01.07.2013 Views

Bernard kolelas alias okolelas - Zenga-Mambu

Bernard kolelas alias okolelas - Zenga-Mambu

Bernard kolelas alias okolelas - Zenga-Mambu

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Quand je défendais un homme qui s’est avéré imposteur :<br />

<strong>Bernard</strong> Kolélas <strong>alias</strong> Okolélas<br />

Nous sommes au sortir du coup d’Etat de Sassou. Ça fait exactement 41 jours depuis<br />

que <strong>Bernard</strong> Kolélas a été nommé Premier ministre. Et le pouvoir vient de s’arrêter net car la<br />

coalition des Forces étrangères à la tête de laquelle se trouvent la France et son<br />

commandant en chef Jacques Chirac, vient de prendre le dessus sur la démocratie et le vœu<br />

du peuple congolais. Le putschiste Sassou vient de renverser le Président Pascal Lissouba,<br />

encore une fois comme quand il y a 20 ans, quand il renversa et assassina le Président<br />

Marien Ngouabi<br />

Tous les acteurs politiques du Congo, hors mis les putschistes, sont tous partis en exil.<br />

Sassou fait la pluie et le beau temps. Il règle les comptes. Je suis encore terré à Sangolo vers<br />

l’OMS ; le temps de me faire une issue de sortie du territoire car la terreur est partout, dans<br />

chaque rue, chaque quartier. Le pillage bat son plein. Le quartier de l’OMS subit l’assaut des<br />

plus spectaculaires et les affres des cobras dirigés par des Généraux voleurs. Sassou vient de<br />

leur accorder une semaine pour piller après quoi, ils doivent s’arrêter. Dans cet élan, même<br />

l’Ambassade des USA subit leur furie, elle est même pillée. Les voitures emportées et<br />

bientôt on va les retrouver dans les mains des Généraux dont Dabira qui deviendra plus tard<br />

le plus grand commerçant et homme d’affaires militaire que notre armée ne connaisse.<br />

C’est normal. Il a fait la guerre. Mais la guerre contre qui ? En ce que je sache, le<br />

Congo notre pays n’a pas connu d’invasion d’armées étrangères. Alors quand les nordistes<br />

parlent de guerre qu’ils auraient gagnée, je me demande contre quel peuple, quel pays, ils<br />

l’auraient livrée et remportée. Et dans une guerre comme celle que connue notre pays :<br />

civile à la suite d’un coup d’Etat, qui est gagnant ? Est-ce, celui qui compte le moins ses<br />

morts ou celui qui les compte plus ?<br />

Sassou avait semble t-il remporté la « guerre ». Et pourtant, il n’a toujours pas<br />

remporté la paix du cœur et la tranquillité de l’esprit. Et c’est à la suite de quoi il va se<br />

lancer à la poursuite des Ninjas, des Cocoyes, des mambas et des zoulous car ceux-ci,<br />

depuis qu’ils ne se sont pas rendus, ne les font plus dormir et il a décidé de les poursuivre<br />

dans les forêts où toutes ces Forces défendant la démocratie s’y sont retranchées.<br />

1


Le Président Pascal Lissouba lui, ne répondait plus. Par contre le Premier ministre<br />

<strong>Bernard</strong> Kolélas, devient celui qui incarne la virilité de l’Opposition. Il fait peur. Et ça ne fait<br />

plus dormir le vainqueur du coup d’Etat, Mister Sassou. Il n’a plus qu’une seule initiative<br />

dans sa petite tête. Car à la seule idée de penser que que Kolélas est vivant quelle que part,<br />

n’est pas acceptable. A défaut de le voir dedans et pisser dehors, il faut l’éliminer par tous<br />

les moyens : politiques comme physiques.<br />

Le montage du meurtre contre <strong>Bernard</strong> Kolélas.<br />

C’est alors que Sassou, s’entourant de Michel Lecornec, un imprimeur français qui<br />

avait fait faillite à Argenteuil, devenu prestidigitateur pour les Présidents africains dont<br />

Mathieu Kérékou du Bénin, où je l’ai retrouvé rouler sa bosse au bord d’une piscine en belle<br />

compagnie des petites nanas à Cotonou ; de Maître Mbemba Martin traître qui l’a rejoint<br />

circonstanciellement dès la concrétisation du coup d’Etat, c’est lui qui viendra chercher<br />

Jacques Vergès, une façon de lui rendre l’ascenseur car en 1984, c’est le même Vergès<br />

empêtré dans le procès de Claus Barbie le bourreau de Lyon, qui fera appel à Maître<br />

Mbemba ; d’Entcha Ebia magistrat qui jouait là sa propre percussion et sa promotion car<br />

c’est à l’issue de ce procès, qu’il sera nommé Ministre de la justice. Pari réussi n’est-ce pas ?<br />

On n’oublie pas Ambroise Noumazalaye l’éternel Secrétaire Général du PCT, Katangais dont<br />

les hommes menèrent la guerre de bout en bout.<br />

Enfin lui-même le chef d’orchestre, le planificateur, le génie inventeur des carpates<br />

comme en 1977, le 18 mars pendant l’assassinat du Président M. Ngouabi.<br />

Ils pondèrent le scénario pour éliminer Kolélas de la planète. Ne pouvant pas l’avoir<br />

physiquement, ils vont l’accuser de tous les délits et crimes pour le faire condamner à mort.<br />

Mais il faut des acteurs pour jouer les rôles. Et là où il y a l’argent, on trouve toujours des<br />

acteurs traîtres pour vendre leur âme. C’est ainsi que Sassou pensa en Betty qui dans<br />

d’autres temps lui rendit des précieux services. Il l’imagina jouant le rôle clé dans ce<br />

mélodrame. Elle devint l’actrice principale pour la circonstance. Car ne dit-on pas que pour<br />

traverser une rivière, les fourmis ont toujours tant besoin d’un pont ? Et ce pont étant tout<br />

trouvé. Elle devient l’accusatrice principale qui s’acharna contre son parent comme on n’a<br />

jamais imaginé, l’accusant de tout et de rien.<br />

Mais ce qui est plus percutant dans le scénario, c’est que tous les accusés ici sont<br />

tous du Pool et les juges ainsi que les jurés sont tous du Nord. Reconnaissez que ceci<br />

répond d’une hallucination toute particulière ! C’est du pur Machiavel et c’est aussi ça, du<br />

Sassou.<br />

Pour le reste de la justice, il n’a pas d’inquiétude à se faire puisque dès son arrivée le<br />

premier décret prit est celui d’acheter la conscience de tout ce corps. Leur traitement est le<br />

plus alléchant de notre pays après le sien évidemment ainsi que celui de ses Ministres. Il y a<br />

trop de dossiers en suspens : les 352 disparus du Beach, Moungounga Nkombo Nguila,<br />

Koukébéné, Pascal Lissouba, le colonel Bikinkita etc…Donc au niveau du corps magistral, il<br />

n’a pas d’inquiétude à se faire.<br />

Sassou promit 100.000.000 de Fcfa à Betty l’actrice principale et les autres de 50 à<br />

10.000.000 F Mais personne de tous, n’eut ce dont pour quoi ils avaient accepté de jouer<br />

les rôles d’assassins. Sassou s’étant purement et simplement moqués d’eux après qu’il ait<br />

trouvé ce qu’il attendait des fils du Pool : faire condamner leur propre parent. Au moment<br />

où je vous parle, ils sont tous entrain de maudire Sassou de tous les mots. Ainsi il ne leur est<br />

2


esté que les yeux pour pleurer. Le contrat n’ayant pas été exécuté comme prévu. Sassou<br />

l’ayant vicié.<br />

Au procès, Maître Vergès parle de <strong>Bernard</strong> Kolélas comme d’un pestiféré,<br />

comme étant le génocidaire qui aurait massacré tous ses parents du Pool ; d’un Premier<br />

ministre inconstitutionnel, d’un homme qui se serait comporté comme un véritable voyou<br />

allant jusqu’à sodomiser sa victime Betty Matoumpa en lui enfonçant même des bouteilles<br />

de tous calibres dans son vagin. L’homme qui n’a causé que du tort à ses frères de la région<br />

de par son comportement iconoclaste, un homme fou qu’il ne faut pas fréquenter. Maitres<br />

Jacques Vergès et Diagne étaient partis trop loin dans la diffamation, dans le parjure et dans<br />

la provocation. Il fallait leur répondre et j’avais décidé de le faire en mettant tout mon talent<br />

et tout mon savoir car l’homme ne méritait pas d’être descendu de cette façon par un<br />

malade mental que tout le peuple congolais connait ; j’ai cité Sassou-Nguesso. Je l’avais fait<br />

car personne d’autre autour de Kolélas n’avait des couilles bien suspendues pour défendre<br />

leur chef, vilipendé et traine dans la boue de cette façon. Si à l’époque <strong>Bernard</strong> Kolélas était<br />

défendable, maintenant il est un sujet à caution.<br />

Ce texte est extrait de mon livre : « Réponse de Procès en barbarie à<br />

Brazzaville » des Maîtres Jacques VERGÈS et NDIAGNE.<br />

Aujourd’hui quand j’écris ces mots, Kolélas reste indéfendable. Il nous a<br />

trompés. C’est un imposteur.<br />

Préalable : Nous refusons de jouer le rôle de voleur attrapé en flagrant délit, claquant les<br />

claquettes. Car en politique, chaque fois qu’il faut, il faut éviter à encaisser les coups de<br />

l’adversaire. A défaut de devoir les rendre. Car en effet le comportement animalier des hommes<br />

arrivés au pouvoir depuis 1968, nous pousse à avoir et afficher un comportement tranché, une<br />

analyse épidermique et un peu arrogant. C’est la réponse du berger à la bergère.<br />

Mais nous n’oublions pas non plus les adages de chez nous qui disent : « quand tu poursuis<br />

un fou, il faut bien attacher ton pagne car si celui-ci tombe pendant que tu es entrain de poursuivre<br />

ton fou, ceux qui sont derrière risquent de te prendre pour ce fou que vous poursuivez tous » Mais<br />

ici, on prend seulement la couleur du milieu où on se trouve. C’est ce qui est enseigné à « l’Ecole<br />

du Caméléon » d’Hampaté Ba.<br />

Et toutes les frustrations subies, nous poussent à agir comme nous l’enseigne le Président<br />

Hamed Sekou Touré quand il dit : « Quand un danses avec un aveugle sur la piste dont il a<br />

tendance à vouloir s’approprier, il faut de temps en temps lui marcher sur ses pieds pour qu’il sache<br />

qu’il n’est pas seul sur cette piste ».<br />

PLAIDOIRIE ET CONCLUSION<br />

NOUS PLAIDONS « NON COUPABLE » FACE À CETTE FORFAITURE, CE PARJURE ET À CETTE<br />

CONSPIRATION MEURTRIÈRE.<br />

Dans ce procès où l’histoire de <strong>Bernard</strong> Kolélas en particulier et leader du Pool<br />

« locomotive du Congo » se confond à celle du Pool en général et contre laquelle, Sassou<br />

Nguesso organise le génocide contre ses ressortissants, nous amènent à dire :<br />

3


Il arrive des moments où dans ce beau métier ; le plus fascinant, le plus emportant, le plus<br />

enivrant, le plus beau ; le plus tonique, le plus envoûtant, le plus rayonnant, le plus féerique,<br />

le plus langoureux ; qu’on n’ait plus envie de plaider. Plaider qui est pourtant notre seul sens<br />

d’existence, de vie et de bonheur. En un mot, notre force de virilité.<br />

Plaider : étant comme l’a dit mon très célèbre confrère et grand Maître à pensée,<br />

Maître Robert Badinter ancien Ministre de la Justice, Garde des sceaux, et ancien Président<br />

du Conseil Constitutionnel, aujourd’hui Sénateur, « c’est bander ». Et malheureusement il<br />

arrive très souvent que même devant une très belle femme, on n’arrive plus à bander.<br />

Pourquoi ? Le doute, le doute, le doute !<br />

Nous sommes ici devant un véritable doute.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs, bien Chers Compatriotes et chers amis épris<br />

de justice, de démocratie et de liberté<br />

Avant même que nous ne soyons informés de la tenue de ce procès, le doute planait sur la<br />

tenue même. De ce qui l’avait motivé ; de la transparence de la procédure, de l’impartialité<br />

des juges qui se prononceraient sur cette affaire, du jury qui la composerait et surtout des<br />

raisons qui ont conduit à ce que ce procès ait lieu.<br />

Quand une personne comme Betty Matoumpa, se rétracte, la procédure est arrêtée<br />

net. Le procès n’existe plus. Tous les congolais connaissent cette femme vedette qui a fait<br />

parler d’elle. Tous les congolais l’ont vue et entendue dans tous les médias nationaux ; à la<br />

télévision comme à la radio congolaise. On l’a entendue vociférer, se mettant dans tous ses<br />

états, sur tous les toits du Congo criant à tue tête qu’elle s’est faite violée. Tous les journaux<br />

ont fait largement écho de tous ses récits : rocambolesques, tonitruants, sulfureux et<br />

accusateurs à tout va. Elle a montré toutes ces cicatrices qui longent tout son bras gauches<br />

et qui, pour elle, seraient l’œuvre perpétrée par la maltraitance de <strong>Bernard</strong> Kolélas qui<br />

l’aurait fait passer un fer à repasser chauffé à bloc.<br />

Que B. Kolélas l’aurait sodomisée, enfoncée des bouteilles dans son vagin etc.…enfin<br />

des déclarations féeriques cousues de non sens flirtant la paranoïa. Aujourd’hui réfugiée en<br />

France, elle s’est rétractée. Elle affirme avec tous les mots les plus convaincants du monde,<br />

qu’elle avait été dressée comme un chien ou une chienne pour attaquer. Sassou Nguesso<br />

voulait à tout prix la tête de B.Kolélas, qu’il fallait sacrifier sur l’autel de la concurrence<br />

parce que, trop redoutable et coriace pour lui. Il risquait d’empiéter sur son ascension<br />

scabreuse et usurpatrice.<br />

Des grands noms ont même été cités, à l’origine du montage macabre et meurtrier.<br />

Ce sont entre autres : Maître Martin Mbemba, alors ministre de la justice, Entcha Ebia<br />

Gabriel, Procureur de la République dans le procès, membre du FDU, c’est de sa main que<br />

sont rédigés les Statuts de l’Association par laquelle, elle porte plainte contre B. Kolélas,<br />

Michel Lecornec, français, ancien imprimeur en faillite à Argenteuil, baptisé super<br />

prestidigitateur blanc à la rescousse des pouvoirs en difficulté en Afrique, dont celui de<br />

Mathieu Kérékou dont il est aussi le Conseiller très écouté. C’est lui qui conseilla aux autres<br />

(les nègres) de mettre en place une Association qui leur permettra de porter plainte contre<br />

B. Kolélas. Le Secrétaire Général du PCT, Ambroise Noumazalaye centralisait tous les<br />

scénarios et conseillait le Président Sassou Nguesso pour la suite du dossier. Et évidemment,<br />

il ne faut pas oublier l’implication personnelle et caractérisée de Sassou Nguesso lui-même<br />

4


qui, physiquement ou au téléphone était en contact permanent tous les jours pour<br />

l’implorer à bien prendre en compte tous les éléments y afférents.<br />

D’ailleurs tous les autres plaignants, tous fils du Pool comme par hasard et c’est aussi<br />

l’objectif du parano qui, quand il cherche à vous ridiculiser, il vous oppose entre vous.<br />

Et contactés à cet effet, ils sont tous unanimes pour dénoncer l’escroquerie politique du<br />

scénariste, le montage éhonté du scénario, de la façon dont on a trompé ceux qui devraient<br />

jouer les scènes. Ils ont honte aujourd’hui d’être fils du Pool et avoir pratiqué ce parjure.<br />

En résumé, contrairement à ce qu’a affirmé la dite cour, il n’y a jamais eu, ni viol, ni<br />

sodomisation, ni repassage au fer chauffé de quel que membre que ce soit du corps de<br />

madame Matoumpa Bernadette. Et quand madame Matoumpa Bernadette <strong>alias</strong> Betty se<br />

confit à nous, venue comme pour se confesser et pour demander pardon, s’étant aperçu que<br />

le poids du fardeau qu’elle détenait et portait dans sa conscience fendait son cœur, elle est<br />

très angoissée, complètement perdue, rongée par un chagrin : celui d’avoir trahi l’âme du<br />

Pool.<br />

Monsieur le Président de la Cour, mesdames, messieurs et bien chers<br />

compatriotes ;<br />

Oui madame Matoumpa <strong>alias</strong> Betty en venant se confier à moi ; c’était pour retrouver son<br />

salut. C’était une repentance, un exutoire. En effet, depuis sa traîtrise, madame Matoumpa<br />

avait arrêté d’être elle-même. Elle n’était plus la femme arrogante, insolente, fanfaronne,<br />

toiseuse, que tous les congolais avaient vue et entendue à la radio, à la télévision congolaise<br />

qui paradait comme un véritable cop dans la basse-cour où il est tout seul, faisant sa loi et se<br />

tapant toutes les poules. Madame Matoumpa, en venant vers moi avait un gros problème,<br />

un chagrin qui la rongeait, la torturait. Elle saignait, réglait et perdait son sang depuis plus de<br />

six mois sans interruption; un sang qui lui coulait à un rythme où si elle n’était pas venue se<br />

confier à moi pour se confesser, elle serait certainement déjà morte. Car ce geste a été un<br />

grand soulagement, un repentir qui la libérait d’un problème psychologique. Comme elle<br />

l’affirmait elle-même, elle ne retrouvait plus son corps, celui qu’elle avait avant et qui la<br />

quittait à petit à petit. Betty réglait à un rythme désespérant, angoissant. C’est son médecin<br />

traitant qui l’aurait conseillée de se repentir car elle était rongée par un problème<br />

psychologique. Il fallait qu’elle demande pardon à un être, à une personne à qui, elle aurait<br />

fait de mal grave. En se repentant, elle se rendrait un grand service. Son mal s’en irait<br />

comme il était venu si elle remédie à cette injonction ; à ce « masumu ». Comme quoi, il y a<br />

des personnes sur cette terre auxquelles il ne faut jamais s’attaquer impunément (ce sont<br />

les mantumbu, les guêpes) en les accusant abusivement. Sur cette terre, il y a des gens qui<br />

sont capables du meilleur comme du pire. Chez nous un cas ferait réfléchir plus d’un. C’est le<br />

cas de Monsieur Mouassibosso qui se serait comporté en vrai sauvage en crevant les yeux du<br />

Président Alphonse Massamba-Débat comme pour mieux montrer sa bestialité, sa barbarie à<br />

outrance et ce dernier, dans son dernier soupir lui aurait lancé : « tu m’as crevé les yeux,<br />

mais tu répondras de cet acte ignoble ». Et il a vu ce qu’il ne devrait pas voir. La réponse est<br />

arrivée quelques années après qu’il ait mis au monde un fils aveugle. Il y en a d’autres qui<br />

sont morts, pour s’être comporté comme de criminels impénitents, sans cœur et sans âme.<br />

Car ils ne comprennent pas pourquoi ; telle ou telle situation leur est arrivée. Pourquoi et<br />

comment. C’est la récompense d’un comportement donné. C’est la malédiction.<br />

Sassou Nguesso est aujourd’hui entrain de payer une grosse dette pour tous les maux qu’il a,<br />

et enduré au peuple congolais. Sa fille souffre d’une maladie qu’aucun médecin ne peut<br />

5


soigner. Sa femme est aussi très malade car nous avons réussi à mettre la main sur les<br />

médecins qui les soignent. Lui-même Sassou est aussi très malade même s’il fait semblant<br />

d’être en bonne santé. Son grand frère Nguesso Maurice est aussi malade et finalement, ils<br />

sont là entrain de payer la grosse dette qui est un grand contentieux.<br />

Mubutu a connu le même sort. Tous ceux qui lui étaient très chers sont morts comme dans<br />

un château de cartes. Et tous les traîtres, les dictateurs connaissent la même fin de règne.<br />

« dia lu dia bio ka futa lu futa bio ».. C’est le sort du péché.<br />

Ainsi notre arrogante Betty connut le même sort réservé aux traîtres : souffrances ;<br />

souffrances, souffrances mais heureusement que son médecin lui a été d’un grand secours.<br />

Moi-même ayant également joué un grand rôle dans le dénouement de ce contentieux où il<br />

fallait faire comprendre à <strong>Bernard</strong> Kolélas de pardonner à sa fille. Alors que tout le monde<br />

était opposé notamment Bouétoubassa Prospère très virulent et <strong>Bernard</strong> Tchibambélela.<br />

Son vagin commençant à sécréter des monstruosités, en dehors du sang qui lui coulait<br />

depuis plus de six mois sans discontinue, lui aurait été fatal si je n’étais pas vite intervenu<br />

auprès de <strong>Bernard</strong> Kolélas. Et beaucoup de son genre souffrent et continuent de souffrir<br />

sans souvent savoir de quoi et pourquoi il en découle.<br />

Ce qu’il faut savoir, c’est que quand on a touché du piment, il y a certaines parties du corps<br />

qu’il ne faut impérativement pas toucher » (yeux, vagin) paroles de Nganga Riclet. (paix à<br />

son âme).<br />

Et comme l’ont fait 2009 ans plus tôt certains traîtres comme Judas, Dalila, à défaut de se<br />

suicider comme Juda ou de mourir ensemble avec son ami Samson, Matoumpa Bernadette<br />

choisit de venir nous expliquer comment elle avait été trompée, adulée dans un procès<br />

montée de toutes les pièces. Dans un souci expiatoire, avec les mots qu’elle a bien choisis et<br />

le langage qui est le sien, elle est venue se confesser et il fallait l’écouter car malgré ce<br />

qu’elle est et ce qu’elle a fait, reconnaissant sa faute par laquelle on a failli assassiner un<br />

innocent, Bernadette Matoumpa est très sensible. En venant vers nous, c’est comme quand<br />

on va chez un prêtre pour aller demander une repentance pour le mal qu’on a commis.<br />

C’est une confession. Elle méritait et mérite d’être écoutée. Elle porte un lourd fardeau qui<br />

la ronge, la détruit et elle veut trouver une expiation à son geste.<br />

« Vous allez usurper ma place, vous coiffez de la couronne arrachée à mon cadavre. Vous<br />

installer sur le trône au mépris et sur les ruines de ce Palais. Pourquoi ne pas usurper aussi<br />

une juste part de mes douleurs ? Mon sang brûle. Je n’ai d’autre plaisir que de décrire ma<br />

maladie, ma propre difformité. Moi je vais vers la tombe mais aucun d’entre vous ne<br />

versera de larmes sur mon souvenir.<br />

Voici les clefs, je vous remets mes fonctions. Serrez-vous la main et jurez-vous<br />

amitiés. Ayez des poignards dans la voix et non dans la main. Mais le prix est encore à<br />

venir. Vous vous ferez la guerre frère contre frère, sang contre sang. C’est la redistribution<br />

de l’infamie. N’oubliez rien de tout cela. » (Richard III, William SHAKESPEARE.)<br />

Monsieur le Président, peuple congolais, mesdames, messieurs, amis du Congo épris de<br />

justice et de paix,<br />

6


Nous ne sommes pas ici devant un procès normal où toutes les règles de la procédure<br />

pénale ont été respectées, mais bien au contraire, la violation était flagrante. Une violation<br />

délibérée des éléments à charge et à décharge.<br />

Nous sommes devant un procès politique atypique dans lequel, on fait le feu de tout<br />

bois. Un procès dans lequel, il ne faut pas s’attendre à ce qu’on lise le droit. Le Procureur de<br />

la République, appelé là-bas, Commissaire du Gouvernement, est un politique qui joue le vatout.<br />

Il brigue une promotion et comme un chien dressé, il attaque sur tous les plans. Il veut<br />

devenir ministre et pour cela, il est prêt à tout oser car il veut faire plaisir à celui qui l’a<br />

nommé.<br />

Il n’est plus l’homme qui doit lire le droit pour faire émerger la vérité, mais un<br />

imposteur, un usurpateur, un manipulateur qui joue ici le rôle de son commanditaire. Et<br />

nous ne sommes pas au premier essai. Nous en avons suffisamment vu depuis que la<br />

personne de Sassou Nguesso est arrivée aux affaires après avoir assassiné son ancien<br />

prédécesseur, le Commandant et Président Marien Ngouabi. Pour Sassou Nguesso, la fin<br />

justifie les moyens.<br />

Entcha Ebia, Procureur de la République est notre Jack Ruby comme dans l’assassinat<br />

du Président John F. Kennedy. C’est le Porte parole de Sassou Nguesso. Il a un traitement<br />

royal dû à un automate de sa taille. C’est un véritable metteur en scène, avec un goût du<br />

risque sans pareil, de l’intrigue, de la diffamation, un névrosé violent dans tous les sens ;<br />

dans le verbe et l’action. Il fait paraître beaucoup de fumée, mais il n’y a pas de feu, sinon<br />

des boucs émissaires.<br />

Nous sommes devant un procès truffé de mensonges et de l’outrage à outrance, tous<br />

de très mauvais goût. Un procès plein de falsification éhontée, énigmatique. Ici, on ne<br />

négocie pas le poste au prix du talent mais à la hauteur de la traîtrise, de la participation à la<br />

manipulation. Il faut faire partie des OP Noires (opérations Noires) : montages, trucages,<br />

meurtres, assassinats, enlèvements, viols, vol, corruption, manipulation.<br />

C’est un monde où rien n’est écrit. C’est l’éternelle histoire de la crucifixion. Tout est<br />

cloisonné, quand on dit qu’il faut qu’il meurt, il n’y a pas un responsable et dans le peloton<br />

d’exécution, c’est : cinq balles dont une à blanc. Parce que dans la hiérarchie militaire ou du<br />

pouvoir, tous ceux qui savent ont la possibilité de nier. Il n’y a pas de compromission directe<br />

si ce n’est au niveau le plus secret. Le seul objectif, c’est la réussite de l’opération sur tous<br />

les plans. Peu importe les dégâts, le nombre des victimes, peu importe ce que cela coûte, ils<br />

doivent être les seuls vainqueurs. Ils ne sont passibles d’aucune poursuite pour quoi que ce<br />

soit, pour qui que ce soit. Tous les coups de Sassou sont signés de la même manière. Ici on<br />

n’est pas obligé de savoir qui a fait quoi. Tout ça, appartient au décor, aux aléas de la<br />

conspiration.<br />

Le Président Marien Ngouabi a été assassiné le 18 mars 1977 par des hommes<br />

envoyés par Sassou Nguesso. Pourquoi ? Parce qu’il voulut remettre le pouvoir aux<br />

Bakongos qu’il jugea plus aptes à l’exercer. En voulant changer les choses de ce pays, les<br />

remettre comme par le passé quand tous les Congolais mangeaient à leur faim quand les<br />

premiers pouvoirs étaient humains. Cela n’a pas plu aux conspirateurs du coup d’Etat qui<br />

n’acceptèrent pas le changement. La politique, c’est le pouvoir. Il l’a assassiné sans état<br />

d’âme, sans retenue, sans sourciller, de la même manière qu’il cherche à assassiner <strong>Bernard</strong><br />

Kolélas qui le gène dans l’exécution de son entreprise de voleur et pillard.<br />

Monsieur le Président, peuple congolais, mesdames, messieurs, amis du Congo,<br />

7


Le procès contre <strong>Bernard</strong> Kolélas dépasse l’entendement, c’est le plus gros mensonge qu’on<br />

ait fait boire et avaler au peuple congolais. C’est un véritable complot contre la démocratie,<br />

complot contre la vérité, enfin complot contre un homme et par transitivité contre une<br />

région.<br />

Ici, le concept de la justice a disparu. Tout avait été décidé depuis longtemps, depuis<br />

1968, depuis l’arrivée de ces gens là au pouvoir. Depuis cette année là, ils ont choisi leurs<br />

boucs émissaires, leur souffre-douleur. On n’a jamais expliqué pourquoi, s’en prend-on à des<br />

innocents. On arrête. On n’exige pas d’assistance judiciaire, il n’y a pas de procès verbaux<br />

d’interrogatoire et on inculpe. Et depuis, la machine du PCT travaille toujours dans le même<br />

sens, laquelle machine a à sa tête, la diabolique personne de Sassou Nguesso, l’inventeur de<br />

toutes ces procédures.<br />

Dans cette paranoïa exhibitionniste, la légende officielle s’est créée et la presse<br />

officielle s’est faite l’écho. Hitler a toujours dit : « plus le mensonge est gros, plus les gens le<br />

croit ». On commet des meurtres secrets, des assassinats classiques sans qu’on ne rendre<br />

compte à la société. Quel est l’avenir de la démocratie dans notre pays où un Président peut<br />

être assassiné dans des circonstances aussi immondes et grossières sans qu’un tel acte<br />

n’effleure l’instinct et la conscience de ces auteurs ? Comment peut-on aujourd’hui nous<br />

faire croire que la justice de notre pays est neutre ? Que le corps magistral est indépendant ?<br />

Combien de meurtres politiques maquillés en crises cardiaques, suicide, cancer, overdose de<br />

drogue ? Combien d’accidents d’avions, de voitures devrions-nous encore voir sans qu’on ne<br />

s’émeuve ? « Trahison, jamais ne prospère » a dit un poète anglais. Pour quelle raison ?<br />

Parce que si celle-ci prospère, on ne l’appellera plus trahison.<br />

Au Congo on nous fait croire que nos magistrats rendent la justice, que la vertu est<br />

une propre récompense et que le bien devrait triompher du mal : mais en regardant ces<br />

choses là de prêt, on sait et on se rend compte que tout cela est faux et chacun des êtres<br />

humains a le devoir de créer la justice. La justice est une véritable force démocratique. C’est<br />

pourquoi, il n’est pas facile de dire et de regarder la vérité au Congo. Parce que la vérité<br />

représente une menace pour les pouvoirs usurpateurs et impopulaires. Et que quiconque les<br />

menace, prend de gros risques pour sa sécurité ainsi que celle des siens. Chez nous,<br />

beaucoup ont payé de leur vie pour avoir voulu défier les différents pouvoirs usurpateurs et<br />

impopulaires. Sassou Nguesso est né dans la terreur, il a grandi et gouverné dans la terreur.<br />

La vérité est un grand concept, une grande valeur qu’on aimerait retrouver dans<br />

notre pays longtemps travestie. Ce sont des valeurs auxquelles tout citoyen doit croire. La<br />

vérité est la plus importante de toutes nos valeurs parce que, si la vérité ne survit pas, si le<br />

gouvernement assassine la vérité, alors ce n’est pas le pays dans lequel j’ai grandi et vais<br />

mourir : mon Congo, le vrai. Ça ne serait pas celui là, dans lequel je suis né. Le Congo de<br />

grandes valeurs et de vertus que ces sauvageons venus d’autres cieux, sont venus dépraver.<br />

J’ai honte de cohabiter avec ces espèces de…<br />

Monsieur le Président, Peuple Congolais, messieurs et mesdames du monde épris de<br />

démocratie et de paix,<br />

Devant ce fait qui a été accompli, nous sommes obligés de nous défendre et d’y aller, quant<br />

bien même qu’on soit devant une femme qui nous plaise ou pas, qui nous fait bander ou<br />

pas. Ne dit-on pas que « pour éteindre un incendie, on n’a pas besoin d’eau potable ». Il faut<br />

que le Pouvoir de Brazzaville se demande pourquoi, leur plaignante, cette pièce maîtresse<br />

s’est réfugiée à Paris. Ne s’est-il jamais posé la question de savoir si cette personne<br />

8


originaire du Pool, soit 90 % des Congolais de Paris et de France, comme l’est Brazzaville<br />

d’ailleurs. Le pouvoir, s’est-il demandé si Betty n’est pas repartie au Poolailler, à la<br />

bifurcation et vendre la mèche ? Malcon X a dit : « quand on sort la volaille le matin du<br />

poulailler elle peut aller manger à 10 voire 50 km mais le soir venu, elle revient toujours à<br />

son lieu de départ ; au poolailler ». Ceci quelles que soient les inconvénients et les<br />

circonstances.<br />

Il en est de bander que de plaider. Nous sommes obligés car la conscience et la<br />

morale nous l’imposent. J’ai rarement vu ou entendu une accumulation d’accusations<br />

vérifiées avec des témoignages accablants, d’éléments matériels d’une rare confirmation et<br />

d’honnêteté pouvant entraîner la condamnation de ses auteurs. C’est vrai, nous ne sommes<br />

pas ici pour juger Jacques Vergès, mais Dénis Sassou Nguesso le manipulateur, le monteur, le<br />

truqueur, le dupliciste, le conspirateur, l’escroc, le schizophrène, le démoniaque, le barbare,<br />

le meurtrier, le paranoïaque, le psychopathe. Nous dénonçons le discours, la plaidoirie et le<br />

ton des mots qui sont utilisés par les procéduriers. On use de mensonge comme pour noyer<br />

la vérité. On utilise un discours falsificateur cachant Dénis Sassou Nguesso derrière des<br />

rideaux de fumée rhétorique, ceux qui lui poussent toujours à chercher des boucs<br />

émissaires, à fuir ses responsabilités, à les transposer chez les autres ; ces autres qui<br />

finalement sont et restent des innocents.<br />

Oui les montages étatiques, la ruse, beaucoup y recourent. Ils l’usent et l’exemple le<br />

plus épatent et actuel est le Président Busch qui l’utilisa pour aller attaquer l’Irak et se<br />

défaire du Président Saddam Hussein, jusqu’à l’assassiner. Les français, l’ont fait pour<br />

organiser et planifier le coup d’Etat au Congo Brazzaville, en Côte d’Ivoire, en Centrafrique<br />

etc…Et c’est toujours la même chose. Mais ce n’est pas pour ça que Sassou Nguesso sera<br />

excusé et exonérer de ses responsabilités civiles, pénales et politiques.<br />

<strong>Bernard</strong> Kolélas, grand défenseur des Droits de l’homme et de la Démocratie qui est<br />

pris à partie dans ce procès est tout simplement parce que l’autre partie, embourbée dans<br />

une situation inextricable dans laquelle elle s’est enfoncée, fourvoyée, cherche les causes de<br />

sa médiocrité sur toutes les têtes des Congolais, notamment de celles des fils du Pool mais<br />

plus particulièrement sur celle de <strong>Bernard</strong> Kolélas, même rasée. Pour Dénis Sassou Nguesso,<br />

la cause de ses échecs sur tous les plans : sa médiocrité politique, sa nullité sur tous les plans<br />

militaire, économique proviendraient et seraient l’œuvre de <strong>Bernard</strong> Kolélas, donc du Pool.<br />

Par conséquent, il faut abattre celui qui incarne cette représentativité. Pour Sassou Nguesso,<br />

après <strong>Bernard</strong> Kolélas, c’est le grand boulevard le conduisant à l’asservissement de la région<br />

« locomotive du Congo ». Alors pour quelqu’un qui veut abattre son chien qu’il imagine<br />

atteint de rage, il le noie. Tout ceci s’accomplissant sous l’assaut et la fureur de la haine,<br />

ethnique, tribaliste.<br />

En France la loi du 27 août 1940 supprime l’incitation à la haine raciale, connue<br />

comme un délit et ce n’est qu’après 1942, après les grandes rafles; celles des Nazis qu’au<br />

niveau de l’Etat des voix commencèrent à s’élever contre la situation faite aux juifs. Cette<br />

situation permit de sauver beaucoup de juifs tandis que la machine de mort se<br />

perfectionnait pour tuer la vie et plus vite.<br />

Au Congo Sassou Nguesso a fait de l’homme du Pool l’objet de tous ses fantasmes,<br />

ses échecs. C’est le bouc émissaire. Il l’accuse à tout bout de champ sur tout, contre tout et<br />

pour tout. Il est devenu son véritable souffre-douleur. De <strong>Bernard</strong> Kolélas, on est passé à<br />

diaboliser toute une région. Et au nom de celui-ci, toute une machine à broyer a été mise en<br />

place. Des massacres s’opèrent de façon flagrante devant les yeux émerveillés de la<br />

9


communauté internationale. Personne ne dit rien, personne ne dénonce rien. Ce silence,<br />

c’est Sassou Nguesso qui en fait usage, qui en bénéficie.<br />

Depuis l’arrivée du Parti Congolais du Travail aux affaires dans notre pays, le Congo<br />

en général et le Pool en particulier vivent un drame indescriptible. Cette époque a marqué<br />

plus d’un Congolais et porter tout un bruit de fond permanent. Avec ce monsieur, le Congo<br />

souffre d’une crise de civilisation, d’identité qui sont marquées par la torture morale de<br />

l’ensemble de toute une région, du harcèlement physique de <strong>Bernard</strong> Kolélas en particulier<br />

et d’autres parce que, originaires du Pool.<br />

Tout a commencé dès 1968, année à laquelle le PCT accède au pouvoir. On s’en<br />

prend à tous les fils du Pool, parce que c’est devenu une habitude chez nous où chaque fois<br />

qu’on quitte le pouvoir, on montre les autres membres de l’ethnie, de la région du doigt,<br />

parce qu’on les aurait accusés d’avoir participé aux détournements ; au pillage des biens<br />

publics. Mais avec le Pool, le hasard a fait qu’on ait rien reproché à cette région qui est<br />

d’ailleurs restée un modèle dans la gestion de la chose publique. Mais malgré tout cela, on<br />

va quant même chercher des poux sur des têtes rasées de ses fils, et quant bien même on ne<br />

trouvera toujours rien, leur mise en scène continuera. Leur affabulation va ascendant et les<br />

pervers comptant quant même trouver de quoi accuser et diaboliser la région. Ici la<br />

manipulation, l’intox et le faussaire sont le let motiv de l’existence. C’est l’héritage du<br />

marxisme-léninisme. On n’existera plus si le Pool est en bonne santé, uni et soudé et avec<br />

lui, tout le pays donc, il faut le diaboliser à jamais.<br />

Ils mentent comme ils respirent. Ils mentent par omission en pratiquant un véritable<br />

troc des procès. Ils n’ont aucune pudeur. Quel sacrilège ! Ils n’ont aucune limite à cela. Ils<br />

veulent acculer le Pool jusqu'à la reddition, à la soumission, à l’esclavage mais le Pool, le<br />

Mukongo est affranchi depuis et avant l’arrivée du blanc dans notre continent. Malgré la<br />

lune morale que ceci entraîna au peuple de cette région, les Bakongos tiennent bon. Ils<br />

plient et ont plié mais jamais n’ont rompu.<br />

« Quand on veut tuer un chien enragé, il faut l’obliger à sortir de sa niche ». Le PCT<br />

fait tout pour accuser de tout, le malheureux Pool mais en vain car il ne trouve aucun motif y<br />

afférant. On veut à tout prix faire sortir le Pool de ses valeurs. Aucune élégance dans le<br />

montage des scènes macabres, dans le mensonge qu’ils déversent sans conviction. Aucun<br />

esthétisme, tout est cru, inodore. La culpabilisation est érigée en système. Et quand le doute<br />

s’introduit au sujet du droit, c’est très grave ; des récits rocambolesques et des scènes<br />

abracadabrantes, c’est la schizophrénie qui prend le dessus. Mais voici que toutes ces<br />

fariboles tempétueuses sont toutes battues en brèche, balayées du revers de la main et<br />

qu’est ce qui reste aux gens civilisés et intelligents : « laisser les choses basses mourir de leur<br />

propre poison ».<br />

Nous sommes devant une véritable barbarie sans éthique, la mythomanie, la<br />

schizophrénie, la paranoïa, la névrose sans visage au cœur de bourreau. Ils respirent<br />

l’ignominie, le macabre, la déchéance, c’est la déshumanisation par excellence.<br />

En 1977 quand Dénis Sassou Nguesso, je dis bien Dénis Sassou Nguesso finit<br />

d’assassiner son frère d’armes, le Président Marien Ngouabi, il ne se gêna pas d’accuser le<br />

Pool d’être l’auteur de ce forfait. Dans la foulée tous les fils représentatifs de la région sont<br />

arrêtés. Il y a entre autres <strong>Bernard</strong> Kolélas, les deux premiers officiers de notre armée : les<br />

colonels David Mountsaka et Mouzabakani, l’ancien Président Alphonse Massamba Débat, le<br />

Cardinal Emile Biayenda.<br />

Ils sont tous torturés, envoyés en prison et quelques uns assassinés : le Président<br />

Alphonse Massamba-Débat, le Cardinal Emile Biayenda. D’autres, après les avoir<br />

10


innocemment mis en prison, bénéficieront de la grâce de ce même délinquant primaire qui<br />

les sortira de prison une année plus tard, sans que ceux-ci aient purgé leur peine et soient<br />

passés devant un seul juge d’instruction. Tout simplement parce que le même psychopathe<br />

Sassou Nguesso vient de reprendre son pouvoir qu’il avait prêté deux années plus tôt au<br />

Général Yhombi Opango juste le temps de faire dissiper les soupçons qui pesèrent sur lui sur<br />

sa responsabilité pénale et politique dans le coup d’Etat. Il tentera de se disculper sur sa<br />

responsabilité dans le meurtre du Président M. Ngouabi.<br />

Il a dû attendre deux ans que les soupçons qui pesaient sur lui se dissipèrent et<br />

s’éloignent. Crut-il mieux faire ? Telle était la vraie question. Et la machine qui avait connu<br />

plus ou moins de répit, s’est remise en marche. Les boucs émissaires ont été réimergés. Le<br />

motif étant connu. Il est politique, il concerne la prise et la conservation du pouvoir au<br />

Congo. Et le Pool est désigné comme l’élément qui gène à cette œuvre machiavélique. Il faut<br />

pour cela, faire tout pour traquer les ressortissants de cette région par des procédés<br />

surannés et pernicieux. On utilise même de l’autoflagélation.<br />

Et quand une montagne est infranchissable, il faut envisager de la contourner. Certes,<br />

c’est plus long, mais plus sûr. Disent les sages africains. Comme on ne peut pas corrompre,<br />

mentir, abuser tous les fils du Pool, Sassou Nguesso a réussi à aduler quelques uns d’entre<br />

eux et avec, on mit la machine à broyer en marche.<br />

Certes les valeurs du Pool ont été jusque là impénétrables, mais quand on a de<br />

petites personnes de basse moralité comme Matoumpa Bernadette, Nkonta, Bouissa<br />

Matoko, Willy Mantsanga, Aimé Matsika, André Milongo, Isidore Mvouba, Gérard<br />

Bintsindou, Mayoukou etc, etc, la citadelle Pool, aussi infranchissable et puissante soit-elle<br />

ou qu’elle fut, finit et réussit par vaciller, se lézarder et céder. Nous avons affaire ici à un<br />

homme aveugle, mais est-il possible de demander à un aveugle de voir dans la nuit ? À un<br />

régime qui a tissé et cousu toute son existence dans le mensonge, de se transcender ? Alors,<br />

nous nous retrouvons devant un homme ; quant bien même la tranquillité physique est<br />

acquise, mais celle de l’esprit, qu’on ne peut corrompre, aussi longtemps qu’il n’y aura<br />

aucune accalmie, le Pool sera toujours secoué dans son physique et dans sa morale.<br />

Sassou Nguesso et le pouvoir Nordiste diffament, calomnient, blasphèment. Et les<br />

Dépêches de Brazzaville et le Journal le « Choc » sont là pour relayer, pour porter haut et<br />

très haut tout ce grossier tourbillon de mensonge pour lequel, ils cherchent la destruction et<br />

l’anéantissement de la région du Pool. Les juifs ont vécu la même chose avec Hitler de 1939<br />

à 1944. L’excitation que prônent les écrits dans ces journaux et ouvrages, est de nature à<br />

illustrer mon propos.<br />

Dans son numéro du 31 mars 1998, le journal le « Choc » titrait : « Les prisonniers<br />

des geôles de Kolélas. Des images terribles que personne n’oubliera ». L’enquête que nous<br />

avions menée sur la véracité de ces photos, prouvèrent que celles-ci n’étaient qu’un trucage<br />

comme d’hab ; que celles-ci ont été tirées du film de Spielberg sur l’esclavage que<br />

Dominique de Marseille a transposées dans son chiffon de journal. Le malhonnête et<br />

pervers Dominique de Marseille a fait porter et transposer cette œuvre, ces photos comme<br />

étant les prisonniers de <strong>Bernard</strong> Kolélas. Le Soir de Bruxelles du 13 juillet 2000 titrait : « le<br />

cas de Pinochet peut en inquiéter d’autres ». Une page entière sur laquelle des photos des<br />

dictateurs du monde entier, étaient alignées. Notre Pinochet Congolais, Sassou Nguesso se<br />

trouvant en bonne place entre Amin Dada et Mengistu. L’équipe d’Etienne Mokoundzi Mobé<br />

dans la culture Pécétiste dont ils sont ressortissants, a enlevé la photo de leur dictateur pour<br />

la remplacer par celle de Pascal Lissouba. Cette tricherie, cette perversité, c’est cela qui les<br />

caractérisent, les personnifient. Est-ce sérieux et honnête, un tel comportement où ils sont<br />

11


obligés de ne pratiquer que du montage à longueur des journées ? Pourtant mon ami<br />

Etienne qui est un garçon très intelligent réfléchi, a-t-il franchi cette barrière d’imbéciles ?<br />

Comme tous les nordistes, il fallait qu’il reprenne son manteau de tout homme du nord.<br />

Celui qui consiste à repartir au poulailler et non « poolalailler » quand le matin, on vous a<br />

laissés aller manger loin de la ferme. Nous nous en inspirerons le jour venu pour bien<br />

montrer et illustrer la nature de ces phénomènes et pervers personnages.<br />

Le Nord veut à tout prix l’extinction des Bakongos et de sa région, le Pool. Ils veulent<br />

la rayer sur l’ensemble de la carte du pays. Mais par quoi la remplacer ? On n’a jamais réussi<br />

à tuer la liberté à coups de feu de kalachnikov. Est-il possible de se débarrasser des<br />

Bakongos comme ça, par des guerres ou par décret ? L’extermination des Bakongos dont le<br />

père est le diable Kolélas ? Les imprécations et la fureur exprimées de manière si haineuse,<br />

une haine violente, nous le savons quand on ouvre, à cette date précise du procès, chaque<br />

page du journal le « Choc » puant, dégageant une haine féroce, captivante et meurtrière.<br />

C’est la toile de fond permanente dans laquelle vivent encore aujourd’hui les Bakongos et<br />

son fils spirituel <strong>Bernard</strong> Kolélas. Et ce qu’il faut remarquer, c’est qu’ici, ces discours étaient<br />

l’avant garde de ce que nous savons, l’avant garde qui allait se produire dans les différents<br />

foyers, villages et familles du Pool, au fur et à mesure par le pouvoir du PCT prenait attache.<br />

C’est la mise en place permissive d’un régime d’exclusion et d’extermination. Tout un régime<br />

d’humiliation, de frustration, de marginalisation des Kongos notamment des Bakongos du<br />

Pool. Un des plus importants groupes qui appartiennent par leur origine à une ethnie, une<br />

tribu et une région déterminée. Un régime, un pouvoir qui a pour seule motivation d’exciter<br />

la haine tribale ethnique ou régionale, des citoyens ou des habitants. C’est dangereux pour<br />

l’équilibre social. C’est une loi Française de 1972 contre la diffamation, la provocation raciale<br />

qui en fait largement écho, il fallait aussitôt le décret-loi Marchandeau, qui fut abrogé. C’est<br />

donc dès le 27 août 1940 que les verrous sautèrent et donna libre recours à toute action de<br />

propagande antisémite.<br />

Tous les Congolais savent ce que le pouvoir du PCT lui a fait subir jusque dans son<br />

tréfonds d’alors, consentant sans restriction aux discours haineux. C’est là ce qui frappe<br />

l’esprit lorsque l’on observe le parcours politique de cet homme qu’est Sassou Nguesso et<br />

son PCT. Nous constatons qu’effectivement, que c’est sans émoi particulier, que Sassou<br />

Nguesso parallèlement à ces deux phénomènes qui vont de pair, semble aller en frères<br />

siamois, que le PCT consent au régime d’exclusion et d’humiliation. Et à ce discours odieux et<br />

scandaleux qui les accompagne depuis 1969, c’est la parole et le geste.<br />

La parole d’abord car, c’est elle qui prépare les esprits et sans la parole, le geste n’est<br />

pas possible. Il s’agit de marquer la supériorité de la force des armes qui font tenir en laisse<br />

les autres et sans laquelle, on n’est rien. Il faut obligatoirement diminuer les Bakongos. Mais<br />

comment ; par les armes et c’est ce qu’il cherche à atteindre et c’est ce qui lui a permis de<br />

dire en janvier 2002, avant les élections présidentielles que le Nord était devenu plus peuplé<br />

que le Sud ! Mais comment est-ce devenu possible ? Si ce n’est de la paranoïa qui peut dicter<br />

une telle affirmation. Mais l’homme sensé et intelligent réfléchit ne délire pas. Ils se sont<br />

certainement rendus compte que les massacres qu’ils ont opérés sur les populations Kongos,<br />

leur ont permis de niveler ou même de dépasser les populations du Sud qui sont de très, très<br />

loin les plus nombreuses que celles du Nord. Cet excès du discours, d’imprécation, va<br />

autoriser les dérives que nous connaissons. Les mesures d’exclusion d’une population et le<br />

passage, le vrai passage criminel, le passage à l’acte longtemps ruminé, celui d’exterminer<br />

les populations du Pool trop nombreuses et trop entreprenantes à leurs yeux, ce passage,<br />

véritablement criminel part de 1977 à 1978. De 1998 à nos jours ou des milliers et des<br />

12


milliers des Bakongos sont assassinés chaque jour par les bombes larguées par les<br />

hélicoptères du pouvoir du PCT.<br />

Nous sommes 1977, Sassou Nguesso vient d’assassiner son frère de la région. Une<br />

véritable fureur s’abat contre les fils du Sud. On arrête tout homme valide, <strong>Bernard</strong> Kolelas<br />

comme d’habitude y passe. Aujourd’hui, comme hier, tout le monde sait, à commencer par<br />

celui qui était Procureur de la République dans le procès qui avait suivi, une année après ;<br />

nous avons cité Jacques Okoko. A la Conférence Nationale, après avoir fait condamner les fils<br />

du Pool par son arrogance dont il a fait montre tout le long du procès, invita Sassou<br />

Nguesso à « se tirer une balle dans sa tête » car, dira t-il : par rapport à ce qui s’est passé le<br />

18 mars 1977 à l’Etat Major Général, « le responsable, c’était lui : l’assassin du Président<br />

Marien Ngouabi, c’était toujours lui ».conclut-il. Alors pourquoi chercher parmi les morts,<br />

celui est vivant ? Pourquoi cherche t-on les poux sur des têtes des Bakongos, pourtant bien<br />

rasées ? Pourquoi des boucs émissaires ? Pourquoi cette lâcheté ? C’est de l’ironie et du<br />

surréalisme qui sont la forme de la provocation iconoclaste, une véritable métaphore<br />

fantasmagorique.<br />

De 1998 à nos jours, les Ninjas sont pris comme alibi pour parachever le plan<br />

machiavélique de l’extermination des fils du Pool. Alors que ce ne sont même pas les Ninjas<br />

qui sont à Brazzaville ce 18 décembre, puisque les acteurs de l’époque sur le terrain<br />

notamment Willy Mantsanga se confiant à moi comme par un geste de repentance suranné,<br />

me dira que ce n’était pas les Ninjas de B. Kolélas qui étaient à Bacongo ce 18 décembre<br />

1998. Et curieusement, comme à chaque fois que le pouvoir du PCT est confronté à une telle<br />

réalité, il lui faut trouver un bouc émissaire et le pouvoir désigne quand même les fils du<br />

Pool comme cibles, à l’origine de leur nullité de savoir conduire les choses de l’Etat. Alors le<br />

traquage, le ratissage au M2 par M2 » comme pour se défouler Sassou n’hésitera pas à<br />

déporter plus de 600.000 personnes dans les forêts qu’il juge indésirables pour leur<br />

appartenance ethnique. Sur le chemin de départ vers la mort prochaine, les populations<br />

étaient soumises à des frustrations, des tortures morales de toute sorte. Ils partaient, ne<br />

sachant pas exactement où. Beaucoup partirent dans les forêts, et d’autres dans les savanes<br />

nues. Et pire, pour mieux les massacrer, Sassou décréta un embargo contre toute la région<br />

du Pool. C’est aussi là une bonne façon de mieux tuer en masse. Sassou sait que dès lors<br />

qu’ils n’auront rien à manger, à boire puisque l’eau vient d’être empoisonnée, alors c’est sûr<br />

qu’ils vont succomber par centaines, par milliers. La stratégie était payante et a donné les<br />

résultats escomptés. Aucun médicament, rien à manger. Les organisations non<br />

gouvernementales des services humanitaires furent interdites d’aller assister les traqués, les<br />

mourants Il fallait qu’ils meurent en masse. C’était l’objectif à atteindre. Il y a non assistance<br />

à personne en danger. Crimes contre l’humanité. Génocide. J’ai beaucoup d’amis chez les<br />

« Médecins sans frontière »et beaucoup parmi ceux qui étaient au Congo. Ils m’affirmèrent<br />

tous qu’ils leur étaient interdits par le pouvoir d’aller assister les gens sous aucun prétexte<br />

que ce soit. Ils conclurent tous que c’était une façon pour le pouvoir de les faire mourir en<br />

grand nombre. Donc il y eut une véritable intention, une planification de bien donner la<br />

mort à cette population bien ciblée. Ce sont les bakongos. Ce geste, cette volonté manifeste<br />

et planifiée de donner la mort à grande échelle, à un peuple donné et bien identifié, a un<br />

nom et ça s’appelle en droit « une extermination » : quand on planifie, organise, exécute un<br />

tel plan sérieusement réfléchi, nous sommes devant :<br />

« Qu’un peuple débonnaire, peut devenir comme ce peuple des chiens enragés » et il<br />

ajoute « on nous reprochera de comparer ces malfaiteurs des chiens. Je l’avoue en effet, la<br />

13


comparaison est injurieuse et disproportionnée, pour des chiens. Les chiens n’auraient pas<br />

à inventer des fours crématoires ni penser à piquer du phénol dans les cœurs des petits<br />

enfants » (Vladmir Gentlevitch dans l’inscriptible)<br />

« UN GÉNOCIDE ».<br />

Près de la moitié de ces populations y périrent dont Jean Blaise Kololo. Jusqu'à ce jour, les<br />

gens continuent à mourir encore et encore des suites des séquelles ramenées des forêts. Et<br />

c’est la guerre et la traque contre un présumé ennemi Ninja, continuant à faire rage.<br />

Les rafles qui sont faites chaque jour à Bacongo, Makélékélé et tout le Sud de la<br />

capitale Brazzaville, finalement nous laissent imaginer que l’homme Sassou Nguesso n’est<br />

revenu au pouvoir que pour venir exécuter un plan concerté et non donner la paix au peuple<br />

congolais en général et aux Bakongos en particulier. Ce sont chaque jour, dix voire 20<br />

personnes qui tombent sous les balles, les couteaux, l’étouffement des barbares du Nord qui<br />

veulent en découdre avec ceux qui étaient jusque là, leurs frères du Sud. Ceux là qui les<br />

sauvèrent en 1997, quand ils étaient confrontés aux Zoulous, Mamba et Cocoyes du<br />

Président Lissouba quand ils étaient venus se réfugiés dans la zone sud de Brazzaville, à<br />

Bacongo, Makélékélé au Djoué. Avec un tel peuple, le Congo est rentré par la grande porte<br />

dans une criminalité la plus barbare qui soit. Il n’y a pas d’égal jusque là dans toute l’Afrique.<br />

Cette barbarie qui est la nature même de l’homme du Nord, et qui a trouvé ici l’expression<br />

de son ascension, atteignant un paroxysme notoire le plus épatent, le plus hallucinant de<br />

l’histoire depuis que notre pays est indépendant. C’est inédit. C’est inégalé et inégalable.<br />

Nous sommes confrontés à l’action criminelle (permettez-moi le pléonasme), à l’action<br />

criminelle en action au crime.<br />

Quant bien même que la communauté internationale exprima son indignation devant<br />

le comportement des politiques du PCT qui avaient envoyé plus de la moitié de la population<br />

de Brazzaville dans les forêts, devant une telle barbarie, une telle ignominie du traitement<br />

qu’on a fait subir aux Bakongos, devant l’horreur dans toute sa splendeur, tout son<br />

déferlement, toute son effervescence, tout son déchaînement, dans toute sa force : Sassou<br />

Nguesso n’exprima aucun regret ; bien au contraire il persistait et persiste encore.<br />

Devant des vieillards qui ne pouvaient et ne peuvent plus marcher ; devant des<br />

enfants perdus dans la mêlée, qui pleuraient et qui pleurent encore et encore de partout,<br />

devant des femmes qui hurlaient et qui hurlent encore, perdues dans la mêlée, dans une<br />

détresse immense ; d’infirmes condamnés à jamais, quand les malades de l’hôpital de<br />

Makélékélé furent purement et simplement achevés dans leurs lits. Dans ce sauve qui peut<br />

généralisé où chacun cherchant à sauver sa peau, personne ne pensait à aller chercher son<br />

malade agonisant ou pas. Ils ont été achevés à l’arme blanche car pour eux, on n’a pas<br />

besoin de balles qu’il faut réserver à ceux qui sont déjà dans les forêts. Comme à la première<br />

fuite qui vit achever le coup d’Etat, ce lundi 13 octobre 1997, j’ai vu tous les malades<br />

abandonnés à eux eux-mêmes à l’hôpital de Makélékélé. J’en ai vu avec leur perfusion au<br />

bras, au rond point de la Mairie cherchant vainement où aller. Mais où ? Car la ville venait<br />

d’être vidée de sa population par le bombardement d’avion en pleine zone urbaine. Un<br />

avion français parti du Tchad ou du Gabon mais l’enquête nous le dira plus tard. Personne<br />

ne leur venant au secours, un spectacle d’une ampleur insoutenable, hallucinante et surtout<br />

triste. Ce sont les mêmes images comme ceux que nous voyions dans les livres quand les<br />

bourreaux d’Hitler conduisaient les Juifs dans les fours crématoires. Des images<br />

insoutenables où les unes et les autres essayèrent de se soutenir mutuellement, tentant de<br />

s’accrocher à des brides d’espoir qui ne venaient pas. Essayant d’implorer le Dieu tout<br />

14


puissant, qui resta sourd, très sourd. Ceux qui avaient moins de foi, renonceront à ne plus<br />

croire à ce personnage devenu pour eux plus que méchant. Et finalement, ils partirent dans<br />

cette longue et sourde marche silencieuse vers l’inconnu, vers la mort, en ayant épuisé tous<br />

les recours de Dieu.<br />

Le peuple Bakongo se retrouva devant un gouvernement insensible à tous leurs cris<br />

énumérés plus haut, à ces appels au secours, à ces supplications, qui n’effleurèrent même<br />

pas leur petit instinct de personne qui leur restait soit 5%. Le reste répondant en majorité à<br />

l’instinct animal.<br />

L’homme du Nord applaudissait chaque fois qu’un fils du Pool tombait. « Ça leur<br />

apprendra, on va les exterminer, ils sont trop têtus ». Aimaient-ils répéter à tue tête. Mais<br />

une bananeraie, on a beau la saccager, il reste toujours des repousses. On n’a jamais réussi à<br />

l’exterminer, ni un peuple par les armes. Le peuple Juif en est la grande illustration vivante et<br />

épatante. Le peuple kongo a connu pire que ça sous la colonisation, et chaque fois qu’il est<br />

tombé, chaque fois qu’il a tangué, il a su se relever et c’est tout ça, sa grande force : celle de<br />

savoir se relever chaque fois qu’il tombe.<br />

Des scènes bien douloureuses et politiquement insoutenables pour des responsables<br />

politiques ; des images ignominieuses, touchant toute sensibilité de l’être humain sauf les<br />

fauves et les carnassiers ; « responsables » pris ici dans toute son essence et sa valeur<br />

juridique. Une chaîne de populations qui va vers une destination inconnue et dont le sort est<br />

aussi mêlé : un gouvernement de la République qui planifie, exécute et laisse exécuter sans<br />

s’émouvoir, c’est à peine croyable ! Ils s’en moquaient éperdument du sort de toutes ces<br />

populations qui les suppliaient. Quand on pense que ce gouvernement comptait quelques<br />

fils du Pool : Michel Mampouya, Ernest Claude Ndala, François Loumouamou qui<br />

applaudissaient certainement. On comprit que la préméditation était, hallucinante et<br />

irréversible. Pourtant, Sassou Nguesso garant de l’unité nationale ne pensait pas qu’il fallait<br />

sauver ses « têtus ». Noumazalaye, Lekoundzou, Oba, Nkonta, Bouissa Matoko, Mvouba,<br />

Massengo Tiassé, Nganga Nicodème et tous les autres complices passifs ou actifs ou par<br />

omission, jugulaient. Ils restèrent tous insensibles. Ils oublieront même du coup jusqu’à<br />

notre proverbe qui dit : « qu’on soit grillon, ou araignée, on subit toujours le sort réservé aux<br />

insectes. » et d’autres d’ajouter : « le cancrelat a beau s’enrouler dans de la farine, du kaka,<br />

la mère poule ne l’oublie jamais. Il finit par se faire toujours avaler.» Alors Général NKONTA,<br />

Bitsindou, Nvouba, Ndala, et tous les autres fils du Pool qui prêtez main forte à nos<br />

bourreaux, prenez acte à ses recommandations de nos sages pour mieux avancer.<br />

Comment ces hommes et ces femmes pourront-ils un jour justifier un tel<br />

comportement ? Comment vont-ils vivre en symbiose, en parfaite harmonie les uns, les<br />

autres ? Comment pourrait-on rapiécer ce linge tant déchiqueté ? Parce que le Congo sera<br />

toujours là, observant et pointant tout le monde. Comment seront les lendemains des<br />

groupes ethniques dans ce pays déchiré ? Comment peut-il expliquer un tel geste par<br />

rapport à ces populations sans arme et qui n’ont eu comme tort que d’être fils du Pool ?<br />

Comment les enfants de ces gens qui ont ordonné une telle ignominie, un tel geste<br />

pourront-ils le justifier face aux populations dont les parents, les oncles, les tentes ont<br />

trouvé la mort ? Une mort qu’ils leur ont donnée sciemment ?<br />

« Qui répondrait en ce monde à la terrible clination du crime, si ce n’est, la clination du<br />

témoignage » (Albert CAMUS) posant la question à l’humanité entière.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs, Peuple congolais, bien chers amis ;<br />

15


Ma plaidoirie est une interpellation à la communauté internationale qui, elle non plus<br />

n’a rien fait pour faire éviter ce génocide. A cette France grandement responsable de cette<br />

planification. Car c’est elle qui a ramené ce chien dressé, qu’est Sassou Nguesso. C’est Chirac<br />

lui-même, qui ira s’en venter en Angola. C’est pourquoi tôt ou tard ce pays qu’on appelle la<br />

France, doit être poursuivi comme elle l’a fait elle-même contre l’Allemagne en 1945.<br />

Congolais, constituez-vous en Associations et attaquez cette France, le premier pays<br />

terroriste d’Europe occidentale. C’est elle qui vous tue, c’est elle qui planifie les coups d’Etat,<br />

les génocides. Hier, c’était au Ruanda, au Congo Brazzaville et aujourd’hui en Côte d’Ivoire,<br />

en Centrafrique. C’était elle aussi au Nigeria pendant la sécession des Ibos du Biafra en<br />

1967. Tous les drames ignobles que notre Afrique connaisse, la France y a fourré son grand<br />

nez.<br />

Et pour revenir à Sassou Nguesso, quel avenir cohabitationnel avec ses parents du<br />

Nord demain ? En tout cas quelle que soit la réponse apportée, ce 18 décembre laisse aux<br />

ressortissants du Pool, une tâche indélébile plaquée et écrite à l’encre du sang des Bakongos<br />

comme une présence immortelle. Un cas de société traitée avec la plus barbare des<br />

sauvageries. Et voici que dans les villages les habitants assistent et connaissent le même sort<br />

que leurs frères et soeurs chassés de Brazzaville. Des familles sont disloquées, des hommes<br />

et des femmes sont traités comme de vils troupeaux, envoyés vers des destinations<br />

inconnues avec la perspective des plus graves dangers. Je fais entendre la protestation<br />

indignée de la conscience timide de la communauté internationale (les lettres tombées à<br />

notre association, envoyées par les Eglises de France, les associations, les personnalités de<br />

tout bord, les journaux internationaux restés sans voix). « Je proclame que tous les hommes<br />

à rien ou non à rien sont tous crées frères et soeurs par Dieu ». De tous les hommes, quelles<br />

que soient leurs races ou leur religion, ont droit au respect des individus et des Etats.<br />

« Les mouches les plus vénéneuses, je les ai trouvées chez ceux qui s’appellent les bons. Ils<br />

piquent en toute innocence. Ils mentent en toute innocence. Comment semblent-ils<br />

capables d’être justes envers le peuple ? »<br />

(Zarathoustra)<br />

LES PREUVES IRRÉFUTABLES.<br />

Les pièces à conviction, autant que les récits, les films, les photos apportées au dossier sont<br />

d’une sourde éloquence, et ce sont aussi, autant d’éléments irréfutables pour prouver le<br />

montage du sublime et suprême despote, le tyran et ceci devrait remuer la conscience du<br />

jury de ce tribunal symbolique. A partir de tous ces éléments, nous voyons et touchons des<br />

mains, le martyr vécu par les fils de la région du Pool.<br />

L’emblème barbare, la tyrannie et le règne de la terreur du régime, le calvaire que le<br />

régime a fait subir aux femmes, les abus de toutes sortes : les viols, les tortures, les<br />

différents drames vécus par les populations, la détresse des enfants, bref : c’est<br />

l’effondrement de toute une vie commune jusque là, passée ensemble.<br />

Vu ce qui est arrivé dans ce pays, nous avons des raisons de penser qu’il ne reste<br />

plus rien de la nation congolaise telle que vécue et rêvée par le peuple congolais tout entier.<br />

En effet, depuis le retour au pouvoir par les armes de l’effroyable et tyran du PCT, le<br />

Congo a arrêté d’être une nation souveraine, une et indivisible. Une nation dans laquelle<br />

tous les congolais s’y retrouveraient sans distinction. Voici des récits qui devraient tétaniser<br />

16


plus d’un observateur aguerri, épris de justice, de paix et de liberté. Nos textes ont été<br />

violés, les paroles de notre hymne ont subi ici un choc. Nous sommes devant une culpabilité<br />

sans circonstances atténuantes.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Qui est Betty Matoumpa, la femme par qui ce procès a lieu ?<br />

Sassou Nguesso est un vulgaire manipulateur, un affabulateur, un bluffeur, un escroc, un<br />

voyou aujourd’hui démonté pièce par pièce. Il fait croire qu’il est malin alors qu’en fait, il<br />

n’est qu’un petit truand, un voleur qui trompe le peuple de sa région. Il aime se nourrir et se<br />

gaver du sang de ses victimes, des congolais et du Congo dont il suce ses richesses et jette au<br />

loin sa peau comme cette malheureuse orange.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Nous savons tous que l’impasse politique et sociale, les frustrations, la désespérance,<br />

l’arrogance, le mépris sont pernicieux et conduisent toujours à ceux qui subissent leur<br />

victimisation, leurs aléas, à des solutions tranchées et souvent irréversibles.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Aucune clause compromissoire ne peut être trouvée avec cet homme qui ne mérite et ne<br />

bénéficie d’aucune circonstance atténuante, ni du doute. La politique est un monde<br />

tellement violent, dur, insultant, pas humble et d’aucune humilité, me déclarait Matoumpa<br />

Betty, qu’elle est dégoûtée.<br />

En effet, depuis sa traîtrise, elle ne dort plus normalement, elle ne vit plus comme<br />

toutes les personnes car elle croit toujours porter une croix suspendue autour de son cou<br />

comme une présence qui la pointe, à chaque fois. Elle vit une honte blafarde, profonde et la<br />

sanction morale trop contraignante. Betty a commencé à raser les murs dès lors qu’elle s’est<br />

aperçue qu’à cause d’elle, un innocent ou des innocents ont été condamnés, pas de<br />

moindres peines, mais la peine fatale.<br />

Son mensonge commença à fendre son cœur quand, B. Kolélas fut condamné à la<br />

peine de mort. Comme Dalida, comme Juda, elle fut secouée et rongée par une peine<br />

profonde. Dans un cas comme dans l’autre, l’histoire retiendra ce qu’il faut retenir. De dame<br />

arrogante et fanfaronne, elle était devenue la petite fille arrangée qui n’avait et ne lui<br />

restait que des larmes pour arroser ses joues ramollies et rongées par la détresse, cherchant<br />

un pardon.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Comment peut-on arriver à trahir son père, sa mère, sa sœur, son parent et dormir sans ne<br />

pas faire des cauchemars, sans qu’on ne s’émeuve ! Comment peut-on dormir avec tout ce<br />

poids sur sa conscience sans que celle-ci ne subisse un véritable assaut, un coup ?<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs, et bien chers compatriotes,<br />

17


Pour la première fois que j’ai rencontrée cette dame, quand je l’ai vue arriver, elle<br />

ressemblait à une chienne battue, avec sa queue entre ses deux cuisses, alors que<br />

d’habitude, elle la tient toute dressée comme chez l’écureuil, toujours en éveil, debout<br />

comme si elle voulait toiser le monde.<br />

Voilà une dame qui hier a cru en un homme et qui aujourd’hui, a choisi de passer<br />

outre toutes les promesses juteuses qu’on lui fit. Son témoignage ronge plus d’un cœur<br />

comme le cancer broie les os, le foie, le sain, la rate et vide sa moelle épinière. Et si cette<br />

dame a choisi de s’immigrer en France avec les conditions que nous connaissons dans ce<br />

pays, c’est tout simplement pour se mettre à l’abri. A l’abri d’un homme impitoyable,<br />

inconvenant, imprévisible. Elle a choisi de se mettre à l’abri de tout bruit de cette affaire et<br />

surtout se mettre à l’abri contre un homme qui a perdu le sens humain de l’homme,<br />

dangereux et dont les velléités sont souvent jugées imprévisibles. Devant tout cela, Betty a<br />

choisi l’exil. Pourtant, n’arrêtait-elle pas de me dire chaque fois, qu’il n’a resté qu’à Sassou<br />

Nguesso de m’inviter à dormir au milieu d’eux : lui sa femme. Il me téléphonait tous les jours<br />

et quand il ne m’avait pas au téléphone, il me faisait chercher car il ne pouvait pas sans moi<br />

dans ce dossier soigneusement bien monté. Comme quoi, quand cet homme a besoin de<br />

quelque chose, il remue ciel et terre pour l’obtenir. Il voulait la tête de <strong>Bernard</strong> Kolélas, par<br />

tous les moyens. Il l’a eue. Il me harcelait, me demandait à chaque instant de ne pas lâcher.<br />

J’ai tenu bon.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

« Le vent est encore fécond où doit surgir la bête immonde et sauvage »<br />

(Brest)°<br />

Qui est Sassou Nguesso l’homme de tous les coups ?<br />

Sassou Nguesso est un véritable serpent de mer. Il est incapable d’aimer. C’est un véritable<br />

spéculateur, diabolique, insensible, méchant. Pourquoi, de fois on a envie d’avoir une<br />

certaine forme de compassion pour lui. Mais peut-on compatir, pardonner un tel homme,<br />

véritable déchéance sans âme et sans cœur, trop prétentieux et trop égocentrique ?<br />

Aujourd’hui, l’homme est haï par l’ensemble du peuple congolais, rejeté par notre société<br />

qui le porte comme une blessure secrète et honteuse. C’est une vraie lèpre, un sida ou une<br />

syphilis ; toutes ces maladies honteuses dont on a du mal, d’abord à porter et à dire à des<br />

proches. Il est comme une relation fusionnelle, pernicieuse, une souffrance permanente.<br />

Sassou est une quinte.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Monsieur Sassou Nguesso est responsable de la déportation de plus de 600.000 personnes<br />

qu’il assimile à la région du Pool, donc des Bakongo, donc militants du MCDDI, donc ennemis<br />

à abattre ou à tuer en masse. Il les a envoyés sciemment dans les forêts du Pool à une date<br />

où il pleut abondamment. Ils sont sans abris, sans aide médicale, il leur manque tout :<br />

médicaments, nourriture, enfin l’essentiel d’hygiène. Ils y sont contraints et pendant neuf (9)<br />

mois, ils y vont errer sans assistance d’aucune organisation non gouvernementale (ONG)<br />

internationale quelconque. Sur 600.000 personnes, à peine près de la moitié a survécu de<br />

tous les aléas qui étaient sans pitié. Et celles qui ont pu survivre de cette lourde épreuve,<br />

elles ont été dévorées par des séquelles dont elles auront du mal à effacer de leur mémoire,<br />

de leur disque dur. La famine, la privation, le traumatisme, en un mot, l’embargo décrété<br />

contre ces malheureuses populations a dévoré et emporté plus de 300.000 kongos.<br />

18


Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Sassou Nguesso a toujours été un manipulateur, un inquisiteur. Tous les coups d’Etat que<br />

notre pays a connu, il y a toujours été. Mais en fin stratège, il a toujours su se retirer à la<br />

dernière minute, laissant les autres se faire prendre comme des poissons dans la nasse. C’est<br />

le cas du coup d’Etat de 1972 avec Diawara. Le vieux chez qui ils allaient se réunir, me l’a<br />

bien déclaré. Il était là jusqu’à ce soir là quand il est arrivé en Renaud L4 verte. Et<br />

curieusement quand le lendemain l’opération a échoué et des noms aient été donnés, celui<br />

de Sassou Nguesso n’y figurait pas. Il était au devant de ceux qui pourchassaient les<br />

putschistes. Il venait encore une fois d’échapper et passer entre les mailles, certainement en<br />

allant vendre la mèche. Il a fait la même chose quand il a pondu, la veille du 15 août 1978,<br />

semble-t-il le plus impressionnant, le plus structuré, le plus scientifiquement mieux planifié<br />

des coups d’Etat que le Congo ait connus. La suite, nous la connaissons. Quand il a fini par<br />

emprisonner tous ceux qui le dérangeaient comme l’est aujourd’hui, Kolélas, quand il a<br />

repris son pouvoir auprès de Yhombi à qui il l’avait prêté, quand il n’y avait plus de nuage à<br />

l’horizon, l’année d’après, et ceux qui semble-t-il, avaient assassiné le Président Marien<br />

Ngouabi, tous ceux qui étaient condamnés à des peines allant de 1 an à 20 ans<br />

d’emprisonnement, ont été tous libérés. La manipulation et la duplicité venaient de<br />

triompher.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes,<br />

Sassou Nguesso n’a jamais été une lumière, cependant il est doué en intrigues<br />

machiavéliques, c’est un serpent charmeur. A la vue de ce qui précède, il serait ingénieux de<br />

chercher à désenvoûter, à exorciser l’enfant d’Edou car il est possédé par l’Ange du mal. Il<br />

doit souffrir d’une schizophrénie incurable. Il doit certainement entendre les voix de toutes<br />

ses victimes qui doivent tous les jours l’interpeller : des Présidents Alphonse Massamba-<br />

Débat, Marien Ngouabi – du Cardinal Emile Biayenda – de Ndoudi Ganga, Mizélé,<br />

Kinkouba, Kouba, Ontsou, Samba dia Nkoumbi, Pierre Anga, Kianguila, Oxance Ikongo,<br />

Xavier Katali, Ntsika Kabala, Diawara, Olouka, Bakekolo, Ikoko, Roger Massema etc.… les<br />

plus de 300.000 Bakongos que sa forfaiture a fait tuer dans les forêts et les routes du Pool,<br />

toutes les victimes de tous les coups d’Etat sanguinaires qu’il a opérés dans le pays et<br />

beaucoup d’autres anonymes dont il avait besoin pour ses sacrifices humains, notamment<br />

les enfants qui disparaissaient à Moukondo. Les plus de 353 disparus du Beach de<br />

Brazzaville.<br />

Des voix qui viennent l’interpeller et qui lui hallucinent. Ce qui lui donne une haine<br />

exutoire. Il faut exorciser Sassou Nguesso qui souffre d’une violence et des troubles de<br />

comportement<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes,<br />

Sassou Nguesso est un faussaire, un affabulateur, un prestidigitateur qui pratique l’outrage.<br />

Il n’a eu aucune argumentation, si ce n’est le mensonge, l’intox, la manipulation, et le crime.<br />

En tout cas, il a assumé les charges expiatoires, diaboliques au-delà des forces humaines.<br />

C’est un vrai imposteur, une vraie horreur de criminel.<br />

« Parle si ce que tu as à dire est plus grand que le silence. Sinon taie toi ! »<br />

19


(Euripide, auteur grec)<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs, Peuple congolais, chers amis ;<br />

De la déportation, l’extorsion, l’expropriation, la spoliation le pillage.<br />

Telle est sans équivoque, les actes de crime qu’a posé Dénis Sassou Nguesso le 18 décembre<br />

1998. Déporter par la force des armes une population civile sans défense, en prétextant que<br />

leurs quartiers étaient consignés et considérés comme des zones militaires, c’est criminel et<br />

barbare. C’est une déportation comme on en a vu en Europe contre les juifs. Malgré les<br />

protestions élevées par la communauté internationale devant un tel acte odieux,<br />

irresponsable et criminel, nous assistions à une dispersion des familles contre lesquelles rien<br />

n’était épargné : l’âge ni la faiblesse, ni la maladie.<br />

Le cœur se serre à l’idée de penser aux traitements subis par de malheureux parias,<br />

des êtres humains déshumanisés. Ce sont des heures plus que sombres de notre histoire<br />

dont on aura du mal à éclairer et jamais plus que jamais quel que soit l’effort que les uns et<br />

les autres auront fait, jamais plus jamais demain ne sera plus comme avant. Car ici, le<br />

caractère sacré des liens qui unissaient un peuple d’une même nation a été brisé à jamais.<br />

Trop de séquelles, trop de douleur, trop de peine, trop de larmes ne pouvant plus jamais<br />

arrêter de tarir, cicatriser des douleurs immenses et immortelles. La peine est<br />

incommensurable et la douleur grande.<br />

Que ne pouvons nous pas reprocher à ces spécimens d’affirmer hautement à cette<br />

heure ô combien triste, en présence de ce qui nous est imposés les droits imprescriptibles de<br />

la personne humaine. Le caractère sacré des liens familiaux, l’inviolabilité des droits et les<br />

exigences impérieuses de cette charité fraternelle dont le Christ a fait la marque distinctive<br />

de ses disciples. C’est l’honneur de l’homme tout court et des politiques de ne jamais<br />

abandonner de tels principes. Toutes les protestations qui ont été soulevées par ces<br />

agissements ont été balayées du revers de la main. Malgré la fermeté de ces protestations,<br />

cela devrait être dit aussi, eût leur effet.<br />

Le pouvoir de Sassou Nguesso n’a rien fait pour épargner une seule vie de Bakongo.<br />

Contre un discours de haine, prôné par Ibovi en sa qualité de porte voix et de tam-tam,<br />

arrangeur qui éjaculait son venin au venin mensonger à ses semblables, le discours de<br />

violence, qui malheureusement, démunis et forcés, nous n’avions pu opposer aucun autre.<br />

Et même, devant la terreur et la détermination du pouvoir, serions-nous entendus ?<br />

L’extermination elle-même n’a jusqu'à présent été évoquée devant vous de manière<br />

incidente. Sa pratique et sa planification ont été prouvées. Les textes et les mots exprimés<br />

sont là pour le prouver.<br />

La technique du meurtre a été toujours constamment améliorée. On a parlé de<br />

chambres à gaz dans ses débuts et qui étaient celles qu’on utilisait pour des opérations<br />

d’assassinats des débiles mentaux qui eurent lieu en Allemagne. Cela se passait, si on ose<br />

dire à petite échelle. Une vingtaine de personnes par opération. Le système était celui du<br />

moteur diesel et lorsque cette opération prit fin, à la suite de la protestation des<br />

populations, on mit fin à cette expérience. Et ceci coïncida avec la nécessité de concevoir un<br />

système expéditif et plus industriel du meurtre.<br />

On songea tout d’abord au camion à gaz. Il y a eu des camions à gaz. Et voici ce que<br />

l’on trouve dans une des partitions. Les documents administratifs, un rapport que je vous<br />

lie : « le principe de ces camions à gaz était simple. Le tuyau d’échappement du camion était<br />

relié par un tuyau que l’on menait à l’intérieur du camion dans la partie arrière, celle qui était<br />

20


destinée au changement. Et tout en roulant du lieu de détention, les victimes jusqu’au lieu où<br />

on assassinait et on transportait les futurs cadavres. Ce système donna satisfaction et enfin,<br />

on s’aperçut qu’il y eut moyen de l’améliorer. La capacité normale des voitures est de 9 à 10<br />

au mètre carré. Mais les grands camions spéciaux ne peuvent utiliser une telle capacité. Ce<br />

n’est pas une question de surcharge. Il apparaît donc nécessaire de réduire la surface de<br />

changement. On peut y parvenir en reconnaissant d’un mètre le super starter ».<br />

Quand on a vu tout ça, on a pris conscience avec stupéfaction que le crime le plus<br />

horrible, l’extermination systématique des individus se faisait en présence, quasiment en<br />

présence d’une très nombreuse population. C’est du crime dans toute sa splendeur, toute sa<br />

dimension, sans aucun phare le crime parfait.<br />

Monsieur Sassou Nguesso qui s’était inspiré de ses expériences passées de 1977 et<br />

suivantes, n’était pas satisfait quant à celles-ci. Il faillait récidiver et poursuivre ses<br />

expériences en décembre 1998, en envoyant plus de 600.000 personnes dans les forêts et en<br />

leur imposant un embargo c’est dire une famine, le manque des médicaments. Il voulut<br />

vérifier comment meurt-on en masse quand on n’a pas mangé, quand on ne reçoit pas des<br />

soins pour les diabétiques et tous les autres malades etc... Sassou Nguesso est poursuivi en<br />

France pour assassinat, pour atteinte aux droits de l’homme, pour crimes contre l’humanité.<br />

Et ça ne fait que commencer. Il ne sait pas la panoplie des chefs d’accusation qui l’attendent.<br />

Les crimes contre l’humanité, les déportations, les assassinats, les enlèvements, les viols, les<br />

détournements infligés au peuple Congolais en général et aux populations du Pool. Nous<br />

saluons l’arrêt rendu en France par la cours de cassation en 1942, qui inclut dans sa<br />

définition des crimes contre l’humanité : les déportations infligées aux résistants et aux<br />

populations du Pool sont un crime imprescriptible et incompressible.<br />

Le silence qui s’est manifesté autour de cette entreprise ignominieusement criminelle<br />

mise en place par le pouvoir de Sassou Nguesso, la complicité active et passive de la France ;<br />

je suis attentif d’entendre la voix de la communauté internationale teinter à ses oreilles.<br />

Sassou Nguesso est un combattant actif de la falsification. Nous ne ferons pas ici le<br />

procès d’une idéologie, d’un régime mais de Sassou Nguesso, le criminel. Un criminel<br />

manquant de superbe constant encore une fois comme cela a été fait si souvent ici, que ce<br />

super combattant de la tyrannie, a laissé la place, a refusé la confrontation, a fui le regard de<br />

Kolélas. Il s’est dérobé. Remarquons aussi que pour les questions de superbes, il en manque<br />

singulièrement, compte tenu de l’enjeu personnel qu’il encourt. Ce refus ostentatoire<br />

d’affronter <strong>Bernard</strong> Kolélas est un refus qui manque de superbe. L’ironie, c’est que cette<br />

absence de risque d’audace du goût, revendication pernicieuse font de ce personnage, un<br />

ignoble lâche, un homme sans couilles bien suspendues, donc molles.<br />

Dire que Sassou Nguesso est un démocrate, c’est une imposture, littéralement un<br />

rideau de fumée. Il en est une autre forme d’imposture constamment véhiculée dans le<br />

discours extérieur des défenseurs de Sassou Nguesso et qui est l’équivalant proclamé. Ces<br />

crimes contre l’humanité, le génocide baptisé, les tortures commises par ses troupes qu’il<br />

nie. Son discours est falsificateur. Il s’agit de faire une méthode sur ce discours, car celui-ci, il<br />

faut aussi vous rendre attentifs, n’est que l’application dans ce procès d’une méthode de<br />

mode. C’est une méthode particulière de dérivée de notre principe de la reconnaissance<br />

d’autrui. Il en est le prolongement, c’est à partir de là, à partir de là en effet qu’il faut être<br />

attentif à ceci, à ce qui est cette dérive. A partir de la reconnaissance de l’opinion de l’autre.<br />

Et nous voici lancés dans des « pour » qui s’opposent à des « contre ». Et une civilisation<br />

comme la nôtre moins médiatisée, qui ne sait pas multiplier les face à face et qui ne glorifie<br />

21


pas aisément le débat d’idées, le débat sur n’importe quoi, sur toute chose et qui suscite des<br />

controverses. Ce manque de principe est pernicieux.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs, Peuple congolais, bien chers amis, épris de<br />

justice ;<br />

Sur l’amalgame des supposées prisons de B. Kolélas ?<br />

Il faut que monsieur Sassou Nguesso sache que dans chaque militaire, chaque<br />

parlementaire, chaque ministre, chaque policier, chaque agent de la Sécurité d’Etat, chaque<br />

Cobra du Sud ou du Pool en particulier qui travaille avec lui, est ou sera un indicateur<br />

potentiel pour nous. Qu’il parlera, qu’il élucidera l’histoire quand demain, ceux-ci<br />

reviendront au Poolailler. Parce qu’il y a un demain. Et « quelle que soit la durée de la nuit, le<br />

jour finira par venir » et on ne pourra jamais arrêter le processus. Jamais ! Comme quand :<br />

« on lâche la volaille le matin de son poulailler, elle peut aller manger jusqu'à Talangai,<br />

Mpila, Poto-Poto, mais le soir venu, celle-ci est obligée de rentrer, quelles que soient les<br />

conditions au Poolailler » où nous l’attendons. Car un serpent mue et jamais ne change de<br />

nature. Le Bakongo restera toujours un Bakongo même si on le corrompt avec des liasses de<br />

franc Cfa dévalué.<br />

Nous saurons avec exactitude ce que vous avez fait de tous les prisonniers que vous<br />

faisiez à Mpila. Et là, nous vous tiendrons au cul. Nous saurons comment vous assassiniez les<br />

Bakongos, les torturez, comment d’autres sont morts nombreux dans les containers sur la<br />

route du Nord, Willy Mantsanga que nous avons reçu ici à Paris dès 1999, n’a pas été avare<br />

en révélations. Quand les iguanes auront mangé les tubercules de manioc, ce jour là<br />

seulement, nous danserons tous le Tcha ! tcha et le tango : un pied en avant et trois pas en<br />

arrière. J’ai 5 cassettes audio et 4 cassettes vidéo sur ce qui s’est passé surtout le 18<br />

décembre, à Bacongo, à Makélékélé. Mais ça, vous ne pouvez jamais savoir qui nous les a<br />

fournies. La réponse est entre vos mains, votre ombre, votre naïveté, votre femme votre<br />

garde, votre ministre de la Défense, vos cobras qui sont en manque d’argent, qui errent et<br />

qui veulent manger. Et c’est là un élément que vous n’avez pas inscrit dans votre stratégie.<br />

Jamais, vous n’avez imaginez que votre propre couteau pouvait vous être retourné et vous<br />

blesser ?<br />

Mais sachez que le fils du Sud où qu’il se trouve, a appris à jouer comme vous, au jeu<br />

de la tortue : d’un côté la carapace, de l’autre la carapace. Et tout ce que vous mijotez dans<br />

vos Etats Majors à midi, à 13 heures nous sommes au courant. A chacun son traître. « A<br />

malin, malin et demi ». Alors, ne faisons pas d’amalgame. Quand vous parlez des prisons où<br />

on assassinait. Matoumpa Bernadette est catégorique : « nous avons eu la change d’être mis<br />

en prison, et d’être tombés sur <strong>Bernard</strong> Kolélas. Car de l’autre côté, on n’aurait pas eu cette<br />

chance. On nous aurait automatiquement assassinés. Ils ne faisaient jamais de prisonniers,<br />

sinon qu’ils les montrent ». Que répondez-vous déjà devant une accusation de votre<br />

protégée qui ne vous reconnaît plus comme tel ?<br />

Elle dit de vous que vous n’êtes qu’un vulgaire pervers, fauve prédateur, un<br />

pyromane qui met le feu et va se mettre de l’autre côté pour se moquer des pompiers qui<br />

s’acharnent contre celui-ci. Que vous êtes un paranoïaque, un psychopathe, un fou<br />

dangereux, un schizophrène. Ce qui fait ici que la question qui n’est pas controversée, mérite<br />

l’attention de chacun, et peut-être la considération. Tout cela, c’est bien, très bien mais<br />

certainement très simple. Et la seule limite du débat du pour ou du contre, c’est là où<br />

intervient la dérive, le délire.<br />

22


Ce que vous ne pouvez pas opposer dans un pour à un contre, le vrai et le faux car<br />

personne ne voudra admettre que l’un soit égale à l’autre. Prenons des exemples sur les<br />

tortures en Algérie faites par les Français. On nous apprend que les tortures en Algérie ne<br />

sont pas l’équivalent de l’extermination Nazi ; de même que tout le monde comprenait ce<br />

qui avait été dit et fait. Il y a ici falsification des vérités, une véritable perversité. Quand en<br />

1968 les Etudiants en colère défilaient dans les rues de Paris vociférant : « SRS égale SS,<br />

égale Nazis. Ou encore les défendeurs de la thèse révisionnistes qui proclament que les<br />

chambres à gaz n’ont jamais existé.<br />

Sassou Nguesso à Paris où il est en voyage officielle, est interrogé sur la question des<br />

plus de 350 Congolais recueillis par ses sbires au Beach de Brazzaville et macabrement<br />

assassinés. Le menteur qu’il est, chercha quand même à se défendre avec conviction en<br />

niant carrément qu’il n’y eut ; mais alors jamais un seul disparu au Beach de Brazzaville.<br />

Quel courage, quel affront comme s’il n’imaginait pas que moi Moudilou le regardait les<br />

yeux dans les yeux. Et même quand à un certain moment, il comprit qu’effectivement, que je<br />

le regardais, il ne baissa même pas ses yeux en signe de honte. Voyez-vous, comment un<br />

homme, quand il est confronté par la vérité qui le coince dans sa gorge, peut pondre du<br />

mensonge, le plus éhonté qui soit. Pauvre honte !<br />

Ibovi François et tout le PCT refusent de dire qu’ils ont commis un génocide contre le<br />

Pool. Qu’ils ont fait déporter des populations, qu’ils ont commis des crimes contre<br />

l’humanité, des assassinats ciblés et exécutés froidement. Qu’ils ont porté atteinte aux<br />

principes des Droits de l’homme. Comment voudront-ils expliquer la mort de plus de<br />

300.000 personnes dans les forêts puisque nous finirons par faire le vrai recensement où<br />

nous passerons de village en village, de maison en maison, de porte en porte pour demander<br />

s’ils n’ont perdu personne entre 1998 à maintenant ? Et puisque tactiquement, ils<br />

reconnaissent aujourd’hui que le Nord de la République est plus peuplé que le Sud, ça veut<br />

dire exactement et simplement que leurs plans de tuer le maximum des Sudistes ont abouti.<br />

Qu’on a massacré plus de 2.900.000 de sudistes pour que le Nord dépasse le Sud. Quand ce<br />

jour là viendra, même les murs parleront. Car là où meurt quelqu’un, il y a toujours un<br />

témoin, un indice.<br />

Les questions qui sont posées sont telles que : pourquoi ce génocide, que justifiait-il ?<br />

Pourquoi ont-ils poussé par la force des armes, des populations dans les forêts en décrétant<br />

par la suite un embargo ? Pourquoi a-t-on asphyxié la région du Pool, en abattant même les<br />

arbres fruitiers pour que les populations ne se nourrissent plus ?<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs, et bien chers compatriotes,<br />

Des délits reprochés à Kolélas : sodomie, utilisation de fer à repasser, des bouteilles que lui<br />

aurait enfoncé Kolélas dans son vagin.<br />

Tous ces faits sont tombés d’eux-mêmes puisque la plaignante s’est rétractée. Elle reconnaît<br />

qu’elle a été manipulée, utilisée et abusée.<br />

DEUX THÈSES QUI S’OPPOSENT !<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs, Peuples congolais, biens chers<br />

amis ;<br />

Comment appelle t-on un responsable, un groupe, un clan qui, à la force des armes, la<br />

puissance publique les tourne contre un autre groupe de ce même peuple sans armes, le<br />

23


massacre ? Sassou Nguesso, décida de déporter plus de 600.000 personnes, extorqua et<br />

décréta contre ce groupe un embargo, qui provoqua mort de plus de 300.000 personnes à<br />

cause des punéries, des maladies, de la malnutrition imposée, puisque à ce même moment,<br />

ses sbires et bourreaux dressés abattirent tous les arbres fruitiers pour que les suppliciés<br />

soient affamés au maximum et afin de mieux les faire mourir en masse. Un tel massacre,<br />

une telle planification, une telle préméditation, une telle organisation, une telle<br />

structuration, un tel sang froid dans l’exécution a un nom chez nous les juristes : GÉNOCIDE.<br />

Et c’est là que pourront s’affronter deux thèses :<br />

celle des révisionnistes,<br />

celle des exterminationistes.<br />

Ce sont de véritables sujets de controverse et qui ne sont que de faux semblants, de fausses<br />

controverses, de faux discours. Nous devrons le savoir ; savoir que, confronté à chacun de<br />

ces faux débats, il faut poser la vraie question. Quelle est la vraie question essentielle ? Pour<br />

quel but ? Quel est l’intérêt quand Sassou Nguesso ment ? D’être pervers, de nier<br />

l’existence et la réalité ? C’est peut-être de lui trouver des circonstances atténuantes ? Mais<br />

il n’échappe à personne que c’est peut-être aussi, si une cours d’assise arrivait à admettre<br />

pareille thèse, que Sassou Nguesso n’ait pas commis des crimes contre l’humanité, de<br />

génocide et que le criminel, c’est le Pool qui s’est assassiné de lui-même. C’est le Pool qui<br />

s’est bombardé tout seul avec ses hélicoptères. C’est le Pool lui-même qui s’est envoyé dans<br />

les forêts, c’est pourquoi, il y a eu plus de 300.000 morts, c’est le Pool qui s’est autoflagélé<br />

Tout ça, il faut l’expliquer à la communauté internationale qui s’interroge encore sur ce qui<br />

s’est passé et sur ce qui se passe encore depuis 1998. Qui a fait quoi, et qui n’a pas fait<br />

quoi ? Voilà les vraies questions que tout le monde se pose.<br />

Quel est l’intérêt à s’acharner de mentir que : « <strong>Bernard</strong> Kolélas a eu des prisons où<br />

on tuait, on torturait, on violait. Bernadette Matoumpa dit qu’il n’y a rien eu de tout cela.<br />

« C’est vrai qu’il eut certaines fois que les Ninjas haussaient un peu le ton pour nous faire dire<br />

certaines choses, comme : Pourquoi, vous collaborez avec l’ennemi ? Pourquoi vous aviez des<br />

appareils électroniques, les appareils de transmissions ? » A quoi vous servaient-ils ? Savez<br />

que dans d’autres cieux, dans d’autres camps, vous méritiez la mort, la disparition totale. Il<br />

faut plutôt remercier <strong>Bernard</strong> Kolélas de ne vous avoir jeté qu’en prison puisque vous avez<br />

eu votre vie sauve. C’est normal car nous sommes en période de guerre.<br />

Il y a falsification de la vérité, il y a un véritable troc, une perversion et on ne cessera<br />

pas de le dire. C’est une masturbation, un véritable montage, une dépravation de la réalité.<br />

Ah, c’est peut-être aussi un moyen de dire que ce qu’ont fait les Ninjas n’était pas aussi<br />

grave que ce qu’ont fait les Cobras de Sassou Nguesso. Aujourd’hui, on ne peut pas<br />

comparer ce qui n’est pas comparable. Même si on imaginait que Betty eut été torturée, et<br />

alors, comment s’est elle retrouvée à collaborer avec l’ennemi de sa région ? Une telle<br />

traîtrise vaut peine de mort dans toutes les armées du monde en peine guerre. Et<br />

heureusement qu’elle reconnaît, elle même « avoir eu la chance de tomber sur un homme<br />

humain, car de l’autre côté, elle serait déjà sous terre ou dans le fleuve. » On voudrait<br />

relativiser les crimes, ah oui, c’est une possibilité.<br />

Mais il en est une autre ; c’est peut-être aussi de démontrer que les Cobras égalent<br />

Ninjas et que par conséquent, il devient parfaitement licite d'assassiner un Mukongo ou les<br />

Bakongos et pourquoi pas ? Quel est l’intérêt de nier que les Cobras et toute la multitude<br />

d’armées des mercenaires concentrées au Congo, ont massacré et que des milliers de<br />

personnes ont été soustraites au Beach de leurs parents et amenées à des destinations<br />

inconnues. Willy Mantsanga, le Général Bouissa Matoko le disent sans état d’âme et<br />

24


décrivent comment se passaient les opérations. C’est peut être le désir d’apporter au peuple<br />

Bakongo déjà éprouvé, une autre souffrance. Alors que ceux-ci attendent quelques<br />

soulagements aux remords qui les tourmentent, torturent psychologiquement depuis. Puisse<br />

possible ! Mais c’est peut être aussi, une manière d’enseigner que les Nations du monde<br />

auraient été trompées, que l’abomination de Hitler n’a vraiment pas aussi existé, que ceci<br />

n’a été qu’une vaste et gigantesque escroquerie intellectuelle, un mensonge et une<br />

tromperie de très mauvais goût, de la part des Historiens et des témoins oculaires dont<br />

certains vivent encore. Sassou Nguesso ose mentir alors que tous les témoins de l’Histoire<br />

qui s’est écrite de leur sang, regardent encore. Il ose occulter, dépraver et pervertir la<br />

réalité. Jamais pas celle des Bakongos dont les acteurs sont encore tous debout, regardant<br />

les yeux largement ouverts.<br />

Un tel discours est outrancier, blasphématoire, véhiculant des monstruosités : la<br />

mort. C’est un non discours, qui n’attend pas de réplique, c’est un faux semblant de<br />

dialogue. C’est un piège où la parole jetée à l’autre, n’est qu’une provocation et la réponse<br />

de l’autre, s’il a la candeur de la donner, ou sa discussion ne sert que de faire valoir à la<br />

parole, jetée dans l’arène, généralement l’arène des médias parce que naturellement, c’est<br />

elle qui au mieux, faisant son métier, sait lui donner l’écho nécessaire.<br />

Monsieur le Président de la cour, messieurs les Conseillers, Peuple Congolais,<br />

Voyez-vous, je ne m’adresse même pas à ces faux jurés Nordistes), je vous ai, je pense,<br />

démontré que la parole peut produire la mort. Elle peut la produire de la manière grossière<br />

et imprécatoire des SS, comme Hitler et toute sa clique. Elle peut aussi la produire de la<br />

manière la plus raffinée dans des discours truqués, falsificateurs et dépravatrices. Mais qu’il<br />

s’agisse de raffinement ou de grossièreté, si le discours a pour objet de nier ou de porter<br />

préjudice à autrui, de diminuer ou de frustrer ou rapetisser, d’humilier, il devient porteur de<br />

mort. Il est criminel. Nous sommes ici pour le dire et le dénoncer et c’est la mission et le<br />

rôle de l’Avocat dont l’éthique ne doit pas être ainsi orientée. Sinon, c’est : « science sans<br />

conscience n’est que ruine de l’âme ».<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs, Chers Compatriotes, bien chers<br />

amis,<br />

C’est aussi la mission de chaque citoyen. Je voudrais, s’agissant de ce dernier discours des<br />

morts, de Sassou Nguesso, ajouter une dernière remarque. Ce discours est un discours, que<br />

s’il est même véhiculé à l’extérieur, assumer par Sassou Nguesso, lui est connu depuis très<br />

longtemps et s’il n’était pas d’accord, il l’aurait récusé.<br />

Nous devons donc tirer à l’issue de ce procès, des conclusions qui s’imposent car<br />

l’attitude elle-même de Sassou Nguesso dans le cadre de ce procès est un élément<br />

déterminent pour apprécier son cas. Voyez-vous que Sassou-Nguesso a pris un masque pour<br />

fuir les débats et c’est toujours comme ça avec ce personnage. A la Conférence Nationale<br />

Souveraine, où il fut chaque fois interpellé par les Conférenciers, il a fui, il s’est toujours<br />

recroquevillé dans son mutisme épatant, sourd et froid. C’est son personnage même et<br />

chaque fois, il a refusé à venir donner des explications sur ses multiples méfaits, parjures,<br />

dérapages, délations, abus d’autorité, ses frasques sur les épouses de ses meilleurs<br />

collaborateurs, les assassinats sur ses ministres, sur le peuple congolais. Des Conférenciers<br />

plus virulents, avaient même proposé de le mettre dans un Zoo, en quarantaine pour que les<br />

congolais aillent le voir comme quand on va regarder les singes à notre Parc zoologique :<br />

c’est Etienne Mokondzi Mobé qui nous fit cette savante et intelligente proposition.<br />

25


Dommage que le même Mokondzi-Mobé travaille aujourd’hui avec lui. Il n’a d’autre part,<br />

jamais exprimé le moindre remord à l’endroit de ses victimes pour tous ses crimes commis.<br />

C’est un bourreau, un monstre froid, et pire encore. Ainsi comme nous venons de le relever,<br />

c’est un provocateur qui nous défie, défie le peuple congolais et la communauté<br />

internationale, se revendiquant et se donnant l’étiquette de « démocrate », de<br />

« républicain », de « défenseur des Droits de l’Homme ». Quel affront ! Quelle injure ! Quel<br />

blasphème ! Quelle ironie !<br />

Or nous tous, savons ce que c’est qu’un démocrate, républicain, défenseur des Droits<br />

de l’homme. Sassou Nguesso n’a rien de tout ça. Sassou Nguesso est un tyran, un barbare,<br />

un usurpateur, un bandit qui terrorise, massacre tout sur son passage, un dictateur qui<br />

oppresse, torture. Enfin, il n’est pas un humain. Sassou Nguesso veut contourner les<br />

obstacles, faire tourner son attention maléfique sur les autres et non sur lui-même. C’est ce<br />

que sa collaboratrice Bernadette Matoumpa appelle et dit de lui : « Quand Sassou Nguesso<br />

jette une pierre, il cache sa main pour qu’on ne la voit pas ». C’est un lâche, un dégonflé<br />

répugnant En clair Betty veut nous dire que le plus souvent, quand il assassine, il cache sa<br />

main meurtrière et accuse ses boucs émissaires et parmi ceux-ci. <strong>Bernard</strong> Kolélas et son<br />

Pool. Il aime se cacher, se calfeutrer derrière la silhouette des autres pour qu’on ne le voit<br />

pas. C’est un lâche ignoble. Et chaque fois, c’est comme ça qu’il signe ses forfaits, ses<br />

crimes, ses assassinats. Le plus ahurissant et hallucinant étant celui du Président Marien<br />

Ngouabi pour lequel il continue de narguer le peuple Congolais.<br />

Est-ce que Sassou-Nguesso peut-il prétendre qu’il est un démocrate, respectueux des<br />

Droits de l’homme ? Qu’a-t-il de démocrate, de défenseur des Droits de l’Homme ? Sassou<br />

Nguesso est purement et simplement un barbare. Un délinquant primaire. Il n’a aucune<br />

morale, aucune éthique de démocrate ou d’un défenseur des Droits de l’homme. Sassou<br />

Nguesso n’est plus ni moins qu’un terroriste qui fait envahir son pays par des armées<br />

étrangères, pour son bien personnel. Et tout ça, se comprend car il n’a jamais fréquenté les<br />

Grandes Ecoles militaires dans lesquelles on apprend l’éthique, la morale militaire des<br />

guerres : celui de tuer ou de ne pas tuer.<br />

Sassou Nguesso nous demande de lui reconnaître une légitimité, après avoir<br />

massacré et fait massacrer ses compatriotes par des troupes étrangères notamment :<br />

françaises, angolaises, tchadiennes, zaïroises, ruandaises, cubaines, gabonaises, françaises,<br />

marocaines. Dix sept nationalités furent recensées par nos combattants. Dix sept troupes<br />

étrangères dépêchées pour venir à bout d’une partie de son peuple. C’est démentiel,<br />

hallucinant et nous laisse sans voix. Lui qui semble-t-il est la garant de la Sécurité et de<br />

l’Unité nationale, a plutôt choisi de livrer aux chiens, une partie de son peuple. Tout<br />

simplement, parce que ceux-ci ne le ressemblent pas dans sa nullité et sa perversité, dans sa<br />

barbarie et dans sa sanguinité. Les autres sont trop intelligents, patriotes, nationalistes et<br />

aiment trop leur pays ; servant toujours avec loyauté leur pays.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs, bien Chers Compatriotes, bien chers amis ;<br />

Sassou Nguesso veut cacher ses propres crimes, sa propre barbarie et pavoiser en<br />

montrant Kolélas et le Pool d’être les barbares du Congo. Sassou Nguesso nous balise la voix,<br />

trace la marche à suivre, nous montre comment faire pour ses propres- procès car procès il y<br />

en aura contre ce dangereux personnage. Quel que soit le temps, quels que soient les siècles<br />

et quel que soit le pouvoir en place au Congo. Et si ce n’est pas lui-même, ça sera quelques<br />

uns des siens : ses enfants, ses femmes, ses arrières petits enfants, ses collaborateurs, ses<br />

ministres, son Parti et apparentés, ses amis qui lui ont apporté assistance morale, physique,<br />

26


politique, philosophique. Ils ont vu et n’ont rien fait pour stopper le carnage ; bien au<br />

contraire, ils ont applaudi et foncièrement participé car un génocide ne se fait pas tout seul.<br />

Tous ceux qui, de près ou de loin ont su et n’ont rien dit, planifié, participé, organisé,<br />

conseillé, donné un coup de grâce de main, envoyé des véhicules (le gouvernement Français<br />

de Jospin) de l’aide de tout genre, planifié, participé et servi de logistique ; etc...Tous ces coauteurs<br />

répondront.<br />

Ici, le bossu ne voit et feint de ne pas voir sa bosse. Et comme on ne peut pas se<br />

mirer avec ses propres yeux, il faut que nous soyons là, pour lui montrer sa bosse, ses crimes<br />

les plus abominables perpétrés contre notre peuple. Et pourtant, il se bat pour chercher à se<br />

disculper mais hélas, c’est sans compter sur la pugnacité du vicieux et terrible Avocat qu’est<br />

Moudilou et ses amis ; qui ne vous laisseront aucun répit. Nous devons, le plus<br />

naturellement du monde relever le défi. Nous devons carrément balayer du revers de la<br />

main le mensonge grossier et éhonté monté, planifié et reproché à <strong>Bernard</strong> Kolélas. <strong>Bernard</strong><br />

Kolélas doit être acquitté purement et simplement. Que le vrai visage de Sassou Nguesso se<br />

disculpant, de ses forfaitures et haute trahison ; celui qui tente d’amuser la galerie soit mis à<br />

nu.<br />

On doit le déclarer coupable sur chacun de ces chefs d’accusations pour lesquels il a<br />

voulu nous noyer. Et qu’il est le seul responsable du drame congolais : lui et ses<br />

commanditaires Français, notamment Chirac et de tout ce qu’il en retourne et le plus<br />

naturellement du monde, on ne doit leur accorder aucune circonstance atténuante.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs, peuple Congolais et du monde épris de<br />

justice et de paix ;<br />

Ce que vit notre pays depuis l’arrivée de ce sulfureux personnage sans cœur, sans scrupule,<br />

sans pudeur, est un véritable calvaire, un cataclysme, un shunami. Je continue à vous dire ce<br />

que nous jugeons nécessaire de connaître : l’homme qu’est Sassou Nguesso, avec ses<br />

méthodes machiavéliques. Les hommes et les femmes qui sont nés depuis l’arrivée de ces<br />

voyous au pouvoir, ceux qui ont eu la malchance de naître pendant leur arrivée et qui ne<br />

connaissent que leurs abominables jongleries, les crimes de sang, les trucages des procès,<br />

éprouvent néanmoins dans leur mémoire un creux, une sorte de yatus avec le passé qu’il<br />

serait difficile de combler. Il est grand temps de combler ce yatus et cet espace. Et je sais :<br />

pardonnez-moi de manquer quelque peu à la pudeur et de vous parler de moi.<br />

Beaucoup comme moi ; Bakongo né dans le Pool éprouve comme une solitude par<br />

rapport à la tragédie qu’ont vécu mes frères et soeurs, mes parents de cette région. Les<br />

abominations, le drame que les uns et les autres ont vécu, le malheur qui a été le leur, le<br />

drame qui est le nôtre dans cette région depuis l’arrivée de ces arrivistes aux affaires<br />

politiques de notre pays. Beaucoup souhaitent combler ce yatus, ce vide et manquer de<br />

manière sans équivoque notre solidarité avec les nôtres qui ont souffert et qui souffrent<br />

encore dans leur chair, ceux et celles qui sont morts et qui continuent à mourir, ceux et<br />

celles qui sont traqués encore dans les forêts : que la terre Congolaise reconnaissante !<br />

Je voudrais encore dire deux mots sur ce chapitre. Je suis un morceau de la mémoire<br />

éclatée du peuple Kongo. Je vais vous dire comment et comment ma mémoire particulière,<br />

comment le lien de filiation du souvenir qui me rattache aux miens, ceux de ma famille, et<br />

de mon peuple trouvent en définitive à s’alimenter dans le souvenir de la fausse commune.<br />

Voyez-vous je suis né avant les années d’enfer du PCT. Donc j’ai connu le beau Congo. La<br />

belle République, la belle Nation !<br />

27


Le Pool ne mesure que 35.000 km2, il n’est pas le plus riche du pays, mais alors<br />

pourquoi l’acharnement contre celui-ci ? C’est donc ce constat là que nous réalisons très<br />

amèrement, avec amertume et consternation, un déchirement que notre région connaît<br />

seule sur onze. C’est une véritable incompréhension. Je réalisais l’absence et le silence<br />

pesant d’une grande partie de notre population, de celle du monde qui nous entoure. Je<br />

réalise la complicité, la connivence, le long silence faisant irruption en moi.<br />

Pour la plus grande partie de la population de mon pays, ne gît dans mon souvenir<br />

qu’un creux par soustraction et ce souvenir, aujourd’hui, je ne puis l’animer qu’au contact<br />

d’autres souvenirs. Ceux de Matswa, de Mabiala Ma Nganga, des Présidents Massamba-<br />

Débat, et Fulbert Youlou de Simon Kimbangu, de Kimpa Vita, du Cardinal Emile Biayenda,<br />

des combattants Ndoudi Ganga, Mizélé, Kinkouba, Kouba, Samba dia Nkoumbi, de mes<br />

frères Bindikou Thomas, Jonas Kifoula, mes nièces Yvonne Bahoungoula, son mari et leurs<br />

quatre enfants, mes petits neveux, ma tante Ngangoula et ses cinq enfants, enfin tous les<br />

miens du Pool qui ont payé un lourd tribu dans cette conspiration criminelle. Il s’est crée<br />

dans cette circonstance dramatique, une situation dont je ne sais rien vous dire sinon,<br />

qu’elle me bouleverse parce que, par delà la mort, dans ce drame, de mes frères et soeurs,<br />

de mon peuple, il s’est tissé entre nos morts et nous, un lien parce qu’ils sont portés<br />

disparus. Il y a une place, une parfaite communion entre eux et nous.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs, Peuple Congolais, chers amis.<br />

Avec Sassou Nguesso les procès ne font que commencer. Je disais au début qu’il y a des<br />

moments où on a plus envie de plaider. Ce ressentiment se manifeste souvent chez tous les<br />

Avocats. Il leur arrive d’en avoir marre et de vouloir tout abandonner.<br />

J’ai envie de vous dire, nous les Avocats, vous découvrant maintenant et totalement,<br />

nous qui sommes de fois loin de vous, on a envie de vous dire que de fois, il arrive que nous<br />

n’ayons rien à vous apprendre car vous savez et avez tout vu, tout entendu, tout vécu. Vous<br />

avez pendant quelques jours tout entendu, mais vous savez que depuis 1968, notre pays a<br />

changé et, négativement. Tout ce qu’on pourra vous dire maintenant sera peut être<br />

superflu. Et c’est le moment de vous dire : « je m’arrête, je ne plaide plus ». Mais pourtant, il<br />

faut y aller. Mais y aller pour dire quoi d’autres que les autres n’ont pas dit, qui pourra vous<br />

convaincre, et qui soit plus persuasif et dissuasif que ce que tout le monde sait et a entendu.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

J’ai envie de vous dire, que même si on a envie, mais il ne faut donc pas s’arrêter car<br />

l’histoire politique ne s’arrête jamais et comme nous disait mon ancien Professeur en<br />

Doctorat, Guy Fueur, de Droit international à Paris V, « on ouvre la porte et on ferme la<br />

fenêtre » et qu’il faut encore, mesdames, messieurs, chers compatriotes, vous accompagner<br />

quelques pas dans ce marathon judiciaire, émouvant et ô combien éprouvant aussi. Et il<br />

semble que tout ne fait que commencer. Encore un bout de temps et nous aurons terminé<br />

pour celui-ci tout au moins, en attendant les prochains qui s’annoncent plus sulfureux et plus<br />

captivants encore et encore, je vous le concède. Encore quelques heures et nous aurons<br />

terminé avec des procès extraordinaires pour des bourreaux ordinaires. Mais puisque nous<br />

sommes sur un terrain politique, et en politique on ne termine jamais un dossier. Nous<br />

sommes seulement entrain de colmater les brèches en tentant d’endiguer le grand flot qui<br />

lui, arrive avec furie. Sassou Nguesso a ouvert les vannes pour lui-même. Il a balisé les<br />

chemins des grands procès qui l’attendent lui et son clan.<br />

28


Monsieur le Président, mesdames messieurs, peuple congolais, chers amis<br />

Tous ceux qui ont subi l’humiliation, tous ceux qu’il a rendus veufs, veuves, orphelins,<br />

tous ceux qu’il a rendus délinquants ne le lâcheront plus. Ils le poursuivront jusqu'à ses<br />

arrières petits fils. Sassou Nguesso est indéfendable. Sassou Nguesso est un criminel de droit<br />

commun. C’est délinquant primaire. Un truand de grand chemin. Sassou Nguesso est une<br />

peste, c’est un VIH, Sassou Nguesso est une fatalité.<br />

Tous ceux qui ont vécu cette aventure judiciaire, cette saga comme on en a déjà vue<br />

dans notre pays avec ce personnage, n’en sont pas étonnés. Nous qui avons plus de 40 ans<br />

connaissons l’homme et tous les dégâts qu’il a déjà causés dans notre société, dans notre<br />

basse-cour. Nous sommes devant un procès très curieux, un procès qui n’eut aucun débat,<br />

se faisant à sens unique, monolithique, unilatéral. Pour nous, ce ne fut pas un procès. C’est<br />

un monologue parce qu’il n’y a aucun contradicteur de l’autre côté de la barre. Il n’a existé<br />

aucune discussion. Tout y a été exclu. On vous a exposés les charges, ce qui a<br />

minutieusement et admirablement été fait. Vous avez entendu des faux témoins, de faux<br />

plaignants et les parties civiles étaient intervenus. Mais étaient-elles des vraies parties<br />

civiles ? Ces témoins, ces plaignants, étaient-ils là pour de vraies revendications ?<br />

Nous savons ce que de l’autre côté de la barre, l’agacement a vite fait la place à<br />

l’indignation. Nous savons que pendant des jours et des jours, vous avez pu le constater,<br />

certaines parties civiles se sont acharnées pour obtenir, de la place vide de l’accusé. A cela,<br />

un peu d’explications s’impose, et de la place qui serait occupée par l’Avocat de l’accusé, des<br />

précisions. Mais c’est oublié que nous sommes devant un procès classique. C’est une notion<br />

essentielle. C’est oublier le code de procédure pénale qui prévoit que l’Avocat de l’accusé<br />

intervient sur sa demande avec l’autorisation du Président pour interroger les témoins<br />

comme peut le faire le Ministère public. C’est oublier le même code qui prévoit que<br />

l’interrogatoire de l’accusé se fait sans l’intervention de l’accusé de l’Avocat et ce n’est pas<br />

celui-ci qui doit répondre à la place de l’accusé. C’est aussi oublier que l’obligation<br />

essentielle n’est pas de remplacer celui qu’il défend mais de l’assister.<br />

C’est à dire d’être à ses côtés, de l’écouter, lui parler éventuellement, de poser ensuite, avec<br />

l’autorisation de la cour toutes les questions aux experts.<br />

Ce sont les notions essentielles que mesdames, messieurs, nous devrons savoir avant<br />

d’entreprendre notre procès. Ici la question est celle de savoir, si à ce procès toutes ces<br />

conditions, ces notions élémentaires et essentielles du droit n’avaient pas été viciées,<br />

faussées s’il n’y a pas eu vice de forme. Notre procès est-il vicié ? Où se sont-ils trompés<br />

d’objectif ?<br />

Nous sommes dans une cours d’assise, comme si nous étions en temps de guerre.<br />

Comme si le Congo est en pleine agression par un pays ennemi. Comme si on élaborait des<br />

stratégies, comme s’il y avait une défense de rupture, comme si on tirait au canon, les uns<br />

contre les autres.<br />

Monsieur le Président, Mesdames, messieurs, chers compatriotes,<br />

Nous paraissons dans ce procès comme si nous ne nous connaissons pas. Les trucages de<br />

Sassou Nguesso, nous les connaissons depuis plus de trente (35) ans. C’est comme si le Parti<br />

Congolais du Travail n’a pas assez saigné notre peuple. Comme si le Pool ne le connaissait<br />

pas assez depuis qu’il nous assassine, depuis qu’il tronque les coups, depuis qu’il monte et<br />

truque tout. Il n’y a pas d’émeutes à faire, de guerre à entretenir ; qu’il n’y a pas de peuples,<br />

29


des populations, des régions, des familles, des enfants à dresser contre tel ou tel<br />

personnage.<br />

Il n’y a pas de prestidigitateurs au Congo. Nous sommes devant un procès historique<br />

avec tout son poids, le poids des morts, le poids des éléments, le poids des témoignages, le<br />

poids de la torture psychologique dont étaient victimes les plaignants, ceux des jurés.<br />

L’ethnie et la tribu des plaignants, l’origine et l’ethnie des jurés ; la région des tenants du<br />

pouvoir. Tout le poids du procès qui se repose sur l’équilibre des témoignages, lesquels<br />

témoignages sont donnés par des personnes achetées à vil prix, corrompues, jusqu'à la lie.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Nous sommes sur un drame cousu de lynchage. Une atmosphère dans la salle où tout est<br />

déjà vicié, monté de toutes pièces, des médias gonflés à bloc pour chanter les louanges du<br />

pouvoir. Nous sommes revenus dans les vieux beaux temps où le marxisme léninisme était à<br />

son paroxysme, quand on déifiait le père de la Nation. Devant des procès où on assistait<br />

qu’aux émeutes, où des populations étaient dressées contre les accusés ; parce que ceux-ci<br />

n’étaient pas de la même région que le Roi. Ici on ne juge pas au nom de la gloire du peuple<br />

Congolais, mais au nom du Parti Congolais du Travail, au nom de Sassou Nguesso.<br />

Oui, il faut juger les responsables de la déshumanisation, des crimes contre<br />

l’humanité, des crimes de guerre, que l’on dénonce à ce procès. Mais ce criminel, cet<br />

inhumain, ce barbare, serait-il vraiment <strong>Bernard</strong> Kolélas ? Les bavures, les viols, les tortures,<br />

les séquestrations, les enlèvements constatés chez nous, seraient-ils l’œuvre des hommes de<br />

<strong>Bernard</strong> Kolélas ou n’a-t-on pas renversé les rôles ? N’est ce pas les Cobras de Sassou<br />

Nguesso qui doivent répondre aux multiples crimes de guerre commis par eux, donc les<br />

vrais, bourreaux contre le peuple du Pool ?<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Imaginons un seul instant que <strong>Bernard</strong> Kolélas ait eu des prisons pour torturer comme ils<br />

l’ont si sciemment monté et prétendu. Ça n’aurait pas été pour perpétrer les crimes contre<br />

l’humanité, les crimes de génocide, les crimes de guerre. Ce ne fut pas un acharnement<br />

contre une partie du peuple Congolais, comme pour ceux qu’on a envoyés dans les forêts<br />

afin de provoquer des morts en masse contre, une tribu, une ethnie donnée. <strong>Bernard</strong> Kolélas<br />

n’a jamais traqué des Congolais, ses semblables. <strong>Bernard</strong> Kolélas n’a jamais tourné les armes<br />

de ces milices contre une partie du peuple, contre les originaires d’une région donnée. Oui<br />

<strong>Bernard</strong> Kolélas a eu une prison comme Sassou, comme Lissouba. Il faut savoir que nous<br />

sommes en pleine guerre, en pleine exécution du coup d’Etat de Sassou. Et de part et<br />

d’autre, il y a des traîtres, des gens qui tournent les armes contre leurs compatriotes, contre<br />

leurs ennemis avérés. Il y a des règlements de comptes entre citoyens. Il y a des égarements.<br />

Et l’Etat ne fonctionne plus normalement. Alors que faire quand on trouve un délinquant, ou<br />

pour le cas de ceux qui s’étaient retrouvés chez Kolélas, c'est-à-dire des agents, des intrus<br />

qui se sont infiltrés dans la zone protégée gérée par Kolélas et qui donnaient les<br />

positionnements des forces adverses du Président Lissouba à son ennemi Sassou ? Fallait-il<br />

les caresser ou les inonder des fleurs roses ? Non Monsieur le Président, <strong>Bernard</strong> Kolélas les<br />

a pris et les a mis à l’ombre pour mieux méditer sur leur forfaiture, leur traîtrise et c’est<br />

normal en temps de guerre. Betty l’a reconnu qu’ils informaient les Forces de Sassou depuis<br />

les quartiers Sud de Brazzaville. Car ils étaient munis de Motorola, des appareils<br />

informatiques. Où est donc le crime commis par Kolélas ? Et si Kolélas a commis de crimes,<br />

que dirons-nous de Sassou ou de Lissouba ? Où mettaient-ils les prisonniers qu’ils faisaient ?<br />

30


Les tuaient-ils ? Car on ne va pas nous dire ici que ces deux Camps ne faisaient pas de<br />

prisonniers ? Alors, où les mettaient-ils ? Et pourquoi il n’y a pas de procès contre ces deux<br />

personnalités ? Et seulement Kolélas ? Nous savons qu’il n’y a pas de réponse à cette<br />

requête, à ces questions.<br />

La seule réponse qui vaille est dans la conspiration du génocide et de l’idée de se<br />

débarrasser purement et simplement de Kolélas comme leader trop fort et trop coriace pour<br />

Sassou. Donc ce procès fait contre Kolélas n’est ni plus ni moins qu’un alibi, une<br />

échappatoire, un bouc émissaire, une ruse, une tromperie et une escroquerie pure et<br />

simple.<br />

Monsieur le Président de l cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Les procès qui seront intentés contre Sassou Nguesso et ses sbires dont Noumazalaye,<br />

Lekoundzou, Mbemba Martin, Ntsiba Florent, Oba Pierre, Le Cornec, Entcha Ebia, les<br />

Généraux Dabira, Adoua, Nkonta, les colonels Mayouma et autres, les porte sacs Bitsindou,<br />

Mvouba, Nkombo Matsiona, et tous ceux qui sont allés lui prêter main forte comme<br />

François Loumouamou, Ndala, Milongo André, et tous les autres auront à faire face et à<br />

répondre aux chefs d’accusations suivantes : crimes contre l’humanité, génocide. Pourquoi<br />

Sassou Nguesso n’a-t-il pas poursuivi d’autres leaders du MCDDI, notamment Michel<br />

Mampouya, Letembet Ambili : deuxième et première personnalités du Parti tout juste après<br />

<strong>Bernard</strong> Kolélas ? S’il ne l’a pas fait, ça veut dire qu’on était devant une planification, une<br />

organisation comme l’est celle du PCT. Parce que les crimes contre l’humanité, ne peuvent<br />

nullement être commis par un seul individu mais un système comme celui auquel est<br />

confronté le peuple congolais aujourd’hui, celui du PCT et Apparentés (le FDU). Si on n’a jugé<br />

qu’un seul individu contre tout le clan ; pour Sassou Nguesso, cela veut dire que son pouvoir<br />

n’en veut qu’à un seul individu, le leader du Parti qui lui fait ombrage. Et comme il est<br />

décidé à l’écarter coûte que coûte par tous les moyens de la politique, en l’accusant de<br />

« toutes les rages » ; en cherchant à le noyer à tout prix, en lui cherchant des poux sur sa<br />

tête rasée. Il aurait pu poursuivre, Badinga, Tchibambéléla, Moudilou ou Ouadiabantou<br />

Boukaka par exemple. Rien de tout ça, ce qui veut dire que nous n’étions pas devant un<br />

procès sérieux dans lequel on pouvait parler d’organisation. Hitler n’a pas tout seul organisé<br />

le génocide contre les Juifs. Il lui a fallu toute une organisation. Sassou Nguesso pour<br />

organiser son génocide contre le Pool a eu recourt à toute une bande des bourreaux<br />

composée de ses sbires, Blancs comme Noirs, a importé des troupes étrangères : France,<br />

Angola, Tchad, Gabon, Centrafrique, Rwanda, Zaïre, Maroc, Libye, Mali, Cuba, .Chine etc… 17<br />

Etats ont fait partie de cette coalition génocidaire contre une région. Si on en est là, ça veut<br />

dire qu’il n’en veut qu’à un seul homme. Croyant qu’après Kolélas, le Pool sera mort, comme<br />

si après André Matswa, il n’y a plus eu de Youlou, Massamba-Débat, de Kolélas de Moudilou.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs, bien chers Compatriotes, chers amis ;<br />

Nous sommes devant une cours d’assise. La question est de savoir si <strong>Bernard</strong> Kolélas réuni<br />

contre lui toutes les charges l’entraînant devant cette cour. Si on a fait de façon juridique, la<br />

démonstration de sa culpabilité. Celle-ci devrant ressortir un certain nombre d’éléments et<br />

ici, on tombe dans un procès plus ou moins classique. Nous sommes liés par le code pénal et<br />

par le code de procédure pénale. Nous sommes liés par un serment qui n’a rien à avoir avec<br />

Nuremberg par exemple. Nous devrons être liés par tous les jurés quand ils sont à la cours<br />

d’assise, pas les jurés d’une tribu, d’une ethnie et pire d’une région. Ceux-ci n’étant plus<br />

impartiaux. Nous sommes comme aux Etats Unis dans les années 60 en Alabama ou au<br />

31


Mississipi où chaque fois, les jurés n’étaient composés uniquement des blancs, envoyaient<br />

et condamnaient à tort, les accusés noirs à la mort.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Comme en Albana, au Mississipi dans les années 60 comme au Nord du Congo où les choses<br />

n’ont pas changées. Ici nous sommes devant une tribu Nordiste que le pouvoir a dressée<br />

contre le Pool, donc contre Kolélas avec une seule mission, le faire condamner à mort à tout<br />

prix. Les jurés de Brazzaville, se sont-ils posés la question de savoir si <strong>Bernard</strong> Kolélas était<br />

coupable ou pas ? S’il y avait des preuves de sa culpabilité ? Qu’appelle-t-on les preuves de<br />

la culpabilité ? En général elles sont résumées en trois catégories : les accusations ; les<br />

preuves matérielles et il peut y avoir enfin les témoignages.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Nous démontrerons ici, que toutes ces trois conditions ne sont pas remplies. Nous sommes<br />

devant une planification de fausses accusations, la preuve nous étant apportée par la<br />

principale plaignante Madame Matoumpa Bernadette. Dès lors où l’accusation retire sa<br />

plainte, il n’y a plus de procès. Dès lors où l’accusation vous déclare que tout ce que j’avais<br />

déclaré, n’était qu’une délation, une extorsion il n’y a plus de procès. Dès que l’accusation<br />

vous déclare que ce que j’avais déclaré devant le juge d’instruction avait été obtenu sous la<br />

torture, morale et physique, sous la dictée de Sassou lui-même. Il y a vice de forme et la<br />

procédure est viciée, donc annulée.<br />

<strong>Bernard</strong> Kolélas est victime de sa popularité qui soulève jalousie et convoitise. Alors il<br />

devient la cible à abattre. Quand il n’y a plus d’accusation, les deux autres éléments<br />

n’existent plus. Ils s’effacent et tombent d’eux-mêmes. L’instruction est arrêtée.<br />

L’idéologie de Sassou Nguesso et de son clan.<br />

« L’arroseur arrosé »<br />

Monsieur le Président, mesdames messieurs, bien chers compatriotes, chers amis ;<br />

Quand un Pouvoir donne l’ordre cynique, intégriste et hallucinant de : « Ratissez mètre<br />

carré par mètre carré : ne laissez nulle place où la main ne passe et ne repasse. Tuez,<br />

assassinez ne laissez aucun survivant. », L’issue ne peut qu’être fatale. L’ordre donné par le<br />

gouvernement de Sassou Nguesso le 18 décembre 1998, par la voix de son Porte parole :<br />

François Ibovi sur les ondes de RFI, que le monde entier a entendu est le déclencheur du<br />

drame qu’a connu la région du Pool.<br />

Cela n’est pas autre chose qu’une incitation au crime. Et c’est le début du génocide<br />

contre le Pool. Et quand <strong>Bernard</strong> Kolélas parle le samedi 19 décembre à 13 heures 30 sur les<br />

mêmes ondes de RFI, alors qu’il est aux Etats Unis pour revendiquer la présence des Ninjas<br />

dans les quartiers Sud de Brazzaville, c’est trop tard, il vient de se faire avoir et donne libre<br />

recours au pouvoir qui n’attendait que cette bévue pour mieux commencer son travail<br />

génocidaire déjà planifié et qui n’attendait que l’exécution. L’erreur est grave, irréparable,<br />

irrattrapable. Car contrairement à ce qu’il vient de déclarer, ce ne sont pas les Ninjas à lui<br />

qui sont à Brazzaville, mais les «Nsilulu ».<br />

En effet Willy Mantsanga que je reçois à Paris en ce mois de mai 1999 me déclare :<br />

« Yaya, papa a eu tort de revendiquer ce qui s’est passé à Brazzaville le 18 décembre 1998,<br />

parce que, j’étais sur le terrain. S’il contrôlait ses troupes, il n’aurait pas revendiqué cette<br />

provocation, parce que ce n’était pas autre chose qu’une provocation. Un alibi pour saigner à<br />

32


lanc la région du Pool. Ce qui a commencé ce jour là, est une œuvre bien planifiée. Ce n’est<br />

pas autre chose qu’un génocide ».<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Après le ton virulent et ostentatoire du gouvernement de « ratisser mètre carré par mètre<br />

carré » qui a été le lancement du génocide, la seconde qui a suivi, le pouvoir de Brazzaville<br />

envoya plus de 600.000 personnes dans les forêts en les déportant, et contre lesquels il<br />

décrétait un embargo et contre toute la région du Pool où plus des populations furent<br />

abandonnées à elles-mêmes sans assistance aucune. Les aléas de la vie sauvage, le manque<br />

de médicament, de nourriture firent plus de 300.000 morts parmi les faibles dont les bébés,<br />

les vieilles personnes, les malades. Cette mort bien planifiée, organisée et scientifiquement<br />

bien préparée aujourd’hui par les savants du PCT, hier, par son semblable, le Dr Manguelé<br />

des SS, le satanique, n’a pas un autre nom lui aussi scientifique et juridique qu’un<br />

« Génocide ». L’ancien Ministre des Affaires étrangères, Blaise Kololo est la référence par<br />

excellence. Il est mort assassiné par le pouvoir de Sassou Nguesso qui l’avait envoyé dans les<br />

forêts comme le furent tant d’autres de la même région. Ce Haut fonctionnaire souffrait<br />

d’une maladie. Il avait chaque fois besoin des insulines. Hors Sassou Nguesso avait décrété<br />

un embargo contre les populations du Pool, envoyées dans les forêts. Ainsi notre Blaise<br />

Kololo était en manque de son insuline, d’où sa mort brutale et inopinée. C’était ce que<br />

Sassou attendait en décrétant l’embargo. Il est donc responsable de sa mort et de tant<br />

d’autres qui ont suivi.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs, chers compatriotes, chers amis ;<br />

Quand Sassou Nguesso nous parlera par la suite des génocidaires qui se trouveraient parmi<br />

les autorités en exil, notamment <strong>Bernard</strong> Kolélas, j’étais tombé des nuits, j’étais comme<br />

devant « le bossu qui ne voyait pas sa bosse » et qui a besoin d’un grand miroir pour qu’il<br />

s’en aperçoive. Ou ces gens là n’étaient que des malheureux crétins et confirmaient là ; ce<br />

que nous savions déjà d’eux. Ou ils ne savaient pas de quoi ils parlaient. Et comme pour la<br />

plupart, ils n’ont jamais été à l’école dont leur chef Sassou Nguesso, si ce n’est à l’école de<br />

« yaka noki noki » il est par conséquent très difficile de savoir ce que ce mot savant veut<br />

dire. : « Génocide » n’a pas la même explication et la même connotation selon qu’on est<br />

ressortissant d’Oyo dans le Nord du Congo et de Pointe-Noire ou Kinkala ou même<br />

Mossendjo dans le Sud. Les deux intelligences et l’entendement n’étant pas les mêmes au<br />

Nord et au Sud.<br />

Monsieur le Président de la Cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Ici l’homme qui doit répondre à la planification concentrée et organisée des morts massives<br />

se trouve être Sassou Nguesso l’imposteur et son clan aux langues bien aiguisées. C’est lui<br />

qui a fait appel à des troupes étrangères, fait envahir notre pays pour venir l’aider à<br />

massacrer les Bakongos, trop forts à ses yeux, trop intelligents et dont il faut impérativement<br />

s’en débarrasser. Il s’avère que, c’est dans ce clan où se trouve <strong>Bernard</strong> Kolélas, alors on<br />

devient encore plus haineux, pernicieux, vicieux, aigris. En conséquence de cause, il faut<br />

carrément en finir avec cette région qui pose problèmes. Et la suite, c’est le génocide que<br />

nous connaissons et qui se pérennise sans faire de doute. Ce sont des crimes contre<br />

l’humanité. Ici, tous les éléments sont remplis ? Sassou Nguesso a fait envahir notre pays<br />

des différentes armées afin de venir à bout des Bakongos. Ses différentes armées venues du<br />

33


monde entier sont venues pour une mission et contre une seule région, une tribu, une<br />

ethnie : les Bakongos. Les moyens mis en place en prouvent scientifiquement et<br />

juridiquement, la planification et l’organisation.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs, et bien chers compatriotes,<br />

Depuis 1880, depuis la fondation de Brazzaville, ce village fut divisé en trois zones<br />

d’influence : Bacongo qui a toujours été le fief des ressortissants du Pool, occupent cette<br />

partie pour faciliter leur retour à pieds dans leurs villages car Brazzaville étant même dans le<br />

Pool. Poto-Poto qui regroupait et regroupe toujours plus de 70% des fils du Pool. Car le<br />

Nordiste ou le Mbochi est encore dans les forêts, dans les marécages entrain de se battre<br />

avec la mouche tsé-tsé. Et puis, ils ne sont pas nombreux. On les compte du bout des doigts.<br />

Enfin le Centre ville qui regroupe les Européens, les Diplomates, et le centre de Commerce.<br />

C’est plus tard que la ville s’est agrandie avec la création d’autres villes comme<br />

Ouénzé, Moungali, et beaucoup plus tard, Nfilou, Moukondo, Talangai et autres regroupant<br />

toujours majoritairement les fils du Pool. Et c’est là où le bas blesse. Eux, toujours eux.<br />

Comment faire pour les anéantir. . Même à Talangai ils restent majoritaires c’est incroyable.<br />

Ainsi, de trois arrondissements en 1950 nous sommes passés à sept aujourd’hui. Le<br />

recensement effectué en 1992 donnait 906. 000 habitants et quand je me suis amusé à faire<br />

des investigations pour me faire une idée du pourcentage des fils du Pool, j’ai trouvé qu’il y<br />

a, plus de 500.000 ressortissants du Pool à Brazzaville qui se composent comme suit :<br />

Bacongo sur 98.000 habitants recensés, il y a plus de 78.000 Bakongos.<br />

Makélékélé 130.000 h dont plus de 120.000 Bakongos.<br />

Poto-Poto 89.000 h dont plus de 50.000 Bakongos<br />

Moungali 110.000 h dont plus de 75.000 Bakongos<br />

Ouénzé 94.000 h dont plus de 50.000 Bakongos<br />

Talangai 230.000 h dont plus de la moitié de Bakongos<br />

Nfilou, Diata, Moukondo et les autres quartiers sont habités à 80% des ressortissants<br />

du Pool. Sauf le centre ville où il y a toujours la grande concentration des Européens et les<br />

apparatchiks du pouvoir qui ont détourné les habitations administratives à leur profit. C’est<br />

le cas de la Résidence de Mpila de Sassou Nguesso et qui reste bel et bien une propriété du<br />

peuple Congolais. Et qu’il faut reprendre le moment venu. Avant le pouvoir, ils vivaient<br />

comme des animaux, ils n’avaient jamais pu construire avant. Et même, quant bien même<br />

ils cohabitent avec des hommes, malgré tout cela, la transhumance n’eût jamais lieu. Ils<br />

sont restés sauvages et primitifs, incapables de faire la mutation avec les humains. Et dans<br />

les autres villes, les autres régions : je me suis amusé à faire cette addition. A Pointe Noire<br />

sur 450.000 qui avaient été recensés, il y a au moins 100.000 du Pool. Dans le NIBOLEK, nous<br />

avions recensé 78.000 en 1993 lors de la grande rafle, sans compter ceux qui sont allés<br />

directement dans le Pool et Pointe Noire. Dans le Nord, ce sont les Bakongos, les<br />

« corbeaux », les Matswanistes qui sont allés leur apprendre comment on tient un marché et<br />

comment on fait les champs. Sans oublier les savants fils du Pool qui sont allés leur<br />

apprendre à lire et écrire. Puisque n’ayant jamais connu cela auparavant à cause de non<br />

pénétration de la civilisation dans cette zone pendant très longtemps. En France en 1992,<br />

nous avions recensé 13750 congolais dont 11.960 ressortissants du Pool. J’étais la deuxième<br />

personnalité après l’Ambassadeur Jean Marie Ewengué donc je sais de quoi je parle. Devant<br />

un tel tableau, comment ne pas avoir des vertiges et des troubles qui inciteraient aux<br />

crimes.<br />

34


Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs, et bien chers compatriotes,<br />

Le Mukongo est un peuple mercantile, civilisateur, c’est lui que le blanc a instruit le premier<br />

afin que celui-ci montre à ses autres paires. Brazzaville étant dans le Pool, la première<br />

maison du blanc étant construite en 1880 à Brazzaville, dans le Pool, c’est donc de là que<br />

partirent la civilisation, l’éducation. Cet avantage et privilège naturels provoquent haine,<br />

convoitise et jalousie chez nos conspirateurs, nos détracteurs avérés du Nord.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes, chers amis ;<br />

C’est évident qu’une telle suprématie sur tous les plans donne des vertiges, des<br />

frustrations : voilà ce qui provoque la convoitise, la jalousie et finalement la haine<br />

paranoïaque et criminelle qui va trouver le let motiv de cette haine concentrée contre le<br />

Pool et son leader et qui donne des vertiges à Sassou Nguesso qui, pour l’extérioriser, tue<br />

tout sur son passage comme un fou dangereux.<br />

Voilà pourquoi, il cherche à en finir avec <strong>Bernard</strong> Kolélas. Et si j’ajoute qu’en France,<br />

dans la même période, c’est à dire en 1992, les mêmes recensements effectués ont donné<br />

13.845 Congolais dont 11.600 du Pool. Je fus la deuxième personnalité à avoir supervisé ce<br />

recensement, après l’Ambassadeur du Congo en France, à l’époque J. Marie Ewengué,<br />

l’oncle de Sassou Nguesso. Voilà ce qui continue de donner des vertiges et des élans de<br />

génocidaire à Sassou Nguesso qui ne comprend rien et qui ne peut pas comprendre.<br />

Un autre exemple : les élections municipales organisées démocratiquement à<br />

Brazzaville en 1992, ont donné à <strong>Bernard</strong> Kolélas l’ensemble moins 1 de tous les Elus de la<br />

capitale. Et ça provoque la haine et la convoitise. Et ça les détracteurs du Pool pensent qu’il<br />

faut en finir avec cette région et son Kolélas mais hélas, ils ne pourront parvenir à leurs<br />

calculs macabres. Et Sassou Nguesso aimerait bien être Kolélas bénéficiant d’une telle grâce<br />

populaire et naturelle. Mais n’est pas Kolélas qui veut. Et n’est pas Bakongo qui veut et Hitler<br />

eut les mêmes hallucinations sarcastiques, destructives et machiavéliques, les mêmes<br />

vertiges, la même paranoïa, le même aveuglément pour le juif pour leur savoir-faire, pour<br />

leur capacité d’adaptation, pour leur intelligence, pour leur courage, pour leur force de<br />

penser, de faire…. Et la fin, nous la connaissons c’était le : GÉNOCIDE.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Voilà les causes des différents montages des procès pour tenter, d’intimider mais surtout<br />

d’écarter du circuit politique, tout fils valide du Pool dont <strong>Bernard</strong> Kolélas reste le bouc<br />

émissaire évident, le souffre-douleur e. La spécificité de l’homme du Pool est devenue un<br />

problème national. Aujourd’hui, 120 ans après la naissance de Brazzaville, les données dans<br />

cette ville ne sont pas prêtes à changer. La capitale reste et restera toujours la concentration<br />

des originaires du Pool qu’à cela n’advienne pour les détracteurs et les frustrés. Ce peuple<br />

qui est la fourmi Congolaise sans laquelle rien n’est possible à tous les niveaux, sur tous les<br />

plans, fait école. Il reste la « locomotive du Congo ». Il est le poumon et le levier du bon<br />

fonctionnement de tout et sur tous les plans de la République. Quand le Pool tousse, toute la<br />

République, tout le Territoire, et son peuple sont alités. Et c’est cette exemplarité, ce<br />

monopole extraordinaire qui jalousent et déclenchent toutes les susceptibilités meurtrières<br />

contre elle. Le Pool est la seule région à pouvoir mobiliser les autres sur des enjeux<br />

nationaux. Nous n’y parviendrons pas si les autres régions nous détestent. Il advient qu’il y a<br />

un homme dans cette région, charismatique, populaire, envoûtant, expressif, hallucinant qui<br />

est <strong>Bernard</strong> Kolélas.<br />

35


Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Sassou Nguesso se pose mille et une questions quant à savoir comment faire avec un tel<br />

homme ? Et c’est là en même temps le malheur et le bonheur du Pool. Pourtant nous<br />

savons tous que dans toute société, dans tout groupe, dans chaque famille, chaque pays, il y<br />

a toujours un qui conduit les autres. Il s’avère que depuis la nuit des temps, le Pool reste la<br />

lumière, le protecteur, la machine pensante donc la locomotive du Congo. Et ça, ça irrite,<br />

énerve, met les gens de petit cœur comme Sassou Nguesso sur leurs ergots, dans tous leurs<br />

états, pour vouloir chercher à faire changer la nature, le destin. Mais ces choses, là on les<br />

change et on ne peut les changer si ce n’est lui même le Dieu d’Abraham. Les guerres, le<br />

génocide, les massacres les intrigues contre le Pool sont malheureusement le seul salut pour<br />

tous ces détracteurs « yi noua ! zoua !»(La gueule ! la jalousie !) Mais tout ça, c’est de l’eau<br />

chaude qui ne brûlera jamais un tissu, dit un proverbe du Pool.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Quand Sassou Nguesso s’est confronté dans la gérance du pouvoir par les problèmes<br />

quotidiens, quand, bloqués à tous les niveaux, le chemin de fer Congo Océan qui traverse sur<br />

plus de la moitié la région du Pool, est tenu en laisse par les Ninjas, empêchant la circulation<br />

normale des personnes et des marchandises donc de l’ensemble du commerce Congolais et<br />

international, Sassou Nguesso qui a beau changé des hommes de son gouvernement<br />

n’arrivant même pas à dépoussiérer devant sa porte, comme il ne sait pas réfléchir, et que<br />

pour lui le bouc émissaire ; c’est <strong>Bernard</strong> Kolélas qui l’empêche à travailler et à voler à sa<br />

guise, le voyant partout alors, il faut l’écraser, pour ne plus l’empêcher de dormir. Et tant<br />

qu’il restera debout, nous n’aurons jamais la paix. Il faut sa peau. Toutes les nuits, que des<br />

cauchemars à l’idée de penser seulement que <strong>Bernard</strong> Kolélas est debout quelque part<br />

entrain d’attendre avec tous les démocrates, les patriotes, les Congolais et surtout les fils du<br />

Pool dans un petit coin pour lui demander des comptes sur le comment avez-vous pu faire<br />

ça ? Que vous ont fait les Bakongos ? Etc...<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes, chers amis ;<br />

Sassou Nguesso est responsable de la politique de la terreur concentrée de barbarie, de<br />

spoliation, de déportation, de pillage, des massacres, de génocide, de division, de<br />

discrimination, d’hégémonie. Toute cette politique contre laquelle tous démocrates et<br />

patriotes sont opposés, font que le Pool, étant la locomotive du Congo, a pris la défense et<br />

le devant de ce train.<br />

Ici le Sassou Nguesso et son PCT ont atteint l’invraisemblable. Il faut extirper, il faut<br />

en finir, il faut les exterminer. Ils sont trop têtus. Il faut pratiquer la politique de la solution<br />

finale. Il faut procéder à l’élimination physique de son leader <strong>Bernard</strong> Kolélas d’abord, et<br />

puis quand ils n’auront plus de leader charismatique, quand ils n’auront plus personne pour<br />

les défendre, à ce moment là, nous pourrions passer à l’assaut final. Voilà le langage que<br />

nous entendons de ces gens, et c’est le plan concerté, planifié que Sassou Nguesso a mis en<br />

place et auquel il est sérieusement confronté, d’où le procès contre <strong>Bernard</strong> Kolélas.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes ;<br />

Et nous remarquons qu’il a toute la région du Nord, puisque nous ne voyons personne se<br />

démarquer et dénoncer farouchement cette politique suicidaire et qui, un jour pourrait se<br />

retourner contre ses auteurs. C’est une doctrine, une idéologie de l’élimination systématique<br />

dont les FDU et leur chef spirituel Sassou Nguesso sont responsables. Ce plan planifié,<br />

36


concerté, calculé est exécuté de façon froide. Comment comprendre qu’un chef d’Etat de<br />

quel que pays que ce soit, de quel que continent, ou de race puisse décider un matin d’une<br />

crise, de faire déporter des ressortissants bien identifiés d’une région et les envoyer dans les<br />

forêts. C’est ce qui s’est passé le 18 décembre 1998 quand Sassou Nguesso envoya tous les<br />

habitants des quartiers Sud de Brazzaville dans les forêts soit plus de 600.000 habitants. Cela<br />

n’a pas une autre appellation qu’une déportation vers la mort certaine. C’est de<br />

l’extermination d’une partie de la population. Il savait le destin choisi contre ces populations<br />

envoyées par la force des armes dans les forêts. Sassou Nguesso est bien engagé dans cette<br />

œuvre. Il sait ce qu’il attend de cette démarche, les résultats escomptés. C’est un meurtre,<br />

ce sont des crimes contre l’humanité, c’est un génocide.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Ce procès dont il faut avoir à l’esprit comme quelque chose qui est commune avec un<br />

criminel de droit commun. Pour commettre un meurtre chacun des acteurs doit jouer un<br />

rôle. L’un va dresser le plan du meurtre. Le second fait le guet apens, attendre dans la<br />

voiture, la moto etc... Et le troisième qui tirera sur la victime. Mais quel que soit le rôle joué<br />

par les uns et les autres, par l’un ou l’autre, tout le monde est assassin, meurtrier.<br />

« Fouiller, bêcher, ne laisser nulle place où la main ne passe et repasse » disait la<br />

Fontaine. Mais qu’est ce que cela veut dire quand c’est Sassou Nguesso qui le dit? Il veut<br />

simplement dire qu’il ne faut jamais laisser personne tuer tout le monde. C’est le roi Hérode<br />

qui le fit en premier, Hitler le suivit et enfin Sassou Nguesso les imitèrent. C’est un mot<br />

d’ordre de ne laisser survivre personne. Il faut tout exterminer. Ce sont des crimes pour<br />

lesquels Sassou Nguesso est de facto responsable. Cela se nomme : crimes contre<br />

l’humanité. Il est le cerveau pensant de toute cette entreprise criminelle. Une politique<br />

délibérée d’extermination.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs, Peuple Congolais, chers amis ;<br />

Je ne voudrais pas m’adresser à ces jurés corrompus, choisis pour leur appartenance (du<br />

nord). Ce sont des gens qui sont chauffés à bloc, dressés pour « se faire Kolélas ».<br />

Aujourd’hui, à Bacongo 8 maisons sur 10 n’ont plus de toits, plus de portes, de fenêtres, des<br />

tôles, de vaisselles, même les choses les plus intimes (sous vêtements) ont été emportés par<br />

ces malheureux cobras qui n’en avaient pas puisqu’à Brazzaville, ils ne trouvent plus les<br />

grosses feuilles du nord pour cacher leurs sexes et pour une fois qu’ils ont vu des sousvêtements<br />

chez les Bakongos, ils se sont acharnés dessus, ne laissant rien à leurs victimes.<br />

Tous les quartiers Sud de Brazzaville ont subi les affres de ces chiens dressés. Les seuls<br />

quartiers qui avaient été épargnés pendant la grande rafle qui s’est faite entre les hommes<br />

de Lissouba et Sassou Nguesso après la vague de pillage organisé et planifié par les deux<br />

camps.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes,<br />

Le Sud de Brazzaville avait été épargné parce que tout le monde s’y était réfugié, Nordistes<br />

comme Sudistes. C’était la zone sécuritaire où avec <strong>Bernard</strong> Kolélas, on ne commettait pas<br />

de bêtises. Mais juste avec le départ de celui-ci, Sassou Nguesso, « Président de la<br />

République »transitoire organisa une véritable action punitive, ordonnant à ses Cobras<br />

comme pour les récompenser du service rendu, de piller tout le Sud pendant une semaine.<br />

C’était la rafle la plus éhontée, abominable, le vol à nu. On a emporté jusqu’aux cadavres<br />

que certains parents avaient enfermés dans des congélateurs le temps de laisser passer la<br />

37


guerre et les enterrer décemment, celle-ci terminée. Quand ils vinrent piller, ils ont<br />

emportés ces congélateurs dans lesquelles se trouvaient des cadavres. Et jusqu'à ce jour, on<br />

se demande, ce qu’ils ont fait des cadavres. Vous vous imaginez, le scandale moral et<br />

psychologique. Vous vous imaginez l’hallucinante, l’incroyable ! Ils ont volé des cadavres.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs de la cour et bien chers compatriotes,<br />

Ils ont volé des cadavres, c’est immonde, abominable et inexplicable. Cette race en est<br />

arrivée là : aller jusqu'à voler des cadavres ; on les sait barbares et criminels mais aller<br />

jusqu'à voler des cadavres gardés dans des congélateurs, s’en prendre à des corps inanimés,<br />

des carreaux de maison, qu’il fallait démonter un par un, voler des sous vêtements parfois<br />

sales, il n’y a que cette race pour le faire. Il faut être animal et primitif pour faire ça. Même<br />

les W.C les plus usés furent volés, les brosses à dents déjà usées ; cela s’appelle la<br />

kleptomanie. Vous vous imaginez jusqu'à quel degré cette race s’est conduite, s’est livrée.<br />

Ils avaient dépassé les limites de la décence, de l’immondice, de l’incivilité pour dépasser<br />

l’horreur, tout court. Invraisemblable et inimaginable. Ils étaient sortis de l’état d’hommes à<br />

celui des animaux sauvages et carnivores.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs de la cour, et bien chers compatriotes,<br />

Ils en sont semble t-il très fiers d’avoir fait ce qu’ils ont fait. Puisque, ils n’arrêtent pas de se<br />

venter à Poto-Poto. Sommes-nous devant une société en perdition, décadente, sans repère ?<br />

Ils incarnent la région où tout le monde est synonyme de terreur et de la cruauté, symbole<br />

encore fécond du caractéristique de la race. Et quand Brest dit : « le vent est encore fécond<br />

où doit surgir la bête immonde ».Quand on observe, les hommes et les femmes qui sont de<br />

cette contrée, ceux du Parti Congolais du Travail plus particulièrement qui incarnent<br />

l’idéologie et cette culture, on comprend que le vent fécond a encore des beaux jours devant<br />

lui.<br />

Merci Bernadette Matoumpa, merci Willy Mantsanga, merci le Général Bouissa<br />

Matoko et tous les autres qui ont franchi et dépasser le stade de la peur, tous ceux-là dont<br />

nous taisons encore pour le moment, les noms. Merci de nous avoir éclairé de la torpeur et<br />

de la crainte qui tuent et déshumanisent, frustrent. De nous avoir appris à se réveiller tôt et<br />

à ne plus dormir que d’un œil au risque de nous surprendre dans notre profond sommeil, en<br />

pleine nuit. Merci de nous permettre de ne plus faire confiance sur n’importe qui. Merci que<br />

vous ayez témoigné. Merci que vous soyez sortis de cet arène et vous n’avez fait que suivre<br />

ce que d’autres comme Albert Camus ont déjà fait à savoir : « qui répondrait en ce monde à<br />

la terrible clination du crime, si ce n’est la clination du témoignage ». Ici la douleur et<br />

l’angoisse, la détresse, la frustration, l’humiliation, le sang s’expriment et s’exprimeront<br />

encore. Pour tous les crimes contre l’humanité, et à tous les crimes de tous ordres, il ne doit<br />

y avoir de pardon. Et puis le pardon, on ne peut l’accorder qu’à celui qui le mérite et qui le<br />

demande et se repent.<br />

Monsieur le Président, mesdames et messieurs, Peuple Congolais, chers amis du monde ;<br />

Quand vous aurez lu cette plaidoiries, ayez une seule pensée, souvenez-vous des plus de<br />

300.000 morts perpétrées par Sassou Nguesso contre les fils du Sud en général et ceux du<br />

Pool en particulier : mon ami et Ministre Kololo Blaise, un homme à l’intelligence<br />

éblouissante, plein d’avenir, Matsiona, ma nièce Bayidikila, son mari ainsi que leurs quatre<br />

enfants, mon frère cadet Jonas Kifoula, mon autre fille, l’une des filles de mon frère aîné<br />

Bindikou ; et Malonga, Bindikou, Batola, Mboungou, Ngoti Mabiala, Massengo,<br />

38


Miékountima et beaucoup d’autres qui ne sont pas revenus des camps de concentration où<br />

Sassou Nguesso les avait déportés. Comment des personnes normales peuvent-elles faire ça<br />

à leurs semblables ? Comment le Congo ; comment des Congolais ont-ils succombé dans une<br />

telle tentation, sombré jusqu'à la dénaturation, la déshumanisation ? Comment a-t-on pu<br />

travestir des valeurs humaines chantres de la paix sociale de notre pays ? Je me demande<br />

dans quel Congo sommes-nous nés ; je suis né, tu es né, nous sommes nés : ils seront nés.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes, chers amis ;<br />

Ce qui me frappe c’est le mur de l’incompréhensible, c’est de nous heurter de plein fouet<br />

avec le mensonge éhonté. Un mensonge bien entretenu par des hommes et des femmes<br />

décidés à oeuvrer pour le mensonge devenu comme idéologie marxisante. Les témoignages<br />

poignants donnés par madame Bernadette Matoumpa, ceux de Willy Mantsanga du Général<br />

Bouissa Matoko qui depuis Kinshasa nous a envoyés des documents d’une importance<br />

capitale et c’est comme s’il savait qu’il devrait nous quitter et en guise de repentir et de<br />

pardon, il nous a envoyés ces documents comme témoignage. Et depuis, beaucoup d’autres<br />

dont des ressortissants du Nord pour lesquels nous taisons et gardons jalousement les<br />

noms ; nous ont témoignés de leur solidarité en nous envoyant des témoignages ; des<br />

cassettes vidéos et audio, d’une importance et éloquence rares et précieuses. Les<br />

souffrances absolues à la question qui vient heurter ma petite conscience de plein fouet,<br />

restent insoupçonnées et insoupçonnables.<br />

Comment est-ce possible ? Comment des hommes ont-ils pu faire ça contre leurs<br />

semblables ? C’est impensable car même les plus humbles, les plus rares esprits se heurtent<br />

au même mur : celui de l’incompréhensible. Vladmir Gentlevitch dans l’imprescriptible<br />

écrivait : « qu’un peuple débonnaire, peut devenir comme ce peuple des chiens enragés ».<br />

Voilà un sujet inépuisable de perplexité et de stupéfaction et il ajoutait : « on nous<br />

reprochera de comparer ces malfaiteurs à des chiens. Je l’avoue en effet, la comparaison est<br />

injurieuse pour des chiens. Les chiens n’auraient pas à inventer des fours crématoires ni<br />

penser à piquer du phénol dans les coeurs de petits enfants ».<br />

Monsieur le Président, mes dames, messieurs et biens chers compatriotes,<br />

Et depuis, monsieur le Président, mesdames, messieurs, bien chers aimés compatriotes je<br />

me heurte au mur de ce que je voudrais comprendre, que je voudrais avoir comme vous,<br />

sous mes yeux, non comme excuse mais comme explication, comme réponse à la question.<br />

Comment cela est-il pu arriver ? Comment cela est-il possible ? Comprendre n’est pas<br />

excusé. Ce n’est pas justifier que de vouloir aller au delà du fait, du but. De remonter à la<br />

genèse du crime, d’en percevoir les racines les plus obscènes, les plus irascibles.<br />

Nous sommes devant un montage malsain uniquement mis en place parce qu’on<br />

n’aime pas. Nous sommes devant une arrogance inouïe. Ils ne nous apprennent rien. Ils ne<br />

nous apprendront pas ce que nous cherchons à comprendre et chercher à inventer des faux<br />

auteurs de leurs difficultés. Prendre l’exacte mesure de la détermination criminelle qui<br />

n’exonère en rien la responsabilité criminelle des acteurs.<br />

Monsieur le Président de la cour, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes ;<br />

Et si je voulais aller jusqu’au bout de mon propos, analysant ici devant vous les<br />

conséquences de cette recherche, je dirais que je plaide aujourd’hui à cause de notre honte,<br />

à cause de ma honte d’être Congolais, et de cohabiter avec des pervers, de vrais sauvages.<br />

39


Ce que je ne comprends pas c’est l’adhésion massive comme en 1939 quand les Nazis<br />

ont adhéré au Parti social Allemand de Hitler. Je ne comprends pas pourquoi, ceux qui<br />

étaient hier, nos frères du Nord dans leur ensemble, ont-ils pu adhérer à ce qu’on peut<br />

appeler le culte de la personnalité, à l’idéologie du PCT. Quand ces anciens frères se<br />

repentiront alors nous pourrions encore reprendre à vivre ensemble. Les Nordistes ont<br />

massivement participé au lynchage, l’assassinat, au meurtre et au génocide de ceux qui<br />

étaient hier leurs anciens frères. Le Nordiste a péché par idéologie régionaliste. Le Nordiste a<br />

massacré, commis un génocide par esprit de haine tribale. Quand Sassou Nguesso les a<br />

montés contre les Bakongos, nous n’avons entendu aucune voix d’un seul Nordiste dénoncer<br />

cette forfaiture, ce geste très mauvais qui vicie toute vie en collectivité dans une Nation.<br />

Monsieur le Président de la Cour, mesdames, messieurs et bien chers compatriotes ;<br />

Ce geste mal placé fera de sorte que demain avec le Nordiste ne sera plus jamais comme<br />

hier. Jamais. Depuis ce geste nos routes se sont distancées. Car nous n’avons plus la même<br />

conception de la vie en communauté. Vous, vous consommez dans la terreur et l’horreur ce<br />

que l’on peut imaginer de pire. Personne d’entre vous anciens frères et soeurs du Nord,<br />

personne d’entre vous n’est sorti dans la rue pour dénoncer le comportement animalier de<br />

Sassou Nguesso, peut-être parce que vous voulez mourir ensemble avec lui ? Beaucoup<br />

étaient comme ça avec Hitler. C’est votre choix. Vous n’avez rien dénoncé bien au contraire,<br />

vous avez acquiescé, vous avez donné un vaillant coup de main, vous avez collaboré, vous<br />

avez vaillamment contribué. Vous l’avez sciemment fait et nous osons penser que vous êtes<br />

prêts à assurer les conséquences de cette trahison. Les Nordistes ont plébiscité un<br />

gouvernement fasciste, Hitlérien, xénophobe, criminel, génocidaire, odieusement barbare.<br />

Monsieur le Président, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes, chers amis ;<br />

Sassou Nguesso a définitivement levé le voile de la terreur et de l’infamie. Il s’est démasqué<br />

comme ce qui s’est passé en France dans l’affaire Dreyfus. Et c’est là que commence cette<br />

démarche pernicieuse, une philosophie dilatoire. On assiste à des écrits infamants. (Le Choc,<br />

Ebengué, Dabira) tout un acharnement contre les Bakongo, contre le Pool. Des<br />

monstruosités pleines de stupidité que va développer tout le long de 33 ans de pouvoir du<br />

PCT : le péril Bakongo.<br />

Monsieur le président, mesdames, messieurs, bien chers compatriotes chers amis ;<br />

Le crime ici s’est précisé dans un environnement ; le contexte de crime et n’est pas toujours<br />

circonstance atténuante. Ce n’est pas parce que Sassou Nguesso a eu au Congo des armées<br />

étrangères qui sont venues lui donner un sacré coup de main, des délateurs zélés qu’il est<br />

moins excusable. Ce n’est pas parce qu’il a eu un auteur 10 et 20 coauteurs que le crime est<br />

plus pardonnable.<br />

Le Pouvoir de Brazzaville ne pouvait pas se permettre une telle désigratta. Peuple<br />

Congolais, restituez-vous l’honneur de croire et l’honneur d’espérer. Car l’espoir est ce qui<br />

reste en tout homme quand tout est mort.<br />

Au nom du Peuple Congolais, au nom des Démocrates, des Républicains du monde ;<br />

nous vous demandons purement et simplement, Monsieur le Président, l’acquittement du<br />

Premier ministre, <strong>Bernard</strong> Kolélas.<br />

Les Avocats Maître Jaques Vergès et Diagne ne sont venus que pour déchirer des plus<br />

belles, le linge collectif congolais. Maître Vergès, déjà habitué à ce genre de procès depuis<br />

qu’il fréquente les bandits Présidents, savait qu’il était devant un montage. Mais omnibulé<br />

40


par l’odeur de l’argent alléché et facile, il a simplement mis de côté la vertu et la morale,<br />

l’éthique et la déontologie du métier. Après cette planification, cette organisation mafieuse,<br />

ce trucage macabre, ce fut le lynchage sans vergogne contre un homme jugé trop<br />

redoutable.<br />

Est- ce, comme on le dit : « il ne faut jamais ouvrir les portes à la liberté à un fauve<br />

car on risque de se retrouver devant un animal enragé, courroucé par sa captivité qui vous<br />

sautera à la gorge et vous dépècera. L’affranchissement de ce peuple, longtemps resté<br />

primitif, en dit long.<br />

Ici dans ce procès, il n’y a eu que la calomnie de la plus pire espèce, lancée par un<br />

pouvoir impopulaire, aigri, mal dans sa peau de tricheur invétéré et impénitent. C’était un<br />

lynchage médiatique en bonne et due forme, une diffamation. L’appel à des mercenaires<br />

judiciaires, gonflés à bloc, et comme des chiens dressés, ils se sont acharnés sur leur<br />

victime, qu’ils ont dépecée à vif sans aucun esprit de discernement. Kolélas avait été livré<br />

aux chiens comme en d’autres temps, l’avait déclaré, le Président François Mitterrand, la<br />

gorge sèche et serrée, la voix enrouée, le cœur meurtri devant le drame qui emporta son<br />

ancien Premier ministre, Pierre Berigovoy.<br />

L’intellect et l’esprit de discernement qui, par le passé guidaient l’homme qu’est<br />

Maître Jacques Vergès, a cédé à la barbarie mercantile du mercenariat, épousant du coup, la<br />

nature du commanditaire. Maître Vergès venait se changer de nature ; comme le caméléon,<br />

domptant la couleur du milieu où il se trouve. Cependant Maître Vergès étant une personne<br />

très intelligente ; ne bénéficie d’aucune circonstance atténuante, c’est pourquoi, il est<br />

responsable sur tous les plans : moral, intellectuel, juridique, pénal et civil. Ici, la bonne foi<br />

des deux juristes est mise en cause, foncièrement mise en doute. Ils ont sciemment<br />

fonctionné comme des sauvages qui ont perdu leur raison ainsi que leurs repères et qui sont<br />

comme, envoûtés et aux prises à une entreprise du mal. Où le seul let motiv est seulement<br />

et simplement de faire mal, très mal, participer à un assassinat, en demandant que le<br />

juriste appose sa signature.<br />

La morale tout court et la morale juridique en particulier venait d’être émasculée<br />

secouée, piétinée et foulée du pied. Aujourd’hui dans ce procès, il y a une seule question<br />

que nous pourrions nous poser. En accomplissant notre devoir, dans ce château de cartes,<br />

« ne cherchons pas si Sassou est incarné par un mal ou à cause de tout le mal qu’il rend à la<br />

nation, nous devrons le garder comme chef de l’Etat ? Mais quoi qu’il en soit et aussi<br />

longtemps que nous vivrons les populations de ce pays ne vivrons plus comme avant car les<br />

contentieux sont trop criards.<br />

Je vous remercie.<br />

CONCLUSION :<br />

« Le fascisme n’est pas une « peste », le nazisme n’est pas une « paranoïa ». -- Le<br />

totalitarisme en général n’est pas « un cancer » qui ronge la santé des sociétés. Et si nous<br />

parlons de Barbarie, c’est pour pointer cette fois un avatar qui ne soit pas dérèglement pour<br />

dépeindre moins un défaut qu’un excès.<br />

- Le fascisme ne bloque pas, n’empêche pas ; il pousse aux contraires. Il pousse le pouvoir à<br />

l’extrême de ses tendances. Il ne censure pas, ne bâillonne pas. Il déchaîne les contraires. Il<br />

force à dire et à parler des contraires.<br />

41


La barbarie transfigure à l’exaspération. (La Barbarie à visage humain Traité de Philosophie<br />

1987). D’Henri <strong>Bernard</strong> Lévy, philosophe.<br />

Maître Tony Gilbert MOUDILOU<br />

Avocat,<br />

Ancien Conseiller diplomatique de l’ancien Premier ministre <strong>Bernard</strong> KOLELAS.<br />

Président de « Agir pour des Espaces Démocratiques et Républicains en<br />

Afrique » (A.E.D.R.A.)<br />

Mais nous ne pourrions quitter notre propos sans ne pas prier pour ce pays qui a tant besoin<br />

de rédemption, de pardon et de réconciliation.<br />

Prions !<br />

Seigneur, Père éternel, Dieu Tout puissant,<br />

Créateur du ciel et de l’univers,<br />

Créateur de cette belle terre congolaise,<br />

Tu voulais en faire un paradis<br />

Pareil à celui confié à Adan et Eve.<br />

Mais nous nous sommes éloignés de Toi,<br />

Emportés par une haine qui a fait de nous des êtres immondes,<br />

Et nous voilà plongés dans la détresse, dans le malheur, dans la déchéance,<br />

Seigneur, aide-nous à t’aimer et ne plus tourner notre regard de ta belle image,<br />

Console-nous de notre douleur profonde.<br />

Toi qui vois nos souffrances !<br />

Vois nos cœurs meurtris par la haine, blessés par le remord !<br />

Vois nos familles, nos villages, nos villes, notre entourage dévastés, détruits !<br />

Toi qui vois nos enfants égarés, perturbés et désemparés,<br />

Nos efforts devenus vains, et notre corps las ne peuvent plus te suivre.<br />

Aide-nous à retrouver la paix tant espérée par tes enfants, à revenir vers toi.<br />

Fais de nous des artisans de la paix et aide nous à la reconstruire !<br />

Pardonne à ceux qui activent les tensions et parles-leur de tes bienfaits !<br />

Parle à ceux qui distribuent les armes qui tuent à la place de ta parole sainte,<br />

Touche leur cœur par pour qu’ils reviennent à la raison.<br />

Pardonne à ceux qui profitent de cette situation d’errance pour ne plus endeuiller notre<br />

peuple.<br />

Pardonne et parle à ceux qui cherchent toujours le pouvoir par tous les moyens, à attendre<br />

celui qui vient de toi et qui est le meilleur !<br />

Ils s’égarent sur des voies au mépris de la conscience, de la dignité humaine et les intérêts de<br />

la Nation<br />

Donne-nous les responsables politiques pénétrés de l’Esprit Saint.<br />

Touche le cœur de tous et de chacun.<br />

Montre-nous ta face et révèle à tout ton Esprit pour que nous acceptions de mettre fin à la<br />

misère et au x souffrances de notre peuple,<br />

42


Fais naître et suscite en nos hommes et femmes ton amour de justice de pardon, de vérité,<br />

de partage, de générosité, de sagesse, de courage, de désintéressement, pour<br />

l’épanouissement de ton peuple.<br />

Bénis et protège tous les Congolais et tous les habitants de ce pays !<br />

Révèle-nous ton amour et ta vérité !<br />

Donne-nous la sérénité du cœur et la tranquillité des esprits<br />

Aide nous à ne plus se détourner de ton visage,<br />

Réapprends nous à nous aimer les uns, les autres comme c’est ton vœu<br />

Nous te le demandons au Nom de Jésus Christ notre Seigneur.<br />

Amen !<br />

43

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!