Note de synthèse n°24 - Haut Comité Français pour la Défense Civile
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comparables. La co-infection du furet par les <strong>de</strong>ux virus montre que le virus résistant<br />
possè<strong>de</strong> une croissance plus faible que le virus sauvage. La neuraminidase du virus<br />
résistant possè<strong>de</strong> une plus faible affinité <strong>de</strong> liaison et une plus faible activité<br />
catalytique in vitro que le virus sauvage, ainsi qu’un démarrage <strong>de</strong> culture sur<br />
cellules MDCK plus lent. Ces faits expliquent au moins en partie leur transmission<br />
moins efficace 37 .<br />
- Cette autre étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s virus H1N1pdm résistants à l’oseltamivir, porteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
mutation H274Y, montre que, quoique ces <strong>de</strong>rniers se répliquent un peu moins vite<br />
que le virus sauvage en culture (cellules MDCK), ils induisent une symptomatologie<br />
comparable chez <strong>la</strong> souris et le furet (perte <strong>de</strong> poids) et une réponse pyrétique<br />
i<strong>de</strong>ntique chez le furet. Des titres simi<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> virus sont obtenus au cours <strong>de</strong><br />
l’infection dans les poumons <strong>de</strong> souris et les prélèvements nasaux <strong>de</strong>s furets.<br />
Cependant, une inf<strong>la</strong>mmation péri-vascu<strong>la</strong>ire pulmonaire et pleurale plus<br />
importante est observée avec le virus mutant en accord avec un taux plus élevé d’IL-6<br />
pulmonaire et dans les ganglions lymphatiques du furet. Ainsi, le virus mutant n’est<br />
pas moins pathogène que le virus sauvage 38 .<br />
- L’immunité croisée entre un virus H1N1pdm et un virus H1N1 saisonnier<br />
reste incertaine. Cette étu<strong>de</strong> montre qu’un <strong>la</strong>rge <strong>pour</strong>centage <strong>de</strong> sujets qui n’avaient<br />
pas été exposés au virus H1N1pdm possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s titres élevés d’anticorps<br />
neutralisants contre ce virus et ce <strong>de</strong> manière corrélée avec <strong>la</strong> présence d’anticorps<br />
neutralisants <strong>pour</strong> le virus saisonnier. De plus, ces anticorps sont retrouvés à titre<br />
élevé après un vaccin saisonnier 2008-2009. Cette immunité croisée apporte une<br />
explication au moins partielle à <strong>la</strong> faible sévérité observée <strong>de</strong> <strong>la</strong> pandémie 39 .<br />
- Comprendre <strong>la</strong> signature molécu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> virulence <strong>de</strong>s virus influenza est<br />
important dans le contexte <strong>de</strong> <strong>la</strong> pandémie actuelle ou <strong>de</strong>s futures pandémies. Les<br />
auteurs ont apporté une contribution sur le rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine PB1-F2 en étudiant<br />
<strong>de</strong>s souches virales d’importance épidémiologique. Ils démontrent que <strong>la</strong> mort<br />
cellu<strong>la</strong>ire induite par cette protéine est dépendante <strong>de</strong> <strong>la</strong> libération <strong>de</strong> cytochrome C<br />
par <strong>la</strong> mitochondrie (en utilisant <strong>la</strong> souche A/Puerto Rico/8/34). Ce n’est pas vrai <strong>pour</strong><br />
le virus H1N1pdm. Cependant, les protéines PB1-F2 <strong>de</strong>s 3 souches virales<br />
responsables <strong>de</strong>s pandémies du XX ème siècle ainsi que du virus H5N1 hautement<br />
pathogène augmentent <strong>la</strong> réponse inf<strong>la</strong>mmatoire pulmonaire, ce qui n’est pas le cas<br />
<strong>de</strong>s souches récentes <strong>de</strong> grippe saisonnière dont <strong>la</strong> protéine PB1-F2 a subi <strong>de</strong>s<br />
amputations ou <strong>de</strong>s mutations au cours <strong>de</strong> leur adaptation à l’homme. Ainsi, <strong>la</strong><br />
37 Duan S, Boltz DA, Seiler P, Li J, Bragstad K, et al. Oseltamivir–Resistant Pan<strong>de</strong>mic H1N1/2009 Influenza<br />
Virus Possesses Lower Transmissibility and Fitness in Ferrets. PLoS Pathog, 2010, 6(7): e1001022.<br />
doi:10.1371/journal.ppat.1001022<br />
38 Hamelin M-E, Baz M, Abed Y, Couture C, Joubert P, et al. Oseltamivir-Resistant Pan<strong>de</strong>mic A/H1N1 Virus Is<br />
as Virulent as Its Wild-Type Counterpart in Mice and Ferrets. PLoS Pathog, 2010, 6(7) : e1001015.<br />
doi:10.1371/journal.ppat.1001015<br />
39 Labrosse B, Tourdjman M, Porcher R, LeGoff J, <strong>de</strong> Lamballerie X, et al. Detection of Extensive Cross-<br />
Neutralization between Pan<strong>de</strong>mic and Seasonal A/H1N1 Influenza Viruses Using a Pseudotype Neutralization<br />
Assay. PLoS ONE, 2010, 5(6): e11036. doi:10.1371/journal.pone.0011036