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Dorothée EISENBEIS - Fondation Yves Rocher

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Dossier de presse<br />

6 e trophée Terre de Femmes


Dossier de Presse<br />

8 mars 2007<br />

6 e Trophée Terre de Femmes<br />

<strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-Institut de France<br />

www.yves-rocher-fondation.org<br />

Contact presse :<br />

Edelman - Sophie Ayme : 01 56 69 75 58 sophie.ayme@edelman.com<br />

1


Sommaire<br />

Jacques <strong>Rocher</strong>, un homme engagé p.3<br />

6 ème Trophée Terre de Femmes p.4<br />

Portraits de femmes de convictions : les Lauréates françaises p.6<br />

Le palmarès international p.16<br />

Que sont-elles devenues ? p.29<br />

La <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-Institut de France p.33<br />

L’Institut de France p.35<br />

2


Jacques <strong>Rocher</strong>, un homme engagé<br />

pour qui la nature est source d’inspiration<br />

Jacques <strong>Rocher</strong>, préside la <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-Institut de France.<br />

Ce globe-trotter infatigable, père de trois enfants, parcourt le monde et multiplie les<br />

projets pour contribuer au rayonnement de la <strong>Fondation</strong>. Son objectif au travers de la<br />

<strong>Fondation</strong> ? Participer à l’élaboration d’un monde plus vert en partageant avec des êtres<br />

de bonne volonté la mise en place d’actions concrètes en faveur de l’environnement.<br />

Élevé dans les valeurs de respect de l’environnement transmises par ses parents, Jacques<br />

<strong>Rocher</strong> a grandi en plein cœur de la Bretagne à La Gacilly, berceau de l’entreprise<br />

familiale <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>. Sa passion pour la nature lui vient très tôt alors qu’il passe des<br />

heures en pleine forêt. « Adolescent, mon intérêt pour la photographie m’a offert un<br />

nouveau regard sur la faune et la flore. J’ai commencé à militer dans des associations<br />

de protection de l’environnement ». Une vocation est née. Il fera de cette fascination<br />

pour la nature qui l’entoure, son métier. Au travers de voyages, de rencontres et de<br />

projets bâtis pour la <strong>Fondation</strong>, Jacques <strong>Rocher</strong> tisse un réseau de personnalités célèbres<br />

ou anonymes, toutes animées par la même envie d’éveiller les consciences sur les dangers<br />

qu’encourt la planète. « Je me bats chaque jour contre l’indifférence, les idées reçues<br />

et les visions à court terme ». Il ajoute : « La nature n’est pas un concept, lorsqu’elle<br />

se déchaîne ou qu’elle souffre, l’être humain en subit rapidement et directement les<br />

conséquences. Il est urgent et fondamental de restaurer un lien entre l’homme et la<br />

nature ».<br />

Aujourd’hui, Jacques <strong>Rocher</strong> est fier d’annoncer le palmarès du 6 e Trophée Terre de<br />

Femmes de la <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-Institut de France. « Cette année encore, ce<br />

trophée accompagne les projets de 38 femmes, originaires de 11 pays. Toutes sont<br />

animées de la même volonté d’œuvrer pour que demain soit un monde plus vert ! »<br />

« Je trouve que les femmes sont particulièrement impliquées dans ces combats pour la<br />

préservation de la planète. Sans doute parce qu’elles donnent la vie et sont<br />

confrontées plus que nous à cette nécessité de transmettre. Elles ont aussi une plus<br />

grande capacité à se projeter sur le long terme. Je rencontre beaucoup d’hommes<br />

dans les séminaires et les colloques mais sur le terrain, les femmes sont au rendezvous<br />

! ».<br />

Cette année encore, les projets des cinq lauréates en France concentrent toutes les<br />

valeurs propres à l’esprit de la <strong>Fondation</strong> : respect et protection de l’environnement,<br />

solidarité, pédagogie et transmission. « Ce sont des femmes exemplaires ! J’admire leur<br />

générosité et leur dynamisme à toute épreuve. Ce qu’elles parviennent à<br />

réaliser chaque jour est remarquable. Je suis fier que la <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-<br />

Institut de France puisse mettre en lumière leurs actions et les aider à concrétiser<br />

leurs projets ».<br />

En 2007, Jacques <strong>Rocher</strong> espère franchir un nouveau cap et souhaite donner l’impulsion<br />

nécessaire à la mise en place d’un réseau regroupant l’ensemble des lauréates du Trophée<br />

Terre de Femmes. « La diversité de leurs profils et de leurs actions constitue une<br />

véritable richesse pour nous tous. Les réunir au sein d’un comité de femmes<br />

favoriserait sans doute de beaux échanges et apporterait une nouvelle impulsion à<br />

leurs projets ou en créerait de nouveaux ».<br />

Jacques <strong>Rocher</strong> est directeur du Développement Durable et Prospective du groupe <strong>Yves</strong><br />

<strong>Rocher</strong>, il est également président du Festival Photo Nature et Paysage.<br />

3


6 ème Trophée Terre de Femmes<br />

Lorsque des femmes œuvrent pour la planète,<br />

c’est toute l’humanité qu’elles protègent…<br />

Œuvrer pour un monde plus vert… c’est l’essence même du Trophée « Terre de<br />

Femmes », remis chaque année, le 8 mars, Journée Internationale des Femmes.<br />

Depuis six ans, la <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-Institut de France récompense des femmes<br />

qui agissent pour la nature et le bien-être de tous.<br />

Le Trophée Terre de Femmes met en valeur des actions qui ont toutes en commun un<br />

fil… vert.<br />

Elles améliorent l’environnement, contribuent à la sauvegarde du monde végétal en France<br />

et partout sur la planète en y impliquant les hommes et les femmes. Elles s’érigent en<br />

modèle imitable, résultent d’une action éco-citoyenne et enfin, perdurent grâce à la<br />

passion et à la volonté.<br />

Un Trophée pour des valeurs communes<br />

Loin des concepts et des longs discours, le Trophée Terre de Femmes encourage des<br />

femmes de conviction, qui, à un moment de leur vie, ont décidé de s’investir pour<br />

protéger l’environnement. Engagées au sein d’associations, les lauréates du Trophée Terre<br />

de Femmes mènent des actions visant à préserver l’environnement, à transmettre leur<br />

conviction et leur respect de la nature.<br />

Un Trophée décerné chaque année par un jury de professionnels<br />

Afin de découvrir les actions et les projets proposés par ces femmes exceptionnelles en<br />

France et partout dans le monde, la <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-Institut de France lance<br />

chaque année au mois de mars un appel à projets.<br />

Les dossiers de candidature sont ensuite examinés par un jury de professionnels qui<br />

désigne les lauréates. Le jury se compose de membres de la <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-Institut<br />

de France, de l’Institut de France, de la société <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong> et de personnalités du monde<br />

des médias. Les principaux critères de sélection retenus sont le lien avec le monde<br />

végétal, la perspective durable, l’exemplarité, l’originalité de l’action et le rôle<br />

d’initiatrice de la femme porteuse de l'action.<br />

Un Trophée remis lors de la Journée Internationale des Femmes<br />

La <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-Institut de France choisit la journée emblématique du 8 mars<br />

pour récompenser ces femmes visionnaires qui s’engagent au quotidien.<br />

Les lauréates du Trophée Terre de Femmes reçoivent leur dotation, d'un montant variant<br />

de 5 000 à 15 000 euros, à l’Institut de France lors d’une cérémonie placée sous la<br />

présidence du Chancelier de l’Institut de France, Gabriel de Broglie, et du Président de la<br />

<strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-Institut de France, Jacques <strong>Rocher</strong>.<br />

4


Le Trophée par delà les frontières<br />

D’années en années, le rayonnement international du Trophée Terre de Femmes évolue.<br />

Pour cette 6 e édition, dix pays s’engagent aux côtés de la France. La Suisse et la<br />

Pologne rejoignent en effet l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la Hollande, les États-<br />

Unis, le Canada, la Russie et la Suède. Chacun de ces pays désigne trois lauréates. Quant<br />

à la France, elle désigne cinq lauréates. En 2007, trente-cinq femmes exemplaires sont<br />

donc récompensées.<br />

Les premières lauréates de chaque pays concourent pour le prix international<br />

complémentaire d’une valeur de 10 000 euros, remis lors de la cérémonie du 8 mars 2007.<br />

Des femmes de caractère unies par une même volonté de protéger la planète<br />

À première vue, elles sont très différentes par leurs âges, leurs racines et leurs parcours.<br />

Pourtant, elles ont toutes en commun l’amour de la nature, une volonté et un dynamisme<br />

à toute épreuve, un pouvoir de persuasion propre aux gens passionnés, le tout teinté d’une<br />

bonne dose d’humour afin de garder « les pieds sur terre » et déjouer les obstacles.<br />

Des femmes comme les autres, en somme ? Pas tout à fait… Grâce à leur vision du monde<br />

et à leurs initiatives en faveur de la planète, elles contribuent au mieux-être de la<br />

collectivité. Petits bouts de femmes œuvrant pour notre planète, elles sont prêtes à<br />

déplacer des montagnes pour faire aboutir leurs projets.<br />

Pour la 6 ème année consécutive, la <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-Institut de France leur rend<br />

hommage et encourage toutes les femmes de bonne volonté à les imiter !<br />

5


Portraits de femmes de convictions<br />

Lauréates 2007<br />

<strong>Dorothée</strong> <strong>EISENBEIS</strong> (1 er prix) : 15 000 euros<br />

Son action : « Terre d’ADELES, un jardin pour demain.<br />

Promouvoir une production et une consommation<br />

écologique responsable ».<br />

<strong>Dorothée</strong> Eisenbeis, 39 ans, est institutrice. Petite fille, elle partage son temps libre entre<br />

son grand-père qui lui transmet la passion du jardinage et son engagement au sein<br />

d’associations. Adulte, elle met en place un système d’échanges de services de proximité :<br />

le SEL dont la monnaie « la fraise » permet aux adhérents d’accéder à des services<br />

facilitant la vie quotidienne (garde d’enfants, prêts de tondeuses, co-voiturage…). Très<br />

vite, elle prend conscience, de la richesse des contacts qui se développent entre des<br />

personnes animées de la même volonté.<br />

Forte de ce constat, <strong>Dorothée</strong> fonde en 2004 avec un petit noyau de femmes et « un<br />

homme, quand même !» précise-t-elle avec le sourire, « Terre d’ADELES », une association<br />

dont l’objectif est le développement d’échanges locaux équitables et solidaires. <strong>Dorothée</strong><br />

le clame avec conviction : « Terre d’ADELES » c’est pour moi une magnifique aventure<br />

humaine, le développement durable, c’est un concept qu’il faut que notre humanité<br />

intègre de toute urgence, mais c’est aussi une façon de vivre au quotidien ». Moins<br />

d’un an après la création de l’association, dix familles s’engagent durant six mois à<br />

acheter les produits issus de la culture maraîchère biologique. L’aventure ne fait alors que<br />

commencer…<br />

« Il faut cultiver son jardin… »<br />

Les Jardins d’ADELES ont été créés à l’automne 2005. Il s’agit d’un potager solidaire de<br />

proximité, cultivé sur 0,75 ha selon des méthodes biologiques permettant à trente familles<br />

d’accéder, par abonnement, à un panier hebdomadaire de légumes anciens et biologiques.<br />

Les familles abonnées participent également aux cultures deux à trois fois par mois.<br />

« Nous animons un réseau de « consom’acteurs » afin de promouvoir une production et<br />

une consommation écologiquement responsables ». Le terrain situé à Magonty (près de<br />

Pessac) est exploité par une jeune femme formée au « maraîchage bio », Elisabeth<br />

Guégan. Elle a donc produit les premiers légumes qui ont rempli les premiers paniers des<br />

« Jardins d’ADELES ». Aujourd'hui, grâce à l’engagement de cent familles<br />

« consom’actrices », l’exploitante peut recevoir un salaire de l’association tout comme son<br />

assistant. « Les Jardins d’ADELES » sont donc aussi créateurs d’emplois.<br />

6


Des valeurs écologiques et humanistes<br />

« En favorisant la relation directe Producteurs-Consommateurs notre action permet la<br />

prise de conscience de l’origine des produits consommés et du travail nécessaire à<br />

leur élaboration » explique <strong>Dorothée</strong>. Les objectifs écologiques ? Mettre en valeur la<br />

fonction première nourricière de l’agriculture, promouvoir une action éco-responsable,<br />

résister à une culture hors-sol et limiter notre empreinte écologique sur terre en modifiant<br />

notre façon de consommer. Au fil du temps, <strong>Dorothée</strong> a pu observer toutes les vertus de<br />

son projet. « Les Jardins d’ADELES » développent des rapports de proximité entre les gens,<br />

créent une véritable convivialité et favorisent les contacts.<br />

« Chaque vendredi, les distributions de paniers donnent lieu à de nombreux échanges<br />

sur nos habitudes alimentaires et de consommation en général » précise <strong>Dorothée</strong>.<br />

L’entraide sociale s’est aussi mise en place grâce à la création de paniers de légumes<br />

solidaires pour des familles en difficultés financières. La solidarité fonctionne à tous les<br />

niveaux. <strong>Dorothée</strong> raconte avec émotion qu’au printemps 2006, « les Jardins d’ADELES »<br />

ont dû faire face à la sécheresse. « N’ayant pas encore pu installer une pompe, nous<br />

avons bien cru perdre la récolte de l’année car il était nécessaire d’arroser au moins<br />

10 heures par jour ! Et bien c’était sans compter sur la mobilisation de tous les<br />

« consom’acteurs » qui se sont relayés pour arroser pendant 15 jours. Chacun venait<br />

quand il le pouvait après son travail et consacrait une heure ou deux à l’arrosage.<br />

Ensemble, nous avons pu sauver la récolte. C’est merveilleux de voir tous ces gens<br />

unis pour protéger la nature et donner de leur temps ».<br />

Des actions pédagogiques<br />

Institutrice, <strong>Dorothée</strong> sait mieux que quiconque combien il est nécessaire d’informer pour<br />

convaincre et éveiller les consciences.<br />

Aussi, de nombreuses actions de sensibilisation au développement durable et à l’économie<br />

solidaire ont été menées, touchant des publics de tous âges. Expositions, ateliers d’arts<br />

plastiques et création d’un guide des bonnes pratiques de développement durable à Pessac<br />

ont vu le jour afin d’inscrire le succès des « Jardins d’ADELES » dans la durée.<br />

Un jardin pour demain<br />

« Pour faire du Jardin d’ADELES un jardin pour demain, nous envisageons en 2007<br />

d’en doubler la surface cultivée et de faire du jardin un espace d’accueil et de<br />

sensibilisation à l’environnement pour tous les publics. Nous souhaitons également<br />

innover pour une agriculture préservatrice de l’environnement en diffusant et<br />

mutualisant les expériences de cultures de type biologique ».<br />

7


Farida HAMMANI (2 ème prix) : 10 000 euros<br />

Son action : « Implantation d’un jardin au sein de<br />

la « Maison des Femmes » d’Agadez ».<br />

Depuis toujours, Farida Hammani, 59 ans, est passionnée<br />

par le continent africain. Chaque année, elle s’organise<br />

pour passer trois à quatre mois à Agadez, au Niger, afin de<br />

tisser des liens avec la population et d’y mener des projets<br />

en faveur des femmes. Aider les femmes est chez elle une véritable vocation. À l’âge de 8<br />

ans, la fillette d’origine algérienne déclare à ses parents : « Plus tard, je serai sagefemme<br />

et je vivrai en Afrique ». Faute de pouvoir suivre des études par manque de<br />

moyens, elle devient infirmière à 21 ans, mais ne renonce pas à ses rêves pour autant.<br />

« Être auprès des femmes du Niger »<br />

En 1970, elle s’engage comme « volontaire au progrès » et part pour deux ans de<br />

volontariat au Niger. « Là-bas, j’ai aidé à des centaines d’accouchements et je suis<br />

donc devenue naturellement sage-femme. Mais j’ai vu tellement de bébés mourir de<br />

malnutrition que lorsque je suis revenue en France, j’ai décidé de suivre une<br />

formation en nutrition tropicale pendant un an et j’ai pu enfin suivre des études de<br />

sage-femme. J’ai voulu repartir au Niger mais cette fois en tant que nutritionniste ».<br />

Farida partage alors la vie des femmes, les assiste lors des accouchements, les observe<br />

avec leurs bébés, crée des liens profonds avec ces femmes qu’elle admire pour leur<br />

courage et leur humanité.<br />

De retour en France, Farida devient mère de famille et s’installe comme sage-femme à<br />

domicile mais l’Afrique est toujours dans un coin de son cœur et de ses pensées. En 1996,<br />

elle décide de faire découvrir l’Afrique à sa fille. L’émotion, toujours au rendez-vous, est<br />

intacte. Sa décision est prise : Farida passera la moitié de sa retraite au Niger pour aider<br />

toutes ces femmes qui attendent chaque année son retour. Elle crée alors l’association<br />

« Solidarité Femmes Internationales » et se donne pour mission de développer le niveau<br />

d’instruction des femmes d’Agadez.<br />

« Première pierre à l’édifice de la Maison des Femmes à Agadez »<br />

En 2002, elle achète un terrain pour y implanter la Maison des Femmes d’Agadez, centre<br />

de formation pour acquérir une éducation à la santé et à l’environnement. Les années<br />

suivantes, la maison se dote d’une bibliothèque et d’une médiathèque. Des ateliers de<br />

couture, de broderie et de tricot sont mis en place. « Nous avons organisé un concours<br />

de couture, la gagnante a remporté une machine à coudre. Les femmes d’Agadez n’en<br />

revenaient pas. On leur fait tellement de promesses non tenues… ». En 2006, un puit<br />

est mis en service ainsi qu’un château d’eau et des canalisations.<br />

« Un jardin qui fait du bien »<br />

En 2007, Farida souhaite implanter un jardin au sein de la « Maison des Femmes » d’Agadez<br />

comportant des arbres fruitiers, des arbres générateurs de feuilles, choisis pour leur<br />

richesse en nutriments pouvant compenser les carences endémiques en protéines,<br />

vitamines, sels minéraux, acides gras poly-insaturés. Parallèlement, elle veut mettre en<br />

place des formations à la nutrition, à l’utilisation de condiments comme compléments<br />

alimentaires et aux modalités d’utilisation thérapeutique de certaines plantes (décoction,<br />

infusions, cataplasmes).<br />

8


Elle voudrait aussi généraliser l’utilisation de fours solaires « Les familles déboisent pour<br />

cuire les repas et comme, il y a de moins en moins d’arbres, les femmes ne font plus à<br />

manger qu’une fois par jour ». Puis elle ajoute : « La population a besoin de reprendre<br />

confiance et de croire en l’aide que nous leur apportons. C’est pourquoi, je<br />

m’implante là-bas et j’ai commencé à construire ma propre maison. Cela les rassure<br />

de me voir revenir chaque année ». Et Farida de conclure : « Mes projets sont de taille<br />

humaine. Et ma seule ambition est de partager des savoirs et des avoirs avec des<br />

gens vivants ».<br />

9


Thérèse TOURÉ (3ème prix) : 7 000 euros<br />

Son action : « Alphabétisation scientifique et<br />

protection environnementale dans la zone du Mandé<br />

au Mali. Éveil à la connaissance de base et éducation à<br />

la protection de la nature »<br />

L’histoire de Thérèse est indissociable de celle de Karamba<br />

TOURÉ, son mari, aujourd’hui disparu. Tout commence<br />

pendant le mouvement étudiant de mai 1968. Thérèse, dont les<br />

parents sont agriculteurs, fait des études pour devenir assistante sociale. Diplôme en<br />

poche, elle décide de rejoindre Paris et trouve rapidement un travail au sein de la Caisse<br />

d’Allocations Familiales. Une cousine l’héberge et lui fait découvrir les foyers de<br />

travailleurs africains et son travail d’alphabétisation le soir. Thérèse ne tarde pas à la<br />

rejoindre dans cet engagement. Lors d’un meeting, elle rencontre Karamba TOURÉ, un<br />

jeune travailleur malien. C’est le coup de foudre. Ils ne se quitteront plus.<br />

« Karamba TOURÉ, son grand amour et son modèle »<br />

Au Mali, Karamba, jeune garçon repris de justice, est renvoyé de l’école pour s’être<br />

opposé à un maître trop sévère envers ses camarades de classe. Karamba brûle ses livres et<br />

décide un peu plus tard de quitter le Mali pour la France. À Paris, il devient comme<br />

beaucoup de ses compatriotes, éboueur. Mais la soif d’apprendre est la plus forte. Malgré<br />

les obstacles auxquels il se heurte, Karamba obtient un diplôme de soudeur/fraiseur puis<br />

passe son bac avec succès. Il milite pour l’alphabétisation dans les foyers de travailleurs<br />

émigrés. Quatorze ans sont passés depuis son arrivée en France. En 1974, c’est la grande<br />

sécheresse au Mali. Face à ce drame, Karamba TOURÉ est le premier malien à lancer l’idée<br />

du retour à la terre. Il veut repartir au Mali et apporter avec lui le savoir et des solutions<br />

pour aider les populations locales en grande détresse. Il part au Mali pour y créer une<br />

coopérative au bord du fleuve Sénégal.<br />

« La vie au sein d’une coopérative au Mali »<br />

Thérèse le rejoint quelques temps après et décide de rester vivre au sein de la<br />

coopérative. « Je participais aux travaux et je vivais comme tout le monde dans une<br />

hutte. Il faisait jusqu’à 45°C à l’ombre. Mais Karamba faisait tout ce qu’il pouvait<br />

pour m’alléger la tâche. Il faisait la corvée d’eau à ma place. Je m’occupais des<br />

enfants des villages. Je les soignais lorsqu’ils étaient malades ». Elle ajoute : « J’étais<br />

venu avec ma vieille 2CV qui est vite devenue taxi brousse pour transporter des outils<br />

ou ambulance pour emmener les plus malades jusqu’à l’hôpital de la ville la plus<br />

proche. Grâce à ma 2CV, j’ai aussi trouvé un travail dans une mission catholique. Je<br />

suis devenue infirmière par la force des choses et j’ai enseigné par exemple l’hygiène<br />

alimentaire dans l’école des sœurs. J’ai même pratiqué des accouchements sur la<br />

piste ».<br />

Les années passent, Thérèse et Karamba ont deux enfants. Le couple décide de lancer un<br />

nouveau projet de coopérative, cette fois dans la région du Mandé au bord du fleuve Niger.<br />

Mais pour mener à bien ce projet, il faut trouver des fonds et de l’aide. Ils reviennent en<br />

France en 1983. Le 30 décembre, Karamba annonce qu’il veut repartir très vite dans la<br />

région du Mandé pour mettre en place la nouvelle coopérative. « Il n’y a pas de temps à<br />

perdre » explique-t-il à Thérèse. Prémonition ? Karamba disparaît accidentellement le 24<br />

janvier au Mali. Thérèse trouve la force de continuer son projet et reprend le flambeau.<br />

Elle fonde quelques années plus tard l’association Karamba TOURÉ. Depuis 2002, Thérèse<br />

est sur tous les fronts. Elle lutte contre la déforestation, les feux de brousse et avertit des<br />

conséquences du goudronnage prochain de la route de Guinée traversant la zone. Depuis<br />

2006, elle organise aussi des « classes vertes ».<br />

10


Il s’agit de réunions sur le terrain avec des décideurs et des chefs de village pour montrer<br />

les désastres qu’occasionne une déforestation non contrôlée.<br />

« Les malles de la connaissance »<br />

Depuis plus de dix ans, Thérèse TOURÉ, s’emploie à apporter un minimum d’accès aux<br />

savoirs de base pour les enfants peu ou pas scolarisés. Pour cela, avec l’aide de<br />

l’association Calao, elle fait voyager des malles scientifiques (véritables petits laboratoires<br />

conçus par la Cité des Sciences et de l’Industrie). Ces malles vont de village en village pour<br />

apprendre des notions liées à l’eau, au sol, aux plantes, au corps et à la santé avec une<br />

méthode basée sur des mots clés : observer, manipuler, comprendre et agir. « Les jeunes<br />

filles sont les plus assidues et ont soif d’apprendre. C'est grâce à elles que le Mali<br />

évoluera » précise Thérèse. Ce travail porte ses fruits car près de mille enfants par an<br />

sont concernés. L’Education Nationale Malienne va utiliser également ce matériel<br />

désormais fabriqué au Mali.<br />

« Travailler dans la durée et le respect de l’environnement »<br />

Soutenue par différents partenaires, Thérèse TOURÉ prévoit un programme important qui<br />

s’inscrit dans la continuité de sa principale action (l’éveil scientifique vers les nonscolarisés).<br />

Elle souhaite mettre en place une démarche de développement touristique de<br />

la zone avec une approche éthique de développement durable. « C’est avant tout une<br />

source d’emplois pour la population et la promesse d’un avenir pour toutes ces jeunes<br />

femmes ». En 2007, ce programme sera présenté aux élus des communes rurales et à la<br />

population.<br />

11


Flore MOSER (4 ème prix) : 6 000 euros<br />

Son action : « Mettre en place un modèle de<br />

développement durable afin de contribuer à<br />

l’amélioration du niveau de vie des populations<br />

indigènes en sauvegardant les ressources de la<br />

forêt amazonienne »<br />

« La valeur n’attend pas le nombre des années »… Flore Moser en est l'exemple vivant. A<br />

seulement 26 ans, elle a déjà une tête bien faite et bien pleine. En 2005, « cette<br />

bosseuse » décroche un D.E.S.S en gestion des systèmes agro-sylvo-pasteraux en zones<br />

tropicales. Intitulé savant et obscur pour les néophytes mais qui recèle une grande<br />

connaissance de la complexité du monde végétal. Pourtant, ces années d’études et ces<br />

milliers d’heures de recherches sont avant tout le résultat d’un choc culturel et<br />

émotionnel vécu à l’adolescence.<br />

« L’électrochoc »<br />

Flore n’a que 13 ans lorsqu’elle part rejoindre au Sahel, une tante par alliance, chef d’une<br />

tribu Peul Borobo. L’espace d’un été, l’adolescente partage la vie des enfants de la<br />

tribu et participe aux corvées. « Il fallait une journée de marche pour rapporter de<br />

l’eau. J’ai su très vite combien l’eau était précieuse et si rare sur certains continents.<br />

En rentrant, j’ai annoncé à mes parents que je voulais étudier pour aider ceux qui<br />

n’avaient pas accès à ces ressources vitales et si possible vivre avec eux pour les<br />

aider ». Une vocation est née. Flore précise : « Au début, je voulais être hydrologue<br />

mais peu à peu, je me suis intéressée aux plantes… Le monde des plantes est un<br />

monde extraordinaire. Une plante vit là où elle est bien... Vous savez, toute<br />

l’humanité dépend du monde végétal ! ». Le ton est donné. De stages en stages, Flore<br />

parfait ses connaissances et profite de toutes les occasions pour voyager à l’autre bout du<br />

monde et se confronter à la réalité du terrain.<br />

L’engagement<br />

Un stage de 6 mois en Equateur lui fait découvrir le drame écologique de la déforestation<br />

et les difficultés à survivre des populations locales. De retour en France, elle décide de<br />

continuer son action au sein de l’association Ishpingo qu’elle fonde avec un de ses amis.<br />

Le projet<br />

L’idée est de mettre en place un modèle de développement durable permettant<br />

l’amélioration du niveau de vie des populations indigènes tout en préservant les ressources<br />

de la forêt amazonienne.<br />

La zone d’intervention est située dans la province du Napo en Amazonie équatorienne. Le<br />

canton de Talag est habité par deux mille cinq cents indiens Kichwas répartis sur dix-huit<br />

petits villages. Traditionnellement, les agriculteurs kichwas cultivaient selon un modèle<br />

agroforestier durable (association de cultures vivrières et d’arbres). En raison de besoins<br />

financiers accrus par la croissance démographique, l’autoconsommation s’est peu à peu<br />

transformée en culture de rente avec apparition de la monoculture et la mise en place de<br />

pâturages.<br />

Ces changements ont provoqué la surexploitation des ressources naturelles, la<br />

déforestation, l’érosion et l’appauvrissement des sols ayant pour conséquences la<br />

détérioration des conditions de vie des Kichwas.<br />

12


« Mon projet repose sur l’amélioration notable de l’utilisation des terres par les<br />

agriculteurs kichwas et la gestion raisonnée des ressources forestières. Pour répondre<br />

aux besoins écologiques et économiques, nous créons des pépinières où seront<br />

produits des plants d’espèces utiles à l'homme ou ayant une forte valeur économique.<br />

Ces plants seront utilisés pour réaliser des parcelles agroforestières chez les<br />

agriculteurs. Dans ces parcelles seront plantés des arbres d’une vingtaine d’espèces,<br />

utiles pour le bois d’œuvre ou de chauffe, la médecine traditionnelle, l’alimentation<br />

et l’artisanat, associés aux cultures vivrières. Nous souhaitons ensuite valoriser les<br />

produits obtenus par le regroupement des agriculteurs en coopératives ».<br />

« Convaincre et sensibiliser les plus jeunes »<br />

Ce projet ne peut réussir sans l’adhésion des populations locales. Avec toute sa force de<br />

conviction, Flore tente de sensibiliser les indiens aux dangers de la déforestation : « Vous<br />

savez, ils ont toujours connu la forêt autour d’eux et ne se rendent pas encore<br />

compte de l’urgence d’arrêter l’abattage des arbres. La forêt leur appartient. Et la<br />

difficulté de vivre est telle que pour payer une noce ou la scolarisation d’un enfant,<br />

ils n’ont pas d’autre solution que de couper un arbre pour le vendre ».<br />

L’approche utilisée se doit donc d’être participative et formatrice. Les différents travaux<br />

de pépinières et de reforestation se font en partenariat avec les agriculteurs et leur<br />

famille ainsi qu’avec les élèves du lycée du canton.<br />

Face aux difficultés rencontrées sur le terrain, on ne peut s’empêcher de demander à<br />

Flore où elle trouve toute cette énergie pour ne pas baisser les bras. Mais là encore, Flore<br />

a la réponse : « Parfois, j’ai l’impression d’être Don Quichotte se battant contre des<br />

moulins à vent mais lorsque j’ai appris que des élèves du lycée que nous avions<br />

formés, recréaient des pépinières chez eux et tentaient de convaincre leurs parents<br />

de la nécessité de travailler autrement en protégeant la forêt, cela m’a convaincu<br />

que nous étions sur la bonne voie ! ».<br />

13


Petite, Anita Studer, gambade dans les hautes montagnes entourant son village suisse et<br />

explore la forêt qui borde sa maison pour donner libre cours à sa passion : observer les<br />

oiseaux. Adulte, cet engouement ne la quitte pas. Après avoir obtenu son bac et une<br />

licence en droit grâce à des cours du soir, elle décide enfin de se consacrer à sa passion.<br />

Elle s’installe en France pour étudier la Biologie à Nancy. Elle rencontre alors son futur<br />

mari, un comédien français qui devra partager la grande passion d’Anita pour les oiseaux.<br />

« À la rencontre de l’Anoumara »<br />

À 28 ans, c’est « la » révélation, Anita s’envole pour le Brésil pour y observer les oiseaux<br />

et décide de leur consacrer une thèse de doctorat. Là-bas, elle passe de longues heures,<br />

perchée en haut des arbres, guettant l’apparition d’un oiseau, s’émerveillant de son<br />

chant, observant son comportement. C’est là qu’en 1980, sa vie bascule. Anita redécouvre<br />

une espèce d'oiseau, « l’Anoumara ». Pour la première fois, ce petit oiseau noir, qui<br />

ressemble à un merle, est découvert vivant dans son milieu naturel. « Face à cette<br />

découverte ornithologique, je me suis tout de suite sentie responsable de cet<br />

oiseau », explique Anita et ajoute : « Il fallait que je m’occupe de sa survie et de son<br />

milieu naturel. Mais j’ai vite constaté les désastres occasionnés par les hommes sur<br />

la faune et la flore. Parallèlement, j’ai passé beaucoup de temps à écouter et à<br />

partager la vie des populations autochtones et j’ai décidé d’agir à la fois contre la<br />

déforestation et en faveur des populations locales qui vivent dans un grand<br />

dénuement ».<br />

« Le temps de l’engagement »<br />

C’est ainsi qu’en 1985, Anita Studer fonde l’association « Nordesta » et initie de nombreux<br />

projets sur tout le territoire brésilien. Son objectif est d’impliquer les populations locales<br />

dans la sauvegarde de leur environnement tout en améliorant leurs conditions de vie,<br />

souvent difficiles. Son premier cheval de bataille a été de préserver la forêt de Pedra<br />

Talhada et d’enrayer la dégradation de l’environnement due aux activités anthropiques.<br />

Depuis 2003, son action a permis la création de deux réserves biologiques : la lagune<br />

« Léopold», site de reproduction d’espèces de poissons amazoniens et la réserve<br />

municipale forestière « Till » qui préserve des arbres centenaires.« Toute seule et en<br />

l’espace de 4 ans, j’ai réussi à diminuer de 80 % les feux de brousse alors imaginez si<br />

nous étions plusieurs … ».<br />

« Le courage à l’état pur »<br />

Petit bout de femme blonde, Anita ne se laisse pas pour autant impressionner par les<br />

démonstrations de force. Lorsque la forêt « Till » est devenue réserve forestière, les<br />

propriétaires de la forêt ont fait aussitôt connaître leur mécontentement… à leur façon.<br />

Anita reçoit alors des menaces de mort. Loin de baisser les bras et de battre en retraite,<br />

elle prend son bâton de pèlerin et va à la rencontre des commanditaires. Anita veut leur<br />

dire qu’elle œuvre pour les générations futures, pour leurs fils. Elle leur explique la faune<br />

et la flore, les miracles de la nature mais aussi les urgences. Et ça marche. « Aujourd’hui,<br />

je dialogue avec mes ex-assassins ! » lance-t-elle dans une boutade. On s’incline.<br />

Un projet tentaculaire<br />

Aujourd’hui, à 61 ans, Anita est sur tous les fronts.<br />

Anita STUDER (5 ème prix) : 5 000 euros<br />

Son action : « Plantation de 5 000 arbres et<br />

construction d’un atelier nature. Aménager une<br />

pépinière et construire un « atelier », centre de<br />

documentation sur l’écologie »<br />

14


Elle continue de travailler sur la création d’une pépinière où sont cultivées les essences<br />

locales afin de reboiser des zones où la terre avait été mise à nu par la déforestation.<br />

5 000 arbres seront issus de la pépinière. Un projet de longue haleine et des résultats<br />

qu’elle compte bien partager et transmettre aux plus jeunes. « Les êtres humains ont<br />

tous pouvoirs sur la nature, alors il est important de travailler avec les jeunes<br />

générations. La pépinière sera utilisée par les enseignants afin de sensibiliser les<br />

enfants à l’environnement dans une perspective de développement durable ». Autre<br />

volet qui lui tient à cœur, la création d’un atelier nature ouvert à toute la population<br />

locale et destiné à compléter leurs connaissances théoriques par des travaux<br />

pratiques. « Pour réussir un projet, il faut impliquer les populations locales et les<br />

rendre autonomes ». Puis elle ajoute « Le respect de l’environnement est à la base de<br />

tout. Si la nature va mal, les gens iront aussi de plus en plus mal ».<br />

Le regard tourné vers l’avenir<br />

« Chaque jour, je me lève en me demandant combien de temps il me reste à vivre pour<br />

sensibiliser et former les générations futures ». Dès qu’elle le peut, elle partage avec<br />

ses 3 petits enfants âgés de 5, 7 et 10 ans des moments privilégiés au cœur de la nature<br />

suisse. Ensemble, ils observent les grenouilles, guettent la sortie des marmottes… « Je ne<br />

veux rien leur imposer. Il faut qu’ils fassent leur propre chemin » précise-t-elle avec<br />

délicatesse.<br />

Et quand on évoque son prochain voyage, Anita s’exclame avec des intonations de petite<br />

fille « Ma plus grande joie, c’est quand je me retrouve sur un arbre à 25 m du sol et<br />

que j’observe les oiseaux. Je pars demain et je vais enfin voir le nid d’un aigle Harpie<br />

dans le sud de l’Amazonie. Ce grand aigle ne se reproduit que tous les 3 ou 4 ans. J’ai<br />

hâte de voir la maman s’occuper des petits… ».<br />

15


Le palmarès international<br />

Dix pays participent, aux côtés de la France, au Trophée Terre de Femmes<br />

Depuis quatre ans, le Trophée Terre de Femmes s’étend à l’international. De trois pays<br />

participant en 2004, nous en sommes cette année à dix. L’Allemagne, la Belgique, la<br />

Pologne, le Canada, la Suisse, l’Espagne, les États-Unis, les Pays-Bas, la Suède et la Russie<br />

organisent comme la France leur Trophée Terre de Femmes. Chacun de ces pays<br />

récompense trois lauréates. La première lauréate de chaque pays concourt alors pour le<br />

grand prix international doté de 10 000 euros.<br />

Un processus de désignation des lauréates identique dans tous les pays<br />

À l’international, le processus de désignation des lauréates est le même qu’en France. Un<br />

appel à candidatures est lancé en juin. Un jury composé de membres de la <strong>Fondation</strong><br />

Paris, d’un représentant de la <strong>Fondation</strong> du pays concerné, de personnalités locales du<br />

monde de l’environnement et des médias examine les dossiers reçus selon des critères<br />

spécifiques au Trophée.<br />

Des cérémonies de remises de prix sont organisées dans chaque pays. Toutes les premières<br />

lauréates se retrouvent à l’Institut de France pour la remise des prix français et la remise<br />

du grand prix international.<br />

Lieu : Madagascar<br />

Grand prix international et 1 er prix<br />

Suisse : Regula Ochsner<br />

Projet : De l'énergie solaire pour Madagascar<br />

Regula Ochsner, aujourd’hui thérapeute de couple et de famille, a travaillé à Madagascar<br />

de 1972 à 1975 en tant que coopérante. En 1998, elle retourne à Madagascar et constate<br />

que des forêts entières ont été victimes du déboisement depuis son départ. En effet, les<br />

populations coupent le bois afin de cuisiner.<br />

De retour en Suisse, elle met sur pied un projet d'énergie solaire pour Madagascar. Et dans<br />

la mesure où la majeure partie du bois est utilisée pour la cuisine, elle recherche également<br />

une solution alternative pour la cuisson. C'est ainsi qu'à l’automne 2000, un conteneur<br />

chargé de 500 pièces de construction d'installations et de fours solaires est expédié vers<br />

Tuléar au sud de Madagascar. Grâce à la collaboration du président d'une organisation<br />

environnementale locale, Daniel Ramampiherika, Regula Ochsner gagne la confiance des<br />

villageois de la région. Le projet, immédiatement adopté par la population, s'avère un réel<br />

succès.<br />

L’usage quotidien des 500 fours solaires évite la coupure de 5 500 tonnes de bois. Regula<br />

Ochsner s’engage dans le vrai sens de développement durable.<br />

16


C’est aussi dans cet esprit qu’elle a crée en 2001 l’association de l'ADES (Association pour le<br />

Développement de l'Energie Solaire) dont elle est présidente et reconnue comme une ONG.<br />

En 2004, Regula Ochsner a ouvert le premier atelier à Madagascar. Ce dernier sert d'atelier<br />

modèle en terme d'utilisation des énergies renouvelables. On y fabrique des installations et<br />

des fours solaires et on y présente les différents types d'utilisation des énergies<br />

renouvelables. En 2006, Regula Ochsner a ouvert un deuxième atelier toujours à<br />

Madagascar.<br />

Prochaines étapes<br />

- L'utilisation des installations solaires doit être intensifiée et étendue à des locaux de plus<br />

grande taille à Madagascar (par exemple des centres hospitaliers et hôtels).<br />

- Un travail d'explication et de persuasion doit être mené par l'intermédiaire de<br />

démonstrations de cuisine, de coopérations avec des organisations de femmes,<br />

d’informations aux écoles pour intégrer la notion d'énergie solaire au programme<br />

d'éducation. Dans les 8 à 10 prochaines années, l'ADES envisage de construire plusieurs<br />

centres régionaux et locaux.<br />

- Une Coopération avec Tenema est envisagée. Cette entreprise a en effet mis au point un<br />

groupe électrogène reposant essentiellement sur l'énergie solaire et alimentant tout un<br />

village en énergie.<br />

Les objectifs<br />

Grâce à la coopération du gouvernement, tout le sud de Madagascar devrait être fourni en<br />

fours solaires, et ce, via quatre centres régionaux (deux centres régionaux jusqu'à<br />

présent).<br />

Ces installations solaires vont permettre :<br />

- l'alimentation en eau du sud de l'île via des pompes solaires.<br />

- l'électrification des villages pour l'utilisation de petits appareils électriques, notamment<br />

la radio afin d’informer et de lutter contre le sida !<br />

- la diffusion de films d'information dans les cinémas et la réalisation d'une campagne<br />

publicitaire de grande envergure.<br />

1 er prix Allemagne : Heide Bergmann<br />

Projet : Construction et gestion de la station écologique de<br />

Freiburg : centre de formation et d’information écologique<br />

pour enfants et adolescents.<br />

Travail de formation et de relations publiques pour la protection de la nature et de<br />

l’environnement ainsi que l’horticulture biologique.<br />

Lieu : Freiburg (Allemagne)<br />

Heide Bergmann est Professeur de lycée et horticultrice. Elle a enseigné à plus de 50 000<br />

enfants et adolescents à quoi peut ressembler une vie en accord avec la nature. Son but<br />

est de sensibiliser la population au respect de la nature et de l’environnement.<br />

Elle a démarré son projet horticole écologique avec des personnes sans emploi et des<br />

enfants en difficulté.<br />

17


Depuis 1987, Heide Bergmann aide à la construction et à la gestion de la station<br />

écologique de Freiburg : un Centre de formation et d’information sur l’environnement.<br />

Heide Bergmann y développe un programme pédagogique sur le thème de l’environnement<br />

pour des groupes scolaires et des groupes d’enfants (les classes vertes). Elle conduit des<br />

cours de perfectionnement pour des parents, professeurs, éducateurs ou éducatrices et<br />

organise des congrès d’information sur l’environnement.<br />

Depuis 1991, elle a monté une équipe de professionnels, de stagiaires et de volontaires.<br />

Un guide fait également partie de cette équipe pour accompagner les plus jeunes.<br />

Elle a également pris part au développement d’un projet mondial d’éducation « les trésors<br />

bleus » sur le thème de l’eau. Pour cela la station écologique 2005 a été médaillée par<br />

l´UNESCO comme projet officiel pour la création du développement durable.<br />

La station écologique s’étend sur un hectare et demi de terrain avec une maison naturelle<br />

faite de bois, de glaise et d’herbe(autosuffisance d’exploitation avec l’utilisation d’énergie<br />

solaire), un jardin biologique (avec la même alimentation d’énergie), un jardin d’herbes<br />

thérapeutiques, un étang et un verger.<br />

La station écologique propose un programme complet et diversifié attirant de ce fait un<br />

large public : approximativement, 12 000 visiteurs se déplacent chaque année et prennent<br />

part à un total de 350 manifestations.<br />

Prochaines étapes<br />

• Projets journaliers avec des écoles sur le développement durable et l´usage du<br />

papier.<br />

• Publicité pour des produits régionaux.<br />

• Aménagement de 250 m² de jardin pour plantes thérapeutiques.<br />

• Guide à l´implantation d’un jardin pour des écoles et maternelles.<br />

Une renommée internationale<br />

Bien que son projet soit basé sur un engagement d’origine locale, celui-ci a des fonctions<br />

modèles et une renommée internationale. En effet, une institution similaire a été élaborée<br />

suivant l’exemple de sa station écologique dans la ville de Matsuyama au Japon. Beaucoup<br />

de groupes de visiteurs étrangers s’informent sur le site de Freiburg sur le travail de Heide<br />

Bergmann dans le but de fonder des centres similaires.<br />

Heide Bergmann publie régulièrement des articles dans les revues telles que « Mobile » ou<br />

« Kindergarten Heute ». Elle a écrit plusieurs livres de jardinage pour enfants (certains ont<br />

été primés).<br />

18


1 er prix Hollande : Dagmar van<br />

Weeghel<br />

Projet : « Nature for kids » est un programme éducatif fondé<br />

par Dagmar van Weeghel pour la conservation de la nature,<br />

le développement et le bien-être des enfants dans les pays<br />

les plus pauvres, qui touchera au travers de la diffusion de<br />

vidéos dans les écoles, 22 000 enfants de 7 à 13 ans, en l’espace de 4 ans.<br />

Lieu: Tanzanie<br />

Dagmar van Weeghel, a fondé « Nature for Kids », une association dont elle est aussi<br />

directrice. Elle a fait ses études à l’« Académie du film et de la télévision" en Hollande et<br />

elle a un diplôme en Audio Visual Design (film, video et photographie). Dagmar a toujours<br />

été passionnée par la nature et sa conservation. Elle a voyagé et travaillé comme<br />

volontaire en Afrique du Sud.<br />

Historique de l’action<br />

- 2002 : fondation de Nature for kids.<br />

- 2003 : video pilote intitulée « Tseneneh learns a lesson » dans laquelle une jeune<br />

fille qui habite en Botswana apprend que les déchets qu’elle laisse traîner<br />

détruisent la nature autour de sa maison.<br />

- 2005 : première phase de Nature for Kids en Tanzanie: production et distribution de<br />

3 films qui sont diffusés dans 75 écoles (22 000 élèves) dans le nord de la Tanzanie.<br />

- 2006 : deuxième phase: 3 films: production et distribution.<br />

Prochaines étapes<br />

Production de :<br />

- 12 films dans lesquels des enfants ont le rôle principal. Chaque film traite d’un<br />

thème environnemental.<br />

- matériel éducatif en collaboration avec la communauté locale.<br />

19


1 er prix Pologne : ELśBIETA LENARCZYK<br />

Projet : Protection et popularisation des variétés d’arbres fruitiers en<br />

voie de disparition en rétablissant la tradition d’arboriculture fruitière<br />

disparaissante, la protection de vieux vergers et la plantation de<br />

nouveaux vergers écologiques de variétés anciennes.<br />

Lieu : Commune Winnica et sa région<br />

Convaincue que : « La disparition complète des variétés anciennes, locales au profit de<br />

nouvelles serait une très grande perte pour la diversité biologique et la culture<br />

polonaise », Elzbieta Lenarczyk a commencé par acheter un vieux verger destiné à être<br />

essouché et l’a revitalisé. Elle a fait l’inventaire des vieux vergers et a opéré des<br />

prélèvements et des greffes pour les ensemencer.<br />

Elle organise aussi des ateliers pour les communautés locales sur le choix des<br />

emplacements et sur la façon de planter et de soigner des arbres. Elle informe par ailleurs<br />

sur les différentes méthodes d’arboricultures écologiques et donne des cours d’écologie<br />

pour adultes et enfants.<br />

Son action a permis de créer, d’une part, 2 vergers modèles : un grand au Centre du<br />

« Conseil Agricole » et le deuxième au Musée d’Agriculture à Szreniawa et d’autre part, 16<br />

vergers dans les écoles.<br />

Enfin, des soins sont prodigués à de vieux vergers chez les agriculteurs.<br />

Résultat : En 2005 et 2006, plus de 2 000 arbres fruitiers d’anciennes variétés ont été<br />

plantés ; plus de 4 000 personnes ont participé aux ateliers. Plus de 50 000 personnes ont<br />

été sensibilisées et plus de 40 vergers locaux ont reçu un certificat de culture écologique<br />

(dotation de l’Union Européenne)<br />

Prochaines étapes<br />

- Augmentation du développement de produits locaux. Mise en place d’une<br />

agriculture locale basée sur les variétés spécifiques à chaque région et promotion<br />

des ces différentes variétés sur les marchés locaux.<br />

- Introduction d'abeilles sauvages dans les vergers et mise en place d'ateliers<br />

d'information sur la sauvegarde de ces abeilles.<br />

- Création d’un site Internet sur les anciennes variétés d’arbres fruitiers (premier en<br />

Pologne).<br />

20


1 er prix Belgique : Dominique Mercy<br />

et Béatrice Brayeur<br />

Projet : « Le potager solidaire ensemble » a vu le jour grâce<br />

à deux femmes de caractère, Dominique Mercy et Béatrice<br />

Brayeur<br />

Le potager solidaire vient en aide aux personnes les moins favorisées en leur offrant<br />

différents services et en créant autour du projet un espace favorisant des liens, le<br />

savoir, le respect de la nature, les gestes simples pour une alimentation équilibrée. On<br />

y apprend aussi à se rendre utile et à retrouver l’estime de soi.<br />

L’association, créée au printemps 2003, est avant tout un lieu d’accueil, de rencontre<br />

et d’intégration à toute personne éprouvant des difficultés, à celles qui veulent en<br />

aider d’autres ou simplement à celles qui désirent s’épanouir par le travail bénévole.<br />

Grâce à ce projet, l’association a pour but d’approvisionner le service d’aide<br />

alimentaire du CPAS en légumes frais et conditionnés et de partager un tiers de la<br />

récolte entre les bénévoles.<br />

Lieu : Herve, Belgique<br />

Les objectifs<br />

Donner encore plus de temps à la transformation du légume en organisant un atelier<br />

hebdomadaire de préparation d'un repas à partir des produits du potager, se terminant par<br />

la dégustation du met préparé.<br />

Développer un bar à soupe, avec une équipe de bénévoles, qui serait ouvert à tout le<br />

monde un jour par semaine à l'heure du déjeuner. Une partie du repas serait congelée au<br />

service d’aide alimentaire pour les personnes isolées.<br />

Mettre sur pied une petite épicerie pour y vendre les préparations culinaires et les produits<br />

du potager.<br />

Prochaines étapes<br />

Le potager pourrait être aussi :<br />

- un outil de réinsertion sociale pour des jeunes délinquants en travaux d’intérêt<br />

général.<br />

- un outil pédagogique à disposition des Instituts Médico-Pédagogiques, des écoles de<br />

la commune…<br />

- une serre pourrait permettre la culture de semis et de fleurs destinés à la vente à<br />

petits prix (accessible à tous) pour que les personnes moins favorisées puissent aussi<br />

fleurir leur maison.<br />

21


1 er prix Espagne : Ana López Mitxelena<br />

Projet : Bizilore: le pouvoir des fleurs pour préserver la biodiversité<br />

Lieu : Bakio - Viscaya<br />

« Bizi » veut dire « vie » en basque et « fore » signifie « fleur ».<br />

Les fleurs sont la meilleure expression de la vie, de la beauté, de l’harmonie et sont le<br />

fruit d’une nouvelle génération. "Quelques simples fleurs peuvent être le chemin le plus<br />

court pour participer à la protection de la biodiversité et simplement apprécier la<br />

beauté de la nature". L’association Marta Txori a été créée en 2001, en réponse à<br />

l’intérêt des citoyennes du village d’accroître les activités culturelles et sociales. Elle est<br />

formée de 120 adhérentes au jour d’aujourd’hui.<br />

Elle bénéficie de l’appui de la mairie de Bakio, de la maison de la culture, du département<br />

des finances de Bizkaia et de l’entreprise Océanografica.<br />

Bakio, village situé sur la côte basque (vizcaya), est une municipalité de 2.100 habitants en<br />

hiver et de plus de 16.000 en été. Selon son plan stratégique de développement, pour<br />

2010, Bakio comptera plus de 3.600 habitants. La proximité de la mer et son orientation en<br />

font une zone privilégiée pour les cultures.<br />

Les objectifs<br />

- faire prendre conscience à la population du grand pouvoir d’influence de petites<br />

initiatives individuelles.<br />

- mettre l’accent sur le rôle dynamique de la femme dans les actions de participation<br />

citoyenne, de développement socioculturel et d’environnement.<br />

- Promouvoir l’union de personnes face à un objectif commun.<br />

- Engager toute la société et augmenter l’implication d’autres agents sociaux.<br />

- Préserver la nature grâce à sa connaissance, son respect et la conservation de la<br />

biodiversité.<br />

- Embellir et améliorer notre environnement proche grâce à des actions de<br />

conservation et de participation.<br />

Actions déjà menées<br />

- Depuis 2005 : recherche bibliographique et sélection des graines et des plantes.<br />

- Depuis mars, plus de 700 personnes ont reçu les graines et les plantes, leur rôle est<br />

alors de les cultiver et, de remettre une partie des nouvelles graines obtenues, à<br />

l’association.<br />

- En avril : des plantations ont été organisées pour initier ceux qui s’y connaissent le<br />

moins.<br />

- 11 juin : exposition de fleurs « Journée des fleurs antiques » : plus de 2500 plantes<br />

et 30 variétés sont exposées.<br />

- Création de posters, feuillets informatifs, et autocollants pour la sensibilisation, la<br />

prise de conscience et l’éducation des populations.<br />

- Visites guidées de parcs naturels, conférences, groupes de discussions, présence<br />

aux foires agricoles de Bakio, Getxo, Mungia et Gazteiz.<br />

- Janvier 2006 : accord de collaboration avec l’entreprise Oceanografica, qui dessine<br />

l’image de marque du projet et réalise une campagne altruiste de diffusion.<br />

22


- Des fiches explicatives des fleurs ont été réalisées et sont téléchargeables sur le<br />

web.<br />

- 8 mars : des accords de collaboration ont été mis en place avec la mairie.<br />

1 er prix Suède : Benita Hedman-Runesson<br />

Projet : Jardin de santé Le bosquet<br />

Lieu : Nyköping, Suède<br />

Le projet a commencé en mai 2006. Benita Hedman-Runesson,<br />

connaît bien le travail de la terre mais aussi le monde de l’entreprise. Jardinière, elle a<br />

également dispensé des formations dans le domaine agricole. Elle a aussi fait des études<br />

universitaires en psychologie.<br />

Elle a créé le jardin de santé parce qu´elle sait que le jardin et la nature sont une vraie<br />

source de santé. Les activités dans un jardin contribuent, entre autres, à ce que le pouls<br />

et la tension artérielle se maintiennent bas. Ces activités contribuent également à<br />

entretenir une bonne mémoire, favorisent un bon sommeil et facilitent la concentration.<br />

Le jardinage agit aussi sur le moral et semble favoriser un rétablissement plus rapide. Avec<br />

ce projet, des personnes ont la possibilité de trouver une source de bien-être. Ainsi, les<br />

personnes en arrêt maladie ont un lieu à leur disposition où elles peuvent commencer leur<br />

chemin vers la guérison.<br />

Benita, qui se présente elle-même comme une « jardinière des nouveaux temps», a créé<br />

un jardin où l’on a renversé la relation entre humain et jardin. Cette fois l’enjeu est<br />

« Comment un jardin peut-il prendre soin d´un être humain ? ».<br />

Dans le jardin de santé, il y a 10 000 plantes, une serre, un jardin et bien sûr, la nature qui<br />

l’entoure. Tout au long de l´année, de nombreuses activités sont proposées dans le jardin<br />

de santé Le bosquet :<br />

- Prévention santé dans le jardin, la nature et la serre, avec différentes activités et de la<br />

relaxation.<br />

- Réhabilitation avec orientation vers la vie active professionnelle pour les gens qui sont en<br />

arrêt de travail selon les objectifs déterminés par la personne elle-même, par<br />

l´employeur, par la caisse de Sécurité sociale et par le médecin responsable.<br />

- Cours de jardinage, création et design.<br />

- Cours de jardinage dans un but de traitement et de pédagogie.<br />

Les objectifs<br />

L´objectif est de conserver la Terre, la Nature afin que les générations futures puissent en<br />

profiter. Pour préserver la nature, Benita souhaite que le développement durable soit<br />

présent dans les domaines du social, de la culture et de l’économie.<br />

Social<br />

Préserver sa santé contribue à une amélioration de la vie sociale et familiale.<br />

Une meilleure confiance en soi apporte de l´espoir pour l´avenir.<br />

23


Culture<br />

Cultiver et récolter créent des liens entre personnes de différents horizons. La pratique du<br />

jardinage est une excellente activité physique.<br />

Économie<br />

Utiliser les forces naturelles aux propriétés bienfaisantes diminue le besoin en<br />

médicaments et en soins médicaux onéreux. Chaque année, les arrêts maladie coûtent des<br />

millions à la société. Chaque réhabilitation réussie, chaque geste de prévention médicale<br />

contribue à augmenter la présence au travail ou l´énergie retrouvée pour prendre soin de<br />

ses parents ou amis et ont une signification économique très importante.<br />

Écologique<br />

La culture est totalement écologique (légumes, herbes afin de les utiliser dans la<br />

réhabilitation et la prévention).<br />

Projet : «Voie vers le Baïkal pur»<br />

1 er prix Russie : Zadevalova Svetlana<br />

Chef du projet, chef de l’association « Le Laboratoire du<br />

tourisme actif » de la République Buryatiya.<br />

Lieu : Bargusinskiy dans la région de la République Buryatiya.<br />

Le but principal du projet mené par Zadevalova Svetlana (47 ans) pédagogue et Présidente<br />

de l’association « Le Laboratoire du tourisme actif » de la République Buryatiya, est la<br />

sensibilisation au tourisme écologique et en particulier, la protection du lac Baïkal contre<br />

les influences négatives du tourisme.<br />

Les animateurs du projet orientent les touristes dans des sentiers de randonnée en les<br />

incitant à respecter la nature et les aires de repos. En effet, mal informés, les touristes<br />

dégradent la nature (feux sauvages, déchets, destruction d’arbres …). Aussi, pour les<br />

sensibiliser à la végétation rare du lac Baïkal, les réalisateurs du projet ont créé un recueil<br />

regroupant les différents types de plantes, dont certaines sont utilisées à des fins<br />

médicinales.<br />

Historique de l'action<br />

1995 : lancement du projet.<br />

1996 : organisation de colonies de vacances d’été pour les enfants.<br />

1997 : nettoyage des déchets en bordure du lac.<br />

1998-2000 : nettoyage des déchets en bordure du lac, aménagement d’aires de repos et<br />

construction d’affiches de sauvegarde de la nature.<br />

2000-2006 : augmentation du nombre des participants au projet, 2 expéditions dans<br />

l’année, des volontaires des communes environnantes prennent part au projet.<br />

24


Les objectifs<br />

Le développement de l’éducation écologique et du tourisme de la région du lac Baïkal sur<br />

la base de la création d’un sentier écologique «Voie vers le Baïkal pur».<br />

Prochaines étapes<br />

- Aménager un «sentier écologique» grâce au travail des volontaires.<br />

- Sensibiliser la population au respect de la nature.<br />

- Créer un almanach des plantes du lac Baïkal, pour informer la population.<br />

- Etablir une brochure informatique «les sentiers écologiques».<br />

- La surveillance de la taïga et de la côte du lac Baïkal.<br />

Impact du projet sur l'environnement et la population<br />

Le lac Baïkal est reconnu par l'UNESCO et représente 25 % des réserves mondiales d’eau<br />

douce. La zone côtière du lac Baïkal est unique et on y trouve plantes médicinales. La<br />

menace pour le lac augmente chaque année.<br />

Ce projet a pour but la préservation des plantes rares du lac Baïkal. Il a également pour<br />

objectif d’inciter les habitants à sauvegarder leur région.<br />

1 er prix Canada : Amanda Vincent<br />

Projet : Le Dr Amanda Vincent est la co-fondatrice et la<br />

directrice du projet Hippocampe, un groupe international<br />

pour la préservation de la faune marine.<br />

Amanda fut la première à étudier l’hippocampe dans son<br />

milieu subaquatique, à découvrir son vaste commerce, à identifier son statut d’espèce<br />

menacée et à mettre sur pied des mesures de préservation. Les recherches et la<br />

gestion multidisciplinaires de l’équipe du Projet Hippocampe touchent tant les<br />

initiatives communautaires que les ententes internationales. Tout en relevant plusieurs<br />

défis en gestion marine à l’échelle mondiale, en collaboration avec les parties<br />

prenantes et les partenaires, Amanda compte sur l’hippocampe comme poisson<br />

emblématique dans l’élaboration de solutions de sauvegarde des espèces marines.<br />

Toujours à la recherche de moyens scientifiques pour protéger les écosystèmes marins,<br />

il est aussi très important pour Amanda d’éduquer la population en ce sens. Elle<br />

travaille en étroite collaboration avec les pêcheurs et leurs familles afin de leur faire<br />

comprendre les conséquences d’une pêche sans restriction et la nécessité de protéger<br />

certaines espèces. Elle éduque aussi les femmes puisque ces dernières jouent un rôle<br />

primordial dans les petites entreprises de pêche côtière. Bien que les femmes fassent<br />

partie du processus de pêche et de la vente de la prise, elles participent peu à la<br />

gestion de ces entreprises. Amanda et son équipe s’efforcent de redonner à ces<br />

femmes leur autonomie et de leur enseigner l’importance de la préservation des<br />

écosystèmes marins afin d’assurer la survie des espèces.<br />

Professeur universitaire, Amanda Vincent est titulaire de la Chaire de Recherche du<br />

Canada en Conservation Marine, un des plus grands honneurs académiques du pays.<br />

25


Déterminée à promouvoir l’avancement de la conservation marine, elle utilise sa<br />

connaissance du milieu universitaire auquel elle appartient pour accéder à des<br />

politiques et des domaines de gestion inhabituels.<br />

Lieu : L’Université de la Colombie-Britannique (UBC), à Vancouver au Canada, héberge<br />

le Projet Hippocampe mais ses activités sont aussi présentes dans d’autres régions du<br />

Canada, de même qu’en Australie, à Hong Kong, aux Philippines, au Portugal, au<br />

Royaume-Uni et aux États-Unis. Le projet reçoit aussi la collaboration de plusieurs<br />

autres pays dont l’Indonésie, le Vietnam et l’Afrique du Sud.<br />

Les actions en cours et à venir<br />

Le plan stratégique 2005-2009 du Projet Hippocampe comprend 13 programmes:<br />

1. Petites entreprises de pêche (à données réduites) : Implantation d’outils de<br />

gestion pour les petites entreprises de pêche à données limitées dans une région<br />

définie.<br />

2. Prises accessoires : Des outils spécifiques afin de réduire la pêche au chalut des<br />

crevettes tropicales à un niveau écologique en se servant des syngnathes comme<br />

modèle d’espèce.<br />

3. Régions marines protégées : Restrictions d’espaces de pêche convenues par région<br />

définie.<br />

4. Les femmes dans les pêcheries : Meilleure représentation des femmes dans la<br />

gestion saine des petites entreprises de pêche côtière.<br />

5. Aquaculture et Écosystèmes : Évaluation des coûts biologiques et socioéconomiques<br />

et des bénéfices de la culture d’algues sur récifs de corail afin<br />

d’améliorer leurs chances de survie.<br />

6. Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore<br />

sauvages menacées d’extinction (CITES) : L’annexe descriptive CITES est d’une<br />

efficacité optimale pour la préservation de l’hippocampe et d’autres poissons ayant<br />

une valeur commerciale.<br />

7. Médecine chinoise traditionnelle (MCT): La consommation de syngnathes par les<br />

commerçants de la MCT et les utilisateurs en Chine (incluant Hong Kong et Macao)<br />

est en voie de devenir acceptable pour le développement durable.<br />

8. Commerce pour Aquarium : Tous les syngnathes destinés au commerce pour<br />

aquarium proviennent de sources écologiques .<br />

9. Historique des syngnathes : Une connaissance détaillée des paramètres de<br />

l’histoire des syngnathes est utilisée pour développer une gestion équilibrée des<br />

entreprises de pêche.<br />

10. La population d’hippocampes : Le déclin des populations d’hippocampes<br />

importantes a connu un revirement grâce à une meilleure connaissance de leur rôle<br />

écologique.<br />

11. Portée sociale : L’information et l’expertise véhiculées par le Projet Hippocampe<br />

sont mises en pratique par des participants qui oeuvrent au sein d’activités de<br />

conservation marine.<br />

12. Développement organisationnel : Un Projet Hippocampe stable et solide<br />

13. Soutien par les pays concernés : Des habiletés organisationnelles et techniques<br />

internationales sont appliquées pour l’avancement de la <strong>Fondation</strong> du Projet<br />

Hippocampe pour la Conservation Marine aux Philippines.<br />

26


Impact du projet sur l'environnement et la population<br />

De part sa recherche et son engagement avec des communautés à travers le monde, le<br />

Projet Hippocampe a joué un rôle majeur dans la protection de certaines espèces les plus<br />

fragiles de la terre ainsi que des environnements océaniques menacés. La protection<br />

marine de régions définies, l’exportation contrôlée et les outils de gestion ne représentent<br />

que quelques-uns des impacts du projet sur la protection et la restauration de populations<br />

menacées d’extinction.<br />

1 er prix États-Unis : Donna Kahakui<br />

Projet : Donna Kahakui est un modèle pour la protection de<br />

l’environnement à Hawaï. Issue d’une région défavorisée de<br />

l’archipel, elle a surmonté les épreuves et est devenue la voix<br />

de son peuple et de sa culture. La pratique du canoë lui permet<br />

de communiquer les fondements de la culture hawaïenne basés<br />

sur un mode de vie en harmonie avec la nature. En développant<br />

des excursions, dont les thèmes sont : l’importance de la<br />

conservation de l’océan et l'explication de l’impact de l’homme<br />

sur l’eau et la faune marine, Donna espère freiner la tendance<br />

actuelle qui transforme peu à peu l’océan en un vaste dépotoir à déchets. Par la<br />

création de l’organisme Kai Makana, Donna, femme engagée, enseigne ce que nous<br />

pouvons tous faire pour assurer la préservation des océans afin qu’ils continuent de<br />

nourrir nos générations futures.<br />

L’objectif de Kai Makana, son association, est de créer un centre éducationnel et<br />

environnemental où chaque enfant, parent, enseignant, touriste, institution ou<br />

organisme (sans but lucratif) pourra participer au mode de vie traditionnel de l’île.<br />

L’organisme désire que cette île soit la représentation d’un microcosme montrant ce<br />

qui attend les humains sur le plan environnemental et aussi ce que l’on peut réaliser<br />

en travaillant ensemble pour changer l’environnement. En parvenant à transformer<br />

l’impact environnemental sur une petite île, Kai Makana donnera sans doute, à<br />

l’humanité, une lueur d’espoir.<br />

Lieu : Hawaï (États-Unis)<br />

En 2004, l’organisme Kai Makana s’est impliqué dans un projet de restauration situé sur<br />

l’Île Mokauea. Lancé en 1975 par les derniers habitants de l’île, ce projet vise à<br />

transformer l’île entière en centre environnemental et culturel afin de sauvegarder la<br />

culture et les mœurs du dernier véritable village de pêche de l’état d’Hawaï. Fort de<br />

l’appui du gouvernement, le projet a démarré avec succès. Cependant, en 1990, le projet<br />

a subi un déclin suite à des changements politiques, des changements de priorités en<br />

éducation. Contactée par les dirigeants du projet de l’Île Mokauea, Donna a analysé leurs<br />

objectifs et a été convaincue que son organisme pouvait remettre sur pied le projet de<br />

restauration.<br />

Quatre domaines clés pour la conservation furent alors identifiés :<br />

1 - La sauvegarde de la culture à travers l’implication de la communauté.<br />

2 - La préservation de l’eau par des analyses rigoureuses.<br />

27


3 - La préservation des traditions agricoles en restaurant la culture du limu (algues).<br />

4 - La préservation de l’écosystème en ramassant les déchets et ordures visibles sur l’île<br />

et dans les eaux environnantes.<br />

Résumé de l'action<br />

En 2004, Kai Makana a lancé les premières étapes de ce projet. Depuis, de nombreuses<br />

écoles, des organismes (toujours à but non lucratif) et des agences de l’état d’Hawaï se<br />

sont impliqués dans le processus de restauration. Kai Makana est arrivée à ces résultats en<br />

mettant sur pied des projets éducatifs d’une journée comprenant :<br />

1. L’apprentissage du canoë hawaïen à balancier afin de démontrer l’importance de<br />

travailler ensemble : L’objectif de cette sortie est d’exposer les participants à la<br />

faune marine et de les responsabiliser envers la sauvegarde des espèces. Confrontés<br />

aux déchets dans les eaux, ils doivent admettre que nous asphyxions les océans<br />

avec des matières plastiques et des déchets non biodégradables.<br />

2. Une analyse quotidienne de la qualité de l’eau afin de démontrer aux participants<br />

ce qu’elle contient. À ce jour, celles-ci ont démontré que l’île contient une source<br />

d’oxygène dissout et que l’écoulement ne semble pas atteindre l’écosystème<br />

insulaire.<br />

3. La restauration du limu (algues) afin de démontrer que l’algue est la composante<br />

fondamentale de tous les écosystèmes marins. Sans le limu, aucun poisson ne peut<br />

s’alimenter, donc survivre. Cette algue est aussi une source médicinale et<br />

d’alimentation pour les humains.<br />

4. La collecte de données historiques et culturelles concernant l’île afin de<br />

documenter et d’assurer la survie des traditions du dernier village de pêche à<br />

Hawaï.<br />

5. La collecte des débris marins et l’analyse de données afin de dresser un état des<br />

substances qui flottent dans l’océan pour ensuite démontrer que la plupart d’entre<br />

elles proviennent de l’homme. Sur cette île, le plastique et le verre représentent la<br />

plus importante problématique.<br />

Impact du projet sur l'environnement et la population<br />

L’Île Mokauea se situe à proximité de l’Île Sand, rattachée à l’île principale d’O’ahu par un<br />

pont. Considérée comme l’une des régions les plus industrialisées de la ville d’Honolulu,<br />

l’Île Sand abrite plusieurs entreprises (ateliers de réparation automobile et de<br />

remorquage, détaillants de pièces automobiles, entreprises privées en construction et<br />

démolition). En raison des nombreuses entreprises avoisinantes, le sable et la qualité de<br />

l’eau de l’île se sont considérablement dégradés et les débris marins s’y sont installés. Kai<br />

Makana et ses partenaires ont réussi à rendre cette île viable pour les résidents tout en<br />

éduquant le public sur de nombreux sujets tels que la qualité de l’eau, la restauration du<br />

limu, la suppression d’espèces non indigènes et la préservation de l’histoire du dernier<br />

village de pêcheurs.<br />

Depuis la participation de Kai Makana en 2004, la quantité de déchets sur l’île a<br />

considérablement diminué. Un grand pourcentage des espèces non indigènes, dont les<br />

arbres Kiawe et le limu invasif, furent enlevés et la restauration du limu indigène<br />

permet d’espérer le retour du poisson local dans la région. Un centre provisoire a été<br />

érigé afin d’accueillir des groupes désireux d’apprendre l’histoire de l’île et de<br />

participer aux projets et aux séminaires.<br />

28


Que sont-elles devenues ?<br />

Depuis la création du Trophée, il y a six ans, la <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-Institut de<br />

France a récompensé 94 femmes œuvrant partout dans le monde. Passionnées et<br />

généreuses, ces femmes s’engagent de manière bénévole pour protéger la planète et<br />

améliorer les conditions de vie des communautés. Leur intelligence de vie et leur<br />

capacité à vaincre les obstacles font figures d’exemple pour tous ceux et celles qui, un<br />

jour ou l’autre, décident d’agir pour le bien de tous.<br />

D’année en année, la <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-Institut de France suit avec intérêt le travail<br />

et le chemin parcouru par ces femmes qu’elle met à l’honneur, et qu'elle accompagne<br />

dans le développement de leurs actions.<br />

Pour la 6 ème édition du Trophée Terre de Femmes, trois lauréates ont accepté de<br />

témoigner pour nous faire partager leur expérience.<br />

Anne Ribes, 1 er prix du Trophée Terre de Femmes<br />

France 2002<br />

Qui n’a jamais rêvé d’un jardin ? Anne Ribes a choisi de donner vie à ses rêves en<br />

compagnie d’enfants en grande difficulté psychologique ou de personnes du quatrième<br />

âge, au sein de grands ensembles hospitaliers. Elle crée des ateliers potager-fleur, inspirés<br />

de l’hortithérapie anglo-saxonne mais aussi d’une sagesse millénaire enseignée par le<br />

Bouddha. Les ateliers sont des havres de paix, lieux d’émotions et de communication avec<br />

les éléments : l’eau, le feu, la terre et l’espace. Les projets menés par Anne Ribes<br />

montrent comment le contact avec la terre, les plantes et les animaux parvient à<br />

redistribuer en douceur les fonctions sensorielles et mentales de l’individu. Ainsi, l’autiste<br />

en vient progressivement à s’ouvrir au monde, nommer une fleur, une couleur… Un peu<br />

partout en France des expériences similaires voient le jour.<br />

C’est pourquoi, Anne Ribes vient de publier Toucher la Terre aux éditions Médicis, à la fois<br />

récit de son aventure et petit guide à destination de l’Hôpital Vert, souhaité par<br />

l’association Belles plantes, dont Anne est l’animatrice.<br />

« Qu’avez-vous pu réaliser grâce au Trophée Terre de Femmes ? »<br />

« L'attribution en 2002 du Trophée Terre de Femmes a été d'une grande aide sur le plan de<br />

la notoriété comme sur le plan matériel. Cela nous a permis de créer notre site Internet<br />

(http://www.bellesplantes.info) et de développer notre action, comme par exemple le<br />

« Jardin des âges » à l'Hôpital Louis Mourrier de Colombes. Cela nous a aidé également à<br />

élaborer de nouveaux projets qui, nous l’espérons, verront bientôt le jour (Hôpital de<br />

Vaugirard à Paris, Jardin d'Hiver à Colombes...). Nous avons pu renforcer nos liens avec les<br />

personnes agissant dans le même sens. Ainsi, une rencontre nationale d'échanges a été<br />

organisée en 2003 à La Pitié Salpêtrière. Le parrainage de la <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong> et les<br />

liens que nous entretenons comptent beaucoup à nos yeux ».<br />

29


« Que souhaitez-vous pour 2007 ? »<br />

« J’espère voir aboutir des projets dans des hôpitaux. Les mentalités évoluent et tout le<br />

monde est convaincu du bien-fondé des ateliers et des effets bénéfiques du jardinage sur<br />

les malades mais le passage à l’acte est encore trop lent. Faire du jardin un « hôpital<br />

vert » suppose un territoire, une organisation… etc. Alors il faut redoubler de persuasion,<br />

sans cesse expliquer et se faire connaître et surtout, ne pas se décourager. J’aimerais<br />

aussi trouver de nouveaux partenariats avec des lieux disposant de jardins afin d’organiser<br />

des sorties pour les malades ».<br />

« Les femmes sont-elles selon vous plus sensibles à la protection de la Planète ? »<br />

« Je ne sais pas s'il y a une prédisposition particulière des femmes pour l'avenir de la<br />

Planète. Ce que je constate, c'est qu'elles sont de plus en plus présentes sur ce sujet, aussi<br />

bien dans la vie quotidienne que dans la vie publique. Par leurs initiatives aussi, comme le<br />

prouve la multiplication des projets (et réalisations) soumis à la <strong>Fondation</strong>. La femme est<br />

terrienne et va sur le terrain. Mais surtout, elle parle avec son cœur ».<br />

« Quel message avez-vous envie d’adresser aux cinq lauréates du Trophée Terre de<br />

Femmes 2007 ? »<br />

« J'encourage toutes les lauréates à poursuivre leurs actions et à ne pas oublier de<br />

communiquer. Nous devons créer des liens, nous sommes toutes de la même trempe !<br />

Je souhaiterais que se développe un espace de communication et de diffusion des actions<br />

entre toutes les anciennes lauréates ».<br />

Andrée Sougy, 1 er prix du Trophée Terre de Femmes<br />

France 2003<br />

Biologiste, Andrée Sougy est présidente de l’association « Les Jardiniers de la Mer », qui<br />

existe depuis près de 35 ans.<br />

Son action vise à la revégétalisation des fonds marins de la Méditerranée par la protection<br />

et le repiquage de posidonies. Cette fleur sous-marine endémique contribue à construire<br />

les fonds marins et protéger les plages. Elle est le premier maillon de la chaîne alimentaire<br />

car elle nourrit et protège plus de 900 espèces. Mais elle est menacée par les pollutions et<br />

les destructions mécaniques.<br />

Andrée Sougy travaille donc à la reconstitution d’un herbier de posidonies, indispensable à<br />

la vie marine. Comparable à la forêt terrestre, il est le poumon de la Méditerranée. En<br />

effet, 1m 2 de posidonies dégage 14 litres d’oxygène par jour. Il participe aussi à la lutte<br />

contre le réchauffement climatique : grâce aux échanges d’oxygène entre la surface de<br />

l’eau et l’air et, grâce à la synthèse chlorophyllienne, il absorbe du dioxyde de carbone.<br />

Son patrimoine génétique est rare et indispensable. Il est donc nécessaire de le protéger.<br />

« Qu’avez-vous pu réaliser grâce au Trophée Terre de Femmes ? »<br />

« Recevoir le Trophée Terre de Femmes nous a permis de nous faire connaître très<br />

rapidement. Jusque-là, personne ne connaissait la menace pesant sur la posidonie. Or,<br />

sans posidonie, il n’y a pas de vie possible en Méditerranée.<br />

Grâce au Trophée Terre de Femmes, l’association a pu réimplanter 400 boutures et créer<br />

un herbier vivant. Nous avons régénéré génétiquement un herbier de posidonies.<br />

30


Grâce au Trophée Terre de Femmes, nous avons donc pu faire de la recherche avancée et<br />

de la recherche appliquée ».<br />

« Que souhaitez-vous pour 2007 ? »<br />

« Nous tentons actuellement de créer la première banque de graines de conservation des<br />

posidonies car ces dernières ne fleurissent pas tous les ans. Nous travaillons donc pour un<br />

développement durable. Mais nous nous heurtons à l’indifférence des politiques.<br />

L’inconvénient c’est que l’herbier de posidonie ne se voit pas et pousse lentement : 10 cm<br />

par an (dans les meilleures conditions). Aussi, il est difficile d’intéresser les politiques sur<br />

sa disparition et ses répercutions tragiques sur l’écosystème. Nous avons besoin d’une<br />

grande mobilisation. Nous aimerions pouvoir toucher les jeunes mais les contraintes en ce<br />

qui concerne les sorties en mer sont devenues si importantes qu’il nous est de plus en plus<br />

difficile de les sensibiliser ».<br />

« Les femmes sont-elles selon vous plus sensibles à la protection de la Planète ? »<br />

« Oui, je le crois… sans doute parce que les femmes donnent la vie. Or, protéger<br />

l’environnement c’est aussi donner la vie et la transmettre. Je vois de plus en plus de<br />

femmes bénévoles. Elles sont plus disponibles et plus qualifiées qu’autrefois ».<br />

« Quel message avez-vous envie d’adresser aux 5 lauréates du Trophée Terre de<br />

Femmes 2007 ? »<br />

« Je leur souhaite bonne chance ! Je suis persuadée que le prix va leur donner le coup de<br />

pouce tant espéré. Le Trophée Terre de Femmes récompense des bénévoles et c’est<br />

vraiment une très bonne chose. Cela encourage à l’engagement. Les bénévoles sont de<br />

plus en plus motivés et jeunes ! C’est une chance de travailler et donner de son temps<br />

pour une cause à laquelle on croit de tout son cœur et apporter ainsi du bonheur aux<br />

autres ».<br />

Olga Cherchneva, 1 er prix du Trophée Terre de Femmes<br />

Russie 2006<br />

Olga mène un projet de "marathon écologique" qui consiste à nettoyer et<br />

à aménager les plages de la ville de Tcheliabinsk en Russie. Il s'agit de<br />

concours de création, de conférences, d'activités écologiques, de sorties<br />

dans des régions écologiques, d'expéditions dans des parcs nationaux et<br />

dans des réserves, d'expositions artistiques, de fêtes écologiques...<br />

Cela permet d’intégrer les enfants qui participent à l’activité de recherche et de<br />

protection de la nature. Depuis l'origine du projet en 1999, plus de 100 000 enfants ont pu<br />

participer à des activités de recherche et de protection de la nature.<br />

31


« Qu’avez-vous pu réaliser grâce au Trophée Terre de Femmes ? »<br />

«Ce Trophée nous a permis de fonder l’association régionale écologique « Planète des<br />

enfants ». C’est une continuation du projet “Le Marathon écologique” au niveau régional.<br />

Nous avons acheté un appareil photo, une caméra, un ordinateur, une imprimante, des<br />

tentes, l’équipement touristique etc… et avons organisé 3 expéditions pour les enfants sur<br />

les territoires protégés de l'Oural du Sud. Nous avons remporté le concours «En harmonie<br />

avec la nature ». Nous avons également participé à des expositions. Nous avons développé<br />

le programme municipal « La ville en harmonie avec la nature » et le programme<br />

régional « L’écologie et le futur ».<br />

« Que souhaitez-vous pour 2007 ? »<br />

«Cette année, nous travaillerons sur 2 programmes: « La ville en harmonie avec la nature »<br />

et « L’écologie et le futur ». Nous souhaiterions organiser :<br />

- 12 concours,<br />

- des expositions de photos et de dessins faits par les enfants,<br />

- 4 actions : « Dépêche-toi de faire le bien », « Le livre rouge », « La bonne forêt »,<br />

« Plantez votre arbre »,<br />

- le festival « L’écologie et le futur »,<br />

- l’expédition au lac Baïkal ».<br />

« Les femmes sont-elles selon vous plus sensibles à la protection de la Planète ? »<br />

«Je crois que les femmes ont toujours été sensibles à la protection de la Planète. La<br />

Femme est la Mère, elle est créatrice, elle donne la vie à son enfant, elle a donc l’instinct<br />

de conservation. Protéger l’environnement c’est une manière de protéger ses enfants, sa<br />

Planète, la vie sur cette Planète, pour la rendre encore plus belle. Il faut les aider et les<br />

encourager à entreprendre des actions à but humanitaire ».<br />

« Quel message avez-vous envie d’adresser aux cinq lauréates du Trophée Terre de<br />

Femmes 2007 ? »<br />

«Chères lauréates du Trophée Terre de Femmes 2007 ! Je vous félicite de tout coeur pour<br />

ce succès! Soyez fortes !!! Je suis sincèrement heureuse pour vous. Je penserai à vous<br />

lors de ces minutes d’inquiétude et de joie qui ponctuent la cérémonie de récompense ».<br />

32


La <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-Institut de France<br />

Arroser, semer, planter, conserver... Depuis 1991, la <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>-Institut de<br />

France protège la planète verte. Une <strong>Fondation</strong> éco-citoyenne qui soutient les actions des<br />

hommes et des femmes engagés dans l’éducation à l’environnement et la conservation<br />

botanique.<br />

L'éco-citoyenneté<br />

Le Trophée Terre de Femmes<br />

La <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong> – Institut de France soutient les femmes qui sont à l'origine d'une<br />

action bénéfique autant en faveur de la nature que pour le bien-être de tous. Depuis 2002,<br />

avec le Trophée Terre de Femmes, la <strong>Fondation</strong> récompense les femmes qui contribuent à<br />

créer un monde plus vert, un monde plus beau. Le Trophée Terre de Femmes est remis<br />

chaque année le 8 mars, à l'occasion de la Journée Internationale des Femmes. Depuis six<br />

ans, 130 prix ont été décernés à des femmes qui ont fait preuve d'initiatives incroyables.<br />

L'éducation à l'environnement<br />

Les fêtes de la nature<br />

Le village de La Gacilly (situé en Bretagne Sud, siège social de la <strong>Fondation</strong>), organise en<br />

2007 la 5 e édition de la Fête de la Nature, dont le but est de sensibiliser les enfants aux<br />

bons gestes pour protéger leur Planète. Dans des mini-ateliers, ils découvrent par les sens<br />

et avec leur imagination, la richesse de la nature et comment la préserver.<br />

Les ateliers de parfums à l’abbaye royale de Chaalis propriété de l’Institut de<br />

France (près de Senlis)<br />

Organisés par le service pédagogique de Chaalis en collaboration avec la <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong><br />

<strong>Rocher</strong>-Institut de France, les ateliers de parfums permettent de découvrir quelques<br />

secrets des fragrances et de réaliser son propre parfum. Ces ateliers de parfums sont<br />

ouverts toute l’année aux professeurs et à leurs élèves, ainsi qu'au grand public avec un<br />

temps fort lors des Journées de la Rose (8, 9 et 10 juin 2007). Une exposition sur<br />

l'extraction des matières parfumées et sur l'histoire des parfums complète cette approche<br />

originale du cinquième sens.<br />

La conservation botanique<br />

Le prix scientifique Terra Ficaria<br />

Encourager la recherche scientifique participe à la politique volontariste de la <strong>Fondation</strong><br />

dans ses actions de préservation de la nature. En 2004, celle-ci a voulu s’engager encore<br />

plus loin en encourageant les scientifiques qui focalisent leurs recherches sur le monde<br />

végétal. Le prix scientifique Terra Ficaria a été baptisé en hommage à une plante, la<br />

ficaire, qui fit le succès de la première crème d’<strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>, en alliant savoir et usage du<br />

végétal. Il récompense un travail portant sur la connaissance et la valorisation du monde<br />

végétal et sur ses applications positives pour la société humaine. Recherches<br />

fondamentales et appliquées sont primées quand elles débouchent sur le développement<br />

durable. Ce prix, d’une dotation de 20 000 euros, est attribué par un jury de scientifiques<br />

de renom réunis sous l’égide de l’Institut de France.<br />

33


La conservation de jardins historiques<br />

La <strong>Fondation</strong> soutient la création et le développement de jardins botaniques, historiques<br />

et médicinaux, en France ou ailleurs. Conseils, expertises, dons financiers favorisent la<br />

richesse d'une vingtaine de jardins : abbaye royale de Fontevraud (Pays de la Loire), jardin<br />

des Neufs Carrés de l'abbaye de Royaumont (Val d'Oise), ferme de Bois-Richeux (Eure),<br />

Jardin d'Assise (Italie)…<br />

Contact <strong>Fondation</strong> <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong> – Institut de France : Aurélia Carré<br />

Tél. 02 99 08 37 10 Fax : 02 99 08 28 93<br />

Courriel : aurelia.carre@yrnet.com<br />

34


L’Institut de France<br />

« L’Institut est une chose qui est propre à la France. Plusieurs pays ont des<br />

académies qui peuvent rivaliser avec les nôtres pour l’illustration des personnes<br />

qui les composent et l’importance de leurs travaux : la France, seule, a un<br />

Institut, où tous les efforts de l’esprit humain sont comme liés en un faisceau, où<br />

le poète, le philosophe, l’historien, le critique, le mathématicien, le physicien,<br />

l’astronome, le naturaliste, l’économiste, le juriste, le sculpteur, le peintre, le<br />

musicien, peuvent s’appeler confrères ».<br />

Ernest Renan (1867)<br />

Créé le 25 octobre 1795, l’Institut de France<br />

est placé sous la responsabilité du Chancelier Gabriel de Broglie.<br />

L’Institut de France est le regroupement de cinq Académies<br />

l’Académie française (fondée en 1635);<br />

l’Académie des inscriptions et belles-lettres (fondée en 1663);<br />

l’Académie des sciences (fondée en 1666);<br />

l’Académie des beaux-arts (créée en 1816 par la réunion de l’Académie de peinture<br />

et de sculpture, fondée en 1648, de l’Académie de musique, fondée en 1669, et de<br />

l’Académie d’architecture, fondée en 1671);<br />

l’Académie des sciences morales et politiques (fondée en 1795, supprimée en 1803 et<br />

rétablie en 1832).<br />

Parlement du monde savant, il a pour missions<br />

de perfectionner les arts et les sciences selon le principe de pluridisciplinarité ;<br />

de gérer le millier de dons, legs et fondations dont il est dépositaire, se donnant<br />

ainsi les moyens d’exercer la première de ses missions.<br />

Il est aussi la plus ancienne et la plus prestigieuse institution à pratiquer le mécénat et à<br />

gérer des dons et legs.<br />

Depuis plus de deux siècles, l’Institut, par son action, permet à la France de conserver<br />

son rang de grande puissance intellectuelle et scientifique dans le monde grâce à la<br />

générosité de plusieurs donateurs (<strong>Fondation</strong> Simone et Cino del Duca, <strong>Fondation</strong> Louis<br />

D., <strong>Fondation</strong> Lefoulon-Delalande, <strong>Fondation</strong> Cotrel).<br />

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Par ailleurs, plusieurs grandes entreprises nationales et internationales ont créé leur<br />

fondation au sein de l'Institut de France (AGF, <strong>Yves</strong> <strong>Rocher</strong>), bénéficiant ainsi des<br />

conseils avisés et compétents des académiciens.<br />

L'Institut de France est aussi propriétaire d'un important patrimoine artistique avec<br />

les dons et legs de demeures aux collections exceptionnelles qui lui ont été faits depuis<br />

la fin du XIX e siècle (château de Chantilly, musée Jacquemart-André, abbaye royale de<br />

Chaalis, château de Langeais, manoir de Kerazan…)<br />

Contact<br />

Nathalie Darzac, chargée de la communication de l’Institut de France<br />

Tél. : 01 44 41 43 40 - Courriel : com@institut-de-france.fr<br />

INSTITUT DE FRANCE - 23, quai Conti - 75270 Paris Cedex 06<br />

http://www.institut-de-france.fr<br />

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