L'égalité des sexes et la microfinance rurale: Atteindre et ... - IFAD

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34 Dans nombre de coopératives de crédit et d’épargne rurales, la plupart des déposants sont des femmes, mais les prêts sont principalement accordés à des hommes. Les organisations réservées aux femmes ou celles qui ont adopté une politique efficace d’égalité des sexes font exception à cet égard. Fronan, Côte d’Ivoire © FIDA, C. Nesbitt
Ces contraintes mettent en relief la nécessité de réaliser des études de marché détaillées afin de mettre au point des produits adaptés aux besoins et aux moyens financiers des femmes. L’assurance n’est pas une panacée et doit plutôt s’inscrire dans un programme global qui s’attaque aux causes du risque et de la vulnérabilité qui sont le lot des pauvres, hommes et femmes. Si la demande d’assurance est forte et si certains programmes ont eu du succès auprès des pauvres mieux nantis, il n’est pas certain que des produits d’assurance axés sur les besoins des plus démunis puissent être financièrement viables. Une couverture complète se répercute inévitablement sur le niveau des primes. Pour que le programme soit couronné de succès, il importe d’être attentif à la zone de rayonnement ainsi qu’à la diversité de la clientèle et des risques à l’échelle de la population rurale. Au lieu d’offrir directement l’assurance, certains programmes ont préféré s’associer à des assureurs publics et privés et ont fait pression sur le système afin que les pauvres soient couverts. D’autres se sont tournés vers des fonds collectifs de placement qui octroient des prêts d’urgence et qui ont conclu des accords spécifiques avec les services de santé (encadré 7). Selon le contexte, cette option pourrait mieux convenir aux femmes très pauvres ou faire partie d’un ensemble d’options, en vue de remédier à certaines de leurs vulnérabilités. Envois de fonds Les services d’envoi de fonds peuvent avoir une grande incidence sur la réduction de la pauvreté et le développement des moyens de subsistance. Les envois des travailleurs installés ailleurs au pays ou à l’étranger sont devenus une importante source de création de richesse, surtout dans les régions pauvres. D’après des estimations, 200 millions d’expatriés, hommes et femmes, ont envoyé dans leur pays d’origine au moins 300 milliards d’USD en 2006 (Orozco, 2007). Ce montant représente trois fois l’aide publique au développement et est supérieur à l’investissement direct étranger. Si élevé soit-il, ce chiffre sous-estime les envois réels, car il fait abstraction des envois qui empruntent des voies informelles, pouvant représenter près du double ou du triple des montants publiés pour certains couloirs, ainsi que des envois intérieurs. De même, l’estimation ne reflète pas le montant qui pourrait être transféré par les expatriés si des services sécuritaires et économiques étaient offerts à cette fin. Il est très important d’élaborer des services d’envoi de fonds formels et économiques qui seraient accessibles par l’entremise de canaux sécuritaires comme les banques et d’autres institutions financières. Ce secteur est constitué des agents de transfert de fonds formels et informels, allant de quelques grands opérateurs mondiaux, c’est-à-dire des agents de transferts (Western Union et MoneyGram) et des banques commerciales (Bank of America et ICICI Bank en Inde), à des coopératives de crédit (notamment le Conseil mondial des coopératives d’épargne et de crédit) et à des centaines de petites agences qui ciblent des créneaux dans certains couloirs d’envois géographiques. Les frais d’envoi varient considérablement et sont souvent bien supérieurs aux coûts réels dans les marchés peu concurrentiels. Diverses mesures ont été proposées ou prises afin d’améliorer les services d’envoi offerts par les agents de transfert, les banques, etc. En général, la réglementation oblige les IMF et les acteurs plus petits qui désirent assurer de tels services à s’associer à des banques commerciales, par exemple pour les transactions qui requièrent la conversion de devises et l’accès à un système de paiement national. Cependant, de telles exigences ne s’appliquent pas aux envois intérieurs. En Inde, par exemple, les IMF et les ONG ont mis en place un certain nombre de mécanismes d’envoi de fonds. De plus, les nouvelles technologies telles que la téléphonie mobile ont accru la possibilité d’offrir aux pauvres des services d’envoi économiques. Les envois de fonds ont un sexe. De plus en plus de migrants sont des femmes, dont le nombre augmente plus rapidement que celui 35
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