23.06.2013 Views

Numéro 67 - Le libraire

Numéro 67 - Le libraire

Numéro 67 - Le libraire

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Croquez dans la rentrée!<br />

Haute fidélité<br />

Du côté de ces auteurs d’œuvre qui lui conférera l’immortalité. qui,<br />

Il veut se<br />

détourner du côté sombre des hommes, de leurs<br />

pulsions destructrices, amplement exploités dans Nuits blanches<br />

ses livres, pour offrir à la postérité un roman sur la<br />

beauté du monde et sa lumière. Mais tous veulent<br />

D’origine grecque, Pan Bouyoucas<br />

le ramener au roman policier : des voisins, qui lui<br />

fidèles à leurs vit à Montréal lecteurs, depuis 1963. Tout offrent racontent leur vie en espérant qu’elle devienne un<br />

le et jours de gloire<br />

en travaillant comme critique de<br />

sujet de son prochain livre, sa femme, qui ne com-<br />

cinéma, journaliste et traducteur,<br />

prend pas pourquoi il délaisse un genre dans lequel il<br />

roman<br />

il a écrit huit romans et autant de<br />

excelle, et surtout Vass <strong>Le</strong>vonian, le sergent-détective<br />

pièces de théâtre traduits en plusieurs<br />

vedette de ses romans qui le supplie de le sortir du<br />

petit plaisir à langues, tels se L’Autre (finaliste en 2001<br />

coma où il l’a plongé à la fin du dernier polar et de lui<br />

mettre sous la<br />

au prix littéraire du Gouverneur<br />

faire résoudre un meurtre ou deux. Mais <strong>Le</strong>o Basilius<br />

général, au Prix Marcel-Couture du<br />

fait fi de leurs discours. Il ne veut pas risquer d’avoir<br />

Salon du livre de Montréal et au<br />

raté sa vie en n’ayant écrit que ce que d’aucuns<br />

Prix littéraire des collégiens), Anna<br />

considèrent comme de la sous-littérature. <strong>Le</strong> jour<br />

Pourquoi (Prix des collégiens, 2005),<br />

où une fillette lui pose une question sur la finalité<br />

dent à chaque L’Homme qui voulait nouvelle boire la mer<br />

du chant parution,<br />

du coq, il croit avoir enfin trouvé l’élément<br />

(sélectionné par les librairies Fnac<br />

déclencheur de son futur chef-d’œuvre.<br />

comme un des vingt meilleurs<br />

romans de la saison littéraire 2005-<br />

Dans un récit à la fois simple et complexe, à l’écriture<br />

2006). Pan Bouyoucas a été plusieurs<br />

limpide, Pan Bouyoucas traite du processus de la créa-<br />

fois boursier du CAC et du CALQ<br />

tion avec une bonne dose d’humour. Vous n’entendrez<br />

plusieurs têtes ainsi que conférencier invité à divers d’affiche plus jamais le chant du coq de la même façon. se<br />

événements au Québec, au Canada<br />

et à l’étranger.<br />

volent la vedette cette saison.<br />

ISBN : 978-2-89261-649-1<br />

Romanichels<br />

18 $<br />

www.editionsxyz.com<br />

Tout d’abord, c’est en novembre<br />

que Dany Laferrière nous offrira<br />

L’art presque perdu de ne rien faire (Boréal), un<br />

condensé de ses chroniques d’été à Radio-<br />

Canada. Également chez Boréal, la mort de sa<br />

compagne aura inspiré Gilles Archambault qui<br />

propose un touchant récit autobiographique dans<br />

Qui de nous deux? Toujours attendu avec<br />

impatience, Jacques Poulin nous gâte d’un<br />

treizième roman, L’homme de la Saskatchewan,<br />

alors qu’Antonine Maillet nous entraîne sur les<br />

routes du Nord, côtoyant un peuple qui se<br />

cherche dans L’albatros (<strong>Le</strong>méac). Hélène Rioux<br />

revient avec le troisième volet de ses « Fragments<br />

du monde » avec Nuits blanches et jours de gloire<br />

(XYZ). De sa plume toujours aussi habile, on entre<br />

dans le quotidien de personnages qui, malgré eux,<br />

sont tous unis d’une quelconque façon. Yves<br />

Beauchemin fait son entrée chez l’éditeur Michel<br />

Brûlé, avec La petite serveuse, l’histoire de la<br />

jeune Mélanie qui s’amourache d’un écrivain<br />

quinquagénaire qui l’entraînera dans des déboires<br />

sentimentaux.<br />

Tour du monde<br />

Dévorez le nouveau Pan Bouyoucas, régalez-vous du prochain Ian Rankin, savourez le dernier Loisel… La rentrée<br />

donne l’eau à la bouche cette année! Nous vous invitons à croquer à pleines dents dans cet alléchant assortiment<br />

de titres, dont plusieurs demeurent cependant encore à paraître. Eh oui, il faudra être patient et respecter le<br />

temps de préparation qu’exigent ces petits régals littéraires. Entre-temps, rien ne vous empêche de planifier<br />

votre prochain festin de papier. Voici, sans plus attendre, ce qu’il y aura au menu cet automne!<br />

Littérature québécoise Par<br />

Photo : Martine Doyon<br />

Pourquoi le coq chante-t-il chaque matin ? Cette<br />

question toute simple obsède <strong>Le</strong>o Basilius, un écrivain<br />

canadien venu chercher l’inspiration dans l’île<br />

grecque de Nysa. À soixante ans, il veut délaisser<br />

le polar, qui l’a rendu célèbre, pour écrire le chef-<br />

<strong>Le</strong>s livres sont un mode d’escapade à faible coût :<br />

nous ne le dirons jamais assez. En tête de liste<br />

des destinations-voyage, la Chine vous ouvre ses<br />

portes grâce à <strong>Le</strong>s Chinoises (Renaud Bouret,<br />

Cocorico Pan Bouyoucas<br />

Hélène Rioux<br />

test_Romanichels 2.indd 5 11-08-22 10:34 AM<br />

Vents d’Ouest) et La concession (Marc Ory,<br />

Triptyque). Alors que le premier roman vous invite<br />

Tous ses romans commençaient par<br />

un meurtre. Celui-là commencerait<br />

par un chant. L’idée que le ressort<br />

dramatique fût un chant de coq<br />

le séduisait. D’autant plus qu’il<br />

était convaincu à qu’avec suivre son une insolite histoire autobiographique au<br />

Cock-a-doodle-doo, Cocorico,<br />

Kukuruyuk, Ake-e-ake-ake,<br />

U-urru-urru, ou quelle que fût la<br />

transcription phonétique de son<br />

cri, le coq ne chantait pas chaque<br />

matin pour cœur annoncer l’aube aux d’une Chine méconnue – mais ô combien<br />

dormeurs et leur donner l’heure<br />

solaire. Autant dire que les poules<br />

ne pondaient des œufs que pour<br />

nourrir les humains et pourvoir<br />

à leurs besoins en protéines, réelle! –, Ory vous entraîne dans les années 2030 et<br />

vitamine A et phosphore.<br />

1926, entre histoire d’amour et d’occupation. Étienne<br />

Verstraelen porte quant à lui un regard incisif sur les<br />

terres nipponnes, relevant les lacunes sociales<br />

auxquelles font face les jeunes Japonais dans<br />

L’incroyable obédience des types en noir, une<br />

histoire rocambolesque qui vous arrachera plusieurs<br />

rires. Toujours en Asie, vous assisterez à la<br />

dégringolade du protagoniste de Nepalium<br />

Tremens (XYZ), qui, plutôt que de monter en<br />

altitude sur l’Everest – tel qu’était son plan – subit<br />

une longue dégringolade lors de son voyage au<br />

Népal, sans pour autant que l’auteur, Jean Désy,<br />

ne tourne le dos aux épisodes<br />

abracadabrants. Enfants soldats,<br />

revendeurs de diamants et<br />

recherche d’enfant disparu : voilà<br />

les éléments de Si la terre était<br />

faite d’or (Éditions David),<br />

d’Aurélie Resch, qui vous<br />

entraîne en plein cœur de<br />

l’Afrique. Dans la pure tradition<br />

du récit de voyage intimiste, la<br />

globe-trotteuse Marie-Ève Martel<br />

propose, avec Whisky berbère<br />

(Fides), une balade sur les routes<br />

marocaines. De son côté,<br />

Francine Ruel n’a pas dit son<br />

dernier mot! Avec Bonheur, estu<br />

là?, la comédienne dénombre<br />

les plaisirs épicuriens de l’Italie.<br />

Escapade rafraîchissante en<br />

vue! La dernière, mais non la moindre, est Monia<br />

Mazigh, militante des droits de la personne qui<br />

Josée-Anne Paradis<br />

dresse sans tabou, dans Miroir et mirages<br />

(L’Interligne), le riche portrait de l’adaptation et de<br />

la destinée bouleversée de femmes musulmanes<br />

nouvellement installées au Canada. Dans Maté<br />

(Isabelle Baez, <strong>Le</strong> Quartanier), Mali recherche son<br />

amie disparue à Kaboul, six mois après la chute<br />

des talibans. Incursion dans les dessous de l’acte<br />

terroriste, mais également dans ceux d’une vie<br />

intime bouleversée.<br />

La maladie d’amour<br />

L’amour reste à ce jour la muse<br />

par excellence des auteurs.<br />

Entre le labyrinthe des rues de<br />

Lisbonne et celui qui se crée au<br />

fond de l’esprit du narrateur qui<br />

a choisi de refaire sa vie au<br />

Portugal, Patrice <strong>Le</strong>ssard<br />

entraîne le lecteur du Sermon<br />

aux poissons (Héliotrope) dans<br />

une histoire d’amour qui n’est<br />

plus, mais dont le souvenir reste<br />

omniprésent pour l’amant qui a<br />

tant aimé. De son côté, Eveline<br />

Mailhot explore l’ambiguïté des<br />

sentiments dans les nouvelles<br />

qui composent L’amour au<br />

cinéma (<strong>Le</strong>s Allusifs) et va audelà<br />

de l’amour filial, en<br />

touchant ce qui se terre au plus profond des êtres<br />

et de leurs rapports aux autres, quels qu’ils soient.<br />

Pierre-Marc Drouin, découvert l’an dernier avec<br />

Si la tendance se maintient, récidive avec Mile<br />

End Stories (Québec Amérique), le récit d’une<br />

peine d’amour où le narrateur, dans la vingtaine,<br />

ne ménage ni le sexe ni l’alcool dans l’espoir<br />

d’oublier sa douce. Sur une note plus joyeuse,<br />

(suite en page 32)<br />

LE LIBRAIRE • SEPTEMBRE - OCTOBRE 2011 • 31

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!