50 ans de montage et d'imposture dont Sassou ... - Zenga-Mambu
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<strong>50</strong> <strong>ans</strong> <strong>de</strong> <strong>montage</strong> <strong>et</strong> d’imposture <strong>dont</strong> <strong>Sassou</strong> Nguesso reste le<br />
champion<br />
Par Maître Tony Gilbert MOUDILOU<br />
1° - <strong>Sassou</strong> Nguesso : « On m’a réveillé d<strong>ans</strong> la nuit du 5 juin 1997 c’est pourquoi je<br />
me suis défendu : conséquence le coup d’Etat du 5 juin 1997 » : macabre mensonge.<br />
2°-B<strong>et</strong>ty Matoumpa Berna<strong>de</strong>tte : « Kolélas m’a sodomisée, m’a enfoncé <strong>de</strong>s<br />
bouteilles d<strong>ans</strong> mon sexe ; m’avait passé un fer à repasser sur mon bras <strong>et</strong>c…. ». Telles sont<br />
les déclarations intempestives <strong>de</strong> B<strong>et</strong>ty montées <strong>et</strong> dictées par <strong>Sassou</strong> Nguesso, Ambroise<br />
Noumazalaye <strong>et</strong> Me Mbemba Martin car après avoir réussi son coup d’Etat, <strong>Sassou</strong><br />
Nguesso se <strong>de</strong>vait impérativement <strong>de</strong> se débarrasser <strong>de</strong> Kolélas qu’il jugea dangereux pour la<br />
suite <strong>de</strong> son œuvre machiavélique. Celui-ci lui résistait avec ses Ninjas. Donc à défaut <strong>de</strong><br />
l’assassiner, il fallut le faire condamner à mort d’où le procès <strong>de</strong> 2000.<br />
Maître Mbemba Martin, traître <strong>et</strong> imposteur par excellence, parti lui donner un sacré coup <strong>de</strong><br />
main en s’alliant avec un génocidaire, <strong>de</strong>venu Ministre <strong>de</strong> la justice, il monta le procès <strong>de</strong><br />
toutes pièces avec son nouveau mentor. B<strong>et</strong>ty accepte <strong>de</strong> jouer le rôle principal d<strong>ans</strong> c<strong>et</strong>te<br />
pièce dramatique moyennant 100.000.000 <strong>de</strong> F Cfa somme qu’elle n’aura d’ailleurs<br />
jamais car <strong>Sassou</strong> Nguesso ayant obtenu ce qu’il attendait d’une fille du Pool : faire<br />
condamner son propre parent, la rej<strong>et</strong>a s<strong>ans</strong> férir. B<strong>et</strong>ty, venue se confier à moi, m’a tout dit :<br />
« heureusement qu’on ne l’avait pas exécuté sinon comment j’allais l’expliquer auprès <strong>de</strong>s<br />
miens ». Elle venait <strong>de</strong> réaliser qu’elle s’était faite avoir par un manipulateur pervers <strong>et</strong><br />
névrosé, atteint <strong>de</strong> schizophrénie ; même si elle-même ne fut pas une ange à plaindre.<br />
3° - Le procès du Prési<strong>de</strong>nt Marien Ngouabi : Après avoir assassiné son<br />
prédécesseur, le Prési<strong>de</strong>nt Marien Ngouabi, <strong>Sassou</strong> Nguesso monte le scénario du procès<br />
contre le groupe <strong>de</strong> Alphonse Massamba-Débat. Hors vu la haine, longtemps observée<br />
contre le Moukongo que le Mbochi jalouse, envie <strong>et</strong> convoite pour tout ce qu’il est, celui-ci<br />
sait qu’il va obtenir la condamnation à mort <strong>de</strong>s accusés d<strong>ans</strong> son procès qu’il vient<br />
brillamment <strong>de</strong> monter en le confiant à un grand expert <strong>de</strong> l’intrigue <strong>et</strong> <strong>de</strong> la xénophobie. C<strong>et</strong><br />
autre monstre froid, c’est Jacques Okoko qui, profitant <strong>de</strong>s nouvelles donnes <strong>de</strong> notre histoire<br />
1
politique, à la Conférence Nationale, celui-ci fait <strong>de</strong>s déclarations intempestives à nous<br />
endormir <strong>de</strong>bout. C’est lui qui était le Procureur <strong>de</strong> la République (Commissaire du<br />
Gouvernement) du procès. Il nous déclare que « l’imposteur, l’assassin, le vrai Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />
la République à la date du 18 mars 1977 jusqu’au 2 janvier 1978, c’est lui. C’est lui qui<br />
dictait tout que si c’était lui à sa place, en le regardant sur son téléviseur qu’il était sensé<br />
regar<strong>de</strong>r : il <strong>de</strong>vrait se loger une balle d<strong>ans</strong> la tête car c’est lui, lui seul qui avait monté tout<br />
le procès. C’est lui qui avait fait tous les scellés, c’est lui qui avait produit tous les témoins à<br />
charge <strong>et</strong> à décharge. Par conséquent il était un grand manipulateur qui <strong>de</strong>vrait répondre<br />
<strong>de</strong> sa forfaiture »<br />
C’est pourquoi les Congolais doivent savoir que juridiquement, quand un procureur <strong>de</strong> la<br />
République en l’occurrence le Commissaire du Gouvernement du procès Marien Ngouabi<br />
Jacques OKOKO se rétracte <strong>et</strong> reconnaît que la procédure qui a conduit à la condamnation<br />
<strong>de</strong>s accusés <strong>dont</strong> il était le garant <strong>de</strong> l’Etat <strong>et</strong> du Gouvernement, était entachée <strong>de</strong> vice <strong>de</strong><br />
forme : le procès était nul <strong>et</strong> <strong>de</strong> nul eff<strong>et</strong>. Il <strong>de</strong>vait être repris. Mais d<strong>ans</strong> un Congo qui a perdu<br />
ses repères, d<strong>ans</strong> un Congo méconnaissable, un Congo sur lequel les « yaka noki noki »<br />
avaient aspergé leur sauvagerie, il ne fallait pas s’attendre à autre chose. La preuve, celui qui<br />
dénonçait ce comportement nordiste, lui-même Nordiste par excellence ; s<strong>ans</strong> éthique, s<strong>ans</strong><br />
morale, s<strong>ans</strong> honneur, s<strong>ans</strong> valeur, un obj<strong>et</strong> manipulable <strong>et</strong> qui ne recule <strong>de</strong>vant rien surtout<br />
<strong>de</strong>vant l’argent, finira comme ses semblables à aller se j<strong>et</strong>er d<strong>ans</strong> les bras <strong>de</strong> celui qu’il<br />
vilipenda quelques seulement plus tôt. Après avoir tenté <strong>de</strong> résister quelques p<strong>et</strong>ites années,<br />
<strong>et</strong> la faim aidant, il est allé s’agenouiller <strong>et</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pardon à celui qui était <strong>de</strong>venu, il faut<br />
bien le dire : son ennemi sur tous les pl<strong>ans</strong>, Jacques Okoko est rentré s<strong>ans</strong> tambour ni<br />
tromp<strong>et</strong>te aller faire allégeance : « le dia, le nwa, le bina, le tongwa ndako, le dwa<br />
kwé kola » l’interpellant.<br />
Ce même <strong>Sassou</strong> Nguesso qui, la veille du procès, avait vu clan<strong>de</strong>stinement les 10 accusés :<br />
Mizélé, Nganga Ndoudi, Kinkouba, Samba dia Nkoumbi <strong>et</strong>c…, leur <strong>de</strong>manda d’accepter<br />
que ce sont eux qui venaient d’assassiner le Prési<strong>de</strong>nt Marien Ngouabi, après quoi, lui<br />
<strong>Sassou</strong> Nguesso s’engageait à ne pas les faire condamner à mort. Le <strong>de</strong>al était signé. On avait<br />
tous vu comment le procès s’était déroulé. Moi, ai tout ce procès d<strong>ans</strong> plus <strong>de</strong> 200 cass<strong>et</strong>tes<br />
vidéo. Mais pendant tout le déroulement du procès, les 10 accusés avaient conscience que<br />
quelle qu’en soit l’issue, qu’importes les quolib<strong>et</strong>s du Procureur <strong>de</strong> la République, ils étaient<br />
persuadés qu’ils seraient graciés.<br />
Hélas que ne fut pas leur déception quand après un mois <strong>de</strong> procès très houleux aux<br />
rebondissements xénophobes <strong>et</strong> rancuniers très renversants, d<strong>ans</strong> une déclaration radio<br />
télévisée du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République à qui <strong>Sassou</strong> avait provisoirement prêté son fauteuil,<br />
j’ai cité Jacques Joachim Yhombi Opango, refusa la grâce prési<strong>de</strong>ntielle parce que, déclarat-il,<br />
que les « Bakongos, étaient <strong>de</strong>s putschistes impénitents <strong>et</strong> notoires,<strong>et</strong> comme<br />
tel, il ne pouvait pas leur accor<strong>de</strong>r sa grâce, eux qui sciemment, avaient<br />
prémédité l’assassinat du Prési<strong>de</strong>nt Marien Ngouabi ». (La haine contre le<br />
Mukongo qu’il fallait impérativement détruire, accusé faussement, étant passée par là). Car<br />
Yhombi savait pertinemment que ce sont eux-mêmes les assassins <strong>de</strong> Marien qu’il sacrifiait<br />
au détriment du pouvoir). Nous le savons aujourd’hui, conformément à l’apparition à titre<br />
posthume du livre du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong>s « Crimes <strong>et</strong> Assassinats » à la<br />
Conférence Nationale Souveraine, Roger Massema, qui a tout r<strong>et</strong>r<strong>ans</strong>crit <strong>de</strong>s déclarations<br />
faites à ce suj<strong>et</strong>, que les assassins sont tous nordistes <strong>dont</strong> Yhombi, <strong>Sassou</strong>, Anga,<br />
Okoko, Mouassiposso, Engombo, Carlos, Lékoundzou.<br />
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Et c’est à la fin du procès quand le Prési<strong>de</strong>nt du Tribunal <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l’accusé Germain<br />
Mizelé <strong>de</strong> dire son <strong>de</strong>rnier mot que nous viendra la surprise. En eff<strong>et</strong> quand on lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
dire ses <strong>de</strong>rniers mots, celui-ci déclare : « Vous nous avez <strong>de</strong>mandés d’accepter la<br />
paternité <strong>de</strong> l’assassinat du Prési<strong>de</strong>nt Marien Ngouabi, après quoi vous nous<br />
accor<strong>de</strong>rez la grâce prési<strong>de</strong>ntielle. Et voilà qu’on s’aperçoit qu’il n’en est rien<br />
<strong>et</strong> vous nous assassinez pour rien. C’est intellectuellement <strong>et</strong> moralement<br />
malhonnête <strong>de</strong> votre part ». Comme quoi, <strong>Sassou</strong> Nguesso ne recule <strong>de</strong>vant rien quand il<br />
veut obtenir quelque chose, la preuve il ne lui avait pas été difficile d’enjamber plus <strong>de</strong><br />
25.000 cadavres <strong>de</strong> son coup d’Etat du 5 juin 1997 <strong>et</strong> fait plus <strong>de</strong> 200.000 morts en<br />
déportant les populations du Sud <strong>de</strong> Brazzaville d<strong>ans</strong> les forêts pendant 10 mois du 18<br />
décembre 1998 au 30 octobre 1999, afin <strong>de</strong> se maintenir au pouvoir. Pervers, pervers –<br />
psychopathe, psychopathe- mythomane, mythomane – telle est c<strong>et</strong>te espèce d’individus.<br />
3°-Au sortir <strong>de</strong> la colonisation, on a ventilé c<strong>et</strong>te idée selon laquelle notre continent ne s’est<br />
pas développé à cause du système <strong>de</strong> colonisation <strong>dont</strong> on était victime, d’où notre r<strong>et</strong>ard.<br />
C’est faux <strong>et</strong> arti-faux. Car la mauvaise volonté <strong>de</strong> développer notre continent, manifestée par<br />
tous les dirigeants africains, nous est-elle dictée par le colonisateur ?<br />
Evolution <strong>de</strong> la procédure :<br />
Le Prési<strong>de</strong>nt John Kennedy disait : « plus le mensonge est gros, plus on le croit ». Le crédit<br />
accordé d’emblée aux mensonges par l’opinion nationale est hallucinant. Les gens véreux<br />
ont inventé <strong>de</strong>s superfuges éhontés, c’est une agression. Il y a une gran<strong>de</strong> place qu’occupent<br />
désormais les victimes d<strong>ans</strong> nos différentes sociétés.<br />
C<strong>et</strong>te évolution <strong>de</strong>s choses a été rapi<strong>de</strong>. En une cinquantaine d’années, au fil <strong>de</strong> plusieurs<br />
grands procès, les victimes <strong>de</strong> notre pays <strong>de</strong>vraient fédérées en Associations, <strong>de</strong>venir <strong>de</strong><br />
groupe <strong>de</strong> pression qui aura modifié l’équilibre <strong>de</strong> la Procédure Pénale chez nous. La création<br />
d’un Secrétariat d’Etat d<strong>ans</strong> certains pays consacré aux Droits <strong>de</strong>s victimes ayant fait <strong>de</strong>s<br />
bulles. Au sein d’autres gouvernements, on a même renforcé c<strong>et</strong>te tendance.<br />
Nous avons interrogé <strong>de</strong>s sociologues, <strong>de</strong>s philosophes, <strong>de</strong>s juristes patentés <strong>et</strong> aguerris, <strong>de</strong>s<br />
<strong>et</strong>hnologues <strong>et</strong> <strong>de</strong>s historiens. La plupart voient l’émergence d’une société <strong>et</strong> d’un concept<br />
mensonger aux conséquences pernicieuses, rongées par l’incertitu<strong>de</strong> ; passée <strong>de</strong> l’espoir d’un<br />
bonheur collectif à la crainte d’un malheur individuel.<br />
Nous avons un machiavel à la tête <strong>de</strong> notre Etat : manipulateur <strong>et</strong> planificateur <strong>de</strong> tous les<br />
coups d’Etat qu’aient connus notre Congo.<br />
Quand <strong>Sassou</strong> Nguesso d<strong>ans</strong> le <strong>montage</strong> <strong>et</strong> la Planification se dit victime d’une attaque<br />
surprise que lui aurait faite les Forces du Prési<strong>de</strong>nt Pascal Lissouba <strong>et</strong> qui aurait occasionnée<br />
sa riposte fulgurante, qui elle, par contre, était bien préparée <strong>et</strong> non spontanée. Le<br />
comportement <strong>de</strong>vrait nous laisser bondir d’émotion car il a été à l’origine <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong><br />
morts. Sinon comment <strong>Sassou</strong> Nguesso <strong>et</strong> l’armée française pourrait-ils expliquer la<br />
spontanéité <strong>de</strong> l’occupation <strong>de</strong>s points stratégiques <strong>de</strong> la capitale <strong>et</strong> plus particulièrement la<br />
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distribution <strong>de</strong>s armes neuves par l’armée française à Ouénzé <strong>et</strong> à Poto-Poto, ce matin du 5<br />
juin 1997 ; d’où le coup d’Etat le plus long 4 mois <strong>et</strong> 8 jours <strong>et</strong> le plus meurtrier ?<br />
Le crédit accordé d’emblée au récit tonitruant <strong>et</strong> au <strong>montage</strong> bien planifié <strong>de</strong> <strong>Sassou</strong> Nguesso<br />
par la France <strong>de</strong>puis l’Elysée, <strong>et</strong> qui serait faussement réveillé par les Forces du Prési<strong>de</strong>nt<br />
Pascal Lissouba, illustre les dérives du processus <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s victimes, lancé <strong>de</strong>puis<br />
plus <strong>de</strong> 30 <strong>ans</strong> par l’homme le plus meurtrier <strong>de</strong> notre Etat. C<strong>et</strong>te évolution analysée <strong>et</strong> vue<br />
sous l’œil <strong>de</strong>s experts, notamment <strong>de</strong>s sociologues, philosophes, historiens <strong>et</strong> juristes les place<br />
désormais au cœur <strong>de</strong> la démocratie.<br />
<strong>Sassou</strong> Nguesso n’a jamais été un démocrate <strong>et</strong> il ne le sera jamais. Durant toute sa vie, il a<br />
tout monté ; pas en faveur du collectif mais pour sa p<strong>et</strong>ite personne. Depuis que le Prési<strong>de</strong>nt<br />
Marien Ngouabi l’avait déniché, <strong>de</strong>puis qu’il était remonté <strong>de</strong> son village sauvage, au bord <strong>de</strong><br />
l’Alima, <strong>et</strong> placé à la tête <strong>de</strong> la Sécurité <strong>de</strong> notre Etat, il trafiquait <strong>et</strong> montait tout : coups<br />
d’Etat perpétuel <strong>dont</strong> le Prési<strong>de</strong>nt Marien Ngouabi, semble-t-il, « rêvait ».Il planifiait tout <strong>et</strong><br />
curieusement comme par enchantement, <strong>de</strong>puis qu’il avait accédé au pouvoir le 18 mars 1977<br />
en assassinant son mentor, le Prési<strong>de</strong>nt Marien Ngouabi, tous les coups d’Etat se sont tus<br />
d’eux-mêmes <strong>et</strong> rangés d<strong>ans</strong> un tiroir <strong>dont</strong> seul <strong>Sassou</strong> Nguesso a les clefs. Déclarations du<br />
Colonel Dénis Ibara ancien Directeur <strong>de</strong> la Sécurité à la Conférence Nationale Souveraine,<br />
celui par qui le coup d’Etat du 18 mars était arrivé, lui aussi nordiste.<br />
<strong>Sassou</strong> Nguesso aurait pu être un bon policier en l’honneur <strong>de</strong> notre pays ou encore un bon<br />
Instituteur Adjoint pour les pêcheurs <strong>de</strong> son village, ou encore pêcheur d<strong>ans</strong> l’Alima, le fleuve<br />
qui coule au bord <strong>de</strong> son village ; métiers auxquels il était pré<strong>de</strong>stiné car d<strong>ans</strong> sa contrée ou il<br />
n’y avait pas autre chose à faire puisque la contrée étant restée sauvage très longtemps ; ou<br />
encore il venait se j<strong>et</strong>er d<strong>ans</strong> l’armée qui prenait tous les ramassis <strong>de</strong>s crétins. Au pire, on était<br />
pré<strong>de</strong>stiné à la <strong>de</strong>struction par les mouches tsé-tsé qui sévissent d<strong>ans</strong> sa contrée.<br />
<strong>Sassou</strong> Nguesso avait préféré s’inventer un statut particulier, une carrière : celui <strong>de</strong> meurtrier<br />
patenté <strong>et</strong> pénitent <strong>de</strong>vant lequel, il s’est déjà fait une belle ascension ; une carrière le<br />
conduisant au génoci<strong>de</strong>, le sta<strong>de</strong> suprême du meurtre ; celui du 18 décembre 1998 quand il<br />
envoya plus <strong>de</strong> 600.000 personnes Kongos vivant d<strong>ans</strong> le Sud <strong>de</strong> Brazzaville d<strong>ans</strong> les forêts<br />
par la force <strong>de</strong>s armes <strong>et</strong> qui fit plus <strong>de</strong> 200.000 morts. Avec un tel bilan à lui tout seul, il<br />
accéda à la notoriété magique du criminel patenté le plus galonné <strong>de</strong> notre pays.<br />
Au <strong>de</strong>-là <strong>de</strong> l’émotion suscitée par tous ses crimes, par la découverte <strong>de</strong> la mystification <strong>de</strong><br />
l’homme, <strong>de</strong> la mythologie <strong>de</strong>s actes criminels posés par l’insecte appelé<br />
auparavant « femmel<strong>et</strong>te » car l’individu apparaissait comme trouble, insoupçonné,<br />
insoupçonnable <strong>et</strong> surtout pas capable <strong>de</strong> poser les actes qu’on lui accuse d’être l’auteur. Mais<br />
alors, qui est <strong>Sassou</strong> Nguesso en vérité qui pose ces ignominies d’une telle répugnance<br />
sortant <strong>de</strong> tout enten<strong>de</strong>ment ?<br />
<strong>Sassou</strong> Nguesso savait tout inventé, jusqu’à sa propre personne : mythomane, kleptomane,<br />
schizophrène, psychopathe, pervers. Il a tout concentré en son sein, en sa p<strong>et</strong>ite personne. Il<br />
a éclairé l’évolution <strong>de</strong> la figure <strong>de</strong> la victime d<strong>ans</strong> notre société. La notion <strong>de</strong> victimisation a<br />
pris une ampleur qui a dépassé le cadre politique car il a fracassé le mur du simple crime ; lui<br />
resté banal <strong>et</strong> s<strong>ans</strong> importance. <strong>Sassou</strong> Nguesso a tellement maquillé le sien qu’il lui a été<br />
attribué la mention <strong>de</strong> « criminel savant ». C’est pour cela, qu’il fit exploser l’applaudimètre<br />
quand en inventant le scénario attribué à B<strong>et</strong>ty, les congolais étaient tombés à la renverse. Il<br />
nous fallait au mythomane le plus exécrable <strong>de</strong> notre société, <strong>de</strong> réunir tous les ingrédients<br />
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<strong>de</strong> la victimisation pour faire exploser notre pays d<strong>ans</strong> un coup d’Etat le plus long <strong>et</strong> le plus<br />
meurtrier que notre pays ait connu.<br />
« Il dormait tranquillement d<strong>ans</strong> son lit quand soudain à 5 heures du matin, il est<br />
réveillé par les Forces du Prési<strong>de</strong>nt Pascal Lissouba, à 5 heures du matin ». Telle fut la<br />
version schizophrénique <strong>et</strong> névrosée <strong>de</strong> l’enfant d’Edou qu’il nous fit boire par les narines.<br />
D’aucuns diront : « Plus le mensonge est gros, plus on le croit ». Autant d’éléments qui lui<br />
assuraient une répercussion brillante, pernicieuse <strong>et</strong> maximale d<strong>ans</strong> une opinion publique<br />
restée s<strong>ans</strong> voix, presque tétanisée <strong>et</strong> qui confère aujourd’hui à la victime, à l’homme un<br />
statut presque particulier, sacré.<br />
La place importante prise par les victimes d<strong>ans</strong> la société est d’autant plus frappante qu’elle<br />
est relativement récente. La reconnaissance <strong>de</strong>s victimes par les Pouvoirs publics ne date que<br />
du début <strong>de</strong>s années 90, au sortir <strong>de</strong> la Conférence Nationale Souveraine.<br />
En eff<strong>et</strong>, celle-ci réhabilita toutes les victimes du parano <strong>Sassou</strong> Nguesso. Ainsi le Prési<strong>de</strong>nt<br />
Alphonse Massamba-Débat, le Cardinal Emile Biayenda, le capitaine<br />
Kimbouala Nkaya, le sergent Ontsou, les sieurs : Mizélé Germain, Nganga<br />
Ndoudi, Kikadidi Barthélémy, Kinkouba Etienne, Samba dia Nkoumbi,<br />
André Hombessa, Kianguila David, Kanza David, Kouba Albert,<br />
Dianzénza Grégoire, Sissoulou Simon, Konda Albert, Moutsaka David,<br />
Moungounga Nkombo Nguila, Matingou Bernard, Pascal Lissouba, Aba-<br />
Gandzion Gustave tous faussement accusés par le parano mythomane <strong>Sassou</strong> Nguesso.<br />
qui cherchait à « noyer ses chiens pour les avoir accusés <strong>de</strong> rage » furent tous blanchies,<br />
réhabilitées.<br />
Mais, est-ce pour autant qu’ils aient été tous juridiquement lavés <strong>de</strong> tous soupçons, qu’ils<br />
aient recouvré leur dignité, leurs droits naturels <strong>et</strong> civiques confisqués ; non car le mala<strong>de</strong> à la<br />
tête <strong>de</strong> notre Etat, ne l’entend pas <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te oreille. Il fait tout selon sa volonté, selon ses lois,<br />
selon sa politique <strong>et</strong> l’éthique <strong>de</strong>s pervers assassins. Selon les recommandations <strong>de</strong> la<br />
Conférence Nationale Souveraines, toutes ces victimes <strong>de</strong>vraient r<strong>et</strong>rouver leurs l<strong>et</strong>tres <strong>de</strong><br />
noblesse, leur dignité. Alors pourquoi ne contraindrons-nous pas le parano à nous rem<strong>et</strong>tre les<br />
restes <strong>de</strong> notre illustre Prési<strong>de</strong>nt, Alphonse Massamba-Débat <strong>et</strong> du même coup se faire<br />
in<strong>de</strong>mnise.<br />
Et cependant, il n’hésita pas à in<strong>de</strong>mniser à coup <strong>de</strong>s milliards <strong>de</strong> francs Cfa, son co-assassin<br />
le Général Joachim Yhombi Opango qu’il avait envoyé en prison 11 <strong>ans</strong> durant s<strong>ans</strong><br />
inculpation, s<strong>ans</strong> l’avoir passé <strong>de</strong>vant un juge d’instruction ; quelques années plus tôt.<br />
(9<strong>50</strong>.000.000. <strong>de</strong> Fcfa. C’est ce qu’il fait tous les mois pour toutes les familles mbochis <strong>et</strong><br />
nordistes qui ont été victimes <strong>de</strong> sa folie. Il les in<strong>de</strong>mnise à coups <strong>de</strong>s millions tous les mois.<br />
Pour les faire taire <strong>et</strong> les aligner <strong>de</strong>rrière sa logique, il leur donne tous les marchés <strong>de</strong> l’Etat.<br />
C’est le cas <strong>de</strong> la veuve Oxance Ikonga qui a tous les marchés <strong>de</strong> la prési<strong>de</strong>nce. Comme ça,<br />
celle-ci aura oublié un temps, le malheur qui la frappa, oublié l’assassin <strong>de</strong> son mari. Et les<br />
enfants suivent. Ils sont là chaque fois, à toutes les manifestations, à toutes les festivités.<br />
Après tout notre morale régionale, n’est-elle pas : « lé dia, lé nwa, lé tonwa ndako, lé dwé<br />
kwé kola » ». Dès lors où tout le mon<strong>de</strong> mange, boit, construit <strong>et</strong> baise, le reste ne nous<br />
regar<strong>de</strong> plus. Résonnement macabre nordiste <strong>et</strong> sous le label, toutes les morts nordistes furent<br />
sacrifiées, abandonnées à leur propre sort. Leurs parents les ayants monnayés à vil prix. C’est<br />
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affolant <strong>et</strong> hallucinant, pathétique ce que l’on peut vivre aujourd’hui au pays <strong>de</strong> Marien,<br />
aujourd’hui <strong>de</strong> <strong>Sassou</strong> Nguesso.<br />
Il a écarté sciemment <strong>de</strong> façon régionaliste <strong>et</strong> tribaliste toutes les victimes du Sud. C’était<br />
d<strong>ans</strong> la même logique qu’il avait longtemps hésité à goudronner le p<strong>et</strong>it tronçon reliant le pont<br />
du Djoué à Nganga Lingolo, <strong>et</strong> jusqu’à Kinkala, pourtant financé par la communauté<br />
européenne. Mais comme le tronçon désert les ressortissants <strong>de</strong>s régions qu’il ne porte pas<br />
d<strong>ans</strong> son cœur, alors on a longtemps traîné <strong>et</strong> finalement, on était obligé d’accepter<br />
l’évi<strong>de</strong>nce.<br />
Il faut <strong>et</strong> il va falloir que d<strong>ans</strong> la foulée naissent les Associations pour revendiquer les droits à<br />
tous ceux qui sont ou étaient victimes <strong>de</strong> la mythomanie <strong>de</strong> l’enfant d’Edou. Il faut que <strong>de</strong>s<br />
ai<strong>de</strong>s aux victimes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s médiations se fassent. Alors qu’il n’a pas fallu attendre longtemps<br />
pour que tous les nécessiteux qui l’ont rejoint, tous les traîtres qui nous ont imposés toutes les<br />
guerres <strong>et</strong> toutes les souffrances, notamment tous les dignitaires <strong>de</strong> l’UPADS <strong>et</strong> du MCDDI,<br />
ceux du RDD <strong>et</strong> RDPS <strong>et</strong>c…pour leur distribuer <strong>de</strong>s milliards afin d’ach<strong>et</strong>er leur adhésion<br />
systématique. Mais il n’est pas trop tard car <strong>Sassou</strong> Nguesso doit in<strong>de</strong>mniser toues ses<br />
victimes, toutes les familles qu’il a en<strong>de</strong>uillées. <strong>Sassou</strong> Nguesso n’a pas seulement en<strong>de</strong>uillé<br />
notre société mais il l’a également affamée, détruite, idiotisée, dénudée, brisé nos valeurs, nos<br />
mœurs, cassé notre culture.<br />
Se regroupant en Associations, les victimes doivent sortir <strong>de</strong> leur anonymat pour se constituer<br />
partie civile afin <strong>de</strong> traîner le barbare <strong>de</strong>vant les tribunaux internationaux pour répondre <strong>de</strong> ses<br />
crimes, <strong>de</strong> sa forfaiture, sa traîtrise.<br />
Il faut que <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> pression, munis <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> la Constitution, <strong>de</strong> partie civile,<br />
nous perm<strong>et</strong>tent d’enclencher l’action pénale. C<strong>et</strong>te notion, c<strong>et</strong>te vision <strong>et</strong> visibilité nouvelles<br />
trouve ici son point d’orgue, dès lors que nous rendrons <strong>et</strong> terrasserons le pouvoir corrompu<br />
<strong>de</strong> l’usurpateur. Il est grand temps que nous commencions à lui rendre la monnaie <strong>de</strong> sa pièce.<br />
C’est aussi ça la loi sur la présomption d’innocence <strong>et</strong> le droit <strong>de</strong>s victimes. Ce texte ayant<br />
élevé la victime au statut <strong>de</strong> véritable acteur du procès pénal en lui accordant autant <strong>de</strong> droit<br />
qu’au mis en examen d<strong>ans</strong> la procédure. Nous <strong>de</strong>vrions m<strong>et</strong>tre la machine en marche pour<br />
qu’elle s’emballe, occupe l’espace médiatique <strong>et</strong> judiciaire. Nous <strong>de</strong>vrions sortir du champ<br />
pénal <strong>et</strong> nous compter désormais d<strong>ans</strong> tous les segments <strong>de</strong> la société. Une démocratie<br />
nouvelle doit voir le jour : celle <strong>de</strong>s suj<strong>et</strong>s sensibles <strong>et</strong> qui dérangeraient le pouvoir du<br />
mythomane. Un point sur lequel nous sommes tous unanimes ; nous ne supportons pas la<br />
souffrance. Elle doit <strong>et</strong> <strong>de</strong>venir, par-là, même, un puissant commutateur social, <strong>et</strong> même un<br />
enjeu politique. Et ce ne sera que justice <strong>et</strong> équité d’in<strong>de</strong>mniser en démocratie.<br />
C’est l’émotion contre la raison politique. C’est une notion nouvelle qui connaît son<br />
évolution <strong>et</strong> n’aura pas échappé en France à Jacques Chirac <strong>et</strong> au gouvernement <strong>de</strong> Michel<br />
Raffarin, qui s’est montré très attentif à la question <strong>de</strong>s victimes, jusqu’à confier à l’Avocate<br />
Nicole Guédj, en 2004 un Secrétariat d’Etat aux droits <strong>de</strong>s victimes l’idée n’est pas<br />
d’instituer une « République <strong>de</strong>s victimes », pas non plus <strong>de</strong> créer un « ministère <strong>de</strong><br />
l’assistanat ». Mais <strong>de</strong> rendre une naturelle justice, celle <strong>de</strong>s lésés, <strong>de</strong>s victimes qui ont été<br />
victimes d’une certaine injustice du paranoïaque. Il s’agit <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en place une politique<br />
courageuse <strong>et</strong> non généreuse en faveur <strong>de</strong>s victimes, corollaire indispensable à toute politique<br />
<strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong>s congolais.<br />
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C’est d<strong>ans</strong> ce contexte <strong>de</strong> « promotion » <strong>de</strong> la victime que l’emballement doit se faire sur les<br />
dossiers ou le cas <strong>de</strong> : Alphonse Massamba-Débat, Emile Biayenda, Marien Ngouabi,<br />
Kimbouala Nkaya André Hombessa, Germain Mizélé, David Moutsaka, Moungounga<br />
Nkombo Nguila, Pascal Lissouba, <strong>et</strong>c… C’est aussi un eff<strong>et</strong> pervers diraient les historiens<br />
<strong>de</strong> la psychanalyse. Il faut qu’il y ait d’abord un mouvement <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s victimes<br />
qui aura constitué un progrès social <strong>et</strong> politique, <strong>et</strong> en même temps un mouvement <strong>de</strong><br />
victimisation indéniable, avec une tendance à voir <strong>de</strong>s victimes partout.<br />
Fait à Paris le 15 Août 2010.<br />
Le Gouvernement Congolais en exil ;<br />
Maître Tony Gilbert MOUDILOU<br />
Premier ministre.<br />
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