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BRIGADE PRINTEMPS-ÉTÉ 2010
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MAIN-D’ŒUVRE
Enfin de retour ! Ce petit moment de répit, durant lequel Brigade faisait peau neuve, m’a
néanmoins permis d’ouvrir un nouvel établissement : Le 15-45 Lounge SupperClub. Le 15-45
est un nouveau concept qui s’adresse à une clientèle de 30 ans et plus. On vous attend !
Ce dont je veux vous parler dans cette chronique ce sont les vols. Dans
le milieu hôtelier, ce qui regroupe les restaurants, les bars, et les hôtels,
nous possédons une multitude d’articles identifiés à l’effigie de la compagnie
(ex. : tasses, cendriers, assiettes, serviettes, robes de chambre, etc.).
Ainsi, cela peut être attrayant pour les clients de se ramener quelques
échantillons souvenirs afin d’agrandir leur collection. Nous sommes bien
conscients de ce petit manège et jusqu’à un certain point cela s’avère être
une forme de publicité en soi. Saviez-vous que selon une étude américaine,
76 % des gens qui s’adonnent à cette pratique sont des femmes? Cela vous
étonne? Évidemment, avec les sacs à main, qui ont parfois l’allure de sacs
de plage, elles disposent d’un net avantage sur les hommes.
Le problème le plus alarmant est au niveau du personnel. Vos employés
ne sont manifestement pas tous des voleurs, mais ils peuvent, par contre,
BAR ET BOISSONS
Mario Boyer
PRÉSIDENT, TOPS SUPPER CLUB
MARIOB@TOPSLAVAL.COM
Les vols,
un véritable fléau !
servir d’informateurs à des personnes extérieures. Effectivement, votre
personnel a accès à de l’information privilégiée (l’heure à laquelle les
dépôts sont effectués, l‘emplacement des caméras, etc.), ce qui peut faciliter
la tâche aux voleurs. 83 % des vols commis dans une entreprise sont
directement liés à une personne à l’interne. C’est ici que ça se corse!
Faites le tour de votre personnel et, mine de rien, vérifiez qui possède au
moins un item provenant de votre établissement… 95 % de vos employés
font partie de cette catégorie.
Imaginez ! En ouvrant le casier de certains employés congédiés, nous
avons déjà retrouvé des moulins à poivre, des poêles, des épices, des verres
et même un ensemble de vaisselle pratiquement complet. Les vols sont
assurément une problématique qui s’étend à tous les secteurs d’activité.
Je suis presque certain qu’aucun concierge ne paye les sacs à ordure ou le
papier hygiénique qu’il utilise pour son usage personnel.
Pour nous, hôteliers, cela devient frustrant de renouveler
sans cesse nos équipements. Même si nous aimerions souvent
innover avec du nouveau matériel tendance, nous savons pertinemment
qu’il disparaîtra dans le temps de le dire.
Aux États-Unis, une étude fut réalisée par rapport au secteur
des restaurants et des bars. Ce sondage très révélateur rapporte
que chaque employé qui travaille sous votre bannière
vous vole en moyenne pour 286 $ de matériel par année. Bien
évidemment, tous vos employés n’étant pas des voleurs, on
précise qu’un employé sur cinq se prête à cette habitude. Cette
personne vous extorque pour 1430 $ annuellement (5 x 286 $).
Ici, on ne parle que du matériel et non pas de nourriture ou
d’alcool qui pourrait être consommés sur place.
Dans ce même ordre d’idées, laissez-moi vous parler de ma
vision par rapport aux systèmes de contrôle d’alcool. Que
ce soit Scannabar, Azbar, Burg… je constate que tous ces
systèmes informatisés ont leur valeur, mais ne sont certainement
pas infaillibles. Un employé décidé trouvera toujours le
moyen de le contourner. On sait que pour beaucoup d’employés
de bars, voler fait quasiment partie de leurs fonctions
de travail. Plus souvent qu’autrement, quand un employé
sait qu’il a fait une erreur, il ne t’en parlera pas, c’est à vous
de la trouver. Règle générale, c’est vous et non l’employé qui
remarquera que certains items n’ont pas été poinçonnés…
Oups! des oublis… Mais sont-ils vraiment involontaires ?
Quand vous allez voir un employé pour lui annoncer qu’il est
« short », pour lui c’est souvent impossible.
Chaque établissement a sa vision, pour ce qui est de la prise
d’inventaire, afin d’éviter les vols. Si les propriétaires dans
le domaine sont si pointilleux quant au choix du système de
prise d’inventaire et de caisse, c’est qu’il y a eu trop d’abus.
Jusqu’où doit-on contrôler? Il est possible de tout étiqueter et
de tout scanner, d’installer une ribambelle de caméras, mais
à quel prix ? Cela en vaut-il vraiment la peine ? Et surtout,
combien de temps ces moyens seront-ils efficaces pour contrer
les vols ? C’est extrêmement difficile de faire confiance au
personnel. Il ne nous donne pas le choix d’agir ainsi ! Si
l’employé a la possibilité de se mettre quoi que ce soit dans les
poches qui ne lui appartient pas, il n’hésitera pas. Beaucoup
de votre personnel de bar a déjà essayé de vous voler. Pire
encore, ils vont même jusqu’à s’en vanter. Ce n’est pas tout :
entre employés, ils se donnent des trucs afin de trouver de
nouvelles façons de voler.
Il arrive parfois que des employés viennent me voir et me
disent « Penses-tu vraiment que je te vole ? « Oui je le pense,
mais je ne dis pas que tu me voles ! » Il faut nuancer. Je pense
que globalement n’importe qui pourrait me voler. Je soupçonne
tout le monde.
J’ai déjà congédié un serveur du domaine de la restauration,
car il avait volé une enveloppe d’argent appartenant à un de
ses collègues de travail. Pouvez-vous croire qu’ils se volent
même entre eux ? Je pourrais vous raconter beaucoup d’anecdotes
à ce sujet mais…
Alors, je me questionne : Est-ce inné chez l’être humain d’être
voleur ?
Passez un bel été !
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