EDT Confessions, livre 1, p. 20-21 de « Je sens en écrivant ceci … à ...

Agrégation Rousseau 2013 – Université de Rouen (cours de L. Macé)
EDT Confessions, livre 1, p. 20-21 de « Je sens en écrivant ceci … à vie enfantine ».
Méthodologie : n’oubliez pas, pour éviter redites et éventuellement paraphrase, de
numéroter les lignes de l’extrait pour y renvoyer plus précisément et plus rapidement.
Introduction
L’extrait proposé appartient, au sein du livre 1, à l’épisode de Bossey 1 , paisible village où, après
que son père a fui Genève, le jeune JJ a été mis en pension avec son cousin Bernard pour ‘y
apprendre avec le latin tout le menu fatras dont on l’accompagne sous le nom d’éducation’. Après
une évocation rapide de la verte campagne et de l’amitié l’unissant à son cousin Bernard qui
réunit apparemment les conditions de l’idylle et présente Bossey comme un petit paradis,
Rousseau met en scène deux ruptures fondamentales et fondatrices dans la formation de sa
personnalité voire de son identité. La première rupture, qu’on a évoquée dans une précédente
EDT, est l’épisode de la fessée et l’aveu par Rousseau de la jouissance masochiste qui constitue
l’un des ressorts de sa machine. La seconde, liée à la première par une même thématique (la
punition corporelle et ses effets 2 ), résulte de l’affaire du peigne cassé, bris dont le jeune JJ est
accusé injustement qui, selon Starobinski, constitue l’origine de la singularité rousseauiste.
Le traitement de cet épisode qui s’ouvre sur un paragraphe de transition complexe jusque dans
son déchiffrement littéral (1 er § de la p.19) s’organise en une alternance de passages de récit
(généralement au passé simple) et de discours, mettant en œuvre sous forme de paragraphes
distincts le fonctionnement du double registre emprunté par les Confessions aux romans-mémoires.
Relevant du récit, le paragraphe qui précède immédiatement l’extrait, se clôt sur l’exclamation
indignée et quelque peu emphatique des deux cousins devant l’injustice de la punition (Carnifex !
Carnifex ! Carnifex !). Dans l’extrait à étudier qui constitue la conclusion de l’épisode, Rousseau
interroge les effets de ce sentiment d’injustice sur l’homme et l’écrivain qu’il est devenu, au
moment où il rédige son texte.
/ LECTURE /
On peut distinguer 4 mouvements, dont un d’introduction et un de conclusion, dans ce bref
extrait.
1) De ‘Je sens’ à ‘cent mille ans’ (l.3) : transition et incipit du paragraphe, R. affirme l’éternité
du sentiment d’indignation
2) De ‘ce premier sentiment’ (l.3) à ‘retombait sur moi’ (l.12): R. démontre en deux temps
comment dans l’expérience de la réminiscence, l’expérience individuelle prend une valeur
anthropologique universelle
3) De ‘Quand je lis’ (l.13) à ‘beaucoup renforcé’ (l. 22) : une naturelle indignation ‘éclair[ée]
par l’origine’
1 Qui occupe les p.12-25 de l’édition au programme : par son extension, il pourrait parfaitement donner lieu à une
étude littéraire.
2 Voir le paragraphe de transition du haut de la p.19, analysé littéralement par Lejeune, Le pacte autobiographique, p. ***.
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4) De ‘Là fut le terme’ (l.23) à ‘s’arrête là’ (l.25) : la rupture et l’exil hors de l’enfance
La problématique de notre étude interrogera comment, à ce moment fondamental du texte
qui consacre la rupture et l’exil hors de l’innocence de l’enfance, JJ éclaire paradoxalement par
l’origine la haine de l’injustice qui fonde son anthropologie et montre que c’est précisément
dans le ressouvenir et l’écriture de ce premier sentiment d’injustice que l’expérience singulière
trouve sa valeur universelle.
Explication
Par contraste avec l’indignation partagée de la fin du paragraphe précédent, la première phrase
s’ouvre le pronom personnel de la 1 ère personne ‘je’ dont on peut remarquer d’emblée qu’il sature
tout l’espace de la courte phrase : il apparaît 2 fois sous cette forme sujet mais aussi sous celle du
pronom objet (me), auxquels on peut ajouter l’adjectif possessif (mon). L’affirmation première
dans cet extrait fondateur de la personnalité, voire de l’identité rousseauiste est celle du sentiment
(je sens), sentiment exprimé dans le moment de l’énonciation qui apparaît souligné de manière
quasi pléonastique puisque la valeur d’énonciation/d’actualité du présent (je sens) se trouve
reprise par la tournure participiale gérondive (‘en écrivant ceci’, participiale nullement incidente
mais dont on va voir qu’elle est au cœur de la problématique du texte). On peut observer que
l’incipit du paragraphe constitue une sorte de réécriture du second paragraphe du préambule
définitif étudié par G. Cousin (je sens mon cœur) : même construction directe dans l’un et l’autre
passage, quoique la proposition complétive introduise ici une forme de distance majeure. Celle-ci
pointe peut-être du doigt la médiation introduite par l’écriture, dont on sait quelle défiance elle
suscite chez Rousseau. En dépit de cette distance et à travers elle seulement, la force du sentiment
qui s’apprête à s’énoncer (et non de la rage précédemment retranscrite : R. emploie ‘ceci’,
cataphorique et non ‘cela’, anaphorique) cette force l’emporte cependant comme le montre le
rythme même du premier membre de la phrase qui se clôt sur l’adverbe ‘encore’. Dans une
possible lecture physiologique, le ‘pouls’ attire l’attention sur le fonctionnement de la ‘machine’
du corps, sur l’énergie vitale qui marche de manière quasi autonome sans que la volonté y ait de
vraie part ; le ‘pouls’, c’est encore le ‘cœur’ du préambule mais plus précisément ce qui reste du
battement de ce cœur, sa trace. Après l’exaltation sur laquelle s’est refermée le paragraphe
précédent portée par l’indignation latine et le rythme ternaire (Carnifex ! Carnifex ! Carnifex !), ce
début de paragraphe qui fait retour au moment de l’énonciation même introduit une forme de
distance et d’ambivalence : par surcroît d’héroïsme, JJ (et son cousin Bernard) aurait/auraient pu
mourir mais JJ a survécu (du cousin Bernard, qui importe peu, on ne sait rien) et il interroge ici,
presque étonné, les raisons de cette curiosité qui fait qu’il vit encore, l’adverbe mis en position de
clausule signifiant à la fois tantôt et une nouvelle fois. Ce que JJ va découvrir - c’est toute la
problématique de l’extrait - c’est que qui aurait pu / aurait dû le tuer (symboliquement) et
qu’il identifie comme l’une des ruptures dans la formation de sa personnalité (et au plan
du texte comme l’un des moments clés du livre 1) est précisément ce qui l’a fondé. Le
traumatisme engendre l’histoire et la fige pour JJ (me signifiant ici ‘à moi’, ‘pour moi’) dans un
moment éternel exprimé de manière là encore un peu redondante, au futur (‘seront’) et sous une
forme hypothétique et hyperbolique qui conserve un peu de la rage excessive de l’enfance (‘quand
je vivrais encore cent mille ans’ = même si je devais vivre encore cent mille ans). L’éclatement
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dévastateur du moi sous l’effet de l’injustice (‘ces moments’ au pluriel, l. 2) se trouve réparée dans
l’écriture même.
Le 2d mouvement de l’extrait (cad du paragraphe) va s’attacher à éclairer dans une très longue
période (qui constitue donc une phrase unique) les modalités de cette réparation, la manière
concrète – très finement détaillée – dont le sentiment d’injustice se survit dans une forme
d’éternité tout en devenant autre. Dans le lexique mobilisé comme dans le rythme, c’est le passage
le plus philosophique de l’extrait : malgré un rythme binaire assez marqué (‘la violence et
l’injustice’, ‘au spectacle ou au récit’ 3 ), ce second mouvement est analytique et s’attache à
expliquer (au sens étymologique du terme, déplier) dans un certain ordre qui est un ordre positif
et chronologique, les effets constatés dans le premier mouvement et suscités par l’écriture même
du souvenir. Ce qui apparaît d’emblée mis en évidence dans ce second mouvement, c’est la
question de l’origine qui s’exprime partout : dans l’énoncé de la notion d’origine même (‘ce
sentiment, relatif à moi dans son origine’ l. 6-7 c’est-à-dire qui ne concernait d’abord que moi dans
un premier temps) mais surtout dans l’anaphore de l’adjectif premier (‘premier sentiment’ l.3 /
‘première émotion’ l.6; cf. aussi plus loin, ‘première injustice’ l.21) et dans le champ lexical de la
profondeur (qui apparaît deux fois, dans ce mouvement et dans le suivant : ‘profondément’ (l. 4)
et ‘souvenir profond’ (l.20)). Encore une fois, c’est le sentiment qui est fondateur mais la phrase
longue et complexe (9 lignes) qui compose à elle seule tout ce second mouvement du texte va
mettre en évidence à la fois la succession et la circularité qui existe entre le sentiment premier, les
idées qu’il a suscitées, les nouveaux sentiments qu’il excite à son souvenir. Autrement dit, c’est
tout le travail de la réminiscence propre à l’écriture autobiographique qui est très finement décrit
ici. Dans ce second mouvement qui est le plus difficile à démêler, le primat est donné aux idées,
notamment par l’image de l’empreinte (‘gravé’, l.21) qui rappelle la philosophie sensualiste (même
si Rousseau n’y adhère pas complètement, cf. Perrin). JJ essaie de débrouiller ici – dans une
phrase comme souvent assez mimétique (cf. le premier paragraphe de l’extrait sur la fessée) - la
manière extrêmement complexe dont sentiments et idées se forment, s’enchevêtrent. Dans le
premier membre de la phrase (le plus court), JJ s’attache à décrire au présent de l’indicatif qui a
désormais un sens de vérité générale (‘me rendent’ l.5) le mécanisme même de la réminiscence. Il
décrit comment ce ne sont pas les émotions qui permettent d’accéder aux idées mais comment ce
sont les idées qui restituent au philosophe la première émotion. La proposition consécutive,
portée par l’intensif ‘si’ (l.4) marque l’effort d’explicitation, de clarification logique entrepris par
JJ, dans un passage qui constitue clairement une forme de pause et de mise en abyme, Rousseau
réfléchissant d’une certaine manière ici aux conditions mêmes de production de son texte et plus
largement de son œuvre . C’est l’idée formulée par Starobinski d’un ‘éclairement par l’origine’ de
toute l’oeuvre et de toute la philosophie rousseauiste: toute l’œuvre antérieure aux Confessions – et
notamment le 2 nd Discours sur l’inégalité, fondé tout entier sur la question de la violence et de
l’injustice – s’éclaire dans le ressouvenir de l’injuste punition subie dans l’épisode du peigne cassé.
Dans l’essentiel de cette explication de cette limpide explication, on note que JJ est comme
éclipsé et disparaît derrière l’expression de ses facultés : seul l’adjectif possessif signale encore sa
présence (cf. dans mon âme l.4, ma première émotion l.5-6 ; mon cœur l.9). Mais la seconde partie
de la période, beaucoup plus longue et beaucoup plus ample, souligne ce qui advient au contraire
dans un second temps du processus, à savoir une forme de mise à distance du sentiment qui
3 Ordre qui sera scrupuleusement… inversé dans le mouvement suivant où Rousseau évoquera d’abord ses lectures
indignées puis
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s’autonomise (cf. ‘en lui-même’ l.7 et le recours au verbe pronominal ‘s’est détaché’ l.8) et qui,
une fois ce processus d’autonomisation achevé et constaté par JJ lui-même (c’est le sens des deux
passés composés à valeur de bilan intermédiaire : ‘a pris’ l.7, ‘s’est tellement détaché’), permet
paradoxalement la coïncidence à soi dans le passage du singulier à l’universel. C’est le sens de la
chute (sensible dans le rythme comme soulignée par le verbe ‘retombait’ l.11) de cette très longue
période, qui se termine sur l’expression emphatique du pronom personnel ‘moi’ (l.12). Mais ce
moi sur lequel on retombe ici n’est plus le même que précédemment, ce n’est plus le moi singulier
dans lequel ‘l’intérêt personnel’ jouait encore à plein (l.8) : c’est le moi universel du préambule
définitif dont l’ethos consiste à s’indigner contre toute action injuste ‘quel qu’en soit l’objet et en
quelque lieu qu’elle se commette’ (l. 10-11) ou plus exactement - ce qui n’est pas tout à fait la
même chose, et l’on peut s’interroger sur cette forme de médiation – ‘au spectacle ou au récit de toute
forme d’injustice’ (l.9-10). Dans la dernière partie de la période, et notamment dans la chute en
contraste rythmique avec ce qui précède (‘comme si l’effet en retombait sur moi’), un léger effet
de discordance se fait entendre, annoncé déjà peut-être par le verbe ‘s’enflamme (l.9), qui renoue
non sans ambivalence avec l’une des problématiques les plus constantes des Confessions : celle de la
porosité de JJ à la force des fictions et de l’excès (d’émotion) tantôt revendiqué, tantôt pointé du
doigt par JJ comme la cause de ses malheurs futurs.
C’est précisément une sorte de petite fiction, mais une fiction à fonction philosophique –un
‘apologue’ – que l’on trouve dans le 3 e mouvement du texte qui s’étend de ‘Quand je lis… à
renforcé’ (l. 12-22). Ce 3 e mouvement constitue un développement hypothétique qui s’inscrit
dans la lignée de la chute du précédent mouvement même si l’on constate le passage d’un système
irréel (‘comme si l’effet en retombait’) à un système éventuel (‘quand je lis’). Dans ce 3 e
mouvement, le ‘je’ s’exprime avec une force renouvelée comme en témoignent les 7 occurrences
du pronom personnel en position de sujet (contre un seul en position d’objet) : ce ‘je’ qui trouve
sa force dans la valeur anthropologique de son message s’affirme plus fortement (au présent de
vérité générale : ‘quand je lis’) et est toujours le même, l’indignation évoquée dans un mouvement
d’éxagération et d’amplification étant déplacée sur un plan politique et idéologique (‘les cruautés
d’un tyran féroce, les subtiles noirceurs d’un fourbe de prêtre’ l.12-13). Ce qui surprend
davantage, c’est que dans le même temps, au cœur de ce texte fondateur de l’identité même de JJ,
on assiste à l’apparition d’une forme de distance décalée puis franchement burlesque des effets
(pour aller poignarder ces misérables) puis des objets (un coq, une vache, un chien, un animal) de
l’indignation. Une forme d’auto-ironie est clairement perceptible, dès l’évocation des lectures,
entre les réactions héroïques et romanesques de JJ (par exemple l’exclamation dussé-je en périr) et
les objets grossis mais plus vraisemblablement médiocres (ces misérables). Dans un second
temps, le burlesque apparaît plus clairement encore dès lors qu’on le suit (en nage) attaquant
toute une basse-cour (coq, vache, chien…) qu’il poursuit (terme noble) des effets de son
indignation. On notera que l’ensemble de ce passage burlesque est régi par un système
hypothétique discordant (il y a une sorte d’anacoluthe puisqu’on passe cette fois de l’éventuel au
– quand je lis – au potentiel je partirais) : ici, comme plusieurs fois dans les Confessions, JJ apparaît
sous sa propre plume comme une sorte de Don Quichotte pourfendant des ennemis imaginaires.
Décalé et burlesque, et propre à faire sourire, le propos ne laisse pas, dans le même temps,
d’être sérieux puisque tout ce qui apparaît là, c’est à la fois le projet apologétique et plus
largement l’anthropologie même de Rousseau qui affirme l’illégitimité absolue, sur le plan
éthique, de la violence imposée par le plus fort (tourmenter, à coups de pierre) au plus faible. La
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seconde phrase de ce 3 e mouvement abandonne toute tonalité burlesque ou ironique et poursuit
la réflexion en étendant la leçon expérimentale du précédent apologue curieusement formulé
toutefois sur le mode de l’itératif (‘j’en voyais tourmenter un autre’). Dans ce dernier moment,
l’affirmation de la leçon passe par la cadence majeure qui distingue de manière très nette cette fin
de paragraphe, et par le passage au présent de vérité générale (‘peut m’être naturel’, ‘je crois qu’il
l’est’). Sur une tonalité impersonnelle qui contraste très fortement avec celle qui précède, JJ
propose à la fois un bilan qui resaissit dans les termes exacts les problématiques du paragraphe (la
souffrance originelle, la profondeur de l’empreinte) tout en réaffirmant sous une forme
emphatique (‘et je crois qu’il l’est’) sa bonté naturelle.
Le dernier mouvement, conclusif, consacre la rupture fondamentale introduite par cette
expérience de l’injustice. L’épisode du peigne cassé fait époque (cf. le pléonasme sur lequel es
construit ce dernier mouvement (Là fut le terme… s’arrête là) : entre le temps mythique et
circulaire de Bossey et le moment de l’énonciation a été introduite une distance impossible à
combler (cf. la répétition du déictique ‘là’, en ouverture du paragraphe et au terme de notre
extrait). Consacrée par l’irruption du passé simple (je cessai), la rupture est immédiate (dès ce
moment) et frappe par son irréversibilité et l’idée de chute : du temps mythique et innocent de l’âge
d’or, JJ. est définitivement tombé dans l’histoire.
Conclusion
La séquence de Bossey, marquée par la rupture fondamentale introduite dans le temps de
l’enfance par l’épisode du peigne cassé et l’expérience de l’injustice, se présente finalement
comme une sorte de palimpseste du préambule définitif précédemment étudié, à moins que le
préambule définitif ne soit plutôt un palimpseste de ce paragraphe peu connu mais décisif où
Rousseau analyse les effets de cette injustice et éclaire par l’origine l’anthropologie qui est la
sienne. Le souvenir et l’écriture du souvenir, c’est-à-dire ce qui fait le propre du projet
autobiographique, sont au cœur de ces quelques lignes dans lesquels JJ envisage en même temps les
effets de la rupture et ce qui peut la réparer. ‘Enfin je sortis de cette cruelle épreuve en pièces,
mais triomphant’, avait écrit JJ une vingtaine de lignes plus haut. C’est aussi l’expérience de cette
réparation paradoxale, qui est l’autre enjeu du texte, que Rousseau creuse ici.
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