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Cinéma Tout Ecran 2007 ! - Murmures Magazine

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ICATION<br />

OLLECTIF<br />

ANIME MANGA LIVRES BD GAMES TECHNOLOGIE VOYAGE SPORT THEATRE ART CINEMA MUSIQUE SOCIETE<br />

<strong>Magazine</strong> gratuit Le magazine de la culture et du divertissement – www.murmures.info<br />

N°22 Septembre / Octobre <strong>2007</strong><br />

Stop<br />

au suicide !<br />

Le Lavaux au<br />

patrimoine UNESCO<br />

Opee,<br />

c’est maintenant !<br />

Société<br />

Voyage<br />

Musique<br />

La rentrée<br />

en force !<br />

<strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong> <strong>2007</strong> !<br />

La qualité sur tous les écrans !


Impressum<br />

UNE PUBLICATION<br />

DU COLLECTIF<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> – Version 22<br />

Septembre / Octobre <strong>2007</strong><br />

Paraît 5 fois par an. Imprimé sur du papier écologique.<br />

<strong>Murmures</strong> n’est responsable que du contenu rédactionnel.<br />

Helvetic'Arts / <strong>Murmures</strong><br />

Case Postale 54<br />

CH - 1211 Genève 28<br />

Tel. : ++41 22 / 796 23 61<br />

Fax : ++41 22 / 796 23 69<br />

info@murmures.info<br />

www.murmures.info<br />

www.helveticarts.com<br />

Compte Postal : 17-614254-0<br />

Impression : Atar / Vernier<br />

Directeur de Publication : David Margraf<br />

Rédactrice en Chef : Katia Margraf<br />

Rédacteur en Chef adjoint : Carlos Mühlig<br />

Responsable Publicité : David Margraf<br />

Création / Réalisation / Mise en pages :<br />

Image Couverture : © Outdoors Games<br />

Corrections : Katia Margraf, Yamine Guettari, Antoine Bianchi<br />

Website : Ashtom (webmaster@murmures.info)<br />

Distribution : Carlos Mühlig (distro@murmures.info)<br />

Contact Rubriques<br />

Société : Sandrine Bettinelli (societe@murmures.info)<br />

Sortir : Carlos Mühlig (sortir@murmures.info)<br />

Musique : Antoine Bianchi (musique@murmures.info)<br />

CD :Thomas Bourquin (cd@murmures.info)<br />

<strong>Cinéma</strong> : Yamine Guettari (cinema@murmures.info)<br />

Art / Théâtre : Katia Margraf (theatre@murmures.info)<br />

Voyage : Katia Margraf (voyage@murmures.info)<br />

Technologie : Carlos Mühlig (hardware@murmures.info)<br />

Jeux Vidéo : André Kurz (games@murmures.info)<br />

Bédé : Vincent Gerber (bede@murmures.info)<br />

Livre : Katia Margraf (livre@murmures.info)<br />

Manga / Animé : Jeoffrey Rambinintsoa (manga@murmures.info)<br />

Rédacteurs & Collaborateurs<br />

Nathalie Najm, Christian Couturier, Christian & Christel Hamm,<br />

Jonathan Henault, Bertrand Cavaleri, Ricardo Diges,<br />

Eliane Bernard, Claude Sadois, Stéphane Perrone, Jenifer Cross,<br />

Boris Henry, Mathieu Goulin, Josué Mendoza, Janie Mouthon,<br />

Chloé Dethurens, Carole-Lyne Klay, Daniel Wuilemin,<br />

Myriam Genier, Philippe Lüthi, Christelle Genier, Jeremy Haldemann,<br />

Ali Azam, Thierry Loriot, David Cherix, Binh Huynh, Rachid Guettari,<br />

Xavier Jacquet, Stéphanie Krieger, Greg Borel, Franck Potvin,<br />

Nicolas Guerin, Thierry Rod, Dimitra Meintassis, Mara Morariu,<br />

Selsa Maadi, Victor Theurer, Pierre-Alain Surdez, Lucien Vuille,<br />

Nikki Raeber, Jean-Yves Crettenand, Valentine Pache, Joel Espi,<br />

Sarah Layani, Max Menevault, Julien Suter, Marc Alberisio,<br />

Mary Pellet, Sivan Altinakar, Pascal Widmer, Adrien Wyssbrod,<br />

Mélanie Labbé, Cyril Bron, David Turchany, Monia Thoeni,<br />

Emmanuelle Agabu, Joelle Michaud, Fabrice Praz, Imma Aznar,<br />

Nicolas Fortini, Pauline Hausmann, Sébastien Frochaux,<br />

Aude Zamofing-Monnat, Nadja Hofmann, Rosa Capelli,<br />

Pablo Michellod, Maud von Bergen, Christophe Guillaud<br />

Remerciements<br />

A tous les rédacteurs et collaborateurs du magazine. Ainsi que :<br />

[Musique] Warner Music, SonyBMG, EMI, Universal Music,<br />

Disques Office, Musikvertieb, Nippon Project. [<strong>Cinéma</strong>]<br />

Buena Vista, Rainbow Vidéo, TTP Films, Warner Home, Universal,<br />

Dinifan, Impuls, Xenix, 369 Vidéo, Wild Side Video.<br />

[Jeux Vidéo] Allsoft, IFREC, ABC Software, Koch Media,<br />

Waldmeier, Sony Computer, Ubi Games, Gametime, Microsoft,<br />

Thali, MPE, ActiveSoft, PRFact [Manga/Bédé] Mabell, Dybex,<br />

Kaze, Tokebi, Delcourt, Glénat, Soleil, Pika, Manga Distribution,<br />

Beez, Humanoïdes, Casterman, Dargaud, Fluide Glacial, Paquet,<br />

Nocturne, Ankama. [Livre] Favre, Encre Fraîche, Picquier,<br />

Pocket, Points, Calmann-Lévy, Presses de la Cité, Albin Michel.<br />

[Technologie] Dell, Pioneer, Toshiba, Samsung, JVC, Lenovo,<br />

Cowon, Medion, Archos, Mio Technologie, Canon, Puma, Olympus,<br />

Pinnacle Systems, TomTom, Epson, IBM, Microsoft.<br />

Et bien d’autres encore qui sont trop nombreux pour tous<br />

les nommer ! Et une ola pour Services Concept ! Merci à tous ainsi<br />

qu’aux lecteurs, abonnés, distributeurs et toutes les personnes<br />

qui participent de près ou de loin à l’existence du magazine.<br />

Merci !<br />

Édito<br />

Voici, donc : l’été se termine qu’on ne l’avait même pas vu venir. Il faut dire que cette année il s’était<br />

particulièrement bien caché, tout coincé qu’il était entre la pluie et les nuages. Peut-être que certains<br />

d’entre vous ont tenté l’impossible pour partir à sa recherche, au nord, au sud, à l’est ou à l’ouest, et peutêtre<br />

même qu’un lecteur particulièrement chanceux, une lectrice très zélée, je-ne-sais-qui de vraiment<br />

audacieux l’a côtoyé quelques instants sur le sable blanc et fin d’une plage déserte ou au vertigineux<br />

sommet de quelque mont à peine enneigé.<br />

« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un long voyage… »<br />

Certes. Mais ce n’est pas dans de lointaines et sauvages contrées que s’est préparé, avec une fébrilité<br />

pourtant réjouissante, le bien joli magazine dont nos meilleurs informateurs m’indiquent que vous lisez<br />

en ce moment-même la première page. Que nenni. Aux fonds de salles obscures alors que d’autres vont<br />

à la piscine, bravant pour assister à un simple concert une boue face à laquelle même la plus vaillante<br />

des compagnies de chemins de fer doit déclarer forfait, acharné sur quelque ordinateur de fortune pour<br />

tester d’ambitieux logiciels et réseaux de promotion musicale (ou juste pour tenter de faire fonctionner un<br />

webmail particulièrement récalcitrant), le rédacteur de <strong>Murmures</strong> traverse la belle saison avec pour seule<br />

mission de préparer le numéro de la rentrée… De vous savoir prêts, enfin, à en entreprendre la lecture<br />

est son unique récompense. Vous voilà donc à même, amies et amis, de nous rendre heureux ! Chose<br />

facile, en outre : il suffit, ou presque, de tourner les pages…<br />

Parmi vous, cependant, il y en a sûrement qui se sentent finalement bien proches de nous. Dégoûtés par<br />

cet été fuyant, et un peu aussi par cette habitude que la culture a prise de se faire une place, chaque<br />

année de juin à septembre, entre campings et stands à saucisse, elle qui se confine pourtant toute l’année<br />

au confort d’intérieurs complices et bienveillants, vous attendez avec impatience de retrouver vos salles<br />

préférées, le calme de votre bibliothèque ou le ronronnement de votre console de jeux. A nous, ceux-ci,<br />

de les rendre heureux : ils trouveront dans ces pages de quoi satisfaire leur agenda pour les mois à venir.<br />

Et qu’ils se réjouissent déjà de savoir qu’il y en aura d’autant plus dès novembre, dans notre prochain<br />

numéro !<br />

« …et puis est retourné, plein d’usage et raison… »<br />

Nous voici donc de retour, à l’abord d’une nouvelle saison culturelle. Car, si le bronzage passe, <strong>Murmures</strong><br />

reste, et il vous invite à la découverte de notre finalement bien sympathique région, et de tout ce qui s’y<br />

passe.<br />

Murmuriennes, Murmuriens, avec ou sans soleil, bienvenue chez vous !<br />

Sommaire<br />

Société 2 > 5<br />

Le Vieux Diplodocus 6<br />

Sortir 8 > 9<br />

Musique / Interviews 0 > 9<br />

Musique / CD’s 2 > 22<br />

<strong>Cinéma</strong> / Interviews & Articles 23 > 27<br />

<strong>Cinéma</strong> / DVD’s 28 > 34<br />

Arts / Théâtre 35 > 37<br />

Abonnement 36<br />

Livres 38 > 4<br />

Sports 43<br />

Voyage 44 > 47<br />

Technologie 48 > 50<br />

Games 5 > 54<br />

Bédé 55 > 59<br />

Manga / Animé 60 > 64<br />

nbs<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong>


Société<br />

Catalyse<br />

Voici quelque temps que j’entends parler et que je vois des affiches de Catalyse mais je n’ai<br />

jamais eu l’occasion de m’y rendre. Mais au fait, c’est quoi Catalyse ? Il me semble qu’il s’y<br />

passe des concerts, mais aussi des cours, etc. Pour mieux comprendre ce qui se déroule dans<br />

ce charmant endroit, Betina Vernet, vice-présidente de l’association Catalyse, a bien voulu<br />

répondre à mes questions.<br />

Depuis combien de temps existe Catalyse ?<br />

Cinq ans.<br />

Quelles sont les activités de cette structure ?<br />

A la base, l’association avait envie de promouvoir<br />

la voix, la créativité. Nous pensons, que si les<br />

hommes développaient plus leur créativité, ils<br />

feraient moins de bêtises. Par la voix on aimerait<br />

que les gens deviennent meilleurs. Concernant les<br />

activités, trois jours par semaine, les lundi, mardi<br />

et mercredi, il y a des cours autour de l’expression<br />

vocale, le chant et le théâtre. Cela se passe en<br />

petits groupes (trois personnes) de tous niveaux,<br />

à partir de huit ans. Une fois par mois, nous avons<br />

un spectacle pour petits et une fois par année,<br />

nous organisons une semaine pour les plus de<br />

septante ans. On donne aussi des cours sur la<br />

respiration, de maîtrise du stress, de coaching…<br />

Nous avons deux salles, celle de concert compte<br />

soixante places assises, ou environ cent places<br />

debout. Les vendredi, samedi, dimanche, il y a<br />

des résidences d’artistes, ce qui signifie mettre à<br />

disposition un lieu, où des artistes peuvent créer.<br />

C’est un moment de partage qui se conclut parfois<br />

par un concert. Quand le groupe est prêt, il fait<br />

un concert, mais il n’y a pas d’obligation. On n’a<br />

jamais voulu être une salle de plus à Genève,<br />

mais un laboratoire de création. Nous avons aussi<br />

un studio d’enregistrement, où l’on apprend aux<br />

enfants comment faire de la prise de son. Des<br />

artistes peuvent également enregistrer leurs CDs.<br />

Combien de personne travaillent pour<br />

Catalyse ?<br />

Au niveau des salariés il y a trois personnes<br />

permanentes et de nombreux professeurs.<br />

2 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

Quel public vient à Catalyse ?<br />

Cela dépend des concerts, chansons françaises,<br />

etc. Les artistes disent qu’ici l’écoute est bonne.<br />

Nous avons un professeur bilingue, donc nous<br />

recherchons aussi le public bilingue. Nous aimons<br />

bien les croisements d’âge de population… Les<br />

gens se déplacent souvent en meute, suivant<br />

le style qu’ils aiment. C’est dur de mélanger les<br />

groupes.<br />

Etant une structure privée, comment êtesvous<br />

financée ?<br />

Par des fondations, des privés, des parents<br />

d’élèves, des anciens artistes qui ont abandonné,<br />

mais qui souhaitent aider d’autres artistes pour<br />

qu’ils continuent.<br />

Pouvez-vous nous parler du programme de<br />

la rentrée ?<br />

En terme pédagogique, on essaie de ne pas<br />

formater, on a soit des cours où l’on prend le<br />

chant comme un loisir. C’est-à-dire qu’on a toute<br />

une gamme de cours de chant et simplement, on<br />

choisit un cours de chant où l’on vient que pour<br />

chanter et où l’on ne travaille pas du tout. Après<br />

il y a plutôt des cours, qui demandent pas mal<br />

de travail, avec des dates de concerts. Ce sont<br />

des cours d’écriture, donc il y a ceux qui veulent<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/societe<br />

être juste interprètes et compositeurs interprètes.<br />

C’est une chose de chanter, d’interpréter les<br />

chansons des autres et enfin d’écrire et chanter<br />

ses textes. On aime bien les petits groupes de<br />

trois personnes, l’idée étant de les faire voir par<br />

plusieurs professeurs afin qu’ils voient plusieurs<br />

façons d’enseigner la musique. Nous faisons<br />

essentiellement des cours pour les enfants et<br />

adolescents, mais il y a aussi des cours privés<br />

de chant (stage le week-end) pour les adultes<br />

et en groupe pour le théâtre. Nous collaborons<br />

aussi avec le festival Akouphène (musique<br />

expérimentale) sur le Bateau à Genève du 20 au<br />

23 septembre <strong>2007</strong> (www.akouphene.org).<br />

Avant de terminer cette interview, qu’avezvous<br />

envie de dire aux personnes qui ne<br />

connaissent pas encore Catalyse ?<br />

Un soir quand vous rentrez fatigué chez vous,<br />

prenez-vous une bonne douche en chantant et si<br />

vous voyez que ça vous fait de l’effet, venez-nous<br />

voir ! C’est ce genre de Catalyse qu’on aimerait<br />

produire.<br />

J’espère que vous aurez envie d’aller découvrir cet<br />

endroit et ses activités. Pour les concerts à venir,<br />

les cours, etc., allez jeter un coup d’œil sur le site.<br />

A noter que cet endroit est un espace non-fumeur,<br />

avec parfois une tolérance après 22h… <strong>Tout</strong> cela<br />

m’a donné très envie d’y retourner…<br />

Catalyse<br />

14, avenue de Rosemont<br />

Genève<br />

www.catalyse.ch<br />

Carole-lyne Klay


«‰» and «PlayStation» are registered trademarks of Sony Computer Entertainment Inc. is a registered trademark of Sony Corporation. Rogue Galaxy © 2005-<strong>2007</strong> Sony Computer<br />

Entertainment Inc. Published by Sony Computer Entertainment Europe. Developed by Level 5. Rogue Galaxy is a trademark of Sony Computer Entertainment Inc. All rights reserved.<br />

Voyage au bout de la galaxie…<br />

et au-delà des lois.<br />

Quoi de plus excitant que e<br />

de partir à la conquête e<br />

d’une galaxie inconnue e<br />

dans la peau d’un pirate e<br />

téméraire se battre e<br />

pour des trésors extra- -<br />

ordinaires? Les pay-<br />

sages sont terrifi ants s<br />

et les récompenses époustoufl antes. .<br />

S’il n’y a pas d’eau dans l’espace, les s<br />

requins ne manquent pas. .<br />

Prenez garde! !<br />

A partir du 05.09.<strong>2007</strong> 7<br />

dans le commerce.<br />

roguegalaxygame.com


Société<br />

Association<br />

Stop Suicide<br />

Le suicide, en voilà un sujet tabou et délicat… mais ne vaudrait-il pas mieux en parler que de<br />

le voir comme une fatalité ? L’association Stop suicide à Genève fait un travail remarquable<br />

au niveau de la prévention des jeunes en matière de suicide. Voici quelques idées fausses<br />

qui circulent sur le suicide : ‘S’il en parle, il ne le fera pas !’ C’est faux. ‘Il n’y a que les fous<br />

qui se suicident !’ C’est faux. ‘S’il veut se suicider, personne ne peut l’en empêcher !’ C’est<br />

faux. ‘En parler, c’est le provoquer !’ C’est faux. ‘Le suicide, c’est héréditaire !’ C’est faux.<br />

Entretien avec Florian Irminger, président de l’association et Sylvia Nissim, responsable du<br />

pôle sensibilisation.<br />

4 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

Depuis combien de temps travaillez-vous<br />

pour l’association Stop suicide ? Et combien<br />

êtes-vous à y travailler ?<br />

Florian : Depuis le début de l’association à 30 %.<br />

Il y a actuellement trois employés, cinq personnes<br />

au comité et quelques bénévoles.<br />

Sylvia : Depuis un an, à 20 %.<br />

Pouvez-vous m’expliquer votre travail et ses<br />

difficultés ?<br />

Nous faisons des campagnes d’affichage, pour<br />

faire de la prévention. C’est toujours difficile d’en<br />

parler, les gens ont peur d’en parler, c’est une<br />

thématique sensible.<br />

Florian : La grande difficulté ce sont les croyances,<br />

certaines personnes pensent que si l’on en parle,<br />

cela peut d’une part pousser les gens à passer à<br />

l’acte et d’autre part d’autres pensent que cette<br />

croyance est une fatalité. Alors que 70 % des<br />

personnes qui font une tentative en ont parlé avant.<br />

En matière de suicides, où se place la Suisse<br />

par rapport aux autres pays ? Genève est-il<br />

un canton où il y a beaucoup de suicide ?<br />

Florian : Il y a toujours beaucoup de suicides chez<br />

les jeunes en Suisse. Plus qu’au Japon, mais les<br />

médias en parlent plus, car la mise en scène est<br />

différente. Pour le canton de Genève, c’est un<br />

canton entre deux au niveau des suicides.<br />

Est-ce toujours la première cause de<br />

mortalité en Suisse pour les 15 à 24 ans ?<br />

Sylvia : Oui, c’est toujours le cas, devant les<br />

accidents de voiture.<br />

Les personnes qui viennent vous voir sontelles<br />

des jeunes, qui cherchent de l’aide, ou


plus des proches de personnes qui se sont<br />

suicidées ?<br />

Sylvia : Nous n’avons pas de formations pour la<br />

prise en charge. Notre travail est un travail de<br />

prévention.<br />

Florian : Nous ne sommes pas un lieu de soins,<br />

nous les dirigions vers d’autres structures.<br />

Arrives-tu à expliquer pourquoi dans les<br />

pays en développement, il y a officiellement<br />

moins de suicides que dans les pays<br />

industrialisés ?<br />

Sylvia : C’est difficile de savoir, car les mesures ne<br />

sont pas les mêmes. Nous essayons de casser les<br />

préjugés qui sont de dire que le suicide est dans<br />

telle ou telle catégorie de personnes. Des études<br />

démontrent que ce n’est pas le cas, c’est un fléau<br />

qui touche toutes les classes. Selon les statistiques,<br />

il y aurait plus de suicides au Nord, mais ce n’est<br />

pas forcément dû au fait que le Nord soit plus riche,<br />

il est difficile de trouver des explications.<br />

Florian : Avant il était dit qu’il n’y avait aucun suicide<br />

en Allemagne de l’est, dans les anciens pays du<br />

bloc soviétique ou en Chine, mais c’est absolument<br />

faux, il y a eu en tout temps des suicides dans<br />

toutes les tranches sociales. La mort par cause<br />

de suicide n’est pas toujours mise en avant<br />

officiellement. Ce qui est important de savoir, c’est<br />

lorsqu’il y a un suicide abouti, on considère qu’il y<br />

a dix tentatives de suicide. La Suisse est le dernier<br />

pays d’Europe à ne pas avoir fait d’études sur<br />

l’ensemble du territoire sur le nombre de tentatives<br />

de suicides. Le conseil fédéral annonce une large<br />

fourchette, il y aurait entre 10’000 et 250’000<br />

tentatives de suicides par année.<br />

Comment se passe votre travail en matière<br />

de prévention ?<br />

Sylvia : On fait une campagne d’affichage pour le<br />

grand public. Nous intervenons dans les maisons de<br />

quartiers, collèges, ECG. Nous faisons des actions,<br />

telles que projections de films, pièces de théâtres. A<br />

chaque fois on encourage le débat et la discussion.<br />

Florian : On part du principe qu’il faut pouvoir<br />

mettre des mots sur le suicide plutôt que de rester<br />

dans l’ignorance. Le suicide est un sujet tabou,<br />

paradoxalement il est tabou parmi les adultes qui<br />

entourent les jeunes et beaucoup moins parmi<br />

les jeunes. Après la projection d’un film, c’est<br />

beaucoup plus les jeunes qui parlent.<br />

Est-ce qu’il existe d’autres associations en<br />

Suisse qui travaillent sur la prévention au<br />

suicide ?<br />

Florian : Il en existe beaucoup. (Voir sur le site<br />

www.stopsuicide.ch )<br />

Sylvia : Nous nous sommes spécialisés dans la<br />

prévention au niveau des suicides des jeunes.<br />

Cherchez-vous des bénévoles ?<br />

Florian : Oui, bien sûr !<br />

Quels ouvrages conseilleriez-vous aux<br />

personnes qui souhaitent se documenter sur<br />

le thème du suicide ?<br />

Florian : J’en ai un qui est mon coup de cœur, par<br />

Guersande, ‘Le grand souffle’ et un autre, ‘Un<br />

coquelicot en enfer’, l’histoire d’un psychiatre qui<br />

se met à la place de son patient.<br />

Je souhaite vous poser une question un peu<br />

personnelle… Qu’est-ce qui vous a donné<br />

envie de travailler sur ce thème ?<br />

Sylvia : Moi, je me rappelle, lorsque j’étais<br />

adolescente, on en parlait beaucoup. C’était un<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/societe<br />

thème très présent et durant mes années au cycle,<br />

il y a eu des suicides. Après j’ai rencontré Florian<br />

et comme je voulais travailler dans une association,<br />

j’ai trouvé que cela me convenait tout à fait.<br />

Florian : Quand j’étais en première du collège, une<br />

personne du collège voisin s’est suicidée et cela a<br />

fait beaucoup de bruit. La direction du collège n’a<br />

rien voulu faire. J’avais peur que cela arrive à des<br />

personnes proches.<br />

Que diriez-vous à une personne qui souhaite<br />

mettre fin à ses jours ?<br />

Sylvia : Je l’écouterais surtout… je n’aurais pas<br />

envie de la juger.<br />

Florian : L’écouter, lui dire que je suis démuni face<br />

à cela…<br />

Prochainement organiserez-vous ou participerez-vous<br />

à des manifestations ?<br />

Florian : <strong>Tout</strong> d’abord, la compétition de skatebord,<br />

organisée avec ATB, qui aura lieu les<br />

15-16 septembre au Skate-park de la Plaine<br />

de Plainpalais à Genève. Et ensuite à la soirée<br />

‘Graffitis & concert de rap’ qui se déroulera le 21<br />

septembre à la Maison Vaudagne à Meyrin.<br />

Et enfin, il y aura une pièce de théâtre jouée par<br />

la troupe Zanco le 22 septembre à la Maison de<br />

quartier de Champel AteCré Ateliers aux Pâquis.<br />

STOP SUICIDE<br />

C/o Maison des Associations<br />

Rue des Savoises 15<br />

1205 Genève<br />

Tél.: +41 22 320 55 67<br />

www.stopsuicide.ch<br />

Carole-lyne Klay<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 5


La carte du vieux diplo<br />

Salut les p’tits Dinos,<br />

Avec Freud, Piaget, Dolto… nous avons théorisé<br />

les mots de l’enfance.<br />

Parallèlement, avons-nous eu de la tendresse pour<br />

les maux de l’enfance ?<br />

Sous toutes les latitudes, l’enfant est roi,<br />

malédiction, espoir, norme, projet, otage, rêve ou<br />

cauchemar. Il joue son rôle, sans contrôle, dans<br />

un joyeux bordel mais n’est-ce pas là l’essentiel ?<br />

6 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

L’animal se réveille<br />

Sans dogmes, sans conseils<br />

L’humain existe<br />

D’idéal d’éducation non-sexiste<br />

Delirium sans fin<br />

Réel d’un bambin<br />

Vive les couches, les biberons et la vie !<br />

Le vieux Dicodoplus<br />

les p’tits Dinos<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong><br />

Case postale 54<br />

1211 Genève 28


Sortir<br />

Le Pâki et le café Bizzare :<br />

<strong>Tout</strong>e une aventure !<br />

Si vous sortez un peu à Genève, vous devez connaître le café Bizzare, mais connaissez-vous<br />

le Pâki ? Quel rapport y a-t-il entre ces deux endroits ? La réponse est qu’ils sont tous les<br />

deux gérés par les mêmes personnes, qui sont des copains.<br />

Le café Bizzare se situe dans le quartier de Saint<br />

Gervais. Sa clientèle y est variée, se situant entre<br />

une moyenne de 25-35 ans. Une dizaine de tables,<br />

une cheminée, un peu de déco qui fait penser à<br />

l’Asie, des petites lumières sympa, une terrasse<br />

et une horloge qui a retenu mon attention... A<br />

l’intérieur il y a noté… bref, vous n’avez qu’à<br />

y aller et vous saurez. A partir de 17h30 vous<br />

pourrez grignoter un panini ; quant aux boissons,<br />

de nombreux cocktails sont proposés et des shots<br />

à 5 CHF, avec la possibilité d’acheter un mètre de<br />

shots à 55 CHF. Avec le théâtre de Saint Gervais à<br />

côté, je suis quelques fois venue après une pièce<br />

de théâtre découvrant ainsi l’ambiance enjouée<br />

qui s’y dégage. A partir du jeudi soir et durant le<br />

week-end, des DJ’s viennent mixer faisant monter<br />

la chaleur.<br />

J’entre au Pâki, c’est le début de soirée, il n’y a<br />

encore personne, mais je peux sentir tout de suite<br />

8 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

que cet endroit me plaît. Le Pâki a du cachet et une<br />

chaleur qui fait qu’on s’y sent bien. Lumière tamisée,<br />

objets de décoration asiatiques, déco très design, un<br />

endroit qui semble agréable au premier coup d’œil.<br />

Pour continuer mon évaluation du Pâki, j’ai goûté<br />

deux cocktails. Le premier m’a surprise par son goût<br />

à base de concombre (très rafraîchissant quand il<br />

fait chaud) et l’autre, auquel je donne 10/10, aux<br />

fruits de la passion. Au niveau des plats, une petite<br />

carte est proposée avec des plats alléchants. Je me<br />

suis prêtée à goutter une salade César, un suprême<br />

de volaille au curry (succulent) et un moelleux au<br />

chocolat et glace vanille (à se relever la nuit). Après<br />

cette dégustation bien agréable avec une musique<br />

de fond, qui ne nous force pas à élever la voix pour<br />

se faire entendre, je me suis dit que je reviendrais<br />

avec grand plaisir. Un petit plus pratique pour cet<br />

endroit, il y a la connexion wifi. Pour en savoir<br />

davantage sur le Pâki, j’ai posé quelques questions<br />

à Stéphane Pouëzat.<br />

En quoi diffère-t-il du café Bizzare ?<br />

On aimerait que la nourriture soit un plus. Mais<br />

qu’au niveau de la mixité des clients, ça reste la<br />

même chose, c’est ce qui est intéressant au café<br />

Bizzare.<br />

Faites-vous des prix étudiants, chômeurs… ?<br />

On a des prix qui sont corrects. On fait partie d’un<br />

guide qui propose pour une boisson achetée une<br />

deuxième gratuite. (Voir article dans encadré)


Happy-Hours<br />

Le concept du guide des sorties<br />

‘Happy-Hours’ s’explique en une<br />

simple phrase très accrocheuse :<br />

On sort à 2, on paie pour 1. Ce guide<br />

sous forme de carnet de soixante bons, soit<br />

dit en passant très pratique à emporter avec<br />

soi, a pour objectif de dynamiser la culture,<br />

les loisirs et les sorties sur Genève et pourquoi<br />

pas aussi ailleurs. Si la première édition<br />

de ce guide, apparue en 2006, était jusquelà<br />

réservée à tous les jeunes âgés de 18 à 30<br />

ans révolus, la nouvelle version qui vient de<br />

sortir sera sans limite d’âge afin que toute<br />

personne, jeune ou adulte, puisse profiter de<br />

tous les bons que Happy-Hours, en partenariat<br />

avec différents établissements, propose<br />

pour que vous puissiez découvrir ou redécouvrir<br />

des bars, restaurants, théâtres, etc. Un<br />

concept très économique (20 CHF le carnet),<br />

pour toute personne qui serait intéressée de<br />

sortir différemment, économiquement parlant.<br />

A remarquer aussi que le nouveau site<br />

Internet de Happy-Hours propose un agenda<br />

très complet avec des soirées à venir ou des<br />

lieux à découvrir. Avec aussi la possibilité de<br />

publier vos propres soirées ou tout autre type<br />

d’information. Un site dynamique qui pourrait<br />

devenir un outil de recherches pour vos prochaines<br />

sorties, sur Genève ou ailleurs !<br />

www.happy-hours.ch<br />

Carlos Mühlig<br />

Quel genre de clientèle avez-vous au Pâki ?<br />

Nous avons une clientèle de quartier, qui vient<br />

boire des verres sur la terrasse quand il fait beau.<br />

Il y a des clients d’hôtels et ceux qui y travaillent,<br />

à midi ce sont des personnes qui travaillent dans<br />

la banque voisine. C’est assez marrant, car c’est<br />

comme au café Bizzare, il y a des gens en costume<br />

et cravates et d’autres en tongs. On a même eu la<br />

chanteuse Björk à manger, avant qu’elle donne son<br />

concert au Paléo.<br />

Peut-on organiser un événement ou un<br />

anniversaire dans vos lieux ?<br />

Oui, au café Bizzare et au Pâki. Au Bizzare, on est<br />

toujours ouvert pour la clientèle, ca veut dire que<br />

si tu veux organiser ton anniversaire, tu réserves<br />

quelques tables ou un coin, également la terrasse.<br />

Mais on reste toujours ouvert pour le reste de la<br />

clientèle. On travaille aussi en collaboration pour<br />

des événements, par exemple avec le théâtre de<br />

Saint Gervais qui est à côté. Durant toute l’année<br />

sauf l’été nous avons des DJ’s. L’été comme il y<br />

a la terrasse, nous ne pouvons pas avoir de DJ.<br />

On essaye de privilégier des soirées pour des<br />

associations qui programment un DJ, les entrées<br />

sont pour eux, ainsi que la moitié des bénéfices<br />

du bar. Au Pâki, pour les gros anniversaires ou les<br />

soirées privées, nous pouvons fermer le lieu. Nous<br />

ne louons pas le lieu. Par contre on doit savoir<br />

à l’avance combien il va y avoir de personnes et<br />

combien de menus seront pris. Pour ce genre de<br />

soirées, c’est plus sympa pour les invités d’avoir le<br />

lieu pour eux seuls.<br />

Vous êtes souvent plein ?<br />

C’est très instable. Le midi maintenant on est arrivé<br />

à un bon chiffre, c’est une clientèle stable. Le soir,<br />

tu vas être complet un soir et un autre avoir peu<br />

de monde. Pendant les fêtes on pensait avoir du<br />

monde, mais ça a été un peu la cata… C’est un<br />

peu comme le début du café Bizzare, la première<br />

année tu ne pouvais pas rentrer le vendredi<br />

tellement il y avait de monde et le samedi, tu avais<br />

que quatre personnes. C’était à se tirer les cheveux.<br />

Maintenant au café Bizzare, c’est devenu stable, tu<br />

as toujours du monde. Pour nous le Pâki, ça prend<br />

un peu la même allure que le Bizzare. Il faut dire<br />

aussi que nous ne mettons pas de budget pour la<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne des carnets ‘Happy-Hours’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Happy-Hours<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/sortir<br />

publicité. Ce qui est un handicap, car le Pâki est<br />

dans une petite rue.<br />

As-tu envie d’ajouter quelque chose ?<br />

C’est une aventure avec des copains. On a<br />

commencé au café Bizzare, on a voulu continuer<br />

sur cette lancée dans un autre endroit avec la<br />

nourriture. On est toujours la même équipe. On<br />

n’a pas bougé, on ne s’est jamais pris la tête. Les<br />

quatre, on est à plein temps. Moi j’ai fait l’école<br />

hôtelière, Ramiro a fait un apprentissage en<br />

hôtellerie au Noga Hilton et les deux autres se sont<br />

lancés dans l’histoire comme ça sans avoir bossé<br />

avant dans le métier. A la fin de l’année on va avoir<br />

une pièce fumoir, avec des canapés et une bonne<br />

aération.<br />

Pâki<br />

Rue Alfred Vincent 5<br />

1201 Genève<br />

www.cafebizarre.ch/paki<br />

Café Bizzare<br />

Rue du Temple 5<br />

1201 Genève<br />

www.cafebizarre.ch<br />

Carole-lyne Klay<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 9


Musique Plus<br />

Dio<br />

Je rencontre le groupe dans une salle au-dessus d’un café, dans le deuxième arrondissement<br />

de Paris. La salle est petite et sombre, mais je suis de bonne humeur, quoique en retard…<br />

C’est donc dans la bonne humeur que débute cette interview, malgré une fatigue omniprésente<br />

de la part du groupe. Je retranscris ici les paroles des interprètes, telles qu’elles m’ont été<br />

exposées.<br />

Comment est né Dio ? Comment définiriezvous<br />

votre groupe ?<br />

Erina : Avant qu’il ne se forme, on faisait partie<br />

d’autres groupes. Néanmoins chaque personne<br />

cherchait à former autre chose ; chaque personne<br />

se cherchait elle-même en tant que musicien. Nous<br />

ne nous connaissions pas en qualité de musiciens :<br />

on ne s’était jamais entendu jouer ou chanter.<br />

C’était le simple fait de sentir la personnalité de<br />

l’autre : l’aura de la personne a fait la rencontre.<br />

Avant même la musique, on a été réunis par nos<br />

personnalités différentes, et c’est ça qui fait la<br />

particularité du groupe. Dès le départ, on se<br />

cherchait et on se demandait ce qu’on pouvait faire<br />

ensemble, ce qui a donné ce que vous avez entendu<br />

et vu. Pour chaque morceau, nous avons travaillé<br />

sans concession. Il y a un travail en commun, mais<br />

pas de direction particulière : c’est simplement<br />

‘ici et maintenant’. Nous essayons de chercher<br />

ensemble chaque morceau, de ne pas s’imposer<br />

une musique. Nous n’attendons pas que les gens<br />

suivent ou pas notre carrière : nous sommes tels<br />

que nous sommes d’abord, et tels que nous le<br />

voulons. Ne pas imposer, mais rester naturel.<br />

Dans vos chansons, quels sont les thèmes<br />

que vous préférez aborder ?<br />

Mikaru : L’être humain, simplement. Que signifie<br />

être humain ? C’est extrêmement complexe : ce<br />

0 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

qui est à la surface d’un être humain, ce qu’on<br />

doit être par morale, ce qu’on cache en nous,<br />

des choses sournoises, noires, difficiles, le mal.<br />

Il ne faut pas les nier : cela fait partie de l’être<br />

humain. Nous ne voulons pas sublimer la beauté<br />

de l’être humain, mais révéler ce qui est difficile,<br />

ce qui demeure aux tréfonds de notre propre vie.<br />

Habituellement, on est arrêtés par l’éthique, par la<br />

morale du ‘ne pas dire’. Nous voulons faire surgir<br />

ce cri authentique d’être humain.<br />

Vous êtes un groupe neuf dans le monde du<br />

‘visual kei’, style qui semble être épuisé :<br />

croyez-vous en la renaissance de ce style<br />

musical ?<br />

Erina : Musicalement, je voudrais tirer l’essence<br />

de différents styles musicaux, comme le heavy<br />

metal, le hip-hop, et pourquoi pas des choses plus<br />

douces. Il ne faut pas compartimenter la musique,<br />

mais avoir ‘l’essence’ d’une musique, c’est ma<br />

démarche. Côté visuel, c’est très important pour<br />

nous d’avoir une mise en scène pour chaque<br />

morceau de musique, qui parle d’un univers :<br />

l’aspect visuel doit compléter cet univers. Pour<br />

nous, cela semble indispensable d’améliorer<br />

l’aspect visuel, notamment sur scène. C’est avoir<br />

une autre dimension, beaucoup plus sophistiquée,<br />

beaucoup plus obsédée, beaucoup plus réfléchie<br />

par rapport à l’expression artistique.<br />

d’articles sur www.murmures.info/musique<br />

Vous avez joué devant le public français de<br />

Japan Expo : quelles ont été vos impressions ?<br />

Denka : J’avais entendu dire que les Européens<br />

sont beaucoup plus expressifs que les Japonais en<br />

général. Théoriquement, je le savais, mais c’était<br />

effectivement beaucoup plus énergique. Ils nous<br />

donnent une très bonne énergie, qui a joué sur la<br />

scène, et donc j’ai bénéficié de cette force. C’est<br />

un élément très important de la concentration sur<br />

ma musique, donc je suis très reconnaissant.<br />

Ivy : J’ai noté sur la scène que le public européen<br />

réagit différemment à différents passages de<br />

musique, donc c’est très interactif, en fait ! Il y<br />

avait une très bonne communication, et je me suis<br />

vraiment éclaté sur scène.<br />

Mikaru : Effectivement, la réaction était tellement<br />

chaleureuse que ça nous a encouragés. Cela nous<br />

a donné aussi une très bonne énergie : j’ai senti<br />

que l’on décollait ensemble, et à un moment j’ai<br />

senti un très bon équilibre de tensions entre le<br />

public et moi-même, et je ne m’attendais pas à<br />

autant de demandes, autant d’énergie, autant de<br />

réactions positives. J’étais très heureux.<br />

Kei : J’étais heureux de voir tout ce monde<br />

rassemblé à notre premier concert. Je sentais<br />

que le public s’amusait et que la communication<br />

directe entre le public et le musicien donnait une<br />

autre dimension au groupe.<br />

Erina : J’étais surpris que le public connaisse bien<br />

les morceaux, même les nouveaux morceaux que<br />

l’on a joués. Le public a eu une réaction immédiate :<br />

une adhésion du public, une osmose avec notre<br />

musique, une communication extraordinaire. Les<br />

gens se manifestaient non seulement par l’âme<br />

mais aussi par le corps, et certains d’entre eux<br />

tiraient sur mes manches et sur mon costume !<br />

C’était super.<br />

Mikaru : Dans chaque concert au Japon, je fais le<br />

‘Dio Call’. Lorsque je l’ai fait ici sur scène, c’était<br />

tout de suite l’osmose : le public a répondu tout de<br />

suite. C’était mieux qu’au Japon !<br />

www.dio-05 4.com<br />

Nathalie Canaguy


Ins_<strong>Murmures</strong>_210x148.5mm_F 31.8.<strong>2007</strong> 11:42 Uhr Seite 1<br />

Apocalyptica “Worlds Collide”<br />

Apocalyptica “Worlds Collide”<br />

Avec la participation exceptionnelle de<br />

Corey Taylor Slipknot/Stone Sour<br />

Till Lindemann Rammstein<br />

Cristina Scabbia Lacuna Coil<br />

Adam Gontier Three Days Grace<br />

Dave Lombardo Slayer<br />

CD et CD/DVD édition limitée<br />

en vente maintenant !<br />

www.sonybmg.ch


Musique<br />

C’drik : et un ange passe…<br />

Son nouvel album, ‘Des lys’, vient de sortir et on risque d’entendre beaucoup parler de ce jeune<br />

chanteur genevois dans les mois à venir. Son single ‘Par foi’ est déjà largement diffusé sur les<br />

radios, et les commentaires des auditeurs sont unanimes : C’drik possède la voix d’un ange et<br />

ses chansons vont droit au cœur.<br />

C’drik, comment es-tu entré dans le monde<br />

de la musique ?<br />

Mon père était guitariste dans un groupe en<br />

Belgique et dès l’âge de trois ans je l’accompagnais<br />

à ses concerts. Ensuite j’ai fait dix ans de piano au<br />

Conservatoire de Genève, et vers l’âge de douze<br />

ans je me suis mis à écrire des textes. En 2001<br />

j’ai sorti mon premier single, ‘Bouge’, qui a bien<br />

marché en radio. A suivi mon premier album, ‘Elle<br />

& Lui’, avec un duo avec Jane Fostin, du groupe<br />

Zouk Machine.<br />

Quelles sont les rencontres déterminantes<br />

dans ta carrière ?<br />

Il y a d’abord eu Jane Fostin (‘La taille de ton<br />

Amour’), que j’ai rencontrée en discothèque<br />

avec les deux autres chanteuses du groupe Zouk<br />

Machine, dont elle faisait partie. On s’est très vite<br />

liés d’amitié. Elle est devenue ma meilleure amie<br />

et je la rejoins encore parfois à Paris. Nous avons<br />

plein de choses en commun, dont la musique. J’ai<br />

aussi eu la chance de rencontrer Pascal Obispo en<br />

1995, juste avant que sa carrière décolle. Il m’a<br />

composé deux titres qui ne sont malheureusement<br />

jamais sortis. J’ai le souvenir de quelqu’un de<br />

très pointu, très professionnel. Puis ensuite j’ai<br />

rencontré mon complice actuel, Patrick Vuillaume,<br />

qui a réalisé et composé mes deux albums. On<br />

se connaît très bien et c’est agréable de travailler<br />

dans ces conditions.<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne un exemplaire du CD de C’drik ‘Des lys’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />

avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Ghost L.A.<br />

2 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

Quelles sont tes influences musicales ?<br />

J’aime beaucoup le r’n’b, mais avec le temps<br />

j’apprécie de plus en plus la chanson française<br />

et des auteurs comme Brel par exemple. Je suis<br />

fan depuis très longtemps de Stevie Wonder,<br />

dont j’adore la voix et les chansons. Quand j’étais<br />

jeune, je l’ai aperçu à l’aéroport de Genève avec<br />

sa femme. Personne n’osait l’approcher, mais moi<br />

je suis allé lui serrer la main. Très impressionnant !<br />

C’est vraiment un artiste hors pair.<br />

Quels thèmes abordes-tu dans ton album ?<br />

Ce sont des thèmes qui me sont proches et des<br />

émotions qui ont été vécues. Mon album parle<br />

d’amour, bien sûr, mais aussi de rupture, et de<br />

la perte d’un être cher. J’ai mis dans mes textes<br />

tout ce que je traversais à ce moment-là : c’était<br />

comme une nécessité de me livrer.<br />

Qu’est-ce que tu fais exactement dans tes<br />

chansons ?<br />

Je suis auteur, bien qu’il y ait d’autres auteurs<br />

qui écrivent des textes qui me touchent et qui,<br />

étonnamment, me ressemblent parfois plus que<br />

mes propres textes ! Nous travaillons en symbiose<br />

pour la musique avec mon compositeur et<br />

arrangeur, Patrick Vuillaume, du label Ghost L.A.,<br />

avec qui je collabore depuis quelques années<br />

déjà.<br />

Avec quel artiste connu aimerais-tu faire un<br />

duo ?<br />

Amel Bent. Son premier album m’a accompagné<br />

durant une période difficile. J’adore sa voix,<br />

sa sensibilité. C’est quelqu’un qui me touche<br />

profondément.<br />

Quelle est la partie que tu préfères dans ce<br />

métier ?<br />

J’adore la scène, où je m’éclate ! Pour mon premier<br />

album, j’avais donné des concerts dans les Fnac.<br />

Mais j’apprécie autant le côté cocooning du studio.<br />

J’essaye de trouver tous les jours du temps pour<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/musique<br />

chanter et composer : c’est inné ; ça fait partie de<br />

moi. Je chante partout et toujours.<br />

Te sens-tu soutenu, en tant qu’artiste suisse,<br />

par les médias suisses ?<br />

Pour la sortie de mon premier album, j’ai été<br />

agréablement surpris. Les radios et les médias<br />

m’ont bien accueilli. La presse m’a fait également<br />

de bons articles. J’espère connaître le même<br />

accueil pour ce deuxième album, dans lequel j’ai<br />

mis beaucoup de moi. Je suis très heureux, car le<br />

single ‘Par Foi’ passe déjà en playlist sur plusieurs<br />

radios en France et en Suisse.<br />

Est-ce que tu es prêt à tout lâcher si ta<br />

carrière décolle du jour au lendemain ?<br />

Bien sûr ! C’est ma passion et si je pouvais en<br />

vivre ça serait génial. Partager ma musique avec<br />

le plus de gens possible, c’est mon rêve. Ça fait<br />

des années que je fais des chansons, et je ne<br />

passerais pas à côté d’une telle chance.<br />

A choisir entre ne jamais devenir célèbre<br />

mais faire les chansons que tu aimes ou<br />

devenir connu mais avec une image qui ne te<br />

correspond pas, tu réponds quoi ?<br />

Faire mes chansons, car c’est important pour moi<br />

de garder mon identité, et si je ne rencontre pas le<br />

grand public un petit public m’ira très bien !<br />

Et que feras-tu si, dans dix ans, ça ne marche<br />

pas ?<br />

Je continuerai à chanter quoi qu’il arrive. Je me<br />

sens posé et serein : le succès ne signifie plus<br />

la même chose pour moi maintenant qu’il y a<br />

quelques années. Ma vie, c’est la musique ! On ne<br />

peut rien faire là-contre ; c’est comme ça.<br />

www.c-drik.com<br />

C’drik<br />

Des lys<br />

Ghost L.A. /<br />

Willy Lugeon<br />

Nadja Hofmann


Musique<br />

Opee<br />

Si vous pensiez que le rap francophone était réservé aux banlieues de Paris, jetez plutôt une<br />

oreille à ce jeune rappeur suisse. Opee, alias Olivier Parachini, vient de Genève et est dans le<br />

circuit musical depuis dix ans. A son actif, il a déjà deux albums et il figure sur la compilation<br />

‘Frontières brisées’, dont le concept était de réunir les plus grands groupes de hip-hop suisses<br />

et français. Aujourd’hui, il sort ‘Demain c’est maintenant’, un troisième album plutôt réussi qui<br />

mêle habilement hip-hop et r’n’b. Il nous en dit un peu plus sur lui et sa musique.<br />

Peux-tu te présenter en deux mots ?<br />

Qui se cache derrière ces initiales, O.P. ?<br />

Olivier Parachini, auteur interprète de trente ans,<br />

italien et congolais, fan de soul music.<br />

Quel a été ton parcours musical ?<br />

Comment est-ce que tout a commencé<br />

pour toi ?<br />

Cela fait quinze ans que je suis dans la musique :<br />

j’ai commencé par la danse en 1988 avec mon<br />

groupe, Intime ; en 1997 je sors mon premier titre<br />

sur une compil’ parisienne, ‘Hostile’, et j’enchaîne<br />

les compil’s. Deux albums suivront, en passant par<br />

ma signature sur le label Secteur Ä.<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne un exemplaire du CD d’Opee ‘Demain c’est maintenant’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />

avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Fais du Bruit !<br />

4 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

Pour ce troisième album, ‘Demain c’est<br />

maintenant’, tu as quitté Secteur Ä, label<br />

français mythique dans le milieu du hip-hop,<br />

et créé ton propre label ; pourquoi ce choix ?<br />

Vu mon expérience en label major, j’ai cru plus<br />

audacieux de créer ma structure avec mon ami<br />

David Rolland, avec lequel nous désirons produire<br />

aussi d’autres artistes, et nous n’avions plus la<br />

pression des grosses boîtes de prod’.<br />

Qu’est-ce que cela a changé concrètement<br />

pour toi ?<br />

Ma liberté artistique et le développement de nos<br />

budgets, qui étaient dirigés auparavant.<br />

Comment s’est passé l’enregistrement de ce<br />

troisième album ?<br />

On a travaillé à l’ancienne dans de plus petits<br />

studios, mais avec la même envie que pour le<br />

premier album ; on a juste mis de côté les artifices,<br />

afin de revenir aux sources de notre art.<br />

Comment composes-tu tes morceaux ?<br />

J’essaie de capter l’émotion du moment et de me<br />

plonger dans le délire afin d’être le plus honnête<br />

possible avec moi-même et ce que je vis. Après ça<br />

va assez vite.<br />

Quels sont les artistes qui t’ont<br />

inspiré ?<br />

Barry White, pour sa grosse voix, ou<br />

sinon Nas et LL Cool J.<br />

En 1999, tu as eu le grand bonheur<br />

d’assurer la première partie<br />

d’Eminem ; quels souvenirs en<br />

gardes-tu ?<br />

Une rencontre formidable : un artiste à<br />

l’état pur, qui mouille son maillot, et des<br />

freestyles inoubliables avec lui.<br />

Comment se porte selon toi la scène rap en<br />

Suisse ?<br />

Mieux qu’avant : plein de groupes naissent, mais<br />

il reste encore du chemin avant d’avoir plus de<br />

projets qui tiennent la route en réalisation, et dans<br />

leur sincérité aussi.<br />

N’est-ce pas difficile pour un rappeur<br />

francophone de percer en Suisse, avec le<br />

voisin français juste à côté ?<br />

Non : j’en suis la preuve. J’avais signé sur le<br />

plus gros label de rap de France, donc tout est<br />

possible.<br />

Est-ce que le rap est attaché à un pays,<br />

ou est-ce qu’il touche à des problèmes<br />

internationaux ? Par exemple, on ne peut pas<br />

parler des banlieues de Suisse comme de<br />

celles qu’on trouve en France…<br />

Je ne pense pas, mais le rap reste quand même un<br />

message pour les minorités, donc on peut aborder<br />

des problèmes qui ne touchent pas forcément le<br />

pays où l’on habite.<br />

Quels sont tes projets pour l’avenir ?<br />

Une tournée de prévue ?<br />

La sortie de mon DVD, mon ‘black album’, ainsi<br />

que mon ‘best of’ pour Noël. Donc beaucoup de<br />

travail pour cette année…<br />

Opee sera prochainement à l’Undertown et au<br />

Palladium.<br />

www.opeemusic.com<br />

Katia Margraf<br />

Opee<br />

Demain<br />

c’est maintenant<br />

Urbanseed /<br />

Disques Office


Moonraisers : Do the Right Step !<br />

Déjà quinze ans de carrière pour ce groupe suisse reggae moonstyle qui sort son nouvel<br />

album, ‘Do the Right Step’. Connus bien au-delà de nos frontières, les Moonraisers reviennent<br />

d’une tournée, ‘Human Tour’, qui leur a permis de mieux définir encore leur musique et de nous<br />

présenter ce nouvel album de treize titres, dont une reprise du mythique ‘Hotel California’ des<br />

Eagles. Jaba, le chanteur et fondateur du groupe, répond à nos questions.<br />

D’abord, comment définiriez-vous votre<br />

musique pour ceux qui ne vous connaissent<br />

pas encore ?<br />

Nous faisons du reggae moonstyle : c’est une sorte<br />

de fusion de plusieurs influences diverses, dont le<br />

jazz, le rock, le funk et l’électro. Moonraisers est<br />

avant tout un concept et pas un groupe. Nous<br />

sommes deux musiciens présents depuis le début<br />

de ce projet et nous travaillons avec différents<br />

musiciens rencontrés en chemin et qui jouent dans<br />

d’autres groupes à côté, ce qui amène encore<br />

davantage de richesse à notre musique.<br />

Comment s’est déroulée la tournée ‘Human<br />

Tour’ en 2005, et qu’est-ce que cela vous a<br />

apporté ?<br />

Nous avons donné une cinquantaine de concerts<br />

aussi bien en Suisse qu’en Belgique ou en France.<br />

Cette tournée nous a permis de savoir ce qu’on<br />

voulait ou pas. Nous avons fait un break d’un an<br />

pour mieux nous concentrer sur ce nouvel album.<br />

Est-ce que vous arrivez à vivre de votre<br />

musique aujourd’hui, et est-ce que cela a été<br />

long pour y parvenir ?<br />

On vit pour la musique. En Suisse c’est très<br />

difficile de vivre de son art, mais j’y arrive en me<br />

diversifiant. J’ai créé une plateforme Internet,<br />

www.reggae.ch, pour promouvoir la scène reggae<br />

locale en mettant à disposition des groupes des<br />

ressources concrètes et notre expérience.<br />

Vous êtes dix musiciens dans le groupe ; estce<br />

que c’est facile de se déplacer toujours<br />

ensemble, ou est-ce que la formation est<br />

réduite pour certains lives ?<br />

Oui, nous avons une formation réduite, qui<br />

s’appelle Moonraiser Sound System. Il s’agit de<br />

performances avec un DJ, des percus et du chant.<br />

C’est pratique pour la promo à l’étranger. Mais la<br />

plupart de nos lives se passent en groupe : nous<br />

formons une super équipe et l’ambiance est très<br />

familiale.<br />

Qui compose et qui écrit les paroles dans<br />

votre groupe, et est-ce que c’est facile de<br />

répartir les rôles entre tous les musiciens ?<br />

J’ai co-composé la moitié de l’album ; d’autres<br />

titres ont été composés par Armando, le<br />

bassiste, qui est mon complice depuis le début<br />

de Moonraisers, sans oublier Pascal Brunkow,<br />

le producteur, qui participe aussi activement à la<br />

création. David Granite (Aloan, Feedback) a coécrit<br />

la moitié de l’album.<br />

Dans votre nouvel album, on trouve une<br />

reprise du mythique ‘Hotel California’, des<br />

Eagles ; pourquoi cette chanson et pas une<br />

autre ?<br />

Ce single est un véritable succès sur internet,<br />

avec 400’000 downloads, puisque nous<br />

sommes présents sur les principaux sites de<br />

téléchargement, comme iTunes ou eMusic. ‘Hotel<br />

California’ est aussi joué sur les stations de radio<br />

de plusieurs pays. Les paroles de cette chanson<br />

sont très métaphoriques : on entre dans un hôtel<br />

dont on ne peut pas sortir, comme ceux qui entrent<br />

dans un système dans lequel ils sont prisonniers.<br />

Nous avons changé le ‘je’ de la chanson en ‘il’.<br />

Nous avons aussi fait une version reggae de<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne un exemplaire du CD de Moonraisers ‘Do the Right Step’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />

avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Damp Music<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/musique<br />

‘Rise Up’, dont l’original était un titre house produit<br />

par le DJ Yves Larock.<br />

Etes-vous de ceux qui croient que le support<br />

numérique va disparaître, et que bientôt<br />

toute la musique ne s’achètera plus qu’en<br />

download ?<br />

C’est sûr que le téléchargement a plus d’avenir<br />

que le CD, qui pollue énormément, d’ailleurs, avec<br />

la fabrication et les transports. Je ne pense pas<br />

que ce support va complètement disparaître, mais<br />

devenir plus cher.<br />

Quel message voulez-vous faire passer dans<br />

vos chansons ?<br />

Je pense que le reggae ne signifie pas seulement<br />

la plage et le soleil. C’est sérieux : c’est un<br />

message de respect et de paix. Il ne faut pas<br />

oublier que cette musique est issue de l’esclavage<br />

en Jamaïque, une île où les esclaves étaient<br />

vendus aux Etats-Unis.<br />

Vous faites essentiellement du live. Estce<br />

qu’en studio vous gardez ce côté ‘band’,<br />

ou est-ce que vous travaillez d’une façon<br />

différente ?<br />

En studio, notre production est très réfléchie. Nous<br />

voulons que le résultat sonne très live, mais nous<br />

travaillons beaucoup les maquettes : nous faisons<br />

des programmations électro avant de passer aux<br />

sons acoustiques.<br />

A quoi attribuez-vous votre succès ?<br />

Au travail et à la continuité. Nous existons<br />

depuis quinze ans pour le public, mais la scène<br />

ne représente qu’un pourcent de notre travail.<br />

Derrière il ne faut pas oublier qu’il y a aussi<br />

l’organisation de concerts, la promotion, le site,<br />

les voyages, etc.<br />

Moonraisers sera en concert à la Coupole de<br />

Bienne le 27 octobre à 23h, à l’occasion du Swiss<br />

Reggae Festival.<br />

www.moonraisers.com<br />

Nadja Hofmann<br />

Moonraisers<br />

Do the Right Step<br />

Damp Music /<br />

Musikvertrieb<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 5


Musique<br />

Maury<br />

Nouveau venu sur la scène musicale helvétique, Maury a visé juste avec sa chanson ‘I Wanna<br />

Know’, qui a été sélectionnée pour le lancement de la Xbox 3. Son rock mélodieux, plutôt FM, a<br />

su conquérir le public. Gageons que son album ‘The Best Is Yet to Come’ saura faire de même.<br />

Rencontre lors de son passage à l’Arena.<br />

Comment est-ce que tu définirais Maury ?<br />

C’est le résultat de mon boulot. J’ai beaucoup<br />

travaillé pour des musiciens, en coulisse et comme<br />

‘songwriter’, mais j’avais toujours en tête mon<br />

projet, mon ‘baby’. A force d’écrire des chansons,<br />

d’envoyer des demos aux labels, aujourd’hui je<br />

peux partager ma musique.<br />

C’est ton premier groupe, ou tu as déjà eu<br />

d’autres formations ?<br />

J’ai beaucoup travaillé tout seul ; je n’ai jamais<br />

eu un groupe. Aujourd’hui avec la sortie du<br />

disque c’est génial de pouvoir jouer live avec les<br />

musiciens, qui sont aussi des copains. Je suis très<br />

content de travailler avec eux. Avant, Maury, c’était<br />

moi ; maintenant on est un ‘team’. Ils ne sont pas<br />

mes employés : on est devenu un groupe.<br />

Rose<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne un exemplaire d’un des CD ci-contre en envoyant un mail à :<br />

concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours est limité<br />

à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à EMI<br />

6 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

Au niveau des compositions, ça se passe<br />

comment ?<br />

J’ai mon petit studio : je prépare les mélodies,<br />

et après on travaille avec le groupe. Pour les<br />

textes, j’écris en anglais, et je les retravaille en<br />

collaboration avec quelqu’un à Londres.<br />

Tu as trouvé facilement un label ?<br />

C’est un dur chemin : il faut y croire. Je n’ai pas<br />

décidé tout d’un coup ; ça s’est fait lentement. Il<br />

faut beaucoup travailler, ne jamais renoncer, et<br />

accepter la critique.<br />

Votre style musical, comment le définirais-tu ?<br />

C’est du rock-pop. Sur les six premières chansons<br />

il y a beaucoup de guitares : je voulais une énergie<br />

On a pu voir Rose à Nyon et à Estavayer cet été, et on l’entend un peu partout sur les ondes.<br />

Sur ‘Rose’ (un pseudonyme : elle s’appelle Keren à la ville, mais ‘c’était déjà pris’), la jeune<br />

auteur-compositeur-interprète semble s’inscrire naturellement dans la (trop ?) proprette<br />

mouvance française actuelle. Mais sur scène le son est plus brut, mâtiné d’influences folk,<br />

jazz et blues, une voie qu’elle espère poursuivre en 2008 avec son second album.<br />

Malgré tes textes en français, tu te réclames<br />

de la musique américaine. Pourtant tu dis<br />

aussi que la meilleure étiquette que l’on<br />

puisse mettre sur ta musique est celle de<br />

‘chanson française’…<br />

Mais ça ne me semble pas du tout contradictoire !<br />

Je fais des chansons et mes textes sont en français,<br />

donc c’est de la chanson française ; du moins c’est<br />

comme ça que je conçois le sens de l’expression<br />

‘chanson française’. Pour moi, la chanson française<br />

ne se résume pas à Brel, Brassens, etc. Ça me<br />

semble une meilleure étiquette que ‘variété’ ou<br />

‘nouvelle scène française’.<br />

Avant la sortie de ton album, tu n’avais<br />

jamais fait de scène. Cet été, tu te retrouves<br />

dans les festivals. Ça n’a pas été trop brutal,<br />

comme évolution ?<br />

J’ai été signée grâce à un coup de chance, sur la<br />

base d’une seule chanson. J’étais très encadrée<br />

pour faire l’album, et ensuite je me suis retrouvée<br />

seule sur scène avec ma guitare. J’ai dû me faire à<br />

la scène très vite, et pas par la voie la plus facile…<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/musique<br />

rock. C’était aussi un vrai plaisir de combiner ça<br />

avec des éléments du monde électronique, avec<br />

des samples et des ‘sounds’ électros.<br />

Si tu avais une baguette magique, tu ferais<br />

quoi ?<br />

J’ai beaucoup travaillé ma musique chez moi et je<br />

n’ai pas vu grand-chose du monde, donc je pense<br />

que je ferais un grand voyage, ou bien j’irais dans<br />

le futur… Ça, ce serait bien !<br />

www.maury.name<br />

Rose<br />

Rose<br />

EMI<br />

Rosa Capelli<br />

Mais ensuite, grâce au succès de l’album, j’ai pu<br />

préparer une vraie tournée, choisir mes musiciens,<br />

reprendre l’arrangement des chansons avec eux,<br />

et maintenant ça se passe vraiment bien, du moins<br />

les bons soirs !<br />

Qu’est-ce qui fait un bon soir ?<br />

Je ne sais pas. Paléo était vraiment incroyable.<br />

Estavayer était plus décevant, et c’est vraiment<br />

dommage parce que c’était le dernier soir de notre<br />

tournée des festivals. On n’avait pas eu le temps<br />

de faire un vrai soundcheck, et on a fait ce qu’on<br />

pouvait sur scène… J’ai aussi joué près de Nice,<br />

dont je suis originaire, et on s’était dit que ça allait<br />

être grandiose, et finalement c’était plutôt un soir<br />

sans. Mais on a encore une tournée des clubs cet<br />

automne, et on est quand même pressés de se<br />

retrouver sur scène !<br />

Rose sera notamment à Bellegarde le 16 novembre<br />

prochain.<br />

www.rose-lesite.fr<br />

nbs<br />

Maury<br />

The Best<br />

is Yet to Come<br />

EMI


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Musique<br />

H.F. Thiéfaine<br />

Après le succès de son dernier album studio, l’excellent ‘Scandale mélancolique’, Hubert-Félix<br />

Thiéfaine sort cette année un live très réussi, son meilleur depuis longtemps.<br />

Cette dernière tournée a été très rock.<br />

Pourtant, ‘Scandale mélancolique’ avait été<br />

précédé de dates en solo…<br />

La tournée en solitaire était anecdotique, en<br />

quelque sorte. On voyait depuis pas mal de temps<br />

sur Internet des gens qui réclamaient une tournée<br />

‘acoustique’ de Thiéfaine. Moi, ça ne me disait<br />

rien, cette mode du ‘unplugged’… Mais j’ai choisi<br />

de participer à la Fête de l’Espoir, à Genève, alors<br />

que je n’étais plus en tournée. Je n’avais pas de<br />

8 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

groupe, alors j’ai dû jouer quinze minutes tout seul<br />

sur scène. Un promoteur qui était là m’a demandé<br />

de refaire la même chose pour un festival en<br />

France, mais il voulait une demi-heure. Finalement,<br />

j’ai travaillé un set complet pour quelques dates, et<br />

la tournée s’est construite au fur et à mesure après<br />

ça. Ça m’a permis de jouer avec mes guitares<br />

préférées, des vieilles Gibson, des Martin… Et on<br />

a pas mal développé le côté visuel, le jeu de scène.<br />

Ça m’a aussi permis de ne pas complètement<br />

disparaître pendant qu’on préparait les chansons<br />

pour l’album, ce qui a pris pas mal de temps. Mais<br />

on l’a enregistré juste après les dates acoustiques<br />

et je voulais dès le départ un son très rock, parce<br />

qu’au fond c’est toujours comme ça que je pense<br />

ma musique.<br />

Pourtant, vos débuts étaient acoustiques,<br />

avec le groupe Machin.<br />

C’était un mariage contre nature : moi, je voulais<br />

être Mick Jagger… On a travaillé ensemble parce<br />

que j’avais besoin d’un groupe et qu’ils n’avaient<br />

pas assez d’engagements de leur côté. Ça a duré<br />

quelques années, mais dès que ça a été possible<br />

je suis passé sans regret à un son plus électrique,<br />

avec Claude Mairet.<br />

C’est le rock qui vous a amené à la musique ?<br />

Pas la chanson française, les textes ?<br />

C’est venu après. On parle souvent de mes textes,<br />

mais au tout début je voulais juste monter sur<br />

scène, chanter, faire du show. J’aurais pu faire<br />

des reprises, interpréter des chansons écrites<br />

pour moi par d’autres, comme Johnny… Mais<br />

on ne s’intéressait pas à moi. Je me suis mis à<br />

écrire des chansons pour avoir quelque chose à<br />

chanter, finalement. Je l’ai fait en français, et c’est<br />

comme ça que je me suis intéressé à Ferré, puis à<br />

Rimbaud, à la poésie, à l’écriture de textes.<br />

Vos textes sont très structurés. Vous utilisez<br />

beaucoup l’alexandrin, notamment, comme<br />

dans ‘Lorelei Sébasto Cha’.<br />

En fait, ‘Lorelei’ a été écrit pour coller à une<br />

musique que j’avais composée, un blues. C’est<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne un exemplaire du DVD ou du double-CD de H.F. Thiéfaine ‘Scandale mélancolique Tour’<br />

en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours<br />

est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Sony BMG<br />

Photos : © <strong>2007</strong> Frank Loriou – Sony BMG<br />

ça qui lui a donné sa structure. Claude Mairet<br />

a écouté la chanson, et il a trouvé que le texte<br />

n’était pas assez mis en valeur par le rythme. Il a<br />

composé une autre musique, cette sorte de chacha,<br />

et j’ai changé le titre. De ‘Lorelei Sébasto<br />

Blues’, c’est passé à ‘Lorelei Sébasto Cha’.<br />

Sur le dernier album, vous avez confié la<br />

composition de chaque titre à un compositeur<br />

différent.<br />

C’est ça qui a pris pas mal de temps… Il y avait<br />

eu un disque de reprises de mes chansons, ‘Les<br />

fils du coupeur de joints’, et ça m’avait beaucoup<br />

touché. Après trente ans à faire des disques,<br />

quand tu réalises que ce que tu fais a inspiré<br />

d’autres musiciens, plus jeunes, avec lesquels<br />

tu peux te retrouver, c’est une belle récompense.<br />

C’est pour ça que j’ai voulu travailler avec des<br />

gens comme ça.<br />

Au Zénith, le concert qui se retrouve sur le live,<br />

Tryo et Didier Wampas l’ont rejoint sur scène pour<br />

‘La fille du coupeur de joints’.<br />

www.thiefaine.com<br />

H.F. Thiéfaine<br />

Scandale<br />

mélancolique Tour<br />

RCA / Sony BMG<br />

nbs


Axelle Red<br />

Axelle Red sera à Bassecourt, dans le Jura, le 3 octobre prochain avec ‘Le tour de mon jardin<br />

secret’, un spectacle tout en simplicité et en sensibilité, à l’image de son dernier album,<br />

l’excellent ‘Jardin secret’. Ceux qui, comme nous, étaient présents lors de son dernier passage<br />

à Lausanne ne rateront sûrement pas cette occasion de la revoir. Et les autres en profiteront<br />

pour combler une regrettable lacune !<br />

‘Jardin secret’ renoue avec le style pop-soul<br />

très épuré dont tu t’étais éloignée depuis<br />

ton premier album. Pourquoi ce retour aux<br />

sources ?<br />

En fait ça n’est pas une décision réfléchie. Pour<br />

l’album, je pensais que les morceaux que j’allais<br />

enregistrer en ‘live’ à Memphis, avec un groupe<br />

réduit, seraient ensuite retravaillés en numérique.<br />

Mais par la suite, en réécoutant ce qu’on avait<br />

fait avec les musiciens, je me suis dit qu’il ne<br />

fallait surtout pas y toucher, que c’était le son<br />

idéal pour ces chansons. J’avais déjà utilisé cette<br />

approche pour les nouveaux enregistrements<br />

qui complétaient mon ‘best of’, ‘French Soul’, et<br />

aujourd’hui je me dis que c’est comme ça que j’ai<br />

envie de travailler à l’avenir.<br />

Tryo<br />

Voilà douze ans que Tryo existe et persiste…<br />

Quelques regrets ?<br />

Les débuts n’étaient pas faciles : nous avons fait<br />

quelques concerts dans la rue. Notre grande peur,<br />

au début, c’était que l’on fasse un tube, par exemple<br />

avec ‘L’hymne de nos campagnes’, et qu’après on<br />

sombre dans l’oubli, comme beaucoup d’artistes…<br />

D’ailleurs, notre première tournée, nous l’avions<br />

intitulée ‘Fuck Single Tour’. On a toujours voulu<br />

éviter de faire de la musique commerciale.<br />

Après douze ans et trois CD, votre musique<br />

va-t-elle changer ?<br />

Chaque album est dans un certain état d’esprit :<br />

nous chantons à chaque fois les choses qui<br />

nous tiennent à cœur. Un changement dans<br />

notre musique ? Oui et non. Suite à diverses<br />

rencontres et divers voyages, il y aura de nouveaux<br />

Même au niveau des textes, cet album semble<br />

plus direct, plus simple, surtout après le très<br />

noir ‘Face A/Face B’.<br />

Pourtant ça reste un album engagé, mais<br />

différemment : parler du quotidien, défendre la<br />

valeur des choses simples, c’est s’attaquer à de<br />

vrais problèmes, mais par un côté plus évident,<br />

celui par lequel on peut tous faire quelque chose.<br />

Paradoxalement, ce style de chanson soul<br />

très direct n’est pas très éloigné de Joss<br />

Stone ou de Norah Jones. Il est plus en vogue<br />

aujourd’hui qu’il ne l’était à l’époque…<br />

C’est vrai. On était très en avance sur notre temps,<br />

en fait (rires) ! J’ai toujours écouté ce style de<br />

Voilà douze ans que Tryo existe. Ils nous ont fait le plaisir de revenir au Paléo pour clore<br />

leur tournée de treize dates. Un concert magique, qui ne déçoit pas… En exclusivité, ils nous<br />

offrent même deux nouveaux morceaux, qui figureront sur leur nouveau CD, prévu pour 2008.<br />

Voici quelques informations, regrets et souvenirs livrés par le groupe avant le concert.<br />

instruments. En fait, nous sommes assez ouverts<br />

pour ce qui est des instruments : l’important, c’est<br />

que la musique porte nos textes. Il y aura même<br />

de l’accordéon…<br />

Quels seront les thèmes du nouvel album ?<br />

On parlera toujours des sujets qui nous tiennent à<br />

cœur : de nos colères, de l’écologie, du quotidien<br />

de la France… D’autant plus qu’avec l’autre au<br />

pouvoir il va y avoir de quoi faire (rires). Mais<br />

aussi : d’amour, de tendresse, etc. En fait, on est<br />

un peu de l’école Renaud, Brel et Brassens.<br />

Le pouvoir que vous avez acquis vous fait-il<br />

peur ?<br />

On essaie de faire attention à ce que l’on véhicule,<br />

tout en se permettant de tisser des liens entre<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne deux billets pour le concert d’Axelle Red à Bassecourt ou un exemplaire du DVD de Tryo<br />

‘Tryo fête ses dix ans… Le Spectacle’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />

avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à ID Folies Sàrl et Sony-BMG<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/musique<br />

musique soul très ‘live’, très dépouillé, qui remonte<br />

aux années 1960 et 1970. C’est une des raisons<br />

pour lesquelles mes débuts ont été difficiles : je<br />

tenais à imposer cette approche musicale, mais<br />

on ne voulait pas me faire confiance. En plus,<br />

je voulais le faire en français, ce qui paraissait<br />

impensable pour beaucoup de monde. Mais, de<br />

pouvoir en arriver aujourd’hui à ‘Jardin secret’,<br />

c’est la preuve que tout reste possible !<br />

www.axelle-red.com<br />

© 2006 Melodie McDaniel – EMI<br />

nbs<br />

certaines multinationales et des événements, mais<br />

toujours en étant militants dans la légèreté et non<br />

leader d’opinions. Le but n’est pas de devenir une<br />

secte. Chaque gamme d’âge prend ce qui lui plaît<br />

dans nos textes…<br />

www.tryo.com<br />

Aude Zamofing-Monnat<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 9


AS I LAY DYING<br />

DARKEST HOUR, HIMSA,<br />

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GOD FORBID, THE SORROW<br />

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RATT<br />

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MIKA<br />

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DREAM THEATER<br />

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APOCALYPTICA<br />

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THE FRAY<br />

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PORCUPINE TREE<br />

+ SPECIAL GUEST: ANATHEMA<br />

DIE FANTASTISCHEN<br />

VIER + SPECIAL GUEST<br />

THE CAT EMPIRE<br />

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AIR<br />

+ AU REVOIR SIMONE<br />

BLACK REBEL<br />

MOTORCYCLE CLUB<br />

+ SPECIAL GUEST<br />

DIE ÄRZTE<br />

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MACHINE HEAD<br />

TRIVIIUM, DRAGONFORCE, ARCH<br />

ENEMY, SHADOWS FALL<br />

TINARIWEN<br />

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SO. 30. SEPTEMBER <strong>2007</strong><br />

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SO. 14. OCTOBER <strong>2007</strong><br />

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WE. 31. OCTOBER <strong>2007</strong><br />

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SO. 04. NOVEMBER <strong>2007</strong><br />

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FR. 09. NOVEMBER <strong>2007</strong><br />

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MO. 12. NOVEMBER <strong>2007</strong><br />

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WE. 14. NOVEMBER <strong>2007</strong><br />

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FR. 16. NOVEMBER <strong>2007</strong><br />

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TU. 27. NOVEMBER <strong>2007</strong><br />

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TH. 29. NOVEMBER <strong>2007</strong><br />

Rohstofflager Zurich<br />

WE. 05. DECEMBER <strong>2007</strong><br />

Hallenstadion Zurich<br />

FR. 07. DECEMBER <strong>2007</strong><br />

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Musique<br />

Beastie Boys The Mix Up<br />

EMI<br />

Le nouvel album des Beastie<br />

Boys a la particularité<br />

d’être entièrement musical,<br />

comme la compilation ‘The<br />

In Sound from Way Out!’,<br />

sortie en 1996 et reprenant<br />

les pauses instrumentales de ‘Check Your Head’<br />

et ‘Ill Communication’. On reste dans le même<br />

registre. Ça sonne comme une jam entre musiciens,<br />

avec Alfredo Ortiz aux percussions et Money<br />

Mark au clavier, Adrock à la guitare avec sa<br />

pédale wah-wah, MCA à la basse et Mike D à la<br />

Björk Volta<br />

Universal Music<br />

Ces dernières années,<br />

l’extravagante<br />

Islandaise avait radicalisé<br />

sa musique<br />

avec des disques<br />

e x p é r i m e n t a u x<br />

(‘Medúlla’, ‘Drawing<br />

Restraint 9’), mais<br />

ce nouvel album marque un retour à un son plus<br />

accessible. Néanmoins, Björk, toujours intrépide,<br />

enrichit sa palette sonore grâce à l’utilisation de<br />

cuivres, d’instruments orientaux et les beats de<br />

Timbaland. Pas vraiment plus rythmé que ses pré-<br />

Dress Misunderstanding<br />

Disques Office<br />

C’est en 2005 que les<br />

Lausannois Brigitte et<br />

Laurent se mettent à<br />

écrire et composer ensemble.<br />

Après quelques<br />

démos, ils décident<br />

de fonder le groupe et<br />

d’enregistrer un album. Plutôt orientées pop rock<br />

mais avec des touches de soul, de blues, de funk<br />

ou de jazz, les influences sont multiples, allant<br />

de Coldplay à Seal, en passant par Morcheeba<br />

ou Radiohead. Le résultat de ce métissage est<br />

batterie. Une multitude de petits sons ponctuent<br />

les musiques en renforçant à merveille les ambiances<br />

parfois hypnotiques. Avec une acoustique des<br />

années 70, cet opus se situe à l’opposé du dernier,<br />

‘To the 5 Boroughs’, aux samples numériques. Le<br />

trio avance sans se soucier des attentes du public<br />

mais en se fiant à son feeling, et c’est peut-être là<br />

l’un des secrets de sa longévité.<br />

www.beastieboys.com<br />

Christophe Guillaud<br />

cédents opus, ‘Volta’ contient des moments forts,<br />

comme ‘Innoncence’, ‘Earth Intruders’, le magnifique<br />

‘Wanderlust’ ou encore les sublimes harmonies<br />

vocales de ‘The Dull Flame Of Desire’ (chanté avec<br />

le leader d’Antony and the Johnsons). Mais malgré<br />

tout, l’ablum se révèle assez inégal à cause<br />

de nombreux titres plutôt languissants ou encore<br />

une tentative punk pas vraiment convaincante sur<br />

‘Declare Independance’.<br />

www.bjork.com<br />

CG<br />

‘Misunderstanding’, onze titres accrocheurs, dont<br />

une reprise de Cat Stevens, de bonne facture qui<br />

démontrent un talent certain pour la composition.<br />

Sur des textes en anglais, la voix de Brigitte est<br />

profonde et envoûtante et l’ambiance générale est<br />

plutôt planante avec tout de même des guitares<br />

bien présentes et une section rythmique marquée.<br />

Un premier album très prometteur, donc.<br />

www.dressmusic.ch<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne un exemplaire des albums ci-dessous en envoyant un mail à :<br />

concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq<br />

par abonné pour ce numéro. Merci à Warner Music et Universal<br />

Björk<br />

Volta<br />

Universal Music<br />

The Doors<br />

Live In Boston<br />

Rhino / Warner<br />

Katia Margraf<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/musique<br />

The Coral Roots & Echoes<br />

Sony BMG<br />

On savait les Anglais<br />

productifs, mais on a de<br />

la peine à se souvenir du<br />

nombre d’albums qu’a<br />

sortis The Coral. Et on a<br />

encore plus à se souvenir<br />

de la sortie du dernier : six mois, une année, deux<br />

ans ? Bref, c’est comme le pain frais à la Migros,<br />

il y en a en permanence ! Et c’est tant mieux !<br />

Plus triste peut-être que ses prédécesseurs, les<br />

British ne perdent en rien leur énérgie. On aime<br />

le revival 60’s et la voix entraînante du chanteur,<br />

le son de la caisse claire qui sonne comme une<br />

invitation à taper dans les mains. On aime le<br />

fait de pouvoir facilement s’imaginer danser<br />

avec une fille blonde dans une robe à pois et qui<br />

s’appellerait Jacqueline. On aime moins le fait qu’il<br />

va falloir encore sortir son porte-monnaie pour se<br />

le procurer. Mais ne dit-on pas que quand on aime<br />

on ne compte pas ?<br />

www.thecoral.co.uk<br />

The Doors Live In Boston<br />

Rhino / Warner<br />

Gaëtan<br />

Clown grotesque exhibant<br />

son ivrognerie<br />

et sa virilité devant<br />

un parterre de<br />

jeunes étudiantes ;<br />

génie ombrageux et<br />

maudit à mi-chemin<br />

entre Rimbaud et Huxley. Que l’on apprécie ou non<br />

l’homme, force est de reconnaître que Morrison<br />

avait un talent certain pour repousser les limites de<br />

la scène et inviter son public et ses musiciens à le<br />

suivre de ‘l’autre côté.’ C’est dire que l’on attendait<br />

beaucoup de ce triple live enregistré le même soir.<br />

Manzarek, Krieger et Densmore, fidèles à leurs habitudes,<br />

sont impériaux. On ne peut pas en dire de<br />

même du chanteur. Morrison cabotine, massacre<br />

ses mélodies, beugle mal à propos et se vautre<br />

dans un discours démagogique dont même Lennon<br />

ou Bono ne voudrait pas. Jim apparaît bien là tel<br />

que le voyaient ses détracteurs : complètement bidon.<br />

www.thedoors.com<br />

Thomas Bourquin<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 2


Musique<br />

Candy Dulfer Candy Store<br />

Heads Up / Musikvertrieb<br />

La saxophoniste néerlandaise<br />

Candy Dulfer est<br />

surtout connue pour avoir<br />

accompagné à plusieurs<br />

reprises Prince, Dave<br />

Stewart (notamment sur<br />

le célèbre instrumental<br />

‘Lily Was Here’), Van Morrison, etc. Elle termine<br />

d’ailleurs actuellement une série d’émissions<br />

télévisées dans laquelle elle nous parlera de ses<br />

rencontres musicales et interviewera tous ces<br />

artistes. Mais elle a tout de même trouvé le temps,<br />

Deep Metal Mechanic Spyware<br />

Autoproduction<br />

Après avoir posé les bases<br />

d’un style articulé autour<br />

de beats synthétiques, de<br />

samples et de guitares saturées,<br />

le collectif romand<br />

sortit un premier long<br />

format prometteur intitulé<br />

‘System Failure’. Trois ans plus tard, ils commirent<br />

une splendide seconde plaque mature qui fit l’unanimité<br />

auprès des professionnels. Le duo revient<br />

aujourd’hui avec une production dans la droite ligne<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne un exemplaire des albums ci-dessous en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />

avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro.<br />

Merci à Soul Koffi et Phonag<br />

Soul Koffi<br />

After Tears<br />

Universal<br />

22 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

au cours de ces deux dernières années, d’enregistrer<br />

un nouvel album avec son groupe. Son premier<br />

disque pour un label indépendant, ‘Candy Store’<br />

est plus varié et plus personnel que ses prédécesseurs,<br />

avec un son moins ‘propret’ et plus direct.<br />

Mais c’est toujours le funk qui est à la base des<br />

rythmiques, et le saxophone reste aussi mélodieux<br />

et subtil que par le passé !<br />

www.candydulfer.nl<br />

nbs<br />

de l’excellent ‘Urban Guerilla’ qui devrait rapidement<br />

mettre tout le monde d’accord. Articulé autour de<br />

structures flirtant avec le hardstyle techno appuyées<br />

par des riffs tranchants, qui passent parfois le relais<br />

à des lignes plus acoustiques, ce nouvel opus<br />

fédérateur va faire des heureux avec des brûlots tels<br />

que ‘State Of Dismay’ et ‘Digital Frontline’. Du tout<br />

grand art !<br />

www.deepmetalmechanic.com<br />

François Silvant Best of… Une fois les dames… Une fois les messieurs<br />

Disques Office<br />

14 juin <strong>2007</strong>. François<br />

Silvant, l’un des comiques<br />

les plus populaires<br />

de Suisse romande (le<br />

plus attachant aussi),<br />

décède au CHUV des<br />

suites d’un cancer du<br />

poumon. L’émotion est vive. Il faut dire que l’homme<br />

a su imposer au fil des années quelques personnages<br />

fort attachants dont l’inénarrable Mme Pahud<br />

(sorte de Marie-Thérèse Porchet avant la lettre).<br />

Plus connu du grand public pour son émission<br />

Christian Hamm<br />

humoristique Le petit Silvant illustré qui ne rendait<br />

pas justice à son immense talent, le comédien<br />

a surtout été l’auteur de bons nombres de sketches<br />

irrésistibles de drôlerie. Et cela tombe bien,<br />

une très bonne compilation de ses plus grands<br />

moments sur scène est enfin disponible sur CD.<br />

Jésus est avec vous ! Vos plantes vertes sont<br />

magnifiques !<br />

www.silvant.ch<br />

Loreena McKennitt<br />

Nights from Alhambra<br />

Phonag<br />

Thomas Bourquin<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/musique<br />

Loreena McKennitt<br />

Nights From the Alambra<br />

SPV / Phonag<br />

<strong>Tout</strong> le monde ne<br />

connaît sûrement<br />

pas l’Alhambra.<br />

Véritable trésor architectural,<br />

ce palais<br />

de Grenade a<br />

servi de résidence<br />

à Charles Quint au<br />

seizième siècle. Il est rare que les lieux servent de<br />

salle de concert, mais y inviter Loreena McKennitt<br />

est une occasion trop belle de leur rendre visite<br />

en les faisant vibrer de sa musique. C’est à ciel<br />

ouvert que se produisit la diva l’année passée, y<br />

interprétant autant ses anciens titres que, pour<br />

la première fois, ceux de son album ‘An Ancient<br />

Muse’. Pour un soir, les airs irlandais se sont mélangés<br />

aux mélodies plus orientales. Ce premier<br />

concert filmé de la Canadienne est agrémenté<br />

pour l’occasion de deux CD bonus, permettant de<br />

profiter de ce moment magique dans un contexte<br />

peut-être plus commun…<br />

www.quinlandroad.com<br />

Soul Koffi<br />

After tears<br />

Soul Funky Mix<br />

Vincent Gerber<br />

DJ au Vinyl Club de<br />

Lausanne, Soul<br />

Koffi voue un véritable<br />

culte à James<br />

Brown et son orchestre<br />

les ‘JB’s’.<br />

Ce CD regroupe une<br />

soigneuse sélection<br />

de la scène soul funk du début des seventies mixée<br />

par les doigts agiles de Mr Soul Koffi. On a donc tout<br />

le gratin sans pour autant tomber dans une énième<br />

compilation facilement trouvable. Au contraire,<br />

la recherche des titres, le mélange de morceaux<br />

phares et des raretés font de ce CD un incontournable.<br />

On retrouvera donc les ambiances typiques<br />

des soirées ‘Ready Or Not’ avec ses invités tels que<br />

James Brown, Maceo Parker, Roy Ayers, Curtis<br />

Mayfield, Marvin Gaye et bien d’autres pointures. En<br />

prime, quelques apparitions de soli de saxo effectués<br />

avec talent par notre hôte. Un album qui nous<br />

tirera des larmes de plaisir uniquement !<br />

www.myspace.com/soulkoffi<br />

Rachid Guettary


Plus d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />

Festival <strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong> <strong>2007</strong><br />

Voici un festival qui tient une place particulière à Genève et dans toute la Suisse, un véritable<br />

maelström d’images qui se tiendra cette année du 29 octobre au 4 novembre <strong>2007</strong>. Orchestrer<br />

la rencontre entre cinéma, télévisions, nouveaux écrans (comme le natel ou internet) sous<br />

le dénominateur commun de la qualité est en effet une gageure. Un défi dont Léo Kaneman,<br />

directeur artistique de <strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong>, va nous parler.<br />

Cette année le festival accentue sa<br />

spécificité, en s’orientant encore davantage<br />

vers la diversité des ‘écrans’. Est-ce une<br />

volonté de s’adapter à l’évolution des formats<br />

audiovisuels actuels ?<br />

Il s’agit de mettre en avant la qualité artistique<br />

des œuvres quel que soit le support. En effet,<br />

de nouveaux formats, plébiscités par les<br />

nouvelles générations, surgissent dans la culture<br />

audiovisuelle. Notre festival, toujours pionnier<br />

en matière de création audiovisuelle, a d’ailleurs<br />

ajouté deux programmes à cette treizième édition<br />

afin d’inclure les films sur téléphones mobiles et<br />

les films produits et diffusés sur Internet.<br />

Il y a de nombreux festivals audiovisuels<br />

en Suisse et en Europe, qu’est-ce qui fait la<br />

spécificité de <strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong> ?<br />

<strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong> a toujours défendu l’idée que<br />

le talent ne se divise pas. C’est pourquoi dès le<br />

début nous avons mis en avant le film de télévision,<br />

méprisé par le microcosme cinématographique.<br />

A l’époque nous avions constaté que de grands<br />

cinéastes réalisaient des films pour la télévision.<br />

C’était le cas de Spielberg avec ‘Duel’ et de<br />

Stephen Frears avec ‘The Snapper’. Depuis, il y<br />

a eu ‘Marius et Jeannette’ de Robert Guédiguian<br />

et ‘Les épaules solides’ d’Ursula Meier, cinéastes<br />

suisses tous les deux primés à <strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong><br />

<strong>Ecran</strong>. Nous avions fait œuvre de pionnier, et<br />

depuis personne ne conteste sérieusement que la<br />

frontière entre film de télévision et film de cinéma<br />

est absurde, comme le prouve le succès de ‘Lady<br />

Chatterley’, distribué en salle.<br />

Quels sont les évènements marquants de<br />

cette édition <strong>2007</strong> ?<br />

Bien entendu les compétitions internationales<br />

de fiction et de séries internationales qui restent<br />

les fleurons du Festival, mais nous proposons<br />

également deux programmes novateurs : WEB<br />

2.0, un colloque sur les nouvelles créations<br />

audiovisuelles et une sélection de films<br />

autoproduits et diffusés sur Internet ainsi que<br />

<strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> Mobile, un concours inédit de films<br />

pour téléphonie mobile.<br />

Comment organisez-vous la sélection des<br />

films sur les ‘autres’ écrans (par exemple<br />

sur téléphone portable) ? Ce doit être un peu<br />

différent des films pour la télévision ou le<br />

cinéma…<br />

En partenariat avec Freestudios et Base-Court,<br />

<strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong> inaugure cette année <strong>Cinéma</strong><br />

<strong>Tout</strong> Mobile, un concours international inédit<br />

de films pour téléphonie mobile qui présente en<br />

compétition des films produits pour la téléphonie<br />

mobile reflétant la création contemporaine tout<br />

en mettant en avant les nouvelles technologies.<br />

Concrètement, les participants peuvent inscrire<br />

leurs films en les téléchargeant sur le site Internet<br />

de <strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> Mobile. Le comité de sélection en<br />

choisira au maximum 50 qui seront mis en ligne<br />

pour un vote public via Internet. Les 15 meilleurs<br />

selon les votes des internautes seront présentés le<br />

2 novembre <strong>2007</strong> pour la grande finale au cinéma<br />

Pathé Rialto Cornavin à Genève. Le public présent<br />

élira son film préféré. Un prix du public ainsi qu’un<br />

prix du jury récompenseront cette compétition.<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagnez des invitations pour ce festival en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci au comité d’organisation du <strong>Cinéma</strong> tout <strong>Ecran</strong><br />

<strong>Cinéma</strong><br />

La série télé est un genre qui marche fort en<br />

ce moment, pensez-vous pouvoir capitaliser<br />

sur ce succès avec votre section du festival<br />

qui y est consacrée ?<br />

Oui c’est un programme qui a de plus en plus de<br />

succès. Avec la compétition des séries, à l’affiche<br />

depuis dix ans, <strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong> affirme sa<br />

modernité et dresse le panorama étonnant d’une<br />

production en pleine expansion. Ceux qui naguère<br />

osaient à peine confesser leur intérêt clament<br />

aujourd’hui haut et fort les qualités créatives et les<br />

possibilités scénaristiques de ce format particulier,<br />

qui permet à la télévision de ‘s’autonomiser’<br />

comme média avec des qualités spécifiques.<br />

Parlez nous un peu du Programme Jeunes,<br />

une initiative salutaire en ces temps<br />

d’overdose visuelle…<br />

Nous collaborons étroitement<br />

avec les écoles :<br />

chaque jour des séances<br />

leur sont proposées avec<br />

des films de la compétition<br />

internationale en présence<br />

du cinéaste. Cela permet<br />

un échange instructif et jubilatoire<br />

avec le créateur.<br />

Pour les enfants, nous collaborons<br />

avec la Lanterne<br />

Magique qui a pour objectif<br />

d’éduquer les enfants à<br />

l’image. Nous proposons<br />

plusieurs films précédés à<br />

chaque fois par l’interven-<br />

© Miguel Bueno<br />

tion d’un animateur. En nouveauté cette année, un<br />

programme de séries en accord avec le concept<br />

du Festival leur sera présenté.<br />

Vos souhaits pour cette édition <strong>2007</strong> ?<br />

Notre devise est la qualité pour le plus grand<br />

nombre. Nous souhaitons faire partager à un<br />

public le plus large possible notre passion pour la<br />

création audiovisuelle.<br />

www.cinema-tout-ecran.ch<br />

Yamine Guettari<br />

Invitations<br />

<strong>Cinéma</strong><br />

<strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong><br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 23


<strong>Cinéma</strong><br />

Cecilia Peck : en tournée avec<br />

les Dixie Chicks dans ‘Shut Up and Sing’<br />

Les Dixie Chicks, trio féminin de musique country, superstars aux Etats-Unis, ont déclenché<br />

une tempête inattendue lorsqu’à un concert à Londres en 2003, la chanteuse Natalie émet<br />

une critique sur la guerre en Irak lancée par le gouvernement Bush. Une immense polémique<br />

orchestrée par les néo-conservateurs cloue au pilori les chanteuses qui ont osé exercer leur<br />

droit de libre expression. Cecilia Peck et sa compère Barbara Kopple ont alors proposé aux<br />

Chicks de les suivre dans cette épreuve pour immortaliser leur combat, qui va les faire mûrir<br />

comme personnes et artistes.<br />

@ Elite Film AG<br />

Comment le projet a débuté ? Filmiez-vous<br />

déjà en tournée ? Qui a pris contact avec les<br />

Dixie Chicks ?<br />

J’ai travaillé il y a longtemps avec Adrian Pasdar,<br />

qui a épousé Natalie Maines, alors on les<br />

connaissait et on était fans. On souhaitait faire un<br />

film sur leur tournée 2003, l’année où elles avaient<br />

triomphé aux Grammy Awards et qui les a vu arriver<br />

au sommet des ventes des groupes de filles de<br />

toute l’histoire, pour voir ce qui les avait propulsées<br />

au rang de superstars et qui elles étaient vraiment.<br />

Mais elles ne voulaient pas faire ce documentaire,<br />

elles pensaient qu’elles n’étaient pas assez<br />

intéressantes (rires). En plus il y avait déjà une<br />

équipe de tournage qui filmait des petits clips<br />

pour leur site web et ça aurait fait une équipe en<br />

trop. Donc elles sont parties en tournée et dès leur<br />

premier show, Natalie fait son fameux commentaire<br />

sur la guerre en Irak. Quand on a vu les gros titres<br />

que ça a fait et qu’on les appelait traîtres et qu’on<br />

organisait des autodafés de leurs CDs, on les a<br />

appelés de suite : il fallait qu’on vienne filmer ce qui<br />

leur arrivait ! Cela leur a pris du temps pour réaliser<br />

qu’elles avaient créé une ‘histoire’ car elles étaient<br />

en plein milieu, mais finalement elles ont accepté<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagnez des invitations pour ‘Shut Up And Sing’ en envoyant un mail à :<br />

concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Ascot Elite Entertainment<br />

24 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

et nous ont donné le film de ce fameux concert.<br />

C’était la première fois que quelqu’un voyait ce que<br />

Natalie avait vraiment dit.<br />

Qu’est ce que ça faisait d’être pris dans cette<br />

tourmente ?<br />

C’était un moment effrayant qui a culminé en<br />

menace pour leurs vies : Natalie a reçu une<br />

lettre de quelqu’un qui a menacé de l’abattre<br />

lors du concert de Dallas. Et tout le monde dans<br />

le pays savait que l’industrie de la country leur<br />

avait tourné le dos instantanément et elles se<br />

sont senties très seules : pas de soutien de leur<br />

industrie, attaquées par les médias, bannies des<br />

radios… C’était terrifiant et un véritable réveil sur<br />

ce qui arrive quand on parle avec son cœur en<br />

critiquant le gouvernement, comme le châtiment<br />

peut être sévère.<br />

Comment c’était d’assister à leur processus<br />

créatif ? Pas seulement avec le contexte,<br />

mais avec son influence sur l’écriture du<br />

nouvel album ?<br />

C’est devenu pour nous une des parties les plus<br />

personnelles du film en tant que réalisatrices, car<br />

on les a vues transformer cette expérience en art<br />

et gagner cinq Grammys avec ‘Taking The Long<br />

Way’. <strong>Tout</strong>e cette épreuve les a conduites à piocher<br />

profondément en elles créativement, en écrivant<br />

ces chansons avec des paroles très intenses et<br />

personnelles, qui ne sont pas toutes sur la politique<br />

et ce qu’elles ont traversé, loin de là.<br />

Les parties les plus intéressantes furent de<br />

les voir vivre leur vie au milieu de ce chaos…<br />

Ce sont des mères, des artistes, elles sont<br />

au milieu d’une polémique politique mais leur<br />

principale préoccupation c’est leur famille et leurs<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />

enfants, et faire de la musique. Comme Natalie<br />

le dit, ‘nous ne voulons pas que notre héritage<br />

soit cette déclaration politique.’ Elles veulent que<br />

cela soit leur musique. Donc nous nous sentions<br />

presque obligées d’apprendre à connaître ces<br />

femmes et leur courage.<br />

Avec l’avènement de créateur de<br />

documentaires comme Morgan Spurlock ou<br />

Michael Moore, le narrateur devient central.<br />

Mais l’une des choses les plus remarquables<br />

est comme vous n’êtes pas envahissantes<br />

dans votre film. Pourquoi ce parti pris ?<br />

Barbara et moi admirons Moore<br />

et Spurlock, mais ce n’est juste<br />

pas le genre de films que nous<br />

faisons. Nous préférons aller en<br />

profondeur dans les personnages<br />

et leurs histoires et révéler<br />

leurs motivations profondes.<br />

Nous n’avons jamais senti le<br />

besoin de nous insérer dans<br />

l’histoire, ce qui ne veut pas<br />

dire que cette façon de faire est<br />

mauvaise. Nous nous sentons<br />

Cecilia Peck<br />

juste tellement passionnées par les gens dans nos<br />

films qu’on ne ressent pas le besoin d’y être.<br />

Votre vision de votre travail a-t-elle été<br />

affectée par l’omniprésente ‘télé réalité’ ?<br />

Trouvez-vous que les gens sont plus cyniques<br />

dans leur vision des documentaires ?<br />

Le public sera toujours intéressé par des histoires<br />

vraies, mais on ne peut pas comparer la ‘télé réalité’<br />

et le documentaire. Peut-être que ça aura un impact<br />

positif finalement. Les gens ont faim de reportages<br />

en profondeur sur les grands évènements et les<br />

petites histoires, ils ne se contentent plus de phrases<br />

chocs et de sons tronqués. Je pense vraiment qu’il<br />

y a un intérêt renouvelé pour les histoires racontées<br />

dans le style documentaire.<br />

Retrouvez sur www.murmures.info la version<br />

intégrale de cette passionnante interview !<br />

Shut Up And Sing<br />

Ascot Elite Entertainment<br />

Jenifer Cross


<strong>Cinéma</strong><br />

Cecilia Peck : en tournée avec<br />

les Dixie Chicks dans ‘Shut Up and Sing’<br />

Les Dixie Chicks, trio féminin de musique country, superstars aux Etats-Unis, ont déclenché<br />

une tempête inattendue lorsqu’à un concert à Londres en 2003, la chanteuse Natalie émet<br />

une critique sur la guerre en Irak lancée par le gouvernement Bush. Une immense polémique<br />

orchestrée par les néo-conservateurs cloue au pilori les chanteuses qui ont osé exercer leur<br />

droit de libre expression. Cecilia Peck et sa compère Barbara Kopple ont alors proposé aux<br />

Chicks de les suivre dans cette épreuve pour immortaliser leur combat, qui va les faire mûrir<br />

comme personnes et artistes.<br />

@ Elite Film AG<br />

Comment le projet a débuté ? Filmiez-vous<br />

déjà en tournée ? Qui a pris contact avec les<br />

Dixie Chicks ?<br />

J’ai travaillé il y a longtemps avec Adrian Pasdar,<br />

qui a épousé Natalie Maines, alors on les<br />

connaissait et on était fans. On souhaitait faire un<br />

film sur leur tournée 2003, l’année où elles avaient<br />

triomphé aux Grammy Awards et qui les a vu arriver<br />

au sommet des ventes des groupes de filles de<br />

toute l’histoire, pour voir ce qui les avait propulsées<br />

au rang de superstars et qui elles étaient vraiment.<br />

Mais elles ne voulaient pas faire ce documentaire,<br />

elles pensaient qu’elles n’étaient pas assez<br />

intéressantes (rires). En plus il y avait déjà une<br />

équipe de tournage qui filmait des petits clips<br />

pour leur site web et ça aurait fait une équipe en<br />

trop. Donc elles sont parties en tournée et dès leur<br />

premier show, Natalie fait son fameux commentaire<br />

sur la guerre en Irak. Quand on a vu les gros titres<br />

que ça a fait et qu’on les appelait traîtres et qu’on<br />

organisait des autodafés de leurs CDs, on les a<br />

appelés de suite : il fallait qu’on vienne filmer ce qui<br />

leur arrivait ! Cela leur a pris du temps pour réaliser<br />

qu’elles avaient créé une ‘histoire’ car elles étaient<br />

en plein milieu, mais finalement elles ont accepté<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagnez des invitations pour ‘Shut Up And Sing’ en envoyant un mail à :<br />

concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Ascot Elite Entertainment<br />

24 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

et nous ont donné le film de ce fameux concert.<br />

C’était la première fois que quelqu’un voyait ce que<br />

Natalie avait vraiment dit.<br />

Qu’est ce que ça faisait d’être pris dans cette<br />

tourmente ?<br />

C’était un moment effrayant qui a culminé en<br />

menace pour leurs vies : Natalie a reçu une<br />

lettre de quelqu’un qui a menacé de l’abattre<br />

lors du concert de Dallas. Et tout le monde dans<br />

le pays savait que l’industrie de la country leur<br />

avait tourné le dos instantanément et elles se<br />

sont senties très seules : pas de soutien de leur<br />

industrie, attaquées par les médias, bannies des<br />

radios… C’était terrifiant et un véritable réveil sur<br />

ce qui arrive quand on parle avec son cœur en<br />

critiquant le gouvernement, comme le châtiment<br />

peut être sévère.<br />

Comment c’était d’assister à leur processus<br />

créatif ? Pas seulement avec le contexte,<br />

mais avec son influence sur l’écriture du<br />

nouvel album ?<br />

C’est devenu pour nous une des parties les plus<br />

personnelles du film en tant que réalisatrices, car<br />

on les a vues transformer cette expérience en art<br />

et gagner cinq Grammys avec ‘Taking The Long<br />

Way’. <strong>Tout</strong>e cette épreuve les a conduites à piocher<br />

profondément en elles créativement, en écrivant<br />

ces chansons avec des paroles très intenses et<br />

personnelles, qui ne sont pas toutes sur la politique<br />

et ce qu’elles ont traversé, loin de là.<br />

Les parties les plus intéressantes furent de<br />

les voir vivre leur vie au milieu de ce chaos…<br />

Ce sont des mères, des artistes, elles sont<br />

au milieu d’une polémique politique mais leur<br />

principale préoccupation c’est leur famille et leurs<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />

enfants, et faire de la musique. Comme Natalie<br />

le dit, ‘nous ne voulons pas que notre héritage<br />

soit cette déclaration politique.’ Elles veulent que<br />

cela soit leur musique. Donc nous nous sentions<br />

presque obligées d’apprendre à connaître ces<br />

femmes et leur courage.<br />

Avec l’avènement de créateur de<br />

documentaires comme Morgan Spurlock ou<br />

Michael Moore, le narrateur devient central.<br />

Mais l’une des choses les plus remarquables<br />

est comme vous n’êtes pas envahissantes<br />

dans votre film. Pourquoi ce parti pris ?<br />

Barbara et moi admirons Moore<br />

et Spurlock, mais ce n’est juste<br />

pas le genre de films que nous<br />

faisons. Nous préférons aller en<br />

profondeur dans les personnages<br />

et leurs histoires et révéler<br />

leurs motivations profondes.<br />

Nous n’avons jamais senti le<br />

besoin de nous insérer dans<br />

l’histoire, ce qui ne veut pas<br />

dire que cette façon de faire est<br />

mauvaise. Nous nous sentons<br />

Cecilia Peck<br />

juste tellement passionnées par les gens dans nos<br />

films qu’on ne ressent pas le besoin d’y être.<br />

Votre vision de votre travail a-t-elle été<br />

affectée par l’omniprésente ‘télé réalité’ ?<br />

Trouvez-vous que les gens sont plus cyniques<br />

dans leur vision des documentaires ?<br />

Le public sera toujours intéressé par des histoires<br />

vraies, mais on ne peut pas comparer la ‘télé réalité’<br />

et le documentaire. Peut-être que ça aura un impact<br />

positif finalement. Les gens ont faim de reportages<br />

en profondeur sur les grands évènements et les<br />

petites histoires, ils ne se contentent plus de phrases<br />

chocs et de sons tronqués. Je pense vraiment qu’il<br />

y a un intérêt renouvelé pour les histoires racontées<br />

dans le style documentaire.<br />

Retrouvez sur www.murmures.info la version<br />

intégrale de cette passionnante interview !<br />

Shut Up And Sing<br />

Ascot Elite Entertainment<br />

Jenifer Cross


<strong>Cinéma</strong><br />

La vengeance dans la peau<br />

De Paul Greengrass avec Matt Damon et Julia Stiles Universal Pictures<br />

Jason Bourne (Matt Damon), ex-agent de la CIA<br />

et redoutable machine à tuer, est de retour et<br />

bien décidé à abattre toutes les personnes qui<br />

osent lui barrer le chemin. Toujours la mort aux<br />

trousses et pourchassé par la CIA, le FBI et la police,<br />

il tente d’éclaircir les derniers mystères qui<br />

hantent son passé afin de trouver un avenir. La<br />

traque recommence de Moscou à Paris en passant<br />

par Madrid, Londres et Tanger pour se terminer<br />

enfin à New York : là où tout a commencé,<br />

tout doit s’achever !<br />

Au diable James Bond, place à Jason Bourne !<br />

Après ‘La mémoire dans la peau’ et ‘La mort dans<br />

la peau’ voilà la tant attendue ‘Vengeance dans la<br />

peau’. Ce troisième et dernier opus, tout droit sorti<br />

de la trilogie de romans d’espionnage de Robert<br />

Ludlum, est particulièrement réussi. Les deux premiers<br />

épisodes étaient déjà bons et novateurs, la<br />

modernité du personnage ayant su redonner un<br />

nouveau souffle au film du genre et faire passer<br />

James Bond pour un ringard, mais cette suite<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Admirez la finesse des enquêtes des ‘Hot Fuzz’ ou Gagnez des goodies du film ‘La vengeance<br />

dans la peau’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Universal Pictures<br />

26 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

surpasse toutes les attentes, ce qui est un exploit<br />

considérable pour un troisième volet. Toujours la<br />

caméra au poing, Paul Greengrass, réalisateur aux<br />

mouvements spasmodiques, signe un véritable<br />

coup de maître en clouant littéralement le spectateur<br />

durant deux heures à son siège Pas une<br />

seconde de répit ne lui est offerte, dès les premières<br />

minutes, le film défile à un rythme effréné,<br />

orchestré par l’excellente musique de John Powell<br />

qui accentue encore plus le suspense.<br />

Ce dernier volet répond enfin à la question : Mais<br />

qui est Jason Bourne ? L’espion tueur amnésique<br />

révèle l’entière dualité de son personnage, Matt<br />

Damon jouant avec beaucoup de profondeur un<br />

Bourne plus torturé que jamais. Au casting figurent<br />

toujours Joan Allen et Julia Stiles qui interprètent<br />

leurs rôles avec beaucoup de sang froid et<br />

d’intelligence, secondées par les excellents David<br />

Strathairn, Scott Glenn et Albert Finney. A noter<br />

la petite apparition surprise de l’acteur allemand<br />

Daniel Brühl vu dans ‘Goodbye Lenine’.<br />

Hot Fuzz<br />

Un film d’Edgar Wright, avec Simon Pegg, Nick Frost Universal Pictures<br />

Nicholas Angel est un superflic londonien, le genre<br />

surhomme qui résout toutes les situations grâce à<br />

son courage et ses flingues. Mais cette explosivité<br />

permanente fatigue ses collègues et supérieurs<br />

qui le jalousent, et lui interdit aussi une vie<br />

sentimentale équilibrée. Son chef décide donc de<br />

le muter dans la riante bourgade de Sandford, où<br />

le dernier crime a dû être une traversée de route<br />

hors des clous par un piéton. Dur changement<br />

pour Angel qui se retrouve en tandem avec<br />

l’agent Danny Butterman, balourd pas très malin<br />

et totalement fasciné par l’aura du nouveau venu.<br />

Mais heureusement, l’ennui ne va pas durer, car<br />

d’étranges accidents se succèdent, à un rythme<br />

trop soutenu pour qu’il n’y ait pas une main<br />

criminelle derrière tout ça…<br />

Après ‘Shaun Of The Dead’, parodie des films de<br />

zombie à la fois hilarante, touchante et intelligente,<br />

Edgar Wright et ses copains reviennent en force<br />

pour dynamiter un autre genre ultra codifié : le<br />

‘buddy movie’. Vous savez ces films type ‘Tango<br />

et Cash’, ‘Bad Boys’ ou ‘L’arme fatale’ dans<br />

lesquels deux gars que tout oppose vont devoir<br />

cohabiter pour vaincre un ennemi commun, pour<br />

finir par devenir les meilleurs potes du monde<br />

après avoir explosé les méchants ? Connaissant<br />

tous les tics de ces films (action grandiloquente,<br />

fusillades surréalistes, humour hypra cool,<br />

méchants stylés et caricaturaux…), on sent qu’il<br />

y a un énorme potentiel pour faire un film drôle.<br />

Hot Fuzz_A5_fr 8.8.<strong>2007</strong> 10:49 Uhr Seite 1<br />

LA NOUVELLE COMÉDIE DES CRÉATEURS DE SHAUN OF THE DEAD<br />

ILS SONT FORTS, ARMÉS ET CHAUDS COMME LA BRAISE...<br />

MAIS PERSONNE N’A BESOIN D’EUX!<br />

Montage frénétique, cascades à couper le souffle,<br />

courses poursuites endiablées, ‘La vengeance<br />

dans la peau’ clôt avec brio la saga commencée<br />

en 2002 par Doug Liman. Un thriller haletant et<br />

prenant qui comblera tous les amateurs du genre<br />

par son efficacité, son suspense et son scénario<br />

bien ficelé, et offrant un vrai dépaysement avec<br />

ses décors très variés.<br />

Hot Fuzz<br />

Universal<br />

Pictures<br />

BU_A5_franz 12.7.<strong>2007</strong> 15:16 Uhr Seite 1<br />

MATT DAMON<br />

EST JASON BOURNE<br />

NE RIEN OUBLIER.<br />

12.09.07<br />

NE RIEN PARDONNER.<br />

THE BOURNE ULTIMATUM<br />

Maxine Bucher<br />

Et bien ça n’a pas loupé, les jeunes Anglais hyper<br />

talentueux marquent encore un goal parfait,<br />

avec ce film hilarant, original et intelligent (ce<br />

qui, surtout pour une parodie, mérite d’être<br />

souligné lorsqu’on voit le niveau affligeant et la<br />

créativité nullissime d’un ‘Epic Movie’ ou d’un<br />

‘Date Movie’). La galerie de personnages est<br />

excellente, tous pétris de défauts mais tous très<br />

attachants, et les péripéties se succèdent sans<br />

fléchir. C’est d’ailleurs la principale qualité du<br />

film, qui, sur pourtant deux heures (c’est long<br />

pour une comédie), ne baisse jamais de rythme et<br />

ne mégote pas sur les clins d’œil (‘Bad Boys 2’<br />

et ‘Point Break’ principalement, mais pas que ; les<br />

fans d’actioners vont s’amuser). De plus l’intrigue<br />

est astucieuse, bien malin qui prévoira la ‘fin<br />

Scoubidou’ (cf. ‘Wayne’s World’). Sans hésiter<br />

la meilleure comédie de l’année, à ne rater sous<br />

aucun prétexte et à savourer en VO, ça a nettement<br />

plus de charme.<br />

Yamine Guettari<br />

La vengeance<br />

dans la peau<br />

Universal<br />

Pictures


28 semaines plus tard<br />

De Juan Carlos Fresnadillo, avec Robert Carlyle et Rose Byrne 20th Century Fox<br />

En Angleterre, à présent que les contaminés sont<br />

morts de faim, l’armée s’attelle à éradiquer des<br />

lieux toute trace du mystérieux virus qui s’était<br />

répandu dans tout le pays. Sept mois après les<br />

événements, les rares survivants et ceux qui se<br />

trouvaient à l’étranger avant que la menace ne<br />

se déclare commencent à réinvestir la péninsule.<br />

Déclarée sûre et contrôlée par l’armée, une partie<br />

de Londres leur sert de résidence en attendant<br />

que le reste de la ville soit reconstruit et ‘nettoyé’.<br />

Dans les décombres de la cité, une femme est retrouvée<br />

par ses enfants. Les tests montrent alors<br />

une anomalie : elle a bel et bien été infectée, sans<br />

pour autant présenter les symptômes. C’est une<br />

porteuse, du virus mais aussi d’espoir, car son immunité<br />

pourrait permettre de le contrer. Seulement,<br />

entre cure possible et risque de transmission, la<br />

frontière se révèlera bien maigre. Trop peut-être…<br />

Les premières minutes du film montrent ce qui<br />

sera sa marque de fabrique : une scène d’action<br />

violente, avec des mouvements de caméras très<br />

Sicko<br />

De et avec Michael Moore Ascot Elite Entertainment<br />

Michael Moore rue dans les<br />

brancards et met le doigt<br />

là où ça fait mal : la plus<br />

grande puissance mondiale<br />

est aux soins intensifs et<br />

son système de santé est<br />

moribond. Environ 47 millions<br />

de citoyens américains ne<br />

possèdent pas de couverture<br />

médicale et les millions<br />

d’autres qui en bénéficient se<br />

heurtent constamment aux<br />

difficultés administratives.<br />

Les malades sont abandonnés à leur sort par les<br />

politiciens véreux et les lobbys liés à la santé.<br />

<strong>Tout</strong> en enquêtant sur le système déplorable en<br />

vigueur dans son propre pays, le trublion nous<br />

emmène faire un tour d’horizon des dispositifs<br />

existants au Canada, en Grande-Bretagne et en<br />

France où les citoyens sont soignés gratuitement<br />

et humainement. C’est bien connu, mieux vaut être<br />

riche et en bonne santé que pauvre et malade !<br />

rapides qui suggèrent bien plus qu’ils ne permettent<br />

de capter ce qui se passe. Ce style particulier<br />

se retrouvera par la suite, agrémenté d’une bande<br />

sonore particulièrement adaptée qui rend ces moments<br />

assez réussis. <strong>Tout</strong>e l’atmosphère du film,<br />

sanglante et forte à souhait, résulte de ces passages<br />

‘flous’.<br />

Il y a quatre ans, le premier volet s’était démarqué<br />

par son ambiance : ces rues de Londres vides,<br />

l’organisation des survivants face aux infectés,<br />

etc. Placée sous l’égide d’un nouveau réalisateur,<br />

la suite reprend le même principe, mais perd de<br />

cette originalité et pèche dès lors à montrer son<br />

intérêt. ‘28 semaines plus tard’ déçoit, oui, mais<br />

surtout nos attentes, car il faut être honnête,<br />

aucun grand reproche ne peut lui être fait. Le casting<br />

est bon, avec des comédiens expérimentés<br />

qui laissent la vedette à de jeunes acteurs. Les<br />

questions d’éthique et de sentiment ajoutent de<br />

la profondeur aux différents protagonistes, sans<br />

pour autant en faire trop. Seulement, le scénario<br />

cousu de fil blanc montre surtout des pistes non<br />

Après avoir dénoncé les délocalisations dans ‘The<br />

Big One’, le culte des armes à feu dans ‘Bowling For<br />

Columbine’, le pouvoir de Bush dans ‘Fahrenheit<br />

9/11’, le vengeur démasqué est de retour et nous<br />

plonge cette fois-ci avec ‘Sicko’ (qui signifie à la<br />

fois malade et cinglé en argot américain) au cœur<br />

du système de santé gangrené qui règne aux USA,<br />

seul pays industrialisé qui ne dispose pas d’un<br />

système de couverture médicale universelle. Moore<br />

se pose cette principale question : comment se<br />

fait-il que nous n’ayons pas un système de santé<br />

gratuit dans le pays le plus riche au monde ? On<br />

apprend des choses aberrantes dans ce film, les<br />

Canadiens ont trois ans d’espérance de vie de<br />

plus que les Américains, ou encore qu’un enfant<br />

qui naît au Salvador a plus de chance de survivre<br />

qu’un nourrisson qui naît à Détroit ! Toujours aussi<br />

culotté en se rendant par exemple à Cuba avec<br />

un groupe de malades, il nargue les autorités de<br />

Guantanamo afin de faire soigner gratuitement<br />

ses protégés, nous expose le dysfonctionnement<br />

de cette société américaine qui privilégie toujours<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Allez casser une croûte avec les contaminés de ‘28 semaines plus tard’ ou constatez par vous-même que le système<br />

de santé des USA est ‘Sicko’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à 20th Century Fox et Ascot Elite Entertainment<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />

exploitées à leur juste valeur. L’ambiance seule,<br />

aussi réussie soit-elle, ne parvient pas à captiver<br />

le spectateur. Difficile en définitive de démarquer<br />

cette production d’autres films du même genre.<br />

Une suite d’un grand succès qui, comme beaucoup<br />

d’autres, ne parvient pas à reproduire l’inspiration<br />

de son grand frère. Troisième volet (et amélioration<br />

?) prévu en 2009.<br />

le profit à l’homme. Où est l’issue de secours pour<br />

ces patients démunis ? Car il n’y a pas de service<br />

de réanimation pour les plus faibles…<br />

Qu’on apprécie ou pas Michael Moore, il faut<br />

avouer qu’il maîtrise le film documentaire comme<br />

personne. Ce spécialiste du divertissement<br />

engagé signe un film coup de poing percutant et<br />

sarcastique. Il sait pertinemment que le pouvoir<br />

des médias et de l’opinion publique peuvent faire<br />

des miracles. Et comme ce système risque bien<br />

d’arriver chez nous, quand on se rend compte des<br />

surcoûts des assurances, nous ferions bien d’en<br />

prendre de la graine.<br />

28 semaines<br />

plus tard<br />

20th Century Fox<br />

Vincent Gerber<br />

Maxine Bucher<br />

Sicko<br />

Ascot Elite<br />

Entertainment<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 27


Dvd Plus<br />

Bergamote : le temps des cerises<br />

De et avec Claude Inga-Barbey et Patrick Lapp<br />

TSR / Disques Office<br />

Bergamote c’est le nom du<br />

couple formé par Monique<br />

et Roger, création du duo<br />

Claude Inga-Barbey / Patrick<br />

Lapp. Depuis les premiers<br />

pas en 1996 sur la Radio<br />

Suisse Romande, le succès<br />

de cette métaphore de la vie<br />

de couple ne se dément pas en Romandie, tant elle<br />

décrit bien toutes les phases que connaît la vie à<br />

deux. Dans cette pièce, Monique et Roger montrent<br />

une union usée, fatiguée par la désinvolture<br />

d’un homme veule et volage, et d’une femme qui<br />

cherche désespérément la reconnaissance et<br />

l’amour dans les yeux de son compagnon. <strong>Tout</strong><br />

Flandres<br />

De Bruno Dumont, avec Samuel Boidin et Adélaïde Leroux<br />

Aventi / 369 Club Plus<br />

Auréolé d’un grand prix au<br />

festival de Cannes 2006, ce<br />

film est l’archétype du film<br />

d’auteur. Dans des Flandres<br />

repoussantes (fermes miteuses<br />

noyées dans la boue et<br />

le froid, paysages sinistres<br />

prenant à peine quelques<br />

couleurs en été), le taciturne fermier Demester<br />

fréquente Barbe, jeune fille peu bavarde et au<br />

comportement sexuel assez décomplexé (on devinera<br />

plus tard les raisons de ce besoin insatiable).<br />

Mi amis, mi amants, Demester se meurt d’amour<br />

pour Barbe qui lui fait parfois profiter de son corps<br />

mais ne semble pas l’aimer autrement que comme<br />

28 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

cela a l’air bien triste raconté comme ça, mais la<br />

pièce n’oublie jamais d’être drôle et ironique avec<br />

ses personnages parfois hautains, caustiques ou<br />

simplement largués (Claude Blanc, l’excellent<br />

aïeul). C’est d’ailleurs tout le sel du spectacle, on<br />

passe sans forcer du rire à l’émotion, de la poésie<br />

à l’humour noir pendant ces agréables deux heures<br />

et demie. Et en bonus, vous trouverez deux courts<br />

sketches. Le premier, produit pour la TSR, une<br />

dispute autour d’un ‘vitello tonato’. Le second est<br />

l’enregistrement du passage du duo au Montreux<br />

Festival du Rire, un bel exemple de la gouaille<br />

toute romande du duo.<br />

ami (elle a un amant). Quand ses hommes partent<br />

à la guerre, elle appréhende la longue attente solitaire<br />

qui va venir. La guerre va changer tout le<br />

monde : les hommes partis au front devenus des<br />

bêtes de guerre et la femme qui les attend. Le<br />

cinéma de Dumont est brut de décoffrage, il faut<br />

aimer les longs silences évocateurs qui laissent la<br />

place aux regards et aux gestes lourds de sens.<br />

La partie guerre est en revanche peu crédible<br />

(des soldats français avec des M-16 ?!). Les acteurs<br />

non professionnels offrent des compositions<br />

minimalistes et réalistes. Le DVD bonus permet<br />

de comprendre la démarche sans concession de<br />

Dumont, qui en laissera beaucoup sur le côté.<br />

Taxi 4<br />

De Gérard Krawczyk, avec Frédéric Diefenthal, Samy Naceri, Bernard Farcy<br />

EuropaCorp / Dinifan<br />

Et de quatre pour cette série<br />

à succès qui continuera<br />

tant que les foules se<br />

déplaceront (il y aura donc<br />

probablement un Taxi 5 :<br />

4,5 millions d’entrées en<br />

France et 70’000 en Suisse<br />

pour Taxi 4). Une suite<br />

résolument orientée comédie<br />

où le tandem Diefenthal-Naceri suit distraitement<br />

l’action tandis que Bernard Farcy fait son show,<br />

avec un commissaire Gilbert toujours plus taré.<br />

On sent immédiatement la logique du film dès la<br />

séquence d’ouverture (bien moins spectaculaire<br />

qu’à l’accoutumée) : rap à fond, Djibril Cissé en<br />

Yamine Guettari<br />

Yamine Guettari<br />

guest, Marseille forever… C’est un film calibré pour<br />

jeune de banlieue fan de rap où la parodie et les<br />

clins d’œil appuyés (la beuh c’est cool, l’OM c’est<br />

les meilleurs, les flics c’est des crétins beaufs)<br />

prennent le pas sur l’action (tant mieux, ça coûte<br />

moins cher !). Heureusement, le duo de méchants<br />

belges formé par Jean-Luc Couchard et François<br />

Damiens (déjà excellents dans ‘Dikkenek’) sauve la<br />

baraque à chacune de leur apparition, bien soutenu<br />

par l’abattage démentiel de Farcy. En bonus deux<br />

clips de rap tirés du film, et deux making of. Celui<br />

du film reste trop promotionnel, tandis que celui de<br />

la BO intéressera les adeptes de rap.<br />

Yamine Guettari<br />

d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />

Underground,<br />

édition collector 3 DVD<br />

D’Emir Kusturica, avec Miki Manojlovic,<br />

Lazar Ristovski<br />

TF Vidéo / 369 Club Plus<br />

La Palme d’Or 1995 ressort<br />

dans nos contrées à petit<br />

prix dans sa généreuse<br />

édition collector 3 DVD. Ce<br />

film montre tout ce qu’est le<br />

cinéma de Kusturica : fantasque,<br />

poétique, bouillonnant…<br />

et critique (de son<br />

pays essentiellement, mais de la nature humaine<br />

aussi). Il revisite cinquante ans d’histoire de son<br />

pays en suivant Marko et Blacky, duo de combinards<br />

qui résistent à l’envahisseur nazi en magouillant.<br />

Mais ils aiment la même femme et Marko<br />

va profiter de la naïveté de Blacky pour l’enfermer<br />

dans la cave ‘pour le protéger’. Il va y rester des<br />

années, persuadé par son ami de la victoire nazie,<br />

fabriquant des armes en attendant son retour ‘en<br />

haut’. <strong>Tout</strong> est excessif dans ce film, du jeu des<br />

acteurs aux situations elles-mêmes, et c’est ça qui<br />

est rafraîchissant. Pour offrir une qualité d’image<br />

optimale et une piste DTS excellente, un disque<br />

contient le film en VO et l’autre en VF (on préfèrera<br />

la première pour le jeu des acteurs). Le troisième<br />

les bonus, qui permettent au travers d’une<br />

interview de revenir sur l’idéologie de Kusturica et<br />

à son application, dans le making of du film. Un<br />

très joli digipack qui trônera flatteusement sur<br />

votre étagère.<br />

Yamine Guettari<br />

CONCOURS réservé aux abonnés,<br />

dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne un exemplaire des DVD mentionnés<br />

ci-dessous en envoyant un mail à :<br />

concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq par abonné<br />

pour ce numéro. Merci à Dinifan et Warner Home Video<br />

Taxi 4<br />

EuropaCorp / Dinifan<br />

The Fountain<br />

Warner Home Video


JOYEUSES FUNéRAILLES


Dvd<br />

Apocalypto<br />

De Mel Gibson, avec Rudy Youngblood, Raoul Trujillo<br />

Ascot Elite Home Entertainment<br />

On pourra dire ce qu’on veut<br />

de Mel Gibson, en tout cas<br />

il ne fait pas de concessions.<br />

Il profite de son aura<br />

d’acteur (et maintenant de<br />

réalisateur ?) pour nous<br />

livrer à chaque fois des films<br />

excessifs, potentiellement<br />

polémiques (surtout pour les pisse-froids) mais<br />

toujours remarquablement bien fichus. Et toujours<br />

il creuse le même sillon : une exploration de la barbarie<br />

humaine et un certain pessimisme sur l’envie<br />

de celui-ci de vouloir du bien à son prochain.<br />

Après l’Ecosse dans ‘Braveheart’, la Rome antique<br />

dans ‘La passion du Christ’, Mel nous emmène<br />

30 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

pour une balade mouvementée chez les Mayas,<br />

en yucatèque sous-titré s’il vous plaît ! L’histoire<br />

est simple et ne sert que de prétexte pour broder<br />

sur son thème chéri, tout en nous en mettant plein<br />

la vue par de superbes mouvements de caméra<br />

et une reconstitution saisissante des rites sacrificiels<br />

Mayas du haut de leurs pyramides. Gibson<br />

n’oublie jamais l’entertainment et rend trépidante<br />

cette course-poursuite entre méchants Mayas et<br />

le gentil indien dont on a anéanti le village (sauf sa<br />

femme et son fils qu’il doit revenir sauver). Le support<br />

DVD rend justice à ce spectacle dantesque<br />

(vive le DTS). A ne rater sous aucun prétexte !<br />

Blood Diamond<br />

D’Edward Zwick, avec Leonardo DiCaprio, Djimon Hounsou et Jennifer Connelly<br />

Warner Home Vidéo<br />

En 1999, une guerre civile<br />

ravage la Sierra Leone, opposant<br />

le gouvernement aux<br />

rebelles du Revolutionary<br />

United Front (RUF), les deux<br />

camps utilisant comme moyen<br />

de financement les diamants.<br />

Un conflit qui va rapprocher<br />

deux personnages que tout semble opposer : d’un<br />

côté Salomon Vandy, un pêcheur mende qui a vu<br />

son village se faire attaquer par le RUF et cherche<br />

à retrouver sa famille enlevée ; de l’autre,<br />

Danny Archer, un ancien mercenaire blanc, né en<br />

ex-Rhodésie (Zimbabwe), recyclé dans le trafic<br />

de diamants. Se basant sur cette réalité, ‘Blood<br />

Le dernier roi d’Ecosse<br />

De Kevin MacDonald, avec Forest Whitaker et James McAvoy<br />

20th Century Fox/Videophon<br />

Il y a une tendance récente<br />

au cinéma à se pencher sur<br />

l’Afrique meurtrie au travers<br />

du regard d’occidentaux<br />

soit un peu largués dans<br />

le fonctionnement très<br />

particulier des états africains<br />

(‘The Constant Gardener’),<br />

soit totalement impliqués dans les magouilles<br />

(‘Blood Diamond’). Cette histoire romancée du<br />

médecin personnel écossais de l’infâme dictateur<br />

Idi Amin Dada nous fait comprendre comment un<br />

jeune médecin désinvolte, peu au fait de l’Afrique,<br />

va se faire charmer par un paranoïaque sanguinaire<br />

qui lui camoufle ses dérives. La composition de<br />

Yamine Guettari<br />

Diamond’ nous montre l’envers du décor avec<br />

des familles séparées, des enfants soldats, sans<br />

omettre l’implication hypocrite de grands joailliers.<br />

Le film dénonce, sans pour autant faire dans le<br />

mélodrame, se montrant prenant, non seulement<br />

par son sujet mais aussi par son scénario rythmé<br />

et bien pensé, et surtout des acteurs donnant une<br />

grande épaisseur à leurs personnages, pourtant<br />

très manichéens à la base (salaud cynique, gentil<br />

pêcheur, journaliste idéaliste). En bonus, un excellent<br />

documentaire rappelle la situation actuelle en<br />

Sierra Leone et fait le point sur le trafic de diamants,<br />

offrant un complément impeccable au film.<br />

Farkas<br />

Forest Whitaker, habité par son rôle, est l’intérêt<br />

central du film, qui aborde finalement peu les<br />

grands enjeux africains (pas de moralisme, de<br />

paternalisme ou de démagogie et c’est tant mieux).<br />

Kevin MacDonald a plus voulu montrer comment<br />

on peut se voiler la face devant le mal quand on vit<br />

dans son ombre, comment une attirance pour un<br />

aspect d’une personne (l’un voit le pouvoir, l’autre<br />

une Ecosse fantasmée) peut cacher le reste.<br />

Ceux que la vraie histoire intéresse trouveront un<br />

bon début de réponse dans le bonus ‘La capture<br />

d’Idi Amin’ qui fait aussi office de petit making of,<br />

complétant le passionnant commentaire audio du<br />

réalisateur.<br />

Yamine Guettari<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />

The Fountain<br />

De Darren Aronofsky, avec Hugh Jackman<br />

et Rachel Weisz<br />

Warner Home Video<br />

Conte métaphysique miraculeux<br />

ou obscure fumisterie élitiste<br />

? Rarement un film n’aura<br />

autant divisé la critique lors<br />

de son exploitation (courte)<br />

en salles. D’un côté, les partisans<br />

d’un cinéaste inventif,<br />

cérébral et célébré comme<br />

le digne successeur du Dieu Kubrick ; de l’autre,<br />

les détracteurs stigmatisant une mise en scène ‘à<br />

l’esbroufe’ abusant à outrance des effets de style.<br />

Quoi qu’on en dise ou en pense, ‘The Fountain’<br />

n’est rien de moins, rien de plus que le formidable<br />

poème visuel dédié par l’auteur (Darren Aronofsky)<br />

à sa muse (Rachel Weisz). Et, cerise sur le gâteau,<br />

Hugh Jackman, loin des personnages monolithiques<br />

qu’on lui connaît, ose enfin baisser sa garde<br />

et se montrer vulnérable. ‘A la vie, à l’amour !’<br />

pourrait être la devise de ce film qui montre, grâce<br />

à de singulières trouvailles visuelles et une musique<br />

envoûtante, le voyage intérieur d’un homme et<br />

d’une femme pour que leur amour transcende les<br />

barrières matérielles. Le making of montre chronologiquement<br />

le chemin de croix du très exigeant<br />

Aronofosky, qui après avoir été lâché par Warner,<br />

poursuit en indépendant envers et contre tout. Un<br />

film qu’il a littéralement sorti de ses tripes et qui<br />

nous prend par là.<br />

Thomas Bourquin<br />

CONCOURS réservé aux abonnés,<br />

dans la limite des stocks disponibles<br />

Toi aussi cours après le ‘Blood Diamond’ ou<br />

Gagne le DVD ‘Apocalypto’ en envoyant un mail à :<br />

concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq<br />

par abonné pour ce numéro. Merci à Warner<br />

Home Vidéo et Ascot Elite Home Entertainment.<br />

Blood Diamond<br />

Warner Home Vidéo<br />

Apocalypto<br />

Ascot Elite Home<br />

Entertainment


Dvd<br />

Apocalypto<br />

De Mel Gibson, avec Rudy Youngblood, Raoul Trujillo<br />

Ascot Elite Home Entertainment<br />

On pourra dire ce qu’on veut<br />

de Mel Gibson, en tout cas<br />

il ne fait pas de concessions.<br />

Il profite de son aura<br />

d’acteur (et maintenant de<br />

réalisateur ?) pour nous<br />

livrer à chaque fois des films<br />

excessifs, potentiellement<br />

polémiques (surtout pour les pisse-froids) mais<br />

toujours remarquablement bien fichus. Et toujours<br />

il creuse le même sillon : une exploration de la barbarie<br />

humaine et un certain pessimisme sur l’envie<br />

de celui-ci de vouloir du bien à son prochain.<br />

Après l’Ecosse dans ‘Braveheart’, la Rome antique<br />

dans ‘La passion du Christ’, Mel nous emmène<br />

30 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

pour une balade mouvementée chez les Mayas,<br />

en yucatèque sous-titré s’il vous plaît ! L’histoire<br />

est simple et ne sert que de prétexte pour broder<br />

sur son thème chéri, tout en nous en mettant plein<br />

la vue par de superbes mouvements de caméra<br />

et une reconstitution saisissante des rites sacrificiels<br />

Mayas du haut de leurs pyramides. Gibson<br />

n’oublie jamais l’entertainment et rend trépidante<br />

cette course-poursuite entre méchants Mayas et<br />

le gentil indien dont on a anéanti le village (sauf sa<br />

femme et son fils qu’il doit revenir sauver). Le support<br />

DVD rend justice à ce spectacle dantesque<br />

(vive le DTS). A ne rater sous aucun prétexte !<br />

Blood Diamond<br />

D’Edward Zwick, avec Leonardo DiCaprio, Djimon Hounsou et Jennifer Connelly<br />

Warner Home Vidéo<br />

En 1999, une guerre civile<br />

ravage la Sierra Leone, opposant<br />

le gouvernement aux<br />

rebelles du Revolutionary<br />

United Front (RUF), les deux<br />

camps utilisant comme moyen<br />

de financement les diamants.<br />

Un conflit qui va rapprocher<br />

deux personnages que tout semble opposer : d’un<br />

côté Salomon Vandy, un pêcheur mende qui a vu<br />

son village se faire attaquer par le RUF et cherche<br />

à retrouver sa famille enlevée ; de l’autre,<br />

Danny Archer, un ancien mercenaire blanc, né en<br />

ex-Rhodésie (Zimbabwe), recyclé dans le trafic<br />

de diamants. Se basant sur cette réalité, ‘Blood<br />

Le dernier roi d’Ecosse<br />

De Kevin MacDonald, avec Forest Whitaker et James McAvoy<br />

20th Century Fox/Videophon<br />

Il y a une tendance récente<br />

au cinéma à se pencher sur<br />

l’Afrique meurtrie au travers<br />

du regard d’occidentaux<br />

soit un peu largués dans<br />

le fonctionnement très<br />

particulier des états africains<br />

(‘The Constant Gardener’),<br />

soit totalement impliqués dans les magouilles<br />

(‘Blood Diamond’). Cette histoire romancée du<br />

médecin personnel écossais de l’infâme dictateur<br />

Idi Amin Dada nous fait comprendre comment un<br />

jeune médecin désinvolte, peu au fait de l’Afrique,<br />

va se faire charmer par un paranoïaque sanguinaire<br />

qui lui camoufle ses dérives. La composition de<br />

Yamine Guettari<br />

Diamond’ nous montre l’envers du décor avec<br />

des familles séparées, des enfants soldats, sans<br />

omettre l’implication hypocrite de grands joailliers.<br />

Le film dénonce, sans pour autant faire dans le<br />

mélodrame, se montrant prenant, non seulement<br />

par son sujet mais aussi par son scénario rythmé<br />

et bien pensé, et surtout des acteurs donnant une<br />

grande épaisseur à leurs personnages, pourtant<br />

très manichéens à la base (salaud cynique, gentil<br />

pêcheur, journaliste idéaliste). En bonus, un excellent<br />

documentaire rappelle la situation actuelle en<br />

Sierra Leone et fait le point sur le trafic de diamants,<br />

offrant un complément impeccable au film.<br />

Farkas<br />

Forest Whitaker, habité par son rôle, est l’intérêt<br />

central du film, qui aborde finalement peu les<br />

grands enjeux africains (pas de moralisme, de<br />

paternalisme ou de démagogie et c’est tant mieux).<br />

Kevin MacDonald a plus voulu montrer comment<br />

on peut se voiler la face devant le mal quand on vit<br />

dans son ombre, comment une attirance pour un<br />

aspect d’une personne (l’un voit le pouvoir, l’autre<br />

une Ecosse fantasmée) peut cacher le reste.<br />

Ceux que la vraie histoire intéresse trouveront un<br />

bon début de réponse dans le bonus ‘La capture<br />

d’Idi Amin’ qui fait aussi office de petit making of,<br />

complétant le passionnant commentaire audio du<br />

réalisateur.<br />

Yamine Guettari<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />

The Fountain<br />

De Darren Aronofsky, avec Hugh Jackman<br />

et Rachel Weisz<br />

Warner Home Video<br />

Conte métaphysique miraculeux<br />

ou obscure fumisterie élitiste<br />

? Rarement un film n’aura<br />

autant divisé la critique lors<br />

de son exploitation (courte)<br />

en salles. D’un côté, les partisans<br />

d’un cinéaste inventif,<br />

cérébral et célébré comme<br />

le digne successeur du Dieu Kubrick ; de l’autre,<br />

les détracteurs stigmatisant une mise en scène ‘à<br />

l’esbroufe’ abusant à outrance des effets de style.<br />

Quoi qu’on en dise ou en pense, ‘The Fountain’<br />

n’est rien de moins, rien de plus que le formidable<br />

poème visuel dédié par l’auteur (Darren Aronofsky)<br />

à sa muse (Rachel Weisz). Et, cerise sur le gâteau,<br />

Hugh Jackman, loin des personnages monolithiques<br />

qu’on lui connaît, ose enfin baisser sa garde<br />

et se montrer vulnérable. ‘A la vie, à l’amour !’<br />

pourrait être la devise de ce film qui montre, grâce<br />

à de singulières trouvailles visuelles et une musique<br />

envoûtante, le voyage intérieur d’un homme et<br />

d’une femme pour que leur amour transcende les<br />

barrières matérielles. Le making of montre chronologiquement<br />

le chemin de croix du très exigeant<br />

Aronofosky, qui après avoir été lâché par Warner,<br />

poursuit en indépendant envers et contre tout. Un<br />

film qu’il a littéralement sorti de ses tripes et qui<br />

nous prend par là.<br />

Thomas Bourquin<br />

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Toi aussi cours après le ‘Blood Diamond’ ou<br />

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Home Vidéo et Ascot Elite Home Entertainment.<br />

Blood Diamond<br />

Warner Home Vidéo<br />

Apocalypto<br />

Ascot Elite Home<br />

Entertainment


Dvd Plus<br />

300<br />

De Zack Snyder, avec Gerard Butler, Lena Headey<br />

Warner Home Video<br />

Protégez le papier peint,<br />

couvrez les meubles, cette<br />

dantesque boucherie cinéphilique<br />

débarque chez vous<br />

en DVD ! Après un retentissant<br />

succès public dans les<br />

cinémas du monde entier,<br />

malgré certains pisse-froids<br />

de la critique qui jugeaient le film ‘fasciste’, on va<br />

pouvoir constater si le spectacle garde son ampleur<br />

dans le cadre familial. La réponse : ouiiiiiiii ! C’est<br />

toujours aussi bon de voir trois cents spartiates au<br />

torse huilé démonter la tronche de ces salauds de<br />

Perses qui veulent dominer le monde connu. Car la<br />

bataille des Thermopyles selon Frank Miller (dont<br />

Flower And Snake<br />

De Takashi Ishii, avec Aya Sugimoto, Renji Ishibashi<br />

Kubik Vidéo<br />

Kubik Vidéo continue son<br />

parcours dans les méandres<br />

du cinéma asiatique pointu,<br />

en sortant un autre succès<br />

japonais largement méconnu<br />

ailleurs : ‘Flower And Snake’.<br />

Réalisation de Takashi Ishii,<br />

d’abord dessinateur de mangas pornos avant de<br />

se tourner vers le ‘Pinku eiga’ (cinéma érotique),<br />

ce film est le remake d’un film éponyme de 1974,<br />

lui-même inspiré d’un fameux roman de Oniroku<br />

Dan. Livre assez malsain qui décrit l’enfer vécu<br />

par une femme mariée à un businessman véreux,<br />

qui la vend à un puissant yakuza pour éponger ses<br />

dettes. Utilisée comme attraction d’un spectacle<br />

La méthode<br />

De Marcelo Piñeyro, avec Eduardo Noriega, Najwa Nimri<br />

Melimedias / 369 Club Plus<br />

J’ai toujours eu un a priori<br />

positif sur le cinéma hispanique<br />

(espagnol, argentin,<br />

mexicain…) : j’aime bien son<br />

univers, ses acteurs, ses<br />

réalisateurs. Alors quand j’ai<br />

vu cet anonyme ‘La méthode’,<br />

coproduction argentinoespagnole,<br />

je n’ai pas hésité une seconde. Bien<br />

m’en a pris ! Ce film est une excellente surprise,<br />

un thriller psychologique aux petits oignons qui<br />

vous emmène dans un huis clos tendu, dont les<br />

deux heures passent comme un rien. Ils sont sept<br />

dans une salle de conférence au design épuré et<br />

ultra moderne de Madrid. Deux femmes et cinq<br />

hommes à vouloir le même poste à responsabili-<br />

32 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

le comics a inspiré le film) et Zack Snyder c’est<br />

ça : une occasion de mettre en scène de manière<br />

stylisée à l’extrême une bataille de légende.<br />

Contrairement à ce que certains voudraient voir,<br />

pas de prêchi-prêcha idéologique ici, ce qui<br />

compte c’est que ça soit stylé et que ça en mette<br />

plein les yeux et les oreilles. Et ça marche, bon<br />

sang ! De plus les femmes sont aussi à l’honneur<br />

avec une reine des Spartes qui en impose autant<br />

que son mari et finalement tire les ficelles et sauve<br />

aussi sa patrie. Un film à voir en VOST, mode DTS<br />

à fond les ballons, sur un écran le plus grand<br />

possible. This is Spartaaaaaaaaa !<br />

Yamine Guettari<br />

pour riches pervers, elle va passer par toutes<br />

les humiliations : sadisme, bondage, viol… Ishii<br />

instille dans le scénario ses propres obsessions,<br />

qu’on retrouve dans son film le plus connu (le polar<br />

crépusculaire ‘Gonin’ avec Kitano) : lieux obscurs,<br />

salary men détraqués, riches pervers... Le résultat<br />

bénéficie d’une belle image et de la plastique d’Aya<br />

Sugimoto, mais pâtit de certaines longueurs (la<br />

première demi-heure et les scènes de danse). Les<br />

scènes de torture, malgré leur dureté, demeurent<br />

pourtant électrisantes et offrent des éclairs de<br />

beauté. Un coffret double DVD rempli de bonus<br />

met en valeur ce film, à voir en VOST bien sûr.<br />

Yamine Guettari<br />

tés, et prêts, on va le voir, à toutes les bassesses<br />

et les manipulations pour l’obtenir. D’autant plus<br />

quand ils apprennent que parmi eux se cache un<br />

psychologue de l’entreprise chargé de les évaluer<br />

de l’intérieur. Ici pas de violence physique, même<br />

si on frôle l’incident, uniquement une insidieuse<br />

et non moins fatale violence psychologique, reflet<br />

de ce monde déshumanisé et inhumain que sont<br />

devenues les multinationales. Après un jeu d’élimination<br />

mutuelle proche de la ‘télé réalité’, le<br />

vainqueur aura dû descendre bien bas pour gagner<br />

son poste. Que le pire loup gagne ? C’est tout le<br />

drame.<br />

Yamine Guettari<br />

d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />

Obsession<br />

De Brian De Palma, avec Cliff Robertson,<br />

Geneviève Bujold et John Lithgow<br />

Films Sans Frontières/Willy Lugeon<br />

Brian De Palma est un<br />

grand fan d’Alfred Hitchcock<br />

et plusieurs de ses films<br />

comportent des références<br />

appuyées au maître du<br />

suspense. ‘Obsession’ est<br />

une variation sur ‘Sueurs<br />

froides’ mais avec sa propre<br />

personnalité, entre autres grâce à son style visuel<br />

si particulier et à des retournements de situation<br />

radicaux. Ecrit à quatre mains avec Paul Schrader<br />

(scénariste entre autres de ‘Taxi Driver’, ‘Raging<br />

Bull’…), sauf pour la fin remaniée par De Palma<br />

(qui divisa les deux hommes et les brouilla<br />

définitivement), le film montre le difficile deuil d’un<br />

homme d’affaires de la Nouvelle-Orléans qui a<br />

perdu sa femme et sa fille dans un enlèvement qui<br />

a mal tourné. De retour pour affaires à Florence,<br />

il revient dans l’église où il a connu sa femme et<br />

tombe sur Sandra, parfait sosie de sa défunte<br />

épouse. Ils tombent amoureux et vont se marier<br />

en Amérique, mais le comportement de Sandra<br />

devient de plus en plus étrange… Un métrage<br />

faussement lent, à l’atmosphère vaporeuse<br />

renforcé par l’usage d’un filtre, qui offre un final<br />

très inattendu. Un bonus, sous la forme un peu<br />

rébarbative de texte, mais néanmoins passionnant,<br />

explique la genèse et les influences du film.<br />

Yamine Guettari<br />

CONCOURS réservé aux abonnés,<br />

dans la limite des stocks disponibles<br />

Participe au carnage des ‘300’ ou Prépare tes<br />

entretiens d’embauche avec le DVD ‘La méthode’<br />

en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />

avec ton adresse. Le nombre de concours est limité<br />

à cinq par abonné pour ce numéro.<br />

Merci à Warner Home Video et 369 Club Plus<br />

300<br />

Warner Home Vidéo<br />

La méthode<br />

369 Club Plus


Contact et accréditations : tél: +41 22 800 15 54 / email : info@cinema-tout-ecran.ch<br />

CINEMA TOUT ECRAN : UN REGARD NOVATEUR<br />

« Une rencontre entre télévision, cinéma et nouveaux écrans, un panorama de la fiction contemporaine<br />

à l’échelle internationale, un regard privilégié sur les nouvelles technologies et la<br />

multiplicité des écrans créateurs d’imaginaire, avec pour devise la qualité artistique de l’œuvre. »<br />

COMPETITIONS INTERNATIONALES<br />

• La sélection officielle avec des films inédits japonais, allemands, anglais, français et turques<br />

• La compétition des séries avec Bionic Woman, une première internationale de la NBC<br />

Universal, et Love you to Death, une série américaine avec John Waters<br />

• La sélection internationale de courts-métrages et l’incontournable Nuit du Court<br />

• Un hommage rendu à l’œuvre du réalisateur américain Michael Mann<br />

NOUVEAUX ECRANS<br />

<strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong> innove en explorant les nouvelles formes de diffusion audiovisuelle.<br />

• Des films de création autoproduits et diffusés sur Internet<br />

• <strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> Mobile, un concours inédit de films pour téléphonie mobile<br />

PLATEFORME PROFESSIONNELLE<br />

• Le Geneva Select Market, marché international du film et de la télévision, est un rendez-vous<br />

incontournable pour la promotion de la fiction suisse et international<br />

• Les colloques Spécial Séries et Web 2.0; Les Nouvelles Créations Audiovisuelles figurent parmi<br />

les thèmes de l’édition <strong>2007</strong><br />

• Le workshop Work in Progress développe les échanges internationaux en favorisant<br />

les coproductions entre la Suisse et l’étranger


Dvd Plus<br />

Conviction<br />

De Dick Wolf, avec Stephanie March, Anson Mount, Jordan Bridges<br />

Universal Pictures<br />

Dick Wolf est le créateur<br />

d’une galaxie de séries (c’est<br />

très à la mode, pensez aux<br />

Experts par exemple). Parti<br />

du succès de ‘Law & Order’<br />

(‘New York District’ ou<br />

‘New York Police Judiciaire’<br />

en francophonie), ont été<br />

rajoutés ‘Law & Order : Special Victim Units’ (‘New<br />

York Unité Spéciale’), ‘Law & Order : Criminal<br />

Intent’ (‘New York Section Criminelle’) et ‘Law &<br />

Order : Trial By Jury’ (‘New York Cour de Justice’).<br />

‘Conviction’ se greffe à cet univers en reprenant le<br />

personnage d’Alexandra Cabot, mise à l’écart de<br />

la série ‘New York Unité Spéciale’, car menacée<br />

Damo, partie 1<br />

De Lee Jae-Gyu, avec Ji-Won Ha, Min-Joon Kim<br />

GCTHV / Disques Office<br />

Cette mini-série de quatorze<br />

épisodes d’une heure a<br />

gagné de multiples prix aux<br />

Asian Television Awards, ce<br />

qui explique sa sortie dans<br />

nos contrées. Elle mélange<br />

le ‘drama’ (les séries<br />

sentimentales à la sauce<br />

asiatique, pendant des ‘soap’ américains), le Wu<br />

Xia Pan (film de sabre chinois), l’enquête policière<br />

et les jeux politiques, ce qui lui donne de réelles<br />

qualités scénaristiques. Dans la Corée de 1692,<br />

la jeune et belle Jang Tchaeok est une Damo, une<br />

enquêtrice de la police sous couvert d’une situation<br />

de serveuse de thé. Tiraillée entre son devoir et<br />

Charlie Harper est un riche<br />

quadra fêtard et coureur de<br />

jupons à l’humour ravageur,<br />

vivant grassement des jingles<br />

qu’il compose pour la pub.<br />

Mais sa vie de patachon va<br />

être bouleversée quand son<br />

petit frère et son neveu vont<br />

lui demander l’asile dans sa villa de Malibu après<br />

un divorce houleux. Son frère est aussi coincé<br />

et maniaque qu’il est cool et charmeur, et son<br />

neveu n’est pas précisément un enfant modèle<br />

(fainéant, glouton, menteur… des qualités que<br />

Charlie admire en fait !). Entre une mère indigne<br />

et égocentrique, une ex-femme terrifiante, une<br />

34 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

de mort, elle suivait un programme de protection<br />

de témoin du FBI (ça va, vous suivez ?). Le but de<br />

la série est de proposer une mouture plus jeune,<br />

plus vivante car ici on suit de jeunes assistants du<br />

procureur Cabot qui apprennent le métier, et qui<br />

ont une vie en dehors de leur job (dans les autres<br />

‘Law & Order’, on voit rarement les personnages<br />

en dehors de leur travail). ‘Conviction’ c’est un<br />

peu ‘Grey’s Anatomy’ mais avec des juristes et<br />

ça fonctionne assez bien. Mais cette série du<br />

vendredi soir de NBC fut stoppée après une saison<br />

car elle s’est faite écraser par sa rivale de CBS,<br />

‘Numb3rs’. Cette intégrale sert d’épitaphe.<br />

Yamine Guettari<br />

ses penchants amoureux pour un brigand et son<br />

supérieur, elle devra choisir… Malgré les tics qu’elle<br />

prend de son côté ‘drama’ (musique hypertrophiée,<br />

flash-backs larmoyants, jeu d’acteur exagéré), le<br />

léger manque d’action (les combats, à la ‘Tigre et<br />

Dragon’, sont trop rares) et un format trop long (une<br />

heure est le standard en Asie ce qui oblige à coller<br />

des intrigues additionnelles dispensables), cette<br />

série tient la longueur. Passés les deux premiers<br />

épisodes un peu mous, on se prend au jeu. En outre<br />

le coffret regroupant ces sept premiers épisodes<br />

est superbe, avec un long livret offrant une mine<br />

d’informations sur la Corée médiévale.<br />

Mon oncle Charlie, saison 2<br />

De Lee Aronsohn et Chuck Lorre, avec Charlie Sheen, Jon Cryer, Angus T.Jones<br />

Warner Home Video<br />

Yamine Guettari<br />

voisine envahissante et les conquêtes variées de<br />

Charlie, la cohabitation va être mouvementée !<br />

Charlie Sheen signe son retour dans le petit monde<br />

des sitcoms en reprenant quasiment trait pour trait<br />

son personnage d’adjoint au maire de ‘Spin City’<br />

(il remplaçait alors un Michael J. Fox trop malade),<br />

personnage qui ressemble beaucoup au Charlie de<br />

la vie réelle, dit-on. Ce coffret offre le minimum :<br />

VOST et VF en 2.0 Dolby Surround, sans l’ombre<br />

d’un bonus. Mais c’est bien suffisant pour profiter<br />

de cette hilarante série, qui sans révolutionner le<br />

genre (contrairement à ‘Scrubs’ par exemple) fait<br />

mouche.<br />

Yamine Guettari<br />

d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />

Bones, saison 1<br />

De Patrick R. Norris et Sanford Bookstaver,<br />

avec Emily Deschanel, David Boreanaz,<br />

Michaela Conlin et Eric Millegan<br />

20th Century Fox / Videophon<br />

L’histoire commence quand le<br />

Dr Brennan, anthropologue à<br />

l’Institut Jefferson et écrivain<br />

de romans, rentre de voyage<br />

et se fait arrêter à l’aéroport.<br />

Elle doit aider l’agent Seeley<br />

Booth, qui travaille dans une<br />

division du FBI, sur une affaire<br />

criminelle. L’agent Booth fait appel au Dr Brennan<br />

dans le cas où les victimes sont si décomposées<br />

qu’il est quasi inutile d’utiliser les moyens<br />

traditionnels pour autopsier les corps. Le titre de<br />

la série ‘Bones’ (la traduction littérale est : os) est<br />

le surnom que donne l’agent Booth au Dr Brennan,<br />

qui ne l’apprécie guère (il est vrai que ce n’est pas<br />

très valorisant). La série est inspirée de la vie du<br />

médecin légiste et écrivain Kathy Reichs ce qui<br />

lui donne son univers particulier et son intérêt<br />

principal. ‘Bones’ fait partie des nouvelles séries<br />

où les personnages principaux ne s’entendent<br />

pas forcément tout le temps mais qui arrivent tout<br />

de même à résoudre les affaires. Au menu : les<br />

vingt-deux épisodes de la première saison, des<br />

commentaires audio (pas trop, juste ce qu’il faut).<br />

Comme toute série récente qui se respecte, le son<br />

est en DD 5.1 anglais et en français.<br />

Pierre-Alain Surdez<br />

CONCOURS réservé aux abonnés,<br />

dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne les saisons 1 et 2 de ‘Mon Oncle Charlie’<br />

en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />

avec ton adresse. Le nombre de concours est limité<br />

à cinq par abonné pour ce numéro.<br />

Merci à Warner Home Video<br />

Mon Oncle Charlie<br />

Warner Home Vidéo


Plus d’articles sur www.murmures.info/theatre<br />

L’ABC du théâtre chaux-de-fonnier<br />

Fondé en 967, le centre de culture ABC a choisi cette nouvelle saison pour fêter ses quarante<br />

ans d’activités. Un choix qui s’explique facilement puisque cette année ce théâtre voit arriver<br />

une nouvelle tête à sa direction. Centre de culture, théâtre et cinéma, l’ABC évolue entre<br />

deux mondes, à mi-chemin entre un centre associatif et un centre professionnel. Les deux<br />

directeurs, Julien Moeschler pour le cinéma indépendant et Robert Sandoz pour les arts de la<br />

scène, sont soutenus par un comité actif et participatif.<br />

Successeur de Jean-Jacques Roubaty, Robert<br />

Sandoz se considère avant tout comme musicien.<br />

Après avoir suivi des cours de guitare et chant au<br />

Conservatoire, c’est un peu par hasard et pour<br />

dépanner des amis qu’il a commencé à faire du<br />

théâtre. Il est très attaché à l’ABC puisque c’est son<br />

ancien directeur, Francy Schori, qui lui a donné la<br />

chance de monter sa première pièce: ‘Le pain de<br />

Roméo’ d’Olivier Py. Il a également été l’assistant<br />

de Gino Zampieri, directeur du Théâtre Populaire<br />

Romand, durant un an. Il a ensuite été deuxième<br />

assistant à la mise en scène d’Olivier Py, pour sa<br />

pièce ‘Les vainqueurs’, jouée au Festival d’Avignon<br />

et au Théâtre National Populaire de Lyon. ‘En<br />

parallèle, j’ai toujours continué à faire de la musique.<br />

En rentrant de Lyon, on a fait un premier CD qui a<br />

bien marché. Un deuxième est en préparation’, ditil.<br />

Depuis 2002, Robert Sandoz s’occupe aussi de<br />

sa compagnie ‘L’outil de la ressemblance’, créée<br />

avec Stéphane Gattoni. ‘Mon nouveau travail ralentit<br />

forcément un peu l’allure, mais on a maintenant une<br />

reconnaissance qui fait que chaque jour n’est plus<br />

une bataille’, se réjouit-il.<br />

Pour la programmation de cette nouvelle saison,<br />

Robert Sandoz est parti de deux axes précis qui<br />

font la force de l’ABC : accueillir le plus de formes<br />

d’art possible et soutenir les artistes régionaux.<br />

Etre ouvert à tous les arts et donner un coup de<br />

main aux jeunes sont les deux idées importantes<br />

que souhaite véhiculer ce jeune directeur. Il n’y a<br />

pas suffisamment d’endroits à La Chaux-de-Fonds<br />

où recevoir des spectacles de danse, de musique<br />

classique contemporaine, de jazz improvisé,<br />

de chanson ou performance. ‘Si le Théâtre<br />

ABC arrêtait ce pourquoi il est fait, il y aurait un<br />

manque’ ajoute Robert Sandoz.<br />

Dans cette idée, les créations de troupes suisses<br />

ou étrangères ont été programmées en fonction<br />

des artistes locaux. Même si ce petit théâtre n’a<br />

pas l’étoffe d’un ‘vrai’ lieu de création, elle en<br />

a toujours beaucoup accueillis. ‘Le système :<br />

j’attends d’avoir vu, avant de vous accueillir la<br />

saison prochaine, tue la créativité’, s’insurge<br />

Robert avant d’ajouter : ‘Même si certaines fois on<br />

n’a pas le choix’.<br />

Théâtre<br />

Les quarante ans de l’ABC seront célébrés lors<br />

d’une grande fête, qui aura lieu du 21 au 29<br />

septembre. La programmation est à découvrir sous<br />

peu sur le site internet, mais il est déjà possible<br />

de vous dévoiler quelques morceaux choisis.<br />

Au Théâtre Allemand, la compagnie Alakran<br />

présentera son spectacle ‘Epiphaneïa’ ; le groupe<br />

‘Ceux qui marchent debout’ qui ont participé à la<br />

bande-son des films de Klapisch, viendra distiller<br />

sa fanfare électro ; une soirée tango mise en place<br />

par Manu Guber réunira une trentaine d’artistes ;<br />

le théâtre de la grenouille jouera ‘La reine des<br />

couleurs’ pour les enfants ; un documentaire de<br />

Samuel Chalard offrira un regard sur les quarante<br />

années d’activités de l’ABC ; Plonk et Replonk<br />

seront présents également, accompagnés de<br />

bruiteuses de France culture pour leur tout premier<br />

spectacle, et pour que la réunion des lieux soit<br />

totale, il y aura une soirée ‘feel the food’ avec le<br />

restaurant de l’ABC.<br />

Les coups de cœur de la programmation de<br />

Robert Sandoz sont trop nombreux pour être tous<br />

cités. Quelques morceaux choisis : le Festival de<br />

danse Antilope, la création ‘Vakuum’ mélangeant<br />

musique contemporaine, installation plastique<br />

et théâtre, qui occupera tous les lieux du centre<br />

au mois de mai, ou ‘My way’, un spectacle de<br />

trentenaires loufoques qui racontent leur vie en y<br />

intégrant le langage des signes.<br />

Un journal ovni, un programme détaillé et un site<br />

internet rajeuni, cette nouvelle saison <strong>2007</strong> / 2008<br />

s’annonce prometteuse.<br />

www.abc-culture.ch<br />

Mary L. Pellet<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 35


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‘Les enfants de Saturne’<br />

(CD - rock)<br />

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2<br />

Deep Metal Mechanic<br />

‘Spyware’<br />

(CD - electro-metal)<br />

Les Rita Mitsouko<br />

‘Varièty’<br />

(CD - chanson française)<br />

6<br />

3<br />

Apocalyptica<br />

(CD - metal)<br />

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Plus d’articles sur www.murmures.info/arts<br />

Visions pour Genève – Braillard :<br />

3 regards sur Genève<br />

C’est en 907 que Maurice Braillard, né à Auvergnier en 879 et décédé à Genève en 965,<br />

ouvre son propre bureau d’architecture dans la cité de Calvin. Conceptualisant à partir du<br />

dessin, ce visionnaire a réalisé des projets audacieux, tels que le téléphérique du Salève, les<br />

immeubles-squares de Montchoisy, la cité Vieusseux et la Maison Ronde (cinq immeubles en<br />

hémicycle). Son œuvre, qui regroupe plus de trois cents projets, fut reconnue par la Ville de<br />

Genève qui a donné son nom à une rue et classé monument historique la Maison Ronde dans<br />

le quartier de Saint-Jean.<br />

Fondée en 1987, la Fondation Braillard Architectes<br />

(FBA) a pour objectif principal la sauvegarde et la<br />

présentation au public des archives et des œuvres<br />

de Maurice Braillard et de ses fils, également<br />

architectes. Parallèlement, elle s’est également<br />

donné pour mission de réaliser des recherches<br />

scientifiques en collaboration avec d’autres<br />

institutions. Son constat est qu’architecture et<br />

urbanisme doivent tenir compte de la société<br />

actuelle et qu’il est nécessaire de concilier les<br />

deux. Aucun projet d’architecture ne peut en effet<br />

être réalisé sans des connaissances préalables<br />

approfondies de l’espace bâti et des pratiques<br />

sociales existantes.<br />

L’année <strong>2007</strong> marque non seulement les vingt ans<br />

d’existence de la Fondation Braillard Architectes<br />

mais également le centenaire de la création du<br />

bureau d’architecture de Maurice Braillard. Une<br />

occasion de célébration que la FBA ne pouvait pas<br />

laisser passer. Elle organise donc un événement<br />

d’envergure du 13 septembre au 20 octobre <strong>2007</strong><br />

avec au programme une exposition et des soirées<br />

thématiques sur l’avenir de Genève en matière<br />

d’urbanisme.<br />

Intitulée ‘Visions pour Genève – Braillard : 3<br />

regards sur la ville’, l’exposition permet au visiteur<br />

de découvrir ou redécouvrir les Braillard et leurs<br />

créations les plus marquantes. Plans, maquettes,<br />

photos et films donnent un bon aperçu de l’œuvre<br />

de cette famille d’architectes. Des animations vidéo<br />

ont même été créées pour insérer virtuellement<br />

les projets jamais réalisés des Braillard dans la<br />

Genève d’aujourd’hui. Le résultat est surprenant.<br />

L’exposition est visible du lundi au vendredi de 11h<br />

à 19h dans les locaux de la société de production<br />

FreeStudios au 3 rue Gourgas, à Genève. (Entrée<br />

libre)<br />

Parallèlement à l’exposition, la Fondation Braillard<br />

Architectes a mis sur pied une série de soirées<br />

thématiques, l’objectif étant de créer un lieu de<br />

rencontre et d’échanges pour débattre de grands<br />

projets genevois et régionaux. Elles s’adressent<br />

aux acteurs de l’urbanisme genevois, que ce<br />

soit les autorités cantonales et communales, les<br />

promoteurs ou les associations, mais aussi à un<br />

public intéressé par l’avenir de la ville. C’est ainsi<br />

que chaque mercredi soir, l’avenir et la mise en<br />

œuvre de cinq projets d’envergure actuels seront<br />

discutés. Des intervenants de tous milieux, que<br />

ce soit universitaires, politiques, associatifs ou<br />

immobiliers, prendront part à ces tables rondes<br />

afin de permettre un échange constructif. Si<br />

le thème général de ces conférences sera,<br />

Programme<br />

des conférences<br />

Arts<br />

9 septembre <strong>2007</strong><br />

Genève, ville internationale<br />

26 septembre <strong>2007</strong><br />

Genève comme agglomération<br />

3 octobre <strong>2007</strong><br />

Les éco-quartiers<br />

0 octobre <strong>2007</strong><br />

Genève : compacte ou diluée ?<br />

7 octobre <strong>2007</strong><br />

Organiser le renouveau architectural<br />

de Genève<br />

L’entrée est libre mais il est conseillé<br />

de réservé par téléphone au 022 311 17 17<br />

ou par courrier électronique à<br />

véronique@braillard.ch<br />

comme pour l’exposition, les visions urbanistes<br />

pour Genève, chacune aura une thématique<br />

particulière à développer, telle que ‘Genève, ville<br />

internationale’, ‘Genève comme agglomération’ ou<br />

encore ‘les éco-quartiers’.<br />

A l’heure où la première ville suisse romande<br />

semble sur le point d’exploser, que les prix de<br />

l’immobilier flambent et que les logements libres<br />

font cruellement défaut, il est nécessaire de<br />

s’arrêter et de trouver des solutions. Pourtant des<br />

projets et des initiatives ne manquent pas, il faut<br />

simplement l’impulsion pour leur donner vie. Il<br />

y a cent ans, un architecte s’était déjà posé les<br />

mêmes questions quant à l’avenir de sa ville…<br />

Du 13 septembre au 20 octobre <strong>2007</strong> dans le<br />

Grand Studio de FreeStudios à Genève<br />

http://braillard.ch/<br />

Katia Margraf<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 37


Livres Plus<br />

La fureur de lire <strong>2007</strong> :<br />

Cap sur les orients extrêmes !<br />

Pour une fois que la Suisse soutient la culture, cela se souligne et on en parle dans <strong>Murmures</strong> !<br />

Du 9 au 23 septembre prochain, le département de la culture de Genève organise un événement<br />

littéraire au nom évocateur et poétique, ‘La fureur de lire’, en collaboration avec le Cercle de la<br />

Librairie et de l’Edition. Cet événement bisannuel permet aux lecteurs de rencontrer tous les<br />

acteurs de la chaîne du livre 38: bibliothécaires, libraires, éditeurs, auteurs et illustrateurs.<br />

‘La fureur de lire’ a lieu à la Maison communale de Plainpalais. Au programme : rencontres avec<br />

des auteurs, lectures, signatures, expositions, projections, spectacles, ateliers d’écriture. Un<br />

bar aux saveurs orientales est aussi prévu pour que les festivaliers puissent se restaurer.<br />

Rencontre avec le chef de projet du festival, Dominique Berlie.<br />

Comment est née l’idée de départ de ce<br />

festival et depuis quand existe-t-il ?<br />

Au départ nous avons reproduit à Genève ce qui<br />

a été lancé en France par Jack Lang il y a déjà<br />

quelques années ; le nom de cette manifestation<br />

a changé au gré des gouvernements, mais nous<br />

avons voulu garder le nom ‘La fureur de lire’ car<br />

nous adorons cette idée de fureur. C’est déjà la<br />

douzième édition !<br />

Combien attendez-vous de visiteurs et à quel<br />

public s’adresse ce festival ?<br />

L’année dernière nous avons eu entre dix mille et<br />

douze mille visiteurs durant les cinq jours que dure<br />

cette manifestation. Certains viennent pour les<br />

expositions, d’autres pour les ateliers d’écriture ou<br />

pour le comptoir du livre. Ce festival est destiné<br />

non seulement aux amoureux des livres mais nous<br />

souhaitons l’ouvrir au plus grand nombre. Nous avons<br />

une programmation jeunesse très intéressante pour<br />

le jeune public : l’auteur Lisa Bresner, l’illustrateur<br />

Marcelino Truong, la conteuse Catherine Zarcate<br />

et le lauréat du prix Enfantaisie Chen Jiang Hong<br />

viendront rencontrer les plus jeunes…<br />

Pourquoi le thème des ‘Orients Extrêmes’<br />

cette année ?<br />

La littérature asiatique est émergente et nous<br />

aimerions faire découvrir sa richesse au grand<br />

public. Trois pays seront présents à La fureur de<br />

lire : L’Inde, la Chine et le Japon. Tous trois sont en<br />

pleine évolution entre le traditionnel et le moderne ;<br />

la littérature aide à la compréhension de ces pays<br />

en pleine mutation. La littérature indienne sera<br />

représentée par deux grands écrivains : Tarun Tejpal,<br />

et Shashi Tharoor. Parmi les romanciers chinois<br />

seront présents : Mo Yen, Yu Hua et Dai Sijie ; et<br />

enfin la littérature japonaise sera présentée par des<br />

spécialistes comme Agnès Giard ou David Heim.<br />

Quels sont les points forts de cette<br />

manifestation ?<br />

On peut citer parmi les points forts, le cycle de<br />

conférences ‘Rituels, langues et sortilèges’ sur le<br />

38 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

site d’Artamis, la projection gratuite de ‘Pompoko’<br />

au cinéma Bio 72, diverses expositions, dont une<br />

sur l’illustration coréenne à la Villa Bernasconi et<br />

la fameuse histoire de la cloche de Shinagawa, en<br />

kamishibaï au Musée de l’Ariana.<br />

d’articles sur www.murmures.info/livres<br />

Est-ce qu’il y a des nouveautés cette année ?<br />

L’une des principales nouveautés de cette édition<br />

<strong>2007</strong> est la ‘route du livre’, qui traversera dix-huit<br />

librairies en ouverture de ‘la Fureur’ le mercredi<br />

19 septembre. Le gagnant du concours recevra le<br />

nombre de centimètres de sa stature en livres !<br />

Est-ce que la lecture occupe une place assez<br />

importante dans notre société ?<br />

Il faut entretenir la flamme chez les lecteurs et<br />

chez la nouvelle génération. La lecture est un<br />

geste intime et la littérature a un rôle important à<br />

jouer pour l’avenir.<br />

www.lafureurdelire.ch<br />

Nadja Hofmann


Livres<br />

De sanglants cochons ! Entretien avec Mo Hayder<br />

Nous avons eu la chance de rencontrer Mo Hayder lors du festival international de films<br />

fantastiques de Neuchâtel.<br />

Comment avez-vous réagi à l’invitation<br />

de participer au jury d’un festival de films<br />

fantastiques et que pensez-vous du genre ?<br />

C’est fantastique !<br />

Je réalise un de mes<br />

rêves : passer toute<br />

la journée au cinéma<br />

(rire) ! En ce qui<br />

concerne le genre,<br />

j’y suis très attachée.<br />

Dans mes romans, j’explore<br />

les fondements<br />

du polar, pas vraiment<br />

le fantastique. En Angleterre<br />

ou aux Etats-Unis, nous n’utilisons pas ce<br />

mot. En fait le terme ‘fantastique’ sert d’entonnoir<br />

pour plein de genres comme l’horreur, le thriller,<br />

le polar. Tous ces genres peuvent à tout moment<br />

devenir fantastiques suivant leur traitement. Dans<br />

mon parcours, j’ai commencé avec des histoires<br />

policières plus ou moins classiques pour essayer<br />

de migrer vers d’autres genres, la fiction historique<br />

avec ‘Tokyo’ ou l’horreur avec ‘Pig Island’. Mais je<br />

pense que mes romans possèdent tous un élément<br />

spécifique qui les rend plus gothiques que fantastiques,<br />

bien que les deux termes se rejoignent.<br />

Dans votre parcours atypique, pourquoi avoir<br />

choisi l’écriture ?<br />

Pour moi l’écriture est en quelque sorte une<br />

méthode me permettant de mettre de l’ordre dans<br />

ma vie, de la documenter. Si vous vivez une vie<br />

bien remplie, c’est extraordinaire de pouvoir en<br />

garder une trace. Cela agit également de manière<br />

exutoire. C’est probablement pour cette raison que<br />

l’écriture me correspond autant et que j’en suis<br />

arrivée à en faire mon travail.<br />

La plupart des femmes écrivains actuelles<br />

oeuvrent plutôt dans le polar pur. Vos<br />

histoires, par leurs côtés morbides, sont plus<br />

proches d’un style masculin. Pourquoi ce<br />

choix ?<br />

Je suis très contente que vous me posiez cette<br />

question. Mo Hayder n’est pas mon vrai nom. Je<br />

l’ai justement choisi pour son ambiguïté. Si ma<br />

40 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

photo ne figure pas au<br />

dos de mes livres, le<br />

lecteur ne sait pas tout<br />

de suite si je suis un<br />

homme ou une femme.<br />

J’aime jouer sur cette<br />

dualité. Je pense<br />

sérieusement qu’il est<br />

important, pour mieux<br />

© Arnaud Février<br />

apprécier les histoires,<br />

de ne pas trop connaître de choses sur l’auteur.<br />

Prenez l’exemple du livre ‘Geisha’, raconté à la<br />

première personne. Pourtant ce livre est écrit par<br />

un homme (Arthur Golden), magnifiquement bien<br />

écrit d’ailleurs, mais quand je me suis aperçue<br />

que l’auteur était un homme, j’étais déçue. Les<br />

éditeurs ne devraient pas mettre la photo des<br />

auteurs sur les livres. Malheureusement, c’est<br />

probablement une demande du public qui est<br />

intéressé de voir à quoi ressemblent les écrivains<br />

(rires).<br />

Est-ce une raison pourquoi vos personnages<br />

principaux sont souvent des hommes ?<br />

Je ne peux pas vraiment répondre à cette<br />

question, car je ne connais pas la réponse. Quand<br />

j’écris, je le fais automatiquement à travers les<br />

yeux d’un homme. Même si j’écris à la troisième<br />

personne, mes personnages sont toujours<br />

masculins. Je trouve très difficile d’écrire d’un<br />

point de vue féminin. Je ne sais pas vraiment<br />

pourquoi, peut-être parce qu’il n’y a pas de bons<br />

personnages féminins dans la littérature, ou alors<br />

tout simplement quelque chose de beaucoup plus<br />

personnel, à l’intérieur de moi.<br />

Pensez-vous que le fait que vous soyez une<br />

femme vous donne une sensibilité différente<br />

sur certains sujets ?<br />

Exactement. En étant une femme, il y a certains<br />

sujets nous concernant que je ne peux pas<br />

aborder avec ma sensibilité de femme, sauf en me<br />

mettant dans la peau d’un homme et vice versa,<br />

je pense. Cela me donne également une certaine<br />

liberté pour explorer des sujets typiquement<br />

masculins qu’un homme ne pourrait définitivement<br />

pas soulever.<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne un exemplaire de ‘Pig Island’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci aux Presses de la Cité<br />

Pig Island éd. Presses de la Cité<br />

Joe Oakes est journaliste. Sa spécialité :<br />

démystifier des supercheries paranormales.<br />

Quand il entend parler d’une vidéo amateur<br />

montrant une créature démoniaque adorée<br />

par les adeptes d’une secte sur une île en<br />

Ecosse, il ne lui en faut pas plus pour éveiller<br />

sa curiosité. Sceptique de nature, Joe<br />

n’imagine aucunement ce qu’il va découvrir<br />

sur Pig Island. Mettant à jour un terrible<br />

secret, il sera confronté à un vieil ennemi et<br />

devra faire face à des pulsions enfouies au<br />

plus profond de lui-même. Personne ne sortira<br />

indemne de ce voyage au bout du mal !<br />

Chez Mo Hayder le polar flirte avec l’horreur.<br />

Furieusement ancrées dans une réalité crue,<br />

ses histoires ne sont jamais bien loin d’un<br />

fantastique inquiétant. ‘Pig Island’ ne déroge<br />

pas à la règle. Choquant, dérangeant,<br />

diablement efficace… pour notre plus grand<br />

plaisir. Frissons (de dégoûts) assurés.<br />

Pouvez-vous nous donner un exemple ?<br />

Mon second livre, ‘L’homme du soir’, parle de<br />

pédophilie. Si un homme l’avait écrit, cela aurait été<br />

certainement considéré comme malsain. La même<br />

chose avec mon troisième livre. ‘Birdman’ raconte<br />

l’histoire d’un tueur en série sexuel très sadique.<br />

Ces sujets sont très difficiles à aborder par des<br />

hommes, ce sont des sujets sensibles, tabou, très<br />

liés au côté masculin. Dans un sens c’est triste,<br />

car je pense que les gens personnalisent trop ce<br />

que les auteurs écrivent. Chaque écrivain devrait<br />

pouvoir s’exprimer sur n’importe quel sujet, sans<br />

se soucier de ce genre de considérations.<br />

www.mohayder.net<br />

Pig Island<br />

Mo Hayder<br />

éd. Presses<br />

de la Cité<br />

Jean-Yves<br />

Jean-Yves


Amour dans une petite ville<br />

Wang Anyi éd. Picquier<br />

Durant la période de la<br />

révolution culturelle en Chine,<br />

deux jeunes danseurs vont<br />

se rencontrer. Ils s’entraînent<br />

tard le soir, ils ont la même<br />

envie de progresser. Essayant<br />

de s’aider l’un l’autre, ils vont<br />

se repousser pour mieux<br />

se retrouver. Au fil des nuits, ils se retrouveront<br />

loin des regards et le jour ils prendront malice<br />

à se disputer devant les autres. Devant cette<br />

Anatomie d’un crime<br />

Elizabeth George éd. Presses de la Cité<br />

Reprenant là où s’arrêtait<br />

sa dernière enquête, avec le<br />

meurtre de la femme de son<br />

inspecteur, Elizabeth George<br />

a décidé de se pencher sur<br />

le tueur. Joel, métis de douze<br />

ans, n’a pas eu une enfance<br />

facile dans les quartiers les<br />

plus défavorisés de Londres. Lorsque son frère<br />

devient la cible d’un gang, il va faire un pacte<br />

avec un homme puissant... L’auteur se lance dans<br />

Le royaume de Tobin, tome 5<br />

Lynn Flewelling éd. Pygmalion<br />

Tant qu’une fille issue de<br />

la lignée de Thelalimas le<br />

défend, le royaume de Skala<br />

ne sera jamais asservi. Telle<br />

est la prophétie. Sécheresse,<br />

famine et peste sévissent<br />

dans le pays depuis qu’Erius<br />

a pris le pouvoir et tué toutes<br />

les descendantes. Tobin est<br />

l’unique survivante, elle grandit comme un garçon,<br />

ignorant sa nature de fille. Les années passent et<br />

nouvelle expérience, ils se sentent perdus, en<br />

détresse… Ce roman se lit d’une seule traite.<br />

L’écriture est sensuelle, parfois dure, bref sans<br />

censure, comme le veut souvent le régime chinois.<br />

Parlant de sexe sans fausse pudeur, ce livre a fait<br />

scandale auprès de l’opinion publique à sa sortie<br />

en 1986. Faisant partie d’une trilogie, la suite est<br />

actuellement en traduction. A découvrir j’espère<br />

très prochainement…<br />

Carole-lyne Klay<br />

le roman social, nous dépeignant la vie dans les<br />

‘mauvais’ quartiers d’une ville avec force détails<br />

et anecdotes. Peut-être trop, car l’histoire a de<br />

la peine à décoller. En outre, on peut regretter<br />

que l’histoire et les personnages soient trop stéréotypés<br />

et ressemblent presque à un conte à la<br />

Charles Dickens. Ça se lit bien mais au final, on<br />

attend avec impatience la nouvelle enquête avec<br />

Lynley et Havers.<br />

Tobin apprend la vérité mais elle doit la cacher à<br />

tous, même à Ki, son meilleur ami. La peste fait<br />

des ravages dans la capitale et une nuit elle est<br />

attaquée par l’ennemi. Erius est tué et Korin se<br />

proclame roi. Tobin révèle enfin sa véritable nature<br />

et lève une armée pour combattre son ennemi<br />

qu’elle connaît bien. Belle fantaisie saluée par<br />

Robin Hobb, ce cycle se lit avec plaisir et nous fait<br />

attendre avec impatience la suite.<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne un exemplaire de ‘Lettres mortes’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />

avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro.<br />

Merci aux éditions Bragelonne<br />

Katia Margraf<br />

Janie<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/livres<br />

Lettres mortes<br />

Shaun Hutson éd. Bragelonne<br />

Un début normal pour un bon<br />

livre policier : deux flics à la<br />

poursuite d’un dangereux<br />

maniaque, une course poursuite<br />

suivie d’une arrestation<br />

musclée. Mais la deuxième<br />

affaire est un peu plus bizarre.<br />

Un homme se met à<br />

hurler dans la nuit ; quand les<br />

policiers arrivent sur place, ils entendent les cris<br />

mais doivent enfoncer la porte pour pénétrer dans<br />

la villa. L’homme est affreusement mutilé, on lui a<br />

arraché un œil et aucune empreinte n’est trouvée.<br />

Pire, toutes les issues sont fermées de l’intérieur.<br />

Comment le meurtrier est-il ressorti ? Un deuxième<br />

crime suit rapidement, reproduisant exactement le<br />

même schéma. Qui est ce meurtrier et comment<br />

fait-il ? ‘Lettres mortes’ fait partie de ces livres angoissants<br />

qu’on n’a pas envie de lire seule la nuit<br />

mais qu’on ne peut pas arrêter !<br />

Ni d’Eve ni d’Adam<br />

Eliane Bernard<br />

Amélie Nothomb éd. Albin Michel<br />

Amélie Nothomb retourne<br />

au Japon, pays où elle est<br />

née et qu’elle chérit au plus<br />

profond d’elle. Elle décide<br />

de mettre une annonce,<br />

proposant de donner<br />

des cours particuliers de<br />

français. Rendez-vous est<br />

donné dans un café avec<br />

un jeune étudiant japonais. <strong>Tout</strong>efois lors de leur<br />

échange téléphonique, ils n’ont donné aucun détail<br />

sur leurs physiques. Son futur élève arrivera droit<br />

sur elle avec l’assurance de ceux qui savent à qui ils<br />

ont à faire. Seizième roman d’Amélie Nothomb, qui<br />

nous donne rendez-vous chaque rentrée littéraire.<br />

Ce roman autobiographique vient se placer dans<br />

l’ordre chronologique, avant son autre livre basé sur<br />

son expérience au Japon, ‘Stupeur et tremblement’.<br />

Pour moi, ce livre fait partie de ses meilleures, qui<br />

décrivent sa vie et sa façon de voir les choses.<br />

Lettres mortes<br />

Shaun Hutson<br />

éd. Bragelonne<br />

Carole-lyne Klay<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 4


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Les prix, changements techniques, erreurs et erreurs d’impression sont sous réserve. Voie légale exclue. Validité de l’offre voir sous<br />

www.stegcomputer.ch<br />

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Sports Plus<br />

Les Nissan Outdoor Games by Columbia<br />

Grande manifestation des sports extrêmes en Suisse, cette troisième édition a prouvé encore<br />

une fois qu’elle était l’une des plus importantes de l’année. Les partenaires ont reconduit leur<br />

confiance et cela s’est bien ressenti pendant toute une semaine de pur sport extrême !<br />

Comme c’était prévu, la seconde partie de<br />

l’événement était dédiée au public. Elle avait<br />

commencé dès le jeudi 28 juin dans l’après-midi,<br />

vers les 14h, avec une kermesse proposée aux<br />

visiteurs sur la Stadthausplatz d’Interlaken. Le<br />

public a profité de la présence des athlètes qui<br />

faisaient des démonstrations de leur sport favori<br />

et ils ont aussi pu s’initier à certaines disciplines,<br />

avec le luxe d’avoir comme moniteur certains<br />

sportifs reconnus dans le milieu. La soirée<br />

d’ouverture a été aussi bien accueillie, malgré<br />

les quelques heures de retard par rapport au<br />

planning. Mais, il faut aussi le dire, les gens ne<br />

l’ont pas vraiment remarqué, grâce notamment<br />

à l’ambiance très festive qui a régné sur la<br />

Stadthausplatz. Finalement, la soirée d’ouverture<br />

s’est finie très tard et le public a pu profiter des<br />

nombreuses projections de films de sport, de la<br />

musique, ainsi que des nombreuses animations<br />

proposées par la grande équipe d’organisateurs<br />

des Outdoor Games. Le grand événement de cette<br />

année était aussi l’arrivée d’une piste de ‘dirt’ au<br />

centre d’Interlaken. Issu du BMX, le ‘dirt’ consiste<br />

à enchaîner une série de sauts en VTT sur une<br />

piste en terre. C’est une discipline extrêmement<br />

spectaculaire que le public a pu admirer, puisque<br />

cela se passait très près des spectateurs. La<br />

grimpe aussi était l’invitée d’honneur, avec le<br />

Boulder Master IFSC (International Federation<br />

Of Sport Climbing) qui recevait les grands de la<br />

grimpe internationale.<br />

Côté résultats de cette manifestation, puisque<br />

c’était le plus attendu, les six équipes sélectionnées<br />

pour cette troisième édition ont pu dévoiler leurs<br />

exploits filmés et photographiés pendant le temps<br />

prévu à cette occasion-là. Le public, très présent<br />

lors de la cérémonie de clôture à la Stadthausplatz,<br />

a pu apprécier les différents courts métrages<br />

proposés en fin de soirée. Ce fut une soirée<br />

très animée et divertissante, grâce aux films qui<br />

étaient en général basés sur l’humour, laissant<br />

parfois de côté les prouesses sportives dignes du<br />

sport extrême. Une équipe est finalement sortie<br />

du cadre comique avec des séquences filmées,<br />

d’articles sur www.murmures.info/sports<br />

inspirées d’un scénario pour le moins attendu :<br />

Le temps ou le contrôle du temps. C’est ainsi que<br />

l’équipe Ephémère des frères Falquet a remporté<br />

pour la deuxième fois consécutive le prix du<br />

meilleur film vidéo des Outdoor Games <strong>2007</strong>. Une<br />

équipe dynamique et innovatrice composée de Béa<br />

Löffler, Ludovic May, Raphaël Thiebaut, Frédéric et<br />

François Nicole, Yves Burri, Mathias Roten et Dom<br />

Daher, le photographe de l’équipe. Un personnage<br />

au talent enfin reconnu dans cette compétition<br />

qui lors de l’édition précédente n’avait pas pu<br />

remporter la compétition du meilleur diaporama<br />

de photos, alors que la plupart des gens présents<br />

lors de la cérémonie et aussi certains journalistes<br />

le donnaient comme grand gagnant. Cette fois<br />

c’est chose faite, Dom Daher remporte le prix du<br />

meilleur diaporama de photos <strong>2007</strong>. Un prix bien<br />

accueilli par l’ensemble de son équipe, qui pour<br />

l’occasion sort comme la grande gagnante de<br />

l’édition <strong>2007</strong> emportant avec elle les meilleurs<br />

prix de la compétition. Des images spectaculaires<br />

et des courts métrages captivants qui peuvent être<br />

appréciés par tous sur le site Internet des Outdoor<br />

Games.<br />

www.outdoorgames.ch<br />

© Outdoor Games<br />

© Carlos Mühlig<br />

Carlos Mühlig<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 43


Voyage<br />

Le Lavaux<br />

Chaque automne, face au lac Léman, un tapis aux couleurs<br />

flamboyantes, ombre brûlée, jaune d’or et terre de Sienne, se<br />

déploie entre Lausanne et Montreux. Les couleurs changent<br />

avec les saisons, mais l’essentiel de l’environnement viticole,<br />

qui fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis<br />

le 28 juin <strong>2007</strong>, est resté intact tout au long des décennies qui<br />

ont vu le béton envahir certaines régions suisses. Le Lavaux<br />

est une région calme qui a su trouver un équilibre entre la<br />

poursuite d’une activité ancestrale et le développement<br />

urbain moderne. C’est ainsi que les vignobles en terrasses<br />

superposées du Lavaux accueillent le visiteur qui découvre<br />

un paysage intemporel, façonné par l’homme à travers les<br />

âges. Un hasardeux et heureux mélange d’architecture<br />

pittoresque, que l’on peut admirer dans des villages comme<br />

Lutry, Cully et Saint-Saphorin, et d’agriculture millénaire,<br />

car le vin, dans la région du Lavaux, est le fruit d’une très<br />

ancienne tradition.<br />

L’histoire du Lavaux commence à l’époque romaine, bien<br />

que certains vestiges archéologiques laissent penser qu’il<br />

y eut des villages lacustres beaucoup plus tôt. Dans tous<br />

les cas, le terme Lavaux, qui veut dire ‘la vallée’, apparaît<br />

pour la première fois au XIIe siècle et désignait le village<br />

de Lutry et ses environs. A l’origine composée de forêts<br />

et de maquis, la région fut défrichée<br />

sous l’égide des moines<br />

Cisterciens, d’abord à Dézaley,<br />

l’un des premiers vignobles.<br />

Malgré la difficulté de la tâche,<br />

ces cultures eurent un grand<br />

succès et ne tardèrent pas à se<br />

répandre dans les terres voisines.<br />

Actuellement, le vignoble<br />

de Lavaux occupe plus de sept<br />

cents hectares sur trente-deux<br />

kilomètres et bénéficie d’excellentes<br />

conditions d’ensoleillement.<br />

La topographie de<br />

l’endroit, si particulière, donne<br />

lieu à des procédés originaux<br />

pour sortir le raisin des vignes<br />

après la récolte, comme l’usage<br />

d’hélicoptères. Le Lavaux<br />

comprend huit appellations<br />

différentes : Lutry, Villette,<br />

Epesses, Calamin, Dézaley,<br />

Saint-Saphorin, Chardonne et<br />

Vevey-Montreux. Parmi les cépages,<br />

on trouve le Chasselas,<br />

le Pinot Noir et le Gamay.<br />

Un grand nombre d’offres touristiques invitent à la<br />

connaissance des terrasses du Lavaux et de ses vins. D’avril<br />

à octobre, il est possible de parcourir la région à bord d’un<br />

petit train, partant de Cully, qui traverse les sentiers étroits<br />

à la découverte des différents caveaux. Les terrasses de<br />

Lavaux sont aussi visibles depuis le Léman, car les bateaux<br />

de la CGN relient entre elles les villes du bord du lac. Si<br />

le vin est, sans conteste, l’un des attraits principaux du<br />

Lavaux, le voyageur peut également admirer le caractère<br />

original du paysage en empruntant le chemin pédestre<br />

qui relie le Musée Olympique de Lausanne au Château<br />

de Chillon, et qui représente environ huit heures et demie<br />

44 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

de marche. Un parcours<br />

thématique, inauguré en<br />

1998, désigne les endroits<br />

de chaque appellation, et les panneaux avec le sigle GT<br />

(grande traversée), permettent de s’orienter dans les petits<br />

chemins. D’autres sports sont aussi possibles : les adeptes<br />

de nordic walking trouveront leur bonheur dans la randonnée<br />

et la compétition, des courses sont programmées au mois<br />

de novembre. Quant aux amateurs de golf, ils ont à leur<br />

disposition un terrain de dix-huit trous près du lac de Brêt.<br />

Ceux qui cherchent l’animation des villes, sans pour autant<br />

quitter ces paysages si attachants seront enchantés de<br />

découvrir Vevey et Montreux, les villes de la Riviera<br />

suisse qui proposent une offre culturelle très variée. A<br />

Vevey, le Musée Jenisch héberge le Cabinet cantonal des<br />

estampes, importante collection de gravures datant de la<br />

Renaissance jusqu’à aujourd’hui. D’autres musées, comme<br />

l’Alimentarium de la fondation Nestlé ou le Musée suisse du<br />

jeu proposent des activités interactives et ludiques. La Fête<br />

des Vignerons, impressionnant ensemble de représentations<br />

musicales et théâtrales costumées, mises en scène pendant<br />

toute une semaine, et dont les origines remontent au XVlle<br />

siècle, est célébrée seulement quatre ou cinq fois par siècle.<br />

La dernière édition a eu lieu en 1999. Vevey possède<br />

également de nombreuses promenades au bord du lac, des<br />

plages de galets, une géographie qui se prête aussi bien au<br />

cyclotourisme qu’aux sports aquatiques, des théâtres et de<br />

nombreux restaurants. Montreux apparaît d’emblée comme<br />

une ville plus moderne, avec ses grands hôtels, ses hauts<br />

bâtiments et ses écoles spécialisées et internationales.<br />

Chaque année depuis quarante ans, au mois de juillet,<br />

le Montreux Jazz Festival devient la grande fête de la<br />

musique et attire des dizaines de milliers de spectateurs<br />

grâce à la présence d’artistes prestigieux et à des concerts<br />

gratuits. A l’origine consacré au jazz, le programme du<br />

festival s’est largement diversifié. En décembre, le Festival<br />

du Rire accueille les artistes de l’humour les plus célèbres<br />

de la scène francophone actuelle.


Le Lavaux, patrimoine mondial de l’Unesco<br />

Au cours de la trente-et-unième<br />

session du Comité du patrimoine<br />

mondial de l’UNESCO à<br />

Christchurch, en Nouvelle-<br />

Zélande, le paysage viticole de<br />

Lavaux a été inscrit sur la liste<br />

du patrimoine mondial en tant que<br />

paysage culturel. L’UNESCO,<br />

organisation des Nations Unies<br />

pour l’éducation, la science et<br />

la culture, est à l’origine de cet<br />

inventaire de monuments, parcs<br />

naturels et sites d’importance<br />

historique et culturelle majeure<br />

du monde entier. L’appartenance<br />

au patrimoine mondial implique<br />

la reconnaissance des qualités<br />

uniques d’un site, ce qui peut<br />

avoir des effets positifs sur son<br />

développement touristique.<br />

Le devoir de protection de<br />

l’environnement, notamment dans<br />

les domaines de l’urbanisme et<br />

l’aménagement du territoire,<br />

concerne uniquement l’Etat ou<br />

des autorités de la région où se<br />

trouve le site, car les décisions<br />

du Comité du patrimoine n’ont<br />

aucune valeur de contrainte<br />

sur le plan légal. Cependant,<br />

l’UNESCO aide financièrement<br />

les pays en développement qui<br />

s’engagent à respecter ou à<br />

restaurer leurs biens culturels.<br />

La dégradation de certains sites<br />

peut entraîner leur inscription sur<br />

la liste du patrimoine en péril,<br />

afin d’encourager une meilleure<br />

gestion ou des mesures de<br />

sauvegarde.<br />

Afin de fêter l’entrée du Lavaux dans le patrimoine mondial<br />

de l’UNESCO, les villes de Lutry, Grandvaux, Epesses,<br />

Rivaz, Chardonne et Cully organisent une journée festive qui<br />

se déroulera le samedi 22 septembre <strong>2007</strong>. Des animations<br />

sur le thème des cinq sens auront lieu tout au long de la<br />

journée.<br />

Explorer le Lavaux, le vignoble, les villages et les villes de<br />

la côte peut devenir très vite une expérience passionnante.<br />

D’autant plus que la région est facilement accessible au<br />

départ des principales villes de la Suisse romande. Les<br />

amoureux de la nature, du vin et des traditions, du sport, de<br />

la musique et de la culture seront comblés.<br />

www.lavaux.ch<br />

Destinations proches ou lointaines, touristiques ou<br />

peu connues, la collection Cap sur vous offre un<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/voyage<br />

Inma O. Aznar<br />

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<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 45


Le parc de loisirs<br />

familial préféré<br />

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du 29.09 au 04.11.<strong>2007</strong><br />

Découvrez le royaume des sorcières et des vampires et amusez-vous terriblement à<br />

Europa-Park. Restez sur vos gardes ! Derrière chaque citrouille peuvent se cacher sorcières,<br />

magiciens et lutins et vous effrayer quand vous ne vous y attendez pas.<br />

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Venez fêter Halloween à l’américaine et plongez au plus<br />

profond de l’horreur ! À partir du 04.10 du jeudi au samedi,<br />

et du 27.10 au 04.11.<strong>2007</strong> tous les soirs.<br />

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Voyage<br />

Cambodge<br />

J’ai débarqué à Phnom Penh,<br />

capitale du Cambodge,<br />

depuis le Vietnam. Une<br />

journée passée à naviguer<br />

sur différents bateaux,<br />

remontant paisiblement<br />

le delta du Mékong. Le<br />

Mékong, fleuve au nom<br />

enchanteur qui déborde<br />

de l’imaginaire des gens<br />

comme il déborde de son<br />

lit, terre glaise de rêves et<br />

d’exotisme. Large et brunâtre, bordé de quelques maisons<br />

faites de tôles ondulées ou de bois, parcouru de ces bateaux<br />

bas et longs, filant dans toutes les directions, au moteur lent<br />

et rudimentaire qui exhibe sa mécanique nue, comme nombre<br />

de machines en Asie. Le temps s’arrête durant la traversée.<br />

On s’oublie, tout comme les petits tracas du voyage. C’est<br />

une sorte de trêve, de compromis entre découverte et<br />

repos. A force, les paysages, on ne les observe même<br />

plus, tellement on en est repu. On passe le temps à lire,<br />

jouer aux cartes, discuter ou se perdre dans nos rêveries.<br />

De temps en temps, des cris enjoués s’élèvent depuis les<br />

rives du fleuve. Ce sont les enfants qui se précipitent pour<br />

nous saluer. J’adore cette volonté d’aller saluer l’étranger,<br />

sans arrière pensée, simple geste amical qui tranche avec<br />

l’habitude de l’approcher uniquement pour lui vendre un<br />

service ou un objet.<br />

Après quelques jours passés<br />

dans la paisible Phnom<br />

Penh, nous arrivons à Siem<br />

Reap, ville située juste à côté<br />

du site d’Angkor, ancienne<br />

cité dont il ne reste que les<br />

temples immenses, vieux<br />

pour certains de plus de sept<br />

siècles. Une poussière dans<br />

l’histoire du monde, un vestige<br />

inestimable pour l’homme.<br />

Les grands temples sont<br />

certes impressionnants avec<br />

leurs murailles à n’en plus finir,<br />

leurs innombrables escaliers<br />

pentus aux marches étroites,<br />

leurs tours de pierres noircies<br />

par le temps et l’humidité, leurs<br />

symétries impeccables, leurs<br />

bas-reliefs rapportant avec<br />

un souci du détail qui atteint la<br />

perfection les batailles entre dieux et démons ou celles bien<br />

réelles des rois, les colonnes épaisses et tout aussi finement<br />

décorées à l’aide d’une taille précise ; mais j’avoue tout<br />

de même un certain penchant pour les temples plus petits,<br />

reculés, moins touristiques, bien que le monde soit tout à<br />

CONCOURS réservé aux abonnés<br />

fait supportable. Des couloirs sombres ou des terrasses<br />

en hauteur où vient s’échouer le soleil, d’énormes racines<br />

qui prennent appui sur la pierre taillée afin de permettre<br />

à des arbres gigantesques de s’asseoir sur les murailles<br />

défoncées par cette végétation affamée, ou de s’installer<br />

confortablement sur les frontons qui ploient sous la charge<br />

des plantes géantes ; des fenêtres distordues, prêtes à<br />

s’écrouler, des amas de pierre, grosses miettes antiques<br />

qui sont posées en tas en attendant d’être décrassés et<br />

reconstitués patiemment dans des cours que transperce la<br />

terre qui pousse de toute ses forces et qui rend le terrain<br />

inégal. Pour atteindre ces temples il faut suivre de minces<br />

chemins de terre, s’éloigner de la route goudronnée et de son<br />

cortège de touk-touk, d’échoppes et de restaurants posés<br />

inévitablement devant chaque temple. Espace d’arrivée et de<br />

départ des visiteurs, d’attente aussi pour tous les chauffeurs<br />

de scooter ou de touk-touk qui s’occupent à lire ou à dormir<br />

dans des hamacs en attendant que leurs clients reviennent<br />

les chercher pour repartir vers un autre temple. Une fois<br />

sur ces chemins on ne croise plus personne et on tombe,<br />

presque par hasard, sur ces petits temples, perdus au<br />

milieu d’une végétation savamment domestiquée. Rien à voir<br />

avec celles qu’ont dû connaître les premiers explorateurs<br />

en découvrant ces temples mystérieux, surgis de nulle<br />

part, inquiétants même, imposantes bâtisses noirâtres,<br />

envahies par la mousse, décombres laissés à l’abandon<br />

mais qui tiennent miraculeusement debout ; leurs murs épais<br />

solidement plantés dans le sol prêts à défier le temps y<br />

sont certainement pour quelque chose. Et au milieu de ces<br />

ruines, le silence, quand<br />

la pluie ne s’en mêle<br />

pas, sûrement inquiétant<br />

à l’époque, apaisant<br />

aujourd’hui lorsque nous<br />

nous asseyons au milieu<br />

de ces témoins usés de<br />

l’histoire, engourdis par<br />

ce silence bienfaisant et<br />

ce petit air revigorant qui<br />

passe entre les murs.<br />

En définitive, Angkor est le résultat d’un difficile équilibre<br />

entre vestiges de l’histoire qu’il s’agit de conserver et le<br />

charme inégalable de cette végétation rutilante qui se<br />

mêle aux ruines. Il en ressort une nouvelle architecture,<br />

sauvage et travaillée tout à la fois, mélange de nature<br />

brute et de volonté créatrice de l’homme. Les ruines en<br />

ressortent grandies. Mais pour combien de temps ? Dans<br />

quel état seront-elles d’ici quelques dizaines d’années ?<br />

Un seul conseil, filez les visiter avant que le Cambodge, en<br />

pleine renaissance, ne succombe totalement au tourisme de<br />

masse.<br />

Gagne exemplaire du guide Lonely Planet Cambodge en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />

avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Lonely Planet<br />

Bertrand<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 47


Technologie Plus<br />

Littlebit Sepia X35 :<br />

La performance liée à la taille !<br />

Commençons par le début, le contenu du colis. Le Sepia X35 est livré avec tout le nécessaire,<br />

y compris une sacoche de transport de très bonne facture, une documentation complète sur<br />

papier ainsi que les medias-kit de tous les programmes fournis avec, dont Power-DVD de<br />

Cyberlink et Nero 7 Essentials.<br />

Première impression, le Sepia X35 n’est effectivement<br />

pas gros. Les plastiques utilisés pour la coque<br />

sont tout à fait corrects, l’écran est net et lumineux.<br />

Une webcam 2.0 Mega-Pixels est intégrée<br />

en haut de l’écran, et pivote à 360°. Le clavier est<br />

très agréable au toucher et réagit parfaitement, de<br />

même que le touchpad. Dernier point, une cellule<br />

de contrôle biométrique se situant entre les deux<br />

‘clics’ du touchpad vous évitera de devoir à chaque<br />

demande de taper votre mot de passe.<br />

Un peu de technique maintenant, le Sepia X35 est<br />

livré avec un processeur Intel Core 2 Duo cadencé<br />

à 2.00 GHz, 2048MB de RAM, un disque dur de<br />

120GB (séparé en deux lecteurs logiques). L’écran<br />

quant à lui est un écran 13.3 pouces, acceptant<br />

une résolution de 1280 x 800 au maximum. Le<br />

chipset graphique est un Intel 965GM (X3100),<br />

gérant jusqu’à 256MB de mémoire partagée.<br />

Pour finir, la connectique répond elle aussi à la<br />

demande, intégrant WLAN 802.11a/g/n, GigaLAN,<br />

Modem et bien sûr Bluetooth. Les ports suivants<br />

sont également disponibles : 3x USB2.0, 1x<br />

Nouveau look ‘Wine / Oak’<br />

pour le Model One<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne l’un des ‘Tivoli Audio au look Wine / Oak’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Tivoli Audio<br />

48 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

Firewire, 1x Express Card Slot, 1x VGA-out, 1x<br />

RJ-11 Modem, 1x RJ-45 LAN, 1x e-SATA, 1x<br />

SPDIF-out, 1x Mic-in. Il y a également un lecteur<br />

de cartes SD/MS/MS PRO/MMC. Comme vous<br />

pouvez le voir, rien ne manque. Le tout ne pesant<br />

même pas 2 kilos, c’est réellement appréciable.<br />

Lors de sa première utilisation, il va falloir<br />

procéder à l’installation et au paramétrage des<br />

différents programmes dont vous aurez besoin<br />

pour la suite. Au démarrage, un Windows XP<br />

préinstallé s’exécutera et vous n’aurez qu’à lui<br />

fournir les quelques renseignements nécessaires à<br />

la configuration de votre poste. Après un reboot,<br />

le software gérant le contrôleur biométrique<br />

vous demandera de lui présenter vos doigts l’un<br />

après l’autre, de manière à ne plus avoir besoin<br />

de taper votre mot de passe à chaque demande,<br />

un simple passage de l’un de vos doigts sur le<br />

contrôleur sera désormais suffisant. Par la suite,<br />

à vous de décider si vous voulez ou non procéder à<br />

l’installation des différents softwares fournis avec,<br />

rien ne vous y obligeant.<br />

Culte, élégant et moderne sont les trois mots qui définissent l’entreprise américaine Tivoli<br />

Audio. Connue et appréciée par la plupart des consommateurs qui aiment allier la modernité<br />

à l’élégance, le Model One est devenu depuis longtemps un objet culte à posséder. Tivoli a su<br />

redonner à la radio la splendeur des premiers récepteurs. Modernité et évolution du marché<br />

oblige, l’entreprise américaine nous présente maintenant une version encore plus luxueuse<br />

avec ‘Wine / Oak’ qui s’intègre à la perfection à tout type de décoration retro, classique ou<br />

encore moderne, grâce notamment à l’allure très design de l’appareil.<br />

Simple à utiliser et à installer, la radio de table ne<br />

possède que trois boutons : un gros bouton rotatif<br />

pour choisir l’émetteur, un commutateur pour<br />

sélectionner la fréquence (AM–FM) et un troisième<br />

qui vous permettra de régler le volume. Le Model<br />

One offre une excellente réception et cela peu<br />

importe l’endroit où se trouve l’appareil, et même<br />

si la réception s’avérerait particulièrement difficile,<br />

vous utiliserez le raccordement pour un câble ou<br />

d’articles sur www.murmures.info/technologie<br />

L’ergonomie générale est très bonne, la webcam<br />

marche très bien et est même équipée d’un soft<br />

de ‘suivi de face’ qui recentre automatiquement la<br />

Cam sur vous lorsque vous bougez la tête.<br />

Un dernier point, important pour ce genre de<br />

portable, est l’autonomie. Et là, rien à redire non<br />

plus. J’ai tenu facilement 5 heures en utilisation<br />

standard, et en diminuant la luminosité de l’écran,<br />

il doit être possible de faire nettement plus.<br />

En résumé, une machine avec de très bonnes<br />

performances, prenant un minimum de place,<br />

et pouvant se connecter sur tout ce qui existe<br />

actuellement. Le rêve de toute personne se<br />

déplaçant souvent et ayant besoin d’un ordinateur<br />

performant.<br />

www.littlebit.ch<br />

Greg<br />

une antenne externe. L’appareil est aussi doté d’une<br />

sortie pour l’enregistrement, d’une sortie pour un<br />

casque et d’une entrée auxiliaire qui vous permettra<br />

de brancher un lecteur CD ou MP3, par exemple ! A<br />

remarquer que le nouveau Model One se distingue<br />

à première vue par son boîtier en chêne peint à la<br />

main et sur la couleur bordeaux de sa façade, qui<br />

rappelle celle ‘d’un opulent vin rouge’. Nul doute<br />

que l’appareil saura trouver une place dans votre<br />

cuisine ou sur votre lieu de travail car avec son<br />

petit format (21,2 x 11,4 x 132cm) et ses 2,4kg,<br />

l’appareil n’a besoin que d’une petite place bien<br />

confortable. Décidément, le Model One cache<br />

derrière son style simple et élégant une certaine<br />

technologie sophistiquée qui par ailleurs assure une<br />

meilleure réception comparée à celle de tout autre<br />

produit ayant les mêmes dimensions !<br />

www.radio-days.com<br />

Carlos Mühlig


Technologie Plus<br />

Adobe Creative Suite 3 design premium<br />

<strong>Tout</strong> ce dont vous avez besoin pour le design se trouve dans Adobe Creative Suite 3 design<br />

premium : PAO, WebDesign, vidéo, création bitmap ou vectorielle,… Il y en a pour tous les<br />

goûts et les nouveautés sont au rendez-vous !<br />

Conçu pour la création d’un flux de production,<br />

Adobe CS3 se décline en six éditions, assemblées<br />

en plusieurs suites : Design, Web, Production et<br />

Master. Il associe toutes les dernières versions<br />

des logiciels professionnels incontournables pour<br />

la publication, retouche d’image, l’illustration,<br />

terminaux mobiles, et web. En regroupant leurs<br />

titres phares tels que Photoshop, Illustrator,<br />

InDesign, Flash, Dreamweaver, FireWorks,<br />

Bridge, Acrobat 8, ils ont tous été revus et<br />

améliorés et passent aujourd’hui en CS3. Parmi<br />

les nouveautés, l’interface utilisateur a été revue<br />

et simplifiée pour permettre à l’utilisateur de se<br />

familiariser rapidement avec les programmes<br />

et leurs nouvelles fonctionnalités. Une prise en<br />

charge de différents formats entre les logiciels<br />

de la gamme et une gestion généralisée des<br />

formats XML et XHTML ont été ajoutées. Pour le<br />

logiciel de dessin vectoriel Illustrator, la principale<br />

nouveauté est ‘Live Color’, une fenêtre qui permet<br />

Sony Ericsson W580i<br />

Décidément, le grand<br />

fabricant nippo-suédois de<br />

téléphones Walkmans n’a pas<br />

fini d’étoffer sa gamme et<br />

propose des produits de plus<br />

en plus complets, innovants<br />

et compacts avec toujours un design attrayant.<br />

C’est ainsi que la série W de Sony Ericsson peut<br />

désormais compter sur ce nouveau modèle qui, à la<br />

surprise générale, se présente avec une épaisseur<br />

de seulement 14mm à glisser dans n’importe quelle<br />

poche. Il ressemble un peu au modèle S500i mais<br />

se différencie par le fait que c’est un téléphone<br />

dédié à la musique et pour cause, le Dj Bob Sinclar<br />

en a fait son mobile préféré. L’une des nouveautés<br />

intéressantes de ce modèle est le ‘Shake control’<br />

50 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

de définir des couleurs dynamiques, grâce à la<br />

roue guide, qui permet de choisir rapidement<br />

teintes, ombres ou combinaisons chromatiques.<br />

On peut aussi importer les fichiers Illustrator natifs<br />

vers Flash CS3 Professional ou copier et coller des<br />

illustrations depuis Illustrator vers Flash. InDesign<br />

possède aussi des nouveautés qui ont de quoi<br />

relancer la bataille avec XPress. Il est maintenant<br />

possible d’importer plusieurs éléments à la fois,<br />

image et texte inclus. De nouveaux effets tirés de<br />

Photoshop se trouvent à présent dans ce logiciel de<br />

mise en pages et on peut maintenant attribuer des<br />

effets de transparence sur les images importées.<br />

Dreamweaver, celui-ci destiné aux concepteurs<br />

et développeurs web, offre une prise en charge<br />

CSS ainsi qu’une aide en ligne. La grande surprise<br />

du pack design premium reste Adobe Photoshop<br />

qui vous permettra de changer de musique d’un<br />

coup de poignet. En effet, il suffira de maintenir<br />

la touche Walkman appuyée, lorsque le ‘Shake<br />

control’ est activé, et secouer votre mobile ! Rien<br />

de plus simple ! Comme deuxième surprise c’est<br />

aussi l’apparition du ‘TrackID TM’. Un outil très<br />

intéressant pour découvrir le titre d’un morceau<br />

que vous auriez entendu quelque part. Pour<br />

cela, un enregistrement de quelques secondes<br />

du morceau que vous avez entendu suffira pour<br />

envoyer la musique à la base de données de<br />

Gracenote Mobile MusicID qui identifiera le titre et<br />

vous le fera connaître ! Plutôt pratique, non ?<br />

www.sonyericsson.com<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Carlos Mühlig<br />

Gagne l’un des ‘Photoshop Lightroom’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Adobe<br />

d’articles sur www.murmures.info/technologie<br />

Extended, qui possède encore plus de fonctions<br />

que son prédécesseur. On peut désormais<br />

importer, manipuler des objets 3D, ainsi que leur<br />

appliquer des textures. Il est aussi possible de lire,<br />

importer et exporter des vidéos dans différents<br />

formats tels que Quicktime, MPEG-4 et FLV.<br />

Le pack CS3 design premium constitue un<br />

ensemble d’outils idéal et indispensable pour la<br />

conception et le flux de production graphiques.<br />

Adobe CS3 a de quoi tenir toutes ses promesses à<br />

condition de disposer du matériel qui va avec !<br />

www.adobe.ch<br />

Souris G9<br />

de Logitech<br />

Logitech s’assure une<br />

place importante sur le<br />

marché des outils pour les<br />

jeux vidéo avec la nouvelle<br />

souris G9. Elle est dotée<br />

d’une palette de fonctions personnalisables,<br />

parmi lesquelles deux coques interchangeables<br />

dont l’une offre une forme plus pleine et un<br />

contact doux avec un contrôle très précis et une<br />

position plus sûre pour toutes les mains. La G9<br />

permet d’ajuster son poids en rajoutant jusqu’à 28<br />

grammes dans le plateau prévu à cet effet. Et à<br />

l’aide du logiciel SetPoint 5.0, les joueurs peuvent<br />

créer de nombreux profils pour leur souris avec la<br />

possibilité d’emmener leurs réglages personnalisés<br />

n’importe où, grâce à la mémoire intégrée de la<br />

souris G9.<br />

A la différence d’autres souris de jeu qui offrent<br />

une plage de 400 dpi à 2000 dpi, la souris G9<br />

peut faire monter à la volée jusqu’à 3200 dpi pour<br />

des mouvements de curseur plus rapides et plus<br />

précis, ou descendre aussi bas que 200 dpi pour<br />

des jeux qui nécessitent un contrôle au pixel près.<br />

La connexion USB à grande vitesse fournit jusqu’à<br />

1000 rapports par secondes, donnant ainsi une<br />

trajectoire du curseur sans heurts et sans retard.<br />

Décidément, la G9 surprendra plus d’un en<br />

attendant… la G10 ?<br />

www.logitech.ch<br />

Maxine Bucher<br />

Carlos Mühlig


Games Plus<br />

Cérébrale Académie<br />

Et hop, un nouveau jeu dans la série ‘éveille ton<br />

esprit tout en t’amusant’. Nintendo a décidé<br />

d’adapter sur Wii un de ses nombreux succès sur<br />

DS. A la Cérébrale Académie, on brille par le poids<br />

de son cerveau ; poids qui est calculé en jouant à<br />

des épreuves de réflexion et de rapidité. Ces minijeux<br />

sont répartis par groupe de 3 dans 5 catégories.<br />

Cela fait donc 15 exercices différents, ce<br />

qui est sacrément maigre pour un portage sur une<br />

console de salon. Heureusement, tous sont inédits<br />

et bien fichus pour la plupart. On a vite envie<br />

d’atteindre le meilleur score<br />

pour récolter les médailles de<br />

platine réservées aux meilleurs.<br />

3 modes multi-joueurs sont aussi<br />

proposés mais, à part le Sprint<br />

Cérébral en affrontement direct,<br />

tous se jouent au tour par tour.<br />

On attendait plus de cette suite<br />

qui finalement assure le service<br />

minimum. Un jeu fun mais à la<br />

durée de vie limitée.<br />

GENRE : Réflexion<br />

ÉDITEUR : Nintendo<br />

DÉVELOPPEUR : Nintendo<br />

TESTÉ SUR : Wii<br />

www.nintendo.co.jp/wii/rywj<br />

Ashtom<br />

My Sims<br />

Dernier-né d’une franchise que nous n’avons plus<br />

besoin de présenter, My Sims nous plonge au coeur<br />

d’une petite ville tranquille, voire trop tranquille, à<br />

laquelle il va falloir redonner son dynamisme d’antan.<br />

Rencontrer les villageois et les aider à résoudre<br />

leurs problèmes fait partie de la trame principale du<br />

jeu. En résumé, plus ces derniers seront contents,<br />

mieux le village se portera et plus nombreux seront<br />

les visiteurs à l’avenir. Le tout est alimenté par des<br />

mini-jeux tels que de la pêche, du squash ou du<br />

parapente, ainsi que par l’agencement de sa maison<br />

et la création de motifs pour vêtements.<br />

GENRE : Simulation de vie<br />

ÉDITEUR : Electronic Arts<br />

DÉVELOPPEUR : Electronic Arts<br />

TESTÉ SUR : Nintendo DS<br />

http://mysims.ea.com/ds.php<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne le jeu ‘Cérébrale Académie’ sur Wii ou le jeu ‘Trauma Center : Second Opinion’ sur Wii<br />

en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Waldmeier<br />

Un jeu qui correspond<br />

tout à fait à l’esprit de<br />

Nintendo, une interface<br />

explicite, une prise<br />

en main facile, des<br />

graphismes arrivés<br />

tout droit d’un manga,<br />

et surtout divertissant<br />

pour petits et grands,<br />

mais pas trop grands<br />

non plus.<br />

Andrek<br />

d’articles sur www.murmures.info/games<br />

Trauma Center :<br />

Second Opinion<br />

Le jeune chirurgien<br />

Derek Stiles est de<br />

retour dans cette<br />

simulation chirurgicale<br />

à sensation.<br />

Il ne s’agit pas ici<br />

d’une aventure inédite<br />

mais simplement<br />

d’un réchauffé<br />

de la version DS.<br />

Tandis que la trame<br />

principale est restée identique, une histoire parallèle<br />

a tout de même été ajoutée. A la fin de chaque<br />

chapitre, il est possible de pratiquer une opération<br />

en tant que Nozomi Weaver. On peut se poser alors<br />

la question de l’intérêt de jouer à la version Wii.<br />

Et là forcément, c’est la Wiimote qui met tout le<br />

monde d’accord car elle change fondamentalement<br />

le gameplay, offrant au final une expérience<br />

de jeu inédite. Avec le nunchuk, on sélectionne<br />

l’instrument qu’on désire utiliser avec la Wiimote.<br />

C’est redoutable de simplicité ; la prise en main est<br />

immédiate. Les menus sont<br />

agréables, les illustrations<br />

soignées et la mise en scène<br />

apporte l’ambiance et l’excitation<br />

nécessaires. On se<br />

surprend même à soupirer<br />

de soulagement à la fin<br />

d’une opération tellement le<br />

stress est présent. La ‘Main<br />

Curatrice’ est toujours de la<br />

partie et permet dans les<br />

moments critiques de ralentir<br />

le temps. Ce jeu est une<br />

simulation très ludique et<br />

prenante qui fera passer des<br />

moments intenses, même<br />

aux connaisseurs de la première<br />

heure.<br />

GENRE : Simulation médicale<br />

ÉDITEUR : Atlus<br />

DÉVELOPPEUR : Atlus<br />

TESTÉ SUR : Wii<br />

www.atlus.com/tcso<br />

Cérébrale<br />

Académie<br />

Konami<br />

Ashtom<br />

Trauma Center :<br />

Second Opinion<br />

Entertainment<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 5


Games Plus<br />

FIFA 08<br />

Les vacances sont déjà<br />

finies et il faut déjà penser à<br />

la rentrée scolaire, au travail,<br />

mais aussi à la reprise d’une<br />

nouvelle saison de foot !<br />

FIFA ne reste pas longtemps<br />

dans l’oubli et montre déjà<br />

le bout de ses crampons<br />

afin de nous en mettre plein<br />

la vue avec ce nouvel opus rempli de quelques<br />

bonnes surprises. Parmi celles qui se remarquent<br />

le plus, c’est l’animation qui bénéficie pour cette<br />

fois d’une révision positive, digne d’un titre pour<br />

les consoles de nouvelle génération. Finalement,<br />

l’ambiance générale a gagné en réalisme ce qui<br />

plaît assez lorsqu’on affronte quelques-unes des<br />

six cents équipes disponibles de ce nouvel opus.<br />

L’intelligence artificielle a aussi bénéficié de<br />

quelques mises à jour. Les joueurs dirigés par<br />

l’ordinateur sont devenus plus malins et ont<br />

appris à mieux gérer leur positionnement sur le<br />

Rogue Galaxy<br />

Sorti au Japon fin 2005,<br />

Rogue Galaxy est un des<br />

jeux de rôles les plus attendus<br />

du moment par<br />

les joueurs européens.<br />

Développé par les studios<br />

Level 5, à qui l’on doit notamment<br />

Dragon Quest VII<br />

et Dark Chronicle, ce jeu est<br />

principalement un RPG auquel est venu se greffer<br />

une touche de jeu d’action qui le rend encore plus<br />

intéressant. Vous incarnez Jaster, jeune habitant<br />

de la planète Rosa, qui rêve de pouvoir sauver ses<br />

52 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

terrain, tout cela grâce à la technologie nommée<br />

‘Opportunity map’, qui est un système d’évaluation<br />

de différentes options d’actions à chaque frame du<br />

jeu. Dans le cas de la Xbox 360, le jeu possède<br />

soixante frames par seconde, comparé à un titre<br />

pour une console classique qui afficherait juste<br />

une trentaine de frames par secondes. En langage<br />

terrestre (pour Xbox 360 ou PS3), cela signifie<br />

que, lorsque le joueur possède le ballon et est<br />

dirigé par l’ordinateur, ce dernier va analyser et<br />

choisir parmi 1800 actions possibles par seconde<br />

avant de faire une passe à un autre joueur. Se<br />

méfier lorsqu’on traîne trop ou lorsqu’on est trop<br />

pressé de faire une passe !<br />

compatriotes, lesquels sont<br />

soumis à l’esclavage par<br />

les Longardiens, peuple<br />

qui ne s’intéresse qu’aux<br />

ressources de sa planète.<br />

A la suite d’un quiproquo,<br />

vous allez être embauché<br />

par des pirates de l’espace,<br />

qui pensent avoir à<br />

faire à un célèbre chasseur<br />

de prime, et voyager ainsi<br />

à travers toute la galaxie.<br />

Level 5 nous propose un<br />

jeu de qualité avec un gameplay<br />

qui alterne entre<br />

les phases d’exploration et<br />

les combats en temps réel. Comme dans tout bon<br />

RPG, nous retrouvons la gestion des inventaires,<br />

l’amélioration des personnages et de leurs compétences<br />

ainsi que l’utilisation de différents sorts. Le<br />

rendu en cell-shading des personnages, qui leur<br />

donne un aspect cartoon, colle parfaitement avec<br />

la réalisation des décors, vastes et détaillés, dans<br />

lesquels ils évoluent. Grâce à son dynamisme et à<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne ‘FIFA 08’ sur Xbox 360 ou des casquettes noires ‘Tranquillo Barnetta’ ou des jeux<br />

‘My Sims’ sur Wii ou DS en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à ABC Software<br />

d’articles sur www.murmures.info/games<br />

GENRE : Sport<br />

ÉDITEUR : Electronic Arts<br />

DÉVELOPPEUR : EA Sports<br />

TESTÉ SUR : XBox360<br />

EXISTE AUSSI SUR : Wii, PS3, PS2,<br />

PSP, DS et PC<br />

www.fifa08.ea.com<br />

Carlos Mühlig<br />

son originalité, Rogue Galaxy est un jeu captivant<br />

au point que l’on se retrouve rapidement plongé<br />

au coeur de cette aventure intergalactique. Avis<br />

aux amateurs des précédents jeux développés par<br />

Level 5.<br />

GENRE : Jeux de rôles / Action<br />

ÉDITEUR : Sony<br />

DÉVELOPPEUR : Level 5<br />

TESTÉ SUR : PS2<br />

www.us.playstation.com/RogueGalaxy<br />

Andrek<br />

FIFA 08 My Sims


Games Plus<br />

The Darkness<br />

Jackie Estacado est un jeune tueur à gages au service de son oncle Paulie Franchetti, le<br />

mafieux qui garde la main sur New-York. Le soir de ses 2 ans, Jackie a deux contrats à<br />

remplir et les choses ne vont pas se passer comme prévu. Malheureusement, dans le milieu<br />

de la mafia, quand il y a un accroc, il faut réparer les pots cassés si on veut s’en sortir vivant<br />

mais ce soir, le destin en a décidé autrement et une créature étrange s’est invitée à la fête.<br />

Son nom ? Le Darkness et il a pris ses quartiers dans le corps de Jackie.<br />

Dans ce FPS à forte personnalité, le joueur<br />

contrôle Jackie ainsi que cet obscur parasite qui lui<br />

confère des pouvoirs tout bonnement hallucinants.<br />

<strong>Tout</strong>efois, s’il veut en profiter au maximum, il lui<br />

faudra rester dans l’ombre des rues new-yorkaises<br />

et dégommer les sources de lumière deviendra<br />

vite une seconde nature. A ce moment-là, le<br />

Darkness sera votre meilleur allié dans votre lutte<br />

pour survivre contre les hordes de mafieux qu’a<br />

lancé votre oncle contre vous. Mais ce qui rend<br />

le jeu particulier et intrigant, c’est la relation entre<br />

le parasite et son hôte. <strong>Tout</strong> au long de l’aventure,<br />

on ressent l’excitation de la puissance que procure<br />

le Darkness mais aussi on comprend vite le<br />

danger qu’il représente. Le scénario et le script<br />

sont très bien ficelés. Plus qu’un simple jeu de<br />

shoot, c’est une aventure à part entière avec ses<br />

rebondissements et sa trame à plusieurs couches.<br />

Des quêtes secondaires viennent se greffer à<br />

l’histoire principale lors de phases d’exploration.<br />

Ainsi, entre deux séances de fusillade, il est<br />

possible de rendre service au clochard du coin ou<br />

encore débarasser le quartier d’un gang un peu<br />

54 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

trop envahissant. L’équipe suédoise de Starbreeze<br />

aime à mélanger les genres ce qui densifie encore<br />

plus l’ambiance. On adhère complètement à ce<br />

héros de comics qui voit sa vie basculer par un<br />

événement surnaturel.<br />

Pour servir cette histoire si dense et tortueuse, il<br />

fallait des graphismes qui en jettent, les rues et<br />

les stations de métro sont criantes de vérité. On<br />

s’y croirait, tellement les décors sont réalistes et<br />

vivants. Le moindre détail est soigné et contribue<br />

à l’ambiance morne et sombre. Pour ajouter à<br />

l’immersion, la partie sonore n’a pas été laissée<br />

de côté et vient enrichir le tableau sans trop se<br />

faire remarquer. Quelques mélodies viennent de<br />

temps à autres s’immiscer subtilement dans les<br />

sons d’ambiance. En bref, c’est tout simplement<br />

magnifique. Les personnages (principaux et<br />

secondaires) sont nombreux et expressifs. Petit<br />

bémol toutefois, l’animation des personnages est<br />

plutôt inégale. Autant Jackie Estacado bouge avec<br />

fluidité (lors des écrans de chargement), autant<br />

certains passants sont très rigides.<br />

Autre point important, la jouabilité de The Darkness<br />

est plus que bonne. On commence le jeu avec deux<br />

flingues (un pour chaque gâchette de la manette)<br />

et on continue avec un démon dont les pouvoirs<br />

se déchaînent sur simple pression d’un bouton<br />

(LB en l’occurrence). La croix directionnelle est<br />

utilisée pour sélectionner les armes et le pouvoir<br />

du Darkness (à choix parmi 4). Outre les armes<br />

et les tentacules du Darkness, il est aussi possible<br />

d’invoquer des Darklings ; sorte de gobelins dévoués<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne un exemplaire du jeu ‘Bioshock’ sur Xbox 360 ou un exemplaire du jeu ‘The Darkness’<br />

sur PS3 en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Gametime<br />

d’articles sur www.murmures.info/games<br />

à votre cause et déclinés en quatre modèles du<br />

simple massacreur au kamikaze explosif.<br />

Outre le mode solo, un mode multijoueur sur le<br />

XBox Live a été ajouté et en fin de compte, ils<br />

auraient pu s’abstenir tant ce mode n’apporte rien<br />

de bien nouveau. Les différentes cartes sont plutôt<br />

pas mal et on a le droit à tous les modes classiques<br />

du genre (catch the flag, deathmatch, …) mais on<br />

ne retrouve pas grand-chose du concept original<br />

à part la possibilité de se transformer en Darkling<br />

(ce qui se révèle frustrant tant il est difficile de<br />

viser ces petites bestioles gesticulant dans tous<br />

les sens).<br />

Il est important de préciser que derrière ce ‘roman’<br />

noir se cache une mise en scène violente et même<br />

gore, réservée à un certain public averti voire<br />

initié. Les dialogues sont eux aussi matures pour<br />

ne pas dire orduriers pour certains ce qui participe<br />

à la face mafieuse quelque peu caricaturée mais si<br />

délectable. Hormis ce point mitigé, The Darkness<br />

est une expérience unique dans un Manhattan<br />

obscur et malsain avec des personnages hauts<br />

en couleur et un scénario prenant. L’action y est<br />

haletante et il est difficile de quitter la manette<br />

des mains. Un titre incontournable qui pose une<br />

nouvelle pierre dans le catalogue déjà très fourni<br />

de la Xbox360.<br />

GENRE : Tir subjectif (FPS)<br />

ÉDITEUR : 2K Games<br />

DÉVELOPPEUR : Starbreeze Studios<br />

TESTÉ SUR : XBox360<br />

EXISTE AUSSI SUR : PlayStation3<br />

www.2kgames.com/thedarkness<br />

Ashtom<br />

Bioshock The<br />

Darkness


Plus d’articles sur www.murmures.info/bede<br />

Yves Sente : Quand ‘talentueux’<br />

rime avec ‘chanceux’<br />

Certains connaissent Yves Sente pour sa double casquette de rédacteur en chef puis<br />

directeur éditorial aux éditions Lombard et d’autres pour ses qualités en tant que scénariste<br />

de BD. Si certains en doutaient encore, Yves Sente possède un parcours impressionnant et<br />

accessoirement un calendrier plus que chargé. Il a néanmoins pris le temps (on ne sait où,<br />

il faut l’avouer) de répondre à quelques questions sur sa vie, son travail et surtout sur sa<br />

nouvelle collaboration à la série Thorgal.<br />

© LE LOMBARD – E. CHARNEUX <strong>2007</strong><br />

Votre parcours est pour le moins atypique.<br />

Vous ne sembliez pas être prédisposé à<br />

la BD ?<br />

Si on ‘fouille’ un peu dans mon passé en dehors<br />

de la biographie classique, on découvre que je<br />

dévorais les BD par centaines dès mon plus jeune<br />

âge, que j’étais toujours premier de classe en<br />

dessin, que j’ai publié des demi-planches de BD<br />

dans un magazine bruxellois et des cartoons dans<br />

le Wall Street journal Europe (basé à Bruxelles)<br />

dès la fin de mes études… On peut découvrir<br />

également que tout en cherchant mon premier<br />

emploi, j’avais entamé un long récit de BD (toujours<br />

texte et dessins) que je faisais corriger par un<br />

certain Monsieur Tibet qui habitait près de chez<br />

mes parents. Bref, tous ceux qui me connaissaient<br />

avant que je ne rentre ‘dans la profession’ savent<br />

que j’étais plutôt prédisposé à la BD.<br />

Comment êtes-vous arrivé à l’écriture et de ce<br />

fait, comment avez-vous débuté dans la BD ?<br />

C’est quand je cherchais mon premier emploi que<br />

j’ai découvert par voie de presse la proposition<br />

d’embauche du Lombard : ‘Les Editions du<br />

Lombard cherchent rédacteur en chef entre 25 et<br />

35 ans...’ Quand vous êtes fou de BD, bruxellois<br />

et âgé de 26 ans, vous n’avez peur de rien. J’ai<br />

répondu et – ô miracle ! – ils m’ont pris ! J’ai vite<br />

compris que Le Lombard allait tellement mal à<br />

l’époque qu’ils n’avaient même plus les moyens de<br />

se payer un gars plus expérimenté… et donc plus<br />

cher. Mon interlocuteur final a décidé de miser sur<br />

mon enthousiasme et je pense avoir toujours tout<br />

fait pour lui prouver qu’il avait eu raison. Ce fut le<br />

premier d’une assez longue série de coups de bol.<br />

Un autre parmi les plus fameux fut effectivement le<br />

jour où on m’a demandé de voir dans mes contacts<br />

s’il n’y aurait pas le dessinateur susceptible de<br />

devenir le second dessinateur de Blake et Mortimer<br />

aux côtés de Ted Benoît qui était un peu trop lent<br />

pour l’éditeur et les lecteurs. Je ne sais pas ce qui<br />

m’a pris d’écrire les pages test moi-même. Elles<br />

sont petit à petit devenues le point de départ du<br />

synopsis complet de ‘La Machination Voronov’. Peu<br />

après, l’éditeur décidait de monter une deuxième<br />

équipe complète. J’ai envoyé anonymement mon<br />

récit… qui a été retenu. La suite est plus connue.<br />

Pourquoi avoir décidé de collaborer à la série<br />

Thorgal ?<br />

C’est Jean Van Hamme qui me l’a proposé après<br />

que j’aie présenté (en tant que Directeur éditorial<br />

du Lombard) de nombreux scénaristes pour cette<br />

reprise… et que les auteurs les aient tous refusé<br />

pour diverses raisons très personnelles. Thorgal<br />

est vraiment leur ‘bébé’ et je pense qu’ils avaient<br />

besoin de quelqu’un qu’ils connaissent bien et<br />

depuis longtemps indépendamment des talents<br />

des uns et des autres. Comme Grzegorz Rosinski<br />

m’avait déjà demandé de collaborer avec lui (‘La<br />

Vengeance du Comte Skarbek’) après avoir vu que<br />

je pouvais écrire des Blake et Mortimer, que cela<br />

Bd<br />

s’était bien passé et que l’histoire avait plu à Jean<br />

Van Hamme… Nouveaux coups de bol.<br />

De quelle manière s’est déroulée la<br />

transition ? Est-ce que Van Hamme vous a<br />

donné quelques idées ou vous a lancé sur<br />

une piste pour continuer l’histoire ?<br />

Jean m’a donné le scénario du tome 29, un an<br />

avant tout le monde… et je me suis lancé. Il a<br />

lu mon premier jet et fait quelques excellentes<br />

remarques (comme toujours) ; j’ai retravaillé ;<br />

nouvelles remarques de détail et… le tome 30<br />

était bouclé ainsi que la perspective d’avenir dans<br />

laquelle Jolan prendra de ‘l’ampleur’.<br />

Comment se passe la collaboration avec<br />

Rosinski, le dessinateur, avec lequel vous<br />

avez déjà eu l’occasion de travailler ?<br />

Que du bonheur ! Nous nous connaissons depuis<br />

plus de quinze ans au cours desquels j’ai pu le<br />

découvrir petit à petit. Notre amitié et respect<br />

professionnel ont eu le temps de mûrir, de grandir.<br />

Le dernier rebondissement de cette belle histoire<br />

humaine nous apparaît assez naturel en fait.<br />

C’est le 30e numéro ! Cet album aura-t-il une<br />

particularité par rapport aux autres ?<br />

Outre que ce seront les premiers mots de Thorgal<br />

et de sa famille qui ne sortent pas directement<br />

du cœur et de la tête de Jean Van Hamme, je<br />

pense que sa particularité première sera dans son<br />

contenu plus que dans son contenant. La ‘relance<br />

scénaristique’ (initiée et voulue par Van Hamme et<br />

Rosinski, je le précise) autour du personnage de<br />

Jolan et de son ‘émancipation’ sera le point fort<br />

de cet album.<br />

Hormis Thorgal, des projets pour l’avenir ?<br />

Beaucoup trop pour pouvoir les livrer dans cette<br />

interview. Comme le disait la communication du<br />

Lombard au cours de l’année 2006, ‘60 ans de<br />

BD, c’est un bon début !’ C’est comme ça que je<br />

vois la vie. Aujourd’hui est le premier jour de ce<br />

qu’il me reste à vivre. Il y a plein de choses à faire<br />

au Lombard et quelques scénarios à écrire (je ne<br />

resterai certainement pas dans l’Histoire comme le<br />

plus prolifique mais j’ai quelques envies qui devront<br />

encore sortir un jour, c’est certain). Invitez-moi à<br />

déjeuner – je suis un fou de fondue et de raclette,<br />

je préviens – et amenez un enregistreur !<br />

Mélanie<br />

En avant-première, une case du nouveau Thorgal.<br />

© ROSINSKI – SENTE – VAN HAMME/LE LOMBARD – <strong>2007</strong><br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 55


Bd Plus<br />

Mix & Remix, cartooniste de presse<br />

Mix & Remix, de son vrai nom Philippe Becquelin, est un dessinateur de presse valaisan bien<br />

connu du grand public romand. Ses strips mettant en scène de drôles de petits personnages<br />

à l’humour caustique et absurde sont publiés chaque semaine dans l’Hebdo. Il était présent<br />

au 2 e salon international du livre et de la presse où il venait présenter son dernier album ‘Ça<br />

baigne !’ (Editions Glénat). Nous l’avons rencontré.<br />

Comment sont nés ces drôles de petits<br />

personnages qui peuplent vos dessins ?<br />

Je suis parti d’un truc minimaliste. Je ne suis pas<br />

ce genre de dessinateur qui passe quatorze heures<br />

par jour sur une planche à compliquer les décors.<br />

Plus vite c’est fini, mieux c’est. Pour la forme des<br />

bonhommes, les gros pifs, le côté grincheux, je<br />

me suis beaucoup inspiré des dessins de Nikita<br />

Mandryka et de son travail sur le ‘Concombre<br />

masqué’. J’adore également ‘Charlie Brown’ et les<br />

‘Peanuts’. Je revendique totalement ce côté simple.<br />

Est-ce une façon de privilégier le message ?<br />

Peut-être. Comme le dessin est réduit à sa plus<br />

simple expression, c’est vrai que le message tend à<br />

prendre plus d’importance. C’est assez difficile de<br />

répondre à cette question. J’essaie d’aller au plus<br />

simple possible. Toujours. (Silence) J’aimerais que<br />

les gens, quand ils voient mes dessins, réagissent<br />

comme s’ils écoutaient un morceau punk ! Qu’ils<br />

se disent : ‘Mais putain, c’est facile !!! Il n’y a pas<br />

besoin de savoir bien dessiner, de faire de super<br />

décors. On peut balancer un dessin pourri et faire<br />

passer un super message.‘<br />

Vous avez souvent dit vouloir faire de<br />

l’humour sans la morale. Est-ce possible en<br />

tant que dessinateur de presse ?<br />

Oui, je ne crois pas que l’on soit obligé de faire de<br />

la morale. J’ai l’impression que la morale est plutôt<br />

de gauche et la droite n’en a pas vraiment.<br />

56 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

Vous a-t-on déjà refusé un dessin jugé trop<br />

scandaleux ?<br />

Le problème des dessins refusés, ce n’est pas<br />

tellement qu’ils sont scandaleux en eux-mêmes.<br />

Ils sont scandaleux à un moment donné. Parfois,<br />

ce n’est tout simplement pas le bon moment de<br />

balancer tel dessin. A l’époque, je me souviens<br />

que l’Hebdo était très à fond pour l’Europe. Il y<br />

avait un vrai challenge ; il fallait absolument rentrer<br />

dans l’Europe. J’avais fait juste avant les votations<br />

là-dessus un gag franchement anti-européen.<br />

On m’avait dit que ce n’était pas le bon moment<br />

parce que l’Hebdo se devait d’être crédible.<br />

Maintenant, je pourrais faire un gag anti-européen<br />

toutes les semaines, personne ne me dirait rien.<br />

Je ne fais pas de la provoc pour faire de la provoc.<br />

Si j’ai une vraie vacherie à dire et que le gag est<br />

excellent, je le dessine. S’il fait rire, il passe. Les<br />

gags provocateurs qui n’amusent personne ne<br />

m’intéressent pas. Si on blesse, si on choque,<br />

si ça coince, c’est que l’humour est en deçà du<br />

message que l’on veut faire passer. Il faut toujours<br />

que l’humour soit plus fort que ce que vous avez<br />

à dire.<br />

Vous êtes l’un des rares dessinateurs de<br />

presse qui évite de faire des caricatures.<br />

Pourquoi ?<br />

L’actualité, je la porte dans un monde un peu<br />

absurde. Ces petits bonhommes sont très<br />

déconnectés de la réalité. Ils ont une vie propre<br />

aux personnages de BD. Mon Couchepin est un<br />

personnage de cartoon.<br />

Est-ce une manière de mettre un peu de<br />

distance entre votre cible et votre dessin ?<br />

Effectivement. (Silence) Je pense que la plupart<br />

des gens disent ce qu’ils ont à dire parce qu’ils<br />

font partie d’un système. On diabolise toujours<br />

les politiciens mais ils font tout simplement partie<br />

d’un business. Je n’ai pas d’à priori sur personne.<br />

Je n’ai pas de tête de turc. Pour moi, tout est<br />

sujet à conneries. Il faut de la dérision partout.<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne des exemplaires de la BD mentionnée ci-contre en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />

avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci aux éditions Glénat<br />

d’articles sur www.murmures.info/bede<br />

Je suis entièrement libre dans ma page ; je peux<br />

choisir mes gags. Quand je liste les sujets de la<br />

semaine, je ne sais jamais ce qui va me titiller.<br />

A Infrarouge, par exemple, le sujet est imposé.<br />

Il faut faire quinze dessins sur un même thème,<br />

même si le sujet de l’émission du jour ne vous<br />

intéresse pas. A l’Hebdo, si un sujet ne me plaît<br />

pas, je le vire.<br />

Que diriez-vous à un jeune qui veut se lancer<br />

dans le dessin de presse ?<br />

Ce qu’il y a de dur quand on est dessinateur de<br />

presse, c’est de dire à un jeune que c’est cool<br />

comme job. Un jeune a rarement envie de faire du<br />

dessin de presse. Moi, je m’y suis mis sur le tard.<br />

Quand j’étais jeune, ce n’était pas ce qui me bottait.<br />

Je voulais faire de la BD. L’actualité politique, je<br />

m’en foutais. L’avantage avec le dessin de presse,<br />

c’est qu’on peut en vivre en Suisse romande. Vous<br />

êtes payé à chaque dessin qui sort. Le problème,<br />

c’est que maintenant tout est blindé. Il faut créer<br />

le besoin, arriver avec un truc nouveau. La plupart<br />

des jeunes mettent toute leur énergie sur les blogs.<br />

Ce qui est sympa parce que tout le monde peut voir<br />

ton travail mais tu ne peux pas en vivre<br />

Ça Baigne<br />

Mix et Remix<br />

Glénat<br />

Thomas Bourquin


Nouveau label de bandes dessinées<br />

présenté par Casterman.<br />

Vif, énergique, parfois provocateur, KSTR accueille dans un format unique<br />

toutes les bandes dessinées de création inspirées par le désir de bouger et de faire bouger.<br />

Sur fond d’esprit rock, un grand vent d’audace, de jeunesse et de liberté.<br />

Format unique : 17 x 25 cm<br />

Couverture souple avec rabats<br />

Un prix unique : 9,95 (19,45CHF).


Bd<br />

Flor de Luna : Pour l’arôme d’un cigare…<br />

Le cigare et son univers possède dorénavant sa bande dessinée. Récit d’aventure exotique sous<br />

forme de saga familiale, ‘Flor de Luna’ nous propose de nous asseoir calmement et de savourer<br />

les couleurs et l’ambiance de ses pages à la façon dont on dégusterait un délicieux havane.<br />

Trônant comme l’un des symboles du luxe et de la<br />

richesse, le cigare représente un marché prospère<br />

qui attire bon nombre de convoitises. Celle<br />

d’Antoine Chatel notamment. Secrétaire particulier<br />

de Charles Potter, importateur de cigares cubains,<br />

le jeune homme se rendait ce soir-là dans la<br />

demeure genevoise de son patron dans un but<br />

bien précis. Seulement, certains l’ont devancé, et<br />

Antoine découvre dans l’appartement cambriolé le<br />

cadavre de son patron, tué par un autre que lui.<br />

Pourtant, le mystérieux agresseur n’a, semble-t-il,<br />

pas trouvé ce qu’il cherchait, bévue dont Chatel<br />

va immédiatement profiter. Et c’est au cœur de<br />

quelques fichiers informatiques cachés qu’il<br />

découvre ce qu’il espérait trouver : l’histoire des<br />

cigares Flor de Luna !<br />

Après cette introduction, qui par son ambiance<br />

et son mystère pourrait faire figure d’anthologie,<br />

le récit quitte Genève pour un voyage en mer,<br />

direction Cuba, quelque deux siècles auparavant.<br />

Nouvelle ère, nouveaux personnages. Pourtant,<br />

ceux-ci semblent familiers…<br />

L’origine du projet de ‘Flor de Luna’ est assez<br />

singulière. Jacques Glénat désirait publier une<br />

série dans l’esprit des ‘Maîtres de l’Orge’. Il a<br />

proposé l’idée à Pierre Boisserie et Eric Stalner,<br />

qui ont relevé le défi en impliquant avec eux Eric<br />

Lambert au dessin. Du véritable travail d’équipe en<br />

somme. ‘On n’avait pas le temps de faire l’album<br />

à temps plein’, nous apprend le (co-)scénariste<br />

Pierre Boisserie, ‘donc l’idée est venue de travailler<br />

en équipe. Et cela a été vraiment formidable pour<br />

58 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

tout le monde, car cela nous a tous dynamisés<br />

et nous a donné une patate pas possible. Grâce<br />

à cela, l’album s’est réalisé assez rapidement,<br />

sur sept-huit mois à partir du moment où on a<br />

vraiment démarré.’<br />

Drôle de surprise dans les premières pages du récit<br />

de voir l’histoire débuter dans la cité de Calvin ! Un<br />

choix qui ne doit pourtant rien au hasard et qui se<br />

justifie de plusieurs manières. ‘La Suisse est l’un<br />

des pays d’Europe où la vente du tabac ne passe<br />

pas par un monopole d’Etat.’ apprend-on en cours<br />

d’album. En outre, par sa position de premier plan<br />

sur le marché du cigare, Genève en représente<br />

un peu la capitale commerciale. Mais il y avait<br />

une autre raison déterminant ce choix : il s’agit de<br />

l’implication dans ce projet de Vahé Gérard, grand<br />

spécialiste et vendeur de cigares genevois. ‘Il nous<br />

a fourni toute la documentation’, explique Pierre<br />

Boisserie. ‘A la fois sur la culture, la technique et<br />

la science du tabac, c’est-à-dire toute la façon de<br />

le cultiver, la fabrication, les manufactures, etc. Et<br />

d’autre part, il nous a servi de premier lecteur en<br />

nous corrigeant certains aspects pour être toujours<br />

dans le terme juste pour bien coller à l’univers du<br />

cigare. Commencer l’histoire à Genève était donc<br />

aussi une sorte d’hommage pour son aide.’<br />

Une fois entièrement consumé, on se rend compte<br />

que ‘Flor de Luna’ gagne haut la main son pari.<br />

Il nous amène à la découverte de tout un univers<br />

méconnu et passionnant, celui du cigare et de<br />

la nation cubaine à laquelle son histoire est liée.<br />

Nul doute que même les plus blasés des récits de<br />

rivalité entre familles, de complots et trahisons<br />

Eric Lambert et Pierre Boisserie au magasin de Vahé Gérard<br />

À la minute...<br />

Originalité, culot et troisième<br />

degré ! Avec ce médecin et<br />

son assistante, Clarke et Turk<br />

frappent un grand coup (sous<br />

la ceinture). Un nouveau sens à<br />

la thérapie…<br />

se verront happés par l’ambiance si particulière<br />

qui se dégage de ce récit. Consommateurs de<br />

cigares, anti-fumeurs ou simples amateurs de<br />

bandes dessinées, cette série qui commence a<br />

tout pour plaire et devrait laisser dans les esprits<br />

bien plus que le souvenir d’un moment de plaisir<br />

accompagné de quelques cendres…<br />

Retrouvez la totalité de l’interview<br />

de Pierre Boisserie et d’Eric Lambert sur<br />

www.murmures.info/bd<br />

Les éditions Ankama lancent<br />

un nouveau magazine. Artbook,<br />

guide de jeux, reportages et bien<br />

plus encore, vous y retrouverez<br />

les nombreuses facettes<br />

de ‘Dofus’.<br />

L’intégrale du premier cycle<br />

‘La Compagnie des glaces’ vient<br />

de paraître. C’est l’occasion de<br />

se ‘rafraîchir’ la mémoire et<br />

de profiter du second durant<br />

l’hiver…<br />

Vincent Gerber


Le Bleu du Ciel, T.1 : Dame Lucifer<br />

Kara Soleil<br />

En 500 après J.-C., le Diable<br />

a quitté les Enfers pour un<br />

long voyage. Les prophéties<br />

disent qu’il reviendra à l’aube<br />

du troisième millénaire, pour<br />

porter son jugement sur<br />

l’humanité. Il n’y aura alors<br />

que deux voies possibles :<br />

proclamer la fin du monde ou guider les hommes<br />

vers une nouvelle existence. A son arrivée, le<br />

Diable, sous les traits d’une très belle femme, est<br />

Les impondérables, T.4 : Des molécules<br />

Christian Binet Fluide Glacial – Audie<br />

Le problème de la malbouffe<br />

et de l’obésité dans les<br />

milieux défavorisés, la<br />

réinsertion des chômeurs<br />

de plus de cinquante ans,<br />

l’hygiène dans les cantines<br />

scolaires, les nuisances<br />

sonores dans les localités, la qualité de la<br />

pâtée pour chien, les sectes… Voici quelquesuns<br />

des sujets que Binet a choisi d’aborder<br />

dans ce quatrième tome des ‘Impondérables’<br />

Lincoln, T.5 : Cul nu dans la plaine<br />

Jouvray Paquet<br />

Qu’est-ce que Lincoln ?<br />

Une bd sur le président<br />

américain ? Non, loin de<br />

là, ce sont les aventures<br />

d’un cow-boy du début du<br />

19 ème siècle, promu au rang<br />

de héros, sans n’avoir rien<br />

demandé à personne. Ses<br />

compagnons de route ne sont autres que Dieu et le<br />

Diable, le premier des deux ayant donné à Lincoln<br />

l’immortalité. Dans ce tome, il se fait embarquer,<br />

bon gré mal gré, par Dieu au Mexique pour aider<br />

accueilli par Dame Lilith et le jeune Tristan. Tous<br />

deux cherchent à la convaincre de laisser une<br />

chance aux humains. Mais cachés dans l’ombre,<br />

d’autres espéraient aussi le retour de Madame<br />

Lucifer. Le jeu de force va dès lors commencer,<br />

dans cet univers où les apparences sont on ne<br />

peut plus trompeuses. Dans une ambiance à la<br />

croisée des genres, le dessin et l’imaginaire très<br />

manga de Kara envoûte dès les premières cases.<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne des exemplaires des BD mentionnées ci-dessous en envoyant un mail à :<br />

concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq<br />

par abonné pour ce numéro. Merci aux éditions Le Lombard, Glénat et Dupuis.<br />

Thorgal 30<br />

Sente / Rosinski<br />

Le Lombard<br />

Vincent<br />

(anciennement appelés ‘Propos irresponsables’).<br />

Moins premier degré que la série des ‘Bidochons’,<br />

‘Des molécules’ fait grincer des dents le lecteur qui<br />

croit parfois se reconnaître quelque peu au travers<br />

de cette galerie de personnages pas toujours très<br />

recommandables. Une bande dessinée à réserver<br />

aux cyniques de tous poils et aux amateurs<br />

d’humour sombre !<br />

Thomas Bourquin<br />

la révolution contre les grands propriétaires<br />

terriens.<br />

Lincoln surprend positivement son lecteur en<br />

adoptant un personnage inspiré clairement des<br />

westerns spaghetti. Avec un dessin simple mais<br />

efficace et des répliques qui font mouche, Lincoln<br />

a tout pour plaire, à condition de ne pas être trop<br />

exigeant sur les détails graphiques.<br />

Au final, une bd bien distrayante et qui se laisse<br />

dévorer.<br />

Flor de Luna<br />

Boisserie / Stalner /<br />

Lambert<br />

Glénat<br />

Farkasember<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/bede<br />

Orbital, T.2 : Ruptures<br />

Pellé / Runberg Dupuis<br />

C’est en bien mauvaise<br />

posture que l’on avait laissé<br />

nos héros à la fin du tome<br />

précédent. Les colons<br />

humains de la colonie de<br />

Senestram auxquels les<br />

agents Caleb et Mézoké<br />

sont venus porter assistance<br />

auront la tâche dure, non seulement pour trouver<br />

une issue diplomatique au conflit qui les oppose<br />

au peuple Jävlode, mais surtout pour sauver<br />

leur vie. Du suspens, beaucoup d’émotions et<br />

de rebondissements, ce deuxième tome nous<br />

offre une fin de mission pour le moins haute en<br />

couleur ! Beaucoup de regards se sont tournés sur<br />

‘Orbital’, non sans raison. Par l’ambiance qu’elle<br />

a su créer, la finesse de son univers graphique et<br />

de son scénario, elle est LA série SF du moment,<br />

celle qui dépoussière les classiques du genre. Fin<br />

de premier cycle, soit, mais l’aventure ne fait que<br />

commencer…<br />

Vincent Gerber<br />

Star Wars Legacy, T.1 :<br />

Anéanti<br />

Ostrander / Duursema Delcourt<br />

Presque un siècle et demi<br />

après la mort de Vador, la<br />

Galaxie est en proie à une<br />

nouvelle guerre civile. Avec<br />

l’appui des Sith, un nouvel<br />

Empereur a pu s’imposer sur<br />

le trône et dissoudre l’ordre<br />

Jedi. Mais qui s’allie avec le<br />

côté obscur en fait les frais et, trahi à son tour,<br />

il se voit obligé de fuir, laissant la voie libre aux<br />

Sith. Le Nouvel Empire se voit alors remplacé par<br />

un pouvoir sombre. Un nom est prononcé pour<br />

rassembler les Jedi et ramener la justice dans la<br />

Galaxie : Skywalker. Le dernier de la lignée, Cade,<br />

est porté disparu. Il erre de part le monde, peinant<br />

à savoir si ce nom qu’il porte est synonyme de<br />

haute destinée ou de malédiction. Trente ans après<br />

la sortie du premier film, ‘Legacy’ est la première<br />

incursion dans le lointain futur de cet univers.<br />

Orbital 2<br />

Runberg / Pellé<br />

Dupuis<br />

Vincent Gerber<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 59


Manga<br />

Ji Di<br />

L’œuvre de Ji Di comme ses compatriotes m’a beaucoup attiré par ses couleurs et l’émotion<br />

qui en ressort. Le premier tome de My Way traite plutôt de l’amour et le deuxième de la mort,<br />

sans doute en raison du fait que Ji Di a perdu sa mère entre les deux tomes.<br />

As-tu des sources d’inspiration particulières,<br />

on pense notamment à Tim Burton ?<br />

Je pense que le sentiment de ressemblance<br />

avec le travail de Tim Burton vient du facies des<br />

personnages. Mais au niveau du traitement de<br />

l’histoire il y a beaucoup de différences. Mes<br />

plus grandes influences sont sans doute les<br />

impressionnistes comme Degas.<br />

Peux-tu te présenter ?<br />

Dans ton œuvre, les décors,<br />

et surtout le ciel, ont une<br />

importance prédominante.<br />

Confirmes-tu cette impression<br />

?<br />

Je prends beaucoup de plaisir<br />

à dessiner les paysages.<br />

Kim Youn Kyung<br />

Bonjour, je m’appelle Kim Youn Kyung. Depuis<br />

mon enfance, j’aime la bande dessinée. Je suis<br />

devenue professionnelle par hasard, disons que je<br />

suis autodidacte.<br />

T’es-tu inspirée d’autres auteurs ?<br />

Quand j’étais petite, il n y avait pas beaucoup de<br />

titres de mangas japonais. Mes références sont plutôt<br />

des auteurs coréens, surtout des titres pour filles. De<br />

tête, je pense à Lee Hyun se, Huh Young man.<br />

Comment s’est déroulée la coordination avec<br />

le scénariste ?<br />

Il y a plusieurs étapes. Je reçois le story board.<br />

Nous avons une réunion avec l’éditeur. Ensuite, il y<br />

a une phase de correction, on réalise les planches,<br />

puis nous nous réunissons à nouveau.<br />

Comment définirais-tu ton style ?<br />

Je n’aime pas mon style (rire). C’est très difficile<br />

de le définir. J’aime tout, et j’aime surtout adopter<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne le volume 1 de ‘Yureka’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />

Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Tokebi<br />

60 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

Je suis passionnée par les voyages et les paysages,<br />

comme les impressionnistes. Si les tomes 1 et 2<br />

de My Way rendent cette impression, dans les<br />

tomes 3 et 4 ce sera encore plus présent.<br />

De quelle façon travailles-tu ?<br />

Je passe le plus clair de mon temps à travailler.<br />

Je travaille seule, pas en studio comme d’autres<br />

auteurs chinois. Quand je ne travaille pas, je<br />

voyage, je rencontre de nouvelles personnes, sur<br />

les traces du bouddhisme.<br />

Comment traites-tu la couleur ?<br />

La couleur me permet de bien travailler sur les<br />

jeux de lumière. Techniquement, je travaille à<br />

l’ordinateur. Il me permet de gagner du temps et<br />

Parmi les auteurs présents à la Japan expo, nous avons eu l’occasion de rencontrer Kim Youn<br />

Kyung, la dessinatrice de Yureka, un manhwa coréen dans un univers héroic fantasy.<br />

des styles différents. Je fais donc souvent pas mal<br />

d’essais.<br />

Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?<br />

Je commence à préparer ‘Ping’. Je voulais le<br />

faire après Yureka, mais finalement je le fais en<br />

même temps. Cette série se déroulera dans un<br />

univers moderne avec de l’action, des combats<br />

entre lycéens utilisant des techniques de combat<br />

mélangeant du kung fu et du fantastique.<br />

Le fait que Yureka évolue dans un jeu vidéo<br />

ne t’a-t il pas posé des difficultés ?<br />

En fait, je suis complètement nulle en jeux<br />

vidéo (rire). J’étais donc embêtée. J’avais<br />

plein de questions par rapport au story board.<br />

Heureusement, le scénariste m’a beaucoup aidée !<br />

Aimerais-tu être à la fois scénariste et<br />

dessinatrice ?<br />

Cela me plairait beaucoup, mais je ne peux pas me<br />

diviser en deux et je suis obsédée par mon travail.<br />

j’ai les mêmes sensations qu’en faisant du dessin<br />

traditionnel. L’ordinateur me facilite le travail.<br />

Selon toi, qu’est-ce qui différencie la bande<br />

dessinée chinoise de la bande dessinée<br />

japonaise ?<br />

Le marché de la bande dessinée chinoise n’est pas<br />

encore arrivé à maturité par rapport au marché<br />

du manga. C’est un petit marché, ce qui permet<br />

d’avoir une diversité de style assez importante. On<br />

peut être libre car il n’y a pas encore véritablement<br />

de standard. De plus, le travail de la couleur est<br />

très présent, travaillé, et nous essayons de le<br />

mettre en avant. Enfin, l’abondance de textes<br />

d’accompagnement (comme dans My Way ou les<br />

œuvres de Benjamin) se développera sûrement<br />

pour compléter le dessin.<br />

Même si je ne sais pas encore quand, je pense<br />

que je le ferais quand même un jour !<br />

Que préfères-tu dessiner ?<br />

Jeoffrey Rambinintsoa<br />

J’aime tout dessiner. Mais pour les personnages,<br />

j’aime quand c’est facile. J’aime lorsque sans me<br />

forcer, j’arrive à concrétiser exactement ce que je<br />

souhaitais dire.<br />

Jeoffrey Rambinintsoa<br />

Yureka<br />

Kim Youn Kyung<br />

Tokebi


Angel Nest Erica Sakurazawa<br />

Made in / Dargaud<br />

Quatre histoires, quatre<br />

rencontres. Loin d’une romance<br />

pleine de bons sentiments,<br />

Angel Nest dépeint<br />

tout simplement ces moments<br />

de vie où quelqu’un<br />

donne une nouvelle impulsion<br />

à notre vie. Lorsque<br />

Natsu découvre que son<br />

petit ami la trompe avec une fille d’à peine 20 ans,<br />

elle rompt. Mais lorsque cette même fille débarque<br />

Desert punk vol. 1 et 2 Masatoshi Usune<br />

Glénat<br />

Pour rappeler l’histoire, la<br />

terre n’est à présent plus<br />

que désert. Nous suivons les<br />

traces de Sunabozu, un mercenaire<br />

chargé de missions<br />

en tout genre en échange de<br />

sommes d’argent. Malgré sa<br />

petite taille, Sunabozu a réussi<br />

à se faire une certaine réputation, notamment<br />

grâce aux gadgets dont il dispose. Il est agile et<br />

fort mais a tout de même une faiblesse : les fem-<br />

sans prévenir chez elle, Natsu accepte de l’aider.<br />

Sans compter que toutes les deux voient ‘l’ange’…<br />

Dans ce one-shoot, on parle d’amour mais<br />

avec simplicité et sans fioritures. Les sentiments<br />

des personnages sont évoqués avec beaucoup de<br />

délicatesse, ce qui donne un manga subtil et très<br />

agréable à lire. Les dessins ne sont pas criants de<br />

réalisme mais créent une certaine ambiance tout<br />

à fait appropriée au style du récit de Sakurazawa.<br />

Un shojo intelligemment mené !<br />

Pauline Hausmann<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne le volume 0 de Übel Blatt ou le volume 1 de ‘Mille et une nuits’ envoyant un mail à :<br />

concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq<br />

par abonné pour ce numéro. Merci à Ki-oon et Kami<br />

Übel Blatt<br />

Shiono Etorouji<br />

Ki-oon<br />

mes… Desert punk est un manga sans réelle<br />

prétention, usant action et humour pour divertir<br />

son lecteur. Le héros a sans conteste un certain<br />

charme et les missions sont assez divertissantes,<br />

mais le tout reste assez peu original. Graphiquement,<br />

l’œuvre est de bonne qualité. Les traits des<br />

personnages demeurent classiques, le character<br />

design est bon et les scènes d’actions énergiques.<br />

Divertissant!<br />

Mille et Une Nuits vol. 1 Han Seung Hee / Jun Jin Suk<br />

Kami<br />

On aurait pu croire le concept<br />

déjà usé mais non, ce ‘Mille<br />

et une nuits’ à la sauce<br />

coréenne a le mérite de nous<br />

surprendre ! Imaginez : quelle<br />

tournure aurait pris l’histoire<br />

si la belle Shéhérazade,<br />

chargée de distraire le calife,<br />

avait été, en fait, un jeune homme voulant sauver<br />

sa sœur ? L’ambiguïté des relations entre les<br />

personnages ne manque dès lors pas de piquant<br />

Jeoffrey Rambinintsoa<br />

et les dessins, eux-mêmes pleins de sensualité,<br />

rendent ce shojo savoureux. Le scénario, tout<br />

comme les contes, sait entretenir son suspense<br />

tout en faisant intervenir humour, romance et<br />

combat en petites touches bien dosées. On se<br />

retrouve, tout comme le calife, à attendre la suite<br />

avec impatience ! Ce manhwa devrait ravir les fans<br />

de yaoi. Redécouvrez l’une des histoires les plus<br />

populaires d’Orient. Un vrai régal !<br />

Pauline Hausmann<br />

Mille et Une Nuits vol.<br />

Han Seung Hee /<br />

Jun Jin Suk<br />

Kami<br />

Plus d’articles sur www.murmures.info/manga<br />

Tough Free Fight vol. 1<br />

Tetsuya Saruwatari Tonkam<br />

Après une longue épopée sur<br />

une quarantaine de volumes<br />

retraçant l’adolescence de<br />

notre jeune combattant, Kibo<br />

est de retour. Le combat<br />

final de la saison précédente<br />

a laissé le père de celuici<br />

dans un très mauvais<br />

état. Kibo doit à présent subvenir aux besoins<br />

médicaux de son père. Pour ce faire, il est entré<br />

dans la spirale des combats obscurs, le ‘free<br />

fight’. Il devra affronter ses adversaires un par un<br />

et se verra aussi confronter aux yakusas. Le style<br />

graphique reste assez similaire à la première série.<br />

Concernant le scénario, nous sommes repartis<br />

dans une suite de combats, Kibo devant accumuler<br />

de l’argent, mais aussi améliorer ses techniques.<br />

Rien de fracassant mais le principal intérêt de<br />

ce titre demeure les combats, et à ce niveau, la<br />

formule semble toujours marcher !<br />

Jeoffrey Rambinintsoa<br />

Übel Blatt vol. 0 et 1<br />

Shiono Etorouji Ki-oon<br />

Ce tome 0 se veut une introduction<br />

à cette nouvelle série<br />

de Dark Fantasy qu’on ne<br />

manquera pas de comparer<br />

à Berserk. Par moment difficile<br />

à suivre car très dense,<br />

ce tome est bourré d’action,<br />

les combats s’enchaînant<br />

très vite. Le dessin, très agréable et fluide, d’une<br />

étonnante maîtrise pour un premier tome, ajoute<br />

au plaisir de lecture. Il est amusant de lire tous ces<br />

noms de lieux dans un allemand approximatif, sans<br />

doute pour ajouter un peu d’épique. <strong>Tout</strong> cela se<br />

tient fort bien et cette nouvelle série semble être<br />

le digne challenger à la référence du genre qu’est<br />

Berserk. Le tome 1 confirme toutes ces bonnes<br />

impressions et corrige les quelques petits défauts.<br />

Un final surprenant, éclaircissant bon nombre d’interrogations<br />

qui démontre la réussite et l’originalité<br />

de ce manga.<br />

romain<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 6


Stuck in 2D? Flip into 3D!<br />

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Mario’s newest adventure has him jumping on Goombas, on Koopas<br />

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Plus d’articles sur www.murmures.info/manga<br />

Sachiko Kamimura<br />

Lors de la dernière Japan expo, nous avons eu le privilège de poser quelques questions à<br />

l’une des grandes personnalités de l’animation japonaise, connue notamment pour son travail<br />

sur City Hunter, Sachiko Kamimura.<br />

Quelle approche avez-vous suivie pour<br />

adapter l’œuvre de Tezuka, Black Jack, de nos<br />

jours alors que l’œuvre de Tezuka a à l’origine<br />

un style de dessin assez classique ?<br />

L’œuvre de Tezuka date des années 60. Lors de la<br />

réadaptation de l’histoire, il fallait adapter l’œuvre<br />

à notre époque et surtout au goût actuel. Black<br />

Jack a une histoire solide et on a demandé à ce<br />

que l’on se rapproche le plus possible du style<br />

de l’époque. Finalement, tout le monde s’est dit<br />

pourquoi pas et nous avons fait cette réadaptation<br />

tout en respectant le style original.<br />

De la même manière, comment avez-vous<br />

approché l’adaptation en anime de City<br />

Hunter de Tsukasa Hojo ?<br />

Dans le cadre de City Hunter, chaque personnage a<br />

été dessiné de manière à ce qu’il soit reproductible<br />

par tout le staff. Nous avons donc travaillé en<br />

tentant de reprendre les détails du travail de Hojo<br />

tout en les simplifiant. L’objectif était de rendre<br />

ce travail accessible à tous, à la fois au public et<br />

aux professionnels, tout en respectant l’œuvre<br />

originale.<br />

Vous avez travaillé pour des studios japonais,<br />

mais aussi pour les studios Walt Disney, y at-il<br />

eu des différences ?<br />

Il s’agissait de Walt Disney Japon, il n’y avait donc<br />

techniquement pas véritablement de différence.<br />

Bien sûr, il y avait plus d’Américains au niveau du<br />

staff. La seule différence était vis-à-vis de l’acting.<br />

Les personnages japonais ont un acting différent<br />

des personnages américains et il était parfois<br />

difficile de saisir ces petits détails.<br />

Votre façon de travailler a-t-elle changé<br />

depuis vos débuts dans l’animation ?<br />

En fait, en tant qu’animateur, le travail n’a pas<br />

connu d’évolution depuis les années 70. La<br />

feuille sur laquelle je dessine est toujours la<br />

même. Par contre certains postes ont évolué<br />

du fait de l’informatique, comme au niveau des<br />

décors. L’animateur travaille plus sur l’acting ou le<br />

mouvement, ce travail reste le même.<br />

Est-ce que vous avez parfois dû vous adapter<br />

au goût du public ?<br />

Lorsque j’ai travaillé sur City Hunter, on m’a<br />

prévenu que le créneau horaire était familial.<br />

On m’a demandé de faire attention vis-à-vis<br />

des gestes etc. Mais même si parfois certaines<br />

scènes sont osées, le coup de massue de Kaori<br />

arrive toujours à la fin et Ryo est puni pour son<br />

comportement. Finalement, il n’y a pas eu de<br />

problème car les scènes se terminent toujours par<br />

un gag. Ce gag permettait de dédramatiser et de<br />

faire en sorte de ne pas choquer les jeunes filles.<br />

Parmi toutes vos œuvres, laquelle avez-vous<br />

préférée ?<br />

Si je devais dire une série qui m’a le plus touchée,<br />

je dirais sans doute Arslan. Les personnages sont<br />

nombreux, fouillés, j’ai beaucoup aimé ce monde.<br />

Arslan a été pour moi une grande source de<br />

satisfaction.<br />

Manga<br />

Avec quel auteur ou sur<br />

quelle série auriez-vous<br />

aimé travailler ?<br />

Du fait de mon statut de<br />

freelance, j’ai toujours<br />

travaillé sur des séries qui<br />

me plaisent. Je cherche<br />

surtout des séries qui me<br />

plaisent. Mais si je devais<br />

citer une série, je citerais<br />

Panda Kopanda. Quand je<br />

regarde cette œuvre, je me<br />

dis que les animateurs ont<br />

vraiment dû passer un moment agréable (Takahata<br />

et Miyasaki ont travaillé dessus). Est-ce qu’il y a<br />

des pandas en Suisse ? (rire)<br />

Comment choisissez-vous les séries sur<br />

lesquelles vous allez travailler ?<br />

Je choisis surtout mes séries par rapport aux<br />

univers. Je veux varier au maximum les genres.<br />

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour un<br />

character designer ?<br />

Lorsque l’on me donne beaucoup de détails, de<br />

précision, je me base dessus. Si on me donne peu<br />

d’informations, par exemple, si on se limite à dire<br />

qu’une fille doit être blonde et jolie, le personnage<br />

est parfois difficile à saisir. La difficulté vient<br />

souvent du manque d’informations.<br />

Quel événement dans votre carrière vous a le<br />

plus marqué ?<br />

La question est assez difficile car je choisis<br />

toujours mes travaux. La première chose qui<br />

me vient à l’esprit est mon travail avec Yasuhiko<br />

Yoshikazu. C’est une personne que j’apprécie<br />

énormément, et lorsqu’il m’a demandé de travailler<br />

sur Venus Wars, ça m’a rendu très heureuse.<br />

Merci à Sachiko Kamimura d’avoir répondu à<br />

ces quelques questions et merci à Dybex et Beez<br />

pour l’organisation de l’interview.<br />

Jeoffrey Rambinintsoa<br />

<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 63


Animé Plus<br />

Hack // roots vol. 1<br />

Beez<br />

Apres Hack sign, nous voilà<br />

à nouveau dans le MMORPG<br />

(jeux de rôle en ligne) :<br />

‘The world’. C’est dans un<br />

univers sombre qu’évoluent<br />

nos personnages. En effet,<br />

la loi du plus fort règne et<br />

l’ambiance est plus noire.<br />

Notre héros, Haseo, est un jeune garçon au<br />

caractère assez associable. A peine arrivé dans le<br />

jeu, celui-ci se fait tuer par un joueur PK (tueur de<br />

Lady Death<br />

Pathé / Dinifan<br />

Dans la Suède du XVème<br />

siècle, Hope, une innocente<br />

jeune femme, est brûlée<br />

comme sorcière. Condamnée<br />

à l’Enfer, elle découvrira<br />

que son père n’est autre que<br />

Lucifer ! Pour assouvir sa<br />

vengeance, elle devra alors<br />

renoncer à son innocence et devenir Lady Death,<br />

une redoutable guerrière à la tête d’une armée<br />

démoniaque. L’histoire du film, basée sur le comic<br />

Rave Master vol. 1<br />

Kaze<br />

Nous avions présenté le manga,<br />

c’est maintenant au tour<br />

de l’anime. Pour vous rappeler<br />

l’histoire, le Rave Master,<br />

accompagné par Plu, dispose<br />

d’une épée magique, ‘dix commandements’,<br />

destinée à combattre<br />

son homologue maléfique.<br />

La puissance de cette épée repose sur l’usage<br />

d’une pierre, Rave, lui permettant de faire appel à<br />

divers pouvoirs. Mais s’il existe Rave, il existe aussi<br />

64 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />

joueur). Ovan, le maître d’une guilde à la recherche<br />

de la clé du crépuscule ressuscite Haseo et<br />

semble s’intéresser à lui. La quête de Haseo et de<br />

la guilde d’Ovan sera donc de parvenir à trouver<br />

cette fameuse clé du crépuscule. <strong>Tout</strong> comme la<br />

première série, Hack Roots suit un rythme assez<br />

lent, basé sur l’intrigue autour des personnages<br />

ainsi que sur le monde plutôt que sur l’action.<br />

Une série que devraient apprécier les adeptes de<br />

Hack//sign !<br />

Jeoffrey Rambinintsoa<br />

américain du même nom, est plutôt lisse, sans<br />

suspense ni rebondissement. Les personnages<br />

sont vides et sans charisme malgré un concept<br />

de départ intéressant. Côté dessins, on retrouve<br />

une équipe coréenne (dessin animé de Batman)<br />

qui reste fidèle au style du comic : filles sexy et<br />

hommes aux muscles surdimensionnés. Les bonus<br />

sont à l’image de la tenue de Lady Death : minimalistes.<br />

Lady Death plaira plus aux fans de comics<br />

qu’aux adeptes d’animation asiatique.<br />

Pauline Hausmann<br />

des pierres maléfiques dénommées Dark Bring qui<br />

permettent aussi à leur utilisateur de disposer de<br />

pouvoirs maléfiques. Haru, le nouveau Rave Master,<br />

aura pour quête de récupérer l’ensemble des<br />

fragments de pierre composant Rave. Il rencontrera<br />

sur son chemin de nombreux compagnons. Rave<br />

est un mélange de divers shonen et propose action<br />

et humour. L’adaptation anime est plutôt bonne et<br />

reste fidèle au manga. Un bon anime d’action !<br />

Jeoffrey Rambinintsoa<br />

CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />

Gagne un des DVD ci-dessous en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />

avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro.<br />

Merci à Beez, Kaze et Dybex<br />

Hack // roots<br />

vol.<br />

Beez<br />

Rave Master vol.<br />

Kaze<br />

Afro samurai<br />

vol.<br />

Dybex<br />

d’articles sur www.murmures.info/manga<br />

Afro samurai vol. 1<br />

Dybex<br />

Un style Urban / Japon médiéval<br />

rappelant le superbe<br />

‘Samurai Champloo’, le studio<br />

Gonzo nous livre ici une<br />

œuvre en cinq OAV d’une<br />

qualité exceptionnelle. L’animation<br />

est magnifique, la<br />

bande son, réalisée par<br />

RZA, est excellente et l’ambiance colle à merveille<br />

au contexte (surtout que la voix de Samuel L.<br />

Jackson rend plutôt bien).<br />

Depuis des temps anciens, il existe deux bandeaux.<br />

Celui du numéro un et celui du numéro deux. Le<br />

possesseur du premier est considéré comme un<br />

dieu sur terre et personne ne peut le toucher, sauf<br />

le détenteur du deuxième bandeau. Le père d’Afro<br />

samurai détenait le titre de numéro un jusqu’à ce<br />

qu’il se fasse battre par un homme détenteur de<br />

deux pistolets, ressemblant à un cowboy. Depuis,<br />

le jeune Afro samurai s’est juré de se venger et de<br />

reprendre le titre de numéro un.<br />

Le scénario est assez léger et le tout rappelle plus un<br />

comic américain qu’une bande dessinée japonaise.<br />

Néanmoins, ce ‘mélange des genres’ donne un<br />

résultat très intéressant et détonant. Le ‘character<br />

design’ est remarquable, de même que les décors<br />

et les scènes de combats. Dans le créneau des<br />

titres d’action, Afro samurai atteint sincèrement<br />

des sommets. Il en est presque regrettable que la<br />

série ne compte que cinq OAV. Malgré un scénario<br />

qui ne soit pas des plus complexes, la psychologie<br />

des personnages n’en reste pas moins assez<br />

intéressante, le personnage d’Afro étant obsédé<br />

par la vengeance, quitte à tout perdre. De même,<br />

le poursuivant d’Afro, diamétralement son opposé<br />

et représentant au fond ses vices, forme avec le<br />

héros un duo sympathique. Enfin, comme nous<br />

avons pu le dire précédemment, le point fort d’Afro<br />

samurai est sans doute son animation et sa bande<br />

son. RZA a réalisé une B.O. variant entre morceau<br />

de rap et hip hop, ce qui nous plonge dans un<br />

univers à la ‘Ghost Dog’, alliant Japon médiéval et<br />

culture afro-américaine.<br />

Côté animation, les studios Gonzo nous démontrent<br />

tous leurs talents. Les combats sont savamment<br />

et minutieusement orchestrés. Le tout est d’une<br />

fluidité déconcertante, et vous serez d’ailleurs<br />

sans doute amené à revoir plusieurs fois les<br />

scènes pour en apprécier toute la précision. Il m’a<br />

rarement été donné l’occasion de voir un travail<br />

d’une telle qualité.<br />

Pour résumer ma pensée, Afro samurai n’est peutêtre<br />

pas l’anime du siècle à cause de son scénario<br />

trop léger. Mais il est de première classe en terme<br />

d’ambiance et d’animation.<br />

Jeoffrey Rambinintsoa


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