AFFAIRE DREYFUS

L’AFFAIRE DREYFUS
Yves BOISSET - 1995
Dossier conçu par Michèle HEDIN
SOMMAIRE
LE FILM page 2
UTILISATION DU FILM EN CLASSE page 4
BIBLIOGRAPHIE page 7
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LE FILM
1 – Générique
Scénario Yves Boisset, Jorge Semprún - D'après le roman de Jean-Denis Bredin -
Directeur photo Yves Dahan, Jacques Loiseleux - Son Michel Guiffan, Jean-Paul
Loublier - Décor Gilbert Gagneux - Montage Laurence Leininger, assistée de Morganne
Daoudal - Montage son Jean-Pierre Besnard, Michel Trouillard - Musique Angélique et
Jean-Claude Nachon - Assistants réalisateur Moslah Kraiem, Eric Bartonio (1ers),
Amadou Faye, Marc Pécas, Karel Snop (2ds) - Couleur - Producteurs Philippe Cottereau,
Pierre Devert - Producteurs exécutifs Jan Bílek, François Chopineau, Lotfi Layouni -
Production Anabase Production, France 2, La Sept-Arte, RTBF, Télévision tchèque, Rai
Due Radiotelevisione Italiana, SFP - 3h10
Avec Pierre Arditi (Estherazy), Gérard Desarthe (Du Paty de Clam), Christian Brendel
(Picquart), Bernard-Pierre Donnadieu (Henry), Thierry Frémont (Alfred Dreyfus),
Philippe Volter (Mathieu Dreyfus), Georges Wilson (De Boideffre), Helmut Berger
(Schwartzkoppen), Laura Morante (Lucie Dreyfus), Jean Bouchaud (Zurlinden), Katerina
Brozova (Marguerite Pays), Jacques Dacqmine (Mercier), André Falcon (Sandherr), Greg
Germain (Bravard), Jirí Knot (Gribelin), Philippe Laudenbach (Bernard Lazare), Richard
Martin (Forzinetti), Daniel Mesguich (Léon Blum), Henri Poirier (Demange), Rita
Brantalou (Drumont), Otakar Brousek (Hadamard), Julien Bukowski (le gardien chef Île
du diable), Colette Castel (Mme Bastian), Marc Chapiteau (Denis), Michel Fortin (le
directeur de la prison Île de Ré), Sylvia Galmot (la femme de chambre de Dreyfus), Jirí
Klem (le commissaire tribunal Procés Dreyfus), François Lengouba (le planton du bureau
des statistiques), André Montserrat (général Darras), Bronislav Poloczek (le président du
tribunal militaire Dreyfus), Petr Popelka (Herzl), Jan Preucil (Lauth), Jan Rericha
(Beer),Anny Romand (Mme de Boulancy), François Rostain (Crémieu Foa), Alain Scoff
(Rouanet), Steve Suissa (aide de camp Mercier), Jacques Zabor (De Castro), Louis
Arbessier (Scheurer-Kestner), Marc de Jonge (De Pellieux), Xavier Deluc (Lucien Herr),
Henri Ambert (journaliste), Mathieu Demy (Marcel Proust), Mathias Boisset (secrétaire
de Castro), Françoise Dorner (Berthe), Jean-Claude Drouot (Emile Zola), Jean-Pol
Dubois (Cavaignac), Bernard Freyd (président de la cour d'assises), François Marthouret
(Laborit), Yves Collignon (commandant Mont Valérien), Philippe Colo (greffier
dégradation), André Corréard (général Gilain), Agnès Gattegno (madame Auburnon),
Arsène Jiroyan (Granet), Pierre-Arnaud Juin (l'ordonnance de Cavaignac), Daniel Léger
(le magistrat du procés Zola), Jean Le Mouël (Juilemier), Virginie Pradal (la tenancière),
Milan Riehs (le président du tribunal militaire Estherhazy), Albert Simono (le médecin
Ile de Ré), Bohumil Svarc (Vaughan), Laurence Tordjman (Mme Blum), Jean Valmont
(Quignet), Alain Vildieu (journaliste), et avec la voix de Yves Boisset.
2 - Résumé
Le 20 juillet 1894, un officier d'Etat-major français, le comte Esterhazy, offre - contre
finances - ses services au colonel Schwartzkoppen, attaché militaire allemand. Dans la
moisson de papiers froissés que le commandant Henry a récupérés par l'intermédiaire de la
femme de ménage de l'Ambassade d'Allemagne, il découvre un bordereau récapitulant des
renseignements militaires secrets. C'est l'émoi dans l'Etat-Major français. Le Ministre de la
guerre, alerté, ordonne une enquête discrète pour découvrir le traître. Les soupçons du colonel
Fabre se portent sur le capitaine Alfred Dreyfus, "officier très doué mais prétentieux", de
surcroît juif et alsacien.
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La première partie du téléfilm, retrace les diverses manœuvres de la hiérarchie militaire, les
fuites organisées dans la presse de droite, la dégradation publique et la déportation d'Alfred
Dreyfus au bagne de l'île du Diable. Elle s'achève sur les efforts de sa famille et de ses amis
pour faire réviser ce procès, et sur la lettre d'Alfred Dreyfus au Président de la République
protestant de son innocence.
La seconde partie alterne des scènes de la vie de Dreyfus au bagne de Guyane et le combat
que mène Mathieu Dreyfus pour défendre son frère, mobilisant journalistes et écrivains.
L'intrigue a basculé le jour où le colonel Picquart a découvert que le traître est en fait
Esterhazy. L'armée met tout en œuvre pour empêcher Picquart d'agir (exil, calomnies,
arrestation), tandis que les dreyfusards accumulent les preuves de la culpabilité d'Esterhazy.
Un nouveau procès a lieu, qui acquitte le traître !
Même si toutes les pressions sont bonnes pour empêcher la vérité d'éclater, l'Affaire Dreyfus
est lancée et les militaires ne pourront pas arrêter "la vérité en marche", selon l'expression
d'Émile Zola qui, par sa lettre ouverte au président de la République, J'accuse...! , et le procès
qui lui est fait, relance la polémique et lui donne une ampleur nationale. Le colonel Henry est
provoqué en duel par Picquart. Une nouvelle enquête du ministère oblige le colonel à avouer
les falsifications auxquelles il s'est livré. Esterhazy s'enfuit. C'est enfin le retour pour Alfred
Dreyfus et la révision puis la cassation du procès. Le film s'achève sur la cérémonie de la
remise de la légion d'honneur à Alfred Dreyfus, dans la cour de l'Ecole militaire qui avait vu
sa dégradation, douze ans plus tôt.
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1 - Liaison avec les programmes
UTILISATION DU FILM EN CLASSE .
Cette année encore, le thème de ce 15 ème festival ne peut laisser indifférents les enseignants, et
il sera forcément l'occasion d'une collaboration fructueuse entre les diverses disciplines. Les
angles d'attaque que propose le film sont nombreux, tant en histoire (programmes de 4 e et de
1 ère , la vie politique en France et la démocratisation au XIX e siècle) qu'en éducation civique
(les Droits de l'homme, la justice) et en français (les écrivains de la fin du XIX e siècle,
l'argumentation). Et bien sûr, de manière transdisciplinaire, le film d'Yves Boisset et la
représentation qu'il donne de la presse peuvent être l'occasion de préparer, dès le début de
l'année scolaire, la Semaine de la Presse dans l'école qui se déroulera du 14 au 25 mars 2005.
L'exploitation sera bien sûr fonction du projet et du temps que les équipes pédagogiques
souhaitent y consacrer. Dans la deuxième partie du dossier, le portrait des protagonistes et le
déroulant du film ont largement été développés pour apporter aux enseignants, par le biais des
citations et du minutage, des matériaux précis d'analyse, en appui des suggestions qui suivent.
2 - Pistes pédagogiques
AVANT LA PROJECTION DU FILM
Comme je l'ai déjà signalé, une préparation des élèves me paraît, plus que jamais,
indispensable, à la fois pour créer un horizon d'attente avant la projection (même si l'issue de
l'intrigue est connue le film est passionnant, mais il faut sans doute aider les plus jeunes à
mieux repérer les différents protagonistes et péripéties) et attirer leur attention sur les indices
que l'on souhaite utiliser dans l'exploitation ultérieure. Ainsi, si le projet des enseignants porte
sur le rôle de la presse, on peut aiguiser leur regard en demandant de relever un ou deux titres
de journaux pro et antidreufusards, et de repérer les différentes façons dont le film montre
cette influence (présence de journalistes interviewers et photographes sur le terrain,
évocations multiples dans les conversations, conférence de presse, mode de distribution dans
Paris, et surtout pratiques de lecture, chez Mathieu Dreyfus, chez Blum, chez le banquier de
Castro, à l'île du Diable où sont évoqués les "journaux de Paris"…).
Quelques précisions sur le contexte historique seront nécessaires pour éclairer des allusions
plus ou moins nettes : "l'armée de la revanche" et les relations de la France avec l'Allemagne
après la défaite de 1871, le statut de l'Alsace, les problèmes d'alliance avec la Russie, le
scandale de Panama … Les élèves seront sans doute sensibles au climat d'espionnage de la
première partie du film, et on peut attirer leur attention sur l'utilisation que les militaires font
de la tenue civile (le commandant Henry et du Paty de Clam lors des rencontres secrètes avec
Madame Bastian, Drumont et plus tard Esterhazy, mais aussi Forzinetti lorsqu'il rencontre
Mathieu Dreyfus, et Alfred Dreyfus lui-même lors de sa convocation au ministère de la
Guerre, ce qui ne manque pas de l'étonner).
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On pourra demander aussi de s'intéresser au vocabulaire employé, par exemple le mot
"coterie" qui n'est plus guère employé, ou encore le champ lexical du mot "devoir" qui
émaille de manière récurrente les discours de protagonistes aussi différents que Dreyfus, la
hiérarchie militaire ou Emile Zola : "mon honneur", "ma conscience", "la Vérité", "la
Justice", "ma/la Patrie", "la défense de la nation".
APRÈS LA PROJECTION
Une fois les réactions spontanées des élèves exprimées, selon leur intérêt, le temps disponible,
et le niveau collège ou lycée, différentes activités peuvent être envisagées. Les manuels
scolaires, que l'on peut emprunter au CDDP de la Gironde, proposent des exercices classiques
d'analyse et de synthèse de documents, dans l'optique des examens.
En cours de français
Au lycée, les élèves pourront étudier la construction de "J'accuse…!", selon les règles du
discours judiciaire canonique, en relevant ses différentes articulations (exorde, narration,
confirmation, péroraison). Claire Meyrat-Vol dans l'Ecole des lettres second cycle 1 fait un
compte-rendu rapide mais éclairant de l'intervention de Colette Becker, de l'université de
Paris X au colloque que j'ai déjà évoqué, qui qualifie la péroraison "traversée par un ton, un
rythme, un souffle, [de] monument littéraire où la provocation, l'insolence, amplifiées par une
rhétorique parfaite, atteignent des sommets de grâce". Les lycéens peuvent aussi lire "L'Ile des
Pingouins" d'Anatole France pour analyser la transposition et l'art de la dérision.
Au collège, on pourra établir un tableau des différents protagonistes, et faire construire par
petits groupes un portrait psychologique des personnages en se basant sur les informations
délivrées par le film. On peut aussi proposer de rédiger un article de presse ou un reportage
télévisé en direct pour raconter la dégradation de Dreyfus, ou l'audition de Zola ou la scène de
la réhabilitation. Les élèves peuvent aussi inventer des gros titres, des unes, travailler
l'argumentation… On peut enfin proposer aux élèves de 4 e / 3 e la lecture suivie du roman de
Bertrand Solet dont une analyse figure dans l'Ecole des lettres collège 1993/94, n° 1, et leur
faire établir, en collaboration avec le professeur d'histoire, une chronologie simplifiée de
l'Affaire.
Analyse de l'image
Dans la revue TDC déjà citée, le poster central de "L'histoire d'un traître/L'histoire d'un
innocent" est accompagné de propositions très détaillées de réflexion sur le manichéisme de
l'image d'Epinal, sa simplification, la caricature et l'allégorie, et le passage à la falsification
historique.
En outre, cette année, la richesse de l'affiche du 15 e festival est telle que l'on peut l'utiliser à
divers moments pédagogiques, soit en phase de sensibilisation à la projection, en attirant
l'attention des élèves sur la Une de L'Aurore dans le coin supérieur droit, soit en phase
d'exploitation en décryptant les figures symboliques qui se partagent l'espace (Orson Welles
dans Citizen Kane et Berlusconi). Pour ce qui est de l'analyse de la composition de l'affiche,
du choix de la typographie et des couleurs, du fond tramé pour la presse et du lignage des
images télévisuelles, la collaboration du professeur d'arts plastiques sera tout à fait bénéfique.
Recherche d'informations sur Internet
1 MEYRAT-VOL, Claire. Le souffle de "J'accuse… !", cent ans après. L'École des lettres second cycle,
15/12/1998.
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Elles sont bien sûr d'un grand intérêt, mais demandent une certaine vigilance. La recherche
sur Google donne tellement de réponses (28 400 pages francophones, et encore 19 000 si l'on
prend la précaution de réduire le champ en utilisant les guillemets !) que les élèves risquent de
se décourager. Voici les sites les plus pertinents à mon avis.
www.ouest-France.fr/dossiershtm/dreyfus/10.htm
Dossier de presse du journal Ouest-France sur le procès Dreyfus à Rennes en 1899, qui
comporte six parties : un rappel de l'Affaire dès 1894 ; "J'accuse…!" et l'origine du procès ;
Rennes et les six lieux de la ville concernés par le second procès ; le combat de Jean Jaurès et
de Victor Basch ; un entretien avec l'historien Michel Lagrée et des documents sur l'affaire
Dreyfus.
http://gallica.bnf.fr/themes/PolXVIIIIr.htm
site de la BNF qui comporte des références et des notices bibliographiques, ainsi que des
comptes-rendus sténographiques du Conseil de Rennes à télécharger.
http://expositions.bnf.fr/zola/pedago/fiches/dreyfus6.pdf
est consacré au "J'accuse…!"
http/::home.wlu.edu/~lambethj//Dreyfus/whitney/dreyfus3.htm
est un site éducatif particulièrement intéressant car il offre une dizaine de caricatures qui
peuvent faire l'objet d'une analyse détaillée, pour décrypter les signes iconographiques qui
permettent de classer leurs auteurs dans l'un ou l'autre camp, et mettre en avant ce que
certaines charges satiriques de l'époque avaient de dégradant.
Analyse de séquence
Le CDDP de la Gironde mettant à la disposition des enseignants les deux cassettes pour une
utilisation en classe, il peut être intéressant de faire réfléchir les élèves à ce que représente la
mise en scène. Deux scènes pourraient se prêter particulièrement à ce travail : la lecture de
"J'accuse…!" dans le bureau de L'Aurore, ou la séquence finale de l'Ecole militaire, à
comparer avec le récit qu'en fait Jean-Denis Bredin (p. 649-651).
Débats
S'il paraît difficile d'aborder au collège, par manque de références, un débat sur le rôle et
l'engagement des intellectuels, c'est un sujet qui peut intéresser les lycéens et qu'ils peuvent
envisager à partir d'exemples récents (protestation contre le projet de réforme de la Sécurité
sociale en 1995, avec les interventions de Pierre Bourdieu, mobilisation, en 1997, des jeunes
cinéastes contre le projet de loi relatif aux sans-papiers du ministre de l'Intérieur, Jean-Louis
Debré). Les enseignants trouveront dans l'article d'Emmanuel Fournier 2 un rappel intéressant
du parcours des grands penseurs du siècle précédent, ce que Jean-François Sirinelli appelle les
"Trente glorieuses de l'intelligentsia" (Sartre, Aron, Foucault). Pour Emmanuel Fournier,
après les années 80 qui marquent la fin des idéologies, "Il faut attendre les années 90 pour que
l'on assiste au retour des clercs. L'Histoire, qu'affectionnent tant les intellectuels, a repris du
2 FOURNIER, Emmanuel. L'engagement des intellectuels au XXe siècle. Sciences Humaines, juin 2002, n° 128,
p 16-22.
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service : fin du communisme, guerre du Golfe, guerres de Yougoslavie…" Mais pour lui, ce
qui est nouveau, c'est qu'il s'agit [d'] "une morale humanitaire assez vague", "sans se référer à
un cadre idéologique particulier" et surtout qui montre la place prépondérante de l'image
aujourd'hui : "Le petit écran n'est pas le lieu des discussions argumentées. Pour que son
message porte, il ne faut pas jouer sur la raison du téléspectateur mais sur ses émotions".
Quels que soient les axes de travail choisis et l'âge des élèves, on ne pourra pas donc pas faire
l'économie d'un débat en classe sur le rôle des média dans la diffusion de l'information
aujourd'hui. On pourra notamment les aider à réfléchir sur le mélange des genres auquel on
assiste aujourd'hui, avec par exemple le rôle insidieux que joue une émission grand public
comme celle de Laurent Ruquier (mais elle est loin d'être la seule !), qui accueille de la même
manière des personnalités du star system artistique ou sportif, des charlatans, des hommes
politiques et des écrivains ou des scientifiques en quête de promotion éditoriale. Sous prétexte
de divertissement et d'actualité, on assiste à une banalisation des événements, avec une
absence de hiérarchisation dans l'information et un effet de mode qui pervertissent le rapport
au savoir des gens. La course à la nouveauté, le croisement des registres créent un mouvement
permanent des media qui rend très vite obsolètes les informations antérieures par un
phénomène d'écrasement, même s'il s'agit de savoirs qui mériteraient un traitement plus
attentif. Face à l'opinion publique, on peut alors s'interroger sur le pouvoir supposé des
politiciens par rapport au pouvoir exorbitant des media, et que dire quand la confusion des
genres est telle que c'est une même personne qui cumule les deux casquettes ! On n'est pas
loin alors d'une déresponsabilisation collective inquiétante.
Au delà du film d'Yves Boisset, le thème du festival me paraît donc une formidable occasion
d'éducation civique, un temps de réflexion qui trouvera de nombreux prolongements tout au
long de l'année scolaire et, pourquoi pas, dans l'avenir des jeunes.
Pour conclure, je ne peux que recommander aux enseignants la lecture, sinon du livre entier,
des deux derniers chapitres de l'ouvrage de Jean Denis Bredin, intitulés "Cette longue vague"
(p. 690 à 711) et "La ligne de partage" (p. 712 à 730), sur le rôle que l'Affaire a joué dans
l'histoire de la société française et sur l'influence durable qu'elle a pu exercer ou pas - suivant
les analystes - sur la vie politique française du siècle dernier.
7

BIBLIOGRAPHIE ??
Les cassettes de L'affaire Dreyfus sont disponibles au prêt à la médiathèque du CDDP de la
Gironde à Mérignac (cote VC 1474 et VC 1475).
Comme il a déjà été signalé, la production éditoriale est énorme, et la célébration du
centenaire de l'Affaire en 1994 et/ou 1998 a été une occasion supplémentaire de multiplier les
ouvrages de nombreux historiens. Je n'indique donc ci-dessous que les titres que j'ai retenus
pour la rédaction du dossier, en précisant les lieux où on peut les consulter ou les emprunter.
Les ouvrages signalés par une * sont consultables soit à l'Espace Histoire-Image [EHI], soit à la
bibliothèque municipale Mériadeck à Bordeaux [BM]. Ceux qui comportent deux ** [CDDP] peuvent
être empruntés au CDDP de la Gironde, rue Veyri à Mérignac.
• Sur l'Affaire Dreyfus et son contexte
Livres
- BARUCH, Marc Oliver, DUCLERT, Vincent. Justice, politique et République : De
l'affaire Dreyfus à la guerre d'Algérie. Complexe, IHTP CNRS, 2002. * [EHI]
- BREDIN, Jean-Denis. L'Affaire. Fayard/Julliard, 1993. * [BM cote 944.081.2 BRE]
- ORY, Pascal. Les intellectuels en France : de l'affaire Dreyfus à nos jours. Armand
Colin, 2002. * [EHI]
- WINOCK, Michel. Le siècle des intellectuels. Seuil, 1997, 1999. Points 613.
- ZOLA, Émile, BECKER, Colette. La vérité en marche : l'affaire Dreyfus.
Flammarion, 1994. ** [CDDP cote 821.133.1 ZOL]
NB : sont aussi disponibles en librairie des ouvrages de témoins célèbres de l'affaire Dreyfus
(Bernard-Lazare, Georges Clemenceau, Jean Jaurès…), qui ont été réédités à l'occasion du
Centenaire.
Dossiers
- ROGERET, Agnès. Antisémitisme et sursaut républicain dans la presse pendant
l'affaire Dreyfus. CNDP, 1994, dossier de documentation n° 21. ** [CDDP cote 94
(44). 081 ROG]
- L'affaire Dreyfus : vérités et mensonges. L'Histoire, 01/1994, n° 173, 127 p. * [BM] et
** [CDDP] - numéro spécial de 26 articles
- L'Affaire Dreyfus : la République en question. Textes et documents pour la classe,
15/05/1994, n° 676, p. 3 - 37. * [BM] et ** [CDDP] - dossier de 8 articles
8

Articles de périodiques
- MARBEAU, Michel. De "J'accuse… !" à la réhabilitation. L'École des lettres second
cycle, 15/12/1998, n° 98/99-08, p. 19-25. ** [CDDP]
- MEYRAT-VOL, Claire. Le souffle de "J'accuse… !", cent ans après. L'École des
lettres second cycle, 15/12/1998, n° 98/99-08, p. 14-18. ** [CDDP]
- TILLIER, Bertrand. La caricature antisémite pendant l'affaire Dreyfus. Hommes &
migrations, 11/1998, n° 1216, p. 93-103. ** [CDDP]
- TILLIER, Bertrand. Naissance d'un type graphique : les "intellectuels" de Caran
d'Ache. Gavroche, 01/01/1998, n° 97, p. 1-6. * [BM]
- PROCHASSON, Christophe. Dreyfusards et antidreyfusards. L'Histoire, 10/1988, n°
115, p. 36 - 44. ** [CDDP]
- WINOCK, Michel. 13 janvier 1898 : Zola écrit "J'accuse". L'Histoire, 01/1998, n°
217, p. 66-73. * [BM]
- JOUMAS, Georges. L'Affaire Dreyfus : une étape du Tour de France. L'Histoire,
06/2000, p. 24-25. * [BM] et ** [CDDP]
- WINOCK, Michel. L'antisémitisme est-il le cœur de l'affaire Dreyfus ? L'Histoire,
01/2001, n° HS 10, p. 68-74. * [BM]
Vidéos
- KAREL, William, SERVAN-SCHREIBER, Fabienne. Histoire d'une droite extrême.
CNDP, 2000 - 53 mn. ** [CDDP cote V 4305]
Diapositives
- PERRET, Michel. La République modérée. Diapofilm, 1973. ** [CDDP cote VH 2516]
• Sur la presse et son rôle
- BELLANGER, Claude dir.. Histoire générale de la presse en France tome 3 : de 1871
à 1940. PUF, 1972. * [BM cote 070.17 HIS]
- BOUSSEL, Patrice. L'affaire Dreyfus et la Presse. Armand Colin, 1960. * [BM cote
963 (10)]
- CAZENAVE, Elizabeth, ULMANN-MAURIAT, Caroline. Presse, Radio et
Télévision en France de 1631 à nos jours. Hachette supérieur, 1994 * [BM]
- MUHLMANN, Géraldine. Une histoire politique du journalisme (XIX e - XX e siècle).
PUF, 2004. * [BM cote 386 MUH]
- SCHLOSSER, Fabrice. Les légendes de la presse. Aleas éditeur, 2002.
• Sur le cinéma et l'Affaire
- GERVEREAU, Laurent. Les images qui mentent : histoire du visuel au XX e siècle.
Seuil, 2000. * [EHI]
9

- SAND, Shlomo. Le XX e siècle à l'écran. Seuil, 2004. ** [CDDP cote 791 (091) SAN]
et * [EHI]
- WEBER, Alain. Cinéma(s) français 1900-1939 : pour un monde différent. Séguier,
2002. * [EHI]
• Pour les élèves
- ZOLA, Émile. J'accuse. Mille et une nuits, 2001 (n° 19).
- SOLET, Bertrand. Il était un capitaine. Hachette jeunesse, 2002.
Articles de périodiques
- L'affaire Dreyfus. : une banale affaire d'espionnage. BT2, 01/10/1969, n° 11, p. 1-39.
** [CDDP]
- L'affaire Dreyfus : l'Affaire. BT2, 11/1969, n° 12, p. 1 - 40. ** [CDDP]
- L'affaire Dreyfus. BT2, 06/1996, n° 288, p. 1 - 48. ** [CDDP]
- L'Honneur d'un capitaine. Les Clés de l'actualité, 27/10/1994, n° 126, p. 5. * [BM]
- L'affaire Dreyfus. Les Clés de l'actualité, 15/01/1998, n° 285, p. 11-12. * [BM]
- L'affaire Dreyfus. Le Monde. Dossiers et documents, 10/1994, n° 225, 8 p. ** [CDDP]
- Alfred Dreyfus : "Et pourtant , j'étais innocent !" . Okapi, 27/12/97, n° 619, p. 46 - 47.
* [BM]
- L'Affaire Dreyfus : un polar chez les militaires. Phosphore, 01/05/1995, p. 5. * [BM]
- 13 janvier 1898 : J'accuse...!. Phosphore, 01/01/1998, p. 66 - 67. * [BM]
Cédérom
- CARLES, Patricia, DESGRANGES, Béatrice. Le musée imaginaire d'Émile Zola. Pages
jaunes éditions, 2002. ** [CDDP cote CD ROM 519, CYB LE]
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