Cinéma Tout Ecran 2007 ! - Murmures Magazine
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ICATION<br />
OLLECTIF<br />
ANIME MANGA LIVRES BD GAMES TECHNOLOGIE VOYAGE SPORT THEATRE ART CINEMA MUSIQUE SOCIETE<br />
<strong>Magazine</strong> gratuit Le magazine de la culture et du divertissement – www.murmures.info<br />
N°22 Septembre / Octobre <strong>2007</strong><br />
Stop<br />
au suicide !<br />
Le Lavaux au<br />
patrimoine UNESCO<br />
Opee,<br />
c’est maintenant !<br />
Société<br />
Voyage<br />
Musique<br />
La rentrée<br />
en force !<br />
<strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong> <strong>2007</strong> !<br />
La qualité sur tous les écrans !
Impressum<br />
UNE PUBLICATION<br />
DU COLLECTIF<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> – Version 22<br />
Septembre / Octobre <strong>2007</strong><br />
Paraît 5 fois par an. Imprimé sur du papier écologique.<br />
<strong>Murmures</strong> n’est responsable que du contenu rédactionnel.<br />
Helvetic'Arts / <strong>Murmures</strong><br />
Case Postale 54<br />
CH - 1211 Genève 28<br />
Tel. : ++41 22 / 796 23 61<br />
Fax : ++41 22 / 796 23 69<br />
info@murmures.info<br />
www.murmures.info<br />
www.helveticarts.com<br />
Compte Postal : 17-614254-0<br />
Impression : Atar / Vernier<br />
Directeur de Publication : David Margraf<br />
Rédactrice en Chef : Katia Margraf<br />
Rédacteur en Chef adjoint : Carlos Mühlig<br />
Responsable Publicité : David Margraf<br />
Création / Réalisation / Mise en pages :<br />
Image Couverture : © Outdoors Games<br />
Corrections : Katia Margraf, Yamine Guettari, Antoine Bianchi<br />
Website : Ashtom (webmaster@murmures.info)<br />
Distribution : Carlos Mühlig (distro@murmures.info)<br />
Contact Rubriques<br />
Société : Sandrine Bettinelli (societe@murmures.info)<br />
Sortir : Carlos Mühlig (sortir@murmures.info)<br />
Musique : Antoine Bianchi (musique@murmures.info)<br />
CD :Thomas Bourquin (cd@murmures.info)<br />
<strong>Cinéma</strong> : Yamine Guettari (cinema@murmures.info)<br />
Art / Théâtre : Katia Margraf (theatre@murmures.info)<br />
Voyage : Katia Margraf (voyage@murmures.info)<br />
Technologie : Carlos Mühlig (hardware@murmures.info)<br />
Jeux Vidéo : André Kurz (games@murmures.info)<br />
Bédé : Vincent Gerber (bede@murmures.info)<br />
Livre : Katia Margraf (livre@murmures.info)<br />
Manga / Animé : Jeoffrey Rambinintsoa (manga@murmures.info)<br />
Rédacteurs & Collaborateurs<br />
Nathalie Najm, Christian Couturier, Christian & Christel Hamm,<br />
Jonathan Henault, Bertrand Cavaleri, Ricardo Diges,<br />
Eliane Bernard, Claude Sadois, Stéphane Perrone, Jenifer Cross,<br />
Boris Henry, Mathieu Goulin, Josué Mendoza, Janie Mouthon,<br />
Chloé Dethurens, Carole-Lyne Klay, Daniel Wuilemin,<br />
Myriam Genier, Philippe Lüthi, Christelle Genier, Jeremy Haldemann,<br />
Ali Azam, Thierry Loriot, David Cherix, Binh Huynh, Rachid Guettari,<br />
Xavier Jacquet, Stéphanie Krieger, Greg Borel, Franck Potvin,<br />
Nicolas Guerin, Thierry Rod, Dimitra Meintassis, Mara Morariu,<br />
Selsa Maadi, Victor Theurer, Pierre-Alain Surdez, Lucien Vuille,<br />
Nikki Raeber, Jean-Yves Crettenand, Valentine Pache, Joel Espi,<br />
Sarah Layani, Max Menevault, Julien Suter, Marc Alberisio,<br />
Mary Pellet, Sivan Altinakar, Pascal Widmer, Adrien Wyssbrod,<br />
Mélanie Labbé, Cyril Bron, David Turchany, Monia Thoeni,<br />
Emmanuelle Agabu, Joelle Michaud, Fabrice Praz, Imma Aznar,<br />
Nicolas Fortini, Pauline Hausmann, Sébastien Frochaux,<br />
Aude Zamofing-Monnat, Nadja Hofmann, Rosa Capelli,<br />
Pablo Michellod, Maud von Bergen, Christophe Guillaud<br />
Remerciements<br />
A tous les rédacteurs et collaborateurs du magazine. Ainsi que :<br />
[Musique] Warner Music, SonyBMG, EMI, Universal Music,<br />
Disques Office, Musikvertieb, Nippon Project. [<strong>Cinéma</strong>]<br />
Buena Vista, Rainbow Vidéo, TTP Films, Warner Home, Universal,<br />
Dinifan, Impuls, Xenix, 369 Vidéo, Wild Side Video.<br />
[Jeux Vidéo] Allsoft, IFREC, ABC Software, Koch Media,<br />
Waldmeier, Sony Computer, Ubi Games, Gametime, Microsoft,<br />
Thali, MPE, ActiveSoft, PRFact [Manga/Bédé] Mabell, Dybex,<br />
Kaze, Tokebi, Delcourt, Glénat, Soleil, Pika, Manga Distribution,<br />
Beez, Humanoïdes, Casterman, Dargaud, Fluide Glacial, Paquet,<br />
Nocturne, Ankama. [Livre] Favre, Encre Fraîche, Picquier,<br />
Pocket, Points, Calmann-Lévy, Presses de la Cité, Albin Michel.<br />
[Technologie] Dell, Pioneer, Toshiba, Samsung, JVC, Lenovo,<br />
Cowon, Medion, Archos, Mio Technologie, Canon, Puma, Olympus,<br />
Pinnacle Systems, TomTom, Epson, IBM, Microsoft.<br />
Et bien d’autres encore qui sont trop nombreux pour tous<br />
les nommer ! Et une ola pour Services Concept ! Merci à tous ainsi<br />
qu’aux lecteurs, abonnés, distributeurs et toutes les personnes<br />
qui participent de près ou de loin à l’existence du magazine.<br />
Merci !<br />
Édito<br />
Voici, donc : l’été se termine qu’on ne l’avait même pas vu venir. Il faut dire que cette année il s’était<br />
particulièrement bien caché, tout coincé qu’il était entre la pluie et les nuages. Peut-être que certains<br />
d’entre vous ont tenté l’impossible pour partir à sa recherche, au nord, au sud, à l’est ou à l’ouest, et peutêtre<br />
même qu’un lecteur particulièrement chanceux, une lectrice très zélée, je-ne-sais-qui de vraiment<br />
audacieux l’a côtoyé quelques instants sur le sable blanc et fin d’une plage déserte ou au vertigineux<br />
sommet de quelque mont à peine enneigé.<br />
« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un long voyage… »<br />
Certes. Mais ce n’est pas dans de lointaines et sauvages contrées que s’est préparé, avec une fébrilité<br />
pourtant réjouissante, le bien joli magazine dont nos meilleurs informateurs m’indiquent que vous lisez<br />
en ce moment-même la première page. Que nenni. Aux fonds de salles obscures alors que d’autres vont<br />
à la piscine, bravant pour assister à un simple concert une boue face à laquelle même la plus vaillante<br />
des compagnies de chemins de fer doit déclarer forfait, acharné sur quelque ordinateur de fortune pour<br />
tester d’ambitieux logiciels et réseaux de promotion musicale (ou juste pour tenter de faire fonctionner un<br />
webmail particulièrement récalcitrant), le rédacteur de <strong>Murmures</strong> traverse la belle saison avec pour seule<br />
mission de préparer le numéro de la rentrée… De vous savoir prêts, enfin, à en entreprendre la lecture<br />
est son unique récompense. Vous voilà donc à même, amies et amis, de nous rendre heureux ! Chose<br />
facile, en outre : il suffit, ou presque, de tourner les pages…<br />
Parmi vous, cependant, il y en a sûrement qui se sentent finalement bien proches de nous. Dégoûtés par<br />
cet été fuyant, et un peu aussi par cette habitude que la culture a prise de se faire une place, chaque<br />
année de juin à septembre, entre campings et stands à saucisse, elle qui se confine pourtant toute l’année<br />
au confort d’intérieurs complices et bienveillants, vous attendez avec impatience de retrouver vos salles<br />
préférées, le calme de votre bibliothèque ou le ronronnement de votre console de jeux. A nous, ceux-ci,<br />
de les rendre heureux : ils trouveront dans ces pages de quoi satisfaire leur agenda pour les mois à venir.<br />
Et qu’ils se réjouissent déjà de savoir qu’il y en aura d’autant plus dès novembre, dans notre prochain<br />
numéro !<br />
« …et puis est retourné, plein d’usage et raison… »<br />
Nous voici donc de retour, à l’abord d’une nouvelle saison culturelle. Car, si le bronzage passe, <strong>Murmures</strong><br />
reste, et il vous invite à la découverte de notre finalement bien sympathique région, et de tout ce qui s’y<br />
passe.<br />
Murmuriennes, Murmuriens, avec ou sans soleil, bienvenue chez vous !<br />
Sommaire<br />
Société 2 > 5<br />
Le Vieux Diplodocus 6<br />
Sortir 8 > 9<br />
Musique / Interviews 0 > 9<br />
Musique / CD’s 2 > 22<br />
<strong>Cinéma</strong> / Interviews & Articles 23 > 27<br />
<strong>Cinéma</strong> / DVD’s 28 > 34<br />
Arts / Théâtre 35 > 37<br />
Abonnement 36<br />
Livres 38 > 4<br />
Sports 43<br />
Voyage 44 > 47<br />
Technologie 48 > 50<br />
Games 5 > 54<br />
Bédé 55 > 59<br />
Manga / Animé 60 > 64<br />
nbs<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong>
Société<br />
Catalyse<br />
Voici quelque temps que j’entends parler et que je vois des affiches de Catalyse mais je n’ai<br />
jamais eu l’occasion de m’y rendre. Mais au fait, c’est quoi Catalyse ? Il me semble qu’il s’y<br />
passe des concerts, mais aussi des cours, etc. Pour mieux comprendre ce qui se déroule dans<br />
ce charmant endroit, Betina Vernet, vice-présidente de l’association Catalyse, a bien voulu<br />
répondre à mes questions.<br />
Depuis combien de temps existe Catalyse ?<br />
Cinq ans.<br />
Quelles sont les activités de cette structure ?<br />
A la base, l’association avait envie de promouvoir<br />
la voix, la créativité. Nous pensons, que si les<br />
hommes développaient plus leur créativité, ils<br />
feraient moins de bêtises. Par la voix on aimerait<br />
que les gens deviennent meilleurs. Concernant les<br />
activités, trois jours par semaine, les lundi, mardi<br />
et mercredi, il y a des cours autour de l’expression<br />
vocale, le chant et le théâtre. Cela se passe en<br />
petits groupes (trois personnes) de tous niveaux,<br />
à partir de huit ans. Une fois par mois, nous avons<br />
un spectacle pour petits et une fois par année,<br />
nous organisons une semaine pour les plus de<br />
septante ans. On donne aussi des cours sur la<br />
respiration, de maîtrise du stress, de coaching…<br />
Nous avons deux salles, celle de concert compte<br />
soixante places assises, ou environ cent places<br />
debout. Les vendredi, samedi, dimanche, il y a<br />
des résidences d’artistes, ce qui signifie mettre à<br />
disposition un lieu, où des artistes peuvent créer.<br />
C’est un moment de partage qui se conclut parfois<br />
par un concert. Quand le groupe est prêt, il fait<br />
un concert, mais il n’y a pas d’obligation. On n’a<br />
jamais voulu être une salle de plus à Genève,<br />
mais un laboratoire de création. Nous avons aussi<br />
un studio d’enregistrement, où l’on apprend aux<br />
enfants comment faire de la prise de son. Des<br />
artistes peuvent également enregistrer leurs CDs.<br />
Combien de personne travaillent pour<br />
Catalyse ?<br />
Au niveau des salariés il y a trois personnes<br />
permanentes et de nombreux professeurs.<br />
2 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
Quel public vient à Catalyse ?<br />
Cela dépend des concerts, chansons françaises,<br />
etc. Les artistes disent qu’ici l’écoute est bonne.<br />
Nous avons un professeur bilingue, donc nous<br />
recherchons aussi le public bilingue. Nous aimons<br />
bien les croisements d’âge de population… Les<br />
gens se déplacent souvent en meute, suivant<br />
le style qu’ils aiment. C’est dur de mélanger les<br />
groupes.<br />
Etant une structure privée, comment êtesvous<br />
financée ?<br />
Par des fondations, des privés, des parents<br />
d’élèves, des anciens artistes qui ont abandonné,<br />
mais qui souhaitent aider d’autres artistes pour<br />
qu’ils continuent.<br />
Pouvez-vous nous parler du programme de<br />
la rentrée ?<br />
En terme pédagogique, on essaie de ne pas<br />
formater, on a soit des cours où l’on prend le<br />
chant comme un loisir. C’est-à-dire qu’on a toute<br />
une gamme de cours de chant et simplement, on<br />
choisit un cours de chant où l’on vient que pour<br />
chanter et où l’on ne travaille pas du tout. Après<br />
il y a plutôt des cours, qui demandent pas mal<br />
de travail, avec des dates de concerts. Ce sont<br />
des cours d’écriture, donc il y a ceux qui veulent<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/societe<br />
être juste interprètes et compositeurs interprètes.<br />
C’est une chose de chanter, d’interpréter les<br />
chansons des autres et enfin d’écrire et chanter<br />
ses textes. On aime bien les petits groupes de<br />
trois personnes, l’idée étant de les faire voir par<br />
plusieurs professeurs afin qu’ils voient plusieurs<br />
façons d’enseigner la musique. Nous faisons<br />
essentiellement des cours pour les enfants et<br />
adolescents, mais il y a aussi des cours privés<br />
de chant (stage le week-end) pour les adultes<br />
et en groupe pour le théâtre. Nous collaborons<br />
aussi avec le festival Akouphène (musique<br />
expérimentale) sur le Bateau à Genève du 20 au<br />
23 septembre <strong>2007</strong> (www.akouphene.org).<br />
Avant de terminer cette interview, qu’avezvous<br />
envie de dire aux personnes qui ne<br />
connaissent pas encore Catalyse ?<br />
Un soir quand vous rentrez fatigué chez vous,<br />
prenez-vous une bonne douche en chantant et si<br />
vous voyez que ça vous fait de l’effet, venez-nous<br />
voir ! C’est ce genre de Catalyse qu’on aimerait<br />
produire.<br />
J’espère que vous aurez envie d’aller découvrir cet<br />
endroit et ses activités. Pour les concerts à venir,<br />
les cours, etc., allez jeter un coup d’œil sur le site.<br />
A noter que cet endroit est un espace non-fumeur,<br />
avec parfois une tolérance après 22h… <strong>Tout</strong> cela<br />
m’a donné très envie d’y retourner…<br />
Catalyse<br />
14, avenue de Rosemont<br />
Genève<br />
www.catalyse.ch<br />
Carole-lyne Klay
«‰» and «PlayStation» are registered trademarks of Sony Computer Entertainment Inc. is a registered trademark of Sony Corporation. Rogue Galaxy © 2005-<strong>2007</strong> Sony Computer<br />
Entertainment Inc. Published by Sony Computer Entertainment Europe. Developed by Level 5. Rogue Galaxy is a trademark of Sony Computer Entertainment Inc. All rights reserved.<br />
Voyage au bout de la galaxie…<br />
et au-delà des lois.<br />
Quoi de plus excitant que e<br />
de partir à la conquête e<br />
d’une galaxie inconnue e<br />
dans la peau d’un pirate e<br />
téméraire se battre e<br />
pour des trésors extra- -<br />
ordinaires? Les pay-<br />
sages sont terrifi ants s<br />
et les récompenses époustoufl antes. .<br />
S’il n’y a pas d’eau dans l’espace, les s<br />
requins ne manquent pas. .<br />
Prenez garde! !<br />
A partir du 05.09.<strong>2007</strong> 7<br />
dans le commerce.<br />
roguegalaxygame.com
Société<br />
Association<br />
Stop Suicide<br />
Le suicide, en voilà un sujet tabou et délicat… mais ne vaudrait-il pas mieux en parler que de<br />
le voir comme une fatalité ? L’association Stop suicide à Genève fait un travail remarquable<br />
au niveau de la prévention des jeunes en matière de suicide. Voici quelques idées fausses<br />
qui circulent sur le suicide : ‘S’il en parle, il ne le fera pas !’ C’est faux. ‘Il n’y a que les fous<br />
qui se suicident !’ C’est faux. ‘S’il veut se suicider, personne ne peut l’en empêcher !’ C’est<br />
faux. ‘En parler, c’est le provoquer !’ C’est faux. ‘Le suicide, c’est héréditaire !’ C’est faux.<br />
Entretien avec Florian Irminger, président de l’association et Sylvia Nissim, responsable du<br />
pôle sensibilisation.<br />
4 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
Depuis combien de temps travaillez-vous<br />
pour l’association Stop suicide ? Et combien<br />
êtes-vous à y travailler ?<br />
Florian : Depuis le début de l’association à 30 %.<br />
Il y a actuellement trois employés, cinq personnes<br />
au comité et quelques bénévoles.<br />
Sylvia : Depuis un an, à 20 %.<br />
Pouvez-vous m’expliquer votre travail et ses<br />
difficultés ?<br />
Nous faisons des campagnes d’affichage, pour<br />
faire de la prévention. C’est toujours difficile d’en<br />
parler, les gens ont peur d’en parler, c’est une<br />
thématique sensible.<br />
Florian : La grande difficulté ce sont les croyances,<br />
certaines personnes pensent que si l’on en parle,<br />
cela peut d’une part pousser les gens à passer à<br />
l’acte et d’autre part d’autres pensent que cette<br />
croyance est une fatalité. Alors que 70 % des<br />
personnes qui font une tentative en ont parlé avant.<br />
En matière de suicides, où se place la Suisse<br />
par rapport aux autres pays ? Genève est-il<br />
un canton où il y a beaucoup de suicide ?<br />
Florian : Il y a toujours beaucoup de suicides chez<br />
les jeunes en Suisse. Plus qu’au Japon, mais les<br />
médias en parlent plus, car la mise en scène est<br />
différente. Pour le canton de Genève, c’est un<br />
canton entre deux au niveau des suicides.<br />
Est-ce toujours la première cause de<br />
mortalité en Suisse pour les 15 à 24 ans ?<br />
Sylvia : Oui, c’est toujours le cas, devant les<br />
accidents de voiture.<br />
Les personnes qui viennent vous voir sontelles<br />
des jeunes, qui cherchent de l’aide, ou
plus des proches de personnes qui se sont<br />
suicidées ?<br />
Sylvia : Nous n’avons pas de formations pour la<br />
prise en charge. Notre travail est un travail de<br />
prévention.<br />
Florian : Nous ne sommes pas un lieu de soins,<br />
nous les dirigions vers d’autres structures.<br />
Arrives-tu à expliquer pourquoi dans les<br />
pays en développement, il y a officiellement<br />
moins de suicides que dans les pays<br />
industrialisés ?<br />
Sylvia : C’est difficile de savoir, car les mesures ne<br />
sont pas les mêmes. Nous essayons de casser les<br />
préjugés qui sont de dire que le suicide est dans<br />
telle ou telle catégorie de personnes. Des études<br />
démontrent que ce n’est pas le cas, c’est un fléau<br />
qui touche toutes les classes. Selon les statistiques,<br />
il y aurait plus de suicides au Nord, mais ce n’est<br />
pas forcément dû au fait que le Nord soit plus riche,<br />
il est difficile de trouver des explications.<br />
Florian : Avant il était dit qu’il n’y avait aucun suicide<br />
en Allemagne de l’est, dans les anciens pays du<br />
bloc soviétique ou en Chine, mais c’est absolument<br />
faux, il y a eu en tout temps des suicides dans<br />
toutes les tranches sociales. La mort par cause<br />
de suicide n’est pas toujours mise en avant<br />
officiellement. Ce qui est important de savoir, c’est<br />
lorsqu’il y a un suicide abouti, on considère qu’il y<br />
a dix tentatives de suicide. La Suisse est le dernier<br />
pays d’Europe à ne pas avoir fait d’études sur<br />
l’ensemble du territoire sur le nombre de tentatives<br />
de suicides. Le conseil fédéral annonce une large<br />
fourchette, il y aurait entre 10’000 et 250’000<br />
tentatives de suicides par année.<br />
Comment se passe votre travail en matière<br />
de prévention ?<br />
Sylvia : On fait une campagne d’affichage pour le<br />
grand public. Nous intervenons dans les maisons de<br />
quartiers, collèges, ECG. Nous faisons des actions,<br />
telles que projections de films, pièces de théâtres. A<br />
chaque fois on encourage le débat et la discussion.<br />
Florian : On part du principe qu’il faut pouvoir<br />
mettre des mots sur le suicide plutôt que de rester<br />
dans l’ignorance. Le suicide est un sujet tabou,<br />
paradoxalement il est tabou parmi les adultes qui<br />
entourent les jeunes et beaucoup moins parmi<br />
les jeunes. Après la projection d’un film, c’est<br />
beaucoup plus les jeunes qui parlent.<br />
Est-ce qu’il existe d’autres associations en<br />
Suisse qui travaillent sur la prévention au<br />
suicide ?<br />
Florian : Il en existe beaucoup. (Voir sur le site<br />
www.stopsuicide.ch )<br />
Sylvia : Nous nous sommes spécialisés dans la<br />
prévention au niveau des suicides des jeunes.<br />
Cherchez-vous des bénévoles ?<br />
Florian : Oui, bien sûr !<br />
Quels ouvrages conseilleriez-vous aux<br />
personnes qui souhaitent se documenter sur<br />
le thème du suicide ?<br />
Florian : J’en ai un qui est mon coup de cœur, par<br />
Guersande, ‘Le grand souffle’ et un autre, ‘Un<br />
coquelicot en enfer’, l’histoire d’un psychiatre qui<br />
se met à la place de son patient.<br />
Je souhaite vous poser une question un peu<br />
personnelle… Qu’est-ce qui vous a donné<br />
envie de travailler sur ce thème ?<br />
Sylvia : Moi, je me rappelle, lorsque j’étais<br />
adolescente, on en parlait beaucoup. C’était un<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/societe<br />
thème très présent et durant mes années au cycle,<br />
il y a eu des suicides. Après j’ai rencontré Florian<br />
et comme je voulais travailler dans une association,<br />
j’ai trouvé que cela me convenait tout à fait.<br />
Florian : Quand j’étais en première du collège, une<br />
personne du collège voisin s’est suicidée et cela a<br />
fait beaucoup de bruit. La direction du collège n’a<br />
rien voulu faire. J’avais peur que cela arrive à des<br />
personnes proches.<br />
Que diriez-vous à une personne qui souhaite<br />
mettre fin à ses jours ?<br />
Sylvia : Je l’écouterais surtout… je n’aurais pas<br />
envie de la juger.<br />
Florian : L’écouter, lui dire que je suis démuni face<br />
à cela…<br />
Prochainement organiserez-vous ou participerez-vous<br />
à des manifestations ?<br />
Florian : <strong>Tout</strong> d’abord, la compétition de skatebord,<br />
organisée avec ATB, qui aura lieu les<br />
15-16 septembre au Skate-park de la Plaine<br />
de Plainpalais à Genève. Et ensuite à la soirée<br />
‘Graffitis & concert de rap’ qui se déroulera le 21<br />
septembre à la Maison Vaudagne à Meyrin.<br />
Et enfin, il y aura une pièce de théâtre jouée par<br />
la troupe Zanco le 22 septembre à la Maison de<br />
quartier de Champel AteCré Ateliers aux Pâquis.<br />
STOP SUICIDE<br />
C/o Maison des Associations<br />
Rue des Savoises 15<br />
1205 Genève<br />
Tél.: +41 22 320 55 67<br />
www.stopsuicide.ch<br />
Carole-lyne Klay<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 5
La carte du vieux diplo<br />
Salut les p’tits Dinos,<br />
Avec Freud, Piaget, Dolto… nous avons théorisé<br />
les mots de l’enfance.<br />
Parallèlement, avons-nous eu de la tendresse pour<br />
les maux de l’enfance ?<br />
Sous toutes les latitudes, l’enfant est roi,<br />
malédiction, espoir, norme, projet, otage, rêve ou<br />
cauchemar. Il joue son rôle, sans contrôle, dans<br />
un joyeux bordel mais n’est-ce pas là l’essentiel ?<br />
6 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
L’animal se réveille<br />
Sans dogmes, sans conseils<br />
L’humain existe<br />
D’idéal d’éducation non-sexiste<br />
Delirium sans fin<br />
Réel d’un bambin<br />
Vive les couches, les biberons et la vie !<br />
Le vieux Dicodoplus<br />
les p’tits Dinos<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong><br />
Case postale 54<br />
1211 Genève 28
Sortir<br />
Le Pâki et le café Bizzare :<br />
<strong>Tout</strong>e une aventure !<br />
Si vous sortez un peu à Genève, vous devez connaître le café Bizzare, mais connaissez-vous<br />
le Pâki ? Quel rapport y a-t-il entre ces deux endroits ? La réponse est qu’ils sont tous les<br />
deux gérés par les mêmes personnes, qui sont des copains.<br />
Le café Bizzare se situe dans le quartier de Saint<br />
Gervais. Sa clientèle y est variée, se situant entre<br />
une moyenne de 25-35 ans. Une dizaine de tables,<br />
une cheminée, un peu de déco qui fait penser à<br />
l’Asie, des petites lumières sympa, une terrasse<br />
et une horloge qui a retenu mon attention... A<br />
l’intérieur il y a noté… bref, vous n’avez qu’à<br />
y aller et vous saurez. A partir de 17h30 vous<br />
pourrez grignoter un panini ; quant aux boissons,<br />
de nombreux cocktails sont proposés et des shots<br />
à 5 CHF, avec la possibilité d’acheter un mètre de<br />
shots à 55 CHF. Avec le théâtre de Saint Gervais à<br />
côté, je suis quelques fois venue après une pièce<br />
de théâtre découvrant ainsi l’ambiance enjouée<br />
qui s’y dégage. A partir du jeudi soir et durant le<br />
week-end, des DJ’s viennent mixer faisant monter<br />
la chaleur.<br />
J’entre au Pâki, c’est le début de soirée, il n’y a<br />
encore personne, mais je peux sentir tout de suite<br />
8 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
que cet endroit me plaît. Le Pâki a du cachet et une<br />
chaleur qui fait qu’on s’y sent bien. Lumière tamisée,<br />
objets de décoration asiatiques, déco très design, un<br />
endroit qui semble agréable au premier coup d’œil.<br />
Pour continuer mon évaluation du Pâki, j’ai goûté<br />
deux cocktails. Le premier m’a surprise par son goût<br />
à base de concombre (très rafraîchissant quand il<br />
fait chaud) et l’autre, auquel je donne 10/10, aux<br />
fruits de la passion. Au niveau des plats, une petite<br />
carte est proposée avec des plats alléchants. Je me<br />
suis prêtée à goutter une salade César, un suprême<br />
de volaille au curry (succulent) et un moelleux au<br />
chocolat et glace vanille (à se relever la nuit). Après<br />
cette dégustation bien agréable avec une musique<br />
de fond, qui ne nous force pas à élever la voix pour<br />
se faire entendre, je me suis dit que je reviendrais<br />
avec grand plaisir. Un petit plus pratique pour cet<br />
endroit, il y a la connexion wifi. Pour en savoir<br />
davantage sur le Pâki, j’ai posé quelques questions<br />
à Stéphane Pouëzat.<br />
En quoi diffère-t-il du café Bizzare ?<br />
On aimerait que la nourriture soit un plus. Mais<br />
qu’au niveau de la mixité des clients, ça reste la<br />
même chose, c’est ce qui est intéressant au café<br />
Bizzare.<br />
Faites-vous des prix étudiants, chômeurs… ?<br />
On a des prix qui sont corrects. On fait partie d’un<br />
guide qui propose pour une boisson achetée une<br />
deuxième gratuite. (Voir article dans encadré)
Happy-Hours<br />
Le concept du guide des sorties<br />
‘Happy-Hours’ s’explique en une<br />
simple phrase très accrocheuse :<br />
On sort à 2, on paie pour 1. Ce guide<br />
sous forme de carnet de soixante bons, soit<br />
dit en passant très pratique à emporter avec<br />
soi, a pour objectif de dynamiser la culture,<br />
les loisirs et les sorties sur Genève et pourquoi<br />
pas aussi ailleurs. Si la première édition<br />
de ce guide, apparue en 2006, était jusquelà<br />
réservée à tous les jeunes âgés de 18 à 30<br />
ans révolus, la nouvelle version qui vient de<br />
sortir sera sans limite d’âge afin que toute<br />
personne, jeune ou adulte, puisse profiter de<br />
tous les bons que Happy-Hours, en partenariat<br />
avec différents établissements, propose<br />
pour que vous puissiez découvrir ou redécouvrir<br />
des bars, restaurants, théâtres, etc. Un<br />
concept très économique (20 CHF le carnet),<br />
pour toute personne qui serait intéressée de<br />
sortir différemment, économiquement parlant.<br />
A remarquer aussi que le nouveau site<br />
Internet de Happy-Hours propose un agenda<br />
très complet avec des soirées à venir ou des<br />
lieux à découvrir. Avec aussi la possibilité de<br />
publier vos propres soirées ou tout autre type<br />
d’information. Un site dynamique qui pourrait<br />
devenir un outil de recherches pour vos prochaines<br />
sorties, sur Genève ou ailleurs !<br />
www.happy-hours.ch<br />
Carlos Mühlig<br />
Quel genre de clientèle avez-vous au Pâki ?<br />
Nous avons une clientèle de quartier, qui vient<br />
boire des verres sur la terrasse quand il fait beau.<br />
Il y a des clients d’hôtels et ceux qui y travaillent,<br />
à midi ce sont des personnes qui travaillent dans<br />
la banque voisine. C’est assez marrant, car c’est<br />
comme au café Bizzare, il y a des gens en costume<br />
et cravates et d’autres en tongs. On a même eu la<br />
chanteuse Björk à manger, avant qu’elle donne son<br />
concert au Paléo.<br />
Peut-on organiser un événement ou un<br />
anniversaire dans vos lieux ?<br />
Oui, au café Bizzare et au Pâki. Au Bizzare, on est<br />
toujours ouvert pour la clientèle, ca veut dire que<br />
si tu veux organiser ton anniversaire, tu réserves<br />
quelques tables ou un coin, également la terrasse.<br />
Mais on reste toujours ouvert pour le reste de la<br />
clientèle. On travaille aussi en collaboration pour<br />
des événements, par exemple avec le théâtre de<br />
Saint Gervais qui est à côté. Durant toute l’année<br />
sauf l’été nous avons des DJ’s. L’été comme il y<br />
a la terrasse, nous ne pouvons pas avoir de DJ.<br />
On essaye de privilégier des soirées pour des<br />
associations qui programment un DJ, les entrées<br />
sont pour eux, ainsi que la moitié des bénéfices<br />
du bar. Au Pâki, pour les gros anniversaires ou les<br />
soirées privées, nous pouvons fermer le lieu. Nous<br />
ne louons pas le lieu. Par contre on doit savoir<br />
à l’avance combien il va y avoir de personnes et<br />
combien de menus seront pris. Pour ce genre de<br />
soirées, c’est plus sympa pour les invités d’avoir le<br />
lieu pour eux seuls.<br />
Vous êtes souvent plein ?<br />
C’est très instable. Le midi maintenant on est arrivé<br />
à un bon chiffre, c’est une clientèle stable. Le soir,<br />
tu vas être complet un soir et un autre avoir peu<br />
de monde. Pendant les fêtes on pensait avoir du<br />
monde, mais ça a été un peu la cata… C’est un<br />
peu comme le début du café Bizzare, la première<br />
année tu ne pouvais pas rentrer le vendredi<br />
tellement il y avait de monde et le samedi, tu avais<br />
que quatre personnes. C’était à se tirer les cheveux.<br />
Maintenant au café Bizzare, c’est devenu stable, tu<br />
as toujours du monde. Pour nous le Pâki, ça prend<br />
un peu la même allure que le Bizzare. Il faut dire<br />
aussi que nous ne mettons pas de budget pour la<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne des carnets ‘Happy-Hours’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Happy-Hours<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/sortir<br />
publicité. Ce qui est un handicap, car le Pâki est<br />
dans une petite rue.<br />
As-tu envie d’ajouter quelque chose ?<br />
C’est une aventure avec des copains. On a<br />
commencé au café Bizzare, on a voulu continuer<br />
sur cette lancée dans un autre endroit avec la<br />
nourriture. On est toujours la même équipe. On<br />
n’a pas bougé, on ne s’est jamais pris la tête. Les<br />
quatre, on est à plein temps. Moi j’ai fait l’école<br />
hôtelière, Ramiro a fait un apprentissage en<br />
hôtellerie au Noga Hilton et les deux autres se sont<br />
lancés dans l’histoire comme ça sans avoir bossé<br />
avant dans le métier. A la fin de l’année on va avoir<br />
une pièce fumoir, avec des canapés et une bonne<br />
aération.<br />
Pâki<br />
Rue Alfred Vincent 5<br />
1201 Genève<br />
www.cafebizarre.ch/paki<br />
Café Bizzare<br />
Rue du Temple 5<br />
1201 Genève<br />
www.cafebizarre.ch<br />
Carole-lyne Klay<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 9
Musique Plus<br />
Dio<br />
Je rencontre le groupe dans une salle au-dessus d’un café, dans le deuxième arrondissement<br />
de Paris. La salle est petite et sombre, mais je suis de bonne humeur, quoique en retard…<br />
C’est donc dans la bonne humeur que débute cette interview, malgré une fatigue omniprésente<br />
de la part du groupe. Je retranscris ici les paroles des interprètes, telles qu’elles m’ont été<br />
exposées.<br />
Comment est né Dio ? Comment définiriezvous<br />
votre groupe ?<br />
Erina : Avant qu’il ne se forme, on faisait partie<br />
d’autres groupes. Néanmoins chaque personne<br />
cherchait à former autre chose ; chaque personne<br />
se cherchait elle-même en tant que musicien. Nous<br />
ne nous connaissions pas en qualité de musiciens :<br />
on ne s’était jamais entendu jouer ou chanter.<br />
C’était le simple fait de sentir la personnalité de<br />
l’autre : l’aura de la personne a fait la rencontre.<br />
Avant même la musique, on a été réunis par nos<br />
personnalités différentes, et c’est ça qui fait la<br />
particularité du groupe. Dès le départ, on se<br />
cherchait et on se demandait ce qu’on pouvait faire<br />
ensemble, ce qui a donné ce que vous avez entendu<br />
et vu. Pour chaque morceau, nous avons travaillé<br />
sans concession. Il y a un travail en commun, mais<br />
pas de direction particulière : c’est simplement<br />
‘ici et maintenant’. Nous essayons de chercher<br />
ensemble chaque morceau, de ne pas s’imposer<br />
une musique. Nous n’attendons pas que les gens<br />
suivent ou pas notre carrière : nous sommes tels<br />
que nous sommes d’abord, et tels que nous le<br />
voulons. Ne pas imposer, mais rester naturel.<br />
Dans vos chansons, quels sont les thèmes<br />
que vous préférez aborder ?<br />
Mikaru : L’être humain, simplement. Que signifie<br />
être humain ? C’est extrêmement complexe : ce<br />
0 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
qui est à la surface d’un être humain, ce qu’on<br />
doit être par morale, ce qu’on cache en nous,<br />
des choses sournoises, noires, difficiles, le mal.<br />
Il ne faut pas les nier : cela fait partie de l’être<br />
humain. Nous ne voulons pas sublimer la beauté<br />
de l’être humain, mais révéler ce qui est difficile,<br />
ce qui demeure aux tréfonds de notre propre vie.<br />
Habituellement, on est arrêtés par l’éthique, par la<br />
morale du ‘ne pas dire’. Nous voulons faire surgir<br />
ce cri authentique d’être humain.<br />
Vous êtes un groupe neuf dans le monde du<br />
‘visual kei’, style qui semble être épuisé :<br />
croyez-vous en la renaissance de ce style<br />
musical ?<br />
Erina : Musicalement, je voudrais tirer l’essence<br />
de différents styles musicaux, comme le heavy<br />
metal, le hip-hop, et pourquoi pas des choses plus<br />
douces. Il ne faut pas compartimenter la musique,<br />
mais avoir ‘l’essence’ d’une musique, c’est ma<br />
démarche. Côté visuel, c’est très important pour<br />
nous d’avoir une mise en scène pour chaque<br />
morceau de musique, qui parle d’un univers :<br />
l’aspect visuel doit compléter cet univers. Pour<br />
nous, cela semble indispensable d’améliorer<br />
l’aspect visuel, notamment sur scène. C’est avoir<br />
une autre dimension, beaucoup plus sophistiquée,<br />
beaucoup plus obsédée, beaucoup plus réfléchie<br />
par rapport à l’expression artistique.<br />
d’articles sur www.murmures.info/musique<br />
Vous avez joué devant le public français de<br />
Japan Expo : quelles ont été vos impressions ?<br />
Denka : J’avais entendu dire que les Européens<br />
sont beaucoup plus expressifs que les Japonais en<br />
général. Théoriquement, je le savais, mais c’était<br />
effectivement beaucoup plus énergique. Ils nous<br />
donnent une très bonne énergie, qui a joué sur la<br />
scène, et donc j’ai bénéficié de cette force. C’est<br />
un élément très important de la concentration sur<br />
ma musique, donc je suis très reconnaissant.<br />
Ivy : J’ai noté sur la scène que le public européen<br />
réagit différemment à différents passages de<br />
musique, donc c’est très interactif, en fait ! Il y<br />
avait une très bonne communication, et je me suis<br />
vraiment éclaté sur scène.<br />
Mikaru : Effectivement, la réaction était tellement<br />
chaleureuse que ça nous a encouragés. Cela nous<br />
a donné aussi une très bonne énergie : j’ai senti<br />
que l’on décollait ensemble, et à un moment j’ai<br />
senti un très bon équilibre de tensions entre le<br />
public et moi-même, et je ne m’attendais pas à<br />
autant de demandes, autant d’énergie, autant de<br />
réactions positives. J’étais très heureux.<br />
Kei : J’étais heureux de voir tout ce monde<br />
rassemblé à notre premier concert. Je sentais<br />
que le public s’amusait et que la communication<br />
directe entre le public et le musicien donnait une<br />
autre dimension au groupe.<br />
Erina : J’étais surpris que le public connaisse bien<br />
les morceaux, même les nouveaux morceaux que<br />
l’on a joués. Le public a eu une réaction immédiate :<br />
une adhésion du public, une osmose avec notre<br />
musique, une communication extraordinaire. Les<br />
gens se manifestaient non seulement par l’âme<br />
mais aussi par le corps, et certains d’entre eux<br />
tiraient sur mes manches et sur mon costume !<br />
C’était super.<br />
Mikaru : Dans chaque concert au Japon, je fais le<br />
‘Dio Call’. Lorsque je l’ai fait ici sur scène, c’était<br />
tout de suite l’osmose : le public a répondu tout de<br />
suite. C’était mieux qu’au Japon !<br />
www.dio-05 4.com<br />
Nathalie Canaguy
Ins_<strong>Murmures</strong>_210x148.5mm_F 31.8.<strong>2007</strong> 11:42 Uhr Seite 1<br />
Apocalyptica “Worlds Collide”<br />
Apocalyptica “Worlds Collide”<br />
Avec la participation exceptionnelle de<br />
Corey Taylor Slipknot/Stone Sour<br />
Till Lindemann Rammstein<br />
Cristina Scabbia Lacuna Coil<br />
Adam Gontier Three Days Grace<br />
Dave Lombardo Slayer<br />
CD et CD/DVD édition limitée<br />
en vente maintenant !<br />
www.sonybmg.ch
Musique<br />
C’drik : et un ange passe…<br />
Son nouvel album, ‘Des lys’, vient de sortir et on risque d’entendre beaucoup parler de ce jeune<br />
chanteur genevois dans les mois à venir. Son single ‘Par foi’ est déjà largement diffusé sur les<br />
radios, et les commentaires des auditeurs sont unanimes : C’drik possède la voix d’un ange et<br />
ses chansons vont droit au cœur.<br />
C’drik, comment es-tu entré dans le monde<br />
de la musique ?<br />
Mon père était guitariste dans un groupe en<br />
Belgique et dès l’âge de trois ans je l’accompagnais<br />
à ses concerts. Ensuite j’ai fait dix ans de piano au<br />
Conservatoire de Genève, et vers l’âge de douze<br />
ans je me suis mis à écrire des textes. En 2001<br />
j’ai sorti mon premier single, ‘Bouge’, qui a bien<br />
marché en radio. A suivi mon premier album, ‘Elle<br />
& Lui’, avec un duo avec Jane Fostin, du groupe<br />
Zouk Machine.<br />
Quelles sont les rencontres déterminantes<br />
dans ta carrière ?<br />
Il y a d’abord eu Jane Fostin (‘La taille de ton<br />
Amour’), que j’ai rencontrée en discothèque<br />
avec les deux autres chanteuses du groupe Zouk<br />
Machine, dont elle faisait partie. On s’est très vite<br />
liés d’amitié. Elle est devenue ma meilleure amie<br />
et je la rejoins encore parfois à Paris. Nous avons<br />
plein de choses en commun, dont la musique. J’ai<br />
aussi eu la chance de rencontrer Pascal Obispo en<br />
1995, juste avant que sa carrière décolle. Il m’a<br />
composé deux titres qui ne sont malheureusement<br />
jamais sortis. J’ai le souvenir de quelqu’un de<br />
très pointu, très professionnel. Puis ensuite j’ai<br />
rencontré mon complice actuel, Patrick Vuillaume,<br />
qui a réalisé et composé mes deux albums. On<br />
se connaît très bien et c’est agréable de travailler<br />
dans ces conditions.<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne un exemplaire du CD de C’drik ‘Des lys’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Ghost L.A.<br />
2 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
Quelles sont tes influences musicales ?<br />
J’aime beaucoup le r’n’b, mais avec le temps<br />
j’apprécie de plus en plus la chanson française<br />
et des auteurs comme Brel par exemple. Je suis<br />
fan depuis très longtemps de Stevie Wonder,<br />
dont j’adore la voix et les chansons. Quand j’étais<br />
jeune, je l’ai aperçu à l’aéroport de Genève avec<br />
sa femme. Personne n’osait l’approcher, mais moi<br />
je suis allé lui serrer la main. Très impressionnant !<br />
C’est vraiment un artiste hors pair.<br />
Quels thèmes abordes-tu dans ton album ?<br />
Ce sont des thèmes qui me sont proches et des<br />
émotions qui ont été vécues. Mon album parle<br />
d’amour, bien sûr, mais aussi de rupture, et de<br />
la perte d’un être cher. J’ai mis dans mes textes<br />
tout ce que je traversais à ce moment-là : c’était<br />
comme une nécessité de me livrer.<br />
Qu’est-ce que tu fais exactement dans tes<br />
chansons ?<br />
Je suis auteur, bien qu’il y ait d’autres auteurs<br />
qui écrivent des textes qui me touchent et qui,<br />
étonnamment, me ressemblent parfois plus que<br />
mes propres textes ! Nous travaillons en symbiose<br />
pour la musique avec mon compositeur et<br />
arrangeur, Patrick Vuillaume, du label Ghost L.A.,<br />
avec qui je collabore depuis quelques années<br />
déjà.<br />
Avec quel artiste connu aimerais-tu faire un<br />
duo ?<br />
Amel Bent. Son premier album m’a accompagné<br />
durant une période difficile. J’adore sa voix,<br />
sa sensibilité. C’est quelqu’un qui me touche<br />
profondément.<br />
Quelle est la partie que tu préfères dans ce<br />
métier ?<br />
J’adore la scène, où je m’éclate ! Pour mon premier<br />
album, j’avais donné des concerts dans les Fnac.<br />
Mais j’apprécie autant le côté cocooning du studio.<br />
J’essaye de trouver tous les jours du temps pour<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/musique<br />
chanter et composer : c’est inné ; ça fait partie de<br />
moi. Je chante partout et toujours.<br />
Te sens-tu soutenu, en tant qu’artiste suisse,<br />
par les médias suisses ?<br />
Pour la sortie de mon premier album, j’ai été<br />
agréablement surpris. Les radios et les médias<br />
m’ont bien accueilli. La presse m’a fait également<br />
de bons articles. J’espère connaître le même<br />
accueil pour ce deuxième album, dans lequel j’ai<br />
mis beaucoup de moi. Je suis très heureux, car le<br />
single ‘Par Foi’ passe déjà en playlist sur plusieurs<br />
radios en France et en Suisse.<br />
Est-ce que tu es prêt à tout lâcher si ta<br />
carrière décolle du jour au lendemain ?<br />
Bien sûr ! C’est ma passion et si je pouvais en<br />
vivre ça serait génial. Partager ma musique avec<br />
le plus de gens possible, c’est mon rêve. Ça fait<br />
des années que je fais des chansons, et je ne<br />
passerais pas à côté d’une telle chance.<br />
A choisir entre ne jamais devenir célèbre<br />
mais faire les chansons que tu aimes ou<br />
devenir connu mais avec une image qui ne te<br />
correspond pas, tu réponds quoi ?<br />
Faire mes chansons, car c’est important pour moi<br />
de garder mon identité, et si je ne rencontre pas le<br />
grand public un petit public m’ira très bien !<br />
Et que feras-tu si, dans dix ans, ça ne marche<br />
pas ?<br />
Je continuerai à chanter quoi qu’il arrive. Je me<br />
sens posé et serein : le succès ne signifie plus<br />
la même chose pour moi maintenant qu’il y a<br />
quelques années. Ma vie, c’est la musique ! On ne<br />
peut rien faire là-contre ; c’est comme ça.<br />
www.c-drik.com<br />
C’drik<br />
Des lys<br />
Ghost L.A. /<br />
Willy Lugeon<br />
Nadja Hofmann
Musique<br />
Opee<br />
Si vous pensiez que le rap francophone était réservé aux banlieues de Paris, jetez plutôt une<br />
oreille à ce jeune rappeur suisse. Opee, alias Olivier Parachini, vient de Genève et est dans le<br />
circuit musical depuis dix ans. A son actif, il a déjà deux albums et il figure sur la compilation<br />
‘Frontières brisées’, dont le concept était de réunir les plus grands groupes de hip-hop suisses<br />
et français. Aujourd’hui, il sort ‘Demain c’est maintenant’, un troisième album plutôt réussi qui<br />
mêle habilement hip-hop et r’n’b. Il nous en dit un peu plus sur lui et sa musique.<br />
Peux-tu te présenter en deux mots ?<br />
Qui se cache derrière ces initiales, O.P. ?<br />
Olivier Parachini, auteur interprète de trente ans,<br />
italien et congolais, fan de soul music.<br />
Quel a été ton parcours musical ?<br />
Comment est-ce que tout a commencé<br />
pour toi ?<br />
Cela fait quinze ans que je suis dans la musique :<br />
j’ai commencé par la danse en 1988 avec mon<br />
groupe, Intime ; en 1997 je sors mon premier titre<br />
sur une compil’ parisienne, ‘Hostile’, et j’enchaîne<br />
les compil’s. Deux albums suivront, en passant par<br />
ma signature sur le label Secteur Ä.<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne un exemplaire du CD d’Opee ‘Demain c’est maintenant’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Fais du Bruit !<br />
4 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
Pour ce troisième album, ‘Demain c’est<br />
maintenant’, tu as quitté Secteur Ä, label<br />
français mythique dans le milieu du hip-hop,<br />
et créé ton propre label ; pourquoi ce choix ?<br />
Vu mon expérience en label major, j’ai cru plus<br />
audacieux de créer ma structure avec mon ami<br />
David Rolland, avec lequel nous désirons produire<br />
aussi d’autres artistes, et nous n’avions plus la<br />
pression des grosses boîtes de prod’.<br />
Qu’est-ce que cela a changé concrètement<br />
pour toi ?<br />
Ma liberté artistique et le développement de nos<br />
budgets, qui étaient dirigés auparavant.<br />
Comment s’est passé l’enregistrement de ce<br />
troisième album ?<br />
On a travaillé à l’ancienne dans de plus petits<br />
studios, mais avec la même envie que pour le<br />
premier album ; on a juste mis de côté les artifices,<br />
afin de revenir aux sources de notre art.<br />
Comment composes-tu tes morceaux ?<br />
J’essaie de capter l’émotion du moment et de me<br />
plonger dans le délire afin d’être le plus honnête<br />
possible avec moi-même et ce que je vis. Après ça<br />
va assez vite.<br />
Quels sont les artistes qui t’ont<br />
inspiré ?<br />
Barry White, pour sa grosse voix, ou<br />
sinon Nas et LL Cool J.<br />
En 1999, tu as eu le grand bonheur<br />
d’assurer la première partie<br />
d’Eminem ; quels souvenirs en<br />
gardes-tu ?<br />
Une rencontre formidable : un artiste à<br />
l’état pur, qui mouille son maillot, et des<br />
freestyles inoubliables avec lui.<br />
Comment se porte selon toi la scène rap en<br />
Suisse ?<br />
Mieux qu’avant : plein de groupes naissent, mais<br />
il reste encore du chemin avant d’avoir plus de<br />
projets qui tiennent la route en réalisation, et dans<br />
leur sincérité aussi.<br />
N’est-ce pas difficile pour un rappeur<br />
francophone de percer en Suisse, avec le<br />
voisin français juste à côté ?<br />
Non : j’en suis la preuve. J’avais signé sur le<br />
plus gros label de rap de France, donc tout est<br />
possible.<br />
Est-ce que le rap est attaché à un pays,<br />
ou est-ce qu’il touche à des problèmes<br />
internationaux ? Par exemple, on ne peut pas<br />
parler des banlieues de Suisse comme de<br />
celles qu’on trouve en France…<br />
Je ne pense pas, mais le rap reste quand même un<br />
message pour les minorités, donc on peut aborder<br />
des problèmes qui ne touchent pas forcément le<br />
pays où l’on habite.<br />
Quels sont tes projets pour l’avenir ?<br />
Une tournée de prévue ?<br />
La sortie de mon DVD, mon ‘black album’, ainsi<br />
que mon ‘best of’ pour Noël. Donc beaucoup de<br />
travail pour cette année…<br />
Opee sera prochainement à l’Undertown et au<br />
Palladium.<br />
www.opeemusic.com<br />
Katia Margraf<br />
Opee<br />
Demain<br />
c’est maintenant<br />
Urbanseed /<br />
Disques Office
Moonraisers : Do the Right Step !<br />
Déjà quinze ans de carrière pour ce groupe suisse reggae moonstyle qui sort son nouvel<br />
album, ‘Do the Right Step’. Connus bien au-delà de nos frontières, les Moonraisers reviennent<br />
d’une tournée, ‘Human Tour’, qui leur a permis de mieux définir encore leur musique et de nous<br />
présenter ce nouvel album de treize titres, dont une reprise du mythique ‘Hotel California’ des<br />
Eagles. Jaba, le chanteur et fondateur du groupe, répond à nos questions.<br />
D’abord, comment définiriez-vous votre<br />
musique pour ceux qui ne vous connaissent<br />
pas encore ?<br />
Nous faisons du reggae moonstyle : c’est une sorte<br />
de fusion de plusieurs influences diverses, dont le<br />
jazz, le rock, le funk et l’électro. Moonraisers est<br />
avant tout un concept et pas un groupe. Nous<br />
sommes deux musiciens présents depuis le début<br />
de ce projet et nous travaillons avec différents<br />
musiciens rencontrés en chemin et qui jouent dans<br />
d’autres groupes à côté, ce qui amène encore<br />
davantage de richesse à notre musique.<br />
Comment s’est déroulée la tournée ‘Human<br />
Tour’ en 2005, et qu’est-ce que cela vous a<br />
apporté ?<br />
Nous avons donné une cinquantaine de concerts<br />
aussi bien en Suisse qu’en Belgique ou en France.<br />
Cette tournée nous a permis de savoir ce qu’on<br />
voulait ou pas. Nous avons fait un break d’un an<br />
pour mieux nous concentrer sur ce nouvel album.<br />
Est-ce que vous arrivez à vivre de votre<br />
musique aujourd’hui, et est-ce que cela a été<br />
long pour y parvenir ?<br />
On vit pour la musique. En Suisse c’est très<br />
difficile de vivre de son art, mais j’y arrive en me<br />
diversifiant. J’ai créé une plateforme Internet,<br />
www.reggae.ch, pour promouvoir la scène reggae<br />
locale en mettant à disposition des groupes des<br />
ressources concrètes et notre expérience.<br />
Vous êtes dix musiciens dans le groupe ; estce<br />
que c’est facile de se déplacer toujours<br />
ensemble, ou est-ce que la formation est<br />
réduite pour certains lives ?<br />
Oui, nous avons une formation réduite, qui<br />
s’appelle Moonraiser Sound System. Il s’agit de<br />
performances avec un DJ, des percus et du chant.<br />
C’est pratique pour la promo à l’étranger. Mais la<br />
plupart de nos lives se passent en groupe : nous<br />
formons une super équipe et l’ambiance est très<br />
familiale.<br />
Qui compose et qui écrit les paroles dans<br />
votre groupe, et est-ce que c’est facile de<br />
répartir les rôles entre tous les musiciens ?<br />
J’ai co-composé la moitié de l’album ; d’autres<br />
titres ont été composés par Armando, le<br />
bassiste, qui est mon complice depuis le début<br />
de Moonraisers, sans oublier Pascal Brunkow,<br />
le producteur, qui participe aussi activement à la<br />
création. David Granite (Aloan, Feedback) a coécrit<br />
la moitié de l’album.<br />
Dans votre nouvel album, on trouve une<br />
reprise du mythique ‘Hotel California’, des<br />
Eagles ; pourquoi cette chanson et pas une<br />
autre ?<br />
Ce single est un véritable succès sur internet,<br />
avec 400’000 downloads, puisque nous<br />
sommes présents sur les principaux sites de<br />
téléchargement, comme iTunes ou eMusic. ‘Hotel<br />
California’ est aussi joué sur les stations de radio<br />
de plusieurs pays. Les paroles de cette chanson<br />
sont très métaphoriques : on entre dans un hôtel<br />
dont on ne peut pas sortir, comme ceux qui entrent<br />
dans un système dans lequel ils sont prisonniers.<br />
Nous avons changé le ‘je’ de la chanson en ‘il’.<br />
Nous avons aussi fait une version reggae de<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne un exemplaire du CD de Moonraisers ‘Do the Right Step’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Damp Music<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/musique<br />
‘Rise Up’, dont l’original était un titre house produit<br />
par le DJ Yves Larock.<br />
Etes-vous de ceux qui croient que le support<br />
numérique va disparaître, et que bientôt<br />
toute la musique ne s’achètera plus qu’en<br />
download ?<br />
C’est sûr que le téléchargement a plus d’avenir<br />
que le CD, qui pollue énormément, d’ailleurs, avec<br />
la fabrication et les transports. Je ne pense pas<br />
que ce support va complètement disparaître, mais<br />
devenir plus cher.<br />
Quel message voulez-vous faire passer dans<br />
vos chansons ?<br />
Je pense que le reggae ne signifie pas seulement<br />
la plage et le soleil. C’est sérieux : c’est un<br />
message de respect et de paix. Il ne faut pas<br />
oublier que cette musique est issue de l’esclavage<br />
en Jamaïque, une île où les esclaves étaient<br />
vendus aux Etats-Unis.<br />
Vous faites essentiellement du live. Estce<br />
qu’en studio vous gardez ce côté ‘band’,<br />
ou est-ce que vous travaillez d’une façon<br />
différente ?<br />
En studio, notre production est très réfléchie. Nous<br />
voulons que le résultat sonne très live, mais nous<br />
travaillons beaucoup les maquettes : nous faisons<br />
des programmations électro avant de passer aux<br />
sons acoustiques.<br />
A quoi attribuez-vous votre succès ?<br />
Au travail et à la continuité. Nous existons<br />
depuis quinze ans pour le public, mais la scène<br />
ne représente qu’un pourcent de notre travail.<br />
Derrière il ne faut pas oublier qu’il y a aussi<br />
l’organisation de concerts, la promotion, le site,<br />
les voyages, etc.<br />
Moonraisers sera en concert à la Coupole de<br />
Bienne le 27 octobre à 23h, à l’occasion du Swiss<br />
Reggae Festival.<br />
www.moonraisers.com<br />
Nadja Hofmann<br />
Moonraisers<br />
Do the Right Step<br />
Damp Music /<br />
Musikvertrieb<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 5
Musique<br />
Maury<br />
Nouveau venu sur la scène musicale helvétique, Maury a visé juste avec sa chanson ‘I Wanna<br />
Know’, qui a été sélectionnée pour le lancement de la Xbox 3. Son rock mélodieux, plutôt FM, a<br />
su conquérir le public. Gageons que son album ‘The Best Is Yet to Come’ saura faire de même.<br />
Rencontre lors de son passage à l’Arena.<br />
Comment est-ce que tu définirais Maury ?<br />
C’est le résultat de mon boulot. J’ai beaucoup<br />
travaillé pour des musiciens, en coulisse et comme<br />
‘songwriter’, mais j’avais toujours en tête mon<br />
projet, mon ‘baby’. A force d’écrire des chansons,<br />
d’envoyer des demos aux labels, aujourd’hui je<br />
peux partager ma musique.<br />
C’est ton premier groupe, ou tu as déjà eu<br />
d’autres formations ?<br />
J’ai beaucoup travaillé tout seul ; je n’ai jamais<br />
eu un groupe. Aujourd’hui avec la sortie du<br />
disque c’est génial de pouvoir jouer live avec les<br />
musiciens, qui sont aussi des copains. Je suis très<br />
content de travailler avec eux. Avant, Maury, c’était<br />
moi ; maintenant on est un ‘team’. Ils ne sont pas<br />
mes employés : on est devenu un groupe.<br />
Rose<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne un exemplaire d’un des CD ci-contre en envoyant un mail à :<br />
concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours est limité<br />
à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à EMI<br />
6 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
Au niveau des compositions, ça se passe<br />
comment ?<br />
J’ai mon petit studio : je prépare les mélodies,<br />
et après on travaille avec le groupe. Pour les<br />
textes, j’écris en anglais, et je les retravaille en<br />
collaboration avec quelqu’un à Londres.<br />
Tu as trouvé facilement un label ?<br />
C’est un dur chemin : il faut y croire. Je n’ai pas<br />
décidé tout d’un coup ; ça s’est fait lentement. Il<br />
faut beaucoup travailler, ne jamais renoncer, et<br />
accepter la critique.<br />
Votre style musical, comment le définirais-tu ?<br />
C’est du rock-pop. Sur les six premières chansons<br />
il y a beaucoup de guitares : je voulais une énergie<br />
On a pu voir Rose à Nyon et à Estavayer cet été, et on l’entend un peu partout sur les ondes.<br />
Sur ‘Rose’ (un pseudonyme : elle s’appelle Keren à la ville, mais ‘c’était déjà pris’), la jeune<br />
auteur-compositeur-interprète semble s’inscrire naturellement dans la (trop ?) proprette<br />
mouvance française actuelle. Mais sur scène le son est plus brut, mâtiné d’influences folk,<br />
jazz et blues, une voie qu’elle espère poursuivre en 2008 avec son second album.<br />
Malgré tes textes en français, tu te réclames<br />
de la musique américaine. Pourtant tu dis<br />
aussi que la meilleure étiquette que l’on<br />
puisse mettre sur ta musique est celle de<br />
‘chanson française’…<br />
Mais ça ne me semble pas du tout contradictoire !<br />
Je fais des chansons et mes textes sont en français,<br />
donc c’est de la chanson française ; du moins c’est<br />
comme ça que je conçois le sens de l’expression<br />
‘chanson française’. Pour moi, la chanson française<br />
ne se résume pas à Brel, Brassens, etc. Ça me<br />
semble une meilleure étiquette que ‘variété’ ou<br />
‘nouvelle scène française’.<br />
Avant la sortie de ton album, tu n’avais<br />
jamais fait de scène. Cet été, tu te retrouves<br />
dans les festivals. Ça n’a pas été trop brutal,<br />
comme évolution ?<br />
J’ai été signée grâce à un coup de chance, sur la<br />
base d’une seule chanson. J’étais très encadrée<br />
pour faire l’album, et ensuite je me suis retrouvée<br />
seule sur scène avec ma guitare. J’ai dû me faire à<br />
la scène très vite, et pas par la voie la plus facile…<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/musique<br />
rock. C’était aussi un vrai plaisir de combiner ça<br />
avec des éléments du monde électronique, avec<br />
des samples et des ‘sounds’ électros.<br />
Si tu avais une baguette magique, tu ferais<br />
quoi ?<br />
J’ai beaucoup travaillé ma musique chez moi et je<br />
n’ai pas vu grand-chose du monde, donc je pense<br />
que je ferais un grand voyage, ou bien j’irais dans<br />
le futur… Ça, ce serait bien !<br />
www.maury.name<br />
Rose<br />
Rose<br />
EMI<br />
Rosa Capelli<br />
Mais ensuite, grâce au succès de l’album, j’ai pu<br />
préparer une vraie tournée, choisir mes musiciens,<br />
reprendre l’arrangement des chansons avec eux,<br />
et maintenant ça se passe vraiment bien, du moins<br />
les bons soirs !<br />
Qu’est-ce qui fait un bon soir ?<br />
Je ne sais pas. Paléo était vraiment incroyable.<br />
Estavayer était plus décevant, et c’est vraiment<br />
dommage parce que c’était le dernier soir de notre<br />
tournée des festivals. On n’avait pas eu le temps<br />
de faire un vrai soundcheck, et on a fait ce qu’on<br />
pouvait sur scène… J’ai aussi joué près de Nice,<br />
dont je suis originaire, et on s’était dit que ça allait<br />
être grandiose, et finalement c’était plutôt un soir<br />
sans. Mais on a encore une tournée des clubs cet<br />
automne, et on est quand même pressés de se<br />
retrouver sur scène !<br />
Rose sera notamment à Bellegarde le 16 novembre<br />
prochain.<br />
www.rose-lesite.fr<br />
nbs<br />
Maury<br />
The Best<br />
is Yet to Come<br />
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Musique<br />
H.F. Thiéfaine<br />
Après le succès de son dernier album studio, l’excellent ‘Scandale mélancolique’, Hubert-Félix<br />
Thiéfaine sort cette année un live très réussi, son meilleur depuis longtemps.<br />
Cette dernière tournée a été très rock.<br />
Pourtant, ‘Scandale mélancolique’ avait été<br />
précédé de dates en solo…<br />
La tournée en solitaire était anecdotique, en<br />
quelque sorte. On voyait depuis pas mal de temps<br />
sur Internet des gens qui réclamaient une tournée<br />
‘acoustique’ de Thiéfaine. Moi, ça ne me disait<br />
rien, cette mode du ‘unplugged’… Mais j’ai choisi<br />
de participer à la Fête de l’Espoir, à Genève, alors<br />
que je n’étais plus en tournée. Je n’avais pas de<br />
8 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
groupe, alors j’ai dû jouer quinze minutes tout seul<br />
sur scène. Un promoteur qui était là m’a demandé<br />
de refaire la même chose pour un festival en<br />
France, mais il voulait une demi-heure. Finalement,<br />
j’ai travaillé un set complet pour quelques dates, et<br />
la tournée s’est construite au fur et à mesure après<br />
ça. Ça m’a permis de jouer avec mes guitares<br />
préférées, des vieilles Gibson, des Martin… Et on<br />
a pas mal développé le côté visuel, le jeu de scène.<br />
Ça m’a aussi permis de ne pas complètement<br />
disparaître pendant qu’on préparait les chansons<br />
pour l’album, ce qui a pris pas mal de temps. Mais<br />
on l’a enregistré juste après les dates acoustiques<br />
et je voulais dès le départ un son très rock, parce<br />
qu’au fond c’est toujours comme ça que je pense<br />
ma musique.<br />
Pourtant, vos débuts étaient acoustiques,<br />
avec le groupe Machin.<br />
C’était un mariage contre nature : moi, je voulais<br />
être Mick Jagger… On a travaillé ensemble parce<br />
que j’avais besoin d’un groupe et qu’ils n’avaient<br />
pas assez d’engagements de leur côté. Ça a duré<br />
quelques années, mais dès que ça a été possible<br />
je suis passé sans regret à un son plus électrique,<br />
avec Claude Mairet.<br />
C’est le rock qui vous a amené à la musique ?<br />
Pas la chanson française, les textes ?<br />
C’est venu après. On parle souvent de mes textes,<br />
mais au tout début je voulais juste monter sur<br />
scène, chanter, faire du show. J’aurais pu faire<br />
des reprises, interpréter des chansons écrites<br />
pour moi par d’autres, comme Johnny… Mais<br />
on ne s’intéressait pas à moi. Je me suis mis à<br />
écrire des chansons pour avoir quelque chose à<br />
chanter, finalement. Je l’ai fait en français, et c’est<br />
comme ça que je me suis intéressé à Ferré, puis à<br />
Rimbaud, à la poésie, à l’écriture de textes.<br />
Vos textes sont très structurés. Vous utilisez<br />
beaucoup l’alexandrin, notamment, comme<br />
dans ‘Lorelei Sébasto Cha’.<br />
En fait, ‘Lorelei’ a été écrit pour coller à une<br />
musique que j’avais composée, un blues. C’est<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne un exemplaire du DVD ou du double-CD de H.F. Thiéfaine ‘Scandale mélancolique Tour’<br />
en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours<br />
est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Sony BMG<br />
Photos : © <strong>2007</strong> Frank Loriou – Sony BMG<br />
ça qui lui a donné sa structure. Claude Mairet<br />
a écouté la chanson, et il a trouvé que le texte<br />
n’était pas assez mis en valeur par le rythme. Il a<br />
composé une autre musique, cette sorte de chacha,<br />
et j’ai changé le titre. De ‘Lorelei Sébasto<br />
Blues’, c’est passé à ‘Lorelei Sébasto Cha’.<br />
Sur le dernier album, vous avez confié la<br />
composition de chaque titre à un compositeur<br />
différent.<br />
C’est ça qui a pris pas mal de temps… Il y avait<br />
eu un disque de reprises de mes chansons, ‘Les<br />
fils du coupeur de joints’, et ça m’avait beaucoup<br />
touché. Après trente ans à faire des disques,<br />
quand tu réalises que ce que tu fais a inspiré<br />
d’autres musiciens, plus jeunes, avec lesquels<br />
tu peux te retrouver, c’est une belle récompense.<br />
C’est pour ça que j’ai voulu travailler avec des<br />
gens comme ça.<br />
Au Zénith, le concert qui se retrouve sur le live,<br />
Tryo et Didier Wampas l’ont rejoint sur scène pour<br />
‘La fille du coupeur de joints’.<br />
www.thiefaine.com<br />
H.F. Thiéfaine<br />
Scandale<br />
mélancolique Tour<br />
RCA / Sony BMG<br />
nbs
Axelle Red<br />
Axelle Red sera à Bassecourt, dans le Jura, le 3 octobre prochain avec ‘Le tour de mon jardin<br />
secret’, un spectacle tout en simplicité et en sensibilité, à l’image de son dernier album,<br />
l’excellent ‘Jardin secret’. Ceux qui, comme nous, étaient présents lors de son dernier passage<br />
à Lausanne ne rateront sûrement pas cette occasion de la revoir. Et les autres en profiteront<br />
pour combler une regrettable lacune !<br />
‘Jardin secret’ renoue avec le style pop-soul<br />
très épuré dont tu t’étais éloignée depuis<br />
ton premier album. Pourquoi ce retour aux<br />
sources ?<br />
En fait ça n’est pas une décision réfléchie. Pour<br />
l’album, je pensais que les morceaux que j’allais<br />
enregistrer en ‘live’ à Memphis, avec un groupe<br />
réduit, seraient ensuite retravaillés en numérique.<br />
Mais par la suite, en réécoutant ce qu’on avait<br />
fait avec les musiciens, je me suis dit qu’il ne<br />
fallait surtout pas y toucher, que c’était le son<br />
idéal pour ces chansons. J’avais déjà utilisé cette<br />
approche pour les nouveaux enregistrements<br />
qui complétaient mon ‘best of’, ‘French Soul’, et<br />
aujourd’hui je me dis que c’est comme ça que j’ai<br />
envie de travailler à l’avenir.<br />
Tryo<br />
Voilà douze ans que Tryo existe et persiste…<br />
Quelques regrets ?<br />
Les débuts n’étaient pas faciles : nous avons fait<br />
quelques concerts dans la rue. Notre grande peur,<br />
au début, c’était que l’on fasse un tube, par exemple<br />
avec ‘L’hymne de nos campagnes’, et qu’après on<br />
sombre dans l’oubli, comme beaucoup d’artistes…<br />
D’ailleurs, notre première tournée, nous l’avions<br />
intitulée ‘Fuck Single Tour’. On a toujours voulu<br />
éviter de faire de la musique commerciale.<br />
Après douze ans et trois CD, votre musique<br />
va-t-elle changer ?<br />
Chaque album est dans un certain état d’esprit :<br />
nous chantons à chaque fois les choses qui<br />
nous tiennent à cœur. Un changement dans<br />
notre musique ? Oui et non. Suite à diverses<br />
rencontres et divers voyages, il y aura de nouveaux<br />
Même au niveau des textes, cet album semble<br />
plus direct, plus simple, surtout après le très<br />
noir ‘Face A/Face B’.<br />
Pourtant ça reste un album engagé, mais<br />
différemment : parler du quotidien, défendre la<br />
valeur des choses simples, c’est s’attaquer à de<br />
vrais problèmes, mais par un côté plus évident,<br />
celui par lequel on peut tous faire quelque chose.<br />
Paradoxalement, ce style de chanson soul<br />
très direct n’est pas très éloigné de Joss<br />
Stone ou de Norah Jones. Il est plus en vogue<br />
aujourd’hui qu’il ne l’était à l’époque…<br />
C’est vrai. On était très en avance sur notre temps,<br />
en fait (rires) ! J’ai toujours écouté ce style de<br />
Voilà douze ans que Tryo existe. Ils nous ont fait le plaisir de revenir au Paléo pour clore<br />
leur tournée de treize dates. Un concert magique, qui ne déçoit pas… En exclusivité, ils nous<br />
offrent même deux nouveaux morceaux, qui figureront sur leur nouveau CD, prévu pour 2008.<br />
Voici quelques informations, regrets et souvenirs livrés par le groupe avant le concert.<br />
instruments. En fait, nous sommes assez ouverts<br />
pour ce qui est des instruments : l’important, c’est<br />
que la musique porte nos textes. Il y aura même<br />
de l’accordéon…<br />
Quels seront les thèmes du nouvel album ?<br />
On parlera toujours des sujets qui nous tiennent à<br />
cœur : de nos colères, de l’écologie, du quotidien<br />
de la France… D’autant plus qu’avec l’autre au<br />
pouvoir il va y avoir de quoi faire (rires). Mais<br />
aussi : d’amour, de tendresse, etc. En fait, on est<br />
un peu de l’école Renaud, Brel et Brassens.<br />
Le pouvoir que vous avez acquis vous fait-il<br />
peur ?<br />
On essaie de faire attention à ce que l’on véhicule,<br />
tout en se permettant de tisser des liens entre<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne deux billets pour le concert d’Axelle Red à Bassecourt ou un exemplaire du DVD de Tryo<br />
‘Tryo fête ses dix ans… Le Spectacle’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à ID Folies Sàrl et Sony-BMG<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/musique<br />
musique soul très ‘live’, très dépouillé, qui remonte<br />
aux années 1960 et 1970. C’est une des raisons<br />
pour lesquelles mes débuts ont été difficiles : je<br />
tenais à imposer cette approche musicale, mais<br />
on ne voulait pas me faire confiance. En plus,<br />
je voulais le faire en français, ce qui paraissait<br />
impensable pour beaucoup de monde. Mais, de<br />
pouvoir en arriver aujourd’hui à ‘Jardin secret’,<br />
c’est la preuve que tout reste possible !<br />
www.axelle-red.com<br />
© 2006 Melodie McDaniel – EMI<br />
nbs<br />
certaines multinationales et des événements, mais<br />
toujours en étant militants dans la légèreté et non<br />
leader d’opinions. Le but n’est pas de devenir une<br />
secte. Chaque gamme d’âge prend ce qui lui plaît<br />
dans nos textes…<br />
www.tryo.com<br />
Aude Zamofing-Monnat<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 9
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MIKA<br />
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DREAM THEATER<br />
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ROMANCE<br />
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APOCALYPTICA<br />
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THE FRAY<br />
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PORCUPINE TREE<br />
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DIE FANTASTISCHEN<br />
VIER + SPECIAL GUEST<br />
THE CAT EMPIRE<br />
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AIR<br />
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BLACK REBEL<br />
MOTORCYCLE CLUB<br />
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DIE ÄRZTE<br />
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MACHINE HEAD<br />
TRIVIIUM, DRAGONFORCE, ARCH<br />
ENEMY, SHADOWS FALL<br />
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SO. 14. OCTOBER <strong>2007</strong><br />
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SO. 04. NOVEMBER <strong>2007</strong><br />
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MO. 12. NOVEMBER <strong>2007</strong><br />
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WE. 14. NOVEMBER <strong>2007</strong><br />
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FR. 16. NOVEMBER <strong>2007</strong><br />
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TU. 27. NOVEMBER <strong>2007</strong><br />
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TH. 29. NOVEMBER <strong>2007</strong><br />
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Musique<br />
Beastie Boys The Mix Up<br />
EMI<br />
Le nouvel album des Beastie<br />
Boys a la particularité<br />
d’être entièrement musical,<br />
comme la compilation ‘The<br />
In Sound from Way Out!’,<br />
sortie en 1996 et reprenant<br />
les pauses instrumentales de ‘Check Your Head’<br />
et ‘Ill Communication’. On reste dans le même<br />
registre. Ça sonne comme une jam entre musiciens,<br />
avec Alfredo Ortiz aux percussions et Money<br />
Mark au clavier, Adrock à la guitare avec sa<br />
pédale wah-wah, MCA à la basse et Mike D à la<br />
Björk Volta<br />
Universal Music<br />
Ces dernières années,<br />
l’extravagante<br />
Islandaise avait radicalisé<br />
sa musique<br />
avec des disques<br />
e x p é r i m e n t a u x<br />
(‘Medúlla’, ‘Drawing<br />
Restraint 9’), mais<br />
ce nouvel album marque un retour à un son plus<br />
accessible. Néanmoins, Björk, toujours intrépide,<br />
enrichit sa palette sonore grâce à l’utilisation de<br />
cuivres, d’instruments orientaux et les beats de<br />
Timbaland. Pas vraiment plus rythmé que ses pré-<br />
Dress Misunderstanding<br />
Disques Office<br />
C’est en 2005 que les<br />
Lausannois Brigitte et<br />
Laurent se mettent à<br />
écrire et composer ensemble.<br />
Après quelques<br />
démos, ils décident<br />
de fonder le groupe et<br />
d’enregistrer un album. Plutôt orientées pop rock<br />
mais avec des touches de soul, de blues, de funk<br />
ou de jazz, les influences sont multiples, allant<br />
de Coldplay à Seal, en passant par Morcheeba<br />
ou Radiohead. Le résultat de ce métissage est<br />
batterie. Une multitude de petits sons ponctuent<br />
les musiques en renforçant à merveille les ambiances<br />
parfois hypnotiques. Avec une acoustique des<br />
années 70, cet opus se situe à l’opposé du dernier,<br />
‘To the 5 Boroughs’, aux samples numériques. Le<br />
trio avance sans se soucier des attentes du public<br />
mais en se fiant à son feeling, et c’est peut-être là<br />
l’un des secrets de sa longévité.<br />
www.beastieboys.com<br />
Christophe Guillaud<br />
cédents opus, ‘Volta’ contient des moments forts,<br />
comme ‘Innoncence’, ‘Earth Intruders’, le magnifique<br />
‘Wanderlust’ ou encore les sublimes harmonies<br />
vocales de ‘The Dull Flame Of Desire’ (chanté avec<br />
le leader d’Antony and the Johnsons). Mais malgré<br />
tout, l’ablum se révèle assez inégal à cause<br />
de nombreux titres plutôt languissants ou encore<br />
une tentative punk pas vraiment convaincante sur<br />
‘Declare Independance’.<br />
www.bjork.com<br />
CG<br />
‘Misunderstanding’, onze titres accrocheurs, dont<br />
une reprise de Cat Stevens, de bonne facture qui<br />
démontrent un talent certain pour la composition.<br />
Sur des textes en anglais, la voix de Brigitte est<br />
profonde et envoûtante et l’ambiance générale est<br />
plutôt planante avec tout de même des guitares<br />
bien présentes et une section rythmique marquée.<br />
Un premier album très prometteur, donc.<br />
www.dressmusic.ch<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne un exemplaire des albums ci-dessous en envoyant un mail à :<br />
concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq<br />
par abonné pour ce numéro. Merci à Warner Music et Universal<br />
Björk<br />
Volta<br />
Universal Music<br />
The Doors<br />
Live In Boston<br />
Rhino / Warner<br />
Katia Margraf<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/musique<br />
The Coral Roots & Echoes<br />
Sony BMG<br />
On savait les Anglais<br />
productifs, mais on a de<br />
la peine à se souvenir du<br />
nombre d’albums qu’a<br />
sortis The Coral. Et on a<br />
encore plus à se souvenir<br />
de la sortie du dernier : six mois, une année, deux<br />
ans ? Bref, c’est comme le pain frais à la Migros,<br />
il y en a en permanence ! Et c’est tant mieux !<br />
Plus triste peut-être que ses prédécesseurs, les<br />
British ne perdent en rien leur énérgie. On aime<br />
le revival 60’s et la voix entraînante du chanteur,<br />
le son de la caisse claire qui sonne comme une<br />
invitation à taper dans les mains. On aime le<br />
fait de pouvoir facilement s’imaginer danser<br />
avec une fille blonde dans une robe à pois et qui<br />
s’appellerait Jacqueline. On aime moins le fait qu’il<br />
va falloir encore sortir son porte-monnaie pour se<br />
le procurer. Mais ne dit-on pas que quand on aime<br />
on ne compte pas ?<br />
www.thecoral.co.uk<br />
The Doors Live In Boston<br />
Rhino / Warner<br />
Gaëtan<br />
Clown grotesque exhibant<br />
son ivrognerie<br />
et sa virilité devant<br />
un parterre de<br />
jeunes étudiantes ;<br />
génie ombrageux et<br />
maudit à mi-chemin<br />
entre Rimbaud et Huxley. Que l’on apprécie ou non<br />
l’homme, force est de reconnaître que Morrison<br />
avait un talent certain pour repousser les limites de<br />
la scène et inviter son public et ses musiciens à le<br />
suivre de ‘l’autre côté.’ C’est dire que l’on attendait<br />
beaucoup de ce triple live enregistré le même soir.<br />
Manzarek, Krieger et Densmore, fidèles à leurs habitudes,<br />
sont impériaux. On ne peut pas en dire de<br />
même du chanteur. Morrison cabotine, massacre<br />
ses mélodies, beugle mal à propos et se vautre<br />
dans un discours démagogique dont même Lennon<br />
ou Bono ne voudrait pas. Jim apparaît bien là tel<br />
que le voyaient ses détracteurs : complètement bidon.<br />
www.thedoors.com<br />
Thomas Bourquin<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 2
Musique<br />
Candy Dulfer Candy Store<br />
Heads Up / Musikvertrieb<br />
La saxophoniste néerlandaise<br />
Candy Dulfer est<br />
surtout connue pour avoir<br />
accompagné à plusieurs<br />
reprises Prince, Dave<br />
Stewart (notamment sur<br />
le célèbre instrumental<br />
‘Lily Was Here’), Van Morrison, etc. Elle termine<br />
d’ailleurs actuellement une série d’émissions<br />
télévisées dans laquelle elle nous parlera de ses<br />
rencontres musicales et interviewera tous ces<br />
artistes. Mais elle a tout de même trouvé le temps,<br />
Deep Metal Mechanic Spyware<br />
Autoproduction<br />
Après avoir posé les bases<br />
d’un style articulé autour<br />
de beats synthétiques, de<br />
samples et de guitares saturées,<br />
le collectif romand<br />
sortit un premier long<br />
format prometteur intitulé<br />
‘System Failure’. Trois ans plus tard, ils commirent<br />
une splendide seconde plaque mature qui fit l’unanimité<br />
auprès des professionnels. Le duo revient<br />
aujourd’hui avec une production dans la droite ligne<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne un exemplaire des albums ci-dessous en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro.<br />
Merci à Soul Koffi et Phonag<br />
Soul Koffi<br />
After Tears<br />
Universal<br />
22 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
au cours de ces deux dernières années, d’enregistrer<br />
un nouvel album avec son groupe. Son premier<br />
disque pour un label indépendant, ‘Candy Store’<br />
est plus varié et plus personnel que ses prédécesseurs,<br />
avec un son moins ‘propret’ et plus direct.<br />
Mais c’est toujours le funk qui est à la base des<br />
rythmiques, et le saxophone reste aussi mélodieux<br />
et subtil que par le passé !<br />
www.candydulfer.nl<br />
nbs<br />
de l’excellent ‘Urban Guerilla’ qui devrait rapidement<br />
mettre tout le monde d’accord. Articulé autour de<br />
structures flirtant avec le hardstyle techno appuyées<br />
par des riffs tranchants, qui passent parfois le relais<br />
à des lignes plus acoustiques, ce nouvel opus<br />
fédérateur va faire des heureux avec des brûlots tels<br />
que ‘State Of Dismay’ et ‘Digital Frontline’. Du tout<br />
grand art !<br />
www.deepmetalmechanic.com<br />
François Silvant Best of… Une fois les dames… Une fois les messieurs<br />
Disques Office<br />
14 juin <strong>2007</strong>. François<br />
Silvant, l’un des comiques<br />
les plus populaires<br />
de Suisse romande (le<br />
plus attachant aussi),<br />
décède au CHUV des<br />
suites d’un cancer du<br />
poumon. L’émotion est vive. Il faut dire que l’homme<br />
a su imposer au fil des années quelques personnages<br />
fort attachants dont l’inénarrable Mme Pahud<br />
(sorte de Marie-Thérèse Porchet avant la lettre).<br />
Plus connu du grand public pour son émission<br />
Christian Hamm<br />
humoristique Le petit Silvant illustré qui ne rendait<br />
pas justice à son immense talent, le comédien<br />
a surtout été l’auteur de bons nombres de sketches<br />
irrésistibles de drôlerie. Et cela tombe bien,<br />
une très bonne compilation de ses plus grands<br />
moments sur scène est enfin disponible sur CD.<br />
Jésus est avec vous ! Vos plantes vertes sont<br />
magnifiques !<br />
www.silvant.ch<br />
Loreena McKennitt<br />
Nights from Alhambra<br />
Phonag<br />
Thomas Bourquin<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/musique<br />
Loreena McKennitt<br />
Nights From the Alambra<br />
SPV / Phonag<br />
<strong>Tout</strong> le monde ne<br />
connaît sûrement<br />
pas l’Alhambra.<br />
Véritable trésor architectural,<br />
ce palais<br />
de Grenade a<br />
servi de résidence<br />
à Charles Quint au<br />
seizième siècle. Il est rare que les lieux servent de<br />
salle de concert, mais y inviter Loreena McKennitt<br />
est une occasion trop belle de leur rendre visite<br />
en les faisant vibrer de sa musique. C’est à ciel<br />
ouvert que se produisit la diva l’année passée, y<br />
interprétant autant ses anciens titres que, pour<br />
la première fois, ceux de son album ‘An Ancient<br />
Muse’. Pour un soir, les airs irlandais se sont mélangés<br />
aux mélodies plus orientales. Ce premier<br />
concert filmé de la Canadienne est agrémenté<br />
pour l’occasion de deux CD bonus, permettant de<br />
profiter de ce moment magique dans un contexte<br />
peut-être plus commun…<br />
www.quinlandroad.com<br />
Soul Koffi<br />
After tears<br />
Soul Funky Mix<br />
Vincent Gerber<br />
DJ au Vinyl Club de<br />
Lausanne, Soul<br />
Koffi voue un véritable<br />
culte à James<br />
Brown et son orchestre<br />
les ‘JB’s’.<br />
Ce CD regroupe une<br />
soigneuse sélection<br />
de la scène soul funk du début des seventies mixée<br />
par les doigts agiles de Mr Soul Koffi. On a donc tout<br />
le gratin sans pour autant tomber dans une énième<br />
compilation facilement trouvable. Au contraire,<br />
la recherche des titres, le mélange de morceaux<br />
phares et des raretés font de ce CD un incontournable.<br />
On retrouvera donc les ambiances typiques<br />
des soirées ‘Ready Or Not’ avec ses invités tels que<br />
James Brown, Maceo Parker, Roy Ayers, Curtis<br />
Mayfield, Marvin Gaye et bien d’autres pointures. En<br />
prime, quelques apparitions de soli de saxo effectués<br />
avec talent par notre hôte. Un album qui nous<br />
tirera des larmes de plaisir uniquement !<br />
www.myspace.com/soulkoffi<br />
Rachid Guettary
Plus d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />
Festival <strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong> <strong>2007</strong><br />
Voici un festival qui tient une place particulière à Genève et dans toute la Suisse, un véritable<br />
maelström d’images qui se tiendra cette année du 29 octobre au 4 novembre <strong>2007</strong>. Orchestrer<br />
la rencontre entre cinéma, télévisions, nouveaux écrans (comme le natel ou internet) sous<br />
le dénominateur commun de la qualité est en effet une gageure. Un défi dont Léo Kaneman,<br />
directeur artistique de <strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong>, va nous parler.<br />
Cette année le festival accentue sa<br />
spécificité, en s’orientant encore davantage<br />
vers la diversité des ‘écrans’. Est-ce une<br />
volonté de s’adapter à l’évolution des formats<br />
audiovisuels actuels ?<br />
Il s’agit de mettre en avant la qualité artistique<br />
des œuvres quel que soit le support. En effet,<br />
de nouveaux formats, plébiscités par les<br />
nouvelles générations, surgissent dans la culture<br />
audiovisuelle. Notre festival, toujours pionnier<br />
en matière de création audiovisuelle, a d’ailleurs<br />
ajouté deux programmes à cette treizième édition<br />
afin d’inclure les films sur téléphones mobiles et<br />
les films produits et diffusés sur Internet.<br />
Il y a de nombreux festivals audiovisuels<br />
en Suisse et en Europe, qu’est-ce qui fait la<br />
spécificité de <strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong> ?<br />
<strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong> a toujours défendu l’idée que<br />
le talent ne se divise pas. C’est pourquoi dès le<br />
début nous avons mis en avant le film de télévision,<br />
méprisé par le microcosme cinématographique.<br />
A l’époque nous avions constaté que de grands<br />
cinéastes réalisaient des films pour la télévision.<br />
C’était le cas de Spielberg avec ‘Duel’ et de<br />
Stephen Frears avec ‘The Snapper’. Depuis, il y<br />
a eu ‘Marius et Jeannette’ de Robert Guédiguian<br />
et ‘Les épaules solides’ d’Ursula Meier, cinéastes<br />
suisses tous les deux primés à <strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong><br />
<strong>Ecran</strong>. Nous avions fait œuvre de pionnier, et<br />
depuis personne ne conteste sérieusement que la<br />
frontière entre film de télévision et film de cinéma<br />
est absurde, comme le prouve le succès de ‘Lady<br />
Chatterley’, distribué en salle.<br />
Quels sont les évènements marquants de<br />
cette édition <strong>2007</strong> ?<br />
Bien entendu les compétitions internationales<br />
de fiction et de séries internationales qui restent<br />
les fleurons du Festival, mais nous proposons<br />
également deux programmes novateurs : WEB<br />
2.0, un colloque sur les nouvelles créations<br />
audiovisuelles et une sélection de films<br />
autoproduits et diffusés sur Internet ainsi que<br />
<strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> Mobile, un concours inédit de films<br />
pour téléphonie mobile.<br />
Comment organisez-vous la sélection des<br />
films sur les ‘autres’ écrans (par exemple<br />
sur téléphone portable) ? Ce doit être un peu<br />
différent des films pour la télévision ou le<br />
cinéma…<br />
En partenariat avec Freestudios et Base-Court,<br />
<strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong> inaugure cette année <strong>Cinéma</strong><br />
<strong>Tout</strong> Mobile, un concours international inédit<br />
de films pour téléphonie mobile qui présente en<br />
compétition des films produits pour la téléphonie<br />
mobile reflétant la création contemporaine tout<br />
en mettant en avant les nouvelles technologies.<br />
Concrètement, les participants peuvent inscrire<br />
leurs films en les téléchargeant sur le site Internet<br />
de <strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> Mobile. Le comité de sélection en<br />
choisira au maximum 50 qui seront mis en ligne<br />
pour un vote public via Internet. Les 15 meilleurs<br />
selon les votes des internautes seront présentés le<br />
2 novembre <strong>2007</strong> pour la grande finale au cinéma<br />
Pathé Rialto Cornavin à Genève. Le public présent<br />
élira son film préféré. Un prix du public ainsi qu’un<br />
prix du jury récompenseront cette compétition.<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagnez des invitations pour ce festival en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci au comité d’organisation du <strong>Cinéma</strong> tout <strong>Ecran</strong><br />
<strong>Cinéma</strong><br />
La série télé est un genre qui marche fort en<br />
ce moment, pensez-vous pouvoir capitaliser<br />
sur ce succès avec votre section du festival<br />
qui y est consacrée ?<br />
Oui c’est un programme qui a de plus en plus de<br />
succès. Avec la compétition des séries, à l’affiche<br />
depuis dix ans, <strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong> affirme sa<br />
modernité et dresse le panorama étonnant d’une<br />
production en pleine expansion. Ceux qui naguère<br />
osaient à peine confesser leur intérêt clament<br />
aujourd’hui haut et fort les qualités créatives et les<br />
possibilités scénaristiques de ce format particulier,<br />
qui permet à la télévision de ‘s’autonomiser’<br />
comme média avec des qualités spécifiques.<br />
Parlez nous un peu du Programme Jeunes,<br />
une initiative salutaire en ces temps<br />
d’overdose visuelle…<br />
Nous collaborons étroitement<br />
avec les écoles :<br />
chaque jour des séances<br />
leur sont proposées avec<br />
des films de la compétition<br />
internationale en présence<br />
du cinéaste. Cela permet<br />
un échange instructif et jubilatoire<br />
avec le créateur.<br />
Pour les enfants, nous collaborons<br />
avec la Lanterne<br />
Magique qui a pour objectif<br />
d’éduquer les enfants à<br />
l’image. Nous proposons<br />
plusieurs films précédés à<br />
chaque fois par l’interven-<br />
© Miguel Bueno<br />
tion d’un animateur. En nouveauté cette année, un<br />
programme de séries en accord avec le concept<br />
du Festival leur sera présenté.<br />
Vos souhaits pour cette édition <strong>2007</strong> ?<br />
Notre devise est la qualité pour le plus grand<br />
nombre. Nous souhaitons faire partager à un<br />
public le plus large possible notre passion pour la<br />
création audiovisuelle.<br />
www.cinema-tout-ecran.ch<br />
Yamine Guettari<br />
Invitations<br />
<strong>Cinéma</strong><br />
<strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong><br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 23
<strong>Cinéma</strong><br />
Cecilia Peck : en tournée avec<br />
les Dixie Chicks dans ‘Shut Up and Sing’<br />
Les Dixie Chicks, trio féminin de musique country, superstars aux Etats-Unis, ont déclenché<br />
une tempête inattendue lorsqu’à un concert à Londres en 2003, la chanteuse Natalie émet<br />
une critique sur la guerre en Irak lancée par le gouvernement Bush. Une immense polémique<br />
orchestrée par les néo-conservateurs cloue au pilori les chanteuses qui ont osé exercer leur<br />
droit de libre expression. Cecilia Peck et sa compère Barbara Kopple ont alors proposé aux<br />
Chicks de les suivre dans cette épreuve pour immortaliser leur combat, qui va les faire mûrir<br />
comme personnes et artistes.<br />
@ Elite Film AG<br />
Comment le projet a débuté ? Filmiez-vous<br />
déjà en tournée ? Qui a pris contact avec les<br />
Dixie Chicks ?<br />
J’ai travaillé il y a longtemps avec Adrian Pasdar,<br />
qui a épousé Natalie Maines, alors on les<br />
connaissait et on était fans. On souhaitait faire un<br />
film sur leur tournée 2003, l’année où elles avaient<br />
triomphé aux Grammy Awards et qui les a vu arriver<br />
au sommet des ventes des groupes de filles de<br />
toute l’histoire, pour voir ce qui les avait propulsées<br />
au rang de superstars et qui elles étaient vraiment.<br />
Mais elles ne voulaient pas faire ce documentaire,<br />
elles pensaient qu’elles n’étaient pas assez<br />
intéressantes (rires). En plus il y avait déjà une<br />
équipe de tournage qui filmait des petits clips<br />
pour leur site web et ça aurait fait une équipe en<br />
trop. Donc elles sont parties en tournée et dès leur<br />
premier show, Natalie fait son fameux commentaire<br />
sur la guerre en Irak. Quand on a vu les gros titres<br />
que ça a fait et qu’on les appelait traîtres et qu’on<br />
organisait des autodafés de leurs CDs, on les a<br />
appelés de suite : il fallait qu’on vienne filmer ce qui<br />
leur arrivait ! Cela leur a pris du temps pour réaliser<br />
qu’elles avaient créé une ‘histoire’ car elles étaient<br />
en plein milieu, mais finalement elles ont accepté<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagnez des invitations pour ‘Shut Up And Sing’ en envoyant un mail à :<br />
concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Ascot Elite Entertainment<br />
24 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
et nous ont donné le film de ce fameux concert.<br />
C’était la première fois que quelqu’un voyait ce que<br />
Natalie avait vraiment dit.<br />
Qu’est ce que ça faisait d’être pris dans cette<br />
tourmente ?<br />
C’était un moment effrayant qui a culminé en<br />
menace pour leurs vies : Natalie a reçu une<br />
lettre de quelqu’un qui a menacé de l’abattre<br />
lors du concert de Dallas. Et tout le monde dans<br />
le pays savait que l’industrie de la country leur<br />
avait tourné le dos instantanément et elles se<br />
sont senties très seules : pas de soutien de leur<br />
industrie, attaquées par les médias, bannies des<br />
radios… C’était terrifiant et un véritable réveil sur<br />
ce qui arrive quand on parle avec son cœur en<br />
critiquant le gouvernement, comme le châtiment<br />
peut être sévère.<br />
Comment c’était d’assister à leur processus<br />
créatif ? Pas seulement avec le contexte,<br />
mais avec son influence sur l’écriture du<br />
nouvel album ?<br />
C’est devenu pour nous une des parties les plus<br />
personnelles du film en tant que réalisatrices, car<br />
on les a vues transformer cette expérience en art<br />
et gagner cinq Grammys avec ‘Taking The Long<br />
Way’. <strong>Tout</strong>e cette épreuve les a conduites à piocher<br />
profondément en elles créativement, en écrivant<br />
ces chansons avec des paroles très intenses et<br />
personnelles, qui ne sont pas toutes sur la politique<br />
et ce qu’elles ont traversé, loin de là.<br />
Les parties les plus intéressantes furent de<br />
les voir vivre leur vie au milieu de ce chaos…<br />
Ce sont des mères, des artistes, elles sont<br />
au milieu d’une polémique politique mais leur<br />
principale préoccupation c’est leur famille et leurs<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />
enfants, et faire de la musique. Comme Natalie<br />
le dit, ‘nous ne voulons pas que notre héritage<br />
soit cette déclaration politique.’ Elles veulent que<br />
cela soit leur musique. Donc nous nous sentions<br />
presque obligées d’apprendre à connaître ces<br />
femmes et leur courage.<br />
Avec l’avènement de créateur de<br />
documentaires comme Morgan Spurlock ou<br />
Michael Moore, le narrateur devient central.<br />
Mais l’une des choses les plus remarquables<br />
est comme vous n’êtes pas envahissantes<br />
dans votre film. Pourquoi ce parti pris ?<br />
Barbara et moi admirons Moore<br />
et Spurlock, mais ce n’est juste<br />
pas le genre de films que nous<br />
faisons. Nous préférons aller en<br />
profondeur dans les personnages<br />
et leurs histoires et révéler<br />
leurs motivations profondes.<br />
Nous n’avons jamais senti le<br />
besoin de nous insérer dans<br />
l’histoire, ce qui ne veut pas<br />
dire que cette façon de faire est<br />
mauvaise. Nous nous sentons<br />
Cecilia Peck<br />
juste tellement passionnées par les gens dans nos<br />
films qu’on ne ressent pas le besoin d’y être.<br />
Votre vision de votre travail a-t-elle été<br />
affectée par l’omniprésente ‘télé réalité’ ?<br />
Trouvez-vous que les gens sont plus cyniques<br />
dans leur vision des documentaires ?<br />
Le public sera toujours intéressé par des histoires<br />
vraies, mais on ne peut pas comparer la ‘télé réalité’<br />
et le documentaire. Peut-être que ça aura un impact<br />
positif finalement. Les gens ont faim de reportages<br />
en profondeur sur les grands évènements et les<br />
petites histoires, ils ne se contentent plus de phrases<br />
chocs et de sons tronqués. Je pense vraiment qu’il<br />
y a un intérêt renouvelé pour les histoires racontées<br />
dans le style documentaire.<br />
Retrouvez sur www.murmures.info la version<br />
intégrale de cette passionnante interview !<br />
Shut Up And Sing<br />
Ascot Elite Entertainment<br />
Jenifer Cross
<strong>Cinéma</strong><br />
Cecilia Peck : en tournée avec<br />
les Dixie Chicks dans ‘Shut Up and Sing’<br />
Les Dixie Chicks, trio féminin de musique country, superstars aux Etats-Unis, ont déclenché<br />
une tempête inattendue lorsqu’à un concert à Londres en 2003, la chanteuse Natalie émet<br />
une critique sur la guerre en Irak lancée par le gouvernement Bush. Une immense polémique<br />
orchestrée par les néo-conservateurs cloue au pilori les chanteuses qui ont osé exercer leur<br />
droit de libre expression. Cecilia Peck et sa compère Barbara Kopple ont alors proposé aux<br />
Chicks de les suivre dans cette épreuve pour immortaliser leur combat, qui va les faire mûrir<br />
comme personnes et artistes.<br />
@ Elite Film AG<br />
Comment le projet a débuté ? Filmiez-vous<br />
déjà en tournée ? Qui a pris contact avec les<br />
Dixie Chicks ?<br />
J’ai travaillé il y a longtemps avec Adrian Pasdar,<br />
qui a épousé Natalie Maines, alors on les<br />
connaissait et on était fans. On souhaitait faire un<br />
film sur leur tournée 2003, l’année où elles avaient<br />
triomphé aux Grammy Awards et qui les a vu arriver<br />
au sommet des ventes des groupes de filles de<br />
toute l’histoire, pour voir ce qui les avait propulsées<br />
au rang de superstars et qui elles étaient vraiment.<br />
Mais elles ne voulaient pas faire ce documentaire,<br />
elles pensaient qu’elles n’étaient pas assez<br />
intéressantes (rires). En plus il y avait déjà une<br />
équipe de tournage qui filmait des petits clips<br />
pour leur site web et ça aurait fait une équipe en<br />
trop. Donc elles sont parties en tournée et dès leur<br />
premier show, Natalie fait son fameux commentaire<br />
sur la guerre en Irak. Quand on a vu les gros titres<br />
que ça a fait et qu’on les appelait traîtres et qu’on<br />
organisait des autodafés de leurs CDs, on les a<br />
appelés de suite : il fallait qu’on vienne filmer ce qui<br />
leur arrivait ! Cela leur a pris du temps pour réaliser<br />
qu’elles avaient créé une ‘histoire’ car elles étaient<br />
en plein milieu, mais finalement elles ont accepté<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagnez des invitations pour ‘Shut Up And Sing’ en envoyant un mail à :<br />
concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Ascot Elite Entertainment<br />
24 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
et nous ont donné le film de ce fameux concert.<br />
C’était la première fois que quelqu’un voyait ce que<br />
Natalie avait vraiment dit.<br />
Qu’est ce que ça faisait d’être pris dans cette<br />
tourmente ?<br />
C’était un moment effrayant qui a culminé en<br />
menace pour leurs vies : Natalie a reçu une<br />
lettre de quelqu’un qui a menacé de l’abattre<br />
lors du concert de Dallas. Et tout le monde dans<br />
le pays savait que l’industrie de la country leur<br />
avait tourné le dos instantanément et elles se<br />
sont senties très seules : pas de soutien de leur<br />
industrie, attaquées par les médias, bannies des<br />
radios… C’était terrifiant et un véritable réveil sur<br />
ce qui arrive quand on parle avec son cœur en<br />
critiquant le gouvernement, comme le châtiment<br />
peut être sévère.<br />
Comment c’était d’assister à leur processus<br />
créatif ? Pas seulement avec le contexte,<br />
mais avec son influence sur l’écriture du<br />
nouvel album ?<br />
C’est devenu pour nous une des parties les plus<br />
personnelles du film en tant que réalisatrices, car<br />
on les a vues transformer cette expérience en art<br />
et gagner cinq Grammys avec ‘Taking The Long<br />
Way’. <strong>Tout</strong>e cette épreuve les a conduites à piocher<br />
profondément en elles créativement, en écrivant<br />
ces chansons avec des paroles très intenses et<br />
personnelles, qui ne sont pas toutes sur la politique<br />
et ce qu’elles ont traversé, loin de là.<br />
Les parties les plus intéressantes furent de<br />
les voir vivre leur vie au milieu de ce chaos…<br />
Ce sont des mères, des artistes, elles sont<br />
au milieu d’une polémique politique mais leur<br />
principale préoccupation c’est leur famille et leurs<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />
enfants, et faire de la musique. Comme Natalie<br />
le dit, ‘nous ne voulons pas que notre héritage<br />
soit cette déclaration politique.’ Elles veulent que<br />
cela soit leur musique. Donc nous nous sentions<br />
presque obligées d’apprendre à connaître ces<br />
femmes et leur courage.<br />
Avec l’avènement de créateur de<br />
documentaires comme Morgan Spurlock ou<br />
Michael Moore, le narrateur devient central.<br />
Mais l’une des choses les plus remarquables<br />
est comme vous n’êtes pas envahissantes<br />
dans votre film. Pourquoi ce parti pris ?<br />
Barbara et moi admirons Moore<br />
et Spurlock, mais ce n’est juste<br />
pas le genre de films que nous<br />
faisons. Nous préférons aller en<br />
profondeur dans les personnages<br />
et leurs histoires et révéler<br />
leurs motivations profondes.<br />
Nous n’avons jamais senti le<br />
besoin de nous insérer dans<br />
l’histoire, ce qui ne veut pas<br />
dire que cette façon de faire est<br />
mauvaise. Nous nous sentons<br />
Cecilia Peck<br />
juste tellement passionnées par les gens dans nos<br />
films qu’on ne ressent pas le besoin d’y être.<br />
Votre vision de votre travail a-t-elle été<br />
affectée par l’omniprésente ‘télé réalité’ ?<br />
Trouvez-vous que les gens sont plus cyniques<br />
dans leur vision des documentaires ?<br />
Le public sera toujours intéressé par des histoires<br />
vraies, mais on ne peut pas comparer la ‘télé réalité’<br />
et le documentaire. Peut-être que ça aura un impact<br />
positif finalement. Les gens ont faim de reportages<br />
en profondeur sur les grands évènements et les<br />
petites histoires, ils ne se contentent plus de phrases<br />
chocs et de sons tronqués. Je pense vraiment qu’il<br />
y a un intérêt renouvelé pour les histoires racontées<br />
dans le style documentaire.<br />
Retrouvez sur www.murmures.info la version<br />
intégrale de cette passionnante interview !<br />
Shut Up And Sing<br />
Ascot Elite Entertainment<br />
Jenifer Cross
<strong>Cinéma</strong><br />
La vengeance dans la peau<br />
De Paul Greengrass avec Matt Damon et Julia Stiles Universal Pictures<br />
Jason Bourne (Matt Damon), ex-agent de la CIA<br />
et redoutable machine à tuer, est de retour et<br />
bien décidé à abattre toutes les personnes qui<br />
osent lui barrer le chemin. Toujours la mort aux<br />
trousses et pourchassé par la CIA, le FBI et la police,<br />
il tente d’éclaircir les derniers mystères qui<br />
hantent son passé afin de trouver un avenir. La<br />
traque recommence de Moscou à Paris en passant<br />
par Madrid, Londres et Tanger pour se terminer<br />
enfin à New York : là où tout a commencé,<br />
tout doit s’achever !<br />
Au diable James Bond, place à Jason Bourne !<br />
Après ‘La mémoire dans la peau’ et ‘La mort dans<br />
la peau’ voilà la tant attendue ‘Vengeance dans la<br />
peau’. Ce troisième et dernier opus, tout droit sorti<br />
de la trilogie de romans d’espionnage de Robert<br />
Ludlum, est particulièrement réussi. Les deux premiers<br />
épisodes étaient déjà bons et novateurs, la<br />
modernité du personnage ayant su redonner un<br />
nouveau souffle au film du genre et faire passer<br />
James Bond pour un ringard, mais cette suite<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Admirez la finesse des enquêtes des ‘Hot Fuzz’ ou Gagnez des goodies du film ‘La vengeance<br />
dans la peau’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Universal Pictures<br />
26 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
surpasse toutes les attentes, ce qui est un exploit<br />
considérable pour un troisième volet. Toujours la<br />
caméra au poing, Paul Greengrass, réalisateur aux<br />
mouvements spasmodiques, signe un véritable<br />
coup de maître en clouant littéralement le spectateur<br />
durant deux heures à son siège Pas une<br />
seconde de répit ne lui est offerte, dès les premières<br />
minutes, le film défile à un rythme effréné,<br />
orchestré par l’excellente musique de John Powell<br />
qui accentue encore plus le suspense.<br />
Ce dernier volet répond enfin à la question : Mais<br />
qui est Jason Bourne ? L’espion tueur amnésique<br />
révèle l’entière dualité de son personnage, Matt<br />
Damon jouant avec beaucoup de profondeur un<br />
Bourne plus torturé que jamais. Au casting figurent<br />
toujours Joan Allen et Julia Stiles qui interprètent<br />
leurs rôles avec beaucoup de sang froid et<br />
d’intelligence, secondées par les excellents David<br />
Strathairn, Scott Glenn et Albert Finney. A noter<br />
la petite apparition surprise de l’acteur allemand<br />
Daniel Brühl vu dans ‘Goodbye Lenine’.<br />
Hot Fuzz<br />
Un film d’Edgar Wright, avec Simon Pegg, Nick Frost Universal Pictures<br />
Nicholas Angel est un superflic londonien, le genre<br />
surhomme qui résout toutes les situations grâce à<br />
son courage et ses flingues. Mais cette explosivité<br />
permanente fatigue ses collègues et supérieurs<br />
qui le jalousent, et lui interdit aussi une vie<br />
sentimentale équilibrée. Son chef décide donc de<br />
le muter dans la riante bourgade de Sandford, où<br />
le dernier crime a dû être une traversée de route<br />
hors des clous par un piéton. Dur changement<br />
pour Angel qui se retrouve en tandem avec<br />
l’agent Danny Butterman, balourd pas très malin<br />
et totalement fasciné par l’aura du nouveau venu.<br />
Mais heureusement, l’ennui ne va pas durer, car<br />
d’étranges accidents se succèdent, à un rythme<br />
trop soutenu pour qu’il n’y ait pas une main<br />
criminelle derrière tout ça…<br />
Après ‘Shaun Of The Dead’, parodie des films de<br />
zombie à la fois hilarante, touchante et intelligente,<br />
Edgar Wright et ses copains reviennent en force<br />
pour dynamiter un autre genre ultra codifié : le<br />
‘buddy movie’. Vous savez ces films type ‘Tango<br />
et Cash’, ‘Bad Boys’ ou ‘L’arme fatale’ dans<br />
lesquels deux gars que tout oppose vont devoir<br />
cohabiter pour vaincre un ennemi commun, pour<br />
finir par devenir les meilleurs potes du monde<br />
après avoir explosé les méchants ? Connaissant<br />
tous les tics de ces films (action grandiloquente,<br />
fusillades surréalistes, humour hypra cool,<br />
méchants stylés et caricaturaux…), on sent qu’il<br />
y a un énorme potentiel pour faire un film drôle.<br />
Hot Fuzz_A5_fr 8.8.<strong>2007</strong> 10:49 Uhr Seite 1<br />
LA NOUVELLE COMÉDIE DES CRÉATEURS DE SHAUN OF THE DEAD<br />
ILS SONT FORTS, ARMÉS ET CHAUDS COMME LA BRAISE...<br />
MAIS PERSONNE N’A BESOIN D’EUX!<br />
Montage frénétique, cascades à couper le souffle,<br />
courses poursuites endiablées, ‘La vengeance<br />
dans la peau’ clôt avec brio la saga commencée<br />
en 2002 par Doug Liman. Un thriller haletant et<br />
prenant qui comblera tous les amateurs du genre<br />
par son efficacité, son suspense et son scénario<br />
bien ficelé, et offrant un vrai dépaysement avec<br />
ses décors très variés.<br />
Hot Fuzz<br />
Universal<br />
Pictures<br />
BU_A5_franz 12.7.<strong>2007</strong> 15:16 Uhr Seite 1<br />
MATT DAMON<br />
EST JASON BOURNE<br />
NE RIEN OUBLIER.<br />
12.09.07<br />
NE RIEN PARDONNER.<br />
THE BOURNE ULTIMATUM<br />
Maxine Bucher<br />
Et bien ça n’a pas loupé, les jeunes Anglais hyper<br />
talentueux marquent encore un goal parfait,<br />
avec ce film hilarant, original et intelligent (ce<br />
qui, surtout pour une parodie, mérite d’être<br />
souligné lorsqu’on voit le niveau affligeant et la<br />
créativité nullissime d’un ‘Epic Movie’ ou d’un<br />
‘Date Movie’). La galerie de personnages est<br />
excellente, tous pétris de défauts mais tous très<br />
attachants, et les péripéties se succèdent sans<br />
fléchir. C’est d’ailleurs la principale qualité du<br />
film, qui, sur pourtant deux heures (c’est long<br />
pour une comédie), ne baisse jamais de rythme et<br />
ne mégote pas sur les clins d’œil (‘Bad Boys 2’<br />
et ‘Point Break’ principalement, mais pas que ; les<br />
fans d’actioners vont s’amuser). De plus l’intrigue<br />
est astucieuse, bien malin qui prévoira la ‘fin<br />
Scoubidou’ (cf. ‘Wayne’s World’). Sans hésiter<br />
la meilleure comédie de l’année, à ne rater sous<br />
aucun prétexte et à savourer en VO, ça a nettement<br />
plus de charme.<br />
Yamine Guettari<br />
La vengeance<br />
dans la peau<br />
Universal<br />
Pictures
28 semaines plus tard<br />
De Juan Carlos Fresnadillo, avec Robert Carlyle et Rose Byrne 20th Century Fox<br />
En Angleterre, à présent que les contaminés sont<br />
morts de faim, l’armée s’attelle à éradiquer des<br />
lieux toute trace du mystérieux virus qui s’était<br />
répandu dans tout le pays. Sept mois après les<br />
événements, les rares survivants et ceux qui se<br />
trouvaient à l’étranger avant que la menace ne<br />
se déclare commencent à réinvestir la péninsule.<br />
Déclarée sûre et contrôlée par l’armée, une partie<br />
de Londres leur sert de résidence en attendant<br />
que le reste de la ville soit reconstruit et ‘nettoyé’.<br />
Dans les décombres de la cité, une femme est retrouvée<br />
par ses enfants. Les tests montrent alors<br />
une anomalie : elle a bel et bien été infectée, sans<br />
pour autant présenter les symptômes. C’est une<br />
porteuse, du virus mais aussi d’espoir, car son immunité<br />
pourrait permettre de le contrer. Seulement,<br />
entre cure possible et risque de transmission, la<br />
frontière se révèlera bien maigre. Trop peut-être…<br />
Les premières minutes du film montrent ce qui<br />
sera sa marque de fabrique : une scène d’action<br />
violente, avec des mouvements de caméras très<br />
Sicko<br />
De et avec Michael Moore Ascot Elite Entertainment<br />
Michael Moore rue dans les<br />
brancards et met le doigt<br />
là où ça fait mal : la plus<br />
grande puissance mondiale<br />
est aux soins intensifs et<br />
son système de santé est<br />
moribond. Environ 47 millions<br />
de citoyens américains ne<br />
possèdent pas de couverture<br />
médicale et les millions<br />
d’autres qui en bénéficient se<br />
heurtent constamment aux<br />
difficultés administratives.<br />
Les malades sont abandonnés à leur sort par les<br />
politiciens véreux et les lobbys liés à la santé.<br />
<strong>Tout</strong> en enquêtant sur le système déplorable en<br />
vigueur dans son propre pays, le trublion nous<br />
emmène faire un tour d’horizon des dispositifs<br />
existants au Canada, en Grande-Bretagne et en<br />
France où les citoyens sont soignés gratuitement<br />
et humainement. C’est bien connu, mieux vaut être<br />
riche et en bonne santé que pauvre et malade !<br />
rapides qui suggèrent bien plus qu’ils ne permettent<br />
de capter ce qui se passe. Ce style particulier<br />
se retrouvera par la suite, agrémenté d’une bande<br />
sonore particulièrement adaptée qui rend ces moments<br />
assez réussis. <strong>Tout</strong>e l’atmosphère du film,<br />
sanglante et forte à souhait, résulte de ces passages<br />
‘flous’.<br />
Il y a quatre ans, le premier volet s’était démarqué<br />
par son ambiance : ces rues de Londres vides,<br />
l’organisation des survivants face aux infectés,<br />
etc. Placée sous l’égide d’un nouveau réalisateur,<br />
la suite reprend le même principe, mais perd de<br />
cette originalité et pèche dès lors à montrer son<br />
intérêt. ‘28 semaines plus tard’ déçoit, oui, mais<br />
surtout nos attentes, car il faut être honnête,<br />
aucun grand reproche ne peut lui être fait. Le casting<br />
est bon, avec des comédiens expérimentés<br />
qui laissent la vedette à de jeunes acteurs. Les<br />
questions d’éthique et de sentiment ajoutent de<br />
la profondeur aux différents protagonistes, sans<br />
pour autant en faire trop. Seulement, le scénario<br />
cousu de fil blanc montre surtout des pistes non<br />
Après avoir dénoncé les délocalisations dans ‘The<br />
Big One’, le culte des armes à feu dans ‘Bowling For<br />
Columbine’, le pouvoir de Bush dans ‘Fahrenheit<br />
9/11’, le vengeur démasqué est de retour et nous<br />
plonge cette fois-ci avec ‘Sicko’ (qui signifie à la<br />
fois malade et cinglé en argot américain) au cœur<br />
du système de santé gangrené qui règne aux USA,<br />
seul pays industrialisé qui ne dispose pas d’un<br />
système de couverture médicale universelle. Moore<br />
se pose cette principale question : comment se<br />
fait-il que nous n’ayons pas un système de santé<br />
gratuit dans le pays le plus riche au monde ? On<br />
apprend des choses aberrantes dans ce film, les<br />
Canadiens ont trois ans d’espérance de vie de<br />
plus que les Américains, ou encore qu’un enfant<br />
qui naît au Salvador a plus de chance de survivre<br />
qu’un nourrisson qui naît à Détroit ! Toujours aussi<br />
culotté en se rendant par exemple à Cuba avec<br />
un groupe de malades, il nargue les autorités de<br />
Guantanamo afin de faire soigner gratuitement<br />
ses protégés, nous expose le dysfonctionnement<br />
de cette société américaine qui privilégie toujours<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Allez casser une croûte avec les contaminés de ‘28 semaines plus tard’ ou constatez par vous-même que le système<br />
de santé des USA est ‘Sicko’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à 20th Century Fox et Ascot Elite Entertainment<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />
exploitées à leur juste valeur. L’ambiance seule,<br />
aussi réussie soit-elle, ne parvient pas à captiver<br />
le spectateur. Difficile en définitive de démarquer<br />
cette production d’autres films du même genre.<br />
Une suite d’un grand succès qui, comme beaucoup<br />
d’autres, ne parvient pas à reproduire l’inspiration<br />
de son grand frère. Troisième volet (et amélioration<br />
?) prévu en 2009.<br />
le profit à l’homme. Où est l’issue de secours pour<br />
ces patients démunis ? Car il n’y a pas de service<br />
de réanimation pour les plus faibles…<br />
Qu’on apprécie ou pas Michael Moore, il faut<br />
avouer qu’il maîtrise le film documentaire comme<br />
personne. Ce spécialiste du divertissement<br />
engagé signe un film coup de poing percutant et<br />
sarcastique. Il sait pertinemment que le pouvoir<br />
des médias et de l’opinion publique peuvent faire<br />
des miracles. Et comme ce système risque bien<br />
d’arriver chez nous, quand on se rend compte des<br />
surcoûts des assurances, nous ferions bien d’en<br />
prendre de la graine.<br />
28 semaines<br />
plus tard<br />
20th Century Fox<br />
Vincent Gerber<br />
Maxine Bucher<br />
Sicko<br />
Ascot Elite<br />
Entertainment<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 27
Dvd Plus<br />
Bergamote : le temps des cerises<br />
De et avec Claude Inga-Barbey et Patrick Lapp<br />
TSR / Disques Office<br />
Bergamote c’est le nom du<br />
couple formé par Monique<br />
et Roger, création du duo<br />
Claude Inga-Barbey / Patrick<br />
Lapp. Depuis les premiers<br />
pas en 1996 sur la Radio<br />
Suisse Romande, le succès<br />
de cette métaphore de la vie<br />
de couple ne se dément pas en Romandie, tant elle<br />
décrit bien toutes les phases que connaît la vie à<br />
deux. Dans cette pièce, Monique et Roger montrent<br />
une union usée, fatiguée par la désinvolture<br />
d’un homme veule et volage, et d’une femme qui<br />
cherche désespérément la reconnaissance et<br />
l’amour dans les yeux de son compagnon. <strong>Tout</strong><br />
Flandres<br />
De Bruno Dumont, avec Samuel Boidin et Adélaïde Leroux<br />
Aventi / 369 Club Plus<br />
Auréolé d’un grand prix au<br />
festival de Cannes 2006, ce<br />
film est l’archétype du film<br />
d’auteur. Dans des Flandres<br />
repoussantes (fermes miteuses<br />
noyées dans la boue et<br />
le froid, paysages sinistres<br />
prenant à peine quelques<br />
couleurs en été), le taciturne fermier Demester<br />
fréquente Barbe, jeune fille peu bavarde et au<br />
comportement sexuel assez décomplexé (on devinera<br />
plus tard les raisons de ce besoin insatiable).<br />
Mi amis, mi amants, Demester se meurt d’amour<br />
pour Barbe qui lui fait parfois profiter de son corps<br />
mais ne semble pas l’aimer autrement que comme<br />
28 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
cela a l’air bien triste raconté comme ça, mais la<br />
pièce n’oublie jamais d’être drôle et ironique avec<br />
ses personnages parfois hautains, caustiques ou<br />
simplement largués (Claude Blanc, l’excellent<br />
aïeul). C’est d’ailleurs tout le sel du spectacle, on<br />
passe sans forcer du rire à l’émotion, de la poésie<br />
à l’humour noir pendant ces agréables deux heures<br />
et demie. Et en bonus, vous trouverez deux courts<br />
sketches. Le premier, produit pour la TSR, une<br />
dispute autour d’un ‘vitello tonato’. Le second est<br />
l’enregistrement du passage du duo au Montreux<br />
Festival du Rire, un bel exemple de la gouaille<br />
toute romande du duo.<br />
ami (elle a un amant). Quand ses hommes partent<br />
à la guerre, elle appréhende la longue attente solitaire<br />
qui va venir. La guerre va changer tout le<br />
monde : les hommes partis au front devenus des<br />
bêtes de guerre et la femme qui les attend. Le<br />
cinéma de Dumont est brut de décoffrage, il faut<br />
aimer les longs silences évocateurs qui laissent la<br />
place aux regards et aux gestes lourds de sens.<br />
La partie guerre est en revanche peu crédible<br />
(des soldats français avec des M-16 ?!). Les acteurs<br />
non professionnels offrent des compositions<br />
minimalistes et réalistes. Le DVD bonus permet<br />
de comprendre la démarche sans concession de<br />
Dumont, qui en laissera beaucoup sur le côté.<br />
Taxi 4<br />
De Gérard Krawczyk, avec Frédéric Diefenthal, Samy Naceri, Bernard Farcy<br />
EuropaCorp / Dinifan<br />
Et de quatre pour cette série<br />
à succès qui continuera<br />
tant que les foules se<br />
déplaceront (il y aura donc<br />
probablement un Taxi 5 :<br />
4,5 millions d’entrées en<br />
France et 70’000 en Suisse<br />
pour Taxi 4). Une suite<br />
résolument orientée comédie<br />
où le tandem Diefenthal-Naceri suit distraitement<br />
l’action tandis que Bernard Farcy fait son show,<br />
avec un commissaire Gilbert toujours plus taré.<br />
On sent immédiatement la logique du film dès la<br />
séquence d’ouverture (bien moins spectaculaire<br />
qu’à l’accoutumée) : rap à fond, Djibril Cissé en<br />
Yamine Guettari<br />
Yamine Guettari<br />
guest, Marseille forever… C’est un film calibré pour<br />
jeune de banlieue fan de rap où la parodie et les<br />
clins d’œil appuyés (la beuh c’est cool, l’OM c’est<br />
les meilleurs, les flics c’est des crétins beaufs)<br />
prennent le pas sur l’action (tant mieux, ça coûte<br />
moins cher !). Heureusement, le duo de méchants<br />
belges formé par Jean-Luc Couchard et François<br />
Damiens (déjà excellents dans ‘Dikkenek’) sauve la<br />
baraque à chacune de leur apparition, bien soutenu<br />
par l’abattage démentiel de Farcy. En bonus deux<br />
clips de rap tirés du film, et deux making of. Celui<br />
du film reste trop promotionnel, tandis que celui de<br />
la BO intéressera les adeptes de rap.<br />
Yamine Guettari<br />
d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />
Underground,<br />
édition collector 3 DVD<br />
D’Emir Kusturica, avec Miki Manojlovic,<br />
Lazar Ristovski<br />
TF Vidéo / 369 Club Plus<br />
La Palme d’Or 1995 ressort<br />
dans nos contrées à petit<br />
prix dans sa généreuse<br />
édition collector 3 DVD. Ce<br />
film montre tout ce qu’est le<br />
cinéma de Kusturica : fantasque,<br />
poétique, bouillonnant…<br />
et critique (de son<br />
pays essentiellement, mais de la nature humaine<br />
aussi). Il revisite cinquante ans d’histoire de son<br />
pays en suivant Marko et Blacky, duo de combinards<br />
qui résistent à l’envahisseur nazi en magouillant.<br />
Mais ils aiment la même femme et Marko<br />
va profiter de la naïveté de Blacky pour l’enfermer<br />
dans la cave ‘pour le protéger’. Il va y rester des<br />
années, persuadé par son ami de la victoire nazie,<br />
fabriquant des armes en attendant son retour ‘en<br />
haut’. <strong>Tout</strong> est excessif dans ce film, du jeu des<br />
acteurs aux situations elles-mêmes, et c’est ça qui<br />
est rafraîchissant. Pour offrir une qualité d’image<br />
optimale et une piste DTS excellente, un disque<br />
contient le film en VO et l’autre en VF (on préfèrera<br />
la première pour le jeu des acteurs). Le troisième<br />
les bonus, qui permettent au travers d’une<br />
interview de revenir sur l’idéologie de Kusturica et<br />
à son application, dans le making of du film. Un<br />
très joli digipack qui trônera flatteusement sur<br />
votre étagère.<br />
Yamine Guettari<br />
CONCOURS réservé aux abonnés,<br />
dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne un exemplaire des DVD mentionnés<br />
ci-dessous en envoyant un mail à :<br />
concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné<br />
pour ce numéro. Merci à Dinifan et Warner Home Video<br />
Taxi 4<br />
EuropaCorp / Dinifan<br />
The Fountain<br />
Warner Home Video
JOYEUSES FUNéRAILLES
Dvd<br />
Apocalypto<br />
De Mel Gibson, avec Rudy Youngblood, Raoul Trujillo<br />
Ascot Elite Home Entertainment<br />
On pourra dire ce qu’on veut<br />
de Mel Gibson, en tout cas<br />
il ne fait pas de concessions.<br />
Il profite de son aura<br />
d’acteur (et maintenant de<br />
réalisateur ?) pour nous<br />
livrer à chaque fois des films<br />
excessifs, potentiellement<br />
polémiques (surtout pour les pisse-froids) mais<br />
toujours remarquablement bien fichus. Et toujours<br />
il creuse le même sillon : une exploration de la barbarie<br />
humaine et un certain pessimisme sur l’envie<br />
de celui-ci de vouloir du bien à son prochain.<br />
Après l’Ecosse dans ‘Braveheart’, la Rome antique<br />
dans ‘La passion du Christ’, Mel nous emmène<br />
30 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
pour une balade mouvementée chez les Mayas,<br />
en yucatèque sous-titré s’il vous plaît ! L’histoire<br />
est simple et ne sert que de prétexte pour broder<br />
sur son thème chéri, tout en nous en mettant plein<br />
la vue par de superbes mouvements de caméra<br />
et une reconstitution saisissante des rites sacrificiels<br />
Mayas du haut de leurs pyramides. Gibson<br />
n’oublie jamais l’entertainment et rend trépidante<br />
cette course-poursuite entre méchants Mayas et<br />
le gentil indien dont on a anéanti le village (sauf sa<br />
femme et son fils qu’il doit revenir sauver). Le support<br />
DVD rend justice à ce spectacle dantesque<br />
(vive le DTS). A ne rater sous aucun prétexte !<br />
Blood Diamond<br />
D’Edward Zwick, avec Leonardo DiCaprio, Djimon Hounsou et Jennifer Connelly<br />
Warner Home Vidéo<br />
En 1999, une guerre civile<br />
ravage la Sierra Leone, opposant<br />
le gouvernement aux<br />
rebelles du Revolutionary<br />
United Front (RUF), les deux<br />
camps utilisant comme moyen<br />
de financement les diamants.<br />
Un conflit qui va rapprocher<br />
deux personnages que tout semble opposer : d’un<br />
côté Salomon Vandy, un pêcheur mende qui a vu<br />
son village se faire attaquer par le RUF et cherche<br />
à retrouver sa famille enlevée ; de l’autre,<br />
Danny Archer, un ancien mercenaire blanc, né en<br />
ex-Rhodésie (Zimbabwe), recyclé dans le trafic<br />
de diamants. Se basant sur cette réalité, ‘Blood<br />
Le dernier roi d’Ecosse<br />
De Kevin MacDonald, avec Forest Whitaker et James McAvoy<br />
20th Century Fox/Videophon<br />
Il y a une tendance récente<br />
au cinéma à se pencher sur<br />
l’Afrique meurtrie au travers<br />
du regard d’occidentaux<br />
soit un peu largués dans<br />
le fonctionnement très<br />
particulier des états africains<br />
(‘The Constant Gardener’),<br />
soit totalement impliqués dans les magouilles<br />
(‘Blood Diamond’). Cette histoire romancée du<br />
médecin personnel écossais de l’infâme dictateur<br />
Idi Amin Dada nous fait comprendre comment un<br />
jeune médecin désinvolte, peu au fait de l’Afrique,<br />
va se faire charmer par un paranoïaque sanguinaire<br />
qui lui camoufle ses dérives. La composition de<br />
Yamine Guettari<br />
Diamond’ nous montre l’envers du décor avec<br />
des familles séparées, des enfants soldats, sans<br />
omettre l’implication hypocrite de grands joailliers.<br />
Le film dénonce, sans pour autant faire dans le<br />
mélodrame, se montrant prenant, non seulement<br />
par son sujet mais aussi par son scénario rythmé<br />
et bien pensé, et surtout des acteurs donnant une<br />
grande épaisseur à leurs personnages, pourtant<br />
très manichéens à la base (salaud cynique, gentil<br />
pêcheur, journaliste idéaliste). En bonus, un excellent<br />
documentaire rappelle la situation actuelle en<br />
Sierra Leone et fait le point sur le trafic de diamants,<br />
offrant un complément impeccable au film.<br />
Farkas<br />
Forest Whitaker, habité par son rôle, est l’intérêt<br />
central du film, qui aborde finalement peu les<br />
grands enjeux africains (pas de moralisme, de<br />
paternalisme ou de démagogie et c’est tant mieux).<br />
Kevin MacDonald a plus voulu montrer comment<br />
on peut se voiler la face devant le mal quand on vit<br />
dans son ombre, comment une attirance pour un<br />
aspect d’une personne (l’un voit le pouvoir, l’autre<br />
une Ecosse fantasmée) peut cacher le reste.<br />
Ceux que la vraie histoire intéresse trouveront un<br />
bon début de réponse dans le bonus ‘La capture<br />
d’Idi Amin’ qui fait aussi office de petit making of,<br />
complétant le passionnant commentaire audio du<br />
réalisateur.<br />
Yamine Guettari<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />
The Fountain<br />
De Darren Aronofsky, avec Hugh Jackman<br />
et Rachel Weisz<br />
Warner Home Video<br />
Conte métaphysique miraculeux<br />
ou obscure fumisterie élitiste<br />
? Rarement un film n’aura<br />
autant divisé la critique lors<br />
de son exploitation (courte)<br />
en salles. D’un côté, les partisans<br />
d’un cinéaste inventif,<br />
cérébral et célébré comme<br />
le digne successeur du Dieu Kubrick ; de l’autre,<br />
les détracteurs stigmatisant une mise en scène ‘à<br />
l’esbroufe’ abusant à outrance des effets de style.<br />
Quoi qu’on en dise ou en pense, ‘The Fountain’<br />
n’est rien de moins, rien de plus que le formidable<br />
poème visuel dédié par l’auteur (Darren Aronofsky)<br />
à sa muse (Rachel Weisz). Et, cerise sur le gâteau,<br />
Hugh Jackman, loin des personnages monolithiques<br />
qu’on lui connaît, ose enfin baisser sa garde<br />
et se montrer vulnérable. ‘A la vie, à l’amour !’<br />
pourrait être la devise de ce film qui montre, grâce<br />
à de singulières trouvailles visuelles et une musique<br />
envoûtante, le voyage intérieur d’un homme et<br />
d’une femme pour que leur amour transcende les<br />
barrières matérielles. Le making of montre chronologiquement<br />
le chemin de croix du très exigeant<br />
Aronofosky, qui après avoir été lâché par Warner,<br />
poursuit en indépendant envers et contre tout. Un<br />
film qu’il a littéralement sorti de ses tripes et qui<br />
nous prend par là.<br />
Thomas Bourquin<br />
CONCOURS réservé aux abonnés,<br />
dans la limite des stocks disponibles<br />
Toi aussi cours après le ‘Blood Diamond’ ou<br />
Gagne le DVD ‘Apocalypto’ en envoyant un mail à :<br />
concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq<br />
par abonné pour ce numéro. Merci à Warner<br />
Home Vidéo et Ascot Elite Home Entertainment.<br />
Blood Diamond<br />
Warner Home Vidéo<br />
Apocalypto<br />
Ascot Elite Home<br />
Entertainment
Dvd<br />
Apocalypto<br />
De Mel Gibson, avec Rudy Youngblood, Raoul Trujillo<br />
Ascot Elite Home Entertainment<br />
On pourra dire ce qu’on veut<br />
de Mel Gibson, en tout cas<br />
il ne fait pas de concessions.<br />
Il profite de son aura<br />
d’acteur (et maintenant de<br />
réalisateur ?) pour nous<br />
livrer à chaque fois des films<br />
excessifs, potentiellement<br />
polémiques (surtout pour les pisse-froids) mais<br />
toujours remarquablement bien fichus. Et toujours<br />
il creuse le même sillon : une exploration de la barbarie<br />
humaine et un certain pessimisme sur l’envie<br />
de celui-ci de vouloir du bien à son prochain.<br />
Après l’Ecosse dans ‘Braveheart’, la Rome antique<br />
dans ‘La passion du Christ’, Mel nous emmène<br />
30 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
pour une balade mouvementée chez les Mayas,<br />
en yucatèque sous-titré s’il vous plaît ! L’histoire<br />
est simple et ne sert que de prétexte pour broder<br />
sur son thème chéri, tout en nous en mettant plein<br />
la vue par de superbes mouvements de caméra<br />
et une reconstitution saisissante des rites sacrificiels<br />
Mayas du haut de leurs pyramides. Gibson<br />
n’oublie jamais l’entertainment et rend trépidante<br />
cette course-poursuite entre méchants Mayas et<br />
le gentil indien dont on a anéanti le village (sauf sa<br />
femme et son fils qu’il doit revenir sauver). Le support<br />
DVD rend justice à ce spectacle dantesque<br />
(vive le DTS). A ne rater sous aucun prétexte !<br />
Blood Diamond<br />
D’Edward Zwick, avec Leonardo DiCaprio, Djimon Hounsou et Jennifer Connelly<br />
Warner Home Vidéo<br />
En 1999, une guerre civile<br />
ravage la Sierra Leone, opposant<br />
le gouvernement aux<br />
rebelles du Revolutionary<br />
United Front (RUF), les deux<br />
camps utilisant comme moyen<br />
de financement les diamants.<br />
Un conflit qui va rapprocher<br />
deux personnages que tout semble opposer : d’un<br />
côté Salomon Vandy, un pêcheur mende qui a vu<br />
son village se faire attaquer par le RUF et cherche<br />
à retrouver sa famille enlevée ; de l’autre,<br />
Danny Archer, un ancien mercenaire blanc, né en<br />
ex-Rhodésie (Zimbabwe), recyclé dans le trafic<br />
de diamants. Se basant sur cette réalité, ‘Blood<br />
Le dernier roi d’Ecosse<br />
De Kevin MacDonald, avec Forest Whitaker et James McAvoy<br />
20th Century Fox/Videophon<br />
Il y a une tendance récente<br />
au cinéma à se pencher sur<br />
l’Afrique meurtrie au travers<br />
du regard d’occidentaux<br />
soit un peu largués dans<br />
le fonctionnement très<br />
particulier des états africains<br />
(‘The Constant Gardener’),<br />
soit totalement impliqués dans les magouilles<br />
(‘Blood Diamond’). Cette histoire romancée du<br />
médecin personnel écossais de l’infâme dictateur<br />
Idi Amin Dada nous fait comprendre comment un<br />
jeune médecin désinvolte, peu au fait de l’Afrique,<br />
va se faire charmer par un paranoïaque sanguinaire<br />
qui lui camoufle ses dérives. La composition de<br />
Yamine Guettari<br />
Diamond’ nous montre l’envers du décor avec<br />
des familles séparées, des enfants soldats, sans<br />
omettre l’implication hypocrite de grands joailliers.<br />
Le film dénonce, sans pour autant faire dans le<br />
mélodrame, se montrant prenant, non seulement<br />
par son sujet mais aussi par son scénario rythmé<br />
et bien pensé, et surtout des acteurs donnant une<br />
grande épaisseur à leurs personnages, pourtant<br />
très manichéens à la base (salaud cynique, gentil<br />
pêcheur, journaliste idéaliste). En bonus, un excellent<br />
documentaire rappelle la situation actuelle en<br />
Sierra Leone et fait le point sur le trafic de diamants,<br />
offrant un complément impeccable au film.<br />
Farkas<br />
Forest Whitaker, habité par son rôle, est l’intérêt<br />
central du film, qui aborde finalement peu les<br />
grands enjeux africains (pas de moralisme, de<br />
paternalisme ou de démagogie et c’est tant mieux).<br />
Kevin MacDonald a plus voulu montrer comment<br />
on peut se voiler la face devant le mal quand on vit<br />
dans son ombre, comment une attirance pour un<br />
aspect d’une personne (l’un voit le pouvoir, l’autre<br />
une Ecosse fantasmée) peut cacher le reste.<br />
Ceux que la vraie histoire intéresse trouveront un<br />
bon début de réponse dans le bonus ‘La capture<br />
d’Idi Amin’ qui fait aussi office de petit making of,<br />
complétant le passionnant commentaire audio du<br />
réalisateur.<br />
Yamine Guettari<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />
The Fountain<br />
De Darren Aronofsky, avec Hugh Jackman<br />
et Rachel Weisz<br />
Warner Home Video<br />
Conte métaphysique miraculeux<br />
ou obscure fumisterie élitiste<br />
? Rarement un film n’aura<br />
autant divisé la critique lors<br />
de son exploitation (courte)<br />
en salles. D’un côté, les partisans<br />
d’un cinéaste inventif,<br />
cérébral et célébré comme<br />
le digne successeur du Dieu Kubrick ; de l’autre,<br />
les détracteurs stigmatisant une mise en scène ‘à<br />
l’esbroufe’ abusant à outrance des effets de style.<br />
Quoi qu’on en dise ou en pense, ‘The Fountain’<br />
n’est rien de moins, rien de plus que le formidable<br />
poème visuel dédié par l’auteur (Darren Aronofsky)<br />
à sa muse (Rachel Weisz). Et, cerise sur le gâteau,<br />
Hugh Jackman, loin des personnages monolithiques<br />
qu’on lui connaît, ose enfin baisser sa garde<br />
et se montrer vulnérable. ‘A la vie, à l’amour !’<br />
pourrait être la devise de ce film qui montre, grâce<br />
à de singulières trouvailles visuelles et une musique<br />
envoûtante, le voyage intérieur d’un homme et<br />
d’une femme pour que leur amour transcende les<br />
barrières matérielles. Le making of montre chronologiquement<br />
le chemin de croix du très exigeant<br />
Aronofosky, qui après avoir été lâché par Warner,<br />
poursuit en indépendant envers et contre tout. Un<br />
film qu’il a littéralement sorti de ses tripes et qui<br />
nous prend par là.<br />
Thomas Bourquin<br />
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Home Vidéo et Ascot Elite Home Entertainment.<br />
Blood Diamond<br />
Warner Home Vidéo<br />
Apocalypto<br />
Ascot Elite Home<br />
Entertainment
Dvd Plus<br />
300<br />
De Zack Snyder, avec Gerard Butler, Lena Headey<br />
Warner Home Video<br />
Protégez le papier peint,<br />
couvrez les meubles, cette<br />
dantesque boucherie cinéphilique<br />
débarque chez vous<br />
en DVD ! Après un retentissant<br />
succès public dans les<br />
cinémas du monde entier,<br />
malgré certains pisse-froids<br />
de la critique qui jugeaient le film ‘fasciste’, on va<br />
pouvoir constater si le spectacle garde son ampleur<br />
dans le cadre familial. La réponse : ouiiiiiiii ! C’est<br />
toujours aussi bon de voir trois cents spartiates au<br />
torse huilé démonter la tronche de ces salauds de<br />
Perses qui veulent dominer le monde connu. Car la<br />
bataille des Thermopyles selon Frank Miller (dont<br />
Flower And Snake<br />
De Takashi Ishii, avec Aya Sugimoto, Renji Ishibashi<br />
Kubik Vidéo<br />
Kubik Vidéo continue son<br />
parcours dans les méandres<br />
du cinéma asiatique pointu,<br />
en sortant un autre succès<br />
japonais largement méconnu<br />
ailleurs : ‘Flower And Snake’.<br />
Réalisation de Takashi Ishii,<br />
d’abord dessinateur de mangas pornos avant de<br />
se tourner vers le ‘Pinku eiga’ (cinéma érotique),<br />
ce film est le remake d’un film éponyme de 1974,<br />
lui-même inspiré d’un fameux roman de Oniroku<br />
Dan. Livre assez malsain qui décrit l’enfer vécu<br />
par une femme mariée à un businessman véreux,<br />
qui la vend à un puissant yakuza pour éponger ses<br />
dettes. Utilisée comme attraction d’un spectacle<br />
La méthode<br />
De Marcelo Piñeyro, avec Eduardo Noriega, Najwa Nimri<br />
Melimedias / 369 Club Plus<br />
J’ai toujours eu un a priori<br />
positif sur le cinéma hispanique<br />
(espagnol, argentin,<br />
mexicain…) : j’aime bien son<br />
univers, ses acteurs, ses<br />
réalisateurs. Alors quand j’ai<br />
vu cet anonyme ‘La méthode’,<br />
coproduction argentinoespagnole,<br />
je n’ai pas hésité une seconde. Bien<br />
m’en a pris ! Ce film est une excellente surprise,<br />
un thriller psychologique aux petits oignons qui<br />
vous emmène dans un huis clos tendu, dont les<br />
deux heures passent comme un rien. Ils sont sept<br />
dans une salle de conférence au design épuré et<br />
ultra moderne de Madrid. Deux femmes et cinq<br />
hommes à vouloir le même poste à responsabili-<br />
32 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
le comics a inspiré le film) et Zack Snyder c’est<br />
ça : une occasion de mettre en scène de manière<br />
stylisée à l’extrême une bataille de légende.<br />
Contrairement à ce que certains voudraient voir,<br />
pas de prêchi-prêcha idéologique ici, ce qui<br />
compte c’est que ça soit stylé et que ça en mette<br />
plein les yeux et les oreilles. Et ça marche, bon<br />
sang ! De plus les femmes sont aussi à l’honneur<br />
avec une reine des Spartes qui en impose autant<br />
que son mari et finalement tire les ficelles et sauve<br />
aussi sa patrie. Un film à voir en VOST, mode DTS<br />
à fond les ballons, sur un écran le plus grand<br />
possible. This is Spartaaaaaaaaa !<br />
Yamine Guettari<br />
pour riches pervers, elle va passer par toutes<br />
les humiliations : sadisme, bondage, viol… Ishii<br />
instille dans le scénario ses propres obsessions,<br />
qu’on retrouve dans son film le plus connu (le polar<br />
crépusculaire ‘Gonin’ avec Kitano) : lieux obscurs,<br />
salary men détraqués, riches pervers... Le résultat<br />
bénéficie d’une belle image et de la plastique d’Aya<br />
Sugimoto, mais pâtit de certaines longueurs (la<br />
première demi-heure et les scènes de danse). Les<br />
scènes de torture, malgré leur dureté, demeurent<br />
pourtant électrisantes et offrent des éclairs de<br />
beauté. Un coffret double DVD rempli de bonus<br />
met en valeur ce film, à voir en VOST bien sûr.<br />
Yamine Guettari<br />
tés, et prêts, on va le voir, à toutes les bassesses<br />
et les manipulations pour l’obtenir. D’autant plus<br />
quand ils apprennent que parmi eux se cache un<br />
psychologue de l’entreprise chargé de les évaluer<br />
de l’intérieur. Ici pas de violence physique, même<br />
si on frôle l’incident, uniquement une insidieuse<br />
et non moins fatale violence psychologique, reflet<br />
de ce monde déshumanisé et inhumain que sont<br />
devenues les multinationales. Après un jeu d’élimination<br />
mutuelle proche de la ‘télé réalité’, le<br />
vainqueur aura dû descendre bien bas pour gagner<br />
son poste. Que le pire loup gagne ? C’est tout le<br />
drame.<br />
Yamine Guettari<br />
d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />
Obsession<br />
De Brian De Palma, avec Cliff Robertson,<br />
Geneviève Bujold et John Lithgow<br />
Films Sans Frontières/Willy Lugeon<br />
Brian De Palma est un<br />
grand fan d’Alfred Hitchcock<br />
et plusieurs de ses films<br />
comportent des références<br />
appuyées au maître du<br />
suspense. ‘Obsession’ est<br />
une variation sur ‘Sueurs<br />
froides’ mais avec sa propre<br />
personnalité, entre autres grâce à son style visuel<br />
si particulier et à des retournements de situation<br />
radicaux. Ecrit à quatre mains avec Paul Schrader<br />
(scénariste entre autres de ‘Taxi Driver’, ‘Raging<br />
Bull’…), sauf pour la fin remaniée par De Palma<br />
(qui divisa les deux hommes et les brouilla<br />
définitivement), le film montre le difficile deuil d’un<br />
homme d’affaires de la Nouvelle-Orléans qui a<br />
perdu sa femme et sa fille dans un enlèvement qui<br />
a mal tourné. De retour pour affaires à Florence,<br />
il revient dans l’église où il a connu sa femme et<br />
tombe sur Sandra, parfait sosie de sa défunte<br />
épouse. Ils tombent amoureux et vont se marier<br />
en Amérique, mais le comportement de Sandra<br />
devient de plus en plus étrange… Un métrage<br />
faussement lent, à l’atmosphère vaporeuse<br />
renforcé par l’usage d’un filtre, qui offre un final<br />
très inattendu. Un bonus, sous la forme un peu<br />
rébarbative de texte, mais néanmoins passionnant,<br />
explique la genèse et les influences du film.<br />
Yamine Guettari<br />
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entretiens d’embauche avec le DVD ‘La méthode’<br />
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Warner Home Vidéo<br />
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CINEMA TOUT ECRAN : UN REGARD NOVATEUR<br />
« Une rencontre entre télévision, cinéma et nouveaux écrans, un panorama de la fiction contemporaine<br />
à l’échelle internationale, un regard privilégié sur les nouvelles technologies et la<br />
multiplicité des écrans créateurs d’imaginaire, avec pour devise la qualité artistique de l’œuvre. »<br />
COMPETITIONS INTERNATIONALES<br />
• La sélection officielle avec des films inédits japonais, allemands, anglais, français et turques<br />
• La compétition des séries avec Bionic Woman, une première internationale de la NBC<br />
Universal, et Love you to Death, une série américaine avec John Waters<br />
• La sélection internationale de courts-métrages et l’incontournable Nuit du Court<br />
• Un hommage rendu à l’œuvre du réalisateur américain Michael Mann<br />
NOUVEAUX ECRANS<br />
<strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> <strong>Ecran</strong> innove en explorant les nouvelles formes de diffusion audiovisuelle.<br />
• Des films de création autoproduits et diffusés sur Internet<br />
• <strong>Cinéma</strong> <strong>Tout</strong> Mobile, un concours inédit de films pour téléphonie mobile<br />
PLATEFORME PROFESSIONNELLE<br />
• Le Geneva Select Market, marché international du film et de la télévision, est un rendez-vous<br />
incontournable pour la promotion de la fiction suisse et international<br />
• Les colloques Spécial Séries et Web 2.0; Les Nouvelles Créations Audiovisuelles figurent parmi<br />
les thèmes de l’édition <strong>2007</strong><br />
• Le workshop Work in Progress développe les échanges internationaux en favorisant<br />
les coproductions entre la Suisse et l’étranger
Dvd Plus<br />
Conviction<br />
De Dick Wolf, avec Stephanie March, Anson Mount, Jordan Bridges<br />
Universal Pictures<br />
Dick Wolf est le créateur<br />
d’une galaxie de séries (c’est<br />
très à la mode, pensez aux<br />
Experts par exemple). Parti<br />
du succès de ‘Law & Order’<br />
(‘New York District’ ou<br />
‘New York Police Judiciaire’<br />
en francophonie), ont été<br />
rajoutés ‘Law & Order : Special Victim Units’ (‘New<br />
York Unité Spéciale’), ‘Law & Order : Criminal<br />
Intent’ (‘New York Section Criminelle’) et ‘Law &<br />
Order : Trial By Jury’ (‘New York Cour de Justice’).<br />
‘Conviction’ se greffe à cet univers en reprenant le<br />
personnage d’Alexandra Cabot, mise à l’écart de<br />
la série ‘New York Unité Spéciale’, car menacée<br />
Damo, partie 1<br />
De Lee Jae-Gyu, avec Ji-Won Ha, Min-Joon Kim<br />
GCTHV / Disques Office<br />
Cette mini-série de quatorze<br />
épisodes d’une heure a<br />
gagné de multiples prix aux<br />
Asian Television Awards, ce<br />
qui explique sa sortie dans<br />
nos contrées. Elle mélange<br />
le ‘drama’ (les séries<br />
sentimentales à la sauce<br />
asiatique, pendant des ‘soap’ américains), le Wu<br />
Xia Pan (film de sabre chinois), l’enquête policière<br />
et les jeux politiques, ce qui lui donne de réelles<br />
qualités scénaristiques. Dans la Corée de 1692,<br />
la jeune et belle Jang Tchaeok est une Damo, une<br />
enquêtrice de la police sous couvert d’une situation<br />
de serveuse de thé. Tiraillée entre son devoir et<br />
Charlie Harper est un riche<br />
quadra fêtard et coureur de<br />
jupons à l’humour ravageur,<br />
vivant grassement des jingles<br />
qu’il compose pour la pub.<br />
Mais sa vie de patachon va<br />
être bouleversée quand son<br />
petit frère et son neveu vont<br />
lui demander l’asile dans sa villa de Malibu après<br />
un divorce houleux. Son frère est aussi coincé<br />
et maniaque qu’il est cool et charmeur, et son<br />
neveu n’est pas précisément un enfant modèle<br />
(fainéant, glouton, menteur… des qualités que<br />
Charlie admire en fait !). Entre une mère indigne<br />
et égocentrique, une ex-femme terrifiante, une<br />
34 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
de mort, elle suivait un programme de protection<br />
de témoin du FBI (ça va, vous suivez ?). Le but de<br />
la série est de proposer une mouture plus jeune,<br />
plus vivante car ici on suit de jeunes assistants du<br />
procureur Cabot qui apprennent le métier, et qui<br />
ont une vie en dehors de leur job (dans les autres<br />
‘Law & Order’, on voit rarement les personnages<br />
en dehors de leur travail). ‘Conviction’ c’est un<br />
peu ‘Grey’s Anatomy’ mais avec des juristes et<br />
ça fonctionne assez bien. Mais cette série du<br />
vendredi soir de NBC fut stoppée après une saison<br />
car elle s’est faite écraser par sa rivale de CBS,<br />
‘Numb3rs’. Cette intégrale sert d’épitaphe.<br />
Yamine Guettari<br />
ses penchants amoureux pour un brigand et son<br />
supérieur, elle devra choisir… Malgré les tics qu’elle<br />
prend de son côté ‘drama’ (musique hypertrophiée,<br />
flash-backs larmoyants, jeu d’acteur exagéré), le<br />
léger manque d’action (les combats, à la ‘Tigre et<br />
Dragon’, sont trop rares) et un format trop long (une<br />
heure est le standard en Asie ce qui oblige à coller<br />
des intrigues additionnelles dispensables), cette<br />
série tient la longueur. Passés les deux premiers<br />
épisodes un peu mous, on se prend au jeu. En outre<br />
le coffret regroupant ces sept premiers épisodes<br />
est superbe, avec un long livret offrant une mine<br />
d’informations sur la Corée médiévale.<br />
Mon oncle Charlie, saison 2<br />
De Lee Aronsohn et Chuck Lorre, avec Charlie Sheen, Jon Cryer, Angus T.Jones<br />
Warner Home Video<br />
Yamine Guettari<br />
voisine envahissante et les conquêtes variées de<br />
Charlie, la cohabitation va être mouvementée !<br />
Charlie Sheen signe son retour dans le petit monde<br />
des sitcoms en reprenant quasiment trait pour trait<br />
son personnage d’adjoint au maire de ‘Spin City’<br />
(il remplaçait alors un Michael J. Fox trop malade),<br />
personnage qui ressemble beaucoup au Charlie de<br />
la vie réelle, dit-on. Ce coffret offre le minimum :<br />
VOST et VF en 2.0 Dolby Surround, sans l’ombre<br />
d’un bonus. Mais c’est bien suffisant pour profiter<br />
de cette hilarante série, qui sans révolutionner le<br />
genre (contrairement à ‘Scrubs’ par exemple) fait<br />
mouche.<br />
Yamine Guettari<br />
d’articles sur www.murmures.info/cinema<br />
Bones, saison 1<br />
De Patrick R. Norris et Sanford Bookstaver,<br />
avec Emily Deschanel, David Boreanaz,<br />
Michaela Conlin et Eric Millegan<br />
20th Century Fox / Videophon<br />
L’histoire commence quand le<br />
Dr Brennan, anthropologue à<br />
l’Institut Jefferson et écrivain<br />
de romans, rentre de voyage<br />
et se fait arrêter à l’aéroport.<br />
Elle doit aider l’agent Seeley<br />
Booth, qui travaille dans une<br />
division du FBI, sur une affaire<br />
criminelle. L’agent Booth fait appel au Dr Brennan<br />
dans le cas où les victimes sont si décomposées<br />
qu’il est quasi inutile d’utiliser les moyens<br />
traditionnels pour autopsier les corps. Le titre de<br />
la série ‘Bones’ (la traduction littérale est : os) est<br />
le surnom que donne l’agent Booth au Dr Brennan,<br />
qui ne l’apprécie guère (il est vrai que ce n’est pas<br />
très valorisant). La série est inspirée de la vie du<br />
médecin légiste et écrivain Kathy Reichs ce qui<br />
lui donne son univers particulier et son intérêt<br />
principal. ‘Bones’ fait partie des nouvelles séries<br />
où les personnages principaux ne s’entendent<br />
pas forcément tout le temps mais qui arrivent tout<br />
de même à résoudre les affaires. Au menu : les<br />
vingt-deux épisodes de la première saison, des<br />
commentaires audio (pas trop, juste ce qu’il faut).<br />
Comme toute série récente qui se respecte, le son<br />
est en DD 5.1 anglais et en français.<br />
Pierre-Alain Surdez<br />
CONCOURS réservé aux abonnés,<br />
dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne les saisons 1 et 2 de ‘Mon Oncle Charlie’<br />
en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />
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à cinq par abonné pour ce numéro.<br />
Merci à Warner Home Video<br />
Mon Oncle Charlie<br />
Warner Home Vidéo
Plus d’articles sur www.murmures.info/theatre<br />
L’ABC du théâtre chaux-de-fonnier<br />
Fondé en 967, le centre de culture ABC a choisi cette nouvelle saison pour fêter ses quarante<br />
ans d’activités. Un choix qui s’explique facilement puisque cette année ce théâtre voit arriver<br />
une nouvelle tête à sa direction. Centre de culture, théâtre et cinéma, l’ABC évolue entre<br />
deux mondes, à mi-chemin entre un centre associatif et un centre professionnel. Les deux<br />
directeurs, Julien Moeschler pour le cinéma indépendant et Robert Sandoz pour les arts de la<br />
scène, sont soutenus par un comité actif et participatif.<br />
Successeur de Jean-Jacques Roubaty, Robert<br />
Sandoz se considère avant tout comme musicien.<br />
Après avoir suivi des cours de guitare et chant au<br />
Conservatoire, c’est un peu par hasard et pour<br />
dépanner des amis qu’il a commencé à faire du<br />
théâtre. Il est très attaché à l’ABC puisque c’est son<br />
ancien directeur, Francy Schori, qui lui a donné la<br />
chance de monter sa première pièce: ‘Le pain de<br />
Roméo’ d’Olivier Py. Il a également été l’assistant<br />
de Gino Zampieri, directeur du Théâtre Populaire<br />
Romand, durant un an. Il a ensuite été deuxième<br />
assistant à la mise en scène d’Olivier Py, pour sa<br />
pièce ‘Les vainqueurs’, jouée au Festival d’Avignon<br />
et au Théâtre National Populaire de Lyon. ‘En<br />
parallèle, j’ai toujours continué à faire de la musique.<br />
En rentrant de Lyon, on a fait un premier CD qui a<br />
bien marché. Un deuxième est en préparation’, ditil.<br />
Depuis 2002, Robert Sandoz s’occupe aussi de<br />
sa compagnie ‘L’outil de la ressemblance’, créée<br />
avec Stéphane Gattoni. ‘Mon nouveau travail ralentit<br />
forcément un peu l’allure, mais on a maintenant une<br />
reconnaissance qui fait que chaque jour n’est plus<br />
une bataille’, se réjouit-il.<br />
Pour la programmation de cette nouvelle saison,<br />
Robert Sandoz est parti de deux axes précis qui<br />
font la force de l’ABC : accueillir le plus de formes<br />
d’art possible et soutenir les artistes régionaux.<br />
Etre ouvert à tous les arts et donner un coup de<br />
main aux jeunes sont les deux idées importantes<br />
que souhaite véhiculer ce jeune directeur. Il n’y a<br />
pas suffisamment d’endroits à La Chaux-de-Fonds<br />
où recevoir des spectacles de danse, de musique<br />
classique contemporaine, de jazz improvisé,<br />
de chanson ou performance. ‘Si le Théâtre<br />
ABC arrêtait ce pourquoi il est fait, il y aurait un<br />
manque’ ajoute Robert Sandoz.<br />
Dans cette idée, les créations de troupes suisses<br />
ou étrangères ont été programmées en fonction<br />
des artistes locaux. Même si ce petit théâtre n’a<br />
pas l’étoffe d’un ‘vrai’ lieu de création, elle en<br />
a toujours beaucoup accueillis. ‘Le système :<br />
j’attends d’avoir vu, avant de vous accueillir la<br />
saison prochaine, tue la créativité’, s’insurge<br />
Robert avant d’ajouter : ‘Même si certaines fois on<br />
n’a pas le choix’.<br />
Théâtre<br />
Les quarante ans de l’ABC seront célébrés lors<br />
d’une grande fête, qui aura lieu du 21 au 29<br />
septembre. La programmation est à découvrir sous<br />
peu sur le site internet, mais il est déjà possible<br />
de vous dévoiler quelques morceaux choisis.<br />
Au Théâtre Allemand, la compagnie Alakran<br />
présentera son spectacle ‘Epiphaneïa’ ; le groupe<br />
‘Ceux qui marchent debout’ qui ont participé à la<br />
bande-son des films de Klapisch, viendra distiller<br />
sa fanfare électro ; une soirée tango mise en place<br />
par Manu Guber réunira une trentaine d’artistes ;<br />
le théâtre de la grenouille jouera ‘La reine des<br />
couleurs’ pour les enfants ; un documentaire de<br />
Samuel Chalard offrira un regard sur les quarante<br />
années d’activités de l’ABC ; Plonk et Replonk<br />
seront présents également, accompagnés de<br />
bruiteuses de France culture pour leur tout premier<br />
spectacle, et pour que la réunion des lieux soit<br />
totale, il y aura une soirée ‘feel the food’ avec le<br />
restaurant de l’ABC.<br />
Les coups de cœur de la programmation de<br />
Robert Sandoz sont trop nombreux pour être tous<br />
cités. Quelques morceaux choisis : le Festival de<br />
danse Antilope, la création ‘Vakuum’ mélangeant<br />
musique contemporaine, installation plastique<br />
et théâtre, qui occupera tous les lieux du centre<br />
au mois de mai, ou ‘My way’, un spectacle de<br />
trentenaires loufoques qui racontent leur vie en y<br />
intégrant le langage des signes.<br />
Un journal ovni, un programme détaillé et un site<br />
internet rajeuni, cette nouvelle saison <strong>2007</strong> / 2008<br />
s’annonce prometteuse.<br />
www.abc-culture.ch<br />
Mary L. Pellet<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 35
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Plus d’articles sur www.murmures.info/arts<br />
Visions pour Genève – Braillard :<br />
3 regards sur Genève<br />
C’est en 907 que Maurice Braillard, né à Auvergnier en 879 et décédé à Genève en 965,<br />
ouvre son propre bureau d’architecture dans la cité de Calvin. Conceptualisant à partir du<br />
dessin, ce visionnaire a réalisé des projets audacieux, tels que le téléphérique du Salève, les<br />
immeubles-squares de Montchoisy, la cité Vieusseux et la Maison Ronde (cinq immeubles en<br />
hémicycle). Son œuvre, qui regroupe plus de trois cents projets, fut reconnue par la Ville de<br />
Genève qui a donné son nom à une rue et classé monument historique la Maison Ronde dans<br />
le quartier de Saint-Jean.<br />
Fondée en 1987, la Fondation Braillard Architectes<br />
(FBA) a pour objectif principal la sauvegarde et la<br />
présentation au public des archives et des œuvres<br />
de Maurice Braillard et de ses fils, également<br />
architectes. Parallèlement, elle s’est également<br />
donné pour mission de réaliser des recherches<br />
scientifiques en collaboration avec d’autres<br />
institutions. Son constat est qu’architecture et<br />
urbanisme doivent tenir compte de la société<br />
actuelle et qu’il est nécessaire de concilier les<br />
deux. Aucun projet d’architecture ne peut en effet<br />
être réalisé sans des connaissances préalables<br />
approfondies de l’espace bâti et des pratiques<br />
sociales existantes.<br />
L’année <strong>2007</strong> marque non seulement les vingt ans<br />
d’existence de la Fondation Braillard Architectes<br />
mais également le centenaire de la création du<br />
bureau d’architecture de Maurice Braillard. Une<br />
occasion de célébration que la FBA ne pouvait pas<br />
laisser passer. Elle organise donc un événement<br />
d’envergure du 13 septembre au 20 octobre <strong>2007</strong><br />
avec au programme une exposition et des soirées<br />
thématiques sur l’avenir de Genève en matière<br />
d’urbanisme.<br />
Intitulée ‘Visions pour Genève – Braillard : 3<br />
regards sur la ville’, l’exposition permet au visiteur<br />
de découvrir ou redécouvrir les Braillard et leurs<br />
créations les plus marquantes. Plans, maquettes,<br />
photos et films donnent un bon aperçu de l’œuvre<br />
de cette famille d’architectes. Des animations vidéo<br />
ont même été créées pour insérer virtuellement<br />
les projets jamais réalisés des Braillard dans la<br />
Genève d’aujourd’hui. Le résultat est surprenant.<br />
L’exposition est visible du lundi au vendredi de 11h<br />
à 19h dans les locaux de la société de production<br />
FreeStudios au 3 rue Gourgas, à Genève. (Entrée<br />
libre)<br />
Parallèlement à l’exposition, la Fondation Braillard<br />
Architectes a mis sur pied une série de soirées<br />
thématiques, l’objectif étant de créer un lieu de<br />
rencontre et d’échanges pour débattre de grands<br />
projets genevois et régionaux. Elles s’adressent<br />
aux acteurs de l’urbanisme genevois, que ce<br />
soit les autorités cantonales et communales, les<br />
promoteurs ou les associations, mais aussi à un<br />
public intéressé par l’avenir de la ville. C’est ainsi<br />
que chaque mercredi soir, l’avenir et la mise en<br />
œuvre de cinq projets d’envergure actuels seront<br />
discutés. Des intervenants de tous milieux, que<br />
ce soit universitaires, politiques, associatifs ou<br />
immobiliers, prendront part à ces tables rondes<br />
afin de permettre un échange constructif. Si<br />
le thème général de ces conférences sera,<br />
Programme<br />
des conférences<br />
Arts<br />
9 septembre <strong>2007</strong><br />
Genève, ville internationale<br />
26 septembre <strong>2007</strong><br />
Genève comme agglomération<br />
3 octobre <strong>2007</strong><br />
Les éco-quartiers<br />
0 octobre <strong>2007</strong><br />
Genève : compacte ou diluée ?<br />
7 octobre <strong>2007</strong><br />
Organiser le renouveau architectural<br />
de Genève<br />
L’entrée est libre mais il est conseillé<br />
de réservé par téléphone au 022 311 17 17<br />
ou par courrier électronique à<br />
véronique@braillard.ch<br />
comme pour l’exposition, les visions urbanistes<br />
pour Genève, chacune aura une thématique<br />
particulière à développer, telle que ‘Genève, ville<br />
internationale’, ‘Genève comme agglomération’ ou<br />
encore ‘les éco-quartiers’.<br />
A l’heure où la première ville suisse romande<br />
semble sur le point d’exploser, que les prix de<br />
l’immobilier flambent et que les logements libres<br />
font cruellement défaut, il est nécessaire de<br />
s’arrêter et de trouver des solutions. Pourtant des<br />
projets et des initiatives ne manquent pas, il faut<br />
simplement l’impulsion pour leur donner vie. Il<br />
y a cent ans, un architecte s’était déjà posé les<br />
mêmes questions quant à l’avenir de sa ville…<br />
Du 13 septembre au 20 octobre <strong>2007</strong> dans le<br />
Grand Studio de FreeStudios à Genève<br />
http://braillard.ch/<br />
Katia Margraf<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 37
Livres Plus<br />
La fureur de lire <strong>2007</strong> :<br />
Cap sur les orients extrêmes !<br />
Pour une fois que la Suisse soutient la culture, cela se souligne et on en parle dans <strong>Murmures</strong> !<br />
Du 9 au 23 septembre prochain, le département de la culture de Genève organise un événement<br />
littéraire au nom évocateur et poétique, ‘La fureur de lire’, en collaboration avec le Cercle de la<br />
Librairie et de l’Edition. Cet événement bisannuel permet aux lecteurs de rencontrer tous les<br />
acteurs de la chaîne du livre 38: bibliothécaires, libraires, éditeurs, auteurs et illustrateurs.<br />
‘La fureur de lire’ a lieu à la Maison communale de Plainpalais. Au programme : rencontres avec<br />
des auteurs, lectures, signatures, expositions, projections, spectacles, ateliers d’écriture. Un<br />
bar aux saveurs orientales est aussi prévu pour que les festivaliers puissent se restaurer.<br />
Rencontre avec le chef de projet du festival, Dominique Berlie.<br />
Comment est née l’idée de départ de ce<br />
festival et depuis quand existe-t-il ?<br />
Au départ nous avons reproduit à Genève ce qui<br />
a été lancé en France par Jack Lang il y a déjà<br />
quelques années ; le nom de cette manifestation<br />
a changé au gré des gouvernements, mais nous<br />
avons voulu garder le nom ‘La fureur de lire’ car<br />
nous adorons cette idée de fureur. C’est déjà la<br />
douzième édition !<br />
Combien attendez-vous de visiteurs et à quel<br />
public s’adresse ce festival ?<br />
L’année dernière nous avons eu entre dix mille et<br />
douze mille visiteurs durant les cinq jours que dure<br />
cette manifestation. Certains viennent pour les<br />
expositions, d’autres pour les ateliers d’écriture ou<br />
pour le comptoir du livre. Ce festival est destiné<br />
non seulement aux amoureux des livres mais nous<br />
souhaitons l’ouvrir au plus grand nombre. Nous avons<br />
une programmation jeunesse très intéressante pour<br />
le jeune public : l’auteur Lisa Bresner, l’illustrateur<br />
Marcelino Truong, la conteuse Catherine Zarcate<br />
et le lauréat du prix Enfantaisie Chen Jiang Hong<br />
viendront rencontrer les plus jeunes…<br />
Pourquoi le thème des ‘Orients Extrêmes’<br />
cette année ?<br />
La littérature asiatique est émergente et nous<br />
aimerions faire découvrir sa richesse au grand<br />
public. Trois pays seront présents à La fureur de<br />
lire : L’Inde, la Chine et le Japon. Tous trois sont en<br />
pleine évolution entre le traditionnel et le moderne ;<br />
la littérature aide à la compréhension de ces pays<br />
en pleine mutation. La littérature indienne sera<br />
représentée par deux grands écrivains : Tarun Tejpal,<br />
et Shashi Tharoor. Parmi les romanciers chinois<br />
seront présents : Mo Yen, Yu Hua et Dai Sijie ; et<br />
enfin la littérature japonaise sera présentée par des<br />
spécialistes comme Agnès Giard ou David Heim.<br />
Quels sont les points forts de cette<br />
manifestation ?<br />
On peut citer parmi les points forts, le cycle de<br />
conférences ‘Rituels, langues et sortilèges’ sur le<br />
38 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
site d’Artamis, la projection gratuite de ‘Pompoko’<br />
au cinéma Bio 72, diverses expositions, dont une<br />
sur l’illustration coréenne à la Villa Bernasconi et<br />
la fameuse histoire de la cloche de Shinagawa, en<br />
kamishibaï au Musée de l’Ariana.<br />
d’articles sur www.murmures.info/livres<br />
Est-ce qu’il y a des nouveautés cette année ?<br />
L’une des principales nouveautés de cette édition<br />
<strong>2007</strong> est la ‘route du livre’, qui traversera dix-huit<br />
librairies en ouverture de ‘la Fureur’ le mercredi<br />
19 septembre. Le gagnant du concours recevra le<br />
nombre de centimètres de sa stature en livres !<br />
Est-ce que la lecture occupe une place assez<br />
importante dans notre société ?<br />
Il faut entretenir la flamme chez les lecteurs et<br />
chez la nouvelle génération. La lecture est un<br />
geste intime et la littérature a un rôle important à<br />
jouer pour l’avenir.<br />
www.lafureurdelire.ch<br />
Nadja Hofmann
Livres<br />
De sanglants cochons ! Entretien avec Mo Hayder<br />
Nous avons eu la chance de rencontrer Mo Hayder lors du festival international de films<br />
fantastiques de Neuchâtel.<br />
Comment avez-vous réagi à l’invitation<br />
de participer au jury d’un festival de films<br />
fantastiques et que pensez-vous du genre ?<br />
C’est fantastique !<br />
Je réalise un de mes<br />
rêves : passer toute<br />
la journée au cinéma<br />
(rire) ! En ce qui<br />
concerne le genre,<br />
j’y suis très attachée.<br />
Dans mes romans, j’explore<br />
les fondements<br />
du polar, pas vraiment<br />
le fantastique. En Angleterre<br />
ou aux Etats-Unis, nous n’utilisons pas ce<br />
mot. En fait le terme ‘fantastique’ sert d’entonnoir<br />
pour plein de genres comme l’horreur, le thriller,<br />
le polar. Tous ces genres peuvent à tout moment<br />
devenir fantastiques suivant leur traitement. Dans<br />
mon parcours, j’ai commencé avec des histoires<br />
policières plus ou moins classiques pour essayer<br />
de migrer vers d’autres genres, la fiction historique<br />
avec ‘Tokyo’ ou l’horreur avec ‘Pig Island’. Mais je<br />
pense que mes romans possèdent tous un élément<br />
spécifique qui les rend plus gothiques que fantastiques,<br />
bien que les deux termes se rejoignent.<br />
Dans votre parcours atypique, pourquoi avoir<br />
choisi l’écriture ?<br />
Pour moi l’écriture est en quelque sorte une<br />
méthode me permettant de mettre de l’ordre dans<br />
ma vie, de la documenter. Si vous vivez une vie<br />
bien remplie, c’est extraordinaire de pouvoir en<br />
garder une trace. Cela agit également de manière<br />
exutoire. C’est probablement pour cette raison que<br />
l’écriture me correspond autant et que j’en suis<br />
arrivée à en faire mon travail.<br />
La plupart des femmes écrivains actuelles<br />
oeuvrent plutôt dans le polar pur. Vos<br />
histoires, par leurs côtés morbides, sont plus<br />
proches d’un style masculin. Pourquoi ce<br />
choix ?<br />
Je suis très contente que vous me posiez cette<br />
question. Mo Hayder n’est pas mon vrai nom. Je<br />
l’ai justement choisi pour son ambiguïté. Si ma<br />
40 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
photo ne figure pas au<br />
dos de mes livres, le<br />
lecteur ne sait pas tout<br />
de suite si je suis un<br />
homme ou une femme.<br />
J’aime jouer sur cette<br />
dualité. Je pense<br />
sérieusement qu’il est<br />
important, pour mieux<br />
© Arnaud Février<br />
apprécier les histoires,<br />
de ne pas trop connaître de choses sur l’auteur.<br />
Prenez l’exemple du livre ‘Geisha’, raconté à la<br />
première personne. Pourtant ce livre est écrit par<br />
un homme (Arthur Golden), magnifiquement bien<br />
écrit d’ailleurs, mais quand je me suis aperçue<br />
que l’auteur était un homme, j’étais déçue. Les<br />
éditeurs ne devraient pas mettre la photo des<br />
auteurs sur les livres. Malheureusement, c’est<br />
probablement une demande du public qui est<br />
intéressé de voir à quoi ressemblent les écrivains<br />
(rires).<br />
Est-ce une raison pourquoi vos personnages<br />
principaux sont souvent des hommes ?<br />
Je ne peux pas vraiment répondre à cette<br />
question, car je ne connais pas la réponse. Quand<br />
j’écris, je le fais automatiquement à travers les<br />
yeux d’un homme. Même si j’écris à la troisième<br />
personne, mes personnages sont toujours<br />
masculins. Je trouve très difficile d’écrire d’un<br />
point de vue féminin. Je ne sais pas vraiment<br />
pourquoi, peut-être parce qu’il n’y a pas de bons<br />
personnages féminins dans la littérature, ou alors<br />
tout simplement quelque chose de beaucoup plus<br />
personnel, à l’intérieur de moi.<br />
Pensez-vous que le fait que vous soyez une<br />
femme vous donne une sensibilité différente<br />
sur certains sujets ?<br />
Exactement. En étant une femme, il y a certains<br />
sujets nous concernant que je ne peux pas<br />
aborder avec ma sensibilité de femme, sauf en me<br />
mettant dans la peau d’un homme et vice versa,<br />
je pense. Cela me donne également une certaine<br />
liberté pour explorer des sujets typiquement<br />
masculins qu’un homme ne pourrait définitivement<br />
pas soulever.<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne un exemplaire de ‘Pig Island’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci aux Presses de la Cité<br />
Pig Island éd. Presses de la Cité<br />
Joe Oakes est journaliste. Sa spécialité :<br />
démystifier des supercheries paranormales.<br />
Quand il entend parler d’une vidéo amateur<br />
montrant une créature démoniaque adorée<br />
par les adeptes d’une secte sur une île en<br />
Ecosse, il ne lui en faut pas plus pour éveiller<br />
sa curiosité. Sceptique de nature, Joe<br />
n’imagine aucunement ce qu’il va découvrir<br />
sur Pig Island. Mettant à jour un terrible<br />
secret, il sera confronté à un vieil ennemi et<br />
devra faire face à des pulsions enfouies au<br />
plus profond de lui-même. Personne ne sortira<br />
indemne de ce voyage au bout du mal !<br />
Chez Mo Hayder le polar flirte avec l’horreur.<br />
Furieusement ancrées dans une réalité crue,<br />
ses histoires ne sont jamais bien loin d’un<br />
fantastique inquiétant. ‘Pig Island’ ne déroge<br />
pas à la règle. Choquant, dérangeant,<br />
diablement efficace… pour notre plus grand<br />
plaisir. Frissons (de dégoûts) assurés.<br />
Pouvez-vous nous donner un exemple ?<br />
Mon second livre, ‘L’homme du soir’, parle de<br />
pédophilie. Si un homme l’avait écrit, cela aurait été<br />
certainement considéré comme malsain. La même<br />
chose avec mon troisième livre. ‘Birdman’ raconte<br />
l’histoire d’un tueur en série sexuel très sadique.<br />
Ces sujets sont très difficiles à aborder par des<br />
hommes, ce sont des sujets sensibles, tabou, très<br />
liés au côté masculin. Dans un sens c’est triste,<br />
car je pense que les gens personnalisent trop ce<br />
que les auteurs écrivent. Chaque écrivain devrait<br />
pouvoir s’exprimer sur n’importe quel sujet, sans<br />
se soucier de ce genre de considérations.<br />
www.mohayder.net<br />
Pig Island<br />
Mo Hayder<br />
éd. Presses<br />
de la Cité<br />
Jean-Yves<br />
Jean-Yves
Amour dans une petite ville<br />
Wang Anyi éd. Picquier<br />
Durant la période de la<br />
révolution culturelle en Chine,<br />
deux jeunes danseurs vont<br />
se rencontrer. Ils s’entraînent<br />
tard le soir, ils ont la même<br />
envie de progresser. Essayant<br />
de s’aider l’un l’autre, ils vont<br />
se repousser pour mieux<br />
se retrouver. Au fil des nuits, ils se retrouveront<br />
loin des regards et le jour ils prendront malice<br />
à se disputer devant les autres. Devant cette<br />
Anatomie d’un crime<br />
Elizabeth George éd. Presses de la Cité<br />
Reprenant là où s’arrêtait<br />
sa dernière enquête, avec le<br />
meurtre de la femme de son<br />
inspecteur, Elizabeth George<br />
a décidé de se pencher sur<br />
le tueur. Joel, métis de douze<br />
ans, n’a pas eu une enfance<br />
facile dans les quartiers les<br />
plus défavorisés de Londres. Lorsque son frère<br />
devient la cible d’un gang, il va faire un pacte<br />
avec un homme puissant... L’auteur se lance dans<br />
Le royaume de Tobin, tome 5<br />
Lynn Flewelling éd. Pygmalion<br />
Tant qu’une fille issue de<br />
la lignée de Thelalimas le<br />
défend, le royaume de Skala<br />
ne sera jamais asservi. Telle<br />
est la prophétie. Sécheresse,<br />
famine et peste sévissent<br />
dans le pays depuis qu’Erius<br />
a pris le pouvoir et tué toutes<br />
les descendantes. Tobin est<br />
l’unique survivante, elle grandit comme un garçon,<br />
ignorant sa nature de fille. Les années passent et<br />
nouvelle expérience, ils se sentent perdus, en<br />
détresse… Ce roman se lit d’une seule traite.<br />
L’écriture est sensuelle, parfois dure, bref sans<br />
censure, comme le veut souvent le régime chinois.<br />
Parlant de sexe sans fausse pudeur, ce livre a fait<br />
scandale auprès de l’opinion publique à sa sortie<br />
en 1986. Faisant partie d’une trilogie, la suite est<br />
actuellement en traduction. A découvrir j’espère<br />
très prochainement…<br />
Carole-lyne Klay<br />
le roman social, nous dépeignant la vie dans les<br />
‘mauvais’ quartiers d’une ville avec force détails<br />
et anecdotes. Peut-être trop, car l’histoire a de<br />
la peine à décoller. En outre, on peut regretter<br />
que l’histoire et les personnages soient trop stéréotypés<br />
et ressemblent presque à un conte à la<br />
Charles Dickens. Ça se lit bien mais au final, on<br />
attend avec impatience la nouvelle enquête avec<br />
Lynley et Havers.<br />
Tobin apprend la vérité mais elle doit la cacher à<br />
tous, même à Ki, son meilleur ami. La peste fait<br />
des ravages dans la capitale et une nuit elle est<br />
attaquée par l’ennemi. Erius est tué et Korin se<br />
proclame roi. Tobin révèle enfin sa véritable nature<br />
et lève une armée pour combattre son ennemi<br />
qu’elle connaît bien. Belle fantaisie saluée par<br />
Robin Hobb, ce cycle se lit avec plaisir et nous fait<br />
attendre avec impatience la suite.<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne un exemplaire de ‘Lettres mortes’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro.<br />
Merci aux éditions Bragelonne<br />
Katia Margraf<br />
Janie<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/livres<br />
Lettres mortes<br />
Shaun Hutson éd. Bragelonne<br />
Un début normal pour un bon<br />
livre policier : deux flics à la<br />
poursuite d’un dangereux<br />
maniaque, une course poursuite<br />
suivie d’une arrestation<br />
musclée. Mais la deuxième<br />
affaire est un peu plus bizarre.<br />
Un homme se met à<br />
hurler dans la nuit ; quand les<br />
policiers arrivent sur place, ils entendent les cris<br />
mais doivent enfoncer la porte pour pénétrer dans<br />
la villa. L’homme est affreusement mutilé, on lui a<br />
arraché un œil et aucune empreinte n’est trouvée.<br />
Pire, toutes les issues sont fermées de l’intérieur.<br />
Comment le meurtrier est-il ressorti ? Un deuxième<br />
crime suit rapidement, reproduisant exactement le<br />
même schéma. Qui est ce meurtrier et comment<br />
fait-il ? ‘Lettres mortes’ fait partie de ces livres angoissants<br />
qu’on n’a pas envie de lire seule la nuit<br />
mais qu’on ne peut pas arrêter !<br />
Ni d’Eve ni d’Adam<br />
Eliane Bernard<br />
Amélie Nothomb éd. Albin Michel<br />
Amélie Nothomb retourne<br />
au Japon, pays où elle est<br />
née et qu’elle chérit au plus<br />
profond d’elle. Elle décide<br />
de mettre une annonce,<br />
proposant de donner<br />
des cours particuliers de<br />
français. Rendez-vous est<br />
donné dans un café avec<br />
un jeune étudiant japonais. <strong>Tout</strong>efois lors de leur<br />
échange téléphonique, ils n’ont donné aucun détail<br />
sur leurs physiques. Son futur élève arrivera droit<br />
sur elle avec l’assurance de ceux qui savent à qui ils<br />
ont à faire. Seizième roman d’Amélie Nothomb, qui<br />
nous donne rendez-vous chaque rentrée littéraire.<br />
Ce roman autobiographique vient se placer dans<br />
l’ordre chronologique, avant son autre livre basé sur<br />
son expérience au Japon, ‘Stupeur et tremblement’.<br />
Pour moi, ce livre fait partie de ses meilleures, qui<br />
décrivent sa vie et sa façon de voir les choses.<br />
Lettres mortes<br />
Shaun Hutson<br />
éd. Bragelonne<br />
Carole-lyne Klay<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 4
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Sports Plus<br />
Les Nissan Outdoor Games by Columbia<br />
Grande manifestation des sports extrêmes en Suisse, cette troisième édition a prouvé encore<br />
une fois qu’elle était l’une des plus importantes de l’année. Les partenaires ont reconduit leur<br />
confiance et cela s’est bien ressenti pendant toute une semaine de pur sport extrême !<br />
Comme c’était prévu, la seconde partie de<br />
l’événement était dédiée au public. Elle avait<br />
commencé dès le jeudi 28 juin dans l’après-midi,<br />
vers les 14h, avec une kermesse proposée aux<br />
visiteurs sur la Stadthausplatz d’Interlaken. Le<br />
public a profité de la présence des athlètes qui<br />
faisaient des démonstrations de leur sport favori<br />
et ils ont aussi pu s’initier à certaines disciplines,<br />
avec le luxe d’avoir comme moniteur certains<br />
sportifs reconnus dans le milieu. La soirée<br />
d’ouverture a été aussi bien accueillie, malgré<br />
les quelques heures de retard par rapport au<br />
planning. Mais, il faut aussi le dire, les gens ne<br />
l’ont pas vraiment remarqué, grâce notamment<br />
à l’ambiance très festive qui a régné sur la<br />
Stadthausplatz. Finalement, la soirée d’ouverture<br />
s’est finie très tard et le public a pu profiter des<br />
nombreuses projections de films de sport, de la<br />
musique, ainsi que des nombreuses animations<br />
proposées par la grande équipe d’organisateurs<br />
des Outdoor Games. Le grand événement de cette<br />
année était aussi l’arrivée d’une piste de ‘dirt’ au<br />
centre d’Interlaken. Issu du BMX, le ‘dirt’ consiste<br />
à enchaîner une série de sauts en VTT sur une<br />
piste en terre. C’est une discipline extrêmement<br />
spectaculaire que le public a pu admirer, puisque<br />
cela se passait très près des spectateurs. La<br />
grimpe aussi était l’invitée d’honneur, avec le<br />
Boulder Master IFSC (International Federation<br />
Of Sport Climbing) qui recevait les grands de la<br />
grimpe internationale.<br />
Côté résultats de cette manifestation, puisque<br />
c’était le plus attendu, les six équipes sélectionnées<br />
pour cette troisième édition ont pu dévoiler leurs<br />
exploits filmés et photographiés pendant le temps<br />
prévu à cette occasion-là. Le public, très présent<br />
lors de la cérémonie de clôture à la Stadthausplatz,<br />
a pu apprécier les différents courts métrages<br />
proposés en fin de soirée. Ce fut une soirée<br />
très animée et divertissante, grâce aux films qui<br />
étaient en général basés sur l’humour, laissant<br />
parfois de côté les prouesses sportives dignes du<br />
sport extrême. Une équipe est finalement sortie<br />
du cadre comique avec des séquences filmées,<br />
d’articles sur www.murmures.info/sports<br />
inspirées d’un scénario pour le moins attendu :<br />
Le temps ou le contrôle du temps. C’est ainsi que<br />
l’équipe Ephémère des frères Falquet a remporté<br />
pour la deuxième fois consécutive le prix du<br />
meilleur film vidéo des Outdoor Games <strong>2007</strong>. Une<br />
équipe dynamique et innovatrice composée de Béa<br />
Löffler, Ludovic May, Raphaël Thiebaut, Frédéric et<br />
François Nicole, Yves Burri, Mathias Roten et Dom<br />
Daher, le photographe de l’équipe. Un personnage<br />
au talent enfin reconnu dans cette compétition<br />
qui lors de l’édition précédente n’avait pas pu<br />
remporter la compétition du meilleur diaporama<br />
de photos, alors que la plupart des gens présents<br />
lors de la cérémonie et aussi certains journalistes<br />
le donnaient comme grand gagnant. Cette fois<br />
c’est chose faite, Dom Daher remporte le prix du<br />
meilleur diaporama de photos <strong>2007</strong>. Un prix bien<br />
accueilli par l’ensemble de son équipe, qui pour<br />
l’occasion sort comme la grande gagnante de<br />
l’édition <strong>2007</strong> emportant avec elle les meilleurs<br />
prix de la compétition. Des images spectaculaires<br />
et des courts métrages captivants qui peuvent être<br />
appréciés par tous sur le site Internet des Outdoor<br />
Games.<br />
www.outdoorgames.ch<br />
© Outdoor Games<br />
© Carlos Mühlig<br />
Carlos Mühlig<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 43
Voyage<br />
Le Lavaux<br />
Chaque automne, face au lac Léman, un tapis aux couleurs<br />
flamboyantes, ombre brûlée, jaune d’or et terre de Sienne, se<br />
déploie entre Lausanne et Montreux. Les couleurs changent<br />
avec les saisons, mais l’essentiel de l’environnement viticole,<br />
qui fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis<br />
le 28 juin <strong>2007</strong>, est resté intact tout au long des décennies qui<br />
ont vu le béton envahir certaines régions suisses. Le Lavaux<br />
est une région calme qui a su trouver un équilibre entre la<br />
poursuite d’une activité ancestrale et le développement<br />
urbain moderne. C’est ainsi que les vignobles en terrasses<br />
superposées du Lavaux accueillent le visiteur qui découvre<br />
un paysage intemporel, façonné par l’homme à travers les<br />
âges. Un hasardeux et heureux mélange d’architecture<br />
pittoresque, que l’on peut admirer dans des villages comme<br />
Lutry, Cully et Saint-Saphorin, et d’agriculture millénaire,<br />
car le vin, dans la région du Lavaux, est le fruit d’une très<br />
ancienne tradition.<br />
L’histoire du Lavaux commence à l’époque romaine, bien<br />
que certains vestiges archéologiques laissent penser qu’il<br />
y eut des villages lacustres beaucoup plus tôt. Dans tous<br />
les cas, le terme Lavaux, qui veut dire ‘la vallée’, apparaît<br />
pour la première fois au XIIe siècle et désignait le village<br />
de Lutry et ses environs. A l’origine composée de forêts<br />
et de maquis, la région fut défrichée<br />
sous l’égide des moines<br />
Cisterciens, d’abord à Dézaley,<br />
l’un des premiers vignobles.<br />
Malgré la difficulté de la tâche,<br />
ces cultures eurent un grand<br />
succès et ne tardèrent pas à se<br />
répandre dans les terres voisines.<br />
Actuellement, le vignoble<br />
de Lavaux occupe plus de sept<br />
cents hectares sur trente-deux<br />
kilomètres et bénéficie d’excellentes<br />
conditions d’ensoleillement.<br />
La topographie de<br />
l’endroit, si particulière, donne<br />
lieu à des procédés originaux<br />
pour sortir le raisin des vignes<br />
après la récolte, comme l’usage<br />
d’hélicoptères. Le Lavaux<br />
comprend huit appellations<br />
différentes : Lutry, Villette,<br />
Epesses, Calamin, Dézaley,<br />
Saint-Saphorin, Chardonne et<br />
Vevey-Montreux. Parmi les cépages,<br />
on trouve le Chasselas,<br />
le Pinot Noir et le Gamay.<br />
Un grand nombre d’offres touristiques invitent à la<br />
connaissance des terrasses du Lavaux et de ses vins. D’avril<br />
à octobre, il est possible de parcourir la région à bord d’un<br />
petit train, partant de Cully, qui traverse les sentiers étroits<br />
à la découverte des différents caveaux. Les terrasses de<br />
Lavaux sont aussi visibles depuis le Léman, car les bateaux<br />
de la CGN relient entre elles les villes du bord du lac. Si<br />
le vin est, sans conteste, l’un des attraits principaux du<br />
Lavaux, le voyageur peut également admirer le caractère<br />
original du paysage en empruntant le chemin pédestre<br />
qui relie le Musée Olympique de Lausanne au Château<br />
de Chillon, et qui représente environ huit heures et demie<br />
44 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
de marche. Un parcours<br />
thématique, inauguré en<br />
1998, désigne les endroits<br />
de chaque appellation, et les panneaux avec le sigle GT<br />
(grande traversée), permettent de s’orienter dans les petits<br />
chemins. D’autres sports sont aussi possibles : les adeptes<br />
de nordic walking trouveront leur bonheur dans la randonnée<br />
et la compétition, des courses sont programmées au mois<br />
de novembre. Quant aux amateurs de golf, ils ont à leur<br />
disposition un terrain de dix-huit trous près du lac de Brêt.<br />
Ceux qui cherchent l’animation des villes, sans pour autant<br />
quitter ces paysages si attachants seront enchantés de<br />
découvrir Vevey et Montreux, les villes de la Riviera<br />
suisse qui proposent une offre culturelle très variée. A<br />
Vevey, le Musée Jenisch héberge le Cabinet cantonal des<br />
estampes, importante collection de gravures datant de la<br />
Renaissance jusqu’à aujourd’hui. D’autres musées, comme<br />
l’Alimentarium de la fondation Nestlé ou le Musée suisse du<br />
jeu proposent des activités interactives et ludiques. La Fête<br />
des Vignerons, impressionnant ensemble de représentations<br />
musicales et théâtrales costumées, mises en scène pendant<br />
toute une semaine, et dont les origines remontent au XVlle<br />
siècle, est célébrée seulement quatre ou cinq fois par siècle.<br />
La dernière édition a eu lieu en 1999. Vevey possède<br />
également de nombreuses promenades au bord du lac, des<br />
plages de galets, une géographie qui se prête aussi bien au<br />
cyclotourisme qu’aux sports aquatiques, des théâtres et de<br />
nombreux restaurants. Montreux apparaît d’emblée comme<br />
une ville plus moderne, avec ses grands hôtels, ses hauts<br />
bâtiments et ses écoles spécialisées et internationales.<br />
Chaque année depuis quarante ans, au mois de juillet,<br />
le Montreux Jazz Festival devient la grande fête de la<br />
musique et attire des dizaines de milliers de spectateurs<br />
grâce à la présence d’artistes prestigieux et à des concerts<br />
gratuits. A l’origine consacré au jazz, le programme du<br />
festival s’est largement diversifié. En décembre, le Festival<br />
du Rire accueille les artistes de l’humour les plus célèbres<br />
de la scène francophone actuelle.
Le Lavaux, patrimoine mondial de l’Unesco<br />
Au cours de la trente-et-unième<br />
session du Comité du patrimoine<br />
mondial de l’UNESCO à<br />
Christchurch, en Nouvelle-<br />
Zélande, le paysage viticole de<br />
Lavaux a été inscrit sur la liste<br />
du patrimoine mondial en tant que<br />
paysage culturel. L’UNESCO,<br />
organisation des Nations Unies<br />
pour l’éducation, la science et<br />
la culture, est à l’origine de cet<br />
inventaire de monuments, parcs<br />
naturels et sites d’importance<br />
historique et culturelle majeure<br />
du monde entier. L’appartenance<br />
au patrimoine mondial implique<br />
la reconnaissance des qualités<br />
uniques d’un site, ce qui peut<br />
avoir des effets positifs sur son<br />
développement touristique.<br />
Le devoir de protection de<br />
l’environnement, notamment dans<br />
les domaines de l’urbanisme et<br />
l’aménagement du territoire,<br />
concerne uniquement l’Etat ou<br />
des autorités de la région où se<br />
trouve le site, car les décisions<br />
du Comité du patrimoine n’ont<br />
aucune valeur de contrainte<br />
sur le plan légal. Cependant,<br />
l’UNESCO aide financièrement<br />
les pays en développement qui<br />
s’engagent à respecter ou à<br />
restaurer leurs biens culturels.<br />
La dégradation de certains sites<br />
peut entraîner leur inscription sur<br />
la liste du patrimoine en péril,<br />
afin d’encourager une meilleure<br />
gestion ou des mesures de<br />
sauvegarde.<br />
Afin de fêter l’entrée du Lavaux dans le patrimoine mondial<br />
de l’UNESCO, les villes de Lutry, Grandvaux, Epesses,<br />
Rivaz, Chardonne et Cully organisent une journée festive qui<br />
se déroulera le samedi 22 septembre <strong>2007</strong>. Des animations<br />
sur le thème des cinq sens auront lieu tout au long de la<br />
journée.<br />
Explorer le Lavaux, le vignoble, les villages et les villes de<br />
la côte peut devenir très vite une expérience passionnante.<br />
D’autant plus que la région est facilement accessible au<br />
départ des principales villes de la Suisse romande. Les<br />
amoureux de la nature, du vin et des traditions, du sport, de<br />
la musique et de la culture seront comblés.<br />
www.lavaux.ch<br />
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peu connues, la collection Cap sur vous offre un<br />
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<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 45
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Voyage<br />
Cambodge<br />
J’ai débarqué à Phnom Penh,<br />
capitale du Cambodge,<br />
depuis le Vietnam. Une<br />
journée passée à naviguer<br />
sur différents bateaux,<br />
remontant paisiblement<br />
le delta du Mékong. Le<br />
Mékong, fleuve au nom<br />
enchanteur qui déborde<br />
de l’imaginaire des gens<br />
comme il déborde de son<br />
lit, terre glaise de rêves et<br />
d’exotisme. Large et brunâtre, bordé de quelques maisons<br />
faites de tôles ondulées ou de bois, parcouru de ces bateaux<br />
bas et longs, filant dans toutes les directions, au moteur lent<br />
et rudimentaire qui exhibe sa mécanique nue, comme nombre<br />
de machines en Asie. Le temps s’arrête durant la traversée.<br />
On s’oublie, tout comme les petits tracas du voyage. C’est<br />
une sorte de trêve, de compromis entre découverte et<br />
repos. A force, les paysages, on ne les observe même<br />
plus, tellement on en est repu. On passe le temps à lire,<br />
jouer aux cartes, discuter ou se perdre dans nos rêveries.<br />
De temps en temps, des cris enjoués s’élèvent depuis les<br />
rives du fleuve. Ce sont les enfants qui se précipitent pour<br />
nous saluer. J’adore cette volonté d’aller saluer l’étranger,<br />
sans arrière pensée, simple geste amical qui tranche avec<br />
l’habitude de l’approcher uniquement pour lui vendre un<br />
service ou un objet.<br />
Après quelques jours passés<br />
dans la paisible Phnom<br />
Penh, nous arrivons à Siem<br />
Reap, ville située juste à côté<br />
du site d’Angkor, ancienne<br />
cité dont il ne reste que les<br />
temples immenses, vieux<br />
pour certains de plus de sept<br />
siècles. Une poussière dans<br />
l’histoire du monde, un vestige<br />
inestimable pour l’homme.<br />
Les grands temples sont<br />
certes impressionnants avec<br />
leurs murailles à n’en plus finir,<br />
leurs innombrables escaliers<br />
pentus aux marches étroites,<br />
leurs tours de pierres noircies<br />
par le temps et l’humidité, leurs<br />
symétries impeccables, leurs<br />
bas-reliefs rapportant avec<br />
un souci du détail qui atteint la<br />
perfection les batailles entre dieux et démons ou celles bien<br />
réelles des rois, les colonnes épaisses et tout aussi finement<br />
décorées à l’aide d’une taille précise ; mais j’avoue tout<br />
de même un certain penchant pour les temples plus petits,<br />
reculés, moins touristiques, bien que le monde soit tout à<br />
CONCOURS réservé aux abonnés<br />
fait supportable. Des couloirs sombres ou des terrasses<br />
en hauteur où vient s’échouer le soleil, d’énormes racines<br />
qui prennent appui sur la pierre taillée afin de permettre<br />
à des arbres gigantesques de s’asseoir sur les murailles<br />
défoncées par cette végétation affamée, ou de s’installer<br />
confortablement sur les frontons qui ploient sous la charge<br />
des plantes géantes ; des fenêtres distordues, prêtes à<br />
s’écrouler, des amas de pierre, grosses miettes antiques<br />
qui sont posées en tas en attendant d’être décrassés et<br />
reconstitués patiemment dans des cours que transperce la<br />
terre qui pousse de toute ses forces et qui rend le terrain<br />
inégal. Pour atteindre ces temples il faut suivre de minces<br />
chemins de terre, s’éloigner de la route goudronnée et de son<br />
cortège de touk-touk, d’échoppes et de restaurants posés<br />
inévitablement devant chaque temple. Espace d’arrivée et de<br />
départ des visiteurs, d’attente aussi pour tous les chauffeurs<br />
de scooter ou de touk-touk qui s’occupent à lire ou à dormir<br />
dans des hamacs en attendant que leurs clients reviennent<br />
les chercher pour repartir vers un autre temple. Une fois<br />
sur ces chemins on ne croise plus personne et on tombe,<br />
presque par hasard, sur ces petits temples, perdus au<br />
milieu d’une végétation savamment domestiquée. Rien à voir<br />
avec celles qu’ont dû connaître les premiers explorateurs<br />
en découvrant ces temples mystérieux, surgis de nulle<br />
part, inquiétants même, imposantes bâtisses noirâtres,<br />
envahies par la mousse, décombres laissés à l’abandon<br />
mais qui tiennent miraculeusement debout ; leurs murs épais<br />
solidement plantés dans le sol prêts à défier le temps y<br />
sont certainement pour quelque chose. Et au milieu de ces<br />
ruines, le silence, quand<br />
la pluie ne s’en mêle<br />
pas, sûrement inquiétant<br />
à l’époque, apaisant<br />
aujourd’hui lorsque nous<br />
nous asseyons au milieu<br />
de ces témoins usés de<br />
l’histoire, engourdis par<br />
ce silence bienfaisant et<br />
ce petit air revigorant qui<br />
passe entre les murs.<br />
En définitive, Angkor est le résultat d’un difficile équilibre<br />
entre vestiges de l’histoire qu’il s’agit de conserver et le<br />
charme inégalable de cette végétation rutilante qui se<br />
mêle aux ruines. Il en ressort une nouvelle architecture,<br />
sauvage et travaillée tout à la fois, mélange de nature<br />
brute et de volonté créatrice de l’homme. Les ruines en<br />
ressortent grandies. Mais pour combien de temps ? Dans<br />
quel état seront-elles d’ici quelques dizaines d’années ?<br />
Un seul conseil, filez les visiter avant que le Cambodge, en<br />
pleine renaissance, ne succombe totalement au tourisme de<br />
masse.<br />
Gagne exemplaire du guide Lonely Planet Cambodge en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Lonely Planet<br />
Bertrand<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 47
Technologie Plus<br />
Littlebit Sepia X35 :<br />
La performance liée à la taille !<br />
Commençons par le début, le contenu du colis. Le Sepia X35 est livré avec tout le nécessaire,<br />
y compris une sacoche de transport de très bonne facture, une documentation complète sur<br />
papier ainsi que les medias-kit de tous les programmes fournis avec, dont Power-DVD de<br />
Cyberlink et Nero 7 Essentials.<br />
Première impression, le Sepia X35 n’est effectivement<br />
pas gros. Les plastiques utilisés pour la coque<br />
sont tout à fait corrects, l’écran est net et lumineux.<br />
Une webcam 2.0 Mega-Pixels est intégrée<br />
en haut de l’écran, et pivote à 360°. Le clavier est<br />
très agréable au toucher et réagit parfaitement, de<br />
même que le touchpad. Dernier point, une cellule<br />
de contrôle biométrique se situant entre les deux<br />
‘clics’ du touchpad vous évitera de devoir à chaque<br />
demande de taper votre mot de passe.<br />
Un peu de technique maintenant, le Sepia X35 est<br />
livré avec un processeur Intel Core 2 Duo cadencé<br />
à 2.00 GHz, 2048MB de RAM, un disque dur de<br />
120GB (séparé en deux lecteurs logiques). L’écran<br />
quant à lui est un écran 13.3 pouces, acceptant<br />
une résolution de 1280 x 800 au maximum. Le<br />
chipset graphique est un Intel 965GM (X3100),<br />
gérant jusqu’à 256MB de mémoire partagée.<br />
Pour finir, la connectique répond elle aussi à la<br />
demande, intégrant WLAN 802.11a/g/n, GigaLAN,<br />
Modem et bien sûr Bluetooth. Les ports suivants<br />
sont également disponibles : 3x USB2.0, 1x<br />
Nouveau look ‘Wine / Oak’<br />
pour le Model One<br />
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Gagne l’un des ‘Tivoli Audio au look Wine / Oak’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Tivoli Audio<br />
48 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
Firewire, 1x Express Card Slot, 1x VGA-out, 1x<br />
RJ-11 Modem, 1x RJ-45 LAN, 1x e-SATA, 1x<br />
SPDIF-out, 1x Mic-in. Il y a également un lecteur<br />
de cartes SD/MS/MS PRO/MMC. Comme vous<br />
pouvez le voir, rien ne manque. Le tout ne pesant<br />
même pas 2 kilos, c’est réellement appréciable.<br />
Lors de sa première utilisation, il va falloir<br />
procéder à l’installation et au paramétrage des<br />
différents programmes dont vous aurez besoin<br />
pour la suite. Au démarrage, un Windows XP<br />
préinstallé s’exécutera et vous n’aurez qu’à lui<br />
fournir les quelques renseignements nécessaires à<br />
la configuration de votre poste. Après un reboot,<br />
le software gérant le contrôleur biométrique<br />
vous demandera de lui présenter vos doigts l’un<br />
après l’autre, de manière à ne plus avoir besoin<br />
de taper votre mot de passe à chaque demande,<br />
un simple passage de l’un de vos doigts sur le<br />
contrôleur sera désormais suffisant. Par la suite,<br />
à vous de décider si vous voulez ou non procéder à<br />
l’installation des différents softwares fournis avec,<br />
rien ne vous y obligeant.<br />
Culte, élégant et moderne sont les trois mots qui définissent l’entreprise américaine Tivoli<br />
Audio. Connue et appréciée par la plupart des consommateurs qui aiment allier la modernité<br />
à l’élégance, le Model One est devenu depuis longtemps un objet culte à posséder. Tivoli a su<br />
redonner à la radio la splendeur des premiers récepteurs. Modernité et évolution du marché<br />
oblige, l’entreprise américaine nous présente maintenant une version encore plus luxueuse<br />
avec ‘Wine / Oak’ qui s’intègre à la perfection à tout type de décoration retro, classique ou<br />
encore moderne, grâce notamment à l’allure très design de l’appareil.<br />
Simple à utiliser et à installer, la radio de table ne<br />
possède que trois boutons : un gros bouton rotatif<br />
pour choisir l’émetteur, un commutateur pour<br />
sélectionner la fréquence (AM–FM) et un troisième<br />
qui vous permettra de régler le volume. Le Model<br />
One offre une excellente réception et cela peu<br />
importe l’endroit où se trouve l’appareil, et même<br />
si la réception s’avérerait particulièrement difficile,<br />
vous utiliserez le raccordement pour un câble ou<br />
d’articles sur www.murmures.info/technologie<br />
L’ergonomie générale est très bonne, la webcam<br />
marche très bien et est même équipée d’un soft<br />
de ‘suivi de face’ qui recentre automatiquement la<br />
Cam sur vous lorsque vous bougez la tête.<br />
Un dernier point, important pour ce genre de<br />
portable, est l’autonomie. Et là, rien à redire non<br />
plus. J’ai tenu facilement 5 heures en utilisation<br />
standard, et en diminuant la luminosité de l’écran,<br />
il doit être possible de faire nettement plus.<br />
En résumé, une machine avec de très bonnes<br />
performances, prenant un minimum de place,<br />
et pouvant se connecter sur tout ce qui existe<br />
actuellement. Le rêve de toute personne se<br />
déplaçant souvent et ayant besoin d’un ordinateur<br />
performant.<br />
www.littlebit.ch<br />
Greg<br />
une antenne externe. L’appareil est aussi doté d’une<br />
sortie pour l’enregistrement, d’une sortie pour un<br />
casque et d’une entrée auxiliaire qui vous permettra<br />
de brancher un lecteur CD ou MP3, par exemple ! A<br />
remarquer que le nouveau Model One se distingue<br />
à première vue par son boîtier en chêne peint à la<br />
main et sur la couleur bordeaux de sa façade, qui<br />
rappelle celle ‘d’un opulent vin rouge’. Nul doute<br />
que l’appareil saura trouver une place dans votre<br />
cuisine ou sur votre lieu de travail car avec son<br />
petit format (21,2 x 11,4 x 132cm) et ses 2,4kg,<br />
l’appareil n’a besoin que d’une petite place bien<br />
confortable. Décidément, le Model One cache<br />
derrière son style simple et élégant une certaine<br />
technologie sophistiquée qui par ailleurs assure une<br />
meilleure réception comparée à celle de tout autre<br />
produit ayant les mêmes dimensions !<br />
www.radio-days.com<br />
Carlos Mühlig
Technologie Plus<br />
Adobe Creative Suite 3 design premium<br />
<strong>Tout</strong> ce dont vous avez besoin pour le design se trouve dans Adobe Creative Suite 3 design<br />
premium : PAO, WebDesign, vidéo, création bitmap ou vectorielle,… Il y en a pour tous les<br />
goûts et les nouveautés sont au rendez-vous !<br />
Conçu pour la création d’un flux de production,<br />
Adobe CS3 se décline en six éditions, assemblées<br />
en plusieurs suites : Design, Web, Production et<br />
Master. Il associe toutes les dernières versions<br />
des logiciels professionnels incontournables pour<br />
la publication, retouche d’image, l’illustration,<br />
terminaux mobiles, et web. En regroupant leurs<br />
titres phares tels que Photoshop, Illustrator,<br />
InDesign, Flash, Dreamweaver, FireWorks,<br />
Bridge, Acrobat 8, ils ont tous été revus et<br />
améliorés et passent aujourd’hui en CS3. Parmi<br />
les nouveautés, l’interface utilisateur a été revue<br />
et simplifiée pour permettre à l’utilisateur de se<br />
familiariser rapidement avec les programmes<br />
et leurs nouvelles fonctionnalités. Une prise en<br />
charge de différents formats entre les logiciels<br />
de la gamme et une gestion généralisée des<br />
formats XML et XHTML ont été ajoutées. Pour le<br />
logiciel de dessin vectoriel Illustrator, la principale<br />
nouveauté est ‘Live Color’, une fenêtre qui permet<br />
Sony Ericsson W580i<br />
Décidément, le grand<br />
fabricant nippo-suédois de<br />
téléphones Walkmans n’a pas<br />
fini d’étoffer sa gamme et<br />
propose des produits de plus<br />
en plus complets, innovants<br />
et compacts avec toujours un design attrayant.<br />
C’est ainsi que la série W de Sony Ericsson peut<br />
désormais compter sur ce nouveau modèle qui, à la<br />
surprise générale, se présente avec une épaisseur<br />
de seulement 14mm à glisser dans n’importe quelle<br />
poche. Il ressemble un peu au modèle S500i mais<br />
se différencie par le fait que c’est un téléphone<br />
dédié à la musique et pour cause, le Dj Bob Sinclar<br />
en a fait son mobile préféré. L’une des nouveautés<br />
intéressantes de ce modèle est le ‘Shake control’<br />
50 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
de définir des couleurs dynamiques, grâce à la<br />
roue guide, qui permet de choisir rapidement<br />
teintes, ombres ou combinaisons chromatiques.<br />
On peut aussi importer les fichiers Illustrator natifs<br />
vers Flash CS3 Professional ou copier et coller des<br />
illustrations depuis Illustrator vers Flash. InDesign<br />
possède aussi des nouveautés qui ont de quoi<br />
relancer la bataille avec XPress. Il est maintenant<br />
possible d’importer plusieurs éléments à la fois,<br />
image et texte inclus. De nouveaux effets tirés de<br />
Photoshop se trouvent à présent dans ce logiciel de<br />
mise en pages et on peut maintenant attribuer des<br />
effets de transparence sur les images importées.<br />
Dreamweaver, celui-ci destiné aux concepteurs<br />
et développeurs web, offre une prise en charge<br />
CSS ainsi qu’une aide en ligne. La grande surprise<br />
du pack design premium reste Adobe Photoshop<br />
qui vous permettra de changer de musique d’un<br />
coup de poignet. En effet, il suffira de maintenir<br />
la touche Walkman appuyée, lorsque le ‘Shake<br />
control’ est activé, et secouer votre mobile ! Rien<br />
de plus simple ! Comme deuxième surprise c’est<br />
aussi l’apparition du ‘TrackID TM’. Un outil très<br />
intéressant pour découvrir le titre d’un morceau<br />
que vous auriez entendu quelque part. Pour<br />
cela, un enregistrement de quelques secondes<br />
du morceau que vous avez entendu suffira pour<br />
envoyer la musique à la base de données de<br />
Gracenote Mobile MusicID qui identifiera le titre et<br />
vous le fera connaître ! Plutôt pratique, non ?<br />
www.sonyericsson.com<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Carlos Mühlig<br />
Gagne l’un des ‘Photoshop Lightroom’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Adobe<br />
d’articles sur www.murmures.info/technologie<br />
Extended, qui possède encore plus de fonctions<br />
que son prédécesseur. On peut désormais<br />
importer, manipuler des objets 3D, ainsi que leur<br />
appliquer des textures. Il est aussi possible de lire,<br />
importer et exporter des vidéos dans différents<br />
formats tels que Quicktime, MPEG-4 et FLV.<br />
Le pack CS3 design premium constitue un<br />
ensemble d’outils idéal et indispensable pour la<br />
conception et le flux de production graphiques.<br />
Adobe CS3 a de quoi tenir toutes ses promesses à<br />
condition de disposer du matériel qui va avec !<br />
www.adobe.ch<br />
Souris G9<br />
de Logitech<br />
Logitech s’assure une<br />
place importante sur le<br />
marché des outils pour les<br />
jeux vidéo avec la nouvelle<br />
souris G9. Elle est dotée<br />
d’une palette de fonctions personnalisables,<br />
parmi lesquelles deux coques interchangeables<br />
dont l’une offre une forme plus pleine et un<br />
contact doux avec un contrôle très précis et une<br />
position plus sûre pour toutes les mains. La G9<br />
permet d’ajuster son poids en rajoutant jusqu’à 28<br />
grammes dans le plateau prévu à cet effet. Et à<br />
l’aide du logiciel SetPoint 5.0, les joueurs peuvent<br />
créer de nombreux profils pour leur souris avec la<br />
possibilité d’emmener leurs réglages personnalisés<br />
n’importe où, grâce à la mémoire intégrée de la<br />
souris G9.<br />
A la différence d’autres souris de jeu qui offrent<br />
une plage de 400 dpi à 2000 dpi, la souris G9<br />
peut faire monter à la volée jusqu’à 3200 dpi pour<br />
des mouvements de curseur plus rapides et plus<br />
précis, ou descendre aussi bas que 200 dpi pour<br />
des jeux qui nécessitent un contrôle au pixel près.<br />
La connexion USB à grande vitesse fournit jusqu’à<br />
1000 rapports par secondes, donnant ainsi une<br />
trajectoire du curseur sans heurts et sans retard.<br />
Décidément, la G9 surprendra plus d’un en<br />
attendant… la G10 ?<br />
www.logitech.ch<br />
Maxine Bucher<br />
Carlos Mühlig
Games Plus<br />
Cérébrale Académie<br />
Et hop, un nouveau jeu dans la série ‘éveille ton<br />
esprit tout en t’amusant’. Nintendo a décidé<br />
d’adapter sur Wii un de ses nombreux succès sur<br />
DS. A la Cérébrale Académie, on brille par le poids<br />
de son cerveau ; poids qui est calculé en jouant à<br />
des épreuves de réflexion et de rapidité. Ces minijeux<br />
sont répartis par groupe de 3 dans 5 catégories.<br />
Cela fait donc 15 exercices différents, ce<br />
qui est sacrément maigre pour un portage sur une<br />
console de salon. Heureusement, tous sont inédits<br />
et bien fichus pour la plupart. On a vite envie<br />
d’atteindre le meilleur score<br />
pour récolter les médailles de<br />
platine réservées aux meilleurs.<br />
3 modes multi-joueurs sont aussi<br />
proposés mais, à part le Sprint<br />
Cérébral en affrontement direct,<br />
tous se jouent au tour par tour.<br />
On attendait plus de cette suite<br />
qui finalement assure le service<br />
minimum. Un jeu fun mais à la<br />
durée de vie limitée.<br />
GENRE : Réflexion<br />
ÉDITEUR : Nintendo<br />
DÉVELOPPEUR : Nintendo<br />
TESTÉ SUR : Wii<br />
www.nintendo.co.jp/wii/rywj<br />
Ashtom<br />
My Sims<br />
Dernier-né d’une franchise que nous n’avons plus<br />
besoin de présenter, My Sims nous plonge au coeur<br />
d’une petite ville tranquille, voire trop tranquille, à<br />
laquelle il va falloir redonner son dynamisme d’antan.<br />
Rencontrer les villageois et les aider à résoudre<br />
leurs problèmes fait partie de la trame principale du<br />
jeu. En résumé, plus ces derniers seront contents,<br />
mieux le village se portera et plus nombreux seront<br />
les visiteurs à l’avenir. Le tout est alimenté par des<br />
mini-jeux tels que de la pêche, du squash ou du<br />
parapente, ainsi que par l’agencement de sa maison<br />
et la création de motifs pour vêtements.<br />
GENRE : Simulation de vie<br />
ÉDITEUR : Electronic Arts<br />
DÉVELOPPEUR : Electronic Arts<br />
TESTÉ SUR : Nintendo DS<br />
http://mysims.ea.com/ds.php<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne le jeu ‘Cérébrale Académie’ sur Wii ou le jeu ‘Trauma Center : Second Opinion’ sur Wii<br />
en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Waldmeier<br />
Un jeu qui correspond<br />
tout à fait à l’esprit de<br />
Nintendo, une interface<br />
explicite, une prise<br />
en main facile, des<br />
graphismes arrivés<br />
tout droit d’un manga,<br />
et surtout divertissant<br />
pour petits et grands,<br />
mais pas trop grands<br />
non plus.<br />
Andrek<br />
d’articles sur www.murmures.info/games<br />
Trauma Center :<br />
Second Opinion<br />
Le jeune chirurgien<br />
Derek Stiles est de<br />
retour dans cette<br />
simulation chirurgicale<br />
à sensation.<br />
Il ne s’agit pas ici<br />
d’une aventure inédite<br />
mais simplement<br />
d’un réchauffé<br />
de la version DS.<br />
Tandis que la trame<br />
principale est restée identique, une histoire parallèle<br />
a tout de même été ajoutée. A la fin de chaque<br />
chapitre, il est possible de pratiquer une opération<br />
en tant que Nozomi Weaver. On peut se poser alors<br />
la question de l’intérêt de jouer à la version Wii.<br />
Et là forcément, c’est la Wiimote qui met tout le<br />
monde d’accord car elle change fondamentalement<br />
le gameplay, offrant au final une expérience<br />
de jeu inédite. Avec le nunchuk, on sélectionne<br />
l’instrument qu’on désire utiliser avec la Wiimote.<br />
C’est redoutable de simplicité ; la prise en main est<br />
immédiate. Les menus sont<br />
agréables, les illustrations<br />
soignées et la mise en scène<br />
apporte l’ambiance et l’excitation<br />
nécessaires. On se<br />
surprend même à soupirer<br />
de soulagement à la fin<br />
d’une opération tellement le<br />
stress est présent. La ‘Main<br />
Curatrice’ est toujours de la<br />
partie et permet dans les<br />
moments critiques de ralentir<br />
le temps. Ce jeu est une<br />
simulation très ludique et<br />
prenante qui fera passer des<br />
moments intenses, même<br />
aux connaisseurs de la première<br />
heure.<br />
GENRE : Simulation médicale<br />
ÉDITEUR : Atlus<br />
DÉVELOPPEUR : Atlus<br />
TESTÉ SUR : Wii<br />
www.atlus.com/tcso<br />
Cérébrale<br />
Académie<br />
Konami<br />
Ashtom<br />
Trauma Center :<br />
Second Opinion<br />
Entertainment<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 5
Games Plus<br />
FIFA 08<br />
Les vacances sont déjà<br />
finies et il faut déjà penser à<br />
la rentrée scolaire, au travail,<br />
mais aussi à la reprise d’une<br />
nouvelle saison de foot !<br />
FIFA ne reste pas longtemps<br />
dans l’oubli et montre déjà<br />
le bout de ses crampons<br />
afin de nous en mettre plein<br />
la vue avec ce nouvel opus rempli de quelques<br />
bonnes surprises. Parmi celles qui se remarquent<br />
le plus, c’est l’animation qui bénéficie pour cette<br />
fois d’une révision positive, digne d’un titre pour<br />
les consoles de nouvelle génération. Finalement,<br />
l’ambiance générale a gagné en réalisme ce qui<br />
plaît assez lorsqu’on affronte quelques-unes des<br />
six cents équipes disponibles de ce nouvel opus.<br />
L’intelligence artificielle a aussi bénéficié de<br />
quelques mises à jour. Les joueurs dirigés par<br />
l’ordinateur sont devenus plus malins et ont<br />
appris à mieux gérer leur positionnement sur le<br />
Rogue Galaxy<br />
Sorti au Japon fin 2005,<br />
Rogue Galaxy est un des<br />
jeux de rôles les plus attendus<br />
du moment par<br />
les joueurs européens.<br />
Développé par les studios<br />
Level 5, à qui l’on doit notamment<br />
Dragon Quest VII<br />
et Dark Chronicle, ce jeu est<br />
principalement un RPG auquel est venu se greffer<br />
une touche de jeu d’action qui le rend encore plus<br />
intéressant. Vous incarnez Jaster, jeune habitant<br />
de la planète Rosa, qui rêve de pouvoir sauver ses<br />
52 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
terrain, tout cela grâce à la technologie nommée<br />
‘Opportunity map’, qui est un système d’évaluation<br />
de différentes options d’actions à chaque frame du<br />
jeu. Dans le cas de la Xbox 360, le jeu possède<br />
soixante frames par seconde, comparé à un titre<br />
pour une console classique qui afficherait juste<br />
une trentaine de frames par secondes. En langage<br />
terrestre (pour Xbox 360 ou PS3), cela signifie<br />
que, lorsque le joueur possède le ballon et est<br />
dirigé par l’ordinateur, ce dernier va analyser et<br />
choisir parmi 1800 actions possibles par seconde<br />
avant de faire une passe à un autre joueur. Se<br />
méfier lorsqu’on traîne trop ou lorsqu’on est trop<br />
pressé de faire une passe !<br />
compatriotes, lesquels sont<br />
soumis à l’esclavage par<br />
les Longardiens, peuple<br />
qui ne s’intéresse qu’aux<br />
ressources de sa planète.<br />
A la suite d’un quiproquo,<br />
vous allez être embauché<br />
par des pirates de l’espace,<br />
qui pensent avoir à<br />
faire à un célèbre chasseur<br />
de prime, et voyager ainsi<br />
à travers toute la galaxie.<br />
Level 5 nous propose un<br />
jeu de qualité avec un gameplay<br />
qui alterne entre<br />
les phases d’exploration et<br />
les combats en temps réel. Comme dans tout bon<br />
RPG, nous retrouvons la gestion des inventaires,<br />
l’amélioration des personnages et de leurs compétences<br />
ainsi que l’utilisation de différents sorts. Le<br />
rendu en cell-shading des personnages, qui leur<br />
donne un aspect cartoon, colle parfaitement avec<br />
la réalisation des décors, vastes et détaillés, dans<br />
lesquels ils évoluent. Grâce à son dynamisme et à<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne ‘FIFA 08’ sur Xbox 360 ou des casquettes noires ‘Tranquillo Barnetta’ ou des jeux<br />
‘My Sims’ sur Wii ou DS en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à ABC Software<br />
d’articles sur www.murmures.info/games<br />
GENRE : Sport<br />
ÉDITEUR : Electronic Arts<br />
DÉVELOPPEUR : EA Sports<br />
TESTÉ SUR : XBox360<br />
EXISTE AUSSI SUR : Wii, PS3, PS2,<br />
PSP, DS et PC<br />
www.fifa08.ea.com<br />
Carlos Mühlig<br />
son originalité, Rogue Galaxy est un jeu captivant<br />
au point que l’on se retrouve rapidement plongé<br />
au coeur de cette aventure intergalactique. Avis<br />
aux amateurs des précédents jeux développés par<br />
Level 5.<br />
GENRE : Jeux de rôles / Action<br />
ÉDITEUR : Sony<br />
DÉVELOPPEUR : Level 5<br />
TESTÉ SUR : PS2<br />
www.us.playstation.com/RogueGalaxy<br />
Andrek<br />
FIFA 08 My Sims
Games Plus<br />
The Darkness<br />
Jackie Estacado est un jeune tueur à gages au service de son oncle Paulie Franchetti, le<br />
mafieux qui garde la main sur New-York. Le soir de ses 2 ans, Jackie a deux contrats à<br />
remplir et les choses ne vont pas se passer comme prévu. Malheureusement, dans le milieu<br />
de la mafia, quand il y a un accroc, il faut réparer les pots cassés si on veut s’en sortir vivant<br />
mais ce soir, le destin en a décidé autrement et une créature étrange s’est invitée à la fête.<br />
Son nom ? Le Darkness et il a pris ses quartiers dans le corps de Jackie.<br />
Dans ce FPS à forte personnalité, le joueur<br />
contrôle Jackie ainsi que cet obscur parasite qui lui<br />
confère des pouvoirs tout bonnement hallucinants.<br />
<strong>Tout</strong>efois, s’il veut en profiter au maximum, il lui<br />
faudra rester dans l’ombre des rues new-yorkaises<br />
et dégommer les sources de lumière deviendra<br />
vite une seconde nature. A ce moment-là, le<br />
Darkness sera votre meilleur allié dans votre lutte<br />
pour survivre contre les hordes de mafieux qu’a<br />
lancé votre oncle contre vous. Mais ce qui rend<br />
le jeu particulier et intrigant, c’est la relation entre<br />
le parasite et son hôte. <strong>Tout</strong> au long de l’aventure,<br />
on ressent l’excitation de la puissance que procure<br />
le Darkness mais aussi on comprend vite le<br />
danger qu’il représente. Le scénario et le script<br />
sont très bien ficelés. Plus qu’un simple jeu de<br />
shoot, c’est une aventure à part entière avec ses<br />
rebondissements et sa trame à plusieurs couches.<br />
Des quêtes secondaires viennent se greffer à<br />
l’histoire principale lors de phases d’exploration.<br />
Ainsi, entre deux séances de fusillade, il est<br />
possible de rendre service au clochard du coin ou<br />
encore débarasser le quartier d’un gang un peu<br />
54 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
trop envahissant. L’équipe suédoise de Starbreeze<br />
aime à mélanger les genres ce qui densifie encore<br />
plus l’ambiance. On adhère complètement à ce<br />
héros de comics qui voit sa vie basculer par un<br />
événement surnaturel.<br />
Pour servir cette histoire si dense et tortueuse, il<br />
fallait des graphismes qui en jettent, les rues et<br />
les stations de métro sont criantes de vérité. On<br />
s’y croirait, tellement les décors sont réalistes et<br />
vivants. Le moindre détail est soigné et contribue<br />
à l’ambiance morne et sombre. Pour ajouter à<br />
l’immersion, la partie sonore n’a pas été laissée<br />
de côté et vient enrichir le tableau sans trop se<br />
faire remarquer. Quelques mélodies viennent de<br />
temps à autres s’immiscer subtilement dans les<br />
sons d’ambiance. En bref, c’est tout simplement<br />
magnifique. Les personnages (principaux et<br />
secondaires) sont nombreux et expressifs. Petit<br />
bémol toutefois, l’animation des personnages est<br />
plutôt inégale. Autant Jackie Estacado bouge avec<br />
fluidité (lors des écrans de chargement), autant<br />
certains passants sont très rigides.<br />
Autre point important, la jouabilité de The Darkness<br />
est plus que bonne. On commence le jeu avec deux<br />
flingues (un pour chaque gâchette de la manette)<br />
et on continue avec un démon dont les pouvoirs<br />
se déchaînent sur simple pression d’un bouton<br />
(LB en l’occurrence). La croix directionnelle est<br />
utilisée pour sélectionner les armes et le pouvoir<br />
du Darkness (à choix parmi 4). Outre les armes<br />
et les tentacules du Darkness, il est aussi possible<br />
d’invoquer des Darklings ; sorte de gobelins dévoués<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne un exemplaire du jeu ‘Bioshock’ sur Xbox 360 ou un exemplaire du jeu ‘The Darkness’<br />
sur PS3 en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Gametime<br />
d’articles sur www.murmures.info/games<br />
à votre cause et déclinés en quatre modèles du<br />
simple massacreur au kamikaze explosif.<br />
Outre le mode solo, un mode multijoueur sur le<br />
XBox Live a été ajouté et en fin de compte, ils<br />
auraient pu s’abstenir tant ce mode n’apporte rien<br />
de bien nouveau. Les différentes cartes sont plutôt<br />
pas mal et on a le droit à tous les modes classiques<br />
du genre (catch the flag, deathmatch, …) mais on<br />
ne retrouve pas grand-chose du concept original<br />
à part la possibilité de se transformer en Darkling<br />
(ce qui se révèle frustrant tant il est difficile de<br />
viser ces petites bestioles gesticulant dans tous<br />
les sens).<br />
Il est important de préciser que derrière ce ‘roman’<br />
noir se cache une mise en scène violente et même<br />
gore, réservée à un certain public averti voire<br />
initié. Les dialogues sont eux aussi matures pour<br />
ne pas dire orduriers pour certains ce qui participe<br />
à la face mafieuse quelque peu caricaturée mais si<br />
délectable. Hormis ce point mitigé, The Darkness<br />
est une expérience unique dans un Manhattan<br />
obscur et malsain avec des personnages hauts<br />
en couleur et un scénario prenant. L’action y est<br />
haletante et il est difficile de quitter la manette<br />
des mains. Un titre incontournable qui pose une<br />
nouvelle pierre dans le catalogue déjà très fourni<br />
de la Xbox360.<br />
GENRE : Tir subjectif (FPS)<br />
ÉDITEUR : 2K Games<br />
DÉVELOPPEUR : Starbreeze Studios<br />
TESTÉ SUR : XBox360<br />
EXISTE AUSSI SUR : PlayStation3<br />
www.2kgames.com/thedarkness<br />
Ashtom<br />
Bioshock The<br />
Darkness
Plus d’articles sur www.murmures.info/bede<br />
Yves Sente : Quand ‘talentueux’<br />
rime avec ‘chanceux’<br />
Certains connaissent Yves Sente pour sa double casquette de rédacteur en chef puis<br />
directeur éditorial aux éditions Lombard et d’autres pour ses qualités en tant que scénariste<br />
de BD. Si certains en doutaient encore, Yves Sente possède un parcours impressionnant et<br />
accessoirement un calendrier plus que chargé. Il a néanmoins pris le temps (on ne sait où,<br />
il faut l’avouer) de répondre à quelques questions sur sa vie, son travail et surtout sur sa<br />
nouvelle collaboration à la série Thorgal.<br />
© LE LOMBARD – E. CHARNEUX <strong>2007</strong><br />
Votre parcours est pour le moins atypique.<br />
Vous ne sembliez pas être prédisposé à<br />
la BD ?<br />
Si on ‘fouille’ un peu dans mon passé en dehors<br />
de la biographie classique, on découvre que je<br />
dévorais les BD par centaines dès mon plus jeune<br />
âge, que j’étais toujours premier de classe en<br />
dessin, que j’ai publié des demi-planches de BD<br />
dans un magazine bruxellois et des cartoons dans<br />
le Wall Street journal Europe (basé à Bruxelles)<br />
dès la fin de mes études… On peut découvrir<br />
également que tout en cherchant mon premier<br />
emploi, j’avais entamé un long récit de BD (toujours<br />
texte et dessins) que je faisais corriger par un<br />
certain Monsieur Tibet qui habitait près de chez<br />
mes parents. Bref, tous ceux qui me connaissaient<br />
avant que je ne rentre ‘dans la profession’ savent<br />
que j’étais plutôt prédisposé à la BD.<br />
Comment êtes-vous arrivé à l’écriture et de ce<br />
fait, comment avez-vous débuté dans la BD ?<br />
C’est quand je cherchais mon premier emploi que<br />
j’ai découvert par voie de presse la proposition<br />
d’embauche du Lombard : ‘Les Editions du<br />
Lombard cherchent rédacteur en chef entre 25 et<br />
35 ans...’ Quand vous êtes fou de BD, bruxellois<br />
et âgé de 26 ans, vous n’avez peur de rien. J’ai<br />
répondu et – ô miracle ! – ils m’ont pris ! J’ai vite<br />
compris que Le Lombard allait tellement mal à<br />
l’époque qu’ils n’avaient même plus les moyens de<br />
se payer un gars plus expérimenté… et donc plus<br />
cher. Mon interlocuteur final a décidé de miser sur<br />
mon enthousiasme et je pense avoir toujours tout<br />
fait pour lui prouver qu’il avait eu raison. Ce fut le<br />
premier d’une assez longue série de coups de bol.<br />
Un autre parmi les plus fameux fut effectivement le<br />
jour où on m’a demandé de voir dans mes contacts<br />
s’il n’y aurait pas le dessinateur susceptible de<br />
devenir le second dessinateur de Blake et Mortimer<br />
aux côtés de Ted Benoît qui était un peu trop lent<br />
pour l’éditeur et les lecteurs. Je ne sais pas ce qui<br />
m’a pris d’écrire les pages test moi-même. Elles<br />
sont petit à petit devenues le point de départ du<br />
synopsis complet de ‘La Machination Voronov’. Peu<br />
après, l’éditeur décidait de monter une deuxième<br />
équipe complète. J’ai envoyé anonymement mon<br />
récit… qui a été retenu. La suite est plus connue.<br />
Pourquoi avoir décidé de collaborer à la série<br />
Thorgal ?<br />
C’est Jean Van Hamme qui me l’a proposé après<br />
que j’aie présenté (en tant que Directeur éditorial<br />
du Lombard) de nombreux scénaristes pour cette<br />
reprise… et que les auteurs les aient tous refusé<br />
pour diverses raisons très personnelles. Thorgal<br />
est vraiment leur ‘bébé’ et je pense qu’ils avaient<br />
besoin de quelqu’un qu’ils connaissent bien et<br />
depuis longtemps indépendamment des talents<br />
des uns et des autres. Comme Grzegorz Rosinski<br />
m’avait déjà demandé de collaborer avec lui (‘La<br />
Vengeance du Comte Skarbek’) après avoir vu que<br />
je pouvais écrire des Blake et Mortimer, que cela<br />
Bd<br />
s’était bien passé et que l’histoire avait plu à Jean<br />
Van Hamme… Nouveaux coups de bol.<br />
De quelle manière s’est déroulée la<br />
transition ? Est-ce que Van Hamme vous a<br />
donné quelques idées ou vous a lancé sur<br />
une piste pour continuer l’histoire ?<br />
Jean m’a donné le scénario du tome 29, un an<br />
avant tout le monde… et je me suis lancé. Il a<br />
lu mon premier jet et fait quelques excellentes<br />
remarques (comme toujours) ; j’ai retravaillé ;<br />
nouvelles remarques de détail et… le tome 30<br />
était bouclé ainsi que la perspective d’avenir dans<br />
laquelle Jolan prendra de ‘l’ampleur’.<br />
Comment se passe la collaboration avec<br />
Rosinski, le dessinateur, avec lequel vous<br />
avez déjà eu l’occasion de travailler ?<br />
Que du bonheur ! Nous nous connaissons depuis<br />
plus de quinze ans au cours desquels j’ai pu le<br />
découvrir petit à petit. Notre amitié et respect<br />
professionnel ont eu le temps de mûrir, de grandir.<br />
Le dernier rebondissement de cette belle histoire<br />
humaine nous apparaît assez naturel en fait.<br />
C’est le 30e numéro ! Cet album aura-t-il une<br />
particularité par rapport aux autres ?<br />
Outre que ce seront les premiers mots de Thorgal<br />
et de sa famille qui ne sortent pas directement<br />
du cœur et de la tête de Jean Van Hamme, je<br />
pense que sa particularité première sera dans son<br />
contenu plus que dans son contenant. La ‘relance<br />
scénaristique’ (initiée et voulue par Van Hamme et<br />
Rosinski, je le précise) autour du personnage de<br />
Jolan et de son ‘émancipation’ sera le point fort<br />
de cet album.<br />
Hormis Thorgal, des projets pour l’avenir ?<br />
Beaucoup trop pour pouvoir les livrer dans cette<br />
interview. Comme le disait la communication du<br />
Lombard au cours de l’année 2006, ‘60 ans de<br />
BD, c’est un bon début !’ C’est comme ça que je<br />
vois la vie. Aujourd’hui est le premier jour de ce<br />
qu’il me reste à vivre. Il y a plein de choses à faire<br />
au Lombard et quelques scénarios à écrire (je ne<br />
resterai certainement pas dans l’Histoire comme le<br />
plus prolifique mais j’ai quelques envies qui devront<br />
encore sortir un jour, c’est certain). Invitez-moi à<br />
déjeuner – je suis un fou de fondue et de raclette,<br />
je préviens – et amenez un enregistreur !<br />
Mélanie<br />
En avant-première, une case du nouveau Thorgal.<br />
© ROSINSKI – SENTE – VAN HAMME/LE LOMBARD – <strong>2007</strong><br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 55
Bd Plus<br />
Mix & Remix, cartooniste de presse<br />
Mix & Remix, de son vrai nom Philippe Becquelin, est un dessinateur de presse valaisan bien<br />
connu du grand public romand. Ses strips mettant en scène de drôles de petits personnages<br />
à l’humour caustique et absurde sont publiés chaque semaine dans l’Hebdo. Il était présent<br />
au 2 e salon international du livre et de la presse où il venait présenter son dernier album ‘Ça<br />
baigne !’ (Editions Glénat). Nous l’avons rencontré.<br />
Comment sont nés ces drôles de petits<br />
personnages qui peuplent vos dessins ?<br />
Je suis parti d’un truc minimaliste. Je ne suis pas<br />
ce genre de dessinateur qui passe quatorze heures<br />
par jour sur une planche à compliquer les décors.<br />
Plus vite c’est fini, mieux c’est. Pour la forme des<br />
bonhommes, les gros pifs, le côté grincheux, je<br />
me suis beaucoup inspiré des dessins de Nikita<br />
Mandryka et de son travail sur le ‘Concombre<br />
masqué’. J’adore également ‘Charlie Brown’ et les<br />
‘Peanuts’. Je revendique totalement ce côté simple.<br />
Est-ce une façon de privilégier le message ?<br />
Peut-être. Comme le dessin est réduit à sa plus<br />
simple expression, c’est vrai que le message tend à<br />
prendre plus d’importance. C’est assez difficile de<br />
répondre à cette question. J’essaie d’aller au plus<br />
simple possible. Toujours. (Silence) J’aimerais que<br />
les gens, quand ils voient mes dessins, réagissent<br />
comme s’ils écoutaient un morceau punk ! Qu’ils<br />
se disent : ‘Mais putain, c’est facile !!! Il n’y a pas<br />
besoin de savoir bien dessiner, de faire de super<br />
décors. On peut balancer un dessin pourri et faire<br />
passer un super message.‘<br />
Vous avez souvent dit vouloir faire de<br />
l’humour sans la morale. Est-ce possible en<br />
tant que dessinateur de presse ?<br />
Oui, je ne crois pas que l’on soit obligé de faire de<br />
la morale. J’ai l’impression que la morale est plutôt<br />
de gauche et la droite n’en a pas vraiment.<br />
56 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
Vous a-t-on déjà refusé un dessin jugé trop<br />
scandaleux ?<br />
Le problème des dessins refusés, ce n’est pas<br />
tellement qu’ils sont scandaleux en eux-mêmes.<br />
Ils sont scandaleux à un moment donné. Parfois,<br />
ce n’est tout simplement pas le bon moment de<br />
balancer tel dessin. A l’époque, je me souviens<br />
que l’Hebdo était très à fond pour l’Europe. Il y<br />
avait un vrai challenge ; il fallait absolument rentrer<br />
dans l’Europe. J’avais fait juste avant les votations<br />
là-dessus un gag franchement anti-européen.<br />
On m’avait dit que ce n’était pas le bon moment<br />
parce que l’Hebdo se devait d’être crédible.<br />
Maintenant, je pourrais faire un gag anti-européen<br />
toutes les semaines, personne ne me dirait rien.<br />
Je ne fais pas de la provoc pour faire de la provoc.<br />
Si j’ai une vraie vacherie à dire et que le gag est<br />
excellent, je le dessine. S’il fait rire, il passe. Les<br />
gags provocateurs qui n’amusent personne ne<br />
m’intéressent pas. Si on blesse, si on choque,<br />
si ça coince, c’est que l’humour est en deçà du<br />
message que l’on veut faire passer. Il faut toujours<br />
que l’humour soit plus fort que ce que vous avez<br />
à dire.<br />
Vous êtes l’un des rares dessinateurs de<br />
presse qui évite de faire des caricatures.<br />
Pourquoi ?<br />
L’actualité, je la porte dans un monde un peu<br />
absurde. Ces petits bonhommes sont très<br />
déconnectés de la réalité. Ils ont une vie propre<br />
aux personnages de BD. Mon Couchepin est un<br />
personnage de cartoon.<br />
Est-ce une manière de mettre un peu de<br />
distance entre votre cible et votre dessin ?<br />
Effectivement. (Silence) Je pense que la plupart<br />
des gens disent ce qu’ils ont à dire parce qu’ils<br />
font partie d’un système. On diabolise toujours<br />
les politiciens mais ils font tout simplement partie<br />
d’un business. Je n’ai pas d’à priori sur personne.<br />
Je n’ai pas de tête de turc. Pour moi, tout est<br />
sujet à conneries. Il faut de la dérision partout.<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne des exemplaires de la BD mentionnée ci-contre en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci aux éditions Glénat<br />
d’articles sur www.murmures.info/bede<br />
Je suis entièrement libre dans ma page ; je peux<br />
choisir mes gags. Quand je liste les sujets de la<br />
semaine, je ne sais jamais ce qui va me titiller.<br />
A Infrarouge, par exemple, le sujet est imposé.<br />
Il faut faire quinze dessins sur un même thème,<br />
même si le sujet de l’émission du jour ne vous<br />
intéresse pas. A l’Hebdo, si un sujet ne me plaît<br />
pas, je le vire.<br />
Que diriez-vous à un jeune qui veut se lancer<br />
dans le dessin de presse ?<br />
Ce qu’il y a de dur quand on est dessinateur de<br />
presse, c’est de dire à un jeune que c’est cool<br />
comme job. Un jeune a rarement envie de faire du<br />
dessin de presse. Moi, je m’y suis mis sur le tard.<br />
Quand j’étais jeune, ce n’était pas ce qui me bottait.<br />
Je voulais faire de la BD. L’actualité politique, je<br />
m’en foutais. L’avantage avec le dessin de presse,<br />
c’est qu’on peut en vivre en Suisse romande. Vous<br />
êtes payé à chaque dessin qui sort. Le problème,<br />
c’est que maintenant tout est blindé. Il faut créer<br />
le besoin, arriver avec un truc nouveau. La plupart<br />
des jeunes mettent toute leur énergie sur les blogs.<br />
Ce qui est sympa parce que tout le monde peut voir<br />
ton travail mais tu ne peux pas en vivre<br />
Ça Baigne<br />
Mix et Remix<br />
Glénat<br />
Thomas Bourquin
Nouveau label de bandes dessinées<br />
présenté par Casterman.<br />
Vif, énergique, parfois provocateur, KSTR accueille dans un format unique<br />
toutes les bandes dessinées de création inspirées par le désir de bouger et de faire bouger.<br />
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Bd<br />
Flor de Luna : Pour l’arôme d’un cigare…<br />
Le cigare et son univers possède dorénavant sa bande dessinée. Récit d’aventure exotique sous<br />
forme de saga familiale, ‘Flor de Luna’ nous propose de nous asseoir calmement et de savourer<br />
les couleurs et l’ambiance de ses pages à la façon dont on dégusterait un délicieux havane.<br />
Trônant comme l’un des symboles du luxe et de la<br />
richesse, le cigare représente un marché prospère<br />
qui attire bon nombre de convoitises. Celle<br />
d’Antoine Chatel notamment. Secrétaire particulier<br />
de Charles Potter, importateur de cigares cubains,<br />
le jeune homme se rendait ce soir-là dans la<br />
demeure genevoise de son patron dans un but<br />
bien précis. Seulement, certains l’ont devancé, et<br />
Antoine découvre dans l’appartement cambriolé le<br />
cadavre de son patron, tué par un autre que lui.<br />
Pourtant, le mystérieux agresseur n’a, semble-t-il,<br />
pas trouvé ce qu’il cherchait, bévue dont Chatel<br />
va immédiatement profiter. Et c’est au cœur de<br />
quelques fichiers informatiques cachés qu’il<br />
découvre ce qu’il espérait trouver : l’histoire des<br />
cigares Flor de Luna !<br />
Après cette introduction, qui par son ambiance<br />
et son mystère pourrait faire figure d’anthologie,<br />
le récit quitte Genève pour un voyage en mer,<br />
direction Cuba, quelque deux siècles auparavant.<br />
Nouvelle ère, nouveaux personnages. Pourtant,<br />
ceux-ci semblent familiers…<br />
L’origine du projet de ‘Flor de Luna’ est assez<br />
singulière. Jacques Glénat désirait publier une<br />
série dans l’esprit des ‘Maîtres de l’Orge’. Il a<br />
proposé l’idée à Pierre Boisserie et Eric Stalner,<br />
qui ont relevé le défi en impliquant avec eux Eric<br />
Lambert au dessin. Du véritable travail d’équipe en<br />
somme. ‘On n’avait pas le temps de faire l’album<br />
à temps plein’, nous apprend le (co-)scénariste<br />
Pierre Boisserie, ‘donc l’idée est venue de travailler<br />
en équipe. Et cela a été vraiment formidable pour<br />
58 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
tout le monde, car cela nous a tous dynamisés<br />
et nous a donné une patate pas possible. Grâce<br />
à cela, l’album s’est réalisé assez rapidement,<br />
sur sept-huit mois à partir du moment où on a<br />
vraiment démarré.’<br />
Drôle de surprise dans les premières pages du récit<br />
de voir l’histoire débuter dans la cité de Calvin ! Un<br />
choix qui ne doit pourtant rien au hasard et qui se<br />
justifie de plusieurs manières. ‘La Suisse est l’un<br />
des pays d’Europe où la vente du tabac ne passe<br />
pas par un monopole d’Etat.’ apprend-on en cours<br />
d’album. En outre, par sa position de premier plan<br />
sur le marché du cigare, Genève en représente<br />
un peu la capitale commerciale. Mais il y avait<br />
une autre raison déterminant ce choix : il s’agit de<br />
l’implication dans ce projet de Vahé Gérard, grand<br />
spécialiste et vendeur de cigares genevois. ‘Il nous<br />
a fourni toute la documentation’, explique Pierre<br />
Boisserie. ‘A la fois sur la culture, la technique et<br />
la science du tabac, c’est-à-dire toute la façon de<br />
le cultiver, la fabrication, les manufactures, etc. Et<br />
d’autre part, il nous a servi de premier lecteur en<br />
nous corrigeant certains aspects pour être toujours<br />
dans le terme juste pour bien coller à l’univers du<br />
cigare. Commencer l’histoire à Genève était donc<br />
aussi une sorte d’hommage pour son aide.’<br />
Une fois entièrement consumé, on se rend compte<br />
que ‘Flor de Luna’ gagne haut la main son pari.<br />
Il nous amène à la découverte de tout un univers<br />
méconnu et passionnant, celui du cigare et de<br />
la nation cubaine à laquelle son histoire est liée.<br />
Nul doute que même les plus blasés des récits de<br />
rivalité entre familles, de complots et trahisons<br />
Eric Lambert et Pierre Boisserie au magasin de Vahé Gérard<br />
À la minute...<br />
Originalité, culot et troisième<br />
degré ! Avec ce médecin et<br />
son assistante, Clarke et Turk<br />
frappent un grand coup (sous<br />
la ceinture). Un nouveau sens à<br />
la thérapie…<br />
se verront happés par l’ambiance si particulière<br />
qui se dégage de ce récit. Consommateurs de<br />
cigares, anti-fumeurs ou simples amateurs de<br />
bandes dessinées, cette série qui commence a<br />
tout pour plaire et devrait laisser dans les esprits<br />
bien plus que le souvenir d’un moment de plaisir<br />
accompagné de quelques cendres…<br />
Retrouvez la totalité de l’interview<br />
de Pierre Boisserie et d’Eric Lambert sur<br />
www.murmures.info/bd<br />
Les éditions Ankama lancent<br />
un nouveau magazine. Artbook,<br />
guide de jeux, reportages et bien<br />
plus encore, vous y retrouverez<br />
les nombreuses facettes<br />
de ‘Dofus’.<br />
L’intégrale du premier cycle<br />
‘La Compagnie des glaces’ vient<br />
de paraître. C’est l’occasion de<br />
se ‘rafraîchir’ la mémoire et<br />
de profiter du second durant<br />
l’hiver…<br />
Vincent Gerber
Le Bleu du Ciel, T.1 : Dame Lucifer<br />
Kara Soleil<br />
En 500 après J.-C., le Diable<br />
a quitté les Enfers pour un<br />
long voyage. Les prophéties<br />
disent qu’il reviendra à l’aube<br />
du troisième millénaire, pour<br />
porter son jugement sur<br />
l’humanité. Il n’y aura alors<br />
que deux voies possibles :<br />
proclamer la fin du monde ou guider les hommes<br />
vers une nouvelle existence. A son arrivée, le<br />
Diable, sous les traits d’une très belle femme, est<br />
Les impondérables, T.4 : Des molécules<br />
Christian Binet Fluide Glacial – Audie<br />
Le problème de la malbouffe<br />
et de l’obésité dans les<br />
milieux défavorisés, la<br />
réinsertion des chômeurs<br />
de plus de cinquante ans,<br />
l’hygiène dans les cantines<br />
scolaires, les nuisances<br />
sonores dans les localités, la qualité de la<br />
pâtée pour chien, les sectes… Voici quelquesuns<br />
des sujets que Binet a choisi d’aborder<br />
dans ce quatrième tome des ‘Impondérables’<br />
Lincoln, T.5 : Cul nu dans la plaine<br />
Jouvray Paquet<br />
Qu’est-ce que Lincoln ?<br />
Une bd sur le président<br />
américain ? Non, loin de<br />
là, ce sont les aventures<br />
d’un cow-boy du début du<br />
19 ème siècle, promu au rang<br />
de héros, sans n’avoir rien<br />
demandé à personne. Ses<br />
compagnons de route ne sont autres que Dieu et le<br />
Diable, le premier des deux ayant donné à Lincoln<br />
l’immortalité. Dans ce tome, il se fait embarquer,<br />
bon gré mal gré, par Dieu au Mexique pour aider<br />
accueilli par Dame Lilith et le jeune Tristan. Tous<br />
deux cherchent à la convaincre de laisser une<br />
chance aux humains. Mais cachés dans l’ombre,<br />
d’autres espéraient aussi le retour de Madame<br />
Lucifer. Le jeu de force va dès lors commencer,<br />
dans cet univers où les apparences sont on ne<br />
peut plus trompeuses. Dans une ambiance à la<br />
croisée des genres, le dessin et l’imaginaire très<br />
manga de Kara envoûte dès les premières cases.<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
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concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq<br />
par abonné pour ce numéro. Merci aux éditions Le Lombard, Glénat et Dupuis.<br />
Thorgal 30<br />
Sente / Rosinski<br />
Le Lombard<br />
Vincent<br />
(anciennement appelés ‘Propos irresponsables’).<br />
Moins premier degré que la série des ‘Bidochons’,<br />
‘Des molécules’ fait grincer des dents le lecteur qui<br />
croit parfois se reconnaître quelque peu au travers<br />
de cette galerie de personnages pas toujours très<br />
recommandables. Une bande dessinée à réserver<br />
aux cyniques de tous poils et aux amateurs<br />
d’humour sombre !<br />
Thomas Bourquin<br />
la révolution contre les grands propriétaires<br />
terriens.<br />
Lincoln surprend positivement son lecteur en<br />
adoptant un personnage inspiré clairement des<br />
westerns spaghetti. Avec un dessin simple mais<br />
efficace et des répliques qui font mouche, Lincoln<br />
a tout pour plaire, à condition de ne pas être trop<br />
exigeant sur les détails graphiques.<br />
Au final, une bd bien distrayante et qui se laisse<br />
dévorer.<br />
Flor de Luna<br />
Boisserie / Stalner /<br />
Lambert<br />
Glénat<br />
Farkasember<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/bede<br />
Orbital, T.2 : Ruptures<br />
Pellé / Runberg Dupuis<br />
C’est en bien mauvaise<br />
posture que l’on avait laissé<br />
nos héros à la fin du tome<br />
précédent. Les colons<br />
humains de la colonie de<br />
Senestram auxquels les<br />
agents Caleb et Mézoké<br />
sont venus porter assistance<br />
auront la tâche dure, non seulement pour trouver<br />
une issue diplomatique au conflit qui les oppose<br />
au peuple Jävlode, mais surtout pour sauver<br />
leur vie. Du suspens, beaucoup d’émotions et<br />
de rebondissements, ce deuxième tome nous<br />
offre une fin de mission pour le moins haute en<br />
couleur ! Beaucoup de regards se sont tournés sur<br />
‘Orbital’, non sans raison. Par l’ambiance qu’elle<br />
a su créer, la finesse de son univers graphique et<br />
de son scénario, elle est LA série SF du moment,<br />
celle qui dépoussière les classiques du genre. Fin<br />
de premier cycle, soit, mais l’aventure ne fait que<br />
commencer…<br />
Vincent Gerber<br />
Star Wars Legacy, T.1 :<br />
Anéanti<br />
Ostrander / Duursema Delcourt<br />
Presque un siècle et demi<br />
après la mort de Vador, la<br />
Galaxie est en proie à une<br />
nouvelle guerre civile. Avec<br />
l’appui des Sith, un nouvel<br />
Empereur a pu s’imposer sur<br />
le trône et dissoudre l’ordre<br />
Jedi. Mais qui s’allie avec le<br />
côté obscur en fait les frais et, trahi à son tour,<br />
il se voit obligé de fuir, laissant la voie libre aux<br />
Sith. Le Nouvel Empire se voit alors remplacé par<br />
un pouvoir sombre. Un nom est prononcé pour<br />
rassembler les Jedi et ramener la justice dans la<br />
Galaxie : Skywalker. Le dernier de la lignée, Cade,<br />
est porté disparu. Il erre de part le monde, peinant<br />
à savoir si ce nom qu’il porte est synonyme de<br />
haute destinée ou de malédiction. Trente ans après<br />
la sortie du premier film, ‘Legacy’ est la première<br />
incursion dans le lointain futur de cet univers.<br />
Orbital 2<br />
Runberg / Pellé<br />
Dupuis<br />
Vincent Gerber<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 59
Manga<br />
Ji Di<br />
L’œuvre de Ji Di comme ses compatriotes m’a beaucoup attiré par ses couleurs et l’émotion<br />
qui en ressort. Le premier tome de My Way traite plutôt de l’amour et le deuxième de la mort,<br />
sans doute en raison du fait que Ji Di a perdu sa mère entre les deux tomes.<br />
As-tu des sources d’inspiration particulières,<br />
on pense notamment à Tim Burton ?<br />
Je pense que le sentiment de ressemblance<br />
avec le travail de Tim Burton vient du facies des<br />
personnages. Mais au niveau du traitement de<br />
l’histoire il y a beaucoup de différences. Mes<br />
plus grandes influences sont sans doute les<br />
impressionnistes comme Degas.<br />
Peux-tu te présenter ?<br />
Dans ton œuvre, les décors,<br />
et surtout le ciel, ont une<br />
importance prédominante.<br />
Confirmes-tu cette impression<br />
?<br />
Je prends beaucoup de plaisir<br />
à dessiner les paysages.<br />
Kim Youn Kyung<br />
Bonjour, je m’appelle Kim Youn Kyung. Depuis<br />
mon enfance, j’aime la bande dessinée. Je suis<br />
devenue professionnelle par hasard, disons que je<br />
suis autodidacte.<br />
T’es-tu inspirée d’autres auteurs ?<br />
Quand j’étais petite, il n y avait pas beaucoup de<br />
titres de mangas japonais. Mes références sont plutôt<br />
des auteurs coréens, surtout des titres pour filles. De<br />
tête, je pense à Lee Hyun se, Huh Young man.<br />
Comment s’est déroulée la coordination avec<br />
le scénariste ?<br />
Il y a plusieurs étapes. Je reçois le story board.<br />
Nous avons une réunion avec l’éditeur. Ensuite, il y<br />
a une phase de correction, on réalise les planches,<br />
puis nous nous réunissons à nouveau.<br />
Comment définirais-tu ton style ?<br />
Je n’aime pas mon style (rire). C’est très difficile<br />
de le définir. J’aime tout, et j’aime surtout adopter<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne le volume 1 de ‘Yureka’ en envoyant un mail à : concours@murmures.info avec ton adresse.<br />
Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro. Merci à Tokebi<br />
60 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
Je suis passionnée par les voyages et les paysages,<br />
comme les impressionnistes. Si les tomes 1 et 2<br />
de My Way rendent cette impression, dans les<br />
tomes 3 et 4 ce sera encore plus présent.<br />
De quelle façon travailles-tu ?<br />
Je passe le plus clair de mon temps à travailler.<br />
Je travaille seule, pas en studio comme d’autres<br />
auteurs chinois. Quand je ne travaille pas, je<br />
voyage, je rencontre de nouvelles personnes, sur<br />
les traces du bouddhisme.<br />
Comment traites-tu la couleur ?<br />
La couleur me permet de bien travailler sur les<br />
jeux de lumière. Techniquement, je travaille à<br />
l’ordinateur. Il me permet de gagner du temps et<br />
Parmi les auteurs présents à la Japan expo, nous avons eu l’occasion de rencontrer Kim Youn<br />
Kyung, la dessinatrice de Yureka, un manhwa coréen dans un univers héroic fantasy.<br />
des styles différents. Je fais donc souvent pas mal<br />
d’essais.<br />
Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?<br />
Je commence à préparer ‘Ping’. Je voulais le<br />
faire après Yureka, mais finalement je le fais en<br />
même temps. Cette série se déroulera dans un<br />
univers moderne avec de l’action, des combats<br />
entre lycéens utilisant des techniques de combat<br />
mélangeant du kung fu et du fantastique.<br />
Le fait que Yureka évolue dans un jeu vidéo<br />
ne t’a-t il pas posé des difficultés ?<br />
En fait, je suis complètement nulle en jeux<br />
vidéo (rire). J’étais donc embêtée. J’avais<br />
plein de questions par rapport au story board.<br />
Heureusement, le scénariste m’a beaucoup aidée !<br />
Aimerais-tu être à la fois scénariste et<br />
dessinatrice ?<br />
Cela me plairait beaucoup, mais je ne peux pas me<br />
diviser en deux et je suis obsédée par mon travail.<br />
j’ai les mêmes sensations qu’en faisant du dessin<br />
traditionnel. L’ordinateur me facilite le travail.<br />
Selon toi, qu’est-ce qui différencie la bande<br />
dessinée chinoise de la bande dessinée<br />
japonaise ?<br />
Le marché de la bande dessinée chinoise n’est pas<br />
encore arrivé à maturité par rapport au marché<br />
du manga. C’est un petit marché, ce qui permet<br />
d’avoir une diversité de style assez importante. On<br />
peut être libre car il n’y a pas encore véritablement<br />
de standard. De plus, le travail de la couleur est<br />
très présent, travaillé, et nous essayons de le<br />
mettre en avant. Enfin, l’abondance de textes<br />
d’accompagnement (comme dans My Way ou les<br />
œuvres de Benjamin) se développera sûrement<br />
pour compléter le dessin.<br />
Même si je ne sais pas encore quand, je pense<br />
que je le ferais quand même un jour !<br />
Que préfères-tu dessiner ?<br />
Jeoffrey Rambinintsoa<br />
J’aime tout dessiner. Mais pour les personnages,<br />
j’aime quand c’est facile. J’aime lorsque sans me<br />
forcer, j’arrive à concrétiser exactement ce que je<br />
souhaitais dire.<br />
Jeoffrey Rambinintsoa<br />
Yureka<br />
Kim Youn Kyung<br />
Tokebi
Angel Nest Erica Sakurazawa<br />
Made in / Dargaud<br />
Quatre histoires, quatre<br />
rencontres. Loin d’une romance<br />
pleine de bons sentiments,<br />
Angel Nest dépeint<br />
tout simplement ces moments<br />
de vie où quelqu’un<br />
donne une nouvelle impulsion<br />
à notre vie. Lorsque<br />
Natsu découvre que son<br />
petit ami la trompe avec une fille d’à peine 20 ans,<br />
elle rompt. Mais lorsque cette même fille débarque<br />
Desert punk vol. 1 et 2 Masatoshi Usune<br />
Glénat<br />
Pour rappeler l’histoire, la<br />
terre n’est à présent plus<br />
que désert. Nous suivons les<br />
traces de Sunabozu, un mercenaire<br />
chargé de missions<br />
en tout genre en échange de<br />
sommes d’argent. Malgré sa<br />
petite taille, Sunabozu a réussi<br />
à se faire une certaine réputation, notamment<br />
grâce aux gadgets dont il dispose. Il est agile et<br />
fort mais a tout de même une faiblesse : les fem-<br />
sans prévenir chez elle, Natsu accepte de l’aider.<br />
Sans compter que toutes les deux voient ‘l’ange’…<br />
Dans ce one-shoot, on parle d’amour mais<br />
avec simplicité et sans fioritures. Les sentiments<br />
des personnages sont évoqués avec beaucoup de<br />
délicatesse, ce qui donne un manga subtil et très<br />
agréable à lire. Les dessins ne sont pas criants de<br />
réalisme mais créent une certaine ambiance tout<br />
à fait appropriée au style du récit de Sakurazawa.<br />
Un shojo intelligemment mené !<br />
Pauline Hausmann<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne le volume 0 de Übel Blatt ou le volume 1 de ‘Mille et une nuits’ envoyant un mail à :<br />
concours@murmures.info avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq<br />
par abonné pour ce numéro. Merci à Ki-oon et Kami<br />
Übel Blatt<br />
Shiono Etorouji<br />
Ki-oon<br />
mes… Desert punk est un manga sans réelle<br />
prétention, usant action et humour pour divertir<br />
son lecteur. Le héros a sans conteste un certain<br />
charme et les missions sont assez divertissantes,<br />
mais le tout reste assez peu original. Graphiquement,<br />
l’œuvre est de bonne qualité. Les traits des<br />
personnages demeurent classiques, le character<br />
design est bon et les scènes d’actions énergiques.<br />
Divertissant!<br />
Mille et Une Nuits vol. 1 Han Seung Hee / Jun Jin Suk<br />
Kami<br />
On aurait pu croire le concept<br />
déjà usé mais non, ce ‘Mille<br />
et une nuits’ à la sauce<br />
coréenne a le mérite de nous<br />
surprendre ! Imaginez : quelle<br />
tournure aurait pris l’histoire<br />
si la belle Shéhérazade,<br />
chargée de distraire le calife,<br />
avait été, en fait, un jeune homme voulant sauver<br />
sa sœur ? L’ambiguïté des relations entre les<br />
personnages ne manque dès lors pas de piquant<br />
Jeoffrey Rambinintsoa<br />
et les dessins, eux-mêmes pleins de sensualité,<br />
rendent ce shojo savoureux. Le scénario, tout<br />
comme les contes, sait entretenir son suspense<br />
tout en faisant intervenir humour, romance et<br />
combat en petites touches bien dosées. On se<br />
retrouve, tout comme le calife, à attendre la suite<br />
avec impatience ! Ce manhwa devrait ravir les fans<br />
de yaoi. Redécouvrez l’une des histoires les plus<br />
populaires d’Orient. Un vrai régal !<br />
Pauline Hausmann<br />
Mille et Une Nuits vol.<br />
Han Seung Hee /<br />
Jun Jin Suk<br />
Kami<br />
Plus d’articles sur www.murmures.info/manga<br />
Tough Free Fight vol. 1<br />
Tetsuya Saruwatari Tonkam<br />
Après une longue épopée sur<br />
une quarantaine de volumes<br />
retraçant l’adolescence de<br />
notre jeune combattant, Kibo<br />
est de retour. Le combat<br />
final de la saison précédente<br />
a laissé le père de celuici<br />
dans un très mauvais<br />
état. Kibo doit à présent subvenir aux besoins<br />
médicaux de son père. Pour ce faire, il est entré<br />
dans la spirale des combats obscurs, le ‘free<br />
fight’. Il devra affronter ses adversaires un par un<br />
et se verra aussi confronter aux yakusas. Le style<br />
graphique reste assez similaire à la première série.<br />
Concernant le scénario, nous sommes repartis<br />
dans une suite de combats, Kibo devant accumuler<br />
de l’argent, mais aussi améliorer ses techniques.<br />
Rien de fracassant mais le principal intérêt de<br />
ce titre demeure les combats, et à ce niveau, la<br />
formule semble toujours marcher !<br />
Jeoffrey Rambinintsoa<br />
Übel Blatt vol. 0 et 1<br />
Shiono Etorouji Ki-oon<br />
Ce tome 0 se veut une introduction<br />
à cette nouvelle série<br />
de Dark Fantasy qu’on ne<br />
manquera pas de comparer<br />
à Berserk. Par moment difficile<br />
à suivre car très dense,<br />
ce tome est bourré d’action,<br />
les combats s’enchaînant<br />
très vite. Le dessin, très agréable et fluide, d’une<br />
étonnante maîtrise pour un premier tome, ajoute<br />
au plaisir de lecture. Il est amusant de lire tous ces<br />
noms de lieux dans un allemand approximatif, sans<br />
doute pour ajouter un peu d’épique. <strong>Tout</strong> cela se<br />
tient fort bien et cette nouvelle série semble être<br />
le digne challenger à la référence du genre qu’est<br />
Berserk. Le tome 1 confirme toutes ces bonnes<br />
impressions et corrige les quelques petits défauts.<br />
Un final surprenant, éclaircissant bon nombre d’interrogations<br />
qui démontre la réussite et l’originalité<br />
de ce manga.<br />
romain<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 6
Stuck in 2D? Flip into 3D!<br />
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Mario’s newest adventure has him jumping on Goombas, on Koopas<br />
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© <strong>2007</strong> NINTENDO.
Plus d’articles sur www.murmures.info/manga<br />
Sachiko Kamimura<br />
Lors de la dernière Japan expo, nous avons eu le privilège de poser quelques questions à<br />
l’une des grandes personnalités de l’animation japonaise, connue notamment pour son travail<br />
sur City Hunter, Sachiko Kamimura.<br />
Quelle approche avez-vous suivie pour<br />
adapter l’œuvre de Tezuka, Black Jack, de nos<br />
jours alors que l’œuvre de Tezuka a à l’origine<br />
un style de dessin assez classique ?<br />
L’œuvre de Tezuka date des années 60. Lors de la<br />
réadaptation de l’histoire, il fallait adapter l’œuvre<br />
à notre époque et surtout au goût actuel. Black<br />
Jack a une histoire solide et on a demandé à ce<br />
que l’on se rapproche le plus possible du style<br />
de l’époque. Finalement, tout le monde s’est dit<br />
pourquoi pas et nous avons fait cette réadaptation<br />
tout en respectant le style original.<br />
De la même manière, comment avez-vous<br />
approché l’adaptation en anime de City<br />
Hunter de Tsukasa Hojo ?<br />
Dans le cadre de City Hunter, chaque personnage a<br />
été dessiné de manière à ce qu’il soit reproductible<br />
par tout le staff. Nous avons donc travaillé en<br />
tentant de reprendre les détails du travail de Hojo<br />
tout en les simplifiant. L’objectif était de rendre<br />
ce travail accessible à tous, à la fois au public et<br />
aux professionnels, tout en respectant l’œuvre<br />
originale.<br />
Vous avez travaillé pour des studios japonais,<br />
mais aussi pour les studios Walt Disney, y at-il<br />
eu des différences ?<br />
Il s’agissait de Walt Disney Japon, il n’y avait donc<br />
techniquement pas véritablement de différence.<br />
Bien sûr, il y avait plus d’Américains au niveau du<br />
staff. La seule différence était vis-à-vis de l’acting.<br />
Les personnages japonais ont un acting différent<br />
des personnages américains et il était parfois<br />
difficile de saisir ces petits détails.<br />
Votre façon de travailler a-t-elle changé<br />
depuis vos débuts dans l’animation ?<br />
En fait, en tant qu’animateur, le travail n’a pas<br />
connu d’évolution depuis les années 70. La<br />
feuille sur laquelle je dessine est toujours la<br />
même. Par contre certains postes ont évolué<br />
du fait de l’informatique, comme au niveau des<br />
décors. L’animateur travaille plus sur l’acting ou le<br />
mouvement, ce travail reste le même.<br />
Est-ce que vous avez parfois dû vous adapter<br />
au goût du public ?<br />
Lorsque j’ai travaillé sur City Hunter, on m’a<br />
prévenu que le créneau horaire était familial.<br />
On m’a demandé de faire attention vis-à-vis<br />
des gestes etc. Mais même si parfois certaines<br />
scènes sont osées, le coup de massue de Kaori<br />
arrive toujours à la fin et Ryo est puni pour son<br />
comportement. Finalement, il n’y a pas eu de<br />
problème car les scènes se terminent toujours par<br />
un gag. Ce gag permettait de dédramatiser et de<br />
faire en sorte de ne pas choquer les jeunes filles.<br />
Parmi toutes vos œuvres, laquelle avez-vous<br />
préférée ?<br />
Si je devais dire une série qui m’a le plus touchée,<br />
je dirais sans doute Arslan. Les personnages sont<br />
nombreux, fouillés, j’ai beaucoup aimé ce monde.<br />
Arslan a été pour moi une grande source de<br />
satisfaction.<br />
Manga<br />
Avec quel auteur ou sur<br />
quelle série auriez-vous<br />
aimé travailler ?<br />
Du fait de mon statut de<br />
freelance, j’ai toujours<br />
travaillé sur des séries qui<br />
me plaisent. Je cherche<br />
surtout des séries qui me<br />
plaisent. Mais si je devais<br />
citer une série, je citerais<br />
Panda Kopanda. Quand je<br />
regarde cette œuvre, je me<br />
dis que les animateurs ont<br />
vraiment dû passer un moment agréable (Takahata<br />
et Miyasaki ont travaillé dessus). Est-ce qu’il y a<br />
des pandas en Suisse ? (rire)<br />
Comment choisissez-vous les séries sur<br />
lesquelles vous allez travailler ?<br />
Je choisis surtout mes séries par rapport aux<br />
univers. Je veux varier au maximum les genres.<br />
Qu’est-ce qui est le plus difficile pour un<br />
character designer ?<br />
Lorsque l’on me donne beaucoup de détails, de<br />
précision, je me base dessus. Si on me donne peu<br />
d’informations, par exemple, si on se limite à dire<br />
qu’une fille doit être blonde et jolie, le personnage<br />
est parfois difficile à saisir. La difficulté vient<br />
souvent du manque d’informations.<br />
Quel événement dans votre carrière vous a le<br />
plus marqué ?<br />
La question est assez difficile car je choisis<br />
toujours mes travaux. La première chose qui<br />
me vient à l’esprit est mon travail avec Yasuhiko<br />
Yoshikazu. C’est une personne que j’apprécie<br />
énormément, et lorsqu’il m’a demandé de travailler<br />
sur Venus Wars, ça m’a rendu très heureuse.<br />
Merci à Sachiko Kamimura d’avoir répondu à<br />
ces quelques questions et merci à Dybex et Beez<br />
pour l’organisation de l’interview.<br />
Jeoffrey Rambinintsoa<br />
<strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong> 63
Animé Plus<br />
Hack // roots vol. 1<br />
Beez<br />
Apres Hack sign, nous voilà<br />
à nouveau dans le MMORPG<br />
(jeux de rôle en ligne) :<br />
‘The world’. C’est dans un<br />
univers sombre qu’évoluent<br />
nos personnages. En effet,<br />
la loi du plus fort règne et<br />
l’ambiance est plus noire.<br />
Notre héros, Haseo, est un jeune garçon au<br />
caractère assez associable. A peine arrivé dans le<br />
jeu, celui-ci se fait tuer par un joueur PK (tueur de<br />
Lady Death<br />
Pathé / Dinifan<br />
Dans la Suède du XVème<br />
siècle, Hope, une innocente<br />
jeune femme, est brûlée<br />
comme sorcière. Condamnée<br />
à l’Enfer, elle découvrira<br />
que son père n’est autre que<br />
Lucifer ! Pour assouvir sa<br />
vengeance, elle devra alors<br />
renoncer à son innocence et devenir Lady Death,<br />
une redoutable guerrière à la tête d’une armée<br />
démoniaque. L’histoire du film, basée sur le comic<br />
Rave Master vol. 1<br />
Kaze<br />
Nous avions présenté le manga,<br />
c’est maintenant au tour<br />
de l’anime. Pour vous rappeler<br />
l’histoire, le Rave Master,<br />
accompagné par Plu, dispose<br />
d’une épée magique, ‘dix commandements’,<br />
destinée à combattre<br />
son homologue maléfique.<br />
La puissance de cette épée repose sur l’usage<br />
d’une pierre, Rave, lui permettant de faire appel à<br />
divers pouvoirs. Mais s’il existe Rave, il existe aussi<br />
64 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°22 – Septembre/Octobre <strong>2007</strong><br />
joueur). Ovan, le maître d’une guilde à la recherche<br />
de la clé du crépuscule ressuscite Haseo et<br />
semble s’intéresser à lui. La quête de Haseo et de<br />
la guilde d’Ovan sera donc de parvenir à trouver<br />
cette fameuse clé du crépuscule. <strong>Tout</strong> comme la<br />
première série, Hack Roots suit un rythme assez<br />
lent, basé sur l’intrigue autour des personnages<br />
ainsi que sur le monde plutôt que sur l’action.<br />
Une série que devraient apprécier les adeptes de<br />
Hack//sign !<br />
Jeoffrey Rambinintsoa<br />
américain du même nom, est plutôt lisse, sans<br />
suspense ni rebondissement. Les personnages<br />
sont vides et sans charisme malgré un concept<br />
de départ intéressant. Côté dessins, on retrouve<br />
une équipe coréenne (dessin animé de Batman)<br />
qui reste fidèle au style du comic : filles sexy et<br />
hommes aux muscles surdimensionnés. Les bonus<br />
sont à l’image de la tenue de Lady Death : minimalistes.<br />
Lady Death plaira plus aux fans de comics<br />
qu’aux adeptes d’animation asiatique.<br />
Pauline Hausmann<br />
des pierres maléfiques dénommées Dark Bring qui<br />
permettent aussi à leur utilisateur de disposer de<br />
pouvoirs maléfiques. Haru, le nouveau Rave Master,<br />
aura pour quête de récupérer l’ensemble des<br />
fragments de pierre composant Rave. Il rencontrera<br />
sur son chemin de nombreux compagnons. Rave<br />
est un mélange de divers shonen et propose action<br />
et humour. L’adaptation anime est plutôt bonne et<br />
reste fidèle au manga. Un bon anime d’action !<br />
Jeoffrey Rambinintsoa<br />
CONCOURS réservé aux abonnés, dans la limite des stocks disponibles<br />
Gagne un des DVD ci-dessous en envoyant un mail à : concours@murmures.info<br />
avec ton adresse. Le nombre de concours est limité à cinq par abonné pour ce numéro.<br />
Merci à Beez, Kaze et Dybex<br />
Hack // roots<br />
vol.<br />
Beez<br />
Rave Master vol.<br />
Kaze<br />
Afro samurai<br />
vol.<br />
Dybex<br />
d’articles sur www.murmures.info/manga<br />
Afro samurai vol. 1<br />
Dybex<br />
Un style Urban / Japon médiéval<br />
rappelant le superbe<br />
‘Samurai Champloo’, le studio<br />
Gonzo nous livre ici une<br />
œuvre en cinq OAV d’une<br />
qualité exceptionnelle. L’animation<br />
est magnifique, la<br />
bande son, réalisée par<br />
RZA, est excellente et l’ambiance colle à merveille<br />
au contexte (surtout que la voix de Samuel L.<br />
Jackson rend plutôt bien).<br />
Depuis des temps anciens, il existe deux bandeaux.<br />
Celui du numéro un et celui du numéro deux. Le<br />
possesseur du premier est considéré comme un<br />
dieu sur terre et personne ne peut le toucher, sauf<br />
le détenteur du deuxième bandeau. Le père d’Afro<br />
samurai détenait le titre de numéro un jusqu’à ce<br />
qu’il se fasse battre par un homme détenteur de<br />
deux pistolets, ressemblant à un cowboy. Depuis,<br />
le jeune Afro samurai s’est juré de se venger et de<br />
reprendre le titre de numéro un.<br />
Le scénario est assez léger et le tout rappelle plus un<br />
comic américain qu’une bande dessinée japonaise.<br />
Néanmoins, ce ‘mélange des genres’ donne un<br />
résultat très intéressant et détonant. Le ‘character<br />
design’ est remarquable, de même que les décors<br />
et les scènes de combats. Dans le créneau des<br />
titres d’action, Afro samurai atteint sincèrement<br />
des sommets. Il en est presque regrettable que la<br />
série ne compte que cinq OAV. Malgré un scénario<br />
qui ne soit pas des plus complexes, la psychologie<br />
des personnages n’en reste pas moins assez<br />
intéressante, le personnage d’Afro étant obsédé<br />
par la vengeance, quitte à tout perdre. De même,<br />
le poursuivant d’Afro, diamétralement son opposé<br />
et représentant au fond ses vices, forme avec le<br />
héros un duo sympathique. Enfin, comme nous<br />
avons pu le dire précédemment, le point fort d’Afro<br />
samurai est sans doute son animation et sa bande<br />
son. RZA a réalisé une B.O. variant entre morceau<br />
de rap et hip hop, ce qui nous plonge dans un<br />
univers à la ‘Ghost Dog’, alliant Japon médiéval et<br />
culture afro-américaine.<br />
Côté animation, les studios Gonzo nous démontrent<br />
tous leurs talents. Les combats sont savamment<br />
et minutieusement orchestrés. Le tout est d’une<br />
fluidité déconcertante, et vous serez d’ailleurs<br />
sans doute amené à revoir plusieurs fois les<br />
scènes pour en apprécier toute la précision. Il m’a<br />
rarement été donné l’occasion de voir un travail<br />
d’une telle qualité.<br />
Pour résumer ma pensée, Afro samurai n’est peutêtre<br />
pas l’anime du siècle à cause de son scénario<br />
trop léger. Mais il est de première classe en terme<br />
d’ambiance et d’animation.<br />
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