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<strong>SEQUENCE</strong> 2 :<br />

REDIGER UNE SCENE FANTASTIQUE<br />

CONTENU DE LA <strong>SEQUENCE</strong><br />

COMPREHENSION DE L’ECRIT<br />

Séance 1<br />

Séance 2<br />

ACTIVITES DE LANGUE<br />

Syntaxe<br />

Lexique<br />

ACTIVITES D’ECRITURE<br />

EVALUATION FORMATIVE<br />

CORRIGES


COMPREHENSION DE L’ECRIT<br />

Séance 1 :<br />

Texte : La Main (2ème partie), Guy de MAUPASSANT.<br />

Objectifs de la séance :<br />

­ orienter sa lecture en fonction du projet ;<br />

­ anticiper le sens d’un texte ;<br />

­ repérer les indices de temps et de lieu ;<br />

­ distinguer faits réels et phénomènes surnaturels ;<br />

­ reconnaître le narrateur et le point de vue ;<br />

­ élaborer des significations ;<br />

­dégager l’organisation d’un texte ;<br />

­ s’autoévaluer ;<br />

­ se corriger<br />

Plan de la séance :<br />

­ observation du para texte.<br />

­ lecture du texte et des questions ;<br />

­ élaboration des réponses ;<br />

­ lecture des corrigés et vérification des réponses ;<br />

­ autoévaluation ;<br />

­ bilan personnel et révisions.


La Main (2 ème partie)<br />

[.....] J’étais alors juge d’instruction à Ajaccio, une petite ville<br />

blanche, couchée au bord d’un admirable golfe qu’entourent partout<br />

de hautes montagnes.<br />

Ce que j’avais surtout à poursuivre là­bas, c’étaient les affaires<br />

de vendetta. Il y en a de superbes, de dramatiques au possible, de<br />

féroces, d’héroïques. Nous retrouvons là les plus beaux sujets de<br />

vengeance qu’on puisse rêver, les haines séculaires, apaisées un<br />

moment, jamais éteintes, les ruses abominables, les assassinats<br />

devenant des massacres et presque des actions glorieuses. Depuis deux<br />

ans, je n’entendais parler que du prix du sang, que de ce terrible<br />

préjugé corse qui force à venger toute injure sur la personne qui l’a<br />

faite, sur ses descendants et ses proches. J’avais vu égorger des<br />

vieillards, des enfants, des cousins, j’avais la tête pleine de ces<br />

histoires.<br />

Or, j’appris un jour qu’un Anglais venait de louer pour plusieurs<br />

années une petite villa au fond du golfe. Il avait amené avec lui un<br />

domestique français, pris à Marseille en passant.<br />

Bientôt, tout le monde s’occupa de ce personnage singulier, qui<br />

vivait seul dans sa demeure, ne sortant que pour chasser et pour<br />

pêcher. Il ne parlait à personne, ne venait jamais à la ville, et, chaque<br />

matin, s’exerçait pendant une heure ou deux à tirer au pistolet et à la<br />

carabine.<br />

Des légendes se firent autour de lui. On prétendit que c’était un<br />

haut personnage fuyant sa patrie pour des raisons politiques ; puis on<br />

affirma qu’il se cachait après avoir commis un crime épouvantable.<br />

On citait même des circonstances particulièrement horribles.<br />

Je voulus, en ma qualité de juge d’instruction, prendre quelques<br />

renseignements sur cet homme ; mais il me fut impossible de ne rien<br />

apprendre. Il se faisait appeler sir John Rowell.<br />

Je me contentai donc de le surveiller de près ; mais on ne me<br />

signalait, en réalité, rien de suspect à son égard.<br />

Cependant, comme les rumeurs sur son compte continuaient,<br />

grossissaient, devenaient générales, je résolus d’essayer de voir moi­<br />

même cet étranger, et je me mis à chasser régulièrement dans les<br />

environs de sa propriété.


J’attendis longtemps une occasion. Elle se présenta enfin sous la<br />

forme d’une perdrix que je tirai et que je tuai devant le nez de<br />

l’Anglais. Mon chien me la rapporta ; mais, prenant aussitôt le gibier,<br />

j’allai m’excuser de mon inconvenance et prier sir John Rowell<br />

d’accepter l’oiseau mort.<br />

C’était un grand homme à cheveux rouges, à barbe rouge, très<br />

haut, très large, une sorte d’hercule placide et poli. Il n’avait rien de la<br />

raideur dite britannique et il me remercia vivement de ma délicatesse<br />

en un français accentué d’outre­Manche. Au bout d’un mois, nous<br />

avions causé ensemble cinq ou six fois.<br />

Un soir enfin, comme je passais devant sa porte, je l’aperçus qui<br />

fumait sa pipe, à cheval sur une chaise, dans son jardin. Je le saluai, et<br />

il m’invita à entrer pour boire un verre de bière. Je ne me le fis pas<br />

répéter.<br />

Il me reçut avec toute la méticuleuse courtoisie anglaise, parla<br />

avec éloge de la France, de la Corse, déclara qu’il aimait beaucoup<br />

« cette pays, cette rivage ».<br />

Alors je lui posai, avec de grandes précautions et sous la forme<br />

d’un intérêt très vif, quelques questions sur sa vie, sur ses projets. Il<br />

répondit sans embarras, me raconta qu’il avait beaucoup voyagé, en<br />

Afrique, dans les Indes, »en Amérique. Il ajouta en riant »:<br />

­ J’avé eu bôcoup d’aventures, oh ! yes.<br />

Puis je me remis à parler chasse, et il me donna des détails les<br />

plus curieux sur la chasse à l’hippopotame, au tigre, à l’éléphant et<br />

même la chasse au gorille.<br />

Je dis:<br />

­ Tous ces animaux sont redoutables.<br />

Il sourit:<br />

­ Oh ! nô, le plus mauvais c’été l’homme.<br />

Il se mit à rire tout à fait, d’un bon rire de gros Anglais content<br />

:<br />

­ J’avé beaucoup chassé l’homme aussi.<br />

Puis il parla d’armes, et il m’offrit d’entrer chez lui pour me<br />

montrer des fusils de divers systèmes.<br />

Son salon était tendu de noir, de soie noire brodée d’or. De<br />

grandes fleurs jaunes couraient sur l’étoffe sombre, brillaient comme<br />

du feu.


Il annonça:<br />

­ C’été une drap japonaise.<br />

Mais, au milieu du plus large panneau, une chose étrange me<br />

tira l’œil. Sur un carré de velours rouge, un objet noir se détachait. Je<br />

m’approchai : c’était une main, une main d’homme. Non pas une<br />

main de squelette, blanche et propre, mais une main noire desséchée,<br />

avec les ongles jaunes, les muscles à nu et des traces de sang ancien,<br />

de sang pareil à une crasse, sur les os coupés net, comme d’un coup de<br />

hache, vers le milieu de l’avant bras.<br />

Autour du poignet, une énorme chaîne de fer, rivée, soudée à<br />

ce membre malpropre, l’attachait au mur par un anneau assez fort pour<br />

tenir un éléphant en laisse.<br />

Je demandai :<br />

­ Qu’est­ce que cela?<br />

L’Anglais répondit tranquillement:<br />

­ C’été ma meilleur ennemi. Il vené d’Amérique. Il avé été<br />

fendu avec le sabre et arraché la peau avec une caillou coupante, et<br />

séché dans le soleil pendant huit jours. Aoh, très bonne pour moi,<br />

cette.<br />

Je touchai ce débris humain qui avait dû appartenir à un<br />

colosse. Les doigts, démesurément longs, étaient attachés par des<br />

tendons énormes que retenaient des lanières de peau par places. Cette<br />

main était affreuse à voir, écorchée ainsi, elle faisait penser<br />

naturellement à quelque vengeance de sauvage.<br />

Je dis:<br />

­ Cet homme devait être très fort.<br />

L’Anglais prononça avec douceur:<br />

­ Aoh yes ; mais je été plus fort que lui. J’avé mis cette chaîne<br />

pour le tenir.<br />

Je crus qu’il plaisantait. Je dis :<br />

­ Cette chaîne maintenant est bien inutile, la main ne se<br />

sauvera pas.<br />

Sir John Rowell reprit gravement :<br />

­ Elle voulé toujours s’en aller. Cette chaîne été nécessaire.<br />

D’un coup d’œil rapide j’interrogeai son visage, me demandant:<br />

­ Est­ce un fou, ou un mauvais plaisant?<br />

Mais la figure demeurait impénétrable, tranquille et<br />

bienveillante. Je parlai d’autre chose et j’admirai les fusils.


Je remarquai cependant que trois revolvers chargés étaient<br />

posés sur les meubles, comme si cet homme eût vécu dans la crainte<br />

constante d’une attaque.<br />

Je revins plusieurs fois chez lui. Puis je n’y allai plus. On<br />

s’était accoutumé à sa présence; il était devenu indifférent à tous.<br />

[ ... ]<br />

Guy de MAUPASSANT, La main, 1883<br />

QUESTIONS<br />

1. Où se passe la scène ?<br />

2. « J’étais alors juge d’instruction » :<br />

­ Qui est désigné par « j’ » ?<br />

­ Quelle information donne « alors » ? A quoi renvoie ce<br />

mot ?<br />

3. Constitue le champ lexical de la « vendetta »? Le choix de ce<br />

terme peut­il avoir un lien avec la suite de l’histoire ?<br />

4. Relève tous les indicateurs temporels du texte.<br />

5. Qui sont les personnages de l’histoire ?<br />

Réponds en complétant le tableau ci dessous.<br />

Nom Nationalité Métier Termes qui désignent le<br />

personnage<br />

­<br />

­<br />

6. Pourquoi les personnages sont­ils présentés avec précision ?<br />

7. Dresse le portrait de l’Anglais en complétant le tableau à l’aide<br />

d’expressions du texte.<br />

Aspect physique Comportement


8. Quel sentiment ce portrait provoque­t­il chez le lecteur ?<br />

Les légendes et les rumeurs sur ce personnage sont­elles<br />

justifiées ?<br />

9. Lis la description de la main : quels détails montrent qu’elle<br />

est « immense » ?<br />

10. Quelle sensation provoque chez le lecteur la description de<br />

cette main ?<br />

11. Quel effet le narrateur veut­il produire sur le lecteur ?<br />

12. D’après toi, quels indices joueront un rôle dans la suite de<br />

l’histoire ?<br />

13. Qui est le narrateur dans cette deuxième partie de la<br />

nouvelle ? Quel est son point de vue ?<br />

14. Trouve les différentes parties du texte puis donne un titre à<br />

chacune d’elles.


Retiens<br />

Contrairement au merveilleux, qui s’inscrit<br />

directement dans un monde surnaturel, le<br />

fantastique s’ancre dans un monde réel et familier.<br />

Le récit fantastique est le plus souvent fait à la<br />

1 ère personne par un narrateur digne de foi qui peut<br />

être témoin ou acteur du drame.<br />

Des événements irrationnels perturbent<br />

progressivement le cadre réaliste du récit. Ils<br />

provoquent de nombreuses incertitudes dans<br />

l’esprit du narrateur et du lecteur, ce qui est le<br />

propre du fantastique.


COMPREHENSION DE L’ECRIT<br />

Séance 2 :<br />

Texte : La Ficelle, Guy de MAUPASSANT, 1883<br />

Objectifs de la séance :<br />

­ orienter sa lecture en fonction du projet ;<br />

­ anticiper le sens d’un texte ;<br />

­ repérer les indices de temps et de lieu ;<br />

­ distinguer récit réaliste et récit fantastique ;<br />

­ reconnaître le narrateur et le point de vue ;<br />

­ distinguer différents rythmes de narration ;<br />

­ élaborer des significations ;<br />

­dégager l’organisation d’un texte ;<br />

­ s’autoévaluer ;<br />

­ se corriger.<br />

Plan de la séance :<br />

­ observation du para texte ;<br />

­ lecture du texte et des questions ;<br />

­ élaboration des réponses ;<br />

­ lecture des corrigés et vérification des réponses ;<br />

­ autoévaluation ;<br />

­ bilan personnel et révisions.


La Ficelle, Guy de MAUPASSANT<br />

Sur toutes les routes autour de Goderville, les paysans et leurs<br />

femmes s'en venaient vers le bourg, car c'était jour de marché…<br />

Sur la place de Goderville, c'était une foule, une cohue<br />

d'humains et de bêtes mélangés…<br />

Maître Hauchecorne, de Bréauté, venait d'arriver à Goderville,<br />

et il se dirigeait vers la place quand il aperçut par terre un petit bout de<br />

ficelle. Maître Hauchecorne, économe en vrai Normand, pensa que<br />

tout était bon à ramasser qui peut servir ; et il se baissa péniblement,<br />

car il souffrait de rhumatismes. Il prit par terre le morceau de corde<br />

mince, et il se disposait à le rouler avec soin, quand il remarqua, sur le<br />

seuil de sa porte, maître Malandain, le bourrelier, qui le regardait. Ils<br />

avaient eu des affaires ensemble au sujet d'un licol, autrefois, et ils<br />

étaient restés fâchés, étant rancuniers tous deux. Maître Hauchecorne<br />

fut pris d'une sorte de honte d'être vu ainsi par son ennemi, cherchant<br />

dans la crotte un bout de ficelle. Il cacha brusquement sa trouvaille<br />

sous sa blouse, puis dans la poche de sa culotte ; puis il fit semblant de<br />

chercher encore par terre quelque chose qu'il ne trouvait point, et il<br />

s'en alla vers le marché, la tête en avant, courbé en deux par ses<br />

douleurs.<br />

Il se perdit aussitôt dans la foule criarde et lente, agitée par les<br />

interminables marchandages…<br />

Tout à coup, le tambour roula dans la cour, devant la maison.<br />

Tout le monde aussitôt fut debout, sauf quelques indifférents, et on<br />

courut à la porte, aux fenêtres… Après qu'il eut terminé son<br />

roulement, le crieur public lança d'une voix saccadée, scandant ses<br />

phrases à contretemps :<br />

­ Il est fait savoir aux habitants de Goderville, et en général à<br />

toutes les personnes présentes au marché, qu'il a été perdu ce matin,<br />

sur la route de Beuzeville, entre neuf heures et dix heures, un<br />

portefeuille en cuir noir contenant cinq cents francs et des papiers<br />

d'affaires. On est prié de le rapporter à la mairie, incontinent, ou chez<br />

maître Fortuné Houlbrèque, de Manerville. Il y aura vingt francs de<br />

récompense. Puis l'homme s'en alla. On entendit encore une fois au<br />

loin les battements sourds de l'instrument et la voix affaiblie du<br />

crieur.


Alors on se mit à parler de cet événement, en énumérant les<br />

chances qu'avait maître Houlbrèque de retrouver ou de ne pas<br />

retrouver son portefeuille. Et le repas s'acheva. On finissait le café<br />

quand le brigadier de gendarmerie parut sur le seuil. Il demanda :<br />

­ Maître Hauchecorne, de Bréauté, est il ici ?<br />

Maître Hauchecorne, assis à l'autre bout de la table, répondit :<br />

­ Mev 'là…..<br />

Et il suivit le brigadier.<br />

Le maire l'attendait, assis dans un fauteuil. C'était le notaire de<br />

l'endroit, homme gros, grave, à phrases pompeuses.<br />

­ Maître Hauchecorne, dit­il, on vous a vu ce matin ramasser,<br />

sur la route de Beuzeville, le portefeuille perdu par maître<br />

Houlbrèque, de Manerville.<br />

Le campagnard, interdit, regardait le maire, apeuré déjà par ce<br />

soupçon qui pesait sur lui, sans qu'il comprît pourquoi……..<br />

Le bonhomme suffoquait d'indignation et de peur… Il eut<br />

beau protester, on ne le crut pas. Il fut confronté avec M. Malandain,<br />

qui répéta et soutint son affirmation. Ils s'injurièrent une heure durant.<br />

On fouilla, sur sa demande, maître Hauchecorne. On ne trouva rien sur<br />

lui. Enfin, le maire, fort perplexe, le renvoya, en le prévenant qu'il<br />

allait aviser le parquet et demander des ordres.<br />

La nouvelle s'était répandue. A sa sortie de la mairie, le vieux<br />

fut entouré, interrogé avec une curiosité sérieuse et goguenarde, mais<br />

où n'entrait aucune indignation. Et il se mit à raconter l'histoire de la<br />

ficelle. On ne le crut pas. On riait.<br />

Il allait, arrêté par tous, arrêtant ses connaissances,<br />

recommençant sans fin son récit et ses protestations, montrant ses<br />

poches retournées, pour prouver qu'il n'avait rien. On lui disait :<br />

­ Vieux malin, va !<br />

Et il se fâchait, s'exaspérant, enfiévré, désolé de n'être pas cru, ne<br />

sachant que faire, et contant toujours son histoire. La nuit vint ; il<br />

fallait partir. Il se mit en route avec trois voisins à qui il montra la<br />

place où il avait ramassé le bout de corde ; et tout le long du chemin il<br />

parla de son aventure.<br />

Le soir, il fit une tournée dans le village de Bréauté, afin de la<br />

dire à tout le monde. Il ne rencontra que des incrédules. Il en fut<br />

malade toute la nuit.


Le lendemain, vers une heure de l'après­midi, Marius<br />

Paumelle, valet de ferme de maître Breton, cultivateur à Ymauville,<br />

rendait le portefeuille et son contenu à maître Houlbrèque, de<br />

Manerville. Cet homme prétendait avoir en effet trouvé l'objet sur la<br />

route ; mais ne sachant pas lire, il l'avait rapporté à la maison et donné<br />

à son patron.<br />

La nouvelle se répandit aux environs. Maître Hauchecorne en<br />

fut informé. Il se mit aussitôt en tournée et commença à narrer son<br />

histoire complétée du dénouement. Il triomphait.<br />

­ C'qui m'faisait deuil, disait il, c'est point tant la chose,<br />

comprenez­vous, mais c'est la menterie. Y a rien qui vous nuit comme<br />

d'être en réprobation pour une menterie.<br />

Tout le jour il parlait de son aventure, il la contait sur les<br />

routes aux gens qui passaient, à la sortie de l'église le dimanche<br />

suivant. Il arrêtait des inconnus pour la leur dire.<br />

Maintenant, il était tranquille ; et pourtant quelque chose le<br />

gênait sans qu'il sût au juste ce que c'était. On avait l'air de plaisanter<br />

en l'écoutant. On ne paraissait pas convaincu. Il lui semblait sentir des<br />

propos derrière son dos.<br />

Le mardi de l'autre semaine, il se rendit au marché de<br />

Goderville, uniquement poussé par le besoin de conter son cas.<br />

Malandain, debout sur sa porte, se mit à rire en le voyant passer.<br />

Pourquoi ?<br />

Il aborda un fermier de Criquetot, qui ne le laissa pas achever<br />

et, lui jetant une tape dans le creux de son ventre, lui cria par la figure<br />

: "Gros malin, va !" Puis lui tourna les talons.<br />

Maître Hauchecorne demeura interdit et de plus en plus<br />

inquiet. Pourquoi l'avait­on appelé "gros malin"? Quand il fut assis à<br />

table, dans l'auberge de Jourdain, il se remit à expliquer l'affaire. Un<br />

maquignon de Montivilliers lui cria :<br />

­ Allons, allons, vieille pratique, je la connais, ta ficelle !<br />

Hauchecorne balbutia :<br />

­ Puisqu'on l'a retrouvé çu portafeuille ?<br />

Mais l'autre reprit :<br />

­ Tais­ toi, mon pé, y en a un qui trouve et y en a un qui<br />

r'porte. Ni vu niconnu, je t'embrouille !<br />

Le paysan resta suffoqué. Il comprenait enfin. On l'accusait<br />

d'avoir fait reporter le portefeuille par un compère, par un complice. Il


voulut protester. Toute la table se mit à rire. Il ne put achever son<br />

dîner et s'en alla, au milieu des moqueries. Il rentra chez lui, honteux<br />

et indigné, étranglé par la colère, par la confusion… Son innocence lui<br />

apparaissait confusément comme impossible à prouver, sa malice étant<br />

connue. Et il se sentait frappé au coeur par l'injustice du soupçon.<br />

Alors il recommença à conter l'aventure, en allongeant chaque<br />

jour son récit, ajoutant chaque fois des raisons nouvelles, des<br />

protestations plus énergiques, des serments plus solennels qu'il<br />

imaginait, qu'il préparait dans ses heures de solitude, l'esprit<br />

uniquement occupé par l'histoire de la ficelle. On le croyait d'autant<br />

moins que sa défense était plus compliquée et son argumentation plus<br />

subtile.<br />

­ Ça, c'est des raisons d'menteux, disait­on derrière son dos.<br />

Il le sentait, se rongeait les sangs, s'épuisait en efforts inutiles. Il<br />

dépérissait à vue d’oeil.<br />

Les plaisants maintenant lui faisaient conter "la ficelle" pour<br />

s'amuser, comme on fait conter sa bataille au soldat qui a fait<br />

campagne. Son esprit, atteint à fond, s'affaiblissait.<br />

Vers la fin de décembre, il s'alita. Il mourut dans les premiers<br />

jours de janvier et, dans le délire de l'agonie, il attestait son innocence<br />

répétant :<br />

­ Une 'tite ficelle... une 'tite ficelle... t'nez, la voilà, m'sieu le<br />

Maire.<br />

D’après Guy de MAUPASSANT, La ficelle, 1883<br />

Questions<br />

1. Où et quand se déroule cette histoire ?<br />

2. Quels sont les personnages du texte ?<br />

­ Quelles informations le texte nous donne­t­il sur eux ?<br />

­ Quelles sont leurs relations ?<br />

3. Qui est le personnage principal ?<br />

4. Le narrateur est­il un personnage de l’histoire ? Justifie ta<br />

réponse.<br />

5. Quelles mots ou expressions du premier paragraphe montrent<br />

que le narrateur « voit tout et sait tout » (narrateur omniscient) ?<br />

6. Relève dans le premier paragraphe les termes qui désignent la<br />

ficelle.


7. Quel passage du premier paragraphe montre que la ficelle est<br />

importante dans cette histoire ?<br />

8. Relève dans le texte le champ lexical de la « souffrance ».<br />

­ Pourquoi le paysan souffre­t­il ?<br />

9. Relève les articulateurs temporels des débuts de phrases.<br />

­ Dans quel ordre sont­ils classés ?<br />

10. Combien de temps « réel » dure la scène du marché ?<br />

­ Quelle place l’auteur donne­t­il à cette scène dans le récit ?<br />

11. Relis le dernier paragraphe : quelles expressions montrent que,<br />

dans cette partie, l’auteur a résumé brièvement les événements ?<br />

12. Cette nouvelle est­elle fantastique ou réaliste ?<br />

Retiens :<br />

Le rythme du récit est le rapport entre le temps de<br />

la fiction et la durée de la narration.<br />

Selon l’importance que le narrateur veut accorder<br />

aux événements, il peut ralentir ou accélérer le<br />

rythme du récit en détaillant ou en résumant les<br />

événements.


ACTIVITES DE LANGUE (1)<br />

SYNTAXE : Le rythme du récit<br />

Objectifs de la séance :<br />

­ retrouver le rythme du récit ;<br />

­ identifier les articulateurs temporels<br />

qui signalent différents rythmes du récit ;<br />

­ distinguer les différents rythmes ;<br />

­ déduire leurs rôles dans le récit.<br />

Plan de la séance :<br />

­ observer<br />

­ retenir.<br />

­ s’entraîner<br />

­ s’auto évaluer<br />

­ se corriger


Activité 1 :<br />

Lis les extraits ci­dessous :<br />

1­ Puis des années s’écoulèrent, toutes pareilles et sans autres<br />

épisodes que le retour des grandes fêtes.<br />

2­ Un certain jour d’automne, Mateo sortit de bonne heure avec<br />

sa femme pour aller visiter un de ses troupeaux dans une<br />

clairière du maquis. Le petit Fortunato voulait l’accompagner,<br />

mais la clairière était trop loin ; d’ailleurs, il fallait bien que<br />

quelqu’un restât pour garder la maison ; le père refusa donc…<br />

Prosper MERIMEE.<br />

3­ Je revins plusieurs fois chez lui. Puis je n’y allai plus. On s’était<br />

accoutumé à sa présence ; il était indifférent à tous.<br />

Une année entière s’écoula.<br />

Guy de MAUPASSANT.<br />

4­ Je m’éveillai la bouche pleine de drap et les deux mains<br />

cramponnées au cadre de mon lit, tirant dessus de toutes mes<br />

forces. Les muscles de mes bras me firent mal quand je lâchai<br />

prise. Je me levai, pris une cigarette, pieds nus sur le tapis<br />

moelleux. Ma cigarette finie, je regagnai mon lit.<br />

Il était neuf heures lorsque je me réveillai à nouveau.<br />

R. CHANDLER<br />

Evénements<br />

racontés en peu de<br />

lignes<br />

Evénements<br />

racontés en détail<br />

Evénements passés<br />

sous silence


Retiens<br />

La durée du récit correspond rarement à la<br />

durée des événements.<br />

­ La scène : elle correspond à un moment<br />

important du récit. Les événements sont<br />

racontés en détail, les paroles et les<br />

pensées des personnages rapportées<br />

comme en temps réel.<br />

­ Le sommaire : il correspond à un<br />

passage où les événements sont résumés<br />

parce qu’ils sont secondaires.<br />

­ L’ellipse : elle permet au narrateur de<br />

passer sous silence certaines étapes de<br />

l’histoire.<br />

Les indicateurs temporels comme « deux<br />

jours plus tard, vingt ans après, au bout de<br />

dix ans… » signalent les ellipses<br />

narratives.


ACTIVITES DE LANGUE (2)<br />

LEXIQUE : Le champ lexical de la peur<br />

Objectifs de la séance :<br />

­ constituer le champ lexical de la peur ;<br />

­ classer des mots en fonction du degré de<br />

peur qu’ils expriment ;<br />

­ associer un sentiment à une situation ;<br />

­ utiliser le dictionnaire.<br />

Plan de la séance :<br />

­ lire ;<br />

­ définir ;<br />

­ employer ;<br />

­ évaluer.<br />

Documents à consulter : dictionnaire


Activité 1<br />

Lis l’extrait ci­dessous puis classe les mots soulignés dans la colonne<br />

du tableau qui convient.<br />

« Alors son sang ne fit qu’un tour et il resta cloué par l’horreur sur<br />

place. Cette figure ambiguë était verte et elle ouvrait dans des<br />

paupières violettes, des yeux d’un bleu clair et froid terribles. […]<br />

L’affreux regard s’attachait à Des Esseintes, le pénétrait, le glaçait<br />

jusqu’aux moelles […], il se sentit mourir, s’éveilla dans un sursaut,<br />

suffoqué, glacé, fou de peur, soupirant.<br />

– Ah ! ce n’est, Dieu merci, qu’un rêve. »<br />

K. Huysmans, À rebours, Gallimard, coll. Folio<br />

Activité 2<br />

Mots qui désignent<br />

la peur<br />

Mots qui désignent la réaction<br />

physique<br />

Classe ces mots dans la colonne du tableau qui convient : panique /<br />

frayeur / peur / inquiétude / épouvante / terreur / anxiété/ effroi /<br />

angoisse / horreur.<br />

Utilise le dictionnaire si nécessaire.<br />

Activité 3<br />

Crainte Peur Peur extrême<br />

Classe les sensations suivantes selon le degré de peur qu’elles<br />

expriment (du moins fort au plus fort)


1) avoir des sueurs froides.<br />

2) sursauter de peur<br />

3) claquer des dents<br />

4) être paralysé par la peur<br />

5) trembler comme une feuille<br />

6) avoir la chair de poule<br />

7) avoir une peur bleue<br />

Activité 4<br />

Choisis, parmi les sentiments de peur suivants, celui que l’on<br />

éprouve dans chacune des situations ci­dessous : anxiété /<br />

éprouvante/ trac / affolement / peur / horreur / crainte / terreur /<br />

angoisse / panique.<br />

1. Une famille regarde la télévision soudain la terre tremble.<br />

2. Un enfant entend un cri soudain et inattendu.<br />

3. Un lycéen présente un exposé.<br />

4. Un conducteur ne respecte pas le stop et voit les gendarmes<br />

arriver.<br />

5. Un malade doit subir une intervention chirurgicale.<br />

6. Une téléspectatrice regarde un film d’éprouvante.<br />

7. Une population vit une situation de guerre.<br />

Activité 5<br />

Complète la comparaison suivante à l’aide d’expressions choisies<br />

dans l’activité 3. Tu classeras ces expressions dans un ordre<br />

croissant (du plus faible au plus fort).<br />

La peur c’est comme le froid : cela vous ………………, vous fait<br />

………..…….et …………………… puis vous<br />

……………………


Objectifs de la séance :<br />

ACTIVITES D’ECRITURE<br />

Ecrire un récit fantastique<br />

­ lire un sujet et distinguer la situation de la consigne ;<br />

­ orienter son écrit en fonction de la situation de<br />

communication ;<br />

­ élaborer des contenus ;<br />

­ choisir un plan adéquat ;<br />

­ vérifier la cohérence du texte ;<br />

­ choisir la mise en page ;<br />

­ vérifier l’orthographe ;<br />

­ écrire lisiblement ;<br />

­ s’autoévaluer ;<br />

­ se corriger.<br />

Plan de la séance :<br />

­ lecture ;<br />

­ écriture ;<br />

­ autoévaluation.


Activité1 :<br />

Relis le récit de N. GOGOL, Le Nez, puis réécris la scène telle que<br />

la voit et la ressent le barbier Ivan Yakolovitch.<br />

Activité2 :<br />

Un concours du meilleur récit fantastique est organisé par le centre<br />

culturel de ta wilaya. Tu y participes en proposant un récit fantastique<br />

sur ce sujet :<br />

Il t’est sans doute arrivé, un jour, d’éprouver une grande peur<br />

provoquée par un film ou un récit effrayant.<br />

Raconte cette histoire fantastique en précisant tes réactions et tes<br />

sentiments.<br />

Suis les étapes suivantes pour rédiger la deuxième partie de ton<br />

récit :<br />

1. Trouve des signes de perturbation qui mettent le personnage mal<br />

à l’aise.<br />

2. Un phénomène fantastique se produit.<br />

­ Caractérise­le en utilisant des procédés pour frapper l’imagination<br />

du lecteur : figures de styles, expressions de l’incertitude,<br />

ponctuation.<br />

3. Raconte maintenant les étapes de l’aventure fantastique :<br />

­ Utilise un articulateur temporel pour annoncer la perturbation.<br />

­ Raconte les différents événements dans un ordre chronologique<br />

(utilise des articulateurs).<br />

­ Emploie des indéfinis pour désigner le phénomène.<br />

­ Varie les moyens d’expression de la peur.


EVALUATION FORMATIVE<br />

Objectifs de la séance :<br />

s’autoévaluer ; vérifier sa capacité à :<br />

­ lire un texte et l’analyser ;<br />

­ sélectionner des informations ;<br />

­ établir des relations entre elles ;<br />

­ analyser un récit fantastique ;<br />

­ s’autoévaluer ;<br />

­ se corriger.<br />

Plan de la séance :<br />

­ lecture ;<br />

­ écriture ;<br />

­ autoévaluation ;<br />

­ bilan personnel et révisions.


Le narrateur espérait accueillir à Paris sa grand­mère,<br />

Charlotte. Il vient d’apprendre sa mort en Sibérie, où<br />

elle a passé sa vie.<br />

Avant de m’en aller, je jetai un dernier coup d’œil dans<br />

la chambre de Charlotte. Je pensais aux « Notes » que j’emportai dans<br />

mon sac. Ce soir ou demain, j’ajouterais un nouveau fragment qui<br />

m’est venu à l’esprit cette nuit.<br />

C’était à Saranza, durant mon dernier été chez ma grand­<br />

mère... Ce jour­là, au lieu d’emprunter le sentier habituel, Charlotte<br />

s’était engagée sous les arbres de ce bois encombré de matériel de<br />

guerre. Je l’ai suivie d’un pas indécis car, selon les rumeurs, on<br />

pouvait tomber sur une mine...<br />

Soudain, Charlotte s’était arrêtée au milieu d’une large<br />

clairière et avait murmuré :<br />

­ Regarde !<br />

Elle me montrait trois ou quatre plantes identiques qui<br />

nous arrivaient jusqu’aux genoux. De grandes feuilles ciselées, des<br />

vrilles qui s’accrochaient à des baguettes fines enfoncées dans le sol.<br />

De minuscules érables ? De jeunes arbustes de cassis ? Je ne<br />

comprenais pas la joie mystérieuse de Charlotte.<br />

­ C’est une vigne, une vraie.<br />

­ Ah, bon...<br />

­ Oui, et je viens tous les jours l’entretenir car c’est moi qui<br />

l’ai plantée !<br />

Cette révélation n’augmentait pas ma curiosité car je ne<br />

pouvais lier, dans ma tête, cette plante modeste et le culte que<br />

vouait ma grand­mère à la vigne. Nous étions restés quelques instants<br />

au cœur de cette forêt, devant la plantation secrète de<br />

Charlotte.<br />

Me souvenant de cette vigne, je ressentis une douleur à peine<br />

supportable. Charlotte était morte et à l’endroit de cette forêt, on avait<br />

construit un stade. Je revis cette femme se tenant, heureuse et<br />

silencieuse, devant quatre arbustes sous les feuilles desquels je<br />

devinais maintenant les jeunes grappes.<br />

D’après A. Makine, Le Testament français


Questions<br />

1. Quels sont les personnages ?<br />

2. Qui est le narrateur ? Quel est son point de vue ?<br />

3. Relève les expressions qui renvoient au « souvenir ».<br />

4. «Plantation secrète»: relève la phrase qui justifie l’emploi de cette<br />

expression.<br />

5. Dans quelle partie du texte le narrateur revit­il une scène de son<br />

passé ?<br />

6. Quelle expression annonce cette partie ?<br />

7. A quoi voit­on que cette scène est importante pour le narrateur ?<br />

8. Quel sentiment est exprimé dans le dernier paragraphe ? Pourquoi ?<br />

9. Comment le narrateur a­t­il l’intention de fixer ces souvenirs ?<br />

10. Donne un titre au texte.<br />

.


COMPREHENSION<br />

Séance 1 :<br />

CORRIGES<br />

La Main (2 ème partie), Guy de MAUPASSANT, 1883<br />

1. Cette scène se déroule à Ajaccio, en Corse.<br />

2. « J’étais alors juge d’instruction »<br />

­ « j’ » désigne le juge d’instruction (M. Bermutier) ;<br />

­ « alors » (indicateur de temps) renvoie au moment où a eu<br />

lieu « l’affaire » qu’il va raconter et qu’il annonçait dans la<br />

première partie de la nouvelle.<br />

3. Champ lexical de la « vendetta » : vengeance / haine /<br />

assassinats / massacres / sang / égorger.<br />

A la lecture de ces mots, le lecteur peut s’attendre à un crime<br />

ou à une vengeance.<br />

4. Les indicateurs temporels du texte : alors / depuis deux ans /<br />

un jour / bientôt / chaque matin / longtemps /au bout d’un<br />

mois / un soir enfin.<br />

5. Les personnages de l’histoire :<br />

Nom Nationalité Métier Termes qui désignent le<br />

personnage<br />

­ M. Français ­ juge Je<br />

Bermutier<br />

d’instruction<br />

­ John Anglais ­ chasseur Un Anglais / ce<br />

Rowell<br />

personnage singulier /<br />

haut personnage fuyant<br />

sa patrie / cet homme /<br />

cet étranger<br />

6. Le récit fantastique commence toujours par présenter des<br />

personnages dans un cadre réel. Toutes ces informations servent à<br />

présenter au lecteur un cadre ordinaire, banal et quotidien et pour<br />

lui faire croire que tout cela s’est passé dans la vie réelle.


7. Le portrait de l’Anglais :<br />

Aspect physique Comportement / habitudes<br />

­ grand homme / à cheveux<br />

rouges / à barbe rouge / très<br />

haut / très large / une sorte<br />

d’Hercule<br />

­ vivait seul / ne sortant que pour<br />

chasser ou pêcher / ne parlait à<br />

personne / s’exerçait à tirer au<br />

pistolet et à la carabine /<br />

méticuleuse courtoisie anglaise / a<br />

beaucoup voyagé / a chassé<br />

l’hippopotame, le tigre, l’éléphant,<br />

le gorille et même l’homme.<br />

8. Ce portrait provoque un sentiment de peur et d’angoisse chez<br />

le lecteur<br />

­ Les légendes et les rumeurs sur ce personnage sont<br />

justifiées parce qu’il ne ressemble pas aux êtres ordinaires ; il<br />

n’inspire pas confiance ; il est même effrayant par sa taille et<br />

son comportement.<br />

9. La description de la main : les détails montrent qu’elle est<br />

« immense » :<br />

­ ce débris humain qui avait dû appartenir à un colosse ;<br />

­ les doigts démesurément longs / tendons énormes.<br />

10. La description de cette main provoque une sensation de<br />

dégoût et d’horreur.<br />

11. Le narrateur veut encore une fois que le lecteur partage ses<br />

interrogations et ses angoisses.<br />

12. Les indices qui joueront un rôle dans la suite de l’histoire sont<br />

probablement la vendetta, l’Anglais et la main car le narrateur en a<br />

longuement parlé pour préparer le lecteur à la suite qu’il lui<br />

réserve.<br />

13. Dans cette partie, le narrateur est le juge d’instruction, témoin<br />

privilégié de l’affaire.<br />

Le point de vue choisi est le point de vue interne, subjectif.


14. Plan du récit<br />

Parties du texte et<br />

rôle<br />

1 ère partie :<br />

introduction /<br />

situation initiale<br />

(mise en place du<br />

décor et présentation<br />

des personnages)<br />

2 ème partie :<br />

complication<br />

(intrusion<br />

progressive du<br />

surnaturel)<br />

Séance 2 :<br />

Paragraphes Titres<br />

§1 jusqu’à<br />

« cinq ou six<br />

fois »<br />

« Un soir<br />

enfin » jusqu’à<br />

fin du texte<br />

Texte 1 : La Ficelle, Guy de MAUPASSANT, 1883<br />

M. Bermutier, juge<br />

d’instruction, entend<br />

parler de Sir John<br />

Rowell et il cherche à<br />

le rencontrer.<br />

Un personnage et un<br />

objet mystérieux.<br />

1. Cette histoire se déroule un jour de marché, à Goderville, en<br />

Normandie.<br />

2. Les personnages et les informations données sur eux : Maître<br />

Hauchecorne (économe / souffrait de rhumatismes / pris d’une<br />

sorte de honte) et Maître Malandain (le bourrelier). Ils étaient<br />

fâchés<br />

3. Le personnage principal est Maître Hauchecorne.<br />

4. Le narrateur n’est pas un personnage de l’histoire. Il raconte<br />

l’histoire à la troisième personne. Il est absent du récit. C’est un<br />

narrateur extérieur au récit.<br />

5. Les mots et expressions qui montrent que le narrateur « voit<br />

tout et sait tout » :<br />

­ Il connaît les pensées des personnages : « Maître Hauchecorne<br />

pensa que tout était bon à ramasser… »<br />

­ Il est en différents lieux en même temps : « Sur les routes de<br />

Goderville… »


6. Les termes qui désignent la ficelle : un petit bout de ficelle ; le<br />

morceau de corde mince ; sa trouvaille.<br />

7. La ficelle est importante dans cette histoire : « Il remarqua, sur<br />

le seuil de sa porte, maître Malandain, le bourrelier, qui le<br />

regardait. Ils avaient eu des affaires ensemble au sujet d'un licol,<br />

autrefois, et ils étaient restés fâchés, étant rancuniers tous deux.<br />

Maître Hauchecorne fut pris d'une sorte de honte d'être vu ainsi<br />

par son ennemi, cherchant dans la crotte un bout de ficelle. Il<br />

cacha brusquement sa trouvaille sous sa blouse, puis dans la poche<br />

de sa culotte ; puis il fit semblant de chercher encore par terre<br />

quelque chose qu'il ne trouvait point.<br />

8. Champ lexical de la souffrance : suffoqué ­ honteux ­ indigné ­<br />

étranglé par la colère ­ frappé au coeur par l'injustice du soupçon ­<br />

solitude ­ se rongeait les sangs ­ s'épuisait ­ il dépérissait ­<br />

s'affaiblissait ­ il s'alita ­le délire de l'agonie.<br />

Le paysan souffre parce qu’on l’accuse d’avoir ramassé le<br />

portefeuille de Maître Houlbrècque et que personne ne veut<br />

croire qu’il est innocent. Il souffre aussi parce que tout le<br />

monde se moque de lui.<br />

9. Les articulateurs temporels des débuts de phrases : tout à<br />

coup / alors / le soir / le lendemain / maintenant /vers la fin<br />

décembre.<br />

Ils sont classés dans un ordre chronologique.<br />

10. La scène du marché dure une journée mais elle occupe les<br />

trois quart du texte.<br />

Les événements sont racontés en détail, les paroles et les pensées<br />

des personnages sont rapportées comme en temps réel.<br />

11. Dans le dernier paragraphe, les expressions qui montrent que<br />

l’auteur a résumé brièvement les événements sont : Vers la fin de<br />

décembre, il s'alita. Il mourut dans les premiers jours de janvier.<br />

12. Cette nouvelle est réaliste : les événements sont racontés<br />

comme dans la réalité ; ils auraient pu se produire ainsi que le<br />

narrateur les a rapportés.


ACTIVITES DE LANGUE<br />

SYNTAXE<br />

Le rythme du récit<br />

Evénements<br />

racontés en peu<br />

de lignes<br />

Evénements<br />

racontés en détail<br />

Extrait 3 Extrait 2 Extrait 1<br />

Extrait 4 Extrait 3<br />

LEXIQUE<br />

Activité 1<br />

Evénements passés<br />

sous silence<br />

Mots qui désignent la peur<br />

Mots qui désignent la<br />

réaction physique<br />

horreur mon sang ne fit qu’un tour<br />

terribles le glaçait jusqu’aux moelles<br />

affreux il se sentit mourir<br />

sursaut, suffoqué glacé, fou<br />

de peur, soupirant.<br />

Activité 2<br />

Crainte Peur Peur extrême<br />

inquiétude frayeur panique<br />

anxiété peur épouvante<br />

angoisse horreur terreur<br />

effroi<br />

Activité 3<br />

Sensations classées selon le degré de peur qu’elles expriment (du<br />

moins fort au plus fort) : 6 / 2 / 3 / 5 / 7 / 4 / 1


Activité 4<br />

1) peur/ affolement / panique.<br />

2) peur / crainte / affolement<br />

3) trac<br />

4) crainte<br />

5) anxiété / angoisse<br />

6) épouvante / peur / angoisse<br />

7) horreur / terreur<br />

Activité 5<br />

La peur c’est comme le froid : cela vous donne la chair de poule,<br />

vous fait trembler comme une feuille et claquer des dents, puis<br />

vous paralyse<br />

ACTIVITES D’ECRITURE<br />

Activité 1<br />

Ce jour là, un 25 mars, l’odeur du pain chaud me réveilla. Ma femme<br />

Prascovia retirait les pains du four.<br />

Avec elle, on ne peut jamais avoir deux choses à la fois ! C’est<br />

pourquoi je lui dis que, pour le petit déjeuner, je ne prendrai pas de<br />

café mais seulement du pain chaud et de l’oignon.<br />

Je m’habillai rapidement et me mis à table. Je commençai à éplucher<br />

l’oignon, le saupoudrai de sel puis coupai le pain en deux. Une chose<br />

anormale s’y trouvait. Intrigué par cette masse blanchâtre, je la<br />

piquai de la pointe du couteau puis la touchai du doigt. Je mis mes<br />

doigts dans la mie et en sortis un nez ! Quelle horreur ! Il me semblait<br />

reconnaître ce nez. J’en fus terrifié.<br />

Mais Prascovia me fit encore plus peur. Elle m’accusa d’avoir coupé<br />

le nez d’un de mes clients en lui rasant la barbe.<br />

Elle me traita de tous les noms et menaça de me dénoncer à la police.


Activité2<br />

Pour ton autoévaluation :<br />

1. Je rédige l’aventure fantastique.<br />

­ Je trouve des signes de perturbation qui mettent<br />

le personnage mal à l’aise.<br />

­ J’introduis un phénomène fantastique.<br />

­ Je le décris.<br />

­ J’emploie des indéfinis pour désigner le<br />

phénomène<br />

­ Je varie les moyens d’expression de la peur.<br />

­ Je raconte les différents événements dans un<br />

ordre chronologique.<br />

­ J’utilise des articulateurs temporels.<br />

­ J’exprime l’inquiétude et la peur des<br />

personnages<br />

­ J’utilise la 1 ère personne pour le narrateur.<br />

­ Je vérifie que ce que j’écris est cohérent et<br />

tient compte du début de l’histoire<br />

2. J’écris lisiblement, je vérifie l’orthographe<br />

EVALUATION FORMATIVE<br />

+ <br />

1. Les personnages sont le narrateur et sa grand­mère Charlotte.<br />

2. Le narrateur est un homme (il est désigné par « il » dans le<br />

chapeau). Il vit à Paris.<br />

Le point de vue adopté dans ce récit est le point de vue interne.<br />

3. Les expressions qui renvoient au « souvenir » :<br />

­ Un fragment qui « m’est venu à l’esprit »<br />

­ Me souvenant<br />

4. «Plantation secrète» : la phrase qui justifie l’emploi de cette<br />

expression est : « Cette révélation… ».


5. Le narrateur revit une scène de son passé dans le deuxième<br />

paragraphe du texte.<br />

6. L’expression qui annonce cette partie est : « Ce jour­là »<br />

7. Cette scène est importante pour le narrateur car il nous la raconte en<br />

détail ; c’est son dernier été chez sa grand­mère.<br />

8. Le sentiment exprimé dans le dernier paragraphe est un sentiment<br />

de tristesse et de regret.<br />

La « plantation secrète de la grand mère a été sans doute détruite<br />

puisqu’on avait construit un stade à la place.<br />

9. Le narrateur a l’intention de fixer ces souvenirs dans des « Notes ».<br />

Il va écrire ses souvenirs.<br />

10. Un titre : Le secret de grand­mère.

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