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Alessandro Cavalli, Vincenzo Cicchelli et Olivier Galland (dir.) - Caf.fr

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<strong>Alessandro</strong> <strong>Cavalli</strong>, <strong>Vincenzo</strong> <strong>Cicchelli</strong> <strong>et</strong> <strong>Olivier</strong> <strong>Galland</strong> (<strong>dir</strong>.)<br />

Coordonné par <strong>Alessandro</strong> <strong>Cavalli</strong>, <strong>Vincenzo</strong><br />

<strong>Cicchelli</strong> <strong>et</strong> <strong>Olivier</strong> <strong>Galland</strong>, c<strong>et</strong> écrit collectif<br />

interroge les conceptions <strong>et</strong> les stratégies éducatives<br />

de parents, institutions sociales, <strong>et</strong> décrypte<br />

les comportements des jeunes. Le centre d’intérêt<br />

est l’adolescent dans sa trajectoire d’expériences<br />

vers l’autonomie <strong>et</strong> la vie adulte. Les concepts<br />

pour devenir autonome s’opposent, se contredisent,<br />

se complètent. Les inflexions selon les<br />

conduites <strong>et</strong> les aspirations des jeunes du Sud ou<br />

du Nord révèlent des situations de contextes plus<br />

que des aptitudes culturelles. C<strong>et</strong> ouvrage, qui<br />

lève de nombreuses idées reçues, est un débat en<br />

soi sur l’adolescence <strong>et</strong> la jeunesse : il montre<br />

comment les contextes infléchissent les comportements,<br />

relève des traits de comparaison entre<br />

France <strong>et</strong> Italie, suscite des pistes de réflexion pour<br />

la recherche, relaye des enseignements pour la<br />

politique familiale. L’apprentissage de l’autonomie<br />

est traité au regard des relations familiales,<br />

des valeurs d’attachement des adolescents envers<br />

leurs parents, d’évolutions réactives à l’histoire,<br />

d’explications de contexte. Les analyses s’intéressent<br />

à la socialisation <strong>et</strong> à la transmission par les<br />

pères <strong>et</strong> les pairs, à l’expérience de l’investissement<br />

scolaire, social <strong>et</strong> politique, à l’autonomie<br />

face à la dépendance des institutions <strong>et</strong> de la<br />

famille.<br />

Ce compte rendu s’attache à quelques thèmes<br />

d’analyse des conditions d’autonomie : adolescence<br />

<strong>et</strong> socialisation familiale ; expérience de la vie<br />

amoureuse ; cohabitation intergénérationnelle ; enseignements<br />

pour des politiques.<br />

Les atouts de la socialisation familiale pour les<br />

adolescents sont associés à des sentiments d’attachement.<br />

Le profil des adolescentes demandant<br />

une permission de sortie à leurs parents relève<br />

moins d’un comportement d’obéissance que<br />

d’affection. Dans une démonstration entre une<br />

adolescente <strong>et</strong> sa mère dans le choix de vêtements,<br />

François de Singly décrit sa stratégie pour<br />

obtenir la validation de ses décisions par ses amis,<br />

sa mère <strong>et</strong> son père. Une autre adolescente<br />

s’arrange pour que sa mère venant la chercher au<br />

cours d’équitation puisse la voir évoluer dans son<br />

apprentissage. Pour les jeunes, la famille est un<br />

lieu de confiance <strong>et</strong> de soutien <strong>et</strong>, pour les parents,<br />

un lieu de fort investissement. Si les parents ont<br />

Deux pays, deux jeunesses ?<br />

La condition juvénile en France <strong>et</strong> en Italie<br />

2009, Presses universitaires de Rennes, collection Le sens social.<br />

Politiques sociales <strong>et</strong> familiales n° 97 - septembre 2009<br />

103 Comptes rendus de lectures<br />

une perception positive du fonctionnement de la<br />

famille, de la qualité des relations, de la communication,<br />

de l’efficacité collective, du soutien, les<br />

jeunes sont plus critiques. D’après une observation<br />

auprès de jeunes âgés de 17 ans à 25 ans, les<br />

parents sous-estiment leur autonomie, alors que<br />

les jeunes ont la perception inverse. Selon Eugenia<br />

Scabini, l’important pour les parents est le lien de<br />

proximité <strong>et</strong>, pour les jeunes, la possibilité d’autonomie.<br />

Pour les chercheurs, les difficultés éprouvées<br />

par les parents viennent de la contradiction à<br />

attendre de l’obéissance <strong>et</strong> de l’individualisation<br />

(apprendre à être soi-même). Il existe une tension<br />

entre besoin de dépendance <strong>et</strong> d’autonomie. Les<br />

fonctions maternelles <strong>et</strong> paternelles peu ressenties<br />

dans leurs différences par les jeunes se distinguent<br />

: la mère guide la vie quotidienne (scolarité,<br />

vie amicale) de sa fille plus que de son fils, pour<br />

lequel les amis <strong>et</strong> les hommes de l’entourage ont<br />

un impact identitaire. Le père donne un avis sur<br />

les événements : son accord est déterminant dans<br />

les étapes de l’histoire scolaire, les orientations,<br />

les décisions, l’avenir. Le père rééquilibre le déséquilibre<br />

maternel, la mère gardant une influence dans<br />

les choix professionnels.<br />

Autres formes d’apprentissage vers l’autonomie, la<br />

vie amoureuse <strong>et</strong> l’entrée dans la sexualité représentent<br />

des conceptions de socialisation à l’adolescence,<br />

différenciées selon les générations<br />

<strong>et</strong> le genre : la « révolution sexuelle » caractérise<br />

l’évolution des rapports sociaux entre générations,<br />

entre sexes, avec des impacts sur la conception du<br />

couple <strong>et</strong> de la famille. Les premières expériences<br />

sont dissociées du proj<strong>et</strong> durable, plus souvent<br />

qu’aux générations précédentes. Les injonctions<br />

par les pairs d’expérimenter la sexualité remplacent<br />

les interdits des années 1960. La puberté<br />

passe de 16 ans à 13 ans ; 80 % des jeunes font<br />

l’expérience de « la première fois » avant 19 ans<br />

contre 25 auparavant. La vie amoureuse, se sentir<br />

en couple, avoir un(e) p<strong>et</strong>it(e) ami(e) (75 % des<br />

filles <strong>et</strong> 60 % des garçons) sont centraux à l’adolescence.<br />

Le trait le plus marquant est l’évolution récente<br />

d’émancipation des jeunes filles : elles prennent<br />

des initiatives, font les premiers pas. Ces comportements<br />

produisent des tensions ou de nouvelles<br />

communications <strong>et</strong> ont des impacts sur la sexualité


des jeunes hommes. Ces évolutions contribuent<br />

aux écarts de perception entre générations, entre<br />

adolescents <strong>et</strong> parents, catégories sociales, niveaux<br />

d’études, familiarisation avec les nouvelles technologies.<br />

Intern<strong>et</strong> participe des changements de la<br />

vie affective : l’accès aux informations sur la<br />

sexualité favorise les liens, les rencontres. La<br />

sexualité n’est plus un tabou <strong>et</strong> devient un droit.<br />

Les eff<strong>et</strong>s des technologies sembleraient orienter<br />

une régulation unisexe <strong>et</strong> d’appartenance sociale<br />

des comportements dans la vie amoureuse <strong>et</strong>,<br />

finalement, dans la vie sociale de la jeunesse.<br />

Un renversement de tendance s’observerait en<br />

Italie en réaction aux générations précédentes : la<br />

jeunesse recule l’âge de la « première fois », préfère<br />

la fidélité à l’amour libre, associe la sexualité à<br />

l’amour, aspire à « une sexualité apaisée ». Autonomes<br />

dans leurs relations affectives <strong>et</strong> de loisirs,<br />

les jeunes sont très dépendants de la vie familiale.<br />

Encouragée par les relations, les médias <strong>et</strong> la publicité,<br />

la sexualité favorise la confirmation de soi<br />

ou provoque l’anxiété. Avoir un partenaire stable<br />

contrecarre l’inquiétude <strong>et</strong> engage aux proj<strong>et</strong>s.<br />

Les conditions d’accès à l’autonomie familiale<br />

représentent des enjeux contradictoires <strong>et</strong> peuvent<br />

avoir des eff<strong>et</strong>s inverses de ceux escomptés. Elles<br />

dépendent de l’attitude des générations précédentes,<br />

des politiques publiques, des contextes économiques,<br />

sociaux <strong>et</strong> familiaux, individuels <strong>et</strong> collectifs.<br />

En France comme en Italie, le passage vers l’âge<br />

adulte reflète le vécu <strong>et</strong> le fonctionnement familial.<br />

La cohabitation tardive du jeune chez ses parents<br />

peut davantage signifier un déséquilibre familial<br />

qu’une conception traditionnelle de la famille. La<br />

relation prolongée du jeune avec sa mère peut<br />

<strong>fr</strong>einer les aspirations d’autonomie : la mère protectrice<br />

<strong>et</strong> permissive affaiblit le père <strong>et</strong> la famille,<br />

perturbe « le passage de témoin entre les générations<br />

» (p. 178), génère la culpabilité, maintient la<br />

dépendance.<br />

Pour Claude Martin, la cohabitation des jeunes<br />

dans leur famille n’est pas, comme l’avancent de<br />

nombreux auteurs, une forme de culture traditionnelle<br />

du Sud (Italie). Il s’agit d’expression<br />

profonde de déséquilibre des générations dans<br />

un pays aux prises avec le vieillissement de<br />

population, l’inactivité féminine massive, le<br />

chômage des jeunes élevé (30 % en Italie, 20 %<br />

en France). Dans les années 2000, l’Italie <strong>et</strong> la<br />

France ont tenté de donner à la famille un rôle<br />

central <strong>et</strong> de considérer « l’intérêt de l’enfant au<br />

cœur du droit de la famille » (p. 182), contrariant<br />

à l’adolescence l’aspiration à l’autonomie. La<br />

cohabitation intergénérationnelle, « la famille<br />

prolongée » du modèle méditerranéen, correspond<br />

à une transition : deux générations adultes<br />

vivent ensemble. Ce mode de vie interdit l’éman-<br />

(*) Voir le compte rendu de l’ouvrage de Cécile Van de Velde dans ce même numéro, p. 100.<br />

Politiques sociales <strong>et</strong> familiales n° 97 - septembre 2009<br />

104 Comptes rendus de lectures<br />

cipation de la jeune génération <strong>et</strong> « l’avantage<br />

relationnel réciproque » (p.171). Le jeune fait<br />

l’expérience de la vie affective, sociale, du<br />

travail avec sa famille, renvoie à plus tard ses<br />

décisions ; les parents compensent la peur de la<br />

solitude. Parents <strong>et</strong> jeunes se proj<strong>et</strong>tent dans un<br />

avenir incertain, ont une représentation négative<br />

des vies familiale, professionnelle <strong>et</strong> sociale<br />

future. L’atout d’une vie intergénérationnelle<br />

peut menacer le « processus de différenciation<br />

nécessaire à la relation entre enfants <strong>et</strong> parents »<br />

(Eugenia Scabini:172).<br />

En France, l’expérience de la cohabitation familiale<br />

perm<strong>et</strong> aux parents, préoccupés par les enjeux du<br />

diplôme <strong>et</strong> de la première expérience professionnelle<br />

de leurs jeunes, d’anticiper le déclassement<br />

social. La dépendance familiale <strong>et</strong> le manque d’autonomie<br />

risquent, au contraire, de conduire au désinvestissement<br />

<strong>et</strong> au désintérêt. Quitter ses parents<br />

s’effectue de façon « progressive, ambiguë <strong>et</strong> réversible<br />

» (*). Les trajectoires d’émancipation passent<br />

par des transitions selon deux types de décohabitation<br />

: les études <strong>et</strong> l’emploi. Ce que confortent les<br />

politiques sociales en infléchissant la solidarité familiale<br />

jusqu’à 25 ans : les familles favorisées financent<br />

un logement indépendant dans un objectif éducatif<br />

<strong>et</strong> de protection, les allers-r<strong>et</strong>ours au foyer familial<br />

palliant la culpabilité.<br />

Les conditions d’autonomie des jeunes diffèrent<br />

selon le contexte politique (V. <strong>Cicchelli</strong>). L’État<br />

libéral anglo-saxon n’intervient pas dans le domaine<br />

familial. L’État conservateur ou corporatiste soutient<br />

les familles, le père chef de famille apportant les<br />

ressources. L’État social-démocrate scandinave<br />

universaliste aide les personnes individuellement<br />

<strong>et</strong> favorise l’égalité entre les hommes <strong>et</strong> les femmes.<br />

En Europe du Sud, l’État familialiste investit peu,<br />

s’appuie sur les femmes, compte sur la famille <strong>et</strong><br />

les solidarités familiales entre les générations : en<br />

Italie, les jeunes restent longtemps dépendants de<br />

leurs parents. En France, l’État conservateur, universaliste<br />

<strong>et</strong> familialiste contribue à l’entr<strong>et</strong>ien des<br />

enfants <strong>et</strong> aide au logement. Ces modèles concourent<br />

à moduler les comportements des jeunes.<br />

Même les expériences citoyennes associant les<br />

jeunes interrogent. Selon V. <strong>Cicchelli</strong>, l’invitation<br />

à participer à la vie sociale viendrait de la peur<br />

qu’ont les adultes du désintérêt des jeunes pour le<br />

bien commun. L’objectif serait de canaliser la<br />

jeunesse face à la violence. Les conseils de jeunes<br />

initiés par les communes ne sont pas plébiscités<br />

car ils n’infléchissent pas les décisions. Certains<br />

des mille deux cents conseils d’enfants <strong>et</strong> de jeunes<br />

âgés de 9 ans à 18 ans les consultent sur les suj<strong>et</strong>s<br />

qui les concernent sans pour autant finaliser des<br />

proj<strong>et</strong>s concr<strong>et</strong>s. En Italie, cinq cents conseils municipaux<br />

de jeunes âgés de moins de 16 ans sont


articulés avec l’école : adolescents <strong>et</strong> jeunes représentent<br />

des indicateurs de qualité de vie.<br />

Des questionnements soulevés dans c<strong>et</strong> ouvrage<br />

pourraient être explorés par les chercheurs selon<br />

les axes suivants :<br />

• les manifestations de la demande d’attachement<br />

des adolescents à l’égard de leurs parents, <strong>et</strong> les<br />

manières d’y répondre ;<br />

• les eff<strong>et</strong>s d’Intern<strong>et</strong> sur les relations affectives <strong>et</strong><br />

sociales des adolescents selon les milieux sociaux<br />

<strong>et</strong> selon leurs pratiques des nouvelles technologies ;<br />

• les difficultés éprouvées par les parents (la mère,<br />

le père) dans la compréhension des demandes des<br />

adolescents : comment transformer leurs propres<br />

attentes d’obéissance en principes de responsabilité ?<br />

• les expériences innovantes <strong>et</strong> structurantes de<br />

cohabitation familiale intergénérationnelle : quelles<br />

contributions participatives, actives pourraient<br />

contrecarrer le risque d’une protection (maternelle)<br />

contre-productive ? quelles expériences d’implication<br />

active <strong>et</strong> de soutien familial mutuel créent un<br />

L’analyse des politiques publiques, utilisées pour<br />

lire <strong>et</strong> comprendre l’action gouvernementale (1),<br />

ambitionne plus largement d’étudier la fonction<br />

régulatrice du politique consistant à gérer les<br />

conflits, de représentations de la réalité sociale<br />

notamment, <strong>et</strong> à intégrer des intérêts sociaux<br />

contradictoires. L’ouvrage collectif <strong>dir</strong>igé par<br />

<strong>Olivier</strong> Giraud <strong>et</strong> Philippe Warin, tous deux<br />

chercheurs en analyse des politiques publiques<br />

– le premier au centre Marc-Bloch CNRS de<br />

Berlin, le second au PACTE (Politiques publiques,<br />

Action politique, Territoires) de l’Institut d’études<br />

politiques de Grenoble – parvient de façon<br />

convaincante à nourrir scientifiquement c<strong>et</strong>te<br />

prétention. Il rassemble les contributions de<br />

plusieurs spécialistes de la science politique<br />

<strong>fr</strong>ançaise contemporaine, articulées autour de la<br />

pensée d’un auteur incontournable de la discipline,<br />

<strong>et</strong> rayonnant bien au-delà des <strong>fr</strong>ontières<br />

hexagonales : Bruno Jobert, <strong>dir</strong>ecteur de recherche<br />

<strong>Olivier</strong> Giraud <strong>et</strong> Philippe Warin<br />

Politiques sociales <strong>et</strong> familiales n° 97 - septembre 2009<br />

105 Comptes rendus de lectures<br />

contexte positif pour le passage à l’âge adulte ?<br />

• la comparaison des expériences européennes de<br />

coopération familiale <strong>et</strong> institutionnelle vers<br />

l’accès des jeunes à l’autonomie : comment lever<br />

les ambiguïtés de la solidarité familiale à l’âge<br />

adulte ? quelles coopérations de solidarité familiale<br />

<strong>et</strong> sociale seraient positives pour les jeunes,<br />

valorisantes pour les familles <strong>et</strong> l’État ?<br />

• quels principes r<strong>et</strong>enir pour une politique familiale<br />

prenant en compte individuellement l’adolescent,<br />

le jeune, à partir de 16 ou 18 ans ?<br />

De l’école au lycée, de l’engagement citoyen au<br />

parcours d’initiation amoureuse, de la culture<br />

adolescente aux relations intergénérationnelles, il<br />

revient au lecteur de privilégier quelques aspects<br />

de c<strong>et</strong>te œuvre plurielle, tant les concepts dans<br />

ces domaines s’entrecroisent, s’entrechoquent, se<br />

renouvellent, sans jamais être établis.<br />

Politiques publiques <strong>et</strong> démocratie<br />

2008, Paris, La Découverte/Pacte, 428 pages.<br />

Christiane Crépin<br />

CNAF – Département de l’animation de la recherche<br />

<strong>et</strong> du réseau des chargés d’études<br />

émérite au CNRS <strong>et</strong> au PACTE. De la pensée de ce<br />

dernier, fil conducteur de l’ouvrage dont il a écrit<br />

la postface, O. Giraud <strong>et</strong> P. Warin ont principalement<br />

r<strong>et</strong>enu les éléments suivants :<br />

• l’approche structurelle du politique : les politiques<br />

publiques sont des politiques instituantes<br />

plus que des politiques instituées, c’est-à-<strong>dir</strong>e que<br />

si elles mobilisent des configurations institutionnelles,<br />

ces dernières sont davantage envisagées<br />

comme l’expression de relations de domination<br />

que comme le simple produit desdites politiques.<br />

Autrement dit, les politiques publiques sont des<br />

« processus de définition sociale de la réalité, <strong>et</strong><br />

sont analysées comme telles » (p. 9), notamment à<br />

l’aide du concept de référentiel ;<br />

• l’importance du langage politique : la mise en<br />

mots des problèmes à résoudre <strong>et</strong> des solutions à<br />

leur apporter est un instrument essentiel de la<br />

construction de la légitimité politique ;<br />

• le politique comme adaptabilité permanente : la<br />

(1) Certains auteurs préfèrent la notion d’action publique à celle de politique publique. Pierre Lascoumes <strong>et</strong> Patrick Le Galès,<br />

notamment, sont de ceux-là, « pour prendre en compte l’ensemble des interactions qui, sur des suj<strong>et</strong>s comme le<br />

développement industriel, l’immigration ou l’alimentation, sont nécessairement traités à des niveaux multiples »(Sociologie de<br />

l’action publique, Armand Colin, collection « 128 », 2007:6). O. Giraud <strong>et</strong> P. Warin ne s’inscrivent pas dans ce débat<br />

sémantique, eux qui utilisent à plusieurs reprises l’une pour l’autre des deux notions dans leur introduction.

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