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LA MAISON

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Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

entrevue isabelle Boulay<br />

Isabelle<br />

BOU<strong>LA</strong>Y<br />

« LES PLUS BELLES CHANSONS<br />

SONT DE PETITS FILMS »<br />

28<br />

À quatorze ans, Isabelle Boulay écrit dans son agenda scolaire<br />

: « Je ne suis pas née pour être l’esclave, mais la souveraine<br />

de mon existence ». Vingt-cinq ans plus tard, toujours fidèle à<br />

elle-même, elle revendique sa liberté créative. « J’ai une âme de<br />

conquérante », avoue-t-elle. Femme de paroles et de chansons,<br />

Isabelle Boulay est aussi femme d’images et de cinéma. Pour<br />

notre invitée, « les plus belles chansons sont de petits films ». À<br />

la veille d’une tournée européenne, Isabelle Boulay a accepté de<br />

faire un arrêt sur image pour partager son amour du cinéma.<br />

Éditions Le Clap : Quel est votre premier souvenir cinématographique?<br />

Isabelle Boulay : Mon grand-père maternel était propriétaire d’un<br />

cinéma à Murdochville. Les premiers films dont je me souviens<br />

sont Slap Shot (George Roy Hill, 1977) et E.T. (Steven Spielberg,<br />

1982). Sinon, j’ai un souvenir des films français qu’on pouvait voir<br />

à la télévision. Les Charlots, Louis de Funès, mais surtout Jean-<br />

Paul Belmondo dont j’étais totalement amoureuse. Un jour, j’ai<br />

demandé à mon père de l’inviter pour mon anniversaire. J’étais certaine<br />

qu’il viendrait, mais il n’est pas venu. Il y a quelques années, je<br />

l’ai vu à une terrasse dans un quartier de Paris. Je n’ai pas osé aller<br />

lui parler. J’avais les mêmes papillons que lorsque j’étais enfant.<br />

E.L.C. : Et que se passe-t-il par la suite?<br />

I.B. : Le cinéma est une activité que je vis avec ma mère. Elle<br />

m’amène voir des films québécois comme Bonheur d’occasion<br />

(Claude Fournier, 1983) qui m’a profondément marquée.<br />

E.L.C. : Quel est le film qui change complètement votre relation<br />

avec le cinéma?<br />

I.B. : Bleu de Krzysztof Kieslowski (1993)). J’avais vingt ans et j’en<br />

ai eu pour des semaines à m’en remettre. J’étais impressionnée par<br />

la force d’amour du personnage, un amour qui était porté par la<br />

grâce et qui n’avait rien à voir avec la dépendance. Juliette Binoche<br />

est remarquable. Bleu est un film qui ouvre le cœur.<br />

E.L.C. : Que demandez-vous au cinéma?<br />

I.B. : Tout dépend. Par exemple, j’aime vraiment les comédies.<br />

J’adore rire. Mais par-dessus tout, ce que je demande à un film,<br />

c’est de me laisser bouche bée. Je suis souvent sortie d’un cinéma<br />

sans être capable de parler et ça me faisait du bien. Je demande à un<br />

film de m’élever, de me faire sortir de moi-même et de mes limites.<br />

Lars von Trier est un cinéaste qui m’a fait cet effet avec Breaking<br />

the Waves (1996) et Dancer in the Dark (2000). Atom Egoyan m’a<br />

fendu le cœur avec son film De beaux lendemains (1997).<br />

E.L.C. : Quel genre de spectatrice êtes-vous?<br />

I.B. : Je suis très bon public, mais je déteste les films où on sent la<br />

direction. Quand je vois la mécanique, je décroche.<br />

E.L.C. : Diriez-vous que votre métier qui nécessite quand même un souci<br />

de la mise en scène vous rend encore plus sensible à cette dimension?<br />

I.B. : Tout à fait. Je connais les coulisses. J’ai eu accès à des plateaux<br />

de tournage. Je le sens lorsque cela n’est pas fluide.<br />

E.L.C. : S’il fallait identifier trois films pour avoir accès à une partie<br />

de votre continent intérieur, quels seraient-ils?<br />

cinemabeaubien.com

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