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LA DYSTONIE NEUROVÉGÉTATIVE

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Pathologies<br />

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Pathologies<br />

<strong>LA</strong> <strong>DYSTONIE</strong><br />

<strong>NEUROVÉGÉTATIVE</strong><br />

Quand le système nerveux autonome s’emballe…<br />

Une nervosité inexplicable, une tension musculaire<br />

permanente sur un fond d’anxiété, une émotivité<br />

exagérée… quelques-uns des symptômes de la dystonie<br />

neurovégétative, ou neurotonie, une pathologie qui correspond à<br />

un déséquilibre du système nerveux autonome, un système qui<br />

régule le fonctionnement de nos organes.<br />

LE SYSTÈME NERVEUX AUTONOME<br />

Le système nerveux autonome (SNA), appelé aussi système<br />

nerveux végétatif ou système nerveux viscéral, régule les<br />

fonctions vitales de l’organisme de façon inconsciente et<br />

notamment le cœur, les poumons et le système digestif. En<br />

réalité, il existe deux SNA, d’actions opposées, et à l’équilibre<br />

en temps normal : le système nerveux dit «sympathique»<br />

et son opposé, le «parasympathique». Leur activité est sans<br />

cesse ajustée en fonction des besoins, l’un ou l’autre devenant<br />

prédominant selon les circonstances. En temps normal, ces deux<br />

systèmes sont donc silencieux. Mais lorsque l’environnement<br />

change brutalement ou lorsqu’un événement imprévu survient,<br />

un déséquilibre apparaît : l’un des deux systèmes prend le pas<br />

sur l’autre et génère un ensemble de symptômes caractéristiques<br />

et perceptibles. Problème : dans la neurotonie, il n’y a pas de<br />

circonstance favorisante et le déséquilibre survient sans raison.<br />

Deux symptômes dominent souvent : la nervosité ou l’anxiété<br />

(voir encadré ci-contre). Vous l’aurez déjà compris, la neurotonie<br />

a probablement une base psychologique.<br />

SYMPATHIQUE ?<br />

Ce système prédispose à l’action, à la fuite ou au combat. C’est ce<br />

système qui va être mis en œuvre lors d’un stress, via la sécrétion<br />

de neuromédiateurs tels que l’adrénaline (hormone de la peur),<br />

la noradrénaline (hormone de la colère) et le cortisol (hormone<br />

de l’énergie). La stimulation du système sympathique se traduit<br />

donc par une augmentation du rythme cardiaque, une dilatation<br />

des coronaires, une dilatation des pupilles (pour améliorer son<br />

SPORT ET HYGIÈNE DE VIE<br />

Si l’activité physique régulière ou la pratique d’un sport ne<br />

permettent pas de guérir la neurotonie, elles peuvent en revanche<br />

contribuer à rééquilibrer les deux systèmes nerveux<br />

et à lutter contre la tachycardie. Il est important également<br />

d’adopter une bonne hygiène de vie qui passe par un sommeil<br />

suffisant, la suppression du tabac et de l’alcool et enfin par la<br />

diminution du café qui va augmenter la sécrétion d’adrénaline<br />

et de cortisol au niveau des glandes surrénales.<br />

PETIT TRUC<br />

En cas de neurotonie, l’huile essentielle de Citrus aurantium<br />

est efficace en massage le long de la colonne vertébrale et sur<br />

le plexus solaire.<br />

acuité visuelle), un ralentissement de la digestion destiné à<br />

détourner le sang digestif vers les muscles et une dilatation des<br />

bronches afin d’améliorer l’apport en oxygène.<br />

… OU PARASYMPATHIQUE ?<br />

Stimulé, le système parasympathique s’oppose au système<br />

précédent. Il met l’organisme au repos. C’est le système<br />

antistress par excellence. La stimulation du système<br />

parasympathique sécrète de grandes quantités d’acétylcholine<br />

responsable notamment d’un rétrécissement des pupilles, d’une<br />

augmentation du fonctionnement du système digestif permettant<br />

ainsi de mettre en réserve de l’énergie, et surtout d’une mise au<br />

repos du cœur, grâce à une baisse de la fréquence cardiaque.<br />

DIAGNOSTIC DE <strong>LA</strong> NEUROTONIE<br />

Le diagnostic de la neurotonie est essentiellement clinique, par<br />

la constatation des symptômes de la pathologie, en l’absence<br />

d’un facteur déclenchant évident. En d’autres termes, il n’existe<br />

pas d’examen complémentaire spécifique de la neurotonie.<br />

Les examens servent à éliminer certaines pathologies dont les<br />

symptômes sont communs (bilan thyroïdien en cas de tachycardie,<br />

électrocardiogramme pour éliminer une origine cardiaque<br />

en cas de douleur thoracique, bilan sanguin avec dosage<br />

du calcium, du magnésium ou encore du potassium). Signalons<br />

toutefois que certains tests assez spécifiques permettent d’explorer<br />

le fonctionnement du SNA au niveau cardiaque (étude de la<br />

tension artérielle, de la fréquence cardiaque) ou la sudation après<br />

des stimulations diverses (tests de position, efforts musculaires,<br />

respiration…).<br />

PSYCHOTHÉRAPIE<br />

Il n’y a pas de traitement spécifique de la neurotonie. En<br />

revanche, des médicaments peuvent être prescrits avec efficacité<br />

lorsque la maladie s’accompagne d’une anxiété (benzodiazépines<br />

de type diazepam). Du fait de la composante psychique, la<br />

psychanalyse, la psychothérapie légère ou la sophrologie sont<br />

des pistes de traitements.


Par le Dr Daniel GloaGuen<br />

MAGNÉSIUM<br />

Le magnésium s’avère indispensable<br />

à la régulation de l’adrénaline,<br />

incriminée lors de l’activation du<br />

système sympathique. Tout déficit<br />

en magnésium favorise la sécrétion<br />

d’adrénaline. Antistress majeur, le<br />

magnésium a une action neurosédative.<br />

Il peut donc contrebalancer<br />

les effets d’une stimulation accrue<br />

du système sympathique. Ainsi, le<br />

magnésium régularise le rythme<br />

cardiaque, réduit les tensions musculaires<br />

et favorise la relaxation.<br />

On retrouve du magnésium dans les<br />

fruits secs, les céréales complètes,<br />

le cacao, le soja, les crustacés, les poissons gras et dans certaines<br />

eaux minérales (Hépar, Badoit, Contrex). Enfin, de son côté, le<br />

phosphore seul ou associé au magnésium va agir comme un régulateur<br />

«de terrain» en cas de neurotonie.<br />

Daniel Gloaguen<br />

LES AUTRES SIGNES DE <strong>LA</strong> NEUROTONIE<br />

ÿ Tension musculaire<br />

ÿ Agitation<br />

ÿ Douleur thoracique gauche<br />

ÿ Émotivité exagérée<br />

ÿ Fatigue<br />

ÿ Maux d’estomac<br />

ÿ Fourmillements dans les extrémités des membres<br />

ÿ Fond dépressif<br />

ÿ Sensation de vertige<br />

ÿ Troubles sexuels (frigidité, baisse de la libido, impuissance…)<br />

ÿ Constipation ou diarrhée<br />

ÿ Céphalées<br />

ÿ Sensation d’oppression<br />

ÿ Difficulté à respirer<br />

ÿ Malaises aux changements de position<br />

ÿ Sueurs<br />

ÿ Palpitations<br />

ÿ Tremblements<br />

ÿ Bouche sèche<br />

ÿ Hypoglycémie (chute du taux sanguin de sucre)<br />

ÿ Modifications de l’électrocardiogramme<br />

ÿ Tachycardie (augmentation de la fréquence cardiaque)<br />

ÿ Bradycardie (ralentissement de la fréquence cardiaque)<br />

B.S. N° 111 — Déc./Janv. 2009<br />

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