau fut enleve, ses liabits cleboutonnes tonibhrent puis furent enleves<br />
comme dans une feerie ; la ferme, cependant, n'etait pas truquee.<br />
Un brigadier de gendarmerie qui dirigeait l'enquete, fumait sa pipc. Il<br />
etait au milicu de la salle, tout a coup sa pipe fut brisee par une grosse<br />
pierre qui roula % ses pieds.<br />
Ce brigadier, jusqu'alors s'ktaic montre absolunient sceptique. Il palit. se<br />
precipita dans la cour. Seuls les hommes qu'il avaient postes la, s'y troiivaient.<br />
Ils declarkrent qu'auc~in etre humain n'avait pu, du dehors, lancer<br />
le projectile qui venait de briser la pipe.<br />
Un autre gendarme se plaignit de rece~oir des soufflets. Effectivement sa<br />
jolie etait rouge, et on voyait ln marque de cinq doigts.<br />
On etait donc en presence, non d'une supercherie de fermier voulant<br />
conserver sa fcrme, mais de faits inesplicables; de ces faits que des hommes<br />
de scisncc attribuent h une force psychique, encore inconnue, inais dont<br />
les manifestalions sont dCjh nombreuses : tables tournantes, levitation, etc.<br />
A Quimper, ces phenombnes ont provoque unc vivc curiosite. Des ccntaines<br />
d'habitants se sont rendus h Coray; tous ont 6th t6moins de faits<br />
bizarres, fantastiques.<br />
Mais tandis que les uns constatent simplement dcs faits qu'ils ont vus,<br />
d'autres - esprits forts de petites villes - dGclarent que les Iicrlaz sont<br />
d'adroits prestidigateurs, tout simplement et qu'il n'y a, dans toutes les<br />
jongleries dc Corny, aucune intervenlion mysterieuse.<br />
Duns tous les cas l'enqu8tc officiclle qui dure depuis un mois, n'a pu<br />
rhussir convaincre les habitants du vieux chilteau de supercherie. Et le<br />
petit Youennic qui est le principal souffre-douleur des esprits est un
enfant qili n'a aucun interet A mentir, dont toutes les declarations soigneu-<br />
sement controlees ont ete reconnues exactes.<br />
NOUS ne nous chargerons pas d'expliqner ces faits ; ils ont ete constatbs<br />
par cent temoins et, officiellenien1 par dcs gendarmes, - c'est-&dire par<br />
~~~~torite.<br />
On fait remarquer que der; ph6nombncs nbsolument semb1al)les ont<br />
rnarquC le dObut du grand mouvemcnt spiritualiste ou spirite qui, vcrs 1550<br />
se en Amerique, puis phbtra I~ientot en Europe.<br />
Deux ans auparavant, la famille Fox, deincurant h Ilydesville (Etats-Unis),<br />
fut victime des premibres manifestations.<br />
Dans la maison qu'ils habitaient, des bruits furent entendus et constnt6s<br />
par des millicrs dc personnes. Chaque nuit, Kate, une fillette de douxc ans,<br />
la plus jeune des enfants Fox, etait eveillee en sursaut, jetee hors de son<br />
lit.<br />
A la fin, Fox interrogea les esprits, au moyen d'une sorte dc signaux tB1egraphiques<br />
ainsi combines : un coup signifiant A ; deus B; trois, C et ainsi<br />
de suite ; voici ce qu'on apprit :<br />
Un colporteur avait ete tue dans la maison habitee par la famille Fox. Le<br />
proprietaire qui lui avait donne asile, l'avait tue pendant la nuit pour le<br />
voler. Son cadavre avait ete enlerre dans le cellier.<br />
Des fouilles furent faites. Dans le cellier, on trouva en effet, des ossements<br />
humains, un crtlne, ensevelis au milieu dans la chaux.<br />
Nous rapportons tout cela purement a titre de curiosite.<br />
Sortira-t-il quelque chose des phenomhes dc Coray ? EMERY.<br />
R. D. L. Fi. - De ces faits accumul6s, sortira la conviction que les ames sur-<br />
vivent au corps, les exorcismes catholiques etant impuissants, ainsi que la gendar-<br />
merie et la science a dominer ces faits purement spirites; nous attendons a<br />
les celebres auteurs de l'inconscient, ces fantaisistes aussi infaillibles que le Pape.<br />
11s savent tout.<br />
L'INTOLEI'CAPU'CI3 RELIGIEUS13 A TRAVERS LES SIfi:CI,E:S<br />
Troisibmc partie (Ch. V).<br />
La Renaissance, La Rdfo?-me, Francois II.<br />
(1550-1560.)<br />
Quimd Francois II, fils de Henri II succoda h son porc, Io 10 juillct 1550,<br />
il avait h pcinc 16 ans. TI itail friil~lc de corps ct d'esprit, riuqsi Ici: princcs<br />
lorrains Priinpis dc Gui.;c ct lc cardinal Charlcs tlc Lorraine tous clcilu<br />
Onc1t.s malcrnclq de In femmc du roi, hfaric Stuart, rcinc d'lhosqc, IP tinrcnt<br />
5
66 REVUE SPIRITE<br />
bientot pour ainsi dire en tutelle et gouvernErent sous son nom; aussi<br />
appcla-t-on Franqois JI, le roi sans vices et sans vertur.<br />
Conde, dans ses Mimoires nous dit cn clTct : (( ayans gaigne l'oreille dc<br />
ce prince. sc saisirent du gouvcrncment du royaume, esloignans d'auprEs<br />
du roi ceux qui auparavent avoyent CU Ic maniement des affaires; et crai-<br />
gnant que si l'assemblee des Estats se tenoit, ils fussent sclonles loys demis<br />
de l'authoritd qu'ils s'estoyent eux-m6mes u surpee, ils tachaient par tous<br />
les moyens de I'empescher et donnerent a entendre au roy que celui qui<br />
parlcroit d'assemblcr les Estats luy seroit enncmy et coulpable de lEzc<br />
majestU, et quc s'il donnoit une fois conge a son pcuplc dc luy eslire un<br />
conseil, il le voudroit dordnavent tenir comme sous la vcrge 1). . '<br />
Les Guises ardents catholiqucs voulaient lutter efficacement contre la<br />
Reforme dc plus en plus prospere. En se mettant a la tBte du parti de la<br />
resistance, les Guises ralliaient ti. leur cause non les intelligences, ils etaient<br />
trop ambitieux pour y tenir, mais les masses populaires. (( Doncques, dit<br />
Castelnau, au mois de juillet, bientot apres la mort de Henri II, lorsque<br />
l'ardeur de la saison enflamme le des hommes irritez, l'ont print un<br />
grand nombre de protestants, mesmement a Paris en la rue Saint-Jacques<br />
et au ~aulx-hurg Saint-Germain-des-Pres ct ceux qui rechappaient aban,<br />
donnaient leurs maisons. â<br />
Ainsi donc le roi meurt le 10 juillet et quelques jours apres, les perse-<br />
cutions suivent leurs cours, et comme toujours la politique se rnSle S la<br />
religion. á Pour cette cause, ajoute Castelnau (1) fut fait un edict (2) que<br />
tous ceux qui feroient ou assisteroient aux conventicules et assembl8es<br />
seroient mis a morl, sans esperance de modoration de peine et les maisons<br />
rasees et demolies sans jamais pouvoir les reedifier. Et particulibremerit fut<br />
inand6 au Prevot de Paris (parce que les assemblecs estoient plus frequentes<br />
cn ceste ville et es cnvirons qu'cn aulre lieu) dc faire crier a son de trompe<br />
que ceux qui avaient cognoissancc de tcllcs asscmblUcs allassent lcs<br />
rcvBlcr a la justice s'ils ne voulaient cncourir mcsmepunitioll avec promcssc<br />
d'impunites et cinq-cents livres pour rScompense au dUlal.cur. â<br />
Un mois aprbs cct hdit odicux le 22 dhccmbre 1559, Francois II Ucrivail<br />
au Parlcmcrit : a dc par IC roy nos ames cl Skauu nous avons grandc occasiori<br />
de mal contcntemcnt c1c voir lcllc longucur cn In vuydange ct expedilion<br />
des procus pendant en notrc Cour dc parlcmcnt conlrc Icc conscillcrs detcriuz<br />
pour le fnil de religion ct mcsmcment cclui clc Dubourg. Et pour cc cluc<br />
-<br />
(1) Tome 1, 5.<br />
(2) Cet Bdit fut promulgue. en novembre 1559.
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 67<br />
nous desirons qu'il y soit mis unc prompte fin, nous voua mandons ct<br />
orilonnons trbs cxprcssemenl qu'il en soit ainsi fait que ci-dessus.<br />
Et le lendemain Anne Uii1)ourg f~it condamne et exec~ite illico<br />
(23 dec. 1559).<br />
cette celerite dans le jugemcnt ct dans son cvbcution montra au moins<br />
clairvoyants que le Parlcincnl rendait non la justicc, mais dcs arri~ts, clle<br />
montrait aussi de qucllc facon lcs Guises entendaient uscr (lu pouvoir, car<br />
bien cux et non Ic roi qui gouvernaient.<br />
Aussi unc va~tc conspiration ne tarda pas h s'orgnniscr dans laquelle u il<br />
n'y eut pas moins de mhcontentemcnt cluc de huguenoterie â nous dit Cas-<br />
telnau. Des gentilshomrncs cn grand iiombrc se rduriirent, dhs Ic iiiois de<br />
janvier 1500 il Nantes ct y prirent la rbsolution de se prosenter le 10 mars<br />
suivant a Blois pour y enlcver par un coup de main rapide, lcs Guiscs et<br />
placer ensuitc lc roi entre les inains des princes du sang, jusqu'ii ce quc les<br />
fitats-generaux eussent regle la composition du Gouvernemeni. A la tAte<br />
du parti protestant SC trouvaient naturellement les princes du sang,<br />
Antoine de Bourbon, roi de Navarre et son frere Louis, prince de Conde;<br />
mais le complol avorta, les Guises ayant partout des espions, nous l'avons<br />
deja dit, furent avertis, aussi se hatercnt-ils de porter la Cour B Amboise,<br />
qui etait un chateau plus fort que cclui de Blois. Sans rien changer a leur<br />
plan, les conjures suivirent le mouvement, se contentant de reculer de six<br />
jours l'execution de leur dessein. C'est donc le 16 qu'ils arrivent dans les<br />
villages situes autour d'Amboise et sans avoir ete decouverts.<br />
Mais helas 1 on n'est jamais trahi que par les siens ; ce fut La Renaudie<br />
lui-mbme le directeur du complot, la main exc'cutoire du chef secret, de<br />
Conde, qui par un elan de gbnerosit6 occai;iorina le massacre des siens, et<br />
voici comment. Il logeait a Paris, dans le (( faulx-bourg Saint-Germain N<br />
chez un avocat protcstnnt qui se montra fort inquiet cles nombreuses<br />
visites quc reccvait son holc ; Godcfroy de Barry, seigneur de la Renaudie<br />
crut ne pouvoir tnirc la v6ri16 h son ami ct lui avoua Ic complot, on n'est<br />
Pas plus naif et confiant. L'avocat laisse partir son ami, mais en couard<br />
vbritablc, lc inisUrable rcdoulnnt les suitcs auxquelles l'exposnit son acte<br />
d'hospitalitb, surtout cn preycncc de l'c',dit royd, la peur fit dc cet homme<br />
un trnitrc ; il courut toul rCvblcr au duc de Guisc, ne craignant pas dc<br />
manquer ainsi au plus sacrc', dcvoir de I'hospitalitc',.<br />
Bien que SC scntmt lrahis, les conjurbs allerent (le l'avant, pensant se<br />
Sauver par l'audncc.<br />
c< Ln nouvcllc dc cctlc troupc si loqt cl si opiiiGmcnt rasscml~l6c troubln<br />
m~rvcillcuscinent Ic roy, ~iics.;icurs de Guysc et toute In Cour n, rious dit<br />
Viellevillc.
68 IIEVUE SPIRITE<br />
Aussitot le roi, sur le conseil de ses ministres, envoya au bourg dc Nopso<br />
ou etaient les chcfs des conjurbs demandant pour quelle raison, ils sontih<br />
assemblez en armes, que ce n'cst pas la facon dont les su,jets doivent SC<br />
presenter s'ils ont quelques remontrances 3 fdire, mais qu'il lcur faut venir<br />
en toute rev6rencc et humilite, et que se meltant en ce devoir, ils peuvent<br />
venir en toute seurcte faire leur remonstrance, leur promctlant cn foy de<br />
prince qu'il ne leur adviendra aucun mal D.<br />
Le duc de Nemours, Jacques de Savoie fut chargb de la commission<br />
royale, il se presenta en parlcmentairc au chateau de Noyse et jura sur son<br />
honneur aux conjures qu'ils pouvaient se presenter au roi sans crainte; il<br />
signa mbme dc sa main cette promesse. Aussi quinze des principaux con-<br />
jures sortirent avec lui du chAteau et se rendirent aupres du roi pour faire<br />
leurs rernontranccs. Mais etant arrivbs a Amboise, nous dit Vielleville (l),<br />
ilz furent inconlinent resserez en prison et tourmentez par cruelles gehennes.<br />
Ce que voyant M. de Nemours, il entre en une merveilleuse colere et deses-<br />
poir et poursuit par toutes instances et sollicitations leur delivrance par<br />
l'entremise et intercession meme de la royne rbgnante, de Mme de Guyse et<br />
d'autres grandes dames de la Cour ; mais en vain, car a luy et a elles toutes, fut<br />
respondu par le chancelier Olivier, que ung roy n'est nullement tenu de<br />
parolle a son subjet rebelle ... cependant ces quinze malheiireux furent exe-<br />
cutes a mort comme coupables du crime de lkze-majeste par diverses<br />
facons et selon qu'ils s'etoient chargez eux-memes soubs tortures, par<br />
confessions. Car les ungs furent decapitez, les aultres pendus aux fenestres du<br />
chasteau d'Amboyse et trois ou quatre rouez, se plaignant plus au supplicc,<br />
de la trahison du duc de Nemours que de la mort meme qu'ils souffroient<br />
fort constamment. t)<br />
Voila un noble exemple de parole royale ! Les conjures disperses avant<br />
d'avoir pu tenter leur r6union, tous ceux qui furent pris et la Rcnaudie un<br />
des premiers, furent impitoyabiement massacres. Le corps de la Renaudie<br />
fut pendu a un gibet, puis depece en morceaux envoyes cn divers licux,<br />
tandis que sa tete fut plantee au bout d'une pique, qui fut placee sur le<br />
pont d'Amboise. Dans la ville, ce n'etait partout quc gibcts ct cadavres, on<br />
n'en compta pas moins de douze cents; la plupart de ces massacrbs avaient<br />
tbmoigne en mourant un trus grand courage. Un gentilhomme nomme<br />
Villemongis avant sa decapitation allongea sa main dans le sang filmant<br />
de ses camarades qui venaient de le pr6cedcr sur le billot ct elevant scs<br />
mains cnsanglantecs vers 1c cicl, il s'ocria : 11 Scigncur, voici le sang dc tes<br />
crifnnls, tu cn fcras vcngeniicc ! ))<br />
(1) Memoires de Vielleville ; VIlI, 4, 5.
JOURNAL U'E'~UI)ES PSYCI~OLOG~UUES 69<br />
~~elques jours aprbs cet odieuk guet-apens, mourut le chancelier Olivier<br />
que 1'0" avait fait assister h l'affaire pour donner une sorte dc ISgalite aux<br />
massacres. Depuis la vue de ces horreurs, il 6tait comme fou et en mourant<br />
il profera ce dernier cri : N Ali maudit cardinal, tu nous fais tous damner! â<br />
La victoire des Guises fut si complete, qu'il se fit une roaction et un parti<br />
qui depuis longtemps prechait, mais cn vain la tolerance finit par 6tre<br />
ecoute, principalement pur la reine-mbrc Catherine de M6dicis qui considerait<br />
avec raison la tolerance envers Ics huguenots comme la meilleure<br />
,awegarde du trone de ses fils ; c'est pourquoi elle usa de toute son influence<br />
pour introduire dans le gouvernenient un de ses conseillers favoris, homme<br />
ferme et intbgrc, s'il en fut jamais : Michel de Lhospital qu'elle fit nommer<br />
chancelier le 30 juin 1500. C'btait un homme de loi parvenu par son intelligence<br />
seule aux charges dc conseiller de parlement (1537), de surintendant<br />
des finances (1554), enfin membre du conseil du roi (1559). Toutc sa maison<br />
professait comme foi le calvinisme bien que Lhospital eut epouse la fille de<br />
Jean Morin, lieutenant-criminel de Paris, Connu par ses rigueurs envers les<br />
reformes. Peu de temps apres son mariage, sa femme se fit calviniste,<br />
quant a Lhospital lui-meme, il ne professa jamais, ouvertement du moins<br />
le calvinisme, afin de pouvoir proteger les rhformes d'une manikre plus<br />
efficace.<br />
Les paroles suivantes de T,hospital resument pour ainsi dire sa propre<br />
doctrine.<br />
u Qu'est-il besoin de tant de buchers et de tortures ?. .. II nous faut garnir<br />
de vertus et de bonnes et puis aprks assaillir les heresies avec les<br />
armes de la charite, prieres, persuasions et paroles de Dieu qui sont propres<br />
tel combat ! )I<br />
C'est un mois avant la nomination de Lhospital comme chancelier qu'avait<br />
Bte rendu l'edit de Romorantin, edit qui attribuait aux evkqucs la connaissance<br />
du crime d'heresie. C'etait disait-on, le seul moyen d'dvitcr a la<br />
France les tribunaux de l'inquisition; cependant les rCformes n'en etaicnt<br />
Pas moins a. la merci dc leurs cnncmis.<br />
C'Btait faute dc mieux que les Guiscs qui auraient hien desire l'inquisition<br />
se contentbrcnt des trihiinaux ecclesiastiques. Mais dans la crainte de<br />
revendications devant Ics Etnls-GSnCraux, ils employbrent tous lcs moycns<br />
ale~r pouvoir pour empdchcr leur convocation quc tout Ic monde, mais<br />
Principalement les huguenots, reclamaient inctammcnt. Pour faire droit cn<br />
Partie h ccs reclamations, ln Reine-more cunvoqua, une assemblee dc<br />
notables qui se rCunit B Fontainebleau lc 21 aobt. C'cst mbme dans cette<br />
que pour la prcmibrc fois des voix officielles osbrcnt reprouver lcci<br />
infliges aux Huguenots et leur prometlre protection.
70 I~EVUE SPIRITE<br />
Le chancrlicr L'hospitnl prit 10 parole avcc une moilimtion toiil a fail<br />
inconnue avant lni, aussi dcin prklnts : Jean de Monliic, 6vCqiic de Vnlcncc<br />
ct C1i:wlcs dc, Marillac archcvbquc de Vicnnc se prononciwnl aiitrcmcnl<br />
contre lcs abus dc l'Eglisc cl clemnnclCrent c~o'on soumit ces ahus ii l'cxaii~cii<br />
n'un concile,<br />
Lc jeune roi rccut dans ccllc asscmblec deux requctcs des RbformCs dc<br />
Normandie qui suppliaient Ic roi dc lcur permettre d'avoir dcs Cgliscs et do<br />
pouvoir exercer lilircment lcur culte cn u y dbpiitant tclc, cc>mrnissaires qii'il<br />
plairait & sa Majcsti: pour faire rapport dc Icurs vie et mcurs B.<br />
Ces requbtcs nc portaient pas de signatures, mais Coligny qui les prhsenta<br />
au roi dit quc 50.000 hommcs etaicnt prbls h Ics signer. . '<br />
Ce h quoi le duc de Cuise repondit quc : á Ic roi pourrait trouver un million<br />
de sa religion qui y seraicnt contraires â.<br />
Cependant le duc dut ceder.<br />
Trois mois aprks, en decembre, les 1;;tats-~bneraux Ctaicnt convoqiifis rt<br />
jusque-la, toute pcine pour heresie fut suspendue.<br />
Se faisant singulierement illusion sur leur situation, les Reformes, dEs<br />
qu'on leur permit d'exposer au grand jour leur doctrine, crurent que tout le<br />
monde allait l'adopter. Ils s'agiterent hruyamncnt dans la province et tinrent<br />
des assemblees publiques dans lesquelles ils se rendaient en procession.<br />
Theodore de IEezc gentilhommc des plus distingues, le bras droit de<br />
Calvin a Geneve, son premier assesseur, mandb par la Cour de Navarre se<br />
rendit a Nerac et commenca ses prhdications. Cedant bientot a la noblesse<br />
calviniste, Antoine de Bourbon et Louis de Conde s'engagerent A marcher<br />
contre les Guises. Ceuu-ci ne furent point surpris, depuis longtcmps ils<br />
esperaient et prbvoyaicnt la gucrrc civilr $1 ri:solurcnl pour I'nrrelcr de<br />
frapper un grand coup; il fallait d'nprbs eus ilecnpitrr la rebellion. Aussi<br />
dEs que les Navarrcs nrrivc!rcnt 6 la Cour, Antoinc fut garde h vue et son<br />
frbrr: Louis rle Conde arrc?le le 29 octobre. Lcs Guise lcur firent l';tire lcur<br />
procbs; ils le poussbrcnt inbine avec d'nutanl plus tlc vigueur, que Ic jeunc<br />
roi, languissant et tlcs plus malades, pouvail d'un momcnt l'niilrc trc-<br />
pnsscr ; mais L'1-i0spilitI, fort ilc l'appui clc In Jlcinc-Mhre cle,joua les dcsseins<br />
des Cuiscs ; Condi: Sut 1)icn condamni: ii mort et Antoine dc IJourbori il l'cm-<br />
prisonncnicnl, mai.; Ir clinncclicr rcl'usa dc signer In sciilencc et le roi<br />
mourut siir ces cntr(~l'iiitci; apr& iin rugiic tlc 17 mois Ic 5 dCcciii1)rc 15iY).<br />
Son frhc Cliarlcs hg
-<br />
JOURNAL I)'ETL~DES PSYCHOLOGIQUES 71<br />
dans ses droits comme premier prince du sang ; des ce moment la politique<br />
des GuisCs etait bien morte. Aussi en gens cauteleux et habiles, ils plierent<br />
trfis humhlemenl l'ochine et pour conserver leurs dignites, ils se roconcilikrent<br />
avec les Bourbons OU du moins ils pariirent se roconcilier. Cntherinc<br />
de Medicis ehit toute-p~iissmtc; nous allons voir comment clle va employer<br />
toute-puicsance. J.-MARCUS DE VEZE.<br />
(A suivre.)<br />
COMITI? DE PROPAGANDE<br />
Seunce du 8 janvier 1891 : Prkident : M. P.-G. Leymarie ; Secretaire : M. Laurent<br />
de Faget. Membres pi.6srnts : Mmes Dieu, Poulairi, Raymond-Pogilon; MM. Auzanneau,<br />
Boyer, Bouvery, Mongin, Puvis, Warchavsky. M. Chaigueau s'excuse, par lettre, de ne<br />
pouvoir assister A la seance.<br />
Les versements suivants sont effectues :<br />
Par Mme Dieu, : souscriptions de M. et Mme Brenas, 1 fr. ; MM. Delacroix, 20 fr.,<br />
George%, I fr., Leroy, 2 fr. ; Mme Dieu, 20 fr.). Total, 44 fr.<br />
Par le groupe Poulain et Boyer (detail des souscriptions : MM. Lambert, 0.50, Hiixon,<br />
0.50, Chevet, 0.50, Ravant, 0.50, Eerlhaud, 1 fr., Does, 1 fr., Herubel, 1 fr., Paillous,<br />
1 fr., Boyer 1 fr., Poulain, l fr. : M. et Mme Beligard, 2 fr. ; MM. Anzeau, i fr., Tar-<br />
dieu, i fr., Huxon, 2 fr. 50) Total : 14 fr. 50.<br />
Par Mme Delanne (detail dds souscriptions : Mme Quelquesjeux, i fr. ; M. Montaras<br />
2 fr., - 3 fr. - Total general : 61 fr. 50.<br />
Lecture est donnee du proces-verbal de la derniere seance qui est adopte apres la rec-<br />
tification suivante de M. Bouvery : il n'a pas demande que le futur congres fut spirite et<br />
spiritualiste ; il a affirme qu'il devait l'etre, ayant ete vote par le congres spiritualiste de<br />
1889. M. Mongiu signale, de sou cdte, une petite inexactitude sur laquelle il n'insiste<br />
pas.<br />
Mme Raymond-Pognon renouvelle la demande, formulee par elle autrefois, que les<br />
membres du comit6 de propagandc puissent venir, au siege meme du Comite, prendre<br />
connaissance du proces-verbal de la seance avant son insertion dans la <strong>Revue</strong> spirzte.<br />
M. Auzanneau combat cette proposition, y voyant un surcroit de travail pour le secre-<br />
taire, en cas de reclamations a lui transmettre, et peut-etre des difficultes qu'on ne soup<br />
conne pas, si chacun vcut remanier le proces-verbal a sa guise. Il propose de s'en rap-<br />
porter & M. Laurent de Fagct, secretaire actuel du Comite, qui a jusqu'ici redig0 claire-<br />
ment et impartialcment les proces-vcrbaux.<br />
M.'Laurent de Faget dit qu'un proch-vcrbal ne devient definitif qu'apres son adoption<br />
Par le Comite : qu'on pcut toujouis g apporter, en soance, les modifications jugees ne-<br />
cessaires. Ccpcndant, il nc s'oppose pas, quant $ lui, ce que cliaquc membre interesse<br />
Puisse venir, au siege du ComitB, contidler ct rectifier, s'il y a lieu, le pro~es-verbal en<br />
ce qui le coltcerne. L'experience dira si cette mesure est bonne.<br />
M+ Puvis vowlrait qu'on exposLt seulement, dans le nurnCro mensuel de la R~vi~e,<br />
lo
72 REVUE SPIRITE<br />
programme des questions traitees au sein du comit8. Le proces-verbal detail16 no parat.<br />
trait que le mois suivant.<br />
Le Cornit&, se rangeant a l'avis du secrktaire, decidc que le proces-vei~bal de chaque<br />
seance sera, autant que possible, dttposa du 10 au 15 de chaquc mois au bureau do la<br />
<strong>Revue</strong>, ou les mcrnbres du Comite pourront le coiisulter.<br />
M. Leymarie lit les lettres recues au sujet du futur congres.<br />
M. Monclin, de Reims, voudrait un intervalle de 5 a 10 ans entre chaque congrEs international<br />
; mais il preconise l'idee de nombreux congres r6,' ~~lonaux.<br />
M. C. Sirven, d'Alais, craient que l'epoque dosignee pour le prochain congres (1892) soit<br />
trop rapprochee ; les decisons prises par le precedent congres n'ont pu Etre cncore toutcs<br />
cskut6es : ne vaut-il pas mieux s'efforcer (le les mettre h execution que de multipliei~<br />
les desiderata? Et puis, avons-nous l'argent necessaire pour faire face a toutes les dBpcnses<br />
qu'entraine un congres international ?<br />
M. Leon Genis, de Tours, croit au contraire que nous devons maintenir la date de<br />
1892. L'opinion publique, favorablement impressionnee, est devenue moins hostile a nos<br />
idecs. Il ne faut pas la laisser retomber dans l'indifference et, pour cela, de frequents<br />
congres sont necessaires. Un congres tous les trois ans, c'est le minimum du possible.<br />
Celui de Paris n'a fait qu'effleurer le programme qui s'impose. De nombreuses et pressantes<br />
questions restent a debattre, a elucider, et de nouveaux perfectionnements sont<br />
necessaires en ce qui touche l'organisation pratique du spiritisme.<br />
I\lme Raymond-Pognon soutient une these analogue. Elle cite, comme exemple, les<br />
congres de la Paix qui se tiennent dans toutes capitales. Il y en a un tous les ans. A chacune<br />
de ces reunions l'idee pacifique fait des progres immenses. Il en sera de meme des<br />
Congres spirites : ils propageront nos idees de plus en plus. Mme Raymond-Pognon demande<br />
que chaque membre du Comite de propagande soit appele a donner son avis sur<br />
ce sujet important.<br />
Le c~mite decide que la question suivante sera posee a chacun de ses membres de<br />
Paris, de la province et de 1'Etranger :<br />
u Le Congres de 1889 ayant resolu que le prochain congres aurait lieu a Bruxelles,<br />
pensez-vous qu'il y ait opporlunite'a organiser cette grande rdunion pour 1892, ou bien<br />
pour 1894 suivant Z'avis de quelques-uns ? n<br />
M. Leymarie ayant ete cliarge de cette correspondance, les reponses devront lui pay-<br />
venir avant la fin de janvier.<br />
M. B. Martin, de Bruxelles, annonce que les d61Cgues spirites de Liege se sont rhunis<br />
a ceux do Bruxelles pour traiter des questions Asoumettre au Comite de propagande en<br />
vue du prochain Congres. Ils ont exprime le vccu qu'une reunion preparatoire eiit lieu h<br />
Bruxelles le fer dimanche de septembre 1891,a laquelle seraient prib d'assister MM. les<br />
membres du Comite de propagande et des delBgu6s de Lyon, Bordeaux, Reims, etc., A<br />
l'effet de doterminer la date du futur congrds et de choisir definitivement les questions<br />
qui devraient y Ctrc discutees. La reunion s'est ensuite occupoe d'un programme provi-<br />
soire qu'elle soumet au comite.<br />
Elle propose d'abord un modus viuendi : 1" Libre examen le plus absolu. Pas d'ostra-<br />
cisme, c'est-A-dire acebs toutes les nuances du s$ritualisme ; pas de decision dogma-
tique. - ~mmortalite de I'dme ; communication entre les morts et le$ vivants. - Idtte de<br />
Dieu, rnison supreme et consciente, Bme de l'univers.<br />
Comme programme :<br />
philosophie : Dieu, raison suprBrne et consciente, &me de l'univers, rbgissant le<br />
moral et materiel. - Pluralite des existences et r6incarnation. - Lois de morale<br />
et de justice; par exemple : peines et r6compenses,<br />
Spiritisme ; Mediumnites et phenotnenes psychiques. -Lois de la mediumnite, moyens<br />
de 18 developper ; abus qu'elle peut engendrer, moyen de faire entrer le spiritisme dans<br />
la voie scientifique. Organisatiolc et propagande. - Federation universelle et internationale;<br />
presse, conferences, etc. Question sociale. - Parallele entre le socialisme de<br />
satheisme et celui du spiritisme. Position de la question, son dbveloppement.<br />
MM. Davin et Lovera, d'Alger, demandent a leur tour que la question dela Reincarnation<br />
soit largement discutee au prochain congres. Ils disent que si, au congres de Bruxelles,<br />
on ecartait de nouveau cette question, cela prouverait l'inutilite des assises spirites internationales,<br />
car il est impossible de prbsenter un argument sans s'appuyer sur la reincarnation.<br />
M. Camille Chaigneau ecrit qu'il importera de bien definir le perisprit. Ce mot n'est<br />
pas toujours pris exactement dans la mdme acception ; de lA une certaine difficulte de<br />
a'entendre lorsque la discussion est portee sur ce terrain.<br />
MM. Leymarie et Laurent de Faget demandent si le prochain congres doit porter forcement<br />
l'etiquette de spiritualiste et si le mot spirite ne suffirait pas.<br />
M. Bouvery rappelle que tous les spiritualistes doivent etre convies a ce Congres,<br />
mais il entend par spiritualistes ceux qui croient a l'&me survivant au corps et se communiquant<br />
aux hommes dans la plenitude de ses facultes. Quant aux soi-disant spiritualistes<br />
qui ne voient dans les communications d'esprits que des manifestations incohbrentes<br />
emanant d'un principe inintelligent, espece de detritus de l'ame, inutile de dire que<br />
leurs theories ne sauraient Btre bmises dans nos grandes reunions internationa1es.Ceux-<br />
18, nous devons avant tout les repousser.<br />
M. Laurent de Faget donne lecture d'une lettre dans laquelle M. Nozeran demande<br />
des depBts de la <strong>Revue</strong> spirite et du journal Le spiritisme dans les kiosques de la ville<br />
de Nice. Ce fibre devoue souhaite ardemment des confbrences publiques et gratuites qui<br />
seraient bien necessaires dans cette ville, rendez-vous d'btrangers de distinction et ou la<br />
cause du spiritisme rencontre encore peu d'adherents.<br />
M. Mongin a eu la bonne pensee de reunir en quelques pages les divers vaux exprimes<br />
par le Cong~es de 1889. Il sera donne lecture de ce travail dans la prochaine reuuion<br />
du Comite de propagande.<br />
La seance est levee a 11 heures.<br />
Le secretaire, A. LAURENT DE FAGET.
74 REVUE SPIRITE<br />
FAITS DIVERS<br />
A Rio-(le-dnnriro, le lcnrlcmnin de In proclamntion dr! la REpul)liquc, Icc,<br />
monnrchislcs se declaraient tous republicnius de longuc datc !<br />
Par Ic positivisme qui court, cc mouvement serait a craindre.<br />
Le goiiyernemcnt a cree unc chaire de positivisme h l'ecolc polytechnique<br />
et par contrc, le Spiritisme est defendu 1 Vous trouverez, ci-joint, ln trnduction<br />
litteralo de deux nrticlcs dix nouveau Codc pBnnl ayant trait nu<br />
Spiritisme.<br />
Depuis ln declaralion de ces pcinrs s6vOres les mediums guerisseurs ont<br />
du refuser leurs soins & des centaines de mnlndcs soignbs gratuit'ement ; les<br />
spirites ont protcst6, mais il y a une liguc composde de medecins et clc<br />
jonrnnlistes-medccins neantistes qui ont interet a ce que ces articles soicnt<br />
conserves dans le Code ; il est plils que probable qu'ils gagneront la partie.<br />
La <strong>Revue</strong> <strong>Spirite</strong>, a Paris, devrail a son tour publier une protestation cl. cc<br />
sujet.<br />
Telle est l'etrange nouvelle que j'avais a vous donner.<br />
LIEUTAUD, pro fes~ew. Le nouveau Code penal de la Republique Bresilienne a publie sur la<br />
rubrique R Des crimes contre la sante publique )) ce qui suit, ayant trait nu<br />
Spiritisme.<br />
Art. 158. - Pratiquer le Spiritisme ; la magie et ses sortileges ; employer<br />
des talismans et la cartomancie pour exciter des sentiments de haine ou<br />
d'amour ; inculquer la cure de maladies curables ou incurables pour fasciner<br />
et subjuguer la credulite publique :<br />
Pcinc dc prison cellulaire de un B six mois, et amenda de ccnt i. cinq<br />
cent mille rcis.<br />
Si par l'influence ou la consequence de l'un de ces moyens i! r6sulte ni1<br />
patient, privation ou alterntion tompor~xires ou permanentes des facult6s<br />
psychiques :<br />
l'risoii celliilnirc dc un a six nns et amcndc dc 200 h 500.000 rcis. D<br />
Que pcuvcnl lcs pdnalit6s inscnshcs contrc l'instinct nnturcl dcs mnsscs ?<br />
Ln iivibrc ne rcmontc pas ;l, sn source cl l'hmc humainc fuira dc plus cn<br />
pliis Ics tloctrincs n6lhstcs du riOnnLismc. Le Spiritisme ghe lcs nutoritnircs<br />
llri.4licns cl qu'importe 7 notre philosophie si logique, toute frntcrncllc<br />
Ics Lrnrisformerii, cela cst I'ntnl, ii l'aide de ln rbincnrnntion ou clcs vics<br />
successi\ cs sur notre sphfirc. Ln logique dc.: choses lc veut.<br />
CERTIFICAT : JC ,oussign~, G. Rame1 certifie qu'en 1853, b Eessciiny, par<br />
suite de ma !chute du haut d'unc voiture /de foin, je souffrais beaucoup de
ct clcs rcins ; ma femme avait aussi des maux d'estomac ct clc<br />
t,yc; nos gudrisons raclicnlcs ont kt6 obtcnucs en rnoins rlc dix ininiilcs tlc<br />
magneli.;ati~~~. .J';ltlc~tc 6jinlrmcnl qiic, mtignGtisO pcndnnt quclqiics<br />
rninutcs, j'ai 1)crtlu complblcmcnt unc vieillc habitudc de virigl ans, ccllc<br />
de priser clinque jour quinze ccnlimos de tabac. Ces r6sullats nous ont<br />
rnaiiitenu en honnc snntS jusqu'ii prkscnt, ct nous Ics dcvons au Comman-<br />
&-nt Dcprfinos, Icqucl, pour loulc rB~~!uni'rnli~~i, CS@ ccllc rcconnnissance<br />
dc fairc lluv nutrcs cc qii'il n fait pour nous. (aout 1889).<br />
Ce certificat est ldgalzsd pal. lc maim, M. IZoncZarl.<br />
M. D~p~imos pourrait avoir nnc collection rlc certificats parcils car le bicn<br />
pour lui chose la:icilc ; il gibrit cn cc momcnl une pcrsonne nntimiqiic<br />
et ankylostc aux genoux cn In magn6tisnnl gratuitement ; il s'occupe dc<br />
tous ceux qui ont recours a lui.<br />
-<br />
Un rddactwr dc 1'Eclnir etant a116 intcrvicwer Edouard Drumont h Soisysous<br />
-Elioles, s'exprime ainsi :<br />
á Si jamais vous allcz Soisy-sous-Elioles et que vous demandiez B rin<br />
hahitant de la IocalitO ou demeure M. Drumont, il vous rdpondra :<br />
Vous n'avez qu'ii prendre la grand'route qui conduit a Chaniprosay ; Zh<br />
mi-chemin vous verrez une maisou qu'a pas de fenetres sur la routc. C'cst<br />
Ih que reste M. Drumont. â<br />
La maison qui n'a pas de fenktres cst en efiet connue dans tout le pays.<br />
Nous sonnons h ln pclite porte sur laquelle nous lisons cette phrnsc<br />
Bcrite en gros caractere : Vive Drurnonl tomOezir des Juifs !<br />
La bonne du (( tombeur dcs juifs )) vient nous ouvrir. Elle n nom Marie ct<br />
elle es1 plus connue encore quc son maitre a Soisy-sous-Etioles. Elle no<br />
pratiquc pas ill&galcmcnl la mbdecinc, mais elle passe pour donner, grn-<br />
Luitement, ccla va sans dirc, cles conscils dont on se trouve g61i6rnlemciit<br />
bien. Ellc sc rend ;lu clicvcl drs psuvrcs qui la mandent, et l'ow cite des cas<br />
de gue'rison. uraime?zZ eatraordinnires. Voih pourquoi on iiimc Marie h Soisysous-Etoilcs.<br />
â<br />
Le mailrc ct Miiric cruicnt ii In pluralil0 tlc.; existcnccs dc l7i1mo sur ln<br />
terrc.<br />
M. Burnn, ;i .Tm, (Giroiitlc,j n dpotisd civilcmcnl son mddium Bcrivnin,<br />
magnktiscur tlcmi-spiriliipl, noiis dit-il ; Ic 20 rl6ccmbrr au soir, il y ;iviiit<br />
r6union chr~ lui :cl 1cs;clicr.; iii\i+il,lc.; qc sont n1;milQst6.; pour ilpprou\fcr<br />
l'acte quc~lcs 6poilu avnicnt nccoinpli. Ic prriniilr tlc cc1 ortlrc d'tiis lc pays.<br />
Mme Burnn, nie Ca~terznr Blltc., dc C;iiitoi.;, nppniticnl h unc famillc spirilc;<br />
elle ?oigne grntiiileincnt ccuu qui souffrent ct lriir eupliqurt no'; rloc.lrines.
76 I{ ICVUIC SPIIII'I'E<br />
-<br />
M. Alary a Er-Rahel, prov. d'Oran, nous ocrit que, pendant ses vacances<br />
dans l'Aveyron, son frere entendit tous les jours lc: tic Lac d'unc montre<br />
clans le bois de son lit, tic tac qui se deplacnit lorsqu'on cn chcrchnit In<br />
naturc et poursuivait mon frEre (car lui scul entendait dari.; In fnmillo coinpos6c<br />
de six personnes) dan.; toute la maison. Ce hruit se revelait regulierement<br />
h 3 heures de l'aprbs-midi et de 8 heures & minuit ; passe cette hcurc,<br />
plus rien ; cela dura deux ans, le grand pere de Germain 'Ilary etait mort<br />
dans ce lit.<br />
M. Alary a connu 5 la Case, commune de Truel, Aveyron, Pierre Fabre,<br />
lequel brouillk avec sa bru lui disait etant malade : á Ma haine te poursuivra<br />
meme apres ma mort u. Cette bru lc soignait ri contre ccour. Avant<br />
sa mort la bru apercut autour du lit huit chats noirs et voulut les chasscr<br />
les croyant venus du voisinage, ce fut inulilement, les bbtes glissaient sous<br />
scs coups. Le jour de la mort les chats maudits s'acharnerent apres le<br />
cadavre, le renverserent, et la bru, seule :.oyantc, appela ses fils Ages de<br />
vingt ans, qui remirent le mort sur son lit. La bru s'en confia a plusieurs<br />
cures ; ils vinrent, interroghrent les esprits qui pretendirent rester aupres<br />
du lit. Apres l'enterrement, un etre fluidique maltraitait horriblement la<br />
bru de Pierre Fabre, la deshabillait pour la frapper, dans la maison il faisait<br />
un bruit terrifiant : coups aux portes, vitres brisees et en se retirant, il produisait<br />
un vent violent. Plusieurs personnes, mediums comme cette bru<br />
entendaient ces choses etranges.<br />
M. Alary a toujours un reve, chaque semaine, celui do planer dans les<br />
airs ; sa femme de meme. A l'avance il est averti de la mort de ses proches<br />
parents.<br />
Ai. C. Kifla, d'Aix, a vu en Belgique une carabine et une boite dc cartouches<br />
transportees par quelque chasseur invisible, etre psychique qui<br />
poursuit les chats mar~udeurs et entre dans une veritable rage parfois, s'il<br />
est Bvoque, car il brise et casse tout ce qui est & sa portce. ARruuclles il n<br />
vu des materialisations rcmwquables, niees par certaines coteries qui craignent<br />
l'esprit de justice apporte par le spiritisme, et h l'aidc duquel tomhuront<br />
les allegations fausscs et seculaires propagees par lcs ennemis des<br />
verites essentielles. M. C. Kna a vu uii objet relativement leger, rctenu au<br />
plancher par des forces invisibles, il etait impossible de le detacher du sol.<br />
Choses et aulres : On ne parle plus que d'hypnotisme et la nouvclle sciencc<br />
est admise par tous les savants.<br />
Or, en 1840, l'Academie de medecine de Paris, reunie cn concilc solennel,<br />
fulminait contrc l'hypnotismc qu'cllc d6clorait une simple poradc clc cliiw-
latanisrne indigne de figurer, meme nominalement, au role des sciences<br />
dument reconnues comme telles.<br />
En 1890 M. Brouardel, lc doyen de cette meme Acadomie, di~cule en<br />
pleine cour d'assises les n~ysterieuses manifestations de la force psychique<br />
inconnue dans son esscnce, mais puissante, mais indiscutable.<br />
~'antithbse est piquante. C'est un pcu le cas dc la microbiologie actuelle.<br />
naspail pretendait que toutes Ics maladies provenaient de corpusculcs infiniment<br />
petils qui se glissent, pour l'infecter, dans l'organisme. Et chacun<br />
de railler Raspail.<br />
Les corpuscules d'antan sont revcnus sous le nom dc microbes admis par<br />
tous les savants et btudies, traques, catalogubs dans tous les laboratoires.<br />
Les charlatans de la veille sont les savants du lendemain.<br />
L'Orient, organe spbcial hebdomadaire des interets grecs et Danco-orien-<br />
taux vient d'entrer dans sa troisibme annee. Ce journal paraissant il Paris<br />
1.17, boulevard Saint-Michel), sous la direction de M. N. Nicolaides, a pour<br />
bnt de propager l'influence frayaise, de contribuer a tenir les regards de<br />
l'Hellenisme tournes vers la France et de defendre le principe de l'integrite<br />
de l'Empire Ottoman.<br />
A une epoque ou d'autres nations occidentales font tant d'efforts pour<br />
gagner du terrain en Orient, au detriment de l'influence francaise, le public<br />
francais ne saurait se desinteresser des evknements qui se passent soit dans<br />
l'Empire Ottoman, soi1 dans les pays avoisinants.<br />
Par son devouement aux interets francais, la competence technique de<br />
ses redacteiirs et correspondants, l'orient se recommande, comme source<br />
d'informations, a ses confreaes de la presse francaise, et aux lecteurs desi-<br />
reux de se tenir au courant des faits de la politique orientale.<br />
MORTAIN. - Tire de l'Express de Caen du 5 decembre 1890. - Un fait vrai-<br />
ment extraordinaire s'est passe tout recemment a Ger, dans la Manche.<br />
On venait d'inhumer un vieillard de la commune, agc! de 85 ans et dbjh<br />
b%re etait recouvcrtc d'unc ccrtaine Spaicseur dc terre, lorsque le fos-<br />
soyeur entendit trEs distinctement frapper quatre coups qui semblaient<br />
du cercueil. Pris de peur il courut avertir le maire, Ic docteur Maii-<br />
ger, eh., et en presence de tSmoins le cercucil fut ouvert et on constata<br />
qu'il ne renfermait qu'un cadavre glace : la mort etait donc bvidente.<br />
La biere fut redescendue dans In fosse et cclle-ci fut comblee.<br />
Le fait quc nous signalons devint surtout extraordinaire, lorsquc le f'os-<br />
SOYeur qui procedait a cette operation et avait deja jeth sur le cercueil plus<br />
'unmetre de tcrrc, a entendit seize )) coups scmblablcs aux premicrs ; ils
78 REVUE SPII~ITE<br />
f'urcnt aussi pcrcus par lcs pcrsoniics presentci; au nombrc desquelles se<br />
troiivait un (les vicaircs dc ln paroisse.<br />
Ccltc ch0.c \ rnirrieii t inc~plical~lc a vil cmcrit impressionne Ics meml~rc,:<br />
dc In filrriillc du defuiil, In populnlion tlc Ger ct celle tlc.; en~irons.<br />
Et dans plrisiciirs nutrcs deparlcrnciits de vic ~ialionalc,<br />
niC:mc claiis cctlc,<br />
forlcressc tl'iiillucncc rcligicusc cl d'nuloritb supr0rrie, l'llnlie. Ic mfiiiic<br />
travail se fait sentir; jusrlu'au Vnlicnn infime, oit le grand potcntnt est assis<br />
dans sa puissance, des murmnires, des trem1)lcmcnts et dcs bruits sourds<br />
6trnnges - non tlc la vic physique, mai-; de ln vic spirituelle - sont percu,<br />
par le vieillard qui s'i'tonnc et s'btonnc encore dans l'atfentc des choses<br />
qui sont h venir. L'autocrate ct ses courtisans feront un effort pour etablir<br />
- et retablir -un nouveau pouvoir, de nouvelles formes et de nouvclles<br />
ceremonies, pour exercer son influencc plus loin, B cause de cette inclica-<br />
tion et de cette annonce d'un changement qui approche, et que l'kglisc<br />
catholique sent jusque dans les profondeurs mbmes Se sa vie.<br />
Dans les premieres dix annees h venir vous constaterez de grandes luttes<br />
entreprises par la hierarchie de l'figlise catholique, par des polentats au<br />
pouvoir pour retenir ferme l'autorite qu'ils ont conquise ; et, pour aug-<br />
menter leur puissancc, l'Eglise romaine s'agitcra afln de s'btendre plus loin<br />
qu'elle ne l'a jamais fhit jusqu'k present. Ce ne sont la, touterois, quc lez<br />
marques certaines de la revolution prochaine qui 6tahlira sur ln terrc -<br />
aprus quc lcs vieilles formes et ceremonies supcrstiticuses auront 610<br />
balayees ct les dYcom1)rcs enlcves du sol -un nouvcnu systbme (le tolerniicc<br />
rcligieusc el de libcrte qui scra coiiimc une eloile lumineuse dans le cn,uia<br />
de tout homme, le dirigcnnl vcrs un dtnt superieur dc boiilicixr, dc pro.pc-<br />
rit6 et dc paix. Et cornmc la puissancc clc llomc succombera, l'esprit clc<br />
lihcrte fera, cn ltalic, des progrbs pliis consiclernblcs quc ccux redi+<br />
jusqu'h cc jour, quoique, amis, vous scricz Olonn6s si voii~ poiikicz cnlrer<br />
dans In citndcllc mOim de ccltc nation, et voir combicn l'esprit de lilicrlis<br />
s'est propage dans lcs tlcrriicrs vin81 ans.<br />
Ainsi cn csl-il dcs grands Ihnts, ciripirc.i et jiou\crncinents du rrioiidi:<br />
entier; nous nc pouvons pas lm menliorincr lous, sOpiirOmen1, niiiii Loi14<br />
travaillent en vue de qucl(liic cbliosc dc riicillciir au liiivcr.; dc singulihrc~<br />
expdricnces cl d'unc clisciplinc rclhchdc.<br />
-
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 79<br />
Ln France elle-m8me sait ii peine oii cllc en est aiijourd'hui : clle est une<br />
Republique libre proclamant la volont6 du peuple, ou un gouvcrncmcn t<br />
oblig6 tl'exprimcr de divcrscs ninnihx les dCsirs cl Ics ~010iliCs<br />
de l'aristocratie? .... Cependant l'ocuvrc avarice ; cllc contient dans son scin<br />
des intelligences et des ccours agiles par le pouvoir clc l'espril qui, bicntiit,<br />
jaillira en une expression noixvellc ct proclamera dcs formcs ct dcs syslhincs<br />
de vie, de pensec ct de conduitc qui scront en h6nCdiction ai1 mondr.<br />
Ici, en Ambriqixc, nous trouvons unbtat dc choscs Ctrnngcs politiqiicincnt<br />
parlant. Le mondc parait btre tiraille cn scns contr;tirc, ce pelit montlc qui<br />
est le votre. Commc peuple ct comme nalion, voiis t?tcs divisth conlrc voiismmes<br />
sur des q~mtionq qui scrnbleraicnt avoir unc grantlc importaricc<br />
pour l'humaniti: considCrCc dans son cnscmblc. Dcs partis ct de< fi~t:Li~n<br />
s'elkvent constamment, et, eii v6rit6, on dirait parfois que la maison cst<br />
divisee contre elle-mbme, incapable, par consequent, dc sii1)sistcr. Ccpondant<br />
l'element de IibertC est ici, l'csprit de progr85 ne pe~it pas 0tre nrri;ti:<br />
dans sa marche; et, malgre tout, le peuple americain, dans sa totalite,<br />
independamment de l'esprit de parti, de l'ambition pcrsonnclle et des iritCr&t$<br />
prives, comme de toute faction, repand au dehors une influcnce magiiCtique<br />
qui se trouve etre une force permanente et un fort bouclier h cettc<br />
nation. En meme teirips elle recoit des conseils superieurs du monde spirituel,<br />
des forces et des pouvoirs qui aident & cimenter les liens de la fraternite<br />
ainsi que ceux des interets prtrticuliers et des interdts genhmx, dc manierc<br />
unir votre peuple.<br />
Noixs ne nous arreterons pas {L parler du pouvoir politiquc qui aclmiriistre<br />
actuellement les affaires de la nation. Si les conseils spirituels n'avaient pas<br />
voulu que ce pouvoir politiquc special administriZt scs forccr clans le temps<br />
prhsent, cc pouvoir et ce parti nc seraient pas en fonctions. Si, il y a quelques<br />
annoes, il n'avait pas CtC dCcid0 par le CongrEs spirituel, di rigC ct<br />
6tabli par des Ames qui ont 5 cceur le bien de ccttc nation, - cl qui oiit<br />
gagne ia placc qu'jls occupent par lcurs efforts au travers dcs Cprciivcs ct<br />
de la disciplirie - qu'il y aurait un changemcnl d'atlministration pour tlcs<br />
but5 pleins dc sagesse, pour faix kclore cics id&% ct dcs forccs clui avaicnt<br />
tenues comme sous chartrc privkc, et pour susciter dans lc parli vaincu<br />
de nouvelle^ regies de ~>ensCc ct d'cffort, cc changcmcnt n'aurait pas cu<br />
lieil. Certes, nous savons micuu que vouq ne pouve7; lc fairc, qii'il y a<br />
de fanatisme, beaucoup d'ainbition pcrsonncllc, beaucoiip tl'iritCprives<br />
en jeu, grAce au pouvoir actucllrmcnt en charge.. Mais nous<br />
Savons aussi que toutes ces ch0v.y sont 11Uc~s~aires, (~~'~11~s son1 iii6vitnblcs<br />
le processu3 de dbveloppcmcnt dc la vie d'unc nation. COI~~C il y a
80 REVUE SPIRITE -<br />
exterieurement, dans la nature, des convulsions, des frottements, des 616-<br />
ments en lutte, durant le processus de developpement d'une vie planetaire,<br />
ainsi il y a dans l'histoire de In nature humaine, des luttes, des oppositioiis<br />
et des persecutions durant le developpement et le travail d'achkvement de la<br />
vie spirituelle de l'cspbce humaine.<br />
Deux grands partis maintiennent lcur preponderance sur cc sol, et cela<br />
est bien ; car l'un sert de contrepoids pour contrarier cerlaines conditions<br />
et positions de l'autre. Tous deux sont necessaires B I'heurc actuelle et<br />
accomplissent une tache qui, tout cntibre, vise l'avenir et non Ic prescnt.<br />
Et ainsi, amis, l'couvre marche. Mais cc sur quoi nous voulons lout par-<br />
ticulikrement insister en cc monient, c'est la perspective qu'offre le roch ha in<br />
siucle dans ses rapports nec cette nation. Nous estimons que l'aouvre capi-<br />
tale et le pas le plus important qui aient ete faits cette annee eu egard a<br />
cette contree, ca ete la reunion sur ces bords des diverses conditions dc<br />
systemes gouvernementaux dans cet hemisphkre, si bien que ce que vous<br />
avez appele le congres panamerique â a ete etabli et mis en relations<br />
avec les officiers d'fitat et le peuple de votre propre gouvernement pour des<br />
fins speciales. Nous avons en vue I'etablisscment d'un systbme d'arbitrage,<br />
ou plutot d'une police de paix, entre diverses unions gouvernementales de<br />
ce continent americain, et ce sera une puissance dans le monde, qui s'atti-<br />
rera non seulement le respect, mais la cooperation d'autres nations ; par<br />
son moyen d'etablir sur notre globe tout entier une police de paix qui<br />
rendra impossible tout systhme de carnage ou de guerre physique.<br />
Voila ce que nous avons en vue. Le commencerncnt en est ici ; le resultat<br />
ultime ne s'en est pas encore manifeste ni se manifestera probablement pas<br />
dans la prochaine decade, - mais une nouvelle Bre va se lev2r. Quand un<br />
autre siEck s'ouvrira sur le monde, ce sera avec une force et un pouvoir<br />
nouveau.<br />
Jamais auparavant l'union et l'annexion du Canada a cette contree n'ont<br />
paru si proches ct si inevitables qu'a prCscnt u, ceux qui, du monde invisible,<br />
surveillent les afiaires dc la vie nationale. Non que vous dcviaz voir quclquc<br />
indication parliculiBrc d'unc telle annexion cette annee ou l'ann6c pro -<br />
chaine; peut-etre ne la verrez-vous pas avant la fin de ce sikcle. Mais cllc<br />
vient. Et lorsquc le Canada formera corps avec les Etats-Unis - comme<br />
cela doit Otre et sera - il se manifestera, vous le verrez, non dans des dircc-<br />
tions arbitraires ou dogmntiques, mais par des mesures pacifiques ct Ic<br />
dQvcloppcnicnt spiritucl, unc unite de forces ct une exaltation de puissance<br />
qui scront dc la plus grandc utilite au monde. Le Mcxirjue scra aussi<br />
annexC a\cc lc temps. si bien que cettc contree coritiendra dans ses fron-
- JOURNAL D'ETUDKS PSYCHOLOGIQUES 8 L<br />
-<br />
tieres, sous la nouvelle juridiction, dcc Glcrnc nts de puissance disparates et<br />
divers, tousprCparant l'etablissement d'une forme de vie nntionalc, comme<br />
li'en avez pas rbve. Il peut y avoir et6 fait allusion, mais les delails<br />
ont pas encore ble donnbs au monde.<br />
Bientut il se formera, daiis la vie politique de cette contree, un nouveau<br />
qui ic recrutera clans lcs deu~ qui csistent actuellement. Les meilleurs<br />
e~ements que l'un et l'autre contiennent se mettront en avant et se coaliseront<br />
: cctte union leur donnera une force r6clle. Non que les vieux partis<br />
mourro~lt : l'opposition et la luttc continueront. El!es sont necessaires<br />
pour donricr naissance a des formes plils klevkes par la loi du developpement.<br />
hlnis 1s nouvelle forme se montrera sufrisamment nnimee de force<br />
spirituelle et morale aussi bien cpintcllectuelle, pour faire son chemin,<br />
tenir sa place, accomplir sa tuche.<br />
A present, amis, nous en venons CL l'etat spirituel du monde; m?' ~is nous<br />
ne regarderons pas au dehors, chez les autres nations, nous ne penetrerons<br />
pas meme dans la vie de cette contree americaine, en ce qui touche a son<br />
etat spirituel atmospherique. Ce qui affecte In volonte individuelle, necessairement,<br />
affecte la comrt~unaute; ce qui affecte la communaute doit avoir,<br />
inevitablement, une influence sur 1'Etat; ce qui affecte 1'Etat affectera les<br />
Etats-Unis et la nation libre; et, par consequent, traiter de l'individu, c'est<br />
traiter du pays dans son ensernl~le.<br />
Le progres spirituel de l'individu est notable. Il y a dans l'air tant d'obscurite<br />
et de bruit, de guerre qu'il se peut que vous n'aperceviez pas toujours<br />
cet etat spirituel; mais l'esprit de progres existe. Les vieilles formes se<br />
dissipent, les vieilles coutumes sont renversees, les vieiix debris vont etre<br />
balayes, et de nouvelles formes, de nouveaux systemes de pensee, des sentiments<br />
plus genereux, se fraient incessamment leur chemin, s'emparant<br />
des esprits rbflechis, et reclamant leur place dans le monde. Nous l'observons<br />
dans la chaire et au thbiitre; nous le decouvrons dans le laboratoirc<br />
de l'homme de science et dans le cabinet du penscur ; nous i'apercevons<br />
(le tous cotbs, car c'est le pouvoir de l'esprit, et on l'entendra. 11 y a beaucoup<br />
de nuages, beaucoup d'ombres, I~eaucoup de difficultes partout autour<br />
de nous, et le Spiritualisme semble avoir cngendrb et cngendrcr encore<br />
Plus de ces ClSments de discorde qu'aucun autre mouvement pcut-Stre de<br />
la terre. Mais ccla n'a rien d'cutraordinaire, amis. car de tous Ics mouvements<br />
qnc le monde a vus, il est le plus forlifiant (invigorating; ct le plu.;<br />
troublant. En un sens, c'est le plus progressif, puisqu'il combat les vieille<<br />
'uPcrstitions, les rieilles formes de servitude et les vieilles erreurs : il nc<br />
fiera Pas dCtourn6 de l'accomplisscmcnt de son qui est d'cn dclivrer<br />
1'hUlani16.<br />
6
8 2 REVUE SPIRITE<br />
Cc.L il rnu*c clc rcla qu'il cree et rassemble autour tlc lui unt1 rri.,indc<br />
confil-ion tlc pcii.~k, et mOrnc recoit dans ,es rang3 tic, inili\iil~i-% ($\cmtriqiirq.<br />
b,?llott~% .;Ur In ~ ~ g inccqsantc, u c sciitant Ics cli,inr;cinciil~ (lui<br />
approvliciil, rilais lir sncliniil ni (l'oit il5 ticiidroiit, ni ou il- coiitliiiiulil, ct<br />
ne C ~ ~ ~ u11 J ~ pn3 I ~ Iou, I PIIL-mCines, ils serwl et~iporl~~s wrons qu'il existe une grande opposition, une lutle coi1qid6rablc.<br />
Sous saFons qu'a l'heure actuelle, il y a beaucoup 3 conil~atlre, ct<br />
qu'il cri sera de meme dans les premiercs annees qui suivront. Nouq saIoiis<br />
qu'il rcra necessaire de nous defendre \aiIlniilment mec 1c.j arniei dc 13<br />
~'erili', et (le rester ciebout, iiiebranlnb1e.l. en facc du inonde. i'oi~it de<br />
crnintc ni dc lreinbleincnt, mais les front$ hauts, sachant quo Li .;cicncae<br />
el ln ti\rii6 sont (le notrc co16. Telle cct In verjtnble plde-forint, sur lacluclle<br />
noil. II ~iis lcnoiis. Nouq rencontrerons tlc l'nppositioii, rioiis t~ilron~ ;L coin-<br />
1)aLlrc tic\ Icnlatives qui, dc divers cotes, s'essaieront h nffciil)lir iiolrc coiivre !<br />
voilli iiolrc pcrscnt leurs forccs et eiiipietcnl sur 11: cicl (lii*oleillu.<br />
Uiciitut ln liimiurc ~'~bscurcil; 3 prescnl In pluic tornl~c, il y (1 (Ici<br />
roulcii~c~iils (le lorincri'c tlnw I'QLciitluc, 1,i tempOtc Ccltitc cl sr~iiil~lc iioycr<br />
ln Lcrrl-. ilhi.; cc n'cst iliic pour un temps. Les riuagc; ic tli,iipriil, prce<br />
q~i'il5 ont iI6pcri4 Icur puis~nnce et lcur forcp, 1;i Ininibre rc\iciil rt wiirit<br />
3. In Ici rc, Ic sol I~oitl'liiirnitliti~ et m6mc ezt raf'raiclii par l'oi'ngc. 1h iiuu\ c ~u<br />
nOui \ n) 0113 Ic cicl tl'a/iir cnsolcill6 ; nous le\ oiii 1105 tc!Lci cl 111~~s lio~ld<br />
-
JuURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUEa 83<br />
7<br />
,kjoLlissons tle livre. Ainsi, dans notre atmo.phere spirituelle, nous avons<br />
le limpide ciel Ijlcu, le ciel de la science illumin6 par le g1orieu.t soleil de<br />
la verite. Mais ici et 18, nous voyons se rassembler les nuages (le la perhecution,de<br />
l'opposition et des epreuves. 11s se rencontrent ct uni,sciil leurs<br />
forces, ils Cpuiient le~ir pouvoir sur nous: la temphte s'abat cl ln tele peut<br />
se un moment sous elle. 'Mais bicnl6t, leurs prorision.; s'&.nt<br />
,idees cl leurs forces dissipees, le rie1 brillant dc ln scieriw s'Clcridr,~ dc<br />
beau et serein, eclaire par l'irnmuablc soleil cle la ~SritO.<br />
selle est ln siti~ition du spiritualisme. J1 rie peut pas ctrc elouffe. Il<br />
poursui\ra sn voie. Il a ~~tnetre dans le ccour de rnilliers ct de millions<br />
d'hommes, rt pnriout oh il n trouve un asile, et pris racinc dans l'intclligpce<br />
ausqi hien que dnni les facultes i~ffectives, il ne pe:xt plus Otre cffacC.<br />
11 demeurera en depit de toutes les mnchincs de guerre dirigees contre lui,<br />
soit par ses ennemis du clcdans, soit par ceux du dehors. Et si nous sommes<br />
de fideles serciteurs. nous efforcant de fdire notre devoir, alors, malgre<br />
toute opposition, nous ferons de notre mieux pour maintenir notre position<br />
comme ou~ricrs du spiritualisme, notre influence comme spiritualistes.<br />
Ceux-ci, nous en avons la ferme assurance, sont plus moraux dans leur vie,<br />
leurs aspirations, leur conduite. tant a cause de cette connaissance qui est<br />
venue a eux que parce qu'ils sont une puissance travaillant ici sur la terre,<br />
pour le monde des esprits.<br />
Mes amis, nous vous montrons la situation telle qu'elle est. Il y a grandement<br />
a se rejouir de ce que nous avons fait au nom du spiritualisme qui<br />
inspire un legitime orgueil. Vous avez tous le droit de sentir cette fier16<br />
s'emouvoir en votre et dc remercier Dieu et le monde des anges d'avoir<br />
ete des instruments choisis pour vivre vos vies ici au nom du spiritualisme,<br />
pour travailler en sa faveur, pour repandre votre influence individuelle<br />
et collectivc par l'intermediaire du Banner of Light, et sous In<br />
direction (lu mondc spirituel. Trous fpouvez etre fiers, en verite, de maintenir<br />
une sitiiaton, elevee ~is-il-vis des hl~nimes, elevee en conn~issailces<br />
s~iritucllcs, comme de ce que durant les longucs annees dc publication de<br />
votre feuille, celle-ci a toujours insisth sur la puret6 de ln pcn4e et de la<br />
vie, non pn? tan1 par ses cvhortations que par son excmplc, par les cnsci-<br />
Brlements qu'elle a propages.<br />
Ah! amis, rous pouvez bien Cire fiers cles archivcs qui sont les vdlres, -<br />
non pas sculenxnt dans leurs rapport7 avec la tcrrc ct les milliers de cccurs<br />
"ffliges qui ont cte reconfortes, d'esprits tourmentes qui ont 6th eclaires,<br />
de vies Ijtigiiec.; qui ont ettJ slirnulOci b nllcr dc l'arnnt, grjcc au sccours<br />
qui, de scmninc cn semaine, est parti du monde cles aiigcs c? clc l'utnhlis-
84 I~EVU~: SPIHITE<br />
sement materiel de cette cite., qui a nom : Tite Bnzner of Li.qht. Si vouq<br />
pouviez voir ces archives, et en lire les pages semaine apres semaine,<br />
comme nous les voyons dans le monde spirituel, pas une pensee d'embarr,is<br />
materiel, de lassitude physique, de dtkouragements et de limitations extCrieurs,<br />
n'etoufferait le bonheur dans vos cmurs, au souvenir de cc que vous<br />
avez fait et f,lites encore. Mais vous ne pouvez pas voir c~lii ; cela vous cst<br />
reservE pour le moment ou vous entrerez dans la vie superieure. Ainsi, il<br />
vous filut attendre, et vous trainer en thtonnant dans l'ombre scntant votrr<br />
faiblesse et vous heurtant aux desappointements et aux decoiiragenients,<br />
jusqu'a ce que le dos se voOte et que la tBte s'incline sous le poids des<br />
annees terrestres. Cependant, amis, rappelez-vous qu'au del2 de toutes ces<br />
scbnes de tumulte et de lutte, il y a des armees et des armees d'ilme~ exaltees<br />
qui connaissent votre travail ddvou6 et sont avec vous de pensee et de<br />
sentiment, applaudissant a vos efforts vers le bien, et remerciant Dien dc<br />
ce que, a cette epoque, et dans cette generation, une si grande puisse<br />
&tre accomplie pour l'instruction de l'humanite. (Tire du Bunner of Liglzt,<br />
13 septembre 1890.) Traduit par M. le pro@sseztr D. Me~zyer.<br />
Soreze octobre 1880. .- Monsieiir et cher F. E. S. : Je voulais vous ecrire<br />
cette lettre il y a deja longtemps ; elle va depasser en longueur une lettre<br />
ordinaire, car c'es1 tout une histoire, et c'est pourquoi j'ai hesite a prendre<br />
la plume.<br />
Je crois vous avoir dit incidemment quelques mots de ce qui s'est passe<br />
lors de l'inauguration de la statue du P. Lacordaire et voulais alors vous<br />
relater les details suivants qui remontent h deux ans, au mois de juillet. Je<br />
pus alors constater la presence d'Esprits faciles a c!asser si, selon I'Evnngile,<br />
a l'arbre on reconnait le fruit. Ces Esprits semblaient m'avoir prise A partic<br />
et choisie comme tkte de Turc ; evidemment c'csl bien ~noi qu'ils visaient ou<br />
plutot l'auteur des Causeries spirites et du Messie de A7azareth. Contre leur<br />
attente, ils ont trouve plus fort qu'eux, car ils etaient loin de soupconner<br />
I'intervenlion des defenseurs que Dieu nous envoie quand nous travaillon~<br />
pour la verite.<br />
Dans le courant d'ao0t 1888, jc visitais des parents qui habitent un clx'iteau<br />
de nos environs; la sante de Mme L..... n'etait pas ~atisfnicaiite, mais<br />
j'ignorais la nature de son mal el jusqu'it quel point on devait s'cn inquieter.<br />
M. L..... fut la premibre personne que je saluai et je lui clciiinntlai comment<br />
allait Madame; pas bien, me repondit-il ... rien nc lui fait mal, mais
JOL'IINAL D'ETUDES PSYCHOLUGIQl!&S 85<br />
,,]le deperit, ne prend aucune nourriture, dort tres peu, et d'un sommeil<br />
quand elle finit par clore les yeux. Elle a des idees sombres, des idees<br />
de mort, rien n'ameliore son etat.<br />
Mme L..... entrait au salon, et en lui serrant la main, je remarquai son<br />
teint cadaverique, l'aspect d'une delerree (cela dit sans exageration). Je la<br />
questiorinai, lui demandai comment cet Ctnt maladif s'etait declarc, tout<br />
semblait mc dire qu'il y avait lk-dessous quelque influence maligne, commc<br />
j'en vois chez tant de gens.<br />
Depuis quand etes-vous ainsi? lui dis je. - Depuis l'inauguration de la<br />
statue du I%re Lacordaire; voici comment ce mal a debute :<br />
~ t jour : de la ceremonie, je partis le matin bien portante, contente, gaie,<br />
alerte que de coutume, pleine de courage et d'entrain ; 3 SorEze, je fus<br />
charmee de trouver une excellente place d'ou je pourrais voir et entendre<br />
les hommes qui devaient prendre la parole dans cette solennite. Au moment<br />
"5 le voile de la statue fut enleve, je faillis tomber en syncope ; un je ne<br />
sais quoi, une sensation insolite me saisit soudain, j'etais presque evanouie<br />
Je me relevai un peu.. . Mais vous m'avez fait bien du mal quand vous<br />
m'avez lorgnee ... C'est surtout ce fait qui a acheve de me rendre malade.<br />
J'ecoutais ces paroles etranges et me demandais si j'avais bien entendu.<br />
Que voulez-vous dire, Madame? et quand vous ai-je lorgnee?<br />
-Ce jour-la, reprit-clle, je me disais : pourquoi Mme Catala cherche-telle<br />
ainsi a me nuire, a me rendre malade? ... Je ne vous crois pas mechante<br />
et vous m'avez fait du mal, n'ayant rien fait pour le meriter; pourquoi donc<br />
m'en vouloir ?<br />
Ces choses etaient dites avec sincerite, tres serieusement ...<br />
. Jecompris alors, etrepondis vivement : (( Je vous aurais lorgnee ?et quand,<br />
et pourquoi, dans quel but P,,.<br />
- Assurement oui, pendant pres d'un quart d'heure, la, en face, comme<br />
Ca (et ellc portait ses doigts, arrondis en forme de lorgnon, a son ail).<br />
- Detrompez-vous, chere Madame, r6flechissez et sachez quc jc ne suis<br />
Pas capable de mentir, moins encore de vous faire du mal ; pourquoi et<br />
comment auriez-vous souffert par cette raison que je vous aurais regardee?<br />
Mes yeux ont-ils du venin ? Le sentez-vous maintenant. Ln veritb cst que je<br />
" Vous ai point vue cc jour-lh. Je suis sorti pendant vingt minutcs au plus,<br />
et suis rentree pour echapper aux ardeurs du soleil et 3 la poussibre qui<br />
rn'aveuglnit. A l'endroit ou j'ai stationne un petit instant je n'eus pu vous<br />
"Oh et malgre mon amitie, j'etais loin de penser a vous.<br />
- C'est quand vous etes passee et que ~ ous vous etes nrrhtee.<br />
- Mai5 il cut etC impossible de s'nrretcr, ln foule compacte pressait tres
86 IiEVCE SPIRITE<br />
-<br />
hrlcinent ccu\ qui lui barraicnl le passage. D',iillcurs, cllc !)Lrrr,iit la vue<br />
aux personnes assises.<br />
- Ccpcndaiit, rlunnd je !ou.; ni vuc, Ics gens qui m'ciilourniciit ont dit :<br />
Joilh Jlnic C;llala ... â Tou5 niiez uiic robe de Lcllc coiilcxr, hitr de tellc<br />
manibrc, un cliapcau garni tlc cclle Shcon, ~ \ec l'ombrcllc cl Ic+ hi- :\Y-orli,<br />
au cliapcau? Aussi des souliers verni.; avec boucles cl'dcicr ?<br />
- C'cc1 vrai, Ic co-,luiilc czl exact, inais cc n'cst pas moi qu'un n IIE.<br />
1ltH~~ L. iic connnil pas Ic premier in01 de> loi-; pEri~prilde.; cl *,iil sur Ic<br />
hout du doigl les prkccptcr clc ln saiiilc eglise c~xllioliquc, apo-tolirjuc cl<br />
romaine; cllc affirnie qu'elle n'a pas Cte lc joue1 cl'unc illuiion, cl pcrsi>lc<br />
b dire que jc l'ai lorgnbr. Pour cllc c'klait moi, cc ne poubail blrr cpc moi1<br />
Il n'en cut point l'allu &l\mtage, il y n deux ou trois sibclcs 1)oiii' mc fdirc<br />
monter au bdchcr.<br />
Je fus impuissante a corivai~icrc Mine L... de mon innoccucc el n1c scntant<br />
\i~cinent entrainbc, doniinbe par un sentiinent que jc ne pus mnitrice~<br />
et sans y Stre aulorisbe, sans demander la permission qu'elle ne m'aurait<br />
certes pas accord~e, je fis spontanement de \igoureuscs passe.; sur la malheureuse<br />
csclave du dogme, pour expulser les mauvais fluides dont une<br />
nichee d'esprits fanatiques groupes et blottis sous le voile de In slatue de<br />
Lacordaire l'a\ aient saturee en s'elancant sur elle comme un \ 01 de c!iaus;essouris.<br />
Dcpuis plus d'un mois, ils la minaient tout doucement, usaient ses forces<br />
petit a petit, et auraient fini par la faire mourir, comme cela se passail dans<br />
le inoyen 3gc, 3 l'aide des envohtements qui n'&aient, vonme vous le<br />
savez, ~lonsieur, que l'applicalion des forces magnetiques, cloubl~cs d'esprit$<br />
liaineus et malf,iisailts. Dam le cas de Mme L....., le sujct y prelait 3. mer-<br />
Jeille, prupnra qu'il Btait par la crainte dcs anathemes et ilc? foudres de<br />
l'eglise.<br />
Quant a moi, j'ai paye d'audace en ne donnant pas a la pnlicntc Ic Iciiip-<br />
(le se clefcndrc ou plutut de repousser, dans son ignorance, Ics 11onnc.; iu-<br />
flucnccs que Dieu nous envoyait.<br />
Le mari, liommc inlelligcnl, eut l'air de micux comprendre. ,Tt! pris cnliii<br />
conge de la famille et recommandai Madame dc prier pour chasser<br />
l'ennemi qui a3siCgeaiL si mecliammcnl sa pcrsonnc. Eilc me r6pontlii quC<br />
depuis qu'elle etait dans cet blal el!e ne poulail prier. Cclii prou\c, lui dis<br />
je coiiibicn sont pieux cl boiis ceux qui ont hi1 cclle belle 6q~ipi.c~ \uul~rit<br />
~ous faire croire au mazmzis de \otrc coiisiiic. Je pricrnj tluiic poil]'<br />
lous, puisque lous ne pouve~ prier et je parlis en me tlcmandanl ce qili<br />
adviendrait de tout cela.
- JOURYIT, I)'ETCDES PSYCIIOLOGIO::ICS 57<br />
~ ~ jnnri ~ (iprihq, i . j'cn\oyni lwnrlre de ses noil\cllrsct Vinr L .... reponclit<br />
[lepuis Inn \iiitc, plle n11,1il de micul cn mieil\. Quin~e jours pli13<br />
tard, cl](> 1:l,iit complutcmcnt rklal~lie.<br />
~l~lsrC I'Ciitlrnre des choccq, cllc est rcjtor cc qii'clle Clait : ci~mri~c les<br />
dicu\ ,l'Kgl plr q~li ont des oreillci pour nc pas cntcndrc et (le.; ~ PII\ pour<br />
,? point \ oir.<br />
11 c.:l c~1i.ihincrncnt \ rni (pour les esprits surloul), lc pro\ crlw (pi innctionnc<br />
ln loi des affinitfs, cn diqant : qui se rciwnblc s'as-ctiil)lr. Ce<br />
n'est donc. pris !L moi, Monsieur, h ~ ous npprciitlrc d~ i~iiel orrlrc itl,iiciil l ~ s<br />
incnriif.s ri'iiiii.; autour dc la slaluc. La iinturc (les in\isjblcs qni 1)1ai1,1irnl<br />
sur cil\ lc dkmontrc claircmcnt, ct cil nominnrit 1I. de Broglie, j'ai nninniiJ<br />
ses salcllilcs.<br />
Cettc double haic d'hommes qui, en l'honneur de Lacordaire, reprkcn-<br />
taient 7'zwlollhrnce rel2:r/ieuw, a. ramene trislenlcnt ii ma pcnsPe le SOLI\ iwir<br />
de cc5 paro1c.i quc prononca jarlis, nlec une con~iction fcrmc et plcine cl'iine<br />
geni\rcitw jll~ision, l'esprit de Lacordaire si bicn~nillnnt, si 1iber:il et si qilicere<br />
dans wn liberalisme, lui dont la robe, disail-il, devait dam chacun rre<br />
ses plus p2'c noort~~ une Ztberte.<br />
AssurCinent cct Pminenl. Esprit n'etait pas 15, clans cettc uristocratiq~ze<br />
assemblee : il aurait trop souffert ; le peuple illait fanntish !. . . Mais 5 quoi<br />
bon? Lacordaire n'avait-il pas, dans ses ecrits, affirme son independance '7<br />
Pourquoi donc l'honorer souc un autre aspect que le sien ?... Qu'on lisc son<br />
discoiirc .:LW les etudes philocophiqucs, dont je lais citer un pasqage et vous<br />
verrez, Moilsicur, arec qiielle f,icilile il savait Cchapper aux liens Ctroits du<br />
dogmatisme :<br />
4 C'est cn vain quc la foi SU^ la raison opposera Ses tcndanccs nu flot<br />
a montant dii matCrialisine. â<br />
Ces parolcs, con~enons-en, sont bien loin de In foi aveugle qu'on impo.:e<br />
aux croynirtc. Et ce1 aulre pnssngc non moins signifirntif, innis Sur leqiiel,<br />
comnic sur tan1 d'auircs, I'orlhodouie ferme niijourd'hui les ycuu ... je dis<br />
aujourd'liui, pnrcc que, nprEs a~oir rcmanie les couvres dc mnitrc, on n'a<br />
plus crniiitlre qii'cllc soit cntiicliee cl7hCrCsic. Ce qiii n'cmpbchc pas que<br />
hic puis6 il des sources pures pour Ics reproduire dans toutc leur intfigritC,<br />
ces quelqiirs ligncs ou l'on pcut loir, sans voilc cl sans dOtoiir, l'nmoiir r!e<br />
leur auleut. pour ln -\ Oritb et sa comprhhcrision du moii~erncnt progrcs.:if qiii<br />
Y conduit ... Oui, son amour, ses aspirations, scs hnulec pcnsCes q~zi cmport&lll<br />
ver.: 1'idCal son ,ha proplietique, il nc poilmit les 610ull;~r ni Ici<br />
ct l'orgucillcusc orlhodolic, rnnlgrC ses lues toul opposbes, ewic il(;<br />
Se ParCr de l'Cclut de son nom. Xiis cllc protcnlc cn rairi contre un cnnr
88 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
juste et droit, contre cettc intuition profonde sous l'influence dc laquelle<br />
l'illustre dominicain a ecrit les lignes suivantes :<br />
(( On dirait qu'aprbs quinze siecles d'union, le mondc est las de l'Eglise,<br />
cc 1'Eglisc lasse du monde, et quc l'heure approche ou l'aeixvre qui porte le<br />
á nom de Constantin disparaitra dans l'avenement ct le rbgnc d'une autre<br />
l( pensec )) (1).<br />
Ce langage, plein de hardiesse, nc peut laisscr le rnoindrc doutc sur le<br />
cnracthre et les sentiments de l'orateur sacre, et nous pouvons dirc qu'il<br />
etait dbja des notres, avant dc laisser sa depouille li la terre.<br />
Apres cette digression, ou naturellement j'ai ete entrainee par le souvenir<br />
des faits qui ont CU lieu a son sujet, je termine en disant quc des Esprits<br />
ennemis ct moralcment d'un ordrc inferieur avaient re14tu une formc<br />
visible, et cette forme etait In mienne. On leur avait fourni de puissants<br />
elements sans doute, par la similitude de gouts et de penchants qui regnait<br />
dans cette enceinte entre les incarnes et les clesincarnes, vu que la materialisation<br />
s'est prolongee pendant un certain temps et aux yeux de plusieurs.<br />
Mais pour comprendre, il faut etre spirite. Pourtant, malgre le mauvais<br />
vouloir, quand l'heure est venue pour l'eclosion d'une idee, cette idee est<br />
dans l'air, et on voit les hommes qui lui sont le plus hostiles s'en emparer<br />
les premiers, la saisir a leur insu, pour ainsi dire, ct la proclamer, sans<br />
reflechir qu'ils entrent en plein dans une question qu'instinctivement ils<br />
repoussent. C'est ainsi que dans un des discours qui furent prononces par<br />
cette pleiade de bien-pensants, j'ai trouve ce passage que j'ai copie commc<br />
specimen : (( Comment douter ici, cn ce jour surtout dc votre immaterielle<br />
(( presence et de l'influence protectrice de votre'ombrc angelique ? )) Et plus<br />
loin, s'adressant aux anciens eleves : A son insu, vous touchiez avec une<br />
damiliarite respectueuse et une foi naive, son scapulaire blanc, croyant vous<br />
penetrer de quelque secrEte vertu V.<br />
Il fallait, parait-il, du spiritisme a. ccttc fCtc qui, pourtant, nc fut qu'une<br />
manifcstation ultra-catholique. Peu importe, l'idee marche, elle fait son<br />
chemin ct se repand. Elle arrivera plus vite, aujourd'hui que le vent tourne<br />
au spirilismc. C'est une question fin de sibclc, c'est dc l'actualite ct nousavons<br />
depuis longtemps quc cela dcvait t?tre. Il faut que les iievroses, lcs<br />
crisiaquec, les desequilibrfis sachcnt la plupart du temps qucllc est la cauqe<br />
de lcurs maux : je suis h mbme d'cn ficlairer un bon nombrc ct forcfimcnt<br />
il faut qu'ils r6flechisscnt, c'est un bon moycn de propagande. Unc aiitrc<br />
fois jc vous (lirai comment ce moycn pourrait &Ire employe avcc succb<br />
(1) Tire par Salvador dc l'Introduction a L'histoire des institutions dupe~~ple hebreux.
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 89<br />
auPr& des profanes, de quelques-iins, du moins, si l'on y avait serieuses<br />
ment recours.<br />
Chaque spirite pourrait en uscr avec fruit dans sa petite sphbrc ce qui,<br />
peut-btre, laudrait mieux comme resultats que les phCnomEnes rl'hypnotismc,<br />
lorsqu'sprus la production do ces phCnomEnes on ne sait ilos reconnaitre<br />
ln dualite de l'btrc. Jc vcuv parler de ccs grands magn6tiseiirs qui<br />
font preiive d'unc grande forcc magn6lique, mois qui ne savenl pns utiliser<br />
cette forcc pour lc soulagement des miseres huniaines. Que de bien ils<br />
purraient fairc et qu'ils nc font pas ! On chcrche l'rime et c'est dSjh beitucoup,<br />
cc n'csl q~ic lorsqu'on l'aura trou\l6e quc In IumiEre SC rhpandra, et<br />
Dieu sait, hClas! combien ellc est necessaire. EULALIE CATALA.<br />
APRES LA MORT<br />
Que devenons-nous, apres la mort? Ou allons-nous? C'est 16 Ic nloindrc<br />
souci de la generalite de nos contemporains, de nos materialistes modernes!<br />
Parlant de la vie, ils la desirent COVRTE ET BONXE, c'est le terme consacre.<br />
Ce que devient la personnalite humaine preoccupe au contraire vivement<br />
les spiritualistes de toutes les Ecoles.<br />
Aux uns et aux autres a tous les hommes serieux, nous conseillons de lire<br />
le volume qui vient de paraltre (1) avec ce titre significatif:<br />
APRES LA MORT: Expose de ln Philosophie des Esprits, ses bases scientifiques<br />
et experimentaks, ses consequences morales.<br />
L'origine de ce livre a presque une histoire, la voici en deux mots : Au<br />
mois de juin dernier, un membre du Conzile de propagande spirite annoncait<br />
(2) h sse collEgues qu'il pr0parait un Resume de ln Phisolophie spirite;<br />
ce sera, Ecrivait M. Leon Denis, (( un volume de 300 pages fait dans un<br />
esprit d'hlectisme et de conciliation de toutcs les Ecoles, mais conservant<br />
commc base l'enseignement du Fondateur de la Doctrine, avec ses<br />
Principes si logiques et si sages â.<br />
Le volumc promis est ne, il n'a pas 300 pages, mais 431 (3).<br />
Le congrEs spirite international tlc 1889 avait Emis un vaeu au sujet dc<br />
]a Publication d'un pareil livrc (4). Voici ce vaeu : 50 Publicalion. en une<br />
kdition populaire d'un re.smz6 dc Ia philosophie spirite, etc.<br />
(1) A et4ldljh annoncb dans le no 1, ler janvier dernier, page 42.<br />
(2) Voir la REVUE,<br />
no de juillet 1890, page 306.<br />
(3; 1 vol. in-l? de 431 pages; Librairie des sciences psychologiques, prix : 2.50.<br />
(4) Voir Compte rendu du Congres spirite et spiritualiste international. page 95;<br />
vol. grand in-8" de 450 lingcc, Paris, Librairie <strong>Spirite</strong>, 1, ruc Chabanais, prix : 5 fi..
REVUE SPIRITE<br />
L'aulciir s'est-il ncquiltc de 1 ,~ Ihchc qii'il s'cl~it in~posec, ct n-t-il s:lti.;-<br />
Liil cn inunie Lump5 nu vcru du Congri:sC?<br />
C'cst ce que nous allons voir.<br />
Disons Lou1 d'abord qu',lu point de vue de In propngnndc, l'oiivrnqc cql<br />
bicn compri~, son plan exccllcnt C'es1 un Encilzrtrlio~i ou Mnniicl nii- ;L 1,1<br />
portee tlcs iiitclligences les ~lus inodcslcs cl cependant un Rdsunio romplct<br />
tlc 1'Enscigncmcnt des Esprils.<br />
L',iulcur s'est attaclii: & toir les I;~il.i tlc linut et 3 nionlrcr 1~ pliilowpl~ic<br />
spirile, non cl'aprus les crolyanccs scctnirc5 tl'uncEcolc aux \iic- clroitr,<br />
cl bcrndcs, niais la vraic tloclrinc clans cc qri'clle n de Iarcc, de pci~inanciil<br />
el pour ainsi dire d'iini\erscl.<br />
L'ou\rage prbcecli: il'uiie introdurtian comporte cinq di\i%ionr, ~ 1 ; -<br />
divis6es elles-mbmes en courts cliapitres.<br />
La premier(> partie nou+ clonne L'HISI'ORIQUE de ln question chcz les cli\cr,<br />
peuples de l'antiquite.<br />
Attaquer un aussi vaste sujct quand on dispose de si peu dc pages c'titait<br />
une pierre d16clioppcn~eiit inavitable. Aucun historien, si condensateur<br />
qu'il soit ne pouvait s'en tirer ; (lussi M. Denis a fait toul son possible pour<br />
dire le plus, mais il n'a pu f&re l'impossiblc, nul n'y est tenu, chacun Ic<br />
snil. Cet historique est donc fort incomplet; ceci n'est pas un reproche;<br />
e'est une constatation pure et simple.<br />
Coinbicn nous prefkrons la sccondc partie, ln PA~TIE PHILOSOPI-IIQUE pli<br />
les grands problemes : Di~u et I'Umvers; l'&ne immortellr;<br />
etudie brik~ement<br />
lapluralite des edstsnces; l? Lut de In vie ; ses e>reuves; enfin, la mort,<br />
Ce rbsume remarquable dc ces grandes questions est un minimum qiic<br />
doit connaftre tout spiri tualiste.<br />
Lcs dcux Parties suivan tes, PARTIES SCIENTIFIQUES, sont des motleles tlc<br />
clarte, comme exposilion; ce qui se trouve condense dans ces 336 pages est<br />
unc Petite Eizcyclol~&clie clzc Afonda Iitvisi6le ; tous les snjcts ulilcs y soiit<br />
trnil6s en main clc riinitrc, \oici quelques tilres de chapitres : ~\~nture ~f<br />
Science ; Force et malihre ; Fluides ; iilagn&is,ne ; TC,noignapes scicnlifiqztc'?<br />
dec phdnomhmes spri1t.s; Perzsprz't ; M6diu??zs ; Euolzction; Xrralicite ; Enfei.c ;<br />
DCmom, etc., etc.<br />
La cii~quibmc pnrlic : LA MORALE est un pur clicf-d'au\ rc ; nous 1 ouclrions<br />
In voir tirCe 3 part, ellc constiluc en eEct :i cllc-seule un pelil T7.alle de In<br />
vwlu qui clc\ritit Clrc ciitrc Ics nlnins de loiit ciloycn. 11 n'cst pas po.iil~lc<br />
nprks akoir lu: Le dr011 chetni"r? (lc n'blrc pn- nicillcui. qu'acnril 1,i lccliirc<br />
(le cc 11e,iu iiiorcctiu philo-opliicjuc.<br />
l'arlerons-ilou3 du sljle ilc I'ciuteur, c'cil iort inutile, pensons-noil., cnr<br />
7<br />
'
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 9 1<br />
nos ~cctcurz connai.;sent tous, pour leq avoir lucs ou entenduc~ les brillantcs<br />
iiiipro~i~nlions du confercricier de In L
contriln16 h apaiser une seule douleur, h Bclairer une seule intelligence en<br />
quete du vrai? h reconforter une Aine cliancelante et attristee. D<br />
ERNEST BOSC.<br />
Roman social moderne, par J. W. ROCHESTER (1)<br />
Nous sommes toujours heiircux d'avoir a analyser unc qui a pour<br />
but de faire penetrer nos croyances dans toutes les classes de la societe, par<br />
une peinture delicate de nos jointe 3. l'etude dcs phenombnes spirites<br />
et dc la philosophie qui en decoule.<br />
La vengeamce du Juif est un roman de la bonne ecole, franc sans .tre libre,<br />
honnbtc sans scr~ipules puerils. 11 nc tombe pas dans cette vaguc ct souvent<br />
hypocrite sentimentalite qui ne vcut voir que des monstre; dans certaines<br />
natures puissantes mal 3 l'aise sous le joug etroit de nos usages et de nos<br />
lois.<br />
Le roman est des mieux conduits : un jeune Israelite, fils d'un banquier<br />
millionnaire, s'eprend d'une bellc jeuiie fille de Pesth, Valerie de M"'. Le<br />
comte de M***, pkre de la jenne fille et son fils Rodolphe, sont cribles de<br />
dettes, mais, dans leur fierte aristocratique, ils repoussent la demande de<br />
Samuel Mayer, regardant comme une mesalliance presque honteuse le<br />
mariage de Valerie avec un Juif! Samuel, pour obtenir la main de celle qu'il<br />
aime, achete toutes les creances qui pesent si lourdement sur la fortune<br />
des comtes de hl***. ct, devenu leur unique creancier, leur propose d'aneantir<br />
les titres qu'il posshde s'ils consentent a lui laisser epouser Valerie.<br />
Indignation des deux gentilshommes qui, cependant, toutes reflexions faites,<br />
ne repoussent plus l'idee du mariage, apres une demarche hardie tentee<br />
inutilement par Valerie pour obtenir dc Samuel qu'il renonce 3. sri main. La<br />
jeune aristocrate n'est point satisfaite a. la pensoc d'epouser un Juif, mais<br />
elle se sacrifie pour sauver l'honneur des siens, car ellc sait que le fils du<br />
banquier peut ruiner et deshonorer sa famillc en In forqant 3. payer integralement<br />
ses dettes.<br />
Samuel est admis chez le comtc dc M*** et il y fait assicliimenl sa cour u<br />
Valdrie. Cellc-ci est peu h pcu touchec de la bonne grAce et de l'esprit naturc1<br />
de son fiance. Dc plus, Samuel cst tres instruit, il est jeune, beau, elegant :<br />
comment le cceur de Valerie resterait-il inscnsilile ii tant de charmes 9 Elle<br />
aime Samucl et celui-ci obtient hicntdt l'aveu dc cet amour qui le trouble<br />
delicieusement. Cec deux Ames sc sont enfin comprises; elles ont brave les<br />
lois du monde, les prbjuges des castes orgueilleuses : l'Israelite ct la jeune<br />
fille cntholiqiie et noble nc font pl~is qu'un seul cmur !<br />
(1) 2 \(il., Ci ~i.iiii a.
.lor;nxAr, D'~TUDES PRYCIIOLOGI()UiCS 9 3<br />
Y<br />
Mais, helas ! la destinee rescrve h nos heros des obstacles sans nonibre.<br />
Le frerc de Valerie, Rodolphe de Al'*'. est sur le pcint de se maricr avec<br />
Antoinette d'Ehcrslcin, la mcillcurc amie de sa saur. Les noccs doivent<br />
blre en Styrie. chez une tante d'hntoinettc, la princesse d'O**',<br />
que son etat de sant6 cmpOche cle se rcndrc (1 Pesth. Depart de toute la<br />
famille et separation de Valcrie et de Samucl. Celui-ci doit mettre lc temps<br />
5 profit en s'instruisant des principes du Christianisme qu'il dbsirc embrasser<br />
pur plaire h sa fiancBe Il voit partirValerie avec de sombres prcssentimcnts<br />
qui nc tardcront pas h se realiser.<br />
~a princesse d O*** a un fils, Ilaoul, Adonis cle vingt et un ans, qui tombe<br />
amoureux de Valerie et qui. un jour, lui revelc la profonde affection qu'clle<br />
lui inspire. Il ne sait pas que la jeune fille cst fiancee 3. Saniucl. Celle-ci<br />
fait comprendre ii Iiaoul qu'elle n'est plus libre, mais, obeissant malgre elle<br />
au prejuge de sa race, elle n'ose avouer qui elle aime et quels licns etroits la<br />
tiennent engagec. Raoul, desespere de se voir repousse, tombe gravement<br />
malade. La princesse d'O***, follc de douleur, veut h tout prix rcndre la<br />
sante et l'espoir a son fils. Elle decidc le comte de W*, qui lui a tout raconle,<br />
a accepter d'elle la somme necessaire pour se liberer vis-h-vis de Samuel<br />
,Mayer; elle fait ensuite agir le comte sur l'esprit de sa fille pour amener<br />
Valerie a accepter l'union ardemment souhaith par Raoul. La fiancee du<br />
Juif, a qui son pkrc declare qu'il se serait ~uicide le jour de son mariage<br />
avec Samuel, finit par se sacrifier une seconde fois : elle renonce a son<br />
amour, aux joies attendues ct prochaines, a la realisation des doux r&ves<br />
faits B dcux, dans une mutuelle adoration. Pour sauver la vie du prince<br />
Raoul, clle promct de devcnir sa femme !<br />
Qu'adviendra-1-il? Raoul epousera Valcrie et ne sera point heurcux, car<br />
il connaitra bientot une partie du passil! et deviendra jaloux de Samucl.<br />
Celui-ci, par depit, epousera une belle Juive, Ruth Silhcrstcin. dont il aura<br />
un fils. Valerie a aussi un fils. Samuel, pousse par la vengeance. fCra cillever<br />
l'enfant de Valbrie qu'il remplacera dans son bcrceau par son proprc enfant.<br />
Plus tard, Iiuth dcviendra la maitresse de Raoul. Vous voycz, lecteur, que<br />
les complicntions lcs plus etrangcs et les plus inattendues nc manqucnt Pa,;<br />
ce roman qui nous tient palpitants dc la prcmibre h la dernibrc de ses<br />
Pages. Les deux rivxuu sont amcnes ii I'Ctude du Spiritisme qui transforme<br />
complblemcnt leur cnractbrc, et In dernibrc pnrtic du dramc cst lc cuntre-<br />
Pied dc la premibrc. Ils cherchent tous les cleux h reparer lc mal qu'ils ont<br />
fait. Alors SC deroulent les scencs Ics plus pnthetiqucs, se succbdent les<br />
Pcripetics Ics plus poignantcs ; alors nussi notrc doctrine brillc du plus \if<br />
eclat.
9-2 REVUE SPIRITE<br />
- --<br />
Des seances de Spiritisme sont admirablement racontoc. avcc iinc science<br />
proiondc des fluides, de leurs conlbini~isons et: de l'action des ciprits sur In<br />
matiere.<br />
Noil.; en avons asscz Cit pour faire comprendre que Ln Iren!/rnce du Juif<br />
est une cxJuvrc hors de pair, tlignc clc liq-~ircr clans toute bihliothh~ue spirite<br />
serieii.;e. On ne saurait trop rccomrnander h nos frkrcs cn rroyaiiw aisCs cl^<br />
se procurer 1cs bons ou\wgcs qui paraissent sur 1c Spiritismc. Cc4 poiir<br />
eu\ un de\oir, car il faut aider lcs autcurs dans lcs travnuv et 1cs sacrifires<br />
riii'ils s'irriposciit pour le triomplic tics idecs qui nous sont cli+rcs. Nou,<br />
pou\ons ;iffirriwr nos lecleurs qu'ici ils nc regrclteront pis (l'a\ âir sui\.i<br />
notre coiiseil : l'auvrc que nous leur prCseiitons cst d'un inldrhl c1r:tintiliquc<br />
puisscult ; l',iulcur y arborc lc drapeau spirite avec une noble hiircliessc, el<br />
les sentiments genereux qui animent tout l'ouvrage feront ccrlaincment<br />
coulcr l~ien des larmes. Quc dirc de plus ? Rien, sinon quc, pour notrc part,<br />
nous avons ete emus et que nous avons quelquefois pleurd.<br />
A. LAURENT DE FAGET.<br />
La revue de Estudios psicologicos, a' Bnrcclo>ie, prie tous ses corresponrlants d'inserer<br />
l'invitation suivante a tous les spirites, a la reunion qui aura lieu le 3.) courant ti<br />
10 heures du matin sur la tombe de Jose cl(? F~rnarzdez, au cimetiere neuf,pour c6lebrer<br />
son anniversaire; aussi h. la tenue commemoi.ative qui se tiendra nu cercle ln Bomr<br />
nouvelle de Gracia.<br />
La presente invitation est faite par M. le vicomte de Torres Solanot pour In Rcvzcc;<br />
par Amalia Domingo y Soler pour la Lus de pawotir; par Facundo U~ich, pour le<br />
centre Harcelonais des etudes psychologiques ; pour le cercle la Bonne nowellr, par la<br />
commidsion executive du monument de Fernaudez. Le secr4taire: Jose C. Iqerriandez.<br />
ERRATA ET RECTIFICATIONS NECESS,~IRES<br />
A propos de nome article biblioginphique sur la Vie de Jesus (1) nous avoris iecu rliverses<br />
lettres, l'une d'elles anougme est aussi venimeuse que spirituellu.- Nous avons<br />
re~mndn aux lettres signees, mais nous ne pouvions repondre 5, la lettre anoiiyn:e, encoie<br />
moins l'insher ici. Cependant ti cause dc 1iombi.cuse.i futes typogrnlihiqui*s (lue contient<br />
l'article nous nous voyons obli~es de donner ici un erratum et quelqiicu mots d'explication<br />
dans i'int4ret du lecteur.<br />
Page 582, une coquille nou3 fait -lire nu cours de ses perigrinstions ail licii (le peregrination;<br />
quelques ligncs plus bas, au lieu de áqui revient si souvent dans un autographe<br />
il faut lire paragraphe, - MSme page rl~iatri6me avant deriiiere ligne ; le á petit<br />
cylindre mecanique â, il faut lirc cylindre metallique â.<br />
Puis notre critique anonyme nous dit que l'on cmploic indiff(fmnmeilt Mezuza ou<br />
(1) Kun1ei.o 12, decembre 1890 p. 559 et suivantes.
7<br />
JOURSAL D~~TUDES PSYCHOLOGIQUES ga<br />
Mezuzotli, que nous avons releve ce mot pour nous tailler une petite riclame pour le<br />
D I C T l DE ~ L'ART ~ ~ ET ~ DE ~ LA ~ cu111os1.rE. ~<br />
., cette insinuation est assez mescluiue et prouve peu en faveur de notve criticlue, car on<br />
,, peut preter aux autres que ce qu'on possede soi.nieme ; mais n'insistons pas, et dis,<br />
tout de suite que de mome qu'on n'ecrit pas livr? sibyllin, mais livres sibyllins,<br />
puisqu'il cn esiste plusieurs, de meme comme le petit cylindre mCtallique doit toujourl;<br />
renfermer deus fragments de la loi empi~untes au Deuteronome, on n'emploie par le singulier<br />
Mezuzath, mais le pluriel MEZUZOTH.<br />
En ce qui concerne la petite reclame nous nous contentesons de repondre que<br />
Firmin-Didot ne possedant plus un exemplaire de notre livre, ne peuvent donc en vend? e;<br />
ensuite depuis 1883, c'est-a-dire depuis le jour de la mise en vdnte nous avons touchit le<br />
solde de nos droits d'auteur c'est donc une affairc reglee en ce qui nous concerne.<br />
Enfin la lettre se termine in cauda uenenunt, par ces mots : allons fendez-vous d'une<br />
Vie de Jesus ; vous devez en avoir une ,toute pr6te puisque vous ereintez celle des autres ?<br />
Nous n'avons aucune Vie de Jbsus sous roche, dirons-nous, mais il y aurait peut-etre<br />
une idee a creuser dans l'insinuation perfide de notre correspondant ; c'est-a-voir;<br />
Dixi. ERNEST BOSC.<br />
Mediums etgroupes.-Spiritisme et ltypnotisine, par D. &Ietzger.Paris, 1890, prix : 50cent.<br />
Brochure de cinquante pages, tres substantielle, pleine de consideratioris justes sur les<br />
devoirs des mediums et dea peisonnes qui les interrogent; cette question importante des<br />
mediums embarrasse des qu'il s'agit de l'indication d'un groupe 2. experiences serieuses<br />
et de la l'urgence de bien et sagement traiter de la mediumnite ; ce but Al. Aletzger veut<br />
l'atteindre. Ce dernier voudrait que chaque observateur donn8t le resultat interessant de<br />
ses recherches et lui envoyit ses communications. Ce serait, dit M. Net~ger, de l'euseignernent<br />
mutuel, le meilleur quant aux resultats.<br />
Par mangue de place, ce mots-ci, la <strong>Revue</strong> ne reproduira qu'en avril la<br />
Conference dc M. Cawz~lle Chnipeuu. intitulee :Le Spiritisme et lesprincps<br />
superieu~s de l'eire; cette conference devra etrc lue et mridiree par qui s'intkresse<br />
aux choses spiriles, nous l'iinprimcrons in extenso.<br />
M. Aaloine Micl~el Lovera, homme de bien, s'est desincarn6 le 21 janvier,<br />
Ag6 de u!) ans; ce fut un honime libre, devou6 a notre cause, qui 61eva son<br />
fils Michel. actuellement chcf dc groupe, dans les principes ilc nos dsctrincs<br />
avec mission dc les propager, ce dont il s'acquitte cn homme dc ccour<br />
tres convaincu de leur importance.<br />
M. L. Jacolliot, l'auteur spiritualiste est dechde en novembre. Il a<br />
donne a bien des incarnes le goiit des etudes orientalistes.<br />
Mue VC Second, esprit gCnCrcux, ipirite convaincue, aimee de tous ses<br />
frhs, cst (lbc6d6e a Lyon; sur sa tombe (ion enlerrcment etant cikil)<br />
M. Il. Saussc h rappel6 ses vcrlus, dans un discours chaleureux et Cloquent.<br />
A Puerte Rico, est decCd6 l'inf'atigablc propagateur de la doctrine, Don
96 REVUE SPIRITE<br />
Juan Pedro Dioz; notre frerc Don l'edro Aubedo, a proilonce un discours<br />
fraternel sur sa tond^.<br />
A Wasl~inyton, dbsincarnation de notre frbrc en spiritisme Frank A. Ely,<br />
l'un des plus intelligents spirites de l'Etat dc Sem-York, et prbsidcnt de la<br />
Cocibte spirite Washinglon; un souvenir bien senti h cc P. nussi 3 I'espril<br />
du mbdiuin Ilredif si connu en Russie, el B Paris en 1876, dbc6db en cl<br />
PueUo de Ranchos, Elat de Buenos-Ayres.<br />
A Bgaevannes, Seine, est dec6db un vieil artiste de S2 ans, XI. Fi.ancoi\<br />
Bataille; sur la tombe de cc spirite de la lr"lieure. et devant une nombrcusc<br />
assistance, Mivi. Leymaric et liouxcl ont rappel6 l'existence de ce pitrfait<br />
honnbte homme. Souvenir il ce lutteur, a cc vaillant.<br />
Mlle Blanche, spirite convaincue et mililanle, est decedee en janvier; elle<br />
etait bonne, brave, tres devouee.<br />
Mlne Justine Ilenry, de Chatcnct, Charente-Inferieure, inbdium voyailt,<br />
s'est dasincarnee en decembre LS!)O, a 30 ans ; ne voulant que personne, chez<br />
elle, put etre accuse d'irreligion, elle fit reunir autour dc son lit tous ses<br />
parents et amis pour leur bien expliquer quelles etaient ses dernieres<br />
volontes : á Je ne veux pas a mon enterrement. dit-elle, de prbtres d'aucune<br />
religion; je desire et demande que mes freres du groupe spirile<br />
de lqgers dont le president est M. Bouyer, ine rendent les derniers<br />
honneurs. ))<br />
M. Theodore Guiet, vice-president dix groupe de Figers. penseur itt philosolihe<br />
comme notre ami Bouyer, a fait unc allocution chaleureuse a la<br />
maison de notre une autre trbs interessante sur la tombe, en expliquant<br />
la grandeur de nos doctrines, ce qui n emu et vivement interesse la<br />
nombreuse assistance; dans le pays on n'avait jamais vu ceremonie si digne<br />
et si religieuse. L'&me de Justiiie llenry, au dire des voyants, planait, heureuse,<br />
au-dessus de la tombe, degagee et transfiguree.<br />
Ml1@ Pnuline We~nzesclz, poete distingue, fcmme gracieuse et de grand<br />
sens, surnommSe La Muse de Dunkerque, est decedee le 16 jankier, agee de<br />
84 ans; peu forlunec, elle partageait neanmoins avec les pau\ws et chacun<br />
I'eslimait et l'aim~iit 3. nosendael-lcs-Dunhery uc ; ilotre saur M~lla Ueconincli,<br />
qui est la charilci et ln bonle personnifibe, 1c savait bien. Lcs journaux de la<br />
ville ont t 0 rendu ~ hommage a la A4use de Dttnlieque. Sous aimions beaucoup<br />
celte digne et si estimable demoiselle, spirite eclair& et convaincucl<br />
dont la conversution 6tait pleine dc charme ; cllc appartenait j une forte el<br />
durable racc.<br />
Lc Gerant : II. JOLY.<br />
Paris. - Typ. A. PARENT, A. DAVY, succr, 52, rue hladarne.<br />
-.<br />
--
REVUE SPIRITE<br />
JOURNAL MENSUEL<br />
D'BTUDES PSYCHOLOGIQUES<br />
Les s6nnces spirites du vendredi, niiront lieu les 6 rt ?O i6vrierv.<br />
pour les abonnements de ln <strong>Revue</strong> spirite, annee 1S91, ndrewer un ~iiaudnt h l'ordre<br />
do M. U. C. Leyinarit? le plus totpossible.<br />
AVIS IMPORTANT. - D'un commun accord les spirites parisiens ont ducidi,<br />
qu'ils se rendraient au cimetihre du Pere Luchaise, pour ANNIVERSAIRE<br />
DE LA MORT D'ALLAN KARDEC, le lundi 30 mars, h 2 heures precises dc l'npresmidi;<br />
priere & nos lecteurs de prevenir nos F. E. S. de Paris.<br />
Un avis indiquera le restaurant ou aura lieu le baquet habituel, le soir<br />
du merne jour, 30 mars <strong>1891.</strong><br />
LE SPIRITISME ET SES ADVERSAIRES<br />
Joinville, 4-5 fevrier <strong>1891.</strong><br />
Un des sujets de reflexions qui me revient en l'esprit des premiers, c'est<br />
celui qui ne cesse plus de preoccuper quiconque l'a aborde serieusement :<br />
Le Spiritisme et la marche du proces engage entre lui et ses adversciircs dc<br />
tout genre.<br />
En passant et tant bien que mal, puisquc j'y suis, je resume ici mes<br />
reflexions. Selon moi, la cause du Spiritisme est en meilleure voie que<br />
beaucoup ne l'imagincn t. Les difficultes, les obslacles qui lui sont suscitos,<br />
les oppositions et les dbnigrements qu'il n'a cesse jusqu'ici de rencontrer<br />
de droite et de gauche, au fond loin de le desservir, lui sont utiles, je dis<br />
plus necessaircs pour activer la vie en lui et prouvcr dc plus cn plus au<br />
dehors quc cette vie n'est pas nrtificiellc. 11s l'obligent d'ailleurs tout cri<br />
allant de l'avant, h mieux rCglcr sa mnrcl-ic, h v6rificr dc plus prbs ln valeur<br />
de ses arguments et, tout en s'efforcant de multiplier ses preuves tlc fait,<br />
d'ecarter celles qui, jusqu'h contrc.6preinc, doivent rcstcr dans le domainc<br />
des possibilites ii ~ontroler.<br />
Durant des annoes lc Spiritisme avait trop facilement acccpt6 cl cnrcgistrb<br />
ii. son avoir tlcs documei~ts de toulc.; mains donnant, et avec raison, prisc 5<br />
la critique, faisant trop li~rgc par1 au sentiinml, ii l'cntliousiasn~c. Cela SC<br />
7
98 REVUE SPIRITIC<br />
comprend et q'explique tout nt~lurcllcinenl apr& LI (10couvcrtc (l'horizon,<br />
nouveau\ et s'btcndnnt a l'infini. Bref, si jc ]lui.; (lire, npiahs n\(oir plntoriisc,<br />
il en revicnl h la n1Qlhot1c il'Arislote, ccllc cle l'ol~scrv,ilion .;crupulcus~,<br />
rigoureuse, pour extraire l'incoiinu du connu.<br />
11 en recueille d6jii les premicrs 1~e;nhficcs. Il e.;t mnnihstc, depuis dcuy<br />
oii trois ans dhjh, que dans le nionde snvnnl rt demi-snvdnt, qui ne voyait<br />
dans le Spiriljsme qu'illusion, abcrralioii 011 fr,inilc, on commence B se<br />
poscr la question : pourcjiioi les faits, ii cyuclle cauvc lc.; raltncher ? On fait<br />
l~on marche encore dc la tloclrine, innis les faits reslerit comme point d'in-<br />
terrogation provoquanl l'allcntion cri atlcndnnt lit recherche. Aussi est4 h<br />
remiirquer quc dan.; In prcssc cn ghnhrnl, lc ton tivce lui s'est singiilibre-<br />
nient moclifiu. D'agreqsif. declnigneux, sarcastique qu'il Qtnit, il est devenu<br />
assez circonqpect. 011 commence u rcconnaitre qu'il i'aul coiupter avec lui.<br />
On ne raille plus, on le discule. C'est un paq de fait, plus grand qu'il nc<br />
semble ,2 prcmierc vue.<br />
De ce cote, la discussion sera lonpuc ericore ci il ne faut pas compter que<br />
la vieille garde de ln science officielle he rendra h l'e~~idcnce avant d'avoir<br />
use ses dernieres cartouclies.<br />
Mais derriEre les savants il y a la conscience des masses qui, lentement<br />
mais sans arret, fait sa poussee. Vienne l'heure ou cette conscience scnlira<br />
le besoin de se rattacher 6 quelques principes premiers pour regler sa<br />
direction et sortir definitivement du dedale de contraditions ou elle ne cesse<br />
de se voir raiiiener a quelquimpasse, viennc l'heure oii elle sera lasse de<br />
passer d'une deception a une autre, le Spirilisme aur:i cause gagnee.<br />
Et cette heure viendra nQcessairement. Peut-Ctre est-elle moins dloignoe<br />
qu'on ne le pense, si j'cn crois certains symptomes qui tendenl a se ghernliser.<br />
L'id& de solidarit6 et de justice sociale commence ii se faire jour<br />
sur bien des points et
propre<br />
Q de<br />
yeux el<br />
""1 "11"<br />
matierc<br />
voJtoIls-<br />
bnttabt
1 00 REVUE SPIRITE<br />
niaintiendra-1-il soiis son absolulisme toutc la plbbe clericale h qui il ne<br />
pourra plus garantir l'influence dont elle jouit et, avant tout, le vivre et 1,<br />
couverl? En filisant appel h ln foi? Mais nos pretres sont les derniers a se<br />
fnire illu.;ion sur la valeur de leur dogmatique el la prcuve c'est qu'ils ne<br />
prennent mOmc plus la peine de la soutenir, de la defendre sericusemcnt.<br />
Ils sc scntcnt impuissants h luiter pour une foi qui leur manque ct se<br />
bornent Jt avocasser, 3 sophistiquer, a chicaner sur des points de details et<br />
A se tirer d'affaire avcc dcs gros ou dcs grands mots des qu'ils se voient<br />
serres de trop prks.<br />
Ils salent parhitcmcnt que le culte qu'ils desservent n'est plus au brai<br />
qu'une industrie equivoque foilctionnant sous une etiquette trompeuse.<br />
l'armi eux, tous ceux. chez qui la conscience n'est pas obliteree n'acceptcnl<br />
lcur role que sous l'empire de la necessite. Aussi doit-on s'attendre, du jour<br />
ou se rompera le pacte concordataire qui consacre chez nous la hierarchie<br />
sacerdotale, a voir cette hierarchie se desorganiser, et, par suite, la division,<br />
les schismes se produire dans le monde clerical, les vers dans le cadavre.<br />
Alors seulement le Spiritisme pourra, drapeau deploye, entamer chez<br />
nous la grande lutte avec chance de succes - a une condition sine qud non<br />
toutefois, c'est de maintenir a son enseignement l'unite, la clarte, la logique<br />
qui le rend accessible aux intelligences de tout degre.<br />
Cc sera alors pour lui le moment psychologique de se presenter cornine<br />
doctrine chargee de concilier les droits de la science et de la conscience et<br />
dc terminer leur conflit qui ne saurait se perpetuer qu'au detriment de<br />
l'une et de l'autre, c'est-a-dire au detriment des interets materiels et moraux<br />
dc l'humanite.<br />
11 doit donc, en prevision de l'evenement, rester lui-meme, se garder<br />
contre certaines alliances qui, sous pretexte d'elargir sa sphere d'action,<br />
n'aboutiraient qu'a le devoyer (cabale, occultisme, theosophie et derives) ct<br />
s'employer plus activement que jamais a faire, pour sa parl, avancer l'heurc<br />
dc nolrr: rupture definitive avcc le cesarisme catholique. Dhonciation (111<br />
Concordat, tel cst, selon moi, l'un des principaux objectifs que le Spiritisme<br />
militant ne doit pas perdrc de vue un instant. L'obstacle renverse, alori;<br />
seulement la regeneration de la conscience populaire, le but meme que Sc<br />
propose Ic Spiritisrnc, pourra 6tre entrepris efiicaccment. Jusql~e-la tous<br />
scs travaux, toutes ses lutlcs ne sauraient Otrc quc des travaux proparatoires<br />
et des luttes circonscrites.<br />
Tout ccci dit au courant de la plume ct cn passant les de~clo~pcmen<br />
qu'exigcrciicnt, pour lcur justification, quelques-unes des idecs que je vous<br />
soumets. En voilb long dcjh ct d'ailleurs trop long peut-0tre cn raison du<br />
temps que vous avcz a donner h ce grilTonnage.<br />
I'. POTHENOT.
_C_<br />
JOURNAL D'ETUL~ES PSYCHOLOGIQUES 101<br />
IL VESSILLO SPIRITISTA<br />
ii. Volpi, ex-capitaine de l'armbe italienne, est, depuis janvier, directeur gerant<br />
gun journal nouvesu : il T7essillo cspiritista (1).<br />
M. Volpi est un spirite militant bien connu. Le cachet d'originalite positi-re et scientJifique<br />
@il imprime a. ses travaux leur donne une valeur incontestable. Les personnes qui<br />
ont suivi les seances du Congres de 1889 ont vu ses remarquables specimens de photo-<br />
,,.anhie spirite, que les explications judicieuses dont il en accompagnait l'exhibition<br />
:&ait interessants encore.<br />
EU tete de l'article programme du 1"r numero du Vessillo, M. Volpi cite in extenso la<br />
deolaration qu'il presenta au Congres, au nom des deleguhs italiens et espagnols avcc<br />
de l'Alliance spirite francaise â ; en voici le 1cr paragraphe :<br />
Les soussignes, tout en acceptant les conclusions du congres de Barcelone, affirment<br />
la doctrine recueillie par Allan Kardec comme base du spiritisme moderne ; ils sLjoutent<br />
, m'elle pourra btre dheloppee . . indefiniment, sans etre jamais ebranlee dans ses prin-<br />
&& fondamentaux (2).<br />
Tout serait a citer dans ce lep article du Vessillo qui montre le point de vue eleve et<br />
largement philosophique auquel entend se placer son honorable directeur. Avec lui, le<br />
Drapeau spirite est en bonne et loyale main, on peut en etre assure. Les spirites franpis<br />
accueilleront, avec toute la sympathie qu'elle merite, la Itevue de M. Volpi qui,<br />
dans son memoire lu au Congres, ecrivait ceci :<br />
u Le monde spirite invisible s'etant toujours manifeste aux hommes, la croyance en<br />
4: ce monde forma continuellement la base des religions anciennes. C'est par la connaisu<br />
sances plus ou moins exacte de ces phenomenes, connaissances dont elles ont toujours<br />
voulu. seules, avoir la clef, que leurs desservants, Bramines, Mages, et les Sacerdotes<br />
egyptiens, etc., ont toujours domino les masses.<br />
Ainsi, soit par la repugnance de la classe sacerdotale a vulgariser cette science<br />
maitresse, soit a cause d'autres difficultes d'ordre moral et physique que presentait le<br />
vieux monde, les phenomenes en question n'ont jamais pu etre bien Btudies, et classes,<br />
selon leur portee,dans l'ordre des connaissances humaines.<br />
u De notre temps, ces entraves ont ete en grande partie renversees (3); le telegraphe,<br />
la vapeur et la presse ont apporte une telle facilite de communications aux peuples,<br />
que nous avons pu obtenir par ce fait de grands et feconds resultats.<br />
u Et ce resultat, pour la plus grande partie, est du a Allan Kardec, ce penseur que<br />
nous pouvons, sans crainte d'exageration, appeler le urai maitre en spiritisme dans<br />
les pays latins.<br />
a . . . . . . . . . . . . .<br />
. . . ........<br />
* En contralant tous les faits et communications avec un raie bon sens, un travail<br />
assidu et second& par une vaste eruditioii, il arriva a donner un corps a ces faits partiels<br />
qui, dans leur ensemble, forment le grand auenement du spiritisme moderne (4). *<br />
Ces lignes font bien ressortir l'antiquite des communications spirites, que jamais<br />
~~irlte serieux n'a contestee, bien qu'on persiste a soutenir le contraire, en meme temps<br />
que le caractere du moderne spiritisme, ouvert, sans restriction, a tous les hommes de<br />
bonne volontb, et qui, par ce fait meme, pais la force d'impulsion qu'il met en jeu,<br />
le monde. Elles constatent,une fois de plus,que dans les pays latins, Allan<br />
Kardec reste le vulgarisateur par excellence. Les spirites latins sout ltardbcistes-pro-<br />
Gressistes; - il faut remercier hautement M. Volpi, - le traducteur du Livre des<br />
Mediums, - de l'affirnier avec l'autorite que lui donnent son devouement a la cause, et<br />
ses remarquables travaux.<br />
Si 10 lecteur veut bien nous suivre du Vessillo 9, la Religion uniuerselle de janvier,<br />
(1) 11 Vessillo espiritista, Veicelli; - mensuel. France, un an. 2 fi.. 60.<br />
(2) Les mots eu italiques ne sont pas au compte rendu du congrbs, p. 327.<br />
(3) Par la liberte de conscience et d'iiivestigation.<br />
(4) Compte rendu, p. 325.<br />
.
1 0" REVUE SPIRITE<br />
nous appelons son attention sur l'aiticle de M. Fauvcity, a propos du livre recent de<br />
M. Leon Denis : Apres la mort.<br />
a: Le Spiritisme - y est-il dit - a vu s'elargir beaucoup son champ d'action par sou<br />
á contact avec la theosophie et les sources antiques de l'Occultisme. Le livre de M. L&<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 103<br />
point dr dbpart lin fait incontestnl~lc et je choisis celui (te la faim<br />
,t de kt soif.<br />
~~rganismc \ivanL n besoin Ipoiir subsister (l'une assimilation regulibrc<br />
de nourrit~~r~, con4stante et fluitliquc qiii, clkomposiSe chimiquement pal1<br />
le proc&le dc la digcilinn, cst rn pnrtic absorl~ee par l'organismc,cn partic,<br />
oxpuls&. DCEponrvu dr nourriture subslnnliclle, Io corps ressent In faim; si<br />
le fluide lui fait tlCf:iut, c'est In soif' qui w filil scntir. L'instinct iniii. noils<br />
avertit du Iicsoin d'4iliiiicntntion Iioiir notre or:.nnisnic et nous iivairs mfinlc<br />
une certaine nolioii (10 In quiintili. i.crjiliw puisqiie ln failli et ln soif son1<br />
pliis inlcrises qnc Ic corps n lmoiri (le riourritilrc. Qunnt h 1d qu;ilit6<br />
nous n'cri :ivons qu'iine notion gi.n6rnlc, solori que l'organisme exige<br />
une substance (.onsi-l;iiiLc oii fluiiliqiic.<br />
Ce fait, si conilniin soit-il. n'est pn* moini rcmurquahle; il nouq invite<br />
a reflechir cl comme il n fit6 di1 \oii\cnt : ln fticulti! de poixvoir s'etonner<br />
cles choses orrliriairci c'csl lc comnicnccment dc la philosophie. En to~t<br />
cas ilest merl eilleuv quc nous possCrlion~ lc (ion de l'autodiagnostic dniis cet<br />
etat quasi-,gnthologiquo nonlm6 In faim et la soif; nolis avons mBme l'instinct<br />
du rehede car nolre medecininterieur nous prescrit en outre la qua.<br />
lit6 et la qunntitC de ln dose &prendre.<br />
Si la faim et ln soif se font sentir imperieusement nous acceptons tout ce<br />
qui se presente, mais ordinnirement nous empfichons ce hesoin de se d6.<br />
velopper l'extreme en prenant des repas reguliers, en consultant en ceci<br />
notre gout individuel. L'un prefhre (les plats de viande, un autre est veg6tarien<br />
; l'un dit avec Pindare : l'eau est la meilleure des hoissons ; l'autre<br />
preforera la biere ou lc vin.<br />
Donc par la faim et ln soif nous possBdons ln forme primitive, la plus<br />
simple d'autodiagnostic et d'instincl th?rapezclipe. On pcut sc dem~nrler s'il<br />
existe des cas ou ces facultes soient plus accoiilu6es qu'A l'etat narmnl, oii<br />
elles sont plus tl6taillbes en indiquant une nourriturc speciiilo.<br />
Ces cas existent. On sait que lcs femmes eiiccintcs ont soiivcnt dcr, cnvies<br />
extraordiriiiires tlc possCdcr iiii obiet qiiclconque, clc manger mdmc clos<br />
bouts de crayon,ctc. Pour la pluparl (lu tcmps ccs jio17t.s s'6vcillent hla vue de<br />
I'olljet convoi1 6. sans s,ivoir. si lellc sul~slnncc lciii. peut htrc qaluL;tirc, mnis<br />
la voyanl rllcs Ir criilciil insliiiclicci~ient ct c'en rmpnrcnl.<br />
11 en est de niciiic il(: I'i:~siincl ~11iinciitnir.c tlcs
104 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
sans que pour cela ln soif se declare, mais ellc s'eveille aussitot si l'on passe<br />
devant une cnscigne ornCc d'lin vcri'c rempli de bibrc bcumante. Cependant<br />
si la soif devient intense l'instinct se tlCclarant aussitot n'attend plus<br />
ixnc occasion pour s'eveiller, la necessite nous poussc a ln recherche d'unc<br />
source ou cl'unc brasserie. Nous avons donc ici une connnissancc abstraite<br />
de ce qui nous est ndcessaire, question dont nous ne nous occuperons pas<br />
ici.<br />
Cherchons maintenant les developpements superieurs de cette forme dc<br />
l'instinct : admettons que notre voyageur, n'ayant trouve ni source ni calm.<br />
rel cherche Ic repos sous l'ombrc d'un arbre et s'y endorme ; il se pourrait<br />
aisornent qu'il rhat dc sources jaillissantes ou de cabarets aux enseignes<br />
de bikre ecumante, car c'est la propriete de la fantaisie du reve de tranformer<br />
en tableaum vivants nos pensees abstraites a l'etat de veille.<br />
Nous voici devant le cas simple d'un reve ; ici, par le besoin du corps, un<br />
remede se presente sous forme d'une image ; nous avons donc un reve th&<br />
rapeutz'pzce.<br />
Plusieurs experiences constatent ce fait important :qu'il & possible<br />
que l'instinct, sous forme d'image, se presente a notre esprit. Les<br />
explorateurs de 1'Afrique le savent, leur soif etant extreme et la faiblesse<br />
leur faisant presque perdre connaissance! des hallucinations se declarent et<br />
ils voient des vases remplis par des sources jaillissantes, et toute la contree<br />
inondee d'eau. De meme une faim intense creera l'hallucination d'un repas<br />
copieux. Peut-etre les grands jeuneurs modernes le peuvent-ils constater(1).<br />
Ces visions se prcsenteront toujours plus aisement pendant le reve, le<br />
cerveau &tant alors ferme aux impressions exterieures et ne reagissant que<br />
par celles de l'organisme. Dans le traite snr les reves attribue au p&re de<br />
la modecine, Hippocrate, il est dit que nous voyons dans nos reves les remedes<br />
qui nous sont salutaires.<br />
Nous pouvons donc 6tablir ce fait: I'instinct de la nowrritwre el<br />
des remedes necessaires pour y suppleer, qui ;i l'etat normal se presenlc<br />
sous la figure d'unc sensation g0nerale de la faim et de la soif, peul,<br />
dans un etat anormal, et dans les cas urgents, provoquer uno notion dc<br />
la qualite et de la quailtil6 adapt6cs aux circonstances, ct ce qui est essentic1<br />
pour notrc but acluel, peut arriver notre conscience en lui presentant<br />
lc remede sous l'aspect d'une image. Ce fait a lieu, surtout, quand<br />
l'esprit est voile, ou pcndant le rhc.<br />
Pour la plupart du temps, le r&ve n'est qu'un tableau dramatique de nos<br />
1 Tanner, Succi, Rlerlatti, ce sport n'est pas moderne ;:A. Rostock parut, l'an 1711,<br />
une brochure : á Eistoiiae merveilleuse d'un homme nomni8 G. V. Beinhait, qui, :i<br />
Plon, avait di.citiC. de jeuner pcndarit 40 juuis et 20 nuila; il executa ce projet.
7<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 105<br />
iniprecsion~ interieures ou exterieures, et quand cette sensation dramatique<br />
$etend jusqu'au domaine therapeulipe, il peut, moyennant la richesse<br />
dont dispose la fantaisie du reve, lui preter differentes formes.<br />
11 se peut que nous voyons le remede ou que quelqu'un nous le presente;<br />
il arrive aussi que nous entendons une voix nous donner un conseil medical.<br />
Ainsi le professeur Perty nous raconte qu'un medecin mahometan,<br />
~lbumanoran, vit en reve un ami ddfunt lui offrir un rembdc qui le devait<br />
perir ; il l'employa avec succes.<br />
Si nous voyons un reve pareil surpasser nos propres connaissances therapeutiq~es,<br />
voire meme celles du medecin, nous pouvons &tre tentes de le<br />
regarder comme une inspiration.<br />
Cependant il n'y a ici que le fait de l'instinct alimentaire, lequel, avec le<br />
concours de la fantaisie du reve qui prete une forme dramatique h ces impressions,voit<br />
surgir comme un tableau visible sur la surface de notre conscience.<br />
Nous ne sommm donc pas obliges de chercher le surnaturel dans de<br />
pareils reves, puisque nous voyons les animaux malades se guider d'instinct<br />
vers un rembde mlirt$ire; et l'intuition de la iemme enceinte ne lui indique-t-il<br />
pas ee gui hi mt necessaire? l'instinct, ici, surpasse les connaissances<br />
du medecin.<br />
Il n'est donc pas difficfle de croire Melancton qui vit en reve un remede,<br />
Euphrasia, dont il se servit pour bien se guerir.<br />
Nous voyons dans beaucoup de maladies cet instinct alimentaire trans<br />
former nos gouts et regler nos besoins.<br />
Nos besoins sont autres si nous avons la fikvre et si nous sommes enbonne<br />
sante.<br />
Dans quelques maladies nos plats de predilection nous repugnent, et<br />
vwe versu; le cigare indispensable est rejete. La jaunisse engendre une repugnance<br />
pour les produits de la boucherie et en effet, ils seraient nuisibles<br />
dans cet etat; des femmes hysteriques aiment l'odeur de l'assa-fetida,<br />
odeur si generalement Cabanis qui certes est loin d'etrc siiperstitieux,<br />
avoue en se basant sur de nombreuses experiences qu'il a constdte<br />
souvent chez ses maiades une sensibilite extrame pour se prescrire euxmemes<br />
la nourriture et les remedes qui leur etaient salutaires, sensibilitd<br />
observee chez l'instinct des animaux (1).<br />
D'apres Schiller l'amour et la faim entretiennent le commerce de l'humanite,<br />
on les a souvent dosignes comme les plus puisssntesdes passions; probablement<br />
nous pouvons attendre de l'un ce que l'autre est en etat de produire.<br />
-<br />
(1) Cabanis : Rapports du physique et du nioeal, Il, GO.
106 REVUE SPIRITE<br />
Par l'intensite, dn besoin l'insliixt cacli6 se transfigurant en tnbleniix<br />
pour indiquer le rembde, je suis tente de regarder meme Ics reves lascifs,<br />
quand ils ne sont pas 10 produit de l'intempernnce et probiennent d'un organisme<br />
sain et liornial, comme des reves iadiguamt le remede Ec zcrt besoin<br />
fiadurel, cxplicntion plus rationnellc quc ccllc des ascbtcs et des peres tlc<br />
1'Eglisc qui SC plaignaient de ne pouvoir se clebarrasser dc l'influcncc du<br />
demon tentateur dans les rhves.<br />
Nous poss6doni; ainsi un grand nomhrc de phCnomEncs qui diffbrenl<br />
nioins piir leur nnturc quc par leur intcnsile, h commencer par la faim rt<br />
ln soif jusqu'zu rc'vc ~~erapeutiyue. Si inainlcnant les conditions des r0ves<br />
tli6rapcutiyucs surit particulibrcmcnt favorables, ils se distingueront pnr<br />
leur clarte et leur valeur.<br />
Cctte condition parliculjeramcnt favorable nous la trouvons dans le somnambulisme.<br />
Unns cct etat de soinnieil profond, les [moindrcs mouvements<br />
de l'organisme seront percus, et si l'on ahandonnc les somriambules a euxmemes,<br />
ils s'occuperont cxclusivemenl de leur organisme inthrieur ; lcur<br />
sensibilite extreme leur pcrmettra de distinguer le siqge et la nature d'unc<br />
maladie qu'ils n'observeront a l'etat dc veille que si les symptomes ont occasionne<br />
des douleurs. Cette sensibilite naturelle6des somnambules doit<br />
s'etendre aussi aux irtsttnts therapeutiques et leur donner la propriete de se<br />
faire une idee plus ou moins nette des remhdes a employer.<br />
Sans prendre en consideration cette gradation naturelle que je viens<br />
d'esquisser, si on veut juger isolement Ics ordonnances que se prescrivent<br />
les somnambules,on est tente de les regarder comme ehosessuperstitieuses<br />
car il semble paradoxal d'affirmer que, sous dc certaines conditions,iin<br />
homme illcttre et endormi soit en etat de donner un meilleur conseil medical<br />
qn'un professeur de l'universite B l'etat dc veille, et cependant c'est<br />
reel ; le medecin juge la maladic d'aprbs les symptomes extBrieurs, lc somnambule<br />
d'aprbs dcs sensations interieures ; chez Ic medecin l'ordonnance<br />
est un acte reflechi, clic^ lc somnnmbulc il cst 1c fait d'un instinct naturel,<br />
aussi, les mhlccins qui n'oiit pas nies a priori, cl SC sont donne ln peine<br />
tl'etudicr cet tYnl en cxlidriinentaiit, ont-ils rcconnu ce Sait que beaucoup dc<br />
i.oninambiilcs indjquenl eux-mbnies Ics rombdcs qui pcuvent Ics gubrir ct<br />
quc ces rcrncitlcs ont i m \ ibritnblr, vnlcur Ll-iCrapcutiquc.<br />
Au inoycii iigc on rcgni'tlail l'ai~locliagnoslic tics sori~nnrnl~ulcs comnlr iiii<br />
signe d6nioniaquc ; Erognoli, pitr cxcrnplc, pnrlc d'iinc inalndc qui pcri(1iirit<br />
Ic soriiineil clicln unc ortloriiiancc mbdicinnle ; bicn quc l3rognoli en reconnu<br />
t l'ef'ficacili., il pr6f'krn I'cuorciccr (1). L'emploi rnlionncl dc l'in~linct cu-<br />
- -<br />
1 Ijrognoli : Alcaikalron II, IlB.
JOUHNAI, D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 107<br />
- -<br />
&if n'c :lit lieil quc \ers Id fin du siecle passk, lorsque l'uys6gur d6couvrit<br />
le somn ambulisme. Depuis lors des grand volumes traitant cc sujet SC sont<br />
accumu 16s et ce fait cl'anaelironisme scientifique, de voir partout lc doute<br />
encore i ;iibsister sur ce point, ne peut Otre expliquo qiie parcc rjue ccttc litttiraturc<br />
repQsC inttictc dans le4 bibliotheques inconnues cles pr,lticicns ncademiqui<br />
C'.<br />
Les ai itoortlonn;iriccs des sornnambnlcs son1 ixn simple cflet tLc l'iiistinct<br />
naturel de l'organisme ct comiric cllcs sc prcsentent n\ec clarl6 h 1 e\prii du<br />
malade clles nc sont pas un ncle da In r0flcxioii. L'instinct ckt iiii con
108 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
affirme ce fait, nous assure qu'une jeune fillede treize ans dictait des traites<br />
de medecine sans jamais avoir eu en main un livre traitant cette matiere (1).<br />
Le Dr Barrier avait une somnamhule qui refusa energiquement de prendre<br />
a l'etat de sommeil d'autres remedes que ceux qu'elle s'etait prescrits, mais<br />
h l'etat de veille, n'ayant plus conscience de son instinct elle ne les pril<br />
qu'en pleurant (2).<br />
Une autre preuve que c'est bien l'instinct qui les guide, c'est que lcs<br />
somnambules ne sont quelquefois pas en etat de nommer le remede, et ne<br />
le voient que comme une image. Cette vision est souvent une hallucination<br />
pareille a celles dont il etait question a propos des voyageurs dans le desert.<br />
De meme que chez ces derniers toute la contree se presente inondee d'eau,<br />
d'autres ont souvent la vision d'un paysage tout couvert de la plante qui<br />
leur est salutaire (3).<br />
Cet instinct curatif n'est pas egalement developpe chez tous les somnambules.<br />
Plusieurs ne peuvent formuler leurs ordonnances eux-memes, mais<br />
sont en Btat de discerner le rembde le plus favorable quand OEI leur donne a<br />
choisir. Le Dr Koreff raconte ceci : á Une somnambule de 50 ans m'invita de<br />
lui proposer plusieurs remedes, elle avait le don de critique et non la faculte<br />
de trouver des remedes par elle-meme. Je fus grandement surpris et non<br />
moins confus en voyant qu'elle designa comme nuisibles tous les remedes<br />
que j'aurais voulu lui administrer, d'accord avec mes convictions de medecins,<br />
et de lui voir choisir tous ceux que je regardais comme peu adaptes a<br />
son 6tat â (4).<br />
Toutes les auto-ordonnances des somnambules ne prennent pas leur origine<br />
dans l'instinct curatif de la nature ; les questions posees par le medecin<br />
peuvent devenir une source de meprises parce qu'elles peuvent agir comme<br />
suggestion hypnotique. Quelques somnamhules qui donnerent la premiere<br />
idee venue comme ordonnance, avouhrent apres qus le medecin s'etait<br />
oppose a ce rembde, et comme il n'avait pas ecoute leur instinct, ils avaient<br />
cede au conseil donrio, il faut aussi que le medecin se rende compte de ln<br />
possibilite de pouvoir influencer par la suggestion dans des cas pareils.<br />
Chez ces malades extraordinaires le succes des ordonnances ne prouve<br />
pas toujours la capacite du medecin qui a peut-6tre fait une suggestion<br />
favorable et cela, malgre que son ordonnance fut une erreur m6dicale.<br />
(1) Annales du magnetisme animal, III, 325.<br />
(2) Foissac : Rapports et diswssions, etc. 375.<br />
(3) Bertrand : Traite du somnambulisme, 421.<br />
(4) Gauthier : Trait6 du magnetisme et du sorrinambulisme, 593,
Les hypnotiseurs modernes sont d'accord pour dire qu'on peut, par la<br />
suggestion, changer l'eau en purgation et par contre annuler l'effet d'une<br />
par le mOmc proc6d6. On peut de meme falsifier les remedes par<br />
,u$~-suggestion, quand par exemple le somnambule se prescrit une ordonnance<br />
qui n'a aucun rapport avec sa maladie et qui, cependant, produit<br />
lTeffet attendu.<br />
On le voit, c'est un champ d'etudes dans lequel les erreurs se glissent<br />
aisOment, et voila, pourquoi le nlCdecin qui desire recevoir une vbritable<br />
ordoflnance instinclive doit l'attendre passivement et se tenir sur ses gardes<br />
contre la suggestion.<br />
Les veritables somnambules n'ont a l'etat de veille aucune conscience<br />
de leur faculte. On peut regarder comme un signe certain qu'ils ont et6<br />
guides par un instinct veritable dans leurs ordonnances quand, aprEs etre<br />
reveilles, ils refusent de prendre les medicaments qu'ils se sont prescrits ;<br />
ces cas sont tri% nombreux.<br />
Des desirs instinctifs en etat de veille, semblables a ceux cites ci-dessus,<br />
peuvent etre consideres comme un somnambulisme latent et affaibli.<br />
Il arrive aussi que les ordonnances prescrites pendant l'etat somnambulique<br />
et oubliees a l'etat de veille ont laisse des desirs instinctifs en rapport<br />
avec le remede prescrit. Une des somnambules de Puysegur s'etait<br />
ordonnee une decoction d'une plante qu'elle vit tres distinctement, mais<br />
qu'elle ne put nommer; elle demanda qu'on la conduisit a la campagne oii<br />
disait-elle, elle verrait la plante et la cueillerait instinctivement. En se<br />
reveillant elle avait tout oublie. Puysegur fit une promenade avec elle et<br />
en voyant la á calendula siivestrisn elle la cueillit sans pouvoir rendre compte<br />
de son action.<br />
Les medecins qui aprbs de longues experiences ont acquis la conviction<br />
que les prescriptions des veritables somnambules peuvent ktre regardees<br />
comme un instinct auquel on peut se fier, savent aussi qu'il faut suivre<br />
Ponctuellement ces prescriptions, mOme si elles ne correspondent pas avec<br />
leurs opinions therapeutiques. Deleuze qui, sous ce rapport, pojsEde peutetre<br />
le plus d'experience dit qu'on peut etre presque sur de guerir les<br />
somnambules qui s'occupent de leur etat pathologique, pourvu qu'on suive<br />
riPXn"Xn'ement leurs indications (1). Les medecins les plus experts allErent<br />
meme jusque voir dans les prescriptions des somnambules le systeme th&<br />
'apeutique le glus parfait. Teste ne voulut plus se servir du diagnostic et<br />
de la therapeutique, n'employa plus que les auto-ordonnances des somnambules<br />
et ne reconnut comme science m6dicalc que In chirurgie p).<br />
(1) Du Potet : Journal du magnbtisrne animal. XX, 174.<br />
(2) Bibliotheque du magnetisme animal, V. 46.
110 REVUE SPtllITE<br />
On n mt?mc f,iit cetle c~p~rimcc : lorsquo l'inqlincl riiratif cst trh tli:vc.<br />
IoppC, il csl eii i.;t;lt non sculcriicnt clr rli'.:it;iior Ic rciiibdc niais encorci<br />
cl'iiitiiqucr In dosr ct la compoqition, il pcul sc rcndrr comptc de I'cRrl<br />
qu'il protinirn.<br />
T,J po.:4liilit6 i~ii'ont lcs somn:lnibnlc.: tlc prcscrirc dcs ordonnances pour<br />
les mnlnilic~ tl'aiitriii s'eupliquc! par leur cxtrc^:me scnqibilit6 qui les nict fi<br />
int?ine ilc scntir 1'i;l:it dc la pcrsonrir avec laquollc il.: se troiivent en rapport:<br />
ilc cette maniere cela revieiil indireclcmcnt a unc auto-orrloiirinricc.<br />
11 \lit sans clirc qiie, si ICS soniniimbi~lc.: font un nifiticr clc, leur don, oii<br />
pciil s'nttcntlre a voir tlii clinrlatnnismc en rkulter. Mais quant h ccuv qiii<br />
croicnt voir du ch;lrlitlanisnic, partout, qii'ils pi.eiiiiciit la princ ilc<br />
miditcr iin~ pelite histoire qur nous r:icoiitc Du Potct : le conilr<br />
Iiunilzcr, tlc Pdtcvsuourg, qui q'occupnit dr ningndtisnic fut appclC cii<br />
1861 nupres d'une dame qiie les medecins avaient condnmn8c; Ir<br />
mcdecin de ln mai~on, prie d'assister h la sCnncc, refusa d'abord, mais cCtl~<br />
ensuitc a ln pribrc, il Ctnit assis {t cot6 du magiietiieur. La malade ne put<br />
s'endormir, niais le docteur sccptiquc, Ctant un sujet plus sensible, toml~ dans un sommeil profond ; il conimencn ;L parler, dCclara clil'il dtnil<br />
nlaihtcnant parfaitenient convnincu du pouvoir rnagnCtique, s'occiipri. clc<br />
ln malacle et fil une prescription qui, assurait-t-il, ambilerait sa guerison<br />
completc. 'Ces perToniie4 presentes Ctaient nu comble dc l'etannemcnt, ft<br />
celles qui souffraient d'un mal quelconque ciemantl8rent des conseils et les<br />
recurent.<br />
A peine r~veillfi le doute de l'$tnt de veille roapptiriit, le mhdecin etnit<br />
convaincu qu'on lui avait en qiielqi~e sortc fait violencc et ne voulut ricii<br />
croire; il nia avoir 6te I'nulcur dc ces prescriptions (1).<br />
Jc mc rappclle rncorc un cas analogur! niais nc puis en indiquer ln<br />
qourcc, c'ktnit un m6decin magn6lisi! pnr son mnlatlc ; lonlbnnt en soinii;i.mbulismc<br />
il htablit l'nutodingnostic et prrscrivit rlcs orclonniinces ; il<br />
put Ic faim il'nutnnt plus fncil(mmt qu'il connaissait tous les ternies sci~iitiliqucs<br />
iibccs.:aircs, cc? qui ii,iturcllcnicnl hit d6fimt chi1/. Ics sonmnm1)ulr~;<br />
ort1in:lires.<br />
I m niidccins ccraicnt siirtout dos sujcls p:irticriliurcment ilualifib,<br />
piiisqiic rhcz ciil Ic siiioir rntrcrnit itu \ci.\ icr tlc I'insliiirt.<br />
d',ljoiitci-,ii cticorr quclqucs ~bser\~ations qui .;crviront h micuv nppiiycli'<br />
cSc clni i:i \ui\ re : si l'on ~lcriianclc [IUT somnnn~lml~s. qrOs tpl'ilq ont prib+-<br />
(.rit Iciirq ur(lorinnnws, tl'nii lcur vicnnent ccs ~v~~~n:~is-;;~ncw, on p(vt \cil'<br />
(1) Du Pol& : Journal, etc., XX., 375-377.<br />
-
4<br />
JOURNAL D'I?TUDES PSYCHOLOGIQUES 111<br />
leur instinct revet souvent une forme dramatique. Ils disent alors : il<br />
mc<br />
9u<br />
cenblc ententlrc une voix qui nie diclc ce que je dois cinployer (1).<br />
llc prescrivent de prirferencc lc niclgri6tismc animai comme c:, tan t le<br />
nloycn d'entrer dans ce sommeil pro!'ontl qui par lui-m6mc est un hctcur<br />
g~6~iSSeui. et qui. en marne leinps, Oveille leur instinct curatif. L;i plupart<br />
tp&nt Btre magndtisCs et peuvent indiquer quel moyen il faut employer<br />
(2)- (A suivre.)<br />
UN CAS DI3 POSSESSION<br />
LQ village de Sicurac, canlon de Realinont (Tarn), a 6th celte ann6e derni&rO<br />
Je thdhtre de cartains ph6noinenes fort curieux, c'est dans unc famille<br />
de pauvres cultivateurs que les faits se son1 passCs ; il s'agit d'urlr,<br />
jeune fille de douze ans,objet d'un ras de possession extraordinairc et voici<br />
ce qui m'a etit raconte et cr que j'ai entendu dire par des temoinc dignes<br />
de la plus grande foi :<br />
Le phenomhne s'est manifeste pour la premiore fois vers le milieu de janvier<br />
18W, Un jour, pendant le repas, ln jeune fille,maladive depuis sa naissance<br />
se mit & dire a ses parents: á Voyez-donc cet hornmc qui rcnverse<br />
notre plat ? Faites-le partir, s'il vous plait. â Les parents ne voyant rien<br />
cruEnt tout d'abord que leur fille rihait.<br />
A paetir de ce jour la faiblesse de l'enfant devint plus grande'elle etait<br />
tourlrientee de toutes les manieres ; tantdt elle voulait s'arracher un mil<br />
(et aette idee ne l'a quittee que lorsqu'elle a eu perdu la vue de cet ;<br />
tantot elle frappait son corps ; cn un mot sa sant6 diminunil sensiblement<br />
a mesure que l'inconnu prenait possession d'elle.<br />
Des bruits so faisahnt entendre dans les armoires, dans les placards, les<br />
bouteilles et la vaissalle qu'ils renfermaient semblaient se briser, faits qui<br />
attirbrent un certains nombre dc curieux pour SC rendre compte du phenw<br />
mene, Un visiteur, bourgeois des environs qui avail visite l'exposition de<br />
Paris vit l'ciifnnt so rhvciller d'une esphce de lhtliargie, et s'ocricr : a Ah 1<br />
Suel long voyage nousacnorzs dc Sairc 1 nous vcnom (10 Paris ; nous avons vinit6<br />
la Tour EiIicl; elle es1 magnifique (el clle dhcrivail In structure compkte<br />
(le ln tour, cl (l'autres dioses vues dans sol1 voyxge inuginaire). )) Lc<br />
cl urge ois Sut 6loiinO d'cril~ndrc<br />
ci:llc jeune paysanne qui ii'etail jamais<br />
"grtic (le son village, liii diic;rirc: si bicn lcs incrvcillcr dc In Tour NilTcl ct<br />
lui indiquer la routa et les villos qu'il avait parcourat:s ; ce qui l'cffrayi~<br />
- (1) Heinechin idinn unil Beobtchtungrn den tliierischen Magntltismuc betreffend 125-128<br />
(2) Kluge : Versuch &no;' Darstellumg des tliierischen hlagnetismus, 165.
112 REVUE SPIRITE<br />
-.<br />
le plus fut de l'entendre dire ceci : á Hier vous etiez en voiture, et votre<br />
cheval a failli vcus faire verser ; nousn'elions pas bien loin de VOUS, et nou,<br />
avons brise un peuplier Caroline qui se trouvait en cet endroil. )) En effet,<br />
le bourgeois avait, la veille, fait une promenade en voiture, et son cheval<br />
s'etait cabre avec tant de violence qu'il avait, failli le precipiter dans un<br />
abime, pendant que, tout pres de lui, un bnorme peuplier eclatnit<br />
sous l'effort d'un orage.<br />
Le G aout, jour de fojre d'une localite voisine (Graulhet), un violent tourbillon<br />
s'etant leve vers dcux heures dc l'apres-midi, il renversa unc charrette<br />
sur le champ de foire et demolit quelques baraques de marchands ;<br />
le soir l'enfant disait a plusieurs voisins qui arrivaient de la foire : (~NOU<br />
etions aussi ?i la foire, nous aaom renverse une charrette et demoli quelques<br />
baraques. )J Ces gens-la n'avaient parle a qui que ce soit de ce fait.<br />
On lui onrit quelques pastilles achetees & la foire qu'elle prit<br />
violemment et croqua, en disant :
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 113<br />
7<br />
laisse sur la souche, B la place des raisins, l'argent qui en representait ln<br />
AU second elle reprocha son inconduite, en le traitant (( d'impudique .<br />
~ ~ sur ~ les f sept, , il s'en trouva sis a qui elle reprocha leurs vices et<br />
leiirc defauts. Elle n'eut rien a reprocher au septieme qui prononca<br />
I*exorcisme, dit-on, avec un grand courage, pendant qu'elle se tordait dans<br />
,jvaffrwses convulsions et s'echappait encore des mains de ceux qui la soutenaient<br />
en s16criant : ((Tu me fais partir pour un moment, mais je reviendrai<br />
bientot. â<br />
En effet, aprbq quelques jours de calme. lcs m0mes faits se reproduisirelit<br />
a nouveau,l'enfiint Sut obligiie de rester sur sa couche ; ellc s'y dessBche<br />
peu li peu, l'esprit ne lui donnant quc dix minutes par jour pour prendre nn<br />
peu de nourriture a son choix.<br />
Tels sont, Monsieur, lcs faits incompletc clne j'ai pu recueillir ail sujet de<br />
cette affaire; si vous tenez 8 savoir le ilom de famille de cette enfant,<br />
adressez-vous a M. le Maire de la vominune de Sie~irac qui pourra mieux<br />
que personne vous donner les renseignements utiles.<br />
Si vous pouviez faire quelque bien h celte malheureuse enfant (dans le<br />
cas ou ellc serait encorc en vie), ses parents en seraient trks satisfaits car<br />
ils ont depense inutilement bien du temps et de l'or.<br />
Jns~~h GORSSE.<br />
N D. L. R: Nous avons envoye a hl. Justin Gorsse une revue du le' fevrier,<br />
pour lui faire lire, auu pages 57 a 65, les fdits de meme ordre de Viry-<br />
Noiireuii et de Coray, et la maniere bien simple employee par hlM. G. Lucas<br />
et C Huet pour coilnaitre les faits et gestes de l'esprit obsesseur ; nous<br />
avons recornmandd la magnetisation, puis lotions sur log[ le corps avec de<br />
l'eau saliie tikde et quelques goutles d'ethcr, comme soins de toilette matin<br />
et soir. Specialement nous avons engage M. J. Crorsse a etre patient ct doux<br />
3 l'egard des Esprits cjui ~iendront se mnnifestcr, seul muyen de les nmcner<br />
a la raison, ou u In connaisinilce parfaite de leur3 actcs pour en modifier la<br />
malfaisance dans le sens du bien.<br />
Nous attcndoiis ln rOponse de notre correspondant, que nous remercions<br />
Polir Ics eludes qu'il va faire.<br />
L'INTOLfiRAl'iCE RELIGIEUSE A TILIVERS<br />
Troisibmc pi~rlic zien.s.
114 REVUE SPIRITE<br />
P -<br />
le present chapitre de ces deux scctes celebres, car a l'epoque ou nous<br />
sommes arrives de notre histoiic, ces sectes etaient trbs florissanlcs.<br />
Les gomaristes sont ainsi denommes du nom de leur fondateur Gomar<br />
ou Gomarus car au xvr9iecle, il etait de mode de latiniser les noms propres.<br />
Ce Gomar etait ne a Bruges, cette Venise du nord, en 133. Les pers ecu lion^<br />
religieuses clili d6solaienl alors les Pays-Bas contraiguirelit la famille ilc<br />
Gomar u 6migrer cn Allemagne. Kolrc htur fondateur ne quitta ce dernier<br />
pays qu'cil 1504, il avait alors 31 ans et \enait de prendrc poisession de 1 ,~<br />
chaire de th6010gic h Leyde au moment oii Maurice de Niissau Iils (le Gi~illauinc<br />
d'0rarigc otait stathouder. Soustraits a la domiiialion espagnole, lc,<br />
lJays Bas etaient protestants. Ils avaicnl eu a soinfhir pendant une periode<br />
de lrente aimees des cruaul6s inouies. Le d~ic d'Albe lieulenalit de Pliilippc<br />
y etait venu a\ec une: armee pour retablir I'ord~e, car tout le monde, diqaitil,<br />
etait coupable du crime de lese-majeste dirine et humaine . lcs uns<br />
cominc fauteurs de troubles ct d'hci-kic, les aulres comme supportant les<br />
doctrine< heretiques. Le fameu~ duc alail institue un conseil dit des IrouDli.~,<br />
dont la presidence avait ete confiec & Jean de Vargas un atroce et criminel<br />
fanatique qui resumait sa doctrine politique et religieuse dans ces parole- :<br />
La misericorde est au ciel et la justice est sur la terre n.<br />
Et quelle justice que celle de Vargas : le fer, les gibcts, les torturcs et le<br />
bucher, cette justice fit perir entiron 25 a 30.000 lutheriens, cal~inister,<br />
anabaptistes et cntholiques loujoars au nom du Christ. Mais tous ces crimes<br />
1113 sertirent en rien la cause espagnole, la Hollande finit par conquerir son<br />
independance en tant que nation ; mais quand le calvinisme fut triomphant,<br />
il nc se montra pas plus tolerant quc son persecuteur. Tl Et subir au1 bap-<br />
tictes (c'est ainsi qu'ils nommaient les catholiques) toutes sortes de pcrcecu-<br />
tions. Partout les calvinistes briserent les snimtes images, deiilolirent Ir.<br />
coutents, ruinurent les eglises et clans leurs fureurs, les orthodones s'attir-<br />
~[uhrcnt m0me aux sectes rlissidentes du protestantisme.<br />
(luclle l~cllc chose quc la rcligim !<br />
Goiii:iriii rcnlri: dans sa patrie nu moment des grandes dispulei tlikolo.<br />
giqiiea ic jctd ilii plus fort dc la mGlCc PL (Levint le chef oii ~,l~itoL Ir'<br />
porte-tli.,ipeaii d'un parti qiii n'atlrneltait cn Gomme que cc c~utl C
JOURNAL D'ETCTDES PSYCHOLOGIQUE$3 115<br />
y-<br />
mx vieillard^. qii'ii 6te le cmur aux princes do la terro, nlin qu'ils ne<br />
,,arent pas. Pretendre que Dieu permet tous ces maux et qu'il ne les \eut<br />
s'do<br />
pas, cl<br />
u'il ne les produit pas, c'est renverser toutes les regles du langage el<br />
tous<br />
les principes de l'inlerpr6tntion de ~'ECSITURE (1). xr<br />
Dans sa chaire, Coinarus ne fit que souienir cette mCme these, mais il eUt<br />
beau entasser nrgiiments sur arguments pour prouver que I'hominc n'csl<br />
-<br />
pas lil hre dc scs actions ; dcs docteurs souleiinient plus victoricuserneiit lc<br />
libre de l'homme.<br />
*4u nombre r1r.s docteurs adverses, h leur tOle devrions-nous clirc, *c<br />
trOiiv ait Jncq~iez Ilarmen~cn qiii lnlini.;k dcvinl Arminius. Ce collbgue clc<br />
r,om Ir le corribntL,iit siirloiit dniis cette proposition :<br />
a D iea est l'nul~iir de Ili. chute tl'iidam et qiie cette chute Ctnil la suite cl<br />
non 1 a cauw du dCcret du crbateur concernant ln redemption â.<br />
Cet te proposition Sut dbcoree du nom l~i~cirre de sqi.alLtpsm~ime, et scs<br />
parti! sans du surnom de snpi.alap~nrivte~.<br />
~rrninius repoussa le dogme de In prCdcstiil,itiuii, cominc injurieux pour<br />
iinite; il ~oulat concilier la liberth hurilaine arec 1,i prescience divine<br />
ette proposition :
116 REVUE SPIRITE<br />
giciir de leurs disputes. Aprh eux leurs disciples la poursuivirent a\ec<br />
plus d'acharnement encore. Un an aprbs la mort de leur maitre Survenu,<br />
en 1600, les disciples d'Arminius presenthnt aux fitats de Hollande une<br />
profession dc foi en cinq articles, sous le titre de Remontrances, ce qui les<br />
fit surnommer les Remonl~anls, tandis que les disciples de Gomaru,<br />
relurent le nom de Conlre-Remontranls.<br />
Au milieu de ces discussions theologiques, un dictateur voulait sup.<br />
primer u son profit, la republique ; ce dictateur etait Maurice de Nassau, il<br />
\oulait donner a son lilre de capitaine g6neral et (le stathouder, l'etendue<br />
de l'autorite royale. Il comprit que pour atteindre son but rien ne lui serait<br />
plus f~vorablc que les discussions religieuses, car en abattant les hommes<br />
qui en elaient les soutiens, il saperait du mCme coup la conslitution republi.<br />
caine. Les principaux magistrats de la RCpublique ayant a leur tete le \ieuu<br />
Barneveldt etaient armeniens, c'elaient les esprits les plus eclaires, les plus<br />
eminents, aussi afin de pouvoir les abattre, le stathouder se fit-il chef cles<br />
gomaristes. C'est donc toujours la mdme chose, la religion sert de pretexte<br />
& l'ambition !<br />
Une fois chef religieux Maurice de PTaussau fait imprimer et repandre<br />
profusion des libelles dans lesquels les armeniens &aient traites de Manicheens,<br />
d'Ariens, de Pelagiens, dc Socinienc, d'Athees enfin de papistes,<br />
Car il y a lieu de remarquer que les reformes emploient cc qualificatif<br />
comme le dernier des termes, celui du plus profond mepris qu'ils puissent<br />
jeter ri ln k~cc de leurs adversaires.<br />
A l'aide de ces accusations aussi absurdes que perfides, le stat,houder<br />
echauffe la bile de ses adversaires, il suscite partout des emeutes que les<br />
magistrats essayent d'apaiser et de reprimer en levant une armee. C'est ce<br />
quc ~0~11ait le stathouder, alors il pretend que 111 formation de cette milice<br />
est unc insulte, une atteinte portee 2 ses prerogatives et a ses droits, il 13<br />
licencic \iolcmmcnt et depose Ics magistrals (le la ville. Comptant ensuite<br />
sur l'apl~ui dc ccltc populace lilchc, flottaritc, hCsitantc a. courte vuc cl<br />
mis6r,iblc, popillacc qui se met toujours du coli: du plus iort, du ccili d"<br />
ola,lchc, il bit nrrhtcr Ildrncvcldt et ses amis et parmi eu\ Grotius et il ley<br />
cnfcrmc d,tm la tour de Lo\\estcin.<br />
Aprh uiic lorigiic capli\iLe, grlice au tl6\oucment dc sn icminc, Grotiui<br />
sortit tlc pi.i~ori, ni,ii-: Jcun-\an Olden llarncvcldt Ag6 de 72 ans, est trdi1li<br />
clc\anL iiii 1ribun;il coilipo4 de vingl-si\ commi>s,iircs dCsigiiC.; pii' le<br />
priiicc cl'Or,trigc. Et re patriote nrdcnt (lui n\ait contribu6 plus qur toflt<br />
,iiitic ,t
,,Li* ---<br />
JOURNAL II'ETL~DES PSYCHOLOGIQUES 117<br />
pagne, socinien el<br />
papiste; le 13 mai 1610 sa venerable tete tombe sous la hache inf&me du<br />
bourreau.<br />
elle belle chose que la religion, comme elle sert bien les amhitieiix el<br />
debarrasse les honnetes gens qui gbnent les bandits ct les criminels.<br />
~ ~ la mort ~ 6de Barnaveldt, s les armeniens sont naturellemenl de plus<br />
en *lus persecutes, on n'avait supprimeleur chef que dans le but d'en finir<br />
eux ; aussi ceux qui n'ont pas Cte tuAs ou persecutes sont obliges de<br />
en Danemrirck et le gomarisme tout-puissant regne avec le Nassau<br />
rnr IP.S debris sanglants de la Republique.<br />
Voici donc un nouvel exemple qui temoigne qu'un ambitieux n'adopte<br />
une op inion religieuse que dans le but d'abattre un parti et s'emparer du<br />
pouvoi~<br />
Quan d donc les inasses seront assez intelligentes pour ne plus prbter la<br />
main ai ix ambitieux, d'autant plus que ce sont elles qui fournissent toujours<br />
dans l'execiition [le tous les forfaits politiques ou religieux?<br />
(A suivre.) J. MARCUS DE VEZE.<br />
COMITE DE PROPAGANDE<br />
Seance du 12 fevrier <strong>1891.</strong><br />
ident : M. P .-G. Leymarie; secretaire : M. Laurent de Faget; membres<br />
~IGXIILS : Mme Poulain, MM. Auzanneau, Boyer, Bouvery, C. Chaigneau,<br />
Lussan, Mongin, Puvis, Warcha~slcy, A. Vincent.<br />
1" n-rich-verbal de la. derniere seance est adopte. M. Camille Chaigneau,<br />
u programme d'un congrEs plus ou moins prochain, croit devoir<br />
'attention du comite sur la question du perisprit. Il cite les phrases<br />
j du Livre des Espritr :<br />
me lc, germe d'un fruit est entoure du perisperme, de meme<br />
t proprement dit es1 environne d'une enveloppe que, par compa-<br />
, on peut appeler pkrisprit. â<br />
~assrint d'un mondc 3 l'autre, l'esprit change d'cnveloppc, commo<br />
hangcz de vetement. v<br />
definition du perisprit pourrait Otre selon lui, mise cn contratvec<br />
l'etude suivante de M. Gabriel Delannc :<br />
dans le perisprit, dans cct organe fluidique qui est ins6pnrnldc (le<br />
etc ... C'est lui qui emmrigasine, enregistre, conscrve Loiitc.; Ics<br />
tions, toutes les volitions. toutes les idees de I'ihc : non scule-<br />
1 incruste dans sn suhstancc tous les etnts de l'fime d6tcrminhs par
u le monde exterieur, mais aussi il est l'immuable temoin. le receIeur inde-<br />
CC fectibi'e des pensees les plus f~~giti~cs, d'es reves a peinc entre~iis on<br />
(( formules. C'est lui le gnrclicn fidble, le texte indestructible de nos lie,<br />
(( pnssdes .. Jamais tdme n'abandonne sorz enveloppe. ))<br />
M. Camille Chaigneau troure l'article dc M. Gabriel Delanne plein de hon<br />
sens et de ~erite, et, d'autre part, il n'a point l'intention tlc mettre notrp<br />
collbguc en dbsaccorcl avec Allnn Kardec. Il croit que la question du pcrisprit<br />
n. grandi depuis In pul~licalion du Livre des Esprits. Ce n'etait pas<br />
alors le moment de renvisager sous toutci ses faces. Depuis, d'autrcs fiices<br />
son1 apparucs, parmi lesquelles il cn est qui sant comme l'antilhbsc de 13<br />
f;ice primitivement consideree. Voilh pourquoi il semble ;:1 l'orateur qu'il y<br />
a lh une qucstion dont l'elucidation se propose tout naturellement h l'mamen<br />
du prochain congrbs.<br />
M. Leymarie demandc l'opinion dii Comite, cnr il est tres important dr<br />
bien s'entendre sur les differentes acceptions du mot perisprit.<br />
M. Laurent de Faget, d'accord avec M. Camille Chaigneau sur la ntcessite<br />
dcs definitions prhcises, cruit que le perisprit est bien l'enveloppe de l'time,<br />
l'iiitermediaire indispensable cntre celle-ci et le corps matericl humain dont<br />
il n necessairen~ent la forme. ?Jais ne soyons pas exclusifs : le perisprit peut<br />
se gr6sentcr sous differentes formes. selon l'effet que wut produire l'esprit<br />
desincarne qui SC rend visible. L'orateur croit qil'il ne faut pns identifier<br />
l'envcloppc rBellc (le l'ame awc les diffbrents aspects. so~zs lesquels Ici<br />
E-prits se montrent a nous. Les formes qu'ils prennent peuvent avoir etl.<br />
empruntees soit auu fluides du n16dium, soit au fluide universel.<br />
Le pbrisprit se modifie cependant ~ouq l'effort, sous le tra~nil dc l'esprit,<br />
qui se do\eloppe lui-mhme. Qiiand l'esprit change de zone, il doit, en<br />
cnlrant dans un monde siipi.rieur, modifier plus rnclicnlcmenl son pbrisprii.<br />
el pcut-0tre en chnngcr, comme Ic dit Allan liarclcc. Dans cc cas, ce n?<br />
serait par Ic perisprit qiii se montrerait comme le grand reservoir dcs pcnsec-,<br />
des ~olitions, des sou\cnirs tlc 149mc, ce serait bien pliitcil l'finie cllcmimc,<br />
dont ln consliliilioii csl CIICO~C si peu connue CL CJU'OII nc S~IIIX<br />
consid6rcr comme lin (Are absolument abslrait.<br />
M. X!oiigin croit qiic Ir ptrisprit ri',\ point clc forme pnrticuliurc, puiqic<br />
les espi ils \C montrent SOUS des ciipc~ts I ;iriiil)le~. 1,c p6rispril qc trnn4orince<br />
L'oratcilr cilc le cas cl'unc dame qui cz V U l'esprit de son purc toii.: Ic.: soir-.<br />
pendnnl trois ans. La tlcrnibre Cois qu'elle le vit, le pkrisprit 6tiiil plus niingeux<br />
el comme rcmpli d'6loiler. Le pere clc cellc dame lui di1 alors adicil~<br />
flu doigl lui moiltrn le ciel, cl disparut pour ne plus rcvcnir.<br />
Si la llieoric de 11. hlongin est \raie, ajoute M. Laureut de Fngct, 4
- JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 111)<br />
.><br />
, perisprit n'a aucune forme precise, comment admettre les modifications<br />
de cette forme non determinee? ))<br />
M. Warchavsky etablit une comparaison enlrc le perisprit, ou corps peri-<br />
,pital, et lc corps humain proprement dit. Les savants, dit-il, pretendent<br />
que c'est le plus ou moins de grosseur de la cervelle qui determiiic le degre<br />
lintclligence. Or, nous savons clrie les savants se trompent et C~CSI.<br />
rss;pnit, nu conlrairc, qiii agit sur tau1 l'organisme humain pour lui filire<br />
yisbir les rnodiflcations nacessaires au developpemerit de l'ame. L'cspril agit<br />
de meme vis-U-vis du perisprit.<br />
M. Leyinnrie montre l'homme prihistorique modifiant son pkricprit &<br />
travers ses elistences successives, y emmagasinant des images noiivelle.,<br />
des pcnsecs plus actives et plus fecondes, selon Ia loi de progrus, pour<br />
&outir au typc humain actuel, dans lequel Ic parisprit ne saurait etre COK-<br />
pare a ceux clai servirent aux prenliers essors de l'&me humnine.<br />
M. Bouverg croit que le perisprit reflete les qualites de l'esprit, qu'il est<br />
plus ou moins pur dans sa substtince, selon que I'essence dc l'esprit cjl,<br />
elle-meme, plus noble et plus eparee.<br />
M. Mongin parlc de la transfiguration des mediums, qui est operee par<br />
les espritc el qui est une partie importante et trop negIigee du phenomene<br />
des materialisationc.<br />
M. Leymnrie cite, a l'appui des transfigurations, ce fait du n~edirim<br />
Pirmann, qii'on prit tort POLU un imposte~ir, et qui fut saisi, 3 demi<br />
etrariglo, foule aux pieds. On lui reprochait d'avoir dissimule la Irarlw et le<br />
costume chinois sous lequel l'esprit s'otait montrk en transfigurant son<br />
mecliuin, nu licu de se detacher de lui par unc materialisation complete. On<br />
ne retrou\n ni la barbe, ni le costume chinois, bien entendu ; ct Firman f~it<br />
cependant roiidamnk a six mois cle prison. Ln transfiguralion doil etre<br />
mieu.; 6lutli6r~ : dle aidera a f,iirc comprendre le perisprit.<br />
M. Pi11i.i dit que Ici. discussioil a lnqucllc oii E;e li~re sur lc pBrispril,<br />
Proube qiic ln qucstion n'est pas cncorc assez Cludiee et qu'il est opportun<br />
de travaillcr h son klucidalion.<br />
M. Caniillc Chnigricnu derriande h prCscnter quelques obscrcnlion.; sur la<br />
nature tlc I'i-ipril lui-mCnic. 11 rite lc passage suivant de Ln Gcnucc :<br />
(( L Esprit. pur son csscncc spirituelle, e~;t lin Olrc indufini, nl)~lriiiL, qiii<br />
ne Peut avoir une ac!iori directe sur la innliErc; il lui fallait un inlcrmediaire;<br />
cet intcrmediairc csl (1,111s l'cn\cloppe fluitliquc qui fait cil quelque<br />
Sorte partic inlegrante de l'esprit, cnvcloppe scmi-mnlbricll(~, c'eql-h-clirc<br />
tenallt (le ln uiLitihrc par soli origiiic cl de la qpiritimlite pdr s~i. n,iture<br />
&herec; comiiic toute maliure, cllc est p~iiskc clans le fluide cosniiquc
120 REVUE SPIRITE<br />
universel, qui subit en cette circonstance une modification specialc. Cette<br />
enveloppe, designee sous le nom de perisprit, d'un Etrc abstrail fait de<br />
l'Esprit un Stre concret, defini, saisissable par la pensee ... ))<br />
M. Camille Chnigrneau repond h cette opinion d'Allan Kardec que si la spi-<br />
rjtualite se caracterise par une nalure etherde, l'esprit proprement dit<br />
n'est pas une abstraction, mais un elre substantiel trbs affine, et que lc<br />
perisprit dont il est question ici a bien pour fonction de mettre en rapport la<br />
substance inferieure (matiere) avec la substance supbrieure (esprit), mais<br />
non de faire de l'esprit un Stre concret, attendu qu'il n'en n pas besoin,<br />
etant de nature etheree et par consequent subctantiellc. Alliin Kardec a<br />
ecrit lui-memc. pagc 5G du Liv7.e des Mediums: Quand on dit que l'iime est<br />
immaterielle, il faut l'entendre dans le sens relatif et non absolu, car I'im-<br />
materialite absolue serait le neant ; or, l'Arne ou l'esprit, c'est quelque<br />
chose. ))<br />
M. Bouvery demande qu'on recherche une formule disant que le perisprit<br />
emmagasine les actes de la vie et qu'il est inseparable de l'esprit. Il dit<br />
qu'on s'exagere la force du perisprit, et que c'est le fluide universcl qui lui<br />
sert dans ses manifestations.<br />
M. Leymarie fait observer que l'esprit eleve a puissance de creation ; il<br />
cile c onlme exemple l'esprit de Katie-King qui, dans le laboratoire du doc-<br />
teur Crookes, se montrait tantot petite, tantot grande, variant - selon sa<br />
volonte - son teint, sa tournure, son aspect general.<br />
M. Camille Chaigneau s'occupe du prochain congres, dont il faut avant<br />
but fixcr la date.<br />
Son avis est d'y admettre toutes les questions offeciellemsn,t, somme on<br />
a fait cn 1889, mais de n'y poser officieucement que cclles qui sont mures.<br />
11 croit que nous poss6dons aswz d'elements pour attirer l'attention da tous<br />
les congressistes sur la question du perisprit. Dans une remarquable com-<br />
munication emanee du groupc bizonfin et qui a ete nccu~illie par d'unn-<br />
nimes applaudisscments, dans une seance du dernicr congres, un esprit<br />
demandait d'adjoindre aux dcux affirmntionscapitales qui forinaicnt ln basc<br />
de ce Congres, l'aflirmalion du principe de solidarite.<br />
Si le programme du nouveau congrEs ne dcvait embrasser officiellerricnt<br />
quc ces clcuv questions nouvelles (1)erisprit et Solidarite) OL; telles aulres<br />
egalement murcs, l'ornlcur ne vcrrnit aucun inconvenicnt i une (!ale r.rp-<br />
proch6e. Si, au contraire, on doit y aborder de? qucslions hcaucoup plus<br />
vastes, telles quc celles qui touchent aux notions sur l'infini, il cdime que<br />
Li. preparation csl insuffisante, quc lcs ninteriaux n'cn sont pas suffisam-
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 121<br />
-<br />
&labores. et que quelque temps est cncore necessaire avant qu'on<br />
faire un pas en avant sur ce terrain.<br />
Les membres du Comite habitant la provincc et l'etranger n'ayant pas<br />
clonne leur avis sur la date du futur congres, M. Leymaric est charge<br />
,jlbcrjre B chacun d'mu officiellement. Lcs reponses devront lui parvenir<br />
,, rue Chabanais, avanl Ic 5 mars, epoque de In reunion du ComitC.<br />
M. Mongin voudrait voir un tronc etabli dans tous les groupcs spirites<br />
pour recueillir les fonds n6cessaires h la propagnlion de nos idecs, et par-<br />
ticuliErement en vue du prochain Congrhs.<br />
Il propose cnsuito qu'un exemplaire de l'ouvrage de M. Leon Denis:<br />
Apres la Mort, soit en~oye gratuitemcnt B chacun des journaux politiques<br />
paraissant a Paris. 11 pense que ce serait un excellent moyen de propagande.<br />
la Presse, depuis notre Congres de 1889, s'exprimant sur le spiritisme et<br />
sur ses adeptes avec plus de bienveillance.<br />
L'orateur desirerait voir prendre ln meme mesure pour l'ouvrage de<br />
M. Louis Gardy : Cherchons, qui complete, par la relation de faits spirites<br />
suivie de temoignages dignes de foi, les hauts enseignements philosophiques<br />
que contient l'ouvrage de M. Leon Denis.<br />
M. Leymarie trouvc cette idee excelientc, mais il croit qu'il convicndrnil<br />
d'envoyer avec chaque exemplaire, une notice imprimee indiquant la substance<br />
de<br />
M. Laurent de Faget appuie cette proposition, car la notice aura chance<br />
d'etre inseree dans quelques journaux qui, sans cela, resteront probablement<br />
muets.<br />
M. Auzanneau demande si les depenses a f'aire en vue de cettc propagande<br />
seront en rapport avcc les resultats qu'on en pcut raisonnablement<br />
attendre.<br />
M. Warchavsky espEre que les ouvrages de MM. Leon Denis et Louis<br />
Gardy seront cedes a prix coutant au Comite dc propagande, pour la tlistribution<br />
projetee.<br />
M. Aumnneau rappclle que nous approchons de l'anniversaire dc la mort<br />
d'A1la1-1 Kardec. Il demande qu'on choisissc un jour qui pcrmcttc h tous les<br />
S~irit~s de Paris dc sc reunir pour celebrer cct annivcrsairc. Jusqu'ici IPS<br />
Uns ont choisi la date fixe du 31 mars, d'autrcs ledimanche le plus rapproche<br />
de cette date. Il propose pour cettc annee le lundi clc Phqucs, qui est joui.<br />
et tombc le 30 mars. M. Lcymarie appuie cctte notion.<br />
Mme Poulain et M. Bouvery prkfereraient qu'on se reunit le tlimanchc<br />
Poulain ajoute que le dirnnnchc eit bien plus f'avorablc au\; ouvriers
1 32 REVUE SITRITE<br />
-<br />
dont elIe plaidc ehalieureusement ln cause. M. Boyer ne \oit pas de raiqon<br />
sbrieuse pour qu'on s'astreigne 5 la date fixe du 31 mam.<br />
Le Comite decide que le lundi de Puques sera choisi pour celobrer l'anni-<br />
\ersaire d',lllan Ilardec en 1801, et qu'un banquet aura lieu a cette o~casion<br />
les journaux intliclueront le lieu et l'heure du rendez-vous.<br />
La s6ancc es1 levCe ci 11 heures.<br />
Le secretaire, A. L.\URENT DE I+'AGET.<br />
LE SPIRIrI'ISME KT TAES PRIXCIPI3S SUPERZEURS DE L'RTKI~<br />
iCon/kre.nce du 6 janvier 1801, c i la u'ocielt.' du Spirilisme scienlifipe.)<br />
Plusieurs personnes, qui assislaicnl a cette conference, ayant manifeste<br />
le desir qu'elle fut publiee dams tous ses developpements, je vais m'efforcer,<br />
grhe a la bonne hospitalite de ln <strong>Revue</strong> spirite, d'en ofPrir une redaction<br />
aussi substantielle et aussi complete c~uc possible.<br />
Si j'ai aborde ce sujet, c'est parce qu'il est pour ainsi dire d'actualile, en<br />
ce qu'il touche aux rapport; du spiritisme et de I'occultisme. Depuis le Congres<br />
de 1880, qui a rapproche sur le meme terrain spirites et occultjstei. i!<br />
est dcmeure entre eux la trace d'un fraternel etfort pour accentuer les similitudes<br />
et eliminer, autant que possible, les profonds desaccords. Quai~d le<br />
spiritisme s'est trouve en face d'ecoles theosophiqnec conquerantes et<br />
hnulaines, son dcvoir a 6Le de rcster sur la resene et sur la cl6fensire; mais<br />
du moment que l'on vient a lui en allie, le Spiritisme a pe~il-0tre lieu de<br />
faire son profit des theories qui entrent en comparaison avec lui. L'auto-<br />
nomie, qu'il doit sauvegarder, n'exclut pas ce choc des idh qui es1<br />
capable de produire ia lumi&re, lorsqu'oii s'y livre sans parti pris et en reel<br />
amour de l'liuinnnit6.<br />
Je dois dire d'ailleurs que c'est un article de l'lrzitintion (Xe novemurc<br />
rlcrnicr, qui m'a sugg6re le sujet dc celte causerie dans lnquclle je iic<br />
prfilcncls nullemeiit olrrir un Iravail nchejb, mais une simplc rontril~iitioii<br />
(1'1: luclc.<br />
On sait que le$ diversci ecoles occultistes considhmt l'horunic comnic<br />
compos0 de sept principes : lo Le corps inalCricl (Rlrpn dcs buiiildliislc*):<br />
2 La vilalile (Jiva) ; Lc corps astrid (Linga Shal-im) ; L'Arne anim;il~<br />
(Kama IZzcpa) ; 5" L'Arne humaine (Manas) ; 6" L'Arne spirituelle (Buddhij :<br />
9" L'ilmc divine (Atma).<br />
Mais d'nprBs cc qu'on ohqcrce, meme dans la nature physique, IP<br />
nomlm 7 reprCscilte unc pl~is grandc decompo~ilion du noml~rc 3, lequrl<br />
e4 l~ii-m0ilte une decomposition de 1'unitC. C'cst ainsi que le riiyori luini-
Y<br />
neu~ l'danc se d6composc dans le prismc en trois couleurs fondamentalcs<br />
(le rouge, le jaune, lc bleu) qui elles-meines, par des couleurs interme-<br />
&$res, arrivent i constituer les sept couleurs du spectre solaire.<br />
~c rneme, en musique, une tonalite comporte, d'une part, les sept notes<br />
de la gnmnic, et d'autre part, les trois notes de l'accord parfait.<br />
Par consequent, toute division d'une unite en un septenaire (7) comporte<br />
une division plus simple procbdaiit du nombre 3. En un mot, lotit scptbnaire<br />
comporte un ternaire fOndame~i.tal.<br />
Or, le spiritisme considere dans l'homme trois principes : la Le corps:<br />
20 Le perisprit (1) : 3O L'esprit.<br />
M. Pnpiis, au Congrbs et dans scs divcrses publications, c'a pas manquC<br />
de faire ce rapprochement (qui nc se trouve point, en genbral, dans lei;<br />
exposes cle ln theosophie neo-bouddhique).<br />
Etant donne qu'il n'y a pas incompatibilite entre les trois principes du<br />
spiritisme et les sept principes de l'occultisme, il m'a paru interessant et<br />
utile d'csnminer une assertion du directeur de l'Initiation, d'apres laquellc<br />
les sixieme cl septieme principes seraicnt inconnus du spiritisme. De lii le<br />
titre de cette causerie : Le Spinlisme et les principes superieurs de I'etre.<br />
Nons examinerons la question de deux manieres : d'abord en employant<br />
la methodc dc l'occultismc, qui se base sur l'analogie; ensuite en employant<br />
la methode spirite qui se base sur I'obserration ct sur les rapports, sur la<br />
correspondancc des ~ivants et des morts. des incarne3 et des esprit.;.<br />
J'espEre arriver a mettre en Cvidence sept principes, determines suivmt la<br />
loi d'analogie. et h montrer quc les pl~is Blc\Cs d'entre eux sont parfaitement<br />
du ressorl du spiritisme. Je ne sais si ccs principcs coincidcrout ~xacLeme1lt<br />
8vec ceux que l'occultisme enseigne, du moins les sup6rieurs: mais je crois<br />
qu'ils seront rnlionnellcment etablis, de mCme qu'ils sont susceptibles<br />
d'etre prou~es en ce qu'ils se degaqcnt tle certaines mnnifestntions spiritci.<br />
D'ailleurs, si ln loi d'analogie est vraie, il nc peut en Gtre autrement. En<br />
effet, de I'cuislcncc dc, cette loi et des coiisidhriltion5 qui prCcbderit il resultc :<br />
que, si l'liommc, cn prcmihrc annlysc, apparail au spirite coiililiC ~0lnp0~6<br />
de trois principcs, il doit, cil dciixibmc analysc, c'cst-ii-dire cn nnnlysc plu-<br />
minuticilsc, nppnrnilrc coliimc compose dc sept principe+.<br />
-_<br />
(1) Qu'on me permette de lc ciire, le mot á p6risprit â no me semble pas cncorc<br />
suffisamment i.liicide. Dans les controverses, il lui arrive tl'6tre employb clans des accep-<br />
tions diffhntes. Le plus souvent il est pris dans le sens de corps astral, double > est aussi<br />
employe en spiritisiiic pour dosigner en cluelrlue sorte Ic mngasin de nos impressions :t<br />
travers la. +rie de nos existences; c'est la une autre acception, d'un ordre plus eleve. 11 y<br />
a un l'oint :L dlucider.
124 REVUE SPIRITE<br />
Comment faut-il donc considerer la division de l'unite successivement<br />
en 3 et en 71<br />
M. Papus dii, dans l'article en question : (( Jacob Bmhm et Swedenborg<br />
ont etudie la division septenaire de l'homme, et du reste, nous pouvons<br />
montrer que cette analogie suit pas a pas celle des couleurs du spectre. â<br />
Or, comme le fait observer encore M. Papus, dans le septenaire du sl~ectre<br />
solaire les trois couleurs fondamentales representent la division primor-<br />
diale en 3.<br />
Partant de la, nous ferons quelques remarques. La serie complkte du<br />
septenairc des couleurs cst, comme on le sait, la suivaritc : 1. Rouge. -<br />
2. Orange. - 3. Jaune. - 4. Vert. - 5. Blcu. - o. Indigo. - 7. Violet. (Dans<br />
1 a realite du spectre, ces sept couleurs sont fondues sur leurs bords; mais<br />
nouc supposerons pour un instant qu'elles sont nettement tranchees).<br />
Tachons maintenant de partager ce septenaire en trois fragments (en 3<br />
petits paquets), de maniere a revenir a la division par 3, mais en gardant<br />
les nuances que la division par 7 nous a fait acquerir. Il est etident qu'il y<br />
aura un des fragments qui contiendra trois numeros, trois elements du<br />
septenaire, tandis que les deux autres n'en contiendront que deux chacun<br />
(2 +- 2 + 3 = 7). Lequel contiendra trois elements? Les couleurs fonda-<br />
mentales nous dounent tout naturellement les points de division, et nos<br />
trois fragments (nos trois paquets) ne peuvent que se repartir de la maniere<br />
suivante :<br />
1. - Rouge, OrangC,<br />
2. - Jaune, Vert,<br />
3. - Bleu, Indigo, Violet.<br />
Si, pour varier l'analogie, nous envisageons un autre sept6naire dejk<br />
mentionne, la gamme musicale, nous obtiendrons le meme resultat. Les<br />
trois noles de l'accord parfait (tonique, mediante, dominante) nous fourniront<br />
les points de rcpbre. et nous pourrons partager la gamme en trois fragments,<br />
de la manierc suivante (ii supposer que nous considerions la gamme-type<br />
d'zcl) :<br />
1. - Ut, Re;<br />
0. - Mt., Fa;<br />
3. - Sol, La, Si.<br />
Nous voyons, par ccs deux exemples {qui se verifient l'un l'nutrc et ic<br />
renforcent mutuellement), comment les sept eldments se rEpartissciit en<br />
trois ceries; en un mot, comment Ic septenaire se comporlc \-is-a-vis (lu<br />
ternaire.<br />
Notons, en passant, que les trois couleurs fondamentales (rouge, jaune,
JUURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUEs 125<br />
bleu) occupent dans le spectre complet les rangs 1, 3, a, et que de meme les<br />
trois notes dc l'accord parfait occupent dans la gamme les rangs, 1, :$, 5.<br />
Nous pourrions deja revenir au septenaire humain, - qui, si la loi d'ana-<br />
logie est vraie, doit se repartir comme suit :<br />
1. - 1" et 3. principes;<br />
2. - 3" et 4' principes;<br />
3. - 5" Ge et 7e principes.<br />
Mais, avant d'aller plus loin, considerons quelle peut htre, par rapport :L<br />
la generation philosophique des nombres, In fonction du 7" degre (la fonc-<br />
tien du violet dans Ic spectre solairc, la fonction du si clans la gamme d'ut).<br />
Que signifie ce nombre 7, et comment peul-il proceder du nombre 3?<br />
Si, au lieu d'avoir 5 envisager le nombre 7, nom avions affaire au nombrc<br />
6, le probleme ne se poserait meme pas au point de vue de la philosophie<br />
scientifique; il se reduirait a lin probleme d'arithmetique et dcs plus sim-<br />
ples. La division en6 serait tout simplement un dedoublemrnt de la division<br />
en 3. Mais nous avons a envisager le nombre 7, qui est un nolnbre premier,<br />
au memc titre que le nombre 3, et qui par consequent ne prCsente aucun<br />
rapport arithmetique avec ce dernier. Il intervient donc ici un elemcnt dont<br />
l'arithmetique seule ne peut rendre compte.<br />
Eh bien, on peut dire que le nombre 7, quand il figure un systeme har-<br />
monique, n'est autre chose que le nombre 6, auquel vient se surajouter iine<br />
unite, un principe qui sert de lien avec un autre systeme sjmilaire. En<br />
d'autres termes, on peut dire que le septenaire (nombre 7) n'est que le<br />
redouhlcment du ternaire (nombre 3), auquel vicnt s'adjoindre uii principe<br />
de rattachement, dc raccord, avec un autre septenaire.<br />
Ceci cst conforine aux enseigumcnts de la science occulte ; et de plus<br />
l'examen des deus septennires dejh consideres (spectre solairc et gamme<br />
musicale) verifie cctte donnee. .<br />
Dans le Yrni14 elementaire dr science occulle dc M. Papus, nouc lisons :<br />
B: Nous voyons In conslilution di1 quatre par in r6duction du lrois h l'unite,<br />
et la constitution du sept par. In r6duclioii du sis (les deux lernnires) u<br />
l'unite. n<br />
Au licu tlc (( rCdiiction n l'unit6 )), nouc vcnons tlc dirc (( intervention<br />
d'un princi1)c dc raccord )), ce qui impliqiir, non paj r6rliicstiori h l'unit(,<br />
d'origiiie, mais p;i
126 REVUE SPIRITE -<br />
Rous ajoutcronc que les deus ternaires d'ui~ septCilaire se representent,<br />
en occultisme, par deux triangles enlaces. D'oii cette conclu~ion : qu'un<br />
septenaire comportc deux ternaires enlaces et un dument (le transition 1111<br />
de raccorcl.<br />
Sous allons ahrificr cette donl16e sur le spec1i.c i'.olairc, qui, >i cllc cd<br />
jusle, cloit 4c (li4poscr ainsi :<br />
Xous fcroni de mhe pour la gamnic musicale. hplh quui, nuus pourrons<br />
dCterinincr, analogiqucinent, le septennirc humain ; cc qui iioui permettra<br />
rl'c\aminer si les principes superieurs dc cc scptknai~e aorit reellement<br />
inconnus LI spiritisme.<br />
Considerons d'abord le spectre solaire. Le rouge, le jauiic et le bleii<br />
forrnent un ternaire eaiderit : le ternaire des couleurs fonclaineiitalcs. Lib<br />
deuxieme ternairc (celui des couleurs internihcliaires) n'est pas au%-i nettement<br />
cl6tcrmin6 ; car, ax,ec l'orarigb et le ~ ert, il comprend 1s. si\iitnle couleur,<br />
l'indigo, qui oEre quelrpie chose de mystt:rieu\. Quc signifie cetlc<br />
couleur sombre interposee entre le bleu et le ~iolet? Enfin, si nous pavjons<br />
nu septienle Jcgre, que signifie le ~iolet lui-mAme?<br />
Examinons donc, (ln moins th~oriquement, coniinent doit se cuinportri<br />
un rayon de luniiiirc blanche eii se cliarnposnnt. Si~pposon\ que l'on iso1tk<br />
un rayon. Autour de ce rayon il n'y a rien, c'e~t-2.-dirc il y ,z de l'oinlire. Co<br />
rayon \ri. SC diviser en trois faisccnu~ colorCs : rouge, jaun(1, blc~ ; ct, ki<br />
nom siippo~oiii un inomciil (lue cctlc clivi-ion soit nette, lr,iiicliCc (Lcl uii<br />
nerf qiii se tlivi-ernit eii trois rnmcau\), il cd C~itlent qu'ciilrc lc rouge cl<br />
le jniiiie il y i~u~'it un \ide, c'est-A-dire dc I'oiiibre ; cle rncirne ciitrt Ir jauricS<br />
c't IC 1)lcll il ;J' niirri un vitlr, c'rst-il-tlirc ilc I'oinl~rc ; au tl~lit (111 1)lcii.<br />
1'01ubr~ I@IIC~~ CII w~uIcrainc. hi\ il n'cil p-1 ~ ~ ixinki, ~ 1 s C'LI, l ~ tl , o i Cxi-- ~<br />
rc~rux tlr coiilrur~ J~~iitlrin~rnlalcs iic se limitciil pn.; d'iinc i;icaoii ?,riisqiic.<br />
>i I~ic~ii cloc l'iiiter\,dlc qui pourr.riiL c~iiier e~ilrc eu\ fui ilicr ~c)llt\d'ombrc<br />
se trou\c conihlc prr les coulcur~ inlermcdi,rirci, - qili cl',iillciir-<br />
-c i.iilln~licrlt ou\ couleurs li~11d~imcritnli~- ;),lr tlcs :rfitl
JOURNAL D'ETL'DES PSYCIIOLOGIQ::ES 127<br />
/--<br />
&lais cela ne nous fait encore que cinq couleurs : le rouge (fondamenlal),<br />
(intermediaire), le jaune (fondamental), le vert (intermediaire), el<br />
bleu jfondarnenli~l).<br />
-delu, c'est-a-dire au-dessus. notre rayon iic nous donnc plus rieil. Jc<br />
'ompe : le bleu s'obscurcit peu a pc~i dans l'oinbrc arnhianle que noiis<br />
avons s~ippo'6 exister nutour du rayon inilial. Kous avons donc, au-dclh<br />
dn bleu, unc teinte de I~leu sornure. qui lcild a -e perdre insensiblcnicut<br />
dans 1 ombre en\ironncilitc. Mais cette teinte bleu sombre, cclle teiiilc:<br />
iridigo, qui reprbscrite l'c\tinction grnduellc d~i hleu clnns celte oil~bre,<br />
n'attiraerail sari9 doute que tris peu iiotrc nllcntion, si ricii rie \enni1 la<br />
fairc ressortir. - Et lc violcl? diru-.cous. - l)urf,iilcmenl ; noui y arri\uiis.<br />
Eh oui, il c\i.;lc ce ~iolci,, cl c'c.;l lui qui LijL rcsiorlir l'indigo; indis il iii:<br />
"ffil pai; rlc coiistntcr qu'il c\islc; il Suut cn rcndrc compte. 1.c rdyon qiic<br />
nous a\ori, clCcomposb rie pcut pn:, nous I'ournir sa rai5011 cl'6Lr.c : du moius<br />
il ne lc peul pai ii lui scul. hlilis, .;i noui; iupposons lin autre ra] on inpC-<br />
rieur au prcinicr (un rayon [l'iiil ordre plus aigu\, et UecompoiC de nuhi:,<br />
Cc rayon riumbro 2 nous pernlellra de considbrcr, commc blemciil infuricur<br />
de son lcriinire fondamentiil, uii ccrlain rouge ,iig~i q~ii, sans utrc pcrccptihl~<br />
a l'mil humain, pourra donner lti raisoi] d'utrc rlu violet, coinnie cou-
128 REVUE SPIRITE<br />
leur intermcdiaire entre lui et Ic bleu (lu rayon numero 1 (bleu clont<br />
l'influen~x aura travers6 la zonc sombre dc l'indigo,pour provoquer la genese<br />
de cette supremc couleur rlc transition . lc violetj.<br />
Cette c~plication sera plus claire, plus niatbricllemenc saisissnble, si nous<br />
nous perrncttons une minute, contrairement d'ailleurs auu en~eignemcnt<br />
des physiciens, de considerer Ics cuuleurs intermediaires du spectre comme<br />
des couleurs clecompo~aules, formoes par le m9lange des couleurs fondamentales.<br />
Nous dirons alors que la couleur blcue du rayon numero 1,<br />
apres avoir traverse la zonc d'ombre limitante des deux rayons et avoir<br />
dnsi produit l'indigo, parviendra jusqu'au bord dc la couleur infhrieure,<br />
c'est-h-dire de la couleur rougc du rayon numero 3, et produira le violet.<br />
du-del5 de ce violet, humain ne verra plus rien : c'est un monde ult6rieur,<br />
le monde des elements ultra-violets. Mais toujours est-il que ln<br />
situation du \iolet l'extreme hauteur du spectre, aux antipodes du rouge<br />
appartenant au rayon numero 1, ne peut se comprendre theoriquement que<br />
par le melange du bleu avec le rouge d'un rayon numero 2, - ou (en termes<br />
h la fois plus inktaphysiques et plus exacts qui nous permettenl d'eliminer<br />
l'inexacte hypolhese du melange des couleurs) l'eiistencc du violct dans<br />
cette region rie peut s'expliquer que par l'influence, par l'attraction reciproque<br />
de deux principes : celui dont procede le bleu du rayon numero 1,<br />
et celui dont procede le rouge du rayon numero 42.<br />
Celte hypothese d'un certain rouge appartenant a un rayon numero 1, et<br />
determinant le violet, deviendra plus claire tout ii l'heure par l'analogie<br />
rnusicale de ln gamme. Car les analogies se renforcent les unes les autre
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 129<br />
~~~s pouvons donc dirc, pour nous resumer, que le spectre solaire comporte<br />
deux ternaires enlaces (1, 3, 5), (2, il G) et un elOment de transition<br />
,, de raccord.<br />
Si nou: envisageons maintenant la gamme musicale, il nous sera facile<br />
decouvrir deux ternaires analogues. Le ternaire (1, 3, 5) se compose de\<br />
notes de l'accord parfait (tonique, mediante, dominante) ; le ternaire ji,2,6)<br />
r,prescnte les notes de passage. Quant a la septieme note, si justemenl<br />
nommee la sensible, elle represente avec la plus grande hvidence, en raison<br />
de sa puissante attraction, le raccord avec un septenaire superieur.Ici l'analogue<br />
musical du rouge supericur n'est plus une liypothese,il constituc im<br />
element bien connu : il s'appelle l'octave, et il devient la tonique du scptd-<br />
*aire superieur, lequel est lui-meme une realite hors de discussion.<br />
Donc la gamme niusicale comportc bien, elle aiissi,deux ternaires enlacbs<br />
et un element de transition ou de raccord.<br />
Nous ajouterons que, dans le spectrc solaire, les trois coulcurs fondamentales<br />
(1, 3, 5) peuvent Etre considerees comme les e10mcnts statiques ;<br />
les couleurs intermediaires (2, 4, 0) expriment, au contraire, soit le rapport,<br />
le rapprochement des couleurs fondamentales voisines (cc qui est le cas de<br />
l'orange et du vert), soit une expansion aventureuse \ers l'inconnu (ce qui<br />
est le cas de l'indigo); dans tous les cas on peut dire que ces couleurs intermediaires<br />
procedent d'un principe de mou~ement, elles peuvent etre considerees<br />
commc les elements dynanziqzc~s intrinseques du spectre. Quant a la<br />
septieme couleur, c'est elle qui entraine tout le systeme, tout le septenaire<br />
en question vers un septenaire superieur : elle represente l'eletizent dyrzamique<br />
par excellence.<br />
De meme dans la gdminc, le prcinicr, le troisibine et le cinquieme deg-rei<br />
Peucent etre consideros cominc les elements stntlpes, et la preuvc, c'est<br />
qu'ils constituent l'accord parfait de tonique, leq~iel cxpriine lc repos. Le<br />
deuxieme, le quatribme et le si\ibnic degr&; sont des degrBs intermbdic~ires,<br />
de Passage, qui c\primcnt le mou\cn~cnt ; cc son1 Ici elcmcnts rlynnmiyucs<br />
intrin~equcs de la garnine. Quant a la scptibinc note, qui eit ln wnsil)le,<br />
Precipitr l'cnscinb!~ du scplei1,tirc !Cr. l'oclata, cl par cons&qiicnl \Cr.<br />
le se~~lbnairc supcrieur; cllc rcprcb.ciilc donc nus4 Z'el61ncnt cylmmicy~se pal.<br />
excehzce, cclui qui cntrainc 1111 nioiltlc \ers uii monclc siriiilairc,niai~ clani<br />
Un plan sup6ricur.<br />
Nous fcrons rcmarcpcr cilcorcl, cil lias-mt, que dm, Ics dcux icplonnircs<br />
envisagbs (lumineu\ ct inuiical) 1'131~~111(~111 i~uini~ro 6, moins ncttciilenl<br />
dotcrmine qiic lcs ,lutre\, plus rii>,tc1ricii\ puur :~iiiii dirc, corrc>poritl il<br />
mrtc de crisc. Lc hlcii s'y i1ii=oii~Trcr,iit cl~iii lc noir (n~cc l'indigo),<br />
O
-<br />
n'(%[ail bon coup d'aile (le \ioleL) j~isqu'au rougc supbricur. Ln gamine<br />
lomberait dans le ton mineur rclritif, si la sensible ne l'emportait juqcl~'(~<br />
I'ocln\c, rcfugc supbricur dc sa toiinlit6.<br />
Rcvenanl au\ observations prechkntes, nous pouvons voir que le teriiciirc<br />
1. ::, 5 Etant enlac6 avcc le Lernnire 2, 4, 6, les elhmcnts 1 et 2formcnt<br />
un couplc sl,~liclue-dynamique ; tlc infime les elbnients 3 et 1; cie mbmc le.<br />
clhmcnt. 5 ct G. Le tout SC rclic au 7, qui cst 1'616mcnt dynmique piiy<br />
c\cc11c1icc.<br />
Qii'oii me pnrdonnc de m'Clrc btcndu si longuemenl sur ces considbriilioii.;<br />
analogic~ues ; mais c'etait necessaire pour suilrc l'occiiltismc sur<br />
son lerrain propre. Nous reviendrons bieritot aux proced6s spirites ct a clcs<br />
notions nioins abstraites. BI,iis aupnravant, il nous faut envisager le sept&<br />
naire I-i~imain, pour le faire benhlicier des analogies cpe nous venons (le<br />
passer en revue. (A suivre.) J. CAMILLE CHAIGNEAU.<br />
DEPTXIEME .SOUVENIRS DE JEUNESSE<br />
Par Anna KALM, extrait du journal Sphinx.<br />
Toute jeune fille, j'entrai au scrvice de l'hotelier I-Ians Smidt, c'etait eii<br />
novcn~ljrc. Dans la maison, habitaient deux bt5bcs jumeaux malades. Une<br />
nuit lc pSre s'endormit dans la piece voisine, tandis que In pauvre mere<br />
epuistre de ses veilles ~t soins s'assoupit clans In cl~amhrc ou je gardais les<br />
enfants.<br />
Environ vcrs minuit, quoique dnns la journee il n'y eut pas CU d'orage et<br />
tout L'taiil tranquille, j'entc~itlis, soudain, dehors, un violent choc;.<br />
Le cl-iicn de l'liolel l~ondit en hurlant vers ln fenbtrc. Mon effroi augmenlait,<br />
quiiiicl jc vis dcii'c formes fhiinincs inconnues, l'unc jcunc, 1'tiuli.c plus<br />
hghc pn%.;cr silcncicuucmciil tlcvnnt moi.<br />
I,'irnii~x (le l'une, d'cllcs sc grava proSondhrncnt cri moi ; de frnichcs coiileuri;<br />
el tlc taille aSi;Cz i:lc\.Ce, ~ 1 btiiil 1 ~ mise convcna11lcmc1i1; une jcuiifL<br />
fille la siiivnit porlalit uiic 1uniii:rc. P6n6lrnnl par ln porlo tlc !A cuisiric.<br />
cllc.; niiii~clibrcnl d'iiri piis ralritlc vcrs In snllc sans inc rcgartlcr.<br />
Comiiic alli~cliiic, jn reilai assise, cnl.cnrliuit clc r,cllc pibcc II> griricciiiciil<br />
tics cki- qiii ouvraien! ct rcfcrmnicnL lcs ~iicublcs; elles rc\inrcril tlc lit<br />
si~llc, la pins AgCc lmrl.;lrlt t~llclqiic cliosc (le Iiliinc pcnd;irit h son 1)l.iis. Tuulc'<br />
Ic.; po~l~i Surcnt oii\crLc.< el rcli:rili8cs b grantla fraciis. .Tc pus ~cpciitlii~ll<br />
i i i i r ~ 111611 ,<br />
, 1 1s clcils \.isitcuscs t'rniicliissiiiit la CLI~si~ie,!<br />
uc 1piL1brcnL 1x15 la 11iaiso11 illais se rcndircnl dms ~ ~ n c<br />
cciilc. h pciiic cela tcriniii6 ,j'cnlcriclis Ic n1iiitr.c tlc la rnnison s(: Ic\cr clali'<br />
pibcc y i11I~j~~
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 131<br />
la cnLLlnbre voisine en fxe dc la salle; il demanda : (( Qne se payse-t-il<br />
donc? ), Impressionnoe jc repondis : N J'ignore ce que c'est )).<br />
Le militre se rendit alors dans les dapendances de l'hotel, y troula les<br />
gu,ps debout, le bruit les ayant revcillh.<br />
Les cl-ie\aus, dans 1'0ciirie, f~irent vus completement harnachirs el couverts<br />
de sueur, quoiquc ln portc cl'entr6c Iut fermee 3 clef. Lcc domestiques<br />
deman(lbrellt au maitre s'ils clcvriicnt dCgarnir les chevnu.r? Ayant nssiqte 3<br />
de *areils pilenomenes rriystdrieux, il leur r6pondit : a Yon, ccla SC reparera<br />
de soi-m8n~e 3). Une hcure apres c'etait nccompli; les chc~auu se t~nnicnt<br />
calmes ct sans harnais. Le maitre se recoucha et je continuai loiigtcmps h<br />
veiller.. .<br />
Tro~iblke de la terriblc irripression de cette nuit, on dut prendre deux<br />
garde-malades, une veuve amie de la fc1mille ainsi qu'une jeune fille. La<br />
maladie des jumeaux empira, ils moururent bientot, h huit jours d'inlervalle;<br />
tant que les corps restercnt a la maison, l'on remarqua quc le chien<br />
de l'hate1 bondissait, hurlait vers la fenetre. Lorsque je recouvrai la sante.<br />
je fus frappe de reconnaitre, danc les garde-malades, la dame et la jeune<br />
fille apparues dans cette nuit d'epouvante. Ces personnes, de la maniere<br />
deja vue, allerent un soir dans la salle, prendre un linge blanc pour couvrir<br />
le cadavrc ; jusyu'a la fin des funerailles elles sejournerent dans cette piece<br />
oii je les avais entendu precedemment aller. puis elles disparurent.<br />
SELEPATHIE ENTRE JURIEALS : Voici 1cs faits, tel5 que je m'en sou\ieris :<br />
J'ktais B Cai~lbridge, chez M. James Wilson, le directe~zr (de Clifkm col-<br />
Iege). J'etais en exccllente sante, je jouais gaiement, et nullement enclin a<br />
des hallucinations ou autres influences maladiles. Cn soir je me sentic<br />
subilement Lrus indispos6 et tremblais smb la moinclrc causc comprirhcncible,<br />
je nc pensais mhze pas d'abord h unc maladie. ,Tc ressentais unc kino-<br />
lion de crainte impossible h ctorniner. Jc mc raidis vainement et attribuai :i<br />
tort ce inal,ii\c a mcs matl~i\matir~ucs ; ciifin jc crus, cn dorniere pende, k<br />
ma mort.<br />
J'alltii \air mon ami NI. Mullins, linbilant sur le inhc palier; je n-ic<br />
rappelle que, h ma I ue, il mc rjuc\tionna, cfTrayU; il pousw SI?.: livres, tira<br />
murt tant ricn<br />
une bouleillc clc wysl,y cl un jc~i de tric-trac, jc ne il&ir;~i?<br />
dc tout ccla. Nous 110~1s ;th*i~ncs, un ccrlain tcmp, auprb dli fc~i. Jc<br />
souffrc~i% (l'un malaisc intl~liiiiisiblc cl rnc sou\ieiis quc ~',i\:ii\ Ic prcs*ciitimnt<br />
dc iiio~irir ccttc nuit-lh.<br />
l'roi- 1icllrc.j pliis tard, ICP oii~c lic~ircs, jc mc sentiq miriiu, iwilrai (lmcllilll~bW,<br />
dorini3 et GLLli5 rhtd~li lc lc~idu~lain matin. L'ap
132 REVUE SPIRITE<br />
saii: que je n'ai pas pense un instant mon frEre jumeau qui souffrait de-.<br />
puis longtemps clc la consomption: je n'avais pas recu de ses nou\cllcs<br />
depuis plusieurs jours, et rien ne pouvait me faire supposer que sa fin etai1<br />
si proche.<br />
Celte nouvelle mc surprit completement.<br />
LECTURE DE LA PENSEE CHEZ LES CHINOIS<br />
Tire du journal : Les deux mondes, et du journal : Religio pi~ilosopIticn1<br />
Pendant unc visite ii San-Francisco,dans l'et6 1888, je fis la connaissance<br />
d'un Chinois cc Sigtg Fou )) qui alliait ces deux iitrcs, pretre et marchand.<br />
Appreciant les qualites de I'agreablc et intelligent gentleman, je cultivai scc<br />
relations, nous devinmes amis intimes. Il me conta d'etranges histoires sur<br />
les ct coutumes chinoises ; le fait le plus surprenant fut une expe-<br />
pience de lecture de pensee.<br />
Dix jours aprbs, il me conduisit a la pagode ou nous retirames chacun nos<br />
chaussures, et les remplaci'tmes par une paire de blanches sandales en satin,<br />
lui-meme se drapa dans une blanche et longue robe en satin; nous entrAmes<br />
dans une piece etroite, derrierc l'autel orne de trois idoles, et d'ou toute<br />
clarte du jour etait ecartee. Seule la lumiere provenait de cent bougies<br />
retenues invisiblement au plafond.<br />
Les murailles etaient completement tapissees h l'aide de rideau^ de soie<br />
admirablement brodes, et le sol re coulert de nattes representant de gro-<br />
tesques et fantastiques figures. Lc seul meuble, dans la salle, etait une table<br />
en bambou, sur laquclle etaient poses une lampe et deux vases plats recou<br />
verts.<br />
DBs mon entree il me pria de m'asseoir, les jambes croisees aupres (le la<br />
table. II me banda les yeux cn me recommandant de ne remuer et de ne<br />
parler qu'h sa permission.<br />
Jc l'cntcndis cnlmcr le couvert dcs vascs, puis il mouilla le sommct dcs<br />
chcvcux dc ma tP,tc, les lissa ii plal; il iric scmbln qu'il lcs recoutrait d'un<br />
drap, Ic touchant discrhtcmeiil, y& ct Ih, avec sos doigls, cornine le font lei<br />
medccins qui soignent unc blcssurc. I'uis il posa. sa main ou~erte sur I'e\tri.mit0<br />
tlii driips, cil fiiisnrit sui 11~1 tele une pression ~0nsirl6riiI~l~ ; congez,<br />
dit-il, ii iinc eglke coiinue dc \eus ; il f
JOUIINAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 133<br />
-<br />
carres ; dan< l'autre une seule feuillc de papier de semblable taille, couleur<br />
,t format. immergee dans ce qui me parut de l'cau. Le prStrc prit cette<br />
feuille qu'il tint au-dessus dc la lampe, et aussitot sechee, je reconnus une<br />
lbgere escluisse du tableau de l'eglisc pensoe.<br />
Je dis a Sing Fou que, sans doulc, il preswntnit que j'aurais dans l'esprit<br />
le lieu que je venais de traverser; cnconsi?quence, il avait du prijparcr cette<br />
image. Mais lui, d'un hon sourire, prcnant une fortc loupe du tiroir de la<br />
table, il me conseilla dc I'euaminer plus minutieusemcnt. Je constalai que<br />
c7etait le tableau de l'oglisc, lion rl'aprbs nnlure, mais comme je me l'ktais<br />
representee dc memoire, car au second examen je pus voir que j'avais omis<br />
details.<br />
Le pretre m'engagea a renouvclcr l'experience et peiidant qu'il refaisait<br />
les preparations prcmi&res, je songeai soudainement ll une chapellc distanle<br />
de six cents lieues; j'etais certain qii'il n'cn avait jamais entendu parler, et<br />
ii mon eutr&mc surprise, le papier s6ch6, la chapelle apparut parfaite dans<br />
les moindres details. 11 me convia a m'asseoir a nouveau, m'avertissant de<br />
songer a la figure d'une femme ou d'un enfant. Apres m'avoir bande les<br />
yeux, comme avant, il me rabattit doucement les cheveux sur le derriere de<br />
la tete, et appliqua le papier si1 r mm cou. Pendant la pression de sa main,<br />
je pensai a Marie Anderson. Le papier seche, au moyen de la loupe, je pus<br />
voir une bonnc ressemblance de la grande Porkeniene, a cette epoque en<br />
Angleterre.<br />
Nous refimes l'expdrience encore maintes fois, et toujours, les portraits<br />
et les lieux pense? fixent parfaitement reproduits. Je dois mentionner que<br />
la figure des pcrsonncs vivantes pcut Btre seule reproduite.<br />
Sing Fou refusa de m'initier &la preparation d~i papier ou de m'expliquer<br />
kt formation de l'image. Lc moyen employe est un secret connu sculernent<br />
des prelrcs : mystbre sacre d'une tradition de trois mille ans.. .<br />
Malheureucement les Chinois ignorent l'art dc conserver ces mcrveillcuses<br />
photographies, elles s'eli,icent graduellement ; en une dcmi-heure clles sont<br />
evanouies ! . .. BURET.<br />
MOUVEMENTS DES MAINS CIIISZ LES MEDIUMS<br />
De mon Pnmdis, je vous adrcssc ii tous un bon sourcnir.<br />
VOUS m'avez demande des histoircs de (( rcvcnants )), j'i~i consultd ici quel-<br />
ques vieilles femmes, mais vrairncnt, jc trouve le silence meilleur sur des SU-<br />
jets si peu intbressants. Cepcndaiit, si jamais j'apprends un fait dont je puisse<br />
controler la vorith, je mc ferai un devoir de le portcr a votre c oiill~i~~
--<br />
En nltcntlant voici le recit d'une prcrniere petite eup6ricncc ~LIC j'
JUURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUEY 135<br />
7<br />
frisson s froids et une lassitude ilans tous les membres, cc qui me fait croirr<br />
cJ ue<br />
forcc inconnue sc sert de notre forcc pliysiquc ou dc l'une de nos<br />
forces physic~ues pour nous prouver sa puissance. AM~LIE GACOX.<br />
VISION DE MISS LAW<br />
Le Nezo-yol"k Slnr, relntc quc XI. lc Dr M. L Tlo~nnoo~c, P~.&ide,tt r7c ?a<br />
societe d'~lucZes psyl/chotogiquar, (loinicilie h ?Te\\ -York, 4G, W I O Es1 , n filil<br />
la comrnunicali~n suivanlc h la SociStS, an sujel d'uiic demoiirl!c Lm,<br />
tlemciirnnl au niinibro 8, W. 65 st S. Ne\\-York, inorlc rkccmmcnl c;c 1111~~1-<br />
*onie aprbs unc mnlaclie de trois jour.;.<br />
Le troisibme jour elle etait preparbc ii ln mort qu'ellc scntnit ~cnir cn<br />
Fardani toutrs ses fncultes ; cn parlanl ii scs amis elle leur disait : N Il y n<br />
13G REVUE SPIRJTE<br />
7<br />
en une expression toujours juste qui eioque des images et cree des<br />
realites.<br />
Il faut lc croire parce qu'il croit, et l'on se sent trEs heureux de le suiire :<br />
soit qu'il ramEne au passe; soit qu'il cntraine vers l'avenir.<br />
Gne verite, lorsqu'elle ccsv d'etre l'Isis voilee, la deesse mysterieuse el<br />
terriblc cachbe au fond des sanctuaires, ne peut s'imposer aux masses ign 0..<br />
rantes (dE.; lm qu'elle ne lcs dompte plus), que parune lumiere penetrantc<br />
ct sans ombres, eclairant mais n'eblouissrint pas.<br />
12cmplsccr un dogme par lin aulre clope ! Erreur profonclc !<br />
Et combien. parmi les Maitres fiiilliient la commettre?<br />
Comlkn d'amvres, admirables rians lciir conception, mais tlifluses dans<br />
Ic~ir formc qui ne purent clejcnir populaires demeureront uniquement,<br />
1'6soterisme du spiritisme.<br />
Mais pour que celui-ci devint la bonne nouvelle, l'esprit de verite hsbitant<br />
parmi nous, il fallait Flammarion entr'ouvant a tous les profondeurs des<br />
cieux, et, pour en decrire les etapes infinies, apprendre a l'etre ses eter-<br />
nelles destinees, apres Victor Hugo, les Nus, les ITauvety, les Bonnemere, etc.<br />
aupres de qui M. Leon Denis vient aujourd'hui prendre sa place.<br />
Faire, en quelques liques, l'analyse d'une mixvre comme celle de M. Denis<br />
est chosc impossible. Tout est a citer dans cette etude ; dt: meme, tout est<br />
h lire, depuis son admirable introduction ou l'histoire d'une ame, sa<br />
grandeur et sa sincerite sont ecrites, jusqu'a sa conclusion adressee au<br />
lecteur sous forme d'exhortation :<br />
á Souviens-toi, o mon frere, que tout ce qui cst materiel est ephemere.<br />
á Les generations passent comme les flots de ln mer; les enipires s'ecrou-<br />
á lent ; les mondes eux-memes perissent ; les soleils s'eteignent; tout fuit,<br />
á s'evanouit. Mais il est deux chose^ qui viennent de Dieu et sont immuables<br />
á comme lui; deux choses qui resplendissent au-dessus du miroitement des<br />
a glaces humaines ; c'est la sagesse et la vertu. Conquiers-les par tes efforts<br />
a et, en les atteignant, tu t'elbveras au-dessus dc cc qui est passager, tran-<br />
á sitoire, pour jouir de ce qui est eternel! n<br />
.\WC unc grandc clarte, une excessive sobriete d'expressions et de cita-<br />
tions, l'autcur do - Aprh la Mort - refait l'histoire du spiritualisme, ce<br />
principe immuable, revelation dcl'esprit h l'esprit, dont l'origine appartient<br />
h l'etre, SC perdant avec lui dans la nui1 des figes 6coules, dans les rnysthrcs<br />
des temps futurs.<br />
Il dit jet comme il a raison) que ln religion est necessaire et indestructible;<br />
qu'elle est l'expression des lois eterncllcs; mais il ajoute, nvcc non moins dc<br />
bbrilfi, que In religion n'est pas une manifestation estcirieurc, mais uil
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 137<br />
sentiment, et qu'elle n'a liesoin ni de prbtres, ni de formules, ni d'images.<br />
hpr$s nous avoir fait parcourir tous les pays ; nous avoir devoile les<br />
secrets de toutes les societes anciennes ; celle de l'Inde, de la Grece. de<br />
19~gY~te. l'auteur nous amene enfin dans la Gaule driiidique dont il resume<br />
l.histoire religieuse, dejh si admirablement ecrite par Jean liaynaud.<br />
Le but de l'auteur (nous le croyons du moins), est de nous montrer,<br />
innbe au de l'homme, la doctrinc de la reincarnation, cette<br />
du moi Cternel clans le progres et le renouveau.<br />
unite, egalit6, fraternili: sont dans cette foi, raison de la vie, du mouvement,<br />
du renoncement, de la douleur, de l'eu~iation incomprise, et, i se<br />
?entir infini, on se sent meilleur aussi, en s'expliquant le but !<br />
AUSS~ bien que le spiritismc philosophique, le spiritisme experimental a<br />
ete etudie, explique par M. Dcnis. Il nous mct cn garde contre le charlatanisme,<br />
les manifestations grossieres, parfois grotesques, les supercheriec<br />
de certains esprits encore tant lies a la matiere, qu'ils ont conserve au-dela,<br />
tous les vices de l'huinain.<br />
La charite, la verite, la bonte el l'amour, theme admirable, inep~iisable,<br />
sur lequel d'adorables pages, bien vraiment inspirees, sont ecrites par<br />
M. Denis.<br />
Dans ce beau livre, nul n'est repudie, aucun n'est condamne : tous eeront<br />
admis ! Triomphe de la justice, apotheose de la raison I<br />
Il faut lire cet ouvrage, car il console. Il commande de croire ; il convainct<br />
d'esperer.<br />
Oui, dit l'auteur, une seule ambition m'anime. Je voudrais, lorsque mon<br />
enveloppe usee retournera a la terre. que mon esprit immortel piit dire :<br />
Mon passage ici-bas n'aura pas ete sterile si j'ai contribue a apaiser une<br />
seule douleur, k eclairer une seule intelligence en quete du vrai, a reconforter<br />
une Arne chancelante et attristoe.<br />
Qu'il n'en doute donc pas, son Ilut sera atteint. Sa parole se nomme :<br />
Et la paix et ln foi ! (1) CLAIRE VAUTICR.<br />
(( SPIRITIShlE. - Cherchons. - Louis Gardy. - Reponse aux confcrences<br />
de M. le professeur Emile Yung sur le spiritisrnc. - Un volume in-18' Pa-<br />
ris, l, rue Chabanais, editeur, 2 fr. 50. - Voici un livrc Ccrit par un adepte<br />
fervent el convaincu du spiritismc ; ie principal ineritc dc cet ouvrage est<br />
de livrer au lecteur un resume assez complet du spiritisme depuis son origine<br />
recente jusqu3& nos jours et d'bpnrgner ainsi h ses lecteurs de nombreuses<br />
recherches dans les differentes publications qui ont paru sur ce<br />
(1) Librairie spirite, 2 fr. 50.
138 REVUE SPIRITE -_<br />
sujet depuic: une quarantaine d'nnn6c. En fait nous constatons (III(~ Ic ,pi-<br />
ritismc est cncorc dans l'enfance ; le monde des esprits qu'il 61 OliiIC CL (~il'i]<br />
pretend exister pnrallElcmcnt ii iiotrc moncle r8el en cst cncorc Il 1':llphabct<br />
qllant allx moyens de comniunication qu'il emploie polir clltrer en rapport<br />
il\eC nous. 11 en est encore auv lablc~ loiirnantcq qiii Tic to~rll~llt Pa.;, niil<br />
ardoiw sur lesqilclles uiic mniii in\isiblc trace tlrs phrases 111~s ou moins<br />
eomprelicnsil)les, 11 des hrriiis 11111s ou moins iiiystciricux, plus ou moins<br />
r\plical)l!~, h dcs cheinin6cs qui s'cicroiilcnt tout h coupon ne +,lit pourquoi<br />
pendant une vrillk fui~c!ljrc, coinmc nouc l'npprcnait M. Ic profcssrur<br />
E. Yiing ilans un oli~ragc sur CC ~ujc1 : bref, si le spiritisme c.t iiiic +cieiic~<br />
il manque cncorc clc principe ct de loi.; : si c'pst une religion, i.11~ ~lllcnd en-<br />
rorc SC? dogmes el ses rb\6lations: de gri'icc, dirons-nous h cc moiule (le.<br />
c~prits qui gravitent aiilour (le nous, tAclicz de trouver un mol t~il lin pc11<br />
romrriode d'entrer cn rapport direct n\cc nous afin quc nous pic-inns I'iiir~<br />
connai~~ance ; en un mot : passez di1 langage cles tnl>lcs tournmle;. si peu<br />
pratique, h un moclc de coii~miinication quc chaci~n p uicse emploj cr. n~~ii<br />
cc sihcle dc progrbs, de vapeur, cl'eleclricito et (le telPphone, Tou- i1'~~ez que<br />
l'embarras d ~i choix : decidez-vous.,, La TRIRUNE de Geneve, (Sil~srej.<br />
3. D. L R: Xous r6pondroiii au journal Ln T~iDzsne, cle GenBvr, el an r8cl&3eur<br />
qui parle nu nom du parti represente par lc profeqseur E. Yuiig.<br />
quc rien ne s'appre~d sans pcine, toute science dc~ant etre etnrliee rl<br />
ineditCe surtout ; ces messieurs croient h l'astronomic, acceptei~l les ilclinitions<br />
d'un ol,ser\atoirc cl ccpcndaiit ne connaiswnt pnint le cnlcul<br />
integral, lcs apsides, lc pourquoi :lu moutement (les etoil~q : ( 1 1n0in1' ~<br />
ponr Ics liniitq problemes cle pliysicp~e ct de chimie. Dc, ce q~ir le l)rr~fe~scu<br />
Yung a parle dii spirituali-mc morlcrnc, evacternent coniinr le- ~icill~<br />
higotcs caiisent tlc philosophic, est-ce ui-ic raison, Mmc la l'ril~iin~. polir<br />
tabler siIr lcs dires d'un savant dails sa sp6cialilt~ mais ignorant ni1 possildc<br />
sur ce qu'il a effleure 11, peine, cl c'e.;t lc cas tlc X'vl. 13. Yring ct Cic'<br />
Alcllcs-\eus h l'ccuvrc ou f,iiles mcllrc u l'ci:ii\rc quelqiirs Iioiiiincs di'<br />
bonnc \olontO, 4udieii\ et nl)scr\atcnrs palicnls rt coinmc lc- pi~incc~ tic<br />
la scicncc qui on1 formu18 Icur ncis cn f,x\cur (le.; plieiion~i~iit~.; rlu spiritismc,<br />
ils trouveront ln \&rit6 s'ils soiit coriscicncicuu cl p~r-i~\Cr~nls.<br />
Creer un bon nrliclc, cuwnle cnlnmo, c'pst unmeticr poiiil Licilr cl poil1<br />
le 2jicn acquerir il n fallu du temps el bcaucoup de lecture: 111~lis 11'~sl 1ioinI<br />
iTrivain s&ricu\ 11. prrinicr \lcnii qiii I,urhole si1pprl)cnicnl (1 liii 1,~ -oll i-1'<br />
courarilc cl se croil Ilon jiirc lorsqu'il a rcinpli le.; colonnes (l'un joilriid II('<br />
critiqiic niai% calqu&c sur le9 vicii\ c1icht.s quc Ici rPtlqiclciir- -e rcpns.;cill<br />
depuis llai-iriCe 1850.
.I OTJRNAL â%TUDES PSTCHOLOGIC_)UES<br />
y------<br />
E I'UDE<br />
IMPARTIALE ET LIBRE DE TOUT CULTE<br />
Stlr Ln renlitt, oiri OU non, de Dieu, de l'Aine ct de notre I~~i.inortalite, ou cont~overse<br />
dinlogude entre<br />
D~ISTES, ATHCES, BIATI?~RIALISTES ET SPIRITUALISTES<br />
En lennn1 compte des connaissances acquises par ln science ~norlwne<br />
PAR P. F. GINOUX.<br />
Anlaien inipi*i~iieu7*.<br />
Ce voliimc in-80 interessera toute personne desireuse de se renseigner sur les<br />
pestions les plus importantes et les plus dignes de pr6occuper un etre doue de<br />
11 est recommandb surtout a ceux qui ont manqiih jusqu'ici de motifs suflisacts<br />
pour se former la-dessus une opinion raisonntie, stable, et la moins susceptible pos-<br />
sible d'erreur.<br />
Mais les lecteurs en general ont peu de gout pour les ouvrages serieux et les ques-<br />
tions philosophiques; c'est pourquoi, cedant a des considerations desinteressees et<br />
voulant rendre accessible a tous le prix de ce voluine de propagande, I'aiiteur 1's<br />
rCduit, malgr6 sa valeur intrinseque, son tirage reslreint et son envoi par la posle,<br />
a 2 francs franco, in-8, s'adresser a la librairie <strong>Spirite</strong>, 1, rue Chabanais, Paris.<br />
D. - Que pensez vous cle l'incin&ration?<br />
R. - Au point dc vue de l'esprit, plus ~ ite le corps materiel n disparu,<br />
plus vivemenl rayonne le corps nslral; c'es1 donc un progrbs moral.<br />
C'cst bien pl113 encore un progres physique, puiscluc incinarer procure<br />
une mcillcurc hygiene aux incarnes.<br />
Quelque.; peuples de l'antiquite ont incinere leurs morts ; les urnes Inn+<br />
rnires ont vi.;e il remplacer lcs cimctibres, ce, foyers d'infectioii ; mais c'c<br />
mode cl'aiii~niiti.;,eineiit tic 1,1 riir,tic're cn tlbcon~poc;itioii ne repondit pas iIii\<br />
besoins clcs populations toiijonrs croi.;sanlc.;, il dut Cire nl~andonni.,<br />
fnuy de ln mort crhait au\ fours craninloircs un Lr,i\ail 1)icn nu-clessu? dc<br />
leurs hrccs.<br />
Le inciiiie ol,.;laclp se pr6iciitc aujoui.d'l1ui pour l'liumai-iilC tcrriennc:<br />
"ussi l'idee tlc cr6malion n'est-ellc quc la dc\ancibre tlc ccllc bicn pliiq<br />
Prnliqiie
140 REVUE SPIRITE<br />
Le corps astral aujourd'hui invisible pour les incarnes, sera, aux vives et<br />
hla~iches lueurs de l'electricite, parfaitement percu malgre la transparence<br />
et la diaphnnejte de son fluide particulier.<br />
De l'espace ou nous planons, nous, vos amis, nous aidons de tout iiotre<br />
pouvoir nus recherches faites par les meilleurs d'entre vous pour cette grande<br />
amelioration. L'electricite, ne l'oubliez pas, est la base de la vie materielle;<br />
la comprendre et l'appliquer est l'unique but materiel qu'un monde comme<br />
le votre doil chercher ri atteindre presentement. Mediums : I". 11. S.<br />
D. - Voulcz-vous nous donner votre apprdciation sur la thcosophie et le<br />
spiritisme ?<br />
R. - Theosophes et spirites. tous a. la recherche du vrai, ne sont que<br />
l'avant-garde de la science et de la philoiophie p9sitive et rationnelle.<br />
Les adeptes en occultisme s'exercent par un entrainement aussi dangereux<br />
que penible a acquerir un pouvoir d'abstraction auquel la materialite<br />
de vos corps actuels oppose un terrible obstacle.<br />
Les autres, au risque de perdre leur equilibre mental, cherchent a etablir<br />
avec l'invisible des rapports dont les effets sont utiles ou nefastes selon les<br />
conditions dans lesquelles se produisent les evocations.<br />
Les theosophes, par leurs travaux qui remontent a une haute antiquite,<br />
ont commence a defricher le champ si vaste de la science d'observation des<br />
forces de la nature, ce qui leur permet de prouver la suggestion du visible<br />
au:visible jusqu'au complet degagement du perisprit ou corps astral, sans<br />
que mort s'ensuive.<br />
Les spirites, par leurs essais et leurs experience; acquierent la preuve<br />
certainc de la sucgcstion dc l'invisible au visible.<br />
Pionniers lcs uns et les autres des grandes verites qui, dans leur simpliciti!<br />
sublime, eclaireront l'avenir, vous ne devez en aucune facon vous laisser<br />
egarer par ces discussions d'ecoles qui ont assombri le passe et fait couler<br />
des flots dc sang.<br />
Q~ie par votre entente et votre union vous donniez cet exemple, encore<br />
inconnu dans les annales de l'humanitti, de la toltirnnce dans les idh, de<br />
la concorde dans les recherches.<br />
Que les penseurs de toute ecole marchent donc la main dan. la main et<br />
qu'ils unissent leurs efforts pour arriver :i In connaissance complete des<br />
licns subtils qui relient le monde visible ou materiel au monde invisiblc ou<br />
spirituel.<br />
Mais, soit que vous fouilliez dans les archives du pnssi!, soit que vous<br />
csqayiez de p6netrer dans les arcanes de la vie friture, n'oubliez pas que les<br />
decouvertes des uns et des autres sont faites au profit de la science officielle<br />
qui est le reservoir commun des recherches de tous.
La theosophie el le spiritisme sont des voies etroites ou ne pcut s'cnga.<br />
e, p'une faiule minorite de l'humanite terrienne.<br />
g<br />
Elles doivent, pour ainsi dire, scr~ir de contre-allees b la route largc et<br />
,ore que tracera la scieilce pour l'usage du plus grand nombre.<br />
Sur cette roule et a travers les luttes pour la vic physique. l'etre humain<br />
,,,a pour pharc In vue de l'esprit dans sa marche vers l'infini !<br />
Me'diums : F. II. S.<br />
Le drap bleu, au solcil d'or des spirites d'Alger, vient de deployer ses<br />
deux fois dans la mBmc semaine; le 17 janvier nous conduisiotis lc<br />
corps de Mlle Marie Gabrielle Bellanger, sous-directrice de YEcole nzolev-<br />
*elle, 5gee de 27 ans, et le 22, celui de notre ami Lovera, pEre de Michel<br />
Lovera membre du Cornil6 de propagande. Les spirites d'Alger, hommes<br />
et dames, se sont fait uri devoir de se rendre aux deux entcrrerrients.<br />
RI. Lovera pere habitait Alger depuis 1842, y comptait de nombreux<br />
amis, son cortege etait imposant. Des paroles pour ceux qui viennent de<br />
quitter la terre ont ete prononcees a la levee du corps de nos deux freres.<br />
Sur la tombe de Lovera, notre F. E. C., Davin, a prononce les paroles<br />
ci-jointes.<br />
Nos enterrements produisent toujours b Alger un sentiment dc touchante<br />
emotion; le cercueil est recouvcrt par notre drap bleu couleur de rejouissance.<br />
Le soleil qui est au milicu et la maxime : hors la charite point de<br />
salut, amenent plus d'un indifferent a connaitre une doctrine religieuse qui<br />
n'a ni pretre ni culte, qui compte tant de fervents adeptes; cependant la<br />
Presse algerienne nous a montre aujourd'hui une opposition a laquelle<br />
nous etions loin de nous attendre, elle n'a pas voulu prononcer le nom de<br />
spiritisme.<br />
Discours de M. J. Davin. Mcsdamcs ct Mcssieiirs: M. Lovera c,t un<br />
exemple pour lit sociCtC actucllc ct les Iiommcs,clu linul au bas del'bcliclle<br />
Sociale, pcuvcnt puiser dans sa ~ id'utilcs c cnscigncmcnts.<br />
Sous unc enveloppc inodcste il possbdait mur d'or, intclligcnce 5~1pbripiive,<br />
volonte persictantc qui allait jusqu'il In tenacite, et surtout la gr:inde<br />
qui lui permit de faire fncc auu difficultds tlcs mnu\nis jours ; il il<br />
recon-lmcnc~ vnillnnimcnt 1'6dilic~tion de sa pctilc fortune, ce qui ~lcr~i~<br />
de lui donner Icq oins rbclainbs par la longue mn1,rilic qui n dCtrniL 501:<br />
O%anisine.<br />
to~~tcs ccs qualitus il joiglinit la resignation, gracc ;l 1,iqncllc il lut
142 REVUE SPIRITE -<br />
constamment affable avec ceux qui l'entouraient ou l'approchaient, ct cc]:,<br />
inalgre (le cruellcs souflrances patiemment endurees pendant plusieiirs<br />
aniiees.<br />
Une individualil6 dc celte trempe. ouverte 5 toutes les innovnlions prb<br />
fessionncllcs, 3 l'affut dc loiis lcs progrEs de son art, ne poiivait rc.tvr<br />
insensible itii grancl rnou\emcnt philosophiqne accompli an milieu tlil<br />
MX' sihclr, c'est-a-dirc celui prodiiit par lc moyen ilc coi-nmuniquer a\ et.<br />
nos chcrs dispnruq.<br />
Qiioiquc illcltr~ Loicra comprit l'avenir clc progres rCser16 l'h~in~aiiili;<br />
par la. conimiinicntiori dcs vivants de ln lerrc avec les \i~nnt.; dCc6cles. II<br />
s'iiiilia u la doclriiic spiritc et oblinl de CC Sait la conviction que l'e\islciicc<br />
ncluellc est un simple instant clans la iic Cternellede l'cspril, ~urite qui<br />
lui fit supporter aiec resignation ses longues souifrances ; cc fut un<br />
homme dans la bonne acception du terme.<br />
Esprit clc Lovera bien present a. cette ceremonie, avec nous remercie<br />
notre philosophe (( Allan Kardec â pour nous avoir donne la melliodc ex])&<br />
rimentale, par elle le mode de communication avec les habilanls de l'nu<br />
da13 de la tombe ; consequemment il n ancre dans nos cette idCe<br />
sage et rationnelle que notre corps rendu ii la terre, ne fut pour l'esprit<br />
qu'un simple instrunicnt de manifestation, alec lequel il a pu prendre ln<br />
connaissance toujours plus parfaitc du monde exterieur, du monde plns-<br />
lirpe alec lequel il s'intelligente cl conquiert l'esprit de justice.<br />
En renclnnl h la mere commune les organes inerles et ricutrcs qui ont<br />
scni a remplir ta mission de progres, nous remercions Dieii fluide uni-<br />
icrsel intelligent clc nous atoir Satalenient ct logiclucmcnt mis 11 niCrne tlc<br />
continuer rios relations interrompues par un changement il'6tnt; au.-i<br />
pourquoi Ic (lirions-nous adieu, en sac1i;int cpc tu existe. ct qnc tii penslc,<br />
cri communion avec ln notre, nous rUpkter,~ ces paroles : .2pr& ccltc<br />
c\i\lcncc, m revoir dans unc aulrc cic, cl tlans toulcs les \ici qui coiii-<br />
poscnt nolrc btcrnit6 ::l'nsccnsions ver.; ln fraterriilC, l'amour. le parl;iit<br />
chprit clc jiiAicc.<br />
NI:,CI~OL~GIE DE MLLE ~IARIIB (i LI:I~IEI.I,IC IIEI,I,ANGI.:K : ~ " ~IUI'L t \ ipnL CII~CII~<br />
tlc i'airc ~iii \ide d~ii.; ]CS rangs des
-<br />
departem~i~liil<br />
de l'instruction primaire, a dit devant l'assistance et devant<br />
sesprit q~ii venait de renaitre dans la mort :<br />
,, . . . . La mort impitoyable vient de faire une nouvellc victime parmi<br />
les notre;. . . . .<br />
,~lllc MClric Gabricllc Bellanger, sous-dircctricc d'ecole maternelle, ~ieiit<br />
,, d'etre ra\ic h In tendre affection di: sa fninillc et nus syrnpalliics de se,<br />
, collbgucs,
144 REVUE SPIRITE<br />
Au BRI~IL. - Le Reformador de Rio de Janeiro. La Luz de CuritSlIL,.<br />
Revistn spiritn de Curytiba. Verdade de Lus! de St-Paulo, ont enlrepris urlc<br />
polemique trEs courageuse contre les nbantistes du gouvernement<br />
veulent supprimer le spiritisme en l'assimilant aux tireuses de cartes et aux<br />
diseurs de bonne a~cnturc; nous souhaitons que cette vigoureuse campagllc<br />
prouTe que l'ostracisme est le plus mauvais des moyens pour conduire ln<br />
nation. et que des hommes libres, studieux et convaincus, ne sont pas<br />
dispcsos & courber paisiblement la tete devant les lois draconnicnnes [lue<br />
quelques ecerveles ont promulguees.<br />
A travers l'ocean, nous tendons une main amie 3 nos freres du BrQsil ;<br />
la persecution lcs grandira.<br />
AVIS : Mm C Antoinette Bourdin rappelle aux spirites qui s'interessent au projet (le<br />
la, maison de retraite, que la pension internationale fonctionne avec succes; elle est<br />
situee dans un quartier tranquille, ville et campagne avec jardin d'agrkment, a prosi-<br />
mite des tramways et des chemins de fer Avcies etroites. Bureau de poste et telegraphe<br />
en face du jardin, a Geneve.<br />
Le prix de la pension est de quatre a cinq francs par jour, suivant les chambres,<br />
Adresser les demandes a Mme Antoinette Bourdin, 3, rue Dence, maison Ditrand<br />
Plainpalais, Geneue, Suisse; c'est l'adresse de la pension.<br />
P. S. - Priere aux journaux spirites de reproduire cet avis. Des vogageurs spirites.<br />
nous certifient que le sejour de la maison de retraite leur a ete tres profitable et tres<br />
agreable.<br />
LR RELIGION UNIVERSELLE, journal rhdige a Nantes par M. Verdad, merite a tous leu<br />
titres l'attention des lecteurs spiritualistes, elle donne constamment des articles philoso-<br />
phiques du plus haut intitret, dus h In. plume d'or de IV. Ch. Fauvetj et de ses colla-<br />
boi.atcurs. Parait 2 fois par mois; France 5 fi.. Etranger G fr.Un no O fi.. 50.<br />
SOUS PRESSE : Pour parait1 e le 15 mars : Cntholicisme et Spiritisme, 1121<br />
M. J. Jesupret fils, de Douai, ccurre reinarquable dont nous repailerons, et dont hl. lc<br />
capitaine Boulle a t'ait deus fois l'eloge iiidrita dans cctte reviic ; ce sera un iii-12 iiir<br />
beau papier ; franco, 2 fr.<br />
Le Spiritisme dans I'cml5pite et cians les temps nmdernes, par le Dr \Yali~i, in-12 Je<br />
i 20 pages, 5 ir. (tics rai'c).<br />
Lc Ciron t : II. JOLY.<br />
Paris. - Typ. A. I>AI1EST, A. DAVY, succr, 5" ~uc Rladamc.<br />
-<br />
-
C<br />
7<br />
REVUE SPIRITE<br />
JOURNAL MENSUEL<br />
D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES<br />
ANNEZ No 4. 1" AVRIL <strong>1891.</strong><br />
Les seances spirites auront lieu les i0 et 2i avril, a 8 h. 212 le soir.<br />
AVIS IRIPORTANT : Les spirites parisiens se rbuniront au cimetiere du Pere Lachaisc<br />
pour l'anniversaire d'rlllan Kardec, le lundi 20 mars (lundi de PAques), a 2 heures tres<br />
de l'apres midi.<br />
Le m%me soir, banquet, A 7 heures precise^, au restaurant Catelain, Galerie de Mont-<br />
pnsier 23, et rue de Montpensier 18, au Palais-Royal. II faut etre muni d'une carte<br />
dont le prix est fixe a 3 fi-. 50; MM. Auzanneau et Leyniarie en sont les dbpositaires.<br />
LE SPIRITISME ET LES PRINCIPES SUPERIEURS DE L%TRE<br />
(Suite). Voir la <strong>Revue</strong> de mars 1801.<br />
Dans l'occultisme, il faut considerer deux choses : d'une part, l'enseigne-<br />
ment secrcl, les doctrines esoteriques, qui sont, a ce qu'il semble, pour les<br />
seuls inites ; d'autre part, une methode, la methode analogique, qui est a<br />
la portee de tous et dont chacun peut essayer. Des doctrines secretes nous<br />
ne dirons rien, sinon que les spirites prefkrent goneralement cc qui s'ex-<br />
pose au grand jour. Notre siecle est un siecle de democratie et de vulgari-<br />
sation, et l'occultisme nous interesse surtout chez les auteurs qui traitent<br />
la matiere en la desoccultant, c'est-a-dire en prenant le contre-pied cle l'cn-<br />
seignement traditionnel.<br />
Mais, comme les occultistes Ics plus vulgarisateurs ne nous ont pas encore<br />
donnh a nous, gens du profane, Li preuve de toutes leurs assertions, nous<br />
avons lieu, pour les questions SC rattachant l'occullisme, de non.; intb-<br />
resser surlolit j ln melhocle mcme de la science antique, c'est-a-dire de<br />
remonter juqu" sa source. De ln sort
14G REVUE SPIRITE<br />
pioiinicrs ilc la science ; mais la deu\;ieme doit toujours a\oir le dcrnicr<br />
mot, pour qu'une liiriti: soit definilivcment consacree. lkanday, dc\iiiant In<br />
mnlikre ?.utliante, procbde de la prernibre ; IVilliam Croobcs, -'assinlilant<br />
cottc diicouverlc dc l'csprit et la realisant par l'experience, proctxlr tlcq deu\<br />
miitliodcs ct Ics riiunit dans unc syntlibsc. >\ussi, h s'en ~cnir a In qucslioi~<br />
des clcui m~lhotlcc et ii leur rapprochement, y a-1-il peut-btre lieu ric prendre<br />
en coriuidOr;ilioil ccttc parole du pliy.;icien Louis Lucas : (( Concilier In prol'ondeiir<br />
ilcs vucs theoriques ancicnncs alec In rectitude ct la puiisnnce de<br />
l'cip6ri11icnlation moderne n.<br />
Xous allons donc cssaycr d'appliquer et ln methode analogiqiir rl les<br />
doniiiics de l'observation spirite u 13 d6termihntion dii seplennirc, humain.<br />
Si Ics clcux mCtliodcs concordent, il y a cpclqixc chance pour que Ic rPsulldt<br />
obtenu offre quclque valeur. La presente Ctude, nous l'avons clil, a pour<br />
bu1 principal d'elnbIir quc le spiritisme n'ignore pas les principes supiirieiirs<br />
de l'elre humain. M,tis comme, pour ce faire, nous avons du noui ni41nilcr<br />
un inqlant la methode analogique, il est possible que l'emploi (le cettc<br />
mkthode, concurremment avec la methode ordinaire du spiritisme, nous<br />
ambne mieux elucider les notions spirites elles-memes, par une analyse<br />
plus minutieuse et un classement plus complet. Et ainsi peut-etre nou.;<br />
aurons atleint un double but : faire loir que le spiritisme est grandement h<br />
la liauteiir de ses allies. et montrer que, sans se departir de son autonomie,<br />
il sait profiter de leur contact pour mettre en cauvre ses rhserves, les coordonner<br />
et accentuer ainsi son developpement dans sa propre splihrc.<br />
Certaines des considerations qui vont suivre pourront parnilrc hasardeuses<br />
; mais elles me semblent roaulter rigoureusement de la loi d'andogie<br />
de m6mc quc de l'observalion attentive des phenomhnes de mediumnile. Dans<br />
tous les cas, elles ne porlent aucune atteinte au ternaire fondanlenlal geniiralcmcnt<br />
ndniis des spirites (corps tcrrestrc, pbriuprit, esprit); et infime, en<br />
d6lcrminnnt sans Cquivoque la subslantialili: (lu troisieme termr, (cspril),<br />
clles rneltcnl fin :L tout dhpartage possihlc entre spirites spiritunliiles el<br />
spirites; maleriali~tes.<br />
Dans cliacun rlcs septenaires prOci:demmrnt cn~isagfis (speclrr qoliljrc ct<br />
gammr rnusicalc), ~ OLIS avons remarque que le.; deux lernaircs cnlncks .;c<br />
caracti~ri.saicnL l'un comme statique, l'autre comme dynamiqur, qiic, pnr<br />
consCqueiit, ce couple dc ternaires pouvait Glrc regarde aussi coniinc [in ter-<br />
naira dc couplcs (chaque couple Clant statiqiie-dynamique). Il (loi1 cil<br />
Olrc ainsi lmir 1'011-13 humain. Sciilement, ,iu lieu d'cmploycr le- 11101s<br />
(( alalique )) cl (( tlynamiquc )), nous dironi a corporeili: B ct (( \il,iliti: 1). Lcq<br />
tcrmcs (( staliquc )), substanlif )),<br />
(( substance I), á corporiiitc )). .;on1 ana-
JOURNAL U'*TUDES PSYCHOLOGIQUES 147<br />
10b~w entre eux. D'autre part, soiit aussi analogues entre eus les mots<br />
a dynarniqu~ verbe â, (( force j). vitalite B. Cela dit, nouc pou\ons considerer<br />
que Lou1 ce qui est se presente sous une double face : su1,slance et<br />
force. .i cet kgarti, le philosophe materialiste Buchner a raison : 11 n'y a<br />
pas da force sans matibre, il n'y a pas de malibre sans force. )) Suri seul tort<br />
d'avoir dit (( matikrc n, lc mot etant trop reslreint, et, pour ccl;~, d'aroir<br />
mal conclu. A ln plncc du mot (( mnliure D, mcttez le mot (( subqtancc D qui<br />
*lus est large, ct il n'y aura plus rien 3 dire, sinon quc. il mesurc qur: l'on<br />
monte, 1'ClCmcnl forcc prend la preponddrance sur 1'ClCment subsiancc.<br />
Si nous d~cori~pocons la siiustance de l'homme, comme nous il\.oii. lait<br />
pour le rayon liirniiicuu, nous ddlerminons trois modes fondamriitaiiu de<br />
cette substmce : le mode matCriel, en bas ; le mode spirituel, en haut ; et iin<br />
mode mediaut, entre les deux.<br />
Mais, comme toute substance se double d'une force, la substance niatddelle<br />
ou corporeite mathielle, se double de la vie materielle ; la corporeite<br />
mediante se double de la vie mediante ; la corporeite spirituelle se double<br />
.de la vie spirituelle.<br />
Nous ferons observer deja que le premier de ces trois couples (corps ~i.i~lleriel<br />
et vitalite materielle) correspond exactement aux eIements.1 et 2 du sep<br />
thaire humain enseigne par l'occultisme, B Rupa et Jivn de 1'esoterisme<br />
oriental. Bu dela de ce premier couple, la concordance avec les enseignemnls<br />
des publications occultistes est moins evidente, mais, de par l'milogle,<br />
la lerite doit Stre avec l'interpretation qui reproduit dans les trois<br />
couples la meme disposition (sur des plans differents).<br />
Nous ferons obscrger aussi que ce mSmc premier couple se conlpose clc<br />
aenx elemcnts admis par beaucoup, d'auteurs spiritcs, et particulierement<br />
par Allan Iiardcc. Dans le Lkre des Esprzts, la question du cc Principe vital â<br />
tient meme beaucoup plus de place que celle du (( PCrisprit n.<br />
Donc, le corps materie1 (Rupn), premier terme du ternaire de substance<br />
Ou CorporkitC, -et la vie materielle, principe lital (Jiva), premier lcrnie<br />
ternaire de force ou de vie : tel est l'homme consider0 dans son cuistence<br />
mnt6rielle. Lc propre de cet etat, c'ejt une sorte de concvetion;<br />
bommc est pour ainsi (lire prisonnier de sa forme du moment, sorte (le<br />
statue rigide, ineuterisible, qui ne se modifie que lentcmcnt, non pni h son<br />
R*, mais en suibant presque les fatalites du principe vital.<br />
Voyons l'liomine maintenant dans son existence intermediaire (dans les<br />
fluides pbri-planctaires), dnnq le Iiama Lohn, comme diraient les occullistes<br />
de l'hic. Le phkilomenc appel6 improprement á la mort 11 s'cst nrconipli;<br />
des m016cules clu corp.; ont 616 restiludcs :L la terre, In ~italitd au Iluiclc de
148 REVUE SPIRITE<br />
-- -<br />
la planele. Pourtant les voyants peuvent apercevoir encore la forme du<br />
corps du prdtendu d6funt : ce corps qu'ils voient, c'est Ic corps mediant,<br />
mediateur plastique, c'est le corps astral (Lingn Sharira desHindous) ; c'est,<br />
4011s un certain sens, le Perisprit des spirites.<br />
Cc corps astral (3' principe), qui etait uni au corps proprement matericl<br />
pendant ln vie de la terre,est loin d'avoir perdu toute connexi16 avec le monde<br />
materiel. 11 arrive plus d'une fois que cc corps astral, meme sans concourh<br />
apparcnl (le mCdium, reconstitue momentanhmcnt le corps mal6ricl dan.:<br />
unc appclrition tangible, surtout peu de temps aprbs la mort. L'Buinanil;<br />
Posthume, du positiviste d'Assier, relate (le nombrcuu cas de ce genre qui<br />
sernblcnt parfaitement etablis.<br />
Donc la desincarnation n'est pas une rupture absolue avec In materialitci:<br />
le corps astral contient en puissance le corps materiel.<br />
Maintenant la condition du corps astral dans l'cxis tence intermediaire<br />
comporte une infinit6 de nuances. Ccrtains etres sont engourdis dans leur<br />
corps astral, comme dans une chrysalide, et ce corps astral est lui-meme fige<br />
dans la forme quc le corps terrestre alait dans les derniers moments de sa<br />
vie. D'autres sont comme des agites, et revivent constamment les derniere%<br />
heures d'une fin tragique. Si un tel &re s'incarne dans un medium pos-<br />
sessif, il reproduira ccs derniers instants, ce qui permettra de constater son<br />
6ta1. Dans ce cas, le perisprit est dejh un peu plus souple, et l'on commence<br />
h constater la manifestation de la vie mediante (4" principe), vitalite peris-<br />
pritale ou astrale (l'hme animale des occultistes). Generalement, lorsqu'un<br />
tel Eqprit est incarne dans un medium, les spirites s'appliquent i lc sortir<br />
(lu cercle invariable dans lcquel il tournc et a lui faire voir sa veritable<br />
situalion. Si l'on peut y arriver, l'Esprit est generalement entraine clans une<br />
rhgion supi:ricurc par ses amis cle l'espace qui n'attendnicnt que ccttc occa-<br />
sion (car ils etaicnt cu\;-m~mes de nature trop subtile pour SC faire ecouter).<br />
On nc peut pas dire d'une mnnibre gknerale que les Esprits ainsi eclaires<br />
sont cntraines au-dela clu monde intermediairc (fluides peri-plnnetairesj,<br />
mais ils pcnwnt aborder unc couche plus Elevec. Nous ajouterons que. du<br />
monlent qu'ils comprcnncnt bien leur situation, ils commcnccnl CL entre\ oir<br />
leur dcslinee, ils dcvinent en euy une subslancc spirituelle, ils clhcouvrcnt<br />
pour ain\i dire leur 5' principe, tout en n'etant pas assez a\arices pour<br />
degager cc principe cntihrcmcnt. Alors, en attendant lcur procliaine incar-<br />
nation, il, iivcnl dans le monde intermediairc, d'unc vic qui ne iiianquc pa,<br />
de chnrmc. car ellc pr6scnte une graiicle souplesse, comparali\einent h 1;i<br />
vie 1nalCriellc de la terre. A cet fitat, ils peuvent voir par un cli'ort tout 11'<br />
1)assU dc leur dcrniure incarnation, et modeler lcur phrisprit suivant 1':~s~
el ils se rapportent ; en un mot, l'emancipation de la subslance spiritue11<br />
le n'est pas encore atteinte, mais ils sont sur la voie.<br />
Ul n degre de plus, et la substance spirituelle (5" principe, 3" dcgr5 du ternain<br />
e de substance) apparait dans son exquisite resplendissante.Et de nihmc<br />
que<br />
le corps astral avait puise dans le 4 principe (principe de iic astrale)<br />
une souplcssc et une motilite inconnucs au corps matdriel ; dc mEmc lc<br />
corp s spirituel va bientot puiser dans le (ie principe (principe dc vie spiri-<br />
. .<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 149<br />
tuelle) une puissance proteique, unc radiance, une instantanee locomotion cl<br />
comme unc sorte d'ubiquite inconnucs nu corps astral.<br />
Le 5e principe signifie simplement I'etre arrive 5 l'emancipation de Ga<br />
substance spirituclle. Un Esprit brillant de sa propre lumiEre nous repre-<br />
sentera ce se principe. Le Gc principc veut dire quelque chose de plus ; c'est<br />
la virtualitC speciale aZferentc ii cc degre de substantialite ; il signifie que<br />
l'ktre spirituel domine tout son passe et voit dej& dans son avenir. Ce 6"<br />
principe, principe de vie transcendante, 3Vegre du ternaire de vie, repre-<br />
sente la puissance pour l'Esprit de manipuler son gr6 sa substance<br />
sublimee, et particulierement de revivre de toutes ses incarnations passees,<br />
de les relier ensemble et de les synthetiser dans une immense individualite<br />
faite de toutes ses existences, de toutes ses experiences vecues. Ce 6' prin-<br />
cipe, c'est la chaine qui reconstitue la veritable eternite de l'etre.<br />
Mais, dira-t-on, arrive la, est-ce qu'on ne peut plus revenir sur ses pas,<br />
pour visiter ceux qui vous aiment sur la terre, pour envelopper l'humanite<br />
elle-meme de son souffle grandiose ? - C'est ce que semblent pretendre<br />
certaines ecoles occultistes, particulierement les theosophes de Madras.<br />
Mais quelle erreur! La raison, comme le cccur, proteste, et l'experience<br />
appuie cette protestation.<br />
On dira que, pour se manifester h la terre, l'Esprit a besoin du corps<br />
astral. Mais qui vous dit que le corps spirituel (qui n'est pas une abstrac-<br />
tion, mais qui est forme d'une substance tres affinee) ne contient pas, en<br />
Puissance, son corps astral ? Eh quoi, le corps astral pourrait SC materia-<br />
liser, reconstituer son corps materiel, et le corps spirituel (6" principe) ne<br />
Pourrait pas s'astraliscr, reconstituer qon corps astral ? Et le Ge principe ne<br />
Pourrait pas reconstiluer In serie des corps astraux par lesqncls I'etre a<br />
evolue .?La logique proteste, et l'experience spirite donne raison h la logique.<br />
L'etre contient en puissance tous ses acquis ; il n'en al-landonne aucun,<br />
Pas meme son corps materiel, qu'il se reserve de reconstituer s'il en trouvc<br />
les moyens ct s'il le juge h propos. Le plus grand Esprit de l'espace est<br />
encore un homme, par la puissance qu'il a de redevenir un homme, -<br />
Pourvu qu'il ait 5 sa disposition Ic lal~oratoire psj-chique necesqaire.
150 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
llaintenant. dira-t-on peut-etre, que de~ient le corps astral, quand 1'Btre<br />
spiriluel s'en degage ? D'apres certains occultistes. les corps astram resteraient<br />
dans Ic monde intermediaire, h l'L.tat de loques ou (Ic coques, et ce<br />
sernirnt ces loq~~~i~sque~ious prendrions la pluparldu temps pour de verilnblec<br />
esprits, dans nos seances. A supposer que ces loques existassent, je crois<br />
que la mcprise serait difficile pour tout spirite experimente ; car, d'apres<br />
les occiillistes eux-m6mes, ce qui distingue ces loques, c'est qu'cllcs sont<br />
incapal~lc.; de generer une idce, c'est qu'elles ne peuvent tenir, en quelque<br />
sortc. qn'un langage de phonographe.<br />
.Tc tli'~c1,ire que, quant ;i moi, je n'ai constat6 aucun fait qui me donnc licu<br />
d';idmrttr~ l'intervention dc ces loques. Qu'on me permettc donc, jusqu'h<br />
nouvel orclre, de rotroquer en doute leur existence. Le corps astral elant<br />
plus subtil que le corps materiel, et, de plus, comportant iiidefinimcrit des<br />
degres d'etherisation, on peut parfaitement supposer que le clbgagement ch corps spirituel s'accompli1 par gradations insensibles et par consequent ne<br />
laiss~ derriere lui aucun cadavre astral. On peut supposer aussi que le corps<br />
astral, en se depouillant progressivement d'une certaine somme de substantialite<br />
delenue inutile et encombrante, se virtvalise en une sorte dc germe<br />
qui reste & la disposition de l'etre spirituel (si celui-ci a besoin de le developper<br />
pour se rapprochertde la terre ou tout simplement pourreproduireson<br />
passe). - Toujours est-il que, pour admettre l'existence des loques en question,<br />
les spirites auraientbesoin de les constater, comme ils constalent journellemmt<br />
la manifestation d'E.;prits intelligents, capables de ghbrer des<br />
idees, et qui le prouvent.<br />
Mais fermons cette parenthese, qui d'ailleurs n'etait pas inutile. Rcwnons<br />
au Go principe. Des que la sul~stance spiritucllc est pleinement h~ancipee,<br />
- re qiii ne veut pas dire qu'ellc n rompu avcc les principes inferieurs,<br />
mais qii'clle les domine, - dEs que le corps spirituel est Cmancipc, sa ~ i e<br />
spCcinlc (Ge principe) sort Ac 1'biat lalerit ct se manireste. Or, nous l'nvonq<br />
dit, ce qiii caracterise In vic spirjt~iclle, c'cst le pouvoir, pour l'Esprit, de<br />
planer siir l'cnsemblc de ses incarnations, de renouer tous Ics tronqonc de<br />
son pas.6, de revivre, s'il lui plait, les heures ancicnnes, de s'elnncer vers<br />
l'avenir avec la somme rle scs forces acqiiises ; rnfin, c'est surlout le fait tic<br />
constilurr son unite eternelle en rawemblant les diterses mariife~lationdc<br />
son cXre eparses dans le tcmp3. Dans l'occultisme oriental. le Op principc<br />
s'apprlle Buddhi. Pour qiie oclte force merveilleuse (13iiddhi) soit pleinement<br />
tl6relopp0c et definitivement acquise, il faut - a-i-on pensh, -qulellc<br />
nc siil)is;e pas d'interruption fillnlc, et que par consequent l'esprit se soit<br />
Clcvi. nu-clessus dc In sphere d'attraction qui ramene les t5trcs wrs la chair
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 151<br />
le s incarner h nouveau. Voilh sans doute pourquoi cette force Buddhi<br />
glorifih e par un Bouddha, a donne son nom au bouddhisme, dont l'ideal est<br />
d'echap qer aux reincarnations.<br />
Seule ment, s'il m'est permis de dire ma pensee, j'ajoutcrai que cet<br />
objectif sp6cin1, qui a hypnotise les bouddhistes, les a induits cil erreur<br />
par l'ex aliation de la sagesse iridivicluclleorientee vers l'ascetimc, vers une<br />
sorte d' isolerilent pretendu purificateur, et les n pcut-tire cmp0clids, une<br />
fois de\ ies, de concevoir clairement et logiquement le 7@ principe, ainsi<br />
qu'il TC: ;sort de la loi d'analogie.<br />
Nom ne devons pas relomber dans cette erreur du bouddhisme - erreur<br />
, letrouve d'ailleurs dans le catholicisme avec l'idee du salut per-<br />
qia<br />
sonnel - ; mais nous devons nous rendre compte que la est la pierre d'achop-<br />
*ement de toutes les philosophies religieuses. Buddhi, c'est le GP principe,<br />
c'est le termc le plus haut du double ternaire; c'est la revdlation de ln force<br />
superieure cle l'individu ; c'est le seuil du mystkre ou l'individualite se divinise.<br />
Maiz aussi c'est une region pleine d'ecueils pour quiconque a garde un<br />
germe d'orgueil. - Le je principe, c'est le bleu, c'est la forme h~imaine<br />
brillant au plus haut duciel, dans l'azur. Jusque-la, la conception est facile,<br />
pour peu qu'on ait le sens de l'ideal. Mais le 6 O principe demande dejh un<br />
plus grmd eli'ort de conception. Buddhi, c'est la bouche d'ombre cl'ou sort<br />
toute une fCmndole de formes diverses representant le meme etre. Ceci est<br />
deja plus mysterieux pour l'intelligence qui n'est pas familiarisee avec cette<br />
idee. Aussi, Buddhi, c'est le ciel et c'est le mystbre; c'est le bleu avec de<br />
l'ombre : c'est l'indigo.<br />
C'est cctle ombre qui est l'excuse des erreurs ou l'on est tombe, en abordant<br />
ces regions. Tout Esprit qui aura pour objectif sa propre glorification<br />
spirituellc, sa seule victoire personnelle, tombera infail!iblemcnt dan5 cette<br />
ombre, et, loin d'echapper h la reincarnation, rendra cette rciincarnation<br />
PIUS necessaire, pour reprendre son elan vers le 7"rincipe, tcl quc nous<br />
allons l'dtalilir dans un instant. Observez par la mediumnith la manifestation<br />
dcs esprits d'ascbtcs ou de religieuses cloitrees dont l'incarnation<br />
dernibrc aura ete dirigee, non vers ln charite, vers la Sratcrnit6, mais vers<br />
la saintetfi pcrconnelle, et vous lcs verrez pleins de regrcls de Icur cvistcnce<br />
sterile, pleins du desir de reprendre une incarnalion plus f6coiidc. - La<br />
c0nclusion (le ceci ? direz-vous. - La conclusion, c'est qu'il ne faiit pas trop<br />
s'arrkter zur le ci" principe, il ne faut pas se laisser hypnotiser par lui. C'est<br />
une Clnp qu'il faut bruler. On, du moins, le dCvcloppement suprkme Bu<br />
Princil~c doit presque se confondre avec le developpement dn ci'. Si l'ccil<br />
s'arrete outre mesure sur l'indigo, il s'y engouffre dans l'omlm. Si l'oreille
152 REVUE SPIRITE<br />
--<br />
s'arrete trop siir le ue degre dc la gamme, cllc tombe dm.: le ton mineur<br />
relatif. Dans les deux cas, par rapport h la genese complete (lu septhaire,<br />
il y a avortement. Dc meme pour I'csprit. Le developpement du T0 principe<br />
est necessaire au salut de ses conquetes.<br />
Qu'est-ce donc que cc 7e principe? - C'est encore ?t l'analogie quc nou.:<br />
allons dcmandcr sa determination.<br />
Iihsumons d'abord en quclques mots tout ce qui precbilc. Yous avons<br />
etabli que chacun des scptenaires envisages comporte deux tcrnaircs enlace.;<br />
ct un Olemcnt de transition. Nous avons etabli de plus quc le tcrnaire (1,<br />
3, 5) se presentant avcc le caractere statique, ct le tcrnaire (2, 1, G) avec le<br />
caractere dynamique, - Ics elements 1 ct 2 formcnt un coiiplc staliqucdynamique<br />
(ou de substance et de force) ; de m6me les el6mcnt.i 3 et 1 : de<br />
m6me les elements 3 et 6. Appliquant l'analogie au septenaire humain,<br />
nous en avons determine le doublc ternaire de la manierc sui1 ante :<br />
Elements 1 et 2 (ler couple statique-dynamique): corps materiel et ~italite<br />
materielle ;<br />
Elements 3 et 4 (2" couple) : corps astral et vitalite astrale ;<br />
Elements 5 et G (3e couple) : corps spirituel et vitalite spirituelle.<br />
Le premier de ces couples correspond aux conditions de l'etre sur la surface<br />
du noyau planetaire.<br />
Le deuxihme correspond aux conditions dc l'etre dans les fluides periplanetaires.<br />
Le troisieme correspond aux conditions de 1'Atre dans les regions interas<br />
traleq.<br />
Quant au 7" principe, repetons-le, c'est le principe de tran4ioi1, de raccord,<br />
entre un septenaire elle suivant. De plus, et par cela ineilie, c'e4<br />
l'element dynamique par excellence.<br />
En d'autres termes, si nous envisageons 1'Etrc humain conme septenairc,<br />
nous voyons quc les Elements 1, 3, 5 (ler ternaire) sont des Slbments substanliels,<br />
par consequent statiques, - des substantifs, pour employer une<br />
analogic grammiilicale; et que les elemcnts 2, 1, G (Pternaire) sont plur<br />
particulierernentclynamiqucs, caractCris6~ surtout comme eIeiiicnt% de forcc<br />
ou dc vie, chacun suivant son plan, - et dtablissant des rapports enirc les<br />
dcgres 1, 3, 5 (plus specialement caracterises comme substance). .linsi<br />
rattnchcnt cntrc cux Ics trois couplcs statiques-dynamiques : In 1 italit6 iiialdrielle<br />
est Ic lien entre le corps materiel ct le corps astral ; In ~itnlite astrale<br />
est le licn cntrc Ic corps astral et le corps spirituel. Resumoi1.i : les prin-<br />
cipcs 1,3,5 du scgtenaire humain sont des dlements statiques, dc.; .;ubstantif~.<br />
Ori peut SC les figurer objectivement devant les yeux sous unc m~:inc forme9
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 153<br />
de<br />
en plus affinee. Les elements 2,4, G sont des Blements dynamiques,<br />
des elkments de rapport et d'action : des verbes.<br />
pour que l'analogie se poursuive jusqu'au bout, il faut que le 7O principe<br />
du septenaire humain soit l'element dynamique par excellence, l'element<br />
qui cntralne tout le systbme vers un systeme similaire, mais<br />
dans un plan superieur. Il faut qu'il soit un olement de raccord et de tran-<br />
,ition. 11 faut qu'il soit le Verbe par eucellence.<br />
~h bien, cet Clement dynamique par eu:ellcncc, ce Verbe suprbme, qui<br />
nous pousse vers les Otres similaires en nous Clevant les uns et les autres<br />
vers un plan superieur de progrbs, cette force de raccord sublime, quelle<br />
seraitde donc sinon cette force divine d'attraction qui s'appelle affinit6<br />
pour les atomes et qui s'appelle amour pour les etre conscients? Le septiemc<br />
pincipe du septenaire humain (l'exquise et victorieuse sensible de notre<br />
etre) est donc en toute evidence le principe d'amour (manifestation du<br />
Verbe divin dans l'homme). C'est lui qui fait de nous veritablement des<br />
dieux, en nous faisant participer a tous les etres ct h 1'Ltme universelle .<br />
Le plus haut et le plus beau principe que nous puissions concevoir en<br />
l'btre himain, c'est le principe d'amour ; et l'on voit que, tout comme nos<br />
aspirations, tout comme l'enseignement spirite de n'importe quelle ecole,<br />
la methode analogique le proclame.<br />
(A suivre.) J. Camille CHBIGNEAU.<br />
APERCU SUR LE ROLE DES FLUIDES<br />
dans les phenomenes de la vie, dans la contagion nerveuse et psychique<br />
laus les rapports entre les vivants et les morts. - Les bases de la solidarite.<br />
ommunication lue a la deuxibme seance du Congres spirite et spiritualiste<br />
international tenu a Paris, du 9 au 16 septembre 1889.<br />
suite d'un oubli rcgrettnble cette commiinication ne figure pas au<br />
Fumpte rcndu du Congrbs. Mis aujourd'hui en osse session dc ce document,<br />
nous nous empressons de lc publier, parce que nous tenon.; ii rbpnrer cet<br />
Oubli et parce que cc travail nous semble rbsoudre la question du principe<br />
vilal si longtempscontroversee; ilexplique d'une manibre scientifique l'action<br />
de 1'Rme sur le corps dans les fonctions de la vie vegetative ou inconsciente,<br />
Sans avoir besoin de l'rime de seconde majeste imaginee par 1'Ecole de<br />
!ontpellier, pour coilcilier les exigences da la physiologie avec les prin-<br />
cipes de l'animisme.<br />
Depuis les travaux du P. Secchi et de Saigcy sur l'unite des forces<br />
Physiques, il est aujourd'hui admis en science qu'un fluide imponderable,
1 54 REVUE SPIRITE<br />
I'bther, occupe toute l'etendue Ac l'espace et penktre toaq les corps. .lpnt<br />
la propriete de recevoir, dc conserver ct de transmettre tous les modes cic<br />
mou\emcnt, il delient lurnih, calorique, Slcctricite, magnetisme,
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 153<br />
-<br />
/---<br />
Cetk in fluente du rayonnement de l'Esprit sur le corps est renclue eridente<br />
1)ar les troublcs que determine dans la sensibilite, la circulation, In<br />
temperatu ire, la contractilite de quclcliies sensitifs, la prksence avcc ou sans<br />
evacatjOn rle certains Espi.its,qui sans le vouloir font naitre chez ccs sujets<br />
les sym~tl omes dc la maladie dont ils sont morts, au point de provoquer des<br />
cracheme] 71s de sang s'ils etaient pl-ithisiques, une paralysie momentanire<br />
,'ils etaie nt paralytiques, absolument comme cela arrive chci! cpelques<br />
sornnamb ulcs au contact ,de ccrtains malades.<br />
DU mon ]en1 que l'ether es1 parlout, qu'il penetre tous !es corps, il Ics met<br />
cn rapporl . 1cs LI~S avec les aiitres en Iransportaiit h clistance leur~ vibrations<br />
m~leculai res.<br />
C'est mi lte expansion au dehors des ~ibrntions d'un corps qui constitue<br />
son Yapn nmeilt.<br />
L'homrr ie etant compose d'un corps ct d'une dme et l'&me etant intimement<br />
unif ! & une enveloppe fluidique. le pkrisprit, susceptible de se rendre<br />
visible et 1 "angible (ce qui lui, donne une realit6 ot~jeclive aussi positive que<br />
celle du c orps physique) a deux rayonnements : un rayonnernent physique<br />
celui du corps, et un rayonnement psychique celui de l'Esprit, le mot<br />
Rwrit sie "nifiant l'ame unie a un corps ethere ayant la firme du corps<br />
phgsiqui e.<br />
Par ci e double rayonnement l'hommc modiGc sans cesse l'atmosphure<br />
a..:.3:--ue<br />
de son milieu, d'ou cette consbquence : c'est que le rayonnement<br />
cun qui modifie celui des autres csl modifie par celui de tous.<br />
pression tc rayonnement d'un individu n doit etre consideree commc<br />
gine de cr fluide de cet individu â. On dira donc indifldremment : cette<br />
Personn e a dc bons fluides, elle a un bon rayonnement.<br />
Le raj ionnement est inherent 3. tous les corps : ils rayonnent parce qu'ils<br />
sont PI . rien ne pourrait lcs empecher de rayonner. Mais lcur rayomement<br />
vcc lcur constitution, coinme Ic prouve la diffbrence de potentiel que<br />
tciil les metaux erilre eux, diflitrcnce que nous avons determinite<br />
ios bliirlcs sur la polarite, cl qui peut dtre modifie dans sa nature ou<br />
i qualite sous l'influcncc des agents physjques. C'cst ainsi qu'uri corps<br />
nique porte a une haulc teinp6rature rayonnera autrcmenl quc le<br />
corps ayanl la lempCraturc du milieu ambiant, ou une tcnipbraturc<br />
ure et qu'il impressionnera difTercmment nos organes.<br />
nlOmc lc corps de l'homme s'il est fatigue et malade nc rayonnera<br />
mine s'il etait dispos et bicn portant ; si l'indi\idu est triste cl abattu<br />
-"-lue s'il elait contcnt ct plein de cour~ige; s'il es1 colbrc comine s'il Clait<br />
'"me; s'il csl irrhsolii comme s'il avait pris une rdsolulion fermc : s'il veut
- 1<br />
156 REVUE SPIRITE<br />
ou s'il commnndc comme s'il etait sans ~olonte. Son fluide ou son rayonnement<br />
refletera exactement son etat physique ct son etat moral.<br />
Certaines personnes ressentent facilcmcnt le rayonnement de5 aiili.c,<br />
cc sont cellcs que l'on nomme des sensitifs et qui sont plus ou irioini<br />
atteintcs cl'liypercxcitnbilite neuro-musculaire, d'ou resulte pour clle- ulie<br />
certaine aptitude h subir l'otat vibratoire des individus placb dan- leu,<br />
voisinage. C'ed 1% un phdnombne d'induction analogue h l'influcncc (lue<br />
subit Ic fil d'unc bobinc induite au-dcssus ou au-dessous d'un fil indiiclcur<br />
travcrsS'par un courant de pilc ct qui tiit quc, le fi1 induit,quoique sans corn.<br />
munication avec la pile, reproduit lc courant du fil induteur ; ou cncorc g<br />
l'induction d'une dcs cordcs d'un piano par les vibrations de ln cordc coi-respondante<br />
d'un autre piano place prEs du premier, d'ou la reproduction<br />
du son dc la corde touchee par celle qui n'a subit aucun contact.<br />
Le phcnombne peut encore 8tre compare a ce qui SC passc quand deux<br />
Terres ayant la meme resonnance sont places a. cdte l'un de l'autre : les<br />
vibrations imprimees 5 l'un de ces verres par un choc ou le chant d'une<br />
pcrsonne se repetcnt dans l'autre.<br />
C'est ainsi qu'un sujet sensitif sans etre prevenu des escitations auuqucllcs<br />
il va utre soumis, et malgre l'interposition d'un corps solide peu<br />
epais, tel qu'une planche, un carton, arretant l'air mis en mouvement,<br />
pourra se contracturer au voisinage d'un experimentateur lisible ou non<br />
visible dont le poing sera fortement ferme, ou dont la main ouverte sera<br />
en extension forcee et trEs rigide ; comme consequence il pourra Btre hypnotise<br />
si les mouvemcnts dont il s'agit ont lieu pres de sa tbtz, le sommeil et<br />
l'anemie c6rebralc qui Ic dCtcrminc resultnnt dc la contraction tetanique<br />
dcs vaisseauv que recoit la couche certicale du cerveau; il pourra, au<br />
contraire &tre tlebarrasse d'un spasme ct revcill6 par des mou\ements tres<br />
doux et trEs lcnts des doigs dc ln main mis altcrnativcmcnt en flexion<br />
en extension: que ccrtaincs pcrsonncs en hypnotisme ou h l'ttnt (le veille<br />
eprouvent,avcc ou sans contact, les sensations d'une autre personne CL leq<br />
symptomcs dc la maladie dont elle cst attcintc.<br />
Ces plidnombncs n'dtant pas cmpOchds pnrl'intcrposition de corps solide-j<br />
il est dvident qu'ils nc peuvent Otrc attribubs h dcs mouvernelits dc l'air<br />
ambiant, ct quc l'ethcr que nous savons posscder In propriete de pCndlrc'<br />
tous lcs corps est seul capable de servir de vehicule aux \ihralion? @'<br />
\ont, dans ccs conditions,de l'experimentateur au sujet.<br />
On doit considdrer comme phhombncs d'induction, quand cctle proPa'<br />
gation n'cst pas duc h l'auto-suggcslion, la contagion des con\ uliioiis hl'
JOURNAL D'ETUUES PSYCHOLOGIQUES 157<br />
Y<br />
isincs ; c'est par le m6me mecanisme que les tics des cllevaux se<br />
tent aux autres chevaux de ln mOme Scurie.<br />
IS individus, les uns en somnamliulisme,les autres en Stat de veille<br />
t l'inipression clc In penshc d'autrui sans cjii'elle ait BLS esprinlbe<br />
n signe exthrieur, pourvu que cette communication ait 616 voulue.<br />
is les faits dc cc gmrc, passage par induction des ~ibrations pkrisle<br />
1'expCrimentalcur au pCrisprit d~i sujet, cl de celui-ci c?. son ccrtransmission<br />
voulue est c1'~iuLnnt plus nette, les autres conditions<br />
,,,tant les niCmes, que la volon16 n el6 plus grande ct plus mdthodiquc-<br />
---t rliriwk. C'est ainsi que les choies se passent dans la suggestion mens<br />
les expBrienccs dcu liseurs de pensSe (1).<br />
Tc~is la communicntion est tout a fait inconsciente mais son<br />
reste le meme ; elle ae fait cncore par induction perispritale.<br />
,., ,...-A l cas on sent, on pense comme une personne prdsente ou e!oi-<br />
" gnee et la sensation ou la pensee de celle-ci provoque de notre partl'accomplisseme<br />
nt cl'une action semblable a celle qu'elle avait medite de faire ellememe,<br />
n lais qu'elle n'avait pas soi@ a commander. Cela arrive surtout<br />
entre me mbres d'une famille bien unie, et entre personnes amies liees par<br />
, a six ans je m'occupais de cette question et j'instituai quelques exphiences<br />
\II<br />
dans but dc savoir si la suggestion a distance etait possible a l'etat de veille. Or un<br />
tant dans le quartier de Notre-Dame de Lorette a visiter des malades, l'idee me<br />
sayer l'action de inn volonte SLI~ Mine N... &gee de 62 ans, non hypnotisable et<br />
nt rue ?ililton. CCtte dame m'avait souvent raconte que lorsqu'elle avait besoin de<br />
voir ui Ue personne de sa connaissance il lui suffisait de vouloir fointerneut sa visite pour<br />
qu'elk ! vint le jour meme ou clueicjues jours apres. Or je l'avaisvue la veille et ni elle,ni<br />
moi n' avions besoin de nous revoir. C'est precisement pour cela que je ~oulus faire<br />
l'exp& riencc qui suit : ayant pris ma montre et constate qii'il etait 9 h. 112, je voul~i~<br />
que m ion nom resonnat aux orcillcs de Mme N... et que pensant a. moi elle desirAt ma<br />
visite. Je continuai ensuite mes couises et je me presentai vers 11 lieurcs chez cette<br />
dame. Elle qui d'habitude ne se leve qii'a midi etait debout. Aussi, d peine avais-je<br />
sonne qu'ellc m'ouvrit la porte et, l'air souriant et satisfait, cllc mc dit : * Doctcur, je<br />
trioml he, je vous ai appel6 et vous voila. â Voyons, lui dis-jc, B quelle heure m'avezvous<br />
: tl'pele? - A 10 h. 112. - Eh bien c'eut moi qui triomphe, car je vous ai cnvoye<br />
ma pe risee et l'ordre de m'appeler a 9 h. 1/2.<br />
Ceti .e experieucc que j'ai rOpEtee plusieurs fois avec la mhe personne, avec un 6gal<br />
succes , prouve l'influencc que l'on peut exercer quelquefois sur certains sujets sans qu'ils<br />
a'en d, Jutent, sms qu'ils cesscnt dc croire a la spontan6ite de la peiisze A laquelle ils<br />
ont ot lei.
158 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
_I<br />
une communaute d'idees et de sentiments, ayant la m6me mani&re clc \uir<br />
sur un grand nombre de points (1 1.<br />
Cette action inconsciente exercke sur les autres doit etre plus fr&cluenle<br />
qu'on rie pense. Si elle n'est pas plus sou\eilt reconnue, c'est que l'atteii~i~,<br />
des investigateurs s'est jusc~u'ici surtout portbe sur les faits dc transinisiion<br />
volontaire.<br />
Celn &tant, notrc Stat physique et notrc Ctat psychique pourront pruL0,<br />
cper des etats semblables chcz quclc~ucs-unes des personnes pla+Ycs clans le<br />
champ clc notre rayoniiemenl; si nous sommes bien portants 11011s pour.<br />
rons rcntlrc leur sant6 meillcurc; si no.; pcnsecs sont bonnes, leur cn iris.<br />
pirer de scrn1)l li)lc;, el ainsi cucrccr iiir lcixrs ncki Utle r6Cll~ ct dut,iire<br />
influence. Ruciproquement nos scnsalions cloulourc~ises pourront le+ hire<br />
souffrir, nos mauvaises pensees les pousser au mal.<br />
Nous subissons donc tous la contagion plus ou rnoins manifestement et a<br />
des degre? diflercnts sui! ant notre impressionnabilite et celu parce cjuc I'etlicr<br />
nous penetre dc toutes parts, qu'il reproduit les vibrations du corps et cclles<br />
de l'ame, qu'il peut Ics transporter a distance et en provoquer lareproductiori<br />
dans un autre organisme; nous nous inoculons ainsi sans cesse les<br />
uns aux autres nos miasmes et nos efflu3es physiques et moraux, que tous<br />
nspirent et absorbent sans qu'il nous soit possible de nous y soustrdire<br />
entihrement.<br />
Par l'unite de croyance, que seule la science integrale peut fairc et d'ou<br />
sortira une hygiene physique, intellectuelle et morale, dont l'applicalion<br />
tous les hommes effacera peu il peu leurs cl'issemblances orgnniqucs et<br />
psychiques, nous arri~erons a coinmunicper incessamment et complt.:tcinent<br />
(1) Voici un exemple tres curieux de cette action inconsciente :<br />
Le plus jeune de mes enfants, Andri., etait a prendre une lecm d'ecriture. h1'6tant<br />
approche de lui et ayant jete les yeux sur son cahier, je remarquai que ses lettres etaient<br />
trop grosses et je me dis en moi-ineme, sans faire un signe et sana prononcer un seul<br />
mot : á Si j'avais une rPgle je diminuerai d'un tiers la hauteur de ses ligncs. >p ISt la<br />
ligne commcncbe etant schevec l'enfant en comment;a une antre tlont les lettres ~:t:~ien<br />
d'un tiers moins grosses que celles des prbcedcntes. J'cn fis la rcmarqiie h l'enfant ct je<br />
lui demandai pourquoi, ayant fait deja des lignes tres grosses, il changeait tout d'iin couLi<br />
la grosseur de scs lettres. 11 mc rbpondii que l'iclbe ct'bcrire en carncti:res moius g'OS<br />
venait seulenicnt de lui venir, que jusqu'dois il nc s'etait pas apercu de la liauteur<br />
exagbrBe de scs leltres.<br />
Evihnment c'est ma pensee qui a agi sur la sienne, mais sans aucune volont8 [ic illa<br />
part ; les vibralions dc nion pcrisprit, image dc ma pensee s';tan1 coi~~rnuniqii~es<br />
11"~<br />
induction au pGrisprit de mon fils, les a transmises d son cervcau.
7-<br />
le5 dns<br />
avec les autres, en vertu de celte tendance que posshdent tous les<br />
qui se ressemblent 5 Equilibrer leurs mouvements moleculaires, de<br />
sorte que tous ressentant les soufirances et les joies de chacun nous nous<br />
riperons par devoir et par interct a faire disparaitre les premi&res et h<br />
aPP<br />
@rnenter les secondes.<br />
RU D<br />
Mais . - ln contagion n'existc pas seulement entre vivnntc, elte s'~'tnbZit encore<br />
eGtre incarnbs et de'sincnrner. Et ln chose n'est pas difficile a comprendre du<br />
que l'&me a une enveloppe fluidique materialisable, le perisprit qui<br />
toutes les vibrations.<br />
un esprit pourra donc h l'aide rle son corps fluidique agir par contagion<br />
sensitif-; et leur laisser l'impression de six pensee, dc In maladie<br />
dont il est mort, des soufirances qu'il a endurees, comme aussi du bien-elre<br />
et contentcment qu'il ressent, puisque ces sensations impriment h<br />
son perisprit des vibrations qui en sont l'image et que l'ether ambiant<br />
reproduit (1).<br />
Pour que le rapport s'6tah"lisse il faut que l'atmosphere fluidique de<br />
l'esprit et celle du medium se penhtrent, fusionnent en quelque sorte, ce<br />
qui a pour consequence de rendre la tension des deux presque egale et plus<br />
facile de l'une a l'autre, avec la transmjssion de leurs vibrations, la communication<br />
de leurs sensations.<br />
Par cette fusion les molecules du corps fluidique de l'esprit se rapprochent<br />
; le perisprit tout entier se materialise plus ou moins tandis yue le<br />
mkdiu'm, dans une certaine mesure, perd quelquefois de sonpoids, comme l'a<br />
constate W. Crookes, lequel s'est assure a l'aide d'appareils enregistreur5<br />
que pendant certains phenomenes spirites celte perte peut etre de plusieurs<br />
livres.<br />
krnhdium cn perdant des elements materiels que l'esprit fixe dans son<br />
Pdrisprit perd aussi de ses forces, ce que paralt indiquer la fatigue qu'il<br />
en meme temps que l'assistance a la fin de certaines sCances ; cetlc<br />
htigue n'est pas toujours en proportion avec le peu d'efforts pliysiqucs<br />
qu'il a dCi &ire.<br />
(1) M. F., meclium trbs sensitif avait ete mis en i~~pport avec l'esprit d'un jeune homme<br />
"Ort ~hthisi~ue, inconnu d'elle et qu'avait evoque une personne de sa famille qui &tait<br />
pr'8ente. Des que le meclium sentit la presence de l'esprit, elle se mit A tousser et bientot<br />
el'e cracha le sang. Depuis, chaque fois qu'on Bvoque cet esprit devant elle, meme sans<br />
Pen Prevenir, les memes accidents se rrproduisent.<br />
La circulation dl, poumon clu izedium est bien ici modifioe par le rayonnement du p6-<br />
"'prit de l'esprit sur le corps iiu snjet.
160 RE~UE SPIRITE<br />
- -_<br />
Cette quantite de forces les esprits semblent l'emmagasiner, comme l'on<br />
emmagasine l'electricite d'une pile sur des accumulateurs, pour la c7.el1e~<br />
nu moment des manifestations.<br />
Les choses se passent en effet comme s'il en etait ainsi, car, aprEs unc<br />
manifestation un peu importante il cst rare qu'on puisse en avoir aussitot<br />
une seconde. C'est que la pro~ision des forces ou des fluides est epuiste cl<br />
qu'elle ne peut blrc renouvelk a volonte.<br />
Elle doit Otre faite d'avance parce que le medium ne peul perdre qil'unc<br />
quantitO clirtcrminCc de fo~ccs en un tcmps dom6 sans cn souiirir, ct que<br />
Ics esprits prudents ne veulent jamais, mume pour les plus grands phcnombnes,<br />
nuire a la sante de leurs mediums.<br />
C'est encore grkx a ces fluides accumules que les esprits rendent leur<br />
peri sprit visible ct tangible et qu'ils le ramhnent ensuite a son etat primitif;<br />
qu'ils pcu\cnt fluidifier des objets et les reniaterialiser (de meme que par<br />
l'irtincelle blcctrique on transforme en eau un melange d'oxygkne ct cl'hydro-<br />
@ne ct qu'on d6conipose l'eau en ses deux gaz cunsliluanls) ; qu'ils inlroduisent<br />
des objets dans des lieux completement closet font apparaitre de la<br />
lumibre comme on le voit au debut dcs seances de materialisations ; qu'ils<br />
produisent directement de l'ecriture ct des dessins, ce qu'ils font, soit en bcrivant<br />
ou en dessinant comme nous, soit en materialisant les modeles fluidi<br />
ques de ces compositions.<br />
Du moment que les esprits ont un corps fluidique qu'ils peuTcnt plus ou<br />
moins malCrialiser, les mouvements des tables, le dbplacement d'objets<br />
sans contact, les phenom&ncs de vision, d'audition, d'incarnation, etc.,<br />
n'ont plus rien qui puisse nous etonner outre mu. "sure.<br />
D'ailleurs la realite de ces phenombnes est incontestable ; les hommes<br />
les plus honorables et les plus competents parmi lesquels nous nous conteilterons<br />
de citer le savant anglais William Crookes, a qui la science doit la<br />
dCcouvcrtc de la matiere radiante, les ont constatirs dans des conditions qui<br />
ne laissent aucune prise au doute.<br />
Rous-mdme depuis dix ans nous avons Cle tirmoin dc plus de dcuv ccnls<br />
matirrialisations d'esprits, parmi lesquelles nous avons ricllcmcnt rccoiinu<br />
des membres de notre famille (bien que n'ayant aucune mediuinnili.) CL<br />
dont plusieurs nous ont laissC le moulage de leurs mains obtenu sous noq<br />
yeux h l'aide de la parafine; nous avons eu des communications ccrilcs<br />
devant nous, sur du papier que ncjus a~ions apporta, les csprils s'OlanL<br />
l'a~ance montres a cote de leur medium endormi.<br />
Les communications entre les vivants ct les morts existent donc et l'on<br />
peut dire quc les preuves en sont absolument scientifiques.
JOURNAL ~'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 161<br />
Si les prcu'ires clc ces rapports nc sont pas donnees plus frequemment,<br />
c'est que nous ne connaissons pas cncorc suffisamment cl que nous nc<br />
pas toujoiirs les nlnilrcs de rdaliser les conrlitions qu'il faut remplir<br />
pour en proloquer surcmcnt la manifestation, et que, les bons mediums qui<br />
sont des intcrmCdiaircs indispenrablcs nous font trop souvcnt defaut.<br />
Mais chaquc jour Ic spiritisme cuperimentnl se pcrfcctionnc el lcs resultats<br />
obtcnus dans ccs tlcrnibrcs annees sont assez encourageants pour<br />
que lcs difficultes rencontr6es jusqu'h cc jour ne tarderont pas il<br />
STapplanir.<br />
Malgre ces dif'ficultes il y a un hi1 acquis dont l'importance socinlc<br />
n7ecl~appcra t~ personne : c'est que Ics esprits dans leurs communications<br />
proclament comme une verite absolue la solidarile entre les vivants et les<br />
morts, qu'ils rcsscntcnt nos joics ct nos peines, qu'ils s1int6ressent ri tout ce<br />
qui nousintercsse nous-mOmes, qu'ils ne peuvent Otre compl&tement heureux<br />
tant qu'il y aura dcs malheureux sur la terre, puisque l'ether au milieu<br />
duquel ils vivent,commc nous, lcur apporte et leur communique toutes nos<br />
scnsations ; voila pourquoi ils doivent se reincarner aussi souvent quc<br />
cela est neccssairc it leur progrOs et h celui des autres, eij apportant dans la<br />
vie des qualites nouvelles, dites innees, mais qu'ils ont acquises dans leurs<br />
existcnccs antErieum et qui leur permettront de remplir avec moins dc<br />
difficulte la mission qu'ils se sont donnee ou qu'ils ont accepthe.<br />
Lorsque ccs idees seront comprises par la generalit6 des hommes, la<br />
justice presidcm cnfin aux relations sociales; il n'y aura plus des exploiteurs<br />
et des csploitds; tous les nmnbrcs de la famille humaine se reconnaissant<br />
cominc frErcs seront justes ct bons par devoir el par inler8t. La questioii<br />
sociale aura alors ~6cu. Dr CIIAZARAIN.<br />
LA 'i7H1~1i.21>1
--<br />
superstition pcrirlarit ccs ~ C U \ rriillc ans ! Je voiidrais in,iiritcnant lui proposer<br />
unc cupbriencc qu'il pcut hirc lui-mbmc et j'ai CU le tort de ne pils<br />
avant concu cettc itlbe, jc ne puis m'cxplic~uer lc fait de nc pas y a\ioir<br />
plus tot et l'ou va toujours chcrclier au loin cc qu'on a sous ln main !<br />
,insi, si lcs prbtres connaissaient lc somnambulisrnc, ils c1cv:~icnt nussi<br />
la suggcstionnal)ilitc dcs somnambules celn cst rationnel. Ils<br />
pouvaient donc donner cc qu'on appellc dc nos jours iinc suggcstion<br />
pasthypn~tiq~~ en ordonnant ainsi ail i~ialiitlc (10 voir en se mcttaiit<br />
(itat somnambulic~uc, ou dans lc rOvc du sommcil ordinaire, les<br />
remEd~~ adaptbs il son mal. Ccttc hypothbsc qui inc vint un peu tard<br />
pourquoi les anciens auteurs nc parlciit jamais d'insuccbs dans<br />
le$ recitg du sommeil du temple.<br />
il me semblait qu'il valait la peine d'cssaycr si l'cxperiencc viendrait<br />
confirmer l'hypothese et si, de cette mnnibrc,cn clonnimt une solution h unc<br />
enigme de l'antiquite, je contribuerais en meme temps h enrichir d'une<br />
idee la medecine de l'avenir.<br />
Quelques amis, membrcs de la a SocietC depsychologie experimentale 1, ii<br />
Munich se joignirent h moi pour tcnter l'experience, le 20 mai ; M. Il. P.<br />
eut la complaisance de figurcr comme á sujet )) et M. le Dr G. entreprit<br />
l'hypnotisation. M. P. qui avait 6te blessC h l'epaule h Sedan avait toujours<br />
de grandes douleurs dans le bras droit dont il pouvait a peine SC servir. Il<br />
tomba bientat en sommeil hypnotique, ce qui fut prouve par un mouve-<br />
ment saccad6 (lu bras catdeptis6. On lui demanda ce qu'on pouvait faire<br />
Pour sa blessure et pour attbnucr scs douleurs ; il parla d'abord de mor-<br />
phine disant que ce rcrnbde ne valait rien, dc compresses froides pour lc<br />
bras mais cc rembdc ne lc soulagerait que pour iirie dernie licure. Tout<br />
cela n'&ait gubrc Io langage i'crmc d'un v6ritnl)lc soniii,iinbule. Lc Dr (;. lui<br />
fitdoncla suggcstion liyynotiqiic wivmtc . áVau\ rc":vthr~.i, cctlr nuit-ci et voiis<br />
vous rappcllcrcz ICL; grnnclcs cloiilciirs quc ~otrcl l)lc.;rure VOIIS ;I dlijii cm-<br />
S6&. Vous vous rnppellcrrs si vivciticnt de ces doulciir.: qiic volrr cyprit i;r<br />
Preoccupern clc octtc peii4c y c~-l-il iiii iiioycii pour trciu~cr Ic ri:inbclc h<br />
ce mal? Je vous nffirmc quc L oui rn troiit crcs 1111.<br />
ci Vous l'apprendrcs clans le rhi1 ct voiis simrcz dc (~11~110 manibrc vos<br />
Wffrances pcuvent Otrc cntiercrncnt dirsipbcs. Cc rcniedc ou cc traitenicnt<br />
gravcrn si vivcmcnt dans votrc inbliioire rjuc \oui; ~011s (III rapl~cllcr~~ 1rii.s<br />
hottement clcriinin matiii, ct vol15 vous cn so~ivientlrc~ jiiqu'ii cc qiic vou.:<br />
vcWez M. 10 Ur (lu Prcl h cliii voii. ~'~iroiilr~rc~z lc roiilriiii t h rfivc. Cc que jr<br />
viens dc voii, dirc iloit
1G4 REVUE SPIIIITE<br />
-- -<br />
suggbra, commc c'est l'habitudc, de se revcillcr sans doulcurs, sans faiblcssc<br />
et de bonne humeur.<br />
AprEs un court repos, il fut rSveille pcu h peu. Il nc gardait aucun souvenir<br />
de ce qui venait de se passer, nous n'y fimes aucunc allusion. Le Icndomnin,<br />
j'nllni lc voir, vers midi, il crut que je passais chcx lui pour causer<br />
dc In SociSlC. Jc lui parlai dc l'hypnose de Iir veille ; il se plaignit que, par<br />
suilc, un grniid ~nnliiis~ lui 6Lait rcsl6.<br />
Il est vrai il s'dlnil scnli sans doulcur aprus la sOancc, ce qui 6tnit ct'aulnnt<br />
plus 6tonnant quc lc temps 6tait orageux ; aprbs s'elre couclie les doulcurs<br />
devinrent si vives qu'il n'avait pu trouver de repos et ne s'6tait endormi quc<br />
vcrs trois heures du matin et alors il eut un rOve Otonnant : 11 entcndil<br />
une voiv qui lui fit des reprochcs a causc de sa negligence 2 ne rien entrc-<br />
prendre pour att6nuer ses doulcurs ; il lui fut conseil16 de coinmcncer par<br />
rlcs frictions d'eau froide, puis In voix redonna d'autrcs conseils ; il danit<br />
faire des compresses d'eau magnetisde en guisc dc compresses echauffantcs<br />
ce qui calmerait ses douleurs et les cnlevcrait peut-ktre cntiereinent. Ce<br />
reve lui avait paru si extraordinaire qu'il en avait de suite fait le recit h sa<br />
femme en se r6vcillant, ce que cette dame me confirma.<br />
Je dis alors 3. M. 13. P. que ce reve Btait le resultat de In suggestion post-<br />
hypnotique qu'il avait recu dans la soirOe prbchdente et l'engageai a suivre<br />
le conseil recu ; sa femme magtietisa elle-mhme l'eau qui servait aux com-<br />
presses et deux mois plus tard. le 24 juillet, je recus cette lettrc de<br />
Mme B. P. : N Il y a dbja une amelioration considerable ; les doulcurs ont<br />
presque entibrement disparu et nt? revienuent que par des journees trks<br />
chaudes, ou aprhs de grande5 fatigues ou de grandes emotions contractees<br />
au bureau. Il y avait aussi dcs jours ou il nc ressentait aucunc douleur. LC<br />
trrtitement est continuo. )) Celte dame avait r6ussi h mettrc son mari cn<br />
sommeil hypnotique ct lui nvait ortlonne d'avoir cncore un rbve lucide pour<br />
voir un remudc plus eflicace. Il eut, cn cffct, un sccond reve oii on l'avcrlil<br />
que les prochaines journ6cs chaudes amencraicnt dcs douleurs plus forte*,<br />
qu'il fallait alors baigner le bras duiis de I'eau 1nngnetis6c et renouvclci'<br />
cncore la coinprcsse. Ce rcve avait ete un peu trouble, moins clair et rnoins<br />
dislinct quc Ic premier ce qu'elle attribuait !L cc que sa volont6 6tait moins<br />
Sorlc quc ccllc du inudccin. Quatre mois plus tard jc rccus unc lcttrc clil<br />
rnriladc lui-mbme; il in'acrivait : (( .Tc suis trbs satisfait dc mail 61at actiid,<br />
mais oblig6 de conlinucr ICS compresses pour que les douleurs ne se r~~)~lcl<br />
plus n. Dm\: mois s'ccoulurcnl, jc Ic revin pl il m'ncsura que Ics (loulcui'~<br />
;ivciicnt completenient di.;paru, qii'il n'tivait plus l,esoiii prbpnrci. dc"<br />
compresses.
JOURNAL D'ETUDES PSYCI~OLOGIQUES 1 65<br />
- Si j'ktais meclccin je tachcr& tl'c\phirnenter a\ec differents sujcls et<br />
pour differentes maladies : jc constaterais la valeur thCrapeutique de leurs<br />
r&ves car un seul cas ne prouve rien ; l'occasion me manqua et, du restc,<br />
l'on n'eut attache aucune importance aux experiences d'un laique. Lc Dr C.<br />
pi etait si riimablc de presidcr fi nos experiences ne pouvait, a. lui scul,<br />
arriver :L uii rCsultat satisfaisant u moins d'cuperimcnter pendant une ph-<br />
riode trus longrie, et encore Ics e~pericnces mnnqueraicnt-elles de variCtb.<br />
Il ne me reste donc qu'h publier lc cas ci-clessus ct h tacher d'interesser<br />
a ces experiences un plus grand nombrc d'expCrimenlateurs ; nous pourrons<br />
nous attendre h voir cn peu de temps relater une foule ci'experiences suivics<br />
et variees.<br />
Si je ne suis pas medecin je puis quand meme exprimcr mon opinion<br />
personnelle sur lcs r6ves therapeutiques. Amon avis, comme je l'ai dit plus<br />
haut, ces r6ves curatifs ne sont qu'une phase et une prolongation de la force<br />
curative de la naturc et voici pourquoi je les crois en etat de produire les<br />
memes effets ; je soutiens a priori que le reve curatif provoque par la sug-<br />
gestion posthypnotique peut et doit avoir une valeur therapeutique reelle.<br />
Il faudrait prendre en consideration pendant les experiences qu'il n'est<br />
pas dit que le r&ve se developpera completernent aprks la prcmiere sugges-<br />
tion ; il serait donc necessaire de repeter la suggestion posthypnotique &<br />
plusieurs reprises et a de courts intervalles.<br />
Il n'est pas necessaire non plus d'indiquer le sommeil normal comme lc<br />
temps le plus propicc pour la vision ; au contraire, pour ceux qui disposent<br />
de sujets somnambules, il est prefkrsble de determiner ['etat somnambu-<br />
lique pour la recherche du rembde, cet etat etant bien plus sensible que le<br />
sommeil normal.<br />
Il me reste cncorc LZ adresser quelques paroles aux medecins incrCdulcs :<br />
La medecine nc nie point la vertu guerissante de la nature, et non moins<br />
l'instinct nak.wel indiluafit la nourriture et les remedes ; depuis quclquc<br />
temps elle admet mOmc l'cfl'et de la suggestion ct de l'ordre posthypnotique.<br />
Elle ne peut donc rien objecter coritrc l'cxperiencc ci-dcssus menlionnee,<br />
Puisque celle-ci ne renferme que les possibilitUs admiscs. Il n'y a ici (le<br />
nouveau au fond quc le fait d'avoir employe la suggestion, non seulement<br />
Pour revcillcr l'instinct curatif de la nnlure - ceci oii l'il dCja. fait souvent -<br />
mais pour prolonger cet instinct jusqu'i~ Ic fairc passer dans 2'2tnt conscie~t;<br />
C'est peu de chose, il cst vrai, et cependant je n'ai pu trouver pour fairc<br />
"cepter ce peu de chose que cettc longue dissertation ct explication.<br />
Une autre question qui resulte dc cette expericncc est du ressort des phi-<br />
lologues ct des cthnogrclphes ; ellc coiiccrnc lc sonimcil du tcrnplc ct ne
1 U(i REVUE SPIRITE<br />
-<br />
pouvais sans tloutc proilver qiic les prfitrcs tlcs templcs aient enlployi:<br />
notre proc6d6 pour arriver B leur fin, mais comme In siiggestioniia1)ilite des<br />
somnninbulcs est un fait incontest,liblc, ccttc e~plicntion m'a sein1116 la plus<br />
siniplc ; cllc suffit pour se rnntlrc coniptc dc l'hiigmc classique. l'uisqiic<br />
les prfitrcs connaissaient lc somi~nmhlisme, il csl plus quc pro1)ablc qu'ils<br />
ont corinu ilc mBine ln siiggeslioiirin11ili16 cles somnninbixlcs, car los disciples<br />
de Mesmer, il y a cent ans. cn firent rlc siiitc ln tldcou~crlc. Il mc senililc<br />
donc qiic nous pouvons designer cette cspericncc sous lc nom rlc (( Sonzmcl/<br />
tlvr lemgle D, en ndmcttnnl, rnixnt! quc les prfilrcs aient. rlisposti d'un nutrc<br />
moyen quo celui quc! nous ~cnons d'ciiiploycr pvur 6vaquci. lcs rFvcs Curiitiis.<br />
Dans notrr cp6rieilcc, noils avons filil. deus .sc~posi/ions : l0 'L'es6cutioii<br />
d'un orclrc poslliypnotiquc peut avoir licil ?i l'etat tlc mille, pcridnnt Ic somincil<br />
nntiircl ou pendant un somn~eil artificiel, celui-ci pouvant dtrc 6uggi:ri:<br />
pour une Bpoqiic tlClerminCe. 2" L'ordre posthypnotiqiie pcut disposer (Ir.<br />
toiltcs les facult6s dont le sujet cst c.n possession au moment de I'executlon,<br />
soit qu'ellcs soient, conscienies nu lntcntcs ; parmi ces rlornibrcs, on peut<br />
comptcr l'instinct curatif qui, ne SC d6veloppant que dans Io sommcil profond<br />
pcut htrc Evoque dans la snggcstiun posthypnotique.<br />
Nous avons rcmnrqu6, au courant de l'cxperiencc ci-dessus, quc nos conjectures<br />
Stnient bien fondees.<br />
Faut-il conclurc cic cc qui precbdc que nous devrions instituer de nouveau<br />
lc sommcil (lu teniple sous unc f'orme moderne ? Quant h moi je n'y<br />
vois point d'inconv61iicnt el si l'on m'a reprochi: ddja dc fairc rcvivrc ln<br />
supcrslitioii du moycii Aga, jc pourrais tout nussi bien supporter le rcprochc<br />
dc rktrogriidcr jusqu'h vouloir ressusc,itcr 1'nntiqiiil.B. lh cffct c'est, reciilor<br />
d'un grxirl pas, niais jc rcmontc jusqii'h l'apoque de IYriclfis que nous<br />
regardons nctuclleincnl. comme une 6poquc iddnlc h lnqucllc nous aspirons<br />
sans l'avoir. cncorc dgdi!c ou imitirc, tout siaiplcincnt.<br />
Au rcsle c'est une qiicst ion h lnqucllc les rni:tlccins tloivcnt repondrc CL<br />
qui n'cst pas (le mon ressort ; (le plus le: inirtlwiiis clcvrnicnt se dcinnnclcr<br />
que si ccttc quc!stion iilcriiicli~c h l'nut,rc, s'il cvislc un systfimc tli6rapciiliquc<br />
1'1~1s parfait que colui dc la nnlzcre czwntiuc, cl s'il cn csl un, coiuniciil<br />
le tlficouvrir, 1(: grandir ct qucllc csl ILI tlircctioii qu'il frmdrn lui dannci. l
~6gu!ibI'emcnt depuis quelque lcmps la 1)onrie et r6nctionnaire AGENCE<br />
~I~VAS fait passer ,lu\ jourmu\ di.5 potits entrclilcts comme celui-ci :<br />
(( Les joi~rnaiix catlloliqucr (de Itomc) publicnt cc soir une lcltrc du pape<br />
adrc~~he le 20 nmenil~rc a. l'Cpiscopnt, touchant ln question anti-esclavagiste.<br />
Leon XII1 rit~ipcllc In mission quc l'figlisc :I toujours cxcrcEc cn faveur de<br />
la libbration des cdavc.;. II cilo les p:iprs, tlcpui.; Gr6goirc-le-Grand jusqu'a.<br />
~~&pirc XVI, qui -1: ?ont pr60c~iipi;s rlc cctte qiicstion ct la lettre qu'il<br />
Rtlrcssa lui-mbnw :lux iT\iZ~ii~c~; du l!rc)sil.<br />
c Le recit tlcq .;oi~il'i:~ncc~s cles CS('~\'C~ (lm< llAfi.iqiir Centrala l'drnut profond6ment<br />
ct il clinrgrtl Ic cartlirial T,;t\i;.cric, dont Ir zblc ctl'activili! apostoliques<br />
sont au-tlchsiis tlc tout dlo;:c, de parcourir les villes d'Europe pour<br />
engagcr les souverains cl Ics peuples A travailler de concert ti. l'abolilion dc<br />
l'esclavoge.<br />
((Le congros de Bruxelles ct recen~ment celui (le Paris ont 6t6 les premiers<br />
resultats dc ccttc campagne.<br />
(1 Le pape louc et rcmcrcie Jes couvcraini de l'Europe d'avoir tenu ces<br />
congres et lcur recommande de conlinuer IL Fvangoliscr l'Afrique par les<br />
missionnaires. A cet effct, il institue une quOtc annuelle pour le jour de<br />
l'fipiphanie. N<br />
Il n'est pas permis dc fausser pliis impudemment ln verite comme nous<br />
allons le voir tlnns cct article.<br />
Tout dlahOrd disons l~ien ce qn'cst. l'esclavage ?<br />
Montesquicii Ic deEllit, un droit qui rcritl un hommr! tcllement sujet d'lin<br />
autre homme, qu'il est la inaitrc nlisolii !Ic srs hicns ct dc sa vie; nvnnt cct<br />
auteur un 6criviiin de l'antiquith it~ait. dit quc I'esclavqe c'lait une forme de<br />
la wort.<br />
En effet;, ~'csciiivc. n'cst rien, int;npni~le de toute iiiitiutive et de toute<br />
VOlont6, il n'csl qii'uri jnslriii~iciit, yil'cme clcosc daiis la main de son maitre.<br />
Et c'est precisCrncnt cct1.c siipprcssion clc In pcrsonnalil6 humaine qui fait<br />
que l'csclavngc cst unc iilonslruosiL6, un crilne nbomihahle.<br />
L'esclavage el son ori~inc ont Ctc) flotris par Lamcnnnis en unc all6gorie<br />
Plcinc d'amcrt~~rl~ et d~ vkrii c:.<br />
(( Il y eiil ;iiiI.rrf'ois, ;i dit r.(>l !:c8i.i~;iiii (l), iiri liominr mechant ct rnautlit<br />
du ciel. Cct lioiiiriic c':tait iiiit ci. il 1iiiiss;iit lc trxvnil do sorte qu'il SC dit :<br />
Comment !ki.ni-j(l? Sijt1 iiv !r;~~nillt! piw, jc iiiniirrni, cl le travail m'est<br />
lnsupporlnl)lc. Aiors, il Iiii tlril.r;l 1i1i(! poiisfic diin.; Ir r:a:iir. 11 s'cn alln dc!<br />
\ - -. .- -<br />
(11 A. de Lamennais, Paroles &u>i cro!ynnl, 3 VIII.
168 REVUE SPIRITE<br />
- -<br />
nuit et saisit quclqucs-uns dc ses fri?re> pendant qu'il.; dormaient cl les<br />
chargea de chaines, car, disait-il, je les forcerni nvcc dcs verges et lc fouct 3<br />
travailler pour mui et je ~nnngerai le fruit de leur travail. Et il fit ce i~ii'il<br />
avait pensi?, et d'autres voyttnt cela en fircnt autant, et il n'y eut plus dc<br />
freres ; il y cut des maitres et des esclaves. ))<br />
Depuis la mauvaise pcnsbc dc cet homme, c'est-A-dirc presque depuis<br />
l'origine du montle, il y n toujours cu dcs esclaves ; aujourd'hui mdmc ilil<br />
seuil du xso sieclc, l'esclntagc n'est pas aboli, tant s'cri faut, malgre dc<br />
nobles efforts de grandes personnulites. Et cependant les apologistes (lu<br />
christianisme, (lisent qui veut les entendre, quc c'est la religion catholique<br />
qu'est due l'abolition de cette grande plaie sociale.<br />
Il nous a paru utile et interessant a ln fois de rechercher Ia part qui<br />
revient al'figlise dans la suppression de I'esclavagc. Cette part est si petilc<br />
qu'elle est pour ainsi dire nulle.<br />
Lors de son avenement au Pontificat, Leon XII1 dans l'Encyclique qu'il fit<br />
alors parartre glorifie 1'Gglise d'avoir rendu un eminent service a<br />
l'humanite, en supprimant l'esclavage. Cette proposition est empreinte<br />
d'une grande exageration puisque le pape constate meme aujourd'hui que<br />
l'esclavage n'est pas encore aboli. Il le sait fort bien, puisque au mois de<br />
mai 1888, il felicitait 3 Rome le ci-devant empereur du Bresil du decret de<br />
Regence qu'il venait de faire rendre pour l'abolition de l'esclavage dans ses<br />
Etats.<br />
Voyons maintenant la part que l'Eglise a prise aux essais d'abolition.<br />
Le christianisme a adouci les conditions de l'esclavage en inculquant dans<br />
les esprits des preceptes de justice et de charite qui n'existaient pas<br />
toujours dans les theogonies anciennes; notrc impartialite nous fait un<br />
devoir de le reconnaitre ; mais 18 seulement, se borne l'actiou du christianisme.<br />
Jamais les Peres de l'figlise, comme nous allons le prouver, n'osbrent<br />
demander l'abolition d'un usage invetere, la nouvollereligion aurait du reste<br />
6tb incapable de rien obtenir; a son origine, elle avait assez de mal a vivre.<br />
Aussi au milieu du quatrieme sibclc ct jusqu'h la fin du cinqui6rne,<br />
l'esclavage existail dans toute sa plenitude, dans toutc son ignominie avec<br />
sa vieille organisation, avec ses iniquites et cruautos inouies. Les pretres clil<br />
Chrisi, Claient bien obligbs de respecter cettc institution Ctablic par unc loi<br />
de l'gtat.<br />
Ainsi donc pendant cinq si~cles, ll$glisc n'a pas pu fairc avancer d'un pas<br />
l'abolition de l'esclavage.<br />
Et anterieurcmenl, voyons ce que dit la Biblc qui cst pour lcs chretien.;<br />
une couvrc d'inspiralioii di\ine ? Elle adnict carrhncnt l'csclnvagc.
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 169<br />
-<br />
Lorsque hloise ecrivit le Penlnteupuc?, l'escliivnge kldit si i'orlcrnent anci.6<br />
., . .<br />
dans la societc juive qu'il le consacra dnns ses lois ; mais il en proscrivit les<br />
et en modera l'usage, 5 l'egard des esclaves israelites seulement, car<br />
la loi mosaique est fort dure pour les Gentils, qui, aux yeux du peuple de<br />
Dieu, des enfant? d'israiil, n'etaient que des Btres vils, impurs et iilolhtres.<br />
Moise etablit qu'en cas de sovices de la part du inaitrc, l'esclave deviendrait<br />
libre ; que tout Juif tombo dnns l'esclnvngc se trouverait legalement<br />
au bout de six ans, qu'il ne devenait csclavc u vie, que s'il refusait<br />
sa liberte; mais il ne pouvait 6tre vendu hors de son pays. Les maltres, au<br />
pouvaient rlisposer d'une manihre absolue des esclaves etrangers.<br />
La servitude de ceux-ci etait perpeluclle et les maitres n'otaient reprehensible~<br />
pour avoir frappi: leurs esclaves qu'autant que ceux-ci mouraient sur<br />
le champ (1).<br />
Enfin Jchovah ne veut pas qu'on spocule sur la pauvrete de ses freres, paiivrete<br />
qui les aurait obliges & se vendre comme esclaves. Et il etablit un<br />
petit compte pour rembourser au frere rachete l'oncle et le fils de l'oncle sa<br />
liberte.<br />
... et lorsque l'&ranger, etc., de 47 a 511.<br />
Quel brave homme que ce Jehovah, si ailleurs il ne se montrait<br />
inexorable.<br />
Dans d'autres passages I'Ecriture dit aussi qu'il ne faut pas rougir de<br />
chatier les enfants et de battre les esclaves juspu'nu sang. Que le fourrage le<br />
baton et la charge sont pour l'ane, le pain et la correction pour l'esclave, qui<br />
ne travaille que quand on le chatie ; que le travail continuel rend l'esclave<br />
souple, enfin qu'on doit donner a l'esclave malicieux la torture et les fers<br />
et que chaque fois qu'il n'obeit pas, on doit lui mettre le fer aux pieds.<br />
(1) EXODE.<br />
- 20. - Si quelqu'un a IiappM son esclave d'un Mon et qu'il soit mort<br />
sous sa main, on ne manquera point d'en faire punition.<br />
21. Mais s'il survit un jour ou deux, on n'en fera pas la punition, car c'est son<br />
argent.<br />
27. - Que s'il fait tomber une dent B son esclave, il le laissera aller libre pour sa<br />
dent.<br />
LEVITI~UE XXV, art. 44. - Et pour ce qui est de ton esclave ct de ta servante qui<br />
mont a toi, achete-les des nations qui sont autour de vous ; vous acheterez d'elle l'es-<br />
clavage et la servante.<br />
46. -Et vous les laisserez (euxet leurs enfants) comme heritage B leurs enfants, apres<br />
vous, afin qu'ils en hhitent la possession et vous vous servirez d'eux pour toujours mais<br />
Pour ce qui est dc vos freres, les enfants d'Israel ne domineront point rigoureusement sur<br />
Ces freres.
170 REVUE SPIRITE<br />
-- -<br />
Saint-Paul dans scs Rpilm, rcroiiirn:iiidc ;lux csrl,i\e\ d'obeir h lciirs<br />
mnitrcs, il imposc la inc?nw oliOiss,~ncc il tau\ lcs hoinriles en gEneral ; ils<br />
tloivciil se soiimrttw h tous les dtJtciitrurs du pouvoir qucl qu'ils soionl,<br />
rlttcndu qiic toulc-puissance viml de Dicii.<br />
C'cst poiirqiioi celui qui s'opposc h In puissnncc s'opposc il l'ordre rIu0<br />
Dicu n Eta1)li ; ct cciiu qui s'y opposent atlircront sur cul-mhmcs la<br />
con tlamnntion.<br />
Car Ic 1)rincc est Ic ministre: tlc Dieu (1) ctc.<br />
C'pst, on le \.oit Li coilhCcraliori tlc la forrniilr : Ln forcrJ pwne ZP droit,<br />
qui n'cst pas ,111qsi inotLcrnc qu'on le ciboit gciiii~ralcmcnt.<br />
S'adressant crisuitc aux Corinthien:, hainl-Paul i.ccoinmnntlc Ii. chacun rlp<br />
rcstcr dans sn condition (2).<br />
u C)uc chacun dcrncurc dan5 ln vocntion dans laqucllc il est appclo. A?-t11<br />
6th nppclc' 6lnnl csclavc ? Nc t'en fais point de peine, mais aussi si tu pnuu<br />
2trc mis cn lihcrte, profites-cn, car l'cscliivr qui cst appcli? par lc Seigneur<br />
cst l'affranchi (lia Scigneur z<br />
Le sejour terrestre en cffel, n'est qu'un passage ct en supportant ln misere<br />
et l'oppression, on ncquicrt rlcs titres poiir Ic ro'jaunie de Dieu. Mais<br />
Saint-Paul aurait bicn pu rccommnndcr aux maitres d'fitrc humains pour<br />
pcrmettrc aux panvrei; esclaves d'mi\ Cr moins miseralilement au Royaumr<br />
de Dieu I<br />
Professant de telles doctrines, le christianisme ne devait donc apportrr<br />
aucun soiilngcmcnt 6 l'csclavagc, aucune modification hardie pouvant<br />
Rniencr sa suppression.<br />
Sous Constantin, 1c christianisme est tout-puissant 1'Eglisc profite-t-ellr<br />
de sa toute-puissnnce pniir teriter l'abolition rlc l'esclavngc ? En aucunc<br />
facon ! au contraire, cct esprit dc rbsignation quc nous venons de voir si<br />
rccommand6 cl quc pri?clia Ic christianisme fut tics plus utilcs $1 In<br />
tyrannie et servit grnndcnicnt ?I ln consolider.<br />
h dc hardis novatciirs rjui soutiennent rpo : (1 l'Esprit-sairil nc rosidc pi.:<br />
dans In contlilion (lc 11i:iilrc a esclavc, mais (lm.; crllc d'hominc lihrc, (pic<br />
rEpond (saint) nnsilr '<br />
II sc conlcnte Ic hwc hommc ilc iofutcr rctte doctrine (le 1'Esprilsaint<br />
(3) ; cl (-1i;iqiic foi\ qu'il cri trouve I'occniiori, Ilnsilc plnitle (le toiil soli<br />
poiivoir poiir Ic rn:iiiilicw clc l'csclavagc. I>oiir Ini c'es! unr (]CS lois qui<br />
regissent ln socibtb.<br />
(1) Saint-l'nul, Rom XIII, 1. 1. 4<br />
(2) Le m?mc 1, Corinthcens VII, 20, 'il, 22.<br />
13) Snmt Ihsilc, c XX<br />
#
JOURNAL D%TUI)ES PSYCHOLOI~IQUES<br />
-<br />
171<br />
bugu"in dit le Saint ditclarc rlc .;on cdt6 flue .J.-C. nlc.;t I)ns venu pour<br />
pOUP ]CS rendre plut; dociles el plus fidblcs<br />
,firnnchir Ics cscinveh, llli~i~<br />
cnvors lours maitrcs ; ceux-ci wrnicnt-ils iniques, mhhants et cruels ; Ic<br />
christ est venu pour Btahlir ln paix et mettre ordrc ii la maison, ii la fnmillc<br />
sOpvile et il conciiil (1) :<br />
,, Aussi com1)icn le.; rirlios sonl-ils rcdcva1)lci ~ J.4. qui n. mis hon ordrc<br />
dans leurs maisons N.<br />
~{t cc bon pfirc (dc l'figlisc) dbclnrc qiie In lui mosaique qui limite sciilcmcnt<br />
six ans Iri c1iirc';c clc I'csc~lnvn:.c, n'cst pnh npplicnlilc aux csclnvcs<br />
chretiens (2j.<br />
plus lard, sous 'i'heotio~c-lc-jcunc, xi cinquii?nw siEclc, lsidorc tlc Phlusr<br />
amet la meme pcnsitc (3) : (( Qunncl mi;mc lu poiirrnis Etrc librc, dit-il, tu<br />
davrais micux nimor Ctrc rsclnve, car il tc sera i1cmnndit un comple inoins<br />
rigoureux dc tes actions a. Ailleurs, il reproduit bicn clnircnicnt la rnfiinci<br />
idee (4) : u L1cscln\age 1 aut mieux que In. 1il)ertit n.<br />
Que moins on soit dcve dans cette vie, moins on ait dc responsabilith,<br />
c'est la une veritit rlc La Palisse, mais cc n'est pas une raison pour proncr<br />
l'esclavage et nous sommes hien oblige dc constater que toujours l'&$se ou<br />
ouil hnnc UUIICi apotres recommandent la soumission a l'esclave meme envers des<br />
martres cruels, loin de demander son 6mancip a t' ion.<br />
Ce quc ! nous somme5 oblige de constater alissi, c'est qiic jamais au grand<br />
. .<br />
19n19ic elle n'a ricn fait, alors qu'elle 6tait toute-puissante, pour abolir<br />
l'esclai iage; ellc q'est I~ieri gnrd6e d'imitcr Spartacus et dc prbcher la<br />
rbvolte , ellc nc voiilnit pas SC faire dos ennemis des puissants. Bicn plus<br />
nnnc "YU0 a ffirmons qu'ellc Ctnit enchantee de l'esclavage, parcc qu'ellc ne pouvait<br />
qc ie gagncr h son maintien, puisque le jour ou le maitre etait converti<br />
au ohri istinnisine, du mFmc coup le troupeau cl'csclaves aux ordres du maitre<br />
d urrnnn<br />
Uu vbll,~it c5galcmen t chrEticn.<br />
Nous pouvons donc dire ipc lcs opinions de Paul, de Ihsilc, d'Augustin,<br />
d1I~it1orc! dc: Pblusc ct cl'aulrcs pbrcs Cie l'i,glirc quc nou.; aurions pu mentionner,<br />
ne soiit pas clcs opinion4 pcrsonncllcs; cllcs rcssortcnt du dogme<br />
km liii-mcmc; ces opinions font pour ainsi dire partie dc la cloctrina<br />
Jennc.<br />
- L'esclave n'a ricn ,Z dire, Ic maitrc est l'du clc cc monclc. llcspcctcz<br />
toiltc piiissanrr, car elle viont rlc 1)ieu. D<br />
J
-<br />
172 REVUE SPIHITE<br />
a: Voila cc qui filit du clirisliaiiismc l'allie naturcl dc lu iiioriarzliic, u,<br />
l'aristocratie, clcs maitres en tous pays d'esclaves; voilh ce qui constitue en<br />
Europe, la forte et indiscutable alliance des cleux branches (religion ct politique)<br />
(lu parti conservateur; voilh ce qui fail dc In foi du moycn Age, non<br />
sculemcnt l'ilnic et Ic moyen, mais l'esscncc elle-mBme de la contre-rho.<br />
lution )) (1).<br />
Arrivons auu Conciles; la question dc l'csclavagc a 6t6 portee devant cuu,<br />
non pour eri amener l'al)olitioii, inais pour en renbrccr et resserrer pour<br />
ainsi dire les chaines.<br />
Ainsi le Concile d'Aguc, tenu en 506 tl6cidc selon l'ancienne autorite des<br />
canons, que les Oveques possbderont sous la reserve de l'l~glise, les petites<br />
cases, les esclaves de leurs eglises et les vases sacres, comme dcs choses (des<br />
meubles, mais immeubles par destination) leur ayant 6th conferecs, mais<br />
ils ne pourront les vendrc ni les aliener. L'ancienne legislation romninc<br />
acnit admis l'emancipation soit par prescriplion: soit par le long usage ou<br />
possession de la liberte ; mais l'@lise n'admet pas cette juridiction puisque<br />
le quatrieme Concile d'orange de 541 decrete que la prescription ne pourra<br />
etre invoquee contre l'esclavage.<br />
u Quant a la race servile, nous decretons que tous ceux qui en descendent<br />
en quelque lieu el quelque coridition qu'ils se trouvenl milme apres un long<br />
espace de temps, seront ramenes par le soin et le zble du pretre a. la condition<br />
de leurs autciirs et y demeureront ...<br />
u Si quelques seculiers pousses par la cupidite violent ce precepte ou<br />
s'opposent a son execution qu'ils soient suspendus de la communion de<br />
ll&glise. â<br />
Le concile dc Narbonne tenu en 589, dCcrbte par son canon 14, quc les<br />
devins et sorciers (< seront fouettSs et vemdus comme esclaves et quc leurs<br />
biens seront confisques N (2).<br />
Enfin cn 1179, le troisieme Concile de Latran prononce contrc les Albigeois<br />
(( la confiscation des 1)iens ct autorise les princes h les reduirc cn<br />
esclavage (3) a.<br />
Aprbs avoir euamin6 les actes des Conci1e.c. a l'egard de l'esclavage, si nous<br />
Otudions la conduite dcs papes, nous trouvons qii'cllc cst tout h fait contraire<br />
d l'itbolition. Lc pape Gregoire di1 le Grmil et cnnoniso commc snzd<br />
par l'&-lise, ecrit au dOfenscur de la Sardaigne Vilal pour l'aviser d'cnvoycr<br />
(1) J. MICHELET,<br />
IIist. ae Fr., tome IX, p. 26, en note.<br />
(2) Labbe-Conciles, tome V, cal. 1020.<br />
(3) Ibid, tome X, cal. 1522.
--<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 173<br />
dans l' ile son notaire Bonifacc avec la mission ~l'acheter des csclaves barbares<br />
d esLine au sei.vice de la paroisse ou du diocbse. Il lui rccommandc<br />
,urtou t de les lui faix avoir k bmprix.<br />
paul I III dans sn bulle d'excommunicalion d'IIcnri VI11 d'hngletcrre,<br />
defend expressement aux sujcts clc ce roi de lui obeir; il d6clarc que ceux<br />
qui ne se soumellront pas ses cl6crcts ,dcvicndront ipso facto lcs esclavcs<br />
de ceu x qui s'cmparcront d'eux (1).<br />
Vers , le neuvibme siecle l'csclavagc avait diminu6 par suite des avantagcs<br />
ArnnOT .,--- niques qui donnbrent naissance au colonal. Le colon btait attache<br />
aux va sfes domaines des Romains, puis dcs barbarcs, cnfin des abbhs ct des<br />
dvbquf !s qui grands proprielaires terriens poss6daicnt de veritables troupeaus<br />
d'esciaves sous le nom de colonat, servage.<br />
L'in1 mion normande etablit d6finitivcment lc colonat en Occident. Avec<br />
- -<br />
les Normands les esclaves de meubles qu'ils etaient auparavant devinrent<br />
euhles sous le nom de serf de la glebe. Or le servage etait un adoucis-<br />
#nt h l'esclavage.<br />
fin l'esclavage fait son apparition dans le Nouveau Monde a l'epoque ou<br />
issance de l'gglise est a son apogee. C'est alors aussi que les nations<br />
iennes introduisirent dans leurs colonies un esclavage autrement<br />
nnnp~csif "yy" U que celui de l'antiquite. Il n'y avait plus guere dc serf en Occident<br />
quand les musulmans chasses d'Espagne en 1415 se refugierent en Afrique.<br />
Vers 1448, des Portugais firent une descente sur les cotes d'Arguin (2).<br />
Ils firei ~t prisonniers des musulmans et les emmenbrent a Lisbonne, ou on<br />
les ver idit comme esclaves un prix trEs 61eve. L'appat du gain, la soif de<br />
1>-- 1<br />
I ur \aurisacra-fames) tenta dcs aventuriers qui se rendirent en Afrique et<br />
pratiquerent d'autres enlevcments. Les familles des captifs n'ayant pas<br />
d'argent pour racheter ceux de leurs membres qui leur avaient 6tb violemment<br />
arachCs offrirent de les fichanger contre dcs esclaves noirs. C'est rlc<br />
cet Cchangc quc naquit I'infilme trafic connu depuis sous Ic nom de traites<br />
des noirs.<br />
Les Espagnols et les Anglais y prirent unc part trbs activc et l'on vit<br />
des lors des rivcs du S6n6gal jusqu'aus cxtr6mil6s de l'A.ngola, l'Afrique<br />
devenir le plus vnstc inarchC d'esclaves qu'on n'nit jamais vu.<br />
Au debut de la conquiSte dc llAmCriquc, les indigbncs fournirent suffisamment<br />
de bras, mais comme lcs mauvais traitements ct lcs cxcbs dc Satiguc<br />
"aient promptement decimi: la population d'esclaves indigbncs, les noirs<br />
d'Afrique etnieni fort rrrhcrcli6s c,ir on les considkrnil cornirici lin il l)Plnil<br />
--<br />
(1) Bulledu 21 aoiit 1 ~35,<br />
Bu~Zariu~ii<br />
de Coccpeliner, tome X, parc 1, p. 125.<br />
(2) C'est sui. les i6cifs de ces ciitcs que p
-<br />
l~caucoup plus r6sistiint que Ics indig?nils. .\ussi nu cwiiiiiciicemcnt (lu<br />
xvr" siecle, transporta-t-on de 1':2l'riqiic cri .\iiii:riyuc tl'bnormes cluantitbs dr:<br />
nbgrcs pour t;iclicr dc rcmcidicr ilus iif'freiisos ilcipopiiliilions cnusbcs par Io<br />
conquc?tc ehpngriole. - Le chrislinnisrric ilans sa furcur dc prosblylisi~l~<br />
pcrsuacla Ferdinand et h Isabellc la Catholique souvcrnins de Cnstillc qu'uri<br />
cxccllcnt moyen d'arraclicr les nbgrcs 3. l'itloliltrie et les forcer u entrer tlarls<br />
ln vraie religion, c'etait d'cn hirc des csclnvos ct uii tlixrct (le 1501 iiulorisc<br />
I'esclavagc des nbgrcs.<br />
Pour Ics mhmes motifs un roi aussi clirCtien clii'I~nl)cllc, Louis SiII,<br />
nulorisci l'csclnvnge dans les colonics fran(,:aisc!s; cn 1610, il fiil introduit en<br />
t'rance. Le prcitcxtc cilnit toujours lc mCmc : le .salut spii.ituel dcs esclavcs<br />
qui (lu restc htant en Frnncc apprcridrnieiit (les mciticrs, des notions d'industrie<br />
dont ils profiteraient et feraient profiter la France en retournant plus<br />
tard dans lcs colonies.. . ., S'ils y retournclicnt jainnis bien entendu.<br />
Aussitot l';iris tlevirit un vaste marchi: d'csclaves tellement actif que moins<br />
dc 50 ans aprhs en 1602 l'autorisation roynlc dut etre retiree.<br />
Pendant cc temps dans les colonies les pni2vres negres 6taient livres i<br />
tout l'arbitraire possible ct a la crunutej In plus implacnblc de maitres snns<br />
cmur. II ne fallut rien moins que la publication dc J,ouis XIV le fameiix<br />
code noir (1685) pour nmbliorer Ic sort rlcs paiivrcs ni:gres et les proteger<br />
contre des iitrocites sans nom, atrocites qui se renouvellent encore de nos<br />
jours comme nous allons le voir u. la fin de cet article.<br />
Mais il nous faut bien le dire, cc code noir etait lettre morte en c,e qui<br />
co~iccrnait les avantages offerts aux esclaves. Les jesuites alors tout-puis-<br />
sanls et qui avaient dc grands intbrets dans Ics colonies persundfirent au roi<br />
quc celles-ci nc pouvaient se passcr des csclavcs noirs pour lcurs cultures ;<br />
aiissi firent-ils encourngci. ln trnitc par tlcs primes goiivcrnemcntales qui<br />
s'elevaient ii plus dc clcus millioris de frnnrs pw ;Li], sommc considbrablr<br />
pour cettc fipoque. Dbs lors Ic commcrcc tlc la i.raitc fut plus que jamiiii:<br />
prospfirc et il ne fut aboli que par une socidle cle paliers fondde cri Anglr-<br />
terro cn 1787 sous If! nom de SociCtG des Nuim. TJnc socicitb Srnricnise cri.O(l<br />
dans Ic meme but et notre grande rdvolution achcverent l'alirnnchissemrrif<br />
des noirs. Nous ric saurions terminer cc court historique snns donner iinc<br />
mention des plus flattcuscs Si. l'honorable s0riatciir Victor Schu:lchcr siirnomrii6<br />
lc N~pophile. Cct homme clistingu6 n consacr6 une grande partit'<br />
do son temps, (le son 6ncrgic et de sn f~~rtiinc pour obtenir l'aholition (111<br />
l'csclavnge dcs noirs dans lcs colonies.<br />
Par le court rfisumi: historique de la qucslion que nous venons rlc fair('.<br />
Ic lcctcur pciit ioir qiic 1'Eglisc n'ii ricn fiiil ~,,oiir 1'c:utiric:tion dr l'csc,lil\n~e~
Y'<br />
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUI~S 175<br />
Inais quni~rl ln vhrith avcc son dcl:it,znte IurniCrc a frqpi! tous les esprits,<br />
I'liurnanili' s'est elcv6e contre I'esclni;igr, I'E~lisc alors a c6d6 h cette<br />
pression gonerale et elle a essayh en prenant des ;iiri dr modeslic ilc s'atlrihuer<br />
un mCritc qu'cllc n'a jnmais cil.<br />
~t comme l'observe durcstc Jules Simon (1) : (i Tout se rdunit pour faire<br />
du clerg& catholique l'ennemi des innovntions : son institution puisqu'il SC<br />
concidere comme le depositaire dc la veritu complble et inall6rable; son<br />
pour I'humaniti!, car sclun I'Eglisc il suMt (l'une erreur grave de la<br />
doctrine pour cnlrainer ln damnation i!tcrncllc; I'liabitude invoterue<br />
d'appuyer le ministere spirituel sur Ic pou~oir civil, l'ignorance riutrcfois<br />
commune 3 lous Icq peuples tic la grandeur ct dcs tlroils de la libertC;<br />
l'ambition a toute la hi6rarchie dc conserver et Oc hrlificr. ses priviloges.<br />
sans les siecles de foi absolue le clerg6 trii~aillant h In propagation de la<br />
hi, et a l'extension de sa propre autorite avec la mbmc ardeur et par obbissance<br />
au mOme privilege. N<br />
Aussi clEs qu'un grand acte utile a l'hurnnnith va s'accomplir, qu'il est<br />
fatal, inevitable, immediatement 1'Eglise s'en empare et le fait sien.<br />
La note inseree dans les journaux que nous avons donnec ci-dessus vient<br />
hien corroborer notre dire. Dan5 ces dernieres annees on a beitucoup reclami!<br />
contre la traite des noirs des cotes orientale; de l'Afrique, les gouvernements<br />
se sont vivement emus dc ce honteux trafic et ont resolu de l'empecher.<br />
Immediatement le pape charge M. Lavigerie, archcv0qiie d'Alger et de<br />
Carthage de precher une veritable croisade et de faire le plus de bawque<br />
possible afin que lei nations ne puissent entendre les rihg~ciizti~ns actives<br />
qui sont faites entre les divers cabinets de l'Europe. En novenlbre 1888, nous<br />
etions a Home et nous avons pu voir de nos yeux que l'Italie utait tres irritue<br />
dc l'ardeur mec laquelle lcci catholiqueq ;illcniantls s'elforc,nient dc placer Ic<br />
Pape h la Gtc dc ln futiirc croiwlr. LI: roi IIuiiil~crl cachait rnni son clupil,<br />
h cause d(: 1':mgrucrilatioii tl'irifliiciico qiio r:i?flc tlircclion doriricr;iit nu<br />
(Saint) Sicge.<br />
U'U~ nutrr coth, I'hngleterrr Ctnit asse/: riibcoritentt: tlc coir qucL l'hllcfnagne<br />
avait pris Iqinitiali\r tl;ui\ lit i[iirslion qui nous occupc. L'Anglelcrrc<br />
nvcc raison que ccllc c~uparlition :i deux sur Ics c
17G REVUE SPIRITE<br />
1<br />
de la ligue anti-esclavagistc. C'est la un laIc qui a pr6clie plus et mieux<br />
qu'aucun ev6quc. Lc deriiier ..... discours aiiqucl il nous a ete pcrmiT<br />
d'assister, a 618 prononcri par lui le dimanche 10 fevricr 1889. Ce jour malgr(:<br />
vent, giboulCcs, neige, pluie, gr&, nouq nous sommes rendus h riotre<br />
vieille Sorbonne.<br />
?Ilalgre cc temps epouvantable, le grand amphithCiltre etnit aussi bond6<br />
d'un puhlic choisi qu'nus jours dcs sbnnccs solcnnelles des soci6lCs savantci.<br />
il. 2 lieures ct demic le brillant oratcur commence a parler cl nous avons<br />
notri la peroraison de son eloqueiit discours qui terminera mngistrakmcwt<br />
cette courte ritude : a: Sur les bords de cc lac immense a dit M. Jules Simon,<br />
il y a un cimetibrc pour les esclaves. Quand ils mcurcnt, 011 prend le corpi,<br />
on le jette dans ce charnier sans plus de ceremonies et l'on y jette souvent<br />
avec les morts, lcs moribonds. A quoi bon attendre? Il ne peut plus vivre ....<br />
On ne se donne pas la peine de creuser une fosse dans la Lem, lc fossoyeur<br />
cst Ih, c'est la hyhe : on compte sur elle, aujourd'hui le corps, demain<br />
le squelette. Je nie trompe c'etait ainsi autrefois; mais ecoutez Messieurs :<br />
les hyhes se sont fatiguees de manger tant de chair humaine; elles<br />
laissent maintenant la besogne a moitie faite. et les cadavres 9 demi manges<br />
repandent la peste h des distances considerables.<br />
á Je ne pousserai pas plus loin ce tableau ; j'en ai tant dit !. . Cependant jc<br />
suis sur, je suis bien sur que ma memoire m'a trahi et qu'a peine sorti<br />
d'ici, je penserai: comment ai-je omis cette horreur et cette horreur<br />
encore? .... n etc., etc. Un des passages de cc magnifique discours qui a le<br />
plus soulevri l'emotion el l'indignation du pubic (nous cous lc rappelons<br />
comme si c'etait d'hier), c'est la citation faite par l'illustre philosophe du<br />
Bulletin de la Socie~e anti-esclavngisle de France qui rend compte du vastc<br />
etablisscment de Messioua destine h la preparation des e uriuqucs pour lc<br />
serail de sa majeste Shbrificnne. (( Sur trente enfants opbres, il en meurt au<br />
moins vingt-huit (1). â Le consul anglais qui raconte ces faits dit : (( 011<br />
procbde h la mutilation d'un grand nombre de garcons cl'une facon si brutalc<br />
et si inhabile que la plupart meurent d'une lcnlc agonie, des suites del'opkration.<br />
J'cn ai vu qui avnicnt phi de cetle manibrc ou qui laisses cn arribrc,<br />
mourants. avaient CL6 aclicvhs par un marchand cl'csclaves qui partait (2) )].<br />
Aprus ceci on peut lcvcr 1'Cchcllc. Et l'on tlil que le dis-ncuvibmc sibclc?<br />
cst un sibclc dc lumibrc et de progrbs, et qui croit avoir beaucoup fait pour<br />
l'humanilri! Aucun des sibclcs antbrieurs a-t-il vu unc inhumanite pl~la<br />
impitoyable, plus Ccacurnnte que ccllc que nous venons de mcntionncr !<br />
i\Jou.; ne Ic pensons pas ! Ihmvr Ihs($.<br />
(1) Ilullet. de la Societe anti-eeclav. de France, n" 3, p. 152.<br />
(2)Ihid. iln 2, 1) 106.<br />
_ _<br />
---
JOURNAL D'ET.UDES PSYCHOLOGIQUES 177<br />
COMITE DE PROPAGANDE<br />
Seance du 12 mars <strong>1891.</strong><br />
sident : M. Camille Chaigneau; secretaire : M. Laurent de Faget.<br />
;~emures presents : Mesdames Dieu et Poulain; MM. Auzanneau, Bouvery,<br />
Bayer, Gabriel Delanne, Lussan, Mongin, Puvis, Warchawsky. M. Leymaric<br />
,?est fait excuser, il &ait parti pour une ceremonie spirite.<br />
Le procbs.verba1 de la derniere seance est lu et adopte, ayec cette rccti-<br />
fication, due h iine erreur d'impression, que, dans la pensee de JI. Camille<br />
Chaigneau, toutes les questions peuvent etre offi'ficieusement admises au pro-<br />
chain Congrbs, mais qu'on ne doit y poser officiellemelzt que cellcs qui sont<br />
mures. Cette pensee avait ete rendue d'une facon diametralement opposee.<br />
M. Laurent de Faget donne lecture d'une lettre qui lui a ete adressee par<br />
M, Leon Denis et dans laquelle l'auteur de : Apres la Mort, accepte de ceder<br />
au prix de revient les exemplaires de cet ouvrage que le ComitC a manifest6<br />
I'inlention d'envoyer aux grands journaux de Paris.<br />
Le Comite prend note de cette proposition et vote de; remerciements a<br />
son auteur. Il charge ensuite M. Mongin de rediger la notice qui doit Ctre<br />
jointe a chacun de ces exemplaires. M. Mongin veut bien SC cliarger, en<br />
outre, de demander a M. Gardy, de Geneve des conditions analogues pour<br />
son ouvrage intitule : Cherchons! el qui sera aussi distribue a la presse<br />
parisienne.<br />
L'ordre du jour appelle la discussion de la date a fixer pour l'ouverture<br />
du prochain Congres in ternational.<br />
M. Gabriel Delanne pense que la date de 1892, a laquelle on aiait d'abord<br />
songe est trop rapprochee; que, d'un cote, il faut se preoccupcr des frais<br />
importants que necessite une telle organisation et qui seront plus facilemen1<br />
couverts si nous mettons plus d'intcrvnlle entre chaque Congrks ; que, d'un<br />
autre cote, il ne voit pas que des queslions nou~elles aient surgi depuis la<br />
reunion internationale de 1889. Au point de vue scientifique surlout, nous<br />
n'avons pas realis6 des progres suflisants pour en saisir un nouyeau Con-<br />
gres. Du reste, si la grande manifestation dc 1889 a plcineil-lent rkussi a<br />
Paris, peut-Ctrc faut-il tcnir comptc qu'cllc coincidai1 avec I'lhposition<br />
universclle. Ce genre d'attraction manquera B 13ruxcllcs en 1892. Or, il nc<br />
faudrait pas qu'on put dire quc, trois ans h peine nprks Ic Congrbs cle Paris,<br />
une nouvelle reunion internationale n'a CU qu'un succbs relatif. L'orateur<br />
croit donc qu'il sera sage de renvoyer cn 1894 le CongrEs qui doit Clrc tenu<br />
4 Br~xcllcs selon les vceuv du Congrbs de 1880. MM. Bouvery et Alongin<br />
"Puient M.Gabriel Delanne. (C'est une crrcurle Congrbs avaitdk4$n6 lS!)O).<br />
Laurent de Fnget, se faisant I'intcrprete de plusieurs de nos frhrc-<br />
12
178 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
spirites, pense que trop reculer la date du futur Congres, c'est laisser<br />
tomher dans I'indifiBrcnce l'opinion publiquc qui avait 616 si fnvorablcrn~~t<br />
impressionnee par le Congrbs de 1889. L'orateur croit que les Congros successifs<br />
n'auront pas pour mission de codifier le Spiritisme, comme on 3<br />
paru le craindre, mais de repandrc I'itlkc spirite avec une forcc croissante.<br />
Il ne nie pn% l'importance cles ol!jeclions presentees, mais il lui scmblc<br />
qu'cllr.; doivcnt OLre rclegueeq au second plan, la grnndc iclkc clc propagation<br />
tlc nos doctrines lui paraissant dominer dc haut Ics questions mathriclles<br />
qiic l'on agile. Il ~otcrn donc pour 1803.<br />
Ln correspondance ayant ble dQpouillke par M. Camille Chaigncau, president,<br />
les votcs exprimes par le Comite se repartissent ainsi :<br />
Votants 30 ; pour 1893 8 voix, pour 1594 22 voix.<br />
Ln dalc de 1704 est. en consbquence, choisie par le Comite pour la reunion<br />
du futur Congres spirite h Eruxellcs.<br />
L'ohscrvation suivante cst rele~ee dans la lettre d'un membre du Comitc!<br />
de propngandc :<br />
(( Vil argument dominc tous les autres. Le Comite a ete elu a titre tempo-<br />
(( raire ct chaque Congres doit renouvcler son manda1 ou nommer d'autres<br />
á titulaires. Le Congres de Bruuclles ayant ete fixe en 1892, le Comite doit<br />
(( maintenir cette date comine terme de ses pouvoirs. La reculer outre<br />
(( mesure serait agir comme une chambre qui refuserait de reparaitre devant<br />
tr ses electeurs. Passe cette datc, les actes et resolutions du Comite perdraient<br />
á de leur autorite et seraient virtixllement frappes d'impuissance. ))<br />
M. Gabriel Delanne s'eleve a! ec Bnergie et demande au Comite de pro tester<br />
contre une telle interprktation de es intenlions. Il propose de faire connailre<br />
aux principaux directeurs du mouvenicnt (spirite en France et h 1'Elranger<br />
les raii;ons qui ont c16cidB le ComilC h reporter la date du Congrus clc Bruxellcs<br />
en 189.1; puis, de demaiicler U ccs cl~ci's iiifluents de In griiiidc famille<br />
spirilc intcrnationalc, si les nlcinl~res acluels du Coinit6 de propagtiridc<br />
doiiciit rcslcr cn fonclions ou si de ~iouvclles elections sont jug6c.i<br />
nece-.;aires.<br />
JIM. Cniriillc Chaigncau ct Laurcnt dc Faget nc voient pas lc moyen praliqiir<br />
tl'organiscr ccllc consiillalion gQri6rnlc. Conilhn dc spirilcs rQpondr:iiciit<br />
1i I'nppcl du Comiiit? I'c~u, s:iris doiilc, ct on n'oblicndrait pn- 1C<br />
rhlliil tl6sire. hl. Laiirciil dc Fwrt (lit q~i'il scrait ccrtaincmcnl plii.; prntir~uc<br />
clc ribiiriir Ic Coiigrb (le llr11~r11~~ en 1892, nos frures dc Uclgiquc<br />
nyanl ru\-rnc?mcs ilksipC rrllr il~ilr ct s'ktant assuri., ainsi quel l'kcl'il<br />
M. Tl. lI,iilin, lc concoiir.; tic.; .;piriles itnlicns cl espagnols. Xi.; il s'ilicliil~,<br />
sur cc poinl, devant ln dkci.ion du Coinitb.
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 179<br />
----<br />
M. X~izaiiricnu croit que le Comitk, tenant ses pouroirs du dernier Congrbs,<br />
doit les coiiservcr jusqu'ri la prochaine reunion inleriiationale. Cet aris<br />
prbva~it dans lc Comitk qui protcstc contre l'intention qu'on lui prGte de<br />
-vouloir prorogcr ses pouvoirs.<br />
plusieuri membres clemandenl ce qu'il cst advenu du groupement de la<br />
presse spirite et spirililnlistc, qui tlcvait 6trc organise. par M. Pnpus. Une<br />
lettre sera adressbc h nolrc wcrklairc gbrikrd pour Ic prier clc nous dire ou<br />
en cst cetle fktldration sur laquelle il paraissait fonder de grandes c.;pkrances.<br />
M. Caniillc Cliaigrieau doiiric lccturc dcs vaeux cxprimes par Ic Congres<br />
de 1889, el que M. Mongirz a bicn \oulu copier .ct reunir pour que lc Cornit6<br />
put s'en bien p0nc)trer. L'nssemblec porte surtout son nllcntion sur ln question<br />
dc propagande par lcs confCrenccs, qui scra serieuseiiienl ktucliee.<br />
Le nomlm des mailuscrits envoyhs pour la brochurc mise au concours<br />
par le Comitr! elant jugk insuffisarit, la date de la cl6ture de ce concours est<br />
reculee. Elle sera fixee ultdrieurcment.<br />
La seancc est levee h 11 hciires. Le secretaire, A. LAURENT DE FAGET.<br />
REVUE DE LA PRESSE<br />
Dans la <strong>Revue</strong> des Livres nouvenztx, Gaston d'tIailly ecrit :<br />
(( En lisnnl le Compte rendu du Congres spirite et spivit~aliste interizntiomd<br />
de 1889, congres tenu 3, Paris du O au 16 septembre, et qui ne comptait pas<br />
moins de d13.000 adherents, je mc demandais si vraiment il n'y niirnil pas 1%<br />
le moyen d'arracher la socielb aux ahimes qui scmbleiit devoir 1~ii:ntOt l'cngloutir.<br />
La, pas de chnpclles, pas dc ces ai'firmalions qui font un daiiliir! dc<br />
celui qui n'accepte pas lellc ou lcllc doclriiie : seulcmcnl unc croyance h<br />
l'immortalit6 de l'lime, h ln sur\ivai~ce de l'individualisnic, au progru.; con-<br />
stanl et ol~ligd. Unc croyance qui conduit i'orcbmciit l'inrli\idu nu liicn, noil<br />
PR9 par la crainte clu cliritimei-11, mais pnrcc qu'il y i-i])prciid qiic Lou1 CC<br />
qu'il fail pour s'cil kcu+.v es1 ilii tcnips perdu, puisqu'il y cil oliligb ct qu'il<br />
le reconiiailrn un jour.<br />
(( Dan.; tous rcs cliscoiir;, clail- loiir cc.; triivnu\ lu.; ii cc conryus, je n'ni<br />
tro~\@ comme clniis les auarcs pos/l~u.rncr tl'.\ll;iii Knrtlcr: qiii \ iriiiirilt cl'i~tre<br />
. 6ditb j ccti,c occnsion, que lc, pcns~jcs lei plus moralrz CL le.; 111~1s consolantcs.<br />
Nous remercions M. Crniloii cl'lIailly, clircctcur clc la. IL'coue tlcs Liiq~es nouveau*.,<br />
qui ii'n 1)ns cr&il (le cloiiiicr iicttcincilt son tipprIjci,~lioil ail iujct du<br />
Cow+s et dcq croyancci; spirilc.;. Il ftiudrtiit quc loiis lei dulcurs, (lui<br />
Pensent commc lui, 6crivcilt clc nikmc. Mais bicn souvcnt clcz jourilali~tcs
180 REVGE SPIRITE -<br />
sont venus causer longuement avec nous, ils paraissaient tres interesses en<br />
ecoutant nos explications et promettaient de faire un excellent article sur<br />
notre doctrine. Vaine promesse, que nous ne leur demandions pas cepen-<br />
dant; la crainte du ridicule changeait leurs bonnes intentions du jour au<br />
lendemain; il faut faire de l'esprit avant tout, meme en ecrivant contre sa<br />
conscience, c'est l'habitude et c'est aussi souvent l'ordre du redacteur en<br />
chef; qu'y faire !<br />
Dans le Figa?.o, Pierre de Lano fait une narration trbs longue intitulee :<br />
SOUVEN~KS D'HISTOIRE ; l'imperatrice Eugenie ; LE SPIRITISME AUX TUILERIES<br />
Il nous est impossible de donner cet article beaucoup plus long que le precedent.<br />
Du reste il renferme autant de documenls faux que de documenls<br />
exacts : il donne sur le medium Home les renseignements les plus bizarres<br />
et les plus fantaisistes, et le presente, bien entendu, comme un charlatan ;<br />
pourtant il dit que : (( ce charlatanisme, NON ENCORE EXPLIQUE. s'imposa ;i<br />
un Empereur dont l'Europe enviait les conseils, a une Imperatrice et a une<br />
Cour dont l'esprit etait proverbial.<br />
á La premiere fois qu'il parut dans le monde, A Paris, ce fut a un bal, chez<br />
la comtesse X....., femme du premier ambassadeur de Russie accredite en<br />
France depuis la guerre de Crimee.<br />
(1 Mme X....., quoique separee de son mari et vivant libre, recevait<br />
beaucoup et surlout le monde officiel.<br />
cr Avant les danses, la maitresse de la maison, qui l'avait annonce a ses<br />
invites, lui demanda d'imaginer quelques experiences. Il ne se fit pas trop<br />
prier et l'on ne tarda pas a voir, parait-il, les tableaux et les meubles<br />
s'agiter, - les uns en se balancant a leurs clous, de droite a gauche ; les<br />
autres en changeant de place brusquement et par saccades.<br />
s Je rapporte le fait et ceux qui vont lui succeder, dans cette relation, eu<br />
fidele narrateur, c'est-a dire en copiant mot k mot, presque, un memoire<br />
qui m'a ete confie et qui fait partie des notes dont je me sers depuis que<br />
j'ai 1 honrieur de publier ces souvenirs au Figaro.<br />
e: Un jour la Cour etant h Fontainebleau -c'etait un dimanche matin -<br />
l'Imperatrice proposa aux femmes qui l'accompagnaient de se rendre, avec<br />
Jlome, dans le kiosque qui se trouve sur le lac. Ce desir fut satisfait ct<br />
chacune, comme toujours, se placa autour d'une table que 1'AmQricain nc<br />
tarda pas it consulter. Parmi les femmes pr6sentcs Ctaient, ce jour-la, la<br />
grande duchesse Stephanie de Balle, tante de l'Empereur, ainsi que sa fillc,<br />
la princesse Marie, duchesse de Hamilton.<br />
(( Lo table, sollicitee dc parler, fut muelte un instant. Mais en revanche,<br />
ce fut sur les vitres du kiosque comme un bruit assourdissant de gr6lons
JUURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 181<br />
C<br />
tombant avec violence. Enfin l'esprit se decida a rompre le silence et<br />
sur un ordre de Home, les femmes effrayees se faisaient attentives,<br />
,, eut le discours suivant :<br />
(( - Que faites-vous ici? C'est dimanche. Votre place est ailleurs. Vous<br />
devriez etre h l'eglise.<br />
(( L'Imperatrice, trks superstitieuse, se leva alors, entrainant derriere elle<br />
ses amies, et toutes ensemble allerent, en hllte, faire leurs devotions.<br />
(( Ce fait, dit le memoire que je consulte. est fort explicable.<br />
(( Et il faut croire que Home, simplement informe des sentiments reli-<br />
gieux de l'Imperatrice par une personne de son entourage, fit, ce matin-la,<br />
le devin a bon compte.<br />
á AprEs le dejeuner, ce meme jour, on monta en wagon pour revenir 3<br />
Paris. La encore, et tandis que le train etait en marche, une schne de magie<br />
eut lieu. Home, qui ne quittait plus l'Imperatrice, et qui avait sa place<br />
marquee partout ou elle se trouvait, etait assis au milieu du wagon-salon,<br />
lorsque, soudain, les sieges, les coussins, les poufs, les tables se mirent a<br />
danser infernalement, heurtant choses et gens.<br />
(( Le prince imperial, tout enfant alors, devant ce branle-bas, prit peur et,<br />
autant pour le preserver d'un horion que pour le consoler, l'une des femmes<br />
presentes dut le saisir et le caresser, le portant en ses bras durant tout le<br />
reste du trajet.<br />
á Ces faits, que je relEve sur le memoire dont j'ai parle, paraitront invrai-<br />
semblables, certes, a la plupart de ceux qui les liront. Cependant, celui qui<br />
les relate ct que je copie textuellement fut l'un des hommes d'ktat les plus<br />
Considerables de l'Empire et sa parole comme ses ecrits ne sauraient etre<br />
mis en doute. 11 n'etait point un naif non plus, et son hostilite envers Home<br />
Prouve qu'il n'ajoutait nulle foi a ses jongleries.<br />
(( Home, dit-il, accomplissait evidemment des choses surprenantes.<br />
Mais rien de surnaturel n'etait dans ses agissements. Il devait etre, simple-<br />
ment, un trbs habile prestidigateur, et il devait posseder des t?-ucs quc nous<br />
ne Pouvons d6couvrir.<br />
(( Je crois que c'est la, dans ces paroles, qu'il faut chercher la pretendue<br />
magie de cet aventurier qui eut, un moment, une si reelle influence sur la<br />
des Tuileries. u M. L.<br />
N. D. L. R. : Certes il n'y a rien de surnaturel dans lesfaits qui precbdent et l'homme<br />
d'etat, specialiste dans son metier, etait incapable de bien juger des phenomenes qui res-<br />
'Ortent du domaine des choses naturelles, produits par 0. Home ; ce qui est surnaturel,<br />
se sont ces explicatisns enfantines a priori qui feiont sourire dansviugt ans tous les cher-<br />
cheurs de bonne volonte,et considPrei. comme de fiers ignorants ces hommes si haut pla-<br />
ces Pour ne rien voir et entendre.
E 82 REVUE SPIRITE<br />
- -<br />
APPEL ESTENDU PAR L'ESPRIT D'URE MERE<br />
Le journal GloOe Democrnt, de Hull, dans 1'Etat de Massachiisctts (Etats-<br />
Unis) affirme quc di\ citoyens des plus l-ionorablcs de cette ville declarcnt<br />
vrais les faits suivants :<br />
Un nrlolcsccnt de quinze ans, nomme Harvey, fils de R. T3. Samson, coinmercant<br />
notablc, cst mort de consonlption chez son perc. Il n ci1 toutes ses<br />
facull+s jusqu'au dcrnicr moment.<br />
Pusieiirs fois, dans la journee qui a pr6cedC sn mort, il mnnifcstait (1i.s<br />
craintes devant I'inconnii du lendemain de ln vie ; il disnit eprou~cr plulot<br />
une tcrrcur physique qu'une faiblesse morale et il ajoutail : (( Si sculc-<br />
ment ma mbre etait ici, je n'aurais plus de craintes â.<br />
Il adorait celle mErc, morte depuis deau ans, qui fut pour lui mere et<br />
amie. Le matin clc sa mort il disait a sn tante, Mme J. Burwell, qu'il alait<br />
prie afin d'obtenir que sa mbre vienne pour l'accompagner 3 son entree<br />
dans l'autre monde ; il attendait son arrivee avec confiance.<br />
Le soir, ?ers l'heure du crepuscule l'enfant dej8 mourant se leva dans<br />
son lit avec un cri de joie : il fixait une porte qui venait de s'ouvrir et tendait<br />
ses bras, en faisant l'action d'etreindre quelqu'un dans une ardente caressc.<br />
Le docteur Osborne, son medecin,lui clemandc pour qui il agissait ainsi?<br />
Avec un sourire de bonheur le malade repondit : á C'est ma mere, elle est<br />
venue me prendre. â Le medecin constata qu'il n'y avait en ce moment ni<br />
surexcitation, ni fievre, le pouls etait faible et tont annoncait la fin. Il<br />
appela 13 famille pour faire les derniers adieux et le mourant demanda a<br />
faire enlever ln lampe, la forte lumiere I'empbchaut, disait-il, de voir sa<br />
mere. Une petite veilleuse brulait toujours.<br />
Les personnes presentes, c'est-a-dire la hmille du mourant,le D' Osborne,<br />
son collbcuc Ic Dr Cunningham, la garde malade et deus amis, declarent<br />
qu'elle.; ont vu, :L I'nitle dc la lumiere de 1,1 pctite lampe une '(laine habillee<br />
de blanc, assise h cotC de Harvey , elle lui tenait la main et souriait.<br />
Dans cette apparition dies ont toutes rcconnu la mere, Mad;~nlc Samson<br />
qu'elles connaissail (le son virant. Elle resta aiiprbs de son enfant mourant<br />
pendanl toutc son agonie ; subitement on In \lit rlisparnilre el en s'appro-<br />
chant du lit, on constata quc TInrvcy avait cessC dc il re.<br />
DIVERS<br />
Le Geneml Refugio GonzaZes nous ecrit de Merico que dans ccllc ville<br />
ili y a un ~nstc courant de spiritisme; rlcs hommes hautement situPs lcls qiic<br />
I'arclic\0que, lc PrCsidcnt dc la R6publiqiic et trois ministres connai.;se~l~<br />
nos doctrines et Ics adoptent, sans ccpcndant les ohservcr commc nous.
--<br />
11 y a dc veritables conversions parmi les savants, cclle dc Alphonse JIcrrera<br />
lc savant naturaliste qui a pris la chosc ii et fait une propagande<br />
active et R Ic meme fait a lieu avec la premihre femme docteur en mfitlecinc,<br />
ecrivain mhcanique de premier ordrc, et somnam1)ulc rarc; clle<br />
celait ses croyances tout d'abord, a~ijourd'hui cllc s'est fait affilicr r't la<br />
maconne ri^ d'adoption, nvcc lin grand nom1)rcs clc dnmcs spirites, ri toiitcs<br />
y font unc propagande activc de tellc inaniErc quc le spirititisme j;iit cles<br />
progrfis enormes dans notrc soci6td mcuicainc. >><br />
A Port-Louzs notrc ami;Ducasse di;frad !e spiritisme danc l~ jouriinl le<br />
important dc l'ile Maurice; Monscigncur I'arche~kque Meurin en a<br />
tellement bmu qu'il a repondu aux articles de M. Ducassc, et clc la, nne<br />
suivie qni interesse au plus haut point la population (le l'ile,<br />
car Monseigneur est sagement retorque el mis au pied du mur par notre<br />
frhre.<br />
Ces articles divers, nos amis dc Maurice veulent cn faire un ~etit volume<br />
de propagande, ce dont nous les felicitons sincerement. Ils demandent une<br />
preface a M. Leymarie.<br />
M. Greil, intendant en retraite, a tente vainement a Orleans d'amener 2<br />
nos doctrines M. le General B... de G..., et un Conseiller general de cour<br />
(d'appel ; notre F. E. S. le regrettait vivement, aujourd'hui encore plus, car<br />
Je general est mort d'un terrible accident de cheval, ainsi que le procureur,<br />
toint jeune encore ct plein de ~ 11 'ueur. g<br />
M. Greil s'occupe Ge navigation aerienne et d'air comprime pour remplacer<br />
la vapeur ; souhaitons bon accueil au7t memoires qu'il a fait remettre<br />
a l'Institut.<br />
M. N. Jodert, de Sydney, Australie, a I'ohligenncc de nous ecrjrc qu'3<br />
Sydney il n'y a pas de centre comme h Melbourne polir representer le spiritisme,<br />
aussi 1c puhlic ne pcut-il s'y f,iirc iinc icldc cvacte clc cc qiic c'csl<br />
que cettc science. M. Joubert n tcntC plusicirrs fois rlc cr6m unr socibte sans<br />
P reussir ; il faudrait, dit-il, lin Iiommc de snioir connu, dont le nom fnwe<br />
autorile commr Ic fut M. John Bnvic Wilwr? qui avait su rctcnir autour<br />
de lui tous lcs chercheurs ; depuis sa mort, les nou\ clles tcntalir cs ont<br />
Bchoue, Ics ClCmrnts qui composaient ccs sociEtes 6tant refractaires Ics uns<br />
aux autres rl laissant Ics organisateurs sc tirer d'cmharras. Cependant la<br />
majoritd dc In population qui pense, vcut connaitre et etudicr, rdclainc iin<br />
homme compktcnt et eclair6 pour bicn la guider. Lcs grands mdcli~ms qui<br />
"nt visil6 l'hiistralie sc sont touc plaints que lc climat Clait contraire 5 lcnrs<br />
pouvoirs, car ils diminuaient send)lemenl. A Sydncy les vents de la mer<br />
enervent la population, surtout en ete, et cela cloit agir mii~qhtiqucmcnt
184 REVUE SPIRITE<br />
-- -<br />
sur les personnes douees de mediumnite. M. Joubert que nous remercions,<br />
termine ainsi : á Ici, la concurrence commerciale est une bataille de chaque<br />
jour, ardente et apre ; aussi, je le rephte, nous faut-il une personnalite<br />
puissante pour attirer tous ces esprits en travail constant.<br />
M. Daniel C. Yangkis nous ecrit de Braila : á Le spiritisme se propage<br />
chaque jour, ici, c'est pour nous une grande satisfaction: nous fondons une<br />
societe spirite qui propagera nos doctrines en Roumanie, qui affaiblira le<br />
materialisme nouvellement implante dans cette contree. *<br />
PYTHAGORE ET SON ECOLE<br />
á Lorsque Dacier, par un zele outre pour la memoire de Pythagore, s'elbve contre<br />
4 toute l'antiquitb et veut que tous les auteurs, soit philosophes,soit poetee, soit historiens,<br />
á lui aient attribue mal a propos l'opinion d'une metempsycose animale, il defend un<br />
á sentiment detruit par le temoignage de tous les ouvrages qui nous restent des plus<br />
a anciens disciples de Pythagore, et de tous les philosophes qui, comme Socrate et<br />
á Platon, admettent le dogme de la transmigration des &mes qu'ils avaient puise dans<br />
r< l'ecole des Pythagoriciens, et soutiennent cette transmigration possible jusque dans le<br />
corps des animaux (1).<br />
Allan Kardec dans le Livre des Esprits a vulgarise la doctrine de la pluralite des<br />
existences progressives de l'ame, sans retrogradation a l'echelon inferieur.<br />
Les spirites sont des vulgarisateur et non des mystiques. A l'oppose des anciens sages<br />
qui proclamaient la necessite de tromper le peuple, ils affirment l'urgence de l'&clairer,<br />
et de le delivrer enfin des mystificateurs et cles charlatans.<br />
Pythagore, initie aux ~riysteres, n'avait peut etre qu'une foi equivoque a la metempsy-<br />
cose animale qu'il enseignait publiquement.<br />
Dacier, comme le montre l'extrait de Pezzani cite plus haut, a soutenu cette opinion.<br />
En resume, hypothbsed'un cbte, certitude de l'autre ; pour le lecteur sans parti pris, le<br />
doute n'est pas possible.<br />
Commandant DUPILHOL (en retraite).<br />
Errata de l'article: II Vessillo spiritista. <strong>Revue</strong> spirite, mars 1891 : Page 101, ligne 4 :<br />
espiritista, lisez : spiritista. Meme page, ligne 23 : connaissances lisez : connaissance.<br />
Pagc i02, lignes 35 et 36 : septicisme, lisez: sc:plicisme.<br />
L'Initiation pretend que la <strong>Revue</strong> spirite a chargG M. le commandant Dufilhol de<br />
traiter certaines questions. Cette assertion est denube de tout fondement.<br />
On lit daus le Lotus bleu qui termine sa premibre annbe : á Pendant cette annee, nous<br />
avons evite autant que cela etait possible les polemiques personnelles, ne sortant de<br />
notre dedaigneux silence que pour remettre tranquillement les choses et les gens k leur<br />
place .....<br />
(i) Pezzani, La pluralite des existences de l'ame, p. 79.
-<br />
JOURNAL D%TUDES PSYCHOLOGIQUES 185<br />
garderons la meme attitude, et nous ne demasquerons les charlatans et lesprestis<br />
digitateurs que si cela devenait absolument indispensable.<br />
Les chsrlatans, les batteurs de grosse caisse, et les escamoteurs, pour employer un<br />
mot poli, ont le tort de croire le public beaucoup plus b&e qu'il n'est B.<br />
11 faut souhaiter que la lumibre se fasse sans retard sur les prestidigitateurs et les<br />
,,,,amateurs vises par le Lotus bleu et que cette polemique prenne fin.<br />
DE LA MI~DIUMNITE (Fragment).<br />
Nouzwl2es feuilles spiritualistes (Berlin, juillet 1880).<br />
Quoiqile nous ayons dans la brochure (( Comment je devins un spiritun-<br />
liste )) (ecrit l'auteur), suffisamment explique les differentes phases de la<br />
mediumnite et de ses manifestations, a l'appui de maints exemples, cepen-<br />
dant roulons-nous encore, eu egard a l'enseignement du tout, rapidement<br />
repasser ce grave chapitre et livrer, logiquement, des considerants bases<br />
siIr la grande regle de l'experience.<br />
Quand, par exemple, une personne, au seuil d'une maison, tire le cordon<br />
de la sonnette, frappe ensuite a la porte de la chambre, la franchit, se<br />
nomme au proprietaire et, par des paroles, exprime sa pensee : ne sont-ce<br />
pas la de probantes manifestations de son esprit ?<br />
En effet, en ce cas, l'esprit emploie, volontairement, l'organisme phy-<br />
sique et les membres n'agissent que comme intermediaires exterieurs, ce qui<br />
serait impossible si le corps etait paralyse.Vienne cette meme $me a quitter<br />
son corps par deces terrestre et qu'elle veuille encore donner de ses nou-<br />
velles, communiquer et agir materiellement ; elle devra chercher un autre<br />
Organisme physique similaire qu'elle puisse utiliser comme intermediaire<br />
et, exactement comme naguere avec son corps, elle pourra sonner, frapper,<br />
bref reproduire a nouveeu les manifestations intelligentes de son ancienne<br />
vie terrestre.<br />
L'on reconnait ainsi le veritable role dix medium dont le but n'est pas une<br />
Passive obeissance d'etre ou de machine, Si. certains actcs determines, mais<br />
bien de fournir a l'esprit desincarnh I'organismc maloriel aneanti, cn con-<br />
tribuant a lui faciliter l'expression formclle de sa volonte, de mbme que si<br />
esprit agissait encore avec son propre corps. L'hmc desincarnee ne<br />
Phsit ses manifestations qu'autant que l'organisme et le fluide du mCdium<br />
"Y unissent pnr afrinite physique, sympathique ou morale.<br />
DU JOURS.U, R~~RUS<br />
(Russie) juillet 1889 : Traitant des songes rbalises,<br />
le pays ou la personnc que l'on verra ulterieurement, M. Manas-<br />
sein relate ce fait dc l'apparition d'un pere & son fils et lui avouant chez
186. REVUE' SPIRITE '<br />
quel notairc etaient les piece? indispensables pour le gain de son proces,<br />
A Vladimiro la cathedrale russe sembla plusieurs f3is (au mois de juil.<br />
et 1588) la proie des flammes et les pompiers y accoururent. Ln police<br />
locale et maints temoins attesterenl par Ccrit ces surprennntcs luciirs (l'in.<br />
cendic. Tous lcs ngents de scrvicc dont Ic nom pourrait btre livrii (1 ln<br />
pu1)licili: jilrbrcnt y avoir en mOmc tcmps entendu un cliant h~rmonicii~<br />
Rlmc IIClhnc Daneswlta, B la vuc de cc sublime spectacle fut soudaincmcr~t<br />
guerie dc scs cruclles douleurs rhumatismales qui~l'ernpbchaient dcpuis si<br />
longtemps dc marcher.<br />
Le celebre presticligilatcur russe, Laon Peusncr, confirme quc l'iicriturc<br />
directc des esprits, dans les seances sous la presiclence clc M. Theodore<br />
Munster a Proscurow (petite Russie) ainsi que les mat6rialisations, jcus de<br />
piano sans contact et cleplacement de meubles ne sont pas des jongleries<br />
habiles.<br />
LES ORIGINES ET LES FINS<br />
(Suite)<br />
D. - Voulez-vous nous expliquer ce que vous entendez par la fuinbe du<br />
foyer dc l'Infini ?<br />
R. - L'Unite parvenue au deuxieme degre de l'Infini, ne doit plus avoir<br />
que des conceptions ideales, pures de tout alliage. La plus subtile aberra-<br />
tion d'un moi personnel, le foyer de l'Infini la rejette de son sein conimc le<br />
sang rejetlc les humeurs qui Ic vicient. Alors Ic moindre eclair d'orgueil se<br />
change en fumee et traverse,epcrdu, le premier degre qui est celui des Diia-<br />
lites, pour s'eparpiller, atomcs,dans l'espace.<br />
Ce sont ces alomes qui conslituent la matibre. Fumee impalpable ils<br />
assom1)risscnt l'6tcndiic ct fous de rage et de douleur ils dcvicrinent ces<br />
tcrriblcs et brulalcs force? dont l'amonccllernent produit 'les plu. grands<br />
cataclysmes.<br />
Chaqiic nlome portc en soi une infinitesimale parcelle des forces crh-<br />
triccs : il n appris, il a su, il sc souvicntl Dc puissant et radicux un souffle<br />
d'orgucil a amoindri In vivifiante et pure flammetdont il faisait parlie et l'a<br />
rejete, hi, dans le froid cspacc.<br />
L'ntomc, dans les rngcs farouches de son inipuiscancc projette sans<br />
discrrncmcnt autour dc lui Ics forces qii'ii contient. C'est dc l'cffrr,ynlilc<br />
fiporpillcmcnt de ces force; que se produiwnt les heurts, soiirre da inal.<br />
Forces irraisonnfies, elles entravent le trn\ dl de creation des ~)unlili":<br />
et donnent naissance aux plus profoiides, aux plus multiples doulcurs.
- JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 187<br />
est par le calme de leur ponderation que Ics Dualites parviennent fi lcs<br />
amoindrissant ainsi les coups terribles de leur rage contcniie.<br />
tome ou malibre, oubli d'une seconde, tu retournes a ton unite h travers<br />
les larmes de sang des humanites dans lesquelles tu comptes. Le jour<br />
ou tu comprendras que ln partie de toi-meme dont tu t'es detnche, t'attcnd :<br />
ce jour-lh. tu i~etrouveras l'espoir!<br />
Ceci eupliquc ln thCoric des anges dechus dont toutc religion, fille de<br />
llid&d, a eu l'intuition, lc plus souvent par le canal des pliis simples :<br />
modestes pionniers de In Verite dont l'humilite fait la grandciir !<br />
D. - Comment un eclair d'orgueil pcut-il filre possible mx Unites?<br />
R. - I-Ielas ! c'est le plus souvent l'ardeur inconsideree d'un Clan siiblimc<br />
qui prod~iit cc malhcurcuu eclair d'orgueil deflorant passagbrement quclques<br />
unites radieuses. Volcan mal eteint sous la cendre du souvenir, l'amour du<br />
soi jaillit inconsiderement et s'echappc, fumoe, pour reprendre par la base<br />
une lecon mal retenue, note discordante dans la grande harmonie de<br />
l'ensemble.<br />
L'orgueil, pnur votre humanite qui ephle h peine le juste et le vrai, n'a<br />
rien de cette grandeur par vous inconnue ; grandeur qui caracterise l'orgueil<br />
de l'Infini, puisque c'est en cherchant A fairc mieux que leurs que<br />
les Unites demeritent dans une hible portion d'elles-memes qui retourne,<br />
atomes,dans l'espace.<br />
L'orgueil dc l'humanite terrienne se definit ainsi : dans I'enfmce, par 1c<br />
plus beau joixct et le plus riche vetemcnt ; dans la jeunesse, par la regularite<br />
des traits du visage, l'elegunce clc ln tournure et les plus beaux atours ;<br />
dans l'lige mur, par celte infatuation qiii porle si facilement 3 se persuader<br />
qu'on fait tout inflniment mieux qu'nu trui ; dans la vieillesse mhme, l'orgueil<br />
se traduit par cette persuasion que nul ne peut primer et conseiller mieux<br />
que soi. Infimes conservateurs ilc l'arbitraire, enfants, jcunes gens, adultcs,<br />
vieillards de9 humanit6s qui peuplent lcs cspnces, vous n'a~ci! du glorieux<br />
orgueil de l'Infini que son ombrc tcrnc : ln lus sotte et ln plus absurdc<br />
vanith. Excusc sul'lisante du soiirirc (le pili6 dedaigncuse que lui donncrit<br />
Parfois les Unites, sourire qui cause aussi lciir particllc decheance.<br />
%gicil terrien, pere dc l'etroil Cgoismc, tu n'as qu'un ol?jectiP : la domination;<br />
qu'un but : l'euploitation de ton sembltiblc pour t'en faire un piedestal;<br />
qu'un mohilc : la souffrancc de tes frEres pour scrvir d'ombre a tcs<br />
Jouissances pueriles et vaines!<br />
Si Parfois un eclair de dignite vraie brille dans ce milieu corrompu, il cst<br />
''k le plus sou~ent, ci l'clhrt sublimc de ccu~ qui semblent aux superbcs<br />
les PIUS humbles et les plus negligeahles.
188 REVUE SPIRITE<br />
7<br />
Lueurs vivifiantes qui Pclairez de vos douloureux rayonnements l'opaciti:<br />
qui nous separe des parties de nous-memes, c'est B vous que nous devons<br />
nos rapprochements ! Vous etes les etroits sillons 'humains que nous sui-<br />
vons pour traverser le voile opaque forme par l'atmosphbre lourde et epaisse<br />
d'une quantite de mondes du niveau intellectuel et moral de la terre. Nous<br />
nous inclinons devant ces humbles qui seuls, parmi vous, ont entendu In<br />
grande voix du devoir, fils de la loi solitlaire!<br />
Inclinez-vous avec nous, amis, car c'est grace a la voie lumineuse qu'ils<br />
tracent que nous pouvons arriver jusqu'h vous. Ils ont compris, eux, que le<br />
devoir consiste pour tous en une grandc severite pour soi-meme et unc<br />
extreme indulgence pour autrui. Se vaincre, toujours se vaincre et s'appli-<br />
quer h pardonner, 1% glt tout le progrbs moral.<br />
Amis n'oubliez pas que la loi solidaire persiste dans l'Infini puisque c'est<br />
elle qui oblige les Unites de son deuxieme degre a rejeter, atomes dans<br />
l'espace. les taches produites en elles par un furtif sourire de dedaigneuse<br />
pitie.<br />
D. - En quoi consiste le progres dans l'Infini?<br />
R. - Dans l'espace tout progres se fait par la douleur : naitre, mourir,<br />
renaitre, lutter sans cesse avec un unique phare :l'esperance! Souffrir tou-<br />
jours et partout, dans les frottements, dans les contacts, I'etre ne peut<br />
grandir que dans cette lutte penible et douloureuse qui se termine par le<br />
triomphe definitif de l'esprit sur la matibre.<br />
Dans l'Infini le progrbs se fait pour les Unites sans peine et sans douleur.<br />
La seule aspiration de lln6solzt et du parfailque chacune d'elles porte en soi,<br />
son constant desir de realiser des conceptions toujours plus elevees,<br />
suffisent pour accomplir cette marche ascendante et eternelle.<br />
En ressentir en soi les effets, toujours plus nouveaux et plus grandioses,<br />
c onstituc une suite d'agreables et divines surprises dont aucun langage<br />
humain ne peut rendre l'ideal et continuel saisissement.<br />
L'Unite ne finissant jamais, va, va sans cesse vers 1'insaisis~al)le Parfait<br />
qu'elle poursuit, joyeuse, jetant parfois sur 1'6tendue ou gravitent les<br />
ouhlieux et les retardataires un doux regard de pitie :rayon vivifiant qui<br />
leur rend l'espthncc, appel fraternel et divin qui releve les faibles et soutien<br />
t les forts.<br />
D. - L'Infini n'est-il donc que l'ensemble des Unites radieuses?<br />
lt. - Pour Ics travailleurs de l'espace, Dieu,c'est l'Infini; pour les Unites<br />
dont l'ensemble constitue le foyer resplendissant .de l'Infini, Dieu c'est<br />
l'absolu, c'est le parfait que nul n'atteindra jamais.<br />
Le foyer de l'Infini n'est donc que l'ensemble des pures et scintillantCs
.IOURZIAI. D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 189<br />
- gammes de l'amour et du savoir dans leur sereine plenitude.Savoir immense<br />
niais modeste, amour ardent, toujours pr6t h donner sans demander jamais :<br />
amour qui sous les formes les plus infimes a commence sa ponderation<br />
par la plus humble aspiration de l'id6al. C'est sur les mondes fluidiques qu e<br />
s'ac:hbve cette ponderation par le travail de penetration des flammes ou<br />
fluides epures de la Dualile, travail par lequel le savoir cherche l'amour et<br />
I9an1our aspire au savoir.<br />
L'Unite parvenue au deuxibme degre du foyer de I'lnfini s'oublie pour<br />
tous, ravivant sans cesse ses feux pcir des conceptions nouvelles afin de<br />
repandre sur tous plus de lueur.<br />
Travailleurs de l'espace, esperez! esperez! Souvenez-vous que vous Btes<br />
eternels comme votre cause et qu'aucune loi ne peut vous empecher d'btre.<br />
Si l'insaisissable, toujours poursuivi, pouvait vous resorber, il ne serait<br />
pas l'aholu.<br />
D. - Qu'est-ce que le devoir ?<br />
R. - C'est le lien que vous trouvez terrible, o vous, nos amis! parce qu'il<br />
est une entrave a vos aspirations qui toutes, ne sont pas en accord parfait<br />
avec le juste, tel que le comporte l'ensemble. Ce lien n'est autre que la loi<br />
solidaire dans la simplicite de son application : la collectivite. Le devoir,<br />
c'est le cri de la conscience alarmee, amoureuse du beau et du vrai; c'est<br />
la raison du travail de l'espace dont le but est de nous faire grandir en<br />
intelligence et en amour.<br />
D. - Qu'est-ce que la conscience ?<br />
R. - C'est la pression exercec par les parcelles claires et epurees sur les<br />
Parcelles ou groupements de parcelles moins pures, composant une personnalite.<br />
C'est donc un phare lumineux que tout etre porte en soi pour<br />
eclairer sa route. Dans ce phare l'invisible souffle les lueurs vivifiantes qui<br />
aident a mieux voir et a mieux appliquer. Plus l'esprit est eleve en raison<br />
du travail accompli dans ses vies anterieures mieux s'exerce l'aide desinteressee<br />
de l'invisible qui fait grandir la conscience intime, laquelle sufIit<br />
tWburs ZI diriger la marche en iivant des voyageurs de l'espace. C'est elle<br />
'lui les guide sur leur route diflicile, leur montrant les iicucils et les aidant<br />
h 1% franchir. Mediums : F. II. S.<br />
NECKOLOGIE<br />
A Naph, le cm. Cesare Podesli, s'est dcsincarne le 4 mars ; officier dc la<br />
marine militaire italienne, il avait gagne de nombreuses maladies dans son<br />
service et travaillait avec ardeur pour acquerir toutes les connai~~ance<br />
'"ispensables en fait de spiritisme ; il lisait, propageait et enseignait avec
190 REVUE SPIRITE<br />
une genereuse ardeur tout ce qui concernait nos doctrines. Nous reparle,<br />
rons de cet honnkte homme, de ce grand<br />
Mme Vue Iiousseau, ancienne institutrice, a Paris, apres avoir vu mourir<br />
tous les siens, s'etait retiree h la Ferte-Gaucher ou cette octogenaire vivait<br />
modestement ; clle y voyait souvent M. Jamcs Smyth, notre ami, homme<br />
gdnereux. et cctte ancienne spirite nous avait fait promettre d'assister u ion<br />
enterrement, hl. Leymarie seul devait y parler ; par je ne sais quel oubli,<br />
M. Jamcs Smith a 6td scul prevenu, ct nous regreltons bien vivement de<br />
n'avoir pu, h vingt-cinq lieues de Paris, dire sur la tombe de ccttc l-iori~ibl<br />
ct spirituelle dame, tout le bien que nous pensions d'ellc, et faire coni-iaitre<br />
a la population de la Fert6 quelle elait la croyance genereusa et consolante<br />
partag6e par Mme Vve Rousseail. Puisse notre saur qui a tant souffcrt, et<br />
qui est morte sans un parent ni un ami autour d'elle, avoir retrouve au<br />
seuil de l'erraticite toutes les ames aimees, tous les protecteurs de l'espace<br />
attires par sa bienvenue. M. J. Smyth assistait a la ceremonie, comme un<br />
fiNe et brave frere en croyance.<br />
Mme Vve Amant Greslez, veuve de notre ancien collaborateur a Setif<br />
(Algerie), est decedee a Amiens, a l'agc de 75 ans ; femme dhvouke, elle fut<br />
le modklc des epouses en respectant, en secondant son mari dans la mission<br />
de propagande spirite que ce brillant officier d'administration a fait en<br />
Algerie ; que cette digne sceur soit heureuse aupres de l'esprit par lequel<br />
elle a tant senti et vecu, et puissent-ils, tous les deux, apporter la consola-<br />
lion et l'energie dans l'ame de leur fils, M. Emile Greslez et sa famille<br />
M. Vigfierofi Louis Alfred, est decede 5i. l'age de 69 ans, h Paris; bon sou-<br />
\enir a ce spirite qui fut un excellent medium guerisseur.<br />
CATHOLICISME ET SPIRITISME (1)<br />
Dans le courant de 1'annBe derniere, l'honorable M. Leymarie voulut bien me confier<br />
le manuscrit : a: Catholicisme et spiritisme â, de M. J. JBsupret fils, me demandant (l'en<br />
faire une appreciation detaillee pour les lecteurs de la <strong>Revue</strong>; cette brochure mc cnlitivs<br />
des le tlkbut, elle &tait la dCmonstration et l'explication aussi claires qu'exacte3 des<br />
diflbrents dogmes et enseignements du catholicisme motlcrne, raisonnes .i l'nidc (les<br />
qiie nom connaissons, ccux de nos pides ct de nos amis .~ctucllcfllc<br />
desincarn8s. JTavais entcndu A diverses &poques des personne? ayant lcs m6iries cro?.:~nc~<br />
que M. J&ulirct, raiionner comme lui, ct dksiiei voir ce siijet trait6 comme cn\('n1'le<br />
soils forme il'btu(les suivies ou dc l>ul>lic:~tioil slii.ciaie. ce desideraturn cluc .l'2v":<br />
entendil formider si souvent , comme je le formulais moi-meme, Ctait tre-: l>ien ~~21iS<br />
par M. Jesupret. Je remis donc a M. Lcymaiie une analyse d~'hill&e,<br />
fute<br />
pitre par chapitre, cle ce manuscrit. Elle s. kt6 dans deux nuniilros c0us;cutif3<br />
k<br />
(1) 1 fr. 50, :1 la <strong>Revue</strong> spirite, 1, rue Chabanais.<br />
-
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES '191<br />
de.ls&"~e spirite de l'annbe 1890. Je concluais en souhaitant et en demandant avecinsisce<br />
manuscrit fut mis a l'impression et publih dans 16s meilleures conditions posafin<br />
de le repandre et de le divulguer. J'ai la satisfaction aujourd'hui da voir mes<br />
souhaits realises et ma demande ecoutbe. M. Leymarie m'a confie hier, en effet, la preepreuve<br />
d'imprimerie de cette Inqoelle va etre mise en vente dans de tr&s<br />
bonnes conditions. En voici uu apercu tr6s succinct. de M. J. Jesupret contient<br />
introduction, vingt chapitres et une conclusion.<br />
~'i~~troduction explique d'une facon raisonnee et logique le but de l'ouvrage qui est<br />
olui-ci : faire conlprendre a bsaucoup, dans leur veritable sens et leur r&elle portee,<br />
un grand nombre de dogmes et d'enseignements de l'eglise chretienne catholique que<br />
l'intelligence et la raison humaine refusent d'admettre tels qu'ils sont enseignes et impo -<br />
,es comme croyance obligee a notre epoque.<br />
Le 10' chapitre traite de la creation du monde sous une forme aussi scientifique<br />
qu'int6ressante ; l'auteur rapproche de certains euseignements donnes en cette matiere<br />
encore 3. notre epoque, les conqu6tes incontestees de la science moderne qui sont<br />
admises et reconnues par tous a l'heuiae qu'il est.<br />
Le peche originel fait l'objet du deuxikme chapitre, l'auteur y expliq~~e, au point de<br />
we de l'kvidence et de la logique, ce que peut signifier en realite ce dogme caiholique<br />
enseignant qu'un Dieu,-createur infiniment bon, cree des ames qui par le seul fait de<br />
leur naissance deviennent souillees et damnees. Une ceremonie lithurgique, dont cette<br />
&me est parfaitement inconsciente du reste a ce moment, devient absoloinerit necessaire<br />
pour la preserver des flammes eternelles, ou tout au moins selon l'age de la mort, de son<br />
corps, des souffrances endurees dans un lieu special appele u les limbes â.<br />
Le Chapitre III est intitule : á l'Enfer et les peines eternelles. p> La refutation de<br />
renseignement catholique, dont l'existence de Satan et de ses legions constitue la clef de<br />
voute meme, ainsi que le dit l'auteur, est tres s$rituellement faite par M. Jesupret. La,<br />
du reste, sa tache a du etre facile. Qui croit fermement cncore, mdme parmi de fervents<br />
catholiques, a l'existence rbelle de ce diable cornu et fourchu ? de ce feu eternel brulant<br />
sans cesse pendant l'infini des temps des corps de matierc dbcomposes depuis longtemps<br />
dejA, et ayant rendu leurs Elements au vaste laboratoire de la natuiJc, servant<br />
ainsi A'constituci d'autres corps bien difitrcnts. Les sociStes humaines exigent absolument<br />
pour autres temps, antres enseignements. Non possumus, leur ri5pond-on. Dans cc<br />
ces societk continuent leur chemin sans mdme plus se donner la peine dc discuter<br />
Pareilles choses.<br />
Le Chapitre IV a pour titre : c les Limbes â. Qu'cst-ce nu juste? Ou ccla se trouvet-il?<br />
On n'est pas bien fix6 ! Dans ce cas. rliiclle foi ajouter a un parcil enscigncmeut?<br />
Le Chapitre V parle du purgatoire. Sous cc1 cnseigneinent iloriub 3. dcsceiu d'uuc facon<br />
dissimulee, se cache la vEritC : celle du inbrite et du dumerite cles Ames d':ipr& leurs<br />
memes : ce pretendu rachat dc ccs Lrnes constilue en attendsut une mine d'operations<br />
~UC~U~USCS pour cctlc 6glise : ces trafics furcnt sinon la cause du moins le preqllc<br />
p ~lt le moine saxon Lutlicr pour seciiucr 1: joug de ln ilominatiim romaine.<br />
' S fgliscs chilticnncs dites r6furmees Surent ainsi criees. L'Espos6 dos enseignemeots<br />
<strong>Spirite</strong>s termine cc chapitre, comme bcarrcoup d'autres du reste.
-<br />
192 REVUE SPIRITE<br />
Le Chapitre VI traite du u ciel et des anges B. Ou est-il maintenant, ce ciel chr8tieil<br />
bien demoli par les enseignements precis de la science astronomique? Expose et campa.<br />
raison des deux enseignements catholiques et spirites sur les creatures immaterielleil<br />
appelees anges par les thaologiens chretiens, ainsi que leur role dans la nature.<br />
Le Chapitre VITdernande le Christ est-il Dieu? x- historique tr8~ bien fait par l'auteur,<br />
dea phases successives par lesquelles cette question a passe dans les premiers :iges<br />
mhes de l'eglise chretienne. L'auteur repond comme beaucoup de Docteurs de l'Bglise<br />
primitive : non. L'appellation imagee, selon la facon de parler des Orientaux, de fils de<br />
Dieu ne saurait en faire un Dieu, Etre supreme, dont les hommes sont incapables du<br />
reste, actuellement, de comprendre et de connaltre l'essence ainsi que le principe.<br />
(A suivi.e.) Capitaine BOULLE.<br />
PENSIONNAT DU PETIT-CHATEAU A MONTHIERS (AISNE)<br />
Aux familles qui ont des filles a mettre en pension et qui.voudraient reunir a la fois<br />
des conditions exceptionnelles d'hygiene et une education spiritualiste elevee, nous<br />
recommandons le pensionnat du P. C. fonde en Alsace (1841) par Mlle Vernet.<br />
Il a eu pour professeur pendant trente-huit ans, et il a encore pour directeur de<br />
l'enseignement, M. JEAN MacE, l'auteur de l'Histoire d'une Bouchee de Pain, le fon.<br />
dateur de la Ligue de 1'Enseignement dont la maison de Beblenheim a ete le berceau.<br />
La direction en est confiee aujourd'hui a Mademoiselle HEUTTE qui, depuis six ans,<br />
faisait les principaux cours sous la direction de M. Jean Mach; l'econouat a Mademoiselle<br />
BENTZ, une ancienne Blbve de Beblenheim, revenue au Petit-ChAteau depuis<br />
quinze ans.<br />
Transport6 en France apres la guerre de 1870, il est installe maintenant dans un<br />
chateau du temps de Francois le', s'elevant au milieu d'une vaste propriete, sur une<br />
colline d'ou i'on domine plusieurs lieues de pays. Son installation reunit toutes les conditions<br />
desirables d'espace, de grand air et de salubrite.<br />
Un petit bois, attenant aux bAtinients, et entierement clos, continue la cour de recrBation<br />
sur une etendue de plus de deux hectares. Toutes les elbves y ont, par groupes de<br />
deux ou trois, leur place A elles qu'el-es peuvent arranger a leur guise.<br />
Des appareils de gymnastique demeurent a leur disposition pendant les heures de<br />
recrhation.<br />
Elles recoivent des lecons de francais, anglais, allemand, histoire, geographie, litterature,<br />
sciences naturelles, arithmetique, geometrie elementaire, dessin, solfege, calligraphie<br />
et ouvrages a l'aiguille.<br />
Toutes ces lecons sont cornprises dans le prix de la pension qui est de 1,000 francs<br />
pour les dix mois de l'annee scolaire, de 1,200 pour les eleves Btrangeres qui recoivent<br />
des lecons particulieres de francais. Des chambres sont reservkes aux dames ou aux<br />
jeunes filles ayant termine leur education et desirant faire un sejour la campagne. Elles<br />
sont d'ailleurs autorisees a participer a. l'enseignement dans la mesure qui leur convient.<br />
Le prix est de 40 fr. par semaine pour une chambre particuli8re, et 35 francs dans une<br />
chambre de 3 a 5 lits.<br />
Lc Gerant : H. JOLY.<br />
Paris. - Typ. A. PARENT. A. DAVY, succr, 52, rue Madame. - TelepR~lle.
REVUE SPIRITE<br />
JOURNAL MENSUEL<br />
D'gTUDES PSYCHOLOGIQUES<br />
Les s8aaccu du Vcridiedi, e~i mai, so tiendront, 1, rue Clialxiiiais, le 8 et le 22.<br />
ANNIVERSAIRE D'ALLAN KARDEC<br />
Lc 30 niars dernier, 3 deux heurcs dc l'aprhs-midi, lcs spirilcs parisiens<br />
se sont rendus ;lu cirnclibrc clu Pbrc-Lacliaise ; ccltc rdunion consicl~r,djlc<br />
rcpresenlail plusieurs soci6tUs cl groupes. Lcs orateurs don1 lcs noms sui-<br />
vent ont successivement pris la parole pour honorer Allai1 Iiardec ct<br />
M.lc ,411an Kardec la fidble compagne de sa vie.<br />
M. P. G. Leymarie a lu plusieurs telegrammes : l'un de MX. le vicomte de<br />
Torres Solanot et de Miguel Vives, au nom de la rkunion ducongres regional<br />
de la federation catalonaisc spirite dont ils sont les presidenls et dont ils<br />
nous annonccnt la constitulion definitive pour le vingt-deuxieme anniver-<br />
saire d'Allan Kardec ; ce telegramme contient un hommage de tous les spi-<br />
rites de langue espagnole et portugaise repandus sur notre sphere en des<br />
centaines de groupes.<br />
Dc meme, celui de L'Union internationale dcs 6coliers spirites, dclogation<br />
espagnole de Barcelone, est adresse ~LIX spirites parisiens et a nos compa-<br />
gnons d'etudes dc cette tcrre et des autres mond~s pour exprimer leur<br />
ardcnt amour au Maitre vunore, lcur attachement aux idkcs sublimcs dont<br />
il fut l'apotre et lc propagateur. L'Union inlernalionale prie ln Socibto qui<br />
continue l'ocuvrc (le les rcprescnler h la c6rdmonic du 30 mars ; signalaircs ;<br />
MM. L. Tcrral y 13crnis, Jose Tcinl>raiio, Uuennvcnlura Cttstelnro.<br />
M. Lcyrtinric ndrcssc lcs inOrncs Iionimngcs CL lamemoire dii I\lilitrc, nu nom<br />
de MM. le capitaine Erncslo Volpi, lc profcsscur Scnrpn, Il. l)alinnszo, IIofTmann<br />
.Jean, Major Unglicr, I'inp5nicur Pallaxzi, Ic clic\ nlirr Chinin. Ercolc,<br />
profcsscur 'i'. 'Fiilcomcr, Ics tloclcurs Moroni cl Ilossi T~nyiorii,lc +rialcur<br />
norsclli, le vhnCr8 Dnniiii~li ct tous Ics spiritcs italicns ; piiis aussi ;lu noni<br />
dc tous lcs spirites am6ricains du Chili, du 1)broii. dc lIiicrio4yres, de<br />
Montcvidco, (lu Urdsil, dc la Colombic, clc l'Equntcur, dc l'llc tlc Cuba, du<br />
Mexi(luc rcpr6scnl0 ptir lc dignc gen6rul 1tcfut;io Consale;! ; enfin, cle Porlo-<br />
piCo et du Canada, de In l3clgique cl de la Ilollundc.<br />
13
184 REVUE SPIRITE<br />
Nos ireres de toutcs lcq contrkes nous annoncent que ce infime 30 milri,<br />
unc fete nnnivcrjnire de la dbsincarnntion (lu Maitre est cklabree par clci<br />
discours, des poksies ~t de la musique.<br />
Des ptiroles interessantes, trbs iiistructivcs ont ete prononcees par hl.<br />
Aleuaritlrc Deliliinc, par M. Moiigin polir M. Saussc dc fJyon, par MM. Boycr,<br />
Laurciit de Fnget. Auzanncau, Gilbricl l)clnnnc, Bouvcry, Levrivasseur, cii-<br />
pitttiiie Jloullc, Mme Arnaud, Mmc Goiict ; M. Lrlurent a lu unc 1)Ollc<br />
pohic de Pol. C. Chaigneau qui htilil a1)scnt.<br />
Le n ihc soir un banquct a rhiiii lcs spirites qui dkiraient irutcrniscr ct<br />
bien tcrmincr cctte journee ; ln gaie16 lii. plus franche a preside h cc%e<br />
agape ct de nombreux toasts out etbprononces avcc ce1 objcctil: rendre hoin-<br />
mage aux hommes de bonne volonte qui propagent nos doctrines pour le<br />
bOnefice intellectuel el moral de l'humanit8.<br />
Sous le titre : Hojas de Propnganda, l'Union internationale des ecoliers<br />
spirites, dklogation de Barcelone, nous adrcsse et elle delivre gratuitement<br />
une feuille avec le portrait d'Alla11 Kardec el plusieurs colonnes vouees a<br />
la rommemoration et a la biographie du Maitre ; la meme feuille contient<br />
des articles de sage propagande dus a notre mur Amalia Domingo y soler, a<br />
De Torres Solanot, aux DrS Sanz Benito et Otcro Acevedo, a Mailuel Movarro<br />
Murillo, etc.<br />
Nous saluons les etudiants spirites barcelonais et Inadrilienes ; le Hojas<br />
de Propaganda est une couvre precieu~e de vulgarisation qui leur fait<br />
grand honneur.<br />
Le celebre orateur de la ville de Tarrasa, Don Miguel Vives, est toujours<br />
sur la breche et seconde activement le vicomte de Torres Solanot et le<br />
Dr Huelllies Temprado dans ccttc propagande dc nos doctrines.<br />
LI3 SZ'IRlTlSME ET LES PRINCIP1I:S SUI'T;RIINJRS DE L'ETIiI1:.<br />
(Suile)<br />
Voir la Keuue du ior avril,<br />
Pour miciix suivrc l'cnchaincmcnt cle ccttc elude, nous pouvons coiisidCrcr<br />
qu'clle comporte qucitrc points :<br />
1" Qu'cst-cc qn'uii scptbnnirc, tl'aprbs l'occultisme?<br />
2" Verilicr la conceplion ghhralc du i.cptv5nnire par l'cunmcn dc dcii\<br />
seplonaircs connus (spectre solaire, g;imrnc niusicale) SC coiitrolant 1'1111<br />
l'autre ;<br />
3' 13Ltnnt riquis les tlcii\ prcmicrs points. appliriiier ln m6thodc tlc ];i<br />
sciriiw oc~iiltc:, c'csl-,'I-tlirc. la iiiCtliotlc iriidlogiqiic, piir cli:lci~ii~iiici*<br />
11'<br />
seplhiire Iluinuin ;<br />
4' Muiilrci. que Ics dcu\ pi'iiicipeu supCricurs dii wplkiiitire airisi d61ci.-<br />
Hliil6 llc s0lll 1JilS ill(;~lllluh du spil'itis~l~e.
SOURXAL D%TUDES PSYCIIOLOGIQUER 198<br />
Y<br />
yous avons traite les trois prciiiicrs points de ce prograniinc. Reste le<br />
4UatricS~~c.<br />
~~elques mots encore, arrtnt de l'aborder.<br />
Le sixikmc prinripe, avons-nous dit, reprkscntc la plus haule virtualiti:<br />
de l'btrc, coiisitlCrk cn lui-niCine. A cc degri:, In l'orcc inlclligenlc doinine<br />
con~plbtcmcnt ln siil)stancc, rCdiiile h des germcs qiiiiit.csscnci6s, qui sont<br />
les clicliCs microsr:opiqiirs cln loiitcs les impressions vbcucs par<br />
r~~prit, dans lc cour!: de soi1 l~asse, ilitns la loi!giic conqu0tc dc son progrbs.<br />
I\ilaftre dc ln subslnncc, 1'll:spril dC\~loppc tous ccs gcrliics il son gra, il<br />
l'enscm1)ln do ses cxislonccs, il cil doiiiinc toulc In si:ric, cl il pciit cn<br />
f;liro revivrc tdlc partie qu'il lui conviciit ukvoqucrcn plciiic realile. L'individualite<br />
c~oniplule se tlcssinc enfin cn renouant en un scul ktrc lcs incarnations<br />
di\-ersCs par lesquelles elle a Cvolue. Ccci corrcspoiid h pcu prbs<br />
ce quc dit M. I)apus, lorsqn'il rcprkwnte Ics priiicipes superieurs par unc<br />
grande ligne verticale relianl une qiiniitite de pctites horizontales qui figureraient<br />
les successives incarnations d'un inOme etre (1). Les bouddhistes<br />
eniploient aussi la figure du chapelet dont les grains sont rattaches au meme<br />
ni (2) .<br />
Ce sixieme principe, analogue de l'indigo ct du la de la gamme d'ut, prin<br />
cipe de crise dans l'iholution de l'btre, est plein de perils pour l'esprit qui<br />
ne s'oriente pas immediatement vers le septieme principe. Porte au mepris<br />
de la terre par sa puissance acquise, 1'Espril presque Dieu cherche une<br />
divinite complbte qu'il nci trou1 e pas,faute d'avoir decouvert le courant vrai<br />
gui conduit a l'etat divin, cl qui n'cst autre que le septiumc principc, faute<br />
d'avoir cultive Ic germe ilc ce scptibme principc dans lc cours (le son evolution.<br />
Abin16 t1;ins l'admiration dc sa propre griiiideur, ivrc d'orgiicil transcendant,<br />
il allcnd sans issuc, jusqii u ce que la rCincariiatioii aljhorree qu'il<br />
avait cru d\itcr (par unc pcrsonnclle l)iirificntion) le ressaisisse ;? nouvcnu<br />
(1) Voir l'Initiation de iio~em1,i.e 1890. s La grande tige verticale, dit M. L'apus,<br />
repr6sente ce principe divin le soi qui passe h travers toutes les pcrsonnalitbs (1isc.z : A<br />
travdrs toutes Ics inciirn:itions). .. Chacune des pctites barres horizoi!taleu represente un<br />
des nombreux a& (lisez : une des nornbiwises incarnations) traveiw:s par le Principe<br />
(hn en 6volution (lisez : 1'l':spiit). â (l'nge 109.)<br />
Les paieiitlibscs ci-rlessiis ne font lm ptic du teste cit6.<br />
(2) Voir la Rewe thdosophiqice tl'nri.il ISH3. á On doil Ijieri coiiiprendre et retenir la<br />
'liffh?nce qui sAp:~i c la perso>i~inlitd ilc I'indiclidunlitc:. Ln pcrsoii~inlit6, c'ciit cette foi.me<br />
Pas3agcrc ct ti,ansiloii,e... que l'Ego i.evi;t a chnilue iiic:irn:itiori iiou\.cllc. L'intliaiditnlit6,<br />
au conlrnii.c, est la longue ligne tlo vie autour de 1:quellc s'eiiroulent toutes nos esistenccs<br />
~uceessivcs, comme les grains d'un cllapelet s'attaclreat tous nu meme fil, du<br />
1 Co~menceiiienl H 1u fiu. B (lbgc 23. j<br />
I
196 REVUE SPIRITE<br />
el le replongc dms les ondes melangees de ln solidarit& terrienne, oc1 il<br />
trou\ Crd pcllt-Ctrc: 1c germc du scptiEmc principc, qiii doit tout sauver.<br />
Qu'est-cc tlonis qiic cc st~pliiiriic priiicipc ? - Dv p.ir ln wnc.rplion (lu scpL~-.<br />
rinirc cl I'i~ri,ilogic, c'csl, a\oiis-noiis tlil, en tuiitc O\iclcncc, 1~ p?.i>wilIe<br />
d'amour. Lc. si\ prciiiicr; priiiciljc..; (qiii .;c rcciuizcril cil rcalili: (i liai$<br />
teri~ics, \LI, ~II~ICLI~ SOUS ~ C U Y a~pcct~ diricrciils> cuircspoiidcnt h 1'0~1,<br />
coii~itlUr6 cil lui-rri0mc. Cc sont les principes tloril se coilip~sc 1'6vo1iil;un<br />
dc l'iricli\iclii. Aini.; lc but tlc l'indivitlii n'csi-il ]Ji15 etc se i.,itli~cli~r ilil\ aiilre,<br />
Olrcs cl u l'ciiscinblr clcs tlres? El corninriil ccla sc pourrail-il, si lc priiicipc<br />
tl'nnlour rOpanclu dans l'iiiii\crs n'a\:$il tlEposik son gcrine cti chilciin<br />
dc rious'! T,c priiicipc d'amour csl irii principc uni\ersel; niais si diquc<br />
inclivicliialitC n'cil ronlcnait unc Elincellc qui lui fut iiiinlanciilc, Ir priiicipc<br />
d'amour plarier,til sthrilc et sans prisc siir lc clinos dcs IIiiiuanilcs en poiis.<br />
sittw. I)oiic le principe d'amour doil Otrc cniisagh (le tleuv ftiyons: coinirie<br />
c\lCricur il iioiis, et coinine iiilerieur [i iious. A\ cc dcrnicr titre, il f;iit piirlie<br />
de nos principes essenlicls. Si nous considerori4 dans l'homme Lrois piiii-<br />
cipcs intriiljequcs (corps, perisprit, esprit), cc tcrnairc se complhte pir le<br />
qualernairc, a\cc le principe d'amour. Voila pourquoi le spiritisme, qui a<br />
admis dans l'liomme ces trois principes (saris peul-etre Ics avoir encore<br />
su'r'fisammeiit definis), les a iinplicitemcrit completes par un quatribine piiri-<br />
cipc, en aflirnlant sa devise : I( Hors la charite pas de salut. â (Tous c'Cu\<br />
qui interprblcnt largeirient cctte devise traduisent cha7-ile par anzoul- ) -Si,<br />
au lieu de consid6rer dans l'l-iomine trois principes intrinsbques seulciil~llt<br />
(un ternaire simple), nous considerons siu principes intrinshques (un doiible<br />
tcriinire;, cet enscml~lc SC completc par Ic scptEnairc, toujours par l'arljmctioii<br />
du priiicipc d'amoiir. - Dans l'un coinmc dans l'autre cas, c'est tl'iine<br />
siniplicii6 candidc.<br />
Avant d'nl~orrlcr Ic qnatriCine point clc notrc Qtuclc, r6sumoiis en q~iclelii~<br />
11101s cc que iioiis \cnonx tlc dire (10s si\ihiiic et icpliuiiic priiicipcs :<br />
Le zi.iii:inc priiicipc cst celui qiii relic toutes les pcrsonnn1ilL;s piiss;ifii'~~<br />
clc clitlciiii tlc iiuiii en iiiie iridividualilE cicrncllc.<br />
Lc srpliimc ~~~~~~~~ipc ~riiicipc (l'amour) c-1 celui qui lciid ii rclicr Il~iilc'<br />
le.; Olcrnilks iiiilivicliirllcs dilns Ic plc\iis iiiiiccrscl, 01 par cons6qiirhii~<br />
c~on.liliic~r Ic iiii~ii(lc cli\iii.<br />
Aiilhi qi11' 11011s \ciilon.; (Ir Ic ~oir, il es1 supcrflii tlc tli~iiioiili'rr qll~' If<br />
priiic.ilw tl'~iiiioiir cl-l i~oiiiiii rlii ,l)ii.iti.iri,a, (loiil il t*oil.li~ilc lc 1,111. l)rc'~'i~'<br />
i~l(~ii1. '~'(JII 1 ai I l)lii. rcb\lc-1-i 1 au ipirilisilic il dU\ clopl~ci 1,~ cliicsliuil l~'i'<br />
pi~oc~hlc tlc cc piii~cil~c.<br />
Ouaiil au si\iho priiicipc, qu'on pourrail ;1pp01c1' principe tic la k)~~o'l'<br />
persormrcl& cle l'zndiuidu, lc spirilisme nc l'a peul-0lre pas ericorc ilc~Le
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 197<br />
'legage; par l'analyse; mais certaines manifestations spirites le proclament<br />
implicitcmcnt d'unc maniurc indiscntable. Qu'on me permette<br />
d,empr~~llcr quelques evcmplcs nux documents que j'ai eu occasion (le<br />
recL,eillir, car en ccltc m;itiCrc chocun peut surtout, parlcr d'aprks son eupi:-<br />
,ience<br />
11 y a. quclqucmnn0cs, cvistait un ccrclc spiritc intime, assis10 pnrticiipar<br />
cles l3rprits dc l1Ii1dc anliquc, cl ilont la rn;~riifi?sL;~Lion (les<br />
,iuibmc et ~cptic'nlc principes, tels quo nous vcnons clc Ics dfifinir, fitail<br />
pour ainsi dirc ln carai7ti>ristiquc. Les Esprits s'incnrnaicnt dnns Ic rnfitliiim,<br />
ct il arrivait souvciit que l'un 011 l'aulrc d'cntrc cux se manifestait succcssi-<br />
vernent dans divrrses (le scs incarnations. Pnr excmplc, il vcnait clans unc<br />
personnalite de philosophe ponr rlonncr un cnscignemcnt; puis il quitlait<br />
le corpc, du medium (cc qui se traduisait par unc phase cnlalcptiquc), et<br />
immediatement il revenait dans une incarnation plus familihrc, pour parler<br />
soit a tous, mais fc~milibrcment, soit a tel assistant qui lui etait particulierement<br />
cher. Ce phenomune etait trbs fr6quent.<br />
Voila le fait d'observation. Mentionnons maintenant quelques mots de<br />
theorie communiques par l'un de ces Esprits, relativement i ce phhonibne:<br />
Y.. .Lorsque nous vcnons dans un cnfant de la terre(1isez: dans un medium),<br />
nous y venons dans une seulc incarnation, c'est-&-dire etant l'homme d'un<br />
seul jour, et non Ic prodnit de tous les jours de l'homme, c'est-a-dire dc<br />
toutes les incarnations. L'Esprit n'est possesseur delui-meme et voyant dans<br />
lui-meme de iout son passe que lorsqu'il est lh-haut, librc, et qu'il dominc<br />
tout son passe, commc le berger du haut de la n~ontagnc dominc tous Ics<br />
pas qu'il a faits pour la gravir. Frhres, dans un mc'dium il ne peut y avoir<br />
qu'un Esprit sous une telle ou telle incarnation. Cc corps est pour unc seule<br />
incarnation, et un Esprit ne pcut y entrer que clans une scnlc de scs incnrnations<br />
d'unc manibrc absolue et intagralc. Et lorsque l'Esprit d'cn haiil,<br />
aussi grand qu'il soit, pcut rcvcnir parler ;i ln terrc clnns une (le ses incarnnpassees,<br />
il rcrlcvicnt alors dans cet homme (le m0rlinm) Ic v8rilal)lc<br />
Esprit incarna clc l'fige auqnel il se rcporlc, avcc ~ cs di:Linls et scs qiialilfis ..<br />
hiais. lorsque l'lhprit n rpillC lc m6tliiim, il voil, il comprcncl ct il rccniinnit<br />
qu'il vicnt dc so prodnirc sous toulcs Icq incarniltions qu'il n lonlu ... 11<br />
(Seance (ln 21 jancicr 1SSZ.)<br />
Dans Ic mOmr ccrclc il nrri \ail parfois quc des coinmunicntions tl'nnc<br />
trEs hnutc cnvolfic btaiclnl cloiin(:cs - un peii vagucs pcut-;lrc, pnrccrlnc,<br />
Plus on s'fililvc, plus Ici; lcrnic4 ic gi.iifirnliscnt. - mais pleines tlc griintlrs<br />
ct (l'iiii iinmcnsc amour. Lorsqixc, la commiinicnlion hic, on<br />
demandait h l'lhpril clc SC nommer, il rkpoiirlnit : Mcttcx unc Tlarmonic n.<br />
Une Ilarmonic, c'cst-h-dirc qu'il parlait au nom d'une collccliviti: parfaitc-
198 REVUE SPIRITE<br />
ment une communion dc peser et d'nmniir. C'Ptnil comme si cclte ngglombrntion<br />
d'Esprit.;, cette Ilarmonic, nvnit cii une ~oiu collcctivr, iinr \oix<br />
tout irnpr6gni.e tl'nmour. Le sepliCrne principe, tel que rious l'nions d6filii,<br />
ecldnit Ih dans toiitc sn splcntlciir.<br />
Voici rnninlcnnnt (leu\ ilociinieiil.; t'l'une niitrc provcrlnncc. Eicn t[ii'ils<br />
aient 6t6 olitcriiis ii I'aitlc tl'iine mCtliiimnite moins cnrnct6risi:c et clllr,<br />
l'nutciir clc cette btutic eri qoit rcul respon~nlilc, ils ne seront peut-Btrc lins<br />
sans iiitOr6t en In circonstnncc. Cc soiil cleiiu comniiinicnlions intiiitivc.;, (11<br />
jusqu'h lin certain point semi-m6cnniqiies. servant de comrncntnires h tlciiu<br />
dessins mocaniques prealablement obtcnus, ct don1 le principal cst reproiliii t<br />
ci-c~ntxc. .les dessins, tl'iinc cuCcutiaii l'brl. iiiip;irl'iiilc tl'iiillriirs (cn ia;ii.;i'I1<br />
(le I'impc?rfccLion du inPtliiinij. f'urcnl trnct;~ ir~dOpcntl;~iiii~~cril (11: loiilo l'i''''<br />
vision siir cc qii'ils poiiv;iiciil c\;pi-imcr. Lc rnCtliiini igiiar.;iit cornpli,lciiii~lil<br />
In si~njlicaliuii tlc: cc$ tlc~sins, ,lus l'implilsion d'iiri cni~taiii,l+~,ril, ;t\;tliL<br />
([l~'tlll 3Uh'c l!hprit cl1 cQI, (lonni; l'i~~~crpri>I,~~~,ir~~~.<br />
Ih; pltis, lit ligllre bsiJIc-
- r JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 199<br />
rjqll~dii chapelet clos existences, riont nous parlions tout h l'heure, liii Ctait<br />
tant j,fait (Striingc'rc h cette 6porliie. Le dessin reproduit ci-contre es1 assr/;<br />
en ce qii'il pr6scntr lin rapport c~ident avec cette figrire. Cctlc<br />
romarque pcnt coiitriburr h dlablir qixc ce (lcssin n'cst ni unc iantnisic de<br />
lq~q-,rit, ni une f,iiitni4o inconscicntc tlri m6tliiiii1, pas plus qtic Ici; rornmiinications<br />
qui s'y rapportent. Voici la prcinibrc rle ces cominiinications :<br />
,, Ce sont dcs dessins avec lc.;qiicls iious n\ons le cifisir (le di~vc~lopprr<br />
*lus fc~cilcmrnt notrc pcnibc ail siijct de ln vie clc l'espace. C'cst n\cc (.es<br />
(lessins quc j'ai l'intention dc fnirc comprcnclrc, cntrc autrc cho.;c.;, les<br />
fonctions du perisprit.<br />
Et d'
200 REVUE SPIRITE<br />
des propriete.: d'un organe special. Cette fonction est unc sorte dc germination<br />
reproductive des etats passes d'une individualite. De mame qu'il y a<br />
ln reprodnction dc l'espece (qui noglige l'indi\idualil6 au profit (le la s6rir<br />
des hm), clc rn0rnc il y a la rcprocluclioii dc In personnnlitd, c'est-h-clirc 1,1<br />
reproduction de 1'Ptre dans ses phasci qu'il croyail tljspnrucs (rcpr~cluclin~<br />
rC~ipparilion, qui s',~cconiplil nu profil de In sdrie des rlivcrs 8tats d'un mhlc<br />
htrc). La rcpi.otluction dc l'wpuce condamnc lcs individualit6s h dispnrnilrc<br />
pour raire place ud'autrcs; inais la gcrminalion reproduclive clci 8tats paisi:q<br />
fnil rhpparailre ces personnes dans tout cc qu'cllos ont 6th; cl, grih ,'I<br />
cctlc fonction, on voil refleurir Ics douv prinlcmps d'amour qii'on avait vus<br />
nlcc tant clc regrets tomber sous la fnuv (lu tcinps. - L'organe de rctlc<br />
Sonclion, c'cst le pc'risprit, c'cit l't~lmospliure spirituelle, ou du moins ccr-<br />
Laines parties de l'atinospherc spiriluclle.<br />
(I Mais il csl bien des choses h dire sur cc sujet ... )) (Du 7 scptemlm 18S.c.)<br />
La seconde coinmunicalion etait signee dc trois noms. Bien que toutes<br />
ses parties ne se rapportent pas dircctement il notre sujet, clle a intores36<br />
cciix qui en ont entendu la lecture, et il y a aussi lieu de la reproduire, h<br />
part quelques phrases de preambule :<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLUGIQUES 201<br />
wiencc d'amateurs, legere t~inture ii l'usage des u gcns C~LI monde D,<br />
disent Ic.: snvnnts). C'est en grande pnrlic avec rcs amateur.: que le<br />
spiritism~ ~'csl Sontlc Qiicl~l~i~i sn\,tnt~, il ecl cr,ii, se sont in16rcssfis il scs<br />
phi.nombncs, mnii gCrii.r,ilcmenl il.: n'ont p~ts conclu cl ils se sont tlbsintbresSes<br />
de ln cloctriiic. P,wrni cru\ qui s'y sont tlonnc'.: a\ cc le pliis d'nrd~iir,<br />
tcnons 3 rcincrcicr un tl'crilrc eux. qui ful collnbornleiir d'.\ll,iri liartlcc,<br />
a compris la tloclrinc ct qui y n collahori: ; cl bicri qu'nujoixrtl'hiii il<br />
n'nrborc pas hii~lcn~eril Folrc tlrnpeau, vous tlcvcz 1~1i Ctrc rcconnai.:sants ;<br />
car, si (corrime il ~icnt tl'Ctrc dit) Ics scicnccs sont intlispcncnbles nu tlc'vcloppcmcnt<br />
du spiritisme, il n plus fait en mettant 3 In portoc ilc toiis une<br />
vrnimcnl scientifique qu'en sc parnlysnnt nu scr\icc cxclusir<br />
d'un ordre dc faits ct cl'iddes qui. poiir accomplir lin pas de plu%, avaicnt<br />
besoin d'unc plus grnndc prhpnrntion scicntilique.<br />
(( Le spiritisiric a besoin d'uno scicncc 1~1~1s precisc pour fairc i ~ii pas en<br />
avant. Voilu poiirquoi il nous est difficile d'avancer aussi \iLe quc nous<br />
voudrions. Pour nous fairc conlprendre, nous aurions besoin de rccourir il<br />
certaines analogies qnc scule unc connai~sancc exacte des ?ci~nceq peut<br />
nous permettre d'employer. Si vous connaissies I'nnatomic et l'emhryologic,<br />
nous pourrions vous donner sur le developpcrnent de l'csprit dcs notions<br />
tirees de la compnraison avec le ddveloppement de votre corpc animal. Si<br />
vous etiez familiarises avec certaines lois de la pl-iysiologic, telle qiic celle<br />
qui fait de chnquc acte biologique une fonction reliee h un organe. vouq<br />
comprendriez qu'il ne pciit pas y avoir de lie eternelle sans iii-ie permnncncc<br />
eternelle de toiitec vos impressions, dc tous vos Ctnts successif's, ct que<br />
cette vie eternelle de vos eI.; licii.:
202 HEVUE SPIRITE<br />
avec In terrc, oii sont incnrnbs clci Ptres qui lui sont clirw. C'cst, par dessus<br />
tout, que ln tcrrc est sa mOrc. ~t que, q~icl-pir tli1~aqc111cn1 (ILI il nci~iiibrr l)ny<br />
son t:therisnlioii, toiijourq iiii licn tl'atl'r~lion, si sulltil rlii'il \oit, i.iillnrhp<br />
a la terrc, qiii 1)nt-k srs i'rc;rcls, tlt oh il a i.oiiquis ses rlcgrds tl'avanccnlciit.<br />
N Qiic tlc choics nous pourrioii~ \f~lll clirt> ilir le 1)6riipril, 4 VOUS COU-<br />
n;iissiw h font1 Ics scicnccj dc votrc l)l,~iictc. ii ct1ii\ qili sont port65 \Ici..; In<br />
]'liilosopliit~ iiivnicnt cc tliic snvcril 110s 1nn1h0m~1tici~~is<br />
Oiic ( 1~ grimtleiirs m6t,ipliysiqiics nniis poiirrioiis ~oii': tlfi~oilrr, si voiis no<br />
\eus r~l)iiIic,: pis tlr\,iiil l'ntlrriirnl~lc scienecl tlcs nonil)rcs, OU cncorr si \oiis<br />
vous intercssicz h ln scieilce clcs rniisiciciii Ilarrrionislri! - Mais ln larigiic<br />
tlc toulcs crs scienreq es1 1,i pliipirl dii Icrnpi lrllrr mortc pour Vous, ct<br />
nous de~ons nous en lcnir :L drs gi'iiCraliles iii.;ul'liiniites pour iittircr ]CS<br />
savants et pour conquiirir le monilr sciciitifiquc.<br />
--.<br />
CL VOS Ilinlogislr~!<br />
(( Faites-\ou? donc savants, \eus cjui nnisscz il la nouvelle generation.<br />
Instruisez-vous. et, des que ~ous aiircz la cle de ln science, tlieulc~m-la.<br />
R6novez lcs in6thodes. La science peut ktrc 3 ln portee de tous. 11 ne s'agit<br />
que de l'y mcttre. Vous pouvc,: sa~oir toutes les sciences, non par A peu<br />
prbs, mais avcc precision. Toutes les sci~nces s'enchainent, et si vous d6couwez<br />
le vrei secret de la nature, il e,t tcllcm~nt iimple qu'il suffira d'une<br />
bonne methode pour classer cn pcu de tcmps ct rl'unc mani&rc liarmoniquc<br />
dans votre cerveau ce que vos predece.;sciir.; n'ont pu y entasser qu'apres<br />
nombre d'annees perdues B debrouiller des chaos.<br />
Cherchez la loi simplc, la rn6thod~ simplc. ct vulgarisez, vulgariscz 3<br />
outrance. Les ponlifes des koles maugrCcront salis doiitc. Vous ferez entrer<br />
Ics profanes dans le tcmplc. Vous portcrcl atteinte a la caste scii-ntificliie.<br />
Quc vous importe ? Ln nature est ;i tous. La connaissance de ses lois est a<br />
10115, et il ne scrn pas 1)cqoin qii'il s Ccoulc I~ediiroup de generations pour<br />
que In scicncc acquiurr dms k.; ccrie:lu\ liiiirinins ln place qu'elle y doit<br />
iiorinalcrnci~l occiipcr. Comparcz lc j~iiiic pnpnii d'ni~jourd'liui nu p;i;y.;dl<br />
d'niitrcfois. (Iii~llc clilf~~rcricr tlnns ln ciiltiirr tlc l'cipril ! Cornp;ire,: l'lioiii1~1<br />
instruit tl'aiijoiirtl'liiii il cc que scrn tlaiiq cl~ux iii'
JOURNAL D'ETUDES PSYCIlOLOGIQUES 203<br />
-<br />
t dc tcrmirier, me sera-t-il pas prrmis do rappeler quelques lignes<br />
lIc1c qui n paru cn juin 1889 clans la Vie posthicme? Lc passage siiiit<br />
partie d'uri~ btudc commencde, qui avait requ I'liospitniite dans<br />
cette revue d'ri~~rit gnrile. si \ailli~rrirrien t dirigbe par notrc ami 11.1. Marius<br />
George, et R Inqucllc nou- so~li~~iloiii unc prorhairic r6surrcction pour le<br />
*lejn epanouissement de toules lm forces vives tlii spiritisme. On y trouvera<br />
mnnifestemcnt la prt'occupation des si~iernc et septiume principes, lcls qnc<br />
nous avons CtC nmcnh ii les dtJIinir, conSormCment h la mi:tliotla et ailx<br />
notions primorrlinlc? dc In sciericc orciilte :<br />
K Cette faciilte de rcnoucr h son gre les anneau\ successifs dc son indivi-<br />
dualith ... c'est 15 veritnblcmcnt ce qiii rcnstitiie jc nc dirai pas sculcmcnt<br />
notrc immortalite, mais notre eternite ...<br />
(( Mais de cc que nous avons concu l'eternite dc chaque etre, nous n'avons<br />
pas envisage toute la question de l'infini. Nous avons bien relie lcs chainons<br />
de tel ou tel esprit eternel. mai5 tous lcs esprits eternels nous ne les avons<br />
pas relies entre eux. C'est ici qii'intervient la splendide question de l'amour.<br />
Je n'anticiperai pas sur ce que j'ai a en dire, mais je veux simplement indi-<br />
quer deja la conclusion generale.<br />
Cette conclusion, c'est quc, de meme que l'esprit, dans ses etats supe-<br />
rieurs, peut se definir commc (( une serie d'hommes , synthetisee dans<br />
une unite eternelle, de meme la synthhse de tous les esprits - synthhse<br />
qui, pratiquement, ne saurait Mrc que le resultat progressif de l'amour -<br />
peut se definir comme (( le reseau harmonique 2 de tous les esprits eternels.<br />
Et ainsi chacun de nous, dans ses destinees les plus hautes, se trouvant<br />
relie a lui-meme par la serie de sa proprc Cternite et relie a tous par les<br />
irradiations dc l'amour, arrive & ne plus faire qu'un alec lui-meme, grace<br />
a la possession synoptique (le sa skric personnclle, commc h ne plus faire<br />
qu'un avec tons, gr;icc a 1,~ constitution du reseau harmonique ou ICS<br />
Pensbes de son esprit btcrnel SC f'ondcnl - saris SC confondrc - dans les<br />
Pensbcs dc tous le.; esprils Stcrncls. Vainqueur du temps comme de l'es-<br />
Pacc, chacun SC scnl rlcvcnir -- cn soi et en lcs nulrcs -- Clemel ct mi-<br />
Versel : elcrncl cn soi, universel en Ics nutrcs; cl progressivement l'infini<br />
de la vie ct l'infini dc l'amour iont tic nous tous, si iiin~rnbr~iblcs ~ U nous C<br />
un scul ct in&rnc elrc oii se distinguent tous 1cs etres, un seul et<br />
mhe Dieu toujours divcrs et grandissant. 1,<br />
Dans cet nrlicle, inspirk, cn partie, tlcs commiinicntions qui precbdent, on<br />
retroine implicitcrncnt lm (il cl '7' princilics, tel.; que la inbthodc analogique<br />
a corid~~ili h Ici clbfinir. Il yulalit, pour i'cii rc~icirc comptc, de rnppeicr<br />
en qucli; lerrucs iiuiii cn z\oii- 16~iiniQ la dcliiiilion :<br />
(( Lc si\ii.riw priricipc cit rclui qni rclic toiitc.; lcs personnalilbs pasin-<br />
"<br />
@Tes de chacun do nous en une individunlitb etcrnelle.
20.2 REVUE SPIRITE<br />
K Lc scptiemc prinripe est cclui qui tend h relier toutes lcs etei3nit6s indi-<br />
~iduclles dans le plevus riniversel, et par consdquent h con.titucr le mondo<br />
dilin. â<br />
l
- ~ t quant , aux á IIarmonies )) ou u collectivites conscientes n, vivantcs<br />
clii 7" principe, nous dirons dc mCme qu'elles ne peuvent parlcr<br />
dans un mbdium qu'h l'aidc d'un tics corps astraux cl'unc de leurs iiidi\idualites<br />
composnntcs.<br />
Ces corps astrdux lcur sont donc toujours rnltachbs potenliellcmcnt,<br />
clest-h-dirc en quelque sorte dnus la ~irlualilk d'un germe. Par consequent,<br />
meme diel! les 1Ssprits dont les plus hauts principes sont pleincmcnl dfivcloppes,<br />
lc Spiritiiinc - contrairemcnt h la tlicorie rle certains occullistcs -<br />
ne constate p~s ilc sbparation reelle cntrc 1cs principcs supericiir.;, d'une<br />
par.tlet les principes sous-jaccnts que ces occultistcs rkunisscnt sous lc noiii<br />
d' < blbmcnlnire )) (1).<br />
Certes l'occullisme et le spiritisme peuvent accCl6rer par lcur contact Iti<br />
decouverte progressive de la vbrile : mais c'est u une condition indispcii-<br />
sable et juqqu'ici trop rarement acceptce par les reprksent,anls des diFerse,<br />
initiations; c'est B la conclilion que l'occultisme ne se considure pgs corniiic<br />
immuable et qu'il admette quc le spiritisme peut le faire evoluer lui-mijmc.<br />
L'occultisme a la tradition ; mais commc le Faust rajeuni. le spiritisme a la<br />
vie et l'amour; il est donc assez riche pour que, dans leur rapprochcmenl,<br />
il ait autant a donner qu'u recevoir.<br />
D'ailleurs, si l'immortalite n'est pas un vain mot, i'initiation n'est pas<br />
seulement dans lcs vieilu livres ou dans les societes mysterieuses; elle est<br />
partout ou revit l'esprit d'un initie, libre desormais de tout engagement et<br />
ne relevant que de sa conscience. Et combien plus eclairee doit etre encore<br />
cette initiation par la pratique des sommets ou l'esprit libre dbveloppc sans<br />
entravci ses principes sup0rieurs ! Qu'on me permette, pour finir, de citer<br />
qiAques mols d'~110 coinm~nicalion empruntee h ln meme source que<br />
notre premier documeiit. C'est un Esprit dc l'Inde qui parle par la inedium-<br />
nite cl'incarnnlion : a ... Lorsque mus descendons sur la terre, cjuc nous<br />
nous melons imX humains, nous rcprcnons nos vicc passbcs, unc seulc<br />
d'cnlre cllcs il In lois; mais, nous elcvnnt ensuite au-clcssus clcs sphures<br />
tcrrcslrcs, nous revcnons (nous retombons, si on peut s'clprimcr ainsi)<br />
dans nowc i~iiite iini\crsellc con-imc Esprit (2). La distnncc, n'c\i4.c pliis, IV<br />
temps n'c~islc plils ..... )) Plus loin, comme rkpontlaril il unc qucstiori,<br />
l'Esprit termirie ainsi : K ... l>ourquoi? Pourrluoi '! C'csl qne le progrbs n<br />
noni l'nmour. 'l'out rc\icnt il l'nmniir. L'miour c'c+l Li. 4cncc. L'amour<br />
c'est la sagcsbr. TJ',i.1uoiir c'hl I,i (~oml~rkliciiiion univcrscllc :!). 11;L crllc<br />
(1) Voir Conipte yendu du Co~~grhs<br />
de 1889, page 63.<br />
(2) Ge principe.<br />
(3) 7" principe.
206 REVUI~: SPIHITE<br />
- --<br />
forcc d'amour, cc progrus dc tous Ics progrus, qui rioils tloiinc une CI&~-<br />
joynncc si gr,iridc, ce progrh iiiiti;ilcur de toiil, rct tiiiioiir de 1 Iluiilnnil~~<br />
dc ccllcs de loii~ les moiitlcs, cet iiinoiir echirc luut; et, frbrcs, s'il r,1<br />
nkccssairc poiir le progrils tlc \os Sri:res iiic,iimb ou de frercs cl1 irit-,ir-<br />
nalions 21 iriiir ct pour lit liittc sur In terre, que \ou.; tlc\icz \eus inilicr ,I<br />
toulcs les dccoii\ crics, sou\ cntlz-\ 011s i1ui.i que lor.;qiir. \ou.; aiire/. gr
~plwil)rcb ITAiO ditii. IP rc~l'~ht310ir~~ des rcligicuv (le llnl,l)nyc tlc Poissy,<br />
lui fil tlorincr lc iioiil iIc ( ollnpc de PuI\$/.<br />
ie~ircuscrnriil il ne produi-il ricn t1't~J'lir.ac.c : jl ;y eut dc brillrints<br />
lis oriiloirc-, i~oliiniinc~nt or:l I lx l'1ic;ntloi~t~ de BCzc rt le c.~irtliiial dc<br />
niais il n'cil r6-1ili~ ricii tlc pr,tliqiic. pirrr qiic 1i.s 1liCologiciis rli.;ciinori<br />
siii' (Ici iiii~ii~
208 REVUE SPIRITE<br />
n-ihe il'npr8s lc recit dc ce cure, c'est I~icn Ic duc qui a tous lcs torts dail,<br />
ccllc af!kirc snnglnntc.<br />
tr Or, Salloit-il, di1 notrc Champenois, quc Ic di1 scigricur (dc Guiw) cl<br />
toul son lrairi passassent par auprbs et toul joignant les dit^ li~li~ucricit~<br />
pour ce quc lcur acscinblec cstoit sur Ic chemin ct nc SC pouvoit le dit \ci.<br />
gnciir dcslourncr par aiilrc lieu, par rpoy luy esloi1 Sorcc de pasbcr par la.<br />
Lcs huguciiols f~irent si orgueillcuu qu'ils nc dnignbrcnl pas dcsplncclr de<br />
la, pour Ia vcnue du di1 seigneur, niais I'allcndanl tlc pictl rluoy, cIlar:i.iwnt<br />
a griind coup.; tlc picrrcs sur lcs Iiomincs qui chcniinoicnt Ic~ prciiiicrs<br />
ayarit jh frappe ct batlu plusieurs dc scs Iacquck qui cstoicril passez dccnnl.<br />
Cos prcrnicrs Iiomn-icc; qui par iceux hiigucnol~ Surciit aisaillys, rcl~roilssbrciil<br />
clicniin droicl B lcur mnitrc poiir l'ad\crlir clc sc Lcriir cil gartli'. Cc<br />
quc bien ayanl entcndu le (lit seigneur de G~iisc rwsolul qu'il I'iilloil pilsvr<br />
dclTcndarit 3 scs gens de nc ricn faire ni dirc auu hugucnot~, moyciirinnt<br />
quc ilz hugucnolz ne leur fissent, ni ne disscnt rien ; et pour cstre en mcilleiirc<br />
seurcte, le di1 seigncnr feit nltc pour attciidre tous scs gens ct<br />
cl-ieinincr cil trouppe affin que n~i1 d'eux n'ciit mal et qu'ils n'en fissent<br />
point aus huguenotz. Ceux-ci \>oyant hl. de Guise attendre ses gens pour '<br />
les ranger en trouppe pensbrent que cc fcust pour les assaillir et sans n\oir<br />
aulcune patience, fichbrent le pied en intention de contraindre le dit xi-<br />
gneur a retourner d'ou il venoit ou de lui fdire prcndrc le galop a trn~crs<br />
champs ct suivre un aultre chemin. Il sieur de Guise voyant ccttc turbe<br />
niutinec, inarcha lc premicr droict a eux sans armes pour les des~no~noir<br />
de leur cnlrcprise; lequclz poiir parolle nc signc d'assurnncc qu'il leUr<br />
donnas1 et dist ne se voulurent desister dc leur dcsscin, et sans le ~uiiloir<br />
cscoutcr, chnrgbrciit sur lui a grands cuups de pierres D. (Memoirfs dc<br />
Clclutle 1 Intton .)<br />
11:vitlrinincnt, c'csl ce qu'ntleridnit dc Guisc, il nc voulait pas con-iiiiciiccr~<br />
nini.; en oliCrniit commc il lc fit cn nyanl l'air dc ranger scs 11omiiio.i en<br />
ortlrc tlc bnldlc, il snvnit iort bien que lcs liugurnols comriicriccr~~ic~ i<br />
fi.,ippcr cl qu'ciisuilc il pourr,iit lcs c\lcriniiicr, car il ir lrouvail ;tlor\ cfi<br />
clal de l+/ilim~ d~~/Wse. C'cliiit uii procc(16 pluq cnnaillcs, inais qiii iic\
-<br />
JOURNAL ~~'ETLTDES PSYCIIOLOGIQUES 209<br />
,\la nouvcllc de ce massacre qu'on pcut con4rlerer comme un guet-apens<br />
,brit&le, les protestanls poussurcnt, tlrs cris d'indignation; icurs ministres<br />
pr;chErent partout contrc ce qil'ili consideraient comme unc infdmic, apus<br />
1% pr~mulgation du dcrnier edit. C'etait, clisaicnt-ils, (( unc impibt6 la plils<br />
du monde. Les catholicliics au contraire soutcnaicnt que cc n'cstoient<br />
point de criiauli:, ln cliosc cstanl venue pour lc xelc de la religion catholique<br />
et alldguoicnt l'cxcniplc dc Moysc r~ui commanda j. tous ceux qui<br />
nimoicnt Dieu dc tuer ceux qui avoient pli6 les genoux devant l'image d'or;<br />
et apr& qu'ils cn curent tuez trois rnillc, il leur donna sa bendcliction pour<br />
avoir consacrc leurs mains au siing clc leurs frurcs pour :c servicc de Dicu t,.<br />
(Castelnau, III, 7.)<br />
On ne s'attendait gubre i trouvcr hloi~c en cette allaire; cn tous cas, il<br />
n'etait pas possible d'excuser plus largement un crime monstrueu\r et de<br />
pousser plus loin l'intol6raricc.. Aussi quand le duc dc Guise arriva a Paris<br />
ou se trouvait du rwtc fort peu dc protestants, il fut rccu le 30 mars au<br />
milieu des acclamations du peuple, cc fut iinc v6ritable entrde triomphale,<br />
d'autant qu'on savait fort bien que l'ignoble personnage venait pour organiser<br />
les forces catholiques. Il commenca la campagne qu'il voulait entreprendre<br />
contre les reformes par un acte cle ~igueur : il forca la Reine-mEre,<br />
et cela malgre ses larmes a quitter Fontainebleau et a venir s'installer avec<br />
le jeune roi dans la capitale; il leva ensuitc des troupes, crea de nouveaux<br />
capitaines, les choisit parmi les catholiques les plus fanatiques et comme<br />
prelude a la guerre qu'il allait entreprendre, il renouvela en divers lieux<br />
notamment ;:t Paris et h Sens, les massacres de Vassy ; les pauvres hugue-<br />
nots etaient egorges a leur? preches; ce fut le signal des guerres religieuses.<br />
C'est a ce momcnt quc Louis de Conde, qui avait 616 nbandonnC par son<br />
frEre Antoine de Bourbon, s'ecria: (I. 11 ne faut plus rien eqpercr que de Dieu<br />
et dcs armes. ))<br />
Le chef des huguenols, Condd, avait avcc lui l'amiral de France Gaspard<br />
de Chatillon, comte dc Coligny, scs deux frurcs Odcl, cardinal dc Chatillon<br />
et Francois de Chntillon, 4rc d'.iiidclot, capilaine-g6nCral de l'infanteric,<br />
VBritable hommc dc gricrrc. Lc cardinal, comte Cvbquc de ljeauvais depuis<br />
1335 etait un homme trbs avnncci PL trbs libbral. Ddjh cri 1X1, il avait celCbr6<br />
Chne suivant le rite proleslaiil clans son proprc palais episcopal el 1c<br />
le' decembrc 1562, il s'$lait marie rc\Clu dc ses plu3 1,c;tux habits carditia-<br />
lc'Wes avec Elisnhetli tlc IIauteville, fille d'iin qcigncur normand.<br />
Aux personnages qiic nous vcnons de nommer qc, joignireiil de grands<br />
"beurs : les Rohan, les LarochclO~caultl, CS ?tIonlgornery, les Soubise,<br />
les Genlis, les Mouy, les de Piciines, les d'Eslcrnay et une foulc d'autres<br />
14
210 REVUE SPIRITE<br />
F<br />
scigncurs ou sires. Coinmc on \oit le parti protestant etaic fort; i~tls\i<br />
\oyant qiic Paris etait occupe par leurs ennemis, ils se mircnt il operpr<br />
province. Ils s'assurerent tout d'abord d'Orleans qui pnr sa position, coin.<br />
mandait le passage eutre le nord ct le midi ; par un coup de main dcs plus<br />
hardis el des plus liabiles, lc sire d'Audelot s'empara de cette ville. Promptq<br />
ct resolus tlans lcur attaquc Ics huguenots s'emparent trus rapidement<br />
successivcmcnt de Blois, Poitiers, Tours, .\ngcrs, Rouen, le Htivrc, li,<br />
Roclicllc, Mhcon, Chaloris, ~ our~cs, Montauban, Xlontpcllicr, Ninlcs, Agen,<br />
Lyon, Grenoble, Orangc, Valencc, tout le Vivarais, cnfin du Comtat-Vcnais$iil<br />
ct dcs Cevennes ; ils n'occupbrcnt pas moins uc dciiu cents villcs ou bourgs.<br />
Ils disaient hien n'avoir d'autre but que l'honneur dc Dieu et la libcrtc dll<br />
roi, de sa mbrc cl de ses frbrcs ct Ic rcspcct dcs bdik en lcur favcur ; mais<br />
une fois lancbs ct parlout victorieux, une guerre feroce conlmcnca ilnils<br />
chaquc ville et village ; la politique SC mih natixrcllcment comme toujours<br />
h ces revoltes, car le protestantisme par ses habitudes de critique et de<br />
librc-examen avait une tcintc republicaine, comme le proixvc bien ce pas-<br />
sage de Montluc : (( Les ministres preschoient que les roys ne pouvoient<br />
avoir aucune puissance que cclle qu'il plairoit au peuple, autre que la<br />
noblesse n'estoit rien plus qu'cux; que si les catholiques se mettoicnt de<br />
lcur religion, ils ne paycroient aucun devoir aux gentilshommes ny au roy<br />
aucune taille que ce qui luy seroit ordonne par eux ; et de fait quand les<br />
procureurs des gentilshommes demancloicnt des rentes h leurs tenaciers,<br />
ils leur respondoient qu'ils leur montrassent en la Bible s'ils le devoient<br />
payer ou non et que si leurs predecesseurs avoient ete des sots et des bestcs,<br />
ils ne vouloient point l'estre. Quelques-uns de la noblesse commcncoient h<br />
se laisser aller de telle sorte qu'ils entroient en composition avec eux, Ics<br />
priant de les laisscr vivre en seurete en leurc maisons avec leurs labourages;<br />
et quant au\ rcntes ct fiefs ils ne lcur cn dcmnndoicnt rien. D<br />
Ces idees si nettement cuprim6cs dans Ics prhchcs cnrayercnt la marclic<br />
cl les succbs de la Rbformc ct donnbrcnt une grande autorit6 aux [;uiucs<br />
aupres de lti Rcinc-mbrc.<br />
Du rcste de part ct d'autrc,on commit clcs alrocitbs siin9 nom et les catho-<br />
liqucs ct 1cs protcstnnts dans lcur hainc rcciproquc cominii.c~it IC sncrilbqc<br />
d'appdcr h Iciir SCCOUrS 1'6lrMlg~r. Voiih ccrfcs lc plus grand des crimps<br />
que les dcux partis scmblaicnt ~gnlemcnt ignorcr.<br />
Lc 19 clkeinbrc 1562, clans in plaiiic (le Drciiu, unc 1,ntnillc decisiifc fiil<br />
livree, lc3 liugucnots durciil battre cn rctrnite, aprbs ri~loir acc.oi-i-ipli cl?.<br />
protligcs tlc valcur; ils se rctirbrmt sur Orlbiins, ou Fran~ois de (;uisc ]P.;<br />
suicit et mit le sibge (levant ln ville. 11 1)rcssait les trclvnux et certairiemciiL
serait tomhec bient0t en son pouvoir, quaiid il fut assassind par un<br />
gentilhomme Iiugucnot qii'il nvail accueilli tlnns son cilmp ; il SC nominail<br />
poltrot Mcrey. Il tira un coup (le pistolet sur tlc Guisc Ic 18 fdvrier 1563.<br />
cependant toutes les aulrcs placcs nvaiciit dtC rcprises par les calholiques<br />
qui, bien que victoricuv n76taient pas moins nlfai1)lis que lcs hugucnots ; ils<br />
,itaient surto~lt fatigu6s rlc la guerre. Aussi la Ilcine-mErc privee dcs chefs<br />
qui tous etnicnl morts olfrit In paiv aux hugucnots ; Conde In<br />
signa malgre Ics rdcriininations dc son parli, mais cil retour de l'$dit de<br />
p&kation d'AmOoise (lui pcrmctlait l'e~ercicc (lu cultc rBformC dans toutc<br />
la France dans toutc innison noble cl d'unc villc par baillagc (12 mars 1563).<br />
Comme premicr gngc clc conciliation, Callieririe dc Medicis [il marcher<br />
sur le Havre une armec composdc de catholiques ct de hugucnots pour cri<br />
chasser les Anglais qui l'occupaient depuis qixc ln reine Elisabeth fournis-<br />
sait des soldats pour ln lieforme. Lc Havrc fut delivri: de l'occupation etran-<br />
gere le 28 juillet, et les derniers dtrcingers : Suisses, Allemands, Anglais<br />
furent chasses de Fraiicc ; le gouvernement paya lui-meme avcc lcs hien?<br />
du clerge les Allemands que Conde avait appeles en France pour servir sa<br />
cause.<br />
Grace 5 toutes ces concessions, Catherinc et son ministre L'hospital<br />
croyaient avoir apaise les esprits complEtement ; ils se trompaient ; les<br />
catholiques frhmissaient de rage des concessions que victorieux, ils avaient<br />
faites aux protestants, ct ceux-ci, loin de se montrer satisfaits dcs avan-<br />
tages qu'ils avaient recus, ihient demeures de plus cn plus exigeants ; ils<br />
avaient meme autant de morguc que s'ils eussent remporti: la victoire. Tel<br />
etait l'etat dcs esprits en France vers la fin de l'annee 1563.<br />
(A suivre). S. MARCUS DE V ~ E .<br />
COMITE DE PROPAGANDE<br />
Seance du 9 avril <strong>1891.</strong><br />
Prhsident : M. P.-G. Lcymaric; sccr6taii.c: M. Lnurcnt rlc Fngct. Mcmbrcq<br />
prfhnts : Mmc Poulain, MM. Auznnncau, Boyer, Chaignciiu, Mongin, Vilvis,<br />
Var~ha\\slq ; M. 13ou\Cry, inalacle, n'a pu assistcr !i In kancc. Lc procks-<br />
de la derniErc rEiinioii rsllii cl ntlople.<br />
:fi. Auznnncau, tresorier, (lonilc niii\i qii'iJ suil In i;iliiation tlc la raiwc
212 REVUE SPIRITE<br />
-- -<br />
M. Mongin lit une lettre de M. Louis Gardy dans lquelle I'nutcur dc<br />
Chewhons! acccpte de ceder au pri\ clc 1 fi-. l'un, port cn sus, lcs c\cm-<br />
plaircs de cet ouvrage que 1c comite a decide d'adresser h ln presse p,lri-<br />
sicnne.<br />
Ucs remerciements sont votes 3 M. Louis Gnrcly, a qui cinquante c\cm.<br />
plaircs dc son ouvrage seront dcniand0s. Cinqunnle cvcmplaires de : Aprh,<br />
la Mort seront 6galcmerit dcmnntlhs a M. Lhon Dcnis, dans le mOme I~ul clc<br />
propagande.<br />
M Mongin donne lecture tlc l'nppcl qu'il a redigtJ pour engager IC jour-<br />
nnlismc parisien a s'occuper dc In question spirite el, spaciulcmcnl, ;l<br />
rcnclrc complc dcs ouvrages dc MM. Lhon Dcnis cl Louis Gartly. Lc coinilb<br />
dhcidc l'impression de cel appel ct charge M. Laiircnl dc Fagel d'hcrirc ilne<br />
courte noticc a l'intention dcs journaux qui rie voudraienl pas iniOrcr<br />
1 cvcellcntc etude de M. Mongin, hacause dc son etcndue.<br />
M. Lcyinaric donne connaissance d'une lettre dans laquelle M. IIenrion,<br />
dc Chenec (Belgique), annonce quc l'Union spirite Lze@m'se, reunie leil Xs-<br />
seniblee generale a manifeste Ic rcgrcl qu'elle eprouve de voir le congrisde<br />
lI>ruxelles retarde jusqu'en 1864.<br />
M. T~auwnt de Faget lit une lettre de M. Martin, de Bruxelles, ecrite dani<br />
ie meme sens. M. Martin, faisant valoir toutes les raisons qui militent cn<br />
faveur de la reunion du Congres a une date plus rapprochee, dcinandc que<br />
Comite de propagande revienne sur sa decision et, passant a une seconde<br />
lecture du projet en discussion, fixe la date de 1892 pour la reunion de ce<br />
Congres.<br />
Le Comite declare ne pouvoir se dejuger, mais il approuve cettc pensee,<br />
emise par M. Mongin, que nos freres de Belgique pourraient tenir en lSEJ<br />
un congres regional, salis prejudice du congrbs international de 1894.<br />
Il es1 bien cntenduque Ics spirites de toutcs Ics regions el meme de Lot1<br />
les lcs nalionalites, auraient le droit de prendre part individucllemenl il Cc<br />
congrbs regional qui pourrait Otrc ainsi unc preparation du congrbs de lS!)L<br />
Celui cle nos collbgucs dont l'opinion sur la prorogation clcs pouvoirs du<br />
Comitb avait hvcill6 1 ~s susccptibililes dc quclqucs-uns (le ses membrcs,kcd<br />
la leltrc suivantc :<br />
á JC n'ni jamais s0ng0 h suspecter Ic Comitc dc ouloir, ptir un sul)lCPfllgc,<br />
prorogcr lui-mbme la duree dc ses pou\roirs. J'ai voulu simplcrnW?<br />
á le nxltre cn garde contre une f'auiw intcrpr0tntion (le scs actes, l ~ou~a<br />
á venir du dcliors. Mc1nbr.c du Coniilh, toiil cc qui lc touclic rnc touclic, ct<br />
(( j'3Kii- le dc\oir tic rilir.~ valoir toutes Ici coiisidkr:~lioiii qlie vous sa\cL<br />
(( daria l'jiilOrbt commun.
JOURNAL D'I~TUDES PSYCHOLOGIQUES 3 13<br />
(( Si j'ai insisti! SLir la date dc 1892, c'est que je voyais (laris son adoption,<br />
,( $tort ou u raison, l'euhxlion d'un cilgagement pris. J'avnis si pcu dc rnisons<br />
personncllcs (l'agir ainsi que je n'ai pas 11155iLe,en dernier lieu, h pro-<br />
(( pser cclk de 1803 colnlne susceptible de rallier les opinions diver-<br />
, gentes. ))<br />
M. Laurc~it cle Fngct est I-icurcuu rle lire cette lcttrc qui concorde si bien<br />
sa pi'oprc apprdciation, exprimdc daris la precildente siinncc, tic l'opi-<br />
nion emise alors par notre honorable correspondant. Le comild accucille<br />
;,,cc la plus vive sympathie ln lettre cup1ic;ilivc qui vicnt d'htrc lue.<br />
M. Boyer demande que (les brochurcs dc propngitntlc soient mises il ln<br />
disposition CS groupes qui en auront l'emploi. Lc Comite accbde h ccllc<br />
demande.<br />
La seance est Icvec a 11 heures moins 114.<br />
Le Secretaire : A. LAURENT DE FAOET.<br />
11 y a deja bien longtemps que je connais l'aimable pobtc qui a nom<br />
IIenry Meriot. Il me souvicrii qu'en ces dernieres annees !es hasards de la<br />
vie m'ayant fait echouer sur la plage aunisienne, a Angoulins-sur-Mer, je<br />
recevais quelquefois dans md solitude, l'auteur des Scabieuses. qui venait<br />
me voir de Rochefort. Nous parlions d'art, de litleralure, de spiritisme. Ne-<br />
riot disait des vers. Il preparait lin second volume, p~iblie aujourd'hui et<br />
couronne ptir 1'Acade'nzie des Muses santones. 11 y avait, @il ces strophes,qu'il<br />
detaillait tres lentement, heaueoup de lyri.;me, hearicoup de sentiment<br />
aussi. La pensoe se degageait toujours juste, clairc, et nous etions, ma<br />
femme et moi, SmcrveillCs par ces belles phrases musicales auxqucllcs ne<br />
nuisait pas I'alliirc arch;~iquc de ccrttiiries slroplics.<br />
Aujourd'hui Ics noixvcnux vers di1 poilte, les Fltites de Jade (l), ont vu le<br />
jour. Elles jouent, cc? flilLcs clinrmnntcs, pour le ccour ct l'esprit, leurs<br />
jolis airs, tour a tour vifs et lents. Itlles evoqucnl tlcs souvenirs rlc l'art ancien<br />
: Tableaux cles maitres primitif's, verribrcs (les granrlcs cnthi!drnles,<br />
"Uvres des cnlumincurs du moycn-i?ge et vicillcs minialurcs aux coulcurs<br />
toujours yibes avec inilinles it lbnd d'or sur lcsqucllcs serpentent clcs brancn<br />
aral,c.;quc ... Elles c1i;~iitcnl aussi 1'6lcrncllc chanson tlcs cnfilnrs,<br />
fleuri;, dei Gloiles ct (les cnux !<br />
(1) 1 vol. Pari., Alplionec Lernerrc ; Kovan, ~l!uses Santones.
214 REVUE SPIRITE<br />
En ma qualite dc chercheur - toujourq preoccup0 de cavoir d'oh vicn.<br />
ncnt les idees innees qui font, de que1qnc.;-uns, des math61naticicns ou do<br />
peintres ; dc certains autres des pliilosophcs, dcs pobtcs, des orateurs -je<br />
mc suis souicnt demandi:, hongcant ii l'hcrivain trbcl artiste dont je parle,<br />
commcnt un ouvrier - un simplc ouvricr rclicur - avait pu, non apprendre<br />
toutes Ics choses liltbrnires ct autrcs qu'il sait, ce qui n'est qu'unc<br />
qucstion il'inteliigencc cl dc travail, mais avait eu la pcns6e dc sc crecr, si<br />
je puis dirc, unc pcrsonnalile scconrlc, personnalit6 nous donnant, tour a<br />
tour, dans le mhc indjvidu, un brilve garqon, courb0 sur son etabli iinc<br />
parlic de la journbc, puis un gentilhomme dc lctlrcs il la phrase magistralc<br />
?<br />
Tl ne s'agit pas, en effct, ici, d'un ouvrier riniant tlc; chansons modcrncs,<br />
comme on cn voit beaucoup de nos jours ; il s'agit d'un vrai poete yuc l'on<br />
peut rapprocher sans crainte du vieux maitrc Adam Billault,le ncnuisier de<br />
Nevers ; de Keboul, lc boulanger-pohle ilc Nimes ; de Jasmin, le perruquier<br />
agenais - avec cette particularite ccpendant que Mhiot est plutot un artiste<br />
d'autrefois qu'un arliste de notre epoque. Il me semble donc voir, en<br />
cette pensee de l'dcrivain de se creer, comme je le faisais remarquer tout h<br />
l'heure, une personnalit8 nouvelle tout B fait en dehors de sa personn~llit6<br />
premiere - il me semble voir, dis-je, en cette pensee, probablement<br />
inconsciente, la manifestation certaine d'une reincarnation. Sous le travail<br />
lent des idees, innees, enrichies d'abord par des etudes longues et minutieuses,<br />
l'esprit, npres avoir balbutie notre langue poetique moderne, nou-<br />
~lelle pour lui, s'est degage peu a peu de ses langes ; il a repris alors son<br />
ampleur et sa force d'autrefois. L'artiste a reparu. Ce n'etait peut-etre pas<br />
un poEte ; ce devait ktre plutot un ciselcur ou un peintre. Aujourd'hui,c'cit<br />
un maitre fis-rimcs. qui, sous une brme dikente, continue son couve,<br />
tout en se voyanl condamni: par lcs euigcnces de la. vie h faire un meticr<br />
pour nourrir lc corps matcricl.<br />
Evidcmment le? lcctcurs saisiraient micux cc que jc dis ilu sujct dc ccllr<br />
pcrsonnalile fort inlercssnrilc el di@ hnul pla& clans lc monde litlbrairr,<br />
s'ils licaicnt lcs livrcs de Miriot. Il leur scrit fxilc dc sc les procurcr. Voici,<br />
cn nttcndant, l'appri.citltion, sur lcs FlG2es de Jadr, dc ,Toscpliin PCladan, 1111<br />
maitre crilicpc cil fait tl':lrl cl dc poCsic :<br />
(( Ricn d'ausii somptixeii\, dil-il, dans la varifite et le 1)on goul quc lcq<br />
á pobmes clc Rlbriot. O11 dirait quc c'est un clinntdc travail, si Ici iioritui'c',<br />
u lcs arabcsqucs, ne domnient l'impression (l'lin long 1iil)rur oii 1'inspit'~l-<br />
(( lion sans doute n dicld, niais wttc dictbc, 1';irtistc l'a cnlligrnphiec a\('('<br />
á oncialcs d'outremer sur champ d'or. 11 blasonnc son emotion rlcs pl~i*
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 215<br />
brillants emaux ; sa muse ne pose le pied que sur le vair ct la contre-her-<br />
mine. Ce pobte filmilid et presque dbdaigneuu de l'or, cssnimc Ics gem-<br />
mes et les metaul precieux a tous ses vcrs, qui ont dcs rcflcts de vitrail<br />
,! et des sonoritos venitiennes. 1)<br />
11 me reste a donner h nos lcctcurs unc id& du genre poCtiquc cllI-lenry<br />
Heriot. C'est si je puis dire, cl pour plusieurs de ses poe.sies, lc genre vieuz<br />
catholique, cc qui montrc bicn quc nous sommcs cn prosence d'un carilcterc<br />
d'autrefois. Pourquoi scmblablc note, en cfkt, et scm1)lablcs rcgrcts,sc<br />
trouveraienl-ils chez un vrai moderne ?... Mais laissons parler l'nrtislc el<br />
lisez ce h~itu sonnct de.clid a ,Tosi.,phin Soulary :<br />
LE MISSEL DU PRIMAT<br />
Apres qu'il efit orne les grandes onciales<br />
D'azur, de pourpre et d'or, le maitre Enlumineur<br />
Vit, joyau d'art pieux, surgir avec bonheur,<br />
Le Missel offert aux fiertes primatiales.<br />
Tres long fut son travail ! - Mais les initiales<br />
S'epanouissaient aans leur unique splendeur ;<br />
Et 1a Livre, impregnb d'une mystique odeur,<br />
Ne s'ouvrit qu'aux jours de f&es paroissiales.<br />
Des siecles ont passe sur2 ses feuillets ; les mains<br />
Ont macule le bord cies rudes parchemins ;<br />
Mais toujours resplendit i'euvre du vieil artiste.<br />
Et le cuir prCcienx dont il fut recouvert<br />
Conserve dans des tons fatigues d'amethyste<br />
Ses fleurons I~yzantins et ses rinceaux d'or vert.<br />
Liscz aussi ccttc stroplic d'une lrbs l~cllc klct~irc, tl6lncli6a dc ln piece,<br />
ayant pour tilre : Chn~mes erisevslis :<br />
Sibclcs evanouis, temps aux couleurs Cteintes,<br />
Vous m'etes un refiige aux chagrins d'ici-Ilas.<br />
Je voudrais dans dcs vers exquis figer vos pl:iintis,<br />
FantGnies que l'oubli couvre de ses frimas,<br />
Siocles evanouis, temps aux couleurs eteintes.
216 REVUE SPIRITE<br />
ires Theophile Gnulhier et Tlieorlorc de Bnnville, n'nurnicni pas liesite il<br />
signer :<br />
Aux accents aigus dcs fifres foliltres,<br />
Dansez votre ronde, 13 mes reves bleus<br />
Avril est venu, chers hates frileux ;<br />
Le grillon strident s'cst tu dans les Ctres.<br />
II neige partout des plumes d'oiseaux,<br />
De l6gers flocons d'aulGpines 1)lanclies ;<br />
Au hord des etangs les pales pewenchcs<br />
Lacent leur corsage au miroir des eaux.<br />
Lorsque le couchclnt dorera les plaines,<br />
Vous me reviendrez riants et charines ;<br />
Et nous redirons, mes chers bien-aimes,<br />
En vers attendris, vos courses lointaines.<br />
Je m'arrete sur cette citation et je renvoie le lecteur aux deux ouvrages<br />
de l'ouvrier-poete : les Scabieuses et les FI6te.s de Jade. En lisant ces vers<br />
d'une phrase si correcte, si pure, les spirites seront, je le crois, de mon<br />
a~is. Ils verront, eux aussi, sans doute, la reincarnation d'un artiste de ln<br />
Renaissance dans le gracieux rimeur conternsorain.<br />
Reflexions par un temoin oculaire, le Dr GR.~u, delSgue bavarois, tradiiit (Ir! l'allen~aiitl<br />
par Mlle ALICE ROUVARD-GAGNE.<br />
Ln. premiere idee d'un congrbs intcrnalionnl spirite fut emise, en iS74<br />
lors de l'exposition universclle de Vienric, par ln SociCtC psychologique dc<br />
Bnrcelonc qui ln renouwla a l'exposition uiii~crsclle dc Pliiladelpliic, cil<br />
1875 pour la realiser Bnrcclone, ciil 8 nu 17 scptcmbre 1888.<br />
Il y vint une foide dc reprksentnnts tlcs doctrines d'hllnn T
et la question de Dicil, sujets de tant de cliscordes el de qirerelles, ne<br />
devaient pas y Otre discutees puldiquement ; les invitations et le programme<br />
furent rediges dans ce scns.<br />
De telles promesscs avaient, cllcz beaucoup, suscite de grandes cspe-<br />
rancesj9etais<br />
aussi plein d'une confiancc qui f~it considerablci~iient augmcn tec par<br />
I'intere~~ant entretien qiic j'cus, quelques scmaincs avant le commenccmcril<br />
,lu Congres, avec le sympathique M. Leymarie hdilcur de la <strong>Revue</strong> spirile; je<br />
que la reussite du Congrus etail due a l'union des spirites parisicns<br />
et que, pour le monde lettre et scienlifique lc succts serait moiiidre, a<br />
cause de l'abstention de certains personnages timores, anciens mediums<br />
devenus hommes politiques et academiciens; il me fut dit aussi que le<br />
defaut de bons mediums d6sillusionncrait les interesses qui preferent le<br />
fait brutal aux paroles philosophiques.<br />
Avec ces prodromes, le lundi 9 septembre, a 9 heures du matin, je me<br />
rendis a l'ouverture du Congres, salle du Grand Orient de France ; M. le<br />
Dr Chazarain, president du Conseil executif, y transmit immkdiatement ses<br />
pouvoirs au president reel du Congrbs, M. Jules Lermina. La reunion etait<br />
composee de delegues moitie francais, car Paris k lui seul compte plus de<br />
100.000 spirites, et l'autre moitie composec d'ktrangers envoyhs par les<br />
societes spirites et les feuilles periodiques de tous les pays du monde; ils<br />
representaient 95 journaux, 40.000 adherents, 15 millions de spirites, les<br />
occultistes des differentes confessions, les spiritualistes, les cabalistcs,<br />
theosophes et magnetiseurs, etc. Aprbs le choix des presidents et des :icepresidents<br />
de chaque section, la constitution d ~i bureau et le trace du plan<br />
des travaux nettement determine, des discours furent prononces ; en pre-<br />
mier une harangue tres spirituelle du philosophe Charles Fauvcty; une<br />
autre tres instructive du secretaire general; enfin celui bien senti uc<br />
M. Leon Denis.<br />
La langue ofricielle choisie Tut lc francitis ; lcc Italiens et surtout les nom-<br />
breux Espagnols prosents sc scrvircnl de leur languc maternelle.<br />
L'espagnol etail immediatcmenl cl habilement traduit cri francais par un<br />
Francais que je croi.; cspagnol pur sang.<br />
D'aprks lc plan primitif pcndmt loute la semainc, de 9 hches du matin il<br />
midi, et cliarpe apre.;-midi (le :( Iieurc.; ii 6 hcurcs, chaque sectioii tleiail<br />
"occuper dc travaux files u l'nvancc iur diflerents sujets ; le lundi malin<br />
l'affluence fut si grande que la salle destinee :lux scctions ne poii\ait contci-<br />
nir le9 parlicipanlc qui 5c rbuiiircnt dors dans la grilride salle; on ilbcida<br />
(Ibs lors que pour tlonncr t'i 1011s les membres l'uccciiion de di~culcr lei
118 REVUE SPIRITE<br />
L<br />
tlibscs euposdcs par chaque section, on se rdunirnit chnque apres-midi (lans<br />
ln grande snllc pour l'6change g6nCrnl d'icldcs et prcndrc des dbcisions<br />
les travai~u, Ici; ddbnts et les discussions 61abor6s lc matin clans chnquc sec.<br />
lion particulihrc.<br />
On y traita d'imporlnntcs qiirstions, par cucmple cclles de I'immortalit~<br />
et de ln mfidiiimnitd.<br />
11 nc sr pouvait pas quc dans iinc rdunion ou se rencontrcraicnt tant<br />
tl'd6mcnls tlivcrs, il nc fiit Cmis h c6tC de pcnsFes profondes qui prou\aipnt<br />
que lcurs nutcurs nvnicnl fait rlc vbritablcs btiides ct mdditationf philosu-<br />
pliic[ucs, quclqiics opinions moins saillantes suivies de conclusions naivrl;.<br />
Ainsi un clCl6gud de Lyon disait : (( Je suis envoyti pour voter I'imiiior-<br />
tn:ilb de l'hmc ct I'existencc de Dicu; puisquc la crcature euistc, il doit<br />
aussi exister un crhateur â, logique qui ferait sourire dcs materialistes.<br />
Je ne blhme pas nos freres en croyance di1 Midi de la. France, mais j'ai<br />
constate ce passage d'un discours, seance tenantc, dans mon h rc de notcs,<br />
pour affirmer que le nom de Dieu fut prononce' le premier jour du Coyrks.<br />
Un envoye hollandais (il y en avait plusieurs) ne doit pas avoir assiste ti.<br />
cctte premiere seance de l'apres-midi, et consequemment il n'a pu informer<br />
exactement Mme Elise Van Calcar; je presumc qu'il sera agreable a cette<br />
dame d'entendre affirmer ce qui precede.<br />
Rn ce qui concerne les travaux individuels dcs sections, j'ai essayC dc inc<br />
renseigner; comme temoin muet, mais tres attentif j'ni pris part nu\ dis-<br />
cussions des sections pour la propagande, l'occultisiiic et la philosopliie;<br />
inallicurcusemcnt mcs occupations nc me permettaient pas d'assister en<br />
mGme temps aux discussions des autres sections.<br />
Cc qui est rcinarquablc, et certainement l'muvre d'un veritablc esprit<br />
d'intuition, c'cst que je fus conduit dans In scction dc philosophie pour<br />
cnlcnrire les rl6l)nts sur ln responsaldit6; la direction quc mc donnait mon<br />
giiidc spirituel m'apparut cncore la, plus ovidcntc, lorsque je lus dans Ic<br />
no 45 du journal dc mon ami, lc Dr Cyrinu Ics obccrvations relntivcs ii crlk<br />
question; cc qu'il combnttait, avcc raison, fut propose par Ics spiritunlislrq<br />
hollnnrlnis; lcs spiritcs espagnols ct hclgcs sc tournbrcnt contrc cuu<br />
toulc la forcc tlc lcur bloqucnce; ln rcsponsnhilitd rdsultc claircmcnt clr la<br />
proposition di1 ITollanrlais commc nussi dc ln thbsc (les Espagnols el i1c-<br />
llclgcs. Ccs clciiu propositions dcrnibrcs je les plncc ici car ellcs ic coin-<br />
pl6tcii t l'uiir l'autre.<br />
I'~o~osilion hlqe : La Ini rlii progrBq qui wiit quc chnquc Atrc ne joiiiW<br />
iiniqiicmcnt qiic (lu bonheur qu'il mbrite, grhcc Il ses clrorts, fait di-lnr,iitrr<br />
In question du mal, celle (lc la rcsponsn1)ililb cl lcq remplace par Li. loi<br />
tlc ii6rcssile t.t tlc jiislicc.
- -<br />
de la proposilion espagnole : Ln souffrance est un moyen temporel<br />
,es. La responsabilite est In coi~sequcnce naturelle des actes volon-<br />
lition hollanclaise : La. reuponsabiliti! est rclalive au dC\eloppcmcnt<br />
. Les plus GlevCs ont plus dc rcsponsabilit0, Pourtant In rcsponsn-<br />
; actes dcs homincs nc pcut Ctrc con~uc que par un pouvoir supe-<br />
'homme.<br />
s eamplcs on reconnait comment des opinions trbs spiritcs ou trbs<br />
istes peuvent empiClcr l'une sur l'nutrc, combien il eut tlifficilc<br />
r]9etablir - unc ligne de demarcation cntrc lc spiritisme ct 1c spirituaiisme, cl<br />
comn nent ils peuvent se distinguer l'un de l'autre, soit par l'adoption rcspecti'<br />
ve, soit par le rejet de la doctrinc de la rbincarnation.<br />
Dai 1s cette m6me section l'intelligencc do Dieu fut aussi determinoe; lcs<br />
assist ,ants, sans cxception, furent anti-materialistes et declarbrent l'euislence<br />
- -.<br />
UU an u- Illeu, c'est-a-dire d'une cmse, raison absolue de tous l'univers, d'un<br />
esprii i par excellerice par lequel tout vit; cette cause n'est pas une personnc<br />
mais un etat, la plus haute expression de l'harmonie intellectuelle, le scul<br />
mote ur de tous les mondes, la source de tous les principes moraux; c'cst<br />
l'idea 1 supreme contenu dans ces mots : Bonte, beaute, verite, justice.<br />
Toutes ces propositions furent approuvees par le Congres; d'aprbs ce qui<br />
precede ce qui est inconlprehensible pour moi, c'est que Mme Van Cnlcar ait<br />
pu nommer le Congres une assemblee d'ntheec sur les renseignements<br />
des de1 egues hollandais ? ?<br />
Dans la premiere scction, oii l'on traitait du spiritisme ct du spiritualisme,<br />
nn ni.; .lit des decisions au sujet du spiritisme, de In mGdiumnil6 et des<br />
phenomknes, dbcisions qui furent unaniment signees par les spirites e? les<br />
spiritualistes.<br />
Contrairement au rbglemcnt primitif, d'aprbs lequel toute question [epineuse<br />
devait Otrc misc dc coti., ln doctrine de In rbincnrnntion fut introduilc<br />
et radicalement discutbc sur un mti,moirc de Mmc Van Cnlcnr, trbs agrnssif',<br />
Ct d'autre part jc trouvais trus naturel qu'on nc put lnisscr cctle doctrine<br />
l'kcart, vu la grande mnjoritb nu congrbs dc scs partisans ; cc qui est certain,<br />
c'est quc, Li. cc sujet, on obtint unc foule d'iiiterprelnlions. ct quc, & mon<br />
Ois Commc aussi Li. ccliii dc beaucoup d'uutrcs spiritualislcs inti~rcsses,<br />
cette seule sCancc quclqnr peu orngcusc ct d'aillcurr d'un carnclbrc trbs<br />
Conciliant du coti! des Iiommes, f'iiit occnsiorinc;~ pnr 3c5 esprits obscurs et<br />
qui ne p~rcnt portcr nuciin prGjuclice h l'hnrinonic clominnntc.<br />
Ides dbcisioils prises nc furent pas terrildernent ilrnconicnncs, on pcul<br />
\'"llmment aller h leur rcncontrc cl repousser quelques-uncs clc leurs nf'fir-
220 REVUE SPIRITE<br />
- -<br />
mations. L'importance de la question, pour les (leu\ partis spirites et q~iri-.<br />
tualistcs exige qnc je relate les theses adopti.ec :<br />
1) La grande majorite des bcoles spirilcs affirme que l'evolution<br />
l'homme ne pcut s'effectuer qu'u l'aide de reincarnations successivcs clc son<br />
principe supbrieur : l'fime.<br />
2) Entre chaque incarnation, I'fimc accompagnfic du perisprit conscrvc<br />
intaclc la pcrsonnalitb du dcsincnrne; cctte personnalite es1 entiere, c'csi-<br />
5-(lire doubc de memoire, d'intclligcncc ct dc volontb.<br />
3) L'incarnation suivante est dbterminee par la somme des miirilcs acrliijs<br />
clans l'existence antorieurc, sans rdtrogradation possible.<br />
4) L'Arne incarnce conserve inconsciemment le souvenir dc SI?^ acq~i~i<br />
tions anterieures, acquisitions dont l'ensemble forme les idees innees.<br />
5) Ces idees ou images constituant l'ensemble des merites et des demerite?<br />
dcs existences antericures sont les facteurs de l'organisme materiel et les<br />
sources directcs dc son devenir.<br />
6) Cependant un grand nombre de spirites et de spiritualistes constituant<br />
une ecole qui a droit a tous les respects de ses frhres, nie la reincarnation,<br />
ce qui ne change du reste rien a la doctrine generale admise par les spirites.<br />
7) Il est utile pour tous de prendre connaissance des arguments reci-<br />
proques presentes par lcs deux 6colcs.<br />
Qu'on observe principalement les paragraphes 6 et 7.<br />
Comme parmi les spirites i! y a des adversaires dc la reincarnation,<br />
parmi les spiritualistes il y a des partisans de celle-ci. Cet otat de clioser<br />
etant regulier, on n'a propose au congrbs aucun dogme contradictoire cl<br />
comment cela aurait-il pu &ire possible? Cela ne peut arriver el n'arrivera<br />
jamais, un futur congres dut-il sikgcr h Londres, a Berlin, h Ne\v -York ou<br />
ailleurs; si pareille chose arrivait, ce serait ine\itablcmcnt un coup mortcl<br />
porte au mouvement spiritc.<br />
Soiivenons-nous du proverbe : I'ztizzon fazt ln force, pour nous en tcnir ft<br />
unc base commune qui sufftt amplement h noi; aspirations ; il fi1111 qixc noils<br />
nous rkuniisions fratcrnellcmcnt cl ne prenions des decisions qu'tui iioln<br />
d'un commun accord, pour lutter et comhntlrc nvcc efricncilC nos dcu\ pl~l<br />
infleviblcs ennemis : le malbrialismc et !'orthodoxie.<br />
Pour atteindre ce noble but les spirites et les spiritualistes voudront ccr-<br />
taincment se tendre une main fraternelle cl amie ct ne porteront lcill"<br />
regitrds diisormais quc vcrs cct objcclif principal.<br />
Lcs decisioiis des aulrcs sections cn partie publiees dans le.; fcirill('-<br />
spiritcs restent encore h citer; le manque cl'cspuce nous oblige il y rcnonc'ci'.<br />
Ces dcrnierei hrcnt c\posees dans ln premihrc s8nncc principale, Ic 15 WP-
JOURNAL D'ETU~RS PSYCHOLOGIQUES 201<br />
tembrc, par le secretaire general, dans un long ct trus intercssnnt compte<br />
Cette skance, et la seconde du Ici ';eptemlire, eurent lieu dans la<br />
salle des fites (lu Grand Orient dc France; clles firent une grande<br />
impression sur lnprcise et le inonde sariint par le nombrc des participants.<br />
AU president ,Jules Lcrmiiia nous devon5 unc rcconnnissance toute pnrlicllli&re<br />
pour sa direction circonspcctc, biicrgique cl impartiale; ses actes<br />
pr&sidentiels furent esseiiliellcmeiit facilitts par cette circonstance qu'il<br />
n'est ni spiritc, ni spiritualistc, mais occultisle, pas materialiste.<br />
A cettc sbance finalc plusieurs discours furent encore prononces par clcs<br />
des spiritualistcs el cles occullistcs ; tous parlaient de conciliation,<br />
tous exprimaient leur supr0me salisfnction de ln rdussite du congrbs.<br />
Le soir du 16 septembre un banquet reunissait les participants et h nouveau<br />
des paroles cordiales furent hcliangees.<br />
Particulierement remarquable fut le toast de Mme Grles-Trnul, dans lequel<br />
elle pria les de!egues allemands de transmettre aux allemandes les<br />
plus cordiales amities de la part des dames francaises, avec l'instaritc prikre<br />
de collaborer au maintien de la bonne intelligence entre les deus pays.<br />
Quelle est la cause principale du succbs de ce premier congres spirite el<br />
spiritualiste? Le congres fit une salutaire impression dans le monde, car la<br />
presse parisienne, le Tenips, le JournaE des debats, la France, le Rappel,<br />
l'Eclair, etc., firent prendre des notes a ce sujet; les deux premiers journaux<br />
iilentionnes se sont meme appliyes a n'employer dans leurs jugements<br />
qu'un langage tres modere. Ce congres en eliet offrait a maints interesses<br />
bien des choses nouvelles et interessantes, telles que les seances privees<br />
tres reussies de Mme Everitt, l'un des meilleurs mediums d'Angleterre; les<br />
magnifiques photographies et dessins d'esprits obtenus par V. Sardou,<br />
Mumler, W. Crookes et lc capitaine Volpi, MM. Everitt, Lilcroix et tant<br />
d'autres.<br />
Notons que les relations personnelles furent trCs cordiales; elles on1<br />
(?flac6 les dilrercnces d'opinions ct de points de vue pour rapprocher les<br />
Par le nombre imposant des participanlc, lc congrbs n inspiri: cc1 ohjcclil'<br />
"X Pusillanimes, qu'il l'allait nvcc courdgc mbritcr toujours par cle nou-<br />
vclles et bonnci; actions: ilkant tout il ;L dCmontr6 quc 1cs spiritiialislcs,<br />
quelle que soit l'ecole h laqiicllc ils npparliennenl doivcnt SC conl'edbrcr<br />
"ec sagesse ct soliditb pour l'nclioii communc cl accomplir leur grnndc et<br />
"ide mission.<br />
A l'aide de In nouvcllc ct sublime doctrine, ceu\ qui ont soif dc \CritC<br />
abreules ; ccu~ qui sont plonges dans les crreurs du materialisme
222 REVUE SPIRITE<br />
qiii aneanti~scnt l'esprit cil parnlywnt ln \icmoralc, ccux-lh scronl d61i\p;sl<br />
seront conduits dans la bonne loir!, celle qiii nous rciinbne 5. LIII i~iol(>u<br />
conscient des mondes el h l'immorlnlil~ de l'hme.<br />
Ccs pensees ont pbnhtrc': mon cacur h la sBance finale du congrbs parisicil,<br />
cc qui ni'aulorisc comme hllcmnnil ct mcinbre di1 burciiu c?. dirc quclqucs<br />
niols dont ln substaiicc traduitc (ln francais signific cc qui suit :<br />
Combien lcs idees dcs pcuplcs liiliiis cl gcrmains sont difiercntcs par<br />
rapport it ln doctrinc dc la r0inc;irnation; ln majoril6 rlcs spiritunlisl~~<br />
iill~inancls la considbrent commc uiic hypolhbsc, Ir& spirituelle il est vrai,<br />
pour elablir ln contrailiction cntrc In prhlcstinntion cl lc libre arbilrc, toi11<br />
en declnranl quelle ne peut otre proiivec par des faits irrofutablcs; qucllc<br />
quc soit notrc opinion sur ccltc question, qui ne scrn jamais resolue piir<br />
aucun congrbs, nous rr,connaissons tous ln doctrine essentielle du spiritisme<br />
et du spiritu a 1' isnie.<br />
Souhaitons que les idees de nos grands philosophcs spiritualistes allc-<br />
mands, tels que Zollner, Hellenbncli, du Prcl, Perty ct beaucoup d'autres<br />
SC confondeut avec celles de votre grand Allan Kardec; que tous ces petits<br />
ruisseauv se reunissent dans le grand fleuve spirite pour former un cours<br />
tout-puissant, dont les ondes, claires et pures, soient capables de souleier<br />
tous les obstacles et porter l'humanite au pays ou regneront le bien et l'es-<br />
prit de justice.<br />
(lue ce fleuve bienfaisant renverse les barrieres politiques et nous porlc h<br />
plciiics voiles vers un ocean de raie liberte, d'ideal, d'bgalite, de fratcrnile<br />
et d'amour eternel.<br />
J,A DESTINEE HUMAINE<br />
(Suite). T'oii- la 1;evue du ler iriiii 1890.<br />
-
_ ~~availler<br />
y-<br />
de concert - A l'truvre du Trhs-Unut et jouir dii bonheiii., - Pur de<br />
toiitc souillarc, immense, incO~llpiirablc, - Qui vient de l'infini, que donne l'ideril. -<br />
,,,$tre a pour mission la recherche du vrai, - La pratique du bien, ln conn;lisr,ince<br />
entiere - Des pllins du Createur. Pour accomplir sa tilchc, - 11 lui faut traverser, penetrer<br />
la matibrc, - Avec elle s'unir de toutes les facons, - I,'assouplir, 15. dompter, et<br />
puis, l'ayant vaincile, - Sortir de son etreinte et l'ecarter de soi - Comme Chriit ecurl,~<br />
pierre du t0mhlU.<br />
, Dieu, le surnilturci, qll'~st-~(: (Ille tout cela? - Je vis dans le present. 1.e mondc oit-<br />
,, p'il cst, - Mais, dans son;orclonniince, on ne voit, nulle part, - Uncmiiin directrice,<br />
,, but determine.<br />
, Regarde auloilr de toi, reflechis et contciriplc : 1,'iiriivcrs tout entier denoricc son<br />
createur.<br />
- Je le cherche partouf et, ne le trouvant lm, - J'exclus, h tout jamais, dc la tri~mc dos<br />
chose?, - L'Etre surnaturel, hypothdse inutile, - Qui jamais ne parilit, qu'h l'tiwvrc or1<br />
no voit pas.<br />
- Qui donc aurait cree 1'~~clmirable liarinonie - Uc la terre et dcs cieux, regle le cours<br />
des astres, - La structure des corps ct le jeu des organes, - Anime la inntikre, illumine<br />
l'espace - Jusqu'cn ses profondeurs? Qui donc aurait ainsi - Tout prevu, tout pare !<br />
- Mais la matiere existe - De toute eternite; la matibre se meut, - Se trunsfornie et<br />
produit, de toute &ternit&, - Les choses que tu ois, telles que tu les vois.<br />
- Je vois les effets d'une cause premikre, - Immuable, &ternclle, unique, necessaire,<br />
- Rkgissant l'iiiiivcrs. Nul effet sans cause.<br />
- J'admets ce que je rois, tout ce qui se demontre, - Or, je vois une seule et unique<br />
substance - Produire, en se mouvant, des etres perissables - dnnt le type survit, idrntique<br />
a lui-meme. - Quant a llEtre, sa force est restreinte et born&e : - Tout commence<br />
avec lui, tout se termine en lui, - L'Etrc ne poursuit pas un desscin personnel, - Une<br />
place d'honneur reservee au merite, -11 ne va pas tont droit, suivant une tangente, -<br />
Au progres infini : sa course s'iiiflechit, - Se conrbe et se ramasse en un cercle parfait.<br />
-Intelligence et chair, c'est la inuniere d'Ctre, - C'est la forme changeante et toujours<br />
Pbrissable - I)e l'un des attributs du Tout universel. - Quand le trepas l'abat, il rentre<br />
dans la masse - Ilont il etait sorti, lueur phosphorescente, - Feu follet passager, pour<br />
briller un instant - Sur la matidrc en rut.<br />
- Et l'ame iinmorlelle - Quc devient-elle donc'?<br />
- Fragment de l'Absolu, - Un instaut isole, sirnplc emanation - Du Tont universcl,<br />
Btincelle brillante, - ],'Plme anime 10 corps et retombe avec lui - Dans 10 torrent<br />
central. Aiiisi fait lit flammc - oiiand la Imme s'eteint.<br />
- L'ideal irifirii - Que nous scntons c!n nous, qui nous excite ;tu hien, - A 1ii pcrfcctien,<br />
est-ce une fiction, - Une crrcur de l'Esprit?<br />
- Non. L'idbill existe : - EtciSnel tleumir, il csisto en nous-irifimo. - C'est I'csprit<br />
s'elevalit h la toute-puissance, - Augmcn tant son pouvoir, attcigniint h I'idEo, - Coinl'infini,<br />
surinoiitant Ics ol.~st:~clcs; - C'es1 l'evolution, c:iiirie et innjcstu(:uso<br />
- En son eternite, jc 1:~<br />
sii1)stnncc uniquc - Utilisiint si1 forcc h l'~iccoinplissc1nc:ii1., -<br />
''~"mi7' incoiiiiu dc l'tiluvrc cre;itrice. - Noils y tritvaiilons touq, chacun d:iiis nolino<br />
SPhbre, - C;lr l'absolu n'est pas in;lis se fait chi~quc ]our. - L'Etcrncl ;\l)solu progresse<br />
'"s Un but. -Uoilc cc but est le I,icn, l'irleal poursiiivi,-1.a satisfiictioii.<br />
- Qii'est-ce que la peiisee, - Poui.i.;lis-lu bien le dire<br />
- Une forcc nervcuso - yue produit l'enceplialc, une iiianidre d'0tre - Inhercntc
224 REVUE SPIRITE<br />
\<br />
_<br />
iiiix tissus de In matiCre grise. - Ccsl la sensation, nctucllc ct prbscnlc, - QII(: noils<br />
filit bprou~cr Ir: rctoiir rbgulicr, - Succtrssif ct constant, cles fnits qui s'accompli~s~<br />
Et s'bcoiilent ci1 nous.<br />
- L'Arne qui voit lcs faits - S':iccomplissiiiit cil nous, qui dblil~trc et jiigc, -<br />
disccrnc et conn:lit, qui rixe le i~:rpport - Et la coiiditioii, npprbcicet distingii~: ,<br />
sujet dc l'objet, 1:~ c;iiise clc l'efi'ct, - i~ssignc nnc virlciir et donne un c:tr:~cti*ro, .,,l<br />
rilit exiimiiib, l'&me essence divine,- Siiptrieiire iiu corps, pli~iic au-dcssiis dc lui, - Le<br />
conduit, lc rbgit, Ic clomptc! et lc domino.<br />
- .le nc siris que penscr, Ic doiilc me l'iitigiic.<br />
- 11(:11ionte jiisqu'h IJicii, iioiis procbdons de Iiii; - C'est de Iiii qiic noils vient 1,<br />
rriouvcmcnt ct I'Otr~r.<br />
- C'es1 donc lui qui nous livre :LU m:il, h la soiifl'r:iricu, - Stins poiivoirs ongondrcr<br />
quelque chose do mioux.<br />
- O comble de l'outrage ct do l'impi6t6I - Illiisphemc?r (10 I:L soistc!, acciiscr (l'itnpiiissance<br />
- La M:r,jestb cliviiic, oser dirc iiu Tri:s-Iliiut : - (1 .le ne te connais pas, donc tu<br />
n'existe pas! â<br />
- Nulle part on ne voit la preuve qu'il existe .!<br />
- Argument snns valeur. Cherche et tu troul-cras. - Sais-tu toutes les lois du globe<br />
qui t'abrite? - Thchc d'annihiler In notion de cause, - lil notion du moi, de ta propre<br />
existence, tu n'y parviendras pas.<br />
- Admettons une cause. - L'cruvre ne changc pas et reste ce qn'il est : - Une creation<br />
saris raison. saris motif, - Fruste,, mal agencee. Auxuns la jouissance,- Aux autres<br />
In soufkincc, i tous lincercitude, - Un flux et un reflux d'bveiiements contraires. -<br />
Je vis sans nul espoirs, je souffre et je nie plains. - Qiic maudit soit le jour dans lequel<br />
je suis ne!<br />
- Mets ton espoir en Dieu. Sa bonte nousrkserve - Cn avenir heureux.<br />
- Le chemin est bien long - Qui conduit a ton Dieu.<br />
- Chaque pas en avant - Te rapproche dc lui.<br />
- Chaque pas en avant, - Je me trouve toujoiirs ainsi que le phenix, - Toi-mhne<br />
me l'a dit, en ais sa nt h la l-ie, - En butte A ses horreurs, en proie a ses misSres, - Et<br />
jamais on en sort, et tonjours la iiiati~kc - Kous tient et nous enchaine.<br />
- Et toujours ses liens - Deviennent plus lbgcrs.<br />
- Je ne saurais Ic dire. - Tgnorimt l'avenir, ignorant mon passe, - Je conn:ii.; le<br />
prbsent, les faits qui s'nccomplisscnt, - Et jc vois Innature, nrcngle, inconscicnte - 1)u<br />
bien comme du nxtl, snns bnt clbtcrmin6, - Entasser ?,es firvcurq ct se?, calamitbs. - 11"<br />
mi11 ri:gnc ici-bas. Lc loup mange I'agneaii, - 1,;~ f:~il>lesse ptttit, l'innocence s~iccoinl~o<br />
- Le fleul-c, cn tl6bord:lnt, cinporte p6lc-in1Yc, - I,cs arbrcs, les moissons, Ici: horninc'~<br />
les trnupc:uix, - 1.o hiii~rd csl piirtoiit, nulle pilrt lit silgcsse. - A quoi sert 1'oxistc'~~c<br />
cn ce dbsorclrc i~llTciix.? - Quel but poiirsiiivoiis-nous!<br />
- 1,;~ justico des hommes - K'cstp:is collo do I)icii. Confini: siir un glohc, - lA'li~llline<br />
voit ct comprend lc rcliitii tcrrcslrc!, - I
-<br />
-<br />
JOURNAL D%TUI)ES PSYCHOLOGIQUES 225<br />
/-<br />
La bosognc servile et les wiivrcs d'honncur - Le demandant ainsi, les uns viennent<br />
iI<br />
- Les autres cnscigncr. - Imprbgnes tout entiers - D'effluves 6manes<br />
d,humanites clivcrscs, - 11s apportent, chacun, dans leur nouvcnii sejour, - D'utiles<br />
de fecondes idee(?.. - Semcnccs de progres qui germeront un jour ; - Des aspiration~<br />
vers un 6tat mcillcor, -L)iffercntes souvent, mais toujours legitimes : - Elles<br />
le rcflct d'un ideiil rOv6, - Vagucmont entrevu, sous un autre horizon, - Sous un<br />
cicl different. Uc rnamc fait l'abeille : - Revenant h la ruche, alcrlc, infiltigabla, - Elic<br />
cmportc avecsoi,pour composcrson miel,- Dessucs etdccparluins de plantcs diffbrcntcis.<br />
, Mais, pourqiioi los Esprits, dans leur nouveau sejour, - Ne sont-ils pas rmgbs<br />
leurs syinp:~thies, - Suivant lcur aptitude et suivant lcur merite 7<br />
- ~ a placc de chacun, dans l'ordri: socitll, - Le bonheur qu'il resscnt, l'injure qui<br />
l'accable, - Sont rino consequence, inevitable 1:L juste, - âes actcs accomplis par lui,<br />
prec~dcmmcnt, - Dons une autre existence. Expier ou jouir, - Telle est la loi de Dieu<br />
jour de leur naissance, - Les uns vicnnent d'cn bas, d'un monde plus infime. -<br />
11s montent dans la gloire. Ayanl bien merite, - C'est une recompense, un progres<br />
accompli. - D'autres viennent d'en haut, clos mondes fortun6s. - Ayant demerite, fait<br />
un mauvais emploi - Des dons du CrOateur, toute fnutc commise - Devant etre expiee,<br />
ils s'en vont en exil, - lnstruments de prog,res, revivre sur lin glohe - Ou la vie est<br />
plus rude, emportanl avec eux, - Vague perception, douce reminiscence, - un souvenir<br />
lointain du paradis perdu. - Ils n'y retourneront qu'aprbs avoir instruit, - Et mis<br />
3. leur niveau, les etres ignorants, - Incultes et grossiers qui vivent aiiprUs d'eux. -<br />
Le chatiment des uns sert au progres des autres : - C'est ainsi que se fait la rbv6lation.<br />
- Alors l'homme dechoit et retourne en arriere. - Descendre et remonter, tournoyant<br />
dans le vide, - De mtrme qu'Ixion, sur sa roue attache; - Trainer un lourd fardeau,<br />
de meme que Sisyphe - Et, le sommet gravi, retourner h l'abime: - Dans le ciel radieux,<br />
dansla gloire celeste, - S'elever comme Icare et tomber foudroye - Sur le sol que<br />
l'on quitte! Amere destinee! - Nulle securite dans le bien-Otre acquis! - Si je d6chois<br />
encor, de maillons en maillons - Redescendant la chalne, ou donc m'arroterai-je? -<br />
Irai-je jusqu'en bas?<br />
- L'Esprit lie dechoit pas, - Samarche est progressive. Il peut stationner, - S'attarder<br />
sur la route, et reprendre a nouveau - Une epreuve avortee, occupcr dans le monde,<br />
Un rang infbrieur et de moindre importance, - De riche et de puissant, devenir humble<br />
et Pauvre. - La richesse et le rang nc font pas le merite : - Herode etait tetrarque et<br />
Jesus charpentier.<br />
- On remonte h sa source, on revient sur ses pas - Quand la fatalite vous mct sur<br />
une voie - Par ou l'on a passd, vous irriposc une 6prcuve - Qu'on a dejh subic.<br />
- Aller en mission, - Instrument de progriis, aupres des arrierbs, - Enscigncr ce<br />
qu'on sait, bclaircr leurs tbni.brcs, - Secouer lcur torpeur et les hausser ti soi, - Sans<br />
S'abaisser vers eux, cc n'est point redescendre - Lcs gradins de la vie.<br />
- O sainte quibludc ! - Quand donc gouterons-nous le. repos absolu - Dans la perfection?<br />
-L'absorption en Dicu - N'est point le but final de l'existcncc humaine, - Nos aspiration~<br />
ont, pour sr! snt,islnirc, - La duror: infinie et l'infini des mondes. - Les stations<br />
du ciel rc:uforincril dcu sbjuurs - 1)ont nous no soupqonnuns la grandeur ni i'lclat, -La<br />
sPl~ndcur ni la gloire. A nous do los atteindra, -Ils nous sont r6serv6s.<br />
- Les changements d'btat, - Lcs transmigrations d'un monde dans un autre, - DurCront-ils<br />
toujours7 Joindrons-nous l'Absolu, - Nous absorbera-t-il?<br />
15
226 REVUE SPIIIITK<br />
- Cela n'est pas possible.<br />
- Pourquoi, pour quel motif?<br />
- I1circe qu'il est la cause - Et nous sommw l'effet, parco que nous vivons - Et quo<br />
vivre c'cst croitre, augmenter, varier, - Et, qu'cnlrc nous et lui, siritcr~osent les moiides<br />
- La nature changeante. instal.,le et corriiptiiilo. - Moteur dc l'ilnivcrs, irnpassilil~~<br />
immii:il~le, - Inconditionnel, l'Absolu nous atliri:, - Xous gravitons Ycrs lui. 98 courl,~<br />
hypcr1)oliquc - Se perd diins l'inflrii. Courant A sa rencontre, - Sclns CesSc nous irons<br />
la serrant do plus prus. - Autant nous avancons, d'autant s'oiivrcnt Ses branches : -<br />
Nous la joindrons jamais.<br />
- Etrimgo destin60 : - Cotoyer I'Al)solu sans pouvoir le frulcr! - Rencontrer cn tous<br />
lieux, dans les terres du ciel, - Lc mal, le rel:itif, soulTriinco et contingence, - Niillu<br />
part le repos, nulle piirt Ic triomphe, - La satisliiction ! I>;iuvc existence liumainc, -<br />
Toile de Penblope, uluvre laborieuse, - Toujours sur le metii:r, dbfailc, puis rcftiitc, -<br />
Jamais parachcvbc ! Ami fun autre monde, - Peut-otre as41 raison, peut-i:tw exislct-il<br />
- Un plan dans l'univers, mais ricn ne le dfiinontrc - Et le doute est periiiis. Si la<br />
mort nous d6truit - Nous dissout tout cnticr, le milllic!ur n'cst pas grand : - Nous ccssons<br />
de soufirir. Plus tot sera le mieux.- mis si nous revivons, nous faudra-t-il encore<br />
- Reprendre l'exislonce avec les m0mcs sens, - Les inOmes passions, le mome entendement<br />
- Sans quo rien soit change?<br />
- Cela depend des globes - Ou tu prendras niiissancc.<br />
- Admettons ce detail. - Rle voici plus parfait, nie ~oici plus instruit. - Blais tout<br />
est relatif. Le desir de savoir, - La soif de l'inconnu m'irritera toujours - Et toujours<br />
le bonheur s'enfuira loin de moi.<br />
- Le bonheur ce n'est pas la satisfaction - Qui cesse d'exister sitot qu'on l'a gotitee.<br />
- 11 reside autre part. Le bonheur c'est la vie, - La transformation, la lutte et le<br />
triomphe: - C'est savoir pratiquer l'amour evangelique, - La solidarite ; ramener Ic<br />
sourire - Et le contentement sur les lBvres crispbes, - Sur les fronts soucieux ; c'est<br />
enfin l'esperance, - Desir inassouvi, qui persiste quand mSme, - Xous console et nous<br />
berce, et nous fait entrevoir - Le bien dans le present, le mieux dans l'avenir.<br />
- Qu'est-ce donc que le mal, qu'est-ce donc que le bien?<br />
-La lutte du divin contre la volupte. - Le mal avec le blcn, au debut de la vie, -<br />
Est partout confondu. Plonge dans la matibre, - Pris do tous les cutes, englue de purtout,<br />
-L'Esprit pour l'assouplir, la p6ngtre,et s'y meut - Comme l'oiseau dans I'nir cl<br />
le poisson dans l'eau. -Biais il doit en sortir, pour monter dans la gloire, - Pur de<br />
toute souillure, exempt d'inflrmitos, - Eu contact avec cllc, il l'attaque soudain, - Ln<br />
petrit h sa guise et romp son inortio, - 11 I'bchaiiffc, il l'anime, il 1ii forcc h produiri! -<br />
Iles organesnouvcnux et con1l)inc avec cllc - Les types successifs, l'titi proc6dniit di'<br />
l'iiutrc, - Ou lavie apparilit, Chcique fois plus splcnditlc - Opillente ct parfaite s:r<br />
compluxit6. - JJ'Esprit veut s'aff'rmcliir, lit nialiurc rbsislc, - C'cst dans lcur d6saccái'd<br />
qiic r6side le miil, - ihnS I'cl'l'urt de l'l3prit la liitlu qu'il soiilicnt - Pour se d6bnrras.c:r'<br />
dii joug de la mnticrc - I*:t 1)riscr SCY litans, tcntiiculcs t~~ni~ccs, - ,\ll:int ct rcv,;~;ii~l,<br />
giissiint et s'cnrouliiut - Tout auhur de lcur proie, cacil;ml les iristiiiclz, - Ji.i.it;iul Il!<br />
dbsir et torturiint l'esprit - De soins niiit6ricls, dc rulgiiiiw soiicis.<br />
- La lutte du divin conlrc la volllpt6, -Du bien contre le ~nal, scr;~-t.cllo 6lcrncllc '!<br />
- Les peincs, Ics tourinu~its, les soins et les soucis - Ii~rllioronl-ils t~ujours 1;i tr;i111(:<br />
de la vie 7
- Quand, librc et pur, l'Esprit surgit victorieux, - Degact! tout b fait du lien corporel,<br />
11 est sorti du mal et n'y rentrera plus.<br />
Cela n'est Pas certain. Le mal oxiste en soi. - Il peut changer d'objet mais reste ce<br />
est.<br />
- Lciniroir reflechit l'horizon visucl, - Jamais ricn au dela. Dc mBme font les etres<br />
, Voyant un seul aspect do l'immensc univcrs, - Cclui ~lu'ofTrc leur globe, ignorant<br />
tout le reste, - Ignorant 10 rapport de l'ensemble aux parties, - Nc pouvant concevoir<br />
chose en dohors - Du mode d'existoncc, actuel ct prbsent, - Auquel ils sont<br />
soumis, ilslugcnt d'aprbs eux. - Crois-tu donc que ta splibrc, infime satcllitc, - Et<br />
memc que ton monde, atome imperceptible - Au soin do l'infini, renfcrmsnt toutes<br />
choses - Et Sont lc dcrniw mot do la crhtion?<br />
- Tout est doute ici-bas. Explique-moi pourquoi - Le mondo est ainsi fait.<br />
- C'est le secret do Dieu.<br />
- Eh bicn ! attendons l'heure oh tout devient possiblo.<br />
En offrtmt aux lecteurs de la revue le recit des quelques faits qui vont<br />
suivre, je doit declarer que je ne crois nullement a l'identite des defunts et<br />
que tout ce qui est affirme ou nie par les pl~enomenes, est accueilli par moi<br />
sous benefice d'inventaire, quand l'inventaire sera possible.<br />
Le medium qui m'a servi est un jeune paysan etant alle a l'ecole du<br />
village de 150 habitants ou je faisais mes experiences, jusqu"a l'age de<br />
11 ans ; depuis six ans je connaissais ses allures et son caractere ; c'est a la<br />
suite d'une seance a Paris,qu'ayant essaye a tout hasard diverses personnes,<br />
je decout ris ce medium.<br />
Nous n'evoquions pas, ou rarement, notre croyance aux Esprits Etait des<br />
plus mediocres.<br />
Un soir l'Esprit prie de se designer dicta par la tnblc :<br />
Ma~eehal de Tourville.<br />
m<br />
ois personnes de ma famille et moi, seuls assistants, nous nous demanes<br />
qui otait ce personnage.<br />
d'ons lu, di1 le m6dium qui e'tait seul a la table, l'histoire d'un marin<br />
: nom la.<br />
Mais il n'y n pas de marechaux dans la marinc '? olijcctai-je - Si, dit<br />
blc.<br />
Quellc aiinbc etes-vous mort 'i - 1701.<br />
! medium consultr) dit nc pris se souvenir si celle date etait exacte. (( 11<br />
longtemps que j'ons lu ca, (;a doit Gtre dans @que livre chez moi. â<br />
Je consultai l'histoire de Duruy, la date etait exacte.
328 REVUE SPIRITE<br />
- -<br />
- Comment Otes-vous morl ?<br />
- E'crivez, j'ai quelque cilose a vous commzcniquer.<br />
- Dictez. - .T'ni eu deus enfantSc, un gnrcon et une fille, nion fils a eti tup,<br />
n Derlain k 27 jutllel i'jl2, il s'ctppkclt Lotus IItlnrion.<br />
Le mddium consulle declara nc pas se souvenir si ccs donnees fitaicnt<br />
exactcs, Duruy etait muet ii cc1 6gar.d. l'eu aprbsjc fus clie~ le n16(li111ii,<br />
nous cliercliiiiim di in^ un greriicr, sous uii tas iIc planches Ctait une vioillc<br />
malle couvcrlc de poussibre et de toiles d'ari~ignCcs ; diin.: un ta4 dc piperrissc<br />
cl vieux livrcs, nous trouvhnics un petit livre intitule ; hisloirc dil<br />
mareclinl dc Tourville, et aux dcrnibrcs pages les faits qui iious avriicnl Cli:<br />
dictes.<br />
Je ne discute point, Je cite simplement les faits.<br />
Un autre jour l'Esprit prie de dire ce qu'il voudrait, dicta :<br />
- LP jeune homme qui fait marcher r'a table a fait 2~12 reve lit nuzt de) niere<br />
dont il ne se sozcl~ient pap.<br />
Le medium questionne soutient n'avoir pas reve.<br />
- Qu'a-t-il reve ?<br />
- IZ a vu lu represelztation de la mort par des ossemelots.<br />
Alors le medium se souvint de son rhe et complela les indications de<br />
la table.<br />
Autre fait tire de trois seances et auxquelles n'assistaient que ma famille<br />
et moi et le medium seul a la table.<br />
1'1 Seance. - Qui est la. - Raymond Dupuy seigneur de Montbrun.<br />
(Absolument inconnu de nous tous.)<br />
- Ou habitiez-vous ?<br />
- Au chdtenu de Rochechl'mwt.<br />
Impossible d'avoir d'autres indications sur Ic lieu ou git ce cliateau.<br />
- Quelle ann6e &tes-vous mort ? 1740.<br />
Nous parlons guerre et dficouvertcs, ct jc lui dcmandc s'il connait le 1616<br />
phone que j'ai explique au mCdium peu de jours auparavant; sur reponse<br />
riegntivc, j'explique le teldphonc.<br />
- VOUS n'eles p'un farceur.<br />
- Allez au diable esphce de noblaillon !<br />
- Non. - Diclez quelque chose alors.<br />
- Lisez dans l'ouvrier, vous y verrez I7histozre de mon epous~, Fteur de lis,<br />
eIIe esl /ri's inlhssnntr.<br />
Nous nous tlcmnnrlons cc qur vcut, dirc á IYIii\rier n, iiir da mes cnl;inlq<br />
croit savoir qu'il evisk un journal ayant ce titre.<br />
- En eiTet, dis-je. c'est ~neme uii journal clbrical. Le medium ignorait
_---<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 229<br />
,, que c'etait que l'ouvrier. Le lendemain je m'informai ; l'ouvrier n'etait<br />
rec.u pu personne dans le village, ni ses environs et lc medium ne s'absen.<br />
tait jamais.<br />
~euxiemc seance, 8 jours apres.<br />
Qui est h? - llaymondDzrpuy.<br />
- Qui VOUS amene ? - Je me suis trompe 2'auh.e j ~ur en. ooiis dictant la<br />
dale de ma ?nol't.<br />
- Ah ! Et vous venez pour cela ? - Oui.<br />
- Allons vous btes bien aimalde, dictez.<br />
Sous barbot5mes alors pendant 10 minutes, impossible de se comprendre<br />
; enfin je compris, il donnait dus chiffres romains !<br />
MDLXXV (1575).<br />
- Comment etes vous mort?<br />
- Je suis mort prisormier du roi Hen~i<br />
111, j'ai (le executeu contre ce roi.<br />
En'cuteu ! c'est un vieux mot? - Oui.<br />
(Ce n'est pas un mot de la localite).<br />
Quelques jours apres, je vis chez l'instituteur un gros livre dans sa<br />
bibliotheque; l'ayant ouvert, les mots : Montbrun, Henri III, frapperent<br />
mes regards.<br />
- Voila notre affaire ! dis-je, notre medium a lu ce livre !<br />
- En tous cas il n'a pas lu celui-ci, dit l'instituteur, car je l'ai apport6<br />
de inon pays, il y a deux mois et il n'est pas sorti d'ici ; le medium ne vient<br />
jamais chez moi.<br />
En effet ce ,jeune paysan, tres timide, ne frkquentait personne et vivait<br />
seul avec sa mere qui etait veuve.<br />
J'emportai le livre pour le parcourir, rien 6nns le texte de Raynzond<br />
Dupuy ni de Rochechimard, mais h la fin, je trouvai une note historique sur<br />
Charles Dwpuzy de Montbrun qui avait guerroyh contre Henri III el avait Cu<br />
la tete tranchee en 1575 (chiEres ordinaires). Je fus trouver le mhdium qui<br />
me dit :<br />
- Oh monsieur j'nons jamais lu rien dr: ca, ben sur, j'men souviendrais<br />
bEn.<br />
- Enfin !iscz-le tout de mdmc, pcut-8trc l'avez vous totalcmcnt oublie.<br />
Quelques jours aprbs lc m6tliiim me rendit Ic livrc cl mc dit que c'6lnit<br />
la preniibrc fois qu'il lisait celle histoirc.<br />
(Je rie discute pas la sincerilt! du mhdium la voici coniirmCc en grandc<br />
Partie).<br />
3. Seance. - Ce soir 13 6tnnt h lnblc, seuls cri f'amillc, (nous n'avions<br />
Pas de domestique), l'affaire Iiaymonti Dupuy nlc rcvcni~nt eii mbmoire, je
230 REVUE SPIR~TE<br />
me dis : Je ne me souviens plus quel siipplice on a fait subir a Charles<br />
Dupuy.<br />
- On lui a coupe la tbte, dit ma femmc.<br />
- Je ne crois pas, dis-je, on dit bien qu'on l'a executB, mais il me semble<br />
qu'on ne dit pas le genre d'execution.<br />
La conversation en resta ln et nous achevames de diner ; puis jc fus<br />
chercher le medium que j'amenai et qui se mit scul 3 la table, mais nous<br />
n'avions plus songe Raymond Dupuy, quand,& un moment donne l'Esprit<br />
se donna pour ce personnage.<br />
- Ah ! quoi de neui a nous dire ?<br />
- Je vous promets que je n'ai pas eu le cou coupe.<br />
- Tiens ! dirent mes enfants, il repond Si. ta question lors de notre dlner.<br />
- En effet, dis-je, mais quand vous voudrez vous donner pour un grand<br />
personnage il ne faudra pas dicter (( Je vous promets n, mais je vous assure<br />
OU je vous certifie.<br />
Je vous promets, est une expression du medium mais le medium ignorait<br />
notre conversation et c'est la l'important en l'espece, pour l'analyse. Qu'on<br />
note que toutes les apellations ont ete faites par moi.<br />
4" Seance. - Un mois apres s'annonca a nouveau Raymond Dupuy de<br />
Montbrun.<br />
- Ah nous avons relu votre histoire, vous etiez surnomme le brave ? -<br />
Oui. - Contre qui avez-vous combattu en comhat singulier ?<br />
- Maclou - Maclou ! ? oh c'est une farce! C'est contre le comte de Suzc!<br />
C'est Maclou de la gardeuse d'ours ?<br />
- Le nwm que je viens de vous dicter estcelui d'un personmage qui voula81<br />
detruire mon chateau de Rochechinart.<br />
- Mais voila deux fois que vous nous parlez de Rocliechinart, il n'existe<br />
pas, je ne l'ai trouve nulle part, il n'en est pas question, dans votre his-<br />
toire, ni de Maclou, ni de Fleur de lis. Vou5 habitiez au chateau de Mont-<br />
brun, diocbse dc Gap, Drdmc ou IIaules-hlpcs ? - Non.<br />
- Vous vous appeliez Charles ? - Non.<br />
- L'histoire blague donc ? - Oui.<br />
- Henri III yous a coupi! lc cou ? --Non.<br />
- Pardon. -No%, non.<br />
- Quel supplice vous a l-il infligi: ?<br />
- Aucun ;je suis morl entrc les bras de mon epouse yui elmt venue azcpri~<br />
du roi pour demander ma yi.Rce et elle luz a ete accordee i i heu~es apes 7ti(l<br />
mort.<br />
i i veulcnt dire 2 ? -- Oui, j'ai beaucoup regretle ne pas avoir eu dL;li-
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 231<br />
plur tut, car g"ai 6ien fait verser des larmes a mora epouse em ne Von-<br />
1s resler pres d'clle.<br />
3 etions dbrout6s,lec faits du livre etaient contestes. Peu apros, etant<br />
;, j'eus l'idee d'allrr au journal I'Ozcvrie), et de m'informer. Un roman<br />
r de Poli - Flcur-de-lis amil paru, oii l'avait fait mettre en volume,<br />
hetni un ct, iinc fois dans le trniii, je le Lus, Rochechinart, Maclou,<br />
le-Iil;, y apparaiw~ient ainqi que Raymond Dupuy, frere de Charles<br />
dont j'nvais trouve des notes historiques et la An l'epitaphe : Ciire<br />
seigneu). Raymond Dupuy de Montbrun, morl en ce mois d'aoust de<br />
DLXXV 1, ! ?<br />
lle n'avait jamais lu ce roman. Je fus retrouver mon medium et<br />
: ses affirmations, je l'obligeai S le lire ; il soutint n'en avoir jamais<br />
eu c;ui~naissance aulrement.<br />
?ut-etre l'avez vous lu, il y a 10 ou 12 ans, et ne vous en souvenezlus.<br />
~t: uumplbtai l'enquble ; le roman avail paru dans l'ouvrier 15 mois aupatant<br />
seulement, de decembre 1885 a avril 1886, on ne pouvait l'avoir lu<br />
sans s'en souvenir.<br />
Etant tenace dans mes enquetes j'kcrivis hM.Oscar de Poli qui me repondit :<br />
Raymond Dupuy et Fleur de lzs sorlf cleux personnages imagimaire ! ! ? ?<br />
Preuve, diront les sceptiques, que votre medium etait un fumiste, et<br />
volxs, un naif.<br />
J'ai bien d'autres cas, aussi baroques, ou le medium ne pouvait tromper,<br />
Ou sa sincerite n'avait pas u Stre examinCe ; si je cite celui-ci c'est que je<br />
sdis le mediurn sincbre.<br />
Preuve, diront les spirites, que c'est l'Esprit qui etait un fumiste.<br />
Soit ; mais comment discerner quand l'Esprit est serieux ??<br />
Et si le phhnombne peut SC donner pour lin personnage imaginaire, sorti<br />
de toutes pibcrs du cerveau de M. Oscar de Poli, uir eit la preuve cie sa<br />
sincerite quand il nous affirme ii\'oir 15th un (le nos defunls ? 7<br />
s'il peul ve~iir ril:poildrc des questions c~u'on s'est posil: en famille &<br />
l'insu du medium. comment si~voir si le phcnombne joue son personnage<br />
sur ce qu'il sait par nous ou par tl'autrcs pcrsonncs il:loign6es, ou s'iI Cst<br />
bien i~intcllect de ce qui kt ce personnage ? ?<br />
Les Esprits sont sinceres, c1ir:i-t-on, qiinnd ils agissrnt suivant les rEgles<br />
de notrc morale el qu'ils r6pondcnt ii nos aifections, dont ils ne se jouc-<br />
?aieni certainement pav.<br />
Voilil ce don1 je \oudrais loir la dkmonstration ! A. GOUPIL.<br />
N. D. L. IL M. Goupil e\t iin clieiclii~ici~. et sur un ou dibox faits, il tire des con&<br />
'iuences dont nous 11ii 1,iiwons la respoiisabilite ; iinc riiultitude de cas nous a logique-<br />
Unt prouvtj le colitraiio.
232 REVUE SPIRITE -<br />
LETTRE DU SCNATEUR GICJSEPPE RORSELLI<br />
LeIl Vessillo ,spiritistu, du cap. Fi;. Volpi,conticnt la lettre trEs importanlc<br />
quc voici, dc notre honoru frure et ami, lc senateur du royaumc, Giuscppe<br />
llorsclli :<br />
Villa de Bo:?deno (Femme), 25 fivrier 1831: S'acccptc, chcr cap. E. Volpi,<br />
en Lou1 et pour tout lcs principes contenus dans lc premier numero clc 11<br />
Vessillo Spiritista, parce qu'ils sont complutement d'accord avec les miciis.<br />
Convaincu dc la grandeur de la philosophie lctirdclciste, je la professe r1epui.j<br />
vingtquatre ans passes, et par conviction je suis au courantuc CC qui s'h$,<br />
A cc siijct soi1 en France ou tlanc lcs autres pays.<br />
Nous pouvons ncccpler toutes les rcligions qui atlmcttcnt Dieu et I'ini-<br />
mortalite de l'ime, sans en suivre aucune: ln nolre est ilne philosopliie<br />
basCe sur la, raison, sur les faits, sur la science, ce que jc n'ai jamais trou~6<br />
clans la secte catholique, laquelle exigc ur.c foi aveugle dans Ics miracles et<br />
a ses dogmes. Les ignorants seuls preferent le mensonge h la verite.<br />
Votre entr4e en matiere procede du meilleur esprit ; n'abandonnez pas<br />
cctte voie si sage et maintenez-y energiquement votre Vessiglio.<br />
Dans ma longue vie (j'ai 80 ans) j'ai passe par toutes les epreuves, et fina-<br />
lement en etudiant la nature de Dieu, architecte de l'univers, j'ai acquis<br />
cette lumibre, le vrai, qui resplendit en moi et eclaire ma conscience. Mes<br />
pieds touchent a peine a la terre puisque je vais .me desincarner, et mon<br />
ame s'absorbe en Dieu, et en Christ patron de cette planete, vallee de tra-<br />
vail et de regeneration dans laquelle les apotres de la reincarnation sont<br />
persecutes.<br />
Notrc labeur spirile est boni ; clans cinquante ans, au plus, la religioii<br />
universelle du bon sens, sans pretres et sans autels. unira gloricusemcnl<br />
tous les pcuplcs ciclairus et civilises dc notre monde.<br />
GIUSFPPE BORSET.I.I<br />
CATIIOLJCISME ET SPIRITISME (Srcitc,)<br />
(Voir la <strong>Revue</strong> d'Avril 1891 .)<br />
Le Chapitre VIII parle du dogme impos6 de I'lmmaculee conception o. Cette<br />
croyance facultative jusqu'd notre 6poque est devenue chose obligatoire sous peine (le<br />
damnation etcrnellc, pendant le pontificat de Pic IX. Ce dngme contrc nature fit :i autres<br />
Bpoques couler des flots d'encre : parmi les th6010g.iens chrktiens les uns disent oui,<br />
d'autres non. Aujourd'hui il pourrait faire couler des flots de sang, comme tant d'autres,<br />
si on pouvait encore violenter la libert6 et la raison humaines.<br />
Dans le chapitre IX, I'auteur fait l'historique d travera les uges du dogme dc -X la<br />
trinite P lequel fut enseigne sous forme symbolique par certaines religions antiques ; le
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 383<br />
/<br />
religion hindoue par exemple : Brahma, Vischnou, Siva et par certaines autres religions<br />
de l'orient. Le christianisme btant d'une creation postArieure, il est facile de conclure<br />
ou il a puise l'idee de cette trinite symbolique, mais en l'enseignant dans sa lettre et non<br />
plus dans son esprit. Donc 1 = 3 ou 3 = 1. A croire toujours sous peine de damnation<br />
eternelle. Le Chapitre X a pour titre : nr les Miracles W. Monsieur Jbsuprct, comme le<br />
plus grand nombre de ses contemporains se placant a diffbrents points de vue, nie<br />
le miracle. Les connaissances humaines ayant progressb, les faits inexplicables<br />
et inexpliques dans le pas6 sont devenus simplement des lois de la nature, incomprises<br />
jusque-lb. L'avenir arrivera A diminuer de plus en plus le nombre des faits de cette<br />
nature, l'intelligence et le travail de l'homme agissant sans cesse dans ch~que branche<br />
de connaissances.<br />
Dans le chapitre XI, l'auteur traite a du jugement dernier B. Il resume son expose<br />
d'aprks les Bcritures saintes; chacun devra retrouver les diffhrentes parties qui ont<br />
compos6 SOU corps materiel, bien que decompose et transforme depuis des si&cles pour<br />
beaucoup, et se rendre ainsi au plus vite B la vallee de Josaphat a l'appel eclatant des<br />
trompettes angeliques sonnant aux quatre coins du monde, alors que les etoiles tombe-<br />
ront du ciel sur la terre, Sirius par exemple. L'auteur donne la signification logique et<br />
raisonnable de cette idee du jugement dernier a l'aide de l'enseignement spirite.<br />
Le Chapitre XII a pour objet u la confession W. L'auteur fait l'expose historique et<br />
dogmatique de ce sacrement de crhation eminemment catholique, que cette Oglise impose<br />
a ses fideles, toujours sous la menace de l'enfer a perpetuile. Il en examine certaines<br />
consequences sociales et certains inconvenients d'ordre intime ; certaines de ces conse-<br />
quences ont ete cherchees et voulues par les createurs de ce sacrement, ajoute l'auteur.<br />
C'est l'avis de beaucoup d'autres.<br />
Le Chapitre XII1 parle c de l'infaillibilite papale W. Elle fut decretee en 1870 par la<br />
papaute elle-mdme a. son propre profit, A l'aide d'un%concile convoque a cet<br />
effet, et dans lequel on eut grand soin d'btouffer les voix de nombreux ev&ques s'elevant<br />
contre ce defi jete au bons sens b notre epoque. L1infaillibilit6 et le syllabus doivent<br />
constituer le credo de tout catholique sincere aspirant aux fdicites supremes du paradis.<br />
Quant aux autres, s'en accommodera qui voudra et qui pourra. Jupiter quos vult perdera<br />
dementut. C'est le cas d'appliquer ce vieil adage a la curie romaine.<br />
Les Chapitres XIV, XV, XVI, XVII, XVIII, XIX et XX, traitent de facon tiOs intb-<br />
ressante au point de vue historique et dogmatique des diff6rents sacrcments imposSs ou<br />
administres a ses fideles par l'eglise catholique. Inutile d'en ecrire ici la nomenclature<br />
que chacun connait.<br />
Dans sa concZusion, I'autcur expose avec raison que l'enseignement catholique actuel<br />
n'est en rien l'enseignement des premiers cges. Toutes les religions se contredisent, dit-<br />
il tres justement et les divers sacerdoces sc jcttent 'mutuelleinent au nom de I C I ~<br />
'%mes l'anathbme A la totc. Pour I'liornme eclaire et intelligent n'admettmt pas faci-<br />
lement que tout finit avec le corps, quc croire dans ces conditions ? Un certain nombre<br />
s'arrete a ne plus croire h. rien, grossissant ainsi les rangs des materialistes; d'autres<br />
attendent le moment B venir tdt ou tard d'otru bien obliges dc voir par eux-memes cc<br />
qu'il peut y avoir au-dela dc cette vie. L'auteur, lui, conseil10 d'etudier la philosophie
234 REVUE SPIRITE<br />
4<br />
spirite rcposant sur des faits constatk et indbniahles, lesquels Etablissent i'inimoi tnlit,:<br />
de l'&me, la survivance du moi aprhs la mort du corps et Ics differentes conditions dans<br />
lesquelles se mcuvcnt alors ct agisscnt les fimes humaines scion leurs actcs bons ail<br />
mauvais. Chacun p ut ainsi se conduire en connaissancc de causes dans la vie pr6sento.<br />
Telle est la bien juste conclu~ion do i\l. S. JCsupret. a laquelle l'auteur de l'article se<br />
permct d'ajouter sinipletnent ce vie1 arlagc bien vrai en ces matieres: u Cherchez et uous<br />
trouverez 9.<br />
1 fr. 50, 1, rue Chabanais, librairie spirite. Capitaine BOULLE.<br />
Nous lisons cc qui suit dans l'lnddprnclnnt de Douni :<br />
La librairie CS ~cicnce~ psychologiqric~, lue Chabanais, 1, 5 Paris, pii1)lie sous lc titre :<br />
Catholicisiize ct Spiritisme, un volumc .le notre concitoyen, M. Jisuprct fils.<br />
RI. Jesupret est un chaud partisan du. spii.itisrne, - philosophie basee sur la croyanc8<br />
h l'existence des esprits et & leurs rnanifcstations. 11 dit a ce sujet dans son ouvrage:<br />
u: De la danse de? tablcs dont on fit, il y a une trcntainc d'annees, un passe-temps<br />
agisPable, un amusrment de societb, cst sortic toute une science, qui nous a dboili! les<br />
mysteres du inondc invisible. Grace au spiritisme, les communications avec nos chers<br />
disparus sont aussi faciles que celles des c8gociants d'Europe et #Ambrique au moyen<br />
des fils telegraphiques. Des exp6riences minutieuses et scicntifiques ont 6th faites dans ce<br />
doniaine par un grand nombre dc savants de toiitos les nations. Les faits sont la, on ne<br />
peut les nier. â<br />
Nous n'avons pas suffisamment hdie le spiritisme pour approuvcr ou controverser<br />
les affirmations de RI. Jesupret fils et pour apprecier surtout les graves consideratioins<br />
philoso~hi?ues qu'il developpe dms les vingt-deux chapitres dc son voltirne.<br />
Si nous en croyons l'auteur, le spiritisme a et a eu des adeptes marquants, l'academicien<br />
Sardou, Camille Flammarion nslronome, Gcorgcs Sand, de Balzac, h1exandi.e<br />
I~iimas p&e, Victor I-Iugo7 Vacquerie, le comte de Gasparin, Delphine de Girardin;<br />
ArsCne Houssaye, la winc Victovia d'.lnglcterre, Ic roi dc Raviere, les presidents Lincoln<br />
et Thiers, les deus derniers empereurs de Francc et de Riissie .... .<br />
A CC ~WIIOS, M. J6upi~t fils rappelle ces pnrcjles do Victor Hugo :<br />
La table toiirnante et parlante a 6tO fort raillec, - dit l'exile de Jcracy, - parli~os<br />
nct : cettc ianillcr.ic est sans portee. Itemplncer l'cxnmeii par la moqucric, c'est corniii~~~l<br />
mnk l'en scientifiqnc. Qumt ;l nous, nous estinions que le devoir i!ti.oit clc la sciencc ed<br />
de sonder tous les plienom6nes; un savant qui rit (lu possible, est Ihn pr6s tl'otrc<br />
idiot.<br />
á 1::vitei.un plihomi.nc, lui rcfusei le paierncnt il'iittcntion aiiqi~el il a droit, l'konitiiir.e,<br />
le mettre 3. la porte, lui touiwi. lc tlix en riant, c'cqt lnire bsrir~nci~outc h la vVrit&, c'est<br />
!aisscia prote~tcr In sign:itui.c il
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 285<br />
crre A l'adiflce, ct d'y avoir consacri, (le conscicncieiises observations per-<br />
s le joli volumo que nous avons sous les yeux ct que nous nous faisons un<br />
naler.<br />
A Ln. Tribune dc Goneve,<br />
e R6dacteui*, perinettcz-moi d'avoir rccours a votre obligeance dans le but<br />
le plus sornmaii,cment possiblc l'appreciation dc votre coriwpontlant sur<br />
notre ami, R'I. Louis (;ai,dy, Cherchons, rhponse aux confbrences de M. le<br />
mile Yung sur le spiritisnic. (Voir Tribune ,du 13 courant). Contrairement<br />
spondant, l'ouvrage (le M. Louis Gardy est apprbcie a savnleur par tous les<br />
?xitifiqiics Gtrangcrs, cl c'cpt :i juste titre que lcs eloges los plus chaleureux<br />
a son auteur pour son muvrc presont& avec simplicite, Acrite clairemcnt,<br />
nombrcus ont GtM puises aux sources les plus sures.<br />
espontlant conclnt qno le spiritisme cst dans l'enfance ! - Pour lui, trbs<br />
;! - S'il se donnait la peine d'fitudicr, il apprendrait des multitudes dc<br />
choses qu 11 ignore, entre autres les divers moyens de communication, qui ne son: pas<br />
que ceux d es tables tournantes.<br />
Ce mode de communication, le plus rkpandu et le plus simple, est l'a-b-c de cette<br />
acielice, ca r aujouid'hui fon a acquis des moyens beaucoup plus expeditifs et plus rai-<br />
. -<br />
sonnes. ce n'est pas une raison pour que celui qui ignore cette chose en nie l'existence.<br />
isme n'est pas une science superficielle qui ne demande que quelques minutes<br />
, mais bien une science profonde qui exige de longues, de serieuses etuiles,<br />
'fit pas d'avoir l'intention de communiquer avec le monde spirituel pour que<br />
pdssible ; i! faut d'abord etndier avec modestie avant de vouloir au prealable<br />
jouer a 1'61eve qui en veut savoir plus que son professeur.<br />
La theorie est la condition sine qua non avant dc pouvoir attaquer Ia pratique.<br />
On reprocl ie nus spirites d'ctre trop niystericux et de ne pas recevoir dans leurs divers<br />
Groupe d'etu des tous ceus qui desircraient y entrer, reproche imiiierite car les cliercheurs<br />
Sont toujours : repus avec plaisir lprsqu'ils ne preterident pas s'imposer par des donn6es<br />
nnn?.--- -87<br />
rGLwineiies contraires B la verite ! 12n cela il est inutilc d'essayer de les convaincre. Les<br />
comme u'autics, savcrit fort bicri qu'il n'est pire sour,l (lue celui qui nc veut pas<br />
entendre.<br />
Je ne puis ni'etcntlrc scir les mhrites de (< Cficrchons B ; je r6soll.drai cn ddrnoutrant<br />
qiie le but dc notre snvaiit ami Ctnit dc fairc conriaitrc une science peu comprise ; cluc<br />
les faits sur lesquels clle s'appuie reposent sur des prcuves aussi nombreuses que bicn<br />
'tal-ilies; inspirer aux personnes ~1uc son ouvrage pourrilit intlSrcsscr d'aller<br />
I'enseign~rnents et tle s'adiaesrier :i tous les iravilus qui ont trait6 cc siijct.<br />
:rus<br />
Rn presence du matht.ialisine coritcrnporain qui nic l':rvenir, nolis laisse dans<br />
'ai>s~ubiti, la pliis coniplibe quant nu l~robli.uie de I'erirtence, qui nmctionnc 1'6goisinc<br />
et no tient coriiptc (luc pi.&sent et nridaritit toutc esldixnce, le spiritisme proclame<br />
la<br />
Persistance de l'osistence in,liyidiiellc au-tlcla, dc la toiiihe et cn d6nioiitre la<br />
'''lit6 ; il eridi~~ue le yiiurquoi dc la vie cts1a~ipiiic sur 1% r:iisoii ct sur Icr faits; il donnc
236 REVUE SPIRITE<br />
\<br />
enoutre une base solide a la justice, a la charite, a la fraternite ; il offre de puissanteq<br />
consolations par les perpectives qu'il ouvre et par la certituile qu'il nous offre de notre<br />
reunion prochaine avec ceux qui se sont desincarnes avant nous, et parfois, ici-bas, a,<br />
irioyen des communications qu'il nous est donu6 d'etablir par la mediumnit6 ;<br />
En presence des incertitudes dans lescjuclles les diffbreutes religions de toutev<br />
denominations laissent les esprits soit par leurs points de vue tliiiirents,soit parle vague<br />
dcs preuves sur lesquclles s'appuiont les 6glises pour etablir l'immortalite de l'Arne ;<br />
presence surtout des dogmes couramment admis encore par beaucoup d'un paradis et dluo<br />
enfer sans remission, dogmes susceptibles d'inspirer de dangereuses illusions aus uns et<br />
des terreurs chimeriques A d'autres, le spiritismc peut 6tre consid6re conimc le plus<br />
grand bienfait devolu a l'humanito, parce qu'il apporte de l'immortali~e et des contlitiona<br />
de l'existence d'outre-tombe des domonstrations qu'il est possible .i chacun dc con~tat<br />
par des experiences personnelles ou par les affirmation., de personnes dignes de foi.<br />
Veuillez agreer, etc. CHARLES DUBOULOZ.<br />
L'HOMME ET SA CHUTE H<br />
Juge par l'auteur (1).<br />
En publiant en France une seconde edition de cet ouvrage spirite, mon unique but est<br />
de donner a la cause un elan progressif en initiant les disciples a des donu6es quasi-<br />
nouvelles sur la doctrine. Je considere cet opuscule inspire comme une base essentielle a<br />
l'education pratique des spirites. Je pense que bien peu d'entre eux ont concu le plan<br />
gen6ral trace dans cet ouvrage, et qui est de nature a satisfaire ceux qui sont sans pre-<br />
juges. Mes inspirateurs ont de larges vues et on devra les juger par les hauteurs alpes-<br />
ques ou ils me font monter. Il s'agissait, en effet, (le monter bien haut pour sortir des<br />
brouillards qui entourent, depuis si longtemps, la pensee humaine - pour trouver la<br />
clarte et la simplicit6 unies A des notions grandes et justes. L'histoire de l'homme, Ou<br />
la connaissance de soi-meme, est la chose 1s plus importante et pour arriver a ce savoir<br />
il faut entrer en soi-meme - au fond de son &me - la oii chacun est completement<br />
environne et phnetre de la lumiere la plus eclatante. Cet intiiricur, en chacun, si prC9 de<br />
tous, est sans doute d'un eloignement si grand que bien peu y peuwnt phnbtrer. Le sim-<br />
ple parait si pcu simple au premier abord. La 6 Chute )) dc l'homme est prbscntce, 1)"'<br />
mes inspirateurs, comme une epopec glorieuse qui se demontre tous les jours, d'une<br />
mani&ise pratique, dans la vie de toiis Ics Etres, dnns tous leurs actes. Si la verite pulene<br />
se trouve pas dans ccttc cli.monstration la, si simple, il serait, a mon scns, inutile de chercher<br />
ailleurs. Voil2 tout ce 4ue j'ai h dirc sur cc siijet.<br />
d'avaiq pi.omis dans mon premier ouvrage : &Tes esperiewxs avec les espvitc, cc (1""<br />
j'accomplis maintenant. Donc, je me scns soulage par l'ex6ciition dc nin prornrcqc. '<br />
On dwra rclier les deux ouvrages cnsemble - car l'un est le con~,,lement cic l'aiitro<br />
HENRY LACROIX.<br />
(1) 2 fr., a la librairie spirite.
.-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 237<br />
THEORIE DU BONHEUR<br />
Notre honorable prhident, empeclie par ses utiles et nombreuuses occupations pour<br />
Dotre cause, a bien vonlo me confier unc brochure intitulee :<br />
, La thkoiie du bonheur dediee aux souffrarts par une consolee â, afin d'en faire un<br />
,bcume pour notre reunion de quinzaine et pour la <strong>Revue</strong>. Ce travail, divis6 en trois<br />
parties contenant chacune plusieurs chapitres est l'ccuvre d'une dame fort distinguee avec<br />
laquelle j'ai eu l'honneur de causer dans la demeure 1iospital;ere de mon ami Leymnrie,<br />
et qui est une adepte aussi devouee qu'intelligentede nos cheres croyances. Pour donne10<br />
,ne idee exacte de l'ouvrage je ferai l'analyse des diffbrents chapitres de la premiere<br />
Dans une courte introduction, l'auteur declare s'Etre demande comme beaucoup<br />
d'autre personnes pourquoi certains malheurs semblent de prbference frapper coup sur<br />
coup les memes individualites ; pourquoi sur cette terre ces inegalitos si tranchees cl'intelligence,<br />
de rang, de fortune, de bonne ou mauvaise chance ; toutes choses qui a premiere<br />
vue paraissent etre le fait du hasard de la naissance, et semblent ainsi faire pour<br />
beaucoup, de la vie humaine, une douloureuse mystification imputable a qui ou a quoi<br />
d'intellige~t et de raisonnable ?<br />
Dans le chapitre premier, intitule u culture de E'intelligence donne fioraison de<br />
bonheur â il est conseille a ceux qui veulent penser, de bien rbflechir en lisant dans ce<br />
grand livre de la nature. On arrive ainsi par sa propre raison A s'expliquer bien des<br />
choses paraissant etre de prime abord d'indechiffrables enigmes.<br />
Gans le chapitre deuxieme sous le titre e Un conseil d'ami* l'auteur dit que si, a<br />
toutes epoques, biens des humains ont a tort gemi sur ce qu'ils appellent leur lamentable<br />
destinee, c'est qu'ils n'ont pas su comprendre le veritable but de la vie terrestre, et<br />
ont trop souvent ~nsse leur temps a courir apres de nombreuses et decevantes illusions.<br />
Le chapitre ti,oisieme a pour titre : á Analyse necessaire ; merite de l'intelligence â,<br />
rauteur raisonne l'idee suivante: le bonheur n'est pas uniquement accessible a des gcns<br />
douesd'un tenipeiament special pour cela; mais peut s'acqubrir par une education partiliere<br />
de l'esprit.<br />
Dans le chapitre quatrieme ágerme imperceptible d'intelligence â l'auteur se i.ep01.te<br />
par la pensee a son $ce de petite jeune fille de treize ans, raconte sa vie d'enfant souvent<br />
bien dure chez ses parents et arrive au moment de son mariage avec un jeune<br />
connu d'avance de sa famille.<br />
Le cha11iti.e cinquiome a pour en-tete : dLveZoppement intellectuel dil a l'energie q cc<br />
donne la souffrance a, l'auteur raconte les deboires qui furent le resultat de cette vie<br />
a deux, et qui aboutirent a une separation judiciaire laissant h la mere la garde<br />
de son fils unique, mais allouant a son mari la plus grosse part de 13 fortuiie commune.<br />
Pour la jcuno m81v iin travail oliiniAtrc fut la cons6qucncc de cette situation : il devint<br />
'Our elle une prernierc victoire de l'bnergie di?ployee en pareiiles circonstances.<br />
Dans le chapitre skiorne áphilosophie feconde 2'intelligence â la mbre raconte ses de-<br />
sespoirs & certains momenta, lesquels aboutiront chez elle & detruire toutc croyance
-<br />
238 REVUE SPIRITE<br />
vraie ou faussc et l'amenerent un instant a souliaiter ce qu'elle croyait alois etYe<br />
l'nneantissemcnt final, c'est-a-dire, ln mort du corps. Nais l'esp:~t sc ressaisit Ii~i-~ peu a pcu et l'auteur explique qu'il a progiessi! en intelligence, par ce Dit seul (le la<br />
souffiancc.<br />
Le ch:ipitre septiome a pour titre: áfloraison:relative de l'itztelligence â.L'auteur a atteiat<br />
alors l';se de trente ans ; grace a la prospSritE des affaires comiiicrcialcs qu'elle avait<br />
entreprises, elle pcut consacrer son temps 3. l'education de son fils et rhtablir su sant4<br />
dFlabrCe. La lecture d'ouvrages philosophiques acheva de reconforter son 51nc : ct alora<br />
arriva pour elle le bonheur reel qui nalt de I'intclligcnce bien dEvelop!~Ee.<br />
Dans lechapitre huitiCme ebonheur malgre tout*, l'auteur continue le r6cit de son exia.<br />
tence, huit annces d'heureux souvenirs ; puis ln mort vient frapper a. son foyer ; sa in&<br />
d'abord, puis son fils Ag6 de dix-sept, ans, gravement m:~laile, inais qu'elle a lc bonlieu,<br />
de sauver. Suit le recit de son genre de vie: choix d'un lieu solitaire ou la corluette<br />
nature &tale pour elle seule toutes ses s6ductions : l'eti? je vis, dit-elle, au milieu de8<br />
roses et l'hiver au milieu des livres. Je suis la dans un veritable paradis.<br />
Le chapitre neuvieme a pour sujet : ade l'intelligence source supreme du bonheur B. Le<br />
titre seul suffit a bien en faire raisonner le contenu.<br />
Le chapitre dixieme qui cl8t la premiere partie de l'ouvrage est le texte (l'une citation<br />
empruntee a un auteur bien connu su; á Z'institution des enfants B. L'auteur termine ce<br />
chapitre par l'enonce de cette bien exacte pensBe : chaque age de vie humaine comporte<br />
comme l'enfance un genre d'education qui lui est specialement adapte.<br />
Les deux parties suivantes de l'ouvrage contiennent aussi plusieurs chapitres. Sous<br />
forme de justes raisonnements ou sous forme de lettres, on y trouve des apercus philosophiques<br />
tres elevS;s, et qui viennent etabli! nettement que, l'auteur, par son energie<br />
propre dans les adversites de la vie, et par une culture bien raisonnee de son intelligence,<br />
est bien arrivee a ce degre de contentement qui est la paix et le bonheur de<br />
l'ame.<br />
La conclusion de mon analyse est de recommander la lectureattentive et bien meditee<br />
de cette tros inthessaute brochure. Capitaine BOULLE.<br />
VlI3T DE PhRhITRE : &.sa1 DE iwILosorizis nouDHiQuE, par Augustin ChabosealL;<br />
la <strong>Revue</strong> priera ?c ce trCs int6iaessunt vol., le mois prochain ; l'auteur est l'un dcs plus<br />
eloquents, des plus Eruilits, des plus consciencienx inilianistcs, ct le sujet qu'il tiaitc e-.t<br />
attachant.<br />
hI. I~ASDEU,<br />
LE skvh?iT 1~011~~1~<br />
nous Ocrit ce qui suit: Cher Alonsieur Leymnric, de<br />
vuus plx"nte M. Cosniiivici qui se i,ciid a Paris poiii. obtcnii sou tloclorat, cn mCdcciiic;<br />
c'est un pi,&te i~oumaiii trus
JOURNAL TUDES DES PSYCHOLOGIQUES 239<br />
IlicenCi"s Sciences); etc., et mBme un
40 REVUE SPIRITE -<br />
ENCYCLOP~~DIE DES ETUDES IIEI~;\II?,TIQUES<br />
La fin du xixa siEclc cst marqubc par un fait bien curieux : iinc irresistible irn111il.i~~<br />
enlr~iinc toiis les penseurs vers un ordre de conn;~issaiiccs diambtrslciricnt opliosi:<br />
enscigncmcrits lirc!s des scicnccs dites csp6rimcnlalcs.<br />
IA scicncc moitillc s'btait targubc de siltislairc h toutes les :ispirafions Iiurr1xiric~s<br />
I'btudc csclusivo ct chaquc jour rcsserrec dc plus cil plus dcs infiniiiient pclils. I:,llc a<br />
simplement i86ussi, et c'cst un scrvicc dont il faut Iiii savoir gre, h prouver l'impuis-<br />
sancc de I'cxp6rimontation lorsqu'cllc n'est pas adjuv6c par l'intuition ct parla ti:irlilion.<br />
Anssi cctlc fin de cycle voit-cllc I'intcllcctuiilitb des races d'Occident aspirer il iinu ilni-<br />
fication ou I'analyso SC complktc pnr la synthi:sc, l'infiniment grand reprenant ses<br />
droits.<br />
Notre but, en piihliant cettc encyclopedie n'est pas dc dbtruirc toutes ces dbcouv~rte~<br />
positives pour mettre B leur placc dcs affirmations vagues b;isEes uniquement sur la<br />
metaphysique. Mais nous voulons rondrc justice et 3 1:i piiissnnce dc l'intuition cl ;lux<br />
connnissances scientifiques de l'antiquite, mbconnues des modernes. Nous voiilons<br />
montrer, par des preuves propres ii sntisfairc les savants eus-memes, que la p1upni.t des<br />
d6couvertcs essentielles de notre science experimentale contemporaine etaient fiimi-<br />
lihs aux inities Indous, Bgypticns, chald6cns. Nous nous efforcerons de replacer en<br />
leur jour exact les diverses thbories philosophiques et scientifiques proposees depuis les<br />
origines de l'histoire et trop souvent travesties par des a erudits >. qui se sont copies les<br />
uus les autres, sans remonter jusqu'aux sources veritables. En proclamant ainsi la gran-<br />
deur de nos maitres anciens, nous aurons a poursuivre la rehabilitation de plus d'un<br />
incompris, la glorihation de plus d'un martyr. Nous ne pretendons pas non plus dbfcn-<br />
dre un systSmc religieux au nom d'un clcrgb quelconque ; mais nous irons chercher ce<br />
([Lu: lous Ics cultes ont conserve jalonsement dans lc K sain1 cles saints s de leur 6sotCrismc,<br />
cc que Ics initibs de toutes les fri~tcrnit6s occciltcs se sont tninsmis d'age en fige,<br />
et nous en revblcrons tout cc qcie nous pourrons, espbriint dbmontrer ainsi ITide~ltile 1<br />
aholrte de cos traditions avec les conclusions dc In scicncc modcrne logiquement toriiplelC.e,<br />
Ct par consdqucnt la neccssitb d'une reconciliation des doctrines laiques cl dcS<br />
dogmes religieux, la fatalite d'une reconquete procliaine dc lit Gnosc integrale. i<br />
Nous YOiilOn~ tcnlcr dc faire percevoir dc quel jour nouveau la I)hysiquc, la CliiiniC<br />
l'A~lr~n~mi~, la Iliologie, l'EthnogriqAiie mOmc s'eclairent h ILL IumiCre dc ces cnsi:igricmcrits;<br />
coiilmont l'llistoirc, grficc h eux, iippariiit soiis un aspect inattcntlu; coiiillicn<br />
~!nfln toutes nos connaissanccc s'h:wmoniscnt sous l'infliienco de ccltc mbtliodc synllibtique<br />
qui ;L tocijoui8s 6t6 ct qiii sera toujours i'npanagi! exciosif de L SCIENCE ETERNET,LE.<br />
Et comine 1'17rolntion socialc proci:dc du d6wloppcmenl intcllcctucl, Ic I~it de n~tf'~'<br />
volont6 d'Alt.riiislos est dc 1iAtcr i'cfiondrenicnl do In civilisnliun prbscntc, liasbc siir Ilo<br />
ndividualismc implacaltlc ct mesquin, pour planlcr sur ses ruines I'btcndard de ~~uriii~r<br />
et d'Amour. S...<br />
J<br />
Paris. - Typ. A. PARENT. A. DAVY, succr, 52, ruc Madame. - i'dlephotle.
*-<br />
REVUE SPIRITE<br />
JOURNAL MENSUEL<br />
--P<br />
348 ANNI(& No 6. 1" JUIN <strong>1891.</strong><br />
w<br />
Les &ances du Vendredi, et& juin, se tiendront, 1, rue Chabanais, le 5 et le 19.<br />
OU EST LA VERITfi?<br />
Vous souvient-il de ces paroles de Basile sur la calomnie? (( D'abord, un<br />
bruit leger, rasant le sol comme l'hirondelle avant l'orage, pianissimo, mur-<br />
mure et file et seme en courant le trait empoisonne. Telle bouche le<br />
recueille, et, piano, piano vous le glisse en l'oreille adroitement. Le mal est<br />
fait, il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche, il<br />
va le diable; puis, tout a coup, ne sais comment, vous voyez la calomnie se<br />
dresser, siffler, s'enfler, grandir a vue Elle s'elance, etend son vol,<br />
tourbillonne, enveloppe, arrache, eclate et tonne, et devient, grace au ciel,<br />
un cri general, un crescendo public, un chorus universel de proxription.<br />
Qui diable y resisterait ? â<br />
N'est-ce pas qu'elles s'imposent a l'esprit, irresistiblement, ces refiexions<br />
si prafon2ement justes, lorsqu'on lit certains travaux recents publibs par<br />
des hommes qui, non seulement affirment etre en possession de la verite,<br />
mais encore osent, en notre siecle de vulgarisation scientifique, afficher<br />
l'outrecuidante pretention d'en fermer le temple a la grande masse assoiffee,<br />
et ce au profit de quelques rares inities, seuls juges dignes de soulever le<br />
Voile d'Isis et de contempler la deesse dans toute sa splendeur? Je ne rap-<br />
Pellerai pas que la chute suit de pres l'orgueil, que Jupiter avrugle ceux<br />
qu'il veut perdre. On me repondrait peut-&tre que l'humilito ne convient<br />
qu'aux petits et aux faibles qui veghtent dans le terre-a-terre dc la lutte<br />
Pour la vic de chaque jour; que les forts, eux, pareils h l'aigle plniiiint dans<br />
la nue, regardent Dieu facc h hce sans crainte ni danger. Une peniec cepen-<br />
dant m'obsbde : c'eqt que l'amour et ln connaissance de la vbrite no vont pas<br />
Sans l'amour at la pratique (ln In justice. Or, si je m'en refhrc nu\ lravauv<br />
auxquels je faisais allusion toul a l'heure, j'y trouve un tel pnrli prii d'in-<br />
justice, de violence, de mauvaise foi meme, que s'il fallait jug-i:r l'arbre<br />
d'apres ses I'ruils, In conclusion scrnit inevitable : nos auteurs nc possbde-<br />
l'aient pas la vdrite dont ils se proclament les uniques detenteurs. Leur cas<br />
16
242 REVUE SPIRJTE<br />
serait ur, peu celui de ces alchimistes des sibcles passes qui se vantaient<br />
tout haut d'avoir decouvert la transmutation des metaus, le secret (le fhl~ri.<br />
quer de l'or, et qui, tout bas, mais trbs reellement, el pour leur nlallicur,<br />
mouraient clc misere et de faim. Autre chose e'st d'affirmer : autre chose dc<br />
demontrer (1).<br />
*<br />
Y V<br />
Mais ne nous attardons pas u cles observations gen8ralcs. Allons droit ,lu<br />
fail, cl. par un excmplc frnppnnt, monlrons que si nous parlons il'injiisliw,<br />
de violcnco cl tlc ma~ivai~e hi, nous avons pour cela des raisonc; piwiiiptoircs.<br />
L'lniliatiori du mois d'avril 189; servira clc point de depnrl h iiotrc<br />
ilen~onslralion. M. Stanislas dc Guaila, reprenant la curieuse - et pn.: Lrix<br />
claire - aiTail-c d~ Cideville, s'en empare pour nous accabler sous une tollc<br />
avalanche d'epilhbles malsonnantes que ce sera merveille, vraiment, si noirs<br />
ne derncurons paj brises sou? le choc.<br />
Qu'est-ce donc que cette afhirc clc Cideville? Dans les premiers jours du<br />
mois clc mars 1849, á M. le cure de ladite commune aurait rencontre thez<br />
un de ces paroissiens malacles un indi~idu, nomme G..., auquel toiit le pays<br />
accordait depuis longtemps une reputation cle guerisseur emerite ei de<br />
docteur es sorcelleries â. 31. le cure, qui savait qu'un premier malade,<br />
soigne par notre rebouteur, etait mort, n'aurait pas oul lu tolerer ln presence<br />
de celui-ci, et apres une \ crte reprimande, l'aurait congedie. Arretb<br />
peu apres et condamne a une ou deux annees de prison, á pour mefaits rlu<br />
ineine ordre â, G... se serait persuade que le curt: n'etait peut-etre pas<br />
etranger B ce qui lui arrivait, et aurait prononce (le.; paroles de inenaccs<br />
contre lui. Le berger Tliorcl, disciple et ami du guerisseur, et á l'executeur<br />
dc ses hautes muvres â aurait, 3 son tour, fiit entendre que N. le cauw<br />
pourrait bicii a~oir B ic rcpentir clc ce qu'il avait rait.<br />
Eii ce tem]~s-15, cleu1 ciihnta. ages tlc 12 et de 14 ans, Ctaicnt ele~c'.; ii<br />
cwrc clc Gidccillc : une coiisolntion et peul-etre une cause d'nisnncr polir<br />
le cure n. Or, tlniis unc vcnte pnl)liqrie, le berger Thorcl s'appruclin di1 pl11.<br />
,jeune dei ciilhl.;, qui ne le coniiiiiz~iiit ahsulrimciil pas - cr clni, soi1 ilil<br />
en pawnl, c~l n+cx etimge pour un pclil \ill:ige de qiiclquc~ crnl,~inc'-<br />
(i'haI)iL,~rits a. p(linc ! - PI , peu tl'heurcs ~prb... Ici i~\c;iicrncnli cbolilmcn~nieiit<br />
)).<br />
El toul tl'al)ord, á nnc cqpi?cc de h-ornoe oii I~onrrnsque violenle \imt<br />
s'nbntlrc Yur Ir inallieiireii\ l)rcsl~ylurc. Puis, rc sont des coups, tiinlOl plliG<br />
-<br />
(1) En fulsant ce i~approclieiiient,<br />
alchimistes ni a I'alcliimie.<br />
je ne prEtends uter aucun de leurs mSrites ni :i.G<br />
-
- tantot plus faibles qui se fvnt entcndrc dnn* tlJiite5 le4 partie3 (le In<br />
JOURNAIA D'ETUDES PSYCHOLOGIQUE^ 243<br />
; parfois leur liolenc~ etait tpii? qu'on les aiir,-iit entpnduj P. Quant a In cnuw tlc cc.; pl-ii~nomene-, impossible cle<br />
la docouvrir.<br />
Ce n'est pas tout. L'ngcnt prodiictciir, (pcl q~i'i! -oit, est kvidcnirilcnt<br />
intelligent. Il frappe oii on IC Iiii tli?iunnde, et r>-tliiiie lcs airs q~i'on 1~ii<br />
indique. n ~ l ules s meul~les s'ay;iteiit, sc proii-i8nciil. 4 Ics cl~nincl.~ .us (/POUpent<br />
et reslent su-spel.~cEues clans les (i(:~..c : les chiens svnt jel~~s ii croix oii pile<br />
plafond, les coutcaus, les brosse-. les brhvinirii. s'ciivolciit pnr iiiic<br />
fen&tre et rentrent par In fenc':lrc op1)1:1Glf : les pelles r-! C7.u pincc?ttc! pit!e,,t ;e<br />
et s'avancent toulen seules dails ln salon, Ics 1'1.i.' h ri:pnwx* qui :.uiit<br />
devant la cheminhe rcciilent ct k il1.9 ji~~urs!~it j~-(111';lll inilit?li !lu pl;!iicher;<br />
des marteaux ~deiit cl1 i'air ;ivw i'urce et se ilc'pixciit sur Ir! p;irijiiet<br />
alVec la lenteur CL la 1Cgerclh qu'~iiie iilniii d'enfnnt puiii.ri~il impriiner hune<br />
plume, tous les ustensiles d'une 11.1il1.ltc quittent 1~ri:squcmcnt le rliambranle<br />
.sur lequel on vient de les diiposcr et s'y rcp!:ireiit ii1stnntan> Une clame se \oit lirr,. 2 ; inanlc: ~ par (ve msiia i;irisibZr.<br />
M. de Mirvile iiccoiirt cle loin -- 1-1 !icucs - i11::lj:iiiu. ct ii l'aille !l':in<br />
alphabel Cie coi-ivcntioii, ol)licnt, . .<br />
IJCI~, IQII~.; fr;ipl)6s. - ;! III? s'agil pns 11.1 112<br />
table - toiitcs les lcllrcs (( (lui ~:l~lililiosent ses iii:i:i!. pri!riitni.; iit r~:ii\ !Ir<br />
ses cnfiinls, son ii.gc cl: ic 1i:iir. p~ir ;!II. irtois, jci~1i.y. I P IIiJlll (le .:t I,;I.III;munc,<br />
etc., clc. Tout ce1i-i sr: i'i'ill)l)[? ;A\ CC i:int tic jii;icb--1> cl. ~ 1 im,iiii~lili;,<br />
1 ~ 11ii(!<br />
tkmoin SC voil, olJigC ~ L + I I I I ~ ~ 111~ : II iiii ilc 1;i<br />
l1ks con~plble exi~ctili~~lc. )) - 1-11 l ~r~~tr~~ rpl';ii[, 1185 II~I:IIII~< P\~I~~~~I~I<br />
,:l,<br />
o l ' ~ les i ~ 111i>ini;s ~ ~ ~ ~ ri~s~ill,;~t,s I'ii\~~~i-;~ltiw ;IVIY (:,PLI(! ~ ~ ~ I , I ~ I ~ I I . ~ I ; ~ ! IIIIC I I!P ~ I ~ s(:<br />
l"p~)clilllt p% 011 11'iiytliIL jallliii+ ~~1 imb* li01tlS PI, ,hic.- i8~~~'\ii. il C.t ohIi;~t'* il(:<br />
les vCrifir!r (lmis lm rcgistrc? (11: l'i',l,~L ri, il :i llat-is cl. 11,. Iroii\.i:! i:\.a~:l,j~<br />
, ~ ~ 1 ft ~ I'cnl';~~iL ~ 1 1 l~ii-iiii:i~i(~,<br />
1 1 1 4 ~ ~:IIII vmit /OW?I,; il; ., l b , III~I~:~, il GI: -clil,<br />
sur les C ~)~LII~CS jc I I ~ sni< (ji~(>i ,HI~II+ ii~wlitc, S;L poil r ~ S~SL ~ (;oii~pri~nCp,<br />
i ~ ~ il<br />
'' 'ail ~ ~ I ~ I Jtlcrribrc I I I * ~ 1,ii l'od,,.er II'IIII ~JI~III,: ('il i)l4,!i.i?, (lii'ii {lit III$ ~);IS<br />
""naitrc, jusclii'nu jour oii cdiii'i.~~iili:<br />
;(\cc 'I'lioi-1.1, il .;.Ccric : I( \.oil,l.
344 REVUE SPIRITE<br />
-1<br />
l'liomme. â Mais hcoutez bien ceci : au moment ou l'enfant accuse la pre.<br />
sence du fantome, un des ecclesiastiques presents affirme avoir apercu dis-<br />
tinctement derrikre lui UNE SORTE DE COLONNE GRISATRE OU DE VAPEUR F ~<br />
nrom. )) D'autres l'ont vue aussi, avec des variations plus ou moins Sensibles.<br />
Un, enfin, sans le voir, (( l'entendait comme on entend le frolement<br />
robe s.<br />
Cependant, un jour, l'enfant tnmbc en convulsions, puis en une sorte de<br />
syncope exlatiqiie ou il reste plusieurs heures. On prie. Il revient a lui. Une<br />
autre fois, il voit une main noire descendre par la cheminee et s'ecrie qil'elle<br />
lui donne un soufflet. Les personnes presentes n'apercoivent pas cette main,<br />
mais entendent le bruit du soufflet et voient á la joue devenir et rester<br />
longtemps rouge â. L'enfant, d'ailleurs, en est si peu effraye que, (i dans sa<br />
naivete â, il s'elance á au dehors, esperant revoir cette main sortir par le<br />
haut de la cheminee 1).<br />
Des ecclesiastiques etaient accourus. L'etat de l'enfant les affligeait. La<br />
religion, le cure n'auraient-ils pas a souffrir de ces faits extraordinaires?<br />
Pour y mettre fin, ils prient, mais leurs prieres se montrent inefficaces, les<br />
phenombnes continuent. Que faire? L'un des ecclesiastiques presents se<br />
rappelant avoir lu (c que ces ombres mysterieuses redoutaient la pointe du<br />
fer â, on se decide a recourir a ce moyen extreme - et quelque peu here-<br />
tique -. á On se munit de tres longues pointes, et partout ou le bruit se<br />
fait entendre on les enfonce le plus lestement possible. Mais comme il est<br />
difficile de frapper juste, en raison de la subtilite de l'agent, plusieurs<br />
pointes sont donc enfoncees sans resultat apparent, et l'on va probablement<br />
y renoncer, lorsque tout a coup, une d'elles ayant ete chassee plus habile-<br />
ment que toutes les autres, une flamme vieni tc jaillir, et, a la suite de cette<br />
flamme, une fumee tellement epaisse, qu'il faut ouvrir toutes les fenetres,<br />
sous peine d'une prompte et complete asphyxie. La fumee dissipee et le<br />
calme succedant a une si terrible Omotion, on revient & un mode d'adjura-<br />
tion qui parait si sensible. On reprend les pointes et on enfonce ; un gCmis-<br />
seinent se fait entendre; on continue, le gemissement redouble; enlin on<br />
dislingue positivement le mot PARDON... - Pardon! disent ces messieurs;<br />
oui certes, nous te pardonnons, et nous ferons mieux, nous allons passer<br />
toute la nuit en prihres pour que Dieu te pardonne a son tour ;... mais & une<br />
condilion, c'est que, qui que tu sois, tu viendras demain toi-mbme, en<br />
personne, demander pardon cet enfant ... â Nous pardonnes-tu & tous ? '<br />
Vous Otes donc plusieurs? - Nous sommes cinq, y compris le berger. '<br />
Bous pardonnons a tous. Alors toul rentre clans l'ordre au presbytbre, et<br />
cette terrible nuit s'acheve dans le calme et la priere.
JOURNAL U'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 245<br />
/-<br />
Le lendemain Thorel arrivc au presbytere, humble, embarrasse, le visage<br />
d9Bcorchures toutes saignantes qu'il cherche a cacher avec son cha-<br />
peau enfant aussitdt le reconnait. - u Que voulez-vous. Thorel? lui dit<br />
M. lecure. -Je viens. .. je viens de la part dc mon maitre chercher le petit<br />
orgue que vous avez ici. - Non, Thorel, non, on n'a pas pu vous donner<br />
,et ordre-lh; encore une fois, ce n'est pas pour cela que vous venez ici; quc<br />
voulez-vous? Mais auparavant, d'ou vous viennent ccs blessures? Qui donc<br />
les a faites? - Cela ne vous regardc pas; je ne veux pas le dire. -<br />
Dites donc ce que vous voulez faire; soyez franc, ditcs que vous Tene/;<br />
demander pardon h cet enfant; faites-le donc et mettez-vous h genous. )) Le<br />
berger tombe h genoux, implore le pardon de l'enfant et, s'etant approcha,<br />
le saisit par 14 blouse. (( A partir de ce moment les souffrances de l'enfant<br />
et les bruits mysterieux redoublent au presbytbre de Cidevi!le. ))<br />
M. le cure engage Thorel a se rendre a la mairie, ou devant temoins et de<br />
lui-m&me, le sorcier TOMBE A GENOUX TROIS FOIS ET DmfANDE ENCORE PARDON.<br />
-De quoi me demandez-vous pardon? lui dit le cure; expliquez-vous. -<br />
Sans repondre, Thorel se traine a genoux et cherche a toucher le cure comme<br />
il avait fait a l'enfant. - Ne me touchez pas ou je frappe. Sans tenir compte<br />
de la menace, le berger avance toujours; le cure recule de meme, jusqu'a<br />
ce que, accule dans un angle de la piece, et ne sachant plus comment se<br />
defendre autrement, il assene trois coups de canne sur le bras de son per-<br />
secuteur.<br />
Ces coups de canne furent l'origine d'un proces en dommages-interkts.<br />
Pourtant le berger, a un moment donne, retourne chez le maire pour le<br />
conjurer d'intervenir aupres du cure afin que les choses en restent la. 11<br />
avoue que le vrai coupable, c'est G... qui en \eut a M. le cure, et qui (( est<br />
un homme tres instruit, trbs savarit, il peut lutter colztre un prGtre. M. le cure<br />
voutlrait bien, lui, qu'on l'instruisit, et s'il vozclait payer un cafe', je le clbbar-<br />
Passerais de tout ce qui se passc au presbytkre D.<br />
Voila les principaux iaits qui se sont passes au presbylbre de Cideville. Lc<br />
est intervenu la, cela n'est pas douteux. aux yeux de M. de Mir\illc.<br />
lcs raisons qu'il cn donne, et quil croit convaincantes, je notc celle-<br />
Ci; tiree de Job : á Alors un veut impetueux, s'etant lc\L' Lout & coup LI<br />
du desert, vint ebranler les qualre coins dc la maison. )> Cliap. 1, v. 10.<br />
bis cette supposition d'un rapport entre une bourrnsquc ou une tcmphtc<br />
" action dBmoniaque, oulre qu'elle es1 toute gratuitc, cst trbs ncttemwt<br />
Ytichretienne. Lcs preuves en sont fxiles h donner. Eit-ce que la Loi -je<br />
la Biblc - ne fut pas donnec a Moise sur le Sinai qui (c etait toul en<br />
fuuee, parce quc l'lhmel y Btait descendu au milieu du fcu; cetlc liirndc
YI. d~ Viriillc nov- :1-1n11e (les fail;.. E\ninirion+les : voyons s'ils r05istent<br />
5 une critique ~i)ricu-(>, et surtout -'il; dcinontrcnl, comme on \oixdrait nous I<br />
le f,iiie croire, une i1it.n entioii cleriloniacjue.<br />
1
JOURN'IL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUKS 2-17<br />
-<br />
,il& donc im premier point acquis : Ori~ine vague el incerlninc, reposant<br />
les on dit, et explicalions insuffilisantes. Un second point est relatif au<br />
pre.,ylEre qni serl de tli6itrc nul manifcstnlions. Singulier prrsl~ylErc, cil<br />
pour un prcsliyt~rc de campagne ! h~cx-vous rcmnrquC ccs mots :<br />
lrmes pupitres s'cnlrc-choquciil et se 1)risrnt : bien plus. iiii d'cntrc<br />
hnrgi. de livres, etc. â Celn donne une fii:rc itlce dc, I'al~on(lnncc dcs<br />
meuuics de In ciirc. D'enormes pupitrcs, 1111 d'ontrr cil\, celn siipposc pour<br />
loins qiiatrc ou cinq pupitres. C'est pent-0lrc bcnucoiip puiir lin prc+<br />
re clc cniiipagiic cl pour unr cliaiiibrc ! Mnis cela ajoulc ,'i l'iinpnrtnncc<br />
L)henomi:ncs et :111x con+qiiericcs qu'on cil \riil tirci. : des pupitre.;, uii<br />
riombre int1i:tcrinini~ tlc pupitrcs ! Cc ii'rst pris, tlii rcsle, la sci~lc ciiriosite<br />
(le ce prcsbylL5re 6loilnanl. Toul s'y Lro:i\c. rt>uni : f'ers 5 repasser, mar-<br />
teaux, cliicn.;, trus longiics poinle? clc fer, qne s,lis-jo cncorc'! 011 clirait<br />
presque que monsieur Ic curb. n'anl l'inliiilion rlcs choies h venir, y alait<br />
3 l'avance accumuli: Lou1 ce qui ctait necessaire aii\ nyent.; pcrturl~c~tcurs<br />
pour leur danse infernale, comme aussi lcs moyens 5 employer pour mettre<br />
fin, au moment m ou lu, R tout ce vacarme de l'autre monclc. Reiilmpcl!<br />
encore que l'cxagerntion 61.idente qui se manifeste a propos rles pupitrei CC<br />
retrouve a propos des fenetres. Reunis diins une clinmlire, les erclr3ias-<br />
tiques sont obliges d'ouvrir iic, cl il tlil cjac si curk<br />
tic<br />
voulail lui payer une lawe ue cal?, 21 le dehur.).aiserait tic ioul. G'CS~
-- -<br />
l'incoherence au premier chef, et l'on avouera que bascr unc thborie cliallo..<br />
lique sur des incoherences, c'est tant soit peu sc moquer du monde!<br />
Mais parlons de l'enfant. On croit - on n'es1 pas sur - que 1c Ilergci. lqa<br />
touch6, et que c'est grfice h ce coiilact mystbrieuv que les phenomEnes ont<br />
pu a\oii. lieu. S'ils sont cl'orilrc infernal, l'enfant va sans doute avoir une<br />
peur clTroyable, trembler du matin au soir et tlii soir au matin, &ml don116<br />
surtoul qu'il est ClevC par un eccl6siasliquc, et par consbquent pi'&<br />
venu (l'avoir u se tenir en garde contre les emliiches constantes de l'enncmi<br />
du genre humain qui rcide autour de nous, chcrchant qui il pourra<br />
devorer. Eh ! bien, point du tout, l'enfant n'a pas peur, il s'amuse de I'in\isible,<br />
il le taquine, il le provoquc, il l'agace quand il ne veut rien faim<br />
Meme aprEs avoir recu le premier soufflet de cette main toute noire<br />
descendue de la cheminee, il ne tremble pas, au contraire ; il court dehors<br />
pour la re~ojr. La presence des agents demoniaques n'est donc pas hien<br />
redoutable puisqu'un enfant, dcvant son cure qui le laisse faire, l'imprudent,<br />
joue avec eux, OU se joue d'eux. Sans doute il pleurait quand ca lui faisait<br />
mal, mais pour rire aussitot que le mal etait passe ; il palissait, quand ii<br />
apprehendait le retour de son ennemi, mais si celui-ci ne venait pas ou SC<br />
tenait tranquille, il l'excitait,Ie tout, je le repete, en presence et avec l'assentiment<br />
du cure.<br />
Cependant, il est des moments ou, s'il en faut croire notre recit, 1cs<br />
choses cessent d'etre droles. Ainsi, d'effroyables blasphemes a se faisaient<br />
enteiidre quand les enfants se mettaient en prikre, et les menaces hnu/cwcnt<br />
arlicul4es de leur tordre le cou, menaces realisees iin soir, ou l'un de ccs<br />
malhcurcux enfants sentit dew mains lui prendre In tete et la relozcrnev a\cc<br />
une tcllc \iolence, que Ics thoins de cette singuliere contorsion dure111<br />
porter sccours b la ~ictimc, sans quoi elle perissait. )) Voila assuremcnt qui<br />
Ctait plus grave. Mais le ilangcr etait-il aussi grand qu'on eut bien noiis Ic<br />
dire? Nous n'en saTons rien, et les temoins qui l'nl'firment n'en savcnt pas<br />
plus quc nous. Ce qui iious en lait douter, ce sont d'autres circonstiinccs<br />
ou le diable, puisque diable il y a, ayant involontaircmcnt causC unc \ i\r<br />
douleur au maire, par uii coup solidcment appliqub, fit aiissitot, par unc<br />
carcsse a dlm disparaitre la souffrnnce dont il etait l'auteur. Un bon tliiiblc<br />
apres tout, n'est-il pas vrni ? Combien il'hommcs qui rie le vnlen't pas, puis-<br />
que loin (le chercher h rcparer les maux qu'ils ont causk, ils Ics cn\cni-<br />
ment plutot ...<br />
Une autrc preu\Ie que lc diablc dc Cidevillc elait un bon diable, c'ml ('c
-----Tinrne~~<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCI3OLOGIQUiCS 240<br />
pupitre tout charge de livres qui á arrive violemment et horizontalement<br />
jusqu'au front d'un temoin honorable r et tombe h ses picds sans<br />
lui faire aucun mal, sans le toucher.<br />
Ce diable n'est pas seulcment bon, il est aussi sot, mais d'une sottise?! ...<br />
est entendu qu'il voit, qu'il cntccd, qu'il comprend. Or, lorsquc les cccle-<br />
,iastiqucs s'emparent de leurs trbs longues pointcs dc fer dans l'intention<br />
,,haritable que vous savcz, au lieu dc se mcttre h l'abri de lcurs coups, de<br />
,*esquiver ou dc se poster hors dc leur atteinte pour pouvoir rirc tout ;i son<br />
aise de cette gymnastique insolile ct eiirenkc, il restc 12, grand bcnet,<br />
s'il prenait plaisir aux fers qui le trancpercent. Frappd, il gdniit,<br />
inais ne s'eloigric pas. Il attcnd, il deniande pardon. Avouez qu'on nc voit<br />
pas souvent dcs diables de ce calibre-la; avouez que vous vous bticz fait<br />
une idee plus haute du grand Lucifer.<br />
Mais si le diable, en cette affairc, est etonnant, nos bons pretres ne Ic sont<br />
pai moins. Ils ont pour eux la priere, ils ont l'eau benite, ils ont, au l~csoin,<br />
les exorcismes, tout-puissants contre les esprits des tenebres, comme la<br />
pribre, comme l'eaii benite, et ils rccourent h des armes charnelles ! Et,<br />
surprise plus grande, il se trouve que ces armes charnelles reussissent la<br />
ou les prieres avaient echoue !<br />
Cela est grave pour la religion dontil s'agissait de sauvegarder la dignite.<br />
Quoi! vous nous parlez de sa puissance souveraine ; vous nous dites que les<br />
portes de l'enfer ne prevaudront pas contre cllc, et devant un tout petit<br />
diable de ricn du tout, elle se montre impuissante! et vouc la remplacez -<br />
avantageusement - par des pointes de fer! Celte impuissance conclatee ne<br />
vous semble-t-elle pas devoir produire pour clle des effets autrement dbsas-<br />
treux que la danse des pelles el des pincettes?<br />
Le diable de Citlevile n'est pas sculcmcnt bon cl sot, il cst d'unc complni-<br />
sance h toute dprcuvc. Il fait ce qu'on reclame de son obligcnnce. On lui<br />
demndc les noms ct l'hgc de plusieurs personnes, il Icc, donnc. Prdvoit-il<br />
Peut-Btre qu'on n bcaucoiip dc questions alui poscr?Toujours est-il qu'il se<br />
Presse, ct frappe lcs coups avcc iinc vertigineuse rapiclitu, tcllcrucnl que<br />
qui l'interroge 3 dc ln pcine h Ic suivre, t:t Ic pric tlc ralentir Ic mou-<br />
vem~nt. Accorde h l'instant, sans difficulte Lui ilemnntlc-t-on de frapper<br />
ici OU Ih, d'imiter un ryllirrio prrscrit, on ohlicnt sur-lc-champ cc qu'on<br />
desir^. Je vous dis que cc rlid,lc csl un modcle tlc l~ravc honime.<br />
Mais pourquoi, dira-1-011, rcprendrc une histoire vieillc tlc quarnnlc ans
2.50 REVCE SPIRITE<br />
F<br />
qui, n CM? (le fails iriteressaiits,laisseplace hde si nombreuses inccrtitu(les,<br />
et, en tout cas, lions met cn presenrc de diables, de sorciers, qui ne Pont<br />
ni trbs m6cliants ni tres malins. C'est que tout r6cemmcnt on qe senail (jcs<br />
phenomcn~i de Cide\illr pour nccablcr cl spiriles et ma:.n6Liw~irs ioiis<br />
mbmc dhnomination irijiirieusr et dnmna1)le de sorcirrs, clc sorcicrs s7nS<br />
lc .n\r~ir Ic 11lus soulent, dc sorciers conscients, rluelq~icfois. Pour m(Jnirer<br />
comliicii ion1 pcil fondiw les ii(:cu.ittioil.; qu'on riouc jcltc, il Ldlait t1';iliord<br />
reiidrc coiiiple (les faits et Ir5 tlisciit~r sominniremcnt .\ prc'sent, nnli$<br />
pou\oni p~ciltlrc corps il corps Ici LEi~orici et les nflirrrialions qu'on IlrJIlq<br />
oppose pour. le4 rCtliiirc il leur justc v;llcur. Rcrilnrqiions cn pren1ir.r lirll<br />
que l',iutciii8 tlorit il s'+il - M. dc Ciunila, puisqii'il I'iiul l'nppclcr par ion<br />
nom - rend conlple tic> mniiife~t,itioiis de Cirle~illc de bien singulib~e<br />
fqoii, Lou1 (>II prc'lcii(1aiit s~iivrc JI. (le Mirvillc, l'historiographe ol'ficicl de<br />
ccs plierioniiincs (1).<br />
Quant aux origines et u ln cause primorrlialc des manifestalioni, il1 rle<br />
Mirvillc est c\tremcmcnt reserve. Il debute en ces termes : (( Conmcnrons<br />
par r,ipporlcr a l'a~nnce, seulement pour memoire et sans en garantir la<br />
teneur, les I)i*uits vagues qui, dit-on, avaient cours avant l'apparition de. premiers<br />
plienom?ms, et semblaient en faire presager les approches )) (p. :; i.4).<br />
Et npre5 cc3 lignes, il clil les hriiits qui couraient dans le pays sur ri...,<br />
son reii~oi p~ir le cure, sa condamnalion, ses menaces : celles-ci repetves<br />
plus tard par le lierder Thorel. Tout cela, sous la plume de M. de Mir~ille,<br />
prend la forme cle sznzples otz-dtt. SOUS celle dc RI. de Cruaita, les Liits -e<br />
pr6cisenl. i'aflirinent, rle~ieriilcnt absolus : 0ii M. de RIir~ille parle il rtn<br />
patient qui pnrdi.sait s htre trouvb fort inal (lu traitement iny,terieiix - il<br />
thil :nr~rt - M. (le (;unila cl1 met ylutiwrs : tels de ses iilalndes. - .\il lilbu<br />
cl'lin iiiilltldO qoign6 par (T ..., cl',~pru$ AI. tlc Mir\illc, nori. eii lroiiioii- /l/ibvews<br />
clws 11. tlc Guiilcl : cl'nutves clienh~. . . Kon ieiileiiicnt lc noriibi c rli'i<br />
nialatlcs .rc inultiplic soui les lunetles (le M. (le Guaita, leur siluation c~~is'aggr
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 251<br />
- Voilh, n'est-il pas vrai, qui donne un a\v.nt-gofit assez oriqinnl du<br />
qu'un mage priit a\oir polir I'e\actitutlc liistoriqiie'!<br />
~ontinuons : lhns hl. tlc Minille, le Lierg~r Thorel cil le disciplc cl l'ami<br />
de fi..., le mnntlxtairc tlc son mnilre et l'cuiiculcur dc ses hnntcs criivres.<br />
Dan5 M. dc Guaita, il ilccirnt a le manc1,itnire occulle dc Cr..., l'c\6cuteur<br />
fidele de.; suprCmcs \olonlbs d'iiii maitre dont il se dit le trBs liiinil~le et<br />
tr& rcspecliicus clisciplc n. 'i'oriJoiirs, chc~ M. (le Cxuait:~, Ics clloqcs se<br />
grorsiss~nt, s';impliliciil. II ne coi1 ni ne regiirtle pas les o1)jets (le irs obscr-<br />
\rations 9011s lc nihic anglc que Irs simples mortcls.<br />
Sous les roitps qui SC, font ciilentlre dans toiitcq Ici; pnrtics tlc 1;~ niniqon,<br />
elle
252 REVUE SPIRITE -<br />
un rhetoricien plus epris dc beau stylc, de periodes bien equilibrees que<br />
d'exactitude et de fidclite. Il lui faut la virite paree, agrandie, revettic (le je<br />
ne sais quels oripeaux, c'est-h-dire, pour parler net, maquillee el defiguree,<br />
(Je suppose l'edition dc M. dc Guaita scmblable h la mienne.)<br />
Cette tendancc de son esprit, cette vision trouble des chosbs expliquci~t<br />
peul-etrc - en partie - comment et pourquoi, il n'apercoit (le toutes parts<br />
que sorcellerie ct magie noire! En tout cas, cllcs nous apprcnncnt il ne pas<br />
prcndrc trop au pied de Iti. lettre scs affirmations, fusscnt-cllcs placCcs<br />
sous le haut patronage des plus grands initios. Quand un guide n'est pas<br />
sur, on fait bien dr: s'en mbficr, mieux encore dc s'en passer. Ne le 1;ichons<br />
pas encore, toutef~is. Suivons-lc plutut. Qui sait si arrives au bout de Ia<br />
voie qu'il nous fait parcourir ct ou nous cotoyons des abimes sans ccssc<br />
menacants, nous ne serons pas affermis dans nos propres voies, et rassures<br />
definilivement sur les dangers plus ou moins imaginaires qni nous guette-<br />
raient au passage?<br />
*<br />
1 *<br />
11 est donc entendu, que tous, tant que nous sommes, - ou peu s'en<br />
faut - magnetiseurs et spirites, nous sommes des sorciers, conscients ou<br />
inconscients. Mais qu'est-ce que la sorcellerie? - (( La mise en pour<br />
le mal, des forces occultes de la nature. a Le magnetisme, dans la plupart<br />
des cas, le spiritisme dans presque tous, tombent sous cette definition, au<br />
dirc de M. de Cfuaita. En est-il r6ellement ainsi7 Non, cent fois non. Ni les<br />
magnetiseurs, ni les spirites, sauf exceptions, bien entendu - ne niettent<br />
en pour le mal les force4 occultes de la nature. Je connais pas nia1<br />
de magnetiseurs et un assez grand nombre de spirites. Ils sont, comme la<br />
g6nbralite des humains, mClangds de bien et dc mal, animes tour h tour.<br />
et h doses varial~lcs, d'aspiralions elevoes ou terre 21 terre, egoistes oii<br />
altruislcs. Ils ne posent pas pour la saintete, ils travailleut et luttent. Qiic<br />
ccuv qui n'en sont plus 16, leur jcltenl In prcmihre pierre. Mais pour<br />
al'lirmcr que la plupart dcs magneliscurs ct presquc tous lcc spirites sont cc<br />
quc dit M. dc (Tuaila, il faut les avoir regardes h travers lcs m0ines luncttes<br />
complaisantes qui lui ont scrvi dans l'etude (les faits raconti.~ par M. tlr<br />
Mirvillc.<br />
Il cst vrai, jc mc 1i;itc de l'ajontcr, ~ LIC<br />
M. dc Guaita commcncc par cloniiei'<br />
du mngnelismc ct di1 ipirilismc, (les dufinition.: I;iusscs ou insuffisantci; qui<br />
dbnotcnt clc sn part, ou uiic sing-ulihc ignoraricc dc ccs deux scicnccs -<br />
pardon, mon mngc, dc ln libertil: grande! - ou quclquc chosc dc pirc. 1Cii<br />
elict, h ccttc question : - Qu'est-ce quc lc niagnBlismc. au dirc dcs mtigil6-<br />
tiseur.;, il repond : - x Ln wjetion d'lin etre pensant fi In voloritc': d'un nulrc<br />
Etrc; jc traduis: l',inniliilntion du 1il)rc nrbilrc. ), -Or, d'nprhs les rnagiic-
- JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 2 3<br />
tiseurs et dans la realite, le magnetisme n'est pas cela, ne doit pas etre<br />
cela. Par la, je ne dis pas qu'on n'ait jamais employe pour des muvrcs mnu-<br />
vaises cette puissance de salut mise h notrc port6e. De quoi l'homme n'a-t-il<br />
pas abu~6? Mais dc ce qu'il y a eu quelques malhonnOtes gens qui sc sont<br />
servis du magnetisme dans des vues interessees ou coupables, s'ensuit-il<br />
qu'il faille condamner en bloc les magnetiseurs? Eh ! quoi, parce qu'il y a<br />
eu, qu'il y a peut-8tre encore des ~ccilltistcs, des initibs, dont la vic a plus<br />
de rapports avec celle d'un Cnrtouchc ou d'un Mandrin qu'avec cclle de<br />
Vincent de Paul, nous serions autorises a affirmer que l'occultisme et l'initiation<br />
sont, fondamentalcment, criminels? Non, la vilenie dc tel ou tcl<br />
cectateur ne prouve rien contre la grandeur et la verite de la doctrine dont<br />
il s'est fait un masque pour mieux cachcr la bassesse de son ame.<br />
Il n'est donc pas vrai que le magnetisme soit la sujetion d'un Btre pensant<br />
b la volonte d'un autre etre ou l'annihilation du libre arbitre. Le libre<br />
arbitre demeure sauf, absolument sauf. Et cette science dont on voudrait<br />
nous faire un epouvantail, est, si on la considere bien, ni plus ni moins<br />
que la possibilite pour le plus humble de soulager et de guerir, pour peu<br />
qu'il en ait le desir et qu'il se sente dans le assez de devouement et<br />
d'amour du prochain pour lui sacrifier quelque peu de ses aises. Voila le<br />
magnetisme vrai, celui qu'ont pratique les Deleuze, les De Puysegur et tant<br />
d'autres. Sans doute, M. de Guaita, en definissant ce qu'il appelle de ce<br />
nom, a-t-il pense & certain hypnotisme qui n'en est jusqu'a present qu'un<br />
rejeton assez mal venu, quoique capable, lui aussi, en des mains honnetes<br />
expertes, et sans annihilation du libre arbitre, de rendre de signales services<br />
i ceuK qui souffrent. Une fois de plus, notre mage est surpris en flagrant<br />
delit d'inexactitude. Sous pretexte d'oclairer le public, il l'induit en erreur.<br />
Pour mieux l'effrayer, il lui presente un monstre. Mais pourquoi l'efirayer ?<br />
Serait-ce pour monopoliser le magnetisme comme on fait de l'occultisme ?<br />
Je doute qu'on reussisse cettc de tenebres. lc temps n'est plus<br />
des croquemitaines et des loups-garou?.<br />
Qu'est-ce que le spiritisme, de l'aveu meme de sesapologistcs ? - L'evo-<br />
cation des morts ; je traduis : la retrogression temporaire, vcrs un mode<br />
inferieur d'existence, des 6mes cn voie d'evoluer vers un mode plus pnr-<br />
fait. N<br />
La qucstion qui se posc ici pcut Otrc cxaminee h un double point dc vue :<br />
au point de vue de l'occultisme et au point de truc du spiritisme propre-<br />
ment dit.
234 REVUE SPIRITE<br />
Consideree h la lumikre (?) de l'occultisme, la dbfinition de M. Guaita pst<br />
fausse de tous points. Cc que nous bvoquons, ce qui repond B notre apppl,<br />
ce ne sont pas nos morts, je veux dire la partie d'eux qui vit et vivra ilprcs<br />
la dissolution des divers principes infkrieurs dont nous sommec: cons-<br />
tituks, - mais bien des loques, des fourreaux vides, des etrcs inferieurs i<br />
elistence emprunlee et ephbmhre, cc sont encore les cJl6mentnls, Ic? irncs<br />
des choses. Nos morls, cux, ne vienncnt pas. 'l'out au plu5 Sc prusentc-1-il ;l<br />
leur plnce des simulacres.<br />
. . . .. [I est donc parfnitcment oiseux clc pnrlcr tlc retrogression L ~ I K I ~ I J -<br />
raire, puisqilc, nu contraire, les etres avcc qui nous critrons en commixriic~,~<br />
tion, sauf de trks rnrcs exceptions, sont cles etres infbrieurs que nous klc-<br />
vons, quc nous nourrissons, que nous ritalisons en quelque sorte, cl cloiit<br />
par conseclucnt, nouF serions plu161 les cr&nlcurs ct les conservnleurs<br />
qu'autre chose.<br />
Si, hissant l'occultisine, nous considerons Ic spirifiqmc proprement dit,<br />
la definition n'est pas plus exacte : du moins sa paraphrase prete-t-elle a<br />
discussion. En effet, s'il est vrai que nous evoquons nos morts ou plut61 -<br />
car cc mot eveille tant soit peu une idee de commandement ou d'ordre qui<br />
n'est pas dans notre pensee, - si nous cherchons ;L entrer en communica-<br />
lion aFec eux, ce n'est pas pour les faire retrograder, il n'est pas question<br />
dc cela, mais uniquement pour leur donner occasion de ~enir s'entrelenii.<br />
avcc ceux qu'ils ont aimes et qu'ils aiment encore, pour en recetoir de bons<br />
consei!~ ou pour leur en donner, pour apprendre d'cul, enfin, q~ie In mort,<br />
au lieu d'etrc le neant, n'est que la IrdnGtion de ln vie pliysiqiic a ln \ie<br />
metaphysique, ou de la vie mntericlle h In lie spiritiicllc.<br />
Autre serait la situntion si l'esprit hlnnt pnrli luin, bien loin, dclnq (le,<br />
rkgions snpi:ricurcs d'oh il nc put descendre sans dklzoir, nous l'nbligiom<br />
(le rcceriir lers ln terre. M,tis telle u'esl pas dii loiit l'id9e spiritc. Pour noii,,<br />
les morls cl les vivaills sont rrbres; leurs cxiilt~iiccs SC croise111 cl s'crili,cinizlcnL.<br />
Le- prcinicrs ,k;rissc~it siir lcs sccaiids, CL lcs sccontls sur II:\ prciiiieru<br />
par leurs ilclioiis, 1ciii.s pnrolcs cl lciirs pcnsces. Qii'ils Ic vc~iillciil<br />
ciu non, ils tl0pcritlcriL les uns tlcs nutrrs, s'iiil1iicrict:ril i.ut~ipruc~iicmPii1<br />
Llcoriscnl ou cnlrnvciiL lc~iri progrils el Iciii, I~oiiliciii. ~iiuliicl~. Coiiliiiciil<br />
leur scrnil-il rlihl'
.JOURNAL<br />
Y<br />
D'I?TUDRS PCYCI-IOLOGIQUES !?%<br />
quandl descendant des hauteurs philosophiques ou rcligicuses ou<br />
lanait tout a l'heure, il s'arr0te pour appeler a lui et pour bbni r les pctits<br />
il P<br />
,,fants; ou le poele, quand, quittant momentnnemcnt sri muse, il qinclinc<br />
vers une tete blonde ou rose pour la caresser. On ne dechoit jnmnis en vou-<br />
],,t et en faisant le bien. La sculc dSchSancc, ln seule retrogression, c'cst<br />
le mal.<br />
Donc ici encore, lcs nflirmntions, pour doctornlcs qu'cllcs soient, \ont<br />
inexactes et fautives.<br />
~ ~ ~ nu a reproclic n t d'inconsciquencc quc nous adrcssc 11. clc Cruaila, il<br />
,jtonne a bon droil, dans la bouche d'un occultiste. San? tloutr, noiis cnscipans<br />
l'e\olution progrcscive dcs i;trec. Se iieiis de inontrcr rju'Etnl)lir des<br />
communi~ati~n~ enlrc les morts ct nous, ce n'cit pas les friirc r~irogratler.<br />
Mais supposons que ccla soit. Est-ce donc auu apotrcs rlc l'in~olution h 110~s<br />
en faire un reproche, alors que, non seulemcilt il? [ont retrograrlrr lll:,trc d'un<br />
degre superieur au degre immciclintcment irifericur, mais du rleqre Ic plus<br />
,gevh ou il puisse atteindre, le rejettent daiis lii mati2i5c ln plus grn-ier~<br />
pour recommencer indefiniment unc evolution cent ct millc foi.; pnrcoiirue?<br />
L'incons&juence, si inconsequence il y a, est, de toutc mailibre, moindre<br />
chez les spirites que chez les occullistes.<br />
*<br />
*- *-<br />
Voila pour le cote theorique de 13 question. Parlerai-jc clu cOte pratique 7<br />
M. de Guaita a une mnnikre si singulikre cl'eniisagcr lcs choses, qii'il me<br />
sera ,$ peu prhs impossible de le sui~re dans cctte ilouvelle voie. J'iynorc<br />
de quoi il noinrril habitucllenicnt son esprit, dans quels rnilieii~ 1);~s et<br />
impurs il a puis6 scs renseignements et pratique ses c\p~~ricnce~. - .Tc<br />
tiens a hien kire rcinrirqncr que je ne touclie pas a l'homme rpc jc iirconnais<br />
pas, je n'en ai qu'a scs itlh et it ses rcn~ciqne1n~11L~. - .\hi.; CP<br />
qu'il rapport(: c.;t si clriingc cf dilfh8e si fort de rc qiic jc ;ni%, tlc cc qiie j'ni<br />
vu, commr clc cc quo tl'niilrcs %pirites cl rnngnc;li.;ciirl: SJIPII~ PL nnl III.<br />
que d2s 1'al)ortl unc sugycstioii y'iinposc, irri,.;i5lihlc : c'r-t qiic d,iiis rcllc<br />
Partie de .;on (nuire, II. de Gunila nc s'wt pis mi~lciil~ tlc, liiiirll(~i qiii liii<br />
on1 qcrvi nillciiry; il IP, a nii\w tloii~~lc~, Iriplc,, qiiadr~~~~l~~, '?<br />
tcllcmcnt (pic 1,i lurniilrc ntb lui PYL ,iri.itOU, I ~ P Y iiill~~\in~i- qiii 0111<br />
toiis poinls tl8naliti.i: lcs Iiqiirc, t~ii'clir: nuri1 11 i 6cai,lii.i~i- !<br />
(III,- 5,1i~-jt><br />
! l
356 REVUE SPIRITE<br />
.<br />
sa presence - lorsqu'il s'agit de mediums incarnatifs, par, exemple,<br />
donne lieu, ils peuvent etre stupefiants. Dans l'etre qui se manifeste par lui<br />
et en lui, (( vous retrouvei lcs gestes, l'attitude, les inflexions vocales de<br />
l'etre aimd â, tout lui, avec les (( vieux souvenirs enfouis au plus profond<br />
de votre me, et dont lui seul partageait avec vous le secret v. Vous croyez<br />
avoir rcvu un ami, un pnrcnt. Quelle erreur est la volre ! Vous avez 616<br />
mystifi6 et decu pnr un 61Cmcnla1, c'est-h-dire, s'il cn faut croirc l'apils,<br />
par une cellule embryonnaire, puisque 610rncntal et cellulc embrl-onnaire,<br />
c'cst ln mOme choce. Qui se serait jamais doute, avant l'dclosioii dr la<br />
scicncc occultiste, qu'unc ccllule, mBme cmbryonnaire, fut capable cl? tels<br />
avatars ! ? Ah ! je commence h comprendre l'importance de l'inilintion,<br />
Comment, h moins d'etre initie, concevoir ou rbaliser de si glorieuses cl de<br />
si etonnantes decouvertes ? Seule, Cvidemmciit, l'initiation pouvait Clc\rer<br />
les elementals, pardon, les cellules embryonnaires, a une situation aussi<br />
eminente, aussi preponderante, leiir donner une intelligencc, une puissance,<br />
une perversite qui laissent bien loin derriere clles tout ce qu'on raconte de<br />
Satan et de ses acolytes. Mais peut-etre ne sont-ce pas meme des cellules<br />
embryonnaires, pardon. des elementals, qui accomplissent cas hauts fdit s:<br />
qui sait si ce n'est pas simplement (( une larve de l'atmosphkre seconde n ?<br />
Encore etre mystifie, ce n'est rien. La moralite de ceux que les elementaux<br />
hantent habituellement n'y resiste guere. )) Et ici, M. de Guaita, qui<br />
sait evidemment tous les bas-fonds di1 vice, raconte des choses que je demande<br />
a mcs lecteurs de passcr sous silence, et dont, je l'avoue, je n'ai appris<br />
l'existencc que par ln lecture des (( modernes avatars du sorcier N.<br />
Je ferai cependant observer h M. de Guaita que de cc qu'un mCdium,<br />
homme en apparence, femme en realite, s'est livre deux de ses amis, cela<br />
ne prouve rien contre les spirites ni le spiritisme, mais demontre, simplement,<br />
qu'on pelit Btre mage et avoir des amis qui ne sont pas d'hurncur<br />
moins galante qu'un medium, homme, qui es1 une femme. Triste ! triste<br />
vraiment, de voir introcluirc dc tels dlements dans unc question sdricu~c!<br />
Ah ! je ne m'dtonne plus quc M. de Guaita trouve dangereux lc mngiic':tismt?<br />
et lc spirilismc. Les sCnnccc ct lcs cup0ricnces auuquclles ii iissislc<br />
sont d'unc nnturc tcllc. . Ecoutcz plutut : Ici, c'csl un mii(1ccin qui SU~$'~C<br />
h iinc jeune isr;iClilr cndormie qu'clic boira, 11 son r6veil, un vcrrc l1lcili<br />
d'un poison tcrriblc Cc ri'Qlail qu'un verre cl'cau. Ln suggcslion, pourtJlill<br />
mit ln jcunc fille 11 dcuvdiiigtzde1ainort.- L?, cn prUsencc dc onze pcr-011nes<br />
- trois jeunes do~tc~lrs.qunlrc btuuinnti, 1111 phnrmncien, M. de G~l~lil<br />
et (leu\ aiilres, 1011s de.; jeunes gens - unc jeune et jolic fille du prllplc,<br />
ln plus modeste ct 1,~ plus 1ionne.t~. sc met toutc nuc, ct dans cct ;il)l)J-
7<br />
reil, pince un rigodon des plus lestes n. Eh ! bien, je le demande, quels sont<br />
les magnetiseurs serieux, quels sont les spirites sinceres qui prbteraient la<br />
a de prireilles infamies ? Quels sont ceiiu qui mhne les tolereraient en<br />
leur presence sans les plus energiques protestations,sans quitter a l'instant<br />
un milieu ou l'on se joue ainsi de la vie et de la pudeur des jeunes filles ?<br />
Ne rendez donc pas le magnetisme ni le spiritisme responsables de crimes<br />
11s ne sont pour rien. Que la culpabilit6 retombe sur les auteurs et les<br />
spectatezl.rs - vous connaissez le proverbe : cclui qui ticnt le sac est aussi<br />
coupable que celui qui verse dedans - qui osent provoquer ou qui assis-<br />
tent, benevoles, a de pareilles scenes !<br />
fiaut-il insister davantage ? A quoi bon 7 Dcvant le parti pric, les raisons<br />
les meilleures demeurent in~puissantes. On regarde d'un certain cot6, on<br />
voit les choses sous une certaine face. Tout ce qui n'est pas ce cde, tout cc<br />
qui n'est pas cette face disparait, s'annule. De lalune vue fragmei~taire dela<br />
rkalite, telle qu'elle est ; de la aussi des conceptions erronees, des accusations<br />
injustes, des conclusions inacceptables.<br />
Il y a des mediums, maulais droles, donc la mediumnite eqt un danger 2<br />
J'ai moi-meme essaye d'indiquer dans quelles conditions elle pouvait le<br />
devenir; j'ai montre aussi comment, loin d'etre un danger en clle-meme,<br />
elle pouvait, tout au contraire, devenir l'occasion d'uii bien considerable,<br />
, tant au point da vue physique qu'au point de vue moral.11~ sont nombreux,<br />
les mediums qui, sous l'influence des intelligences supra-terrestres avec<br />
lesquelles ils sont en rapport se sont sentis devenir iiieilleurs, pllis nombreux,<br />
certes, que ceux qui n'ayant vu la qu'un moyen de gagner de l'argent<br />
et de satisfaire lcurs passions, on1 roule sur les degres de la pente qui<br />
conduit aux abimes.<br />
Il existait, dans les premiers siEcles de nutre Ere, une sccte, les Valentinien~,<br />
qui disaient qu' (( il est impossible aiil spiritucls de se corrompre,<br />
quelles que soient leurs actions u. En existerait-il uiie autre, ,~ujourd'hui,<br />
dont les adeptes se seraient hausses h une spiritunlit6 tclleiiiclil nu-dccsus,<br />
ou tellement cn dehors dc l'humanit6,qu'ils ne pourraicnl Louclicr & aucune<br />
chose, si grande, si noble, si Cle~6e soit-cllc, san, 1,~ caorroiiiprc, sans la<br />
Salir? On le dirait vraiment a lire certaines malproprclcs surtics de ces<br />
hautes spheres.<br />
Ce qui est vrai des mediums ne l'est pas moins de5 inagnc~tiscurs, des<br />
<strong>Spirite</strong>s, des souinambules, des vrm, j'entcrids.IIoii seuleinciil ili nous on1<br />
*ait connaitre des forces, cles v6ritec, ct des iiiodcs de rccherrlie~ dont l'oc-<br />
17
?US REVUE SPIRITE<br />
- -<br />
cliltismc - s'il ciit pli mitre ct nrnndir sans les spirites et les inngtietiscars<br />
qu'il liouipillc si fort, fils ingrnt 1 - ne se fut jamais avis6,sans doiitc, q~i'il<br />
nous dit, cn tout cas, soignc~iiemcnt cachirs,ils nous ont, de plus,mis cntrc<br />
les mains Ics moyens les plus siinples pour souiager les misEres physiques<br />
ct inornlcy pour piierir et ~onqolcr les plaie.; du corps et dc l'rinic. 11% ont<br />
ridiiil h ricn Ics nffirmalion. tl'unc scicncc nbnntistc cri btalilisqanl par ilcc<br />
l,iil- irriwi;.il)lcs (lue In niorl n'est pas iinc fin.<br />
Qiiml il Innlcs les tcrrciirs que d'aucuns ~oudrniciit filirc \ortir de tcllc.:<br />
l~ri~iiii~ic~, (111'~ rCpoiidrc ? encore une fois, sinon que leur 01)jcctiviti; csl<br />
peu pi'?' iiiillc. qii'cllcs sont le produit de ri:vcs i~ialsains, des Iiiilliicin,ilion.:<br />
(le c.ci.\cau\ en tlklirc ! C:lr, si les chosf- elaicnl rOellcrnent comme on<br />
nrius lc- pciiil . \ 011s ficiirc~-\ ous cju'on tronvcrait tlans nos rangs tant ile<br />
s t~nnts, d'iiig6nicur%, de prol'ciscurs, d'ouvriers, d'oificiers, (1'0~ri\~nins qni<br />
tuus s'ncrpillcnt de leur tAclie h ln satisfnclion de ceuu qui les cmploienl ?<br />
Non, toutrs les horrciirs cl0171 certain? n~itrurs 6innillent leurs Lra.\-nu\,<br />
n'ont ricii il hirr n\ ec lc ;pirilisme et le magn6tisme serieusement et~itliiip<br />
et prntjrl~i~s, qui clenieureat, quoi qii'on dise cl quoi qu'on fasse, cieux de\<br />
IIILI~ puiswity lelier\ dont nous disposions pour le bien et Ic progres clail-<br />
1~1111111~~11~te.<br />
Vuulcz-1 oiis 381 oir si c'est dans le spiritisme et ses enseignement.;, ou Bien<br />
dail. I'ucciilli-me.q~ie .c trou1 eiit ln vraie superiorite,l,i. morale saine etpure,<br />
les infliiencc.. bicnhiwntc.: el iCconfortnntes, les raisons et les appcli qui<br />
i.\ eillciit claii* l'honiine ce qu'il J n cn lui (le incilleur? Lisez les oulrnges tle<br />
11. tli3 Gu,,il,i, paie c\cmplc. ct apres \ous Gtre coininc cn!enCbre el dourtli
-------<br />
JnURNAT, D'ETUDES P~YCHO~.OGIQ~JE% ?3<br />
la muni~ipalit6 bordelaise la salle de l'Ath4nee oh, car deux fois, un miliie~<br />
d'auditeurs l'ont chalcureusemcnt applaudi. Une troisieme confbrence,<br />
*aite dans la salle Ru (( Groupe-Girondin ): a eth le point de rlepnrl de la<br />
f6dbrati~n des groupes spirites bordelais, qui ont nonime une commiwiod<br />
de virigt-~inq membrcs pour dtudier les moyens propres B assurer l'effica-<br />
,ite et la cliirke de cette fkdbrntion.<br />
Le Comite ndresqe ses mrillcurcs f6licitations h M. Leon Denis.<br />
31. No~erdn, de Xicc, soumct au Comitc une muvrc mnnuscril~ dont il cst<br />
el clai (1 pour litre : Le Spirillww el I'0cculliv)ne LhiosopTrz~ue tlevnnt<br />
la Socldte modeme. Une commission e+t nomrnbe pour prcnclrc connni+s,tnce<br />
,je ce rniin~~scrit cl donner qon avis cur l opporlunile de soi1 impression.<br />
M. Dccliaucl, publiciste, dcmmde cpelques e~cmpl~iires des ou\r,lgcs :<br />
Sa Mort et Chercl~ons, pour Btrc olYnr1.i nus prir~cip~luu journ,lris 11' \1ger.<br />
M. Monclin f,iit ln mhc demande pour certxins journalistes el la Ribliotheque<br />
municipnlc (le Reims. Le Coinith, qui s'occupe actuellement de<br />
la dislribution de ciriqu,iritc cuemplnires (le clincun de ces ouvrages & la<br />
presse parisienne, tilclicra ensuite de donner satisf,lction aus vaux exprimes<br />
par MM. Monclin et Uechaud. TI serait mAmc desirable, si l'essai tcnte<br />
a Paris reussit, que cc rnoyeii de propagande Kit egalement employe dclns<br />
d'autres \illes rle Frmce. Le Comite fera de son mieuu, en prenant conseil<br />
des circonstnnces.<br />
M. Laurenl de F'aget lit In notice qu'il a redigee pour etre envoyee aux<br />
journaux parisiens en inhe temps que les ouvrages de propagande cidessus<br />
mentionnes. Le Comite decide l'impression de cette notice, ainsi<br />
que de l'Appel ci la Presse recligC par M. Mongin.<br />
M. Auzanneau, tresorier, ne pouvant assister a la reunion, annonce par<br />
lettre :<br />
1' Qu'il a verse lc 10 avril, au Credit Foncier, la somme de 348 fr. 90 qui<br />
lui restait en caisse et dont il a retire quittance ;<br />
20 Que, le 16 avril, il a recu de M. Leon Ueiiis.la somme de 33 francs provenant<br />
de souscriptions recueillies i, Tours par notre coll8gue.<br />
M. IIenri Snuscc, de Lyon, envoic de son cote h \I. Leyiiiarie 25 francs de<br />
souscripticiiii: pour In cni??e de prop iynndc.<br />
W. Warchnvshy, tresorier-adjoint. donne le (letail des qommes recues par<br />
la librairie spirite en mars et avril. Les recelles se sont elevCes k 50 fr.<br />
Les depenscs u. ............ 15 55<br />
Reste. ................. 31 fr. 15<br />
qui seront remis h M. Auzailncau, tresorier du Comite, pour la caisse rie<br />
Propagnndc.<br />
MM. 13. Martin, (le Tiruuclles, cl II. Saus~c. de Lyon, traitent In qiicstion<br />
du perispril tl'unc rn,iriii?rc prc.;que irlcotiquc. Ils sonl tl'nviq l'un el l'autre<br />
que ccllc qiiestioii iic tloil ijlrc c.\iliniiii:c clii',iir poiiil tic vile spirilc.<br />
Quaiil i~ la conccplion ocriiltisLc. fllc c*l iii,i~ccpL,il)lo. ICllc iic ropo+c (IUC<br />
sur des liypolli&es . or, Ics Ilypolliuscs nc soiit pas Jcs prciivcs.On il (\
-60 REVUR SPIIIITK -<br />
que celles-ci sc l'assimilent sans efforts. suivons l1eU!mpk! de nos pri.d&,<br />
cesseurs et restons clairs, simples et surtout logiques dans nos dkfinitions,<br />
Cos appreciations de nos colli.gues de 13ruxelles et de Lyon ont Cti: accueillies<br />
avcc la plus serieuse attention par le ComitC de propagande. Ln s6ance<br />
est levee % 11 heures. Le Secvetnwe, A. LAURENT DE FACIET.<br />
La brave petite Suisse, cette terre classiquc de la libcrte, de ln tolerance<br />
et clc la justice, est en train de perdrc sa bonne rcnommbc.<br />
Voici, cn effet, ce qui s'y passc % propos dc .l'Armee dzc salut.<br />
Il existe B Neuchatel une maison dCnommee la Citadzlle, sise rue de<br />
~Rciiise, laqueilc maison a ete construite par M. A. Booth-Cliborn pour<br />
servir uniquement aux reunions de l'hrmec du salut. Or depuis plus de<br />
vingt mois, ce local est ferme, mis sous scelles, parce qu'on a pris contre<br />
les snlutisles des mesures indigncs, je ne dirai pas d'une republique, mais<br />
d'une nation civilisee. Dans toute cette affaire, le coupable est le Conseil<br />
d'Etat et plus particulierement le departement de la justice.<br />
Ce qu'il y a de facheux, de honteux meme dans une telle persecution,<br />
c'est que ces mesures n'atteignent pas seulement les salutistes, mais elles<br />
frappent egalement tous les citoyens qui ont souci du respect du a la tolerance<br />
religieuse, ainsi qu'aux lois de la Rkpublique fedkrale.<br />
En effet chacun peut dire qu'il n'y a plus de lois, plus de liberte d'aucune<br />
sorte dans ce pays classique de la tolerance, que seul le caprice gouvcrnemental,<br />
l'arbitraire et un regime d'exception sont de regle et de mise ilans<br />
le canton de Neuchatel.<br />
Et tout cela a cause de quelques tapageurs salaries sans doute par des<br />
hfomiers (l), par la clientele de pasteurs intransigeants, qui se croient<br />
encore au moyen age, parce qu'ils tourncnt constamment leurs yeux vers<br />
la Prusse (2) au lieu de regarder la France, la civilisation.<br />
Dbs les premieres reunions de l'Armee du salut a NeuchQtel (janvier 1883)<br />
une poignee ilc tnpagcurs, d'energumbnes, saisirent le prctcute de ccs rhnions<br />
your manifester violemment contrc la 1il)crtC de consciencc ct Ic droit<br />
de librc rounion.<br />
Les pasteurs dc ln villc enchantCs dc l'occasion qui s'errait, provoq~~hrcn<br />
unc protcstntion ct firent signer unc pktition qui demanr1;rit que Ics me.;iirc~<br />
les plus Cncrgiques fusscnt prises pour assurcr le rCta1)lisscmcnt et Ic I)on<br />
ordrc clc 13 paix publique. -Or cc hon ordre et cettc pniu n'avaient nulle-<br />
- --. .-<br />
il) Dans le canton de Neucli2te1, on designe sous cc terme tle Momiew, les cagotJ<br />
protestants.<br />
(2) Toute l'aristocratie de Neuchatel est profondArnent prussienne.
JOURNAL I)'ET~ âES PSYCHOLOGIQUES 36 i1<br />
ete troubles, il n'y a eu a cause des salutistes, ni incendie, ni eflusion<br />
de sang, ni bagarre meme; dans le fond de l'alraire il n'y a qu'une question<br />
de gros sous, rien de plus, les salutistes pouvant enlever des clients aux<br />
Pasteurs de l'Eglise reformee. Cependant c'est a la suite de cette potition<br />
que le Conseil d'Etat a adresse une proclamation dans laquelle il<br />
fait appel aux sentiments de justice et de tolerance de la population (la popu-<br />
lation, quelques energumbnes !); cette proclamation se termine par ces mots:<br />
~ardons precieusement toutes nos libertes et ne les detruisons pas,en<br />
cessant de les respecter vis-&.vis d'autrui; sachons htre tolerants, si nous<br />
voulons qu'on le soit h notre egard. ))<br />
A ces sages paroles, les tbpageurs salaries repondirent par des violences<br />
inouies, violences telles que le Conseil d'Etat crut devoir intervenir et inter-<br />
dire par un arrete, les rbunions du soir de l'Armee du salut.<br />
Grave atteinte portee a la constitution federale !<br />
Et, fait incroyable, plutot que de sevir contre les fauteurs de desordres,<br />
]&kat prefera rendre responsables des scandales les salutistes, ces fa~oudzes<br />
sectaires, qui acceptent toutes les avaries sans se plaindre iamais.<br />
Aussi le Conseil d'Etat supprima purement et simplement,A coups d'arretes,<br />
la liberte de conscience mere de toutes les libertes.<br />
C'etait domer evidemment une prime d'encouragement aux tapageurs,<br />
qui firent tant et si bien que, des le mois de mai 1883, toutes les reunions<br />
etaient interdites.<br />
Une fois entre dans cette voie de l'arbitraire le Conseil d'Etat devait la<br />
suivre jusqu'au bout. Il iitait du reste profondement irrite d'un verdict<br />
d'acquittement prononce par le jury correctionnel de Boudry en faveur de<br />
Mlle Booth et de M. Becket; aussi pour se venger le Conseil d'Etat rendit<br />
un arrete d'expulsion contre ces honnetes gens justement acquittes.<br />
Par l'expulsion de ces chefs, le Conseil d'ktat croyait avoir decapite<br />
!'Armee du salut, ce qui le prouve bien, c'cst que le policier en chef adres-<br />
sait des le 10 octobre 1883, une lettre aux prefets qui leur annoncait que<br />
l'Armee du salut n'cxistail plus, que cependant ils devaient tenir la main a<br />
Ce que les reunions des salutistes, (( si tant est qu'il put y en avoir encore,<br />
rigoureusemen1 dissoutes et les participants traduits devant les<br />
tribunaux n.<br />
Cette circulaire placait lcs citoyens sous le regime du bon plaisir et<br />
donnait naissance u dcs actes twbitraircs; ainsi pour n'en citcr qu'un<br />
les bons gcndarnies pbnutrent dans des reunions privees, c'est tout<br />
'mplerhent une violation de domicilc.<br />
Dans un autre ordre d'idues la pers6cution se poursuit, par eueilljde un
2a2 REVUE SPIRITE<br />
--a-- -<br />
candidat auu ewmeris de l'Mal est exclu du concours, de mGme qu'unc in%.<br />
litutrice est empOchOe de pour5uivre ses examens, parce qu'ils sont sovp<br />
ponnes d'a\oir adliere au cdl? sal?tliste et A ses pratiques reprehefis?bles!<br />
Elle cst fortc celle-lii.<br />
Nous loilit 11ieri loin (les sagcs paroies du mesingr Edbrnl, qui acconipngnait<br />
le projet de revision tlc 1;i c.on~litntion tle 1874, sages paroles<br />
~oici, car il eY1 bon de lc.; iiicttrc sous le* YCI~Y dc tous :<br />
(( L'e\crcice (l'une religion c-1 iinc 6innnation d~ la li1)crtC indi~iiliicllc,<br />
au mfimc iitiac que les iiutre.; droits ~)rimordi:iil\ dc l'iiidi\idii.<br />
tc Cc1 c.crrcicc lie trouvc s,~ liinilc que dans l'ordre public et dan.: Icc<br />
11onne8 mtrur.. Tuiit culle qiii rcspcctc ce.; lirriilcs il droil non pas il la lulcrance,<br />
mais t'~ la proteclion de l'lhal.<br />
(< Ln confkili.ratioii sc place au-dcssuc cles comrnunnut6s el des ditnominations<br />
religieuses. Ellc n'en reconnait aucune. Ellc lie lcs conrinh cliie<br />
pour prothger leur IihcrtC et polir faire ritgnci. ln pi\ entre clles Elle ne<br />
defend ni une confession, ni une Egli5e. Elle dirfend l'individu en lui awurant<br />
le respect de sa croyance et la liberte de sa conscience.<br />
(( Partant de 12, ln constitution federale ne mentionne pas les figliscs et<br />
Ics confessions diverses, mais ellc garantit le citoyen, d'une part contr~ Ics<br />
atteintes qu'une 1tglise \oudrnit porter a sa liherle indi\iduelle, et de 1 aiitrc<br />
contre les empibtemenl,s tjiie 1.1 Iegi.;latioii ou le pouloir polilique d'iiii c~lil-<br />
ton se pcrinettrait sur le doinnine dc sa conscienre. )J<br />
En preyence des Sdils qui siii!ent, ~OLIS sonmie5 l~ien oblig6.j de dire que<br />
tout cc preambule n'est que (les mots. rien quel tlcs mots, guisqui+ les<br />
pnucrcs salutistes son1 partout traques, coniine des 111'ites f.iii~e~, depiii.<br />
1883, cl que le 20 no\wdre 1889, lc jiige de paix de Ncucli~itel reyut I'ortltc<br />
d'apposer les scelles sur Ic- locau\ occupCs par les inlutisles riic tlc 1'l::rlii~e<br />
et, injustice flagranlc, ln si$iiilication dc cctlc nppor;itiori (le sccllL:; iic lut<br />
1x1' inixnc Liilc nuu propri6luires (le l'immcublc.<br />
Les salutistes sr ri'unissenl ailleuri cil cacliellc, un pc11 partout, cl~inci'i~<br />
coiist~iinn~ciit Ics lieux dc leurs rkunions.<br />
Un nou\el rirrClk cn diite di1 2 dL;c.cnil)rc 1SS9, iiiicrdit les rirunion.; (11<br />
salutiste.; (Luis In Ikrorlie, (16.; In torn1~L:c de In nuit.<br />
Ucpi1i.i ccltc ispo(liw juqu'il aujourtl'li~ii Ir- pnn\rcs dulisles .;on1 p'rsCcutCs,<br />
si or1 rie le, I)i.tik 1Ms, c'c~l qiic ce 11'c.l qiii:rc possible 311 sriiii (lu<br />
XX' hiCclc ; 1riai5 les per~ilclltr~rs doi~cnt I~itn lc dCsircr, d'iiiilnill qiir<br />
saluti~lcs se def'cntlcnl li.yilCinCilt par tou, Ics moyens (le droit; w+-i ontils<br />
Sorc.6 le 7 n~ril clcriiicr, le jugc tl'instruclion d'ordoiiiicr ln Ic\i'c (]CS<br />
scelles, rrinis il retire j0siiitiqucinent d'une niain cc qu'il est lorci! d'accor'<br />
der de l'autrc par In publication suivante :
- -<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQCES 3;3<br />
-<br />
A~JI~I", DTJ SALUT : Il est port6 a la connaissance cl11 public (yc l'arri.16<br />
rendu prir le Conseil d'Etat dans in seaiicc du 1S no\cinl,rc 1889 est<br />
T~~JOCRS en i igueur, Ic inoiiieiit de le retirer lie parni5linnt ln' encore<br />
venu.<br />
3% consrpmce, les rc'zcnions de l'llrilnr'e (lu snlut dans les lorn7u de In<br />
ciiadelk silu& rue de 1'EcR~c.e<br />
i~ Nruch&lel, co,)Liniient li ,:ire inle7.clitt.s.<br />
La violation de cette mesure pourra donner lieu a des poursuites devant<br />
lec tribunaux en applicatioii de l'article 62 du Code penai.<br />
Nciiclidtel, 8 avril 1801.<br />
D6pnrlcnicnt dr 1:i pcr1ic.c.<br />
(I'ezsillc officielle c7u 9 ri i.i.il.)<br />
Zn ri!siiiric'! le< mcwrcs (l'c\ception iilaugiireci cil 158.3 sul~sislcn t toujoiirs;<br />
la conslit~~tion fCdCrnle cst \iol6e, de iriCme qiic le droit de propriOlC et la<br />
liberte de coiiscience.<br />
Quelqucs amis spirile% de Gcriu\c, de Kcucliklcl el rlc Ximcs norr.: ayant<br />
demande ac nom de In soiidarite un nrlicle au sujet dei persec~~lioris siilutist-es,<br />
nous ii'a\onspas hesito un seul instnnl ii I'Ccrire. calb, cliscnt-ils alec<br />
raison : ,I ce qu'on fait aujourd'hui contre lei saliiti*tc< qui ne prGchent<br />
que l'amour clix Christ, oii pourra le faire denlnin coiilre les spirites (jui<br />
sont beaucoup plus redoutes encore par les prtXrcs dc toutes le; rzligions,<br />
surtout par nos bons Pasteurs 1).<br />
C'est donc nu nom de ln solidarite et cle la tolerance que nous avons Ecrit<br />
le pr&erit arlicle, car nous n'avons nullement h nou. iimnisccr dans les<br />
affaires de nos T-oisins, hien que 1cs Francnis soielit 11'2s sou~eiil ~hez eux,<br />
surtout nu lcnrlcmnin dc no.; touriiicntcs r6~~olulioniiairer : car juqn'ici In<br />
Suissc pasnit avec ritison, pour iiii asile ilc pli\ et de tolCraiice.<br />
ERXEST 13occ.<br />
lorsq<br />
dcmc<br />
mon<br />
citnti<br />
voile<br />
et toj<br />
Chi
264 REVUE SPIRITE<br />
Mme P... me dit : -Vous salez que le petit de Mme L... est mort? - n'or,,<br />
vraiment! je n'en savais rien ; et depuis quand ... ? - Depuis samedi, lc jour<br />
mkme oii TOUS partiez pour Paris.<br />
Le fait dont jc liens de parler me frappa alors par sa coincidence, et, le<br />
surlendenlain, conlmuniquant avec l'un de mes esprits familiers - une<br />
jeune saur qui me preceda clans la vie, mais mourut au berceau - j'appris<br />
que cet crifant diisirait se communiquer a sa marraine, Mlle Maaria R. .., Linc<br />
charmante jeune fille dont j'avaic fait 13 connaissance depuis deux mois ii<br />
peine. et qui, h plusieurs reprises, avail eu la complaisance de SC laisser<br />
magnetiser par moi dans l'interet de quelques seances spirites.<br />
A quclques jours clc lh, j'eus l'occasion de revoir cette personne, et jc lui<br />
lis part des intentions de son filleul. Nous eumes, en effet, le m&mc soir une<br />
communication, par coups frappts, avec cet enfant. Il repondit trhs exacte-<br />
ment a toutes nos questions, mais cette seance n'eut cependant d'autre<br />
iriteret que cel~ii que presentent presque toujours les premieres manifestations<br />
d'un esprit dans les groiipes spirites.<br />
Une seconde seance eut lieu le 15 mars, un dimanche soir. Apres un<br />
inoment d'atlente - nous procedions toujours par typtologie - un esprit<br />
se manifesta. C'etait l'enfant de Mme L... qui revenait nous voir. Voici les<br />
difftrentes reponses qu'il nous fit selon les questions que nous lui avons<br />
posees :<br />
D. Qui etes-~ous? - R. Enguerrand. - D. Des personnes qui sont presentes<br />
quel est le medium? - R. Vous. - D. Me reconnaissez-vous? - R.<br />
Oui. - D. Et Mme P...? - R. - Oui. - D. Et votre marraine ? - R. Non.<br />
- Un momeiit apres je m'apercus que l'esprit desincami: ne savait pas que<br />
cette personne avait Ste sa marraine, car il la reconnaissait tres bien sous le<br />
nom cle Maria. Aussi, dans la suite, je ne la lui designais plus 'que de cette<br />
maniere.<br />
D. - Avez-vous eu, comme 11: professent lcs spirites, dcs existences<br />
iinlerieur~s? - R. Oui. - D. Qu'avez-vous ete precedemment? - R. .Tu@.<br />
- Il nous fit Cgiilcnlcnt savoir qu'il lui restail une cntibre connaissaiicc de<br />
Lou1 cc qui s'&tait passu durant sa vie de magistrat, et que sa derniurc<br />
incarnation n'alnit annihile, en lui, aucune des connaissnnces acquises.<br />
D. Avez-vous quelque chose dirc a Mlle Maria? -- 11. Oui. - D. XOus<br />
vous ecoutons. - R. Non, privitment. - D. Dcsirez-vous le lui cominunicluer<br />
par 13Ccriture? - R. Non, par vision. - D. Expliquez-vous.<br />
Endormic par le inagnStisme elle me ycrra et jc lui parlerai. - D. Qui (10it<br />
]'endormir? Tous? - R. Non, ~ous-mOme. - D. Oui, mais une fois rCvcillcc<br />
be sou~iendra-t-elle cles com~nunicalion~ qu'elle aura recues? - R. Oui.<br />
-
Elle m'expliqua dans la suite que cet objet blanc n'etait autre qu'un berceau.<br />
Sur le bord du berceau, assis, son jeune.filleu1 se mit a lui parler. Sa<br />
diction n'etait pas nette, me disait-elle, et presentait quelque difficulte :<br />
ainsi que cela a lieu pour les enfants, lorsque ne possedant pas toutes les<br />
formes du langage, ils commencent a parler.<br />
Puis Mlle R... se mit a pleurer. Sa gorge hoquetait sous l'effort d'un leger<br />
sanglot ; elle semblait meme profondement emue ...<br />
D. Qu'avez-vous a pleurer? - R. Ce qu'il me dit me fait de la peine ... -<br />
D. Voulez-vous l'ecrire? - R. Non, je me le rappellerai ... - D. Ce serait<br />
, cependant plus prudent ... - R. Si vous le voulez. - D. Votre filleul a-t-il<br />
encore quelque chose & vous dire? - R. Non, il n'est plus la. Reveillez-moi!<br />
Je lui passai une feuille de papier sur un livre en lui mettant un crayon<br />
dans la main. Elle ecrivit; puis, ayant plie le papier en quatre le cacha<br />
furtivement sous les basques de son corsage.<br />
Je l'ai reveillee ensuite. Les communicotions de son filleul lui etaient<br />
Parfaitement, restees gravees dans la memoire. Elle manifesta cependant une<br />
surprise de trouver son mouchoir humide de larmes. - Ses actes<br />
persomels lui etaient restes inconscients.<br />
Voici donc cn quelqiics mots lcs principaux dolails dc celtc soirce. -<br />
Qu'ai-je Ccrit de merveilleux pour les intelligences initices aux doctrines du<br />
? Ces fails sont chaque jour l'objet de leur admiration, et celui-ci<br />
" frappera sans cloule leur esprit quc d'un bien faible ctonncment. N6an-<br />
'"oins, j'ai tenu u le f~1ir.e connniLrc parce clu'en dehors de l'irr~cusablc<br />
Preuve de la'survivance du á nioi â, consign6e chaque jour dans lcs mani-<br />
festations les plus uutlientiques, cc fait. m*a semb16 l'expression de Ce que
26G REVUE SPIRITE -<br />
les doctrines spiritcj nous offrent de si consolant : les entretiens Sa;imilicrs<br />
de ceux qui nous ont Bte cliers, dans le commerce de la vie, et qui, bicn (lue<br />
separes maintcnan t du inondc visiblc. nous continuent, sous le oilc (1"<br />
mysture, les eupancions intimes d'unc amitiC conseillEre de notrc raison.<br />
C'cst pourquoi lcs spirilcs saluent lcs inanifccli~tions dont ils sont clinclue<br />
jour Irs l6nioiric, comnic 1';iiirorc nnissnntc d'iine grnndc \Crite qu'ils uw,~<br />
regarder coinmc la religion tlcs peuples dc l'avenir.<br />
Et, en cRel, je nc les croiq p,ls trop hardis d'avancer qu'une rais011 i~ili<br />
pour 31: clbl'ciiclrc s'i~ppuiv cur i'c\periciice rationnelle (111 f,iil, souini.; nul<br />
cliscussions les piiis impartiales coinmr nu conlrolc les pliis so\Eres, , j~ ne<br />
les crois pils trop Iinrdis, (lis-jc, d'avaiiccr quc les convictions ont le rlroit<br />
de cite parmi les rroyances Iiuinnincs, bicn que loulcs lcs theologir, lie<br />
nous prescntcril d'ordinai~c que l'affirmation de dogmcs en delior. (le<br />
l'horizon ~isurl do notre intclligencc. - Aussi leurs adversaires oril-ils<br />
compris, depuis loiiglcnip~, coinbien Iorts ils 6l;iicnl de se rctraiichcr lciir<br />
tour clerrihre le vicil argumcnt : Contra factum non ~zlct ralio n.<br />
*<br />
* i<br />
Devant ln progression toiijours croissante cleh sociBt6 actuelle, les sciewes<br />
inordes, c1eli\rees de l'obse-sion des prejuges, n'ont-elles pas a craindre,<br />
inalgr6 lcs eloquents a~erliiwirients clc l'histoire des religions et clc celle<br />
des c.ysleines de pliilosophic, de voir lcur perfcctibilite SC heurter bienlot<br />
aux doutcs tembraircs du scepticisme '?<br />
Re sait-on pas qii'iin peuple ne liiiirche que mu par unc pensee morde :<br />
qu'il grnitclil ou s'abaisse n\ec elle el qu'un jour si celle-ci s'arrcte cl tlit :<br />
(( JC do~itc il, ou (( je ne croii plus n, cc peuple crre a l',ivcnturc et tiitoiiile<br />
dans lc chciniii clc sa destin6c 7<br />
Le i;-ilnlismc n'a-t-il pas, cn Orient, affaibli loutes les noblcs aspirnlio~<br />
et condamne l'lioiunie h une sorte d'nvilisscmciil en lui pcrwadnnl qiic<br />
destinbc ne ddpcntli~il cn nucunc fqon cic sn volonti: ? - Les conquihle- tic<br />
1~ Rcii,iissniice nc scrtticiit-clics pas (1cnlcuri:cs iiifrnctuciiccc, i:touR6c.; 1)clY<br />
lcs pr6\cnlioiis (lu inoycn ftge, si lc protcstnnliwic, opi:rmt une n\iilllJ-<br />
gcu?@ 1'i'\ol~ilioii dilli$ lc, itlbc. du cnlliolicisnic romain n'nhnit sii I'~i1~'<br />
sortir l'Europe tl'iin itnt sliitioiinnirc ? - Ln rcligion des papes n'a-l-i'[lc<br />
pas nrriblC qiiclrpcfois 1'Clnri (Ir toiilc civili.;nlion cn afirrnnnl 3 l'lioiii~<br />
quc soi1 Lrn~nil d'ici-lns ihit sans iiil6rCt ; quc lc s,ilut de son $me tli'\JiL<br />
seul occiipcr sa \ ic cl qu'cn s'ntlnclinnt :L cles bicns que ln nature lui r
de Nan' tes, l'exil de tout ce que la France possedai1 alors de negociants intel-<br />
~igents et cl'inclustriels distingues.<br />
Aujo ~urtl'hui le dogme et sa fugitive beaute, rcqtes majestueuu (lcs sikles<br />
evanol lis, ne nous stduit plus gii6rc, ou, du moins, l'esprit y adlibre peu :<br />
]'enfan t se contente des affirmations Jc sr5 maitres : a-t-il grandi, il<br />
ne et veut la brutaliie du T,iit. - Ain4 soiil les peuples cl voilii pourquoi<br />
1 es spirites on1 la convicliori (le leurs rloctr~inrs ; voilii pourquoi des<br />
homm1 es oscnl csporcr que les cloctrines vitales et sal~itaircs du spiritisme,<br />
implantCcs clans I'espril dc la mulliliide, insinuee.; dans les veines<br />
du CO rps social, I'aitlcronl puissamrncnt tliiris l'essor de sa progrc4on<br />
ascensi ioniicllc pour faire lntlrc un jour chaciinc de ses pulsations qui son1<br />
comme le balnncicr dc la grande vie de l'liumanite.<br />
GEORGES I~USCXDK<br />
fi. D . L. R. - Sous appelons l'attention clcs lccteurs sur Ic pli6noinene<br />
de -visil on, a I'btnt somnan~buIiquc, clont .WIc Marin Il. a ete I'ohjct, el qui<br />
vient i me fois dc plu3 rkvelcr ln conneuiti: iiiliinc du spiritisrric el du<br />
magne tismc. En effet, Mlle Maria 1%. s'est rappel&., nu rkveil. de ln convercgtinn<br />
qu'clle r avait euc avec l'Esprit de son filleul.<br />
Or, en magnetiwic, un sujet, somnambule lucide, ne se rappcllc ganeralement<br />
pas ce qui s'est passe pour lui, pendant son sommcil mngnetique ;<br />
et ce n'est que sur l'ordre que pourrait lui en donner son magnetiseur, que<br />
le sujet soninainbule peut en a\oir le soutenir.<br />
Dans In circonslance, notre ami, JI. Georges Muscadel, nous parait avoir<br />
rempli le rdlc clr 1116diu1n-inagnetiseur, el l'E.;prit, inagiletiseur priiicipal,<br />
a du suggkrer ;J, Mlle hfarin IL., le sujet cndoriiii, de nc se sou\enir que de<br />
leur con\ersaLiori. puisque des auires p,irlicularitcs qui sc sont prudiiitei,<br />
Mlle Miiriii. K. n'cn a pis eu Ir! SOLI\ enir au rkeil.<br />
D'ou il resulte une analogie coml~lc'te entre les pli6noinbiies de mngn6lismc<br />
spirite et cc~i\ de magrictismc Iitrrnain, daris les plinscs du somincil .;on]namhuliciuc-liicitlc,<br />
qu'il soi1 prcl\orluc': par un humain ou par un Espril<br />
d6sincariie.
268 REVUE SPIRITE<br />
aide de camp : K Il y a deja. longtemps que je n'ai pas pris part a une<br />
bataille, les balles ne me connaissent plus, il m'arrivera certainement<br />
malheur. â Le lendemain Desaix victorieux reposait, mort, sur le lit de<br />
parade.<br />
Le gEneral Lassalles, a. la veille du combat de Wagram, en proie h des<br />
idees de mort, ecrivit la nuit a Napolbon pour lui reco!nmancler sa femme<br />
el ses enfants : (( Demain j'y resterai D, rep6tait-il trbs emu, h Ses amis.<br />
Le lendemain il etait tue sur le champ de bataille.<br />
Avant Ic combat 3 Bautzen, Duroc ressentit un semblable pressentiment<br />
et l'avoua a l'empereur qui, lui-mBme, loin de pouvoir le rassurer, partages<br />
sa mortelle apprehension.<br />
Au Sort de la bataille un aide de camp informa l'empereur du tragique<br />
trepas du marechal. Les temoins de cette scbne affirment que sc frappant le<br />
front Napoleon s'ecria : (( Helas! mes pressentiments ne me trompent<br />
jamais ! ))<br />
L'empereur accordait iineprofonde foiauxpressentirneiits ; il disait une fois<br />
au public : (( Quand la mort nous ravit au loin un etre aime, il se manifeste<br />
presque toujours un indice de ce deuil et le defunt nous apparait aumoment<br />
ou nous le perdons. ))<br />
Napoleon se plaisait il narrer ce qui suit, pour confirmer sa croyance :<br />
Un noble courtisan do Louis XIV se trouvait a la galerie du chateau de<br />
Versailles, present a la lecture du bulletin dc la bataille pres Friedlingen,<br />
du 14 octobre 1702, faite par le roi a ses gentilhommes (combat gagne par<br />
le marechal de Villars) ; soudain le courtisan regardant au foncl de la galerie<br />
des tableaux, vit l'ombre de son Ijls, qui etait sous les ordres du markchal<br />
de Villars, et s'ecria : (< Mon fils est mort ! n Un instant apres le roi le nommait<br />
parmi les morts.<br />
Autre exemple : M. de ... officier russe a Saint-Petersbourg perdit le bras<br />
droit jusqu'b la naissancc de l'bpaule, a la premiere bataille de la campagne,<br />
a Leipzig. La veille de son dEpnrt il assistait a. un bal masque et tandis qu'il<br />
se rendait d'un coin dc la salle a l'autre bout, il sentit un leger coup sur<br />
son Epaule druitc, se retourna et ne vit pcrcoiine qui pul l'avoir provoqu6.<br />
En regardant I'epaulcttc qucles odicicrs en dominos doivent porter, alin<br />
qu'on saclic leur rang, il y vit une tache noire, la toucha et remarqua du<br />
sang dont son ganl fut tache.<br />
En rcritrant chez lui, il raconte l'incident ii sa saur; celle-ci ddclara cpc<br />
dans cette premiere campngne il perdrait son bras droit ; cn consbr~ucnc~<br />
elle le muni? de charpic ct dc bandages qu'il jctaen route. Puis il lui ad\iiit,<br />
dans unc triste realisalion, cc que sa saur lui avait prodit ...
- Que s<br />
JOL'IINAI, I)'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 209<br />
--mont<br />
les pressentiments? par le Dr Car1 du Prel, extrait de ci sou-<br />
%mirs d E la marquise de Crequi 11.<br />
La fan mille Radziwil gardait une niece orpheline, la comtesse Agnes Lankoronsk<br />
a, elevee au chateau avec les enfants du prince. Agnes, 9g6e a cette<br />
epoque ' de cinq a six ans poussait des cris de terreur chaque fois qu'elle<br />
devait el ntrer par une porte de la grande salle. Plus tard, quand elle s'efforqa<br />
de se do miner, elle montrait toujours tremblante, le tableau appendu audessus<br />
d !e la porte, la Sybille de Cumes, comme l'objet de son effroi.<br />
Le pri nce ne voulant pas ceder B une crainte sans motif, refusa de retirer<br />
ce table; iu ; mais comme les crises d'Agnes se renouvelaient a chaque entree<br />
par cette ! porte, on lui permit l'acces d'une autre. Un jour que, fiancee au<br />
prince 1 Visnowislri, cinquante a soixante convives etaient dans la salle,<br />
Agnes, a LU bras de son fiance, dompta son angoisse el penetra dans la salle;<br />
. sur le se uil meme elle trembla h nouveau, on la plaisanta, on l'exhorta et on<br />
ferm-a la . porte pour l'empecher de fuir. Agnes se lamentait et suppliait<br />
d'ouvrir, disant qu'elle btait en danger de mort; soudain l'on entendit un<br />
terrible i kacas : Ie tableau avec son cadre massif etait tombe en lui ecrasant<br />
la tbte ! . . .<br />
YTOLERANCE RELIGIEUSE A TRAVERS LES SI~CLES<br />
Troisieme partie<br />
Chapitre IX. (Voir la <strong>Revue</strong> de mai <strong>1891.</strong>)<br />
Catherine de Medicis. L'escadron volant de la Reime. Paix de Lonjzcmeau<br />
(1563-23 mars 1568).<br />
Vers la En de l'annee 1563, il semblait, comme nous venons de le voir<br />
dans 1c ! precedent chapitre, que l'esprit du gouvernement de Catherine de<br />
Medeci s etait tout a fait a la tolerance ; on se tromperait fort de le croire<br />
--- .<br />
"'nprlaant, comme nous allons le voir bientot.<br />
ivree de son triumvirat catholique, des Guises, la Reine-Mere redou-<br />
3rt l'influence du prince dc Conde; ce qu'elle redoutait surtout et<br />
A - Jessus tout, c'etait l'esprit emancipateur qui rognait dans In Reforme.<br />
Aussi allons-nous voir manmuvrer la Regente de facon B ruiner a la fois<br />
1% deux influences antagonistes dc son pouvoir. Conde surtout gbnait con-<br />
Sidbrablement Catherine. Elle lui avait promis la lieutenance g6n6rale du<br />
'OYaurne afin de l'amener h terminer la guerre civile. Si elle eut tenu sa<br />
promesse, elle se serait d'abord donne un maitre, puis elle aurait paru suspecte<br />
au parti catholique, c'est-h-dire au plus grand nombre. Usant donc<br />
de sa finessc habituelle, de son astuce italienne pour degager sa parole,<br />
joua la comedie que voici ; elle fit declarcr par Chnrlcs 1X lui-
.<br />
meme dans un lit (le justicc tenu au Parlement de Rouen le 17 aout 1 3<br />
qu'il sc considerait, en vertu tlc son ;iutorite royale, comme majeur, bien<br />
qu'il n'eut pns encore 14 n11S revolu^, ce qui etait tout 5 fait conlraire<br />
l'usage.<br />
Le jcunc roi obei1 docilenicnt en ccci ii sa niure et h son conscillcr~,~<br />
pital. Aussi qiiiind le Parlement de Piwis montrn quclques velleites 11p i-6-<br />
sislnnce h ln proclamalion dc sa niaiorite, quelques pnrolcs sevbrr. ]Jicn<br />
nppri-P.; cl parfaitcmcnl rixildes inircnt Ic Pnrlemcn 1 B sa place, cl Ir roi<br />
relira imin6dintcment ;i celui-ci I'instruclion du procos relntivc aiil t ~ , ~<br />
pliccs du ineurlrier de Gui-e.<br />
Cl-inrlc.; 1X nrr0l:i noii sculcmcnl lcs poursuites, se rOservnnt cZ lui \eill la<br />
connaissnnce de l'nlbirc, mais il declara qu'il serait sursis pendant I,rois<br />
annees au jugement afin, disait-il, (le laisser se calmer la surexcitation des<br />
esprits.<br />
Dans tout ceci le Parlcnient sentit bien ln main de la Rcine-Milbre, mais il<br />
dut s'incliner.<br />
Condi. et le Parlement etaient donc regles, mais Catherine revait dacnil-<br />
tage; elle voulait encore maitriser autour d'elle toutes les riolences ct c'est<br />
en ccci, oii elle SC montrn ln digne fille des Medicis.Elle se mit en mesure de<br />
balancer toutes les influences, tous le.; partis l'un par l'autre ; de gouteriier<br />
sans principe aucun, s'en remettant soulent au hasard et s'efforqant de<br />
tirer tout lc parti possiblc de.; faits qui pourraient se presenter. Elle rOva<br />
d'amollir In Cour du jeune roi, et c'est clans ce but qu'elle crea cet Em-<br />
dron. volnnt comprentint, suiwnt Brantome, jusqii'a cent cinquante fille?<br />
d'honneur choisies pixrmi les plus bclles tlc Frmce, escadron qui compoqa<br />
une cour toujours en fklc, toujours en folic.Nai.; si Cnllierine s'efforc,a polir<br />
les dominer cl'cnivrcr par les plaisirs tous les Iiommes violents, pour ellemimc<br />
elle sc n~oiitra de inmurs austilbrer, voixlnnt pour ainsi dire contre-<br />
1)alanccr et combntlrc jusquc dans Ic? caurs, In rigide et fPoidc rhbrine.<br />
Ellc avait alors 44 ans.<br />
Au prinleriips dc I'niiriOc 1334, Inllcinc-Mbre, suivie de sa brillnnlc cour,<br />
se mil b pnrcoiirir 10ul~ ln Prnncc nvcc .;on fils, cspdrant rctircr tlc Ce<br />
voyage. qui iic durcl pas rrioins ilc clcii\i nns,dc trEs grands rdcultnls : I'oriiicr<br />
d'a1)oi.d le jounc roi, Ic, fdiw coni1~ii1i.c et :linlcr tic? popiilations cnsiiitc;<br />
imposer ciilin nul pro\iriccs 1'0l)lig~ilion dc rcspccler ln lolernncc nccoi.rlc8<br />
au& hiigucnols par les 6tlils.<br />
Mais (:'Clait cgalcment un moyen dc lc.; alLiil)lir ct cl'cmp0clicr niilsi Ic<br />
renou\cllcincnl de In giierrc civile, et c'est cil ceci quc se montra ln tliil)licitO<br />
clc Li Cdtlicrine ; du lcm~~s qu'ellc alfccte de mcllrc lc prolcslsntiw~~ 2
-<br />
].abri des outrages. en faisant obsericr en leur faiciir, l'&lit de pacification,<br />
restreindre et ruiner inbme toule In wlcur de ce1 edit par dcs voies<br />
dotollrnee~. Partor~t elle rnlrermit le parti catlioliqire, c'est le plus piiissant,<br />
rie ~70ublions pas ; aussi elle retire successi\rcnicnl leurs commandements<br />
aux officiers huguenots ; clans les i illes elle fail lihtir des forts et (]es ci tadelles;<br />
enfin sous lc Sallacicu~ prelevlc d'interpri:lrr 1'6tliL tl'hmboisc, lc roi<br />
rend deux nouveaux edits qui le delriiisent en rCnlite. 011 ne saurail pous-<br />
,er plus loin l'hypocrisie.<br />
Dans sa tournee de France h trnvcrs ln Clianlpn:.nc. ln Lorraine. la Ijour-<br />
gocne, le Lyonnais, lc Danphine, ln I)rovcncc, lc Lniiguctloc et la Guyenne,<br />
la ~eine-Mere :i de freqiicritcs conS6rcrices poliliques : avcc Ic duc tlc Lorraine<br />
a Bar-le-Duc ; avcc IC ~ LIC de Sii~oic h Lyoii ; arec sa fille, femme de<br />
pliilippe II, assislue du fameux duc tl'All~e, ;'t ll~yoniie. Ce cluc, ambnssndcur<br />
du roi d'Espagne, homme dur et iinplacable, parait akoir eu sur Cntlicrine<br />
~3 trbs grand ascendant.<br />
Tandis qu'ellc cuposc a l'en~oye de Philippe II, les avantages, ln necessite<br />
meme, d'employer avec les huguenots un systhme de temporisalion, celuici<br />
repond : á qu'un prince ne peut faire une chose plus lionteuse, ni plus<br />
dommageable pour lui-meme que de permettre auu peuple> de livre selon<br />
leur conscience, introcluisnnt ainsi autant de variete de religions dans<br />
I'fitat qu'il y a de caprices et de fantaisies clans la tcste des hommes ct qu'il<br />
etoit necessaire sans epargner le [t.r et le feu d'citirper ce mal jusqu'k la<br />
racine, la douceur et le support ne s~r\~ant cp'h I'xcroitre y (1).<br />
C'est sous l'iris1iirntioii de ce crucl fiinatiquc quc Catlierinc iiilrait, dil-on,<br />
ouvert pour In prcini&rc Sois son hinc h de noii~elle; vCprcs siciliennes,<br />
c'est-h-dire h l'assn.;sinat ghn&r,il clc tons les chef- liugucnots (lXZ,<br />
juin) (a).<br />
Les conferences de Bayo~iric inqui6lnicnl hcizixcoiip les protesl:inls, surtout<br />
a cause de ln presence (lu represcnlanl clc I)liilippe, 1c plus inipl~ic,ible<br />
de la Reforme.<br />
Castelnau (3) dkpcint Fort 1)icii ln silu,~lion : á Ici jir,lntltls nllCgrcsues et<br />
magnificences, qiii s'etoiciil Siiilc.; il U;iyoiiirc cl les afl,iircs qni i'y Lrailbrent,<br />
mirent Ic.; ]iuguenot.; cl1 inervcillcusc jiiloiisic cl tlikli;iiicc (III(' Li kstc<br />
Sufaisoient &leurs dcupcn., pour I'opiiiion qu'il* n\oiciil (1 unc cilroite<br />
ligue<br />
-<br />
des princes cntholiqile, contrc eux. Cc qui leur donna 1 occnsion de<br />
Penlucr toutes pierres et rncllrc tout Ilois cil au~rc 110111' I~aslir UI~C COn-<br />
(l) bavila, Guer. civil, 1, Ill.<br />
(?) Sismondi, d'apres Adriani, Storin Fm-.<br />
(3) VI, 1.
2'73 REVUE SPIRITE .<br />
traire, tant avec la reyne d'Angleterre, les princes huguenots d'Allemagne<br />
Geneve, qu'bs Pays-Bas et d'incitcr tous ceux de leur party en France j<br />
prendre l'allarme. ))<br />
En effet, on s'agitait par toute l'Europe contre les protestants ; le concile<br />
de Trente qui durait depuis diu-huit ans, venait de terminer ri la fin de 1503<br />
ses sessions ; la Reforme avait presque ete exterminee en Italie et en Es.<br />
pagne. Le terrible Philippe II poursuivant son muvre de destruction, allait<br />
porter ses supplices et ses buchers dans lcs Pays-Bas (1566), disant : (( qu'il<br />
preferait n'avoir point de sujets, plutot quc de regner sur des heretiques .,<br />
Aussi les huguenots dc France se sentaient de plus en plus menaces; ils<br />
ne comptaient guere sur les edits de tolerance devenus tout a fait illusoires,<br />
d'autant que la Reine-Mere devenait chaque jour plus hostile au parti,<br />
Charles IX en grandissant devenait fort alticr et se montrait fort jaloux de<br />
son pouvoir royal; il etait fatigue des doleances et des protestations toujours<br />
hautaines des chefs calvinistes, aussi un jour en entrant chez la Reine-<br />
mhre, apres un entretien fort orageux avec Coligny, il lui dit: (( le duc<br />
d'Albe a raison, ces hommes.la [les huguenots), portent trop haut la tete, et<br />
ce n'est point par l'adresse mais par la vigueur et la force, qu'il faut les<br />
abattre. ))<br />
Tandis que les ministres du terrible Philippe II, se baignaient dans le<br />
sang des protestants des Pays-Bas, en France l'edit d'Amboise constamment ,<br />
viole, les insultes, les persecutions et les meurtres contre les protestants<br />
etaient toujours impunis. Cet ensemble de crimes attisait la colere des chefs<br />
huguenots. Conde, les Chatillons, leurs amis tinrent dans le courant de<br />
l'annee 1567 diverses assemblees secretes ; ils y arreterent un plan qu'ils<br />
mirent immediatement a execution.<br />
La Cour etait au chAteau de Monceau en Brie, toujours occupee de fGtes;<br />
tous les chemins environnants se couvrirent au milicu de septembre<br />
d'hommes armes; la cour prit peur et appela a son aide et pour sa secnrit~.<br />
un corps de six mille suisses fraichement debarques. Ellc SC rendit h hfcallx'<br />
pendant quc les reformes organisaient leiirs troupes a quatre lieues de 13<br />
ville de Itosoy (27 sept. 15GT). Lcs Suisses arrives a Mcaux 5 minuit cn sor-<br />
tirent h quatre heurcs du matin pour SC dirigcr sur Paris ; ils formaient un<br />
bataillon carre, au centre duquel se placbrcnt le roi ct Ics dames tlc 18<br />
suite ; les gentilshommes du roi Ctaicnt divises en dcuv corps; l'un marchait<br />
en avant du convoi, tandis que l'autre formait l'arribrc-gardc.<br />
Charlcs IX Ctnit exaspere de l'insolence dc sujets qui le roduisaient h une<br />
telle extremite. Dc la Noue dit quc le roi voulait qu'on se battit; tandis We<br />
son entourage prlifkrait sagement se tenir surladefcnsive et le mOmc aulcur
F<br />
7-<br />
--<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 273<br />
ajou+,~ : e cc gros liatail'lon fit une contcnanca digne des Suisses. car sans<br />
jamais s'cstonncr, ils tlemeurercnt fermc pour un temps, puis nprEs se re-<br />
,irerent scrrcz, toiirnaiis toujours ln tcstc, comme a nccoutumO de fairc un<br />
C~iricus quc les a1)l)oyciirs poursuiwml jusqu'ii cc qu'on l'a nbandonne<br />
voyant qu'il n'y n~~iil, pas nppnrencr dr lc iorcer. )) (\lhoires, ch.<br />
3111.)<br />
+ ~'aynnl rien [lu lciil~r sur ln ~lii~le~~i clc Monccaiix, ni II .\lcniix, Contlk<br />
,vec sn pclitc lroupc: voulait hicn SC porlei. sur Pari';, mais par priidencc:<br />
il se cantonna h Saint-llcnis pour atlcnclrc (lu rcril'ort; (lu Midi lit<br />
nobles~c calviiiiste et de l'lht iinc tirmec allcmnndc q~ic dcvail lui nincncr<br />
le fila de l'electeur Palatin.<br />
Les Parisiens voulureii t aller deloger CondC (le son cantonncment ; ils s'y<br />
rendirent ayant h leur tOtc le connetable dc Montmorency. Bien quc les<br />
troupes dc Conde fi~ssenl trois ou quatre fois irif'erieiires en nombre h cclles<br />
du connetable, le prince s'avany contre celui-ci qui fut tub dans In bataille;<br />
mais les Huguenots f'urcnt chassds d~l terrain ct la lutte resta indkcise.<br />
(10 novembre 1567).<br />
Cor nme le roi s'entretenait un jour avec ses courtisans du resixltnt clc cclte<br />
journ de et demandait : enfin qui avait ete victorieux de lui ou de Coudd, Ic<br />
mare ch.al de Vielleville lui (lit : cc Sire, Votre Majeste n'a pas gagnd la bataille<br />
de Saint-Denis et encore moins le Prince cle Conde.<br />
- Oui - donc, demanda le Roy ?<br />
- C e a este le roy d'Espagne, car il y est mort de part et ti'aultrc, lant<br />
de vale ireux seigneurs, si grand nombre de noljlessc, cle vaillants capilaincs<br />
et de b ~rnvcs soltlnis lous de la nation I?rancoise, qu'ils estoicnt sul'fisants<br />
pour cl onquester la Flandre ct tous les Pays-Bas et les reincorporer h votrc<br />
couron me, de lnqiiclle ils sont autrefois sortis. â<br />
Paro les fort scnsdcs, niais qui mnlheurcuscmcnt sont toiijours pcrdues<br />
sans pl rofits pour les nations, chez lcsquellcs l'cspi~it de parti citoiiffc trop<br />
SOUvcr it le vrai patriotisme.<br />
Apri 5s In hataille de Saint-Dciiis, Coucl& SC relira sur Mo!itercnii, il gngxi<br />
bienth t aprhs, In Cliamptignc, oii il iaenfor(:n son nrmkc de (lis millc Allcniand$<br />
5 venus du 1)nliilinilL; puis il rcvinl sur scs pas cl dcsccntlit jiisc~u'il In<br />
Loire, oii il oph sn jonc:lioii avec sis oii sept iiiillc cxlvinistcs vcniis du<br />
midi d le la Fritncc ; il s'criipnrn hicn tl'.4uscrrc. tl'Orli!ans, da ncnugcnc:y, tlc<br />
ll10is , :t.tla In Cl~iirith-rilr-Loirc, mais rriaiiqiiiml tlc rwources pow piiycr<br />
"s hc mmcs ct scs iiierccni~ircs nllaninntls cl 1c pillngc des Cfilises cl clcs<br />
CQuve nls ktniit iiisiil'lici~nl pouin I'ilir~ \ivre son ili.ii~i;c, (hiitli: diil cncuro<br />
i\Ccep[ .ei. 13 piLi.\ q~ic lui proposa la Ilcinc-;CIure.lSllc I'rit sigiiik h Luiiju~iic:ciii<br />
18
274 REVUE SPIRITE -lc<br />
23 mars 1568. Les conditions imposees Ctaient bien siniplci : lcs protestants<br />
devaicnt deposer lcs armes ct rentlrc les places forles dont ils s'6t,lirnt<br />
cmparCs; apres quoi l'kdit d'Amboise scrnil rutabli dans son inlCgralil8<br />
sans restrictions ot sans diniinutions et iiitcrprCtiition~.I pau\res hugiic.<br />
nots cbd6reiit donc cncore une fois (les garanties iilat6ricllcs contre (les<br />
prorncsscs morales, violees ccnt Soi.;, el qui Ic fiircrit cncorc (los le leriilcmilin<br />
dc la paix, car aussitbt qu'huxcrrc Sul livr6e la popu1~1cc et lcs i'iii~,~- '<br />
liqucs SC ruercnl sur les prolcctants cl les Cgorgurciit ; partout on les ~tl,~.<br />
quail, pti.rtout on les pcrsec~~lail, partout on lcs assa.isinait. Mais Lou.:<br />
crirncs il'btaienl pour ainsi dire rien, h cute de cc qiic Ic Iccteur lirit il,~ii,<br />
lc chnpilrc suivant qui racoille les forraits dc ln Sairil-13Lirthdcn~y, l'un iIcs<br />
plus odieux guet-apens politiques de l'histoire ; en face de cet horriblc IUi..<br />
l'ail, on est bien lorce de reconnaitre que la tolCrarice religieuse a fait quelques<br />
progres ; mais encore combien il reste de chemin a accomplir clm<br />
notre pays pour avoir la liberta de conscience pleine et entifire.<br />
(A suivre.) MARCUS DE VEZE.<br />
REPONSE, AU JOURNAL (( LA PROVINCE â<br />
Dans son compte rendu de mon livre Apres la mort, d'ailleurs fort courtois, elogieux<br />
meme, M. Lucien Duc nous reproche de combattre Les religions existantes pour leur en<br />
substituer une nouvelle sous le nom de Spiritisme. Tel n'est pas notre methode ; tel n'est<br />
pas notre but. A nos yeux, le Spiritisme s'eleve au-dessus des religions par les lumiCres<br />
qu'il apporte et les solutions qu'il fournit sur le probleme de l'au-dela. Il n'en combat<br />
aucune.<br />
Les religions sont autant de formes que les societes humaines ont du revetir dans leurs<br />
etapes successives, autant de degres qui devaient les conduire vers des conceptions plus<br />
hautes et plus sures de l'univers et de la vie. C'est precis8meot en cela que le caracLCre<br />
transitoire des religions apparalt. Le Spiritisme est une nouvelle etape de la pensee<br />
humaine, qui abandonne le dogme pour rechercher une philosophie simple et populaiic,<br />
basee sur des faits toujours v6rifia1,ies. A ce titre, le Spiritisme ne peut-etre confonl1u<br />
avcc les religions qu'il depasse sans chwcher a les d6truire. Mais un resultat inevitsl)ls .<br />
sc produit. Pr& de ses enseignements, ceux des tlieologies palissent et perdent de leUr<br />
autoritb.<br />
Oui, certes, ainsi que lc dit M. L. Duc, l'homme a besoin d'uc idbal qui le soutienne et<br />
le fortifie dans les luttes de l'existence, mais cet ideal ne produira sur lui tous les effets<br />
dtJsirables que s'il peut satisfaire A la fois son cwur et sa raison. Une doctrinc cilye-<br />
1oppi.e d'ombres et de rnystores et qui n'offre coiiinie solution i nos maux qu'un pal'xdiJ<br />
inaccessil~le<br />
ou un lieu tle supplices sans fin, ne put fournir a. l'&tic humain un blli sule<br />
fisant d'activitb et un mobile de progres. Elle n'aboutit logiquement qu'au ren(mceiiie"t<br />
:i la vie active, i l'iininobilisutioii de nos forces et de nos fucultbs. Or l'hurnauite, 0nt1.a~~'~
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOFIQUES 275<br />
/<br />
dans Sa course vcrs l'avenir par des bcsoins d'activitt: toujours grandissants, se detache<br />
Un peu $US chaquc jo~ir d'une foi (lui a 1111 suffire aus siecles passiis, mais qui est<br />
devenue impuissante i fecondci. et a satisfaiic: les ;mes. Loin d'evoquer chez le passant<br />
des<br />
de prierc et tl'&levation, commc le croit M. Duc, la vue des licux et des<br />
Bppareils du culte n'6vcillc guere en lui que la rsilleric et trop souvent le blaspbcme.<br />
L~ eu chef tic la Province ne nous parait pas, sur cc point, se rendrc un<br />
ompte bicn exact de l'ktat d'esprit des masscs. ( )n participe bien encore aus ceremonics<br />
qui consacrent lcs filits importants d i s la vie, mais c'est lh une pure habitude,<br />
un acte machinal et iion raisonni,. La foi, la coiifinnce n'y ont aucune part.' Instinctivement,<br />
le peuple sent que la vurite n'est pas lh. LaVeritG ! voila la seule icligion possil)lc<br />
voila ce que tous r6clament et veulent posseder. 13t le jugcrnent d'un peuple critier xc<br />
pg,urne dans 1% r6ponse d'une virago de la commune de 71. escortant les otagcs au licu<br />
de leur exocution. h cette question du venorable cul4 de la Madeleine : á Qu'avons-nous<br />
fait pour etre traitfis ainsi? ellc r8plicluait : á Vous nous avez troinp6s â ! (1) Tout lc<br />
probleme religieux est contenu dans ces mots.<br />
Le Spiritisme est le seul enseignemcnt pliilosoliliique et moral rlui puisse fournir la<br />
preuve de ce qu'il avance. Il a pour lui la logique, la raison et l'experience directe. De<br />
18, sa superiorite sur les doctrines religieuses qui nc sont que des produits de i'enthousiasrne<br />
et de la foi. La communication entre deux mondes, celui des humains et celui des<br />
esprits, eclaire le mystere de la mort. Elle nous apprend a ne plus voir dans la ~ i de e<br />
l'etre, sous ses dens formes alternees, chamelle et fluidique, qu'une ascension, au cours<br />
de laquelle il recueille pas a pas le fruit de ses se tleveloppant et s'&levant luimeme<br />
par ses efforts et construisant piece a piece l'edifice merveilleux de ses destinecu.<br />
Ces perspectives reconfortent et stimulent les ;~rnes en les portant sans cesse vers le bien.<br />
Lesentiment de la solidarit6 qui nous rclie acquiert une nouvelle puissance en nous<br />
montrant dans nos semlilables, cliiels (lu'ils soient, des compagnons de I'oternel voyage,<br />
destines a se retrouver, A se suivre, u s'aider dans leur marclic collective a travers<br />
leurs vies innombrables. Tous sont Fliis. Aucun n'est damne!<br />
De telles vues, lorsqu'elles auront pi,netri: partout, modificrorit profondhnent 1'8tat<br />
et se traduiront ilans le inonde sensible en institutioiis conformes 51 la justicc. ],'on<br />
Peut deja. voir dans les fii.ou~)t!sspirit,es ouvriers - et ils sont nombi~eur - ce qu'a produit<br />
dans l'esprit et le caur de Icurs iiiembres l'etude theorique et piatiipe du Spiritisme.<br />
CBnbraliscz cet 6tat
276 REVUE SPIIIITE<br />
UN CAS DE TK ANSI~IGURATIOK<br />
Romano\\, Pologne. - Clicr Monsieur ct frere, j'ai trou\e trus juslc ccltc<br />
opinion emisc dans lc numCro de mars 1891 de ln IZevua spirite, Pirfitl 119<br />
K que la qucstion du phenombnc dc In transfigiiration est jiisqu'il pr6.;cni<br />
lrop nogligke D. Ccttc opinion sera-t-cllc prise cn consid6ration par les<br />
etudiants dc ce phimombiic? Cticrchcr sa raison (l'etre c'cst fair2 il\liinccr ln<br />
science, mais le bon vouloir ne suffit pas, car il faut h l'appui bon nom])re<br />
clc i'xits et tl'observations, lcsqucls multiples dans Iciirs formcs cl leuii;<br />
rnariifcstutions, proviennent tous d'un mcme principc cncorc inconnii : c'es[<br />
I'S il trouver, disait un inathematicicri !<br />
Jc possedc un curieux fait de ce gcnrc ct puis en garantir l'aiillicnticil~<br />
car je connais les personnes rcspectablcs qui ont eu cc phonomene rare ; jc<br />
remplis un devoir de spirite en le portant a la connaisc;ance de me* freres<br />
E. S. qui voudront imitcr mon exemple, et peu a peu s'accumuleront ainsi<br />
des materiaux a l'usage du cliercheur de bonne volonte.<br />
A St-Petersbourg, j'etais un membre actif du groupe spirite decettc ville;<br />
la, j'ai consjgne dans mon librc de notes l'histoire dont voici la copic<br />
textuelle, moins les noms, n'y etant pas autorise.<br />
Unc dame des environs de Moscou. Mme N., nee de W., agee de prPs de<br />
60 ans, etait souffrante et la m6dccine officielle ne pouvant la soulager, son<br />
frere crut h un cas de forte obsession : il adressa une longue lettre (1 la<br />
SociCte spirite de Paris en decrivant l'btat de sa et en priant qu'on<br />
voulut bicn s'occuper d'elle ; il lui fut repondu d'amener la maladc h l':iris.<br />
Ne lc pouvant, M. W. ecrix7it au groupe spiritc de St-Petcrsbourg, en lui<br />
communiquanl Ic m6moire envoye de Paris. Outrc ln description de $ouf-<br />
franccs liorriblcs, cutraordinairei;, il y abait un phCnombne trhs rarc de<br />
transriguration ; l'obsession nous ful coniirmec avcc Ic conqcil de hirc mir<br />
la mnladc il Saint-Petersbourg ; lcs deux frhrcs. en 18G0, y passbrcnt tlcU\<br />
ou trois mois pendant lcsquels Mme N. fiil trus scnsi1)lcmcnl soulag6c tlc SCS<br />
sou Krnnce.; cl giitSrie clc I'obscs~ion.<br />
Ils assislbrcnt h nos seanccs ct M. W., qiii n'cn miinqua auciinc, pi.ii: (le<br />
nous relater lc pli6nomhnc dc trnnsrigiira~ion clon1 il Sut tkmoin, nouq lit la<br />
narration suivante :<br />
L'tinnec 1865, j'akais coiiduil ma saur Moscou pour des raisons tlc w ~~i<br />
souvcnt prise tlc vcrligc, cllc avait dcc al,sencci; mentale, ; il lui arri\llil de<br />
SC 1)utcr conlrc les ineiiblcs et d'6trc couvcrtc tic bleus. M. W. cil r ~ n t<br />
d'uiic coursc se troii\;iil dans une chaml)re koiqiiic tlr celle t l ~ sa h(i'"r'<br />
lorsqiic la servante, jv~iric lille orplic~liric~ quc Mrnr K. niiiiail 1)cnilc'~~~<br />
\
-<br />
,ntra (<br />
:hez lui cn plixranl; ellc le priait d'aller voir ce qui se passait che~<br />
sa mai tresse et tremblait de frdycur et d'emotion.<br />
M. V d. trouva sa assisc par terre, cn clicmise fine et tris i:lcganle<br />
garnie de broderies ct dc dentcllcs; elle-mi:mc btitit jeune et I~elle, comme<br />
il l'avn ic conniie dans sa jeuncssc ; son teint fitait d'iine blanchciir eclatantr,<br />
SPS epa ules et scs brnux bras, potcl&, avec iinc poitrine ronde d~ je~ine<br />
fille qu i se voyait d'un coth, la chemise ayant glissb dc 1'c:paulc; scs chcveuu<br />
hpars C :taient d'un brun irrBprochablc, et elle avait l'air tl'iltre cn c\tasc cn<br />
s'adrnii rant dans un trumeau plac6 dcvcmt elle ; M. W. envoya chcrclier ses<br />
i...,otte ,,,,,,,L8s oublibes tlilns sa prbcipitation et lei: ayant mises, il constata tous<br />
ces details Stranges ; la vision tendit h disparaitre et bientot il vit sa saur,<br />
toujours assisc? par tcrre, mais telle qiiil l'avait quittee, c'est.ii-dire vieillc<br />
et ridee, habill6c d'un jupon 1)lanc et d'unc casaque en velours ~ert, boutonhee<br />
jusqu'en liaut ; il lui pril la main pour la rclcver.<br />
M. W. lui dcmandn si elle avait des chemises brodees garnies de dentelles,<br />
elle n'en avait pas depuis bien des annees. La jeune bonne raconta que<br />
Mqe N. ayant FIS prise d'un vertige s'etait affaissee, assise par terre, qu'elle<br />
avait voulu la relever. mais effrayee en s'apercevant du changement survenu<br />
tout & coup chez elle, s'etait empressee d'appeler M. W.<br />
Quant a Mme N., que j'ai questionnee sur ce phenombne, elle me dit :<br />
j'ai ete prisc d'un fort. vertige ct n'ai qu'un vague souvenir de m'etre vile<br />
jeune, dans une glace, coinme autrefois ; ce f~it Lin reve et aprbs le rbveil je<br />
l'a~ais considbre ainsi ljicn a tort.<br />
Le frere et la smur quitlbrent Saint-Pbtersbo~irg apres noils avoir temoignb<br />
leur jeconnaissancc, soit pour la clblivrance de la maladie, soit pour nos<br />
soins fraternels.<br />
Tels sont les details trouves cliez moi. qiic je mets a bolrc diqposition,<br />
cher Monsieur, vous priant d'agreer lcs sa1uLq et Icc; srntimrnts fraternels<br />
de votre dCvnub serciccur et frbrc E. S.<br />
Comte Henri STECICI.<br />
N. 1). L. R. - NOLIS strions trh lirureiiu si nos amis, il I'excmplc dii comlc<br />
stecki, nous adrcssaicnt Ic rkcit dc ph6nombnes clc transfiguralion ; en poq-<br />
'(:der un nonilirc suSliqanL nous prrriicttrnit (l'avoir lin critoriurn iritixeswil<br />
Pour le gcnfiriili.;cr ct cl1 t'aire iinr: brochiire popu1,iii.c , cc scr;iil iiiie P\-<br />
"'llenlc propngnntlr.<br />
-<br />
nlvlslis<br />
M. B. J. 1iln de lIrall, notre 17. lx. S. dc T,n Iliiyc, Ilollnntlr, nolis rcinlc<br />
les eupCricn;cs pliysiqucs clu'il ;i Riitcs aitlc (le ses guiiitlrc; ; un riinlin,Mnle \';in<br />
de Wall elan1 ;ilitGc, noLi3c corrcsporitli~iil, :~v;inl tl'nnlrei' i:hei. son fils qui cul
278 REVUE SPIRITE<br />
- \<br />
n~nlnrle, constatait l'liciirr i sa montrr ; iinr, (lrmi-licurc apris, il portail s,,s<br />
regards iiir %a montre et ne 1;i Iroii~aii pliis, malgrfi rlc iiiiiiiiticus,,,<br />
reclicrclics ; crifiii il mit 1,i main siir iine lioilr cii laquc .j,iponniic trin, (]il'-<br />
licilc :) oii\rir cl, npri~i cjucl(liic- cfiorl-, nyniil crilc\it IP cou\rrclc, il y<br />
Lrou~a In innrilrr, 1ii cli,iinc y conipri4c. I)c pliis, une Innipc miil (:Li1 n ! l ~ i<br />
ct ln bo?lc ''1 cignrcs cnlevilr ; on 1,i rclro~i~,i i~i~-tlcsiui: du ciel tic lil. T , ~<br />
guide du rn6diiln~ (Mrnc Vi~ii dc \V\~ull) s'blnit plu il cc.; jeil\ polir Iciir<br />
prouver sn piiissnncc cl cscrccr la pnticncc (le sr.; Imtis ;imis.<br />
Le ilimnnclic. 10 :LI ril, M. lr ~ YO~CS\PIW T. J'CT~COBZ(>~ * torrlies ct tirs liinni ~iifl,iriiiiii~i, .r licrciil 11"<br />
T7ncnrrric inl'criial poiir rli:isscir le.; rc\~ciini-il~ cl les maii\ni.; rsprils.<br />
Ces irinnil'e4nliorii, qiic I'iiiilorilb ne pciil rnlihrcmcnt rbprinicr, *on'
y.<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 278<br />
idPntiq~cS 5 ccllrs rlcs Romains rliiiis 1t.s (( Li'miirirs D, fctlr.: nynnl tlc mrZmc<br />
pour obiel rl'r\piilw le* ondirrs ou I:inli'imi.s rtppnr:iissanL la nuit.<br />
J,P Jo?o'n01 c h n~%nfc (ln 1s qtcnll)rc, pnr1,int drs ol~sc'qii~s tlc son rlirwtcllr,<br />
M. ICtluiinrtl licrtiri, tlonnc in ertw~o 1r tliscniirs que prononca il ci.110<br />
M. Cil\ i1lii.r-Fl~ury. tlc 1',2cndCrnic I~r,~nt;nisr.<br />
~ous di:,lnclioiic Ir pwgr ~;iii\~iiit rlc ln pbrornison :<br />
, ,,NOUS lc dcrnnntlons mnintcnnnt h cciix qui l'on1 coiinii, c'~sI,-i~-dirc qui<br />
l'ont nimb : quclqu'uri peul-il croire ici, dcvnnl cc ccrciicil, qu'il nc soi[<br />
rien rcsic tl'iinc lcllc hmc, si ferme, si Iionn?lc, si loynlc, si f'rnnclipmml<br />
par les lrntlilions dc sa rncc cl son propre instinct. dans les tlroiles<br />
Ifoies qui conduisen1 rine cr6nturc liiimnine, cligne (10 cc nom, nu srni, ni1<br />
beau el au l~ien ?<br />
Est alipid lnnzen iu nohis, p od tempore ia il10 indfimodis agitatw (1).<br />
(( Ce n'csl pns h un poFlc clirelien que j'cmpruntc ces vers ; c'cst ;i un<br />
sophiste (111 pagnnismc cspirnnt qui n confessi. I'hmc humaine, cn d6pit de<br />
lui.<br />
(( C'est une $me que nous retrouvons aussi, Messieim, en dehors ct nu<br />
dessus d~ ccttc tombe qui ne renfcrmern qu'une depouille inortcllr : -<br />
&me d'artiste bprisc dc ln beautO, 2mc clc citoyen nmourcuse de la lihcri.4 et<br />
dc la ptitrie, $me d'honnolc homme, fidi:le pcndanl toute sn vie nu culte de<br />
ln famille el de l'nmilie n.<br />
I)I?c~% A MONTIGNAC, CT~ARENTE-INFl?RIETJRE<br />
Chcr M. Leymnric. - L'iinc rlc mes cnmnrnrlcs tl'cnfmcc, Mmc Elicn Couchet,<br />
aprt:? avoir criliqiifi Ir spiritisme tJlni-11 en honnc snnli., cut rrcours ;i<br />
ses adcples priidnnl iinc jir:tvc mnlarlic ct fil mnndcr l'ami Bonycr ; iinc op&<br />
ration clans l'inlitriciir tlii corps, par le rn!!rlerin, nggrncn sn position,<br />
noiiyer scul Iiii prorurn loiijoiir.; tlii soiilngymcnl rl:ini scs soiiKrnnccs.<br />
Sn rldlivraiicc npprorlinil cl clic ronscrvn 1,1 Iiicitlii ci tl'cspril ; clln rioiis<br />
d~rnaniln (1'nrc.cplcr sr; rlrrnifirrs vo1oiili.s car clIo scrnil liciircusc tl'clrr<br />
cntcrrbc par nous.<br />
La vcillc .;a lnorl, 11rv:inl hn fiimillc, cllc ribil6i.n 1:i infimr dcmnntlc;<br />
Wlle-ci 1'3 niisc 3 c\(:cII~~~II.<br />
Ln r6rbmoiiip ciil licii Ic nicrcrctli 35 I'kvricr ii tlein hc~lrcs; unr<br />
f'oiilr immc~i.r arri\;iit tlrc; nlcnloiir~ : qiinlrr pritIrfi% s'6Liicnt rcndiis il la<br />
rh'ilmonir di1 cimcliGrr,poiii' \oit8. .Ttiin:iis r1:ins nolrr immiinc dcl3oiijiiicaii,<br />
lin cnlcrrrriiriil n';i\,iil nllirit ~nrcilli~ nmiicnrc tlc ciilli\ntriirs : tuiic; 0111<br />
-<br />
(1) Imri~ce, pi8me de? ln ikture, liv. III.
380 HEVUE SPIRITE<br />
Z<br />
assisttl aux ctlrcmonics, celle de lamnison et cclle de la tonil)e, nvcc recueillement<br />
et rcspcct cl nous avons par16 spiritisinc :i ccs es-incrtldulcs 'Iui<br />
avaient jadis ta111 ri dc nous. 'l'out n 616 pour la mieus et quinze jours al)rc':s,<br />
noiis avons fait In c6renionic il 1;i ninison mortuairc, dcvniit r]uatre-~irl~[<br />
personnes. Noiis avons Cvoqui: et notre chEre (1Sf'unte noiis a tloniii. une<br />
trEs 1)ellc comnlunication dont In lccttiirc! fit verser (les plcurs ai1.x nssislants,<br />
Ccttc cijrernonic nviiil froissi: notre riire qiii chaw dc 1'i:glisc et (111 Ci116.<br />
cliismc! n u fillc Vdcntinc cn lui (lisant : Va-t-en, toi, tii cs la Me d'un spi:<br />
rite. Qiielqucs jours aprc's il vint il ln maison pour lui dire d'y rctourner,<br />
declarant qu'il ne m'cn voulnit pas ; au contraire, noiis ktions bons amis !je<br />
lui ai parclonne son iiitolimncc. GUIET, 'I'HEODORE.<br />
Mcssieurs Guiel et Bou?yer, pries par bon nombre de personnes de pi+si-<br />
der h leur enterrement, nous demandent un avis ; nous leur avons r6ponclri<br />
d'enterrer civilcmcnt et spiritcment les mcmbres (le leiirs groupcs, el de<br />
parler sur la tombe de tous ceux qui le desireront et leur auront clonn6 uii<br />
pouvoir 3 cet effet, fussent-ils callioliques, juifs ou protestants.<br />
Resume dzc discozr?-s de M. Gwiet.<br />
Amis et frbres : Pour quel motif sommes-nous ici, dans ce chnirip de<br />
repos reservE 3 In meditation? Pourquoi nous ngenouillcr sur cettc terre<br />
sacree si nous croyons que toute ~ isc e tcrmine a ln ton-ille, rkputtle coniinc<br />
Ic neant ?<br />
Dieu aiirait donc cr6e des etres intelligents, qui ont le desir de le miein<br />
coiinnitre, et lorsqu'ils pourrnicnt i~pprccicr cc qiic c'est qiic I'amioiir rl In<br />
juslicc, ils rclornbcraient dans Ic neant :) et commc eux, d'autres Otrcs nnilraicnt<br />
sans cesse pour souffrir, aimer et disparaitre h jamais?<br />
Ln grand poElc Victor I [ilgo parlait ainsi : S~ichez pe, nu-dessur de I'c;,vlisf<br />
il ?/ n le ciel, ct yu'azc-dessus dtt pu:lm il IJ n Dieu ; ce genic qui occupe riil('<br />
si lnrgc plxc dans toute hmc pcnsanle cl gkiiCrcusa ii qui ln pnl.rie est difii.t',<br />
croyait ii I'csistcncc de Dieu, h l'elcrnitd dc nos hincs ii~niil In n;iiss;ini:c~ (111<br />
corpset aprcis sa iiiorl; cc sage iini~ctrscl il ccl)c~icliint, avnnl tl'~\pil'~'<br />
tlomaiitl6 una prihrc ii tous les rniirs gCii6rcus, et pourqriui ccttc priiw' !<br />
I~:l;iil-cc pour iirrhlcr 1;i. loi de desnjirSgatioii dc son corps mnli!ricl .? Soii. il<br />
In tlcni;iiitl;iil, ccltc cornmirinion dc pcnsiics, nfiii qii'clic vicnric cri nitlc h 51111<br />
~;pi.il tlisgiigi: tlc In mntiihi.r, qui allait ri:ntlrc ses COIII~ILC.;, et il ~i~\.;iij (]ii''<br />
loiilc pri?i5c1 pai.licb tl'iin cwiir pur inoiilc ver.; Ilicu (lui 1';icciieille .joil',<br />
1:indis qti'i! i~~~oii
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 381<br />
--<br />
victor Hugo a ocrit les vers sui:iants :<br />
á l'rie pour ceux que recouvre<br />
La pierre au tombeau dormant ;<br />
Noir prbcipice qui s'entr'ouvre,<br />
Sur notre foule B tout moment!<br />
Toutes ces umes en disgrAce,<br />
Ont besoin qu'on les d61)aiisasse,<br />
De la vieille i.oinille du corps,<br />
Souffrent-elles moins pour se taiie!<br />
Enfant regardons tous la tei,re !<br />
Il faut avoir pitie des morts ! n<br />
Vi~tor Hugo savait que la mort est unc renaissance de notrc esprit, et<br />
comme lui je crois a son immortnlite ; je crois que notre Rme se transforme<br />
par des vies successives, que rien ne finit par ce que nous appelons ln tombe,<br />
la mort etant un element naturcl, indispensable a notre progres intellectuel<br />
et a notre bonheur moral.<br />
Jesus a dit dans l'evangile : Bienheureux celui qui souffre, il se~a soulage<br />
et console, pour nous enseigner que la souffrance c'est tout a la fois l'expiation<br />
el le bonheur.<br />
L'esprit de notre sceur klisa Bouchet, pour lequel nous allons prier,<br />
entendra nos faibles ~oiu et nous viendra visiter pour nous encourager<br />
supporter nos epreuves ; il consolera les parents et les amis qui lapleurent,<br />
leur donnera la certitude qu'elle jouit d'un bonheur inappreciablc, point<br />
materiel, mais spiritucl et divin ; souliaitons a cette chhe defunte, son<br />
entree prochain dans uu monde heureux, la chaine des progres de notrc<br />
esprit se perpetuant dans les spheres sans nombre qui se meuvent dans<br />
l'univers infini.<br />
.&lis8 Bouchet dont les reslcs mortels reposenl ici, rocevcli no.; vwuu cl,<br />
desormais, contcn~plcz Ics mcr\cillcs dc lu creation universcllc.
'i'nrin pcncliiiit Iciir si;,joiir il l'nri.; n\cc Ieiir honnc iiicirc, tidrcssrroril<br />
soiivrnir cordial cl f'rnlrrnel il cc lii5rc rlc I'nmillr si tlignc cl si sagc, qiii ,111<br />
donner il ses cnfiints l'wprit dr jiisticc, l'ninoiir (lu dcvoir. A nos striirs IF$<br />
\.min tlc lons ccxi~<br />
qui ont appris h Ics cstiincr ct h Ics nimcr ; cjuc cscllc<br />
ii'pnrnlioii lcs lrou~c lbrlcs contrc 1'6prcii\rc.<br />
M. Leon Demis, l'auteur du beau el bon livre qiii a lnnt ilc vogur : Apih<br />
ln mort, n c6jourili' h Tlordenuu et n pu y hire trois confercnces piibliqiies<br />
sur le spiritiwne; les dein premibrcs h l'A thenbc, rue des Trois-Conils, mis<br />
grncieusement h sa disposition par Ln muiiicipalite, cl In troisiemc nu 11~col<br />
(lu Groupe Girondin, ruc Sainlc-Cntlicrinc, les 3, 7, 10 mai; 0 In premii~re<br />
conf6rence il y avclit 800 auditeurs, 1100 a la sccondc. Le? affiches nnnoncnient<br />
que la parole serail donnee ail\ contradicteurs. 11 s'en est prc's~iite.<br />
cn effet, mais leurs arguments Etaient failes ;i refutcr et nous nvoni; eu<br />
l'agreable surprise (le voir lc public bordclnis applaudir nni conclusions de<br />
l'orateur.<br />
AprEs la conf6rence du 10. dans Iaqixelle M. Lbon Dcnis n eu ln joic rlc<br />
\air rhnic; autour de I~ii tous les spirites 6minents de 13ordenun pri;cedemment<br />
divises, on n jet6 les lmes d'une fhleration spirite de In Giroiidc;<br />
iinc commission de 25 rncin1)rcs n (516 tluc pour rrclierchcr les .cloie.; cl<br />
moycns siisccptiblcs de faioriscr In vulgnrisntioii cle'notrr doctrinc; oiil 146<br />
nommibf entrcs niitres : MM. Nhgre, Illnnc.l~cinnn, Tliil)aud, Caron, Ilrissr,<br />
Mcniidsiei., l'orcsl, Vigncau, otc., elc.<br />
Noiis nttrndnnc, Ir complc rendu dc cciir I)cll,. canipiignc par l'iiii t111 1 1 " ~<br />
fri'xs; ces conli:rcnccs, ct 1ii fCd6rnlion, iioi~i l'cspfirons, mnt npprli:Pi<br />
h produire dc boils fruits. TA'opinioii piil)liqiic pnrnil [ri*.; I;i\oral)lrinciil iliy-<br />
posee cri nolrc h\cur. Nous n'ilvons pas ciicorc rcqn Ics cnmptcs reiltlli'<br />
tl'cwscnildc r~uc rloi\cnl pnblicr Ics joiirnnii\ locnii\, niais voici cn qi1('lq<br />
lcrmrs ln Pchlc (;U40ndr tlii 5 niinoiic;,lil les coirl(;rcncc.; :<br />
Confrrcncc. - On iioii\ prie d'nnnoiiccr cpic jriidi pi.e,cliaiii, '7 mai, ii.cli'<br />
Iicurrs tlr l'iipri's-initli, ;i l'hlhiwi'r, iiiic scroiitlr roiifirrnrc pii1,liqiir cl 1''<br />
tiiitc scrn Snilc par M. Lison Drni.;. cmnfi~rriicicr tlr In r,iqir clc l'iw~t~i-li~'<br />
nicnl dc Tours, SII~IP siijct i~ii~anl : (< l,c spii'ilisniit r\pi;riii:crilnl (10\~11iI<br />
1~ scicncc cl tlc~nnl ln r:iison. h>
JOURNAL D'~TUDES PSYCHOLOGIQUES 28?1<br />
i\',,us lisons dalis la Cirno~ruu~ (llcviic drs Livres noii\caii\). - Pilris. lc<br />
fbvricr 1801. - l'arnii lrs oii\i.iigcs qu'il in'a Pt6 tlonni. dc lirc wttc<br />
,,,maine, il n'rii cil crrtci pas qiii m'aicnl proriii-c: une plii. grandi. wmme<br />
dc sntisl;iclions inornlc.; qii~ celui di> II. Lhn Bclll's : A~?"F la J1oi.l. ,le tic<br />
gucrc tl'~~i\ ragc iii~cii\ ~1rns6, dr livrr ihrrit dans un stylr plus<br />
corrpct, pl^^ ihlc\<br />
peut-Nrc, ccpciitl,inl, suis-.ir lin pcii srrptirpir p,lib rqporlnu spirilisinr,<br />
,poiqiW lhcn drc raisons in'incitcnt 5 y croire. iflai.;, n'n;ynril pris Cti. ii n~~ine<br />
de jugcr (Ir< ninnil'rstntions nl'firinfirs par rcrlnins snvnnts cl dcs pcrsonnrr<br />
qui m'inspircnl In plus grmilc conliancc, jc ne puis inc prononcer. Donc, .;pijc<br />
rcstr; spiriir, pas cncorc. Si je nr siiis pas iin spiritc cleclaril,<br />
fi.<br />
pntiquant. si je puis m'c\primcr ainsi, toiit m'attirc vcrs le spirilisme :<br />
est-ce q~ic cettc srience, disons pluli~t ccttc religion, m'intitresse par son<br />
catO fantastiqur ? wt-ce sci~leriicnt Imoin de toiil savoir, dc tout connnilre?<br />
Je ne saurais le (lire, niais j'aimerais h assister :L une senncc de spiritisme<br />
de lac~uelle je sortirais a1)solumcnt convnincii. Ccuv qui le sont. et le nombre<br />
en est grand, m'ont reprochb souvcnl de ne pas m18trc laisse convaincre ;<br />
que voulez-vous, je ne puis pas subslituer un dogme a un autre, une religion<br />
a une autrc sails des preules palpables ..., autant que les esprils pourraient<br />
I'ktre, rt cc n'est pas cc que j'ai vu, ce que j'ni entendu, ni ce quc j'ai<br />
lu qiii n pu asseoir ma ronvirlion.<br />
Lorsqu'il me plait dc iii'cntretenir avec des iltrcs qui rnr furent chers,<br />
ils viennent h mon app~l; si je lcur dtmanrlr conseil, ils me repondcnl.<br />
Cela se passe sans ri~Cdiuni, sans tal)lc, sans appareils d'aiicunc sortc, ln nuit<br />
comme le jour, au iontl (Ir nia consricnrc. Mais jc n'ai ricii il ricniniider h<br />
Moise, h J U ~ C Cbsnr ~ OU (1 Iri(3Lqr IIaqn, c'est d,ins lcurs hva~n que j'nime<br />
m'entretenir n\cr ciil. Qiiilrit an\ sccrcls de l'il11 del5 donl'certnines pcrsonncs<br />
pretentlrnt avoir rcqii 1,1 r-onlitlcncc~, j'cri qiiis cnrorr hmc dcrnantlcr<br />
si leur imaginntion, leurs nspir,~tions 6lc\rCcs nr Ir.; ont pas trompfics; hicil<br />
cntcnd11 jr l',lis al).;traction tlcs ,jonglrurs qui fiml Iciirs diipcs de* iiaifs.<br />
En tout cas, jr iic conrinii pas tic tloctrinc pliii consolnriir, pli13 r6cnn-<br />
fortnntc, plus tlignc dc rcspcri, t[iitl luloctrinc prnfrssi~r piir lrs spirilcs ;<br />
"cilne rrli~iaii ii'rsl plu'; iiiornlc, cl torl;i. nic iiil'(il pour I'ntlniirc,r ci1 nltcn-<br />
'lant ..., pciit-i11i.r~ iiioii iiiili ilion.<br />
c a 1 1 1 . 6 n i riLi1 O l n r 1 I o den<br />
m?/"dhr d'oz~lrc-lonzbe, la Sol'lrl~riil vr~rvztif;pe c! ralioizn~lle tl~a pvoblisincs de<br />
vie cf dc In mer!, le, Lois sq~r'vio~o'r~ dr I'D.iiii.e~~, 1;i Nature et Brslii~c:e de<br />
I'kfrr humn~i~, rt nouq di~iiioiitrc l'c\istcncc ct 1,i riiisoii tlcs Vres mcc~srives.
284 REVUE SPIRITE<br />
J'ni lu et relu son ceuvre: elle a rempli mon {ime d'a:legrcssc ct si Ics choses<br />
sont ainsi je nc puis que louer et proclamer In Providence Ctcrncllc.<br />
GASTON n'IIarr,r,u.<br />
Bulletiil IzItRraire de Brux~lles. -- Ici avril 1819.- Dans le clcrnier niii-i1firo<br />
du Bulletin, en analysant I'Essni de p7~ilo.sopAlo ~'volul%vtl dc M. Henri Mari.<br />
chal, nous dbclarions nc poilvoir suivre jiisqu'au bout l'auteur dans spi;<br />
conclusions. Lc liwc de M. Leon Deni~, un cxposC des doctrines spirites,<br />
appelle davantage cncore nos rbscrvcs . Mais celles-ci faites, nous devons<br />
reconnaitre tout dc suitc que Ic spiritisme n'avait guErc jusqu'ici ete diifcndu<br />
avec une parcille conviction, avec un semblable talent. M. Dcnis aplwllc<br />
tour a Lour l'liistoire, la scicnce, la philosophic Ii son aide, et son ouvrngc,<br />
anime d'aillcurs d'un souffle tres blevb, offre un interet qui ne faiblit pas<br />
un seul instant. A notre 6poque ou, en depit du positivisme de la vie, le<br />
merveilleux semble avojr reconquis tout son empire sur une foule d'esprits,<br />
nul doute qu'on ne lise avec une vive curiosite., ce volume oi~ cst mis en<br />
pleine lumibre le role considerable qu'ont joue depuis l'antiquite dans les<br />
croyances humaines les manifestations d'outre-tombe, la double vuc, la<br />
prediction, etc.<br />
TIRE DU PET~T LILLOIS. Catholicisme et spirilisme. - Cet ouirage, rpi<br />
touche aux plus hautes questions de la philosophie religieuse est une vigoureuse<br />
protestation de la libre-pensee contre les doctrines clericales qui nous<br />
dbbordent : il cst par consequent d'unc grandc actualite.<br />
L'RU teur, M. Jesiipret fils, de Douai, montre les populations abusOci;,<br />
fi~~iatises par Ic clerg6, abandonner Ic culte du Dieu unique, et prodiguer<br />
scs adorations h toutes sortes de represenlntions phenomennles d'un symlwlisme<br />
mensonger, cc qui constituc iinc veritable idolhtric.<br />
Il s'adrcsse aux hommcs de honnc foi, au\; esprits serieux que n'ont poinl<br />
fiiusses l'iiclusation, les prhjugbs de caste, de race ou des interi;ts egoisl.c.::<br />
h ceux qui, nc pouvant sc former par eux-mkmes une conviction sui'<br />
valeur des doctrines religieuses, dbsirent pourtant obtenir clcs solul,ioi~.:<br />
sur lesqucllcs ils puissent se reposer avec conlinncc, h tous ceux cillin (jui<br />
ont iiSsCZ d'indhpcndnncc tlnns Ic c~arnctbre pour rcnonwr h l'crrciir<br />
qu'cllc Icur cst claiiwncnt dkmontrhc.<br />
Une nriiilysc, mhc sucaiinctc (le ce livre, sorlirnil. da cxlrc (le notre joilr'<br />
nni; il faut lc lire, et cc nc sera ni sans I'rliil ni sans intCr0t croissant; ~~Iiii('iIl'<br />
y troii\w;i I'rnscigncniciit dont il a 1)esoiri ; les pcrsonncs illuminh ilcl;'<br />
Soi cnlliolicliic iippr~iidroiit ii mocltirei. leur lnuguc inloli.rantc cl. Ici; v1'i.i-<br />
-
-<br />
/-<br />
tables amis t k la religion y puiseront une idee plus grande, plus vraic, plus<br />
c,nsolnnte tlc 1'6tcri3clle puissance.<br />
prix : 1 Sr. 50. En ~cnlc a In librniric dcs Sciences pqychologiqucs,<br />
1, rue Clial>iiniii~, u Paris, ct cliez lcs principiiux 1il)raircs.<br />
lJNE HEIJRE D'OU13LI<br />
(Tire du Peiii-Lillois,)<br />
L'auteur tl'Elfa, do Blidie et do plusieurs aiitrcs romans vicnt tlc fdirc<br />
un noiiwl ouprilge : Une heuw d'oubli.<br />
Paul Grendel nous initie d la vicintimc d'un noliiire dc provincc et decril<br />
les divers Cpisodes de !'Oducation, du caractere clc deux jeunes filles ; I'uiic<br />
vaine, orgueilleuse. cst 8levCe au Sacre-Cmur, la seconde a pour l'inslruire<br />
une dame spirite.<br />
Nous assistons aux deboires de la bellc et orguc:illeuse Clotilde, I'ain6e<br />
des filles du notaire, et a l'amour naissant de la cadette pour lc clerc dc son<br />
pbre, Jean, son cousin.<br />
Tout ceci est le prelude du drame intime qui se deroule apres le mariage<br />
de Jean et de Jeanne et de sa qui a epouse un riche industriel, vi\ cur<br />
et sceptique.<br />
La th& repose tout d'abord sur l'adultere du mari qu'a l'encontre de<br />
tous les romanciers Paul Grendel assimile h celui de la femme comme rcs.<br />
ponsabilite morale.<br />
L'Buteur n'h6site pas il pousser jusyu'aux dernieres limites. les cons&<br />
quences de la Saiite du mari qui, dans une heure d'oubli, en une surprisc<br />
des sens, a etb Ia proic d'une jolic iemme pnssionn6c nu\ ycux noirs el<br />
Percants.<br />
Lorsque Seannc, l'impeccable et bonne heroinc, dbcouvrc la filute de son<br />
mari, la scbne CSL admirnblc, car. l'auteur possbdc le secrcl de clirc toutcc;<br />
choses sans artifices de langiige, sans cettc recherche dc n6oIogisinei liint<br />
usit6c. Ln scknc de dCscspoir sur Ics in,~rclles de 1'Hglisc csl n,trr:tntc dms<br />
sa simpliciti:.<br />
La separation morale des i.po~\ cst cornplide, innis :iu\ Yeu\ tlc I'cillourage<br />
et du public ils rcfoulrnt lcurs scntimcnts.<br />
Une schiie inngiqtralc es1 ccllc du dincr, c'est ln luttc cnlrc la fcmmc<br />
honnete cl la niailrcssc hypocrite, lutte aussi ciitrc dcu\ tloctrirics lc positivisme<br />
ct Ir, spiritiwic reprCscnlks pnr un dortcur cl l'ini;titiili.ic*c.<br />
Paul Grciidcl irilroduit au milici1 dc cc rccit piillictiqiic divcrncs nlani-
286 REVUE SPIRITE<br />
- +<br />
fcslations spirites. La doctrine y cil hal~ilcmcnt dCfentliic ct mise .;oiis ]es<br />
yeux dc~ prof ai^^.<br />
Toutes les cliicussions du cloclcur cl de \a pir ri tu cl le fini-icee sur lcs li~i~(~<br />
lions dei ccllulc~ cC.r6brih, iur 1,1 Llicorie tlc I'i~ico~i~ciciiL son1 ,tiiiil,<br />
saiitcs, on scn~ que 1'ii.utcui. coniinil il hntl 1,t tloctriiic CL ln pliiloso~ilii~<br />
spirite.<br />
Cc livrc inarque une 6poquc noii\ cllc tlimi ln IiLlSrnliirc, c'cil 1,t prciiiiikrc<br />
foi-; qu'on uic riborilcr
7<br />
y--<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 287<br />
ANNALES DES SCIENCES PSPCHOLOGIQC'ES : La revue intitulbe : Anvales des<br />
,c;ences psych~logiprr. pilrait tous les dcuu mois, par cahiers de Cil pages,<br />
l'inspiration clc X. le profe,;scur Charles Richet et de AI. le Dr Dariex,<br />
directeur ; celtc revue ne veut point s'en tenir u l'anillyse vulgaire des ph&<br />
,,oinbnes dits iititiircls, car cllc dkirc aborder l'inconnuissalde, tout ce qui<br />
r6pulb Sollgc ci'euu cl supcrstiliori.<br />
Les Annales clcs scicnccs psyc:hiclucs eludicronl la liicitlitb .liyperpliysiquc,<br />
la doublc viic, lcs rovcs qui repr6scntcnt des ruuliti.,~ objcctivcs, lcs prcssontimcnts,<br />
les apparilions de Smldmcs, ditcs 16l~pathiqucs, sclon Ic mol<br />
adopth par ICS Anglais (les savants dc cc pays, qui font partie de la Sociely<br />
qpqchical ~esearch, publieril le rcsullal de leurs rcchcrches, dans Icurs<br />
-. Prnreediwgs) --- ; en un mol pas de doctrine et de tlidoric, disent les fonclalcurs,<br />
mais un simple rccueil de faits prouves, affirmes par des personnes aulorisees,<br />
et semblables a ceux que MX. Gurney, Myers el Podmorc ont cnregistres<br />
d ans le volume : Phantasnis of living.<br />
MM. Ri cher et Dariex ne wulerit donc parler que des faits dument etablis,<br />
incontesi As, car l'experience et enfin la theorie viendront uprCs ample<br />
examen.<br />
Nous s ouhaitons beaucoup de sixcces a cettc nouvelle revue.<br />
tzette dzc VViage. 31 cldceinbre 1890. - Monsicur le Rddacteur en<br />
chef, Picrre Joigneaux.<br />
Vous E Ive,! publib, dans ln Gazette du 28 cieccmbrc, un articlc curieux,<br />
trbs etor inant, cl je ne me souviens pas d'en avoir lu un dc parcil depuis<br />
onze ans qixc je lis votre inleressant journal.<br />
11 s'agi1 de volre article : Les ndvrocies de notre 4por/ue, dans lequel vous<br />
conri ez au mOrnc sac les atlcptcs du spiritisme cl du incqyblisn~e, lc.;jctcui's<br />
de SC rts, les diseurs de bonnc avenlurc, les tireuscs dc carles, clc., qui onl,<br />
dites -VOUS, la foi auercqk el tenacc cles ali&zi~.<br />
Po i tenacc, oui; Soi tivcuglc, nun, clu moins cil cc qui conccrnc les spirites<br />
, j'cn pcwlc cn coriuaissancc tlc musc, Claiit l'un dc cc\ lo&s tlcpuis<br />
dix a ns ; nous n'tivoiis pas unc foi itvcuglc, mais iIii corilruirc unc Soi Cclairec<br />
eC tri >S 6clnir6c, assisc sur tlcs bascs wliclcs cl posilivcs, nulanl qnc lc peuvent<br />
Otre celles dc 1'6lcctiicien cn I'Clectricil+.<br />
Vo us-n~Crric, hl. Juignilaii\, IJLIS avcs ri1 pr~irl~~ill lc~iiglciiip': urie<br />
fni 4.<br />
--L dnace, ~brilal)leincnl clocyqlc, qui vou- Liil lc plus grmil hoiiiicur.<br />
nl dc loiigucs mn6es cl clni~z les plus rnnuv,iis jours tlc 1'1 iiionarchic,<br />
-vous pas cu Toi en la lil~crtol 1SL cetlc foi +lait-cllc assise sur cles
'288 REVUE SPIRITE<br />
bases solides ct positives :? Quelle ccrtitudc et quellcs gi~ranlies :i\ CL-\^,^^<br />
(le la liberti: ! Aucune. Votrc foi n'etai1 basUe que sur une conviction pure.<br />
ment morale, sur YOS senliments gen6rcu\, sur l'espkrance, bases bicn ppu<br />
solides, bicn peu positives, cn quclquc sorlc chiinkriqueq, vous en conciendrez<br />
!<br />
Ilus lors, faudrail-il conclure que \eus, et tant d'aiitrcs, qui ~~~trtn<br />
ccltc foi et prdfkriez subir la prison ou l'csil plntot quc tic s'incliner dc\ant<br />
un roi prCl ii vous rkcompenser par des places, dcs lionneiirs ou des t16c.o.<br />
ralions. faudrait-il, dis-jc, conclure quc cous aviez tous Ic ccrvcau di:lr;iqiib?<br />
Tcllc est cepcndnnl In conclusioii quc vous appliquez h clcs gcns qui, 4oii \ ous, ont des con~aaissa~zces vadec, de la rc;putalion, de I'auloritd.<br />
Non, Monsieur, les vrais adeptes du 1nagnktic;mc ct surloiil (lu spirilime,<br />
n'on1 pas le moins di1 mondc lc cerveau delraque, cl votre opinioii w<br />
modifierait si vous discutiez avec eux sur le magni.,ticmc et le spirilisnic,<br />
sciences que vous n'avez approfondies ni thi;,oriquement ni experimcntalemen<br />
t .<br />
Si ccs sciences, soi-disant malsaines, constituent vraiment un peril social,<br />
comme vous le dites, il n'y n pas une minute u perdre; tout journalisle<br />
serieux doit consacrer son journal a clemontrcr serieusement et solidement<br />
que ce sont bien des insanites, et Q: ~mpecher ainsi lcs ravages de In con-<br />
tagion s, et C'est chose fncik, clitcs-vous cn terminant iotre article, potdr<br />
qui sait tenir une plume.<br />
O vous qui la tenez et ln maniez admirablement, veuillez pribchcr<br />
d'euemple, en songeant qu'il sera prudent et juste d'admcttrc les rkpliqucs:<br />
si vous agissicz autrement et parliez et discutie~ tout seul dans votre joiirnd,<br />
ce serait votre droit, mais cous singeripz piir trop mcssicurs lcs cure\, Ic9-<br />
quels parlent et discutent toul seuls dans lcnrs eglises ct triomphent i'd<br />
ais6merit, la contrndictiou Gtant kcartbc tE p~iori.<br />
NRNRST ODIRR fils, paysan ct conseillcr municipiil<br />
A Saiiil-.Indri:-rn-Royans (Tsbrc).<br />
P. S. - Depuis quc jc rqois la C;a/iellc, j'ai iiilrcss6 ii ln rCd;icLioii lih-<br />
sieurs ... loquncles, qiicllc n inser6cs, notninincnt unc ioyuade sur la rccjqiu~i<br />
clu cadastre. [Numkro du 21 novcml)rc lSSfi, page 356, cleu\ibrric coloni~.)<br />
Lc Gkrnnt: II. JOLY.<br />
-___C<br />
Paris. - Typ. A. PARENT. A. DAVY, succr, 52, rue hladamc. - i'rVPpho,ie.<br />
\
REVUE SPIRITE<br />
JOURNAL MENSUEL<br />
D'fi'TUDES PSYCIIOLOGIQUES<br />
Les se aoces du Vondre~li, eii. octobre, so tiendisont, 1, rue Chabanais, le O et le 23, i<br />
8 heures 112 du soir; actuellement les rhnions sont suspendues.<br />
Les spirites et leurs adversaires se regardent avec la circonspection et la<br />
qu'eveille en nous l'incomprehensible.<br />
(( Commentpeut-on .nier des faits si palpables, )) disent les premiers.<br />
N Coinmeai peut-on c~oire des choses si monstrueuses, pensent ces derniers. 1)<br />
un et l'autre des partis ont contribue a creer cet antagonisme.<br />
, adeptes n'ont pas toujours su donner a leurs experiences un caracrr6procllablel<br />
el eu outrc, clincun ne dispose que d'une exparience per-<br />
:lle limitee et comme le sujet en question se trouve eparpille dans des<br />
~c~i~aines de livres cl de revucs, il cst difficile de s'orienter sur l'ensemliie.<br />
Il nous manrliiait donc une Phhomhologie du Spiritisme pour naus<br />
offrir un ensemble des faits, dans laquclle ils scraient groupes syrnetriquement<br />
puiscliic cc LltJhut de syntusc a fait croirc a nos adversaires qu'ils<br />
Pouvaient iinpuii6meiit ballrc cil breche le spiritisme avec quelques phrasc.;<br />
Sonores.<br />
Ces advcrs,iircs nc sc doiilcnt m0me pas du nombre et de ln valeur des<br />
faits qu'ils coiiil,;tltcnL, cl si jadis, ii 1~. riycur or1 a ni0 les m6tlieorolilhes,<br />
on n'a pi1 igiiorer Ics caillou\. Qiiiii~d lc, plicnombnes spirites pleuvenl (ln<br />
cicl, on pcut il 1,t rigiiciir s'en gnrmlir ~uoycririnnl le voilc lugcr (111 scepti-<br />
cismc el .ic croire cri bilrelC, iil
290 REVUE SPIRITE<br />
4<br />
Edouard von Hartmann publia, il y a quelques annees, unc brochupe<br />
contre le spiritisme ; il jeta par hasard un coup d'ail vers le ciel, remarqua<br />
quelques gouttes de pluic et ouvrit son ombrelle de sceptique ; Al~snko,~<br />
laisse ruisseler sur la pauvrette une averse ; Von IIartmann ne peut la<br />
garantir, il ne l'essayera mbine pas.<br />
L'essai de von IInrtmann ne contient que 118 pages; la reponse d'Aksnko\\<br />
embrasse dcuv volumes corilcilant plus dc 800 pages. Cc contrastc devient<br />
encore plus remarquable quand nous lisons ceci chez Hartmann : Conme<br />
.<br />
(( personnellement je n'ai jnmais pris part u aucunc seance, je ne suis pas<br />
(( en etat de juger de la realil6 des phenombnes en qixcstion, etc. (p. 16,<br />
23). Tandis que nous lisons chez Alisaliow : < Depuis que je m'interesse au<br />
a mouvement spirite, c'est-a-dire depuis 1855, jc n'ai jnmais cesse de l'&tu-<br />
N dier clans tous scs dktails, et cela dans toutes les parties du monde ct dans<br />
á toutes les litteratures; j'ai d'abord accepte les faits sur le temoignage<br />
< d'autrui; en 1870, seulement, j'ai assiste a une premiere seance dans un<br />
a cercle intime que j'avnis organise moi-meme. 2 (Preface 28.)<br />
Si maintenant nous prenons cn considirration que toute experience fait<br />
defaut a von Harlmann, tandis qu'Aksakow dispose d'une trentaine d'annires<br />
d'Atudes et de vingt annees d'experiences, le spirite enthousiaste serait<br />
tente de crier au premier : Si tacumes, philosophus nzansisses ! Mais la<br />
question posee n'est pas si simple. Si ce n'eut ete qu'un gant ordinaire, jete<br />
en defi,Alisakow ne l'eut certes pas ramasse mais sa reponse prouve au contraire<br />
que dans la brochure de von Hartmann il a trouve des remarques de<br />
quelque valeur.<br />
Hartmann ne se laisse pas entrainer a In negation simple ; il dit au contraire<br />
: á Ce que nous posshdons aujourd'hui de temoignages dans l'liisloire<br />
á et chez nos contemporains siiffil pour me convaincre que l'organis~~le<br />
r< humain conlicnt plu< dc f;icultes que In sciclnce exacte n'en a tlhcou\crt et<br />
a analyse; je considt!rc cc inil cornmc suffisml pour engager instaninicilt<br />
á la science il diriger son attention el ses cuphimenlalions sur ce i1oril:~illc.<br />
(t Mais je me crois cri clroil de former un jugcmcnt provisoire siir ln con-<br />
á clusion 7i tirer de cc.; plihomhncs, en cas de leur realite, car c'cst 13, :NI<br />
a fond, lx tilclie (fil l)hilo\oplie (23). ))<br />
Hartmann rappcllc au4 ;LUX spirites les principes logiques qu'exige tolite<br />
methode c~pei.in~cnLnlc, cl wus cc rapporl Al\.;tibo\\ nomme son e+ni une<br />
u ECO~C pou^ le spirslicmr )).<br />
Les conclusions quc \on iI-Inrlmnnn tirc cles ph6nombncs spirjlc* se<br />
resument ainsi : Il n'est pa- alisolument n~ceqsairc dc lei nllril~ucr aux<br />
esprits, mais ils peuvent s'cxpliqucr par la nalurc anormale cl palllulo'
JOUHNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 291<br />
gi4ue des mMiiims. Mais c'est ici que ie trnliit I'insuffisanre des quulitis<br />
pbilo~opliiqu~s et l'exigence absolue de llc\pCrience, car IIyrimann nous<br />
r,~pcint le mCdium d'une mnniere theorique qui rie repunrl nullement n<br />
l~eup~rieiice et h In renlitb. Selon lui les mkdiurns sont en nihc teriips iles<br />
nuto-~omnnrnbules en rapport avec les nssistniits nu cercle des mnqnetiselirs.<br />
AnirnCs par de.; forces psychiques ils exhalent une forcc ncr\ eusc<br />
(ncl~riq~c) qui, sc tran.;f'ormniit en ~ilmtioiis Iurnineuscs ct cnlorifiqiies<br />
prOdui.;eill iule force phjr.;klue et peukent produire, mhu? h (listance,<br />
des mariifcstntions extrnordinnires.<br />
Cette force est cnpnldc, sclon lui, cle rkngir contre In pnvitntion ries<br />
0l)jcts; cllc peut produire des 6criturcs sans ntloiicliemcnt ilil rrnyon; ccllc<br />
force cclpd~lc de pBri0trcr In mntibre peul nussi i~nprimcr les formes orfcaniques<br />
du mkclium, soit alec le pied, soit avec !a main, sur des plaques<br />
noircies ou sur un fond quelconque. C'est par le moyen de cette force nerveuse<br />
quc le inirdium est en etat d'influencer les assistants comme un magnetiseur<br />
puisyant ; il les plonge dans un somnnm1~uliime fictif et leur fait partager<br />
ies propres I-iallucinations, de sorte qu'ils croient ~ oir et toucher des<br />
manifestations concreles qui ne sont qu'illusoires.<br />
Toujo~m, selon Bnrtinann, la conscience somnambulique du nii.diuni >ossede<br />
une memoire hyperestlietique; alcc elle il peut lire dans 1s. pensee et<br />
sacliant cn mClnie temps la question et la reponse de son auditoire, il peiit<br />
projeter celte dernibre -ur l'ardoise fcrinee el scellee ; de plus cette coilscierice<br />
est cInir%oj~nnlc sans le ciecours des yeul.11 est 7rni que l'euclusioi~<br />
d'~ine perception physique n'exclut pas necessairement Iti percepti oii<br />
anormale.<br />
Il >'agit ici (le constatci une 115ritnl1Ie nnnnlntion clti temps et de I'eq)ace,<br />
par elcinplc dans ln lixrjdil~~ & ilistancc ; Ib, JInrtmnnn, snns s',lrri!ter tx une<br />
~nplicniiou iinturcllc ic coiitcute cl'uricl hypothEse metapliy-icpr ~t inontr<br />
~U~(ILI'~ lcl .OLIIW ilc l'bpril id)sol~l, dans lcquel, toul incli\itln prcild i.d'i!ic,<br />
dit-il. Voiri .on 1iyl)ollic'~~i: : (i 0ii hr inppcllc ce cordon onil~ilir,il fiid+-<br />
1( Lrii~tjljlc~ (pi r,~tl:~cli(~ 10111 & 13 l~ib~'~ uiii\crsclle, 12 11 ILUPIP: lit. ILI
292 HEVUE SPIRITE -<br />
el+ ~ntitrnu par lcs -pirites; ce< clernicri ont cn outre l'avantage (l'une<br />
c\plicntion siiiiplc de* pliCnoinbnes, tandi3 qu'Hartmann partage In sienne<br />
en cleu\ partics hCt4rogencs, cn eupliqu,-iiit l'une par la force nerveuse du<br />
rnc~diuin, en clierchanl I'L~~itre dans 1'12,qprit aholu. Dans ln definition du<br />
nietlium, lisrtmnnn nii~lr Cgalemcnt 13 \Crile el l'erreur, et cclle qu'il iloiinc<br />
3ur l'el~i des assistant e-L telle q~i'aucun spirite tant soit peu e\perirncnt~<br />
rie ln p~ii t ncccptcr.<br />
li,irtrii~inn en armant le rn6dium tlc toute$ les qualites n0cessaires poilr<br />
c\pliqu(\r Ics phenomt nw nc trouve plus aucune tlifficiilt6 pour faire Giii'gir<br />
1~2 ~lwiininenes dc celte figure ficli\c. I ciicorc ont pli~tvgiapliiC Ic rnCiliuni et l'Esprit sur Ic ni0mc clicllt',
JOURNAL D'ETUUES PSYCHOLOGIQUES 293<br />
nikre a renverser toute theorie de fraude et il'liallucinntion ; Hnrtnlnnn<br />
'un sourire de pitie pour des arguments si iil.;i:,iiifiants : (( T,PS photohies<br />
de Crookes qui montrent le medium et l'clppnrition (ln f~nt6ine<br />
e meme clicho, eveillc ce soupcon que la fipure representant l'appan<br />
n'est que celle du mbdi~im, celle qui rcpr6sente le merliiim n'est<br />
n mannequin formC par les habits rembourr6~ du medium ct pholo-<br />
)hi6 dans une posc qui le couvre a moitie. H (97.'<br />
n toutes les transfigurations sont des illusi ln.; transmises, cl les<br />
alisations sont des hallucinations quc lc mi~li~iin fait partager ;III\<br />
teurs.<br />
ut consirlBrcr comme entierement erronh l'cs.,ii cle Hartmann de IOLI-<br />
,"ll U'. oqdiquer le4 pl-irhomknes par le medium. 011 p~iit ndmcttreque sa ho- chure indique clairement les conditions sous lesquellr.+ leq csp6riinentntioi:i<br />
doiven t etre conduites pour 6tre irreprochables, et qu'il offre aux -piritedes<br />
pi "inripes methodiques d'aprks lesquels ils clc.v,xient conduire leur,<br />
exphri1 ences; mais le conseiller d'fitat hl~snkow a pror\e que Hartinann luimeme<br />
n'a pas observe ces principes, et que les spirites ont accompIi depuis<br />
longte mps les conditions qu'il stipule ; il ecrase de pi euLes son adversaire<br />
nniiv ,ui 11 montrer que tout ce qu'il exige a ete execute depuis longtemps, de<br />
lue, a Animisme et Spiritisme â ecrit d'abord en guise de replique a<br />
au courant de la plume et depasse de beaucou:, le bat primitif; il est<br />
1 le resume substantiel de tout ce qui est contenu dans la litterature<br />
i qui n'a ni le goflt7 ni Ic loisir de s'orienter sur la question spirite<br />
nt sa litthrature volumineuse, doit au moins, &'il tient & avoir et a<br />
e une opinion, prendre connaissance du contenu d ~i livre d'Alisakon.<br />
Cdr II est la veritable Phenomenologie du Spiritisme.<br />
tte ceuvre fait epoquc dans l'histoire du Spiritismr, et quant h inoi,pei -<br />
cllement, elle me tire d'un grand embarr,i+ ; j, suis en Ctat inaiii-<br />
~t dc r6ponclre 3 toutes lc5 questions qu'oii nle I~c>+era concern,mt le sl~iritismc,<br />
ct cela, d'unc mnniure qui n'exige ni lic;iiii~c ILI^ tlc temps ni be~riconp<br />
de pcinc pour qui veut se renseigner; c'ci[ lii I,t.ciise que le livre<br />
d'Aksnlrow comblc rCcllcmcnt une lacune. Edo11 ;iliwrl)C par ses ;llhilw<br />
W~tidienncs? On pourrn toujours trouver le t~iii~)-. III. lire deux toliime.:<br />
Pour s'oricntcr sur ln question la plus importnntil r;ic iiotre sibcle. el jiiqlr<br />
Par Soi-meme. En ne commen(nnt pas ln leclurc~ ,L\ PL ltt ferme re-olutioil<br />
de ne jamais admettre les faits du spiritismc, oii +cra ~~onraincu de -n vi2rilib<br />
meme en ne disposant d'aucune expCricncc pciwnzielle.<br />
S'il en est qui ne peuvcnt croire au spiritisme
19 2 REVUE SPIRITE -<br />
in?mes, comme s'il.; disposaient seuls du don de l'obscrcation. nou, Irllr<br />
dirons qu'aprh a\oir lu le licrc d'Xksako\v on peut, sans e~periences pcr,<br />
sonnelles et suiTies, gagner une con~iction par cette lecture.<br />
30.; otlversairei eclaires et
- JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 295<br />
(, nels les plus renommes 1 en somme, de nombreux doutes, des objections et<br />
, des confusions de tout genre agrandirent la difficulte du problbme. B<br />
(preface 26.)<br />
out investigateur a passe par de semblables peripeties et par de pareils<br />
Et si l'on reste sur le terrain quand meme, c'est qu'il se male a<br />
ces deboires des circonstances qui engageut u continuer les recherches. Au<br />
lieu d'abandonner le champ d'eludcs a cause des accessoires tlesngr6ables,<br />
on se dit qixe ces accessoires, parties (lu tout, sont inherentes h la cause<br />
et que, parfois, elles sont tres inslruclives, comme en genbral le sont<br />
les faits negatifs dans la science en servant de stimulant pour resoudre la<br />
question.<br />
Hartmann n'est nullement l'auteur de cette supposition de tout expliquer<br />
par le medium; elle n'est m4me pas le resultat d'un soi-disant jugement<br />
des adversaires conforme a la raison, elle fut emise par les spirites euxmemes<br />
au temps primitif de leur developpement. Les adversaires arrivent<br />
lin@ ans trop tard avec leur decouverte.<br />
Schindler, par exemple, qui ecrivit sa (( Magie de la vie spirituelle â, en<br />
1867, enonce absolument la mOme theorie et tache de rapporter tout au<br />
medium. Perty partageait la meme opinion, meme dans sa seconde eclition<br />
des u Revelalions mystiques D, et s'il abandonna cette theorie que nos<br />
adversaires voudraient nous faire adopler B nouveau, c'est que des experiences<br />
personnelles posterieures l'y avaient contraint.<br />
Le juge Cox s'est egalement vu force d'abandonner cette m6me theorie<br />
et Von Hartmann a tort de croire qu'il ait ele le premier B la formuler.<br />
Par suite de ces conversions les invesligateurs n'abandonnbrent pas le<br />
mediumisme pour se tourner entierement ver4 le spiritisme proprement dit ;<br />
ils reconnurent au contraire que les dcuu categories existaient de front,<br />
qu'une grande partie cles phbnombnes s'eupliquaient par le medium, qu'une<br />
autre rie s'y cadrait pas du toul, de sorte qu'il fallait adrncltrc iine cause en<br />
dehors du nledi~in~.<br />
Si ccttc separalion exactc dcs phbnombnes Utnit i~iJgligbc,ou si l'on confondait<br />
a nouveau les denx sources des phi:riornuiics corninc 1Ii~rlm:inn essaie<br />
de le faire, il s'cnsuivrail unc confusion scicntiriqiic iioiivcllc, et cettc confusion<br />
est dbjh surmonlec.<br />
Ce sceplicismc soi-disant scientifique nc trioinplicra pas ; Ic livre<br />
dlAksakow a granclemenl contrihi16 a lirer nne lignc (le dbincircnlion entre<br />
les ~h6nomenes mediiimiques et ceux qui nppnrliciincnt au spirilisme pro-<br />
Prement dit.<br />
Je suis satisfait qu'il n'ait pas donnu h son livrc le titre de a Mediumisme
296 REVUK SPIIiIi'E<br />
-\<br />
et Spiritisme D, opposition qui eiit occasionne une confusion, puisque 1,<br />
medium est necessaire pour prorluirc les deux genrcs de plienomencs.<br />
Il scrait desirable qu'h l'instar d'.\ltsakow ces dcuv ternies : Anirn~s)~~ el<br />
Spiritisme fussent adoptes el eniployds ; par Animismc 011 comprcntlrnil 1,<br />
causc des phenombncs; par Spiria'st~~e on cntcndrail lcs ph6nomDncs (loi11 le<br />
mcdiurn est l'intermediaire indispcnsnblc, mais dont la cause pro\iriit (]es<br />
&es intelligents pour ln plupart du lcnips iuvisiblcs. Ainsi : Animisme et<br />
Spirilisme deviendraient le niot (l'ordre (les* iiivc.;tigalcixrs rdflCchi.;. Si l'on<br />
ignorait cette oppoqition, cc rjui ne SC pourrait filire sans niblcr la. ctiiise et<br />
la condition (causa et conditio), on agirait sans tlisccrncmcnt.<br />
Le mot á Animisme N prhnle encore ccbt nutrc avantage; il anni&<br />
I'Otrnnge hypolh&sc(la plus siipcrficiellc de toulcs) qui tciid h tout c\pli-<br />
quer par les facultes normalcs du inbdiurii, ot & livrer tout le spiri.<br />
tisnie h la physiologie psychologique des mcilericilistcs. Il va sans (lire que<br />
les adversaires comptent la frnutle commc fisant partie dc ces faciiltb, et<br />
sans borncr cette accusation aux mediums profcssionncls ils nc SC ghent<br />
pas de l'admettre pour le plus grand nombre des mediums priv6s.<br />
(A suivre.)<br />
LE SPIRITISME DEVANT LA SCIENCE<br />
: 1. - Apres avoir nie avec tant d'obstination les phenomhnes spirites, apres<br />
avoir echoue piteusement dans les explications physiques qii'cllc a proposees,<br />
la science officielle reconnait enfin de plus ou moins mauvaise grfice<br />
la realite de ces phenombncs. Mais elle n'a rien de plu.. presse que de<br />
chercher & les denaturer - c'Clail fatal ct previl, - et h en donner dcc<br />
explications - tres scientifique., sans doutc, puiqii'cllcs emancnt de pcrsonnngcs<br />
aiitorises, - mais nbsolumciil dihubes de vrniscmblnnce.<br />
I'l~isicurs ouvrqcs ont clejii 616 publies pliis ou moins directcmciit tlnm<br />
cc but; niais la quesiion 1i'av;iit pas cncorc ol)lcriii l'linnncur d'elrc Ir;iilOe<br />
daiis la Ilcviie ln. plus academique qui soit an inonilc; c'esl M. Alfrctl Ijiiict<br />
qui l'il inlroiluitc clans la IZeam rlrs DHIIZ ilJOncZe~ (111 15 fCi1ricr 11;!)1.<br />
Profitous donc dc l'occasion pour crri1)rnsscr 1;t tliboric clcs snvanls, si chllc<br />
est vrninicnl lheorique ; ou pour ln rbl'utcr si clle n'est qu'liypothCticp~ et<br />
mCmc con1 ratlictoirc.<br />
II. - En cc qui a rapport riuv phenomEnc< l)hysirliics, M. Binet n'cn t'st<br />
encor? rlu'~uiv niouvcnicnl.; dc tahlc ; il n'a pas l'air clc .;c doiitci. qu'il c\iilc<br />
des niouvcincnts sans coiitnct du mCclium a\cc lcs objets. 13t pour rcii(lr('<br />
raison de ccs mouvemcrits dc Lnblc, M. 13inct tt rccourc II l'c~plicnlion qu'cn<br />
R donnee son aini: Bnbinct.
- Tla<br />
foi. ))<br />
Nous<br />
ete demontre, dit-il, que les ogrhleurc communiquent une impula<br />
1: 1 table, sans en avoir consciencc el cil restant d'une pnrf(1ite bonnc<br />
devons nous feliciter de voir enfin les sn\mts renoncer h cc singulier<br />
pro~edS de discuision qu'ils iivaicnl loujoiirs ci-iiployc': jusqu'h ce jour, et<br />
qui con: :i\tc il laacr lcs optr,~tciir.; tlr s~~pcrclicric, dc cliarlntanisinc. Maintenant<br />
1 es mcdiurns son1 de bonric roi ; c'csl tli'jit quclrliic c'liosc. Mais nous<br />
devons I 3bscrver que la il6morisLrnlioii cloiil on parlc, n'a nullciiicnt &Li:<br />
faite. Le spirilc Ir moins c\ptJriineiiiC: sait il cliioi s'cn tcnir la-tlcssus.<br />
Si l'in ~pulsjon Ctiiit commiiniclu6c ;L ln 1al)lc par cles rnoiivrmcnls inconscients,<br />
a plus forle raison pourrail-cllc l'0trr par clcs iiiouvemcnts conscients.<br />
nn , nniir , --_rail donc toujours proC!uire il \oloiilO lcs phdnomhnes spiritcs. Or,<br />
t peu que l'on ail d'capirriencc, on sajt qii'il n'en est rien ct (III'BVCC la<br />
pour<br />
meil leure volonth dri monde, il est sorrvcnl irilpoqsible dc les produire.<br />
Es t-ce put-elre l'inconscient qui rend, d,ms ces cas, ln table plus lourde<br />
n ~ I , son ~ n poids normal, qui la scelle mhinc quelquefois au parquet'? La prStend<br />
ue impulsion commuiliqu8e peul-ellc aller, dans d'autres circonstances,<br />
jusqi u'a soulercr totalement la table au-dc5siis du sol?<br />
A cettc explication erronee, M. Binet n soin d'ajouter une erreur de f,3it,<br />
cn al ,tribunnt 3. Chevreul ce qui appartient, par droit de prioritir, au general<br />
Noizet (1) : l'experience du pendule e\plorateiir. Mais il est inutile cl'irisister<br />
sur ce point. Tl est d'usage courant parmi Ics sn\anLs officiels qu'il n'y a de<br />
savant s qu'e1i.i el les leurs; en consCqucnce, tout cc quc les autres les profanes<br />
1) dCcouvrcnt est consideri: par eux coriinie non avenu, tant quc<br />
l'inven teur peut dkfenih-e sa propriCLir, et coinnie dc bonne prise cles qu'il<br />
ne le peiit plus.<br />
III. - De conccrt avec, MM. Ribot, Piii~lli~ii, Pierrc Jiill~t, clc., M. Binet<br />
attribue les pl-iknomi-:ries spiritcs (a foriiori lcs l~litinornencs mngn6tiqucs),<br />
a Un elat pnthologiquc der: siijrls clui 1cs protliiiscnt.<br />
(( En t1erniOrc iinalysc, tiii-il, uiic gr:iiitlo r~iiiiiilite dc ph(inoin6rics psycholo8iqucs<br />
s'cupliqucnt piir iinc m:ll;ldic tlc l,r pcrsonnalitk c~iii c.oii~i.;lr: clans<br />
Un d6rloiil)lcmciit, ou plutot un inor~xllciiiciil (ln inoi : l'iinilk riorrritdc rlc<br />
la conscicrioc, csl l~risec; il SC produit pltliirurs CO~~C~CIICCS ilislinclc~,<br />
dont chacimc pcut avoir 3es pcrceplions, sa niCmoirc ct jusqii'h son carac-<br />
the normal. 1,<br />
Il est h rcninrquer que l'auteur s',il~iLicnl tlc tlCfinir les mots: mrtlnclie,<br />
(1) Mdrnoires sur le somnavtbulisn~e<br />
et le mng,ieti(nze animal 1,. 400. Les experiences<br />
de Noizet a l'ecole polytechnique datent de $808, celles de Chevreul de 1812.
298 REVUE SPIRITE -<br />
personnalite, mot, conscience. C'est un moycn commodc et sClr de se livrer<br />
aux equivoques, aux dou1)les sens et aux non sens.<br />
Tiichons de reparer cctte omissiun.<br />
Bichat, l'un des grandi prctres de la religion scicntifico-matbrinliste,<br />
definit la lie : a I'enscmblc des fonctions qui r6sistent h la mort. N Comme<br />
on resiitc toujours a la mort ju.;qu'h ce qu'on y siiccoml)e, il s'ensuit q u la ~<br />
vie cst une maladie, que sailli. ct maladie ne sont qu'une mdme chose.<br />
Sans doule M. Binet s'cst inspire rlc Hichat pour al'firmcr qiic les inetliums<br />
ct les somnambules sont dcs malades, et que les plienomhes produits par<br />
eux rclb~ en1 de la pathologie.<br />
Seulcmcnt, il inut convenir que les fonctions de ces malades resistent<br />
longtcmpq fi la mort, car on ne .ipoit paq qu'ils meurent plus t6t qiie les<br />
autres ; on voit mbme trer souvent le contraire.<br />
Ce qui prouve peremploircment que les mediums ne sont point cles<br />
maladcs, c'cst qu'il arri~c tres frequemment, - meme ordinairement -<br />
qu'etant malades ils perdent leur mediumnite pour la recouvrer lorrqu'ils<br />
sont ri: tablis.<br />
MCmc sans ktre positivement malade, un etat de fa~blesse relative suffit<br />
pour paralyser une mediumnite qui se developpe de nouveau 5 mesure que<br />
les forcci reviennent par suite du repos, d'un bon rogime ct de l'air pur<br />
de la campagne.<br />
Il est 1 rai toutefois qu'il arrive assez souvent qu'une mediumnite se mani-<br />
feste pendant la maladie pour disparaitre apres In guerison. Ce cas se pre-<br />
sente surtoul pour les m6diumnites qui, comme la lucidite, sont avantagcuscs<br />
au malade et f~cilileiit s;l gubrison quand on sait les mettre h profit.<br />
Mais c'est 1% l'esception, ct elle proiicc la sagesse deln nature sans infiimcr<br />
la regle.<br />
Les m6decins ignorent ccln, ou feignent dc l'ignore,.. Ils Sont hicn, puiyiic<br />
les 1rin1;icles y consciitcnl, car leur hourse ne s'cn troixvc que mieus.<br />
IV. - M. Ijinct nc s'occupc qiic (le dcu\ mi:tliurnilili:s : lil tahle cl 1'8cri-<br />
turc, cl il riou.; aswrc que N lcs Iiyslcriqucs, ou, tl'uiic Syon plus gi.ritJi"~lc~<br />
les soniii,iiiibulcs Sormcnl (l'c\ccllcnls mCtliurns â.<br />
A 1ii in,iiiii:rc tloiil Ces Sit\.
pratic;~chologic. Entre ces trois formcs clc l'nctivit6, il n'y<br />
"as dc barribre, il n'y p;lr d'hintus, il n'y 3 pas d'nbirnc. Ln grndation<br />
est rbgulihe, sans fissure, sans lacunc. N (Ew~i de psychologie phhde.;<br />
Ainsi, la pic est d'origine chimiquc ; l'nction reflcic est cl'originc chimique<br />
; h fortzori l'instinct ; n fortiori l'iiitclligencc. 1'1s de fissure, par de<br />
lacune.
300 REVUE SPIRITE<br />
VI. - Toutes ces assertions sont purcmcnt gratuite3 ct m8mc a 1 mrd;<br />
il serait facile dc Ic dbmontrcr. Mais ce n'eit pas ici le lieu, et pour discuter<br />
avec les savants nous dcvons admettre leurs propres principcs.<br />
Dans leur hypothEsc,le psychique est donc subordonneau pliysiquc.Sous<br />
\oyons pas par quel myslere celnpcut ckister, mais pcu importe. Cc que<br />
nous voyons trks bicn, c'csl quc le psychique, In pcrsonnalit6, le moi, I;,<br />
conscicncc, ne pcuvcnt pas dtrc inilladcs sans quc d'abord lc physique 1,<br />
soit.<br />
Or, nouc venons de voir que, rEglc gilnerale, Ics m6tliums ne sont poiiit<br />
ninladcs du tout au physiquc. .2 plus fortc raison nc le sont-ils pas iiu piychique.<br />
La s6crCtion nc peut btrc denaturee sans quc l'orjinnc secrbtcur soit lCs6.<br />
La pcrsonnalit6 ne pcut-Otrc n~alndc, le moi morcell6, la conscicncc d6qgrbgee<br />
sans que, tout au moins, Ic cerreau soit affecte.<br />
Concevez-kous des maladies du ccrvcau durant jusqu'u 80 ans et plus,<br />
sans que le medium en soit incommode le moins du monde, sans qu'il i'en<br />
cloute ?<br />
M. Rinet n'a peut-ktre pas du moi la mOmc iclbe que M. Richet? Alors, il<br />
faut le dirc. Il faut nussi indiquer la diff6rencc qui existe entre le moi, ln<br />
personnnlzle, la conscieme. S'il n'y a la qu'une chose, 5 quoi bon trois mots?<br />
S'il y a trois choses, quelles sont-elles ?<br />
Toutes les speculntions de la science officielle - car tous les savants sont<br />
dans Ic mOme cas que M. Binet et hl. Richet,- rcposent donc sur des &quivoques,<br />
des mol5 vagues et souvent ~iclec dc sens.<br />
Et l'on apprlle ccla clc la scicnce ! ct l'on gaspille des millions pour enseigner<br />
celtc scicnce, pendant qu'il y a des gens, a commencer par l'klal,<br />
qui ne peu~cnt joindre les dcux bouts !<br />
VII. - Puisque lcs cvplicntions proposees : mnladic de la personnalili'.<br />
morccllcincnt du moi, desagragntion tle In coriscicncc, n'c\pliqucnt rien. ct<br />
auriticnt bien plutot hc.ioin il'Blre clpliquEc.; cllcs-mdnics, ne pcul-Oll<br />
troii~cr unc cuplicntion dcsphenombncs niagnetiqucs ct \piriles moins vieil -<br />
tifiquc pcul-Olrc, mais plus rntionncllc ?<br />
Suppose quc noil.; en fussions capcil)lcs,cc n'cst pas dnns c~uclques li~ll<<br />
quc nous pourrions In clouncr.Nous allons toutefois clpoicr quclqarq itll'ci<br />
qui mcttront peut-Otrc dms ln bonnc voie dcs pcrsoniics qui cherchent cl1<br />
toutc sinceril6 I'cvp1ic:iLion clc cc.; ph6uoin~nc.;.<br />
V1II. - II cil bien vrai qu'il y a tlcu\ pcr.;oiincs cn 1'homnic.En ccl:i rioll'<br />
sommcq d',~ccortl avcc In iiouvclle ecole psj-cliologiquc. Nous allons inhil''<br />
plus loin : nouc (lisons qu'il y cn a trois, cominc cn Dicu. La pcrsonnc euti.-<br />
rieurc, l'interieure ct l'intime.
JOURNAL D'ETUDES PBYCHOLOGIQL'ES 30 1<br />
P<br />
,ilais nous nous di\isons en ce que ces trois personnes ne dkrivcnt pasdu<br />
corps; c'est au contraire le corps qui derive d'elles. L'intime engendre<br />
I'interie~r, duquel procEde l'exterieur.<br />
Ces trois personnes ne sont pas malades, ni d6sngregecs, ni morcelees.<br />
Elles ne font pas trois moi,pas plus quc les trois anglcs d'un trianglc nc font<br />
trois triangles ; elles sont sul)ordono8cs entrc cllcs, et, comme dit Agrippa,<br />
le gouverne l'infhricur ; cc qui ne \cul p3s dire qu'il lc contraigne<br />
fatalemeri t.<br />
pour nt! parler quc des decix personrics qu'cntrcooient RI. ninct et ses<br />
confrErcs en psychologie pliysiologi(~ue, In vhrilO r,st tout jusle lc contraire<br />
de ce qu'ils croient. C'est inevitable, puisqu'ils tiennent lcur lunctte u l'envers.<br />
La personnalit6 qu'ils appellcnl seconde, celle qui se manifeste chez les<br />
mediums et les somnambules, est bien In seconde des trois que nous avons<br />
indiquees, c'est l'interieure ; mais clle est 13. premiere par rapport a la personnalit6<br />
de l'etal de veille,qui est l'exterieure.<br />
á 11 existe chez l'hysterique, dit hl. Binet, meme a l'etat de veille, une seconde<br />
personnalite obscure, & cote de la personnalite principale lumineuse.<br />
))<br />
Nous avons dit qu'il n'y a pas bsoin d'elrc hysterique pour cela, cette<br />
seconde personnalite reside plus ou moins voilee chez tous les homincs;<br />
mais si elle est obscurcie elle n'cst pas pour cela obscure, c'est elle, au contraire,<br />
qui est lumine~ise. L'autre personnalite (de veille) n'est q~i'iine lune<br />
qui reflete plus ou moins la lumiere de ce soleil, mais qui n'en a point qui<br />
lui soit propre.<br />
Ces deux pcrsonnalites n'existent pas, comme lc croit 11. Binet, l'une h<br />
cote' de l'autre, mais l'une nu-clesszis de l'autre ; l'inturieure au-dessus de<br />
l'exterieure.<br />
11 est cncorc vrai, comme 1'ol)mvc notre neo-psychologue, quc l'culerieure<br />
ignore 13int6ricure, el lux in tenebris lucet, et ie~zcb~nc Cam non com-<br />
Pehenderzcmt; mais il ne s'cnsuit n~illcmcnt que l'inlCrieurc ignore l'cxl8ricWC.<br />
Il est mbmc 8tonnanl qiic lcs snvmts nc s'npcrqoivcnt pas du contraire<br />
; il faut quc l'csprit ilc sy~lh~~c lcs a~cuglc tolnlcrr~cnt.<br />
En effet, ils conyicnncnt CLIL-intSinc.; quc u pcntlant In vcillc In mhoirc<br />
du sujet n'cinbrasse cluc lc.; k~kncments de la lcillc, tmdis que, penclarit<br />
le somnamb~ilisme, il sc souvicnl non seulciricnt dcs somn,zinb~~lismc.; ant6rieurs,<br />
mais nussi des etats clc vcillc n.<br />
Il faut mhne ajoutcr qu'il sc souvicrit bca~ico~ip niicu~ de scs blats clc<br />
veille etant en somnarnbulismc.
303 REVUE SPIRITE<br />
F<br />
Qu'en penseraient nos savants si nous disions que cette personnalit6 clu'ils<br />
appellent obscure, se souvient quelquefois de ses vies anterieures ?<br />
Kous les cngageons h soumettre cette áfonction chimique 1) a l'analyse<br />
quantitati\ c et inkme qualitati\e.<br />
X. - De ce qu'il existe un moi intCrieur et superieur - qui n'es1 point<br />
malade (lu toul, qui n'est pas plus une desagregation du moi eutarieor [lur:<br />
la tige d'une plante n'est unc d6sagrCgatioi-i de la branche, -il ilc s'crisuit<br />
pas quc cc soit loujours ccllc personnalilk dile seconde qui ineut IA tnble,<br />
qui kcrit, qui produit les ph6nomenes spirites.<br />
Si lc corps n'eit que l'inslrumcnt du moi, pourquoi celui-ci ne prblerait.<br />
il pas cet instrument h un autre moi, s'il le juge a propos?<br />
Seulement, il idul observcr que ce moi emprunteur 11c pcut btre (pic de<br />
nature au moins egale au moi preleur. Pour se servir d'un instrumr%t il<br />
faut savoir et pouvoir le manier. C'est en vain qu'un forgeron prhlerait son<br />
marteau A un enfant ou a un singe.<br />
A cet @-&rd encore la science se fourvoie. M. Pierre Janet suppose que<br />
l'intelligence qui se manifeste daus les pl-ienomenes spirites est une monade<br />
inferieure, et s'imagine que cette monadc usurpe un empire qui ne lui ap-<br />
partient pas.<br />
L'intclligence, qui se sert d'un organisme humain pour exprilner ses<br />
sentinlents OU ses idees, ne peut-etre inferieure, en essence,a l'intelligence<br />
humaine,sous peine d'etre par lh mhme impuissante a se servir des OrgrIllei.<br />
Elle peut &Ire superieure, quoi qu'en dise M. Janet, car K qui peut le plus,<br />
peut le moins â ; mais jamais inferieure. C'est pourquoi l'on ne -\.oit pris en<br />
spiritisme d'aniinauu se communiq~icr par l'ecriture.<br />
Mai.; supdrieure ou egale, cette intelligence n'usurpe point l'empire ; ce<br />
n'cst pas par iine tlbdicalion dc la volonte, mais avec sa pcrinission, cv (pi<br />
cst bien tliffCrcot, qu'elle pc~it, - sauf (le 1rGs rnrcs eiccptioris, -ori8iipcr<br />
un oi.gnnismc qui nc lui apparlienl pas et s'cn qcrvir pour se m,lnili~sLrr.<br />
XI. - 01i \oit qile les invani.; 0111 cnc70rc 1)c;iucoup ii Itiidicr. cl \iirloilt<br />
qu'ils tlcvroiil cl-iai~gcr dc melhotlc, s'il.; vcii!enl parvenir il coiiii,iiir~~ 1~<br />
spirilisme.<br />
dcnc Ieiir his pas un crime de l'igiiorer: Il n'y n pis clc hoiilc :L nix l)Js<br />
sa\oir, il n'y (YI CI rlii'h iic p.; voiiloir apprcii(1rc. Mais j'xi l'liniiilciii. (11'<br />
prkvciiir quc In inotlcblic sied bien h ceu\ (lui sn~cnt, et encou: iiricii\ h<br />
ccu\ qui ignorcnl.<br />
J'in\ i Lc donc -noil pris hl. lhcl, qui me parait eliidicr conscicriricii~~1i~<br />
les dks,igribgnlions de coii?ciencc-mais cerLiins snv,~iiLsplris 1i~ti11 pLic.0- i11'~<br />
lui, -cc qui ne 1c.; cmpbclic pds cl'ulrc ciicorc plu.; ignornnl~ tilt lc~ (lll':'L
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES Y03<br />
[u'ils tranchent avec tant d'arrogance - j'invite ces savants, dis-je, &<br />
mplette d'une petile boite de modestie, h ne plus taxer les spirites et<br />
gnetiscurs d'ignorance, de mauvaise foi, de charlatanisme pour s'emensuite<br />
de leurs d6eouvcrtes,et, ce qui est pire, les denaturer.<br />
ce moyen ils nous dispcnscronl dc les criliqrler l'avenir aussi vertelue<br />
nouc: l'avons fait dans celte pctitc etiidc.<br />
'est pas par golit, p ~ iiit6r&t, r ou sciilcmcnt par fatuil6 r~uc nous<br />
pris cc ton. C'es1 parcc que nous sommes cn cas de 16gitime dBfensc<br />
I y aurait lhchct6, bassesse, trahison rnvcrs le public, [L ne pas faire<br />
justice u chacun, aux (( profancs )) aussi bien qu'aux (( sacr6s V .<br />
XOUXEL.<br />
COMITI? DE PROPAGANDE<br />
Seance CEIL 4 juin <strong>1891.</strong><br />
Presents : MM. Leyinarit! pri.zirlcnt, M7arscliiin slyy secretaire, Xnie Poulain,<br />
MM. Bouvery, Boyer, Clinigncau, &longin; AlM. Puuis, Auzameau et<br />
Laurent de Fagct ont molivir leur absence par une lettre au Comite.<br />
La lecture du proces-~erbal de la deuxi6nic sbance est lu et adopte.<br />
Le president lit ime leltre du capitaine Rcnucci, dana laquelle il nous<br />
previent qu'il fait imprimer un volume qui traite a la fois de la doctrine<br />
spirite et de la que-;tien sociale; il offre au Comite, gratuitement, le 113 de<br />
cet ouvrage pour Gtrc distribue h Paris, en Frcincc ct dans les centres<br />
spirites de l'etranger; il en sera de mGmc s'il y a une deuiiemc edition et<br />
il autorisera le Conlit6 h tr.,?iter nyec les p1ys btrangers pour sn lracluction<br />
en toutes langues ; le CoiniLi: lira lc \olunic cl remercie hl. Renucci pour<br />
son dbvoueincnt cl son cl6~inli.rc.;scilxnL.<br />
Ln lihrnirc spirite ficlilcra cc \ olumc.<br />
Le Comilb lircritl lc noiii clcs joi~i~ii~~lisle~ tlr Parii;; sur cclte li\tcl pr6pnrCc<br />
Par le prwidc~it, CCIIILIYI~ ,111+\i \rir cclle ( 1~ ld l)ro\incc, il bit 1111 clloi\ jn(1icieux<br />
dcs jourm.u\ PL II,,\ r1'~11,1~~tt;ui .; nii\qwl, wront :ulrc\\6, 11~ \ olfimes :<br />
Aph Ia MOIL, (le II. LCOII I)ckiii+, (>L Chrwho,~~ (11) Loiiiq {i~rily ; cti JIIGUIC<br />
ten-ips lect~ir~ cil Ciile tl(l\ ,iiliv-sr, :LU\ joiiriii~liitc~, l'uiir tic SI. Noiigin,<br />
l'autre (le M. Li~rrwiil ( 1 ~ I',~qt~l, 10iil(~, (l('i~\ #ILL iiuiri da Coiiiilb rlc propa<br />
mndc; u l'uiicliiiii~iLc clic\ -uiil approuc(vi.;.<br />
Lo prbsitlciit se c.li,irgc dr l'c'n\oi tlc lu115 cei \oliiinrs cl aclrcsws;.<br />
Deuv excirip1:iires smit cii\o)c- il M. Monibliii pi~ir ln prcsse de Iiciins, ct<br />
:1~1lrcs iL 11. Ihk(*h:~i~~1 puil!> b ji)il~'ll~ii\ tl'.\/;lbr.<br />
Un cvernplairc cal rc,cr.\U ;L AI. Lok; le pi~6siilcoL lc lui remettra.
304 HKV IJ Il: Sl'iCITK<br />
Lc president 0lTi.e la parole u qui voudra hire l'expose de ses idees.<br />
Une discussion intiircssaillc, ;l. laquelle toui les membres prennent part,<br />
cuccessivement, s'engage sur l'allitude a lenir contre les advcrsnirei du<br />
spiritisme; les con+eils les plus sages, les pliis encrgiq~ies en mOme tcrnps<br />
sont debatlus, cl le Comile, eii ilbliriitive, s'nrr6lc il ~iii plan de r6si\lnrice<br />
coiilrc qui 1';tlinqucrn tl'uiic iilnri2xe incunvcnanle au point de vue spirite;<br />
respccluciiu ilc 1'1 peiisbe tl'aiilriil il cntciltl que ln sienne rie soit ni (1C11~2turbe<br />
ni nvilic, par Cie4 scclnircs.<br />
Le pre4knL iii\itc lo~is lcs incm1)rcs tlii Comiti: il formiiler chacun, pour<br />
ln shicc proclini!ii\, lei q~ic+tions cloril on pourrai1 traiter nu hlur congrbs<br />
de Brincllcs, en 1SDl; ces qne,lions seronl murcment dirbaltucs avant lciir<br />
acceplalion. Ccltc invilnliori est unnnimcmcnl acceptee. Les mclnbres du<br />
Comite de propagande seront tous pr6venus.<br />
La seance est levee a 11 11. 112.<br />
Le presiclent, P.-G. LEYMARIE.<br />
LA MAlSON HANTEE DU EQULEVARD VOLTAIRE NO 123<br />
Les r6tlncteiirs des journaux pariqiens cc sont lous livres a une veritable<br />
d6baucl-i~ cl'apprbcintions nii sujel (les niaisons hantees ; sans s'etre prkalablemcnt<br />
entendus, chacun tl'~u1 S'CS~ rendu nu boulevard Voltaire, a Paris,<br />
pour fdirc un report~gc inlkrcisanl ct ,~rri~er bon premier daris cette course<br />
au mer\cilleuu. NOUS avions soiiri cn liqanl les f,znt~isies de.jordonn8es de<br />
tant d'bcri~nins ; tout etait terniin6 clo on eux, le chef de la surete ayant<br />
mngistrnlcrneilt dbcl;w(\, gal: delbtbrcs seuls de In<br />
fosic d',iisnnce procluisaicnl Ici dCtoiintiorii ! ! !<br />
Des gaz (lC1elbrcs qui secoimit un ;ipparlcinent, cliiplaccnt lei mcuble.; ct<br />
proiivriil tlc l'inlelligcncc, n'cil-cr point adniil nlhmcri 1 trou \ i b ?<br />
Toul h cuiip le- dbtonnlioris oiil rccoiilinciic6 ;lu liO 123, ci, forcEinctil,<br />
dniric jii.lirc s'i'lml fourvoy0c, 110s :~iriii lcs journnli.;lcc SC soiil rc~l~i- cn<br />
cainpaqic cn rcmiinniwiit loiil t1':ilmr'd Ic mal Soi~tlb tlc lcurs pi.crrii$u'<<br />
i~ll6~t~lioii~;: rliaiiqc~lnt cl'nllurc ils p~irlcrit coiii-mmcrit tic spirili&rnc> cl<br />
nous ~llciitlions t2r iiioiiiciil piycliologiqiic pour c~luicr tlc ccllc c1i;iuilc<br />
nlkirc clc 1;l inai~oii limlcb(l.<br />
Nolrc tts:i\ ,xi1 csl hi(w ~implc ; il \'nqiL clr cl~~po~iillt~r lc> dire de, il)\ e+Ligdtcur-<br />
nfLrirbq cliii li~rit lc 1)oil ct utilc lr,i~~iil ilc propafi;ui(lc, qiii njglrlL<br />
ciifiri Ic. yciil dCssi1lC.s rriiilcril Iioiiiiii,iqc b 1,~ birnl)lc \criLi>, clio~c ;12sCL<br />
rnrc en l'an <strong>1891.</strong> 1). G. L.
JOURNAL D'ETL'DES I~SYCLI~I,G'GIQ~ES 303<br />
-<br />
ja 2Vatio,l du 27 rnni s'csprinie iiiiisi :<br />
Coniinc tout Ic inondc j'avnis cntcndii pnrl~li rlc l~rocligca i11:1iit niic iii;iiwn<br />
du l)oulcviirtl Vr~ltnirc etait le tliiYttrc. Lcs iiict~i1,lc-, clisiiil-on, tlniisnicnl In<br />
s,rllbnridc ni1 milicii d'un wcnrinc assoiirdi--:iiil : (les giflci c;l:~icnt c1i.li.ibubes<br />
pu- de.< in;iiii.; invisihlcs, tout coiniiic tl,ini le Picd (!c .Jlo~~toil, cnlin<br />
l'imiiieiil~lc Clnit ln proic (Ica csprils iiil'crnniis.<br />
J'ai voiilu, par lnoi-lii~lnc, nlc rerii~ro coliil~~ I! ilc ccs hiti I.\ 1 isiiordiii:ii i7c;<br />
et, si poisil~lc cil truuicr la. cniiso.l)our ccl:i, 1 i ~ 1)ii!iiiiErc c-lii~;~~ IL Eiirc I' Lait<br />
dc pi:nalror tlnns ln pl:lcc. J'y suis pnrvcnu cii iiikmc Leinps quc inon c.\iwllent<br />
c~iif'i.i!i.~ tlr: h~li.giidc, du Xatin.<br />
C'est iLii nt' 123 - remarquez la composition I~izarrc dc ce noriibrc 1-?-:;.<br />
C'est le irioincrit, ou jninnis, de plticer Ic l:mciii\ ,ziltrtCro tlril,i: impure. . . .<br />
C'est nii clcusibn-ic cl troisi6mc htnges qui' 112 . phiJiioinuiic; se prodiii-eiit..<br />
Au sccoritl, ci droite, linl~ite 11. C... qui ticiit iIiiil ~J~JLI~~~LIC de clinussures cil<br />
fa~ade sir le boulevnrcl: nu troisiGnie, louj~~ur- Ii droite, il y n une mniqon<br />
de coutiirc dirighe par Mmcs A. et S. Je nc parle pas des nutrci apprirte-<br />
meilts, rien d'nnormnl n'y n ete coristal~S.<br />
Environ quiiize jours nvnnt P&c[ues, - il 1- a cleux mois, les lnc;~taircs t.11-<br />
dormis fiirent reveilles en sursaut par clca 1'1iulj.s formidnble- fr;ipp& :Jans<br />
les murs ; on crut h dcs trnvaus dans 13 m:iisoii mitoyenne qui est sise<br />
rue des Murs de In Roquette, et on n'y pr&t;i pn- autrement nttci~tioii. Vnia<br />
les nuits suivantes meme vacarme et tcrieiii. drs Iiabitnnt; qiii rie pr~u-<br />
vaient et n'osnicnt plus dormir. . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Entre tcinps, hI. Lcygonic, coininissnirc clc police iiu qu:irticr, clierchnit<br />
vainement la clcf du mystbrc. Rc ln troiivaiit pny,il en refira ii ln Pr6fecLurc<br />
qui envoya le 1)rigndicr Jniinic, lin honime ii 11iii ciii n'eri rcnionlrc pas faci-<br />
ement. (;'est. cn vain qu'ils visitbrent lous LI>- wwiiis, qii'ils t:ul)lorErc!lt Iii.<br />
maison ciinliyii!, qu'ils prntiqul'rcnt tlcs troii- iims les plniwliers oii Ics<br />
cloisons pour surprt:ndrc une supcrclicric, clii!~l~~c~iir~uc ; ils s';i\.ouhrciit iiicornpi.tc~~ls.<br />
hi. fosse d'niannccs fut soupi;onii0c 111. coiiii~irii~i clcs gaz qui, ~ i si1 i tlibgii-<br />
Fcanl.. piSotliiis;iicn~ tlcs czplosioiis. 1:llc fiil \ i!!i,i! 1.1 osi zc traiiiluilli-a, csar<br />
Ic lentlciiiaisi, 11: silcncc r.Egiin.<br />
Milis rnxrtli tlcrnicr, nprbs unc nccnlniicl 1118 cjiiiiizc. joiirs, lc 11oLiii i.e~:i,nimcncn.<br />
Mcrcrctli et jcudi. i~lliiir: nlisul~i, ct \i~ii~li~ctli secoiitli: iiiirlition.<br />
-Tc l'ni ciilcntliic. Jc ~11Critilii Iiicii ccla npi.6- ti.+,i- .( iirCc. pn.
306 REVUE SPIRITE -<br />
Vendredi, le son srmblnit mnir d'un mur exterieur doriiiant sur 11 ib~llp,<br />
alors qu'auparn\ant il 6maiinit des cloisons interieiires ; cli.taiciit tlc \(.ritabler;<br />
c16loriatio!is. J'en ni compte six trh fortes.<br />
Ce qu'il y a tlc cilrieu\, c'c-t que le bruit se produit h heurcy i3\ry : rliu<br />
hcurcs et demie du soir ou si\; heures du matin. Jamais dans la louriifir.<br />
T70)on.: mnintcnnnt lcq rni~ons que l'on a donnbes pour justifier l)liy.;i,<br />
cyiemenl ce qui se pa-se.<br />
l'rcniic'w hypolhcw : Ln fosse d'aisancec se remplissant de nou\c,iii, le<br />
trnvail intericiir recommence.<br />
Eon, rhpon~lciit Ici nrcliilcctes, car si une fosse tldgageait clcs :iiiysi<br />
d1'4onnaiits, aucun tiiyau ne ritsistemit h l'explosion et irnrni.di,il~~rii~<br />
l'odeur trahirait lcs ili.grnd n t' ions.<br />
Seconde liypoth$cc : L'imineublc cst trEs vieux et des tassements il(iiir 13<br />
Lihtiw cxpliqiient tout.<br />
Pas d'n\nntnge, repliq~ient encore les expert
Et si les architecte3 ne trouvent rien, il faudra bien bien avoir recours a<br />
quelques mediums experiinentes yui, hnhitues au commerce des esprits,<br />
n@ocieront avec eux la cessation des ho~tilites.<br />
h la fin du dix-neuvieme sibclc, ce sera tout nu moins suggestif!<br />
LEON NCNES.<br />
Le lYI13? Sikcle du 18 mai :<br />
CHEZ M. LEYMARIE. - Voilh l'cxplicntion scicntiliquc: du curieu~ pllanomhnc<br />
qui s'nccomplit journellement rlms 1,i rnnisori di1 boulevard Voltaire;<br />
mais comme certains tlc ses locataires scmblcnt In croire hantee, nous avons<br />
pour les satisfaire, clemnndC nu directeur de la Revua Spirile ct nu doyen<br />
des spiritcs parisiens, h M. Lcymarie, l'explication de ces phenombnes<br />
etranges :<br />
Il nous recoit fort aimablement dans son cabinet de tra~ail.<br />
Une grande piecc sobrement meublee, mais non sans ekgance. Un buste<br />
d'hllan Kardec se clressc sur la table de travail, non loin d'une K apparition B<br />
photographiee encadree d'un nimbe noir.<br />
Lm ESPRITS.- á Les esprits frappeurs du boule~ard Voltaire, nous dit-il,<br />
ne sont ni pour nous effrayer ni pour nous surprendre.<br />
Toutes les personnei qui s'occupent de spiritisme ont YU et entendu de<br />
seniblables attestations de la presence des esprits, ou, si vous preferez, de<br />
l'existence d'une force psychique.<br />
Il y a probablement un II medium â parmi les locataires de la maison<br />
hantee, medium inconscient,, peut-etre, mais dont la mediumnite apparai-<br />
trait aussitot, si l'experience en etait tentee devant une table. Il suffirait<br />
meme d'une semblable experience pour apaiscr les esprits. Appeles a la<br />
table par les mains iinpos6es des croyants, l'esprit viendrait. Il serait alors<br />
facile de le (< moraliser 1) et de lui demander ce qu'il leut. J'ai fait cela moi-<br />
meme, h divcrscs reprises, chez un jardinier tlii Petit-Monlrougc, entre<br />
autres, dont le jardin klait snccngb par les c5prils. De grosscs pierres qii'il<br />
croyait venir dc loin, cn des trajectoires jrnrncn;eq, brisnient iinc a une et<br />
Systematiquement loutcs scs doclics h mclons. TA brave hommc etait d hs-<br />
pere. J'ai 616 le voir. Un dc scs cnfmts Ctnit mi;cliiim ct jc m'cn aperpls<br />
bien vite, cn f,xc dc la tnhle qui se mit h tourncr \crtigincnsemcnt.<br />
J'appelni l'cspril qui mc rb\bla. Clrc un aiicicri cnm,irndc du jardinier,<br />
morl dcpuis pcu et qui avait CU contre lui Jc 1iT.; rcs.;cntimcnts.<br />
11 sc vcngcait en cassnnl lout.<br />
Je lui fis enlendre raison el lcs phhornener ccsdrent.<br />
LES RIAISONS MAUDIrES. - 11 y n CU en ces dcrnibres annues, corilinua
308 ItRVUE SPIRITE<br />
-<br />
M. Leymarie avec un impcrturbablc cnlmc ct comme s'il parlait clc cllosCs<br />
fbrt naturelles, bien d'aiitrcs cas cle ce gcnrc.<br />
Tcncz, voici des attestations de temoins :<br />
A Viry-Nourcuil, l'annee dernihrc, ln mai+on de M. Emilc Picard n ibtch<br />
honl6c ail vil de tous par lcs esprits tnpcigeiirs. RIcul)les, hrosscs, ii~trn+ilcs<br />
dr cuisine, tout volait 1211 kc1,tt.;. T,cc jourriaiis tlc Sdiiit-Quentin cl 1:i gril-<br />
dnrmcric, convoquhc, ont constalk et rncoritc': ces faits. Dc niimc, cil Iirr-<br />
tagne, Ic chrltcnu dc M. dc Coiicsnoiiglc, sur Li roirtc de Roqpordcn h CliiZ-<br />
Leituneuf-(lu-lpaou, est agi16 par tlc scrnl~1nl)le.; phknomimes. Les piLy+nns<br />
ct Ics ignorants des villcs croient u des ninlCficcs et il dcs (( soioIs )). I,c+<br />
.journi~~i\ se contcntcnt tlc p1ais;~ntcr agr6nl)lcriient. Lcs savants refusent tlc<br />
s'occupcr de ccs faits pourtant scicnlifiqiics.<br />
T'oilh l'occa~ion dc tlkcouvrir ln supcrclierie, s'il y cn n une. Qu'un comit6<br />
se rkuniqse, sa~ants, journaliclcc ct spirites, pour ol~cer~er le 1nystEi.e 11<br />
di] boiile~ arc1 Toltnire. s<br />
L'Obser,rtrteur francais du 3 juin :<br />
Aux policiers ont succede des journalistes, des savants, des ingenieurs,<br />
des medecins. Ils ont, eux aussi. entendu, cntrc dis et onze heures du soir,<br />
cles coiips frappes, francs, precipite" comme une soudaine canonnade ecla-<br />
tarit dans la muraille. Les plancliers eprouvent des oscillations d'une nature<br />
particulihre. á Ce n'est pas tout a fait, dit un temoin, ln conimotion resul-<br />
tant de la secousse : il y a des arr0ts brusques ct des rcpriscs sans cause<br />
apparente. La trepidation scrnble avoir une sorte d'autonomie. Cn medecin<br />
present, un de nos maitres (le 1% Faculte qui serait au clesespoir qu'on le<br />
nommat, disait : á On croirait que la matiere a des inquiktudes! â Les<br />
mcublcs restaient en place, niais bien nprhs que le phknomEnc cut ccssb,<br />
I( les portes vibraient encorc daris lcurs cadres comme des lamcs mobiles<br />
imprcssionnkes par le pnssngc d'un fliiitlc. ,><br />
Les qiicstions soulcvCcs par rlcs faits commc ceus du boulcvarti Voltaire,<br />
sont, tl'nillcurs si troublantes qu'on propose d'y opposer n priori uii coni-<br />
plet sceplicismc. Pcinc inulile. Jks incroyant>; s'i~clinrnent ii ln pourisiiilr<br />
dc ccs pro1)lbrncs pour en irouvcr 1'cxplic;ition n;ilurclle, cl nc tardent pus<br />
a scntir (( l'imprassion dr, cotoycr tlc liaut lc vide, et lc vcrtigc, commc iiii<br />
grnntl oiseau affole leur 1)nt les lenipes )).<br />
C'cst qii'cn effet, I'inconriu qui s'ngitc derrierc ccs iniirailles rie pcrnict<br />
pas qii'on l'ignore. Il fiiil pciiscr a lui, mnlgrk loiit. . . . . . . . . . . .<br />
Ccrtes, on a raison clc tlirc que Ici spirites, lcs occiillislcs, Ics Iiypno-<br />
liseurs ri'onl ricn invcnth. Les faits qu'ils rapportent ont 6th vus cl ml)-
-<br />
JOUIIN 4~ I)'ETUL)ES PSYCHOLOGIQUKS 309<br />
porle~ [I tlcs 6pâc~i~cs tlilfi~rciile-, et crltc concortlnncc enlrc Ic pn%sb et le<br />
pr&c~il c-t, en clirl, In preu\r qii'il fi~iit (( CrniXtcr toute idibe dc supcr-<br />
chcric ou d'linllucinnlioii D. Liis iorsqii'oii Cii conclut quc cc $ont des<br />
mniiifcstnlions phpiques ,), qoumiscs (( (il (les lois inconniirs, du<br />
,jomniilc do- I;iil- lerrc-Lw.: D, uri lirc une con~&]ucncc qiii n'cil en rien<br />
conlciiiic cl,~rii lcs prbiniwl;.<br />
a IJ'i~lec8tric.ili~ Iiuiriaiiic JI, lc ningn6timr Ii~iiixiin n, Ic rc ~:i(t/~-ii.~~ze i'td<br />
de ln riialicrc u, cc ioiil Ih ilcs nuits (lui ii'cipporlcrit avcc erix nuciinc cuplicntiori.<br />
Toul cclln l)iii.1, sans qu'on oie l',i\oiicr, tlc IiL nilgnlion mimc (lu \iirnniurcl.<br />
011 posc, cri priiicipc, iinpliritrinciil, (III(' le surnaturel n'e\i-Lc p~s,<br />
et l'on piwsc qiir tuul le rc-lc VA (le soi logiilueincnt.<br />
C'csl toul lc contraiiae qui an'iic, puisqiic inalgr6 to~is le.; cfrorls puur<br />
echnppcr il ln prcu\c, (( Ics innnifcstnlions tlc l'iiiir clc lo Terre II \iciincnt<br />
demontrer que ln i~injcurc dii i.ni;orincincrit clrE?<br />
,JEAN DIRE.<br />
Gcrzetre de fi-nnce (ILI 10 nini.<br />
Devon+noiis Ih-desau.; ci'ici. na.; esprits ct nu mcrvcillcux? - Cc sornit<br />
aller 1)ien -\.ire ri1 1)r:sogrio. Ces hriiil..;, tout incs$liqiies qu'jls sont, peiivent<br />
triis I~icii n\oir iiiie rniiw nnliirclle : ils pcii\-ciil, par cscnipla, Ctrc un<br />
simple 1)lii~ii~)in~ii~ tl'Cclio. II pc~it parf'iiit~iiic~~l SC faire qiie tic< hririts<br />
exli:riciirs c:t prril-C:lrc assez loiritnins sniciil ri'p~i'ccilCs ilc fi~~oi-i qiia les<br />
.ontles sonrires ~.~fl(:i~liic~s i1';iillciit li.n])prr (III'III~ SCLII nppnrt~!iiiciil tlnns<br />
tonle 111111 niiiiso11. CI' wr;lil ni1 pliiinomi,ric arinloguc h cclui tlo In snllc (le<br />
1'Ib;ho ~ I I Y<br />
,\rts-(:~-~li~li(~~~s.<br />
Thiis ~vllc liypc,llii~-~, 1(- f'r~~inisscii~rnlx tlcs cloisons rl les linlciiicnts<br />
des \.rrrr.< a'c\l~liiliicixic.ii1 niissi hicii. Cliirciiii ?nit qiic lc son tlcs clochcs<br />
fail trcn-il,lci- Ici; vilrcs .....<br />
On pni*lc I)cniicoiip, cil ci1 moiiicnt mi?iiir, tli: iiiyslbrc cl de riirrvcillc~~s.<br />
W. Croiilics pi'~:lciitl plioloyixpliicr clcs i'itiitt\irirs. Les spirites iihoiidciit.<br />
DCS ~it~i\ilL~, piIr sllrisi*~:ii~, 1lOllS ~ ~ 1 ~ ~ ~ II? ~ ~ ]~i~csscliti~llcn~s<br />
~ ~ ~ 1 1 n l'irhil1i'5i:~, ~ i i L ec<br />
visiaiis ii des t1ii;l:inc.c.; 8iioi'iii(i:;. Or, ces plii!!ioini!ncs, par leur c.::irnelel~c<br />
mhmc, se pi.0tcnt Sort peu il I'ol~scrvrition oljcclivc.
310 REVUE SPIRITE<br />
En voilh un qui se produit a poiiit nomme, qui se rciiouvelle ;i heurc fixe<br />
depuis plusieurs jours. Il ne peut pas Olrc 15 question il'hallucination ni de<br />
suggestion. puisque au besoin le plionographc pourrail cnrcgistrer les bruits<br />
ct que le phonogrnphc ne se lnisw Pa.; suggestionncr comme unc liyslerique<br />
vulgaire. Des l~riiits se pro~luiscnt ; ln pliyiique enseigne les lois (le 1,i pro-<br />
duction cles I~rilils : oii peul donc ri1 trouker ln cause.<br />
C'est une bcllc occasion qii'oiil 1;1 les sn\arils dc rriontrcr lcurs capacilCs.<br />
Unc 10gcnclc commence qu'il f:iiit lucr dans l'roiil'. Il leur appnrticnl tlc<br />
rbduirc lc rncrvcilleu\, qui inoiitrc lc hoiil tlc l'orciilc.<br />
M. Renan den~nndc depuis hieil longtemps h etiitlicr un hit qualifii: ilc<br />
mer\eilleux. Le niinikro 123 du bo~ilc\ard Voltnirc cht 3 sn disposilion. JI nr<br />
peut vraiment pas e\igcr que cette inaison SC triinsporte h l'Institut ou aii<br />
College dc France. Mais il pcut y allcr voir. Il doit inbine y aller voir, il<br />
doit se li~rer ZL une cnquille critique, et expliquer ou hirc expliquer par scs<br />
docte.; confreres ces faits qui e\cilcnt la ciiriositb publique.<br />
Si par dedain il negligeait de s'y lransportcr, on pourrait toujours lui dire<br />
que s'il n'a point vu de plihomenes merveilleux, c'est sa faute, tout a fait<br />
sa faute.<br />
Les rationalistes sont absolument interesses a ce que la lumiere la plus<br />
complkte se fasse. Ils nous doivent d'etudier ce cas, de nousjlivrer les resul-<br />
tats authentiques ct officiels de leurs invcctigations.<br />
Nous qui croyons a In possibilile du mcrvcillcuu, - bien que dans l'cs-<br />
pece jc sois fort sceptique, - il nous est bien egal que cette inaison soit<br />
veritalilenient hantee par (les esprits frappeurs, ou qu'elle soit simplemcilt<br />
le the9tre de phenomenes d"~coustique un peu compliqu6s. Le nnturcl ici<br />
n'empechera pas lc surnaturel ailleurs.<br />
Mais IcsralionaIistc~;, qui ne veulent faire clans le mondc aucune plncc aii<br />
surnaturel, n'ont le droit de I,iiswr sans evplicntion aucun de ces faits oh lc<br />
vulgaire est porte a. voir quelque chose de merveilleus. Ils sont obligbs dc<br />
barrer 11 routc &ln snperslition. C'est pour cilx un devoir d'Ctat.<br />
Je rlcinantlc donc quc l'*\c.adCiliio des scicnccs noininc une commiision<br />
chnrgk d'eupliilucr ce qui SC pn
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 31 1<br />
/<br />
Je li2ynro du 1'7 mai :<br />
D~ bons esprits pensent qu'il aurait htb pcut-cire plus sage de .'ndrcssPr<br />
a des cuorc.istcs ou h de4 occiilti~lcs. Les uns ct les nutrc. sont n1~,11luiilent<br />
d'accord 5111- le caractbre surnaturcl tlcs mariife.;talion-.<br />
pour Ic, simplcs chretiens cl Ics occultislcs clirBLien.;, il n'y n pnS de<br />
~outcI)~iiil~lc : - si cc nc sont pas clcs \i\nnl. qui troiiblcnt 111- ndministr8s<br />
dc V. Tkygoiiic, ce sont 011 de.; cli.rnon.; ou dc- ini~rt.; clnmnc;.<br />
ama ais la tloclrinc de l'l?glisc n'n lnrib sur CC poilil: ti.1nuin I'nntirp~'<br />
~k~on?a/i/& di1 pibrc Siiiiztrnri; t9moin clc r6ccnls opiiiciilcs dc.liiifs nu<br />
peu pl^. oii \I$r clc Si;:,.iir rncoiitc cornmcnl une rsli$iouic inorle. ,ortie de<br />
~'~nfrr, Inissn l'empreinlc carboiiisee de in main sur Li. portc de lit cell~ile<br />
d'une (16 scs iincicnncs compagnes.<br />
Parmi Icq orculliit~~ qui IIC SC r6clninciit point de 1,) cloclrinc chroticnnc,<br />
si l'on est hicn d'accord sur In surnnturnlit6 rlcs plii.iioiili'iics clunt il s'agit,<br />
on diRErc ncnumoins sur la nianithc d'btre cles force.; mystericuscs qui les<br />
accornplis~ent. Les spirites, les occulliitcs comme les buuddhistcs, s'6caitent<br />
sensiblement dc ccs derniers.<br />
Pour les spirites, le boule~erseiilent ct Ic tapage clc la inai.;on du boulevard<br />
Vollaire doirent Dtre attribues, sans conteste. h ucs mort., et voLi<br />
comment :<br />
, En spiritisme, on admet que l'hoinme ~i\ant cst coiiiposi: de trois principes<br />
: l0 l'esprit ou inlelligence, en latin : mem : I1'iil.tinct ou mediateur<br />
plastiqile ou cncorc corps astral, cil latin : aizimz; 3> I'anin~il ou corp.<br />
matCriel, en 1,ilin : COq)?GS. Les hois nc Sont qu'un sails powuir ;c abpnrer<br />
autrcmcnl quc par In mort. Lc premier csl un esprit 1)ur ou incrci., Cinanant<br />
de Dieu ; le second cit crCC, il est l'intclligencc dr lai mntiibre, il e-L son<br />
Prin(,ipc iiiotciir, il csl inlerm>tlinirc cnlrc lc piciilicr cl Ic IroisiQinc qui<br />
est, lui, 13 mnliOrc habilucllcniciit pcrcuc par nos wiis.<br />
Or, nprk 1,~ mort, Ic mens cl I'nni,izn b'en\olcnt cn.tmlilc du co~pv~1<br />
flollcnl tlniis le /luide a~li.ctl, sorlc d'kllier inlisiblc, iiiipoiitlEr,~l,lc, iaman6<br />
des aslrcz, qiii c-1 rbpnntlii ddnb l'univers cnticr, mii. cttlinppc ciicorc u 113s<br />
inshrnonls dc pliysiqiic ct tlc rliiinic.<br />
Dans cr nouvc~iii inilicw oh Ic trniiq)ortc ln morl. 1 lioiniiic, rctliiit :tu<br />
mens cl '1 l'uiuwa. ],rcntl iinc nholuc cotcwience dc w, ~iliinlion ; il coiiscrjc<br />
les nffcctioiis coininc lcs 1i:tinc.s tlc sa vie; il n (le- trislcssc, ct (le- joie,<br />
colll~tic tlniii 1,~ ~ic; il g:irtlc, ,uiLnnL quc celn lui c-t prwiiis, Ics zoiits cl Ir;<br />
h~l~itiltlcs de ln vic. Lcs bon. niorls vculciit du hicn nu\ 1 i\ ,iiil&, Ir..;<br />
mhcllaiili clicrchcnt 5 Icur iiuirc. Siil tl~iiilc pour uii -pirile quc ilc. c-piili<br />
Dervcrs nc rcsidcnl dans In miion liantkc.
312 REVlJE SPIRITE<br />
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
?i?is que i'nii.~ ccintrc il?;: manifestants in~isibles, contre des sorciers ou<br />
de; r!iahles? 1-11 simple vardiin de ln paix, ou m h e un coinmissnirc de<br />
policc r6cemmeiit iionmii., n'ont probsblement pns I'aiitoriti: neces~nire<br />
prl:ii. apprClic.iic1cr nu corps. I:IU pliit8t l'Aine cles gredins ~cnus des enfers,<br />
oii tout an iiioin;. du Pure-L;t:l-iniie. 011 s'en rcinit aux us ct couturnes (ln In<br />
snii~c burcniicis:iLie : on prit !il voie Iii6rnrclliquc, el le prtlfct dc policc tliil:<br />
ci!l.i.er cil sci:iic.<br />
.\!i ! l'on vc>i,ib;iit<br />
1)iei-i .i ?III plii:iioinhne, contraire nuu lois socirilcs cpi<br />
i~,~~rdiscrit, II?- inpages noc.tarnci, ci niissi niis lois (le ln pesaiiteur qui rie<br />
i,i:ii?irnl. niliii(1l Lrc le tl6l,lawiiicnI. de nirul.11~~ sans l'nidc (le, roliiisies ili5iiiW.<br />
ii !-i:ui.i, riii ~tai~txit h 1:i Fii ;i ttc p111;iioiiii':ne i'6sislcritit h iin iniigistriil n1i5.~1<br />
1 ~ 1 CII p ~ f l ~ i I~ Il'est I ~ 11. le 1,rbrrl (lc plicc.<br />
(21- fut iin~ i.iii1i3 nlinircb. On 111:piklin vers le p/16novzive 11:s inrillciir.<br />
n,c~:i~!~~ (Ir I;I \~II~I?S (111 (', !;,;/,?, fi.r,i,/jj~s. Dps jo~lrnnli.;{C.; 1- .;i)iit ~116.; V~I~I'J<br />
(11,- ini'drciii~ Y'. si~t 1-ii--
7<br />
I.imPO~il)ilite d'esplir~uer par la ii~alliemntiquc ordinaire, ccttc bizrirrc<br />
insolence des C~~OSCS.<br />
Alors soiit intcr\mues cl'iiutrcs niilori1i.s : les nrchitectcs ct les cntrcpre-<br />
I,eilrs. O'n n viclnrigt!, on n ausciilt9 Ics mirs, on il plongc Ic spkculum tlnns<br />
les conrliiitcs tl'e:iu, oii n filissi: des sondcs tlaiis les liiynux h gaz, on n<br />
illterviewb lc tdhplione, quelques rniiioncurs oiil psychologis6 l'hriie iles<br />
cbemindc~ cl plilsicurs riits-tic cit\'c ont vuriiih les sous-sols dc Iii ninisun<br />
hantee jusqu'h l't!gout incliisivcmcnt.<br />
~t niillc dUcouvcrtc ~ntisl'iiisailk nc viciit incttrc lin h notrc nnsiklb I~icn<br />
jllstifibC.<br />
Cc serai1 l'hciirc, cc nic scml>lc, clc faire nppcl h clcs sorciers, il ~dcs rn;ignc':tiseurs,<br />
a des m6rliiiiiis spiril.cs, i~ cles iloctcurs liypnoliscurs, ii tous ccus<br />
qui sc larguent de cornpreliclrc 1'incoinprCliensiliIc. . . . . . . . .<br />
Si, coininc niniiitcs pcrsoniics l'iiffirmeiil, un pliCnoin~he Clrnngc sc pro-<br />
duit boulevard Voltaire, il faut qu'on cil nit le fi11 inot, coiitc que coute,<br />
dut-on rOquisilionncr cnscmble .les hypnotiseurs clc In SnlpCtriure ct les<br />
somnambules extra-lucicles, Ics m9decins et les mngcs, les pr6tres esorci-<br />
seurs el les poetes fantnsquec qui nrlorcnt Ics nouveauth.<br />
Songez bien qu'il ne s'agit pas ici de superstition Ci encourager, mais de<br />
phenomenes B Flucidcr.<br />
Quand Galvani vit des grenouilles mortes s'agiter subitement sur son<br />
balcon en cic con~ulsifs tremblements, ii ne prit aucune peiir clc l'Inconnu<br />
et trouva I'electricit~L Quand Denis Papin vit danser Ic couvercle de sa marmite,<br />
il ne clicrc11,z pns h s'elif~iir, inais sui t'orinulcr 1;i tli6orie de la vnpcur.<br />
Tout pliCnonii:iic V~
314 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
comme tout Ic monclc, de grands coups d'une origine vague, il n pris ronge<br />
dc ses hi~tcs, lcur donnnnl iiiie c~plication plaisanlc ct facile.<br />
Or1 lisait dans Ics journniix quclques jours plus lard, que tout &tait Iini,<br />
qu'on n'cn tcndait plus rien.<br />
Cc n'cit pas lini, on entcntl toujours.<br />
RInlgre Ics c\plornlions, Ic.; cnqiiCtcs, Ics iiigit~icurs qui ont visita les<br />
tuynii~, i~inlgre le coinrniccaire de police, malsr6 lc brigadier .Jaunie, ]iloins<br />
heiircuv lorsqii'il s'ngii, c1'nrrc':lei. tlcs manif'c.;lalions que tlcs assassin\, le<br />
bruit inf~rnal continiic. Nous en avons eti. tbirioin vcnclrccli; l'avant-1cillc,<br />
notre conlrbrc Carles (le.: Pcrrihre5 en nvnit Cle L61iioiii aussi, ct sa brn\ourc<br />
chrelicniie ne l'a-vnit point gardC d'un certain frisson peu orlhodoxc dont<br />
il s'cst pu1)liqucnient confesse.<br />
.l'ai eu l'occasion d1ns4~tcr. en curieux de toutes choscs, h des manilCs.<br />
tations physiques si peu communes, que j'ni ~oulii enrichir un lmgnge<br />
niodestc, mais rn somme assez rare, en allant voir comme lcs autre.;, et<br />
aprus eux, - m'inspirant clc ces paroles dc Vollaire, de circonstancc dans<br />
cette ~isile 2 la inaison du boule^ ard place sous ses auspices : (( Quand on<br />
a fait une eupericnce, le meilieur parti est de clouter longten~ps de ce qu'on<br />
a vu et ce qu'on a fait. r> Cc que M. Vncqucrie, nu sortir d'une s6:ince<br />
spirite, exprimait dans cette jolie phrase : CC J'ai toujours trouvo saint<br />
Thomas bien credule. )) Mais lorsqu'on a sounlis son evpkriencc au crible<br />
du doutc, pourquoi sc taire, fut-cc dans la crainte lliche du ridicule?<br />
Ccuv qui sont alles boulevard Voltaire ont entendu ct observe ceci : rntre<br />
dix ct onze heurcs dii soir clcs coiips frappes, francs, precipites. On tl~rnit<br />
d'une canonnadc soudnin eclatant clans In miirnillc. Lorsque ccs roups<br />
s'entundcnt le matin : C( C'c.sl le fort dc Vinccnncs O, c.rk ccn rianl le voisin<br />
du tlcssous h cclui c h tlcscus. Lcs oscillations du planchcr sont d'un ordre<br />
asw spbcial. Cc n'cst pas tout h bit la cornmolion rbsultnnl de la secou-sC :<br />
il Y n des :irrEls 1)rusqucs ct tlcs repriscs sans musc apparente. Ln frfipi-<br />
dation scnil)lc illoir ilne sorlc d'nulononiic. Un ni6dccin present, iin clc no4<br />
innitres tlc ln l
1<br />
JOURNAL D'ETUDRS PSYCI-IOLOGIQ:JRS 315<br />
JOURNAL II'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 317<br />
iroublarites. Fatalcment, de l'hypriotismc on passera a l'occultisine, conduit<br />
lYordre mSme des phhnomhncs nerveux.<br />
...................................<br />
AU second habite le f~hricnnt de chaui;surcs qui fernlrzit sn boutique il n'y<br />
qu'un inslant. Sl fenimc, afrolee, s'est rbSugi6c a la cumpiignc. Lui-mOme,<br />
tout en ne disant rien. est sin,=uli&rciilent frappc et assombri. C'est au<br />
second et au troisieme iIue les manifeslalions se produiscnt. Nous nous arrbtons<br />
au troiiieme. Rous soinmes fort nimablemcnt accueillis par une jeune<br />
personne, M1k A.. ., couturibre, dont lc pere, cocher, est deja rentre et dort<br />
dans sa chambre, sur le meme palier ..................<br />
Nous nous elitaisons tant bien que mal, nous excusant du trouble que<br />
nous allons apportcr dans cette trunquillc demcure. Mlle A... est chez elle<br />
avec une de ses amies, qui travaille avec clle, jolie personne brune, au type<br />
israelite, recemment mariee; ct une aulre amie, petite, dkja vieillotte<br />
d'aspect, bien qu'elle ne scmblc pas agee, trbs douce, l'ail un peu vague,<br />
qui habite le quartier et coisine de tcmps en tcmps.<br />
On cause, lc sujet est tout trouv6; on et~idie les causcs possibles dc ces<br />
detonations mystkrieuses, et l'on nc trouvc ricn. Ln petite damc ires cloucc<br />
Propose d'essayer d'interroger une Inble ; peut-0tre aurait-on In clef du niystere.<br />
Nous sourions il cetlc proposition naive; parmi nous, un inOdccin el un<br />
cllirurgicn, le doctcur Iirctlies ; deux csprits mnlerialistcs, posilif's, ncts el<br />
Peu ~usccptjl~lci d'cml~allcii~cnl; nc'anmoins, nous sommcs nii pays Smlns-<br />
%UC ; nous acceptons. Oii troiivcr une tcl~lc ? On a\isc. a la cuisine, cil Iiois<br />
blanc, rudimenlliirc, lourtlc cl carrec, dont lc dcssus es1 assujetti par<br />
quatre gros clous; nous nous groupons ;tutour d'elle, tarit Liicn quc ioal, la<br />
cigarcltc aux dcnts, a1)rii.s avoir cnlcv6 le liroir, ct nous iinpoioris lcs rnllins<br />
S"s pouroir rious regarder, tant nous avons crivic tlc rire.<br />
- l)u diablc, dis-je a Bourgade, si jamais nous arrivons a remuer cc<br />
monument ! .............................
318 REVUE SPIRITE 1<br />
Tout h coup. une oscillalion se produisit dans la tal~le, qui, nliw:G<br />
ses pictls mal C.qunrri~, senll)lait Suir sous nos tloigls. Puis, des craqiicmen,,<br />
successiSs se produisircwl : chacun de nous maminait son voisin<br />
dcvincr quel etait le mauvni~ plniwnt qui poussait; l'oscillation, plus rnarquec.<br />
sc produisit en sens irivcr.;~; le< craquements devinrent plils fie.<br />
qucnl$; il n'y avait pllis il douter, inspection faite dc nos genou\ : il se<br />
passait, dnns cc morceau de bois, quelqiic chose d'anormal.<br />
Sciilc la pclitc bonne fcniinc demeurait sereine, attentive, presqiic sou.<br />
riante.<br />
- Monsieur, me tlil-cllc, voulez-vous pcnscr h quelqix'un que vous a,<br />
bcaiicoiip aiin6 et qui e.t mort :><br />
Je fis un signe d'asscntimcnt. Sans mot dire, je pensai h mon ph, mort<br />
il y a di\-huit ans.<br />
- Bons amis, reprit-elle de sa voix douce et tranquille, &tes-vous la? Si<br />
vous Ne.; IA, repondez par un coup.<br />
A notre stupufaction profonrlc, In tablc se soulcva, presque malgr6 nous,<br />
et frappa un coup net, c1'~in seul (le ses pieds. Il se passa alors une serie de<br />
phenomenes tellement eutrnordinaircs, dans ce cadre simple, sans comperage<br />
possible un sc~il instant, cjuc nous en fumes bouleverses.<br />
Le docteur de Bourgade, qui s'euprimait pllis clairement que la dame,<br />
prit la parole et interrogea l'esprit. La premiere question qu'il lui adressa<br />
fut de nous faire connaitre %un nom.<br />
Sans hesiter, lettre par lettre. la table ecrivil mon nom.<br />
- Mais, lui dis-je, votre prhom, s'il vous plait?<br />
J'etais certain que, s'il y avait supercherie, le prenom de mon pEre serait<br />
impossil)le h trouver. .Tc ne l'ni pas prononc6 ileu.< Sois en quinze ans et,<br />
seul, h Paris, j'eusse pu Ic dire L)onc, pour ecrire cc prenom, il fdldt que<br />
ce iilt bicn rhAlcment un pouvoir surnatiircl qui animAt momentari6ment<br />
cetle table de bois blanc.<br />
Sari.; iinc sccondc d'licsitntion, letlre par Icltrc, In table trnqn le prcno*<br />
clc moii pbrc : FriktlCric. A rli8~qiic lettre nouvellc, je me scntnis clcvciiir plils<br />
pille ; po tir moi, lc tloiite Otai 1 dc\ criu iinpossiblc.<br />
Je passe sou.; silericc ]CS (liver~cs r6~Cliilions quc nous fit ccttc l
,nt-ils licu cc soir? demanda le docteur.<br />
hle resta muette. On insista ; ln matibrc Ctait devenue inerte; plus<br />
itions, plus de craqucment ; l'csprit venait de partir.<br />
secondc mdme, nous entendions, d'unc facon trbs distincte, une<br />
1 violente montant dans le mur dc ln maison. Sous nous procipi-<br />
; la premiOrc pibcc, qui donnait sur la cour; quelques sccondes<br />
ondc detonation, qui imprimait aux murs une trbpidaliori pro-<br />
ruit analogue h celui cl'unc porte cochbro tir& ii toute volCc, en<br />
t.<br />
)ut; au second, les locataiics. affolCs, avnicnt ouvcrt les fenetres;<br />
s s'btaient sauvCcs, h moitii? vhtucs, dans la rue; on cntcridit<br />
:ris dc terreur, et plus rien; le silcncc de la nuit s'otendit sur ln<br />
iysterieuse; nous ne pumes que remtxrquer cncore pendant<br />
nstnnts Ics portes qui tremblaient sur leurs chassis.<br />
mations rCpCt6es cn sont arrivees a luzarder les plafonds, h arruter<br />
es ; ceci, sans traces %isibles, sans odeur, sans aucune cause appa-<br />
rente. r ort emus, nous rctournhmcs clans la piece du devant nous grouper<br />
e la table qui venait de nous dire de si etranges choses et de<br />
juste (1 la minute ou les detonations se faisaient entendre.<br />
devenu superflu de nous recommander le silence; nous etions<br />
ntifs; moi, je dois confesser que j'etais livide.<br />
le la table recommenca ses mouvements nerveux, ses craquements,<br />
ements extraorclinnires, la voix clouce et posbe de la bonnc femme<br />
----ilda moins ridicule pendant sa question habituelle.<br />
- Bons amis, Btes-vous lh? Frappez un coup si vous etes disposCs h<br />
*4nn~dre.<br />
nediatement, la table so souleva par un coup net, diircmcnl martel6<br />
! parquet. Les questions se pressaicnt sur nos lbvres. Dire ce qiie cette<br />
table nous ropondit lrix bien certainement vous fiiire sourire.<br />
- Ce sont nous, (lit-cllc, de mauvais esprits qui poiirsuivciit dans la<br />
maison un locataire, M. S.<br />
Et clle ecrivit cn toiitcs lcttrcs Ic nom dc cc locataire que \ou< mc pcr-<br />
mettrez dc nc pas r6pQtcr ici.<br />
Si ce locaLairc quittc la iiini~on, lcs br1iiL.j cesseront irnm~dinteiiicnt;<br />
mais ils lc suivroii t ou il ira habitcr.<br />
C'est lh uric solution un pcu I',~iitnstiquc, il cst \rai, mais (18jil corr0f)oree<br />
Par nos information.; pcrsonnellai ; elfcctivcnicnt, cc locatnirc s'c-L ahcntC
3% REVUE SPIRITE<br />
pendant quelgiiesjours dc on domicile, et le.; bruits nc SC sont pas procluit$<br />
pendant tout Ic tcmp* qu'a dur6 son absence. Simplc coinciclencp,<br />
aucun doutc.<br />
Jc nc prfitcriils pas 6claircr l'adinini.;tratioii ni lui donncr la clcf' r1'uil niys.<br />
thre qiic les inccstigalions les plil.: miiiulicuws sc.rnblcnt dcioir lui rrl'iiq~<br />
r ,<br />
jc n'ai oul lu qiic rctrncrr icai l'liistorirpc cuct d'iinc niiit fimln~t~~ nu<br />
cours tic iaqucllc nous n\âii.i cl(: Ici; l6moins tlc plibnombncs iiitl~~iii,~l,l,,,,<br />
Lc catlrc dans lequcl il.; \c protlaisdicnt Ici; rendnicnl Cui(1cmmrrii Iiicn<br />
plus sLii.;issants; mnis il cklnit tl'unc tcllc si:~iplicilfi, t~ll~iii~ill riitliiii(li1titirc<br />
quc l'id& d'un wbtcrfugc. d'une plaisantcric c~uclconqiic, dcviciil nb,olu,<br />
mcnt irripossible ii aclmcllrc.<br />
Donc, nous arons cii la preuve que, dam ce morccnu tic bois I)lnnc, l01~~(1,<br />
hoitcus ct mnl equnri, sc: manifeste sous ccrlainrs influcnccs, un r~i>il\oi~<br />
occultc, surnaturel, qui bcoutc, qui comprend et qui rfipond.<br />
Appclcz cclit fluide magnktiquc, pcrdes-vous dans des termes plns ou<br />
moins compliqiibs ; irivoque~ les mediums ou lcs incarnations, peu fi'importe<br />
: le phenomCne n'en sufisiste pas moins, ochappant a la science,<br />
echappant a ln raison, planant au-dessus de l'intelligence humaine. Que les<br />
esprits forts se contenterit de railler et de sourirc; que les docteurs,<br />
sceptiques cncore, cssaycnt de resoudre cet effroyable probleme, posb par<br />
une bonne femme illettree et un morccnu de bois blanc.<br />
Nous donnons, sans la tenir polir e~ccllente, la solution naivc de ln bonne<br />
femme et de la table dc cuisine. Libre aux uns de sourire, aux autre5 dc<br />
cherchcr ; narrateurs fidelcs, nous ne faisons que retracer dc ln facon la plus<br />
concisc Ics faits auuquelc nous avons assiste.<br />
Et si ~ ous nie demandc~, pcrsonnellcmcnt, mon opinion, ;i moi qui rie<br />
suis ni physicien ni docteur, jc vous r8pondrai simplement ce que j'ni fil<br />
cc matin, apihq la soirec boulevcrstintc oii mon pi'rc a signe son noni tlms<br />
cct cscal)cnu de bois blanc : j'avitis chcz moi une collection d'o~ivrngr+ w<br />
IC spiriti.;me, dans Icsqucls je m'btais confin6 depuis ilcu~ jour?. J1;ii scilli<br />
quc ln friiblr, iritclligcncc dont j'6t;iis doii6 cacillail dans moi, crrtcau<br />
comnlc une lumihrc Iblotc, mal protBgt5c pir lcs ~crrcs :t riioitit: fi.1Cs i1'11W<br />
lanteriic. J'ni ML des gros bouquins lin c\ccllcnt 1,nllot et, arrive ail pont<br />
dcs Saints-l1hrc$, jc l'ai laisse tomber tl~iis la Seine, cil rcgartlniit loiicW<br />
mcnt lcs ronds qii'il hisail dnnc l'cm gIliuquc du flcubc.<br />
I
1<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 32 L<br />
--<br />
N.D. L R. -Dans l'au del&, l'esprit n'cmportc que le rbwltat de ses investiptions<br />
sur le monde exterieur don1 il n'a pu avoir la connnissance qu'P<br />
des cinq sens mis u son scrvicc ; nutrcmont dit, il n rccucilli, B la<br />
du corps dont il s'est servi pendant une cuisteilce, un quantum<br />
d'images qui repr6scntcnl loiis lcs nclcs commis nu cours dc l'incarnation<br />
et que son moi pcnsnnt n cnrcgistrb.<br />
A peu d'cxceptioris pros, li l'btal d6siiicasn6, lcs 13sprils, en reponse a nos<br />
interr~gnti~~ls, nc peuvent nous rcnsci:,.ner que tl'aprus lcur experience<br />
,quise sur la lcrre ; ils reflutenl lcur savoir iutcllcctuel el nbsolumcnl to~ites<br />
leurs id6es acquises daris lc milicu qu'ils ~'~laicnt choisi.<br />
Tout en se servant du phenoinune spirile, cc qui btablit sa realit6 pour<br />
son fils, M. Des l'crrifircs a du lui parlcr comme un fervent catholique le<br />
peut faire, et ce dcrnicr, cn jctunt u ln Seine un coli dc vol. spirites qui<br />
l'eussent guide cn l'eclairant, imitait cette pauvre bbte qui, pour esquiver<br />
un danger inconnu, placait sa tkte sous l'nile.<br />
Un homme de ferme volonte doit affronter le ridiculc immerite, surtout<br />
lorsqu'il a eu le courage de rendre hommage au fait brutal de la communication<br />
entre les incarnes et les desincarn6s, cc dunt on ne saurait trop lc<br />
feliciter. P. G. L.<br />
Sommes-nous vulgairement et completement formes dc petits globulcs<br />
maleriels, visiblcs cl pesants, appeles cellules? Ou s'ajoute-t-il a nous une<br />
partie 61her6e ou invisible, I'espzt ? Aulremcrit dit sommes-nous tout<br />
matiere ou composbs d'esprit et dc matiere ?telles sont les deux hypolhescs<br />
de la science contemporaine dominant la constitution intime de notre Otre.<br />
Qui a raison dans cctte lutte ancienne, et malgre ccln toujours nou\ellc<br />
du materialisme et du spiritualisme '? Est ce l'un des deux ou tous les dcils?<br />
Demontrons que tous les intcrinedjaires existcnt ct quc la matiore invi-<br />
sible, impalpable, presque e\istaiitc, pcul sc mniiilestcr visihlc, l)dpnl)lc ct<br />
trbs cxist,antc. C'est 1A une quc~liori ilc (legres, (le Iraiisilion. inscnsiules.<br />
tant est vrai lc vicil adngc de Linno : Ln nntiirc nc f,iil pas de saut n.<br />
La base du spiritualisme conlcinporiiin ou pliilot d'iinc dc ses f'ormcs, Ic<br />
SPiritisme, es1 111 11ossiI~ilile dc ln cl6ingrbgation infinitbsimnlc clcs corps<br />
Pesants et leur rccoiisLilutio~i daiis clcs lieux ou sous l'influence d'agents<br />
d'%errnines.<br />
bidcmmcnt lcs inatbrialistcs ricnt ct sc moqucnt dc cc cheminoncnt invi-<br />
21
-<br />
322 REVUE SPIRITE<br />
--<br />
si61e dc ln mntibre: ilc ccs p6nttr,itions qiic pcriolinc n'a vucs: (le<br />
pl-ienombiit~s clils npriorly. oii des ol~jilt';, riqiircs, i~loli'cs .., ;rppnrili.wnt<br />
sans q~i'oii ail iijibinc wiipcnoiiiii~ 1,r c.,iiisc gi.~ii:r,dri('i> (IP c'(% ~linli~~ ic?1i-,ltionS<br />
tl'objcts iiiimnli.ricli;. 'i'oiit i8.I nd (I prir,ri; coyoiis qi CC iiiodc [l'agir est<br />
Yationncl cl si les idhcs de.: spiritc>s ne soiil pnq tris sc~ic~ililii~iics.<br />
Avouons toul d'nbortl qiic ccrtniiis iniluitricli on1 fnil rlii ipirilisirie i ~n<br />
syslbmc h hues, un moyen il'c\ploilcr 13 crCtlulite Iiuii-iniiie, c'cllc mille<br />
in6puis:~blc hns6c sur l'nltir,~iicc \ers Ic mcr~rillcu\. S'cnsuil-il quc des<br />
plidnombncs tmyurk, f,il)riquis, tlc 10i1k~ pihccs, pnrloul LIU\, iki.chif~ii\,<br />
cnipi:cliriil l'cuistcnce dc S,tits rCcls cl iiicoiitcslnhlcs. Noil ccrlcs. Qilc (les<br />
inrliviclus s'iiitiLuIenL ~ C I ~ CL F F 11'tricn1 de cc, s:i\nnls nnliqiics ni I'i.iir.rgie,<br />
ni la sciciicc, ni surloiit lc iiol~lc, tfi.iint6rcssciiient, pcix importe, il f,tiit<br />
loir ce qu'il p~istc d'iiid~~iiii~blr cl tlc l'onr16 d,ms le* croyaiiccs dc yurr! nqqte<br />
millions d'indi~idiis : il 5 n, cn cllFe1, dan.; les rlcix\ lii.inisplicres, qiinrniile<br />
millions de pcrsoiincs croynnt h l'cuiitencc des csprits ct il ln possibilite<br />
pour eux d'apparaitre auu \i\nnts.<br />
*<br />
* 1<br />
Sans etre aucunemcnt spirite - et c'est mon cas - on peut rcconnnitre<br />
le bien fonde - sinon dc tous leurs plienomenes sans en admettre ln cm%<br />
- mais voir, clcmontrer irii?inc quclqucs-uns des t'nits materiels qui leur<br />
aer~ent de bascs, notaininent ln pdndlrntion de la nzalzbm et son chcmitzcii7e?ft<br />
znvzszble. Ln dissolution des corp dans les liquides, les rriirlan~ccl liquides<br />
ou gaLeuu sont bel et bien cles prirpnrntioiis intimes et iniid)les des corps<br />
materiels ; on voit lc rdsultat, mais on ne saisil pas sur lc fait le pli6nomhc.<br />
Veut on il'nulrcs introductions inkisibles dc sub.;tmc;cs ? l'elcctricit6 sous<br />
ses diverses formcs cn i'ouriiit le moyen. Prenons dcs cxemplcs. trnkrrs<br />
des corps coiiductcurs dc cctlc forcc iluidiquc invisiblc ct iiiconniir dlins<br />
son essence, on pcut lXrc cntrcr, passer, tr,ivcrscr, tels corps ~ IXC l'on \OU-<br />
;<br />
drn. Les courtinls i:leclriqiics colztinus CL di,contirt.us tlhsngrbgcnl ln miitiur~<br />
ceux-lu. en ri:p,irent les Cldmcnts, In gnl\anoplnstie porle cn pnrticulc~<br />
leiiucs, ~iuisiblc~ nu niomcnt prOcis du dCl)oL, lc cuivrc, l'or, l'argent *ilr<br />
les objcts oul lus ; ceux-ci, nus courants iiilcrrompus, lrniisporlenl lcllcs<br />
quelles Ici; \ubclnnccs. Dcs rtarlions cliirniclucs se produisent par dcs cliaii1gcmcnts<br />
dc coulciirs tldniontrnnt ii~rdcusnl)lcrncnl et scirnLifiqucrri~ii1<br />
clieminenzent invisibie CL la pdndlralion Cgcrlenient in~i*iblc clcs coi.1)'.<br />
PrCcisons. Le sulfate dc fcr cil solulioii daris l'cau cst intibiblc; lc prussiJlc<br />
de potassc es1 lhgurernc~it jaungtrc ; ccs dcu\ corps cri prdscncc tlon~icn~<br />
une bclle coloration hleuc. Si jc place du prussinte (le potassc, par c\cml~lc~<br />
il l'iritbricui. d'an inorcenu tlc pc,ru de poulct plusieurs fois rcplid \Lis
:me et rlu'ex~eriru~~cnzewtj'~ipplique dcu16lectrodes imhibScs dc l'autre<br />
]ce, jc constate intericuvenzcnt, grhcc h l'intervention du coiiraiit, ln<br />
tion I~lciic ; ce qiii proii\c irri.fiitnhlerncnt la pbnklrnlion. Cctte eupeque<br />
j'ai insLituCc n wrvi tlc base il mon .;yqlfirnc gkrihrnl de m6clicat<br />
de gucrison (I'l:leclr.ol~/ve nzEr?ir_n~nentm~uc transporl direct ct imme-<br />
,ihce a l'Olcclricit6 sans nlisorption par 1:i bouchc ni injection, dcs<br />
nces mhclicniiienleuses, \i~inl)lcs avec chaqiic malndic ct chaque<br />
e). *<br />
t *<br />
On 1 peut cncorc cli~rrionlrcr niisii cli~ircmriil In pfin6Lr:ilion dc In mntibrc<br />
et son chcmincmcnt in\isil)lc - j'insisle sur ces clciiu lcrrncs rt le.; rPpiite<br />
volon t: iers, car CC sont ICS (1cii.i grnnclcs 01)jcrtions (ln matErinlisme contre<br />
le spi1 3itunlisi~ic. - L'eupCricnce consisle ,i, prendre une cuve cn verre<br />
rempli e d'eau, ii placer h I'unc dc scs extrCmitCs un gIobuIc de mercure cf,<br />
l'e'tectr ode positive d'un courant Clcctrique ; puis mettre a la partie diametralem<br />
ent opposce, aussi distante de la premiere que l'on ~ouclra, l'electrode<br />
mdrrnfi~ .,,wwv~e. Celle-ci, bien entendu, ne contient nulle trace de mercure, cc<br />
liqui de treize fois et demi plus lourd et quc son cvtrkme mobilite et son<br />
Salat ont f,iit nommer vff argent. On fait passer Ic courant eleclrique et pour<br />
que 1 e contrdlc dc l'cxp6riencc soit plus parfait, on penche la cuve de facon<br />
que l e mercure soit contrari6 dans sa marchc par l'action dc la pcsanteur<br />
.L ,".<br />
GL ~rnde a retomber h son point dc dupart. Eh bien, sans qu'en surveillant<br />
activer nent le phhometre on u'en puissc vi
334 REVUE SPIRITE -vi'ce<br />
cetsn. Les vibrations de ccs forces varient uiiiqiiemcnl dc rnpidil6 n\cc<br />
leurs mniiifestntions, et les hrts iiiolCculnircs de\icnncnt de plus en plils<br />
grands nvcc la. rapidite des ondes qui rcpr6sciitcnt ces mou~cmcnts. Aussi<br />
ccs phenoinerics d'npporls qiic signnlcnt les spiriles, qui dCconccrlcnl 1,<br />
rnison,soiit-ils admis par des sn\nnts ttlls q~~cXilliarn Crool\es,Paiil (:il)ipr,<br />
Charles llichct, .... nc serait-ce pas Ili lcs cffcts (le cl6sngr6gntio11, d'knrls<br />
rri~l~culaircs hormcs suivis cle rccoristilulions complhtes. (lus h do gignntcsqiies<br />
courants Cleclriqucs sillonnnnt Ics espnccs.<br />
NOS synipnthics, nos antipntliic.; sont peut-iYrc dcs fliits dc mfimc! orrlrr,<br />
Lequel de nous c~nnnit lcs fluides el leur- nclions 7 Les cnuws prelni0rc~<br />
nous seront toiijours inconnuei;, cl Iciir intcrprb1;ition. fute ilc bnsc, ne<br />
pcut &tre qiic defcctiieuic. Or, lorsqiie scicritific~ucriie~it on demontrc l'invisibilite<br />
de la mcctzi+e, il n'cst plus permis dc nicr uiic vliosc inri\ihlc, pour<br />
la seule raison qu'clle est invisible. Aui mateiinlistcs il convient d'npportcr<br />
d'autres prcupes plus rationnelles et plus silres ! Peut-etre en trouveront-ils:<br />
msis dans tous les cas, Ic! spiritualisme a unc nouvelle base plus solidc pour<br />
asseoir ses croyances : ln preuve mathe~nntzquc de l'existence de 1'i.iaz.iszOle.<br />
Dr FOVEAU DE COURRIELLFS.<br />
LES JIIRhC1,ES ET LE MODERN13 SPIRITUALISME<br />
Par Sir John Russcll Wnllncc (4 f'r.)<br />
La librairie spiritc, 1, ruc Chabanais, a fait traduire de l'anglais, Ic vol. de<br />
de Sir Russell Wallnce, avec son aulorisntion; pnrrni les spirites tous IPS<br />
Ctudinntc v6nbrcnt ce savant connu du monde entier. Cc grand iiaturnliste,<br />
Cmule (le Dnrnin (hommc simple et hmincmincnt ficlnire), a consacri: Ics<br />
derniores arinecs cle sa vie, si belle et si honoree, h In d6fcnse de cc qu'il<br />
croit etrc unc vbrite demontree, cclle du spiritisme.<br />
C'est grficc h son a1)nCgnlion. ii ses rcclicrchcs ct h son cournge quC 18<br />
SocielC royalc en Anglclcrrc a etudih In ph6nomSnologic spirilunliste ; en<br />
lisant son volumc CL ses d6claralions dails Les nzimclcs el le modeww sp2l.i-<br />
Lunlisme, \\'illinni Crool\cs, lc cblhbrc pliysicicii, M. 1). Unrliirs, lc gCvlug~1~<br />
Sir John Lubbock, prCsidcii1 rlc la Socihlk tl'niithropologic, le s:ivnnt ~1~0~<br />
scui. Thomns lIcnry TIu\tley, Ic physiologiilc IIenry Lcv cs, ln Soci616 tlidcctiquc<br />
tlc Londres, Augii4e de hlorgnri prbsidcnl ilc la Socikth rnnlh6iilnli~1~<br />
dc Londres ct sccrelnirc tlc ln Soci6tC roynlc nstroiiomiquc, lc sa\anl l)h"icien<br />
M. C. P. Varlcy, Auguste Morgan hl. 'i'yntlnll, ctc., ctc., tous cc"<br />
hommcs rcmarquablcs I'iirc~it vivcincnt emu
,---CC-<br />
JOURNSL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 325<br />
cette question ; apres des investigations suivies, ils avouerent que Sir John<br />
~ ~ ~ sWallace e l l etait dans Ic vrai, qu'il avait rendu hommage u des choses<br />
et rbcllcs; lc nnluralistc avait vniiicii l'aritique pi-i'juge, ct le<br />
lllaltre guidait les CICves.<br />
Ce voli~nle qui il tant fait de bruil, qui a passion110 lcs csprits en Angleterre<br />
ct ouvcrt lin champ iinmcnqc cl iiicuplori: h la sciencc, notre Societ6<br />
de librairie spii.ik Ic prescnic au pui)lic cil un bcau format, petit in-8. sur<br />
trbs beau papicir, avec porlrait dc l'niitciir fait pal2 un grand artislc ; brocli6,<br />
4 fr. franco, rcliB, 5 f'r. Nous avons tlBjit tant de dcmantlcs que la premikre<br />
edition est prcsquc vcnduc.<br />
Dans ce moment, ou lc spiritisme traverse une periode de lutte, des long-<br />
temps annoncee, lutte ;L outrance contre des gcns qu'on est Btonne de<br />
trouver en face dc soi, car ce ne sont pas des adversaires professant des doc-<br />
trines absolumerit opposees, non, ce sont rles spiritualistes, presque des<br />
coreligionnaires, que les spirites avaient g6116reusement et loyalement<br />
accucillis, lcur donnttnt des places d'honneur dans les solennelles assises<br />
qu'ils avaient provoqubcs et organis6es cn 1889; dans cc moment, disons-<br />
nous, il n'est pas sans intkret, il est mGmc utile, instructif', cn meme temps<br />
que reconfortant, de constaler, par un conp rClrospcctif, 1'6tat actuel<br />
des esprits et lcur teiidance de plus en plus accentuee vers les idCcs spiri-<br />
tualistes, soit pour s'y rallier, soit au contraire pour les discuter ou les<br />
combattre, ce qui dans tous les cas est l'oppose de l'inililfbrence.<br />
Quelques esprits impaticrits cl avides de saloir trouvmt cependant bien<br />
lcnts les progrus du spiritisme clms ll'hiimttnile, tl6sireraicnt voir surgir de<br />
toutes parts clcq groupeincnts clc honhes volont9s, pour s'6lanccr h In con-<br />
WBtc dc I'incoiinu et rbpmilrr pnrlwit la borinc seincncc cn vuc d'une nbon-<br />
dante rccoltc. 011 nc pciil qu'approuver clc telles disposilions cl souhaiter<br />
leur realisation, rrinis oii doit .c tlClicr tlc I'cnlliousia-inc cl sc ymlcr ilcs<br />
doceptioiis qlii nc1itrtiliscriiicii1 tous Ici cfrorls. Qil'oii sc ~ou\icrinc quc IC<br />
CaractErc csscnlicl clu proi;i+s, d'un progi'hs dur~l~lc est lu lenteur, 11011 par<br />
Impuissance, mais psr wycssc.<br />
Ceux qui 0nt:assistb a~iu prcinicrs pas (lu spiriliwic ditns notrc monde<br />
Peuvent mieux qiic pcrionnc sc rcndrc un comptc c\,ict de Six marche continue<br />
el dc plus cri pluq progi.cssi\e. 11s l'ont vil ni1 di'but tirnitlc, f'ailjle, ti.<br />
peine soutenu et n6;tnnioins violrnimcnt :itlnqui~, conspub, calomnib. Certes<br />
S'il eut du pdrir c'cslbicn alors qu'il eul succonib6 >OU> 1c nombrc et I'achar-
-<br />
336 REVUE SPIRITE<br />
nement de scs ennemis. Ne pouvant lcur Sairc Mc vu sa faihlesse, il s'est<br />
rcplid silcncicuseincnt et a coiiliniie sa riiarclic, tcriaiit liaut ion flarnbcau<br />
dont l'Cclat illuminait Ici voies iiou\cllcs ou\crles ain esprits clcs homines.<br />
Depuis, il ric s'est plus arri:ib cl mainlcnaiit, sur de sa forcc, il dodaigne les<br />
attaques, sc bornant h rbpandrc ses cnseigneincnts et rcci2utant ~Iinqucjo<br />
de nouveaux adcptcs qui dc\icrincnt U lcur tour scs apotres. scs souljens,<br />
ses (16Scnsciirs.<br />
Ccttc marclie conlinilc pcndant moiiiq d'il11 clemi-iihlc a abouti h la<br />
mngriilique PL impoiiirilc mnniScilnlion (lu corigri>5 clc 1889, dnni lnquelle<br />
lc spiri tisme n affirmh son existence cl montri! sa forcc dcvant l'univers<br />
Ctonne.<br />
Lorsqu'on ciivis,igc ce rhsultal ct qu'on rcclierchc par quels moycni il a<br />
ete produit, il est impossible de ne pas ktre omcrveille en reconnaissant<br />
combien lcs efforts accomplis sont pcu cn rapport avec la grandeur de l'cffet<br />
obtenu. C'cst donc cn dehors du concours humain qu'on doit trouver la<br />
force qui, apres aioir propare et f~vorisb l'eclosion de la rdvelation nouvclle<br />
l'a soutenue et tulgarisee. Cette Forcc, quelle pcut-elle ctre, sinon :a pleade<br />
d'Esprits quilapres les premicrs phenonienes dlHydcsville, les a perfectionnes<br />
el reproduits dans le monde entier ?<br />
En dehors de cette puissance qui est la resultante de toutes les ~olontCs<br />
altacliees a cette vraiment di~ine, on doit encore reconnaitre la force<br />
lcitente de la ~6rite ou dcs verite.; enicignees par le spiritisme.<br />
Quelle thborie, en cffet, quelle cioctririe pliilosophique ou religieuse de<br />
notre temps a suscith tant d'opposilions, tant d'attaques arh,irndcs et si peu<br />
justifiees ? Qui s'occupe, pour les coinl~~xttrc, rlcs itldcs d'Auguste Comtc?<br />
des clecevantes conceptions mal(~ria1isLcs ct dcs affirmntioils suils basc ct sans<br />
preuves (les occultistes de loutc ocolc? Non, aucune voix ne s'eleve contre<br />
ces diverscs mnnifcstations tic l'esprit humain, parce que, initinctivei~iciit,<br />
iiituitivcmrnt fdut-il (lire, on (hompreiicl que cc nc sont 1u quc ballons rrcuul<br />
sans coniidnncc! cl sans vie, qui nc i;croiil diiris l'nvcnir quo Ic tih-noigii:ijie<br />
(lu iravnil iiil~llwlu~l (le I'liiiiimilO cl, (boinii~c clcs jdoiis planliis sur l,i ~uic<br />
du progrei, scn iroiit il inmpicr lcy cli~pcs p,~i~~oiiriics.<br />
hlais pourquoi, dc'inaildcr~i-t uii, lc spii2itiyiiii. cjlli c~iiwipic la pliis DI~I'"<br />
mornlc, qui vcric siir Ici C(Pl1l's 111ri'rbi IV II,LUIII(~ (113 l;i co1isol:x[i011 CL (10111~C<br />
il 1'c.pril les pliis r:Ltliruic- c~sybr;~iiccs, l~,iic;ci iion iur dc simples nl'liiliii~~<br />
tions mais appuyi~cs iiir 1'1 logique 1,i plui rigáilrcusc ct 1)icii plui \ur tl('s<br />
fiiits incontcstablcmei~t ull~blis. pourqiioi cwilc-1-il aii il ilc rnaivcill,iii~('~<br />
tant de rbpuliioii, tarit dc liaiiles cliez ccux q~ii<br />
SC montrent scs atlvcrsnircs?<br />
La rhporisc cit fcxile : c'es1 quc, 6ta1lt 1'1 ri.c~lllailte de verites, non riou-
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 327<br />
--<br />
lais nouvcllcinent dOvoili.cs, il a contre Iiii tout ce qui dans notre<br />
iit dc l'erreur ou dans I'crrcur ; savants rlont il dktruit 1,i fausse<br />
el les tliborics 1~borieui;crneilt 1khahiid0cs ; ministres cles cultes<br />
,,,,,,, -ont ilmennce l'influcncc dotninatrice el met en peril les intHrels<br />
rnateri cls; jouissciirs rlc toiite qorlc dont il @ne lcs hahitudes ct les gofits.<br />
Certes on comprend ln fureur de ces cntOgorics cl'i?tres guides par Ics mcsquines<br />
visees du plus m6prisalilc terre ;i terre. Vais que pcnscr de cei:x qui<br />
n'ont I )Our mobile dc lems violcnlcs nulant rj~x'injudcs izltnqiies rp'une prbtendue<br />
rivalit6 de doclrinc.,Jc vcuv parler ici des occultistes. Je ne prononcerai<br />
a ucun nom, mais je flbtrirni comme ils le meritcnt dcs proc6cles de<br />
polemi que tels qu'un Bcriv~in qui rccpecte ses lecteurs et lui-m0me ne saurait<br />
re] prociuirc lcs grossiurcs insanitOs qui sont Ieiirs seuls arguments, leurs<br />
1% armes de combat.<br />
e les occultistes, bouddhistes, liabbalistes, theosophes, etc., olevent<br />
contre autel, rien dc mieux; qu'ils proclament, publient et propagent<br />
enseignements par tels voies et moyen qu'ils jugeront convenables,<br />
Ioa spirites n'auront pas lc droit de se plaindre si le public leur donne la<br />
preference : mais cc qui est injuste, ce qui est en meme temps un aveu de<br />
faiblt :sse et d'impuissance, c'est l'injure jetee a la face de l'adversaire, c'est<br />
le de sir et la volonte de l'abaisser par la calomnie lorsqu'on desespere de le<br />
vainc :re loyalement.<br />
fill ,=e veulent en effei ce3 revenants d'un autre age, on pourrait dire d'un<br />
autre monde ? Offrir A notre Cpoquc de libre examen, de discussion au grand<br />
jour, des theories confuses ct a peu prEs inintelligibles exhumees des profondeurs<br />
mysterieuses clec; antiques tcmples de l'Inde ?<br />
Ne serait-ce pas nicr le progr& que de prt'tcndre nous ramener 5 des<br />
croyances qui ont pu 0Li.c bonnes el suffisantes pour les hges primitif's de<br />
l'humanite, mais qni ne sauraient satisfaire les nspirations plus Olcves et<br />
PIUS eclair&s dc Ia socielb iiintlerne '? En vain voudrait-on Btaler sous nos<br />
Yeux les principes de piirc moi;dc rccucillis c1;ms lcs Gcrils de ccs tcmpcl<br />
lointains ; noils savoris qiich inorale, Wmnnalion ilivinc, es1 6Lcrnclle<br />
comme son nuiciir ct iir~iiiiinl)l~l coriirnc lui ct que dans 1,i. suilc de.; sibclcs<br />
" Venir ell~ sera cnrorc cl loiijoiirs iinc et irnprcscripii1)lc.<br />
Eh liic~ii, rliioi clii'il ri, \oit, ilii'ils ciic;cigiicnt piu l'c~crilurc CI Li parole ce<br />
(lu:iilciir cil pprriiis tlivulqiic'i., lcs spii%cs iic les cornbilllr~iil pas, ne<br />
(liscutcrortl pas lcurs Llihorics, il, iic iign,tleroiit iriCmc pai cetlc recrrvc de<br />
leurs c~~icuircnts n'cnscigiicr qu'une partie tlc Icurs prOtcndur rriystbrcs;<br />
SC contciitcront dc mctlre au grand jour cl a la portee de lous TOUT Ce<br />
qui con,stituc le spirilisme, avec scs preuvcs, scs cerlitudcs, ses clartus
-<br />
3'28 REVUE SPIRITE<br />
ennemies du mysterc et comme ils n'ont aucun int6rOt ina\.ounhlc h la clilrusion<br />
de leurs croyances, ils laisseront agir 1ii verite rclativo don1 ils qe<br />
croient cn pos
- -- - -- - --<br />
t de ses rechcrchcs. Son avcu, fait du reste d'assez mauvaise grficc<br />
sous in rescrvc eupresse dc nc pas putngrr Irs croyances dcs spiritecl, est<br />
un pmier et grnnil pas vers un(: conviction coinpl8tc.<br />
Chaque jour (le noiivcnux cIiiimpion
-<br />
330 REVUE SPIRITE<br />
cherchfi h i.tablir, qiic le spiritisme, soutenu par 13 puiswnce qni l'a lnnco<br />
dans notre nionrlc, n'a pns cc4 uu sciil iii4ant tlc grmlir et tl~progre,~~<br />
quc loin tl'flrc rmpOclil: ou i.rt,irdi: par 1~ lultc et les ohslnclr.;, il y a trou,c<br />
un point cl'appiii cl des forcr.; iiuii~cllrs ; cjuc les 1hritb4 qu'il a npportces<br />
parmi iious sont si attrartivcs clu'c-llps passionnent ceux-li~ mdmc qui C;crnicnt<br />
inti:rcsrbs h lcs voilcr cl s'en iervc~it comnic cl'instrumcnts iiic~iiscicnt~ ,je<br />
propngnnclc et (le vul,zari \a t ioii.<br />
D'ail il silit cpc si IC conc,ours dcs iiic,iriie.; est ~ltiic el I'ilvorddc h In clif.<br />
fiision Oc la doctrinr, il nc pciit ccpcndiirit t1i:pcndre dc leur niniivnis \oiiloir<br />
(1'crnpi:clicr ce qui II Glt5 clibcic16 ct voalii par puissances sup6i'ieiires<br />
cil cukcutjori c11l la \olonli' divirie, car ollcs wuraient toujours par un moyen<br />
ou un autre rihliscr le plan arrbt6.<br />
Soyons donc plcinq de conliaiicc clans Io resultat final, travaillons-y a\cc<br />
courage ct energie, mais sans trop de Iiktc et sans impatience, sachant que<br />
nous sommes soutenus et guirlCs par les puissances spiritiielles chargecs (le<br />
diriger l'evolution de notre humanite.<br />
THIBAUD, Bordeauu, 9 juin <strong>1891.</strong><br />
Rllle Octavie Sirone, de notre S, E. S., Mlle Palmyre Sirone, a la Chaus de-<br />
Fonds, est decedee en Italie en mai dernier; polir cet Esprit la bonne pensee, et pour sa<br />
mere et ses sceurs tolite notre sympathie.<br />
3lademoiselle BLANCHE MAZZOLINI (Rettiui), s'est d6sincai~nee le 2 juin 1891, i Lerallois-l'crret,<br />
pres Paris ; elle etait spii-itc d0vouQe et fille de Mine Rettini que le maitre<br />
Allan Kardec affectionnait tout particiilieiement pour son devouement et sa charite.<br />
A Liege, l'Union spiritualiste de cette uille et la Federation regionale ont conduit a<br />
sa derniere demeure le corps dont s'etait sewi dans la vie l'esprit de Louis JACQUEMOTTE<br />
in6cnnicien, serviteur fidele de la cause.<br />
De nos firdrcs d6cedi:s, ~ouveuons-nous le soir. lorsque nous 8voquoiis lcs cliers dispnms.<br />
12 Jau (Micioc!, s'est sQpar6 de la m;rtii!rc i~eutre, l'esprit cle N. P. E. S. E. HURANI),<br />
si devoub a la d;bfcnse de nos doctrines ; une lettre de notw ami 13oiissart nous dit flue<br />
cette ciremonie ~)iireriient sl~irite avait :~ttii.i, plus de 1,200 persorines sur lesqriello-: les<br />
parnles de RI. Castaing, maire de C:~rit,oiir, de AI. Boiiyer, nii!tliuni gi16risseur ~w$s 11"<br />
Ponx, do M. i3oussnrt, ont produit le plu s:~lrit:iii,e elret; ces spii,it,es nwieut fait<br />
130 Itilonictres pour Iiorioi~ai~ 11. Biiimd. Nous insPrc~roiis Iciira diucouiale inois pi.~cliuin.<br />
Rouen, le 14 juin lb91. - IIeriieui- les hlcml~im do lil Societe: - La SociAtd sl~ii.itC<br />
de Rouen me charge d'eli,e son intcqnGte aupres de VOIIS~OII~ vous f;tire part dc la mort<br />
de notre veiii?raI~le pisbsitlent, M. Eeutaud, (lCcc:dl! le 5 mai tlcrnicr a i'35e de 90 :m.<br />
M. I,ieutau
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES<br />
rP- -<br />
11 y avait une assistance nombreuse et deux discours ont ete prononces RUP sa tomhs.<br />
Lieutaucl, sa rcgretter ecpur, allait songe dos son vivant a assurer l'avenir de la<br />
Soci,j& une somme est vei&e pour payer le loyer (lurant trente ann6es.<br />
~~s vrais adeptes sont difficiles :i iwruter ; l~eaucoup viennent par ouriositi?, croyant<br />
des choses extraordinaires, puis ils s'eu vilnt ; il lcnr f~uilrait des preuves qne l'on<br />
pas toujours a mhede pouvoira d~nner ; attendons que les temps soient arrives,<br />
c'est Pgal, le progres est lent a s'accomplir.<br />
Je termine ma Icttre, Monsieur Leymarie, en vous priant,au nom de tous les mcmbres<br />
de notre Socibto, ainsi qu'su mien, d'ayrber l'assui ance de notre fraternelle sympathie.<br />
Le secretaire de la Societe,<br />
EUGENIE HENRY.<br />
8. D. L. R. - Nous regrettons vivement que la sympatliique sccrEtairc de la Societe<br />
de Rouen, nous ait pic:venu le 15,juin, an mois apres le decos du vPubrable M. Lieutaud;<br />
nous aurions certainement assiste B la dernierc ceremonie et parle sur la tombe de ce<br />
fidele serviteur de la cause comme nous l'avions fait d la dthincarnalion de Mlle Lieutaud,<br />
de M. Guilbert et de hI. Clievallier, les trois fondateurs de la Societe spirite de Rouen.<br />
LES OKIGLNES ET LES FINS<br />
(Suite des communicntions donnees aux mediums F.-H.-S).<br />
De l'esoterisme dans des mornbres: explication philosophique et scientifique des<br />
grands problemes de Z'Etre.<br />
Avant d'arriver i7~2itr dnns le deuxieme degre de l'Infini, 1'Etre subit<br />
d'innombrables sorics de trarisformntions dont chacuiic est la resultante de<br />
celle qui l'a precede.<br />
Prenant l'nlome nu moment de sa chute daus l'espace, nous le verrons<br />
passer par sept 6tnts differents avnnt de se changer cn parcelles ou fluide<br />
epure :<br />
l0 Atome;<br />
2" Mo!Cculc ou groupement il'nlomcs ;<br />
3 O Assenil~lnge dc inolCculcs Loririant lcs minorau1 ;<br />
4O Lcs \ figtlililu ;<br />
5' Lc corps clos niiiin
332 REVGE SPIRITE<br />
50 Groupements plus complcts formant 11humanit6.<br />
0' Ilcconstitution des parcelles formant lit dunlitd ;<br />
7" PhBtration cles parcclles (l'ideal et dc volonte de la dualiti: tlonnnnt<br />
iinissnncc u l'Unite qui, sculc, peul avoir acces dans le dcusibnlc degr6 u,<br />
1'Iiifini.<br />
Dc chaque etat cic la malibre. dc cliriquc coiidition de l'esprit se tlt:gnge<br />
unc forcc spCcialc qui, se coiribinaril reciproqucincnt, produit h lous les<br />
degrCs lc mouvcmcnt, ln vic, Ic progrOs.<br />
De 1'Cquilil)rc de ces hrccs d6rivcnt l'ordrc, I'harinonic, la clartb, leur<br />
tlesaccord engendre Ic tlkordrc tl'oii proviennent :<br />
LcssoufTranccs du corps,<br />
Les passions de l'lime,<br />
Les troubles de l'esprit.<br />
Yous nommerons ces forces : physiques, morales ou divines, selon qu'elles<br />
sont produilcs :<br />
Par la matibrc,<br />
Par l'esprit ou clutilite,<br />
Par l'Unite.<br />
Le jrii oii combinaison de ces forccs se definit ainsi : lc positif attirh par<br />
le negatif s'unit a lui; dc cette union resulte le neutre, c'est-a-dire iin etat<br />
ou formc nouvelle.<br />
Sous la prcssion de cette loi, simple dans sa cause et multiplc clans ses<br />
effetc, tout sc meut, vit, se rcnouvellc ct progresse en vous, autour de kous,<br />
dans les profondeurs de la terre aussi bien qu'au sein des espaces, d'ou<br />
resulte :<br />
La grcivilation clc la inatibrc,<br />
La reconstitution de la diialitb,<br />
Lc rnyonncmcnt de 1'Unitb.<br />
Cc principc vous Ctant connu, vous pourrez en etudicr les effets dans<br />
tous lcs Clills de In matibre, clans 10iitc~ les conditions de l'cspril, clans<br />
toutes Ics maiiif'c.;liilions clc l'cssencc Ji\inc. Celte l.tuclc, approfoiirlic, \.Oll+<br />
donnera ln cl6 du iilystbrc de la vic cl tic l'bvolation (les Clrcs; pnrloiit von+<br />
vcrrcz l'cxistencc ct l'action de ccttc trinit6 ou ternairc SC manifester depilis<br />
lc simple atome j~isqu'ii lit radieuse Unite.<br />
Lc prcmicr, l'atome, attire par I'Cclat lumincuu dc la parccllc s'unit h cil(;<br />
et produit par cette union l'encrgic qui, S(5condec par le rayon di~in, lc<br />
rend capnl~lc dc sr: rrecr une formc siiptJrieiirc.<br />
La dcuxiuinc, l'Unit6, riiarchc joycucc (lails l'lrifini, A 1ii pour>uitc<br />
l'a6solu cl du pav-fnzt qui l'allircnl ct dont elle est la resullnntc se inmifestant<br />
dans l'espace par le rayonnement de son foyer lumineux.
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES Y33<br />
~mis, 11 ~ous de creuser la loic sur Iaquellc nous posons (le simples<br />
pour en tracer la ligne non intcrrompuc. LI'tiide de votre rtrc et de<br />
tout ce qui vous ~iitourc voiic portcra a blcndrc vo.; rccherche.; soit dans<br />
le P"~e, soit dans l'avenir.<br />
c'est en procc'dnnt du connu U l'inconnu, en marcharit de dbduction en<br />
daduction quc vous arriverci: pcu h peu h In connaissance cles forccc de la<br />
nature et surlout it pou~oir cn disposcr librrnlcnl. 17. Il. S.<br />
Lc ~pi~2%i~ti2e<br />
Aux hges primitif.; tlc 1 humniiili: terrienne, alor.; quc, clan.; Ics prcmicrs<br />
groupements de parcrlles de ducilit.6, se ri:vcillait el grnndis.iait la pensbc<br />
emanant dc l'ideal ; alors que devant les prcmiers pcnscurs sc drcssa la<br />
lutte pour l'cxistcncc ! soit par le souvenir devolu aux parcelles qui avaient<br />
dejh travaille a la formation d'un monde, soit par I'inrpiration, aide invisible<br />
de celles qui s'agitaient dans la nature ou dans l'espace ; soit par le<br />
combat que ln douleur faisait naltre entre l'idenl. l'amou~ ! et le vouloir, Ic<br />
savoir ! le menaqaii t probleme de la vic s'imposa.<br />
La loi des nombres apparut d'abord aux profondes meditations des rudi-<br />
mentaires clicrcheurs.<br />
C'est par ces rbfle\ions, transmises d'age en 3ge par la parole, que se posa<br />
!a base de ces detestables castes sacerdotales qui, pendant une si longue<br />
suite de sihcles, devaient asservir I'liumanit6, entravant ainsi sa marche<br />
dans la voie de son progrEs moral, intellectuel ct physique : nombreuses s6-<br />
ries de cycles d'ttudcs preliminaires qui permirent aux peuples d'attendre,<br />
l'heure de leur commune delivrance ne devait sonner qu'a l'apparition de la<br />
loi solidaire, c'cst-a-dire de lcurs efforts ruunis.<br />
C'est donc des inbditations dci; premiers penseurs que decoiilhrcnt, SC<br />
greffant lcs iincs sur les autres, les religions nnissantcs, tolites plus Ou<br />
moins emprcintcs dc 13 sau\agcric clcs peuples qu'cllcs rcpresenlnieilt.<br />
L'occulte, nC le premier, kit Ic pbrc de ccs croyances crronues of1<br />
Sacrifices humains firent placc h I'euploitation. lnqucllc bubait ln sucur des<br />
Peuples aprh.; a\uir bu leur siiiig ; 1orilc.1 s'iinposaiil pilr Ic gldivc kt liau\rc<br />
humanil6 enfant.<br />
C'est I'0cculLc qui, avec se.; formules, ses conjurntioiis ct sCs iloml>rc~,<br />
prit le prcmicr rang comme c\plication m6hpliysic~iio tlc In lutle entre<br />
rameur et la vololzte dani; lc ccrvenix dcs priniitif.; pcilscurs de 1i1 jeune<br />
humanite.<br />
C'est donc dc l'occulte que d6rivErciit depuis ces bpoqucs lointaines, tous<br />
' les cultes qui st: sont succbclc jusqu7
.<br />
334 REVUE SPIRiTE<br />
L'heure ri enfin sonne pour tous Ics chcrchcurs rln Frai, pour toiis ccll,,<br />
de n'irnportc qiiel seuc, n'importc quclle croyance mis p'ir In. mihc Iiorine<br />
volontC, lc incinc desint6rcsscmeiit ; qu'ils soienl Iw plui niotlcilc.: 011 les<br />
plus siiperbcs, I heure est enfin berlue oi~ tous pourront comprcndi.~ (l'ou<br />
lcur vicnl ccttc r6velntioii noinmec dans nos tcrfipr ac4iiels l'inlz~itio~~.<br />
Le spirilisme, dans sa siniplirite louchnnle, est sri1116 commc Ic grniid<br />
rev~lalciir dc ccttc intiiilion rccorinuc par toui Ics savants moclcrncs. (Les<br />
cal(:uls dc Nc\vLon eriT,~iit en sont la preii\ c lit plii.; convniiicnrilc.)<br />
La m6tliotlc. compriscl cl c.ip6rimcntec par Lou1 ctre intclligcnl ci, de<br />
bonne volonl6, consiste, pour l'idCa1, pilr l'6ludc de soi-ni0nlc et de sr.; aspi..<br />
rnlions; pour la science, par I'eliitl~ dc.; forces ciicoi2e inconnues (lui rcliunt<br />
1cs vil ants et Ici morts.<br />
1)rir la connnissancc tlcs fluides, l'ciiseinblc (111 viiihlc cl clc l'in\ isil,lc<br />
s'imposera comme une purc et simple logique; par lei cornbinaiwiis<br />
trouvees de ces infinies fluides, les forws produites pa~aitront nnturcllcs<br />
comme du reste elles le sont.<br />
Dans lcur esperance sans borne, tous ceux qui se likrent 3 ces grandes<br />
etudcs vont jusqu'a penser que les humanites des mondes de l'espace en<br />
arriveront 3 sc percevoir, au moyen d'instruments perfectionnes.<br />
Le spiritisme arrive 3 son heiire R In connaiwtnce de tous, en s'appuyant<br />
sur les e\p6ricnccs scientifiques faites par des hommes de genie. 11 diwlgiie,<br />
cn les vulgarisant, les purs enseignements donnes par les Invisibles h leurs<br />
frbres terriens desircux de les connaitre, ile se firtnt pour les acccptcr qu'h<br />
lcurs obser~ations personnelles et B lcurs propres exp6ricnces toujours<br />
couronnees de succ8s pour qui s'y adonne a\ec pe~sec6riincc.<br />
Ces enscigncments el la source d'ou ils Cmaiienl furcnt coiinus (les<br />
inities des cultec iinciens, mais leurs saines lucurr ont Cte tenues sou? le<br />
boisicau par loules Ics castcs siicerdotales et lcurs acolytes, les puisrni?ts.<br />
Lc spiritisme aura celte grnndc gloire d'rivoir pu, seul, cvpliqucr cl1<br />
faisant l'npplicatiori parnii ces incmbrci, ccttc sublimc loi solidnir~ h la<br />
place dc lnq~icllc tous les intCrccs6s h I'ignomncc rlc In pauvre humaiiil~<br />
n'avaient su incttrc jusqu'ici que In S~u.mltati\e et plnciclc clinril6, iinpilissantc<br />
h sculcmcril prCptircr l'exlinclion rlu pauperisriw.<br />
Cc son1 lcs grands tl6sincar1ies qui, tlc I'cspncc oii ils planent, ont (lido<br />
ces mots a leurs Srntcrncl5 m6tliuins : á Dans unc societe oii Ic ~icilliii'(l ct<br />
l'enfant n'ont pas lc clroil (Zc vivrc, In niornlc csl 1'1 iiiiitrc ! ,><br />
Ce sont les croyimccs d6sintCrcssec.i du jpiritisrnc qui uiiironl d m ln<br />
mCme pcnree spiritualiste el dans la mtrrne eiiteiite de sociologie louS lcS<br />
peuplcs ilc la pl,zni3tc.
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 3'35 --<br />
t le spiritisme qui ineltrii. fin ri 1'i:lal cl'isolcmcnt clans lerpel vous<br />
u scin clc la criMion tlii niclli~nl votrc! hiiiriiinitd en ri~pporl avec lcs<br />
iile~ de l'cspnce, ce (lui perrriclti';~ auu ciloyciis (ln ciel (selon I'licu-<br />
:xprcssioii de l~li~mmarioiij tlc s'entr'nitlcia cl do s'aimer.<br />
, lui qui tloiiiicrn, clans toute sa plfiniliitlc, nus gctieri~tions l'ntiires,<br />
,rit dc logique cl dc tl&luct.ion siirc lcs arncrin~il 5 tli:gclser Ic vrai de<br />
rthes 1Cgcntlaircs dais lcsqr~cls on ~'6tiiit plu h l'cnscvclir.<br />
t 21 toi spirilisinc ! lu prdparcs l'brc nouvcllc qiii \ILI ciinngcr la faCe du<br />
!<br />
t h tous nos l'rt5ics qui, sous ii'iiiiporlc qiiellc l'orme, trnvaillent h<br />
orntion socinlc ! leurs oliorts ri:unis vont trtlnsl'ormcr celle vallee de<br />
el de 1;lriiics ct cri l'aise 1c sbjour do la pnix, (111 bonlieur cl de l'hnr-<br />
! (A i v . ) 1'. II. S.<br />
Dr Cr~av~us est decedi: il 3larseille, le 16 juin 1891 ; tres clivoud a la cause, il<br />
ge nos doctrines avec dBsintSresseinent, savoir et fut un sage ct un clairvoyant.<br />
cet esprit reste adepte juuqu'au jour de sa mort, a rage de 75 ans, et souvenir<br />
auwruc;UX a Mme Vve Chavaux et ses fils, cette lignee de braves gens.<br />
Un SC )uvenir bien senti A l'esprit de Eugene d'Aurinc, conservateur de ln bibliotheque<br />
national e, chevalier de la Liigion d'honneur, membre de la SociBte des gens de lettres,<br />
prbsidec it de la Societe des Ctudes historiqnes.<br />
-<br />
ETUDE : COMPAREE D'(~CCI;L~ISJIE ET DE SPIRITISXE. - NOS lecteurs ont suivi M. Camille<br />
Ch .aigrieau dans sa bdlante etude comparee d'Occultisme et de Spiritixne, etude<br />
actuelle ment en brocliure et que la Sociite de librairie <strong>Spirite</strong> vient d'editer. L'auteur<br />
desirant que son soit mise A la portSe de tous, s'est entendu avec ses editeurs et<br />
vend la brocliure de 32 pages, grand in-Su, O fr. 50, 1, rue Chabanais.<br />
--<br />
L'hypnotisme, le ma,petismc, la mediumnite scientifiquement deinontres, par Arthur<br />
d1Anglemont, bixxbure ile 100 pages, in go, 1 franc. Le mois prochain nous donnerons<br />
le compte rendu de cet ouvrage.<br />
JEsus DE NAZARETH, 1u point dc vue liistorique, scientifique et social, par Paul de<br />
Bkla. 1 vol. pet. in-8" de XXII-401; psges, avcc une jolie eau-forte. Prix 8 fi.. (Georges<br />
Carr~, editeur). - Ce nouveau volume est certainement l'ceuvrc Zn plus fouillec et la<br />
plus audacieuse qui ait et6 publiBe cn l'rance et en Allemagne sur ce sujet toujours si<br />
palpitant, de Jbsus-Christ et des oi.igiries dn Christianisme.<br />
L'auteur, ~'i~spirant surtout tie ses vopgcs en Palestine, de ses rcchcrches ct de ses<br />
scientifiques, y prouve victo~~icuscinent que Jhus fut, cil rSalit6, le continuateur<br />
'genial de l'ceuvre commenc& p;Lr Jeau-Baptiste ; qu'il fut un therapeute des plus puissants<br />
et ne mourut pas sur !a crois, ce qui explique tr8s bien les assertions evangblistes<br />
et la croyance en la resurrection corporelle, en chair et en os.<br />
1 trouve dans ce livre une grande sinctjritb de langage, une profonde connaissance de
-<br />
336 REVUE SPIRITE<br />
l'Orient et de ses mcours, une virile independance et un souci constant de la verite hi,torique,<br />
religieuse, scientifiqne et sociale. A. tous ces titres, le Jesus que l'aiiteur<br />
OU8<br />
piireente est bien celui cherche par les esprits in~lir~endants, avides de verite, de justice<br />
et de sentiments humanitaires. C'est une veritable revelatinn,digne de la science et de la<br />
critique de notre epoque. Nous repiirlerong rie cet,te de premier ordre.<br />
LAZARETTE, par Gustave Mace, ancien chef ri11 service de la sfirete. - Besuc~il~ d'etudcs<br />
policiches ont eti, Bcrites par des romanziers ; nous n'avions pas encore de romans<br />
Ccrits par un policier.<br />
L'ancien chef de la siireto, Gustave Rlace, connu par ses remarquables livres doCumentaires,<br />
nous en donne la primeur dans Laza~otte, cette touchante victime d'une erreur<br />
judiciaire.<br />
On sait que l'auteur a, comme temoin, suivi cette histoire d'un crime passionnel.<br />
Puis il y a la note emue, celle d'un. homme dc cceur, et hI. Mac6 est tres riche tle ce<br />
chte-14. Les meres de Enmilles et leurs jeunes fille pourront lire ce bon et attrayant<br />
volume qui est vecu et touchant.<br />
L'auteur de la NOUVELLE SCIENCE, Mme Celine Rewoz, convie les personnes qui<br />
veulent suivre les discussions sur ses theories, ou qui desireraient professer librement<br />
pour exposer les principes fondamentaux d'une nouvelle religion, a se rcndre tous les<br />
*<br />
dimanches a Meudon (Seine), chez elle, 7,'rue des Huissenux, de 3 a 6 heures.<br />
10 Prendre le train, gare Montparnasse pour Jleudon et IA, prendre : rue de l'Arrivee,<br />
sentier de la Gourgogne, rue Croix-du-Val, ruelle Saint-Germain et rue des liuisseaux.<br />
20 Tram Montparnasse pour Clamart, et la, l'omnibus jusqu'a la r1.e de Sevres, rue<br />
que l'on monte ; a la place Marquis, prendre l'avenue Schneider jusqu'a l'octroi Meudon ;<br />
ou descend le chcmin Fleurv jusqu'a la rue des Ruisseaux.<br />
30 Par le tramway de Saint-Germain-des-Pres a Clamart, et contiiiiier comme au no 2.<br />
4O Par le bateau du pont du Carrousel, descendre au ponton Has-Meudon; mouter le<br />
sentier des Blancs jusqu'A la gare du Eaut-Meudon.<br />
jo Chemin de fer des Moulineaux, soit a Saint-Lazare, soit au Champ-de-Mars ; descendre<br />
aux Moulineeux ou au Bas-Meudon.<br />
CENTRE DE RETRAITE SPIRITE. -Mon cher Directeur : Ayant eu la bonne fortune,<br />
l'annee derniere, de passer quelque temps au centre de ratraite spirite fonde a Geneve<br />
par notre S E.S., Mme lintoinette Bourdin, je crois de mon devoir, afin d'etre utile<br />
tous nos amis, de dire tout le bien que je pense de cette heureuse fondation.<br />
Une maison de trois etages lioiivaut contenir environ trente chambres, un joli jarllin<br />
anglais, un menu confortable : tels sont les Clements matoriels de la pension cle la rue<br />
Dancet, une des meilleures et des moins dispen
REVUE SPIRITE<br />
JOURNAL RIENSUEL<br />
D'ElTQDES PSYCHOLOGIQUES<br />
PIIlb'OM l!NOLO(:IE DU SPIRITISME<br />
eu allemand, par Alexandre Aksakom.<br />
(';rritr, voir la Ihwe (le juin 16'31 .)<br />
Critique par lc Dr C~nr. DU PREL.<br />
L'animisme ~l'Ali~ali~\~ ne voit pas dans 1':imc (anima) cette fonction de<br />
l'orgmismc comme l'entendenl lcs materialistes ; il la considore comme une<br />
substance independante qui diffkre dn corps et qui etend son action cn<br />
dehors de la peripherie de celui-ci ; clle n'est pas un produit, mais la cr8atrice<br />
du corps, et par cela meme elle doit avoir une euislence anterieur eet<br />
postericurc. Cette ame n'est pas complbte dans notre etat conscient:<br />
s'ktendant bien nu-drla elle est la source premihre de notre indiviclualitC ;<br />
elle est non seulernent un elemcnt psychique, mais cncore un centre de<br />
force qui pense et qui crfx des organismes. Comme l'on n'avait pas mkdite<br />
sur ce fait, on consideinit les materialisations comme des procluctions spirites,<br />
ce qu'elles ne sont pas.<br />
Une ilme cn puissance d'organiser est en elnl de former des productions<br />
visibles et in\-isihlcs de nos organes, de sorle quc le doublc, soit en partie,<br />
soit au complet, peut Otre un phenomkne animiqiie qui pcut filcilement<br />
etre pris polir une matCriali$ation spirite.<br />
hlnlgri: cc qui pr6cBdc on nc pcut Cchapper aiiu nial6rialisalions car une<br />
Arne organisatrice sunit ii la morl cl girde naturcllcmciit scs lbcull6s ornanisatrices<br />
; dans cc cas cllc s'en scrl pour produire cles ri~alCrialisntions el<br />
alors, celles-ci n'btmt plus mimiques inais spirite.;, traliisscnt par leurs<br />
cOmmunicntions intcllcclucllcs qu'elles possodent unc c:onscicncc raisonnable.<br />
On remarque aussi, dans les mat6rialisations spirite
338 RZVC'E SPIRITE<br />
et cependa111 ln re.jseniulnncc la plus frappdntc ne nous donne pas Ic ilroit<br />
de nier I'indi~idualit6 indepenrlantc du fil.;.<br />
Les spirilrs ont cependant beaucoup crre en prenant des pli6iion1~~<br />
mimiques j)oiir des phi!noiii6ncs spirites, ct par cela mOine ils oiit trop<br />
donni! (l'en\ ergurc u l'c\plictition d'un petit probli!mc.<br />
Ilarlninnii ~oiilant expliquer l'animisriic par Ic spiritisme tomlie clans<br />
l'erreur conlraire ; l'envcrgiirc qu'il donric B son csplication cnfle sci problibmes<br />
h cr point qu'il se sent cles ailes d'un nigle pour enle\w un I,clit<br />
oiscilu.<br />
Les spirilcs, dit rcstc, son1 revenus clc Icurs cuplications cxtrbiiics, et<br />
cominc le prouve Al\snl,ow dans sri. rc\iic historique rlcs tlieories anti-spi.<br />
rites, toutes les c\pIication.z de II,irtmnnn ont 616 posecc tlbs lc c16biit tli. ]a<br />
pli0nomendite a l'ide de In forcc ner\euse, dc 1d lrnnsinissioil dc pcil-ee,<br />
dix somnnnibulismc, dc I'halluciri :1 t' ion.<br />
L'opinion qiii se porlajt \ers l'miinismc s'en ecarta quand les matCri,rlications<br />
de\ inrent plus nond~reiise, ; i11o1~ aussi l'liypoll-ih~t? des halluciii,ilions<br />
collec~i\ es tomba, ainsi que I'c\plicatiori dc l'animisme, c est-u-Gire<br />
la tendance LI nltril,w~- les mcrtel*znlisaLiom au doz16le.<br />
La theorie dcs l~nllucinations Sut eliminee par ln photograpliic des (I,iri-<br />
Zoines) apparitions, l~ sceptiqnc le plus scientifique ne pou\ant nttril~iier<br />
dcs Iinllucinations nu\ cliches photographiques, et l'on a. photograpllie rloiii<br />
des cliam1)re.i obscures des apparitions qui hlaient invisibles au\ spectateurs.<br />
Ceci s'expliq~ie par ce f
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 3:19<br />
io;Ch6 des objets, l'impression re-ue repondait parfaitement ii la reaction<br />
4t<br />
des sens ;<br />
30 Des effets pliysiques produils par 1cs clitc.; mains, tcl cpc lc (lkplii-<br />
d'objets cri prescncc des temoinq ;<br />
@Des effets physiques produisanl des fiiitq duriiblcs :<br />
,) une ecriture procluite cri prihence de plusieurs pcrsoniics.<br />
b) Une impression laissee par la mOmc main sur un objet iouplc r~ii<br />
noirci.<br />
,) Des impressions produites par lcs assistant$ sur cette m6me m,iiri.<br />
d) Des formcs moiildes dc cctte main dans une iul)st:mcc, la piirafliiie.<br />
?) La pliotographic des dites mains.<br />
y Ces apparilions ayant atteinl In figuratio~ humninc coiiiplble Siircnt<br />
pes6es.<br />
Quand la innt6rialidion n'embrasse qu'unc partie clc l'orgnnismc, comme<br />
la main scule, alors ce n'est cjue par un efict d'optique que le corps entier<br />
reste in~isible, puisqiic ccs mains agisscnt a\cc intelligcncc?, tl'unc maniCre<br />
raisonnee. Citons un seul temoignage parmi l'enormc amas qui e\i%tt. :<br />
W. Crookes a dit : a Unc main lumineuse clescendit du plaI'ond : des qu'cille<br />
á eut planee quclque temps pres de moi, elle prit un crayon de ina irini!;,<br />
(( traqa vivement quelques mots sur une feuille de papier, pilis elle s'c.lc\ a<br />
de nouteau, dkpassi~ nos tetes et disparut dans l'obscurite (1) D.<br />
Les preulcs Ics plus irrevocables nous sont presentecz pcir lez inai:l;<br />
moul5es en p1:~t.r~. Voici commeiit on les 01,lient : On reinplil un bas-in<br />
avec de l'eau froide, un autre avec de l'eau cllaiide, siir ccllc-ci oii elriid<br />
une coi~che de priraffine fondue. O11 tlemandc aloi., que ln inain iriatCrin1i~c;e<br />
se plonge un inoincnt tLnns In paraffine fondue, piiis qu'clic se +rempc cla~i.;<br />
l'eau froide. Cc procedk rkpijle clc suile plusicui.~ fois, la main se cuii~ I'C<br />
d'un gant de paraffine rl'unc certaine dpnisscur.<br />
De mame q~i'iinc main humaine nc pourrait s'c\trnirr d'iin gant en pcnri<br />
qui scriiitlioulonni. cl scrr6 ail poignct, :linsi une inniil ninlCricdi4c ilth<br />
Pourrait sortir d'un gniit cil piirallinc si cllr n'a\ail Ic pou~oir, coilime<br />
l'eVril, dc sc dFmatc'ri,iliscr t1:iiis son enwloppc. Lo iiioiilc [[iii rcstc cbLniil<br />
'"mi dc gypsc, oii cil rletachc l'erivcloppc dc pnriiffiiic cn In trcnipnnl tl:ini<br />
('e l'eau l~orii~~an~c. LC p~i~rc niontr~ alors la ori in^ CIP inain ~ I I < ~ ~ I I *<br />
rnoindrc cletni1 ct le inoilelc dc\icnt iin Cnigmc pour lc wilptcur piii-rlii'il<br />
'je Prh~itc aucunc couturc.<br />
Ce qui doniic une doublc vnlcur ii cetie prcul c c est la diflt\rciice qui<br />
(1) Recherche sur Ics!1Ii6nomencs s~~iritualisrne, 1, riic Cliabanais, librairie spiiite.
340 REVUE SPIRITE<br />
existe entre la main moulke et celle du medium. Le professeur de gbologie<br />
Denton, fut le premier qui tenta ces dbnionstrations, en 1875; il essaya<br />
meme d'obtenir des modeles dans des bassins enfermes a clef dans une<br />
caisse, et il reussi1 (171). Ces experiences ont ete vciriees a l'infini, mais<br />
Hartmann n'en parle pas. On n obtenu ces modeles sous 1% conditions suivantes,<br />
toutes diverses :<br />
1") Le medium dtant enferme, ld figure (agissante) operante restant invisible<br />
;<br />
20 Le medium se trouve en preserice (les spectateurs, la figure opCrante<br />
restant invisible ;<br />
30 La figure op6ranie se trouve en prCsencc des spectateurs, le mediilnl<br />
est enferme ;<br />
40 La figure et le medium se trouvent tous les deux en presence des<br />
spectateurs.<br />
Il nous reste encore 2 constater des cas ou l'apparition (le fanthme) presenta<br />
au spectateur sa main couverte du moule, dc sorte qu'on put lui oter<br />
le gant de paraffine ; on parvint encore a rece~oir des modhles en platre de<br />
mains qu'on reconnut par quelques signes particuliers, pour aroir appartenu<br />
a des personnes connues durant leur vie terrestre. Ainsi, on oblint un jour,<br />
en presence du mbdium Egiinton, un modele d'une main montrant quelcjues<br />
legeres difformites et qu'une dame reconnut etre celle de sa petite Elle qui,<br />
a l'age de 5 ans, s'etait noyee dans l'Afrique meridionale (203).<br />
Ces moules sont les avant-coureurs des n~aterialisations.<br />
Pour celles-ci la photographie doit livrer les preuves essentielles; les<br />
conditions sous lesquelles on a obtenu ces preuves peuvent etre partagCes<br />
en 5 classes :<br />
1" Le medium est visible, la figure est invisible, mais la pliotograpliie la<br />
reproduit ;<br />
2 Le medium cst invisible, la figure cst visible, elle es1 ;<br />
Lc medium et la rigure sont visibles, ln figurc sculcest p~-iotogrnphiee;<br />
4 O Le rnCdium el In figure sont visible?, ils sont pl-iolographi6s<br />
enscmble ;<br />
5' Le medium et la figure sont invisibles, cette dernibre est ph~t~griiplli~<br />
dans l'obscurite.<br />
Pour constater les nombreuses preuves photographiques il faut se rcnseigncr<br />
dans Ic livre cl'Alcsakon.<br />
Si on considere qu'on a experimenth ces apparitions, cn les mesurnilt, ICS<br />
pesant, en observant leur respiration et la circulation de leur sang, qu'cilcs<br />
agissent comme des &tres humains,qu'un dc ces etres materialises s'es1 entre-
JOURNAL D'J~TUDES PSYCHOLOGIQUES 341<br />
usieurs fois avecles assistants, chez MT. Croolie~, pendant deuu heure3<br />
lant des circonstances de sa vic passee, le lecteur doit convenir que<br />
ihhse de l'hallucination concue par quelqu'un qui n'a jamais experipar<br />
lui-mcme, et qui meme n'a jamais assiste h une seancc. semble<br />
une hardiesse assez presomptueuse, et pour ma part je rcfiicerai<br />
xtOrrieilement d'accepler les pilules que cet observatenr imaginaire veut<br />
faire avaler.<br />
Crookeq, du reste. n'est pas le seul qui pousse les conditions ainsi h<br />
&me. Lc meclium, Dr Ritchman qui, lui aussi, prepnrndesphotographies<br />
u,,,les, dit : u Je n'ciis presquc jamais unc reussite negative clans ccs opfi-<br />
(( rat ions ; lcc cliches furent prbpares ti. I'avancc pour en faciliter l'emploi et<br />
fur ent trcinpes dans un bain sensitif. J'ai tres souvent suivi l'Esprit<br />
,, jusque dans Ic cahinct oii je l'ni vil en mOme tcmps quc le medium. J'ai<br />
(( en effet, ce semble, la conviction la plus fcrme que chaque apparition de<br />
(( 1'Ic:sprit est independante dc la forme humaine du medium, piiisqu'il m'a<br />
(, ete donne de les contrdler par rapport a leur respiration, la circulation du<br />
sang, leur taille, letir poidq, leur dimension, etc. Ces Esprits etaient<br />
(( toujours majestueux et gracieux sous tous les rapports, tant spirituelle-<br />
(( ment que corporellement, bien q~l'ils semlhssent sortir subitement du<br />
(( brouillard pour s'P~ariouir<br />
lin moment aprhs. J'admets qu'il existe quelque<br />
(( part des etres spirituels et que ccs 8tres intelligents qui etaient presents<br />
(( dans les occasions dont il s'agit ici, etaient reellement des (1 cuip spi&<br />
(( tuels D visibles, pa1pal)les ; et hien qu'apparaissant sous une forrnc diffe-<br />
(( rente de notrc enveloppe materielle et terrestre, ils Otaient capables de<br />
(( reflexion ct parlaient notre langage, SC ino~i~aicnt,<br />
etc., tout comme s'ils<br />
(( etaient encore incarnes. En presence d'observateurs competcnts, je me<br />
(( suis promene maintes fois avec lc medium d'un cote. l'Esprit matcrialis6<br />
(( de l'autre, j'ni serre la main ii cc dernier h son arrivee ct h son depart et<br />
(( je me suis cnlretenu avec lui pondant pliis d'une hcure. AprEs de telles<br />
(( cuperienccs jc ne conyois plus de sympathie pour ces fantaisies proble-<br />
matiqucs tclles que : halluciiintions, cerelwation inconqcicnte, forcc<br />
(( psychique, vibrationsncuriqucs, etc. Ln rniqon, la logiqiic, lcs dMiictions<br />
(( sans (cupSrimentalion) cvpericnccs pratiqnes, ne sont quc pcrlc tlc lemps<br />
(( et de force â p53-.783).<br />
Hartmann qui sail diriger l'nttcntion dcs spirites sur le manquc clc<br />
m6thode clans lcurs rcchcrci-les, aurait dii s'npcrccvoir qu'il comme1 lui-<br />
meme la plus grande fhutc de m6thodologic puisqii'il ne qc laisse pas guiclcr<br />
Par le respecl des fdils cl que le doute debicril pour lui I'al~jectiC principal.<br />
Le sccpticismc nc gagnc pas ii Olrc port6 h l'e\tremc; lc veritahlc, doutc
342 REVUE SPIRITE<br />
\<br />
scientifique et reflechi, c'est celui qui sait s'arrater h temps. La theorie de<br />
I'li,zllucinatioii a sa limite irrevocable et n'a plus de raison d'etre, d&squ'on<br />
n pu 16riEicr h l'aide d inqtrumcnts, de cliches, de balances, dlapparcils<br />
reyiliileurs, etc., pour proulcr la realit6 des plienombnes spirites. Quand,<br />
par ewmplc. nous voyo!!c, pendant les seances spirites, le corps dll<br />
mcdium perdre le poids quc gagne le corps de l'apparition (lc ib
JOURNAL D'~~TUDES PSYCIIOLOGIQUES 343<br />
;akon consacre des considerations etendues aux communicalions, qui<br />
u-tlcssus de la portec (lu medium, q~~and il dit que Ic roman non<br />
ne de Charles Dickens Ecl~vin Drood )) a ete tcrminu piIr un medium<br />
in sans instruction, et cela d'une maniere telle que, sclon l'avis de<br />
conlpetents, Dickens n'anrait pu micri\ f,iire ; ccrtcs nom n'avons pns<br />
e, par cela meme, le droil de conclurc que Dickens l'ait inspire, mais<br />
it cas on ne peut plus dire ii\ec Hnrlmanir, que les communications<br />
3s ne sont jamais nu-dessus (le la poribe tlii mc'dium ou des assiilants<br />
ateurs) : nu contraire. CPS limites sont bien souwnt d6pasiCcs. Le<br />
IX mateririliste, Dr Louis IHichncr, a du. miilgr6 lui, livrer une prcu\e<br />
ue de ce fail : En l'annbe 1860, prirut h Erlariq~n unc tradiiction du<br />
:henbrenncr, d'un livre anclais Ccrit par Hudson Tuthl~ : (( IIisloirc et<br />
t proces de la cnhtion â (Genese). Or Biicliner et d'autres de ses col-<br />
; mal6rialisles approu~brent le contenu dc cc li~re, ils en citurcnt des<br />
ts. Riicliner lui-memc oul lait. lors rie son s6jour en 12n1Prirl~~e, preses<br />
hommages a l'auteur et le ~isila il Clcvelaild. Mais, IIudson Tutlile<br />
a ses eloges flatteurs. C'est un simple fermier qui sans aroir recu une<br />
. . e instriiction, a ecrit commc medium ecrivain des ccuvrcs scientiiique~<br />
iis sa diu-huitihme annec. Voici comment il rend comptc de sa conycr-<br />
)n avec Buchner.<br />
Je lui demandais comment cela se faisait qu'il citait ines euvres d'ori-<br />
11 wlne purcment spirite pour prouler le materialisme. Il declara ne pas<br />
oir connu leur origine et qu'il m'avait consiclere comme un homme qui<br />
livrait entibremcnt JLIX etudes scientifiques. Q~iancl je lui clis que les<br />
(( passages cites par lui axaient Cte ec~its aprhs une journke de rude labeur<br />
(( et par dcs forces superieures aux miennes, alors il repondit tres poliment<br />
(1 que j'nvais le crhe trhs developpe el qu'en tout cas j'atais entcndu trait~r,<br />
(( ou lu quelque part la science que je traitais â. (Psyclie StudiiSn 1574-5-93.)<br />
Il n'cst pas vrai, non plus, quc dcs qucslions scientifiques n'nient jamais<br />
trouve tint solution satisfaisante dans les seances. Le gen6ral major Draycon<br />
racontc (402) qu'en 18% il cut une commnnicntion trbs satisfai~ante concernant<br />
lc inoilvcment rktrogradc dcs lunes d'Uranus, cl cn 1830, ce mCmc<br />
medium, une jeunc daine, le renwipa sur l'c\istcncc des deixu lunes dc<br />
mars, lesquelles, commc noiis le savons, ne furcnt decouvertcc: que plu4<br />
tard.<br />
11 est donc Ctident quc le? communicntions intellectuelles se niontrcnt<br />
indCpendantcs du degre d'instruction dii mbdiiim, et quand Hartmann soutient<br />
: (( Qu'il n'y a que Ic medium sachanl ecrire qui inscirmmcnt projettc<br />
c des 6critures â, il faut rntme le contrcdirc sur ce point. L'enfant dc
344 REVUE SPIRlTI?<br />
-<br />
II Jenltcn (Katc Fox) conimeny ii ecrire quand il eut 5 mois ct demi (100;:<br />
un beu6 (le 2 mois donna dcs rhponws psgchograpliiques aux cluestiolis<br />
posees (), et iinc fille du I~aron Scymour Kirkup hcri\it l)sychogr,iphiqucment<br />
qiiand clle nc comptait que O jours (41'7).<br />
Il y a auwi dcs mediums parlants parmi les enfants, et celn non wikn~cnt<br />
dc nos jours mais tlPjh au commenccmeiit dii siecle passC. commc. le<br />
racontc Misson dans son singulier livre : Tlzeklre scrcrr' des C&ien.nes.<br />
Cilon< cncorc un f~it du caractcrc inspirk (1cs nii.tliunis dont perle Ic jiiqr<br />
Edmontls : Sa fille qui ne parliiit quc l'anglais cl un pcri tlc: franqais pckrorait<br />
q::clquefois pcntlaiit unc hcurc dans iicuf h (lis difldrcntcs Iangiici, rt<br />
ccla, trOs couramment (423). On a, en oiitrc. rclu dm comm~~nications par<br />
l'alphabet des sourds el muets ct par cles signcq t61Cgrapliiqucs (415).<br />
Xenic si Ics comniunicationcl demontraient l'e~islcncc tl'unc l~icirlild h<br />
distance, ou une prevision dcs faits, on ne pourrait cn conclurc qric cc soit<br />
nhcessairement unc inspiration spiritc, la lucidith etant unc fi~culte inl&<br />
rente ilil\ somnainbnles, lesquels revetent sou\ent leurs visions de formcs<br />
dramatiques. hhis IIartmann n'est pas en etat de donner cette euplication,<br />
puisqu'il n'admet pas l'existence d'un sujct transcendantal ; il est rloiic<br />
oblige, dans ce cas, de sauter d'un trait jusqu'au sujet absolu. Si nous cn~i-<br />
sageons les cas particuliers sous cet aspect, nous gagnerons la c:on\iction<br />
qne l'hypothhsc spirite est bien plus rationnelle que l'hypotliese mcila-<br />
physiquc clc Hartmann.<br />
.Voici, par excmple, ce que le medecin Dr 1~~0lfc nous racontc du medium<br />
?ilansfield : (( J'ai vu M. Mansfield ecrire clcux communications a la fois.<br />
á l'unc dc ln. inairi droite. l'autre dc la main gauche et toutes lcs deux clans<br />
(( une langue qui lui cthit inconnuc. IJcndant qu'il ecrjvait nous cau4oiis<br />
(1 d'affaires ou bien nous avons continue la conkcrsalion cntamhe avant qu'il<br />
(( ei't coinm~nch ccltc doublc ecriture ...J emc rapprllc un cas oiiM. hlansfirld,<br />
(i lout cn coiitinuanl ii ecrirc cn deux langues diffdrcntes, mc dit suhiteá<br />
ment : (( Wolfe avez-vous connu cn Colomhic un hommc du nom tl?<br />
(( Jacol)s? O .Te rbponilis at'firmativemcnl ct il continiia ainsi : (( Il CS^ ici CL<br />
desire bons Liirc caboir qu'il \icnt de quillcr soi1 corps cc matin. )) .T'ai pi1<br />
const,ztcr que cet a\crliwmcnt Cliiit piirf:iitcmr,iit vrai (460).<br />
I,c general major Drayon parle d'un cas analoguc : dans unc sbancc Ic<br />
mddium Iiii annonqa la prhsencc d'un Espril qui vciiail de mourir cn CJriciil,<br />
mais pas aux Indes ; on lui avail tranchh la tetc et l'on avait jclh son corp.<br />
dan.: un canal. Drayson n'avait pas cu des nou~cllcs de cet ami depuis Irais<br />
ans ct il apprit qu'il avail quittC lcs Indcs pour SC rcndre cn Chine. Quelques<br />
annhcs plus tard on lui raconta les dbtails dc sa mort, ils correspnil-
JOURNAL D'ETUDFS PSYCHOLOGIQUES 345<br />
Y<br />
dajent N'X messagc rcqu a la seance (304). On trouve en outrc 1)caucoup de<br />
,,om~unications de personnes inconnue5 . tant au medium ~LI';IUY assistants,<br />
et dont les rapport5 aprh verification ont ete trouves justes.<br />
~l~sali0~ s'est clonne 1,ien plus de peine que Hartmann pour s'eclairer au<br />
,,jet des phenoinbnes de l'animisme el en demontrer toute la portec. Nous<br />
trouvons, en efict, des phenombnes physiques ct inlellectucls qui traliisscnt<br />
une projection 3 distance de l'organisme par le secours d'un principe<br />
psychique, mais nous trouvons en mkme temps tl'autrcs phenombncs dont<br />
particulariles nous obligent a admettre Ic principc psychique degage du<br />
corps materiel, ce qui revient 3 dire que nous avons devant nous des pliellomEn~s<br />
spirites.<br />
Tout invesligateur rerieu\ devra prendre en consideration ce double<br />
de la qucstion.<br />
Si maintenant nous obser\ons que les manifestations animistes et spiriles<br />
sont de nature identique, nous ne pouvons nous empecher de tirer la con-<br />
clusion que nous autres, creaturcs terrestres, nous sommes par notre nature<br />
supkrieure et interieure, identiques a ces Ctrcs qui peuvent nous apparaitre<br />
visiblement aprks la mort. En faisant usage dc nos fonclions animistes nous<br />
nous seryons donc d'une force gui, apres la mort, sort de son etat latent el<br />
devient normak.<br />
Les manifestations animistes ne SC prescntcnt pas seulement chez les<br />
mediums, on les trouve aussi chez les somnambules ; toutes les apparitions<br />
du double appartiennent a cette categorir:. On a pu egalement constater leur<br />
realite par la photographie, et par des moules. Cec: derniers plienomenes<br />
ont lieu sans le secours de l'organisme, mbme malgre celui-ci et il \a sans<br />
dire que tout ce qui peut avoir lieu sans Ic secours du corps pe~~t d'autant<br />
plus Sacileinenl s'effcctucr sans son existence. Quand nous remarquons<br />
qu'une malCrialisation et un double possbdcnt les memes traits communs,<br />
et que, dans Ics deil\ cas nous pouvons reconnaitre lcs pcrsonnes qu'ils<br />
representent, et si, alors, nouq rapportons le doublc a une personne vivante,<br />
nous devons logiquemcnl rapporlcr la matcirialisation aux trepasses.<br />
La rcssem1)lmce corporelle n'csl cependant pas le SCII~ signe qui nous scrl<br />
de preurc pour conslatcr I'idcntile de l'apparition ct de In perqonne<br />
decedee (morte). Une preuve d'identiti: trbs decisive se trouvc dans Ic cas<br />
Ou le medium donnc dcs communications dans une languc a lui inconnue,<br />
niais parlec de la pcrsonnc defunte ; ou bien quand un sourdet muet rlCc6de<br />
Prend possession du medium de maniere a le ftiirc communir~uer par le<br />
de l'alphabet dcc, sourds el muets (660). De mhme quand lei coinmunications<br />
lrahisscnt un style particulier ou quelques tournures de phrases
346 REVUE SPIRITE<br />
\<br />
caracteristiques du defunt, ou cpc l'ecriture donnec dans une langue elrail-<br />
gkrc au modium ressemble a celle du defunt (669). Enfin quand le trelIncsL;<br />
donne Sorcc details, constales comme vrais, sur sa hic terrestre, bicn qutil<br />
ne soient connus ni du mCc1iuln ni des assistants.<br />
Unc autre preiive d'identile, c'est encore lorsque le mi.,diuin decrii, une<br />
apparition a lui seul visible, qu'on photographie ensuitc ct qui r cpr(:s~<br />
LIII mort (tr6passe) inconnu des assistants. Si l'un trouvc plusieurs dc ccs<br />
prcuves, rCunies dans un meme cas, alors l'identification devient d'ilu[ailt<br />
plus frappante. Alisaliow nous offre toute une coIIection dc faits dei pllis<br />
extraordinaires. ,Te me borne 3 nommer celui de Livermoorc qui e~it<br />
338 sirances avcc le mbdium Kate Fox ; 3 partir de la 43, sa femnic defiirlte<br />
Estella lui apparul, et il eut tout le temps clcs manifcstations seniblal~les h<br />
celle. mentionnees ci-dessus (748-751i.<br />
Mais nou-; rie pouvons conclure de l'etat actuel dcs morls par les inmifestations<br />
intellectuelles et physiques que nous recevons, car r'cst un fait<br />
bien connu des spiriles que Ics defunts doivent se rci8tir de leur tissu tcsrestre<br />
pendanl le temps des manifestations.<br />
Lichtenberg a dit un jour qu'il glisserait volontiers a genoux de Gottincue<br />
5 Hambourg, s'il etait sur de trouper la un livre qui yuisse lui offrir dc I~OLIvclles<br />
el importautes reielations motaphysicpes. Les sn~ants de nos jour?<br />
sonl d'un autre a~is, et cependant, ils n'auraient souvent qu'a passer la riie<br />
pour assister a une seance spirite et y recevoir plu? de revirlatious metaphj<br />
siqucs qu'ils n'en trouvent dans de gros ~olurncs, mais il leur semble<br />
que cela ne vaille pas la peine de sc deranger; cela m'est arrive per5onnel-<br />
lement ! ils refusent d'y aller quand on les invite. Ils ne veulent psi noil<br />
plus s'orientcr dans la litterature spirite, parce quc cela demande du Icnlpq,<br />
mais Al~saliovt leur a rendu la tache facile en leur oKrant en deux \olurries<br />
tous les faits les plus remarquables eparpilles dans la litlerature si Ctcndiie<br />
(ILI spiritisme; c'est un cxtruit fait dc ccnlaine? dc livres et cle rcluh<br />
orrang6 iystematiquenient ct a un point de Tue scientifique. &os s;iian~s<br />
profitcroi~t-ils au moins cettc fois-ci dc l'occasion qui se presentc J'e"<br />
doute.<br />
Ils kvitcront, commc par lc passe, toute occasion dc s'instruire pour cln'on<br />
ne supposc pas qu'ils aient besoin d'instruction. Ils continueronl. coinIllc<br />
toujours, h ecrire clc grandes et savantes dissertntions phylologiquci; 511r Ic<br />
pour et lc contrc de l'immortalitC, cn rep6lant les arguments et les collti'carguments<br />
reconnus commc erron6s depuis longtemp" po~~r ne pas CclhipPrr<br />
au reproche d'acoir kt6 un anachronisme ii leiir epoque.<br />
Aujourd'hui on peut, en cinq minutes, le cas etant fa~orable. avoir des
- --<br />
ves csperimentales de l'immortalite (a moins qu'on ne soit aveugle par<br />
rej~g6~) si l'on est capable de tirer une deduction logique dec faits<br />
vhs par l'experimentation.<br />
leur fera encore ce reproche bien plus gravc, aux savants, qu'ils n'ont<br />
",, ,echerclie (ni tenu compte de) ln v6rite. Quant aux adversaircc qui apres<br />
jete nCgligeniment un coup d'coi1 sur In rluestion Ccrivent dc grands<br />
es dans de petits journaux. et l'ont bruyamment luire le flambcau dc<br />
science pour le bien dc l'humanitii, il est inutile de s'en occupcr, lcur<br />
on n'ayant quand mEme aucune importance.<br />
n'ai donnc': qu'un apercu relativement conci7 dc l'ocuvrc rcmarquablc<br />
jnlron ; pour qu'on ne dise pas que je juge en aveugle quand il s'agit<br />
ucn 1 cwrages de mcs freres cn c?.oyance, je veux encore faire quelques<br />
rema rques sur ce que je trouve a y rcdirc : 11 y manque, par exemple, un<br />
chapi trc sur les mediums N p.sychornetripues D, puis on n'y trouve pas une<br />
table des noms et des sujets traites, ce qui serait tres important pour un<br />
OUWi ige de ce genre.<br />
S'il est vrai q~'~lksakon n raison de refuter Cnergiqueinent (radicalement)<br />
cnn , ,., ,dversaire n Hartmann, ses references continuelles aux passages de l'ecrit<br />
lui-ci, nous font l'effet d'un echafaudage qu'on a oublie d'enlever ; le<br />
Iie pourrait qu'y gagner en le demolissant. J'eus desire encore voir<br />
ion generaliser ses deductions philosophiques resultant des expel<br />
nonoes lUllUl spirites au lieu d'en relcler la valeur par opposition au systeme de<br />
Hartn nann.leque1 n dit quelque part qu'en admettant la realite du spiritisme<br />
il n'a urait besoin que d'intercaler un chapitre dans son systbme metaphysi<br />
que ; il parait qu'Aks,ilron partage son opinion.<br />
Pour ma par1 je considere lc spiritisme commc tres superieur a tout ce<br />
qu'a dit Hartmann, et Ic chapitre qu'il ne peut s'empecher d'intercaler fera<br />
6clatcr I'anncali dans lequel son systeme est eriwrre. JIellenbach a dejk<br />
domontre que si nous dekions cnrhlcr le spirilismc dans la formule acadCmique<br />
(ce qui ne depend pas clc nous), Ic pessimisme qui est abiolu c1lc;z<br />
h?trnann devrait faire place il 1x11 oplimisme trnnsccridantal. Dans cc cnq lc<br />
jugement de Hartmann sur Ic mondc pcrd dc son Aprct6, et la doctrine qui<br />
"'Y rattache, l'annihilation (le In volontC, perd sa raison d'Otre.<br />
T0utc la l~h~nom6nologie clc l'Inconscient doit Ctrc rcfnitc, car Ilnrlmnnn<br />
n'e!l connait quc clcux sources : l'Inconscient physiologique dc l'indivi(lu,<br />
et 1'Inconscicnl metnphysiquc de l'Esprit absolu ; or une troisiume sourcc<br />
vient dc s'ouvrir, ccllc du sujet Lrancccndantnl, ct ccttc sourcc Al\sako\\ In<br />
fait couler h grands courants.<br />
La moralc que I-Iartmann sc proposait en vain de poser sur un fond solidc
-<br />
348 REVUE SPIRITE<br />
en lui donnant une raison d'0tre Irou\c de fcrmcs assises clans l'in(li\i,jua_<br />
lismc m6tapliysique; I7imp6ratif cntfigoriquc (dc Kant) dc~ient In voie du<br />
sujet transcciitlcntnl. Par cc mkmc f~it toutes les cloctriiies ~ l i<br />
suhiront iine transforination, et i'csthctique aura le mcmc sort puisrlue<br />
l'inconscient, dans Ics 1)rotlrictions c.;lIibtiques, sort de 111 sourcc da sujet<br />
transcendentnl.<br />
Enfin par ccttc revolution dc la rcnniscancc dc l'individiialisine, noil setllcnwnt<br />
la philo~ophic (le Ilai3Lmann, mais la philosophie cn gbnernl doit en<br />
quclque sortc dcsccndrc dc sa tour isolbe ; elle scra moins iinc ~,hiloio~hi<br />
sur le monde qu'unc philosopllie sur I'liomnic et sn dcstiii6e I'uliire ; lcS<br />
consequences pratiques qui en ddcoiilent, si importantes, agiront ,ul8ln<br />
transiormation de notre etat social. plus cfficaccincnt quc si la pl~i10~0pl<br />
absolue dc ITartmann avcc son pcssiinisme paralysant s'infiltrait dans<br />
l'humanite. C'est asse,: pour justifier mon asserlion quc le chapitre h intercalci.,<br />
cliez llartmnnn, fcrait bciatcr l'anneau de son systeme.<br />
Il y n cette conclusion, le4 phenombnes spirites sont de% fails.<br />
Nos advereairc~ les cornhtlant nvcc de pures theories Sont aoukre d'un<br />
Don Quichottismc etrange, car au moins Don Quichotte opposait sa lourde<br />
lance au1 ailes dcs moulins h lent. La refleuion humaine est lente a l'action,<br />
mais une question de temps suffira pour l'adoption des pl16nomEiics spirites<br />
qui nous livrent la preuve de l'cuistence d'une Rmc individucllc (personnelle),<br />
et cctte con~iction doit inbitablemcnt influencer f,tvoral)lenient<br />
notrc c~istence terrestre ainsi quc nos 1 ues sur le mondc ct sur la vie.<br />
Ali~alton s'est po~e cetlc question A In fin de sa prefacc :<br />
u .lu deciin dc ma vie, je nie demandc quelquefois : (( Ai-jc vraimciil hic11<br />
á fait d'avoir sacrifie tant de leinps, de travail et de inoycns h I'etudc cl la<br />
tr propagalioii rlcs plienombncs du Spiritisme? X'ai-je pas fait faussc roiilc?<br />
(( Ne inc suis-jc pns uercb d'illusions ? N'ai-je pas perdu mon cuislcncc ~ 1<br />
cp'nii resultat r~uclconquc scmhlc justifier et rbcompcnscr ma pcinc ")<br />
La sculc r6ponsc h cettc qixeslion (L'L\lmlto\\ cst ccllc qu'il tlonnc hli-<br />
mbinc : 0ii ne peut avoir un but plus elevb, pcndant unc vic tcrrcdi'c~<br />
(( que cclui tlc d~montrer In nnturc Irnnsccndnnlnlc de l'hommc, laqucllc cqL<br />
1( nppclbc h unc dcstinCc bicn sup6ricurc h ccllc que prbscntc l'c\i4('llcc<br />
(( ph6nomenalc. )) CARI, DU I'RRL.<br />
COMITE DE PROPAGANDE<br />
S6nnce du 9 juzllet <strong>1891.</strong><br />
Pr6sidcnce dc M. Leyinni'ic.<br />
.\prbs adoption dii proc6s-\icrbal dc In dcrnibrc sbnnce, M. . \u~~lll<br />
donnc In situation de cnissc.
l- JOURHAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 349<br />
' /-<br />
Le 30 juin, lc ddpdt au Credit Foncicr, s'elevait h 1.:364 Sr. 23.. 1 .:{Gd 2"<br />
Le tresorier avait, especes en main, la somme dc 137 Sr. 60.. . 137 60<br />
somme remise a l.'instant, par M. Warsclia\vsky, d'unc part.. . 31 15<br />
et de l'autre : 25 dc M. Sausse: Fernandez de Barcelone, volume<br />
vendus : 15 Sr. et 8 fr. 35 d'envoi dc caissc. Vcntc de \.O-<br />
lume, Congres 12 fr. De JI. Mercntoti, 10 Sr. I)c Mme Bourdin,<br />
5 fr. De M. Palazzi, a Naples, 20 Sr. 'l'otnl 96 D. 35, somme dorit<br />
il fitut deduire 22 fr. 00 pour fraiq vbrifies. Rcmis ail Treso-<br />
,ier 73 fr. 45.. .............................................. 73 45<br />
Total ........... 1 .O06 42<br />
M. Louis Gardy a cnvoy0 150 fr. pour cotisations rccucs a Ccn~ve,somnio<br />
dont il faudra defalquer 50 fr.. priv des 50 volumes Cherclzons, laisses grn-<br />
cieusemcrit par l'auteur nu Comite pour les envoyer au\ journauv qui oiit<br />
beaucoup de publicite. Le Tresorier encaisscra cette somme de 100 francs<br />
5 la prochaine reunion.<br />
En vue du Congres de 1803, les deldgues suivants nous ecrivent ce qui<br />
suit : M. B. Martin, de 3ruxelles, demande qu'h nouveau, on veuille bien ne<br />
pas experimenter la concentration des nuances spiritualistes ; l'occultisme<br />
en 1880 s'est servi du Congrus, en a fait son piedestal ,pour se produire et<br />
se poser ensuite en ennemi du spirilisme, pour le supprimer ; but non<br />
avoue mais visible il nu. A la prochaine reunion lcs huit points pre-<br />
sent& par M. B. Martin seront discutes, avec les autres propositions dc nos<br />
amis.<br />
M. Clzeoallier, de Lyon, desire qu'on y discute de l'origine de l'esprit, de<br />
la reincarnation et du meilleur mode de propagande.<br />
M. Houa~t, de Sclessin-Ougree (Belgique), avec tous les spirites belges,<br />
suivra ce programme de M. B. Martin : Dieu, Pluralite des exist cnces et reincarnation,<br />
Lois de moralc et dc ju~tice, MBdiumnite, Le spiritisme au point<br />
de vue scientifique el ph0nomdna1, Organisation du spiritisinc cornmc il<br />
l'est en Eipngrie, F'Cdernlion univericlle comrnel'entcnd 31. Stciinton-Moscc;,<br />
Question iociiiie nu point dc vue spirite.<br />
M. Dechau, publiciste h Alger. dcninnde que le Congrbs dc 1891 soit ln<br />
suite dc celui de lSSS ; cominc il er;l rnlioiincl, dil-il. quc cliacun Lrtlvaillc<br />
dans sa sphbrc, laissons Ics hrmchcs etrangi:rcs clic,: clles, qiiclles qu'ellcs<br />
soient, sauf ccllc du magn8tismc, notre corigbriurc ; les hilbbnlistes el occultistes<br />
n'offrent ricri clc rntionncl, \eulent diviser ct qu'csl-il bc~oin d'euu ?<br />
qu'ils trdvaillent 177'; durno szcn.La ba~c du spirilismc est simple, nalurclle, cil<br />
accord avcc le bon sens, In raison et sufrit a 1,i ninrclic ascendcinlc de nos
350 REVUE SPIHITE -<br />
doctrines ; nos congres constituent un element puissant d'union et de diffusion<br />
serieuses.<br />
M. Mozel-an, de Nice. souhaite qu'on traite de l'existence rie Dieu, dc ld<br />
dkfinilion du perispril, de la reincarnation, de la rnediumnite guerissante ;<br />
il \eut l'euluiion de l'occultisme, pour se preserver des cltlomnies jesiiiliques<br />
(le scs membres.<br />
M. l'hibnud, de Bordeflux, veut dcs congres regiorinaires, ou sc cciltrnli.<br />
seront !P., qucstions h dbhatt rc nu Congrbs interliational, lcqucl fixera les<br />
points dc doctrine qui auront prCvalu; l'opiriion gbneralc de tous ses corrcqpondants<br />
francais ct dlrangers, c'est que lc congrus de IS!) L soit cuclusi\einenl<br />
spirite, sans le faux alliage de spiritualisles q~li ont use et rnesu-e ilc<br />
nous cn 18X!), ~isant la publicil6 que nous pouvions leur donner; quaint h<br />
leurs Lh6orics esEiumbes.pr6seiilCes comme des nouveautes, elles sont dignc,<br />
dc rester sous l'anlique poussiure qui Icq recouvrait. Il deinande c1iicX la<br />
ri.incarnation soit ou~ertement discutee, a~~ssi 1'1 question des rdcompeii~cz<br />
et des peines sms lesc~ucllcs on ne peut fixer notre degre dc rcsponiabili~e.<br />
31. Sausse, de Lyon, souhaite qu'on y discute la reincarnation, le perizpnt,<br />
la fkdcration spirite nationale et internationale, la propagande, et ccla wns<br />
codifier ni dogmatiser. 11 demande qu'on y refute cette pretention nou~elle,<br />
que la vie, ou le sang, soit la representation evacte du pkrisprit, pretcntion<br />
sans surface sortie frais Cmoulue de l'occu1tisme.Cn chef occultiste lyonii,tis,<br />
dit-il au Comite, profitant des loisirs que lui laissc le cure chcz Icquelil e-t<br />
lalet de cliambre, deblatere dans son journal contre le spiritismeet les niedi~ms<br />
; un autre, hg6 de 23 ans, ridiculise les inagnetiseurs el Icq spiritc~<br />
qui depuis longtemps l'ont rcjetir a Lyon,comine incapable; il lciirpr6te .es<br />
propres faits el gestes et ~eul salir l'homme qui, pcndant cleux anb, L'ut sn<br />
providence el celle de sa famille, en Le noul-vissant. Le sieur Ci. Bou~het, une<br />
Cpave recileillie par le journd le Voilc tl'lsis, y signe des articlei; \oui; 1~<br />
nom dc Rlze Stell, clans lcsquels il irlaurlit les spirites et lcs inugndtjsciir~ '<br />
Or, M. II. Sa~csse pi acceyle la regpo.nsnhzlite de ce yu'zl ecrit,prie 12 Coiuilr.<br />
clc reproduire 13 prosc du sieur G. Boucl~et, I'Cpn~e cle 'l'nrare (Illionc\.<br />
Voki Li. ropic lc\lucllc clc cet imprin-ib-rb,lnirie, ngr6mcnth d'un q~ialr~lii<br />
qui clonnc Linc Jierc idFe dit poulc !<br />
Tt-ccdement des mnlaclies par le magne~isme.<br />
Ln nbgatiori ne peut ernp0clier tl'iltrc<br />
La loi clul preside a In tlestiric e,<br />
Et l'hoiiime bientGt devra. son bieii-6ti c<br />
~Iu. Magnbtisme, la vraie panacec.<br />
A. 13.<br />
J1,ignktisrnc curatif; G. Duilchet, 19, ruc Ilurie, 'l'ararc (Rlionc): linni tciilrll~<br />
par lemagnirtisme des affcclions du syqtbinc ner!eu\r et des inaladics ri.pl1lbcs<br />
iricurablcs.
JOURNAL D'ETUIJRS PSYCHOLOGIQUES 35 1<br />
7-<br />
malacles! Le hlagnetisme. qui fut si longtemps meconnu et rejcte par<br />
su?nts, est aujourd'hui prdtiquk par d'eininentes c6lebrites medicales<br />
Obtiennent, CU l'appliquant, les cures remarquables obtenues de tous<br />
tcml>s par les magnetiseurs. En efict, ces dcrnieres annees, il a et6 reconnu<br />
ar la science, qu'un grand nomlm de maladies nerveuses et autres nffec-<br />
Pions chroniques.qui avaient jusqu'ici resiste k toute esphce de mi.dication,<br />
,,kaaient presque spontan6menl SOUS l'influence du Magnetisme ou ktnient,<br />
tout au moins, hcureuscmenl modifi6es. Tc1 cit le cas dcs paralysici, dcs<br />
contractures, dcs nevralgies, des rages de dents, ctc. Les troubles physiolo-<br />
giques cErlcnt egnlemcnt tres promptement cl noinl~reuses sont les pcrg~ihries<br />
des trouulcs cligcslifi, de 1 anemic, cie la gastralgie, elc.<br />
La guerison de l'kpilepsie, l'heureuse modilicalion de l'nli6iiation mentale,<br />
Ic rcdrecsemcnt des clhfdilts et des vices, ! inwnsibilite genbralc ou<br />
rtielle pour cffectu~r les oph-ntions chirurgicales.tels 5out les principauk<br />
$SUIID~S obtenus par lc lrailemcnt rnagnetiquc.<br />
Il y a cricorc peu de lcmps, on :~tlribuait [t Lx superstition et 5 la cretluliti:<br />
tous Ics recits des anciens, relatifs aux gubrisoris magnetiques. Actuellement,<br />
les recherches sur ce point ayant montri: quc l'on pouvait obtenir<br />
les mernes resullnts, on est plein d'admiration pour ces hommes qui poisedoienl<br />
une sciencc si complete de la vie.<br />
Le5 pcrsonncs qui suuffr~iit doivent donc demander (ILI soula~em~nt il<br />
cette nouxllc science qui est appelee a rendre d'immenses bienfCiil> k<br />
l'humanite.<br />
M.Ilouchet recoit: Cc lurare, les lundis, jeudis et samedis, dc midi a<br />
4 heurci ; B Amplepuis, hotel du commerce, tous le5 mardis dc 1 he~m a<br />
5 heures ; B Thzzy, hotel Demurger, tous les mercredis de 1 heurc a<br />
5 lieures ; k dounne, hotcl du Commerce, tous les vendredis de 9 heures a<br />
5 heures.<br />
L'etude des fluides, de leurs proprietes et de leurs dangers, scra pour In<br />
medccine un flamlricnu precieux, a l'aide duquel.procedant du connu a. l'inconnn,<br />
il lui sera enfin pos.;ilde d'entrevoir le secret dc la vic ct d'cn corna<br />
ions.<br />
prendre les incessantes transforin 1' LES OKIGINES ET LES JWS.<br />
LI lerite morale ne lriomphe cpc pilr la persuasion ou la force. Une 14rite<br />
physique n'a besoin quc du tcmps et (le l'eiperience. Du POTET.<br />
La kcriti: ne peut pertlrc droits, et ln coilfusion eit toujour-; le pnrlagc<br />
de ceua qui, par inau\aise foi, nc veulent pas In reconnaitre. PUYSCGVIL
352 REVUE SPIRITE<br />
LA PROPI-IE'FESSE DE CABORA<br />
7 \<br />
Dans ln livraison du moi9 d'avril, (le (( Ln Ilustrncione spirita )), p~~lilih par<br />
M. lc general Refugio 1. Gonzalcs, avez-vous remarque le pcrtrait dc la jeunc<br />
fille, Tercsa Urrea, a qui l'on donne lc Litre de Prophetesse de Ccrbom ? 11<br />
parait qu'elle possede des facultes qui depassent, comme m6diiim-gui:ris,<br />
scur, celles qu'ont eu Jacob, Ilippolyte, Eugene Kcv ton, l%ster, Mansfield et<br />
aulres. Voici la traduction de quelques passages de la notice biographique<br />
qu'a publiee s Ln Iliutrncion spirita.<br />
.... Celte jeune fille est n6e dans l'etat cle Sinalon (Meuique); elle cl~iliell~.<br />
acluellement en Sonore (lhat du Mevique limitrophe avec les Elat-I:riis),<br />
dans la i'crmc de Cabora, u sept lieues au sud de I3oroycca. Pas miiriee ;<br />
cllc a 16 ans, ires peu d'instruction, lit et ecrit assez mal.<br />
C'est 11 la suite de grmdes souliranccs, qu'est survenu l'etat eulraordiiiaire<br />
dans leqiiel elle SI? trouve aujourd'hui ...<br />
Tcrcsa soulage toutes les maladies, en guerit plusieurs telles que la lbpre,<br />
la paralysie, en general toutes les affections nerveuses, etc., souvenl les<br />
sourds .... Elle se sert, pour operer, de terre mouillee de salive, quelquefois<br />
d'huile ; sans connaitre le malade, elle sait ou sibge le mal et en donne une<br />
description exacte ...<br />
Elle connait les choses cachees et dit ii beaucoup cle personnes les actions<br />
les plus secretes de leur vie ...<br />
Ellc entend, dit-elle, a de grandes distances ce qui se dit dans le monde,<br />
meme en langue etrangere, et h dc grandes distances les personnes qui In<br />
denigrent ; lorsyu'elle leur a repetE leur conversation, ccs niemes persoilnes<br />
sollicitent leur pardon.<br />
Elle a une amie, Josephinc l%lix, egalement cblibataire, 3gee de 22 ans,<br />
avec laquelle elle est btroitement liee.<br />
La J'cunc Teresa a une forcc e\lraordinairc clans les bras et dans tout Ic<br />
corps. Iku~t coucliee, personne ne pcut la remuer, quand clle le \eut, iii hi<br />
levcr un bras ni un pied. Elle eiiiporte S~icilcinciit un hommc i~ialndc sur<br />
son bras ct lorsqu'cllc veut fkirc usagc clc c;innelle pour iinc guUri.;on, dlc<br />
la rktliiit cn poudrc impalpable entrc >es doigls.<br />
... Elle (lit que soli i'ilic voyage oh cllc le clbsirc ; son ainic l'acc~iiip~ et ne pcut dire conlnlcnt cela s'opbrc ; clle s'cndort pour que ccln nit !ici1<br />
Dans 1'0l)scuritk Ics ycuu clc Teresa on1 un fclat irr6sistiblc qui illui11ii1~<br />
tout I'entlrojt oi~ cllr: cc trouve. Souveiit, dit .losUpiiiiie, jc rnc r6vcillc<br />
ayanl le corps dc 'l'crc4ii Sroid ct rigide entre Ici Ilras, pcntlnnt (pc je 1;i iol'<br />
ngenouillce au lit d'un in;llndc qu'elle likbcrgc h l'c\tri.mitc dc son Iinl)ilJlion..<br />
.
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 353<br />
4<br />
Teresa est un tresor de vertus ; elle aime la verite et abhorre le mensonge.<br />
Son amour du prochain n'a pas d'egal.<br />
Elle annonce l'apparition prochaine de deux autres jeunes filles, successivement;<br />
l'une apres l'autre. Apres avoir souffert beaucoup plus qu'elle, leixrs<br />
facultes depasseront la sienne, en puissance. Elle a moralise bien des gens<br />
,t obtenu le retour de la paix dans de mauvais menages ; - on vient de<br />
toiitec parts pour la connaitre, plus de cinq mille visiteurs sont accourus a<br />
cet effet.<br />
- Son phre exerce la charite envers tous les pauvres qui viennent en<br />
pelerinage,leur donnedes aliments, un abri, et nourrit dans ses paturages<br />
les animaux que ces visiteurs ambnent, tout cela, sans retribution !...<br />
On a invite cettc jeune fille a venir 5 Mexico ; elle n'y a pas consenti, se<br />
sur la quantite de malades qu'elle avait i soigner.<br />
Si j'apprends cle nouveaux faits interessants, je m'empresserai de vous<br />
les communiquer.<br />
Fraternel et affectueux souvenir.<br />
ALPHONSE DENNE (a Mexico).<br />
L'INTOLERANCE RELIGIEUSE A TRAVERS LES SIRCLES<br />
CHAPITRE X<br />
Charles IX. La SaZnt-Barthir'lemy.<br />
(1568 - 24 aout 1572.)<br />
(Voir la <strong>Revue</strong> de juin <strong>1891.</strong>)<br />
Quelques mois a peine'apres la signature du trait6 de paix de Lonjumeau,<br />
l'austere chancelier de Lhospital reclama avec une grande energie l'execu-<br />
tion sincEre des promesses stipulees dans le traite.<br />
Mais la Reine-Mere meditait de noirs projets; aussi au lieu de faire droit<br />
a la demande du venerable chancelier, elle le destitua de sa fonction ; ceci<br />
montrait clairement les nouvelles dispositions de la Reine. Du reste si on<br />
avait pu douter un seul instant du changement survenu dans son esprit, les<br />
Ordres que la Cour donna au marechal de Tavannes, gouverneur de la Bour-<br />
gogne'auraient ouvert les yeux auu moins clairvoyants. Tavannes devait, en<br />
effet, s'emparer de Conde et de Coligny, reunis au chAteau des Noyers;<br />
il devait Bgalement s'assurer de la veuve du roi de Navarre, Jeanne d'Al-<br />
bret, qui soutenait vaillamment dans le Midi la cause protestante.<br />
Or, voici la reponse de Tavannes,elle est consignde dans ses Memoires ; on<br />
Peut se demander cependant, s'il osa repondre aussi categoriquement qu'il<br />
le dit, surtout au moment ou la Reine-MEre etait toute-puissante.Quoi qu'il<br />
en soit, voici cette reponse :<br />
([ Que la Royne estoit conseillde dc passion plus que de raison, et que<br />
23
354 IIdVUE SPIRITE<br />
l'entreprise estoil dangereuse ; que lui n'cstoit propre R de telles entreprises,<br />
que s'il plaisoit a Sa MajestC de declarer la guerre ou~erte, qu'il feroil<br />
COR.<br />
noistre coinme il scavoit servir; que quand il voudroit executer ce comliian.<br />
demcnt, que MM. Conde et admiral nyans de bons chevaux SC poL1ri.oicnt sp<br />
sauver et lui demcurer en croupe avec blasme d'avoir rompu la paj\, loy<br />
restans ces princes et son party pour mortels ennemis. ))<br />
Tavanncs trouvait l'acte qu'on lui commandait odieux ct indigrle<br />
gentilhomme; nussi on pretend qu'il fit donncr lui-m0mc l'alarme il ceut;<br />
qu'on 1 oulait lui faire prendre.<br />
Co~de ct l'amiral Coligny se mirent en surete a La Rochelle, placc fortc<br />
que les protestan ts avaient CO~SW\~~C avec ~ U ~ ~ autres ~ U C; Jeannc S il'.\lbret<br />
vint bientot les rejoindre.<br />
Voyant ses cnnemis lui echapper, Catherine dc Medicis perdit toute<br />
mesurc, clle fit paraitre un edit qui accordait aux protestants le pardon de<br />
leurs erreurs passees, a la condition qu'ils se soumissent; mais elle cxpulsait<br />
du royaume tous les ministres du culte reforme, ne leiir laissant
-/- -<br />
ce ne fut la qu'un desastre secondaire, la catastrophe la plus terrible<br />
fat la mort du vaillant Conde. Deja blesse au bras et ayant une jambe cassee,<br />
le<br />
s'obstinait au combat. Voulant charger encore a la tete d'un corps<br />
de cavalerie, il s'dlanca en avant des siens en criant : (( Voici le combat que<br />
avons tant desire, souvenez-vous en quel 6tat Louis de Bourbon y<br />
entre pour le Christ et pour la Patrie. n<br />
Son chevsl est bientot tu6 sous lui, lc princc tombe et ne peut se relever,<br />
il devient bientot le centre d'une lutte acharnee ; defendu par un vieuv scr-<br />
rileur de sa maison La Vergne, entour6 dc ses fils, petits-fils ou neveux,<br />
les soldals d'Anjou tuent La Vcrgne et quinze des siens ; Conde se voyant<br />
se rend, mais un capitaine des gardes d'Anjou, Montesquiou, s'avance<br />
froidement vers le prince et commet la lachete de lui lirer par derriere un<br />
coup de pistolet qui le tue sur-le-champ ; le miserable ne crajgnit point de<br />
tuer un ennemi a terre, sans defense, et s'etant du reste rendu; c'est Ih un<br />
hrfait abominable qu'on ne saurait trop fletrir.<br />
La perte d'un tel chef paraissait irreparable; clle l'eut ete en effet pour<br />
les religionnaires, si Jeanne d'Albret n'eut pu leur donner son fils, Henri<br />
de Bourbon, prince du Bearn, eleve severement par elle, comme un gen-<br />
tilhomme campagnard. Ce jeune homme d'un esprit vif, d'un grand courage<br />
n'avait alors que 15 ans, mais il donnait les plus belles esperances ; on le<br />
nomma generalissime ; le fils de Conde ag15 de 16 ana a peine lui fut adjoint<br />
comme lieutenant, mais ces deux generaux imberbes prirent comme conseil<br />
et guide, le venerable Coligny. L'armee protestante ainsi commandee fut<br />
bientot renforcee par une armee allemande, qui la rejoignit h Limoges le<br />
11 juin 1569; celle-ci alait 2 sa tete le duc des Deux-Ponts et leconlte<br />
de Mansfeld.<br />
L'acmee royale elait composee d'elements forts disparates : de Francais, de<br />
Suisses, d'Allemands, d'Espagnols et meme d'Italiens envoyes par le<br />
Pape Pic V.<br />
Apres qualorzc mois de gucrre, de defaites et de succes successifs de part<br />
et d'autre, Ics deux partis signerent la paix le 8 aout 1570 h Saint-Germain-<br />
en-Laye. Les propositionc acceptees d'un commun accord etaient que : le<br />
roi hissait aux protestantq le libre exercice (le leur culte, cxccpte h Paris;<br />
il leur accordait amnistie plcine et entiere pour le passe ; ils etaient admissible~<br />
h tous lcs emplois et avaient le droit de recuser dans chaque Parlemenl<br />
un certain nombre de jugcs; enfin, pendant dcux annees, on leur iais-<br />
Sait entre les mains comme garanties de la bonne et loyale execution du<br />
traite, quatre places fortes : La Itochclle, Montauban, Cognac et la. Charite.<br />
Celte paix de Saint-Germain n'6tait guere qu'une treve pour mettre fin a
-<br />
REVUE SPIRITE 1<br />
une lutte interminable, elle ne servit qu'a masquer les noirs projets de la<br />
Reine-Mvlerc : le plus odieux forfait historique des temps modernes, le gilet<br />
apens de la Saint-Barthelemy, queVoltairc ne considere que comme un nele<br />
de fanatisrnc : (( le plus grand cxenlple de fanatisme (l), dit-il, est celui de,<br />
bourgeois dc Paris qui coururent assassiner, egorger, jeter par les fen&tres,<br />
mettre en pieces, In nuit de ln Saint-Barthelemy, leurs concitoyens qui<br />
n'allaient pas a la messe. ))<br />
Ce n'etait pas seulcmcnt un acte dc fanatisme, c'etait siirtout un acte de<br />
repression politique doublement frappe d'intolerance civile et religieuse.<br />
Bien que toujours vaincus, los protestants relevaient toiljours la tctc. Depuis<br />
prEs de douze ans que, sous le nom de son fils, Catherine gouvernait,<br />
elle vivait clans des perplexites constantes, aussi voulut-elle abattre d'un<br />
seul coup toutes les tbtes de ce nouvel hydre de Lernc : le protestantisme.<br />
Le pape Pie V, Philippe II d'Espagne, son ignoble lieutenant dans le<br />
Pays-Bas, le duc d'Albe, avaient fait perir des milliers et des milliers de<br />
victimes sur les buchers de l'Inquisition ; Catherine, elle aussi, voulut A son<br />
tour extirper l'heresie iine fois pour toutes, elle voulut surtout assurer la<br />
couronne contre tout retour offensif. Aussi c'est hien elle, et elle seule,qui<br />
doit assumertoute la responsabilite de cet acte infame de la Saint-Barthelemy.<br />
Charles IX avait alors vingt ans, il etait certes egalement responsal~lc, il sa-<br />
vait fort bien qu'en signant l'ordre de massacre, il encourait une lourde<br />
responsabilite, mais il n'avait donne sa signature que pousse par sa mere<br />
ou plulot par son gouverneur de Gondi, envoye vers lui par Catherine, qui<br />
avait toujours contrecarre les sages avis du tolerant Lhospital. Charles<br />
faible et poitrinaire etait violent et irascible, ses mau.vais instincts se revb-<br />
laient souvent par des bouffees de fureur; il succomba donc aux instances<br />
et aux suggestkms de sn mvlere et de Gondi; c'est lh un fait desormais certain,<br />
authentique, historique.<br />
Marguerite et de Tavannes nous montrent cet attentat, comme un COUP<br />
de tete, auquel se serait laisse entrainer le roi. L'entrainement est ccrtnin,<br />
mais nous ne pouvons admettre le coup de tetc, ni chez le roi, ni chez sa<br />
mEre, surtout chez celle-ci il y avait premeditation trvles certaine.<br />
Theodore de Bbzc'n'ecrivait-il pas peu de temps apres cet attentat mons-<br />
trueux : á Que de fois, je l'avais predit, que de fois j'en donnai l'avertisse-<br />
ment. n<br />
Tous les chefs huguenots se mefiaient, et il fallut toute l'astucieuse du-<br />
plicite du roi, sa profonde dissimulation italienne qu'il tenait de sn mbre,<br />
il) muvre complete, Ed. Didot, ~OME VII, v0 Fanatisme, p. 563.
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 357<br />
calmer les inquietudes et les anxietes des chefs protestants et les endormir<br />
dans une sorte de quietude. La duplicite et la dissimulalion du roi<br />
*taient d'autant plus dangereuses qu'il etait hesitant et flottant a la suite de<br />
entretiens avec Lhospital. Dans ses bonnes paroles envers les huguenots,<br />
il etait parfois sincere, et c'etait la precisbment: ce qui achevait de tromper<br />
,Ur les veritablcs intentions du roi.<br />
DU reste, le jour et l'heure de l'attentat n'a.\-aicnt pas ete fixes positivcment<br />
a l'avance; on comptait sur les incidents ou sur les evenements qui pouvaient<br />
se produire d'un moment a l'autre pour agir. Si Coligny au lieu<br />
Tc<br />
dl@tre blesse, avait ete tue, il est probable que la Saint-Barthelemy aurait eu<br />
lieu quelques jours plutot; mais le coup d'nrguebusade de Maurcvert sur<br />
coligny dont deux balles de cuivre n'curent pas raison, donnhrent a reflechir<br />
la Reine-Mere. Ce Moureviel dit Maurevevt etait connu sous le surnom de<br />
tueur du roi; c'est lui qui avait lachement assassine dans des circonstances<br />
particulierement odieuses le brave Mouy, l'un des chefs calvinistes.<br />
Pendant trois jours, Maurevert avait attendu derriere le treillis d'une<br />
croisee, cache par des drapeaux, le passage de Coligny, ayant son arquebuse<br />
appuyee et couchee en joue. Quand, se rendant a son petit hotel, pres du<br />
cloitre Saint-Germain-l'Auxerrois, le 22 aout, Coligny marchait lentement,<br />
lisant une requete qu'on venait de lui remettre, Maurevert tira sur lui de<br />
facon al'atteindre i la poitrine, en supposant meme qu'il portat une cuirasse,<br />
mais 1s main de l'assassin dut trembler et au lieu de frapper mortellement<br />
sa victime, une premiere balle ne lui cassa que l'index de la main droite et<br />
la seconde traversa le bras gauche. L'amiral continuant son chenlin se con-<br />
tenta de dire : a Avertissez le roi )), en designant la fen4tre d'ou les coups<br />
d'arquebuse elaient partis.<br />
Quand il apprit la nouvelle, le roi etait a jouer a la paume avec Guise et<br />
Teligny, le gendre meme de l'amiral, il jeta sa raquette et parut tout boule-<br />
verse.<br />
Ambroise Pare, l'illustre chirurgien, apres avoir opere et panse le blesse<br />
Se trouvait avec le miriistrc Merlin et quelques amis; comme l'on s'enlrcle-<br />
riait pour savoir quels btaient les autcurs de cc crimincl attentat : Jc n'ai<br />
d'autres ennemis quelcs Guises,dit l'amiral; toutefois,jc n'affirme point qu'ils<br />
aient fait le coup. â<br />
Quelques amis dbterminbs lui offrirent d'aller h la tNc de leurs bandes<br />
Poignarder les Guiscs; il lcur defendit et quand les marechaux Cosse, Dam-<br />
et Villars arriverent polir voir l'amiral, il dit & Cosse :
,358 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
Bientot apres, Damville accompagne de Teligny alla de ln part de Coligny<br />
prier le roi de venir aupres de lui; il s'y rendit a. deux heures et demip, mais<br />
Catherine, le duc d'Anjou et de Gondi ne le laisserent pas aller seul, ils redoutaient<br />
les consequences qu'aurait pu avoir un pareil entretien.<br />
Le roi 5 la vue du vieillard blesse, lui dit : (( Mon phe 111 blessiirc est<br />
pour vous, In douleur et l'outrage pour moi ! Mais j'en ferai une tellc vengcaricc<br />
qu'on s'en souvieridra a jamais. ))<br />
Le roi paraissait sincbre, car il fit serment dc sa vcngeance. Coligiiy lui<br />
parla comme un homme qui se sent prbs de In mort; il ajouta qii~lg,<br />
paroles 5 voix basse que le roi seul entendit; mais aussitol Calhcriiic cmmcna<br />
son fils en lui disant : (( Vous vous echaulfez trop : il n'y a pas d'apparence<br />
(de bon sens) de faire si longtemps parler un malade. â<br />
Henri d'Anjou ccpenclant resta quelque temps encore apres le deparl de<br />
son frbre, temoignant beaucoup d'amitie au blesse. En rentrant au Louvre,<br />
Catherine obseda tant et si bien son fils pour lui soutirer les parole+ que<br />
l'amiral lui avait dites tout bas, que Charles exasper6. s'ecrin : %( VOUS<br />
voulez savoir, Madame, ce qu'il me disait; il me disait que tout Ic pou\oir<br />
. s'est ecoule dans 10s mains et que si je tiens a la vic, je dois Gtre sur mes<br />
gardes. Sur ces paroles. le roi sortit de la piece ou il etait avec sa inbre,<br />
se rendit aux Tuileries et s'enferma dans son appartement. Ce qu'apprenant<br />
cl'Anjou, il dit a samere a qu'il n'etait que temps de depecher l'ainird 1).<br />
Ceci se passait le 252 aout, un vendredi: le lendemain samedi soir, 1'1 rcine<br />
se rendit auprbs de son fils aux Tuileries pour lui donncr un dernier ni;nut.<br />
Elle lui montra le danger qu'il courait, seul avec un petit regiment de<br />
gardes, que les protestants allaient partout se soulever et qu'il n'aurdit pas<br />
une ville en France ou il pourrait 6trc cn curct6; mais elle ne put ricri obtenir<br />
du roi, c'est alors qu'elle depecha prbs de lui, nous apprend Mi~gucrite<br />
dc Valois, Goridi (Retz), son ancien gouverneur qui pleura et decitl:~ du<br />
massacrc, en disant : (( quc les hugucnots etaient cn tel doscspoir, qu'ils<br />
s'en prenaient non seulement 5 M. de Guise, ;i la Reinc et a M. d'.\?ljo~I,<br />
inais qu'ils croyaient nussi que le roi en fGt consentant el avaient rCsoi11 (le<br />
recourir aux armes, ln nuit meme.<br />
á De sorte qu'il voyait Sa hlajeste dans un trbs grand danger, $oit du ujlk<br />
des Iiugucnuts, soi1 dzc ccild des calholiques, par RI. de Guise. 1)<br />
On montrait donc au roi qu'il 6tail pris entre deuv i'euu, et qu'il f,illaiL .C<br />
decider immediatemcnt, il etait dis heures du soir, on \oulait mnsbxcrCr a<br />
minuit; tout 6tait prut.<br />
Mais le roi etait toujours hesitant; que dit I'Ilalicn Gondi, quels argiiiiienL'<br />
employa-t-il .! Nous l'ignoruns ; rnais cc qii'on sait 11icn c'est que l'ortlrc ilc
- JOURNAL<br />
-<br />
D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 359<br />
y-<br />
Gtre donno qu'entre onze heures et minuit; c'est lh mBme ce qui<br />
dut<br />
.e~pliq<br />
lie le machiavelisme et le succes du complot, la reussite du monstrueux<br />
attentat que tout le monde ignorait une heure avant son euploiion,<br />
,iiBme ceux qui l'avaient commande. En effet au moment mbme de l'execution<br />
catherinc elle-meme hesitait encore; elle songeait a ce qui pouvait<br />
rbsulter de la grosse partic qu'elle engageait si imprudemment. Bien plus<br />
elle donna contre-ordre afin qu'on n'acheviit pas Coligny. Tavannes ct le duc<br />
a.Linjo~ nous l'apprennent.<br />
Le premier dit : (( Elle se serait desiste, si elle avait pu. )) Et le scronh<br />
,joute : (( Nous nllasme au portail du Louvre joignant lc jcu de pnuliile en<br />
une chambre qui regarde la basse-cour pour voir Ic commenccmerit de<br />
lqexecution. 0ii nous ne fumes pas longtemps, ainsi que nous considerions<br />
les Gvenements et la consequence d'une si grande entreprise (h lnq~lelle<br />
pour dire vray, nous n'avions jusqu'alors guEre bien pense), nous entendimes<br />
& l'instant tirer un coup dc pistolet, ct ne saurions dire en quel endroict,<br />
ni s'il offensa quelqu'un; hien $pi-je, que le son seulement nous<br />
blessa, si avant dans l'esprit, qu'il ofleilsa nos sens et notre jugement, esprit<br />
de terreur et d'apprehension des grands desordres qui s'alloient commettre.<br />
Et pour y obvier, enkoyasmes soudainement et en toute diligence Ling gentilhomme<br />
\ers Al. cle Guise pour lui dire et espressemcnt commancler qu'il<br />
se retirast en son logis et qu'il se gardast bien de rien entreprendre sur<br />
l'admiral, ce scul comm~ndeinent faisant cesser tout le reste. Mais tost apres,<br />
le gentilhomme retournant nous dit que M. de Guise lui avoit respondu que<br />
le commandement etait venu trop tard et que l'amiral Ctoil mort. ))<br />
Les bandits de Guise s'etaient cn clfet rendu siir lc champ 5 l'hotel de<br />
Coligny et avaient dcmancli: qu'on leur oiivrit au nom du roi. Le gentilhomme<br />
n'eut pas plutot ou~ert ln porte qu'il fut poignarde; puis In hnndc, nprEs<br />
avoir egorgP les gardes dc l'amiral, enfonca la porte de I;l chambre oii il etait<br />
&l'aide d'une rortc 11uclic appniiltec, imc jorlc rl'opicu. Un Allcmand, Bchmc,<br />
attnch0 h in pcr,onnc? c1c Iicnri de Guiw poussa dans le ~cntrc de Colignj.<br />
I"%icu qu'il lcnnil i'i ln main, pui< il 1c frappa it la tStc et I'n+omrnn. Qucllc<br />
horrible fin pour un nussi grand cnpitnine.<br />
Or lc chef dcs bandit$, (illise, Otnit lh, il ;~ltcndaiL dans la cour rt il cria :<br />
(( Behme, as-tu Jini ? - C'est fxit, Monscigneiir, ,) ri.poriclit I'ignolilc malandrin.<br />
=Ilors, l'assommcur nid6 rl'iin nomin6 Snrlnboiis cl-cnpitninc de Coligny,<br />
un rcnegnt prolestant prit le corps de l'amiral ct le jeta par ln fenbtrc. Une<br />
bis dans la rue, on coupa la tCtc nu cadavre encore fiimnnt de l'nmirLil, ce<br />
fut un Italien, dii nom tlc 1)ctriicci nppnrtcnnnt :t Gonzagiic qui commit cr
360 REVUE SPIRITE<br />
hideux sacrilege et qui l'apporta au roi a la reine-mhre et a d'Aniou. Cette<br />
venerable tete fut embaumee et envoyee plus tard (( a Rome qui l'avait si<br />
longtemps et si instamment demandee N (1).<br />
Le corps de l'amiral fut mutile, on lui coupa les mains, les bras et le<br />
tronc fut suspendu au gibet de Montfaucon au milieu des criminels.<br />
Ce fut le signal du massacre general des protestants; Coligny assassine,<br />
In cloche de la paroisse du Louvre, Saint-Germain-l'Auxerrois, sonna le<br />
tocsin et par toute la ville, ce ne fut que meurtres, assassinats, noyades,<br />
viols, pendaisons ; aussi nous ne decrirons pas toutes les atrocitds commises,<br />
elles sont trop connues, nous avons prefere relater ici les details mons.<br />
trueux ignobles qui prechdent quc les grands ouvrages n'on1 jamais mis<br />
suivant nous assez en lumihre; on ne peut les lire sans un profond senti.<br />
ment d'horreur ils justifient du reste le mot de bandit dont nous avons<br />
fletri les Guises et sa bande recrutee par les pretres, parmi les braves italiens<br />
de la pire espece.<br />
Guise, Montpensier, Gonzague, le duc de Nevers et le sauvage Tavannec<br />
furent les principaux egorgeurs, les assassins des pauvres huguenots de<br />
Paris; ils furent secondes dans leur atroce besogne par des boutiquiers et<br />
des marchands ruines et par cette ecume populaire qui lors des erneutes,<br />
des r6volutions et des coups d7Etat sort des bouges, de l'egout et du ruisseau.<br />
Le coup fait, Charles IX veut en rejeter la responsabilite sur les Guises et<br />
ceux-ci sur le clerge, qui encore en septembre et en octobre faisait massacrer<br />
des hommes, des femmes et des enfants, surtout des femmes enceintes.<br />
Et quelle lachete, quel avilissement chez ces massacreurs qui craignant des<br />
represailles se rejettent les uns sur les autres la responsabilite de leur<br />
crime. Ils etaient tous solidaires et complices, le roi s'etait defait des Clihtillons<br />
par les Guises; de ceux-ci par les Chalillons, en fin de compte, le<br />
clerge accepta la responsabilite que personne ne voulait accepter, afin de<br />
ne point decourager les futurs egorgeurs.<br />
En province, c'est bien le clerge qui se trouve a la tete du mouvemenl A<br />
Meaux, a OrlPnns, a Lyon, a Troyes, a 't'oulouse, a Bordeaux, dans le Dauphin&<br />
la Provcnce, l'Auvergne, la Bourgogne et la Picardie.<br />
Ce qui prouve bien la main du clerge catholique, c'est que le 28 aofi1,<br />
c'est-h-dire quatre jours apres la Saint-Darthelemy. il c616l)ra une fde et<br />
publia un JURIL~;, ou se rendirent le roi et la cour, enfin il iristitua une WC<br />
annuelle pour c61Ubrer et f6ter cc beau jour dc la Saint-Bartlielcmy, une des<br />
(1) Michelet; Hist. de France, TOME XI, p. 376.
4<br />
JOURNAL D~TUDES PSYCHOLOGIQUES 901<br />
lus grandes monstruosites commises a la face du soleil depuis le com-<br />
P<br />
mencement du monde.<br />
;Mais comme la justice eternelle plane toujours immanente au-dessus des<br />
bassesses humaines, le roi expiera bientot son forfait, comme nous le ver-<br />
,s dans le chapitre suivant.<br />
(A suivre.) J. MARCUS DE DE V~ZE.<br />
LE SPIRITISME<br />
Tire de la <strong>Revue</strong> nouvelle du le? mars <strong>1891.</strong><br />
Le temps n'est pas loin de nous ou le Spiritisme n'eiit point paru digne<br />
d'une etude philosophique : on l'eut ecarte par une fin de non-recevoir<br />
dkdaigneuse, en haussant les epaules, en le traitant de superstition ridicule,<br />
a l'usage des plus faibles d'entre les faibles esprits ; on eut ecrit : (( les<br />
inepties du Spiritisme u, et l'on se fut cru soi-memc inepte de l'admettre B<br />
l'honneur d'une discussion. Le prendre au serieux n'eut pas ete d'un<br />
homme serieux. Il s'appuyait sur des faits qui amenaient, avec la foi des<br />
faibles, le rire des gens senses : de pareils faits pouvaient-ils se produire ?<br />
Non, assurement. Nul besoin n'etait d'y aller voir; et il n'y avait pas a les<br />
expliquer ; ils s'expliquaient assez par leur impossibilite meme : des mystificateurs<br />
d'un cote, des dupes de l'autre, c'etait tout ce qu'il fallait pour en<br />
rendre compte; et plus ils presentaient un aspect etrange, plus ils paraissaient<br />
incroyables, plus ils temoignaient, non pas tant de l'ingeniosite des<br />
mystificateurs, que de l'imbecilite des dupes.<br />
Mais il y a eu tant de dupes, et parmi ces dupes tant de gens aussi intelligents,<br />
aussi savants que les savants qui se moquaient d'eux ; il y a eu tant<br />
de mystificateurs consacrant leur vie it se mystifier les uns les autres, se<br />
faisant de cette mystification mutuelle, non une source de revenus, mais<br />
comme une tache sainte et une sorte d'apostolat; la contagion de cette<br />
ineptie D ou de ccltc folie )) a gagne de si vasles territoires ; plusieurs<br />
des faits singuliers, inquietanls et Lroublants, que l'etude scientifique de<br />
l'hypnotisrnc nous forcc h reconnaitre, donnent si bien la main h plusieurs<br />
des fails contcstes du Spiritisme, que, s'il est toujours permis d'ajourner la<br />
question du Spiritisme (il est permis d'ajourner loules les clue~tions), il ne<br />
l'est plus desormais dc l'ecarter, de la traiter de question nullc ct non<br />
avenue. Ellc se pose, nc fut-ce que par les rapports du Spiritisme u 1'11~~notismc<br />
: la ressemblance dc ccrtains Bits nous amunerait peul-fitre ii<br />
l'eg~licntion de l'un par l'autre ; clle sepose, ne ftit-ce que par le ravage de<br />
l'invasion du Spirilisme, ou, si on le prkfhre, par son progres, qu'un recent
362 REVUE SPIKITE<br />
Congres, tenu l'an dernier 5 Paris, a mis en pleine lumiere : cela. meme est<br />
un f'lit, et un fait consid6rablc, dont il faut rendre compte.<br />
On ne se douterait pas, quand on ne sort pas de certains cercles intellec-<br />
tuels, du nombre veritablement etonnant, et sans cesse croissant, des<br />
spiritcs : la plupart spirites honteux, qui craignent encorc Ic jour, rjui se<br />
cachent ; ils se reuniqsent cn societSs privkes, a moitie sccretes, et l'on est<br />
tout surpris, quand on y punktre: d'y rencontrer lcs pcrsonnagcs les plus<br />
inattendus, les plus connus parfois commc a librcs penseurs u ; et ils le<br />
sont cn cffct, car c'est librcmcnt qu'ils ont adopti: une tlocirinc qui leUr<br />
parait Ctre la v6rit6, mais mal portSe encore, et peu avouablc en public. Le<br />
jour ou les sccrels adeptes de cettr doctrine en feront profession publique,<br />
on sera stupcfait de voir comme sortir dc terre toute une eglisc nou\elle,<br />
avec sa foi et son cullc. Le nombre des journaux, des revues, cles li~rcs qui<br />
se publient dans cctte eglise, donne h lui seul quelque idee dc ce quc peut<br />
Otre le nombre de ses fidklcs ; car enfin ils ~ivent, ce9 journaux, ces revues<br />
ont un public, ces livres ont des lecteurs : une doctrinc qui compte des<br />
adhkrents par centaines de milliers, si, qnand elle commenqait a se pro-<br />
duire, ellc ne meritait que le dedain, merite desormais la discussion.<br />
Elle s'appuie sur des faits etranges.<br />
Quels sont ces faits ? Ont-ils reellement lieu ? S'ils ont lieu, les agents qui<br />
les produisent sont-ils des esprits ? Sont-ils les Ames des morts ? Qne nous<br />
apprennent-ils sur eux-m&mes, et par conchqucnt, s'ils sont les :mes des<br />
morts, s'ils sont les hommec d'outre-tombe, sur notre propre nature, sur<br />
notre origine, sur notre destinee ? Faut-il voir dans cc qu'ils nous disrnt un<br />
cnscigncmcnt, ct commc une rOvelation nouvclle ? Dans qucl rapport wait<br />
cette revelation avec les rer6lationc anthrieures, s'il y en a eu; abcc rclk<br />
sur laquelle SC fonde notre religion ; avec notre religion developphc, cons-<br />
tiluec et organis6c par l'l&lisc ; akcc la philosophie?<br />
Jc mc bornc a exposer ici quclques \ ucs, non sur ccc questions cil clle+<br />
memes (l'ktudc en evigcrail un gros livre), mais sur la manihrc don1 il con-<br />
vient de les nbordcr, sur la melhodc qui permettrait dc les resoudre'<br />
Quels sont ces faits?<br />
Il y en a dc bien dcc sortes. Les pluc ordinaires ont pour caractfirc corn-<br />
mun d'0tre des niouvemenls corporels (mouvcrnents de tables oii tl'aiitres<br />
objets, mouvcmenls dc mains qui ocrivent, de langues qui pnrlcnl, ctc.h<br />
significatifs de pensecs qui ne sont lcs pensScc pr6scntes cl'aucune<br />
visible, mais qui se disent les pensocs de pcrsonncs invisibles ; d'esprits,<br />
d'$mes de ceux que noul; appelons les morts ; dYi:tre un Iangngc, que<br />
n'emploie consciemment nucun dcs lhmoins qui l'entendent ou qui Ic voient,
- -<br />
j l'en croire, langage d'un mort qui n'est pas mort : les hommes ne<br />
:nt pas, ils changent de vie. Quant aux agents humains, ils agissent<br />
ur presence, non par leur intelligence ni par leur volonte : ils ne<br />
1 ce qu'ils font. Ils imposent leurs mains et le langage se produit ou ne<br />
duit pas ; ils n'y peuvent rien, que se mettre h la disposition d'une<br />
Inconnue, et altendre. Ils se livrent a. une influence qu'ils ignorent, et<br />
min ecrit ou lcur bouche parle, tantot cn lcur propre nom, pour nous<br />
e qu'ils voient et que nous ne voyons pas, tantot au nom d'autrui, au<br />
'un esprit qui agit par leurs organes. Plusicurs, sous l'empirc de cette<br />
rieuse influence, dorment, et alors, les yeux fermes, soustrails h toutc<br />
)Lion normale, ils entendent, et il ne semble point que ce soi1 par<br />
milles; ils voient, et il ne semble pas que ce soit par leurs yeux ; ils<br />
des objets eloignec, qui existent ; ils voient des esprits, des ames de<br />
lncs qu'ils n'avaient jamais vucs, el ils en representenl une telle<br />
qu'il est impossible de les meconnaitre ; ils leur pretent leur main,<br />
Scrivent en leur nom des pensees qu'il$ ignorenl absolument au<br />
-... nt meme ou ils en tracent les signes ; ils leur pretent leur langue, et<br />
parlent en leur nom un langage auquel ils sont eux-memes absolument<br />
etrangers. Agents, ai-je dit? J'aurais du dire patients : ils sont des instru-<br />
ments, rien de plus. Voila du moins ce qu'ils declarent etre, et ce qu'ils<br />
paraissent etre en effet.<br />
D'autres fois, leurs mains posees sur une tabie, un assistant enonce les<br />
lettres de l'alphabet : la table se leve, marque au passage tour ;i tour, par<br />
les coups qu'elle frappe, celles qui lui conviennent, en forrnc des mots, en<br />
forme des phrases, parle; ou encore, h chaquc lettre qu'elle a choisie, c'est<br />
un craquement qui se fait entendre dans la table meme ; c'est un bruit hors<br />
de la table, sur la cheminee, dans la glace, au plafond, lh ou on le demande.<br />
D'autres fois, la table est soulevee tout entiere a une assez grande distance<br />
du sol ; des objets sont deplaces, lancCs h travers la salle : non poinl dans<br />
une salle publique ou l'on ne peut etre que spectateur sans controle, mais<br />
en famille, chez des particuliers, ou il est ais6 de s'assurer qu'il n'y a ni fils,<br />
ni engins, ni mecanisme quelconque, ni personne clans les murs, dans le<br />
Parquet, d'ou partent de tous cotCs tabourets, boitcs, projcctilcs clc toutes<br />
sortes.<br />
Ces faits ne sont pas intellectuels en eux-momes, sinon qu'ils rupondent<br />
$Un desir exprime, entendu par un invisible. D'ailleurs, la piakwnce du<br />
mt'diurn est toujours necessaire: et j'ajoute que le plus souvent, meme<br />
Puand il y a langage, soit parl6, soit &rit, ce qui est dit ainsi nc tlhpasse<br />
Pas la connaissance, ni surtout la portee d'inlelligcncc du me'dium : celui-
304 REVUE SPIRITE<br />
ci, tout passif en apparence et comme intelligence consciente, entre pour<br />
beaucoup, comme etre organise, dans la production du phenomkne ; et il<br />
semble que, s'il faut recourir, pour en avoir l'explication, a l'action d'&tres<br />
invisibles, ces etres ne peuvent se communiquer a nous que dans les plus<br />
etroites limites, dans la tr&s faible mesure des conditions de pensee que<br />
leur prbsente un cerveau ou un systeme nerveux devenu comme leur organe<br />
humain.<br />
Je ne parle en tout ceci que de phenomhes qui ne sont pas trEs rares,<br />
dont j'ai ete souvent le tcmoin, quelquefois l'agent ; et je laisse dans les<br />
livres d'observateurs serieux (il en est en Amerique, en Angleterre, en<br />
Allemagne, en France m8me) d'autres plus extraordinaires, d'ecriture<br />
directe, de materialisation, etc.<br />
II<br />
Tels sont donc les faits. Ont-ils lieu? Comment s'y prendra-t-on pour le<br />
savoir ?<br />
J'entends nos savants me repondre tout d'une voix : (( On les observera.<br />
S'ils ne sont pas observables, ils ne sont pas ; ou ils sont comme s'ils<br />
n'etaient pas. :,<br />
Sans doute, si absolument ils n'etaient pas observables ; s'ils ne l'etaient<br />
jamais, s'ils ne l'etaient a personne : personne alors n'en parlerait. Mais de<br />
ce que des faits doivent etre observes pour btre constates, s'ensuit-il qu'ils<br />
doivent l'etre toujours et par tous, dans les conditions auxquelles il peut<br />
plaire a chacun de les soumettre? On se refuse aux phthomenes qui ne<br />
comportent pas la methode experimentale telle qu'on a accoutume de la<br />
pratiquer. On a tort. Cette methode est la meilleure, la ou elle est possiblc ;<br />
mais lh ou elle n'est pas possible, elle n'est pas de mise. On ne se contente<br />
pas de l'observation, on veut encore des experiences. Il ne suffit pas que<br />
des faits se produisent quand ils se produisent : on les somme de se pro-<br />
duire en de certaines conditions qui ne leur conviennent point. Il y a<br />
pourtant des faits qui ne SC reproduisent pas a notre gre : tels sont les faits<br />
dependant de volontes d'autrui. Deja dans l'ordre mBmc des sciences nalu-<br />
relies, le naturaliste, quand il etudie les mcours des animaux, expbrimcnte<br />
autrement que le physicicn : il ne leur impose pas son experimentation,<br />
mais les observe tellcs qu'elles se montreni a lui, puis les sollicite sans<br />
violence, et attend. Il ne se hate point de nier ce qui n'a pas repondu son<br />
attente. Mbme il ose admettre sur la foi d'autres observateurs ce quesa<br />
propre observation a etO impuissante 5 lui faire voir.<br />
Les faits qui nous occupent ici sont dans un cas semblable. Ils n'appar-<br />
-
7<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 365<br />
--<br />
tiennent pas a l'ordre normal de l'humanite. Ils sont etranges, et c'est<br />
pourquo i l'on refuse de les admettre a moins de les voir, et de les voir d'une<br />
&aine manihre, non d'une autre. Franchement, voilh une pretention plus<br />
etrange que ces faits eux-memes. Le simple bon sens ne dit-il pas, au<br />
contrairf ?, qu'il faut s'en assurer, sans doute, qu'il faut donc les voir quand<br />
il est Po$ ;sible de les voir, mais tels qu'ils se presentent, et non tels qu'on<br />
les veut, et ensuite qu'il faut bien se resoudre, en general, a les connaitre<br />
sans les ' voir? Car enfin, s'ils sont anormaux, ils ne sauraient etre frequents.<br />
Qui au ra l'occasion de les constater par lui-meme n'y manquera pas ; qui<br />
n'en aur a pas l'occasion la recherchera, la provoquera ; il se rapprochera<br />
des med Zums, les observant de pres, sans les violenter ni leur demander<br />
plus ou autre chose que ce qu'ils donnent ; il se fera de cette sort,e d'experience<br />
ui le &ude suivie, ardente, mais patiente, et exempte de tout systhme<br />
preconci: 1.<br />
Que si l'on ne parvient a rien voir (car les bons mediums sont loin d'etre<br />
commun s), il ne reste qu'a en agir avec cet ordre de faits comme avec tout<br />
autre : O n pese les temoignages. Le temoignage ici joue un role d'autant<br />
plus con siderable que, pour beaucoup d'entre les faits memes dont on est<br />
lbmnin i 3n est plutot temoin du temoin, si je peux le dire, que temoin du<br />
fait : car, dans une foule de cas, le me'dium n'est lui-meme qu'un temoin.<br />
C'est ce qui arrive, par exemple, si ma main, hors de toute participation<br />
--..-.<br />
corisciente de son intelligence et de sa volonte, ecrit des banalites, des<br />
generalites, des pensees qu'il n'eut pas ete incapable d'ecrire lui-meme, s'il<br />
l'eut voulu : ce n'est pas lui qui ecrit ; sa main ecrit sans que son intelligence<br />
consciente ni sa volonte la guide ; il est passif, il prete sa main et la<br />
regarde ecrire : mais qui sait cela meme, hors lui seul ? Il est son propre<br />
temoin, et son temoin unique. Il y a des faits auxquels la personne du<br />
medium est visiblement etranghre ; mais il y en a un plus grand nombre ou<br />
cela n'est pas vicihle, et ou il faut le croire sur sa parole. Toute la question<br />
est alors de juger s'il est digne de foi.<br />
On croira donc aux conditions requises pour que le temoignage soit<br />
valable. Sans doute on ne se rendra pas B la parole d'un inconnu ; celle<br />
d'une paire de bons amis (1) qui se cachent dans une armoire pour se preter,<br />
invisibles eux-memes, a je ne sais quelle operation d'etres invisibles<br />
vrant a leur service, Ci jour et heure fixes, comme des domestiques a leurs<br />
a gages, pour offrir au public un spectacle curieux en echange de son or, sera<br />
suspecte, et devra l'etre. Mefions-nous des exhibitions publiques. Mais on a<br />
(1) Les freres Dawenport.
-<br />
366 REVUE SPIRITE<br />
des parents, des amis dont on est sur; les temoins veridiques ne sont pas<br />
rares : il y en a cent fois, mille fois plus qu'il n'en faut pour etablir 1Ine<br />
histoire authentique. Pourquoi s'obstiner a nier? On croit sans peine des<br />
faits dont on connait les analogues. J'accorde que I'on soit plus severe pour<br />
des faits insolites; mais des que I'on a le thmoignage constant de t6moins<br />
nombreux, me'diums ou observateurs, sur des phenombnes qui, pour inexpli.<br />
cables qu'ils puissent &tre, ne sont pas moins trEs visibles, que faire alors,<br />
sinon les admettre sans les avoir vus ?<br />
Je sais des savants, je sais des philosophes, qui choisissent parmi ces<br />
phenomenes : ils les admettent dans une certaine mesure, dans la mesure<br />
ou ils s'imaginent pouvoir les expliquer. Ils admettent les uns, rejettent les<br />
autres ; mais ils ont en portefeuille une theorie, reve, hallucination, exaltation<br />
morbide des facultes, hypnotisme, que sais-je? une theorie, dis-je.<br />
qui, fausse ou veritable, se prete aux uns, non aux autres : ceux-ci ne seront<br />
pas. 11 n'y a pas 2 en discuter les temoignages. Il n'y a pas a leur faire<br />
l'honneur de supposer qu'ils puissent etre ; il suffit de hausscr les epaules :<br />
nous prend-on pour des imbeciles? Nous leur defendons d'etre, et nous<br />
sommes bien assure5 qu'ils n'ont jamais eu l'impertinence de nous desobeir.<br />
- Quoi de plus deraisonnable que d'accorder et de refuser sa croyance au<br />
meme temoignage selon que lec faits qui en sont l'objet nous conviennent<br />
ou ne nous conviennent pas ?<br />
III<br />
J'ai parle de faits que j'ai vus moi-meme, dont j'ai ete frequemment le<br />
temoin, quelquefois l'agent. Il ne sera pas inutile d'en rappeler ici<br />
quelques-uns.<br />
En 1857, etant professeur de philosophie au lycee de Dijon, je fus mis en<br />
rapport avec une vieille dame, tres simple de condition et d'instruction,<br />
mais curieuse de cette sorte de phenomhnes. Nous nous assimes, seuls dans<br />
sa chambre, en face l'un de l'autre, de chaque cot6 d'une table; sur la table<br />
s'etalait une feuille de papier blanc, sur le papier s'appuyait la pointe d'un<br />
crayon attache li. une petite corbeille renversee : nous posames legerernent<br />
nos mains sur ce porte-crayon de nouvelle espece, et, aprhs une assez longue<br />
attente, dix minutes, un quart d'heure, peut-etre plus (il y fallut de 18<br />
patience), le voilh qui se meut, entrainant le crayon, qui trace des carac-<br />
teres, des mots, des phrases : les caracteres etaient fins, bien formes, tour-<br />
nes vers moi. Celte experience fut reprise, et souvent repetee, sans autre<br />
interEt pour ln personne qui operait avec moi que pour moi-meme. Elle Y<br />
perdait son temps, mais elle avait plaisir a l'y perdre. Les phrases etaient
lcais, dans ma propre maniere de penser et de parler : je dis maniere<br />
de, mais non pour le detail des choses dites. Le mouvcrncnt qui<br />
lit lc crayon ct le faisait hire etait imprime, a en croire ce singulier<br />
e, par un esprit, par l'&me d'une niece de mon ~is-b-vis, morte<br />
ment toute jeune ; et que nous disait le mcrveillcux crayon? Il nous<br />
lit, dans ses traits generaux, dans ses grandes lignes, la doctrine (lu<br />
des Esprits, d'Allan ICardec, qui n'avait pas encore paru, ou dont je<br />
; pas encore eu connaissance. La personne que j'avais en fice le conil-elIe?<br />
Poussait-eIIe, de sa main & peine posCe et par un mouvement<br />
ilel la petite corbeille, tres ISgEre? poussait-elle ainsi le crayon,<br />
c elle enfin qui le faisait ecrire ? mais ecrire h l'envers: car les lettres<br />
. tournees de mon cdte, fines d'ailleurs, ct clans la forme de mon<br />
,e. 11 est donc peu admissible que ce fi~t elle, et tres certainement cc<br />
pas moi, bien que j'y fusst! pour quelque chose ; mais pour quelle<br />
I<br />
(A suivre.) J.-E- ALLAUS.<br />
1<br />
lit, il y a deja plusieurs annees, dans cette <strong>Revue</strong>, que noui pou\ions<br />
ttendre ti voir des ad~ersaires de toules sortes protester contre le<br />
me et presenter, siir la cause qui produit les plienomenes, des explications<br />
non moins fantaisistes que ~ariees. Les evenements m'ont clonne<br />
raison. IndBpendammenL, en effet, de ln thborie, bien connue des cures,<br />
qui voient l'intervention du Dinblc dans le fait spirite, nous avons ln tlieorie<br />
de la double personnalite ou de l'lnconscieqzt, des savants officiels. Plus rbcemmenl<br />
sont venus les Occultistes. Ces derniers, eleves poiir la pliiparl sur<br />
les genou'; de ~'fi~lisc. ne pouvaient moins faire que de partager dans iinc<br />
Certaine mpsurc l'opinion de lcurs professeurs. Ils leur ont donc emprunte<br />
le Diable, mais en lui rcndanl la forme morale qu'il possedait dans Ici tcrnps<br />
antiques; c'est-a-dire cri le dirisant en un certain nombre (le forces semi-<br />
Conscientes et malsaines. Cc n'cst plus ce dbmon mervcillcii\r, iiniquc pn<br />
son genre ct tout-puissant, qiic le catholicisme nous prCsenle et (liic tant<br />
de saints personnages ont pli loir ... nutrefoiq. c'est un diable multiple, nuquel<br />
on donne tantot Ic noin d'K18menta1, tantot celui cl'lilenlcntairr : que<br />
l'on appelle encore, dans ic montlc des Occulti~tes<br />
u Iarw cle l'ntmospliiw<br />
(( seconcle, Otre ambigu da In 1~iinii:re negative, elc. )) C'est, en 1111 mot, un<br />
diable spc':cial, remis a la inode ct que nous poiivons considbrcr tout h la<br />
fois conimc (( pr6historiquc â et á fin de sibcle 1,.
365 REVUE SPIRITE<br />
\<br />
11 a, de plus, ce mysterieux epouvantail, inconnu du vulgaire, l'avantag,<br />
d'etre presque scientifique. Si on le considere, en effet, comme un<br />
ta1 - c'&-&-dire comme un etre inferieur, une sorte d'esprit des chose<br />
S,<br />
n'ayant jamais passe par l'etat humain mais doue de volonte et pouvant<br />
- 1<br />
impregner le corps de l'homme et I'influericer comme bon lui semble - on<br />
s'apercoit que ce diable se rapproche, par certains points, de l'hc~ii~ci cles savants. Si, au contraire, on en fait un hlementaire - c'est-&-dire un<br />
etre ayant dei& subi l'incarnation humaine, ne possedant, comme le pretend<br />
l'Occiiltisme, qu'une (( partie psychique rudimentaire )) mais capable de<br />
produire les bruits et les mouvements des tables - ce diable a tout faire,<br />
toujours bon catholique au fond, possede un pouvoir qui rappelle encore,<br />
par certains cotes, ln person.lzalz'te' seconde de quelques illustres contemporains.<br />
11 appartient donc tout 2i la fois a l9Eg1ise, B la Science officielle et g<br />
la Haute-Magie. C'est peut-etre la constatation de ce nouvel etat qui faisait<br />
dire, il n'y a pas bien longtemps, a l'un des principaux organes de l'0ccultisme<br />
: ... Le monde fermente sous l'impulsion d'idees nouvelles; la Franc-<br />
(( Maconnerie se reveille a l'exemple de l'Eglise, et peut-etre serons-nous<br />
appeles a voir se reconcilier ces deux ennemies apparentes : la Science et<br />
Il doit etre indiffhrent aux spirites que les deux (( ennemies apparentes â<br />
se reconcilient ou continuent a faire mauvais menage. Mais il nous parait<br />
probable que tant qu'elles seront l'une et l'autre dans l'erreur, la Science et<br />
la Foi feront peu de chemin dans le sens de la reconciliation.<br />
Je dis qu'elles sont dans l'erreur. Puis-je le prouver ?<br />
Si je raisonne sans parti pris, avec le simple bon sens que donne l'absence<br />
absolue de tous prejuges religieux ou scientifiques, je crois que je trouverai<br />
des arguments capables de renverser les pretentions de la Science officielle<br />
ou occultc, et les affirmations de la Foi. Essayons.<br />
Pour les Occultistes aiissi bien que pour les Catholiques, nos mediums ne<br />
sont donc pas visites comme nous le croyons, par des esprits desincarnes,<br />
bons ou mauvais, serieux ou farceurs. Quant aux savants, s'ils admettent la<br />
realite des phenomenes dits a spirites )) ils en trouvent la cause dans l'ln-<br />
conscient. Sont donc en scene : 17E16mental, 1'Inconscicnt et le Diable, qui<br />
- selon les idees spbciales, les croyances, les prkjuges, l'education de 110s<br />
adversaires - produisent les phenombnes et en meme temps, produisent le<br />
(( mal n. Les ennemis du Spiritisme sont tous d'accord sur ce point. Quc<br />
faits soient du Diable, de l'Inconscient, ou de l'filemental, le r6sultat<br />
est le meme ct la mediumnite (( dangereuse et malsaine n ne serait pas ilne
, .,,,-t-il, offrent pour un temps 1'hospitdit.C clc leur corps h des c?lres qui<br />
(( s'inc arnent en eiiu et qui, prenant possession dcs organes, les actionnent<br />
n et le s gouvernent h lcur fantaisie ... Vous retrouvez les gestes, l'attitude,<br />
< les il ?flexions vocales de l'etre aime ... Et vous rentrez chez vous houle-<br />
ii vers(<br />
,, ni1 n<br />
phime, l'homme d'eglise ecrira ccci : (( Le medium obtisnt quelquefois dans<br />
(( ses r :xperiences des reponses banales et menze o~duri&r+es. Il semble que<br />
n l'on ] pourrait trouver, dans ce fait, I'indimtion de Ia presence d'une cause<br />
i( Btran gere, de cette Cause dont les rationidisles ne veulent pas entendre<br />
-"..ln<br />
enviable. (( Les mediums sont des somnambules hallucines . dira,<br />
on langage qui n'admet pas de replique, l'homme de science partisan<br />
Iieorie de 1'Tnconscicnt. (( Le travail de cet Inconscient dira un autre,<br />
itit h un minre resultat : a\iomcs pliilov~phiques, citations, inj~lres,<br />
3s ces manifcstalions intclligentcs sont d'uiic intelligence trbs faible â.<br />
ns maintenant le langage du parfait occultiste : f< Les mediums,<br />
5, sur de l'avoir revu - il vrai dire mystifie et decu par un .k,"lemental<br />
,, ,., .n&mc une larve de l'atinosphbre seconde. Y Prenant, It son tour, la<br />
a pdlld et que nous appelons, nous, l'ange dechu, le demon. â<br />
bu fond, comme on le voit, les conclusions de ces adversaires appartenant<br />
a differentes ckoles, ces conclusions varient peu. Le mal et la sottise<br />
seraient l'aeiivre de la force, intelligente pourtant, q~ii produit les phenomenes.<br />
III<br />
Ce qui fait, par exemple, la faiblesse de ces arguments, c'ert qu'il est demontre,<br />
par des exemples iiinornbrables :<br />
lue les mediums ne sont pas toujours des somnambules hallucinbs,<br />
u'il existe par le monde, des milliers de mediums ecrivaics et de me-<br />
; typtologucs qui ne se trouaenl jamais en elat de somnambulisme quand<br />
11s obtiennent les communications.<br />
2"ue ces communications ne sont pas toujours dangereuses et ordu-<br />
PiEres, car on en trouve d'un caracture tres eleve et trbs pur. - Et c'est le<br />
Plus grand nombre.<br />
3' Que les pretendus l?lemenlnux ct les soi-disant fil~incntaires ne m?/stifient<br />
pas toujours lesmediums et leur entourage, en simulant Ics apparences<br />
morales ou materielles des morls rcgrctt6s, puircluc, dans bien cles sennccs,<br />
des gracieusetes charmantes soiit fitites aux personnes prbsentes, sous la<br />
d'apportq, d'iniprovicittioii~ musicales, de dessins, executes par<br />
des mains fluidiques.<br />
40 Enfin que le Demon - en supposant qu'il exisle, cc qui n'a jamais ete<br />
pr~~v6 - ne saurait presider auu manifestations du phenonlhe, pui~qur,<br />
l 2 4
370 REVUE SPIRITE -<br />
comme je viens de Ic rlirc, une inoralc trcs l~cllc -ai14 Iicllc cj~ic 1,~<br />
\piritij<br />
catholique et plu3 large - SC clCgiip, sur tons lcc poiiits clil inoii(1~<br />
des communications donnCes par 1111 noinlirc infini (le niidiunis.<br />
trompent, awug1Cs qii'ils soiil par Ic parti pris.<br />
S'il n'avaient pas (le parti pris, en clTct, clicrclierni~nl-ils, tlaiis 111 iiiassc<br />
des phcnomunes de toutes sortes, par Icsqiicls s'al'lirniei~l 1;i rCalilG cl ;iil';,i<br />
la moralite du fait spirite - clicrc~licraicrit-ils les cn.: isolhs cl rilt'cs qiii Icilr<br />
ont permis d'Ctablir leurs divers syslkii.ics ?<br />
S'ils n'nraicnl pas de pnrii pris, 6dilicriiic:lt-ils - siir du ~iihl~ - leurs<br />
theories ayant pour but d'cxpliqiicr iles plii;rioiiihrics rliii, pour tllrc v~iiis<br />
suivant eus, doivcnt s'accorder : soit avcc le; etiidcs religic~uscs qa'oiil hites<br />
les uns, soit avec !es etudes scienlifiquc- cl;wirliiei, oii Ic? Ctutlcs aiole-<br />
riques, qu'ont faites les autres Y<br />
Sans ce deplorable parti pris qui les. aveugle, ils conqi.eildraien! - et ils<br />
auraient dkja compris depuis longtemps - que pour nbordcr l'esarncn de<br />
tels phenomeiies et pour trouver la verit6, il faul commeiiccr par hirc tnbk<br />
rase de toutes les idees anciennes; se dkbarrasseiS de toutes le$ t~ll.achcs<br />
religieuses et philosophiques; laisser dc ch16 toutes les croyances. C'est une<br />
operation d'esprit difficile sans doutc, mais qui n'est pas impossible avec dc<br />
la volonte. Il ne serait pas besoin, pour s'y livrer nvcc fruit, d'6tre (le 111<br />
force d'un Descartes.<br />
Cela fait, on pourrait esaminer serieusement et il serixi1 possil~lc dc discuter<br />
ensuite. Peul-Gtrc, en ce cas, tomberait-on d'accord ilvcc lcs atl\.crsaircs.<br />
Mais, que nous soniincs loin cle cc moriicnt ! Que nous sonimcs i!loignCs<br />
encore de l'bpoqiie oii les prStrcs ~icntlront nous dire : (< 11 cit po+ibl''?<br />
en Cflel, pique benucozp de vos ph ci toi ni:?^^^ on6 ?OZ CCWCICI~IY dc<br />
(( incon!eslnb~a, que le Diable n'cil soit puilii, I'iluLciir. N EL les sa~nr-ils :<br />
(( VOUS p0Uvci; avoir raison coiitrc no5 systi:lllcs iiialCrii~lisLcs,<br />
plrl'm~ue ~ ~ ~ ~<br />
(( les apparences lendent ir pi.owrcr y1,,e I'cspril sztmil ti ln uwrt clta~.~?(ll'.<br />
les Occulistes - ccs tlcrnjcrs cntrCs dans ln licc ct qui, l)i'ol,;i~)l~:i.iii'iiL1<br />
cn sortiront les prcniiers : (( Les pli0iiom~ncs 0111 pirrl'ois un Lcl accc'ii,, d"<br />
(( vcrilk, i!s se prkcnlcnl avcc un iispcct si IioiiiiCtc 1:t si siiichrc, C ILI^ 11~~''<br />
(c pensons nc plus voir lil volonte des ]\1~rnciiliius ou dcs 1\16iuciilairc5 ([("','<br />
(( totts ICS fails qu'il 17811S n r'li j;eri,iis d'ol,so-cc~. u<br />
Le inoincnt ail nos atlvcrsaircs de louh c-,itSgorics nous ticiitlrolit lin Lc<br />
1<br />
langage, viendra-1-il? ... Il fiiut l'cspbrer. alon:, I'z\enir poili. IioLI.<br />
"
-- ----<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYC~IOI,OG~QUE~ 37 1<br />
En nttcndnnt, on nous affirme sur tous Ici tons - el. gkll6ra~clncnt sur le<br />
ton de l'insolence cl clu mc'pris --- que uous f$sons fmsse route. Quelles<br />
raisons shricuscs noiis apportciit donc ceux qiii prc'leadeiit @Ire dans lo droit<br />
?<br />
~~ellc prciivc cerlaiiio. par cwniplr, miis li)irimi.;.;enl hl. Charles Richet<br />
et ses amis. tous snvarits d'~~nc :i~imcle cdeiir pourlnnt, dc In rCnlil6 de l'action<br />
io~consczcnte du ini.cliurn dans le pli6iiomi:nc tlc ln tctblc pnrlnntc OU dans<br />
celui de 1'~crilure auloinntique ! Ili n'cii apportcnl nuriiuc.<br />
Quelle preubr: posili~c. nous donnc M. S1;uiislns ( 1 ('rualta, ~ pocitc d'iinagination,<br />
bcrivaiii de mkritc, dc In pr6scncc dans le corps d'un m6dium<br />
enlranct., de cet Jhmeuttll f~nlastique, cnipruriti: nul croyances de l'lnde'?<br />
-De meme que les snrnnts oflicicls, lc snvaiil clans l'Occulte rie peut prouver<br />
positivement ce qu'il al aricc.<br />
Quelle demonstration absolue nous presente M. l'ab]]& Meric, theologien<br />
remarquable cependant, nu wjct de :a p.eseme du Diable dans les seances<br />
spirites. - M. Meric ne f,iit qii'kmettrc une simple supposition. Il ne peut<br />
pas plus prouver que les niitrcs.<br />
Voila donc trois inanihres de loir diff6rcnlcs, bashes chacune sur une<br />
hypothese. C'est-a-dire que le Diable, 1'~lenicntnl et I'Inronscient, dEs c~u'oii<br />
les presse un peu, se derobent, cl notic: nlnbncnt a croire qu'ils ne sont, au<br />
fond, que In in8ine op6raLion d'esprit. preiiaiil trois aspects differents, par<br />
suite du parti pris iiiflueng.nn1 les trois catCgorics dc ccrveaux oh ils se sont<br />
installes.<br />
Et n'avons-nous pas nulnnt de rnison et de bon sens que ces advcrsnires<br />
divis& cntre cuu - ct qiii voi~tlrnieiil qunnil meme rapprocher la Sciencc<br />
de ln Foi - lorsquc uous pralcndoiis cluc le scul terrain sur lequcl rnpprochcineil1<br />
soi1 poscihlc est le tcrlr;iin spirite? En somme, clincun d'euu,<br />
jugeant les pEiCnoinEnc~ u lit inil~iih~ dc soli hole, cil lire ccrtniiics conclusions<br />
el ne Sonrnil p'is dc preuve.;. Les spiriles, au contr,lire, imonnnissant,<br />
avec tous leurs advcr4rcs, que le pli6noink11e est in~cll~r/crtt, s'en rapportent<br />
a lui. Ils sont d'nulanl plus porlEs & croire cc que dit ce phhomone,<br />
que celui-ci, non sculriiicnl csl iiilclligcnl, iiinis - quoi qiic l'on c11 dise -<br />
es1 honmdle. Par c011~6quent, puisqu'il c,t iiitclligcnl ct lio~iiitlte, pourquoi<br />
'douterions-nous? Et piiisqiic cc pliCnoinuiic nous dit d'oh il pro\icnt, coinment<br />
il se prod~iil, ce qu'il leut prou\er, cliicl cbt, en un mol. son but, --<br />
Pourquoi ne le croirions-iious pas?<br />
Ln Sciencc nous a-t-cllc cl(h,oiti~.r! (JIW cc pli6noriii'iie IIOU. trompe? -Non.
3'72 REVUE SPIRITE<br />
- -- -------<br />
L'occultisme nous a-t-il pl-ouve qut- cc phhoinhnc fitait dans l'erreur?,<br />
Pns le inoins du monclc.<br />
La Itcligion nous a-t-elle S,iit coniprc~iitlrc, stw qu'il soit possiblc pour<br />
nous de conser\cr le inointlrc iloutc, quc nous sommes la dupc des Saiti ,<br />
de ces filits qui pourtant s',iSfii.rncnt, dans hicn dc.; cas, a\ cc une Cvidcilcc<br />
qni parait abioluc :' - Lu Tlrliyion ii',~ pnc etfi plus liciirc~l~c qnc les aiilrps.<br />
Pourquoi doiic iic croirioiis-nous pas qrir les esprits tl~s morts i ~ir\i\~<br />
et se inanife
JOURNAL U'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 373<br />
ne jcune fille, Fernnncle (; ... lialiitant avec se? parents li C... dans Id<br />
?ne, ville rlc 2.300 Airie\ \ilu6c il 11 1doinCtres du petit villogc 06 je fai-<br />
mes cupericnces, mourut h ll;igc dc 20 ans, cn jan\ier 1886.<br />
cette epoquc je i~csav~lis nbwliiinent rien (les phtinornbncs ci1 rjueslion,<br />
'est qu'en juillet 1887 qu'titan1 h P,iri$ j'nssistni ii une sCancc de table<br />
ante, ce qui me I)OLI$S~ h Otuilier ces pli6nomhncs.<br />
! ne fut qu'en srplrmlirc 1887 que je Iiriis par mettrc ln main sur un<br />
lium, un jcunr iiienuisier tiicilurnc, vivanl seul avec sa mbrc veuve, ne<br />
uentarit personric el nc s'abscntnnt prcsquc jamais du vjlIngc ou il<br />
~~~rcait son mhlier.<br />
.., cc mkdium, n'a Jninai.; connu Mlle C.. ., inais naa fnmillc et moi<br />
)ns quelque peu cinnue, lorsque dc loin en loin ina femme et nies Mes<br />
cnt filire cluclquc acquisition a C... chw se? pnrents.<br />
si je signale que Mlle G... mourilt hien uvanl nlei c~pkriences, c'est pour<br />
insistcr sur cc point qu'il n'y avait pas eii de raisons pour que, de son<br />
vivant, ma famille ait eu occasion dc causer n\ec elle de ces dioses, de<br />
maniere a l'entrainer a citer le fait qui va etre rapporte.<br />
Je dirai d'abord quc mon niediuni parlait parj'aaions ct j'eh'ons. Or, quand<br />
le phenomkne se donnait pour la defnnte [et cela sans evocation), c'etait le<br />
genre telegramme qui Plait produit et des petites phrases d'un style fort<br />
ecarte de celui du medium tozljozws seul ci ln table et c'est toiijours moi qui<br />
epelais.<br />
Sinsi un dimafiche je fus me promener avec R.. . pour 1 oir une propriete<br />
des environs; en rentrant je proposai une sdance clie~ moi, il acccpta. Ce<br />
fut Mlle G... qui s'cinnorica, jc lui demandai cc qii'elle avait h nous dire.<br />
- Joie charman te, par ler harmo.lzier que j'ai enlendues.<br />
- He bien, dis-je, c'est trh.; joli, mais qu'est-ce q~ic cela veut dire?<br />
Alors Mme Goupil m'apprit, qu'cn notre absence, nos deux filletles avaient<br />
chanli! un duo avcc accomp:igricmerit de pirino, que c'Btait sans doute a cela<br />
qu'elle faisait allusion.<br />
- Oui, dit li~ table.<br />
Un soir jc di.; ;'L In prElcritliir G... :<br />
- Toul ce (liic ~oiis nous nvcli don110 jiisqu'ii lors nc pruuvc ricn quant<br />
a votre idcntilC ; Ca ne proii\e p ~ inOmc s llc\iilcncc d'un esprit; si donc<br />
vous voulc~ nous d6inoiilrcr qiiclquc chose. il i;int nous donncr d'autres<br />
Preuves, par c\cmplc, un Liil dc votre cnlancc ilc riianibrc qiic je puisse<br />
ecrire a vos parcols pour cn coi1 trulcr I'c\actiluclc.<br />
Vous sou~ciieli-~wus clc \olic c\i\leiice?<br />
- Comme dzin tablenu laz'rz~rui~.
374 REVUE SPIRITE<br />
- --'<br />
- Alors vous ii'nllcz rien pouvoir nous donner? - Si.<br />
Apres quelques minutes il fut dict6 :<br />
- Ce fail s'est produil azc momcizt de ma merl, vous le coitncrissc:, dloscotc.<br />
á MOSCOLI )) nous c\;pliqiiti. cc il quoi elle fiiisnit allusion.<br />
- Ca iic prouve ricn, dis-jc, et pre:cis6nicnl en raison de cc que 1101~~ le<br />
connaissons, jc l'iii conte h R... ct cela pcul Cn~ancr dc 1;on savoir 011 du<br />
nolre.<br />
J'espliquai h la prbtcndiic di;l'untc 1ii I1ii:oric rbficse. - 11 nous faut, (lis-<br />
je, un fnilinconnu de nous lous<br />
Apres dis minulcs cnviron c:lo tIic:Lit :<br />
- Dans ~6ve, papa voz3 donc la belle inmye.<br />
C'btait baroque et nous ii'y comprenions rirn. Il fut dicl6 alors a inngaYe<br />
noctu?~ne )).<br />
- ,4h bon ! vous avez clil cela en dormant et vos parents vous auroilt<br />
entendu et vous pensez qu'ils s'en souviennent? - Oui.<br />
- Il y n combien d'annEes? - Bix iz douze nns.<br />
- Diable I c'est bien ancien ; enfin je,vais ecrire demain a votre phrc.<br />
Le lendemain j'ecrivis au pere et je lui dis : u Rbpondez-moi par lc coiIr.<br />
rier et si c'est vrai montrez ma lettre h M. P..., le maire, qui est sceplique. B<br />
Le surlendemain je clevnis rccevoir une leltre entre midi et une heure,<br />
mais vers 10 lieures 1/2 il me passa par l'idec que M. G... allait venir<br />
en personne, l~ien qu'il ne Sul jamais venu dans ce village. Je S~is a ln<br />
gare sitube h 800 rnblres clans la plaine, le train de 11 heures amenait en<br />
effet M. G...<br />
- He hien ! lui dis-je, qu'en ditcs-vous '!<br />
- Mon cher ami, j'iii tcllcmenl pleur0 ma lille que ina ini.rnoire cst 11116r6e;<br />
je ne puis dtre nf'firinalii'; il nie semble encorc cnleiidre nia feniinc inc<br />
dire dans ln nuit : (( liens! ln ~oiltt occupek il\-cc ses iiiiages o: nliii.; (3<br />
remoiitc loin, ma fcrnmc prktciid s'eii sou\.ciiir.<br />
Jc pcnsni qiic 'pcul-i!lrc. s'6lnil-il protliiil chex ctcs brnws gens iinc sork<br />
d'illusion rblroil~li\.(~. Ccpciidtiiit hliiie (; ... 6l;iil Lrbs sceptiqiic tlo sol1<br />
nalurel.<br />
Quclqucs joiirs ii11i.i' ,je rcncoiilrni M. 1' ..., Ic iiiciirc, un irighiiieiir, cl, .i('<br />
lui dcmnndni si M. (; ... liii i~vnit ii~io~ilrc? inii lollrci.<br />
- hl1 lit ~M?l~C illlilg~! ~'C!~~:~ill~na-L-i~,<br />
~OLI~(> Iii \il](: il SI1 (;clil; Ille SOUviens<br />
qii';~ti rli~l)iil (11: iiioii iiiari:i~c~, cliiiti!tl iioii' c;liniis \oisins (Ir clirz (;....<br />
Mnie G... di1 un jour b I'~!rniiir. : u Solrc ~~olilc lille csl soinriniiil)~~l~, ]il<br />
nuit clcri~iL\rr cllc :i clil : L'iipii, \.ois tlviit: 1i1 1)cllc: iiiiagc. de rri'im soiivic'lls<br />
comme si c'Blnit liiclr! (LL aiiix coiii~ii cl votrc ri~etliuii~ 1';iiir;i C I I ~ ( ' J ~ ( ~<br />
raconter. )a
JUUIINAL I)'~~TL;L)ES PSYCL-IOLOGIQUES 375<br />
/-------<br />
Je fis rcinnrqiier h I'I. 1' ... qu'un fait aussi insignifiant qu'on se raconte<br />
1n2r~s q~i;mcl ciri vil port.(: i~ poi.1~ iic court pas toule iinc ville de<br />
?,u00 cmcs et nc in 1x1s se colporlcr il Il 1iil01iii)trcs par la cxmpagne.<br />
~oycz-vous, cii cll'cl, pour ilnc lljilic~ri~ parcille: les 1iiI~SaiIS revenmt du<br />
rnnrcbC se tlirc : ~oiis nc snvcz piiS ! - quoi doiic? - La pelilc C*... qui a dit<br />
el, rbvant : piipa, vois donc la 1)cllc imngc! - l'ris possilh! (! ?)<br />
~t nc scrnil-il lins plus cslrtiordiiiairc eiicorc qiic RB..: qui n'a jamais vu<br />
Mlle G..., sc soit Lrouvl;, justc ik point cn possecsioii de cc fait sur une questien<br />
iniprh~~c (liic jc posiii~?<br />
Non, OU C'(?SI RIIIIc G... qui nolis a dieti: cc l'ail, ou un pouvoir occulte<br />
inlellig~iit quclconquc qui est. al10 le dbnicher dans les cer6braux des<br />
Ce qui nie porte h prblercr cctte clcrnihre Iiypoth&se, c'est que c'est le<br />
fait qiic ln prelenduc Mllc G... a pu nous citer sur sa vie et 111 durce de<br />
dix minutcs de silence avant la dictee, cluree qui in'n paru cmployke & cette<br />
recherche. (?)<br />
Quatre mois apres Ia defunte s'etant encore annoncee, je lui demandai si<br />
elle se soiiwnait de ce qu'elle nous a~ait dicte. - Oui.<br />
- Quel est Ir dernier mot? - e, g, a.<br />
- 1% du l.oiit, cc n'est pas cela ! - di.<br />
- Continuez pour voir? - ln, i, e, t, c, i, d, i, a, j. - C'est tout? - Oui.<br />
- C,ii ne dit rieii (lu lout, jinpossible dc faire un traitre mot dans tout<br />
c~la ! - di.<br />
- C'est du chinois alors ! '? - Non. - 1Sspliquez-vous ? - Non. - Allez<br />
au diablc, tas dc rumistes!<br />
Ne trouvant aucuii sens, nous levi'imcs In seiii-icc.<br />
Deux jours aprk cn rccopinnt les notes de cctlc si:ance je m'apercus que<br />
c'btait h l'cnvcrs : j'ui dicle imn!gc! (!j<br />
Colnmc jc silwi3 mon piiysnii incnpnl~lc clc diclcr, mhc u I'cndroit, h<br />
moins d'bcrirc liii-iiiCma ses lcllrcs pour sc rcpbrcr, op6ralion que jc faisais<br />
moi-mbmc el hors clc sa vuc, j'cn conclus qilc s'iI n'y a pas d'esprits, il y n<br />
Wclqric chose tl';iiissi i~riiliisliquc.<br />
Mais jri rr:s~c srcpLicjuc 11 l'c?:=;ird rlcs rl~iiii~s, consciciils r~c leur vie passee,<br />
Se sOuvciiniil ct ~ciiiiiit s'ciil.i~rleiiir. avcc nous, se rtippclnnt tlc lciirs f'iiits el<br />
b"cstci; cl ii\.oir iii: Ics pni~i~iils oii ;mi-; rlc lcls oit lcls.<br />
Mais jc cruirais voli~iiticrs qiic c'c qiii a coiislitiib liiiicllecl tlcs tlel'unts<br />
partic iiitCgiiintc dn (:cl ,( cm .i?c sait poi ;) qui vicnt nous ctonncr par<br />
tables ou par d';iiitrcs prcwbcib-;.<br />
La hldil6 rlleine du hiil cil6 e$l, dans l'ccphcc, cc qiii donne la valeur
376 REVUE SPIRITE<br />
F<br />
a ce CRS spirite, comme preuvc d'un pouvoir intelligent distinct des opk.<br />
rateurs.<br />
Il n'y avait a cette s6ance qiic le niodium R..., ma femme, mes deux<br />
fillettes et moi.<br />
C'cst la seule categorie de plienombncs qui aient de la valeur contre la<br />
theoric reflcue qui se juslific dans nombre de cas, au moins en appareil,+<br />
et il n'est pas besoin d'0tre lkxlay, Philip Davis, W. de Ponvielle ou Louis<br />
Figuier, pour faire cette grande decouwrtc! Tous les paysans ignorants que<br />
j'ai cmployds conime sujets, n'ont pas tard6 a s'apercevoir que dans la plupart<br />
des cas le ph6nombne et les dictees marchaient suivant leurs idees.<br />
Non, les mediums rie son1 pas si IGles et si incapables d'analyse qiie tous<br />
ccs thooriciens aux cxpiicntions si faciles veulent le faire croire a ceux q11i<br />
n'ont jamais sonde ces choscs. . H. GOUPIL, ifig4nieur.<br />
--<br />
Dans la <strong>Revue</strong> prochaine, nous insererons une interessante critique du volume de<br />
M A. Pioda (intitule Memorabilia), par le commandant Dufilhol.<br />
Nous donnerons aussi la critique de Apres la mort, par G. Merigot, dans le journal la<br />
Touraine republicaine ; celle de Catholicisme et spiritisme, par L. Cambrai, dans le<br />
journal de Douai; nous repaialerons de Cherchons de M. L. Gardy, et de Jesus de<br />
Nazareth, par Paul de Regla.<br />
Nous donnerons aussi le compte rendu de seances tenues B Naples, chez M. Ercole<br />
Chiaia, notre energique ami, auxquelles assistait le celebre alieniste 1)P Lombroso et<br />
d'autres savants; M. l'ingenieur G. Palaz~i nous a envoye ce recit et M. le capitaine<br />
Volpi nous donne les conclusions, imprimees dans les journrus, du 1)' Lombroso et que<br />
voici: x Je suis trbs honteux et afflige d'avoir combattu avec tant de tenacite la poeeia.<br />
bilite des faits semblables a ceux du spiritisme; je dis des faits parce que je suis encore<br />
á contraire a la theorie. Mais les faits existent et des faits je suis certain. C. Lombroso. *<br />
Cette declaration confirme les recherches des Hare,R. Wallace, W. Crokes, Zollner, etc ...<br />
RELIGION UNIVERSELLE<br />
Tours, 18 juin 91.<br />
Dans notre sikcle, ct surtout dans notrc villc on s'occupe beaucoup de<br />
spirilismc, croyancc qui prend chaque jour une nouvelle extension et l'nit<br />
de nombreux proselytes ; nous comptons ici de nombreux adeptes rccrul6s<br />
surtout parmi les personnes les mieux placees et lcs plus en vue de notre<br />
societe ; des membres du parti clerical mOme Ptudient nos doctrines ct<br />
approuvent, ce qui etaldit leur valeur philosophique et moralc, en rapporl<br />
avec le bons sens et la rilison.<br />
Un hahilant dc notrc villc. personnage connu ct lrks cstim0, qui a cssm-<br />
tiellement des attaches dans le parti clerical, soit coinmc posiliori sociab
JOURNAL D'~TUDES PSYCIIOLOGIQUES 377<br />
:omme croyance, cut le niallieur de perdre un fils il y a quclques<br />
es ; sa douleur bien lbgilime scmblait inconsolable, celle de la pauvre<br />
! touchait h la folie. Des amis croyants, lcs pcrsuadbrent et ils interro-<br />
~t l'esprit de leur enfant pour savoir s'il etait heureus '? Chaquc soir<br />
seance avait licu, ayant pour but d'evoquer l'esprit dc l'absent, celui<br />
ien-aimb, et connaitre, p u scs reponses, quelle etait sa position dans<br />
e de l'au-del&; ses r0ponscs fixrcnt affirmatives dans le sens d'un<br />
cement rBel daris l'erralicitb.<br />
s malheureux parcnts cn bprouvbrent une grande consolalion ; ils lc<br />
ent heurcu~ et ne souffrant pas commc eux de lcur separation; il<br />
-"""- nrrrridait, dans la plus doucc de.; esperances, la reunion eternelle [le leur<br />
espri t, apres les Cprcufcs des existences successives sur les terres vouees u<br />
la ti% che du lalieur quotidien.<br />
Ce fait on ne saurait trop le publier, car il prouve combien cette croyance<br />
qui t end a etablir la religion universelle, est bonne puisqu'elle nous console<br />
m..,. Ca uette terre de la perte d'un pere, d'une mbre, d'un Cpouu, d'un enfant<br />
aimes.<br />
l'est donc pas douteux, qu'avec un peu de zele et de perseverance de<br />
la part des veritables frkres en cette doctrine, bon nombre des habitants de<br />
nos c :ites ne deviennent de fervents croyants, puisque cette religion du souveni~<br />
et de la correspondance avec les morts fait tant de bien h ceux qui<br />
rno t n IGJLI~~; oui nous sommes consoles, au moins pour une bonne part, de In<br />
separation dc ceux qui nous furent chers, en sachant qu'avec notre aide ils<br />
peuvent se manifester et nous expliquer ainsi le pourquoi de la vie.<br />
Une croyante,<br />
M. B.<br />
CHATEAUX HANTES<br />
Et d'abord, je tiens h dbclarcr ici n'avoir pas obsrrve pcrsonnellemcnt les<br />
faits que je vais raconter. ,T'en ai cnlendu causer par dcs gcns s6ricux et<br />
dignes de foi, el je sais qiiciqu'iin dont la sinckritb nc doit pas etrc suspectee<br />
qui pr6tend avoir 010 lbmoin, une fois, dc ce que lcs spiritcs cstiinemt,<br />
au surplus, chose fort naturelle.<br />
Au chhtcau de B....., pri's Bayeux, il sc passc chaque nuit, parait-il, en<br />
effet, des choscs si ~xtraortlinaircs quc dcpixis lorigtcrnps deju, ce domaine<br />
'a Cesse d'0lrc Iiabitd. Ce sont, (lit-oii, dcs bruits fort etranges, pnreils ii ceus<br />
qlle causerait lc defi16 d'un r6gimciit de cavalerie. Dr: plus, c'est cil Vain qi1'0n<br />
chercherait il allumer ]cc bougicq qui s'eteigiienl aussitot, tandis ~ U lcs C<br />
Portes sont hruqucrncnt ci~i\crLc~ ou lermecs, ctc ... Jc ne pnic: vous dire,
378 RI
:ore de p6nl.trcr un sccrct quc les ninfis seuls de sa race avaien!. le<br />
Une multiluilc de fiiits qunlirii:~ (le coiitcs ii dormir dc1)out par les nusteres<br />
d6tcnlciirs tlc la sciciicc, rnbritcroieiit tl'OLi~ cxiti-nincis, contrdi:~,<br />
shvbrement 6plurli6s ; nprus iivoir subi victoriciisciiic?nl l'cxnmen et le controle<br />
ils vicndrninnl grossir toul doiiccincnl le biignn~ (lc la sciencc officielle;<br />
quand on jcltc de In grcnaillc ii des poiilcs, cllcs fonl un triage intelligent,<br />
ce qui leur parait bon et laisseril Ic rcute, pourquoi ne pas adopter<br />
cettemethode qiiacd il s'agit tle hils qui ont iineccrtainc couleur de merveilleux?<br />
On croil ne pouvoir vivre sans la conscience ilc sa personncilile, et cependant<br />
l'histoire dit que Liiz;ze, le celubre naturajisle suedois, homme de<br />
genie dans toute la force du tcrme, eut a la fin de ses jours une forte attaque<br />
d'apoplexie dont il rkchappa pour vivre encore quelques mois. Etant dans<br />
sa bibliotheque, il se mit a I"cuilleter ses propres : á Quel est donc,<br />
II demanda-t-il, l'auteiir dc cct ouvrage ? J). 011 lni repondit, en souriant :<br />
a c'est Lin116 â. - u Cc Linn6, repliqua l'illustre iiaturaliste, peut sc<br />
(1 vanter d'avoir coniposi: un livrc intCr~ssniit )J. Liiin6 n'avait plus cons-<br />
cience dc sn pcrsonnnlith.<br />
On rncontc que M. I)upin, pri:sidcnl dc 1'Asscinl)lhe 16~isltili\c dc 1840,<br />
Procureur gkneral de la cour dc cassation sous lc scconcl Empire, avait<br />
egalement, dans les dcriiicrs joiirs dc la n~nlaclic qui l'einporla, pcrdu consciencc<br />
dc sn pcrsoniialil6 ; il ptirlait de lui-mcinc aiiisi, 2 la troisiemc personne<br />
: N Cc j'iLrcc,~lr dc Dupin, CC innuvnis plnisiiiil de T)upin n. D'autres<br />
Personnes, tout, cri aycii:l coiiscrvi: lcur plcinc cl eriliixc luciditC, sous l'influence<br />
dc la miiliidic, pcrilaiaiil lit nolic~ii tic leur moi, ne parltiicnt il'cllcsmbmes<br />
qu'ii In Lroisicrnc pcrsonnc, scnil~liiicnl. n'avoir niiciiiic consciciicc dc<br />
h r esislcnct:; cllci; jugcvticnl ii\.cc iiiic iinpiioy~ihlc, si:vkr.ili: Iciir vie<br />
Publique, lonriinirnt cn ritlic~iilc 1ciir.s Ihil)lcssrs cl 1~:iii.s 1rii\ cr.4 ; clics d6co-<br />
':llnicrit contrc rllc
380 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
-\<br />
dc chambre ful Lcnioiii du f,iit .iii\ni~t : iinc pcr-onnc qiii liii to~irnaitl(, do?<br />
assisc nuprb clu feu, dnn~ unc cbl-innil~ic \ oi4nch tlr cc'llc (lu i~inl,~(l~, '<br />
it<br />
cc.; paroles : (( Cc pnurrc do Z... n',i pis lnlixtcinp- ri\re, son roiilptc<br />
(( r6glB. 1) - (( Cc n'est poui~l,~iit pas l'a\ is tlc 41. Ir cloctriir, ri~ponrlit<br />
\alpl<br />
CC tlc clinmbrc. )) -- (( B,ili! reprit lr: per~oniinw, Ir dorlcur rie di[ P;,~ cc<br />
(( qu'il pcnsc, ou hicii c'cit un hnr. ,, Lc \alcl (le c1iaml)i.r 9'nppro(-li,~ (le son<br />
irilcrloculcur, pour ~ oir qui c'Chi1 cl quclle ric Sul pas Sn siirpinisr! en rcconiiaissnnl<br />
son mnilrc ! 11 rcsln inirnobilc, pbtrilib cl avant cju'il ii3ci,t<br />
repris scs esprits, le Smlhmc n ~~iil di.;paru.<br />
T,c valet de chambrc reloiirna prh tlc sori vrai innitsr qiii n'a\ ail pas hougo<br />
tic soi? lil, cominc il l)ut s'cil itrqilrcr, car Ir p:,iivrc 111~il~it1r filail inr,ipnlil,,<br />
tic f,~ire le moindre mouvemcnl, il dit fallu dru\ pcrsonnr.; pour l'nider h<br />
q mettre seulement sur son 4nnt. Qunild M. tlc Z... \it son 1 alct de ~ liam]<br />
pr$s dc lui, il lui dit, conlmc s'il ciil par16 d'un autre que lui-mc'inc : (C ~h<br />
(( bien! ce pauvre M. dc Z..., CI] 3s-tu dc l~onncs nouvelles '? Je crois bien<br />
(( que In Parque nc va pas tarder h tranchcr lc fil dc scs jours ! SI. cle Z...<br />
n'est pas precisement ln perfection, mais aprhs toiit il en vaut bien d'nulres;<br />
il n'a fait de mal a personne. 1) Pcntlnnt les huit derniers jours dc sa vie,<br />
il n'avait cesse dc parler de lui-meme a ln troisibinc personne et incurut<br />
fige de 75 ans.<br />
Pendant l'apparition dc son douhle, au dire de ln garde qui otnit 5 son<br />
chevet, il avait paru comme mort, et il ne revint h lui qulnpri?s sa (lisparition:<br />
celui dc qui je tiens cc f~it m'cil affirme ln vkrite et l'csaclilude. On<br />
pourrait cn rapporter qiinntito d'autres, consid&res coinmc des histoires<br />
fort jolies et &res amiisciriles qu'on ne se soucic pas tl'c\i~mincr ; on prkferc<br />
les nier k p ion. Nc vnudrnil-il pas mieuv Ics colleclionner, pour ICS M-<br />
dier, ct tacher dc decouvrir si cllc5 sont vraies et ibiaieuscs? Pour SC dis-<br />
penser de leur Sairc subir un esnmcn, on lcs dbvlnre impossibles cl sn\ons-<br />
nous oii finit Ic possil)le, oii corrimcnco l'impu.;sil~lc? Suspcndoiis notre<br />
jugcmciit ct oliscrvons, s'il Ic f,~iit, di\ Sois, rcnt Sois; rnppclons-noils ~'R"C-<br />
~iic?nt qilc clcs p1it':ilonihici rbputt3 hii\ p ~ tlcs r olwrv;iic~ir.; pcii prr-i.\6rani,?,<br />
ont tti; reconnu.; \rais pdr tl'riiilrc~ pl~i.; Lciincc, et ncccp1i.s 1'"' ln.<br />
scicncc.<br />
ILoic~r 1: l)~r,r.n,rri:n.<br />
Mon cher hl. Lcymnric : Ucpiiis qiiclqiir teinp.: un iiioiivcinciit cil l;l\"lr<br />
ct contrc Ic spiritisme SC proiliiil it 13r:iiiil. Simtlis quc la r;ipit,ilv<br />
Roumnnic, trbs peu au courniit tlcs \6rilBs nou\cllcs, nc pciiYc qii'k 'C<br />
Ici
Crer tout le 1)irn-btre (le la ric l~~iit
REVUE SPIRITE<br />
Dimanclic 31 niai
,pide. Etre spirite, nies freres, c'est uri titre qu'on critique lor~1u'on n'en connait pas<br />
ia p l tC1 sublime, lorsqu'oii nc pcut ap~1r6cic:i cc (lue l'eriseignement du spiritisme contient<br />
de veritable grail{leur, de veritable fraternite, i,al; je ne vcus point vous catuchiser, niais je<br />
disire 81 rdcniriicnt, du fi~u'l de mon ctr5ui-, (lue táus vous cr~nnaissiez ces admirables pre-<br />
,eptes, ' car dors il n'y a~irait pliis de hnirie cntri: nou.;; nous sauriow cluc nous appwtenons<br />
la m8nie fainille d'csl>rits, et rluc nous venons f~ire ici-bas, une &tape p!us on<br />
1)' inilde, scion cluc noiis cil avoris p;is l'cngagcmcnt ci 1'6tat d'esprit.<br />
Nous, abandonnons ~implemenc h 1;~ tcriw l'en~cloppe qiii a servi A l'nccoinplissement<br />
de nos : prciives, ])oui' noiis r>iiriir u noiiveiin ilans iin Y{~OLII. PIUS he~~reux, si no113 avons<br />
su le nie !rit:r cri reiiiplissmt &gnenieiit wtrc tkhe, telle rli.~'clle nous est tracce palt le<br />
Grand fi' 1aiti.e des terres er. dcu soleils.<br />
Oui, i 1 serait ti.8~ uiilc (i,? vous f.iiinc connriili~e cette science de la vie; mais, aujourd']lui,<br />
1' esprit (1s rc':ritk appoi3tc, de to:itc part, Iir. liiiilierc a qui ne ferme pas l'oreille a<br />
fratc mellcs sug;cstiuiis; il apl~renil a connaitre nos destinkes fritures, ce rjue nous<br />
mmes et ce que rioirs tlevoris devenir, quelles scront nos ricompcnses a. notre rentrbe<br />
dans le monde des Ey~rits; au lidu d'y Lrouvcr le neai!t, ou l'enfer, il enseigne que nous<br />
v sommt ?S ai: milieu d'une noiiwlle foniille, lnquellc nous apprend :i connaitre les clesseiris<br />
$e Dieu 1 ~e pere, desscins toiijoiiis rS.gis p ir des lois imrniiilbles et naturalles, selon 1s vuie<br />
justice, ( :t pleines de pardon et ii'anioiir infini.<br />
Chers amis, veiivc, sceur et Imu-pere dc Btirand, ncus partageons vos regrets et vos<br />
peines ; mais sachez-le, les spirites aurnicnt tort de s'arr3ter a pleurer la matiere que<br />
voici, l'~ mtil n0cessnire pour vivre ici bas : l'esprit, bra\.e et sage, del~ari.ass6 du fardeau<br />
corporel , est beaucoup pllis Iieuieus spi-es cettc soparation que dans la vie materielle,<br />
avec ses peines ct ses tribulations.<br />
Elle c reinble longue la tjur;e de la separation, mais elle s'efkce devant l'tternitk de<br />
bonheur promis a. qui a n16dite ; nussi le spirite, :ait-il bienvite se uonsoler, des peines<br />
qui para issent inconsolables a qiii ne sait pas que les disparus sont plus vivants que<br />
jamais ; se consoler, cc n'est pas oublier.<br />
Oui f rere Ruraild tii es lk, a nos ciitee,.dCgagC du tronble de la transiormation qui<br />
s'opere i i la mort ; pni. tes conseils tu nous aideras a poursuivre que nous avons<br />
entreprii se; au reuoir et que 1u pais du juste soit ton partage, c'est notre vceu bien<br />
rnnt;<br />
YUIlII.<br />
JOURNliL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 383
--<br />
884 REVUE SPIRITE<br />
phyvioloqique, nvcc cet appendice : Kotions p~iis6cs clans des plii.nom$<br />
du somnanil~ulismc lucitlc, ct les re\i.lalions dc S\\cdeiiborg sur le riiy,tb,,<br />
ncq<br />
dc, l'incarnation des hmcs et sur leur 6121 pcndmt 1:1 vie Ct apres la inort.<br />
(( Cet appenclice, 01)ser~c le hiogrnplic, nous a piiru si curieiiu, \?il 11 date<br />
cic son apparition, c'csl-ii-dire bien longtcmp.; a\mt qu'.\llan ICarclec nous<br />
ait initii: A In doctrine spirite, quc nons croyons dcvoir cn donner Ic sonimaire<br />
des chapitres, afin de renseigner le< personnes (Ille les questions<br />
scientiliqucs ct morales ne laissent pas intli86rcnles : 1" Co?~~~d~i<br />
qinerales sur la vie du corps hiinzain, dons Ieo rapports nvfc la vic de l'lime.<br />
Obwrvalions sur Zn maniLv-e clont les cimes voient le soleil spiriluel, rl'npre~<br />
Ics revelationx de Sloedcnborg ; :Y Rda6lations de Szoedenborg reln/iurr azl<br />
mngnYlisnze animal; 4" De la crdatrom den cimes el de leur incarnation P~O' la<br />
terre; 5 O Des co.mmunications de I'honzme ter~estw avec le monck spirit/&. ,,<br />
On sait que nous n'avions pas tort de deviner dans Casimir Chardcl un<br />
spirite avant lc nom.<br />
M. Issnnchou extrait de I'crppendice de Chardel l'anecdote suivante, qui est<br />
toujours d'actualite :<br />
(r Un de mes amis, dit Cliardcl, Rge de plus de (?O ans, que In philosophie<br />
de Dupuis (auteur de I'Oriyzne des cultes) disposait peu a la credulitb, etait<br />
tourmente depuis longtemps par un esprit ctrange, des qu'en se mettant au<br />
lit il soufflait sa bougie. Alors il se relevait, appelait ses dornestiqucs,<br />
cherchait partout et ne trouvait rien. Une nuit, ii ce tapage se joigiiil la<br />
sensatzon qu'on attirait la couuerture ; il SC leva brusqucmcnt sur son seant<br />
et se trouva tout D coup en face d'un inconnu, drape a la romaine, dont lc<br />
regard sevkre s'attachait sur lui. La figure de cct homme s'eclairait d'une<br />
lumiere particulikre assez semblable a celle qui eut filtre au travers de<br />
l'albatre.<br />
(( Mon ami voulut crier et s'elancer hors de son lit; mais ni sa langue ni<br />
ses membres n'obeirent a sa volorite. Il demeura muet et immobile, et eut<br />
tout le temps de s'assurer de son impuissance, car l'apparition silencieuse<br />
qui le fascinait dura plus d'une demi-heure: cnfin elle disparut sans laisser<br />
de trace. Aussitot le mouvement lui revint ; il appcla, sauta hors du lit, ct<br />
fit partout, dans son appartement, des recherches aussi minuticuses<br />
qu'inutiles.<br />
a Lc lendemain mon ami etait dans le plus grand emoi; cette vision 1:<br />
boiileversait : il en racontait tous les details commc quelqu'iin qui les avait<br />
soigneilsement observes : ct cependant il finit par Ics attribuer h son imapination,<br />
quoique personnc nc f'iit moins quc lui dispos6 h se faire illuqio?~<br />
On demandera peut-etre : A quoi bon cette apparition ? jc l'ignore ; milis 11<br />
mc semble qu'on attend dcs esprits, dans leurs r6vblations avec nous, ilne<br />
neulc des cons6qucnc~,s que la lie des ilmes SLIP la tcrre justifie assez<br />
car bien des gcns y seraient emlxwrasses a rcndrc compte dc leurs acte
REVUE SPln ITE<br />
JOURNAL MENSUEL<br />
_ er M. Lcymarie : En mbmc temps que les deux arliclcs de la Trihna<br />
iziarin, dont je vous adrcsse la traduction, j'ai requ le numero de juillet<br />
Tessillo Spiritistn. Son premier Vercelli cst consacri: a la lettre du pro-<br />
ur Lombroso, dont la <strong>Revue</strong> <strong>Spirite</strong> a dejh doilni: le passage saillant.<br />
ionorable capitaine Volpi (( applaudit a la sincerile de l'illustre savant,<br />
lutant plusvolontiers qu'il etait penible de penser, qii'en Italie, les repre-<br />
ltants de la science officielle persistassent ne pas tenir compte des<br />
enomenes acceptes par leurs collegues des autres nations n.<br />
L'adhesion du professeur Lombroso est precicuse a enregistrer commc<br />
la capitulation definitive dcs Princcs de la Science devant le fait spirite.<br />
Je dis le FAIT SPIKITE : c'est en effet du pheliomeiie produit avec le con-<br />
cours des mediums qu'il s'est constamment agi, aussi bien pour Lombroso<br />
que pour W. Crookes et Zollner, etc. Mysticisme, symbolisme ..... charlata-<br />
nisme sont pour les savants, - aussi bien que pour l'auteur des articlcs de<br />
la Trzbuna giudiziaria, - une seule et meme chose.<br />
Allan Kardec pensait de mhme; et c'est dans sa nettete, sa loyaute, sa<br />
guerre au mysthre sous toutes Ics formes qu'il but chercher le secret de la<br />
haine plus au iiloins voilee des exploiteurs du Merveilleux, contre le foiida-<br />
taur du Spiritisme moderne.<br />
Agreez, je vous prie, cher M. Leymarie, l'cxprcssion dc mcs mcillcurs<br />
sentiments. COMMANDANT DUPI~ILIIOL (en retraite).<br />
On lil, dans la Tribuna gz'udiziaria, du 26 juin, sous le litrc : Les derniCres<br />
experiences de SpiritCsme :<br />
Tout le monde connait le defi, vicux dc clriiu ou trois annees, do<br />
M. E. Chiaja, de Naples, au professeur Lombro~o, tlc Turin. (( Vous vous rcfuses!<br />
h croire ii l'existence dc nos phenomenes, lui disnil M. Chiajja, eh bien,<br />
fixons un rendez-vous ii Nnplcs ou a Turin, 3 volrc gre, et vous verrc,: ce<br />
que pcut faire une fcmme, sans pretentions a l'espril, -un simple mediurn,<br />
25
Y<br />
SOUS le mdme titre, on lit dans le mhme journal, 3. la date du 5 juillet 1801 :<br />
7<br />
Dans un precedent numero, nous avons signale les importantes expe-<br />
riences de spiritisme faites, h Naples, en presence de savants eminents.<br />
sous sommes aujourd'hui en mesure d'en publier les dcux proc&-verbaux<br />
par M. K. Ciolfi, CL adressds cn mOmc temps $ MM. E. Chiajn et<br />
~~mbroso, professcur a Turin, qui xxislait en pcrsonne aux seances.<br />
persuades cliic la science est le patrimoine de tous, iious nous arri5lons<br />
dgautarit moins 3. la defense faite dc les publier, que notre illustre ami et<br />
ollaborateur, lc proresseur Lombroso, dans une lctlrc (lue nous inserons h<br />
leur suite, certifie l'aulhenticit6 des e~periences, avec la loyaute d'un savant<br />
dont la pnticncc egale l'indbpendance.<br />
Voici le tevte des dcux proces-verbaux :<br />
Naples, le 2 mars 1801.<br />
Cher ami : J'ai eu le plaisir de remettre moi-meme \otrc lettre d'invita-<br />
tion $ une seance d'experiences spirites a l'bmirient profcsscur Loinbroso, de<br />
passage a Naplcs, ou il est descendu a l'holel de GenBLc.<br />
Lecture faile, il a de fort bonne grace accepte, a deux conditions : la prc-<br />
miere que la presse ne fut pas'mise au courant des experiences auxquelles<br />
il assisterait; l'autre, qu'il examinat au prealable le local ou elles auraient<br />
lieu. Au fond, il regarde nos plienomCncs commc de simples effets hypno-<br />
magnetiques.<br />
Sur le premier point j'dj, en votre nom et au mien, promis le secret; en<br />
second licu, pour uter Lout pretelte a la suspicioil de trucs ou dc compbragc<br />
je n'ai point vo~ilu que la senncc se pasiht chez vous, ni chez moi : J'ni<br />
demandd qu'on se rhunit h I'htjtcl de Genk~e, dans sa chambre meme, si<br />
cela lui convenait. Je me sui, engage pour samedi soir, 25 fhvrier, CL j'si<br />
promis que vous vous trouveric~ au rendez-vous avec lc medium, Mme Eiisapia<br />
Pnladino.<br />
Malgr6 votrc indispositioii, j'ni pris sur moi dc ne pas retardcr les cip6rienccs.<br />
J'ai tcnu h Otre l'liotcl de GcnUve cxactcmeiil, Ic soir fix6; et, cn<br />
votre al~sence, j'y ai coiicluil Mme Paladino.<br />
J'y ai lrouvd rduriis le proScsscur Loml~roso et scs collhgucs, MM. Tamburini,<br />
Asccnsi, Gigli et F. Vizioli.<br />
On av,iil mis 3 notre diipo-ilion iinc 'inste cliambrc clioisic par ces Messieurs,<br />
au premier 6tage. N. Lo~nlxoso cornmenCa par examiner avec soin<br />
le medium, aprhs quoi nous prirncs place autour d'iinc tal~lc ii jeu, Mnic Paladino,<br />
n un bolil, a sa gauche )IN. Lombroso ct Gigli ; moi, cn hce dix<br />
medium, entre MM. Gigli et Vizioli; venaient ensuite MM. Ascensi et Sam-
388 REVUE SPIRITE -<br />
1,urini qui fermaient le cercle, ce dernier a la droite du medium, en contact<br />
,i\ec lui.<br />
Des bougies sur un meuble, derriere Mmc Paladino, eclairaient la<br />
MM. Tamburini et Lombroso tenaient chacun une main du m6dium; leurs<br />
genouu loucl~nient les siens, loin des pieds de la table : et elle avait ses pieds<br />
sous les lcurs.<br />
Apres un? atlente aseea longue, la table sc mit a se mouvoir, lcnterncnl<br />
d'abord. cc qu'explique le sccpticismc, sinon l'csprit d'opposition decli1ree<br />
dc ceux qui composaient le cercle pour la premierc fois ; puis, peu & peu,<br />
Ics mouvements augmenterent d'intensite.<br />
M. Lom1)roso constata lc soulevement de la table, et ewlua a cinq ou six<br />
kilogrammes la resistance li la pression qu'il eut a exerccr avec les mains<br />
pour le faire ccsser.<br />
Ce phenomene d'un corps pesant qui se tient souleve en l'air, en dehors<br />
de son centre de gravite, et resistc a une pression de cinq i six kilogrammes,<br />
surprit et blonna beaucoup les doctes assistants qui l'attribuerent uniquement<br />
a l'action d'une force magnetique inconnue.<br />
A ma demande, des coups et des grattements se firent entendre dans la<br />
table; de la nouvelle cause d'etonnement, qui amena ces Messieurs areclamer<br />
d'eux-memes l'cxtinction des bougies. TOSS resterent assis el en contact<br />
comme il a Cte dit.<br />
Dans l'obscurite, qui n'empechait pas la surveillance la plus attentive, on<br />
commenca par entendre des coups violents sur le milieu de la table ; puis,<br />
une sonnette placee sur un gueridon, a un metre a gauche du medium, -<br />
de sorte qu'elle se trouvait cn arriere et a droite de M. Lombroso, - s'ele~a<br />
en l'air, et sonna au-dessus de la tete des assistants, en decrivant un cercle<br />
autour de notrc table, ou elle finit par se poser.<br />
Au milieu des expressions de stupeur profonde qu'arrachait a ces savants<br />
temoins ce phenomene inattendu, tandis que M. Lombroso, tres impressionno,<br />
manifestait le vif desjr d'enlendre et de constater unc fois de plus cc<br />
fait eulrordinairc, la clochette recommenca h sonner, et refit le tour clc 18<br />
table, en la frappant h coups redoublCs, i~ tel point que M. Ascensi, parlngb<br />
entre l'etonncment et l'apprehension d'avoir les doigts brises (la sonnctlc<br />
p~sait bien trois cents grammes), s'empressa clc se lever, el d'aller<br />
s'asseoir sur un sofa, derriere moi.<br />
Je ne manquai pas d'affirmer que nous avions amaire unc force intelligente,<br />
- ce qu'on persistail Si. nier, - et que, par suite, il n'y arait rien 5<br />
craindre. M. Ascensi refusa quand memc de reprendre place a la table.<br />
Je fis alors observer que le cercle etait rompu, puiscp'un des experimen-
JOURXAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 380<br />
Y<br />
tateurs continuait il s'en tenir U l'ecart, et que, sous peine dc ne plus pouvoir<br />
observer serieusement lcs phenombncs, il fallait du moins qu'il gardht<br />
le silence et 1'immol)ilite.<br />
M. Ascensi voulut bien s'y cngrtger.<br />
La lumiEre eleintc, et la chaine reconstituee autour de la tablc. dans<br />
l'ordre indique ci-dcssus, sauf pour M. Asccnsi rcstb sur lc divan en arribrc<br />
h gmchc clc moi, lcs expbricnccs furent rcpriscs.<br />
Tandis que, pour repondre au vmu unnnime.la clochelte rcprcnai t ses tintements<br />
et scs mystericus circuits aeriens, M.Asccnsi,-sur l'atis quc lui cii<br />
avait donnb, 3 nolre insu, M. i'amburini, alla sans Otrc nperqu (h causc dc<br />
]'obscuriti>\ se plnccr, debout, u la droite du medium, el, aussitot, alluma,<br />
d'un scul coup une allumette, si liien, - comme il l'a ddclare, - qu'il put voir<br />
la clochctte, en vibralion dans l'air, tdmbcr brusquement sur un lit h deus<br />
metres derriere Mme Paladino.<br />
Je n'essaierai pas de vous pcindre 116bnliissement des doctes assistants :<br />
un chassb-croise de questions et de commentaires sur ce fiiit etrange en<br />
etaient l'expression la plus saisissante.<br />
Aprbs mes obscrvations sur l'intervention de M. Asccnsi qui etait dc<br />
nature il troubler serieusement l'organisme du mddium, on refit l'obscurite<br />
pour continuer les experiences.<br />
D'abord ce fut une table de travail, pelite, mais lourde, qui se mit en<br />
branle. Elle sc trouvait a la gauche de Mme Eusapia, et c'&tait sur elle<br />
qu'etai1 posec la sonnette, au debut de la seance. Ce petit meuble heurtait<br />
la chaisc oii etait assis ;CI. Lombroso, et essayait de se hisser sur notre<br />
table.<br />
En presence de ce nouveau phknombnc, M. Vizioli sc fit remplacer a notrc<br />
table par hl. Ascciisi ct alla se mettre debout, enlre la tablc a ouvrage el<br />
Mme Eusapia a laquclle il tournait le dos. Cela rbulte dc scs declaralions,<br />
car l'obscuriti: ne nous a pas permis tlc le voir. 11 prit ccttc tnblc a deux<br />
mains, cl clicrchn il la rctcnir ; rnais, en depit de scs efforts, ellc se degagea<br />
et alla rouler h tcrrc il trois inbtrcs enkiron de nous.<br />
Point importani il nolcr : bien quc MM. Lombroso ct Tdmburitii n'cusscnt<br />
Pas un scul instant ccss6 dc tcnir les mains dc Mine I)alatlirio, lc profcsscur<br />
Vizidi fit savoir qu'il sc scnluil pincer lc clos. Unc liilarili: #n9ralc suivil<br />
cette dbclnr a t' ion.<br />
M. Vizioli ajouta quc, pour lui, l'hypotlibsc du courant magndlii~uc nc<br />
suflisajt pas U rcnclrc compte du phbrionibnc du inouvemcrit clc cellc hblc<br />
de travail, pclite m ~is lourde, que, malgre sa solide conrtitution cl ses cffurts,<br />
il n'a\ait pu empklicr de s'bloigiler de lui.
390 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
De son cote, X. Lombroso constata qu'il s'6tait senti cnlcver sa chaisc, ce<br />
qui l'avait contrriint il se tenir quelque teinp' debout, aprus quoi sa di,iise<br />
a\rait ete placee de faqon h lui pcrmetlre dc se rasseoir.<br />
Il avait ru aussi les habits tirCs. lhfin, sur ma demandc, lui el M. TamI~iivini<br />
sentirent. aiil joues et aux doigts, les attouchements d'une main in\i-ililc.<br />
11s n'ont pas cru dcvoir prcndre au s6rieuu ces attouchements c~il'il.; prbfbrcnl<br />
attril~iicr h lcurs propres ~nouvemcnts involonlaircs, hicn qu'en niErne<br />
temps ils affirment n'a~oir pas un seul instant rompu la cliainc (les main.;.<br />
En clOfinilive, cc qui a arrM l'attention clc touc;, de M. Lo~nlroso tout<br />
parliculibrcment, ce sont les tlciiu faits rclcitifs h la table a ouvrage cl il 13<br />
sonncttc. Le cdlhbrc professeiir Ics a juqb iiswz importants pour rcri\o'.cr<br />
Ii mardi son dopart de Naples fis6 d'abord 3 lundi.<br />
Sur sa demande, jc me suis engag6 pour une nourelle senncc, lundi<br />
l'hotel de (icnkve.<br />
VoilB, mon cher ami, les faits tels qu'ils se sont passes ; je vous le- filis<br />
connaitre sans commentaires, laissant h l'impartiale loyaute de M. Lombroso<br />
et de ses savants collegucs, le soin dc leur approciation.<br />
Je vous promets de vous ecrire, quel qu'il puisse Ure, le resultat de notrc<br />
prochaine reunion.<br />
Je vous scrre la main. Votre tout deroui! : Z. CCoIfi.<br />
A M. Ercole Chiaja, h Naples.<br />
Naples. 15 mars <strong>1891.</strong><br />
Cher ami : Ainsi qiic jc~ous l'avais ecrit, le lundi, 2 courant, 3 huit Iienre.<br />
d I soir j'arrivais fi l'liiitel clc GenEve, accompagne du medium, ITmc E~lsdpid<br />
Pdadino.<br />
Kous avons ete rcqiis sous Ic piiriqtylc par MM. Loinbroso, Tnmbiii iiii,<br />
-4scensi et plusieiirs pcrqonncc; qu'ils nvaicnt invil6cs : Ics profcs.rur.<br />
Gigli, Limoncclli, Vizioli, Dianchi, dircclcur de l'liospicc d'iili6ii6s (le S,E~P,<br />
Ir clocleur Pcnta, ct un jeunc ncwii rtc M. Lombro~o, qui habite T\',ipl~-.<br />
AprEs Ir9 prkrntntions cl'iisagc, on noos n prit.; clc monlcr h 1'SL:ijic Ic<br />
plils 61~~6 dc I'lii,ld, oii l'on noiic; ii. fail cntrcr tl;i.ns iinc trbs grande<br />
iil~o\~~.<br />
Dhjh, dans In mnlinh, Mme Palnrlirio ainit Etc exarnioec par 31. Lnml)i80*o<br />
qui in\itn nBanmoinq ses c011Egiic~; CL amis !L procctlcr nvcc lui li un nou\cl<br />
cwmcn psychihtriquc du infidium.<br />
L1c\amcn tcrmine, ct a~anl de prcndrr pliicc aiilour d'iinc loiirdc l~l)lc<br />
(1ili sc trou1 nit 13, on 1,nissn Ics grands ritIrnu\: cl'fitoITi: r~ui fcrnlniriii. l';ilc4\~ ;<br />
~lli~. dcrrikrc ces riclcau~, 5 unc distancc tlc plus d'un iiiblrc nic-urc~~ 11Jr<br />
Lombroso ctrl',imburini, on p1,151 dans cc1 Le tilcti~c un i;uer.icloii a\ ci' IlIl('
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 301<br />
onpc dc porcelaine rcmplic clc f,~rinc, clniis l'espoir (l'y 01)tenir de:<br />
reintes, unc troinpcltc ilc fer blanc, tlii papier, unc eii\clopp~ rachetc~c<br />
enant une fcnillc de papier I)lnnc, pour loir si l'on n'y trouler~it pis<br />
ecrilure direck.<br />
)r&s quoi tous les acsistnntc, - inoi csccpt0, - ~isithrent miniiticusr-<br />
~'~lcd~~, niln (le s'iiqsiir~r qii'il ne s'y trouvait rien dc prepnr6 dans lc ])ut cl?<br />
surprendre leiir bonne foi.<br />
Mme Pdndino s'acsit it la tnblc, il cinqiinntc ccntirnhtrcc; rlcc ritlc;lu\ dc<br />
~'alcbve, lciir tournant lc dos; piiis, $111' SA ilemnndc, ellc ciit Ic corps cl les<br />
pieds lies h sa chaise, nu inoycn de 1)nndes rle toilcs, piIr troi? prol'csscurs<br />
pi liii laissbrent uniqucmcnl ln libcrlb de3 11r,ts. Ccln Llit , on prit ~)l,icc :I 1,i<br />
table dans l'ordre suivant : d gnuche (le Mina Eusnpin, 31. Eomlirwo, pui.;,<br />
en suivant, M. Vizioli, moi, 1c ncvcu dc M. Lonibroso, MM. Gigli, LimoiiceIli,<br />
Tamburini ; enfin, le docterir Pcntn qui compldtnit lc, cercle cl v trouvait<br />
h droilc du in8dium.<br />
Sur ma demande forinelle, les peri;oiines assises a la tnldc placaicnt le-:<br />
mains dans cclles de leurs oisi in.;, et se mcttnient en contact nvcc eu\; par<br />
les pied3 et les genoux. De In sortc, p1ui d'equivoque, dc doute ni de inalentendu<br />
possible.<br />
Messieurs Acensi et Binnchi ref~~shrcnt dc fairc partie du cercle et reat&rent<br />
debout rlerribrc MX. Tnmburini ct Penta.<br />
Je laissai faire, certain qae c'Ctnit li~ une combinaison premeditee ~OLW<br />
rcdoublcr de vigilance. .Tc me I~ornai h rccommmdcr que tout cn obscr~ nnt<br />
avec lc pliis grand soin, chnciin SC lint trnnquillc.<br />
Les cup6ricncci commcncbrcnt ii ln liimibre de hougics cil nombrc suf8-<br />
sant pour qiic ln pihcc fitt 11icti tJclnirec. Sur inun avis, qiiclqiic; bougies<br />
inutiles furent Ctcintci.<br />
hpr& une longuc attente, Ici LabIc SC mit cn J)rnnIc, lcntcmcnl cl'almrrl,<br />
puis n\w pliis il'tincrgir ; loiilcfi~is, lcs inouvcincnls ~cjlhrriil intcrnliltcnt.;,<br />
Inboricii\, et bcnucoup moins vigoiirciix qii'it ln senncc dc snn~crIi.<br />
Ln kil~lc rficlaiiin sponlLlnCinciil, p?r des f)atlnmcnts clc piml ri7pri;wttnrit<br />
les lctlrcs dc l'alphabcl, ~LIC \HI. Limoncclli et Pcntn prissont la place l'iin<br />
de l'mlrc. Ccllc iniitn(ion op6rc'v, Ta tn11lc indiqiin rlc 1:lii.o clc 1'ol)wurili.. Tl<br />
n'y ciit pns rl'oppo
392 REVUE SPIRITE<br />
.<br />
cnyclopper M. Lombroso (lui en fiil trbs einu, coinmc il l'a dYclnre luimemc.<br />
Tous ces phEnomEncs iurrenus h ilc lonq intervalle%, dm% l ' ~ l i % et ~<br />
au milieu du bruit tlc.; con\ clr\atioiis, nc i'iircnt pas pris au si~ricllu : an<br />
~oulul n'y voir qixc dcs cl'kt* (111 li'isard, ou dcs plaisnnlcrics tlc ~ LIP]~~~<br />
uns dei assistnnls qui ncniciit voulu s'bgnycr niix clirpcns des autrci;.<br />
Pcn(1;liit qu'on se tcrt;iil d,iiis l'e\pcctalivc, disculnnt sur ln valciIr des<br />
pliimombiies, et Ic plus oii inoins dc cas & en Mrc, on cntcndil 1c I~r~lil (le<br />
ln cliulc d'un objet. Ln luinifire :~llumec, on trouba, h nos pieds, sous ld<br />
tnlilc, ln trompcttc qu'on a\ dit placde sur le gueridon, dans l'alcove, dcrr.ibre<br />
Ics rideaux.<br />
Cc fait, qui fil bcnucoup rirc MM. Binnclii ct Asccnsi, surprit Ics c\pcri.<br />
rncntatenrs, et eut pour coii~Equcncc de hcr dnvantage leur attention.<br />
On relit l'obscuril6, cl, A de longs intervalle% 3 forcc d'insislance, on lit<br />
parailrc et disparaitre quelqucs lueurs fiigilives. Ce plienombne iriiprcssionna<br />
MM. Uianchi et A%ccnsi, et mit un terme h leurs raillerie.; incessantes,<br />
si bien qu'ils ~inreiit, 3 leur lour, prendre rang dans 1c cercle.<br />
Au moment de l'apparition des lueurs, ct memc quelque temps nprEs<br />
qu'elles eurent ccssk de se montrer, MM. Limoncelli et Saniljurini, il la droite<br />
du medium, dirent qu'ils elaicnt touches, 3 divers endroits, par une main.<br />
Le jcune neveu de M. Loinliroqo, absolument sceptique. qui etait venu<br />
s'asseoii. a cotC de M. Limoncelli, declara qu'il sentait les attouchements<br />
d'une main de chair, et demanda avec insistancc qui faisait cela. Il oul)liait,<br />
-a ln fois tlouteur el naif, - que toutes les personnes pr6scntes, comme luimemc<br />
cl'ailleure, forinaicnt In chaine et se trouvaient en contact reciprorp.<br />
Il SC faisait tard, et commc je l'ni dit, le peu cl'homogen6ite rlii cercle<br />
entravait Ics plienomhncs. Dans ccs conditions. jc crus devoir leber In sbtmCe<br />
et faire rallumer les bongics.<br />
Pendant quc MX. Limoncclli ct Vizioli prcnnient congC, le ineilium cncore<br />
a4s ct li6, nous tous, ~lcl~ont autour dc ln Inblc. c;iusant (le nos plic;n(inibncs<br />
lumincu\, comparant 1cs effcts rnrei et f'riiblcs, obtenus clans In<br />
soirkc, nvcc ccuv (lu samctli prbcOtlcnt, chcrclinnt In rnijon dc ccllc tlin';rcncc,<br />
nous cnlcndiinc~ du Iiruil. dnris l'nlcbvc, nous vimes lcs riclrail\ (~fli<br />
la f'erinnicnt q$irs fortcrncnt, et le ginCridon qui se trouvail tlcrribrc cul<br />
s'avancer lcntemcnt \ers .l.Zinc I'nlndino, toujours assise et li6c.<br />
A l'nspccl cle cc pliitnombiic blrongc, inntlcndii cl cn plcir~c luniibrc, ('c<br />
fut uiic stupcur, uii 61)nlii~scmcnt gheral. AI. 13innchi cl lc nctcii (k<br />
M. Loinbroio se prir~ipilbi.(~iit il;iiis l'alco~c, #i\cc l'iclbc qii'unc pcrioil~~('<br />
cadiire y produisait Ic niouicnlcnt des riclcaux CL du gu6ridon. Leur bloll-
t n'ciit plus dc bornes aprks qu'ils curent constate qu'il n'y ~\nit lmet<br />
que, sous leurs yeux, lc gueridon continuait de glisscr sur le<br />
4, dans ln tiircclion du medium.<br />
'est pas toiit. : lc professeur Lombroso fit rcmnrquer que, sur le gueln<br />
mouvement, ln soucoupe etait rctoiirni.~ sans dcssiis clessoii~, sans<br />
: ln fi~rinc qu'cllc contcnnit, il sc flit i>rhnppe unc pnrccllc ; cl il<br />
. , qu'aucun prcslidigitatcixr ne scrait capal)lt. (le hirc un s~ml)li~l)le toiir.<br />
..J -<br />
En P rescncc dc ccs plienomhncs siirvcnus aprk 1,i rupturc du ccwlc, tlc<br />
faqon h ecnrtcrtoii tc hypothbsc dc courant magncFtiquc, ic pi-ofcsseixr Ijinnchi,<br />
obeissa mt h I'ainoiir de ln vdrite cl $'F! ln scicnce, n\oun que c'ctait liii qui<br />
avait, I )ar mnniurc rlc plaismicrie, combiii6 et cudci-itb la cliiite dc ln Lrompettc,<br />
1 nais quc, dcvnnl de pnrcils fait;, il ne pouvail plus nier, cl nllnil sc<br />
mettre h les Ctudicr avec soin pour en rcclierchcr 'les cnuscs.<br />
Le pi -ofesse~ir Lombroso se plaignit du procCil6, et fit obscrver 3 M. Uiaiiclii<br />
,^_ L_<br />
JOUllNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 303<br />
- --<br />
qu W LI'~ professeurs, 16unis pour f~ire en commun dcs etudes et (les<br />
recherches scieillific~ucs, de scinblalilcs mystilicnlions de ln part d'un colkgue<br />
tel que lui ne pouvaient porter atteinte qii'a~i respect du h ln scicnce.<br />
Le professenr Lombroso, en proie h la fois au (Toute ct aux millc idees qui<br />
lui mettaient l'esprit h la torture, prit l'engagement d'assister h dc nouvelles<br />
r6unions spirites, a son rctour de Naples, l'ete prochain.<br />
J'ai depuis rencontre le professeur Bianchi : il a insiste vivement pour<br />
- -<br />
avu1r une autre sCancc de Mme Paladino, et a manifeste le desir de la voir.<br />
a l'as ile d'alienes, pour I'euaminer h loisir.<br />
Crc lyez-moi, clicr ami, votrc bicn devoud.<br />
X M. E. Cliiajn, h Naples. 3. C~olfi.<br />
Enfin, voici lit lettre du professeur Loml~roso. Ellc prescntc, comme le<br />
lecteur ne manquera pas de lc rcmarqucr, un liaut intCrOt scientifique.<br />
Glier hlonsicur,<br />
Lcs dcux rapports que vous m'nclrcsscz sont (le ln plus coinplutc e\nclitude.<br />
.T'ajoute, qu'~t\aiit qu'on ciit vu In fnrinc rcnvcrs6e, Ic mkdium avait<br />
Unorice qu'il cn saupoiidrcrnit le visagc de scs voisins; ct tout porlc h<br />
Qoirc quc lcllc elnit bicn son intcrilioii qu'il n'a pu rknliscr qu';~ iiioilie,<br />
Preuve nouvelle, sclonrnoi, dc la purSailc lioiin6lclC tlc cc sujel joiiilc il son<br />
etat de scrni-incoriscicncc.<br />
Je suis tout coiifus cl nu rcjircl d'avoir combatlu, avec tarit de pcrsistnncc,<br />
ln'possibilite des faits (lits sl,irites (1) (spirilici); JC di.;, dcs faits, parce (lut jc<br />
(1) Le mot n'est ~>as soulignu clans l'original
1<br />
304 REVUE SPIRITE<br />
~euiIIei: saluer, en mon nom, M. E. Cliiajn, et faire e\anlincr, 4i<br />
est<br />
possil~lc, par $1. Albini, Ir. champ ~isiiel et le fond de l'mil du mi~(liiirn<br />
j<br />
sur lesrlucl.; ,il: clesireraii mc renseigner.<br />
Turin, le 25 juin <strong>1891.</strong> Votre hien dbvoub, C. Lonzbl.oso.<br />
A 11. Ernesto Ciolfi, il Naples.<br />
Chacun doit SC rappcl('r In page tlc Yiclor IIngo dont Ic gPnic, il In liloitiC<br />
du sihcle, avait l'intuiliori de la mi'thodc scientifique qui devait en illiistrer<br />
In fin ; nos lccleurs cle\roiit In parcoiirir ii nouvcau et cn m6clitcr.<br />
R.IPPORTS DU ~llhGN1?TIS3ll~ ET DU SPIRITISME<br />
1<br />
CIIARDEL KT SOS OECVRE.<br />
Conference A la Societe scientifique.<br />
Plusieurs anlis m'ont demandu dc faire une conference sur les rapports<br />
qui c\istent entre le rnagnetisine et le spiritisme, ajoutant, pour nir de-<br />
cider, que j'ktais plus capable que tout autre d'accomplir cctte tdclle<br />
importantc ct devenue necessaire, ILI l'etat actuel de ces cleu\ virnces<br />
clcvant l'opinion publiq~ie.<br />
Si je vous disais que je suis parfaitement en etat de remplir une mission<br />
si difficile et si delicate, vous me trouveriez, et ce serait justice, (l'une<br />
fcituite insupportable; mais si jc disais que, aprbs de longues etiideq cl de<br />
nombreuses e~periences, je suis dans llimpossibiliLC d'tmcttre nucunr opinion<br />
sur le sujet propos6, voui croiriez que c'cst dedain oumauvaise \olonte<br />
de mn part, ou niodcstic pllis ou moins fausse.<br />
Tout cc que jc puis cl dois f,lirc, c'cst donc clc donner une prculc I~I' ma<br />
l~onnc ~olonle; de rnonlrer que, si je nc sui.; pas clc ceux qui pl~~crilt 1~<br />
lumibrc sur lcs tr6tcauu, jc ne suis pa? non plus di1 nombre de ceri1 i~iii la<br />
mcttcnt sous lc boisscaii. Jr iic crie pas .;Ur Ics toits lc pcu de connni~- iiicrj<br />
que j',li acquises; mais je rie rcfusc pas d'cil f'lirc part 5 ccu\ qiii. cl~iiilllc<br />
\ou.;, Alc.;d,imc, et Messieurs, cherclicnt ln \Cri16 dc bonne foi rt tl~ii- 12<br />
siilc6rit6 de leur coour.<br />
J'ai donc i~cceplb Ici proposilion qui rn'n 616 fClitc, et ce, d',iriLinl l)lil'<br />
volonticri clii'il se Lrou\c prki,cmcnt que l'niilcur du li~rc qiic jr \on5<br />
prewntc Cs1 un dc ccii\ qui, lout cn etuilinnt Ir magnCtismc, ont<br />
plus ou moiiis dislinclciilcnt ses points dc cont,ict a ~cc le inonde ~~iiiilll('<br />
un de ceil\, pour 1,icii dire, qui on1 coiinii lc spirilisme a\mt le iioiii. .IC<br />
poiirr~i ain5i, cri l'~ii,llywit, remplir Ic bu1 qiic je me propoiai,: cl, ('Li Ir<br />
comnicnl,inl, iatisLiirc tlc mon inicu~ an dhir qui m'a 619 c~prinii~.
--<br />
s donnerai donc, dans la prcmibrc partie de cette causerie, quelques<br />
ma,,,,,,,,ements biographiques sur Chardcl. scs dkouvcrtes en magnetisme,<br />
,rages el sa theorie. Et, dans la seconde partie, j'euposerdi sommni-<br />
]a thdorie qui mc parait cupliquer les faitq avec le plus d'e~nctit~idc<br />
$Lat actiicl dc nos connaissances, ou (lu inoins dcs micnnes, et qui<br />
~c'rc que ccllc de Chardcl complktSc ct pruscntec sous unc autrc<br />
JOURNAL D'ETU~ES PSYCHOLOGIQUES 395<br />
a\-ant de commcnccr, je vcux vous cxposer lcs raisons qui rnc detcrnt<br />
dans lc principc A vous donncr un resiimb tlc I'ccuvre de Cliardcl :<br />
trouve, (l'abord, qu'il cst jiiste cl rniionnable de conserver In memoirc<br />
. qui nous ont procedes dans la voie que nous suivons, qui ont bien<br />
-~i.<br />
Illlir-u de la science et de l'humanile, ct que nous oublions hcnucoup trop<br />
vite a n non avis.<br />
Cet h ommage rendu aux morts de merite leur ect agrenblc et nous est<br />
profital )le; car un homme qui a mis toutcs ses affections dans une idee, qui<br />
1.7: .7 0,- a bmsa~re sa vie, la consene dan? l'autre monde, continue de s'irileresser<br />
i a elle et a ceux qui la cultiver11 a leur tour. 11 est heureux de la \air<br />
se pro1 Iager, il aide de ses conseils, de ses intuitions, ceux qui tra\aillent<br />
a la faii re prevaloir et peut leur rendre de grands services spirituels et meme<br />
Inmlirin<br />
nwupul els.<br />
Bien des gens regarderont ces assertions comme purement gratuites et<br />
mPmt: absurdes. Il n'y a pas lieu de s'en etonner ni de 1cs en blamer. Au<br />
aire, n'cn ayant pas f~it l'e\perience, il est tout nalurel qu'ils n'y<br />
11 pas ; mais ceux qui l'ont experimente le savent; et ceux qui l'igno-<br />
C CL IL peuvent l'apprendre, comme on apprend toute chose, en essayant;<br />
3.-n second licu, il imporlc que nous sacliions ce que nos prkdccesscurs<br />
ont decouvert; il Saut quc nous le conscrcions el que nous y ajoutions si<br />
blc.<br />
xiste en cc moment toute unc bande de prblcndiis snvants qui dkmar-<br />
. avcc une impudence sans Ggalc, lcs d6couvcrtcs des morls ct inc?me<br />
ccllesdcs vivanls, quand ccux-ci iic ho111 1):~s dc 1cur i;oLcric ct qu'ils nim~ucnt<br />
des moyens de faire valoir leurs droits.<br />
Ces piratcs dc la scicilcc, nprur aroir tant conspub Ic magnilimc, on1<br />
cOmmencC par changer son nom pour 1'EtoulTer cn l'cn~brassant: cl iiiain-<br />
tenant, ils affichent la prbtci-ition de l'accaparer cl d'cil cxclurc (.PIIY qui,<br />
jusqu'h ce jour, l'ont conservh et cullivb. Si on lcs laisse fairc, aprus IC<br />
majinStismc viendra lc tour du spiritisme.<br />
11 faut donc qiie nous puissions dire et prouver h ccs soi-disant iii\ clitcurs<br />
qu'ils n'inwntcnt ricn; ct pour ccla il Saut yuc iious sachions cc qui a 6te
396 REVUE SPIRITE<br />
intcnte avant eux, et par qui leurs priitendues tlbcou~crles ont 616 fclilc<br />
S.<br />
Tout le mondc n'ayant pas le temps ni les rnoycns dc lire tout cc rJiii<br />
a<br />
ete ecrit sur Ic magnetisme et le spirilime, pour que nos acquisitions soicnl<br />
corinurs rle nous bous, il cit necessaire quc des rOwme.; substantiels, parles<br />
et bcril.;, - parles surtoiil, --. soient faits des principaux ouvragcs (lili ont<br />
trailii rcs questions. 11 hiil que CCU\ qui peuvcnl lire se d6\ouciit IIII p,,U<br />
poni. ccu\ rjui ne pcnvci~t pas, et qu'ils lcur fassent part (lu fruit tlc lcllps<br />
reclicrclies, cn leur disant ce qu'ils on1 trouvb de plus rcmnrqiiablc tl;iii, les<br />
livre.; qu'ils on1 lus.<br />
I'our ccu\ m0rnc qui peuvent lire, ces analyses seraient encorc litiles;<br />
cllcs scrviraicnt d'abord ii les diriger dans Ic choix de leurs Iccturci; de<br />
plus, 6n donnanl une idcc gcneralc d'un ouvragc, ces analyses facililcnt la<br />
compriiliension de l'ensem1)le et des delails ; il peut mernc arriver qii'clles<br />
appcllcnt l'attenlion sur des iddes qu'on n'aurait pas remarquees sani: cela.<br />
Pour ce, raisons et pour d'autres cncore qu'il serait trop long cl'e\poccr,<br />
je crois donc qu'il serait ;i desirer que d'aiitres, comme moi et pliis lialiiles<br />
que moi, suikissent mon exemple, en nous donnant des aperqus sur Ics idees<br />
emises par nos prkdecesscurs en magndtisme el en spiritisme, et c'est pour<br />
cela que j'ai voulu ouvrir la voie cn appelant votre attention sur l'cculre de<br />
l'un d'eux;<br />
3' Il en est de la science comme de lindustric, d'unc societe scicnlifique<br />
commc de la sociCte civile. Il leur faut un capilal pour remplir aisemcnt et<br />
completement leur fonction.<br />
De n ?he qu'un ouvrier depourvu de tout capital, rcduit au travail de ses<br />
bras, mbnerait une vie prbcaire et de courte durec; de m0mc une sc3icnce<br />
sans capital serait dans l'impossibilile (le progresser, de se perpbtucr et<br />
meme de subsister.<br />
Or, Ic capital d'une science, ce sont scs tradilions. Pour que les oii\ rim (le ccllc scicncc la c~iltivcnl avcc fruit, il hiil, d'abord, qu'il.; conilrii*-cllt<br />
son pawG, hommes ct choses, et qu'ils cri coiiscrwnl tout cc qu'il Y a<br />
cl'utilc.<br />
Cc n'es1 qu'h cetlc c~ndilion. en travaillant sur lc fond acqiiii, Cn<br />
s'appu!)n.nl sur le passb - jr nc clis pas cil s'y wposc;n/, - qu'on pcuL<br />
s'a~ancer vers l'abcnir, augmenter cc fond ct I'ameliorcr.<br />
Le mignetiwx et le spiritisme ont trop nbglig;, jc Ic rkpblc, tl'i.lnl)lir<br />
cettc tr:itlilion; c'cil pour cela qu'il5 sont 1)iilliis en brbchc par (lcs gcn* 'lu'<br />
n'oiit pi5 plus tlc tradition., il est vr,ii, milis qiii ont plus d'ambition cl (1"'<br />
ticniiciil cil leurs rnaini le dispensateur dcs biens ct des mau\ de cc inolldl' :<br />
l'Qtat-1)rovidcncc.
a qu'un moyen de les tenir cn echec : recueillir et coordonner nos<br />
trn(litions; faire rentrer nos capitaus, afin de les employer d'une miniere<br />
-,,roductive et de les faire fructifier, c'ecl-&-dire de multiplier nos connais-<br />
Quand nous serons plus savanlc que lec budgetivorcs. nou.; serons<br />
rts qu'eux; or, pour nous instruire, point n'cst besoin d'aller h Icur<br />
ii de rechercher bien loin, nous avons sou.; la main tous lcs iiI6ments<br />
ires, il ne s'agit quc dc lcs cshumcr ct dc lcs mcttrc en<br />
61 1 avais á voiv au chapitre n , je proposerais que lit Societi de spiritzhze<br />
V- J<br />
$tient ipque donnht, siiiv;int ses moyens, des rdcoinpenscs aux hommcs dc<br />
savoi~ et dc bonnc volont6 qui fcraicnt lcs mcillcurs travaux dans lc genre<br />
que j' indique; qu'cllc donna, h ces productions toute la publicile possible ;<br />
e etablit au besoin, des concours, ou lcs nleilleurs resumec drs auleurs<br />
que n 011s pourrions appeler nos classzqzces, seraient coiironnes et imprimes<br />
aux f~ .ais dc la Societe, au profit de scs mcmhres, il qui ils seraient dislribues<br />
gratui [tement, ou du moins au prix le plus minime, et au profit des auteurs,<br />
.. "lll<br />
I .<br />
a iluL reviendrait le produit de la vente au public.<br />
-- -<br />
C'est la un reve pour le moment, jc le sais bien ; mais les reves valent<br />
quelquefois mieux que la realite. En tout cas, ce qui n'est point un rbve,<br />
c'est que :<br />
ln Nous possedons dans les archives du magnet,ismc et du spiritisme les<br />
elements d'une science universelle bien superieure h la science officielle;<br />
BONous avons moins besoin de chercher quelque chose de nouveau que de<br />
connaitre ce qui est dejh decouvert; et cette connaissance nous sera plus<br />
profitable ;<br />
30 Il est urgent de rassembler ces traditions ct d'en former un corps de<br />
doctrine, si 'nous ne voulons pas que le torrent materialiste engloutisse,<br />
avec garantie du gouvernement, le spiritisme dans l'hypnotisme ct l'hypotisme<br />
dans le monisme.<br />
J'ai insiste un peu longuement sur les raisons qui me poussaient a vous<br />
Parler de Chardel ct a engager les hommes de talent et de bon vouloir a en<br />
faire autant pour les autres magnetiseurs ou spirites de marquc qui, a<br />
Peine disparus, sont d15j;jh oubliiis, eux et leurs acuvres, tandis quc lcurs<br />
Plagiaires (pcut-Btrc leurs assasiin?, mais par notm n6gligence), triomphent,<br />
~ O D seulement en s'emparant de leurs decouvertes; niaij, cn les falsifiant,<br />
enles denaturant et en les interprctant faussement, c'est-a-dire nzatdria-<br />
2fslemelzt.<br />
7, . rde maintenant mon sujet.<br />
APHIE DE CIIARDEL. - Se n'ai pas la prbtcntion dc fairc un hCros (le<br />
teur; jc suis trop advcrsaire des hyperboles pour cela. Toutefois, il
308 REVUE SPIRITE<br />
-- y<br />
faut con\ enir qu'il a quelrp chose de commun avec beaucoup de grandp<br />
hommcs : c'cst qu'on poss8dc tres peu de renseignements sur sa persollnc,<br />
quoiqii'il soit notre contemporain.<br />
Les l)io:,.raplies n'en Sont aucune mention. Le dictionnaive des anon!~,a,,<br />
le cilc romme auteur de l'Esquisye de ln natuve humaine. qu'il auait pub]ike<br />
snnq y rricttre son nom. Et c'cst tout.<br />
Son nom, pr6cede d'un C, dans scs uuvragcs subsequenls, nous Iaisw toute<br />
latitudix (le supposer que son prenom etait : Clinrles (peu probable), Camille,<br />
Caliille, C'iton, Cdsnr ou lo~it aulre h votrc choix.<br />
Jc ii'iii egalement pu decouvrir aucun renscigncment sur ln date clc<br />
naissance ni cle sa mort.<br />
M. I)iirville, qui possEdc une bibiiolli8quc magnetique plils com~slhtc (lue<br />
13 mienne, l'a mise h ma di.;positioii a\ec sa complaisance habiturllc et<br />
m'est venu en aidc dans mes recherches ; mais nous n'y avons troute rien<br />
de plus que le peu que jc ~icns dc dire. Nous avons cru un momenl aiair<br />
clecoiivcrt que C. Clinrdel 6,tait mort en 1847, mai., verification laite, celn<br />
s'appliquait a son Srore Frederic.<br />
Si Chnrdel est inconnu des snvarits, il ne 1 est pas des mngnbtiscurs. lieaucoup<br />
lc citent avec eloge. Quelques-uns l'appellent docteur; mais c'cst par<br />
erreur : 11s ie confondent alec son Srbre, dont nous venons dc parler. qui<br />
etait effectivement medecin cl cliaud partisan d ~i magnetisme, qui a prubnblemenl<br />
pris une part imporlmte aux travaux de notre auteur, mais qui n'a<br />
rien Ocrit, ou du moins rien signb, que je sache.<br />
C. Clinrclel n'etait pas inddecin, mais conseiller il la cour de cnssntioii et<br />
ancien dfipiite de la Seine, comme on pcut le voir sur la seconde edili~>ii de<br />
son dernier ouvrngc : Essai d~ p~ycltoZo,gie ph~jsiolo~~pe, publiee en 1h::X.<br />
A d6f;iut de connaissancc~ plus elcriducs sur la pcrsonnc de notre ,liiLi'LIr,<br />
nous a\ on? d ~i moins se.; oiivi'nges; c'cst l'essentiel.<br />
Ol~uvirar nE CI~ARDEI.. - L:I, prcn~iurc des publications iiingnetiilur- dc<br />
Chnrtlcl I'iit un 114emoire sur kJ ~nognetisnzc animal, presenti' 1~ l'.\cnili~iii~~~ (le<br />
Iicrliii cri 181s. Le concours auquel Clail dcsti~ie cc meumtrc etaiil rc-lc<br />
l'btnl d t h projcl, C;limkl le fit. imprirncr ln mhic nnnhc. Il rcn~rrinc tlt:jil<br />
principe5 essentiel5 tlc la Llibori(: qiic l'ni~lcur n dbvcloppbc plus tard, cil lsz0,<br />
dan.; :<br />
L'Brqufise de In mlwe humatkc expliyui~ par IC mnpr'lzsme a??i~izfll.<br />
Cet oii\ rage, Irbs original, trop oriqiiial pour avoir rl~i siicci:~, Sul cl~lil~<br />
sui~nnt In coutiinic, par 1:~ icicncc of'liciellc, tl5cor6c, pcnsionrie~ 11 '1"'<br />
clepen,, qui n'en s0uii1~1 mol, pn? plu
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 390<br />
con me Chardel n'ktait pas Ic premier venu, on lui donna pour principal<br />
&if de ce silence que son li\rc n'6tnit pas signC. Cela prouve que, (le leur<br />
proPr(<br />
: atcu, les savants officiels et leurs sCiclcs lcs journnlistcs, ne jugent<br />
pas de &s livres par leur siibstancc, mais par le noni de l'auteur. C'cst ce qu'on<br />
appel1<br />
e wlgnircnmll juger Ic contcnu (l'un sac par 1'6tiquettc.<br />
11 ec t bon qu'ils nous informent eu\-mhmei de leur mnnihre de procCrler,<br />
car, 5i un autre le (lisait, pcr.;onilc nc voudrai1 le croire, el Ics dits rnvrints<br />
l'acCL15 ,eri~icnL dlOtre un calomnintcur.<br />
Chai -del ne se dS.coilrqeii pis, il obtJit mhe aux snvnnts en signant un<br />
autre ouvrage : Erwi de ps?yc71olâyie ph/~ioloyiq~~e (1831). Ce liouvcaii<br />
roliim e ne Tilt gubrc plus entendu des sourds volontnircs que le prEc6tlcnt.<br />
Mais il parait que les parlisans du magnCLismc s'y inl6rcss&rent, c,lr unc<br />
second e Cdilion, corrigkc et nugmcnt6e tl'une trentaine dc p~lges vit lc jour<br />
en 183: 8.<br />
L'XS sni de psychologie pl~yriologi~pe n'wt nntrc chose, nu fond, que<br />
1'Esquz sss de Zn nnhcre kzcmcizi~e; ii-inis on y reinarque bcaucoiip de chnnccments<br />
dans la forme, qui n'ajoutent pas toiijoiirs & ln clarte du prcmier jet,<br />
mais q ui proulent que I'aiitcur z>iva;t son au\re rt clicrchait h lui clonncr<br />
tniita 1<br />
LYUu, ~n rigueur scicntiiiqiic dont il klait c;ipable. Ln seconde edition surtout,<br />
qui n'e st pa$ sc~ile~nent corrigee et augmentee, mais presque refondue,<br />
temois nc du souci de Clinrclel de ne rien negliger de cc qui peut corroborer<br />
son sy: ;t&inc.<br />
Si nc IU% ajoutons au\ tra~ aux pr6cPclcnts un articlc inskre clans Ic na SV1<br />
de 1'11~ R~ICS dc juillet 1827, ct publib cn brochiirc ?ou5 lc titre : Ol)scr~ n t' ions<br />
de l'nui ieur de 1'Esqui~~c de In nnlurc humaine, ctc., .iur l',irticle .Ilngnelisi~ze<br />
nnn;nmnl<br />
- r . b r n ~ ~ ( (lu ~ diclionnaire (le rncldccine pnr lloilnn, nous aurons tout cc que, k<br />
inriiiisinnce, Cliimlcl a li~ rC tl In pii1)licite.<br />
iiit d'cuposcr In tliboric tlc Clinrclel, il c3n\icnt da dire quclqiies mots<br />
mi~lliotlc ct des rl~coii\~crlc.; qi~c s'a1lril)uciil niijoiird'hili tlci >*l\aiits<br />
I~iiiic.-! v1 k rul~ans, niais que, liciircuicmcnl pour nous cl poiii' l'liiiiriaoii<br />
Lroiivc tlnns les tcii\i.pj (le Clinrdri ct clans ccllcs tltl liicn cl'c~iil~cs<br />
lnagnCli.ciirs, les un.; plris niicic~ns, le2 aiilrcs plu.; n1ot1ornc.i.<br />
LA III ~IIODE DIS Cl1.1~11~1,. - ~1i;lrcl~l -!iii\ ni1 dans 1'6liitlc (111 ninqn6li.;mc<br />
une inclliotlc dianl6tralprnpnt oppo+c h celle de nos savants rnotlcrnc.;. 11<br />
"ail polir principe tlc s'al,.[ciiir ,iiilnnt quc poscililr tlc l',lire 11~s c\pc:ricnccs ;<br />
Iais+t 1,i n,ilurc Icj procluii,c cllc-inDrne ct se Imrn:iit, lui, il Ics ol)srr~cr,<br />
les conihlcr. Ics cnrpgi-!trcr, pour. cnsuilc, les cornlinrer, les coordonner<br />
et, firialcni~~it,<br />
cii chcrclicr l'c\plicLilion, cn conslriiirc Iti. LhEoric.<br />
11 Ii'cii fiil pris plus mal parlnsC, 'il1 conlrnirc. 11 scrnlh que, nulLint In
400 REVUE SPIRITE<br />
F<br />
naturc se plait ii se cacher a. ceux qui veulent la soumctlre ii la torturc, a<br />
glisser dans les mains de ccux qui pretendent lui arrachcr ses secrets par<br />
la violcncc, -je parle (les faiseurr: d'cuperiences, de ceux qui ont tran,forme<br />
lec: hopitaux en laboriitoircc, et reduit les malades la condition de,<br />
chicris, tlcs lapins et [les cochons cl'Intlc; - autant elle met de complais:ince,<br />
d'crriprcssement a se montrer dans toute sa nudite, c'est-&dire dans loute<br />
sa ~rlicc, 5 ceux qui I'intcrrogcnl nvcc modeslie, qui sollicitent scs fit\lcurS<br />
a\cc tlkfkrencc, qui se conlcntcnt, cil un mot, d'observer.<br />
La natiire ressemble a une bonne merc, qui donne la plus mauvaise<br />
a l'cnf'anl turbulent, clTronl6, egoiste et gourmand, qui veut tout poui* lui;<br />
et la ineillcure :I cclui qiii se contente de ce qu'on lui clonne.<br />
En elTct, Clinrdcl a vu, sans les chercher, presque tous les ph6nonibnes<br />
e~trn-naturels, ou tout au moins extraordinaires, que determine le magnc-<br />
Lisme. Il n'en cile pas un trEs grand nombre : cc qu'il en faut pour appuyer<br />
sa thdorie; mais il est facile de s';ipercevoir en le lisant, qu'il les a observiis<br />
souvent ct consciencieusement, et qu'il en a vu bien d'autres qu'il ne rap-<br />
porte pas.<br />
Comme sa position sociale le met a l'abri de tout soupcon de charlata-<br />
nisme ; comme il n'a pu se tromper lui-merne, puisqu'il- n'experimentait<br />
pas et se bornait a voir; comme il n'a pu etre trompe par des expdrimen-<br />
tateurs de iilauvaise foi, puisque, quoiqu'il en ait vu souvent, il ne se fonde<br />
jamais sur cc que les hommes ont produit, mais sur ce que la nature elle-<br />
meme a produit spontandment en sa presence, á parlant a sa personne )),<br />
comme dirait un huissier Pour toutes ces raisons, les temoignages de<br />
Chardcl sont d'un grand poids, et meritent plus de confiance que tous ceux<br />
des pretendus savants qui, depuis une quinzaine d'annees surtout, ne<br />
cassent dr faire des experiences, ce qui ne les empeche pas d'etre toujours<br />
en contradiction les uns avec les autres, et chacun avec lui-meme.<br />
(A suiwe.) ROUXEL.<br />
LES THEORICIENS<br />
Volre numero de juillet est remarquable, je suis absolu~rient de l'avis de M. Rouscl,<br />
mes travaux personnels appuient fortement ses conclusions.<br />
Je ne vois dans aucun des systemes, machines ou autre, que l'homme peut observer'<br />
la reprbsentation du mecanisme que les naautistes prbtendent nous expliquer en disallt :<br />
Le mCcanisme humain produit de par lui-meme des effets, la conscience est un de ces<br />
effets. Cette conscience n'est que le resultat des mouvements des organes, suivant LIn<br />
rythme variable.<br />
Cette conscience est donc. assimilable a ce que dans une machine A vapeur nous apPe.
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 401<br />
fet iend~i, represente par cleus abstractions, vitesse et erort dont le produit est<br />
iil.<br />
apres eux la conscience dirige la machine et la machine dirige la conscience.<br />
conscience n'est qu'un effet pur et simple, comment cet efit peut-il devenir<br />
r de la machine qui I'engenilre??<br />
machine a vapeur engendre vitesse et effort comment la vitesse et l'effort seraientr<br />
tour force motrice de la machine??<br />
ieuricicns ne voient pas qu'ils nous servent, sous une autre forme, lz paradoxe<br />
iement perpetuel.<br />
ins ont observe des sujets A double conscience, alternant dc jour en jour, un jour<br />
A, le jour suivant ils sont B. Chaquc fois que le su-jet est A il n'a aucun souses<br />
etats et vice versa.<br />
uisque le rendement de conscience A, aussi ]tien que celni de l'etat B, ne sont<br />
efforts purs et simples du c6i&bral, par quel mikanisrne ce c6~el)ral modifie-t-il<br />
eiodiquement ses effets ?<br />
conscience A s'est entendue avec !a conscience B, pour se partager tour a tour<br />
.ion du cerelnal, il a bien fall~i qu'au moment de cette entente, ces deiir cons-<br />
3oient reciproquement conscientes de leurs existences!<br />
ts au defi ces theoriciens d'entre~~enlre une explication serree de leur systemc<br />
?ber dans le charabia des charabias, et malgre eux ils sont amenes, apres avoir<br />
rie ia conscience un effet pur et simple du cerebral, d'en faire un moteur du cere-<br />
Ve qui revient A dire que la conscience est non pas l'effet, la fonction du corebrul,<br />
'etat particulier d'un organe inconnu qni actionne le cerehral et agit de commu-<br />
. avec lui, organe que vous, spirites, appelez l'Esprit.<br />
Salutations empress4es.<br />
-<br />
GOUPIL, ingenieur.<br />
La Rpwe du mois d'aout ~ublie le procea-verbal du Comite de propagande (9 juillet<br />
1891), lequel etablit ainsi la situation du tresorier :<br />
Le 30 juin, le depbt au Credit Foncier s'elevait a :. .................... 1.364,22<br />
Le tresorier avait, especes en mains : ................................ 137,60<br />
Somme roinise a l'instant par M. Warschawslri, d'une p ~ rt ............. 31,15<br />
et de l'autre.. ........... 7345<br />
Total.. .... l.G36,42<br />
J'ai effectivement recu co jour-la 31,15 et 73,45, mais ces deus sommes figurent dans<br />
rencaisse annonc& de 137,60, autrement dit, elles font double emploi dans le compte<br />
etabli, ainsi c-u'en fait foi mon livre dc raisse soumis ce jour-lh au visa du CornitC.<br />
En d'autres termes, j'avais en arrivant a la seance, en caisse..;. ......... 33<br />
Vous m'avez remis 31,lj et 73,45, soit.. .............................. 104,6<br />
Ce qui a constitui:! un total de :. ...................................... 137,GO<br />
26<br />
-
Donc, en dediiisant, comme il est juste, les 10k,GO faisant cloul~le emploi dn totnl de<br />
1636,42 que vous indiqiiez, il reste esnctenicnt en caisse :.. . . . . . . . . . . . . . . i.501,82<br />
A vous coibdialement Messieurs,<br />
AUZANNEAU, tresorier du Contitd de propngn>i&<br />
Ricn (le nou\cnu sous le solcil, c'est S,iloinoii, iin roi-prophhtc qiii Iqn<br />
dit, ct il n tiil vrai. Il n'y n pny qi1'a~i fxncu\ 123 dii boulcvnrd T'nlhirp<br />
qu'il SC pnssc dc ccs (:hoscs hiranges, c-itrnortlinaires qui mcttcnt toiilcs<br />
lcs ccr~cllcs cn l'ilir ct tlonncnl licii niiu appr6cintions cl nu\: cuplirn[ions<br />
lcs plus conlradicloircs. Dans tous les temps ct clans tous les pays il y il eu<br />
rlcs maisons encore plus tristement pri\ilibciecs, plus crnellemcnt hnntfirs<br />
quc ccllc du boulcvnrd Voltaire. Les locntaires dc cette maison sont cil<br />
quelque sorlc mennghs, les inviqihles en siipposnnt quc cc sont cuu qui font<br />
le tapagc , apportent dans lcurs cspieglerics un scmhlnnt dc niesure.<br />
Il est loin (l'en de inC:inr: pnrtoiit. Voici cc que jc lis dans L~rc,<br />
journal dc Itoine qui traite des sciences psychologiqiics, je ne fais q~ic trn-<br />
(luire presque inot B mot, ce n'est que vers ln fin Ce l'article quc je me con-<br />
tente de donner un rPiurne :<br />
cc Il y n a Vhrone un laste ct antique hotel dont on parle 1)cniicoup eii ce<br />
(I moment ct qui nppnrlicnt a ln fdmille dcs Frnncliiili. En JS%, moiiriit<br />
subilcment 1,i yignora Angelia Pnglinri, tnntc dcs Frnnchini. 11 y alnit h<br />
c( peine qiiclques inois que ccltc innte 6tnit decedkc lorsque tout d'un cnap<br />
on entendit dcs lwiiits Ctrnngcs qui tiporiv~nturent lcs 11al)iti~nts. Dei-isii"i'C<br />
Ics lils s'entcntlnicnf (lei coups secs ; Ici tasses ct lcs I C ~ ~ Cw S ~noii\~~i~<br />
(( tl'cu\-ni~iiics siir lcs Inl)lcs cl il seiiihlnil qiie qiiclqii'iin alliiit et \ cii:lil<br />
clans Ics c1ininl)rc.;. C'csl pririripnlcn~ciit dans iinc ~iclle nrinoirc 111 ir6C<br />
a dans la c.linml)rc (le ln t1i:Siintc qu'il SC Liisnil lc pl~is dc tapage. T,r- lnt-<br />
á tnnts tlc 1'nrmvii.c s'ou\ raicil L spontiaiii.rncn1 cl cri,iiciit wr lcurs goid..<br />
a cl il scinlihit qii'iiiic innin in~isiljlc .;'nniiis;it ii hnltrc lc Ininlmur ciir 10'~ (( panncnii\. 011 lit il\cr soin ln visila tlii \ica\ rncii1)lc cl oii y tlecoii\ ri1 1111<br />
un rnillicr tlc francs.<br />
c( Ln d6i'uiilc, (lai!; >on teitnincnt, alnit nianifcsli~ Ic, t16.;ir rl'drc crilr~i.i'"'r<br />
á tiroir c~iilcn~~nt<br />
(( dans In IOsw cominunc. AprEs ln iICcou\crtc tlc l'argent, on 1'c\liuiiici cf<br />
401 I~EVUE SPIRITE<br />
\<br />
,( Eu\ nussi ciitcndircnl niardler clans un corridor contigu u leur cllnmlJrc<br />
C( et ]CS portes s'ouvrir ct se refermer.<br />
Ils se prkipilfircnt aussitut tlans Ic corridor pour siiisir le coupable au<br />
á collct ct lui hire un maukais parti, mais ils nc ~ircnt nbsnlumcnl ricil.<br />
y-<br />
interminable^ corridors preuves dc la prefence des spectres subtils. En min<br />
fit appel auu soltlntr de la garnison ; plusicurs senlinelles plnc6es dans<br />
les difierentes parties du local faisaient bonnc garclc et ne purent arreler les<br />
de l'autre monde, hmes endurcies qui s'amusaient ails depens<br />
de tous ; cc5 soldats affirmbrent qu'ils ne aoynicnt pas les chaines trainees<br />
auPrEs d'cus, ?.ussi frappaient-ils Ic sol awc ln crosse dc leur fusil pour<br />
les ctlptcr cl ne frappaient quc le ~~idc. Apres maintes fois l'action de la<br />
de In police, des hoinmcs de ln garnison, lcs autoritCs firent<br />
evacuer la maison maudite el liantoc. Ce fut trbs ennuyeux pour lc propriCtaire<br />
et je nc sais si, depuis lors, celte maison f~11 plns lard dkinolie ou<br />
remplacee. (Le fait est aut,hentiquc.)<br />
Voici un cas clont je fus temoin : il y .i quelques annoes je faisais mon<br />
conge militaire 3 Pri-\?as (ArdEche). De garde chez le general de brigade<br />
~ressolles, apres avoir remplace un camarade et prononce les paroles<br />
d'usage pour la relevee dc la guerite, jc regardais s'eloigner ceux qui<br />
m'avaient laisse la consigne. A peine disparaissaient les dernieres lueurs du<br />
falot qu'un bruit insolite sc fit entendre au-dessus de ma guerite; leuruit se<br />
renouvela a plusieurs reprises differentes, et je me rendis parfaitement<br />
compte qu'il provenait de pierres venues de je ne sais quelle direction, sur<br />
In toiturc de la guerite, laquelle etait tres eloignCc dc la porte d'entree de<br />
la maison Bressolles qui fut aussi frappee par les projectiles. Ayant mon<br />
sang-froid je fis quelques pas pour me rendre inieuu compte de cc1 etrange<br />
phenombne, et en tirer si possible quelques consequences. Rien ne put me<br />
fixcr sur la provenance des jets de pierres.<br />
Je me contentai, lorsque je fus releve h deux heures du matin de duclarer<br />
le tout au caporal; celui iit un rapport au capitaine adjudant-major,<br />
De Renaud. C. KIXA.<br />
CIIOSES 1113 L'AUTRE MONDE<br />
(18 jiiin 1801) L n Touraine republicnim.<br />
APR& LA MOW, &vc'ln/ion cles rnysli,res d'ouke-ton& ; ~olulion scientifipe<br />
et rnlionnelle ties problhcs cl< la vie cl cl? ln mort ; lois supc'rieu?.es de I' Univers;<br />
t~alure et deslinbc de l'eh l~uvizni~o; les vies szcccessives, par Leon<br />
Denis. - 13aris, 1iI)rairie cles scicnccs psychologiques, 1, rue Chahanais.<br />
- Pris : 2 francs 50.<br />
11 y n di\ nnq, cc livre, coininc tous ccu\ irnilniit ICS mbmes questions,<br />
serait iims doiilc passfi innp~ryu, on da moiiii on ne lui aurdit accorde<br />
qu'un regilrd distrait, accompagnh d'un sourire de pili6. Xi la profondeur
406 REVUE SPIRITE<br />
_ _<br />
dcs pcnscri, ni I'~~Ico~~LcsL~&~c prolli!k sciciitifiq~ic, ni lc mCritc lit16rairc<br />
l'ccuwc n'iiiiraitxnt prevalu coiitrc 1c discrcdit dans lcquel 8tait toinliCcs les<br />
eludcs spiritualistes. On n'ci1 ~oulail plus depuis longlemps.<br />
Mais comme, cil dis ans, tout n cliaiig8 !<br />
1.e rnngiikLimie d'abord, ccltc science si ridiculistc, si iiicpris8c, si ],icn<br />
il8cliirCc iiiorlc cl cnlcri+e, a reparu, s'imposant dc linulc lulle ails coisps<br />
sa\-aiils, Ics obligeanl U rccoiinailrc sa puissance. On I'utudie auj~urd'li~i<br />
011 Ic pr;:licjuc, dans la plupart dcs cliniques ct. clcs liopitaux. IXco ciil~ii(l~<br />
oii l~ii C'O~ISC~VC soi1 sobriquet d'llypno[ii~lli:, pour iic point parailre ftiirc (le<br />
~uiic~~~ioi~s au'; clisciylcs uc Alesi-ncr, irinis jc vous prie dc croirc que le<br />
tloctciir Rraid, qui in~cntn lc mot, ne se recoiiiiaitrnil guErc ni clicz<br />
hl. Cllaicol., ni chez M. Luys, ni clicz RI. Ucrnl~ci~i, ni cliez M. Likbnult. Ses<br />
cspi~riciiccs, qui firent quclquc hruil il p a cilicjuantc aiis, scnib1cr;iicilt<br />
eiihntiiies ; quact a sa lliboric, clle n'est plus il6fcnduc quc pour la foriiie<br />
- par des tivocats snns con~iction do111 le nonibrc diniin~ic lous les jours,<br />
Lc ~-oc~alilc seul est dcmcur6, pa~ilion appcli': 3 couvrir uilc innicliandisc -<br />
c'est-k-dirc des ph8nombncs dont il Ctnit !a negation implacable. O dcstin&<br />
! ...<br />
Il n'y ri: en ?S37, qu'u parcourir au jour Ic jour, je nc dis pas les journaus<br />
oii ecri\-ciit Ics profmcs, inais lcs recueils scientiGques les plus skvbrcs, pour<br />
1- 1 oir rnco:itks, comnicntes, des I'i~ils indCiiinblcs, dont l'explictition cst<br />
iinpo~:;ilIe nmc lc scul secours des lois pliysicjucs et pliysiologiqucs coililiics .<br />
Ikoutcz 31. chnrcvl, 1'Cinii:cnl csperiinelltatcur dc la SalpOlriere :<br />
LI]-pnotisinc, dit-il est un moiide dans leqiiel on reiici~ntrc, a cutk de<br />
faits palpal)les, riinteriels, grossiers, cliloj-ml; toujours la pliyaiologic, des<br />
faits nlisol~iiiieiit cslraordiiiaircs, iiic?;plicci!Acs jusqu'ici, nc r8ponclalil B<br />
tiucunc loi phg-.iiologiquc ct Lou1 ii. M l Ctrtlngcs cl surprenants.<br />
LCS I'ilit~ sigiiiilts par JI. Cliarcol, 011 Ics co!ishtc ptirloul. 011 s'iipcrtyit<br />
ciifiii qiic 1 :~ tlCii6galion de parti pris 11r sert il ricii, csl simplcmeiit riclic~ilc,<br />
que i-nic\!i\: ~iiiit s'iiiclincr
de l Eco?e poh~techniyue. Eh bien ! sait-on h quoi il utilise les rares<br />
rs que hi laissent ses absorbantes fonctions et scs travaux sur l'art<br />
airc ? h ecrire des lirrcs qui ont pour titre : Les Forces non de/?,ties,<br />
:tnk p~ofonds de l'kypnose, le Fluide der nragne'tiseurs, ctc , clc.<br />
me parait, en somme, que ce puivre magnetisme est suffisnmmcnt<br />
1abiliL6 cl quc l'licurc est passk dc plaisanter sur son comptc. .lu- i'i ." ne<br />
ante-t on plus.<br />
lis il cxiste un autrc ordre dc fc~ils, nu fond cmnexcs avcc les p1iCnomEn1<br />
es magrlEtiqucs, dont 1)cailcoup dc personnes nc vciilcnt pas cncorc<br />
en te ndrc parler, qui font pousser dcs cris raillcur~ aux uns, Iiausscr les<br />
epau Ici; aux autres.<br />
Ce s fLtits, quc l'on crie ou que l'on se taise, qu'on Ics accueille par des<br />
raillc :rici ou qu'on ferme les yen et les oreilles, n'en finissent pas moins<br />
part riompher clu sccplicisme lc plus endurci. Ils font cle par lc inonde autant<br />
de 1 mit que lc magn6lismc-liypnotisnic, et, eux niissi, ont, pour $tre prCsentc<br />
et imposes h la croyance, l'appui de sarants dont ni l'autoriie ni ln<br />
Ponnc foi nc sauraieiit etrc suspect6es.<br />
C'est un docteur, professeur au museum d'histoire naturelle, d6legue a<br />
divcrses missions par le minislere dc l'instructicn publique, c'cct M. Paul<br />
Gibier qui a publie deux livres . l'Ann7yse des choses et le FaJiivisnze occidenlnl,<br />
clans lesquels sont mentionnes les phhomenes les plus extraordinaires,<br />
1cs plus proctigieu\ - ct en mOme temps les plus certains.<br />
C'est un cloctcur, M. Dnricx, qui ~ient de fondcr les curieusc3 Annales rlcs<br />
scie?~ces ps?jckiy~res, reczteil cl'cbservations et cl'csp~ric~zces sur la tdepathie, les<br />
transmi~sioiis dc pensees, Ics apparitions des vi\ ants et dcs morts.<br />
A cot6 dc M. Dixrieu, foncfionnc une commission d'etudes compos6c dc<br />
BIM. S~illy-Prutlhonlmc (dc l'Acad6inie francaise), presidcnt ; G. Unllet,<br />
agregc CL la FaculL6 de rn6dccinc de Paris ; Bcauni., professeur 3 In Faculth<br />
de in6dccine ilr Xnnry ; Ch. Richet, profcssciir h ln Fnculk: de medccine dc<br />
Paris ; le colon cl .4. tlc Rochas, nclministrntciir dc 1'Ecole polytccl~~iiquc ;<br />
L. blnrillicr, inaiLrc dc confCrcnccs h 1'Ecolc pratique des llaules Eludcs.<br />
Ccs iiicssicurs, qui lie son1 point, jc lc rrois dii moins. Ics premiers ycnus,<br />
SC son1 c1inrgY.i clc rccucillir, cn l~rancc, toiiles Ics olwrvntions do faits<br />
elrarigcs cl iiicspliqiii~%, ct dr Liirc coi~nnitrc (1,lns lcs Atriaales des .sciences<br />
psychiyws le.; pli~nom~ncs dont la prcukc aura fit6 faite. 1% jc puis vous<br />
asyrcr qu'il5 c\igcnt des l6moignngi:s s6ricu\, qiic leur contrc;lc n'est pas<br />
un coi1 LrVle iiidulgcrit.<br />
Du rc,Lc, l'lio~ior~blc II. Darie\ CL ses amis nc font, cn ccllc circonslancc,<br />
que siiivrc l'c\einplc clc la Sociel; de recherche^ prychiyucs ilc Londres, oir
408 REVUE SPIRITE<br />
cles salants dc ln mleur dc JIM. Vycrs, Gurncy, \Yillinm Crool\cs, RII,~,~<br />
Wallace, tra~nillent, cn compagnie de penseurs comme XI. Glntl~lon~, a<br />
scruter lcs f;iriiltes de I'Gtrc humain et publient regulibremcnt, dans linc<br />
Re\uc spiicinlc, lcs riiiultnts clc leurs tra\au\i<br />
Qu'il nie soit pcrmis de cilcr encore - ne fut-cc quc pour m6moiic - 1,<br />
si curic\ise, si intercssantc chronique de notre collnbor~leur pnriiicn,<br />
JI. George.; \lontorgucil, intitulbc ilu seuil du my~li.re, oil nous lisions, il y<br />
n qiiclqncs joilrs. 1s description des mnnifestnlionq v6rit;ll)lcincnt f,iiilnstiques<br />
accoinplicc dans un milieu sccptiquc par c\ccllencc, dc\niit (Ir?<br />
mbclccins cl dcs hommcsdelcttrcs qui ajaient pris loutes leiirc pr6cnulion~<br />
pour nc pas etrc dupes.<br />
Ce prEambule un peu long m'a sembl6 utilc h donner :L mcs lcctciirs<br />
n~nilt d'aborder le livre de JI. L6on Denis. S'il y n parcnt6 bvidente eiitrc 13<br />
lucidit6 magnbtiquc et les faits dits psycliir~ucs, ccu\t-ci ne font tres cerininemcnt<br />
qu'un avec les phhomunes [lu spiritisrric, tels que nous les expow<br />
l'eminent conferencier de la 1,igiie cle I'cnseignemeiil. Ajoutons que M. Dcnis,<br />
au cours cle scs nombreusc~ obser~ ations et expiiriences, n procede avec une<br />
methode aussi rationnelle, au4 scientifique, que les psychologues (le<br />
Londres et de Paris.<br />
II faut toutefois se hAter de reconnaitre que l'autcur d'Apres la mort et<br />
lcs personnalites dont nous lenons de riter les noms n'emploient pa.5 les<br />
mCmes moyens, n'ont pas le meme but.<br />
Les premiers aftefidefit, en general, qu'on leur apporte des faits, pui- ils<br />
les verifient minutieusement, sevbrement.<br />
Ils n'ont aucune theorie, aucune doctrine : ils se rkerlent, pour 1'6poqllc<br />
plus ou moins Bloignee, oii, suilant euy, il aura ble cnregislre un cnsenildc<br />
(le phbnoinhes ~~crmettant de poser des principcs.<br />
M. Leon Denis, comme les autres disciples d'.illan Rnrtlec, protoyw 12<br />
production des phenomerics, entre en coiilnct ahcc Ici i;trcs mnnifcste~ tl~li.;<br />
les cupericiiccs, les interroge, Icc 6coutc, inscrit tout cc qui a 6th 111,<br />
entciidu, toiil ce qui ii. Ct6 (lit, cl cn fnit I'ohjct dc profondes ni6dilatioi14.<br />
Il tirc ensuilc (les conclusions qui servent dc base il iinc doctrinr parti-<br />
culibre sur Uicn, Ic crhlion, 1c mondc,In \ic, I'Iiommc ctlnmoralc, cl c.cllr<br />
doctrinc,il In pi.ocliimc, la de~eloppc a\ cc. 1ii foi ln plus c, In piiis nrtlcnl~<br />
Clicz lui, l'eup6rimcntntcur nttcntif, pruclent, avis6 (et nussi pcii f,icilc<br />
tromper quc les nicml~rcs de In Societe dc reched~cs ps,r/cI~ic/z~cs, on pciit cl1<br />
avoir l'as~urancc), quand lcs Liits ont Ctc coiilrde.;, qc douhlc d'lin ap;dr(',<br />
d'un mis~ionnnirc, qui a charge tl'i'tmcs cl \cul r6panclrc parmi Ic.; 1ioiiii~~<br />
la bonne iiou\cllc.<br />
\
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 400<br />
-<br />
t-ce M. Lhon Denis qui a raison :? Ne s'eit-il pas trop hCt6 de conclure?<br />
-il pas acreptC arec trop cle confiance lcs cornmunicalions d'6tres mysux<br />
ayant interel a l'indiiirc en errcnr? J'a\ eue n'a~loir pas de cornpe-<br />
: personnelle pour resoudre ce problemc; niais, en voyant les ariiniral~les<br />
nsolailtes consCqucnces qu'il tirc de la tloctrine spirite, je scrtiis bien<br />
, et d'autrcs lc seraient avcc moi, dc troil~cr au systkmc un ccrtnin<br />
tbrc dc vrniscml)lancc.<br />
iillciiri, l'nutcur tl'dprlr In mort ne s'iinmobilisc paq dans un dogmc<br />
,LI. Coniinissanl toutes les objcctions qixc l'on peut f'airc et cn nynnl<br />
b le plus grnnd nombrc avec zutant de forcc que de con\iclion, il<br />
inait que bicn dcs points restent encore dans l'oml)rc, puis il tleclarc<br />
., .._ement :<br />
,a doctrine des csprits SC transforme sans cesse par le travail et le<br />
-es, et, quoique superieure a tous les systbmes, a toutes lcs philosophies<br />
isse. reste ouverte aux rectifications, au\ dclaircissements de l'avenir.<br />
e peut-on demander davantage ?<br />
n'aurai donc garde d'insister, et j'arrivc a l'examcn succinct du spiri-<br />
tisme tcl que le prescnte hl. Leon Denis.<br />
dela de notre monde, dit-il, (1 fin autre mondc existe, non pius celui<br />
qflnimcnt petits, mais un univers Jluidiyve, qui nous enveloppe, tout<br />
le de foules invisibles n.<br />
(( ucs eLrcs surhumains, mais non pas su~naiurels, rivent prhs de [IOUS,<br />
temoins muets de notre existence et ne manifestant la lenr que dans des<br />
conditions determinees, sou^ l'nclion des lois nntuvelles, prdcises, rigoolrezises.<br />
Ces lois, il importe d'en penPtrer le secret, car de leur connaissnncc dCcoulera<br />
pour l'hommc la possession de forces consicleral)les, dont l'utilisation<br />
Pratique peut transformer la f~cc de la terre et l'ordrc cles socibte~. C'est 1,i<br />
le domaine de la p~ychologie eaperimentale, d'aucims diraient dcs sciences<br />
OCcultes. â<br />
Lcs etres surl-iumnins dont il vient d'etre question, sont, tl'nprh. Ics spirites,<br />
les Ames dcs niorts. lievitus d'nnc en\eloppc fluitliquc clni a re$u lc<br />
nom depe~isprit, ils ont la hciilli: dc se mnnifcqtcr aixu livnnls. T,c pdrisprit<br />
est l'instrument a l'aitlc tluqucl s'accoinplisscnt loixs Ics plihoi-ribncs du<br />
magnClisinc CL cl11 spiritisme ~cicntifiquenienl d6moiilr6i : lucidit6 ; r rie h<br />
distancc ; presscntimeilts: apparitions ; materialiscitioris in&ntariCcs cl [LIgitives,<br />
et cepcntlant tangibles, cles d6Sunts; lablcs tournanlcs, maison.;<br />
hantees, etc., etc.<br />
hfais tout le mondc n'est pas iiptc h communiquer tlircctemcnl nl cc lcs<br />
11 Saut dc5 orgnnismcs d'un systhmc ncrtcu.; trhs delicat cl trks
410 REVUE SPIRITE<br />
\<br />
scnsilile. dont le perisprit, plu-: ind6pciidant de la matiixe quc le.; :iutrei,<br />
puisse en quclqucs sorte se fondre a\ec les fluides des inlisibles Ce; clrcs<br />
sont dcs ?wedizlrns, c'cst-a-dirc des intcrmedinires.<br />
Voici maintenant, resunids cl1 quclques ligrics, Ics enscigncmciit; que les<br />
doctcurs du spirilisme croicnl pou\ oir nous donner, cnscigncincnl.; rcsul,<br />
tant niit,liit de phenombncs eu\-mCnics que des rU~~lalionu f~itcs p,ir les<br />
etrcs mnnif'cst0s :<br />
L'hiiir cit iinmortcllc.<br />
La iiiorl n'cst qu'unc trnnsforinalion.<br />
Chncun dc nous renait pl~isirurs fois, soit sur ccttc plsnbte, soit snr d'au.<br />
tres, cl ccttc i'vol~ltion doit aboutir, pour tous, a l'union finale cl biciilicureuse<br />
n,cc Dieu.<br />
Lc5 m6chnnls ont 5 subir dcs epreuve.; plus longue.;, plus penible;, que<br />
les bons. Lcurs Ctnpcs peuvent comprendre des millier* dcs sibcles.<br />
Dans Ics conlmunications cpirites, on n trop sou~cnt nffnirc h cc- in&<br />
clianls, tlesignk sousle nom d'esprilsinfdrieul-S. Ce sont eux qui, aj ant garde<br />
leurs clefCiuls, lcurs lices, lecr malignite et aussi leur ignorance, le~w prejuges,<br />
trompent, ahusent les evperimenlnteurs imprudents ct lrop crEdules,<br />
leur lendcnt des pieges, leur font croire des choses absurdes.<br />
(( Le nloncle inrisible, dit M. Leon Denis, est, sur uiie plus vaste echelle,<br />
ln reproduciion, ln doublurc du monde terreslre. Lh, cominc ici, 1,1 \.Crith<br />
et 12 ~cieiice ne sont pas le partagc de tous. Ln supbriorito intellectuelle ct<br />
inoralc nc s'obtieill que par un tra~ail lent ct continu, par l'accuinulation<br />
de progrbs rbalises au cours d'me longue suite dc sibclcs n.<br />
Ain4 s'c\pliquent les ridicules (( rbvelntions )) qui ont jct6 tant clc di+<br />
crhdil i;ur les e\]16ricnce.s de spiritismr. M. Liion Denis est le premier {L en<br />
f,iire juiticc.<br />
Il fi~tit donc aux c\pbriences, nuv Clildcc sur le iriondc intiiildc, iiifilliincnl<br />
dc wgcssc, de pcr-e\Erancc, dc priidciicc. Toulc- Ics ri:\Clatioll5<br />
lotis Ics eii;cigncn~cnts iloi\cnt Clrc passus (( au crihlc d'un jugcmeiil 4-<br />
\ brc n, cl il iic Kiut ( jamais nbtliipicr lc droil (le controlc cl d'c\;inicii D.<br />
JI. LEoii I)cnis, parlant ensuite d c ~ i.cucil-: ci, dcs dnngcr. pzweiur~,i/ hlrmniwr<br />
doiit cloil sc gcirdcr Ic spirilismc, condnmnc n\cc unc intlisn,iiioll<br />
vEliEniriilr lc cli,iilnldrii~nic, 1,~ \i~rialilC des I'ciux niCdiums. clc5 c\ploili'urr<br />
dc locis dcgrbs, cl hit jiistcmcnt icmnrqucr (( qlic l'c\islcncc tlc I)ro(luit'<br />
EalsifiCs ~ ic donnc pni Ic droil de nier ccllc dcs produits iinlurcls. j)<br />
.Tc Ic rhpblc : Ics c\plicntions cl lcs LliEoricc dii spirilislnc pcu~ciit ctrc<br />
(lisriilcri ct combntlucs jii5qu'h In iiEg,ltion ,il)soluc, ;iul;liil par Ici; ipii.iLiltx'<br />
liilcs qui .;'en licnncnl nul ancicii:ics conception, i cli~icusc- (lue 1)"
JOUnNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 411<br />
nl,,,ti'rialistes. Unis les faits s'imposent a tous. ils meritent cl'Blre euamini's<br />
parti pris.<br />
qui s'impose Cgalcment, c'est 1,i reconnaissance cle ln loyaut6, de ln<br />
boo~c foi, de l'esprit investigateur dc M. LCon Dcnic. Si jdmais il fiit une<br />
clroile, profontl6nient honri0te, ennemie de toiitc fraiidc, rbpugnant<br />
horreur inCine 3 l'npparence du mensonge, c'r,t celle de l'bomine qui<br />
ecrit Apds In mort.<br />
Que si nprEi lccturc de l'rruvrc, cli:lcun, selon les opinions qu'il s'cd<br />
fJjtes, selon son educntion. bcarlc oii admet ln doctrine qpiritc, il y aura<br />
toutefois unaninlit6 u s'incliner dcv;tnt le penseur, :I Btrc convnincu ct<br />
touclie pni. le mornlislc, il se scntir p6nClr6 de s~iupntliie pour l'ami de<br />
]'hi1mnllit6, h adinirer 1'Ccrivain.<br />
D'un bout a l'autre du Iiire il passe uri souffle puissant qui sul)jugiic, qiii<br />
entraine, qui rcmuc l'amc dans ses plus intimcs profondeiirs. Pnrlic historique,<br />
partie philosopliique, partie scieiitifiguc, partic moralc surloiit, sont<br />
semCes de pages s~pcrl~cs, ou la beaute des pcns6cs c'illuminc encore des<br />
seductions du style le plus eloquent, le plus ele~6.<br />
Lisez l'introcl~iction, ou RI. Leon Dcnis hit connaitre Ic clessein qu'il s'est<br />
propose ; liscz lcs chapitrcls intitules : ln Crise moralc; 1'Ame immortelle;<br />
l'Uni~crs et Dieu; le But clc ln vie; les Epreu~es et la mort; la Derniere<br />
heure; le Jugement; Justice, SolidtiritC, Respo~isnbilite; Libre arhitre et<br />
Proviclcnce ; la Vie morale ; le Devoir ; Foi, EspCrance, consolation ; 1'Egoisnic;<br />
ln Charite; ln Prii'rc; 1'.4inour; la Loi moralc, etc., et dites s'il est<br />
possible cl'aroir une conceptioil plus grandiose cles dcstinkes du monde,<br />
c'est-a dirc dc l'humanite, clitc.; c'il fut jamais philosophie plus parfaite,<br />
moralc plus pure, cspril plus ourcrt au\r scnliments fraternels ct ~$i:nereux,<br />
plus d6siiiLeresi6,pI~is n\itlc d'iil6al et d'infini I~oilheur pour ses scmblablcs.<br />
11 n'csl pa.; iine vcrlii que ne re~onlmande, a:ec une clialeurciisc et phi:hntc<br />
con\iclinn. 1';intcur d'Ap ?< la mort. Il n'est pas iin vice qu'il ne condamne,<br />
rp'il 11c nous inontrc claircinent conirric Ic plus rcdoulnhlc rlrs<br />
obstacics tlrcs~b- conlrc le i~i'ofi'hs tlnii\ cc monde cl tlnns l'autre.<br />
Coiiclasioit : ic li\rc ilc M. Iioii Tkni4, ayant n6cciinircii~cnt polir effet<br />
dc fnirc pciiscr ct de rcndrc mcillcur, qiiclquc tlisciitn1,l~ iluc tlcmci~rc<br />
~l'nillcur~, pour brnuc~iip, I'iiilcrprCtation dc.; cominunicalions cpirileq, est<br />
un b~11 li) m.<br />
lccturc ci1 peut donc clrr coiiieillCc il lous.<br />
Les curicu\ de.; secrets inj slibrici~\ clc la natiirc y apprendroiil millc<br />
(loiil ili ric se iloulaiciil guhi.c cl qui Q1,irgiroiit consitl6rn~~~enlen<br />
l'llorizoii clc Iciirs c.oniinii.;nncc~.
412 REVUE SPIRTTE<br />
- \<br />
,,-<br />
T,es esprit.; que passionnent lcs spCculations dc l'ordre philo~opl~ir~~<br />
ront ravi.; dc loir Ics plu< granils pro1)lhmcs etudiks par 11. Leon D~ni.; a\,c<br />
une magistrale competence.<br />
Quand au\: hmes scnsil)les, 3 cclles qui aiment. cllcs nc peuvcnl inaii,jlicr<br />
d'bprouver iinc vive delectalion :L sc rencontrer (Lins la reclicrclic clr ln<br />
fklicitii suprt?mc avec une iImc delicale et equisc cntrc toutes, qui cnit ~i<br />
incrvcilleiiscmcnt parler dii tl6voiicmcnt, (lc ln solidarit6 et tlc l'anloiir.<br />
lhfiii lcs amis du l)caii langage, (111 style piltorcsrliic, imagi: CL p~fitiqil~<br />
qui convicnt si hicn au sujct trait6 par M.. L6on Dcnis, n'auront pas h rcgretlcr<br />
lcs instants consncrbs h lirc Ap~hs la .rmwt. Cc livre, dcril a\ec un<br />
prestigieuv talent, ct l7ci?iivrc d'un innitrc. G. M~RIGOT.<br />
L'INTOL15RANCE RI3IJGII3USE A 'TRAVERS LES SI~CLES<br />
Chapitre IS.<br />
Henri IiI. Ln Ligue. Ln mort du ~oi.<br />
(1571, 1376, 1589.)<br />
(loir la <strong>Revue</strong> de juin <strong>1891.</strong>)<br />
Le lendemain de la. Saint-Barthelemy, Charles IX passa pour le complice<br />
de Philippe II, aussi SC troiiva-t-il plus puissant qu'avant son crimc: c'$tait<br />
a qui s'inclinerait profondement devant le Roi de ln dnznt-Bnrthelem?y. Aiissi<br />
dans son orgueil le roi etait-il pr6.t a SC declarer l'auteur de cet enorme fnr-<br />
Iait, il etait du reste enivre des eloges et des felicitations qu'il recelait de<br />
Rome, de la Papautb. Il osa meme dire un jour, quc non seulenlent, il ihtait<br />
l'auteur du mcurtrc dc Coligny, mais qu'il aurait voulu lc poignarder dr sa<br />
propre main, que s'il n'avait pas mis son projet A e\ecution, c'est qu'il avait<br />
Cte arrate par Ics chevcux 1)lancs du vieilliird.<br />
Et ccpenuant le jour oii on le conduisit ail Parlement pour lui f'iiirc signer<br />
ct aLoucr la Saint-Bartli6lcmy, u son visage, dit un t6moin ociihii.c,<br />
Pctrucci, fitait tellement allfire, qu'il pirut horrible. 11 (Ic roi) 6tait 11~1%<br />
maigrc ct vofitc, piYc, les ycin jauniltrcs, hilicu~. mcnacants, Ic coi1 ili1<br />
pcu (le lravers )). (Castclnaii.)<br />
Jusqii'h sa mort siirvcnuc le '>O mai 1571, c'est-il-dire vingt ct 1111 m17is<br />
nprils ln S;iinl-l3arllii.lcn1y,Ic roi sescntit pour--uiji par ln mal~tliclioii ~cllcralc.<br />
Fut-il cmpoisonnb'?<br />
On l'a 1)icn dit, mai; nous nc pouvons croire quc sn mhrc, son fri'rr (''<br />
nctz aient accompli cet homicitlc. Du rilstc, Narie Toiichet ct 11 jciinc ic'i"'<br />
suflisaicnt nmplemcnt pour envoyer cc roi poitriiinirc d ~ns uii nlo1it1'<br />
mcillcur !
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 413<br />
Y<br />
Lkdmettons donc que Charles IS qui IL forcc dc souffier du cor s'etciit trop<br />
,ouvent rompu lcs poumons, mourut d'unc mort naturelle. Mais avant de<br />
il put lire la pibce quc lc martyr Cliastplier lui remil de ln part<br />
de Loui4 dc Nassau ct dans iaq~leiic piuce sc trouhc cc passagc : (( !dainteriallt<br />
v0u.i touc~icz 1~1 r~ii~ie, votre h t IJLLYC CIC touj COS~OS, 1b~mlb comme<br />
vieille masurc qu'on rnccomocla tous lcz joiirj dc quclqucs pilotis,mais<br />
cmpbclic pas cle tomhcr ... 0ii cst volrc nol)lcssc'? Ou son1 vos soldats?<br />
c l U 3 ~ ~<br />
Ce trone est k. qui vcut Ic prcnclre (1). )J<br />
Cc fut son frurc qui 1c prit, on pourrait clirc prosqiic mnlgr6 lui ; nous<br />
loici donc h l'n16ncment clc ltcnri III ct ii ln formation dc la Lic,ue on<br />
SAINTE-UNION. INe pril naissnncc h P6ronnc, aprus I'bdit dc Be:zuliciu et<br />
formee par les catholiqucs pour clEfcndre 111 religion mcilacCe pilr les progrbs<br />
du calvinisme qui devcnnit de jour pl~is puissant sous IIcnri 111.<br />
Ce princc venait 3 peinc btrc Elu roi de Pologne, quand In morl dc son<br />
frere Ic rappcla cn 1' ' rancc.<br />
Il quitta la Pologne ct Cracovic en fiigitif, s'arreta quelqiic temps cn<br />
Italie et arriva en France nu moment ou les Politiques reunis aux protestants<br />
venaient de reprendre les armes.<br />
Henri III, avait une grande faiblesse de carncthre, une politique mobile<br />
et capricieusc ; un melange indbcent de clbvotion et de mcGurs prohnd6ment<br />
dEpra~-ecs. La fortunc scandaleuse dc ses ~Uiynon achcva de rcndre ce<br />
prince meprisable ct odieiiu k to~is les partis.<br />
Henri de Guise, gbneral cles catholiques Ctait tout autre : il se met cn<br />
devoir d'apaiser les troubles religieux et lei dissensions de toute sortc ; il<br />
Commence 5 remporter une victoire a Dormans (Marnc) le 15 octobre 1575.<br />
Il veut poursuivre son auvre,mnis le roi est bientcit fatigue d'une gucrre qui<br />
troublc ses trisles ct salcs plaisirs ; aussi accorde-1-il au protcstanls, l'bdil lc<br />
plus fa~orablc qu'ils aicnt jusqu'alors oblcriu, l'edit dc Bcaulicu (Indrc) 1576.<br />
Ces conccssions ambncnt la formation de la Ligue: dont l'iriflucncc Lriomphe<br />
aux Etal.; de Blois. 13sp6runt ramener u lui 1cs catholiqucs, Henri 111 sc<br />
dbclarc lc chcf dc ln Liguc, mais alors l'asscmbl& de Blois lc soinmc dc<br />
~Ccomnicnccr ln gucrrc conlrc Ics protestants.<br />
Quand la morl clc son frbrc, lc duc d'hlcn~on, fait du cnlviniilc, Ilcnri<br />
dc Kavnrrc, l'h6rilicr prCsornplif de la couroimc, In Ligue prcnd un grand<br />
acCroisscmcrit ; le5 Seizc (2) ln clirigCrcnt h I'nris ct 1c roi entour6 dc scs<br />
- -- -- -<br />
(1) Groen IV, Appendice, p. 81.<br />
(2) 011 nommait ainsi un comite compose de seize membres, qui s'etablit a Paris vers<br />
la fin du regne de IIeni III, et qui dans les seize quartiers de Paris se substitua au conseil
414 REVUE SPIRITE<br />
.<br />
mignons ct clc scs houlToils [yclosl) ri'eul la forcc, ni Ic courngc<br />
une re~ollc oii In dyiinslie cnpeticnnc pou\,ait pbrir. LC rliic de Giiisc I,i.;,itci<br />
alors publiqucinciit avec Pliilippc II, iinposc $ son roi, l'6tlil dc Kt~ni~ilpS<br />
qui confirinciit 13 Ligue ct obtienl de Sistc V, uilc biillc ~l'csc~ii~iiiii~<br />
et dc dcposition contre Ics Boarl~oii~; c'es1 le coinmcnccincnl de 1ii li~ii~ii:~<br />
guerre ci~ilc, oii 111 giicrrc tlcs trois IIcnri (13%).<br />
Lc roi confit alors lc coiiininntlcrncril dc ses troupcs ail duc dc .Jo!-(:usc,<br />
soi1 favori, qui sc fait batlre k Colitrn~ (IjS'i). Celte dbl'aik ilLl~illl!iil;~ ln<br />
col8re des Ligueurs, qui aprbs lu journcc ilcs llnrrictidcs (1588) t!li:i~icllt<br />
Joycusc cle Paris.<br />
.lux seconds Ikls clc Blois, Iciir iliflucilcc trioiiiphc cl Henri II1 ci'oil<br />
snuvcr Li. sit~~illi~ll en I'~tis;~nt ~~SS~SS~TICI' lc duc dc Guisc et soi1 frhre. C(?c.i,iirie<br />
csl si1 pcrte ; il vt:ul alors s'unir ,)i Ilcriri clc Savarrc mais il csl trop lard ;<br />
Ics jusuitcs le Iont assassiner au camp de Saint-Cloud par Jacqucs CICiiiciit<br />
en 1589.<br />
La Liguc scinlde avoir alleint son bul; il ii'cn cst ricn ; eilc se tli\isc cn<br />
plusieurs cniiips, l'un rcconiiait coiliinc' roi sous lc nom dc Chrlc~ 1, le<br />
\-ieus carclinal clc I'>ourbon, oncle cic Hcnri cle Knvarre ; l'autre tien1 1;iJLIr le<br />
lieutenant ghCriil du Royaume, pour Jlnyenrie ; enfin lcs Lig~ieurs Ic-. us<br />
ardents nu non~hrc clesquels il fiiut complcr les Seize et les Jbsuite., qiii<br />
dirigeaient ccus-ci ; or ce dernier parti songe au roi d'Espagne.<br />
Mais au inilicu dc cc gAcliis, dcvnnt ln filrciir cles Scizo ct lcs prbteillluiis<br />
hautcmeiit afiirmbes de I'liilippe II, qui rdclnine le lrtjne pour sa Iillc Eiigenic-Isnbclle,<br />
ln tli~isioii s'ncceilluc clans lc parli catlioliquc cl nii.; ELds<br />
de Pivis en 12!!3. ln clesiinion bchtc f.oiit il fait.<br />
Un troisihinc l:irroii, si l'uii pciit tlirc, lc plus Iicurc~is des trois, li~ii~c~~<br />
blait viclorieuz, llciiri tlc Xnvnrrc nl~jiirc sa foi a Sailil-Denis, afin d';ii.i,i\iT<br />
leprcniicr, sr1 qualiltS clc: cd\-iiiislc 0t:ml lc scul 01~sl;iclc pouvaiil 1~1~11i<br />
clicr (le gravir les inilrclies tlii trtjne.<br />
1)Es lors, il rGuiii1 nuluur tLc Iiii, li~ majoril6 qiic .;CS \ic.tc>ircs ri\;iil, i';:P-<br />
proclibc tlc sa ~)t!i~soriiic. Les guu\,t?riicurs tlc proviiiccs, qiii ticniic!iil ;L i'01J-<br />
S C ~ Y C 1t:iir ~ ~ ) I J ~ L c hi11 I~i~iiltjl Iciir soiiniissioi~, cl Mi~y~iin~, I~ii-l~lCi~i~~ ;lp~'(!<br />
Ic cornlitil. tli? Fon1;iiiic-l:raii$nisc (l59(ij SC soumcl cl sc rbcoiicilic ciil ii!l'i!-<br />
ment iiu Gow. roi 11m1.i.<br />
--<br />
municipal que pr6sitl:tit la E'!GvOt dcs mnrcli:tii,ls ct des Cclievins. Lcs seizc eii i1oli~:l"~<br />
plus d'Cnergie el plus d'iinil~', i la Ligiic pi~i:pai+i~ciit 111 joui.nke des fiurricacler; dc ljsS<br />
et devinrent h Paris, apihs I'ns3assinat tlcs Guise:, les v8rital1le~ clicfs dit lrn~.ti (m:lLbOlique.
l<br />
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 410<br />
/-<br />
Ce inomcnt 1,i Lig~ie est bicn niortc ct 13 sntirc MEnippEc ne lui portc<br />
quclqucs-uns l'ont dit le dernier coiip ; son impui~snncr l'avait<br />
p34,<br />
toLalement tiiec. Blnis cclte eulrc 1itti.rairc iiitln sn fin ct ernpCcli,i tout retour<br />
offensif de sa'part cil tuant In Ligiir par l'nrinc ln plus meurlrihre : le<br />
elle lui donna lc coup de grhcc. Cc faincur ouvrage, \i:ritnl)Ic<br />
poliliqac dirige c0ntrC Lig~iC cst une nurrc iitt6rnirc (11: \alcur;<br />
eut pour aiitcurs des honnc2lcL; gens, cntlioliquc~; coiivninriis;<br />
pierre Lcroy clinnoine de Rouen iliii cil o vai il conc,il Ic plan rl cvnrit la<br />
ye,qu du cnfJ/o7icon cZ'Eqvcgne, scs principnin coll,ll~orntcur.; furcri1 d,icyiics<br />
ill lot, conseiller au Parlement, I~lorcnt Clircstitln ancien prEccplcur de<br />
1lcnri dc iynv;irrc, Sicoliio Rapin, gr;~ntl prO\Ct dc 1,i corinhtnblic, l),~sscrnt<br />
profes~cur clc pliilosophic et Picrrr Pilhori lc jiiri~consullc Emincnl Ic (16fenselir<br />
dc l1lCg1ise G,illicanc. Ce Stil en lJ!)::, qilclrliicc nioiq h ;wiiic avant<br />
I'cntrec dc Tknri IV h Paris que f~it iniprimC h Tours, lc cntholicon : l'nnnec<br />
suivantel or1 ajouta h cette brochiire qiii i;'riinit quc quinze fcuil1cL.s : Abrege<br />
des elat~ de ln fr2jue, et le tout rejut le nom dc SY~LIRE MEXIPPEE, cri SOLIVCnir<br />
des satires de T'arron, l'auteur latin qui a\ait donni. lc nom de ME-<br />
~rippee h ses satires cntrcm&li.es de prow et ac versets fig~irnnt sous ce titre<br />
en souvenir de MCnipph, disciple de DiogBne, r6putC pour son liiirneur railleuse<br />
et l'indepcncimce c'niq~ie de son caractCrc et de son langage.<br />
Ln Vwtu du Cnthlico;? cle\cloppc cette pensee, que quelque ricieux et<br />
deshonore qu'on soil, on clclient pur et considGr6, par cela scul qu'on entre<br />
dans la Ligue.<br />
Cette prc1niPi.c pnrli~ (le ln hIenippdc nous f,iit \air qiic pendant Ici prBpnratifs<br />
fails ni1 Louvre pour la tcnuc de% Etats, (1ei11 chnrlalnns, l'iiii cspagnol,<br />
l'nutrc lori-nin larilcnl cliacuii ln ~ci.ln rlo leur clrognc du catl~ulicon :<br />
cette pi~rtic tlfl~u te par 1,1 description coiniqiic d'iinc burli3squc pi c)c'casion<br />
(le Ligiicur.;, tlbpiit6i ail\ Etnts gikni.rnu\; ; cllc n'wl pour niiisi tliitc q~ir le<br />
Prologiic dc l'~l~rC~t5 cles Elal.; tlc In Lige ; piiii cc sont Ics sr!jcl.; ccns6s<br />
~cprkscril6s siir 11~s Iapisscrics, don1 c.;L tcricliir ln snllc dcs Etnls. (:P.; wjrt.;<br />
sont 1)icri ciilciitlii, inixqiiiaircs, cc son1 tlcs nlli.gnlions iroriiqiic~*. tlci porhils-c1inr;ci<br />
tlci f,iit.; r6c~tvl.;, snlirt' crocllc rl mordmlc de 1,i coiitlriilr<br />
principnu\ tl6piites 1i;ricurs.<br />
Uii cliapil rc liiiilo dc l'orcl~~~ ~IOW /CC xhncer, il r4t nqiini'io~i110<br />
(1';ill~i;ions<br />
el dC i)l,ii~nntcrics 1111 pcii criicq pciil-i'lrc, mais plcinci tlc iii;ilicc.. Les<br />
OrXk~irs y p,~rlcnl 1nnli)L cc un air si;ricii\, tnnttit houfih, nini.; qui<br />
m0nLi.c toiijniiri lc l~onl (le l'orcillr, c'cal U-dire le iilol~ilc tlc.; soiirtlci ililri-<br />
(TC pcrsonnngcs qiii SC soiii'icnl (le 1,i religion, coinmc ?oz poit$o,z d'une<br />
Pomnc, mais q~ii vouclrnicnl Iicii prcnclrc part au\ dCpouillcs clc 1~ lkmcc.
416 REVUE SPIRITE<br />
- F<br />
Toutes les harangues de la satire hfenippue sont des parodies fort reussies<br />
le trait porte juste et la verve comiquey clChorde.Le Fitriscoronnt opu~,<br />
la harangue du Ligucur d'hubray, harangue prononcc5e RLI nom du Tier,<br />
Hat: l'liistoire de la Lig~ic y est esquissOc a larges traits rapides energiclucs<br />
et pleins de pittoresque ; c'est un morceau de haute vercc qui respire<br />
plus ardent patriotisme, uni U unc sninc raison. L'orateur y hitjusticc: clcs<br />
pr8lcntions du roi d'hpngne et de la maison dc Lorraine, dorinc un tablenu<br />
tlcs maux qui desolent 1c pays cl surlout Pczris, enfin, se mettant du cdtk du<br />
wzanche (commc disait dc Moriiy), il cvnlte le courage, la bravoure ct ln<br />
cl6nicnce du roi dc Navarre et propose commc coiiclusion, qu'on aille lui<br />
tlemander la paix (1).<br />
La Ligue a e1C diversement jugee ; au xv1rC sibclc elle a ele condamil&<br />
par Bossuet, au xvrii' sikclc. ridiculisee et fletrie par Voltaire, enfin au<br />
xtxe siecle, dans une page des plus remarquables, M. Jules Simon nous<br />
montre la Ligue sous un nouveau jour qui nous parait etre le vrai, c'csl-adire<br />
comme le produit de l'excilation saccrdotale servant les vues ambitieuses<br />
de la papaute (2) : a Depuis le moyen agc, dit cet auteur, le pape ne se<br />
regardail pas seulement commc le premier pontife de la religion, mais<br />
comme le representant et le vicaire dc Dieu sur la terre. De ld, & ld<br />
monarchie universelle, il n'y aT ait qu'un pas; le pape le franchit en theorie<br />
et ne rnanqua pas une occasion de conformer autant que possible la pratique<br />
& la theorie. Il delia les sujets LI serment de fidelite, ota et donna des<br />
couronncs, prit avec les rois des airs de maitre, quand les rois voulurcrit<br />
bien se laisser faire. Les lh601ogiens et les predicateurs ne cesshrent<br />
d'affirmer cette monarchie universelle qui, en soumettant tous les rois nu<br />
pape, semblait ne se soumettre qu'a Djeu. Lorsque Panigarallc prBchn<br />
(levant Charles IX, un mois apres la Saint-Barthelemy, son sermon, apologie<br />
enthousiaste dcla royaute et (lu pouvoir royal absolu, concluait h la suprkinatic<br />
du pnpc qu'il elevait au-dessus tlc tous lec rois du monde, SLIP"@<br />
tutti ~.e,qi del mundo; cl cc ii'klait que de la logique (3), on parlait ainfi au<br />
roi dc Francc dans son propre palais. â<br />
Lc curO de Saint-Gervais, le nomm6 Guinccslrc, appelle IIenri III criipoisonneur<br />
ct assassin; il d6clarc cn outrc (( qu'on ne lui cloil plus rciidrc<br />
obt5issancc â. (Sermon du 2'3 dCccmbrc 1588.)<br />
Peu de temps aprirs, Guiilcestrc raconte cn chaire, K In vie, gestes cl<br />
(1) JULES SIMON, Libertede conscience, p. 91.<br />
(2) CH. LABITTE, Les predicateurs de ln Ligue, p. 10.<br />
(3) CH. LABITTE, De la democratie chez les predicateurs de la Ligue, sous le regne<br />
de Henri III et de Henri IV, 1 vol. in-go, p. 45.
JOURNAL U'I~TUDES PSYCHOLOGIQUES 417<br />
dc ce perfide tyran, Henri cic Valois, l'empoisonneur (1). Un<br />
ancien recteur de I'UniversitC, Boucher, cure de Saint-Benoit, ecrit un<br />
livre (2) dont la conclusion est celle-ci : C'est un tyran (Henri de Valois)<br />
tout le monde a le droit, le deloir de Ic tucr â (3). Ce qui arriva en effct.<br />
La Faculte dc thCologic avait procliiinc ln clkcll&nce du roi, une<br />
immense procession parcourt les rues dc Paris cn crjant : Dieu dtcigncz<br />
13 race des Valois II 13).<br />
Tous ces cris, tout ce soulbvcment du clerg6 indiqiicnt d'une facon fort<br />
nette la haine qu'il portc contre un roi qui nc sait pas Ecrascr les huguenots<br />
et qui ne favorise pas suffisarnmcnt la cnusc et la supromatic papales.<br />
Il semblait que l'nvbnement dc Henri IV dut amener un apaisement chez<br />
les predicants, bien au contraire, la fureur augmente contre ce roi huguenot,<br />
qui n'avait abjure le protestantisme qu'afin de monter sur le trone. Bien<br />
que le pape eiit recu en grace l'ancien calviniste, l'ancien chef dcs<br />
huguenots, les injures redoublerent dans les chaires clericales, contre<br />
l'homme qui avait vaincu la Ligue, et ccla a un tel point que le roi se vit<br />
contraint de rendre un edit qui condamnait les prkdicatcurs coupables<br />
d'injures envers le souverain, a avoir In langue percee d'un fer chaud (4);<br />
c'etait le seul moyen d'empbcher toute recidive.<br />
Voici quelques passagcs d'un sermon d'Aubry, cure dc Saint-Andro-des-<br />
Arts, ils serviront ;i edifier le lecteur sur le ton employe par des ministres<br />
de paix et de tolerance.<br />
Dans un sermon du 15 avril 1591, ce digne et excellent cure s'exprimait<br />
ainsi : (( Mes amis, si jamais ce mechant relaps et excommunie entre dans<br />
Paris, il nous ostera notre sainte messc, fwa de nos eglises des estables a<br />
ses chevaux, tuera nos prestres et fera de nos ornements des chausscs et<br />
des livrees a ses pages. Cela est si vrai comme est vrai le Dieu que jc vais<br />
recevoir et manger n.<br />
Le rn6rne Aubry flt une procession pour
418 REVUE SPIRITE<br />
- -<br />
plaie, il disait : K On l'a vu en la inesme heure huguenot ct cn ln I ~ I , &<br />
lieure catlioliquc ! Et puis lc voilh h ln incssc ! Et sonne tambourin 1 Tivc<br />
le Roy ! C'cst un paillard, un rcli~ps, un sacrilege, un bruleur dlOgliscs,<br />
corrupteur dc nonnains, sangiiinciire et fklon, cxcommunid, violatciw des<br />
lois dilines cl humaines n... á Qu'on aigiiisc les poignards, disait un coirdc.<br />
lier ... C'est un blasphbrrie dc pcniscr que lc pape absolvc lc B6arnais1 (lisail<br />
un jksuite ; quand un ange dciccriclr~it du ciel pour inc dirc : ,: Itclqois-lc â,<br />
l'ambassade me parnitrait surpccte. ))<br />
Enfin, le cordelier (Sariil disait en pleine chaire : (( Il croit il Dicil,<br />
comme & ses vieux souliers ; ne sc trouvcra-t-il pas un Jzonnele homrnc. qui<br />
le tue. â<br />
On ne pouvait encourager plus oucerlcmcntle rhgicide, on i-ic pouvail pas .<br />
mieux a1)soudre lc f~itur assassin qu'en lc traitant d'honnete homme.<br />
Il Iie faut donc pas s'etonner des tcntnlives d'assassinat ct tlc l'nssassinnt<br />
du roi ; les jesuiles l'avaient trop bien prepar6 et depuis longtemps.<br />
Ce fut toujours un des grands cliagrins du roi Henri IV de voir les nombreux<br />
attentats qu'on commettait sur sa personne; il n'en supporta pas<br />
moins de treize.<br />
L'absolution du pape n'avait pas suffi pour le rendre sacre aux yeux des<br />
catholiques et surtout des jesuites. Cependant le roi affectait pour plairc<br />
aux fanatiques une minutieuse devotion. Il suivait sous une pluie battante.<br />
les processions ; il dotait Ics eglises, il protegeait les couvents et cepe~itl~iiil<br />
il etait bien souvent l'objet de tentatives criminelles. Apres Tjarrere et Jean<br />
ChAtel, on avait roui: en 1596 Jean Gueidori avocat d'Angers ; cn 1597, un<br />
tapissier de Paris; cn 1598, le chartreuv Picrre Ouin, de Nantes; en ltg!),<br />
deux jacobins du couvent dc Gand, Ridicoux ct Argier et le capucin Langloiq ;<br />
en 1600, Nico le Mignon ; en 1GW Julicn Guesdon, lc frere de Jcan; en 1N:A<br />
un prctrc CL un gciitilhonimc dc Dortlcauu, enlin lc 14 mai 1610, liaa:llllii(~<br />
frappa mortellcment lc roi. On connnil tous lcs il6lails de ccltc mort p;lr<br />
unc lettre cClEbrc clc Mallicrbc (1atCe dii l!) iniii 1610, c'cst-a dire dc quclquCs<br />
jours aprEs la mort du roi, qui subi1 commc nous l'uvons dit plus liii~L<br />
treize attentats; nu~si lc vcrt-giilant avnil bicn pressenti sa fin malliciircll~('.<br />
Voici, en eirct, cc que nous libons dans les Minzoims clc Sully : (( Et hoilvent<br />
s'en venait voir Sully, lui disant : Mon amy qnc cc sncrc nie cl6pliliL:<br />
(celui dc Marie de Morlicis comme rbgcntc). Jc nc scay qiic c'csl, niais lc<br />
me dit qu'il m'arri~era quelque rriallicur. N<br />
á II s'assied alors sur unc chih basse tout r6vcur et baltant clcs c10kl5<br />
sur son 6tui de luncltes; il se kvc toul h coup dc sa cliaisc cn i'rcippnnf. tl"<br />
scs rlcua rniiiiis sur ses cuii;i;ri; rl tlil : (( 1';~ IXcu ! .le iiiourray ci1 ccttc ville
-<br />
et n'en sortiray jamais ! Ils me tiicrorit car je voy bien qu'ils n'ont cl'aiitrc<br />
, remede cri lcur danqer que ma iiiort ! ,111 inaiitlit sacre, 111 seras cnusr dc<br />
, ma mort. 1)<br />
En cffct. la reine Siit siicr6e Ic jeudi 13 mai il Saint-Tknis et Ir vcndrctli 14<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 410<br />
dans la inatini.c, Ic roi disait aii duc (le Guise et il l~assompirrrc : (( Voiis<br />
nc me coinrioissri! pas cncorc, bous autres, mais jr moiirrai un dr c t jours ~<br />
et quand vous in';inrcz pcrrlu, vous coririoitrcz :dors cr q~ic je villois et la<br />
difierencr qii'il y a de moi niiu aulrcs hornmc.;. â<br />
Et Ic mhc joiir, nous apprcntl llE.;toilc, Ic roi demiindc I'hcurc, l'cuempt<br />
lui rbpond qii'il lrouvent tarit rlc ~i1lli.c~ dc 1,irmes.<br />
(1) Lettre de Alalherbe, 29 mai l(ii0.
420 REVUE SPIRITE<br />
Mon medium favori k Boston est Mme Fay. A ses seances les miens se<br />
materialisent et causent aisement. Ma fille, Josuphine, m'annonca a l'unc (je<br />
ces reunions que In prochaine fois on allait me surprendre. En eilet, diy<br />
esprils se manifestkrent h moi sur a peu prhs cinquante,durant cette seance<br />
du 9mai. D'abord Marguerite, la plus jeune de mes filles parut, en me doil-<br />
nant un frais et gros bouton de rose jaune,elle me dit des vers en francais;<br />
surprise pour moi, car, jamais avant aucun des miens n'avait pu s'cxprimcr<br />
en cette langue. Ma gentillette etait h croquer en me disant ces bouts rimes,<br />
et je l'embrassai chaudement. Jc l'invitai, apres coup, a m'ecrire ce qu'elle<br />
venait de dire; elle le fit dans le cabinet obscur oii SC trouvait le mhdiuin<br />
et m'apporta ce papier si envie, ou je trouvai ce qui suit, trt's bien 6crit et<br />
ponctui! :<br />
A un pere.<br />
De ton amour, de tes bienfaits<br />
Recois, papa, ce nouveau gage;<br />
Si ton en est satisfait,<br />
Le mien n'en veut pas davantage.<br />
Cette effusion spontanee, inattendue, me charma, non pas par son murite<br />
litteraire. mais par son vrai caractere de nouveaute.<br />
L'un de mes fils, Charles, et sa femme Purily, qui ne s'etaient jamais<br />
materialises a ce cercle, vinrent me rejouir les yeux et les oreilles. X. ....<br />
aussi apparut avec une prestance majestueuse et une belle toilette, ravic de<br />
me voir et contente de l'apparition si nombreuse de mes enfants. Elle assis-<br />
tait a leur venue chaque fois. Cette seance avec ses incidents intimes, fut<br />
pour moi une seance memorable.<br />
J'assistai aussi a une seance chez Mme Stafford, ou les esprits masculins<br />
n'apparaissent pas. C'est singulier, mais c'est comme ca. Comme clicz<br />
Mme Fay les revenants viennent par deux ou trois a la fois, et souvent ils<br />
se malerialisent sur un canape, unc chaise ou sur les genoux des assistants,<br />
graduellement, et disparaissent tout a coup au milieu de In chambre. Lcl-lr<br />
volubilite en paroles et en action est grande, ct la lumibre dans laquelle ils<br />
apparaissent cst plus forte qu'ailleurs. Il. L~citois.<br />
Le dimanche, 7 juin, A 2 h. 112 du soir le Groupe de l'Enseignement spirite dc RebTs<br />
s'est rendu en corps sur le dolmen de M. A. Picliery, fondateur du groupe. L'annonce<br />
dans les journaux de la localite avait produit son effet, cnviron 300 personnes se tr.011-<br />
mient rounies au cimetiere du Sud, pour assister a cette petite manifestation spirite.<br />
MM. Betsch freres ont parle du spiritisme, de ses avantages au point de vue mord et<br />
scientifique, et l'assistance s'est &paree, satisfaite et recueillie, en se donnant rendez-<br />
vous A l'annee prochaine.<br />
LUCIEN HETSCH.
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOG~QUES 421<br />
y--<br />
VIENT DE PARAITRI- : LA VIVISEC'I'TON, ses dangers et sey crimes, par<br />
D. METZGER, ouvrage couronne par la Societ6 francaise contre la Vivisection (Prix de<br />
Mme la comtesse de Noailles).<br />
L'homme a le droit absolu d'operer sur les animaux .iivants ou, quand et comme il lui<br />
pla'lt; ainsi parlent les physiologistes experimentateurs, et ils ajoutent : Point de<br />
point de progres dans la science.<br />
Les &mes qui ont eu horreur toute cruaute, sous quelque masque qu'elle s'abrite,<br />
tiennent un tout autre langage, et, au nom du sentiment, de la moi'ale, de l'humanite,<br />
reclament l'abolition totale de toutes les pratiques de la physiologie experimentale.<br />
Y aurait-il donc contradiction entre la science, d'une part, et, de l'antre. le sentiment,<br />
lamorale, l'humanith? Nullement. Le volume : La vivisectiott, ses dangers et ses crimes,<br />
demontre que la science n'est, pas moins que le et la conscience, interessee a la<br />
suppression de la vivisection dont le doveloppement, chaque jour grandissant, devient<br />
un veritable danger public. Des preuves aussi fortes que nombreuses etagent cette couclusion<br />
de l'auteur qui, tout en reconnaissant la haute valeur du sentiment, a cru toutefois<br />
que, pour avoir raison de ses adversaires, le mieux etait de les combattre par leurs<br />
armes sur leur propre terrain.<br />
1 vol. in-80. - Prix, 3 fr. 50.<br />
LES ORIGINES ET LES FINS<br />
(SUITE DES COMMCNICATIONS DONNEES AUX MEDIUMS F. H. S.)<br />
La vie universelle<br />
Nous avons dit que l'infinitesimale parcelle de souffle d'Unite empreinte<br />
de la plus minime tache de personnalite retourne atome dans l'espace. Nous<br />
vous avons dit que ce souffle, fluide divin, eparpille, est immediatement<br />
saisi par les mornes atomes des multiples degres de l'espace sombre et<br />
froid. Il vous est facile de comprendre, maintenant, ce qu'assurent les<br />
savants metapl~ysiciens qui trouvent le divin jusque dans les infiniments<br />
petits, que l'atome imperceptible est lui-meme un monde relatif puisqu'il<br />
sait, il agit, il se meut et pense! Pris isolement, l'atome se nourrit de la<br />
rage impuissante dont les fureurs le tiennent en perpetuel mouvement. 11<br />
s'agite, eperdu, sans rectitude et sans mothode, communiquant a qui<br />
l'enserre ses farouchcs desirs, source du mal. Mais viennent, avec l'aide<br />
puissante des parcelles criintrices, les premiers groupements, ainsi qu'ils<br />
sont expliquiis dans In premibre partie de ces etudes, l'espoir renait et la<br />
ponderation commence. Les mondes se forment, les humanitos grandissent<br />
et s'elkvent, le progres scientifique et mora! poursuit sa marche ascendante,<br />
revelant aux peuples des mondes de l'espa- leur haute destinee.<br />
Donc a la collectivite sont dus et seront toujours dus tous les develop-<br />
pements,
122 REVUE SPIRITE<br />
--y<br />
Oui, la vie est universell~ pi~isqu'ellc lient dc l'iiiccsiantc activiti., (Ip<br />
l'etcrnclk e~tension, de l'immortel d6sir qric, scules, lcs TJnit6i poursuivent<br />
dani l'Infini nlcc cnlmc cl ban.; rloulcur, laissant nu\: pauvres voyageurs de<br />
l'cipacc l'iiiroh~rcncc fibvrcuv de lcur prkipitation dans l'idee commp<br />
dans l'action.<br />
Les UnitRs, dans unc commiinc cntcntc, poiirsilhcnt la r6alisation (le<br />
cc desir de l'nbclolu cl rlii parhit, nc poiikant dislrairc clc lcur ensemble<br />
riirlicu\ Ic plus minimc ioiil'llc (le pcr.snnnalili: sans le rcjctcr, alome, cl,ins<br />
l'espace: lueur suprkme, fiiiidc di\in dont Li. plus impalpablc p,irtie sait ct<br />
se soli\ ien t !<br />
'l'ravaillr~~rs dc l'espace qixi comprcncz vos origincs et percevez Ic bill &<br />
i~tteindre, vous devez Otre les apotres de cettc rclipion collcclivc et fraternelle<br />
dans Iaqucllc git le salut tic toutcs les humanitos de l'univers; religion<br />
qui n'a besoin ni de prOtrcs, ni tl'autcls. Faites donc comprendre h vos<br />
jeunes frbrcs que nous somrncs encore tous druv dans le relatif qui scrdt<br />
le pire destin sans l'aineliornlion due 5 nos cfforts reunis.<br />
Qu'ils disent avec nous : (( arrierc ce stupide orgucil produisant les haines<br />
Furieuses; arriere ces jalousies insensees, source de toutes les hypocrisies;<br />
arrihre ces calculs odicuv, source de tous les crimes.<br />
Snchez cnfin que cc bonheur aprbs lequel vous courez vient de l'klevation<br />
morale de l'etre, de la bonne organisation socialc qui en decoule et de 1'61an<br />
collectif unanime et pondere.<br />
O Terriens! ne vous epuisez plus dans ccs courses folles ou vous lancer11<br />
vos exploiteurs habiles. O humanite! dans le grandiose ensemble de la loi<br />
des nombres, tu n'as encorc trouve que le calcul, pbre de I'egoisme ; cherchc<br />
dans la collcctivit6 le secret de l'enigme et le pourquoi de tes lourdes e\isterices<br />
: tu le trou\ cras dans ccs mots :<br />
La solidariti: incomprise et in8coiinue !<br />
LI3 UONIIINJR : Lcs eludcs quc quclqucs-uns d'cntrc vous on1 cnlrc-<br />
~riscs avcc l'iiidc et sous l'inspiration dcs Tnvisiblcs \eus ont l'uurni l'expli-<br />
ctition ln plus raliorinclle du grand problbmc dc l'klrc.<br />
C'csl donc Ogdcincnt sous la dictCc clc scs inspiralcurs quc l'Iii~manit6<br />
doil Ctudicr I'ortynnisation socinlc In plu5 proprc il lui assurcr le I~onlic~<br />
auquel ellc aspire. CC l~onlicur qcra lo friiit tlc Ici. solidnrili: comprise<br />
praliqu0c. SCS elfelb sc m:mifcstcroril dans l'ordrc physiquc p2r lc Lriomplic<br />
de la scicnrc sur les furcc5 c~rnl~inCcs de ln p1aiii:te ; dans l'ordre rnorul par<br />
l'enlcntc r8alisbe des ctrurs ct tlcs ictclligenccs.<br />
C'cst h cc doiiblc rCsiillat qiie nous clc\ons toiis conlribuer daris 1t1
-<br />
JOURNAL D'ETUDEJ PSYCHOLOGIQUES 423<br />
de nos forces, nous souvenant que le bonheur individucl ne peut<br />
ct nc peiit avoir clc raison rl'Ftrc nu sein d'one humanite regie par<br />
les rnbme~ lois ct poursuivanllc mbme hut. En cffet, la vuc cle la souffrance<br />
et de la misbre de son scrnblnhle projettera toujours une ombre fatale sur<br />
la jouissance de l'hominc hcureus.<br />
Qui dit honhcur dit harmonie. Donc, pour qu'une humanite quelconque<br />
atteindre au honheur, il ,faut qu'elle soit parvenue h Elablir l'harmonie,<br />
c'cst-h-dirc l'equilibre, sur tous les plans oii ellc est appelde a<br />
evoluer :<br />
Plan physique ou mnttlriel, plan moral o ~i inlcllectucl, plan spiritilel.<br />
Pour etablir cette harmonie, cleuu choses sont necessaires :<br />
l0 La connaissance des lois qui regissent ces plans ou modes d'activite.<br />
2" Les pouvoirs requis pour y exercer une action efficace.<br />
Il est donc inrlispencable d'dtablir une entente parfaite cntre le monde<br />
visible et 1c mondc invisible, soit pour connaitre dcs lois dont la cause<br />
premiere vous Cchappe, soit pour agir conformEment k ces lois.<br />
Il resulte de ccla que vous avez besoin du concours des Invisibles pour<br />
penetrer les secrets du monde spirituel et quc les Invisibles ont besoin de<br />
votre aide pour evcrccr leur action sur le monde materiel.<br />
O Terriens, nos amis et nos freres! entendez nos voix, repondez a nos<br />
appels1 mettons nos efforts en commun pour operer l'amelioration individuelle<br />
et sociale de l'humanite dans laquelle nous comptons. Travaillons<br />
a dCtruire la miserc hideuse, les vices degradants, les illusions funestes<br />
sous lesquels gkmissent encore un si grand nombre parmi vous. Repandons<br />
partout la luinihre qui dissipera les lenhbres produites par l'ignorance et<br />
l'amour qui triomphera du dcs2otisme et de l'intolerance. Demandons pour<br />
tous la jusiicc, la liberti;, le bien-0tm. RCdamons des lois wges, baskes sur<br />
I'equitd ct assurmt Ic strict n6ccssairc h chaque habitant de la planete.<br />
Enfin, amis, unissons nos cit'orts pour poscr les bases d'une sociologie<br />
sauvcgardnnl Ics droi1.s de tous ct fmililaut ;:1 chacun le developpement<br />
intcllcct~~cl ct mord qixc cornporten1 ses I:,iculti:s.<br />
Pour oblcnir ccs bons ri:sultnls notrc concours vous cst acquis. VCLICZ<br />
donc h noii.; sans c,riiirilc cl siiils &':fiancc ! Par unc obwrvation rigoureuse,<br />
par iinc voloillit 1)icn tlirigbr, mct1ci;-vous U mimc (le reccvoir notre inspiration<br />
d'unc manich profitalilc. Pour ccla, apprcncz it degager cette inspiration<br />
dcs illusions trompcuws produjtes par les elCmentaircs qui vous<br />
entendent pour n'cn gardcr quC les pures ct scrcines clart6s Bmanant des<br />
groupcmcnts supCricurs dc nos dualites rcspeclives. (A suivre) P. H. S.
424 REVUE SPIRITE<br />
CATIIOLICISME ET SPIRITISME (1)<br />
Tire du Sphil~x d'aout <strong>1891.</strong><br />
- -\<br />
Laquelle des deux doctrines est la plus capable de vivre, celle qui peut se maintenip<br />
devant la raison aussi bien que devant la revelation et devant la science ; ou celle qui<br />
exige la foi absolue et sans contrble? Au disciple d'ri. Kardec, J. Jesupret, auteur de<br />
l'ouvrage qui est devant nous, la reponse n'est pas difficile : c'est le Spirbitisme.<br />
En vingt courts chapitres, il passe en revue tous les dogmes de la foi catholique,<br />
examine leur valeur logique et ethique, les critiques au point de vue de la science natu.<br />
relle actuelle et les compare aux idees rationnelles que donne la doctrine spirite, sur les<br />
problbmes qui sont le fondement de ces dogmes.<br />
Le resultat de cet examen est celui-ci : La doctrine qui, sous le nom de catholicisme<br />
est pi&entee encore aujourd'hui au seuil du xxe siecle comme la vraie foi, est cornpldte-<br />
ment fausae, tout $ fait opposee a l'idee du christianisme, L'avenir appartient au<br />
Spiritisme qui seul nous revdle la verit6 au point de vue scientifique, philosophique et<br />
religieux, et n'est autre chose que la foi chretienne purifiee et spiritualisee.<br />
La critique de Jesupret est toute simple, comme on Ic sait; c'est un jeu d'enfants, que<br />
d'attaquer les dogmes religieux catholiques au point de vue du bon sens: mais le<br />
u bon sens r, a-t-il une voix dans la solution de questions qui n'ont pas ete posees par<br />
le catholicisme, dont il ne peut jamais concevoir le vrai sens?<br />
La bonne intention de l'auteur, de repandre dans ie peuple cette doctpine qui con-<br />
tient beaucoup de choses exquises, excuse le plan un peu superficiel de son livre;<br />
point essentiel surtout, il est ecrit clairement, vigoureusement et avec simplicite; c'est<br />
une bonne aubaine pour la litterature spirite populaire. R. K.<br />
Douai, le 12 mai <strong>1891.</strong> Monsieur le Redacteur en chef du Journal de Douai.<br />
J'ai l'honneur de solliciter de votre obligeance, l'insertion des lignes suivantes dans<br />
votre estimable journal.<br />
Dans son numero du 10 mai dernier, l'Echo Douaisien a l'article intitule : bildio-<br />
graphie, s'est livre a une critique acrimonieuse contre le livre Catholzcisme et spiritisme<br />
de notre concitoyen, M. J. Jesupret fils. Adepte de la science spirite, je me permettrai<br />
d'opposer a la citation de Monsieur Desprez, archeveque de Toulouse qui nous traite dc<br />
suppbts de Satan, celle d'un prelat non moins Bminent, pour employer le langage du<br />
journal conservateur.<br />
En effet, le cardinal Bona, ce Fenelon de l'Italie, dans son Truite du discernement dos<br />
esprits dit : á On a sujet de s'etonner qu'il se soit pu trouver des hommes de bons sens<br />
*: qui aient ose nier tout a fait les apparitions et les communications des ames avec les<br />
x vivants, ou les attribuer a une imagination tromp6e ou bien a I'art des demons. O<br />
Son Eminence est dure pour ceux (lui croient que le diable est le seul auteur des<br />
phenomenes psychiques et les catlioliques de bonne foi vont etre bien perplexes en faCe<br />
de cette contradiction entre deux hauts dignitaires de 1'Eglise. Aujourd'hui, la science de<br />
(1) Librairie spirite, 1, rue Chabanais, pria i fr. 50.
,e:lc pitiviste a rclegue dans le damainc de la legende, Satan et sa cohorte<br />
lnte en meme tcmps qu'elle etudie serieusement l'occultisme par la methode<br />
aentale.<br />
de nombreux savants, les W. Krookes, lcs R. Wallace, les Zoollner, les Hare,<br />
nontre scientifiquement la realite des phhomenes spirites, et ce mouvement<br />
tue journellement; las anathemes de llEglise n'empcclieront pas pius les comrnu-<br />
is d'outre-tombe qu'ils n'ont empeche jadis la terre de tourner.<br />
. Tournier A fait une brochure en reponse LM. Despvez (librairie spirite);-il faut<br />
jour bien juger : O fr. 50. c. L. CAMBA~Y.<br />
L'HYPNOiiSMlI:, LE MAGNIITISME, LA MfiDIUMNITC<br />
SCIENTlFIQUERlENT DEMONTRES<br />
Par ARTHUR ANGLEMO MONT, brochure de 100 pages, in-83. - 1 franc.<br />
L'auteur de l10mnitheisme, a qui nous devons deux abreges de cette doc-<br />
trine philosophique nouvelle, et qui a publie aussi Ue Fractionnement de<br />
rlnflni, tome premier de son important ouvrage, vient de ddtacher du tome<br />
deuxikme, en cours de publication, la brochure que nous annoncons aujour-<br />
d'hui. Il y etablit les lois de l'hypnotisme, du magnetisme et de la medium-<br />
nite.<br />
Selon lui, l'hypnotisme ne peut etre explique sans le secours de I'Ame,<br />
qui n'est pas un pur esprit, comme on le croit generalement, mais un etre<br />
organise non seulement pour engendrer la pensee, mais encore pour la<br />
faire rayonner exterieurement a lui et la communiquer aux autres etres avcc<br />
lesquels il veut entrer en relation. De la, le rayonnement de la volonte<br />
hypnotique, dont l'ame est le foyer.<br />
uteur assure, dans son avant-propos, que les causes determinantes du<br />
etisme ne sont ghure micux connues. parce que nous ne savons pas<br />
nous rendre compte des conditions d'existence de l'ame et de son action<br />
dans l'exercice dcs phenombncs magnetiques. Les merveilles du magnbtisme<br />
demandcnt aussi, pour btre accomplies, l'intervcntion de l'hme, mais @ale-<br />
ment celle d'un deuxieme corps (le pbrisprit), dont In brochure que nous<br />
ktudions demontre l'existence.<br />
La mediumnite est le licn clc communicntion entre I'hommc et ceux qui<br />
ont quitte ln vit humnine; elle eupliqilc la survivnrice dc l'ilmc nprbs In mort<br />
du corpq.<br />
En' effet, les phenombnes qui sont la consequecc de ces communications<br />
apportent avec eux In preuve de I'euistcnce d'intdligcnces invisibles qui lcs<br />
Produisent. Mais comme I'iiitelligcnce est in separable de la pcnsee et que<br />
celle-ci ne peut appartenir qu'h l'lltreiqui la fait valoir d'une mariibre inten-
436 REVUE SPIRITE<br />
\<br />
tionnelle, comment alors nr pas rcconi1,iilrc la privnr~ de cet Otrc<br />
Ou il<br />
produil rie, tiitc; qui ilel icniiciit inr\plicnltles sans s,1 pnrti~ip~ti
JOURNAL<br />
D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 427<br />
Gete lihrrte d'nction. C'est ainsi qiir crliii-ci pourra voir h distance, non<br />
' CO<br />
d'une manierc ficlive (cnrnmc I'liypnolist~ qui ne rcqoil qu'une lransl<br />
pfls<br />
-:,qion de penscc), mais diins Loul c leur rkilitb, les cItv6ncmcnLs qui se pro-<br />
, les contrcks qui lui ?ont inconnues ct qu'il tlkcrira avec fid6litC.<br />
, la mediumnit4 qui, d'npres l'aiiteur, proctxlc du magn6tisme et de<br />
tismc et clc~icnt lcur compI(:mcnt siiptiricur, est trait& 5. son lour<br />
e rare coinpdtcnce.<br />
,ordant cette dtiidc, Arlliur d'A2nglcn~ont s'oct:iipc tl'al~ortl du spiri-<br />
n g6nBrn1, dont il scliilc 1c.i origirics, constntc l',ictioii el appriicic les<br />
iences nloralec II est heureu\ de I'importancc considdrable qu'a prise<br />
ismc tir, nos jours, mais il desire le voir soumis plus que jamais h la<br />
he de ses causes primordiales et nu vonlrole de l'observation rigou-<br />
e ses phhomones.<br />
12eazc serznire des m6diiimnit6s ri 6th dressd par l'auteur, qui ne recule<br />
devant fi aucun travail pour i.tahlir m6ll-iotliqucmcrit, scientiliqucment, ce<br />
qu'il ch crche a d6montrer. Ce tableau devient la table des nlatikrcs de tout<br />
ce qui, dans a trait a In mediumnite,' car aucun des d6tails qu'il<br />
renferx ie n'est laissC dans l'ombre, et l'argumentation les explique tous en<br />
les devc :loppsnt.<br />
Le ch apitre lc plus intkressant est sans contredit celui dans lequel l'auteur<br />
s'e lbve a la reclierche des causes de tous les phPnom&nes spirites. Pendant<br />
qu e nous experimentons les fdits, cherchant a en donner une euplication<br />
rat ioiinelle qui nous Bchappc quelquefois cncore, Arthur d'Anglemont,<br />
par la p uissance de l'analogie et de l'intuition, en arrive h preciser les lois<br />
dirigear ites de ces phGnomEncs, 011 s'nrrelera la figure qu'il donne des differents<br />
groupements d'atomes constituant les dilldrenles malibres, et qui<br />
explique le passage des csprils il travers Ics plus 6paissi:s niuraiIles.<br />
Nous nous associons de grnnd cceixr il cetle peroraison dc l'auteur :<br />
Comment, dit-il, nier des vi:riLes que chacun pourra vhrifier soi-morne<br />
Cluand les corniriunicalions inlcrmomdaines auront peilCtr6 dans toutes les<br />
f~milles, oii Ic soiivrnir clcs diers absents icrn iiaitrc lc culte cles kvocations,<br />
qui les ram(:iicra nu iililicu di? cciix qu'ils nimcnt ?<br />
(( Et tandis qilc Ic mal s'clr,iccrn pPii il peu sous I'infliiciic~c de.; siiliitaii.cs<br />
conseils tlonnc':.; par ceil\ qui ilc\icndronl les tlirc~cl~iiri dc ln fiiinillr, et lui<br />
enseigneront les voies (lu 1)ir.n. du juitc ct du vrai, lcs c.m~cicntv se inonhnt<br />
rncillcurcs cl plus piliaes, ouvriront sur ln tcrrc 1'ci.c tlc f6liciti. qui rialde<br />
l'nccorcl harinonieu\ ilcs cimes cl qui se traduirii par le boiiliciir pour<br />
tous. â LA RBDACTION.<br />
~ -
-<br />
428 REVUE SPIRITE<br />
JfiSUS DE NAZARETH, in-80 de 406 pages, avec une belle cnu foi.te,<br />
Prix 8 fr. (Tire de la Kevue diplomnliyue.)<br />
Cet ouvrage, dont le titre seul suffit h vaincre l'indifierence, sera, sans<br />
contrcdit, l'une des les plus considerables du sieclc; et nous ne<br />
serions point surpris qu'iI contribuAt 5 faire deriver le ctitholicisme dans des<br />
voies nouvelles. .....<br />
La prcmiEre partie de l'ouvrage s'adresse pnrticulibrernent aux brudits;<br />
ellc constitue un veritaldc travail de benedictin. Jamais l'histoire dcs origines<br />
du christianisme n'avait ete fouillee avec un aussi grand luxe de<br />
citations, meme par les theologicns de p~ofession ; mais, h l'encontre de ces<br />
.....<br />
derniers, la lecturc est interessante d'un bout h l'autre ; quel que soit le<br />
sujet qu'il traite, le style de l'auteur est toujours seduisant, et tient I1imn.<br />
gination en eveil ; il a l'art de revetir du coloris le plus brillant les digres-<br />
sions en apparence les plus arides et de communiquer & ses lecteurs la<br />
chaleur vivifiante de ses propres impressions.. ....<br />
Paul de Regla est cloue d'une grande force et c'est par la principalement<br />
qu'il seduit le lecteur : son livre est vecu; on devine qu'il a eprouve les<br />
sensations qu'il depeint; il sait convaincre parce qu'il est convaincu lui-<br />
meme, et l'on sent qu'il croit tout ce qu'il ecrit.<br />
La derniere partie de l'ouvrage s'adresse plus particulierement aux mede-<br />
cins, aux physiologistes. Les principaux miracles et, entre autres, la<br />
resurrection de Jesus. y sont expliqu6s par l'effet des lois naturelles, par<br />
l'emploi du magnetisme et par des considerations anatomiques et physio-<br />
logiques que viennent corroborer le texte meme des evangiles.<br />
Quant aux ecrits attribues aux evangelistes, l'auteur, sans attacher plus<br />
(l'importance qu'il ne convient h l'anachronisme des dates et h l'authencite<br />
des manuscrits, en montre les cotes defectueux et il traite assez cavalikre-<br />
ment les apotres que l'l$$ise a canonise, mais qui, selon lui, ont usurpe la<br />
reputation que d'autres disciples plus obscurs auraienl mieux meritec par<br />
leur devouement qui ne s'est pas dementi jusqu'au Calvaire, et meme<br />
nu-delh ......<br />
L'auteur nous fait toucher du doigt et admirer tout ce qu'il y a dc simplet<br />
de bon, de noble, de grand, de gbnereux dans Ic heros dont il a entrepris<br />
(le refaire l'histoire autrement qu'avec (les legendes apocryphes ; et qui nc<br />
ccsse de repetcr partout ou il va, et de vingL maniores difierentcs, qilc ln<br />
formc n'est qu'un accessoire et qu'il n'y n rien de respectable et de jusLe<br />
que le naturel, la simplicitb, la sincerite ct l'amour du prochain ......<br />
Voici un passage du livre ou l'uteur trace de main dc niailre le portrait de<br />
JBsus :
30ullNAL D'ETUUES PSYCXOLOGIQUES 429<br />
w /-jesus<br />
avait alors trcnte-trois ans environ, il etait dans la plenitude de<br />
facultes pl~ysiologiques et psychiques. D'une grandeur un peu au-<br />
: dessus de 13 moyenne, les opaules assez larges, la poitrine legerornent<br />
bombee, In taille mince, et lout le corps d'unc purcl6 de lignes irrepro-<br />
,, &able, malgr6 unc maigreur asscz prononcee; il representait bien le<br />
type alerte ct vigoureux, quoique delicat, du juif Syrien, encorc assez<br />
,epandu dans les cnvirons dc Nazareth. Sa physionomie etait emprcinte<br />
,, [l'une douccur remarquablc, et Iri. pure16 des traits etait rehaussee par une<br />
,, plleur male, h la tcintc lbgbrcment bronzec par le hiiilc; son front etait<br />
, large, d'unc 6levation ordinaire, mais un peu renfle au-dessus des<br />
, p$obes oculaires. Son crhne, qui reflOtait il lui seul toute In hautc<br />
(, valeur intellectuelle de JCsus, etait symetrique dans sa forme arrondie<br />
, et cilargie dans les temporaux; le sommet tout developpe qu'il etait,<br />
11 ne se terminait pas en pointe comme chez les fanatiques, mais<br />
1, s'arrondissait en une courbe des plus reguliBres pour rejoindre le<br />
1, cervelet dont la hase. siBge de tous nos instincts, etait assez prononcee,<br />
II tout en se perdant graduellement et harmonieusement dans 'L'Bpaisseur<br />
a du cou. Ses cheveux, d'un chatain clair, qu'il portait trbs longs, comme<br />
11 les Esseniens, etaient un peu ondules sur les tempes et sur le sommet du<br />
(1 front, et se terminaient en nombreuses et capricieuses frisures, sur les<br />
(( epaules. Les oreilles finement et ~ligoureusement ciselees, etaient petites<br />
a mais bien detachees. Ses sourcils, bien dessines, bien arques, etaient<br />
I( separes de la racine du nez par un pli vertical, suffisamment creuse pour<br />
(1 indiquer tout a la fois le travail considerable de la pensee et l'existence<br />
á d'une volont6 puissante. Ses yeux, d'une moyenne grandeur, mais bien<br />
(1 fendus, ombrages par dcs cils chatains, Iongs et soyeux, un peu enfonces<br />
(1 dans leur orbite, etaient d'un bleu gris, dont la leinte se modifiait, suivant<br />
" les impressions de son ame, pour presenter des nuances allant plus paru<br />
ticulierement vcrs le bleu ou le gris chiltain ; Ic rcgnrd, dans son expression<br />
gbneralc, 6lait d'une douceur charmante, un pcu pcrdu dans le<br />
'( vague dc ln r0vcrie; mais lorsqu'il s'animait, lor~qu'il dcvait projeler<br />
toute la tension de volont6 qui 6tail en lui, il devenait al)soliimcnt Sascinatcur,<br />
d'un Oclat Ctonnant ct d'une pCn6tration qui cn rentlaicnt la<br />
l( puissance insoutenable. Lc nez, aquilin, plutot droit que courb6, SC fon-<br />
'( dait dans dcux narines, donE la mobilite Ctait prcsquc iiussi grandc quc<br />
"elle des regards; Lcs pommettes etaient un peu saillantes, sans ricn<br />
" d'aigu. La bouchc admirablcm~iit dcssindc, tout ombragec qu'elle utait<br />
" par une moustiichc assez Cpaissc, d'un clihtairi clair donnant sur lc roux,<br />
etait un peu grandc ct apparaissait encadree par des luvrcs clinrniics,
430 REVUE SPIRIT^<br />
\<br />
(( asscs: prononckcs, d'uiie superbe carnation. Les dcnts Claicnt trFs hlnn.<br />
(( ches, d'uiic forme r6giilihc ct moyenne. Le menlon wsrz coiirt, sufr,,<br />
(( sammcrit prunoiicu, 6tnit plutdt cnrrt': clnc rond; quant h In l)arlw, 'liil<br />
il<br />
(( portail d'iinc moycnntl grniidcur, 19gbrcincnt sopnrkr du mrnlon,<br />
ihit (l'un bloncl clihtiiin, donniint 6gnlcmenl sur Ic roux; (:oriirnp la<br />
(( mouqtavhc, clle Clnit un peu TrisCe.<br />
(( Lcs niniris ncrpciiscs cl moyennes, plus blanches c~iic ne le comportait<br />
(< la vie de Jesus nu firarid air, s'cflilnienl pour sc tcrmincr on des cutrfi,<br />
CC mitCs ungu6alcs un pcu spntuli.cs, aux ongles 1)icii pl:intk, d'uii rose<br />
v tendre.<br />
(( Lcs picds, vi.rital~les pieds de race, chient plus longs qile courts,<br />
a minces et cambres.<br />
(( L'allure gen6rnle fitait grave; d'une dislincti~n suprGmc, avec ce je ne<br />
(( sais quoi de grandeur indolente et insouciante, qui donne U l'Arabe. mbme<br />
CC Ic plus pauvre, ce cnrnctbre de nohlesse un peu blnskc et mkpriwte<br />
(c qu'on ne peut rencontrer 7'11 1 eurs. â<br />
N~~CROLOGIE: M. Timole'on Jaubert, l'un des plus savants, des plus<br />
integres, des plus modestes magislrnts que le tribunal de Carcassonne ait<br />
eu a sa tete, est decede a Carcassonne, le 4 aout, h l'age de 85 ans; cc jucte<br />
est dans l'erraticite, aupres de In logion de nos d6siiicarnes clont il groqsit les<br />
rangs; il reviendra avec ellc donner uiie impulsion veritable & nos doctrines<br />
pour micuv les gUn6raliser.<br />
Avec L. Tournier, ce veritnblcnpotre, M. Jnubcrt n initik tous les I101iimcS<br />
politiques de Carcnssonnc, tous les membrcs du barrcnu h l'aide dc $3<br />
mediumnith piiissniile; il ol~tcnai1,pnr coupq L'rnppbs, (le trbs belles coinlnu-<br />
nications cl surtou L clcs fill)lcs qui on1 ol)lwu les prcniicrs priv niiu ,jclls<br />
floraux dc Toulouse.<br />
Lcs spirilcs du monclc enticr connaisscnl M. .Iiwl)crl ct ses fnblcs, Ctlilec'<br />
par lui, cl r6pantliics par notre lilmirie ; clii~cun cl'cuv ntlrcsscra uiic l~)lin~<br />
pcns6c cct Iiuminr d'6lilc si sppi~tliiqu~, i~imnlilc rt bon, :L CC 14'. 15. S.<br />
vEnCri!, ausci h Si1 \cil\c si lionorable cl U son lili bicn-airna. Sur sn tnir1llct<br />
M. Loubcrs, prNdent (111 tribunid civil, n rentlii un 6clnliinl t6inoigii~if;'<br />
la carriere juilicinirc, aiil brillnnlcs qunlilEs (111 iiiilfiislrat ct dc l'lio~ilil~<br />
pri\C. Apru.; lui, hl. Lildcdioul, s~iii~teur tlc I'Autlc, h'cst c\primi: aimi :<br />
(( Au niornent dc uciiclrc il la terre l'ciiicloppc inortclle dc cclui qili fut<br />
Timolbon Jaulmt, j'iic~oi~ipli~ uii thoir iarr6 en vcrinnl, nu iiorii di' *cS<br />
riornl)rcii\ iiinis ct j'cii titni, un. teriil apporter ici l'honiinnge clc no< :ilrcc-
JOURNAL I)'$TUDES PSYCHOLOGIQUES 431<br />
egrets et snliic~r unc t1crnii:i.c ibis cctle di.pouille qiii fut le snncl'nnc<br />
Iinuto inlclligcncc cl d'un iiol~lc ccoor.<br />
bci't Sut tl',ibortl nvowl nu. lx~rro~iii tlr! C,1rc~nisnniir qu'il Iionorii par<br />
:121.Devciiii plus tard ni;rr;i~lr,it. il occ~ip,~, ]wiid,int pliisicurs anriilos,<br />
ie grCiridc tli,tiiiction cl lin rultc coiisL,iiil cl,> l,i juqlicr, Ici fonctiuns<br />
presirlciil tlii tri1~uii:il ci\ il. Q~:,intl ,111~ i11t lii \wnncc (lu *iCgc (le<br />
nt, ce iibgc1. ~iiii~ucl il n~~iil clr, tlroil- iiic~oiilc~t,tl~lc~, lut ntlril)ub h<br />
c. Quel rriiiw ,i\,iil ~ncrittl ii Inori ,iiiii iLcllLc tli,;rhccP,Jc 1,2 dirai Loi11<br />
*c. Ce criin(., ~LI'AI~ inoycri lige, cl inc\iuc. iin pcu plii$ Lard, il eut<br />
Ir IC hilclici., nr lui \,iliiL, gi:ic;c' JII proqrh tir, tcmpi. qu'un p,is+c-<br />
u'oii rwyd mhc cl iillC~iiicr par Li. croi\, d',~illciirs bien nlcrilBc,<br />
bgion d'honnciir.<br />
nom de Jnubcrl est inscipilrnble clc I'idBc dc 1,i doclrinc dont il a 6th<br />
infiitigablo cl fcrvcnt. Cette doctrinc Lnnl dkribc, sur Inqiiclle on n<br />
b il (1Cverser lunt clc ritliciilc el conlrta Inqiidlc oii n IancB Liiiil d'ann-<br />
, vous l'avez tous nommcc, c'est le spirilisinc.<br />
ic dirai cliw quelqucs inolq 3 l'cnc~onlro dcs crreixrs cl der prBvcn-<br />
ii s'cle~crit encore cominc lin niinqc niltoiii' tlc cettc siil)linle et con-<br />
croyance. Ln cloctrine y)irile c'cil l'affirninlion dc l'iinmortnlit6 de<br />
Lvec preuvci matericllcs noriibreuvs et indisc~itnblcs ;L l'appui.<br />
,t la doctrine de la plurrtliti: des mondes, Btablie d'nillcurs par la<br />
science , et de la pluralith des existcnccs dans ces divers mondes<br />
appropri8s au degr8 cl'avanccrnent des Otrcs qui cloivcnt les liabitci..<br />
4 C'est le progres indefini dans la serie sans fi11 des eui4ences, nlternntive-<br />
ment incarnees ct desincnrnbes, les prcrni&res plus pnrticuliErement<br />
destinees aux 6prcuvcs, chncurie etnnt lit consequence dc celle qui prccedc<br />
et la 1 )reparation IL celle qui suit. C'est I'nvancerricnt incessnnt par ln vcrlu<br />
et sur toul par cclIc qiii Irs conLirnt toiilc.;: In Charite.<br />
(( L: L cloctrine di. In reincnrnntion a-t-cllc de qiioi ,urprendrc, meme cc~iu<br />
qui pr 'ofessent ln foi cnllioliqiic:~ Oiivrrs 1'8vnngilc :<br />
(( .lCsui rkpontlit : En vCrit0, cn vilril6, jc voiis dis, personne ne pcul<br />
? royaunic dc Uieu, s'il iic nnil tlc nouvem )) (Saint-.lcnn, chnp, 111,
432 REVUE SPIRITE<br />
-- Y<br />
moi et tant d'autres, nous savons que tu es 18, pres de nous, tkmoin des<br />
pieus devoirs que nous te rendons. Plus heureux que nous, encore aql;crvis<br />
a la maticire. tri nous vois, tu nous entends et tu lis dans nos caiirs, clans<br />
celui de ta rlignc conipagne qui l'entoura si longtemps et jusqu'h In fin de<br />
sa tendresse et de ses soins devoues, dans ceux de les enfants qui te chb.<br />
rissaient, dans ceux de nous tous qui connumes les charmes de ton amitie<br />
et daris la memoire dc qui tu vivras, jusqu'au jour ou nous nous retrou,<br />
verons. n<br />
Aprbs ce discours, la foule s'est retiree silencieuse et Cmue.<br />
M. Pierre IIippolyte Deconninlc, ancien negociant, est d6ced6 Ic 5 noi~t, a<br />
l'?igc de 83 ans; sa femmc, desincarnee il y a quelques annees, etai1 comme<br />
lui spirite convaincue. et tous les deux n'ont pas cesse d'enseigner notre<br />
science si consolante u l'aide dc la inediumnite; puisse cet honnele homme,<br />
apres les epreuves dernieres, vivrc heureux aupres de l'esprit de sa cornpagne<br />
si scnsee, ai juste, qui aimait le beau, le bien et que nous venkrons<br />
tous.<br />
M. Ernest Wydts, ancien negociant, est decede le 14 aout dernier; ce<br />
grand travailleur si eprouve laisse une veuve et une nombreuse famille qui<br />
merite lc plus vif interet, chacun y est medium et sert la cause avec<br />
devouement. Nous adressons une pensee bien fraternelle a l'esprit de<br />
ce frere et zele propagateur de nos doctrines, mort a 54 ans, lorsque les<br />
siens avaient tant besoin de son prOcieux concours. Que l'ame de<br />
Mme F. MTydts soit soutenue et rkconfortee par ses freres en spiritisme.<br />
LES MIRACLES ET LE MODERNE SPIRITUALISME<br />
L'un des savants les plus estimes du monde, le naturaliste et le penseur dont s'honore<br />
l'Angleterre, SIR ALFRED RUSSELL WALLACE, membre de la Societe royale, et l'un des<br />
plus convaincus chercheurs et propagateurs du spiritualisme moderne, avait edite le<br />
resultat de ses investigations scientifiques, plus d'autres travaux sur le mome sujet<br />
imprimes dans diverses publications, en 1890-1891 ; notre librairie a fait traduire celte<br />
de premier ordre, avec la permession da savant venerable et aime, avec le titre<br />
ci-dessus esperant hien que tous les spirites studieux voudront lire Russell Wallace, et<br />
constater que ce prince de la science, apres le recit de ses recherches, affirme nettement<br />
les doctrines qui nous sont cheres. La lecon donnee aux occultistes et aux telepatlies, est<br />
de main de maitre, magistralement, et avec une haute sagesse, selon le viiritable espril<br />
de justice. . #<br />
Beau volume in-12, carre, sur beau papier avec portrait de l'auteur : 4 francs, dl0<br />
5 fisancs. C'est une ccuvre de ma'ltre philosophe, celle d'un grand honnete homme.<br />
Le mots proclmin nous donnerons la critique, par le commandant Dufilhol, de MEM0'<br />
RABILIA, auvre d'Alfred Pioda, ootre F. E. S. Nous parlerons aussi du dechs de<br />
MM. Faure, a Alg.ci9, et Andre Boulens, a Beziers.<br />
Lc Gerant : H. JOLY.<br />
Paris. - Typ. A. PARENT, A. DAVY, suc~', 52, rue Madame. - filephotle.
REVUE SPIRITE<br />
JOURXAL MENSUEL<br />
D'fiTUDES PSYCHOLOGIQUES<br />
LES MIKACLES DU MODERN SPIRITUALlSlCI<br />
par Sir ILUSSEL-WALLACE.<br />
Cet oii\ rage imporlanl du ceIe1)re naturaliste anglais, emule de Darwin cl<br />
meml~re du bureau de la Societci royale de Londres, depuis si longlemps<br />
reclame par les veritables chercheurs et le monde savant, nous l'avons tra-<br />
1 duit avec l'autorisation de l'eminenl et venere Sir R. Wallace; cn plus, noiw<br />
avons ajout6 les travauv sur le inemc sujet (quenous avait signalesl'auteur),<br />
deux conferences qui donnent le caractere de grand philosophe k l'honime<br />
universellement respecle, au naturaliste qui a fait ecole dans lc monde<br />
des recherches positives.<br />
Ce volume in-8, SLI~ tres beau papier, avec le portrait de Sir R. Wallace,<br />
est un ouvrage de luxe, une a consuller comme lc resultat clc<br />
tres longues et de tres severes investigations ; daris ces 400 pages, grand format.<br />
les spirites lrouveront avec lcs plus hautes visees humanitaires 13<br />
sanction de la philosopliie dl.lllan Iiardcc. C'est un monumenl caracterictique<br />
eleve a la grandeur du spiritisine ou du spiritualisme moderne, un<br />
veritable \ olume (le bibliothequc serieuse (1).<br />
M. A. Piotla, l'un dcs prolrigonistes du spiritunlisme n~oderiic che~ 110-<br />
voisins du sud-est, vient (ln pul~licr, u Jlellinzonu, un volume dc tlocuinents,<br />
qu'3. l'cncmplc des Memo~nbilien de E. 1-r. Pichtc, il a inliliilb Mcmurabilib,<br />
(( au risque de fttire jeter Ic5 Il~~ts cris auu latinistes (2) â. Dans cc recueil.<br />
ou l'auteur a voulu s'cn tenir aux faits saillants, qui mbnent h l'induction<br />
par le cliemili le plus courl, l'muvrc de William Croolic~ tient la premibre el<br />
(1) Grand in-8, papier de luse, 5 fi.. brocli;, 6 fr. rali6, port payb et ce port coUte<br />
1 fr. vu le poids du volume.<br />
(2) Note page 467.<br />
23
484 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
la plus largc place : on pcut mi:mc dire que ccllcs qui suiient on1 plut oLl<br />
moins dc poinls (le contact a\cc lcs fra\au\ du sa\arit nicn11)rc dc la S~ci(:[~:<br />
royale.<br />
Lcs Ccrits spiritudiste.; de MM. Crool\cs cl Shury (l), cri rnticr ; dihi<br />
e~lrnils dc ccu\ de Zollncr et tlcs r,ipporls (le la Sociihlb tlc tlialcctiq~~c de<br />
Loiitlrcs, ocubrcs ancieniics, il c-1 \r,ii, miis toujours (lc prcmicr ordre,<br />
tant que de no~ivcllcs rcclic~dic~ n'auront p;l$ t11:pni-i Iciir /one d'~\pl~~iil<br />
tion, conilitucnt ln parlie clocunlentaire, siii\ic, Iihlons-nous de lc t1i1.11,<br />
tl'unc tris substantielle port-ft~c clc M. l'iotlii.<br />
Tl avnil, clcpuis longtcnipr, lriiduit tl'e~illiousiasnic 1cs Rcclzerclies W. Ir\<br />
phenonr2nes du ~Spir~lunlisme, dont il prCpnrnit la. rS6tlilion sous i'ormc riiuiii,<br />
euu1)6rrinte, lorsque parurent, dans les mCmoircs dc la SoriCLe des wch, 1)ches<br />
pslychiques, les Noles sur yuelpies sea~?ccs avcc D. D. IIomc, pr8ci~l1'~.;<br />
d'une introdiiclion oii 1'. CrooLes coilfirmc ce que, \in@ nu< a~niil, il<br />
avnil ecrit sur le m&me sujet. Ires fictions vides el venimeuses qui, en Ilnlic<br />
comme en Prancc, pretendaient fairc de I'inccntcur du Tliallium et (Ir> 1,)<br />
matiere radianle, le jouet mortifik ct coi d'une petite fillc, il ne rc.;laiL plu-.<br />
rien. Bonne forlunc s'il en fut ; el hl. Pioda s'crnpresse de traduirc (2).<br />
L'opuscule : Les tables ~ournnrzles, du professeur Tliury, auquel W. Crool\es<br />
attribue une haute \illeur scientifique, parut, pour la premiere fois, il y<br />
a trente-cinq ans. Sa recdi lion,qui remon te il deux ans, contient : Les erqx:riences<br />
de Vallerys, du comte de Gasparzn, suilies d'un complement : Trmle<br />
ans nprh~, de notes, et d'une lettre inedile a un ecclesiastique anlericain,<br />
le tout in-extenro dans Mcmorabilia.<br />
Le rapporl de laCommis4on dela Societe de clialectiquc cle Londres rcsic,<br />
parmi lcs nombreu\ 1ra1au.x dc m8me or drc, un document dc haute valriir<br />
par lc rioinbrc dcs t',lits allcstOs cl 1~. diversite dcs systemcs a~~\rqucls il.; ont<br />
donne cours. M. Pioila cil a c\tr,iil, cntrc nulrei, lc rneinoirc (lu pliysiologisle<br />
W. 13. Carpcntcr, - adversaire dc W. Crookcs, - rclatii' h ln c6rC1)rtilion<br />
inconsciente. Cclte hypotlibsc rend complc d'un pclil nombrc clc cils<br />
speciaux; mais son auteur, en soulenant que, joinlc au\ mou\ciuciitq<br />
mu~culnircs automiiliqucs cnregistr6i: par I'apparcil Faraday, clle surfil<br />
expliqiicr tous 1cs phenornenei, cil n Leauc-oup cxnger0 la portCc cKcvdi\c<br />
lle mhmc ordre Sul l'crrcur du comtc de Ga.;parin. Il faut, dit M. 'i'liurY,<br />
(1) Prufes~eur de l'univci\,t? de Geneve.<br />
(2) Appunti di alcune sedute con D. D. Ilonte. Voir Memordbilia, page 202. L'excellent<br />
voiuiiie de la librairie psyclioiogique : Recherches sur le spiritualisme, contient tout<br />
ce qu'a publie Crookes sur ce sujet, sauf ce dernier opu~cule paru en decembre 1889 seulement.
distinguer, dans le spiritualisme moLlcrne, hoi5 ordres dc plienomtiies :<br />
psychiques, spirituels. II. dc'(;asP~rin, qui a otudie arec succus<br />
les premiers. s'e.;t trop hkte d'&tendre ses coiiclusions aux deux autres.<br />
C'est, obscrvc M. Piocla, une fute ;i laqurlle sont Jrus exposes ceu\ qui<br />
Btudient ces faits d'une complc\ite saris paxille. Leur syntlihc est hitc<br />
avant qu'ils aienl CU la pitience (le dvrc pas u pas tous les dedales dc<br />
l'analyse. Or, l'incluction, tirQc d'un c\amcii restreint, n'a qu'une porlOc<br />
limit&?. C'est unc avlicipcrtio mentu, - un prrjtig4, (lails le sens strictement<br />
.Otyniologiquc, - qui hient en son temps, et pcut Btre utile, h la condition<br />
qu'on l'c4me in valcur vraie, el, qii'en,nucuii cas, il ne hsse obstacle aux<br />
recherches ult6ricures.<br />
M. D. Mac-Xab, continue M. Pioila, nous en donne un nou~el exemplc. Il<br />
a, sous le litre : Etude eq~erzrncntnk de quelques phenomknes de p c e p~ychique<br />
(l), dcrit d'interessants articles au coui s desyucls il dkcritdes expi.ricnces<br />
qui servent de base a la theorie de l'Imonscieii?,i, agent doue de<br />
pensee, einanation de nous-memes, qui scrail l'unique cauv des phenomenes.<br />
Cette induction, 3 basc etroite, tient, dans la realit@, une place<br />
correspondante.<br />
Quiconque a, de bonne foi, longuement et minutieuseinent, suiii les<br />
exphiences meditinimiqucs cst de l'a~is du traducteur italien.<br />
M. Pioda a emprunte, aux comptes rendus de la Societe de dialeclique,<br />
les declarations dc Lord Linsag-, de M. Eyre, du celebre ecrivain spiritualiste<br />
B. Coleinaii, du savant electricien Varley et du medium D. D. Home qui<br />
abondent en faits originaux nettement exposes.<br />
Puis viennent les etudes (le Zcillner, professeur li. l'universite de Leipsick.<br />
Le tapage que provoqua en Ailemagne ln. publication de ses traites scientifiques,<br />
Wissenscha@Zic7ie Aiihnmcllungen, u 13 suite dc ses seanccs a\ ec le<br />
medium Slade, n'est pas encore oublie. Il a dure plus que Zdlner luim6me<br />
(2).<br />
M. Pioda rend juslicc h ce savant, prompt il concevoir la 1 Brilti, irnprrtiirbable<br />
dans sa manikstation en depit du scandale acad0rniqae, prouvant,<br />
avec uric ardeur d'apolrc, c1u.i moclcrnes reprcscnlants des scicnccs e\aet;es<br />
qu'ils cn mbconnnisscnt les principes, cl, par siiitc, nc peu~cnt interpr6ter<br />
ratiorinellcinent lcs donnbcs cxpQrirncnl:ilcs. Cm\-ci, par rqir6sdles,<br />
s'efforcbrent dc le rclCgucr au rang dcs visionriaires, lorsqu'il poussa l'audace<br />
jusyu'a appliquer h l'blude des nouveaux plihombnes la melhodc<br />
strictement scientiiique.<br />
\<br />
(1) Dans le Lotus, revue theosophique qui a cesse de paraitre.<br />
(2) Mort en 1882.
436 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
C'est dans cet esprit que Zcillner a ecrit ses traites sur La il'letaph,y~i~<br />
de l'nopace, etc., traites qu'il aiait composdc alors qu'il Ctait encore 10111<br />
fait etranger aux phenomhnes spiritualistes, don1 l'etucle a eu pour rk~ull,~<br />
de confirmer ses theories t1i.j;~ elal~orecs.<br />
C'etait cct esprit rraiment niGtaphysique, - dans le sens Kanticn (l),<br />
- aussi soucieux du ln~iiidrc rait quc preoccup5 (]CS lois ~uphicur<br />
de la connnissancc. De 1h l'ampleur dc vuc, In libcrth d'allurr qui firrnt de<br />
cc savant, si moderne, un invei;tiga~eiir h ln manibrc de W. Croolccs.<br />
Tandis que le chimisle anglais montrait la i~iillihr~ (1 l'cciivrc dans des roi,dilions<br />
ino1~ervi:es qu'il a iioinmCcs son quatribine etat, son Cniule gcriiinnique,<br />
l'cnvisageant au point rlc vue dcs rnathdmatiqiies pures, dtait arrivb<br />
h induirc que l'cspace, - c.oiisitlCre en lui-meme, abstraclion failc dc notre<br />
organismc animiquc actuel, - a quatrc dimensions. Cc principe pose, 1c.i<br />
phenomhnes d'apparilioii et de disparition d'ol~jels malhriels, - inconccv,l.<br />
Mes dans l'espace h trois dimensions, - devicnncnt comprChensiblcs.<br />
Ce savant aux iddes larges, ce penseur %igourcuu, meritait d'htre signale<br />
~LIX spiriles, h cause de la cons6cration si elev6e donnee, dans des<br />
qui restcront. 5 la phenolnenalit6 sur laquelle[est Sondee leur philosophic. Il<br />
faut feliciter M. Pioda de s'en etre si bien acquitte !<br />
En ce qui touche la realite des phenomenes et leur ohjectivite, aux deux<br />
poles opposes, savants ct theologiens l'affirment ; il n'y a plus h y re%cnir.<br />
A ce propos, le spiritualiste italien, l'un des redacteurs les plus autorisCs<br />
dn Lux, souligne la faiblesse du livre de M. Galiolti : Ln foi ve/@zeuse et le<br />
spiritisme, refiitation chimerique de la doctrine kardeciste ; et, plus luin,<br />
il affirme, avec Galilee et le savant auleur de 1'Ufiiti des forcespliz/siques(2),<br />
la necessitd d'aller chercher, clans les travaux de nos devanciers, ln lmc<br />
de nos opinions : c'est une dure obligation h laquclle il faut sc plier il<br />
l'exemple des plus grands parmi les philosophes. Ilemercions M. Piotla de<br />
rendre nirisi justice au t'ontlatcur du Spirilismc. Le spiritualisme, njoulc-l-il,<br />
est un fait. Ouant aux inductions ndcs de scs phenomones, c1lc.i reporitl~ill<br />
aux aspiralions Ics plus devees de notre nature ; l'avenir moiilrcra s'il s a<br />
sur ccrtains points, licu de lcc inodificr.<br />
On Ic voil, l'autcur pense h ce propos commc hisait Allan Kardcc<br />
_<br />
luimbmc.<br />
(1) M. Piocla parle akec coinplaisarice du reveil du Iiantisirie en Allemagne. C'est Li<br />
un fait ~ignificatif.~Faiblesse intellectuelle (Critirlue de la raisoli pure) et grandelm mOrale<br />
de l'homme (Raison pratique) toute la pliilosopliie dc Kant est la. Le genie<br />
de Kant eet lc patrimoine de l'humariit6.<br />
(2) Le perc Secchi.
JOURNAL D'I~TUDES PSYCHOLOGIQ::ES 437<br />
Un si grand pas dans l'ordre scientifique devait naturellemcnt susciter<br />
~'~pposition la plus vive; de 1h nombre cl'ol~jections qui trouvent leur rkponse<br />
clans les documcnts traduits. Il en veut retenir trois cependant A cause de<br />
leur importance.<br />
La prcmihrc : on nc saurait, discnt les savants, attendre un bon resultat<br />
de l'etude d'un sujet aussi nb1)ulcux que le spirilualisme modcrnc.<br />
Sans cloutc, di:terminer dEs h prbscnt tout ce qui pourra sortir dc ces<br />
recherches cst impossible. Mais, dc ce que les rksullats ne paraissent pas<br />
toujours d'accord avcc certaines donnbcs de la science, il ne s'ensuit pas<br />
qu'on ail le droit de Ics eluder. Rien de si funeste au progres de nos connaissances<br />
que cette pretention de vouloir, d'avance, en dbterminer le but,<br />
en circonscrire le champ. L'intelligence cristallisee dans l'etroite symetrie<br />
d'un systbme, ou desagregee dans un flot d'analyse n'a que tres exceptionnellement<br />
la spontaneite et la puissance d'intuition d'un esprit libre. La<br />
science n'en a pas moins le devoir de s'occuper de ces phenomenes.<br />
Seconde objcction : Le neo-spiritualisme restaure les superstitions, et<br />
leur communique une intensite de vie, jusqu'ici inconnue.<br />
Oui, si comme l'auteur, on a en vue les Ecoles trbs diverses qui relbvent<br />
du spiritualisme moderne; il en est qui popularisent des pratiques funestes,<br />
dechainent de redoutables forces, et mettent, a la portee des inconscients,<br />
des egares, un agent á aussi dangereux que la dynamite D.<br />
Mais, - que M. Pioda me permette cette reserve, - l'objection, appliquee<br />
au Spiritisme perd de sa valeur. Celui-ci agit au grand jour; il donne le<br />
moyen de discerner les bonnes influences des mauvaises, et de se soustraire<br />
a celles-ci. Il poursuit un but unique : le progrbs par la communion avec<br />
les bons Esprits ; et cela, sans rituel, sans ceremonie plus ou moins magique,<br />
dans l'intimite du foyer familial, ou il n'y a place, ni pour la fraude, ni pour<br />
la venalite. Ainsi compris, le spiritisme, loin dc la favoriser enraye ln superstition<br />
et convie ses adeptes a la pratiquc dc 13 moralc la plus elevee.<br />
Lc livrc dc M. Leon Denis : Aprc's la morl, en est une preuve nouvellc.<br />
Revenons aux arguments de l'auteur.<br />
De ce que les Grecs et les Romains regardaient comme aver6s dcs faits en<br />
tout semblables a ceuu qui nuus occupent, cette concordance ne suffit pas<br />
a prouver leur realite; cependant, est-il sense de n'y voir que le hasard, ou<br />
bien l'effet de ln naivcti: de nos pEres? Le bon sens, sur la terrc, est fort<br />
notre ainC. Il a et6 plus facile de taxer d'ignorance lcs Anciens que dc les<br />
Comprendre. Ceci serit I'muvre reparatrice d'unc critique historique et scientifique<br />
a la fois scrupiileusc cl indhpendante.<br />
Le xvnie sieclc iut tout h la lultc pour la conquete de nos droits; de li sa
438 REVUE SPIRITE<br />
guerre h outrnnrc au passe, il In l6gentlc. A nolre siecle. maitre de ces<br />
droits, appartient de faire re~ilre, sous toutes ses faces, ce passe, sans rien<br />
ecarter h priori (le ses sqm-stition~, O ~ ses I incomparal)lc~ iiioyens d'inicsliplion<br />
pourront dCnider cc qiii sc cnclic clr l'imprc~r.riplil~lc ierite, sc>r.rcl<br />
de leurs rnpportsavec Ic Spiritunlisnic iiiodcrne.<br />
O'csl ln roponse a la scconrlc ohjeclion.<br />
Ln lroisii.nic, toute scienliliq~ir, n ibtc formulee par 1~ I)PO~CSSCL~P Wundt,<br />
(le Leipicl\, soiiverit citC clan? Mernom~ilia.<br />
N Les l~h61iombncs sont ibcls, dit M. Wundt, mais leur fitude evigel'nlinntloii,<br />
par crilx qiii etudienl les scicnccs nnturclles, du principe d'une cniisnlit(,<br />
gcbnCrnlc ; - condition clc toutc mdtliotle de reclicrclic, - an dehor.;<br />
clurliicl les f,li~q ct les lois du cle~cnir nc qeraient plu^ compr6hensibles (l).))<br />
a bhjection grave. si elle etait fondbe ! mais, comme I'ncait deja fait obscrr er<br />
M. Piods : en aucun cas, un fait n'a le pouvoir de rcn\crscr ics lois nntii-<br />
rcllcs : tout nu plus peut-il modifier In conception que nous en avions (2).<br />
Il cite. ii l'appui de son opinion. M. Thry dans : Trente ans opPs : (( 11<br />
n'est pa- rationnel quc l'e\perimcnLnteur, sou$ pretexte de precision, (.lb\c<br />
Ici. pretention de produire les phenomenes a \olonte. C'est au momcnt oit il<br />
sc inanifestent qu'il faut les ~erifier el les etudier. D'autre part, nc pas tenir<br />
compte dcs obscriations dejh faites, c'est rendre impossible toute investi-<br />
gation serieuse et suivie, et arrhter, rlnns son essor, ln science experimen-<br />
tale (3). â<br />
Ilrbtendre tietermincr h priori Ics conditions d'un phhomene pour 116tulier<br />
scientifiquement. c'cst %ouloir l'impossible.<br />
Le profcsicur Lornhroso ne consent ;i nssislcr a une seance spirite qu'A<br />
condilion que les plienomhnes se produiront en plcine lumiere. Le DrL&n-tbruso<br />
n depuis reconnu ln reyli16 cl~x f,lil spirite. (Voir Li Xev~.cr (le septcnihrc<br />
lS91, piigc~ 385 el cili\ni tes.) Comrncnt, ohjecte II. Piodu, eut-on<br />
tlOcoii~rrt la liiniibre 61ectriqiie, si Icq sntnnts s'otnicnt liorn6s h sui\re<br />
Ics c\pbricnce.; cl'elcctric%C cn pleinc Inmibrc ? Il pnrciil clemontrb, par Ic<br />
rni1iom~trc et 1(1 lllboric dc hln\\\cl, qw lit IiimiErc elcrcc une prcssioii<br />
sur le. corp.; ; pourquoi donc nc pn.4 ndmcltre que les ph8norni:nes lumineLi1<br />
du spirilunlismc nc 'c r6\hlc:it pleinement que clms un milieu obscur;<br />
que In lunliErc ncutrnlisc conipl~tcmcrit les uns, et diminuc beaucoup<br />
I'inlensit6 des autres. C'est un prollhie scientifique h resoudre, non<br />
(1) Memorabilia, p. 404.<br />
(2) Menrornbilia, p. 480.<br />
(3) K'uyant pns i ma disposition le livre de JI. Tliury, je trn~luis sur le teste italien.<br />
-
JOUIiNAL I)'ETUI)ES PSYCHOI.OGIQUES 430<br />
-- - - - p. - - - - - -- - .-<br />
un motif valable pour refuser d'bteidier dcs faits dont l'obscurite n'emp6chc<br />
pas 1a verification rigoureuse.<br />
L'auteur, h propos des tlieorics qui attribucnlles plienombnes ri dcs agents<br />
invisil~lcs h volonte trnnscendnntc, affirme, avec l'autorite d'un philosophe<br />
doubl8 d'un savant, que I'hypothesc de l'action tl'dtres suprascnsihles n'a<br />
rien d'antiscientjfiquc. L'antiscienlifique, pourrait-On ajouter, serait de pr8tendre<br />
nrreter 3 1 homme la skric n~ccnilantc dcs Btres.<br />
Ln scicncc, obcervc A. R. \\rallnce, ne pcut interdire l'etude d'me energie<br />
qui jaillit. - sans qu'elle ait troule le pourquoi, - du rescrroir commiin<br />
des forces nntiircllcs dont 1cs liniitm lui sont inconnucs. De l'inipiiissnncc<br />
des sa\aiits CI c\;pliqiier ccs mnnifrstntions, il nc s'cnsuit nullemrnt qu'elles<br />
n'e\islaicwt pas a\iint qu'ils lcs cusscnt crircgistreeq. .\dmettrc l'action<br />
bonne ou mauvaise d'etres trnnscendanls, (10~16~ de volonte et de consciencc.<br />
n'es1 pas aul re chose que constater dans le doninine LI connu, I'intervention<br />
d'unc force inconnue. Cettc nouvelle force, ohjecte-t-on, s~ispend<br />
l'action des nutrcs. Il en est de memc dc toute force : la coli6sion qui triomphe<br />
de ln pcsantcur est, 3 son tour, neutralisee par la chaleur, etc. 11 n'y n pas<br />
la le moindre miracle. L'action d'5tres transcendants. une fois detcrminke<br />
dans le monde sensible, en cle~ient pnrtic integrante. C'cst l'extension de In<br />
loi, et non sa negation.<br />
Autres dirricultes :<br />
Les filits d~i spiritunlisme sc refbrent 2 des forccs de deux especes, lcc<br />
unes, aveugles, les autres, intelligentes Les premieres sont d'ordre chimique,<br />
physiqtie on mccnnique. Pour les secondes, l'instrument d'obscrvation,<br />
c'est l'homme, et l'experimentateur a a vaincre en meme temps<br />
des difllicultes d'ordre physiologique et psycliologiquc. Les phiinomknes<br />
P~ychologiqiics nous retblenl un autre motle de la pensee el (le In \olonttJ<br />
qui ouvrc il In vie clcs horizons d'une nmplcur insolite, tout cn rrstant jusqu'ici<br />
rc1)elles au principe de causalite. N'en cd41 pas tlc mBmc des Riil.;<br />
Psychologiques en genkral, dbs qu'ils ont franchi 1c scuil dc In conscience<br />
et pourklnt, on n'cn conclut pas qu'ils renvcrscnt In loi nnturcllc dont<br />
1'imrnu:d)ilite sul'lit h In sciencc.<br />
L'auteur nc sc conlcntc pas (l'avoir montre combien In troisibmc o1)jection<br />
est pcu fondce; il leut rcndrc plus manifcstc cncore la 1i.gilirnitk clcs<br />
reclicrches dans le domainc des f,iits spiritualistes, en signalant rplqucs-<br />
Uns dc leurs rapports alec la science positive d'une part, et la philosophie<br />
de l'aulre.<br />
Par quelle voie arriron s-nous A la conception du monde exterieur'? II faut<br />
bien le rcconnnitre, nous sommes avec lui en rclntion indirecte, et non
440 n KVIJB: SPI ii l m<br />
immediate. Nous ne l'btudions qu'au travers de notre organisme intelleclric]<br />
et physique. Quand un savanl scrute le sysleme des forces de la nature, il<br />
s'etudie lui-meme. En visant l'objectif, il reste subjectif. L'harmonie, lapermanence<br />
des lois c'est l'adaptation des phenomenes au sujet.<br />
Donc, lcs choses en elles-memes, le mondc, abstraction faite (lu Moi, nour<br />
ne pouvonc les connaitre. C'est la condusion h lnquellc aboulit la pliilosophi^<br />
critique. Son corollairc. c'est que, du monde objectif, nous nc pouvons<br />
connaitrc immedialemcnt qu'une partie : celle qui agit sur nous. Pour nous<br />
servir d'une comparaison : (l'un panorama infini, nous ne saisissons que<br />
quelques paysages adequats ii notre mode tlc perception, h nos forces psychiques,<br />
u nos iacultbs intellectuelles.<br />
Le reste nous echappe.<br />
Et maintenant, que nous apprend la science experimentale du rapport des<br />
corps avec notre conscience?<br />
Tout,dans la nature, aboutit a la matiere et au mouvement, repetent,aprbs<br />
Galilee, les savants contemporains.<br />
La physiologie nous montre pour nos sens un slimulant exterieur unique,<br />
le mouvement : vibrations sonores, lumineuses, etc. Il existe donc entre<br />
nous et les corps un iatermed7aire : le mouvement,.<br />
Nos sens sont servis par les nerfs; ct, cn derniere analyse, l'idee quenous<br />
nous formons d'un objet derive d'un changement d'etat de nos nrrfs.<br />
M. Pioda rappelle l'origine de la sensation. Elle nait infiniment petite, des<br />
que le mouvement vibratoire atteint une grandeur determinee,et progresse<br />
avec lui, jusqu'a une certaine limite, au-dela de laquelle l'accroissement du<br />
mouvement ne l'influence plus. 11 existe un grand nombre d'oscillations, de<br />
vitesses variees, sans action sur nos sens. C'est la loi psycho-physiq~e, due<br />
en grande partie aux professeurs Weber et Fechner qui, avec Zollner, ont<br />
reconnu la realite des phenomknes spiritualistes.<br />
L'auteur ilalien, a propos de la substance ou matiEre primitive, fait un<br />
rapprochement piquant des idees dc saint Augustin avec celles de Huxlcy.<br />
- Nous ne savons pas ce qu'elle est, mais seulement ce qu'elle n'est pas; c'es1<br />
de ln science ncgalive, dit le premier.<br />
- Au fond, que savons-nous de la matihre? dit Huxley; qu'elle est ce quid<br />
inconnu, cause hypothetique de nos divers etats de conscience.<br />
Suivent des citations dc Pascal, Claude llernard, M. Renouvier, etc., ctc..<br />
qui nous montrent M. Pioda puisant aux sources 1cs plus autorisbes.<br />
Ainsi, d'accord avec la philosophie critique, la scicncc 6tnl)lit nettement<br />
quc la nature des choses nous echappe, quc nous n'en poucons acqubrir<br />
qu'une notion relative, que le champ de notre expbrience es1 limite, el,
JOURNAL ~'ETUI)ES PSYCHOLOGIQUES 441<br />
--<br />
lelb, s'&end une region incommensiirnlde, inaccessible pour nous,dans<br />
nditions organiques et lc.; formes actucllcs de notre entcnclcment.<br />
teiir nous donnc une idee (le ca syntlihe, oii se retrouve visil~le l'in-<br />
L dc l'ecole dc Kant.<br />
ntclligence hiimainc, comme un phnrc, sc dresse au milicu (les Knb-<br />
1 rCel, - thbbrcc; pour rlle, s'entend, - qui se dissipcnl srulrmcnt<br />
i zone d'action de nos sens. vel~iculcs de In lumierc inlrllcctuc~lle.<br />
irbillons, auu reflets multiples et inoldcs h l'infini, trnverscnt inccs-<br />
nt cettc nappe lumineuse. Cc sont les ol~jets qui, se refI6cliissanl<br />
conscicncc sous forme d'espace ct par ordrc de temps, consLiluent<br />
de euturieur, la Nature.<br />
~bjct cst donc le produit de deux :facteurs : le rayon rCflCchi de 1~<br />
: qui emane de nous. cl la resistance de l'enveloppe qu'il rencontre.<br />
stacle continucllement passe, et, avec lui, cllangent lcs angles de<br />
)n et les images. Mais, les lois qui regissent ces mutations sont cons-<br />
.,,.,.--, ce qui suffit ii rendre la scicnce possible.<br />
.., (( Un des facteurs de l'experience, le rayon~lumineux parti de notre<br />
intellect, est connaissable et connu, ou, pour mieux dire, determine;<br />
l'autre, l'enveloppe solide que le rayon reflbte sous le voile de l'apparence,<br />
est le Noumene, l'Y transcendantal, lincognoscible, l'indetermine.<br />
Dans ces conditions, tracer a priori les limites de l'experience, est une<br />
au-dessus de nos facultos.<br />
(I Que faire alors? Accepter les faits tels qu'ils se presentent, deduire de<br />
leur minutieuse observation leurs caractbres communs, ei en induire la loi<br />
qui les regit.<br />
cc Des phenomknes inusites, etranges se produisent-ils? C'est le signe que<br />
la zone intelligible s'etend ... ..<br />
(( Ces phenomencs isol&, d'une observation si ardue, sont comme l'indice<br />
de nouveZ/es facu2th de perception et d'action qui seront clowdes tz E'homme el<br />
trou~eront peut-elre, dans une future e'cortomie, Leur developpement nornzal el<br />
Sans danger. (Tliury.)<br />
(I L'etude des sons et des coulcurc cllez les anciens donnc, au systbme clc<br />
l'holution des sens, uu haut dcgrh de probnbilitk. I><br />
Il faut le reconnaitre avec Bersot : Ce n'est pas une chose de peu dim-<br />
Portance que d'admettre un fait qui vous oblige I't changer toules vos<br />
idees (1). N<br />
Certes, mais, In science, qu'est-ellc, et en quoi consiste-t-elle? u C'est,<br />
-2i<br />
(1) Traduit sur le texte italien.
--<br />
'442 REVUE SPIRITE<br />
nous dit I'autcur, revenant a ses vues synthhtiques, nu centre de la zone<br />
i1luminC.c par l'Esprit humain, au point oii les rayons clardent directs et<br />
piiissants, un petit cercle, mieux eclaire qiie le rcste, oii toiis les 1iIiknomunes<br />
sont syinetriqucmcnt cli~es sur un plan trace a I'avnncc. Cc I,etit<br />
cercle priii il peu grandit, et lcs ombrcs qui en allrislent les abords rriciilcnt.<br />
So~ivenl ces ombres voiltiicnt des rdnlitds qui, dbcouvcrtes, cldrangciit sur<br />
divcrc points Ic dcssiri du plan. a Lcs phbnombncs spiritualistes ap1);li*[icn-<br />
ncrit h cct ordre de faits, cl (( la science n'est pas autre chose que l'annlusc,<br />
1'elaboral.ion et ln classificntion dcs donnees de l'expericric,~ commune ct dc<br />
l'observation vulgaire D.<br />
c L'dtiiilc clc la verite a trois aegrds : le premier, la di:couvrir, quand on<br />
la clicrclie; Ic second, lu dbmontrer, quaiid on la possudc; Ic dernier, In<br />
discerricr du faux, quand ou l'esaminc.<br />
(( Il rdsullc des faits rdunis dans Mil-abilla, dcs citations qui prou\-ent<br />
leurs rapports avec les sciences et la philosophic, des inductions qui SC<br />
degtigerit de lcur ensemble que le premier point de l'etude de la Vkrile<br />
peut etre considere comme atteint n, ct' que les phenomenes spiritunlistes<br />
sont clu ressorl de la philosophic scienlifiquc (1).<br />
AprEs avoir fait connaitre somniairement les documents de haute valeur<br />
publies par N. Pioda, je me suis cn'orce de m'impregner de sa pensee,<br />
jusque, dans sa forme, de ses apequs profonds et surs, qui font de ce<br />
volume un remarquable Aft'~7zoi~~e pour servir B l7ltisLoire du Spiritisme.<br />
Familicr avec les lravaus et les objections qui ont cours sur la malibre<br />
en Angloherre, en France ct en Allemagne, comme en Italie, il commcnto<br />
Ics premicrs, et rbfule les aulres avec une prBcisioii inconipnrable. Les <strong>Spirite</strong>s<br />
qui ii'ont, ni le loisir, ni le moyen de coinpulsci. les originaux, trouve.<br />
ront, diliis la prcmiurc pnrlic (le ilfenzornl,ilia, un selecttr? h souliait.<br />
Je soiiliriite, dans cette nolice forcement sbregec et incomplutc, dc n'avoir<br />
pas doiinC unc idee trop imp;wfaite de la secoiide ptirtic, muvrc personiiellc<br />
dii brilliml collaborateur du Lua. ,Je conscillc surtout In lecture dans l'or:ginid<br />
dii C'oinmiato del trndutiore : c'est, sous uiic formc bien actiicllc, 13<br />
confirniillion des vuritfis qui nous so~t clibrcs, dont cetlc cou\-re prdcic~15<br />
aflirmo avec nutnnl d'a propos quc d'dclnt. I'avcnir ct 13 grandeur.<br />
Comniandant DUFILHOL (en 7-etrde).<br />
14:llRhTtl : <strong>Revue</strong> de septernl~re, page 330, ligne 13, lire : libration au lieu do ~ih'a-<br />
tion.<br />
(1) La pyn0111gie, basbe sur le3 faits, tend de plus ou plu3 vers 11. forme scicntifiilll':<br />
/
LE SPIRITISME<br />
de la <strong>Revue</strong> Nouvelle du le' mars 1891 (suite). Voir la <strong>Revue</strong> du in' aout.<br />
IOW, les Icttrcs, plus lcntement tracecs, mai.; aussi plus finemcnt et<br />
tement qu'h l'ordinaire, formurenl une suilc ofi cl'oborti je ne com-<br />
1 : au hout de deux longues lignes Ccritcs dc lit sorte, je m'apcrciis<br />
lit du latin don1 lcs mots n'avaienl pas el(': separes. Cinq lignes<br />
crites ainsi. .Je ne puis lcs reproduire, jc les ai pcrduec. C'6tail une<br />
h une qnestion que j'aviiis faite, s'il mc serait possible de voir<br />
Oui, me disait-on, grace h unc cwltalion (lu syslumc nerveux, dont<br />
, , -onriail, cn lalin, la rccetle. Jc nc l'ni jninais essayue et jc n'atlachni<br />
aimportance qu'% ce fait, que j'btais, cette fois, absolument 6lranger k ln<br />
et h la langue meme du crayon magique. Mais 1'Ccriture etait toujours<br />
tournec de mon cote, et la mienne ; la femme que j'nvais en face, ignonnte<br />
et simple, aurait-cllc su par ccnur tout un morceau de latin (cinq<br />
longues lignes cn lettres fines et serrees, de papier grand format), repondant<br />
aune question qu'clle n'avait eu nucunc raison particuliere tlc preloir? e!.<br />
l'aurait-elle ecrit h l'cn~ers, arec un crayon qu'elle ne tenait pas, les mains<br />
immobiles sur une corbeille.? Elle raconta le fait h un officier, son neveu,<br />
qui ne manqiia pas de lui dire, en la raillant de sa credulite, que le professeur<br />
s'etait moque d'elle. J'awis mystifie la bonne vieille. C'etait moi qui<br />
a\ais tout fait. Jc cornprends ce langage dms la bouche dc l'officier, qui ne<br />
me connais-;ait pas : s'il m'eut connu, il rie se le fut point permis. Je sais<br />
Men, moi, quc je nc mystifiais pcrsonnc, et que je me deinandz'<br />
c lS, au COIltraire,<br />
s'il ne se pou\nit point quc jc fusse myslifiti. moi-nic'me.<br />
Ce dernier fail est rcinarquablc. En voici d'aiitrcs :<br />
h Carcassonne, en lXGU, tlcrcnu reuf, peu de jours aprh la mort ilc ma<br />
femme j'cnlrni cn relaiion avcc une jcunc fillc dc famille niske, douec d'une<br />
2nc%iimnit2 sirigiilierc: rllc s'cii~lormaiL sans y rncltrc d'autre kolonlb que<br />
de s'abaiidonncr it l'tictioii (l'un iiirisible mngnhliscur; si le sornm~il lie<br />
'enait pas, il 6lait lrus dangcreuu tlc Ic proloqucr tirtificiellcrrient. i3iitloi'-<br />
raie, elle voyait des csprili, citusnit ;ivcc CU\; l'on assislnit h un dinlo,sue<br />
'nh dc1i.i iiitcrlociilcur., dotil on ciitcntlnil l'un et clcviniiit l'aulrc ; elle<br />
quibit son corps, le 1niss;liL il I'cipril qui voulait s'incorpurer cl1 elle, parler,<br />
"h Par scs organcs; puis y rcnlrait, parlait, agissait ellc-meme, se rhteillait<br />
erfiii, sorlnit~cornmc d'lin profond sommeil sans rube : elle nc con-er-<br />
'"t aucun souvenir, eveillee, de cc qu'elle avait pu fnire ou voir endormie,<br />
'yndis qu'endormie clle se rsppclnit, ii~c ses veilles, ses sommeil- nntC-<br />
""I's, ct reuniisait cri uric seule memoire gonbrale, ou se iilnrquait l'iden-
444 REVUE SPIItITE<br />
titb de la pcrsoiine, les dcuv memoires dc ses deu~ btats. .Ic la vis I)icn<br />
sou.<br />
vent, l'e~p~ricncc fut renouvel6c alitant (le fois rlii'il mc plut. J'ctai.;<br />
avec rlle. Elle s'endormait, cl alors, trintBt s'entretcnail arcc nia dlhrp<br />
morte, don1 jc n'entendais pas, mais dont jc dcvinais les reponses, con.<br />
formes :L son cnracterc, que le medium, qui ne l'avait jamais VUC, ntnvail<br />
pu connaitre; tantot lui prOlait scs organcs, et c'etait ln morte qni, par la<br />
110uchc du medium, me tenait, en me tutoyant, lc Iangagc le plus intime<br />
.Tc dois dire quc je n'htais pas plcincnient satisfilit : les souvcnirs de celle<br />
qui avait partage ma vic me scmblaicnt vagues ct confus, et je gardais un<br />
doute iniincible; jc ne me rendais pas. Cependant ils avaienl<br />
une prbcision faite pour me convaincre. Il advint, pendant qu'elle me parlait<br />
ainsi, qu'un orgue de Barharie fit entendre du dehors un air de danse<br />
que je n'avais pas eu l'occasion d'entendre depuis qu'un jour ma femme,<br />
peu dc temps avant sa mort, seule avec moi dans une cllambre, s'etait mise<br />
tout d'un coup 2 danscr, vive et gaie comme elle avait toujours etS, en<br />
entendant ce meme air : communiquant avec moi ce jour-la (si c'etait ellc)<br />
par un corps d'emprunt et me parlant par une bouche qui n'&ait pas la<br />
sienne, elle entendit l'air, s'interrompit, se mit tout d'un coup il danser<br />
comme ellc avait fait, et me dit : CC Te souviens-tu? n Memes mouvements,<br />
memes attitudes, memes gestes, c'etait elle : emouvante, effrayante image<br />
d'une scene passee, que je n'avais jamais racontee et qui n'avait pu avoir<br />
aucun temoin !<br />
Une fois, dans ces derniers temps, j'entre sans &tre annonce ni attendu<br />
chez des personnes qui s'occupaient de cette sorte d'etude. La table ktait en<br />
mouvement: elle donnait, par coups frappes du pied, les noms d'esprits<br />
presents; elle indiquait, au moment ou j'entrai, la troisieme lettre d'un<br />
nom, et l'on se demandait, BI Z, a, qui cela pouvait etre. La table continue:<br />
n. C'elait 13lanche, ma fille. Elle avait commcnce h donner son nom avant<br />
que personne m'cut vu, des qu'elle m'avait vu cllc-meme au seuil deIn<br />
porte, dehors. J'ai observe frequemment, nillcurs, des cas pareils d'csP'its<br />
ainsi annonces par In table, parcnts de personnes qui sont encore dchOrPl<br />
qu'on ne voit pas cncore, et qui arrivent au moment ou un de lcurs parclit'<br />
du monde in~isible se presente.<br />
Un peu plus tard, dans la memc soiree, une jcune fille, prisc du somlllcil<br />
somnambulique, voit dcs esprits, lcur parle; u un moment : (( Voici,<br />
cllc, deux fcmmes qui viennent; ellcs s arretcnt lu, ln, lh, ajoute-l-clle<br />
me regardant hien (les ycux fermSs) et etendant lc bras vers moi. - @1lc1le'<br />
?<br />
sont ces fcmmcs? Demandez leur nom. -Comment vous appelez-voli5<br />
Ellc tcnd l'oreille ct repete ce qu'on lui dit : A... Al. .. Ali ... Alinc. - l"<br />
\
- B... Be ... Bert ... El... Ula. .. Illanche. ,) Elle a\ nit (le ln peiiic ;i<br />
.e, et cettc Iic4tation cst h noter. Elle cntendnit neanmojns : l'un tlc<br />
1s est celui de mn snlur. l'autrc celui de iiia fillc. Le signalcincnt<br />
en donnait, aspect, iigc, ctc., 61itil juste, bien qu'elle ne les connut<br />
les paroles qii'clle Icur nltrihtiit tjlniciil couformes h leur carxlhrc<br />
~ih leur qunlilib l'unc pxlmt coinine iii;t fille, l'autre comme inn<br />
elle ignorai1 lc noin et jiisqn'ii 1'ruislenc.c~ tlc ceftc qniir, morte cn<br />
I pnys, bien ilcs aniihcs avnnl mon +jour clans ld ville oh je me trousemblail<br />
qu'iin rideau me sitparhl clc pcrConnes presentes sans quc<br />
: Ics voir ni les cntcnclre : unc nutrc lcs voyait et les critcndnit ct<br />
mil d'intcrm8dinirc cntrc elles ct inoi.<br />
i rnct huit ou di\; nulour d'une inl~lc, dans le plus grand rccueillct<br />
le plus granil silcncc : 13 tablc lrnppe dcs lettrcs qui forment dc.<br />
le parents morts; lcs mou\cments sont lents ou rnpiilcs. fcxible.<br />
3, brusques ou doux, sans concert prealable pour ces differences tlo<br />
s, varies scloii l'esprit iiintt~nriii qui se prkscnte, et souvent arcoind'agitations<br />
signiiicnli\es de plaisir ou de peine, de joie ou de Irisle<br />
colere, d'amour : la tnblc est animee.<br />
)ir, elle cernbhit animde d'un cspi'it loger et bruyant ; il fut demancle<br />
le pourrait pas se mou~oir sans etrc touchite, nos mains en l'air il<br />
e distance. Li1 reponsc fut affirmative. Nous nous placames donc a<br />
,itc distance. dc manibre ne pas toucl-icr la table par cote ni par-<br />
s; nous tinrncs nos mni!ls B quclqucs centimetres au-dessus : elle se<br />
i, ou, pour micux dire, elle sauta, bondit sur nous comme une bOlc<br />
Nous n'iivions pas cru la chose possil)le, et, tout en l'essayant, ilouc ne<br />
l'attendions pas : nous fihcs effr,iyCs; rilais nous recommenc;inies, et 9<br />
plusie~irs rcpriscs : nl6me succk clinqiic fois; nous indiqoamcs. par la<br />
c, des directions 3 sui?rr, cllcs furent suivics, nos irii-iins nctSoinpn-<br />
In hblc sans I'ei'fleurer. Sous illions cn tris petit coiriitc), tous r'~ dismec,<br />
tous prcnnnt 1 inLc)rOl Ic plus \if il l'c\l)c)riciicc, et iiul dc nous, j'cn<br />
suis ccrtiiin (j'y ai hicn rcgirdi:), I I toi~cliilit<br />
~ la kble.<br />
Souvent, seul dans inn clinml)rr, un pclit gukridon sous mn main, jr l'ni<br />
WC SC II~OUVO~~, snnq aucunc part (nppnrcnlc oii conscicntc) ~lc m;i volontc'!<br />
ni de ma pcnske. 1)liis sou~ciit, une pliirnc ou nn cmyoii tliin.; ina inniri,<br />
ma main a itcrit. ,Jc nc suis pns ])on inhdi~im : les rnoiivcmcnts du gii6ridon<br />
ne se produisent pas toujour. ; 1'6criliirc cst pknil~lc, lcntc; il cst ninnil'cste<br />
que lcs parolcs qui me sont ndres.;Ucs, lcs r6ponqcs qui me sont donnites<br />
ne viennent pas de moi : tciiildt coiiformes, tantcl contraires h cc que je<br />
Pense ou jc vcuu, h ce que je clCsire, h cc q~ie j'attcnds.
44G REVUE SPIRITE<br />
--<br />
,J'ai l u bien des bcritiircs faites ainsi par tics persontics d'une \cbrncitE<br />
non suspecte, qui ne salaient ce que leur main ecrirait qii'en ln rcga,.(jalll<br />
ecrire, ou mOme qui nr le savaicnt pas, et nc le lisaient qu'apr&,<br />
grnnd'peinc.<br />
Ajoulons que, si blrnnqbrc que soit ln pcns6c du mCdium a cc. rllir: sa<br />
main &rit, ce qu76crit Si1 main est, ~~tieriilcmcnl, dc .;a portbc tl'intrllir~p 7 nce,<br />
dc son style, de sori 1;ltigngr cotnmc tlc son Ocriliirc: n,joiiloris surloiii<br />
celto i~lrniige pnrolc, tlc 1:~l)lcs iiiiics oix de 1n;tiiis qiii +c'ri\ cnl, lwllc ,liliqqiicf'oi.:,<br />
vulgaire le plus iou~erit, mais ordiiiniremcnl d'uric inor,ilc i,iinc,<br />
es1 11icn tic.: Ibis, quand il s'agit de fnils, incn~orighrc; je ne dis pl. ,i\,p, :<br />
c1ari~crciiwmcnL mcnsongbrc. .T'ai ILI dehitcr, par les agents rny46rioii-,<br />
louches qui ie manifestent (le 1,i sorte, les contes les plus sauqreriii., ,lrp~<br />
forcc detiiils, de nature a le.; firirc croirr : \Orifics, tout est men.;origcl ; cl il<br />
sr rrncoiitre quc tels de ces mensonges sont d'alr>on~innblcs caloiriiiic~i. J'pn<br />
sais des e~cmplcs. Je ne dis p;ls qnc ce soit li~ le cas ortlinairc, m,ii. il cq<br />
assez frdqncnt. Jl f~ut se mtficr de cc lnngagc, tlont la source nou* c.t \i<br />
peu coimue; et il n'est point aise d'y clem2Ier la ~erite d'arec Ic iilcnwnge<br />
ou l'erreur.<br />
IV<br />
Connaitre les faits, ce n'est encore que le coinmenccment de la coniiaissance.<br />
II reste a les interpreter. Que sigiiifieiit-ils ?<br />
Mais si connaitre des fait.; peu voininuns, peu vrni.;emlilables, t1r;iiiges<br />
(c'est le mot qui revienl sans cesse), est une premikrc difficulto, le.: iiitcrpreler<br />
en est une autre, aulrement grande. Mon lecteur nc me sui\i
JO'JRNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 447<br />
--<br />
these a pour ellc l'assertion de ceux qui parlent, quels qu'ils soient :<br />
c'est ne pas les croire. L'autre n pour elle ce principc hien connu<br />
la<br />
7, il ne faut pas multiplier les etres sans iiecc.;site >>; d'of1 ce tliiv que, si<br />
clfl<br />
. ,a<br />
du mmedium suffit a l'explication du phi:nomene, il n'y a pas lie11<br />
-<br />
(le ch [erch~r autrc chose.<br />
Le principe ect juste. Je ferai ohservcr toutefoir que, alors m6me que lcs<br />
deux hypothbses seraient egdement plaiisihles, il coiicicndrnit d'hesiter<br />
%van{ , de rejeter la seconde, bicn qu'elle multiplie les CEiw : niais cllc est<br />
nMirn necl, a lilre de redit6 et non d'hypolhhe, par cc langage qui pst Ir fait<br />
&rn e dont on cherche l'explication. Ln 1-hgle h suil-rc cst de ~oir ~i l'une<br />
des eux n'implique point quelque contradiclion : auquel cas elle sei.aftlussc<br />
et I'a utrc vraie.<br />
n, vL la seconde, toute etrange qu'cllc soit, se concoit, apres tout ; difficilenlel<br />
nt, j'en conviens ; inais elle n'implique pas coi~tradiction, ct tolites leq<br />
refut: ztions qu'on en a esqayees pe~ivent etre iefutoes a leur tour.<br />
On l'ecarte par lcs noms de mysticisme, il'illuminismc ... Cc nr sont la quc<br />
des rr lots, des epouvaiilails pour ceux que domine le respect humain.<br />
On lui oppose qu'elle est une intrusion subreptice el anti-scientifique du<br />
suma turcl. - Point. Si elle etait raie, elle agrandirait le domaine du<br />
. -* .-.. rid~urel: l'action d'csprits e~t~ahumains entreldait dans l'ordre de la nature<br />
comme y entTe l'action des cl,spiils hnmains. Eutrdhumain, ou meme surhumain,<br />
et surnaturel, sont des notions differente
448 REVuE SPIRITE<br />
- 1<br />
subsidiaires, devenues necessaires, etendrait d'autant le clii~~~p (lp<br />
d<br />
connai;snncc hiiniainc,<br />
L'nutrr liypothk?, quc c'est l'csprit du inetiium qui parle, ne sp l,e,lt<br />
comprendre anssi qiic dans une Iiypotli~sc suI>sidi,iirc, cellr oii une illtcliigencc<br />
en :trie, dirigeant iinc parole, scrnit inconsciciitc dc sri. pcnsoc a,,<br />
morncnt oh clle l'culirime; ccllc oii, k\eillu, conscient et voulant, ct cil ~ ' l<br />
posscs~ioii (le soi, 011 assislerait kiiiic Ccriture dc Si1 milin, conduite par unc<br />
volunte inconsciciitc qu'on 'ilirait wiis le savoir ; ccllc (l'un Iioiiiiiic tl~i~b<br />
un conscient assidaut il l'nclion d'un iiiconsciciit qui scrnit lui-n~diiie, IiyIllcl<br />
conduirai1 sa niilin. que lui-niOrne ne concluirail pxs, par une \0loiit6 pi pi)l1r<br />
une peii.;i:c rCflechic, qui siipposenl la conscicncc, iiidepcn clautcs ilc 73<br />
pcnsec cl ilc qn \oloril6 aclucllcs : il scr,lit Lin coiiscicnt voulant et I'ciis,lnt<br />
d'iinc mniiibre, ct, cl~iiis le iiii:ine t,emps, un iiicoiiscicrit voulniit el pciisnut<br />
d'une aiitre mnnierc, parloi- contraire, sans le savoir. Qui peut rien<br />
entcnclrc i~ ce galimatias'? C'C~L In. coiidamii,itioii de I'liypothbsc.<br />
Il appnrlicnt ;L la psycliologie d'olnblir qu'uric iistelligence cn ncle nc .;,lu-<br />
rait Otre iiiconscicnte dc son acte, de ka. pciisee : ccln etant, l'Otrc qui parle<br />
n'est pas le medium, non plus que nulle autrc personiie visible, mais iine<br />
persunnc invisible, un esprit. Voila du inoins cc que dit, ou ce que semble<br />
dire la lo,'q "1 ue.<br />
On iilsistc. Cc n'est aucune des personnes preseiites, soit, on le voil bieii;<br />
mais c'est la collection tle ces pciasonnes. Il se forme de leur asseml)l,ige<br />
comme unc personne syntlietii~uc, du grouperncnt (les esprits comme un<br />
esprit qui les resume. - Cet eqprit est-il conscient:> Son '! Xous avons Lou<br />
jours ln contradiction d'iine parole, d'une peiis6c d'~iii pcnyeur iilconscid<br />
de ce qu'il pense au moment oh il le pense. Oui .? C'est un etre personiipl,<br />
un esprit, une intelligence vivante riCe d'un groupemelit silcncieiiu d'inlelligenccs<br />
qui ont le don (le s'entenilre qans se rien dire, polir mourir 40t<br />
qu'clles sc dispersent! C'est une personne invisihlc, pcnsantc et coiisciciiLe<br />
(l'elle-mhc, sc produisant par ln r6anion et SC clCtriiisnnt piir la sCpar,ilii~il<br />
tl'autrcs pcr~ouncs, qui pcnsciil cn clle SiIiis sa\oir cc rlu'cllcs pciiscrit ! 011<br />
cl&.csp8rc, quani1 on se forge iinc parcille Iiypotlibic. Mais on imagine loiltg<br />
par desespoir, pliildt que clc rccourir u des dtrcs r1~1i seraient raisoriri
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCEIOLOGIQUES 4.19<br />
,,menCr, bicn ou mal a propos, a des genres, cc scra les ordonner, nou le?<br />
eupliq~~er. Ce qui semble incontestable au p?ycholo~ae, c'est que la parole<br />
actiielie suppose ln pensee actucllc, et celle-ci In conscience actuelle du<br />
prisant.<br />
On dit en reve les chose., les plus i'mtastiqiies : mais on les pense, ct l'on<br />
, conscience (le les penser ; si dernisonnablc quc soit ce qu'on dit, on sait<br />
qu'on lc dit.<br />
Le somnambule, ail moment mEme oh il parlc, oh il agit, a conscience (le<br />
prier et d'agir. La. perte (lu souvenir n'est pas ln suppression de In conscience<br />
d'une pensee, d'iinc parole prrsente.<br />
On cite dcc cas extraortlinni~cs (le decloublemcnt rl~i moi : cst-cc bien lc<br />
moi qui se dedouble ? un dedoublement du moi est-il chose concevable?<br />
n'est-il pas plutot impossible, inintelligible, contradic~oirc '? J'euam ine lcs<br />
cas cites. Ici, un aliene se meconnait, nie son propre moi : mais il l'affirme<br />
en le niant ; il se sent, il cst conqcieut : ce n'est point la conscience, mais la<br />
raison, qui lui fait defaut : il ne se comprcnd pt~, il ne se connait pas, il se<br />
sent. Ln, une meme persoiine presente comme deuv personnalites distinctcs<br />
qui alternent et se siiccMent tour & lour sans que l'une se souvienne rle<br />
l'autre (qii'cst-ce que se soiivenir d'un autre ?) : sont-cc deux personnes,<br />
deux Ames se succ6dant et alternant cn un mtme corps? est-ce, en un meme<br />
corps, une meme hme se manifestant a elle-meme ain'si qu'a autrui sous<br />
deux conditions alternatives, par deux ovganisines c6rebranx qui sc succederaient<br />
l'un h l'autre? Toujours est4 que les deux personnalites ne sont<br />
pas simultanees, mais successives, et chacune n conscience (lc ses actes au<br />
moment ou ils se produisent. Ailleurs, c'est iinc personne hypnotisee tout<br />
occupee cl'un ci36 pendant que sa main ecrit dr ll;tulrc: sa main ecrit-clle<br />
des plirases qu'ellc puisse ecrirc mncliinalcmcnt et par habitude, nc fnitelle<br />
que reproduire des formules accoutun~Ces, ou trace-t-clle des mots,<br />
signes ct clpressions d'une pcnsec prCsenlc3 Cc scrait alors une pensec<br />
conscientc, el, bicn loin que cc cas d'hypnolismc c~pliquc lc spiritisnic,<br />
peut-Ctrc nu contraire faudrail-il rcnvcrscr les tcrmcs. Aillcurs encorc, cc<br />
sont dcs hypnotises, dont on varic IL plaisir, pnr ilcs suggestions, In personnalite<br />
divcrsc, cliangcnntc, Clrangcmcnt 1rariit'orinnl)lc: soit, mais cliacunc<br />
de ces pcrsonnaliles imngiriaiiw es1 conscicntc ; le patient, qui, nu gr6 dc<br />
l'hypnotiseur, croit etrc cc qu'il n'cst pas, jouc un rdle, sauf qu'il se prcnrl<br />
Pour son personnage: sauf, dis-je, qu'il prend ln fiction pour In realite, il<br />
Parlc, sachant qu'il parle et cc qu'il dit ; il agit, sac11 int qu'il agit cl ce qu'il<br />
fail. Ailleurs enfin, ce sont de. hypnotises qui, rCvcill6s,au jour ct ,2 l'heure<br />
29
450 I~EVUE SPIRITE -<br />
fixes, fonl inconsciemnlent ce qu'ils ont recu ordre de faire. Le font-ils eu\.<br />
mfimes? C'est l'hypnotiseur qui le fait par leur corps. Evpliquons ceci.<br />
Je sais un medccin cpi, ayant introduit l'hypnotisme dans sa pratique<br />
medicale, a cssayc', dn, SC fciirc hypnotiser lui-mihc : il n'a pas 1516 cndorini,<br />
il n &te depossSde de scs mcinbrcs, qui n'ont plus ete h sa disposition, ~llni,<br />
;L celle de l'hypnotiseur. Pcnclant-le temps qu'a dure cet 6trnnge etat, ce<br />
ii'ctait pas lui qui Stait inaitrc clc son corp, cli.tail l'hypnotiseiir : I'hypno,<br />
tisc, I~icn C\eilIe, \oyait son corps e\Sculer non ses ~olont6s ii lui, mais,<br />
\ans lui, malgre lui, cn clepil de ses r6sistances, lcs volontes du maitrc.,<br />
(,)lie cuncliirc dc Iii,sinoii uiic confirmation dc cc qu'enseigne In psy~hologi~<br />
*piriLunlistc, quc notre corps n'es1 pas nouc, mais il nous :) Si peu nom,<br />
qu'il n'cst mOmc pas a1)solumciit nous, qu'il peut Otre a un autre ? Mai,<br />
comn~ent un autre quc nous peut-il agir par notre corps '? 11 faut hien<br />
iidincttre, entre nous ct notre corl);, un intermediaire siibtil, impalpnl)le,<br />
c',Llier6, un fluide ncneux par ou nous communiquons avec notre corps, par<br />
oii nous pou\-ons, dans certaines conditions, communiquer avec d'antre5<br />
corps. en\oyer nos pensees en d'autres cerveaux oix d'autres esprits lec<br />
rc
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 451 -<br />
S'il faut admettre un corps fluide invisible, int,ermediaire entre le corps<br />
vicil~le ct Mme, quelle difficulte d'admettre que la mort du corps visible ne<br />
l'atteint pas, que l'aine qui lui est jointe ne s'en separe pas, continue d'agir<br />
pal3 cet intermediaire, en d'autres conditions 'que celles de la vie humaine ?<br />
. . . . . . . . . , . . . . . . J.-E. Ar,aux.<br />
RAPPORTS DU MAGNI!3"l'SME ET DU SPIR1TISMI;I<br />
Voir la <strong>Revue</strong> de septeiiibre <strong>1891.</strong><br />
LES PALINODIES SCIE?~'TIFIQUES MAGN~TIQUES. - Voici quelques exemples des<br />
decoiivertcs que s'imaginent faire nos docteurs en hypnotisme, mais qui<br />
sont en realite plus vieilles qu'eux.<br />
Vous n'ignorez pas que les hypnotiseurs prctendent avoir decouvert de<br />
nouveaux proced6s hypnotiques.<br />
A. - Tout le monde sait que le procede de Raid : fixation d'un ohjet<br />
brillant, etait connu depuis longtemps des magnetiseurs; mais ils s'abste-<br />
naient autant que possible d'en faire usage, parce que c'est un procedi! inferie~~r,<br />
bien moins efficace que l'action humaine et meme sujet a de graves<br />
inconvenients. Les hypnotiseurs en ont fait leur procede habituel. Ils ont<br />
eu la main heureuse.<br />
Il y a quelques annees, le docteur 13remaud faisait les delices de certains<br />
cercles parjsiens, en employant un procede qu'il disait de son invention,<br />
que Donato lui dispute, mais qui n'appartient ni h l'un ni a l'autre. Je veux<br />
bieri croire que tous deux l'ont decouvert, chacun de son cote, ce n'est pas<br />
bien dii'flcile ; mais ce n'etait pas nccessaire, car ce prochde est vieux de<br />
soixante ans. On le trouve dans l'Esquisse de la nnlzwe hzcinaine, p. 263 :<br />
(( .l'ni connu une somnambule qui rentrait a volonte dans l'etat magnetique<br />
en tourriant sur elle-meme jusqu';~ s'elourdir; alors clle s'endormait<br />
et peidnit connaissance, que, quelques instant.; aprbs elle rccou~rail dans<br />
l'etat magnetirpic en s'eveillant (1). ))<br />
On voit que ce n'est pas mOme Chardel, mais une simple somnambule,<br />
qui a (lecouver1 cc proc6tli:. 'l'oute la diRercncc cntrc l'ancienne decouvcrte<br />
et la. moderne, c'est que Cliardcl interdit l'emploi tic ce procOd0 qui est en<br />
effet daiigereuu, tandis que M. Bremnucl, non seulenient s'cn sert hiihitucllemeill,<br />
mais l'a nggravi: doctoralcmcnt cn arrbtant 6~~usquement le sujet,<br />
ce qui cntraine des consCqucnces bieri plus nuisibles quc s'il lc laissait<br />
s'etourdir tout h fait.<br />
(1) i. En s'eveillant â, car Ic somnambulisme est un Btat de veille, n'en dQd~~ise<br />
aux<br />
hypnotiseurs.
45'2 REVUE SI'I~~ITE<br />
-<br />
Le procede favori de 1' (( ecole Charcot â : sensation vive et inattenduc<br />
(coup de gong, jet de lumikre electrique, etc.), est connu, mais evite par<br />
Chardel, qui en parle page 264 et dans plusieurs autres endroits. Cc pro-<br />
cede etant mauvais (chacun sent cela), il est tout naturel que les hopitaux<br />
devenus laboratoires l'adoptent de preference.<br />
B. - Il n'y a pas lieu de mdtre ;i l'actif de Chardel la decouverte de 13<br />
suggestion (p. 172, 200 et ailleurs), tant exploitee par l'inscience moderne,<br />
car dlc a tte decouverte dhs 1784 cil meme temps que le somnamhlisn~c<br />
arlificiel par le marquis de Puysegur.<br />
Il faut mbmc dire qu'elle a ete connue et pratiquhe de toute antiquitC et<br />
que, jusqu'a nos jours, les Artistes de Saint-Amselme, les Maiyes, les<br />
Enfants de Sainte-Cntlze~ine et autres confreries de ce genre, vieilles comme<br />
le monde, avaient pour specialile de guerir, par la suggestion, meme sans<br />
somnambulisine, une foule de maladies, entre autres, l'hydrophobie (1).<br />
X. Pasleur ne fait pas autre chose que d'imiter ces confrkres : quand ses<br />
inoculations guerissent, si elles guerissent quelquefois, c'est par suggestion.<br />
Seulement, les injections Pasteur tuent quelquefois les enrages, quand ils<br />
ne sont pas suggestibles, ou quand ils le sont a rebours, tandis que les<br />
Confreres et les Maiyes ne tuaient personne : s'ils ne faisaient pas toujours<br />
du bien, ils ne faisaient jamais de nial. Et l'Etat ne leur donnait pas de<br />
recompenses dites nationales.<br />
C. - Les etats magnetiques superieurs (extases) ont ete mieux obcer~es<br />
par Chardel que par la plupart - je ne dis pas des hypnotiseurs, mais des<br />
magnetiseurs. Les hypnotiseurs n'ont jamais vu ces phenomknes; ils ne<br />
~eulent meme pas les ~oir; fout en se reclamant du positivisme, de la<br />
methode euperimcntale, ils affirment cr priori que le surnaturel n'existe pas,<br />
et comme la lucidite, l'extase, etc., sont surnaturels, il est clair qu'ilq<br />
n'euistent pas et qu'il n'y a pas lieu d'examiner ces faits. Ils voudraient<br />
d'ailleurs les examiner qu'ils ne pourraient pas les prod~iirc a l'aide dcq<br />
pro~kdes infkrieurs et barbares dont ils se servent.<br />
D. - Vous avez pu entendre parlcr, ces derniers tempc, d'une cxpciriciicc<br />
qui devait se faire dans un laboratoire, ou, si vous prefkrez, dans un 1iGpital.<br />
11 s'agissait de voir sortir l'&me cl11 corps tl'un mourant.<br />
Je ne sais pas si I'cxperiencc a ete faite; mais 4 elle l'a ete, il cst plllS<br />
que probablc qu'elle n'a pas ruussi, puisque l'orchestre n'a pas joub 13<br />
Presse n'a pas rendu compte, a grand fracas., du resultat obtenu; elle n'Y<br />
aurait pourtant pas manque s'il y eut eu de quoi Cbahir les badauds.<br />
(2~ioi qu'il en soit, lorsque vous rencontrerez ces doctes experimcntatetirs,<br />
- - -<br />
(1) V. La Bio.Psychologie des Mages, etc , psr DELTADE, in-Bo. Paris, 18G3, p. 133.
vous pourrez leur dire que leur idee n'est pas nouvelle, et qu'elle a ete<br />
conci ie et mise a execution par Chardel. S'ils en doutent, vous leur direz<br />
d'ou1 rrir l'Esquisse de la natuve humnilie a la page 285, ils y liront :<br />
u 1 Jne femme de 80 et quelques annees gisait sur son lit; les medecins<br />
s'etai ent retires, car l'etat de la malade n'offrait plus de ressources;c'etaient<br />
les d€ miers efforts de la nature expirante. Une somilambule que je mngnetisais<br />
consenlit a en elre temoin. Elle s'approcha dans un recueillement religieux<br />
, et reconnut que la vie commencait ii se detacher du corps : 12 travail se<br />
faisail L clans les plexus, elle le facilita en magnetisant doucement. Quand la<br />
vie sp iritualisee se fut degagee de ce premier lien,elle se rdunit au cerveau, et<br />
hienti jt aprhs, l'ame l'entraina comme un voile lumineux qui l'enveloppait. ))<br />
E. - - Vous n'&es pas sans savoir qu'il existe une petite coterie qui rivalise<br />
de zB1 e avec les medecins des laboratoires d'hypnotisme pour faire progresser<br />
les sc iences, et surtout pour que tout le monde en soit bien et dumenl<br />
inforr ne. On y parle de la theosophie comme d'une chose trbs mysterieuse,<br />
hors de la portee des á profarles )), arrivee tout recemment de l'Inde, du<br />
Thibe t, de je ne sais ou (ni eux non plus peut-etre); bref, d'aprbs eux, la<br />
theosc 3phie serait une science jusqu'a ce jour inconnue en Occident, ou qui,<br />
si elle a jamais ete connue, etait perdue depuis longtemps et a ete retrouvee<br />
et rec onstitilee par eux.<br />
A c eux-la aussi vous pourrez dire, Chardel en main, quand l'occasion<br />
s'en p resentera, que la theosophie est vieille comme le monde en Occident ;<br />
qu'il I l'etait pas difficile de la retrouver, et qu'il n'y avait nul besoin d'aller<br />
en As ie pour cela, car elle n'a jamais ete perdue ; qu'entre mille auteurs<br />
qui en parlent, pour ou contre, Chardel ne l'a pas ignoree ni meconnue, car<br />
il cite plusieurs fois les theosophes.<br />
Bien mieux. Chaque fois qu'il les cite, c'est au sujet des esprits, auxquels<br />
ils croient; c'est au sujet du surnaturel, dont ils admettent l'existence;<br />
tandis que les nouveaux theosophes affirment que le surnaturel n'existe<br />
pas et que les esprits ne sont que des elementals.<br />
Cornme je mets le livre a. votre disposition, il vous sera facile de vous<br />
assurer par vous-m6mes de ce que j'avance, vous n'aurez qu'a vous reporter<br />
aux pages 1119, 101, 2G1, 336, etc. ; je me dispense donc de vous citer les<br />
textes; cela est d'autant plus que tous les auteurs qui ont<br />
ecrit contre les theosophes, et ils sont nombreux, leur reprochent precisement<br />
de croire aux esprits et de pratiquer les evocations; c'est un des priricipaux<br />
motifs qu'ils invoquent pour les traiter de-fous, de mystiques, d'illu-<br />
mines, etc. (1).<br />
- - --- - -- -- -<br />
- -- -<br />
(1) VOYEZ : Des erreurs et des prejugds rdpandus dans les xviiiU et xixC stecles, par<br />
J.-B. Salgues. Paris, 1828, t. 1, chap. 8.
454 REVUE SPIRTTE<br />
Il faut, comme vous voyez, que ces pretendus th6osophes possedent vrai-<br />
ment une forte dose d'aplomb pour ziccuser les spirites de n'avoir u que la<br />
foi et une grande ignorance n, (dans la <strong>Revue</strong> de famille, du 15 novembre 1890,<br />
p. ,355i ; si les spirites ont la foi, ce n'est certainement pas h leur theosophic,<br />
ou bien il faudrait ajouter a la foi et l'ignorance, !'iinbecillitC.cela ferait trois<br />
nouvelles vertus theologales. Mais ces trois vertus pourraient peut-elrc<br />
bien convenir a ceux qui d6couvrent une paille dans de Icur prochain.<br />
CONCLUSION. - Je pourrais vous citer bien d'autxes exemples de dhcouvertes<br />
que l'on dQmarque chaque jour, h grand orchestre, ct qui ne sont<br />
nouvelles que pour les ignorants diplomes qui s'en emparent; mais je<br />
suis oblige de me limiter, et je pense en avoir dit assez pour vous montrer,<br />
ce qui est mon but :<br />
1" Que nous n'avons auciine clarte a esperer de ceux qui mettent la<br />
lumiere, ou ce qu'ils appellent de ce nom, sur les tretcaux, par la bonne<br />
raison qu'ils ne savent rien, comme je le prouverai tout i, l'heure, et comme<br />
ils l'avouent eux-memes dans leurs rares moments de franchise :<br />
20 Que nous possedons, dans les archives du magnetisme et du spiritisme,<br />
les faits, les idees, tous les materiaux necessaires pour constituer une vraie<br />
science. c'est-a dire (( la connaissance des choses par leurs causes )
,_,<br />
elle agit en consequence et enterra le magnetisme avec le rapport.<br />
n'y aurait rien B dire a cela, si les lois de la physiologie etaient connues,<br />
; ou sont-elles, ces lois? Y a-t-il un seul point sur lequel tous les phygistes<br />
soient d'accord? Chacun sait qu'il n'en est rien : Verit6<br />
urd'hui, erreur demain. Voila toute la science moderne pour l'enseinent<br />
obligatoire de laquelle on depense le9 millions par centaines.<br />
s phhnombncs magnetiques btnnt d'ordre physique, physiologique ou<br />
-hologique, et la science ignorant complbtcment les principep et. par<br />
consequent les lois de ces sciences, si l'on veut trouver une evplication t'les<br />
phenomhes magnetiques, tout est 3 reconstruire, et la premiere chose h<br />
faire, c'est de rejeter tout ce fardeau inutile dont on s'est cliarg6 a l'ecole et<br />
qui n'a de science que le nom.<br />
Q~iand on est dans une mauvaise \oie, a dit Condillac, plus on avance,<br />
plus on s'egare. La science etant sterile, tant de travaux n'ayant abouti h<br />
rien, elle est donc dans nne mauvaise voie. Voyons quelle est ln voie qu'elle<br />
suit, et, prenant ensuite la direction opposee, nous sommes a peu prhs<br />
surs de rentrer dans le bon chemin.<br />
Or, la science moderne procede par analyse ; elle part ainsi de l'inconnu<br />
pour aller elle ne sait 05, Elle veut des faits. rien que des faits, et pretend<br />
en induire des lois qui expliqueront tout. Mais les faits, comme la plus belle<br />
fille du monde, ne peuvent donner que ce qu'ils ont. Par eux-memes, les<br />
faits sont morts, ils ne sont que le corps de la science; c'est l'esprit humain<br />
qui leur donne la vie, qui les legifie.<br />
Bien loin de pouvoir rien expliquer, les faits ont au contraire besoin euumemes<br />
d'etre espliclues; ils sont le veritable objet dc l'explication; ils<br />
n'en peuvent donc Otrc le principe. Pretendre expliquer les faits par les<br />
faits, c'est vouloir expliquer ce qui est h expliquer par ce qui est U. expliquer.<br />
C'est faire petition dc principe.<br />
C'est pourtant h cela, dc son aveu, que se reduit la sciencc officielle.<br />
Avant d'analyser, il faut observer avant d'agir nous-mimes, d'ckperimenter,<br />
il faut commencer par voir agir la nature. C'est en obw-vant,<br />
en comparant les phenomenes qu'elle produit, que nous pourrons arriver<br />
a tirer, non pas des faits, mais de notre propre esprit, les lois qu'elle suit<br />
dans ses ouvrages, et, par suite, h l'imiter plus ou moins bien, quelquefois<br />
a la surpasser.<br />
C'est ainsi qu'a procede Chardel pour 6difier son explication de la nature<br />
humaine par le magndti~me, ou plutot, du magnhtisme par la nature<br />
humaine.<br />
Sa theorie n'est pas parfaite : elle cst erronee sur quelques points,
456 REVCE SPIRITE<br />
- -<br />
7<br />
incomplete sur d'autres ; mais cela se comprend : un seul homme nc peut<br />
pas tout observer: les memes faits sont vus difiOremment par chaque o l ~ ~<br />
vateur. et, surtout, ils sont susceplibles de diverses interpretations. Toutc,<br />
fois, ru les moyens dont il disposait et le peu de connaissance qu'il avait<br />
de ln science non ofriciellc, de la theosophie (la vraie), son systuine est<br />
d'une ingeniosite remarquable, et peut Otrc considere, non comme un pro-<br />
dige, mais comme un tour clc force.<br />
Je ne vuus l'analyserai piis en detail, car \eus pourrez le lire 5 la Pource,<br />
et, comme je vcuv vous exposer les grandes lignes d'une synthksc plus<br />
genkrale qui vous aidera, je crois, h comprendre Chardel et a le rectifier<br />
quand il y n lieu, je me bornerai h vous rn indiquer les poitils capitaux.<br />
Charrlel commence par reconnailre que, l'inertie etant son essence, la<br />
maliure ne suffit pas pour evpliquer l'univers, mCme physique.<br />
Il y a mouvement : or, tout mouvement suppose moteur et chose mue,<br />
donc deux principes distincts : force et maliere.<br />
La matihre, nous l'avons sous les yeux, c'est la terre qui nous porte;<br />
mais la force, quelle est-elle? d'ou vient-elle? Chardel trouve sa source<br />
dans le soleil et lui donne le nom general de lumiere.<br />
Probablement sans sans douter, car il ne les cite pac, Chardel a donne a<br />
ce principe actif de l'univers le nom que lui ont donne de tout temps les<br />
hermetistes; seulement la lumiere des hermetistes est quelque chose<br />
d'autre et superieure a la lumiere solaire.<br />
C'est cette lumiere, diversement modifiee, en quantite ou en qualite, et<br />
combinee avec la matiure, qui donne aux elements la fluidite, la liquidite ou<br />
la solidite, et aux corps l'elasticite, la sonorite, la couleur, la saveur, l'odeur.<br />
le magnetisme, l'electricile, etc., etc.<br />
Dans la constitution dcs corps organisbs entre lin troisibme Clement<br />
mixte, la vie. á La vie est la portjon de mouvement elementaire que I'orgn-<br />
nisalion (le chaque etre individualise en s'en emparant. C'est elle qui<br />
donne aux corps qui la recoivent l'excitabilite et l'irritabilite. ))<br />
C'est ici le point faible du sydbrne. Chardel considure la vie, tantot comme<br />
l'effet, iantot comme In cause, de cette individualisation du moutcmcllt<br />
blenientaire cc: qui introduit il la confusion dans beaucoup de parties du li\<br />
Cette confusion s'etend sur sa thborie de l'homme, de ses facultbs inld-<br />
lectuclles, et, par suite, sur l'explication qu'il donne du magnetisme.<br />
Du fluide nerteux sc formc un nuire fluide plus subtil, plus lun~incus~<br />
que Chardcl appelle la vie spiritualisee; mais il suppose que ce fluide emane<br />
de la lumiEre solaire, ce qui est une erreur, comme nous le verrons plus<br />
loin.
1 J~URNAI, D'ETUDES PSYCAOLOGIQUE~ 457<br />
ce est exact, c'est que ce fluide, cettc vie spiritualisee, est l'agent dc<br />
a plupart des phenombnes magnetiques.<br />
Il<br />
L~ magnetisme est une transfusion do vie spiritunlis* de l'organisme de<br />
, lqoperateur dans celui du patient. De la tous les efiets bons et mauvais qu<br />
1 r6suller de ectte op6ration; de lh aussi tous les plienombnes<br />
1 qui se manilestent dans l'elat magnetique.<br />
1 Telle est, il grands traits, In thborie de Chardel sur I'univcri, l'liomrne et<br />
ignetisme. Cet e\posb aride nc donne qu'unc bicn faihle idee de<br />
sage, car les principes gen6rauv ne valcnt pas uric foule de bonne5<br />
,,,,,.~~ations, de veriles dc detriils que l'on rencontre disceminbcs dans le<br />
du livrc, par c\emple, sur la veille, le sommeil, lei reves, la folie, ln<br />
$lit& la volonte, la memoire, l'imagination, la pcrfeclibilite, caract&re<br />
il de l'espece hiiinaine, etc., etc.<br />
Mais si j'entrais dans ces details, je n'cn finirais pas, or, je crains d avoir<br />
deja mis votre patience h une trop longue hpreuve, et il mc reste trop (le<br />
choses importantes a dire dans la seconde partie pour que je vous les fasse<br />
attenc Ire plus longtemps.<br />
Nor E BIOGRAPHIQUE SUR CHARDEL. - Au dernier moment, M. Durville nous communiq<br />
ue la decouverte qu'il vient de faire, dans le Livre d'or des Postes par Henri<br />
Issanci iou, d'une biographie de Chardel ou se trouvent des renseignements plus etendus<br />
sur ce1 . auteur. II eri ressort que le pren3rn de Chardel etait Casimir ; qu'il naquit a<br />
Renne! s le 21 mai 2777, et mourut en fevrier 1847, qu'apres avoir ete aide-major dans<br />
l'.,"...A ~abn~~e, il entra dans la magistrature, fut nomme juge suppleant en 1806, juge en 1808,<br />
juge d'instructiun lorsde leur creation en 1811, conseiller a la Cour de cassation en 1830.<br />
Elu representant du barreau de Paris a une grande majorite, il siegea Acote de Dufaut,<br />
de l'Eure. Lors dd la dissolution de la Chambre, apres la fameuse adresse des 222, il fut<br />
rbeh a l'unanimite.<br />
A la Revolution du 29 juillet 1830, il fit partie du gouvernement provisoire, et dev~nt<br />
directeur gCneral des postes.<br />
á il cc moment, dit M. Issanchou, M. Chardel fit une action pleine de BBsinteressement<br />
et qui mbrite d'etre redite. 11 abandonna gBnereusement aux blesses des journees<br />
de juillet son traitement de directeur genbral des postes et entama mdme, assure-t-on,<br />
sa fortune personnelle. *<br />
Pas si I~&tes, les revolutionnaires de nos jours, bien loin d'entamer leur fortune, ils la<br />
font, scientifiquement, il est vrai, mais ils la font.<br />
M. Issanchau cite uue troisieme edition eu 2844, de l'Essai de psychologie physiolo-<br />
Sique, avec cet appendice : Notions puisees dans les phenom&nes du somnambulisme<br />
lucide, et les revelations de Swedenborgsur le rnystdre de l'incarnation des ames et sur<br />
leur Btat pendant la vie et apres la mort.<br />
Cet appendice, observe le biographe, nous a paru si curieux vu la date de son apparition,<br />
c'est-&-dire bien longtemps avant qu'Allan Kardec noiis ait initie A la doctrine
458 REVUE SPIRITE<br />
--1 -<br />
spirite, que nous croyons devoir en donner le sommaire des chapitres, afin de renseig ner<br />
les personnes que les questions scientifiques et morales ne laissent pas indifferentes ,<br />
L Considerations gene~ales sur la vie du corps humain, dans les rapports avec la uie<br />
de l'ame; II.Observationssur la maniere dont les ames voient le soleil spirituel, d'ccpre,<br />
les revelations de Swedenborg; 1II.Revelations de Swedenborg relatives au mngnetism<br />
e,<br />
animal; IV.De la creation des ames et de leur incarnation sur la terre; V.Des cornrnu.<br />
nications de l'homme terrestre avec le monde spirituel. n<br />
On sait que nous n'avions pas tort de deviner dans Casimir Chardel un spiritc niant<br />
le nom.<br />
M. Issanchon extrait de l'appendice de Chardel l'anecdote suivante, qui est t ~ l<br />
d'actualite :<br />
Un de mes amis, dit Chardel, agE de plus de 60 ans, que la philosophie de DU^'^^^<br />
(auteur de l'Origine descultes) disposait peu A la credulite, etait tourmente depuis longtemps<br />
par un esprit etrange des qu'en se mettant au lit il avait souffle sa bougie. Alors il<br />
se relevait, appelait ses domestiques, cherchait partout et ne trouvait lien. Unc nuit, a<br />
ce tapage se joignit la sensation qu'on attirait sa couverture ; il se releva brusquement<br />
sur son seant et se trouva tout a coup en face d'un inconnu, drape la romaine, dont le<br />
regard severe s'attachait sur lui. La figure de cet homme s'eclairait d'une lumiere particuliere<br />
assez semblable a celle qui eut filtre au travers de l'albrttre.<br />
u Mon ami voulut crier et s'elancer hors de son lit; mais ni sa langue ni ses membres<br />
n'obeirent a sa volonte. II demeura muet et immobile, et eut tout le temps de s'assurer de<br />
son impuissance, car l'apparition silencieuse qui le fascinait dura plus d'une demi-heure;<br />
enfin elle disparut sans laisser de trace. Au~sitot le mouvement lui revint; il appela,<br />
sauta hors du lit, et fit partout, dans son appartement, des recherches aussi minutieuses<br />
qu'inutiles.<br />
a. Le lendemain mon ami etait dans le plus grand emoi; cette vision le bouleversait<br />
il en racontait tous les details comme quelqu'un qui les avait soigneusement observw ; et<br />
cependant il finit par les attribuer a son imagination, quoique personne ne fut moins<br />
que lui dispose se faire illusion. On demandera peut-etre : A quoi bon cette apparition?.<br />
Je l'ignore, msis il me sernble qu'on attend des esprits dans leurs rkvelations avec nous<br />
une suite de consequences que la vie des ames sur la terre justifie assez mal, car hien<br />
des gens y seraient embarras si.^ a rendre compte de tous leurs actes. â<br />
Un fait analogue est arrive iL M. Issanchou, ncus dit-il. Il en arrive souvent, ti.moin<br />
ce qui se passe boulevard Voltaire. IIeureusement que la police, aidee de la science, Y<br />
met bon ordre en faisant vider les fosses d'aisance.<br />
LRS TROTS PRINCIPES UNVERSELS<br />
1. LE MOUVEMENT. - Si nous faisons abstraction de toutes lcs connais-<br />
:;ances que nous avons acquises dans les ecoles (comme le fit J>esr,artc.;, ct<br />
comme sont obligCs de le faire tous ceux qui veulent reellement appremlrc<br />
,quelque chose, puisque toutes ces prktendues connaissances ne sont
-<br />
I JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 459<br />
pzes prejuges, des faits sans liaison entre eux, des corps sans Lme), et<br />
nous placons en face de la nature, pourvu?, par hypothese, de nos<br />
]tes intellectuell'es dans toute leur plenitude, mais dans toute leur virfaCu<br />
dnitb, la premiere perception que nous pourrons avoir, c'est celle du mou-<br />
:ement ; c'est memc la seule, c'est a cela quc se reduisent toutes nos per-<br />
@ptions.<br />
sensations meme, moyens, mais non principes de toutes lw connais-<br />
,,,ces que nous puissions acquerir sur le mondc visible, nos sensations<br />
ne sont pas autre chosc que des moi~vements qui vienncnt de la periphbrie<br />
,je notre etre pour aboutir au centre connaissant.<br />
11 n'y a donc ricn de plus certain pour nous que lc mouvement. Il n'y a<br />
rien de moins connu dans sa cause premibre, dans son essence.<br />
~outet'ois, si nous ne percevons directement que des nlouvements, nous<br />
pouvons, par leur moycn, & leur occasion, parvenir a connaitre indirectement<br />
beaucoup de choses.<br />
2. FORCE PT MATT~RE. - Et, d'ahord, tout moiivement implique me<br />
chose mouvante et une chose mue, une chose motile et une autre chose<br />
mobile.<br />
La chose mouvante est ce qu'on appelle la force.<br />
La chose mue se nomme matiere.<br />
L'essence de la force est l'activite, le pouvoir de produire le mouvement.<br />
L'essence de la matiere est la passivite, l'inertie, la capacite de recevoir et<br />
de transmettre le mouvement.<br />
Voila donc deux principes dont nous ne pouvons nous dispenser d'admettre<br />
l'existence et la presence dans tous les objets, qui, tombant sous nos sens,<br />
sont susceptibles d'arriver 5 notre connaissance.<br />
Ces deux principes sont essentiellem~nt distincts. 11s peuvent existentiellement,<br />
accidentellenient, se trouver combines sou? diverses conditions dans<br />
]es differents corps, l'cxpkricnce le prouve; niais ils ne peuvent Stre ramen&<br />
& un seul.<br />
La science modcrnc n'est pourtant pas de notre avis. Elle avoue bien<br />
qu'il existe dans l'univers malihre et rame (c'est meme la le titrc d'un ouvrage<br />
dc l'un de ses souverains pontifes, Louis Buchner), mais elle soulient<br />
que ces deux principes ne font qu'un, que ln force est inherente 3 la<br />
batiere.<br />
S'il en &ait ainsi, il y aurait contraction dans le sens du mot matiere :<br />
est la propriete essentielle; or, inertie signifie prive d'ertie, de<br />
force.
460 REVUE SPIRITE<br />
Mais dans cette hypothbse de la f o r c c c<br />
serait pas transmissible d'un corps a un autre. Chaque corps possederait,<br />
inherente a sa matibre, toute la quantite dc force dont il e~t.su~ceptibl~ ni<br />
plus ni moins, et comme il n'y a pas de raison pour que tel ou le1 corps<br />
posskde plus ou moins de matiere ou de forcc, - il y a au co~itrairc, raison<br />
absolue, pour que tous soicnt dans lcs iiidmes conditions, si la force est<br />
inherente a la matiere, - il resulterait de cette hypothbse quc tout se<br />
reduirait h un.<br />
Quel principe en effet, presiderait 3 la separation des corpc, a leur dis.<br />
tinction lcs uns des autres, a la proportion de matiere et de force qui entre.<br />
raient dans lcur composition ?<br />
Si tout SC reduisait a un, tout se reduirait a rien pour nous, car il n'y<br />
aurait pas de mouvement, ni, a fo~liori, de conrlaissance possible.11 n'existe.<br />
rait aucune distinction entre le connaissant et le connaissable.<br />
Les seuls faits que la matiere est inerte, que le mouvement est transmis.<br />
sible, que les corps peuvent contenir a l'etat latent, une plus ou moins<br />
grande quantite de mouvement ou de matibre, ces faits, dis-je, nous<br />
obligent B reconnaitre que la force est adherenle 3 la matiere et entre avec<br />
elle dans la composition des corps ; mais qu'elle n'est pas ilzherente a la<br />
matiere.<br />
3. LE MONISME REFUTE. - La raison pour laquelle les savants veulent que<br />
tout soit matiere, c'est, disent-ils, qu'il n'y a qu'elle qui tombe sous noq<br />
sens.<br />
Il y a dans cette simple assertion plusieurs erreurs, mais nous n'avons<br />
besoin ici que d'en relever une.<br />
Ce n'es!, pas la matiere pure qui tombe sous nos sens, personne n'a jamais<br />
vu cette matiere abstraite ; ce sont les corps qui produisent ,impression sur<br />
nos sens.<br />
Or, les corps sont mixtes, ils sont composes de matiere et de force diver-<br />
sement combinees en quantite et en qualite, ce qui leur donne la cohe-<br />
sion, l'elasticitb, la vitalite, etc.<br />
EL dans ces corps, c'est la force et non la matibre, qui se transmet acs<br />
uns aux autres et d'eux h nos sens. C'est le mouvement de ces corps (lue<br />
nous percevons, et non leur matihre.<br />
La mntiere n'est qu'une hypothbse, la vraie these, c'est le rnouvemcnt'<br />
La matibre est si bien cachee sous la these, derriere le mouvement, 'lue<br />
beaucoup d'hommes trbs savants ont pense que nous n'avions aucune cor<br />
naissance de la matit?re et que peut-etre elle n'existait meme pas.<br />
Et, en effet, il est tres facile de demontrer geomhtriquement que nous
l JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 461<br />
/-<br />
",avons aucun contact avec la matiere, qu'elle ne tombe mkme pas sous<br />
1 "05 sens.<br />
, comme l'a dit Su edenborg, nous ne sommes en conjonction avec le monde<br />
par le moyen des sens, que dos a dos. Nous ne pouvons donc avoir<br />
,,cilne connaissance des corps dits materiels que par leur ombre, et pour<br />
'ils fassent dc l'ombre, il faut qu'ils soient eclaires, de sorte quc la ma-<br />
4u<br />
tikre ne nous est manifestee que par la lumibre.<br />
Le contact que nous pouvons avoir avec le monde cxtorieur par le moyen<br />
de nos sens, peut &tre compare a celui de deux cercles tangcnts.<br />
Or, il y a un thCorEme de geometrie qui demontre qu'unc tangente ne<br />
peut toucher une circonference qu'en un seul point.<br />
puis, il est admis en principe que le point n'a pas d'etendue, il n'est<br />
p'ideal.<br />
Nous ne pouvons toucher la inatihre que par un point, le point est ideal,<br />
donc la matiere est ideale, c'est tout ce qu'il y a de plus irnmathiel, au sens<br />
ou i'entend Ia science.<br />
Les savants ne manqueront pas de dire que c'est la dc ln sophistique, je<br />
les laisserai dire et j'en appellerai au simple bon sens, qui saura bien distinguer<br />
de quel cOtC sont les sophismes.<br />
La source de l'erreur de ceux que l'Etat paie pour nous instruire, provient<br />
de ce qu'ils regardent l'etendue comme une propriete essentielle de la<br />
matiere.<br />
L'etendue ert une propriete des corps, qui sont mixtes, et non de la rnatiere;<br />
elle est un accident et non une essence. La preuve c'est qu'elle<br />
est susceptilile d'augmentation et de diminution : par la chaleur, par le<br />
froid, par la compression, etc., on change l'etendue d'un corps.<br />
J'ai du insister un peu sur ces premiers principes, car cette idCe a przori,<br />
que tout rsl matihre, a conduit nos savants aux assertions les plus elranges,<br />
aux affirmations les moins proiivees et les moins probables, aux hypothbses<br />
1% plus denuees de vraisemblance dans les scieric~s physiques, cl Ics plus<br />
dangereuses en physiologie, en medccine, en psychologie, en sociologic, cn<br />
tout.<br />
Revenons a notre sujet : l'ctude dc la nnlure.<br />
4. L'AME. - L'o1)servation clc la nature nous n conduits, par le mouvement,<br />
a reconnaitre dans l'univers deux principes distincts, matibre et<br />
force, qui entrent dans la composition de tous les corps sensibles et connaissables.<br />
?ilais ce n'est pas tout, l'obser~iition continuee, la comparaison entre cuu<br />
des mouvements percus et des corps mus, ne tarde pas a nous apprendre
462 REVUE SPIRITE<br />
qu'il y a dans ces mouvements diversite, ordre, hierarchie, unit6 et<br />
De mOme dans les corps qui produisent ou subissent cc% mouvements.<br />
Puisque le mouvemenl simple implique deux principcs dans Ics ,%hose.<br />
force et maiibre, la diversite des mouvcmcnts implique diversite daiir pua<br />
ou l'autre dc ces principes, ou dans les deux.<br />
Mai% la matibre ne possbde qu'une propriete essentielle, l'inertie, pro.<br />
prihtib ; nbg,ltivc on nc pciit concevoir qu'une manihre d'ktre de lo. passivite<br />
qui cst le caractere distinctif dc ln matibre.<br />
On conqoit facilement, au contraire, In force, l'activite comme sU5CPptib]e<br />
d'une infinite de modes, de former, de cliangcments en qiinntitC rt cn qua<br />
lile. C'es1 donc la forcc qui est In source dc ln diversite que nous rem&?.<br />
quons dans les mouvements et dans les corps qui font l'objet de nos obser-<br />
vations.<br />
Ainsi, voila la. force, dont les materialistes font un simple accessoirr de la<br />
matikre, qui se presente avec le caractere de sup6riorilk, de predominance,<br />
et qui assume un role infiniment plus important clms la naissance. la crois-<br />
sance et la decadence des corps de l'univers.<br />
Mais qu'est-ce donc que cclte force, principe si agissant et pourtant inci-<br />
sihle :> Est-elle simple ? Est-elle avcugle ? Agit-elle au hasard ? Qucl est le<br />
principe de la variete et de l'ordre que les materialistes meme conslatent<br />
dans les mouvemcnts et dans les corps naturels?<br />
Si la force 6tait simple, aveugle, inconsciente. inintelligente, ellc ne pro-<br />
duirait qu'un effet simple, comme elle, toujours le inkme. La rrintiere ne<br />
recelant qu'une impulsion, ne revktirait qu'une seulc forme, ne se mtinifes-<br />
tcrait h nous que par un seul mou] ement,.<br />
(A suivre.) Rou\m.<br />
1,'ILVTOLl~RANCE RELIGIEUSE b TRAVERS LES SZECLES<br />
Cliapilre XII.<br />
ITenri I V; L'edit de Narttes.<br />
(15 avril 1598.)<br />
(Voir ln. <strong>Revue</strong> dc septcmbrc <strong>1891.</strong>)<br />
Lcs cardinauv (1'Ossnl cl du Pcrron, t~ml~assadcurs dc Ilenri IV auprhq du<br />
papc, s'agcnouillhrent dcvnrit ce dernier sur la place du yaticnn; uii rfdn<br />
Sur 1eu~ tetc lc psaume du miserere; h chaque verset, le grtlnd p6iiilci~cier<br />
les louclinit de sa baguclle Idanche (11, ce qui Sait dire h dc Tliou rluc cdle<br />
/<br />
(1) Aujourd'liui encore, beaucoup de pr4ties en Italie pour se dispenser de confessei. des<br />
gens du peuple, remplis de vermine, les toucherit aiiisi d'une baguette pour leur ilonnec<br />
l'absolution. J. RI. DE V.<br />
--<br />
1
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 463<br />
--<br />
/-c@emol<br />
lie rappelait (( les anciens Romains affranchissant leurs esclaves â.<br />
Ce joi ~r-18, 17 septembre 159.5, le pape prononca solennellement l'absolulion<br />
de<br />
1IenrilV ct le declara roi de France et fils de llEglise.<br />
Des 1 jrs les ligueurs n'avaient plus de prete~tcs pour resister ; ils resisterent<br />
C ependant, niais l'annee 1506 vit la fin de la Ligue et la soumissioli<br />
de son 1 :hef.<br />
4 .<br />
Le 4 novembre de la mhe annee, Henri IV avait convoque ;i Rouen une<br />
de notables; elle SC reunit dans l'abbaye de Saint-Ouen; lc roi<br />
ouvrit les travaux par ce discours : á Si je voulois acquerir le titre d'oraleur,<br />
ilaurois appriq quelquc belle ct longue harangue et vous la prononccrois<br />
avec a .ssez de gravith. Mais, Mcssieurs, mon desir rnc pousse a deux plus<br />
g~oiie uu titres, qui sont de m'appeler liberateur ct restaurateur de ce Esttit.<br />
pour a quoy parvenir. je vous ay assemblez. Vous savez a vos despens,<br />
comme moi aux miens, que lorsque Dieu m'a appele a cettc couronne, jay<br />
trouv6 la France quasi ruinee, mais presque perdue pour ies Francais. Par<br />
la grace de Dieu, par les prihrec et bons conseils de mcs serviteurs qui ne<br />
font profession des armes, par mes peines et labeurs. je l'ai sauvee de la<br />
perte; sauvons-la h cettc heure de la ruine. Participez, mes chers sujets, a<br />
cette seconcle gloire, comme vous avez fait a la premiere. Je ne IOUS ai<br />
point appelez. comme faisoient mes predecesseurs, pour vous faire approuver<br />
mes volontes ; je TOUS ay assemblez pour recevoir vos conseils, pour les<br />
croire, pour les suivre, bref pour me mettre en tutelle entre vos rnains,<br />
envic qui ne prend gubrc aux rois, aux barbes grises et aux victorieux.<br />
Mais la violente amour que je porte h mes sujels me fait trouver tout aise<br />
et honorable. Xon chnncclicr kous fera entendre plus amplement ma<br />
volonte. B<br />
11 etait difficile dc fairc un meilleur discourscl plus hnbile,d'autant qucle<br />
chancclicr allait demmdcr de l'argciit pour le roi, .;onarmee ct sei fonctioiimires.<br />
Les nolablcs firent ce qiie font cn ghnbrnl toules les nwml~lees, ils<br />
voterent cc qu'on lcnr dcmxitlait, pouvaient-ils rien rcruser h un roi qui<br />
leur parlait si hnbilcmcnt. Avrc se? nouvcllcs ressource?, le roi L~rminil la<br />
Pacification tlc la Brctagiio. 11 arriva :I. Nantes oh il songcn A pacilicr la hninc<br />
et l'iritol6r;mcc des partis ; lit Frdncc avait bicri mkitb aprhs 1 rcnlc six ans<br />
de guerres civiles, dc ~nisbrec; cl (Ir persecutions, la libcrt6 de conscience.<br />
k s i le 15 avril 1398, IIeiiri IY signa l'edil clc Nantcs qui devait Cl.rc pcrp6tuel<br />
cl irre\ocablc, tandis quc les Cdits nntSricurs dc Cliarlcs IX ct de<br />
k r i III Btaient scuIement provisoires. Ce grand acte de justice lardivc<br />
n'accortlait pas grand'chosc au.; protestants ; un peu moins d'opprcision<br />
Pour la conscience, mais la liberta de conscience etait entouree dc tant
464 REVUE SPIHITE<br />
\<br />
d'entraves, qu'elle n'existait pour ainsi dire pas. Ce fameux edit n'elait<br />
donc qu'une sorte de trbvc, ce n'etait pas la paix assuree. Henri IV ne<br />
pouvait moins faire pour ses anciens coreligionnaires; du reste, fatiguh de,<br />
dissensions, des luttes et des guerres, d'ou il avait fini aprEs beaucolip de<br />
peinc a sortir victorieuu, il voulait se reposer. Dans le fond du cceur il ctait<br />
reste r0ellement huguenot: il n'avait cerlaincment al~jure sa foi qu'afin de<br />
pouvoir monter sur le trhc; on nc soiirait mBme lui en faire un crime,<br />
puisquc roi il pouvait protSgcr cflicaccmerit ses amis les protestant;.<br />
Pm is v&t Oien une messe, definit parfaiteincnt l'etat d'esprit dans Iccluel<br />
se trouvait le roi, qui avait trop de finesse d'csprit pour oublier cc \~iei\<br />
adage : (( Qui vcut la fin, veut les moycns. â<br />
Voltaire demontre (1) d'une nlanibre evidente Ic peu dc sincerit6 du roi<br />
clans son abjuration, quand il ocrit : (( Le jesuite Daniel a beau mc dire<br />
dans sa tres sbchc ct trEs enfantine Histoire de France, que Henri TV avant<br />
d'ahjiirer, etait dcpuis longlcmps catholique ; j'en croirai plutot Iknri IV<br />
lui-meme quc le P. Daniel. Sn lettrc a la belle Gabrielle, (( c'est demain que<br />
je fais le saut perilleux n, proure au moins qu'il avait dans le autre<br />
chose que le catholicisme. Si son grand avait ete depuis longtemps si<br />
penetrd de la grace efficacc, il aurait peut-etre dit a sa maitresse :
JOURNAL<br />
D~~TUDEY PSYCHOLOGIQUES 465<br />
1 mires sont toutci cti.cliirhec, mes pourpoints trouOs niiu coudcs; ma marmite<br />
1 est ~ooverit rcn
466 REVUE SPIRITE<br />
\<br />
autres cultes et lcurs pns1ciii.s soi11 i.g;ilciticrit nfi'riincliis de toutes ~(,~\.itudes<br />
et rcdcvitnces 1L.oritili7s ; des &wiriilies lcur sont accord6es eii jilstice<br />
pour juger lcs nffnires dans lcsqucllcs les rcligioi-innircts sont iiitercssbs.<br />
mais ils iioivent s'inlcrdirc Loutcs pr;itiqucs, iihgocintions et iiilelligciiecs~<br />
tant a\w les crincrnis du dedans qii'a\cc cou du tlcliors. Lcs conseils l)Po.<br />
iiriciaux sont tlissous, ciilin Lc roi lciir pcrrnct 12 lcvCc des dcriicrs iicccssaircs<br />
pour su1)vcnir 9 l'cnlrcticii tlcs synodcs cl tlcs miiiistrcs dc Icur cult,,.<br />
Quand lc roi sera h 1'cirrui.e oii r0i;idcr;l ii~oiiici~tniiSiiicii1 clans uric \ille, il<br />
ne pcut y avoir de pr~hhc. Avec l'auloiisc~tion royalc, lcs eglises poLi\.cnt,<br />
tenir des asscmblCcs poliliqucs, mais clles pcuvcrit se rbiinir libreriicril<br />
consistoires et en syiiodcs nalioriaux ou provinciaux ; enfin elles norilmeilt<br />
deux deputes gericrtiuu Four rhsiflcr auprus du roi.<br />
Comme surete, lc parti conservera deus cents villes, parmi lesquelles :<br />
La Rochelle, Montauban cl Monlpellicr, ainsi que les places du Dailphini!<br />
qui se trouvaient h 1'Cpoyue de 1'6dit ilu pouvoir dc Lcsdiguieres. - Lc roi<br />
se charge de l'eiitreticn des f'orliflcntions el (le la solde des troupes, il paie<br />
les traitements des ministres et des rhgents des Otablissements d'i~isiruction.<br />
Les Ogliscs ont le droit dc posseder des biens en propre et d'accepter<br />
tous legs ou donations. Une chambre dite de l'fidit, creee dans tous les parlements<br />
du royaume, devra connaitre les causes des protestants.<br />
Cet edit que Henri IV avait Ct6 oldige de promulguer, afin d'eviter de<br />
nouvelles revoltes c'liez les protcslaiits, ne contenta personne; il souleva<br />
mame de vives protestalions dans lcs deus camps. Un jour le roi, exaspere<br />
de la violcnce des criliqucs, rasscrnbla le Parlement et lui tint ce langage :<br />
N Je sais que l'on a fail dcs brigues ici niCrne, que l'on n suscile cles prCdicatcurs<br />
seditieux ; mais je dorinerai lion ordrc 5 tous ccs gcns-lii et ile m'en<br />
attendrai pas h vous... .. C'cst le chemin qu'on a pris pour faire des barricades<br />
cl arriver par degres au parricide du I'cu ro]. .. .. . .\liiis j'ai s;iute sur les<br />
murailles des villes, je saurais bicn saiilcr snr dcs 1)ai.i.icades.. ... Ceux qui<br />
pcnsent Otre bicn avcc lc papc, s'abuscril; j'y suis mieiiu qu'eus. Quiirid je<br />
l'cntreprciidrai, jc vous ferai tlbclarcr tous hCi8eliqucs pour nc poinL<br />
m'obeir (1). ))<br />
Cc pclit discours clail trbs ~rilj daris le Tond; le roi tint boii, il li 1 toiil,<br />
plier; une fois converli, il \-oulail 1)tlni:ficicr tolalcmciit dc la siliiiition,<br />
aussi lil-il Ics plus graiitls c!lTorls poiii* niellrc lc papc daris ses iiiler&s, din<br />
de pouvoir s'cil servir coiilrc les cnlllo1icpc.i c\\:illSs et Iaiiatiqucs qui 6tnicilt<br />
fui.icii\ di: I'etlil du rui. 011 loi1 tlviic: ciii:urc ici qui: la rcligioii cic'lil<br />
II) Cl'. I'oi~so~, IlisLui~e ,l'l1e11(1 IV, 1. 1'1, p. Y07 et suiv.<br />
~ ~-<br />
. . . .- . ..
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 467<br />
la pacification des esprits dans un moment ou lc pays en avait un<br />
,i grand besoin.<br />
Le 2 mai 1598, c'est-a-dire moins d'un mois aprbs la signaturc de l'edit de<br />
Nantes, les plenipotentiaires signaient & Vcrvins ln paix qui rcndait a la<br />
Fra11Ce : Calais, Ardres, Doullens, la Capclle cl lc Cdtclet en Pic~zrclic, Glouet<br />
,ujourd'hui Port-Louis en Biaetagne, le tout en kclinnge du Clinrolais.<br />
Ainsi donc 3 la fin du xvre sibclc, la gucrrc civile ct In gucrrc etmnghre<br />
,essaient presque en m he tcrrips; mais l'edit dc Nantes, rnoins d'un sibcle<br />
$us tard, bicn qu'il eut etC crhC irrhvocaI)lc, fut uOvoqiiC le 22 octobrc 1685,<br />
comme nous allons le voir bientbt, aprbs avoir i-ricnlionne clans le chapitre<br />
$uivanl la guerre des Camisards qui, bicn que n'ayant 6clat6 qu'aprbs la<br />
revocation de l'edit de Nantes, avait certainement des origines anterieures<br />
a cette revocation.<br />
(A s~ivre.) J. MARCUS DE VEZE.<br />
FAITS RELATIFS A LA DIVINATION<br />
uult-on avoir foi dans ces Bohemiens vagabonds, dans ces diseurs de<br />
bonne aventure qui penetrent audacieusement dans les maisons et ~iennent<br />
vous ofYrir pour quelque menue monnaie un Bchantillon de leur saloir<br />
faire? Une dame recut la visite d'une Bohemienne au teint cuit et recuit par<br />
le soleil qui, s'etant hardiement presentee chez elle, lui proposa pour quelques<br />
sols de lui faire dire des chose.; ktonnantcs. Cette dame avait recu -on<br />
education dans un grand pensionnat parisien, dirigC par une mailresse<br />
assez sceptique et comme les autrcs jeunes perisionnaircs elle s'etait infuse<br />
l'esprit de la maison. En dOpit de son scepticisme, la curiosile et la inodicite<br />
du prix qui lui etait demandC pour leschoscs surprenantes que 1~ BohCmienne<br />
lui promcttait l'engagbrent a s'y prOlcr de bonne grace. La sorciere<br />
de passage la pria tout d'abord de SLxirc remplir d'eau un lase jusqu'au bord.<br />
La dame sonna sri domcstiq:ic qui ilu bout dc qucl(pcs minutes apporta le<br />
vase el l'eau dcmarides. La 13ohemicnne fixa ln surLicc dc l'eau qui, A cause<br />
de la lumibrr qui donnait dessus, Clait brillante, 13llc Sul un bon quart<br />
d'heure avant de rien voir ct clc rien dire, puis clle s'ccriii : (( Se vois un<br />
(( trbs beau chillcw : un monsieur, un 1x1 ol'ficicr SC prorncnanl dans le par-<br />
(( terre devant le pcrron du clihlci~u. )) hprbs avoir nini p:lr16, la magiricrine<br />
fit Une description des pl115 miiiulicuics el du clikl(:,iu cl du hl oi'ficaicT<br />
dans letlucl la clame crut recorinaitrc son Jil~ qui @tait mort dcuu moi. niiparavant<br />
et dont elle plcurait la pcrlc : ((Ce 1x1 ot'licicr, dont ~ous rric ])iirlcz<br />
(( et que vou5 mc dbpcigilc~ si c~nclcrncnl, c'csl mon lils, Ilion rrial~leurcux
468 REVUE SPIRITE<br />
(( fils; une ballc prusiicnnc l'il LUC, repoiidit-elle 11.6s c;ii-iiic, trhs \livcn~piit<br />
u imprwsionnec. - II n'c-t pciit-Ctrc pris mort cofiinie \oii~ Ic croJpL,<br />
(( rCpliqun la sorciere, dans tous Ics cas, je lc loi5 dans cclle eau \i\niil,<br />
(( lrbs vivant. ,) En pnr1,iiit :linsi, clle lcnclit infiin el ~nti clc croiic clc c~llc liisloirc cbc qii'il<br />
voudra. Jc po5crni sciilcinciit 1cs qiie~lioiis<br />
sui\,inlci : ti i ,i-1-il tlc\eril,~l)lc~<br />
(( dcvins? Ccs hmcux clckiiiz lCiii1 clc fois cilus dms les ;l~~lcurs ;LIIC~CIIS~<br />
(( aurnicnt-ils cu un v6rit;iblc pouvoir? Scrniciil-ils tiv.1r.c clio~c qiic d'hnldcs<br />
(( iinpostcur~ 1 )><br />
Le journal anglnii Lighl, tlnns son nuiiidro (lu C juin, r,ipportc un f,iil rii~ll<br />
moins nicr\cillcii\, il y',iqiL tl'iiiic i1,irncl di1 iiioiitlc qui \ail, non plu, ilcllJ'<br />
un \:LY~ plcin tl'cail, ini5 tl,iii, IIIIP siiiiplc 1,~s-c il Llic pr~~~Ic~I~I~ \id('?<br />
ct nc conlcii:iiil plus qu'iiii peii tlc liv, dei c.liosci rcrn,rrr~ii;il~lc\s ; jc lni--c 1~<br />
pnrolc au ~inrr,rtriir, uiic cl,iiiicX, cl IIIC conlciitc ilc cluiiiicSr lx \ci.~ion J'~.J~Itaise<br />
de son rkcit.
trc lii~tesse rcgnrda aussitot Ic fond de Ici. Insw h th6 oficrlc par mon<br />
, cl liii dit qu'elle tle\nil aller rmtlrc \i.;ite i~ une pcrsnnnc qui habime<br />
mnhon hlnnclic dont lc \cstil)iilc ct l'cscnlicr O1,iicnl cil pierre; la<br />
filant repowc siir ln tnblc. mon ,iinio rbpontlit : En vErilC, jc vais voir<br />
personne qui 11,ll)iie une 1nili5011 I~lanclic, mii- s,ins \e.;lil)alc ni cscne<br />
picrrc ; cll~ craiyinit qiic' LX ? i~ionri;iire ne se filt trompee. L'hCtesse<br />
C'est pourtant ce que j'ai bu dans Li tnssc. cl VOLIS pouvez avoir<br />
n.<br />
us prirnes congi: aprhs l'avoir ~ivcmcnk rcmcrciee.<br />
elqi~cs jour.. nprhs rcltc pctite avcnlurc, jc rccu.; de mon amie, une<br />
: dnlfie de ln rnlii;on blnnclie, clms laqucllc cllc me disait que nolre<br />
ise nc s'et,lit pas Ir inoiiis (lu mondc trompee, que tout cc qu'elle avait<br />
Tns la Lasse eInit parfailcinent ekact ; en arrivant delant la maison,<br />
,, , hl stupbfdite dc koir un vcstibiile et lin cscalicr de pierre qui avaient<br />
ete construits depuis sa dernibrc vicite. â<br />
To journal anglais LigJzt est surieux et n'accepte rien & la legkre ; il faut,<br />
qu'il consente u. ouvrir scs colonnes, que ses correspondants se recomlent<br />
a lui, par leur position ciocinle, ln gra~itd de lcur cnraciere, leur<br />
loyaute et leur bonne foi. Probablement, ceux qui \oient soit dans un vase<br />
plein d'eau, soit dans une tnssc ii the cc qui se passe u. une grande distance<br />
sont douirs de ce don precieux qu'on appclle la Voyance. Aujourd'hui, les<br />
personnes d'un certain rang, n'osent gubrc se glorifier d'un pareil avantage<br />
si fort apprecio cependant chez Ics peuples cle I'antiquite, elles craignent de<br />
se compromettre. On rougit de posseder ce qui jadis ~ous cQt fait combler<br />
d'honneurs et fait considerer comme l'emule des dieux.<br />
IIORACE PELLETIER, conseiller d'a)wndisseme?zt,<br />
officier d'dcnrlimie.<br />
N. D. L. R. La mCdiumnite au verre d'eau, l'une des plus belles, fut connue dans la<br />
plus haute ant,iquit6 ; les Orientaux l'ont actnellenient en honneui.; en 1860, le spiritisme<br />
l'a gi:n6rs:tlishe et Mll'e Antoinette llourtlin ilnns son voliiirie: La mediumite au uewe<br />
d'eau, R prouvj. que ci.tte DciiltF! dotin:tit des i(isiilt:~ts trBs impoitaiitu. Il est regrettable<br />
que cette rnGdiumnit6 soit rnisc (le riit; pni Ic gioiipes, car elle offre un grand int6ret<br />
polir les etii,les ausquclles st>nt soiirnis les rni.tliiirns.<br />
Voir dans un verre d'eau ou ilans Ic cilfi: est cliâsc scniblalle quant aux rbsultats,<br />
cependaii t l'ean est p14f6rnl)le.
470 REVUE SPIRITE<br />
autour de nous cl cri nous-n~kmcs. Si l'on veut nous objecter que riou,<br />
sommei trop cil)solus, en cmeltnnt cette tlicorie dc l'ignorance de l'e\prit<br />
humain, nous rOponcti.ons que 11011s mettons au dbfi les phy~iologistc~<br />
les anatoniistcs dc loutc.; 1 ~s I+wultO\ clc ln tcrre,dc nous cspliqucr cc siniple<br />
f'iil plipiologiquc, qui ejt pourtant du domaine journalier de notre<br />
esistcncc :<br />
En wrlu (le quelle loi et tlc qncl inecnnisrne, mol? cerveau, sous l'in.<br />
flucncc tl'uiic pcns0c \iil)ilc, dont jc n'ni pas nifime toujours conscicncc,<br />
cnvoie-t-il il ni,i ninin i'crmhc 1c mou\ cmcnt qui l''lit quc jc lbbe instant;infi.<br />
rilent l'indcu dc prclurcricc aux autres doigts ?<br />
Pourquoi cc mouvcrncnt pliitol qu'un autre? Pourquoi l'indcx et non le<br />
medium ou toul autre doigt de la main '?<br />
Et si ce simplc fdit vital, ce simplc mbcnriisme cst inexplic,ible, que devrons-nous<br />
dire des actes vitaux plus complcxcs ?<br />
En lerite, qnc sn~ons-nous de la vie? Quel est notre critcriurn? 0ii en est<br />
cette scicncc qui a pour ohjet les ph6nomimes vttnux ?Quelles sont les \ues<br />
serieuses qile nous possedons sur ccttc longue chainc, dont les premiers<br />
anneaux commenc.cnt a 1'Ctre microscopique, a I'infusoire, au microbe pour<br />
se terminer a l'homme (l)? II<br />
- Cet abcu apres lant d'autres, ne surprendra pas les e~~rits'serieux et<br />
lihres. Il est bon a noter (le ln part de M. de Regla. Comme il le dit : l'ou-<br />
(( trecuidance de ces savants tronant avec l'orgueil et la betise du Pharisien<br />
á du passd dans les chaires de nos fticult8s D, a fait son temps.<br />
Plusieurs parmi eus, et non des moins autorises, on le voit, le comprcn-<br />
nent.<br />
Reste In note gaie :<br />
Les sosies cl? nos savants, -- fruits sccs ct rates de tout acabit, - gonfles<br />
d'orgueil tintamnresquc, affubles dc dignitds et de titres bouffons ... qu'ils<br />
se conl'brcnt ii eux-m0mcs ; pcncliec sur l'au-dclk de la science (! ! !), c'cd-<br />
a-dire, occupes h 1)rouillcr et a dUrnnger bklemcnt tout cc qu'ils touchc1lL<br />
cntrc autres, cctlc pituvrc pliysiologic qui, toute materialiste qu'ellc soit,<br />
merite en \ Crith un meillcur sort.<br />
Ccux-lii iic tic-arment pas.<br />
Ils ilurcronl .... nntmt qu'un iicliit rlc rirc, ct nc tirent pns 5 consbqiicnc~.<br />
Commandant DC'FILHOI~ (en ret~aite).<br />
-- ------- -- - _C_<br />
(1) Jivus ilc Snznielli, pi' !'. dc II6glu, p. 124.
JOURNAL II'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 471<br />
DANS J,'INCONNi'U<br />
Tire du journal Patrie, dii Ir& noiit.<br />
(( La science est tenue par l'eternelle loi (le I'honncur a regarder en face<br />
Fans crainte tout pro1)lkmc qui pcut frniiclicrnent se presenter h elle. r<br />
Cette phraye d'im tlis~ours pronon~~ cn 1871 tlrvnnt l'iissocintion britannique<br />
h Edimhourg, par Sir. Willinm 'l'hoirison, aurnit pu servir cf96pigraplie<br />
aux Anr,nh c h Scitncm pv/chiques pour la Lunciix niimero, prbfacie par<br />
charles llic.licL, oh l'on corrimciicc U s'orciipcr tic 161 ibpthie. Ctb n6ologisine,<br />
inelegant et irihnrmoniquc, dbiigne l'enscinl~lc drs ~Mnornbncs appcles<br />
vulgairerncnt par ln foule : inagnklismc et spirilisme; ce sont la sujets<br />
anciens, il n'y ti quc l'etiquellc de nouvelle.<br />
- Tu es satisfait, voil&les savants qui s'y meltcnt, les medecins consentent<br />
a s'en occuper.. .<br />
- Mais oui, je n'aurais jamais espere cela nu tcmpq de mes experiences ...<br />
- Tix as encore tes cahiers de re\elations ecrites par les mediums? Oui,<br />
sans doute, tu devrais nie communiquer cela ...<br />
Le lcndernnin, je recus plusieurs feuillets ou jc puise ck et la; l'ami rencontre<br />
par hasard, adepte fervent du spiritisme, m'envoyait des documents<br />
curieux .<br />
(( . .. . C'btait le soir, boulevard de Clichy, chcz T. .. , que nous nous reunissions;<br />
sa fernmc ct ca helle-ax~r etaient nos ixediurns. agents insoupconuables<br />
des forcq; ou des 6trcs quc nous evoquions; leur main armee du<br />
crayon, Ctait agitee de mouvements impulsifs variils suivant les interlocuteurs,<br />
l'ecriture changeant alors, tanlot petite, tantot grande, presentant<br />
toutes lec diff6rcnces dc calligrnphic ... Pendant plusieurs mois Diderot<br />
dicta des cahiers entier5 (grnphiquemcnt, l'bcrilure ct la signature etaient<br />
exacte.;, je les ni v6riJlkes Ii la 13ibliolheque nnliorinlc, or, T.. . non plus que<br />
sa femme ne connniis,licnl cc? aulograplics). Un jour nous ~oulurnes, lasses<br />
de converwtions sur l'art et Ics anciens, avoir des vers de Didcrot; voici ce<br />
qui Su1 ccrit :<br />
Lorsque du paradi? il le remit sur teire,<br />
En le chassant maudit du monrle des Ctlus,<br />
Dieu dit A l'homine : Aimer, c'est ln fleur de la terre,<br />
Prier, c'est la fleur rie? biii.;.<br />
- h qiiclle occn4ori cc.; Jcrs fiii>cnt-ils fit.;? - Mc troiivnrit une fois<br />
ddns unc r6uriion giilaiilr, nnc fcriiriic tlrmant1,i. clccant moi : (( Qu'est-ce<br />
c~ue le cicl et qu'y pciit-on 1)icn rairc? ou pr;ul-on Ctrc micuu qu'ici-bas ou<br />
l'on s'aime? N - Uc qui soril ccs ccmY - Dc moi. 1) - IJn kpisode qui se
472 REVUE SPlRITE<br />
-<br />
rapporte egalement a Didcrot, mais qiie mon ami ne m'avait pas signale,<br />
troule relate quelques pagei plus loin : .Tc copic lc ilialoguc : (( - ,l'suis<br />
~idangeur, pif paf, pouf, cuiller h pot, sabot, tonneau, rnmc ii J~ateau, hotte<br />
sur Ic dos, plume au chapcaii, gare au lwqaot, voilh l'argot. - Tu parlei<br />
argot? - Pour dc sur ! - Ecris-nous alors. - Lc camcloiiluclic sc 1)alariqilit<br />
sur le trimnrtl quand son c,imelonliicli, qui p~ir 1u rcnifliiit, les arpioni en<br />
l'air, l'amena chez le coinzarcl et lui fit btranglcr sa verte. - Pourquoi Otcivous<br />
venu ce soir? - C'est moi quo je m'appelle Didcrot. 1)<br />
Unc nolc precise qu'h 1,i lccturo, 1'8tonnemriit dc Ici nikdium fut h son<br />
comble, car clle ne connaissait pas une sciilc lorulion d'argot.<br />
Dcs con~miinicntions cl'Alfrcd dc ?;Iiisiel, dc Gain1)cllti. sont relritkcs aiisii,<br />
etranges dc cerlitucle a\'ec dos tlalcs, dcs dclails, dcs dcssin s, cles fi~c simile<br />
pour ainsi dire ; ct cette citation les accompagne, tir6e du Spi~ituzlisnze dnn~<br />
I'hisloivc par Rossi dc Guistiniani : (( Si pour les incrudiiles et les hii\<br />
savants dc tous lcs temps, l'immortalite dc l'&nie a passe pour une hypothbse<br />
iinaginaire, aujourd'hui ce n'est plus la mt?mc. chose.<br />
nnelle. - Le spiritisme n'est pas une religion mais une science qui se<br />
~ntre & l'aide de f
474 REVUE SPIRITE<br />
Les spirites croient que l'absolution est un leiirre; qiie l'enfer 6terncl,<br />
n'ayant plus pour liiit 1'~m~liorntion de l'ibtre, ne wurait Ctrc (1 il,,<br />
Dieu hm et ju~tp cri\rrs de nii4rd)les rrtialiires. 11s troiiv~rit plus nntiirrl<br />
d'aimer le Dicu qui Iciir periiict dr r6pnrcr aii pri\ tl'r\i~Lrnces ~urccssi\~,<br />
que celui qui le5 1)rillerait ni1 ni6pris tlr.; lois cli~incntaii-es (le la jiisticc,,<br />
Voyant, parlout et toujoiirs, I'rlfcl ioiirJrc (le In cniisr, il\ en concluent qilr<br />
le mal r6siilte d'un cniploi nitil pontlYrc. tlc.; forces tir ln nntiire et ne surgit<br />
~LIC pour rClnl)lir l'c!qiiilll~rc. C'clsl In ji:-lire irnrnniieritc tl6coiilnnt de 1,~ loi<br />
~inturc~llc ct qui s'iippliqiir pliy-ic~iieiiic~nt ct ruor,ilcrncnt h. 1 Iioinm~, microcosme,<br />
Otre particulier, conimc nnu sociCtCi, Olrc collrctiis. - á Tous les<br />
citoyens sont mcinbrrs d'un rii~iiio corpi et, qii:intl l'un e-t lese. tous lrs<br />
autres souffrent n. (Solon.'- 1311~ r6qit anssi Ics moiides, etrrs cosmique\.<br />
Dans l'ordre cosmique ln iialure :t reconrs, pour retablir .;on harmonie<br />
troublhe el pour eviter dans l':.venir un eKoiidrement complet, h dec catn-<br />
clysmes tels que tremblement.; (le terre, erupLion4 volcaniques, ouragms,<br />
cyclones, etc.; ou, daris le.; cas plils ordinaires, hl'ornge, au vent, a la pliiic.<br />
Mais il eft facile cle loir que rc sont des crises Cquilibrantes, des r6actions<br />
salutaires, une tendance au nlieuu. Dans les sociktes, cec memes crises se<br />
nomment revolutions (c'cst-h-dirc k\olutions) et cheh les individ~is on<br />
appelle ces symptomes : nialadie; maiq on clnube sur la nialndie. ou plutot<br />
sur le mal ad^ en travail curntit'nutonomc. de la meme maniere que sur les<br />
membres de la societe qiii \eiilcnl mettre en pr,itiqiie la delise de l'avcnir<br />
qui orne prematurement le froiitispice des monuments public,.;, et essaycs,<br />
aprcs Moise et J.-C., d'etn1)lir lc regne dr Dieu qiic les pharisien? de nos<br />
jours demdndent sms ccw - (le hiichc, sinon de ccour, selon leur hnhi-<br />
tude - et qui ne peut-GLrc que celui clc la i'rnteriiite 1<br />
Or, si Cci crises $0111 ins~il'liwnles pour cxlirper completement la cnu-e<br />
(111 inal, c'rit lin tr,l~ail (1 rcroniiiiciicr~r tc;t ou Lard, mais si elles ont (:Le<br />
eiirdyees ail poinL de n'Otrc pliii iii6nic pdli,~tivcs l'itrc cosiniquc i'ecronlc,<br />
1'61 rc collectif se ganjirhc CL torril)c cil tldcornposiliori pliyiiquc et rrioralc,<br />
1 ?lrc in~li\iiliicl rricurl!. ... .\l,ii. Ic rciiihle! - Oicr rcgmler en fxc, la<br />
vCrite nppclhc il tldt roncr 1'1;,qoi.;iilc!<br />
Beaucoup de spirites ont 616 conv,iincus par des cxpCrienccs aussi nombreuics<br />
que concluantes. - \[. (le Ihisoii~c n dmis le premier, je crois,<br />
cettp opinion - (111~. rn i'aiior~ (le In incililv d'ns.iniil,itioii des gcrines qi1'0~<br />
ilcspo-e tlms lc c3cr\cciii Ii~liii~iiri wiis lorino tlr siigyc-Lions, l'inlngc itupitlr'<br />
tlc I'cnl'clr prcritl iinc I'c~i~iiic qiii per~iitc rLic/i l'ctrc cIc~~iiic.,~riiC et peut troll-<br />
]der ion repos ~UV~II'~LU ti~onirnt 011. I H L L ~ les ~ I I c ~ , ~ (111 \ 1,61116, (( il oul)li('<br />
toul pour wprendw /op l~e)i.r de In rh~,r. ,, (Ec~lbs.) On dit, qu'elTray6 d'uilc'<br />
-
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 475<br />
y--- - --<br />
telle rcsponsahilite, le R. P. Cursi, mcmhrc des plus eminents du clerge<br />
catholique, a adrcssc: au pape unc protcitnlion rendue publique et dans<br />
laqilelle on lit: ((Vous ?tes le mal, \ou< n'C.1~. pn.; 1 l?glise, vous la masque4<br />
la rendez mCconnnis~nhle; je \eus d6nonre au cl-irisli~~iiisrne entier I ))<br />
(Il Valicflno i.eg(/io, tarlo, supw~litr tlrlla c?iicJ~n ctrllolicn.)<br />
La doctrine spirite est conforme ;I 1,~ r,liion, ,'I I,r traditiun, ii ln cclience;<br />
la morl c'est la gie de l'ciprit ; elle n'est donc qu'me Iriinsformation dont nous<br />
retrouvons I'iinagc chez tlcs c!lrcs irif(~riciirs : I,I larve devient haniicton, In<br />
chcnillc : papillon; ils rnmp{iieiit comnie ~ioi~s; il.; ont cliaiigi: tic tlom,iinc.<br />
La decomposition corporelle n'a pns il',iutre raison que la mise en lilierte de<br />
1'8tre spirituel.<br />
Quant & la croyance aux mnnifeslalions dccl esprits, elle existe chez tous<br />
les peuples barbares comme chez les peuples civilises ; swptiques ou credules<br />
nous en avons le sens inlime. Elle est el,iblic dans les livres des anciens<br />
philosophes profanes ou sacres : (( Ne croyez pas d toul esprit mais rnette~les<br />
a l'epreuve ei voyez s'ils viennent de Dieu. >) 11S~angile.) Apparitions<br />
d'esprits aJosue, Moise, a Saiil, h Tol~ic, etc.; elle es1 acceptee et reconnue<br />
par Pythagore, Platon, enfin, par les grands philosophes de tous les pays,<br />
voire mBme par des theologiens tels que saint Augustin, saint JerOme; ce<br />
dernier declare formellement : 10 que la pluralitk des existences est une<br />
verile esoterique qu'il est prudent de cacher nu vulg
476 REVUE SPiRITE<br />
-- \<br />
Veuillez annoncer le degngenient corporel de ANDRE BOI~LENS pour lequel nous bproilviors<br />
tous une sympathie et une amitie sincere; spirite depuis 1860, ce frerc nousa<br />
donne des preuves conslantis de son derouemcnt ci notre muse, et, malgre la pins<br />
ol~imsition de sa famille, la charitS exernplairc fut sa regle. Nons regrettons tous de ne<br />
pas avoir la puissance de ce mitilium guei.isscur pour l'employer aii soulagenient de nos<br />
sernblnbles, pour fairc le bien selon l'esemple salutaire cln'il nous a constamnient donn6;<br />
fort heureusement la mort c'est la vie, et l'esprit de A. Roulens, bien vivant, nons con,<br />
seillei,a, nous guidera dans l'escrcice dcs vertus himanitaires qu'il se plaisait ;i pi.aticluer<br />
m,iteriellement ct spirituellement.<br />
l'ierre Laus, desincarni: en mai dernier, fut meritant comme A. Boulens; je ne sais si<br />
ses parents oii les mcmbrcs du groupe auquel il appartenait vous ont prevenn, mais il<br />
est bon que dans la <strong>Revue</strong> spirite il soit dit ce que furent les fideles serviteurs dc la<br />
cause; nos freres peuvent ainsi adresser a ces ames d'iilite le souvenir cordial et la<br />
pensee pleine de solidarit&. F. VIGUIER, ii Beziers (Htii,ault).<br />
:4 ,juin : Les spirites de la premiere heure s'eu vont les uns apres les autres. Aujour-<br />
d'hui, Faure, vieil ami d'Oran, nous devance. Fsure et Mugonnet (1) avaient fond6 a<br />
Oran un groupe qui fonctionna de 1862 A 1871. La guerre eparpillsnt les membres, le<br />
groupe cessa ses rennions. Faure fonda, a Oran, la Societe protectrice dei animaux dont<br />
il etait le tresorier, il fut corps et ame a son ceuvre, se saci.ifiant de sa personne et de sa<br />
bourse,<br />
Le Spiritisme, au dire de tout la monde, i'avait transforme ; homme nouveau, sa naluie<br />
bourrue l'avait cependant toujours domine, c'etait un bourru bienfaisant.<br />
Enfant de la rue, le regiment l'avait instruit; sorti sergent-major, il fut employe aux<br />
ponts et chaussees, et retraith, chef de comptabilitk a Oiau. En 1871, il organisa la<br />
comptabilitb de la voirie dhpartementale, ce qui lui donne une deuxirme retraite et des<br />
lors, il s'etablit a Alger oh il est decede le 21. aout 1.894. ; il a etrenne notre nouveau<br />
drap mortuaire. L'enterreineut a eu lieu selon les usages algeriens ; des brochures : Le<br />
Spiritisme a sa plus simple expression ont &te distribuees au cimetiere. M. bavin a<br />
prononce les paroles suivantes :<br />
á L'esprit qi~i<br />
rious reunit autoilr do sa tlkpouille mortclie, etait pour vous un in-<br />
connu, nous seul le conuaissions et avions pu appi+cicr Ics clunlit6s de son cccur clue<br />
seul Io spiritisme inslliixit.<br />
Nous ne pi+tendoiis pas que les spirites seuls out 1'ap:inage des sentiments i:levti~,<br />
nous voulons senlornent rendre hommagc aux principes que le Spiritisme a inspire u la<br />
plupart d'entre nous dcveiiii.: athhes par l'enseignement rcqu dans notre jennessc ; nous<br />
sommes devenus des croyants, des hommes religieux. qui n'al~partieniient h aucun ciille,<br />
a aucune secte religieiisc.<br />
Oni, cn dcliors dCs r1ope.q. dos mystiires et ilcs ii+ji~gi:s iiTticiels, crojnnt nou.4<br />
.~ - ~<br />
(1) IIiigonnet, conseiller gi:ii&ral, est iiiort aii
enia<br />
JOURNAL U'I?TCDES PSYCHOLOGIQUES 467<br />
ns tous Ics cultcs et toutes le3 6gliaes ; nous souteuons ce que nous consid9i.ons<br />
comn le une ve1$6 i.:ttionnelle et progres-.ivc au p:iil de notre situation sociale, les dissidents<br />
n'allant plus au biicher.<br />
Po ur cela, a notre fin de siecle dont la tendance est l'indiffhence, la negation de ce<br />
qui t( ,uclie au devcnir de I'hoiiime, il faut des preuves mnterielles manifestes si l'on veut<br />
sortil r des sentiers battus malgre les dbcel~tions et les dGboires de toutes sortca, le Spiritisr<br />
ne accomplit ce miracle; il donne comnic stim111:int l'egoisme, cc vice, cc fl6aii de<br />
l'hun ianite ct Fourier, grand penscur.et pri:corseur tl'Xllan Kardec, dans sa theorie des<br />
passi ons le faisait concourir au bien-ltre dc !'liumaniti: en le (liiigemt.<br />
Le Spiritisme, b l'aidc des comn~unicatioris avec le monde de l'au-del), nous prouve<br />
que I )Our prCpaiei. nos csistcnces futures, soit comme d&ncarn&, soit comrnc rSincarnes,<br />
nous devons actuellement mettre en pratique, d'nnc falon :ibsoluc, la devisc du charpentier<br />
c le Nazareth : á Tous pour un. Un po .r tous â, (Icvise qui consiste, pour les habitauts<br />
de notre planete, A cmployer cc qui u'est Ilas strictement necessaire A nos besoins<br />
au so dagcnlcnt de qui mailque du necessaire, et ce n'est point une vaine formulc pour<br />
les el lirites; cette vkrite experimentale, tous les esprits des riches dicedes evoques l'ont<br />
affirn iee par nos mediums, en dbclarant que leur expiation, dans les existences futures,<br />
sera d'etre le serviteur des serviteurs exploites et non secourus. Nous faudra-t-il une<br />
preuT re plus manifeste pour nous pousser b l'egoisms du bien, a cet egoisme qui, dans<br />
I'inte ret de l'avenir, nous renc! secourables dans le prosent?<br />
Be nissons cette croyance qui transformera l'humanite quand les principes qu'elle preconis<br />
e seront universelle~nent mis eu pratique, elle seule resoudra la qucstion sociale; la<br />
greve i, plaie nkessaire aujouid'hui, disparaitrait si l'industriel, au lieu de trop aimer l'or,<br />
pa-jai 1 integralement au travailleur le salaire qu'il merite pour su quote part.<br />
In f .crrogez vos cliera disparus, vous qui niez nos principes et nos croyances, votre<br />
athei! sme, comme le notre, se fondra au contact de lenr relations? Ils vous apprendront<br />
que la mort ou la naisszuce sont un chsngemcnt d'etat indispensable au progres et a<br />
l'amelioration de l'iiidivid~i et dc l'humanite terrestre.<br />
Le fr9ei.e Faure, jn(1is athec, devenu spirite, fut un croyant desinteresse, homme de<br />
bien et de progres; comme cous, il savait que le corps est l'instruinent dont se sert,<br />
l'esprit pour manifestel. scs volontes.<br />
En ce niomcnt il est iiii nlilieu dc nous, et cc mort, bien vivant, me caresse de ses<br />
effluves fl~iidiquc~, puin mc temoigner son contentemcnt d'6li.c d0bari.assi: d'un oi'ganisme<br />
qui l'a fait tmt souffrir. Aussi lui dis-je au rcuoir, le mot adieu etant unc expression<br />
de si5paration clefinitivc o.<br />
Les enterrements spirites pi~ciduiscnt toujours une grande emotion u Alger. Le drap<br />
mortuaire bleu ensoleill6 rcmplncr la tristesse par l'espbrnncc ; il nttirc beaucoup tl'indiffhxnts<br />
au ciiiictiore lloiir ententlrc nos l~aroles plcines d'csltoii et nos enscigwments si<br />
rationnels.<br />
Roclie/'ort, le 14 nolit 18!)1 : Jc \oui al~prends, avcc wgret, la d6sincai~nntion de notre<br />
ami et fi.8~ cn spiritisme, M. JUSTIS GUIKAUDEAU, decetl6 le 12 aout, il l':igc dc 55 ans;<br />
ce fut un atlcptc de la l~remiei,c hewc. Son deces a surpris ses proches ct ses amis, car,
1% veillei il s'etait proriienii jnsqu'a 5 lieures du soir et rien n'annonyait une n1oi.t si<br />
prompte; il s'est eteint eu bon spirite qui vii i.cjoiiic1r.e sa nouvcilc patrie, sans agonie<br />
cruelle.<br />
Sa depouille a i.te conrluitc an ciinctiore !lier, suivie par tous nos freres en croyance et<br />
par de nomljreus amis; le parteai du cultc r6furmit a fait l'office reiigieus, ses p:iroles<br />
ont ete appi4ciees par le? Ilcisonnes pr&entes.<br />
Une bonne I)eiis~5e A ce fiero dC!roue ;1 la cause, A cc bon r5pul)licaln, et n'oublions pas<br />
la veuve eploree par cc depart inattcridu ; beurenseriieiit nos croyances Ini feront sul,.<br />
porter cette epreuve avec forcc ct coursgc. CROZE.<br />
N. 'B. L. R. - Nous avons intimement connu hl. et Mme uninaudeau, anciens coi.respondants<br />
d'Allan Kardec; quels braves gens et quels grands ca:urs, quelle fo;.met&<br />
dans l'affirmation des vCrites spirites ~nvgrcssivcs et hiimanitaires, toiijoui.~ en accord<br />
avec la justicc; avec lc venerable JI. Crozc et Mme Croze, ils ont continue la bonne<br />
tradition dans les Charentes, et nous nous rappellerons cette phyni~nomie si sympathique<br />
d'un adepte serieux et brare. Xous conimunici~ons pai. la pensee avec sa veuve que nous<br />
aimons, que nos fieres de Rochefort entourerorit de leur affection. Pirevenus A tcmps,<br />
nous eussious fait diligence pour parler sur la tombe de notre frere J. Guinaudean.<br />
Mocsieur Leymarie, je viens vons preveriir du degagement corporel de notre fibre en<br />
croyance, M. TH~ODORE HERAUD, apres nue courte mdadie, presque sans souffrances; il<br />
a conserve sa lucidite d'esprit jusqu'a l'heure derniere, sachant qu'il allait revoir les<br />
parents et les amis qui l'avaient precede daiis l'au-dela; vous vous rappelez surtout de sa<br />
femme pour laquelle il avait co;iserve nne reelle amitie '! bans i'intimite avec ses freres<br />
en spiritisme, il aimait a s'entretenir du jour ou il pourrait aller la rejoindre, cette<br />
grande spirite, cette femme conime lui attachee au culte de la patrie, quelle ne separait<br />
pas de la republique.<br />
L'enterrement a et,6 civil; le corps etait accompague par les spii,ites des environs, palt<br />
tous ses amis politiquca au nornb1.e de dcux cents. Il a Cite prononce quatre discours : le<br />
premier par M. Chassin, ancien conseiller d'arrondissement, conseiller municipal de<br />
Matha et president de la SociAte (les libi,es penseurs du canton ; le deuxieme par notre<br />
poete, hl. Ludovic Charpentier, que vous avez connu chez RI. Heraud; ces deux discoul~s<br />
de circonstance, plus 1)olitiques que idigicus, faisaierit l'cilogc dc notre frere; 30 ilcul<br />
discours spirites, par BIM. Fietlbric Gautier et Parenteau, qui n'ont pas craint, devant<br />
toutc cctte socibtC de librcs 11enseui.s et de catholiques, d'affirmer leur croyance et (lc<br />
prononcer les mots ile spii.itc, de spii,itismc, d'inrarnation, de pcine et recornlicnses<br />
futures; ils ont afIiriii6 quc notre grand ~ioAtc, Victor Hugo, pensait ainsi, et cith<br />
passages dc ses ecrits, poix soutciiir leur tlihe. Certains cntlioliques incl6pentlants ont<br />
ti,onve trCs bons ces deus ilircoiir.;, ils ont compliinenti. lcs oratcurs devant moi.<br />
RI. Ic curC a 6th voir not1.c iii;~lnde :i son lit dc mort; il Oteit facile de comprendre (lue<br />
H6rauil SC conduirait cri pl:~iit lioiiirne tel ilu'il i.tait; il lui a repondu : u Je rous reqois<br />
coinnie citoyen, mais jc. ne suis 11oinl (le votie i.cligion, jc n'ai rien :i vous communiquer,<br />
Monsicui le iiii.C. N Voici titi houiiktc l~orririic cl un fitlklc bli>\.e d'A1Iau Kardcc, qui fait<br />
un grand vitle (laus notre gi~)ulic ile Soiinac.<br />
Au nom de nos ami8 et Y. E. S.<br />
HERTHEI.OT.
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 479<br />
-<br />
permettez rnoi d'ub~:,J, cher RI~iisie~ii et 1". E. S., de reinerciei. a l'aide de la Rev~le,<br />
la personue qui a eu I'aiin:~i~le :iltcntion de rri'ailressci. la rocente publication de<br />
$1. A. d'ilngleiriont, I'lIypnolisit~c, Ic Mctyrietisnie, la Jlidiuitznitc', scientil;que~iienl<br />
demontres, o[ruscuie ert~uit (les Ilar,~ioiiies icnicer,se/les, 20 I~ai.tic de ~'OMNITI~EISJIE<br />
prepare par la lecture di1 18' volume de cette coiivre colossale : á Le fractionnement<br />
de l'infini â, j'ai rctiwiiv6 dans CC noyvel ouvra;e la rridme m;!thode scientifique, le.<br />
,,&me classement hi6rardiiqiie, au moyen duiluci cliniliie sujct traite se lic et s'enchaine<br />
prbcedent et B celui qui liii succ&ic, tout nnturc~lleirient, sans effort, sans faligue<br />
t , ~ l'esprit ~ r qui peut uiiisi errilri~asser d'a1,oril I'eiiscinble, puis s'arreter successivement<br />
au developperncnt de ch iquc ilivision ot subiliviaious.<br />
L'auteur, suivant la methode ratiannelle qu'il a adopthe, commence la demonstration<br />
des divisions sbriaires ternaires en tenant coruple de la valeur progressive des sujets.<br />
Ainsi avec un tact parfait, il donne la premikre place i l'liypnotisme, comme inferieure<br />
au magnotisme, en raison de ses eifets et de son niode d'action, de meme qu'en traitant<br />
de la mediumnite en dernier lieu, il lui attribue une valeur sulrerieure, en la considerant<br />
comme une forme transcendante de l'hypnotisme et du magnetisnie exerces a la fois sur<br />
l'homme par des iutelligences etrarigeres a notre humanite.<br />
Je n'entreprendrai pas l'anai~se ou lc resume de cette brochure de 200 pages, si<br />
substantielle, si homogene, pour ainsi dire, qu'il faudrait prendre tout ou rester audessous<br />
de la tache entreprise.<br />
Je ne veux que constater l'impression prociiiite par cette lumineuse exposition des<br />
effets et des causes des divers phenom&nes objets de cette etude.<br />
Quels horizons nouveaux ouverts 3 l'esprit! coinme toutes les demonstrations sont<br />
claires, logiques, faciles i saisir ! ll semble qu'on asiiste a la production de tous les<br />
phenomenes et sans chcvchei. a controler les affirmations de l'ecrivain, on sent qu'il dit<br />
vrai, et que les chuses doivent se passer comme il le dit.<br />
Que tous les cherciieurs, enfiovres a la tlecoiiverte des lois qui president aux phenomenes<br />
spirites, lisent ce livre et ils seront satisf~tits ..... s'ils peuvent l'eti~.<br />
Pour moi je me d6clai.e siiflisamnient 6claii.e et je crois que de longtemps, a l'etat<br />
d'incarnes, nous ne saurons rien de 111~1s sur les cnuscs ct les moyens ile production dcs<br />
faits qui constituent l'hyl)notismc, le niagri6tisme et su~toirt la n16uiiirmitb.<br />
Cette partie, ilu'en qualith de spirile j'ai plus specialement apprhciee, contient les<br />
enseigneiiicnts les plus 1,i.6cieux et clcvrn rcndre tous lcs ~~~irites et nibdinrris los plus<br />
utiles scrviccs dans la piatiquc et l'usage de ccttc admirable faculte.<br />
Je ce puis terminer cctte lettre sans dire cluelclues mots de l'ceuvre de RI. A. (l'Andemont<br />
dont des voix autoriskcs ct compbtentes ont uriuiiimeiiient fait l'kloge, lors de<br />
la puGlication du ler \zolumc á le I"ructionueriient de l'infini â! Je nc puis yu'aliprouver<br />
t0ut ce qui a 6t6 si bien (lit, en y :ijoutant mes lri,opivs iml~rcssions al1i.8~ la lecture de<br />
ce livre que j'ui coi~~~i:~rC au I~6i.ist~l~ cl'iiii iiionuriiciil colossnl dcnt Ics Irases iii&lmnlaides<br />
reposent sur nci1i.e glolje et tlonl le somiriet s'elt'acc dans les hauteiirs radieuses des
480 REVUE SPIRITE<br />
- . -- -<br />
regions divines. J'ai admir6 la severe beaute (le l'eusenible, la richesse et la multil,licit6<br />
des dktnils, l'ericliatncment de toutes les parlies concoumut soliilairement A l'unite II,,monieusc<br />
ct giQaniliose de l'auvrc.<br />
Comme spirite j'ai trouve dans l'ouvrage de M. A. d'hnglemont la ~orifirmatio~ et<br />
l'extension de toutes mes croyjnce.?, j'ai reconnu la \;rit& et la certitude scientifiqiics du<br />
progres constant et du bonheur toiijours g~,andissant de I'0tre spirituel dans l'evoliition<br />
continue de sa vie immortelle, en progres4on sans arret vers une perfection touj~~<br />
relative.<br />
Enfin dCiste pnssionn6, j'ai tressailli dans tout mcn 6lre cn voyant au.dessus de tous<br />
ces horizons de plus cn plus vastes ct luniineus, se supeiyosant sans se confondiq la<br />
rbalisation tle I'idi'al divin donnant S mes aspiru~ions 13 satisfac,tion la plus complete et<br />
la l~lus inesp6ri:e.<br />
Je termine, hlonsiciii., cn Oisnnt d hl. d'hglernont dont l'Om~iitheisma sera j'en ai<br />
la conviction la ;)liilosophie de l'avenir, l'application du chapitre de la Mediumnite<br />
supreme en reconnaissant en lui l'interprete choisi et prCpar6 de l'ictelligence arcliangblique<br />
charg6e liierarchiqucment de donner a notre humanite cet instruincnt de<br />
r6novation morale (1).<br />
Veuillez agreer, cher Monsieui., l'expression de mes sentiments fraternels.<br />
THIBAUD, a Bordeaux.<br />
1,'Anti-clerical du chanoine Roca est devenu le Socialiste chretien; il a transporte le<br />
siegc de son administration a Paris, 29, rue de Treyise. Son programme reste le meme.<br />
M. I'ioca poursuit l'id& g2nereuse de mettre d'accord non seulement toutes les religions<br />
entre elles, eu leur montrant l'esoterisine qui leur est commun, au fond, et qui les relie<br />
scientifiquement et socialement les unes aux autres, mais encore toutes les ecoles spiri-<br />
tualistes nouvelles, parmi lesquelles le spii,itisme, dit-il, occupe a ses yeux la place d'hon-<br />
neur, comme force moralisatrice, par la priorite de ses phenomenes manifestes, par<br />
l'efficacite de ses experimentations, et par le rQveil genoral qu'il a provoque dans la<br />
conscience pnblique, jusqu'ici endormie dans les tenebres du materialisme.<br />
Le prix de l'abonnement cst de 5 fr. par an. Publication hebdomadaire.<br />
Le nouveau si6gc do la Sociele spi)-ite de Reims, et cons6quemment du jo1ii.o:l1<br />
La pensee des iitorts, est place de 1% Repul,liilnc, pavillon de M;m, $ Reims (hlarnc), chex<br />
M. MONCLIN, PAUL.<br />
(1) 1 fi.. Librairie spirit~, I, r u Clinbannis. ~<br />
--<br />
_ --.<br />
Paris. - Typ. A. PXIIENT. A. DAVY, suce', 52, ruc Madlimc. - 2eLeplzot~r.
REVUE SPI<br />
JOURNAL MENSUEL<br />
D'fiTUDES PSYCHOLOGIQUES<br />
Les seances spirites dii Vendredi auront lieu les 6 et 20 du mois de novembre, a<br />
g heures et demie precises.<br />
COMMRMORATION DES MORTS. - LIS spirites parisiens sont invitbs a la saance<br />
du la* novembre, 1, rue Chabanais, a. 2 heures precises de l'apres-midi, selon l'usage<br />
etabli par Allan Kardec, eu l'annee 1858.<br />
Abonnements a la <strong>Revue</strong> spirite, annee 1892, mandat a l'ordre de M. Leymarie.<br />
LA DOCTRIYE SPIRITUALISTE<br />
DE SIR ALFRED RUSSEL WALLACE<br />
l<br />
La librairie des Sciences psychologiques vient de rendre a la cause spirite<br />
un signal6 service en publiant une traduction de spiritualiste de sir<br />
A. R. Wallace. L'intelligence superieure, h la fois intuitive ct scientifique<br />
de ce memhre eminent de la SociEte Royale, ne pouvait laisser passer ina-<br />
1 perc,ues les manifestations de cctte force intelligente qui, depuis cinquante<br />
ans, caracterisent la Renaissauce spiritualiste dans Lou5 les pays civilises.<br />
Une fois entre dans ln voie de ces invcstigatiotis, et la realite constatee<br />
avec toute la rigueur de la methode posilive, son esprii, a la fois penetrant<br />
et sincbre, ne s'en est pas tenu h l'analyse. A l'avarit-garde dc ses 6mules en<br />
science, appuye sur les fails acquis, il a voulu deduirc la conclusion de leur<br />
imposant ensemble. President clc la SociEte tl'anlhropologic, crkaleur, au<br />
mhme titre que Damin, de la. thborie dc l'~\olutioii des formes; it la fois<br />
naturaliste, pliilosoplie ct sociologiic, nul n'klnit micil\ qunlilib pour coordonner<br />
ces matCriau\, rctrou\cr, sous leur 1~nriCt6, l'iiiiit0 qui les domine ;<br />
en un mot, nl)outir & unc syntl-iEsc rraimcnl scicnliliquc. On nous permettra<br />
bien, 3 rious, spirites, ilc voir, dans l'identit6 dc nos croyances avec<br />
les inductions de l'illustrc .\nglo-Srilon, une raison elevce de nous y reposer<br />
avec ilus de confiance encore si c'cst pocsible.<br />
Uri court aperqu de son li\rc (1) donnera aux spirites propagandislcs le<br />
(1) Les Jliraiies et le moderne Sp~rrtualisme, 1 volume. Lil)iaii ie des Scienres psycho-<br />
logiques, 1, rue Chabanais. 5 fr. broche. 6 fr. relie, avec poi trait dc 1 auteui, 111-8 carre.<br />
3 i
482 I{EVtiIi: Sl'II1ITE -<br />
desir de l'btuclier dc plus prux, coniriic uii recueil precicux d'arguments<br />
contrf.? 110s coiitrntliclciirs; (11, il lous, des indications sur CS points priricipaux<br />
quc l'iiiilcur a mis en liiniii!rc nvcc Ic plus d'eclat.<br />
Notoils cl'ill~orcl sa tliirrioiisti~i~liuii absoluiiieiil figourcusc ct inattaqunllle<br />
de 1'o~~nc~i.ivi~E DIH ~wiizroarEs~s ; c'csl, on Ic concoit, IC ii@iid clc la qiicslion.<br />
ObligCs dc: nc plus passer Ics I'ciits sous silerice, lcs snvanls - notamri1crlt<br />
les mcnibrcs tlc la Socir4e dm 7*ccherches 11.sychipes - prUtcndcnt les classer<br />
clans l'ordrc ilcs p1iUnoiiibiics l)rirciiicnl sit2,jeclifs. Ainsi, dans les apparitions<br />
en si grand iiornl)rc qu'ils oiit cnrcgislrUcs, ils iic vculent voir que dcs<br />
hnllucinationm dues il l'nclion ~elepathiyrse d'un, esprii sur un autre; autrement<br />
dit (la <strong>Revue</strong> qui s'aclrcssc au yxid piihlic a lc devoir3 de traduirc cn Inngage<br />
compris de lous ln terininologic tlcs philosophes) la sensation, sans<br />
objet exlerieur, d'une chose qui nesisle pas. C'cst, on le voit, une negation<br />
indirecte de la realite des phenomunes.<br />
á Mais pour donncr h cette theorie de la telepathie seulement une appnrence<br />
de probabilite, il faut negliger ou expliquer autrement quantite de<br />
fails des plus interessants et suggestifs recueillis par la Societe.<br />
á C'es1 sur ces i'aits que je vcus attirer l'attcntion, parce qu'ils nous conduiront<br />
a des conclusions tout h fait differentes de celles de ces gentelmen.<br />
(( Je trouve cinq esphces suivantes de preuves de 1'ob;iectivile des appnritions<br />
: lu simultan6ite de l'liallucination ou perception (lu meme fantome<br />
visible ou entendu par deux persorines ou plus en memc temps; 20 le fantome<br />
est vu par differentes personnes comme occupant differentes placcs<br />
correspondant a un mouvement apparent: ou bicn, il cct vu a la meme<br />
place, malgr6 le changement dc position de l'observateur ; 30 impressions<br />
produites par les f'antonies sur les animaux dornestiqucs ; 40 effets physiqucs<br />
qui semblent produits par les f&loines cn connexion avec leur apparition;<br />
5 O les fanl6mcs, qu'ils soient visibles ou invisibles aux personnes preseiitcs,<br />
peuvent Gtrc ct ont 616 pl~olograpliies.<br />
á Je vais donricr dcs esemplcs tlc chacun dc ces cinq groupes de phenomhnes'et<br />
disculerni, cn quelqiics riiots, lcur intcrpr6tation (1). D<br />
A ccs cinq classcs tl'cscriiplcs, cl h lcur discussiori, qui nc laisscnt rien A<br />
desirer comlnc clloix cl nctlclU, il iic saurait. Ctre ricii chimg6 ni retrandlb.<br />
Kous ne pouvons clu'ciiga:7er [L Icx lirc tous ccux qui, salis parti pr,is, s'interessent<br />
5 ce genre d'ktudes.<br />
(A suivre.)<br />
Corrimandaiil I>UP~I,IIOL (cn rclraile).<br />
(1) Les Miracles et le niodersne Spiritualisme, page 326.<br />
ER^^^^ : Reuue d'octobre, page 436, ligne 5, lisez : un esprit, au lieu de cet esprit.<br />
I>qp 438, ligne 26, ouvrir la pai.entl~i:se aprus Ic riiot : lumiire.
F<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 483<br />
SOUVISNIKS D'UN ESPRIT<br />
Monsicur ct C. 17. R. S. Sorhm, 30 .;cptcml)rc 1891 :<br />
La mort du vCr11Jri1 ct trhs regrcllC M. .Jniil)crt m'a remis en ni6moirc<br />
]a belk comm1inic~:~tion qilc joici, tlicl6c ii cc fcr\cnl aputrc de ln prcmiere<br />
heure, toiijours rcstb ficlhlc h scs c'on\ic~lioiis.<br />
Tout esprit s0ricux ct clicrclicor (111 vrai Tic pciil la lirc sans Clrc ponblre<br />
d'une impression qu'il es1 rarc d'tproii\ cr (hns Ics ciilrcticns d'outre- tombe,<br />
trop souvcnt \ides dc scns, du moini tlniis ccrlnins rnilicuu, l'irnpcrfcction<br />
de l'oulillagc m6diariimiqiic iic 1;iiisniil pas loujoilrs CL l'Esprit e\ocluE (si<br />
c'est recllcmcnt lui qui rEpond) loiilc son indcpcntlaricc. Il y a souvent un<br />
reflet de la pcnsbc du rni:dium, oii bien cclui-ci n'csl pas aptc il saisir celle<br />
qu'il est chargi: dc nous trnnsmcttrc : son insuffisance ln dbnaturc quand<br />
la dissertation iic devient pas tout a fait fmlaisistc.<br />
Quand on se mct cn rapport avcc un Esprit, OR aime autrc chose que ces<br />
applications ghbrales, semblables 3 un manteau qui peut couvrir n'importe<br />
1 quelles opaules. Si ce sont des communications inlimes, provenant d'un<br />
etre qu'on affectionne particulierement, on voudrait \loir se degager un<br />
sentimcnt empreint de sa personnalite et reconnliitre, i3 quelques signes<br />
caracteristiques, qu'on est bien reellement cn presence de cclui qu'on a<br />
evoque. Si c'est un esprit instructeur qui se manifeste, on veut dans ses<br />
paroles un enseignement rationncl ou les innombrables questions que l'on<br />
se pose dcvant la scicnce spirite soienl traitees et dheloppecs avcc methode<br />
et reflexion, pnrticulibrcmcnt devant les maladies psychiques qui renferment<br />
tant de mysteres. Ccttc etudc, trop negligbe, cst une des plus importantes.<br />
M. Jaubert vous a-t-il fait pilrt dc la communication dont voici la copie?<br />
l<br />
Le puissant m6dium dont clle Emanc l'avait-il pcrduc de vue ? C'eut 6te<br />
grand dommage, car elle rnc pitrlc (l'un piiys qui m'est chcr. qui m'a vu<br />
naitre ct ou je relrouve, toujours plcins dc charme ct de fraichcur, Ics rbves<br />
I de ma rieusc jeuncssc. Lcs details qu'clle renfcrmc m'btaicnt connus avant<br />
qu'ils nous fusscnt donnes par cclui-lh mbmc qui les n \ocus, qui cn fut<br />
l'objet et qui lcs n consigni:s dans ccs pngcs mbdinnirniqucs cn un recit<br />
touchant ct ftdelc.<br />
J'ai rccu cc clocumcnl tlcs mnins d'unc ticrcc pcrsonnc qui, dc son c6t6,<br />
le tcnait d'un mcmbrc dc In r6iinion oii Il. Jnu1)crt l'obtint par In typtologie,<br />
mode qu'il employnil le plus \olonticrs. Si Ic inc~lium cul connu les faits<br />
qui s'y rattachent ct cn di:moritrcnt In veriti., il y aurait ajoute plus de prix ;<br />
c'est justement de l'ignorancc rlc ces fnilq que la vbrile rcssort avcc plus<br />
d'bclat, quand il decrit, .ou.; 1'iiiipiil.iion dc l'Esprit. lcs angoisses. les<br />
anxieuses pCrip6tics d'une vic tourmciit6c.
484 REVUE SPIRITE<br />
Cet Esprit se nommait Scribe ; il etait *cure de Ponti&-Cabardes, &<br />
epoque arriBree, ou la civilisation dans nos campagnes ne s'elevait guere<br />
dessus du terre a terre de la vie animale ; ce brave homme etait loi<br />
penser qu'il lui fallait [ouvrir la voie a des idees nouvelles, ct hie11 ,<br />
n'ait pas ete victorieux de ses ennemis, on pourrait dire qu'il a ete Io ,<br />
curseur du Spiritisme, l'un de ceux qui devaient annoncer sa venue.<br />
Depuis ce temps, deja bien loin dc nous, la population s'est renoixv clSe<br />
et peu de gens se souviennent, peut-etre, des evenements qui ont confi rm 6<br />
d'avance les dires de l'Esprit dans cetle manifestation qui le caracteris e si<br />
bien. Ils ont touc: oublie, sans doute, les soi-disant hallucinations du pal ivre<br />
fou qui prechail la fin du monde. L'ignorance el l'indifference sur les<br />
causes de pareils fails devaient nBcessairement en laisser perdre le souv enir<br />
dans les neiges d'antan ... Pour nous, spirites, rien n'est vieux, rien nc ? se<br />
perd, rien ne nous echappe. Tout doit etre un enseignement et nous del 'ons<br />
_<br />
tout recueillir, tout conserver. Or, vous allez comprendre, Monsieui ' et<br />
frkre, quelles furent les tribulations de cette ame droite, mais faible, vi mt<br />
ans avant que les manifestations spirites ne soient repandues et generalisees.<br />
Oui, plus de vingt ans peut-etre avant que les demoiselles Fox enleildissent<br />
relentir dans les murs de leur chambre les coups de l'Esprit-frappeur<br />
qui venait reveler au Nouveau.Monde l'immortalite de l'ame et son<br />
activite apres sa separation d'avec le corps, un humble cure de village de la<br />
Montagne-Noire recut cette revelation et, comme les mediums de nos jours,<br />
comme ceux de l'antiquile, il la recut par la parole, car il etait auditif et<br />
voyant.<br />
Apres de longues annees, qui suivirent ces evenements, M. Jaubert, pour<br />
se soustraire aux ardeurs de la canicule, allail tous les etes a Fonties-les<br />
Fontaines, prts d'une de ses proprietes, respirer l'air frais et pur de notre<br />
montagne. La, entoure de quelques amis, le soir, au souffle de la brise qui<br />
se jouait dans les branches des chAtaigniers (formant un dome au-dessus de<br />
leurs tbtes), comme Platori sous les ombrages des jardins d'hcademus, il<br />
enseignait la doclrinc ... Il parlait des communications d'outre-tombe, travaillait<br />
b filire pOnClrer la lumibrc dans le.; cootxrs, k convaincre par la<br />
logique dcs faits cl faisait dcs Bvocations.<br />
Un jour, il pria :es assistants de s'eloigner de lui pour qu'il ne piil<br />
entcndrc le non1 dc l'lhprit qu'ils allaient evoqucr. Dans cette aparle, il<br />
fut dCcidO qu'on appellcrnil M. Scribe, I'ancicn cure ; un moment aprbs, le<br />
gubridon s'cbranla, s'agita el frappa les lettres formant le nom de celui<br />
que, tout bas et h I'ecarl, on avait designu.<br />
Ni M. Jaubert, ni les assistants n'avaient coiinaissance des choses qui, 5
JOURNAL D'J~TUDES PSYCHOLOGIQ::ES 485<br />
y-<br />
1'6poqi1e mentionnce ci-dessus, mirent toutc la contrec dans lc plus grand<br />
bmoi. Tout le monde, sauf les esprits forts (il y en a toujours eu partout),<br />
etait dans la constcrnation !<br />
Durant une cntibre station de carPme, les habitants dcs villages voisins<br />
se en foule h Fontibs pour entendre le cure prhher la repentance<br />
et annoncer la fin du monde. L'@lise etait comble, on se pressait<br />
,utour de la chairc d'ou tomhaicnt ces terribles et prophetiques paroles :<br />
La fin du monde est proche! Dkja nos montagnards, en regagnant leurs<br />
gites a la clarte des Ctoilc~, regiwdaicnt s'il n'y ii\lait pas (les signes dans le<br />
ciel ; ils ecoutaient si ln trompcttc de l'ange n'tippclnil pas les morts au<br />
jugement dernier, et ils rentraient chcz eus nnuieuu cl troubles ...<br />
En haut lieu l'impression fut tout autrc, miiis brutale pour le pauvre pasteur.<br />
Le coup fut rude, formidable ! et les esprits forts ne tarderent pas a<br />
triompher. Ils l'emporterent sur les croyants et les craintifs ..... Pour se rassurer<br />
et se donner du les indScis se joignaient aiix premiers et a leurs<br />
1 railleries ameres, car ils raillaient impitoyablement le malheureux cure. .<br />
Pensant toujours qu'on avait affaire h un homme en demence, on s'en<br />
I prenait a sa face rubiconde, disant que la glace etait le remEde naturellement<br />
indique pour faire descendre le sang qui afnuait au cerveau ! Peu s'en<br />
fallut que l'interdiction ne frappat l'audacieux qui avait ose predire la fin<br />
du monde. N'avait-on pas vaincu le fantome qui troublait les cocurs? On vit<br />
bourgeois et manants des villages d'alentour, avec ceux de Fonties, se consoler<br />
de leurs vaines alarmes et sourire de pueriles frayeurs.<br />
Rien ne vint arreter le cours des epreuves du pasteur ! les voix d'outretombe<br />
lui repetaient toujours : (( Obeis, marche, annonce les morts ! P 11<br />
n'osait plus, hesitait et restait aux yeux des vivants un visionnaire. un<br />
malheureux toque. Les mystiques du xvne sibcle furent plus heureuses.<br />
Pourtant qu'avait-il fait, lui, qu'avait-il dit qui nc soit aujourd'hui confirme<br />
par les Esprits superieurs, corrobore par les faits? Les envoyes<br />
celestes ne nous ont-ils pas dit, depuis tles annees, que nous touchons h In<br />
fin du rnondc, que nous sommes h la fin dcs tcmps, c'est-a-dire h In fin du<br />
monde netintiste, h la fin tles temps d'increduliL6 ? S'ont-ils poinl dit aussi<br />
que les morts sortiront tlcs tombcaii\, comrnc l'avait proclil Ic Christ ? EII !<br />
que sont toutcs ccs ncvroscs : nla~ic, meningilc, ramollissement, Ics soidisant<br />
fibvres niuqueuses, les fibvrcs chaudes et tout cbct arscnal tlc inaladjes<br />
bizarres, d'affections Ctrangcs que l'art medical ne pcut guerir et qui<br />
deroutent ceux qui le prntiqucnt?Que sont-ils, crifin, tous ccs mnuv divers<br />
qui foisonnent actuellement, sinon l'ocuvre d'ctrcs infkrieurs de I'crraticite,<br />
dechatnes sur unc humanite iirriSrGe, que clomiric le mal?
486 REVUE SPIRITE<br />
---- -<br />
11s ont quitlfi leurs toinl)cs, on n'cn saurait cloutcr, et ils sont hicn<br />
vivants, bien ressuscitds, plcins dc vitalitd ct clr force : tic voyons-n0u.i pas<br />
au milleu de.; agitations qui Lrou1)lrnt ccttc firi de sibcle, le vieuv monde<br />
qui croule et qui s'en va, filisant place h iine brc ~ionvclle'? 'i'out n'annonce,<br />
t'il pas que lc bouleversement inord de ccttc planbte va detruire, etoufTcr<br />
les mauvais germes, anhantir 1cs forces ennemies, faire ccsscr les abus et<br />
engloutir lcs prbuges, si iuncstcc a l'csprit liumnin, si redoutables pour<br />
son progrbs !<br />
Annonce lcs morts, disaicnl les Esprits au curC de 1-ontius! ... Mriis, parmi<br />
les morts, il en est auqsi de ])on.;, fort l~eurcu.;cment ! Sans eux, quc dcvicn-<br />
draicnt ceuu qui subisscnt l'ipflucnrc fdtale qui pbic sur tant de terriens?<br />
On oublie l'fivangilc, on ne songc plus auu prophdtiej. du Christ qui a.<br />
dit : cc Le ciel et la terre passcroi~t, mais ines paroles ne passeront point. II<br />
hut que tout ce que j'ai annonch s',iccomplissc jusqu'& un iota D. Eh hicri<br />
donc ! pourquoi ces blrimes, ce mkpris contre un pauvre pretre qui n'a cu<br />
d'autre tort que d'articuler, mais avcc trop de reserve et de discretion,<br />
peut-etre, ce que les yoiu de l'espacc lui ordonnaient de proclamer. Ce por-<br />
teur de la bonne nouvelle fut ecrase sous le faix ! Ayons pour lui, dont la<br />
mission fut si penible, l'epreuve si dure, une bonne et sympathique pensee.<br />
On le comprendra mieux un jour et l'on verrd qu'il avait, malgr6 sa foi crain-<br />
tive, devance son Cpoquc. Il craignait, mais il croyait.<br />
-11 avait quitte ce niondc quelqucs annees avant dc se communiquer h<br />
M. Jaubert ; il est mort trbs ~iieuu, clans sa paroisse dc Fontibs-Cabardbs. Je<br />
remplic un pieux devoir en vous faisant connaitre cettt. vie dc douleur et de<br />
combat qu'il a retracee, aux yeux d'un homme de dont il voyait<br />
rayonner l'intelligence. Il savait, grRcc aux fxult6s inliercntes a 1'8trc spi-<br />
riluel, & l'hommc dhpouillh de matibrr, qu'il s'&tait adresse & quelrlu'un<br />
capable de le comprcnclre, dc Ic plaindre cl dc l'aiincr. Il lui a fL1it sa confw-<br />
sion et, malgr& ses idues de pretrc, il n rccorinu qu'on n'a pas besoin polir<br />
la recevoir, d'8lre clans les ordres sacre?. Il a pcnsh qiic la confidcncc (le %CS<br />
misEres ne scrait ni moins ngreer ni moins dignc de servir de lecon a ceu\<br />
qui craindraient d'affirrncr l~autcmcnt lcurs croyances. Ccttc crainte fut<br />
toutc la causc dc ses cloiilciirs ...<br />
Vous trouvcrcz, aii dbhiit dc son 6mouranlc liistoirc, crrlaincq prbvcn-<br />
tions qui licnncnt :i son cnractOrr de prCltrc, OU p1111Cd aiiu prnsi~cs domi-<br />
nantcs du tlogmati.;mc dont l'csprit nc s1dl:iil pas cntibrcmrnt tl6pouill6.<br />
Ccpcndant les iddcs qu'il Crnct h Li. fin sont inspircc.; par lc souffle cl'unc<br />
haute philosophie dont I'c\posc est cl'unc pri'ciiion, d'une ncttclO rcmar-<br />
c~uablcs. ICIJLALIE CITALA.
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 487<br />
--<br />
P. S. - Vous allez dire, sans tloutc, que je nietc sur le compte des Eprits<br />
les maux les plus gravcs qui afflijicnt 11hiimanit6. Si telle c.;t, cher Monsieur,<br />
votre manierc de voir, je comprcrids que IOUS appellcrcz ilion opinion un<br />
systeme, une idee preconcue.<br />
Cependant je ne livrc pas mcs id6es nu hasard : elles sont toujours le<br />
r6sultat d'une s6rieu.e obserrnlion. Sans m'a~triliucr In mediumnit6 (chose<br />
dorit je me gnrdcrnis bien !), jc soigne des mnlndes ... des incurables, bien<br />
entendu; et, avec lc tcrnps ct la patience, ils ~ii6rissc1it,quarid nos Erculnpes<br />
y ont perdu Irur latin.<br />
J'observc, j'ciaminc, je questionne, je conipiiro cl, malgre les diffhrentes<br />
formes ac l'etat morbide, en regardant avec altcntion, aussi en dedans que<br />
possible, je finis par decouvrir le bout dc l'orcillc de l'invisible ennemi. Il<br />
est bien fln, mais il faut 1'8tre plus que lui. Lx priure et la foi, voil3. les<br />
meilleures armes qui doivent accompagner l'emission fluidique. Sans la<br />
priere et sans la foi les fluides sont peu de chose. L'obsession est un'Protee<br />
qui envahit le monde, et ses formes multiples font' commettre bien des<br />
urs prhjudiciables.<br />
M. SCRIBE,<br />
CUR& DE FONTIES,<br />
UN PRECURSEUR.<br />
Medium, Monsieur Jaubert, a FontiBs-Cabardes (Aude.)<br />
Amis, a l'heure de ma mort, vainqueur de la matiere, je m'abimai dans<br />
our de Dieu : ainsi la sainte mere du Christ s'ahima dans l'amour du<br />
mir du monde.<br />
"riere I sophistes, linguistes heuraisans. Votre science s'evapore comme<br />
vme sous les rayons du soleil.<br />
liez l'amour du prochain 5 I'amourde Dieu !... Assez de vaincs formules,<br />
assez d'arrogantes apostrophes ; les paiens en faisaient autant.<br />
Le sacrifice dans lequel lc Christ, sanglnnl encore, descend sur l'autel,<br />
contient le plus sublime des cnscignemcnts. Que d'humilito ! que de gran-<br />
deur !... Ah ! si Ic prhlre avait dans son cmur toujours pri'senl lc souvenir<br />
de la Che, l'orgueil n'aurait jamais prise sur son hme.<br />
Aprks la Canc, 1c C:alvniine. Lo Christ a gravc scs doclrinrs sur In picrro<br />
de son tombeau ; le Clirisl n voulu tlonnrr I'rurniplc, npprcnnnt ainsi a scs<br />
clisciplcs que de ne pas I'imitrr, c'btait Ir traliii-.<br />
Le fer est altir6 par l'aiinanl, le .;oleil altira Ics mondcs, les vivants<br />
attirent les morts, Ics ccrx1r.i iiltircnl Ir.; cceurs; et c'est dans vos cnuri que<br />
je d6pose ma confrssioii. Jr mc conrcssc il ltomnin, h Calsou, je me confesse<br />
3. M. ,Tnul)crt que, je n'avais pas 1'1101ineiir (le coniinitre.<br />
Ai1miral)le phOnoml.ne ! hwis-jc rn6rii.c tant tlr 1)onlicur ?... Jc fus bien<br />
coupalile, je vous fais 1';~vcii cle mon crirrie. Oui, je fus un grand coupable !
-<br />
488 REVUE SPIRITE<br />
J'etnis prGtre, j'avais charge d'hmes ; je devais repnntlrc la lumiere, guider<br />
mon troupeau, j'ai commis le crime de lhchete ...<br />
Dieu m'avait choisi enlrc tous le< prklres de mon diocese. Comme Pierre,<br />
je l'ai reni6, mais je l'ai renib pendant quarante ans. Pendant quarante ans<br />
j'ai vu lcs morts, j'ni parle aux n~orts, j'ai prie pour les morts qui me dcman-<br />
daient des prihres.<br />
I,'ii.me est immortelle ... Dbgagee de son enveloppe, I'nmc conservc sa<br />
liherte. Ces deux veritds, si rieccssaires au bonheur des hommes, et cepen-<br />
dant si contro\crsees, je lec possbtlais. Cela dit, je reviens a ma confession.<br />
(( Prutrc II, mc Uicait un mort, á mon pErc est inconsola1)le et tu vois Ics<br />
c larmes qu'il verse sur la tombedc son enfant adore. Par pitie, dis-lui que<br />
(( je vis encore, que je veille sur sa couche, que j'entends ses sanglots, que<br />
(( je prie pour lui et que ma mbre se joint 3 moi. ))<br />
á Pr&tre â, me disait un mort : Mon fils s'egare, la passion l'emporte, le<br />
precipice s'ouvre sous ses pas, il va tomber, dis-lui que je l'aime, que je<br />
á souffre de ses souffrances ; pretre, sauve-nous tous deux ! ))<br />
Que de mortes ! epouses ou meres, ont implore mon intervention. Voila<br />
la triste situation du pauvre cure de Fontihs !<br />
Et toi, Romain, toi mon eleve, toi mon ami, toi dont le caractere est<br />
inflexible et qui pousse la logique jusqu'a ses plus extremes limites, qu'au-<br />
rais-tu fait a ma place ?...<br />
Amis, je ne vous ai pas ouvert toute mon ame.<br />
(< Prbtre D, me disaient les morts : ((Aurais-tu delaisse le Chrisi ? As-tu<br />
(( perdu le souvenir de ter: premieres batailles ? Que devient ton indepen-<br />
:< dance ? As-tu soumis ta raison au caprice de la malice et de l'orgueil ? Ah !<br />
(( regarde autour de toi !... Le drapcau d'une science immorale et fraticide<br />
s'etale sur le temple de nos prbtendus immorlds! ... A l'heure actuelle, des<br />
á couronnes sont tressees pour cettc kpre qui ronge la societe : La nega-<br />
tion de Dieu ct de 1'Bme.<br />
((Ah! regardc : le monde semhle marchcr en arriere, il echoue sur les<br />
(( recifs, va-t-il s'engloutir dans ln ternpc?te ? Est-il menacd d'un nouveau<br />
P<br />
y-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 489<br />
l'origine de mes convictions. A quelques-uns je disais le fond de ma<br />
: lcs uns mc I~lhmaient, Ics autrcs mc r6pondaient par un sourire de<br />
pitie... (( Ticns, a cc Imce homme il faut une oncc d'ellebore s, disait le<br />
grand Quod, ancicn cure des Martyrs ; et le grnve prBsident Lacombe a lance<br />
,,r ma robe des foudrcs bien plus terribles !...<br />
11s sont maintenant a mes cote$.<br />
Vanite de l'homme, quc ton poison es1 pcrfide !<br />
A la fleur de l'hge, j'etais l'objet de plates adulations.<br />
On me croyait quelque intelligence et moi, jc me croyais un grand<br />
homme.<br />
Adieu rBves, adieu illusions de la jeuncsse ! Ls realite me frappa : j'entrai<br />
dans la vie et n'y trouvai que deceptions et miseres.<br />
Au declin du jour, le laboureur attend l'aurore; h l'heure derniere, le<br />
croyant espkre l'eternite, et l'irnpie n'a foi qu'au n6an t. Ai-je, pendant le<br />
cours de mon existence, fourni des preuves d'impiete? Ai-je sacrifie la<br />
verite h l'imposture? hi-je signal6 mes discours par des pensees de demence<br />
? Ai-je preche contre l'Evangile ? Ai-je polluE la Sainte Ecriture ? Et<br />
cependant que de maledictions, que d'orages lorsque je me suis incline<br />
devant les morts !...<br />
Ah ! j'ai bien souffert ... Est-ce a dire que je ne sois pas coiipable ?Ne vous<br />
h&tez pas de me juger et surtout ne vous hhtez pas de m'absoudre.<br />
Aide par l'action dc vos energiques fluidcs et encourage par votre sympathique<br />
concours, je me rejouis de vous adresser l'expression de ma gratitude.<br />
Alliance sublimc quo celle des morts avcc 1% vivants!<br />
Avant l'ere des fau~ prophhtcs, les juifs pratiquaient la science de l'evocation,<br />
et Rloisc, le pri:tre jalou~, le chef sanguinaire, voulut dominer par<br />
1 l'ignorance lcs masscs qu'il conduisait. Et Moisc, sous peine de mort,<br />
defendit l'evocation dos morts.<br />
J'ai peut-htrc blessd Moisc (critique sevErc) : je suis juste envers le penseur.<br />
Moisc gouvernait Ics parias d7I?gypte : ce peuple de Dieu, sans frein<br />
comme sans patric. Unc foi avcuglc elait nBcessaire au grand thaumaturge.<br />
1 Moise d6f'enilit d'uvocpcr les morts et gardait ainsi le secret de ce qui faisait<br />
1 toute sa force. L'histoirc de Samuel et de Saul est un Cclatant tbmoignagc<br />
' de la communication des morts avec Ics vivants. Nicr cette loi de Dieu, ce<br />
serait nier la Bible. nicr tous lc; livrcs saints. Ce scrait, enfin, detruire la<br />
base essenticllc du christianiqmr: : qu'on y prenne garde! ... J'Btais penetre<br />
I de ces veriles, lorsque des morts vinrcnt mc trourcr ... Avec calme, mais<br />
1 non sans emolion, j'ncccptai la mi.;
490 REVUE SPIHITE<br />
\<br />
ln loi d'alliance. Je compris l'iniporlancc de mes devoirs et je marchai droit<br />
dcvant moi. C'cst aldrs que SC produisirent ces sourires que vous savez. L~~<br />
sourires dc l'nmitih n'ont rien de blcssaiit : j'ai h vous confier de veritables<br />
11~OPSUiCb.<br />
Une lettre m'appela h 1'6~6~116 : j'y coiirrxs li l'heure des audiences. U,<br />
prbtrc de petite taille m'introduisit ; je trnwrsai unc galerie et me troiivai<br />
en face d'un speclrc. Tl ttnit grand, son iispcct dtait glacial, sa lEvre s'agi-<br />
tait sous ra gaiipi6rc baiss
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 491<br />
commune et le mol folie se glissa 3 travers les vofites du sanctuaire.<br />
tendis<br />
.<br />
une voi\ 11n.illarde pronuiictcr 1,~ plir,rqc suivante : (( Le paulre<br />
ribe ! il croil voir les morts : sa mnnic c.;t iucurablc, nous saurons lc<br />
erir ! LI gu6rison avait un reirihlc souwrain : l'rnte~cliction.<br />
messe finie, le monsietir h la voix nasillarde me serra la mairi.<br />
bglise romainc avait & subir rl'aulres fiprciivcs. Plus de vingt ans apres<br />
l'episode dc ma lie, qiic jc vicns dc voil.; corilcr, la fin du monde arriva ...<br />
Oui, la fin dc ce mo~itlc aussi srcpliquc que corrompu.<br />
A la malice des hoinmcs ticvail succhclcr la loi d'amour et les morts appor.<br />
taient au monde la bonne riouvcllc :<br />
Le trdpicd piwlait ! . ...<br />
Ma rigueur (le langage n'a rien tl'offcnsnnt, je mc dois h la verite.<br />
Groupes dans l'espace, le, morls atlendaiciit l'lic~irc du signal ... Les<br />
Esprits supbrieurs cornmnncibrcnt et de la splibre inferieure s'envolkrent<br />
des legioris de~tiriees a ch,uigcr le m?nde.<br />
Saignant cncore de mes blessures, je vo~ilus etudier lc phenomhne des<br />
tables tournantes et parlantes; a force de bonne volonte et de patience,<br />
j'acquis la certitude que les rnorls se servaient d'une table comme d'une<br />
plume.<br />
A Dieu ne p!aise quc je prelcnde engager les incredules a m'imiter. Ils<br />
ont une ame; a chacun d'aller a la source qui donne l'amour et la charite<br />
Cependant les morts travaillaient a l'ccuvre regeneratrice. Du nord au<br />
midi, de l'oricnt a l'occident, sou? l'action electrique qui s'elabore dans le<br />
corps humain, Ics gueridons crquaierit, lmndissnicnt !<br />
Pure matibre, s'ecrinienl le; gros bonncts de l'ecole materialiste 1 Mais<br />
bientol des pensees furent dictees cl nos grands savants prircnl un parti<br />
plus facilc : celui de nier sans examen.<br />
Et 1'figlisc.l ., Oh ! l'fiylisc nc s'y Lroinpc pas !<br />
Les morts s'affii'mnicril ... Ils diuienl : (( L'Arne c
493 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
Parvenu a I'bge oii l'homme doit bientot s'ateindre. j'ai meconnu cc juge<br />
inexorable : La consciencc!<br />
Aidez-moi dans In tache que je viens remplir.<br />
Sans crainte, sachez mBler vos affirmations aux miennes.<br />
J'ai dit la verite; et si je ne l'ni pas dite tout entiere, c'est pour n'amasser<br />
sur aucune tbte absente les orages qu'enfantent les souvenirs du passe. .]'ai<br />
esquisse quelques pcrtraits, qiirlques-uns tlcs 'originaux vivent encore. Si<br />
vous parvenez ri les connaitre, dites-leur que je leur pardonne.<br />
.4 ma vieille Marianne je dois le soulagement de bien des peines. Sn cons.<br />
tance h me servir meritait de ma part moins d'ingratitude. Ma vie lui est<br />
connue : elle a ete temoin de bien des souffrances ... Si la benediction d'un<br />
mort pouvait me servir d'expiation, je serais moins malheureux d'avoir<br />
meconnu son bon cocur. Quand l'Esprit eut ainsi exprim6 ses regrets, on fit<br />
appeler la vieille Marianne qui habitait encore le village. Elle confirma les<br />
paroles de son ancien maitre, disant combien il avait souffert et combien<br />
etait vrai tout ce qu'il venait de rappeler dans cette communication.<br />
Mes adieux seront l'excuse de mes conseils.<br />
La vanite te perdit, toi qui le premier te livras aux flots de la mer. Ainsi<br />
le faible mortel s'expose a l'erreur quand il parle de ce monde qu'il n'a pas<br />
encore explore ... Un vivant se m0lant de decrire le ciel ou l'enfer se conduit<br />
comme l'aveugle en faisant un traite sur les couleurs.<br />
J'ai eu le temps d'admirer le sbjour des morts; et, sans phrases parad~xales,<br />
je tente de vous en parler : j'esperc etre clair.<br />
Le ciel et l'enfer sont partout ou sont les ames des morts. Vainement on<br />
les place Gans certains lieux : l'infini n'a ni haut ni bas. Les anciens pensaient<br />
que l'enfer etait dans Ics profondeurs de ce globe; ils ignoraient que<br />
la terre est ronde et qu'elle tourne autour du soleil.<br />
11 en est de mCme du ciel; je dbfinis le ciel et l'enfer : l'etat de l'Arne aprbs<br />
la mort.<br />
L'antiquiti: a savamment recueilli toutes le4 thhogonies; les savants de<br />
nos jours n'ont changh quc la forme, le fond est le m0me.<br />
Ma surprise fut grande au prcmicr momcnt du reveil. .T'avais r6vh ln prhsence<br />
de Dieu. la presence dcs angcs ct je lie vis autour de moi que de9 amis<br />
qui m'avaient prC~0tl(~ dans la tombe. .. 'i'oiichi: de Icur bon accueil, je lem'<br />
demandai si je n'elais pxs vaincu par unc hidlucinalinn ?<br />
Non, j'htais bien mort.<br />
T'admirai la majcsti: dc ln crCntion et, pnrcil au rayon electrique, je<br />
m'elancai vers Ics splibres (le l'infini.. .<br />
Dieu serait-il inxccssible k1a perception tlcs morts plus a\iinres que moi :>
-<br />
JUURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 493<br />
-<br />
Je l'ignore; le cure de Fonties n'a pas encore vu Dieu.<br />
Daignez m'ecouter jusqu'a la fin.<br />
Dieu existe et si je ne l'ai pas encore soumis U. l'analyse de la vue, ma<br />
m'affirme qu'il est et qu'il est impossible qu'il ne soit pas. Nier Dieu.<br />
c'est de la folie. Dieu sc revele a nous par sa puiscmce infinie : ses muvres<br />
l'attestent.<br />
Amarres au rivage par ce corps lourd et malsain, vous n'avez pas cette<br />
puissance da locomotion que nous.donne un vOtement compose des fluides<br />
les plus subtils. Plus rapproches de ces myriades de globes que l'lkrnel a<br />
repandus dans l'immensite, mieux que vous, nains dc la terre, nous contemplons<br />
et nous sentons la grandeur de l'ccuvre et la majeste de l'ouvrier.<br />
Dieu se revelc par sa justice infinie. La justice des vivants est aveugle el<br />
boiteuse ; celle des morts, si elle n'est pas infaillible, est moins sujette a<br />
l'hypothkse. Ainsi, la mort eclaire le juge de ce monde, si imprudemment<br />
nie. Le juge n'a d'autre temoin que lui-meme. Il a vu le crime s'accomplir,<br />
il a reconnu la victime, il a reconnu le coupable. L'erreur est impossible, lc<br />
mort etait la.<br />
Manifeste vanite de l'incredule, incline-toi ! C'est la justice des morts ...<br />
Mortels, ne l'oubliez pas : vous vivez au milieu des morts. mais sous le<br />
masque fabrique par l'hypocrisie. Descendus dans le sepulcre les mechants<br />
sentent leur reveil : la premiere epreuve commence. Les traitres a leur pays,<br />
les usurpateurs, les fiers conquerants, ces vampires de l'humanite! Tous<br />
ces grands coupables depouilles de leurs blasons, ralent eperdus dans<br />
l'abime de leur impuissance. Les morts, inflexibles, poussent des cris<br />
de malediction et d'horreur! Des esprits ministres du Tout-Puissant, interpretes<br />
de ses volontes, prononcent la sentence : la justice de Dieu commence.<br />
Dieu se r~vklc par sa 1,ontd infinie ; Dieu est juge ct perc. Sa justice et sa<br />
bonte sont inseparables. Dieu fait des lois qu'il ne pourrait lui-meme violer<br />
sans cesser d'etre Dicu : ainsi la faute implique la peine. On ne peut<br />
admettre un prejudice sans rdparation. La misericorde appliquee a Dieu est<br />
donc un blasphbme. Dieu n'a de faveurs pour personne. La grhce immeritee<br />
est une injustice, la grilcc meritce n'est pas une grilce.. . Frapper un innocent<br />
est un grand crime, absoudre un coupable est un crime plus grand<br />
encore : c'est violer la loi de justice, sans laquellc Dieu n'existe pas, et c'est<br />
la violer en faveur d'un seul contre tous ; c'est amasser les germes du mal,<br />
en crciant les germes de I'impuiiite, bien plus a craindre que la clemence.<br />
Affectueux amis, m'ecouterez-VOUS encore?<br />
Je viens vous parler de la liberle.
-<br />
494 REVUE SPIRITE<br />
Dieu n crb6 l'homme libre. TL? Iiicn ct lc mal sont rcnlCrmi:s dans cc mot<br />
majcstncuu rt divin : libcrlC. Ar~iCrc, \ou% tous quc 5011 clrapcau irrite1<br />
Oui, l'liommc nait librc: de la ccltc loi qui gou\erric toutes les amcs : In<br />
rcsponsabilittJ.<br />
Lil)crtC, rrsponsnliilite : voil& 1';iinc.<br />
Supprimer I'iinc oii I'niilrc tlc ccs qiinlitCs, c'cit siipprinier 1'3mc. L'Amc<br />
nc mcurl pas; donc, d:uls cc inondc cc~ii-ime dan.; l'aiilrc, l'$me cst libre pt re.~ponsnOle.<br />
Le pro~rbs cst unc dcs groiitlcs lois tlc In crc'doii. Nicr le progrbs, c'cst<br />
nier 1'i;viilciic-c, raisonnai. nutrcmrrit, c'cbst tl6rniionner, cl ln libcrti: est,<br />
nu4 ni:ccssnii-c nu progrbs cluc l'blcctricil6 ;L ln Li)iitlrc.<br />
J'ai pose Ici; prCmiwcs, 5 rous dc conclure. C'est ;j. 10s actes quc sont<br />
attachEcs la peinc et la r6compciisc.<br />
J'ai pronis des conieils, je lcc doancrai.<br />
Querclles de moti, quand donc cesww-~ous d'agiter le monde! ... La<br />
rhbtorique a fait son temps : les morts l'ont detruite.<br />
J'ai donne mes conseils en r6tablissnnt mes principes : Dieu, l'ame, la<br />
liberta, la responsabilite, le progrbs.<br />
Telles sont les colonnes clu grancl Crlifice de la pensee. Religion, philosophie<br />
sont la, toul eritibres. Sacliez les nppliqucr dans votre monde comme<br />
dans le mien quand vous y sercL, et, montant sans cesse dans la voie de la<br />
pcrfectibiliti:, vous atteindrez, sans doute, la sphere invisible qui conduit a<br />
Dieu n.<br />
SCRIBZ, ancien cure de rontler-Cabard?~.<br />
RAPPORTS DU hIAGBJD"L9?1YE ET DU SPIRITISME<br />
Voir la Revzie d'octobre 1892.<br />
5. LE TRINISME. - Pour cxplirpcr I'UNI-VERS, l'uni16 et la variete, I'hnrmonie,<br />
qui rugnent dans les clioscs, il fau t donc ndmcttrc un troisibmc prill.<br />
cipc supGrieur ti. ln force, dc mhic quc ccllc-ci cst supfiririirc i~ ln mntiurc,<br />
nussi inconnu clans son csccncc, il cst vrai, clne ln force ct la mntiure,<br />
mais dont l'cuistcncc est non moins cerlninr, ct encore plus indispcnsnblc,<br />
car, sans lui, on ne pourrait mhc pns I'nirc la distinction entre forcc et<br />
mntibrc : fautc dc cc principe d'iini-vari6lfi, cllcs dcvicnclraicnt inherentes<br />
l'une 5 l'autre, tout .;c rbduirnit h nn, ct, par consequent, h rien. Nouq<br />
rctombcrions dans Ic .rno~~i.rrnc, ou plutot dans Ic nC:tntisme.<br />
Cc troisibmc principe, qui complbte 1:~ trinite universelle, cst I'hme.<br />
Jc dis troisii!nze parcc qiic nous avons commrnci: par In fin, nous avons<br />
prockde de bas en haut: innis 1'Amc est cii rbnlite, lc premier principe
-<br />
chaque chose et de toutcs le7 choses, la source de leur existen'ce et de toutes<br />
les modifications qu'elles subisscn t .<br />
Le superieur gouvcrriant l'iiifh-icur, l':imr, gouvcrne la forcc qui, il son<br />
tour et sous sa direction. gouverric ct á iril'ormc ,) la matibre.<br />
Voila. donc d6coiiverts trois principes csseriticls tlc kous les &es : L'hmc,<br />
prcmicr; la forcc, principe secontl; cl la malibrc, qui vient en<br />
F<br />
JOURNAL D'~TUDES PSYCHOLOGIQUEs 405<br />
dernicr hll pour nous qui 0bm\0iii; in nnliirc, cl en prcmicr ct unique<br />
lieu ponr les savants qui se 1)orncnt ;i ~uivrc les uus aprbs ICS a~ilres les<br />
lecons de leurs maitrc3, ct h copier re qu'ils croient trouvcr daris leurs<br />
livres, qu'ils ne comprcnncnt mhc pas, coxrimc nous lc verrons bicrildt.<br />
6. OBJECT~ONS ET R~PONSWS. - LCS ohjcctions dcs mat6ri,tlistes contre<br />
l'existence des ames (1) paraissent spbcicuses a beaucoup de personnes, il<br />
ne sera peut-etre pas hors de propos (l'en dire un mot en passant.<br />
La principale raison qu'ils donnent pour nier I'cxistcnw des hmcs, c'est<br />
qu'un etre immateriel, privC d'utcndue, ne pourrait agir sur la matiere, la<br />
mouvoir, la faire vivre, penser, etc,, lors meme que cet 6tre possederait luim&me<br />
la vie. la pensee.<br />
Cette objcctionest deja plus qu'a denii resolue, czr nous avons vu que<br />
l'etendue n'est point une propriete de !a matiere pure, mais des corps, qui<br />
sont une mixture a diverses doses clc matiere et de forcc.<br />
Mais il convient de faire remarquer a ce propos l'inconsequence et<br />
l'absurditi: de nos adversaires. Si l'ame est incapable d'agir sur In rnatiere<br />
parce qu'elle est immaterielle; parcc qu'elle cst inviriblc, la rnciproque doit<br />
/ etre egalement vraie, et l'argument se retourne contre ses auteurs. Nous ne<br />
voyons pas plus la vie et la penske quc l'&me, elles sont tout aussi imma-<br />
1 terielles. Suppose que la matibrc les produisc, les sccrete, ce qui est incom-<br />
' prehensible, une fois ces secretions op6rees,la matiere na pourrait donc plus<br />
agir sur elles.<br />
Dans l'hypothbse materinlistc l'action dix corps sur l'Arne n'est pas plus<br />
concevable que ccllc dc 1'8mc sur le corps.<br />
Et pourlnnt, ellcs ont licu toutes lcq deux. L'influence du corps sur l'Arne<br />
n'est niee par personne. Quant ii ccllc dc l'Aine sur le corps, nous altcn-<br />
drons pour la rcjetcr, que In scicnw ni1 t1i:coiivcrt lc microbe dc la nostal-<br />
gie, qu'elle nous ait explique comment il se fait qu'une alfcction dc ce que<br />
nous appelons l'&me, une grande joie,p,ir cucmplc. qui n'a ricn clc inat6rie1,<br />
I Peut buerir une maladic du corps, ou bien rendre IU &de cclui qui ne l'est<br />
, Pas et meme le frnppcr de rnort subite.<br />
(1) Et, a plus forte raison, contre l'$me des hes, c'est-d-dire Dieu.
496 REVUE SPIRITE 1<br />
Les savants disent encore que l'lime n'est qu'une hypothbsc.<br />
Ceci du moins est exact .Mais il y a hypotlibsc cthypothl:se. Xous avonsv"<br />
que leur nialibre est aussi une pure Iiypotbsc, mais arec ce caractbre qu'elle<br />
ne tient & rien, qu'elle n'explique rien, qu'elle ne possedc meme pas les<br />
qualites et les propriktes qu'on lui attribue. Quand on admet dc: parcilles<br />
absurdites, on est vraiment bicn autorise h rejeter sans examen les hypo.<br />
thescs des autres.<br />
Mais en dehors de ces hypotheses arhitraircs, qui sont le monopole des<br />
savants, il y en a d'autres, ce sont celles qui etablissent le lien ciitre<br />
l'homme et les choses, celles auxq~ielles l'csprit humain ne pcut SC soustraire,<br />
car cllcs lui sont en quelquc sorte inherentes (bicn plu4 que la force<br />
ne l'est a la matiere) ; sans le secours de ces 1i;ypotheses rationelles, l'esprit<br />
humain ne peut trouver auciine explication des choses ; avec elles et par<br />
elles, s'il n'cuplique pas tout, s'il s'egnrc quelquefois, meme souvent, il a<br />
dumoins fait usage de ses facultCs intellectuelles et ses erreurs memes<br />
sont pour lui des enseignements.<br />
Or, nous avons vu que force, matikre ct ilme sont des hypotheses de ce<br />
genre, des hypotheses que nous ne choisissons pas arbitrairement, mais qui<br />
surgissent dans notre esprit a l'occasion de l'observation des phenomenes<br />
naturels, et qui lui sont aussi necessaires pour raisonner, que les bras le<br />
sont a la volonte pour executer les mouvements qui sont de leur conipetence.<br />
7. DEMONSTRATION. - Nolis pouvons, d'ailleurs, donner de l'existence de<br />
l'$me une demonstration mathematique. Empruntons, encore une fois. le<br />
secours de la geometrie, que les materialistes ne rejettent point, quoiqu'elle<br />
ne soit pas materielle, ce qui prouve qiie leur logique est tr&s elastique.<br />
On sait qu'un triangle est dkterrnine par trois de scs elements, dont un<br />
coti! ou un angle. Eh bien ! Le problenie universel pcut btre considkri:<br />
comme un triangle dont nous connaissons un d)le ou un anglc : le mouvement<br />
; et deux autres f'acleurs : force et matibrc. Par le moyen de ces trois<br />
Clkrnents, nous pouvons donc conrinilrc le troisibrne angle ou cot6, qui est<br />
I'ume. C'est la une operation quc Son1 les eriihnlc.<br />
Tl est vrai que ce troisibme cote est iniwcessible, mais il n'en existe pas<br />
moins, il n'en est pas moins determine. Le soleil et la lune aussi, sont<br />
inaccessibles ; cela ne nous empechc pas, par unc petite opkration trigonometrique,<br />
de determiner leur distance et leurs dimensions.<br />
Les materialistes les plus obstines sont obligbs clc con~cnir qu'il exisl('<br />
dans l'uni\crs ordre, harmonic, IiiCrarchie, Or, nous avons rcconnu qu'en<br />
\
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 497<br />
-<br />
toutes choses, ordonnees ou non. existent deus principes : force et matibre.<br />
pour que ces choses soient ordonnees, il faut necessairement qu'un troi-<br />
cieme principe ordonnateur regisse les deuv autres, dirige la force dans<br />
son action sur la matiere.<br />
Pour quc ce principe ordonnatcur ait autorite sur la force et la matiere,<br />
il faut, le mot le dit, qu'il en soit l'auteur, le createur. qu'il soit puissant,<br />
conscient, intelligent.<br />
L'lime possbde donc ces qua!ites dans la mesure de ses attributions;<br />
c'est elle qui, par le moyen de force et matibre, cree les corps et les gou-<br />
verne.<br />
1 Je pourrais vouq montrer que ces trois principes ont ete connus dbs la<br />
plus haute antiquite et qu'on les retroiive plus ou moins clairement espri-<br />
1 mes sous divers noms, dans toutes les theogonies, theologies, etc. Cela n'a<br />
I d'ailleurs rien qui doive nous surprendre : les hommes primitifs, n'ayant<br />
encore aucun moyen de faire des experiences, dtaient bien obliges de se<br />
borner a ktudier la nature. Or, c'est precisement ce que nous avons fait, et<br />
, vous voyez que nous n'avons pas eu grand'peine a devoiler ce mystere de<br />
la trinite' universelle.<br />
Je me dispenserai donc de vous faire leur histoire; il faudrait pour cela<br />
faire un cours et je n'ai h faire qu'une conference. Or, il faut que nous arri-<br />
vions h expliquer le magnetisme et le spiritisme, et pour y arriver,<br />
nous sommes obliges d'expliquer la physique, la physiologie et la psycho-<br />
logie.<br />
Ne nous effrayons pas : le plus difficile est fait. Nous n'avons plus qu'a<br />
suivre nos trois principes dans leurs op6rations, dans leurs manifesta-<br />
tions.<br />
8. LES ELEMENTS. - Il ne parait pas que Ics elements amorphes : fluides,<br />
liquides et solides, possbdent en eux le principe superieur, l'Arne, autant<br />
qu'on en peut juger, ils ne sont composes que de matibrc et force en<br />
diverses proportions. Dans les fluides, la force prddomine sur la matiere;<br />
dans les solides, c'est l'invcrse ; et dans les liquides il y a equilibre entre<br />
ces deux principes. La seule hme qui les regisse est l'iimc du tout auquel ils<br />
appartiennent.<br />
Au.dessus de ces elements amorphes, qui sont en quelque sorte, le pie-<br />
destal de l'univers. s'klkve une s6rie infinie d 'hm de plus en plus com-<br />
plexes, mai? dont la constitution essentielle se rdduit, pour tous, auu trois<br />
principes sus-etablis.<br />
Au premier degre de cette dchclle se trouvent ce que les anciens appe-<br />
Ment les Bldments. Ilippocrate, qui a decrit ccs infiniment petits (( comme<br />
3%
408 REVCE SPIRITE<br />
s'il les avait vus D, dit un de ses commentateurs (1L dit qu'ils sont composes<br />
(comme l'homme et comme tous !es animaux) de feu et d'eau: c'est-&-dire<br />
de cc quc nous avons appel6 jusqu'ici force et matiere, et cc que les alchi-<br />
misws appellent lumiere et inatibre.<br />
Le feu - c'est IIippocrate qui parle - Ic feu est la source de tout mou-<br />
T-eme~t, l'eau et la source de toute nourriture. Ces deux principes, trus<br />
cliffercnts dans leur puissnncc, roncourent cependant nu meme but, sous<br />
In direction de ce que Hippocrate appcllc la nulura (naLure naturanle), que<br />
nous nvons appelee l'citne.<br />
Pour mieux faire comprendre le role que jouent ces elements dans l'univers,<br />
IIippocrate les compare a un scieur de bois qui tire et pousse alternativement,<br />
et qui fait cependant le meme ouvrage. De meme les elements<br />
tirent a eux l'homogbne, ce qui leur convient, et poussent l'heterogene.<br />
Vous voyez que les Elements d'Hippocrate ne sont autres que les molecules,<br />
les cellules, les microbes des modernes, toute la difference, c'est<br />
qu'il les a mieuv connus, car nos pastoriens, il est facile d'en juger par<br />
leurs ceuvres, s'imaginent que leurs microbes n'agissent qu'unila~eralement,<br />
ne font au hasard que pousser ou que tirer. TOUS nos docteurs jurent<br />
pourtant par Ilippocrate, mais sans l'aboir lu, ou sans le comprendre.<br />
Les Elementals de nos pseudo-theosophcs ne sont pas autre chose que<br />
les filhments d'IIippocrate et de toute l'antiquite. Seulement le mot EIemental<br />
est plus long, plus sonore et plus drole, surtout en ce qu'il ne<br />
change pas nu pluriel. Cela suffit pour eblouir bien des gens qui jugent<br />
des choses par les apparences et qui mesurent les mots a l'aune.<br />
J1 J' a encore un autre seulemenl. Les neo-theosophes considerent leurs<br />
elementals comme tirant en poussant au hasard, sans discernemen t de<br />
l'liomog&ne et de I'heterogune, en un mot, comme depourvus d'ame.<br />
Je TOUS laisse ti juger qui n raison d'Hippocrate, en compagnie des plus<br />
savants hommes de tous les temps et de tous les pays (y coriipris les -mis<br />
tlieosophes), ou des theosopl-ies de la nou\elle ecole, seuls de leurs avis, h<br />
moins qu'ils ne se rallient tout a f&t aux materialistes.<br />
O. LES CORPS. - Les Eldments, suivant leurs aflinitbs, suivnnt qu'ils<br />
trouvent leurs honiogbnes ou non, se groupent ensemble ou se desagregent<br />
et forment ainsi les divers corps organises, qui composent les trois<br />
rbgnes de la nature.<br />
Dans chacun de ces rbgries, et dans chacun des genres, espbce, etc.,<br />
qu'ils renferment, on relrouve les trois principes universels : ame, force<br />
et matibre, mais avec des qualites diverses selon les cspbces.<br />
-<br />
(1) Gesner de Gotingue,
-<br />
r<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 409<br />
Les materialistes seront bien scandalises de trouver l'%me, la \ie, dan.;<br />
les minerauu, les metaux, l'aimant, etc. Il est certain qu'il n'est pas facile<br />
de l'en evtrairc et de la leur presenter dans un u bouillon de culture D;<br />
mais il y a de nombreuses analogies et meme des faits qui demontrent ln<br />
la realite dc la vic de ces corps. Je ne puis lcs rap2orter ici, cm je suis<br />
oblige de rile limiter.<br />
Quant aux trois principes dans les vegdtauu ct les animaux, lcur existence<br />
est assez demontree par l'euporience, ainsi que par les raisonnenicnts<br />
qui precedent, pour qu'il soit superflu d'insister.<br />
Si le groupement des elements forme les corps des trois rkgnes de la<br />
nature, le groupement de ces trois regnes forme a son tour une sorle de<br />
gros element dans lequel les trois principes sont bien visibles. Le gros est<br />
semblable au petit. La matihre domine dans le rbgne mineral ; la brce dans<br />
l'animal ; ils s'equilibrent dans le vegetal.<br />
Le tourbillon meme auquel appartiennent ces trois regnes n'est autre chose<br />
qu'une grosse molecule, enorme pour nos yeux, mais petite si nous pouvions<br />
voir d'autres tourbillons bien plus etendus.<br />
Dans notre tourbillon nous distinguons : un element amorphe, l'ether ;<br />
, un soleil, des terres et des lunes.<br />
Dans une cdliile de notre corps, le microscope nous montre egalement,<br />
le protaplasme, element amorphe dans lequel nagent ou gisent des granu-<br />
1 lations qui correspondent a solcil, terre, lune.<br />
10. L'HO~I~TE-CENTRE. - Et l'homme, qu'est-il au milieu de tout cela?<br />
Vous venez de le dirc, Il est au milieu. C'est la le point capital. C'cst en<br />
partant de la que nous allons pouvoir decouvrir sa nature, son principe et<br />
sa fin ; puis, par analogie, nous decouvrirons plusieurs autres choses qui ne<br />
manquent pas d'importance et dont la science officielle n'a pas la moindre<br />
idee.<br />
L'lzo)nn2e es1 nu milieu. En !effet, 1'0tre connaissant, quel qu'il soit, doit<br />
necessairement Otre considere comme place au centre du connaissable. Du<br />
moment que l'homme joui1 de la faculte de connaitre, il n'y a pas de raison<br />
pour qu'il occupe une autre place, pour qu'il connaisse plus ou moins en<br />
bas qii'cn haut, dcvant que derriore, u droite qu'h gauche. j<br />
Ce principe n'est pas particulier h l'homme ; il est propre i tout Otre connaissant.<br />
Si l'animal est susceptible de connaitre, sa faculte rayonne dgalement<br />
en tous sens, et il occupe le centre de son domaine connaissnble.<br />
L'homme connaissant que UNIVERS existe, qu'il y a dans cet univers,<br />
comme le mot le dit, unite dans la variete, harmonie, l'homme, dis-je, est<br />
donc le centre de cet univers.
500 REVUE SPIRITE<br />
--<br />
Si nous figurons l'univers par une croix de Saint--indre X, l'homme<br />
occupera le point d'interscction des deux lignes. Le monde lisible se trouvant<br />
au-dessous de lui, nous sommes donc obliges d'admettre qu'au-dessus<br />
cvistc un monde invisible qui correspond au visible ct le contrebalance, lui<br />
fait equilibre.<br />
Sans cela l'univers serait asymetrique, desordonne, ce qui serait en contradiction<br />
avec tout ce que nous voyons, percevons, concevons.<br />
Les malerialistcs qui n'admettent que 1c monde visible, nous pr6sentcnt<br />
ainsi quelquc chosc non seulemcnt de surnaturel, d'incomprChensiblc,<br />
mais de contre nature. On peut comparer leur univers h un oiseau qui n'aurait<br />
qu'une ailc ou h la moitie d'un de ces guerriers du moyen Age qu'un<br />
chevalier fendait en deux d'un coup d'epee du vertex au cocycu.<br />
11. LE MICROCOSME. - L'etre connaissant n'est pas seulement le centre du<br />
connaissable ; il en est, de plus, le miroir, le resume, l'abrcge, puisqu'il ne<br />
connait le non-lui qu'en le reflechissant, le photographiant dans son lui.<br />
C'est pour:cela que les anciens appelaient l'homme un microcosme, par<br />
analogie avec l'univers, qui est le macrocosme ; de meme q~i'on pourrait, cn<br />
sens inverse, l'appeler mawobe, relativement aux microbes qui :entrent dans<br />
la composition de son organisme.<br />
Il va sans dire que les trois principes dont nous avons constate la presence<br />
dans tous les etres naturels doivent se retrouver, non seulement<br />
dans l'homme, mais dans toute la s6rie superieure a l'homme, dans les<br />
etres que nous appellerons spirituels, pour les distinguer des naturels.<br />
Les btres spirituels son1 donc composes d'ame, de force et de matiere,<br />
comme les naturels ; avec cette difference que leur :ame est d'nutant plus<br />
intelligente, leur force plus puissanle et leur matiere plus subtile qu'ils<br />
sont plus eleves dans l'echelle generale.<br />
L'homme, qui n'est pas seulement une variete animale, comme Ic disent<br />
les darwinistes, ni une espbce pnrliciili&re, ni un genrr, comme le soutiennent<br />
la plupart des spiritualistes, ni meme un rhgme, comme l'affirme<br />
Fabre d'Olivet, mais un monde (petit,, il est vrai, mais monde, microcosme),<br />
l'lion~me, comme tous les etres, est constitue des trois principes csscntiels :<br />
ilme, force et matibre.<br />
Ce n'est pas tout. Comme resume des deux autres mondcs, il cn renferme<br />
aussi les 3 principcs, mais accessoirement ; ce qui fait que ln conslitutioii<br />
humainc se compose en tout de O principes : 3 essentiels, et G accessoires,<br />
dont 3 inferieurs et 3 superieurs.<br />
Nos theosophes bouddhistes nous parlent des 7 principes constitutifs de<br />
l'homme et nous accusent de rie pas connaitre. les principcs superieurs. Je
-<br />
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 501<br />
vous engage B leur demander ce qu'ils pensent des 9 principes dont nous<br />
venons de demomtwr - et non comme eux - d'affirmer puremeiit et simple-<br />
ment l'existence, et & les prier (le vous dire ou ils ont pris ces 7 principes,<br />
d'ou ils derivent, ce qu'ils signifient, il quelles consequence^ theoriques ou<br />
pratiques ils conduisent.<br />
12. LA FIN DES I::~REs. - La nature de l'homme ainsi dbterminee, il s'agit<br />
de chercher quelle est son origine et, par suite, sa fin.<br />
On dbcouvre la fin des etres par la nature de lcurs besoins, de le~irs tendances<br />
et de leurs facultbs.<br />
10 Un LZtre dont les facultes seraient infhrieures aux besoins ne pourrait<br />
pac vivrc dans le milieu ou on le supposerait.<br />
2" Un etre dont les facultes seraient adcquates aux besoins, qui aurait<br />
assez d'activite pour satisfaire a ses necessitBs, ni plus ni moins, serait<br />
veritablement U sa place : il se trouverait dans le milieu qui lui convient ; il<br />
y aurait son principe et sa fin.<br />
30 Un etre dont les facultes dbpasseraicnt les besoins, qui jouirait d'une<br />
exuberance de vie, d'un exces d'activite sans objet, qui manifesterait des<br />
desirs, des aspirations, des tendances, dont la satisfaction serait irnpossiblc<br />
dans le milieu ou il se trouve ; cet etre ne serait evidemment pas a sa place<br />
normale : l'harmonie qui rEgne dans toute Innature, ne regnerait pas en lui,<br />
Il serait dans le cas d'un voyageur, qui s'accommode tant bien que mal du<br />
regime de l'auberge, mais qui aspire A regagner son domicile.<br />
Si nous considerons les etres naturels, nous voyons que leurs instincts,<br />
leur intelligence (ceux qui en sont doues), sont proportionnes & leur9<br />
besoins : vivre et se reproduire, lh se borne leur ideal. Ils executent ces fonctions<br />
toujours de la meme rnanikre dans les memes conditions et en s'adaptant<br />
autant qu'ils peuvent aux changements de ces conditions lorsqu'il s'en<br />
presente; mais ils ne manifestent aucun desir factice; ils ne sont point<br />
sujets 2 l'ennui; quand ils ont satishit leurs besoins naturels, ils dorment,<br />
se reposent, ruminent si c'est leur nature; quelques-uns jouent entre eux.<br />
Et voilh tout.<br />
Les animaux, il plus forte raison les vegetaux et les minernu~, sont donc<br />
B leur place dans l'univers ; ils appartiennent B notre tourbillon ; ils y pui-<br />
sent leur origine et leur fin s'y borne.<br />
Par analogie, nous devons supposer que les Ctres spirituel? sont bgale-<br />
' ment B leur place dans le monde invisible.<br />
13. LA FIN DE L'HOMME. - Mais l'homme '? Est-il dans le mcrnc cas '!<br />
Evidemment, non. L9ol)servateur lc plus superficiel sait que les fClcult6s<br />
actives de l'homme depassent de beaucoup ses besoins nalurels.
502 REVUE SPIRITE<br />
C'est pour donner un ohjet a cet exces d'activite. pour fournir un element<br />
ii cet, R esprit surabordant D, commc I'appeile Montlosier (1), que l'liommc<br />
court, siiivant les circonslances, apres la fortune. les honneurs, la science,<br />
ln gloire ; mais sans pouvoir assouvir lc feu qui le d6vorc : au contraire.<br />
On pcut dire de tout hommc comnle d'une impbratrice celelm : lasse,<br />
mais no?z rnssasie.<br />
Rien cn cc mondc ne peut rassasier l'homme : plusil est riche, plus il dcisirc<br />
ct s'efforce d'augmenter ses richcsscs ; l'ouvrier vcut devenir cmploy&; lc<br />
I)ac.hclisr s'efforce dc dcvcnjr iloctcur : lc chevalier de In legion d'honneur<br />
nspirc h dcvcnir ofiicicr, commandeur, etc.<br />
TAe pouvoir sur scs semblables, si flatteur, ne peut meme suffire & l'nm-<br />
bition de l'hornmc. Alexandre, Pyrrhus, veulent conqubrir toul le globe;<br />
I'empirc romain ne suffit pas a Cesar. S'il s'ouvrait un chemin qui conduisc<br />
dans les autres planete^, les animaux resternicnt tranquillement Ici-bas ;<br />
mais les trois quarts des hommes, pour nc pas dire tous, s'elanceraient dans<br />
cette nouvelle voie, l'un pour s'enrichir, l'autre pour s'inslruire, celui-ci<br />
pour conquerir. celui-la. pour civiliser.<br />
Que signifie tout cela? Que l'homme n'est pas ii sa place. Or. comme le<br />
monde inferieur, le monde visible ne peut le satisfaire et qu'il n'y a pas<br />
d'autre monde que le superieur: nous sommes obliges de croirc que sa 1 eri-<br />
table patrie est le superieur. C'est dc la qu'il tire son origine ; c'est la qu'est<br />
sa fin.<br />
L'homme n'est donc pas un &tre physique, mais wktaphysique ; sa fin<br />
n'est pas naturelle, mais sur, ou si l'on prkfere, exh-a-naturelle.<br />
Les animaux appartiennent anotre systeme solaire, ils y 3nt leur principe<br />
et leur fin; ils tirent leur vie et leur subsistance du soleil et des production4<br />
qu'il engendre par la combinaison de sa lumiere avec la matiere terreslrc.<br />
L'hoinrnc-animal est dans le inemc cas ; mais l'homme-spirituel appar-<br />
tient au monde supericur. Dans ce dernier monde, comme dans Ic monde<br />
inferieur, il y a un fluidc univcrsel un (ethcr spirituel), un soleil spirituel,<br />
dcs tcrres ct des luncs spiriluelles. C'est de la quc l'homrnc-csprit tire sa<br />
vie et sa su1)sistance s pirituclles.<br />
Cette andyse de l'liommc, de ses tendances, clc scs aspirations, qui ne<br />
pcuvcnt etre dcs effets sans cause, ou des besoins sans objets quelconques<br />
propres a les satisfaire, nous prouverail, s'il n'en existait pas d'cwtrcc<br />
preuves, non seulemcnt la possibilito, mais la nccessite et In rbaliti.<br />
(lu monde superieur. ROTJXEL. (d suivre.)<br />
(1) Les mysteres de la vie humaine.
COMITE DE PROPAGANDE<br />
Seance du 8 octobre <strong>1891.</strong><br />
President : M. P. G. Leymarie; secrelaire : M. Laurent de Paget : mem6rsa<br />
prescnls : Mme Po~ilain, MM. Auznnncau, l3ouvery, Boyer, Mongin, War-<br />
chavsliy.<br />
Le proces-verbal de la derniere seance est lu et adopte.<br />
XI. Aixzanneau demande que tout membre absent trois foic de suite ct<br />
sans excuse plausible, des seances du Comite de Propagande, soit considere<br />
comme demissionnaire et remplack par un membre plus actif. Accepte ci<br />
l'unnnimite.<br />
M. Warcharsliy desire connaitre le resultat de 1,~ propagande faite par<br />
l'envoi a la Presse des ouvrages de MM. Leoa Denis et Louis Gardy.<br />
M. Leymarie repond en donnant communication dc quelques articles de<br />
journau~ qui ont reproduit notre appel sans commentaires ou avec dcs appre-<br />
ciations non blessantes pour le spiritisme.<br />
M. Charles Nozeran, oblige de quitter Rice pour des raisons de sante,<br />
donne sa demission de membre du Comite de propagande.<br />
La delegation espagnole, a. Barcelone, de l'Union internntiomle escolar-<br />
edpiriiistn, demande qu'on lui envoie gratuitement quelques brochures pour<br />
sa propagande universitaire. Le Comite adhere a cette proposition.<br />
Le President lit une declaration de 11. Bouvery relative au C0ng.s spirite<br />
de 1894. Devons-nous admettre au prochain congres les ecoles qui furent<br />
designees, au congres de 1889, SOUS le nom de spiritualistes '? Faut-il, au<br />
contraire, repousser ces ecoles ? M. Bouvcry dit qu'ennemi de tout ostra-<br />
cisme, il combat tout ce qui ressemblerait a cette exclusion, sorte de main-<br />
mise sur la liberte de pensae. Le spiritisme doit etre assez large, assez ou-<br />
~ert et assez sur dc la solidit6 dc ses principes, pour admettre la libre diccussion<br />
de tout ce qui touche aux destinees humaines. Poict dc petites<br />
coteries, point cle petits cenacles fcrmes ou ne penetrc jamais un rayon du<br />
dehors. D'ailleurs, le spiritisme cst loin de possoder encore l'alpha et<br />
l'onzkga dc toute science. Il nous reste bcaiicoup a apprendre et pcut-etre<br />
aussi h desapprendre, Ainsi le veut la loi du progres. Si l'utopie ti'aujourd'hui<br />
est la veritb du lcndemain, il arrive aussi que la v6ritB prbscntc est<br />
l'erreur de l'avenir. Or, nous voulons, aiec Allan Kardec, la v6rite vraie et<br />
complbte, celle qui est de tous les temps. Donc, laissons nos portes larges<br />
ouwrtcs, afin que toute IumiErc qui viendrait h luire puisse nous eclairer.<br />
. Je ferai, en outre, cette simple question aux partisans de l'cxcluzion :<br />
Demanderez-vous un certificat d'orthodoxie h ceux qui declareront vouloir<br />
prendre part h vos travaux et B vos discussicns ? Exigerez-vous (le chacun<br />
unt: profession dc foi ? Non, n'est-cc pas ? Alors pourquoi parlcr d'exclusion !
504 REVUE SPIRITE<br />
Enfin qu'est-ce qu'un Congres, sinon une reunion d'hommes qui cherchent<br />
a s'eclairer sur des questions non. resolues definitivement.<br />
Si tels et tels nous ont fait une guerre injuste, il ne s'en trouve pas inoins<br />
dans ces diverses ecoles, comme chez nous, des hommes qui veulent sincbrement<br />
le triomphe de la verite, de mCme qu'ils veulent le rbgne de la fraternite.<br />
Donc, sans tendre docilcmcnt le cou h des adversaires, dont un certain<br />
nombre ne demanderaient pas mieux quc d'etrc debarrasses de riofis,<br />
sachons 6couter leurs raisons. Nous les rcfiiterons si elles sont contraires<br />
aux faits et h la logique. Nous en profiterons si elles renferment quelques<br />
parcelles de verite.<br />
Pour ces raisons et d'autres encore qu'il croit inutile d'tnumerer. M. Bouse<br />
prononce pour l'admission au prochain congres de toutes les ecoles<br />
et de tous les hommes qui croient it I'dme, a sa survivnnce et it In possibilite<br />
des communications avec lp monde des Esprits. (Par Ame ou Esprit, il<br />
entend le principe pcnsant, immortel, qui est notre vrai moi et qui constitue<br />
notre individualite, soit a l'etat d'incarnation, soit a l'etat de desincarnation).<br />
Pourront donc prendre par1 au Congres, si l'opinion de M. BouvCry prt-<br />
~'aut, ceux-la meme qui, ne croyant pas que tous les phenomenes dits spi-<br />
rites sont dus aux esprits desincarnes, admettent cependant qu'un certain<br />
nombre le sont, et rentrent ainsi dans la categorie de ceux qui ont adhere<br />
au modus vivendi du Congres de 1889.<br />
J1 y a mieux : le Congres spirite et spiritualistede 1889, ayant vote a l'ma-<br />
nimite le prochain congres, personne, PAS MEME LE CO MIT^ DE PROPAGANDE,<br />
issu du Congres. n'a le droit d'en exclure l'une quelconque des ecoles dont il<br />
s'agit. Tel est le resume de la declaration de M. Bouvery.<br />
M. Mongin estime que le spiritisme est une science experimentale qui,<br />
seule, peut conduire a la decouverte des verites d'ordre psychique. Comme<br />
toute scipcc, il a le droit $t le devoir de se specialiser, de rester lui, sans<br />
aucune compromission.<br />
Les theosophes, les kabbalistes, occultistes et spiritualistes de toutes<br />
ecoles, viennent & nous, dit-il, avec des verites toutes faites rentrant dans<br />
le domaine du dogme et de la rkvklation. Ils disent a l'experimentateur spi-<br />
rite : (( Vous ne voyez pas bien, vous n'avez pas bien compris tel ou tel phe-<br />
nornhne ; nos auteurs anciens, qui Btaient bien plus forts que vous, nous<br />
l'apprennent! Voici les deductions qu'il convient d'en tirer, etc ... ))<br />
Or, le fait spirite dument constate ne saurait htre infirme par des deduc-<br />
tions purement speculatives.<br />
31. Mongin ne nie pas que l'etudiant spirite puisse avoir interet a com-<br />
pulser, au point de vue historique, les textes anciens des sciences occultes,<br />
afln d~ chercher les poiilts de contact que ces sciences ont avec le spiritisme<br />
exp6rimental et philosophique, et s'ils sont susceptil~les d'augmenter l'auto-<br />
rite du fait spirite.<br />
Mais la verite est simple dans son principe : pas de dogme, pas d'initia-<br />
tion secrbte qui rende la masse dependante des castes sacerdota?~ et des<br />
soi-disant inities superieurs. Le spiritisme doit rester dkmocratique dans<br />
son essence, car il veut et il doit la. veritk pour tous.
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 305<br />
M. Mongin propose que les deux questions suivantes soient posees a tous<br />
les membres du Comite de propagande :<br />
' 10 Le Congres de Bruxelles, en 1884, doit-il etrc seulement Cong~es spirite,<br />
ouvert aux spirites de toutes les ecoles, c'est-a-dire a ceux qui ont<br />
,quis la conviction de l'existence de l'ame, de la persistance du moi conscient<br />
aprEs la mort, et de la communication possible des ames, ou esprits<br />
desincarnes, avec leurs freres humains incarnes?<br />
20 Le dit Congres de 1894 doit-il, au contraire, et comme celui de 1880,<br />
etre un Congrks spirite et spzrilualisle, c'est-a-dire ouvert aux tl~cosophes,<br />
kabbaiistes, occultistes, swedenborgiens, et 2t toutes les autres ccoles spiritualiste~<br />
?<br />
M. Bouvery proteste contre la proposition de M. Mongin; il ne croit pas<br />
que le Comite de propagande ait qualite pour se prononcer dans une telle<br />
question ; il repete qu'issu d'un CongrEs spirite et spiritualiste, le Cornitc<br />
ne peut que preparer un Congres egalement spirite et spiritualiste.<br />
M. Laurent de Faget replique que le comite de propagande s'est bien cru<br />
le droit de retarder jusqu'en 1894 la date du futur Congres, alors que le<br />
Congres de 1889 l'avait desiree bien plus rapprochee.<br />
Pourquoi le Comite, renoncant soudainement a des pouvoirs auxquels il<br />
parait hahit~iellement tenir, ne se croirait-il pas le droil de decider quc<br />
le Congres de Bruxelles, en 1894, sera exclusivement compose des diverses<br />
ecoles spirites, par exemple ? - Mais le Comite a ete nomme par un Con-<br />
gres spirite et spiritualiste, fait-on observer. - S'ensuit-il que nous devions,<br />
pour une serie d'annees indeterminee, continuer a vivre sous cette etiquette<br />
de spiritualistes ?<br />
- Mais on dira que nous fuyons la discussion !<br />
- Point du tout : il y a, dans le spiritisme, differentes ecoles qui discu-<br />
teront entre elles, fraternellement, en famille. comme gens qui recherchent<br />
paisiblement la verite. Devons-nous eternellement admettre parmi nous,<br />
comme des freres du spirilisme. ceux qiii ne perdent aucune occasion de<br />
releguer au second et mOme au troisieme plan la doctrine spirite, quand<br />
ils ne l'attaquent pas indignement. s'en prenant meme a la personne des<br />
spirites qu'ils ridicidisent ou injurient?<br />
Non, il y a la une question de dignite que M. Bouvery doit comprendre.<br />
Certainement, il ne faut pas confondre ces diverses ecoles occultistes,<br />
Ou autres, avec certains de leurs membres trop remuants OLI malintention-<br />
nes. Aussi nos portes seront toutes grandes ouvertes, comme lc demande<br />
M. Bouvery, a tous ceux qui croiront ou diront croirea l'ame, a son immor-<br />
talit6 et aux communications entre le monde visible et le monde invisible.<br />
1 Mais ce qu'il faut absolument, au dire de M. deFaget, c'est que le Congres<br />
1 de 1894 s'appelle simplement spirite : ce mot vaut bien l'autre et il les ren-<br />
ferme tous les deiix. Ceux qui viendront a nous, de quel point de l'horizon<br />
philosophique qu'ils viennent, recevront l'hospitalite des spirites, ils seront<br />
I chez nous, et non pas nous chez eux. Nos grandes reunions internationales<br />
ne pourront ainsi etre un leurre ; elles ne pourront servir de piedestal ?ter-<br />
taines personnalites et ne seront utiles qu'a la doctrine elle-menie.<br />
M. Laurent de Fagct nc comprend pas qu'avec sa belle intelligencc, sa per-<br />
ception si nette des choses, M. BouvCry s'obstine h demander une simple<br />
union entre des doctrines par certains cOtes si differentes. La Ligue de la
506 REVUE SPIRITE -<br />
paix appelle-t-elle dans ses congres la Ligue des patriotes, par cxempleo<br />
Des congres d'etudiants en mcdecine ou cn droit feront-ils appel aux dele:<br />
gues du commerce ou de l.'industrje ? Travaillons chez nous et pour nous :<br />
nous travaillerons bien mieux ainsi pour l'humanite, que nous eclairerons<br />
par le fait spirite ct la philosophie qui en decoule, au lieu de nous perdre<br />
dans des querelles bysnntines avec des sectaires qui ne nous comprennent<br />
pas et nous calomnient la plupart du temps. D'ailleurs, si iious voulons la<br />
Ligue universelle des spiritualistes, il faut aller de ce pas inviter a nos cor,gres<br />
le cardinal-archevbque dc Paris. Ln logique l'imposc.<br />
M. Xuzanneau tient a affirmer qiic, pendant longtemps, il a ete de l'avis<br />
de M. Bouvery sur cette question. mais que les rccents evenements dans<br />
lesquels M. Houvciry lui-m6me a joue un role pour la dcifense du spiritisme<br />
attaque outrageusement, l'ont decide a repousser pour sa part, de nos congres,<br />
les adversaires declares du spiritisme.<br />
Le prksident dcmandc qu'on ajoutc la Reincnnzatiom aux trois affirmations<br />
du programme qui sera impose a tout adherent au CongrEs de 1894. 11<br />
parle sciemment des occultistes, qu'il a vu a l'couvre cl sur lesqucls<br />
il est renseigne mieux que personne par ses nombreux correspondants.<br />
Presque partout ils cherchcnt & battre en breche le spiritisme. 11 est donc<br />
naturel de lcs ecarter de nos congrhs.<br />
Le Comite ne va pas jusqu'a rendre obligatoire la croyance a la reincarnation.<br />
Il estime que les ecoles spirites anglaisc et americaine, qui n'ont<br />
pas encore admis la pluralite des existences humaines, ne sauraient Otre<br />
exclues d'un congres spirite. Mais le Comite, a l'unanimite de ses membres<br />
presents, sauf M. Bouvery, adople la proposition de M. Mongin et decide que<br />
chaque membre du Comite sera consulte Individuellement sur la question<br />
d'admission ou de rejet des ecoles dites spiritualistes au Congres de 1804.<br />
Le seancc est lev6e a 12 heures.<br />
Le Secretaive : A . LAURENT DE FAGET.
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 597<br />
7<br />
L:INTOLERANCE RELIGIEUSE A TRAVERS LES SIRCLES<br />
Chapitre XII.<br />
Guerre des Cev~nnes; les Camisards.<br />
(1652-1705.)<br />
(Voir la Reuue du ler octobre <strong>1891.</strong>)<br />
A toutes les epoques des guerres de religion, les Cevennes ont ete le<br />
lhe&tre de troubles plus ou moins coiisiderables : lors de la guerrc des Albigeois<br />
et des massacres de la Saint-l3artl.ielemy; sous Louis '(111, dcs lultes<br />
et prolongees eurent lieu entre les calvinistes et les catholiques,<br />
pis sous Louis XIY en 1652, une prise d'armes, connue sous le nom de la<br />
guerre des Walls, fut suscitee par le comte de Rieux qui, de son autorite<br />
privee, avait resolu d'exterminer l'heresie dans le Vivarais. Mais ce qui<br />
donna lieu a la revolte la plus sanglante, ce fut la rbvocation de l'edit dc<br />
Nantes, que nous racontons dans le chapitre suivant.<br />
L'insurrection des Camisards n'est cil somme qu'un episode des Guerres<br />
des Cevennes.<br />
Jusqu'ici les persecutions que nous avons vues etaient exercees par les<br />
catholiques contre les hereliques ; maintenant nous allons voir la contrepartie,<br />
c'est-a-dire les attentats des calvinistes contre les catholiques.<br />
Avant de pour~uivre notre recit, nous devons observer que c'est bien a<br />
tort qu'on a souvent compare la Jacquerie vendeenne a la revolte des Camisirds<br />
; cette assimilation est non seulement fausse, mais encore souverainement<br />
injustc. Sans aucune provocation, les Vendeens se souleverent<br />
contre la patrie au moment meme oh l'etranger l'envahissait de toute part.<br />
C'est la un crime sans nom. un crime de lkse-patrie sans excuse.<br />
Les religionnaires des Cevennes se souleverent bicn au iriomcnt ou le<br />
pays etait absorbe par une giierre malheureuse, c'est vrai, mais les montagnards<br />
cevenols (il ne faut pas l'oublier) Siaient depuis plus de vingt ans<br />
horriblement persBcutes par le grand Roy, disons micux,traqiies comme des<br />
betes fauves.<br />
PrecSdemment, nous avons racontb une partie des traitements atroces<br />
infliges aux protestants.<br />
Depuis prEs d'un quart de siEcle sous le grand Roy, lcs rcligionnaires<br />
avaient subi toutes les tortures; ils etaient hors la loi, lraites souvent<br />
Commc on n'aurait pas ose trailer dcs bandits et de3 gdlkricns ; aussi<br />
6taienl-ils arrives a ce momenl supreme ou il ne reste plus aux persecutes<br />
qu'a combattre en desesperes et a defendre cherement leur vie. Les pauvres<br />
CBvenols en utaient arrive5 depuis longtemps a ce degre de desesporance.
508 REVUE SPIRITE<br />
\<br />
La situation dans laquelle ils se trouvaient a ete tracee de main de maitre<br />
par un homme fort paisible, par Jean-Jacques Pousseau, dans une lcltre<br />
restec celebre adressee a M. de Beaumont.<br />
(( Le seul cas, dit le philosophe Genevois, qui force un peuple ainsi denue<br />
de chcfs & prendre les armes, c'est quand, reduit au desespoir par ses per,<br />
secuteurs, il ne lui reste plus de choix que dans la maniere de perir. Telle<br />
fut, nu comrncncement de cc sihclc, la guerre dcs Camisards. -4lors, on est<br />
de In force qu'un parti meprise tire de son desespoir ; c'est ce que les perso.<br />
cuteurs n'ont jamais su calculer d'avance. Cependant de telles guerrcs coii-<br />
tent tant de sang qu'ils devraient bicn y songer avant de les rendre iiie\i-<br />
tables. â<br />
Les Camisards, nous venons de le dire, etaient arrives a ce degre de<br />
desespoir; ils etaient donc tout a fait excusables, si les crimes peuvent<br />
jamais etre excuses. 11s eurent du reste de cruels pers6cuteurs, l'un des<br />
plus ardents contre eux fut Francois de Langlade du Chayla, prieur de<br />
Laval, archipr6tre du diocbse de Mende, inspecteur-missionnaire; c'etait<br />
un homme d'environ cinquante-cinq ans au moment ou nous sommes<br />
arrives de notre etude. Il nourrissait, lui gentilhomme et prGtre, une haine<br />
atroce, feroce contre les va-nu-pieds cevenols; c'@tait un exalte, un fanatique<br />
furieux; de figure austEre et belliqueuse. on voyait en lui le type de SPS<br />
pretres feroces de l'Eglise militante, de ceux precisement qui lassbrent la<br />
patience et la longanimite cles Cevenols et les contraignirent a la revolte.<br />
Ce du Chayla avait requ de Louis XIV un chateau confisque a une famille<br />
protestante, le chateau de Pont-de-Mont-Vert; Ic dous abbi: l'avait trans-<br />
forme en prison, dans laquelle il enfermait les calvinistes qu'il avait enleves<br />
par force de leur assemblee. C'est la que a: verilable sacripnn torturait ses<br />
victimes, comme nous l'apprend Court de Gebelin (l), qui nous decrit les<br />
moyens cmployes ; par exemple avec dm pinces, il leur arrachait les poils<br />
de la barbe, les cils, les sourcils, puis il liait les doigts de leurs mains avec<br />
des cordes de coton imbibees d'huile ou de graisse qu'il faisait brulcr lentc-<br />
ment jusqu'h ce que les chairs fussent consurnees jusqu'aux os. 11 placait<br />
ces pauvres victimes dans des ccps, c'est-&-dire dans un instrument dc lm-<br />
ture compose de deux pibccs de bois entre lesquelles etaient engages les<br />
pieds, de telle sorte que le paticnt ne pouvait se tenir assis ni debout<br />
sans eprouver de cruelles douleurs. Voila un homme qui agissait au non1<br />
de la morale du Christ.<br />
(1) Histoire des troubles des CCvennes, etc., nouv. kdition, 3 vol. in-12, 1726, TOME 17<br />
p. 25.
1 . JOURNAL<br />
Chaque fois que ce miserable sacripan apprenait ou se formait une assemblee,<br />
il y accoiirail a la tete de sa bande et s'emparait de nombreux calvi-<br />
1<br />
nistes. Uri jour, du Chayla apprend qu'un guide du nom de Yassip, qui avait<br />
dkjk dirige de nombreux convois d'emigrants h Geneve, forme une nouvelle<br />
expedition; il le fait surveiller, et au moment oh la colonne se met en<br />
marche pour la Suisse, il la fait saisir, il mct les hommes dans les ceps, les<br />
femmes aux filles repenties. Ccs parents des infortunes viennent le supplier<br />
de delivrer Ics prisonniers, lui offrant rri6me une ranqon, il demeure inflexible,<br />
il faut quand mOme des victinies h ce bourreau.<br />
C'est alors que, ddsesperes, les Calvinistes se retirent au sommet d'me<br />
montagne : le Bouges, et que trois hommes, Pierre-Esprit Seguier, Abraham<br />
Mazel et Salomon Couderc jurent de venger leurs corcligioiinaires. Ils reunissent<br />
des amis, les arment de b&tons, de hallebardes, de sabres, dc fusils<br />
et de faux et se dirigent sur le chhteau de Pont-de-Mont-Vert. Se faisant un<br />
belier d'une poutre, ils enfoncent la porte, delivrent les prisonniers de leurs<br />
ceps, ouvrent les prisons et les cachots et crient : mort a Z'archiprGtre;<br />
comne on ne le trouve pas, car le couard s'est cache, on met le feu au<br />
chAteau; l'incendie se propage avec rapidite, les toitures s'effondrent; du<br />
Chayla essaie de fuir par une fenetre au moyen de draps de lit attaches,<br />
mais il tombe et se brise une jambe. Il est reconnu aussitbt et saisi par la<br />
foule qui lui instruit son proces sur l'heiirc. On le condamne a mort et<br />
l chacun, avant son execution, a le droit de lui reprocher ses mefaits et de<br />
lui donner un coup; l'un pour son phre qu'il a fait rouer, l'autre pour sa<br />
I mere ou sa qu'il a assassinees ou enfermees aux repenties, un autre<br />
pour son fils ou son frere envoyes aux galeres. L'operation terminee, on<br />
trouva sur le cadavre cinquante-deux blessures ; on executa avec lui un de<br />
ses lieutenants, un autre pretre, un de ses cuisiniers et son receveur de<br />
dimes.<br />
Ce sont la des atrocites, nous l'avouons, mais h qui remonte la faute premiere,<br />
si ce n'est aux iniserables qui, les premiers, ont attaque leurs adversaires?<br />
ils ne sont donc pas ti. plaindre, ils subissent la peine du talion.<br />
Voici, du reste, comment une contemporaine trEs impartiale apprecie la<br />
guerre des Camisards (1) :<br />
e Les protestants, h qui la guerre exterieure laisse quelque relache, n'en<br />
ont point du ressentiment qui fermente dans leurs caurs ulceres. Voyant<br />
Loais XIV, dont ils ne connaissent le pouvoir que par les persdcutions<br />
exercees contre eux, occupe loin de ses fitats, ils ecoutent la vengeance et<br />
D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 509<br />
- <<br />
-__i_<br />
(1) TOUCHARD-LAFOSSE, Chronique de de tome II, p. 154 et 155.<br />
'
51 O REVUE SPIRITE<br />
-<br />
se livrent a la sedition, seule ressource des scjets auxquels les souverains<br />
refusent la justice. Ces religionnaires, sous le nom de Camisards, couvrent<br />
les Cevennes d'hommes en armes, tenant d'une main le pacifique 6vangile<br />
et plongeant de l'autre l'epee dans la gorge des catholiques. C'est ainsi que<br />
toutes les religions fondees sur les principes de concorde et de fraternith,<br />
trainent a leur suite les dirisions et les cruautes, Le marechal de Montrevel,<br />
malgre beaucoup de soins et de prudence que suivirent des exemples et [le<br />
sevbres ch&timents, n'a pu calmer les troubles des Cevennes. ))<br />
Nous ne decrirons pas d'autres scenes aussi sauvages, il faut lire dans<br />
Lo~ivreleuil (1) toutes les atrocites commises par les Camisards; mais, pour<br />
rendre hommage a la verite. il faut ajouter que cet auteur catholique s'est<br />
plu h charger le tableau des cruautes dont il nous a conserve la memoire.<br />
Louvreleuil etait pretre de la. doctrine chretienne, ci-devant cure de Saint-<br />
Germain de Colberte, il faut donc se mefier un peu de son impartialite.<br />
Terminons ce chapitre en donnant l'origine de ce terme, Canzisard, qui a<br />
eti: fort discutee. - On designait ainsi lcs religionnaires, parce qu'ils portaient<br />
au-dessus de leurs vetements une grande blouse blanche, une sorte<br />
de chemise, en patois cevenol una camisa, d'ou le terme Camisards.<br />
. D'apres Court, ce meme terme proviendrait du mot carnisade, qui signifie<br />
attaque nocturne donnee aux ennemis quand ils sont eri chemise (2) ; quant<br />
a Louvreleuil (3), il nous dit qu'on nommait les religionnaires Camisards<br />
pour trois raisons : la premiere, parce qu'au commencement de leur rebellion<br />
qui arriva pendant les grandes chaleurs de l'ete, ils portaient tous une<br />
grande casaque de toile (unu camisa de telel; la seconde, parce qu'ils faisaient<br />
ordinairement leur expedition de nuit, ce qui se nomme en terme de guerre<br />
donner In camuarde (sic) ; la troisikme, parce qu'ils occupaient les grands<br />
chemins, en langue vulgaire, en patois, 12 curnis.<br />
En definitive, dans cette guerre des Camisards, il se cornmit de part et<br />
d'autre des atrocites, mais ajoutons que lcs cruautes des Camisards furent<br />
moindres et de plus courte diiree que celles commises par les catholiques ;<br />
le chapitre suivant prouvera largement ce que nous venons d'avancer.<br />
(A suirre.) J. MARCUS DE VEZE.<br />
(1) L'i>bstination confondue. On peut lire Pgalement l'Histoire des Camisards de<br />
Enghne Bonnemere, :out 2 fait iiripartiale.<br />
(2) COURT, 1, p. 191.<br />
(3) Tome III, p. 221.
-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 51 1i<br />
FAITS SPIRITES A NAPLES<br />
Ce n'est pas seulement a Paris que les invisibles attirent l'attention sur<br />
eux, ils se livrent, dans d'autres localites, a leurs fastidieuses fredaines.<br />
D'un bout a l'autre de notre globe on ne s'entretient que de leurs malicieux<br />
exploils ; personne n'est a l'abri de leurs taquineries, ils ne tiennent<br />
ni du rang, ni de la position sociale, ils recrutent des victimes dans<br />
tous les rangs de la societe, et la toge austbre du magistrat n'est pas un<br />
preservatif contre leurs atteintes, ainsi que le prouve surabondamment l'article<br />
suivant extrait du journal italien : II Vessillio spi~itista qui se publie d<br />
Vercelli, en Piemont. Je traduis textuellement cette importante et interessante<br />
communicalion due a M. Augustin Bernaba, pharmacien a Naples,<br />
ami des victimes et a M. le chevalier Ercole Chiaia, homme devoue aux progrbs<br />
de la science et qui a fait sur le spiritisme des experiences qui ont eu<br />
un si enorme retentissement.<br />
N Le 24 juin dernier, vers la brume, M. Benaglia, juge a Naples, prenait le<br />
frais avec sa femme sur la terrasse de sa maison quand tout a coup il se vit<br />
assailli par une grele de pierres qui l'obligkrent de rerltrer dans son appartement<br />
avec Mme Benaglia, sans avoir pu decouvrir qui lancait ces pierres,<br />
ni d'ou elles venaient.<br />
Cette dangereuse plaisanterie persista pendant plusieurs joilrs consecutifs<br />
sans qu'on put en connaitre l'auteur. Les pierres ayant penetre dans l'interieur<br />
de l'appartement, on ramassa un jour un gros caillou du poids de<br />
1 kilogramme qui, apres etre entre dans la chambre alla briser la vitre d'une<br />
porte interieure. M. Benaglia pensa que ce divertissenierit d'un gout plus<br />
que douteux avait pour auteurs despersonnes du voisinage, qui lui etaient<br />
inc~nnues et fit sa deposition entre lesmains du chef de police, auquel il<br />
presenta le phenomenal caillou qui pesait 1 kilogramme; le chef de la police<br />
pour decouvrir les coupables et faire cesser cette sotte espibglerie fit placer<br />
des gardes sur la terrasse qui en etait le principal the%tre.<br />
(( Les gardes resterent en observation pendant plusieurs jours sans reussir<br />
i rien decouvrir, et finirent par servir euu-memes de cibles au mysterieux<br />
dilettanti qui s'amusait il lancer ces redoutables projectiles. Les gardes<br />
toujours assaillis et rie pouvant pincer le coupable cessbrent de perseverer<br />
dans une surveillance inutile clontl'unique resultat fut de constater que les<br />
Projectiles consistaient en pl&tras, fragments de briques et cailloux de la<br />
rue.<br />
Mme Benaglia eut un jour afiaire sur la terrasse; a peine y eut-elle mis le<br />
Pied qu'elle fut obligee de rentrer bien vite a cause des pierres qui lui
512 REVUE SPIRTTE -<br />
etaient lancees, et pour empecher qu'elles ne penetrassent dans l'appnrte,<br />
ment. elle ordonna a sa domestique, une jeune fille de 11 it 12 ans, de fermc,<br />
les persiennes; Mme Benaglia n'avait pas fait deux pas dans sa chambre,<br />
qu'elle vit tomber perpendiculairement du plafond une pierre sur soi,<br />
epaule, pierre qui se montra tout h fait inoffensive et ne lui fit sentir aucun<br />
ml.<br />
á M. Tjcnaglia recut un jour In visite d'un de ses amis, M. Grimaldi, em.<br />
ploye superieur du chemin de fer. Pendant qu'ils causaient ensemble 211<br />
salon. les pierres se mirent a tomber h leurs pieds sans les loucher. h ce<br />
propos. M. Benaglia raconta a M. Grinialdi les etranges phenomhnes qui se<br />
manifestaient clans sa maison: la petite servante vint a passer en ce moment<br />
B travers le salon, et tout aussitot, il se mit B tomber une telle pluie de<br />
pierres que M. Grimaldi effraye prit conge 8 l'instant.<br />
(< Une autre fois tandis que M. Benaglia et sa femme dinaient ensemble<br />
ils virent tomber sur la table une grande quantite de morceauv de charbon<br />
et d'os enveloppes dans du papier h lettre et des journaux. Le matin meme<br />
Mme Beneglia avait remarque ces papiers dans sa chambre et en avait fait<br />
une masse qu'elle avait jetee dans la cuisine. Elle reconnut, dans les papiers<br />
qui enveloppaient les morceaux de charbon, et les os, ceux qu'elle avait<br />
trouves dans sa chambre. La petite servanle nettoya les assiettes et les<br />
replaca dans le buffet, mais dans le buffet mkme il tomba une nouvelle pluie<br />
de charbons.<br />
(( Dans l'interieur du plafond on entendait des bruits semblables a ceuu<br />
produits par des objets pesants qu'on trainerait ou qu'on ferait tomber.<br />
(( Ces faits avaient cause une telle epouvante li Mme Benaglia qu'elle prit<br />
la resolution d'avoir toute la nuit une lampe allumoe prhs de son lit.<br />
rr Une nuit,les deux epoux en se reveillant virent la lampe eteinte; M. Bc-<br />
neglia sauta du Iit pour la rallumer et, tout a coup, apparut sur le plafond<br />
et dens In direction du lit un globe rouge lumineux, nu milieu d'une<br />
bande egalement lumineuse qui s'etendait d'un bout i l'autre du plafond :<br />
un peu plus loin, et en face du premier, apparut un autre globe lumineus,<br />
mais dont les rayons se projetaient jusque sur les murs de la chambre. Ces<br />
deux globes et leurs bandes changeaient leur lumihre rouge en lumibre<br />
blanche, et reciproquement, la lumiere blanche en lumiere rouge. Cette<br />
continuelle alternalive de lumiere blanche et de lumibre rouge dura environ<br />
une heure et demie, a la grande terreiir de Mme Benaglia.<br />
(( M. Benaglia en racontant cette etrange scene nous disait qu'il croyait<br />
assister h un spectacle de feux de Bengale et d'etincelles electriques.<br />
(( A la suite de cette terrible nuit qui l'avait frappde d'epouvante,
ter dans cette maison, qu'elle quitta sur le<br />
avaient remarque qu'il rie se passait rien<br />
e Gtait hors de In maison, il5 lui donnhrent<br />
ornicile.<br />
om Filomena Ciabnrri, avait chez la 1)lanossedait;<br />
Mme Benaglia Irii donna rendeze<br />
ou la blanchisseuse aviiit l'habili~de de<br />
lit 3 blanchir.<br />
tite Filomena ne manqua pnc de ~enir le<br />
,se. au moment oii celle ci venait de recc-<br />
2 Filomena de prendre ce qui lui appartc-<br />
uivant l'ordre qui venait de lui Atre clonnb,<br />
si on s'etait servi d'un rasoir, et Mme He-<br />
ir le reste de son linge, s'il passait par les<br />
ia de s'eloigner de la corbeille qui le con-<br />
)) .<br />
nication de MM. Ercole Chiaia, et Augustin<br />
Maintenant, quel role joue la petite servante, Filomena Ciaburri, dans<br />
tous ces faits aussi etranges que d6sagreahles '? Est-ce simplement une<br />
petite rusee, une petite espiegle tres deluree, trEs adrcite, qui veut se di-<br />
vertir ailx depens de ses maitres? ou hien un medium insconscient qui<br />
ignore la singulibre faculte qu'il possede? S'incline a. croire que l'auteur de<br />
tous ces tours est un etre invisi1)le qui s'est empare de ln force psycliiclue<br />
qu'a son insu, hien a son insu la pauvre enfant a en surabondance, et que,<br />
grace 2 cette force psychic~ue dont il sait habilement se servir, l'etre invi-<br />
sible a produit tous ces faits qui ont terrifie Mme Rcnaglia et Ctonne son<br />
mari. Est-il m&me bien sfir que la petite Filomena ait pr2.16 :I une intclli-<br />
gencc occulte et tnquinc, de ln force psychique qu'elle ne posshde peut-etre<br />
pas '? Ide vrai coupable ne pourrait4 pas &tre Mme Bennglia elle-meme,<br />
tout h fait ignorante de son pouvoir occulte, ilfi a In force psychique qu'elle<br />
a en cvcbs ? X'aurait-elle pas sans en avoir le moindre soupcon fourni a un<br />
esprit invisible et taquin des armes contre elle-meme? Le fait n'est pas<br />
noiveau; on a vu des gens dou6.3 iileurinsu, sans qu'ils s'en cioulent, d'une<br />
somme enorme de fluide vita1,de force psychique, qui maniee par des intdli-<br />
gences invisibles, produit des effets etranges et leur cause 3 eux-memes des<br />
epouvantes continuelles. HORACE PBLLETIER.<br />
Conseiller d'at.t.olzdl'sseiizent, officier. d'Acnclenzic.<br />
33
51 4 HEVUE SPIRITE<br />
-z<br />
TABLES PARLANTES POSSRD$!I3S DU D E \ ~<br />
Il y en a qui voient Dieu partout, d'aulres qui ne le rencontrent niillc<br />
part; cle mBmc il y en a qui voient des esprits partout et d'autres qui lcs<br />
nient radicalement. II en est encore de meme des dkinons quc M. de Mir-<br />
\zille scnt sous ses doigts, sitot qu'il voit une table se mouvoir ; un de nies<br />
amis pretendait que c'etait l'espt de bois qui, scul, faisait agir les tables.<br />
M. l'abbe Mkric a, lui aussi, rcnconlre le diablc et sa fourche dans dc><br />
seances de tables parlantes, veritablemcnt il y mct tout le bon vouloir d9si-<br />
rable, car c'est sur de bien maigres apparcnccs qu'il fonde sa theorie demo-<br />
niaque.<br />
Ainsi dans une seance a laquelle il assistait avec d'aulres prelats, unc<br />
table, tres docile jusqu'alors, se montra r6calcitraiite, lors de l'cntrec dans<br />
la salle d'une comtesse de ..., le meuble se remuait alors comme s'il avait<br />
des coliques et refusait de repondre aux queslions qu'on lui adressait.<br />
Mme la comtesse de ... ; s'etant retiree, le meuble repril ses esprits et<br />
repondit que son niutisme et son agitation &taient motives par la presence<br />
d'un morceau de la vraie croix: dans le medaillon de cette dame.<br />
Il Bit decide aussitot que le demon etait present et In seance fut levee.<br />
C'etait aller vitc en besogne! et ces esperimenteurs ont inanquk iine<br />
belle occasion de faire une experience scientifique sur l'influence d'une par-<br />
celle de la vraie croix sur le demon.<br />
Quoi. voila un domon imbecile qui a eu la sagacite de savoir, du dial~k<br />
ou il etait, qu'on allait essayer du phenomhne en ce lieu et qui n'a pas eu<br />
l'idee de s'en aller quand cctte comtesse est entree, au lieu de rester lh<br />
comme un niais a se tordre sous l'influence de la parcelle ! il n'avait pas vu<br />
avant l'entree de cette dame, qu'elle posskdi~it cet echantillon clans ce<br />
inedailloii ! C'est assez contradictoire. Ou bien il faut en conclure que le<br />
demon ne ressent l'influence de la croix qu'a 3 mbtres 50 de dist.ancc?<br />
11 n'y avait donc plus pour resoudre cet interessant problbme qu'ri tericirc<br />
un fil sur lequel on eut accroche ln parcellc et h la reculer jusqu'ii cc que le<br />
demon soi1 calme. Peut-etre aussi y a-t-il hune question de massc cl con-<br />
viendrait-il dc comparer les effets aux poids de plusieurs parcclle, de<br />
vraic croix. De plus on aurait un moyen infaillib!e de distinguer les par-<br />
celles authentiques des parcelles truquees.<br />
Cepcndant ces mouvements endiablks pouvaient s'interpreter de bicn deq<br />
facons et ces messieurs n'ont guere ete charitables de s'arr0ter B leur prc-<br />
miere impulsion. Cet esprit' a peut Clre manil'estb sa joie clelirnntc dc w<br />
trouvcr proche voisin de la cliic parccllc, ccla lui coupait la parole.
~SYCHOLOGIQUES 515<br />
: souvenir du supplice de Jesus, et,<br />
er ses sentiments, i moiil; qu'il ne<br />
ble dame qui s'imaginait, avoir LUE<br />
5 sur l'esprit de bois de la table.<br />
l'esprit de M. Elie Meric, car il dis-<br />
e, le point de savoir ~ L I F L est le<br />
s, et aprEs un consciencieli\ evamen<br />
1 soif parait Atrc le tourment qui,<br />
Yerilablement, il faut etre posierle<br />
,ubrations !<br />
joutient que le diable est etranger<br />
inanikre de le demontrer.<br />
outes les langues, je le prie donc<br />
le j'ignore, or jl ne peut nie faire<br />
foi de l'esprit,<br />
n realite toiites<br />
iuler sa yuaiite<br />
)as plus eff, lcaces<br />
eur, Mais il est<br />
s presentent le<br />
l operateurs ; il<br />
ice, churholent,<br />
:ndre dans cles<br />
ii qui leur soit<br />
;e tordre, aussi<br />
II. G.<br />
. dans l'air, de<br />
:Iconrlues, sans<br />
ants dejh, qu'il
5 16 REVUE SPIRITE<br />
Mais il a ete impossible de l'expliquer jusqu'alors; nous n'avons ricn en<br />
physique qui se rapproche de ce phenomene, dans lequel l'attraction semble,<br />
non pas combaltue, mais suspendue momentanement; au point de vue de<br />
la science, il y a 19 un fait de premier ordrc a etudier, car, jusqu'alors,<br />
l'attraction, d'apres la science, n'avait pas d'antidote.<br />
L'attraction n'a jamais ete expliquee dans son fonctionnement intime,<br />
clle scmble sc manifester indbpenclamment du temps et de la distance,<br />
c'est-h-rlirc quc si l'on suppose deux masscs instantanement creees dan<<br />
l'espacc, a des distances aussi grandes que l'on voudra, les influences reciproques<br />
des deux masses se feraient sentir sans delai, sauf qu'elles varieraient<br />
selon la distance et lcs masscs ; c'est du moins ce qui semblc resulter<br />
des tentatices faites par Laplace pour determiner la vitesse de propagation<br />
de l'influence altracti~e. En outre, l'attraction parait etre independante des<br />
masses, en cc sens, que si l'on suppose deux boulets, places aux antipodes<br />
l'un de 'l'autre, sur le glohe terrestre, leurs influences reciproques sont<br />
independantes de ce globe et telles que s'il n'existait pas ; c'est-h-dire que<br />
la matiere n'occulte pas l'influence attractive entre deux masses, quelle que<br />
soit la quantite de matiere interposee entre elles. C'est de ces principes<br />
qu'est tiree la loi dc Newton qui prend la forme dit, comme exprescion<br />
de l'attraction entre deux masses m et m'. C'est l'expression la plus simple<br />
qu'il soit possible d'imaginer.<br />
Elle conduit & ceci : qu'une sphere homogene ou composee de zones<br />
spheriques homogenes variant de densite entre elles, pleine ou creuse,<br />
attire une masse placee a sa surface, ou en des points eloignes de la surface,<br />
de la meme manibre que si toute In sphere etait concentree en un point qui<br />
cst le ccntre de la sphkre, et que, pour une sphere a densite uniforme, la<br />
plus forte attraction est a la surface.<br />
L'attraction a pour consequence un efort ou pesanteur qui tend constam-<br />
ment a rapprocher les inasses l'unc de l'autre. Un boulet est donc sollicite<br />
par la terre et la terre est sollicitee par le boulet; l'cffort est de 1 kilogramme<br />
sur une massc d'eau de 1 decimetre cube placee ii la surface de la lerre.<br />
Examinons h present dans qucllcs conditions l'attraction est combatlue<br />
dans les cas corinus. Si nous suspenclons le boulet a une ficelle accrochee<br />
au plafond d'un edifice, nous opposons, l'effort resultant de l'attraction,<br />
la resistance du fil 2 la rupture; nous empechons l'effet appele clbute dc<br />
s'accomplir, mais nous n'annihilons pas l'attraction pour autant, le tirage sur<br />
le fil en fait preuve. Nous pouvons encore combattre l'attraction par la facc<br />
rnusculairc, en soutenant le boulet a bras tendu.<br />
Dous pouvons projeter de bas en haut un courant fluide, gazeux OU
JOURNAL II'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 517<br />
liquide, comme dans le cas du jet d'eau qui supporte une sphbre abandonnee<br />
dans le jet; mais, dans tous les Ca., il n'y a, en realite qu'une force<br />
opposee a une autre force et l'attraction ne cesse pas d'etre en pleine<br />
activite.<br />
Prenons maintenant le cas d'un aimant qui attire de bas en haut ilne<br />
petite boule metallique ; nous opposons ici une attraction & une attraclion,<br />
mais l'une nc detruit pas l'autre, la terre agit sans arr6t sur la boule, et il<br />
est verifiable que la boule se precipite vers l'aimant en mouvement acceler6,<br />
constituant une veritable chute ; nous n'avons pas de cas of1 l'ainiant maintiendrait<br />
la boule flotlante entre lui et le globe terrestre Il n'y a donc<br />
aucune analogie entre le ph6nombne de levitation et celui que je liens d'indiquer,<br />
car dans la levitation le corps flotte. Dans tous les cas cites, il est<br />
visible que l'attraction n'est pas annihilee, mais seulement combattue ; tan-<br />
dis que dans le phenomene de le~itution le phenomene est tel que si l'attrac-<br />
tion meme etait annihilee.<br />
Il y a pourtant deux cas, dans les phenomenes observables, ou l'attraction<br />
semble annihilee. Le premier est la suspension de la grele pendant de<br />
longues durees ; le second est relatif au planement de certains oiseaux, et<br />
j'ai essaye de les rattacher aux phenomenes de levitation. (Les lecteurs vou-<br />
dront bien ne considerer ce qui suit que comme une hypothese, je n'y<br />
apporte aucune pretention.)<br />
J'ai fait remarquer que, d'apres la loi de Newton, la matiere n'intercepte<br />
pas l'intluence attractive entre deux masses separees par une autre masse;<br />
cela est peut-etre vrai pour la matiere aux trois etats : solides, liquides,<br />
gaz. Mais n'existerait-il pas certains fluides qui auraient la propriete de<br />
constituer une barrihre a l'influence attractive, sur les masses qui en<br />
seraient couvertes comme d'un enduit impermeable ou qui en seraient<br />
impregnees ?<br />
Considerons le cas de la grele ; lors de certains orages on voit des nuages<br />
rouges appeles mvages de gdle, dequels s'echappe un bruit rauque et con-<br />
tinu, pendant une duree qui atteint parfois trois quarts d'heure; nuages<br />
desquels il ne tombe de pluie que lorsquc la chute des gr&loris commence.<br />
Plus la duree precitee est longue, plus gros sont les grcYons, et ils attei-<br />
gnent parfois lc poids dc 4 GU 500 grammes. Le grBlon doit SC former a sec,<br />
c'est-&-dire que les vapeurs qui l'alimentciit doivent passer h l'etat de glace<br />
sans passer L l'etat d'eau intermediaire; conjointcment a cet effet, il doit se<br />
produire une sorte de saturation electrique, soit dans la masse, soit sur la<br />
surface, qui a la propriete supposee de soiistraire les masses a l'influence<br />
attractive ; les grelons obeissent alors fucilcment, malgr6 leur grosseur, aux
518 REVUE SPIRITE<br />
effets attractifs et repulsifs des nuages entre eux, d'ou dcs heurts perpetuels<br />
qiii produisent le bruit rauque que l'on percoit.Mais. que pour une cause<br />
ou une autre, variation de temperature, vibration due au tonnexe, etc., 1cs<br />
nuages liennent a donner de l'cau, les griklons mouilles sont debarrassh<br />
de leur nappe protectrice et la chutc commcnce aussitol. On s'eipliquerail<br />
alors pourquoi des rlctonations d'artillerie, ou dcs sonneries de cloclie,<br />
auraient ln propriote d'emp8cher la formation de ces gros grMons, en pro-<br />
~oquant une condensation qui en hf~terait la precipitation avant qu'ils nc<br />
soient parvenus a un gros volume. (La gr& ordinaine peut 81re due la<br />
congelation dc gouttes, pendant la chutc, et ne rentrerait pas dans le ca.i<br />
que j'indique. 1: cst impossible que dans la duree de la chute un grelon<br />
puisse atteindre aux dimensions dont j'ai parle.)<br />
Je passe maintenant au cas des oiseaux. Tous les observateurs ont<br />
remarque !a propriete qu'ont les planeurs, d'evoluer dans le vent dans tous<br />
les sens, sas donner un seul baitemcnt d'aile, pendant de longues durees.<br />
Cette affirmation oonstitue un paradoxe devant les lois de la mecanique,<br />
elle ne trouve pas plus de credit devant la mience officielle que n'en ont<br />
trouve, il y a quinze ans, les phenomenes spirites.<br />
J'ai, pour ma part, observe, pendant de longues annees, le vol des oiseaux<br />
et j'ai du me rendre aux assertions de Mouillard, Desterno, de La Landelle<br />
et autres. Je citerai un seul cas sur peut-etre mille que j'ai constates : au.;<br />
en~irons de Tunis est un lac et une vaste plaine, donnant un cspace plan<br />
de pres de 2u kilometres. En compagnie d'un ami nous ~imcs, en ces lieux,<br />
un aigle s'elever a 30 metres de nous, a coups d'ailes puissants et lourds ;<br />
parvenu a 40 mbtres de hauteur, il cessa de ramer; le vent soufflait du<br />
nord, regulier ; la plaine et le lac Ctaient au sud par rapport a nous ; l'animal<br />
decrivit quelques evolutions, se tenant aussi plan qu'une feuille dc<br />
carton, toujours montant; puis, tout a coup, h partir dc 80 metres de hauteur<br />
environ, il se dirigea en ligne droite au sud, montant en rampe fortc<br />
et re~uliere ; nous le voyions en queue parfaitement projete sur le ciel en<br />
son envergure, le moindre mouvement des ailcs eut ete perqu, vu scs<br />
dimensions; il se perdit, apres cinq minutes, dans l'azur et au loin.<br />
L'animal se comportait absolument comme l'eut tait un ballon du Loulre,<br />
ayant jorce ascensionnelle ct emporte par le vent. Or, cet effct cst impossible<br />
pour quiconque est verse quelque pcu dans la physique et la mecanique;<br />
ri~n, dans la science actuelle ne peut l'espliquer et l'essai que je<br />
vais en faire n'est qu'empirique. Supposons qu'cn raison de la non concluctibilitk<br />
des plumes pour l'electricite, les surfaces cle l'animal, isole dacs le<br />
milieu, puissenl, par le frottement de l'air, se charger d'une nappe elec-
JOURNAL D'ETUDES PSYCXOLOGIQUES 519<br />
-__--trique<br />
ou se saturer, si l'on ~eut; il se trouve, au bout d'un certain temps,<br />
isole par rapport a l'influence attractive, c'est a-dire dans les conditions du<br />
grblon, et alors les condilions d'equilibre dynamique changent du tout au<br />
tout.<br />
Dans l'air calme ces effets ne se realisent pas; mais il est remarquable<br />
dejh que l'air calme est loin de renfermer le degre de saluration electrique<br />
de l'air en mouvement, et que l'air est d'autant plus saturi: qu'on s'elevc<br />
davantage dans l'atmosph&re, ces deux donnees corroborent deja nia supposition,<br />
elles ont ete verifiees.<br />
En outre, il est remarquable que si l'on humecte lhgerement le plumage<br />
d'un oiseau, son vol devient des plus difficiles et correspond alors assez<br />
bien aux resultats du calcul, deduit des lois mecaniques, sur la resistance<br />
de l'air; alors qu'on arrive a des resultats absolument disparates quand on<br />
veut soumettre au calcul la depense mecanique d'un volateur anims en<br />
raison des vitesses combinees, des surfaces et des masses, dans les cas ou<br />
l'animal est dans ses conditions ordinaires. L'eau, en se vaporisant, emporterait<br />
(d'apres mon hypothese) la couche electrique ct l'attraction agirait<br />
avec son maximum d'intensite sur l'animal.<br />
Certains ineteores pesants, qui ont traverse l'atmosphhre, se sont aonduits<br />
aussi d'une maniere baroqiie, deviee des lois de la mecanique; decrivalit<br />
des orbes et des courbes dans le plan horizontal, inconciliables avec<br />
leurs vitesses. Tel un meteore de grande dimension qu'on vit a Alger il y a<br />
quelques annees.<br />
Jules Verne laisse soupconner quelque anomalie de ce genre, quand il<br />
fait passer son boulet derriere la lune avec une lenteur excessive.<br />
11 semble donc, a priori, qu'il y a des cas, dans la nature, ou l'influence<br />
attractive peut etre, non pas equilibree, mais annihil6e; comme si l'influx<br />
inconnu, qui relie chaque molhcule d'un grave au globe terrestre, cessait<br />
de fonctionner, el a cet egard les phenomenes de levitation, dans les experiences<br />
psychiques devraient attirer l'attention des savants, car ils ouvrent<br />
un horizon tout nouveau sur 1cs lois qui relient les mondes entre eux.<br />
Soit que le corps qui s'elEve est sature d'un fluide dans toute sa inasse,<br />
ou rerouvert d'une nappe enveloppe prntectricc, ou que l'influence psychique<br />
du medium ait pour cffet, par une sorte de magnetisme, d'empecher<br />
l'action du lien secret qui relie chaque molecule de la masse suspendue au<br />
glose terrestre, le fait n'en est pas moins extraordinaire, et il serait tres<br />
curieux de d6couvrir que la matihre peut etre soumise, - en sa fonction<br />
fondomcntale, la propdte d'atli~er, - au caprice de la volontii.<br />
Car nous poiirrions en deduire que si la volonte a pouvoir de maltriser
520 REVUE SPIRITE<br />
les influences moleculaires, ainsi que tendent a le prouver les materi a 1' zsatlons<br />
et demolecula?-zsalions, l'attraction peut etre le resultat d'une bolont6<br />
agissant par un fluide (?). L'esprit regirait donc la matierc (?); ou bicn,<br />
selon des auteurs anciens, la matiere ne serait qu'une forme de l'esprit (?).<br />
Home dit que dans ses enlevements, il ne se sentait pas plus soutenu par<br />
un point du corps plutot que par un autre, mais qu'il sentait parfois comme<br />
un influx s'bchapper de ses pieds. Mais on ne saurait assimiler la suspension<br />
d'une masse de 73 kilos (ce que pouvait peser ce medium) a un effet<br />
de recul du il l'echappement d'un fliiide; car deja, si l'on emplcyait un courant<br />
d'air ascensionnel pour supporter un homme, il faudrait une litesse<br />
de projection enorme et l'homme, ainsi soutenu, sentirnit la pression qui en<br />
resulterait, pression egale a son poids, et plus le fluide est subtil, plus la<br />
vitesse doit etre considerable et la depense mecaniquc egalement.<br />
Supposons une machine lanqant de bas en hwt une colonne d'eau frapparit<br />
les pieds d'un homme de '75 kilos et avec assez de vitesse pour le soutenir.<br />
on trouve que la vitesse de projection, si on admet 6 decimetres<br />
carres de surface doit etre de 6 m. 50, ce qui represente un travail mecanique<br />
theorique de 412 kilogrammetres ou 5 chevaux et demi. Si nous SLIPposons<br />
qu'il s'agit d'une colonne d'air, la vitesse doit atteindre 160 metres,<br />
ce qui represente uii travail de 12.000 kilogrammelres. Plus le jet fluide<br />
suppose sera subtil et plus grande sera l'energie mecanique a depenser.<br />
Or, il est manifeste qu'une semblable depense d'energie ne saurait avoir<br />
sa source dans l'energie accumulee dans le medium ou les assistanls et que<br />
la fondion ne consiste pas a opposer une energie a l'energie attractive.<br />
Quand on ~eut empkcher une chute d'eau en colonne d'agir sur un<br />
moteur, on dispose de deux moyens, l'un qui nocessite une force considerable,<br />
resister au moteur; l'autre qui consiste A former une valve qui permet<br />
ou non l'ecoulement de l'eau, ce qui se fait sans effort appreciable<br />
comparativement au premier moyen.<br />
Il se peut donc, qu'a l'instar de l'exemple pri!cedcnt, il suffise d'une force<br />
insignifiante pour faire cesser l'influence attractive, pourvu qu'on dispose<br />
d'un moyen propice, alors qu'il faut des forces considerables pour lui faire<br />
opposition quand elle est en activite.<br />
On peut encore former une autre hypothese : si l'attraction est le resultat<br />
d'une proprieli! vilalc de la matiere, animique si l'on veut, cette manifestation<br />
serait alors physiologique. Ce serait la manifestation premiere des<br />
etres organises au plus bas degre. Dans ce cas elle serait de meme nature<br />
que l'influence magnetique qu'exercent entre eux les etres organises superieurement<br />
et soumise A l'influence de ces derniers. On magnetiserait donc
Joun;uAr, ~'E~cnes PSYCHOLOGIQUES 531<br />
]es molecules d'un grave, comme on magnetise un individu, et on les obli-<br />
gerait ainsi a modificr leurs influences magnetiques avec le globc tcrrestrc<br />
dans les cas de levitation, entrc elles et dans une meme massc dans lcs<br />
phenomencs de materialisation, demolecularisation, etc. Ce qui conduirait<br />
k ceci : que le physiologique ou l'animique se soudent au physique d'un<br />
bout a l'autre de l'bchelle des &es, et que, depuis l'atome jusqu'j I'infi~ii,<br />
tout l'univcrs est compose d'8trcs organises animiqueinent.<br />
e me suis pas occupe, dans cct cssai. du point de savoir si l'intrrven.<br />
: forces occultes intelligentes est indispensablc ;i l'accornplisscment<br />
inomenc dc Ibvitation, ou si, comme l'ont prGtendu quclqucs auteiirc,<br />
II: ~~diurn cst siiffisant a lui seul pour le produire; jc n'ai esamini: quc le<br />
cote physique du phenomene; ;i cet egard, qu'il emane du m6dium seul,<br />
ou de forccs occultes, ou dcs dcuv reunis, la question reste telle et le phenomhc<br />
demontre d'etranges propriotes de la part de l'homme ou dcs intelligences<br />
occultes. Cependant, dans les phenomenes de la nature dont j'ai<br />
piirlb, il n'y a pas lieu de faire intervenir d'autres causes que des causes<br />
pureinent matericlles.<br />
H. GOUPIL, ivgt>niew.<br />
CHRONIQUE LITTERAIRE<br />
Tire de I'EcZaireur de l'Est, a Reims :<br />
Decidement nous sommes force de devenir spirite. Dans notrc derniere<br />
Chronique, nos lectcnrs ont pu remarquer quelques tendances i approuver<br />
et menie a nous laisser seduire par la philosophie d7Allan Kardec.<br />
Les fervents de la nouvelIe morale ont sans doute cru voir en nous un<br />
neophyte qui n'etait pas trop 5 dedaigner, malgre le peu de poids que peut<br />
avoir, clans la balance des opinions, riotre appreciation personnelle.<br />
Auvi nous ont-ils fait l'honneur de nous envoyer deux nouveaux volumes<br />
qui viennent de paraitre il y a quelques jours, volumes dans lcsquels sont<br />
traithi toutes les questions et tous les points de vue de la philosophie<br />
spiritc.<br />
Dans l'un d'eux, Aprbs la mort (lihrairie des Sciences psychologiqucc), (1)<br />
l'auteur, M. Leon Denis, expose les theories du spiritisme au point de vue<br />
moral et au point de vue scientifique.<br />
Dans une premiere partie, traitec d'ailleurs avec une logiquc nette et<br />
serr~c, M. Leon Denis montre le spiritiinlisme experimental comme ayant<br />
ete connu par les pretres et par les inities de toutes les religions anciennes.<br />
(1) 1, rue Chabanais, Paris.
522 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
Les prBtres d'T~is, en Egypte, de Krishna, dans l'Inde, de Jupiter, en Grbcc, de<br />
Teutates ct d'Odin en Gaulc el en Scandinavie, conservaient au fond des<br />
temples, dans les mysterieuu meandres des souterrains de Memphis, dans<br />
les pagodes, dans les cryptes sacrees, dans les antres des sybilles, dans les<br />
forets de chhc d'Armorique, autour dcs dolmens et des mcnhirs, les elements<br />
de la doctrine cach6e soigneusement aux yeux du vulgaire.<br />
.Tesus-Christ lui-mkmc et Ics prcmiers apotres connurent et eurent souvent<br />
rccours au.; eliiments de ln scicnce des inities pour accomplir leurs miracles<br />
et frapper l'esprit du vulgaire.<br />
Jesus etait un initie de la secte des Esseniens qui conservaient, dans Ia<br />
retraite, la tradition des propheles et des grands prctres. Les colonies de<br />
cette tribu, etablie sur les bords de la mer Morte, s'etendaient jusque dans<br />
la vallec du Kil.<br />
C'est la, parmi eux, que Jesus passe les annees qui precedent son apostolat,<br />
annees qui restent oltscurcs pour l'histoire et dont aucun evangile ne<br />
parle.<br />
M. Leon Denis developpe ensuitc, dans un style entrainant, les bases ct<br />
les dements divers de la doctrine spirite et montre ainsi tous les rapports<br />
qui existent entre elle et les differentes religions, principalement avec le<br />
christianisme et le bouddhisme de l'Inde.<br />
11 \a meme jusqu'a dire et presque prouver, en se basant sur l'analogie<br />
qui existe entre la rrimourli des Indous et la trinite chretienne, que la doctrine<br />
de Jesus-Christ ne serait qu'une adaptation de la religion de Krishna<br />
aux meurs de l'occident.<br />
Nous ne sommes pas assez fort en theologie pour donner notre opinion<br />
personnelle la-dessus. Mais il faut avouer qu'a przmiere vue, il semble y<br />
a\oir beaucoup de points de contact entre les deux doctrines.<br />
En somme, le livre de M. Leon Denis est un volume inthessant a tous les<br />
points de vue. Mais nous le recommanclons specialement aux curieux, auu<br />
amateurs du nouvcau, aux chercheurs de l'inconnu et de l'infini.<br />
Le second volume, dont l'auteur est M. Louis Gardy, est intitule : Cherchons!<br />
(rnt',me libraire que le precedent).<br />
M. I,oiiic; Gardy, fervent adepte du spiritisme, ne cherche pas, commc<br />
hl. Leon Denis, & prouver l'existence latente de la doctrine d'Allan Kardec<br />
dans les mysteres et dans les initiations des religions passiies.<br />
II place seulement devant les yeux du lecteur les faits acquits par les exphriences<br />
actuelles. Aux savants qui raillent, il oppose les savants qui croient<br />
et demande aux incredules d'expliquer d'une facon vraimerit rntionnell~'.<br />
probantc ct r raiment serieuse, Ics plienomfines obtenus par la mcdiumnitt'
I"<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 333<br />
des sujets, par l'hypnotisme, par les tables tournantes, pas les manifest+<br />
tiens spontanees des esprits, etc. Comment aussi expliquer scientifiquement<br />
]es pressentiments, les cas de double vue, les apparitions, les fantomes, les<br />
hallucinations ?<br />
Mais quittons vite le spiritisme car si nous continuons sur ce ton, de<br />
simple chroniqueur que nous sommes, nous pourrioris devenir apotre de la<br />
nouvelle religion.<br />
Si nous analysions un peu de roman pour nous distraire de la suggestion<br />
des esprits frappeurs, des derviches tourneurs et des fakirs reveurs?<br />
Justement nous avons la sous la main, un volume B 3 fr. 50, couverture<br />
jaune, mine souriante, dont le titre : Une heure dozzbli, est plein de sous-<br />
entendus et de promesses allechantes.<br />
L'auteur, M. Paul Grendel, qui n'en est pas 3 son premier volume, publie<br />
celui-ci chez Gaujac et Tallandier a Lille.<br />
C'est de la decentralisatior, litteraire et comme nous en sommes grand<br />
p:wlisaii, nous ouvrons le livre avec bonne grtice et surtout avec interet.<br />
Horreur! a peine avons-nous lu deux ou trois chapitres que nous retom-<br />
bons dans le theme precedent. De Charybde en Scylla! Decidoment, c'est de<br />
!a persecution! Il doit 7 avoir quelque esprit malin la-dessous!<br />
Spiritisme! Spiritism for ever! Notre article doit changer de titre : ce<br />
n'est plus une chronique, c'est une revue spirite que nous ecrivons, quelque<br />
chose comme une concurrente de ia Pcase'e des morts.<br />
Oh! M. Grendel, comme c'est mal de jeter de temps en temps une reclame<br />
spirite au milieu de ces belles pages ! Vous desirez une appreciation? Eh<br />
bien! en voila une. Le livre est beau, le style est bon, la poesic du sujet va<br />
m6me parfois jusqu'a mouillcr les yeux ; il y a la-dedans de l'&me, beaucoup<br />
d'$me et surtout beaucoup d'amour, de cet amour frais et suave que nous<br />
aimons et que nous rencontrons si rarement.<br />
Nous y voyons des silhoueltes de femrnes conlme il y en a tant dans la<br />
vie ct des profils d'amoureuses comme on en voit guere. Il y a de la passion,<br />
de l'i2teret, du drame vecu, senti et bien rendu surtout. II y a du coloris,<br />
des tons chauds qui attirent : c'est de la bonne peinlurc; mais helas! ...<br />
sur cette bonne peinture, un barbouilleur d'affiche a col16 dc petits carres<br />
de papier couverts de reclames. Jugez donc du bon effet que cela produit<br />
dans un salon! ...<br />
C'est ce qui nous est arrive en lisant Une heure cl'oubli. Au milieu de ce<br />
drame d'amour intime, tout vibrant d'emotions et de passions humaines,<br />
on rencontre de temps en temps une n tartine i) qui cherche a faire ressortir<br />
la valeur du spiritisme.
624 REVUE SPIRITE<br />
Eh bien ! ccla laisse dans l'esprit une mauvaise impression qui fait tache<br />
sur la po6sie du style.<br />
hites-nous encore des romnns, M. Grendcl. Mais, dc gram, n'y melel<br />
plus le il Prenez mon ours â des spirites. De la psychologie si vous voulez,<br />
mais non du proselytisme! (MCmc librairie, 1, rue Chabanais, Paris,<br />
LES GRANDS MYSTIXRRES. ANA1,I7SE<br />
L. DUQUI~NOI~.<br />
M. Eugcine Nus, le publiciste bien connu, collaborateur de M. Victorien<br />
Sardou, ecrivain essentiellement spiritualiste, est l'auteur de plusieurs<br />
ouvrages qui interessent directcment nos croyances. Parmi ces ouvrages<br />
citons : ((Choses de l'autre monde â, á Kos bbtises n, Les dogmes nouveaux ,).<br />
J'ai eu l'honneur d'analyser deja devant vous á Choses de l'autre monde U ,<br />
l'auteur y traite directement la question des faits spirites observes et etu-<br />
dies attentivement par lui des l'annee 1852. Il a constate aiusi l'existence<br />
reelle de ce que l'on appelle bien a tort le phenomene, ct y decrit les diffe-<br />
rents moyens bien connus chez la phpart des peuples actuels et anciens, de<br />
se mettre en rapport direct avec des intelligences invisibles pour nous dans<br />
l'etat normal ; elles habitent I'atmosphere terrestre, 1 ivent d'une vie spe -<br />
ciale a cote de nous, nous coudoient pour ainsi dire et nous font agir bien<br />
souvent au mieux ou au pire de certains de nos int6r&ts, selon leur qualite<br />
superieure ou inferieure comme intelligence acquise, bonne ou mauvaise<br />
selon le degre de leur propre etat d'avancement moral.<br />
Une dedicace tres spirituellement ecrite se trouve en tbte de Choses de<br />
(( l'autre monde â et donne une jusle idee des opinions et dec conclusions<br />
de l'autciir. Je vous ai rappele, dans unc reunion precedente, quelqucs cha-<br />
pitres dc ce remarquable ouvrage en vous lisant certains passages. Aujour-<br />
d'hui, j'aborde l'analyse des
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 5%<br />
- ---?-<br />
ne pas comprendre qu'un etre pensant puisse vivre sans avoir une croyance<br />
reflechie sur la cause et le but (le la vie.<br />
Apres avoir bien chcrche et fouille partout, dit-il, dans les traditions, les<br />
divers systbmes religieux, et les donnecs scientifiques, je crois avoir troul-6.<br />
Mon livre sera donc un credo dont j'appuie les articles sur la science, l'his-<br />
toire, la raison et le caeur. .Je n'ai la pretention d'imposer a personne mes<br />
croyances. Que chacun soumette a sa raison, comme je l'ai fait a la mienne<br />
ropre, le fruit de mes recherches, en nhgligeant ma pwsonnulile : puissc-<br />
:-on y trouver la foi profonde et confiante qui l'a dicte.<br />
D'ou viens-je 7 Ou suis-je? Ou vais-je ? se sont demande bien des hommes<br />
a ioutes epoques. á Que scais-je r disait Montaigne. L'ouvrage de M. Eu-<br />
@ne Nus repond precisemenl a ces questions.<br />
La premikre partie qui a pour titre ainsi que je viens de le dire, Vie uni-<br />
verselle n, y est divisee en plusieurs chapitres que je resiimerai successive-<br />
ment.<br />
Dans le premier, l'auteur traite de (( Dieu et de son existence )). Il affirme<br />
hautement Ptre doiste et resume ses arguments dans celui bien en~ploye<br />
1 par notre vknere maitre lllan Kardec : Tout enet intel&enl nt'ressiie adsohment<br />
we cause intelligente. Etudiez attentivement la nature et concluez<br />
1<br />
vous-m8mes. Je crois, dit M. Eugene Nus,a Dieu. conscient, se sachant et se<br />
sentant Btre, a iine providence in~elligente qui protkge parlout le developpement<br />
de la vie et sauvegarde l'ordre universel, tout en laissant a l'individu<br />
la liberte de ses mouvements et le merite de ses efforts.<br />
Le deuxieme chapitre estintitule : á Le monde n. L'auteur constate d'apres<br />
) les donnees mhes de la science, que dans l'univers visible pour nos sens,<br />
la vie et le mouvement intelligent existent partout ; depuis l'infiniment<br />
petit etudie a l'aide du microscope, jusqu'a l'infiniment eloigne apequ dans<br />
nos telescopes qui, perfectionnes encore dans la suite par les progres de<br />
l'optique, reculeront bien encore clans l'avenir les limites de notre champ<br />
actuel de vision. Le monde est le produit de cette force divine que l'on<br />
appelle la nature. La nature est une puissance de Dieu, mais la nature n'est<br />
pas Dieu qui demetire bien incogniscible pour nous, a notre present degre<br />
d'avancement, dans l'echelon des etres intelligents.<br />
L'auteur repousse le materialisme, ne voyant dans la nature que ln<br />
matihre et des forces qui 1~ii sont inherentes, dit-il, mais dont il se declare<br />
bien empec3e d'indiquer les causes qui les font agir a chaque instant de<br />
facon intelligente.<br />
11 repousse egalement le pantheisme, dont l'erreur est d'a~oir pris pour<br />
l'etre lui-rnkme, une force de l'Btre.
526 REVUE SPIRITE<br />
-<br />
Dans le troisikme chapitre (( Pourquoi le monde n, l'auteur repond de suite :<br />
pour que l'homme fasse sa route et dirige sa vie. sachant d'ou il part et oh<br />
il cloit aller. Impossible, dit-il, :le comprendre le mystkre premier de Ta creation.<br />
La science qui ti. decouvert les lois du mouvement et les fonctions<br />
&es, ne sait rien de l'essence des forces et des choses, et renonce h savoir.<br />
Pareillement, la mhtaphysique avec tous ses systbmes n'a jamais resolu<br />
cette question d'origine, ou se brise la pensee humaine. Aucune doctrine,<br />
ni aiicune religion n'ont pu en dire davantage. Il faut s'incliner sans savoir<br />
et sans comprendre. A quel degre d'ascension dans nos existences successives<br />
3 venir, arriverons-nous a cette grande connaissance? Qui peut Ic<br />
dire? L'activite divinc a du creer et crbc sans cesse sous nos yeux. C'est<br />
tout ce que nous pouvons actriellement constater dans cet ordre d'idees.<br />
Le monde visible est soumis Ci deux forces meres constatees par la trarlition<br />
et enseignees par la science : l'une, l'attraction qui semble attirer tous<br />
les corps vivants les uns vers les autres : l'autre, la concentration qui fait<br />
adherer les parties d'un meme corps entr'elles et constitue ainsi I'indijidualite<br />
de chacun de ces corps.<br />
Le chapitre IIIe est intituTe (( la nebdeuse )). L'auteur y parle d'abord de ce<br />
qu'il appelle lui á In ~nntiere difuse ?-epandue dans l'espace infini pl ce que<br />
les anciens hrahmes de l'Inde appelaient : (( collection des elemenls subtils u ;<br />
les druides nos ancetres a le chaos des gevmes tenant towtes clzoses dissoutes )) ;<br />
et ce que l'esprit moderne s'appuyant sur la science et l'observation enoncc<br />
ainsi : tout est dams rethel-, tout v~ent de l'ether, fluide eminemment subtil,<br />
existant partout, constituant par sa condensation la matiere cosmique; celle<br />
qui, a un moment donne, mue dans certaines de ses parties par une forcc<br />
intelligente, donne naissance L7. la vie quJeIle renferme en germes; cctte<br />
matiere subtile se trarisfor-me ainsi en ndbuleuses, puis en amas stellaires<br />
qui sont ces soleils cclairant les differents mondes formus a leur tour de 1.1<br />
mbme substance : planetes, satellites et cometes.<br />
Ih'ous ne pouvons juger de ces nehuleuscs que par celle dont fait partic<br />
notre planbtc, et quc nous pouvons ainsi observer. Elle est composee dc<br />
groupes ou systbmes solaires diversement combines, diversement colores,<br />
et decrivant dails l'orhite generale des courhes variees. On ne saurait trop<br />
.etudier dans des ouvrages spbcinux, notamment dans l'astronomie populaire<br />
de Flammarion, la constitution et les detail? de notre univers. Nous apprenons<br />
ainsi, que toute forme manifestee nait, vit et meurt : les soleils,<br />
les terres, comme le brin d'herbe, et que tous les corps materiels sont soumis<br />
a la meme loi: leurs fragments et debris se transforment dans le vask<br />
laboratoire de la nature et servent a coniposcr les elements d'autres corps.
JOURNAL D'ETUDE~ PSYCHOLOGLQUfCS 527<br />
pitre IVe traite N de la Terre H. D'ou est sortie la terrc feconde?<br />
l<br />
Ue~llduucZ a la gkologie rkpond l'auteur i5 sa propre question. Elle nous<br />
enseigne qii'il a fallu des siecles et des sihcles encore, pour que le globe<br />
l<br />
eml~ryonnaire se formi'kt definitivement. Cornment s'est operee 1,t concentra-<br />
1<br />
1 tien qui a fait le noyau de la planbte ? Pour cctte planhte naissante, comme<br />
pour l'emliqon humain, commz pour le germe \eg61al, la scirnce ne ronque<br />
l'action des forces; elle jgnore le secret de lit vie. M. E~igene Nus<br />
rksume ensuite les plinses successives par lesquelles a passees cette planhte.<br />
Des livres speciaux decrivent ces differents etats successifs de In terre, ses<br />
1 bouleveiwments geologiques, ses cataclysnles, ses creations successives<br />
adaptees il chaque noiivcau milieu ou elles etaient appelees il vivre, et a<br />
constituer pour la periode suivante des formes mieuv org;lnisees et adaptees<br />
ii un etat meilleur que le precedent. Toujours le progrCs lent et laborieu,,<br />
mais se produisant de fqon constante.<br />
Les evolutions de la vie sur notre globe sont racontees par lui-meme. La<br />
terrc est son propre historien. Les feuillets tourmentes sur lesquels elle a<br />
ecrit ses mdmoires ont ete bien souvent dechires par des cataclysmes, tels,<br />
par exemple que notre dernier deluge dont les traditions de tous les peuples<br />
de l'antiquite nous ont transmis le souvenir. Mais la science humaine, laborieuse<br />
et paliente, a su retrouver l'ordre des pages el la serie des evenements.<br />
La, s'arrete la premiere partie du bel ouvrage de M. Eugeiie Nus. J'ai voulu<br />
faire l'analyse de ce bel ouvrage en citant tres frequemment son leste meme ;<br />
c'est le meilleur moyen, a mon avis, d'en donner l'idee In plus exacte.<br />
(A suivt-c.) Capitaine BOULLS.<br />
NECRULOGIE. - lCllrlC AUGUSTE CATALA, nee Ambry, nous annoiice le dkcbs<br />
de hl. .JULES FRAXCOIS CLOS, capitaine de vaisseau en retraite, commani<br />
deur de la Legion d'honneur.<br />
1 M. II. LIRUTAUD, de Rio de Janeiro, nous fiiit part de Iri desincnrnntion du<br />
regretth EltKICST LAPLACE, ami intime de ln f'timillc Lieutaud ; inoclele des<br />
jeunes gc~is il Btnit soutien de sa famille dcpuis la mork de son pCro et donnait<br />
& ses jeunes frbres l'instruction et l'education necessaires :iwc un zele<br />
et un devouement sans borne. Une bonne pensee pour ce spirite ecldire.<br />
MM. et Mn"" CAI\IILLE et ERNEST FLAMMARION ; MM. et Mu'" MAR~IN-FLAMM<br />
RION et VAII,I,ANT-FI,AMMARION, nous font part du deces de leur phre et grand<br />
pbre M. JULES FLAhlMXlilOi\', k l'fige de 81 ans ; ce Sut un esprit eclaire,<br />
trbs intelligent, qui sut proparer sagement l'avenil: de sa, famille.<br />
M. ROMAN, spirite de la premiere heure, nous annonce le decus de son flls<br />
Louis, h l'hgc de 24 ans; la vie de ce jeune homme fut une longue epreuve,<br />
supportee paliemment au milieu dIune f,tmille spiriCe qui l'aimi~it, qui cut<br />
Voulu pour lui une vie terrestre meilleure.<br />
Mlne et MM. VAN DER M~:ERSCH et GRVERS, nous annoncent le degngcment,<br />
corporel de M. E. IL VAN DER hlEEltSCI-I, l'un dcs plus brillants avocats du
52 8 REVUE SPIRITE<br />
-- -<br />
barreau de la ville d'Anvers. Ces deux familles ont connu intimement<br />
Allan Kardec et sont restees ses adeptes.<br />
Un spirite de la premikre heure, ami du maitre, RI. L~?ON LAURENT WIS.<br />
SELLE est decede le 20 septembre dernier, a l'rige de 53 ans; les reunions<br />
spirites qu'il presidait tous les lundis, chez lui, 30, rue Amelot, etaient tr&<br />
suivies car on tenait Leon Wiss~lle pour un homme de tres convaincu;<br />
il etait seconde par sa femmc et par sa fille qui est un excellent riiedium.<br />
Chez lui point de bavardages et de sots propos, tout y etait serieux. Le?<br />
communications donnees par de nomlireur mediums ccriiains et a incarnation<br />
y servaient de sujets d'Ctude; il se plilisait h les commenter avec<br />
sagesse. Cette petite famille, cette trinite s'aimait, travaillait pour vivre,<br />
faisait le bien silencieusement, sans ustentation comme de verilables spirites.<br />
Quels dignes et braves gens !<br />
Wisseile sachant que chacune de nos actions laissc sa trace indelehile<br />
dans notre moi conscient, h l'etat d'images parfaites, voulait que chaque<br />
parole prononche, que tout acte commis par lui fussent toujours conformes<br />
a la justice et a la raison Dc, la, sa quietude constante, son amour du labeur<br />
quotidien (et le sirn etait penible), sa satisfaction profonde d'etre utile au\<br />
autres et de vivre nlodestemerit.<br />
Oui, ce juste, dans l'au-dela. ne trouvera dans son moi conscient, dans<br />
son esprit. que des images d'un parfait honnete homme ; parti un peu trop<br />
tot pour sa famille sans fortune et sms autre ressources que le travail de<br />
chaque jour, L. Wisselle, a l'etat d'espiit. viendra bientot se reincarner et<br />
saura prealablement faire le choix d'un pere et d'une mere qui lui auront<br />
prepare de bons organes materiels; ainsi outillee,cette ame nous secondera<br />
nous incitera au bien, au bon, a tout ce qui est fraternel, a tout ce qui<br />
eclaire et peut nous intelligeriler.<br />
Les seances du lundi sont toujours tenues par Mmeveuve Wisseile et sa<br />
fille,38, rue Amelot ; que les spirites de bonne volonte secondent materiellement<br />
ces dames, soit pour payer le loyer de la salle, trop eleve pour leur;<br />
faibles ressources, soit pour leur trouver du travail de coulure remunerateur.<br />
Il faut que ce groupe continue son utile propagande.<br />
Deux cents personnes cnbiron ont assiste a l'enterrement civil et spirite<br />
de notre frkre regrette; sur la tombe on a lu les reflexions laissees par<br />
le Maitre pour celui qui vient de mourir; et de bonnes paroles ont ete dites,<br />
par Mille Gouge, MrUe Casse, M. Levasseur et M. Leymarie qui aimaient le<br />
cher defunt, ils etaient l'echo fidble de la pensee des assistants.<br />
Le deuxibme anniversaire de M. Tarlay aura lieu a 2 heures precises, au<br />
Pere Lacliaise, 58" division, le 15 novembre prochain.<br />
MARIAGES. - Le 29 septembre nous avons assistd au mariage de<br />
MiLe CLOTILDE VIGNE avec M. L~OPOLD LAFLEURANCE. NOS pour le bonheur<br />
des jeunes epoux.<br />
Ml1@ BOUVARD-GAGNE, domiciliee 6 la Chaux-de-Fonds, Suisse, fille de spirites<br />
d6voues et eclaires, a epouse ii llaris,le 14 octobre dernier, M. ECKHOUT<br />
La famille Bouvard-Gagne est francaise.<br />
Le mois prochain,nous analyserons deux ouvrages de M. U. N. Badaud,<br />
Coup sur la magie, et, Coup sur les lhaumaturges et mediwms au<br />
XIXe siecle.<br />
Lc Gerant : H. JOLY.<br />
Paris. - Typ. A. PAREST, A. DAVY, sucer, 52, rue Madame. - TEldphone.
REVUE SPIRITE<br />
JOURNAL MENSUEL<br />
D'RTUDES PSYCHOLOGIQUES<br />
PriEre de rcnouvcllcr l'abonnement h la <strong>Revue</strong> spirite, avant le mois de<br />
,Janvier. - Mandat il l'ordre de M. Leymarie.<br />
Les shances spirites du vendrcdi, auront lieu les 4 et 18 decembre.<br />
LES SAVANTS ET J:E SPIRlTISME<br />
Le Dr Dariex a fonde, il y a quelques inois, a Paris, Ics Annales des scien-<br />
ces psychiques, recueil d'ohscrvations et d1cxp6ricnccs. Ccttc revue est I'or-<br />
gane de la Commission pour l'etude de la telepathie. Les membres les plus<br />
en vue de cette Commission sont MM. Sully-Prudhomme, Ballet, Beaunis,<br />
Richet, de Rochas, Marillier. Ces savants et ces philosophes se proposent de<br />
faire, en France, ce qu'ont fait, en Angleterre, MM. Gurney, Myers et Pod-<br />
more, auteurs des Phantnsms of the living, et de publier, chez nous - au<br />
sujet des phenomenes que les uns nomment tilepathiques, que les autres<br />
appellent tout simplement spirites - des proces-verbaux aussi precis, aussi<br />
rigoureux, que ceul edites par la Society for p.ychical Research,de Londres.<br />
Il va sans dirc qiie les redacteurs des Awnalas des scienrzes psychiques<br />
prenncnt les memes precautions que les savants anglais pour ne pas etre<br />
tromp6s. Ils interrogent les temoins avec la meme prudence ; ils ecartent<br />
tout ce qui leur parait douteux. Les recits qu'ils recueillent et publientsont<br />
donc exacts, precis et corrects. Nous ne pou\ons que les fbliciter au sujet<br />
dc la facon dont ils procbdcnt. Toutefois nous voudrions voir, chez eux,<br />
plus d'impartialiti: ct d'indulgence pour les spirites qui, cn somme, sont<br />
leurs prkcurseurs.<br />
*<br />
*<br />
11 cst fiichcua. cn enet - non polir ccuu qui sont attaques mais bien pour<br />
ceul qui attaquent - de lirc, dans cette publication, dcs critiques q~ii lui<br />
enlevcnt le caracturc serieixu qu'ellc pretend aroir. Jc n'en veux pour<br />
preuw que les lignes suivantes d'un collaborateur des Annales des sviewps<br />
ps~ychiques, M. Rapliael Chandos (1) :<br />
-<br />
(1) Voyez no 4 (juillet-aout 1891), p. 234.<br />
3 4
53) REVUE SPIRITE<br />
Jamais, dit-il. a aucune kpoquc, le public, scientifique ou non scicntifi-<br />
(( que, n'a montre une pareille bonne volont6 pour l'etude des pheriombnes<br />
l'rine que chez l'autre. Jc me plais u croire pourtant que ce n'est pas cela que<br />
veulent prou\er les redacteurs des Anital~s des sczewes prycitiyues. Lcur<br />
collaborateur, M. Itaphael Chandos, plus zelU qu'adroit, a clu depa.;ser le<br />
but. Son mitre, M. Charlcs Richet, nc l'a sans rioutc pas autori96 il nous<br />
traiter si peu g6nereusement.<br />
1 +<br />
En wpposaiit, du restc, qu'il serait rcconnu, par la ~uite, que Ici -piritp.;<br />
btaicnt dans l'crreur la plus complSte, il mc semble quc nous ;ulrioiis rncore<br />
droit unc certaine indulgence.<br />
Pourquoi, cn effet, les savants consentent-ils u exuliincr les ph6nomune.<br />
spirite.; :> Tout simplement parce qu'ils ont ete amene.;, malgr6 eu\, ~ u cc r<br />
terrain, par le recit (le5 faits innombrablesdans nos journaii~ et no, rcvue..<br />
Si le spiritisme n'existait pas, lei recherches telepathiquci, beaucoup plu.;<br />
recenles, e\isteraiciit-clles 1 Assuremcnt non. Qui aurait eu l'idee de S'Y<br />
livrer? Personne. S'il n'y avait jamais eu d'autres theories ,ur le, apparitions,<br />
sur les revcnants,que les theories du catholicisme, la science 5e pr6mcupernit-ellc<br />
aujourd'hui di? la qucstion '? Ce n'est pas probable. AI. Cliarle.;<br />
Richet aurait-il hit la prcif,ice de la traduction francaise des Phanfn~ms of<br />
the liui~qg? Aurait-il dit, dans cette prefacc: ,c C'est la premibre fois qu'oll<br />
(( ose kludier scientiflpuemefit (1) le lendemain (le la mort.. . )) D'un autre<br />
cote, MM. Gurney, Myers et Podmore, aurdieilt-ils eu l'idee de rassembler<br />
les documents contenus dans ce1 ou\rnge, si le spiritisme n'a~ait pas. auparavant,<br />
montre la route u suivre ?...Non, mille fois non. Toutes les, recherches<br />
des savants actuels n'auraient jamais kt6 rornnmmics. Il faut donc<br />
croirc que le spiritisme - cn supposant mt'inc qii'il serait, un jour, jese pur<br />
dessus fiord, cc qui nie parait tres tlifficile, n'cii tlQplaisc r'~ AI. Cliando5 et k<br />
ses amis - aurait eu son utilite, comme l'alchimie a eu la sienne.<br />
Donc que les spiritcs soienl dcs fous ou des sages, cles savants ou tlc;<br />
ignorants, des clairvoyanls ou dcs iiveuglc$, Siiris cul pas de tblepiitliie. Elt<br />
l'on prut cijoutcr aussi : Sans les magnetisciirs, pas cl'liypiiolismc.<br />
Nilis nolrc grilrit1 I .I.J~~ r'c-t, plrait-il, tl'i~\'oir Iri foi. (it: i.~~pruclir, pst cac~ikiinemcnt<br />
plus gros, coinrnc I)iilisc, qric toutes les tliborir!~, rCiinios ciiseinhlc<br />
quc lc spirit+isiric - tl'apri:.; M. Cliandos - ii pli I;tirc ii;~itrc. Sniis 1;i li~i, cn<br />
eliet,qucl cluc soit son but, il n'!. aurait jainiais cu do sociCt6 l)ossil~lc. 15.1-c,e<br />
que 1'humniiilU est :isw hicn tlwiCc.poiir pou\-oir c~islcr wis uric hi rjucl-<br />
(1) Cc mot cn italicliie d:iiis Ic tcstc.<br />
- -
5.32 REVUE SPIRITE<br />
coiiquc ? Reconnaissez donc que la foi est indispensable. Il est rai quellr<br />
peut utre intelligente dans certains cas et sotte dans ccrtains autres, mais,<br />
puisque le mot a ete maladroitement mis en a\ant par AI. Cliandos, qu'elle<br />
c-t, demanderai-je, In foi la plus impregnoe de Mise ? Est-ce celle, vieill~<br />
comme le monde, qui nous Sait croire aux manifestations des esprits de.<br />
mort- - mnnifestations que notre adversaire appelle tlcs phenomhzes nou-<br />
~eaiu. - ou celle qui nous fait croire h l'aneantisseincnt cnscigne par quelques<br />
savant.; modernes :><br />
*<br />
1<br />
11 n'en est pai moins vrai que le5 theories sont toutes, sans emeplions. -<br />
tl'aprc's M. Cliandos - d'une Giise peu commune. La betise, en ce cas, n<br />
clonri6 de bons rCwltat.; puisqu'ellc n mis la science et la raison sur la trarc<br />
de plicnomenes qui auraient encore unc importance considerable quand<br />
bien m8me ils ne demontreraient pas l'immortalite de l'esprit. Il faut, ici,<br />
sa1 oir gr6 h la science de n'avoir pas trop redoute le contact de cetle betise<br />
si utile et d'avoir bien voulu se preoccuper des faits qu'elle lui signale. Eridemment<br />
les sa~ants ont compri5 enfin qu'ils avaient affaire a une betiae<br />
speciale et non pas a la Mise banale et 1 ulgaire qui s'epanouit peut-etre un<br />
peu trop vi~ement en cette fin de siecle. Ils ont reconnu, eu\ aussi, la prewnce<br />
d'une Mise pu commune. C'eit dejh quelque chosc.<br />
Il va~it mieux, en effet, pour le Spiritisme, que messieurs les sarants Ic<br />
maltraitent que s'ils le laissaient dans l'oubli. Mais ils se sont trop avances<br />
et c'est en jaiii qu'ils voudraient organiser contre lui la conspiration du silence.<br />
Ils nc lc pourraient plus.<br />
Cn meme temps, ajouterai-je pour conclure, que nous approuvons leurprocedes<br />
d'in~estigation, - chaque fois qu'ils ne leur font pas depasser lei<br />
limites du bon sens, - cl que nous mepriwns parfaitement les injures quc<br />
l'i.t
7<br />
JOURNAL D'~TUDES PSYCHOLOGIQUES 33<br />
tendre que nous lcs avons mis sur la \oie, quc nous les avons forci.4 de<br />
reconnaitre qu'il y a lh autrc chose que de ln folie et (lu charlatanisme,<br />
comme daris leur pretendue sagesse, ils se plaisaient ti le dire, il 11'' n pLis<br />
encore longtemps. .\LEXANDRE VINCENT.<br />
DOCTRINK SPIRITUALISTE DE SIR A. R. WALLACE<br />
(Suite), Voir la <strong>Revue</strong> de novembre 183.1 (1).<br />
Pour tout homme dont l'intelligence n'cst pas barrbe d'insurmontal~lcs<br />
prejuges, rien ne saurait etre plus suggeslif, au point de w e spirite, qur 1,i<br />
conference faite par Sir R. Wallacc, cn juillct 1887, au temple metropolitiin<br />
de San-Frincisco (2). Sous le titre : Y n t-ilune aulre vie? le savant ailleur y<br />
condense en quelques pages le fruit de vingt annues ci'etudes sur l'histoire<br />
et la littkrature du mouvemcnt spiritualistc contemporain.<br />
D'ahord, pourquoi le xrse siixle cst-il materialiste :3<br />
Jusqu'au dernier siucle, chez los nations civilisees, les masses acccp-<br />
taient implicitement qu'il exislait pour l'homme une vie future, et dan-;<br />
l'homme un principe spirituel.. ...<br />
á La manie de la scrcellerie qui s6vit pendant tout le moyen age, progreq-<br />
sant en intensite et en horreur, arriva au paroxysme pendant le svre el le<br />
xvne sikcle, epoque ou des milliers, des dizaines. peut-etre meme des cen-<br />
taines de milliers de personnes, pour la plupart parfaitement innocentes,<br />
beaucoup idme hien superieures a leurs accusateurs, furent torturbes et<br />
massacrees pour avoir eu des commuriications personnelles avec Satan. ....<br />
L'horreur, la cruailte, l'absurdite de ces pcrs8cutions conduisirent naturel-<br />
lement a une reaction les gens inlelligents et humains, car ils virent que 1~<br />
plupart des chose< nuvquelles on croyait etaient certainement fausses ; ils<br />
en conclurent trop precipitamment que rien n'dtait vrai tlnns ces idee.;<br />
exaltees ..... Desormais, la sorcellerie, et avcc elle son fondement, la foi cn<br />
l'immorlalit6 future de l'Esprit, furenl bannies comme d'indignes super-ti-<br />
tions. â<br />
Tl y a d'aulres cause.; :<br />
a La croynncc ii une \ic I'iiturc fut libe, cl pcilt-0tre 11nsde .;Ur ln croyaiice<br />
a I'c\iskiicc et u l'itppnrition sur la Lcrrc, il cc.itnines i:pocjiics, d'etrcs ?pi-<br />
rilucls ou d'esprits clc morts ; puis sur dcs phciiomenes lrbs connui, tel.;<br />
que perceptions de fanlornes, visions, avcrtisiciiicnts, predictions, ctc ...<br />
II Lcs sorciers. selon nous, Otnient des persoiiiies favorisOes clc ccrtniris<br />
(1) A la Librairie spirite, 5 fr. le volumc, 6 fr. wlie.<br />
1,2) Les hlii.acles et le moderne Spiritnalisme, p. 3132.
REVUE SPIRITE<br />
dons, ce que nous appelons mnintentint tlc- mediums ; ils furent pendant<br />
deux ou trois siBcles systematiquement pers6cutks et extermin6s. Disparaissant<br />
du monde, ils ont emporte avec eu>i des manifestations dont ils btaient<br />
la source et lc moyen, et qui ont cessi. dc se produire, jusqu'a ce qu'unc<br />
nouvelle generation tl'iridiridus, jouissant rie ces faculth, ait eu le tcnlps<br />
tlc grandir ...<br />
K Ln iricnce a p6iiiXr6 si loin dans les myslCrcs de la nature, sans trou\er<br />
l'esprit, qu'elle nc peut croire que l'esprit euiste, tandis quc Ics physiologistcs<br />
qui ont poursui~i toutci les manifestations dc l'esprit et du trn\liil<br />
c6rehral ne peulent admettre In possihilitti cl'un esprit sans organe materiel<br />
currespondiint.. . C'est u l'epoque materialiste de l'histoire de la terre, nu<br />
milieu d'urie socikti: qui se vanle de repousser toute superstition ct d'appuyer<br />
ses croyances sur les bases de la science physique, que cc visitcur<br />
:louveau et non convi6 (le moderne spi~ilualisnze) s'est introduit, el se mainticnt<br />
plcin de vie depuis plus de trente ans. 11 n fait son chemin dans tou.<br />
les pays du monde civilise ; il possede une litterature considerable, un grand<br />
nombre de journaux, une centaine de societes orgmisees : il cornpte ses<br />
adeplei par mjllions dans toutes les classes de la societe, parmi les tkles<br />
couronnees et l'aristocratie et dans ceux qui occupent les rangs les plus ele<br />
-\ es dans la science. la litterature et la philosophie, aussi bien que dans le.<br />
masses populaires ; enfin, pour une foulc de cas indiriduels, il a fait cc<br />
qu'aucune religion. n'a pu fdire : il n convaincu les sceptiques, les agnostiques<br />
et les materialistes endurcis de la realite d'un monde spirituel et<br />
il'unc vie future. 1)<br />
Apres avoir demontri: ln realit6 et la grandeur du Spiritisme, Sir Wallnce<br />
parle de ses phenombnec dont il a etudie patiemment Ics phases diverses.<br />
Il les divise en deus grandes clnsses : fdils phyfiqucs, faits mentauu, et<br />
commence par dtablir que les premiers comme les seconds impliquent<br />
presque toujours, dms leur manifestation, l'action cl'un esprit. Dans ln prcmiere<br />
categorie il eiiumure : les sons e? les bruils dc toulc espOcc et dc<br />
loutc intensit6, l'althtion du poids dcs corps, les mou~~eii~cnls cl'objctsans<br />
conlact, lcur transport h dislance, la levitation de corps humains,<br />
I'cnlEvement des objets dc l'inlerieur dc 1)oiteq scell6cs, lc passagc ~isible<br />
clc In iiiatibre h trnvcrs la matibrc, etc.<br />
Pnwnnt aux phenombncs physiques combinds it\cc les menlau\, il cilc :<br />
l'ecriture directe sur (le3 papiers enicrin6s dm3 dcs tiroirs ctc., entre de<<br />
iirdoiscs li6es ; en lcttres dc diverses coulcurs en l'absence de toute matiErc<br />
coloi antc, parfois cn langage incompris dc tous Ics assistants, puis recoimu<br />
]bar iinc personne Strangbrc au plidnomune ; le3 dcssins lariCs, les uns au
JOURNAL D'I~TUDES PSYCHOLOGIQUES 536<br />
crayon, les autres peints a l'eau ou a l'huile; les phenomenes musicaux :<br />
pianos jouant fermes clef; accordeon faisant entendre, sous un contact<br />
invisible, la plus belle musique ; les phenomenas chimiques : charbons<br />
incandescents portes dans les mains et sur la tete des mediums, sans douleur<br />
ni brulure ; corps lumineux, d'apparence solide, degageant une sorte<br />
de lumihc phosphorescente que la chimie moderne ne peut reproduire et<br />
dont la nature lui echappe ; les phenombncs de materialisation : production<br />
temporaire de formes materielles, mains humaines, figures humaines, enfin<br />
formes humaines cntibres qui ont ete pesees, mesurees, photographiees,<br />
notamment par William Crookcs, lequel a declare positivement, Si la suile<br />
de ces experiences (( qu'il y n dc? Etres spirituels qui s'objectivent temporairement<br />
)).<br />
(( Ce n'est plus maintenant une chose trhs rare de les voir se former, puis<br />
se dissoudre en brouillard, et finalement, disparaitre totalement ; nous avons<br />
donc la preuve complote et parfaite que ces etres sont des realites. â<br />
Puis il passe a un groupe de phenomenes qui donnent la preuve scientifique<br />
de la realite des precedents : la photographie de ces formes, tant dc<br />
celles qui ont &te vues que de celles qui ne l'ont pas ete.<br />
Enfin, apres les photographies rient l'admirable fait du rnoulagc, le plus<br />
souvent avec de Ia paraffine fondue, de mains, de pieds et meme de figures<br />
de ces etres spirituels temporairement formes. On a obtenu ainsi u le moulage<br />
de deux mains se tenanl. l'une l'autre, et completes juscp'aux poignets.<br />
Il est d'une impossibilit8 physique absolue pour tout etre humain d'en<br />
faire autant n.<br />
Ici s'arrhtc la serie des phenomhes physiques ; on le voit, Sir Wallace<br />
n'en a omis aucun; chacun d'eux a subi le conlrole de ses longues et<br />
savantes experiences ; et, ainsi qu'il le remarqiie en parlant des recherches<br />
similaires dcs Harc, des Edmunds, des Robert Dale Onen, (( plus l'enquete<br />
etait approfonclie et faite avec intclligence, plus les faits fondamentaux el ln<br />
doctrine en sortaient serieusement etablis n.<br />
(A suivre.) Commandant DUPII,HOL (en retraite).<br />
COBZMEICIORATION DES MORTS<br />
Pour la trente-quatrieme fois, le 1" novembre, nous avons renouvele In<br />
c8rCmonic prusiddc on 1858 pilr Allnn Kardec; nous avons offert un pieux<br />
souvenir ce philosophe et promis de propager avec esprit de suite, la doc-<br />
trine qu'il nous a 1eguCe.<br />
Nous devions rappeler le souvcnir de tous nos freres decedk pendanl
538 REVUE SPIRITE<br />
- --<br />
l'annee 1890-1881, et c'est ce que le prbsident a fait. aprbs avoir parle du<br />
Spiritisme, de son influence sur les idees, de l'evolution sociale qii'il tend il<br />
etablir dans le monde. De l'cuistence dc nos b'. E. S., il a retenu l'essentiel<br />
au point (le vue spirite, c'est-ii-dire leur mode de propagation par la parole,<br />
par le livre, par les actes quotidiens, et c'etait justice; il a termini: en formulant<br />
cc desir que les futurs presidents de ces nisemblees annuellw,<br />
n'oiihlienl pas de remplir le mc?iiic mandat que le sien, cn tout ce qui concerne<br />
les desincarnes de l'annee couranle. Un hommage bien mtrite a 6t6<br />
rendu a Mme Allnn Kardec.<br />
M. le capitaine Boulle n parle eloqueinmenl du jour des morts, des souvenirs<br />
qu'y s'y rattachent, des pensees que creent ce.; souvenirs et de l'action<br />
des desincarnhs sur les incarnes.<br />
Apres la lecture des prieres et meditations habituelles, plusieurs mediuinecrivains<br />
ont obtenu des communications de circonstance ; un niediunl u<br />
incarnation a vu ses organes envahis par les fluides d'un esprit decede danl'annee,<br />
et le recit de son exisle~~ce que cet esprit nous n fait a vivement<br />
interesse les assistants; nous recevions ainsi une leqon remarquable dr<br />
choses.<br />
RAPPORTS DU MAGNETISME ET DU SPIRITISAIE<br />
Voir la Revbe du le=<br />
novembre <strong>1891.</strong><br />
14. LE FILS DU ROI. - De ce que l'homme n'appartient pas a ce monde, dc<br />
ce qu'il n'y touche que par en bas, par l'exterieur, dc ce qu'il n'y est pa,<br />
inhkrent, mais seulement adherent, comme la force l'est a la inatiere, il ni1<br />
s'cnsuit pas n6cessairement qu'il y soit en punition, comme on le croil<br />
generalement.<br />
Cela pciit arriver quelquefois, souvent mbme, je l'accorde ; mais il e4<br />
egalement powiblc qu'il y soit en mis
JUURNAIJ D'*TUDES PSYCHOLOGIQUES 537<br />
aimer il faut connaitre ; mais la onn naissance n'est que le moyen et non<br />
la fin de l'honime. Comme l'a dit sainte Therese, a: le profit de 1'Rme ne consiste<br />
pas & penser beaucoup, mais & aimer beaucoup )). Et Swedenborg : Le<br />
vrai sans le bien est un corps sans ame. C'est l'amour qui ~ivifie la veritb.<br />
L'etude, la contemplation de la nature (bien plus que des livres) N la consideration<br />
s, comnle l'appelait saint Bernard, l'exercice dc nos facultes<br />
intellectuelles, afin de les developper, doit donc etre une dc nos occupations<br />
; mais ce n'est pas la scule, ni la principale. Ellc n'est mOme utilc<br />
et efficace quc par la fin que nous lui donnons.<br />
LI science venale, celle qui nc porte ses vues qu'en bas, qui ne cour1<br />
qu'apres les diplomes et ce qui s'ensuit, qui n'a de but que le profil materiel<br />
de cehi qui la cultive, est une science morte et sterile.<br />
Pour que la science devienne vivante et feconde, il faut qu'elle soi1<br />
liberale, qu'elle soit vivifiee par l'amour. Or, l'amour a necessairemcnt son<br />
objet hors ue soi, et le veritable objet de l'amour de l'homme est au-dessus<br />
de lui, puisque, nous l'avons vu, il n'appartient pas au monde inferieur et<br />
ne peut trouver dans celui-ci la satisfaction de ses desirs et de ses affections.<br />
L'arnour de ses semblables qui, comme lui, appartiennent au monde<br />
superieur, est le moyen de s'elever au-dessus de sa condition temienne<br />
et de se preparer a la vie celeste.<br />
De meme que les Elements, par leurs groupements homogenes, forment,<br />
tout en conservant leur ame individuelle, des corps qui possedent une Ume<br />
d'un ordre superieur ; de meme les hommes, en s unissant par l'amour et<br />
l'amitie, constituent une confrbric, unc eglise, douee d'une plus grande<br />
puissance spirituelle, en bien ou en mal.<br />
Aussi peut-on remarquer que l'amour est ce qui remplit le mieux l'ame<br />
(le l'homme, ce qui donne la satisfaction la plus delicieuse 3 ses Iaculti5<br />
superieures, ce qui developpe et exalte ses facultes intellectuelles et afTeclives.<br />
C'est l'amour qui donne l'csprit aux filles, et aux garcons aussi.<br />
Le pouvoir sur ses semblables donne plus de satisfactiori que lcs<br />
richesses ; ln possession d'un animal en donne deja plus que celle cl'uii<br />
champ ; le pouvoir spirituel, cncore plus que le pou\oir temporel, politique.<br />
Mais rien de tout cela n'est coinparable :L ln plenitude tl'ktrc quc fail<br />
fcntir l'amour, malgr6 tou5 les efforts qu'ont faits la science ct sa iillc ln<br />
legislation pour le mercarltilis~r et l'avilir sous toutes ses formes.<br />
Malheureusement, l'amour m6me ne peut cornpletcment nous satisfaire,<br />
car, comme l'a dit Malherbe, a: rien n'est pcrdurable ici-bas )) ; or, il t~rrirr<br />
toujours un moment oii il faut se separer de l'ohjet le plus aima. IIeurcu\<br />
ccux qui comprennent que cette separation n'est que momeritan6e.
2IX REVUE SPIRITE<br />
Si les demonstrations qui precedent ne le font pas comprendre, leur bilt<br />
ne sera pas atteint. Mais peut-etre aideront-elles quelqu'un plus habile ou<br />
plus heureux a en donner une preuve plus peremptoire.<br />
16. CHARITE BIEN ORDONNEE. - C'est donc par l'amour du prochain, h toui<br />
les degres, que les e fils du roi 9) font leur apprentissage et se rendent<br />
dignes, en passant de classe en classe, d'orbe en orbe, comme dit Lucaiii,<br />
d'entrer enfin dans In maison clc leur pere et d'y occuper le rang auquel ili<br />
sont clestines el qu'ils auront merite.<br />
'tliti~ dc ce quc l'liomme n'est ici que de passage, il ne s'ensuit pas qu'il<br />
doive sc desintkresser totalement des affaires de cemonde. Au contraire : il<br />
ne faut pas s'y ])orner mais il faut s'en occuper.<br />
La fin suprhme suppose des fins particulieres et ne p ~ut etre atteinte quc<br />
consequemment & celles-ci et par elles. Le corps n'cst pas la prison de<br />
l'&me, il en est ln maison, il est l'ecole du (i fils du roi n. Il faut donc lui<br />
donner les soins convenables, sans exces, mais sans defaut.<br />
C'est a cette condition que nous aurons la mens sana in corpore sano, et<br />
que Ic corps solide, ferme, elastique, nous servira de point d'appui, de tremplin,<br />
cn quelque sorte, pour nous elancer vers notre veritable patrie.<br />
Les besoins terrestres satisfaits, nous devons employer notre eucedent<br />
d'activite, notre N esprit surabondant n, a conquerir, par les d'amour<br />
du prochain, les biens celestes. Mais, primo aiiiere, deinde philosopham. C'est<br />
la charite bien ordonnee.<br />
17'. LE MAGNETISI~E. - L'univers, avec ses trois mondes, ainsi explique,<br />
nous allons essayer de resoudre la question initiale : les rapports du magnethme<br />
et du sprilzsme.<br />
Et, d'abord, qu'est-ce que le magnetisme ?<br />
Nous avons vu que l'union des elements homogenes formait des corps,<br />
dont l'Arne est superieure ri celle des elements qni les composent.<br />
Nous venons de voir que l'union des hommes par l'amour formait egalement<br />
txn tout superieur aux individus isoles et exaltait le; facultes inlellcctuelles<br />
et affectives qui etaient en eux a l'etat de germe, et qui ri'attendaienl<br />
que ce contact des ames pour se developper, comme les aimants reunis se<br />
renforcent mi~tiiellement.<br />
L'action maguetique ne diffhe pas par eswnce de l'action amoureuse :<br />
comriic elle, c'est l'union de deuv elements, dc deus aimants, qui SC renforcent<br />
l'un et l'autre, et, s'ils le veulcnt, l'un aitu depcns de l'autre.<br />
Pour expliquer, d'apres les principes que noirs avons vus, les effeti<br />
physiques et physiologiques du magneticime, il faudrait entrer dans de%<br />
dc\cloppements tr&s interessants, mais qui sortent de notre progranime.
-<br />
Bornons-nous donc ii prendre une idee de ses effets psychiques ; c'est par<br />
eux principalement que le magnktisme el le spiritisme s'enchainent, je pour-<br />
rais presque dire se confondent.<br />
De m6mc que, par notre estomac, nous absorbonc, et nous assimilons lcc<br />
principes materiels, terriens, et que par les poumons nous respirons les<br />
principes potmtiel, solaires, nbcessaires h l'entretien de notrc vie natzcrellc;<br />
de meme, par le cerveau, nous aspirons les principes spir~tucls, que nous<br />
lirons du inonde superic~ir, pour le developpement et l'entretien de notrc:<br />
vie psychique (intellectuelle ct surtout affeclive).<br />
On pourrait appeler les poumons un eslomiic solaire : ils digerenl la<br />
Iumiere contenue dans l'air, comme l'estomac digbre celle que contiennent<br />
les aliments. De meme le cerveiiu peut 6tre consideri: comme un poumon<br />
spirituel, qui aspire 12 lumibre du soleil spirituel, du premier mobile clc<br />
Democrite.<br />
Bien peu de personnes connaissent cette respiration spiritueile, car per-<br />
sonne n'y fait attention; mais j'ai connu des somnambules trbs ignorante,s,<br />
qiii n'avaient jamais entendu parler de Democritc, ni meme de Swedenborg,<br />
qui avaient une idee tres claire du soleil spirituel, et qui avaient consciencc<br />
tres distincte de In respiration du cerveau qui se demontre, d'ailleurs, par<br />
ce seul fait que le cerveau manifeste un moubernent analogue h celui des<br />
poumons, et qu'il n'y a point de mouvements sans cause et sans but.<br />
18. LA LU CI DIT^. - C'est cette lumiere spirituelle, transformee par le cer-<br />
\.eau, qui forme ce que Chardel appelle la vie spirilualisee - avec cette<br />
erreur qu'il la regarde comme provenarit du soleil qui eclaire nos sens -;<br />
rt cette vie spiritualisoe, fluide infiniment subtil, qui eclaire notre intelli-<br />
gence et qui, transfusee du magnetiseur dans l'organisme du sujet, y delcr-<br />
mine cette exaltation intellectuelle qu'on appelle lucidite.<br />
Ln lucidite est ciisceptihle cle plus ou de moins, clle peut aller de la nori-<br />
lucidite jusqu'a l'cxliise. Mais, dans tous les cas, chaque fois qu'il y a luci-<br />
dite le sujet voit les choses par le dedans ; il les voit dans leurs causes, dans<br />
leur correspondnnl dix monde superieur. De meme que nous connaissons Ic:<br />
monde inferieur par le dehors, dos a dos, nous connaissuns le monde supfi-<br />
rieur par le dedans. Nous voyons face B face les etree, de ce monde.<br />
Pour comprendre comment la transfusion de vie spirituelle peut exalter<br />
les facultfis huniaines et nous mettre en rapport avec le monde superieur,<br />
il faut se rappeler quc l'homme est un monde placC entre les deux autres<br />
mondes.<br />
Nous ripons ligiirb I'uni~erq par une croix. T,'homme est un aimant qui en<br />
occupe le centise.
540 REVUE SPIRITE<br />
La position normale de l'aimant humain est l'horizontale. Mais il peut,<br />
par sa volonte, ct cncore mieux avcc le secours d'une autre volonte sympa-<br />
thique, pivoter sur son centre el diriger son pole positif en hau t ou en bas ;<br />
c'est ainsi qu'il se met en rapport plus ou moi115 intime alec le monde<br />
spirituel ou avec le monde naturel.<br />
On sait qu'il y a dcs personnes qui, par la seule concentration sur ellcq-<br />
mGmes, devienneri1 lucides, - lucirlcs eveillees - et qui voicnt ou enteri-<br />
dcnt tics &tres du monde superieur.<br />
Un bicn plus grand nombre peuvent atteindre le meme resullitt par la<br />
magnetisation, en vertu du principe que les 6Iemcnts groupes acquierent<br />
de ce fait une fime superieure.<br />
Mais pour qu'il en soit ainsi, il faut que les elements soient homogenes.<br />
C'est poxquoi telle pcrsonne qui n'est pas lucide avec tel magnetiseur,<br />
l'cst avec un autre qui lui est plus sympathique.<br />
C'est aussi pour la'meme raison que, generalement, plusieurs magneti-<br />
seurs, loin de s'aider, se nuisent. Il en est de m0ine de plusieurs mediums<br />
typtologues.<br />
Je dis generalement, car il y a des exceptions, et il y a meme moyen de<br />
Ics rendre plus nombreuses. Mais cela, loin d'infirmer les principes, les<br />
confirme.<br />
10. LA M~DIUMNITE. - NOUS pouvons maintenant i oir le point de contact<br />
du spiritisme et du inagnetisme, le lien qui les unit.<br />
Les mediums spiritcs ne sont autre chose que des sujcts du premier<br />
genre dont nous lenons de parler; ils sont susceptibles d'entrer en rap-<br />
port avec le inonde spirituel directement ou indirectement.<br />
lndirecteme?zt, lorsqu'ils sont obliges de recourir a un corps intermediaire,<br />
une table ou tout autre objet pour entrer en communication avcc les<br />
esprits.<br />
Directement, lorsqu'ils ecrivent sous l'impulsion des esprits ou sous leur<br />
inspiration ; lorsqu'ils les voient, les entendcnt ou les sentent ; lorsqu'ils<br />
leur pretent leurs organes pour sc communiquer, etc.<br />
20. SPIRITISME<br />
OU HYPNOTISME. - La lucidite inagnetiquc ct la mediumnite<br />
spiritc nous mettant l'une et I'autrc en cominunication avcc les Btres qui<br />
apparlicnnent au monde superieur, il c'cnsuil clairement que 1c magn8-<br />
tisme est une branche du spiritisme, ou pour mieux dire, que Ics (leu\<br />
objets nc fmt qu'un : leur but et leurs resultat5 sont Ics memes; ils r,c dil-<br />
ferent que par le degre de spiritualite ct par les prockdes employes pour<br />
l'atteindre.<br />
Bien loin que les phenolnones spirites soient, conimc Ic pr8tcndcnt les
hypnotiseurs et le.; mages modernes, d'ordre physiologique, ou meme<br />
pathologique, c'cst-A dire d'ordre materiel, ce sont, au contraire, la plupart<br />
des ph6nombnes magnetiques et niemes quelques-uns des phenomenes<br />
hypnotiques, qui sont d'ordre spirituel.<br />
Ccs conclusion.; sc pronrent, en dehors des ddmonstration.; rationnelles<br />
que nous \crions de \oh, par le temoignng~ des somnambules et des mediums,<br />
qui \oient, cntendcnt, cl6crivent les esprits; et par les f~cultes plus<br />
qu'liumiiincs dont ils font preuve dans l'etat somnambulic~ue et medianimique.<br />
Je n'ignore que les savanls positivistes regardent comme nuls et sans<br />
laleur leb tdnioignagcs des ril6diums ; ils ne veulent rien croirc sur parole,<br />
rliscnt-ils. 11 est hon de remarquer qu'ils croient sur parole beaucoup<br />
(l'autres personnez qui ne sont pas plus dignes de foi, ri commencer par<br />
leurs maitres, les historiens, les voyngcuri, etc.<br />
Mais on ne leur deniande pas de croire sur pcirolc ; on leur conseille simplement<br />
: lu de ne pas se mettre en contradiction avec eux-memes en niant<br />
n priori ce qu'ils n'ont pns vu et meme ce qu'ils ont vu; 2" d'observer impnrtialement<br />
et de se placer dans les conditions physiques et dans les dispositions<br />
psychiques requises pour voir; 3 de respecter plus qu'ils ne l'ont fait<br />
jiisrlii'h ce jour, les gens qui ne partagent pas leurs opinions s'ils ne leulent<br />
pas qu'on lcur rende, acec usure, la monnaie de leurs pieces. Car rien ne<br />
serait plus facile, on doit s'en aperceboir.<br />
Il. AME~<br />
ou DEITONS. - Au sujet de ces Otres arec lequels nous pouvons<br />
cntrer en communication par les procedes magnetiques et spirite%, iious<br />
rencontrons sur notre chemin d'autres adversaires que les inaterialistei.<br />
11 s'agit de savoir quels sont ces etres qui se communiquent h nous.<br />
10 Poiil les sa\ anls la question n'est piis embarrassante : ils nient les fdits ;<br />
20 Pour lcs neo-th6osoplics, cllc est bien vite tranch6e : cc sont cles clementals.<br />
Quant riin\ preuves de leur assertion, il ne faut pas leur en dcmander<br />
: le mngiste,, dixit eqt le premier et le dernier inot de lcur science. 11s<br />
ont cnynreq par c;rrment, disent-ils, h ne pas divulguer leurs sccrels. Scr-<br />
niml 11icn superflu !<br />
:P Ccrlriins cdtlioliqiics soiiticnncnt que ce sont les dYmons, 1 ~s mau~ais<br />
aiigc\, qui inter\ ieniient dan.; toutes les opdrations magnCtiqiics el spirites,<br />
et non lcs le nies des morts.<br />
Quoique le nomhrc dc ces c;ltholiqucs paraisse diminuer rnpidemcnt,<br />
(lepuis qiic l'on olwr\c accc plni tl'altentioii, coininc il y a clans leur opinion<br />
iinc p,il t ilc \6rilC, il convient d'en lcnir complc.<br />
Ai-ur6incnt, c'c nc sont pai toujours le.: Ames (Ici morts, et siirtout, p,is
542 REVUE SPIRITE<br />
ioujours celle que nous 6voquons et qui nous repondent, qui se commu-<br />
niquent.<br />
Les Ames, apres la mort, appartiennent au monde spirituel, mais elle\<br />
n'en sont pas les seuls habitants. Pourquoi d'autres ne se communiquc-<br />
raient-ils pas quelquefois<br />
Or, il ne nous est pas toujours facile de constater leur identite : nous ne<br />
distinguons leurs corps des autres dans les cimetieres que par les indica-<br />
tions que nous y mettons. 11 n'est pas si filciled'etiqueter les &mes.<br />
Toutefois, pour beaucoup de raisons, et aussi de faits dans le dutail des-<br />
quels je ne puis entrer ici, en rEgle generale, pour un observateur impar-<br />
tial, attentif et experimente, ce sont des ilmes de morts qui se communi-<br />
quent ordinairement.<br />
22. PARADIS ET ENFER. - L'objection que soulevent quelqties catholique^,<br />
sur cc point, consiste a dire que les elus ne voudraient pas redescendre ici<br />
bas pour se communiquer a nous, et que les damnes ne le pourraient pas,<br />
parce que Dieu rie leur permeltrait pas de sortir du lieu de supplice ou ils<br />
subissent leur peine.<br />
Cette objection suppose que le paradis et l'enfer sont des lieux, - le<br />
catechisme le dit, d'aillcurs, - mais cette opinion est contradictoire avec<br />
i'idee de l'ame qui, etant inetendue, n'a pas de lieu, elle l'est egalement<br />
avec les plus saines lraditions de la theologie, depuis les Pere? de l'Eglise juyqu'a<br />
ces derniers temps, qui noiis disent que le paradis et l'enfer nc sont<br />
pas des lieux, mais de? etats de l'ame.<br />
Le paradis ou l'cnfer sont en nous, meme des ce monde ; c'est nous qui<br />
les y mettons par nos pensees, nos paroles et nos actions. Aprks commt1<br />
alant la mort, nous le? porlons avec nous, malgre nous, partoul ou nous<br />
allons. L'esprit qui se commtinique spiritemcnt se presente h nous alec son<br />
paradis ou son enfer.<br />
Quant auu mauvais anges, il cst posiible et mhe probable qu'ils irilciliennent<br />
quelquefois; mais i! n'y a pas plus de raisons pour qu'il3 iicnncnl<br />
?,t noiis que les hons : si les mauvais s'inleresscnt h riolre pcrte, dcs 1)oii.<br />
s'intkrcssent il nolrc inlut : ct, les uns coinrnc les aulres, ne pcuveril ricn<br />
qnr nou$ qu'autant que nous le voulons bien et que nous leur cil fourni-sons<br />
les moyen$.<br />
23. Coxc~usio~. -- Il pcuL ri'btrc pas \:m.; inconkh-knt de %e livrcr au\<br />
pratiques spiritcs - oil troiivc-t-on des inkdailles sans envcri ? - itiitis il<br />
ne fil~t pas s'cuagkrcr ces inconvenients, et, sous pretexte ilc les i.\itcr, sc<br />
pri~cr cles ~lcaiilngei qu'oii cri peut Lircr. On risqiie dcreccvoir unc tuile iiir<br />
la tOtc en circulant clans les rilei ; mais ce 11'cst pas une rniion pour rcslci.
JOURNAL D'I~TUDES PSYCHOLOGIQUE^ 34::<br />
enferme chez soi, car, suppose que la maison nc s'ecroule pas, on y rriinc-<br />
rait infailliblement sa sant6 faute d'air et d'exercice.<br />
Il s'agit donc de determiner les avantages ct les incon~enients cfes pra-<br />
tiques magnetiques et spirites, et dc chercher Ics moyens de profiter dcs<br />
uns tout cn e\itant lcs autres le plus possible.<br />
Si le spiritisme n'cst pas unc scicncc, comme on le pretend. il peut (111<br />
moins le tlevcnir, car il y iL dans l'etudc dc rcs phenomhnei le5 inatiiriali\<br />
d'une scicncc. Mais je crois que la science spirile cst aussi avancee, sinu11<br />
plus, quc toutes les dulres ; car scs principes sont mieux etablis, plus cvi-<br />
denls, nous croyons en avoir fourni la preuve. Il nc s'agit que dc le.; abc-<br />
lopper, en tirer les consequences ct les appliquer.<br />
En terminant cette trop longue conference, je ne puis donc qu'npprou\cr<br />
la Soci6ie de spirilisme scicntifiqzte d'avoir assume la tilclre d'6lucider ce-<br />
problemcs ; l'encourager 3 poursuivre son ccuvre, et la remercier de ln bien-<br />
vcillxntc hospitalite qu'elle m'a accordee pc~ur vous evposer quelques. une%<br />
dc mes idees.<br />
Quant a vous, Mesdames et Messieurs, je ne saurais trop ~ouq remercier<br />
de l'indulgence et de l'attention soutenue a) ec lesquelles ~ous 31 e,: hicn<br />
voulu ecouter un conferencier d'occasion, qui n'est pas orateur et qui iic<br />
veut pas le delenir, ce qui est pire.<br />
.Jc ne ~ ous ai certainement pas amus6, je n'en ai meme pas eu l'intention<br />
et le sujet n'y pr&te guere. Vous ai-je enseigne quelque chose que ~ous<br />
ignoriez? Je le souhaite, afin que votre temps ne soit pas perdu. Quant u<br />
moi, je n'ai pas perdu le mien, car, si je n'ai pas fait preu~e de cnpacitb,<br />
j'ai du moins fait preuve de bonne volonte. Or, les bonnes intentions sont<br />
toujours prolitables, au moins qpiritiicllemerit, it celui qui fait son ~OSS~IJIP<br />
pour Ics realisci.. ~OVXEI,.<br />
COMITE DE PROPAGANDE<br />
Seai~ce du 12 novembre.<br />
PrBsident : M. Leymaiie ; secrktaire : AI. Puvis.<br />
Membres prkents : Mme Poiildin, RIM. .kuzanneau, Bouvery, Boyer, Galmel llclanne,<br />
Laurent cle Faget, Mongin et IVarchawilry.<br />
MM. Papus et Camille Chaigneau ont repondu par lettre a ln rluestion rnice '1 l'ortlre<br />
du jour.<br />
Lz pi.ocGs-vcrl~al de la derniere seance c-t lu et adopte.<br />
M. le PrBsidenl informe le Cornit; que la Societe de libraiiie spirite a dkitle dc faire<br />
don, au cornit(. de propagande, d'une somme de cent francs.<br />
M. Au~anneau, trbsorier, au nom du comite, prie M. Leymarie de tianqriiettre ses<br />
chaleureux remerciements a la Societe de librairie spirite.
544 REVUE SPIRITE<br />
La sitnation financiere a ce jour est reglee par MM. Auzanneau et Warcha\vskS. Le<br />
prochain procbs-verbal en donnera le compte-rendu.<br />
M. le President donlie lecture des lettres qu'il a recues de divers membres du Comite<br />
en reponse a la question mise A l'ordre du jour, question qui peut se resumer ainsi :<br />
- Iie Congres de Bruxelles en 1894 sera-t-il spirite et spiritualiste comme celui de<br />
1889 oii seulement spirite?<br />
Sur 36 membres dont se compose actuellement le Comith de propagande, 27 ont fait<br />
connaitre leur reponse.<br />
IO ont vote pour que le Congrds soit spirite et spiritualiste : M X Papus ; Georges,<br />
de Marseille ; Sirven, d'Alais ; Houart, de Liege ; Sausse, de Lyon ; Vincent, de Vaux-<br />
sui-Aubigny ; Blonclin, de Reims ; Camille Cbaigneau ; Bouyer, de Figers ; BouvBry.<br />
16 ont vote pour que le Congres soit seulement spirite : Mme Poulain, MM. Gardy, de<br />
Geneve ; Thibaud, de Bordeaux ; Dechaud, publiciste & Alger ; Leon Denis ; Puvis ;<br />
Nozeran, de Nice ; Warchawsky ; Laurent de Faget ; Boyer ; Leymaiie ; Mongin ; Gabriel<br />
Delanne ; Auzanneau ; Croze, de Rochefort.<br />
MM. Cadaux, de Toulouse et Martin, de Bruxelles, ont ecrit, mais n'ont pas formu16<br />
nettement leur avis sur la question.<br />
MM. Nozeran, Caron et Vincent, ont de plus fait savoir que leurs occupations les obli-<br />
geaient aleur plus grand regret, de resigner leurs fonctions de membre du Comite.<br />
MM. Gabriel Delanne et Auzanneau ont en outre demande qu'il soit bien specifie que<br />
bien que n'etant pas appelees a organiser le Congres, les diverses bcoles spiritualistes<br />
seraient invitees a prendre part a ses discussions.<br />
BI. !e president donne egalement lecture :<br />
10 D'une lettre de M. Metzger quildonne son avis officieux et se prononce nettement<br />
en faveur d'un Congres ouvert a toutes les ecoles spirites et spiritualistes ;<br />
20 D'une lettre de M. le Commandant Dufilhol signalant les agissements de certains<br />
partisans de l'ecole occultiste qui ne cessent de diriger contre les spirites des attaques<br />
aussi peu deguis6es que peu mesurees.<br />
M. Rene Souchet, spirite militant present a la seance, invite a faire connaitre sn<br />
maniere de voir, dit qu'i1,se rallie aux opiuions expi'imees par M. Metzger, mais avec uiic<br />
resti8iction qui mettrait les occultistes, dans l'impuissance (le nuire..<br />
A la suite des explications donnees par MM. Gabriel Delanne et Auzanneau sur la<br />
portee de leur vote, la plupart des membres presents declarent que s'ils veulent un Con-<br />
gres spirite, c'est-a-dire organise par des <strong>Spirite</strong>s, ils ne prbtendent pas en exclure les<br />
personnes qui, bien qu'appartenant A des ecoles spiritualistes feront acte d'adhesion A sou<br />
pro;ran>me.<br />
M. Laurent rie P'aget se faisant l'interprete de la plupart de mes collegues presents,<br />
il6clai.e energiquement qu'on ne peut pas toujoui.~ tourner sur place et qu'il y aurait<br />
manque absolu de dignite a confier l'organisation du Congres a des adversaires acharnes<br />
qui ne veulent nous embrasser que pour nous mieux etouffer. Les spirites, ajoute-t-il, sont<br />
et doivent rester maitres chez eux.<br />
C'cst aussi l'avis de MM. Mangin et Delanne. Leur rote n'implique cependant aucuue<br />
pens6e d'ostracisn~e, mais simplement de preservation.
JUUHNAL I)'~?TCâES PSYCHOLOGIQUES 545<br />
-<br />
Il est a iemarqner d'ailleurs que les membres du Comite n'habitant pas Paris, moinr<br />
bien eclaires que leurs collegues de Paris sur les raisons qui avaient motive ln question,<br />
ne l'ont pas et ne pouvaient pas l'envisager sous le mCme aspect.<br />
De la la divergence qui s'est produite de part et d'autre dans les votes.<br />
M. Gabriel Delanne serait d'a~is qu'on posAt de nouveau la question en en moilifiaut<br />
les termes. Pour lui, il veut que le Congres soit spirite, et non seulement il ne s'oppose<br />
pas a ce qu'on y admette les partisans des ecoles ayant pris part au Congres de 1889,<br />
mais il demande expressement qu'on les y invite.<br />
M. Bouvery proteste contre une telle propositlon qui, dit-il, est inacceptable et pourrait<br />
sembler injurieuse aux ecoles en cause.<br />
M. Mongin dit qu'en somme la question n'interesse pas que les membres du Comite,<br />
mais aussi et a un titre egal, tous les spirites, tous ceux en un mot (lui dameront leur<br />
obole pour le Congres. Ce sera donc &.eux de donner leur avis definitif, sin mois avant<br />
l'ouverture du Congres, et c'est cet avis evidemment qui devra prevaloir.<br />
M. Gabriel Delanne rappelant les idees si sages emises dans sa lettre par M. Leon<br />
Denis, pense etre l'interprete de la reunion, en proposant d'ecarter decidement la question<br />
comme prematuree et de la renvoyer a un an.<br />
Cette proposition mise aux voix, est acceptee a l'unanimite.<br />
Avar;t de se separer, et sur la proposition de son president, le Comite decide de combler<br />
les vacances qui se sont produites dans son sein en nommant comme membres nouveaux<br />
:<br />
MM. Metzger, de Geneve ; le Commandant Dufilhol ; Rene Soucliet et le capitaine<br />
Boulle, tous a Paris; la seance est levee a 11 heures.<br />
Le Secretaire, PUVIS.<br />
Mon cher Monsieur Leymarie, je ~ous adresse la copie du proces-verbal<br />
d'une seance spirite cligne de tout interht, qui a CU lieu il Blois chcz<br />
hI. Imbert, artiste sculpteiir, homme bien connu, non seulement pour son<br />
lalent, mais aussi pou:. son delouement intclligcnt & la cnucc spiritunlistc.<br />
11 etait assistt par M. Gebhart, hommc trEs lettre et pour lequel les sciences<br />
rnngn6Liques, hypnotiq~m et spirites n'ont pas de mystbres. Ln senncc a cu<br />
lieu lc mardi, C, octobre, h 8 hcures 112 du soir. Iftaient prbsents : M N. Bour-<br />
din, n6gociant; Gcblinrt; Tmbcrt. Lcs mediums otaicnt Mrnc Iinbert, M. Ili..<br />
et M. Porcheron.<br />
Ln clininc est formec a u tlCbiit de ln seancc par les trois in6diums, sur un<br />
gukridon pcsant de u U 7 hilogrnmmcs. La chambre oii se passent les c\pb-<br />
rienccs cst eclairCe par unc lampe plac6e sur LI^ mcublc et une bougie<br />
posee sur le plancher. MM. 13ourilin, lmbert et moi (M. Gebhart rhlacteur du<br />
present procbs-verbalj assis dans les iniervalles laiss6s entre lcs mCdiums,<br />
exercons une survcillt~nce inccssantc. Le gukriilon s'agite aujsitot el glisse<br />
35
546 REVUE SPIRITE<br />
cil tournant. Les mains se tiennent levees & 15 centimktres au-dessus du<br />
plateau. Le gueridon frappe un coup. Les mains s'abaissent et s'appuient<br />
de nouveau, puis on les rclEve et chaque fois qu'elles sont relevees un coup<br />
est irnppe de plus en plus fort. Cette est rkpetee diu ou douze<br />
iois. On fait l'obscurite. La lumierc qui passe au-dcssous d'une portc, toute<br />
ihi1)lc qu't~llc est, permet cepcndant de distinguer le gueridon et les assistant.;.<br />
On rciQrme la chaine sur le plaleau din guoridon qui s'agite a 1 instixnl<br />
cl se mciit. Les mediums relhvcnt leurs mains et le mouvement continur<br />
.;:ln.; iiilerruption. Lrs mt':cliums sont oblige9 de se lever pour suivrtl lc gu6ridon<br />
qui se dirige du cote de M. Imbert, il l'atleint et s'appuie sur sa jaml)c,<br />
piii~ il penche du ccite de Mme Isnbcrt et la touche, el enfin il ~ient sur<br />
11. 1" .. Les ino~ivcrncntf du gukridon ont rompu la chaine qu'on ne se<br />
presqe pas de retablir. Sous sommes tous assis, tous nous formons un<br />
cercle dans lequel se meul le gueridon, tantot glissant, tantot franchissant<br />
avec des sortes de petits sauts les inegalites di1 plancher. Il va ainsi en avant,<br />
non seulcmcnt sans le moindre contact des mediums, mais a distance de<br />
(.eux-ci dont les mains restent appuyees sur leurs genoux. Le gueridon<br />
atteint M. F .., il s'arrete contre sa jambe, s'incline ct le frappe a coups<br />
redoubles, doucement. sans lui faire aucun mal. Je profite du passage du<br />
gukrirlun clmant moi pour mouvoir rapidement et a deux reprises ma main<br />
droite au-dessus et autour de lui, et pour le suibre pendant qninze ou<br />
vingt secondes en touchant le plateau du doigt. Malgre ma pleinc confiance<br />
dans 1,t loyaute et la bonne foi des assistants, je me sais bon gre de ce contrdle<br />
qui a fortilie ma conr iction. M. F..., se trouvant incommode, rbclame<br />
la lumibre, ce q~ii est fait. La cliaine s'est reformee sur le gueridon et nous<br />
vherchons A obtenir une communication intelligente. Le gueridon frappe<br />
plusieurs fois h l'appel de la lettre A et nous renoncons a en tirer autro<br />
chose. M. F..., bon somcambulc, est endormi par M. Tmbcrt. Il demande<br />
la continuation clcs passes cc pour loir plus clnir )) dit-il. L'obscurite es1<br />
laite de nouvrnu. Bientbt M. F..., jiiterroge par M. lmbcrt, nous dit qu'il<br />
\oit \ers lc centre du plateau du giieridon une lurnitke dont le volumc cl<br />
1'i:clal nusmcntent. Ellc a ln forme d'une boule, elle est blanclie ct legbrcmciit<br />
vcrilhlrc. Lc inddium 1)orclicron croit ln voir egalement, mais il est<br />
pcu nflirmutif. kt. F..., qur l'on conlinue d'intcrrogcr, voit h In placc clc In<br />
lumihrc clcux esprits, unc jeunc icmme (le 27 ans cl un petit garqon de 7 ans.<br />
Ils les clibcrit ; ils sunt l:~, il$ sourient. I,n jeunc femme appuie sa ninin sur<br />
l'epaule de M. Imbert qui reconnait sa bellc-saur ct son fils morts il y a<br />
quelq~~es ann6cs. Cc sont ccux qui ont fait mouvoir ln table. D'autres esprits<br />
passent et ne s1nrr8tcnt pas.
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 547<br />
--- -<br />
Le medium est fatigue, il se plaint du froid. hien que la sueur inonde son<br />
~isnge. La lumiere remplace 1 obscurite et M. Imbert reveille M. P...<br />
Un peu avant de clore la seance, nous voulons essayer de dhplacer et de<br />
faire mouvoir, a distance et sans contact, de petits objets inanimes. Je place<br />
sur le gueridon un porte-crayon en metal blanc pesant 20 grammes environ.<br />
Nous prenons place aulour du gueridon, sans lc loucher ni avec les mains,<br />
ni mec les pictls. Au bout de quatre ou cinq minutes, le porte-crayon roule<br />
sur hi-mBme, parcourt un espace dc 5 h 6 centimc'tres et revient cuacte-<br />
ment h sa place. Une allumette en bois lui succkde, elle tourne sur clle-<br />
mihle comme autour d'un aue avec un Ccart de 40, puis dc 00 et enfin de<br />
130 dcgres, tout a fait dans le sens de 1'a;guille d'une montre. Apres cette<br />
eupbrience dont nous avons ete completement satisfaits, nous essayons de<br />
prodiiire la levitation du gueridon. Les mediunis forment ln chaine en<br />
appuyant leurs mains sur le plateau et aussil0t que le gueridon s'agite, ils<br />
essaient de le\er leurs mains avec ensemble. Ils doclarent sentir une sorte<br />
d'adherence, le bois parait colle B leur paume, le gueridon se souleve sur<br />
un pied de 3 5 centimetres, et retombe abandonnant comme 3 regret les<br />
mains des n~ediunls. Repetee trois fois, l'experience donne les memes resul-<br />
tats. M. Bourdin demande a la table de faire entendre des coups ou des cra-<br />
quements. Apres deux ou trois minutes d'attente, de legers craquements se<br />
font entendre vers le milieu du plateau. Les mains sont enlevees et les<br />
craquements continuent sans aucun contact. Nous ne saisissons pas cepen-<br />
dant le rythme demande par l'un des assistants et que celui-ci croit perce-<br />
voir. L'heure avancee nous oblige de lever la seance.<br />
Il s'est produit dans le cours de cette soirCe, ajoule M. Gebhart, des faits<br />
certains, severement controlec el tout a fait de nature a convaiccrc des per-<br />
sonnes qui lewuraient vus pour la premiere fois : rnouvemcnts de progres-<br />
sion du gueridon sans contact, ct a distance des mPdiums, craquements,<br />
adherence du gueridon aux mains, deplacement de petits objets. Nous avons<br />
constate l'action puissante de l'obscurite sur les phenombnes, le rcfroidisse-<br />
ment de l'air, la sensation de fraicheur preckdnnt la pi.ocluction de ces<br />
memes phenombncs, ainsi que j'en avais elC t6moin chez vous chaque fois<br />
que j'nssishiq h vos e\p6rienccs de deplacements d'objets sans contact.<br />
M. I' ..., notre complai.;arit mbdium, ainsi que Mme Irnbert, ont contribue<br />
pour beaucoup h l'intensitb des phenomencs. M. Porcheron a aussi sa part<br />
clans le succos de la soiree.<br />
ccltc seancc de nuit, dont XI. Gebhart rend comptc d'une facon si simple,<br />
si (10pourvue d'emphase et en mhme temps si pleine d'inturkt, m'a 6th aussi<br />
d'une grande uiilit6 en ce qu'elle a prouve que le deplacement d'objets
;)48 REVUE SPILi!TIE<br />
inanimes, il di-tmce el s~tiis contact, sou.; I'iiiflueiice de la for~e psjcliiqi1c<br />
projetce hors des sujel.;, lie repose pas sur tlc.; illusions, mais 11icn sur 1,~<br />
rkalite, puisque d'autres peraonncs ont pli. tlc leur cot6, olitenir e\nctemerlt<br />
les me.incs eliets. Lcs tlkpldceniciit.; du fiilCridon fourni.;wit, d'iiiic inanibrp<br />
plus contairicante encore, Iii preiive de lit grcindc pui.;sance dc in force pyc.hiqiie,<br />
il< proillent nusui que tlcs intelligcnccs occulle.; pcuierit l'or1 hic11<br />
intervenir d ~ns ln proiluctiun de ces faits renversants.<br />
1.3 soirkc (lu 0 octolwe ri'c1st pas i;eulcincnt une h.rnndc 1 ictoire pour Ic,<br />
Gperiitcur.;, c en est une 6gnlement pour la scicnce.<br />
I~ORACE ~'RI,I,ETI~?R,<br />
conseiller tl arrondi~scinent, officier d'rlcadeniie<br />
a Conde, par les Montils (Loiib-et-Cher;.<br />
h PROPOS Ill< LA DIVIK.4TION<br />
d'diine a con\enir que c'est toujours un noukeau plaisir pour moi, cri<br />
iloupant un num6ro de la Rev~ce, d'apercevoir an coin d'une page la signature<br />
de son honorable correspondant, M. Horace Pelletier. Bon, me dis-je,<br />
il a encore fait chasse en battant les buissoiis dans le curieus domaine qu'il<br />
explore a Concle, et il va nous offrir le resultat de sa dernit're battue, azconimode<br />
a une sauce de sa fagon agraablement relevee de points d'interrogatiori<br />
pour stimuler l'appetit - la curiosite, l'attention si vous preferez.<br />
Et, ma foi, jc me regale, non toutefois, je dois l'avouer, sans un arrierercgret,<br />
celui-ci : Je regrette qiie notre alerte chasseur, au lieu de sieger au<br />
Conseil de son arroiidissement, 'ne sit'ge pas nu Conseil de nos sacl~ems de<br />
ia science officielle, j'cntends a linstilut. Il pourrait nous rendre compte.<br />
avec sa gauloiserie habituelle, des ahurissements varios de tous ses venerables<br />
confreres h la vue des lib~~rcs, des X.. des problemes qu'il ferait lever<br />
en Iwaconnant dans leiirs theories et qui y sommeillaient paisiblement ii<br />
l'insu des dits \enernblcs, dc fiers clinsseurs pourtant devant l'l?teriiel.<br />
Il y aurait lit, me semble-t-il, le.; Clriniciits ruunis d'un petit tableau stti<br />
generis B peiiidrc sur le \if' cl B \ulgnriser par l'imagrric pour I'i:di[icatiori<br />
,le nos futurs biichclicrs. liccnciCs, agregbs ha-ceci o~i i:s-cela. Sans piwlcr<br />
du surplus, le nez scul de M. Iterinn, d6s6qiiilibr6 sur sa bnsc moiiumciilale<br />
(lj, leur donnerait ii refl6cliir sur la valcur intrinsbque ilc quclquc-<br />
Il) Poiii justification de la plaisantcrie,piiere au lecteur de relire avec qiielquc attention,<br />
entre autres ci~al~itres de la Vie de Jesus, le XI11'' (mirwles) afin ile juger de I'dleyance et<br />
de la legerete dc main avec lesquelles le prestigieus auteur (le ce joli roman escaIi;otc les<br />
yroblemes qui deroutent. . . sa pliilosopliie.
-<br />
JiillItNAI, D'~TUDES PSYCHOLOGIQUES 549<br />
article.; du syllabus scientifique, qu'ils pourraient a~oir gobe szcut pmic.<br />
angelorum, les yeux fermes.<br />
Dms la dernibrc iiolc qu'il adresse aux lecteurs de la Xwue (octobre),<br />
M. Pelletier posc cette question h brule-pourpoint : Doit-on a\oir foi damles<br />
bohemiens ou bohemiennes diseurs de boiinc aventure? Il est \ rai qu'l!<br />
la fait sui\rc de la relation de dcii\c faits tcndant h faciliter la rhponsc.<br />
Si c'est un plohiscite sur cette matibre qu'il dCsire provoquer, je m'inscri~<br />
comme votant. ITaut-il a\oir foi? ... Se reponds carrement oui, nu risque dr<br />
tlonner la colique h M. dc l~nvicllc et d'exasptrcr sa spiritopliobie. Seiilemcnt<br />
m'est a\is qiic, ici coinmc ailleurs, il fctilt se garder de la foi du char<br />
honnier. La candeur est charmante, malh eureusenient elle est cousine<br />
germaine de la duperie, et les dupeurs poussent comrne champignons sui.<br />
Ic terreau dc notre glohiile.<br />
Le decompte fait des industriels. nomades ou tenant cabinet ou\ert dc<br />
di\ination, qui exploitent la curiosite des simples, il reste la categorie (le.;<br />
veritables voyants, doues d'une faculte exceptionnelle de perception dw<br />
choses et l'exercant a unc portee et dalis un domaine inaccessibles a la. .r ision<br />
ordinaire.<br />
La vue spiriluelle est desormais un fait indiscutableincnt acquis. Lee<br />
preuves abondent, surabondent. Il y a quelques annees seulemsnt, admettre<br />
la choie, c'etait puerilit6. Aujourd'hui, la puerilite est de la nier sans autre<br />
forme de proces. Il en est de la vue spirituelle comme du quatriErne etal<br />
de la matiere, de la force psychique, de la transfusion de la ~olonte, elle e ~t<br />
parce qu'elle est. Il ne s'agit, pour s'en assurer, que d'instrumenter avec des<br />
snjets remplissant les conditions voulues ; - je le regrette pour la cervelle<br />
de M. de Fo~iviellc et la quihtudc de ses lecteurs.<br />
Mais la question poste paf M. Pelletier est plus complexe qu'elle ne parait<br />
l'fitre au premicr coup d'nil. En la pressant, on en ferait sortir pas mal<br />
d'uutrcs. Je prcsserai doucement, sans abuser de l'occasion.<br />
Ainci, la vue spiritiiellc, comment expliquer cette derogation aux loi.<br />
connues (le la vision? Lcs explications ne manquent pas, mais reste l'embarras<br />
(lu choix h faim. A mon hiimblc avis, de toutes les explicalions fournies<br />
a ce jour, il n'en cst paq, tant pour la logique quc pour la clarte d'rxposition,<br />
de plus satisfaisnntc que celle donnee avant toute autre par Allan<br />
Kardec dans la <strong>Revue</strong> de 1864 (no d'octobre) : 10 selon lui, la vue spirituelle<br />
est due au degagement momentane du perisprit qui, par sa propriete<br />
rayonnante, permet alors a l'Arne de percevoir les choses au-dela de l'horizon<br />
auquel elle est limilec dans l'etat ordinaire; 2 cette faculte de degagcinenl<br />
tient csscnticllerrieilt h la conititution des personnes qui la possedenl;
550 REVUE SPIRITE<br />
:{O les moyens empiriques auxquels la plupart ont recours en parcil Ca.;<br />
carafe, ierrc d'eau, tassc, nssictte, carteq, creux de la main, etc., ne son(<br />
que de simples nccessoircs ayant pour effet d'aider la pensee du voyant a QI.<br />
concentrer sur elle-memc et a s'abstraire du monde sensible. T,a prciiIe cil<br />
est qu'il se rencontre des voyanls qui n'ont nullement besoin de procr:d~t<br />
preparntoircs pour exercer leur faculte. t'ne preuve supplementaire, c'e.1<br />
que ccs procC.dCs, pour ccuv qui en usent, varient d'jndividu il individu.<br />
dcpuis I'cmploi d'objets r~~flt~chissnrit vivcment In lumihre jusqii'ii ceux qii'<br />
l'absorbent, en passant par toutes Ics gradations - du cristal au marc dl&<br />
cafe.<br />
Autres questions : Je prcnds le bit relati: par M. Pclletjer. Unc damo<br />
pleure In mort de soi] fils, persiiadee qu'il a ete tue par imc balle priii-<br />
sienne. Sur\icnt une bol-iknicnnc qui, dans un vase (l'eau, oit l'imaji!.<br />
v d'un chAteau et d'un bel officier se promenant dans un parterre devant 118<br />
perron de ce chRteau n. Elle fait une clcscription des plus iniuutieuses et dit<br />
chateau que la dame ne reconnait aucunement parmi les chhteaux de s -<br />
connaissance et du promeneur dans lcquel elle croit reconnaitrc son fils. .'\<br />
quelques jours de lb, une leltrc du fils h la mere, puis leur reunion dans 1.1<br />
chateau decrit, prouvent a cette darnc que la bohemienne avait dit vai VI<br />
cii clair Q cinq lieues de distance.<br />
Fort bien, mais le monde est grand. Coniment se fait-il que la vur de 1 i<br />
bohemienne nit pris en droiturc ln direction de cc chateau et s'y soit arretcl.<br />
net quand elle pourait prendre toute autre direction et pousser beaucoul,<br />
plus loin? Nouveau pourquoi, nouveau comment. Sa vuc spirituelle a-t-el10<br />
ete dirigee et arretee a point par lin Esprit ami de la mEre ou du fils? 011<br />
plus simplement, a- t-cllc ete guidec instinctivement par un courant fl u;-<br />
dique allant de I'unc a I'autrc ct les reliant dans In \ie? Ilans un autre ordltx<br />
de recherches, les fails tlc sympathie et dc telepathie ne semblent-ils pii-<br />
confirmer I'e\istencc de ces sortes dc courarits, surtout entre personnes di1<br />
meme sang?<br />
Mais voici ou, pour moi, le problbme tourne ii l'tnigme ind6chiffral>lib.<br />
c'est lorsque In di.sruse de bonne aventure, simple enfilnt de la nnturc 101 1<br />
mal dtcrassBc, tout h fait etrangere a. la personne qui In consulte, Iiii pretlil<br />
dcs Cvenemenis f~iturs, successifs, Cloignes, of1 il rie s'agit plus de loi[.<br />
mais dc provoir, oii le calciil dcs probnbilites n'a rien i Faire, et qui sr realisent<br />
ponctuellement. Mais d'abord, cst-ce possible? Pour ma part encorib.<br />
jc repondrai : oui, tant qu'il ne me sera pas demontre que le Iiasnrd, polir<br />
intriguer son monde, a mmbinC, en \Critable artiste, Ics Blemcnts des Sail*<br />
suivants dont je garantis la parfaite exactitude.
Ln mere dc ma femme, unie depuis peu h un mari tout h sa con~~enancc,<br />
jeurie, jolie, spirituelle, laissait gaicmenl couler sa vic, assez agreablemeiil<br />
dorbe du reste, sans se soucier de l'avenir. Une apres-midi, 6larit allee<br />
rendre visite It Mmc D.., la mbrr d'un de nos s6n;iteiirs (Hailte-Marne), elle<br />
la trouva, en compagnie de plusieurs autres darne.;, s'amusant a se filire dire<br />
la bonne iiventure par une boh6rnienne de passage, au teint cuil el recuit<br />
par le soleil, comme celle de M. Pellelier. Puisquc FOUS voila, a votre lour,<br />
iria Uclle darne, dit en riiirit Mme D.., d6garitez-vous, tendez volrc blanclic<br />
main
53) REVUE SPIRITE<br />
-<br />
seconde Sois, ic croyant ct sc disant radicnlcment guarie du mariage. Elle<br />
comptait sans lec. complicntions de l'existence. Une partie de sa fortune w<br />
troii~ait enclle\ AtrCc dans les affaires de son mari, negocinrit et banquier.<br />
et clle s'enlenrlait mal h gerer Ic reste - soucis journaliers ajou1l.s na\<br />
rcgrels.<br />
T m nniis et les amies ne maiiqu8rent pas pour lui domontrer, mec loir.<br />
nrgumcnts d'occasion, qu'un nii\iliairc lui Ctait indispensable pour mettre<br />
scs nffairc- en ortlrc et les cntrrlcnir au clair. Pendant assez longtemps let~onseillriirs<br />
curent tort. Ses e\perienrcs, scs Cprcuves matrimoniales lui<br />
siiffisaicnt. Tout doucement ils poussbrent h sa rencontre un hommc<br />
il'nffairel;, un notaire qu'elle connaissait h peine de vue, mais qu'ils ornbrenl,<br />
wla \a de soi, de toutes Iw qualitCs tl6sirables en telle occurrence. Ell~<br />
refusa, puis discuta, tergiversa, ajourna sn decision, finalement dit oui PL<br />
dc~int Mme llanr ... - mariage de raison. Et de trois.<br />
De cette dcrnihre union naquirent deux enfants, et de trois encore, qui nc<br />
Surent suivi* d'aucun aulre, mfime en prodrome - un fils et une fille, m,l<br />
femme h laquelle sa mere, frappee des lors de l'exactitude de la predjctiori,<br />
n rPpete dix fois, vingt fois les dktails que je relate ici.<br />
iMa seco??de histoi~e: En 1871, j'liabitais Chaumont. Nous avions, depuiquelques<br />
mois, pour domestique, une brave Till@ fraichement sortie de son<br />
village, de franche allure, de belle humeur et de bon appetit. En raison dc<br />
quoi, si In maitresse de la maison s'accoinmodait tres bien de sa bonne,<br />
celle-ci s'accommodait de mAme de sa maitresse qui fermait volontiers leyeux<br />
sur sci etourderies dans son petit scrbice.<br />
L'n dimanche zoir, Julic (lit bonne). apres avoir passe son conge d'aprC\midi<br />
au dehors abcc une compagne, etait en train d'apprcter le diner. Li<br />
femme entrant dans la cuisine In trouva riant toute seule et (le tout son<br />
CC?'UP.<br />
- Eh! vous loilu bien joyeuse, Julic. Est-ce que \ous nu rie^ par hnsai'tl<br />
nii$ In main sur i'oiscau bleu '!<br />
- Uenni, Mndnmc, ni lileu ni vcrt; mais vr;li, c'est loul, de mSme drole.<br />
151 nonvenii\ Cclats ilc rire.<br />
- !dais an moins, grande folle, clitewnoi ce qui \eus met en si Iwllc<br />
joie.<br />
- Vous ne grondcre? pas trop ? Eh bien, voici : jc suis donc allCe me promener<br />
nicc ma camnrndc. Eii revenant. elle m'a entrainec clir~ In sorciCw<br />
de In cote des Tanneries. Elle \ouliiiL ce faire dire ca bonne avciitilre. 1St ... ('1<br />
In de\iriere~sc lui en a donne pour ses vi1ig1 sou-, ceci, cela ct ln lin rlu'cllc<br />
cnsscrnit ... -011 sabol a~mt trois semaines. A h Soi, tandis quc j'y etai., j'
,A, ,,uu<br />
oir mon compte aussi. Xoi, il parait que je ne casserai rien, mais<br />
mois, jc serai malcide, cela ne sera pas grax; je m'en tirerai il<br />
bon marche et pourlant je serai oblig6e cle J ous quilter et de m'en retourner<br />
chrs nous.<br />
-- Et c'est pour r6colter dc pareilles balivernes que VOUS scmcs de In sorte<br />
vo* pau\res pi8cc\ dc \in@ sous, triple nigaude !<br />
- Oui, je sais l)ien, mai9 c'est tout de inBrne tlrulc.<br />
- Voyons, voiis \ous portez comme un charme; \ous n'a\ez pas minc (le<br />
vouloir tomber malade. En pareil cas, vous saves bien ~ LIC les soins nc \oiis<br />
mnnqucraicnl pas ici. Yous n'avcs: pas eilvic dc nous quitter, jc pensc ?<br />
- Pour (;il, non certainrment, Madame.<br />
- Eh bien! nlorq, tour deves comprendre que votre (le\4ncrcsse n'est<br />
qu'unc vulgaire tire-sous. Et ma femme, moitie riant, moitiU grondant, liii<br />
ncl~ev~i son chapitre de morale en l'aidant h preparer le potage.<br />
A quelques semaines dc lh, Julie changca d'allures; sa gai16 disparut ;<br />
elle se plaignait de fatigue dan: les membres, d'un malaise general, de<br />
lourdeurs de tBte qui,Sientot, se changerent en douleurs fixes et continues.<br />
On eut recours au\ reinkdes benins traditionnels, repos & volonte, infusions,<br />
laxatifs. Rien n'y fit. Le docteur 'Phiv ... f~i t appele.<br />
hprhs noir euamine la malade et lui a\ oir pose diverses queqtions, sirnplc<br />
indisposition, dit-il, due & un trop bon estomac. La jeune fille etait habituee<br />
:t l'air, aux travaux et a la nourriture de la campagne. Ici, changement de<br />
regime. moins de depense de forces, alimentation substantielle. L'appCliL<br />
lui ~ennnt en irimgeant, cllc s'est fait plus de sang qu'il ne lui en fallait.<br />
Le cas n'est pas rare. Lne bonne saigfiee et tout rentrera dans l'ordre pour\ II<br />
qu'elle s~meille son estomac jiisqu'a qu'il soit habitue h son nou\c,ni<br />
regime.<br />
Sur quoi il apprOla sa lancette ; nous, des bandes.<br />
L'opcration lerminec, au repos le bras b~inde, dit-il, au repos abqolii<br />
pendant quclques jours et pas dc fatigue, du reste. N'oubliez pixs la recommandation,<br />
ma fille, j in\iste en raison de ~otre constitution.<br />
Ma hnme se fit alon la bonne de sa bonne. Un matin qu'cllc etait allec<br />
au\ ernplcttcs, celle-ci i'cnnuyant de se prelasscr et \e croyant quiltc +c<br />
mil a donner qurlques coups dc plumeau et de l~alai par ci par la. Le soir,<br />
sot1 bras etait endolori; lc lendemain, il etait enfle, la douleur aggravee, cbt.<br />
(le la saignbc ii 1'6paulc montaient, avec la douleur, dcs trainees de sailfi<br />
eutravase.<br />
T,c docteur rut appel6 de nou\cau. Ma fille, dit-il, c'cst \olrc faulc, voih<br />
cc qu'il en coule de desobeir 5 son medecin. Rien de gra\c pourtant, mais
504 REVUE SPIRITE<br />
cc n'es1 plus quelques jours, c'est quelques semaines dc repos complet qu'il<br />
~ous faut. Allez les passer dans votre famille, dans \olre village; vous<br />
n'niez rien de mieux a faire. Et, tout en lui faisant ses dcrriieres recomman-<br />
dations, il nous fit, ii nous, un petit cours de phlebolonGe que j'ai parfaitc-<br />
ment oubliE. Ln prediction! me dit ma femme. La prediction ! lui repondis-<br />
jc, qu'en pcnses-tu '! Oui, et loi ?...<br />
A ccs deux faits, j'en aurais d'autres 5 joindre. Jc m'tibsticns, n'Ctan1 pas<br />
cil mesure, comme pour ceux-18, dc lcs ccrlificr. Quelle cLonclu.;ion en tirer !<br />
.Je n'cn sais ricn et n'en avise aucunc. Comme l'$ne de hiridan entre ses<br />
deuv bottes de foin, je rcsk indecis cntreces dcuu termes : ou la realisation<br />
poiictiielle dc ces prediclions est le siinplc r6sullat de fortuites coincidciiccs,<br />
ou elle cst unc prcu\e, cntrc autres, de la science divinatoire departie u<br />
certains bipbdcs humain.; asscz riml degrossis, alors que les elemcnts tle<br />
celle science restent lettre close pour Ics intelligerices les plus Cminentes el<br />
lcs mieux excrcbes de notre monde. L'un iic salisfail pas mieu\ que l'autre<br />
et poiirlnnt ...<br />
Quant a supposer en tels cas, l'inter\eiilion d'eqrits, necejsairement<br />
superieurs pour doduire a longue port& l'awnir du present, se tenant berie-<br />
\olcment au service de prophetesses, -il est 5 remarquer qiie ce genre de<br />
dikination n'est guere exerce que par des femmes. Il en etait de m&me dans<br />
l'antiquite. Autre question - de cct acabit pour Ics aider dans leur petit<br />
commerce, l'hypothhse me semble tout bonriesnent absurde.<br />
Et donc je ne rois mieux il mettre ici pour iinir qu'un point majjiisciile<br />
d'interrogation.<br />
5' T. T~IONOEI~<br />
(F. I)OTIIENOT\.<br />
I,'INTOLl~KANC15 RELIGIEUSE ,A TRAVERS LES SIRCLES<br />
TROISIEME PARTTE<br />
, Chapitre XIV.<br />
Revocation de Z'li'dzt de Nantes. Les dragonnudes.<br />
(21' octobre 1685.)<br />
(Voir la, Reaue dc novembre <strong>1891.</strong>)<br />
Lcs proteslanls ecrases d'impots ct traitCs en \dritahles piria.. s'elaienl<br />
re\oltes dans les Ckvcnnes, memc avant la rbvucation ilc 1'6ilit de r\'iiiites ;<br />
il\ avaient pris pour tlccise : Plus d7zmp61s, et LiBeM de conscience.<br />
Ils furent Ccrases dans la guerre des Camisards qui ilch .;c tcrinina pouin<br />
ainsi dire qu'cn 1705, car c'est ii. vttc dillc quc Iurciit 1)ri~l1~~ Xmcs le5<br />
derniers Camisards.<br />
kgli lise depuis son Ctablissemenl definitif en I-hnce a\ ait constamment
.r OURNAT, D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 555<br />
- #<br />
travaille a detruire ce qu'elle nommait l'he'resie; quand les rois lui resistaient,<br />
nous savons comment elle operait pour s'en defaire, nous connaissons<br />
comment finirent Henri III et Henri IV.<br />
Des que Louis XIV eu1 atteint 1'&e de raison, des qu'il fut en etal de<br />
comprendre et de raisoniier. l'figlise s'efi'orca de lui inculquer les bons<br />
principes, c'est-a-dire l'emlirtctiom totole de 2'lzc'rc'si~; il ne fallut pas moins<br />
de Lrcntc-cinq ans ii l'entourage du roi pour ohtcnir de lui la revocation de<br />
l'edit de Nantes. Des lGO, le clerge adressait au roi alors iigb de 13 ans, les<br />
conscils que voici :<br />
Nous ne demandons pas, Sire, $Votre Majeste, qu'elle l~annisse ic pr4seol<br />
de son royaume celte malheureuse libcrte de conscience, qui clCtruit In<br />
veritiible liberte dcs enfants de Dieu, parce que nous ne jugeons pas que<br />
l'elkcutioii en soi1 facile ; mais nous soulinitons au moins que si ~olrc<br />
autorite ric peut tout d'un coup etouffer ce mal, ellc le rende languissant<br />
et le rasse perir peu peu. 1)<br />
S'est-ce pas une superbe trouvaille que cetle hypocrisie jesuitique : plus<br />
de guerre ou~erte, c'est trop daogereuv,iiiais la guerre sourde, cn dessous,<br />
hypocrile, alin de ruiner le protestantisme sans qu'il s'en apercoi~e pour<br />
ainsi dire. Voici comment on travaille daris ce but. - Le clerge de France<br />
se rkunissait tous les cinq ans en assemblee generale et ii chacune de ces<br />
reuilions, il reclamait charitablement de nouvelles mesures contre la liberte<br />
de conscience, voulant & tout priv obtenir la suppression du protestantisme.<br />
Di.r ans aprhs avoir cleinande de rendre languissante la liberte de coiiscieiice<br />
et de la faire perir peu & peu, l'assemblee de le60 demandait au roi par la<br />
voix de l'eveque de Lavaur de supprimer les huguenots, en renversant lews<br />
chaires de peslilence et leur synagogue de Satan.<br />
L'ann6e pri~cedente on avait renbcrse quelques-unes de ces chaires de<br />
pc.;tilence, mais bienlot on allait demolir lcs temples eux-m6mes : ces<br />
synagogues de Satan. Cotte demolitioil nc inarcliait pas assez rapidement<br />
au gre de nos doux evfiqucs, varaft-il, puisque le fougueux evOqiie de<br />
Valencc, de Cocnitc.lc Freppel d'alors, Ycrivait le 30 octo1)re lri83 au duc de<br />
Noailles, gouverneur militaire dc ln province, une lettre dans laquelle nous<br />
devons releriir ce passage tout u fjit catliolique sinon cliretien :<br />
N Se vous demande la ilemolitioii du temple de ln 13astie-de-Crussa1 dc Li<br />
part de Dieu, pour le bien du scrlice du roi, polir l'irit6r81 (le ln jwticr.. ...<br />
Le peuple (le la Bastie n cle le premier rebelle aux edits du roi ct inon<br />
cliochsc ayant sans rloutr: hl6 plus ciiminel, se trouve le moins puni,n'ay:inL bu<br />
que la destruction de dcux lemples dans l'espacc de douze lieues, au lie11<br />
que celui de Viviers en n vu toinlm sept en trois lieues de pays. Scralt-il
556 REVUE SPIRITE<br />
posP<br />
On n'est pas plus charitable ni meilleur cnvers son proclinin que ce douy<br />
G\Sqiic Cosnac. Neuf tcinples nc lui sufliscnt pas dans une petite region, il<br />
lui hul P; c'etait<br />
demander purement et simplement la revocation de l'edit de Nantes, car<br />
cette epoque, en France, toute terre et domaine etaient au Roy.<br />
Cosnac fut bientot nomme archeveque d'hiu, et l'assemblee qu'il a~ait<br />
presidee avait obtenu la revocation du celebre edit qu'Henri IY aiait<br />
declare irrei ocable.<br />
Or, h ce moment de notre histoire, les protestants etaient tous fort<br />
riches parce que ne pouvant occuper des emplois ils travaillaient tlans Ic<br />
commerce, dans l'industrie, dans ln finance.<br />
Ajoutons que depuis la prisc de la Rochelle, ils ne voulaient plus jouer<br />
de role politique ; ils avaient nettement refuse de prendre part au\ mornemcrits<br />
de la Fronde ce qui avait fait dire & Mazarin : < Le petit troupeaii<br />
broute de In mauvaise herbe, mais enfin, il ne s'ecarte pas. ))<br />
Tant que vecut Colberl, Louis SIV n'avait pas songe h inquikter les prote+lants<br />
; il (lisait mCme dans sa declaration de mai l(j32 : (( Nos sujcts dc 1:i<br />
1k. P. 11. nous ont dom6 des preuies certaines de leur afiection ct dc lciii<br />
iidelit6, dont nous demeurons tres satisf&l. Nous voulons donc qu'ilsoicnl<br />
maintenus et gardcs cn pleinc et entibrc jouissance de l'edit tlc<br />
Nantes, Cdils, dkAi~rntions, nrrc?ti.s et rt;glcmcnts, articles et I)re\r1t-<br />
(1) Hulletin du protestantisme francais, ann5e 1833, p. 168.<br />
(2) Cosnw, mhoires, torrle 11, p. 115.<br />
(3) Ce (lui veut dire de la religion pretendue riformie, on n'osait alors Ccriie en<br />
toutes lettres cette chose monstrueuse.
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 557<br />
-<br />
eupedies en leur f:weur, registres Ss-parlements. notammen t en I'e~ercice<br />
public de ladile religion, en tous lieu1 et oii il avait etC accort16 par iceux<br />
iionoliitanl loutes lcltres et arri;ts, tant de notre bon conseil quc des cour.<br />
souveraines ct aulrcs j ~igements ; au contraire, 1 oiilanl que contre\ enanls<br />
:L nos edits soient punis et chhti13 comme perturbateurs du rcpos public. ,><br />
Voilh de lit tolerance, voilh dc In veritable charit6 chretienne qui ten~oignc<br />
en fii~cur du roi envcrs le!: religionnaires, envcrs wu\: qui, cii sornriic.<br />
lai~aicrit la prosphite cl In \eritalde richesse du pays; et cependant tlc<br />
nombrcus pcrsonnagas essayent de nuire aux protestiiilts dans l'esprit tlii<br />
roi ; mais taiit que cclui-ci cil sous la honnc influence dc son ministre,<br />
tant qu'il goiite et cp'il ;ipprCcir, comme il convicnl ses sages conseils et se<<br />
jutlicie~n aiis, le roi ne songe pas i pcrs6cuter les meilleurs de scs sujels.<br />
Colbert mort, les cho'ses vont changer, car de nouveaux persorinages qui<br />
n'avaienl rien os6 du vivant du controleur g6nPral vont intervenir.<br />
Cette situation est fort bien etablie par G. Touchard-Lafosse (1) : (( Le<br />
1'. de la Chaise, dil-il, et Mme de Maintenon, n'osaienl opposer leurs<br />
precheries bigotes et specieuses 6 la raison puissante, a la logique forte de<br />
preuves, dont le controleur general appuyait ses avis; si Bossuet et Fenelon<br />
euu-memes employaient leur eloquence d desservir ceux qu'ils appelaient<br />
huguenots, Colbert leur disait : (( Messieurs, ceci appartient a votre<br />
conscience de Sorbonne, il en est une autre en vous, laissez-la parler, YOUP<br />
dire^ tout autre chose. n<br />
Mais l'homme qui ne conseillait jamais rien a son maitre que sous l'inspi-<br />
ration (le la \raie sagesse &tant morl, tous les organes de l'intolerance<br />
religieuse bonrdonnhrent a la fois et sans cesse aux oreilles du roi et le<br />
fougueux Lou\ois brisa le frcin que Colbert avait niis au fanalismc royal.<br />
Aussi ~oyons-nous bienlbt la clemolilion des temples proteslants qui ne<br />
se trou~aieiit pas dans les ternies de l'edit de Nantes. Aussi voyons-nouq<br />
cnIoycr aux proteslants cles missionnaires bottes, c'est-Mire dcs dragons<br />
pour lcq convertir et c~terminer ccuv qui ne se convertiraient poinl. - El<br />
dans loutes les egliscs, dii I-iniit dr lcur chi~irck, les prSdicatcurs firent 1'Slogc<br />
(le ccs blases rni~slQnnrrrres; aiisii la province utnit-cllc loiile tcrroi.i+c.<br />
Lcs convcrlisscurs coini~ietliiiciit [les actions alrocci, re\oltiirilc+. comruc<br />
nous l'ilpprenrient Ic, ~~zintoires dc 1'Cpoque ; ici l'on cncl-iainail p;~rini le.<br />
forqats (( dc- hommes dont l'rriiiqiie rrimc utait tlc ri'aroir pas coinpris cc<br />
qn'on c\igcnit d'eu\ : lh clc5 l'enirnes 6taicnt igrioiiiinieuiemcnl T,LSI& rt<br />
foiicttces pour a~oir chant6 dcs hymnes cri frmyais ; plus loin (les pa.lcurs<br />
(!) Chroniques de l'a
568 HEVUE SPIRITE<br />
mpiaient sur le gibet ou sur la roue une noble persherance dans la foi de<br />
Irur5 peres. Une solrlatesr~ixe furieuse trahit a l'autel des vieillnrd~<br />
l rcmblants ct les forcait & recevoir sons le sabre un dieu de paix ct de mis&<br />
ricorde. Dans In Saintonge, dans Ic Langucdoc, la persecution se montrait<br />
iiidustrieuse h creer des tourments : c'est lit surtout qu'on vit des homnm<br />
$4 des femmes pendus par les cheveux aux planchers de leur maison, ou<br />
JUS arhrcs dc leur jardin, d'nulres lardes d'Epinglcs, dechiquet6s avec des<br />
pincet tes rougies, enfles avec des soufflets; d'autres enfin, qu'on plongeait<br />
,111 fond des puits suspendus par les pieds ou que de barbares executeurs<br />
poursuivaient dans les ])ois, comme des betes sauvages (1) )).<br />
Si pour echapper & la torture les huguenots abjuraient, on Ics entourait<br />
rl'eqpions pour voir s'ils n'avaient pas de regrets; s'ils avaient le malheur<br />
d'en temoigner, ou les prenait comme relaps, on les jetait dans des cachots<br />
malsains ct si par hasard, ils expiraient avant d'avoir (lit : (( Je me reunirai M,<br />
leurs cadavres etaient jetes h la loirie, apres nvoir Ct6 trnines sur une claie.<br />
Mais n'anticipons pas sur les evenements et disons que bien a~ant la<br />
r.6\ ucation de l'Cdit, on avait moleste les protestants : ainsi des 1661, on<br />
rendit un arret infijme, voici comment en parle une bonne catholique 12) :<br />
a On crie, mais to~~t bas contre un arret du conseil qui porte que dans le<br />
h t de pousser autant que possible les protestants h se convertir au catholicisme,<br />
les garcons hgc's de 14 ans et les filles agees de 11 pourront abjurer<br />
-ans l'aveu de leurs parents. Le meme arret autorise les mineurs dejh<br />
ron\ertis it sc marier contre le consentement de leurs peres et meres. Je<br />
-uis bonne catholique mais cela me parait fort : on s'etait content6 jusqu'ici<br />
ilc proceder au\ conversions par l'adresse, In ruse, la subtiliti! ; les bons<br />
sili lit es surtout avaient fait de veritables chefc-d'muvre S'habilete seduclrice<br />
auprEs des cnfants. Il est impossiblc (le dire arec quel tact, qucllc<br />
liiiwe de rrnnsition, ils faisaient passer ces jeiine.: neophytes, des caresses<br />
rncnncw, des honhoiis aii fouct ... [l eut fdlu je crois s'en tenir lit. 1)<br />
011 ne s'en tint pas Ih, Colbert mort, le roi vieilli ct gravemcnl m;ilatle<br />
C I I ~<br />
iwioutait la mnrl. Peiitlant iinc malntlic dont une opfiration Ic giiCrit rndi-<br />
r,ilcrnenl, lc roi btait inquiet, il avait des insomnies, son intellijiencc s'blait<br />
iR:iihlic, siii.toiit sn volonle de fer : ln peur tlc la mort et de l'enfer le dCcida<br />
,I faim pi'iiilcncc. Jladnmc (le Maintenon I'ii~nit del~arrasse de madamc de<br />
Montespan, In mort, tl'.\iine d'.\utriche et de Colbcrt. Etnnt librc enfin, livri.<br />
nu\ wuls conseils dcs jbsuites et dc ln Mainlcnon, il voulut eltirper 1'1iCrCsic<br />
(1) Chro~iiques<br />
de l'a-il-t~e-Bcruf,<br />
t. 1, p. 407.<br />
(2) Ibidem, t. 1, p. 60.
-<br />
de son royaume, afin de gii:.ncr le ciel. l'out le haut clerge l'avait trop bien<br />
prepare depuis longtemps ce grand actc, niissi le roi se fit-il l'instrument<br />
de Dicu : il dcvait assassiner les her6tiqueq pour gagner le paradis. Flechier<br />
dans l'oraison funEbre de Letellirr, ne confonrlait-il pas dans le mi;me eloge<br />
.lehovnh cl son collnboraLcur Iloui\ ? Ne disait-il pas daus lin piissacc de<br />
cette oraison : 11 Quelle main etait plus propre & achever I'ceu\rc (ln princc<br />
ou pliltot l'eu\ re (le Dieii en scellant la r6vocation dc ce famcua Bdit O.<br />
Flhchier n'ktnit pas se111 h flnttcr ainsi le roi. M. de Chambonas,evoqutll de<br />
Lotlbvc. n'6crimil-il FA.; le 29 jiiillct 1684 ni1 duc de Uoailles : t, Il n'y a ~u';L<br />
laisser fc1irc ail roi qui est conduit par l'esprit (le Dieu, et avec un pcii rlc<br />
ternpj noui aurons !a consolation de ne voir qu'un autel dans 1'ktat. ,)<br />
Eiilin Ic cleiagC: cl les jhiites obtinrent la rCvocation de 1'Cdit de Nantes;<br />
elle puut le 22 oclobrc 1685, lc roi 6tant h Fontainebleau. Les ministres (-III<br />
cultc rkforn~i, qui ne veulent pas se convertir ont quinze jour.; poiir quitter<br />
le royaume. l'oui; partent suivis d'un nombreux cortEgc de fideles qui les<br />
suit et bien qiie Lon\ ois eul heri& de mousquets et dc niousquetons les<br />
frontikres et les ports, avec ce tlepart disparaissaient le commercc et l'inclustrie<br />
de la France ; ils vont enrichir l'Angleterre,la Hollande, l'Allemagne,<br />
la Suise, n?ais si ces pays profitent du sa~oir dc nos industriels, la France<br />
s1appau\ rit de plus en plus, Le roi etait aveugle, il etait qourd. il nc voulait<br />
rien voir. rien entendre, ou du moins il n'enterdait que le vieux Letellier<br />
qui applaudissait aux dragonnades commandees par son fils ; en voyant signer<br />
l'edit de re\ocation a Fontainebleau, il s'ecria: (( Nunc demittis servum<br />
.JOUIINAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 559<br />
tuurn, Domine, quia viclcrunt oculi inei, salutarem tzcum. n<br />
Dicu c\nuqn-t-il cc ~ceu ? Ce qu'il y a de certain c'est c[uc le jesuite monrut<br />
neuf jour.; apres la revocation de 1'6clit,, 1c 31 mars 1688.<br />
lJl6chier fit 1'Cloge de Lctellicr, mais per.;onnc n'y crut, pas meme l'oraleai',<br />
on connni.wit trop lc ?)onhomme: lc fait suivant le prouver'?. Un jour,<br />
M. tlr (;r
fi
subsistancc des troupes chez eux ; c'est-a-dire que vous devez augmenter<br />
lc logement autant que vous croirez pouvoir le faire sans decharger<br />
de logement les rcligionnaires de Rouen, et qu'au lieu dc vingt snus par<br />
place et de In nourriture, vous pouvez en laiisser lirer dis fois aularzt, et permettre<br />
aux cavaliers Ic desordre 11Cc~si;iiir~ chez ces gens-lii pour Ics tirer<br />
de l'etkt oii ils son1 ... >,<br />
On n'avait pas 1)esoiil dc permettre 3~11 cavaliers clc faire du dkordrc ; ils<br />
savaient fort bicn nbuscr dc leur situation, d'une manierc odieuse, impic.<br />
Et tous les mbmcs desortlreq s'accomplissaicrit par toulc laPrance, au nord,<br />
au midi et au centre.<br />
Nous n'essaierons PRS de dhcrire les monslrucuscs sches qui se passaienl ;<br />
non seulement elles souleveraient de degout le lccteur, mais encore il y<br />
faudrait consacrer un gros volume; nous nous bornerons donc a fournir ici<br />
un seul exemple; nous l'empruntons aux Memoires d'une famille victime de<br />
ces 1;iches attentats (1) : (( Les habitants de Saint-Fortunat avaient cachodans<br />
un precipice, derribre les rochers de Martellac, les femmes, les enfants et<br />
les vieillards, quand ils vinrent les chercher, apres le depart des dragons, ils<br />
trouverent toutes les femmes depouillees et la plupart dans un etat horrible.<br />
IJn p8re vit le cadavre de sa fille q1x les dragons avaient percee de six balles.<br />
Un fils retrouva son vieux pere sans bras, les dragons les lui avaient coupes<br />
li coups de sabre ; un mari demandant ses enfants el sa femme qu'il avait<br />
laissCe dans les douleurs de l'enfantement, ne revit qu'un cadavre defigure,<br />
aupres duquel pleuraient deux pauvres innocents mutilos, a l'un Ic sabre<br />
avait emporte In moitie du visage, a l'autre la main. B<br />
Parmi tous ces odieux forfaits, aucun ne surpassc peul-btrc celui que<br />
commirent les dragons chez un vherable pasteur d'Oran@ (Vaucluse) qui,<br />
perclus de douleurs, etait clou6 dans son lil; voici comment il raconlc lui-<br />
rubme le fait (2) : á Toutes les troupes furent miscc sur les bras dc ccux de 18<br />
religion, et ce logement ne fi~l pas plutot fait qii'on nuit millcgemisscmenls<br />
par la. ville, le peuplc courant par lcs rues, le visage tout couvert de larrneb.<br />
La I'cmmc criait au secour5 pour tlclivrer son mari, qu'on rouait tic coups,<br />
cluc 1'011 pcndnit a la chcrnirihc, qu'on allachail au pied du lil, ou qu'on inc-<br />
11qnil dc tucr, lc poignard h ln mairi. Lc mari irnplor,iil la mOii~c nssislancc<br />
pour secourir sa Semlne qu'orL avait hi1 a\ortcr par dcs irwiaccs, par dcs<br />
coups ct par millc rriauunis lraitciricrits. Lcc crifmts ci'iiliciil : Micjhricorrlc!<br />
(1) Metnoirc de lu famille Porid 1). 406-hl!, ct 6gdeiitent MARY LAPON, Ifistoire<br />
dit midi dc In France, t. IV., p. 240.<br />
(2j Larmes de I'ineton de Chumbril~t, 11. 118.<br />
36
~I,~'II'J3RlAlJlSAr~IOB D'US ISSPKIrl'<br />
(Extrait (le la Sfinge. j<br />
Chcr Monsieur Leymarie : Les manifcstntions de l'invisible, loin tlc sc<br />
ralentir, vont sc ii~iilliplitint .ans cew. Celte pcrsistantc ph6nom611;iliti..<br />
parlout repanduc, atteste lc nornl,i~tl croiixtnl des rapports conscient5 ciitrc<br />
lcs deus mondes. la \ie puiswnte du Spiritisme moclcrne. Dcvenu adulte,<br />
celui-ci rejette loin de lui, les jeux et les fantaisies, sombres et tragiquci<br />
parfois, qui ont dramatise sa jeunesse tant dc fois seculaire : - pacte IIUII\WII il 1111 l)oiiil d~ \ut> ~wsitif' (:t t0111 pi'ixliqu~.<br />
*\grCc/i, je \oiis pric, rhcr Moiiiicnr 1,cy iiii~i ir, I'c\prcssion (Ir: inri iiicil-<br />
Iciirs sciitimenls.<br />
Coirintniidnii l Duvrr,aor, (rn relrazle).<br />
(( IJc liciiLciiiiii1 tlp vai;sonn C,ks,ir PotlesLi, 1)icii cuniiii tic iluus loiis, s'v4<br />
(1) llcwe le liiopagande sihii ite, via Modena, 97, .i Roriie.
564 REVUE SPIRITE<br />
endormi sur le lit ; l'autre, librc qui, comme un forcene, un fou, allait et<br />
1 enait par la chambre; surprii, tout en ne se confondant pas avec le corps<br />
qui gisait 1h sur le lit, de s'y trouver lic eIroitenient par un courant tres<br />
dense de fluide, invisible h vos yeux, visible et presque materiel pour moi<br />
clans cet t!tat. Je m'eloignais, frappe de stupeur et d'epouvante. de ce corps<br />
sans mouvement; et, dans mes efforls pour m'en eloigner, ce cordon fluidique<br />
s'etendait, me donnait (lu champ pour fuir et m'&carter de ma depouille<br />
mortelle. Puis, quelques iri?tanls apri:s. l'epais fluide se conderisail<br />
encore, se rrtccourcissait, CL m'obligeait h m'en rapprocher. Desespere,<br />
j'appelais Hector (son marin), et les aulres personnes de la maison, pensanl<br />
cp"llcs courraient h mon aide, et me dhlivreraient de cette odieuse attache;<br />
pas de reponse, ils ne me prbtaicnt nulle attention. Puis j'ai vu: oh, je<br />
fremis !... Je fremis rien que d'y penser! J'ai vu soulever, vetir et donner<br />
une meilleure attitude a cc corps, - ce corps dont j'etais, moi, l'individualile<br />
: j'en avais conscience. La colkre m'est montee : j'ai voulu me jeter sur<br />
ce cadavre qui me volait a moi-nibnre, lacerer ce lien odieux qui me tenait<br />
si invinciblement attache. Vains efforts. je harichissais l'espace sans rien<br />
toncher! Ah! quel desespoir j'eprouvui eii ce moment ! ... Puis, la volonte<br />
de Dieu aidant, je me repris il songer au passe, a ma courlc maladie; je me<br />
ressouvins de toi, de mes amis, de nos seances spirites, des rrianifestalions<br />
de John (l'eqmt guide clu medium Eusapia; (11, je me rememorai les libres<br />
lus, et fut ainsi amene a reflechir a l'identite de ma situation avec celles que<br />
presentaient nos seances, et mes lectures spirites. - Serais-je donc mort,<br />
me demandai-je ?... Au bout de quelques instants, je vis m'apparaitre plu-<br />
sieurs esprits qui me souriaient, me faisaient fete. A leur visage je reconnus<br />
beaucoup de parents et d'amis que j'avais eus sur la terre. Je vis ma mhe,<br />
Tomasini, le bon Edouard, el tous me donnbrent 5 cnteiidre que je ne fai-<br />
sais plus partie des elrcs incarnes; ils mc dirent que depuis quelques ins-<br />
tants, je vcnais d'i;tre rlt!sincarn& par la morl et qu'il m'olait indispensable<br />
d'entrer dans l'alal dc trouble pour iloriner [tu pcrisprit le tcinps de se<br />
dclacher cntit!remenl du catlavrc, afi il de rendre possihlc ma renaissance<br />
tlaiis le monde des Esprils. Aprbs les c\liortatioris dc ces bons I3sprits1 mci<br />
ami.; ol parents, jc perdis corisciencc, cl tornl~ai clans un trouble coinplcl<br />
don1 jc suis borti ri11 1)oill dc cjunraiitc-Iiuit heures. Se suis faUgut!, cl nc<br />
puis, cc soir, en dire plus; mais je ceux,.. . jc ~'cux, cn clpiation ilc mes<br />
lorls, Cire votre coop0r;~lciir en propagande spii5tc.<br />
Je nie prelcrni ii loulrs I(ls c\pericnces soit irilclli~cnlcs, ioil pliysiqiios<br />
(1). Madame Eusapia Paladino, le medium de.: shces nusquelles le ljr Loml)i.o~o<br />
vient<br />
d'assister, et dont il a atteste 1% parfaite hânnC.t~tb. [Note (lu trnditcleur.)
JOURNAL L)'ETUUES PSYCHOLOGIQUES 565<br />
7<br />
que Ion\ \.oiidr~/; tcnler. l'ai4 coiiriailrc h I)illa//ii, ii Cavalli, ;i tou4 les autres<br />
ma volont6, et continuez toujoiirs il aimrr, comme tlrvnnt, votre Cc'sar<br />
Podesti.<br />
- Cet chprit promit ensuilc q ~(~, le 1S riiar\ an soir, il se mati'i3inliserail<br />
B ln shncc (lu mercredi que tiriil, rhnqiir vinaincl, le groupc .;piritc i+iiiii<br />
maison l'alnzzi.<br />
(Nous ne parl~rons pny de lla pwiriiiw pu ti" clr Zn sen~~ce).<br />
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . S . . .<br />
i\ dix heiires, assisti~ieni il la sc~oiidc partie : MI. I'ing8iii~iir 12. (;ib4iil\,<br />
ICS proiiw~.lir\ Iloinana/r/ri et Maggi, Cl1arlcs Orsini cl Palnui.<br />
T,e comlc rt In coniteise Pircolomini et M. Freuii. \enaient (le SC rctircr.<br />
Lcs Esprils dc Mnthilclc et d'IISleiic, -de leur vi~nril femme et hellc-<br />
snur dc M. Crrauc, - CP manif'estfircnt d'abord. Pendant que loute l'altcnt,ion<br />
etait concentree sui? 1rs cfretq produits par c ~s tlcix\ charmants lhpritq, une<br />
roi\ bien nette, hien distincte se fit entendre l'improviste. Elle partait (l'un<br />
point situe R 50 centimetres au-dessuq du giiiiritlon autour duquel nous<br />
etions asiis. Le metliixm, Mmr Eiisapia, pnrfnittmrnt ev~illb, siiirait attentivement,<br />
comme nouq tous, les ph6nomene.: en cours. On ei~t dit d'une<br />
personne parlant k ~oix hnsse, ce qui n'emp6chait pas qu'elle fiit entendue<br />
de chacun, et qu'on put la percevoir dans toiitw IPS parties de la pilice.<br />
Elle disait : á Prie: Dieu pour moi! ))<br />
M. Grnus, I'nttri1)iianl a l'un cles Esprits qui l'iiit6ressaientl demanda : -<br />
Est-ce pour Mathilde qu'il faut prier:) - Non. - Alors il faut prier pour<br />
Helene ? - Kon, +pondit-on encore.<br />
,le ne me rappelle plus bien qui, ;L ce momenl de surprise et d'anuiot8, -<br />
je crois cependant que c'est moi, - s'ecria : Serait-ce Podestz? - Oui, ozci,<br />
dit ln. voiu. Alors tous nous a\oiis affirme que nouq pi'icrions volontiers poiir<br />
llii ; el l'Esprit a rbpondu : (( Merci, rnerrl', fwws! ,)<br />
PII~S j'entamai a\cc l'E.;prit uii coiiit dialogue pendant toutc la diirvc<br />
dqricl il lint sa main, parf'ixiteinrnt matbrialis6c et tiixlc, sur loi. mienne,<br />
6fentliic sur le gu6i'itlon oh elk faisait parlie de In chaine.<br />
Voici celtc convc~r~atiori :<br />
Mo?. - Jc tc. suis hicn reconnaissant, rlicr C(";;lr, (1'i:lr~ VI~IILI rl t 1 l'ctrr ~<br />
souvenu (le moi.<br />
- hlillc remcrcicmcnl~, ami, polir ton hon acciicil.<br />
-- Cesar, comment tr Lroii\ ch-la?<br />
- Je nr sol~flre pas.<br />
- 'hi ne sniirnis croire In cloiil~iir qiir m'a fait kpi'ou\er la noin elle (le<br />
ta prrte.
(lirai bien tlcs choses. .Je te parlerai heauconp (lu montlc des esprits. 11 iiv<br />
faut pas crnirc qu il soi1 tout different du xi~tre. C est la memc chose, je \oui<br />
l',iSfirme, JL ccla pres qnc toiit cc qui sur ln terre csi riiatibrc compacte, sr<br />
trouvc fluirliqiie cl-icz nous. .l'pi1 ni et6 6tonn6, ziirpri.; titi pins haut poinl:<br />
ici l'on I'ait lniil cc que vous iiiitec: von.;-mkmes, toiit ce que cous fere~<br />
plns tard tlc concert avec nous : on mange, on dort, on tr,ivaillc, on i'ainusc,<br />
nl~iolumrnt conrinc vous, sniif (pic tout es1 fluidique, - poilr vous, hicn<br />
oiilcnd~i, - inais, pour nous, compact cl tniigihlc. Nous en reparlerons. .Je<br />
\icni; dc fiiirc lin grnntl clTort pnirr vorrs fliw toul cela; jc n'en piiii; pliis cl<br />
koiis quillc. - Adieu. - CCsar T'otlcsti.)<br />
Nnplcs, 21 mars 1X!)1. Ceritfi4 conforme nu poci'~ 7~Iml.<br />
Si*qne : Ingelziew PAT,ALLI.<br />
TATONNEME3TS SPIRITES<br />
Voici bientfit vingt-cinq ans que j'ai fait mes prrmiere. eupi:riencrs en<br />
spiritisme. Ces c\pericnces, ~ingt fois nbnndorinc'es et vingt Sois reprise
---<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 569<br />
~~ou< troii\hmci, Mme 1' ... et moi, douCc de iacultt~s medianimiqueq; elle<br />
apportait surtout la force, je dirigeiiis le travail.<br />
Je passe les dbtails de nos prcmic'rcs seances; noilrcauK pour nous h cette<br />
i:poquc, Icq phenomknes obtenus elaient e1Cmentaires. Tous les spirites en<br />
ont YU autant. Tl en est quelques-uns cependant qui ne sont pas saw intb-<br />
rht. .lc les rctroiive dans mes notes.<br />
L'ESPRIT CAISSIER. - P... ilcmantlait saris ccssc dcs preuves et sr prdoc-<br />
cupait surtout d'interc?ts materiels. Nous avions des discussions frequentes<br />
h ce sujet: je tennis plutot h etudier la philosophie de cettc rSvelalion<br />
etrange dont le but me semblait devoir btre plus Blevi:. Un soir, P. .. ami\ c<br />
radieux : (( J'ni troiivk une bonne Cpreuvc, dit-il; j'ai apporte mon tiroir [L<br />
recettrs et jc? vais lcur demander dc fnirc ma caisse. ,Tc n'y ai pas touchi:. ))<br />
- Je voulais m'y opposer; la table se mit a trbpigner, signe qu'clle voulait<br />
ctre interrogoe. - Acceptez-voiis la proposition de M. P...? - Oui! oui!<br />
oui! - TTeuillez compter alors. - Un certain nombre de coups furent frap-<br />
pes. P... compta son argect. Le nombre de dollars indique y etait bien. Des<br />
lors il insista pour que cette operation se renouve1;lt B chaque seance. Notre<br />
comptable invisible ne s'y refusa jamais; jamais il ne se trompa, autant de<br />
dollars autant de coups ; pour indiquer une fraction de dollar le pied de la<br />
tnhle restait leve un instant, puis retombait mollement au lieu de frapper<br />
un coup vigoureux.<br />
Un incident des plus singuliers marqua un soir cette epreuve trop souvent<br />
repetee. P... verifiait le total indiquti: : ah! cettc fois je les prends en faute,<br />
s'ecria-t-il, le compte n'y est pas. - Comme une rkponse a cette exclama-<br />
tion, la table frappa trois coups d'une violence inouic. - Comment ! vous<br />
protendez ne pas vous etre trompe? mais il manque trois dollars. -- Non!<br />
- Peut-Otre est-il reste quelque argent dans l'autre tiroir, dit Mme P... On<br />
y alla voir. Une piuce de 50 centimes y avait etd oubli6e. - Il manque encorc<br />
2 dollars 50, dit P... - Non! - Comment. nous aurait-on volC? - Non ! -<br />
s'est-on trompi: en rendant dc la monnaie? - Non! -- Aurions-nous paya<br />
cette somme et ouhlii: de l'inscrire" - Oui ! - P... et sa lCmmc se con wl-<br />
[Prent. Impossible, nouq n'avons rien paye aujourd'hui. - Si! ! !<br />
I,e fils P..., qui n'avait pas pris part h la seance, arriva au milieu du<br />
(jcl,at. - Georges, as-tu pris de I'argcnt danc la caissc? - Moi, papa? mais<br />
non, tu sais bien que je nc proncls jamais d'argent sans ta permission. -<br />
Mais il manque 3 dollars 3) ! - f?. dollars 50:' ne le souviens-tu pw, marnail,<br />
que ce matin, j'btais seul ail mapsiri, ln hlnncliisscuse redescendait, tu m';is<br />
crie d'en haut de lui payer 2 dollars 5O?<br />
Confusion des P.. .; la tal)le tlanse de joie.
370 I\EVUE SPJHITE<br />
-<br />
~CCRI~I'URE INSPIRI F - Co~svr, J'ZT IOUS 1\11 DIC 11 I:\. - NOS ccirnniilnicntioiis<br />
devenaient de pliis en plus intbrcssantes. Des parents, tirs amis se Ciisnie~it<br />
rrcoilnailrr, 11x4s le mod~ dc cornmunication +tait l-iirn lent, hicri iricomplct.<br />
On rhponrlait (1 nos qucstioris, mais ces raponscs ri'ktaicnt-clh pas l~<br />
rcflet de nos propres pcnsfics '? I1n soir, rria main droilc f'iit iiliiir d'un treni-<br />
IilcmenL que jc ne plis mnitriscr. Cela rlurn hien un quart tl'liciirr. ALI\<br />
seances suivant~s, cc trcrnhlcmcn t sr rrnonrcla :LI cc lin redoiiblcnicri 1<br />
tl'inteiiiitC ; ma main s'agilnit violcmmcnl, froi Lait 1,~ lal)lr, SC rrto~rnai t et<br />
ln frappait avcc une force si grande que les doigts m'rri fnisaiciit n ~i~l loiil<br />
Ic reste de In soirte. Enfin l'on me di1 d'&-rire. !,es prcmicrs essais furent il<br />
peinc lisibles; au bout dc quelques jours j'ecriknis conr,inim~rit nvcc iinc<br />
r,ipidite que je n'ai jamais pu atteindre volontnireincnt.<br />
Parmi les amis qui s'dtni~nt Sait connaitre, lc rloct~ur Guinanrl, rnfidrciri<br />
homc~opalhe, spirite convaincu, mort prcsqiie dans mcs hras, quclqucs<br />
anries auparavant, etait le plus assidu. II Otait devenu Ir g,irdien (111 cercle<br />
et mon guide fidele. Ce fut lui qui me fit bcrire. Quc (le page< edifiantei,<br />
que de ssgcs conscils il a su faire traccr par ines doigts inhabiles ! J'ii; PLI Ic<br />
tort de ne pas conserver toutes ces communicatioris ; j'en t~iter~ii ceprridnrit<br />
deux de celles que j'ai retrou~ecs. La premibre cst en reponse & une qucstion<br />
sur les comrnunic.ations mcnsongbres :<br />
K Q~iand ~ous VOUS reunirez pour invorlirer les rqprils dans un hrit utilc,<br />
u moral, serieux, que vous ne clicrchcrez qu'h vous instruire dm.; ln ~eriti.<br />
r( ou a aidcr votre prochain, vous ne sercz pis trornpcis, c
II y a quatre ans, nous mens organise un pctit groupe francais, trois<br />
personnes s~ulement ; nous nous reunissons regulibrcment deux fois par<br />
semaine. Nos amis nous sont revenus, mais j'ai 6th iongtemps avant de<br />
pouvoir ecrire et encore nc le fhis-je que rarement. On n'a pas Pt& sans me<br />
reprocher mon ingrate faiblesse. L'esprit dc mon grand-pere me disait, il y<br />
a quelques mois : a Plusicurs fois on t'a donne unc invitation a croirc, 11<br />
á pratiquer, nous t'avons pour ainsi dire tendu ln main ... Tii avais bicn<br />
á conimence, puis tu as nCg1ih.e et finalemcnl al)andonn8 ln pratiquc spiritr<br />
u avanl meme d'&trc arrive au point de comprenclrc. A caiise rlr cela, tes<br />
á fncult6s n'ont pu etre developpees comme nous l'aurions voulu. Enlin, tu<br />
CC t'y es mis et tu pcrseveres. l'u dois dejh en ressentir les bienfails. Mais,<br />
(C que d'annees perdues ! que de services tu aurais pu rendrc, ingrat ! N<br />
PHBNOMENES DIVERS. - R~PONSES A DES LETTRES CACFIETI::ES. - CRIT TURF:<br />
DIRECTE SUR DES ARDOISES. - MAINS MATERIALISI~S.<br />
Pendant longtemps notre petit groupe a du sc contenter des cominunica-<br />
tionq par coups frappes ou par l'ecriture inspiree : nous n'en suivions pas<br />
moins avec interet les phases si diverses de mediumnite qui se revelent<br />
chez les spirites americains. Deux fois, j'ai envoye de5 lettres cachetees et<br />
non adressees, a un medium du Massachusetts : j'ai recu des reponses cor-<br />
rectes, signees des initiales de l'esprit et accompagnees de la description<br />
tres exacte de mon correspondant invisible.<br />
L'hiver dernier, M. Pierre O. Kecler, medium de Washington, vint dorincr<br />
des seances a Baltimore. J'allai le consulter. .T'avais prepare d'avance si\<br />
petits carres de papier sur chacun desquels j'avais Bcrit quelques mots ti.<br />
l'adresse d'un ami invisible : (c Un tel n'avez-vous rien a me dire? â ou<br />
quelque chose d'approchant. M. Keeler me dit Jc prendre deux ardoise.;<br />
nelivcs, rie les essuyer avec une eponge humide et de les lier au moyen de<br />
mon nlouchoir apres avoir introduit entre elles un petit bout de crayon.<br />
Cela fait, il ecrivit sur une petite feuille de papier : u Georges, veuillez, jc<br />
vous prie, inviter lesesprits que hlonsieur demande a venir se cornmuniqucr. D<br />
Tl jeta ce papier sur me5 petits carres, que j'avais places, roules le plus petit<br />
possilde, en un tas sur la tablc. M. Kccler n'y toucha pas, non plus qii'ii<br />
mes ardoises, qu'il me dit c'le tenir appuyhs contre ma poitrinc.<br />
Apres quelques moments d'attcntc, le grinccmenl (lu crayon sur I'ardoisc<br />
sc fit entendre. Quand je les deliai je trouvai les deux ardoiscs couvertci<br />
d'ecriture. Il y avail six reponses, signee^ en toute? lettre?. Une entre autres,<br />
de douze lignes, portait bien 1c cachet du ctylc de mon coi.rcspoiidaril el,<br />
chose remarquable, elle etait signee (( MM. M. I-Iamillon )), tandis quc<br />
j'avniq ticris simplement (( MM. Hamilton D, onlrliant de mrttiBe 1'M initial?
JOURNAL D'~TUDES PSYCHOLOGIQUES 57 3<br />
de Mary, prenom de ma vieille amie. Ileu\ de ces reponses Ctaient eii<br />
francais, les quatre autres en anglais. Une Ctait ecrite au crayon bleu, deux<br />
ilil crayon rouge, bien que je n'eusse fourni a mes correspondants qu'un<br />
lixgment de crayon d'ardoise.<br />
J'allais oublier une autre expdricnce du meme genre qui ne laisse aucun<br />
doute sur l'identile de l'esprit Cvoqud. Peu dc temps avant ma visite a<br />
M. Keclcr. lc fnmcinx Slade s'arreta quelques jours a Baltimore. J'allai le voir<br />
c't j'obtins cinq ou six cornmuriicntions peu importantes, signees d'initiale$.<br />
Uiic wule etait en reponse a ma demande. Je n'avais donne qu'un nom. Or,<br />
le lendemain, deux dames de notre cercle allbrent \air Slade. L'une. veuve<br />
inariec en secondes noces, avait de son premier mariage un tout jeune<br />
eiifmt que son second mari aimait beaucoup ; il n'en parlait que comme<br />
notre fils. L'enfant mourut : il y n de cela bien des annees. Or, M. Slade<br />
ayant invite cette dame h ecrire sur une ardoise le nom de la personne avec<br />
qui elle voulait communiquer, elle ecrivit le prdnom de son fils et sans y<br />
songer, le nom de son second mari. Slade tint un instant l'ardoise appuyke<br />
sous le rebord de la table, puis : á C'est votre fils que vous demandez. Pour-<br />
quoi ne lui avez-vous pas donne son vrai nom ? - Comment ? je ne corri-<br />
prends pas ... - Vous avez ecrit votre nom de famille actuel. Ce n'est pas le<br />
sien puisqu'il est d'un premier lit. - Comment savez-vous cela '! demanda<br />
la dame, stupefaite et nc s'apercevant qu'alors cle son erreur involontaire.<br />
- C'est lui-meme qui me le dit.<br />
L'incredule qui ne voit dans les phenomunes spirites qu'hallucination ou<br />
mystifiration serait hien aimahle s'il m'expliquait comment M. Slade oii son<br />
demon familier pouvait savoir une chose que la dame elle-mbme avait ou-<br />
blie momentanement.<br />
Mais re\ciions ;2 M. liccler. Le soir il donnait une seance publique de ma-<br />
tbriitlisation partielle. Nous y nl1;imes. Dans l'angle d'une salle dont les mur5<br />
plciiis ct Ic plancher soliilc purcnt etrc cxamiuks ii loisir, oii tendit une<br />
rorde sur Inquellc on fil glisser lcs anneaux d'un rideau de lustrine de mil-<br />
iiii~re u former une sorte de cabinet noir ouvert par le haut. Ces apprets SC<br />
fircnt en vuc tic toul lc monde, la prcmiure rangec (le chaisci n'dtant a<br />
giiurc plus d'un metrc (lu rideau. Dms cc petit rhduil trinngulnirc M. Kecler<br />
plnc;n un petil guCritIon .tir Icqucl il posa ilne vieilic guitare, lin tambour<br />
de hasquc, et dcin petilc.; baguettes. 11 n'y nvnit giiure place Dour autrc<br />
chose. Avant de fermer Ic rideau, il invita lcs pcrsonncs prdsentc.; a s'as-<br />
surer qu'il n'y nvnit pcrwnnc clc r:ichi. dans ce petit coin et que l'ktoffe du<br />
ritlciiu i:liiil iiilnctc cl .;olitlc, qu'il nc s'y lrouvnit ni lentes ni trous. Ce qui<br />
f'ul \erifiC p:~r plusieurs incssieurs, citoyrns hien coiinus.
JOtJII,Ui\L II'&TLTI)ES PSYCLIOLOGIQUES 575<br />
Bllo Iuz sertwit la .rmln et ecrivait ilri incssnge sur unc tablette, nos epaules<br />
srrraient de pupitre, ce qui nous permethil tlc bi~ii obser~er. J'ai serre unc<br />
dc ccs muin., ellc Cti~il fcrnie, tiOtle. coinnic ln mnhi d'un Ctrc vivant. [Tii<br />
inc.rcdulc \oiiliit rclcnir lrop lunglcmps unc main qui l'avait iippclc : elle SC<br />
fiourlzt e,?/vc YCY dotyls. IYiic dame, rfl'rayec, owit it peine appuycr sa tablctlc<br />
sur mon Cplulc. Jr l'ciicour,igcai: ln main prit le crayon et coinincnpa d'ibcrirc.<br />
Macliindcinciit, ri, sans soiigrr ii mal, jc Lournni la tOtc pour sui~rc<br />
(lcs ycu\ ccllc op6r~tion. Ln main lbcha Ic rrnyoii. siiisit rlelicatrmcnt mon<br />
piiic~-no: rt Ic tendil il I'aidc qui sr tcnnit i~ ci)tO dc la diln~c; clle rcpril Ic<br />
cr
576 HEVUE SPIRITE<br />
medium et pouvait etre suspcct. Kotre pctil groupe de chercheurs, apres<br />
quatre annCes de travaux paticnts,ne s'attendait guerc? a ce qu'il allait voir.<br />
En voici le recit Edele.<br />
(A suivve.) P. J. DE GOUI-LNAY.<br />
-<br />
A 1'KOI'OS DE TJkl> : La lecture de ce volume n'est pas<br />
tres agreable; mais elle est bien curieuse. On n'en sort pas convaincu, mais<br />
singulierement trouble daus la paisible indifference de la sagesse sceptique<br />
et vulgaire ..... )) C'est quelque chose, assurement, que de reussir a secouer<br />
la torpeur nonchalante ou tant d'hommes intelligents et instruits se complaisent.<br />
Un premier pas est ainsi fait; d'autres, necessairement, suivront.<br />
Comment ne pas vouloir, de toute l'energie de sa volonte, penetrer des<br />
prohlemes qui, insoupconnCs tout a l'heure, maintenant se dressent enigmatiques,<br />
troublants, devant l'esprit curieux et avide de science?<br />
Pliis loin, l'auteur reprend : Tout cela (les faits cites dans Ic volumc)<br />
est fort curieux et fort etonnant. Mais tout cela ne produit pas 1;i conviction<br />
scientifique. Voici pourquoi : ces sortes de ph6nomenes ne sc protiuiscnl<br />
guere quc la nuit, bien rarement en plein jour et devant plusieurs personnes<br />
a la fois, de caractEre different. I'uis, quand on ~eut poursuivre<br />
l'expbriencc, on arrive toujours il unc dbception finale. Ainsi, voila cc<br />
M. H... qui apparaissait, disait-il, u volont6. Or, il n'a jamais pu apparaitre<br />
qu'aux memes pcrsonncs. M. Gurney lui demanda dc vouloir bien se montrer<br />
chez lui. Or, M. Gurncy Ccrit loyalemcnt ceci : (( Bien qu'il nit tent6<br />
plusieur.: fois l'expkricncc, il n'a jamais rkiiisi. )) (,Journ;ll tlc Gcncvc,<br />
11 oclohre 18!)1).
-- -- -<br />
Plusieiirs obcrr~ ntions s'impotent au sujel de ce paragraphe. D'abord, il<br />
n'est pas exart dc dire que ces sortes de phenombnes ne se produisent<br />
gubre que la nuit. Les Phanlnsrizs of 172e zi'vi71g en renferment un assez grand<br />
nombre - dont quelques-uns des plus rerntirqunbles -qui se sont produits<br />
en plein jour. Mais a supposer que les manifestations qui ont lieu dc jour,<br />
fussent aussi rares qu'on le prblend. en quoi, je le deniande, cela infirmerait-il<br />
la realite des autres? Est-cc que les etoiles sont moins vraies pour ne<br />
briller, a. nos yeux, que ln nuit? Et les feux follets ? Et tant d'autres manifestations<br />
qui ne deviennent sensibles pour nos sens ol~tiis que le soir? Je<br />
diriii plus : ln rarete absolue d'un phhomene quelconque ne prouve rien<br />
contre cc phenombnc lui-meme. Pourvu qu'il ait Cte bien observe. bien<br />
decrit, qu'on en ait elague toutes les causes d'erreur, il n'en faut pas plus,<br />
pour que te phenomene, par la meme, acquiere droit de cite dans la<br />
science. Quand il n'y aurait eu qu'une seule chute d'aerolithes, cela ne<br />
suffirait il pas pour donner tort a Lavoisier. et pour etablir, sans conteste<br />
possible, l'existence de pierres dans le ciel? Ainsi en est-il des phenomenes<br />
dont il est ici question. Mais loin qu'ils soient rares, iis se mulliplient de<br />
jour en jour; et a mesure que le nombre en augmente, l'observation aussi<br />
en devient plus precise, plus reellement scientifique, sinon dans le fond,<br />
toujours au moins dans la forme.<br />
M. A. S., du reste, a eu le grand tort de ne pas faire une distinction assez<br />
nette entre les phenomenes spontanes et les phenomenes provoques. Les<br />
premiers sont affaire d'observation; les autres, d'experimentation. Lesquels<br />
nous en apprendront le plus au sujel de l'ame et de sa survivance? Sans<br />
vouloir rbpondre d'une maniere absolue ri cette question, on peut cependant,<br />
je crois, faire celle remarque gbnerale, qui a sa trbs grande impor-<br />
tance : c'est que les appariiions des morts, les fmtomes ou les revenants,<br />
dont tous les sihcles et tous les peuples fournissent lcur contingei~t, ont<br />
dbs longtemps rbpondu, spontanement, par le fait irrecusable, a la question<br />
qui n'a pas cesse dc l'aire le tourment de nos contemporains, h savoir si l'&me<br />
subit ln rnort du corps ou si sa destinee est autre. On a bicn pu, l'on pcut<br />
encore nier la hautc valeur de ces manifestations. Elles n'en demeurent pas<br />
moins cc qu'elles sont, et nu jour, prochain peut-btre, qui aura vu se dissi-<br />
per les dcrnicrc prhjuge.; qui nous en cachent, 5 l'licurc acliieilc, le sens<br />
clair et procis, on sera bicn ol)li$ cic reconnaitre que les morts supposbs<br />
n'ont cesse, en aucun teinp, d'
578 REVUE SPIHITH
Mais voiri qui, dc toute manihrc, cornpliquc la mitniScstaLion, et en rend<br />
tlc la simplc action nirntalc.<br />
I'c\plictitioii pliis m;il,iisile t'l l'niclc tlc 1ii lli6cnri~<br />
M. 13 .., iiric nuit, \ouliiL appiirailre - cc ii'6tiiit pas Iti pren1iFi.c foi.; - h<br />
iinc ccrlr,inc rlainc, (Lins unc ccrl,ii::c (.liiiiiil~ik~. Or, il sr troiivii. qiie cetlr<br />
darric, ayanl recu unc visilc, lui atnil ckdc lit chainl~re cn quc\tion. M. IL..<br />
nc snvail ricn de cc cliniigement. Il voulilt donc, de loutesn volonle, btre vu<br />
dans la susdite chamlm par la dame h Inquelle il pcnsait. Or, la nouvcllc<br />
occupante le vit parftiitcment, ct cependant ce n'est pas a. cllc qu'il avait<br />
dbsirc! se rnonlrcr. Ne fallait-il pas qu'il y cul, dans cclte npparilion, quelque<br />
chose tie plus qu'une simple action mentale de M. B.. . sur l'esprit de cette<br />
dainr dont. ciicorc unc Ibis. ln prbsence lui ctait inconnue? Pcut-on, d'autrc<br />
part, parler de l'apparitiun commc Ctnnt ln production de l'activile mentale<br />
de la dame qui ne pcnsait pas plus R M. B... quc celui-ci ne pcnsait a cllc?<br />
N'cst-il pas vrai que le phenomene, ainsi considerh, est plus intoressant.<br />
plus complique et d'une explication plus difficile ?<br />
Quant a l'affirmation absolue que M. B... n'a jamais pu apparaitre a<br />
M. Gurney, elle est, me semble-t-il peu scientifique Tout ce qu'il est permis<br />
de conclure de l'experience tentee par ces deux Nessieurs, c'est que M. Gurney<br />
n'a pas vu M. B... Aller plus loin. c'est s'exposer a l'erreur. Autre, en<br />
effet, est l'existence d'une chose, autre-la vision de cette chose. Supposez<br />
un instant, par exemple, que Miss Verity, et cela eut pu arriver, n'eut pas<br />
la vision de hl. B..., elle eut nie sans restriction aucune la manifestation de<br />
celui-ci. Au fait, elle aurit eu torl, puisqiie ln manifestation avait eu reellement<br />
licu. Certains phenomenes ne peuvent etre percus qu'a condition que<br />
le sujet se trouve dans des conditions physiologicpes et psychologiques<br />
dbterrninbes. Al Gurney se trouvait-il ilms ces rondilions ? Que de choscs<br />
tiuiour dc nous, dont l'e\islencc ou la r6dlile ne saurait Otre contestee, et<br />
(lui, toutefois, rie son1 pcrccptiblcs, ou qu'h l'aide d'inslrumeiits pcrfectioiinhb<br />
ou qu'ri l'aide dc sujels tlouks tlc f,lcult8.; speciales !<br />
Mais pour en rcvcriir il l'cxpkrieiice de M. Guerney, n'ciit-il pas ftdIu,<br />
avant de coriclurc, l'c~iiiyc~ en prbscncc d'un scnsitil' qui n'aurait ricn su<br />
dc M. II ... ni dc scb inlcntioni Si I'irn ige tlc cclui-ci s'klait spontankmcnt<br />
olkrtc h cc sensitif clic^ hl. Gurncy et en sii prYscnce, l'cxpbricncedcvcnait<br />
inl8ressantr. Tl en rksulltiil quc si hI. Giirricy nc tciyait pns le imtornc tlc<br />
AI. li ..., c'ktnit Liutc tl'iinc m1i1L: (11: ifni 511Uisn111c, ct iiullen~cnl en COIISCquc~ricc<br />
dc l'iin~)iiisi,iiicc tlc 1 c\~~Ci*iiiicritalcur lui-nihnc. Toui le.; Iioiiirrici<br />
nc \ont pas a l ~ b h l'ol,-cnCiiioii ou il Li pcrccption de cerlaiiis plicnoiri81ici<br />
rl'ortlre uilrn-,iiblil. lk iiihc qiic 1,~ 1uiniFrc dc l'airnarit 6clitippc il<br />
la vuc ordinaire cl sc n~oiitrc i~ celle pliis ttl'finCe, clc ccrtaiii> scilsitif~, ainsi
580 REVUS SPIRITE -<br />
ces sortes d'apparitions sont pour bcaucoup comme si elles n'etaient pas, ct<br />
prennent, a11 contr,iire, tous les caractkres d'une recllc o1)jcctivil~ aux yeux<br />
de certains sujets. Ce sont dcs faits qu'il n'est permis ni d'ignorer ni de<br />
meconnaitre.<br />
L'auteur continue : (( Mais le point essentiel est de savoir si ces phenomkncs<br />
ont quelquc realite objective, ou, pour parler plus exactement, s'ils<br />
impliquent et decPlent une wtre cause active que celle du sujcl qui les<br />
pcrcoit et qui nc lec pcrcoit que parce qu'il les produit. C'cst le point sur<br />
lequcl le public eclaire reslc encore sceptique, cl ce que je ne vois point,<br />
c'cst comment lcs moycns de dhnonstration employes jusqu'ici pour vaincre<br />
cc legitimc scepticizme y pourront reussir. ))<br />
N'y a-t-il pas contradiction evidcnte dans le fczit de se demander, d'une<br />
part, si les phenomenes ont quelque realit6 objective. et d'affirmer, d'autre<br />
part, quc le sujet ne les percoit que parce qu'il le5 prgduit ? Poser la question,<br />
c'est la resoudre. Quant a l'affirmation que le public eclaire reste sceptique<br />
sur le point de savoir s il y a ou non realite objective dans les phenomenes,<br />
M. A. S..., ici encors est a cote de la veritk. Son affirmation tout au<br />
moins cst beaucoixp trop absolue. Toutes les opinions, en effet, sont representees<br />
dans la Societe de Recherches psychiques : il y a ceux qui nient -<br />
ou a peu pres - toute objecti~ite des phenomenes, ceux qui ne disent ni<br />
oui ni non, et ceux enfin qui ne craignent pas dc prendre une position<br />
nettement affirmathe. Donc, toute generalisation, comme celle de M. A. S. :<br />
le public eclaz~8 reste sceptique, etc., ne peut qu'induire les lecteurs en<br />
erreur.<br />
Apres avoir discute assez longuement les th4ories des savants anglais -<br />
de 111. Gurney principalement - au sujet de ccs phenomenes, M. 4. S. dit :<br />
Aucunc m8lliodc employee jusqu'ici n'a encore donne des reiultnls qui<br />
meritent lc nom de scientifiques et, ce qui cst plus gravc, on ne \oit pas<br />
qu'aucune cn puisse jamais donner. )) C'est, on lc voit, categorique. Vous<br />
n'avcz ricn obtcnii de serieux jucqu'h present, cl l'avenir vous reservc lcs<br />
mdmes deccplionc quc le passe. Donc, vous failes couvrc vaine. Nous voudrions<br />
discutcr iinc a unc lcs idCcs cl affirmations de l'autcur quant 5 la<br />
valeur respcclirc des mi:lliodcs d'observation ct d c\p6rimentation1 comme<br />
aussi en cc qui conccrnc lcs resultats acquis ou a acqucrir dans ces domaincs<br />
trop negliges, grticc aux prcventions, tant dcs honinies de scieiicc quc de4<br />
autres. L'espace, n~nlhcurcii~crnerit, nous fait cleLiul. L\llons donc clroit 5 13<br />
conclu~ion ilc l'autcur ou l'on scnt, comme dan5 tl';iuLreq passagcs dc \on<br />
travail, que, rnalgre tout, son csprit a ete vi17criienl Srappe dcs yl.iCnoniEncs<br />
qui I::i ont passe sous les yeux : (( Peut-Ctre s'etonnera-t-on que nous
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 581<br />
ayons mis tant de soin a discuter des questions qu'on ne traite gukre qu'en<br />
souriant. Il ne nous a pas seulement paru que la tentativ~b faite par les<br />
sa~ants deja nommes etait serieuse; mais surtout nous avons cru bon<br />
d'avrrtir les personnes qui, 6blouics par ces allures de demonstration scicntifique,<br />
pourraient se laisser aller unc coririancc dangereuse. Il cst bon<br />
qu'clles se rendent compte de l'inanite dc tous ces eKorts pour Ptablir 1;~<br />
preuve cxpQrimentalc de l'orclrc moral et spirituel. Pour bien cles cmurs<br />
sensibles et des imaginations nrdentcs, la tentation serait grande de se<br />
Iaisscr aller 3 ces croyances et aux pratiqnes qu'elles oncouragent.<br />
(( Les Anglais ont toujours eu la tendance i donner a leur foi religieuse<br />
une formc et une cl6rnonstration positives. Ils lie desesporent pas de prouver<br />
Dieu et l'&me et de rbfutcr le nmterinlisme par des preuves palpables, physiques<br />
ou mathematiques. Nous croyons qu'ils se trompent. Ce degre de<br />
confiance peut conduire a de grandes deceptions, et les doceptions peuvent<br />
mener a l'incredulite. La puissance effective de la penske s'affirme dans<br />
l'energie de la conscience qui est la seule forme d? sa revelation. La foi a<br />
sa cerlitude en elle-meme; l'ordre moral repose sur le sentiment d'obligation.<br />
Ce sont la des preuves subjectives, sans doute, mais cc sont aussi les<br />
plus irrefutables comme les plus vieilles. Il faut s'y tenir. a<br />
Que de choses a dire sur ces deux paragraphes ! Ainsi l'ame ne pourra<br />
jamais etre demontrhe ! Ainsi, il faudra toujours croire purement et simplement<br />
! S'en tenir aux preuves subjectives de la foi qui a sa certitude en<br />
elle-meme, et de l'ordre moral qui repose sur le sentiment d'obligation !<br />
Fermons les porte; et les fenetres, nous en savons assez ! La lumibre qui<br />
nous oclaire a suffi a nos ancetres, pourquoi ne nous en contenterions-nous<br />
pas comme eux '? Hirlas! oui, on exalte la science et les rechcrclies scientifiques;<br />
niai.; si l'on rencontre dcs phenombnes qui choquent notre hautc<br />
sagesse ou pour lcsquels la formule ou la methode scientifiques ne sont<br />
peut-6lrc pas encore trouvircs, vite on crie : casse cou ! Rcvcnons en nrribrc,<br />
il pourrait y avoir du danger li. aller plus avant. Que de fois, dans le cours<br />
des sibcles, ccs conseil? de prudelm n'ont-ils pas retenti! Que de mal n'en<br />
est-il pas rCrult6 pour l'humanite ! Et toujours, ils reviennent, varies peutetre<br />
dans la formc, idcntiqucs au fond. Eh bien, si M. A S. n'a pas Qti!<br />
convaincu par les Phantacmc of th; Living de la posiihilite d'une dfimonstr,ition<br />
p,~lp,il,lr, scicnlili(l~~~, de l'esistcnce de l','lme, noml~rc de
582 REVUE SPIRITE<br />
-. ----<br />
tant decriee, cl Ics savants franyais qui h leur c.i~mplc, sc sont mis h l'etuilc<br />
des mAmw phhornbncs, accomplis-cnt plus rlu'iin droit, un dc\oir. Et jc<br />
leur dis, comme 3 tous les chercl1curs dc honnr: volorit0 : Bravo cl nicrci !<br />
--<br />
1). I~~~<br />
Cl~l\OXlQ~Jl~<br />
ThBosophic. - La morl clc Minc 11. 1). 13lnntitsky a OtG c;ulcic cl11 voyagc<br />
du colonel Olcott a Loridrcs, oi~ il a pris des mcsui'cs tcndant h tlOcclopper<br />
Ic mouvement theosophique cn Europc, .1 cc propos, oii lit dalis IC Lotus<br />
Bleu (1).<br />
(( L'muvrc asintiquc di1 coloncl Olcotl, la rnpicle dilfiision dcs kcoles<br />
tli6osophiques aux Indcs, et ln poussee donnue par notrc mouvenicnt, en<br />
Occident, h ln Rcnaissnnce orientale, ont Ic clon d'euasperer uiic certaine<br />
classe d'individus qui ont tout emprunt6 a l'Orient, et qui voudrnicnt bien<br />
cncore y accnparcr 1'Odiiration de L'cnfance comme ils l'ont si longtemps<br />
accaparee chez nous; ils onl memc essaye, ct tres ndroilcment, d'accaparer<br />
la Societ6 thoosophique cn France, mais ils n'on1 reiissi qu'a faire pul~lier<br />
des apologics de Loyoln par c~uelc~ucs feuillrs nioiiis mysliqucs quc mystificatrices,<br />
et h organiser un mouvement nOo-cabaliste ou neo chretien qu'il<br />
sera desormais difficile, meme aux plus naifs, de confonclrc arec la Theosophie,<br />
malgre les efforts persistants de ces meneurs pour faire naitrc cettc<br />
confusion, et en profiter. â<br />
Les accointances jesuitiques des pscudo-orientalistes n'ont jamais fiit dc<br />
doute pour les clairvoyarits. Les rnysliiiks ouvriront-il5 enfin les yeux?<br />
Le rapport, du secretairc de la section europeenne dit :<br />
(( Le rapport que nous nvuns h hirc sur In France n'est pas entibrement<br />
satislhisant. L'avenir semblait trks brillant il y a quelques annccs, quand<br />
notrc regrettu frbrc Drnmard (>tait prCsiclcn1 dc la brnnrho l'Isis, et<br />
F. Ti. Gaborini~ directeur tlc l'excellenlo rovuc th6osophiquc lc Lotw. Mais<br />
Drnmard mouriil, cl Gaboriau fiit forch d'altanclonncr le journal auqiicl il<br />
alait consacrb toute sn Sorlunc, par siiilc tlc dissensions. Ccci fUt du<br />
surtout aux intrigues d'un Otudinnl inlclligcnl, acliicllcincilt connu sous 1c<br />
nom dc plume clc l'apiis. Il fonda unc rc~uc cil oppo~ilion nu Lolus, ct SC<br />
mit dOlib6r6rncrit et ou\crtcmciit h l'cx1uvrc poiir ciwycr tlc tl6lruirc<br />
I'infiilcncc n6hslc clc 11. 1'. 13. cn Ihnce. Unc noiivcllc brnncllc fi11 Sond6c<br />
par l'apiis cl d'autres sous le nom dc 1 IIci.mi.s, inni.; ellc IIC t,ircla pas 3<br />
soml~rcr il wn tour sous Ici; inlrigim (lu prcinier, qiii cnfin tlcvirit un<br />
cnncmi si a\roii6 du mou\crncnl Llii~o~opliic~iic cil I~riiric.~ qu'on l'iit oliligC<br />
(1) Nuinero tlc septcinl)~ c, 1,. 11.<br />
-
- . -- -~ --<br />
(1)SiirnOi.o tlc sc1itciiil)rc, II. 281.<br />
(2) N~ini~',to (Ic ~ ~~II~I!IIIIT,<br />
1). l:
584 REVUE SPIRITE<br />
les etudes spirites. Prksident honoraire M. Cr. I3orsclli, sknateur) conlieut<br />
dans son numhro dc juin dernier un arlicle : Prophefz'es, ci11 B la plume de<br />
son directeur M. Cr. Hoffmann : c'est dire toute la valeur ilc celle elude.<br />
(( Les rbactions clu moral sur le physique de l'homme, cl ri.ciproquciricnt<br />
SC retrouvent ilans les rapports de l'humanile nvcc la plriiii:Le qii'cllc habite,<br />
dit 51. Hoffmann. Il existe des lois, aussi al~soliicc quc celles des nombres,<br />
qui dtablisscnt une rclalion conslante entre Ics contlilions psycliophysiques<br />
de ln Socifite, et les perturbations gkologiqucs, la disparition mOme des<br />
races (1) P.<br />
Suivent, d'aprhs une rcvuc amkricainc, les prophktirs du savant professeur<br />
12. ~i~clianan. aniioncnnt unn. surie dc cnlnstrophrs qiii nlcrinc:crciicnt<br />
nolrc humanite dans un avenir proclinin. Elles ont lrail, d'une put, nux<br />
eveneinents politiques et sociaux, de l'autre aux perlur1)ations atmospheriques,<br />
et aux cataclysn~es geologiques qui boulcverseraicnt des nations<br />
entieres. Les mouvements seismiques sous-marins seraient le point de<br />
depart de raz-de-maree qui produiraient, sur les bords du Pacifique et de<br />
l'Atlantique, d'immenses desastres, - inopinement, - en quelques lieurcs.<br />
30 Ln Spngle, directeur M. E. Ungher (revue de propagande spirite,<br />
llomc, 2 annkc), contient une sbie d'articles prophetiques, en concordance,<br />
sur plusieurs points, avec le. precedents. Il convient de remarquer, qu'en<br />
ce qui concerne l'accroissement inaccoutume de l'activile solaire, l'augmentation<br />
remarquable des taches et des facules, les observations des astronomes<br />
donnent un commencement de sanction mathielle a ces previsions medianimiyues.<br />
4" Le Vmitlo (2) (1'. annee, Vercelli), dans un article de l'Esprit de<br />
Rochester, donne, 5 son tour, des apercus curieuu. La terre arrive une<br />
epoque critique ; un cycle va finir; les ruines, Icc effondrements menacent<br />
notre pauvre humanite ; inais, - et c'est cc qui fail l'originalitb de cette<br />
communication, - du sillon sanglant cle ses souliranccs surgira un missionnaire<br />
divin. Une etude de M. le capitaine Volpi : k cnlacl?/sme futur,<br />
rappcllc la theorie du Dr Fustcr sur la periorlicile clcs dhluc.es, el fait cntrcr<br />
en ligne de complc lcs phenombncs solaires qiii, euu nus+, auraient leur<br />
pkrioclc d'nccroissemriit progressif, d'oii pcut rbsultcr unc rupture de I'equilibre<br />
magnCliquc Lcrrcstrc. Cc concours de Sorccs subveriives porirront<br />
precipiter si[igulihrcmciit le tlknoucment.<br />
Cc n'est pis Li preruihrc foir que son1 f,iiler dcs prddiclions tinalogucs.<br />
.",. ---<br />
(1) LUX,<br />
p. 202 (juin 91).<br />
(2) Numero do septembre 91.
JOURNAL D'ETUDES PYSCHOLOGIQL'ES 585<br />
C'est un signc des lcnipaiqon et r,~pproclicment entre les enseigndmentu doun6s par les Ey~iits, ceux<br />
donnes par !'archev&que catholique Fenelon a son 61W le duc de Bourgogne, petit-fils<br />
de Louis XIV, et ceux que donne actuellement un pretre cdthoiique sous forme de lettre<br />
& une dame.<br />
Les Esprits nous ensejgncnt ce qui suit avec exemples a l'appui :<br />
Les limcs apres avoir accompli leurs premicircs evolutions clans certaines<br />
espbccs domestirps (lu rbgrie nnimd, qui sont pour clles une sorte d'apprentissngc,<br />
deviennent ensuilc tles hmcs l-iuniaincs acquerant dans des<br />
existences succcssives la conscience et ln pleine responsabilite de leurs<br />
actes.<br />
Leur progres intellectuel et moral, indofini, cst une loi commune pour<br />
toutes. Elles progressent ainsi, en passant par un plus ou moins grand<br />
nombre d'epreuves ou existences corporelles, selon le zele et le libre arbitre<br />
de chacune. Daris l'intervalle de ces incarnations successives, l'ame, libre<br />
d'altaclies malCrielles juge ce qu'elle a accompli jusque-18 et le point ou elle<br />
en est.<br />
Sa conscience est son propre juge ; elle cst heureuse ou malheureuse,<br />
recompensee ou chatiee par ses qualiles acquises ou par ses propres<br />
defauts. Dans un tres grand nombre de communications, les Esprits nous<br />
ont decrit eux-memes cc genre de recompenses et de chatiments dans<br />
l'erraticit4. Je cite une cominunication parmi ccllcs 8 ma connaissance.<br />
Un Espril, bien connu d'un medium ddns sa dcrnierc incarnation sur 1
586 REVUE SPIRITE<br />
---<br />
jours! elle mouriit dan$ un profond dhiicmciit et l'iit iiiliiiinrc comme Ics<br />
paiiLrc.; le sont dnns nolrr ktnt bocial ,ictiicl. Lc n~etliiirn Pt,iiit le compn-<br />
triote ct l'ami tlc ccltc hnillc, ;i coniiii Imiiric pnitic tlc cc, IXl-, il ,i pli<br />
conlrUlcr i;icilcinent ccrt,iins aiilrcs.<br />
Dcuv autre.: corninui-iications ont e10 doririCe.; Lyptologiqucmcrit, n cc<br />
medium, par ce meme esprit, lcrjncl lui a tlcc~rit, niilsi, s,i. lie (le l'nu-<br />
del& )) :<br />
(1 Je me hisnis iinc autre iti0c de la r:onliiiualioii tlc ln pt:~~~iinilliti! nprCs<br />
(( ln niorl, ce tlcvtiit Ctrc! I'niic'nritisicincri1, Jt 1,~ liii (le cctlc \ic corporcllc:<br />
(( j'ni su. h mes (Npens, qu'il n'cn c=,L pi.: ainsi. .T(lt-i os ri:tcr qutl .j'ol,tis inorl,<br />
(( rmis & ln longue, mc icril:mt c\iqter ronii~ie ptr Ic p~siP, jc r,tiionn,ii<br />
11 sur cet autre genre d'euislcricc.<br />
(( Je cherclmi a caucer ntec ccuv qui ni'cntouriiienl; jc me \i\ ,ll)mtlonn6<br />
(( Cie ces intlificrents, et j'crrni il I'n\cnturc. Jc sui.;, ncliiellemcnt, h ln con-<br />
N dition d'hmc ii lien ecoutcr ln ioiu de ma coiiscience, lncjuell~, me<br />
(1 rcproclie bien Sort ma deteslablc conduite.<br />
(( D'abord, je bravai tout, et ~OUS, mais ccs brnrnde3 n'on1 qu'un tcmps,<br />
u j'expie criiellcment ma double Sute. Abandonne dc lous, parents et<br />
á amis.<br />
O Tai demarit16 a revenir sur ln terre, afin ri2 m'y conduire autrement ;<br />
u mais ceux qui commandent ici me Ic refusent. T'erre & I'avcuture, et mn<br />
conscience me reproche d'avoir kt6 mnulais fils ct cniploye indelicat.<br />
u Cette facon d'errer, cnns ni'arrutcr un instnnt, nl',iiilbriC h demander<br />
a cl'6tre nndnnli comme (;tw znf(~lllge.nt. Je dcniandc k recommencer, dans<br />
(( une vie future, cette m6me condition de fils et cl'cinploy6 h la mcmc<br />
(( administralion, me fiiibdnt fort (le nc pas rctcnir dc nouveau ici, ilails<br />
(( u'aussi tloleit iiblcs conclilions. ,Tc vais nllcr h enture, ayant kpuise le<br />
Y( tcmpi; dc repit qiii m'est ticcort'l6 pour Le parlcr, coniinc j'ni crr6 it nia<br />
11 contliiion d'liommc tlc 1,i tcrrc, tlnns 1cs dcrriicrs lcnips tlt* mi prcc6clciite<br />
(( c\islcncc.<br />
(( Cc clibliniciit, ti'crrcr h l'tivcntnrc. I'NC Ji C i t ~ d\cr s,i coriwic~~ce. CL<br />
(1 tl'ccoiiler ilcs 1)nritlcs de gredins clihlii's coiiirnt3 inoi, bons aniuiic bicii t~it<br />
(( ou tard il drrnandcr grLre. Y<br />
Lc guiclc (le cc! m6mc infidium njoiitn sponlnii~iiicnl it cc1 cri1 rclicii rc qiii<br />
suil, Loiijours ptir ln typlolo~ie.<br />
(( Cc genre rlc cliblinicnt s'nppliquc Ji hicri (les ('J- ; Id \irlinir ponrhiiit<br />
(( son mciirlricr ; Ics inaii\;ii- chcl; ioiit poiir-iii\i- 11~ir tlri iiilC~ririii-.; iiijiiy-<br />
(( tcnlcnl lr,tilos par cil\ ; lc- c~iloiiiiii,ili~iii~~ l~(ir ITII\ ~~ii\tjiii'l- ils oii1 iiiii,<br />
(( les lionirnt's qiii ciiscigiiciit ic~iciiiiuc~ril tlcs CI~ICIII*~, t1,in- u11 11~1 d'iillC-
i r6t personnel, sont intrrpcllPs par cru\; au~qucls ils en ont faussement<br />
(I imposb ; les 111 p~rrilcs qrii ont trompfi I,t confinncc de rerL1in.i Iiommes,<br />
(( sont diircmcrit punis, car ils sont cuposi..; a c?trc poursui\is par leurs \ic-<br />
(( Limcs; wii\ qui ont nbandnnnl: leiir.; pnrcnts dans ln peine, sont<br />
u impilo~nl)lcn~cnt rcyoui4s Ii leur nrri\bc ici, par les liiiics de lcur<br />
á Sniiiillc.<br />
I( Lci jiiqci iiiiques snnt poursuivi< par ccii\ qu'ils ont jnjuitcmcnt con-<br />
!( damiibl;, qui deviennent ainsi lcurs proprcs juge
588 REVUE SPIRITE<br />
-*<br />
Ces cilritioil~ tcstuclles suffisent amplement: pour ktahlir ilne similitiidc<br />
complete entre Ica enseignementi que nous donncnt les esprits, et ccux<br />
(lonries par un archev6quc catholique au jeune heritier d'un tronc. Ou les<br />
avait41 puises ces mCmcs enseignements? Poser la question, c'est In<br />
r6soiidrc. Donc, h ccltc epoque, certains prelats catholiques ktnicnt en rapport<br />
d'une Sacon ou d'une aulre, avec des intelligences estkricures qu'ils<br />
ne croyaient pas btre le personnage á appeleDinb!e, puisqu'ils ne craignaient<br />
pas de transmettre par le livre, ces bons et utiles enseignements.<br />
Je vais parler, maintenant, d'un ouvrage publie en 183, par un prbtre<br />
catholique, le pbre Marchal, avec ce titre : Esprit comolateur ou nos clestinees.<br />
Sous formc de letlres adressees h une daine, ce prblre, notre contemporain,<br />
ancien aumonier militaire ?( l'armee d'Italie, en 1859, et h celle<br />
du Rhin, en 1870, fut un predicateur de talent ; il a ecrit, dans cet ouvrage,<br />
ce que j.e rhume ici :<br />
u Les enseignements que donnent les theologiens catholiques en matierc<br />
(( de certains dogmes. et particulierement sur celui de la vie future, est<br />
a faux et erronne. Ces enseignements sont donnes dans un but d'assera<br />
vissement des ames et de clomiritxtion tenlporelle. Cet enseignement est<br />
(( contre nature, contre bori sens et contre verite. Apres sa separation avec<br />
u le corps, ce que nous appelons la mort, l'ame redevient libre, juge ses<br />
(< propres actes, et d'apres le degre de son avancement intellectuel et moral,<br />
!( elle se cree a elle-m&me son paradis ou son enfer.<br />
s Une loi providentielle et immuable, commune pour toutes, les force de<br />
s'acheminer ver:, le progres, c'est-a-dire vers le veritable bonheur, cha-<br />
(1 cune marche plus ou moins vite dans cclte voie suivant sa propre volonte<br />
(( et d'aprks ses propres efforts. Les Ames exercent leur activite et leur<br />
(( intelligence dans ce but au moycn d'une s6ric d'existences corporelles ou<br />
(( incarnations successi\~es, doiit elles pcuvent ainsi diminuer ou augmenter<br />
(( le nombre. Chaque Arne, incarnee ou non, possede un corps qui lui est<br />
CC propre, un corps 61hur6, doiit la composition et les qiinliles varient selon<br />
u la qualite intrinsbque de I'hme qu'il enveloppe. Au moycn (le cerlnines<br />
CC proprielbs ndOqual.cs il ccs corps kthCr6s, des rclnlims inlclligcnles ct<br />
á suivics peuvcrit s'htnlilir entre les &mes, mbme entre (:clles dc%incarn6es<br />
et incnrndcs. On peul coinniuniqucr ainsi avec SC.; p:ir.cnls cl amis qiii,<br />
(( commc l'a trbs Ijicn ccril Vicl.or 1-lugo, sont los Iti\.i>il~!c.s cl iion Ir.;<br />
á absents U. Cc prktrc rrponsw et nic ;il~soliirncnt Ic.; clihliimc~ni~ i~l~~i~ri<br />
daris ries flarnnic; oh cies d9m(-ins pnw:iit iciii~ tc~inp.; il \*ou; loui~iiic~iiliii~<br />
aussi hicri que cettc eontciiiplalion banlc oii, au dirc des Il~c~olo~icii<br />
cntholiques, les &mes heurcuses passeront l'btcrnile h chnnlcr des caritiques<br />
et a louer le Sei, vxur.
A-<br />
JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 589<br />
Cette analyse est suffisante pour edifier sur la valeur des enseignements<br />
cfficiels doiine par l'egli.;e chrCtienne catlioliqile, et le peu de cas que ne<br />
craignent pas d'en faire ouwrtemcnt certniris membrcs de son clerge.<br />
D'autres, plus circonspects, refusent toute discussion meme sur terrain<br />
neutre, avec ceux qui les y convient et qu'ils scntent de force a raisonner<br />
avec euu sur cm malibres.<br />
Je terminerai en citant le plus exactement possible des paroles que j'ai<br />
eritcnilues prononcer par un prbdicateur dans I'dglise de Saint-Ambroise &<br />
l',iriq, lc jour dc Noel 1800. Au moincnl oii J'cntrais dans cctte Cglise, l'orn-<br />
tcur achevait a peu prbs en ces termcs la peroraison de son wrmon :<br />
á Oui, mcs Freres, ces ilmm de nos parents et de nos amis qui nous ont<br />
(c aimes et chCris sur la tcrre nous aiment et nous cherissent encorc,elles sont<br />
000 REVUE SPIRITE<br />
- -<br />
tr Encourni;fis par lc iiiw+< t11.s conli;rc~irw piil)liqucs f,iilc- k llortlcni~\<br />
par hl. Lhn Tkiii- cl, tlosiri~ii\ tlc coiitiail)licr poiir nolrc p~iL t t rl~ii~ riotrc<br />
splii1i.c tl',~ctioii ;III niou\ ibiiiciit tl'upiiiion cliii sc tlc-siric 11:~rtoiil cri Li\ riir<br />
di1 spirilisnie. no~is ,i\ons peilsi. qiic ln boiiiic parole de M. IA"311 1)cnis nous<br />
rnmbncrnit qiiclqucs ami< cl gros-irait nos rangs; nuisi avons-nous Liil<br />
appel au de~oucment dc c-ct tiputrc ic16 dc In causc.<br />
(( Avec un tlfisint6rccscnicnL tlont nous nc pourrons trop le rrrncrcier,<br />
M. Leon Dcnis a accueilli nolrc clciiiandc; il \icntlra it Toulousc, vers le 15<br />
ou 20 i-iovcmlm proclinin tloiincr deul conferciiccs pu1)liqiies cl unc con-<br />
fhrencc spbcidc pour lcs spirite
JOCRXAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 59 1<br />
- -- -<br />
Nos amis coiriplenl sur In promesse d'iin adjoint au maire clc l'o~ilousc et<br />
prnl'e.;icuis Ii Iii I~;i~.iilli~ rlcs Ic~ttrc~s, sympitlliiquk (1 no.; irlhcs, d'nccordcr, h<br />
ccllc oci:;i.;ioii. 1';iiii~)liiLliChli~c (11: 1i~ b'iiciillC ; cc: ccrnit uiif: fii\lciir sans precCclcnt.<br />
En tlCcciiilbr~~, j'iriii ii Itoii~~ii l'tiirc, soiis les iliispiccs dr I'Ciiioii spiritiiiilisl~:.<br />
clc:~i\; i~o~il'i:i~~i;c~w liiililicjii~~ siir 11: Spirilismc. On y c,oinplc o ~ L c -<br />
nir 1ii salle tlc I'llOlcl-ilc-Ville. Voilk pour cet hiver.<br />
Cher hl. Lcyni;~ric : Je suis tlepuis quelques Jours en Algkrie aupres de ines cril'aiits,<br />
a1)i.A~ avoir passi'! un (le.: 111i;s agi6:ibles a la Pension internationale spirite a G~!ni!-~e;<br />
elle a bti! frRquent,i!e, pliis encore que l'anneedeimiSre, par des spirites sinceres et ecl~~ii~~<br />
Le rgsultat n:ati:riel et rnor.ll e~t coniplet : cette vie de confrateruitb fait naitrc une<br />
prompte sympathie; notre di~ctrine, bicn comprise. peut seule expliquer ce fait entre des<br />
personnes de diff~lrentes nntions etian~eres 1'1ine a l'autre, qui se separent les larmes<br />
ails xeux en se donsarit rendez-vous a l'annee suivante.<br />
Pendant les mois d'At&, nons avons eu les visites de freres qui nous ont donue tout le<br />
temps dont ils pouvaieut disposer; les lins se reposaient des fatigues d'un travail absorbant;<br />
les autres clierchaieut des consolations ; d'autres voulaient approfondir les principes<br />
de notre philosophie et do ln mediumnite. Kous avons visite souvent les <strong>Spirite</strong>s de<br />
Geneve et des erivirou~, chez lesquels nous avions des seances interessantes; nous faisions<br />
ainsi de3 promenades agreables et chacun respirait l'air pur des montagnes si<br />
favorable a la sante.<br />
L'epreuve est donc faite pour le but que nous voulons atteindre : le bien-etre physique<br />
et moral. Apres deus ans d'essai, nous pon170ns parler avec confiance de la maison de<br />
retrarte a iustallcr le plus tot possible a Geneve ; en dehors des personnes qui ont<br />
sejourne ici, pendant la belle saison, nous avons une categorie de sl~irites interessauts ;<br />
ils atteutlent. le fonctionnament d!gulieia de la maison de retraite pour venir l'habiler,<br />
avec les petits niogens (lont ils disposent, car ils ne sont pa* riches, \.ivent petitement<br />
et isoles, sont agi!s et ont besoin d'6ti.c eotoi~i~As et soignes !... Ces fi6res qui voient<br />
approcher avec tristesse l'age des infiimites et de l'abandon vientlront frapper a notre<br />
porte et pour eus, spirites plus forLiin&, dorince volre obole.<br />
La chaiit6 ne doit pas rester lettre morte et le Spiritisme ne peut etre inferieur aux<br />
autres societts ; si les consolations que donne notre philosophie sont atlrriirables et<br />
nous afdent ii siip1,orter 103 6peuvcs de la vie cn nous doniinnt le moyen d'en diminuer<br />
l'acuiti:, n'oublions pas qiie la solidn~,itU notls ordonne d'eritrci. i,i:solument dans cette<br />
voie si large des maisons tle retraite, A I':iii\e de nos fiores.<br />
Nous nous nili~cssons a wus cliii di.sirei,aient 1)renilre dcs actions, selon le mode dont<br />
nolis avons daus le3 reviies spiiitcs $le 1889 et [le 1890 ; les 11ei.sonnes qui s'ici&<br />
ressent cette ti'uvrc pouri.out ;.ciire :i Sidi-lici AbI)Cs, oii jc resterai jusqu'air mois<br />
(I'avrii ; ajoiitcz un tiiiibrc pour 1u r~poiisc.<br />
Dans toutes les villes frbquentecs, il devrait y avoir un lieu de ralliement pou^. lcs spi-
592 REVUE SPIRITE<br />
rites ; i1.s y vivi,:!ient de cette existence fraternelle qui repose si bien l'$me et le corps !<br />
Que le. joii!riaiis de nolie docii.iiie le repetent en engageant les spit.ites clui habitent des<br />
climats ternlieres eu liiver, el ceux qui habitent les montagnes ou les 11oids de la mer, a<br />
se mettre en mesure de i,ecevoir nos frtires qui voyngeut ; ils reussirmt ccrtainement car<br />
c'est la voie du bien et de In prevoyance.<br />
Puis ce serait un excellent moyen de propajnn~lc. Allons, <strong>Spirite</strong>s, un bon mouve-<br />
ment et de la fe:me volonte ! Le? Esprits qiii vous insl)ii.ciit TOUS sssistcront et vons<br />
gnideioiit.<br />
CF! 4 novembi,e 4891. Antoinette I~OURDIN,<br />
a 1'l:colc du quartier Sud Siili-l3el-Alsbes (Algerie).<br />
LIGUE DI!: L'ESPIIIT NOUVEAU<br />
Les destinees de l'homme d'apre3 les luis (le la nature, pal* Dismier.<br />
Cet ouvraqe, preceded'un autre Ce qui arrivera â, est ecrit par un penseur eminent<br />
et un republicain convaincu. II interesse cssenliellernent notre chere iloctrine, ainsi que<br />
le demontrera une analyse succincte de cette<br />
L'humanitP, partie de bien bas, mais vouee au progres indefini socialement et indivi-<br />
duellement, a traverse bien des vicissitudes douloureuses avant d'arriver a l'aurore de<br />
temps nouveaux et marquant une etape bien determinbe dacs le progres. Ces temps<br />
nouveaux sont ceux de ces grands philosophes du xvme siecles, qui furent les precur-<br />
seurs et les inspirateur.^ des deputes de la premiere Xsscmblee nationale de 1889, et<br />
ensuite de nos Peres de la Convention nationale qui eurent l'energie et l'audace, en bri-<br />
sant. toutes r6sistances interessees, de faire entrer dans nos lois et dans nos meurs ces<br />
reformes se resumant en une belle devise bien connue : liberte, egalite, fraternite. blais,<br />
dit avec raison l'anteur, si la democratie a triomphe anjourd'hui en France, et si elle est<br />
appelhe a triompher peu a peu et a son heure dans chacun des pays d'Europe, son<br />
euvie resterait parfaitement sterile et pourrait meme aboutir a une anarchie sociale, si<br />
ccs trois grandes idees ne restaient qu'A l'otat de belle devise inscrite au fronton de nos<br />
moniiinents publics. Il en serait ainsi fatalement si li! malerialime et lc positivisme<br />
continuaient d'etre enseignes pres(lu'officiellement dans les ecoles liubliques de notre<br />
nation. Les idees de la democratie impliquent en eKdt des droits, mais aussi dcs devoirs<br />
ct une abnegation civique. Comment l'obtenir sans une sanction hien autre que celle de<br />
lois et de rCpressions aussi inutiles les iines que les autres dans ce cas. Cctte sanction se<br />
trouve-t-elle dans ces religions qui enseignent bien I'iminoi~taliti! de l'ilme, mais en<br />
imposant les croyances qui font rejeter par bcaucoup tons leurs cnseignemcuts. Comment<br />
faire accepter A chacun les diffGrences de condition?, de rmgs, (le classes, de fortunes<br />
A notrc Cpoqne eclairbc, les ili.sliibritk font entend1.e de 11111s cn plus liant d'impbrieuses<br />
r~',clamations, et exigent tous une bonne place au I~nnclucl (lc cette vie tc:.i~cstre, crue<br />
gLnAralement Etrc la seule et unique manifestation de vic a accomplir. 11 faut donc<br />
arriver forcoinent, si on veut que Io prcgrbs et l'ameliorution tlc tons ne restent pas<br />
Icttre morte, non seulement k cn~eignei., mais encorc a diiinontrer la persistance du<br />
moi avant et aprbs cette esistence actuclle ; en d'autres termes B Gtal~lir clairemen
JOURNAL D'ETUDES PSYCI-IOLOGIQUES 593<br />
l'immortalite de l'ame humaine. Chacun raisonnera alors, sachant occuper dans chaciine<br />
de ses existences vouees au pragres indefini, la condition que lui assigne la somme de<br />
ses connaissances acquises jusyii'a son existence actuelle. Il saura ainsi ce qu'il aura A<br />
faire dans son interet propre, et par suite dans celui de tous : l'iudividu et la societe<br />
dont il fait partie etant solidaires pour arriver A la plus grande somme de progres et<br />
d'amelioration compatibles avec l'6tat de notre globe. A ce moment de sa thdse, l'auteur<br />
nous interesse specialement : en effet il indique le moyen d'arriver A la certitude de<br />
cette á persistance du moi â, c'est &-dire A celle de l'immortalit6 de l'Arne, par i'etude<br />
attentive et raisonnee des plienomenes qu'il appelle extra-naturels, et que nous appelons,<br />
nous, phenomenes spirites. Il felicite les savants qui ont ouvert cette voie; y convie les<br />
autres et declare bien esperer que cc xshiecle qui va commencer bicntUt, demontrer et<br />
verra enseigner dans toutes les ecoles ces sublimes et ineluctables verites.<br />
Dans une societe dont un tres grand nombre de membres possedera ces connaissances,<br />
toutes les idees grandes et genereuses qui sont la devise de la tlemocratie moderne<br />
trouveront naturellement leur application pratique et transformeront singulierement, en<br />
l'ameliorant, l'etat de choses actuel. Ainsi arriveront A etre reglees sans coups de force<br />
ni guerres civiles, toutes ces questions sociales irritantes a l'ordre du jour presentement<br />
et auxquelles il faudra bien, tdt ou tard, donner une solution juste et equitable. Les<br />
adeptes de la doctrine spirite ne peuvent qu'entierement applaudir aux vraies et geue-<br />
reuses idees exposees par M. Dismier.<br />
Bien des notres, et eu psrticulier le maitre venere de beaucoup d'entre nous (1) (etlen<br />
particulier de celui qui a l'honneur de vous parler), aux travaux laborieux et aux<br />
ouvrages duquel nous devons de connaitre ce que nous savons, ont ecrit des pages remar-<br />
quables et vibrantes d'emotion, pour exposer les radicales transformations politiques et<br />
sociales que nos croyances philosophiques de l'ame immortelle et de la pluralite de ses<br />
existences doivent forcement amener dans l'avenir de l'humanite. Capitaine BOULLE.<br />
SOCIRTE DE RECHERCHES PSYCHIQUES<br />
Traduit du Bnnner of Light. Boston, 2 mai 1891, par Henry Lacroim : N On<br />
a fait, depuis plusieurs annCcs, de grands efforts pour etablir en ce pays une<br />
Societe americaine pour les (( Recherches Psychiques â,semblable h celle qui<br />
existe dans la Grnnde-llretagne; un Anglais, M. Ilodgson, fut envoye ii Boston<br />
pour servir les interbts de cette cnuue : plusieurs Americains d'un esprit<br />
superficicl en firent partie. Apres bien (les etTorls pour attirer les membres<br />
pn?/nnts, on ne rhssit ii rien a cause du m:mque de connaissance iles forces<br />
psychiques, ct cette cleclaration qu'on ne voulait rien avoir :L (,lire iLvcu le.;<br />
mediums, ceci etant nii-dcssous de la dignite dcs mcmbres ilc la SociBte.<br />
áLa Socie~e fit pardtrc une petitc, brocliure,cl'un cnrxtbre Lien Ltiblc, sur<br />
les [( Songes, les maisons hantues, lcs Ilallucinntiorls D, et si supcrficiellc, si<br />
ridicule, cjuc la prcsse quotidienne en lit des gorges chaudcs.<br />
(( L'agent rlc, la Socibte anglaise, s'occupc aclnellcment, d'organiser unc<br />
succur.ale a New-York,avcc les noms des professeurs du collcge comme<br />
directeurs, ainsi qu'on le fit a Boston et comme si le public pouvait se<br />
laisser prendre a cette amorce.<br />
(1) J'ai nomme Allan Kartle:.<br />
:4 8
504 REVUE SPIRITE<br />
ci Comme ces gens-1% ont fdit fi des spiritualistes americains qui ont<br />
etudie le sujei. pendant hicn des annees, polir arriver a des resultats bien<br />
definis. nous recommandons aux spiritualistes de Ncb-York de se tenir sur<br />
leurs gardes. cle ne pas etre attirks clans les mailles de ces scientifiques pre-<br />
somplucux qui croient (i tout savoir â. quhncl, de fait, ils concoivent trbs<br />
pcu et mnl le sujet qii'ils chcrcllcnl % blucitlcr.<br />
(i L'Universili: dc Hnviird ciilrrprit, niis.i, cn 1837, ilc mettre cle cotd les<br />
mbdiums n\cc l'idk ' c i i l - 1 qiia.;i-icientili(111cs - poilvnieiit<br />
approlbritlir I'occulljsme; ilh vtlrnrihrciit ;il~i'u.i deux :iniii~i de I~nitlille con-<br />
Irc Ici Spiriluali~Lci. 1.cili i',il>jmrl ~,ioiiiih, hi s~u\ciil c.;t cncore ntlcntlii.<br />
Aiiiii c ~ ilrl-il i n\ecb ln conririi-.ion Scytwi l, de lll~ilatlelpliic, rrialgri: le.;<br />
millicrs de dollnrs qu'elle x\,iil b c;a dispo~ilion !!!<br />
11 L investigation de cc? --~i ,,ilil.; ii',i ;il~oiili, jirsqu';i pi+scnl,rlii'h il? misfii~ilile~<br />
c.l!ulcs, pour la rtii~oii qu'ils onl riii*piisb lc~ nic~tliiiiiis que les spiri-<br />
1~~ilisle.i leur cli\oyriier:l; leiii I;igoLciie religieiisc ii:ririail le5 portes di:<br />
veslibulc de I'occullisme. n<br />
31. J. D. Jacques ?,ZETTEX, c:io~:dic?r de la ZOgion ~l'honaeiii., ancien correspondast<br />
d'Ai!zn Kardec, ilui a\.nit 6poiiG \I:ile Vva Kablio, est dbi.6dA a l'age clc 61 ans; l'ente;.re::~ent<br />
6t3it spirite ; SI? la tombe, 5151. Fxbre et Lepz~ie ont rappele I'esistence ri':<br />
cet hoinnie c!e bien et renJu Iio;iimzgo 5. ses croyance.: ; une asristniice nombreuse e!<br />
recaeiilie donnait une preuvc de sjn~patbic a 1s famille Bablin.<br />
ERRATUM : A la page 483, Rewe 111:<br />
au lieu de rieuse.<br />
11ovciriii:e 1891, 1i~ae 28, lire prime jeunesse<br />
Page 48i, liqignes, lire soit lieu de soient, et ligne 36, lire cet apart6 et non<br />
cette.<br />
e
ANNEE 1891<br />
Jnillct, 110 ? : Avis. p. ?Si). - ~'li~iiiirn~nolo~it~<br />
11. 239. - L'! si~~riiti,~Iisin~ ~l~v:inI~ la SCII~IIC~!, 11. 2%. - (:ointte de pro~w~,~i~(I~~,<br />
ilil .pirifisrne. - Atiimisrne et spiritisme<br />
LI. :;O:
506 TAREE GEXERALE DES MATIERRS<br />
AoQt, no 8 : Phbnomenologie iiu spiritisme, p. 337. - Comite de propaqanrl~, p. 3iS. - La<br />
proph+esse de Cahora, p. 352, - L'iriroleranca religieusa B travers le4 sieclea, p. 351. -<br />
Le spiritisme, p. 361. - L'Inconscient, I'Elemental et le Diable, p. 367. - Faits spirites.<br />
Nota, p. 3% - Religion universelle, p. 376. - Chateaux hantes, p. 377- - lncon~cience de<br />
la personnalite, . 379. - Le spiritisme h Br,+Sla, Roumanie, p. 3S0. - Ceremonie s;irite a<br />
Jau, p. 382. - Jote bibliographique sui. Chardel, p. 383.<br />
Septembre, no 9 : Lombroso, expPriences spirites B Naides, p. 386. - Rapports du magnbtisme<br />
et du spiritisme, p. 304. - Les theoriciens, p. 400. - Comiti! ci* propatanle, p. 401.<br />
Les maisons hiintGes, p. 402. - Choses de l'autre montle, p. 405. - L'iritoli:i.anca rrligiecise<br />
3. travem les sii~cles, o. 412. - Echelle de Jacot) i Iloston, p. 419. - ISnseignement. spirit,-? de<br />
Reims. - L:r visisecuon, p. 420. - LHS OIYKLII~S et le nils (suitr), 11. 421. - Cathoiicisme et<br />
spiritisme, p. 42. - L'hypnotisme. le ma;rietiame, la mAiliiirnnitt scientifiqiiernent clhontrtie,<br />
p. !t25. - J~SUS ile Nazareth, p. 428. - N4croloqie : Ml. Timol(.:ori Jaubert. - Deconinck.<br />
- Wycits, p. 4?0. - Lw m1~ac1es et le moderne ~~iiritualisme, Rlemorahilin. p. 432.<br />
Octnhre, no 10 : Les miracles du modernc upiritualisme, par Sir Russell Wallace, p. 433. -<br />
Rlemnrabilia, p. 433. - Le spiritisme, p. 443. - Rapports (lu magnQtisms et du spiritisme,<br />
1). .L5. - I.'intolkr:tnce religieuse B travera les siecles, p. 4G2. - Faits relatifs A la divination,<br />
p. 464. - Un extrait boii uoter, p.469. - 1)ans i'inconnu. p. 471. - Spiritisme, p. -172. -<br />
'Iecrologie : JIM. Andre Houlens. - Fitiire et Hugonnet. -Justin Guinnucleau. - Tlieoiiore,<br />
Hbraud, p. 476. - Harmonies universelles, p. 4-9. - L'Anti-Clerical. - La pensbe des<br />
morts, p. 4S0.<br />
Noveiiibre, no 11 : Commemoration des morts, p. 431. - La doctrine spiritirdiste. - Souvenirs<br />
d'iin esprit, p. 483. - Rapports du ma~netisiiie et dii spii*ilisme, p. 434. - Comite de<br />
propagand-, p. 50'1. - L'intolermce religieuse a travers Les sikclesL p. 507. - Faits spirites<br />
a Naples, p. 311. - Tables parlantes posskiers rlii' demon, p. 314. - Ph8nomkne de<br />
levitatiori, p. 515. - Ctwonique lirteraire, p. 521. - Les grands mystb~es,<br />
analyse, p. 524. -<br />
Nbcrologie : AIM. Jules-Francois Clos. - Ernest Laplace. - Jules Flammarion. - Louis<br />
Roman. - 6.-E. vil"-der-~eersh. - Leon Wisselle, p. 527. - hIariage de Mlle Clotilde<br />
Vigne et de Mlle Bouvard-Gagne, 528.<br />
Deocinbre, n' 12 :Les savants et le spiritisme, p. 531. - Doctrine sliiritualiste fie Sir .4. R.<br />
Wallace, p. 53.3. - CornmPmoration des morts, p. 535. - Rapports du Rlagn6tisme et du<br />
Spiritisnie, p. 535. - Comite de uropazanile, p. 54.3. - Une seance spirite i Blois, p. 545.<br />
- A prolios de 1% divination, p. 548. - L'intolRranc? religieuse 8. travers Irs siecles, p.551.<br />
AIatbrialisatioii d'un esprir, p. 562. - Tatorinernents spirites, p. 32. - A propos de 1616-<br />
patliie, p. 576. - Chroniqur. p. 582. - Spiritisme et clPmon, p. 585. - Le Cor~fer~ricier<br />
Leon Denis, e Toulouse, ri 590. - Maison de retraite, p. 581. -Ligue de l'Esprit nonveau,<br />
p. 582. - Societe de Rocberches psychiqnes, p. 594. - Necrnlogir, 11. 594. - Table gbn6-<br />
rale des mntiiir~s, p. 595.<br />
Mme Ve Gourson 1,78 bis, rue rlevaugirwd. Maison d'opiiration et de convalescence.<br />
10 frnncv par jour. Pension de famille A 150 et 200 fr. par mois.<br />
La Soci6te l'Enseignement spirite tic Reims, se rounit tous les vendredis soir, ,'L 8 h.<br />
et demie, 13, rue Iierisy (Ikole rlc MBilecinc.)<br />
- -<br />
Paris. - Typ. A. PARENT, A. DAVY, succr, 52, rue Madame. - Td+hone.