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Voilà jusqu'où pouvait-on défendre notre Bernard ... - Zenga-Mambu

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DEVANT L’ADVERSITÉ, VOILÀ JUSQU’OÙ POUVAIT-ON<br />

DÉFENDRE NOTRE BERNARD KOLÉLAS PRÉSIDENT DU MCDDI<br />

ET PREMIER MINISTRE.<br />

Extrait de m<strong>on</strong> livre : « Rép<strong>on</strong>se à Maître Vergès dans s<strong>on</strong> livre : Procès en<br />

barbarie à Brazzaville »livre écrit à la suite du Procès c<strong>on</strong>tre B. Kolélas qui<br />

s’est déroulé à Brazzaville en 2000 et dans lequel il fut c<strong>on</strong>damné à mort. À<br />

paraître d’ici peu. (576 pages).<br />

1


Nous av<strong>on</strong>s un métier très captivant mais de fois très égocentrique. Oui <strong>on</strong> doit <strong>défendre</strong> tout<br />

le m<strong>on</strong>de, même les animaux car c’est la loi qui nous y invite. Cependant, <strong>on</strong> ne peut pas<br />

s’inspirer de toute affaire pour écrire des livres. Surtout quand de fois nous sav<strong>on</strong>s que nous<br />

ne déten<strong>on</strong>s pas la vérité. Ce qui s’est passé dans le procès c<strong>on</strong>tre <strong>Bernard</strong> Kolélas, toutes les<br />

2


parties savaient que nous éti<strong>on</strong>s devant un m<strong>on</strong>tage, un trucage de très mauvais goût. A<br />

commencer par Maître Jacques Verges, un habitué aux affaires de ce genre. Et malgré cette<br />

c<strong>on</strong>naissance, m<strong>on</strong> bien Cher c<strong>on</strong>frère ne s’est pas empêché, au sortir de ce procès à venir<br />

écrire n’importe quoi issu de celui-ci pour salir encore une fois, un homme propre : <strong>Bernard</strong><br />

Kolélas. Et ça, moi MOUDILOU ne pouvais laisser passer une telle ineptie, une telle<br />

dérobade. D’où ma rép<strong>on</strong>se.<br />

Dans ce travail hardie, mais ô combien exaltant ma pensée, toute ma pensée va d’abord vers<br />

les miens qui <strong>on</strong>t sauvagement été soustraits par la barbarie d’un homme ; Sassou Nguesso,<br />

Sassou Nguesso un des plus grands tyrans et barbares de l’ère c<strong>on</strong>temporaine. Une autre<br />

pensée va en ses instants vers les plus de 100.000 morts, tombés courageusement, dans les<br />

forêts, les fleuves qu’ils n’<strong>on</strong>t pas pu traverser à cause des courants, les m<strong>on</strong>tagnes raides<br />

qu’ils n’<strong>on</strong>t pu escalader parce que, trop vieux ou trop fatigués pour le tant d’efforts qui<br />

leur <strong>on</strong>t été imposés.<br />

Ces malheureuses populati<strong>on</strong>s, du Pool, de la Bouenza, du Niari et de la Lekoumou,<br />

parties sans savoir où le destin de la tyrannie et de la haine les poussait.<br />

Je pense aussi à tous ces esprits, de tous ces petits corps mutilés, desséchés et<br />

aband<strong>on</strong>nés à même les routes, les bords des rivières, les savanes, les collines et qui<br />

c<strong>on</strong>tinuent à errer comme des âmes perdues, sans abris, sans sépulcres ; les plus de 35.000<br />

massacrés au P<strong>on</strong>t du Djoué ce 18 décembre 1998 par ces chiens dressés et qui les<br />

attendaient là dans cette cuvette, les pauvres qui ne pouvaient ni avancer, ni reculés. Ils<br />

allaient directement à la mort comme quand les allemands envoyaient leurs victimes au four<br />

crématoires. A tous ceux qui <strong>on</strong>t été portés disparus dans le silence de l’oubli par une<br />

communauté internati<strong>on</strong>ale, démissi<strong>on</strong>naire et complice par négligence, passive par<br />

assistance. Je veux parler de l’ONU, l’UE et l’UA qui n’<strong>on</strong>t rien fait pour arrêter la<br />

paranoïa schizophrénique du psychopathe qu’est Sasou-Nguesso.<br />

A ceux de ma propre famille assassinés, victimes de la barbarie d’un homme ;<br />

A m<strong>on</strong> Père, Paul Diambaka, à ma Mère Henriette Nkatoukoulou, à mes Frères<br />

aînés Bindikou Thomas, Pascal Biampamba, mes Frères cadets Paul Mbanza, Dominique<br />

Louboutou, J<strong>on</strong>as Kifoula. Ma nièce Bayidikila Yv<strong>on</strong>ne et s<strong>on</strong> mari ainsi que leurs quatre<br />

enfants d<strong>on</strong>t deux universitaires lâchement assassinés. M<strong>on</strong> autre nièce : fille cadette de<br />

m<strong>on</strong> Frère aîné Bindikou, s<strong>on</strong> mari et leurs trois enfants. Mes <strong>on</strong>cles paternels Petits<br />

frère et grand Frère de m<strong>on</strong> Père : Tata J<strong>on</strong>as Binfoutouka, David Fouéta Daniel<br />

Mizingou Samuel Kiz<strong>on</strong>zolo (Massakata) à Mindouli ; Nkaka Wamba assassiné dans<br />

<strong>notre</strong> village K<strong>on</strong>go ; mes tantes : paternelle et maternelle Diahoua sœur aînée de m<strong>on</strong><br />

Père et Grande sœur à ma mère : Ngangoula et ses deux fils, s<strong>on</strong> mari et sa belle sœur ;<br />

m<strong>on</strong> cousin Massengo Roger s<strong>on</strong> épouse et enfants, m<strong>on</strong> cousin Isidore Batantou dernier<br />

fils de m<strong>on</strong> <strong>on</strong>cle maternel assassiné devant le Cinéma Rio.<br />

Je tiens d’eux le simple amour de <strong>notre</strong> Partie, de <strong>notre</strong> régi<strong>on</strong> et de nos villages<br />

ravagés par des hordes de gangsters sans âme, sans c<strong>on</strong>science.<br />

A mes enfants Serges et T<strong>on</strong>y :<br />

Je pense en ces mêmes moments au martyr vécu par Mama Kimpa Vita ( Nd<strong>on</strong>a Béatrice) ,<br />

Tata André Grenard Matsua, Tata Bouéta-Mb<strong>on</strong>go, Tata Mabiala ma Nganga, Mama<br />

Ngounga, Tata K<strong>on</strong>go, Tata Moundogo, Tata Biza, Tata Sim<strong>on</strong> Kimbangu, Tata Alph<strong>on</strong>se<br />

Massamba-Débat, Fulbert Youlou, Tata Cardinal Emile Biayenda, tous morts pour avoir<br />

voulu comprendre, comprendre pourquoi le m<strong>on</strong>de a-t-il été trop ingrat à leur égard ?<br />

14


Morts tous dans les mêmes circ<strong>on</strong>stances de l’injustice humaine. Je pense à tous ceux<br />

qui, comme moi, <strong>on</strong>t eu la même idée, celle de <strong>défendre</strong> <strong>notre</strong> patrie aux prises à la barbarie<br />

intérieure et extérieure et à la guerre de la haine.<br />

Je pense à tous ceux qui s<strong>on</strong>t morts happés malenc<strong>on</strong>treusement par un destin arrêté.<br />

Ils s<strong>on</strong>t partis, b<strong>on</strong> gré, malgré sans faire des vagues et des rides. Ils s<strong>on</strong>t partis nous laissant<br />

devant <strong>notre</strong> propre miroir, <strong>notre</strong> propre destin, <strong>notre</strong> histoire toujours saignante ; inachevée<br />

car il y a aussi des histoires inachevées, laissant toujours l’une des issues ouvertes au cas où.<br />

A vous nos frères, sœurs, parents qui avez été torturés, violés, assassinés, déportés,<br />

pourchassés martyrisés et morts ; vous méritez du haut de là où vous vous trouvez, un repos<br />

déférent au pied du divin trône, <strong>notre</strong> C<strong>on</strong>go !<br />

« Science sans c<strong>on</strong>science n’est que ruine de l’âme ».<br />

(Rabelais)<br />

Maître T<strong>on</strong>y Gilbert MOUDILOU à s<strong>on</strong> Maître et Grand Référent Jacques VERGES.<br />

Pour avoir joui et bénéficié du savoir de ce Grand pers<strong>on</strong>nage, cette icône de la belle justice,<br />

pour avoir c<strong>on</strong>nu et passé dans s<strong>on</strong> Ecole, l’Ecole d’un Avocat hors paire, après avoir passé<br />

un merveilleux stage de 1986- 1987 dans le cabinet de ce Grand et brillant Avocat, jamais je<br />

ne pouvais imaginer qu’<strong>on</strong> traiterait <strong>notre</strong> Serment jusqu’à cette limite. En effet, lorsque<br />

l’esprit mercantile abuse et prime sur la logique dé<strong>on</strong>tologique, le noble métier<br />

d’Avocat est jeté en pâture. L’Avocat se mettant au service de la barbarie, devient « ruine de<br />

l’âme » et simple mercenaire judiciaire incapable de rendre justice. Incapable de dire le droit<br />

dans toute sa splendeur et toute s<strong>on</strong> essence. Quand celui-ci se met à la solde de s<strong>on</strong> client,<br />

du machiavélisme ambiant qui cherche à tout prix à nuire, en tant que science la plus proche<br />

de l’homme, l’exercice du Droit dans sa noblesse, une science qui exige éthique ; quand <strong>on</strong><br />

sort de sa logique, de <strong>notre</strong> lie et qu’<strong>on</strong> adopte un comportement frisant l’altruisme alors <strong>notre</strong><br />

noble métier devient « ruine de l’âme ».<br />

Tout acteur irrespectueux de ces vertus devrait, pour servir la société, éviter à les<br />

pervertir, à les dépraver, à les falsifier. Depuis quelques siècles en effet <strong>on</strong> assiste à une<br />

capacité destructive du Droit d<strong>on</strong>t certains Avocats véreux se f<strong>on</strong>t même les bourreaux de leur<br />

propre métier et de leur éthique en tournant sur eux- mêmes comme des chiens, quand ils se<br />

torchent ou se lèchent le « Cu ». Aujourd’hui, la planète est tenue par une bande de<br />

mercenaires juridiques qui n’exercent au mieux leur métier comme il se devait.<br />

Si pour nous, la science juridique doit toujours rechercher la satisfacti<strong>on</strong> sociétaire,<br />

parce que très proche de s<strong>on</strong> envir<strong>on</strong>nement, elle doit dire la vérité. Les Avocats totalitaires<br />

trouvent leur satisfacti<strong>on</strong> à ramener les sociétés au stade primitif où elles s’arrêtent d’avancer,<br />

d<strong>on</strong>c d’évoluer.<br />

L’histoire incite à la mythologie par le c<strong>on</strong>traste entre l’intelligibilité partielle et le<br />

mystère du tout, entre le rôle évident des vol<strong>on</strong>tés humaines et les démentis n<strong>on</strong> moins<br />

évidents que les événements leur infligent. En des circ<strong>on</strong>stances tragiques, et paradoxalement<br />

quand la vie de la nati<strong>on</strong> est en jeu ou que la loi f<strong>on</strong>damentale a besoin d’être restaurée, les<br />

hommes désirent un idéal, cherchent à obéir aux lois républicaines ou aux lois de la nature<br />

tout court. C’est là une vertu inaliénable qu’aucun homme digne et respectable ne devrait<br />

tr<strong>on</strong>quer. Surtout pas un Avocat de la tranche de Maître Jacques Vergès, respecté, adulé et<br />

admiré par la jeunesse m<strong>on</strong>tante, aveuglé par une ambiti<strong>on</strong> malsaine.<br />

La justice ne saurait se c<strong>on</strong>cevoir sans engagement moral et c’est là toute la noblesse<br />

de la chose. La vérité est juridique. Elle est une morale. Que deviendrait <strong>notre</strong> m<strong>on</strong>de si les<br />

juristes que nous sommes, moralistes par essence et puissance sociale, commenç<strong>on</strong>s à<br />

tr<strong>on</strong>quer la morale ? Quelle sera la place du droit dans la société si nous ne dis<strong>on</strong>s plus la<br />

15


vérité mais particip<strong>on</strong>s activement à la dépouiller de s<strong>on</strong> c<strong>on</strong>tenu et à la travestir ? C’est le<br />

juriste qui gère les mœurs, les coutumes, les sensibilités et toutes les susceptibilités. La<br />

science juridique est une science inachevée. Elle participe à dépouiller le m<strong>on</strong>de de ses<br />

chaînes. Elle nous d<strong>on</strong>ne un univers cosmique d<strong>on</strong>t l’image est figée. Cependant, l’<strong>on</strong> s’en<br />

presse à lui c<strong>on</strong>fier <strong>notre</strong> destin.<br />

Une image mise à la dispositi<strong>on</strong> des chefs civils ou militaires. La science pure en<br />

général est destructive et elle anéantit. Et là, <strong>on</strong> commence à s’interroger sur la resp<strong>on</strong>sabilité<br />

de nos savants, et de nous Avocats ou du juriste tout court. Nous c<strong>on</strong>naiss<strong>on</strong>s dans <strong>notre</strong><br />

siècle, des tyrannies positives ou négatives qui ne se bornent pas à imposer aux savants un<br />

serment de fidélité à l’Etat, ce qui pourrait être odieux pour les hommes, mais n<strong>on</strong> mortel<br />

pour la science pour qui le fait de rechercher et de dire la vérité, objectivement est<br />

insupportable.<br />

Depuis quelques siècles, <strong>on</strong> a assisté à une capacité par la science à un accroissement<br />

de détruire. Aujourd’hui le scientifique se dérobe au service de l’Etat. Il favorise d’autres<br />

Etats à se détruire. C’est encore lui qui s’évertue à réduire les libertés des individus. Les<br />

associati<strong>on</strong>s des savants, dès qu’elles discutent de la paix ou de la guerre, deviennent<br />

directement des associati<strong>on</strong>s politiques, se muant en associati<strong>on</strong>s de mercenariats,<br />

hypothéquant du coup les grandes vertus nobles de la science et de s<strong>on</strong> devoir.<br />

On tourne le dos à l’éthique et à ce moment là, <strong>on</strong> ne peut plus servir qu’à des actes<br />

subjectifs ; à des vertus irréductibles. On aurait dû aider l’humanité pourtant, mais hélas !<br />

Une naïveté égale à l’autorité qu’<strong>on</strong> attribue, de c<strong>on</strong>fiance à leurs auteurs. Aujourd’hui la<br />

planète est tenue par des liens invisibles et puissants par une bande d’illuminés, des<br />

mercenaires et depuis un temps si peu à un nombre réduit, de juristes véreux et une b<strong>on</strong>ne<br />

bande d’Avocats illuminés à la solde de l’argent sale que les assassins n’arrêtent de pavoiser<br />

pour la défense des causes aussi sales que leur argent.<br />

Quand un Etat, un Parti, un groupe de fêlés, se passant pour des savants illuminés,<br />

prétendant dicter à la science leurs objectifs d’étude ou de la loi et de leur activité, quand il<br />

prétend exclure en passant par des malices superflues, quand <strong>on</strong> va jusqu'à vouloir arbitrer<br />

malh<strong>on</strong>nêtement des c<strong>on</strong>troverses qui relèvent de l’expérience ou du rais<strong>on</strong>nement, il ne suffit<br />

pas d’évoquer, sel<strong>on</strong> une formule dictée par l’oppressi<strong>on</strong> des individus, par la collectivité, il<br />

s’agit de l’interacti<strong>on</strong> illégitime d’une collectivité politique dans l’activité d’une collectivité<br />

spirituelle. Il s’agit en d’autres termes du totalitarisme saisi à sa racine même. C’est une<br />

véritable partie immergée de l’iceberg.<br />

L’interventi<strong>on</strong> la plus redoutable du totalitarisme, c’est précisément de subord<strong>on</strong>ner<br />

les œuvres multiples d<strong>on</strong>t l’homme est la créati<strong>on</strong> à la vol<strong>on</strong>té exclusive d’un Parti et parfois<br />

d’un homme. Simmel dans sa sociologie, a écrit avec une brillante manière, la pluralité des<br />

cercles sociaux auxquels chacun de nous appartient, et il voyait dans cette pluralité la<br />

c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong> de la libérati<strong>on</strong> progressive des individus. Ce souvenir nous permet de juger les<br />

tentatives du totalitarisme pour ce qu’elles s<strong>on</strong>t : des efforts proprement réacti<strong>on</strong>naires pour<br />

ramener les sociétés au stade primitif où les disciplines sociales tendaient à embrasser tous les<br />

individus.<br />

L’histoire incite à la mythologie par sa structure même, par le c<strong>on</strong>traste entre<br />

l’intelligibilité partielle et le mystère du tout, entre le rôle évident des vol<strong>on</strong>tés humaines et<br />

les démentis n<strong>on</strong> moins évidents que les événements leur infligent, par l’hésitati<strong>on</strong> du<br />

spectateur entre l’indignati<strong>on</strong>, comme si nous éti<strong>on</strong>s tous et chacun resp<strong>on</strong>sables de ce qui se<br />

passe, et l’horreur passive, comme si nous éti<strong>on</strong>s en présence d’une fatalité inhumaine.<br />

L’histoire s’écrivant avec une majuscule, devient désormais le lieu de combats<br />

grandioses entre Idées. La science historique ne supprime pas le dialogue des savants sur le<br />

devenir des collectivités, n’enseigne ni le scepticisme ni l’irrespect, mais il interdit de diviser<br />

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les choses temporelles. Il ramène sur terre ceux des hommes ou des régimes qu’<strong>on</strong> élève au<br />

dessus du sort commun par la chair humaine.<br />

Ne l’oubli<strong>on</strong>s pas : la démocratie est le seul régime, au f<strong>on</strong>d, qui avoue, que dis-je, qui<br />

proclame que l’histoire des Etats est et doit être écrite n<strong>on</strong> en vers, mais en prose. Qu’il<br />

s’agisse de la science ou de la politique, nous vis<strong>on</strong>s le même but : dégager l’éthique propre à<br />

une activité que nous voul<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>forme à sa finalité. Le savant doit refouler les sentiments<br />

qui le lient à l’objet, les jugements de valeur qui surgissent sp<strong>on</strong>tanément en lui et<br />

commandent s<strong>on</strong> attitude à l’égard de la société, celle d’hier qu’il explore et celle<br />

d’aujourd’hui qu’il désire. Quoi qu’il en soit, quoi qu’il en ait : sauvegarder, détruire ou<br />

changer.<br />

Il est vrai que <strong>notre</strong> démocratie est perpétuellement menacée par la dissidence<br />

qu’entraînent l’an<strong>on</strong>ymat des pouvoirs, la médiocrité des dirigeants et la passivité des foules<br />

sans âme. Il ne faut pas c<strong>on</strong>f<strong>on</strong>dre brutalité et autorité, légalité et légitimité ; banditisme et<br />

loyaliste délinquant et patriote, démocrate barbare.<br />

En des circ<strong>on</strong>stances tragiques, quand la vie de la nati<strong>on</strong> est en jeu ou que la<br />

c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> a besoin d’être restaurée, les hommes désirent suivre un homme en même temps<br />

qu’obéir aux lois. C’est là une vertu inaliénable et indétournable, qu’<strong>on</strong> ne tr<strong>on</strong>que pas.<br />

Grande peur de se substituer aux grands préceptes.<br />

« NOUS REFUSONS DE JOUER LE RÔLE DU VOLEUR ATTRAPÉ EN FLAGRANT<br />

DÉLIT, EN CLAQUANT SUR LES CLAQUETTES »<br />

Je vous prie chers lecteurs de pard<strong>on</strong>ner le t<strong>on</strong> et l’accent souvent orageux sciemment<br />

utilisés à dessein dans ce plaidoyer C’est l’instinct d’une pers<strong>on</strong>ne blessée, d’un homme<br />

bafoué ; d’une régi<strong>on</strong> et d’une ethnie frustrées, déshumanisées par des mens<strong>on</strong>ges, par<br />

le comportement, par l’hargne, la terreur, la haine, l’arrogance et le mépris hallucinants<br />

d’un Pouvoir né dans la terreur et finissant dans l’explosi<strong>on</strong> comme dans toute terreur.<br />

Et en politique, chaque fois qu’il faut ; il faut éviter à encaisser les coups de<br />

l’adversaire, à défaut de devoir les rendre. Le comportement animalier des hommes au<br />

pouvoir à Brazzaville, depuis 1968 nous pousse à épouser leur comportement tranché,<br />

pas par hypocrisie mais par sagesse comme le ferait un camélé<strong>on</strong> adoptant les couleurs<br />

du milieu dans lequel il se trouve. Cependant, nous n’oubli<strong>on</strong>s pas l’adage sel<strong>on</strong> lequel :<br />

« Quand tu poursuis un fou, il faut toujours bien attacher s<strong>on</strong> pagne ; parce que quand<br />

celui-ci tombe, c’est toi qui risque d’être c<strong>on</strong>sidéré pour le fou. » Et c’est évident aussi que<br />

nous partage<strong>on</strong>s le c<strong>on</strong>cept du Président Ahmed Sékou Touré quand il dit :<br />

«Quand tu danses avec un aveugle sur la piste, il faut de temps en temps lui marcher sur<br />

ses pieds pour qu’il comprenne qu’il n’est pas seul sur la piste d<strong>on</strong>t il a tendance à s’en<br />

approprier »<br />

FACE À CETTE FORFAITURE, CE PARJURE ET À CETTE CONSPIRATION<br />

MEURTRIÈRE, NOUS PLAIDONS « NON COUPABLE »<br />

« Vous allez usurper ma place, vous coiffer de la cour<strong>on</strong>ne arrachée à m<strong>on</strong> cadavre. Vous<br />

installer sur le trône au mépris et sur les ruines de ce Palais. Pourquoi ne pas usurper aussi<br />

une juste part de mes douleurs ? M<strong>on</strong> sang brûle. Je n’ai d’autre plaisir que de décrire ma<br />

maladie, ma propre difformité. Moi je vais vers la tombe mais aucun d’entre vous ne versera<br />

de larmes sur m<strong>on</strong> souvenir.<br />

Voici les clefs, je vous remets mes f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>s. Serrez-vous la main et jurez-vous, amitié.<br />

Ayez des poignards dans la voix et n<strong>on</strong> dans la main. Mais le pire est encore à venir. Vous<br />

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vous feriez la guerre frères c<strong>on</strong>tre frères, sang c<strong>on</strong>tre sang. C’est la redistributi<strong>on</strong> de<br />

l’infamie.<br />

N’oubliez rien de tout cela ! »<br />

Richard III, William CHEKESPEARE.<br />

Dans ce procès où l’histoire de <strong>Bernard</strong> Kolélas en particulier et de tout leader du Pool<br />

locomotive du C<strong>on</strong>go en général se c<strong>on</strong>f<strong>on</strong>d à celle du Pool et pour laquelle, Sassou Nguesso<br />

nous a organisés un génocide, c’est la recherche éperdue de boucs émissaires, c’est le signe<br />

d’un homme décadent et pervers, cherchant toujours des lendemains meurtriers sans fin.<br />

Ici, dans ce l<strong>on</strong>g plaidoyer, Sassou Nguesso reste indéfendable. Il doit rép<strong>on</strong>dre de ses<br />

actes criminels, meurtres de la déportati<strong>on</strong> qi <strong>on</strong>t suivi le plus l<strong>on</strong>g coup d’Etat que le m<strong>on</strong>de<br />

ait c<strong>on</strong>nu.<br />

PLAIDOIRIE ET CONCLUSION DE MON LIVRE.<br />

Il arrive des moments où dans ce beau métier, le plus fascinant, le plus emportant, le plus<br />

enivrant, le plus beau ; le plus t<strong>on</strong>ique, le plus pathétique, le plus envoûtant, le plus ray<strong>on</strong>nant,<br />

le plus féerique, le plus langoureux ; qu’<strong>on</strong> n’éprouve plus envie de plaider. Plaider qui est<br />

pourtant <strong>notre</strong> seul sens d’existence, de vie et de b<strong>on</strong>heur en un mot : <strong>notre</strong> force de virilité.<br />

Mais hélas !<br />

Plaider : comme l’avait si bien prôné m<strong>on</strong> très célèbre C<strong>on</strong>frère et grand Maître à<br />

pensées, Maître Robert Badinter ancien Ministre de la Justice, Garde des sceaux, et ancien<br />

Président du C<strong>on</strong>seil C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel, aujourd’hui Sénateur, plaider « c’est bander ».<br />

« Bander, c’est jouir ». Et malheureusement il arrive très souvent que même devant une très<br />

belle femme, <strong>on</strong> n’arrive plus à bander, d<strong>on</strong>c à ne pas vouloir jouir. Pourquoi ? Le doute, le<br />

doute, le doute ! Nous sommes ici devant un véritable doute.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, bien Chers Compatriotes, chers amis<br />

épris de justice, de démocratie et de liberté ; bien Chers Patriote :<br />

Avant même que nous ne soy<strong>on</strong>s informés de la tenue de ce procès, le doute planait sur la<br />

tenue même de ce procès. De ce qui l’avait motivé ; de la transparence de la procédure, de<br />

l’impartialité des juges qui se pr<strong>on</strong><strong>on</strong>ceraient sur cette affaire, du jury qui la composerait et<br />

surtout les rais<strong>on</strong>s qui <strong>on</strong>t c<strong>on</strong>duit à ce que ce procès ait lieu.<br />

De la rétractati<strong>on</strong> de la principale plaignante.<br />

Tous les c<strong>on</strong>golais c<strong>on</strong>naissent cette femme vedette. Tous les c<strong>on</strong>golais l’<strong>on</strong>t vue et entendue<br />

dans tous les médias nati<strong>on</strong>aux ; à la télévisi<strong>on</strong> comme à la radio c<strong>on</strong>golaise et internati<strong>on</strong>ale.<br />

On l’a entendue vociférer dans tous ses états, sur tous les toits du C<strong>on</strong>go. Tous les journaux<br />

<strong>on</strong>t fait largement écho de tous ses récits : rocambolesques, t<strong>on</strong>itruants, sulfureux et<br />

accusateurs à tout va, m<strong>on</strong>trant toutes ces cicatrices qui jal<strong>on</strong>nent et l<strong>on</strong>gent tout s<strong>on</strong> bras<br />

gauche et qui, pour elle, serait l’œuvre perpétrée par la maltraitance de <strong>Bernard</strong> Kolélas qui<br />

lui aurait passée un fer à repasser chauffé à bloc.<br />

Que B. Kolélas l’aurait sodomisée, enf<strong>on</strong>cée des bouteilles dans s<strong>on</strong> vagin etc…enfin<br />

les déclarati<strong>on</strong>s féeriques cousues de n<strong>on</strong> sens, de n<strong>on</strong> discernement flirtant la paranoïa et la<br />

schizophrénie. Aujourd’hui réfugiée en France, elle s’est rétractée. Elle affirme avec toute<br />

18


s<strong>on</strong> énergie qui l’a toujours caractérisée, qu’elle avait été dressée comme une chienne pitbull<br />

pour attaquer sans c<strong>on</strong>science. Sassou Nguesso voulait à tout prix la tête de B. Kolélas, qu’il<br />

fallait sacrifier sur l’autel de la c<strong>on</strong>currence parce que, trop redoutable et coriace pour lui. Il<br />

risquait d’empiéter sur s<strong>on</strong> ascensi<strong>on</strong> de putschiste patenté ; scabreuse et usurpatrice et surtout<br />

parsemée et truffée de tant de meurtres, d’assassinats.<br />

Des grands noms <strong>on</strong>t même été cités à l’origine du m<strong>on</strong>tage macabre et meurtrier. Ce<br />

s<strong>on</strong>t entre autres : Maître Martin Mbemba, alors ministre de la justice, Entcha Ebia Gabriel,<br />

Procureur de la République dans le procès, membre du FDU, c’est de sa main que s<strong>on</strong>t<br />

rédigés les Statuts de l’Associati<strong>on</strong> par laquelle, elle porta plainte c<strong>on</strong>tre B. Kolélas, Michel<br />

Lecornec, français, ancien imprimeur qui avait fait faillite à Argenteuil, mais surtout ancien<br />

pris<strong>on</strong>nier du même Sassou Nguesso qu’il avait fait c<strong>on</strong>damner en 1982 à 10 ans<br />

d’empris<strong>on</strong>nement pour avoir été accusé dans l’Affaire des Bombes du Cinéma Star,<br />

curieusement, baptisé super prestidigitateur blanc à la rescousse des pouvoirs en difficulté en<br />

Afrique, d<strong>on</strong>t celui de Mathieu Kérékou pour lequel il est aussi le C<strong>on</strong>seiller très écouté. C’est<br />

lui qui c<strong>on</strong>seilla aux nègres cités ci-dessus à mettre en place une Associati<strong>on</strong> qui leur<br />

permettrait de porter plainte c<strong>on</strong>tre B. Kolélas. Le Secrétaire Général du PCT, Ambroise<br />

Noumazalaye centralisant tous les scénarios et c<strong>on</strong>seillant le putschiste Sassou Nguesso pour<br />

la suite du dossier. Et évidemment, il ne faut pas oublier s<strong>on</strong> implicati<strong>on</strong> pers<strong>on</strong>nelle et<br />

caractérisée qui, physiquement ou au téléph<strong>on</strong>e était en c<strong>on</strong>tact permanent, tous les jours<br />

pour l’implorer à bien prendre en compte tous les éléments y afférents.<br />

D’ailleurs tous les autres plaignants, tous fils du Pool c<strong>on</strong>tactés à cet effet, s<strong>on</strong>t unanimes pour<br />

dén<strong>on</strong>cer l’escroquerie politique du scénariste, la duplicité le caractérisant, le m<strong>on</strong>tage éh<strong>on</strong>té<br />

du scénario, la faç<strong>on</strong> d<strong>on</strong>t <strong>on</strong> a trompé ceux qui devraient jouer les scènes. Ils <strong>on</strong>t h<strong>on</strong>te<br />

aujourd’hui d’être fils du Pool et avoir pratiqué ce parjure.<br />

En résumé, c<strong>on</strong>trairement à ce qu’a affirmé la dite cour, il n’y a jamais eu, ni viol, ni<br />

sodomisati<strong>on</strong>, ni repassage au fer chauffé de quels que membres que ce soient du corps de<br />

madame Matoumpa Bernadette. Et quand madame Matoumpa Bernadette alias Betty se<br />

c<strong>on</strong>fit à nous, venue comme pour se c<strong>on</strong>fesser et pour obtenir le pard<strong>on</strong> de <strong>Bernard</strong> Kolélas<br />

car s’étant aperçu que sa traitrise était un véritable fardeau qu’elle ne <str<strong>on</strong>g>pouvait</str<strong>on</strong>g> porter<br />

c<strong>on</strong>tinuellement sur elle et d<strong>on</strong>t le poids était trop lourd pour sa petite tête. Qu’elle refusait de<br />

le porter jusqu’à l’infini ce qui était un gros boulet d<strong>on</strong>t sa c<strong>on</strong>science lui fendait le cœur.<br />

C’était un véritable purgatoire, une véritable croix suspendue atour de s<strong>on</strong> cou comme une<br />

blessure que l’<strong>on</strong> porte sur une belle partie de s<strong>on</strong> corps et devant laquelle, les yeux passent et<br />

repassent sans disc<strong>on</strong>tinuer ; comme une présence secrète et immortelle. Aujourd’hui, elle est<br />

r<strong>on</strong>gée par une angoisse terrifiante. Et comme l’<strong>on</strong>t fait 2013 ans plus tôt certains traîtres<br />

renommés comme Judas et Dalila ; à défaut de se suicider comme Juda ou de mourir<br />

ensemble avec s<strong>on</strong> ami Sams<strong>on</strong>, Matoumpa Bernadette choisit de venir nous expliquer<br />

comment elle avait été dressée, trompée, adulée et m<strong>on</strong>tée comme une fauve prête à tuer.<br />

Dans un souci expiatoire, Madame Matoumpa voulut s’ex<strong>on</strong>érer d’un l<strong>on</strong>g chagrin qui la<br />

r<strong>on</strong>geait et la détruisait. Elle c<strong>on</strong>nut un gros problème physique d<strong>on</strong>t je me tais de d<strong>on</strong>ner les<br />

détails ici. C’est une c<strong>on</strong>fessi<strong>on</strong>. Elle a rais<strong>on</strong>. Et pour nous qui c<strong>on</strong>naiss<strong>on</strong>s, le metteur en<br />

scène depuis qu’il assassine dans <strong>notre</strong> pays, <strong>on</strong> n’est pas surpris.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, peuple c<strong>on</strong>golais, mesdames, messieurs, amis du C<strong>on</strong>go<br />

épris de justice et de paix,<br />

19


Nous ne sommes pas ici devant un procès normal où toutes les règles de la procédure<br />

pénale <strong>on</strong>t été respectées, mais bien au c<strong>on</strong>traire, la violati<strong>on</strong> était flagrante et criarde. Une<br />

violati<strong>on</strong> délibérée des éléments à charge et à décharge.<br />

Nous sommes devant un procès politique atypique dans lequel, <strong>on</strong> fait le feu de tout<br />

bois. Un procès dans lequel, il ne faut pas s’attendre à ce qu’<strong>on</strong> lise le droit. Le Procureur de<br />

la République, appelé là-bas, Commissaire du Gouvernement, est un politicien, Membre d’un<br />

Parti politique, lequel est affilié au PCT de Sassou le metteur en scène. Il joue ici le va-tout. Il<br />

briguait une promoti<strong>on</strong> et comme un chien dressé, il attaquait sur tous les fr<strong>on</strong>ts. Un poste<br />

ministériel était en jeu et pour cela, il était prêt à tout oser pour l’en acquérir et surtout faire<br />

plaisir à s<strong>on</strong> mentor, le sinistre Sassou-Nguesso.<br />

Il n’est plus l’homme qui doit lire et dire le droit pour faire émerger la vérité, mais un<br />

imposteur, un falsificateur pratiquant une véritable forfaiture, un manipulateur. Et nous ne<br />

sommes pas au premier essai. Nous en av<strong>on</strong>s suffisamment vu depuis que la pers<strong>on</strong>ne de<br />

Sassou Nguesso a assassiné s<strong>on</strong> ancien prédécesseur, le Commandant et Président Marien<br />

Ngouabi. Pour Sassou Nguesso, la fin justifie tous les moyens.<br />

Entcha Ebia, Procureur de la République est <strong>notre</strong> Jack Ruby comme dans l’assassinat<br />

du Président John F. Kennedy. C’est le Porte parole de Sassou Nguesso. Il a un traitement<br />

royal dû à un automate de sa taille. C’est un véritable metteur en scène, avec un goût du<br />

risque sans pareil, de l’intrigue, de la diffamati<strong>on</strong> d’un névrosé violent dans tous les sens ;<br />

dans le verbe et l’acti<strong>on</strong>. Il fait paraître beaucoup de fumée, mais il n’y a pas de feu, sin<strong>on</strong> des<br />

boucs émissaires. Ici le fruit n’a plus le même goût sel<strong>on</strong> qu’<strong>on</strong> le mange en Afrique, en Asie,<br />

en Océanie ou en Amérique. C’est la découverte de la beauté.<br />

Nous sommes devant un procès truffé de mens<strong>on</strong>ges et outrage à outrance, tous de très<br />

mauvais goût, un procès plein de falsificati<strong>on</strong> éh<strong>on</strong>tée, énigmatique. Ici, <strong>on</strong> ne négocie pas le<br />

poste au prix du talent mais à la hauteur de la traîtrise, de l’hérésie, de la diffamati<strong>on</strong>, de<br />

l’injure, de la participati<strong>on</strong> à la manipulati<strong>on</strong>. Il faut faire partie des OP Noires (opérati<strong>on</strong>s<br />

Noires) : m<strong>on</strong>tages, trucages, meurtres, assassinats, enlèvements, viols, vol, pillage<br />

systématique du bien public à leur seul profit, corrupti<strong>on</strong>, manipulati<strong>on</strong>, détournements,<br />

réseaux mafieux.<br />

C’est un m<strong>on</strong>de où rien n’est écrit. C’est l’éternelle histoire de la crucifixi<strong>on</strong>. Tout est<br />

clois<strong>on</strong>né, quand <strong>on</strong> dit qu’il faut qu’il meurt, il n’y a pas un resp<strong>on</strong>sable et dans le pelot<strong>on</strong><br />

d’exécuti<strong>on</strong>, c’est : cinq balles d<strong>on</strong>t une à blanc. Parce que dans la hiérarchie militaire ou du<br />

pouvoir, tous ceux qui savent <strong>on</strong>t la possibilité de nier. Il n’y a pas de compromissi<strong>on</strong> directe<br />

si ce n’est au niveau le plus secret. Le seul objectif, c’est la réussite de l’opérati<strong>on</strong> sur tous les<br />

plans. Peu importe les dégâts, le nombre des victimes ; ce que cela coûte, ou coûtera. Ils<br />

doivent être les seuls vainqueurs. Ils ne s<strong>on</strong>t passibles d’aucune poursuite pour quoi que ce<br />

soit, pour qui que ce soit. Tous les coups de Sassou s<strong>on</strong>t signés de la même manière. Ici <strong>on</strong><br />

n’est pas obligé de savoir qui a fait quoi. Tout ça, appartient aux décors, aux aléas de la<br />

c<strong>on</strong>spirati<strong>on</strong>.<br />

Le Président Marien Ngouabi a été assassiné le 18 mars 1977 par Sassou Nguesso parce qu’il<br />

voulut remettre le pouvoir aux Bak<strong>on</strong>gos qu’il jugea plus aptes à exercer le pouvoir. En<br />

voulant changer les choses de ce pays, les remettre comme par le passé quand tous les<br />

C<strong>on</strong>golais mangeaient à leur faim quand les premiers pouvoirs étaient humains. Cela n’a pas<br />

plu aux c<strong>on</strong>spirateurs du coup d’Etat qui n’acceptèrent pas le changement. La politique, c’est<br />

le pouvoir. Il l’a assassiné sans état d’âme, sans retenue, sans sourciller, de la même manière<br />

qu’il chercha à assassiner <strong>Bernard</strong> Kolélas qui le gênerait dans l’exécuti<strong>on</strong> de s<strong>on</strong> entreprise<br />

de voleur et pillard.<br />

20


M<strong>on</strong>sieur le Président, peuple c<strong>on</strong>golais, mesdames, messieurs, amis du C<strong>on</strong>go,<br />

Le procès c<strong>on</strong>tre <strong>Bernard</strong> Kolélas dépasse l’entendement, c’est le plus gros mens<strong>on</strong>ge qu’<strong>on</strong><br />

ait fait boire et avaler au peuple c<strong>on</strong>golais. C’est un véritable complot c<strong>on</strong>tre la démocratie,<br />

complot c<strong>on</strong>tre la vérité, complot c<strong>on</strong>tre l’éthique, complot c<strong>on</strong>tre l’Unité nati<strong>on</strong>ale, enfin<br />

complot c<strong>on</strong>tre un homme et par transitivité c<strong>on</strong>tre une régi<strong>on</strong>.<br />

Ici, le c<strong>on</strong>cept de la justice a disparu. Tout avait été décidé depuis l<strong>on</strong>gtemps, depuis<br />

1968, depuis l’arrivée de ces gens là au pouvoir. Depuis cette année là, ils <strong>on</strong>t choisi leurs<br />

boucs émissaires, leurs souffre-douleurs. On n’a jamais expliqué pourquoi, s’en prend-<strong>on</strong> à<br />

des innocents. On arrête. On n’exige pas d’assistance judiciaire, il n’y a pas de procès verbaux<br />

d’interrogatoire et <strong>on</strong> inculpe. Et depuis, la machine du PCT travaille toujours dans le même<br />

sens, laquelle machine a à sa tête, la diabolique pers<strong>on</strong>ne de Sassou Nguesso, l’inventeur de<br />

toutes ces procédures et de la soluti<strong>on</strong> finale c<strong>on</strong>tre un homme, c<strong>on</strong>tre une régi<strong>on</strong>. C’est l’une<br />

des plus grosses forfaitures qu’<strong>on</strong> ait opérée c<strong>on</strong>tre un peuple.<br />

Dans cette paranoïa exhibiti<strong>on</strong>niste, la légende officielle s’est créée et la presse<br />

officielle et proche du pouvoir s’est faite l’écho de ce qui parait être un événement. Hitler a<br />

toujours dit : « plus le mens<strong>on</strong>ge est gros, plus <strong>on</strong> le croit ». On commet des meurtres<br />

secrets, des assassinats classiques sans qu’<strong>on</strong> ne rendre compte à la société. Quel est l’avenir<br />

de la démocratie dans <strong>notre</strong> pays où un Président peut être assassiné dans des circ<strong>on</strong>stances<br />

aussi imm<strong>on</strong>des, hallucinantes, affamantes, grotesques et grossières sans qu’un tel acte<br />

n’effleure l’instinct et la c<strong>on</strong>science de ces auteurs ? Comment peut-<strong>on</strong> aujourd’hui nous faire<br />

croire que la justice de <strong>notre</strong> pays est neutre ? Que le corps magistral est indépendant ?<br />

Combien de meurtres politiques maquillés en crises cardiaques, suicide, cancer, overdose de<br />

drogue, mais surtout et surtout en AVC ? Ah cet AVC en questi<strong>on</strong> où des civils des militaires,<br />

femmes comme hommes en meurent comme des mouches au C<strong>on</strong>go de Marien, d<strong>on</strong>c du PCT<br />

? Combien d’accidents d’avi<strong>on</strong>, de voitures devri<strong>on</strong>s-nous encore voir sans qu’<strong>on</strong> ne<br />

s’émeuve ? « Trahis<strong>on</strong>, jamais ne prospère » a dit un poète anglais. Pour quelle rais<strong>on</strong> ? Parce<br />

que si celle-ci prospère, <strong>on</strong> ne l’appellera plus trahis<strong>on</strong>.<br />

Au C<strong>on</strong>go <strong>on</strong> nous fait penser que nos magistrats rendent la justice, que la vertu est une<br />

propre récompense et que le bien devrait triompher du mal : mais en regardant ces choses là<br />

de prêt, <strong>on</strong> sait et <strong>on</strong> se rend compte que tout cela est faux et chacun des êtres humains a le<br />

devoir de créer la justice. La justice est une véritable force démocratique. C’est pourquoi, il<br />

n’est pas facile de dire et de regarder la vérité au C<strong>on</strong>go. Parce que la vérité représente une<br />

menace pour le putschiste patenté, le pouvoir usurpateur et impopulaire. Et que quic<strong>on</strong>que les<br />

menace, prend de gros risques pour sa sécurité ainsi que celle des siens. Chez nous, beaucoup<br />

<strong>on</strong>t payé de leur vie pour avoir voulu défier le pouvoir impopulaire des usurpateurs. Sassou<br />

Nguesso est né dans la terreur, il a grandi et gouverné dans la terreur.<br />

La vérité est une grande vertu, une valeur qui ne se trafique pas, un c<strong>on</strong>cept qu’<strong>on</strong> aimerait<br />

retrouver dans <strong>notre</strong> pays l<strong>on</strong>gtemps travestie. Ce s<strong>on</strong>t des valeurs auxquelles tout citoyen doit<br />

croire. La vérité est la plus importante de toutes nos valeurs parce que, si la vérité ne survit<br />

pas, si le gouvernement assassine la vérité, alors ce n’est pas le pays dans lequel j’ai grandi et<br />

vais mourir et le C<strong>on</strong>go, le vrai, n’est pas celui là, dans lequel je suis né. Le C<strong>on</strong>go de grandes<br />

valeurs et de vertus que ces sauvage<strong>on</strong>s venus d’autres cieux, s<strong>on</strong>t venus dépraver. J’ai h<strong>on</strong>te<br />

de cohabiter avec ces espèces de… , et de partager la même nati<strong>on</strong> et le même Etat. Oui j’ai<br />

h<strong>on</strong>te d’être simplement c<strong>on</strong>golais.<br />

21


M<strong>on</strong>sieur le Président, Peuple C<strong>on</strong>golais, messieurs et mesdames du m<strong>on</strong>de épris de<br />

démocratie et de paix,<br />

Devant ce fait qui a été accompli, nous sommes obligés de nous <strong>défendre</strong> et d’y aller, quant<br />

bien même qu’<strong>on</strong> soit devant une femme qui nous plaise ou pas, qui nous fait bander ou pas.<br />

Ne dit-<strong>on</strong> pas que « pour éteindre un incendie, <strong>on</strong> n’exige pas de l’eau potable ? ». Et <strong>notre</strong><br />

célèbre Papa Wemba dans sa célèbre chans<strong>on</strong> : Saï Saï ajoute : « qu’<strong>on</strong> n’éteint pas un<br />

incendie avec du pétrole ». Il faut que le Pouvoir de Brazzaville se demande pourquoi, leur<br />

plaignante, cette pièce maîtresse s’est réfugiée à Paris. Ne s’est-il jamais posé la questi<strong>on</strong> de<br />

savoir si cette pers<strong>on</strong>ne originaire du Pool, soit 90 % des C<strong>on</strong>golais de Paris et de France,<br />

comme l’est Brazzaville d’ailleurs ; si Betty n’est-elle pas repartie au Poolailler, à la<br />

bifurcati<strong>on</strong> et vendre la mèche ? Malcom X a dit : « quand <strong>on</strong> sort la volaille le matin du<br />

poulailler, elle peut aller manger à 3 voire 5 km à la r<strong>on</strong>de. Mais le soir venu, celle-ci revient<br />

toujours à s<strong>on</strong> lieu de départ, ceci quels qu’en soient les inc<strong>on</strong>vénients de la distance »<br />

Il en est de bander que de plaider. Nous sommes obligés car la c<strong>on</strong>science et la morale nous<br />

l’imposent. J’ai rarement vu ou entendu une accumulati<strong>on</strong> d’accusati<strong>on</strong>s vérifiées avec des<br />

témoignages accablants, d’éléments matériels d’une rare c<strong>on</strong>firmati<strong>on</strong> et d’h<strong>on</strong>nêteté pouvant<br />

entraîner la c<strong>on</strong>damnati<strong>on</strong> de ses auteurs. C’est vrai, nous ne sommes pas ici pour juger le très<br />

Cher Maître Jacques Vergès, mais Dénis Sassou Nguesso le manipulateur, le m<strong>on</strong>teur, le<br />

truqueur, le truculent, le dupliciste, le c<strong>on</strong>spirateur, l’escroc, le voleur, le schizophrène,<br />

le dém<strong>on</strong>iaque, le barbare, le meurtrier, le paranoïaque, le psychopathe. Nous dén<strong>on</strong>ç<strong>on</strong>s<br />

le discours, la plaidoirie et le t<strong>on</strong> des mots qui s<strong>on</strong>t utilisés par les procéduriers. On use de<br />

mens<strong>on</strong>ge comme pour noyer la vérité. On utilise un discours falsificateur cachant Dénis<br />

Sassou Nguesso derrière des rideaux de fumée rhétorique, ceux qui lui poussent toujours à<br />

chercher des boucs émissaires, à fuir ses resp<strong>on</strong>sabilités, à les transposer chez les autres ; ces<br />

autres qui finalement s<strong>on</strong>t et restent des innocents, des boucs émissaires. Oui les m<strong>on</strong>tages<br />

étatiques, beaucoup y recourent. Ils l’usent et l’exemple épatent est le Président Busch qui<br />

l’utilisa pour aller attaquer l’Irak et se défaire du Président Saddam Hussein, jusqu’à<br />

l’assassiner. Les français, l’<strong>on</strong>t fait pour attaquer le C<strong>on</strong>go Brazzaville, la Côte d’Ivoire, la<br />

Centrafrique, la Libye etc…Mais ce n’est pas pour ça que Sassou Nguesso sera excusé et<br />

ex<strong>on</strong>éré de ses resp<strong>on</strong>sabilités civiles, pénales et politiques.<br />

<strong>Bernard</strong> Kolélas, grand défenseur des Droits de l’homme et de la Démocratie, qui est pris à<br />

partie dans ce procès, c’est tout simplement parce que l’autre partie, embourbée dans une<br />

situati<strong>on</strong> inextricable dans laquelle elle s’est enf<strong>on</strong>cée, fourvoyée, cherche les causes de sa<br />

médiocrité sur toutes les têtes des C<strong>on</strong>golais, notamment de celles des fils du Pool, mais plus<br />

particulièrement sur celle de <strong>Bernard</strong> Kolélas, f<strong>on</strong>cièrement rasée. Pour Dénis Sassou<br />

Nguesso, la cause de ses échecs sur tous les plans : sa médiocrité politique, sa nullité sur tous<br />

les plans militaire, éc<strong>on</strong>omique, social proviendraient et seraient l’œuvre de <strong>Bernard</strong> Kolélas,<br />

d<strong>on</strong>c du Pool. Par c<strong>on</strong>séquent, il faut abattre celui qui incarne cette représentativité. Pour<br />

Sassou Nguesso, après <strong>Bernard</strong> Kolélas, c’est le grand boulevard le c<strong>on</strong>duisant à<br />

l’asservissement de la régi<strong>on</strong> « locomotive du C<strong>on</strong>go ». Alors pour quelqu’un qui veut<br />

abattre s<strong>on</strong> chien qu’il imagine atteint de rage, cherche d’abord à le sortir de sa niche pour le<br />

noyer. Tout ceci s’accomplissant sous l’assaut et la fureur de la haine, ethnique, tribaliste et<br />

régi<strong>on</strong>aliste. C’est un véritable c<strong>on</strong>centré de haine viscérale, une jalousie meurtrière, une<br />

c<strong>on</strong>voitise qu’il ruminait depuis qu’il est venu sur cette terre c<strong>on</strong>tre cet homme ; c<strong>on</strong>tre une<br />

régi<strong>on</strong>.<br />

22


En France la loi du 27 août 1940 supprime l’incitati<strong>on</strong> à la haine raciale, c<strong>on</strong>nue comme un<br />

délit et ce n’est qu’après que l’Etat, en 1942, après les grandes rafles c<strong>on</strong>nues ; celles des<br />

Nazis que des voix commencèrent à s’élever c<strong>on</strong>tre la situati<strong>on</strong> qui est faite aux juifs. Cette<br />

situati<strong>on</strong> permit de sauver beaucoup de juifs tandis que la machine de mort se perfecti<strong>on</strong>nait<br />

pour tuer la vie et plus vite. Sassou, après qu’il ait raté d’assassiner <strong>Bernard</strong> Kolélas, tout seul<br />

a poussé s<strong>on</strong> vice jusqu’à la hauteur de l’imaginable. Le 18 décembre 1998, il déporta sous la<br />

force de nos armes, ce que d’aucuns Présidents de la République sur cette Planète n’avait osé<br />

faire ; même Hitler ne le dut. Envoyer plus de 600.000 à 800.000 pers<strong>on</strong>nes sensées ne pas<br />

être de s<strong>on</strong> clan dans les forêts pendant 12 mois et qui fit plus de 100.000 morts. Au C<strong>on</strong>go<br />

Sassou Nguesso l’a fait et l’homme du Pool est devenu l’objet de tous ses échecs, le bouc<br />

émissaire par excellence. Il l’accuse à tout bout de champ sur tout, c<strong>on</strong>tre tout et pour tout. Et<br />

depuis, il est devenu s<strong>on</strong> véritable souffre-douleur. De <strong>Bernard</strong> Kolélas, <strong>on</strong> est passé à<br />

diaboliser toute une régi<strong>on</strong>. Et au nom de celui-ci, toute une machine à broyer a été mise en<br />

place. Des massacres s’opèrent de faç<strong>on</strong> flagrante devant les yeux émerveillés de la<br />

communauté internati<strong>on</strong>ale. Pers<strong>on</strong>ne ne dit rien, pers<strong>on</strong>ne ne dén<strong>on</strong>ce rien. Ce silence qui est<br />

dicté, c’est Sassou Nguesso qui en fait usage, qui en bénéficie.<br />

Depuis l’arrivée du Parti C<strong>on</strong>golais du Travail aux affaires dans <strong>notre</strong> pays, le C<strong>on</strong>go en<br />

général et le Pool en particulier vivent un drame indescriptible. Cette époque a marqué tout un<br />

C<strong>on</strong>golais et porter tout un bruit de f<strong>on</strong>d permanent. Avec ces messieurs, le C<strong>on</strong>go souffre<br />

d’une crise de civilisati<strong>on</strong>, d’identité qui s<strong>on</strong>t marquées par la torture morale de l’ensemble de<br />

toute une régi<strong>on</strong>, du harcèlement physique de <strong>Bernard</strong> Kolélas en particulier et d’autres parce<br />

que, originaires du Pool.<br />

Tout a commencé dès 1968, année à laquelle le PCT accède au pouvoir. On s’en prend à tous<br />

les fils du Pool, parce que c’est presque une habitude chez nous où chaque fois qu’<strong>on</strong> quitte le<br />

pouvoir, <strong>on</strong> m<strong>on</strong>tre du doigt, tous les autres ceux de la régi<strong>on</strong>, parce qu’<strong>on</strong> les soupç<strong>on</strong>ne<br />

toujours d’avoir bénéficié des avantages apportés par le pouvoir. Mais là, comme par hasard,<br />

ils ne trouvèrent rien à reprocher au Pool qui a su bien se garder de ne pas mettre la main sur<br />

les biens publics ; mais malgré tout cela, <strong>on</strong> va quant même chercher des poux sur des têtes<br />

pourtant rasées, et quant bien même <strong>on</strong> ne trouvera toujours rien, leur mise en scène<br />

c<strong>on</strong>tinuera s<strong>on</strong> ascensi<strong>on</strong> ; leur affabulati<strong>on</strong> va ascendant et les pervers trouvent quand même<br />

de quoi accuser et diaboliser le Pool. Ici la manipulati<strong>on</strong>, l’intox et le faussaire s<strong>on</strong>t le let<br />

motiv de l’existence. C’est l’héritage du marxisme-léninisme. On n’existera plus si le Pool est<br />

en b<strong>on</strong>ne santé, uni et soudé et avec lui, tout le pays d<strong>on</strong>c, il faut le diaboliser à jamais. Mais<br />

surtout ne pas lui permettre de revenir au pouvoir. On préfère finalement la médiocrité à<br />

l’intelligence.<br />

Ils mentent comme ils respirent. Ils mentent par omissi<strong>on</strong> en pratiquant un véritable troc des<br />

procès. Ils n’<strong>on</strong>t aucune pudeur. C’est un véritable sacrilège ! Ils n’<strong>on</strong>t aucune limite à cela.<br />

Ils tentent acculer le Pool jusqu'à la redditi<strong>on</strong>, à la soumissi<strong>on</strong>, à l’esclavage mais le Pool, le<br />

Muk<strong>on</strong>go s’est affranchi depuis trop l<strong>on</strong>gtemps. Malgré la lune morale que ceci entraîna au<br />

peuple de cette régi<strong>on</strong>, les Bak<strong>on</strong>gos tinrent b<strong>on</strong>. Ils plièrent mais ne rompirent pas.<br />

« Quand <strong>on</strong> veut tuer un chien enragé, il faut l’obliger à sortir de sa niche ».<br />

Le PCT fait tout pour accuser de tous ses malheurs de ses imperformances le malheureux<br />

Pool. Aucune élégance dans le m<strong>on</strong>tage des scènes macabres, dans le mens<strong>on</strong>ge qu’ils<br />

déversent sans c<strong>on</strong>victi<strong>on</strong>. Aucun esthétisme, tout est cru, inodore. La culpabilisati<strong>on</strong> est<br />

érigée en système. Et quand le doute s’introduit au sujet du droit, c’est très grave ; des récits<br />

rocambolesques et des scènes abracadabrantes, c’est la schizophrénie qui prit le dessus. Mais<br />

23


voici que toutes ces fariboles tempétueuses s<strong>on</strong>t toutes battues en brèche, balayées du revers<br />

de la main et qu’est ce qui reste aux gens civilisés et intelligents : « laisser les choses basses<br />

mourir de leur propre pois<strong>on</strong> ». Nous sommes devant une véritable barbarie sans éthique, la<br />

mythomanie, la schizophrénie, la paranoïa, la névrose sans visage dans les cœurs des<br />

bourreaux. Ils respirent l’ignominie, le macabre, la déchéance, c’est la déshumanisati<strong>on</strong> par<br />

excellence.<br />

En 1977 quand Dénis Sassou Nguesso, je dis bien Dénis Sassou Nguesso finit d’assassiner<br />

s<strong>on</strong> frère d’armes, le Président Marien Ngouabi, il ne se gêna pas d’accuser le Pool d’être<br />

l’auteur de ce forfait, vous voyez jusqu’où ce mec est d’une lâcheté et d’une ignominie sans<br />

commune mesure. Il ne sait jamais assumer ni signer ses forfaits, prendre ses resp<strong>on</strong>sabilités<br />

comme il se doit. Dans la foulée tous les fils représentatifs de la régi<strong>on</strong> s<strong>on</strong>t arrêtés. Il y a<br />

entre autres <strong>Bernard</strong> Kolélas, les deux premiers officiers de <strong>notre</strong> armée : les col<strong>on</strong>els David<br />

Mountsaka et Félix Mouzabakani, tout simplement parce qu’ils s<strong>on</strong>t du Pool. L’ancien<br />

Président de la République, le plus brillant que la république ait c<strong>on</strong>nu, Alph<strong>on</strong>se Massamba<br />

Débat, le seul Cardinal que le Saint siège ait nommé pour <strong>notre</strong> pays, Emile Biayenda, s<strong>on</strong>t<br />

pris chez eux, torturés puis assassinés. Est-ce qu’aujourd’hui ces malades, peuvent-ils nous<br />

expliquer pourquoi ils en s<strong>on</strong>t arrivés là ? A cet ultime recours ? D’autres, après les avoir<br />

innocemment mis en pris<strong>on</strong>, bénéficier<strong>on</strong>t de la grâce de ce même terroriste qui les sortira de<br />

pris<strong>on</strong> une année plus tard, sans que ceux-ci aient purgé leur peine. Tout simplement parce<br />

que le même Dénis Sassou Nguesso vient de reprendre s<strong>on</strong> pouvoir qu’il avait prêté deux<br />

années plus tôt au Général Yhombi Opango en tentant de se disculper de ses resp<strong>on</strong>sabilités<br />

sur le meurtre du Président M. Ngouabi. Il attendit deux ans que les soupç<strong>on</strong>s lui paraissent<br />

éloignées pour qu’ils prennent officiellement ses resp<strong>on</strong>sabilités de putschiste et d’assassin du<br />

Président M. Ngouabi. Crut-il mieux faire ? Telle était la vraie questi<strong>on</strong>. Et la machine qui<br />

avait c<strong>on</strong>nu plus ou moins de répit, s’est remise en marche. Les boucs émissaires <strong>on</strong>t été<br />

ressortis. Le motif étant c<strong>on</strong>nu. Il est politique, il c<strong>on</strong>cerne la prise et la c<strong>on</strong>servati<strong>on</strong> du<br />

pouvoir au C<strong>on</strong>go. Et le Pool est désigné comme l’élément qui gène à cette œuvre<br />

machiavélique. Il faut pour cela, faire tout pour traquer les ressortissants de cette régi<strong>on</strong> par<br />

des procédés et procédures surannés et pernicieux. On utilise même de l’auto-flagellati<strong>on</strong>.<br />

« Et quand une m<strong>on</strong>tagne est infranchissable, il faut envisager de la c<strong>on</strong>tourner. Certes,<br />

c’est plus l<strong>on</strong>g, mais plus sûr ». (Proverbe africain)<br />

Comme <strong>on</strong> ne peut pas corrompre, mentir, abuser tous les fils du Pool, Sassou Nguesso a<br />

réussi à aduler quelques uns d’entre nous et avec, ils mirent la machine à broyer en marche.<br />

Certes les valeurs du Pool <strong>on</strong>t été impénétrables, mais quand <strong>on</strong> a de petites pers<strong>on</strong>nes de<br />

basse moralité comme Hellot Mats<strong>on</strong> Mampouya, Matoumpa Bernadette, Bouissa Matoko,<br />

Isidore Mvouba, Gérard Bintsindou, etc, etc, la citadelle aussi puissante qu’elle fut, finit et<br />

réussit par vaciller, se lézarder et céder. Nous av<strong>on</strong>s affaire ici à un homme aveugle, mais estil<br />

possible de demander à un aveugle de voir dans la nuit ? À un régime qui a tissé et cousu<br />

s<strong>on</strong> existence dans le mens<strong>on</strong>ge, de se transcender ? Alors, nous nous retrouv<strong>on</strong>s devant un<br />

homme ; quant bien même la tranquillité physique est acquise, mais celle des esprits, qu’<strong>on</strong> ne<br />

peut corrompre, aussi l<strong>on</strong>gtemps qu’il n’y aura aucune accalmie, le Pool sera toujours secoué<br />

dans s<strong>on</strong> physique et dans sa morale.<br />

Sassou Nguesso et le pouvoir Nordiste diffament, calomnient, blasphèment. Et les Dépêches<br />

de Brazzaville et le Journal le « Choc » s<strong>on</strong>t là pour relayer, pour porter haut et très haut tout<br />

ce grossier tourbill<strong>on</strong> de mens<strong>on</strong>ge pour lequel, ils cherchent la destructi<strong>on</strong> et<br />

l’anéantissement de la régi<strong>on</strong> du Pool. Les juifs <strong>on</strong>t vécu la même chose avec Hitler de 1939 à<br />

24


1944. L’excitati<strong>on</strong> que prônent les écrits dans ces journaux et ouvrages, est de nature à<br />

illustrer m<strong>on</strong> propos.<br />

Dans s<strong>on</strong> numéro du 31 mars 1998, le journal le « Choc » titrait : « Les pris<strong>on</strong>niers des<br />

geôles de Kolélas. Des images terribles que pers<strong>on</strong>ne n’oubliera ». L’enquête que nous<br />

avi<strong>on</strong>s menée sur la véracité de ces photos, prouvent que celles-ci <strong>on</strong>t été tirées du film de<br />

Spielberg sur l’esclavage que Dominique de Marseille a transposées dans s<strong>on</strong> chiff<strong>on</strong> de<br />

journal. Le malh<strong>on</strong>nête et pervers Dominique de Marseille a fait porter ces photos comme<br />

étant les pris<strong>on</strong>niers de <strong>Bernard</strong> Kolélas. Le Soir de Bruxelles du 13 juillet 2000 titrait : « le<br />

cas de Pinochet peut en inquiéter d’autres ». Une page entière sur laquelle des photos des<br />

dictateurs du m<strong>on</strong>de entier, étaient alignées. Notre Pinochet C<strong>on</strong>golais, Sassou Nguesso se<br />

trouvant en b<strong>on</strong>ne place entre Amin Dada et Mengistu. L’équipe d’Etienne Mokoundzi Mobé<br />

dans la culture Pécétiste d<strong>on</strong>t ils s<strong>on</strong>t ressortissants, a enlevé la photo de leur dictateur pour la<br />

remplacer par celle de Pascal Lissouba. Cette tricherie, cette perversité, c’est cela qui les<br />

caractérisent, les pers<strong>on</strong>nifient. Est-ce sérieux et h<strong>on</strong>nête, un tel comportement où ils s<strong>on</strong>t<br />

obligés de ne pratiquer que du m<strong>on</strong>tage à l<strong>on</strong>gueur des journées. Pourtant m<strong>on</strong> ami Etienne<br />

qui est un garç<strong>on</strong> très intelligent réfléchi, a-t-il franchi cette barrière d’imbéciles ? Comme<br />

tous les nordistes, il fallait qu’il reprenne s<strong>on</strong> manteau de tout homme du nord. Celui qui<br />

c<strong>on</strong>siste à repartir au poulailler quand le matin, <strong>on</strong> vous a laissés aller manger loin de la<br />

ferme. Nous nous en inspirer<strong>on</strong>s le jour venu pour bien m<strong>on</strong>trer et illustrer la nature de ces<br />

pervers pers<strong>on</strong>nages.<br />

Le Nord veut à tout prix l’extincti<strong>on</strong> des Bak<strong>on</strong>gos et de sa régi<strong>on</strong>, le Pool. Ils veulent la rayer<br />

sur l’ensemble de la carte du pays. Mais par quoi la remplacer ? On n’a jamais réussi à tuer la<br />

liberté à coups de feu de kalachnikov. Est-il possible de se débarrasser des Bak<strong>on</strong>gos comme<br />

ça, par des guerres ou par décret ? L’exterminati<strong>on</strong> des Bak<strong>on</strong>gos d<strong>on</strong>t le père est le diable<br />

Kolélas ? Les imprécati<strong>on</strong>s et la fureur exprimées de manière si haineuse, une haine violente,<br />

nous le sav<strong>on</strong>s quand <strong>on</strong> ouvre, à cette date précise du procès, chaque page du journal le<br />

« Choc » puant, dégageant une haine féroce, captivante et meurtrière. C’est la toile de f<strong>on</strong>d<br />

permanente dans laquelle vivent encore aujourd’hui les Bak<strong>on</strong>gos et s<strong>on</strong> fils spirituel <strong>Bernard</strong><br />

Kolélas. Et ce qu’il faut remarquer, c’est qu’ici, ces discours étaient l’avant garde de ce que<br />

nous sav<strong>on</strong>s, ce qui allait se produire dans les différents foyers, villages et familles du Pool,<br />

au fur et à mesure que le pouvoir du PCT, d<strong>on</strong>c du Nord prenait attache. C’est la mise en<br />

place permissive d’un régime d’exclusi<strong>on</strong> et d’exterminati<strong>on</strong>. Tout un régime d’humiliati<strong>on</strong>,<br />

de frustrati<strong>on</strong>, de marginalisati<strong>on</strong> des K<strong>on</strong>gos notamment des Bak<strong>on</strong>gos du Pool. Un des plus<br />

importants groupes qui appartiennent par leur origine à une ethnie, une tribu et une régi<strong>on</strong><br />

déterminée. Un régime, qui a pour seule motivati<strong>on</strong> d’exciter la haine tribale, ethnique ou<br />

régi<strong>on</strong>ale, des citoyens ou des habitants. C’est dangereux pour l’équilibre social. C’est une loi<br />

Française de 1972 c<strong>on</strong>tre la diffamati<strong>on</strong>, la provocati<strong>on</strong> raciale qui en fait largement écho, il<br />

fallait aussitôt le décret-loi Marchandeau, qui fut abrogé. C’est d<strong>on</strong>c dès le 27 août 1940 que<br />

les verrous sautèrent et d<strong>on</strong>nèrent libre recours à toute acti<strong>on</strong> de propagande antisémite.<br />

Tous les C<strong>on</strong>golais savent ce que le pouvoir du PCT lui a fait subir jusque dans s<strong>on</strong><br />

tréf<strong>on</strong>ds d’alors, c<strong>on</strong>sentant sans restricti<strong>on</strong> aux discours haineux. C’est là ce qui frappe<br />

l’esprit lorsque l’<strong>on</strong> observe le parcours politique de cet homme qu’est Sassou Nguesso et s<strong>on</strong><br />

PCT. Nous c<strong>on</strong>stat<strong>on</strong>s qu’effectivement, que c’est sans émoi particulier, que Sassou Nguesso<br />

parallèlement à ces deux phénomènes qui v<strong>on</strong>t de pair, semble aller en frères siamois, que le<br />

PCT c<strong>on</strong>sent au régime d’exclusi<strong>on</strong> et d’humiliati<strong>on</strong>. Et à ce discours odieux et scandaleux<br />

qui les accompagne depuis 1969, c’est la parole et le geste.<br />

25


La parole d’abord car, c’est elle qui prépare les esprits et sans la parole, le geste n’est pas<br />

possible. Il s’agit de marquer la supériorité de la force des armes qui f<strong>on</strong>t tenir en laisse les<br />

autres et sans laquelle, <strong>on</strong> n’est rien. Il faut obligatoirement diminuer les Bak<strong>on</strong>gos. Mais<br />

comment ; par les armes et c’est ce qu’il cherche à atteindre, ce qui lui a permis de dire en<br />

janvier 2002, avant les électi<strong>on</strong>s présidentielles que le Nord était devenu plus peuplé que le<br />

Sud ! Mais comment est-ce devenu possible ? Si ce n’est de la paranoïa qui peut dicter une<br />

telle affirmati<strong>on</strong>. Mais l’homme sensé et intelligent réfléchit et ne délire pas. Ils se s<strong>on</strong>t<br />

certainement rendus compte que les massacres qu’ils <strong>on</strong>t opérés sur les populati<strong>on</strong>s K<strong>on</strong>gos,<br />

leur <strong>on</strong>t permis de niveler ou même de dépasser les populati<strong>on</strong>s du Sud qui s<strong>on</strong>t de très, très<br />

loin les plus nombreuses que celles du Nord. Cet excès du discours, d’imprécati<strong>on</strong>, va<br />

autoriser les dérives que nous c<strong>on</strong>naiss<strong>on</strong>s. Les mesures d’exclusi<strong>on</strong> d’une populati<strong>on</strong> et le<br />

passage, le vrai passage criminel, le passage à l’acte l<strong>on</strong>gtemps ruminé, celui d’exterminer les<br />

populati<strong>on</strong>s du Pool trop nombreuses et trop entreprenantes à leurs yeux, ce passage,<br />

véritablement criminel part de 1977 à 1978. De 1998 à nos jours ou des milliers et des milliers<br />

des Bak<strong>on</strong>gos s<strong>on</strong>t assassinés chaque jour par les bombes larguées par les hélicoptères du<br />

pouvoir du PCT.<br />

Nous sommes 1977, Sassou Nguesso vient d’assassiner s<strong>on</strong> frère de la régi<strong>on</strong>. Une<br />

véritable fureur s’abat c<strong>on</strong>tre les fils du Sud. On arrête tout homme valide, <strong>Bernard</strong> Kolélas<br />

comme d’habitude y passe. Aujourd’hui, comme hier, tout le m<strong>on</strong>de sait, à commencer par<br />

celui qui était Procureur de la République dans ce procès et qui, une année après s’était<br />

rétracté ; nous av<strong>on</strong>s cité Jacques Okoko. A la C<strong>on</strong>férence Nati<strong>on</strong>ale, après avoir fait<br />

c<strong>on</strong>damner les fils du Pool par la force de c<strong>on</strong>victi<strong>on</strong> qui le guida et d<strong>on</strong>t malheureusement va<br />

tomber en miettes, se rendant compte que même lui, était s’était fait avoir. Il n’hésita pas à<br />

demander à Sassou Nguesso à « se tirer une balle dans sa tête » car, dira t-il : par rapport à<br />

ce qui s’est passé le 18 mars 1977 à l’Etat Major Général, « le resp<strong>on</strong>sable, c’était lui :<br />

l’assassin du Président Marien Ngouabi, c’était toujours lui ».c<strong>on</strong>cluait-il. Alors pourquoi<br />

chercher parmi les morts, celui est vivant ? Pourquoi cherche t-<strong>on</strong> les poux sur les têtes des<br />

Bak<strong>on</strong>gos ? Pourquoi des boucs émissaires ? Pourquoi cette lâcheté ?<br />

De 1998 à nos jours, les Ninjas s<strong>on</strong>t pris comme alibi pour parachever le plan machiavélique<br />

de l’exterminati<strong>on</strong> des fils du Pool. Alors que ce ne s<strong>on</strong>t même pas les Ninjas qui s<strong>on</strong>t à<br />

Brazzaville ce 18 décembre, puisque les acteurs de l’époque sur le terrain notamment Willy<br />

Mantsanga se c<strong>on</strong>fiant à moi comme par un geste de repentance suranné, me dira que ce<br />

n’était pas les Ninjas de B. Kolélas qui étaient à Bac<strong>on</strong>go ce 18 décembre. Et curieusement,<br />

comme à chaque fois que le pouvoir du PCT est c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>té à une telle réalité, un bouc<br />

émissaire désigné depuis l<strong>on</strong>gtemps est mis en exergue. Alors ils mirent à traquer dans un<br />

« ratissage aux Mètres carrés par mètres » carrés comme le dira le Ministre de la<br />

Communicati<strong>on</strong> François IBOVI. Les organisati<strong>on</strong>s n<strong>on</strong> gouvernementales des services<br />

humanitaires furent interdites d’aller assister les traqués, les laissant mourir sans assistance. Il<br />

fallait qu’ils meurent en masse. C’était l’objectif à atteindre. La preuve, après les avoir<br />

poussés par les armes dans les forêts, ils décrétèrent c<strong>on</strong>tre eux un lourd embargo. Il y a n<strong>on</strong><br />

assistance à pers<strong>on</strong>ne en danger. J’ai beaucoup d’amis chez les « Médecins sans fr<strong>on</strong>tière » ils<br />

m’affirmèrent tous qu’ils leur étaient interdit par le pouvoir, d’aller les assister sous aucun<br />

prétexte que ce soit. Ils c<strong>on</strong>clurent tous que c’était une faç<strong>on</strong> pour le pouvoir de les faire<br />

mourir en grand nombre. D<strong>on</strong>c il y eut n<strong>on</strong> assistance à populati<strong>on</strong>, ou à ethnie en danger de<br />

mort et ce geste, cette vol<strong>on</strong>té manifeste et planifiée de d<strong>on</strong>ner la mort à grande échelle, à un<br />

peuple d<strong>on</strong>né et identifié, a un nom et ça s’appelle en droit « une exterminati<strong>on</strong> » : quand <strong>on</strong><br />

planifie, organise, exécute un tel plan sérieusement réfléchi, nous sommes devant :<br />

« UN GÉNOCIDE ».<br />

26


Près de la moitié de ces populati<strong>on</strong>s y périr<strong>on</strong>t d<strong>on</strong>t Jean Blaise Kololo. Jusqu'à ce jour, les<br />

gens c<strong>on</strong>tinuent à mourir encore et encore des suites des séquelles ramenées des forêts.<br />

Les rafles qui s<strong>on</strong>t faites chaque jour à Bac<strong>on</strong>go, Makélékélé et tout le Sud de la<br />

capitale Brazzaville, finalement nous laissent imaginer que l’homme Sassou Nguesso n’est<br />

revenu au pouvoir que pour venir finir ce qu’il avait commencé entre 1977 et 1990 ; exécuter<br />

un plan c<strong>on</strong>certé et n<strong>on</strong> d<strong>on</strong>ner la paix au peuple c<strong>on</strong>golais en général et aux Bak<strong>on</strong>gos en<br />

particulier. Ce s<strong>on</strong>t chaque jour, dix voire 20 pers<strong>on</strong>nes qui tombent sous les balles, les<br />

couteaux, l’étouffement des barbares du Nord qui veulent en découdre avec ceux qui étaient<br />

jusque là, leurs frères du Sud. Ceux là qui les sauvèrent en 1997, quand ils étaient c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>tés<br />

aux Zoulous, Mamba et Cocoyes du Président Lissouba quand ils étaient venus se réfugiés<br />

dans la z<strong>on</strong>e sud de Brazzaville, à Bac<strong>on</strong>go, Makélékélé au Djoué. Avec un tel peuple, le<br />

C<strong>on</strong>go est rentré par la grande porte dans une criminalité la plus barbare qui soit. Il n’y a pas<br />

d’égal jusque là dans toute l’Afrique. Cette barbarie qui est la nature même de l’homme et qui<br />

a trouvé ici l’expressi<strong>on</strong> de s<strong>on</strong> ascensi<strong>on</strong> atteignant s<strong>on</strong> paroxysme notoire le plus épatent, le<br />

plus hallucinant de l’histoire depuis que <strong>notre</strong> pays est indépendant. Nous sommes<br />

c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>tés à l’acti<strong>on</strong> criminelle (permettez-moi le plé<strong>on</strong>asme), à l’acti<strong>on</strong> criminelle en acti<strong>on</strong>.<br />

Quant bien même que la communauté internati<strong>on</strong>ale exprima s<strong>on</strong> indignati<strong>on</strong> devant le<br />

comportement des politiques du PCT en envoyant plus de la moitié de la populati<strong>on</strong> de<br />

Brazzaville dans les forêts, devant une telle barbarie, une telle ignominie du traitement qu’<strong>on</strong><br />

fait subir aux Bak<strong>on</strong>gos, devant l’horreur dans toute sa splendeur, dans tout s<strong>on</strong> déferlement,<br />

dans toute s<strong>on</strong> effervescence, dans tout s<strong>on</strong> déchaînement, dans toute sa force : Sassou<br />

Nguesso n’exprima aucun regret ; bien au c<strong>on</strong>traire il persistait et persiste encore.<br />

Devant des vieillards qui ne pouvaient et ne peuvent plus marcher, devant des enfants<br />

perdus dans la mêlée, qui pleuraient et qui pleurent encore et encore de partout, devant des<br />

femmes qui hurlaient et qui hurlent perdues dans une détresse immense ; d’infirmes<br />

c<strong>on</strong>damnés à jamais, les malades qui se trouvaient dans les lits d’hôpitaux comme ceux de<br />

Makélékélé qui furent aband<strong>on</strong>nés à eux mêmes dans ce sauve qui peut où chacun cherchait à<br />

sauver sa peau. Je les ai vus, hagards et errant tout au tour de l’Hôpital sans savoir où aller.<br />

J’en ai vu avec leur perfusi<strong>on</strong> au bras, au r<strong>on</strong>d point de la Mairie cherchant vainement où<br />

aller. Pers<strong>on</strong>ne ne leur venant au secours, un spectacle d’une ampleur insoutenable, comme<br />

ceux que nous voy<strong>on</strong>s dans les livres quand les bourreaux d’Hitler c<strong>on</strong>duisaient les Juifs dans<br />

les fours crématoires. Des images insoutenables où les unes et les autres essayèrent de se<br />

soutenir mutuellement, tentant de s’accrocher à des brides d’espoir qui ne venaient pas.<br />

Essayant d’implorer le Dieu tout puissant, qui resta sourd, très sourd. Ceux qui avaient moins<br />

de foi, ren<strong>on</strong>cer<strong>on</strong>t à ne plus croire à ce pers<strong>on</strong>nage devenu pour eux plus que méchant. Et<br />

finalement, ils partirent dans cette l<strong>on</strong>gue et sourde marche silencieuse vers l’inc<strong>on</strong>nu, vers<br />

la mort, en ayant épuisé tous les recours de Dieu.<br />

Le peuple Bak<strong>on</strong>go se retrouva devant un gouvernement insensible à tous leurs cris énumérés<br />

plus haut, à ces appels au secours, à ces supplicati<strong>on</strong>s, qui n’effleurèrent même pas leur petit<br />

instinct de pers<strong>on</strong>ne qui leur restait soit 5%. Le reste rép<strong>on</strong>dant en majorité à l’instinct animal.<br />

L’homme du Nord applaudissait chaque fois qu’un fils du Pool tombait. « Ça leur apprendra,<br />

<strong>on</strong> va les exterminer, ils s<strong>on</strong>t trop têtus ». Aimaient-ils répéter à tue tête. Mais une bananeraie,<br />

<strong>on</strong> a beau la saccager, il reste toujours des repousses. On n’a jamais réussi à exterminer une<br />

bananeraie, ni un peuple par les armes. Le peuple Juif en est la grande illustrati<strong>on</strong> vivante et<br />

épatante. Le peuple k<strong>on</strong>go a c<strong>on</strong>nu pire que ça sous la col<strong>on</strong>isati<strong>on</strong>, et chaque fois qu’il est<br />

tombé, chaque fois qu’il a tangué, il a su se relever et c’est tout cela qui fait sa grande force.<br />

27


Des scènes bien douloureuses et politiquement insoutenables pour des resp<strong>on</strong>sables,<br />

ignominieuses, touchant toute sensibilité de l’être humain sauf les fauves et les carnassiers ;<br />

« resp<strong>on</strong>sables du PCT » pris ici dans toute s<strong>on</strong> essence et sa valeur juridique. Une chaîne de<br />

populati<strong>on</strong>s qui v<strong>on</strong>t vers une destinati<strong>on</strong> inc<strong>on</strong>nue et d<strong>on</strong>t le sort est aussi mêlé. Un<br />

gouvernement de la République qui planifie, exécute et laisse exécuter sans s’émouvoir, c’est<br />

à peine croyable ! Il s’en moque éperdument du sort de toutes ces populati<strong>on</strong>s qui les<br />

suppliaient. Quand <strong>on</strong> pense que dans ce gouvernement, il y a quelques fils du Pool : Michel<br />

Mampouya, Ernest Claude Ndala et François Loumouamou. Quelle était leur réacti<strong>on</strong> ?<br />

Applaudissèrent-ils eux aussi, <strong>on</strong> comprit que la préméditati<strong>on</strong> était, hallucinante et<br />

irréversible. Pourtant, Sassou Nguesso garant de l’unité nati<strong>on</strong>ale ne pensait pas qu’il fallait<br />

sauver ses « têtus ». Noumazalaye, Lekoundzou, Oba, Nk<strong>on</strong>ta, Bouissa Matoko, Mvouba,<br />

Massengo Tiassé, Nganga Nicodème et tous les autres complices passifs ou actifs ou par<br />

omissi<strong>on</strong> devraient juguler. Ils restèrent tous insensibles, oubliant du coup comme le dit <strong>notre</strong><br />

proverbe du Pool : « qu’<strong>on</strong> soit grill<strong>on</strong>, ou araignée, <strong>on</strong> subit toujours le sort réservé aux<br />

insectes. » et d’autres d’ajouter : « le cancrelat a beau s’enrouler dans de la farine, du kaka,<br />

la mère poule ne l’oublie jamais. Il finit par se faire toujours avaler.» Alors prenez acte à ces<br />

c<strong>on</strong>cepts de nos sages pour mieux avancer.<br />

Comment ces hommes et ces femmes pourr<strong>on</strong>t-ils un jour justifier un tel comportement ?<br />

Parce que le C<strong>on</strong>go sera toujours là, observant et pointant tout le m<strong>on</strong>de. Comment ser<strong>on</strong>t les<br />

lendemains des groupes ethniques dans ce pays déchiré ? Comment peut-il expliquer un tel<br />

geste par rapport à ces populati<strong>on</strong>s sans arme et qui n’<strong>on</strong>t eu comme tort que d’être fils du<br />

Pool ? Comment les enfants de ces gens qui <strong>on</strong>t ord<strong>on</strong>né une telle forfaiture, un tel geste<br />

pourr<strong>on</strong>t-ils le justifier face aux populati<strong>on</strong>s d<strong>on</strong>t les parents, les <strong>on</strong>cles, les tentes <strong>on</strong>t trouvé<br />

la mort ? Une mort qu’ils leur <strong>on</strong>t d<strong>on</strong>née sciemment ?<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, Peuple c<strong>on</strong>golais, bien chers amis ;<br />

Ma plaidoirie est une interpellati<strong>on</strong> à la communauté internati<strong>on</strong>ale qui, elle n<strong>on</strong> plus<br />

n’a rien fait pour éviter ce génocide. A cette France grandement resp<strong>on</strong>sable de cette<br />

planificati<strong>on</strong>. Car c’est elle qui a ramené ce chien dressé, qu’est Sassou Nguesso. C’est Chirac<br />

lui-même, qui ira s’en venter en Angola. C’est pourquoi ce pays doit être poursuivi comme il<br />

l’a fait lui-même, c<strong>on</strong>tre l’Allemagne en 1945.<br />

C<strong>on</strong>golais, c<strong>on</strong>stituez-vous en Associati<strong>on</strong>s et attaquez cette France, un pays<br />

terroriste. C’est elle qui vous tue, c’est elle qui planifie les coups d’Etat, les génocides. Hier,<br />

c’était au Ruanda, au C<strong>on</strong>go Brazzaville et aujourd’hui en Côte d’Ivoire. C’était elle aussi au<br />

Nigeria dans la sécessi<strong>on</strong> dis Ibos du Biafra en 1967. Tous les drames que <strong>notre</strong> Afrique<br />

c<strong>on</strong>nut, la France y a fourré s<strong>on</strong> grand nez.<br />

Et pour revenir à Sassou Nguesso, quel avenir cohabitati<strong>on</strong>nel avec ses parents du<br />

Nord demain ? En tout cas quelle que soit la rép<strong>on</strong>se apportée, ce 18 décembre laisse aux<br />

ressortissants du Pool, une tâche indélébile plaquée et écrite à l’encre du sang des Bak<strong>on</strong>gos<br />

comme une présence immortelle.<br />

Un cas de société traitée avec la plus barbare des sauvageries. Et voici que dans les<br />

villages les habitants assistent et c<strong>on</strong>naissent le même sort que leurs frères et sœurs chassés de<br />

Brazzaville. Des familles s<strong>on</strong>t disloquées, des hommes et des femmes s<strong>on</strong>t traités comme de<br />

vils troupeaux, envoyés vers des destinati<strong>on</strong>s inc<strong>on</strong>nues avec la perspective des plus graves<br />

dangers. Je fais entendre la protestati<strong>on</strong> indignée de la c<strong>on</strong>science timide de la communauté<br />

internati<strong>on</strong>ale (les lettres tombées à <strong>notre</strong> associati<strong>on</strong>, envoyées par les Eglises de France, les<br />

Associati<strong>on</strong>s, les pers<strong>on</strong>nalités de tout bord, les journaux internati<strong>on</strong>aux restés sans voix). « Je<br />

proclame que tous les hommes à rien ou n<strong>on</strong> à rien s<strong>on</strong>t tous crées frères et sœurs par Dieu ».<br />

28


De tous les hommes, quelles que soient leurs races ou leur religi<strong>on</strong>, <strong>on</strong>t droit au respect des<br />

individus et des Etats.<br />

LES PREUVES IRRÉFUTABLES.<br />

Les pièces à c<strong>on</strong>victi<strong>on</strong>, autant que les récits, les films, les photos apportés au dossier s<strong>on</strong>t<br />

d’une sourde éloquence, et ce s<strong>on</strong>t aussi, autant d’éléments irréfutables pour prouver le<br />

m<strong>on</strong>tage du suprême despote, le tyran et ceci devrait remuer la c<strong>on</strong>science du jury de ce<br />

tribunal symbolique. A partir de tous ces éléments, nous voy<strong>on</strong>s et touch<strong>on</strong>s des mains, le<br />

martyr vécu par les fils de la régi<strong>on</strong> du Pool.<br />

L’emblème barbare, la tyrannie et le règne de la terreur du régime, le calvaire que le régime a<br />

fait subir aux femmes, les abus de toutes sortes : les viols, les tortures, les différents drames<br />

vécus par les populati<strong>on</strong>s, la détresse des enfants, bref : c’est l’eff<strong>on</strong>drement de toute une vie<br />

commune jusque là, passée ensemble.<br />

Vu ce qui est arrivé dans ce pays, nous av<strong>on</strong>s des rais<strong>on</strong>s de penser qu’il ne reste plus rien de<br />

la nati<strong>on</strong> c<strong>on</strong>golaise telle que vécue et rêvée par le peuple c<strong>on</strong>golais tout entier. En effet,<br />

depuis le retour au pouvoir par les armes de l’effroyable et tyran du PCT, le C<strong>on</strong>go a arrêté<br />

d’être une nati<strong>on</strong> souveraine, une et indivisible. Une nati<strong>on</strong> dans laquelle tous les c<strong>on</strong>golais<br />

s’y retrouveraient sans distincti<strong>on</strong>. Voici des récits qui devraient tétaniser plus d’un<br />

observateur aguerri, épris de justice, de paix et de liberté. Nos textes <strong>on</strong>t été violés, les paroles<br />

de <strong>notre</strong> hymne <strong>on</strong>t subi ici un choc. Nous sommes devant une culpabilité sans circ<strong>on</strong>stances<br />

atténuantes.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Sassou Nguesso est un vulgaire manipulateur, un affabulateur, un bluffeur, un escroc, un<br />

voyou aujourd’hui dém<strong>on</strong>té pièce par pièce. Il fait croire qu’il est malin alors qu’en fait, il<br />

n’est qu’un petit truand, un voleur qui trompe le peuple de sa régi<strong>on</strong>. Il aime se nourrir et se<br />

gaver du sang de ses victimes, des c<strong>on</strong>golais et du C<strong>on</strong>go d<strong>on</strong>t il suce ses richesses et jette au<br />

loin sa peau comme cette malheureuse orange.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Nous sav<strong>on</strong>s tous que l’impasse politique et sociale, les frustrati<strong>on</strong>s, la désespérance,<br />

l’arrogance, le mépris s<strong>on</strong>t pernicieux et c<strong>on</strong>duisent toujours à ceux qui subissent leur<br />

victimisati<strong>on</strong>, leurs aléas, à des soluti<strong>on</strong>s tranchées. Ne nous en voulez pas si demain soit pour<br />

vous une m<strong>on</strong>tagne que vous ne pourriez pas escalader.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Aucune clause compromissoire ne peut être trouvée avec cet homme qui ne mérite et ne<br />

bénéficie d’aucune circ<strong>on</strong>stance atténuante, ni du doute. La politique est un m<strong>on</strong>de tellement<br />

violent, dur, insultant, pas humble et d’aucune humilité, me déclarait Matoumpa Betty, qu’elle<br />

est dégoûtée.<br />

En effet, depuis sa traîtrise, elle ne dort plus normalement, elle ne vit plus comme<br />

toutes les pers<strong>on</strong>nes car elle croit toujours porter une croix suspendue autour de s<strong>on</strong> cou<br />

comme une présence qui la pointe, à chaque fois. Elle vit une h<strong>on</strong>te blafarde, prof<strong>on</strong>de et la<br />

sancti<strong>on</strong> morale trop c<strong>on</strong>traignante. Betty a commencé à raser les murs dès lors qu’elle s’est<br />

29


aperçue qu’à cause d’elle, un innocent ou des innocents <strong>on</strong>t été c<strong>on</strong>damnés, pas de moindres<br />

peines, mais la peine fatale. S<strong>on</strong> mens<strong>on</strong>ge commença à fendre s<strong>on</strong> cœur quand, B. Kolélas<br />

fut c<strong>on</strong>damné à la peine de morts. Comme Dalida, comme Juda, elle fut secouée et r<strong>on</strong>gée par<br />

une peine prof<strong>on</strong>de. Dans un cas comme dans l’autre, l’histoire retiendra ce qu’il faut retenir.<br />

De dame arrogante et fanfar<strong>on</strong>ne, elle était devenue la petite fille rangée qui n’avait<br />

que des larmes pour arroser ses joues ramollies et r<strong>on</strong>gées par la détresse, cherchant un<br />

pard<strong>on</strong>.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, et bien chers compatriotes,<br />

Pour la première fois que j’ai renc<strong>on</strong>trée cette dame, quand je l’ai vue arriver, elle ressemblait<br />

à une chienne battue, avec sa queue entre ses deux cuisses, alors que d’habitude, elle la tient<br />

toute dressée comme l’écureuil, toujours en éveil, debout comme si elle voulait toiser le<br />

m<strong>on</strong>de.<br />

<str<strong>on</strong>g>Voilà</str<strong>on</strong>g> une dame qui hier a cru en un homme et qui aujourd’hui, a choisi de passer outre<br />

toutes les promesses juteuses qu’<strong>on</strong> lui fit. S<strong>on</strong> témoignage r<strong>on</strong>ge plus d’un cœur comme le<br />

cancer broie les os, le foie, le sain, la rate et vide sa moelle épinière. Et si cette dame a choisi<br />

de s’immigrer en France avec les c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s que nous c<strong>on</strong>naiss<strong>on</strong>s dans ce pays, c’est tout<br />

simplement pour se mettre à l’abri. A l’abri d’un homme impitoyable, inc<strong>on</strong>venant,<br />

imprévisible.<br />

Elle a choisi de se mettre à l’abri de tout bruit de cette affaire et surtout se protéger<br />

c<strong>on</strong>tre un homme qui a perdu le sens humain, dangereux et d<strong>on</strong>t les velléités s<strong>on</strong>t souvent<br />

jugées imprévisibles. Devant tout cela, Betty a choisi l’exil. Pourtant, n’arrêtait-elle pas de me<br />

dire chaque fois, qu’il n’a resté qu’à Sassou Nguesso de m’inviter à dormir au milieu de lui et<br />

de sa femme. Il me téléph<strong>on</strong>ait tous les jours et quand il ne m’avait pas au téléph<strong>on</strong>e, il me<br />

faisait chercher car il ne <str<strong>on</strong>g>pouvait</str<strong>on</strong>g> pas sans moi dans ce dossier soigneusement bien m<strong>on</strong>té.<br />

Comme quoi, quand cet homme a besoin de quelque chose, il remue ciel et terre pour<br />

l’obtenir. Il voulait la tête de <strong>Bernard</strong> Kolélas, par tous les moyens, il l’a eue. Il me harcelait,<br />

me demandait à chaque instant de ne pas lâcher. Je me suis laissée guider.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Sassou Nguesso est un véritable serpent de mer. Il est incapable d’aimer. C’est un véritable<br />

spéculateur, diabolique, insensible, méchant. Pourquoi, de fois <strong>on</strong> a envie d’avoir une certaine<br />

forme de compassi<strong>on</strong> pour lui. Mais peut-<strong>on</strong> compatir, pard<strong>on</strong>ner un tel homme, véritable<br />

déchéance sans âme et sans cœur, trop prétentieux et trop égocentrique ? Aujourd’hui,<br />

l’homme est haï par l’ensemble du peuple c<strong>on</strong>golais, rejeté par <strong>notre</strong> société qui le porte<br />

comme une blessure secrète et h<strong>on</strong>teuse. C’est une vraie lèpre, un sida ou une syphilis toutes<br />

ces maladies h<strong>on</strong>teuses d<strong>on</strong>t <strong>on</strong> a du mal, d’abord à porter et à dire à des proches. Il est<br />

comme une relati<strong>on</strong> fusi<strong>on</strong>nelle, pernicieuse, une souffrance permanente.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

M<strong>on</strong>sieur Sassou Nguesso est resp<strong>on</strong>sable de la déportati<strong>on</strong> de plus de 600.000 pers<strong>on</strong>nes<br />

qu’il assimile à la régi<strong>on</strong> du Pool, d<strong>on</strong>c des Bak<strong>on</strong>go, des militants du MCDDI et par<br />

transitivité, ennemis à abattre ou à tuer en masse. Il les a envoyés sciemment dans les forêts<br />

du Pool à une date où il pleut ab<strong>on</strong>damment, sans abris, sans aide médicale. Tout leur<br />

manquait : médicaments, nourriture, enfin l’essentiel d’hygiène. Ils y étaient c<strong>on</strong>traints et<br />

forcés pendant neuf (9) mois.<br />

30


Sur 600.000 pers<strong>on</strong>nes, à peine près de la moitié a survécu de tous les aléas qui étaient restés<br />

sans pitié. Et celles qui <strong>on</strong>t pu survivre de cette lourde épreuve, <strong>on</strong>t été dévorées par des<br />

séquelles d<strong>on</strong>t elles aur<strong>on</strong>t du mal à effacer de leur mémoire, de leur disque dur. La famine, la<br />

privati<strong>on</strong>, le traumatisme, en un mot, l’embargo décrété c<strong>on</strong>tre ces malheureuses populati<strong>on</strong>s<br />

a dévoré et emporté dans tous les drames plus de 300.000 k<strong>on</strong>gos.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Sassou Nguesso a toujours été un manipulateur, un inquisiteur. Tous les coups d’Etat que<br />

<strong>notre</strong> pays a c<strong>on</strong>nus, il y a toujours été. Mais en fin stratège, il a toujours su se retirer à la<br />

dernière minute, laissant les autres se faire prendre comme des poiss<strong>on</strong>s dans la nasse. C’est le<br />

cas du coup d’Etat de 1972 avec Diawara. Le vieux chez qui ils allaient se réunir, me l’a<br />

bien déclaré. Il était là jusqu’à ce soir là quand il est arrivé en Renaud verte. Et curieusement<br />

quand le lendemain l’opérati<strong>on</strong> a échoué et des noms cités, le sien, celui de Sassou Nguesso<br />

n’y figurait pus. Il était au devant de ceux qui pourchassaient les putschistes. Il venait encore<br />

une fois d’échapper et passer entre les mailles, certainement en allant vendre la mèche.<br />

Il a fait la même chose quand il a p<strong>on</strong>du, la veille du 15 août 1978, semble-t-il le plus<br />

impressi<strong>on</strong>nant, le plus structuré, le plus scientifiquement mieux planifié des coups d’Etat que<br />

le C<strong>on</strong>go ait c<strong>on</strong>nus. La suite, nous la c<strong>on</strong>naiss<strong>on</strong>s. Quand il a fini par empris<strong>on</strong>ner tous ceux<br />

qui le dérangeaient comme l’est aujourd’hui, Kolélas, quand il a repris s<strong>on</strong> pouvoir auprès de<br />

Yhombi à qui il l’avait prêté, quand il n’y avait plus de nuage à l’horiz<strong>on</strong>, l’année d’après, et<br />

ceux qui semble-t-il, avaient assassiné le Président Marien Ngouabi, tous ceux qui étaient<br />

c<strong>on</strong>damnés à des peines allant de 1 an à 20 ans d’empris<strong>on</strong>nement, <strong>on</strong>t été tous libérés. La<br />

manipulati<strong>on</strong> et la duplicité venaient de triompher.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes,<br />

Sassou Nguesso n’a jamais été une lumière, cependant il est doué en intrigues machiavélique.<br />

C’est un véritable serpent charmeur. A la vue de ce qui précède, il serait ingénieux de<br />

chercher à désenvoûter, à exorciser l’enfant d’Edou car il est possédé par l’Ange du mal. Il<br />

doit souffrir d’une schizophrénie incurable. Il doit certainement entendre les voix de toutes<br />

ses victimes qui doivent tous les jours l’interpeller : des Présidents Alph<strong>on</strong>se Massamba-<br />

Débat, Marien Ngouabi – du Cardinal Emile Biayenda – de Ndoudi Ganga, Mizélé,<br />

Kinkouba, Kouba, Ontsou, Samba dia Nkoumbi, Pierre Anga, Kianguila, Oxance<br />

Ik<strong>on</strong>go, Xavier Katali, Ntsika Kabala, Diawara, Olouka, Bakekolo, Ikoko, Roger<br />

Massema etc.… les plus de 300.000 Bak<strong>on</strong>gos que sa forfaiture a fait tuer dans les forêts et<br />

les routes du Pool, toutes les victimes de tous les coups d’Etat sanguinaires qu’il a opérés dans<br />

le pays et beaucoup d’autres an<strong>on</strong>ymes d<strong>on</strong>t il avait besoin pour ses sacrifices humains,<br />

notamment les enfants qui disparaissaient à Mouk<strong>on</strong>do. Les plus de 353 disparus du Beach de<br />

Brazzaville.<br />

Des voix qui viennent l’interpeller et qui lui hallucinent. Ce qui lui d<strong>on</strong>ne une haine<br />

exutoire. Il faut exorciser Sassou Nguesso qui souffre d’une violence et des troubles de<br />

comportement<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes,<br />

Sassou Nguesso est un faussaire, un affabulateur, un prestidigitateur qui pratique l’outrage. Il<br />

n’a eu aucune argumentati<strong>on</strong>, si ce n’est le mens<strong>on</strong>ge, l’intox, la manipulati<strong>on</strong>, et le crime. En<br />

31


tout cas, il a assumé les charges expiatoires, diaboliques au-delà des forces humaines. C’est<br />

un vrai imposteur, une vraie horreur de criminel.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, Peuple c<strong>on</strong>golais, chers amis ;<br />

La déportati<strong>on</strong>, l’extorsi<strong>on</strong>, l’expropriati<strong>on</strong>, la spoliati<strong>on</strong> le pillage.<br />

Telle est sans équivoque, les actes de crime qu’a posés Dénis Sassou Nguesso le 18 décembre<br />

1998. Déporter par la force des armes une populati<strong>on</strong> civile sans défense, en prétextant que<br />

leurs quartiers étaient c<strong>on</strong>signés et c<strong>on</strong>sidérés comme des z<strong>on</strong>es militaires. C’est un acte inoui<br />

et invraisemblable qu’aucun véritable Chef d’Etat sur cette terre ne peut imposer à une partie<br />

de s<strong>on</strong> peuple. Comment le pourra-t-il ? On reste sans voix, penser un acte de cette valeur et<br />

d’une telle solennité. Comment un Président réfléchi, celui qui a toutes se facultés mentales<br />

peut-il en arriver là ? Oui Sassou a posé un acte de cette ampleur aux c<strong>on</strong>séquences<br />

historiques et sociales hors du commun car il pose la questi<strong>on</strong> de la cohabitati<strong>on</strong> des peuples<br />

entre les Mbochis et les K<strong>on</strong>gos.<br />

Malgré les protesti<strong>on</strong>s élevées par la communauté internati<strong>on</strong>ale devant un tel acte<br />

odieux, irresp<strong>on</strong>sable et criminel, nous assisti<strong>on</strong>s à une dispersi<strong>on</strong> des familles c<strong>on</strong>tre<br />

lesquelles rien n’était épargné : l’âge, la faiblesse, ni la maladie.<br />

Le cœur se serré à l’idée de penser aux traitements subis par ces malheureux parias en<br />

déshérence, ces êtres humains déshumanisés. Des heures plus que sombres de <strong>notre</strong> histoire<br />

d<strong>on</strong>t <strong>on</strong> aura du mal à éclairer et jamais plus que jamais quel que soit l’effort que les uns et les<br />

autres aur<strong>on</strong>t fait, notamment les victimes. Jamais plus jamais demain ne sera plus comme<br />

avant. Car ici, le caractère sacré des liens qui unissaient un peuple d’une même nati<strong>on</strong> a été<br />

brisé à jamais en mille morceaux. Jamais un tel acte plus qu’odieux ne sera pard<strong>on</strong>né<br />

aujourd’hui et pour des générati<strong>on</strong>s futures. Trop de séquelles, trop de douleur, trop de peine,<br />

trop de larmes ne pouvant plus jamais arrêter de tarir, cicatriser des douleurs immenses et<br />

immortelles. La peine est incommensurable et la douleur grande. Le peuple K<strong>on</strong>go est devenu<br />

un fleuve qi a débordé.<br />

Que ne pouv<strong>on</strong>s-nous pas reprocher à ces spécimens d’affirmer hautement à cette heure ô<br />

combien triste, en présence de ce qui nous est imposés, les droits imprescriptibles de la<br />

pers<strong>on</strong>ne humaine. Le caractère sacré des liens familiaux, l’inviolabilité des<br />

droits et les exigences impérieuses de cette charité fraternelle d<strong>on</strong>t le Christ a<br />

fait la marque distinctive de ses disciples. C’est l’h<strong>on</strong>neur de l’homme tout court et des<br />

politiques de ne jamais aband<strong>on</strong>ner de tels principes. Toutes les protestati<strong>on</strong>s qui <strong>on</strong>t été<br />

soulevés par ces agissements <strong>on</strong>t été balayées du revers de la main. Malgré la fermeté de<br />

celles-ci, cela devrait être dit aussi, eût leur effet.<br />

Le pouvoir de Sassou Nguesso n’a rien fait pour épargner une seule vie de Bak<strong>on</strong>go.<br />

C<strong>on</strong>tre un discours de haine, prôné par Ibovi François en sa qualité de Porte parole du<br />

Gouvernement déversant le mens<strong>on</strong>ge le plus éh<strong>on</strong>té, un discours de violence, qui<br />

malheureusement, démunis et forcés, nous n’avi<strong>on</strong>s pu opposer aucun autre. Désarmées et<br />

c<strong>on</strong>traints, les populati<strong>on</strong>s s<strong>on</strong>t parties aband<strong>on</strong>nant tout derrière eux. Ce qui fera le b<strong>on</strong>heur<br />

des voleurs qui n’eurent plus de problèmes pour aller déf<strong>on</strong>cer toutes portes et fenêtres pour<br />

faire ce qu’ils savent faire : VOLER ET PILLER. C’était une planificati<strong>on</strong>, une<br />

exterminati<strong>on</strong>, deux mots qui n’<strong>on</strong>t jusqu'à présent, été évoqués devant vous de manière<br />

incidente. Leur pratique et leur planificati<strong>on</strong> <strong>on</strong>t été prouvées. Les textes et les mots exprimés<br />

s<strong>on</strong>t là pour le prouver.<br />

32


La technique du meurtre a été toujours c<strong>on</strong>stamment améliorée. On a parlé de chambres à gaz<br />

dans ses débuts et qui étaient celles qu’<strong>on</strong> utilisait pour des opérati<strong>on</strong>s d’assassinats des<br />

débiles mentaux qui eurent lieu en Allemagne. Cela se passait, si <strong>on</strong> ose dire à petite échelle.<br />

Une vingtaine de pers<strong>on</strong>nes par opérati<strong>on</strong>. Le système était celui du moteur diesel et lorsque<br />

cette opérati<strong>on</strong> prit fin, à la suite des protestati<strong>on</strong>s des populati<strong>on</strong>s, <strong>on</strong> mit fin à cette<br />

expérience. Et ceci coïncida avec la nécessité de c<strong>on</strong>cevoir un système expéditif et plus<br />

industriel du meurtre.<br />

On s<strong>on</strong>gea tout d’abord au cami<strong>on</strong> à gaz. Il y a eu des cami<strong>on</strong>s à gaz. Et voici ce que l’<strong>on</strong><br />

trouve dans une des partiti<strong>on</strong>s. Les documents administratifs, un rapport que je vous lie : « le<br />

principe de ces cami<strong>on</strong>s à gaz était simple. Le tuyau d’échappement du cami<strong>on</strong> était relié par<br />

un tuyau que l’<strong>on</strong> menait à l’intérieur du cami<strong>on</strong> dans la partie arrière, celle qui était<br />

destinée au changement. Et tout en roulant du lieu de détenti<strong>on</strong>, les victimes jusqu’au lieu où<br />

<strong>on</strong> assassinait et <strong>on</strong> transportait les futurs cadavres. Ce système d<strong>on</strong>na satisfacti<strong>on</strong> et enfin,<br />

<strong>on</strong> s’aperçut qu’il y eut moyen de l’améliorer. La capacité normale des voitures est de 9 à 10<br />

au mètre carré. Mais les grands cami<strong>on</strong>s spéciaux ne peuvent utiliser une telle capacité. Ce<br />

n’est pas une questi<strong>on</strong> de surcharge. Il apparaît d<strong>on</strong>c nécessaire de réduire la surface de<br />

changement. On peut y parvenir en rec<strong>on</strong>naissant d’un mètre le super starter ».<br />

Quand <strong>on</strong> a vu tout ça, <strong>on</strong> a pris c<strong>on</strong>science avec stupéfacti<strong>on</strong> que le crime le plus horrible,<br />

l’exterminati<strong>on</strong> systématique des individus se faisait en présence, quasiment en présence<br />

d’une très nombreuse populati<strong>on</strong>. C’est un massacre dans toute sa splendeur, toute sa<br />

dimensi<strong>on</strong>, sans aucun phare, c’est le crime parfait.<br />

M<strong>on</strong>sieur Sassou Nguesso qui s’était inspiré de ses expériences passées de 1977 et suivantes,<br />

n’était pas satisfait quant à celles-ci. Il faillait récidiver et poursuivre ses expériences en<br />

décembre 1998, en envoyant plus de 600.000 pers<strong>on</strong>nes dans les forêts et en leur imposant un<br />

embargo c’est dire une famine, le manque des médicaments. Il voulut vérifier comment<br />

meurt-<strong>on</strong> en masse quand <strong>on</strong> n’a pas mangé, quand <strong>on</strong> ne reçoit pas des soins pour les<br />

diabétiques et tous les autres malades etc... Le Directeur de Médecins Sans Fr<strong>on</strong>tière, un ami<br />

qui était sur le terrain avec s<strong>on</strong> équipe et qui, chaque fois me faisait le compte rendu, me<br />

disait : « malheureusement nous n’avi<strong>on</strong>s pas accès aux populati<strong>on</strong>s dans le Pool et plus<br />

singulièrement celles qui erraient dans les forêts ». Sassou voulant les voir mourir en masse.<br />

Sassou Nguesso devant être poursuivi pour assassinat, pour atteinte aux droits de l’homme,<br />

pour crimes c<strong>on</strong>tre l’humanité ; enfin pour GENOCIDE. Les crimes c<strong>on</strong>tre l’humanité, les<br />

déportati<strong>on</strong>s, les assassinats, les enlèvements, les viols, les détournements infligés au peuple<br />

C<strong>on</strong>golais en général et aux populati<strong>on</strong>s du Pool. Nous salu<strong>on</strong>s l’arrêt rendu en France par la<br />

cours de cassati<strong>on</strong> en 1942, qui inclut dans sa définiti<strong>on</strong> des crimes c<strong>on</strong>tre l’humanité : les<br />

déportati<strong>on</strong>s infligées aux résistants et aux populati<strong>on</strong>s du Pool et qui s<strong>on</strong>t un crime<br />

imprescriptible et incompressible.<br />

Le silence qui s’est manifesté autour de cette entreprise ignominieusement criminelle<br />

mise en place par le pouvoir de Sassou Nguesso, la complicité active et passive de la France ;<br />

nous avi<strong>on</strong>s été attentifs d’entendre la voix de la communauté internati<strong>on</strong>ale teinter à nos<br />

oreilles. On ne l’a jamais entendue. Sassou Nguesso est un combattant actif de la falsificati<strong>on</strong>.<br />

Nous ne fer<strong>on</strong>s pas ici le procès d’une idéologie, d’un régime mais de Sassou Nguesso, le<br />

criminel. Un criminel manquant de superbe c<strong>on</strong>stant encore une fois comme cela a été fait si<br />

souvent ici, que ce super combattant de la tyrannie, a laissé la place, a refusé la c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>tati<strong>on</strong>,<br />

a fui le regard de Kolélas. Il s’est dérobé. Remarqu<strong>on</strong>s aussi que pour les questi<strong>on</strong>s de<br />

superbes, il en manque singulièrement, compte tenu de l’enjeu pers<strong>on</strong>nel qu’il encourt. Ce<br />

33


efus ostentatoire d’affr<strong>on</strong>ter <strong>Bernard</strong> Kolélas est un refus qui manque de superbe. L’ir<strong>on</strong>ie,<br />

c’est que cette absence de risque d’audace du goût, revendicati<strong>on</strong> pernicieuse f<strong>on</strong>t de ce<br />

pers<strong>on</strong>nage, un ignoble lâche, un homme sans couilles bien trop molles.<br />

Dire que Sassou Nguesso est un démocrate, c’est une imposture, littéralement un rideau de<br />

fumée. Il en est une autre forme d’imposture c<strong>on</strong>stamment véhiculée dans le discours<br />

extérieur des défenseurs de Sassou Nguesso et qui est l’équivalant proclamé. Ces crimes<br />

c<strong>on</strong>tre l’humanité, le génocide baptisé, les tortures commises par ses troupes qu’il nie. S<strong>on</strong><br />

discours falsificateur, est une méthode. Il faut aussi vous rendre attentifs à cette évidence<br />

d<strong>on</strong>t l’applicati<strong>on</strong> dans ce procès est une méthode de mode. C’est une méthode particulière de<br />

dérivée est un principe. Il en est le prol<strong>on</strong>gement, c’est à partir de là en effet qu’il faut être<br />

attentif et à ce que j’appelle une DÉRIVE. A partir de la rec<strong>on</strong>naissance de l’opini<strong>on</strong> de<br />

l’autre. Et nous voici lancés dans des « pour » qui s’opposent à des « c<strong>on</strong>tre ». Et une<br />

civilisati<strong>on</strong> comme la nôtre moins médiatisée, qui ne sait pas multiplier les face à face, qui ne<br />

glorifie pas aisément le débat d’idées, le débat sur n’importe quoi, sur toute chose et qui<br />

suscite des c<strong>on</strong>troverses. Ce manque de principe est pernicieux.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, Peuple c<strong>on</strong>golais, bien chers amis, épris de<br />

justice ;<br />

Sur l’amalgame des supposées pris<strong>on</strong>s de B. Kolélas ?<br />

Il faut que m<strong>on</strong>sieur Sassou Nguesso sache que dans chaque militaire, chaque parlementaire,<br />

chaque ministre, chaque policier, chaque agent de la Sécurité d’Etat, chaque Cobra du Sud ou<br />

du Pool en particulier qui travaille avec lui, est un indicateur potentiel pour nous. Qu’il<br />

parlera, qu’il élucidera l’histoire quand demain, ceux-ci reviendr<strong>on</strong>t au Poolailler. Parce qu’il<br />

y a un demain. Et « quelle que soit la durée de la nuit, le jour finira par venir » et <strong>on</strong> ne<br />

pourra jamais arrêter le processus. Jamais ! Comme quand : « <strong>on</strong> lâche la volaille le matin de<br />

s<strong>on</strong> poulailler, elle peut aller manger jusqu'à Talangai, Mpila, Poto-Poto, mais le soir venu,<br />

celle-ci est obligée de rentrer, quelles que soient les c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s au Poolailler » où nous<br />

l’attend<strong>on</strong>s. Car un serpent mue et jamais ne change de nature. Le Bak<strong>on</strong>go restera toujours<br />

un Bak<strong>on</strong>go même si <strong>on</strong> le corrompt avec des liasses de franc Cfa, <strong>notre</strong> propre argent.<br />

Nous saur<strong>on</strong>s avec exactitude ce que vous avez fait de tous les pris<strong>on</strong>niers que vous faisiez à<br />

Mpila. Et là, nous vous tiendr<strong>on</strong>s au cul. Nous saur<strong>on</strong>s comment vous assassiniez les<br />

Bak<strong>on</strong>gos, comment vous les torturez, comment d’autres s<strong>on</strong>t morts nombreux dans les<br />

c<strong>on</strong>tainers sur la route du Nord. Beaucoup parlent déjà et depuis l<strong>on</strong>gtemps et ils ne pas avare<br />

en révélati<strong>on</strong>s. Quand les iguanes aur<strong>on</strong>t mangé les tubercules de manioc, ce jour là<br />

seulement, nous danser<strong>on</strong>s tous le Tcha-tcha-tcha et le tango : un pied en avant et trois pas en<br />

arrière. J’ai 5 cassettes audio et 4 cassettes vidéo sur ce qui s’est passé surtout le 18 décembre,<br />

à Bac<strong>on</strong>go, à Makélékélé. Mais ça, vous ne pouvez jamais savoir qui nous les a fournies. La<br />

rép<strong>on</strong>se est entre vos mains, votre ombre, votre naïveté, votre femme vos gardes, votre<br />

ministre de la Défense, vos cobras qui s<strong>on</strong>t en manque d’argent, qui errent et qui veulent<br />

manger. Ceux qui <strong>on</strong>t rempli toutes les grandes Ambassades. Et c’est là un élément que vous<br />

n’avez pas inscrit dans votre stratégie. Jamais, vous n’avez imaginez que votre propre couteau<br />

<str<strong>on</strong>g>pouvait</str<strong>on</strong>g> vous être retourné et vous blesser ?<br />

Mais sachez que le fils du Sud où qu’il se trouve, a appris à jouer comme vous, au jeu<br />

de la tortue : d’un côté la carapace, de l’autre la carapace ; au jeu du camélé<strong>on</strong> : prendre l<br />

couleur du milieu où il se trouve. Et tout ce que vous mijotez dans vos Etats Majors à midi, à<br />

13 heures nous sommes informés. A chacun s<strong>on</strong> traître. « A malin, malin et demi ».<br />

34


Alors, ne fais<strong>on</strong>s pas d’amalgame. Quand vous parlez des pris<strong>on</strong>s où <strong>on</strong> assassinait.<br />

Matoumpa Bernadette est catégorique quand elle nous déclare : « nous av<strong>on</strong>s eu la change<br />

d’être mis en pris<strong>on</strong>, et d’être tombés sur <strong>Bernard</strong> Kolélas. Car de l’autre côté, <strong>on</strong> n’aurait<br />

pas eu cette chance. On nous aurait automatiquement assassinés. Ils ne faisaient jamais de<br />

pris<strong>on</strong>niers, sin<strong>on</strong> qu’ils les m<strong>on</strong>tres ». Que rép<strong>on</strong>dez-vous déjà devant une accusati<strong>on</strong> de<br />

votre protégée qui ne vous rec<strong>on</strong>naît plus comme tel ? Elle dit de vous que vous n’êtes qu’un<br />

vulgaire pervers, fauve prédateur, un pyromane qui met le feu et va se mettre de l’autre bout<br />

pour se moquer des pompiers qui s’acharnent c<strong>on</strong>tre celui-ci. Que vous êtes un paranoïaque,<br />

un psychopathe, un fou dangereux, un schizophrène. Ce qui fait ici que la questi<strong>on</strong> qui n’est<br />

pas c<strong>on</strong>troversée, mérite l’attenti<strong>on</strong> de chacun, et peut-être la c<strong>on</strong>sidérati<strong>on</strong>. Tout cela, c’est<br />

bien, très bien mais certainement très simple. Et la seule limite du débat du pour ou du c<strong>on</strong>tre,<br />

c’est là où intervient la dérive, le délire.<br />

Ce que vous ne pouvez pas opposer dans un pour à un c<strong>on</strong>tre, le vrai et le faux car pers<strong>on</strong>ne<br />

ne voudra admettre que l’un soit égale à l’autre. Pren<strong>on</strong>s des exemples sur les tortures en<br />

Algérie faites par les Français. On nous apprend que les tortures en Algérie ne s<strong>on</strong>t pas<br />

l’équivalent de l’exterminati<strong>on</strong> Nazi ; de même que tout le m<strong>on</strong>de comprenait ce qui avait été<br />

dit et fait. Il y a ici falsificati<strong>on</strong> des vérités, une véritable perversité. Quand en 1968 les<br />

Etudiants en colère défilaient dans les rues de Paris vociférant : « SRS égale SS, égale Nazis.<br />

Ou encore les défendeurs de la thèse révisi<strong>on</strong>nistes qui proclament que les chambres à gaz<br />

n’<strong>on</strong>t jamais existé.<br />

Sassou Nguesso à Paris où il est en voyage officielle, est interrogé sur la questi<strong>on</strong> des plus de<br />

350 C<strong>on</strong>golais recueillis par ses sbires au Beach de Brazzaville et macabrement assassinés. Le<br />

menteur qu’il est, chercha quand même à se <strong>défendre</strong> avec c<strong>on</strong>victi<strong>on</strong> en niant carrément<br />

qu’il n’y eut ; mais alors jamais un seul disparu au Beach de Brazzaville. Quel courage, quel<br />

affr<strong>on</strong>t, quelle affabulati<strong>on</strong> ! Il n’imaginait pas que moi Moudilou le regardais les yeux dans<br />

les yeux. Et même quand à un certain moment, il comprit qu’effectivement, que je le<br />

regardais, il ne baissa même pas ses yeux en signe de h<strong>on</strong>te. Voyez-vous, comment un<br />

homme, quand il est c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>té à la vérité qui le coince dans sa gorge, il peut p<strong>on</strong>dre du<br />

mens<strong>on</strong>ge, que même la h<strong>on</strong>te a h<strong>on</strong>te d’écouter.<br />

Ibovi François et tout le PCT refusent de dire qu’ils <strong>on</strong>t commis un génocide c<strong>on</strong>tre le Pool.<br />

Qu’ils <strong>on</strong>t fait déporter des populati<strong>on</strong>s, qu’ils <strong>on</strong>t commis des crimes c<strong>on</strong>tre l’humanité, des<br />

assassinats ciblés et exécutés froidement. Qu’ils <strong>on</strong>t porté atteinte aux principes des Droits de<br />

l’homme. Comment voudr<strong>on</strong>t-ils expliquer la mort de plus de 100.000 pers<strong>on</strong>nes dans les<br />

forêts puisque nous finir<strong>on</strong>s par faire le vrai recensement où nous passer<strong>on</strong>s de village en<br />

village, de mais<strong>on</strong> en mais<strong>on</strong>, de porte à porte, de rue à rue demander qui habitait là et où estil,<br />

comment et-il mort ? S’ils n’<strong>on</strong>t perdu pers<strong>on</strong>ne entre 1998 à maintenant ? Et puisque<br />

tactiquement, ils rec<strong>on</strong>naissent aujourd’hui que le Nord de la République est plus peuplé que<br />

le Sud, ça veut dire exactement et simplement que leurs plans de tuer le maximum des<br />

Sudistes a abouti. Qu’<strong>on</strong> a massacré plus de 3.800.000 de sudistes pour que le Nord dépasse le<br />

Sud. Quand ce jour là viendra, même les murs parler<strong>on</strong>t. Car là où meurt quelqu’un, il y a<br />

toujours un témoin, un indice. Les questi<strong>on</strong>s qui s<strong>on</strong>t posées s<strong>on</strong>t telles que : pourquoi ce<br />

génocide, que justifiait-il ? Pourquoi <strong>on</strong>t-ils poussé par la force des armes, des populati<strong>on</strong>s<br />

dans les forêts en décrétant par la suite un embargo ? Pourquoi a-t-<strong>on</strong> asphyxié la régi<strong>on</strong> du<br />

Pool, en abattant même les arbres fruitiers pour que les populati<strong>on</strong>s ne se nourrissent plus ?<br />

DEUX THÈSES QUI S’OPPOSENT !<br />

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M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, Peuples c<strong>on</strong>golais, biens chers amis ;<br />

Comment appelle t-<strong>on</strong> un resp<strong>on</strong>sable, un groupe, un clan qui, à la force des armes, la<br />

puissance publique les tourne c<strong>on</strong>tre un autre groupe de ce même peuple sans armes, le<br />

massacre ? Sassou Nguesso, décida de déporter plus de 600.000 pers<strong>on</strong>nes, extorqua et<br />

décréta c<strong>on</strong>tre ce groupe un embargo, qui provoqua mort de plus de 100.000 pers<strong>on</strong>nes à<br />

cause des pénuries, des maladies, de la malnutriti<strong>on</strong> imposée, puisque à ce même moment,<br />

ses sbires et bourreaux dressés abattirent tous les arbres fruitiers pour que les suppliciés<br />

soient affamés au maximum et afin de mieux les faire mourir en masse. Un tel massacre,<br />

une telle planificati<strong>on</strong>, une telle préméditati<strong>on</strong>, une telle organisati<strong>on</strong>, une telle<br />

structurati<strong>on</strong>, un tel sang froid dans l’exécuti<strong>on</strong> a un nom chez nous les juristes :<br />

GÉNOCIDE. Et c’est là que pourr<strong>on</strong>t s’affr<strong>on</strong>ter deux thèses :<br />

- celle des révisi<strong>on</strong>nistes,<br />

- celle des exterminati<strong>on</strong>istes.<br />

Ce s<strong>on</strong>t de véritables sujets de c<strong>on</strong>troverse et qui ne s<strong>on</strong>t que de faux semblants, de fausses<br />

c<strong>on</strong>troverses, de faux discours. Nous devr<strong>on</strong>s le savoir ; savoir que, c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>té à chacun de ces<br />

faux débats, il faut poser la vraie questi<strong>on</strong>. Quelle est la vraie questi<strong>on</strong> essentielle ? Pour quel<br />

but ? Quel est l’intérêt quand Sassou Nguesso ment ? D’être pervers, de nier l’existence et la<br />

réalité ? C’est peut-être de lui trouver des circ<strong>on</strong>stances atténuantes ? Mais il n’échappe à<br />

pers<strong>on</strong>ne que c’est peut-être aussi, si une cours d’assise arrivait à admettre pareille thèse, que<br />

Sassou Nguesso n’ait pas commis des crimes c<strong>on</strong>tre l’humanité, de génocide et que le<br />

criminel, c’est le Pool qui s’est assassiné de lui-même. C’est le Pool qui s’est bombardé tout<br />

seul avec ses hélicoptères. C’est le Pool lui-même qui s’est envoyé dans les forêts, c’est<br />

pourquoi, il y a eu plus de 100.000 morts, c’est le Pool qui s’est auto-flagellé Tout ça, il faut<br />

l’expliquer à la communauté internati<strong>on</strong>ale qui s’interroge encore sur ce qui s’est passé et sur<br />

ce qui se passe encore depuis 1998. Qui a fait quoi, et qui n’a pas fait quoi ? <str<strong>on</strong>g>Voilà</str<strong>on</strong>g> les vraies<br />

questi<strong>on</strong>s que tout le m<strong>on</strong>de se pose et posera à Sassou ainsi que ses Sergents chefs qu’il a<br />

transformés en Généraux pour avoir bien exécuté le travail qu’il leur demanda.<br />

Quel est l’intérêt de s’acharner et de mentir que : « <strong>Bernard</strong> Kolélas a eu des pris<strong>on</strong>s où <strong>on</strong><br />

tuait, <strong>on</strong> torturait, <strong>on</strong> violait. Bernadette Matoumpa dit qu’il n’y a rien eu de tout cela. « C’est<br />

vrai qu’il eut certaines fois que les Ninjas haussaient un peu le t<strong>on</strong> pour nous faire dire<br />

certaines choses, comme : Pourquoi, vous collaborez avec l’ennemi ? Pourquoi vous aviez<br />

des appareils électr<strong>on</strong>iques, les appareils de transmissi<strong>on</strong>s ? » A quoi vous servent-ils ?<br />

Savez que dans d’autres cieux, dans d’autres camps, vous méritiez la mort, la dispariti<strong>on</strong><br />

totale. Il faut plutôt remercier <strong>Bernard</strong> Kolélas de ne vous avoir jeté qu’en pris<strong>on</strong> puisque<br />

vous avez eu votre vie sauve. C’est normal car nous sommes en période de guerre.<br />

Il y a falsificati<strong>on</strong> de la vérité, il y a un véritable troc, une perversité et <strong>on</strong> ne cessera<br />

pas de le dire. C’est une masturbati<strong>on</strong>, un véritable m<strong>on</strong>tage, une dépravati<strong>on</strong> de la réalité.<br />

Ah, c’est peut-être aussi un moyen de dire que ce qu’<strong>on</strong>t fait les Ninjas n’était pas aussi grave<br />

que ce qu’<strong>on</strong>t fait les Cobras de Sassou Nguesso. Aujourd’hui, <strong>on</strong> ne peut pas comparer ce qui<br />

n’est pas comparable. Même si <strong>on</strong> imaginait que Betty eut été torturée, et alors, comment s’est<br />

elle retrouvée à collaborer avec l’ennemi de sa régi<strong>on</strong> ? Une telle traîtrise vaut peine de mort<br />

dans toutes les armées du m<strong>on</strong>de en peine guerre. Et heureusement qu’elle rec<strong>on</strong>naît, elle<br />

même « avoir eu la chance de tomber sur un homme humain, car de l’autre côté, elle serait<br />

déjà sous terre ou dans le fleuve. » On voudrait relativiser les crimes, ah oui, c’est une<br />

possibilité.<br />

36


Mais il en est une autre ; c’est peut-être aussi de dém<strong>on</strong>trer que les Cobras égalent Ninjas et<br />

que par c<strong>on</strong>séquent, par exemple, il devient parfaitement licite d'assassiner un Muk<strong>on</strong>go ou<br />

les Bak<strong>on</strong>gos et pourquoi pas ? Quel est l’intérêt de nier que les Cobras et toute la multitude<br />

d’armées des mercenaires c<strong>on</strong>centrées au C<strong>on</strong>go, <strong>on</strong>t massacré et que des milliers de<br />

pers<strong>on</strong>nes <strong>on</strong>t été soustraites au Beach de leurs parents et amenées à des destinati<strong>on</strong>s<br />

inc<strong>on</strong>nues. Deux grands noms des grands officiers du Pool d<strong>on</strong>t nous tais<strong>on</strong>s les noms ainsi<br />

que le Général Bouissa Matoko le disent sans état d’âme et décrivent comment se passaient<br />

les opérati<strong>on</strong>s. C’est peut être le désir d’apporter au peuple Bak<strong>on</strong>go déjà éprouvé, une autre<br />

souffrance. Alors que ceux-ci attendent quelques soulagements aux remords qui les<br />

tourmentent, torturent psychologiquement depuis. Puisse possible ! Mais c’est peut être aussi,<br />

une manière d’enseigner que les Nati<strong>on</strong>s du m<strong>on</strong>de auraient été trompées, que l’abominati<strong>on</strong><br />

de Hitler n’a vraiment pas aussi existé, que ceci n’a été qu’une vaste et gigantesque<br />

escroquerie intellectuelle, un mens<strong>on</strong>ge et une tromperie de très mauvais goût, de la part des<br />

Historiens et des témoins oculaires d<strong>on</strong>t certains vivent encore. Sassou Nguesso ose mentir<br />

alors que tous les témoins de l’Histoire qui s’est écrite de leur sang, regardent encore. Il ose<br />

occulter, dépraver et pervertir la réalité. Jamais pas celle des Bak<strong>on</strong>gos d<strong>on</strong>t les acteurs s<strong>on</strong>t<br />

encore tous debout, regardent les yeux largement ouverts.<br />

Un tel discours est outrancier, blasphématoire, véhiculant des m<strong>on</strong>struosités : la mort. C’est<br />

un n<strong>on</strong> discours, qui n’attend pas de réplique, c’est un faux semblant de dialogue. C’est un<br />

piège où la parole jetée à l’autre, n’est qu’une provocati<strong>on</strong> et la rép<strong>on</strong>se de l’autre, s’il a la<br />

candeur de la d<strong>on</strong>ner, ou sa discussi<strong>on</strong> ne sert que de faire valoir à la parole, jetée dans<br />

l’arène, généralement l’arène des médias parce que naturellement, c’est elle qui au mieux,<br />

faisant s<strong>on</strong> métier, sait lui d<strong>on</strong>ner l’écho nécessaire.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, messieurs les C<strong>on</strong>seillers, Peuple C<strong>on</strong>golais,<br />

(Voyez-vous, je ne m’adresse même pas à ces faux jurés Nordistes), je vous ai, je<br />

pense, dém<strong>on</strong>tré que la parole peut produire la mort. Elle peut la produire de la manière<br />

grossière et imprécatoire des SS, comme Hitler et toute sa clique. Elle peut aussi la produire<br />

de la manière la plus raffinée des discours truqués, falsificateurs et dépravateurs. Mais qu’il<br />

s’agisse de raffinement ou de grossièreté, si le discours a pour objet de nier ou de porter<br />

préjudice à autrui, de diminuer ou de frustrer ou rapetisser, d’humilier, il devient porteur de<br />

mort. Il est criminel. Nous sommes ici pour le dire et le dén<strong>on</strong>cer et c’est la missi<strong>on</strong> et le rôle<br />

de l’Avocat d<strong>on</strong>t l’éthique ne doit pas être ainsi orientée. Sin<strong>on</strong>, c’est : « science sans<br />

c<strong>on</strong>science n’est que ruine de l’âme ».<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, Chers Compatriotes, bien chers amis,<br />

C’est aussi la missi<strong>on</strong> de chaque citoyen. Je voudrais, s’agissant de ce dernier discours des<br />

morts, de Sassou Nguesso, ajouter une dernière remarque. Ce discours est un discours, même<br />

véhiculé à l’extérieur, assumé par Sassou Nguesso, est rec<strong>on</strong>nu depuis très l<strong>on</strong>gtemps.<br />

Nous dev<strong>on</strong>s d<strong>on</strong>c tirer à l’issue de ce procès, des c<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong>s qui s’imposent car l’attitude de<br />

Sassou Nguesso dans le cadre de ce procès est un élément déterminent pour apprécier s<strong>on</strong> cas.<br />

Voyez-vous que Sassou-Nguesso a pris un masque pour fuir les débats et c’est toujours<br />

comme ça avec ce pers<strong>on</strong>nage. A la C<strong>on</strong>férence Nati<strong>on</strong>ale Souveraine, où il fut chaque fois<br />

interpellé par les C<strong>on</strong>férenciers, il a fui, il s’est toujours recroquevillé dans s<strong>on</strong> mutisme<br />

épatant, sourd et froid. C’est s<strong>on</strong> pers<strong>on</strong>nage même et chaque fois, il a refusé à venir d<strong>on</strong>ner<br />

37


des explicati<strong>on</strong>s sur ses multiples méfaits, parjures, dérapages, délati<strong>on</strong>s, abus d’autorité,<br />

forfaiture, frasques sur les épouses de ses meilleurs collaborateurs, assassinats sur ses<br />

ministres, sur le peuple c<strong>on</strong>golais. Des C<strong>on</strong>férenciers plus virulents, avaient même proposé de<br />

le mettre dans un Zoo, en quarantaine pour que les c<strong>on</strong>golais aillent le voir comme quand <strong>on</strong><br />

va regarder les singes à <strong>notre</strong> Parc zoologique : c’est même un nordiste en la pers<strong>on</strong>ne<br />

d’Etienne Mokoundzi Mobé qui nous fit cette savante et intelligente propositi<strong>on</strong>. Il n’a<br />

d’autre part, jamais exprimé le moindre remord à l’endroit de ses victimes pour tous ses<br />

crimes commis. C’est un bourreau, un m<strong>on</strong>stre froid, et pire encore ; ainsi comme nous<br />

ven<strong>on</strong>s de le relever, c’est un provocateur qui nous défie, défie le peuple c<strong>on</strong>golais et la<br />

communauté internati<strong>on</strong>ale, se revendiquant et se d<strong>on</strong>nant l’étiquette de « démocrate », de<br />

« républicain », de « défenseur des Droits de l’Homme ». Quel affr<strong>on</strong>t ! Quelle parjure, quel<br />

blasphème ! Quelle ir<strong>on</strong>ie !<br />

Or nous tous, sav<strong>on</strong>s ce que c’est qu’un démocrate, républicain, défenseur des Droits de<br />

l’homme. Sassou Nguesso n’a rien de tout ça. Sassou Nguesso est un tyran, un barbare, un<br />

usurpateur, un bandit qui terrorise, massacre tout sur s<strong>on</strong> passage, un dictateur qui oppresse,<br />

torture. Enfin, il n’est pas un humain. Sassou Nguesso veut c<strong>on</strong>tourner les obstacles, faire<br />

tourner s<strong>on</strong> attenti<strong>on</strong> maléfique sur les autres et n<strong>on</strong> sur lui-même. C’est ce que sa<br />

collaboratrice Bernadette Matoumpa appelle et dit de lui : « Quand Sassou Nguesso jette une<br />

pierre, il cache sa main pour qu’<strong>on</strong> ne la voit pas C’est un lâche, un dég<strong>on</strong>flé répugnant »<br />

En clair Betty veut nous dire que le plus souvent, quand il assassine, il cache sa main<br />

meurtrière et accuse ses boucs émissaires et parmi ceux-ci. <strong>Bernard</strong> Kolélas et s<strong>on</strong> Pool. Il<br />

aime se calfeutrer derrière la silhouette des autres pour qu’<strong>on</strong> ne le voit pas. C’est un lâche<br />

repoussant. Et chaque fois, c’est comme ça qu’il signe ses forfaits, ses crimes, ses assassinats.<br />

Le plus ahurissant et hallucinant étant celui du Président Marien Ngouabi pour lequel il<br />

c<strong>on</strong>tinue de narguer le peuple C<strong>on</strong>golais.<br />

Est-ce que Sassou-Nguesso peut prétendre qu’il est un démocrate, respectueux des Droits de<br />

l’homme ? Il n’a rien de démocrate, de défenseur des Droits de l’Homme. Sassou Nguesso est<br />

purement et simplement un barbare. Un délinquant primaire. Il n’a aucune morale, aucune<br />

éthique de démocrate ou d’un défenseur des Droits de l’homme. Sassou Nguesso n’est plus ni<br />

moins qu’un terroriste qui fait envahir s<strong>on</strong> pays par des armées étrangères, pour s<strong>on</strong> bien<br />

pers<strong>on</strong>nel. Et tout ça, se comprend car il n’a jamais fréquenté les Grandes Ecoles militaires<br />

dans lesquelles <strong>on</strong> apprend l’éthique, la morale militaire des guerres : celui de tuer ou de ne<br />

pas tuer. Sassou Nguesso nous demande de lui rec<strong>on</strong>naître une légitimité, après avoir<br />

massacré et fait massacrer ses compatriotes par des troupes étrangères notamment :<br />

angolaises, tchadiennes, zaïroises, ruandaises, cubaines, gab<strong>on</strong>aises, françaises, marocaines.<br />

Dix sept nati<strong>on</strong>alités furent recensées par nos combattants. Dix sept troupes étrangères<br />

dépêchées pour venir à bout d’une partie de s<strong>on</strong> peuple. C’est démentiel, hallucinant et nous<br />

laisse sans voix. Lui qui semble-t-il est la garant de la Sécurité et de l’Unité nati<strong>on</strong>ale, a plutôt<br />

choisi de livrer aux chiens, une partie de s<strong>on</strong> peuple. Tout simplement, parce que ceux-ci ne le<br />

ressemblent pas dans sa nullité et sa perversité, dans sa barbarie et dans sa sanguinité. Ils s<strong>on</strong>t<br />

trop intelligents, patriotes, nati<strong>on</strong>alistes et aiment trop leur pays qu’ils servent toujours avec<br />

loyauté.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, bien Chers Compatriotes, bien chers<br />

amis ;<br />

Sassou Nguesso veut cacher ses propres crimes, sa propre barbarie et pavoiser en<br />

m<strong>on</strong>trant Kolélas et le Pool d’être les barbares du C<strong>on</strong>go. Sassou Nguesso nous balise la voix,<br />

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trace la marche à suivre, nous m<strong>on</strong>tre comment faire pour ses propre- procès car procès il y en<br />

aura c<strong>on</strong>tre ce dangereux pers<strong>on</strong>nage. Quel que soit le temps, quels que soient les siècles et<br />

quel que soit le pouvoir en place au C<strong>on</strong>go. Et si ce n’est pas lui-même, ça sera quelques uns<br />

des siens : ses enfants, ses femmes, ses arrières petits enfants, ses collaborateurs, ses<br />

ministres, s<strong>on</strong> Parti et apparentés, ses amis qui lui <strong>on</strong>t apporté assistance morale, physique,<br />

naturelle, philosophique. Ils <strong>on</strong>t vu et n’<strong>on</strong>t rien fait pour stopper le carnage ; bien au<br />

c<strong>on</strong>traire, ils <strong>on</strong>t applaudi et f<strong>on</strong>cièrement participé car un génocide ne se fait pas tout seul.<br />

Tous ceux qui, de près ou de loin <strong>on</strong>t su et n’<strong>on</strong>t rien dit, planifié <strong>on</strong>t participé, <strong>on</strong>t organisé,<br />

c<strong>on</strong>seillé, d<strong>on</strong>né un coup de grâce, de main, envoyé des véhicules ( le gouvernement Français<br />

de Jospin ) de l’aide de tout genre, planifié, participé et servi de logistique ; le Gab<strong>on</strong> etc...<br />

Ici, le bossu ne voit et feint de ne pas voir sa bosse. Et comme <strong>on</strong> ne peut pas se mirer avec<br />

ses propres yeux, il faut que nous soy<strong>on</strong>s là, pour lui m<strong>on</strong>trer sa bosse, ses crimes les plus<br />

abominables perpétrés c<strong>on</strong>tre <strong>notre</strong> peuple. Et curieusement, il se bat pour chercher à se<br />

disculper mais hélas, c’est sans compter sur la pugnacité du vicieux et terrible Avocat qu’est<br />

Maître Moudilou qui s’est accroché à s<strong>on</strong> mollet comme un pitbull. Nous ne vous laisser<strong>on</strong>t<br />

aucun répit. Nous dev<strong>on</strong>s, le plus naturellement du m<strong>on</strong>de relever le défi, balayer du revers de<br />

la main le mens<strong>on</strong>ge grossier et éh<strong>on</strong>té m<strong>on</strong>té, planifié et reproché à <strong>Bernard</strong> Kolélas.<br />

<strong>Bernard</strong> Kolélas doit être acquitté purement et simplement. Que le vrai visage de Sassou<br />

Nguesso se disculpant, de ses forfaitures et haute trahis<strong>on</strong> ; celui qui tente d’amuser la galerie<br />

soit mis à nu. On doit le déclarer coupable sur chacun de ces chefs d’accusati<strong>on</strong>s pour lesquels<br />

il a voulu nous noyer. Et qu’il est le seul resp<strong>on</strong>sable du drame c<strong>on</strong>golais : lui et ses<br />

commanditaires Français, notamment Chirac et de tout ce qu’il en retourne et le plus<br />

naturellement du m<strong>on</strong>de, <strong>on</strong> ne doit leur accorder aucune circ<strong>on</strong>stance atténuante.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, peuple C<strong>on</strong>golais et du m<strong>on</strong>de épris de<br />

justice et de paix ;<br />

Ce que vit <strong>notre</strong> pays depuis l’arrivée de cet homme sans cœur, sans scrupule, sans pudeur, est<br />

un véritable calvaire, un cataclysme, un tsunami. Je c<strong>on</strong>tinue à vous dire ce que nous juge<strong>on</strong>s<br />

nécessaire de c<strong>on</strong>naître : l’homme qu’est Sassou Nguesso, avec ses méthodes machiavéliques.<br />

Les hommes et les femmes qui s<strong>on</strong>t nés depuis l’arrivée de ces voyous au pouvoir, ceux qui<br />

<strong>on</strong>t eu la malchance de naître pendant leur arrivée et qui ne c<strong>on</strong>naissent que leurs abominables<br />

j<strong>on</strong>gleries, les crimes de sang, les trucages des procès, éprouvent néanmoins dans leur<br />

mémoire un creux, une sorte de yatus avec le passé qu’il serait difficile de combler. Il est<br />

grand temps de combler ce yatus et cet espace. Et je sais : pard<strong>on</strong>nez-moi de manquer quelque<br />

peu à la pudeur et de vous parler de moi.<br />

Beaucoup comme moi ; K<strong>on</strong>go né dans le Pool éprouve comme une solitude par rapport à la<br />

tragédie qu’<strong>on</strong>t vécu mes frères et sœurs, mes parents de cette régi<strong>on</strong>. Les abominati<strong>on</strong>s, le<br />

drame que les uns et les autres <strong>on</strong>t vécu, le malheur qui a été le leur, le drame qui est le nôtre<br />

dans cette régi<strong>on</strong> depuis l’arrivée de ces arrivistes aux affaires politiques de <strong>notre</strong> pays.<br />

Beaucoup souhaitent combler ce yatus, ce vide et manquer de manière sans équivoque <strong>notre</strong><br />

solidarité avec les nôtres qui <strong>on</strong>t souffert et qui souffrent encore dans leur chair, ceux et celles<br />

qui s<strong>on</strong>t morts et qui c<strong>on</strong>tinuent à mourir, ceux et celles qui s<strong>on</strong>t traqués encore dans les<br />

forêts : que la terre C<strong>on</strong>golaise rec<strong>on</strong>naissante !<br />

Je voudrais encore dire deux mots sur ce chapitre. Je suis un morceau de la mémoire<br />

éclatée du peuple K<strong>on</strong>go. Je vais vous dire comment et comment ma mémoire particulière,<br />

comment le lien de filiati<strong>on</strong> du souvenir qui me rattache aux miens, ceux de ma famille, et de<br />

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m<strong>on</strong> peuple trouvent en définitive à s’alimenter dans le souvenir de la fausse commune.<br />

Voyez-vous je suis né avant les années d’enfer. D<strong>on</strong>c j’ai c<strong>on</strong>nu le beau C<strong>on</strong>go. La belle<br />

République, la belle Nati<strong>on</strong> !<br />

Le Pool ne mesure que 35.000 km2, il n’est pas le plus riche du pays, mais alors pourquoi<br />

l’acharnement c<strong>on</strong>tre celui-ci ? C’est d<strong>on</strong>c ce c<strong>on</strong>stat là que nous réalis<strong>on</strong>s très amèrement,<br />

avec amertume et c<strong>on</strong>sternati<strong>on</strong>, un déchirement que <strong>notre</strong> régi<strong>on</strong> c<strong>on</strong>naît seule sur <strong>on</strong>ze.<br />

C’est une véritable incompréhensi<strong>on</strong>. Je réalisais l’absence et le silence pesant d’une grande<br />

partie de <strong>notre</strong> populati<strong>on</strong>, de celle du m<strong>on</strong>de qui nous entoure. Je réalise la complicité, la<br />

c<strong>on</strong>nivence, le l<strong>on</strong>g silence faisant irrupti<strong>on</strong> en moi.<br />

Pour la plus grande partie de la populati<strong>on</strong> de m<strong>on</strong> pays, ne gît dans m<strong>on</strong> souvenir qu’un<br />

creux par soustracti<strong>on</strong> et ce souvenir, aujourd’hui, je ne puis l’animer qu’au c<strong>on</strong>tact d’autres<br />

souvenirs. Ceux de Matswa, de Mabiala Ma Nganga, des Présidents Massamba-Débat, et<br />

Fulbert Youlou de Sim<strong>on</strong> Kimbangu, de Kimpa Vita, du Cardinal Emile Biayenda, des<br />

combattants Ndoudi Ganga, Mizélé, Kinkouba, Kouba, Samba dia Nkoumbi etc... Il s’est<br />

crée dans cette circ<strong>on</strong>stance dramatique, une situati<strong>on</strong> d<strong>on</strong>t je ne sais rien vous dire sin<strong>on</strong>,<br />

qu’elle me bouleverse parce que, par delà la mort, dans ce drame, de mes frères et sœurs, de<br />

m<strong>on</strong> peuple, il s’est tissé entre nos morts et nous, un lien parce qu’ils s<strong>on</strong>t portés disparus. Il y<br />

a une place, une parfaite communi<strong>on</strong> entre eux et nous.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, Peuple C<strong>on</strong>golais, chers amis.<br />

Avec Sassou Nguesso les procès ne f<strong>on</strong>t que commencer. Je disais au début qu’il y a des<br />

moments où <strong>on</strong> a plus envie de plaider. Ce ressentiment se manifeste souvent chez tous les<br />

Avocats. Il leur arrive d’en avoir marre et de vouloir tout aband<strong>on</strong>ner.<br />

J’ai envie de vous dire, nous les Avocats, vous découvrant maintenant et totalement,<br />

nous qui sommes de fois loin de vous. On a envie de vous dire que de fois, il arrive que nous<br />

n’ay<strong>on</strong>s rien à vous apprendre car vous savez et avez tout vu, tout entendu, tout vécu. Vous<br />

avez pendant quelques jours tout entendu, mais vous savez que depuis 1968, <strong>notre</strong> pays a<br />

changé et, négativement. Tout ce qu’<strong>on</strong> pourra vous dire maintenant sera peut être superflu. Et<br />

c’est le moment de vous dire : « je m’arrête, je ne plaide plus ». Mais pourtant, il faut y aller.<br />

Mais y aller pour dire quoi d’autres que les autres n’<strong>on</strong>t pas dit, qui pourra vous c<strong>on</strong>vaincre, et<br />

qui soit plus persuasif et dissuasif que ce que tout le m<strong>on</strong>de sait et a entendu.<br />

Il ne faut d<strong>on</strong>c pas s’arrêter car l’histoire politique ne s’arrête jamais et comme disait ;<br />

Guy Fueur, m<strong>on</strong> ancien Prof de Droit internati<strong>on</strong>al, « Le droit ouvre toujours une porte et<br />

ferme la fenêtre » et qu’il faut encore, mesdames, messieurs, chers compatriotes, vous<br />

accompagner quelques pas dans ce marath<strong>on</strong> judiciaire, émouvant et ô combien éprouvant<br />

aussi. Et il semble que tout ne fait que commencer. Encore un bout de temps et nous aur<strong>on</strong>s<br />

terminé pour celui-ci tout au moins, en attendant les prochains qui s’ann<strong>on</strong>cent plus sulfureux<br />

et plus captivants, je vous le c<strong>on</strong>cède. Encore quelques heures et nous aur<strong>on</strong>s terminé avec des<br />

procès extraordinaires pour des bourreaux ordinaires. Mais puisque nous sommes sur un<br />

terrain politique, et en politique <strong>on</strong> ne termine jamais un dossier. Nous sommes seulement<br />

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entrain de colmater les brèches en tentant d’endiguer le grand flot qui lui, arrive avec furie.<br />

Sassou Nguesso a ouvert les vannes pour lui-même. Il a balisé les chemins des grands procès<br />

qui l’attendent et avec tous ses valets.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames messieurs, peuple c<strong>on</strong>golais, chers amis<br />

Tous ceux qui <strong>on</strong>t subi l’humiliati<strong>on</strong>, tous ceux qu’il a rendus veufs, veuves, orphelins, tous<br />

ceux qu’il a rendus délinquants ne le lâcher<strong>on</strong>t plus. Ils le poursuivr<strong>on</strong>t jusqu'à ses arrières<br />

petits fils.<br />

Tous ceux qui <strong>on</strong>t vécu cette aventure judiciaire, cette saga comme <strong>on</strong> en a déjà vue<br />

dans <strong>notre</strong> pays avec ce pers<strong>on</strong>nage, n’en s<strong>on</strong>t pas ét<strong>on</strong>nés. Nous qui av<strong>on</strong>s plus de 40 ans<br />

c<strong>on</strong>naiss<strong>on</strong>s l’homme et tous les dégâts qu’il a déjà causés dans <strong>notre</strong> société. Nous sommes<br />

devant un procès très curieux, un procès qui n’eut aucun débat, se faisant à sens unique,<br />

m<strong>on</strong>olithique, unilatéral. Pour nous, ce ne fut pas un procès. C’était un m<strong>on</strong>ologue parce qu’il<br />

n’y avait aucun c<strong>on</strong>tradicteur de l’autre côté de la barre. Il n’a existé aucune discussi<strong>on</strong>. Tout<br />

y a été exclu. On vous a exposés les charges, ce qui a minutieusement et admirablement été<br />

fait. Vous avez entendu des faux témoins, de faux plaignants et les parties civiles étaient<br />

intervenus. Mais étaient-elles des vraies parties civiles ?<br />

Nous sav<strong>on</strong>s ce que de l’autre côté de la barre, l’agacement a vite fait la place à l’indignati<strong>on</strong>.<br />

Nous sav<strong>on</strong>s que pendant des jours et des jours, vous avez pu le c<strong>on</strong>stater, certaines parties<br />

civiles se s<strong>on</strong>t acharnées pour obtenir, de la place vide de l’accusé ma place, un peu<br />

d’explicati<strong>on</strong>s, et de la place qui serait occupée par l’Avocat de l’accusé, des précisi<strong>on</strong>s. Mais<br />

c’est oublié que nous éti<strong>on</strong>s devant un procès classique. C’est une noti<strong>on</strong> essentielle. C’était<br />

oublier le code de procédure pénale qui prévoit que l’Avocat de l’accusé intervient sur sa<br />

demande avec l’autorisati<strong>on</strong> du Président pour interroger les témoins comme peut le faire le<br />

Ministère public. C’était oublier le même code qui prévoit que l’interrogatoire de l’accusé se<br />

fait sans l’interventi<strong>on</strong> de l’accusé de l’Avocat et ce n’est pas celui-ci qui doit rép<strong>on</strong>dre à la<br />

place de l’accusé. C’est aussi oublier que l’obligati<strong>on</strong> essentielle n’est pas de remplacer celui<br />

qu’il défend mais de l’assister. C’est à dire d’être à ses côtés, de l’écouter, lui parler<br />

éventuellement, de poser ensuite, avec l’autorisati<strong>on</strong> de la cour toutes les questi<strong>on</strong>s aux<br />

experts.<br />

Ce s<strong>on</strong>t les noti<strong>on</strong>s essentielles que mesdames, messieurs, nous devr<strong>on</strong>s savoir avant<br />

d’entreprendre <strong>notre</strong> procès. Ici la questi<strong>on</strong> est celle de savoir, si à ce procès toutes ces<br />

c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s, ces noti<strong>on</strong>s élémentaires et essentielles n’avaient pas été faussées s’il n’y a pas eu<br />

vice de forme. Notre procès était-il vicié ? Où se s<strong>on</strong>t-ils trompés d’objectif ? Nous sommes<br />

dans une cours d’assise, comme si nous éti<strong>on</strong>s en temps de guerre. Comme si le C<strong>on</strong>go était<br />

en pleine agressi<strong>on</strong> par un pays ennemi. Comme si <strong>on</strong> élaborait des stratégies, comme s’il y<br />

avait une défense de rupture, comme si <strong>on</strong> tirait au can<strong>on</strong>, les uns c<strong>on</strong>tre les autres.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, Mesdames, messieurs, chers compatriotes,<br />

Nous paraiss<strong>on</strong>s dans ce procès comme si nous ne nous c<strong>on</strong>naiss<strong>on</strong>s pas. Les trucages de<br />

Sassou Nguesso, nous les c<strong>on</strong>naiss<strong>on</strong>s depuis plus de trente (39) ans. C’est comme si le Parti<br />

C<strong>on</strong>golais du Travail n’a pas assez saigné <strong>notre</strong> peuple. Comme si le Pool ne le c<strong>on</strong>naissait<br />

pas assez depuis qu’il nous assassine, depuis qu’il tr<strong>on</strong>que les coups, depuis qu’il m<strong>on</strong>te et<br />

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truque tout. Il n’y a pas d’émeutes à faire, de guerre à entretenir ; qu’il n’y a pas de peuples,<br />

des populati<strong>on</strong>s, des régi<strong>on</strong>s, des familles, des enfants à dresser c<strong>on</strong>tre tel ou tel pers<strong>on</strong>nage.<br />

Il n’y a pas de prestidigitateurs au C<strong>on</strong>go. Nous sommes devant un procès historique<br />

avec tout s<strong>on</strong> poids, le poids des morts, le poids des éléments, le poids des témoignages, le<br />

poids de la torture psychologique d<strong>on</strong>t étaient victimes les plaignants, ceux des jurés. L’ethnie<br />

et la tribu des plaignants, l’origine et l’ethnie des jurés ; la régi<strong>on</strong> des tenants du pouvoir. Tout<br />

le poids du procès qui se repose sur l’équilibre des témoignages, lesquels témoignages s<strong>on</strong>t<br />

d<strong>on</strong>nés par des pers<strong>on</strong>nes achetées à vil prix, corrompues, destructeurs jusqu'à leur chair.<br />

Nous sommes sur un drame cousu de lynchage. Une atmosphère dans la salle où tout était<br />

déjà vicié, m<strong>on</strong>té de toutes pièces, des médias g<strong>on</strong>flés à bloc pour chanter les louanges du<br />

pouvoir. Nous sommes revenus dans les vieux beaux temps où le marxisme léninisme était à<br />

s<strong>on</strong> paroxysme, quand <strong>on</strong> déifiait le père de la Nati<strong>on</strong>. Devant des procès où <strong>on</strong> assistait<br />

qu’aux émeutes, où des populati<strong>on</strong>s étaient dressées c<strong>on</strong>tre les accusés ; parce que ceux-ci<br />

n’étaient pas de la même régi<strong>on</strong> que le Roi. Ici <strong>on</strong> ne juge pas au nom de la gloire du peuple<br />

C<strong>on</strong>golais, mais au nom du Parti C<strong>on</strong>golais du Travail, au nom de Sassou Nguesso.<br />

Oui, il faut juger les resp<strong>on</strong>sables de la déshumanisati<strong>on</strong>, des crimes c<strong>on</strong>tre l’humanité, des<br />

crimes de guerre, que l’<strong>on</strong> dén<strong>on</strong>ce à ce procès. Mais ce criminel, cet inhumain, ce barbare,<br />

serait-il vraiment <strong>Bernard</strong> Kolélas ? Les bavures, les viols, les tortures, les séquestrati<strong>on</strong>s, les<br />

enlèvements c<strong>on</strong>statés chez nous, la déportati<strong>on</strong>, la spoliati<strong>on</strong>, le vol caractérisé, le pillage<br />

seraient-ils l’œuvre des hommes de <strong>Bernard</strong> Kolélas ou n’a-t-<strong>on</strong> pas renversé les rôles ? N’est<br />

ce pas les Cobras de Sassou Nguesso qui doivent rép<strong>on</strong>dre aux multiples crimes de guerre<br />

commis par eux, d<strong>on</strong>c les vrais, bourreaux c<strong>on</strong>tre le peuple du Pool ?<br />

Imagin<strong>on</strong>s un seul instant que <strong>Bernard</strong> Kolélas ait eu des pris<strong>on</strong>s pour torturer comme<br />

ils l’<strong>on</strong>t si sciemment m<strong>on</strong>té. Ça n’aurait pas été pour perpétrer les crimes c<strong>on</strong>tre l’humanité,<br />

les crimes de génocide, les crimes de guerre. Ce ne fut pas un acharnement c<strong>on</strong>tre une partie<br />

du peuple C<strong>on</strong>golais, qu’<strong>on</strong> aurait envoyée dans les forêts pour provoquer des morts en masse<br />

c<strong>on</strong>tre, une tribu, une ethnie d<strong>on</strong>née. <strong>Bernard</strong> Kolélas n’a jamais traqué des C<strong>on</strong>golais, ses<br />

semblables. <strong>Bernard</strong> Kolélas n’a jamais tourné les armes de ces milices c<strong>on</strong>tre une partie du<br />

peuple, c<strong>on</strong>tre les originaires d’une régi<strong>on</strong> d<strong>on</strong>née.<br />

Les procès qui ser<strong>on</strong>t intentés c<strong>on</strong>tre Sassou Nguesso et ses sbires d<strong>on</strong>t Noumazalaye,<br />

Lekoundzou, Mbemba Martin, Ntsiba Florent, Oba Pierre, Le Cornec, Entcha Ebia, les<br />

Généraux Dabira, Adoua, Nk<strong>on</strong>ta, Bouissa Matoko, les col<strong>on</strong>els Mayouma et autres, les<br />

porteurs des sacs comme Gérard Bitsindou, Mvouba, Nkombo Matsi<strong>on</strong>a, et tous ceux qui<br />

s<strong>on</strong>t allés lui prêter main forte comme François Loumouamou, Ndala, Mil<strong>on</strong>go André, et tous<br />

les autres aur<strong>on</strong>t à faire face et à rép<strong>on</strong>dre aux chefs d’accusati<strong>on</strong>s suivantes : crimes c<strong>on</strong>tre<br />

l’humanité, génocide. Pourquoi Sassou Nguesso n’a-t-il pas poursuivi d’autres leaders du<br />

MCDDI, notamment Michel Mampouya, Letembet Ambili notamment deuxième et première<br />

pers<strong>on</strong>nalité du Parti tout juste après <strong>Bernard</strong> Kolélas ? S’il ne l’a pas fait, ça veut dire qu’ils<br />

étaient devant une planificati<strong>on</strong>, une organisati<strong>on</strong> comme l’est celle du PCT. Parce que les<br />

crimes c<strong>on</strong>tre l’humanité, ne peuvent nullement être commis par un seul individu mais un<br />

système comme celui auquel est c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>té le peuple c<strong>on</strong>golais, aujourd’hui, celui du PCT et<br />

Apparentés (le FDU). Si <strong>on</strong> n’a jugé qu’un seul individu c<strong>on</strong>tre tout le clan ; pour Sassou<br />

Nguesso, cela veut dire que s<strong>on</strong> pouvoir n’en veut qu’à un seul individu, le leader du Parti<br />

qui lui fait ombrage. Et comme il est décidé à l’écarter coûte que coûte par tous les moyens de<br />

la politique, en l’accusant de « toutes les rages » ; en cherchant à le noyer à tout prix. Il aurait<br />

pu poursuivre, Badinga, Tchibambéléla, Moudilou ou Ouadiabantou Boukaka par exemple.<br />

Rien de tout ça, ce qui veut dire que nous n’éti<strong>on</strong>s pas devant un procès sérieux dans lequel <strong>on</strong><br />

42


<str<strong>on</strong>g>pouvait</str<strong>on</strong>g> parler d’organisati<strong>on</strong>. Hitler n’a pas tout seul organisé le génocide c<strong>on</strong>tre les Juifs. Il<br />

lui a fallu toute une organisati<strong>on</strong>. Sassou Nguesso pour organiser s<strong>on</strong> génocide c<strong>on</strong>tre le Pool<br />

a eu recours à toute une bande des bourreaux composée de ses sbires, Blancs comme Noirs. Si<br />

<strong>on</strong> en est là, ça veut dire qu’il n’en veut qu’à un seul homme. Croyant qu’après Kolélas, le<br />

Pool sera mort, comme si après André Matswa, il n’y a plus eu de Youlou, Massamba-Débat<br />

et de Kolélas.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, bien chers Compatriotes, chers amis ;<br />

Nous sommes devant une cours d’assise. La questi<strong>on</strong> est de savoir si <strong>Bernard</strong> Kolélas<br />

réuni c<strong>on</strong>tre lui toutes les charges, lui entraînant, si <strong>on</strong> a fait de faç<strong>on</strong> juridique, la<br />

dém<strong>on</strong>strati<strong>on</strong> de sa culpabilité. Celle-ci devant ressortir un certain nombre d’éléments et ici,<br />

<strong>on</strong> tombe dans un procès plus ou moins classique. Nous sommes liés par le code pénal et par<br />

le code de procédure pénale. Nous sommes liés par un serment qui n’a rien à avoir avec<br />

Nuremberg par exemple. Nous devr<strong>on</strong>s être liés par tous les jurés quand ils s<strong>on</strong>t à la cours<br />

d’assise, pas les jurés d’une tribu, d’une ethnie et pire d’une régi<strong>on</strong>. Ceux-ci n’étant plus<br />

impartiaux. Nous sommes comme aux Etats Unis dans les années 60 en Alabama ou en<br />

Mississipi où chaque fois, les jurés composés uniquement des blancs, envoyaient et<br />

c<strong>on</strong>damnaient à tort, les accusés noirs à la mort.<br />

Comme en Albana, en Mississipi dans les années 60 comme au Nord du C<strong>on</strong>go où les choses<br />

n’<strong>on</strong>t pas changé. Nous sommes devant une tribu Nordiste que le pouvoir a dressée c<strong>on</strong>tre le<br />

Pool, d<strong>on</strong>c c<strong>on</strong>tre Kolélas avec une seule missi<strong>on</strong>, le faire c<strong>on</strong>damner à mort à tout prix. Les<br />

jurés de Brazzaville, se s<strong>on</strong>t-ils posés la questi<strong>on</strong> de savoir si <strong>Bernard</strong> Kolélas était coupable<br />

ou pas ? S’il y avait des preuves de sa culpabilité ? Qu’appelle-t-<strong>on</strong> les preuves de la<br />

culpabilité ? En général elles s<strong>on</strong>t résumées en trois catégories : les accusati<strong>on</strong>s ; les preuves<br />

matérielles et il peut y avoir enfin les témoignages.<br />

Nous dém<strong>on</strong>trer<strong>on</strong>s ici, que toutes ces trois c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s ne s<strong>on</strong>t pas remplies. Nous sommes<br />

devant une planificati<strong>on</strong> de fausses accusati<strong>on</strong>s, la preuve nous étant apportée par la<br />

plaignante principale Madame Matoumpa Bernadette. Dès lors où l’accusati<strong>on</strong> retire sa<br />

plainte, il n’y a plus de procès. Dès lors où l’accusati<strong>on</strong> vous déclare que tout ce que j’avais<br />

déclaré, n’était qu’une délati<strong>on</strong>, une extorsi<strong>on</strong> il n’y a plus de procès. Dès que l’accusati<strong>on</strong><br />

vous déclare que ce que j’avais déclaré devant le juge d’instructi<strong>on</strong> avait été obtenu sous la<br />

torture, morale ou physique, sous la dictée, il y a vice de forme et la procédure est viciée d<strong>on</strong>c<br />

annulée.<br />

<strong>Bernard</strong> Kolélas est victime de sa popularité qui soulève jalousie et c<strong>on</strong>voitise. Alors il<br />

devient la cible à abattre. Quand il n’y a plus d’accusati<strong>on</strong>, les deux autres éléments n’existent<br />

plus. Ils s’effacent et tombent d’eux-mêmes. L’instructi<strong>on</strong> est arrêtée.<br />

L’idéologie de Sassou Nguesso et de s<strong>on</strong> clan.<br />

« L’arroseur arrosé »<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames messieurs, bien chers compatriotes, chers amis ;<br />

Quand un Pouvoir d<strong>on</strong>ne l’ordre cynique, intégriste et hallucinant de :<br />

« Ratissez mètre carré par mètre carré : ne laissez nulle place où la main ne passe et ne<br />

repasse. Tuez, assassinez ne laissez aucun survivant. »<br />

43


Tel qu’avait été l’ordre d<strong>on</strong>né par le gouvernement de Sassou Nguesso le 18 décembre 1998,<br />

par la voix de s<strong>on</strong> Porte parole : François Ibovi sur les <strong>on</strong>des de RFI.que le m<strong>on</strong>de entier a<br />

entendu puisque la Radio est d’obédience internati<strong>on</strong>ale, c’est que nous sommes devant un<br />

pouvoir décadent.<br />

Cela n’est pas autre chose qu’une incitati<strong>on</strong> au crime, qu’au meurtre : au GENOCIDE. Et<br />

c’est le début du génocide c<strong>on</strong>tre le Pool. Et quand <strong>Bernard</strong> Kolélas parle le samedi 19<br />

décembre à 13 heures 30 sur les mêmes <strong>on</strong>des de RFI, alors qu’il est aux Etats Unis pour<br />

revendiquer la présence des Ninjas dans les quartiers Sud de Brazzaville, c’est trop tard, il<br />

vient de se faire avoir et d<strong>on</strong>ner libre recours au pouvoir qui n’attendait que cette bévue pour<br />

mieux commencer s<strong>on</strong> génocide déjà mis en place et pour en finir avec le Pool. L’erreur était<br />

grave, irréparable, irrattrapable. Car c<strong>on</strong>trairement à ce qu’il vient de déclarer, ce ne s<strong>on</strong>t pas<br />

les Ninjas à lui qui s<strong>on</strong>t à Brazzaville, mais les «Nsilulu » ceux, de celui qui vient de<br />

s’autoproclamé Pasteur et b<strong>on</strong> Berger, le c<strong>on</strong>troversé Ntoumi.<br />

En effet Willy Mantsanga que je reçois à Paris en ce mois de mai 1999 me déclare : « Yaya,<br />

papa a eu tort de revendiquer ce qui s’est passé à Brazzaville le 18 décembre 1998, parce<br />

que, j’étais sur le terrain. S’il c<strong>on</strong>trôlait ses troupes, il n’aurait pas revendiqué cette<br />

provocati<strong>on</strong>, parce que ce n’était pas autre chose qu’une provocati<strong>on</strong>. Un alibi pour saigner<br />

à blanc la régi<strong>on</strong> du Pool. Ce qui a commencé ce jour là, est une œuvre bien planifiée. Ce<br />

n’est pas autre chose qu’un génocide ». Qui dirait mieux que ce truculent et grand combattant<br />

la solde de Sassou Nguesso, et qu’est ce qu’il entend par ces propos ?<br />

Après le t<strong>on</strong> virulent et ostentatoire de « ratissage mètre carré par mètre carré » qui a été le<br />

lancement du génocide, ce vendredi 18 décembre 1998, la sec<strong>on</strong>de qui a suivi, le pouvoir de<br />

Brazzaville envoya plus de 600.000 pers<strong>on</strong>nes dans les forêts en les déportant. Et tout de<br />

suite, il décrétait un embargo stricto sensu c<strong>on</strong>tre toute la régi<strong>on</strong> du Pool dans laquelle plus<br />

pers<strong>on</strong>ne n’y entrait ni en sortait et où toutes les populati<strong>on</strong>s furent aband<strong>on</strong>nées à ellesmêmes<br />

sans assistance aucune. Les aléas de la vie sauvage, le manque de médicament pour<br />

certaines pers<strong>on</strong>nes d<strong>on</strong>t l’ancien Ministre des Affaires étrangères Jean Blaise KOLOLO lui<br />

sera fatal car il avait besoin de ses insulines tous les jours et quand ceux-ci lui <strong>on</strong>t manqués,<br />

<strong>on</strong> sait ce qui lui est arrivé. Il a manqué de tout : nourriture ce qui fit plus de morts. On évalue<br />

le nombre à plus de 100.000 morts. Les plus faibles d<strong>on</strong>t les bébés, les vieillards, les femmes<br />

enceintes, les malades récurrents et chr<strong>on</strong>iques. Cette mort bien planifiée, organisée et<br />

scientifiquement bien préparée par les savants du PCT, hier, par leur sosie, le Dr Menguelé<br />

des SS, le satanique, n’a pas un autre nom lui aussi scientifique et juridique qu’un<br />

« Génocide ». L’ancien Ministre des Affaires étrangères, Blaise Kololo est la référence par<br />

excellence. Il est mort assassiné par le pouvoir de Sassou Nguesso qui l’avait envoyé dans les<br />

forêts comme le furent tant d’autres de la même régi<strong>on</strong>.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, chers compatriotes, chers amis ;<br />

Quand Sassou Nguesso nous parlera par la suite des génocidaires qui se trouveraient<br />

parmi les autorités en exil, notamment <strong>Bernard</strong> Kolélas, Pascal Lissouba, Moungounga<br />

Nkombo, Koukébéné, Bikinkita, j’étais tombé des nuits. Nous éti<strong>on</strong>s devant des bossus qui ne<br />

voyaient pas leur bosse et qui avaient besoin d’un grand miroir pour qu’ils aperçoivent leur<br />

bosse. Ou ils se moquaient des c<strong>on</strong>golais qu’ils tournaient en dérisi<strong>on</strong> ou ils s<strong>on</strong>t ce qu’ils<br />

s<strong>on</strong>t : arrogants, fanfar<strong>on</strong>s et méprisants. Ou ils ne savaient pas de quoi ils parlaient. Et<br />

comme pour la plupart, ils n’<strong>on</strong>t jamais été à l’école d<strong>on</strong>t leur chef Sassou Nguesso, il est par<br />

c<strong>on</strong>séquent acceptable et compréhensible qu’ils ne comprennent pas de quoi parlent-ils, n<br />

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savent pas la vraie explicati<strong>on</strong> du mot GENOCIDE et la même c<strong>on</strong>notati<strong>on</strong> sel<strong>on</strong> qu’<strong>on</strong> est<br />

ressortissant d’Oyo ou de Pointe-Noire ; de Kinkala ou même de Mossendjo dans le Sud. Les<br />

deux intelligences et l’entendement n’étant pas les mêmes au Nord et au Sud.<br />

Ici l’homme qui doit rép<strong>on</strong>dre à la planificati<strong>on</strong> c<strong>on</strong>centrée et organisée des morts massives se<br />

trouve être Sassou Nguesso l’imposteur et s<strong>on</strong> clan aux langues bien aiguisées. C’est lui qui a<br />

fait appel à des troupes étrangères, fait envahir <strong>notre</strong> pays pour venir l’aider à massacrer les<br />

Bak<strong>on</strong>gos, trop forts à ses yeux, trop intelligents et d<strong>on</strong>t il faut impérativement s’en<br />

débarrasser. Il s’avère que, c’est dans ce clan où se trouve <strong>Bernard</strong> Kolélas, alors <strong>on</strong> devient<br />

encore plus haineux, pernicieux, vicieux, aigris, par c<strong>on</strong>séquent il faut carrément en finir avec<br />

cette régi<strong>on</strong> qui pose problèmes. Et la suite nous la c<strong>on</strong>naiss<strong>on</strong>s : c’est le GENOCIDE. Ce<br />

s<strong>on</strong>t des crimes c<strong>on</strong>tre l’humanité. Ici, tous les éléments s<strong>on</strong>t remplis pour ne parler que d’un<br />

seul mot : le génocide. Sassou Nguesso en 1997, n’est qu’un simple citoyen. Mais en vertu de<br />

quoi il reçoit ces différents mercenaires et tout simplement des troupes des Etats notamment<br />

du Gab<strong>on</strong>, de la France, de l’Angola, du Tchad, du Maroc etc. Si cet homme n’est pas un<br />

terroriste, qui est-il alors pour faire envahir s<strong>on</strong> pays des troupes étrangères venant distribuer<br />

la mort à ses c<strong>on</strong>citoyens ? Les moyens mis en place prouvent scientifiquement et<br />

juridiquement parlant d’une véritable PLANIFICATION et d’une ORGANISATION<br />

c<strong>on</strong>duisant au GENOCIDE. La cible étant les KONGOS.<br />

Depuis 1880, depuis la f<strong>on</strong>dati<strong>on</strong> de Brazzaville, ce village fut divisé en trois z<strong>on</strong>es<br />

d’influence : Bac<strong>on</strong>go qui a toujours été le fief des ressortissants du Pool, occupent cette<br />

partie pour faciliter leur retour à pieds dans leurs villages car Brazzaville étant même dans le<br />

Pool. Poto-Poto qui regroupait et regroupe toujours plus de 70% des fils du Pool. Car le<br />

Nordiste ou le Mbochi est encore dans les forêts, dans les marécages entrain de se battre avec<br />

la mouche tsé-tsé. Et puis, ils ne s<strong>on</strong>t pas nombreux. On les compte du bout des doigts. Enfin<br />

le Centre ville qui regroupe les Européens, les Diplomates, et le centre de Commerce. C’est<br />

plus tard que la ville s’est agrandie avec la créati<strong>on</strong> d’autres villes comme Ouénzé, Moungali,<br />

et beaucoup plus tard, Nfilou, Mouk<strong>on</strong>do, Talangai et autres regroupant toujours<br />

majoritairement les fils du Pool. Et c’est là où le bas blesse. Eux, toujours eux. Comment faire<br />

pour les anéantir, les réduire à la plus simple expressi<strong>on</strong>. Même à Talangai ils restent<br />

majoritaires c’est incroyable.<br />

Ainsi, de trois arr<strong>on</strong>dissements en 1950 nous sommes passés à sept aujourd’hui. Le<br />

recensement effectué en 1992 d<strong>on</strong>nait 906. 000 habitants et quand je me suis amusé à faire<br />

des investigati<strong>on</strong>s pour me faire une idée du pourcentage des fils du Pool, j’ai trouvé qu’il y a,<br />

plus de 500.000 ressortissants du Pool à Brazzaville qui se composent comme suit :<br />

Bac<strong>on</strong>go sur 98.000 habitants recensés, il y a plus de 78.000 Bak<strong>on</strong>gos.<br />

Makélékélé 130.000 h d<strong>on</strong>t plus de 120.000 Bak<strong>on</strong>gos.<br />

Poto-Poto 89.000 h d<strong>on</strong>t plus de 50.000 Bak<strong>on</strong>gos<br />

Moungali 110.000 h d<strong>on</strong>t plus de 75.000 Bak<strong>on</strong>gos<br />

Ouénzé 94.000 h d<strong>on</strong>t plus de 50.000 Bak<strong>on</strong>gos<br />

Talangai 230.000 h d<strong>on</strong>t plus de la moitié de Bak<strong>on</strong>gos<br />

Nfilou, Diata, Mouk<strong>on</strong>do et les autres quartiers s<strong>on</strong>t habités à 80% des seuls<br />

ressortissants du Pool. Sauf le centre ville où il y a toujours la grande c<strong>on</strong>centrati<strong>on</strong> des<br />

Européens et les apparatchiks du pouvoir qui <strong>on</strong>t détourné les habitati<strong>on</strong>s administratives à<br />

leur profit. C’est le cas de la Résidence de Mpila de Sassou Nguesso et qui reste bel et bien<br />

une propriété du peuple C<strong>on</strong>golais. Et qu’il faut reprendre le moment venu. Avant le pouvoir,<br />

ils vivaient comme des animaux, ils n’avaient jamais pu c<strong>on</strong>struire ne fut-ce qu’un hangar. Et<br />

quant bien même ils cohabitent avec des hommes, malgré tout cela, la transhumance n’eût<br />

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jamais lieu. Ils s<strong>on</strong>t restés sauvages et primitifs, incapables de faire la mutati<strong>on</strong> ou la mue<br />

avec les humains. Et dans les autres villes, les autres régi<strong>on</strong>s : je me suis amusé à faire cette<br />

additi<strong>on</strong>. A Pointe Noire sur 450.000 qui avaient été recensés, il y a au moins 100.000 du<br />

Pool. Dans le NIBOLEK, nous avi<strong>on</strong>s recensé 78.000 en 1993 lors de la grande rafle, sans<br />

compter ceux qui s<strong>on</strong>t allés directement dans le Pool et Pointe Noire. Dans le Nord, ce s<strong>on</strong>t<br />

les Bak<strong>on</strong>gos, les « corbeaux », les Matswanistes qui s<strong>on</strong>t allés leur apprendre comment <strong>on</strong><br />

tient un marché et comment fait-<strong>on</strong> pour cultiver les champs. Sans oublier les savants fils du<br />

Pool qui s<strong>on</strong>t allés leur apprendre à lire et écrire. Puisque n’ayant jamais c<strong>on</strong>nu cela<br />

auparavant à cause de la n<strong>on</strong> pénétrati<strong>on</strong> de la civilisati<strong>on</strong> dans cette z<strong>on</strong>e pendant très<br />

l<strong>on</strong>gtemps.<br />

Le Muk<strong>on</strong>go est un peuple mercantile, civilisateur, c’est lui que le blanc a instruit le premier<br />

afin que celui-ci m<strong>on</strong>tre à ses autres paires, ce qu’est le travail. Brazzaville étant dans le Pool,<br />

la première mais<strong>on</strong> du blanc étant c<strong>on</strong>struite en 1880 à Brazzaville, dans le Pool, c’est d<strong>on</strong>c<br />

de là que partirent la civilisati<strong>on</strong>, l’éducati<strong>on</strong>. Cet avantage et privilège naturels provoquent<br />

haine c<strong>on</strong>centrée, c<strong>on</strong>voitise et jalousie chez nos c<strong>on</strong>spirateurs, nos détracteurs avérés du<br />

Nord.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes, chers amis ;<br />

C’est évident qu’une telle suprématie sur tous les plans d<strong>on</strong>ne des vertiges, des<br />

frustrati<strong>on</strong>s : voilà ce qui provoque la c<strong>on</strong>voitise, la jalousie et finalement la haine<br />

paranoïaque et criminelle qui va trouver le let motiv de cette haine c<strong>on</strong>centrée c<strong>on</strong>tre le Pool<br />

et s<strong>on</strong> leader et qui d<strong>on</strong>ne des vertiges à Sassou Nguesso qui, pour l’extérioriser, tue tout sur<br />

s<strong>on</strong> passage comme un fou dangereux.<br />

<str<strong>on</strong>g>Voilà</str<strong>on</strong>g> pourquoi, il cherche à en finir avec <strong>Bernard</strong> Kolélas. Et si j’ajoute qu’en France, dans la<br />

même période, c’est à dire en 1992, le même recensement effectué a d<strong>on</strong>né 13.845 C<strong>on</strong>golais<br />

d<strong>on</strong>t 11.600 du Pool. J’étais la deuxième pers<strong>on</strong>nalité supervisant ce recensement. Je venais<br />

après l’Ambassadeur J. Marie Ewengué, l’<strong>on</strong>cle de Sassou Nguesso. <str<strong>on</strong>g>Voilà</str<strong>on</strong>g> ce qui c<strong>on</strong>tinue de<br />

d<strong>on</strong>ner des vertiges et des élans de génocidaire à Sassou Nguesso qui ne comprend rien et qui<br />

ne peut pas comprendre. Hitler sera c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>té au même dilemme en voyant le peuple juif<br />

toujours au top de l’excellence. Il fallait les exterminer mais il ne put. Aujourd’hui, ils s<strong>on</strong>t<br />

devenus plus puissants encore et encore.<br />

Un autre exemple : les électi<strong>on</strong>s municipales organisées démocratiquement à Brazzaville en<br />

1992, <strong>on</strong>t d<strong>on</strong>né à <strong>Bernard</strong> Kolélas l’ensemble moins 1 de tous les Elus de la capitale. Et ça<br />

provoqué des vertiges, la haine et la c<strong>on</strong>voitise. Et ça les détracteurs du Pool pensent qu’il<br />

faut en finir avec cette régi<strong>on</strong> et s<strong>on</strong> Kolélas mais hélas, ils ne pourr<strong>on</strong>t parvenir à leurs<br />

calculs macabres. Et Sassou Nguesso aimerait bien être Kolélas bénéficiant d’une telle grâce<br />

populaire et naturelle. Mais n’est pas Kolélas qui veut. Et n’est pas Bak<strong>on</strong>go qui veut et Hitler<br />

eut les mêmes hallucinati<strong>on</strong>s sarcastiques, destructives et machiavéliques, les mêmes vertiges,<br />

la même paranoïa, le même aveuglément c<strong>on</strong>tre les juifs pour leur savoir-faire, pour leur<br />

capacité d’adaptati<strong>on</strong>, pour leur intelligence, pour leur courage, pour leur force de penser, de<br />

faire…. Et la fin, nous la c<strong>on</strong>naiss<strong>on</strong>s le : GENOCIDE.<br />

<str<strong>on</strong>g>Voilà</str<strong>on</strong>g> les causes des différents m<strong>on</strong>tages des procès pour tenter, d’intimider mais surtout<br />

d’écarter du circuit politique, tout fils valide du Pool d<strong>on</strong>t <strong>Bernard</strong> Kolélas reste le bouc<br />

émissaire évident, le souffre-douleur. La spécificité de l’homme du Pool est devenue un<br />

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problème nati<strong>on</strong>al. Aujourd’hui, 128 ans après la naissance de Brazzaville, les d<strong>on</strong>nées dans<br />

cette ville ne s<strong>on</strong>t pas prêtes à changer. La capitale reste et restera toujours la c<strong>on</strong>centrati<strong>on</strong><br />

des originaires du Pool qu’à cela n’advienne pour les détracteurs et les frustrés. Ce peuple qui<br />

est la fourmi C<strong>on</strong>golaise sans laquelle rien n’est possible à tous les niveaux, sur tous les plans,<br />

fait école. Il reste la « locomotive du C<strong>on</strong>go ». Il est le poum<strong>on</strong> et le levier du b<strong>on</strong><br />

f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nement de tout et sur tous les plans de la République. Quand le Pool tousse, c’est<br />

toute la République, tout le Territoire, et s<strong>on</strong> peuple qui en s<strong>on</strong>t alités. Et c’est cette<br />

exemplarité, ce m<strong>on</strong>opole extraordinaire qui jalousent et déclenchent toutes les susceptibilités<br />

meurtrières c<strong>on</strong>tre elle. Il advient qu’il y a un homme dans cette régi<strong>on</strong>, charismatique,<br />

populaire, envoûtant, expressif, hallucinant : c’est <strong>Bernard</strong> Kolélas.<br />

Sassou Nguesso se pose mille et une questi<strong>on</strong>s quant à savoir comment faire avec un tel<br />

homme ? Et c’est là en même temps le malheur et le b<strong>on</strong>heur du Pool. Pourtant nous sav<strong>on</strong>s<br />

tous que dans toute société, dans tout groupe, dans chaque famille, chaque pays, il y a<br />

toujours un qui c<strong>on</strong>duit les autres. Il s’avère que depuis la nuit des temps, le Pool reste la<br />

lumière, le protecteur, la machine pensante d<strong>on</strong>c la locomotive du C<strong>on</strong>go. Et ça, ça irrite,<br />

énerve, met les gens de petit cœur comme Sassou Nguesso sur leurs ergots, dans tous leurs<br />

états d’âme. Ils cherchent à vouloir faire changer la nature, le destin mais ceux-ci s<strong>on</strong>t<br />

indiciblement ineffable. Mais ces choses, là <strong>on</strong> les change et <strong>on</strong> ne peut les changer si ce<br />

n’est lui même le Dieu d’Abraham. Les guerres, les génocides, les massacres les intrigues<br />

c<strong>on</strong>tre le Pool s<strong>on</strong>t malheureusement le seul salut pour tous ces détracteurs « yi noua !<br />

zoua !»(La gueule ! la jalousie !) Mais tout ça, c’est de l’eau chaude qui ne brûlera jamais un<br />

tissu, dit un proverbe du Pool.<br />

Quand Sassou Nguesso s’est c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>té dans la gérance du pouvoir par les problèmes<br />

quotidiens, quand, bloqués à tous les niveaux, le chemin de fer C<strong>on</strong>go Océan qui traverse sur<br />

plus de la moitié la régi<strong>on</strong> du Pool, est tenu en laisse par les Ninjas, empêchant la circulati<strong>on</strong><br />

normale des pers<strong>on</strong>nes et des marchandises d<strong>on</strong>c de l’ensemble du commerce C<strong>on</strong>golais et<br />

internati<strong>on</strong>aux, Sassou Nguesso qui a beau changé des hommes de s<strong>on</strong> gouvernement<br />

n’arrivant même pas à dépoussiérer devant sa porte ; comme il ne sait pas réfléchir, et que<br />

pour lui le bouc émissaire ; c’est <strong>Bernard</strong> Kolélas qui l’empêche de bien travailler et de voler<br />

à sa guise, le voyant partout comme une âme, comme Dieu, alors il faut l’écraser, puisqu’il<br />

l’empêche de dormir. Et tant qu’il restera debout, nous n’aur<strong>on</strong>s jamais la paix. Il faut sa<br />

peau. Toutes les nuits, que des cauchemars à l’idée de penser seulement que <strong>Bernard</strong> Kolélas<br />

est debout quelque part entrain d’attendre avec tous les démocrates, les patriotes, les<br />

C<strong>on</strong>golais et surtout les fils du Pool dans un petit coin pour lui demander des comptes sur le<br />

comment avez-vous pu faire ça ? Que vous <strong>on</strong>t fait les Bak<strong>on</strong>gos ?<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes, chers amis ;<br />

Sassou Nguesso est resp<strong>on</strong>sable de la politique de la terreur c<strong>on</strong>centrée et de barbarie, de<br />

spoliati<strong>on</strong>, de déportati<strong>on</strong>, de pillage, des massacres, de génocide, de divisi<strong>on</strong>, de<br />

discriminati<strong>on</strong>, d’hégém<strong>on</strong>ie c<strong>on</strong>tre le peuple c<strong>on</strong>golais en généra et c<strong>on</strong>tre le peuple du Pool<br />

en particulier. Toute cette politique c<strong>on</strong>tre laquelle tout démocrate opposée et qui fait que le<br />

Pool, étant la locomotive du C<strong>on</strong>go, a pris la défense.<br />

Ici Sassou Nguesso et s<strong>on</strong> PCT <strong>on</strong>t atteint l’invraisemblable. Il faut extirper, il faut en finir, il<br />

faut les exterminer. Ils s<strong>on</strong>t trop têtus. Il faut pratiquer la politique de la soluti<strong>on</strong> finale. Il faut<br />

procéder à l’éliminati<strong>on</strong> physique de s<strong>on</strong> leader <strong>Bernard</strong> Kolélas d’abord, et puis quand ils<br />

n’aur<strong>on</strong>t plus de leader charismatique, quand ils n’aur<strong>on</strong>t plus pers<strong>on</strong>ne pour les <strong>défendre</strong>, à<br />

ce moment là, nous pourri<strong>on</strong>s passer à l’assaut final. <str<strong>on</strong>g>Voilà</str<strong>on</strong>g> le langage que nous entend<strong>on</strong>s de<br />

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ces gens, et c’est le plan c<strong>on</strong>certé, planifié que Sassou Nguesso mit en place et auquel il est<br />

sérieusement c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>té, d’où le procès c<strong>on</strong>tre <strong>Bernard</strong> Kolélas.<br />

Et avec lui, il a entrainé tout le Nord excepté quelques patriotes qui ne pensent pas le suivre et<br />

qui dén<strong>on</strong>cent farouchement cette politique suicidaire qui, un jour pourrait se retourner<br />

c<strong>on</strong>tre eux. Cette doctrine, cette idéologie de l’éliminati<strong>on</strong> systématique d<strong>on</strong>t les FDU et leur<br />

chef spirituel Sassou Nguesso s<strong>on</strong>t resp<strong>on</strong>sables, est un couteau à double tranchant. Ce plan<br />

planifié, c<strong>on</strong>certé, calculé est exécuté de sang froid reste pour lui sa seule survie<br />

Ce procès d<strong>on</strong>t il faut avoir à l’esprit, est comme quelque chose qui est commune avec un<br />

criminel de droit commun. Pour commettre un meurtre chacun des acteurs doit jouer un rôle.<br />

L’un va dresser le plan du meurtre. Le sec<strong>on</strong>d fait le guet apens : attendre dans la voiture, la<br />

moto etc... et le troisième qui tirera sur la victime. Mais quel que soit le rôle joué par les uns<br />

et les autres, par l’un ou l’autre, tout le m<strong>on</strong>de est assassin, meurtrier. « Fouiller, bêcher, ne<br />

laisser nulle place où la main ne passe et repasse » disait la F<strong>on</strong>taine. Mais qu’est ce que cela<br />

veut dire quand c’est dit de Sassou Nguesso ? Il veut simplement dire qu’il ne faut jamais<br />

laisser pers<strong>on</strong>ne, de tuer tout le m<strong>on</strong>de. C’est le roi Hérode qui le fit le premier, suivi de Hitler<br />

et enfin de Sassou Nguesso. C’est un mot d’ordre de ne laisser survivre pers<strong>on</strong>ne. Il faut tout<br />

exterminer. Ce s<strong>on</strong>t des crimes pour lesquels Sassou Nguesso est automatiquement<br />

resp<strong>on</strong>sable. Il est le cerveau pensant de cette entreprise criminelle et systématique c<strong>on</strong>stituant<br />

une politique délibérée d’exterminati<strong>on</strong>.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, Peuple C<strong>on</strong>golais, chers amis ;<br />

Je ne voudrais pas m’adresser à ces jurés corrompus, choisis pour leur appartenance au Nord.<br />

Ce s<strong>on</strong>t des gens qui s<strong>on</strong>t chauffés à bloc, dressés pour « se faire la tête de B.Kolélas ».<br />

Aujourd’hui, à Bac<strong>on</strong>go 8 mais<strong>on</strong>s sur 10 n’<strong>on</strong>t plus de toits, plus de portes, de fenêtres, des<br />

tôles, de vaisselles, même les choses les plus intimes (sous vêtements) <strong>on</strong>t été emportés par<br />

ces malheureux nordistes qui n’en avaient pas vus ou achetés de pareils puisqu’à Brazzaville,<br />

ils ne trouvent plus les grosses feuilles du nord pour cacher leurs sexes et pour une fois qu’ils<br />

<strong>on</strong>t vu des sous-vêtements chez les Bak<strong>on</strong>gos, ils s’en s<strong>on</strong>t acharnés dessus, ne laissant rien à<br />

leurs victimes. Tous les quartiers Sud de Brazzaville <strong>on</strong>t subi les affres de ces chiens dressés.<br />

Les seuls quartiers qui avaient été épargnés pendant la grande rafle qui s’est faite entre les<br />

hommes de Lissouba et Sassou Nguesso après la vague de pillage organisé et planifié par les<br />

deux camps.<br />

Le Sud de Brazzaville avait été épargné parce que tout le m<strong>on</strong>de s’y était réfugié, Nordistes<br />

comme Sudistes. C’était la z<strong>on</strong>e sécuritaire où avec <strong>Bernard</strong> Kolélas, <strong>on</strong> ne commettait pas de<br />

bêtises. Mais juste avec le départ de celui-ci, Sassou Nguesso, « Président de la<br />

République »transitoire organisa une véritable acti<strong>on</strong> punitive, ord<strong>on</strong>nant à ses Cobras comme<br />

pour les récompenser du service rendu, de piller tout le Sud pendant une semaine. C’était la<br />

rafle la plus éh<strong>on</strong>té, abominable, le vol à nu. On a emporté, volé jusqu’aux cadavres que<br />

certains parents avaient enfermés dans des c<strong>on</strong>gélateurs le temps de laisser passer la guerre et<br />

les enterrer décemment, celle-ci terminée. Quand ils vinrent piller, ils <strong>on</strong>t emportés ces<br />

c<strong>on</strong>gélateurs dans lesquelles se trouvaient des cadavres. Et jusqu'à ce jour, <strong>on</strong> se demande, ce<br />

qu’ils <strong>on</strong>t fait de ces cadavres. Vous vous imaginez, le scandale moral et psychologique. Vous<br />

vous imaginez l’hallucinante, l’incroyable !<br />

Ils <strong>on</strong>t volé jusqu’aux cadavres, c’est imm<strong>on</strong>de, abominable et inexplicable. Cette race en est<br />

arrivée là : aller jusqu'à voler des cadavres ; <strong>on</strong> les sait barbares et criminels mais aller jusqu'à<br />

voler des cadavres, s’en prendre à des corps inanimés, des carreaux de mais<strong>on</strong>, qu’il fallait<br />

48


dém<strong>on</strong>ter un par un, voler des sous vêtements parfois sales, il n’y a que cette race pour le<br />

faire. Il faut être animal et primitif pour faire ça. Même les W.C les plus usés furent volés,<br />

emportés, les brosses à dents déjà usées subirent la même rafle. Cela a un nom qui s’appelle<br />

la kleptomanie. Vous vous imaginez jusqu'à quel degré cette race s’est c<strong>on</strong>duite, s’est<br />

livrée ? Ils avaient dépassé les limites de la décence, de l’imm<strong>on</strong>dice, dépasser les limites de<br />

l’horreur, tout court. Invraisemblable et inimaginable. Ils étaient sortis de l’état d’hommes à<br />

celui des animaux sauvages qu’ils n’avaient d’ailleurs jamais quitté quant bien vivant avec<br />

des êtres humains. On a tout fait pour les amener à l’état de la civilisati<strong>on</strong>, mais jusqu’à ce<br />

jour plus de 53 ans après, <strong>on</strong> n’arrive pas. Ils s<strong>on</strong>t comme des chiens, même ceux des<br />

Président de la République ; tellement qu’ils s<strong>on</strong>t habitués à manger à terre, quand vous les<br />

servez dans une assiette, ils préfèrent faire tomber sa nourriture à terre pour mieux manger.<br />

Car dans une assiette, ce n’est pas s<strong>on</strong> m<strong>on</strong>de.<br />

Ils en s<strong>on</strong>t semble t-il très fiers d’avoir fait ce qu’ils <strong>on</strong>t fait. Puisque, ils n’arrêtent pas de se<br />

venter à Poto-Poto. Sommes-nous devant une société en perditi<strong>on</strong>, décadente, sans repère ? Ils<br />

incarnent la régi<strong>on</strong> où tout le m<strong>on</strong>de est syn<strong>on</strong>yme de terreur et de la cruauté, symbole féc<strong>on</strong>d<br />

du caractéristique de la race. Et quand Brest dit : « le vent est encore féc<strong>on</strong>d où doit surgir la<br />

bête imm<strong>on</strong>de ».Quand <strong>on</strong> observe, les hommes et les femmes qui s<strong>on</strong>t de cette c<strong>on</strong>trée, ceux<br />

du Parti C<strong>on</strong>golais du Travail plus particulièrement qui incarnent l’idéologie et cette culture,<br />

<strong>on</strong> comprend que le vent féc<strong>on</strong>d a encore des beaux jours devant lui.<br />

Merci Bernadette Matoumpa, un grand merci à vous qui êtes encore autour et avec Sassou<br />

Nguesso d<strong>on</strong>t je taie les noms pour le moment, merci le Général Bouissa Matoko qui, avant<br />

de mourir nous avait envoyés les documents qui, demain nous éclairer<strong>on</strong>t, merci m<strong>on</strong> Général<br />

Yves Motando que je reçus à Paris pendant 15 jours et qui n’était pas avare d’informati<strong>on</strong>s car<br />

tu m’avais dit que tu n’aimais plus l’homme que nous vouli<strong>on</strong>s secouer ensemble. Et tous les<br />

autres qui <strong>on</strong>t franchi et dépasser le stade de la peur, tous ceux-là d<strong>on</strong>t nous tais<strong>on</strong>s, les noms.<br />

Merci de nous avoir éclairés de la torpeur et de la crainte qui tuent et déshumanisent,<br />

frustrent. De nous avoir appris à se réveiller tôt et à ne plus dormir que d’un œil au risque de<br />

nous surprendre dans <strong>notre</strong> prof<strong>on</strong>d sommeil, en pleine nuit. Merci de nous permettre à ne<br />

plus faire c<strong>on</strong>fiance sur n’importe qui. Merci que vous ayez témoigné. Merci que vous soyez<br />

sortis de cet arène et vous n’avez fait que suivre ce que d’autres comme Albert Camus <strong>on</strong>t<br />

déjà fait à savoir : « qui rép<strong>on</strong>drait en ce m<strong>on</strong>de à la terrible clinati<strong>on</strong> du crime, si ce n’est la<br />

clinati<strong>on</strong> du témoignage ». Ici la douleur et l’angoisse, la détresse, la frustrati<strong>on</strong>,<br />

l’humiliati<strong>on</strong>, le sang s’expriment et s’exprimer<strong>on</strong>t encore. Pour tous les crimes c<strong>on</strong>tre<br />

l’humanité, et à tous les crimes de tous ordres, il ne doit y avoir de pard<strong>on</strong>. Et puis le pard<strong>on</strong>,<br />

<strong>on</strong> ne peut l’accorder qu’à celui qui le mérite, qui le demande et se repent.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames et messieurs, Peuple C<strong>on</strong>golais, chers amis du m<strong>on</strong>de ;<br />

Quand vous aurez lu cette plaidoiries, ayez une seule pensée, souvenez-vous des plus de<br />

100.000 morts perpétrées par Sassou Nguesso c<strong>on</strong>tre les fils du Sud en général et ceux du<br />

Pool en particulier : m<strong>on</strong> ami et Ministre Kololo Blaise, un homme à l’intelligence<br />

éblouissante, plein d’avenir, le Ministre Matsi<strong>on</strong>a, ma nièce Bayidikila, s<strong>on</strong> mari ainsi que<br />

leurs quatre enfants, m<strong>on</strong> frère cadet J<strong>on</strong>as Kifoula, m<strong>on</strong> autre fille, l’une des filles de m<strong>on</strong><br />

frère aîné Bindikou ; et Mal<strong>on</strong>ga, Bindikou, Batola, Mboungou, Ngoti Mabiala, Massengo,<br />

Miékountima et beaucoup d’autres qui ne s<strong>on</strong>t pas revenus des camps de c<strong>on</strong>centrati<strong>on</strong> où<br />

Sassou Nguesso les avait déportés.<br />

Comment des pers<strong>on</strong>nes peuvent-elles faire ça à leurs semblables ?<br />

49


Comment le C<strong>on</strong>go, comment des C<strong>on</strong>golais <strong>on</strong>t-ils succombé dans une telle tentati<strong>on</strong>,<br />

sombré jusqu'à la dénaturati<strong>on</strong>, la déshumanisati<strong>on</strong> ? Comment a-t-<strong>on</strong> pu travestir des valeurs<br />

humaines chantres de la paix sociale de <strong>notre</strong> pays ? Je me demande dans quel C<strong>on</strong>go<br />

sommes-nous nés ; je suis né, tu es né, nous sommes nés : ils ser<strong>on</strong>t nés ?<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes, chers amis ;<br />

Ce qui me frappe c’est le mur de l’incompréhensible, c’est de nous heurter de plein<br />

fouet avec le mens<strong>on</strong>ge éh<strong>on</strong>té. Un mens<strong>on</strong>ge bien entretenu par des hommes et des femmes<br />

décidés à œuvrer pour le mens<strong>on</strong>ge devenu comme idéologie marxisante. Les témoignages<br />

poignants d<strong>on</strong>nés par madame Bernadette Matoumpa, ceux de Willy Mantsanga, des<br />

Généraux Bouissa Matoko, Yves Motando qui sera remplacé de s<strong>on</strong> Poste de Chef d’Etat<br />

Major Général tout juste après ce 18 décembre 1998, POURQUOI ? Heureusement il me<br />

d<strong>on</strong>na les rép<strong>on</strong>ses pour la b<strong>on</strong>ne écriture de <strong>notre</strong> belle HISTOIRE. Quant au Général<br />

Bouissa Matoko qui c<strong>on</strong>naissait mieux l’homme, n’hésita pas à nous envoyer les documents<br />

très parlants de l’histoire des 353 raflés au Beach et d<strong>on</strong>t lui et Nicodème Nganga étaient<br />

chargés d’aller chercher à Mbandza Ngungu. Documents d’une portée historique capitale et<br />

c’est comme s’il savait qu’il devrait nous quitter et en guise de repentir et de pard<strong>on</strong>, mais<br />

surtout de testament, nous a envoyés ces documents comme témoignage. Et depuis, beaucoup<br />

d’autres d<strong>on</strong>t des ressortissants du Nord d<strong>on</strong>t nous tais<strong>on</strong>s et gard<strong>on</strong>s jalousement les noms ;<br />

nous <strong>on</strong>t témoignés de leur solidarité en nous envoyant leurs témoignages en vue de bien<br />

écrire <strong>notre</strong> Histoire. Des cassettes vidéo et audio, d’une importance et éloquence rares et<br />

précieuses nous parviennent tous les temps. Les souffrances absolues à la questi<strong>on</strong> qui vient<br />

heurter ma petite c<strong>on</strong>science de plein fouet, restent insoupç<strong>on</strong>nées et insoupç<strong>on</strong>nables.<br />

Comment est-ce possible ? Comment des hommes <strong>on</strong>t-ils pu faire ça c<strong>on</strong>tre leurs semblables ?<br />

C’est impensable car mêmes les plus humbles, les plus rares esprits se heurtent au même<br />

mur : celui de l’incompréhensible. Vladmir Gentlevitch dans l’Imprescriptible écrivait :<br />

« qu’un peuple déb<strong>on</strong>naire, peut devenir comme ce peuple des chiens enragés ». <str<strong>on</strong>g>Voilà</str<strong>on</strong>g> un<br />

sujet inépuisable de perplexité et de stupéfacti<strong>on</strong> et il ajoutait : « <strong>on</strong> nous reprochera de<br />

comparer ces malfaiteurs à des chiens. Je l’avoue en effet, la comparais<strong>on</strong> est injurieuse pour<br />

des chiens. Les chiens n’auraient pas à inventer des fours crématoires ni penser à piquer du<br />

phénol dans les cœurs de petits enfants ». Hallucinant !<br />

Et depuis, m<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, bien chers aimés compatriotes je me<br />

heurte au mur de ce que je voudrais comprendre, que je voudrais avoir comme vous, sous mes<br />

yeux, n<strong>on</strong> comme excuse mais comme explicati<strong>on</strong>, comme rép<strong>on</strong>se à la questi<strong>on</strong>. Comment<br />

cela a-t-il pu se faire ? Comment cela a-t-il été possible ? Comprendre n’est pas excusé. Ce<br />

n’est pas justifier que de vouloir aller au delà du fait, du but. De rem<strong>on</strong>ter à la genèse du<br />

crime, d’en percevoir les racines les plus obscènes, les plus irascibles, les vices cachés.<br />

Nous sommes devant un m<strong>on</strong>tage malsain uniquement mis en place parce qu’<strong>on</strong> n’aime pas.<br />

Nous sommes devant une arrogance inouïe. Ils ne nous apprennent rien. Ils ne nous<br />

apprendr<strong>on</strong>t pas ce que nous cherch<strong>on</strong>s à comprendre et chercher à inventer des faux auteurs<br />

de leurs difficultés. Prendre l’exacte mesure de la déterminati<strong>on</strong> criminelle qui n’ex<strong>on</strong>ère en<br />

rien la resp<strong>on</strong>sabilité criminelle des acteurs.<br />

Et si je voulais aller jusqu’au bout de m<strong>on</strong> propos, analysant ici devant vous les c<strong>on</strong>séquences<br />

de cette recherche, je dirais que je plaide aujourd’hui à cause de <strong>notre</strong> h<strong>on</strong>te, à cause de ma<br />

h<strong>on</strong>te d’être C<strong>on</strong>golais, et de cohabiter avec des pervers, de vrais sauvages. Ce que je ne<br />

50


comprends pas c’est l’adhési<strong>on</strong> massive comme en 1939 quand les Nazis <strong>on</strong>t adhéré au Parti<br />

social Allemand de Hitler. Je ne comprends pas pourquoi, ceux qui étaient hier, nos frères du<br />

Nord dans leur ensemble, <strong>on</strong>t-ils pu adhérer à ce qu’<strong>on</strong> peut appeler le culte de la<br />

pers<strong>on</strong>nalité, à l’idéologie du PCT. Quand ces anciens frères se repentir<strong>on</strong>t alors nous<br />

pourri<strong>on</strong>s encore reprendre à vivre ensemble. Les Nordistes <strong>on</strong>t massivement participé au<br />

lynchage, à l’assassinat, au meurtre et au génocide de ceux qui étaient hier leurs anciens<br />

frères. Le Nordiste a péché par idéologie régi<strong>on</strong>aliste. Le Nordiste a massacré, commis un<br />

génocide par esprit de haine tribale. Quand Sassou Nguesso les a m<strong>on</strong>tés c<strong>on</strong>tre les Bak<strong>on</strong>gos,<br />

nous n’av<strong>on</strong>s entendu aucune voix d’un seul Nordiste dén<strong>on</strong>cer cette forfaiture, ce geste très<br />

mauvais qui vicie toute vie en collectivité dans une Nati<strong>on</strong>.<br />

Ce geste mal placé fera de sorte que demain avec eux, ne sera plus jamais comme hier.<br />

Jamais. Depuis ce geste nos routes se s<strong>on</strong>t distancées. Nos voies se s<strong>on</strong>t séparées. Car nous<br />

n’av<strong>on</strong>s plus la même c<strong>on</strong>cepti<strong>on</strong> de la vie en communauté. Vous, vous c<strong>on</strong>sommez dans la<br />

terreur et l’horreur ce que l’<strong>on</strong> peut imaginer de pire. Pers<strong>on</strong>ne d’entre vous anciens frères et<br />

sœurs du Nord, pers<strong>on</strong>ne d’entre vous n’est sorti dans la rue pour dén<strong>on</strong>cer le comportement<br />

animalier de Sassou Nguesso, peut-être parce que vous voulez mourir ensemble avec lui ?<br />

Beaucoup étaient comme ça avec Hitler. C’est votre choix. Vous n’avez rien dén<strong>on</strong>cé bien au<br />

c<strong>on</strong>traire, vous avez acquiescé, vous avez d<strong>on</strong>né un vaillant coup de main, vous avez<br />

collaboré, vous avez vaillamment c<strong>on</strong>tribué. Vous l’avez sciemment fait et nous os<strong>on</strong>s penser<br />

que vous êtes prêts à assurer les c<strong>on</strong>séquences de cette trahis<strong>on</strong>. Les Nordistes <strong>on</strong>t plébiscité<br />

un gouvernement fasciste, Hitlérien, xénophobe, criminel, génocidaire, odieusement barbare.<br />

M<strong>on</strong>sieur le Président, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes, chers amis ;<br />

Sassou Nguesso a définitivement levé le voile de la terreur et de l’infamie. Il s’est démasqué<br />

comme ce qui s’est passé en France dans l’affaire Dreyfus. Et c’est là que commence cette<br />

démarche pernicieuse, une philosophie dilatoire. On assiste à des écrits infamants. (Le Choc,<br />

Ebengué, Dabira) tout un acharnement c<strong>on</strong>tre les Bak<strong>on</strong>go, c<strong>on</strong>tre le Pool. Des m<strong>on</strong>struosités<br />

pleines de stupidité que va développer tout le l<strong>on</strong>g de 39 ans de pouvoir du Pct : le péril<br />

Bak<strong>on</strong>go.<br />

M<strong>on</strong>sieur le président, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes chers amis ;<br />

Le crime ici s’est précisé dans un envir<strong>on</strong>nement ; un c<strong>on</strong>texte de crime qui n’est pas toujours<br />

circ<strong>on</strong>stance atténuante. Ce n’est pas parce que Sassou Nguesso a eu au C<strong>on</strong>go des armées<br />

étrangères qui s<strong>on</strong>t venues lui d<strong>on</strong>ner un sacré coup de main, des délateurs zélés qu’il est<br />

moins excusable. Ce n’est pas parce qu’il a eu un auteur 10 et 20 coauteurs que le crime est<br />

plus pard<strong>on</strong>nable. Le Pouvoir de Brazzaville ne <str<strong>on</strong>g>pouvait</str<strong>on</strong>g> pas se permettre une telle désigratta.<br />

Peuple C<strong>on</strong>golais, restituez-vous l’h<strong>on</strong>neur de croire et l’h<strong>on</strong>neur d’espérer. Car l’espoir est<br />

ce qui reste en tout homme quand tout est mort.<br />

Au nom du Peuple C<strong>on</strong>golais, au nom des Démocrates, Républicains du m<strong>on</strong>de ; nous vous<br />

demand<strong>on</strong>s purement et simplement, M<strong>on</strong>sieur le Président, la relaxe du Premier ministre,<br />

<strong>Bernard</strong> Kolélas. Est- ce, comme <strong>on</strong> le dit : « il ne faut jamais ouvrir les portes de la liberté à<br />

un animal en captivité car <strong>on</strong> risque de se retrouver devant un fauve enragé, courroucé par sa<br />

captivité qui vous sautera à la gorge et vous dépècera. L’affranchissement de ce peuple,<br />

l<strong>on</strong>gtemps resté primitif, en est-il la c<strong>on</strong>séquence absolutoire ?<br />

Ici dans ce procès, il n’y a eu que la calomnie de la plus pire espèce, lancée par un pouvoir<br />

impopulaire, aigri, mal dans sa peau de tricheur invétéré et impénitent. Ce s<strong>on</strong>t des escrocs<br />

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qui parlent tous au nom d’une régi<strong>on</strong>, d’un clan qui utilisent des superfuges éh<strong>on</strong>tés. Mais<br />

cette fois-ci, ils s<strong>on</strong>t allés trop loin. L’appel à des mercenaires juridiques, de surcroît, g<strong>on</strong>flés<br />

à bloc, et comme des chiens dressés, ils se s<strong>on</strong>t acharnés sur leur victime, qu’ils <strong>on</strong>t dépecée à<br />

vif sans aucun esprit de discernement. Kolélas avait été livré aux chiens comme en d’autres<br />

temps, l’avait dit, le Président François Mitterrand, la gorge sèche, la voix enrouée, le cœur<br />

meurtri devant le drame qui emporta s<strong>on</strong> ancien Premier ministre, Pierre Bérégovoy.<br />

L’intellect et l’esprit de discernement qui, par le passé guidaient l’homme qu’est Maître<br />

Jacques Vergès, avait cédé à la barbarie mercantile du mercenariat, épousant du coup, la<br />

nature du commanditaire. Maître Vergès venait se changer de nature ; comme le camélé<strong>on</strong>,<br />

domptant la couleur du milieu où il se trouve. Cependant Maître Vergès étant une pers<strong>on</strong>ne<br />

très intelligente ; ne bénéficie d’aucune circ<strong>on</strong>stance atténuante, c’est pourquoi, il est<br />

resp<strong>on</strong>sable sur tous les plans : moral, intellectuel, juridique, pénal et civil. Ici, la b<strong>on</strong>ne foi<br />

des deux juristes est mise en cause, f<strong>on</strong>cièrement mise en doute. Ils <strong>on</strong>t sciemment f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>né<br />

comme des sauvages qui <strong>on</strong>t perdu leur rais<strong>on</strong> ainsi que leurs repères et qui s<strong>on</strong>t comme,<br />

envoûtés et aux prises à une entreprise du mal. Où le seul let motiv est seulement et<br />

simplement de faire mal, très mal, participer à un assassinat, en demandant que le juriste<br />

appose sa signature. C’est invraisemblable et dém<strong>on</strong> ! Apparemment, ils en s<strong>on</strong>t très fiers<br />

d’avoir bien accompli leur besogne et exécuté leur c<strong>on</strong>trat.<br />

La morale, tout court et la morale juridique, émasculée venait d’être secouée, piétinée et<br />

foulée du pied. Aujourd’hui dans ce procès, il y a une seule questi<strong>on</strong> que nous pourri<strong>on</strong>s<br />

nous poser. En accomplissant <strong>notre</strong> devoir, dans ce château de cartes : « ne cherch<strong>on</strong>s pas ce<br />

que votre pays peut faire pour nous mais ce que nous pouv<strong>on</strong>s faire pour votre pays ». Et rien,<br />

aussi l<strong>on</strong>gtemps que nous vivr<strong>on</strong>s ne sera comme avant.<br />

Merci<br />

CONCLUSION :<br />

« Le FASCISME n’est pas une « peste », le NAZISME n’est pas une « paranoïa ». -- Le<br />

TOTALITARISME en général n’est pas « un cancer » qui r<strong>on</strong>ge la santé des sociétés. Et si<br />

nous parl<strong>on</strong>s de BARBARIE, c’est pour pointer cette fois un avatar qui ne soit pas<br />

dérèglement pour dépeindre moins un défaut qu’un excès.<br />

- Le FASCISME ne bloque pas, n’empêche pas ; il pousse aux c<strong>on</strong>traires. Il pousse le<br />

pouvoir à l’extrême de ses tendances. Il ne censure pas, ne bâill<strong>on</strong>ne pas. Il déchaîne les<br />

c<strong>on</strong>traires. Il force à dire et à parler des c<strong>on</strong>traires. La BARBARIE transfigure à<br />

l’exaspérati<strong>on</strong> »...<br />

Henri <strong>Bernard</strong> Lévy :Philosophe (La Barbarie à visage humain Traité de Philosophie 1987).<br />

Fait à Paris le 15 juin 2013.<br />

Maître T<strong>on</strong>y Gilbert MOUDILOU<br />

Avocat,<br />

Ancien C<strong>on</strong>seiller diplomatique de l’ancien Premier ministre<br />

<strong>Bernard</strong> KOLELAS.<br />

Président de « Agir pour des Espaces Démocratiques et<br />

Républicains en Afrique » (A.E.D.R.A.)<br />

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