Cinéma Tout Ecran 2007 ! - Murmures Magazine
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Musique Plus<br />
Dio<br />
Je rencontre le groupe dans une salle au-dessus d’un café, dans le deuxième arrondissement<br />
de Paris. La salle est petite et sombre, mais je suis de bonne humeur, quoique en retard…<br />
C’est donc dans la bonne humeur que débute cette interview, malgré une fatigue omniprésente<br />
de la part du groupe. Je retranscris ici les paroles des interprètes, telles qu’elles m’ont été<br />
exposées.<br />
Comment est né Dio ? Comment définiriezvous<br />
votre groupe ?<br />
Erina : Avant qu’il ne se forme, on faisait partie<br />
d’autres groupes. Néanmoins chaque personne<br />
cherchait à former autre chose ; chaque personne<br />
se cherchait elle-même en tant que musicien. Nous<br />
ne nous connaissions pas en qualité de musiciens :<br />
on ne s’était jamais entendu jouer ou chanter.<br />
C’était le simple fait de sentir la personnalité de<br />
l’autre : l’aura de la personne a fait la rencontre.<br />
Avant même la musique, on a été réunis par nos<br />
personnalités différentes, et c’est ça qui fait la<br />
particularité du groupe. Dès le départ, on se<br />
cherchait et on se demandait ce qu’on pouvait faire<br />
ensemble, ce qui a donné ce que vous avez entendu<br />
et vu. Pour chaque morceau, nous avons travaillé<br />
sans concession. Il y a un travail en commun, mais<br />
pas de direction particulière : c’est simplement<br />
‘ici et maintenant’. Nous essayons de chercher<br />
ensemble chaque morceau, de ne pas s’imposer<br />
une musique. Nous n’attendons pas que les gens<br />
suivent ou pas notre carrière : nous sommes tels<br />
que nous sommes d’abord, et tels que nous le<br />
voulons. Ne pas imposer, mais rester naturel.<br />
Dans vos chansons, quels sont les thèmes<br />
que vous préférez aborder ?<br />
Mikaru : L’être humain, simplement. Que signifie<br />
être humain ? C’est extrêmement complexe : ce<br />
0 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
qui est à la surface d’un être humain, ce qu’on<br />
doit être par morale, ce qu’on cache en nous,<br />
des choses sournoises, noires, difficiles, le mal.<br />
Il ne faut pas les nier : cela fait partie de l’être<br />
humain. Nous ne voulons pas sublimer la beauté<br />
de l’être humain, mais révéler ce qui est difficile,<br />
ce qui demeure aux tréfonds de notre propre vie.<br />
Habituellement, on est arrêtés par l’éthique, par la<br />
morale du ‘ne pas dire’. Nous voulons faire surgir<br />
ce cri authentique d’être humain.<br />
Vous êtes un groupe neuf dans le monde du<br />
‘visual kei’, style qui semble être épuisé :<br />
croyez-vous en la renaissance de ce style<br />
musical ?<br />
Erina : Musicalement, je voudrais tirer l’essence<br />
de différents styles musicaux, comme le heavy<br />
metal, le hip-hop, et pourquoi pas des choses plus<br />
douces. Il ne faut pas compartimenter la musique,<br />
mais avoir ‘l’essence’ d’une musique, c’est ma<br />
démarche. Côté visuel, c’est très important pour<br />
nous d’avoir une mise en scène pour chaque<br />
morceau de musique, qui parle d’un univers :<br />
l’aspect visuel doit compléter cet univers. Pour<br />
nous, cela semble indispensable d’améliorer<br />
l’aspect visuel, notamment sur scène. C’est avoir<br />
une autre dimension, beaucoup plus sophistiquée,<br />
beaucoup plus obsédée, beaucoup plus réfléchie<br />
par rapport à l’expression artistique.<br />
d’articles sur www.murmures.info/musique<br />
Vous avez joué devant le public français de<br />
Japan Expo : quelles ont été vos impressions ?<br />
Denka : J’avais entendu dire que les Européens<br />
sont beaucoup plus expressifs que les Japonais en<br />
général. Théoriquement, je le savais, mais c’était<br />
effectivement beaucoup plus énergique. Ils nous<br />
donnent une très bonne énergie, qui a joué sur la<br />
scène, et donc j’ai bénéficié de cette force. C’est<br />
un élément très important de la concentration sur<br />
ma musique, donc je suis très reconnaissant.<br />
Ivy : J’ai noté sur la scène que le public européen<br />
réagit différemment à différents passages de<br />
musique, donc c’est très interactif, en fait ! Il y<br />
avait une très bonne communication, et je me suis<br />
vraiment éclaté sur scène.<br />
Mikaru : Effectivement, la réaction était tellement<br />
chaleureuse que ça nous a encouragés. Cela nous<br />
a donné aussi une très bonne énergie : j’ai senti<br />
que l’on décollait ensemble, et à un moment j’ai<br />
senti un très bon équilibre de tensions entre le<br />
public et moi-même, et je ne m’attendais pas à<br />
autant de demandes, autant d’énergie, autant de<br />
réactions positives. J’étais très heureux.<br />
Kei : J’étais heureux de voir tout ce monde<br />
rassemblé à notre premier concert. Je sentais<br />
que le public s’amusait et que la communication<br />
directe entre le public et le musicien donnait une<br />
autre dimension au groupe.<br />
Erina : J’étais surpris que le public connaisse bien<br />
les morceaux, même les nouveaux morceaux que<br />
l’on a joués. Le public a eu une réaction immédiate :<br />
une adhésion du public, une osmose avec notre<br />
musique, une communication extraordinaire. Les<br />
gens se manifestaient non seulement par l’âme<br />
mais aussi par le corps, et certains d’entre eux<br />
tiraient sur mes manches et sur mon costume !<br />
C’était super.<br />
Mikaru : Dans chaque concert au Japon, je fais le<br />
‘Dio Call’. Lorsque je l’ai fait ici sur scène, c’était<br />
tout de suite l’osmose : le public a répondu tout de<br />
suite. C’était mieux qu’au Japon !<br />
www.dio-05 4.com<br />
Nathalie Canaguy