Cet été, on se bouge ! - Murmures Magazine

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Magazine gratuit Le magazine de la culture et du divertissement – www.murmures.info
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Les bédés
musicales
N°21 Été 2007
Cinéma
NEUCHATEL INTERNATIONAL
FANTASTIC FILM
FESTIVAL
7
3-8 JULY 2007
TH EDITION
THE SWISS EVENT FOR FANTASTIC FILMS, ASIAN CINEMA & FUTURE IMAGES
Culture
sport
<strong>Cet</strong> <strong>été</strong>, on se bouge !
Dossiers sur les SlowUp et les Outdoor Games
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Impressum
UNE PUBLICATION
DU COLLECTIF
Murmures Magazine – Version 2
Été 2007
Paraît 6 fois par an. Imprimé sur du papier écologique.
Murmures n’est responsable que du contenu rédactionnel.
Helvetic'Arts / Murmures
Case Postale 54
CH - 1211 Genève 28
Tel. : ++41 22 / 796 23 61
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Impression : Atar / Vernier
Directeur de Publication : David Margraf
Rédactrice en Chef : Katia Margraf
Rédacteur en Chef adjoint : Carlos Mühlig
Responsable Publicité : David Margraf
Création / Réalisation / Mise en pages :
Image Couverture : © Outdoors Games
Illustrations /One Day : © by Benjamin / Xiao Pan
Corrections : Katia Margraf, Yamine Guettari
Website : Ashtom (webmaster@murmures.info)
Distribution : Carlos Mühlig (distro@murmures.info)
Contact Rubriques
Soci<strong>été</strong> : Sandrine Bettinelli (societe@murmures.info)
Sortir : Carlos Mühlig (sortir@murmures.info)
Musique : Nestor Delpino (musique@murmures.info)
CD :Nestor Delpino (cd@murmures.info)
Cinéma : Yamine Guettari (cinema@murmures.info)
Art / Théâtre : Katia Margraf (theatre@murmures.info)
Voyage : Katia Margraf (voyage@murmures.info)
Technologie : Carlos Mühlig (hardware@murmures.info)
Jeux Vidéo : André Kurz (games@murmures.info)
Bédé : Vincent Gerber (bede@murmures.info)
Livre : Katia Margraf (livre@murmures.info)
Manga / Animé : Jeoffrey Rambinintsoa (manga@murmures.info)
Rédacteurs & Collaborateurs
Nathalie Najm, Christian Couturier, Christian & Christel Hamm,
Jonathan Henault, Bertrand Cavaleri, Ricardo Diges,
Eliane Bernard, Claude Sadois, Stéphane Perrone, Jenifer Cross,
Boris Henry, Mathieu Goulin, Josué Mendoza, Janie Mouthon,
Chloé Dethurens, Carole-Lyne Klay, Daniel Wuilemin,
Myriam Genier, Philippe Lüthi, Benjamin d’Alguerre,
Christelle Genier, Jeremy Haldemann, Ali Azam, Thierry Loriot,
David Cherix, Binh Huynh, Rachid Guettari, Xavier Jacquet,
Stéphanie Krieger, Greg Borel, Franck Potvin, Nicolas Guerin,
Thierry Rod, Dimitra Meintassis, Mara Morariu, Selsa Maadi,
Victor Theurer, Pierre-Alain Surdez, Lucien Vuille, Nikki Raeber,
Jean-Yves Crettenand, Valentine Pache, Joel Espi, Sarah Layani,
Max Menevault, Julien Suter, Marc Alberisio, Mary Pellet,
Sivan Altinakar, Pascal Widmer, Adrien Wyssbrod, Mélanie Labbé,
Cyril Bron, David Turchany, Monia Thoeni, Emmanuelle Agabu,
Joelle Michaud, Fabrice Praz, Imma Aznar, Nicolas Fortini,
Pauline Hausmann, Sébastien Frochaux
Remerciements
A tous les rédacteurs et collaborateurs du magazine. Ainsi que :
[Musique] Warner Music, Sony Music, EMI, Universal Music,
Disques Office, Musikvertieb, Namskeio. [Cinéma] Buena Vista,
Rainbow Vidéo, TTP Films, Warner Home, Universal, Dinifan,
Impuls, Xenix, 369 Vidéo, Wild Side Video. [Jeux Vidéo] Allsoft,
IFREC, ABC Software, Koch Media, Waldmeier, Sony Computer,
Ubi Games, Gametime, Microsoft, Thali, MPE, ActiveSoft,
PRFact [Manga/Bédé] Mabell, Dybex, Kaze, Tokebi, Delcourt,
Glénat, Soleil, Pika, Manga Distribution, Beez, Humanoides,
Casterman, Dargaud, Fluide Glacial, Paquet, Nocturne,
la Cafetière, Atrabile. [Livre] Favre, Encre Fraîche, Picquier,
Pocket, Points, Calmann-Lévy, Presses de la Cité, Albin Michel.
[Technologie] Dell, Pioneer, Toshiba, Samsung, JVC, Lenovo,
Cowon, Medion, Archos, Mio Technologie, Canon, Puma, Olympus,
Pinnacle Systems, TomTom, Epson, IBM, Microsoft.
Et bien d’autres encore qui sont trop nombreux pour tous
les nommer ! Et une ola pour Services Concept ! Merci à tous ainsi
qu’aux lecteurs, abonnés, distributeurs et toutes les personnes
qui participent de près ou de loin à l’existence du magazine.
Merci !
Murmuriennes, Murmuriens,
Édito
Après avoir fait peau neuve, en espérant que cette nouvelle formule vous plaise, rien de tel qu’un bon
bain de soleil bien mérité. Comme l’<strong>été</strong> a décidé d’être en avance cette année, on ne va pas s’en priver.
Et comme l’<strong>été</strong> est synonyme de plein de bonnes choses que l’on trouve dans Murmures, vous aurez
tout le loisir de préparer tranquillement votre programme détente en perspective des belles et longues
journées estivales.
Entre la musique et les nombreux festivals saisonniers, l’énorme diversité de lecture pour les moments
plus calmes où l’on se ressource sur une plage, à la montagne ou tout simplement sur une terrasse
ombragée, en passant par la grosse artillerie de blockbusters ricains se mesurant sur nos écrans intérieurs
ou extérieurs durant l’<strong>été</strong>, sans oublier, si vous n’êtes pas trop soleil, la gamme jeux vidéo pour vous tenir
en haleine des heures durant dans la pénombre, ainsi que toutes les autres rubriques habituelles. Vous
trouverez certainement votre bonheur pour agrémenter cette période bénie, faite de vacances, sorties,
BBQ et bonne humeur.
Donc l’<strong>été</strong> est là… ou presque. Pourquoi pas cette année profiter de cette pause estivale pour changer
vos habitudes de consommations culturelles en allant à la découverte de nouvelles choses ? Pour ce faire
le choix est vaste, l’<strong>été</strong> regorge d’événements plus attractifs les uns que les autres. Laissez-vous donc
guider au gré des pages de votre magazine afin de faire les bons choix. En matière cinéma, si vous êtes
du genre grosses machines hollywoodiennes, cherchez plutôt du côté de Neuchâtel début juillet. Le NIFFF,
comme toute les années, fourmille de curiosités sur celluloïd de tous les horizons. Partez à la découverte
du cinéma de genre sud coréen, croyez-moi ça en vaut la peine, ou encore (re)découvrez ces films d’un
autre âge en 3D, quand le septième art essayait (encore) d’innover. Vous ne serez pas déçu du voyage.
Pareil pour la lecture si dense, la musique, la bande dessinée si riche, le théâtre et j’en passe. Pour ceux
qui ne connaissent pas encore le manga, en voilà une bonne occasion pour aller à la rencontre de cet art,
longtemps considéré comme douteux, mais d’une richesse graphique et narrative incroyable. A vous de
tirer le bon numéro.
A une époque où une affligeante normalité s’empare de l’art en général, chacun se doit de promouvoir,
donc de cautionner la différence. Sans pour autant boycotter le ‘plaisir brut’ à la vision, à l’écoute, à la
lecture de certains produits calibrés grand public, l’important est de laisser la porte ouverte à la diversité
à égale mesure en qualité et en quantité.
Alors voilà, toute l’équipe de Murmures vous souhaite un agréable <strong>été</strong> plein de découvertes diverses.
Elargissez vos horizons, donnez la chance non pas seulement aux nouveautés attendues, mais également
et surtout à tous ces artistes différents, tous médias confondus, qui œuvrent en essayant de pratiquer, de
créer, d’offrir autre chose dans cette jungle commerciale actuelle. Sortez des chemins battus !!! Osez !!!
Et bien entendu, rendez-vous en septembre pour…
Jean-Yves Crettenand
Sommaire
Soci<strong>été</strong> 4 > 5
Sortir 6 > 8
Musique / Lives & Previews 9 > 0
Musique / Interviews 2 > 8
Musique / CD’s 20 > 2
Cinéma / Interviews & Articles 22 > 27
Cinéma / DVD’s 28 > 32
Arts / Théâtre 33 > 35
Abonnement 34
Livres 36 > 39
Sports 40 > 44
Voyage 46 > 49
Technologie 50 > 52
Games 53 > 54
Bédé 56 > 59
Manga / Animé 60 > 64
Murmures Magazine N°21 – Été 2007

Soci<strong>été</strong>
Des étoiles pour tous
L’espace… un monde à la fois captivant et inconcevable de par son
immensité. Depuis des milliers d’années, les étoiles et les constellations ont
fasciné les hommes. Nos ancêtres, bien avant nous, ont observé le ciel étoilé
et en ont déduit des conclusions remarquables même si un bon nombre
de mystères subsistent encore. C’est pour cette raison que l’association
‘Des étoiles pour tous’ tente de promouvoir l’astronomie au travers de voyages et de rencontres,
rendant ainsi les étoiles accessibles à tous. Entrevue avec Nicolas Guérin, président de
l’association. Un homme qui a les pieds sur terre, mais la tête, elle, demeure dans les étoiles.
Comment est née l’association Des étoiles
pour tous ?
L’association a <strong>été</strong> quasiment
une évidence lorsqu’elle a <strong>été</strong>
créée : nous étions un groupe
soudé par notre voyage au
Niger en mars 2006 pour
l’éclipse de soleil et nous
avions envie de prolonger
l’aventure, de garder intact
l’esprit de découverte que nous avons expérimenté.
C’est pourquoi nous avons voulu recommencer et
organiser un voyage pour la prochaine éclipse en
2008... au Groenland ! Un lieu difficile d’accès qui
nécessite de gros moyens, d’où l’idée de prendre
la forme d’une association.
Quels en sont les objectifs ?
Le but initial était de trouver une crédibilité dans
l’organisation de notre voyage, mais très vite nous
avons voulu aller plus loin et donner un sens plus
large à cette initiative en faisant de l’association un
nouveau type de structure, différent de ce qui se
fait habituellement dans les clubs astronomiques.
Un lieu de rencontre et de partage autour du
thème de l’astronomie, pour que chacun puisse
découvrir le ciel. Une sorte de tremplin pour
organiser des activités astronomiques. Ce faisant,
nous avons complètement repensé notre objectif
groenlandais : l’idée du voyage s’est transformé
en projet d’expédition scientifique et culturelle
pour découvrir un pays et ses habitants grâce
à l’éclipse. Le but sera également de partager
cette expérience à notre retour par un film, des
expositions et des conférences.
2 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
Quel est ton rôle dans l’histoire ?
Je suis un peu à l’origine du projet, puisque je
donne des cours du soir d’astronomie et c’est de
cette façon que j’ai réuni une partie du groupe.
Par ailleurs, j’assume la tâche de président
de l’association. Je suis donc chargé de la
représenter, d’organiser les réunions et d’apporter
les gâteaux au chocolat !
Avez-vous eu des difficultés à trouver des
soutiens financiers ?
Non ! (Rires) Pour la bonne raison que nous n’avons
pas encore commencé la recherche de sponsors
pour notre expédition. Avis aux donateurs ! Le
plus difficile est donc devant nous. Mais nous
bénéficions d’ores et déjà de plusieurs soutiens,
notamment de l’Observatoire de l’Université de
Genève, de la Fondation Culture & Rencontre, de
la commune de Bernex, qui met à notre disposition
un local, et bien sûr de Murmures qui est notre
partenaire média.
Faut-il avoir un profil particulier pour faire
partie de l’association ?
Absolument pas ! C’est justement l’intérêt de
notre association de proposer un lieu de rencontre
ouvert à tous, indépendamment de l’âge et du
savoir. Nous avons des membres de différentes
cultures, des étudiants, des retraités, des mères
au foyer, des cadres... de tout. Le seul préalable
est la curiosité et la bonne humeur ! Je pense que
c’est la véritable originalité et la force de notre
association : réunir des gens très variés. Tous
s’étonnent au début de la complicité qui règne
entre ces différentes personnes. Des moments
de liberté bienvenus dans le stress du quotidien,
surtout lorsqu’il s’agit de relativiser les soucis face
à l’immensité de l’univers...
Quels genres d’activités proposez-vous ?
Nos activités sont très variées, à l’image de
l’association, mais elles peuvent être distinguées
en deux catégories. D’une part les activités qui sont
ouvertes à tous, même aux non membres, comme
les visites d’observatoires ou de planétariums et
les sorties d’observation, qui sont annoncées sur
Plus d’articles sur www.murmures.info/societe
notre site Internet. Et, d’autre part, les grands
projets réservés aux membres, tout comme les
réunions. Ceci dit, l’accès aux avantages du statut
de membre est aisé, puisqu’il suffit de s’inscrire
via notre site Internet et de payer la cotisation
annuelle de 25 francs. Elle est modeste pour
justement permettre à tous d’adhérer.
Quels sont les projets de l’association ?
Nous avons deux projets en cours pour aller
observer l’éclipse de soleil de 2008. Le premier
est l’expédition au Groenland qui mobilise une
équipe de dix personnes. Le second consiste en
un voyage en Transsibérien à destination de l’Altaï
où l’éclipse sera aussi visible. Mais nous pensons
déjà à la suite avec l’éclipse de 2009 au Japon !
Plus près de nous, il y a un séjour à l’observatoire
de St-Luc en Valais, début septembre.
www.desetoilespourtous.com
Mélanie

Soci<strong>été</strong>
Peux-tu nous expliquer ce qu’est le scoutisme
en 2007 ?
C’est tout d’abord le plus grand mouvement de
jeunesse du pays, il est important de le rappeler. Il
s’agit d’un mouvement de jeunes, par les jeunes et
pour les jeunes. Nous sommes apolitiques, laïques,
4 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
Le scoutisme
Le er août 907, vingt-et-un garçons de la côte sud de l’Angleterre participent au premier
camp scout organisé par Lord Robert Baden-Powell. Cent ans plus tard, plus de vingt-huit
millions de personnes font partie d’un groupe de scouts dans plus de cent quarante pays, dont
45’000 en Suisse, ce qui correspond à un jeune sur trente. Rencontre avec Lucien Blandenier,
responsable cantonal neuchâtelois.
ouverts et humanistes. Nous offrons une place à
tout un chacun, sans compétition, sans prise de
tête, en restant soi-même. Le but du scoutisme est
le développement ‘global’ de la personne, à travers
les cinq relations (voir encadré). Il veut amener
ses membres à se responsabiliser face aux autres
et plus généralement au monde. Le tout dans une
ambiance détendue, car le scoutisme reste avant
tout un loisir pour la plupart d’entre nous.
Justement, en tant que ‘hobby’, le scoutisme
attire-t-il encore les jeunes ?
Actuellement, le scoutisme est considéré comme
une activité de loisir parmi d’autres. Comme le
marché du loisir est gigantesque, l’offre est très
diversifiée et les effectifs des groupes en Suisse
sont en baisse continue. Notre mouvement doit
se remettre en question. Nous savons ce que
nous proposons, mais nous devons réfléchir à la
manière de le mettre en avant. Le Mouvement
Scout est toujours adapté à notre époque et
répond aux besoins des jeunes. Notre philosophie
est atemporelle et nos activités sont attrayantes :
trekking, aventure, extrême, nature, mais aussi
culture, spiritualité, partage et convivialité.
L’Organisation mondiale du mouvement scout
(OMMS) fête son centenaire cette année.
Quelles sont les activités prévues en Suisse
à cette occasion ?
Il y en a des tonnes. Tout d’abord le projet ‘Gift
for Peace’, qui veut rappeler que le scoutisme
est avant tout un mouvement pour la paix.
Baden-Powell disait : ‘Je me mis à l’œuvre pour
transformer ce qui était un art d’apprendre aux
hommes à faire la guerre, en un art d’apprendre
aux hommes à faire la paix ; le scoutisme n’a rien
de commun avec les principes militaires !’ Chaque
groupe scout de Suisse est motivé à réaliser une
ou plusieurs ‘Bonne Action’, à agir au lieu de

Les cinq relations
Au travers des activités qu’il propose,
le mouvement scout cherche à développer :
La relation à soi – être critique envers
soi-même et conscient de sa valeur
La relation à son corps – s’accepter
et s’épanouir
La relation aux autres – rencontrer
et respecter les autres
La relations aux choses – être créatif
et respecter l’environnement
La relation à Dieu, spirituelle – être ouvert
et s’interroger
La loi scoute (version suisse)
Il s’agit d’un ensemble de ‘conseils de vie’.
Aucune sanction n’est prononcée en cas de
manquement à l’un de ces articles, c’est au
scout de prendre conscience de ses erreurs
et de ne pas les commettre à nouveau
‘Scouts, nous voulons : être vrais, écouter
et respecter les autres, être attentifs et aider
autour de nous, partager, choisir de notre
mieux et nous engager, protéger la nature
et respecter la vie, affronter les difficultés
avec confiance, nous réjouir de tout ce qui
est beau. <strong>Cet</strong>te loi nous lie à tous les scouts
du monde.’
‘La loi est notre force (...) ; [le scout] n’est
pas gouverné par des interdictions, mais
guidé par des indications positives.’
(Baden-Powell)
parler. Il y a aussi un projet mondial qui me plaît
beaucoup, le ‘Scouting’s Sunrise’, qui aura lieu
au matin du 1er août. L’idée est que tous les
scouts du monde se retrouvent au sommet d’une
montagne à 8h00 heure locale pour attendre
le lever du soleil, et célébrer ainsi tour à tour
l’ouverture du tout premier camp scout il y a cent
ans. En collaboration avec l’Association Suisse
des Patrons Boulangers-Pâtissiers (ASPBP), les
groupes ont également pu réaliser durant quatre
semaines un ‘pain scout’ et décorer les vitrines
des artisans participants. Un timbre spécial de
un franc a aussi <strong>été</strong> réalisé pour l’occasion et un
Jamboree (camp international) aura lieu cet <strong>été</strong> au
Centre scout international de Kandersteg.
Et dans le canton ?
Pour le ‘Thinking Day’ (22 février, anniversaire
de Baden-Powell et de sa femme), jour où tous
les scouts peuvent porter leur foulard ‘en public’,
nous avons envoyé un petit noeud bleu aux
anciens scouts du canton. Même le chef de la
police cantonale l’a épinglé sur sa veste ce jourlà
! Outre les activités déjà citées, nous organisons
encore un camp cantonal du 15 au 17 septembre,
à Colombier. Tous les groupes du canton y sont
conviés. Le thème sera bien sûr les cent ans du
scoutisme, mais il y aura également une journée
‘cinq continents’ à laquelle participeront les
communautés étrangères du canton.
L’ouverture à l’autre fait décidément partie
intégrante du Mouvement Scout…
Effectivement. D’ailleurs, un groupe de scouts
musulmans vient d’être fondé dans le canton.
Ils font partie de l’association neuchâteloise et
participeront aux activités communes.
Je croyais que les scouts étaient laïques.
L’OMMS est laïque, de même que le MSDS
(Mouvement Scout De Suisse) ou que les
associations cantonales, mais les groupes qui en
font partie peuvent appartenir à une Église, comme
les Flambeaux par exemple, et leurs membres
sont libres d’avoir leur propre opinion en matière
de religion, comme de politique d’ailleurs. La
dimension spirituelle est présente chez les scouts
dans la mesure où elle compose la personnalité
des individus. Certaines activités ont ainsi pour
but de permettre aux jeunes de réfléchir à cette
facette de leur personne.
Durant les quatre jours de l’Ascension, un
‘cours CP/SP’ a <strong>été</strong> organisé. Peux-tu nous
en dire plus ?
Il s’agit avant tout de passer quatre jours entre
copains et de s’amuser, tout en essayant
d’assimiler quelques techniques utiles en
scoutisme. Les participants, une trentaine de
garçons et de filles âgés de treize à quinze
ans, ont ainsi pu s’exercer à la topographie,
au secourisme, au pionnérisme (constructions
en tout genre), à la cuisine. Ils ont également
tous pris part à un bivouac, après avoir appris
comment construire une tente en carrés militaires.
Ces jeunes sont, ou deviendront, des Chefs ou
Sous-Chefs de Patrouille (CP/SP). Les moniteurs
leurs indiqueront donc également quelques trucs
Plus d’articles sur www.murmures.info/societe
pour gérer leur patrouille, les activités à proposer,
les choses à éviter. Tout le cours suit un fil rouge :
‘Les Schtroumpfs à Hollywood’. Chaque groupe a
préparé une scène d’un film célèbre, revisité à la
sauce ‘schtroumpf’, et un jury devra décider qui
recevra le ‘Schtroumpf d’Or’ à la fin.
Les chefs doivent tous suivre ce genre de
cours ?
En théorie, oui. Les responsables plus âgés
suivent des cours J+S (Jeunesse et Sports),
les plus jeunes participent à des cours de
formation comme celui-ci. Le MSDS émet des
recommandations quant aux objectifs à atteindre,
afin d’homogénéiser la pratique du scoutisme sur
le territoire suisse. De plus, en devenant moniteurs
J+S, nous pouvons toucher des subventions de la
Confédération pour nos camps.
Que faites-vous, concrètement, pour améliorer
l’image du scoutisme dans le public ?
Dans le canton, outre les actions spécifiques au
centenaire de l’OMMS, nous avons participé
à Festi’Neuch début juin à Neuchâtel. L’ASN
s’occupait du camping du festival et organisait
la journée des familles qui a eu lieu dans son
enceinte. Une soixantaine de bénévoles se sont
affairés pour que tout se passe le mieux possible.
C’est à travers ce genre d’action que le scoutisme
peut trouver une place dans la soci<strong>été</strong>.
Est-ce qu’on reste toujours scout ?
Oui. En général, on participe aux activités jusque
vers trente ans. Le scoutisme reste avant tout
un mouvement de jeunesse. Mais en vieillissant,
on peut toujours apporter un soutien logistique
ponctuel, comme aider à la cuisine pendant
les camps ou donner un coup de main pour la
rénovation de locaux par exemple, ou alors faire
partie du comité d’un groupe. Les anciens scouts
gardent souvent un pied dans le milieu.
www.scout.org
www.msds.ch
SF
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 5

Sortir
FriBowling
Toute une histoire !
Yann Mora et Sven Dietrich en parlent un soir de janvier 2005. Le lendemain, ils se
retéléphonent, ils y croient vraiment, c’est là que l’aventure commence. Claude Dietrich vient
également se joindre au duo. Puis tout va rapidement, le business plan est déposé au mois de
juillet 2005, puis, après quelques oppositions, en 2006 les travaux peuvent enfin commencer.
‘Durant ceux-ci, il ne s’agissait pas de se tourner les pouces en attendant la fin. Chaque
jour, du matin au soir, nous étions sur le chantier, à surveiller son évolution, en y participant
activement. On est loin de la version du bowling clef en main…’, se souvient Sven. Le 8 août
2006, c’est l’aboutissement de leur projet : enfin le FriBowling ouvre ses portes. L’engouement
de certains nouveaux joueurs a même donné naissance à un club de bowling.
Chaque jour, du matin
au soir, nous étions sur
le chantier.
Un bowling à Fribourg, pourquoi ? Avant, pour
jouer au bowling il fallait se rendre à Berne,
Muntelier, Sévaz ou Villeneuve. Il suffisait d’avoir
bu un peu trop d’alcool pour se retrouver coincé.
Un bowling en pleine ville c’est plus commode à
bien des égards.
Grâce à quoi le bowling a-t-il fait une percée ? ‘The
Big Lebowsky’, ça dit quelque chose à quelqu’un ?
Ben voilà, il n’y a pas vraiment plus de choses
6 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
à expliquer... C’est un peu grâce à ce film que
soudain les gens ont arrêté d’associer le bowling
aux jeux de quilles et à un jeu pour petits vieux...
D’ailleurs, en clin d’œil à ce film, vous pourrez
déguster le cocktail ‘White Russian’ au bar du
FriBowling.
FriBowling c’est quoi ? Un endroit convivial, familial
(enfants dès cinq ans) et aussi un spot pour des
soirées festives (particularité : l’espace est nonfumeur).
C’est également douze pistes de bowling
réparties de manière originale, et quelques autres
jeux plus classiques : flipper, billard, etc. C’est
enfin une équipe jeune, dynamique, fervente
amatrice de bowling et heureuse de partager sa
passion. Si besoin, les collaborateurs prennent
volontiers le temps d’expliquer les règles et les
bases du bowling. Il est également possible
de visiter les installations avec explications et
présentations des machines pour les classes. Un
lieu tout à fait agréable pour passer un moment
entre amis ou une soirée d’entreprise, ce qui
donnera l’occasion à la secrétaire d’être égale à
son patron face au bowling… Le week-end, la
musique est plutôt style électro. La clientèle est
assez variée. Le week-end, c’est généralement
plutôt des personnes entre dix-huit et trente ans,
les après-midi sont plutôt familiaux et la semaine,
on y trouve les sportifs ou les écoles.

Murmures Magazine N°21 – Été 2007 7

Infos pratiques
Heures d’ouverture
LU – JE : 12h00 – 23h00
VE – SA : 12h00 – 23h00*
DI : 12h00 – 23h00
*prolongation possible jusqu’à minuit
La carte de membre coûte 50.00 CHF par
année. Elle permet de bénéficier de réductions
sur les parties et de louer une piste à
l’heure (25.00 CHF/heure).
Les parties coûtent de 5.50 à 8.00 CHF du
lundi au vendredi et de 7.00 à 8.00 CHF le
week-end et les jours fériés. Afin de s’éviter
les listes d’attentes, il est possible de
téléphoner (026/323.22.22) ou d’envoyer
un email (info@fribowling.ch) pour réserver.
FriBowling S.A. est une entreprise fribourgeoise
créée en 2005. Elle a ouvert son
centre de Bowling le 8 août 2006.
Le bowling remonterait
à 3200 ans avant JC.
Le parcours historique du bowling est long et
riche, et aujourd’hui c’est un des sports les plus
8 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
populaires au monde. Dans les années trente, un
anthropologue britannique, Sir Flinders Petrie, a
découvert, dans une tombe d’enfant en Egypte, une
collection d’objets qui auraient servi à une forme
primitive de jeu de bowling. S’il a raison, le bowling
remonterait à 3200 ans avant Jésus Christ. William
Pehle, un historien allemand, affirme quant à lui
que le bowling débuta dans son pays aux environs
du quatrième siècle de notre ère.
La première installation permanente était
probablement destinée au jeu de boules sur gazon,
dans le quartier de Battery à New York. Aujourd’hui
il se trouve au cœur du quartier financier, et les
New-yorkais appellent encore ce petit terrain le
Bowling Green. Le jeu a connu des hauts et des
bas aux Etats-Unis. En 1841 au Connecticut une
loi rendait illégale l’installation de ‘tout jeu de neuf
quilles’, probablement parce que le bowling était
devenu un jeu d’argent. Mais, bien sûr, le problème
ne faisait que démontrer sa popularité.
La technologie du bowling a évolué depuis le début
des années 1900. Auparavant les boules étaient
fabriquées principalement avec du lignum vitea, un
bois très dur. Mais en 1905 est apparue la première
boule en caoutchouc, que l’on a baptisée ‘Evertrue’,
et en 1914 la Brunswick Corporation a promu
avec succès la boule Minéralité en vantant sa
‘composition mystérieuse à base de caoutchouc’.
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne des bons pour des parties de bowling en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à FriBowling
Plus d’articles sur www.murmures.info/sortir
Le sport de bowling est
pratiqué par cent millions de
personnes dans plus de cent
pays à travers le monde.
La première installation commerciale fut réalisée
au Michigan en 1951, et la production en série de
requilleurs remonte à fin 1952. Les propriétaires
de centres de bowling ne devaient plus se fier
à des ‘pinboys’ (jeunes requilleurs humains);
quelques mécaniciens mieux rémunérés pouvaient
assurer le fonctionnement de nombreuses pistes
pendant de longues heures chaque jour.
La télévision fit des essais de retransmission de
bowling dans les années 50, et la popularité du
jeu augmenta proportionnellement. La première
diffusion sur l’ensemble d’un réseau fut le
‘Championship Bowling’ proposé par la NBC. Des
programmes centrés sur le bowling proliférèrent,
tels que ‘Made That Spare’ (Réussissez ce
spare), ou ‘Bowling For Dollars’ (Bowling pour
des dollars). Aujourd’hui, le sport de bowling
est pratiqué par cent millions de personnes dans
plus de cent pays à travers le monde. Le sport
bénéficie d’un passé long et fascinant ainsi que
de bonnes perspectives de croissance partout
dans le monde.
FriBowling
Rue Saint-Pierre 6
Case Postale 569
1701 Fribourg
www.fribowling.ch
Aude

Plus d’articles sur www.murmures.info/musique
Blue Balls Festival 07
Tout comme le Montreux Jazz Festival, le plus
jeune mais très classieux Blue Balls Festival de
Lucerne s’émancipe de plus en plus clairement de
ses racines musicales pour s’ouvrir à une diversité
réjouissante. <strong>Cet</strong>te année la programmation fait la
part belle aux singers-songwriters anglophones
(mêlant les nationalités comme les sensibilités :
Damien Rice, David Gray, Rickie Lee Jones, Ayo,
Seal), à l’expérimentation pop (Calexico, Archive,
Badly Drawn Boy) et aux accents latins (Tiziano
Ferro, Gianna Nannini, Bebel Gilberto). Lucerne
pourra également réviser ses classiques le 27 juillet
au son des infatigables Steely Dan, ou assister le
25 à la rencontre au sommet de l’Anglais Elvis
Costello et de l’Américain Allen Toussaint, dont
les origines new-wave de l’un et rhythm-andblues
de l’autre se sont déjà récemment croisées
avec succès sur l’excellent album ‘The River in
Reverse’ (en hommage à la Nouvelle Orléans). Le
grand final du 27 sera funky, puisqu’il a <strong>été</strong> laissé
à la saxophoniste Candy Dulfer, dont ce sera la
troisième apparition helvétique de l’<strong>été</strong>, après deux
soirs à Montreux.
Le blues, la world et les artistes suisses seront tout
de même de la partie, mais au Pavillon qui s’ajoute
dorénavant aux deux salles du KKL et aux activités
‘off’ (jusqu’au 28). On y verra entre autres Michael
van der Heide et les Holmes Brothers.
Blue Balls Festival 07
Kultur- und Kongresszentrum, Lucerne
Du 20 au 28 juillet 2007
www.blueballs.ch
nbs
Estivale 07 Contrairement à ce
que nous fait croire
le dictionnaire, la
période estivale est
synonyme de paradis.
Des concerts partout,
des groupes de tous
horizons qui profitent du
beau temps pour venir
passer en Suisse. Quel
meilleur nom donc pour
ce festival d’Estavayer que ‘Estivale’, rappelant ainsi
autant sa ville, que la chaleur et les joies de l’<strong>été</strong>.
Et comme dans toutes les fêtes, il y en aura pour
tous les goûts. Bien que le programme complet ne
soit pas encore dévoilé à l’heure du bouclage, ceux
qu’on nous a annoncés suffisent à nous mettre
l’eau à la bouche (comprenez : se jeter dans le
lac). Commençant le soir de la fête nationale, le
festival allume les feux (d’artifices, forcément) avec
les formations suisses Glasnost et Glen of Guiness
avant de se déchaîner en fin de soirée sur fond de
reprises d’AC/DC, morceaux revus et hommagisés
par un groupe allemand. Suivra une journée dédiée
au reggae avec Riké, mais aussi – et surtout ! – les
Jamaïcains de Burning Spear. Après la fête aux
couleurs rouge, jaune et vert, ce sera au tour des
rouge/blanc/bleu T<strong>été</strong>, Rose et Julien Clerc de faire
part de leur talent au public du bord du lac. Enfin,
fin du spectacle en apothéose de son avec une
soirée pop-rock-metal avec Everglow, The Answer
ou encore Morcheeba ! Rendez-vous sur place pour
vous enivrer non seulement du cadre magnifique,
mais des performances qui le seront tout autant.
Estivale 07
Estavayer-le-Lac
Du 1 au 4 août 2007
www.estivale.ch
Vincent Gerber
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne une invitation pour deux personnes pour l’Estivale ou une invitation pour le Guinness Irish Festival
en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à l’Estivale et au Guinness Irish Festival
Musique
Guinness
Irish Festival
La bière valaisanne n’est
certainement pas la plus
populaire des bières
romandes, mais les mieux
renseignés savent depuis
longtemps que le plus alpin
des cantons francophones
maintient, à travers la
musique, un lien particulier
photo :Jethro Tull © 2007 avec une célèbre brasserie
irlandaise : ce n’est donc
pas une surprise de retrouver les locaux et non
moins celtiques Glen of Guinness sur la scène de
la treizième édition du Guinness Irish Festival à
Sion, le 9 août à 23h. Carlos Nuñez poursuivra le
métissage avec sa cornemuse hispanisante le 10 à
20h30, suivi notamment de la fusion folk-rock de
Kíla le 11 à 22h. Mais que ceux que les violonnades
écœurent aussi vite que le fameux et épais
breuvage brunâtre ne s’enfuient pas avant d’être
arrivés : ils manqueraient le rock progressif et flûté
des légendaires Jethro Tull, qui fera l’ouverture du
festival le 9 à 20h30, et dont le concert devrait
à n’en pas douter faire date dans l’histoire de
ce festival atypique. Pour ce qui est de la soif, il
sera probablement possible de se rattraper sur
le Fendant… Attention cependant à ne pas trop
forcer sur l’alcool : malgré ses influences orgiaques,
l’événement, qui a obtenu l’année passée le soutien
de l’Ambassadeur d’Irlande en Suisse, se veut
aussi familial, et propose même des entrées à petit
prix pour les enfants de 6 à 15 ans (les plus jeunes
entrent gratuitement) et les retraités.
Guinness Irish Festival
Domaine bourgeoisial des Iles, Sion
Du 9 au 11 août 2007
www.guinnessfestival.ch
Invitation
Estivale
Invitation
Guinness
Irish Festival
nbs
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 9

Musique Plus
Festival européen
de bluegrass music
Le dixième festival européen de bluegrass music
se déroulera pour la deuxième fois en France
voisine, dans la petite ville médiévale de la Rochesur-Foron,
pas bien loin de Genève. Entièrement
gratuit, ce festival propose, dans une ambiance
chaleureuse, plus de trente heures de musique,
avec une trentaine de groupes venus de toute
l’Europe pour l’élection du meilleur groupe
européen de bluegrass.
Tout d’abord, pour ceux qui ne connaîtraient pas,
rappelons en deux mots ce qu’est le bluegrass.
Né aux Etats-Unis de la fusion des musiques des
immigrés et des noirs avant la deuxième guerre
mondiale, le bluegrass est une branche de la
musique country. Très rythmés et entièrement
acoustiques, les morceaux bluegrass comptent
beaucoup de solos d’instruments, tels que banjo,
contrebasse, mandoline, violon ou guitare. Une
part importante est donnée aux improvisations, ce
qui lui a valu le surnom de ‘jazz de la country’. En
l’an 2000, le film ‘O’Brother’, avec George Clooney,
proposait une bande-son en partie bluegrass, ce
qui a créé un regain d’intérêt pour le genre.
En plus des concerts et des nombreux ‘bœufs’
improvisés, le festival Bluegrass de la Rochesur-Foron
propose beaucoup d’animations pour
petits et grands : marché western, balades en
calèches, démonstrations de danse, messe gospel,
buvettes… De quoi se dépayser l’espace d’un
week-end !
Bex Rock Festival
La Roche-sur-Foron, France
Du 3 au 5 août 2007
www.larochesurforon.com
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne un exemplaire du t-shirt de Leeroy (Saïan Supa Crew) en envoyant un mail à : concours@murmures.info
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Full One Management
0 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
Katia Margraf
Les Jardins Musicaux
La folie des hommes traverse
cette dixième édition
des Jardins Musicaux,
audacieux festival de musique
classique contemporaine.
Sous l’impulsion
de l’Opéra Décentralisé
Neuchâtel (ODN), ce sont plus d’une vingtaine
d’œuvres majeures du vingtième siècle qui seront
exécutées devant le public de la Grange aux
Concerts de Cernier, lieu magique en pleine campagne,
offrant des conditions idéales d’écoute, de
vue et de complicité avec les artistes. Vingt-cinq
solistes, deux chœurs, quatre orchestres ou ensembles,
trois metteurs en scène, trois cents artistes
et techniciens, tels sont les protagonistes de cette
édition anniversaire. Venus de Suisse ou d’ailleurs,
des interprètes de renom joueront notamment
des oeuvres de Chostakovitch, Copland, Britten,
Stravinsky, Prokofiev, Xenakis ou Gesualdo.
Pour marquer les dix ans du festival, les Jardins
Musicaux proposent entre autres deux spectacles
anniversaires : d’une part un opéra burlesque
de Guy Bovet, compositeur neuchâtelois. ‘West
Pomme Story’ mettra la musique au diapason des
légendes avec Guillaume Tell. D’autre part une
carte blanche à trois metteurs en scène : Michel
Kullmann, François Rochaix et Jean Liermier feront
partager au public les auteurs qui les touchent.
Festival unique en Suisse, les Jardins Musicaux
2007 accueillent chaleureusement les mélomanes
avertis comme les amateurs curieux de découvertes
musicales, théâtrales et littéraire. La nourriture
y est excellente et les prix tout à fait accessibles
comparés aux tarifs habituels.
Les Jardins Musicaux
Cernier, Neuchâtel
Du 22 août au 1 er septembre 2007
www.jardinsmusicaux.ch
SF
d’articles sur www.murmures.info/musique
La foire
aux vins d’Alsace
Comme le Festival de
Cannes, la Foire aux
Vins fête cette année sa
soixantième édition. Mais
ici, pas de strass, ni de
tapis rouge. On aura droit
plutôt à une dizaine de bons
concerts d’artistes variés,
des bons petits blancs d’Alsace, quelques tartes
flambées et plus de trois cent exposants du monde
entier pour faire de ce festival une manifestation
unique en son genre. Foire populaire, rendez-vous
des professionnels du vin, festival de musique,
c’est tout ça en même temps. Au niveau concerts,
pour ne pas changer les bonnes habitudes, la
programmation est éclectique et réunit des artistes
internationaux et nationaux, du rock, de la chanson
française, du jazz, de l’humour… Le premier soir,
on retrouvera Michel Polnareff qui est sorti de sa
retraite cette année pour le plus grand plaisir des
fans ; ensuite on aura l’un des derniers survivants
de Woodstock, le rocker à la voix éraillée Joe
Cocker, suivi par The Chemical Brothers, un duo
electro-rock qui donnera sans aucun doute un
show épatant. Le 13 août, ce sera au tour de Norah
Jones d’enchanter les spectateurs de sa voix et de
ses morceaux entre jazz et folk, avant de laisser
la place le lendemain aux Anglais de Rakes et à
Mika. Après le passage de l’humoriste Laurent
Gerra le 15, la scène sera laissée à une soirée
exclusivement féminine avec Jeanne Cherhal,
Emilie Simon et Ayo. Les trois derniers soirs seront
quant à eux plutôt rock avec Marillion et son rock
progressif, les dinosaures du rock Status Quo, les
Français d’Indochine et The Smashing Pumpkins,
qui se sont reformés et sont très attendus par le
public. Ce sont donc dix jours riches en émotions et
en animations en tout genre qui nous sont assurés
cette année à la Foire aux vins !
La foire aux vins d’Alsace
Parc des Expositions, Colmar
Du 10 au 19 août 2007
www.foire-colmar.com
Katia Margraf
T-Shirt
Leeroy

Musique
Inna Crisis
Formé en 2002, Inna Crisis est un groupe atypique, comme l’est d’ailleurs son reggae mâtiné
de jazz, de funk et d’autres influences afro-cubaines. Ils sont nombreux, viennent de toute la
Suisse romande – et de plus loin encore – et se livrent à Murmures. Ils nous parlent de leur
histoire et de leur second album, ‘What If’, sorti l’année dernière.
Qu’est-ce que Inna Crisis et pourquoi ce nom ?
Inna est un groupe de musique du genre reggae
bien métissé. A l’époque où l’on n’avait encore pas
de nom, ‘Inna Crisis’ était un morceau. Plus tard
nous avons remarqué que la signification d’Inna
Crisis nous allait parfaitement bien étant donné
les caractères très différents de chacun d’entre
nous... Et de la situation du monde.
Pourquoi avoir choisi ce style de musique ?
A la base nous faisions des ‘jams’ plutôt sur de la
musique cubaine, funk et jazzy puis j’ai proposé
que l’on rajoute quelques contres-temps à gauche
et à droite et gentiment nos improvisations
sonnaient un peu plus reggae. Finalement tout le
monde s’y est mis à fond. Et on a vite remarqué
que nous avions beaucoup de plaisir à jouer ce
genre de musique. Maintenant tout le groupe en
écoute de plus en plus. De plus, nous avons pu y
introduire toutes nos influences sans difficulté.
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne un exemplaire de ‘What If’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Inna Crisis
2 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
N’est-ce pas difficile de répéter quand on est
aussi éloigné les uns des autres ?
Quelques légères concessions, pas mal de
motivation et c’est tout bon !! Et on est de vrais
potes, ça nous fait plaisir de nous voir ainsi plusieurs
fois par semaine. Habitant de Lausanne à Sion, on
essaie de trouver des solutions. Ce problème est
également présent lors des concerts...
Quelles sont les principales différences entre
‘What If’, et le précédent, ‘The Time Is Now’ ?
Nous avons enfin l’impression d’avoir sorti un
album, ce qui n’était pas le cas pour le précédent.
‘The Time Is Now’ était notre première ‘vraie’
expérience en studio, on manquait de maturité, de
professionnalisme et d’identité. Mais une première
expérience qui nous a énormément plu et avec
laquelle nous avons pu apprendre beaucoup de
choses ! Mark, notre chanteur, a pris une part
plus importante dans la composition des nouveaux
morceaux et tout a <strong>été</strong> beaucoup plus spontané.
‘What If’ a <strong>été</strong> écrit et composé en quatre mois !
Etant donné nos horizons musicaux différents, le
métissage a pris une place plus importante. Nous
avons également fait beaucoup plus attention à
la pochette et tous les détails qui tournent autour
d’un album ainsi que le choix des personnes avec
qui nous avons travaillé.
Comment se passe la composition de vos
titres ?
Tous les textes sont écrits par Mark Kelly, la musique
est composée en commun lors de jams en général.
Plus d’articles sur www.murmures.info/musique
Puis travaillée en commun afin de trouver un
morceau qui plaît à tous les membres. Les chansons
de cet album sont plus complexes et structurées que
lors de notre album ‘The Time Is Now’.
Le concours que vous avez gagné en 2005
vous a-t-il aidé par la suite ?
Il nous a surtout donné de la confiance et de la
motivation. Cela fait toujours du bien de monter
sur scène avec d’autres groupes suisses et lors de
ce concours il n’y avait pas de compétition entre
les groupes. C’était juste une très bonne soirée. Le
fait de gagner nous a offert la chance de participer
au Montreux Jazz Festival et ça c’est quelque
chose de magnifique.
Avez-vous déjà un nouvel album en
préparation ?
Pour le moment nous voulons surtout retrouver
la scène afin de promouvoir notre nouvel album.
Nous avons préparé un set spécial live afin de
nous faire plaisir sur scène et faire plaisir à notre
public. Nous nous consacrons donc à la scène et
la saison des festivals. En ce qui concerne l’album,
nous ne préparons encore rien du tout, mais l’idée
de faire un nouvel album nous réjouit déjà. Et les
discussions ont déjà commencé.
www.innacrisis.ch
© Nikki Raeber
Inna Crisis
What If
Etienne K

Musique
Half a Cup of Superkings
Créé voilà quatre ans par les frères Meyer, Frédéric et Nicolas, ce groupe neuchâtelois de style
indie-pop / pop rock, se démarque par la fraîcheur de ses mélodies pétillantes et l’originalité
de ses chansons. Toujours partants et la tête pleine d’idées, les Half a Cup of Superkings
tentent petit à petit de se faire une place sur la scène musicale suisse. C’est sur un ton jovial et
détendu que les deux frères se sont livrés à mes questions.
Comment s’est constitué le groupe ?
Frédéric : Cela part d’une tricherie. Une date de
concert était agendée pour mon ancien groupe,
mais presque tous les membres étaient en
vacances… Je me suis donc entouré de mon frère
et d’autres amis musiciens disponibles et nous ai
fait passer pour mon groupe ; c’était la première
configuration de Half a Cup of Superkings. A la fin
du concert, aucun d’entre nous n’était sûr de la
pérennité du groupe, mais j’étais personnellement
très motivé pour continuer et mon frère appréciait
le fait de pouvoir faire vivre ses chansons très
personnelles et poétisées par ce biais.
Quelles sont vos influences ?
Nicolas : Avant tout, la pop de Belle & Sebastian
ou encore le folk de James Yorkston. Dans les
découvertes récentes, le groupe canadien The
Hidden Cameras, Benni Hemm Hemm, des
Islandais, ou encore Sufjan Stevens, un génie fou.
Frédéric : Je suis entré dans une école de musique
à l’âge de deux mois et ne souhaite plus en sortir.
<strong>Cet</strong>te école s’appelle The Beatles. Sinon, en ce
moment, je m’inspire d’artistes tels que Jeff Lynne
(Electric Light Orchestra), Jim O’Rourke, Gorky’s
Zygotic Mynci ou, comme mon frère, Belle &
Sebastian. Ces groupes définissent, d’une manière
ou d’une autre et à leur insu, le son de notre
groupe (rire)!
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne un exemplaire de ‘Cinnamon Star’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Half a Cup of Superkings
4 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
Vous avez déjà quelques concerts à votre actif
à Neuchâtel, Bulle et Düdingen. Pensez-vous
jouer dans d’autres villes ?
Nicolas : On espère… Mais la scène musicale
suisse me semble être un serpent qui se mord
la queue, dans le sens que les salles n’engagent
que des valeurs sûres. Mais en même temps,
pour qu’un groupe devienne cette valeur sûre,
il a besoin des salles pour percer. C’est un peu
dommage que les salles ne prennent pas plus de
risques.
Frédéric : C’est exact ! Je pense qu’il manque
d’opportunités pour un musicien suisse de se
positionner comme événement local et pourquoi
pas de définir une identité musicale à sa ville ou
sa région. On connaît Bristol pour le trip-hop,
Nashville pour la country, Berlin pour l’électro
expérimentale, Paris pour le bal musette, etc. Mais
lorsqu’on parle de Genève, Zürich ou Bâle, ce ne
sont pas des notes de musique qui nous viennent
à l’esprit… Je rêve de pouvoir jouer tous les soirs
dans un petit caveau de Neuchâtel pour un salaire
misérable, créer un événement avec d’autres
groupes de pop-rock locaux et d’éveiller ainsi la
curiosité d’un public venu d’ailleurs.
Vous joignez vos compétences musicales à
l’occasion d’évènements culturels. Pouvezvous
m’en dire plus ?
Nicolas : Parallèlement au groupe, je suis réalisateur
indépendant. En 1998, j’ai fondé l’association
K-Lab Video ; outre les mandats que j’y accomplis,
il m’arrive de réaliser des courts métrages personnels.
Dans ce cas, l’apport musical et critique de
Half a Cup of Superkings est souvent enrichissant.
Ce sont deux mondes qui se marient très bien ! On
a déjà composé des musiques pour ‘Goldy’ et ‘The
Grapevine’, deux courts-métrages que j’ai réalisés
dernièrement.
Frédéric : J’ai pour ma part, avec Cédric Liardet,
enregistré et produit en octobre 2006 la bande son
de la comédie musicale pour enfants ‘Touwongka’.
Je m’occupe aussi régulièrement de composer
des bandes-son pour des courts-métrages et des
pièces théâtrales.
Quelques mots sur vos projets ?
Nicolas : En ce moment, on enregistre un nouveau
quatre titres. On va aussi commencer à travailler
sur de nouveaux morceaux, car on a une certaine
réserve… C’est des moments très privilégiés que
de plancher sur de nouvelles compositions, ça
provoque à chaque fois des élans de motivation
très encourageants !
www.disqueslimecurd.com
Valentine Pache
Half a Cup of
Superkings
Cinnamon
Star

Lole
Deux ans se sont écoulés depuis que la Neuchâteloise a débarqué dans le paysage musical
suisse, armée de sa guitare et de ses chansons pop folk. Aujourd’hui, elle revient avec un
deuxième opus, ‘Sugary And Dry’. Rencontre avec Olivia Pedroli, alias Lole.
photos : © Yann Mingard
Tu as <strong>été</strong> très médiatisée à la sortie de ton
premier album. Cela t’a-t-il mis de la pression
pour ‘Sugary And Dry’ ?
Pas vraiment. C’est vrai qu’entre avril et l’<strong>été</strong>
2005, il y a eu une période un peu folle au niveau
médiatique, mais elle était assez loin au moment
de l’enregistrement de cet album. Pour travailler,
j’ai besoin d’être seule, sans musique, sans
téléphone. Ainsi, j’arrive à faire abstraction de la
pression.
Ce disque me semble plus gai et léger que le
précédent, es-tu d’accord ?
Il y a des avis complètement différents sur la
question. Je pense que le titre ‘Sugary And Dry’
représente bien l’album car il y a deux pôles :
des chansons très légères et joyeuses, presque
kitsch, et d’autres plus sombres, intimes et
introspectives.
Plus d’articles sur www.murmures.info/musique
Quel compliment aimerais-tu qu’on te fasse
sur cet album ?
Qu’on sente que c’est moi, qu’il est sincère, qu’il
va plus loin que le premier.
Où en es-tu pour la distribution à l’étranger ?
C’est en cours. On vise principalement la France
et l’Allemagne. On a fait un gros travail pour avoir
de bons articles et de bonnes sorties qui peuvent
influencer à l’extérieur. Mais si on a envie de
sortir de la Suisse, il faut prendre son mal en
patience.
Est-ce un but pour toi de t’exporter ?
Oui, déjà parce que j’aime jouer devant des gens
que je ne connais pas et qui parlent une autre
langue. Rien qu’en Suisse allemande, c’est génial,
c’est un autre public, un autre contact. J’arrive
enfin à être Lole. Ici, je reste malgré moi Olivia
Pedroli et, du coup, je ne peux pas donner tout
ce que j’ai. En jouant devant des gens que je ne
connais pas, je peux m’ouvrir complètement. Je
me sens plus libre et à l’aise. Aller à l’étranger
permet aussi de vivre de sa musique. En jouant
seulement en Suisse, c’est impossible. C’est un
petit pays et quand tu as fait le tour des clubs, tu
ne peux pas le faire une deuxième fois (rires).
Qu’est ce que cela t’apporte de jouer avec ton
frère ?
C’est important pour moi de jouer avec des gens
que j’aime et avec qui j’ai un feeling. Lorsque
tu deviens professionnel, on te pousse à faire
certaines choses. Pour un deuxième album, il
faudrait engager un grand producteur étranger
et auditionner des musiciens. Je n’en vois pas
l’intérêt. C’était très important pour moi de
travailler avec les mêmes personnes. On n’a pas
vraiment besoin d’expliquer les choses, elles se
font naturellement, parce qu’on se comprend. Lole,
c’est moi, mais c’est aussi un projet qui inclut des
tas de gens.
Comment vois-tu ton avenir musical ?
Je n’en ai aucune idée (rires). Tu fais un disque
et ensuite tu n’as pas toutes les clés en main.
J’aime l’idée de travailler dur pour s’améliorer
et provoquer la chance mais il faut aussi faire
confiance à la vie et voir où elle nous mènera.
www.lolemusic.com
Myriam
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 5

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17 e édition open air
ESTAVAYER-LE-LAC
Place Nova-Friburgo
www.estivale.ch
Du mercredi 1 er au
samedi 4 août 2007
Mercredi 1
Glasnost CH
Glen of Guinness CH
AC/DC Revival Band D
et tout ce qu’il faut pour la Fête nationale!
er août
Entrée gratuite
Jeudi 2 août
Feedback CH
Junior Tshaka & Friends CH
Zion’Power CH
Riké F
Jah Man Gang CH
Burning Spear JAM
World
Vendredi 3 août www.estivale.ch
André-Daniel Meylan CH
Julien Clerc F
Christian Tschanz CH
Rose F
Jyaleen CH
T<strong>été</strong> F
Samedi 4 août
Everglow CH
The Answer IE
Aimee Cares CH
Infadels GB
Second Function CH
Morcheeba GB
Pop - Rock
Soirée française
Toutes infos sur
www.estivale.ch
Billetterie:
www.ticketcorner.ch
www.starticket.ch
Office du tourisme Estavayer-le-Lac
Office du tourisme Payerne
Sponsors
officiels

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Sophie Zelmani
‘Memory Loves You’ est déjà votre sixième
album. Quel regard portez-vous sur vos
albums précédents ?
Je ne crois pas que j’ai beaucoup changé à part
que j’ai vieilli et que des années ont passé avec
tout ce que cela implique. Chaque album me
rappelle comment était ma vie à cette époque
et les choses qui se sont passées alors. Mais je
trouve que le premier album est difficile à écouter,
je ne me reconnais vraiment pas et la voix est
vraiment terrible.
Pouvez-vous me dire comment tout cela a
commencé pour vous ?
Après l’école, j’ai eu beaucoup de peine à trouver
un travail que j’appréciais. J’avais toujours
l’impression de perdre mon temps d’une certaine
façon. Je ne pouvais pas accepter ce sentiment
de ne pas être libre. J’aurais mieux aimé rester
à la maison avec mes pensées et mon écriture.
Je pense que j’avais déjà l’envie d’enregistrer les
chansons que j’avais écrites pour qu’elles durent.
Bien plus tard, je me suis trouvé un job comme
assistante dans un studio où ils faisaient surtout
des musiques pour des publicités, et pour la
première fois je n’avais pas envie de rentrer le plus
vite possible à la maison. Il y avait quelque chose
dans l’atmosphère qui m’a énormément plu. Après
plus ou moins une année, je leur ai dit que j’écrivais
des chansons et ils m’ont aidée à enregistrer deux
morceaux que j’ai envoyés à la maison de disques.
Environ un mois plus tard, ils m’ont appelée. C’est
comme ça que ça a commencé pour moi.
Quelles sont vos influences musicales ?
En ce moment, j’aime beaucoup Tom Waits.
Et puis je reviens toujours à Bob Dylan, Bruce
Springsteen, Leonard Cohen…
Vos morceaux sont calmes, un peu tristes.
Dans quel état d’esprit les composez-vous ?
Je n’ai pas besoin d’être triste pour composer mais
j’ai besoin de ressentir des émotions étranges à
l’intérieur de moi. C’est presque comme quand
© Terese Andren
Musique
on est malade. Ces moments-là sont les meilleurs
et presque les seuls pendant lesquels il m’est
possible d’écrire.
Comment s’est passé l’enregistrement de
votre dernier album ?
<strong>Cet</strong>te fois, ça a <strong>été</strong> plus rapide que nous pensions.
Et plutôt facile. Mais ce n’est pas très important
si c’est plus long ou plus difficile que prévu, c’est
toujours un vrai plaisir.
Est-ce que vous aimez donner des concerts
ou vous préférez être en studio ?
Parfois, j’apprécie beaucoup d’être sur scène.
Parce que la musique en live avec un groupe et
un public vous donne un sentiment merveilleux.
Je pense que je fais juste le nombre de concerts
qui me permet d’apprécier. Sinon, je préfère le
studio…
Vous ne tournez pas seulement en Suède,
mais aussi à l’extérieur. Avez-vous déjà
ressenti une différence entre vos fans
suédois et les autres ?
Pour être honnête, je préfère jouer en dehors de
la Suède, je ne sais pas pourquoi mais c’est peutêtre
parce que je me sens plus comme une invitée
et que tout est un peu plus excitant. Mais je pense
que le même genre de personnes vient m’écouter
partout.
A Genève, vous avez joué à l’Usine, un lieu
un peu underground où on a plus l’habitude
de voir des groupes de rock. Comment cela
s’était-il passé ? Est-ce que le public était
calme et qu’il vous écoutait ?
Oui tout à fait. Et en fait, même si c’est plus simple
de chanter quand le public est calme et silencieux,
cela ne me dérange pas tant que ça si quelqu’un
parle un peu. Et des endroits comme ça dégagent
un petit quelque chose de relaxant. Pour moi en
tout cas.
Comment voyez-vous votre avenir ? Un nouvel
album en perspective ?
Je ne sais rien sur mon avenir. J’espère déjà
qu’il y en aura un. Et je pense que je vais prendre
mon temps avant de m’atteler à un nouvel album.
J’espère que d’autres choses vont se passer dans
ma vie qui vont m’occuper un moment, mais je ne
sais pas encore ce que ce sera.
www.sophie-zelmani.com
Katia Margraf
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 7

Musique Plus
Aloan
Depuis sa victoire du tremplin des Eurockéennnes en 2006, Aloan a pris la pente ascendante.
Ces Genevois font partie dorénavant des incontournables de la scène romande. Leur dernier
opus ‘Better In Springtime’ sorti dans les bacs en février 2007 s’est taillé un joli succès.
Expliquez-nous comment s’est formé Aloan ?
Alain : La formation et le nom Aloan existent depuis
sept ans. A la base c’était un collectif, le groupe,
lui, s’est formé petit à petit. Depuis deux ans on
est un groupe avec deux musiciens compositeurs
et deux compositeurs chanteurs paroliers.
Quelle est la différence entre le collectif et le
groupe ?
A la base j’avais monté un projet, je bossais avec
des chanteurs que j’invitais, ils n’étaient pas
forcément là en concert, on ne bossait pas toute
l’année ensemble. Maintenant on forme vraiment
un groupe, on travaille tous sur les compos et sur
scène.
Quelles sont vos influences principales ?
Granite : Les principales c’est le hip hop et le
reggae.
Lyn : J’aime plutôt la soul musique des années
soixante, Aretha Franklin, Otis Reading, les vieux
de la vieille.
Alain : On a chacun les nôtres, Sébastien est plus
hip-hop jazz, moi c’est un peu pop, punk, enfin un
peu tout. On a tous joué dans plein de groupes
différents. Notre style vient de nos expériences
musicales, chacun a amené sa touche pour créer
notre style.
8 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
Comment s’est passée l’élaboration de ‘Better
In Springtime’ ?
Avec Seb on crée des ambiances, des débuts de
morceaux, rien de très structuré. On travaille très
vite avec les chanteurs qui viennent improviser sur
les morceaux sans forcément les avoir écoutés
avant. On garde ce qui est bon, on coupe, on
discute des thèmes et on construit par rapport à ça.
Vous êtes plutôt d’accord ou ça crée des
tensions ?
Alain : Non, on est assez d’accord. Au départ on a
une ambiance, on la suit et si ça ne prend pas, si
ça ne nous vient pas, on laisse tomber le morceau,
à part quand on s’entête.
Lyn : Les bases musicales sont en général assez
imagées, à la première écoute ça nous parle déjà
beaucoup.
Granite : Les couleurs sont assez fortes alors en
général la musique et les textes nous viennent
naturellement.
Alain : On a mis six ans à créer un groupe mais
maintenant musicalement on sait ce qu’on aime,
on est sur la même longueur d’ondes.
Lyn : On a trouvé un style musical qui nous
correspond aux quatre, chacun y trouve son
identité.
On sent bien les influences de chacun dans
votre musique, qu’en pensez-vous ?
Alain : C’est vrai, mais on ne cherche pas à faire
un patchwork, ce n’est pas un mélange, c’est un
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
d’articles sur www.murmures.info/musique
style qui s’est imposé naturellement. Maintenant
on pense plus à une direction à prendre, on
aimerait par exemple faire des choses un peu plus
rythmées.
Lyn : Quand on a écouté l’album on a <strong>été</strong> surpris,
on a trouvé que c’était assez grave, très chargé
émotionellement.
Cela vous agace d’être comparés à Portishead
ou Morcheeba ?
Ah non, c’est un style que j’adore !
Granite : C’est plutôt flatteur !
Alain : Ce sont des groupes de qualité, on ne
cherche pas à leur ressembler, mais on les
a beaucoup écoutés. Par contre ce qui nous
démarque de tous ces groupes trip hop, c’est la
voix, nous on a deux chanteurs et la voix de Lyn
est plus soul que trip hop.
Quel est votre plus beau souvenir de
concert ?
Granite : Les Eurockéeennes, ou plutôt le concours
des Eurockéennes, quand on a fait le tremplin,
c’était un vrai cadeau. Le fait d’avoir gagné
ensemble, ça nous a beaucoup soudés, pour
ensuite arriver à l’apogée sur la scène de Belford.
Aloan sera au Paléo Festival le 28 juillet 2007
www.aloan.ch
Gagne un exemplaire de l’album ‘Better In Springtime’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Aloan
Rosa Capelli
Aloan
Better In
Springtime

Musique
BowieMania Collectif
Naïve
Nouveau volume de la
collection de reprises
de Béatrice Ardisson,
ce BowieMania propose
des versions revues et
corrigées des principaux
titres de David Bowie.
On y retrouve quelques noms de la nouvelle scène
française comme Emilie Simon ou Yann Tiersen
(dans un duo intéressant en compagnie de The
Divine Comedy). Certains titres sortent du lot, tel
ce ‘Heroes’ de Sacha Shieff et Manuel Armstrong
Keny Arkana Entre ciment et belle étoile
Because Music / Los Doce Libres
‘J’suis pas une rappeuse :
je suis une contestataire
qui fait du rap !’ Ainsi se
présente la rappeuse marseillaise
d’origine argentine,
militante anarchiste
et alter-mondialiste. <strong>Cet</strong>
album mêle chant et rap sur d’excellentes productions
(dont une des fameux Kilomaître) composées
tant de sons synthétiques que d’instruments. La voix
rauque, tantôt douce, tantôt enragée, elle parle rue,
P!nk Live From Wembley Arena
SonyBMG
4 décembre 2006. Wembley
Arena. Londres.
Alecia Beth Moore, plus
connue sous le nom de
P!nk, donne son dix-neuvième
et dernier concert
de la saison sur territoire
anglais. L’arène est
comble. Pendant deux
heures, la belle Américaine va livrer de tonitruantes
versions de la plupart de ses tubes, changeant
de tenues à chaque morceau pour mieux incarner
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
20 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
Bon Jovi
Lost Highway Island / Universal
Deux ans après ‘Have
A Nice Day’, Bon Jovi
revient sur le devant de
la scène avec un dixième
album studio. Si l’on
reconnaît d’entrée le
style du groupe de ces
dernières années, notamment sur les ballades
qu’on le retrouve obligatoirement sur tout
album de Bon Jovi, on sent aussi des nouvelles
influences légèrement country qui le démarquent
des deux opus précédents, qui, il faut bien
l’avouer, se ressemblaient un peu beaucoup.
<strong>Cet</strong>te fois, Jon et sa bande ont décidé de se
lancer dans un hommage à Nashville et le ton tire
vers le blues rock. Si le premier single, la ballade
‘(You Want To) Make A Memory’, est simple et
tout en mélodie, dans la plus pure tradition du
groupe, l’album compte aussi, heureusement,
des morceaux plus rythmés, tels que ‘Lost
Highway’, le thème principal du film ‘Bande de
sauvages’ avec John Travolta en motard sur le
retour, ‘Summertime’ ou encore ‘We Got It Going
On’, un morceau qui semble avoir <strong>été</strong> créé pour
sillonner les routes du Tennessee. D’ailleurs, ce
n’est pas un hasard si la pochette de l’album nous
invite à nous lancer dans un road trip à travers
les grands espaces. Une mention spéciale à ‘I
Love This Town’ qui est resté en ‘repeat’ sur mon
lecteur pendant un sacré bout de temps et qui
termine l’album sur une note entraînante et un
air entêtant. Les fans du groupe qui auraient <strong>été</strong>
un peu déçus par les derniers albums devraient
jeter une oreille à ce ‘Lost Highway’, ils risquent
d’apprécier.
www.bonjovi.com
Gagne un exemplaire des titres mentionnées ci-dessous en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Universal et Because Music
Bon Jovi
Lost Highway
Universal
ou le particulier ‘Jean Baltazaarrr’ qui mélange
‘The Jean Genie’ de l’Anglais avec la fameuse
reprise de Dutronc par Arno. Seulement, dans
l’ensemble, on reste un peu indifférent. Pas déçu,
mais pas vraiment enchanté non plus. Un album
hommage qui se veut décalé mais qui en cherchant
l’originalité n’arrive guère à surpasser ou apporter
du neuf aux morceaux du chanteur british.
www.ardisong.com
Vincent Gerber
foyers, politique, Argentine et conclut l’album par
une prière. Plus hardcore que Diam’s, ses contestations
et revendications sont mieux cernées que
celles de nombreux rappeurs. Le CD est accompagné
d’un CD-Rom contenant un documentaire
composé d’interviews de militants rencontrés sur les
forums alter-mondialistes. De quoi donner envie de
faire la révolution !
www.keny-arkana.com
Pablo Michellod
les personnages qu’elle raconte : gourde rousse sur
‘Stupid Girl’ ou motarde chevauchant une Harley
sur ‘U + Ur Hand’. Trois danseuses assurent également
le spectacle en interprétant d’acrobatiques
chorégraphies auxquelles participent très souvent
P!nk elle-même. Un DVD survitaminé qui aura de
quoi réjouir tous ceux qui n’ont pas pu trouver de
billet pour aller écouter la dame au Paléo le 26
juillet prochain !
www.pinkspage.com
Thomas Bourquin
Keny Arkana
Entre ciment et belle étoile
Because Music
Katia Margraf

Ad-Rian La maison bleue
Creative Lounge / K-tel
Après son ‘Coming Home’
sorti l’année dernière,
Ad-Rian revient avec
un album acoustique
composé en grande partie
de reprises. On y retrouve
Bob Dylan, Don Henley, Leonard Cohen, Bono ou
encore Neil Young. Tous des musiciens qui ont
largement influencé Ad-Rian. Pas de fioritures ici,
les morceaux sont sobres, enregistrés avec juste
une guitare et la voix. Un hommage à ses années
Brainless La promenade du micocoulier rose
Disques Office
Brainless est l’un des
rares groupes de scène
romands dont l’énergie
festive ne sert pas à
cacher l’approximation
technique. Chaque morceau
de ce deuxième CD en démontre l’excellence.
On y retrouve son répertoire de scène actuel, entre
funk vintage et délires stylistiques, interpr<strong>été</strong>
avec dextérité et aplomb, et en bonus deux clips
live enregistrés aux Docks. A quand le DVD ?
Days Are Longer Divers artistes
Full One Management
La musique hip hop a la
vie dure ! Souvent décriée
par l’image de violence
et de porno-chic qu’elle
véhicule, elle n’a pas
toujours la cote. Mais un
groupe d’irréductibles se
bat pour aller à l’encontre de cette tendance de
l’industrie musicale. C’est le cas de la structure
genevoise Full One Management qui réunit sous
un disque collector nommé ‘Days Are Longer’
ceux qui ont fait la véritable essence du hip hop et
passées à chanter dans les rues, peut-être. Quoi
qu’il en soit, on salue la prestation car c’était
un pari osé et le résultat est tout simplement
magnifique. Les propres morceaux de cet artiste
suisse, ‘10° Below’, ‘Wings In The Wind’ et
‘Heaven Can Wait’, collent parfaitement bien
au reste et le tout se laisse écouter avec délice.
Parfait pour une soirée romantique !
www.ad-rian.com
Katia Margraf
Seuls regrets : le mixage, propre et efficace, n’a
pas l’inventivité des arrangements et, au milieu
de toutes ces performances, on aimerait que le
groupe mette parfois sa cohésion au service de
véritables chansons. Bonne nouvelle : il y a donc
encore une marge de progrès pour le prochain
album… En attendant, ne ratez pas leurs passages
au Montreux Jazz et au Paléo cet <strong>été</strong> !
www.brainless.ch
nbs
qui souhaitent faire retrouver à celui-ci ses lettres
de noblesses et son éthique trop longtemps
oubliées. Armés de beats bien mixés comme fusils
et de paroles remplies de sens comme munitions,
Akhenaton (IAM), Masta ACE ou encore Scorpio
(GrandMaster Flash & The Furios Five) montent
au front sous le même étendard. A écouter
absolument !
www.fullone.com
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne un exemplaire des titres mentionnées ci-dessous en envoyant un mail à :
concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq
par abonné pour ce numéro. Merci à B-less prod et Julien Victor
Brainless
La promenade du
micocoulier rose
Disques Office
Julien Victor
Fréquence Julien Victor
Willy Lugeon
Léo Simon
Plus d’articles sur www.murmures.info/musique
Julien Victor Fréquence Julien Victor
Willy Lugeon
Non content d’offrir un
album d’excellente qualité
tant par les paroles que
par la mélodie, Julien
Victor transforme sa
‘Fréquence Julien Victor’
en véritable machine à
voyager dans le temps. Car bien qu’il ait les pieds
sur terre, sa tête se trouve dans un tout autre
monde : celui des sixties ! Pour les amoureux
transis de cette période, l’artiste fait découvrir
à sa manière ses inspirations puisées chez les
Beach Boys, Pink Floyd et les Beatles. D’ailleurs,
l’accoutrement et le style de Julien Victor n’est pas
sans nous rappeler un John Lennon anachronique
au milieu d’un monde électronique. Bref, c’est
du rétro et du bon. La teinte cosmique ajoutée à
l’album l’emplit d’une aura des plus séduisante.
Alors à vos pattes d’eph’ et vos favoris !
www.julienvictor.ch
Stephan Eicher Eldorado
Barclay / Universal
Léo Simon
Le chanteur suisse-
allemand le plus apprécié
des francophones revient
avec un nouvel album à
l’ambiance douce et intimiste.
On y découvre
des collaborations fructueuses,
notamment ‘Rendez-vous’ composé par
Raphaël, artiste au style facilement reconnaissable.
Le son de trompettes y est tout simplement magnifique
et s’accorde totalement avec la voix d’Eicher.
Une autre figure de la scène musicale actuelle,
Mickaël Furnon de Mickey 3D, est quant à lui
l’auteur de ‘Dimanche en décembre’. Outre les
morceaux en français, on découvre avec plaisir
trois chansons en dialecte bernois et une en anglais.
Les rythmes de cet opus incitent au voyage,
le côté minimaliste de l’ensemble pousse à l’introspection.
Un album à découvrir, avant d’aller applaudir
Stephan Eicher lors de sa tournée 2007 !
www.stephaneicher.com
Dimitra
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 2

Cinéma Plus
NIFFF : Neuchâtel International
Fantastic Film Festival
<strong>Cet</strong> <strong>été</strong>, comme les précédents, tous les passionnés de cinéma de genre se retrouveront
à Neuchâtel, dans une ambiance détendue et bon enfant, pour assister à une nouvelle
édition du NIFFF. Nous avons la chance incroyable d’avoir un festival de qualité reconnu
internationalement à deux pas de chez nous, alors vous n’avez aucune excuse pour le
manquer !
Commençons par la grande nouveauté de cette
année. Pour celles et ceux qui n’ont jamais
réussi par le passé à convaincre leur conjoint de
les accompagner, les organisateurs ont trouvé la
parade : ils inaugureront un tout nouveau cinéma
open-air au bord du lac, propice à transformer
n’importe quelle ballade romantique ‘innocente’
en prétexte pour aller voir des zombies se faire
exploser la cervelle à coup de pelle ou un couple
de héros japonais gay se balader à travers les
dimensions pour rétablir l’ordre et la justice...
Car c’est ça, le NIFFF : plus de septante films
hallucinants, mettant en compétition des avant-
Entretien avec Anaïs
Emery, directrice
artistique du NIFFF
22 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
Pour commencer,
pouvez-vous nous
expliquer votre travail ?
Cela regroupe les activités
allant de la conception
du programme à l’aspect
budgétaire de l’édition :
le nombre de films, le budget des invités, etc.
Comme nous sommes une équipe réduite, donc
très soudée, nous avons beaucoup de discussions
sur les partenariats que l’on pourrait former, par
exemple avec une compagnie aérienne qui nous
donnerait des avantages pour avoir plus d’invités.
Cependant, la première chose dont je m’occupe
est la rétrospective. Cela représente énormément
de travail de recherche de copies de films de par
le monde, dans les cinémathèques, chez des
collectionneurs, etc. Ensuite, je me consacre aux
films de la compétition internationale et asiatique
en courant les festivals et marchés du film.
La préparation dure environ une année.
premières exclusives de films fantastiques et/ou
asiatiques, des rétrospectives immanquables,
consacrées cette année au cinéma en relief (aah
les bonnes vieilles lunettes rouge et bleu...) et au
cinéma de genre sud-coréen, ainsi que mille autres
choses passionnantes. A-t-on besoin de préciser
que le jury de ce festival est toujours composé de
sommités incontournables, telles Roger Corman,
George Romero ou Kiyoshi Kurosawa pour les
éditions précédentes. Vous aurez peut-être même
le privilège de les retrouver dans le siège à côté de
vous, aux alentours de minuit, lors du visionnage
inavouable d’un film de super-héroïnes sexy et
kitschissime en provenance de Thaïlande !
La nouveauté cette année est l’Open Air.
Allez-vous projeter sur cet écran les films
de la compétition et des rétrospectives ou
seulement des films plus grand public ?
Il n’y aura pas de film de la compétition. Par
contre, certains films des rétrospectives avec
un bon potentiel seront visibles en Open Air.
Pour le reste, il y aura des premières, mais
également des films inédits n’ayant pas trouvé
de distributeur en Suisse. Avec l’Open Air nous
avons deux ambitions principales : créer un
espace supplémentaire convivial et attirer par ce
biais un plus large public.
Pouvez-vous nous expliquer les autres
nouveautés majeures en 2007 ?
Nous allons cette année mettre l’accent sur les
rencontres publiques. Nous aurons la chance
d’avoir parmi nos invités de jeunes artistes actifs
et influents dans la création actuelle. Donc nous
avons envie de faire partager leurs expériences
de manière vivante dans un climat d’échange
avec les spectateurs.
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des places disponibles
d’articles sur www.murmures.info/cinema
Terminons par le cadre, la magnifique ville et
le lac de Neuchâtel, toujours très apprécié des
festivaliers. Les trois salles de cinéma dans
lesquelles vous passerez probablement le plus
obscur de votre temps sont situées juste en face
d’un parc très agréable, avec stands, bancs et
autres animations, afin d’offrir au cinéphile aux
yeux injectés de sang un bref repos plus que
mérité. Je vous recommande au passage le très
sympathique ‘Bleu Café’, à deux pas du festival,
et dont les délicieux sandwichs sustenteront
l’appétit des spectateurs les plus exigeants et
voraces.
Alors en attendant, sortez votre bermuda le plus
confortable et faites chauffer votre lecteur DVD
(cinq films par jour est une bonne moyenne pour
commencer son entraînement en douceur). Et au
plaisir de vous retrouver là-bas début juillet !
www.nifff.ch
Un mot sur les artistes présents ?
Sivan
Il y aura beaucoup de monde. En plus de ceux
déjà annoncés, nous aurons plusieurs réalisateurs
sud coréens de renom venant présenter leurs
films au travers de la rétrospective, ainsi que
bien d’autres surprises.
Retrouvez l’intégrale de l’interview sur
www.murmures.info
www.nifff.ch
Gagne un pass ou des invitations pour ce maNIFFFique festival en envoyant un mail à : concours@murmures.info
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci au comité d’organisation du NIFFF
Jean-Yves
Pass / Invitation
NIFFF

Cinéma
Fragile(s)
De Martin Valente, avec François Berléand, Caroline Cellier, Jean-Pierre Darroussin Agora Films
Avec une sensibilité à fleur de peau, Martin Valente
nous emmène dans un voyage vers l’autre chargé
de beaucoup de tendresse. Des destins que tout
sépare vont finir par se croiser, s’effleurer, donnant
à la vie ce petit je-ne-sais-quoi qui crée le bonheur
même là où ce mot n’a plus trop de sens.
On a d’abord Paul, en décalage total sur sa vie,
l’échec de son dernier film l’affectant beaucoup.
Sans goût, il se rend à Lisbonne pour un festival
de films. Hélène, son épouse, en pleine crise
de la cinquantaine, ressasse ses souvenirs de
comédienne débutante, ne supportant pas l’idée
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne des invitations pour ‘Fragile(s)’ et des invitations pour ‘Ocean’s 13’
en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à ActiveSoft et Thali
24 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
de s’occuper de son petit-fils. Yves, pharmacien,
vit seul, se punissant pour un passé resté à
jamais son présent. Un chien décide malgré tout
de s’installer chez lui pour y mettre un peu de
vie… Pas toujours à l’écoute de ses désirs, Sara
est entraînée par sa copine Isa pour un séjour
au Portugal, après avoir perdu son emploi. Mais
le tourisme est-il le seul but d’Isa ? Quant à Vince
le policier, la vie n’est plus qu’un tunnel sans fin.
Entre ses enquêtes et les visites à l’hôpital au
chevet de sa femme dans le coma, sa vie n’a plus
beaucoup de sens. Jusqu’au jour où… Nina, une
musicienne, joue avec la sienne de vie, marchant
constamment sur le fil du rasoir au détriment de
son fils de sept ans qu’elle aime à sa manière.
Toxicomane, elle se détruit petit à petit. Le
changement arrive peut-être le jour où elle croise
le chemin de Yves…
‘Fragile(s)’ laissait présager une énième chronique
de mœurs typiquement hexagonale, mais au final,
et surtout grâce au talent de metteur en scène de
Martin Valente, ce film devient diablement attachant
au fur et à mesure que les intrigues se met-
Ocean’s 13
De Steven Soderbergh, avec George Clonney, Brad Pitt, Matt Damon, Al Pacino, Ellen Barkin Warner Bros
Décidément ce mois de juin est la saison des
suites, des troisièmes opus même, avec ‘Spider-
Man 3’, ‘Pirates des Caraïbes 3’, ‘Shrek 3’ et
le film qui nous occupe bien sûr. Sans compter
bientôt ‘Die Hard 4’ et ‘Harry Potter 5’. Souvent
une manière simple et lucrative pour les studios
de faire du chiffre en tablant sur une franchise
qui a fait ses preuves, le business des ‘sequels’
peut aussi donner lieu à de belles réussites.
Dans cet ‘Ocean’s 13’, c’est un peu ‘on prend les
mêmes et on recommence’. On voit les risques
d’une telle entreprise, surtout après la semi-
réussite du deuxième opus, que même George
Clooney n’a pas hésité à qualifier de moins bon
lors d’interviews. Soderbergh envisage donc
cette suite comme une revanche à prendre sur
les critiques et le public, afin de montrer que le
précédent n’était qu’un accident de parcours
(personnellement j’avais pourtant bien aimé).
Les treize d’Ocean (Julia Roberts en moins) vont
se remettre en service pour un motif louable :
l’amitié. Leur ami Reuben a eu une attaque
cardiaque après s’être fait escroquer les parts
d’un casino par l’impitoyable Willie Bank. Un
salaud intégral joué par l’immense Al Pacino
qui se joint à la bande pour jouer ce qu’il fait
le mieux : les mafieux complètement pourris.
Et comme d’habitude il est impeccable. On
remarquera une différence notable de scénario
avec les précédents films car là il n’y a plus de
femme au cœur de l’intrigue. Dans le premier,
Ocean voulait récupérer sa femme Tess, dans le
second Rusty aidait Isabel, la femme qu’il aime, à
tent en place. Le cinéaste part
du postulat des coïncidences
pour développer ces personnages
tous à un moment
difficile de leur vie. Alliant
une mise en scène soignée à
une direction d’acteurs subtile,
servie par des comédiens
charismatiques de renom (François Berléand,
Jacques Gamblin), et d’autres plus jeunes (Marie
Gillain), ‘Fragile(s)’ séduit par son cocktail de vie
haut en couleurs. Parmi ces compositions, celle
de François Berléand étonne par une justesse tout
en sensibilité dans ce rôle du blasé traînant sa vie
derrière lui. Constituant une agréable surprise, ce
métrage fortement conseillé s’apprécie à deux afin
de méditer sur la vie et ses petits écarts souvent
douloureux, mais faisant finalement partie du jeu.
Entre deux superproductions hollywoodiennes,
‘Fragile(s)’ est un interlude idéal.
Jean-Yves
retrouver son insaisissable père, mais dans celuici
la seule femme du casting est le bras droit de
Bank, la charismatique Ellen Barkin, qui s’en sort
bien malgré un rôle secondaire et limité.
Hors cette différence de motivation, le film se
base toujours sur les mêmes ficelles : un coup
a priori infaisable, un adversaire puissant,
une équipe de surdoués. Et le résultat, sans
surprise, est nettement meilleur que le deuxième
mais un ton en-dessous du premier (l’effet de
surprise a disparu). Mais attention, ce film reste
un excellent divertissement, admirablement
dialogué, photographié et mis en scène, avec une
complicité incroyable des acteurs. On arbore un
sourire complice du début à la fin et on se plaît
en la compagnie de cette équipe de choc qui va
encore se sortir de la situation (vous n’en doutiez
pas ?). Soderbergh peut maintenant passer à
autre chose le cœur serein.
Invitation
Fragile(s)
Yamine Guettari
Invitation
Ocean’s 3

Rosario Dawson,
une dure ‘à l’épreuve de la mort’
Née à New York, Rosario Dawson a <strong>été</strong> repérée, adolescente, dans son quartier par le réalisateur
Larry Clark. Depuis, elle a joué dans un bon nombre de films, tels que ‘Josie et les Pussycats’,
‘Men in Black’ et ‘Les aventures de Pluto Nash’. Dans le film de Quentin Tarantino, ‘Death Proof’
(‘Boulevard de la mort’), elle interprète le rôle de Abernathy, une mère célibataire maquilleuse
au cinéma, qui va profiter d’une pause dans le tournage pour partir en ballade avec des amis et
ensuite retrouver une vieille copine à l’aéroport, une cascadeuse nommée Zoé.
Comment as-tu eu le rôle d’Abernathy ?
Tu as passé une audition ?
Oui, j’ai reçu le scénario et j’ai pris l’avion pour
Austin, Texas. J’ai auditionné pour Quentin avec
Robert (Rodriguez) et on s’est bien amusé. Il était
à fond dans le truc mais ensuite il a continué avec
les auditions et ça m’a vraiment déçue parce que
je voulais travailler avec lui et j’avais peur de ne
pas avoir fait assez grande impression. J’en ai
discuté avec lui après coup et il m’a dit qu’il m’avait
trouvée super mais que ça lui avait beaucoup plus
que je revienne à la charge. Parce qu’en fait, j’ai
demandé une deuxième audition…
Alors, tu as fait quoi ?
J’ai auditionné comme une folle ! J’ai bossé dur
pour me vendre. Quentin disait sans arrêt ‘Oh
mon Dieu, on dirait que je regarde le film’, et on lui
répondait ‘C’est le but !’ (rires)
C’est important pour Quentin d’avoir
ces rôles de femmes fortes ?
Je crois que c’est très important pour lui. Il a
grandi dans une famille dirigée par une mère seule.
Et il a regardé tous ces films de cheerleaders. Il
aime vraiment les femmes et leur beauté, c’est
pour ça qu’il y aura un zoom sur les fesses de
Sydney ! Mais ce qui est bien c’est qu’il n’y a pas
une beauté idéale avec lui, il n’y a pas une seule
femme sur laquelle on focalise. Dans ce film, il y a
huit femmes, nous sommes toutes différentes les
unes des autres.
Comment était-ce de travailler avec
Kurt Russell?
Regarder Kurt Russell jouer au quotidien c’était
prendre une leçon en tant qu’acteur. Nous nous
sommes vraiment beaucoup investis dans le
processus. Même si ce film a l’air de rien, ce n’est
vraiment pas ça. Quentin ne commence pas à
tourner avant d’avoir un scénario final. Il est très
différent de Robert, qui lui va commencer avec
un concept et qui finira le scénario en cours de
route. Quentin est plutôt du genre ‘je ne vais le
montrer à personne tant que le point final n’a pas
<strong>été</strong> mis et que les i n’auront pas tous leur point.’
Mais, cela dit, c’est une des rares personnes qui,
tout en contrôlant au maximum, laisse les acteurs
contribuer. Il est tout le temps inspiré.
La scène finale joue bien avec le spectateur
et le public l’a acclamée. Est-ce que tu as
vraiment botté les fesses de Kurt Russell ?
Oh oui ! C’était vraiment cool. Kurt a fait pas mal
de scènes de baston durant sa carrière et il disait
qu’après toutes ces années, il allait bien finir par
s’en prendre une pour de vrai. Les acteurs, au
contraire des cascadeurs, ne sont pas entraînés
à la bagarre. Mais ni Tracy ni moi n’avons tapé
vraiment. Mais botter les fesses de Snake
Plissken, franchement, c’était la classe ! Je me
souviens d’avoir regardé ‘Fight Club’ et de vouloir
être Brad Pitt, et regarder ce film et avoir le même
sentiment par rapport à des femmes c’est cool. Je
me réjouis que les femmes voient ce film parce
que, même si ça a l’air d’un film d’exploitation de
base, je pense que ça va être un très bon moment
pour elles, très excitant, et donc le film de rendezvous
galant idéal !
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne des invitations pour la première partie du double-programme ‘Grindhouse’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Ascot Elite Entertainment
Plus d’articles sur www.murmures.info/cinema
Boulevard de la mort
De Quentin Tarantino, avec Kurt Russell,
Zoe Bell, Rosario Dawson
Ascot Elite Entertainment
Quentin Tarantino est un
cinéaste libre. Une fois
encore, et de manière flamboyante,
il nous le prouve
avec son ‘Boulevard de la
mort’. Non content de transgresser
les règles cinématographiques
en vigueur, le
bonhomme propulse son ‘B
movie’ mâtiné de Z en compétition officielle
du festival le plus glamour de la planète.
Ode à un cinéma physique (disparu depuis
longtemps) et aux cascadeurs, ces valeureux
artisans de l’ombre sans qui les stars du cinéma
d’action ne seraient rien, ‘Boulevard de
la mort’ est surtout un grand cri d’amour à
tout un (autre) pan du cinéma d’exploitation
des seventies que QT aime tant : le film de
bagnoles mélangé à du ‘rape and revenge’
qu’il avait déjà utilisé sur ‘Kill Bill’. Tout un
programme !
Comme à son habitude, Tarantino divise son
public sans parler de la critique. Pour la vision
de ce métrage pas comme les autres,
le spectateur se doit de laisser à l’entrée de
la salle ses attentes comme ses a priori. Car
si c’est bien du Tarantino sur l’écran, force
est de constater que chemin faisant Quentin
réinvente Tarantino pour notre plus grand
plaisir de manière étonnante pour ne pas
dire déconcertante. ‘Boulevard de la mort’
procure un plaisir instantané nous mettant
le sourire aux lèvres en fredonnant les thèmes
musicaux, recyclés par le cinéaste,
longtemps après la séance. Ici l’histoire
importe peu, elle sert surtout de prétexte à
une mise en abyme QT’style. De plus quand
le ‘bad guy’ se nomme Kurt Russell, impérial
en Stuntman Mike, et que le métrage regorge
de donzelles aux formes généreuses
drôlement dangereuses (merci Mr. Meyer),
le constat est sans équivoque : Tarantino
tient la grande forme. Yeehhaa !!
Jean-Yves
Invitations
Grindhouse
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 25

JULIE DELPY ADAM GOLDBERG
«UNE COMÉDIE
DÉLICIEUSE !»
CINEMAN.CH
2 DAYS IN PARIS
UN FILM DE JULIE DELPY AVEC DANIEL BRÜHL ADAN JODOROWSKY ALBERT DELPY
MARIE PILLET ALEXIA LANDEAU ALEX NAHON
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LE 15 AOÛT AU CINEMA

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Fespaco 2007 : le Cannes africain
Fespaco, fespaquoi ? Peut-être n’avez-vous jamais entendu parler de ce festival qui mérite
pourtant d’être connu dans le monde entier. Le Fespaco se déroule à Ouagadougou au Burkina
Faso tous les deux ans, depuis 969. Il a comme objectif de promouvoir le cinéma africain
et d’entretenir son histoire. La distinction la plus haute pour un long métrage est l’Etalon
de Yennenga. <strong>Cet</strong>te année pour sa vingtième édition, Manu Dibango en était le président
d’honneur.
En 2003, je me suis rendue pour la première fois
au Burkina Faso avec l’objectif de visiter ce pays,
mais aussi d’assister au Fespaco. J’ai découvert
un pays où les gens sont d’une gentillesse et
d’une hospitalité incroyables. Arrivée au stade du
4 août où se déroulait l’ouverture du festival, je me
suis heurtée à un début difficile : étant en retard,
il y avait une foule énorme, qui essayait encore de
rentrer. Même avec ma carte de journaliste, les
forces de l’ordre nous repoussaient, nous avons
reçu des bombes lacrymogènes, et une matraque
est passée à quelques centimètres de mon arcade
sourcilière. Malgré tout, nous avons réussi à
rentrer. Je vous rassure, la suite du festival n’a <strong>été</strong>
que du bonheur, entre les films et les rencontres.
Pour cette édition 2007, je m’étais promise d’y
être, voulant une nouvelle fois visionner des films
qui arrivent rarement jusqu’à nous à moins d’être
primés dans un festival ou de bénéficier d’un large
budget pour la distribution. En passant, je déplore
la diminution des films africains dans les festivals
à Genève, alors qu’ils sont sensés en proposer.
L’Etalon de Yennenga a <strong>été</strong> attribué cette année à
‘Erza’, film de Newton Aduaka du Nigéria, traitant
des enfants soldats, un sujet toujours d’actualité.
Pour les autres films que j’ai vus et qui m’ont plu,
il y a ‘Daratt’ de Mahamat Saleh Haroun du Tchad,
qui a reçu le troisième prix, l’étalon de bronze.
Un jeune garçon quitte son village pour retrouver
l’assassin de son père à qui il réserve le même sort
qu’il a infligé à son père. Les acteurs interprètent
magistralement leurs rôles, peu de parole, mais
une émotion omniprésente pour cet hymne au
pardon. ‘Africa Paradis’ de Sylvestre Amoussou du
Bénin m’a fait sourire et j’ai trouvé l’idée originale.
L’histoire se déroule dans le futur, il n’y a plus de
travail en occident. Tous essaient de passer en
Afrique pour trouver du travail, mais sans permis,
ils sont des sans papiers. <strong>Cet</strong>te situation est la
situation inverse de ce qui se passe actuellement
en Europe. Le scénario est truffé de clichés, mais
il n’en reste pas moins pertinent.
Faro (La reine des eaux), de Salif Traoré du Mali,
fait partie des films qui traitent avec brio des
traditions et croyances ancrées dans l’Afrique
d’aujourd’hui. Le monde moderne avance dans les
grandes villes africaines, mais dans les villages
le temps s’est souvent arrêté. Un homme rentre
dans son village pour voir sa mère et aussi essayer
de découvrir qui est son père. Il va être traité de
bâtard par la plupart des villageois ; malgré le
nombre d’années qui se sont écoulées, rien n’a
changé à son égard.
Les deux films qui m’ont le plus touchée, je dirais
même ébranlée, sont ‘Un matin de bonne heure’
de Gahité Fofana de la Guinée et ‘Tsotsi’ de Gavin
Hood de l’Afrique du Sud. Le premier retrace les
quelques jours de vie de deux jeunes Guinéens qui
seront retrouvés morts dans le train d’atterrissage
d’un avion. Ce film est adapté d’un fait divers qui
m’avait fait réfléchir à cette jeunesse africaine qui
pense que l’eldorado, c’est l’Europe. Le deuxième
film est un film d’une rare violence, qui m’a fait
réellement peur. Un jeune Sud-Africain, Tsotsi,
Cinéma
vole pour survivre avec sa bande de copains. Il
assassine impunément, sans réflexion, il n’y a pas
de barrière entre bien et mal. Un jour il va voler
une voiture et tirer sur sa conductrice, mais voici
que dans la voiture il y a un bébé. Ce film peut
être une prise de conscience pour les personnes
qui pensent encore qu’on naît avec des mauvaises
intentions en soi, ce film démontre bien que la
vie peut changer tout un chacun et que la survie
enlève les barrières des limites supportables.
Il faut savoir que le Fespaco, considéré comme le
plus grand festival d’Afrique, a aussi ses grands
disfonctionnements, qui agacent fortement les
occidentaux. Séances annulées, problèmes
techniques, manque de communication (une demiheure
pour annoncer que le film n’est pas arrivé),
pas d’information sur la langue dans laquelle
va passer le film, etc. Mais malgré toutes ces
imperfections, il mérite d’être salué, car il est la
tribune ouverte sur le monde du cinéma africain,
fait par des artisans qui oeuvrent avec des moyens
dérisoires, qui feraient sourire n’importe quel
producteur à Hollywood.
Le Fespaco c’est aussi la possibilité de découvrir
des séries africaines, qui vous feront parfois rire
à gorges déployées. Moi qui n’aime pas trop les
séries, je suis toujours contente de découvrir
celles-ci qui reflètent aussi une réalité de l’Afrique.
Pour tous ceux qui sont curieux et veulent
découvrir des films à petit budget qui n’arriveront
certainement jamais jusqu’à nous, rendez-vous
pour l’édition 2009 !
Merci à Royal Air Maroc,
notre partenaire dans ce voyage africain !
Royal Air Maroc
4, rue de Chantepoulet
CP2035
1211 GENEVE 1
Tel: +41 22 594 36 75
www.royalairmaroc.com
www.fespaco.bf
Carole-lyne Klay
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 27

Dvd Plus
Arrivederci Amore Ciao
De Michele Soavi, avec Alessio Boni, Michele Placido, Isabella Ferrari
Frenetic Films / Moviemento
Non, le cinéma italien n’est
pas mort, même s’il est
loin de sa splendeur des
années soixante. Il trouve
son renouveau en puisant
dans ses années les plus
sombres, les ‘années de
plomb’ où sévirent les
Brigades Rouges. Après l’excellent ‘Romanzo
Criminale’, voici une autre variation sur le thème
du polar politique crasseux. Giorgio (Alessio Boni)
est un ancien révolutionnaire contraint de s’exiler
en Amérique du Sud après avoir tué par accident
un gardien de nuit lors d’un attentat à la bombe.
Mais le monde a changé, les utopies communistes
1965 à Saint Cado, petit
village tranquille de la France
profonde. Suzy (la pétillante
Clémentine Célarié) et son
mari Henry (le truculent
Daniel Russo) coulent des
jours heureux depuis vingt
ans, tenant le salon de
coiffure du village. Mais Suzy, avec le départ des
enfants, se rend compte que sa vie tourne en rond
et veut sortir de la monotonie. Elle saisit l’occasion
un jour en proposant à son mari, occupé sur un
autre client, de coiffer le facteur, suprême horreur
en ces temps pré-68 ! La libération de la femme
c’était pas encore ça et il était inconcevable qu’un
28 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
ont vécu, et il revient de son exil, bien décidé
à retrouver une vie normale au travers d’une
demande de réhabilitation. Et c’est paradoxalement
en ne reculant devant aucune bassesse qu’il va
tenter de devenir riche. Ordure intégrale, il va
racketter, faire chanter, tabasser, tout en étant luimême
malmené par un flic pourri qui le surveille
et l’utilise (Michele Placido, superbe en ripou un
peu plouc). Le tout est mis en image avec luxe et
excentricité, le côté léché masquant la pourriture
des lieux, tels les personnages et leurs masques
de normalité. Un polar pessimiste et cynique dont
la fin vous marquera à coup sûr.
Bien dégagé derrière les oreilles
De Anne Deluz, avec Clémentine Célarié, Daniel Russo et François Silvant
AV Distri
Des serpents dans l’avion
De David R. Ellis, avec Samuel L. Jackson et Julianna Margulies
Metropolitan / Media Diffusion
Pur moment de divertissement
décerébré, assumé de
bout en bout et d’un rythme
sans faille, ce film fera à tous
les coups le bonheur des
gens qui aiment regarder
des serpents (en 3D, ouf !)
se faire électrocuter, broyer,
griller au lance-flamme, cuire au micro-onde et
j’en passe, tout ça dans la joie et la bonne humeur.
On remarque immédiatement que bien que ce film
soit commercial, rien n’a <strong>été</strong> laissé au hasard pour
satisfaire le fan qui sommeille en nous. Prenons
par exemple cette édition ‘prestige’ : la jaquette
est en simili peau de serpent et le DVD comprend
Yamine Guettari
coiffeur s’occupe du sexe opposé. <strong>Cet</strong> événement
a priori anodin va déclencher une escalade dans
le couple, menant à une rupture cinglante qui va
diviser tout le village… Ce téléfilm, typique des
petites productions sympathiques des mercredis
de la TSR, de France 2 ou France 3, se veut
d’abord une comédie. Et il y parvient efficacement
grâce à une brochette d’acteurs à la fois typiques
et réalistes, dont de nombreuses figures romandes
croisées sur la TSR. Les péripéties s’enchaînent et
la prometteuse réalisatrice genevoise Anne Deluz
sait allier critique sociale et légèreté, émotion et
rire.
Yamine Guettari
des pistes Dolby 5.1 et une quantité phénoménale
de bonus. Mais assez de détails, passons au film !
Autant dire que l’on ne s’ennuie jamais : dix minutes
pour l’histoire, cinq minutes pour présenter
les futures victimes (la blonde, le businessman,
le rappeur,...), et l’avion décolle ensuite pour un
massacre non-stop de serpents et de personnages
secondaires dans des conditions toujours plus
absurdes et réjouissantes. Heureusement, le très
charismatique Samuel L. Jackson sera là pour
sauver les gentils et punir les méchants. Génialement
régressif et festif, on adore !
Sivan
d’articles sur www.murmures.info/cinema
Slevin
De Paul McGuigan, avec Josh Hartnett, Lucy
Liu, Bruce Willis
Metropolitan / Media Diffusion
L’Ecossais Paul McGuigan
est un nouveau venu qui a su
se faire remarquer grâce à
son épatant ‘Gangster n°1’,
film de malfrats à l’anglaise
qui prenait le contre-pied de
la recette truculente de Guy
Ritchie, l’autre spécialiste du
genre. Il confirme avec ce ‘Slevin’ sa capacité à
faire de bons films de gangsters à retournements
de situation (style ‘Usual Suspects’), avec des
moyens hollywoodiens. Car diriger Josh Hartnett,
en looser à grande gueule, Lucy Liu (en bavarde
sautillante et attachante) et, excusez du peu,
Bruce Willis (impressionnant dans son rôle de
tueur implacable), Morgan Freeman et Sir Ben
Kingsley (deux parrains archétypaux), ça doit
mettre une sacrée pression ! Grâce à un scénario
malin, dans lequel un jeune paumé se voit mêlé
à une guerre des gangs séculaire qui verra
manipulations et trahisons se multiplier avant le
grand coup de théâtre final, des dialogues vifs
et un côté dur sous un vernis fun, ‘Slevin’ vaut
le détour. Côté bonus c’est un peu léger avec un
making of promotionnel donc peu intéressant et
des commentaires paresseux. Les scènes coupées
donnent par contre un éclairage différent au film
(surtout la fin alternative que j’aurais presque
préférée ainsi).
Yamine Guettari
CONCOURS réservé aux abonnés,
dans la limite des stocks disponibles
Gagne un exemplaire des DVD mentionnés
ci-dessous en envoyant un mail à :
concours@murmures.info avec ton adresse.
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné
pour ce numéro. Merci à Moviemento et AV Distri
Arrivederci Amore Ciao
Frenetic Films / Moviemento
Bien dégagé derrière
les oreilles
AV Distri

Avec le soutien de la République
et canton de Genève
NEUCHATEL
INTERNATIONAL
FANTASTIC FILM FESTIVAL
OFFICIAL SPONSORS
7
3-8 JUILLET 2007
EME ÉDITION
NOUVEAU EN 2007
NIFFF
OPEN AIR
INFORMATIONS & BILLETTERIE
WWW.NIFFF.CH

Dvd
Fast Food Nation
De Richard Linklater, avec Greg Kinnear, Catalina Sandino Moreno, Ashley Johnson.
Ascot Elite Home Entertainment
Avatar de la série de films
contestataires qu’a récemment
produit Hollywood
(‘Super Size Me’, ‘Lord Of
War’, ‘Une vérité qui dérange’),
‘Fast Food Nation’ nous
emmène dans les coulisses
de la ‘malbouffe’ américaine
et montre l’envers du rêve américain. Car même
si le titre laisse à penser qu’on va se concentrer
sur les dérives de l’industrie alimentaire aux USA,
le film suit différents personnages et par là même
dévoile les excès du système capitaliste américain,
intégralement dévoué à l’adoration du dieu Dollar
au mépris de tout le reste. Du cadre en marketing
30 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
enquêtant sur la qualité de la viande des burgers
(dont des études indépendantes montrent qu’ils
contiennent… de la merde !) et découvrant des
abus, aux clandestins mexicains travaillant dans
des conditions infâmes pour un salaire de misère,
en passant par les étudiants contraints de travailler
dans les fast-food après les cours, tout se recoupe
pour argumenter la tirade de Kris Kristofferson en
paysan fatigué qui résume le propos : une Machine
vouée au profit s’est emballée et elle broie tout sur
son passage, sans distinction. Un film salutaire,
aux séquences choc (les abattoirs…).
Les fils de l’homme (édition collector 2 DVD)
De Alfonso Cuarón, avec Clive Owen, Julian Moore, Michael Caine.
Universal Pictures
Il y a des films qui, malgré
toutes leurs qualités, passent
inaperçus dans les salles
obscures. C’est le cas de ce
bijou du prodige mexicain,
qui démontre qu’il est un des
meilleurs metteurs en scène
actuels. Ce redoutable film
d’anticipation montre un futur sombre dans lequel
le monde, sauf la Grande-Bretagne, est plongé
dans le chaos. De plus, pour une raison inconnue,
l’humanité est devenue stérile et marche vers sa
fin. L’Angleterre, pour se protéger des millions de
réfugiés qui affluent, est devenue un inquiétant
état policier, délabré et violent. C’est alors qu’un
Yamine Guettari
obscur bureaucrate, contacté par son ex-épouse
révolutionnaire, va se retrouver à devoir protéger
un miracle : une réfugiée enceinte. Une course
contre la montre commence pour la conduire
en sûreté. Filmé caméra à l’épaule, parsemé de
renversants plans séquences (la bataille finale est
dantesque), le film est immédiatement immersif et
bénéficie des excellentes compositions de Clive
Owen et d’un Caine en grande forme. Les bonus
permettent de découvrir la prouesse technique
derrière cette mise en scène parfaite, ainsi que
la profonde thématique politique qui sous-tend le
métrage.
Président
De Lionel Delplanque, avec Albert Dupontel, Jérémie Renier, Claude Rich.
Europacorp / Moviemento
Ah ben tiens, la France se
mettrait-elle aussi au thriller
politique, genre que nos
amis américains maîtrisent
si bien ? On pourrait le
croire en commençant le
visionnage de ce film au
casting audacieux, donnant
l’occasion au comique, comédien et réalisateur
Dupontel de camper le président de la République.
Ce qu’il, disons-le tout de suite, ne réussit qu’à
moitié : souvent crédible mais parfois trop dans
la caricature, il alterne le bon et le ‘too much’. En
fait, plus qu’un film politique, ‘Président’ analyse
l’influence du pouvoir sur l’idylle d’un brillant
Yamine Guettari
jeune homme avec la fille du président, amour
qui lui ouvre les portes de l’Elysée et de l’intimité
d’un homme d’état complexe, fait d’ombres et
de lumières… Les arcanes du pouvoir sont très
bien représentés, c’est le point fort du film, les
dialogues sont précis et incisifs, l’excellent Claude
Rich en tirant le meilleur parti dans le rôle du vieux
Pygmalion qui a ‘fait’ du président ce qu’il est.
Un bon film, techniquement irréprochable, mais
qui n’explore malheureusement pas assez le côté
politique pour laisser la place à la romance (choix
qu’explique Delplanque dans son très éclairant
commentaire audio).
Yamine Guettari
Source (ZDROJ)
De Martin Marcecek,
Script : Martin Marcecek, Martin Salsky
Avdistri/Alerte Verte
L’or noir ou pétrole, sujet
inépuisable et truffé de
controverses… Grâce à ce
documentaire on découvre
la région de Bakou, en
Azerbaïdjan, où est construit
le nouvel oléoduc. Des images
témoignent qu’il est dangereux
de vouloir filmer de trop près, les autorités n’étant
jamais très loin du site. Un travail qui essaie de
nous faire réaliser les enjeux pour les populations,
qui perdent petit à petit leurs terrains, sans qu’on
leur demande leur avis, ni les dédommage. Un
ouvrier travaillant pour le business du pétrole
gagne environ soixante euros par mois, ce qui ne
lui permet pas de faire vivre sa famille, pendant
que la corruption permet à certains de se faire
construire de magnifiques villas. Ce sont les petits
travailleurs qui devront rembourser les prêts de la
banque mondiale, pour les infrastructures liées au
pétrole. Ces prêts sont-ils vraiment une bénédiction
pour le peuple ? Un documentaire intéressant et
révoltant de septante-cinq minutes, en version
originale russe sous-titrée, construit avec des
archives et des témoignages de travailleurs,
membres de syndicats, etc. Pas de bonus, mais
sur le site (www.alerte-verte.com) vous trouverez
passablement d’informations.
Carole-lyne Klay
CONCOURS réservé aux abonnés,
dans la limite des stocks disponibles
Gagne le DVD ‘Fast Food Nation’ et fais mieux
connaissance avec le ‘Président’ en envoyant
un mail à : concours@murmures.info avec ton
adresse. Le nombre de concours est limité à cinq
par abonné pour ce numéro. Merci à Ascot Elite Home
Entertainment et Moviemento.
Fast Food Nation
Ascot Elite Home
Entertainment
Président
Europacorp/Moviemento

Casino Royale (édition collector 2 DVD)
De Martin Campbell, avec Daniel Craig et Eva Green.
Columbia / Disques Office
Après un succès considérable
au cinéma, le dernier-né de la
franchise James Bond débarque
en DVD, dans une édition simple,
et une collector que nous avons
pu tester. Paradoxalement, le
constat est sans appel : par
rapport aux copieuses rééditions
en DVD des anciens opus, gavées de bonus, celuici
se montre un peu avare malgré un second disque
dédié à cet effet. Trois documentaires en tout et
pour tout : un retour décousu sur la naissance
du film (trop lacunaire pour intéresser), un gros
plan sur les scènes d’action (plus instructif) et
un retour sur les précédentes James Bond girls,
Super Nacho
De Jared Hess, avec Jack Black.
Paramount Pictures / Rainbow Home Entertainment
Piètre cuisinier dans un
monastère mexicain pour
orphelins, le frère Ignacio
(Jack Black, avec ventre et
moustache) rêve de devenir
un Luchadore ! Il idéalise
la vie de ces catcheurs
masqués depuis sa petite
enfance et rêve de tenter sa chance sur le ring,
pour devenir le nouveau Santo. Un concours de
circonstances (et la volonté d’impressionner la
belle Encarnación, la nouvelle sœur du monastère)
le poussera à tenter sa chance. Pour cela, il lui
faut deux choses : un costume et un partenaire !
Mais sachez que ni les coups et blessures, ni les
défaites humiliantes n’arrêteront Nacho et son
The Queen
De Stephen Frears, avec Helen Mirren et Michael Sheen.
Pathé ! / Dinifan
Le Britannique Stephen
Frears a touché un peu à
tous les genres de films,
mais avec une certaine
prédilection pour les drames
en costume. Récemment,
il s’intéresse beaucoup aux
relations entre les grands
personnages politiques de son pays. Après une
étude des relations complexes entre Tony Blair et
Gordon Brown (le téléfilm ‘The Deal’), il présente
une étude de l’impact de la mort de Lady Di sur
le comportement politique de la reine Elizabeth
II, et l’influence du tout frais (à l’époque) premier
ministre Blair dans la gestion de cette crise par la
famille royale. Réaliste, précis, alternant images
qui parlent de leur vision du personnage, une
idée prometteuse mais dont le résultat sonne
creux. Aucun problème pour le transfert du film
ceci dit, l’image restitue bien les contrastes qui
vont jalonner le film (le noir et blanc du début,
le soleil de Madagascar, les tons plus ternes du
Monténégro) et le son est très très généreux,
exploitant à fond le home cinéma. On retrouve (ou
découvre) avec plaisir ce Bond flambant neuf, plus
bourrin et plus humain à la fois (on comprend enfin
son rapport aux femmes), qui ramène la franchise
dans les années 2000 sans coup férir.
Yamine Guettari
nouveau compère maigrichon amateur de maïs,
le bien nommé Esqueleto ! Inspirée d’une histoire
vraie, cette adaptation écrite par Mike White (qui
avait déjà écrit et joué dans ‘Rock Academy’) a
cependant de la peine à sortir des gros clichés des
comédies américaines et prend des raccourcis un
peu faciles. Très court (le film dure moins d’une
heure et demie), le DVD se rattrape en proposant
de nombreux bonus, notamment d’étonnantes
scènes coupées et des documentaires. Un film
pas aussi mauvais qu’on pourrait le croire (surtout
en regardant la fourre), mais pas aussi bon qu’il
aurait pu l’être.
Vincent Gerber
d’archive et dialogues ciselés rendant ce point de
vue sur la vie de ces personnages très crédible
en les humanisant, le film passionne de bout en
bout. Frears fait preuve de sa finesse coutumière
dans l’analyse et la définition des caractères tout
en laissant une petite dose d’humour et d’ironie
toute british bienvenue. Helen Mirren mérite sans
discussion son Oscar de meilleure actrice tant elle
EST cette reine enfermée dans une étiquette qui
l’éloigne dangereusement du peuple, tandis que
Michael Sheen reprend efficacement le costume
de Blair, improbable sauveur de la monarchie à
l’anglaise. Brillant !
Yamine Guettari
Plus d’articles sur www.murmures.info/cinema
La trilogie Shogun
De Kinji Fukasaku, Norifumi Suzuki,
Yasuo Furuhata, avec Sonny Chiba.
HK Vidéo / Media Diffusion
Après le merveilleux coffret
consacré à la série ‘Streetfighter’,
HK persévère en
nous offrant trois nouveaux
films avec le grand Sonny
Chiba, emblématiques d’une
époque bénie où le Jidaï-
Geki tentait de renaître de
ses cendres. En retraçant une page importante de
l’histoire du Japon (l’ère Tokugawa), la Toeï tente
avec ‘Shogun Samouraï’ de réhabiliter ce genre
tombé dans l’oubli. Habitué des films de Yakusa,
le réalisateur Kinji Fukasaku livre une œuvre foisonnante,
violente et complexe. ‘Shogun Ninja’ est
lui un pur délire pop, une curiosité à découvrir de
toute urgence. Attendez de voir le clan des Ninjas
Araignées dans un ballet aérien surréaliste ! Véritable
manga live donnant dans le n’importe quoi
jouissif avec un Sonny Chiba plus démoniaque que
jamais en méchant. Un régal. Avec ‘Shogun Shadow’,
chant du cygne ultime du chambara autant
que du Jidaï-Geki, le cinéaste Yasuo Furuhata
se lance dans un dernier baroud d’honneur. En
résulte un film âpre très éloigné des dérapages
que connut le genre. Le métrage se clôt (et clôt
également un genre) sur un sensationnel duel au
sabre entre Ken Ogata et Sonny Chiba tous deux
impériaux.
Jean-Yves
CONCOURS réservé aux abonnés,
dans la limite des stocks disponibles
Gagne l’édition 2 DVD collector du dernier James Bond
et un DVD de l’excellent ‘Les fils de l’homme’ en envoyant
un mail à : concours@murmures.info avec ton
adresse. Le nombre de concours est limité à cinq
par abonné pour ce numéro.
Merci à Disques Office et Universal Pictures.
Casino Royale
Columbia / Disques Office
Les fils de l’homme
Universal Pictures
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 3

Dvd Plus
Newport Beach, saisons 1 à 3
De Josh Schwartz avec Benjamin McKenzie, Peter Gallagher, Kelly Rowan, Mischa Barton.
Warner Home Video
J’entends d’ici le cri rauque
de la gent masculine
(nooooooon !) et le hurlement
de plaisir de ces demoiselles
(hiiiiiiiiiiiiiii !) quand on
prononce ‘Newport Beach’.
Mais ‘Newport Beach’, The
‘O.C.’ en VO (pour Orange
County), n’est pas si cul-cul qu’elle veut bien le
paraître. Du moins au premier abord, parce qu’au
deuxième : ras bord ! (je me demande si cette
‘blague’ passe bien à l’écrit ?). Dans la première
saison, Josh Schwartz (le créateur) reprenait les
codes du soap pour ados pour mieux les détourner.
Afterlife, saison 1
De Stephen Volk avec Lesley Sharp et Andrew Lincoln.
Studio Canal / Disques Office
Alison Munday voit des
morts depuis un accident
dans son enfance. Elle est
usée psychiquement par ce
contact permanent avec une
réalité effrayante. Robert
Bridge est enseignant en
psychologie, terre-à-terre,
sceptique, qui ne se console pas de la mort de son
jeune fils. En croisade contre les charlatans, il ne
croit pas au paranormal et organise une rencontre
entre ses étudiants et la médium pour prouver la
supercherie. <strong>Cet</strong>te rencontre va bouleverser ses si
solides convictions. Présenté comme ça, je suis sûr
que vous vous dites ‘Déjà vu !’ Il est vrai qu’après
Kingdom Hospital
De Craig R. Baxley, sur une idée de Stephen King.
Columbia / Disques Office
Entre Stephen King et le tube
cathodique c’est une longue et
fructueuse collaboration. Si les
adaptations de ses romans au
cinéma avaient très bien commencé
(‘Carrie’), c’est bien à
la télévision que les pavés du
maître furent les mieux retranscrits (‘Le fléau’).
Avec ‘Kingdom Hospital’, le King innove en créant
sa propre série. Fatigué de ne jamais voir un dénouement
cohérent dans les séries TV actuelles se
perdant au fil des saisons, Stephen King décide de
se lancer dans l’aventure en imaginant cette histoire
d’un hôpital hanté, dans le Maine bien sûr. En
adaptant la série danoise ‘The Kingdom’, créée par
32 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
L’histoire du gars de la cité qui débarque chez
de gentils rupins sent le déjà-vu, mais ici il y a
une ironie constante dans les dialogues, des
références astucieuses qui rendent le tout sympa
(d’autant que le héros Ryan amoche bien tout ce
petit monde friqué). Malheureusement dans les
deux saisons suivantes, le tout redevient un peu
plus convenu et tourne au Dawson (parce qu’il y a
du drame à la pelle et des thématiques adultes) à
Beverly Hills (pour le cadre). C’est parfait pour les
ados ou les plus âgés qui veulent se vider la tête,
mais ça va pas plus loin. Profitez quand même de
la sortie de la saison 3 pour vous faire une cure.
Yamine Guettari
le ‘Sixième sens’ ou la série ‘Médium’, le pitch
d’Afterlife apparaît éculé. Pourtant les six premiers
épisodes de cette série britannique se démarquent
par un traitement soigneux, léché, très ancré dans
le réel sans les oripeaux américains habituels. Le
créateur du programme, habitué au genre, choisit
d’éviter le format classique policier mais sait tout
de même ménager péripéties et suspense dans un
tempo convenable, avec des passages vraiment
effrayants. Le coffret contient les six premiers
épisodes de la saison 1, sans aucun bonus, mais
à prix sympa. Pour la saison 2, elle se fait toujours
attendre sur les ondes.
Yamine Guettari
Lars Von Trier, le King l’imprègne de manière jouissive
de sa patte singulière en la transposant dans
le quotidien américain. Treize épisodes fortement
référentiels à son œuvre littéraire. Malheureusement,
ce qui commence très bien (épisode pilote)
s’essouffle rapidement sur la longueur. Malgré cet
aspect, la série est indispensable à tout bon fan
du King pour se délecter de ces moments inédits
que l’on croirait tout droit sortis de l’un de ses romans.
En bonus, plein de commentaires audio de
Stephen King (alléluia), du réalisateur, du producteur,
du superviseur des FX, et un making of.
Jean-Yves
d’articles sur www.murmures.info/cinema
The Shield, saison 3
De Shawn Ryan avec Michael Chiklis,
Catherine Dent, Walt Goggins,
Benito Martinez
Sony Pictures / Disques Office
Et bien la saison 3 aura
mis le temps à arriver, on
n’en pouvait plus d’attendre
de revoir les exploits de la
Strike Team et de son gentil
pourri de chef, l’ambivalent
Vic McKay. Et ô surprise,
on retrouve notre équipe de
choc en 16:9 ! Cela donne à
la série un petit cachet cinéma assez plaisant par
rapport au 4:3 de la diffusion télé. Côté péripéties,
on est gâté puisque la Strike Team va avoir du
mal à gérer son braquage du train de l’argent
des Arméniens : leur boss les menace tandis
que le malin Dutch enquête sur cette affaire. Et
là l’impensable va se produire : l’indestructible
cohésion du groupe va se fissurer. Mais tout le
monde en prend pour son grade dans cette épique
saison 3 : Aceveda descend aux enfers suite à une
agression, Julian se fait tabasser parce qu’il est
gay, Dutch pète un câble… Ça bouge ! Et, cerise
sur le gâteau, on a sept (!) commentaires audio,
un making of d’1h20 du ‘final’ de la saison (sans
langue de bois, sans censure) et une flopée de
scènes supprimées. ‘The Shield’ demeure, avec
son style coup de poing et ses personnages très
travaillés, une des meilleures séries policières de
tous les temps (avec ‘The Wire’ bien sûr).
Yamine Guettari
CONCOURS réservé aux abonnés,
dans la limite des stocks disponibles
Gagne l’intégrale de la série ‘Kingdom Hospital’ et
l’une des trois premières saisons de ‘Newport Beach’
en envoyant un mail à : concours@murmures.info
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité
à cinq par abonné pour ce numéro.
Merci à Disques Office et Warner Home Video
Kingdom Hospital
Columbia / Disques Office
Newport Beach
Warner Home Video

Plus d’articles sur www.murmures.info/theatre
l’Arsenic
L’Arsenic, théâtre ou centre d’art à Lausanne, cultive sa différence et c’est une vraie réussite.
Le temps d’un rayon de soleil, sa directrice Sandrine Kuster nous parle d’elle un peu, de son
lieu beaucoup…
Vous dirigez l’Arsenic, quel est votre
parcours ?
Je termine cette semaine ma quatrième saison à
l’Arsenic. Après l’école de théâtre Serge Martin,
j’ai travaillé avec l’équipe du Théâtre de l’Usine.
En parallèle, j’ai collaboré en tant qu’actrice avec
la Cie des Basors. Après une année sabbatique en
Afrique du Sud, j’ai intégré l’équipe du festival de la
Bâtie pour m’occuper de la programmation théâtre
durant quatre éditions. En 2002, j’ai commencé
à préparer ma première saison à l’Arsenic et j’ai
passé le certificat en gestion culturelle.
Femme et ‘directrice’, un rôle facile ?
Diriger un théâtre implique de donner une direction
à une équipe et je dirais que les collaborateurs
masculins résistent parfois ou prennent moins
au sérieux une direction féminine. Les femmes
doivent produire plus d’énergie ou trouver une
force supplémentaire pour s’imposer en tant que
directrice, bien qu’elles aient autant de capacités
que les hommes, et ce dans tous les domaines
professionnels. Il y a plus de femmes aujourd’hui
à des postes de direction dans la culture. J’espère
qu’un jour, on ne le remarquera plus, que cela sera
devenu normal.
Un peu d’histoire. L’Arsenic, pourquoi ?
Dans les années 70, des artistes de la scène ont
voulu se démarquer des théâtres institutionnels.
Ils se sont d’abord exprimés dans la rue, dans
des lieux non dévolus à l’art. Dans les années
80, ces ‘marginaux’ ont revendiqué des espaces
pour développer leur démarche. En 1989, sous
l’impulsion de Jacques Gardel, la Ville de Lausanne
a transformé en théâtre les ateliers mécaniques de
l’actuelle école EPSIC. Depuis 1995, la Fondation
Arsenic veille à la bonne gestion du lieu.
L’Arsenic c’est une programmation atypique,
entre théâtre déjanté, installation sonore,
performance, danse…
Depuis le début, l’Arsenic a encouragé les artistes à
prendre des risques, autant dans la forme que dans
le fond. Les enjeux artistiques des compagnies
indépendantes n’étaient pas liés à des attentes
économiques ou de fréquentation. L’Arsenic a <strong>été</strong>
marqué très tôt par cet esprit de liberté créatrice,
le mélange des disciplines, le goût du laboratoire.
Concernant la programmation, je compose avec
l’actualité des artistes. Ils proposent des textes, des
sujets, des concepts, un ‘esprit Arsenic’ intervient
après, selon leur envie de sortir de leurs propres
Théâtre
sentiers battus. En outre, les spectacles en accueil
visionnés auparavant, marquent esthétiquement
la saison de formes singulières, originales ou
audacieuses.
L’image très forte, tant par les photos choisies
que par le graphisme, participe également au
côté décalé de l’Arsenic.
L’Atelier Poisson dirigé par le graphiste Giorgio
Pesce travaille depuis près de dix ans pour
l’Arsenic. <strong>Cet</strong> atelier prend beaucoup de liberté tout
en captant au plus près l’esprit d’une démarche
artistique et l’actualité du théâtre. Il n’hésite
pas à choquer gentiment, à utiliser l’humour,
la communication est un secteur où l’on peut
s’amuser, sans censure.
Pourquoi ce tarif unique à 13 fr. ?
Dès la deuxième saison en 2003, nous avions
remarqué une certaine confusion dans l’application
du plus ‘juste’ prix. Ce tarif a <strong>été</strong> calculé en
fonction d’une moyenne de toutes les entrées,
mais il encourage surtout chacun à découvrir un
spectacle. Il a finalement transmis une image
plus accessible et plus attirante d’un centre d’art
scénique contemporain, il a démocratisé l’accès à
l’Arsenic.
Vous proposez même un service de crèche !
D’où vient cette idée ?
Le service de crèche existait déjà à l’époque de
Thierry Spicher, le précédent directeur. A mon
arrivée, nous avons dû cesser ce service gratuit car
aucun de nous n’était au bénéfice d’une formation
d’infirmier ou d’éducateur. Après quelques années
sans, Denis Maillefer m’a mise en contact avec
Aline Leresche, éducatrice de la petite enfance,
et c’était reparti, pour la plus grande joie des
parents !
www.theatre-arsenic.ch
Mary L. Pellet
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 33

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Plus d’articles sur www.murmures.info/arts
Entropia La nouvelle exposition de
la Maison d’Ailleurs nous
plonge dans les mondes
futuristes de Christian
Lorenz Scheurer. <strong>Cet</strong>
artiste d’origine bernoise
se destinait initialement
à la bande dessinée puis
au court-métrage. Après
avoir <strong>été</strong> frappé par la
foudre, il décida de tenter sa chance à Hollywood
où il fut très vite engagé comme concepteur. Dès
1995, il a travaillé sur les visuels des projets
cinématographiques les plus ambitieux. L’exposition
nous propose de découvrir les multiples facettes
de son talent. Spectaculaires paysages urbains,
décors numériques de films tels que Dark City,
Matrix, Final Fantasy ou
Animatrix, conception de
jeux vidéos (Final Fantasy
IX, Spore), les univers de
Scheurer sont denses et
immersifs. S’il travaille sur
ordinateur, sa technique
doit beaucoup à la peinture
traditionnelle, ce qui donne
une atmosphère singulière
à ses illustrations. Au rez,
ne manquez surtout pas
le petit espace consacré
à ses carnets de croquis.
Fidèles compagnons de
voyage, il y couche ses
idées et ses impressions qui servent souvent
de base à ses travaux. Vous y découvrirez de
véritables petites merveilles d’imagination et de
finesse. C’est en visitant le deuxième étage que le
titre de l’exposition s’explique enfin. Une collection
de timbres géants y est présentée. Elle dévoile les
personnages et les événements majeurs d’une
planète imaginaire nommée ‘Entropia’. Ce projet
personnel de grande envergure est le plus récent
de Scheurer, un livre vient de paraître et un film
devrait bientôt voir le jour.
Jusqu’au 23 septembre 2007 à la Maison d’Ailleurs
www.ailleurs.ch
San
Figures de l’artifice
Séparée de Jacques
Hainard, aujourd’hui
directeur du Musée
d’Ethnographie de
Genève, l’équipe du
Musée d’Ethnographie
de la Ville de
photo : Alain Germond © MEN
Neuchâtel (le ‘MEN’)
poursuit depuis deux ans, avec son nouveau conservateur
Marc-Olivier Gonseth, dans la lignée originale
et provocatrice qui caractérise cette institution depuis
les années 1980. Chaque année ou presque
nous apporte ainsi sa nouvelle exposition temporaire,
avec une constance réconfortante qui n’est
pas sans rappeler la filmographie de Woody Allen…
Et c’est à chaque fois l’occasion de susciter (c’està-dire,
en somme, d’imposer subrepticement) aux
visiteurs une réflexion sur un thème d’actualité dans
notre soci<strong>été</strong> en mettant en évidence ses équivalences
et ses ramifications à travers notre Histoire et
dans d’autres cultures.
‘Figures de l’artifice’ est à l’affiche depuis le
11 novembre 2006 et devrait y rester jusqu’au
11 novembre 2007. Pour cette exposition, le
MEN s’est intéressé aux technologies de pointe
susceptibles de modifier dans un avenir proche le
concept même d’humain qui est au centre de la
démarche anthropologique. Placée sous le signe
de l’ingénieur Dédale et de la créature Minotaure, la
démarche est simple : il s’agit de faire se rencontrer
les mythes séculaires de l’Homme s’interrogeant sur
son identité avec une réalité proche dans laquelle il
pourra peut-être la transformer ‘à sa guise’, ou du
moins selon les désirs que lui dicte son Histoire.
Le masque de rituel amovible côtoie ainsi le masque
définitif de la chirurgie esthétique : mais un masque
qui remplace le visage est-il encore un masque ?
Proches de statuettes religieuses inertes auxquelles
on prête volontiers des qualités vivantes se trouvent
des automates et des robots mobiles mais pourtant
encore bien inhumains : la frontière entre l’Homme
et la Machine serait-elle donc déjà brouillée depuis
longtemps ?
Jusqu’au 11 novembre 2007 au MEN
www.men.ch
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne une invitation pour ‘Entropia’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à la Maison d’Ailleurs
Nbs
Mignonne,
allons voir
si la rose…
Arts
Dans une salle souterraine de la Fondation Bodmer
s’ouvre la caverne aux trésors, hantée de muses,
gardée par les portraits de Ronsard et Cassandre,
placée sous le patronage bienveillant de Pétrarque.
Aux trésors, avec un pluriel indispensable, tant
chaque œuvre présentée est une merveille dont il
semble que les facettes précieuses soient infinies :
penchez-vous sur un ouvrage et son histoire, sur
celle de son auteur, de son propriétaire, de son
collectionneur et bien entendu sur son contenu
littéraire, vous suivrez un fil qui vous entraînera
dans des dédales somptueux. Fil dévidé par
M.Ducimetière, conservateur du Musée Barbier
Mueller, qui a apporté toute son attention à chaque
détail, de la thématique de chaque vitrine, à son
éclairage, à la musique de fond (mise en musique
de poèmes de Ronsard).
Bibliophiles, amoureux de la poésie, de la littérature,
de l’histoire même (les poètes de l’époque
gravitant dans l’entourage des rois, s’enflammant
pour ou contre la Réforme…), voilà une exposition
émouvante et indispensable, à laquelle vous
prévoirez de consacrer quelques heures pour
laisser votre esprit vagabonder et s’émerveiller.
Pour comprendre à quel point chaque aspect des
pièces présentées est précieux, il est fortement
recommandé de faire une visite commentée et
pour continuer à rêver les yeux ouverts chez
vous, d’acquérir le catalogue préfacé par Jean
d’Ormesson, et auquel M.Ducimetière a apporté
toutes ses lumières et sa passion.
Jusqu’au 22 juillet 2007 à la Fondation Bodmer
www.fondationbodmer.org
Invitation
Entropia
Isandre
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 35

Livres
Scott Lynch et son gentleman cambrioleur
Pas encore trentenaire, Scott Lynch débarque dans le monde de la fantasy avec un premier
roman original et captivant, unanimement salué par la critique, déjà traduit en quinze
langues et en cours d’adaptation au cinéma ! Le jeune Américain a bien voulu répondre à mes
questions sur ce premier tome des ‘Salauds Gentilshommes’.
36 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
Ce roman se démarque
clairement de la fantasy
classique. Qu’est-ce qui
vous a inspiré ?
C’est un mélange d’influences
– films d’action, romans
policiers, fantasy et magie,
histoire, etc. Je voulais une
intrigue plutôt complexe, un
duel d’intelligence, tout cela dans un décor urbain
plus avancé socialement parlant que le décor présenté
d’habitude dans la fantasy ‘traditionnelle’.
Etes-vous un grand lecteur vous-même ?
J’essaie de toujours lire. Mon objectif est cent
romans par année, mais généralement j’arrive à
en lire soixante ou septante. Mes auteurs préférés
sont entre autres Matthew Woodring Stover,
Fritz Leiber, Frank Herbert, Ray Feist, Robert
E. Howard, Nathanael West, Alexandre Dumas,
Herman Melville, et Elmore Leonard. J’ajouterais
aussi Mary Gentle et Tim Powers.
Vous avez déjà prévu six suites à Locke
Lamora. Avez-vous déjà les intrigues de
chaque tome ?
Oui, j’ai une idée assez précise de ce qui doit se
passer dans chaque tome, surtout vers la fin. Ce
que les lecteurs vont voir est la transformation
accidentelle de Locke en un homme plus ou moins
respectable et ses efforts pour laisser son passé
de criminel derrière et utiliser ses talents pour une
plus grande cause.
A la fin de ce premier volume, Locke quitte
Camorr, une ville vraiment fascinante. Va-t-il
y revenir ?
Chacun des quatre premiers tomes de la série va
explorer une autre grande ville. Chacun des tomes
impairs contiendra aussi des flash-back, comme
dans le premier volume, dévoilant toujours plus sur
le passé de Locke et la ville de Camorr. Mais la
ville elle-même sera revisitée plusieurs fois dans la
deuxième partie de la série.
De qui est inspiré Locke Lamora ?
Bien qu’il ait <strong>été</strong> partiellement inspiré par un
personnage d’un jeu de rôle que j’ai interpr<strong>été</strong> (trop
brièvement), il est surtout le résultat d’une réflexion
sur le fait qu’il serait intéressant de placer un escroc
dans un décor de sorcellerie et d’épée. La fantasy
déborde de voleurs, cambrioleurs et d’autres
pilleurs. Je me suis dit qu’un criminel plus social et
intellectuel serait une nouveauté bienvenue.
Ce premier tome conclut une histoire,
pourquoi avoir choisi de faire des tomes
indépendants ?
Pour satisfaire le lecteur. La capacité de trouver
une vraie fin à un livre est quelque chose que
même certains des auteurs que j’apprécie devraient
exercer. Bien que ce soit manifestement une série,
je voulais que chaque tome donne un sentiment de
plénitude avant de passer au suivant.
Le roman a <strong>été</strong> très bien reçu par les
critiques. Vous y attendiez-vous ou c’était
une surprise ?
C’était une agréable surprise. Bon, en tant
qu’auteur, tu envoies ton livre dans la nature en
espérant que ce sera le plus grand événement
depuis l’invention de l’imprimante, mais quand tu
reçois une telle quantité de réponses positives,
c’est un sacré choc.
N’y a-t-il pas une certaine pression par
rapport aux attentes des lecteurs ?
Absolument ! Mais le stress qu’il y avait à écrire les
deux tomes suivants n’est rien comparé au stress
et à l’angoisse juste avant de vendre le premier…
J’ai entendu dire qu’il y aurait une adaptation
cinématographique. Qu’en pensez-vous ?
Oui, il y aura un scénario en tout cas. Je suis très
excité par l’attention et le soutien financier qu’un
tel projet apporterait au livre ; mais les livres sont
ma priorité, mon travail, ma passion et ma façon
la plus pure de m’exprimer. Je n’ai pas vraiment
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne un exemplaire dédicacé des ‘Mensonges de Locke Lamora’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Bragelonne
Plus d’articles sur www.murmures.info/livres
L’histoire…
Locke Lamora est à la tête des Salauds Gentilshommes,
qui sont passés maîtres dans
l’art du dépouillement de nobles familles
riches par le biais de machinations habilement
mises sur pied. Mais alors qu’ils sont
sur le plus gros coup de leur carrière, un
personnage inquiétant fait son apparition à
Camorr et ébranle l’autorité du capa Barsavi,
qui règne sur les divers gangs de la ville.
Locke et sa bande vont se retrouver, contre
leur gré, mêlés à cette histoire et ils devront
faire preuve de toute leur ingéniosité pour se
sortir de là… Entrecoupée de flash-back sur
l’enfance de Locke, l’histoire nous plonge au
cœur d’une ville qui nous happe, avec des
héros vraiment attachants, des méchants
intrigants et une intrigue originale et pleine
d’action. L’humour est bien présent aussi et
le tout forme un excellent roman d’aventure
à la sauce fantasy.
Paru aux éditions Bragelonne
l’intention de participer au film. J’ai discuté avec
les scénaristes et ils donnent l’impression d’être
doués. Je suis ravi de répondre à leurs questions
mais je ne suis pas qualifié pour leur dire comment
faire leur travail. Je serais heureux bien sûr si
un film est fait et qu’il marche bien. Croisons les
doigts.
Avez-vous déjà des idées
pour une nouvelle série ?
Oui, tout à fait. Rien d’aussi
long, je pense, mais différentes
trilogies et quelques
romans indépendants sont
en projet, pour autant que mes éditeurs veuillent
toujours me les acheter au moment voulu.
www.scottlynch.us
Katia Margraf
Mensonges de
Locke Lamora
Scott Lynch
éd. Bragelonnes

Livres
Les 12 animaux totems de l’astrologie chamanique
Lucy Harmer éd. Jouvence
Après une brève explication
sur l’astrologie chamanique,
l’auteure nous donne une
classification selon cette
astrologie des animaux
correspondant à notre
date et lieu de naissance,
qui nous permet d’obtenir,
selon chaque animal, des renseignements sur
notre personnalité en général, mais aussi sur la
carrière, l’argent, la santé et l’amour. Entre autres
Candide
Anna Lietti éd. Zoé
Les fidèles lecteurs du
journal Le Temps connaissent
certainement les chroniques
d’Anna Lietti. Pour les autres,
voici un recueil de plus de
quatre-vingt billets d’humeur
de la chroniqueuse, parus
de 1998 à 2006 dans le
quotidien suisse romand. La plume d’Anna Lietti
se veut tantôt légère, tantôt sérieuse, mais toujours
pertinente et à l’écoute de son temps. La journaliste
Les brumes de Riverton
Kate Morton éd. Presse de la cité
Grace Bradley reçoit
d’Amérique une lettre d’une
jeune cinéaste qui prépare
un film sur les années 20.
Notamment sur la mort du
poète Robert Hunter qui se
suicida un soir d’une grande
réception sous les yeux des
sœurs Hartford de Riverton. Qui plus jamais ne se
parleront. Pour Grace, cela déclenche toute une
vague de souvenirs qu’elle avait enfouis au plus
38 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
choses, nous avons des indications concernant la
compatibilité d’un animal avec les autres. Ouvrage
intéressant et très complet que j’ai testé auprès
de mes amis qui ont tous <strong>été</strong> impressionnés par
la véridicité des informations. C’est un livre qu’on
peut emmener en vacances ou s’en servir pour
mieux connaître la personnalité des membres de
son entourage, que ce soit le bureau, la famille ou
les amis.
Lancelot
d’origine milanaise n’hésite pas à prendre position
sur des sujets qui lui tiennent à cœur, comme
l’assurance maternité. Mais sa force réside surtout
dans sa capacité à relater de manière décomplexée
les petites choses de la vie quotidienne, ainsi que
les comportements sociaux de l’être humain qu’elle
a pu observer ou glaner au fil de ses recherches.
Un bon moment de lecture, qui divertit tout en
poussant à une réflexion plus profonde.
profond de son inconscient. Elle avait tiré un trait
sur cette période et ses secrets, quand elle était
domestique au château. Depuis Grace est devenue
archéologue, mère et grand-mère. Elle se souvient
de cette première journée à Riverton le jour de ses
quatorze ans et jusqu’à cet <strong>été</strong> de 1924 où survint
le drame qui changea sa vie. Beau roman qui nous
fait remonter le temps dans ce début de siècle.
Très agréable à lire !
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Dimitra
Janie
Gagne un exemplaire des ‘Douze animaux totems de l’astrologie chamanique’ en envoyant un mail à :
concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro.
Merci à Jouvence
Un miracle en équilibre
Lucia Etxebarria éd. 0x 8
Eva vient de mettre au monde
sa première fille et décide
de lui écrire une lettre sous
forme d’un journal intime
décousu pour lui expliquer sa
vie, son passé tumultueux,
sa famille et aussi la façon
dont elle a vécu sa maternité
et tout l’amour qu’elle porte
à son enfant. Loin des clichés politiquement
corrects, Eva s’interroge sur l’art d’être une mère
et une femme à l’époque actuelle, avec tous les
désirs parfois antagonistes qui la tiraillent (être
indépendante, active, aimante, romantique, etc.),
toujours avec humour et un franc-parler éclatant.
Récompensé par le prestigieux prix Planeta 2004
en Espagne, ‘Un miracle en équilibre’ se lit comme
on passe une bonne soirée avec des copines, on
rit beaucoup tout en abordant quand même des
sujets sérieux et parfois émouvants.
Katia Margraf
Un soir de décembre
Delphine de Vigan éd. Points Seuil
Vivre dans le souvenir d’un
amour disparu est une
manière de renier le temps
qui passe et aussi de ne
pas grandir. Pour Sara,
qui traîne dans les bars,
un soir de décembre, le
moment est venu de faire
signe à Mathieu, écrivain à
succès, dix ans après la fin de leur brève liaison.
Cependant, Sara ne parvient pas à le rencontrer et
se contente de lui envoyer des lettres énigmatiques,
qui vont dévaster le couple et transformer la vie de
celui qui croyait avoir apprivoisé le passé. ‘Un soir
de décembre’ évoque les pièges de la mémoire, la
persistance du désir, la peur de vieillir, l’infidélité et
l’attachement à travers un mélange de monologue
épistolaire et de style indirect libre, ce qui donne au
roman une tonalité intimiste et pleine de nuances
dans la description des sentiments.
Imma O. Aznar
Les 2 animaux
totems de l’astrologie
chamanique
Lucy Harmer
éd. Jouvence

La reine des morts
Tess Gerritsen éd. Presses de la Cité
Maura est sans aucun doute
le meilleur médecin légiste
de Boston, c’est pour cela
que son amie, l’inspectrice
Jane Rizzoli, lui demande de
venir quand on découvre le
cadavre d’une jeune novice.
Une autre sœur plus âgée a
survécu malgré de multiples fractures du crâne.
Au fil de l’enquête on va découvrir que la jeune
novice venait d’accoucher et que l’autre victime
Putain de guerre !
Joshua Key éd. Albin Michel
L’édition francisée du témoignage
de cet Etasunien
confronté à l’absurdité des
idéaux qu’il a toujours défendus
a un titre très proche du
fabuleux ouvrage que Michael
Herr a commis lors de l’enlisement
d’une autre jeunesse
dans un autre bourbier. Malheureusement ce
conte désertique – le titre de la version originale
– n’a pas le panache de ‘Putain de mort’ et la
Shanghai Fengshui
Nury Vittachi éd. Picquier
Le maître chinois de
fengshui, C.F.Wong, et sa
jeune assistante, Joyce, déjà
présents dans deux autres
romans de Vittachi, ont quitté
Singapour et installé leurs
bureaux à Shanghai. Mais à
peine sont-ils arrivés que les
voilà mêlés à des histoires pas possibles : leurs
locaux sont détruits, ils sont kidnappés par des
végétariens extrémistes et ils se retrouvent avec
revenait d’un séjour à l’étranger où elle avait <strong>été</strong>
l’unique témoin d’un massacre. Mais il n’y a pas
que l’enquête policière qui est intéressante dans
ce roman, il y a aussi le côté sentimental des deux
personnages principaux, Jane qui est enceinte
et Maura qui est confrontée au retour de son exmari.
Tess Gerritsen, qui a longtemps exercé la
médecine, connaît bien son sujet et nous empêche
de fermer ce livre avant la fin.
Eliane Bernard
forme pèche quelque peu. Le fond n’apportera pas
un nouvel éclairage à certains Européens ou intellectuels
de la Côte Est sur une certaine Amérique,
néanmoins les désillusions de ce jeune passionné
d’armes à feu depuis le berceau qui fut élevé dans
une caravane de l’Oklahoma et finit par déserter
l’armée de l’Oncle Sam saura peut-être faire méditer
ses compatriotes non illettrés s’ils se donnent
la peine de parcourir ce récit.
Christian Hamm
un éléphant sur les bras (presque littéralement !)
dans lequel est cachée une bombe destinée à
tuer les présidents américain et chinois ! Avec un
humour décapant, Nury Vittachi nous plonge au
cœur de Shanghai, dans une course poursuite
surprenante, accompagné de deux personnages
terriblement mal assortis, un vieux Chinois radin
et une jeune Australienne un peu paumée. C’est
hilarant du début à la fin et on en redemande !
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne un exemplaire de ‘Shanghai Fengshui’ ou ‘Sugar Daddy’ en envoyant un mail à :
concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq
par abonné pour ce numéro. Merci à Picquier et Encre Fraîche
Shanghai Fengshui
Nury Vitatachi
éd. Picquier
Katia Margraf
Sugar Daddy
Sébastien Ramseier
éd. Encre fraîche
Plus d’articles sur www.murmures.info/livres
Sugar Daddy
Sébastien Ramseier éd. Encre fraîche
Délire sadomasochiste, échangisme,
vendetta familiale mafieuse,
balade post-mortem,
faits divers tragi-comiques,
autant d’histoires, de morceaux
de vies pris sur le vif.
<strong>Cet</strong> excellent recueil nous fait
voyager dans ce monde qui
nous entoure quotidiennement,
tantôt sensibles, tantôt cruelles, ces histoires
sont toujours d’une justesse incisive. ‘Sugar Daddy’
est la première parution d’un jeune auteur genevois
faisant preuve d’une sensibilité toute particulière.
Sébastien Ramseier a le mérite de ne pas juger ses
personnages, il les accompagne simplement dans
un instant choisi de leurs existences, renforçant par
ce biais la puissance de ses récits. Jamais choquantes,
malgré les sujets abordés, ces nouvelles
surprennent par une teneur richement émotionnelle
présente même dans les instants les plus sombres.
Wando Passo
Jean-Yves
David Payne éd. Belfond
Au temps de la guerre de
sécession, Adélaïde rejoint
son époux Harlan dans sa
plantation de Caroline du
Sud. Mais dès l’arrivée,
elle tombe sous le charme
de son demi-frère, métis
esclave et fils d’esclave.
De nos jours, Ramson,
star déchue du rock, se rend à Wando Passo, la
plantation où ont vécu Adélaïde et Harlan, pour
tenter de reconquérir sa femme et reconstruire sa
famille. Mais ses démons intérieurs ne le laissent
pas en paix. Un roman dont la particularité tient
au mélange des différents univers : un aspect très
moderne avec le monde du rock, un autre très
rétro avec la guerre de Sécession, un troisième
ésotérique. Des personnages tourmentés et
passionnants, attachants par leur faiblesse
même. A recommander si vous aimez les romans
sentimentaux, historiques et/ou ésotériques, sans
mièvrerie écœurante.
Isandre
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 39

Sports Plus
SlowUp
un concept qui a la cote !
Dimanche 29 avril 2007. Il fait grand beau mais pas trop chaud. Tant mieux. La journée n’en
sera que plus belle. Car aujourd’hui, c’est décidé, nous ne restons pas à la maison. Emmenant
mari et parents, je vais en effet participer au premier slowUp de la saison qui démarre à dix
heures de Morat pour un parcours de trente-deux kilomètres autour du lac. Nous arrivons un
peu après la cérémonie d’ouverture, qui s’est déroulée à Avenches avec la participation de
sportifs renommés tels que Stephane Chapuisat, Anita Protti, Laurent Dufaux, ainsi que le
conseiller national vaudois, Yves Guisan. Nous trouvons à nous parquer du côté d’Avenches
(mais il y a déjà énormément de monde !), nous enfourchons nos vélos, nous enfilons nos
casques, nous nous badigeonnons de crème solaire, et c’est parti pour la balade de santé !
Le principe du slowUp est simple : il s’agit d’une
journée découverte pendant laquelle une route
principale est fermée à la circulation motorisée et
offerte à la mobilité à force humaine. L’objectif est
de délaisser pour une fois la voiture et de s’adonner
à une activité sportive dans de bonnes conditions
tout en découvrant une région d’intérêt touristique,
telle que la région du lac de Morat, celle du lac
de Sempach, ou encore les alentours de Zurich,
la Vallée de Joux ou la Gruyère. Le parcours d’un
slowUp, en général d’une trentaine de kilomètres,
est le plus plat possible et forme une boucle, ce qui
permet de commencer et d’arrêter où l’on veut. Ce
n’est pas une course, chacun va à sa propre vitesse
40 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
et fait autant de pauses que bon lui semble. Par
ailleurs, la participation est entièrement gratuite.
Tous les moyens de transports non-motorisés,
fonctionnant à l’énergie humaine sont permis :
vélo, roller, chaise roulante, ski à roulettes, nordic
walking, trottinettes, planches à roulettes, etc.
Les slowUp ont <strong>été</strong> lancés en l’an 2000, comme
avant-goût d’Expo 02. Depuis, chaque année
leur nombre a augmenté, de même que le
nombre de participants : en 2005, pas moins
de 310’000 personnes ont participé à la dizaine
de slowUp organisés ! <strong>Cet</strong>te manifestation est
clairement dans l’air du temps, car elle allie sport
d’articles sur www.murmures.info/sports
Les SlowUp de l’<strong>été</strong>
Vallée de Joux 1 er juillet
Gruyère 8 juillet
Fêtes de Genève 5 août
Lac de Sempach 19 août
Euregio Bodensee 26 août
Mountain Albula 2 septembre
Emmetal 9 septembre
Bâle 16 septembre
Lac de Zurich 23 septembre
et plaisir dans une même journée, sans danger,
et accessible à tout un chacun, en famille, en
couple, entre amis ou même tout seul. Par
ailleurs, même les personnes à mobilité réduite
sont les bienvenues, puisque, depuis cette année,
Procap, la plus grande organisation suisse d’aide
aux personnes avec handicap, s’est joint aux
manifestations avec toute une série de mesures
qui rendent les parcours attractifs et accessibles
aux handicapés.

Sports
Mais revenons à notre parcours de ce dimanche
ensoleillé d’avril. Nous commençons donc le tour
depuis Avenches, comme beaucoup d’autres
personnes. D’ailleurs, à peine avons-nous démarré
que nous sommes pris dans un bouchon. Il faut
dire qu’il y a vraiment beaucoup de monde (les
organisateurs de la manifestation comptabiliseront
pas moins de 55’000 participants !) et il faut faire
attention à où on pose ses roues. Car les familles
sont nombreuses et les jeunes enfants à vélo sont
légion. Le bouchon où nous sommes arrêtés est dû
au stand de la Migros qui offre des boissons et des
barres de céréales gratuitement aux participants.
De quoi prendre des forces avant d’attaquer le
parcours ! On se met enfin en route ! La route est
large (deux voies d’une route nationale) et les
participants s’étalent gentiment le long du parcours,
il est alors plus aisé de rouler et on peut même
papoter tout en pédalant. Et surtout on profite du
paysage qui est de toute beauté : le lac d’un côté,
des prés de l’autre et de temps en temps un petit
village que nous traversons. Ah comme ça fait du
bien de s’aérer les poumons et de respirer autre
chose que les vapeurs des pots d’échappement !
Nous croisons beaucoup de patineurs et quelques
personnes à pied, mais la grande majorité des
participants est en vélo. Certaines familles ont
même emmené le petit dernier, qui pique un
roupillon confortablement installé dans la poussette
poussée par maman en patins ou dans la remorque
accrochée au vélo de papa !
42 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
L’ambiance tout au long du parcours est
vraiment bon enfant. Des stands de nourriture
(ah les bonnes saucisses et les poulets rôtis qui
embaument l’air !) et de boissons se trouvent
partout au bord de la route et de la musique
s’échappe de certaines échoppes. Les habitants
des villages sont aux fenêtres ou sur le palier
de leur maison et saluent les sportifs ou leur
proposent des spécialités régionales. Mais nous
ne sommes pas là que pour manger et boire, et
il est aussi possible de s’équiper en casques de
vélo ou en lunettes de soleil. Des help points sont
installés de parts et d’autres du parcours pour
réparer pneus dégonflés ou chaînes déraillées.
Tout le monde est de bonne humeur et du coup
on ne se rend même pas compte de l’effort ! Et
puis les petites pauses au bord du lac sont des
plus agréables ! Même si après c’est plus dur de
redémarrer… Pour nous, le parcours se termine
sur la belle montée d’Avenches, là on sent bien
qu’on a déjà quelques kilomètres dans les cuisses !
D’ailleurs, plusieurs personnes descendent de vélo
pour finir à pied. Mais on est encore plus content
de soi une fois arrivé en haut. On peut alors se
poser, la conscience tranquille, et boire un jus au
soleil. C’est comme ça que le sport est le plus
agréable en fait !
C’est décidé, nous participerons à d’autres
slowUp cette année. Quatorze slowUp sont
agendés jusqu’au 23 septembre en Suisse et
au Liechtenstein, dont deux nouveaux parcours
dans le Valais et à Bâle. On en trouvera bien un
qui nous convienne au niveau des dates ! Quoi de
mieux que d’allier efforts et convivialité, activité
physique et grand air ? Notre corps et notre tête
nous en remercieront ! Alors, vous vous bougez
avec nous ?
www.slowup.ch
Katia Margraf
Promotion Santé Suisse :
Alors, on se bouge ?
Selon la Fondation Promotion Santé Suisse,
dont l’objectif est d’encourager des mesures
destinées à promouvoir la santé et notamment
le poids corporel sain, les Suisses
prennent du ventre. Surcharge pondérale
et obésité ont en effet fortement augmenté
ces dix dernières années et aujourd’hui
plus de 40 % des adultes en Suisse sont
en surpoids. <strong>Cet</strong>te tendance touche aussi
les enfants dont un sur cinq souffre de surcharge
pondérale. Les causes en sont entre
autres notre style de vie qui favorise une
mauvaise alimentation (en-cas sur le pouce
et boissons sucrées) et des déplacements de
plus en plus motorisés. En bref, on mange
trop et mal, et on ne bouge pas assez. Il est
depuis longtemps établi que le surpoids et
l’obésité ont des conséquences dramatiques
sur la santé des personnes concernées qui
sont plus sujettes aux affections physiques
chroniques, telles que les maladies cardiovasculaires.
C’est pour tenter d’inverser la tendance que
Promotion Santé Suisse a lancé une vaste
campagne de publicité au niveau national
avec le slogan ‘Alors, on se bouge ?’ visant
à encourager les enfants et les adolescents
à exercer une activité physique régulière.
Par ailleurs, l’organisation promeut toute
une série de manifestations, telles que les
slowUp et les walking-events, qui sensibilisent
le grand public au problème de
surpoids et tentent de faire changer les
mauvaises habitudes en matière d’alimentation
et d’activité physique. Comme le souligne
Bertino Somaini, directeur de Promotion
Santé Suisse, ‘les slowUp motivent les
personnes qui ne feraient aucune activité
physique dans des circonstances normales.
Les manifestations encouragent à faire
le premier pas vers une vie plus active’. La
santé étant notre bien le plus précieux, il
faut essayer de la garder le plus longtemps
possible grâce à un style de vie équilibré,
tel est le message que veut faire passer la
fondation.
www.promotionsante.ch

<strong>Cet</strong>te troisième édition se déroulera du 28 juin au
1er juillet à Interlaken. Des champions reconnus
au niveau international viendront présenter au
public leur discipline de prédilection. Quatre
compétitions sont au programme : Le kayak
(Boater Cross, slalom extrême et course en
équipe), le VTT (Compétition de Dirt Jump et
Best trick Contest), la grimpe (Championnats
suisses de bloc et le Boulder Master International
Federation of Sport Climbing) et la dernière, la
plus intéressante de toutes, la Compétition de
films. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore
cette compétition, il faut savoir que cette dernière
épreuve est assez unique dans son genre. Durant
les cinq jours qui précèdent l’événement, les
six teams formés de sept personnes, athlètes,
photographes et cameramen tous confondus, sont
invités à réaliser un court-métrage les mettant en
scène dans leur sport de prédilection. Un courtmétrage
de cinq minutes est demandé à tous
les teams. Pour le réaliser, ils ont carte blanche
pour laisser libre cours à leur créativité et une
liberté totale de sillonner tout le canton de Berne
au volant d’une Nissan X-trail Columbia toute
équipée pour l’occasion. Ils auront jusqu’au
vendredi 29 juin à 18 heures pour remettre aux
organisateurs un court-métrage n’excédant pas les
cinq minutes réglementaires ainsi que vingt photos
prises au cours de la semaine. Le lendemain, le
jury, composé de différents sportifs, aventuriers,
journalistes et autres spécialistes de l’image,
visionnera les six court-métrages pendant la
journée. Plus tard, les six films d’équipes seront
présentés au public au cœur de la ville d’Interlaken
(Stadthausplatz). Le jury, composé cette année
de Jean-Philippe Rapp (Producteur – Journaliste
Plus d’articles sur www.murmures.info/sports
Nissan Outdoor Games
by Columbia d’Interlaken
Voilà qu’arrive déjà la troisième édition de cette incroyable aventure du sport extrême qui
a lieu chaque année en Suisse. Une aventure sportive où les spécialistes de l’extrême de
haut niveau auront la chance de sillonner l’une des régions suisses les plus belles et les plus
appropriées aux sports extrêmes, l’Oberland bernois, afin de nous ramener des belles images
de leurs disciplines favorites !
TV et directeur de festivals), Christophe Duby
(Deputy Olympic Games Executive Director) ou
encore Ueli Gegenschatz (Skydiver et base jumper
professionnel), décernera aux équipes gagnantes
le Prix du meilleur film vidéo des Outdoor Games
2007 ainsi que le Prix du meilleur diaporama de
photos.
Ce sont donc bel et bien quatre jours riches en
manifestations qu’aura le public à déguster dès
le jeudi 28 juin à partir de l’après-midi avec la
kermesse sur la Stadthausplatz d’Interlaken. Une
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 43

Sports Plus
44 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
cérémonie d’ouverture est prévue aussi pour le
public le vendredi soir à 19 heures sur la même
place et sera suivie de projections de films de sport,
de musique et de nombreuses animations. Comme
l’année passée, un service de minibus gratuits
fera la navette chaque demi-heure entre l’Office
du Tourisme d’Interlaken, la Stadthausplatz, la
Balmer’s Herberge et le site de compétitions de
kayak. Et pour terminer en beauté, après la remise
des prix, la soirée se poursuivra aux sons des DJ,
avec une soirée officielle de l’événement qui aura
d’articles sur www.murmures.info/sports
lieu chez Balmer’s Herberge jusqu’à tard dans la
nuit, alors que le dimanche, les compétitions de
kayak et de grimpe reprennent de plus belle avec
des démonstrations de parapente acrobatique
et B.A.S.E. jump ainsi que des initiations des
différents sports ouverts au public présent.
C’est en fin compte une troisième édition qui
s’annonce bien plus intéressante que les éditions
précédentes, notamment grâce à quelques
nouveautés proposées au public comme par
exemple l’extension sur quatre jours au lieu de
deux, comme c’était le cas l’année passée. Quatre
jours pendant lesquels le public pourra admirer
et s’initier à de multiples disciplines sportives. Le
programme très détaillé de la manifestation est
consultable sur le site Internet. L’autre nouveauté
aussi intéressante pour cette troisième édition
vient du fait que l’une des six équipes présente est
100 % féminine. La Spicy Chicks sera en effet une
équipe talentueuse menée par la star naissante
Géraldine Fasnacht. Les frères Falquet seront
aussi à nouveau présents, avec la même équipe,
pour défendre leur titre ingénieusement gagné
en 2006. Du côté suisse, Simon Hirter dirigera
l’équipe suisse alémanique Natural Outbreak,
l’Allemagne sera représentée par une puissante
équipe sous la direction du kayakiste légendaire
Arnd Schaeftlein, tandis que finalement une
nouvelle équipe française de Chamonix participera
cette année à l’aventure. Le team sera mené par
David Arnaud qui pourra compter sur ses équipiers
aux talents éprouvés à qui nous souhaitons le
même succès que leurs compatriotes de Ride
the Planets qui ont su nous émerveiller avec des
images très sportives et captivantes.
www.outdoorgames.ch
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2007
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(14 cent/min pour les appels provenant d’Allemagne)
www.carpostal.ch

Voyage
Sud du Vietnam
Parti pour un mois et demi en Asie du sud-est, ma première
étape aura <strong>été</strong> le Vietnam, Saigon plus précisément
(rebaptisée Hô Chi Minh-Ville en l’honneur du leader
communiste qui combattit pour l’indépendance du Vietnam)
qui se trouve être la capitale du sud du Vietnam.
Saigon, c’est le désordre. Les hordes de scooters qui
slaloment entre les piétons, au contraire des voitures qui ne
dévient pas d’un centimètre leurs trajectoires et qui daignent
à peine freiner lorsqu’un piéton, décidé enfin à traverser, se
retrouve devant l’une d’elle. Ce sont les klaxons incessants,
les boutiquiers, les serveurs ou les vendeurs à la sauvette qui
apostrophent aimablement le touriste. Pas de mendicité. Ici,
c’est toujours un objet ou un service que l’on a à vendre. Une
certaine insistance mais pas de harcèlement comme on en
subit dans certains pays d’Afrique du nord. Ville grouillante,
forcément folle de bruit. Même si l’on finit par ne plus y prêter
attention, cela use, tout comme le fait d’être concentré,
tendu, attentif à l’extrême lorsque l’on traverse la moindre
rue, aussi minusculement large soit-elle, pour éviter de se
faire renverser par un scooter ou une voiture. Folle Saigon,
joyeux bordel ! Cela ne m’empêcherait pas d’y vivre car elle
au moins transpire la vie, et abondamment encore !
Nous sommes installés dans le
quartier de Pham Ngu Lao, chez
l’habitant, enfin, façon de parler.
Les ‘rooms for rent’ ressemblent
à n’importe quelle chambre
d’hôtel. Nues, le plus souvent
sans fenêtres, tapissées de la
lumière froide des néons avec
l’éternel ventilateur grésillant.
Notre chambre est perdue dans
une des rues invisibles aux yeux
des touristes qui strient le quartier.
On y découvre la vie vietnamienne, avec son petit café
coincé dans la rue étroite, une jeune femme qui dort dehors
sur un lit pliable, les habitants de l’immeuble qu’il faut réveiller
afin qu’ils nous ouvrent le grillage, les rats ou les cafards, qui
filent furtivement entre les jambes ; petits instants furtifs, fugitifs,
qui suffisent à eux seuls à décrire toute une ambiance.
Puis nous partons pour Dalat, petite bourgade logée dans
les hauts plateaux du centre. Pour y aller, on emprunte le
bus local. De la route au Vietnam on en fait, on en avale
des kilomètres même, sans jamais s’en rassasier. Dès que
l’on prend la route, le voyage s’étale, traîne en longueur,
languissant, comme le temps que chaque découverte semble
ralentir imperturbablement. On se laisse border par le paysage
défilant, les cahots de la route, les klaxons incessants et, dans
le bus, un Vietnamien endormi sur l’épaule ou qui prend toute
la place avec ses jambes, jambes qui sont déjà bien serrées,
qui touchent du genou le siège devant nous.
46 Murmures Magazine N°20 – Avril / Mai 2007
CONCOURS réservé aux abonnés
Dalat est le lieu où
viennent se réfugier les
Vietnamiens qui le peuvent
lorsque la chaleur
devient insupportable.
En pleine saison des
pluies, la chaleur n’est
pas un problème pour nous. Mais le froid ne l’entend pas de
cette oreille et vient nous surprendre. Un froid dont on ne
peut pas se protéger. Mon pull ne suffit pas à me tenir chaud
et je n’ai rien d’autre à mettre. Le dernier soir, alors que les
rues sont vides et qu’il pleut à verse, seul dans un bar déserté
à grelotter, je me remémore mes quelques jours ici. Un tour
avec un guide dans les montagnes pleines d’arbres touffus,
le village d’une minorité ethnique aux longues maisons sur
pilotis qui s’allongent à mesure que la famille s’agrandit et
sous lesquelles vont s’abriter les vaches, les porcs noirs, les
chiens, les volailles. Souvenir agréable de la cascade des
éléphants à laquelle on accède par un chemin sauvage fait
de pierres glissantes et quelque peu sculptées pour former
des marches inégales, marcher pieds nus sur les dalles lisses
d’un temple, ce Bouddha blanc joufflu et souriant dont la
tête apparaît au-dessus de deux arbres qui semblent être des
buissons élevés dans l’air, gai géant.
Après les montagnes et le
froid, la plage et l’eau tiédie
de Nha Trang. On s’y
repose, on accumule des
forces pour repartir vers
Saigon, passage obligé
avant de découvrir le
delta du Mékong. Retour
en train où l’on nous sert
un plateau repas, comme
dans les avions, tandis
qu’une télévision infatigable
et au son saturé insupportable
déverse sur nos pauvres têtes endormies des chansons vietnamiennes
ridicules ; il faut de quoi s’occuper pendant sept
heures ! Dans le delta du Mékong, beaucoup de bateaux, de
marchés et de villages flottants. Le Mékong rassemble la vie
autour de lui et sur lui. On y pêche sa nourriture, on y boit ou
on s’y lave, on y vit sur des maisons aux tôles ondulées ou on
s’y rencontre pour vendre ou acheter diverses denrées.
Et voilà que mon voyage au Vietnam touche déjà à sa fin. Je
n’en aurais vu que le sud, mais c’est bien suffisant pour avoir
envie d’y rester encore, disons…toute une vie.
www.vietnamtourism.com
Gagne exemplaire du guide Lonely Planet Vietnam en envoyant un mail à : concours@murmures.info
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Lonely Planet
Bertrand

Voyage
La Jordanie
Vous vous êtes toujours demandé où se déroulait la scène
finale de ‘Indiana Jones et la dernière croisade’ ? Alors, il
faut aller en Jordanie où vous serez ébahis par des paysages
féeriques ! Ce pays est divisé en trois parties : la vallée du
Jourdain au nord, le plateau oriental au centre et le désert
au sud. Pas besoin de vous rappeler les frontières de la
Jordanie étonnamment calme sur le plan politique : Irak et
Arabie Saoudite à droite, Syrie en haut, Israël, Palestine et
Egypte à gauche ! Rien que cela est impressionnant, non ?
Je suis partie avec deux copines
et une voiture de location pour
une semaine. Les distances
sont courtes entre les sites
intéressants et les routes sont
d’excellente qualité ! Nous avons
directement attaqué notre voyage
en empruntant la route des Rois
qui traverse le pays verticalement
de Amann à Pétra. Sur le chemin,
nous avons serpenté sur la route
du Wadi Mujib, surnommé le
grand canyon jordanien : paysage
spectaculaire ! Ensuite, nous
avons atteint le château de Kérak,
intéressant par le nombre élevé de
pièces, souterrains et inscriptions
byzantines. Mais le but ultime de
notre journée de route était Wadi
Musa, la ville à la porte du célèbre
site Pétra. On n’a pas <strong>été</strong> déçu : même transformé en ‘ville
musée’, le site, classé par l’Unesco au patrimoine mondial de
l’humanité, est splendide. Pétra, qui signifie roche en grec,
était la capitale des Nabatéens (peuple arabe à l’époque
préromaine), qui ont taillé dans les falaises de grès multicolore
d’extraordinaires temples et tombeaux. Habituellement, les
touristes comptent deux à trois jours pour faire le tour de
joyau. Nous avons fait un jour et demi, mais sans repos ! Tout
d’abord, il faut marcher (ou en charrette tirée par un cheval)
sur 1.2 km à travers le Siq, passage étroit entre des falaises
de plus en plus hautes qui relie le monde extérieur à la cité
antique de Pétra. Puis tout à coup apparaît le trésor (Al-
Kazneh), ce fameux bâtiment où Indiana Jones récupère le
Graal : à couper le souffle ! Ensuite c’est un défilé de tombes,
tombeaux, hauts lieux des sacrifices, monastère : la balade
est superbe, parfois rude !
Toutes les bonnes choses ayant une fin, nous sommes ensuite
parties à la découverte du désert, le Wadi Rum, où nous avons
dormi dans un camp en plein milieu du désert : trop beau ! Ce
désert peuplé de bédouins est une énorme étendue de sable
rouge hérissée de hauts massifs rocheux de toutes les formes
et d’une splendide couleur qui change selon le moment de la
journée. Vous pouvez le visiter à dos de chameaux, à che-
48 Murmures Magazine N°20 – Avril / Mai 2007
CONCOURS réservé aux abonnés
val ou en pick-up, ce
que nous avons choisi
par souci de rapidité !
Nous avons pu voir des
arches, des dunes, des
grottes, des inscriptions
nabatéennes, la maison
de Lawrence d’Arabie et même un petit serpent.
Après une petite escale à Aqaba, station balnéaire au bord
de la mer Rouge, nous avons emprunté la route de la Mer
Morte qui longe la frontière avec l’Israël : elle est donc
truffée tous les 20 km de check points où des militaires armés
vous demandent vos passeports ! Le paysage est désertique
jusqu’à ce qu’on aperçoive la Mer Morte, avec ses eaux
turquoise ! <strong>Cet</strong>te mer fermée qui s’étend sur près de 80 km
de long et 18 km dans sa plus grande largeur, prend sa
source dans le Jourdain, mais ne se jette nulle part ! Elle
s’appelle Mer Morte, car son impressionnante concentration
en sel (plus de six fois celle de l’océan) due à un important
taux d’évaporation interdit toute vie animale ou végétale.
Impossible de nager, on ne peut que se laisser flotter sur
le dos en lisant son journal, histoire de rapporter une photo
de cette expérience hallucinante. Conseil : n’ayez pas de
coupures fraîches quand vous y
allez ! Nous sommes également
passées au point le plus bas du
globe, c’est-à-dire 408m audessous
du niveau de la mer.
Le nord de la Jordanie est un
peu moins impressionnant pour
les yeux, mais est très intéressant
d’un point de vue historique
et biblique. Nous avons visité
Madaba, petite ville tranquille
réputée pour ses superbes mosaïques byzantines, Jerash,
ancienne cité romaine avec des ruines assez bien conservées,
le château d’Ajlun, surtout intéressant pour la vue sur
la vallée du Jourdain, et Umm Qais, une autre ancienne ville
romaine, d’où on peut apercevoir la mer de Galilée et les
plaines de Syrie ! La dernière journée a <strong>été</strong> consacrée aux
sites bibliques : le Mont Nébo, d’où Moïse aurait vu la terre
promise et Bethanie où Jésus aurait <strong>été</strong> baptisé. Pendant
la visite de ce site (que nous ne pouvons faire qu’accompagnés
d’un guide), vous pouvez même vous faire baptiser dans
le Jourdain ! Bref, une semaine en Jordanie permet de voir
plein de paysages différents et d’en prendre plein la vue. A
recommander !
www.visitjordan.com
Gagne exemplaire du guide Lonely Planet Jordanie en envoyant un mail à : concours@murmures.info
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Lonely Planet
Cindy Bernard

Safari de Peaugres
Grands amateurs de parcs zoologiques, nous avons
récemment découvert le Safari de Peaugres, à deux
heures de route de Genève, à l’entrée de la belle région
de l’Ardèche. Combinant un parc animalier classique à
parcourir à pied avec un safari en voiture, l’endroit promet
une belle excursion !
Créé en 1974, le safari de Peaugres s’étend sur quatre-vingt
hectares et héberge près de neuf cents animaux appartenant
à cent vingt espèces. Dès le départ, le zoo voulait offrir plus
qu’une simple balade ; il se veut un véritable lieu d’éveil de
la conscience écologique et de sensibilisation à la nature et
également un espace de conservation pour les espèces en
voie de disparition. C’est dans cette optique que des enclos
les plus grands et les plus
naturels possibles ont <strong>été</strong>
construits pour les animaux
et que la reproduction
d’espèces animales rares
est encouragée afin de
pouvoir contribuer à leur
sauvegarde. L’année
dernière, le parc a pu se
réjouir de nonante-huit
naissances, dont trente et
une concernant des espèces qui font l’objet de Programmes
d’Elevages Européens ; un petit guépard, appelé Obelix, a
notamment vu le jour, fait assez rare en captivité.
Nous avons commencé notre visite par le parc à pied.
Nous constatons d’entrée que les enclos sont bien intégrés
à la nature environnante et ne sont pas de simples cages
bétonnées et minuscules. Là, les animaux ont de la place
et peuvent prendre leurs marques. Le premier enclos est
celui des pandas roux, ces adorables animaux en voie de
disparition. Ils sont terriblement craquants et on a de la
peine à les quitter pour continuer notre visite ! Suivent les
espèces d’Amérique du Sud, dont des perroquets et des
maras, des gros rongeurs qui partagent leur parc avec
les tapirs. On arrive à l’espace aquatique où nagent les
manchots du Cap et les otaries. On peut les observer depuis
en haut, au-dessus de l’eau, mais aussi sous l’eau. Plusieurs
fois par jour, les v<strong>été</strong>rinaires du parc expliquent comment
se passent les séances d’entraînement médical des otaries,
avec démonstrations de palpations, de pesées, d’examens
des dents, etc. L’idée n’est pas de donner un spectacle
pour s’amuser comme au cirque mais plutôt de comprendre
comment les animaux sont pris en charge et soignés.
Après avoir fait un tour au vivarium et au coin des singes,
nous atteignons le parc des lémuriens et des markis
catta, de Madagascar, qui est spécialement sympathique
puisqu’on peut y pénétrer ! C’est agréable de se promener
le nez en l’air pour essayer de repérer les individus dans
les arbres. Nous finirons par trouver toute une troupe de
lémuriens, dont un tout
jeune, confortablement
installée sur le toit
d’une petite cabane.
Les enfants apprécieront également la mini ferme où ils
pourront caresser les chèvres, les ânes, les cochons ou
encore les moutons ! Le point fort de ce parc est sans aucun
doute la passerelle qui nous mène au-dessus des enclos des
loups et des fauves et surtout le tunnel vitré qui traverse
l’enclos des lions. Imaginez l’effet d’avoir un lion couché
en travers de la vitre, juste au-dessus de vous ! C’est assez
rare de pouvoir approcher si près de ces animaux sauvages
et l’occasion est belle.
Après être passé à la boutique de souvenirs et avoir profité
du soleil printanier sur la terrasse du café, nous sommes
allés récupérer notre véhicule pour attaquer le safari
voiture. Portes et fenêtres fermées, nous commençons par
les animaux d’Afrique, dont les éléphants, les dromadaires,
les autruches et les hyènes. Plus loin on découvre les
hippopotames et les rhinocéros. Nous sommes un peu
surpris de constater que les animaux, à quelques exceptions
près, sont en fait enfermés dans des enclos, tout comme au
parc à pied. La différence étant bien sûr que les enclos
sont nettement plus grands et que différentes espèces y
cohabitent. Nous pénétrons ensuite dans une autre partie
du safari, séparée de la première par un portail, où nous
apercevons d’entrée un ours noir
au bord de la route ! Ici pas de
barrière, les ours se baladent
où bon leur semble ! Dans cette
partie-là, nous devons circuler
particulièrement doucement
car les ours peuvent se cacher
n’importe où et leur territoire
s’étend sur plusieurs hectares
recouverts de forêt. Nous
repérons plusieurs ours, qui
se reposent à l’ombre des arbres ou qui se baladent. C’est
vraiment une expérience incroyable de les voir ainsi en
semi-liberté. Plus loin, nous découvrons tout un troupeau
de bisons qui paît tranquillement sans s’intéresser à nous.
Plus loin encore, deux ours polaires (en enclos cette
fois) se prélassent au soleil. Yaks, chevaux et daims nous
accompagnent pour finir notre safari.
Au final, nous avons passé quelques heures bien agréables
à Peaugres. Une bonne idée pour passer un week-end un
peu différent, surtout que la région déborde de jolis coins à
découvrir et d’activités à faire !
www.safari-peaugres.com
Destinations proches ou lointaines, touristiques ou
peu connues, la collection Cap sur vous offre un
Katia Margraf
catalogue de plus de 70 destinations de par le monde. information@jpmguides.com
Murmures Magazine N°20 – Avril / Mai 2007 49

Technologie Plus
Bose In-Ear headphones
Adieu les douleurs
occasionnées par des
écouteurs trop grands ou
trop petits qui souvent
ne tiennent pas plus que
quelques heures dans nos
oreilles ! Et bonjour aux
nouveaux écouteurs intra-auriculaires de Bose !
En effet, depuis quelque temps, nous trouvons sur
le marché des écouteurs de qualité proposés par
la marque Bose. Ses écouteurs intra-auriculaires
nous promettent un excellent confort. Ces derniers
utilisent la structure acoustique, propriétaire de
TriPort de Bose, qui nous fournit une plus grande
sortie de basse fréquence par rapport à la majorité
des autres écouteurs bon marché. La conception
Microsoft Office 2007
Si l’on plonge un peu dans l’histoire de
l’informatique, on se rend compte que c’est en
1995 que le géant Microsoft réussissait pour la
première fois à proposer, simultanément avec
la sortie d’une nouvelle version de son système
d’exploitation, une nouvelle version d’Office.
Depuis, il ne s’est pas passé grand-chose, pour
ne pas dire rien, le plat complet dans la mer
informatique, et cela malgré les nouvelles versions
successives de Windows comme Windows 98/Me,
Windows 2000 ou encore avec le fameux Windows
XP. Ce cas de figure ne s’était pas présenté depuis
et pour cause, il aura fallu attendre jusqu’en 2007
pour que Microsoft se décide à nous proposer une
nouvelle version de la suite bureautique maison.
Profitant ainsi de l’apparition cette année de
Windows Vista, Microsoft nous dévoile enfin un
nouveau Office 2007, décidément différent et
bien plus complet que ses prédécesseurs et qui,
sans nul doute, nous fera migrer vers Windows
Vista, car après tout, soyons honnêtes, c’est le but
recherché par Microsoft !
Des changements radicaux par rapport aux
éditions précédentes ont <strong>été</strong> introduits dans ce
nouveau Office 2007. La plupart des utilisateurs
seront pour le moins déboussolés tant l’interface
de cette suite a subi un lifting très appréciable. Audelà
de la nouvelle interface, d’autres nouveautés
importantes sont présentes dont la généralisation
50 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
électro-acoustique donne aussi un son plus
équilibré, fortement appréciable par notre ouïe !
L’autre point fort des écouteurs de la marque Bose
est également le fait que les embouts amovibles
en silicone sont disponibles en trois tailles : Small,
Medium et Large. Donc, l’utilisateur n’aura aucune
raison de se plaindre de l’inconfort des écouteurs,
puisque ces derniers s’adaptent vraiment bien
à tout type d’oreilles et qu’ils restent en place
pendant des heures sans causer la moindre gêne
particulière. En somme, c’est un bon produit
appréciable par tous ceux qui passent des heures
à écouter de la musique !
www.bose.ch
Carlos Mühlig
du XML, l’apparition des
flux RSS dans Outlook, la
recherche par indexation
ou encore l’arrivée des
graphiques en 3D dans
Excel, nous donnant ainsi un petit aperçu de ce
qui nous attend avec Windows Vista. Il est évident
que, tout comme Windows Vista, vous aurez besoin
d’un ordinateur puissant pour profiter de tout le
potentiel de Office 2007. Cependant avec un peu
d’astuce, nombreux utilisateurs pourront être
satisfaits d’utiliser les quelques programmes utiles
et indispensables tels que Outlook, Word ou encore
Excel, tout simplement en annulant l’utilisation
des programmes PowerPoint, Publisher, Access,
etc., des programmes très rarement utilisés par
tout un chacun et installés automatiquement lors
de l’installation de ce logiciel. Il faut éviter aussi
d’installer les connexions automatiques au centre
de dépannage de Microsoft, des programmes qui
ralentissent beaucoup trop le bon fonctionnement
de votre machine, surtout si vous n’avez pas un
ordinateur récent ! De telles petites astuces vous
permettront de profiter de ce nouveau Office 2007
pratique et intéressant pour tout professionnel et
accessible à tout amateur grâce notamment à sa
nouvelle interface claire et basique !
www.microsoft.ch
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Carlos Mühlig
Gagne un Cowon D2 avec disque dur de 2Go en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Cowon
d’articles sur www.murmures.info/technologie
Cowon D2
L’appareil se dévoile sous la forme d’un petit
pavé de couleur blanche ou noire qui mesure 78
x 55,4 x 16,6 mm pour un poids de 91gr. avec sa
batterie intégrée. Orné d’une bordure argentée
qui entoure l’ensemble du produit, le baladeur à
base de mémoire Flash dispose de très peu de
boutons et pour cause, son écran est entièrement
tactile ! Ainsi, très peu de commandes passent
par l’utilisation de boutons, citons toutefois la
présence d’interrupteurs au sommet du petit bloc
pour contrôler le volume, revenir au menu principal
ainsi que d’un bouton à glissière permettant à la
fois de mettre sous tension ou d’éteindre le produit
ou encore de le placer en position hold afin de
verrouiller toute commande.
Outre son écran tactile, le Cowon D2 se distingue
aussi de la concurrence par la présence d’un port
mémoire SD (Secure Digital) qui permet d’étendre
la capacité mémoire interne du baladeur (de
2 à 4 Go en fonction du modèle). Citons aussi
la présence sur le côté gauche du D2 d’une
petite trappe qui cache l’accès à un port mini-
USB et un connecteur EXT destiné à accueillir
le transformateur secteur. Juste à côté de cette
petite trappe, on trouve un connecteur audio jack
traditionnel. Le Cowon D2 intègre également en
standard un tuner FM et un microphone destiné à
assurer la fonction dictaphone.
www.cowon.ch
Carlos Mühlig

Technologie Plus
Adobe InDesign CS3
S’il y a deux logiciels que nous ne pouvons pas vraiment séparer c’est bien Photoshop et
InDesign, donc, il est évident que si l’un s’améliore, l’autre est obligé de suivre. C’est ainsi
que InDesign ne reste pas à la traîne et sort à son tour une nouvelle version : InDesign CS3,
accompagnée de cinq autres logiciels.
Avec ce nouveau logiciel, les possibilités de création
sont décuplées grâce justement au CS3 qui
s’adapte aux flux de production les plus exigeants.
InDesign s’intègre parfaitement à Adobe Photoshop,
Illustrator, Acrobat, InCopy et Dreamweaver,
offrant ainsi des fonctionnalités puissantes pour
la création de documents élaborés garantissant la
fiabilité des publications sur différents supports.
Grâce aux fonctions de conception sophistiquées et
aux outils de productivité perfectionnés d’InDesign
CS3 qui rationalisent les tâches répétitives, tous
les connaisseurs de ce logiciel travailleront vite et
beaucoup mieux. <strong>Cet</strong>te suite de InDesign prend
en charge aussi de nombreuses fonctionnalités
particulièrement appréciées des utilisateurs de
PageMaker, telles que l’annulation d’opérations
multiples, les styles dégradés, les tableaux,
etc. Par ailleurs, ce logiciel intègre également
Adobe Photoshop Lightroom
52 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
des fonctionnalités garantes d’une transition en
douceur : conversion des fichiers PageMaker 6.0,
raccourcis clavier compatibles PageMaker, fusion
de données, imposition des pages avec la fonction
imprimer le cahier, etc. En somme, InDesign CS3
répond aux attentes de tous les imprimeurs car il
permet tout simplement l’assemblage des projets
Adobe propose un nouveau logiciel de traitement d’images, ‘Adobe Photoshop Lightroom’. Tout
comme ‘Aperture’, ‘Lightroom’ est un logiciel de flux de travail destiné tout particulièrement
aux photographes professionnels.
Ce logiciel a pour but d’améliorer et de simplifier le
processus photographique, ceci de la prise de vue
à la publication. Grâce à son agréable interface, qui
se compose d’un système de modules, il est facile
d’importer, organiser, gérer, développer, imprimer,
diffuser, même créer des galeries web HTML ou
Adobe Flash, tout ceci depuis le même logiciel.
Contrairement à ‘Photoshop’, ‘Lightroom’ n’est pas
conçu pour faire des retouches et peaufiner des
images détaillées au pixel près ! Le principal avantage
de ce logiciel est qu’il s’avère être très pratique
pour traiter un volume important de photographies
numériques. On peut également travailler sur de
multiples images, créer de nouvelles versions en
toute liberté, et quitter le logiciel et revenir aisément
sur ses pas, sans pour autant altérer les fichiers
d’origines ! Le fait d’éditer des métadonnées permet
une plus grande rapidité et fluidité de production,
on ne peut que constater un impact direct sur la
rapidité du travail. La deuxième chose qui diffère
par rapport à ‘Photoshop’ c’est l’enregistrement des
fichiers. En effet sous ‘Lightroom’ on exporte au
lieu d’enregistrer ou ‘enregistrer sous’. ‘Lightroom’
prend en charge un nombre important de types de
fichiers photographiques, tels que ‘JPEG’, ‘TIFF’,
‘PSD’, ‘DNG’ et encore plus de 150 formats bruts.
A noter que les conversions de fichiers ‘RAW’
sont d’excellentes qualités. Il fonctionne sur les
plates-formes Microsoft Windows XP et Mac OS X
y compris les ordinateurs Macintosh à processeur
Intel. ‘Adobe Photoshop Lightroom’ est un logiciel
tout-en-un puissant, fluide, souple et rapide, qui
permet de gagner un temps considérable dans
le travail. C’est également le complément parfait
d’Adobe Photoshop ; utilisés conjointement, les
deux logiciels permettent d’obtenir des résultats
professionnels épatants.
www.adobe.com
Maxine Bucher
d’articles sur www.murmures.info/technologie
InDesign afin de livrer des fichiers irréprochables,
évite les coûteuses erreurs d’impression en vérifiant
et en réglant les paramètres de séparation, de
suppression et d’aplatissement de transparences
ou encore permet de configurer aisément les flux
d’impression Adobe PDF haut de gamme ainsi
que d’autres fonctionnalités proposées par cette
fameuse suite de InDesign. Vous l’aurez compris
avec ces quelques explications, InDesign CS3
s’adresse plutôt à un public de connaisseurs car
le potentiel que possède ce logiciel est tellement
impressionnant que tout amateur risquerait de
se perdre en quelques secondes lors de son
expédition dans la forêt InDesign. Sinon pour
les connaisseurs, l’ergonomie générale de cette
suite est cohérente avec toutes ces fonctions.
Un détail inexistant dans la version précédente
qui a empêché l’évolution de la créativité de tout
utilisateur !
www.adobe.com
Carlos Mühlig

Plus d’articles sur www.murmures.info/games
Club Nintendo Collector’s
Tout a commencé lorsque nous étions au Salon du Livre à Palexpo sur le stand de Murmures
Magazine. C’est lors d’une pause bien méritée que nous sommes allés jeter un œil à la
première édition du Japan Manga Festival de Genève qui se déroulait en même temps et au
même endroit. Nous y découvrons alors quelques anciennes consoles comme la Sega Master
System ou la Super NES qui, pour notre plus grand plaisir, est allumée avec le jeu Super
Bomberman. Nous nous retrouvons alors vite quinze ans en arrière, le sourire béat et plongés
dans une partie comme deux gosses découvrant une nouvelle console next-gen. C’est alors
que nous rencontrons Didier Mottaz, un collectionneur passionné de jeux vidéo qui s’occupe
du Club Nintendo Collector’s et qui tient à partager sa passion. Après une visite guidée
des lieux et de quelques pièces de collections présentes, nous avions encore beaucoup de
questions à lui poser et surtout une envie de vous le faire découvrir.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Tout d’abord, bonjour, comment me présenter…
Bon, allons-y. Né en 1965, passionné d’informatique,
que j’ai pratiquée professionnellement pendant
une quinzaine d’années avant de me lancer
dans la vente sur les marchés de Suisse. Amoureux
des images diverses que l’on peut obtenir par
les supports de la programmation, je me suis vite
pris au jeu des pixels de tous poils. Ces pixels, devenant
très vite des sprites qui apprennent à courir
dans tous les sens sur un écran pour autant qu’on
leur donne une console pour les guider ! Je ne suis
pas très amoureux des jeux sur ordinateur.
D’où vous est venue cette passion pour les
consoles et les jeux vidéo?
De consoles en consoles, je me suis vite mis à
jouer avec ces petites images souvent bien trop
rapides pour mes doigts sur les divers pads de tout
pays et de toutes sortes de consoles que l’envie de
maîtriser me pousse à accumuler. J’ai commencé
par jouer, avant de simplement collectionner de
façon à comparer les diverses possibilités qu’offrait
chacune de ces machines souvent sur le même jeu.
Comment est née l’idée du Club Nintendo
Collector’s ?
Pas mal d’amis, beaucoup de rêves, l’envie
de partager cette passion des anciens jeux,
d’organiser quelques journées à jouer avec nos
souvenirs et surtout de ne pas laisser mourir ces
consoles sur des présentoirs. Elles peuvent nous
donner beaucoup de plaisir si on se donne la peine
de les brancher pour quelques heures de folie et
de bonheur à nous éclater les méninges avec nos
souvenirs et nos premiers émois de joueurs.
Pouvez-vous nous parler de votre collection ?
De combien de pièces est-elle composée et
lesquelles ont <strong>été</strong> les plus difficiles à obtenir ?
Un peu plus de trois cents consoles, plus folles
les unes que les autres, quelques centaines de
jeux pour les faire fonctionner et des centaines
d’accessoires que je n’ai pas encore pu tester.
La plupart sont achetées sur de simples coups
de cœur, juste pour essayer une fois… Et, au
fil du temps, un nouveau jeu s’est dessiné pour
moi ‘les rechercher toutes’. Maintenant, je passe
des soirées à chatter avec des collectionneurs
du monde entier pour leur soutirer telle ou
telle console, un jeu inédit ou simplement des
informations ou encore des trucs et astuces que
je m’empresse de tester quand j‘ai le matériel
nécessaire. Les plus difficiles à obtenir sont celles
que je ne possède pas encore… La quête est
longue (Drôle de jeu).
Un coup de cœur pour un jeu ou une console
en particulier ?
Oui, une table Taito de 1982 avec le jeu Donkey
Kong Jr. Ça bug souvent, la musique est
épouvantable, un scénario répétitif, un graphisme
de maternelle... Bref j‘adore ce jeu. Il m’a fallu un
temps fou pour décider son ancien propriétaire à
me céder cette horreur, mais quand l’homme veut...
J’y passe des heures, et je ne m’en lasse pas !
Comme vous nous l’aviez dit, le plus
important dans une collection est de la
partager. Comment procédez-vous pour
présenter vos consoles ?
Grâce aux diverses expositions, je peux présenter
ma collection, et au travers de mes amis partager
ces vieilles consoles parfaitement démodées
avec le public. C’est toujours un plaisir de revoir
les personnes jouer avec des anciens Mario Bros
et consorts avec le même plaisir que dans les
Games
années passées et surtout
de partager leurs souvenirs
lors de longs commentaires
comme si ces jeux avaient
guidé leur jeunesse (ils ont
une moyenne de vingt-cinq
ans).
Avez-vous des projets en particulier pour les
mois, années à venir ?
Oui, continuer ma quête de la console introuvable,
organiser d’autres sorties pour mes consoles,
agrandir le cercle des joueurs de vieux trucs… Un
projet d’agrandissement de notre petit musée est
en route, et voir où l’avenir nous mènera !
Quel avenir prévoyez-vous aux jeux vidéo ?
Aucune idée, les graphismes sont de plus en plus
fous, les bandes sons de plus en plus parfaites,
mais si on gardait simplement le but du jeu...
Se distraire… J‘ai un peu souci que les jeux ne
deviennent pas des ‘DVD interactifs’ où le film sera
simplement guidé par un pad. Si l’on pouvait stopper
cette violence vulgaire de plus en plus présente au
travers de nouveaux scénarios, je pense que bon
nombre de commentaires seraient inutiles.
Un dernier mot ou une pensée en particulier
à partager avec nos lecteurs ?
Oye amis joueurs, éclatez-vous, massacrez vos pads
et vos manettes, montrez à nos éditeurs que nous
pouvons maîtriser leurs fantasmes, du plus vieux au
plus nextgen de vos jeux, on les terminera !
Club-Nintendo Collector’s
En Chanex 159
1617 Remaufens
078 714 11 65
Ouverture du musée de Remaufens :
le samedi de 13h à 18h
www.club-nintendo.ch
Andrek / Nick
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 53

Games Plus
Eledees
Voici le premier jeu original présenté par Konami
sur la Wii. Dans Eledees, vous incarnez un petit
garçon délaissé par ses parents et qui parcourt sa
baraque pièce par pièce afin d’y rétablir le courant
à la suite d’un gros orage. Cependant oubliez les
fusibles sur le panneau électrique, pour récupérer
l’énergie nécessaire à tous vos appareils, il faudra
capturer des petites bestioles (les Eledees) à l’aide
d’un pistolet un peu spécial. Le jeu est en fait une
succession de missions correspondant chacune à
une pièce de la maison. Vous avez alors un temps
limité pour tout fouiller et choper suffisamment
d’Eledees pour atteindre le nombre de Watts requis.
Pour cela vous devez déplacer les meubles et toute
la décoration en pointant dessus avec la Wiimote
et en vous déplaçant
avec le Nunchuk. Les
graphismes assez gamins
rebuteront certains mais
le moteur physique du
jeu est plutôt bien réussi.
Tous les objets tombent
et réagissent comme dans la réalité ce qui permet
de mettre la maison sans dessus dessous sans
se soucier d’avoir à ranger après. Le concept est
original mais bien que l’on se prenne facilement au
jeu, il devient vite répétitif et linéaire.
GENRE : Action
ÉDITEUR : Konami
DÉVELOPPEUR : Konami
TESTÉ SUR : Wii
www.eledees-lejeu.com
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne des jeux ‘Metal Gear Solid : Portable Ops’ sur PSP et des jeux et des t-shirts
‘Two Worlds’ sur PC en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à ActiveSoft et Thali
54 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
Ashtom
Metal Gear Solid :
Portable OPS
Tant attendu après un
malheureux Snake Eater qui
n’avait pas fait l’unanimité,
Portable OPS s’en sort
bien avec ce nouvel opus
décidément bien plus
attrayant et intéressant
pour la console PSP. Les
nombreuses révélations
impressionneront la plupart
des joueurs. Avec une réalisation respectable pour
sa justesse, l’efficacité de son gameplay ainsi que
la cohérence des différents modes de jeu, le titre
de Konami nous propose le meilleur des épisodes
passés avec les nombreuses innovations de son
titre favori, pour un résultat, à vrai dire, exceptionnel
par rapport aux autres titres qui naviguent dans le
même genre.
MGS PO est de ces jeux qui peuvent être joués des
heures et des heures sur une console sans vraiment
s’ennuyer. L’un des points importants à noter, c’est
le fait qu’il possède peu de défauts visibles ainsi
qu’une intelligence artificielle plutôt honnête,
chose rare pour un tel jeu ! Les possesseurs de
PSP pourront avec satisfaction ajouter le jeu sur
leur liste de titres à posséder en ce printemps
2007 qui s’annonce plutôt Solide !
GENRE : Action
ÉDITEUR : Konami
DÉVELOPPEUR : Kojima Productions
TESTÉ SUR : PSP
www.konami.jp/mpo
Carlos Mühlig
d’articles sur www.murmures.info/games
Two Worlds
Two Worlds se déroule dans
un monde graphiquement
sublime, dans lequel le
joueur a une totale liberté
de choix. Toutes ses
décisions et actions ont
une conséquence pour la
suite. Il faut donc choisir
judicieusement qui aider,
qui trahir et quelle guilde rejoindre. Le système de
combat combine une prise en main de type arcade
ainsi qu’une tactique de l’affrontement. Le héro peut
se battre au corps à corps, il peut également opter
pour la fourberie en posant des pièges ou pour la
furtivité en attaquant par derrière sans être vu. Il est
aussi un alchimiste. Grâce à ses connaissances ou
tout simplement au pif, il mélange des ingrédients.
Il est en quelque sorte un tuneur de potion à la
‘Pimp my magic spell’. Une plante, un champignon,
ainsi que des restes de monstres abattus, tout peut
faire office d’ingrédient. Le jeu comporte deux
modes multijoueurs. Le premier permet de faire
les quêtes en coopérant avec d’autres guerriers.
Le second plus sanglant, appelé Arène, a pour but
de trucider ses compagnons de jeu. Two Worlds a
un énorme potentiel et deviendra incontournable.
Idéal pour la Xbox 360 qui souffrait d’un manque
de titre phare.
GENRE : RPG
ÉDITEUR : Zuxxez Entertainment
DÉVELOPPEUR : Reality Pump
TESTÉ SUR : PC
EXISTE AUSSI SUR : Xbox 360
www.2-worlds.com
Metal Gear
Solid :
Portable Ops
Konami
Nicolas F.
Two Worlds
Zuxxez
Entertainment

HOUSING INFOGÉRANCE SÉCURITÉ
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Sécurité physique machines et données
Cosey – Itinéraires voyageurs
Pratt-Wazem-Camuncoli
«Sur les Traces des Scorpions du Désert»
Bulles de femmes - Bulles de vie
Editions Atrabile - 10 x 10
SOS - Aircraft
Matt Madden - 99 exercices de style
Dessinateurs de demain
Le Monde de Lou
70 auteurs invités, ateliers,
cinéma d’animation, musiques,
librairies, bouquinistes, …

Bd
Claire Braud
Les éditions Nocturne sortent depuis quelque temps des albums classiques ou jazz,
accompagnés d’une BD retraçant la vie des musiciens présentés. Une idée somptueuse, une
autre manière de découvrir la musique et la bande dessinée… Claire Braud est une artiste
française qui évolue dans un univers prodigieux, émouvant et charmant. Un trait unique,
simple et très séducteur, elle plonge ses lecteurs au plus profond de son délire si touchant.
Dessinatrice, réalisatrice, sculpteur, bref ‘artiste’, Claire est avant tout une créatrice maligne
qui se détache des autres par sa patte spontanée. Son travail sur les œuvres musicales de
Billie Holiday ou encore Mills Brothers invite lecteurs/auditeurs à se plonger dans l’ambiance
de ces époques jazz. Entretien avec Claire Braud.
Des artistes choisis avant tout…
De Billie Holiday je ne connaissais qu’une voix
sur bande de cassette, qui me faisait chavirer à
chaque écoute, le reste du jazz, je n’y connaissais
rien. Il y a beaucoup de documentation sur la vie
de Billie Holiday, notamment son autobiographie,
‘Lady Sings the Blues’. Billie Holiday y raconte ses
histoires dans cette Amérique à la fois raciste,
en pleine construction, où le jazz monte et rend
fou tout le monde. On sent qu’elle écrit comme
elle parle, le ton qu’elle y emploie est un mélange
d’argot, de bon sens, d’une franchise et d’un
humour génial, dans des situations absolument
dramatiques, dures, la vie de Billie Holiday est
d’ailleurs tragique. Après avoir lu ce livre, on
56 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
voudrait faire un film de cette vie incroyable. Ce
sera donc juste deux petites anecdotes pour ma
part, retranscrites en bédé, l’une où Billie prendra
un tremblement de terre pour une légère ivresse
au champagne, l’autre traitant d’une altercation
avec une sorte de vieux Texan qui ‘ne veut pas
voir un nègre dans son dancing’ et où Billie Holiday
conclut un deal qui cloue le bec du vieux. Pour Mills
Brothers, Nocturne m’avait donné une liste, et pour
le coup la seule chose qui ne me disait vraiment
rien c’était Mills Brothers. Je me demandais juste
ce que ça pouvait être. Le soir même, un ami
musicien m’a fait écouter une musique : du Doo
Wap, quatre types, des frangins qui imitent des
instruments à la voix, ils sont juste accompagnés
par un ukulélé, ça s’appelle Mills Brothers. J’ai
trouvé la musique très chouette, curieuse, pas
un retourne-tripes comme peut l’être le jazz,
mais seulement plaisante, toujours très agréable.
Il y a peu de documentation sur Mills Brothers.
Ce qui m’est resté pour monter le scénario c’est
qu’ils prennent un bateau depuis l’Europe pour
retourner en Amérique, le jour où Hitler envahit
la Pologne. Toute l’histoire se passe donc sur
un paquebot chargé de gens fuyant l’Europe, ou
bien embarquant à la découverte des Etats-Unis,
comme Hugues Pannassié, le journaliste français
qui amena le jazz en France, qui croisera les Mills
sur le bateau, les faisant ainsi raconter leur vie.
Mais aussi une femme pilote d’avion carburant à la
vodka, un colonel allemand devenu fou, et Alfred
Hitchcock.
Un coup de pinceau spontané et fluide.
Tout a l’air si simple…
Je dessine comme si je prends des notes. Une idée
en tête et je gratte sur le papier tout simplement.
C’est une façon assez honnête de retranscrire mes
émotions. Je ne mets jamais beaucoup de temps à
faire une bande dessinée. Je n’aime pas y passer
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne des exemplaires de ‘The Mills Brothers’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci aux éditions Nocturne
plusieurs jours. Il faut que tout sorte rapidement
pour garder une certaine cohérence graphique.
Un crayon dans la main et un œil dans
la caméra…
J’avais fait il y a quelque temps un story-board
pour un film. Cela m’a emmenée au Sénégal
pour une aventure complètement folle. Malgré
les malédictions locales, cette expérience était
enrichissante. Il y a quelque temps, je me suis
lancée dans la réalisation d’un premier court
métrage de vingt minutes accompagnée d’une
bande d’amis. Une sorte de pilote pour feuilleton.
Ce qui me plaît le plus dans la réalisation vidéo,
c’est le fait qu’on travaille en équipe et qu’il y a
forcément un partage. C’est un projet beaucoup
plus lourd qu’une bande dessinée, mais c’est
quelque chose que j’aimerais refaire.
Les projets à venir ?
J’avais dessiné une fresque d’une grande bataille,
le genre de bataille épique où personne n’est
gagnant, des hommes, des épées, des chevaux,
un véritable chaos… Je suis en train de la réaliser
en trois dimensions. Je sculpte sur terre tous ces
soldats en action.
Une autre sortie CD/BD à venir ?
Camille Saint Saëns. J’ai eu une sorte de coup
de foudre. Je trouvais certains morceaux de ce
compositeur français absolument grandioses, une
sorte de lyrisme passionné, et je me suis mise à
écouter les ‘danses macabres’, ou bien encore
ce magnifique ‘concerto pour piano n°2 en sol
mineur’, empli d’une tragédie désespérée à vous
faire mourir de tristesse, en boucle. Sa vie est
d’un ennui sans nom. Pour le scénario de la bédé,
c’est donc une sorte de
balade en dessin, mêlé
d’une correspondance
de Saint Saëns à l’un
de ses amis, qui nous
font mieux comprendre
l’homme. Cela sortira
en septembre.
The Mills Brothers
Claire Braud
Nocturne
Franck

Opus 69, sonorités éroticographiques
Le principe de la série ‘Morceau’, dirigée par les éditions parisiennes indépendantes de la
Cafetière est simple mais à de quoi surprendre de prime abord : une bande dessinée et une
œuvre musicale, toutes deux originales et créées conjointement en s’inspirant l’une de l’autre,
sont publiées ensemble. Les commentaires d’Alex Baladi (dessinateur) et de Brice Catherin
(musicien), auteurs de ‘Opus 69’ (tome 2 de la collection).
Comment êtes-vous arrivés sur ce projet-là ?
Catherin : Je connaissais Baladi que j’avais
contacté pour faire une affiche. Nous sommes
depuis devenus copains. Alex travaillait déjà à
ce moment-là sur ‘Charge’ en collaboration avec
Ghostape [tome 1 de la série]. Comme j’avais
déjà ‘Opus 69’, une pièce érotique que je joue
régulièrement en concert, on s’est dit que l’on
pourrait partir de là pour créer quelque chose
ensemble.
Baladi : C’est Ghostape qui m’avait proposé de
réaliser une bande dessinée d’après un morceau
à lui. Nous pensions tout d’abord faire un truc
autoproduit en photocopie et cassette, mais après
en avoir parlé à Philippe Marcel, l’éditeur de La
Cafetière, qui s’est enthousiasmé pour le projet,
nous nous sommes décidés pour la publication
conjointe d’une bande dessinée et d’un CD. Quand
j’ai écouté les morceaux de Brice, je me suis dit
qu’on pourrait faire quelque chose ensemble.
Opus 69 est un concept particulier : musicien
et dessinateur s’inspire de leur travail
respectif pour proposer un tout très cohérent.
Comment prépare-t-on un tel album ?
Catherin : Ça commence par énormément de
discussions. Ce qui est une bonne chose : on
passe énormément de temps au café. (Rires)
On se raconte plein de choses : les idées qui
nous viennent, nos envies respectives. Alex m’a
beaucoup parlé de ses synopsis ; je savais ainsi
vraiment où il voulait aller. Je lui ai également
décrit mes pièces dans le détail avant de les écrire.
Maintenant, il est vrai que nous nous sommes
parfois quelque peu écartés de ce que nous
avions décidé. Au final, nous avons élaboré quatre
pièces : ‘Opus 69’, jouée au violoncelle, ‘Play
Station 3 Canard’, une pièce pour électronique et
happeau de canard, ‘Super Play Station 3 Turbo
Femme Fontaine’, interpr<strong>été</strong>e au tuba électrique,
et ‘Spectral & Binaural’ également électronique.
Le dessin de ’Opus 69’ et de ‘Spectral & Binaural’
s’inspire plutôt de la musique ; la musique des
deux pièces restantes a <strong>été</strong> écrite sur la base des
idées de Baladi.
Baladi : Pour ‘Charge’, il s’agissait d’un seul
morceau et d’une seule bande dessinée. Je
m’étais basé sur ce que Ghostape avait fait, et lui,
avait changé son travail en fonction du mien. Avec
Brice, nous nous sommes vite mis d’accord pour
travailler sur un recueil de quatre courtes bandes
dessinées.
Doit-on forcément apprécier l’œuvre graphique
et musicale ensemble ?
Catherin : Non. Toutes les solutions sont possibles.
On peut écouter les pièces avant de lire la BD et
vice versa.
Baladi : La bande dessinée n’impose pas de durée
dans le temps de lecture. L’idée n’était pas de le
faire avec des morceaux de musique, ni d’obliger
la personne qui écoute à fixer son regard sur des
images.
Pouvez-vous me raconter les synopsis de ces
quatre histoires ?
Catherin : Au départ, Baladi voulait plutôt orienter
ses dessins vers le porno classique, si j’ose dire,
pour finalement opter pour une approche plus
ésotérique. Ça part de scènes de sexe tout à fait
banales, mais tout d’un coup la nana va s’envoler
ou rentrer entièrement dans le vagin de la fille avec
qui elle a un rapport.
Plus d’articles sur www.murmures.info/bede
Baladi : Je me suis, en effet, vite mis à mettre un
peu de distance là-dedans.
Diriez-vous que vous faites de la pornographie
poétique ?
Catherin : Mais oui ! C’est ce que je fais également
avec certaines de mes pièces en concert. On
n’est plus du tout dans la musique de bruitages.
C’est clairement une interprétation poétique de la
situation.
Baladi : Finalement, on se retrouve avec un album
plus érotique que pornographique.
Avis aux lecteurs intéressés : Si le premier tome
(‘Charge’) de la collection ‘Morceau’ est disponible
à la vente, le second (‘Opus 69’) n’est pas encore
paru.
La version complète de cet entretien est disponible
sur le site du magazine.
www.lacafetiere.org
Thomas Bourquin
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 57

Nouveau label de bandes dessinées
présenté par Casterman.
Vif, énergique, parfois provocateur, KSTR accueille dans un format unique
toutes les bandes dessinées de création inspirées par le désir de bouger et de faire bouger.
Sur fond d’esprit rock, un grand vent d’audace, de jeunesse et de liberté.
Format unique : 17 x 25 cm
Couverture souple avec rabats
Un prix unique : 9,95� (19,45CHF).
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Plus d’articles sur www.murmures.info/bede
La France vue par les Suisses
Collectif Editions Glénat
Glénat nous offre une
compilation de dessins
de presse suisses sur la
France. C’est bien connu,
les Suisses, surtout les
Romands, ne portent pas
leurs voisins dans leur cœur.
Et ça se sent bien en lisant cette bédé ! Plusieurs
sujets sont abordés, dont la politique bien sûr,
avec son lot de dessins sur les présidentielles
2007, mais aussi le sport avec le chauvinisme
français, le fameux coup de boule de Zidane et
les affaires de dopage en cyclisme, ou encore la
culture avec entre autres le loft et la migration
choc de Johnny chez nous. Chapatte, Burki, Mix et
Remix, Barrigue et les autres savent bien appuyer
là où ça fait le plus mal ! Et du coup, on se marre !
Pour les amateurs de l’humour vache des dessins
de presse qui veulent rigoler des travers de nos
chers voisins !
Katia Margraf
Largo Winch, T.15 : Les trois yeux des gardiens du Tao
Francq / Van Hamme Dupuis
Largo Winch, l’aventurier
multimilliardaire, nous revient
dans ce nouvel opus, premier
tome d’un nouveau cycle
de deux albums. L’histoire
puise dans le passé de
notre héros : il doit se rendre
en Chine pour conclure
une alliance capitale pour le Groupe W, malgré
les mauvais souvenirs qu’il garde de son dernier
passage au pays. Car Largo n’a pas le choix : une
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne des exemplaires des BD mentionnées ci-dessous en envoyant un mail à :
concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq
par abonné pour ce numéro. Merci aux éditions Nocturne, Dupuis, et La Cafetière.
BD JAZZ
2 CD + 1 BANDE DESSINÉE
ILLINOIS JACQUET
DIEGO DOÑA SOLAR
ÉDITIONS NOCTURNE
Illinois Jacquet
Diego Dona Solar
Nocturne
vieille dette contractée par le passé en Birmanie
refait surface, l’obligeant à partir. C’est toujours
un plaisir de retrouver cette série, tant la qualité
scénaristique et visuelle sont efficaces. Action,
rebondissements en tout genre, on n’est jamais
déçu. Pourtant, à force de jouer la même carte,
Van Hamme risque de finir par lasser le lecteur en
quête un tant soit peu de nouveauté.
Le génie des alpages, T. 14 :
…Courent dans la montagne F’Murr Dargaud
Voilà bien trente ans que
les brebis déjantées et
mal lunées de F’Murr font
rigoler les lecteurs… Ce
n’est pas dans cet album
qu’elles deviendront plus
raisonnables et bêlantes.
Les fans auront plaisir à
les retrouver dans ces alpages peu tranquilles
et presque surpeuplés, au grand dam de leur
berger Athanase. Et quel plaisir de les ‘entendre’
Mélanie Labbé
ronchonner à propos de tout ce qui nous agace,
des pseudos écolos vendeurs de tapis en poil de
moutons aux remueurs d’air politiciens. Ceci dit,
les réfractaires aux goûts du non-sens auront
peut-être du mal à entrer dans cet univers. Mais
ceux qui se sont perdus dans les montagnes
d’Athanase depuis longtemps continueront avec
grand plaisir à les parcourir en sa compagnie,
malgré les sarcasmes du troupeau…
Largo Winch 5
Francq / Van Hamme
Dupuis
Sandrine Bettinelli
Lupus, T.4
Frederik Peeters Atrabile, Bile Blanche
Toujours coincé sur la
station orbitale déserte,
Lupus ressasse les derniers
événements survenus depuis
sa fuite. Son esprit vagabonde
entre de douloureux souvenirs
d’enfance et cet avenir auquel
il cherchait à échapper. De
son côté, Sanaa arrive au terme de sa grossesse
et commence à craindre des complications. Entre
ennui, tendresse, jeux complices et remises
en question, le faux couple se rapproche et se
distancie par la force des choses, tentant de trouver
une sortie à ce qui ressemble fort à une impasse.
Drôle et touchant à la fois, le cycle de Lupus se
boucle de la plus belle des manières. Le noir et
blanc utilisé rend toute sa valeur à ces personnages
dont les expressions prennent vie devant nos yeux.
Une grande réussite que cette BD qui n’a pas séduit
que le jury d’Angoulême.
Mutafukaz, T.1 :
Dark Meat City
Run Ankama Editions
Bd
Vincent Gerber
Quand l’esthétique graffiti
rencontre un Los Angeles
post apocalyptique et la trame
des films d’extraterrestres
surannés dans le genre
‘Invasion Los Angeles’ (dans
lequel Carpenter reprenait et
parodiait lui aussi les codes
du genre) ça donne cet étonnant ‘Mutafukaz’.
L’obstiné Run (il mûrit cet album depuis 98)
concocte une aventure qui respire la jungle urbaine
à la sauce US. Un duo improbable de loosers
inv<strong>été</strong>rés va tomber sur une histoire incroyable :
un complot extraterrestre menace la Terre entre
deux guerres de gangs fratricides. Ce binôme
immédiatement attachant c’est le noir Angelino,
grande gueule qui va se découvrir des talents
surnaturels, et Vinz, avatar sympa du Ghost Rider.
Une BD très vive au trait graffti-fanzine punchy qui
ravit par son originalité et son énergie.
Charge
Baladi / Ghostape
La Cafetière
Yamine Guettari
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 59

Manga
Philippe Cardona
Lors du Grand prix organisé par le Polymanga, le titre Sentaï School a attiré notre attention.
Entretenons-nous avec son dessinateur.
60 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
Peux-tu te présenter à
nos lecteurs ?
Je suis Philippe Cardona,
bientôt vingt-neuf ans,
dessinateur et co-scénariste
avec Florence Torta
des séries Serge le hamster
de l’Enfer et Sentaï
School. Je vis à Aix en
Provence avec mon chat
et je travaille trop !
Comment as-tu eu l’idée de créer Sentai
School ?
Sentaï a commencé en ‘pro’ en 2002, mais la série
avait <strong>été</strong> créée en 1998 pour le fanzine Dream
On, sous le titre ‘L’école des héros’. Ce titre est
né du fruit d’une nuit blanche durant l’<strong>été</strong> 1998
où avec Florence nous avons regardé trop de
dessins animés du club Dorothée et de séries live.
S’ajoutant à ça la fatigue et le fait qu’on écrivait une
lettre sous forme de BD, l’idée de base était là !
Ton style de dessin fait assez ‘chibi’ (ndr :
dessin disproportionné, les personnages
ayant un petit corps et une grosse tête),
est-ce un choix ?
Je ne sais pas trop. Je dirais que c’est bien sûr
un choix, car on choisit son style, personne ne
débarque chez vous en rappel avec un couteau
entre les dents pour vous dire ‘ahah ! Dessine de
telle manière !’ Plus sérieusement, j’ai toujours
essayé d’avoir une palette de styles assez large.
Je m’ennuie vite, donc j’essaie plusieurs choses,
et j’aime bien m’adapter à l’histoire. Sentaï School
n’aurait pas pu avoir un autre style de dessin que
du SD (équivalent au chibi), et comme depuis mes
quatorze ans je m’amusais à faire des SDs…
Les références dans Sentai School étant
assez précises, quel public vises-tu ?
Cela aurait pu être vrai pour le tome 1, qui est une
réécriture des épisodes parus en fanzine, plus
basés sur des gags parodiant de vieilles séries.
Depuis, nous avons fait évoluer la série, non pas
pour renier ce pourquoi nous l’avons créée, mais
car pour nous, une bonne série est une série
où les personnages et l’univers évoluent et ne
s’enferment pas dans une routine où les gags
deviendraient prévisibles. Les références sont
toujours là, il y a un gag ou deux par épisode
qui est une pure parodie, mais dans l’ensemble
80 % des références sont des figurants, des
personnages dans le fond, etc. Pour le public
que nous visons, nous espérons toucher les
gens qui aiment l’humour crétin et trente-sixième
degré. Lorsque le tome 1 est sorti, certaines
personnes nous ont dit qu’on ne toucherait que
les ‘trentenaires nostalgiques’ mais pourtant en
dédicaces nous avons souvent des ados !
As-tu d’autres projets à venir ?
Pleins ! Je suis sur la série ‘Foot 2 Rue’, aux
éditions Soleil, adaptée du dessin animé. J’ai
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne le volume 1 de ‘Sentaï School’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Kami
attaqué ma première BD
en solo, où j’assume tout
de A à Z qui s’appelle
‘Magical JanKen Pon’
et sortira en 2008 chez
Kami. Ce sera plus proche
d’un manga de type
shonen classique comme
One Piece.
As-tu le temps de lire
quelques mangas ?
Je continue de lire pas
mal de mangas et de
comics mais j’accumule
un retard dingue dans ma
lecture par rapport à mes achats. Il y a différentes
raisons pour lesquelles j’achète une série : pour le
graphisme, la narration, etc., bref ‘pour le boulot’.
Et celles dont je suis fan ! Dans celles-ci il y a ‘One
Piece’ et ‘Eyeshield 21’, ‘20th Century Boys’, les
séries de Mitsuru Adachi, gantz et Berserk !
Comment vois-tu l’émergence du ‘manga
européen’ ?
Je n’ai pu voir qu’en diagonal les productions
locales. Je me contente de les feuilleter mais
j’essaie de tout voir car il ne faut pas négliger
les collègues ! Pour ce qui est de cette vague
de ‘mangas européens’, en tant qu’auteur je
suis assez heureux car c’est quelque chose que
nous attendions depuis des années ! J’ouvre une
parenthèse, pour dire qu’une chose m’attriste :
Sentaï School est un peu ‘mis à l’écart’. De par
son statut de ‘BD à référence’ et de son image
(erronée) de ‘série pour trentenaires nostalgiques’,
mais aussi à cause de son format et de son
rythme, Sentaï est souvent ‘oublié’ lorsque l’on
parle de ‘manga européen’.
Un petit mot pour tes lecteurs ?
Merci à tous ceux qui lisent Sentaï School, Serge
le hamster de l’Enfer et mes autres travaux !
Jeoffrey Rambinintsoa
Sentaï School
Philippe Cardona
Kami

L’école Cordeb’art à Lausanne
Melina et Julien Cordebar ont ouvert en février dernier la première école de dessin
lausannoise qui enseigne le style manga aussi bien que le dessin académique traditionnel.
Je les ai rencontrés lors du Japan Manga Festival, où ils dirigeaient des ateliers qui ont eu
énormément de succès.
Quel a <strong>été</strong> votre parcours et que faites-vous
maintenant ?
Melina : J’ai eu à peu près le même parcours que
Julien. On s’est rencontré dans une école à Lyon,
et c’est là que j’ai commencé à faire de l’illustration
et du graphisme. Ensuite, j’ai fondé avec lui l’école
Cordeb’art. Sinon, je travaille sur un court-métrage
comme directrice artistique.
Julien : Actuellement, je suis illustrateur, professeur
et créateur. Et j’ai une BD, ‘La chute des Mélimés’,
qui sortira en septembre prochain.
J’ai <strong>été</strong> surpris, je m’attendais à des professeurs
plus âgés... (ndr: ils ont 25 et 27 ans)
Melina : (rire) En fait, on voulait pouvoir continuer à
exercer notre métier, et en parallèle partager notre
savoir. Mais au début, on voulait faire quelque
chose de très modeste. On ne pensait pas qu’on
aurait autant de monde. On est ravi !
Patrick Sobral
Julien : Et les deux sont très compatibles ! Ce
qui est intéressant, c’est qu’on continue d’être
professionnels, très proches du terrain, et à
côté de ça on donne un savoir très direct et
contemporain à nos élèves.
Pourquoi enseigner à la fois le manga et le
dessin classique ?
Melina : En fait, j’aime faire les deux. J’ai un style
moins manga que Julien. J’avais aussi envie
Entre deux séances de dédicaces, j’ai pu rencontrer Patrick Sobral, auteur français de la
série BD ‘Les Légendaires’, qui en est déjà à son septième tome. Nous en avons profité pour
discuter de son parcours et de la manière dont les mangas l’ont influencé.
Pouvez-vous d’abord présenter votre série ?
C’est une BD jeunesse qui s’appelle ‘Les
Légendaires’, aux éditions Delcourt. Elle conte
l’aventure d’un groupe de héros, de justiciers
dans un monde d’heroic fantasy. La particularité
est que ces héros à l’apparence d’enfants sont
en réalité des adultes qui ont <strong>été</strong> frappés par
un sortilège qui les a reconduits à l’âge de
l’enfance.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous
lancer dans cette carrière ?
Cela a <strong>été</strong>, plus qu’une vraie envie, un concours
de circonstances. Au départ, les éditeurs n’étaient
pas intéressés par mes BD plus adultes et
sombres, déjà teintées de manga. Par dépit, je me
suis lancé dans la BD jeunesse, en me disant que
c’était juste un tremplin pour moi. Mais en réalité,
ça a tout de suite fait tilt, et je me suis rendu
compte que je suis fait pour ça.
Que trouvez-vous que le graphisme des
mangas apporte ?
Il y a d’abord le dynamisme, un graphisme
plus ‘aérodynamique’. Mais il y a également un
découpage et des angles de vue qui font très
cinéma et qui à eux seuls suffisent à donner une
véritable ambiance à l’histoire. De ce point de vue
là, je trouve que la BD franco-belge tient plus du
roman-photo. On a l’impression que la caméra est
statique, elle ne bouge pas, tout se passe autour.
Quel conseil pourriez-vous donner à un jeune
auteur ?
Un éditeur veut qu’on lui propose une BD avec
un certain potentiel commercial et pour lequel il
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne le volume 1 des ‘légendaires’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Delcourt
Plus d’articles sur www.murmures.info/manga
d’enseigner des choses plus académiques par
goût, car j’aime bien faire du modèle vivant. Dans
son cours, on travaille vraiment la narration, les
planches de BD et de manga, on apprend comment
mettre les bulles et les codes du manga. Et dans
mon cours on apprend l’anatomie, en fonction de
son style graphique.
Julien : Parce que finalement, on est quand même
obligé de savoir des bases, même pour faire du
style manga.
Un dernier commentaire ?
Julien : A Cordeb’art, on accueille aussi bien les
novices que les gens qui ont envie de faire du
dessin leur métier. Ce n’est pas parce qu’on ne
dessine pas formidablement bien qu’on ne peut
pas exprimer sa vision ou ses idées, et nous on
donne des conseils aux élèves pour aller dans la
direction qu’ils veulent.
Melina : On invite aussi les gens à venir fin juin à
notre journée portes ouvertes, avec une exposition
des travaux des élèves.
www.cordebart.com
Sivan
a un coup de cœur. Je pense qu’au départ, il ne
faut pas avoir peur de se remettre en question, du
moins pour la première BD. C’est très bien de venir
avec une BD personnelle, dans laquelle on a mis
beaucoup de soin et qu’on veut faire publier. Mais
étant jeune auteur, on n’a pas une réputation qui
permet de la vendre. Donc je pense qu’il n’y a pas
de mal à viser plutôt commercial dans un premier
temps. L’important c’est de rentrer dans le milieu.
Quels sont justement vos projets futurs ?
Je peux déjà confirmer qu’il y
aura plus de treize tomes des
‘Légendaires’. Maintenant, vu que
la série marche bien, je vais aussi
faire de temps en temps d’autres
œuvres plus ponctuelles qui sortent
des sentiers battus. Je prépare
notamment un one-shot avec une
vision très personnelle du conte de ‘la
Belle et la Bête’, et qui sera une BD
pour un public beaucoup plus adulte.
Les légendaires
Patrick Sobral
Delcourt
illustrations :
Patrick Sobral
Sivan
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 6

Plus d’articles sur www.murmures.info/manga
Abara tome 1 Tsutomu Nihei
Glénat
Dans un style glauquissime
et noir à souhait, voici une
oeuvre de science-fiction
visuellement exceptionnelle.
<strong>Cet</strong>te courte série (ne
comptant que deux tomes)
nous présente un univers
apocalyptique, sombre,
où l’on découvre des hommes se transformant
en monstres appelés Shirogauna. Ces monstres
dévorent les êtres humains. La police semble
Dofus, Tome 1 à 5 Tot, Ancestral Z et Crounchann
Ankama Editions
Les p’tits Français d’Ankama
Editions nous surprennent
ici avec un titre vraiment
sympa et réjouissant ! Lorsque
Arty, jeune berger Féca à
la recherche de son grandpère,
et Vald, guerrier aussi
courageux qu’écervelé, se
rencontrent et décident de s’associer, aucun des
deux ne réalise dans quoi ils s’embarquent. En
suivant leur histoire faite de combats épiques et
impuissante face à ces monstres et seul un jeune
garçon lui-même capable de se transformer en
monstre et une organisation secrète semblent à
même d’empêcher ces bêtes de dévorer tous les
humains. Comme dans Blame, la quasi absence
de dialogue peut surprendre mais Tsutomu Nihei
décrit chaque scène avec une précision minutieuse
(les décors sont somptueux). Si le scénario est un
peu confus, Abara est un excellent titre pour les
adeptes d’univers cyberpunk.
Jeoffrey Rambinintsoa
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne le volume 1 de ‘Abara’ ou le volume 1 de ‘Le dernier Moudang’ en envoyant un mail à :
concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq
par abonné pour ce numéro. Merci à Glénat et Tokebi
Abara tome
Tsutomu Nihei
Glénat
de rencontres étranges, on découvre un monde
original, où chaque créature, lieu ou petit objet du
décor se transforme en autant d’occasions pour
un jeu de mot improbable ou un détournement
parodique d’un titre célèbre. N’épargnant rien
ni personne, piochant allégrement dans les films
hollywoodiens, jeux vidéos et manga, ce titre au
dessin excellent et au scénario déjanté vous fera
rire de bout en bout de chaque volume.
Le dernier Moudang tome 1 Kim Young-Bin / Lee Sung-Gyn
Tokebi
Si la couverture du ‘Dernier
Moudang’ laissait présager
un titre de bonne qualité, sa
lecture m’a quelque peu déçu.
Nous sommes transportés
dans une période féodale
(pré-moderne) sur les traces
de Mok, un jeune garçon.
Peu après la vision d’un homme vêtu comme un
occidental, Mok est pris d’une terrible fièvre dont
il ne sortira pas indemne. Dorénavant, il vivra
Le dernier
Moudang tome
Kim Young-Bin /
Lee Sung-Gyn
Tokebi
Sivan
constamment avec cet homme (un fantôme), sera
sensible aux esprits et disposera d’anges gardiens
correspondant aux signes zodiacaux chinois
(dragon, tigre etc.). Graphiquement, l’œuvre est
travaillée et de bonne qualité. En revanche, le
scénario se révèle confus et le tout assez lassant.
Dommage que le personnage principal ne soit pas
plus charismatique ! Bref, pas mauvais, mais pas
non plus extra…
Jeoffrey Rambinintsoa
Manga
Lovely complex tome 1
Aya Nakahara Delcourt
Avec ‘Honey and Clover’ ;
‘Lovely complex’ constitue
certainement l’une des
bonnes sorties shojo
de ces derniers temps.
L’histoire, pour le moment
assez simple, nous narre
les aventures amoureuses
de Risa et Ootani. Risa a la
particularité d’être une fille grande pour son âge
alors qu’Ootani est extrêmement petit. Si les deux
personnages pensent se détester cordialement,
ils se rendront progressivement compte que
malgré leur importante différence de taille sujette
aux railleries de leurs camarades, ils ne sont pas
si différents et sont peut-être destinés à être
ensemble. Touchant et empreint d’un humour plein
de légèreté, ‘Lovely complex’ est mené tambour
battant grâce à un bon rythme et un graphisme
épuré (malgré quelques lacunes au niveau des
décors). Un futur must !
Le Polymanga,
session 2007
Jeoffrey Rambinintsoa
Le bilan de cette convention était plutôt positif
malgré quelques points noirs. Tout d’abord, les
Suisses étaient présents. Malgré une baisse de
régime le dimanche, le samedi a connu une bonne
influence et l’amphithéâtre était plein pour le
cosplay. Les visiteurs se sont montrés curieux, et
le contact est bien passé. De plus, le grand prix
du divertissement, organisé pour la première fois,
était assez intéressant malgré certaines longueurs.
Le léger point négatif était tout de même l’absence
quasi totale d’éditeurs, mis à part Kaze et Dybex
côté anime, et Kurokawa côté manga. Un certain
manque de respect pour un public demandeur
indépendant de la volonté des organisateurs.
Saluons tout de même le travail et l’initiative, et
surtout ce courageux peuple helvète, alerte et
plein de bonnes volontés !
Jeoffrey Rambinintsoa
Murmures Magazine N°21 – Été 2007 63

Animé Plus
Chocola & Vanilla volume 1
Kaze
Adapté du manga ‘Sugar
Sugar Rune’ de la mangaka
Moyoco Anno (le manga sort
chez l’éditeur Kurokawa),
‘Chocola & Vanilla’ est un
titre plein de fraîcheur et de
charme. Nos deux héroïnes,
deux petites sorcières,
doivent collecter le plus possible de cœurs
d’humains pour pouvoir accéder au trône dans
leur monde. Le caractère téméraire de Chocola
Ghost in the Shell Mamoru Oshii
Pathé / Dinifan
En 2029, le major Kusanagi,
femme-cyborg membre de
la Section 9, enquête sur
un pirate informatique du
nom de ‘Puppet Master’. Au
centre d’un complot gouvernemental,
l’investigation du
major va vite se transformer
en quête du sens de son existence. A quoi peutelle
encore se raccrocher pour prouver son humanité
? Que lui reste-t-il hormis son ‘Ghost’ ? Basé
64 Murmures Magazine N°21 – Été 2007
entraînera bon nombre de scènes comiques et
l’on retrouve assez bien le style de Moyoco Anno
(auteur de ‘Happy mania’). Malgré le caractère
assez peu original de ce titre (reprenant au final
toutes les formules classiques du shojô), cet anime
est assez agréable à regarder et efficace même
s’il se destine quand même aux plus jeunes. Ce
premier coffret compte huit épisodes (sur 51) et
l’on peut trouver un classeur comprenant de jolies
illustrations. Charmant !
Jeoffrey Rambinintsoa
sur le manga de Masamune Shirow, cette réédition
DVD du chef-d’œuvre de Mamoru Oshii, réalisé en
1995, est une pure merveille. Malgré ses douze
ans d’âge, ce film reste une œuvre culte. Les
bonus, étoffés et variés (comptez environ 2h30),
sont une mine d’informations. Assez violent et
déroutant, Ghost in the Shell est un film cyberpunk
(plutôt pour adultes) magnifique et que l’on
n’oublie pas de sitôt. Un incontournable !
Street Fighter Alpha Generation Ikuro Kuwana
Pathé / Dinifan
Le fan de la série des Street Fighter
que je suis a <strong>été</strong> très déçu
en découvrant cet anime qui est
visuellement très loin des autres
opus de la série. Les personnages
sont à peine reconnaissables.
Après cette première
appréhension, l’anime est loin
d’être un chef-d’oeuvre, ni non plus un digne descendant
de la série des Street Fighter. Au niveau
Pauline Hausmann
graphique, les personnages semblent gros, ceci
à cause de bras trop fins par rapport au reste du
corps, ce qui les rend presque ridicules. Au niveau
du scénario, rien de bien innovant en cinquante
minutes, mais quelques informations sur les motivations
de Ken et Ryu pour se lancer sur la voie du
Hado. Au final, un anime pas très passionnant, qui
se laisse regarder mais sans plus. A voir une fois,
pour les quelques infos sur le passé de Ryu.
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles
Gagne le volume 1 de ‘Street Fighter, Alpha Generation’et le volume 1 de ‘Ergo Proxy’ en envoyant
un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq
par abonné pour ce numéro. Merci à Dinifan et Dybex
Street Fighter
Alpha Generation
Dinifan
Ergo Proxy
Dybex
Farkas
d’articles sur www.murmures.info/manga
Ergo proxy volume 1
Dybex
Ergo proxy nous emmène dans un monde futuriste
dans la ville de Romdo. Du fait de l’environnement
dorénavant peu favorable pour les humains
depuis un cataclysme, la cité est sous dôme pour
protéger ses habitants. Si la cité vit paisiblement,
depuis peu, un virus informatique appelé ‘Cogito’
sévit et contamine les robots travaillant pour les
êtres humains. Comme l’indique le nom de ce
virus, tiré du concept cartésien ‘je pense donc
je suis’ (‘cogito ergo sum’) symbolisant la prise
de conscience par l’être humain de sa propre
existence, il dote les machines de cette conscience
d’exister. Evidemment, cette conscience les
conduit à semer le trouble. Re-l Mayer, une
inspectrice, mènera l’enquête autour de ce curieux
phénomène. Sur sa route, elle croisera le chemin
d’autres personnages comme Vincent, un immigré
désireux de devenir un citoyen de Romdo, ou Pino.
A travers ‘Ergo proxy’ nous retrouvons des
thèmes déjà abordés par Ghost in the Shell, Blade
Runner ou en littérature par le cycle des robots
d’Asimov, à savoir la naissance et l’évolution de
l’identité chez les machines. Ce titre évolue dans
un univers noir et glauque à souhait, le monde
étant majoritairement désertique (un univers
post-apocalyptique cyberpunk) et hostile. L’anime
utilise à la fois de la 2D et de la 3D, le tout rendant
assez bien. Notons que les jeux de lumière sont
vraiment excellents. Le character design est lui
aussi soigné, et lorsque l’on sait que ‘Ergo Proxy’
est la deuxième production du studio Manglobe
après Samurai Champloo, on comprend mieux les
raisons de cette réussite technique, tant au niveau
du graphisme (les décors sont vraiment superbes)
que de l’animation (très fluide). Si le scénario paraît
un peu confus, il cadre bien avec l’univers et se
développe petit à petit, au fil des épisodes et des
rencontres de différents personnages. L’univers
sonore est quant à lui en second plan (notons le
générique de fin ‘Paranoid Android’ de Radiohead).
La seule critique pourrait concerner le caractère
légèrement décousu du scénario qui laissera
certainement certains spectateurs perplexes. En
effet, pour suivre ‘Ergo proxy’ il faut s’accrocher et
rester attentif. Les adeptes des animes distrayants
et faciles à suivre n’accrocheront donc peut-être
pas. Au niveau du DVD, Dybex nous propose une
version française plutôt bien faite, réalisée par les
mêmes doubleurs que ‘Paranoïa agent’. Les bonus
sont composés des bandes annonces de ‘Samurai
Champloo’, ‘Karas’ et ‘Elementalors’.
Il s’agit donc, dans l’ensemble, d’un excellent titre.
Jeoffrey Rambinintsoa

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