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LA FIBROSCOPIE BRONCHIQUE

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EXAMENS MÉDICAUX<br />

<strong>LA</strong> <strong>FIBROSCOPIE</strong> <strong>BRONCHIQUE</strong><br />

Une toux persistante malgré un traitement bien conduit, une image<br />

douteuse en radiographie, a fortiori en présence de crachats sanglants,<br />

la nécessité d’un prélèvement bronchique ou la présence d’un corps<br />

étranger… toutes ces situations peuvent nécessiter une fibroscopie<br />

bronchique, autrement dit l’examen de l’arbre bronchique et de la trachée<br />

au moyen d’un tube souple pourvu d’une fibre optique.<br />

À<br />

l’instar des autres<br />

fibroscopies, la fibroscopie<br />

bronchique a<br />

profondément modifié le<br />

diagnostic de nombreuses<br />

pathologies bronchiques.<br />

Il y a de quoi, car elle permet<br />

de visualiser une lésion<br />

en direct (tumeur, infection,<br />

inflammation, anomalie de<br />

la muqueuse bronchique…)<br />

et même de la biopsier. En<br />

effet, le tube flexible, ou endoscope,<br />

d’une longueur de<br />

40 cm environ et d’un demicentimètre<br />

de diamètre, est<br />

pourvu à son extrémité d’une<br />

petite pince qui permet de<br />

prélever un peu de tissu bronchique.<br />

L’endoscope est pourvu<br />

également d’un petit canal<br />

qui permet l’aspiration des sécrétions<br />

bronchiques, voire un<br />

lavage en instillant du sérum<br />

physiologique. La fibroscopie<br />

bronchique permet donc<br />

d’effectuer des prélèvements<br />

de toutes natures qui pourront être<br />

analysés en laboratoire afin de mettre<br />

en évidence des cellules anormales,<br />

des germes résistants aux antibiotiques,<br />

des champignons et parfois<br />

même des parasites.<br />

PRÉPARATION<br />

La fibroscopie bronchique est effectuée<br />

par le pneumologue, après un<br />

petit bilan destiné à s’assurer de la<br />

bonne fonction respiratoire du patient.<br />

Elle nécessite parfois la mise<br />

sous oxygène des patients fragiles<br />

ou insuffisants respiratoires et la pose<br />

d’un capteur sur le bout d’un doigt<br />

destiné à mesurer en permanence le<br />

taux d’oxygène dans le sang. En cas<br />

d’anxiété, un petit tranquillisant peut<br />

être injecté par voie intramusculaire<br />

dans l’heure qui précède l’examen. Il<br />

est indispensable d’être à jeun depuis<br />

au moins 4 heures pour éviter de<br />

vomir lors de l’introduction de l’endoscope,<br />

et de n’avoir ni bu ni fumé<br />

récemment.<br />

ANESTHÉSIE LOCALE<br />

L’examen s’effectue le plus<br />

souvent sous anesthésie<br />

locale. L’anesthésie générale,<br />

elle, est privilégiée<br />

chez le patient très anxieux<br />

ou dès lors que l’examen<br />

risque d’être long ou<br />

difficile ou nécessite l’utilisation<br />

d’un fibroscope<br />

rigide. L’anesthésie locale<br />

consiste en l’inhalation<br />

d’un spray anesthésiant<br />

(ou l’application d’un gel<br />

anesthésiant) qui endort<br />

le nez, l’arrière-gorge, le<br />

larynx, les bronches et la<br />

trachée et permet l’introduction<br />

du tube sans trop<br />

de douleur ou de gêne,<br />

car elle peut entraîner un<br />

réflexe de vomissement<br />

particulièrement désagréable.<br />

Il arrive parfois<br />

que le gaz anesthésiant<br />

entraîne une petite gêne<br />

respiratoire ou une difficulté à avaler,<br />

toutes deux temporaires.<br />

L’EXAMEN<br />

À PROPREMENT PARLER<br />

La fibroscopie se pratique sur un<br />

patient allongé, ou semi-allongé<br />

comme chez le dentiste. Il est important<br />

d’être détendu et calme. Pour<br />

autant, la fibroscopie bronchique demeure<br />

un examen peu sympathique,<br />

même si tout est fait pour en minimiser<br />

les effets. Après l’inhalation du


spray anesthésiant, le praticien introduit l’endoscope dans<br />

le nez ou dans la bouche (après la pose d’un protège-dents<br />

pour éviter d’écraser le tube entre les dents) et le fait progresser<br />

le long de l’arbre respiratoire. Une fois en place, le<br />

praticien a tout le loisir d’examiner la muqueuse trachéale,<br />

puis bronchique, et de prélever s’il le souhaite en « aspirant<br />

» la zone qui l’intéresse ou en la biopsiant. Les biopsies<br />

sont indolores elles aussi puisque le patient est anesthésié.<br />

10 à 20 minutes suffisent au praticien pour effectuer la<br />

fibroscopie et les prélèvements dans les meilleures conditions.<br />

En général, le médecin commente l’examen dans les<br />

minutes qui suivent la fin de la fibroscopie. Les résultats des<br />

biopsies sont plus longs à obtenir.<br />

DES EFFETS SECONDAIRES RARES<br />

Une gêne respiratoire est possible du fait du gaz anesthésiant<br />

et de la présence de ce « corps étranger », le tube<br />

donc, dans la trachée, car il réduit le calibre trachéal. Des<br />

petits saignements bénins peuvent être observés après<br />

les biopsies. Reste enfin l’hypoglycémie, toujours possible<br />

puisque l’examen s’effectue à jeun, ou l’apparition d’une<br />

petite fièvre, temporaire, dans les heures qui suivent. Après<br />

l’examen, il est conseillé de se reposer quelques instants<br />

et d’éviter de fumer. Du fait de l’anesthésie résiduelle dans<br />

le fond de la gorge, il est recommandé de ne pas manger<br />

dans les deux heures qui suivent la fin de l’examen afin<br />

d’éviter une fausse route… et donc de subir une seconde<br />

fibroscopie bronchique pour désobstruer la trachée (voir<br />

encadré) !<br />

AUTRES INDICATIONS<br />

Dr Daniel GloaGuen<br />

Daniel Gloaguen<br />

u Lavage. L’endoscope permet de prélever, de laver<br />

et d’aspirer, d’où un intérêt thérapeutique évident : la<br />

fibroscopie bronchique permet de « désencombrer »<br />

un patient qui a du mal à respirer du fait de son infection<br />

bronchique. Un acte plutôt réalisé sur les patients<br />

hospitalisés en service de réanimation ou en unité de<br />

soins intensifs.<br />

u Corps étrangers. De son côté, la pince permet de<br />

retirer un corps étranger inhalé et coincé dans l’arbre<br />

trachéo-bronchique, comme un morceau de viande,<br />

par exemple, ou la fameuse arête de poisson.<br />

N° 141 - Déc. Janvier 2012 97

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