Den Escher 14 - Esch sur Alzette

Esch haut a moar
La mémoire en héritage
Le vallon où s’établit « un nei duerf » (nouveau village) à la fin du 19e siècle
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C’est vers 1870 que quelques familles modestes,
principalement des ouvriers travaillant dans le secteur
de la mine et de la sidérurgie, construisirent leur
maison près de leur lieu de travail, en dehors du centre
d’Esch-sur-Alzette, utilisant pour ce faire des pierres de
la région et créant ainsi un « nouveau village », le
« Neudorf ». L’exploitation systématique du minerai de
fer dans les galeries creusées sous la Schneier (la
campagne qui s’étend jusqu’au Gaalgebierg), le
Heedefeldgen et le Kleesgrendchen nécessitant de
plus en plus de bras, le Neudorf s’est progressivement
étendu, jusqu’à devenir un quartier de la Ville à part
entière. Son Interesseveräin Quartier Neudorf (IQN) ou
Société des Intérêts du Quartier Neudorf a quant à elle
fêté ses 50 ans en 2007, ce qui a donné lieu à
quelques festivités sympathiques et à la mise en ligne
(1) d’un très intéressant descriptif historique du nom
des rues et des sentiers de Neudorf, augmenté de
nombreuses photos. Ecrit par Monsieur Biltgen,
instituteur à la retraite et président d’honneur de
l’Interesseverain et traduit du luxembourgeois par
Monsieur Weissen, lui aussi membre de l’IQN, ce
descriptif, fort bien documenté, permet de se promener
virtuellement dans le Neudorf en découvrant son
évolution.
Quartier solidaire
Lorsqu’on demande aux membres de citer deux
événements fondateurs et rassembleurs, aux origines de
l’Interesseveräin Quartier Neudorf, l’épisode « Schankenhaischen
» et la mauvaise réception du signal télé sont
le plus souvent cités. L’affaire Schankenhaischen
concerne un ferrailleur qui, accessoirement, récoltait les
déchets osseux dans les boucheries dans le but de les
vendre, et les stockait dans un hangar, certes à l’écart
des maisons, mais pas suffisamment pour que l’odeur
pestilentielle et les rats ne parviennent jusqu‘à la rue du
Bourgronn. Les habitants du quartier se sont alors
mobilisés pour lutter contre ce fléau. Ils s’unirent
également lorsqu’il a fallu résoudre le problème de
mauvaise réception du signal télévisé, dû au haut relief
des collines entourant le quartier. Une antenne collective
fut mise en service, à laquelle bon nombre de localités
du bassin minier furent finalement reliées.
Parmi les anecdotes marquantes qui sont racontées à
propos du quartier, c’est sans conteste celle liée à l’esprit
frondeur et résistant des années de guerre (40-44) qui est
mise en avant. Le drapeau luxembourgeois fixé de nuit sur
le pont du chemin de fer par des jeunes têtes brulées,
pour marquer la fête nationale, en est un bel exemple. Ce
pont, aujourd’hui démonté, figure encore aujourd’hui en
ne s’est jamais départi de cette appellation d’origine. Devenu « le Neudorf »,
un quartier aujourd’hui multiculturel, moderne et fier de son patrimoine
naturel, le lieu a su préserver sa mémoire.
bonne place dans l’emblème de l’Interesseverain Quartier
Neudorf. On se souvient aussi des bons moments, de
l’ambiance qui régnait dans la quinzaine de cafés du
quartier, autour des jeux de quilles sur sable. La mémoire
des ouvriers et des mineurs, la dureté de leur travail, leur
importance dans le développement économique du
quartier, de la ville et de la région ne sont pas oubliées.
Une plaque commémorative « Le Neudorf n’oublie pas ses
mineurs » a d’ailleurs été érigée en 1982 et la Sainte
Barbe donne toujours lieu à d’importantes festivités.
Un patrimoine à demeure
Si l’Interesseveräin Quartier Neudorf a pour but
principal de servir d’intermédiaire entre les habitants du
quartier et l’administration communale, « nous souhaitons
également mener des actions intéressantes et rassembleuses
pour la population qui ne se côtoie plus guère et
nombreux ne connaissent pas leurs voisins » explique
Monsieur Weissen « nous proposerons d’ailleurs bientôt,
à l’initiative de Monsieur Mertens, une balade à la
découverte du quartier ». « Tant de gens ne soupçonnent
pas les beautés naturelles des alentours, c’est bien
dommage » poursuit Monsieur Mertens. Des curieux font
50 km pour venir admirer les orchidées du Gaalgebierg,
alors que peu d’habitants de Neudorf connaissent leur
existence. Le Gaalgebierg est en effet une des plus jolies
collines d’Esch, bien qu’elle porte un nom macabre, lié au
fait que la première potence d’Esch y fut érigée ! Ayant
l’habitude d’arpenter les alentours en promenant son
chien, Monsieur Mertens, qui dit s’émerveiller chaque fois
de la beauté du paysage, a décidé d’en faire profiter tous
ceux qui le souhaitent. Cette balade commentée, dont la
date n’est pas encore arrêtée (2), est aussi une belle
occasion donnée aux citoyens de Neudorf de se rencontrer
et d’apprendre à se connaître davantage. « Dans notre
quartier, il n’y a plus ni boucher, ni boulanger, ni coiffeur…
seuls restent un épicier et deux cafés. Mais les coins
pittoresques, les beautés naturelles ne manquent pas,
c’est un patrimoine qui, lui, ne fermera pas ses portes »
commente Monsieur Weissen.
(1) Rendez-vous sur :
www.eschalzette.com/2008.htm
Descendez sur la page jusqu’à Août 08 et les
50 Joer Interesseveräin Quartier Neiduerf.
(2) Pour connaître la date, veuillez contacter
Monsieur Weissen au 54 60 78.